Avertissement public : Un moment critique pour le système national d’alertes au public du Canada

Mandy Maier
Étudiante de cycle supérieur, département d’études en communication, Université Mount Saint Vincent

Résumé

L’alerte d’urgence au Canada est largement méconnue, alors qu’elle est au premier plan de la communication de crise. L’année 2023 est cruciale, car Pelmorex, la société privée qui possède, exploite et finance le système de diffusion d’alertes du Canada, demande le renouvellement de sa licence de radiodiffusion.

Les avis, audiences et décisions du CRTC ainsi que des exemples d’alertes canadiennes sont examinés. Les problèmes auxquels est confronté le Système national d’alertes au public vont de l’analyse inadéquate de la désensibilisation aux alertes à l’obsolescence des catégories d’alertes pour diffusion immédiate. L’éducation permanente du public est essentielle à l’utilisation efficace du système.

Malgré les progrès récents, il n’existe pas de solution de rechange connue pour communiquer aux Canadiens des renseignements cruciaux et vitaux si Pelmorex venait à cesser d’exister.

Introduction

Tout semble plus clair a posteriori. Il est plus facile d’évaluer les succès et les échecs de la gestion des risques et de la communication lorsqu’une menace imminente s’est estompée. Les destructions, les menaces dues aux changements climatiques (Ressources naturelles Canada, 2022) et l’augmentation de l’indice de gravité des crimes violents au Canada (Statistique Canada, 2022) continuent d’avoir des répercussions sur la sécurité publique à l’échelle nationale.

Le Canada n’est pas à l’abri des catastrophes naturelles, environnementales ou humaines. Deux personnes sont mortes après qu’un feu de forêt a consumé la quasi-totalité du village de Lytton et 600 décès liés à la chaleur sont survenus en Colombie-Britannique (2021) sous un dôme de chaleur aux températures extrêmes.

Les tempêtes tropicales Dorian (2019) et Nicole (2022) ont frappé le Canada atlantique avec une force jamais vue, provoquant des alertes spécifiques aux tempêtes et la disparition d’un enfant (au plus fort de la tempête Nicole).

Les tueries en Nouvelle-Écosse (2020) et en Saskatchewan (2022) ont fait respectivement 22 et 11 victimes. De 2011 à 2021, 85 alertes AMBER ont été diffusées pour 111 enfants victimes, dont 8 ont été tués (Disparus-Canada, 2022).

Ces événements très médiatisés, entre autres, ont attiré une grande attention du public et des médias. Sans parler des 1 307 alertes d’urgence pour diffusion immédiate (alerte DI) sans fil diffusées par le Système national d’alertes au public (SNAP) du Canada depuis 2019 (En Alerte, 2022).

Pelmorex, l’entreprise privée qui possède, exploite et finance le système qui diffuse les alertes DI au public, définit les messages d’alerte publique comme [traduction] « aidant à prévenir le public canadien de tout danger imminent pour les personnes ou les biens » (Pelmorex, 2019, p. 5). Les attentes du public sont importantes en ce qui concerne les notifications d’alerte, et le Canada se trouve à un moment critique pour renforcer son SNAP.

Alors que les alertes au public ont fait l’objet d’un débat général au cours des dernières années, les objectifs de la recherche visaient à explorer le SNAP du Canada en tant que sujet largement inexploré et mal compris et à contextualiser ses nombreuses complexités et limites dans son état actuel. Il existe peu de recherches universitaires sur le SNAP du Canada en particulier. Le présent document examine un large éventail d’avis, d’audiences, de rapports et de demandes du gouvernement qui décrivent le fondement et le développement du SNAP, ainsi que les articles et enquêtes qui résument la réaction et la perception du public à l’égard de ce système. Étant donné le nombre limité de recherches universitaires sur un sujet directement lié au bien-être et à la sécurité du public canadien, il n’est pas surprenant que les lacunes observées nécessitent un examen plus approfondi. La première recommandation est d’aider et de contribuer à la recherche canadienne sur le SNAP à une échelle beaucoup plus vaste.

PARTIE 1 : Histoire des communications d’urgence au Canada

Avec la disponibilité de la technologie de diffusion en continu et la prévalence des appareils sans fil permettant l’enregistrement d’images et de vidéos, les communications d’urgence sont minutieusement examinées alors que le monde regarde les tragédies humaines et les catastrophes naturelles se dérouler en temps réel. L’émergence des technologies modernes a entraîné des attentes inévitables de la part du public, qui souhaite être informé en cas de crise, lorsqu’une menace imminente pèse sur la sécurité des personnes. Le public demande également des instructions pour éviter ou éliminer les tragédies personnelles.

Les sirènes d’alerte aérienne ont fait leur apparition dans des endroits ciblés du Canada en 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles ont été mises hors service et enlevées après la guerre. Pendant la guerre froide, entre 1951 et 1963, des militaires et des responsables gouvernementaux ont installé des sirènes d’alerte aérienne dans les grandes villes canadiennes, comme composantes du système national d’alerte par sirène en cas d’attaque, afin d’avertir de l’imminence d’une attaque nucléaire. En raison du débat sur la responsabilité de la gestion des sirènes, certaines d’entre elles sont restées longtemps entreposées, [traduction] « paralysant le seul système d’alerte au public » (Burtch, 2012, p. 104). Des initiatives locales ont abouti à l’installation de sirènes d’alerte aérienne dans des endroits moins peuplés du pays.

Pour se préparer à une éventuelle attaque nucléaire, le gouvernement canadien a jumelé l’installation de sirènes d’alerte aérienne à des exercices de survie, souvent en parallèle avec des événements nationaux ou des jours fériés. Il s’agissait notamment de tester les sirènes afin de déterminer la portée du bruit audible. La Canadian Broadcasting Corporation (CBC), en collaboration avec le ministère des Communications du gouvernement du Canada, était chargée de communiquer les prochaines étapes à suivre en cas d’urgence nationale (Gow, 2007, p. 279). Le but ultime des exercices était de sensibiliser le public à la raison d’être des sirènes et aux directives à suivre. [traduction] « Ces tests faisaient souvent appel à des centaines d’observateurs qui rendaient compte de l’audibilité des sirènes, et à des campagnes concertées de relations publiques pour avertir le public » (Burtch, 2012, p. 106).

