Radio AM/FM

Viabilité future : Maturité

Lenteur et constance, quelques risques pouvant se pointer à l’horizon.

  • La radio demeure la plateforme de distribution audio dominante pour la musique, les actualités et la création orale dans l’ensemble du Canada dans les deux langues officielles, en dépit des obstacles concurrentiels que présentent les nouvelles plateformes et la forte dépendance à l’égard des revenus de publicité.
  • Les auditoires et les revenus tirés de la publicité ont légèrement diminué, mais demeurent élevés.
  • Les profits sont restés forts et constants, en raison des activités de consolidation et de réduction des coûts.
  • La radio continue de profiter de ses forces : elle est omniprésente, gratuite, facile à utiliser et axée sur l’environnement local.

Des changements dans la façon dont les entreprises dépensent leurs budgets de publicité et la présence d’autres possibilités en ligne grâce à des services mobiles à large bande plus rapides et moins coûteux sont des facteurs concurrentiels importants pour l’avenir de la radio, mais nous nous attendons à ce que la radio demeure viable à l’avenir.

Temps de lecture : environ 10 minutes

La base

Le rock tendre, les grands succès d’aujourd’hui, la radio à prépondérance verbale, les sports en continu, les classiques… La radio AM/FM offre de nombreux formats connus de musique ciblée, d’actualités locales, d’information sur la circulation et la météo, de variétés et de sports. Elle est accessible presque partout et constitue une excellente façon de découvrir des nouveautés musicales. La radio AM/FM cherche à informer ses auditeurs de ce qui se passe dans leur ville, leur région et leur collectivité, et elle s’avère une ressource importante pour la diffusion de renseignements pressants et d’information importante sur les situations d’urgence, comme les alertes météo. Au total, on compte plus de 1 100 stations de radio autorisées à diffuser à partir de tours terrestres au Canada. Le nombre de stations de radio accessibles aux auditeurs est limité par le nombre de fréquences existant dans un marché géographique; dans les plus grands marchés canadiens, ce nombre en est presque à son comble.

Modèle d’affaires axé sur la publicité Comme leurs services sont diffusés gratuitement en ondes, les radiodiffuseurs privés dépendent presque exclusivement de la publicité, et surtout de la publicité achetée par des entreprises locales. Ce modèle publicitaire a connu du succès, et les annonceurs en profitent par l’accès à un public local et le fait que les auditeurs ne peuvent pas facilement passer les annonces à la radio AM/FM.

La consolidation pour maintenir la rentabilité La consolidation est une stratégie d’affaires clé pour aider les entreprises matures à couvrir les frais encourus. Les six plus grands radiodiffuseurs canadiens privés représentent 65 % des revenus de radio commerciale privée.1

La Société Radio-Canada (SRC) est un service public. Le radiodiffuseur public national du Canada est une source distincte d’actualités, d’information et de contenu culturel ayant une présence dans le quotidien de millions de Canadiens. La SRC offre du contenu local, national et international aux Canadiens et, comme elle est financée par l’État, elle est offerte aux auditeurs sans publicité.

La radio conventionnelle rencontre le numérique. La radio étend sa portée jusqu’à Internet et sur l’ensemble des dispositifs; ainsi, elle demeure omniprésente et génère des revenus de publicité en ligne. Les stations diffusent simultanément en ligne à partir de leur propre site Web et par l’entremise d’agrégateurs comme iHeartRadio et RadioPlayer Canada, ainsi que sur des applications pour téléphones intelligents et tablettes. Elles sont désormais intégrées dans des haut-parleurs intelligents (p. ex. Alexa d’Amazon et Google Home). Quelques expériences limitées ont été tentées avec la technologie radio HD. Les radiodiffuseurs exercent des pressions pour s’assurer que les puces FM soient activées dans les téléphones intelligents – il s’agit là d’une fonction qui transforme un téléphone mobile en radio sans utiliser de données mobiles.

