ARCHIVÉ - Transcription, Audience virtuelle du 21 janvier 2021

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Volume : 9
Endroit : Région de la Capitale-Nationale, en mode virtuelle
Date : 21 janvier 2021
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Afin de rencontrer certaines des exigences de cette loi, les procès-verbaux du Conseil seront dorénavant bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience et la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.

Les participants et l'endroit

Région de la Capitale-Nationale, en mode virtuelle

Participants :


Table des matières

PHASE II - Présentation par les intervenants

8592 Association Québécoise de la production médiatique (AQPM)

8829 Canadian Paralympic Committee

8861 Fold on the Rocks

8869 Ottawa Food Bank

8990 Forum for Research and Policy in Communications (FRPC)

9148 Damon Shawn Roth

9165 Kerry Hackett

9219 Association acadienne des artistes professionnel(le)(s) du Nouveau-Brunswick

9323 Peter Kent


Engagements

Aucun


Transcription

Gatineau (Québec)

--- Upon commencing on Thursday, January 21st, 2021 at 10:00 a.m./L’audience débute le jeudi 21 janvier 2021 à 10h00

8587 Mme MESSIER: Monsieur le président, Madame la vice-présidente…

8588 Mme ROY: Bonjour, Madame. C'est correct, absolument. Bonjour. Je vais juste vous présenter.

8589 Mme MESSIER: Ah! Merci.

8590 Mme ROY: Donc, bon matin. Nous débuterons ce matin avec la présentation de l’Association québécoise de la production médiatique.

8591 Vous pouvez débuter et présenter votre collègue. Merci.

8592 Mme MESSIER: Merci beaucoup.

8593 PRESENTATION/PRÉSENTATION

8594 Mme MESSIER: Alors, Monsieur le président, Madame la vice-présidente, Mesdames les conseillères et membres du personnel,

8595 Moi, je suis Hélène Messier, je suis la présidente-directrice générale de l’Association québécoise de la production médiatique, et je suis accompagnée d’Anne-Valérie Tremblay qui est conseillère au financement.

8596 Au nom des producteurs indépendants du Québec, je vous remercie de nous recevoir à cette audience.

8597 L’AQPM, comme vous le savez, conseille, représente et accompagne plus de 160 entreprises québécoises de production indépendante en cinéma, en télévision et en web.

8598 La Société Radio-Canada est l’un des principaux véhicules de la créativité canadienne. Elle joue un rôle fondamental dans la création et la production d’émissions de qualité en langue française au Canada.

8599 L’AQPM estime que la télévision traditionnelle et les services facultatifs du diffuseur public répondent toujours aux objectifs de la Politique canadienne de radiodiffusion en offrant à tous les publics des services de télévision qui renseignent, éclairent et divertissent. Ces services contribuent encore aujourd’hui à la vitalité de tout un écosystème de création audiovisuelle partout au pays.

8600 C’est pourquoi l’AQPM considère que la demande de renouvellement de licence de ses services doit être accordée, mais pas aux conditions demandées par la Société Radio-Canada.

8601 La présente audience s’inscrit dans un contexte particulier alors qu’il subsiste une Ordonnance d’exemption relative aux entreprises de radiodiffusion de médias numériques et que le gouvernement fédéral a déposé récemment le projet de loi modifiant la Loi sur la radiodiffusion, un projet de loi qui reconnait – enfin – la nécessité d’intégrer les services de diffusion en ligne canadiens et étrangers au cadre réglementaire afin qu’ils participent au financement et à la mise en valeur de la production canadienne.

8602 Dans ce contexte, il nous semblerait prématuré que le CRTC acquiesce à la demande de la Société Radio-Canada/CBC d’obtenir plus de souplesse règlementaire. En fait, elle demande une réduction de ses obligations actuelles en contrepartie d’attentes non contraignantes sur ses diverses plateformes en ligne. Le CRTC devrait, selon nous, se garder de créer un précédent sans le bénéfice d’un nouveau cadre réglementaire ou d’une réflexion qui prendrait en compte l’ensemble de l’écosystème de radiodiffusion.

8603 De plus, l’AQPM trouve que l’argumentation du diffuseur public est paradoxale. D’un côté, il préconise un changement du cadre réglementaire pour inclure toutes les plateformes de diffusion dans le nombre total d’heures de présentation, mais de l’autre, il ne croit pas que l’application de mesures réglementaires soit requise ou appropriée dans le cas de ses services numériques.

8604 À notre avis, la meilleure façon de s’assurer que la Société utilise chaque plateforme le plus efficacement possible afin de servir les Canadiens partout au pays et d’atteindre les objectifs de la Politique canadienne de radiodiffusion, serait d’ajouter aux plateformes numériques de la Société Radio-Canada des exigences en matière de diffusion et de dépenses en émissions canadiennes, de dépenses en émission d’intérêt national, en langue originale française, en production indépendante, ainsi qu’en mise en valeur du contenu canadien.

8605 La Société plaide qu’elle a besoin de cette souplesse réglementaire pour accroître son offre en ligne, ce qui implique une réduction de ses dépenses consacrées à sa programmation linéaire. S’il est vrai que la consommation de la télévision évolue, il n’en demeure pas moins que la très grande majorité de l’écoute s’effectue encore en direct sur les services linéaires.

8606 L’AQPM comprend mal la stratégie du diffuseur public notamment dans le marché de langue française alors que les émissions de Radio-Canada cartonnent toujours dans les émissions les plus regardées à la télévision. C’est aussi la télévision linéaire qui lui procure ses plus importants revenus publicitaires.

8607 Le diffuseur public nous demande de croire au bien-fondé d’une telle stratégie, mais s’abstient de fournir les informations nécessaires pour en évaluer la pertinence. L’AQPM recommande donc au CRTC d’exiger que le diffuseur public communique ses données sur la fréquentation de chacune de ses plateformes en ligne par marché linguistique, sur les abonnements au volet payant de son service en ligne TOU.TV Extra, mais également sur sa stratégie de dépenses en programmation et en promotion des contenus canadiens sur les différents volets payants et gratuits de ses plateformes.

8608 Anne-Valérie.

8609 Mme TREMBLAY: Examinons certaines des demandes du diffuseur public pour ses services de langue française.

8610 Tout d’abord, les émissions d’intérêt national. Actuellement, la chaîne généraliste de Radio-Canada doit diffuser au moins sept heures par semaine d’émissions d’intérêt national (les ÉIN) aux heures de grande écoute. Au moins 75 % de celles-ci doivent être consacrées à de la programmation canadienne produite par des sociétés de production indépendante.

8611 En 2013, le Conseil avait accepté que ce nombre d’heures soit inférieur au niveau historique de 10 heures, parce que « les seuils de financement de la SRC ont chuté en dessous des seuils historiques ». Depuis 2016, la Société a bénéficié d’un réinvestissement du gouvernement du Canada de 675 millions de dollars sur 5 ans et, malgré cela, la Société propose de diminuer cette obligation à un minimum de 6 heures par semaine d’ÉIN aux heures de grande écoute, tout en augmentant à au moins 80 % la proportion de ces heures devant être produite par des sociétés de production indépendante.

8612 L’AQPM note que cette demande entrainera une baisse du nombre d’heures d’ÉIN diffusées entre 19 h et 23 h sur ICI Radio-Canada Télé et conséquemment une baisse d’émissions produites par des sociétés de production indépendante de 5,25 heures à 4,8 heures.

8613 L’AQPM s’interroge aussi sur les contenus qui remplaceront ces émissions originales de langue française aux heures de grande écoute, alors que c’est justement pendant ces périodes horaires que le diffuseur public a le plus d’opportunités de faire connaître les contenus d’ici, mais aussi d’engranger le plus de revenus publicitaires.

8614 L’AQPM ne croit pas qu’il soit opportun de diluer un peu plus les ÉIN avec les médias numériques liés au diffuseur public. Accorder plus de souplesse à ce dernier ne ferait qu’affaiblir un peu plus la qualité et la diversité de sa programmation linéaire. Il devrait forcément remplacer ces contenus par des émissions moins coûteuses, souvent étrangères, qui pourraient contribuer à diminuer l’écoute et les revenus.

8615 L’AQPM demande au Conseil de plutôt rétablir les exigences historiques de diffusion d’ÉIN aux heures de grande écoute à la télévision traditionnelle de langue française (réseau et stations), soit un minimum de 10 heures par semaine, dont au moins 75 % produites par des sociétés de production indépendante.

8616 Pour être en accord avec son mandat de service public, mais aussi pour respecter l’esprit des décisions du Conseil dans sa politique Parlons télé, l’AQPM pense qu’ICI Radio-Canada devrait également avoir une obligation de dépenses en ÉIN exprimée en pourcentage de ses revenus de l’année précédente. Il est en effet nécessaire de maintenir un seuil minimal de dépenses dans ce type d’émissions. On le sait, les budgets de production des émissions d’intérêt national de langue française, notamment pour les séries dramatiques, sont quatre fois moindres que ceux des productions de langue anglaise alors que le mandat du diffuseur public est d’offrir une programmation de qualité équivalente en français et en anglais. Si on se fie à la moyenne historique des trois dernières années, le seuil de dépenses en ÉIN devrait se situer au minimum à 20 % des revenus de l’année précédente.

8617 En ce qui concerne les services facultatifs ICI ARTV et ICI Explora, l’AQPM fait également des recommandations pour les DÉC, les ÉIN, la production de langue originale française et la production faite par des entreprises indépendantes qui sont détaillées dans notre mémoire de février 2020.

8618 Pour ce qui est de la programmation destinée aux enfants, la Société Radio-Canada veut également, sur ses stations conventionnelles, réduire ses obligations de programmation canadienne originale destinées aux enfants et aux jeunes. L’AQPM estime qu’ICI Radio-Canada doit continuer à jouer un rôle de premier plan pour la jeunesse en lui offrant des programmes de qualité qui font appel à son imaginaire et qui dépeignent sa réalité. À l’âge de l’apprentissage linguistique et de la découverte culturelle, l’accès à des contenus audiovisuels qui reflètent nos valeurs et qui véhiculent notre langue est essentiel pour acquérir une identité citoyenne et culturelle commune.

8619 L’AQPM soutient la volonté de la Société d’offrir de plus en plus de contenu jeunesse de langue originale française sur ses plateformes en ligne, mais cela ne devrait pas avoir pour conséquence d’appauvrir l’offre destinée aux enfants à l’antenne des services linéaires. L’AQPM croit qu’il est essentiel d’y maintenir une programmation jeunesse importante, non seulement à cause de l’accessibilité universelle et gratuite de la télévision linéaire, mais afin de s’assurer d’une écoute conjointe avec les parents permettant ainsi le dialogue et la supervision.

8620 L’AQPM recommande donc au Conseil de maintenir la condition de licence 13 à la télévision traditionnelle de langue française (réseau et stations).

8621 Hélène.

8622 Mme MESSIER: Avec un micro ouvert, c’est plus facile.

8623 Les œuvres de langue originale française doivent être suffisamment nombreuses pour occuper tous les écrans, alors même que les francophones sont de plus en plus sollicités par des contenus étrangers.

8624 Or, l’AQPM constate que les montants payés par la Société Radio-Canada aux producteurs indépendants en contrepartie des licences de diffusion n’ont pas augmenté depuis des années.

8625 Plusieurs genres subissent même une baisse, que ce soient les émissions jeunesse, notamment celles en animation, les documentaires uniques et les longs métrages. Les budgets dont bénéficient les productions destinées uniquement aux plateformes en ligne sont eux aussi nettement moindres que ceux des émissions télévisuelles. Cela ne rassure en rien les producteurs indépendants d’émissions jeunesse et de documentaires quant aux intentions de la Société de faire migrer ces deux genres sur leurs services numériques.

8626 Alors que les coûts de production et la concurrence ne cessent de croître, cette tendance à la baisse ou même à la stabilité du montant des licences compromet la capacité de la Société d’État et des producteurs indépendants de continuer à offrir des productions de qualité dans le marché de langue française, et de maintenir ainsi l’intérêt de l’auditoire pour les productions locales.

8627 Le diffuseur public doit donc s’assurer d’investir suffisamment d’argent dans ses licences de diffusion pour permettre aux producteurs indépendants d’offrir des émissions de qualité.

8628 Le diffuseur public souhaite également modifier de façon importante la définition d’une émission « originale de première diffusion ». La programmation présentée à l’antenne d’ICI Radio-Canada Télé pourrait, à terme, être composée de plus en plus de rediffusions de contenus initialement diffusés par d’autres diffuseurs. L’AQPM s’oppose à ce changement et demande donc le maintien de la définition du Conseil.

8629 La Société Radio-Canada doit être aussi exemplaire dans ses relations contractuelles avec les producteurs indépendants. L’AQPM s’inquiète du déséquilibre grandissant du pouvoir de négociation entre les diffuseurs et les producteurs.

8630 Or, la condition d’un secteur de production indépendant fort réside dans la capacité des producteurs de conserver la propriété intellectuelle de leurs productions et de bénéficier des retombées financières de leurs contenus dans d’autres marchés et sur d’autres plateformes.

8631 Plusieurs producteurs s’occupent de la distribution de leur contenu sur la scène internationale, soit par le biais d’entreprises de distribution qu’ils contrôlent ou par le biais de tiers avec lesquels ils ont négocié des ententes parfois même exclusives.

8632 Il faut s’assurer que le rôle du diffuseur public demeure complémentaire à celui du producteur et que les activités qu’il entreprend sur la scène internationale soient discutées et entérinées par les producteurs sans pression indue.

8633 Les dernières années nous ont démontré la nécessité de rééquilibrer les relations entre les producteurs indépendants et le diffuseur public. C’est pourquoi, de concert avec la CMPA, nous demandons que la condition de licence, qui exige que la Société Radio- Canada conclue le plus tôt possible une entente commerciale avec nos associations, soit maintenue.

8634 L’AQPM est convaincue que la Société Radio-Canada doit soutenir la production faite par des entreprises indépendantes dont le siège social est situé en région. Nous estimons, cependant, que la production locale du diffuseur ne doit pas se résumer aux nouvelles, mais aussi offrir la possibilité aux créateurs et producteurs locaux ou régionaux d’exprimer leur talent et leur créativité, tout en reflétant les particularités des différentes régions du Québec et du Canada.

8635 L’AQPM pense que les producteurs des communautés de langue officielle en situation minoritaire, tout comme ceux du Québec hors-Montréal, doivent bénéficier de ce soutien. C’est pourquoi l’AQPM croit que la Société Radio-Canada devrait aussi s’engager à consacrer au moins 6 pour cent des dépenses de programmation indépendante, de l’année de radiodiffusion en cours, à la production indépendante québécoise hors-Montréal.

8636 En matière de diversité, l’AQPM partage l’objectif du diffuseur public pour une meilleure représentation des communautés sous-représentées à l’écran.

8637 La sensibilisation des producteurs indépendants à ces enjeux s’est traduite, ces dernières années, par une nette amélioration dans la représentation des diversités dans les productions originales diffusées à l’écran.

8638 L’AQPM souhaite que les engagements de la Société d’État à cet égard se fassent en consultation avec les producteurs afin qu’ils soient adaptés à leur réalité financière, linguistique et régionale. Assurer une plus grande diversité à l’écran et derrière l’écran est une responsabilité de l’ensemble de l’industrie. Si la Société d’État veut prendre des engagements à cet égard, elle devrait le faire en collaboration avec les joueurs-clés de l’industrie.

8639 En conclusion, la Société Radio-Canada doit demeurer un des principaux véhicules de la créativité canadienne. Elle doit assurer son rôle de transmission culturelle et identitaire. Elle doit soutenir efficacement la production de contenus en langue originale française destinés à toutes ses plateformes. Elle devrait donc avoir des obligations réglementaires sur l’ensemble de celles-ci et être tenue d’en rendre compte de manière transparente et détaillée pour chaque service, par marché linguistique.

8640 En l’absence d’une modification de l’ordonnance existante d’exemption pour les services numériques ou d’une redéfinition du cadre réglementaire s’appliquant à toutes les composantes de l’écosystème de radiodiffusion, l’AQPM espère que le CRTC rejettera l’ensemble des demandes du diffuseur public visant à diluer ses obligations réglementaires actuelles.

8641 Nous vous remercions de votre attention et nous sommes prêtes à répondre à vos questions.

8642 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Merci pour votre présentation.

8643 Madame Lafontaine?

8644 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci, Monsieur le président et merci, Madame Messier, Madame Tremblay pour votre présentation ce matin et pour vos interventions écrites.

8645 J’ai quelques questions à vous poser concernant votre intervention. Mes questions vont porter sur les questions des émissions ÉIN, les émissions pour enfants et les jeunes; la découvrabilité, la diversité et les CLOSM.

8646 Donc, je vais commencer avec les émissions d’intérêt national. Et vous êtes très claires dans votre présentation et dans vos interventions écrites que, selon vous, la réglementation continue d’être pertinente et importante et, en particulier, pour les émissions d’intérêt national.

8647 Et on aimerait entendre un peu plus de votre part concernant votre recommandation d’une exigence de 10 heures par semaine, en moyenne, par année de radiodiffusion. Et pourquoi ce chiffre, pourquoi ce montant serait le montant d’heures, en moyenne par semaine, approprié pour assurer que Radio-Canada satisfasse à son mandat de radiodiffuseur public?

8648 Pourquoi les 10 heures?

8649 Mme MESSIER: Je dois vous avouer que pour moi il n’y aura jamais un montant assez élevé pour me satisfaire mais on s’est basé sur le montant historique finalement, sur le nombre d’heures qu’on avait déjà déterminé à l’époque.

8650 Le CRTC avait accepté de réduire ces heures-là seulement dans le contexte de la situation financière de Radio-Canada. Mais comme Radio-Canada a bénéficié depuis ce temps-là d’un investissement… réinvestissement important du gouvernement fédéral, on estime qu’il est en mesure de reprendre ces obligations-là.

8651 Et d’ailleurs, quand on regarde la performance de Radio-Canada ou les heures de programmation en ÉIN de Radio-Canada, actuellement, c’est ce qu’ils font, 10 heures. Alors, on ne voit pas pourquoi ils ne seraient pas en mesure de maintenir le nombre d’heures qu’ils font actuellement ou de revenir à leur minimum historique.

8652 Et on comprend pour nous que la télévision… la télévision en heures de grande écoute, parce que c’est de ça dont on parle. Dans le fond, on parle des ÉIN en heures de grande écoute, c’est le moment qui rassemble le plus de gens autour de leur télévision.

8653 Donc, comme le mandat du diffuseur public c’est d’être la vitrine par excellence du contenu canadien, on estime qu’aux heures de grande écoute, il est important d’avoir des émissions canadiennes et des émissions d’intérêt national qui sont, comme on le sait, les plus coûteuses à produire mais aussi celles qui sont les plus, je dirais, rassembleuses et qui font le plus appel aux talents des créateurs québécois, dans ce cas-ci, ou des créateurs de langue française.

8654 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci.

8655 Vous en avez parlé un peu ce matin dans votre allocution mais j’ai trouvé ça intéressant que vous proposez et une obligation de présentation d’heures de ÉIN, et une obligation de dépenses en émissions canadiennes, un DEC de ÉIN, pour utiliser des… en tout cas.

8656 Donc, j’aimerais entendre un peu de votre part sur le pourquoi de la recommandation des heures et une dépense. Pourquoi est-ce qu’une obligation des heures par semaine ne serait pas satisfaisante? Et comme j’ai dit, vous en avez parlé ce matin mais ce serait utile et intéressant de vous entendre parler un peu plus longuement à cet égard.

8657 Mme MESSIER: Je pense qu’on veut s’assurer de préserver une certaine hauteur de budget aussi. Parce qu’on l’a dit, les budgets en langue française, je donne toujours ce même exemple et excusez-moi si je donne l’impression de me répéter parfois, vous l’avez peut-être entendu, mais quand les producteurs faisaient Les Filles de Caleb, il y a 30 ans maintenant de ça, une heure de production dramatique, à l’époque, on avait… les producteurs bénéficiaient d’un budget d’environ un million, 1,1 million de l’heure pour produire Les Filles de Caleb. Maintenant, les budgets sont de moins de 500 000 $ en moyenne pour une heure de production dramatique. Donc, on assiste quand même à une chute importante, alors qu’ils sont de deux millions de dollars par heure pour une production équivalente en langue anglaise.

8658 Donc, on assiste à une baisse constante, soit du montant des licences, soit des budgets disponibles pour produire des émissions. Donc, on veut s’assurer que Radio-Canada ne produira pas toujours à moindre coût le même nombre d’heures, donc une certaine stabilité dans les budgets; on aimerait bien qu’ils soient augmentés, mais au moins s’assurer d’une certaine stabilité qui suit les revenus de la Société Radio-Canada.

8659 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien merci. Et donc, c’est pour ça, c’est cette stabilité… c’est d’assurer la stabilité pour le soutien des émissions d’intérêt national.

8660 Mme MESSIER: Et aussi par souci de cohérence, puisque c’est quand même une obligation qui est faite aux autres grands groupes francophones, donc il y a un souci de cohérence aussi des mesures qu’on impose à l’ensemble des diffuseurs.

8661 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci. Si vous avez eu la chance d’écouter l’audience hier, il y avait les interventions de l’ADISQ et de l’UQA, ARC, SARTEQ, ACTIS et ces deux intervenants ont fait des propositions pour une exigence concernant comment les heures de EIN devraient être réparties. Donc, ADISQ a proposé deux heures pour les arts de la scène – je crois que c’est catégorie 8 et 9 – et UDA et compagnie ont proposé cinq heures pour les dramatiques par semaine.

8662 Est-ce que vous, vous avez une perspective quant à la division de cette tarte des heures par semaine d’EIN? Est-ce que vous, vous croyez qu’étant donné qu’il n’y a pas beaucoup d’émissions qui comptent comme des émissions d’intérêt national, est-ce que vous croyez que c'est quand même important et nécessaire d’avoir une répartition d’heures pour certains genres?

8663 Et je pose cette question parce que je suis intéressée à votre réponse, mais aussi du côté anglais, comme vous le savez sans doute, il y a une obligation… il y avait pendant la période de licence actuelle une obligation pour deux heures soit de dramatiques ou de documentaires par semaine et la Société a demandé d’éliminer ces exigences. Alors, ils s’en vont dans une différente direction côté anglais; il n’y a pas d’obligation en ce moment côté francophone, mais il y a ces propositions.

8664 Alors, je vous passe la parole.

8665 Mme MESSIER: Je vous dirais qu’il y a des différences importantes dans les deux marchés et je comprends que les producteurs ou les associations qui représentent les producteurs s’opposeraient à un changement des politiques actuelles dans le marché anglophone parce qu’il y a beaucoup de genres qui sont en péril et je vais laisser à ce moment-là mes homologues de la CMPA peut-être défendre ce point.

8666 Mais pour l’AQPM, il ne nous apparaît pas nécessaire de déterminer justement des heures précises au niveau des genres pour les EIN en période de grande écoute. Je pense que la Société Radio-Canada est quand même très sensible au marché, à l’écoute, aux conditions d’écoute – je pense qu’ils sont très au courant qui performent le mieux et tout et vous l’avez dit : les genres qu’on retrouve dans les émissions d’intérêt national sont quand même relativement restreints. Donc, pour nous, ce sont tous des genres importants de soutenir et important de retrouver à l’écran.

8667 Et je vous dirais qu’on serait dans une position assez difficile aussi de privilégier des genres au détriment d’autres puisqu’on représente des producteurs qui font des émissions musicales, donc des émissions de variétés, des émissions dramatiques, des documentaires, qui produisent donc des émissions jeunesse, donc qui produisent dans tous les genres. Alors, on n’a pas l’intention de le faire et on pense que Radio-Canada offre déjà une programmation de grande qualité et diversifiée aux heures de grande écoute et qu’il y a une sensibilité par rapport à leur auditoire et à leur public. Donc, je ne suis pas inquiète personnellement et l’Association non plus par rapport aux choix que le diffuseur pourrait faire pour sa grille.

8668 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien, merci. C’est bien noté.

8669 Mais qu’est-ce qu’il en est des documentaires? Vous, vous avez mentionné ce matin et vous venez juste aussi d’en parler très rapidement, mais vous en avez parlé pendant votre présentation; je crois qu’il y a une problématique, qu’il y a un problème de soutien pour les documentaires et les autres intervenants, dont l’UDA et SARTEC, etc. et compagnie; Québécor, même, a soulevé le problème du documentaire.

