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Providing Content in Canada's Official Languages

Please note that the Official Languages Act requires that government publications be available in both official languages.

In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.

However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.















TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS BEFORE
THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION








TRANSCRIPTION DES AUDIENCES AVANT
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES




SUBJECT:




VARIOUS BROADCASTING APPLICATIONS/

PLUSIERS DEMANDES EN RADIODIFFUSION

NPH/AAP2004-5











HELD AT: TENUE À:



Conference Centre Centre de conférences

Outaouais Room Salle Outaouais

Portage IV Portage IV

140 Promenade du Portage 140, promenade du Portage

Gatineau, Quebec Gatineau (Québec)



September 8, 2004 Le 8 septembre 2004













Transcripts



In order to meet the requirements of the Official Languages

Act, transcripts of proceedings before the Commission will be

bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members

and staff attending the public hearings, and the Table of

Contents.



However, the aforementioned publication is the recorded

verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in

either of the official languages, depending on the language

spoken by the participant at the public hearing.









Transcription



Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues

officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront

bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des

membres et du personnel du CRTC participant à l'audience

publique ainsi que la table des matières.



Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu

textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée

et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues

officielles, compte tenu de la langue utilisée par le

participant à l'audience publique.

Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission


Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes




Transcript / Transcription




VARIOUS BROADCASTING APPLICATIONS/
PLUSIERS DEMANDES EN RADIODIFFUSION
NPH/AAP2004-5






BEFORE / DEVANT:



Charles Dalfen Chairperson of the CRTC /

Le président du CRTC

Andrée Wylie Vice-chairperson /

Vice-présidente

David Colville Vice-chairperson /

Vice-présidente

Andrée Noël Commissioner / Conseillère

Joan Pennefather Commissioner / Conseillère





ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:



Pierre Lebel Secretary / Secrétaire

Anne-Marie Murphy Legal Counsel / Conseiller

juridique

Robert Ramsay Hearing Manager /

Gérant de l'audience











HELD AT: TENUE À:



Conference Centre Centre de conférences

Outaouais Room Salle Outaouais

Portage IV Portage IV

140 Promenade du Portage 140, promenade du Portage

Gatineau, Quebec Gatineau (Québec)



September 8, 2004 Le 8 septembre 2004









TABLE DES MATIÈRES / TABLE OF CONTENTS




PAGE / PARA





PHASE II





INTERVENTION PAR / INTERVENTION BY:





Fédération nationale des communications 385 / 2142



Coopérative de travail en télévision

TéléCentre Drummond 404 / 2246



Syndicat des employés de CHRC 432 / 2480



Syndicat des employés de CJAB-FM et CKRS-AM 459 / 2616



Serge Cardin, Député de Sherbrooke 477 / 2698



Solidarité rurale du Québec 489 / 2742



Syndicat Général de la Radio CINF-CKOI 503 / 2816



Fédération professionnelle des

journalistes du Québec 510 / 2868



Section Rouge Média 535 / 3002



Syndicat des employés de CKAC 558 / 3102



ADISQ 575 / 3166



Fondation Radio Enfants 595 / 3260







PHASE III





RÉPLIQUE PAR / REPLY BY:





Astral Média Radio inc. 617 / 3411



Corus Entertainment Inc. 625 / 3442





Gatineau (Québec) / Gatineau, Quebec

--- L'audience reprend le mercredi 8 septembre 2004

à 0930 / Upon resuming on Wednesday,

September 8, 2004 at 0930

1716 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Good morning everyone. Bonjour.

1717 Monsieur Arcand, je pense que vous avez des remarques préliminaires à faire?

1718 M. ARCAND: Oui. Alors, monsieur le président, avant de poursuivre, nous sommes en mesure de répondre à quelques-unes des questions qui nous ont été posées hier. D'autres réponses vous seront fournies durant la période de réplique. Alors, je demanderais, premièrement à monsieur Jacques Papin de fournir quelques réponses pour certains éléments de programmation.

1719 M. PAPIN: Alors, bonjour. Vous nous avez demandé hier comment nous sommes arrivés à un total de 140 heures 30 minutes pour la programmation locale de CKAC.

1720 Nous avons fait ce calcul sur la base d'une journée de 24 heures, donc de 168 heures par semaine, faisant le calcul sur une base de 126 heures qui sont les heures de radiodiffusion, soit une semaine de radiodiffusion, le total de la programmation locale de CKAC équivaut à 98 heures et 30 minutes, tel que vous l'aviez souligné.

1721 M. PAPIN: La réponse à la question numéro 2. Vous nous avez demandé de faire une ventilation des heures d'info publicité sur CKAC sur une base hebdomadaire. Nous allons nous réserver du temps d'antenne pour les infos publicité en fin de semaine. Nous prévoyons rendre disponible pour nos clients une période de six heures le samedi et de six heures le dimanche, entre les périodes comprises entre 6 h 00 le matin et 14 h 00 l'après-midi.

1722 À la question numéro 3, vous nous aviez demandé de vous fournir le nombre d'heures de création orale sur une base hebdomadaire à CKAC. Nous aurons en moyenne 59 heures par semaine et le calcul s'est fait de la façon suivante : on débute donc avec 98 heures 30 minutes de contenu local, on enlève nos 12 heures pour les infos publicité le week-end, on enlève le huit heures de nouvelles, en fait, 7 h 20 quelques minutes. On enlève encore un autre 19 heures pour la publicité qui ne peut pas faire partie du compte et, en bout de ligne, on se retrouve avec 159 heures de création orale.

1723 La réponse à la question numéro 4, vous nous avez demandé si nous serions prêts à adopter comme politique interne le code d'étique en vigueur à Radiomédia concernant les tribunes téléphoniques. Nous voulons, évidemment, vous confirmer aujourd'hui que nous sommes prêts à accepter cette politique. Pierre.

1724 M. ARCAND: Je demanderais maintenant à madame Danielle Boismenu qui est notre vice-présidente Administration, contrôle et ressources humaines de répondre à une autre question.

1725 Mme BOISMENU: Vous nous avez demandé de vous donner un décompte des effectifs après la transaction pour CKAC. Notre effectif, basé sur un budget de dépenses d'exploitation de 7.6 millions de dollars, je vais exclure ici les représentants pour les ventes, nous donne 57 employés à temps régulier.

1726 M. ARCAND: Et je crois qu'il y a une dernière question qui touche la répartition de la programmation entre... la programmation des heures locales et le nombre d'heures dédié aux nouvelles locales. Alors, Jacques, il y a un décompte ici à faire.

1727 M. PAPIN: Alors, voilà, pour fins de précision, à CKAC, le contenu de nouvelles est donc de sept heures 24, il est totalement local parce que produit à CKAC. À CHRC, nous arrivons à un compte de 11 heures et 36 minutes de nouvelles d'intérêt local pour environ 46 pour cent du contenu de nouvelles. À CHLN, le même calcul, 11 heures 36 minutes de nouvelles d'intérêt local pour 46 pour cent du total de contenu de nouvelles. À CJRC, nous aurons aussi 11 h 36 minutes de contenu de nouvelles d'intérêt local pour 46 pour cent du total de contenu de nouvelles. À CHLT, le même calcul, 11 heures 36 minutes sur 24 heures 22 de contenu de nouvelles, donc pour un pourcentage de 46 pour cent de contenu local. À CKRS, nous avons sept heures une minute de contenu nouvelles et le contenu nouvelles est totalement d'intérêt local.

1728 M. ARCAND: En terminant, vous nous avez demandé de regarder la question d'un engagement au sujet d'émission particulièrement au niveau du réseau. C'est un dossier que nous sommes en train de discuter et nous pourrons vous revenir en réplique sur cette question. Je ne sais pas s'il y a d'autres choses qui manquent pour l'instant. C'est ce que j'avais ici en tout cas.

1729 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Pennefather.

1730 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, monsieur le président. Bonjour tout le monde. J'espère que vous allez suivre les conseils de madame Wylie hier et de continuer avec des sourires ce matin.

1731 Oui, j'ai quelques questions de clarification. CHRC; dans votre présentation hier vous avez parlé de CHRC comme étant la radio du sport à Québec et, par contre, si on réfère à la demande, vous dites que la vocation de CHRC sera l'information locale, selon une formule dite All News durant les heures de grande écoute. Alors, est-ce que vous pouvez nous expliquer cette différence? Ce n'était pas clair.

1732 M. ARCAND: Écoutez, je pense que pour ce qui est de CHRC, ce qu'on a dit, essentiellement, et on a retrouvé ça, nous, sur le site web d'ailleurs de Radiomédia, on a retrouvé que CHRC s'identifiait à la radio du sport à Québec. C'est déjà leur logo comme tel. Ce n'est pas quelque chose qu'on a inventé. C'est ce qu'on a pu voir sur leur site web.

1733 Nous, nous croyons que CHRC doit quand même avoir une formule all news le matin parce que je pense que c'est important, sauf que j'ai lu également au cours des différents articles dans les journaux, entre autres, que la direction actuelle cherchait, par exemple, à diffuser certains matches des Remparts de Québec, des matches locaux. Alors, je crois que ces deux formules-là ne sont pas incompatibles dans le marché de Québec. Je pense qu'on peut déjà être en mesure de diffuser le sport le soir et de remplir également nos engagements en matière d'information continue.

1734 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, c'est la possibilité d'avoir, comme prévu dans l'horaire déposé le 3 septembre, des parties des Remparts en soirée, les Canadiens, les Alouettes. Ce ne sera pas seulement alors les sports de réseau de Montréal CKAC, mais une...

1735 M. PAPIN: Tout à fait.

1736 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Quand même un peu à CKRS.

1737 M. PAPIN: Tout à fait. Les équipes locales, évidemment, bénéficieront de radiodiffusion sur les ondes de CHRC.

1738 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En plus, dans les nouvelles en continu que vous nous avez présenté, il y a les nouvelles de sports de 45... je ne sais pas, c'est tellement petit, c'est difficile à lire, mais les sports, ça fait une partie très minimale dans ce bout d'information. Alors, la radio du sport, c'est seulement s'il y a, en effet, vous vous penchez sur la possibilité d'avoir les sports comme les Remparts en soirée.

1739 M. PAPIN: Nous souhaitons que cette station soit reconnue pour sa programmation de sports qui vraiment la distingue dans l'offre radiophonique de Québec. C'est un élément distinctif important que le sport, en raison des radiodiffusions principalement.

1740 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, la vocation de CHRC, c'est plutôt sports que all news?

1741 M. PAPIN: C'est nouvelles, bien sûr, parce que vous voyez quand même que nous consacrons cinq heures de programmation de nouvelles à l'intérieur de la grille de programmation de CHRC, mais nous croyons que l'élément qui la distingue davantage dans le marché, c'est évidemment le sport que seule cette station peut offrir.

1742 D'autres stations à différents niveaux peuvent offrir de l'information, mais aucune autre station ne peut et ne va, à notre connaissance, offrir le sport que nous proposons.

1743 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Maintenant, à CKAC, dans les horaires pour toutes les stations, ce que j'appelle les bulletins de nouvelles en bleu, si on prend la liste des nouvelles pour chaque jour, est-ce que c'est les nouvelles qui ne vont pas être produites dans les studios des stations, mais vous avez dit hier, je pense, que ces secteurs bleus, les nouvelles de tous les jours, les nouvelles pures, est-ce qu'elles vont venir de CKAC?

1744 M. PAPIN: Les trois journalistes affectés à CKAC peuvent être installés dans les studios de CKAC parce que, en fait, il s'agit tout simplement d'un outil technique d'avoir accès à la banque d'information dont on parlait hier, mais ces trois journalistes-là peuvent être installés dans les locaux de CKAC.

1745 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On peut revenir à ça, mais ce n'était pas ma question. Ma question était pour les stations en région, les bulletins de nouvelles, à part des nouvelles en continu, ces bulletins de nouvelles continus, est-ce que ça vient de CKAC?

1746 M. PAPIN: Excusez-moi. Toute la portion d'information continue est produite localement et est faite à l'intérieur des studios de la station qui la diffuse. Elle ne vient pas de CKAC.

1747 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On recommence. Peut-être que, encore une fois c'est peut-être moi.

1748 M. ARCAND: Je pense, si je peux me permettre, je pense que j'ai compris un peu. Les bulletins d'information Info 690 produit, c'est un genre, si on veut, de headline news avec une roue et ainsi de suite. Alors, c'est sûr que nous vous avons parlé hier de trois journalistes qui allaient travailler exclusivement sur CKAC, que ce soit à l'intérieur de CKAC ou à l'intérieur d'Info 690, ce n'est pas... Comme a dit Jacques, ils peuvent travailler également à CKAC, mais dans ces bulletins réseaux qui seront produits, ils seront produits par le journaliste qui travaille exclusivement pour CKAC.

1749 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais, est-ce que ces journalistes qui travaillent pour CKAC et produisent les bulletins qu'on entend sur CKAC, est-ce que ce sont les mêmes bulletins qu'on va entendre sur les stations en région? Ça veut dire que pas la nouvelle en continu, mais les nouvelles qui étaient à chaque heure pendant la journée présentées en bleu dans vos grilles de programmation, d'où viennent ces nouvelles?

1750 M. PAPIN: Elles vont venir de CKAC.

1751 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Elles vont venir de CKAC.

1752 M. PAPIN: Elles vont être faites par les trois journalistes affectés à CKAC pour la portion, évidemment, qui n'est pas celle comprise dans les heures de pointe. En dehors des heures de pointe, les bulletins de CKAC seront acheminés vers les stations du Groupe Radiomédia.

1753 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, les journalistes...

1754 M. PAPIN: Comme ça se fait aujourd'hui, d'ailleurs, pour la même façon que ça fonctionne aujourd'hui.

1755 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense que vous avez dit hier que les journalistes de CKAC seront dédiés ou affectés seulement à la livraison des bulletins spécifiques de l'auditoire de CKAC. Maintenant, vous nous dites que ces mêmes journalistes vont aussi fournir les nouvelles pour les stations en région?

1756 M. PAPIN: Il me semble, de mémoire en tout cas, il me semble vous avoir exprimé que les heures de pointe dans toutes les stations, les heures de pointe dans toutes les stations verront leur information être locale et y compris à CKAC, aux heures de pointe l'information sera locale. En dehors des heures de pointe, pour les stations à l'extérieur de Montréal, ce seront les journalistes de CKAC qui vont fournir cette information-là. Pour fins de précision, lorsque nous avons à définir ce qui est local et ce qui ne l'est pas, nous avons convenu de la définition que ce qui est local et ce qui est produit à la station même.

1757 Alors, dans le contexte de CKAC, même si certains des bulletins sont acheminés vers d'autres stations, nous comprenons que ce sont des bulletins locaux parce que produits tous à Montréal sur l'antenne de CKAC, même si certains d'entre eux, en dehors des heures de pointe, sont acheminés vers d'autres stations.

1758 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, les trois journalistes de CKAC ne sont plus dédiés seulement à la livraison des bulletins de nouvelles pour CKAC, mais aussi pour la portion des stations en région qui vient de CKAC, c'est ces mêmes journalistes qui vont le faire. Alors, ils ne sont pas spécifiquement et uniquement dédiés à CKAC, mais aussi pour fournir les nouvelles pour les stations en région quand ce n'est pas les nouvelles locales.

1759 M. PAPIN: Vous avez très bien saisi.

1760 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous pensez que trois journalistes c'est suffisant pour faire ce travail pour fournir les services de nouvelles locales pour les montréalais et pour les stations en région?

1761 M. PAPIN: Encore une fois, pour fins de précision, madame la Conseillère, nous parlons ici toujours de trois journalistes, mais dans notre langage, il s'agit de journalistes qui sont des journalistes lecteurs présentateurs, donc des anchors qui sont consacrés à la lecture, à la livraison de bulletins, mais ceux-ci puisent à même la banque d'information des 17 journalistes qui sont en poste à Montréal, de même puisent à même la banque de toutes les informations constituées par les 19 autres journalistes qui sont en région et puisent à même la banque de toutes les informations obtenues de fil de presse telle l'entente exclusive que nous avons avec la Presse canadienne qui ajoute encore là, je crois, la Presse canadienne ajoute une quinzaine de journalistes qui oeuvrent à construire des bulletins de nouvelles partout à Montréal, dans la province, y compris les effectifs qui incluent les différentes collines parlementaires à Québec et à Ottawa.

1762 Nous sommes d'avis que la nouvelle unité d'information que constitue Corus Nouvelles est la plus importante initiative en nouvelles depuis de nombreuses années et, définitivement, la meilleure alternative à Radio Canada à qui nous reconnaissons des effectifs évidemment supérieurs.

1763 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, monsieur Papin. Ma question était vraiment... je vois la vue d'ensemble que vous voulez mettre sur la table, c'est clair, mais c'était pour vraiment faire une clarification sur le rôle des journalistes de CKAC, ce qui, je vois maintenant, ils n'ont pas une salle de nouvelles à CKAC, mais ils sont dédiés et affectés aux nouvelles locales de CKAC que vous venez de nous dire c'est 100 pour cent local à peu près, ça veut dire sept heures 24 minutes. Ma question était surtout en faisant leur travail de fournir les nouvelles locales pertinentes pour les auditeurs à Montréal, ils vont aussi fournir les nouvelles pour les stations en région. Est-ce qu'ils auront tous la capacité de faire le travail pour les nouvelles locales à Montréal et aussi, maintenant, de faire les nouvelles disons réseaux pour les bulletins de nouvelles dans chaque station partout au Québec?

1764 M. PAPIN: Oui, je pense que nous avons démontré qu'il est très bien possible de le faire. Remarquez bien que l'information constitue des blocs de trois à cinq minutes, dépendant des heures, à l'heure. Alors, nous pensons qu'il est très plausible et qu'il est possible de construire en une heure un bulletin de nouvelles de trois à cinq minutes, d'autant plus que plusieurs éléments d'information sont repris régulièrement à l'intérieur de tous les bulletins. Chacun des bulletins n'a pas de nouvelles, chacun des bulletins n'a pas de nouvelle différente pendant le plein trois minutes.

1765 Alors, nous pensons que nous avons les effectifs raisonnables pour offrir un produit de qualité, compte tenu que la commande est très réaliste de produire un bulletin de trois minutes ou de cinq minutes à l'intérieur d'une heure.

1766 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. La dernière question qui contient une couple de questions. Vous avez dit que vous allez revenir en réplique après discussion sur la question de la portion réseau local en terme de programmation locale, mais est-ce qu'on peut avoir une clarification à ce moment? Vous avez dit que vous avez clarifié que vous faites vos engagements sur la base de la semaine de radiodiffusion de 126 heures, vous avez fait cette correction-là et hier, vous avez dit dans votre présentation, votre engagement est d'un minimum de 20 heures de programmation locale pour chaque marché. Je prends pour acquis que cet engagement change pour CKAC et soit de 40 heures par semaine?

1767 M. ARCAND: CKAC, dans le cas de CKAC, c'est 40 heures minimum.

1768 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Maintenant, hier on a discuté de la possibilité que ce minimum soit augmenté. En effet, vous dites dans le même paragraphe hier,

« Lorsque nous avons élaboré des horaires type pour chacune des stations, nous en sommes arrivés à une offre de programmation locale hebdomadaire supérieure » (Tel que lu)

... et avec les corrections, c'était ce propos-là.

1769 La question est : pourquoi vous ne voulez pas faire un engagement sur ce niveau-là étant donné que vous avez présenté les grilles de programmation de cette nature sur lesquelles on pouvait avoir une discussion? Est-ce que vous êtes toujours pas capable de nous dire votre engagement peut être cette grille horaire de programmation par semaine, de programmation locale ou est-ce que vous resté avec votre engagement de 20 heures et 40, dans la citation, 40 heures CKAC? La question est aussi basée sur le fait qu'on se demande si vous avez proposé ces grilles de programmation? Ça va, le soir, je pense qu'on aurait eu l'impression, disons, ou bien la possibilité puis au moins dans les premières années c'est ça que vous pouvez faire. Alors, on comprend mal pourquoi ce n'est pas l'engagement.

1770 Deuxième question, deuxième chose qui m'est venue à la tête, qu'hier on a eu une discussion à titre d'exemple, de la formule nouvelles en continu, mais cette formule-là était basée sur cette proposition ici. Si on a un engagement de 20 heures au lieu de ça par semaine, qu'est-ce qui arrive aux nouvelles en continu? Toute la thèse de programmation locale, je ne sais pas où ça peut se trouver dans un engagement de 20 heures dans chaque marché ou 40 heures à CKAC. Peut-être que vous pouvez nous clarifier pourquoi?

1771 M. ARCAND: Je comprends et je comprends très bien la question que vous avez posée hier, je pense que c'est une question extrêmement pertinente. Je pense qu'une des différences assez fondamentale entre nous et ceux qui ont acheté précédemment la station, c'est que, nous, nous ne sommes pas sur place actuellement pour l'opérer.

1772 Nous avons fait donc une grille basée sur un certain nombre de possibilités, avec des animateurs vedettes qui pouvaient être réseau, qui pouvaient être diffusés. Nous n'avons pas approché ces gens-là nécessairement à ces heures-là pour être en onde. C'est ce qui explique un petit peu notre réticence à l'intérieur de ça.

1773 Nous, le 20 heures, nous l'avons à l'époque lorsque nous l'avons demandé. Nous avons regardé la possibilité qu'il y ait de façon sûre des nouvelles continues de 7 h 00 à 9 h 00 le matin, de midi à 1 h 00 et de 5 h 00 à 6 h 00 le soir. Par la suite, on s'est rendu compte qu'il était possible de faire de 4 h 00 à 6 h 00 le soir, ce qui nous a amenés au 25 heures et il était possible également de faire une heure chaque fin de semaine en matière d'information continue, ce qui explique le 27 heures dont on parle.

1774 Là où on a... en matière d'information, on n'a pas un problème à ce point majeur, malgré la situation difficile de ces stations. Le principal problème se situe au niveau d'une garantie de certaines émissions réseaux parce que, comme vous le savez, les heures réseau, certaines de ces heures à CHRC en particulier et à CHLN, de même qu'à CKRS dans une certaine mesure, sont quand même basées sur la présence d'animateurs vedettes. Comme vous le savez, c'est un monde assez volatile, on ne peut jamais nécessairement garantir que ces animateurs-là seront toujours disponibles, présents, pour vouloir travailler à ces heures-là.

1775 Ça explique un peu notre réserve par rapport à ça parce que si on prend, par exemple, l'exemple du docteur Mailloux, on parle d'heure de programmation locale pour CHLN avec lui, mais ce n'est pas garanti que si demain matin il n'est plus là on va pouvoir trouver un psychiatre ou un psychologue aussi spectaculaire que lui à Trois-Rivières, disons.

1776 Alors, c'est un peu ça qui est notre crainte actuellement de nous engager, mais nous en avons discuté hier soir et en réplique, on sera en mesure de vous revenir avec une proposition à cet effet.

1777 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Une proposition concernant le nombre d'heures sur lequel vous êtes prêts...

1778 M. ARCAND: Exact.

1779 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... à vous engager en condition de licence, en programmation locale?

1780 M. ARCAND: Oui.

1781 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Ce sont mes questions, monsieur le président.

1782 LE PRÉSIDENT: Pour suivre monsieur Béland, il y a une question, si 20 heures c'est assez au point de vue voie régionale, mais je ne pense pas à cette question pour le moment. Pardon, monsieur Arcand. Mon problème, c'est qu'on joue avec deux choses ici. C'est comme si vous vouliez acheter une voiture et on vous dit, voilà, la voiture peut avoir la climatisation et une certaine couleur, peut être n'importe quels bells and whistles, mais ce que vous allez acheter, c'est une voiture noire de base, sans aucune autre chose. On joue avec deux choses ici et c'est difficile de savoir quelle est votre requête. Vous faites une application en requête pour acquérir le contrat de ces entreprises-là, vous nous présentez pour CKAC, ça a commencé avec 40 heures et, ensuite, 88 heures et maintenant, c'est 140 heures, mais la promesse reste 40 heures. Et c'est comme ça avec les autres stations ici et, moi, je ne sais pas quoi faire avec tout ça, avec toutes ces informations-là.

1783 Moi, je peux me baser seulement sur votre engagement et l'engagement c'est 20 heures et je ne peux pas traduire l'engagement dans lesdits rangs que vous nous avez présentés parce que c'est le grand tableau de 140 et ce n'est pas 43 ce qui reste, et caetera. Qu'est-ce qu'on fait comme... quelle est votre requête devant nous?

1784 M. ARCAND: C'est-à-dire que la requête que nous avons présentée, puis j'aimerais quand même le rappeler, c'est une requête qui garantit un minimum de 20 heures pour les sept prochaines années, quoi qu'il arrive. Je pense que c'est clair. La requête était...

1785 LE PRÉSIDENT: Sans vouloir vous interrompre, quels 20 heures?

1786 M. ARCAND: Le 20 heures que nous garantissons, c'est d'avoir des informations continues dans ces stations de 7 h 00 à 9 h 00 le matin, de midi à 13 h 00 et de 17 h 00 à 18 h 00 et ce, du lundi au vendredi. On parle donc de quatre heures d'information continue locale : lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi. Ça, c'est la garantie formelle que l'on vous donne pour les sept prochaines années et ce qu'on vous dit, c'est que même si c'est quatre heures par jour, ces quatre heures-là dans des stations en difficulté rejoignent 85 pour cent de l'écoute.

1787 Donc, il me semble que c'est quand même une garantie qui est quand même formelle. Je comprends qu'en termes de nombre d'heures, mais les auditeurs, comme vous le savez en radio, sont là le matin, sont l`un peu le midi et sont là durant la période du retour à la maison. Dans ces trois périodes-là, on vous garantit pour les sept prochaines années que nous serons 100 pour cent local. C'est ¸a la garantie que l'on vous donne.

1788 LE PRÉSIDENT: Pour réconcilier ces paroles avec les documents que vous avez présentés, on doit lire la requête comme un engagement pour les heures locales dans les stations régionales de 7 h 00 à 9 h 00, de midi à 1 h 00 et de 16 h 00 à 18 h 00. C'est ça la requête? C'est ça la promesse, l'engagement. Pour le reste, c'est peut-être et si on peut, on va essayer et c'est prometteur, mais on peut insérer d'autres programmations aussi. Ça, c'est, on va essayer et peut-être mieux, peut-être pas, peut-être pire, mais c'est ça la requête vraiment. C'est seulement les heures que vous avez mentionnées. À CKAC on fait la même interprétation.

1789 M. ARCAND: Monsieur le président, on essaie d'être quand même des radiodiffuseurs responsables. Lorsque le fiduciaire hier a fait son rapport, il a confirmé ce que nous soupçonnions, c'est-à-dire qu'il y avait une situation d'urgence et une situation extrêmement préoccupante pour ces stations.