La couverture médiatique après les essais a montré qu’il n’y avait pas assez de sirènes pour avertir le public. Le 13 novembre 1961, l’exercice Tocsin B a simulé une attaque de bombardiers soviétiques sur le Canada. Deux cents sirènes d’alerte aérienne ont retenti dans tout le pays, tandis que l’exercice Tocsin B se déroulait au cours d’une émission de télévision et de radio en direct qui a duré trois heures. En fin de compte, soit le public n’a pas entendu les sirènes d’alerte aérienne, soit il n’a pas reçu d’instructions préalables suffisantes pour réagir. Les familles qui n’avaient pas les moyens de construire un abri de sécurité n’ont pas réussi à trouver des abris publics partagés. Il a été rapporté aux nouvelles que les avertissements auraient été trop tardifs pour informer le public et provoquer une réaction (Powell, 2018).

Les liens de communication avec le réseau de sirènes ont été coupés en 1968 pour économiser sur le financement des mesures d’urgence, et l’accent a été mis sur les communications d’urgence radiodiffusées. En cas d’urgence, la CBC communiquait les mesures que le public devait prendre par la radio [traduction] « en collaboration avec le ministère des Communications du gouvernement fédéral, [qui] avait la responsabilité de veiller à ce qu’un système de radiodiffusion d’urgence soit en place pour avertir la population canadienne en cas d’urgence nationale » (Gow, 2007, p. 279).

La guerre froide a pris fin et les sirènes ont été mises hors service dans les années 1990. L’inquiétude de la population face au changement du niveau de stabilité à l’échelle internationale a conduit à envisager brièvement leur réactivation. Aujourd’hui, les sirènes sont pour la plupart des symboles du patrimoine communautaire ou se sont retrouvées au dépotoir parce qu’elles ne servaient plus à rien.

Les débuts de ce qui est aujourd’hui le SNAP du Canada remontent à 2000, lorsque le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a reçu une demande de modification de la licence de Palmorex Communication Inc. qui souhaitait diffuser des communications d’avertissement au public sous la forme de « texte alphanumérique défilant » (CRTC, 2000, par. 1).

Pelmorex, dont le siège se trouve à Oakville (Ontario), est détenue et exploitée par l’homme d’affaires canadien Pierre L. Morrissette par l’intermédiaire de diverses filiales. Fondée en 1989 sous le nom de Pelmorex Média Inc., elle est l’une des marques de l’organisation Morrissette. L’organisation comprend également The Weather Network et MétéoMédia (TWN/MM), des sociétés de distribution et d’information météorologique à multiples facettes acquises par Pelmorex en 1993. La demande mentionnée ci-dessus faisait partie de la demande globale de Pelmorex auprès du CRTC pour le renouvellement de la licence de radiodiffusion obligatoire de TWN/MM.

Le CRTC a refusé cette demande en février 2001, invoquant des problèmes liés à la proposition. Pelmorex ne s’est pas laissée décourager et a soumis une nouvelle demande pour établir un système d’alerte d’urgence canadien. En 2005, le CRTC a publié un avis public concernant la mise en place de services d’alerte d’urgence au Canada. Pelmorex Communications, CBC et Bell ExpressVu Limited Partnership ont soumis des demandes pour créer une telle plateforme (CRTC, 2007).

Pendant que le CRTC examinait ces demandes, à partir de 2002, Industrie Canada a mené plusieurs initiatives sous le nom de CANALERT pour lancer un nouveau système de notification d’alerte au public (Gow, 2007). Les étapes de planification étaient en cours pour que CANALERT fournisse des renseignements sur les communications d’urgence par la radio et la télévision, au moyen de messages texte sur des appareils sans fil et sur Internet. CANALERT n’a pas reçu de financement fédéral et, après l’approbation en 2009 par le CRTC de la demande de Pelmorex Communications (aujourd’hui Pelmorex Corp. et ci-après Pelmorex) de créer une plateforme d’alerte, CANALERT a finalement été abandonné.

Au départ, l’introduction d’alertes d’urgence obligatoires à la radio et à la télévision s’est heurtée à une forte opposition, comme l’indique un avis public de radiodiffusion publié par le CRTC en 2007. L’idée qu’une société à but lucratif puisse interrompre un signal de radiodiffusion avec des messages d’urgence obligatoires a incité plusieurs radiodiffuseurs à déposer un mémoire d’opposition auprès du CRTC, qui déclarait que « le fait d’autoriser des tierces parties à interrompre leur programmation risque, par définition, de saper leur indépendance éditoriale et leur intégrité journalistique » (CRTC, 2007, par. 38). Ainsi, les alertes d’urgence obligatoires à la radio et à la télévision n’ont pas été immédiatement introduites.

À l’époque, le gouvernement ou d’autres organismes n’ont pas désigné ou affecté de fonds pour entreprendre la création d’un système d’alerte d’urgence au niveau fédéral au Canada. Dans l’ordonnance de radiodiffusion du CRTC de 2009, il est toutefois indiqué que « Sécurité publique Canada pourrait également décider d’intégrer à un système national d’alerte en cas d’urgence complet les services de regroupement et de distribution de Pelmorex ou de faire en sorte que ces fonctions soient indépendamment réalisées » (CRTC, 2009, par. 24). Pelmorex a assumé tous les coûts financiers liés à la création du système dans le cadre de sa demande et de l’approbation par le CRTC des entreprises de distribution de radiodiffusion obligatoires de TWN/MM.

Une fois la demande approuvée, Pelmorex a créé le Système d’agrégation et de dissémination national d’alertes (système ADNA). Le système ADNA est une plateforme Web qui recueille des données sur les communications d’urgence fournies par un émetteur d’alerte désigné. Dans un premier temps, ces renseignements n’étaient communiqués au public que par l’intermédiaire des radiodiffuseurs et des télédiffuseurs, ce que l’on appelle une alerte DI. Lorsque le système ADNA a été officiellement lancé le 9 juillet 2010, il est devenu l’infrastructure technique centrale de ce qui est maintenant connu sous le nom de SNAP du Canada (Pelmorex, 2011).

En 2011, Pelmorex a répondu à un avis de consultation de radiodiffusion du CRTC, affirmant qu’il était clair que la communication des menaces imminentes pour la sécurité publique au Canada ne serait pas possible si Pelmorex n’assumait pas la responsabilité du système ADNA. En réponse à l’appel de Bell Companies demandant à Pelmorex de transférer le système ADNA au gouvernement du Canada, Dan Hefky, ancien président du Conseil canadien des organisations de gestion des urgences (CCOGU), qui représente les organismes provinciaux et territoriaux de gestion des urgences, est cité comme ayant déclaré :

[traduction] « […] de nombreux gouvernements provinciaux et territoriaux n’avaient pas de budget pour financer un système ADNA, et donc sans la volonté de Pelmorex d’exploiter le système ADNA, il n’y aurait pas de système national d’alertes au public. Il est clair que Pelmorex est nécessaire non seulement pour le financement et l’expertise technique, mais aussi pour sa crédibilité et ses relations avec la communauté de gestion des urgences et son engagement à long terme en faveur des alertes au public. Cela lui permet de fournir des structures pour la recherche de consensus, des forums pour la résolution de problèmes et un sentiment d’urgence indispensable à la mise en place d’un système d’alertes au public pancanadienNotes de bas de page 1. »

Comme approche commune de la gestion des urgences et des risques, des accords d’utilisation ont été conclus entre les organismes de gestion des urgences et Environnement et Changement climatique Canada afin de diffuser des alertes d’urgence par le système ADNA.