8670 Alors, est-ce que selon vous, votre recommandation pour une obligation de dépenses traite de ce problème ou règle le problème ou… pardon, je manque mes mots, est-ce que… qu’est-ce qui en est pour les documentaires? Quelle solution est-ce que vous proposez pour le problème de soutien du documentaire?

8671 Mme MESSIER: En fait, ce qu’on remarque et ce n’est pas propre à la Société d’État, mais on remarque qu’il y a de moins en moins de cases destinées à la diffusion de documentaires uniques. On retrouve de plus en plus de séries documentaires et c’est une… je dirais que c’est une stratégie de tous les diffuseurs de s’en aller plutôt vers la série documentaire parce que les séries documentaires – comme on en voit dans les hôpitaux, par exemple ou les postes de police ou sur la DPJ, des choses comme ça – c’est des séries récurrentes qui créent une habitude pour le public. Donc, c’est évident que les diffuseurs vont essayer de privilégier des rendez-vous qui se renouvellent, qui sont susceptibles, donc, de ramener le public devant leur écran de façon régulière. Donc, on a moins de place pour les documents uniques.

8672 Donc, on ne prétend pas que les solutions qu’on apporte vont régler le problème des documentaires uniques; on souhaite qu’il y ait plus de documentaires uniques qui soient présentés à Radio-Canada sur l’ensemble de ses plateformes et de ses services, tout simplement. Donc les gens qui produisent des documentaires sont aussi inquiets de la baisse des budgets, alors je pense que c’est des choix éditoriaux de la Société Radio-Canada qu’on souhaiterait qui soient modifiés. On en a déjà discuté avec le diffuseur public et on va voir s’ils sont sensibles à nos préoccupations à cet égard.

8673 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci. Pour ce qui est de la production indépendante et les émissions d’intérêt national, Radio-Canada a proposé un seuil ou d’assurer un seuil de 80 %; l’historique de leurs dépenses sur la production indépendante des émissions d’intérêt national est à 90 %. Je crois que l’AQPM a proposé 75 %, soit de maintenir le taux actuel.

8674 Donc, j’aimerais vous entendre un peu plus sur le pourquoi de votre recommandation ou est-ce que… ou n’est-ce-pas que Radio-Canada devrait atteindre un seuil plus élevé, étant donné leur historique de leurs dépenses sur la production indépendante des émissions d’intérêt national?

8675 Mme MESSIER: Comme je vous ai dit, on s’efforce de maintenir une cohérence entre l’ensemble des diffuseurs et l’obligation qui est faite aux autres diffuseurs, c’est d’avoir un minimum et on répète, c’est un minimum de 75 %, donc on est ravis quand la Société d’État ou les autres diffuseurs dépassent ce minimum-là. Le problème avec la proposition de Radio-Canada qui propose 80 %, c’est 80 % sur l’ensemble de ses plateformes et comme on l’a dit dès le départ, on n’est pas d’accord pour diluer les obligations sur l’ensemble des plateformes. La valeur des budgets n’est pas la même, notamment non plus sur l’ensemble des plateformes, mais en diminuant leurs obligations règlementaires sur le service traditionnel, bien en fait, on en arrive à si Radio-Canada voulait respecter seulement le minimum de ses obligations, une réduction réelle, en tout cas dans ce qui est règlementé. Le reste, ça serait espérer que pour les plateformes numériques, on ait suffisamment de contenu pour que ça devienne une offre intéressante pour la production indépendante. Mais on préfère avoir des garanties à cet égard et le système actuel nous offre de meilleures garanties à cet égard. On espère toujours, parce que la politique quand même, du diffuseur, de la loi sur la radiodiffusion, demande qu’on fasse appel de façon notable, aux producteurs indépendants.

8676 Par ailleurs, il y a une des propositions qu’on n’a pas mentionnée ce matin, mais qui fait partie de notre mémoire et sur l’ensemble des dépenses d’émissions canadiennes, on remarque quand même une baisse du recours à la production indépendante, par la Société Radio-Canada. Et on demande donc d’établir un minimum de 50% de l’ensemble des dépenses en émissions canadiennes, pour la production indépendante.

8677 CONSEILLÈRE LAFONTAINE : Merci, c’est noté. Dans votre… Vos interventions écrites et orales, vous avez parlé d’obligation de ÉIN pour ARTV. Et c’est je crois que c’était le seul des services facultatifs pour lequel vous avez proposé un ÉIN ? Si je me trompe, s’il vous plaît me corriger, mais on va parler d’ARTV pour l’instant.

8678 C’est intéressant que vous proposez une obligation en ce qui concerne les émissions d’intérêt national pour ce service, parce que de façon générale et traditionnelle, le Conseil n’a pas imposé d’exigences pour de ÉIN pour les services facultatifs.

8679 Alors, pourquoi est-ce que, selon vous, c’est pertinent… Ça serait pertinent et important d’imposer ce genre d’obligation sur ce service d’ARTV ? Quel rôle est-ce que ce service joue dans le système, qui est si important qu’une telle obligation serait appropriée ?

8680 Mme MESSIER : ARTV, c’est la culture. A un rôle important au niveau… C’est un véhicule culturel fondamental et on pense que sa mission première est justement de diffuser des émissions qui sont de la catégorie des ÉIN. Que ce soit des émissions d’art, d’interprétation, des émissions musicales, je vais devoir passer la parole à Anne-Valérie, parce que je vais avoir un problème de chien et je vous reviens dans deux secondes, parce que je le…

8681 Mme TREMBLAY : Bon, alors pour reprendre la balle au bond, je ne sais pas si… vous m’entendez bien ?

8682 CONSEILLÈRE LAFONTAINE : Oui.

8683 Mme TREMBLAY : Oui effectivement, donc comme Hélène le disait, de par la mission de la chaîne spécialité ARTV, on pense effectivement que les émissions en ÉIN devraient prendre une place importante dans les choix du diffuseur. Parce que le conseil a même aussi déterminé par le passé que les ÉIN étaient les meilleurs véhicules pour transmettre la va… Les valeurs et la culture canadienne. Alors en se basant sur les pratiques historiques de la chaîne, on est arrivés à proposer des seuils de dépense en… Dépense en émissions canadiennes et en ÉIN, qui vous ont été exposées dans le mémoire complet qu’on a déposé.

8684 Donc on avait 68% des recettes brutes en dépenses d’émissions canadiennes, dont 75% devaient être consacrées à des émissions de langue originale française. Et on avait aussi déterminé qu’on avait consacré, au moins 43% des revenus bruts de l’année précédente en ÉIN, de langue originale française, dont au moins 75% doivent être effectuées auprès de sociétés de productions indépendantes.

8685 CONSEILLÈRE LAFONTAINE : Merci. Toujours sur la question des émissions d’intérêt national. En ce moment, comme vous le savez sans doute, Radio-Canada a une obligation de déposer des rapports annuels sur les émissions d’intérêt national. Mais on tient compte juste du titre de l’émission, le nom de la compagnie de production indépendante, s’il y a lieu. Mais est-ce qu’il y aurait d’autres façons que le CRTC pourrait évaluer la pertinence des émissions d’intérêt national que diffuse la Société ? Est-ce qu’il y aurait d’autres façons, peut-être moins quantitatif que plus qualitatif, pour évaluer la pertinence de ces émissions, qu’on pourrait imposer comme obligation à Radio-Canada ?

8686 Mme MESSIER : Je ne sais pas, je pense que ce qui serait intéressant c’est que Radio-Canada puisse détailler pour les émissions d’intérêt national, nous détailler la performance sur les plateformes des émissions qui sont diffusées sur les services facultatifs. Est-ce que c’est une émission qu’on retrouve sur sa plateforme ? Est-ce que c’est une émission à la télévision à ICI… à sa chaîne principale ? Sa chaîne généraliste ? Évidemment, les données d’auditoires pourraient être une façon intéressante de revoir, de voir à quel point ils rejoignent le public, mais je pense que les cotes d’écoute ne sont pas nécessairement non plus, toujours un indicateur. Ou il faut en tout cas se… les comparer avec des émissions similaires. C’est sûr qu’une cote d’écoute d’une émission dramatique va probablement être plus importante que d’une émission documentaire, sauf exception. Donc on doit quand même les comparer avec des émissions similaires.

8687 Ce qui serait intéressant aussi, c’est d’avoir une répartition par genre. Donc qui nous permettrait aussi de pouvoir estimer la proportion de documentaires, la proportion d’émissions dramatiques, la proportion d’émissions de variétés. Je pense que ce serait des choses intéressantes à avoir de la part de la Société Radio-Canada, un petit peu plus de réduction de comptes, un petit peu plus de détails.

8688 CONSEILLÈRE LAFONTAINE : Merci. On va passer maintenant aux émissions pour les enfants et les jeunes. Vous, vous avez proposé que Radio-Canada… Que les obligations actuelles soient maintenues. Radio-Canada, pour sa part, a soumis que ils… Ils ont soumis leur proposition, parce que... de multiplateforme. Leur stratégie multiplateforme, pour pouvoir desservir l’auditoire là où il se retrouve. Alors comment… Et vous, vous avez… vous nous demandez de rejeter cette partie de leur demande. Mais comment est-ce que la Société peut bien desservir l’auditoire là où il se retrouve sans ce genre de flexibilité ?

8689 Mme MESSIER : En fait, là où l’auditoire est… peut plus facilement retrouver les émissions jeunesse, c’est sûrement sa chaîne principale, parce qu’elle est gratuite et elle est offerte partout au Canada. Donc, ça demeure quand même une plateforme extrêmement accessible pour l’ensemble des Canadiens et c’est celle qui rejoint le plus de monde aussi. Et on a entendu, de la part du vice-président de la télé française, que de toute façon, les émissions qui sont diffusées à sa chaîne principale se retrouvent sur les plateformes. Donc on parle essentiellement souvent, du même contenu.

8690 Alors nous ce qu’on demande, c’est de ne pas diminuer les obligations règlementaires sur la chaîne principale, mais il n’y a rien qui empêche de présenter ce contenu-là sur les autres plateformes pour que le contenu soit aussi accessible. Et de présenter, ou d’ajouter du contenu si on le juge à propos, aussi sur les plateformes numériques. On pense qu’il est encore important d’avoir des rendez-vous jeunesse, avec… Grâce aux émissions de Radio-Canada.

8691 On parle d’un diffuseur, qui a une mission par rapport au contenu canadien. Une mission particulière. Une mission de faire connaitre notre talent. La loi sur la radiodiffusion, c’est une loi qui établit des règles dans le marché, mais qui établit aussi… qui est le socle, le gardien de nos valeurs culturelles, de nos valeurs identitaires. De la langue pour le Québec. C’est grâce aux émissions, notamment à la musique aussi et évidemment aux livres et tout, aux arts, qu’on est capables de garder notre langue au Québec. Donc je pense qu’il y a une mission particulière et encore plus auprès des enfants. Il faut leur donner l’intérêt des émissions qui sont produites ici et il faut commencer jeune. Et pour nous, il y a des périodes donc, de début de journée à 8h le matin, ou à 7h le matin, c’est important de rejoindre la clientèle préscolaire et de pouvoir le faire à la grandeur là, comme je vous dis, sur une chaîne accessible, facilement accessible.

8692 On trouve aussi que la télévision est rassembleuse. Alors que l’écoute sur les plateformes est une écoute individuelle, l’écoute à la télévision, c’est une écoute qui se fait souvent en famille, notamment avec les enfants et on trouve ça essentiel. Est-ce qu’on veut vraiment, comme société, encourager les enfants, les jeunes enfants à consommer du contenu seul sur leur tablette numérique, sans supervision parentale, sans possibilité de dialoguer, de mettre en perspective le contenu avec leurs parents ? On trouve que c’est essentiel et je peux peut-être laisser ma collègue Anne-Valérie qui a deux jeunes enfants témoigner de l’importance pour elle de retrouver ce contenu-là à la télévision généraliste.

8693 Mme TREMBLAY: Oui. Bien, merci, Hélène, de me passer la parole.

8694 En fait, vous savez, quand j’ai entendu le vice-président dire qu’il avait beaucoup plus de chances de rejoindre les enfants sur la plateforme numérique le dimanche matin à 8 heures, je me suis bien demandé ce qu’il mettrait en ondes le dimanche matin à 8 heures parce que vous savez qu’il y a des rendez-vous qui sont des incontournables à Radio-Canada depuis plusieurs années. Moi, petite, mon rendez-vous matinal était avec André Robitaille et Vazimolo, et mes enfants font la même chose, et j’ai une fille de 7 ans et un garçon de 3 ans et demi, et le dimanche matin et le samedi matin, ils sont à Radio-Canada puis ils découvrent plein de choses avec, entre autres, Arthur l’aventurier, Ari Cui Cui, Tristan Demers, et Daniel Coutu qui sont… bien, c’est sûr qu’en tant que représentante de l’APQM, c’est sûr que ça vient me chercher parce que c'est des productions indépendantes qui sont faites à la fois à Montréal et en régions, mais aussi comme parent, c’est extrêmement important pour moi de pouvoir écouter ces émissions-là avec mes enfants et de pouvoir en discuter avec eux. Je vous dirais que le fait pour eux de pouvoir découvrir des artistes d’ici et de s’initier à la culture d’ici avec le diffuseur public a des répercussions sur leurs choix culturels après parce que, voyez-vous, pendant notre temps de Noël, confinés à la maison, les albums de Noël pour enfants qu’on voulait écouter, ben, c’est des albums de Noël d’artistes qu’ils ont découverts aussi à Radio-Canada, dont Ari Cui Cui, et comme cadeau de Noël, ma fille a reçu des bandes dessinées de Tristan Demers et elle était extrêmement fière de savoir de qui il s’agissait, et moi, j’étais très fière de voir qu’elle commençait à apprendre la lecture par elle-même et à aimer ça avec des artistes et des auteurs d’ci.

8695 S’il n’y a plus d’émissions à la télé généraliste les matins de fin de semaine et que je tiens malgré tout à ce que mes enfants en bénéficient, je vais devoir les séparer, les mettre devant des tablettes et avoir de moins en moins de contrôle sur ce qu’ils écoutent et ne plus pouvoir en discuter avec eux, en fait.

8696 Voilà.

8697 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci. Merci pour ces commentaires et ces informations.

8698 Mme MESSIER: Et ça a aussi une incidence. Je dirais que les émissions jeunesse donnent souvent lieu à des produits dérivés. Les émissions jeunesse sont très importantes parce que, souvent, ça donne lieu à des marques très fortes : on va retrouver des boites à lunch, des vêtements et tout ça, donc toute une industrie, donc c’est très utile, je dirais, pour la… de pouvoir décliner la propriété intellectuelle des producteurs sur plusieurs produits, et ça donne aussi des répercussions, Anne-Valérie l’a dit, sur l’industrie des enregistrements sonores par exemple, sur l’industrie de l’édition, mais aussi sur l’industrie du spectacle. Dans le temps où ma fille était plus jeune et on retrouvait Annie Brocoli, par exemple, à la télévision ou les albums de Shilvi, ben, on a aussi assisté avec elle aux spectacles de ces artistes-là.

8699 Donc, ça a une répercussion sur l’ensemble de l’écosystème culturel et j’avoue que l’écoute individualisée sur les médias numériques ne donne pas le même impact et c’est important d’accrocher les enfants très jeunes à la qualité des productions qui sont faites ici.

8700 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci. Bien, j’entends la passion et l’importance pour les émissions pour enfants et les jeunes, et vous me rappelez aussi des bons souvenirs de télé des années passées.

8701 Donc, pour continuer avec… j’ai quelques règlementaires, une question particulière pour les émissions pour enfants. Radio-Canada a proposé les 110 heures d’émissions originales; vous, vous avez recommandé qu’on maintienne l’obligation existante, mais pour ces 100 ou 110 heures d’émissions originales pour enfants, Radio-Canada propose d’inclure des émissions doublées.

8702 Alors, si vous pouvez nous donner votre point de vue par rapport à l’inclusion des émissions doublées dans le décompte des 100 ou 110 heures ou le montant d’heures que Radio-Canada serait tenue de diffuser.

8703 Mme MESSIER: J’avoue que ce que je déplore toujours, c'est de ne pas avoir beaucoup de détails sur la situation actuelle, c'est-à-dire que Radio-Canada fait une proposition, mais c’est difficile de comparer avec la situation actuelle. Donc, qu’est-ce qui compose actuellement sa programmation en termes d’émissions originales de première diffusion ou d’émissions doublées, je ne le sais pas, donc c’est difficile pour nous d’être très précis à cet égard-là.

8704 Alors, ce qu’on aimerait évidemment, c’est qu’il n’y en ait pas moins que maintenant, qu’on n’ait pas de recours à plus d’émissions doublées qu’il y en a actuellement, mais c'est difficile de se positionner sans avoir ces informations-là de la Société Radio-Canada. Pour nous, c’est toujours évident qu’on préfère des émissions originales en langue française, je pense que ça peut parfois être couteux de produire toujours des émissions originales en langue française, même si je pense que c’est souhaitable si ce n’est que pour les raisons qui ont été exposées précédemment et de l’effet d’entrainement sur le système culturel ou sur toutes les industries culturelles environnantes, et sur le fait que les enfants s’identifient plus à des personnages qui font partie, je dirais, d’un entourage plus immédiat avec lesquels ils peuvent partager une langue.

8705 Mais j’avoue que sans connaitre d’où on part, c’est pour moi difficile de savoir si ce serait une diminution par rapport à ce qu’on nous offre actuellement. Ce qui est important pour nous, c’est qu’il y ait de moins en moins d’émissions étrangères, achetées à l’étranger, qui soient diffusées sur les ondes de notre diffuseur public. Comme je vous dis, c’est le moment d’initier aux enfants… d’initier les enfants à un contenu qui est produit chez nous.

8706 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien. Merci.

8707 Je vais passer maintenant à la production originale de première diffusion générale. Vous, vous avez fait une recommandation dans votre intervention écrite au paragraphe 107 que la Société soit tenue de respecter une exigence minimale de dépenses pour les émissions originales canadiennes de première diffusion; toutefois, vous n’avez pas proposé un pourcentage ou un taux. Est-ce que vous avez développé cette recommandation? Est-ce que vous avez quelque chose d’autre à ajouter ou est-ce que vous… c'est votre position?

8708 Mme MESSIER: Malheureusement, notre position s’arrête là en l’absence de données. Comme je vous dis, on ne connait pas actuellement par genre, par exemple, la diffusion originale. Radio-Canada, moi, ce que j’ai vu, c’était des chiffres qui étaient consolidés sur l’ensemble de ses dépenses en émissions canadiennes, et on sait que dans les dépenses d’émissions canadiennes, on retrouve à Radio-Canada beaucoup d’émissions de sports, beaucoup d’émissions d’information, alors c’est évident qu’il est très difficile de juger de la quantité d’émissions de première diffusion quand on considère l’ensemble.

8709 Moi, ce que j’aimerais, c’est une segmentation de ces émissions-là, notamment en émissions jeunesse, en ÉIN et tout, pour nous permettre de formuler, s’il y a lieu, une recommandation plus précise. Mais en l’absence de données qui nous permettent de le faire, malheureusement on n’a pas pu aller plus loin dans notre recommandation.

8710 Mais on s’inquiète de la façon dont Radio-Canada veut redéfinir une émission de première diffusion pour inclure des rediffusions, plusieurs rediffusions, aussi des émissions qui seraient coproduites avec d’autres partenaires et auraient déjà été diffusées sur d’autres plateformes ou chez d’autres diffuseurs. Donc, on veut une programmation… le mandat de Radio-Canada puis le mandat de l’ensemble des diffuseurs, mais de Radio-Canada, c’est d’avoir, à notre avis, une programmation qui est originale, qui est captivante, qui est unique, qui a une signature. Donc, on veut évidemment qu’il y ait plus d’émissions qui soient originales et qui soient diffusées pour la première fois par notre diffuseur public.

8711 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci. Une des questions dont on a parlé assez longuement avec Radio-Canada et avec des intervenants, c'est la question de la soumission des rapports que Radio-Canada devrait/pourrait nous soumettre pendant la prochaine période de licence.

8712 Étant donné vos propos en ce moment, ce que vous dites pour les émissions originales pour enfants, les émissions originales de première diffusion, est-ce que vous pensez que ça serait approprié de demander ou d’exiger à Radio-Canada qu’ils soumettent ce genre d’informations dans leur rapport annuel pendant la prochaine période de licence? Je pense aussi à la nouvelle ou à ces nouvelles… la politique du Conseil sur les rapports, sur la production qui est exigée des grands groupes énoncée dans le 2019-304, je ne sais pas si vous avez eu la chance d’évaluer cette… oui, je…

8713 Mme MESSIER: Oui, j’ai sûrement vu, mais peut-être pas dans le cadre de cette audience, je dois avouer!

8714 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Mais… et donc, alors, est-ce que selon vous, ce genre de reportage ou de rapport de Radio-Canada serait pertinent, c’est-à-dire pour les émissions originales de première diffusion et aussi les détails qui sont énoncés dans le rapport de production? Est-ce que ça, ça serait approprié? Et si vous n’avez pas une réponse aujourd’hui, vous pouvez toujours nous revenir avec votre position après avoir révisé de nouveau le 2019-304.

8715 Mme MESSIER: Je vais le réviser et je vais voir si j’ai quelque chose à ajouter à ce que je vais dire maintenant. Mais je vous l’ai dit, je pense qu’on manque de données pour nous-mêmes parfois faire des recommandations très précises. Ça serait important que Radio-Canada, par rapport à chacun de ses marchés linguistiques et chacune de ses plateformes, de ses services, puisse nous donner des données plus détailles, pas toujours agglomérées, qui nous permettent de constater le respect de ces conditions de licence avec des nuances, avec plus de nuances – et ce qu’on n’a pas actuellement parce qu’on a souvent, comme je le dis, pour les émissions originales, on va l’avoir sur l’ensemble des émissions, donc les premières diffusions, donc ça ne nous permet pas d’apprécier si on a des premières diffusions en dramatique, si on a des premières diffusions en documentaire, des choses comme ça. Donc, j’aimerais une déclinaison en fonction des genres d’émissions qui soit plus précise aussi. Et on sait que Radio-Canada a ces informations-là de toute façon.

8716 Donc oui, ça serait intéressant pour nous que Radio-Canada aille plus dans le détail pour qu’on puisse mesurer là où ils ont respecté leurs obligations, mais est-ce qu’on peut améliorer dans certains secteurs; on parlait comme des documentaires – quels genres de documentaires on diffuse, des choses comme ça. Donc, je pense que ça serait important pour nous d’avoir ces détails, ce qu’on ne retrouve pas actuellement dans les rapports de la Société.

8717 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien, merci. On passe maintenant à la découvrabilité – on en a parlé assez longuement pendant l’audience. J’aimerais savoir si vous avez un point de vue sur ce que fait Radio-Canada pour la découvrabilité des émissions canadiennes et si le CRTC devrait imposer des obligations sur Radio-Canada, sur la Société en ce qui concerne la découvrabilité pendant la prochaine période de licence et pour les plateformes traditionnelles et/ou numériques.

8718 Mme MESSIER: Je pense qu’on doit toujours en faire plus pour promouvoir et faire découvrir les émissions. Je pense que la découvrabilité peut s’entendre de plusieurs façons; il y a évidemment la vitrine qu’on offre aux émissions de Radio-Canada et je pense que Radio-Canada fait quand même beaucoup d’efforts d’autopromotion, c’est-à-dire que les gens qui écoutent déjà Radio-Canada vont pouvoir être tenus au courant d’autres offres, d’autres émissions disponibles à Radio-Canada. Donc, la promotion croisée, je dirais ou l’autopromotion se fait bien sur les différents services de Radio-Canada.

8719 Au niveau des services numériques, je pense qu’on doit s’assurer de mettre en valeur les émissions canadiennes, mais je comprends que Radio-Canada n’a pas les moyens d’avoir des programmes d’algorithmes aussi sophistiqués que ceux de Netflix par exemple, mais je comprendrais mal aussi qu’on investisse autant d’argent pour l’avoir. Mais je pense que Radio-Canada pourrait faire plus facilement des recommandations aux gens qui vont sur leurs différents services en ligne en disant ; vous avez écouté telle dramatique québécoise, vous seriez peut-être intéressé par telle autre dramatique québécoise, donc de faire quand même des suggestions d’émissions produites au Québec et au Canada aux gens qui vont sur leurs plateformes.