1790 Encore une fois, je vous rappelle, puis on l'a dit, nulle part au Canada il y a actuellement des conditions de licence pour des stations AM qui sont en bien meilleure position que les nôtres. Alors, moi, j'essaie quand même de ne pas me placer dans une situation pour revenir devant vous dans un an ou dans deux ans en vous disant, écoutez, je ne suis pas capable parce que ça ne fonctionne pas. Moi, je pense que je fais partie d'un groupe qui est responsable, une entreprise qui est à la bourse, une entreprise publique. On essaie de vous donner ce qui nous semble être prioritaire pour ces stations et la garantie qu'il y aura quand même aux heures de pointe de l'information locale. C'est ça notre garantie de base et je peux vous dire, et comme l'a dit monsieur Papin hier, nous allons faire le maximum pour vraiment s'assurer que le plan qui a été déposé hier se réalise. Et comme j'ai dit à madame la Conseillère Pennefather tout à l'heure, en réplique nous allons revenir et nous allons regarder ce que nous pouvons faire pour vous rassurer.

1791 LE PRÉSIDENT: Je comprends et j'ai bien compris ce que monsieur Cassidy a dit hier, le point que vous voulez minimiser vos engagements pour ne pas venir ici dans deux ou trois ans dire que vous voulez abaisser les montants. Mais, pour moi, c'est seulement une question de comprendre toutes ces discussions de la programmation au-delà de 20 heures, ça c'est des souhaits, ce sera bon de l'avoir, mais l'engagement, c'est ça, c'est le 20 heures. Je vous ai compris. Madame Pennefather.

1792 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Juste pour être sûre que j'ai bien compris, quand vous dites que vous allez revenir avec les garanties de 20 heures et essayer de dire et que vous dites qu'on aura la programmation locale dans les heures de pointe, il faut nous dire c'est quoi cette programmation. Est-ce que c'est des informations continues? Est-ce que c'est les nouvelles que vous venez de décrire, soit 47 pour cent locales au lieu d'une totalité de nouvelles? Ce n'est pas juste la question d'heures.

1793 M. ARCAND: Madame la Conseillère, je peux tout de suite vous garantir que cette programmation locale sera... c'est l'embauche du journaliste, ce sont les nouvelles continues qui seront le coeur de la programmation locale. Ça, c'est très clair dans notre 20 heures, c'est pour des informations locales en continu, c'est la garantie qu'on vous donne.

1794 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais vous comprenez qu'on a rien devant nous qui remet ça dans une grille de programmation spécifique. On a des grilles qui ne correspondent pas aux 20 heures par semaine. Merci.

1795 LE PRÉSIDENT: Monsieur Arcand, il y avait aussi, je pense qu'une des personnes vous a demandé hier de peut-être faire une ventilation de la ligne émission sur vos finances hier et vous n'avez pas parlé de ça dans vos remarques préliminaires, mais j'assume que...

1796 M. ARCAND: Nous l'avons et nous serons en mesure de déposer cela au Conseil aujourd'hui.

1797 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Wylie.

1798 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous faites état beaucoup de la réussite de Radio Canada, la première chaîne, d'améliorer ses cotes d'écoute et vous semblez relier cette réussite plutôt au passage à la bande FM qu'à la qualité de la programmation, avoir réussi à trouver une formule qui était plus intéressante.

1799 Par exemple, si on regarde votre carte de Gatineau, Radio Canada, la première chaîne, a passé au FM ça fait très longtemps, c'est en 1991 je crois, et il est un peu difficile d'attribuer la réussite dans les cotes d'écoute à ce passage-là entre 1996 et 2003. Est-ce que ce ne serait pas plutôt une amélioration de la programmation? Je sais que les gens n'aiment pas qu'on les compare à Radio Canada, mais c'est ça que vous faites ici, alors je me permets de le faire moi aussi.

1800 Est-ce que ce n'est pas surtout une situation qui découle d'une programmation qui réussit mieux? Et voilà pourquoi nous continuons à nous inquiéter du 20 heures parce que la réussite du AM semble être la qualité de la programmation et vous semblez ici sur plusieurs de ces cartes attribuer l'impossibilité de faire mieux au fait que vous êtes sur la bande AM que vous achetez.

1801 M. ARCAND: Madame la Vice-présidente, je pense qu'il faut quand même reconnaître un certain nombre de choses. Vous avez tout à fait raison, Radio Canada a une excellente programmation et j'en conviens. Radio Canada a réussi particulièrement, je vous dirais, au cours des trois ou quatre dernières années avec une force marketing incroyable en utilisant au maximum ses ressources en télévision.

1802 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous voulez dire quoi par "marketing" puisqu'il n'y a pas de publicité?

1803 M. ARCAND: C'est-à-dire, le marketing, je vous invite à regarder La Presse d'hier, le premier cahier de La Presse, vous avez des pleines pages qui coûtent des milliers de dollars à Radio Canada pour annoncer l'espace musique, pour annoncer René Homier-Roy le matin, pour annoncer le retour. Radio Canada, nous avons déjà fait un estimé, dépense plusieurs millions de dollars en publicité par année pour s'annoncer. Alors...

1804 CONSEILLÈRE WYLIE: Le lancement de la nouvelle programmation.

1805 M. ARCAND: Non, mais même sur une base à chaque période de sondage, madame la Vice-présidente, il dépense beaucoup d'argent et nous n'avons rien contre ça. Tant mieux, c'est un défi pour nous qui est intéressant. Ce que l'on vous dit, on vous dit un certain nombre de choses par rapport à ça.

1806 Oui, Radio Canada fait une bonne programmation, mais, oui, Radio Canada est le seul groupe qui a une formule parlée en exclusivité sur la bande FM. Ça, c'est un élément, également, ce n'est pas juste un élément de qualité de programmation parce que plusieurs des animateurs se retrouvaient sur la bande AM et j'aimerais que vous regardiez le tableau que nous vous avions présenté, celui où on parle de CBF versus CKAC.

1807 CBF-FM a obtenu de votre part, je crois que c'est en 1997 ou en 1998, une licence pour que vous vous retrouviez pour qu'il se retrouve à 95.1 et regardez à partir du moment.

1808 CONSEILLÈRE WYLIE: C'est bien réussi cette décision-là finalement.

1809 M. ARCAND: Ça a été une bonne décision de votre part, j'en conviens. Le point, cependant, c'est que regardez. Je veux juste que vous vous rappeliez l'historique. L'historique, c'est que Radio Canada était le compétiteur direct de CKAC. CKAC était à 730, est à 730, Radio Canada était à 690. Radio Canada avait une cote d'écoute qui était de 400 000 auditeurs, mais regardez que les succès de Radio Canada dans ce tableau-là, eh bien, ces succès-là font en sorte que CKAC baisse de la même façon que Radio Canada augmente.

1810 Radio Canada a augmenté ses parts de marché de près de presque 100 pour cent d'un certain cas et CKAC a diminué ses heures d'écoute de moitié. Alors, c'est sûr que pour un public, et moi je pense que particulièrement à un public entre 20 et 45 ans, c'est extrêmement difficile de prendre ces gens-là et écouter une station comme CKAC. Moi, ici, à Gatineau, pour vous citer cette information-là, j'ai pris trois taxis depuis que je suis ici, les trois taxis m'ont dit, moi, le AM, il ne rentre pas dans mon auto, l'antenne est brisée, et caetera, et caetera, et caetera.

1811 Alors, Radio Canada bénéficie sur le plan technique, ça n'a rien à voir avec la qualité de la programmation, mais bénéficie sur le plan technique d'un avantage par rapport à CKAC de façon très claire. Alors, nous, ce qu'on dit tout simplement, c'est que les pertes de CKAC et vous pouvez presque voir dans ce tableau-là, de façon et n'importe quel spécialiste média pourra vous le confirmer, vous avez vraiment une baisse énorme de CKAC et une remontée considérable de Radio Canada et vous le savez, il tente de rejoindre... ces deux gens-là tentent de rejoindre le même public.

1812 Et vous savez aussi probablement que la politique de Radio Canada est vraiment de compétitionner avec les diffuseurs privés et ce n'est plus de la programmation seulement complémentaire. Vous savez qu'ils viennent de lancer l'espace musique récemment, c'est une réaction au fait qu'il va y avoir à Montréal une nouvelle station de jazz, une nouvelle station, et ainsi de suite.

1813 Alors, Radio Canada s'ajuste, on a rien contre ça, sauf qu'il faut juste se rendre compte de la réalité qui existe pour le diffuseur traditionnel qui a été CKAC et ce n'est pas moi qui le dis, hier le fiduciaire l'a dit de façon très claire. Il a dit, la radio généraliste, et je pense que monsieur Beaulne a déjà été mon patron, alors je le respecte profondément, il a 25 ou 30 ans d'expérience, il a dit, la radio généraliste sur la bande AM, ça n'existera plus. Il faut que la radio se spécialise sur la bande AM. Et ça, ça a été un message je pense qui a été très clair.

1814 CONSEILLÈRE WYLIE: Je ne vous ai jamais vu si animé.

1815 M. ARCAND: Madame la Vice-présidente, lorsqu'on me parle de Radio Canada, je deviens animé pas mal, je le sais.

1816 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais le point reste qu'il s'agit de se spécialiser, d'accord, mais aussi la proximité du médium, la programmation et sa qualité aident aussi. Il faut quand même vous préparer pour le numérique quand même quand le numérique sera accessible aux taxis aussi, de ne pas avoir perdu tout entre-temps. C'est simplement notre inquiétude, c'est la relance de façon à ce que ces stations-là restent au maximum du possible des joueurs dans le marché, spécialisé ou non. Peut-être que vous trouverez des fréquences FM une fois que vous aurez une programmation très pointue comme Radio Canada.

1817 M. ARCAND: Vous avez raison, mais encore une fois, ce que l'on propose, c'est ce qui existe dans plusieurs marchés au Canada. Prenez la situation, par exemple, à Toronto, où vous avez les plus grands succès ce sont les stations AM spécialisées. Le All News de Rogers à Toronto est un succès qui est extraordinaire.

1818 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous allez être bien déçu de savoir que c'est Radio Canada. C'est CBC qui est le numéro 1 pour le Morning Show et numéro 4 au total.

1819 M. ARCAND: Non; vous avez raison. Je suis très heureux pour Radio Canada. Ce que je vous dis, c'est que la... ce que je vous dis, c'est que le All News à Toronto est quand même un succès d'écoute assez remarquable et c'est un succès même de revenu et regardez les autres stations, que ce soit The Fan dans le cas de Corus, nous avons une station qui s'appelle Mojo, qui est spécialisée. Il y a plusieurs stations spécialisées qui existent dans ces marchés et un peu partout en Amérique du Nord. Alors, ce qu'on propose, c'est simplement de se mettre à la page et de fonctionner au niveau des stations AM de la même façon que plusieurs grands marchés en Amérique du Nord, tout simplement.

1820 CONSEILLÈRE WYLIE: Merci, monsieur le président.

1821 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Pennefather.

1822 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui. Juste une clarification, monsieur Arcand. Vous avez indiqué que les 20 heures de programmation locale en région sera répartie du lundi au vendredi en raison de quatre heures par jour, quatre heures five times, ça fait 20 heures. Donc, devons-nous conclure qu'il n'y aura aucune programmation locale diffusée au cours de la fin de la semaine, aucune intervention locale en onde pour offrir, à titre d'exemple, des bulletins de météo ou des calendriers d'événements locaux?

1823 M. ARCAND: Dans notre proposition, nous allons regarder. Vous avez parlé d'engagement, alors nous allons le regarder et revenir là-dessus, oui.

1824 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Merci, monsieur le Président. And I warned you this morning, to smile for madame Wylie.

1825 COMMISSIONER WYLIE: The enthusiasm is done.

1826 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Noël

1827 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, juste pour revenir sur votre roue d'information. Cette roue-là, c'est ça qu'on va trouver dans vos 20 heures? C'est ce qui va composer vos 20 heures d'engagement le matin, le midi et en fin de journée?

1828 M. ARCAND: Oui, selon la formule.

1829 CONSEILLÈRE NOËL: C'est la roue que vous nous avez montrée et ce n'est pas vraiment du All News. C'est une roue, c'est une période de All News parce que le reste de la journée, il va y avoir autre chose. Parce que, moi, ce que je comprends du All News, c'est Info 690, ça, c'est une roue.

1830 M. ARCAND: Oui, c'est ça, mais il va y avoir la flexibilité. Je pense que madame Wylie hier, lorsqu'elle parlait de Amqui et qu'elle parlait de BOOM-FM, a dit, écoutez, dans ces marchés-là il faut faire attention, il faut être un peu plus généraliste, lorsqu'on est les seuls diffuseurs, et ainsi de suite. Je suis assez d'accord avec cela. Je pense que quand on est dans une formule en région, il faut quand même se donner une marge de manoeuvre pour ne pas être aussi rigide que c'est le cas à Montréal, là où il y a 20 stations de radio. Ça, je pense qu'on est tous d'accord avec ça.

1831 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, moi, ce que je veux comprendre, c'est que c'est du All News, mais à petite dose; c'est-à-dire que c'est du spot All News.

1832 M. ARCAND: Oui, et encore une fois, vous comprendrez que cette formule-là est flexible. Si, par exemple, il y a une inondation à Sherbrooke et que le maire a besoin d'être en onde pour les 15 prochaines minutes, on ne sera pas là pour dire, écoutez, il y a une roue et puis on ne peut pas bouger la roue puis c'est inflexible. Il y a quand même un minimum de jugement à apporter dans ces cas-là.

1833 CONSEILLÈRE NOËL: Monsieur le président. Alors, monsieur le président, peut-être que vous avez des questions particulières sur la valeur de la transaction. Moi, je pourrai continuer après.

1834 Alors, on va changer complètement de sujet. On va vous laisser tranquille avec la programmation et on va aborder sous différents angles la transaction, la valeur de la transaction. Alors, mes notes étaient conçues pour hier après-midi, on va les adapter.

1835 Vous nous avez mentionné et puis ça touche un petit peu la programmation que vous vous engagiez à maintenir les stations AM qui font l'objet de la transaction en opération pendant sept ans, même si elles sont déficitaires. Est-ce que vous pouvez nous parler de vos projections de croissance? On va parler de vos projections de croissance de revenu en fait.

1836 D'après vos prévisions, quatre de ces sept stations seraient encore déficitaires après les sept années d'exploitation. Est-ce que vous avez des plans à long terme concernant ces stations-là?

1837 M. ARCAND: Je crois que ces stations-là... vous savez, le point le plus important, je m'attarderai peut-être un peu plus sur CKAC et CHRC parce que ce sont les deux stations les plus majeures du groupe. Comme je l'ai expliqué, il est difficile dans ces circonstances-là, je pourrai même vous donner des chiffres tout à l'heure ou même tout de suite si vous voulez, qui indiquent que la situation d'abord et avant tout qui doit être corrigée, c'est une station de ressources humaines.

1838 Les cotes d'écoute en région en particulier n'ont pas la même importance que Montréal et je pense que, actuellement, un des problèmes au niveau des revenues, c'est qu'il n'y a pas actuellement beaucoup de représentants qui oeuvrent au sein des stations AM. Il y a beaucoup d'instabilité actuellement, il y a beaucoup d'incertitude et je pense que de simplement apporter une certaine certitude, vous comprendrez que la situation permettrait sûrement d'améliorer les choses.

1839 Donc, je pense que les efforts qui seront là vont faire en sorte que ces stations vont quand même s'améliorer, sauf que, en particulier, dans le cas de CHRC, on parle de pertes d'au-delà d'un million et demi de dollars à deux millions dans le cas de CHRC. C'est un montant énorme et je ne crois pas, malgré toute la bonne volonté, que nous serons en mesure de corriger cette situation dans le cas de CHRC en particulier pendant les sept ans d'opérations. On pense, nous, qu'il y a moyen, si on regarde l'ensemble de la proposition, il y a moyen de faire quelque chose avec CKAC, il y a moyen d'y aller avec CFOM-FM. Je pense que CKRS est une station qui a beaucoup prouvé par le passé qu'elle avait une capacité quand même de générer un bon montant de revenus. Je pense que CHLT, CHLN et CJRC sont des points où il va falloir travailler très fort dans ces marchées-là parce que, comme vous le savez particulièrement le marché de Sherbrooke, vous avez maintenant quatre stations FM.

1840 Donc, on est quand même réalistes dans nos propositions. Il faut faire des efforts considérables puis je vais juste vous donner pour votre information, si on compare, par exemple, le groupe cible 25-54, le groupe cible 25-54 qui est le groupe cible que les acheteurs médias veulent acheter. Prenez, par exemple, à Montréal, les stations FM d'Astral ont 31 pour cent de parts de marché et CKAC a 6.7 pour cent de parts de marché. À Québec, les stations FM d'Astral ont 35 pour cent de parts de marché et CHRC a trois pour cent de parts de marché. Gatineau, c'est 48.9 pour cent pour les stations FM d'Astral, 4.1 pour cent pour les stations de CJRC. C'est six pour cent à Trois-Rivières, huit pour cent à Sherbrooke et le seul endroit où il y a un peu de, comme je vous disais, un peu d'action...

1841 CONSEILLÈRE NOËL: D'énergie.

1842 M. ARCAND: ... d'énergie, c'est le cas de le dire, c'est au Saguenay où on est à 13 pour cent, avec une émission du matin qui est dominante dans son marché. Alors, ce que je veux simplement vous dire, c'est que nous allons faire tous les efforts, nous n'achetons pas ces stations-là pour faire en sorte que ces stations-là ne soient pas opérantes au maximum, mais vous comprendrez que dans plusieurs cas la marche est assez haute.

1843 CONSEILLÈRE NOËL: Mais dans sept ans, admettons qu'il en ait encore quatre où, malgré tous vos efforts, la situation soit encore difficile, qu'est-ce que vous faites? Vous nous retournez les licences?

1844 M. ARCAND: Nous avons garanti que nous serions en opération pour les sept prochaines années, c'est notre garantie formelle.

1845 CONSEILLÈRE NOËL: Au-delà de ça?

1846 M. ARCAND: On reviendra devant vous.

1847 CONSEILLÈRE NOËL: Si on prend dans certains marchés, CJRC c'est Gatineau, vous avez parlé dans vos projections d'une croissance, d'un niveau de croissance moyen et vous parlez d'un rattrapage initial des ventes locales pour la première année puis vous prévoyez une croissance des revenus de cinq pour cent par année pour la suite. Ça, ça se compare au même cinq pour cent que vous avez dans les marchés dits à croissance limitée qui sont Sherbrooke, Trois-Rivières. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi vous mettez le même taux de croissance pour Gatineau dont vous avez dit qu'elle aurait un taux de croissance modéré alors que les autres c'est un taux de croissance limité?

1848 M. ARCAND: Je pense que dans le cas de Gatineau on a quand même été prudents parce que nous savons, entre autres, qu'il y a une nouvelle station qui s'appelle "Couleur FM" qui vient de commencer il n'y a pas tellement longtemps et on sait également qu'il va y avoir un appel d'offre, je pense que c'est au mois de novembre ou, enfin, une audience au mois de novembre, pour une nouvelle station dans cette région-ci. Alors, nous sommes quand même prudents dans ces circonstances-là parce que s'il y a un autre joueur qui vient, à ce moment-là, il va y avoir encore plus de joueurs dans le marché. Donc, on met quand même des croissances raisonnables dans les circonstances.

1849 CONSEILLÈRE NOËL: Si on passe à Québec maintenant, vous nous parlez d'une croissance limitée et on comprend qu'on revient de loin dans le cas de Québec, mais vous mentionnez aussi une croissance des ventes locales de près de 10 pour cent pour certaines années. Pouvez-vous nous expliquer comment vous arrivez à ces projections-là?

1850 M. ARCAND: Je pense que le marché de Québec est tellement sous-développé actuellement que 10 pour cent de croissance, compte tenu des ventes de CHRC, ce n'est pas énorme.

1851 CONSEILLÈRE NOËL: Dix pour cent de pas grand-chose.

1852 M. ARCAND: Dix pour cent de pas grand-chose, c'est une amélioration, mais je pense que c'est quand même réaliste dans les circonstances. Encore une fois, c'est un dossier qui est difficile, c'est un dossier volatile dans le cas de Québec comme vous le savez et je pense que dans le cas de CHRC, on a été un peu plus agressifs parce qu'il y a quand même une synergie possible avec CFOM. On pense qu'avec CFOM, on va pouvoir forcer des achats sur CHRC au cours des prochaines années.

1853 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, un peu partout dans vos prévisions vous parlez et vous dites que vous ne vous basez pas sur les résultats de 2003, mais sur les prévisions et les extrapolations pour 2004. Je sais que c'est le 8 septembre, mais est-ce que vous avez des résultats préliminaires pour 2004 ou est-ce que vous attendez d'avoir au moins des états financiers non vérifiés incessamment? Je ne sais pas combien de temps ça prend pour faire une fin d'année chez les radiodiffuseurs, mais...

1854 M. ARCAND: Nous, la seule information que nous avons eue jusqu'ici, ça a été les résultats jusqu'à la fin juillet, je crois.

1855 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, ce qui vous donne quand même 11 mois sur 12.

1856 Mme BOISMENU: Oui. Nous avons eu originalement les six premiers mois qui se terminent le 28 février 2004 et dernièrement, on nous a fourni de l'information jusqu'au 25 juillet 2004.

1857 CONSEILLÈRE NOËL: Si vous attendez de l'information pour le 31 août vers, je crois, la fin d'octobre?

1858 M. ARCAND: C'est-à-dire qu'on va demander aux gens d'Astral de nous fournir l'information. Je dois dire que les résultats au 25 juillet sont très indicateurs de notre niveau de préoccupation actuellement.

1859 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que je voulais savoir. Est-ce que vos prévisions qui ont été faites il y a quelque temps tiennent la route compte tenu de ce que vous avez en main comme résultat pour 2004 à l'heure actuelle?

1860 Mme BOISMENU: Oui. En réalité, lorsque j'avais reçu les résultats, les chiffres originaux, c'est-à-dire ceux qui allaient jusqu'au 28 février 2004, j'avais prévu à ce moment-là que de façon consolidée on aurait une perte d'environ 4 millions de dollars pour les 12 mois et même en projetant les cinq semaines à partir du 25 juillet jusqu'au 31 août, j'arrive à un chiffre qui tourne autour d'environ 4.5 millions de dollars de perte pour l'année complète.

1861 CONSEILLÈRE NOËL: Donc, c'est un peu plus de perte que ce que vous aviez envisagé, mais marginalement pas beaucoup plus.

1862 Mme BOISMENU: Non. Mais il faut regarder, par exemple, la progression. Si on regarde les six premiers mois qu'on m'avait fournis, j'avais prévu que, à ce moment-là, on aurait une perte mensuelle moyenne -- ça, c'est quand j'ai fait mes chiffres en mars -- d'environ 325 000,00 $ par mois. Quand j'ai refait les calculs suite aux chiffres, aux résultats réels que Astral m'a fournis, non vérifiés bien entendu, on se retrouve avec une perte moyenne de 500 000,00 $ approximativement mensuellement. C'est de démontrer au bout de la ligne que nous avons une croissance exponentielle de la perte, d'où l'urgence de la situation parce que les opérations, comme vous voyez, se détériorent de plus en plus et les ventes sont moindres que ce que j'avais prévu originalement.

1863 CONSEILLÈRE NOËL: Compte tenu de ces résultats qui sont moindres, encore moins bons que ceux que vous aviez projeté, est-ce que vos prévisions ou vos projections de vente, de redressement pour 2005 sont réalistes pour l'exercice financier 2005, 2004-2005?

1864 M. ARCAND: Écoutez, je pense que, comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure, pour les stations en région, c'est vraiment un très gros effort de ressources humaines. Je pense que si la communauté exprime et particulièrement les annonceurs publicitaires expriment leur attachement à ce point envers les stations AM et si on réussit à avoir une équipe de vente dynamique, je pense qu'on peut améliorer la situation.

1865 Nous, on a tenu compte aussi dans nos prévisions, du plus gros morceau qui est CKAC Montréal et si vous le voyez dans nos premières prévisions, il y a une baisse assez considérable des revenus que nous avons projetés pour CKAC, pour plusieurs raisons et baisse considérable des revenus d'ailleurs qui se manifeste déjà depuis les mois d'avril, mai, juin, juillet et août où on voit que CKAC, d'après les chiffres que Daniel m'a montrés, ils sont à peu près conformes à la baisse qu'on a donnée pour CKAC.

1866 CONSEILLÈRE NOËL: Je suis peut-être l'avocat du diable, mais vous pourriez maintenant remédier facilement ça, en ramenant quelqu'un de...

1867 M. ARCAND: Je pense, je comprends, je comprends, mais vous savez, je pense que cette personne ne voulait plus de toute façon travailler sur la bande AM et vous savez que c'est un gros problème d'aller chercher des vedettes sur la bande AM actuellement. Je pense qu'un certain monsieur Chamberland peut vous en parler.

1868 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous ai entendu citer monsieur Beaulne ce matin et je comprends qu'il y a eu un exode non seulement de certains animateurs vedettes, mais il y a eu un exode massif au niveau du personnel de vente, ce qui fait que les résultats ne sont pas là au point de vue des ventes.

1869 M. ARCAND: En effet.

1870 CONSEILLÈRE NOËL: Et c'est là que le bas blesse.

1871 Mme BOISMENU: Particulièrement dans le cas de CKAC, je peux vous dire que nous sommes très préoccupés actuellement de la situation.

1872 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, on va attaquer un autre volet de la transaction. C'est la répartition des valeurs que vous avez faites pour les stations que vous avez cédées à Astral. Vous nous avez mentionné et ça, c'est dans une lettre de lacune, attendez un peu que je me retrouve, que la répartition avait été faite en fonction des revenus.

1873 Mme BOISMENU: Il a été fait. On a utilisé plusieurs méthodes pour le faire. Il n'a pas été fait exclusivement en fonction des revenus, mais également dans certains cas, en fonction du calcul de l'application d'un multiple sur le BAIIA le plus représentatif des stations. C'est qu'on n'a pas pu utiliser le BAIIA pour l'ensemble des stations puisque, comme vous le savez, certaines stations étaient déficitaires.

1874 CONSEILLÈRE NOËL: Je regarde la réponse ici :

« Le prix de 11 millions a été alloué à chaque station pour refléter la contribution de la station en recettes globales des cinq stations échangées. La moyenne des recettes au cours des trois derniers exercices a servi de base an allocation au prorata afin que le prix ne soit pas assujetti à un exercice en particulier au cours duquel il y aurait eu des circonstances ou des résultats inusités. » (Tel que lu)

1875 Je pense que je vais donner la feuille au sténographe tout à l'heure, parce qu'il est en train de me fusiller du regard.

« Les recettes ont été utilisées comme fondement pour l'allocation du prix de chaque station parce que les recettes étaient moins volatiles que les niveaux de bénéfices nets pour les trois années, 2001, 2002 à 2003 pour ces stations-là. » (Tel que lu)

1876 Alors, c'est ce que vous nous confirmez.

1877 Maintenant, si on utilise... en fait, nous, on a utilisé votre variable et nous avons calculé que les stations que vous cédez ou échangez avec Astral contre les stations AM, ça représente environ, en utilisant votre variable de revenus, vous les vendez, vous, à 90 pour cent de leur valeur de 99 et, nous, quand on applique la même variable, on arrive à 79 pour cent de la valeur de 99. Êtes-vous capable de nous expliquer les écarts de 11 pour cent entre?