En août 2014, une politique réglementaire de radiodiffusion et une ordonnance de radiodiffusion du CRTC ont obligé tous les radiodiffuseurs canadiens à diffuser les alertes du SNAP. Cette situation résulte d’un « manque de participation volontaire des radiodiffuseurs » (CRTC, 2017, par. 3) à la diffusion des alertes DI au public après qu’ils s’y sont opposés en 2007.

Un projet pilote de trois ans a également été entrepris par Innovation, Sciences et Développement économique Canada et Sécurité publique Canada en 2014 dans le but de développer la technologie d’évolution à long terme (LTE) pour émettre des communications d’urgence avec la technologie sans fil. Le CRTC a également « encourag[é] fortement […] l’utilisation des nouveaux médias et plateformes mobiles pour avertir les Canadiens de tout danger actuel ou imminent, surtout que les Canadiens utilisent de plus en plus couramment les appareils mobiles depuis 2011 » (CRTC, 2014, par. 101).

À l’issue du projet pilote en 2017, le CRTC a ordonné aux fournisseurs de services sans fil de diffuser des alertes DI au plus tard en avril 2018 en vertu d’une politique réglementaire de télécom (CRTC, 2017). Les fournisseurs de services sans fil sont alors tenus de se joindre aux radiodiffuseurs pour diffuser directement et immédiatement au grand public les alertes DI du système ADNA. En bref, le public pouvait recevoir une alerte DI par la radio, la télévision et un appareil personnel sans fil connecté à un réseau LTE. L’appareil sans fil produisait une tonalité d’alerte unique et une vibration lorsqu’une alerte DI était diffusée dans sa zone respective.

Test d’alerte sans fil réalisé le 16 novembre 2022 en Saskatchewan - Description ci-dessous

Figure 1 : Test d’alerte sans fil réalisé le 16 novembre 2022 en Saskatchewan. Image de l’auteure.

En août 2018, Pelmorex a demandé le renouvellement de sa licence jusqu’au 31 août 2025, soit deux ans de plus que la pratique de renouvellement par période de cinq ans du CRTC, mais cette demande a été refusée par le CRTC. La décision du CRTC était fondée sur le fait que le système ADNA était en constante évolution : « L’attribution d’une période de renouvellement de cinq ans à MM/TWN permettrait de réévaluer plus rapidement les facteurs liés à la distribution obligatoire du service, en particulier l’administration et le fonctionnement du système ADNA et le bien fondé de soutenir ce système par une distribution obligatoire au service numérique » (CRTC, 2017, par. 36).

Le renouvellement de la licence a finalement été approuvé jusqu’en 2023, Pelmorex finançant entièrement la maintenance, les mises à niveau et les avancées du système ADNA. Pelmorex s’est engagée à explorer de nouveaux moyens de diffuser de l’information d’urgence au public pendant la durée de la licence, tels que les écrans des terminaux de loterie et les panneaux routiers électroniques, et à fournir trois millions de dollars supplémentaires pour l’amélioration des immobilisations au-delà des coûts d’exploitation pendant la durée de la licence (Pelmorex, 2017, par. 107).

Paul Temple, premier vice-président, Affaires réglementaires et stratégiques de Pelmorex en 2018, a été interrogé lors des audiences publiques du CRTC du 30, à savoir si le système ADNA pouvait fonctionner de manière autonome, sans la licence de radiodiffusion obligatoire de TWN/MM. Il a répondu :

[traduction] « […] [Pelmorex] a toujours agi de manière responsable. Ce n’est pas comme si – vous savez – nous n’allons pas désactiver l’alerte publique si le [CRTC] refusait la demande [de radiodiffusion obligatoire]. Nous espérons qu’il y aura une sorte de transition et nous travaillerons avec les autorités gouvernementales pour voir si elles sont prêtes à payer pour le service [le système ADNA]… pourquoi aller dans ce sens alors que ce qui fonctionne actuellement fonctionne si bien et est vraiment positif? Je pense que la situation actuelle est idéale et vous savez, il y a un dicton qui dit que si ce n’est pas cassé, il ne faut pas le réparer. Je pense que nous sommes dans cette situationNotes de bas de page 2. »

Les forces de l’ordre sont habilitées à diffuser des alertes. Une résolution de 2021 de l’Association canadienne des chefs de police (ACCP) demande à Sécurité publique Canada de donner la priorité à notre Système national d’alertes au public, qui est essentiel (p. 13). Les différents ordres de gouvernement et les organismes de gestion des urgences continuent de travailler en collaboration pour mettre en œuvre et déléguer l’utilisation du système ADNA partout au Canada. Le partage de la fonction d’émetteur d’alerte permet d’élargir l’éventail des connaissances et des compétences et de garantir une approche commune de la gestion des situations d’urgence. Cela contribue à l’efficacité globale du système de communication d’urgence.

Depuis 2022, les stations de radio FM et AM, les stations de télévision en direct, les fournisseurs de services de télévision par abonnement et les fournisseurs de services sans fil fournissent publiquement des données sur les alertes DI au système ADNA. Les abonnés actuels de Netflix ou de Crave, par exemple, ne recevraient pas d’alertes DI par ces services ou d’autres services de diffusion en continu.

La licence de radiodiffusion actuelle de Pelmorex expirera le 31 août 2023 si elle n’est pas renouvelée par le CRTC (CRTC, 2018, par. 94-95).

PARTIE 2 : État actuel des alertes au Canada

Au Canada, les organismes de gestion des urgences aux niveaux fédéral, provincial et territorial délèguent l’utilisation du SNAP aux émetteurs d’alertes autorisés, dont les forces de l’ordre, dans leurs territoires de compétence respectifs pour des événements spécifiques. Toutes les provinces et tous les territoires canadiens ont la possibilité de diffuser des alertes par le système ADNA. Les politiques et les procédures associées à l’utilisation déléguée du SNAP relèvent des organismes de gestion des urgences. Au niveau fédéral, seul Environnement et Changement climatique Canada a la capacité de diffuser des alertes DI – principalement en cas de tornades et d’orages violents.