8720 Je pense que la découvrabilité, ça va plus loin aussi – puis là, je vais peut-être passer la parole à Anne-Valérie – c’est aussi d’aller attirer des gens qui ne sont pas des auditeurs habituels de Radio-Canada et ou qui sont… qui consomment un certain type de contenu pour les amener à changer leurs habitudes et à rester plus longtemps ou encore à devenir un auditeur de Radio-Canada. Et là, je pense que les efforts de découvrabilité sont peut-être plus difficiles à faire, mais je pense qu’ils sont nécessaires aussi et je vais passer la parole à Anne-Valérie.

8721 Mme TREMBLAY: En fait, je crois que tu as bien ouvert la porte, Hélène et puis je pense qu’en termes de découvrabilité, il y a des efforts aussi qui sont faits en croisant les efforts de promotion et d’encodage et de métadonnées avec les producteurs indépendants également et comme disait Hélène, la découvrabilité, c’est également de faire en sorte qu’on découvre les contenus alors qu’on ne les cherche pas, alors ça veut dire à la fois sur la plateforme et peut-être pour attirer les gens de l’extérieur sur la plateforme de Radio-Canada.

8722 Alors, je pense que oui, définitivement, il devrait y avoir des efforts qui sont faits en ce sens, déployés en ce sens et démontrés en ce sens de la part de Radio-Canada, principalement à l’égard du contenu canadien original et québécois.

8723 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci! On va passer à la…

8724 Mme MESSIER: Il y a peut-être juste un point que je voudrais rajouter. Ce qu’on a remarqué par ailleurs sur les plateformes de Radio-Canada quand on va écouter une émission, par exemple en rattrapage ou qu’on veut écouter du contenu sur ICI.TOU.TV, que ce soit TOU.TV Extra ou la plateforme gratuite, il est difficile de retrouver le crédit pour le producteur. Alors, on sait facilement que c’est une émission du diffuseur canadien, mais si vous cherchez qui a produit l’émission, c’est une gymnastique intellectuelle qui est assez difficile pour obtenir. Alors on aimerait quand même, de notre part, qu’on identifie bien les vedettes qui font partie de l’émission, mais on aimerait aussi que le producteur qui est à l’origine de ce contenu-là soit mieux identifié sur les plateformes de Radio-Canada.

8725 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci. Je suis consciente du temps, mais je vais essayer de compléter mes questions. J’ai une question à vous poser concernant la diversité reflétée à l’écran et derrière l’écran : l’AQPM a énoncé dans votre intervention que vous partagez l’objectif d’une meilleure représentation minoritaire à l’écran, vous en avez parlé aujourd’hui aussi pendant votre présentation.

8726 Toutefois, dans votre intervention écrite, vous avez exprimé une inquiétude quant à la pression que les engagements de diversité devant et derrière l’écran pourraient exercer sur les productions indépendantes. Vous avez indiqué que les responsabilités de la diversité reposent trop sur les producteurs indépendants. Est-ce que vous pouvez expliquer un peu plus en détails cette partie de votre intervention? On a entendu de plusieurs groupes de l’importance du reflet des communautés minoritaires, diversité et on aimerait vous entendre un peu plus longuement sur ce point.

8727 Mme MESSIER: C’est pour nous un enjeu très important aussi; d’ailleurs, au sein de l’AQPM, on a un comité qui se penche sur ces questions-là. Ce qu’on dit, c’est qu’il y a plusieurs façons de mesurer justement les progrès qu’on fait en la matière et il y a indéniablement des progrès : si on écoute la télévision, on voit qu’il y a eu une amélioration au moins à l’écran de ce qu’on retrouve. Mais souvent, on essaie de mesurer les progrès seulement en visant trois postes importants dans la production, c’est-à-dire le réalisateur, le producteur et le scénariste et sans tenir compte nécessairement toujours du bassin disponible. Je pense qu’hier, l’Association des réalisateurs a témoigné qu’ils n’avaient pas de réalisateurs autochtones au sein de leur association, donc je pense qu’il faut avoir des attentes réalistes.

8728 L’un des engagements de Radio-Canada, c’est de dire : si on a des problèmes de main d’œuvre ou des problèmes de bassin, on va demander au producteur d’en former!

8729 (RIRE/LAUGHTER)

8730 Mme MESSIER: Un, ce n’est pas si simple; deux, il faut en avoir de disponible, de former des gens avec quelles ressources? Je ne sais pas si vous connaissez la structure financière d’une émission ; les émissions de télévision sont financées à partir de quelques sources – l’une des sources, évidemment, c’est la licence du diffuseur. Les licences du diffuseur, elles n’augmentent pas – même, elles ont tendance à baisser parce que les revenus publicitaires des diffuseurs baissent, donc les licences comptent pour peut-être 30-40% du budget d’une émission.

8731 L’autre partie importante d’une émission c’est financé quand c’est une émission qui est dans une des catégories financées par le Fonds des médias du Canada. C’est de l’argent qui vient des enveloppes de rendement du Fonds des médias du Canada. Et ça peut compter pour à peu près le tiers du financement d’une émission.

8732 Une autre partie importante vient des crédits d’impôt. Initialement, les crédits d’impôt avaient été mis sur place pour que les producteurs puissent capitaliser leurs entreprises et investir beaucoup dans le développement d’émissions. Parce qu’on sait qu’un producteur va présenter à un diffuseur, des fois, 10-12 projets avant qu’il y en ait un qui soit choisi. Et le producteur ne fera pas d’argent tant que son projet n’est pas produit et vu à l’écran, que ce soit un long métrage ou que ce soit une émission télévisuelle.

8733 Donc, tous les frais de développement et tout ça c’est souvent à la charge du producteur; les frais de vente à l’étranger, de promotion sur différents marchés, et cetera.

8734 Alors, depuis la nuit des temps, ici au Québec en tout cas, toutes les sommes des crédits d’impôt sont déjà mises dans la structure financière. C’est-à-dire que le producteur, avant même de toucher, deux ans plus tard, ses crédits d’impôt, il va déjà les avoir mis d’avance dans la structure financière.

8735 Et en plus, il comble maintenant une partie de la structure financière avec ses cachets, avec son salaire. Donc, les producteurs du Québec prennent une partie de leur salaire et le rajoute aux sommes qu’ils mettent déjà aussi.

8736 Donc, les producteurs sont en situation… et je vous l’ai dit, les budgets ont baissé depuis 30 ans. Donc, les producteurs sont dans une situation extrêmement difficile. Si on leur demande en plus de former un bassin de main d’oeuvre, je ne vois pas comment ils vont prendre les ressources.

8737 Alors nous, ce qu’on dit c’est qu’il faut faire attention quand on prend des engagements. Ce serait bien d’en discuter à l’avance avec les associations concernées et de voir s’il n’y a pas… est-ce qu’on n’peut pas s’entendre avec des écoles, par exemple?

8738 Si on constate… il y a des écoles dont c’est la mission de former des gens. Est-ce qu’il ne pourrait pas y avoir des initiatives conjointes?

8739 Donc, on doit regarder tous les partenaires, tout ce qui est possible de faire avec l’ensemble des gens, avec les syndicats, avec les associations et tout ça, et voir qu’on peut améliorer la situation.

8740 Le producteur n’a pas à supporter à lui seul tous les travers ou toutes les injustices qui ont été commises au fil du temps et ce n’est pas sa responsabilité à lui seul, mais il la partage, d’essayer d’améliorer la situation.

8741 Donc c’est seulement à cet égard qu’on fait des caveat mais on pense qu’il est important et urgent de faire quelque chose.

8742 Et il y a toujours un enjeu aussi de vie privée quand on recueille des données. Mais je dois dire qu’on travaille présentement… la Société Radio-Canada nous a consultées récemment justement sur un projet-pilote pour recueillir des données sur le personnel-clé créatif des émissions qui se classent dans les catégories justement sous-représentées. Et on travaille conjointement avec eux sur cet enjeu-là.

8743 Mais l’engagement qu’ils ont pris au niveau de la formation, on trouve que c’est un engagement qui va au-delà des responsabilités du producteur.

8744 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci. J’aimerais vous poser une question, une dernière question rapidement sur les CLOSM.

8745 Vous avez énoncé dans votre intervention… les interventions que vous appuyez la partie de la demande de Radio-Canada qui… en ce qui concerne le 6 pour cent de la production indépendante pour les communautés à l’extérieur de Montréal.

8746 Nous, on a entendu de plusieurs communautés, cette semaine et dans les interventions écrites, que les communautés francophones en situation minoritaire ne se sentent pas bien reflétées sur les ondes de Radio-Canada, en particulier, au niveau national, mais aussi régional et local. Le 6 pour cent c’est de maintenir ce qui existe dans la licence actuelle.

8747 Est-ce que selon vous, il y aurait autre chose que Radio-Canada pourrait faire pour mieux refléter les communautés qui sont à l’extérieur de Montréal et à l’extérieur du Québec?

8748 Mme MESSIER: Je vais laisser les communautés en situation minoritaires vous exposer leur point de vue.

8749 Nous, ce qu’on dit c’est qu’il faut faire attention. Le Conseil se soucie beaucoup et avec raison des communautés en situation minoritaire mais les producteurs hors-Montréal sont aussi dans une situation difficile.

8750 Alors oui, on appuie le maintien des conditions actuelles pour les producteurs en situation minoritaire mais on voudrait aussi un engagement pour les producteurs hors-Montréal de 6 pour cent également. C’est important pour nous.

8751 Et ce qu’on souligne aussi c’est que souvent le reflet local se résume pour le CRTC à des nouvelles locales. Et c’est vrai que les communautés interviennent souvent pour dire qu’elles ont un besoin en termes de nouvelles locales et régionales. Mais nous, on pense que si on veut vraiment aider les producteurs établis dans les régions, on doit aussi leur donner l’occasion de faire valoir ce qu’ils sont capables de faire et de pouvoir utiliser les ressources créatrices de la région. C’est pas nécessairement en produisant des bulletins de nouvelles.

8752 Donc, ils devraient aussi avoir une obligation pour faire des émissions qui sont autres que des émissions de nouvelles. Ce qu’on retrouve, par exemple, au niveau des obligations de la CBC mais qu’on ne retrouve pas dans les obligations de Radio-Canada.

8753 Donc pour nous, ce serait important aussi de consacrer un certain nombre d’heures, si ce n’est qu’une heure au minimum, à du contenu qui n’est pas de la production de nouvelles locales. Mais pouvoir utiliser donc les ressources régionales en plus.

8754 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien. C’est compris.

8755 Alors, je vous remercie, Madame Messier et Madame Tremblay pour notre échange ce matin.

8756 Monsieur le président, ce sont toutes mes questions.

8757 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, Madame Lafontaine. Je pense que quelques-uns de mes collègues ont des questions aussi.

8758 Madame Barin?

8759 CONSEILLÈRE BARIN: Merci beaucoup, Monsieur le président.

8760 Merci à vous, Madame Messier et Madame Tremblay pour votre participation.

8761 J’ai une question par rapport au budget et en fait c’est en lien avec les productions originales. On a entendu des intervenants hier, UDA, SARTEC, AQTIS et l’ARRQ nous ont parlé de la problématique des budgets. Vous aussi vous en avez discuté.

8762 Et je comprends que votre position sur la définition élargie de production originale, que vous êtes contre la proposition de Radio-Canada. Pourtant, ce qu’ils prétendent c’est que cet incitatif pourrait aider à aller chercher des plus gros budgets en faisant des productions conjointement avec que ce soit d’autres radiodiffuseurs ou d’autres joueurs plutôt numériques, si on veut.

8763 Madame Messier, dans votre réponse ce matin, vous avez mis l’emphase sur la première diffusion; c’est important que la première diffusion soit sur Radio-Canada.

8764 Pourtant, on voit que les habitudes de consommation changent. Alors, les gens sont plus… tolèrent plus le fait qu’ils ne vont pas voir nécessairement la diffusion linéaire. Ils sont prêts à attendre à l’avoir sur TOU.TV, par exemple.

8765 Alors, je voulais revenir là-dessus et vous entendre sur pourquoi ce n’est pas une bonne chose de pouvoir compter des productions originales ou donner cet incitatif à produire des productions avec des plus gros budgets, à la fin?

8766 Mme MESSIER: Je pense que c’est parce que c’est une notion qui est encore non-définie. On entre dans les productions originales, les reprises, les rediffusions d’une chaîne à l’autre. Et ça, ça peut être problématique.

8767 C’est aussi est-ce que ça veut dire, et on voit actuellement des émissions, par exemple, jeunesse qui sont coproduites par Télé-Québec et Radio-Canada.

8768 Est-ce qu’on va voir la même émission qui va compter pour chacun des diffuseurs comme étant une production originale? C’est juste ça, pour moi, qui me semble étrange… bon, mon chien se fait encore entendre.

8769 C’est vraiment pour moi est-ce qu’on ne va pas arriver justement à voir moins de contenu original si on le compte deux fois pour deux diffuseurs?

8770 Alors c’est… je pense que Radio-Canada aurait peut-être avantage à mieux expliquer le mécanisme… comment il veut appliquer ou comment… à quoi ça va correspondre dans la réalité et c’est quoi ces projets-là à cet égard?

8771 Et ça, pour nous, c’est toujours pas clair.

8772 Je ne sais pas si Anne-Valérie, tu avais un commentaire particulier sur cette question?

8773 Mme TREMBLAY: Bien, peut-être juste aussi vous avez spécifié que… on sait que l’écoute se déplace de plus en plus en ligne. Je sais que Radio-Canada a dit au début des audiences, en fait, que 25 pour cent de leur auditoire consommait seulement sur le numérique. Mais on ne sait pas non plus qu’est-ce que ces gens consomment sur la plateforme numérique, dans quelle proportion puis à quel niveau, quel genre de production non plus, donc si on avait plus d’informations à cet égard-là, ce serait peut-être pertinent dans le cadre de cette question-là aussi. Et j’ai retenu aussi que, oui, 25 % des gens ne consommaient que sur les plateformes numériques, mais je retiens par ailleurs qu’il y a 25 % des gens qui les consomment encore sur le linéaire et que 50 % de façon hybride, mais si on avait un peu plus de détails en fait sur ce que regarde chacune de ces proportions, on serait peut-être en mesure de se positionner différemment sur différentes questions.

8774 Mme MESSIER: Et je pense que ce que je voudrais rajouter là-dessus, c’est Radio-Canada nous donne des chiffres qui concernent le nombre de gens qui regardent du contenu, mais pas le nombre d’heures, et ce qu’on sait encore, c'est que très majoritairement la durée de l’écoute se fait sur la télévision linéaire, sur la Première Chaine.

8775 Le grand patron de Netflix disait cette semaine dans la presse que 10 % de l’écoute… que l’écoute sur Netflix représentait seulement 10 % de l’écoute sur la télévision, de la télévision linéaire. Donc, lui-même reconnait que la télévision linéaire, la télévision en direct a la plus grosse part du marché au point tel qu’en novembre dernier il a ouvert… Netflix a ouvert une chaine de télévision en direct en France pour essayer d’aller chercher ce segment de marché là. Donc, on voit déjà une évolution du discours par rapport à il y a cinq ans où on prédisait la mort de la télévision; maintenant, il semble y avoir un certain plateau ou en tout cas un certain… un changement même de discours de la part des entreprises en ligne à cet égard pour reconnaitre… moi, je pense que, comme la télévision n’a pas tué le cinéma, le numérique ne tuera pas la télévision en direct ou la télévision traditionnelle parce que justement l’écoute en numérique, c'est de l’écoute individuelle et…

8776 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Le rendez-vous.

8777 Mme MESSIER: …la télé demeure une télé qui est rassembleuse et je pense que c'est une expérience unique qui va ultimement distinguer la télévision de l’expérience en ligne et les gens vont chercher encore plus ce caractère distinctif.

8778 Donc, je pense qu’il est d’autant plus important de ne pas appauvrir, surtout pour le diffuseur public, la programmation qui est offerte à sa chaine généraliste parce que je pense que c’est ça qui va le distinguer à l’intérieur de tous les autres services en ligne qui sont offerts, et je pense que les artistes vous l’ont souligné hier, investir des sommes importantes pour de la programmation de qualité dans les services linéaires, c'est aussi enrichir les plateformes puisque le même contenu va ultimement ou préalablement se retrouver sur les services numériques du diffuseur.

8779 Alors, je pense que c'est important de conserver ça, surtout en attente justement de voir comment on va intégrer l’ensemble des joueurs dans le système règlementaire, qui va être une lourde responsabilité que vous allez avoir si jamais le projet de loi C-10 est adopté.

8780 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci beaucoup, Madame Messier et Madame Tremblay.

8781 Je n’ai pas d’autres questions.

8782 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

8783 Madame Anderson, vous avez une question aussi?

8784 COMMISSIONER ANDERSON: Yes, thank you.

8785 Thank you for your submissions. We heard earlier this week from the Indigenous Screen Office about diversity in the production industry and specifically Mr. Wente, on behalf of the Indigenous Screen Office, discussed the lack of diversity within the production sector, and to paraphrase, he said that the issue is not with the lack of talent but with a lack of opportunity and I was wondering if you would like to provide any comments on that.

8786 Mme MESSIER: Je pense que c’est un peu des deux. Il n’y a sûrement pas de manqué de talents, il y a quand même des chaines… je pense à APTN, notamment, qui diffuse un contenu, j’ai vu maintenant qu’il y avait une chaine pour les Inuits qui était en ligne aussi, qui venait d’ouvrir, donc on a un comité sur la diversité, il y a des membres de l’AQPM qui sont des maisons de production autochtones et qui produisent. C'est sûr que je vous dirais qu’au niveau de la production en langue française, il y a beaucoup moins de compagnies de production, beaucoup moins de bassins aussi; nos membres déploraient même qu’ils avaient de la difficulté à trouver au niveau du talent en français, que le bassin était moins grand.

8787 Alors, je pense qu’effectivement il doit y avoir des opportunités qui sont plus grandes qui sont offertes, mais il faut avoir la possibilité. Nous, on a plusieurs membres qui effectivement sont de ces communautés-là et qui produisent, parfois seules, parfois en associations avec d’autres producteurs.

8788 Et je sais pas, Anne-Valérie, si tu avais des choses à rajouter étant donné que tu animes ce comité sur la diversité et t’as entendu beaucoup de choses de la part de nos membres.

8789 Mme TREMBLAY: Non, en fait, je pense que tu as résumé l’essentiel. Effectivement, je… il y a des efforts qui sont déployés en ce sens. On fait partie aussi, l’AQPM, de divers comités de l’industrie, entre autres avec Téléfilm Canada, avec le FMC, pour réfléchir à ces questions-là s’il y a des enjeux qui prennent du temps et pour lesquels on a besoin de réfléchir et de trouver les bonnes façons de colliger les données pour combler les manques à gagner. En fait, je vous dirais les situations sont différentes dans le marché de langue française par rapport au marché de langue anglaise aussi, il y a des solutions qui doivent être propres à chacun des marchés linguistiques aussi, mais je pense que ça va dans la bonne direction.

8790 Mme MESSIER: Et c'est peut-être un secteur où justement on pourrait avoir des exceptions ou des incitatifs comme le CRTC va en faire pour certains types d’émissions qui vont compter un petit peu plus au niveau, par exemple, des dépenses en émissions canadiennes. Il pourrait y avoir des coproductions avec APTN ou des opportunités d’offrir aussi plus de programmation autochtone sur sa chaine parce que c’était d’excellentes émissions qu’on retrouve sur certaines chaines, souvent malheureusement plus spécialisées, mais qu’on pourrait offrir sur la chaine principale ou qu’on pourrait offrir sur une plateforme de Radio-Canada pour une plus grande visibilité. Je vois très bien des partenariats qui devraient ou qui pourraient être pris à cet égard.

8791 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you.

8792 LE PRÉSIDENT: Merci.

8793 Madame Simard, vous avez une question aussi?

8794 CONSEILLÈRE SIMARD: Une petite question. Merci, Monsieur le président.

8795 Le temps file, alors je suis consciente des contraintes de temps, alors ma question va être très… très brè… c'est-à-dire, très brève, et je vous demanderais, s’il vous plait, une réponse très brève.C’est une question de clarification en lien avec les discussions sur la parité et la diversité.

8796 Si on part de la prémisse que, disons, qu’on pourrait considérer davantage les productions à budget plus élevé, tant pour assurer une meilleure parité hommes-femmes que de la diversité, est-ce que de votre point de vue au niveau de vos membres, une telle approche peut poser un problème en pratique?

8797 Mme MESSIER: J’avoue que je ne comprends pas votre question quand vous dites les budgets plus élevés…

8798 CONSEILLÈRE SIMARD: Oui.

8799 Mme MESSIER: …les considérer… qu’est-ce que vous voulez dire?

8800 CONSEILLÈRE SIMARD: C'est-à-dire mettre l’attention davantage… on a eu, donc… on a tenu un sommet sur les femmes en production ici puis au sortir de ces pourparlers-là, une des conclusions, c’était notamment pour la parité hommes-femmes que le problème ou un des problèmes se situait au niveau des budgets plus élevés en termes, donc, de… donc, des budgets plus élevés, et c'est là où c’était plus difficile d’aller chercher une parité hommes-femmes.

8801 Alors, je me demandais, puisque vous représentez les producteurs indépendants, est-ce que, en fait, une approche où on sortirait la loupe puis on la mettrait davantage sur ces budgets-là pourrait bien s’articuler en pratique.

8802 Mme MESSIER: Je pense qu’il faudrait regarder les données, et le FMC en a fait à cet égard, et on se situe dans la zone de parité parce que, vous seriez étonnée, au Québec, je dirais, les plus grosses… en tout cas plusieurs grosses maisons de production sont dirigées par des femmes. Les femmes prennent de plus en plus de place dans la réalisation des émissions dramatiques qui sont souvent celles qui ont les plus gros budgets et au niveau des scénaristes, beaucoup de femmes écrivent dans les émissions.

8803 Alors, je ne suis pas sûre, j’aimerais voir les chiffres…

8804 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait.

8805 Mme MESSIER: …parce que je ne suis pas sûre qu’il y a une problématique au niveau du Québec à cet égard.

8806 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Mais si on avait… c'est-à-dire si c’était le même problème – je parle au conditionnel parce qu’on n’a pas les chiffres pour cette partie-là –, mais on vient de parler de diversité, alors est-ce qu’on peut séparer facilement là ou identifier facilement ces budgets élevés en pratique ou, au contraire, ou en pratique vous pouvez me dire, non, c'est quelque… c’est une pratique qui…

8807 Mme TREMBLAY: Bien…

8808 CONSEILLÈRE SIMARD: …serait probablement très difficile.

8809 Mme TREMBLAY: Bien, en fait, je pense que si vous vous tournez peut-être du côté du Fonds des médias du Canada, ils ont fixé des cibles à atteindre à l’intérieur même du programme des enveloppes de rendement des diffuseurs, ce qui fait que je pense qu’on en est peut-être à cette troisième année, on pourrait peut-être avoir des données sur trois ans, et je pense qu’ils seraient en mesure de fournir des données détaillées par genre de production, par poste et par hauteur de budget.

8810 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Mais pour vos membres, vous, vous ne voyez pas de problème en pratique nécessairement à procéder à une telle identification, disons.

8811 Mme MESSIER: Em… écoutez, on le fait déjà au niveau du cinéma notamment ou d’autres, alors il y a de mesures qui ont été mises en place, ça fait pas toujours plaisir à tout le monde, mais quand il y a… si les chiffres démontrent qu’il y a effectivement une injustice ou un besoin, je pense que les membres vont être d'accord avec ce genre de mesure, mais je pense qu’effectivement le Fonds des médias du Canada serait le lieu…

8812 Mme TREMBLAY: Oui, en mesure de…

8813 Mme MESSIER: …serait le lieu où vous auriez le plus d’informations à cet égard. Mais quand on parle de gros budgets, je vous l’ai dit, pour les productions en langue française, c’est relatif : des gros budgets, il n’y en a pas beaucoup.

8814 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Je vous remercie beaucoup.

