Services d’achats audio en ligne

Viabilité future : Déclin

La propriété des œuvres musicales est en déclin.

  • Vastes répertoires de contenu musical et audio offerts pour achat.
  • Activité de volume pour les détaillants, dont les marges bénéficiaires sur chaque transaction sont faibles.

Le nombre de transactions est en baisse, ce qui reflète un changement de préférence chez les auditeurs passant de la propriété du contenu à l’abonnementaux services audio en ligne. Nous nous attendons à ce que la propriété des œuvres musicales diminue au cours des prochaines années, tant sur les marchés de langue française que de langue anglaise.

Temps de lecture : environ 7 minutes

La base

iTunes, 7digital, eMusic, Band Camp, CD Baby, eStories… Les services d’achats audio en ligne permettent aux utilisateurs de créer une bibliothèque de fichiers audio à partir d’un vaste répertoire, puis de les écouter comme ils le veulent, au moment désiré. Ces téléchargements sont sécuritaires et légaux, et l’acheteur sait que l’artiste est rémunéré pour son travail. Le détaillant de médias numériques garde une part du revenu de chaque vente, mais le reste est remis aux artistes et aux maisons de disques. Pour les acheteurs, les frais de téléchargement sont relativement faibles par unité; au fil du temps, la création d’une vaste collection suppose un investissement financier important. Ultimement, par contre, l’acheteur est propriétaire de sa copie de l’œuvre musicale.

Assurer la fidélisation. Certains services d’achats audio, comme iTunes d’Apple, ne représentent qu’un service d’une plus grande entreprise qui vend d’autres produits et services, retenant ainsi les utilisateurs dans l’écosystème de l’entreprise. D’autres services, comme eMusic, offrent des abonnements moyennant un paiement mensuel, donnant aux acheteurs un rabais sur leurs achats ou leur offrant du contenu en précommande. La variété et l’ampleur du produit offert représentent une stratégie clé pour ce modèle et de nombreux services ont élargi leur répertoire de contenu en y ajoutant des formats audio non musicaux, comme des balados et des livres audio. Comme c’est le cas pour l’audio en diffusion continue, de nombreux fournisseurs utilisent des recommandations définies par algorithmes afin de vendre aux utilisateurs des produits reliés, ce qui maintient la fidélité de leurs clients.

Contribution canadienne

Des avantages importants pour les artistes, même en l’absence de quotas sur le contenu. Les services audio acquis de façon transactionnelle ne sont pas visés par les quotas sur le contenu canadien et ne sont pas tenus de verser des contributions au titre du développement du contenu canadien (DCC). Cependant, ils semblent tout de même promouvoir le contenu canadien auprès des marchés canadiens. Par exemple, iTunes offre une section Nouveautés canadiennes en vogue et une section Musique francophone. De plus, les artistes canadiens eux-mêmes s’assurent que la musique canadienne est entendue sur la scène mondiale. Selon BuzzAngle, « deux des cinq albums en tête de liste des meilleurs vendeurs en 2017 étaient ceux d’artistes nés au Canada » et « les 1 000 meilleurs albums d’artistes nés au Canada représentaient 1,5 million de ventes d’albums en 2017 et 10 % de l’ensemble des ventes d’album pour l’année ».1 Bien qu’ils ne soient pas tenus de payer des contributions au titre du DCC, les détaillants de services d’achats audio doivent redistribuer une part des revenus tirés de chaque téléchargement d’un album canadien ou d’une pièce canadienne aux artistes et aux producteurs, et on rapporte que ces montants sont supérieurs à ceux des services audio en continu. Les artistes qui ont recours à une plateforme transactionnelle n’ont pas à accumuler un nombre important de lectures pour commencer à réaliser des revenus appréciables. Par exemple, pour le téléchargement d’une seule pièce, un artiste sans contrat sur iTunes gagne 0,69 $, alors que sur un service en continu, cet artiste peut gagner entre 0,0018 $ et 0,018 $ par lecture.2 Les artistes émergents ont donc de meilleures chances d’être adéquatement rémunérés à la suite d’une vente par l’entremise d’un service d’achats audio, même s’ils ne sont pas très connus.

Profil du consommateur

Un modèle d’écoute populaire, mais en déclin. Environ 35 % des Canadiens disent écouter des chansons à partir de leur répertoire numérique au cours d’une semaine normale.3 Cette activité représente 19 % de leur temps d’écoute (sauf pour les jeunes milléniaux, pour qui cette activité représente 25 % de leur temps d’écoute).4 Dans l’ensemble, les ventes annuelles de contenu audio par l’entremise du modèle transactionnel, y compris la vente d’albums physiques, sont affectées par une demande décroissante. En 2017, les ventes d’albums numériques s’élevaient à 6,8 millions d’unités, ce qui représente une baisse de 21,7 % par rapport à 2016. Les ventes de pièces individuelles numériques ont également diminué; elles s’élevaient à 61,1 milliards d’unités en 2017, soit 18,9 % de moins qu’en 2016.5

Aspect financier

Les ventes numériques sont en déclin, comme l’ont été les ventes physiques qui les ont précédées. En 2016, les revenus totaux des achats audio s’élevaient à 225 millions de dollars, soit une part de 8,6 % de l’ensemble du marché de l’audio. Sa part de marché a baissé par rapport aux 11,3 % de 2012, en raison d’une diminution de ses revenus et d’une augmentation des revenus pour les autres modèles. Bien que les détaillants demeurent probablement rentables, leur rentabilité devrait diminuer de pair avec les revenus, surtout en raison de la concurrence croissante sur le marché du numérique. La rentabilité est déterminée par le volume de ventes, et les ventes sont en déclin.

Tendances financières pour les services d’achats audio en ligne

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Source : Estimations du CRTC (données recueillies par le CRTC; états financiers de Sirius XM mis à la disposition du public (disponible en anglais seulement); Ovum; données sur les consommateurs de l’OTM)

Nota : Les données par marché linguistique sont estimées en utilisant les données provenant de l’OTM.