Les délégués fédéraux, provinciaux, territoriaux à la gestion des urgences déterminent quels émetteurs d’alerte seront désignés et auront accès à la diffusion d’alertes d’événements spécifiques par le système ADNA. Tous les événements ne peuvent pas être diffusés par tous les émetteurs d’alerte, et tous les événements ne peuvent pas être diffusés au public. Les alertes DI peuvent être distribuées stratégiquement aux radiodiffuseurs et aux appareils sans fil, ensemble ou séparément. Lorsqu’une alerte est annulée, il n’est pas possible de la diffuser comme alerte DI. Les alertes peuvent être géociblées dans une zone précise, un rayon ou un territoire rural ou municipal défini qui est spécifié dans le système ADNA.

Le Protocole d’alerte commun est une norme de format de messagerie électronique élaborée à l’échelle internationale et utilisée pour aider à éliminer les problèmes techniques liés aux alertes. Il a été adopté dans sa version canadienne (PC-PAC) en mars 2005. Il est défini par Sécurité publique Canada comme « un ensemble de règles et de listes gérées de valeurs, dont l’utilisation est recommandée au Canada » (Sécurité publique Canada, par. 1) en ce qui concerne les alertes d’urgence. Le PC-PAC doit satisfaire à quatre exigences principales en matière de messagerie électronique commune, dont la contrainte d’un événement par message d’alerte, les exigences linguistiques et les exigences associées à la détermination des événements et des emplacements.

Les Cadres supérieurs responsables de la gestion des urgences (CSRGU), qui relèvent de Sécurité publique Canada, harmonisent et améliorent les pratiques d’urgence à l’échelle nationale. Il existe actuellement 144 événementsNotes de bas de page 3 selon le PC-PAC. En 2014, les CSRGU ont désigné 32 de ces événements comme présentant une menace imminente ou inattendue pour la vie et ont désigné des émetteurs d’alertes autorisés afin de diffuser des alertes DI relativement à ces événements par le système ADNA. Les 111 événements restants, parmi lesquels les personnes dangereuses, les maladies animales, les incidents aériens, les maladies infectieuses et le confinement d’une école, ne répondent pas aux codes du PC-PAC et ne peuvent pas être diffusés en tant qu’alertes DI (Système national d’alertes au public, 2014).

Pour qu’une alerte soit diffusée en tant qu’alerte DI, des valeurs spécifiques du PC-PAC doivent être respectées en ce qui concerne l’urgence d’un événement, l’action correspondante que le public doit entreprendre, la gravité de la menace et la certitude que l’événement se produise. Si ces valeurs ne sont pas respectées, l’alerte n’a pas la possibilité d’être diffusée en tant qu’alerte DI et sera considérée comme un avis ordinaire. Actuellement, en l’absence d’un site Web ou d’une application mobile gérés par la province, la diffusion d’un avis ordinaire n’est possible que par l’application mobile et le site Web de The Weather Network/MétéoMédia, des sites Web d’intérêt public gérés par le secteur privé ou si un radiodiffuseur choisit d’en informer volontairement le public.

Plus de la moitié (19 sur 32) des alertes DI désignées par les CSRGU sont dans un certain sens des événements météorologiques, tels que des tsunamis, des ouragans, des tornades, des feux de forêt, des cendres volcaniques et même des lahars, qui ne pourraient avoir des répercussions qu’en Colombie-Britannique, au nord-ouest du mont Baker, dans l’État de Washington, aux États-Unis. Les 13 autres alertes DI comprennent une série de messages relatifs à la santé et à la sécurité, tels que les alertes AMBER, les urgences civiles, les avis d’ébullition, les objets tombés, les animaux dangereux et les messages de test, entre autres.

La dernière mise à jour de la liste des événements DI des CSRGU remonte au 3 septembre 2014, soit près de quatre ans avant que le CRTC ne rende obligatoire l’émission d’alertes immédiates sans fil. De 2019 à 2022, 1 307 alertes DI ont été diffusées par le système ADNA au Canada (En Alerte, 2022). Il n’existe pas de méthode de divulgation publique permettant de déterminer le nombre d’avis diffusés, et le nombre total d’alertes et d’avis DI diffusés publiquement à ce jour n’est pas connu.

En chiffres

Alors que l’augmentation du nombre d’événements DI fait l’objet d’une attention accrue et d’un débat publicNotes de bas de page 4, les effets plus généraux de l’utilisation accrue des alertes DI doivent être pris en compte.

Le tableau 1 présente des données adaptées d’En Alerte, avec les nombres d’alertes pour 2019 à 2022. Les totaux pour 2020 incluent une alerte et une mise à jour erronées DI diffusées en Ontario concernant le danger radiologique. En 2022, le nombre d’alertes DI et sans fil a été supérieur à celui des trois années précédentes réunies. Sur les 843 alertes DI diffusées en 2022, 720 sont liées aux conditions météorologiques, notamment les tornades, les incendies de forêt, les orages, les crues soudaines, la qualité de l’air et les ouragans (En Alerte, 2022).

Tableau 1

Compte d’En Alerte
Année Alertes DI diffusées
2019 131
2020 180
2021 173
2022 823
TOTAL 1 307

Note : Les chiffres d’En Alerte sont adaptés d’En Alerte, janvier 2023Notes de bas de page 5.

Les statistiques indiquent que le public reçoit davantage d’alertes d’urgence, mais les effets à long terme sont inconnus. On a observé une désensibilisation aux alertes (p. ex., pendant la guerre froide) lors de l’utilisation des sirènes d’alerte aérienne :

Lorsque les sirènes retentissaient accidentellement, notamment en période de fortes tensions internationales, elles provoquaient des moments de fuite instinctive chez un public qui ignorait largement la menace d’une guerre nucléaire en tant que mécanisme de survie quotidien. Lorsque les sirènes retentissent trop fréquemment, que ce soit par accident ou pour des tests programmés, elles perdent de leur effet sur la communauté concernée, devenant ainsi une source d’irritation plutôt que de peurNotes de bas de page 6.

En l’absence de recherches récentes, on sait peu de choses sur En Alerte et la désensibilisation aux alertes DI. Cette lacune doit être explorée afin de fournir des orientations aux émetteurs d’alertes lorsqu’ils envisagent de diffuser des alertes DI. La recherche permettrait d’informer les organes directeurs, tels que les CSRGU, dans l’analyse critique de la liste existante des événements DI de 2014.

Par exemple, pour les événements d’urgence civile, une définition est requise, mais l’intention est de couvrir des événements tels que les grandes émeutes (liste des événements DI des CSRGU, 2014). Ces dernières années, les situations d’urgence civile ont été utilisées pour diffuser un large éventail de messages. Mentionnons de l’information sur la pandémie de COVID-19, conseillant au public de rester chez lui, de respecter les consignes d’isolementNotes de bas de page 7 ou d’appliquer les meilleures pratiques sanitaires. Le système a été utilisé à de nombreuses reprises pour des incidents impliquant des personnes dangereusesNotes de bas de page 8 afin d’avertir le public, car ce genre d’événement ne peut faire l’objet d’une alerte DI. Fait remarquable, un événement d’animal dangereux peut être annoncé avec une alerte DI.