8815 Merci, Monsieur le président.

8816 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

8817 Madame la secrétaire?

8818 Mme ROY: Merci.

8819 Merci pour votre participation.

8820 Nous prendrons maintenant une pause de 15 minutes et de retour à 11 h 35.

8821 Mme MESSIER: Merci à vous.

8822 LE PRÉSIDENT: Merci.

8823 CONSEILLÈRE SIMARD: Merci.

---Upon recessing at 11:21 a.m. /

L'audience est suspendue à 11 h 21

---Upon resuming at 11:35 AM/

L’audience est reprise à 11h35

8824 MS. ROY: Welcome Back. Before we begin, I would just like to announce that Arctic Comedy Festival will not be appearing at the hearing. We will now hear the next participant, Benoit Huot, Canadian Paralympic Committee, Folk on the Rocks, and Ottawa Food Bank.

8825 We will hear each presentation, which will then be followed by questions by the Commissioners to all participants. We will begin with the presentation of Benoit Huot

8826 Vous pouvez débuter. Vous avez cinq minutes.

8827 M. HUOT: Merci Madame Roy.

8828 Mme ROY : Merci.

8829 PRÉSENTATION/PRESENTATION

8830 M. HUOT : Merci Madame Roy. C’est un plaisir pour moi d’être parmi vous ce matin et également de pouvoir partager dans cette audience et avec le CRTC l’influence que la Société de Radio-Canada a eue sur moi, ma personne et mon vécu.

8831 J’ai eu le grand privilège de participer à cinq Jeux paralympiques représentant notre pays, le Canada, aux éditions d’été en paranatation et je peux vous dire que c’est grâce au diffuseur public, aux médias traditionnels, que j’ai eu l’opportunité et que j’ai compris que cette chance pouvait être présente pour moi. Je vous explique rapidement et je vais parler de mon cœur, vraiment raconter ce qui s’est passé dans ma jeunesse qui a influencé mon parcours de vie et c’est certainement également le parcours de dizaines, de centaines, si ce n’est pas de miliers de Canadiens et de Canadiennes.

8832 Alors, j’étais un petit garçon qui était très actif. Je suis né avec un handicap, un pied bot, léger handicap de naissance, mais j’aimais beaucoup les sports. Le sport favori, comme la plupart des Canadiens, c’était le hockey, mais ça a été difficile pour moi de m’intégrer au hockey : j’avais de la difficulté à patiner à cause de mon pied, mais j’étais un petit gars super-actif.

8833 Et c’était en 1992, j’avais 8 ans, que j’ai réalisé c’était quoi les Jeux olympiques pour la première fois. Et bon, la natation était, bien sûr, un sport olympique, mais pas très connu du public canadien, bien sûr – on est plus un pays d’hiver, mais comme un petit garçon actif, j’étais intéressée par ce qui se passait à la télévision et j’étais intéressée àf aire un sport un peu plus actif.

8834 Et là, un nageur canadien se présente – il n’était pas le favori et a la course de sa vie, c’est une légende, il est devenu une légende canadienne et remporte la médaille d’or olympique, Mark Tewksbury et à ce moment-là, m’inspire et m’aide à devenir un nageur à mon tour et tout ça, grâce à notre diffuseur public. Alors, j’en suis une influence – vous êtes des créateurs de héros, de modèles grâce au sport et ça été à ce moment-là pour moi un changement parce que j’ai su que je voulais devenir un nageur un peu comme Tewksbury l’a été.

8835 Par la suite, j’avance dans le sport, je m’y intéresse davantage, je pratique la natation mais vraiment à un niveau régional, provincial, sans plus, comme un jeune enfant qui a envie de s’épanouir. Et en 1997, toujours encore pour continuer dans le pouvoir que Radio-Canada et CBC a, le diffuseur public - en faisant la promotion du sport mais également en mettant une priorité vers l’inclusion et la diversité, ce qui est un sujet très d’actualité et qui l’était pour la Société à la fin des années 90 – c’était la première fois en 1997 que les Jeux du Canada, qui est un évènement sportif ici au Canada, qui intégrait les athlètes ayant un handicap. Et moi à ce moment-là, j’ai 13 ans et comme je vous dis, rapidement, je suis né avec mon handicap, mais ça ne m’avait jamais passé par la tête qu’un jour, les Jeux paralympiques étaient peut-être une possibilité. Parce que bon, non seulement que ce n’était pas très connu, ce n’était pas très médiatisé, on n’avait pas beaucoup de modèles et d’exemples, mais jamais que je n’aurais pensé qu’un pied bot m’aurait donné le privilège de participer aux Jeux paralympiques.

8836 Alors, à ce moment-là – je vais m’en souvenir tout le restant de mes jours – c’était en fin de journée, à l’été 97 et j’étais rivé devant mon téléviseur à regarder la compétition, les Jeux du Canada et là, la compétition se termine. Il y avait la natation bien sûr et le journaliste fait une entrevue avec un athlète qui représentait la province du Québec – son nom, c’était Philippe Gagnon – il dit : « Philippe, tu viens tout juste de remporter plusieurs médailles aux Jeux du Canada, tu as brisé des records du monde et tu participes pour les athlètes ayant un handicap ». Et là, le journaliste pose une question à Philippe : « Peux-tu nous expliquer c’est toi ton handicap? » Et ce moment-là, au moment où la question a été posée à Philippe et que moi… avant que Philippe réponde, moi, je me suis posé la question et je le voyais très bien au travers de mon téléviseur, je me posais la question « Quel est l’handicap de Philippe », il avait l’air tout à fait normal. Et Philippe répond à la question, il dit « Moi, je suis né avec une malformation à mon pied et c’est un pied bot ».

8837 Et cette journée-là, c’était une journée marquante dans ma vie, j’avais 13 ans et c’était la première fois que je voyais quelqu’un qui avait certainement eu le même cheminement que le mien – une personne avec un pied bot – et en plus de ça, c’était un nageur avec de records et j’avais vraiment envie de le rencontrer, de le connaître et dans le fond, il était devenu mon nouveau Mark Tewksbury.

8838 Alors, où je veux en venir avec cette histoire-là, c’est pour – et ma présence aujourd’hui – c’est pour faire un partage du pouvoir ou la force que Radio-Canada et CBC ont pour encourager, renforcir et donner espoir aux Canadiens et aux Canadiennes de s’investir dans le sport et l’activité physique. Et moi, j’ai été capable de rayonner à l’échelle internationale, ça m’a été très, très bénéfique, mais je suis conscient qu’il y a des centaines, des milliers et des millions de Canadiens qui ont cette influence-là.

8839 Et aujourd'hui, après toutes ces années-là, je vous remercie, la Société Radio-Canada, d’avoir été capables de m’inspirer, mais aussi, je continue à militer et à j’encourage la Société à augmenter le nombre de temps d’écoute sur les différentes plateformes – que ce soit sur le web ou que ce soit par les médias traditionnels – pour encourager les Canadiens à être plus actifs. Puis en plus, on le vit en ce moment avec la pandémie : ça a été… on s’est vraiment tous retournés vers l’activité physique de famille parce que bon, on ne peut pas les faire nécessairement de façon structurée comme on le faisait il y a quelques mois seulement. Mais je suis conscient qu’en tant que pays, en tant que communauté, on est capables de grandir au travers le sport, mais c’est extrêmement difficile si on n’est pas capables d’avoir des modèles et des messages pour nous inspirer. Et ça, ça passe par notre diffuseur public.

8840 Et pour conclure – parce que je ne sais pas, ça doit faire au moins cinq minutes que je parle et je sais qu’on a différents panélistes – vous savez, l’opportunité que vous m’avez donnée par l’inclusion, par la diversité, je le ressens également par le sport au féminin. Et ça, pourquoi je dis ça? C’est que j’ai eu l’opportunité de voyager un peu partout aux quatre coins du monde et j’ai été capable d’observer la façon dont le média pouvait couvrir le sport dans différents pays. Et traditionnellement, malheureusement, il y a souvent peu de place pour le sport au féminin dans différents pays à travers le monde.

8841 Mais nous au Canada – et ça, ça passe par Radio-Canada et CBC – on en fait une priorité, pour donner cet espace au travers le sport autant pour les hommes que les femmes, mais également qu’on soit jeunes ou moins jeunes, qu’on ait un handicap ou sans handicap, on a l’opportunité de s’épanouir par le sport et en ayant des modèles, en ayant l’opportunité de témoigner les grandes performances, on peut espérer avoir une plus grande… un meilleur pays.

8842 Et ça, je le sais que bon, je partage ce message, mais je peux vous dire – puis je pense que vous le savez déjà – il n’y a pas aucun autre diffuseur qui a l’opportunité de partager le sport amateur et le sport olympique et paralympique comme Radio Canada et CBC peut le faire.

8843 Alors, je vous remercie.

8844 Mme ROY : Merci beaucoup pour votre présentation.

8845 We’ll now hear the presentation of the Canadian Paralympic Committee. Please introduce yourself and your colleague, and you have five minutes. Thank you.

8846 MS. O’NEILL: Thank you very much. Thank you everyone for the opportunity and privilege to join you today. My name is Karen O’Neill and I am the CEO of the Canadian Paralympic Committee, and I’m here with our Executive Director Communications and Brand, Mr. Martin Richard who will be available for any additional questions, post the Panel presentations.

8847 Sport is in important part of the fabric of our Canadian society, and I think Benoit spoke to that so well. And although it may be seen differently within the current environment with the pandemic, we’re an active sporting nation and we unite as Canadians to celebrate our athletes who so proudly represent their country.

8848 Sport continues to and has been a driver for physical activity, mental health, education and overall well-being for Canadians. And CBC and Radio-Canada is synonymous with sport in Canada. I don’t think any other media outlet has connected amateur sport to Canadians like CBC and Radio-Canada has. They are filling a huge void in sport coverage across the country. And there’s so much more to our sport community than the big professional sports, and CBC brings these stories to Canadians each and every day.

8849 Their coverage is unbiased, unique, innovative, they are wonderful story tellers and uncover untold stories, many of which we just shared with Benoit about so many extraordinary people. I think each and every Canadian can resonate with these stories, and certainly our Paralympic athletes inspire Canadians and the reflect Canadian people and values of resiliency, inclusiveness, and commitment. And their performances bring people together from coast, to coast, to coast.

8850 Now, the importance of this coverage to the sport community in Canada cannot be understated. CBC sport coverage also helps encourage Canadians to be active and create a healthier society. We’ve learned more now than ever over the past year, just how important physical activity is, not just for physical health, but certainly for mental health and resilience.

8851 CBC also helps introduce more Canadians to different sports, sports that can bring people joy as they support as a spectator, but also new sport opportunities for people to enjoy as a participant. As Ben so eloquently shared in his story, if people don’t see it in the media, how are they going to know it’s an option for them? Representation is so important, and for me, that’s the essence of the story that Benoit just shared with us.

8852 I think overall, Paralympic sport is a huge example of this. We’ve partnered with CBC and Radio-Canada for several years now bringing coverage of the Paralympic games to Canadians. Now, 20 years ago there was minimal coverage of Paralympic sport on T.V. In fact, it was virtually non-existent, or extremely hard to find. I’m proud to say that it’s a very, very different picture today.

8853 In 2014 the Canadian Paralympic Committee created a media consortium with the objective to grow coverage and awareness of Paralympic sport. We brought together multiple media partners in order to deliver the best possible coverage of the Paralympic Games to Canadians. It’s a unique, award winning model that has paid dividends time over, as it continues to evolve year, after year.

8854 And CBC has been an important partner in this partnership from day one, and it’s a relationship that has well-expanded beyond the Paralympic Games every two years. The coverage has increased to cover world championships, world cups, and other sport events, and we’ve also utilized traditional and digital platforms, bringing the exploits and stories of Paralympic athletes to a much broader audience. CBC shares Paralympic stories year-round.
CBC has also helped elevate the quality and coverage of Paralympic sport in this country, which has had rippling effects that would not have been possible without their support.

8855 We also believe that CBC Radio-Canada should continue to increase coverage and the variety of sport content on both linear and digital broadcast, and also increase its investment looking at original content, featuring Canadian athletes. The awareness of Paralympic sport and Canada’s remarkable Paralympians has increase exponentially in recent years. More and more people are aware of sport with persons with a disability than those who would compete at the Paralympic Games are indeed world class and exemplary athletes.

8856 This has increased corporate sponsorship for Paralympic sport, which means there is more money being invested in parasports throughout the system and the country. This ultimately, in this trickle-down effect has an increasing positively the opportunities for Canadians with a disability to participate in sport and physical activity throughout the country. But there’s still so, so much more room to grow.

8857 We need these opportunities in all communities across the country, not just in the big cities. We want to increase the diversity of people participating in sport at both the grassroots level all the way up to the Paralympic level, and we want to encourage more people across the country to get involved. We’d like Paralympians to become a household name, and more people with a disability to see themselves represented on screen.

8858 Now, none of this would be possible without the collaborative work with the CBC. A healthy sport community in Canada is important for a healthy Canada and healthy Canadians. And that requires broadcast and journalistic coverage just like the CBC is doing. Paralympic sports help show people of all abilities what is possible, and we’ve seen it many times before when it comes to the Paralympics, once people can see it, they believe in it and they become fans for life.

8859 Sport is part of our Canadian heritage, but most importantly it’s a valued part of our future, and it’s in valuable for inspiring Canadians though programming and showing just what is out there and what is possible, and we hope they will continue to do so for many, many, years. We are committed to growing our partners in sport, and we look forward to a bright future ahead. Thank you very much for your time.

8860 MS. ROY: Thank you very much. We’ll now hear the presentation of Folk on the Rocks. Please introduce yourself, and you may begin.

8861 PRESENTATION/PRÉSENTATION

8862 MS. McFADDEN: Hi, I’m Cary McFadden with Folk on the Rocks. I’m going to, I guess, switch to arts and culture a little bit more, but I think we have a lot in common with the previous people that spoke, and thank you guys so much, that was really moving. And like I said, I think we have a lot in common in terms of bringing together community and improving mental health in our communities as well.

8863 Yeah, so coming from Folk on the Rocks music festival, which is a small music festival based in Yellowknife in the Northwest Territory. We are located on Chief Drygeese territory, which is the traditional home of the Yellowknife’s Dene. These are also the traditional lands of the North Métis.

8864 So CBC Radio-North has been a strong partner to our annual festival since the festival’s inception over 40 years ago. It has been a strong promotor, a stage sponsor, many of CBC Radio-North’s hosts have been long-time MCs, I think one of them right now is almost over 20 years or something, a festival staple. It’s also been one of the main platforms for us to tell our story to the north and to the rest of Canada, which is a place where at, and especially when we started, but even still now, can be a hard place to sort of find a platform to get out and talk to the rest of Canada, or get our message out there.

8865 The CBC stage area and the rest of our festival each year are -- or the rest of that portion of the festival, CBC’s area, are a highlight our entire community looks forward to. It’s always colourful and interactive, and highlights amazing talent from every corner of Canada. This all helps to encourage arts and awareness in our community and beyond.

8866 Outside of our festival, CBC Radio-North in particular has been a pillar of our northern community since 1958. For years it has helped bring people together in remote places from across the north while keeping us all connected to southern Canada. CBC’s combination of tradition and innovation will continue to be key in our communities’ communications, especially as internet connections can often be rather unstable, restricted by data usage, or just plain unaffordable for a lot of people. This often means people need radio to stay connected to the outside world, especially if they are in highly isolated communities.

8867 My presentation is pretty short, but the last point that I would like to note is that we would like -- or we recently became aware of the CBC Tandem program and we would like to express our concern for this new program. A corporate initiative that produces paid content does concern us, because while we understand there is likely a need for increased revenue streams, we are not sure paid content is in line with the journalistic ethics Canadians have come to expect from CBC. That’s it for me.

8868 MS. ROY: Thank you very much for your presentation. We’ll now here the presentation from the Ottawa Food Bank. Please introduce yourself, and you may begin.

8869 PRESENTATION/PRÉSENTATION

8870 MS. WILSON: Thank you and good morning, almost good afternoon. My name is Rachael Wilson and I’m here as the interim CEO of the Ottawa Food Bank. Our organization supports 112 member agencies across the city, and we serve about 39,000 people every single month who need emergency food. CBC has been a long-time supporter of food banks, both across Canada and in Ottawa.

8871 As a Canadian, a strong public broadcaster is both necessary and essential, not only to hold the government of the day to account but to tell the stories of Canada itself, our people, our culture, our minorities, and our communities.

8872 As the interim CEO of one of Canada's food banks, a robust and effective public broadcaster is essential to community building. Countless organizations like the Ottawa Food Bank connect with our communities through CBC, not just during the holiday season but throughout the year. Local CBC broadcasters help tell the story of the vulnerable and marginalized members in our community.

8873 The pandemic has shown what food banks have always known, that there are many people in Ottawa and across the country who are very close to needing a food bank, who are living on the brink of poverty every single day. Whether it is a pandemic, or job loss, or a medical emergency, there are people who are living paycheque to paycheque and who are often going unheard. The jarring reality of the pandemic is that although we are all in this together, we are not experiencing it in the same way.

8874 Ottawa communities with the highest rate of racialized people and recent immigrants have instances of COVID-19 that are almost twice as high as those with the lowest rate of racialized people and recent immigrants. But even before the pandemic, new Canadians, members of our community who identify as black, Indigenous, and people of colour, were deeply marginalized by barriers of housing, education, employment, and adequate income.

8875 CBC helps tell their stories. They help give voice to the women and mothers that we serve; they highlight the issues of poverty and food insecurity, not just in Ottawa but across the country. Additionally, the CBC helps organizations like ours raise funds in the community while maintaining their journalistic integrity and standards.

8876 In Ottawa alone, since 2014, the local CBC has helped the Ottawa Food Bank raise over $1.1 million to ensure our community has access to emergency food. They do so by telling the stories from frontline workers, food bank users, volunteers and their families. They help give voice to those who are not heard in our city and who are often ignored.

8877 For these reasons, we support CBC's licence renewal application. And I am keeping my presentation very brief, so I thank you very much for allowing Ottawa Food Bank to speak today and share our appreciation for both the local and national broadcaster.

8878 MS. ROY: Thank you very much for your presentations.

8879 THE CHAIRPERSON: Yes, thank you. Thank you for taking the time to appear before us. It is always helpful and informative to hear from, you know, all parts of Canada and -- and to hear the many impacts that the corporation has.

8880 I think Commissioner Anderson has some questions.

8881 COMMISSIONER ANDERSON: I do.

8882 Thank you very much for your contributions and your submissions.

8883 My first -- I'll ask a set of questions to each of you, starting with Mr. Huot. But first, am I pronouncing your name correctly?

8884 MR. HUOT: Yes, that's fine. It's not an easy anglophone word to say. Yeah, Huot.

8885 COMMISSIONER ANDERSON: Huot. Pardon, je m’excuse.

8886 MR. HUOT: That's okay. No, it's all -- I've heard dozens of different ways.

8887 COMMISSIONER ANDERSON: Okay.

8888 Can you please describe the quality of the Paralympic coverage?

8889 MR. HUOT: Well, it's, like Karen mentioned earlier, when I started in my first Paralympics in 2000, I think Radio-Canada had a show, not during the games but about two months after the games, for one hour, so it was the highlights of the show. That's 20 years ago.

8890 Now -- again, I think Martin Richard would have better numbers, but at my last Paralympic games, when I competed in Rio in 2016, it was over 50 hours. That's on traditional media, so on television.

8891 So very, very different compared to when I started. And this was actually on the day of it actually happened, so not two months after it actually happened.

8892 So it's quite exciting to see the growth over the past 20 years, and we see with the help of the Canadian Paralympic Committee an increase in broadcast on CBC and Radio-Canada on all different platforms from games to games, from winter to summer games. So this is very positive and it makes our community quite happy to see that Radio-Canada and CBC are so engaged in inclusion and diversity and making sure that they make a priority towards Paralympic sports.

8893 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you. And so you've discussed different platforms, both traditional platforms and the digital platforms. Are certain platforms more useful than others? And a follow-up question to that would be how can the platforms be utilised better?

8894 MR. HUOT: Well, of course the way we consume media is very different than it was 20 years ago. However, I don't have the exact numbers. I think Martin would be better to answer those. But I think most of the Paralympic sports, we -- while it's live, we can see them live and online on the digital platform. So not on traditional media, but we can actually see them live on digital. And -- and to -- to get an opportunity and a chance to really go further, the traditional media, such as television, does a big -- a big investment also to broadcast the performance of our Paralympic athletes.

8895 So I -- but -- but I'll let Martin speak to that in terms of -- of numbers for sure.

8896 COMMISSIONER ANDERSON: Okay. And my last question for you is do you think that there is adequate programming for Canadians with disabilities outside of sporting coverage or coverage of sporting events?

8897 MR. HUOT: I think we could do a lot more in terms of Radio-Canada and CBC. It's -- it's -- I think through sports we -- individuals living with a disability in our country get inspired. They see that there is -- there is different aspect of life that they can pursue.

8898 However, I think we could do a lot more, whether it's in the artistic world, whether it's in the -- just in traditional… la télévision traditionnelle en termes de même l’inclusion dans les différents plateaux et les dans les différentes émissions que Radio-Canada « promouvoit » (sic).

8899 However, I -- I do see a big difference than what it was when I was a kid, for instance, and -- so I see that -- that there is a strong effort being done, but of course we can always do a little bit more when we think that about 10 percent of our Canadian population live with some sort of a disability.

8900 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you. And I know I said that's the last question, but I did want to ask, how -- what makes the programming high quality in order to meet your needs and in your views?

8901 MR. HUOT: You mean about the Paralympics, about sports in general on Radio-Canada?

8902 COMMISSIONER ANDERSON: Yes.

8903 MR. HUOT: Yeah?

8904 COMMISSIONER ANDERSON: Yes.

8905 MR. HUOT: Well, you know -- but that was the dream. You know, like -- that's a good question, and I've always made -- I try to make that comparation, is to -- you know, like to see that Paralympic gold medal work the same in the Canadians' public eyes as the Olympic gold. And of course it's -- when I say worth, it's not of course in value; it's in sent… sentimental, la valeur sentimental de ce que le modèle, le symbole représente.

8906 But sometimes, and -- but that's -- because I went really through the system. I started in the late nineties, and I retired a few years back from swimming, and -- so I saw the evolution, I saw the progression. And I saw -- I saw also the way Canadian pursued Paralympic sports.

8907 And it was -- it was quite different when I started with -- we came back to the country, we came back from Sydney in 2000, with no recognition pretty much. But that's -- that -- that's not necessarily our communities' fault. It was just no Canadian had the opportunity to witness what Paralympic athletes did in 2000 at the games.

8908 However, it's very different today, and the way the broadcast is being done, the way the investment is done by the Canadian Paralympic Committee and their consortium, we -- we are -- we are the best and we are doing the same as what the Olympics are doing. Of course, we would love to have more hours similar as the Olympics; however, we're trending in that direction. So this is very positive. We see that we are going in the -- on the right track.

8909 And I am so proud. And leaving the sport as an athlete was a priority of mine to continue… c’était mon cheval de bataille, to make sure that the awareness and the visibility of parasport was continued throughout not only in Canada but also around the world.

8910 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you very much for your submissions. It’s very -- tremendously valuable.

8911 And just to remind everybody, please feel free to respond in whichever language. I’m speaking in my first language and so, if you prefer to answer in French, by all means, please do.

8912 My next set of questions will be for the Canadian Paralympic Committee. And I was wondering similarly if you could speak to the quality of coverage and how we can ensure that coverage for both, paralympic sports as well as amateur sports is best achieved?

8913 MS. O’NEILL: Thank you vey much. And I am going to formally invite the architect of what Benoît was talking about earlier to whether it be our medium consortium, kicking off with acquiring the rights in 2014 pre-Sochi but also just the involved partnerships.

8914 So I will ask Martin to speak to that directly. Thank you.

8915 MR. RICHARD: Thank you, Karen.

8916 Great question. And this is very much the driver of what we do.

8917 One of the things that we do at the Canadian Paralympic Committee is also obviously to ensure that there is quality coverage in terms of sport performances. We want to make sure that we’re presenting a variety of sports. And Benoît mentioned, not three months after but the day of the competition, and also live. And ensure that there’s a great variety of this coverage available on different platforms.

