Télévision généraliste

Viabilité future : Déclin

Toujours populaire, mais les conditions sont difficiles.

  • Forme originale de télédiffusion : gratuite, diffusion locale.
  • Son auditoire décline et ses revenus publicitaires sont à la baisse en raison de sa dépendance à la publicité.
  • Ce modèle attire encore les téléspectateurs parmi les plus nombreux, surtout dans le marché francophone.
  • Globalement, ce secteur n’est pas rentable.

Pour demeurer viable à l’avenir, en particulier dans un contexte de fragmentation de l’auditoire entre les plateformes et dans lequel les revenus d’abonnement jouent un rôle toujours plus important dans le financement du contenu, ce modèle doit trouver des façons de rentabiliser sa programmation sur toutes les plateformes, y compris de nouvelles sources de revenus.

Temps de lecture : environ 7 minutes

La base

CTV, Global, CBC, CITY, OMNI, TVA, V, SRC… Par télévision généraliste, on entend les services de télévision en direct gratuits, y compris la télévision de rattrapage et la diffusion simultanée en ligne. Il s’agit de stations locales ou régionales qui composent souvent les réseaux nationaux. Au Canada, on compte 120 services de télévision généraliste, soit 93 privés et 27 publics. Parmi les services privés, 20 sont de langue française et 67, de langue anglaise; parmi les services publics, 13 sont de langue française et 14, de langue anglaise.Note de bas de page 1

Vaste portée, part d’auditoire réduite et émissions les plus populaires. Les émissions de nouvelles, d’intérêt général et de divertissement général font partie du quotidien des Canadiens. Chaque semaine, la télévision généraliste rejoint 87 % de l’auditoire national, dont 94 % de l’auditoire francophone et 85 % de l’auditoire anglophone. Sa part de l’auditoire s’est rétrécie depuis que les services de télévision facultatifs spécialisés ont fait leur apparition. En 2017, l’auditoire du marché de langue française du Québec représentait 49 % de la part d’écoute de la télévision généraliste, tandis que l’auditoire du marché de langue anglaise en représentait 37 %. Les stations de télévision généraliste présentent toujours les émissions les plus populaires même si leur part d’auditoire a diminué.

La seule source de revenus diminue. Presque tous les revenus des services privés de télévision traditionnelle proviennent de la publicité (93 %). La télévision généraliste demeure un média efficace pour les détaillants qui veulent promouvoir leur marque, mais elle est confrontée à la concurrence accrue des services de télévision facultatifs et des annonceurs en ligne, ainsi qu’à la diminution de ses revenus publicitaires. Les revenus de la Société Radio-Canada (SRC) sont également sous pression, mais la SRC reste une exception, car la majorité de son financement provient des crédits parlementaires.

Dépendance à l’égard de la distribution des entreprises de distribution de radiodiffusion. Bien que la télévision généraliste soit née de la libre diffusion locale, le marché de la distribution de la télévision s’est profondément transformé. Aujourd’hui, les émetteurs de télévision généraliste sont surtout situés dans les centres urbains. La majorité de l’auditoire des services de télévision généraliste vient de la redistribution des services de télévision par câble, satellite et fibre (88 % dans le marché de langue française du Québec et 82 % dans le marché de langue anglaise).

Contribution canadienne

La télévision généraliste, pierre angulaire du système canadien de radiodiffusion. La télévision généraliste contribue de façon importante au développement du contenu canadien, particulièrement aux émissions de divertissement et aux informations locales aux heures de grande écoute. La majorité des émissions programmées aux heures de grande écoute présentent du contenu canadien. Les diffuseurs doivent également remplir les exigences relatives aux dépenses en émissions canadiennes (DÉC), ce qui signifie qu’ils doivent consacrer un pourcentage minimal de leurs revenus à la production de contenu canadien, y compris à des émissions d’intérêt national. En 2016, les DÉC de ce secteur ont totalisé 1,268 million de dollars.

La SRC et les télédiffuseurs généralistes privés du marché de langue française dépassent généralement les exigences réglementaires minimales, tandis que les télédiffuseurs généralistes privés du marché de langue anglaise les remplissent. La télévision généraliste contribue aussi de manière significative à la dualité linguistique, plus particulièrement la SRC dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

Profil du consommateur

Auditoires vastes, mais en recul. La télévision généraliste atteint un large auditoire, soit 87 % des Canadiens, dont 94 % de l’auditoire de langue française et 85 % de l’auditoire de langue anglaise, mais sa portée diminue légèrement. De même, les téléspectateurs qui regardent la télévision généraliste passent beaucoup de temps devant leur petit écran (soit 10,2 heures par semaine), mais ces chiffres sont en baisse. Les téléspectateurs anglophones regardent beaucoup moins la télévision généraliste, soit 8,6 heures par semaine, que les téléspectateurs francophones avec 15,5 heures par semaine.

Tendances d’écoute pour la télévision généraliste

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Source : Numeris

Aspect financier

Une diminution des revenus attribuable à des pertes de recettes publicitaires et à la modification des habitudes des consommateurs. La publicité est la source principale de revenus de la télévision généraliste. Les revenus de la télévision généraliste, et surtout les revenus publicitaires, ont considérablement diminué depuis 2011. La modification des habitudes des consommateurs semble expliquer cette baisse, étant donné que les téléspectateurs adoptent les services facultatifs et les émissions sur demande. La diminution des revenus a également influencé la rentabilité et la part de marché de la télévision généraliste. Même si elle n’est pas rentable depuis 2012, la télévision généraliste joue toujours un rôle important dans la production vidéo au Canada. Lorsqu’on inclut les crédits parlementaires de la SRC, la part du marché de la vidéo que détenait la télévision généraliste en 2016 s’établissait à 20 %.

Même si l’on observe les mêmes tendances dans le marché de langue française, les services francophones s’en tirent mieux. Si leurs profits diminuent, ils ont réussi à demeurer à peu près rentables et ils détiennent une plus grande part de marché (26 % en 2016).

Tendances financières pour la télévision généraliste

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Source : Estimations du CRTC (données recueillies par le CRTC; Ovum; données sur les consommateurs de l’OTM)

Nota :

  • Sauf lorsque spécifiquement mentionné, la CBC/SRC est comprise dans les revenus, les contributions à la programmation canadienne et les parts de marché, mais est exclue des profits.
  • Les données de télévision généraliste de langue anglaise comprennent les services qui diffusent en langues tierces.
  • Pour éviter la divulgation par recoupement, les émissions d’intérêt national (ÉIN) dans le marché de langue française ne comprennent que la SRC, Québecor et Remstar. Ces groupes effectuent la grande majorité des dépenses en ÉIN du marché de langue française. Le reste des stations généralistes de langue française sont comprises dans les dépenses en ÉIN du marché de langue anglaise.
  • Le BAII et la marge BAII sont les mesures utilisées pour les profits de la télévision généraliste.
  • Certaines données pourraient avoir ont été mise à jour depuis la publication du document de référence.