Services de télévision par câble, satellite et fibre optique (EDR) et services facultatifs

Viabilité future : Maturité

Investir dans les nouvelles technologies pour retenir les abonnés des services de télévision.

  • Les services de télévision par câble, satellite et fibre optique (également appelés EDR) et les services de programmation qu’ils offrent demeurent rentables et comptent un grand nombre d’abonnés.
  • Ces services de télévision à canaux multiples et par abonnement sont la plateforme vidéo dominante, mais la concurrence de la part des services de vidéo en ligne a entraîné une réduction du nombre d’abonnés à des EDR et de leurs revenus.
  • La diminution du nombre d’abonnés est moins rapide dans le marché de langue française que dans le marché de langue anglaise, mais on l’observe dans les deux marchés.

Malgré la vision pessimiste qui suggère que la fin des services de télévision par abonnement approche, nous nous attendons à ce que les investissements des EDR dans la distribution de services vidéo par Internet les aident à développer leur offre de services afin de faire face à la concurrence livrée par les fournisseurs de services en ligne. Toutefois, nous nous attendons aussi à ce que le nombre de services de télévision facultatifs diminue en raison d’un environnement plus compétitif.

Temps de lecture : environ 9 minutes

La base

Rogers, Bell, Shaw, Eastlink, TELUS, Videotron, Cogeco… distribution de CBC News Network, TMN, Canal D, Casa, Séries+, Discovery, HGTV, Family Channel, TVA Sports, Sportsnet, TSN… Par entreprises de distribution de radiodiffusion ou EDR, on entend les services de télévision par câble, satellite et fibre optique moyennant un abonnement et les services de télévision facultatifs qui en dépendent pour leur distribution. Ce modèle comprend les services connexes de télévision en ligne par authentification (les applications qui permettent d’écouter la télévision partout et les applications Go) qui viennent souvent avec un abonnement.

Secteur qui exige énormément de capitaux. Les distributeurs de services de télévision font d’importants investissements initiaux dans les infrastructures physiques, comme les satellites et les câbles de fibre optique, pour offrir un large éventail de services facultatifs qui répondent à peu près à tous les goûts et intérêts ainsi que pour distribuer des chaînes de télévision en direct. Pour les services de télévision par câble et fibre optique, les investissements contribuent également à la mise en œuvre de services Internet à large bande.

Les  agrégateurs de contenu s’ajustent à un secteur plus compétitif. Les EDR se présentent comme des agrégateurs d’une grande variété de services de télévision. Elles font la promotion des chaînes les plus populaires et les regroupent dans de gros forfaits. Alors que la concurrence s’intensifie entre les EDR et que celles‑ci luttent avec les services de vidéo en ligne pour obtenir une part du marché, les distributeurs offrent davantage de choix de forfaits (de base, petit et à la carte) et des améliorations technologiques (vidéo sur demande et télévision en direct sur plusieurs écrans) pour retenir leurs abonnés. Certains intègrent même des services en ligne à leurs forfaits (p. ex., Netflix) pour continuer d’agir comme agrégateurs. Tandis que la concurrence s’accentue et que les téléspectateurs adoptent de plus en plus la vidéo sur demande, nous pourrions observer une rationalisation du nombre de services facultatifs linéaires – surtout des services facultatifs qui misent sur la rediffusion de contenu acheté.

Contribution canadienne

Principaux contributeurs aux émissions et au contenu canadiens dans le système actuel. Les distributeurs de télévision qui offrent des services facultatifs doivent consacrer une partie de leurs revenus à des dépenses en émissions canadiennes qui sont variables, mais considérables et qui concernent certains genres d’émissions, comme les émissions dramatiques, les documentaires et les émissions de variétés. Les distributeurs de services de télévision par câble, satellite et fibre optique sont également tenus de verser au moins 5 % de leurs revenus découlant de la radiodiffusion à la création et à la production d’émissions canadiennes. Il peut s'agir de contributions à divers fonds de production indépendants certifiés, au Fonds des médias du Canada ou à l'appui de diverses expressions locales. Ces fournisseurs doivent également distribuer des chaînes thématiques dans une proportion prescrite et offrir un large éventail d’émissions qui correspondent aux besoins et aux intérêts de tous les Canadiens.