8918 But the key to great content is also storytelling. And we, as Canadians, often look up to individuals, our own Canadians, whether it’s a Canadian astronaut or a Canadian hockey player. And as a father of three, it’s important for me to have my kids access role models.

8919 And in terms of Paralympic athletes, the opportunity is that we have individuals that have gone through different journeys to get to where they are, which is the best in their sports.

8920 And I think in terms of quality programming, we want to ensure that this is available to Canadians. Not only do they see the performance but they hear the stories of the stars performing.

8921 Also ensuring that our content is accessible. Accessibility is a big thing for us, not just in terms of variety of technology, whether it’s linear broadcast or digital platforms, but also to ensure that it is available to every Canadian, either through free-to-air. And that is one of the important elements that CBC brings to our table; it’s that CBC is in every Canadian’s household in both official languages, French and English.

8922 So we invested in ensuring that there’s equal programming in both languages, showcasing athletes across the country and not just athletes in the big cities, so that there is a variety of communities being represented.

8923 We also want to make sure that we’re not just showcasing the winners; that we have the up-and-coming athletes being introduced, so that they can share their story and they can inspire a younger generation to see themselves in those moments, in those competitions and striving to be the best that they can be.

8924 So in terms of quality content, that is what we strive for, and I think the CBC and Radio-Canada are very much aligned with that philosophy of bringing great stories and great coverage of sport in a very balanced medium.

8925 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you. And so do you think that coverage is easy to find online with respect to the Paralympic sports… the Paralympic Games?

8926 MR. RICHARD: I’ll take that one, Karen.

8927 Finding is difficult because there’s such a volume of content nowadays and there’s a variety of streams. And the younger generation has a tendency to be on social media versus going to specific platforms.

8928 And I think the broadcasters in media across the country, even ourselves as a promoter of sport, of parasport, we tend to ensure that we utilize these platforms to promote the programming.

8929 So you will see a lot of promotions on Facebook, Twitter, Instagram to redirect the audience back to the longer form content, whether it’s long-form stories or live coverage of the sport.

8930 It’s never easy to find, but I think the more that we can have consistent promotion of sport and programming, whether it’s building awareness around CBC Gem, for example, as another avenue for us to access great content, I think the facility, or the accessibility of the content would become easier. Because the internet has no borders.

8931 And so there’s a lot of influences coming from different continents, different countries through these platforms. So we need to ensure that our Canadian content has a priority in front of Canadians, so that they know it’s there and they can access it and they can grow with it.

8932 COMMISSIONER ANDERSON: And are there any suggestions that you have for improving accessibility? You’ve touched on a few different areas, but this is an opportunity to just flesh that out for the record.

8933 MR. RICHARD: There is definitely great work being done in terms of accessibility of the content for persons with a disability; in particular, for persons living with visual impairments.

8934 And so we’ve made it a point to partner with organizations like AMI Media and AMI-télé, in French, to ensure that level of accessibility is there for all Canadians. Platforms are accessible through different types of access points, whether it’s a mobility device, a tablet, a laptop, there’s great work being done there.

8935 But I think more and more people are telling us through research that they prefer to watch sport on the big screen. It’s their preference.

8936 So having better accessibility through those big screens, so that you don’t have to use computer plugged on your television set to watch it. And I think CBC is on the right track and Radio-Canada with TOU.TV and Gem because more and more Canadians are getting used to consuming content through Netflix. That type of medium.

8937 I heard another panelist earlier speak about utilizing algorithms that Netflix uses. I think that could be a way for us to improve accessibility, so that content is also promoted based on a user’s preference, and it’s suggested. So that it’s done in a way that it can actually promote more and more content through these channels.

8938 So it’s not just accessibility of the technology but also the experience; I think that could be an opportunity for us to grow.

8939 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you very much.

8940 Very briefly, is there anything eles that you would like to add?

8941 MR. RICHARD: That’s a big one.

8942 COMMISSIONER ANDERSON: Oh, sorry.

8943 MR. RICHARD: To say this briefly.

8944 COMMISSIONER ANDERSON: We just have maybe one more minute.

8945 MR. RICHARD: Maybe I’ll let Karen provide some closing remarks.

8946 MS. O’NEILL: Sure. I think both, Martin and Benoît have spoken to it. It’s not only the output of the programming but I think one of the things I’d like to reinforce is the spirit of partnership to find a solution. Because I think, given what Benoît described a little earlier and truly I remember it well, you know, a couple of months after the games or any of the major events at close, we have very late at night a kind of a compilation of the highlights.

8947 So it’s not just one conversation, it’s been a conversation, and I’m going to say a commitment by leadership at all levels, to figure out a way to do better. And to do better and present the kind of Canada, to see Canada the way we’ve described, especially on behalf of all of our para-athletes and Paralympians on the screen.

8948 You asked the question to Benoît about enough… it’s as much as the specific programming as it is the incorporation of disability throughout.

8949 So again, I think that probably one point we haven’t talked about is although we’ve talked about the outcomes, it’s just a real nod to, I’m going to say, the boldness and the courage to take some of the risks and stay in the conversation to be able to get to where we are today. And quite honestly lay the groundwork and the foundation for some real leaps, hereafter.

8950 So, thank you.

8951 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you very much.

8952 I’ve got some questions for you, Miss McFadden.

8953 I was wondering, you discussed the CBC being a strong partner to Folk On The Rocks. Can you just please describe the relationship a little bit more?

8954 MS. McFADDEN: Yes, absolutely.

8955 So we have a sponsorship partnership with them based out of the office in Saskatchewan, which handles all of the marketing and partnerships for the North.

8956 So, CBC is the stage sponsor at our Festival. There’s a stage the entire weekend that CBC promotes and also -- yes, promotes and also hosts while they are there.

8957 A lot of the radio hosts also participate in being our MCs on that stage as well as across the Festival. We get some free advertising on CBC Radio North as well and some digital advertising as well on the CBC North website in exchange for advertising on our end as well.

8958 COMMISSIONER ANDERSON: And so I'm to understand that coverage of your event is done digitally and on linear platforms, namely television and radio?

8959 MS. McFADDEN: Primarily radio; no television.

8960 COMMISSIONER ANDERSON: Okay. Is there any way that coverage could be improved?

8961 MS. McFADDEN: I feel, actually, we are quite well covered as with the larger events in the Northwest Territories, specifically. We generally find that it's quite easy for us to access CBC Radio. Actually, you know, when I talk about something on the radio, or -- yeah, spread some music it's actually quite easy for us. It's a fairly, yeah, fairly friendly partnership, I would say.

8962 COMMISSIONER ANDERSON: Great. Thank you. In your written submissions, you discuss bringing people together in the North, and then you also discuss keeping people in the North connected to communities down South. Can you -- can you describe this a little bit more, please?

8963 MS. McFADDEN: I think this pertains particularly to digital news platforms, but I would say that the North, and this I think isn't just for our festival, but I would say anyone that lives in the North or works in the North or works with organizations in the North often feels quite segregated from the rest of southern Canada. And so this connection with CBC sort of allows us to expand and feel that we have recognition outside of our own sort of pan territorial reach. Yeah, that's basically it. And the same on news coming in from the South as well. I think without the CBC a lot of important information might take a little longer to get to us, especially for those that have unstable internet connections and rely on radio.

8964 COMMISSIONER ANDERSON: Right. Okay. And so speaking about internet connections and the digital platform, do you find that discoverability or do you find that the event is easily discoverable online ---

8965 MS. McFADDEN: Yeah.

8966 COMMISSIONER ANDERSON: --- for all Canadians?

8967 MS. McFADDEN: Yes. For us, yes.

8968 COMMISSIONER ANDERSON: All right. Is there anything you'd like to add, just in a minute or less?

8969 MS. McFADDEN: No. I think just thank you so much for the time to speak today and for the ongoing partnership. As stated in my letters and my presentation today, it's -- it's been really beneficial for us and for our northern community on the whole. Thank you.

8970 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you very much.

8971 And then I've got a couple of questions for Ms. Wilson. One of the issues that you've talked about is accessibility, and there's an acknowledgement that not all Canadians might have access to broadband internet. Is there anything that could be done to increase accessibility to all Canadians in terms of Canadian media?

8972 MS. WILSON: Yeah, I think it's really important that being across all platforms is really important so that someone can choose to access the content in whichever way is most accessible to them. Obviously, getting access to broadband internet is a priority, even for communities like Ottawa, and I can only imagine what it might be for those who are vulnerable communities up North. So being able to have it across radio, television, and online is really important for the communities that we serve.

8973 COMMISSIONER ANDERSON: That's wonderful. Thank you. And you say that a robust and effective public broadcaster is essential to the process of community building. What do you mean by that?

8974 MS. WILSON: Access to being able to hear stories that are similar to your own is vitally important for people, and also to hear stories that reflect other communities is really important to communities like Ottawa, who although we're primarily an affluent community it's important to note that there is a tremendous amount of those who are living in poverty.

8975 So hearing those stories is really important for everyone in our community. It just goes to show the diversity in our network, diversity in our neighbourhoods, and knowing that there are many people who are in vulnerable and marginalized communities.

8976 COMMISSIONER ANDERSON: And so how -- how do you think that the storytelling can be best in a respectful manner? Are there any areas or tips that you have to ensure that storytelling is done respectfully?

8977 MS. WILSON: Yeah, and that's why we tend to lean on radio quite heavily. There's a sense of anonymity there if somebody should choose to share their story but wish to keep it private.

8978 One thing we'd love to see more of is accessing using podcasts to tell stories and having dedicated podcasting to telling people's stories from their own voices and allowing them the space to share their stories. That's something we would really be open to because it does allow again that sense of privacy but being able to tell really honest and open stories.

8979 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you for that. Ms. Wilson, is there anything else that you'd like to add in a minute or less?

8980 MS. WILSON: We'd just like to really thank the Ottawa CBC team, both the marketing side, the producers. Sharing the content has been really important for our organization and for the people that we serve. It's helped us do tremendous work in partnership with CBC, and we just are incredibly grateful for their ongoing support and for the support of CBC nationally.

8981 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you.

8982 Mr. Chair, those are all of my questions.

8983 THE CHAIRPERSON: Thank you. Thank you, Commissioner Anderson, and thank you again, all of you, for sharing those stories and views with us and for taking the time to appear before for us today. Very much appreciated.

8984 Madame la secrétaire?

8985 Mme ROY: Merci.

8986 Nous prendrons une pause pour le diner et reviendrons à 1 h 20, 1:20.

8987 THE CHAIRPERSON: Merci. Thank you.

8988 MS. ROY: Thank you.

--- Upon recessing at 12:21 p.m./

L'audience est suspendue à 12 h 21

---Upon resuming at 1:25 p.m./

L’audience est reprise à 13 h 25

8989 MS. ROY: Good afternoon. We will now hear the presentation of Forum for Research and Policy in Communications. Please introduce yourself and your colleagues, and you have 10 minutes.

8990 PRESENTATION/PRÉSENTATION

8991 MR. MacKAY: Thank you, Madam Secretary, Mr. Chairman, and the Commissioners. I am Al MacKay, Chair of the Forum’s Board. And with me today are John Stevenson, our Vice-Chair; and Monica Auer, our Executive Director.

8992 We will be addressing three of the many issues raised by CBC's applications: the CBC as a public

8993 broadcaster, online services, and this proceeding’s legacy, focussing largely on the English language television service.

8994 Creating the CBC just a few years after the 1929 Great Depression took real courage. Public and private spending had fallen by almost half. One in three Canadians could not find work. Canada’s radio stations relied heavily on American programming.

8995 Parliament answered Canadians’ concerns about broadcasting, about foreign influence, unequal Access, and the weakening of Canadian identity –- by creating the Corporation.

8996 Today’s Broadcasting Act still requires Canada’s broadcasting system to be effectively owned and controlled by Canadians, and that CBC's programming should be predominantly Canadian. Meeting this mandate is a challenge, primarily due to funding.

8997 In our 2020 examination of CBC finances, we found that in real terms, public funding of the CBC’s operations fell 36 percent from 1985 to 2019. While its 2019 operation appropriations were half a percentage point higher than in 2013, its commercial income had dropped 30 percent. CBC's 2019 operation appropriations were in real terms, lower than from 1973 to 1997, from 2002 to 2012, and in 2018.

8998 Parliament in its wisdom, made news a priority for the CBC. Its three programming jobs were first to inform, then to enlighten, and lastly to entertain. The CBC did say last Tuesday that news was very, very, important. But saying it does not make it so.

8999 The CRTC’s own summaries show that from 2013 to 2019 CBC's network news expenditures dropped by $24 million. Spending on local news by its 27 local television stations fell by 67 million. Both cut by 43 percent. Local news made up 13.5 percent of CBC’s total television’s expenses in 2013, but 10.8 percent in 2019. Radio data is unavailable.

9000 In our view, if local news was important to the CBC, local English-language T.V. news would not have been silenced during the first weeks of the pandemic. If local was important, the network would not have eliminated the window in the national election broadcast for its stations to report on local election races. If local was important, the CBC would have provided a full network report in its local 6:00 p.m. newscasts of the storming of the U.S. Capitol, and not just having local reporters’ voice over the random footage.

9001 The CBC also told you last week that all its news is original. And yet the Government Open Portal logs for CBLT-DT Toronto show that in November 2019, 23 of its 110 hours of news were repeats of news already broadcast by other CBC services. It broadcast 10 fewer hours of local news compared to 2013. These figures are the proof of CBC's news pudding in Toronto and show what happens when news is not backstopped by conditions of

9002 licence.

9003 Canadians need and want accurate, impartial and balanced news. In times of crisis and emergency, they turn to their local stations. When so many other local news voices have gone quiet or have been cut to the bone, free and accessible local service becomes even more important.

9004 Conditions of licence are more than guardrails to ensure that broadcasters meet their commitments and regulatory obligations. They are shields that protect communities and Canadians, and flexible shields rarely work.

9005 The Forum is asking that your decision coming out of this hearing puts the CBC on a better path, by mandating specific hours of original local radio and television news every week, for the CBC general interest service.

9006 John?

9007 DR. STEVENSON: Mr. Chairman and Commissioners, CBC told you last Monday that the balance between its linear and online services is at the core of this hearing. The Forum agrees that online content is essential to CBC's relevance. Yet the essential character of these services makes it difficult, if not impossible, to exempt them from regulation and public oversight.

9008 CBC now offers a variety of programming services online. Streaming is very expensive to establish and operate particularly in small countries such as Canada. Few streaming business models are currently recovering costs, even when operating on

9009 a global scale. Streaming is, in fact, in a growth phase where profits are secondary to expanding business.

9010 CBC appears to be trying to establish a set of mid-tier streaming services for Canadians, and in doing so, commercialize some content that has for many decades has not been commercial. If CBC is moving to commercialize its content through its digital services, it should be transparent about this.

9011 Yet it is unclear how many original hours of content CBC will make available first, or only, on its

9012 online services. Or why any of its online content should be online only. Canadians are entitled to such evidence because their taxes pay for CBC’s online content.

9013 Last June the CBC disclosed that it planned to spend $1.05 billion on its digital services from 2021 to 2023, forecasting just $229 million in digital revenues. If Parliamentary appropriations are

9014 not filling the $822 million gap between CBC's online revenue and spending, then what is?

9015 The CRTC is also entitled to know the CBC's plan for online services because its evidence shows these materially affect the broadcasting system. CBC plans to spend $900 million on its conventional radio services from 2021 to 2023. If the CRTC does not exempt CBC's radio services worth $900 million, why exempt these growing digital services on which they are spending over $1 billion?

9015 Without conditions of licence setting exhibition and expenditure requirements for individual

9016 Services, the CBC will continue with its November 2019 plans to reduce linear service spending by $27 million and to raise spending on its online services by $61 million. CBC's digital plans should not be allowed to reduce programming quality on its conventional stations. As for non-programming services, the Forum’s 13 July 2020 submission addressed CBC's arguments on this point.

9017 Monica?

9018 MS. ROY: Ms. Auer, you are on mute.

9019 MS. AUER: There we go.

9020 MS. AUER: Mr. Chairman and Commissioners, and Commission staff, the most critical issue raised by CBC's 2019 applications is trust, which is made relevant first by its Strategic Plan and then with Tandem. Trust requires transparency.

9021 Last Monday, the CBC told you that its Board had lively discussions about the allocation of CBC's budgets. Yet CBC's last four Corporate Plan Summaries do not mention either branded content or the Tandem project. In answering Access-To‑Information Requests 2020-88 and -90, the CBC said it had no information about when its board of directors was asked to approve and actually did approve Tandem.

9022 Was there a lively discussion about branded content by the CBC's Board? Who decided in the end that CBC would carry branded content?

9023 CBC's decisions not to broadcast CRTC required notifications, and to conceal relevant financial information until last June, are just two more examples of non-transparency.

9024 The CBC's basic problem today is that it has lost many Canadians' trust. Regaining it requires more transparency. The proof may well be in the pudding, but it is easier to find in regular, transparent and public reports. After all, the CBC is owned by and operated for Canadians. They expect the CRTC to hold it to account regarding its programming. Yet last Friday, CBC seemed to question the idea of reporting on the percentage of its news programming produced outside of Quebec.

9025 Let's face it, computers have made things easier for all of us, including the CBC, to document many things, including programming hours. Metrics are not new. Many professions, including lawyers, docket their time down to the second, and anyone with investments or an RSP reviews their portfolio every year to determine whether targets for return on investment have been met.

9026 Canadians also invest hundreds of millions of dollars in the CBC every year. The CRTC should set clear benchmarks to ensure that this investment is achieving the desired results. It should require CBC to report publicly on the original programming hours that each of its service broadcasts makes available, and on the results of other measures in other areas. It should report quarterly, rather than yearly, or at the end of the next licence.

9027 These reports will make CBC more accountable, keep it on track, and help it to regain Canadians' trust. The simple fact is that the corporation cannot simply ask for trust, it must earn it.

9028 Al?

9029 MR. MacKAY: The current Broadcasting Act effectively demands that CBC's management use its resources in trust for and to the benefit of Canadians. It also lays a heavy burden on this hearing Panel to act on behalf of the Commission as a whole, Parliament, and all of Canadians.

9030 Unfortunately, CBC in our view, has offered insufficient evidence to support a decision to renew its licences past 2022-'23. In our view, it's time for the CBC to take the road less travelled, both now and going forward. It must drop all advertising, including branded content, and become a true public broadcaster. It must serve all Canadians and all communities from coast to coast to coast, with innovative programming on a variety of free platforms.

9031 The Commission, for its part, could launch this road trip with a policy hearing about what Canadians need and Canadians expect from their public broadcaster in this era of massive technological and social change.

9032 That concludes our presentation, Mr. Chairman.

9033 THE CHAIRPERSON: Thank you very much. You should note that your connection just at the very end was warbling a little bit, to use a technical term. So hopefully that won't be a problem.

9034 I will ask Madam Barin, please, to take the microphone.

9035 COMMISSIONER BARIN: Thank you very much, Mr. President.

9036 And thank you very much Mr. MacKay and Mr. Stevenson, and Ms. Auer for your presentation. It's good to hear your views and perspectives in this proceeding.

9037 Your detailed interventions and various recommendations are already on the public record, so I'd like to use your presentation this afternoon as a springboard for our discussion. I'm therefore going to try and fit my various questions into your general high level framework, and I think it might make it a little easier since there is a lot of overlap in the issues.

9038 In particular, you regrouped your comments into three broad areas: local news, online, and trust. So I'd like to touch on each of those categories.

9039 So let's start with -- with local news. So there were a couple of themes that you put forward, both today and in your interventions, about the CBC's role in providing local news programming. And if I can sum them up, you're recommending conditions of licence on original first run local news programming hours. And if I got it wrong, let me know, but -- but I would like you to discuss why each of these elements are important. And let's start with original first run local.

9040 Why is original and first run so important for news since it's generally first run and generally original? Is your concern more on the local? So I'd just -- I would like your views on where the emphasis is.

9041 MS. AUER: Commissioner, thank you for the question. I think Al will probably want to add in here.

9042 But before he does, I did just want to say that the reason that the Forum is advocating for original first run news is because although it was not doing so in 2013, it is currently, first of all, rerunning newscasts of other services on its local TV stations; and secondly, it's repeating news.

9043 The difficulty is, of course, that while entertainment, sports, and certain types of other programming, such as documentaries, can be rerun from time to time, and for children it's almost always evergreen because a new generation will always see new programming, news by its nature should be current.

9044 The concern that we have is that CBC's major amounts of financial pressures limit its ability, it limits its flexibility already, and we fear that it will begin to turn more and more to repeat news.

9045 Al?

9046 MR. MacKAY: My background started in local news, first in radio and then in television, and -- so I'm -- I'm fairly well versed in -- in that field. I think the important thing about local is that when one tunes into the local newscast one expects to see their community reflected back at them - what's important, what's going on in their background as it were.

9047 And just as a small case in point, or anecdotal example: There was one night last week when the local station here in Ottawa began with a report which talked about and investigated the issue of people who had been fined during the early pandemic for sitting on a park bench, and the question being asked "Is that really something that should be continued now that we have a better understanding of the pandemic?"

9048 So that was good. But then the next two pieces were about the pandemic but produced out of Toronto. They were focussed on stories in that region. And then the third piece after the original local one was something that had been on the National the night before, and actually it was a promotional story for what was coming up on Marketplace later that week.

9049 So as I'm watching my local CBC newscast, I'm not seeing very much of my local community reflected back to me. So I think it's very important.

9050 I mean, I can -- I can see when the news is being done on the cheap. I've been there. I know how it's done. And I think -- I have great respect for the journalists who are working within the CBC. In many cases they're being asked to do a monumental task of feeding all these various platforms. I don't think I could do it anymore.

9051 But I think it's really important that when you turn into your local suppertime newscast or the late package in the evening that you actually see your community reflected back to you, and that requires resources. It requires boots on the ground. It requires crews going out there. So very, very important.

9052 COMMISSIONER BARIN: Thank you, Mr. MacKay. So I -- I got the emphasis on local. Now, let's move on to the -- the two other elements in your recommendation, and that's about conditions of licence and hours.

9053 So you indicated that the CRTC should require by condition of licence that CBC Radio-Canada television stations in smaller communities, that they produce and broadcast at least seven hours of original first run news, produced by the station. And then in the larger communities, that will be 14 hours of original first-run news produced by the stations. So my question, why do you think the corporation’s current conditions, or its proposals are not sufficient to ensure that it’s contributing to the broadcasting system, where news -- local news is concerned?

9054 MS. AUER: Thank you for the question, Commissioner.

9055 I guess the main concern is that, from our review of the CBC’s applications, it appeared to us that there was an overall effort to attempt to shift programming from what you might call the legacy radio and television services, or the conventional, or the free over the air, to online services. And the first thing that comes to mind is that, first of all, the operating appropriations are designed for the conventional services, including discretionary to some extent now. And it’s unclear to me why Canadians who don’t want, can’t get, or can’t afford online services should now be deprived of some of the content to which they have been given access since 2013.

9056 I think I heard you place a little bit of emphasis on the notion of Conditions of Licence. And to the extent that I’m jumping ahead, I apologize. But the problem is, of course, that expectations have no weight in the Broadcasting Act. The Commission has some tools, it can set conditions under Section 9, or it can make a separate regulation for the CRTC under Section 10. A breach of those, either of those, represents an offence. A breach of a condition of licence requires the CRTC to report to the Minister, sort of a naming and shaming approach.

9057 But unless there are actual conditions of licence -- and of course, we have spoken to exhibition, and although our written submission did say that we were not looking at expenditure requirements -- I think our position may have shifted as well, towards saying some type of expenditure requirement will also be required with respect to at least proportions of expenditures, because we saw the rapid decline in local news spending.

9058 Al, I don’t know if you had any other comments to add?

9059 MR. MacKAY: Well, I just think that when you take a look at the numbers of -- involved in news expenditure from 2013 up to 2019, you see that the dollar figures are going down. And in my way of thinking, as an old farm television journalist guy, in this day and age, you need to be spending more on your news and not less.

9060 It is true that you can -- you can do some news coverage a lot cheaper than you could before. I mean, back in my day if you wanted to come live from someplace, you would have to have the microwave truck or the satellite truck and all the various attendant people that were required.