1878 Mme BOISMENU: Ce que j'entends en ce moment c'est qu'on ne parle plus de la façon qu'on a réparti le 11 millions, mais plutôt, comment en sommes-nous arrivés au 11 millions.

1879 CONSEILLÈRE NOËL: Au 11 millions, c'est ça.

1880 Mme BOISMENU: Je vous remercie de me poser la question, point pertinent. Ce qu'on a fait, on a utilisé plusieurs méthodes. Première des choses, on a deux groupes de stations ici : les groupes des stations que l'on va acquérir et celles que l'on va se départir. Dans les deux ans, on a calculé, à ce moment-là, un multiple basé sur les BAIIA projetés dans le futur pour le groupe des stations d'Astral et pour le groupe des stations de Corus. On a également fait la même chose, mais basé sur les BAIIA historiques, pour nous donner deux sets de valeurs comparatives. Dans tous ces cas-là, nous sommes arrivés à l'intérieur du même intervalle de montant qui tourne autour de 11 millions.

1881 Ce qu'on a fait, également, nous avons regardé dans le cas de nos stations à nous autres, la valeur nette au bilan de ces stations-là. Encore une fois, nous arrivons dans un chiffre qui est très similaire. Dans le cas de nos stations, on arrivait autour de 10.6 millions de dollars, toujours on reste près du 11 millions de dollars.

1882 Nous avons également comparé tous ces résultats. Il y a eu, je crois, une étude qui a été faite par Astral par une firme indépendante qui démontre également que les résultats que ça nous a donnés jusqu'à date, sont toujours à l'intérieur de la bonne fourchette.

1883 Une autre chose à laquelle on s'est comparé, il y a environ un an, nous avions mandaté une firme externe.

1884 CONSEILLÈRE NOËL: J'étais pour vous poser la question.

1885 Mme BOISMENU: Griffith McBurney & Partners, pour vendre nos stations régionales, et juste pour vous donner un exemple, ce rapport-là date du mois de juillet 2003. En juillet 2003, cette firme avait approché 18 compagnies dont 16 ont signé l'entente de confidentialité dont 12... excusez, 16 ont demandé l'entente de confidentialité, 12 l'ont signée et nous avons reçu sept offres sur ces stations-là. Toutes ces offres-là et aucune n'ont rejoint le 11 millions que Astral nous a offerts pour nos stations à nous autres. C'est donc démontrer que nous avons eu un bon prix déjà là à 11 millions si je me fie à cette étude-là.

1886 CONSEILLÈRE NOËL: Et même l'offre la plus haute n'était pas acceptable à ce moment-là. Elle était inférieure.

1887 Mme BOISMENU: Exact. Elle était inférieure à 11 millions pour les cinq stations concernées ici.

1888 M. ARCAND: Je tiens peut-être aussi à vous rappeler que dans cette transaction-là il y a CIME et le poste de Montmagny qui ne font pas partie.

1889 CONSEILLÈRE NOËL: Et Montmagny sont exclus. Parce que dans le document de Griffith McBurney, on parle des sept stations ou de cinq?

1890 Mme BOISMENU: On parle... ça dépend. Il y a plusieurs offres et les offres n'ont pas toutes le même combiné de stations. Il y en a une, entre autres, qui inclut sept stations, il y en a une autre qui peut inclure deux stations, mais dans tous les cas même avec les sept stations, si j'en déduis les deux stations que nous n'achetons pas, on n'arrive pas à 11 millions, que nous ne vendons pas.

1891 CONSEILLÈRE NOËL: Que vous ne vendez pas. Alors, si je comprends bien, il y avait déjà une volonté chez Corus de se départir de ses stations régionales?

1892 M. ARCAND: Je ne pense pas qu'il y avait une volonté. Le problème, c'est que, comme vous le savez, les stations étaient dans une drôle de situation. C'était des stations qui étaient quand même rentables, qui avaient donc une valeur. Le problème pour nous c'était que comme nous n'étions pas... le plan au départ de Corus, c'était d'être présent dans la ville de Québec. Nous sommes allés devant vous déjà à Québec et nous avions dit, à ce moment-là, qu'il était important d'avoir un pont entre Montréal, Québec et Rimouski et lorsque la décision a été d'octroyer à Cogeco cette licence-là, bien des groupes nous ont appelés en nous disant, écoutez, qu'est-ce que vous faites avec ces stations-là, et comme vous le savez, en tant qu'entreprise publique, s'il y a un intérêt, c'est un peu notre devoir de vérifier ce qu'il y a dans le marché, mais pas à n'importe quel prix.

1893 Donc, nous avons tout simplement embauché cette firme-là pour regarder la situation et aucune des offres ne nous apparaissait intéressante. Il n'était pas question pour nous de laisser aller ces stations-là et donc, on a fermé tout simplement les bids et puis on a dit, on continue avec ces stations-là. Et c'est tout simplement ce qui s'est produit. Alors, ce n'était pas une volonté formelle. C'était surtout une volonté d'aller voir un peu ce qui se passait dans le marché.

1894 CONSEILLÈRE NOËL: Ce qui vous a donné une valeur du marché à l'été 2003.

1895 M. ARCAND: Exactement. Alors, quand les gens d'Astral nous ont parlé de ce montant de 11 millions, on trouvait que c'était raisonnable, compte tenu de l'expérience que nous avions vécue.

1896 Mme BOISMENU: L'autre chose que nous avons regardée, parce qu'on parle de nos stations à nous autres, on a regardé également du côté des stations de Astral et des stations à acquérir. Comme vous le savez, ils ont eu deux offres précédentes : une en 2002 de TVA qui se chiffrait autour de 12.5 millions et qui n'a pas été conclue à l'époque, et une seconde au montant de 12 millions en 2003, qui n'a pas été conclue, mais en plus de ça, c'est que les parties qui avaient mis l'offre d'achat pour ces stations-là ont payé un million de dollars pour se retirer de cette transaction-là, ce qui veut dire que au moment où ils se sont retirés, c'est que la transaction ne valait plus 12 millions de dollars et valait probablement beaucoup moins parce que 12 moins un...

1897 CONSEILLÈRE NOËL: Douze moins un, onze. Pour en revenir à l'évaluation sur une base des revenus, est-ce que... là, je vois que vous étiez préparée à me donner votre façon de voir sur une base de marché, si on parle sur la base des revenus, on note que, notamment, on parle des anciennes stations de Power, CFZZ et CJDM, les revenus entre 99 et 2003 ont été substantiellement à la hausse et la valeur que vous y attribuez dans la transaction pour ces deux stations-là est plus basse que celle attribuée en 99. Est-ce qu'il y a une raison à ça autre que votre exercice d'évaluation sur le marché?

1898 Mme BOISMENU: Nous avons pris les revenus des trois années précédentes et calculé une moyenne puis, là, on parle bel et bien de répartition et non d'évaluation des stations, pour répartir le montant. Ça fait que les revenus n'ont pas servi pour évaluer dans notre cas à nous autres, pour évaluer la...

1899 CONSEILLÈRE NOËL: La transaction.

1900 Mme BOISMENU: Exactement. Évaluer la transaction, mais plutôt pour répartir le 11 millions entre chacune des stations. De plus, il ne faut pas oublier que notre répartition était extrêmement importante parce que dans l'hypothèse où soit le Bureau de la concurrence ou le CRTC nous refusait la transaction sur une des stations, il était entendu que la partie concernée reprenait la station au montant inscrit, d'où l'importance pour chacune des parties de mettre une valeur équitable pour chacune des stations.

1901 CONSEILLÈRE NOËL: Si on regarde une station qui ne fait pas partie de la transaction, mais qu'on vous a demandé des évaluations, je parle de Montmagny, il y a eu une augmentation des revenus de 29 pour cent entre 1999 et 2003 et vous nous proposez pour cette station, ou enfin dans la réponse que vous nous avez donnée, une valeur pour 2004 qui est 122 pour cent plus élevée que la valeur qui avait été attribuée à la station en 99. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment vous en êtes arrivée à?

1902 Mme BOISMENU: Parlez-vous de...

1903 CONSEILLÈRE NOËL: De Montmagny,

1904 Mme BOISMENU: Oui. De quel montant parlez-vous?

1905 CONSEILLÈRE NOËL: Les montants... attendez un petit peu que je revienne avec la lettre de lacune. Je vais vous revenir là-dessus. On va continuer sur d'autre chose. Je l'ai quelque part, mais je ne la retrouve pas. Je ne l'ai pas sous la main.

1906 Pouvez-vous nous parler des multiples entre... votre façon de voir les multiples? On parlait de multiples hier de l'ordre de 14 à 15 pour cent en 99 et on parle de multiples de 10. quelque pour cent en 2004. Pouvez-vous nous dire comment vous voyez les multiples qui s'appliquent aux transactions, comment ils étaient en 99, d'après vous, comment ils sont au moment de la transaction entre Astral et Corus et si aujourd'hui on la faisait à la même date, quels seraient-ils?

1907 Mme BOISMENU: Les multiples qui avaient été utilisés lors de la transaction de Power Broadcasting étaient un petit peu plus qu'autour de 15, mais qui représentaient les multiples au marché à cette date-là. On sait qu'à ce moment-là on était dans un marché très concurrentiel, donc les multiples étaient plus élevés.

1908 Nous avons utilisé des multiples qui sont plus représentatifs du marché. Le multiple principalement utilisé maintenant était entre huit et neuf pour nous autres. Le multiple au marché, je dirais qu'il est approximativement de neuf, mais étant donné que ces multiples-là ont été utilisés sur des données financières projetées pour des stations dans lesquelles nous avons un certain risque, nous avons utilisé un taux d'actualisation plus élevé qui est de nos procédures d'environ 12 pour cent. Donc, 12 pour cent nous donne un multiple de 8.33.

1909 Donc, comme je vous disais, nous avons utilisé des multiples qui se promènent entre huit et neuf en fonction de notre évaluation du risque.

1910 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Alors, le 122 pour cent, c'est une comparaison que le personnel a fait entre vos revenus de 99 pour CFEL étaient de 603 664,00 $ et en 2003, de 777 000,00 $ et des poussières, pour une variation de 29 pour cent.

1911 Quant au BAIIA... BAIIA c'est-à-dire, il était positif en 99, négatif en 2003, pour une variation de -591 pour cent. Par contre, vous accordez, si on combine ces deux éléments-là puis si on prend, par différence, le montant qu'il reste pour CFEL, la valeur de CFEL aurait augmenté de 122 pour cent alors que ses ventes n'ont progressé que de 29 pour cent et que son BAI a fait une chute dramatique.

1912 Mme BOISMENU: C'est que quand vous faites un calcul... j'ai l'impression un calcul direct de la valeur de la transaction de Power; c'est-à-dire qu'à l'époque, à ce moment-là, c'était une transaction où si on parle juste de la portion, parce qu'il y avait également des stations de télévision qui étaient incluses dans cette transaction-là, si vous parlez juste de la portion des stations de radio, il y en avait 17 dont 11 en Ontario et six au Québec. Cet ensemble de stations-là a été acquis comme étant un groupe, un panier, et non individuellement.

1913 Donc, il y a plusieurs façons d'évaluer d'abord la répartition, ce qu'on n'a pas fait et deuxième des choses, il faut considérer que ces stations-là, à l'époque, ont été acquises alors que le marché était beaucoup plus concurrentiel. Donc, la valeur aujourd'hui, si j'avais à racheter cette stations-là, serait bien évidemment moindre. Nous avons payé une prime à cause de l'état du marché de 99. En 2004, comme je vous dis, les multiples tournent plutôt autour de neuf alors qu'ils tournaient autour de 15 lorsque nous les avons acquises.

1914 Nous devons dévaluer, si vous voulez, comparer comme on dirait des pommes avec des pommes, nous devrions dévaluer à ce moment-là, l'ensemble des stations pour en refaire le calcul.

1915 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, c'est pour ça que vous concluez que la valeur des stations est inférieure à ce qu'elle était en 99, même si les revenus ont augmenté?

1916 Mme BOISMENU: Exact.

1917 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, on va passer, on va continuer et on va parler de CFOM et CKAC. En 2000, Astral a acquis CFOM pour un montant de neuf millions, ce qui correspondait à un multiple de neuf fois le BAIIA. Selon l'entente que vous avez avec Astral, on parle d'une valeur... on attribue une valeur de cinq millions à CFOL. Si on utilise le BAIIA représentatif selon les calculs que vous nous avez fournis; c'est-à-dire un montant d'un million, on obtient pour cette station-là un multiple de cinq fois le BAIIA. Alors, pouvez-vous nous expliquer, malgré que votre moyenne de multiples se situe autour de neuf pour cent, de neuf fois, comment on en arrive à cinq pour CFOM?

1918 Mme BOISMENU: Nous avons calculé CFOM en fonction d'un BAIIA historique représentatif et basé là-dessus, nous l'avons multiplié par son multiple pour arriver à cinq millions.

1919 Nous l'avons également calculé sur le BAIIA projeté, représentatif, nous en avons fait même une moyenne pour le multiplier par son multiple et nous arrivions encore une fois proche de cinq millions.

1920 J'aimerais aussi juste vous faire remarquer que dans la transaction avec TVA il y avait eu... on avait publié la répartition du montant où CFOM on leur avait accordé, à ce moment-là 4 750 000,00 $, ce qui est relativement très très proche de ce qu'on évalue aujourd'hui à cinq millions.

1921 CONSEILLÈRE NOËL: O.K. Maintenant, en fait vous nous l'avez dit, ça, dans vos réponses, en 2002 TVA avait attribué une valeur de huit millions aux stations AM, qui représentait un multiple de 10.7 du BAIIA pour l'ensemble de ses stations AM et plusieurs d'entre elles à l'époque étaient déficitaires, sauf que CKAC ne l'était pas encore et CKRS, je pense, à Chicoutimi.

1922 Alors, le BAIIA représentatif que vous avez déterminé pour CKAC est de deux millions d'après les calculs que le personnel a fait de vos réponses, est de 2 366 000,00 $, ce qui représenterait un multiple pour l'achat de CKAC de 1.6 BAIIA représentatif, 1.6 fois le BAIIA représentatif. Pouvez-vous nous expliquer comment vous êtes arrivée à ces résultats-là ou comment, vous, vous avez calculé le BAIIA représentatif de CKAC?

1923 Mme BOISMENU: Comme je vous dis, nous l'avons calculé sur les périodes projetées. Si vous voulez, je pourrai vous préparer le calcul et vous le soumettre. Je ne l'ai pas amené ici avec moi.

1924 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, peut-être qu'à la fin madame la conseillère juridique pourra prendre des arrangements pour que vous nous le soumettiez.

1925 Maintenant, il y a d'autres éléments et hier, vous avez eu droit à une répétition avec Astral, d'autres éléments qui, d'après nous, pourraient peut-être faire varier la valeur de la transaction. Alors, j'aimerais ça qu'on s'entende. Pour la valeur d'échange, pouvez-vous nous présenter vos principaux points d'évaluation pour déterminer la valeur d'échange entre les deux groupes de stations?

1926 Mme BOISMENU: Qu'est-ce que vous voulez dire par "vos principaux points"?

1927 CONSEILLÈRE NOËL: Vous avez utilisé, vous avez actualisé les flux monétaires. Alors, pouvez-vous nous dire comment vous avez procédé et qu'est-ce que... pour évaluer les deux groupes de stations?

1928 Mme BOISMENU: O.K. Comment nous avons bâti nos projections. D'accord. Première des choses, nous sommes partis, vous en avez donné un petit peu d'information tantôt. Comme vous dites, nous sommes partis de 2004 et non de 2003. Alors, lorsqu'on a reçu les informations de Astral, on a projeté les six autres mois de l'année pour nous donner un montant final. À partir de ça, ce qu'on a fait, on a regardé d'abord les ventes et en fonction de l'état de chacune des situations, un peu comme monsieur Arcand l'a expliqué un peu plus tôt, et dans le cas des dépenses, entre autres, la programmation, les montants que nous avons projetés à la programmation pour chacune des stations reflètent les grilles de programmation qui ont été déposées hier par monsieur Papin.

1929 Dans le cas des ventes, nous avons projeté un pourcentage raisonnable de commissions avec un montant minimal de frais fixes. Dans le cas de l'administration, nous avons respecté les politiques et procédures de Corus ainsi que dans le cas de la technique et tout ça, par un calcul mathématique pour arriver aux chiffres qu'on vous a présentés sur les grilles.

1930 CONSEILLÈRE NOËL: Pouvez-vous les déposer vos calculs et vos hypothèses de travail?

1931 Mme BOISMENU: Certainement.

1932 CONSEILLÈRE NOËL: Votre taux d'actualisation, le taux d'actualisation que vous avez choisi, c'est 12 pour cent en raison de l'historique de pertes et le profil de risque des stations AM autonomes. Puisque vous avez projeté ou actualisé les flux monétaires projetés en fonction de vos propres niveaux de risque, pouvez-vous nous expliquer pourquoi les pertes historiques qui représentent le risque passé devraient servir à déterminer le niveau de risque que vous profilez pour l'avenir»?

1933 Mme BOISMENU: Quand on fait des projections à partir de stations qui sont déjà en état de perte, je veux dire on regarde son potentiel, comme monsieur Arcand l'a expliqué un peu plus tôt, de revenus. Nous avons projeté, comme je disais un petit peu plus tôt aussi les dépenses en fonction, un, des informations fournies par Astral et, deux, de la même méthode et c'est le marché qui va générer les performances de chacune de ces stations-là.

1934 CONSEILLÈRE NOËL: Comme ces stations risquent, selon votre plan, d'être opérées majoritairement en réseau, est-ce que ça ne devrait pas être un facteur qui minimise les risques?

1935 Mme BOISMENU: Nous avons déjà considéré ces facteurs-là à l'intérieur des dépenses de chacune de ces stations-là.

1936 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Maintenant, on va parler des avantages impayés sur les stations que vous vendez à Astral. Normalement, ces avantages impayés sont acquittés par l'acquéreur. Dans ce cas-ci, et Corus et Astral pour le solde des bénéfices impayés sur CFOM et les stations de Télémédia, vous avez décidé d'un commun accord, j'en suis sûre, d'assumer chacun la valeur des bénéfices qui n'ont pas été payés à la date de la transaction. Eset-ce que vous avez entendu parler de la possibilité d'ajouter le montant de ces bénéfices à la valeur de la transaction? Est-ce que vous avez des commentaires à faire là-dessus?

1937 Mme BOISMENU: Je ferais des commentaires que je vous dirais qui sont très similaires à ce que monsieur Rozon a fait hier; c'est-à-dire que ce ne serait pas d'ajouter, mais de réduire, parce qu'il s'agit d'une dette, première des choses. Donc, ça réduirait le prix de la transaction et non l'augmenter. Deuxième des choses, faudrait-il être capable de l'évaluer parce que de la même façon chez Corus, nous ne séparons pas le montant de ces bénéfices-là par station. Donc, à chaque fois qu'il y a une transaction sur un groupe de stations, il n'y a aucun montant qui est réparti pour chacune d'elles.

1938 CONSEILLÈRE NOËL: Merci. Maintenant, hier, monsieur Dawson a posé la question aux gens d'Astral, à savoir, est-ce qu'on devrait rajouter the excluded liabilities qui sont dans la convention d'achat et, enfin, d'échange et ces excluded liabilities sont définies aux pages 5 et 6 du chapitre des définitions, est-ce que vous pourriez nous fournir une liste des passifs qui sont exclus au terme de la transaction?

1939 Mme BOISMENU: Les passifs exclus sont premièrement définis ici. Les montants ne sont pas finals et ne seront pas finals tant et aussi longtemps que nous n'arriverons pas à la date de la transaction. Les deux parties se sont entendues de toute façon à minimiser ces soldes et techniquement elles devraient être relativement...

1940 CONSEILLÈRE NOËL: Près de zéro au moment où la transaction sera conclue.

1941 Mme BOISMENU: Exact.

1942 CONSEILLÈRE NOËL: Mais s'il en reste, pouvez-vous nous donner une liste avec les montants à l'heure actuelle ou les montants en date du 31 août?

1943 Mme BOISMENU: Il faudrait les ré-évaluer un par un.

1944 CONSEILLÈRE NOËL: Je sais que monsieur Parisien a demandé deux semaines pour l'exercice hier. Peut-être que ça pourra être discuté avec madame la Conseillère juridique?

1945 Mme BOISMENU: J'aimerais juste continuer parce que dans cette liste-là il y a certains montants, je vous dirais que c'est presque pas possible de vous fournir un chiffre et je vais revenir aux bénéfices tangibles parce que les bénéfices tangibles, comme je vous disais un petit peu plus tôt, ils ont été calculés sur un ensemble de stations, si on prend l'exemple encore une fois de la transaction avec Power Broadcasting, il y a des transactions qui ont été acquises à l'époque, qui ne font pas partie de la transaction aujourd'hui. Donc, ce serait très difficile pour moi de vous fournir un chiffre sur la portion des stations qu'on va se départir à ce moment-ci.

1946 Donc, dans cette liste-là, il y a certains chiffres, oui, c'erst possible d'en faire le calcul, mais il y en a d'autres, ce n'est pas possible.

1947 CONSEILLÈRE NOËL: Mettons qu'on parle à l'exclusion des montants impayés sur les bénéfices?

1948 Mme BOISMENU: Dans la mesure du possible, ceux qui sont évaluables, je pourrais vous en faire une évaluation.

1949 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Je vais vous poser la même question qu'hier, qu'est-ce que... comment verriez-vous le fait qu'on ajoute le montant des dettes à la valeur de la transaction?

1950 Mme BOISMENU: Les dettes étant un passif, il serait plutôt réduit de la valeur de la transaction et non ajouté.

1951 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, si on arrivait à la conclusion que les valeurs attribuées à certaines stations qui sont échangées n'étaient pas des valeurs... ou on arrivait à des valeurs de transactions différentes que celles que vous avez soumises, est-ce que si des ajustements se reflètent, comment verriez-vous les ajustements se refléter et est-ce qu'ils devraient se refléter sur une même valeur de transaction ou on additionnerait les plus, les moins pour tout le monde arriver à une valeur X ou si on devrait faire deux calculs séparés pour Corus et Astral?

1952 Mme BOISMENU: Un petit peu comme monsieur Parisien vous l'a expliqué hier, c'est une valeur de transaction, donc on préférerait qu'il n'y ait pas d'ajustement parce que c'est une transaction à 11 millions que deux parties indépendantes se sont entendues et non à une valeur autre.

1953 CONSEILLÈRE NOËL: Et si le Conseil décidait d'ajouter les dettes à la valeur de la transaction et que, vraisemblablement, la valeur... le niveau d'endettement de chacune des deux parties pourrait ne pas coincider de façon précise, est-ce que... comment voudriez-vous qu'on traite la chose? De façon séparée ou sur une seule colonne?

1954 Mme BOISMENU: Je vous reviendrais un petit peu à la même chose qu'hier. J'aimerais qu'on ait l'opportunité de pouvoir en discuter avant d'en conclure.

1955 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie. Alors, moi, j'aurais une petite question de clarification et c'est sur les fameux immeubles qui sont exclus. Je pense qu'on a eu une explication assez claire hier de la part d'Astral que c'était leurs studios et que leur politique c'est de ne pas être propriétaire de leurs studios. Ils sont locataires dans l'âme. Maintenant, à une lettre de lacune, vous nous avez répondu que... attendez un petit peu, c'est la 4, numéro 4, R-4, vous avez répondu ici, et j'ai de la misère à me situer, mais peut-être que vous allez m'aider,

« ... les biens immobiliers et autres ont été exclus des actifs devant être échangés, à condition que Corus vende tous ses actifs à Astral pour une somme nominale une fois les études environnementales terminées ne révélant aucun risque environnemental ou aucune préoccupation quant à la propriété. Ces immobilisations sont effectivement incluse dans les actifs devant être échangés, mais Astral ne veut pas avoir le titre de propriétaire des biens immobiliers jusqu'à ce que les préoccupations environnementales éventuelles soient totalement éliminées et ne renferment aucun passif ou frais dissimulés. Uns fois que ces préoccupations quant au passif seront éliminés, Astral obtiendra la propriété à un coût nominal. » (Tel que lu)

1956 Ça, on ne parle pas des deux bureaux de Rimouski et d'Amqui ici. On parle d'un site d'antenne probablement?

1957 Mme BOISMENU: Non. On parle des bureaux de Rimouski et d'Amqui et c'est précisé plus particulièrement à la page 42 du Exchange Agreement du 26 mai dernier.

1958 CONSEILLÈRE NOËL : Alors, c'est une question d'obtenir les études environnementales --

1959 Mme BOISMENU : Oui.

1960 CONSEILLÈRE NOËL : -- et c'est pour ça qu'ils ne sont pas acquéreurs --

1961 Mme BOISMENU : Oui.

1962 CONSEILLÈRE NOËL : -- mais c'est déjà compris ?

1963 Mme BOISMENU : Oui. Je vous remercie de me donner cette opportunité de vous confirmer que c'est...

1964 CONSEILLÈRE NOËL : ...Astral risque de devenir un jour propriétaire malgré sa réticence. C'est parce que j'avais de la difficulté à réconcilier ça là, j'étais un petit peu perdue.

1965 Mme BOISMENU : C'est juste pour dire au bout de la ligne que dans le prix, ces édifices-là --

1966 CONSEILLÈRE NOËL : Sont inclus.

1967 Mme BOISMENU : -- sont inclus. Seul le titre de propriété n'a pas été transféré parce qu'ils voulaient avoir la confirmation des rapports environnementaux, où nous sommes très confiants qu'il n'y a pas de problème de toute façon, mais comme ils les voulaient, nous avons terminé, je crois, la Phase I à ce stade-ci. Nous sommes en train de faire la Phase II du rapport environnemental.

1968 CONSEILLÈRE NOËL : Il n'y a pas de problème de protection de territoire agricole ?

1969 Mme BOISMENU : Non. Nous sommes très confiants -- de notre avis, il n'y a aucun problème.

1970 CONSEILLÈRE NOËL : Alors, je vous remercie pour cette clarification parce que ça n'était pas -- j'avais un peu de difficulté à voir où étaient les exclusions. On avait deux exclusions, c'était les deux bureaux de Amqui et Rimouski, et je ne retrouvais pas ça...

1971 Mme BOISMENU : Oui, c'était les deux seuls cas.

1972 CONSEILLÈRE NOËL : Merci.

1973 Mme BOISMENU : Ça me fait plaisir.

1974 CONSEILLÈRE NOËL : Moi, je n'ai pas d'autres questions. Monsieur le Président.

1975 LE PRÉSIDENT : Oui, merci. Quelques questions que j'aimerais suivre avec.

1976 Monsieur Arcand, vous nous avez donné très vite les chiffres par marché des stations et ça diffère de nos informations à nous. Par exemple, qu'est-ce que vous avez comme part du marché à Québec, vous avez dit un chiffre pour CHRC qui était de quoi, 3 ou 4 pour cent ?

