Vidéo en ligne

Viabilité future : Croissance

Non-respect des règles conventionnelles de la télévision en matière de contenu, de prix et de plateformes – ce que les consommateurs adorent.

  • Les services mondiaux de vidéo offerts uniquement en ligne, comme Netflix, ont bouleversé le marché de la vidéo.
  • Plateformes conviviales, à bas prix et au contenu concurrentiel à l’échelle mondiale devraient continuer à attirer les abonnés.
  • Le modèle de la vidéo en ligne est robuste et en croissance.
  • Moins grande pénétration dans le marché de langue française que dans le marché de langue anglaise, mais les fournisseurs de vidéo en ligne canadiens sont plus nombreux dans le marché de langue française.

Un des principaux risques associé à la croissance de ce modèle est la nécessité d’investir massivement dans le contenu et les plateformes, ainsi que la réponse à la concurrence de la part des distributeurs de télévision traditionnelle. C’est pourquoi ce modèle est actuellement caractérisé par des profits peu élevés, voire négatifs.

Temps de lecture : environ 7 minutes

La base

Netflix, Amazon Prime, CraveTV, ICI Tou.tv, Club Illico… Les services de vidéo en ligne – également appelés télévision par contournement – offrent du contenu sur demande, en direct et de longue durée sur Internet. Le Canada a accès à un certain nombre de fournisseurs mondiaux et canadiens. Par ailleurs, de nombreux grands services strictement américains examinent des possibilités d’expansion mondiale, y compris CBS AllAccess, qui s’adressent directement aux consommateurs canadiens.

Une industrie en croissance qui en est au stade de l’investissement. Les grands acteurs de la vidéo offerte uniquement en ligne sont surtout déterminés à tirer parti des économies d’échelle qui découlent de leurs activités mondiales. Mais pour y parvenir, les fournisseurs doivent investir massivement dans les technologies afin d’offrir efficacement aux consommateurs du contenu sur divers appareils, dans de nombreux endroits. Ces fournisseurs utilisent des algorithmes pour aider les consommateurs à découvrir du contenu et l’analytique pour leur permettre de comprendre le marché et la performance technique. Les autres coûts considérables pour les fournisseurs de vidéo en ligne sont liés aux dépenses importantes associées à la création de contenu original qui présente un attrait international. Plus que jamais auparavant, ce contenu original est un élément fondamental, et non une exigence souhaitable.

Modèle qui repose sur les abonnements, pour le moment. La publicité fera partie des sources de revenus à l’avenir, mais les abonnements mensuels sont actuellement la clé de ce modèle. Malgré tous les investissements associés à ce modèle, celui‑ci doit également offrir aux utilisateurs des tarifs très bas pour attirer les téléspectateurs abonnés aux services de vidéo traditionnels et créer un effet d’échelle. Pour ce qui est de Netflix, par exemple, les frais mensuels d’abonnement peuvent varier quelque peu en fonction du nombre de flux simultanés et de la qualité vidéo, mais ils s’élèvent généralement à 11 $.

Transformation en concurrents des services vidéo de grande échelle. Le marché de la vidéo en ligne évolue pour répondre aux besoins des consommateurs. Aux États‑Unis, certains services de vidéo en ligne élargissent leur offre pour fournir aux consommateurs du contenu sur demande ainsi que des forfaits de chaînes de télévision linéaire traditionnelles. Il en coûte une quarantaine de dollars américains par mois pour ces services. Ces fournisseurs, comme Hulu, SlingTV et DirectTV Now, souhaitent concurrencer plus directement les services de télévision par câble, satellite et fibre optique moyennant un abonnement, et les recherches indiquent qu’ils réduisent le nombre de débranchements. On n’observe pas encore cette tendance dans l’industrie canadienne.

Tributaire des concurrents pour accéder aux consommateurs. Les abonnés aux services Internet à large bande optent en grande partie pour des forfaits à plus haute vitesse et plus coûteux pour regarder des vidéos en ligne, lesquelles représentent maintenant la plus grande part de la consommation. Les fournisseurs de vidéo en ligne sont dans une situation particulière : ils dépendent des infrastructures à large bande au dernier kilomètre pour avoir accès aux abonnés et doivent également rivaliser avec les services offerts par ces fournisseurs de service Internet à large bande.

Contribution canadienne

Possibilité de contribution atypique à la production canadienne à l’échelle mondiale. Les services de vidéo en ligne n’ont aucune obligation réglementaire, de sorte qu’il est difficile de connaître leur contribution à la création de contenu canadien. Les plus grands joueurs parmi ces services tendent vers la mondialisation, donnant ainsi aux producteurs canadiens la possibilité de collaborer à du contenu destiné aux marchés étrangers (p. ex., Anne, Frontier) ou de vendre sur le marché mondial des émissions canadiennes populaires (p. ex., Trailer Park Boys et la série dérivée de Degrassi intitulée Next Class). Ces services utilisent également le marché de production canadien de grande qualité pour produire du contenu au Canada destiné au marché international (p. ex., Sense8). Les fournisseurs canadiens de vidéo en ligne reconnaissent également l’importance du contenu original pour attirer les consommateurs et ils ont fait des investissements clés pour présenter des émissions canadiennes (p. ex., Letterkenny, Victor Lessard).

Profil du consommateur

Une expérience télévisuelle populaire et croissante. Il n’existe pas de mesures courantes de l’industrie pour les services de vidéo en ligne, mais les estimations indiquent que leur portée et les heures d’écoute des abonnés sont devenues importantes. Les abonnés représentent maintenant plus de la moitié (54 %) de la population canadienne et leur nombre est moins élevé dans le marché de langue française (41 %) que dans le marché de langue anglaise (58 %). Les heures d’écoute moyennes des abonnés au Canada sont importantes avec 7,9 heures par semaine (6, 5 heures chez les francophones et 8,1 heures chez les anglophones).

Tendances d’écoute pour la vidéo en ligne

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Source : OTM

Nota : Le nombre d’heures de visionnement pour l’ensemble des services par contournement n’est pas accessible, donc le plus important fournisseur a été utilisé comme indicateur (c.-à-d. Netflix).

Aspect financier

Forte croissance, mais pas encore de profits. Provenant essentiellement des abonnements, les revenus des services de vidéo en ligne ont quadruplé entre 2012 et 2016, pour atteindre 1,1 milliards de dollars en 2016. Malgré cette hausse, la part de marché de la télévision par contournement demeure faible; en effet, elle était de 7,4 % en 2016.

En dépit d’un fort taux de croissance des revenus, la rentabilité des services de télévision par contournement demeure faible ou négative, surtout parce que ces services investissent encore des sommes considérables en vue d’accaparer une part du marché. Par exemple, si Netflix a enregistré un léger profit en 2016 aux États‑Unis et à l’étranger (ce qui inclut le Canada), il a financé la presque totalité de sa production de contenu pour l’année au moyen de prêts.

Tendances financières pour la vidéo en ligne

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Source : Estimations du CRTC (données recueillies par le CRTC; Ovum; données sur les consommateurs de l’OTM)

Nota : Les données par marché linguistique sont estimées en utilisant les données provenant de l’OTM.