9061 Today you can stick an iPhone on a selfie stick and do your report from the middle of nowhere, or you have a black box that you can plug in and get into the system very easily. But there’s nothing -- all your technological change doesn’t eliminate the fact that you need people, good journalists, well trained, well managed, to make the news really happen. And you look at, you know, $67 million difference between 2013 and 2019 for local news, that’s a lot of really solid journalists who are not working there anymore.

9062 COMMISSIONER BARIN: Thank you, Mr. MacKay.

9063 So I understand that your concern is more about the reduction in funding or programming -- money for programming for news. And your proposal, and it’s kind of overall, across your different interventions, focusses specifically on the conditions of licence on the traditional services. And really, it’s about -- you’re stating that the CBC’s digital plans should not be allowed to reduce programming quality on the free conventional stations.

9064 So if I understand correctly then, your concern is that a reduction in the programming available for linear programming would result in an increase in spending on online services and -- which in your view is not a good thing. And I guess I’m asking you that question. We’ve heard over the course of this proceeding, from producers, artists, some of which claim that it is not necessarily a bad thing to be spending money on producing digital programming. That in fact, it’s a good thing, as long as the overall programming pie doesn’t shrink, so to speak.

9065 So I’d like to hear your views on this and whether this, I guess, flex that Ms. Auer referred to would be acceptable in that context?

9066 MS. AUER: I think John will want to comment on this as well.

9067 But before he does, I think we’re almost in a kind of a chicken and egg situation. Because it’s not so much that we’re saying that digital spending should not take place, or that it is a bad thing. I think what we’re saying is that over the air, and while the existing conventional and legacy discretionary services should not lose programming, through some means of a black box to get to digital.

9068 And our submissions have pointed -- or certainly our submission last July pointed to the fact that the digital service gap, the difference between, you know, revenues and expense for CBC’s online services over the proposed licence term is over a billion dollars. That’s a billion dollars that is not going into over the air television and radio services. That’s a billion dollars that’s not going to invest into programming that’s been cut.

9069 We’re not saying that CBC should not spend any money on digital. We are saying that there should be some form of accountability. I think that our position has also shifted since last July because of the new evidence that CBC put on the record in June of 2020 to explain how much of its appropriation now appears to be going not just to online programming services, but online non-programming services.

9070 Since the CRTC has a digital media exemptional order in place, generally, and applied this digital media exemption order specifically to individual broadcasters and their undertakings, we now believe that it’s time for the Commission to consider changing the terms of the exemption that CBC currently enjoys for its online services, both for its programming and its non-programming online services.

9071 The first step might be at least to start getting information about the expenditures, the revenues, and the types of programming that these online services, programming and non-programming alike, are providing, producing, or using.

9072 And the second would then be to consider up to the current licence terms ends, and we are -- we have proposed, and we strongly support a short-term renewal, given the positivity of evidence in this proceeding. That once that information is available to the Commission it can begin to set up some kind of a regulatory machine.

9073 Of course, we’re all working in parallel with Bill C-10, which proposes new legislation which may well address all of these issues. But for the moment at least, the corporation should be required, since it acts in, you know, on behalf of Canadians, to be more transparent and clear.

9074 John?

9075 DR. STEVENSON: Thanks, Monica.

9076 And just to echo what Monica said, this move to digital is essential to the survival of public service broadcasting in Canada. And it isn’t just to follow where the audience is going, it’s also to provide a better, more focussed set of services to those audiences and also to new audiences as well.

9077 I come from a part of Nova Scotia that has recently suffered from a failure of local media. The local newspaper in my hometown has disappeared. It’s been gone since the Spring. The radio station is no longer providing what I would consider to be an acceptable level of local news. It’s a -- it’s a very stark contrast to where we were many, many years ago. We have access to more choice, more different types of information.

9078 But I think the assumption that we can outsource some of these core services to American technology giants who where not built to address these things and we’re not -- they’re not able to address these service requirements that this is a significant issue.

9079 If CBC is making such a great strategic shift in its operations, as it needs to do, we need to have a discussion about the business model that is as applied to that change. Is a paid-premium service as part of that mix appropriate? Is the monetization of content appropriate? And how do we measure success on these new platforms?

9080 All of these things, we need transparency there, and we need dialogue.

9081 MS. AUER: If I could just add one last comment, Commissioner.

9082 The difficulty with proceeding with the complete exemption of the CBC’s online services is that we’re at a point where you have basically sort of a general publicly available system and then kind of a second and perhaps even a third set of systems only available online.

9083 So whereas the act speaks to the notion of having a single system or a single regulatory authority responsible for ensuring that Parliament’s objectives are met, in fact now we have one sort of more tightly regulated system for the CBC’s current digital -- sorry, legacy and discretionary services and then something else all together and we know not what, with respect to online.

9084 MR. MacKAY: I would just like to add one other comment if I could; it’s that the audience to the conventional over-the-air signals skews older. And the older generation is becoming a bigger generation, as we move forward. And not everybody who has grey hair like I do can find their way easily around the digital environment. They still rely on the over-the-air.

9085 And just to echo again, we’re not saying don’t go digital, but you’ve got to manage the transition very well so that you’re not leaving behind a key segment of your audience that supported you for many, many years and needs the service.

9086 And then if you toss in to the issues of broadband service in the rural parts of the country, until we really get solid highspeed service in all areas of the country, your digital audience will be basically in the very highly wired and serviced urban areas, and the people in the rural parts of the country will be left behind and left out.

9087 COMMISSIONER BARIN: thank you. Thank you very much.

9088 So you did touch on the issue of transparency, and I will get back to that. But because we are talking about this transition, I want to go back to Mr. Stevenson, your point on the commercialization strategy for the CBC.

9089 Now, you say that the CBC is moving to commercialize its content through digital, content that hasn’t been commercialized in, you know, in the past, and that it should be transparent about this.

9090 Now, do I take this to mean that you are supporting the CBC in its quest to monetize its content via its various services, whether they be, I guess, what you called them the non-programming services and the programming services, both with their different advertising and subscription models as long as the digital conventional and radio services remain free?

9091 I heard you also say that you were against the CBC advertising in any form.

9092 I just want to kind of clarify your position on the monetization point.

9093 MR. STEVENSON: I think that the forum’s position overall would be that it’s probably past time that the CBC get out of the commercial media business in terms of collecting revenue from advertising. This has always been a challenge for the CBC, for many decades, trying to balance commercial and public service paradigms in terms of its operation.

9094 So overall, that would be our recommendation. I am particularly concerned about the way in which some of these -- some of this content is monetized. So we have established what is really a mid-tier streaming services that is going to have to compete with probably around 300 other streaming services that are available in North America of various audience focus as well as thousands of what I would call “micro-media creators and teams” that are on the long tail of streaming in North America on places like YouTube and through podcasting.

9095 And the CBC’s decision to charge for access to that service in an internet or digital context is -- after providing over-the-air content for so long, it just seems -- it seems like a decision forced by financial constraints that they are under.

9096 It’s not a business model that I would see in other jurisdictions by and large, and a decision that I expect is only being made because, well, we have to generate revenue somewhere from this money losing part of our operation.

9097 And I am also concerned about display advertising on the websites, and it is outside the scope of the Commission, but there’s a whole ecosystem that has significant privacy concerns that CBC has become part of, by embracing again that model of monetization.

9098 So I feel that CBC is trying to make do with what they are -- sorry -- they’re having to make do with the financial environment as it is and find strategies to approach it, but it is creating a sort of a dog’s breakfast of media choice.

9099 MS. AUER: If I could just add, Commissioner?

9100 COMMISSIONER BARIN: Please.

9101 MS. AUER: I found a lovely quote a little while ago, which said, “The Commission has become convinced that the disentanglement of the Corporation from the commercial context is an urgent priority.”

9102 Now, that was from March 1974, when of course the Commission helped the Corporation by effectively biding it to non-commercial radio. And I hesitate to suggest that the Commission take an unusual step by making the same kind of decision today, but I think it would certainly help CBC pursue its public mandate more thoroughly if it clearly understood that the Regulator supports the public mandate component of Section 3(1)(m) and (l).

9103 COMMISSIONER BARIN: I take your comments on the CBC’s mixed financial model. Thank you.

9104 I would like to move now to the third area that you discussed in your presentation this morning, and that’s the whole subject of trust.

9105 So I note that it was -- you filed the procedural request to put the Tandem issue on the agenda of this public hearing. And in a certain respect, it appears that Tandem has been a bit of the poster child for the discussion around the trust in the CBC. And you said in your Oral this afternoon that, “Trust requires transparency and that this might be advanced with regular, transparent, and public reporting.”

9106 So I would like to push you on that. What does “regular, transparent, and public reporting” look like? You talked about quarterly, you talked about annual; what would a measurement framework, that responds to your concerns about transparency, look like?

9107 MS. AUER: Well, Commissioner, a reporting framework would be -- is a huge undertaking for Corporation, even now. It makes many reports to different institutions and agencies because of its many duties in Canadian public policy.

9108 But here’s the thing, Section 3 seems to focus a great deal on programming. The only way to obtain programming information about the Corporation is to look at each programming log by month, for each station. There is no annual report on the CBC's original repeat foreign Canadian programming hours by CRTC programming category. So, of course, what I have to do is download an Excel file for each of the 27 TV stations, and, of course, there are no data whatsoever for radio, which means it's impossible to make evidence-based arguments about the way in which CBC radio services should be regulated.

9109 In terms of the timing, some matters may not be easily amenable to quarterly reports, but I can recall with astonishment seeing Ofcom in the UK reporting on some of its broadcast licensee's financials on a quarterly basis. And many corporations already operate by issuing reports on a quarterly basis. So, certainly with respect to financial aspects and even sampling aspects for the CBC, particularly with respect to externalistic resources, although people are not resources, they're simply people, I think that the corporation could and should and should be required to report publicly.

9110 In terms of overall programming requirements, a condition of licence that requires the CBC to provide programming every month perhaps could be reported in the following month.

9111 There was an old theory in manufacturing called statistical quality control. And that is that if you're producing many, many small objects, the best way to determine that your manufacturing process is remaining in specification is to sample frequently, not to wait until the end of a production run to test quality because by then you will have drifted so far out of specification you can't regain the ground and redoing an entire production run would be expensive.

9112 I think in terms of the corporation as the leader in the broadcasting system, as the only national public broadcaster that Canada has, more is expected of it, and that is why it receives a great deal of public funding. Not all of its income, of course, is public, and we understand that. The Forum's concern I think is that the CBC must eventually be a wholly publicly funded model. It should be leaving -- it should, for one thing, help companies like Quebecor and CTV and other companies regain some of their over commercial support because that's why they exist, their commercial undertakings. CBC should be public and should show with its data that it is public.

9113 Does that help to justify the quarterly and annual -- you know, eases the day for some data?

9114 COMMISSIONER BARIN: I found it very helpful, so, yes, I certainly appreciate the comments.

9115 I think though, Mr. Mackay, you wanted to ---

9116 MR. MACKAY: Yes, I just -- if you were an investor in a company that has many different divisions, when you get that company's annual report, there's usually some sort of breakout as to how each of these divisions is performing and what goes into the divisions. So, what its cost-base, what its revenue, what its profitability is. And when we look at the CBC annual reports, it's almost impossible to pull that out.

9117 As an old news guy, I'd be fascinated to know what it costs to run The National, but there's really no way for me to find that out. And actually, as a shareholder in the CBC, I have really no idea how well it's doing because they don't publish viewing numbers.

9118 And just -- if I come back to the shareholder business for a second that I think the head of the CBC in an earlier part of the hearing said when she first arrived, people told her that Canadians had two jobs, their own job and running the CBC. I think that's a bit of a mischaracterisation. I have full admiration for those who are in there trying to run this massive corporation.

9119 But our intervention today and the intervention of thousands of Canadians who filed comments when the hearing was first announced, we're all shareholders. We have invested our tax dollars in this company, in this corporation, for years and years. We want to see it succeed. We want to see it thrive. We know that it has a very heavy mandate that it must meet. But until we have some benchmarks, until we have transparency to actually see how the organisation is being run, we're all sort of casting about in the dark.

9120 COMMISSIONER BARIN: Thank you.

9121 So I'm going to ask you one last question on this theme and overall. So on this theme of trust, I hear what you're saying. If -- and can I take from it that some of your concerns are addressed if there is a high bar on the evidentiary side? So, you know, as a shareholder, if you're getting shareholder reports and more transparency with regards to the operations, whether it's on the traditional or digital side, so that would respond to some of your concerns.

9122 At the beginning of our discussion, Mr. Mackay, you spoke about local news and how it -- the relevance of the programming. You used the words, you know, if it's in your backyard, you want it to be in your backyard. So, this component of the Commission's mandate to be relevant, to be reflective of Canadians, shareholder reports are not very good about -- on measuring those kind of elements. So, I'm wondering if you have any suggestions on how the Commission can be assured that the CBC is fulfilling its mandate to remain distinctively Canadian and relevant and reflective of Canadian society?

9123 MS. AUER: Well, before Al leaps in to put this from the perspective of somebody who has worked in the industry, perhaps I could just mention that, of course, studying content empirically has been undertaken even by the Commission for many, many years. The Commission in the mid-1980s undertook a major, a huge content analysis of radio television and discretionary services to analyse the roles played by men and women on air. And that was an invaluable part or component of its later decision to require guidelines, industry-directed guidelines about the portrayal of men and women on air.

9124 My point is that in the same way that lawyers can figure out a way to create a law to govern any aspect of human behaviour, quantitative research methods empower organisations and institutions like the CBC and the Commission to study what is actually being broadcast, and what is being made available.

9125 Of course, deciding that a program such as Anne of Green Gables is very Canadian is, in some way, a subjective endeavour. But there must be some metric by which we can decide that Bonanza from the 1950s is less Canadian than Anne of Green Gables. So, there are ways to measure this.

9126 And I can recall a time when the corporation, when it was submitting information to the CRTC would actually describe each program that it was broadcasting, and to emphasise what Canadian elements or aspects or characteristics were being presented by the program.

9127 It's always important I think though to emphasis that nobody is forcing anyone to watch or listen to the corporation for these Canadian values. It's simply to make sure that there's shelf on the -- there's space on the shelf, so to speak, so that Canadians have this available.

9128 Al, I know that you would like to comment on this.

9129 MR. MACKAY: There's no easy answer I think to the question the way you framed it. Let me just say that it's very important for -- at the local news level, for there to be really good competition between all the players that are involved. You always want the person who's running the newscast on the other station to know that you're watching. You want to have good competition. You want to make sure that your stories are just as good, that you're covering the region just as well. I've seen it in sports where if the competition is poor you play down to the level of that competition. And what has to happen I think for the CBC in the local perspective is they need to bulk up, they need to beef up, they need to have more resources so that the kind of stories that need to be done are being done.

9130 I'm of a view that the old traditional television newscast of reporting on fires and robberies and accidents and everything, that's -- that's 1960s television. With the power that you have with words and pictures today in television, you can be telling very compelling stories of what's going on in your community, but you can't do it in 90 seconds. You've got to have the time. You've got to have the time to research it. You've got to have the time to put it together. You have to have the time to be out in the community to get the bits and pieces that you need.

9131 I'm stunned in our community that neither the local CBC or the local CTV station has really done a deep dive into the mess of our LRT system here in Ottawa. I would've expected that there would've been at least some, you know, half hour or hour long specials as to what's gone wrong because not a lot of it has gone right. But it's not there.

9132 We've ended up in so many ways by just being what I would call "news conference journalism". You go to the presser, you ask a few questions, you pull out a clip, stick it on the air, let your anchor read an intro. We need more than that today. We need more of it, especially from the CBC.

9133 That's my little rant for the moment. I don't know if it answers your question, but it underlines the seriousness I think that we're at in terms of the ability of the CBC to meet the mandate in a information-rich society where in many cases we're hardly getting any information in our community at all.

9134 COMMISSIONER BARIN: Thank you, Mr. MacKay.

9135 Ms. Auer, yes?

9136 MS. AUER: I'd add, I'd add one more point to that, and that is to say that the fact that our interventions will focus to a moderate degree on news is not to say in any way that we think that the CBC should somehow withdraw from non‑news programming, and in particular, drama and comedy.

9137 The problem is when we're talking about a measurement framework and how Canadian something is, it is very difficult sometimes to measure imagination, but I think the Forum has every faith that Canada's creative community, and particularly, it's very strong independence sector, can come up with brilliant ideas for programming in the dramatic context. And of course, I still remember fondly Empire Inc. from the early 1990s, and other Canadian programs. I would like to see more of them. Of course we all would.

9138 COMMISSIONER BARIN: Yes, we would. Thank you. I thank you for your responses to my questions this afternoon and for your participation in this process. I am now going to pass the floor back to the Chair and to my colleagues for any questions they may have. Thank you.

9139 THE CHAIRPERSON: Thank you, Commissioner Barin. No, I believe that does conclude this part of the proceeding.

9140 Thank you very much for your presentations, for taking the time to appear before us today.

9141 And with that, I'll turn it to the hearing secretary. I believe it's time for the afternoon break?

9142 MS. ROY: Yes, Mr. Chairman. So we will be back at 2:35. Thank you.

9143 THE CHAIRPERSON: Thank you.

9144 MR. MacKAY: Thank you, Mr. Chairman.

9145 MS. AUER: Thank you.

--- Upon recessing at 2:19 p.m./

L'audience est suspendue à 14 h 19

--- Upon resuming at 2:35 p.m./

L'audience est reprise à 14 h 35

9146 MS. ROY: Good afternoon. We will now hear the next participants, Damon Shawn Roth and Kerry Hackett. We will hear each presentation which will then be followed by questions by the Commissioners to all participants.

9147 We will begin with the presentation by Mr. Roth. You may begin. You have five minutes. Thank you.

9148 PRESENTATION / PRÉSENTATION

9149 MR. ROTH: Hello and thank you. Thank you for allowing me to attend this a hearing on behalf of Canadians like myself.

9150 I am an Army brat, a father, a son, a Canadian. My father, an orphan by all sense of the word, was raised in Saskatchewan. Go north till you run out of road, turn left, that's where he grew up. He was a solider, who gave everything for his country. He served in Germany at the height of the Cold War, and never complained later in life about his time in Suffield in the seventies. He passed away barley 50 years old in 1999.

9151 He always had the CBC on, radio or TV. He lived for the Beachcombers and listened to the news each night. Hockey Night In Canada was our church.

9152 Why did he love the CBC? "'Cuz if its on the air", he would say back in the eighties, "then Canada is still free."

9153 "Canada was still free." I didn't understand when I was seven what that meant, but now I know it's was more than just a foreign menace. It was also the ability to be free of influence from corporate overlords that wave the almighty dollar around, or an editor on the hook to his advertisers.

9154 The Canadian Broadcasting Corporation, funny, broadcasting, the word says it all, is future proof, Radio, TV, internet, broadcasting. The Canadian Broadcasting Corporation provides two services: Information and Escape. While its primary role is to bring the unaltered truth to Canadians from the Canadian viewpoint, its secondary and sometimes more important role is to help create a venue where Canadians can escape, together in a shared -- in a shared experience, from the world around us.

9155 The CBC has been the beacon of hope for so many, in good times and in bad. I can remember a few years back when I had no home, when I was lost in the winds of Canada struggling to find my way. And there was Stuart. There with stories of hope, shared with my fellow Canadians, commercial free, without influence of somebody telling you what to buy, to do, or think, but just Stuart, the stars outside the window, and the knowledge that I wasn't alone. That across this country, some of my fellow Canadians were listening to it too.

9156 Just recently, I took to the internet when my great -- with great joy and pride as a Canadian, when Kim's Convenience took to the Galaxy in a shared moment of joy when that X‑wing showed up. That's our Canuck. That's our hero. And we all knew it. And we told the world.

9157 We as Canadians are at the mercy of what is on the internet and what's broadcast into our homes. We need strong independent national network, free of being beholden to corporations and small groups of individuals with money.

9158 Sponsored stories should be nothing more than dedicated stories on Canadians and what we do: our sports, our arts, our creation, our books. The corporations can get their free press somewhere else.

9159 I seriously ask why the CBC hasn't become the champion they could be? Like Eaton's and The Bay, the CBC has many times missed out on the opportunities that they alone were able to capitalize on. How two mega companies couldn't figure out online shopping when they already had a catalogue and the distribution network is not a mystery. Out of touch management being led by out of touch boards forgot who were they -- who they were to Canadians.

9160 The CBC could be Canada's YouTube, could be Canada's Spotify, a place where artists, producers, where all Canadians could have their content showcased, like we used to do on local CBC TV and radio shows. Where stars used to be born.

9161 In closing, I want to mention that yesterday when the world changed, where did I turn? To the commercial free network that was going to give me the best non‑influenced opinion. Yesterday, I watched Joe Biden become President on the CBC.

9162 Thank you.

9163 MS. ROY: Thank you very much.

9164 We'll now hear the presentation of Kerry Hackett. You may begin.

9165 PRESENTATION / PRÉSENTATION

9166 MS. HACKETT: Thank you, and good afternoon.

9167 Although I have had experience working in the film and television sector, today I speak as a member of the general public.

9168 For almost four decades, I have enjoyed CBC television, radio, and more recently, Gem. Indeed, I believe passionately in the role of a national broadcaster. However, I have three areas of concern. These include accessibility, content and advertising, particularly in CBC English television.

9169 As we know, Canada is a large and diverse country with a comparatively small population. These facts inform not only the mandate of the CBC but also the tools at its disposal.

9170 As our national broadcaster, its core responsibility is to serve the people. In doing so, it must ask who are we as Canadians? How can every region and citizen be served?

9171 The CBC mandate states that its programming should:

9172 "...be predominantly and distinctively Canadian, reflect Canada and its regions to national and regional audiences, while serving the special needs of those regions." (As read)

9173 This statement speaks to two of my points.

9174 All communities depend on the bedrock of local programming. Over the past number of years, the decline in local news has increased exponentially. Small newspapers have been absorbed into large conglomerates, and radio and television stations have disappeared.

9175 In a country as expansive and diverse as Canada, universality and accessibility are vitally important. It is imperative that people stay informed, not only on national affairs but on community issues as well. Local concerns require access to local news. The CBC must be held to their mandate.

9176 Second, content. We live next door to a large and very loud producer of commercial entertainment that has spread its cultural tentacles across the world. In response, Canada developed a quota system of Canadian content or CanCon for short. Unfortunately, CanCon does not address actual content but instead protects jobs. If key personnel are Canadian, CanCon requirements are fulfilled, no matter if the location, story, issue, history, or community originate entirely from another country.

9177 How can this be? Does Canada not have a rich history? Do we not have stories of our own?

9178 As a result, Canadian television is awash in American content, either directly, as in rebroadcast U.S. shows, or indirectly, as in format replication. Although less guilty of the former offense than CTV or Global, CBC has championed cloned versions of American game shows, British baking challenges, and U.S.-style law and order police dramas.

9179 How are these Canadian stories? A program can only be distinctly Canadian if in fact Canada is at its core. A foreign template cannot suddenly become Canadian simply by inserting a few Canadian contestants or including a quick reference to a Canadian locale.

9180 I would argue that there is a serious disconnect between CanCon and the CBC mandate. In order to represent the soul of Canada, there must be evidence of actual Canadian content.

9181 Finally, commercials. I understand that good programming requires significant financial outlay, and at a mere $34 per capita in public funding, the CBC is far behind public broadcasters in the UK, Europe, and Scandinavia. However, are commercials the only way to rectify this shortfall?

9182 Each commercial break in CBC primetime now consists of 11 to 15 ads. This equals a shocking average of 55 commercials in a one-hour presentation, or a full 15 minutes or 25 percent of the 60-minute slot. Indeed, this advertising avalanche only drives viewers further towards commercial-free streaming platforms, which in turn further reduces revenue, and ultimately portends the premature demise of CBC television.

9183 I would urge the CBC to fulfil its role as our public broadcaster and follow the lead of other countries that have made their national television services ad-free.

9184 In addition, I am aghast at CBC's plan to allow Tandem ads on its digital news platforms. This paid content blurs the line between genuine fact-checked news and commercial interests such as -- to such an extent that the viewer no longer knows what is real. This is deception, pure and simple. We have only to look to our neighbours to the south to see where this road leads. Do we want a similar crisis in Canada? Is the CBC prepared to risk its reputation as a national broadcaster and destroy the public's faith in independent journalism? I fail to see how any good can come of this scheme.