1977 M. ARCAND : J'ai parlé...

1978 LE PRÉSIDENT : Est-ce que c'est un pourcentage des revenus dans le marché ou est-ce que c'est le...

1979 M. ARCAND : C'est chez le groupe cible 24-54. Ça peut être ça la différence peut-être. Est-ce que vous avez 25-54 également ?

1980 LE PRÉSIDENT : Oui -- non. Je ne suis pas certain.

1981 M. ARCAND : C'est 12 plus peut-être que vous avez.

1982 LE PRÉSIDENT : Et 12 plus, c'est quoi ?

1983 M. ARCAND : C'est 12 ans et plus.

1984 LE PRÉSIDENT : Non, non, non, je comprends ça, mais 12 plus, le chiffre, c'est quoi ?

1985 M. ARCAND : Douze plus -- je n'ai pas le chiffre de 12 plus exactement là, mais...

1986 LE PRÉSIDENT : Mais, par exemple, on a un chiffre de 7...

1987 M. ARCAND : Il est probablement -- bon, à ce moment-là, ça doit être 12 plus, parce que ce qui arrive c'est que vous avez un auditoire plus âgé.

1988 LE PRÉSIDENT : Oui, je confirme que c'est 12 plus et vous avez parlé de 25 à 54.

1989 M. ARCAND : C'est ça.

1990 LE PRÉSIDENT : O.K.

1991 I think it would be missing something to not take advantage of Mr. Hayes' presence here and experience. Mr. Hayes, you have talked on previous occasions about comparisons between markets and what they are capable of generating. Do you have any comments on the differences between the Quebec market and the Canadian market as a whole in regard to being able to drive the revenues to market shares?

1992 MR. HAYES: I think that the Quebec markets are fairly consistent with the Canadian markets. It is an issue primarily of rating share as it relates to your ability to drive revenues, certainly out of the ad agencies. The unknown factor here is our own skill in selling with news talk formats primarily and the ability to generate enthusiasm for talk programs and in, particularly, AM band.

1993 Pierre Arcand and Jacques have already pointed out that 85 per cent or more of the desirable audience now rests on FM and we are seeing a migration of advertising dollars at a greater and greater rate to FM dial as well. So the AM dial and particularly news talk, because it tends to attract an older demographic, is a little bit more of a difficult sell.

1994 So when Pierre speaks to human resources and sales people in particular, we will have to do a superior job at recruiting and training sellers to be successful in this format, much the way we have handled ourselves at the all-news in Montreal, the two all-news stations.

1995 If I could, Hermann, maybe you would be able to embellish what I have just tried to convey.

1996 M. CHAREST : Non, effectivement, le fait que les stations de radio AM vont chercher davantage un auditoire plus âgé, quand on regarde même les parts de marché 25-54, en tant que station de radio, on n'est pas nécessairement très compétitif. Par contre, le fait d'avoir une radio plus spécialisée -- et l'exemple que nous avons c'est les all-news à Montréal -- ça nous permet d'aller chercher une clientèle qui lui est pratiquement unique, exclusive.

1997 Les gens, en tant que clients, achètent ce type de station-là sachant pertinemment le groupe cible que nous allons rejoindre, et pour nous, ça nous permet même d'aller chercher ce qu'on appelle une prime, en termes de valeur, et c'est ce qui nous permet, au niveau des all-news, d'aller chercher ce qu'on appelle un indice de performance de beaucoup supérieur à des stations standards.

1998 Disons qu'à un indice de performance selon nos parts de marché, on irait chercher 100, si on va sur une station all-news, on est aller chercher 214. Si dans des marchés autres comme Sherbrooke ou Trois-Rivières, notre indice de performance va être aux alentours de 60-70. Donc, on est en-deça de ce qu'on devrait aller chercher. Alors, c'est de là finalement la spécialisation, l'utilité de la spécialisation, autant pour aller chercher un nouvel auditoire que la possibilité d'augmenter nos revenus.

1999 LE PRÉSIDENT : Oui, je comprends et je comprends la réponse de monsieur Hayes aussi, mais étant donné ce qu'il vient de dire, ici, vous cédez des postes FM qui, selon vous, sont où le marché se trouve, bien sûr, dans les plus petites villes, plus petits marchés, mais avec des bails assez intéressants, comme vous l'avez dit, rentables et tout ça.

2000 Est-ce que vous avez exploré une transaction au comptant avec Astral ?

2001 M. ARCAND : Écoutez, Astral n'était pas intéressé au départ -- je pense que c'était très clair -- à regarder la possibilité d'une transaction au comptant. Je pense que Astral, dès le départ, était intéressée à faire cette échange. Astral trouvait que nos stations étaient intéressantes et le débat a plus été sur le fait de ne pas en vendre plus ou en échanger plus. On a limité quand même, dans une certaine mesure, cette échange-là, compte tenu des valeurs. Nous aurions été sûrement intéressés à regarder cette possibilité-là, mais au départ, c'était une fin de non-recevoir.

2002 LE PRÉSIDENT : C'est intéressant parce que comme vous avez décrit votre stratégie, c'est d'avoir une station à Québec pour un pont, mettons, aux autres stations FM que vous avez dans les régions. Maintenant, vous allez acheter le poste à Québec, mais vous n'avez plus les stations dans les régions et ça ne complète pas votre stratégie, comme...

2003 M. ARCAND : Je comprends, mais je pense que sur le plan stratégique, pour nous, avoir une présence quand même d'une station AM et d'une station FM dans la ville de Québec, c'est quelque chose que Corus recherchait quand même depuis fort longtemps.

2004 LE PRÉSIDENT : Oui.

2005 M. ARCAND : Alors, ça c'était un avantage non-négligeable pour nous, et le fait également de pouvoir avoir deux AM qui peuvent travailler en synergie, c'est-à-dire CKAC et Info 690 représentaient aussi un avantage non-négligeable pour nous.

2006 LE PRÉSIDENT : O.K.

2007 Madame Boismenu, si vous avez un bien et vous avez des dettes sur ce bien-là, associées avec ce bien-là, et je vous donne 9 $ pour le bien, mais c'est vous qui va assumer les dettes, le bénéfice net à toi, c'est quoi ?

2008 Mme BOISMENU : Ça dépend du montant de la dette si j'assume la dette. C'est neuf moins le montant de la dette.

2009 LE PRÉSIDENT : Neuf moins, mettons, un.

2010 Mme BOISMENU : Ce sera -- la valeur du bien vaut 8.

2011 LE PRÉSIDENT : Mais vous avez reçu le neuf. Vous avez été antérieurement dans une situation où vous avez eu la dette. Vous avez cédé le bien. Le bien, ça été cédé à un autre. Vous n'avez plus le bien.

2012 Mme BOISMENU : Oui.

2013 LE PRÉSIDENT : Vous avez la dette.

2014 Mme BOISMENU : Oui.

2015 LE PRÉSIDENT : Mais vous avez neuf.

2016 Mme BOISMENU : Oui.

2017 LE PRÉSIDENT : Pour le bien, vous avez reçu le neuf. Le un reste chez vous. Ce n'est pas une augmentation ni une diminution à ce moment-là.

2018 Mme BOISMENU : D'accord.

2019 LE PRÉSIDENT : O.K.

2020 Mme BOISMENU : Donc, je cède...

2021 LE PRÉSIDENT : Mais si l'autre assume la dette, pour avoir cédé le bien, vous avez reçu et le neuf et vous n'avez plus l'obligation pour le un ; ça fait 10. Est-ce que ce n'est pas vrai ?

2022 Mme BOISMENU : C'est parce que -- qu'est-ce que vous avez fait avec le un à ce moment-là ?

2023 LE PRÉSIDENT : L'autre a assumé la dette. Ça veut dire que ce n'est plus une obligation chez toi.

2024 Mme BOISMENU : C'est parce que ce que vous regardez, c'est deux transactions ici. Si je n'ai plus assumé -- de chacun des parts, nous gardons nos dettes.

2025 LE PRÉSIDENT : Non, non.

2026 Mme BOISMENU : C'est que là, vous le considérez juste d'un seul côté.

2027 LE PRÉSIDENT : J'accepte ça, mais je regarde seulement la situation dans laquelle vous vous trouvez --

2028 Mme BOISMENU : Oui.

2029 LE PRÉSIDENT : -- et je dis que vous avez -- maintenant, vous êtes mieux par neuf, parce qu'on vous a donné neuf --

2030 Mme BOISMENU : Oui.

2031 LE PRÉSIDENT : -- pour le bien, et aussi, on a enlevé le fardeau que vous avez eu pour le un. Ça veut dire que vous avez un bénéfice total de 10 maintenant, ayant transigé la transaction. L'autre côté, c'est une autre chose --

2032 Mme BOISMENU : Oui.

2033 LE PRÉSIDENT : -- mais chez vous, c'est ça la situation.

2034 Mme BOISMENU : C'est que le un -- quelque part, c'est qu'il faudrait qu'on nous ait payé neuf puis qu'on nous ait payé un en plus, donc, on nous aura payé 10 ; c'est ce que vous essayez de m'expliquer ?

2035 LE PRÉSIDENT : Oui.

2036 Mme BOISMENU : Mais on ne nous a pas payé le un supplémentaire. On reste avec la dette.

2037 LE PRÉSIDENT : Mais on vous a payé le neuf et on vous a enlevé un fardeau qui --

2038 Mme BOISMENU : Oui.

2039 LE PRÉSIDENT : -- aura resté chez vous de un.

2040 Mme BOISMENU : Oui.

2041 LE PRÉSIDENT : Ça veut dire -- est-ce que ça ne joue pas ?

2042 Mme BOISMENU : C'est que le -- c'est parce que je ne peux pas faire le lien entre l'exemple que vous me donnez et notre situation.

2043 LE PRÉSIDENT : Mais j'ai essayé de le faire très simple, seulement conceptuellement, pour comprendre la base de mes questions hier et des questions de madame Noël.

2044 Mme BOISMENU : Oui.

2045 LE PRÉSIDENT : On essaie d'examiner votre situation avant et après, dans les deux cas.

2046 Mme BOISMENU : D'accord.

2047 LE PRÉSIDENT : Et quant à moi, vous ne m'avez pas convaincu qu'il ne faut pas ajouter les deux montants pour dire que vous êtes maintenant 10 mieux qu'avant, pas neuf.

2048 Mme BOISMENU : C'est que -- dans le cas de la dette, c'est qu'on ne l'a pas payée, on la conserve et on doit la payer aux tierces parties.

2049 LE PRÉSIDENT : C'est ça, mais c'est la dette définie dans le contrat, associée avec la business. Je n'ai pas le contrat devant moi, mais c'est défini très clairement comme ça.

2050 Mme BOISMENU : Non. C'est que la dette reste chez nous, on ne nous la paye pas. Donc, on continue à être responsable de nos dettes. C'est parce...

2051 LE PRÉSIDENT : Dans cette transaction ici ?

2052 Mme BOISMENU : Oui.

2053 LE PRÉSIDENT : Vous avez quitté mon exemple. Si on reste avec l'exemple, est-ce que...

2054 Mme BOISMENU : Je pense que monsieur Hayes aimerait ajouter...

2055 MR. HAYES: Yes, Mr. Chairman, if I could, I think that this question cuts both ways. The Astral stations were part of a larger transaction at one time and our stations were part of a larger transaction at one time as well, and in order to simplify this, we just assigned an asset value based on our assessment of the value of the stations and so did Astral.

2056 THE CHAIRPERSON: No, no, I understand. I understand where you are coming from. The seeming disconnect -- the Commission some years ago added long-term debt into the value of a transaction --I forget the decision; I can give you the reference if you like -- on that logic, that the thing is worth what in effect the total amount that is owed on the undertaking, together with what you are paying for it.

2057 So I can see where you were settling to each pay your own debts associated with the transaction and your own unpaid benefits and so forth. I can understand the nature of the transaction but conceptually, and I suppose from the point of view of this transaction, it bites more on the Astral side because there is a 6 per cent, if you like, benefit that runs on that one and not on this one, on this side of the transaction.

2058 So it is far more theoretical here, but theoretically, the Commission, I think, crossed that bridge sometime ago in terms of adding those two figures together and trying to calculate the value of the transaction. That was the only point --

2059 MR. HAYES: I understand.

2060 THE CHAIRPERSON:  -- to the questions and I thought it was more pertinent, again, on the Astral side in this particular transaction given that it could have monetary implications.

2061 J'ai encore une question seulement et c'est -- et peut-être on va -- quand vous préparez votre ventilation des émissions sur vos états financiers. Mais vous avez déposé des nouvelles grilles de programmation le 3 septembre et vous avez répondu au personnel, je pense, que les projections restent comme elles étaient avant ; est-ce que c'est vrai ? Mais ces projections, sûrement, ont été déposées il y a longtemps, et si vous confirmez que c'est le cas, ça va comme ça, mais il y avait quand même assez de différences entre les...

2062 M. ARCAND : Je peux vous dire, Monsieur le Président, que nous avons regardé en détail justement cette chose-là. J'ai eu l'occasion de parler là-dessus à certaines personnes du CRTC et nous maintenons que nos chiffres tiennent la route.

2063 LE PRÉSIDENT : O.K.

2064 Conseil juridique.

2065 Me MURPHY : Merci, Monsieur le Président.

2066 Hier, vous vous êtes engagés de déposer vos propres lignes directrices par rapport à la conduite de tribunes téléphoniques. Par contre, ce matin, vous avez confirmé que vous étiez prêts à vous engager à respecter les lignes directrices en matière de contenu verbal que la Radiomédia avait soumis au Conseil en '94.

2067 Suite aux précisions de ce matin, pouvons-nous conclure que vous êtes prêts à vous engager à respecter les lignes directrices de Radiomédia pour toutes vos stations AM ?

2068 M. ARCAND : Oui.

2069 Me MURPHY : Nous notons aussi que la Station CHRC est maintenant assujettie à une condition de licence, à la condition que la titulaire respecte intégralement les lignes directrices de Radiomédia.

2070 Croyez-vous qu'il est nécessaire de reconduire cette condition de licence par rapport à CHRC ?

2071 M. ARCAND : Je ne crois pas qu'il soit nécessaire, d'où on s'engage, comme je vous l'ai dit, pour l'ensemble des stations, de toute façon, à respecter ces lignes.

2072 Me MURPHY : Merci.

2073 Pourriez-vous nous fournir un tableau qui démontre les effectifs journalistiques pour les stations de Corus dans les marchés impliqués dans la transaction, ainsi que pour les stations que vous proposez d'acquérir ?

2074 M. ARCAND : Nous tenterons de vous donner ça aujourd'hui.

2075 Me MURPHY : Pouvez-vous inclure les détails concernant les pigistes et les chroniqueurs pour ces stations ?

2076 M. ARCAND : Les stations que nous allons acquérir ou des stations que nous avons actuellement ?

2077 Me MURPHY : Qui sont dans les marchés visés par la transaction.

2078 M. ARCAND : Je pense qu'au niveau des pigistes et des chroniqueurs, il faudrait peut-être que les gens -- c'est parce qu'on n'a pas l'information. On a l'information pour Rimouski, pour ces stations-là. Pour CKAC, on n'a pas toute l'information. Nous allons consulter les gens d'Astral et tenter de vous donner cette information.

2079 Me MURPHY : C'est-à-dire ce que nous recherchons ce sont les détails concernant vos...

2080 M. ARCAND : Ce que nous, on fait à Rimouski dans ces stations-là ?

2081 Me MURPHY : Oui, et aussi ce que vous projetez faire...

2082 M. ARCAND : Ah ! ce qu'on projette de faire.

2083 Me MURPHY : Oui.

2084 M. ARCAND : D'accord. Oui.

2085 Me MURPHY : Et quand serez-vous en mesure de nous fournir cette information ?

2086 M. ARCAND : D'ici une semaine.

2087 Me MURPHY : Parfait ! Donc, 15 septembre, 17 h.

2088 Hier, lors des discussions concernant les infos-publicités, vous vous êtes engagés de nous fournir la proportion des revenus des ventes locales qui proviendraient des infos-publicités. Aujourd'hui, vous nous avez apporté les clarifications quant à la diffusion, le nombre d'heures de diffusion. Par contre, il reste la question des revenus provenant des infos-publicités.

2089 M. ARCAND : Nous allons vous fournir cela aujourd'hui même.

2090 Me MURPHY : Merci.

2091 M. ARCAND : Sous plis confidentiel, si c'est possible.

2092 Me MURPHY : Ce matin, vous avez donné des précisions quant au nombre d'heures de création orale pour CKAC. Pourriez-vous nous fournir la même information pour les autres stations AM ?

2093 M. ARCAND : Certainement. Nous allons vous -- donnez-nous à peu près le même délai d'une semaine si c'est possible.

2094 Me MURPHY : Donc, 15 septembre --

2095 M. ARCAND : 15 septembre.

2096 Me MURPHY : -- 17 h.

2097 M. ARCAND : Oui.

2098 Me MURPHY : Pourriez-vous nous déposer l'étude de Griffith et associés en date du mois de juillet 2003 ?

2099 M. ARCAND : Oui, sous plis confidentiel.

2100 Me MURPHY : Et quand ?

2101 M. ARCAND : D'ici le 15 septembre, 18 h.

2102 Me MURPHY : Dix-sept heures.

2103 M. ARCAND : Dix-sept heures.

2104 Me MURPHY : Les calculs d'évaluation qui faisaient l'objet de la discussion avec Madame la Conseillère Noël, vous serez en mesure de nous les fournir...

2105 Mme BOISMENU : On parle de CFON. Dans ce cas-là, je vais être capable de vous les fournir aujourd'hui.

2106 Me MURPHY : Pourriez-vous nous fournir vos calculs d'évaluation pour toutes les stations qui font partie de la transaction ?

2107 Mme BOISMENU : D'ici une semaine, oui.

2108 Me MURPHY : Une semaine.

2109 Mme BOISMENU : Oui.

2110 Me MURPHY : Donc, le 15 septembre --

2111 M. ARCAND : Dix-sept heures.

2112 Me MURPHY : -- 17 h.

--- Rires / Laughter

2113 Me MURPHY : Et ma dernière question. L'évaluation des dettes exclues selon la liste dans l'entente d'échange d'actifs.

2114 M. ARCAND : Ça, ça va être deux semaines au moins.

2115 Me MURPHY : Deux semaines.

2116 M. ARCAND : Alors, le 22 à 17 h.

2117 Me MURPHY : Le 22 septembre, 17 h.

2118 M. ARCAND : C'est ça.

2119 Me MURPHY : Merci. Ce sont toutes mes questions, Monsieur le Président.

2120 LE PRÉSIDENT : Merci.

2121 Messieurs, Mesdames, est-ce que vous avez quelque chose à ajouter avant la fin ?

2122 M. ARCAND : Oui. J'aimerais, Monsieur le Président, conclure cette présentation et faire certaines observations, rappeler peut-être les points essentiels de cette transaction.

2123 Je pense que la situation de ces stations est d'abord critique, aux dires non pas de nous mais du fiduciaire, entre autres, qui est probablement la personne la mieux placée pour le dire. Nous répétons encore une fois qu'il y a urgence à régler le problème de propriété, qui dure depuis 42 mois.

2124 Nous croyons en notre capacité d'influencer positivement le sort de ces stations. Corus est le plus grand diffuseur en radio au Canada. C'est le diffuseur qui a les ressources, l'infrastructure et le management pour être capable de faire une véritable différence pour ces stations.

2125 Le contenu local proposé dans les circonstances difficiles de ces stations est substantiel et est suffisant pour améliorer le sort de ces stations, à notre avis. Cependant, nous prenons note de vos demandes de garantis supplémentaires et nous y reviendrons lors de la réplique.

2126 Autres éléments. Je pense que nous avons fait, aujourd'hui en tout cas, la formule -- la démonstration, c'est-à-dire, que la formule de spécialisation pour la radio AM est reconnue par à peu près tous les spécialistes des médias, que ce soit au Canada ou aux États-Unis.

2127 Je rappelle également que cette transaction permet à Corus -- permettrait à Corus, si elle est acceptée, d'entrer dans les marchés de Québec, Saguenay, Sherbrooke, Gatineau, Trois-Rivières. Elle améliorerait la diversité des voies et procurerait une compétition saine et permanente avec Cogeco et Astral dans ces marchés.

2128 Corus s'est engagée également, quoiqu'il arrive, à maintenir ses stations AM en opération pendant sept ans. Corus s'est engagée également à maintenir des lignes directrices en matière d'émissions de lignes ouvertes.

2129 Malgré une situation qui a été décrite par le fiduciaire de catastrophique, les investissements en information locale sont importantes. Au total, dans cette transaction, il y aura plus de journalistes qu'avant la transaction.

2130 Le statu quo, à notre avis, n'est pas acceptable, et en terminant, je citerai l'expression hier de M. Ian Greenberg qui a dit que c'était "la bonne solution au bon moment et avec les bons acquéreurs qui sont préoccupés mais qui sont enthousiastes aussi."

2131 Merci.

2132 LE PRÉSIDENT : Madame Wylie.

2133 CONSEILLÈRE WYLIE : Monsieur Arcand, vous avez ajouté ici "Politique en matière de contenu, tribunes téléphoniques." Est-ce que ce n'est pas plutôt de contenu en général ?

2134 M. ARCAND : Oui, je m'excuse. Oui, de contenu. Oui.

2135 CONSEILLÈRE WYLIE : Merci.

2136 LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup, Messieurs, Mesdames.

2137 We will take a break now. On va prendre une pause-café pour 15 minutes et on suivra avec les interventions. We will return with the interventions in 15 minutes.

--- Suspension à 1125 / Upon recessing at 1125

--- Reprise à 1145 / Upon resuming at 1145

2138 LE PRÉSIDENT : À l'ordre s'il vous plaît. Order please.

2139 Monsieur le Secrétaire.

2140 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

2141 Nous entendrons maintenant la première des interventions comparantes, la Fédération nationale des communications, représentée par Mme Chantale Larouche et M. Pierre Roger. Vous disposez de 10 minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

2142 Mme LAROUCHE : Monsieur le Président, membres du Conseil, bonjour. Merci d'avoir accepté de nous entendre dans le cadre de cette importante audience.

2143 D'abord, je tiens à rassurer les requérantes quant à la position de la FNC. Nous ne sommes par farouchement opposés à cette transaction. Cependant, nous sommes convaincus que Corus, notamment, comme les représentants de l'entreprise ont mentionné un peu plus tôt aujourd'hui, est en mesure de faire plus et mieux pour préserver la qualité, la diversité de l'information, de la programmation, particulièrement dans les marchés locaux.

2144 Nous tenons aussi à mentionner d'entrée de jeu que depuis le début de ces audiences, nous sommes particulièrement rassurés, je dirais, par les préoccupations manifestées par les membres du Conseil à l'égard justement de la protection de l'information et de la programmation locale et régionale.

2145 À l'instar du Syndicat des employé(e)s de CJAB-FM et de CKRS-AM, la FNC s'inquiète de la disparition de plusieurs émissions conçues au Saguenay et qui s'adressent directement au public de la région. Nous sommes d'avis que le projet de Corus, sans exigences particulières, risque d'accentuer ce qu'il est convenu maintenant d'appeler la "montréalisation" des ondes.

2146 Le paysage radiophonique québécois s'est considérablement modifié depuis les années 90, et ce, au profit quand même d'allègements constants des obligations des titulaires. De nombreux assouplissements ayant déjà été consentis aux stations AM et FM, la FNC estime que le Conseil ne peut pas consentir à diminuer encore les niveaux de programmation locale en vigueur et doit, au contraire, s'assurer que la transaction préserve l'accessibilité à des contenus d'information et de programmation de proximité et diversifiés.

2147 La FNC estime aussi que la règle du tiers de programmation de contenu local doit être un minimum de production locale immuable, du moins pour les stations FM d'Astral.

2148 Corus devrait être tenue de diffuser une programmation locale originale de création orale au moins équivalente à celle existant dans les différentes stations acquises. Corus devrait préciser encore davantage ses intentions et comment il entend offrir aux collectivités le service auquel elles sont en droit de s'attendre, et ce, peu importe le format de programmation choisi.

2149 Nous croyons, par ailleurs, qu'il serait périlleux pour Corus de s'attaquer à des formules radiophoniques qui ont fait leur preuve et accentuer ainsi les risques de désertion de la programmation, de désertion, dis-je, des auditoires, et subséquemment, des annonceurs.

2150 Il apparaît quand même essentiel de connaître les objectifs de Corus en matière d'information et on pense que -- bon, bien sûr, les membres du Conseil ont été très vigilants au cours de cette audience sur cette question. On verra les réponses qui seront apportées au Conseil en réplique, mais on pense qu'il y a lieu de resserrer davantage, donc, le programme, le plan de travail de Corus par rapport à l'information.

2151 La demande qui est soumise permet de croire quand même à un désengagement important qui est davantage lié à une recherche de réductions de dépenses issues des synergies possibles, et s'il y a des réductions de dépenses qui s'imposent dans les AM, nous croyons toutefois que le plan d'affaire de Corus devrait s'articuler autour des forces des stations acquises, soit la proximité et l'information.

2152 Le CRTC doit exiger que soit maintenu le nombre de journalistes existants dans chacune des régions, tout en tenant compte de la nécessité de préserver la diversité et la qualité de l'information.

2153 Le changement de vocation de CKAC ne peut pas soustraire le radiodiffuseur de son obligation d'offrir des services adéquats aux communautés locales, y compris de l'information. Nous croyons, donc, qu'en dépit de cette transformation, CKAC devrait opérer une salle de nouvelles distincte du service d'information de CINF. Il y a lieu, à notre avis, d'assurer une étanchéité réelle entre les salles de nouvelles des trois stations de Corus et de la station nouvellement acquise, CKAC.

2154 Toutefois, si le Conseil juge pertinente la proposition d'alimenter la Station CKAC par le service d'information de CINF, nous estimons que Corus doit s'engager à constituer un service d'information qui disposera de ressources pour approfondir davantage l'analyse et de maintenir à cet égard le nombre de journalistes actuels dans les stations actuelles de Corus et à CKAC.

2155 De plus, chaque station devrait être dotée d'une direction éditoriale distincte et de lecteurs de nouvelles distincts, comme c'est le cas à Radio-Canada, contrairement à ce qu'affirmait hier la requérante.

2156 Tout porte à croire que les régions essuieront aussi une importante perte en matière d'information. Au Saguenay, notamment, tout indique que Corus diminuera le nombre de journalistes de CKRS, sous prétexte qu'Astral créera ses services distincts. Un tel démantèlement d'un service de nouvelles de qualité expérimenté serait loin d'améliorer la qualité de l'information disponible dans cette région.