Contribution canadienne

Cette chanson est canadienne! La radio AM/FM demeure une plateforme importante pour les artistes canadiens. Les quotas standards2établis dans la réglementation canadienne sur la radiodiffusion exigent que les stations de radio diffusent un minimum de contenu canadien, selon la définition établie dans le système MAPL. Le quota dépend du type de station et du type de musique diffusé. Par exemple, les stations commerciales, de campus et communautaires, doivent s’assurer qu’au moins 35 % de la musique populaire qu’elles diffusent chaque semaine est de contenu canadien. Les stations commerciales doivent, pour leur part, consacrer au moins 10 % des pièces musicales pour auditoire spécialisé qu’elles diffusent chaque semaine à des pièces canadiennes. Quant aux stations de campus ou communautaires, elles doivent s’assurer qu’au moins 12 % de la musique pour auditoire spécialisé qu’elles diffusent est de contenu canadien. Les quotas sont beaucoup plus élevés pour la SRC, qui doit consacrer au moins 50 % des pièces de musique populaire et 20 % des pièces de musique pour auditoire spécialisé qu’elle diffuse chaque semaine à des pièces canadiennes.3

Les quotas de contenu appuient également la dualité linguistique au Canada. Les stations francophones doivent consacrer 65 % des pièces de musique populaire qu’elles diffusent chaque semaine à des pièces francophones. Le service radiophonique francophone de la SRC doit pour sa part s’assurer que 85 % des pièces musicales vocales populaires qu’elle diffuse chaque semaine sont de contenu francophone.4 La SRC offre également des services locaux et nationaux de radiophonie musicale et à prépondérance verbale dans les collectivités de langue officielle en situation minoritaire.5 Quelles sont les catégories de contenu canadien?

Encourager la musique canadienne. La radio AM/FM apporte une importante contribution financière au développement du contenu canadien. Les stations de radio doivent verser une contribution directe au titre du développement du contenu canadien dans de nombreux cas, comme dans la présentation de demandes pour de nouvelles licences ou la vente de stations. Ces contributions financières servent à développer et à promouvoir les artistes et le contenu canadien. Les stations de radio doivent également verser des redevances à des artistes, des maisons de disques, des éditeurs et d’autres créateurs canadiens. Ces redevances sont recueillies et distribuées aux détenteurs des droits par des organismes comme la SOCAN et Re:Sound.

En 2016, la radio AM/FM a contribué au contenu canadien à hauteur de 33,6 millions de dollars par participation au titre du développement du contenu canadien, et la SOCAN a distribué 38,8 millions de dollars en redevances de la radio aux auteurs, compositeurs et éditeurs canadiens.6 Comment les droits musicaux fonctionnent-ils?

Profil du consommateur

La radio est omniprésente. La plupart des Canadiens écoutent la radio, et y consacrent beaucoup de temps. Sur une base hebdomadaire, 86 % de la population nationale écoute la radio AM/FM régulièrement et ce niveau est comparable dans le marché de langue française et le marché de langue anglaise. Sur une base hebdomadaire, les auditeurs consacrent en moyenne 16,6 heures par semaine à l’écoute de la radio; ce niveau est légèrement supérieur sur le marché de langue française par rapport au marché de langue anglaise. Le temps que les Canadiens consacrent à l’écoute de la radio diminue légèrement, mais cette mesure ne tient pas entièrement compte de l’écoute en ligne.

Tendances d’écoute pour la radio AM/FM

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Source : Cahiers d’écoute d’automne de Numeris

Aspect financier

Se débrouiller avec une plus petite part du gâteau publicitaire. La principale source de revenu de la radio est la publicité, et les revenus diminuent légèrement depuis 2014. Pour pallier ce déclin, les stations de radio réduisent les dépenses pour maintenir la rentabilité; cependant, cette stratégie a ses limites. À titre comparatif, le marché francophone s’est avéré plus résilient. L’année 2015 est la seule depuis 2007 où les revenus de publicité ont diminué.

La radio est le principal acteur dans le paysage audio canadien, bénéficiant d’une part de marché de plus de 70 % des revenus audio.

Tendances financières pour la radio AM/FM

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Source : Estimations du CRTC (données recueillies par le CRTC; états financiers de Sirius XM mis à la disposition du public (disponible en anglais seulement); Ovum; données sur les consommateurs de l’OTM)

Nota :

  • Sauf lorsque spécifiquement mentionné, la CBC/SRC est comprise dans les revenus et les parts de marché, mais est exclue des contributions à la programmation canadienne et des profits.
  • Les données de la radio AM/FM de langue anglaise comprennent les services qui diffusent en langues tierces.
  • Les données au titre du développement du contenu canadien (DCC) excluent les montants estimés pour Sirius XM Canada (radio satellite).
  • Le BAII et la marge BAII sont les mesures utilisées pour les profits de la radio AM/FM.
  • Certaines données pourraient avoir ont été mises à jour depuis la publication du document de référence.