9185 I believe that a national broadcaster is imperative to a strong Canadian identity and is essential to our democracy. At its best, the CBC has the ability to connect every part of our country. It can tell our stories and reveal our history. It can educate, spark discussion, and keep us abreast of local and national news. The CBC must be a passionate advocate for all Canadians. This is the CBC we need.

9186 Thank you.

9187 THE CHAIRPERSON: Thank you very much, Mr. Roth, Ms. Hackett, both of you. You both speak passionately to the importance of a public broadcaster and the value of public broadcasting, and we certainly appreciate you taking the time to do so and to share those views, both in your submissions and today.

9188 I have a couple of quick questions for you if I may. When you talk about -- forgive me for characterising your comments, but the change over time and, for example, news not being as locally reflective as it once was, are you speaking both to radio and to television? I note in particular, Mr. Roth, you made reference to, in particular, to the importance of radio or some experience with radio. Is it -- do you feel that it's -- in both cases that is the case, or was it more so with television versus radio?

9189 MR. ROTH: I think it's happening on both platforms, but definitely more so on television. However, the local shows that do exist are located to very small markets. I am lucky and I exist in Victoria, so I kind of get a little bit of a local presence, but go further up island and there is nothing. So, it's -- yeah, there's more local programming on radio, but it's really diluted from what it used to be.

9190 In the past, I lived in Brandon, Manitoba. We had a local CBC affiliate that told the Western Manitoba story. That disappeared and everything in Manitoba from the CBC perspective happens with inside the perimeter. B.C., if you're outside of Vancouver, Victoria, Kamloops, you're lost in the wind.

9191 THE CHAIRPERSON: I note you said you live in Victoria. You chose not to go to the end of the road in north of Saskatchewan and turn left or right? Is that -- was there a reason behind that choice?

9192 MR. ROTH: To be honest, I love Canada, but I don't like snow.

9193 THE CHAIRPERSON: Well, I'm in Ottawa looking out the window at a very steady snowfall, so I won't comment any further on that.

9194 Maybe before I turn to Ms. Hackett, just I take your comments, I understand your concern, and I'm sure the corporation is listening as well. What specifically do you think, or in what way specifically do you suggest that the Commission address that notion -- and I'll ask you the same question in a moment, Ms. Hackett -- to make it more Canadian, as you called it, to be more reflective of Canada?

9195 MR. ROTH: I think it comes down to having the CBC do its mandate in terms of funding. You know, they need to put funding back into schools up the government and all that, but they need to put funding back into the local markets. You can't get the content if there's nobody there to create it.

9196 There are hundreds of Canadians across this country that are doing podcasts, they're doing YouTube, for free, that would love to be on a national market, even in their local area. You know, there's -- you can find 10, 15 individuals anywhere that would do it for their recognition. That's a starting point. I don't mean to say free journalism, but it's a starting point where the CBC can look for folks, find out, you know, what Canadians want. I mean, we're in the winds in terms of broadcasting that's out there.

9197 The ones that do exist are great, but they're not really locally focussed. So, I say we need to put the funding back into the local stations. We need to open up local stations. We need to move things out of Toronto, out of Vancouver. We need to get back to places like Nelson. We need to get back to places like Brandon, to Lloydminster. Put local reporters back in there.

9198 You don't need to have a full running station. This is the modern world. We have the internet. They can easily do the reports, send it to some producer that's wherever, they throw together, it's on the national network, it's on the local networks. The technology exists. We're just not using it.

9199 THE CHAIRPERSON: Thank you. And maybe I can turn to you, Ms. Hackett, with a similar question. I mean, you've commented on the decline in local news. For you as well, is it a question of both radio and television, more one than the other?

9200 MS. HACKETT: It's both. I live about two-and-a-half hours outside of Toronto. So, everything is Toronto, everything. There is nothing that's about my local area at all. I think anywhere almost from the Quebec border almost to the Manitoba border sometimes is all Toronto really.

9201 THE CHAIRPERSON: Having been born and brought up in Montreal, I was always taught that everyone in Toronto thinks everything in the entire country is about Toronto, but I take your point.

9202 MS. HACKETT: Yeah.

9203 THE CHAIRPERSON: And again, if I can ask a similar question of you, how, you know, what does the Commission do? How do we ensure that the Canadian content, as you describe it, is more Canadian? You've said don't -- you know, don't follow foreign formats, for example. What is it that the Commission might do to assist, require the corporation, and what form would it take?

9204 MS. HACKETT: Right. Well, I mean, I would start with changing the CanCon rules. Those have been around for a very long time, in fact, all the way back when I used to work in television and film, and I completely understand the reason for them. Canadian technicians, actors, creative people were all in danger of everything being done by our neighbours to the south, so it made perfect sense. But it seems a bit of a misnomer to me that you have the word Canadian content but you're not dealing with content, you know? It just -- it seems kind of odd.

9205 I have been following a lot of the work that Friends of Canadian Broadcasting have been doing. I really like their ideas of a Canadian test along the lines of the Britishness test that they've put out in their documents. It still allows flexibility, but it takes into consideration the fact that Canada has so many stories, such a rich history that we could pull from.

9206 And one of the things that was brilliant about Anne with an E, and I hope you haven't been inundated by Anne stories over the past week, but was that there was a template there using the Anne stories as a kickoff point, but then they were exploring very human and topical concerns. You know, looking at Aboriginal issues, and looking at LGBTQ issues, and I thought it was absolutely amazing what -- the bold steps that they took with Anne with an E. Likewise, programs like Trickster, I think that they're doing an amazing job of blending stories, First Nation stories in with spiritual and mythical characters that are a part of their tradition. And there is so much that we could do with that. It -- it doesn't have to be things like, you know, Hinterland's Who's Who, if we're all old enough to remember that, or you know, sort of national Heritage moments. It -- it -- there is -- there is so many human stories. Whereas, you know, I'll -- if I watch something like say, Murdoch Mysteries, well that could happen anywhere; they just happen to mention Toronto or Hamilton once in a while.

9207 You know, it -- we need stories that come out of our history and out of our people. We are a vastly diverse group of people, and the -- the mixture of various cultures and the immigrant tensions and stories, all of those could be interwoven into some amazing, amazing productionns.

9208 But if no one is going to hold the CBC to its mandate of telling Canadian stories, and allowing CanCon just to be about whether people have jobs or not, there is nothing to keep the CBC, keep their feet to the fire at all. And you know, that's up to you guys. As an individual, I can make my point, but I don't really have a lot of power in all of this.

9209 THE CHAIRPERSON: Thank you. Well, you have the power of making your views publicly known and -- to us, and for that I say thank you, both.

9210 Madam Secretary, that concludes my questions, and if you are ready we can go on to the next intervenor.

9211 I bid you good day, and again thank you.

9212 MS. HACKETT: Thank you.

9213 MS. ROY: Thank you.

9214 Nous entendrons maintenant la présentation de l’Association acadienne des artistes professionnel.le.s du Nouveau-Brunswick.

9215 Bonjour, Monsieur Beaulieu.

9216 M. BEAULIEU: Bonjour.

9217 Mme ROY: Vous pouvez débuter lorsque vous êtes prêt, et s’il vous plait présentez votre collègue. Merci.

9218 M. BEAULIEU: Oui, oui, il va se présenter. On va procéder, donc.

9219 PRESENTATION/PRÉSENTATION

9220 M. BEAULIEU: Monsieur le président, Madame la vice-présidente, Mesdames les conseillères et chers membres du personnel,

9221 Je suis Philippe Beaulieu, président de l’Association acadienne des artistes professionnel.le.s du Nouveau-Brunswick. Fondée en 1990, notre association regroupe les artistes de toutes les disciplines artistiques et a comme mandat de revendiquer le droit des artistes et aussi l’amélioration de leur situation socioéconomique, et c'est avec plaisir qu’on se présente devant vous cet après-midi.

9222 M. CAISSIE: Bonjour. Je suis Jean-Pierre Caissie, directeur adjoint de la même organisation. Merci de nous accorder cette occasion.

9223 Comme l’exige la Loi sur la radiodiffusion, Radio-Canada doit s’assurer que sa programmation soit « offerte en français et en anglais, de manière à refléter la situation et les besoins particuliers des deux collectivités de langue officielle, y compris ceux des minorités de l’une et l’autre langue ».

9224 La Loi sur la radiodiffusion précise également que Radio-Canada a comme mandat de « refléter la globalité canadienne et rendre compte de la diversité régionale du pays, tant au plan national qu'au niveau régional, tout en répondant aux besoins particuliers des régions ».

9225 Au Canada, il n’y a aucune instance médiatique qui propose autant de contenu en français à une si grande partie de la population.

9226 M. BEAULIEU: Notre association est d’avis qu’il y a place à amélioration pour faire en sorte que les préoccupations, les talents artistiques et les enjeux culturels des communautés franco-canadiennes et acadiennes soient présentés plus régulièrement et pris en compte au réseau national de Radio-Canada ainsi qu’aux heures de grande écoute. Il y a beaucoup trop de contenu avant tout montréalais diffusé sur les diverses plateformes qu’anime la SRC.

9227 Depuis quelques années, Radio-Canada a diffusé des téléséries produites en Acadie : Belle-Baie, Le Clan, Le siège, Conséquences, À la valdrague. La dernière fois que nous avons comparu devant vous pour le renouvellement de licences de Radio-Canada, il n’y avait que Belle-Baie. On constate donc qu’il y a eu évolution et nous souhaitons que ça se poursuive. Donc, merci pour cette évolution.

9228 Maintenant, pour la poursuite, la carrière d’artistes en musique a pu bénéficier d’une aide avec la diffusion de chansons à la radio de Radio-Canada et sur la plateforme web d’ICI Musique. Les stations régionales font un travail de découverte des artistes de la région, et parfois on ressent l’engouement de Radio-Canada Montréal : Les hôtesses d’Hilaire, Arthur Comeau, le P’tit Belliveau, les Hay Babies. Mais quant aux artistes des autres disciplines artistiques, la couverture journalistique locale leur permet de faire valoir leur travail, mais par contre, on les voit rarement aux émissions nationales.

9229 Depuis toujours, la communauté acadienne souhaite trouver une place noble au réseau national de Radio-Canada, mais à cause de la nature centralisée de son fonctionnement, Radio-Canada prend ses décisions à partir de Montréal, la plupart des émissions dites nationales proviennent de Montréal, les animateurs proviennent de Montréal et les invités proviennent pour la plupart de Montréal.

9230 Bye Bye 2020 est un exemple récent de l’oubli systémique par le réseau… ou systémique, plutôt, par le réseau national de Radio-Canada de l’existence des régions de la francophonie canadienne et acadienne. On donne le Bye Bye comme exemple, car cette émission a eu des cotes d’écoute de 3,8 millions cette année et qu’elle est devenue un emblème du diffuseur public. Mais on aimerait ça s’y voir.

9231 Dans le cas du Bye Bye, la direction de Radio-Canada pourrait exiger que la création et que la réalisation de l’émission soient affectées à une équipe plus diversifiée et représentative de la réalité de la francophonie canadienne et acadienne.

9232 Radio-Canada Acadie a su mettre de l’avant de grands évènements et rassemblements et a collaboré à la diffusion au réseau national notamment d’Acadie Road pour souligner le 15 août, notre fête nationale, ainsi que la Soirée des Éloizes dédiée à l’excellence artistique que nous produisons. Nous pouvons confirmer que cette station régionale est effectivement présente sur le terrain, qu’elle réalise des émissions qui nous ressemblent, qu’elle met de l’avant les artistes acadiens et qu’elle participe au développement de la communauté acadienne.

9233 Radio-Canada doit garder son rôle de vitrine pour faire rayonner encore plus loin au Canada – et je dirais aussi au Québec – et ailleurs dans le monde les artistes de l’Acadie, que ce soit sur les plateformes numériques, les podcasts, les sites dédiés à des sujets particuliers.

9234 M. CAISSIE: L’Association des artistes demande au CRTC de mettre fin à l’ordonnance d’exemption relative aux entreprises de radiodiffusion de médias numériques et d’imposer comme condition de licence des quotas de contenu canadien et francophone pour les plateformes numériques.

9235 Le développement des plateformes numériques de la Société doit se poursuivre pour lui permettre de maintenir son leadership dans le domaine. Ce développement doit se faire avec précaution et en complément à une programmation qui reflète réellement les réalités franco-canadiennes. Comme ces plateformes numériques ne sont pas encore règlementées par le CRTC, il est donc difficile pour les CLOSM d’exiger sur celles-ci la place qui leur revient.

9236 Le mandat que la Loi donne à Radio-Canada/CBC devrait, d’après nous, également s’appliquer au contenu qui se retrouve ou qui est produit pour ses plateformes électroniques et web. Nous considérons qu’Internet est une extension de la vraie vie et devrait être considéré comme un outil de diffusion au même titre que la radio et la télévision. Bien entendu, le CRTC devrait s’assurer d’obtenir les données statistiques pour la diffusion sur les plateformes électroniques.

9237 En considérant ce qui précède, l’Association des artistes est d’accord pour demander un nombre minimum d’heures de contenu canadien et francophone sur les plateformes électroniques de Radio-Canada, pour TOU.TV, sur les sites web et les balados, que ce soit tant pour le contenu qui y est présenté que pour le contenu qui est produit spécifiquement pour ces plateformes.

9238 Nous souhaitons, de plus, que Radio-Canada ait des obligations de dépenses minimales dans des contenus provenant des CLOSM – les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Les rapports annuels au CRTC pour les services de langue française de Radio-Canada devraient pouvoir permettre de faire le suivi de ces dépenses.

9239 Les plateformes web peuvent proposer un contenu qui va au-delà de la musique et du cinéma. L’Association est d’avis que les artistes des arts visuels, du théâtre, de la danse et des arts du cirque pourraient mieux s’y retrouver. Par exemple, il pourrait y avoir une plateforme dédiée aux arts visuels, tout comme il y a, en ce moment, les portails ICI Musique et ICI On lit pour les auteurs et autrices.

9240 TOU.TV devrait, à notre avis, proposer davantage de contenu provenant de la francophonie canadienne. Les derniers décomptes informels montrent des quantités trop faibles de séries, de courts ou longs métrages provenant de l’Acadie et de la francophonie canadienne. TOU.TV devrait mettre de l’avant ou en vedette du contenu franco-canadien et en faciliter la découverte.

9241 Comme TOU.TV est également productrice d’émissions originales, elle devrait éventuellement être tenue d’investir dans des émissions hors Montréal et, bien sûr, hors Québec.

9242 D’après nous, il sera important que le CRTC dans ses conditions de licence exige des quotas minimums de contenu canadien ainsi que des quotas de contenus francophones sur les plateformes web de Radio-Canada et CBC. Ces quotas pourraient aussi prendre la forme de nombre d’heures minimales par semaine ajoutées à la programmation web ainsi qu’un nombre d’heures disponibles en tout temps à chaque semaine sur ces plateformes web.

9243 Ainsi, nous souhaitons qu’un pourcentage des investissements de Radio-Canada soit fait dans des productions francophones venant de l’Atlantique et des autres régions du Canada.

9244 M. BEAULIEU: Notre association appuie la demande de l’Alliance des producteurs francophones du Canada qui exige un condition de licence pour que 8 % des investissements de Radio-Canada dans des productions indépendantes soient faits en Atlantique, en Ontario, dans l’Ouest, le Nord canadien et le Québec hors-Montréal et qu’au moins 60 % des dépenses en émissions canadiennes de sociétés régionales de productions indépendantes proviennent des régions à l’extérieur du Québec.

9245 Notre association refuse les coupures proposées par Radio-Canada au nombre d’heures de contenu audiovisuel canadien présenté à la radio et à la télévision. De façon plus précise, nous refusons la demande de Radio-Canada de diminuer pour la télévision le nombre d’heures d’émissions d’intérêt national ainsi que le nombre d’heures d’émissions canadiennes destinées aux enfants. L’accès des enfants à des émissions originales canadiennes de langue française de grande qualité est, avec l’accès à l’école en français, un outil essentiel et incontournable afin de valoriser le sens d’appartenance et la fierté, de sorte pour freiner l’assimilation.

9246 L’AAAPNB souhaite également que Radio-Canada renonce à demander le retrait garanti d’ArTV à la distribution dans les marchés anglophones par respect pour les membres des communautés de langue française en situation minoritaire qui habitent dans ces marchés anglophones. Nous souhaitons que soit maintenue l’obligation des dépenses d’émissions dans les CLOSM pour ArTV.

9247 Nous constatons une amélioration, certes, mais observons tout de même un phénomène qui va en sens contraire : une montréalisation, une québécisation de Radio-Canada qui continue de se faire au détriment des autres régions de la francophonie canadienne et acadienne sur les ondes nationales.

9248 Nous espérons néanmoins que ces consultations seront concluantes et que le CRTC renouvelle les licences de la Société Radio-Canada. L’AAPNB, on va continuer de travailler avec Radio-Canada, avec le CRTC pour faire en sorte que l’espoir d’une radio publique nationale soit de plus en plus une réalité.

9249 Je vous remercie et on est disponibles pour vos questions et commentaires.

9250 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, merci pour la présentation. Je pense que notre vice-présidente Radiodiffusion, Madame Simard, a des questions pour vous.

9251 CONSEILLÈRE SIMARD: Merci beaucoup, Monsieur le président. Bonjour Monsieur Beaulieu, bonjour Monsieur Caissie, merci pour votre présentation. Alors, c’est sur cette belle note positive que nous allons amorcer un échange ensemble.

9252 Je vais débuter mes questions en abordant votre proposition avec les plateformes en ligne – alors, on va tout de suite plonger au cœur de ce sujet ensemble. Alors, ce que je comprends de votre proposition, c’est donc d’abord et avant tout, c’est le maintien des exigences actu… c’est-à-dire actuelles, plutôt donc… plutôt que d’accepter une diminution des exigences règlementaires pour les plateformes traditionnelles, vous dites qu’il y a un maintien qui doit être assuré. Mais par ailleurs, contrairement à d’autres associations qu’on a reçues récemment, ce que je retiens de vos propos, c'est que vous, vous dites : les plateformes numériques, on est rendus là et c’est important, donc, de permettre le flex demandé par Radio-Canada en nombre d’heures.

9253 Alors, est-ce que vous pourriez confirmer que ma compréhension est bonne?

9254 M. CAISSIE: Ce que je pourrais dire, c’est sûr et certain que dans plusieurs des communautés rurales, internet haute vitesse, ce n’est pas encore rendu; il y a beaucoup d’efforts de la part du gouvernement du Nouveau-Brunswick et du Canada pour aider à ce qu’internet haute vitesse soit partout et qu’on ait accès à des services en web, comme TOU.TV et autres, ce qui veut dire que la télévision est encore très écoutée, d’où notre intervention pour ArTV.

9255 Par contre, pour les plateformes web, on est entre les deux : est-ce que c’est un nombre d’heures minimum qui serait demandé ou est-ce que ça serait un pourcentage des dépenses totales qui serait demandé? On n’a pas nécessairement nos calculatrices très affutées pour ces questions-là; ce qu’on sait, c’est qu’en fin de compte, on aimerait qu’il y ait davantage d’émissions provenant de la francophonie canadienne qui soient sur des plateformes comme TOU.TV. Il y a aussi d’autres plateformes qui ont été développées par Radio-Canada et on voit qu’il y en a qui sont encore à leurs balbutiements. Par contre, il faudrait voir comment est-ce que la création de ce genre de plateforme-là se fait; est-ce que ça se fait par les stations régionales, est-ce que ça se fait par Montréal? Nous, évidemment, on souhaiterait qu’il y en ait davantage qui soient, qui proviennent des stations régionales pour qu’il y ait du contenu qui soit créé dans la région.

9256 CONSEILLÈRE SIMARD: Je comprends. Si on décortique un petit peu en fait davantage, donc vous dites : nombre d’heures, nous, bon… c’est-à-dire… ce n’est pas une proposition ferme, mais il y aurait une ouverture, ça pourrait être tout de même être une autre unité de mesures, n’est-ce-pas?

9257 M. BEAULIEU: Oui, ça pourrait l’être. Il ne faut pas être fermés dans ce genre de discussion là; c’est une nouvelle avenue qui s’ouvre, il faut en être conscient et il faut en prendre part aussi. L’important, si c’est un nombre d’heures, ça permet aussi, ça assure au moins une place et aussi, ça permet une plus grande… un plus grand perfectionnement, si tu veux, dans le domaine de la production, etc., etc. Mais on est ouverts… le nombre d’heures, c’est le minimum; on n’est pas obligés de fonctionner au minimum, on peut aller plus haut aussi. On n’est pas contre tout ce qui va nous permettre d’évoluer.

9258 CONSEILLÈRE SIMARD: Bien sûr. Puis ce que…

9259 M. CAISSIE: Si je peux ajouter…

9260 CONSEILLÈRE SIMARD: Oui, certainement!

9261 M. CAISSIE: … il y a deux choses : il y a le contenu qui est produit par Radio-Canada et il y a le contenu qui serait produit par des producteurs privés. C’est à voir si Radio-Canada, la façon de comptabiliser le nombre d’émissions que Radio-Canada produit, ça serait peut-être en nombre d’heures, s’il y a des investissements qui se font dans la production privée ou hors-Radio-Canada, là, ça pourrait se faire par montant, mais…

9262 CONSEILLÈRE SIMARD: Puis visuellement, est-ce que vous voyez ça sur la plateforme TOU.TV? Est-ce que… même pour du contenu nouveau sur l’Extra, ailleurs, est-ce que vous vous êtes attardés à ce genre de détails là?

9263 M. CAISSIE: Ce détail-là, non pas encore. C’est sûr que Radio-Canada, ce n’est pas un seul site web, ce n’est pas une seule plateforme de diffusion; ce qu’on voit quand on arrive sur le site web de Radio-Canada, c’est que c’est un portail vers 15, 20, 30 autres sites. On n’est pas dans l’administration de Radio-Canada et je ne sais pas comment est-ce qu’ils voient leurs cinq, dix prochaines années, est-ce que c’est dans la multiplicité ou est-ce que c’est au contraire dans une sorte d’agrégat vers un seul endroit.

9264 M. BEAULIEU: L’important, je pense, c’est d’être présent, que l’esprit de la Loi de la radiodiffusion, que ça s’étende aussi dans toutes les sphères d’activités de la Société Radio-Canadienne, de sorte que tous les Canadiens de toutes les régions puissent s’y retrouver et puissent apprendre à se connaître aussi. Parce qu’actuellement, le Québec ne sait pas c’est quoi, l’Acadie; l’Acadie ne sait pas c’est quoi, l’Ouest et personne ne sait c’est quoi le Nord. Mais Radio-Canada, c’est l’outil par lequel on peut communiquer ensemble.

9265 On a pris l’exemple du Bye Bye parce que de l’actualité politique, il s’en passe partout, tu sais – puis on pourrait faire de la satire, nous aussi, de nos têtes de Turcs, si on veut [Rires], il y en a partout et ça permettrait au Québec d’avoir aussi une vision autre que défaitiste de la réalité de la francophonie canadienne et acadienne.

9266 CONSEILLÈRE SIMARD: Je comprends. Puis ce que je retiens également de vos propos pour les plateformes en ligne, c’est donc d’assurer une place pour les CLOSM, mais également, plus largement, vous avez fait référence aux artistes en arts visuels et autres. Donc, c’est une présence plus marquée, mais sur ces deux paliers-là, si on veut, n’est-ce-pas?

9267 M. CAISSIE: C’est ça.

9268 M. BEAULIEU: Absolument.

9269 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait.

9270 M. CAISSIE: On n’est pas dans la programmation, mais on pourrait avoir facilement un site web qui est dédié aux arts visuels au Canada, tout comme ICI Musique le fait ou ICI On lit. C'est une façon, je crois, assez simple de faire… de mettre de l’avant le travail des artistes canadiens contemporains d’un océan à l’autre à l’autre, donc c’est une forme de contenu qui ne serait pas nécessairement audiovisuel.

9271 M. BEAULIEU: Et aussi la même chose… moi, je suis du théâtre, je suis comédien, mais la même chose… imaginez tout l’enrichissement que ça peut faire pour les artistes, mais aussi pour le public, une discussion, des échanges sur le théâtre dans toutes ses dimensions d’un océan à l’autre. La même chose pour l’art du cirque, la danse, ce sont… on gagne tous à développer des canaux de communication et d’augmenter la présence, oui, des créations, mais aussi des réalités et des préoccupations.

