ARCHIVÉ -  Avis Public CRTC 85-100

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Avis public

Ottawa, le 22 mai 1985
Avis public CRTC 1985-100
Groupe de travail sur la musique populaire de langue française
Depuis quelque temps, le Conseil reçoit des demandes de la part de radiodiffuseurs exploitant des stations MA ainsi que des stations MF de langue française, visant à diminuer le pourcentage de musique vocale de langue française qui leur est présentement autorisé. Lors de l'audience publique tenue à Montréal le 25 mars 1985, le Conseil a entendu des demandes similaires de deux stations MF montréalaises, soit CKOI-FM Verdun et CKMF-FM Montréal.
Lors de cette audience, ces deux titulaires ont fait part au Conseil des difficultés qu'elles éprouvent à respecter les niveaux minima autorisés de musique vocale de langue française, notamment à cause d'une baisse marquée de la production de disques en français, principalement dans les genres musicaux diffusés par ces stations, soit rock progressif et "dance music" respectivement. Ces deux titulaires ont également présenté des données statistiques à l'appui de leur thèse.
Lors de la même audience publique, ces titulaires ont exposé les résultats de leurs plans de développement des talents musicaux canadiens. Bien que ces plans aient contribué au développement de nouveaux interprètes ou musiciens canadiens, les titulaires ont reconnu que ceux-ci n'ont pas réussi à accroître de façon notable la production de disques de langue française.
Considérant le fait qu'il ne dispose pas présentement de toutes les données pertinentes à l'étude de cette questo tion, et afin de se donner un cadre de référence grâce auquel il pourra analyser le problème dans son ensemble, le Conseil annonce aujourd'hui la formation d'un groupe de travail chargé d'examiner la nature du problème et les solutions ou les alternatives qui pourraient être envisagés.
Historique
Des études réalisées en 1972 par le Conseil, conjointement avec des radiodiffuseurs, indiquaient que certaines stations de langue française allouaient moins de 50 % des pièces musicales diffusées sur leurs ondes à des pièces de langue française. Souscrivant à l'idée que les stations de langue française ont un rôle important à jouer afin de sauvegarder et enrichir l'expression culturelle francophone, le Conseil faisait connaître en 1973 sa nouvelle politique à cet égard, laquelle exigeait que, dorénavant, 75 % des pièces vocales de musique populaire diffusées entre 6 h et 18 h, du lundi au vendredi, et 65 % des pièces vocales pour l'ensemble de la programmation hebdomadaire soient en français.
En 1980, lors du renouvellement de plusieurs stations montréalaises, le Conseil notait que certains radiodiffuseurs avaient de la difficulté à respecter les exigences en cette matière. Ces diffuseurs indiquaient que ce problème était plus aigu pour les stations orientées vers la musique de genre rock. Des études entreprises par le Conseil, à la suite de ces représentations, indiquaient que la production de disques de langue française n'avait pas subi de baisse considérable. Le Conseil a donc maintenu le minimum de 65 % pour la programmation hebdomadaire tout en supprimant l'exingence de 75 % entre 6 h et 18 h.
Le Conseil a de nouveau considéré le problème de la baisse de production de disques de langue française lors de son Examen de la Radio. Dans son avis public CRTC 1983-43 du 3 mars 1983 intitulé "Énoncé de politique sur l'Examen de la Radio", le Conseil indiquait qu'il n'était pas convaincu qu'une diminution de la norme de 65 % était justifiée mais que, dans le cas de certaines stations diffusant principalement de la musique rock, il était disposé à se pencher sur des demandes de réduction.
Dans la décision CRTC 83-804 renouvelant la licence de CKOI-FM, le Conseil a reconnu la situation particulière de cette titulaire, étant la seule station de langue française à Montréal diffusant selon un format musical rock progressif, en approuvant la demande de réduction du niveau de la musique vocale en français à 55 %. En même temps, le Conseil reconnaissait que le projet exposé par la titulaire à l'audience publique, sur la promotion et le développement de nouveaux artistes musicaux de langue française, pouvait rejoindre en partie les objectifs du Conseil à cet égard.
Dans la décision CRTC 84-653 du 16 16 août 1984 accordant une nouvelle licence à CJMF-FM à Québec, le Conseil a autorisé un niveau de musique vocale de langue française de 60% en tenant "compte de la forte teneur en musique rock proposée par la titulaire et la production limitée de disques en langue française dans cette catégorie." Le Conseil avait également tenu compte des engagements au niveau de l'encouragement au talent canadien, comprenant notamment un concours offrant des possibilités d'enregistrement de disques à douze artistes par année.
Dans les décisions CRTC 85-356, 85-357 et 85-361 datées d'aujourd'hui, le Conseil refuse les niveaux de musique vocale en français proposés par CKOI-FM Verdun, CKMF-FM Montréal et CHOI-FM Québec. Le Conseil prend note des préoccupations exprimées à cet égard par ces titulaires et fait part de son intention de mettre sur pied un groupe de travail chargé de consulter toutes les parties intéressées par cette question.
Le groupe de travail
Le Conseil contactera sous peu des représentants des industries de la radiodiffusion, du disque et du spectacle ainsi que des artistes, des instances gouvernementales et d'autres ayant une expertise dans le domaine, afin de mettre sur pied un groupe de travail qui se penchera sur le problème.
Le groupe de travail aura comme mandat d'explorer la nature du problème et, en particulier, la disponibilité de disques en langue française dans chacun des genres de musique populaire produits au Québec et ailleurs au Canada, ainsi qu'en Europe et dans la Francophonie internationale. Le Conseil demandera au groupe de travail d'examiner la façon la plus efficace pour les radiodiffuseurs francophones, de contribuer à la stimulation et à la mise en valeur de nouveaux talents musicaux d'expression française, soit en leur donnant du temps d'antenne, soit en organisant des concours, soit en leur fournissant du temps en studio pour enregistrer un ruban de démonstration, soit en les aidant à endisquer ou en les appuyant dans la production de musique vidéo ou de toutes autres façons appropriées.
Le Secrétaire général
Fernand Bélisle

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