ARCHIVÉ -  Décision CRTC 85-356

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Décision

Ottawa, le 22 mai 1985
Décision CRTC 85-356
Radio Futura Ltée
Verdun (Québec) - 843292400
A la suite d'une audience publique tenue à Montréal le 25 mars 1985, le Conseil renouvelle la licence de radiodiffusion de CKOI-FM Verdun, du 1er octobre 1985 au 30 septembre 1990, aux conditions stipulées dans la licence qui sera émise.
Le Conseil note que la station sera exploitée selon un format musical qui correspond au "Groupe II" lequel est défini dans l'avis public CRTC 1984-151 portant sur l'Examen de la radio et inclut son format "Progressif" actuel.
Dès son entrée en ondes et jusqu'en 1982, la station CKOI-FM a connu de nombreux problèmes quant au respect de sa promesse de réalisation et des politiques et règlements du Conseil. Toutefois, lors des deux derniers renouvellements de la licence de CKOI-FM (décisions CRTC 83-804 et 84-137), le Conseil a constaté des progrès dans le rendement de la titulaire et malgré certaines lacunes, subsistant notamment au niveau des émissions de formule premier plan et de la musique vocale de langue française, il a noté les efforts déployés par la titulaire afin de se conformer à la politique sur la radio MF et de respecter ses engagements.
La plus récente analyse de la programmation de CKOI-FM, effectuée par le Conseil au début d'octobre 1984, démontre que la titulaire a continué ses efforts de redressement au chapitre des émissions de premier plan, avec un niveau de 19,4% comparativement à 15,8 % en octobre 1983. Trois réalisateurs à plein temps, un directeur et un nombre variable de pigistes oeuvrent au sein de son service affecté au premier plan, lequel a vu son budget annuel haussé de 120 000 $ à 150 000 $ en 1984-1985. Le Conseil souligne le caractère innovateur des émissions de premier plan mises en ondes par CKOI-FM et encourage la titulaire à continuer ses efforts afin d'être à même d'atteindre et de maintenir en tout temps le niveau minimal requis de 20 % d'émissions de premier plan.
Le Conseil désire également souligner le rôle de la titulaire dans la promotion de diverses formes d'expression artistique dans le milieu montréalais. Outre son implication dans la production de spectacles mettant en vedette de nouveaux talents dans le domaine de la musique et de l'humour, avec "l'Empire des Futures Stars" et les "Lundis des Ha! Ha!" , CKOI-FM a apporté son concours dans d'autres domaines et a ajouté à son horaire une émission hebdomadaire à saveur humoristique. La titulaire a déclaré lors de l'audience avoir dépensé plus de 250 000 $ pour le développement et la promotion de talents canadiens au cours de la dernière année. Le Conseil note l'engagement de maintenir à ce niveau ses dépenses annuelles au cours des cinq prochaines années.
La nouvelle promesse de réalisation soumise par CKOI-FM comprend une réduction proposée de la musique vocale de langue française de 55 % à 40 %. Dans ses deux dernières décisions renouvelant la licence de CKOI-FM, le Conseil a autorisé la titulaire, à titre exceptionnel, à diffuser un minimum de 55% de pièces vocales de musique populaire de langue française, au lieu du niveau minimal de 65 % généralement exigé des stations radiophoniques de langue française. Ce faisant, le Conseil a reconnu la situation particulière de CKOI-FM dans le milieu radiophonique montréalais, étant la seule station MF de langue française de format "Progressif" , et a également pris en considération ses engagements visant la promotion et le développement de talents musicaux de langue française.
L'analyse de la programmation de CKOI-FM effectuée par le Conseil démontre que cette station diffusait seulement 42% de musique vocale de langue française au début d'octobre 1984. La titulaire a déclaré qu'au moment de l'audience, elle diffusait près de 50 % de musique vocale de langue française et que la diminution proposée à 40 % reflétait une tendance anticipée à la baisse dans la disponibilité de disques de langue française dans sa formule musicale pour les quelques années à venir. Elle a toutefois précisé qu'elle serait en mesure de s'engager à un niveau de 45 %. sur une période de deux ans.
La titulaire a identifié un certain nombre de facteurs comme sources de ses difficultés au niveau de la musique vocale de langue française, dont la quantité très limitée de nouvelles parutions de disques de langue française pouvant convenir à son format musical, la crainte d'affecter la vente du produit francophone en répétant plus souvent les pièces musicales et en diffusant de plus larges extraits des microsillons, et le fait que la musique produite en France s'adapte difficilement au contexte québécois et au son de CKOI-FM. La titulaire a reconnu que ses efforts visant le développement des talents canadiens n'ont pas atteint leur objectif principal, qui était d'accroître la production de disques de langue française.