En 2019, le journaliste Mark Gollom de la CBC a souligné le manque de soutien du public et des partenaires pour les alertes SILVER. Ces alertes sont semblables aux alertes AMBER, mais se concentrent sur la disparition des personnes atteintes de démence. Dans l’article, le directeur de l’éducation de la Société Alzheimer du Canada a déclaré [traduction] : « Nous n’approuvons pas (les alertes SILVER) parce qu’il n’existe pas de preuves solides de leur efficacité » (Gollom, par. 3). Il fait référence au manque de recherches universitaires sur l’efficacité des alertes SILVER et note que la désensibilisation aux alertes joue également un rôle quant à savoir si l’alerte serait aussi efficace au fil du temps.

Malgré les inquiétudes du directeur, trois projets pilotes d’alertes SILVER d’une durée d’un an ont été annoncés au Québec en juillet 2022, imitant des programmes similaires de la Californie et de l’Arizona. Les alertes SILVER du Québec sont diffusées en cas de menace imminente pour la vie d’une personne âgée disparue souffrant de difficultés cognitives majeures et sont diffusées sur des appareils sans fil uniquement dans une zone localisée au moyen d’une alerte DI. La décision de diffuser une alerte SILVER appartient à la Sûreté du Québec. Une analyse est promise à la fin du projet pilote pour déterminer si les alertes SILVER font globalement une différence (Presse canadienne, 2022).

Le coût pour les Canadiens

Compte tenu des vies menacées en cas de crise, quel est le coût pour le gouvernement du Canada de la création et de l’entretien de notre principal SNAP?

Sur le plan financier, Pelmorex continue de développer, de déployer et d’exploiter le système ADNA, qui permet aux responsables de la gestion des urgences d’accéder aux alertes d’urgence et de les diffuser, sans frais pour les autorités gouvernementales ou les radiodiffuseurs. Ce fait est indiqué à plusieurs reprises dans le mémoire supplémentaire de 2017 de Pelmorex pour le renouvellement de la licence de TWN/MM. Mais quel est le coût financier du système ADNA pour les Canadiens?

Conformément à sa licence de radiodiffusion approuvée par le CRTC, Pelmorex est autorisée à facturer aux entreprises de distribution de radiodiffusion la distribution de TWN/MM dans le cadre des services de radiodiffusion de base. Lors des audiences publiques du CRTC de 2018 pour le renouvellement des licences de radiodiffusion, Paul Temple, premier vice-président, Affaires réglementaires et stratégiques de Pelmorex, discute du tarif de 0,23 $ par mois pour les abonnés de TWN/MM. Ce tarif n’a pas augmenté au cours des 25 dernières années, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. En 2007, le CRTC a refusé l’augmentation de 0,08 $ par abonné proposée par Pelmorex (CRTC, 2006, par. 3) pour les entreprises de distribution de radiodiffusion.

En 2018, Pelmorex a de nouveau proposé une augmentation du tarif mensuel de l’abonné en vigueur depuis 25 ans. Sans augmentation des tarifs d’abonnement, Paul Temple a déclaré que les signaux régionaux et les programmes destinés aux zones rurales et isolées du Canada pourraient être compromis. Interrogé par le président du CRTC, Paul Temple a déclaré que Pelmorex devrait déterminer s’il y aurait des répercussions sur le système ADNA au cas où une réduction des tarifs devrait avoir lieu (CRTC, 30 avril 2018, par. 258).

En août 2018, le CRTC a finalement renouvelé la licence de radiodiffusion de TWN/MM et la distribution obligatoire à 0,22 $ par abonné, par mois, jusqu’au 31 août 2023. Cela équivaut à une baisse d’un cent par abonné, par mois, par rapport aux 0,23 $ précédents. Dans cette décision de radiodiffusion, le CRTC a autorisé TWN/MM à poursuivre l’exploitation du système ADNA. Lors des audiences qui ont mené à la décision du CRTC, Pelmorex a déclaré : « […] aucun de nos partenaires n’a vraiment manifesté d’intérêt; nous n’avons jamais été approchés pour retirer (les alertes d’urgence) de notre service autorisé » (CRTC, 2018, par. 94).

Au cours des mêmes audiences de 2018, interrogé par le CRTC sur ce qu’il adviendrait du système ADNA si le CRTC refusait le renouvellement obligatoire de la licence radiodiffusion de TWN/MM, Paul Temple a déclaré :

[traduction] « ]…] avant le renouvellement de notre licence, j’ai rencontré des représentants du gouvernement, et il n’y a jamais eu de volonté de payer directement le service. Nous leur avons dit clairement que nous dépendions de notre distribution pour le service de base et qu’en l’absence de cela, nous aurions besoin d’un financement séparé. Et comme je l’ai dit, je pense que les gens sont très à l’aise avec le mode de fonctionnement actuelNotes de bas de page 9. »

Pelmorex assume la responsabilité du système ADNA et de toutes les mises à jour, de la maintenance, de la sécurité, de l’infrastructure et des opérations quotidiennes, à ses frais. Les chiffres relatifs aux coûts ne sont pas disponibles, ce qui rend difficile la détermination exacte de l’investissement financier de Pelmorex dans le SNAP.

Si le SNAP n’existait pas, cela serait perçu publiquement comme une défaillance de la gestion des urgences. Si l’on considère que le SNAP est utilisé lors d’incidents présentant un risque imminent pour la sécurité publique, des vies pourraient être perdues. Une question se pose donc : malgré l’engagement de Pelmorex en faveur de la sécurité des Canadiens, à quel moment le gouvernement – éventuellement par l’intermédiaire du grand public – devra-t-il commencer à payer pour le service de radiodiffusion d’urgence qui communique les menaces imminentes et les urgences? Quel plan de secours existe-t-il pour communiquer de l’information essentielle aux Canadiens, au cas où Pelmorex, une entreprise privée, cesserait d’exister?

PARTIE 3 : Attentes du public et perception culturelle

Influence des médias traditionnels

Les médias traditionnels jouent un rôle essentiel dans la communication d’information importante sur les événements en cours. Il y a des bannières d’information de dernière minute, des diffusions en direct et des journalistes qui publient des messages sur les médias sociaux au fur et à mesure que des incidents graves se déroulent. Les alertes DI contournent efficacement les médias pour communiquer de l’information sur des menaces imminentes pour la sécurité publique.