2157 Je tiens à mentionner là-dessus que nous avons déjà au Saguenay un déficit important au niveau des ressources dédiées à l'information, et ce, depuis la création de Radiomédia, qui a, alors, provoqué la fermeture de la Station AM CJMT. Avant 2001, soit avant qu'Astral tente d'obtenir certains actifs de Télémédia, il existait au Saguenay trois sources distinctes d'information radio, soit Télémédia, Astral et Radio-Canada.

2158 La Fédération n'a jamais souscrit au fait qu'au Saguenay, les transactions envisagées par Astral conduisent à la desserte des trois stations de radio commerciales par une seule salle de nouvelles. À première vue, bien sûr, la transaction Astral/Corus, compte tenu de l'engagement d'Astral d'exploiter ses salles de nouvelles, pourrait améliorer la situation, mais nous considérons que les requérantes, loin de s'engager à offrir des services d'information de qualité diversifiés, troquent l'augmentation des sources contre des effectifs journalistiques insuffisants ou même réduits.

2159 Les obligations d'Astral et de Corus en matière d'information doivent être traitées distinctement et doivent se solder par une augmentation des effectifs journalistiques dans les régions, contrairement à ce qui est proposé.

2160 Le Conseil doit exiger qu'Astral respecte son engagement de doter des effectifs journalistiques nécessaires pour que chaque station dispose d'un service d'information de qualité. Le Conseil doit exiger que Corus maintienne les effectifs actuels à l'information.

2161 En conclusion, nous estimons que la diminution constante de stations AM ne peut pas continuer à générer un désengagement envers les communautés locales et régionales. La technologie de radiodiffusion ne peut, donc, plus constituer un facteur de réduction des obligations des radiodiffuseurs.

2162 Le format de programmation proposé par Corus ne doit pas conduire à une réduction des ressources en information et la capacité des CKAC de maintenir un service de qualité. Si Corus compte utiliser le service d'information de CINF, constituant ainsi un réseau d'information, la requérante doit s'engager à enrichir le contenu de l'information.

2163 Peu importe le format de programmation que compte instaurer Corus à la station de CKAC, ses obligations en matière d'information doivent être maintenues et nous nous attendons à ce que le CRTC fixe à Corus des exigences de production d'émissions en affaires publiques quotidiennes dédiées au marché montréalais.

2164 Enfin, le Conseil doit aussi exiger que le nombre de journalistes des stations soit maintenu.

2165 Merci de nous avoir écouter.

2166 LE PRÉSIDENT : Merci.



2167 Commissioner Colville.

2168 COMMISSIONER COLVILLE: Thank you, Mr. Chairman. I will be asking my questions in English but feel free to answer in French or in English as you choose.

2169 Mme LAROUCHE : O.K.

2170 COMMISSIONER COLVILLE: I read your original brief and heard what you just presented to us and I noted that you have been here for the last couple of days and you noted at the outset that you have been listening to the questioning from the Commission, and notwithstanding everything you said, I guess you are saying you don't really oppose this arrangement and I take it from your comments that your fundamental concern is with the Corus aspect of the transaction.

2171 We have gone through a lot of discussion yesterday and today with Corus about the very issue that you have raised, the amount of local programming and particularly the news journalists in the major markets but also in the regions.

2172 I guess I would like to get a sense from you about how you respond to what you have heard yesterday and particularly this morning when Corus was asked repeatedly about notwithstanding the fact that they have presented us with these charts about possible improvements to the programming, they are not prepared to commit to any more than the original commitment of the 20 hours. So what is your reaction to that and what do we do about it?



2173 Mme LAROUCHE : Bon, la première réaction, c'est que ça demeure nettement insuffisant comme engagement. Pour nous, il est clair que cette transaction crée des exigences particulières aux futurs acquéreurs dans la mesure où, effectivement, on ne peut pas prétendre qu'il y a une santé économique réelle dans l'ensemble des stations AM.

2174 Cependant, dans un cas comme le Saguenay notamment, région que je connais mieux notamment parce que j'y travaille, à CKRS, on nous dit -- la requérante nous dit qu'il y a une santé économique quand même ou un niveau de santé financière convenable à CKRS Saguenay. Or, on ne veut pas maintenir complètement ce qui est actuellement performant à CKRS.

2175 À notre avis, il s'agit là d'un désengagement, et Corus devrait être tenu de maintenir en place ce qui a fait ses preuves et ce qui est considéré comme acceptable, puisque relativement rentable malgré tout.

2176 Alors, à notre avis, ils doivent aller un peu plus loin au niveau de l'engagement à maintenir la programmation locale, et ce, au-delà des nouvelles pour certaines régions où il y a des émissions qui, au-delà de l'information, performent, et ils devraient également s'engager à maintenir un niveau d'information et le nombre de journalistes actuellement en place dans les stations acquises, et à cet égard, nous estimons que jusqu'à maintenant, ils n'ont pas pris cet engagement.

2177 D'autre part, hier, la requérante Corus a beaucoup insisté sur le fait -- et encore aujourd'hui -- qu'il serait probablement irresponsable de s'engager autant avant même d'opérer ses stations et la requérante indiquait qu'elle n'avait pas l'intention de revenir devant le Conseil pour demander des allègements.

2178 Nous sommes plutôt, nous, d'un autre avis, et de l'avis contraire, à savoir que Corus pourrait fort bien s'engager à maintenir ce qui existe actuellement, et s'il y a lieu, Corus pourra toujours revenir devant le Conseil pour demander des assouplissements, motivée par une expérience que nous aurons pu évaluer tant du côté des artisans que du Conseil et des populations desservies par les stations de radio.



2179 COMMISSIONER COLVILLE: Well, you obviously understand the rules in that the applicant is always free to come back and apply for a change in conditions. So it is your view that we should impose stronger conditions, similar to what is the situation now, and notwithstanding their arguments, they would be free to come back and --

2180 Mme LAROUCHE : Tout à fait !

2181 COMMISSIONER COLVILLE:  -- change the condition --

2182 Mme LAROUCHE : Exactement.

2183 COMMISSIONER COLVILLE:  -- in the future.



2184 Mme LAROUCHE : Et en général -- mais en tout cas, je crois qu'au Conseil, l'expérience l'a démontré, quand il y a des difficultés particulières, que le dossier est bien monté et étayé, on est capable d'adapter rapidement les règles de manière à permettre, je dirais, la viabilité des entreprises, et depuis les années 90, au Conseil, il y a eu beaucoup d'évolution à cet égard pour favoriser le maintien des services en place mais aussi la viabilité des entreprises en place.



2185 COMMISSIONER COLVILLE: Now, you have argued this morning -- I guess it is still morning -- in your presentation that we should require a separate newsroom, if I understood you correctly, for CKAC. I guess it raises a question in my mind about how detailed the Commission should get in terms of conditions of licence or requirements when it comes to sort of the day-to-day operation management of an undertaking like a radio station, in terms of applying this sort of condition that you must maintain a separate newsroom here and where we draw the line in terms of efficient operation as opposed to imposing those kinds of managerial conditions.



2186 Mme LAROUCHE : Bien, nous pensons que s'il y a lieu de maintenir une salle de nouvelles à CKAC que l'exigence doit être faite que cette salle soit opérée dans les locaux de CKAC, avec une direction éditoriale complètement distincte de la direction éditoriale des trois stations actuellement propriété de Corus. On sait que vous ne pourrez pas gérér le quotidien, mais il faudrait qu'il y ait un engagement d'assurer l'étanchéité, comme on l'a fait à l'époque des grandes transactions impliquant les télédiffuseurs propriétaires de médias écrits. Alors, il y a possibilité de l'envisager.

2187 Bien sûr, comme on dit, si le Conseil pense qu'il est possible d'utiliser les services d'un nouveau réseau constitué par CINF, nous croyons qu'il ne serait pas à l'avantage de la population de Montréal qu'un tel transfert soit effectué sans qu'il y ait absolument le maintien du même nombre de journalistes sur le territoire montréalais.

2188 Donc, en conséquence, on devrait conserver les journalistes actuellement à l'emploi de CKAC pour s'assurer qu'on est capable de faire le travail de desserte de l'ensemble des quatre stations.

2189 Parce que, dans les faits, ce qui est proposé actuellement par Corus, c'est un ajout assez réduit d'un nombre de journalistes pour assumer la desserte de quatre stations de radio, alors qu'avant on en avait trois.

2190 À notre avis, ce n'est pas suffisant. D'autant plus, si on veut enrichir le contenu.



2191 COMMISSIONER COLVILLE : Now, one of the concerns that you have raised in your original written brief, and again today, is the number of journalists and where they are.

2192 This chart was put forward, which actually shows, in total, five more journalists than existed in total before the transaction.

2193 Do you have any comments on the after-transaction distribution of the journalists here ?



2194 Mme LAROUCHE : Oui.

2195 On a pris connaissance de cette grille et je dois vous dire qu'à un moment donné, on avait un peu de difficulté à s'y retrouver.

2196 Et je crois qu'hier aussi, il y a eu beaucoup d'échanges avec les représentants du Conseil parce que cela ne nous apparaît pas évident que, pour chacune des régions, il y a un net avantage.

2197 Même si on dit qu'il y a un ajout de cinq, prenons l'exemple -- encore là, je vais vous servir l'exemple du Saguenay-Lac St-Jean.

2198 À première vue, le nombre de journalistes existants actuellement à CKRS sera réduit et un certain nombre de journalistes pourraient être ajoutés dans les stations d'Astral.

2199 Mais, au net, il n'y aura pas plus, nécessairement, de journalistes au Saguenay-Lac St-Jean, et la capacité de faire la couverture de presse de chacune des stations risque d'être beaucoup moins grande et moins efficace que ce qu'elle était dans le passé.

2200 COMMISSIONER COLVILLE : Okay. Those are all the questions I have.

2201 Thank you very much for your presentation.

2202 I am sure the folks at Corus are listening carefully in the audience, and we will hear more from them at reply.

2203 Mme LAROUCHE : Merci.



2204 MEMBER COLVILLE : Thank you.



2205 LE PRÉSIDENT : Merci.

2206 Madame Wylie.

2207 CONSEILLÈRE WYLIE : Quand vous dites que les heures de contenu local et régional devraient être maintenues, vous situez -- et vous avez mentionné évidemment que les syndicats de CJAB et CKRS vont se présenter bientôt aussi -- et eux se situent à 64 heures en incluant les parties de hockey des Saguenéens junior majeurs.

2208 Quand vous dites que nous devrions les obliger à continuer ce qu'il y a en ce moment, vous situez cela à quel nombre d'heures ? Je n'ai peut-être pas entendu et je ne vois pas dans votre présentation d'heures spécifiques dans votre présentation.

2209 Mme LAROUCHE : Non.

2210 Pour nous, c'était le nombre d'heures actuellement locales.

2211 CONSEILLÈRE WYLIE : Mais, est-ce que vous l'avez ? Quel est --

2212 Mme LAROUCHE : Je ne l'ai pas --

2213 CONSEILLÈRE WYLIE : Où le situez-vous ?

2214 Mme LAROUCHE : Je ne l'ai pas quantifié.

2215 Mais, en fait, pour nous, cela veut dire qu'on doit maintenir l'émission du matin.

2216 Il y a une émission en matinée. Une à l'heure du midi jusqu'en mi-après-midi, jusqu'à 14 h, je crois, et une autre en soirée.

2217 Pour nous, tout cela doit être maintenu, d'autant plus qu'on nous dit qu'il y a une performance de ces émissions.

2218 Je n'ai pas la grille sous les yeux, mais --

2219 CONSEILLÈRE WYLIE : Dans la proposition qu'ils ont déposée avec leur présentation, on situe à CKRS 43 heures 30 minutes, et moi, je vois ici, dans -- mais peut-être que le syndicat s'expliquera --

2220 Mme LAROUCHE : C'est 64 heures, je crois.

2221 CONSEILLÈRE WYLIE : Eux, c'est 64 heures.

2222 Mme LAROUCHE : Oui, tout à fait.

2223 Cela comprend non pas seulement les sports, mais aussi -- on s'en doute que le président du syndicat pourrait aller davantage dans le détail --mais cela comprends aussi les émissions du jour.

2224 CONSEILLÈRE WYLIE : Parce que, quand vous nous dites qu'il faut les maintenir, je ne crois pas que le Conseil entreprenne de dire qu'il faut qu'une programmation à un certain moment soit --

2225 Mme LAROUCHE : Non.

2226 CONSEILLÈRE WYLIE : Au maximum, les heures et, comme monsieur Arcand l'a dit plusieurs fois, les stations AM normalement n'ont même pas de ces obligations-là par condition de licence.

2227 Donc, il y a un décalage là assez -- ce serait intéressant de savoir ce qu'est le nombre d'heures que vous proposez qui devraient être maintenues.

2228 Mme LAROUCHE : Dans notre esprit, c'est vraiment en termes de nombre d'heures que le Conseil doit fixer ses exigences et non pas sur le détail de la programmation. On sait que ce n'est pas votre --

2229 CONSEILLÈRE WYLIE : Mais il faudrait faire le calcul aujourd'hui et à ce que vous voulez qu'ils s'en tiennent.

2230 Mme LAROUCHE : Oui, tout à fait.

2231 Par ailleurs, il est vrai que les stations n'ont pas, en règle générale, d'obligation --les stations AM n'ont pas d'obligation formelle de fixée, si ce n'est qu'en termes de contenu canadien.

2232 Par contre, le Conseil a quand même le pouvoir, au cas par cas, d'émettre certaines obligations, et nous pensons que, dans ce cas-ci, non pas seulement à cause de cette transaction-ci, mais à cause de la manière dont l'industrie de la radio a évolué au fil des ans (notamment le fait que les AM ont été supplantées par les FM), que le Conseil ne doit pas aller plus bas au niveau des exigences à imposer aux radiodiffuseurs, qu'ils soient du AM ou du FM.

2233 CONSEILLÈRE WYLIE : On voit ici un tableau qui démontre l'actuel à CKRS comme étant 45 heures. Alors, on demandera à CJAB et CKRS si la différence entre ce nombre d'heures-là et 64 est le hockey ou qu'est-ce que c'est.

2234 Mme LAROUCHE : Oui. D'accord.

2235 Ils seront davantage en mesure de préciser.

2236 CONSEILLÈRE WYLIE : Parce que eux disent 20 heures. Vous, vous dites ce qui est là en ce moment.

2237 Merci.

2238 Mme LAROUCHE : Merci.

2239 CONSEILLÈRE WYLIE : Merci, Monsieur le Président.

2240 LE PRÉSIDENT : C'est ça. Merci beaucoup, messieurs et mesdames.

2241 Monsieur le Secrétaire.

2242 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

2243 La prochaine intervention sera présentée par la Coopérative de travail en télévision TéléCentre Drummond, Monsieur Michel Morin.

2244 M. MORIN : Bonjour.

2245 LE SECRÉTAIRE : Monsieur Morin, vous disposez de dix minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

2246 M. MORIN : C'est bien.

2247 Alors, donc, mon nom est Michel Morin. Bonjour à vous tous.

2248 Je suis directeur de l'information et journaliste à TéléCentre, coopérative de travailleurs qui co-produit des émissions d'information en collaboration avec Cogeco, la télévision locale de Drummondville.

2249 Je vais vous faire un portrait rapide de la situation à Drummondville au niveau médiatique.

2250 La région compte deux stations de radio (Boom FM appartenant à Astral, CJDM appartenant à Corus), deux hebdomadaires appartenant à Transcontinental, une télévision qui appartient à Cogeco. Donc, TéléCentre est la seule voix indépendante en information.

2251 Drummondville compte près de 70 000 habitants -- on vient de vivre une fusion municipale -- et c'est la treizième ville en importance maintenant au Québec.

2252 Mon intervention a pour but de démontrer :

2253 - D'une part, que le modèle économique actuel des grandes chaînes étouffe les régions en matière d'information régionale (dont Drummondville),

2254 - Et, d'autre part, qu'il faut profiter de cette transaction pour faire cheminer l'idée que des plus petits joueurs doivent entrer dans le marché et rétablir un équilibre entre le journalisme commercial qu'on nous propose actuellement et un journalisme un peu plus objectif.

2255 Donc, vous allez avoir une radiographie un peu sommaire de la situation à Drummondville.

2256 La transaction donc qui fait l'objet cette audience publique vient mettre en lumière les retombées néfastes sur les régions du modèle économique qui mène actuellement le milieu médiatique.

2257 Astral, Corus, Québécor, TVA, Transcontinental -- et on peut les nommer -- et les autres font partie des grands joueurs inscrits à la bourse.

2258 Donc, ces entreprises sont davantage au service des actionnaires et du rendement qu'au service du public.

2259 Dans ce contexte, la course aux profits amène toutes sortes de contorsions comptables et on manipule génétiquement les médias régionaux. Et après, on vient ici faire de belles promesses.

2260 Il ne faut pas s'en cacher, on fait dans la haute finance et, plus on fait dans la haute finance, plus on s'éloigne des valeurs, plus on s'éloigne de la base et plus on s'éloigne du public.

2261 Les gestionnaires d'aujourd'hui sont devenus des joueurs de Monopoly utilisant les médias régionaux comme des pions.

2262 Le modèle économique des grandes chaînes s'essouffle, car on ne peut pas augmenter sans cesse les profits sans créer des dommages collatéraux dans les régions.

2263 Au Québec, la limite d'acquisition de stations de radio est pratiquement atteinte. Donc, Corus et Astral sont un peu démunies et ne savent plus trop quoi faire pour répondre aux exigences des actionnaires.

2264 Soudainement -- hier, on l'a entendu -- on nous sort des journalistes. Il y en aura plus, au Québec, soudainement, des journalistes.

2265 Moi, ça fait 15 ans que je vois le nombre de journalistes et d'animateurs diminuer à Drummondville. Ça fait 15 ans.

2266 Soudainement, on nous en sort. Un demi ici. Peut-être un là. Tiens, peut-être trois là. On ne sait pas.

2267 Les demis, je ne sais pas s'ils vont les prendre chez IKEA. Il va falloir les monter quand ils vont arriver dans les stations de radio.

2268 Mais, enfin, il faut comprendre une chose. Depuis quand les gestionnaires s'occupent de l'intérêt du public ? Je m'excuse, mais les gestionnaires s'occupent d'abord et avant tout de leurs intérêts financiers.

2269 Un gestionnaire ne fait pas de l'information locale et ne s'intéresse pas à l'information locale. Un gestionnaire s'intéresse à l'argent. Point final.

2270 J'ai eu l'occasion de le vivre.

2271 Dans un marché tertiaire comme Drummondville, qui dit coupure dit montréalisation de l'information, et la montréalisation de l'information, c'est la banalisation de la région. Plus on montréalise une région, plus on banalise ses activités.

2272 D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'il y a plusieurs régions du Québec qui se lèvent d'un trait, parce que je pense qu'on en a un petit peu ras le bol et on atteint un taux de montréalisation inacceptable.

2273 Qu'est-ce que ça laisse comme message aux gens des régions, cette fameuse montréalisation ? Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a plus rien qui se passe dans les régions parce que l'information est toujours soutenue, les commentaires ou les propos --

2274 Enfin, bref, c'est un peu cela, le portrait.

2275 On est en train aussi de montréaliser pratiquement une génération au complet.

2276 La montréalisation, c'est comme un antibiotique. Je pense que plus on en prend, plus notre système est en train de s'y faire. Là, ça commence à être dangereux.

2277 Cette transaction-là démontre clairement le manque de sérieux de nos gestionnaires. Cela démontre aussi qu'on se fout carrément des régions.

2278 On veut profiter de l'argent des régions et demander en même temps aux régions de se taire, de ne pas parler.

2279 Surtout, ce qui est inquiétant, c'est de savoir que la façon dont nous sommes informés en région est entre les mains de gestionnaires dédiés pleinement à l'augmentation des profits.

2280 Alors, tout cela, ce n'est pas sérieux. On est rendu qu'on s'échange des licences comme si on échangeait des cartes de hockey.

2281 Une semaine avant le début de l'audience ici, au CRTC, Astral nous sort un lapin d'un chapeau avec un investissement soudain de trois millions de dollars. On va tripler le nombre de journalistes.

2282 Moi, je voudrais bien croire à cela si on nous avait mis la table au cours des dernières années du côté d'Astral pour nous dire « Voici. On a commencé. On va investir, mais on y va lentement et tout cela. »

2283 Mais, écoutez. Comment je peux croire cela, moi, quand, à Drummondville, au niveau de l'information, régulièrement, ce sont les représentants publicitaires qui vont faire la couverture de conférences de presse ?

2284 Comment je peux croire cela quand l'animateur du matin va couvrir une conférence de presse et, par la suite, il va nous vendre des autos ou du brocoli à 99 cents en fin de journée en faisant des reportages commerciaux ?

2285 Alors donc, à un moment donné, cela ne tient plus la route. On parle souvent d'étanchéité entre la salle des nouvelles et le département commercial, mais, dans ce cas-ci, on peut parler de fluidité.

2286 Alors, tout cela, c'est ridicule et, à un moment donné, il faut que cela arrête.

2287 Drummondville est coincée dans cette transaction-là. Si elle passe, Astral aura une domination totale et complète du marché à Drummondville parce que, d'une part, il ne faut pas oublier que dans les BBM depuis les dernières années, Rock Détente, qui est à Sherbrooke, se situe à peu près en deuxième place, première-deuxième place, mais régulièrement en deuxième place.

2288 Alors, donc, ce qui veut dire que, dans un prochain BBM, on risque de retrouver CJDM, qui va appartenir à Astral, Rock Détente, qui va appartenir à Astral, peut-être CKOI et Boom FM, qui appartient déjà à Astral. Donc, trois sur quatre.

2289 Aussi, fait un peu cocasse, et cela va vous démontrer un peu le manque de sérieux à un moment donné de tous ces gens-là, c'est qu'Astral va ramener Radio Énergie pour une troisième fois, à Drummondville, en quatre ans.

2290 Quand Corus a acheté CJDM, il y avait la bannière Radio Énergie. Alors, ils ont dû l'abandonner.

2291 Astral est arrivée pas longtemps après avec Radio Énergie. Ils l'ont abandonnée pour Boom FM. Là, tiens, on va ressortir, encore une fois, Radio Énergie.

2292 En quatre ans.

2293 Je cherche le sérieux, moi, dans tout cela et puis je n'en trouve vraiment pas.

2294 On va être pris aussi avec une station musicale. Deux stations à contenu très musical. Parce que, moi, le côté de l'information, je n'embarque pas là-dedans.

2295 Si la transaction ne passe pas, c'est le statu quo. On demeure avec un journalisme commercial. Alors, on est vraiment mal pris, à Drummondville.

2296 Il faut profiter de cette transaction pour s'assurer que, dans une région tertiaire comme Drummondville, les initiatives des gens du milieu qui ont à coeur l'information, les formules innovatrices et proactives qui contribuent à la diversité et à l'objectivité de l'information reçoivent les appuis nécessaires à leur mise en place et à leur développement.

2297 Ici, il ne s'agit pas de contrebalancer les rouleaux-compresseurs médiatiques qui sont débarqués chez nous et qui ont tassé, très souvent du revers de la main, l'expertise des gens du milieu, mais il s'agit bien de donner à une région.

2298 Il faut que la région retrouve une information locale et régionale et qu'elle soit faite également par des professionnels du milieu qui demeurent là et qui connaissent la région.

2299 Vous savez, on prône énormément le développement économique des régions en mettant en place des organismes pour accueillir et stimuler de nouveaux projets.

2300 Il existe différents fonds de développement dans le but d'encourager la croissance des régions. On met en place des stratégies de développement, des stratégies pour vendre la région, des stratégie pour contrer l'exode des jeunes.

2301 Et la circulation de l'information à l'intérieur même de ces régions-là est sans cesse réduite et trop souvent banalisée.

2302 Dans le cas de Drummondville, les deux radios drummonvilloises, dans les formats actuels, écartent d'un trait de nombreux sujets, ce qui fait en sorte que l'accessibilité à ces médias devient de plus en plus difficile.

2303 Également, autre élément que je souhaite apporter, c'est que, à Drummondville, l'espérance de vie d'un animateur et d'un journaliste est environ deux ans chez Corus et six mois chez Astral.

2304 Alors, comment voulez-vous qu'on bâtisse une information locale et régionale solide quand les jeunes qui rentrent dans ces stations-là ont un « pack sack » sur le dos parce qu'ils ne resteront pas longtemps et ont un parachute en avant parce qu'ils ne savent pas quand est-ce que la trappe va s'ouvrir et ils seront tout simplement balancés ?

2305 En trois ans, Astral a mis 20 personnes à la porte à Drummondville. Alors, comment voulez-vous qu'aujourd'hui, quand on écoute ces beaux propos, on attache une importance à cela ? Ce n'est pas sérieux.

2306 Je vois que le temps file. J'aurais encore plein de choses à dire.

2307 Mais l'information à Drummondville est sans cesse réduite et à sa plus simple expression.

2308 Si on regarde les journaux de Transcontinental : 30 pour cent de texte, 70 pour cent de publicité.

2309 Les télévisions de Sherbrooke qui viennent nous voir font dans la tôle froissée le sensationnalisme et, à l'occasion, quand l'agenda le permet, peut-être une bonne nouvelle.

2310 Donc, peut-être pour conclure, dans le contexte particulier que vit Drummondville au niveau de l'information et d'un type de journalisme que je qualifie de commercial, TéléCentre est la seule voix indépendante qui donne la parole aux gens de chez nous, et peut-être je souhaiterais que le Conseil écoute attentivement TéléCentre pour peut-être développer un projet qui ferait en sorte que TéléCentre pourrait assurer non seulement sa survie, mais assurer la seule vie au niveau d'une voix indépendante au niveau journalistique à Drummondville.

2311 Voilà. Alors, cela conclut mon exposé et possiblement ma carrière radiophonique à Drummondville.

2312 LE PRÉSIDENT : Merci.

2313 Madame Noël.

2314 CONSEILLÈRE NOËL : Merci, Monsieur Morin.

2315 J'avais compris que vous étiez à la télévision et non pas à la radio. Est-ce que --

2316 M. MORIN : J'ai fait un petit bout à la radio.

2317 CONSEILLÈRE NOËL : Non, non. Mais j'ai lu votre --

2318 M. MORIN : Oui. D'accord.

2319 CONSEILLÈRE NOËL : J'ai lu votre mémoire écrit.

2320 Alors, mais vous êtes à la télévision --

2321 M. MORIN : Oui.

2322 CONSEILLÈRE NOËL : Si j'ai bien compris.

2323 M. MORIN : C'est cela.

2324 CONSEILLÈRE NOËL : Vous me dites que vous êtes à la station de télévision de Cogeco à Drummondville.

2325 M. MORIN : Oui.

2326 CONSEILLÈRE NOËL : Est-ce qu'on a accordé une licence à Cogeco pour une station de télévision à Drummondville ?

2327 M. MORIN : C'est une télévision locale.

2328 CONSEILLÈRE NOËL : C'est une télévision communautaire.

2329 M. MORIN : Communautaire. Oui.

2330 CONSEILLÈRE NOËL : D'accord.

2331 M. MORIN : Mais on dit locale.

2332 CONSEILLÈRE NOËL : Parce que j'avais de la misère à voir quand est-ce qu'on leur avait donné une licence.

2333 M. MORIN : Oui.

2334 CONSEILLÈRE NOËL : OK. Ils sont le câblodistributeur et ils fournissent un service de télévision communautaire.

2335 M. MORIN : Oui. C'est cela.

2336 Mais, remarquez, si vous avez une licence à quelque part, je serais très intéressé à ce qu'on regarde la chose.

2337 CONSEILLÈRE NOËL : Vous pouvez peut-être faire une demande pour Toronto.

--- Rires / Laughter

2338 CONSEILLÈRE NOËL : Il y en a une sur le bloc.

2339 Monsieur Morin, vous parlez, à la page 4 -- je vais me référer à votre mémoire écrit vu que vous ne nous avez pas distribué vos notes. Vous nous parlez, à la page 4 de votre mémoire, de la montréalisation de l'information.