Profil du consommateur

L’EDR, toujours la plateforme dominante de la télévision canadienne, mais connaît une certaine érosion. En moyenne, les abonnés à la télévision regardent 27,2 heures de télévision par semaine, soit plus que pour toutes les autres plateformes vidéo. Les heures d’écoute par abonné à la télévision sont plus élevées chez les francophones avec 32 heures par semaine que chez les anglophones avec 26,5 heures. Même si les services d’EDR demeurent le moyen le plus répandu de regarder la télévision, ils enregistrent une décroissance des abonnements, car les solutions de rechange en ligne favorisent les débranchements. En moyenne, trois quarts (75 %) des Canadiens sont encore abonnés à la télévision, mais le taux de pénétration est plus élevé chez les francophones (83 %) que chez les anglophones (73 %).

Tendances d’écoute pour les services de télévision par câble, satellite et fibre optique (EDR) et services facultatifs

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Source : Numeris (heures et portée), OTM (abonnés)

Aspect financier

Si les revenus et les profits diminuent, ils demeurent quand même élevés. Les recettes d’abonnement des EDR constituent la majeure partie des revenus dans le secteur canadien de la vidéo. En 2016, ces revenus représentaient une part de marché de près de 60 %. Lorsqu’on inclut les autres revenus des services facultatifs et sur demande/à la carte, la part atteint presque 70 %. Même si les revenus n’ont commencé que récemment à décliner, les abonnements, eux, diminuent depuis quelque temps et les EDR ont réussi à atténuer cette baisse en offrant d’autres services et des forfaits de services à valeur supérieure (la télévision par IP, par exemple). Selon Ovum, ces forfaits devraient continuer de compenser la diminution des abonnements et les revenus devraient demeurer relativement stables dans un avenir rapproché.

Si les revenus n’ont que légèrement diminué après avoir atteint un sommet en 2014, la rentabilité, elle, décline depuis 2013. Cette tendance s’explique sans doute par les investissements considérables qu’exige la télévision par IP, dont l’objectif est d’accroître son nombre d’abonnés. À mesure que ces investissements diminueront et que les abonnements augmenteront, les profits devraient augmenter.

Tendances financières pour les services de télévision par câble, satellite et fibre optique (EDR) et services facultatifs

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Source : Estimations du CRTC (données recueillies par le CRTC; Ovum; données sur les consommateurs de l’OTM)

Nota :

  • Les données provenant des EDR qui opèrent à l’extérieur de la province de Québec sont utilisées comme estimation pour le marché de langue anglaise. Les données des EDR qui opèrent dans la province de Québec sont utilisées comme estimation pour le marché de langue française.
  • Les profits et contributions à la programmation canadienne des services de télévision par satellite sont basés sur le ratio d'abonnés au Québec par rapport au reste du Canada. Pour 2012, les données sur les abonnés aux services de télévision par satellite par province ne sont pas disponibles. Ces services sont donc exclus des données de profits et de contributions à la programmation canadienne par marché linguistique pour l’année 2012.
  • Les profits et les contributions à la programmation canadienne par marché linguistique excluent les montants payés par les services de vidéo sur demande et les services à la carte puisque ceux-ci sont principalement exploités à l’échelle nationale.
  • Les données de services facultatifs et sur demande de langue anglaise comprennent les services qui diffusent en langues tierces.
  • Les parts de marché des services facultatifs et de vidéo sur demande excluent les revenus d’abonnement.
  • Le BAII et la marge BAII sont les mesures utilisées pour les profits des services facultatifs et de vidéo sur demande, alors que le BAIIDA et la marge BAIIDA sont les mesures utilisées pour les profits des EDR.
  • Certaines données pourraient avoir ont été mise à jour depuis la publication du document de référence.