Toutefois, la titulaire s'est dite disposée à faire tous les efforts dans la recherche d'une solution pratique à ce problème. A cet égard, elle a fait part au Conseil d'un projet de soutien à la production de disques de langue française de musique rock, auquel elle consacrerait un budget de 100 000 $ par année, et elle a fait également allusion à la possibilité d'allouer uniquement à ce projet la totalité de son budget annuel consenti au développement du talent canadien, soit environ 250,000 $.
Dans un document distinct publié aujourd'hui (avis public CRTC 1985-100), le Conseil fait état des préoccupations exprimées par certains radiodiffuseurs de Montréal, dont la titulaire, relativement à la disponibilité de musique vocale de langue française et annonce la formation d'un groupe de travail ayant pour mandat de consulter toutes les parties intéressées par cette question et d'examiner la nature du problème et les solutions ou les alternatives qui pourraient être envisagés.
Dans les circonstances, le Conseil a décidé de ne pas autoriser de modifications aux niveaux minimaux de musique vocale de langue française qui sont présentement en vigueur et qui, en général, demeurent à 65% . Le Conseil refuse donc la demande de la titulaire visant à diminuer de 55 % à 40 % ce niveau minimal et il s'attend à ce que la titulaire respecte ce niveau de 55% qui lui fut autorisé à titre exceptionnel. Le Conseil s'attend également à ce que la titulaire contribue aux études du groupe de travail et qu'elle revoit ses projets de soutien à la production de disques de langue française dans le cadre des conclusions auxquelles en sera arrivé le groupe de travail.
Le Conseil refuse la proposition visant à supprimer la musique traditionnelle et pour auditoire spécialisé (catégorie 6) et il s'attend à ce que la titulaire continue à diffuser, tel qu'autorisé dans sa licence actuelle et tel qu'antérieurement proposé par la titulaire, au moins 1 heure par semaine de telle programmation. Le Conseil estime ce niveau suffisant compte tenu de la grande diversité musicale présentement disponible à Montréal.
Dans son Énoncé de politique sur l'Examen de la radio de mars 1983 et dans plusieurs décisions subséquentes, le Conseil a déclaré que les stations MF autorisées, selon leur promesse de réalisation, à diffuser moins de 8 heures par semaine de musique traditionnelle et pour auditoire spécialisé devaient maintenir au moins le niveau auquel elles sont autorisées. Ce faisant, le Conseil soulignait l'importance de la présentation d'un niveau adéquat de musique spécialisée pour assurer qu'une programmation variée et complète est offerte dans le marché desservi. En même temps, il donnait aux titulaires de stations MF plus de flexibilité dans le choix de la période et du genre de musique de catégorie 6 diffusée.
Le Conseil estime qu'une exception à sa politique n'est pas justifiée dans le cas présent.
Le Conseil reconnaît, par ailleurs, que certains genres de musique traditionnelle et pour auditoire spécialisé ne cadrent pas avec certaines formes de musique populaire et rappelle à la titulaire qu'elle a la flexibilité de choisir le genre de musique de catégorie 6 qui correspond le mieux à son format musical. De plus la titulaire a le choix de présenter ces pièces musicales par blocs de programmation distincts ou incorporées entre la diffusion d'autres pièces.
Le Conseil s'attend en outre à ce que la titulaire respecte en tout temps son engagement de diffuser un minimum de 30 % de contenu canadien en ce qui a trait à la musique générale (catégorie 5) et il a pris note de ses déclarations lors de l'audience relativement au mécanisme de contrôle mis en place par la titulaire à cet égard.
Le Conseil fait état de l'intervention présente lors de l'audience par le Syndicat général de la radio (CSN) CKVL-CKOI. Tout en appuyant la demande de renouvellement de la licence de CKOI-FM, l'intervenant a fait part d'un certain nombre de préoccupations dont notamment l'insuffisance de personnel affecté aux nouvelles par la station CKOI-FM et sa station jumelée CKVL Verdun. Le Conseil a pris note de la réponse de la titulaire à cette intervention, notamment que le personnel de certains services, tels les nouvelles, la technique, les ventes et l'administration, est réparti entre CKOI-FM et CKVL en fonction des tâches assignées. La titulaire a également confirmé que le traitement des bulletins de nouvelles diffusés par les deux stations est différent et que la durée de ces bulletins serait augmentée de 30 minutes par semaine à compter du 1er avril 1985.
Le Conseil fait aussi état de l'intervention soumise par la station CJFM-FM Montréal afin de s'opposer aux propositions de la titulaire visant à diminuer la musique vocale de langue française et de supprimer la musique traditionnelle et pour auditoire spécialisé. Ces questions ont été traitées dans le cadre de la présente décision.
Le Secrétaire général Fernand Bélisle

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