L’article de Marianne Colbran (2020) « Policing, social media and the new media landscape : can the police and the traditional media ever successfully bypass each other », met en lumière les efforts des forces de l’ordre britanniques pour communiquer directement avec les personnes qu’elles servent à l’aide de plateformes de médias numériques. L’effet est important, les forces de l’ordre ayant plus que jamais la possibilité de diffuser des messages directement au public. [traduction] « Avant les médias sociaux, les organisations policières communiquaient avec le grand public principalement par l’intermédiaire des médias d’information » (p. 295).

La transparence organisationnelle est l’une des préoccupations en ce qui concerne le contournement des médias traditionnels. Les organisations devraient-elles avoir la possibilité de communiquer directement avec le public par l’intermédiaire des radiodiffuseurs? Qu’attend-on alors de ces organisations en matière de communication avec les partenaires des médias traditionnels?

En 2014, lorsque le CRTC a exigé que les radiodiffuseurs diffusent des alertes DI, les bannières de nouvelles de dernière minute ont perdu de leur efficacité et de leur effet, car les alertes DI avaient la primeur. En ce qui concerne la diffusion directe des messages au public, les émetteurs d’alertes pouvaient s’appuyer uniquement sur le système ADNA pour communiquer les menaces imminentes à leur public cible.

Lorsque des vies humaines sont en danger, il est très peu probable qu’un radiodiffuseur exige de recevoir l’information avant de diffuser une alerte DI. Ce qui est impératif, c’est de gérer l’équilibre délicat entre le besoin d’une organisation d’informer ses partenaires des médias traditionnels et la diffusion d’une alerte DI. Il est essentiel que les médias traditionnels et les émetteurs d’alertes collaborent pour instaurer la confiance, échanger les connaissances et façonner ensemble les nouvelles et les informations que le public consomme au sujet d’un incident critique en cours.

Qu’en pense le public?

Les émetteurs d’alertes doivent constamment évaluer les risques liés à l’utilisation du SNAP. Par exemple, dans le cas de la police, un ravisseur ou un suspect dangereux recevra les mêmes informations communiquées par une alerte DI que le public, ce qui peut entraver une enquête active.

Le signal sonore utilisé pour diffuser les alertes DI par radiodiffusion et sur les appareils sans fil est officiellement appelé « signal sonore d’alerte canadien » (SSAC). Le SSAC peut avoir priorité sur les paramètres d’un appareil sans fil personnel, selon l’entreprise de télécommunication et l’appareil. Cela peut nuire à la sécurité des forces de l’ordre qui interviennent et compromettre la localisation des personnes qui se cachent. Le SSAC peut également avertir les personnes inconscientes et endormies de l’imminence d’un phénomène météorologique grave.

L’utilisation d’En Alerte fait l’objet d’un débat public animé, largement couvert par les médias. Les réalités des normes sociétales partagées, bonnes ou mauvaises, sont mises en avant pendant et après les événements d’origine humaine ou naturelle.

En avril 2020, 22 personnes ont été tuées lors d’une fusillade en Nouvelle-ÉcosseNotes de bas de page 10. L’équipe provinciale de communication de la GRC a communiqué avec le public pendant l’incident en utilisant Twitter. Aucune alerte d’urgence n’a été diffusée. Cette approche a donné lieu à un examen minutieux et à des critiques publiques. Par ailleurs, Twitter a été l’une des plateformes utilisées par ses homologues de Moncton, au Nouveau-Brunswick, lorsque trois agents de la GRC ont été tués et deux autres blessés dans une chasse à l’homme en juin 2014.

Les alertes AMBER sont diffusées par les forces de l’ordre dans les cas d’enlèvement, lorsqu’un enfant est en danger de préjudice ou de mort imminents. En février 2019, une enfant de 11 ans a été enlevée dans la région de Toronto, en Ontario, et des alertes DI ont été diffusées vers 23 h 30 et 0 h 20. La police régionale de Peel, la police régionale de York et le service de police de Toronto ont tous signalé que leurs centres de communication 911 ont reçu des plaintes du public concernant l’heure à laquelle l’alerte AMBER DI a été diffusée. D’autres étaient mécontents que l’alerte DI contourne les paramètres « ne pas déranger » de leur appareil sans fil. Dans ce cas, c’est l’alerte AMBER DI diffusée qui a permis à la police de localiser le suspect et son véhicule (CityNews Everywhere, 2019). Malheureusement, le père de la fillette a été accusé de meurtre au premier degré.

Les forces de l’ordre ne sont pas les seules à être critiquées pour leur utilisation du SNAP.

Certains résidents d’Ottawa se sont demandé pourquoi ils n’avaient pas été prévenus d’une tornade en juin 2019, alors que d’autres personnes vivant pas loin de chez elles ont reçu une alerte DI. Dans une interview accordée à CBC News, Environnement Canada a expliqué que la tempête s’est développée rapidement et sans les indicateurs de tornade attendus. Environnement Canada et Pelmorex ont tous deux fait remarquer qu’ils procédaient à des examens de l’incident (CBC, 2019).

En mai 2022, un phénomène météorologique à évolution rapide, appelé un derechoNotes de bas de page 11, a frappé des collectivités en Ontario et au Québec. Une alerte DI a été diffusée à Toronto, mais pas dans la région de Peterborough, où la tempête a détruit des chalets, 900 000 foyers et entreprises ont été privés d’électricité et 11 personnes ont perdu la vie. Un météorologue d’Environnement Canada spécialiste de la préparation des alertes a expliqué que le seuil d’alerte aux orages DI n’avait pas été atteint au moment de l’événement de Peterborough en déclarant : [traduction] « Il y a un équilibre entre avertir les gens en cas d’événements extrêmes et les suralerter… Je pense que les gens commenceraient à se fatiguer de nous assez rapidement, alors nous limitons vraiment les alertes aux événements qui seront particulièrement remarquables » (Bernstien, 2022).

Le SNAP a remplacé l’ancien système national d’alerte par sirène en cas d’attaque. Il est quelque peu ironique que la première alerte DI erronée diffusée par le SNAP ait prévenu le public d’un incident dans une centrale nucléaire de Pickering, en Ontario. L’alerte du 12 janvier 2020 à 7 h 30 indiquait qu’il n’y avait pas de rejet anormal de radioactivité de la centrale et il a fallu près d’une heure pour que l’alerte du SNAP soit annulée (Adlakha, A. et al, 2020).