9272 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Puis pour vous, ça, ça passe par la règlementation tout de suite.

9273 M. BEAULIEU: Ben, ça doit, oui, mais là, on va voir qu’est-ce que… comment est-ce qu’on va règlementer l’internet et toutes les plateformes, puis je pense que Radio-Canada a le beau jeu là puisqu’elle a le mandat de refléter la réalité canadienne ou acadienne, donc par l’internet aussi, il y a cette réalité-là maintenant.

9274 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Excellent.

9275 Maintenant, nous allons vraiment passer à un autre sujet, celui des façons de mesurer, si on veut, et on a déjà abordé ça avec d’autres intervenants, donc de mesurer, disons, les progrès qui peuvent être réalisés dans… par rapport à notamment à ce qui se trouve dans leur plan stratégique actuellement. Donc, dans leur plan stratégique, ils annoncent, donc, l’importance de placer les auditoires, donc les personnes et les communautés, au cœur de leurs décisions et de leurs actions et d’accorder une priorité à leurs liens avec les régions. Donc ça, ça se trouve dans leur plan stratégique actuellement, et là, ma question pour vous, et on en a déjà discuté avec d’autres intervenants, c'est : quelle serait la meilleure méthode ou les meilleures méthodes pour suivre ces progrès-là?

9276 Si je peux vous mettre aussi au parfum, je ne sais pas dans quelle mesure vous avez suivi nos délibérations jusqu’à maintenant, mais il y a eu une discussion sur notamment un rapport qui a été soumis et qui référait à un échantillon qui avait été fait, si je me rappelle bien, c’était… je peux me tromper là, mais il me semble que c'est une semaine, et là, c’était de mesurer justement la présence notamment des Acadiens, donc un rapport fait par la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada, j’en avais parlé notamment avec la représentante de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse. Alors, je serais intéressée de vous entendre également là sur des méthodes comme ça de mesures. Vous pensez quoi de ça?

9277 M. BEAULIEU: Bien, oui, il faut. Il faut parce que quand t’écoutes la radio de Radio-Canada ici en Acadie, après 10 heures, tu t’en vas au réseau, puis en après-midi tu t’en vas en réseau, puis quand tu t’en retournes du bureau, ben là, tu reviens au… et la même chose pour les expertises, les experts, quand on analyse l’actualité au téléjournal, on n’est pas là. On a pourtant des économistes qui ont aussi une perspective de la politique fédérale, et la politique fédérale, c’est pas juste fédéral Québec, y’a les autres provinces aussi. Donc, le nombre d’interventions et le temps qu’on accorde aux nouvelles canadiennes, que ça soit pas juste Ottawa/Québec, mais dans l’ensemble. On fait le tour vite là du Canada. La même chose pour la météo, on passe le Québec, puis après ça les autres… zoom!

9278 Et y’a aussi les budgets qu’on accorde pour les productions dramatiques, les téléséries et tout ça, il faut augmenter ces budgets-là, parce que quand tu regardes ce qui se produit à Montréal, c'est sûr qu’il y a plus de budget.

9279 Donc, c’est toutes des choses simples qu’on peut faire, sauf les budgets là – ça, ça devient un peu plus compliqué –, mais je suis d'accord avec les intervenants de tantôt, le financement de Radio-Canada est gravement insuffisant, mais ça, c’est politique, et je pense qu’on peut tous faire un travail pour augmenter… soit augmenter le budget de Radio-Canada, mais des mesures comme celles-là peuvent amener… d’avoir des invités plus souvent, par exemple à Tout le monde en parle, t'sais, qu’on dépasse des petites séductions quand qu’on parle de la francophonie canadienne et acadienne, qu’on ait une place à la table comme tout le monde, t'sais? On veut être traités avec dignité, mais aussi avec respect parce qu’on est du monde respectable, on est canadiens aussi, t'sais? Puis on a notre mot à dire. Nous aussi, on a un point de vue sur la politique fédérale et sur le Québec, et… en tout cas, et sur les affaires des Premières Nations, la Loi des Indiens ou des choses comme ça. Ce sont toutes des préoccupations qu’on doit davantage voir, entendre.

9280 M. CAISSIE: Si je peux…

9281 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait.

9282 Oui?

9283 M. CAISSIE: Si je peux rajouter…

9284 CONSEILLÈRE SIMARD: Certainement.

9285 M. CAISSIE: …il y a… je sais pas si c’est du ressort de la règlementation du CRTC ou si c’est des affaires internes à la Corporation de Radio-Canada, il y a peut-être l’option d’avoir davantage d’émissions qui proviennent des régions qui soient diffusées au réseau dans le sens que ç’a pas besoin toujours de venir principalement de Montréal, les émissions, ou du Québec, les émissions qui sont diffusées sur le réseau. Je crois que c’est davantage de la cuisine interne à Radio-Canada que sur votre table à vous là comme décision, mais ça, c’est des recommandations qui peuvent être faites.

9286 Radio-Canada est un réseau avec des pôles, des stations régionales partout, on se pose toujours la question à savoir pourquoi il n’y a pas davantage de communication entre les pôles. Comme, par exemple, un après-midi on pourrait entendre une émission qui nous provient de Saskatoon, ou une soirée il pourrait y avoir une émission qui vient de Winnipeg. Il pourrait y avoir une façon un peu plus originale de revoir la configuration de la programmation, mais…

9287 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Je vous remercie.

9288 M. CAISSIE: …(inaudible) seulement.

9289 CONSEILLÈRE SIMARD: Pour le dossier public, peut-être ça serait important de clarifier, donc, pour les critères qui pourraient se trouver dans… en fait, pour construire ce rapport-là. Ce que j’ai entendu, donc, c’est une présence, donc, d’Acadiens, on a parlé d’experts et autres types de personnalités, on a parlé également, donc, du temps d’antenne, on a parlé des budgets, est-ce que vous voyez d’autres éléments à considérer?

9290 M. BEAULIEU: Bien, moi, je pense que… si on retourne à la source du problème, c'est la perception que l’on a de Radio-Canada, OK? Quand ç’a été créé, c’est sûr que Montréal était le centre et on a commencé en quelque part, mais on a oublié de vraiment poursuivre, donc, les critères, c’est… il faudrait s’asseoir et avoir vraiment une discussion de fond là-dessus parce qu’on réalise, partout où il y a des centres, la périphérie et ce qui s’éloigne du centre est toujours… il y a toujours problématique là. On peut voir la même chose avec Radio-Canada Acadie : quand tu vas en Nouvelle-Écosse, on trouve qu’on n’a pas assez de place.

9291 Il y a une problématique là qui est importante et on doit s’asseoir pour en discuter, mais pas pour s’attaquer là, c’est pas une question d’opposition, c’est une question comment faire… comment tirer tout ensemble pour faire en sorte que Radio-Canada soit véritablement publique et nationale, refléter la réalité canadienne aux Canadiens d’un océan à l’autre à l’autre à l’autre, et je pense qu’à partir de ces discussions-là on pourrait arriver à établir des critères.

9292 Parce que moi, je peux essayer d’en inventer des critères et fixer ma position là-dessus, mais y’a trop d’intervenants qui ont des choses importantes à dire et il faut que ça soit dit et il faut qu’il y ait des échanges. C'est pas quelque chose qui va se faire instantané comme ça, mais… En tout cas, il faut commencer en quelque part.

9293 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Ça m’amène naturellement à ma prochaine question. J’ai eu cet échange-là également avec Mme Rioux concernant les consultations, donc, vous y faites référence, jusqu’à maintenant comment… parce que je comprends qu’il y a des consultations avec les CLOSM, au moins aux deux ans, alors ma question est à deux volets.

9294 Est-ce que la… est-ce que la conduite de ces consultations-là répond à vos attentes – puis ça, c’est plus au niveau fond –, puis au niveau de la forme, est-ce que cette période-là, donc ce délai-là de deux ans, est-ce que c’est une structure acceptable pour vous ?

9295 M. CAISSIE : Je sais que Philippe Beaulieu a participé à quelques rencontres sur le territoire ici. C’est quelque chose que, je pensais même que c’était plus régulièrement qu’aux deux ans. Peut-être Philippe est-ce que…

9296 M. BEAULIEU : C’est bien, mais… Quand on vient consulter, faut se donner le temps. T’sais on ne peut pas faire ça dans une journée. Puis là tout le monde dit ce qu’il a à dire, puis on repart puis on s’en va. Il faut qu’il y ait des suivis à ces consultations-là. Il faut qu’on sente qu’il y a des suivis. Il faut que la communication, les voies de communication soient beaucoup plus ouvertes et que ça soit pas dit : « Bon ben, jeudi le « x » février, on a une consultation. » On débarque chez vous et là on parle pendant une journée, une journée et demie et on s’en va. Et puis là bien on verra.

9297 T’sais c’est de la façon qu’on consulte aussi, c’est qu’il faut véritablement entreprendre une culture d’échanges, de communication, de dialogues. Qu’on soit partie prenante de cette affaire-là, au lieu d’être : « Ah! Les décisions sont prises. » Et puis là bien il y a les cotes d’écoute que dans les séries ça prend tel nombre d’artistes québécois qui sont connus. « Parce que vous autres, vous n’êtes pas connus. » Mais il y a une raison pour ça, c’est que, on n’est pas… T’sais c’est…

9298 Mais pour arriver à ça, il va falloir qu’on ait vraiment une discussion et un dialogue continu. Faut pas juste le commencer puis le faire pendant deux ans puis après ça… ou aux deux ans. Je pense que le temps on… Le temps est mûr pour qu’on s’assoie ensemble puis on peut, nous aussi, être solidaires avec Radio-Canada pour une augmentation des budgets, Etc.

9299 Mais pour ça, il faut se parler puis il faut viser toujours l’excellence. C’est mieux que rien, les consultations, à l’heure actuelle. C’est vraiment mieux que rien. C’est bien, mais on peut faire mieux, je pense.

9300 M. CAISSIE : Je pourrais rajouter que la… avec la Fédération culturelle canadienne-française, la FCCF, on a une entente avec des agences gouvernementales, dont Radio-Canada. Ce qui veut dire qu’on a, à peu près une fois par année, ou par deux années, une rencontre avec les dirigeants de Radio-Canada, donc une rencontre bilatérale. Ces rencontres-là sont très régulières, se sont beaucoup améliorées aussi avec les années.

9301 On a une meilleure écoute et on s’aperçoit aussi qu’en fil de route il y a des modifications qui se font dans la programmation, il y a une plus grande écoute. On informe les recherchistes à Montréal qu’il y a des intervenants possibles sur le territoire, qu’il y a des artistes aussi disponibles.

9302 Donc il y a un travail qui se fait, il y a un développement puis il faut quand même rajouter que nous, avec la Fédération culturelle canadienne-française, on a quand même cette porte ouverte là, avec Radio-Canada.

9303 CONSEILLÈRE SIMARD : Parfait. Pour m’assurer que ce soit clair pour le dossier public. Ce que j’ai retenu donc, c’est un dialogue de façon continu, tout ça dans un esprit de collaboration, puis qu’il y a des suivis qui doivent se faire. Vous avez déjà vu des résultats concluants, donc dans la programmation. Est-ce qu’il y a quelque chose d’autre à ajouter concernant les consultations ?

9304 M. BEAULIEU : Non. Pour l’instant, je vais… Je vais zipper là, puis je vais dire OK à… Mais l’important c’est que c’est là puis il faut essayer d’améliorer la présence dans les… À l’information, Etc. Je sais qu’il y a d’autres organismes qui vont, ou qui l’ont dit. Mais pour nous, sur le plan artistique, il y a beaucoup de chemin à faire encore. Mais bon, bien, c’est ça. On est en processus, puis j’espère qu’on va l’augmenter le processus.

9305 CONSEILLÈRE SIMARD : Parfait. Augmenter les fréquences.

9306 M. BEAULIEU : Augmenter les fréquences et réaliser… Je pense qu’il y a une chose aussi qu’il faut peut-être se mettre en tête, c’est qu’on est tous partenaires dans Radio-Canada. T’sais, on n’est pas les subalternes de Radio-Canada et c’est un peu cette mentalité-là qu’il faut amener davantage. Puis je dois dire qu’il y a quand même des progrès, quand on a vu M. Bissonnette aux Éloizes à Edmundston et puis t’sais des choses comme ça.

9307 Les gens se déplacent pour venir participer. C’est un bon signe, mais il faudrait qu’il y en ait plus. Peut-être, amener plus de réalisateurs, t’sais… Je le sais pas, mais il y a quelque chose là, il faut juste chercher à l’augmenter. Et à pas se fermer sur ce qu’on fait comme étant, comme si c’était extraordinaire, il y a toujours place à l’amélioration. Et en tant que partenaire, bien d’augmenter le dialogue.

9308 CONSEILLÈRE SIMARD : Parfait, je vous remercie. Ma dernière question pour vous, vous l’avez abordé en introduction lors de votre présentation. Ça concerne le français et l’anglais, donc les langues officielles et plus particulièrement ici, la qualité.

9309 Pour vous, selon vous, quel est le meilleur moyen de s’assurer que la programmation soit de qualité équivalente en français et en anglais ? Est-ce que vous pouvez nous faire part, le cas échéant d’outils de mesure qui pourraient être utilisés pour mesurer cette qualité équivalente là ?

9310 M. CAISSIE : C’est, je dirais que c’est un peu difficile de comparer deux stations, parce que CBC fonctionne de telle manière et Radio-Canada de telle autre manière, puis si on n’est pas à l’écoute de CBC, un peu difficile de comparer. C’est sûr que la langue anglaise a un territoire qui est très… Un marché, mettons, qui est un petit peu plus grand que le marché francophone, donc il peut se comparer à l’international peut-être un peu plus facilement, mais… Je ne sais pas si vous faites référence au fait qu’un des intervenants tantôt parlait de peut-être avoir des podcasts qui proviennent de la communauté, si c’est une façon de s’ouvrir… non pas nécessairement ? OK.

9311 CONSEILLÈRE SIMARD : Non.

9312 M. BEAULIEU : Non. Moi j’aimerais ajouter que le… Ah! J’ai perdu le fil, il est passé… Un ange est passé. Euh…

9313 M. CAISSIE : C’est sûr que du fait…

9314 M. BEAULIEU : Mais, ah oui!

9315 M. CAISSIE : Vas-y.

9316 M. BEAULIEU : Oui… c’est que Radio-Canada aussi, étant donné que c’est une Radio, une télévision publique, doit être capable de prendre plus de risques et d’être moins dans sa tête, de fonctionnement, moins fonctionner avec les mêmes préoccupations, qu’une radio, télévision, privée. Avec les cotes d’écoute comme la priorité des choses.

9317 Donc ça, je pense que ça aussi c’est important. Je l’ai entendu, la madame là tantôt avant nous, soulever cette préoccupation-là et c’est une préoccupation valable, autant en français qu’en anglais, mais je pense que le… Un problème majeur, de base, c’est le financement. Si on regarde 34, 37 dollars, ça devrait être au moins, à la moyenne du financement que les autres pays font là, qui est de 88 dollars. Imaginez, imaginons ce que ce serait Radio-Canada à ce moment-là. Ça serait… Il faut rêver là, un moment donné.

9318 CONSEILLÈRE SIMARD : Parfait, je vous remercie. Ça fait le tour de mes questions. Je me tourne donc vers le président. Merci beaucoup à vous deux.

9319 M. BEAULIEU : Merci.

9320 LE PRÉSIDENT : Merci. Merci, Madame Simard et merci à vous pour votre présentation. Madame la secrétaire, we’ll take a short five minutes break before we go to the last intervener.

9321 Mme Roy: Perfect, we will be back at 3:40, thank you.

--- Upon recessing at 3:40 /

L’audience est suspendue à 15 h 40

--- Upon resuming at 3:39 p.m./

L'audience est reprise à 15 h 40 p.m.

9322 MS. ROY: Welcome back, and we will now proceed with the presentation from Mr. Peter Kent. You may begin your presentation.

9323 PRESENTATION/PRÉSENTATION

9324 MR. KENT: Thank you, and thanks to all the officials and technical staff that have enabled this hearing.

9325 As stated in my written submission, as a sitting member of the Canadian House of Commons, I am presenting as a private citizen and stakeholder, fully respecting that the corporation's activities are conducted at arm's length from Parliament.

9326 I also wish to reiterate that I strongly believe Canada needs a national public broadcaster, but not a publicly-funded, semi-private, semi-public national broadcaster that encroaches on private sector news industry attempts to adapt and survive the momentous business-plan disrupting changes to entertainment and information consumption habits.

9327 In the Commission's call for interventions, Canadians were reminded that:

9328 "While the Corporation [the CBC] operates its television and radio services pursuant to existing licences, it operates its online platforms under the Exemptions Order for digital media broadcasting undertakings." (As read)

9329 Now, there are many logical reasons, I believe, to re‑mandate, re-size and de-commercialize CBC English Television. One of the most logical involves CBC's unmandated digital news platforms, which threaten the existential quest by Canada's private sector news organizations to transition themselves to digital survival.

9330 By diverting a significant portion of its billion-dollar-plus federal funding to what is, effectively, Canada's largest digital newspaper, providing free news online while selling advertising, it's doing to struggling newspapers and private broadcasters what Craigslist and Kijiji did to newspaper classified advertising.

9331 Addressing this threat to small town and big city news organizations would be far more logical than the current government's selective bailout of failing, old technology newsrooms, which merely delays the inevitable.

9332 Commissioners, CBC Television was created as a monopoly, and as such, for a time commanded the attention of every available eye in Canada, 100 percent. CBC Television now exists in a borderless world of abundant content. Canadian viewership has dropped to less than 4 percent, after shedding a quarter of its audience in barely a year.

9333 More than half of Canadians now watch streaming services or specialty channels. Fully a quarter are watching private sector channels, such as Global and CTV.

9334 Commissioners, as I said at the outset, I believe Canada needs a national public broadcaster but that CBC Television should be re-mandated, re-sized and de-commercialized. In my written submission, I offer a number of possible approaches.

9335 But as I stressed, among the many realities you must address in your licence renewal considerations of CBC TV, the biggest single problem today, as has existed for some time, is governance. As a recipient of public funds, the CBC has, or at least should have, an obligation of open disclosure of how those public funds are spent.

9336 Again, in my written submission, I pointed out that in July 2018, the CBC issued a news release admitting that it had not filed accurate annual returns with the Commission about its conventional television operations. Up to and including 2016, the CBC was including its online digital revenue and spending, which competes with newspapers, in its filings for television. This had the result of overstating what was spent on television and disguising what was spent on its online, newspaper-like publishing operations, including how much of its Parliamentary appropriation was spent for purposes, which as your exemption suggests, might not be authorized under the Broadcasting Act.

9337 The corporation continues still refusing to disclose just how much of its Parliamentary appropriation has been spent, diverted from radio and television, on its online publishing operations. I respectfully suggest that the Commission, in formulating a new regulatory approach for the corporation, must look beyond the corporation's proposed three-year plan.

9338 I believe the Commission must also consider Canada's private sector old media, broadcast and print media, major market and small community businesses, struggling to make the challenging transition to digital platforms, struggling literally to survive. A long-term solution for the Canadian news industry demands fundamental adjustment of the entire information media marketplace.

9339 To my mind, struggling conventional organizations will survive only with public policy adjustments to the national public broadcaster model that will reset and level the playing field for private sector news organizations.

9340 Commissioners, thank you for hearing this intervention. I wish you well in your considerations.

9341 THE CHAIRPERSON: Thank you. Thank you, Mr. Kent. Thank you for your submission and thank you for taking the time to share your views with us today.

9342 I have a couple of questions for you, if I may. Most of your comments focussed -- or your -- I shouldn't say most -- your comments focussed predominantly on television. I wonder, what are your views about CBC Radio?

9343 MR. KENT: Well, and that's a very good question. And thank you for that, Commissioner.

9344 You know, at a time when -- when I think it is the obligation of CBC Radio-Canada to prove that it is indispensable in all of its parts, I think powerful arguments can be made by CBC Radio, powerful arguments can be made by Radio-Canada, both radio and television, but I think there is, and I'm not the only -- I'm not the only one to perceive this, I think that it is for CBC English language television to recognize that it is not the only show in town as it was in the 1950s, which I remember as a western Canadian small town trying to watch Hockey Night In Canada through the snow on the screen from the Calgary -- from the Calgary Tower.

9345 Yes, I am talking about English language television, and I'm talking about English language television's encroachment into the digital world, as I've said on -- which is bigfooting, essentially, private sector news organizations with its -- with its free news, with its -- making it harder for them to establish paywalls and to make the transfer -- transformation to survive.

9346 THE CHAIRPERSON: Thank you. Now, you note, and you're quite right, we can set conditions of licence for the corporation. There's a number of other elements that you've raised that are clearly beyond our purview, and -- such as the mandate of the CBC, and those are in the hands of Parliament so I'll defer to you and your colleagues.

9347 But concentrating for a second on what we can do or what's within our control, and given your background in the broadcasting industry, I wanted to take the opportunity to ask you how you think we could use CRTC regulation that could help the CBC produce programming that is both popular and relevant on the traditional platforms, on the linear platform?

9348 MR. KENT: Well -- and thank you for that question. Again, I think that we have to take a look at -- at the reality of the broadcasting universe today and to, as I say, coming back to governance.

9349 We don't know, Canadian stakeholders don't have a true picture of how exactly CBC is spending the tax dollars, which they have in abundance and which they use in many ways to compete with private sector broadcasting, and again, as I said, in the digital world.

9350 I think that with regards to Canadian content, you and I have been listening over the past two weeks to intervenors make those points. CBC, in its own streaming operation on Gem, provides thousands of back episodes of Coronation Street. I think a lot of people today might be wondering why Coronation Street is still on every evening in the supper hour on English language television.

9351 THE CHAIRPERSON: You're going to get in trouble with my mother, Mr. Kent, if you proceed on that line.

9352 MR. KENT: When I was a politician, I learned never to go door knocking in an election when Coronation Street's on the air.

9353 So it -- I mean -- and I think that's a reality. The BBC is going through this, public broadcasters around the world are going through this trying to reset to the new realities of both conventional and the digital world. And I think that -- that -- and I sense some of the -- the, perhaps not frustration but the need for you to ask -- to have -- continue to dig deeper with some of the questions that you put to the CBC's representative in the first couple of days last week, I think it does come down to accountability and clarity and governance, and I think that there are any number of models that could be applied to prove to Canadians which parts of the CBC English television are indispensable and perhaps areas where they shouldn't be. And I suggest that on the digital platforms, there is regulation that you could establish which would follow on the changes to the BBC's regulations where they imposed on the BBC, they call it the local democracy reporter, where the national broadcaster in the UK funds local news organisations to get back to that essential news content which I regret was removed as a condition of licence many years ago now.

9354 THE CHAIRPERSON: Well, thank you. Thank you for that response, and again, for sharing your views with us. And we will continue our work that we began last week.

9355 So thank you.

9356 MR. KENT: If I could just add -- and thank you very much, Commissioner.

9357 THE CHAIRPERSON: You may.

9358 MR. KENT: And I understand the challenges you have, and I look forward to the work that you will do when the Broadcasting Act C-10 is proclaimed and passed on to enact. And I think that in reworking and contemporizing the Broadcast Act, I think there might be a way to -- well, I'm sure that it will complement your consideration of licence conditions for the CBC.

9359 THE CHAIRPERSON: We have much work in front of us on a number of fronts.

9360 Again, thank you.

9361 MR. KENT: Thank you.

9362 THE CHAIRPERSON: I'll turn it back to the hearing secretary. I believe that completes our day, Madam Secretary?

9363 MS. ROY: Yes, exactly. So we will be back tomorrow at 10 a.m.

9364 THE CHAIRPERSON: Thank you. Merci beaucoup. Bonne journée.

9365 MS. ROY: Merci. Bonne soirée. Bye.

---Upon adjourning at 3:52 p.m. /

L’audience est levée à 15 h 52


Sténographes

Sean Prouse

Mitchell Kersys

Mathieu Philippe

Nadia Rainville

Nancy Ewing

Julie Lussier

Jocelyne Lacroix

Suzanne Jobb

Patricia Cantle

Jackie Clark

Lucie Morin-Brock


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