2340 Est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous voulez dire par là ? Est-ce que l'information qui est diffusée sur les radios de Drummondville ce n'est que des nouvelles de Montréal ou si --

2341 M. MORIN : Écoutez. Je peux vous --

2342 Oui.

2343 CONSEILLÈRE NOËL : Je voudrais comprendre ce que vous voulez dire par « montréalisation de l'information » parce que, si c'est des nouvelles de Montréal, je peux comprendre que ce ne soit pas pertinent à votre marché.

2344 M. MORIN : Oui. Effectivement.

2345 Écoutez. Dans le cas d'Astral, par exemple, il y a seulement qu'un seul journaliste qui est en ondes dès 6 h le matin. Alors, c'est difficile pour un seul journaliste de faire de la recherche et de creuser la nouvelle dans une région comme Drummondville, une région qui est en développement.

2346 Du côté de Boom FM, M. Sabbatini avait raison hier quand il disait que c'est indépendant là, une salle de nouvelle indépendante, sauf qu'il n'y a pas de journaliste.

2347 On a un lecteur de nouvelles qui est à St-Hyacinthe et qui est alimenté par des communiqués et qui est alimenté également par l'animateur qui est là, qui va envoyer quelques notes. Alors, il va se concocter un bulletin de nouvelles.

2348 Donc, il arrive régulièrement que, après deux nouvelles de Drummondville, tout de suite, on s'en va vers des nouvelles nationales et des nouvelles de Montréal parce qu'on en a pas.

2349 Alors, comment voulez-vous -- parce que, pour faire du journalisme, ça ne prend grand-chose. Ça prend des journalistes. Ça prend un crayon et puis un « pad ». Et il faut aller sur le terrain.

2350 Ce n'est pas compliqué cela, mais on n'a pas compris cela encore du côté -- parce que Drummondville est considérée --

2351 CONSEILLÈRE NOËL : Mais, dans les propositions qu'on a devant nous, il y a quand même l'ajout de journalistes dans toutes les régions.

2352 Est-ce que vous avez examiné les plans d'Astral ?

2353 M. MORIN : Absolument. Absolument.

2354 Mais on est encore indécis. On ne sait pas encore au niveau du nombre. C'est ça, l'histoire.

2355 Et comment on va faire, à Drummondville, pour transformer un journalisme commercial à un journalisme objectif ?

2356 CONSEILLÈRE NOËL : Oui, justement. C'était ma deuxième question.

2357 Qu'est-ce que vous voulez dire quand, à la page 6 de votre mémoire, vous nous parlez de la prise en charge ?

2358 Vous dites que la prise en charge des grands réseaux médiatiques affaiblit la circulation de l'information et son impartialité.

2359 M. MORIN : Oui.

2360 CONSEILLÈRE NOËL : Qu'est-ce que cela veut dire ? D'après vous. Parce que, moi, je lis cela et puis je me pose des questions à savoir ce que cela veut dire.

2361 M. MORIN : Madame Noël, cela veut dire que, dans le cas de Drummondville -- parce qu'il ne faut pas oublier qu'on est rendu avec des médias qui ne veulent pas trop brasser. On est rendu à ce que j'appellerais le « Weight Watcher » intellectuel, où il ne faut pas trop brasser parce que, sinon, les annonceurs n'aiment pas cela.

2362 Donc, quand on a une nouvelle qui concerne un annonceur, dans certains cas, on va appeler avant pour vérifier si on peut sortir la nouvelle qui concerne l'annonceur en question. Et ça arrive, ça.

2363 Je peux vous citer un autre cas également : l'ouverture d'une pizzeria.

2364 La dame était prête à signer un contrat de publicité avec la station de radio à la seule condition que le journaliste soit là à l'ouverture de la pizzeria.

2365 Le lendemain, curieusement, on annonce comme la bonne nouvelle du jour, la nouvelle positive, l'ouverture de la 76e pizzeria à Drummondville.

2366 Alors, le journalisme commercial, c'est ça. On est obligé de rendre des comptes aux commerçants.

2367 Je pourrais pousser plus loin en vous disant qu'il y a eu une demande du côté de la presse écrite que, quand il y a une conférence de presse qui se déroule dans tel hôtel, le propriétaire de l'hôtel souhaiterait retrouver son nom dans la nouvelle. Parce que la conférence de presse a eu lieu à tel hôtel. Donc --

2368 Alors, ça, c'est une demande qui a été faite et les journalistes sont obligés de se plier à cette demande-là.

2369 Alors, le journalisme commercial, c'est ça.

2370 Avez-vous pensé, dans deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, comment --

2371 Cela va continuer de dévier jusqu'à quel point ?

2372 C'est là qu'il faut renverser la vapeur et comment ils vont faire ?

2373 Moi, j'ai été obligé de tasser des représentants commerciaux à une table à un moment donné, une table de journalistes, parce qu'ils étaient là.

2374 Je suis arrivé un petit peu en retard au niveau de la conférence de presse et j'ai demandé de quitter pour me faire une place. Donc, il y eu un petit échange quand même très poli, mais j'ai dit « tassez-vous ».

2375 CONSEILLÈRE NOËL : Vous parlez de manipulation génétique comptable. Vous parlez aussi de manipulation, point.

2376 Pouvez-vous me dire qu'est-ce qui est manipulé et où est-ce qu'est la génétique là-dedans ?

2377 M. MORIN : En fin de compte, quand on a des stations qui normalement seraient locales et que, à un moment donné, on est dans le réseau et qu'on n'a plus accès les week-ends à un bulletin d'information qui se tient, qu'on fait sans cesse référence à des choses qui se passent ailleurs, c'est un peu ça.

2378 Je ne parle pas juste de la situation de Drummondville, mais, par exemple, je vais peut-être citer CHRC.

2379 Si la transaction se fait, les week-ends, dans une station comme celle-là -- parce que moi j'ai été élevé à Québec avec CHRC -- va avoir une douzaine d'heures, de ce que j'ai pu entendre, d'info-publicités les week-ends.

2380 Alors, donc, on va vendre toutes sortes d'élixirs, alors que, il me semble, un marché comme Québec devrait avoir une émission du matin les week-ends avec une organisation. Beaucoup plus que de l'info-pub.

2381 Alors, c'est ça, les manipulations.

2382 Les manipulations comptables, c'est la même chose.

2383 On ne se cachera pas que, quand on est dans la haute finance -- et je vais vous donner un exemple.

2384 Quand on écoute les bulletins de RDI, il y a toujours une chronique boursière. Il est malheureux de constater que plus ça va, plus dans cette chronique boursière-là il y a des chroniques judiciaires parce qu'on joue avec les chiffres. On fait dire si. On fait dire ça.

2385 À un moment donné -- je ne dis pas que ces gens-là trament des choses croches -- mais sauf qu'on est dans la haute finance et, quand on est dans la haute finance, il y a bien des règles qui sont tassées.

2386 Il y a bien des trucs comptables -- et vous allez avoir l'occasion de le vérifier parce qu'il vous manquait des détails pour analyser la transaction. Il y a encore des choses qui ne sont pas claires.

2387 Alors, quand je parle de manipulations ou de trucs comme ça, c'est dans ce sens-là.

2388 On essaie de nous faire croire que nos stations sont locales ou régionales, sauf que, comme, par exemple, Boom.

2389 Ils ont une émission de 6 h à 9 h qui est locale à Drummondville, et de 9 h à 4 h, la programmation part de St-Hyacinthe.

2390 CONSEILLÈRE NOËL : Qui est à environ 50 kilomètres de Drummondville.

2391 M. MORIN : Oui. Mais, dans une réalité toute autre.

2392 CONSEILLÈRE NOËL : Parce que, moi, géographiquement, je sais très bien où sont St-Hyacinthe et Drummondville.

2393 M. MORIN : Oui.

--- Rires / Laughter

2394 M. MORIN : Je suis bien content de le savoir, Madame Noël.

2395 Vous savez peut-être aussi que c'est deux marchés qui sont différents, des gens qui pensent différemment du moins, en tous cas.

2396 Mais sauf qu'il n'en demeure pas moins que la station de Drummondville, est-ce que c'est une station locale ou une station de St-Hyacinthe ?

2397 C'est là qu'il --

2398 CONSEILLÈRE NOËL : C'est un réseau.

2399 M. MORIN : Oui. C'est un réseau.

2400 CONSEILLÈRE NOËL : C'est un réseau.

2401 Vous nous parlez du monopole de Transcontinental dans la publicité et puis vous nous dites, du même souffle, que ça va être encore pire si on a accès à de la publicité radio.

2402 Moi, je verrais plutôt le contraire. Quand il y a une alternative, les prix baissent. Ils ne continuent pas de monter.

2403 M. MORIN : Pas nécessairement. Pas nécessairement.

2404 Je sais que, chez nous, il y a des gens qui se plaignent justement de ces monopoles-là parce qu'ils n'ont pas le choix.

2405 Parce que, encore là, on s'organise pour aller chercher le maximum d'argent. Donc, on fait des propositions.

2406 En tous cas, je ne peux pas vous dire que je suis très habile, par exemple, dans ce -- et je vous le dis avec toute mon honnêteté.

2407 CONSEILLÈRE NOËL : On va entreprendre la conclusion, qui est presque aussi longue que votre document.

--- Rires / Laughter

2408 M. MORIN : Oui.

2409 CONSEILLÈRE NOËL : À la page 12, vous nous parlez de gestionnaires étrangers qui méprisent les radios et les auditeurs.

2410 Est-ce que vous pourriez nous dire de qui vous parlez ?

2411 M. MORIN : Écoutez. Je parle de ces gens-là. Je peux parler d'Astral, Corus, Québécor, TVA.

2412 Écoutez. Quand on dit mépriser --

2413 CONSEILLÈRE NOËL : Étrangers au marché local de Drummondville.

2414 M. MORIN : Oui, oui.

2415 Étrangers, effectivement. Étrangers au marché local de Drummondville.

2416 Écoutez. Quand on nous propose toujours des coupures, quand on nous propose des contenus qui se ressemblent d'un style de radio à l'autre et qu'on n'a pas les effectifs nécessaires sur le terrain pour bien couvrir la nouvelle, que les animateurs travaillent avec Le journal de Montréal parce qu'ils n'ont pas le temps de faire des choses.

2417 C'est un peu dans ce sens-là. On ne fournit pas les outils nécessaires pour qu'on puisse développer un contenu plus local, qu'on ait des gens qui viennent faire des entrevues ou quelque chose du genre. On ne fournit absolument rien.

2418 Alors, donc, à quelque part, on nous laisse tomber et j'en conclus que c'est un peu du mépris parce qu'on ne s'occupe pas, on ne s'intéresse pas à nous dans ce sens-là.

2419 C'est dans ce sens-là que je veux dire cela, Madame Noël.

2420 CONSEILLÈRE NOËL : Alors, ils ne sont étrangers. Ce n'est pas parce qu'ils sont non-Canadiens ?

2421 M. MORIN : Non, non. Pas du tout. Pas du tout.

2422 CONSEILLÈRE NOËL : Ils sont étrangers à Drummondville.

2423 M. MORIN : Oui. Effectivement.

2424 CONSEILLÈRE NOËL : Toujours à la page 12, vous mentionnez que la pression commerciale exercée sur les salles de nouvelles met sérieusement en danger la liberté de presse et la liberté de parole.

2425 Est-ce que vous avez des exemple de ça ?

2426 M. MORIN : Absolument.

2427 CONSEILLÈRE NOËL : Parce que c'est quand même une affirmation assez --

2428 M. MORIN : Oui. Absolument. J'ai un exemple. C'est pour cela que je terminais en disant, tout à l'heure, que ma carrière radiophonique est définitivement terminée à Drummondville, mais à un moment donné, il faut que ça change.

2429 Écoutez. C'est arrivé. Un cas où il y a un commerçant qui a un projet d'agrandissement et qui doit abattre des arbres, un projet d'agrandissement de stationnement.

2430 Le journaliste sort la nouvelle parce qu'il y a eu conférence de presse. Là, on dit « Oups ! Il place 40 000,00 $ chez nous, lui. Appelle pour voir s'il veut qu'on diffuse la nouvelle. » On appelle le commerçant. Le commerçant « Non. Vous ne touchez pas à ça. »

2431 Alors, c'est dans ce sens-là.

2432 CONSEILLÈRE NOËL : Maintenant, un petit peu plus loin, vous parlez d'une espèce de complet entre la Chambre de commerce et Bell pour empêcher l'appui de la Chambre de commerce à la télévision de Cogeco.

2433 M. MORIN : Oui.

2434 CONSEILLÈRE NOËL : Je ne suis sûre que ce soit tout à fait en ligne avec l'objet de -- et vous avez plusieurs pages là-dessus -- avec l'objet de l'audience d'aujourd'hui, mais vous savez probablement que Cogeco et Bell sont associés dans TQS.

2435 M. MORIN : Oui, effectivement. Je le sais. Je le sais, Madame Noël.

2436 Non. C'est pour démontrer un peu le silence des organisations de chez nous parce que ce n'est pas normal qu'il n'y ait pas personne qui se lève dans un cas de transaction comme celle-là.

2437 À quelque part, on assiste un peu à un silence. J'ai eu l'occasion de l'écrire dans une lettre ouverte qui est passée dans la Tribune de Sherbrooke, à savoir ce silence-là, est-ce que c'est un silence qui est acheté ? Parce qu'il y a toujours une notion de partenariat.

2438 Vous savez, il y a des organisations et des organismes sans but lucratif qui ont comme principal partenaire les médias.

2439 Quand arrive des situations comme celle-là, il est évident que les gens comme la Chambre de commerce ou d'autres organisations ne se lèvent pas pour dire « Écoutez. Il y a une inquiétude dans cette transaction-là. » Au moins, produire ne serait-ce qu'une lettre de deux-trois pages.

2440 Mais là, il y a un silence qui est inquiétant. Alors, donc, c'est pour cela que je vous dis que, à quelque part, il y a des gens qui ne se lèvent pas actuellement parce que le silence est -- est-ce qu'il est acheté ? On ne peut pas mordre la main d'un partenaire, j'imagine.

2441 Alors, c'est dans ce sens-là.

2442 CONSEILLÈRE NOËL : Qu'est-ce que vous voulez dire quand vous dites, à la page 15, l'arrivée des coupoles de Bell ExpressVu et Starchoice dans les régions câblées vient fragiliser davantage l'information régionale ?

2443 J'ai de la misère à vous suivre là parce que, des coupoles, c'est un moyen de transmission, ce n'est pas une entreprise de programmation.

2444 M. MORIN : Non.

2445 C'est que les gens à Drummondville, quand ils sont avec une coupole, n'ont pas nécessairement accès à des bulletins de nouvelles locales.

2446 En fait, on parle de régionales à ce moment-là parce que ça vient davantage de Sherbrooke.

2447 Mais, dans certains cas --

2448 CONSEILLÈRE NOËL : Oui. Parce que, comme je disais tout à l'heure, à ma connaissance, on n'a pas encore donné de licence de télévision à Drummondville.

2449 M. MORIN : Non, mais cela a un effet sur l'information quand même. Parce que, nous, on en fait.

2450 CONSEILLÈRE NOËL : Est-ce que vous êtes au fait de ce qui se passe maintenant, c'est-à-dire que plusieurs stations régionales sont distribuées sur le satellite ?

2451 M. MORIN : Oui.

2452 CONSEILLÈRE NOËL : Pas toutes, malheureusement.

2453 M. MORIN : Oui.

2454 CONSEILLÈRE NOËL : Parce qu'il y a des problèmes de statique.

2455 M. MORIN : Oui. C'est ça.

2456 Oui. Je suis au courant. Oui.

2457 CONSEILLÈRE NOËL : Alors, est-ce que, d'après vous, cela va corriger le problème à ce niveau-là ?

2458 M. MORIN : Un peu, mais pas au complet dans le sens où, par exemple, à Drummondville, la télévision locale joue quand même un rôle important au niveau de l'information.

2459 Quand on a une coupole --

2460 CONSEILLÈRE NOËL : À Drummondville, la télévision, les signaux proviennent de Sherbrooke et de Trois-Rivières ?

2461 M. MORIN : Sherbrooke.

2462 CONSEILLÈRE NOËL : Sherbrooke.

2463 M. MORIN : Oui.

2464 CONSEILLÈRE NOËL : Je vous remercie, Monsieur Morin.

2465 Je n'ai pas d'autre question.

2466 Monsieur le Président.

2467 M. MORIN : Cela me fait plaisir, Madame Noël.

2468 LE PRÉSIDENT : Merci.

2469 Me MURPHY : Il n'y a pas de question.

2470 Merci.

2471 LE PRÉSIDENT : Pas de question.

2472 Merci beaucoup, Monsieur Morin.

2473 M. MORIN : Merci beaucoup.

2474 LE PRÉSIDENT : On va arrêter ici et on va reprendre à 14 h 05. À 14 h 05, on continuera.

--- Suspension à 1235 / Upon recessing at 1235

--- Reprise à 1410 / Upon resuming at 1410

2475 THE CHAIRPERSON: Order, please. À l'ordre s'il vous plaît.

2476 Monsieur le Secrétaire.

2477 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

2478 Nous entendrons maintenant le Syndicat des employés de CHRC, messieurs Bruno Perron, Steve Bargoné et monsieur Gilles Mathieu.

2479 Vous disposez de dix minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

2480 M. PERRON: Monsieur le Président, conseillères et conseillers, bonjour. Merci de nous entendre.

2481 Mon nom est Bruno Perron. Je suis journaliste à la radio depuis 32 ans et le porte-parole des employés de CHRC à Québec pour ce dossier.

2482 Je suis accompagné de notre conseiller syndical à Québec, Steve Bargoné, et de monsieur Gilles Mathieu, conseiller syndical du secteur des communications au Syndicat canadien de la fonction publique.

2483 D'entrée de jeu, le Syndicat des employés de CHRC tient à réitérer qu'il demeure fermement opposé au projet de Corus.

2484 Nous n'avons pas l'intention ici de reprendre tout notre mémoire. Nous souhaitons nous attaquer non pas à Corus, mais bien au projet qu'il présente.

2485 Dans sa réplique du 24 août, Corus se décrit comme un passionné de radio AM. Avec son projet, on comprend manifestement qu'on n'est pas sur la même longueur d'onde et qu'on ne parle surtout pas de la même radio AM que toutes les régions du Québec veulent sauvegarder.

2486 Avec les cris d'alarme lancés de partout au Québec, Corus aurait dû comprendre que les Québécois veulent sauvegarder leurs institutions locales.

2487 Aucune tentative sérieuse de relance n'a été effectuée depuis plusieurs années. On a plutôt assisté à une série de coupes sombres dans la programmation locale et dans la qualité de l'information.

2488 C'était le début de montréalisation outrancière des ondes dans les régions du Québec, une montréalisation dénoncée que Corus propose d'accentuer à l'extrême, bien au-delà d'un minimum de décence qu'un citoyen canadien raisonnable, à notre avis, est en droit de s'attendre de notre système de radiodiffusion basé sur des ondes publiques.

2489 La disparition d'une source inestimable d'information, c'est ce qui attend le Québec si le projet de Corus était accepté.

2490 Face à la levée de boucliers actuels de partout au Québec, dans sa réplique Corus est bien forcée de constater au paragraphe 3 ce qu'elle décrit comme une démonstration non équivoque d'un attachement à la radio AM au Québec, un attachement que Corus dit partager, mais dont elle détourne le sens faisant preuve d'une inquiétante incompréhension de ce que les citoyens de toutes les régions du Québec s'attendent de Radiomedia.

2491 Les auditeurs de la région de Québec, eux, attendent depuis des années une véritable relance de CHRC dans son rôle traditionnel avec une augmentation de ses ressources en information et de ses heures locales de programmation.

2492 Corus propose une relance en coupant 40 % des budgets de CHRC dès la première année.

2493 D'un seul bond, en pleines vacances estivales, souvent à quelques heures d'avis pour la date limite du 13 août, les principaux représentants de la région de Québec se sont levés pour dire: « C'est assez. »

2494 On a rarement vu un tel consensus dans la région de la capitale du Québec. Nous croyons qu'il s'agit là de citoyens, citoyens raisonnables, de représentants d'organismes pour qui la radio AM est d'abord une radio de contenu, mais pas n'importe lequel et surtout pas au prix d'un « ratatinage » des lieux de discussions régionales.

2495 Dans sa réplique, paragraphe 23, Corus nous présente sa créature pour combler le vide. Je cite:

« Nous proposons de rendre disponibles trois sources de programmation, CKAC, 98,5 et Info 690, venant ainsi enrichir l'offre de programmation radiophonique en région. » (Tel que lu)

2496 Ce n'est pour nous qu'une montréalisation à la carte. Nous ne croyons vraiment, mais alors là vraiment pas, que ce soit une grande amélioration pour les régions.

2497 Au paragraphe 24 de la réplique de Corus, on parle de partage d'informations, de programmation multidirectionnelle où tous y gagnent.

2498 À CHRC, nous sommes bien loin de croire que Québec va y gagner au change. Actuellement il y a quatre journalistes et demi pour desservir CHRC et CFOM, on propose d'en conserver quatre, mais avec une tâche alourdie à l'extrême, pratiquement irréalisable et un mandat qui sombre dans la confusion.

2499 La situation est déjà à ce point dramatique sur le plan de la couverture radiophonique de l'information dans le marché local de Québec que CHRC dispose du seul et unique reporter régulier sur le terrain de toutes les stations de radio privées, commerciales à Québec.

2500 Le seul reporter qui se déplace à tous les jours sur des événements locaux, des conférences de presse, des incendies ou qui couvre des procès au Palais de justice, qui se rend sur des manifestations, reporter qui rend compte sur le terrain de ce qui se passe à Québec dans l'information générale. Le seul reporter d'information générale à temps plein de toutes les stations de radio privées à Québec. N'est-il pas urgent que le Conseil intervienne et sonne la fin de la récréation?

2501 Permettre à Corus de couper cette ressource ou d'exercer tout autre compression dans l'information à CHRC, aussi minime soit-elle, serait, à notre avis, tout à fait condamnable.

2502 Nous demandons par ailleurs au Conseil de ne plus considérer les émissions locales dites de nouvelles continues dans le calcul de la production locale.

2503 Il est ressorti clairement, grâce aux questions des conseillers, qu'il n'y aurait plus de production de nouvelles locales à CHRC. Avec trois journalistes pour cinq heures par jour de livraison de nouvelles continues, c'est mathématiquement impossible d'oser s'imaginer que quelqu'un pourra un jour produire des nouvelles locales.

2504 Le Conseil a bien fait ressortir hier la distinction fondamentale qui existe entre la diffusion d'une nouvelle et sa production.

2505 Avec la tarte horaire présentée par Corus, il est devenu très clair que le rôle des journalistes de CHRC et des autres stations du réseau confrontées au même phénomène est celui d'un lecteur de nouvelles.

2506 Qui va produire les nouvelles locales? S'imaginer que ce sont les trois journalistes de CHRC relève, à notre avis, de la quadrature du cercle.

2507 Avec trois journalistes chargés de la lecture, de cinq heures par jour de nouvelles et de deux autres heures les week-ends, on vient vraiment de sombrer pratiquement dans le ridicule.

2508 À quel endroit les trois lecteurs de nouvelles vont-ils s'approvisionner? On ne peut quand même pas leur demander de voler systématiquement les nouvelles des autres médias. Il en va de l'intégrité et de l'honnêteté même de la profession.

2509 Pour nous, il s'agit d'un projet carrément irréaliste. À notre avis, l'abolition du réseau Radiomedia, dans sa forme et sa mission actuelle, va directement à l'encontre de la Loi sur la radiodiffusion canadienne qui édicte que le système canadien de radiodiffusion devrait servir à sauvegarder, enrichir et renforcer la structure culturelle, politique, sociale et économique du Canada.

2510 Parlons des grilles de programmation déballées par Corus. Nous remercions d'ailleurs madame la conseillère dont les questions à cet égard ont été particulièrement éclairantes.

2511 On voit apparaître à CHRC, entre 13 heures et 15 heures l'émission « Bien vivre ». Cette émission est calculée en heures de production locale pour CHRC et en heures réseau pour les autres stations.

2512 Nous trouvons un peu étrange qu'une émission dite réseau à partir de Québec débute à 13 heures à Québec, mais une demi-heure plus tôt à Montréal.

2513 Quant à l'émission « Un psy à l'écoute », dite réseau à partir de Trois-Rivières, elle est diffusée de 10 heures à midi à Trois-Rivières, mais débute à Montréal une demi-heure plus tôt et se termine une demi-heure plus tard.

2514 Cette contorsion nous laisse plutôt songeurs. En fait, nous croyons qu'il ne s'agit là que de la poudre aux yeux pour laisser croire qu'on ajoute des heures locales de programmation ou de production.

2515 Nous demandons au Conseil de ne pas considérer l'émission « Bien vivre » dans les heures de programmation locale de CHRC parce que, à notre avis, ce n'est pas une émission de Québec produite à Québec exclusivement pour le marché de Québec.

2516 Curieusement, la station CKRS à Saguenay, elle, pourra conserver une bonne partie de sa programmation locale actuelle. Nous sommes heureux de constater que Corus reconnaît ainsi qu'une programmation locale, ça peut fonctionner.

2517 Pourquoi pas la même chose dans les autres stations? Corus veut carrément démanteler, à notre avis, un réseau intégré producteur d'information en laissant dans le paysage six stations mendiantes au budgets largement amputés dont la capacité de développement dans leurs marchés respectifs ne repose plus que sur une base symbolique d'heures de programmation locale.

2518 Quant à la situation financière apocalyptique du réseau avancé pour justifier le projet, les chiffres nous laissent perplexes. Curieusement, le réseau serait passé dans le rouge à partir du moment où son propriétaire a été forcé de le vendre.

2519 En ce qui concerne CHRC, nous croyons qu'avec les incroyables efforts de synergie réalisés avec CFOM au cours des derniers mois, la situation n'est plus aussi sévère au moment où on se parle.

2520 Nous comprenons bien que la période de flottement perdure pour Radiomedia, mais ce n'est certainement pas une raison valable pour céder aux pressions et faire une vente de feu.