Lorsque l’alerte DI de test a été diffusée en direct, les réactions du public et des gouvernements provincial et national ont été vives. Beaucoup ont critiqué les protocoles d’alerte d’urgence. Sur Twitter, le maire de Pickering a exigé une enquête approfondie, écrivant : [traduction] « Bien que je sois soulagé qu’il n’y ait pas eu d’urgence réelle, je suis contrarié qu’une telle erreur se soit produite » (Goldfinger, 2020). Le solliciteur général de l’Ontario a indiqué par la suite qu’une enquête avait permis de déterminer que les alertes DI étaient testées deux fois par jour dans le cadre des procédures du Centre provincial d’opérations d’urgence de l’Ontario. Une alerte DI de test a été diffusée par erreur au public sur le système ADNA en direct (gouvernement de l’Ontario, 2020).

Afin de savoir ce que les Canadiens pensent des alertes au public sur les appareils sans fil au Canada, le CRTC a chargé une société privée d’analyse, Kantar, de réaliser une étude. Le rapport a été remis en janvier 2021 et a permis de connaître le point de vue des Canadiens au sujet du SNAP et de savoir s’ils étaient satisfaits de son utilisation. Un échantillon de 1 400 propriétaires d’appareils sans fil âgés de 16 ans et plus a permis de déterminer que 86 % des Canadiens connaissent le SNAP, mais que seulement 60 % d’entre eux en sont très satisfaits. Parmi les personnes interrogées, 92 % ont déclaré se souvenir d’avoir reçu une alerte d’urgence sur leur appareil sans fil, alors que seulement 31 % se souvenaient d’une alerte à la télévision et 24 % d’une alerte à la radio. Seulement 58 % ont déclaré qu’une alerte DI reçue était pertinente pour elles. Elles étaient 44 % à s’avouer insatisfaites du SNAP parce que l’alerte reçue ne s’appliquait pas à leur situation géographique. À l’avantage du SNAP, au moment où l’étude a été menée, seuls 15 % des répondants souhaitaient avoir la possibilité de désactiver complètement les alertes DI sur leur appareil sans fil (Kantar, 2021, p. 5-8).

Indépendamment de la réaction du public, il ne faut pas se fier uniquement au SNAP lorsqu’il s’agit de communication au sujet d’une situation d’urgence. Le CRTC finance la modernisation de l’infrastructure des réseaux de télécommunication dans le but de « combler le fossé numérique » au Canada (CRTC, 2022). Le système ADNA transmet au public des alertes DI sans fil à l’aide de la technologie LTE. Actuellement, 99,55 % de la population canadienne est couverte par la LTE, mais la couverture n’est que 97,4 % dans les communautés rurales et 88,8 % le long des principales routes de transport et autoroutes (CRTC, 2022).

Outre la couverture LTE, il faut tenir compte des facteurs socioéconomiques liés à la possession et à l’entretien d’un appareil sans fil, ainsi qu’au paiement des forfaits de données. Si une personne n’a pas les moyens de s’offrir un forfait sans fil, devrait-elle être dispensée de recevoir une alerte d’urgence? Les diverses personnes se trouvant dans une zone de distribution d’alerte peuvent englober des visiteurs et des touristes qui ne connaissent pas la région ou qui n’ont pas d’appareil sans fil capable de recevoir une alerte, et qui risquent donc de ne pas être avertis d’un événement en cours. Par conséquent, pour que le plus grand nombre possible de personnes soient informées des situations d’urgence en cours, il est préférable de multiplier les méthodes de communication avec le public et de compléter l’utilisation du SNAP.

PARTIE 4 : La voie à suivre

Sensibilisation et éducation du public

À l’époque de la mise en place du système national d’alerte par sirène en cas d’attaque, la défense civile a demandé aux Canadiens d’allumer la radio lorsqu’ils entendaient une sirène. Au lieu de cela, lors de l’utilisation involontaire des sirènes, le public a oublié cette instruction et a réagi instinctivement, provoquant des embouteillages en essayant de fuir. [traduction] « La tonalité a incité des milliers de résidents effrayés à se précipiter sur les téléphones, ce qui a bloqué les standards téléphoniques réservés aux travailleurs d’urgence » (Burtch, p. 111).

En 2019, les médias traditionnels ont fait état de demandes des forces de l’ordre invitant le public à ne pas appeler le 911 lors d’un prochain test du SNAP. La Presse canadienne a rapporté que [traduction] « certains destinataires des alertes les ont toutefois considérées comme un irritant, ce qui a suscité des plaintes sur les médias sociaux – et même des appels aux opérateurs du 911 – selon lesquelles les alertes d’urgence les réveillaient tard dans la nuit ou ciblaient la mauvaise zone géographique » (2019, par. 7). Après la tornade de juin 2019 qui a frappé la région d’Ottawa, un habitant qui n’a pas reçu d’alerte d’urgence a déclaré : [traduction] « Je ne sais pas trop comment fonctionne le [SNAP], mais il faut faire quelque chose. Le système doit être arrangé » (CBC, 2019).

Il ne fait aucun doute qu’il est nécessaire de poursuivre la sensibilisation du public par rapport au SNAP.

En 2015, une campagne nationale d’éducation et de sensibilisation du public de deux millions de dollars a été élaborée et financée par Pelmorex pour promouvoir le SNAP, renommé En Alerte. Il s’agissait d’une exigence du CRTC lors de la prolongation de la licence de radiodiffusion de TWN/MM (CRTC, 2014, par. 88). Au cours d’une campagne de relations publiques de 13 semaines, qui a débuté pendant la Semaine de la sécurité civile en mai 2015, un avis de service public a été diffusé environ 100 000 fois à la télévision et à la radio. Une deuxième campagne de sensibilisation de deux ans a été lancée en 2017, coûtant un million de dollars à Pelmorex. Cette campagne a exploité des plateformes Web pour éduquer le public (Pelmorex, 2017, par. 71-71).

L’éducation du public se poursuit chaque année avec des alertes d’urgence DI de test émises en mai et en novembre (Boyczuk, par. 11). Dans l’enquête Kantar 2021 sur les alertes sans fil commandée par le CRTC, 69 % des personnes interrogées ont estimé que des tests d’alerte semestriels étaient suffisants (p. 6). En ce qui concerne le ciblage de publics spécifiques, le rapport note que « […] la notoriété plus faible [des alertes au public sans fil] chez les jeunes Canadiens et ceux d’âge moyen […] suggère que de nouvelles campagnes d’éducation et de sensibilisation pourraient être nécessaires auprès de cette cohorte » (Kantar, 2021, p. 8).

Les attentes sont élevées en ce qui concerne l’utilisation du SNAP. Les Canadiens s’attendent à être avertis en cas de menace imminente pour leur vie. L’éducation du public doit continuer à sensibiliser à la gravité des circonstances dans lesquelles le SNAP est utilisé et reconnaître que la vitesse à laquelle certains événements se déroulent – tels qu’un événement météorologique grave ou une situation de tireur actif – peut se terminer plus rapidement qu’une alerte DI ne peut être diffusée. L’éducation doit inclure les médias traditionnels, afin que les journalistes comprennent mieux les complexités et les défis associés au SNAP et les considérations auxquelles les émetteurs d’alertes et les organisations doivent faire face lorsqu’ils envisagent de diffuser des alertes.

Une conclusion pour l’avenir

Pelmorex est actuellement chargée de veiller à ce que les Canadiens reçoivent des alertes d’urgence, quel que soit leur lieu de résidence. Les mises à jour et les améliorations apportées au système ADNA sont mentionnées dans les procès-verbaux des réunions du groupe de travail accessibles au public et dans les transcriptions des témoignages sur l’octroi de licences par le CRTC.

Pour ce qui est de l’avenir, les procès-verbaux des réunions du conseil de gouvernance du système ADNA font état de discussions sur le développement d’une application mobile nationale par abonnement pour En Alerte (Pelmorex, octobre 2021, p. 3). L’application nationale proposée imiterait probablement d’autres applications déjà utilisées ailleurs, lancées par les responsables provinciaux de la gestion des urgences, indépendamment d’En Alerte.

Un exemple est celui de la Saskatchewan Public Safety Agency, l’organisme public du Conseil du Trésor responsable de la gestion des urgences en Saskatchewan, qui a donné une marque locale aux systèmes En Alerte et ADNA : SaskAlert. En plus d’une page Web complète où toutes les alertes d’urgence actives sont inscrites en temps réel à partir du système ADNA et où toutes les alertes d’urgence expirées sont hébergées, l’organisme a développé et tient à jour une application mobile sous le même nom (Saskatchewan.ca, Emergency Alerts, s. d.).

Les plateformes de la Saskatchewan sont très différentes de celles des autres administrations. Au Manitoba, le site Web de l’Organisation des mesures d’urgence renvoie au flux de 48 heures « Really Simple Syndication » du système ADNA qui permet au public d’accéder aux dossiers des alertes passées. Le site Web du Bureau de gestion des urgences de la Nouvelle-Écosse ne répertorie que les alertes d’urgence provinciales actives. Toutes les administrations bénéficieraient grandement d’une application nationale, dont les versions téléchargeables garantiraient également la disponibilité des alertes d’urgence pour les utilisateurs d’appareils sans fil qui n’utilise pas la technologie LTE. La façon dont l’éducation publique au sujet du SNAP complétera la création d’une telle application, et le ciblage approprié des publics clés, influeront grandement sur le succès du système.

Un certain nombre d’entreprises à but lucratif proposent des systèmes d’alerte d’urgence destinés au public, aux entreprises privées, aux établissements d’enseignement supérieur et aux administrations municipales. L’un des avantages d’un outil par abonnement est qu’il n’est pas nécessaire de s’abonner activement pour recevoir des notifications d’alerte dans un large éventail de modes et de méthodes de diffusion. Les abonnés sont également responsables de la réception des alertes diffusées. L’un des inconvénients est que les utilisateurs d’appareils sans fil ne s’abonneront pas tous pour recevoir des alertes d’urgence, ce qui crée un manque dans la communication publique. Ce même manque a trait à la confiance accordée aux abonnés des plateformes de médias sociaux lors de la communication d’information sur les situations d’urgence. Les organisations doivent continuer de compléter l’utilisation des alertes DI et autres du SNAP par d’autres formes de communication, sur abonnement ou non.

Quelles sont les conséquences du maintien de la propriété privée d’un outil national de communication d’urgence? En réalité, la possibilité qu’une entreprise privée concurrente vienne prendre en charge le SNAP est minime compte tenu des coûts de démarrage importants. Pelmorex continue également de financer la maintenance et les mises à jour du système ADNA sans coût pour les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Lors des audiences du 30 avril 2018 du CRTC, Paul Temple, de Pelmorex, va jusqu’à dire que le système En Alerte [traduction] « est un modèle de partenariat privé-public » (CRTC, par. 72). On ne sait pas quelles informations et propositions seront présentées dans la demande de renouvellement de licence de Pelmorex auprès du CRTC en 2023 pour TWN/MM et dans les audiences publiques du CRTC qui suivront. D’après les demandes antérieures, Pelmorex peut proposer une augmentation du tarif d’abonnement ou d’autres changements. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le CRTC n’a pas encore lancé l’instance de renouvellement de la licence de Pelmorex.

Une société privée unique devrait-elle continuer de gérer l’infrastructure du SNAP du Canada? Et quels autres mécanismes devraient être mis en place pour garantir la transparence publique, dont la communication des données financières? Quel est le plan de secours du Canada en cas de défaillance catastrophique des infrastructures?

Depuis les critiques formulées à propos de la tuerie de 2020 en Nouvelle-Écosse, de nombreux services de police canadiens ont diffusé des alertes de personnes dangereuses en tant qu’alerte d’urgence civile DI afin d’informer le public d’une menace imminente pour sa sécurité. Deux ans plus tard, la liste des événements DI de 2014 des CSRGU n’a pas été mise à jour, et il n’a pas été envisagé de faire de l’événement « personne dangereuse » un événement pouvant fait l’objet d’une alerte DI. D’importantes lacunes en matière de recherche doivent être comblées lorsque l’on envisage de mettre à jour la liste existante des événements DI des CSRGU, de définir la désensibilisation aux alertes d’urgence et de cerner ses effets à court et à long terme. Compte tenu du rôle actuel de l’administration publique du SNAP, les représentants des agences concernées ont-ils la possibilité de plaider en faveur de mises à niveau et d’avancement majeurs de la plateforme? Existe-t-il une perspective globale de mise en œuvre des politiques, des principes et des meilleures pratiques? Quelles sont les stratégies concrètes pour gérer l’utilisation inappropriée du SNAP?

Depuis que le CRTC a exigé que les alertes d’urgence soient diffusées sur les appareils sans fil, elles sont devenues comparables à une sirène d’alerte aérienne dans une poche ou un sac à main. Ce changement a ouvert la voie à des réactions à la fois positives et négatives et à un débat permanent sur le SNAP, mais ce que le public pense et comprend de sa structure, de son contrôle et de son utilisation reste inchangé. Alors que le CRTC s’apprête à renouveler la licence associée à cet important outil de communication, il est essentiel que les responsables des plans d’urgence à tous les niveaux et les diffuseurs d’alertes expriment leurs préoccupations suivant une approche commune, en gardant à l’esprit l’objectif partagé de protéger la sécurité du public. Quelle que soit l’infrastructure en place pour communiquer les urgences, aucune solution n’est idéale.

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