2521 Le projet de Corus n'ajoute rien de significatif aux nombreuses émissions sur la santé déjà présentes dans le marché de Québec, à la télévision ou même à CHRC.

2522 Ce que Corus propose d'ajouter au paysage radiophonique du Québec n'a aucune commune mesure avec ce qui serait détruit. À notre avis, nous sommes à des années lumière du principe de haute qualité recherché par le système de radiodiffusion au Canada.

2523 Nous demandons au Conseil de rejeter le projet de Corus et de prendre toutes les mesures possibles pour sauvegarder, entre-temps, l'intégrité des composantes du réseau Radiomedia. D'autres acheteurs éventuels attendent à la porte.

2524 Nous vous remercions de votre attention.

2525 LE PRÉSIDENT: Je vous remercie.

2526 J'ai quelques questions à vous poser au sujet de votre... Vous n'avez pas donné vos remarques que vous venez de présenter.

2527 M. PERRON: Ah, c'était des...

2528 LE PRÉSIDENT: Mais non, non, je comprends, on l'aura dans le procès-verbal.

2529 M. PERRON: Oui.

2530 LE PRÉSIDENT: Mais je me base sur votre...

2531 M. PERRON: Mémoire.

2532 LE PRÉSIDENT: ... intervention écrite ici. Je cherche quelques clarifications.

2533 Vous dites à la page 7, paragraphe 26, que:

« Il ne faut se cacher que CHRC vit des heures difficiles depuis quelques années déjà. » (Tel que lu)

2534 Ça veut dire c'était la situation financière et je ne sais pas si vous étiez dans la salle ce matin quand monsieur Arcand nous a expliqué ses soucis à ce sujet-là.

2535 M. PERRON: Oui. Oui.

2536 LE PRÉSIDENT: Vous en êtes conscient.

2537 M. PERRON: Oui.

2538 LE PRÉSIDENT: Est-ce que vous avez révisé leurs comptes financiers, les données financières qu'ils ont déposées avec nous? Les projections qui sont devant nous pour CHRC-AM?

2539 M. MATHIEU: On va peut-être revenir avec des chiffres tantôt avec CKAC. Parce qu'on le regarde globalement.

2540 Je pense que sans détourner la question, pour nous c'est fondamental de comprendre que la relance de la radio à Québec passe par l'appui d'une salle de nouvelles productive à Montréal qui travaille en symbiose avec Québec et qui maintient une source indépendante à laquelle on peut puiser et ajouter. Notamment par le maintien des deux courriéristes parlementaires et dont celui de Québec et travailler vraiment en symbiose.

2541 Or, jamais -- et puis là depuis 94 -- jamais depuis 94 il y a eu vraiment un plan de relance basé sur l'intégration parce que quand on insiste sur la salle de nouvelles à Montréal qui est composée actuellement non pas de 13, comme on l'a dit, mais d'à peu près 18 journalistes puisque les temps partiel sont en ajout à Montréal et non pas juste pour faire du remplacement.

2542 Si on maintient cette source-là, c'est le coeur. Si on coupe le coeur, bien, les bras et les jambes tombent aussi.

2543 Alors, le lien entre l'ensemble des stations passe par une station qui produit de l'information de source indépendante.

2544 Il faut bien comprendre, j'insiste là-dessus, on le dit, on l'a répété, ça a été soulevé, trois journalistes en continu, ce n'est pas des journalistes qui ont pour mandat de recueillir, traiter et choisir le mode de diffusion. Ce sont des lecteurs de nouvelles qui puisent à une source identique.

2545 Quand on nous dit, par exemple, que CKAC aurait accès à NTR, d'ailleurs on ne le dit même pas pour Québec, mais NTR n'ajoute en rien, les fils de presse de NTR sont déjà disponibles partout.

2546 Pour faire des nouvelles continues, je vous ferais juste remarquer ça, vous regarderez combien ça prend de monde à LCN qui fonctionne exactement comme une radio.

2547 On puise dans la banque de TVA puis on a 25 journalistes, puis constituer un 3, un 4 ou un 5 minutes, c'est à peu près pareil puisque par la suite, j'ai de la répétition.

2548 C'est ça un vrai traitement local. Donc, à l'égard de CHRC, la relance passe par le maintien du réseau, deuxième marché après Montréal c'est Québec. On ne peut pas imaginer un réseau sans Québec.

2549 Dans ce sens-là, c'est dur pour nous autres de dire: Bien oui, ça perdait un million. Mais quel effort d'investissement, d'énergie a été déployé pour aller rechercher l'auditoire. Ça a déjà fonctionné à Québec. Il y en a d'autres radios qui fonctionnent à Québec.

2550 Je ne fais pas de suggestion d'être aussi « capoté », mais on est capable de faire fonctionner une radio à Québec, d'aller chercher des auditeurs, ça a déjà fonctionné. Mais l'avenir passe par une solidité du réseau.

2551 M. PERRON: Si vous permettez, pour répondre peut-être un peu plus particulièrement à votre question, j'aimerais vous signaler qu'au cours de la dernière année, on a été le théâtre d'une grosse opération de synergie, au cours des derniers mois avec la station CFOM.

2552 J'aimerais vous donner un aperçu maintenant des dépenses qui sont partagées et ça peut peut-être répondre en partie à votre inquiétude.

2553 Le directeur général de CHRC est aussi maintenant le directeur général de CFOM.

2554 Le technicien de CHRC est aussi le technicien de CFOM.

2555 La responsable de la comptabilité de CHRC s'occupe aussi maintenant de CFOM en plus d'exercer le rôle de réceptionniste pour les deux stations.

2556 La responsable des promotions s'occupe des deux stations.

2557 La rédactrice publicitaire assume la tâche pour les deux stations.

2558 La production des messages publicitaires de CHRC produit les commerciaux de CFOM.

2559 Un journaliste sportif travaille sur les deux antennes.

2560 Le reporter de CHRC est mis à contribution à CFOM.

2561 CFOM est déménagée dans les locaux de CHRC et partage les coûts de loyer, de chauffage, d'électricité et autres dépenses affairantes.

2562 Nous sommes, je vous le rappelle, dix employés syndiqués à CHRC, et la grande majorité travaille pour les deux antennes maintenant.

2563 À notre avis, perdre un million et demi de dollars par année dans une telle circonstance, ça ne correspond pas à la réalité présente des choses. On nous a d'ailleurs indiqué que ces compressions ou ces actes de synergie devraient commencer à produire d'ici la fin de l'année des résultats tangibles.

2564 Malheureusement, moi je ne suis pas l'administrateur de CHRC, je vous rapporte ce qu'on nous a dit et l'état de la situation.

2565 LE PRÉSIDENT: Je comprends bien, mais on est dans un monde d'affaires aussi et des grandes pertes comme vous avez mentionnées, qui ont été mentionnées ce matin, sur une base de revenus qui sont beaucoup moins que ça, ça prend...

2566 Est-ce que vous avez entendu les paroles hier de monsieur Beaulne, le syndic, et ce matin des gens de Corus aux deux sujets? J'aimerais bien avoir vos opinions là-dessus.

2567 D'abord la chute dans les heures d'écoute à AM par rapport à FM, les pourcentages qui diminuent; et deuxièmement la proposition qui nous a été faite que l'avenir de l'AM, ce n'est plus dans la radio générale, mais c'est plutôt dans la radio spécialiste.

2568 Est-ce que vous avez des commentaires là-dessus?

2569 M. MATHIEU: Nous, on fait le constat actuellement sans poser de jugement qu'il y a... Non. En posant un jugement qu'on est en dégradation au niveau de la rentabilité depuis qu'Astral et Corus ont convenu de l'entente.

2570 C'est sûr qu'Astral n'a aucune espèce d'intérêt à faire de l'investissement depuis la décision du Bureau de la concurrence. Sans investissement, très difficile de parler de relance.

2571 Or, on vit tous ça, on le comprend. Actuellement, on vit ça en accéléré.

2572 On constate une concertation et de Corus et d'Astral puis on voit que ça fait leur affaire de se partager par ailleurs le marché.

2573 D'ailleurs, il y a aussi une symbiose. Avant que le divorce se fasse, on vit une relation incestueuse actuellement entre ces deux propriétaires là.

2574 On a entendu hier Astral proposer une amélioration dans son service « nouvelles », tant mieux, mais je pense que le CRTC ne doit absolument pas tenir compte de ça dans la transaction entre Corus versus Radiomedia.

2575 Ce serait intéressant dans un autre contexte, mais aujourd'hui la soustraction n'est d'aucune façon comblée, parce qu'on abolit une salle, on saupoudre un peu partout puis on dit: Bien regardez, on fait des ajouts mathématiques. Mais là, on a enlevé une source complète d'information.

2576 Alors, je comprends quand M. Beaune dit qu'il faut passer à autre chose. Mais pour nous là, les lettres d'appel, que ce soit AM ou FM, que ce soit tantôt au numérique, on parle de radio parlée. Alors Corus veut faire le 98, un CKAC. Alors pourquoi, si c'est cela, pourquoi il ne vous propose pas -- si c'est vraiment un problème de bande --, pourquoi il ne vous propose pas de faire de son 98 un « all news » sports, médical et je ne sais pas quoi là, puis de transporter CKAC : « Affaires publiques, informations originales » à 98, si c'est un problème de bande, puisqu'on fait encore plus d'auditeurs qu'eux?

2577 Quand on parle de CHRC, il faut le regarder dans l'ensemble. C'est d'un réseau dont on parle qu'on essaye - en tout cas, quant à nous - de bâtir depuis 94. Puis là, on est en train de bâtir. On utilise parfois l'expression : « Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage »; là je pense qu'on est en train plutôt de lui injecter la rage pour l'achever.

2578 Ensuite on se partagera la marché différemment.

2579 M. PERRON: J'aimerais apporter une réponse sur les remarques du fiduciaire qui dit que la radio généraliste, c'est possible que la radio généraliste, dans sa forme exacte d'autrefois ne puisse plus exister. La radio généraliste, comme toutes les formes de diffusion médiatique, doit s'adapter au goût du jour. C'est peut-être ce qui n'a pas été fait, faute d'investissements au cours des dernières années.

2580 Mais de dire, on parle de l'érosion de la bande AM, bien sûr il y a de moins en moins de stations. Il y a des stations AM qui ont été transférées carrément sur la bande FM avec le même contenu.

2581 Nous, on estime que c'est un faux débat parler de AM et de FM. Il faudrait parler de radio de contenu. Et à ce moment-là, on ne parlerait pas de l'érosion, en quelque sorte, des stations qui sont sur la bande AM si on additionnait ceux qui ont été transférés sur la bande FM pour regarder de quoi on parle quand on parle de radio de contenu.

2582 Il se peut que dans le cas de CHRC à Québec, par exemple, que le retour au succès de cette station-là puisse passer par un transfert sur la bande FM, ce qui pourrait, à notre avis, être sérieusement envisagé. Mais souvent, hélas, on ne veut pas sacrifier, pour certains radiodiffuseurs, des fréquences FM dans certains marchés parce qu'on ne veut pas s'en priver étant donné les règles actuelles de propriété.

2583 D'ailleurs, à cet égard, en ce qui concerne CKAC à Montréal, si jamais on voyait que l'accélération de la rentabilité de CKAC pourrait passer par son transfert sur la bande FM, Corus serait en mauvaise position, si j'ai bien compris les règles de propriété du marché. Si Corus ne se départissait pas d'une de ses antennes FM de langue française à Montréal, Corus ne pourrait pas assurer le transfert de CKAC sur la bande FM éventuellement, si ma compréhension des règles de propriété est exacte.

2584 LE PRÉSIDENT: Mais du point de vue, comme syndic, bien sûr, vous voulez sauvegarder les emplois de vos membres, ça c'est clair, mais comment faites-vous vos plans pour répondre à des changements technologiques qui sont survenus sur AM et FM. Maintenant, on est en train de lancer, dans quelques marchés, la radio numérique. Est-ce que vous avez pris en connaissance les effets qui peuvent découler de tous ces changements technologiques? Et comment vous organisez-vous et vous positionnez-vous pour répondre à ces mouvements technologiques?

2585 M. PERRON: Je dois vous dire, monsieur le président, que personnellement, je suis un journaliste syndiqué à l'emploi de CHRC. Je ne suis pas à l'exécutif syndical. Les employés de CHRC syndiqués, et d'autres également, m'ont demandé de les représenter devant vous. J'ai accepté justement cette mission parce que pour moi, cela va bien au-delà d'une question syndicale qui, à mon avis, n'a qu'une influence très marginale dans les représentations qui seraient faites devant vous. C'est de la survie même de la radio d'information locale dont on parle ici. Et si on parle, à un moment donné, de bande, pour revenir un peu au fond de votre question, on parle de l'arrivée éventuelle de la radio numérique, par exemple. Vous y avez fait référence.

2586 Justement cette semaine, je lisais, lundi, un article dans le journal de Québec où on parlait de la radio satellite qui arrive au Canada. On interviewait différentes personnes, dont M. Arcand pour savoir comment on voyait ça, du côté des radiodiffuseurs traditionnels. La réponse qui était rapportée dans le journal, bien sûr on doit surveiller ça, mais ce que M. Arcand disait : « Bien vous savez, la radio, c'est un média local ».

2587 Alors je pense que ça passe vraiment par une programmation locale collée au marché. Et il se peut fort bien qu'à un moment donné, dans un avenir, dans un horizon de je ne sais pas combien d'année - combien d'années prendra effectivement la radio numérique pour s'implanter - le débat entre les bandes AM et FM ne se posera plus. On jugera d'après le contenu des émissions.

2588 M. MATHIEU : Je pourrais ajouter, si on avait essentiellement une préoccupation à l'égard du maintien de l'emploi, en terme essentiellement numérique, on serait venus appuyer la proposition de TVA.

2589 Dans la proposition de TVA, nos emplois n'étaient pas menacés. C'est un employeur qu'on connaît bien. TVA est syndiqué au SCFP. L'intégration se serait faite relativement bien pour les emplois de soutien, etc. Mais on s'est fermement opposés parce qu'on trouvait tout à fait indécente la concentration de presse que ça amenait. Alors si on avait eu juste cette préoccupation-là, bien, vous l'avez la réponse. C'était beaucoup plus difficile de venir dire : « Non, ça n'a pas de sens », parce que du point de vue citoyen on a une responsabilité.

2590 Et là c'est un peu comme si Astral nous disait : « Tantôt vos jobs étaient préservées, là, regardez-nous bien aller ». Mais là, je pense qu'il faut s'assumer à cet égard-là. Aujourd'hui, autant au niveau de la concentration à un certain niveau -- puisque là l'élimination d'un réseau d'information, d'une salle des nouvelles autonome, d'une source donc d'informations à Montréal -- ajoute à la concentration, amène aussi une concentration en faisant une soustraction.

2591 Alors, on revient à la case départ. Même rhétorique au niveau de la concentration. Quand je soustrais, c'est comme quand je fusionne. Alors, notre préoccupation n'est pas juste à ce niveau-là.

2592 En même temps, il a touché un élément : l'évolution technologique ne change pas fondamentalement la mission, le mandat journalistique. On parle souvent de la salle des nouvelles et pas des autres employés qui soutiennent ça.

2593 La nouvelle, il faut aller la chercher sur le terrain. Il ne faut pas juste lire les clips de presse, prendre les communiqués de presse, garder le paragraphe punch et envoyer ça sur le réseau, et ensuite, on lit Intranet et Internet. Bien non, la nouvelle, il faut la traiter sur le terrain.

2594 Que ce soit un syndicat, il faut contre-attaquer, savoir ce que l'employeur dit aussi, faire le bilan et décider de ce que je diffuse. Alors quand je fais juste des fils de presse, moi, comme syndicat, je peux vous dire que je choisis mes lignes, si jamais personne me questionne. Je pourrais vous citer des expériences à cet égard-là. Et n'importe quel intervenant... Ce n'est pas pour rien que les partis politiques interviennent actuellement pour dire que ça n'a pas de bon sens.

2595 LE PRÉSIDENT: Je tire de vos paroles que vous avez appuyé la requête originale d'Astral avec Télémédia?

2596 M. MATHIEU: Tout à fait, parce que... En fait c'est pas Astral qu'on a appuyé, comme on n'a pas de désaveu à l'égard de Corus. Le plan d'affaires d'Astral correspondait parfaitement à la relance de la radio, basée sur des conditions de licence découlant d'une situation très particulière au Québec, dans le cadre où une station, à peu près, par région a disparu en 1994, dans le cadre de la fusion de Radio-mutuel et de Télémédia.

2597 Si on n'est pas capable de maintenir les conditions de licence, d'ailleurs conditions de licence qui sont garantes de profitabilité. Je ne sais pas si c'est nous qui connaissons mieux les marchés que eux. Mais il y en a plusieurs autour de la table, ici, qui se satisferaient de la rentabilité : si je fais de la production locale, avec les conditions de licence, je suis assuré de gagner. C'est ça la voix de l'avenir, pas la centralisation. M. Arcand a raison. La radio, c'est un produit local, pas de la dilution et des fils de presse lus à quelque part, n'importe où d'ailleurs.

2598 Là on ne fait plus de productions locales. La rentabilité, donc, elle n'est pas contradictoire avec les conditions de licence de 1994. Ça doit être maintenu.

2599 LE PRÉSIDENT: Et l'appui que vous avez donné à cette transaction, il y a quelques années, ça a été donné même s'il y a eu plus de concentration qu'il y avait avant. C'est-à-dire que même s'il y avait le réseau Radio-média, c'était pas une nouvelle voie, c'était la même voie que les autres, chez Astral, mais vous les avez appuyés même important.

2600 M. MATHIEU: Tout à fait.

2601 LE PRÉSIDENT: Pour vous, ce n'est pas une question d'une voie d'indépendance, c'est une question de réseau indépendant.

2602 M. MATHIEU: D'un réseau indépendant effectivement, parce qu'on garantissait le maintien de la salle de nouvelles de Montréal, on assurait le développement et l'intégration du réseau et pour nous, notre vision c'était le développement promis en 1994, la création de Radio-média. Et Astral, effectivement, on était heureux d'avoir un acheteur compétent et ayant suffisamment de ressources pour faire le développement.

2603 Dans n'importe quel commerce - je ne sais pas s'il faut leur faire un cours d'économie, micro cette fois-là - ,mais dans n'importe quel commerce, quand je n'investis pas, j'ai jamais de rentabilité.

2604 M. PERRON: Et si vous permettez que j'ajoute à cet effet, ce que mon collègue vient de vous rapporter est vrai à la grandeur du réseau.

2605 Mais j'aimerais attirer votre attention sur le fait que le plan d'Astral, à l'époque - qui a été d'ailleurs approuvé par... -- apportait une plus-value au niveau local en ce sens qu'on créait des masses critiques de journalistes dans les régions pour alimenter une, deux ou trois antennes. Mais on créait véritablement des pools journalistiques de production de nouvelles.

2606 J'ai mentionné dans la présentation, tantôt, qu'il y a un seul reporter... Je suis en fait le seul reporter de toutes les stations de radio privées à Québec qui va sur le terrain. Je ne parle pas de Radio-Canada là. Mais toutes les autres stations, depuis bientôt deux ans, n'ont plus de reporters sur la route. Alors comment voulez-vous produire de la nouvelle? Comment voulez-vous parler d'un procès, d'un incendie, d'une conférence de presse, d'évènements d'une région si vous n'êtes jamais présent à ces évènements-là? D'où vont provenir les nouvelles? C'est un phénomène tout à fait inquiétant.

2607 Et c'est pour cela qu'un certain regroupement de journalistes, à travers le réseau et tout ça, était souhaitable pour qu'on ne transforme pas, à la grandeur du paysage, comme on risque de le faire, les journalistes en simples lecteurs de nouvelles et qui seront contraints de prendre leurs nouvelles locales à quel endroit? Les voler aux autres médias?

2608 LE PRÉSIDENT: Maintenant, à CHRC, combien d'heures locales de production y a-t-il maintenant?

2609 M. PERRON: Il y a 51 heures de production locales et 55 heures durant certaines semaines en raison de diffusion de matchs de sport d'équipes locales.

2610 LE PRÉSIDENT: C'est-à-dire 51 heures produites localement et diffusées localement.

2611 M. PERRON: Oui. Oui, pour nous, pour une région comme Québec, qui est quand même la capitale du Québec, le principale pôle d'attraction de l'est du Québec, pour nous, c'est un minimum.

2612 D'ailleurs le déclin de CHRC a suivi le déclin de ses heures réelles de production locale. C'est une équation.

2613 LE PRÉSIDENT: Ce sont mes questions. Merci bien pour vos réponses. Merci beaucoup messieurs. Monsieur le secrétaire.

2614 LE SECRÉTAIRE : Merci Monsieur le président. Nous entendrons maintenant le Syndicat des employés de CJAB-FM et CKRS-AM, Monsieur Luc Vallée.

2615 Monsieur Vallée, vous disposez de 10 minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

2616 M. VALLÉE: Merci beaucoup Monsieur le secrétaire.

2617 Monsieur le président, Monsieur le conseiller, Mesdames les conseillères, je voudrais vous présenter la personne qui est à ma droite et membre de notre syndicat, Madame Chantal Larouche.

2618 Tout d'abord, à écouter ce qui s'est passé depuis hier, et depuis ce qui se passe depuis plusieurs mois - on parle de 42 mois dans le dossier de la vente des stations concernées--, 42 mois d'incertitude pour plusieurs artisans de la radio au Saguenay. Pour nous, c'est ce qui explique en grande partie les déboires de la radio AM. Quarante-deux mois sans navigateur, quarante-deux mois sans gouvernail peut expliquer en grande partie les problèmes que vivent actuellement les stations AM au Québec.

2619 Notre organisation est très inquiète et on s'excuse auprès de Madame Wylie si on n'est très peu enthousiates également dans le projet qui est présenté.

2620 Lorsque nous avons appris, au début de l'année, qu'Astral avait choisi Corus comme acquéreur potentiel, nous avons eu là un élan énorme d'enthousiasme. On connaissait peu, dans la région du Saguenay--Lac-Saint-Jean la compagnie Corus. On a appris à la connaître en prenant de l'information et en apprenant que c'était, et que c'est toujours, un des plus radiodiffuseurs au Canada, qu'ils sont propriétaires, entre autres, de CKOI à Montréal, une radio très dynamique, et également qu'il n'y avait pas d'argent d'impliqué à l'intérieur de la transaction.

2621 On a eu, à ce moment-là, comme organisation, le réflexe de dire que, comme ce sont des échanges d'actions, peut-être qu'il y aura place à investissement pour les immobilisations qui sont actuellement en demande chez nous, et on croit également, à l'intérieur de tout le réseau Radio-média.

2622 Nous sommes tombés par terre en prenant toutefois connaissance du dossier et de la demande de Corus au mois de juillet dernier. Nous sommes encore plus consternés en voyant de quelle façon le projet du requérant est défendu ici devant vous parce que nous sommes confus et avons un peu de difficulté à suivre certains éléments. Nous croyons que Corus a tout en main pour relance la radio AM au Québec. Mais le projet actuel, en est un plutôt de survie que de relance. C'est un peu comme un chef qui vous présente une très bonne salade, mais qui, malheureusement, la gâche avec la sauce. Les éléments sont présents partout avec les éléments que Corus a en sa possession, ou pourrait avoir en sa possession, pour relancer la radio AM au Québec.

2623 On est inquiets de voir la grille horaire des autres stations parce qu'elle pourrait se produire également chez nous, de voir la tarte de radiodiffusion de nouvelles en continu, de 7h00 à 9h00 le matin. En constatant ce qu'on présente ailleurs au Québec, dans les autres régions, on est inquiets et on a peur pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean.

2624 Heureusement, nous conservons, dans le projet présenté, des émissions locales. Mais on peut se poser la question : pourquoi est-ce qu'on conserve ces émissions locales de la part de Corus? Nous diffusons actuellement, localement, de 6h00 à 13h00 tous les jours et également de 16h00 à 18h00 tous les jours. Le matin et le midi, nous avons des animateurs à contrat. Et est-ce que ce sont ces contrats-là qui motivent la décision de Corus de garder la diffusion locale? C'est une question qu'on se pose et dans la réplique, on aimerait peut-être avoir une réponse à cette question.

2625 On est également perplexes pour le fonctionnement réseau qui sera en place, particulièrement au niveau des nouvelles. On a des idées, on pourrait être consultés et on pourra peut-être arriver à faire quelque chose. On se demande combien de temps, ou combien de BBM serviront de base décisionnelle pour les émissions qui seront au réseau à l'antenne de CKRS, advenant des cotes d'écoute négatives. Et déjà, la preuve a été faite à CKRS radio que les émissions locales performent et les émissions réseau ont beaucoup plus de difficultés. On parle également, à l'intérieur de ces émissions réseau, des émissions à caractère sportif, lorsque les Expos, ou encore les Canadiens étaient excellents, on avait de la difficulté à vendre ces retransmissions.

2626 D'autre part, le syndicat, on doit le mentionner, s'oppose à la transaction en raison du peu de garanties offertes par le requérant au chapitre des heures de production locale à CKRS. Le syndicat juge inacceptable la demande de Corus de modifier les conditions de licence de CKRS pour diffuser un minimum de 20 heures locales par semaine.

2627 Actuellement la station - je vous le mentionnais tout à l'heure - diffuse en moyenne 64 heures locales en saison régulière et produit des émissions locale à chaque jour de la semaine. CKRS est la station numéro un dans son marché, pendant plusieurs heures de la journée. Quatre émissions produites en ses studios figurent en tête des plus écoutées aux sondages BBM. Le président de Corus Québec, M. Pierre Arcand, mentionnait lui-même, dans une lettre ouverte publiée il y a quelques jours dans les grands quotidiens, que CKRS attire un nombre impressionnant d'auditeurs et qu'elle est la station la moins déficitaire du groupe. On peut vous dire que n'eut été des 42 mois d'incertitude, sans aucun doute, on serait dans le positif à CKRS, comme bien d'autres stations du réseau.

2628 Si CKRS est dans une telle situation, c'est justement en raison de sa couleur et de sa programmation majoritairement locale, c'est ce que nous croyons.

2629 Dans la même missive, M. Arcand maintient l'incertitude en précisant qu'il n'y aurait pas de transformations majeures à CKRS dans son projet, sauf si des éléments clés de la station lui font faux fond. On aimerait en savoir plus sur cette possibilité d'éléments clés qui pourraient faire faux bond à CKRS. Le président de Corus Québec ajoute qu'une radio se doit d'être locale mais ajoute que des émissions à caractère national peuvent servir des intérêts locaux. On parlait tout à l'heure, lors des émissions de retransmissions des matchs de Hockey.

2630 Lorsque M. Arcand fait mention des sondages, des grandes heures d'écoute, du grand nombre d'auditeurs, dans la grille proposée devant vous, ici au Conseil, on voit disparaître une émission locale qui est diffusée de 10h00 à 11h00 le matin, qui a des cotes d'écoute et qui a augmenté de 47 p. 100 ses parts de marché. Avec un tel rendement, on peut se poser la question : qu'est-ce qu'on veut de la part de CKRS? On a les cotes d'écoute, on a les performances et l'émission disparait.

2631 La rentabilité de CKRS et de tout le réseau Radio-média a périclité, je l'ai mentionné déjà, au cours des dernières années. La station CKRS a besoin d'investissements, ne serait-ce qu'une mise à jour technologique de ses équipements. Rien n'est mentionné dans le mémoire du requérant. Nous croyons que Corus doit se commettre davantage et assurer les auditeurs d'une diffusion régionale équivalente à ce qu'ils connaissent actuellement, et s'engager à des investissements dans les équipements et la programmation.

2632 À ce sujet, une foule d'organisations régionales -- contrairement à ce qu'on a pu mentionner ici lors des audiences -- se sont prononcées, non seulement des syndicats, en défaveur du plan d'affaires du Corus. Les membres du Conseil ont eu l'occasion de le constater mais nous souhaiterions attirer leur attention sur quelques unes d'entre elles. Particulièrement, une que Madame Wylie va sûrement être surprise, le CEGEP de Jonquière qui est pourtant déjà plaintif devant les audiences dans un dossier de CKRS. Le Cercle de presse du Saguenay, habituellement très réservé, s'est exprimé publiquement contre le projet de Corus. Toute la députation, tant fédérale que provinciale, les conseillers municipaux, les municipalités régionales de comtés et la Conférence régionale des élus ont tous pris position en faveur du maintien de CKRS dans sa forme actuelle. Ces élus représentent la très grande majorité des citoyens du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le public s'est également, et d'ailleurs mobilisé à la suite de la demande du syndicat qui a recueilli des milliers de signatures, et ce, malgré le peu de temps mis à sa disposition en pleine période de vacances estivales. Près de 6 000 personnes ont eu l'occasion de signer une pétition.

2633 Si le Conseil juge à propos d'autoriser la présente transaction, on croit qu'il devrait - à notre humble avis - poser des conditions de licence qui assureraient un minimum plus élevé de productions locales, le plancher historique à CKRS étant d'une cinquantaine d'heures par semaine.

2634 Également quelques mots pour vous parler du service des nouvelles de CKRS. Actuellement, du lundi au vendredi, un total de 22 bulletins d'informations sont livrés du lundi au vendredi, et 16 les samedis et dimanches pour un total de 38. Le projet de Corus : un total de 8, une diminution de 30 bulletins d'informations en moins.

2635 On propose également, et nous demandons, que la durée de la licence -- si jamais le CRTC croit bon d'accorder une licence à Corus - qu'elle soit de très courte durée pour nous permettre de revenir et constater les améliorations, le cas échéant, ou encore les problématiques, le cas échéant.

2636 Dans l'éventualité d'un refus, le syndicat a également l'intention de s'adresser au Bureau de la concurrence qui a placé le réseau Radio-média dans une situation catastrophique et on est à même de pouvoir le constater aujourd'hui.

2637 Le Syndicat des employés de CKRS et de CJAB est conscient des difficultés vécues par les stations AM de langue française et est disposé à travailler positivement dans le but de redresser la situation financière et le positionnement du réseau Radio-média. Nous croyons toutefois que la solution amenée par le requérant, Corus, va à l'encontre d'un possible développement des stations AM qui vont, selon nous, continuer de péricliter et de perdre des auditeurs si ceux-ci ne peuvent se reconnaître à travers ce qui leur est diffusé en ondes.

2638 Nous demandons donc aux commissaires de rejeter la requête et celle qui vous est présentée aujourd'hui.

2639 Merci Monsieur le président, Monsieur le commissaire et Madame la commissaire.

2640 LE PRÉSIDENT: Merci bien. Madame Wylie.

2641 CONSEILLÈRE WYLIE: Bonjour Madame, bonjour Monsieur. Au sujet... À la page 3 de votre mémoire, vous parlez de 64 heures...

2642 M. VALLÉE: Exactement.

2643 CONSEILLÈRE WYLIE: ... par semaine, en incluant le hockey. Évidemment, plus bas, au paragraphe 2.2, vous nous parlez d'une diminution de l'horaire, création Oréal, de 50 p. 100. Ça, ce serait s'ils ne diffusaient que 20 heures?

2644 M. VALLÉE: Exactement. Selon la proposition qui a été annoncée par le requérant, on parle d'un minimum de 20 heures/semaine. Des modifications ont été apportées lors des audiences. Tout ce qu'on souhaite, ce sont des engagements fermes de la part du requérant.

2645 CONSEILLÈRE WYLIE: D'accord. Parce que la proposition du 3 septembre, dont Mme Pennefather a parlé hier, et qui était rattachée à leur présentation, pour CKRS, on nous parle de 43,5 heures, qui est plus près du 50 heures.

2646 M. VALLÉE: Effectivement c'est plus près du 50 heures et si on en prend un engagement formel, c'est sûr qu'on serait très heureux de cet engagement. Mais si on peut prendre en considération le fait que, présentement, selon le projet, vous pouvez voir dans la grille présentée, qu'une émission commencerait à 10h00 le matin jusqu'à 11h30, soit Un psy à l'écoute, alors qu'actuellement nous diffusons localement et que cette émission connaît du succès, est la meilleure dans sa part de marché : 43 p. 100 d'augmentation. Donc, on se pose la question, combien de temps les émissions qui sont proposées pour demeurer en ondes pourraient le rester, malgré le fait qu'elles pourraient connaître du succès au niveau des BBM?

2647 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Là, nous, comme nous avons discuté plus tôt, il serait assez difficile dans nos décisions de dire : « Vous faites telle émission à 10h00 et telle émission à 11h30 ».

2648 M. VALLÉE: On comprend très bien Madame la commissaire.

2649 CONSEILLÈRE WYLIE: Même moi, je ne serais pas prête à suggérer ça.

2650 Maintenant, ce que vous voulez de nous, donc, ce serait, au minimum, de les engager, par condition de licence, à leur proposition de 43,5 heures, par exemple.

2651 M. VALLÉE: Quarante-trois heures et demi, ça pourrait être intéressant du côté de la programmation, effectivement. Si on peut l'imposer, on en serait très heureux. Évidemment, si on pouvait avoir plus, ce serait encore mieux.

2652 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors ce qui vous inquiète, c'est le fait qu'ils ne sont pas prêts à s'engager formellement, par condition de licence, à leur propre proposition?

2653 M. VALLÉE: Vous avez raison.

2654 CONSEILLÈRE WYLIE: Parce que leur propre proposition vous serait satisfaisante, plus ou moins?

2655 M. VALLÉE: C'est évident qu'on aimerait mieux. Si on peut prendre un engagement avec ce qui est proposé, on en serait heureux.

2656 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors vous avez meilleure foi en notre capacité de les obliger par condition de licence qu'à conclure qu'ils vont faire ce qu'ils proposent?

2657 M. VALLÉE: Votre interprétation est bonne Madame.

2658 CONSEILLÈRE WYLIE: Je vous remercie. Au sujet des investissements, je suppose que si on continue à faire de la programmation, tôt ou tard, il faut avoir les effectifs pour le faire.

2659 M. VALLÉE : Présentement quand on parle d'investissements ou encore au niveau investissements, actuellement, la station a démontré qu'on était non seulement dans le positif, même si les chiffres derniers démontrent que c'est négatif au niveau du rendement, on est à la dérive depuis 42 mois. Avec quelqu'un à la direction, une direction générale qui serait dans l'optique de pouvoir accorder des budgets en dehors de ce que nous avons présentement, on est persuadé que nous pourrions non seulement faire nos frais mais faire de l'argent également, sans nécessairement investir au niveau de la programmation comme telle, parce que présentement, on croit qu'on peut être auto-suffisant à ce niveau-là.

2660 CONSEILLÈRE WYLIE : Est-ce que vous avez des commentaires à faire sur la feuille qu'ils nous ont présentée au niveau des effectifs journalistiques, selon la situation actuelle et après la transaction, en ce qui concerne le Saguenay ? Est-ce que vous avez vu cette feuille-là ?

2661 M. VALLÉE : Oui, j'ai vu la feuille et je l'ai consultée justement pendant l'heure du lunch.

2662 CONSEILLÈRE WYLIE : Est-ce que vous avez des commentaires où on dit qu'au Saguenay, on passerait de 4.5 --

2663 M. VALLÉE : On passerait de trois à trois.

2664 CONSEILLÈRE WYLIE : -- à 6.5 en tout ?

2665 M. VALLÉE : Pardon ?

2666 CONSEILLÈRE WYLIE : Bien selon eux, si on fait l'addition de ce que Astral et Corus auraient, il y aurait une augmentation finalement des effectifs.

2667 M. VALLÉE : Oui, Astral, mais on doit exclure Astral parce que dans l'éventualité où c'est accepté, Astral augmenterait son nombre de journalistes, qui est tout à fait normal puisqu'on dessert actuellement -- c'est-à-dire quand je parle de "on," c'est CKRS Radio -- dessert Radio Énergie, propriété d'Astral.

2668 Mais regardons les chiffres tout simplement. Au moment où on se parle, trois journalistes -- je serais porter à parler de peut-être un peu plus si on inclut toute la salle des nouvelles. Ça serait environ sept journalistes.

2669 Parlons des journalistes potentiellement à temps plein. Trois journalistes actuellement sont à l'emploi de CKRS Radio et trois seraient encore à l'emploi de CKRS Radio après la transaction, sauf que, à la suite de la lecture et également de l'interprétation que nous faisons des demandes de la requérante, c'est qu'on veut miser sur l'information. Je trouverais difficile de pouvoir compétitionner Astral au niveau journalistique puisqu'ils auraient plus d'effectifs que la radio de CKRS.

2670 Dans les chiffres, vous pouvez constater, Madame Wylie, qu'il y aurait 3.5 journalistes chez Astral et il y en aurait que trois à CKRS Radio, effectivement pour un total de 6.5, mais ce sont des entités qui sont différentes.

2671 CONSEILLÈRE WYLIE : Oui, et là, dans les 43 heures et demie, il y aurait de la programmation, des créations orales qui ne découleraient pas des journalistes en particulier.

2672 M. VALLÉE : Ce serait excluant les nouvelles, je crois comprendre.

2673 CONSEILLÈRE WYLIE : C'est ça, d'autres employés ou d'autres effectifs. Alors, si on...

2674 M. VALLÉE : J'ai d'autres commentaires, si vous le permettez, Madame Wylie, concernant la grille des journalistes.

2675 Notre inquiétude est également au niveau de la livraison de l'information. On peut comprendre d'après la grille présentée que, par exemple, dans le cadre de l'émission du matin -- soyons concrets -- de 6 h à 10 h, au lieu actuellement d'avoir deux bulletins ou encore des manchettes à l'heure pour un total de huit, il y en aurait que trois, et à l'intérieur de ces trois bulletins, les journalistes ou le journaliste -- parce qu'on ne sait pas le projet au moment où on se parle -- devrai(en)t également s'occuper de faire la couverture pour ce qui est du national puisque un bulletin le moindrement sérieux se doit de présenter des éléments complets d'information. On serait alors, si je comprends bien le projet présenté par Corus, le journaliste affecté à la couverture du matin également responsable de monter le bulletin au complet, c'est-à-dire incluant les informations nationales et provinciales, ce qui viendrait accaparer à ce moment-là beaucoup de temps de la part du journaliste, ce qui l'empêcherait à ce moment de faire de la couverture régionale.

2676 CONSEILLÈRE WYLIE : À ce moment-là, vous nous parlez d'effectifs, pas seulement d'heures ?

2677 M. VALLÉE : On parle d'effectifs. Donc, il y aurait...

2678 CONSEILLÈRE WYLIE : Vous voudriez que nous nous immiscions aussi dans l'emploi, le nombre de -- les effectifs...

2679 M. VALLÉE : Pas nécessairement les effectifs. C'est évident qu'au niveau du travail, les gens sont capables de faire du travail, mais on se demande comment une station qui veut être relancer à partir de certains éléments, mais surtout dans l'information, pourrait être compétitif face à Astral, qui, à ce moment-là, emploierait 3.5 journalistes alors que nous en aurions trois.

2680 CONSEILLÈRE WYLIE : Oui. Alors, c'est là mon commentaire, qu'il ne s'agit pas seulement de notre part que nous les obligions à un certain nombre d'heures de création orale, un certain nombre d'heures de nouvelles, et vous voudriez aussi que nous nous immiscions ou que nous les obligions à avoir un certain nombre d'effectifs pour le faire ?

2681 M. VALLÉE : Si...

2682 CONSEILLÈRE WYLIE : Ou est-ce que, à votre avis, si nous les obligions à faire un certain nombre d'heures de création orale, évidemment, les effectifs suivraient ? Est-ce que c'est ça votre inquiétude, qu'ils veulent s'engager seulement à 20 heures et, donc, 20 heures, ça se fait avec les effectifs qu'ils ont, mais le 43 heures et demie qu'ils proposent, non, à votre avis, avec les effectifs proposés, ce n'est pas possible ?

2683 M. VALLÉE : Avec les effectifs, actuellement, on est en mesure de pouvoir faire le 43 heures. Ça n'implique pas une augmentation d'effectifs, le 43 heures. Actuellement, nous diffusons 64 heures/semaine en moyenne. Le 20 heures amènerait définitivement une diminution du nombre de personnes.

2684 CONSEILLÈRE WYLIE : Ah ! je comprends, que ça suivrait, les heures suivraient...

2685 M. VALLÉE : Donc, moins d'heures, moins d'entrée d'argent. Moins d'entrée d'argent amènerait, évidemment, certains éléments.

2686 On ne croit pas que le CRTC doive obliger le requérant à avoir X nombre de journalistes. On fait simplement leur mentionner que d'être compétitif dans le marché, à trois journalistes contre 3.5 dans un autre média radiophonique, ce pourrait être difficile.

2687 CONSEILLÈRE WYLIE : Donc, remet en question la proposition de 43 heures et demie ?

2688 M. VALLÉE : Ça ne remet pas en question le 43 heures et demie.

2689 CONSEILLÈRE WYLIE : Mais le 64 heures, disons, parce que vous faites un lien entre les heures et les effectifs ?

2690 M. VALLÉE : Peut-être qu'on se comprend mal, Madame Wylie. La relation entre les heures et les effectifs, dans mon esprit à moi, la salle des nouvelles, les nouvelles et la programmation sont comme deux éléments. Je ne voulais pas lier la salle des nouvelles avec la programmation. Je le vois comme deux éléments distincts. La programmation de 64 heures, je n'y vois pas de lien avec la salle des nouvelles, présentement.

2691 CONSEILLÈRE WYLIE : Et avec les effectifs journalistiques en particulier. Je vous remercie.

2692 Merci, Monsieur le Président.

2693 LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.

2694 M. VALLÉE : Bienvenue. Merci de nous avoir entendus.

2695 LE PRÉSIDENT : Monsieur le Secrétaire.

2696 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

2697 Nous entendrons maintenant M. Serge Cardin, Député de Sherbrooke.

INTERVENTION

2698 M. CARDIN : Monsieur le Président, Madame les Conseillères, Monsieur le Conseiller.

2699 Permettez-moi de me présenter, Serge Cardin, Député fédéral de Sherbrooke. Je ne suis pas un spécialiste du journalisme ni de la radio, mais je suis quand même sur le terrain de façon continuelle et je peux vous dire que la perception des gens pour ce qui est de l'information régionale et de l'animation régionale par la radio, c'est un élément important, et je crois aussi je peux être le porte-parole de l'ensemble de mes collègues qui vous ont déposé aussi un rapport à cet effet-là au niveau de la Commission.

2700 Bien, au nom des auditeurs et auditrices de CHLT Radio 630 et en mon nom personnel, permettez-moi tout d'abord de vous remercier aussi pour nous donner l'opportunité de représenter des préoccupations des gens de la région de Sherbrooke.

2701 J'aimerais vous faire part de mes observations et de mon opposition à la demande de modification de permis, telle que déposée par Corus, touchant la Station CHLT Radio à Sherbrooke. J'interviens, bien sûr, comme Sherbrookois d'origine et auditeur assidu de la Station CHLT depuis toujours, mais aussi à titre élu à la Chambre des Communes pour la circonscription de Sherbrooke. Le CRTC étant de compétence fédérale, il est aussi, je crois, de mon devoir d'intervenir afin de représenter adéquatement les intérêts de mes concitoyens dans leur droit à une information régionale complète et de qualité.

2702 Dans le mandat du CRTC, entre autres, il y a la mission de gérer dans l'intérêt public le délicat équilibre entre les objectifs culturels, sociaux et économiques des lois sur la radiodiffusion et les communications. Le CRTC doit aussi être à l'écoute de la population, de l'industrie et des divers groupes d'intérêts.

2703 Une dimension régionale, CHLT Radio rempli ou répond et contribue à ces éléments du mandat du CRTC. CHLT joue son rôle, un rôle important dans la vie sociale, politique, économique et culturelle de la collectivité estrienne, et non seulement CHLT est à l'écoute de la population mais lui permet de s'exprimer, de s'identifier et de promouvoir ses valeurs, ainsi que de répondre à ses aspirations.

2704 La présence de cette station radiophonique dans le paysage médiatique de l'Estrie a une très grande importance. CHLT représente une fenêtre unique sur l'actualité locale économique, sociale et culturelle. Elle contribue aussi au maintien de la vie démocratique et favorise le développement et le rayonnement dans notre région. Ces journalistes et professionnels de l'information offrent aux auditeurs une information distinctive et un espace permettant la réalisation de débats sur les enjeux propres à notre milieu.

2705 L'information régionale et l'animation des débats sont capitales pour une collectivité et j'estime que la demande de Corus menace sérieusement cette information et cette animation.

2706 Dans le passé, je me suis opposé vivement à la coupure d'un bulletin de nouvelles à la télévision pour les mêmes raisons. L'information régionale est pour moi un gage de dynamisme et de vitalité au plan culturel, social, communautaire, politique et économique. Elle contribue à créer au sein de cette collectivité un réel sentiment d'appartenance tout en favorisant la démocratie.

2707 Mais revenons aux faits. Certains faits présentés dans la demande de Corus ainsi que les documents soumis en annexe méritent d'être d'abord soulignés. Ils mettent en lumière les inquiétudes que je formule.

2708 Corus demande au CRTC l'autorisation d'acquérir d'Astral huit stations de radio sans trop de distinctions, dont CHLT Radio. La demande de Corus aurait pour conséquence de réduire le nombre d'heures de programmation locale à 20, mais ce matin, j'ai entendu plutôt 24 -- il faudrait déterminer exactement -- incluant les bulletins de nouvelles. CHLT Radio diffuse actuellement 45 heures de programmation locale alors que les conditions de licence sont de 35.

2709 Corus souhaite transformer la vocation de la station pour viser surtout la santé et le sport. Si ça vient comme Métromédia, bien, je pense que la crédibilité -- au niveau des prévisions tout au moins. Corus ne donne aucune garantie quant à son intérêt à développer le secteur de l'information régionale.

2710 Comme mentionner précédemment, je m'oppose vivement à cette demande telle que présentée et vous invite à considérer les arguments suivants.

2711 CHLT Radio fait partie du paysage médiatique depuis la fin des années 30, a été fondée par le Sénateur Jacob Nichol en juin 1937. La station est bien implantée en région et participe activement à la vitalité de Sherbrooke en s'engageant dans divers causes, notamment les causes communautaires et caritatives, les Paniers de l'Espoir et la Coalition des Travailleurs de Rue.

2712 CHLT Radio dispose d'une salle de nouvelles et de nombreux journalistes qui couvrent de façon assidue l'activité régionale. Présentement, il y a neuf journalistes-animateurs -- je dis animateurs parce que souvent, ils peuvent faire les deux -- et puis effectivement, dans ces neuf personnes-là qui sont régulièrement aussi sur le terrain.

2713 La demande de Corus menace de nombreux emplois, notamment bien sûr, les animateurs et les journalistes. Non seulement il y aurait perte d'emplois mais aussi perte d'expertise en termes d'information régionale, parce que si on pense de descendre de 45 heures de production à 20 ou 24, bien automatiquement, si on fait un calcul rapide, c'est potentiellement 50 pour cent d'emplois de moins.

2714 CHLT Radio diffuse trois émissions à saveur régionale le matin, le midi, en fin d'après-midi. Par contre, le proposition de Corus énonce "à faire des stations CJRC Gatineau, CHRC-AM Québec, CHLT-AM Sherbrooke, CHLN-AM Trois-Rivières, et CKRS-AM Saguenay-Jonquière des stations d'information au sens large du terme et d'offrir à la population une programmation réseau avec laquelle elle est déjà largement familière." Cette proposition nous apparaît contradictoire. À mon avis, les auditeurs de CHLT sont nettement plus familiers avec la programmation locale qu'avec la programmation réseau.

2715 Une réduction significative du nombre d'heures de diffusion régionale risque d'entraîner un déclin accéléré de la station. En effet, CHLT a décidé d'augmenter ses heures de programmation locale dans le but de reprendre le chemin de la rentabilité, estimant que plus d'heures de programmation locale contribueraient à fidéliser ses auditeurs.

2716 La transaction proposée semble chercher qu'un seul objectif, celui de consolider des activités des stations que les deux entreprises possèdent déjà, au mépris même des conditions de licence actuelles.

2717 Selon moi, si CHLT diffuse 10 heures de plus de programmation locale, ce qui est exigé par ses conditions de licence, c'est qu'il y a un marché et une demande pour une programmation locale importante. Vous savez qu'à Sherbrooke, il y a un marché quand même très compétitif au niveau de l'information. Nous avons six radios et trois télévisions, et sans compter les journaux, mais ce que fait CHLT-AM est différent. CHLT est une vitrine pour les institutions, entreprises et organismes de la région, sans compter sa présence en situation d'urgence.

2718 Comme le précise la demande, Corus ne propose aucun avantage tangible pour les stations visées, lesquelles ont été non-rentables pour les trois dernières années sur une base consolidée. Les engagements de Corus sont vagues et insuffisants. Par exemple, lorsque dans la demande, on explique "offrir un service local en lien avec les besoins régionaux réels surtout adaptés aux impératifs économiques évidents qui confrontent la radio AM en général," bref, Corus semble plus préoccupée par les contraintes économiques que par un souci de développement d'une information de qualité.

2719 On dit aussi qu'il semble y avoir, compte tenu des situations un peu déficitaires, peu de personnes intéressées à faire l'acquisition de la station régionale dans le cas de Sherbrooke. Il y en a, on sait, des gens qui seraient intéressés. À Sherbrooke, en l'occurrence, il y a déjà une station de radio qui serait intéressée à en faire l'acquisition, il y a les employés qui seraient intéressés à en faire l'acquisition, et on sait aussi qu'il existe des groupes comme Section Rouge Média qui semblent aussi intéressés à en faire l'acquisition, et au lieu de couper en termes de programmation, bien, c'est l'inverse, il y aurait une augmentation et les différentes stations AM des régions du Québec pourraient à ce moment-là augmenter passablement leur programmation.

2720 Donc, pour ces raisons, nous demandons -- quand je dis "nous," c'est l'ensemble de la population, les plusieurs syndicats, les chambres de commerce de la région, la ville de Sherbrooke et différents organismes, qui demandent au CRTC de rejeter le plan d'affaires tel que proposé par Corus pour CHLT Radio à Sherbrooke et pour les autres stations radiophoniques régionales de Radiomédia, ainsi que pour la tête du réseau, CKAC Montréal.

2721 Nous invitons du même coup votre organisme à favoriser plutôt l'émergence d'une solution qui réponde beaucoup mieux aux besoins des citoyens et des citoyennes des régions et qui respectent en particulier leur droit à l'information. Merci.

2722 LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup, Monsieur Cardin. Votre présentation, de même que votre déposition écrite, était très claire. Moi, j'ai seulement quelques questions pour clarifier ce que vous avez dit.

2723 D'abord, je ne sais pas si vous avez vu la grille qu'a présenté Corus sur le sujet des effectifs journalistiques. Ils ont dit là qu'à Sherbrooke maintenant, il y a quatre journalistes à Radiomédia et un journaliste et demie d'Astral, pour un total de cinq et demie à Sherbrooke et que ça va être augmenté à 6,5. Ça veut dire une addition d'un journaliste. Corus auront trois et Astral trois et demie dans la ville de Sherbrooke. Est-ce que ça répond à vos points du tout ?

2724 M. CARDIN : Non, parce que tantôt, je vous parlais qu'il y avait neuf personnes parce que, moi -- dans les faits, les neuf personnes, je pourrais quasiment les qualifier de journalistes aussi parce que toutes les personnes qui sont là présentement font aussi du terrain, ce que j'appelle là, ils vont à l'information et ils font du journalisme. Pour certains, ils font plus probablement d'animation, mais l'ensemble fait du journalisme. Donc, je ne pourrais pas, à ce moment-ci, confirmer ou infirmer les chiffres, mais je sais qu'il y a neuf personnes.

2725 LE PRÉSIDENT : Neuf personnes à CHLT ?

2726 M. CARDIN : Oui, au niveau de la production et qui -- tout le monde ont ou font du journalisme.

2727 LE PRÉSIDENT : Bien sûr, c'est une -- on n'a pas de clarification là-dessus. On va peut-être entendre en réplique ce qu'ils disent au sujet des neuf journalistes qui sont là maintenant et qu'est-ce qui va se passer avec eux.

2728 Deuxièmement, est-ce que vous pensez que -- je sais bien que vous avez mentionné votre raisonnement pour votre opposition à la requête, mais un des résultats de la transaction si elle est approuvée c'est qu'au lieu d'avoir quatre stations qui appartiennent à Astral à Sherbrooke, ça veut dire les deux -- CIMO-FM, CK-FM 1 et deux AM, il y aura deux voix séparées dans le marché. Est-ce que vous...

2729 M. CARDIN : Moi, je suis parfaitement d'accord à avoir des voix séparées mais des voix qui font en sorte que la production régionale et l'information régionale soient à sa pleine grandeur et ce à quoi la population aussi s'attend, parce que la population se compte passablement bien servie présentement, et dans un contexte -- je vous le dis, dans un contexte où il y aurait une diminution importante, je suis à peu près certain que les gens vont déserter plutôt que d'être attirés, parce que je vous l'ai dit tantôt, il y a une situation très compétitive, il y a trois télévisions, il y a d'autres radios. Donc, dépendamment, si la station AM n'est pas aux couleurs de la population et n'est pas -- d'un certain côté, informe, oui, mais anime aussi par les débats, par -- vous savez, nous les politiciens, souvent, on aime courir après les journalistes, mais vous savez, ils nous servent pas toujours bien, mais je suis d'accord quand même à ce qu'ils nous apostrophent à l'occasion. Mais c'est au moins un débat, un débat très démocratique, et dans ce sens-là, la population est très bien servie et il y a eu vraiment une levée de boucliers à l'effet de garder la programmation à la hauteur qu'elle est présentement.

2730 LE PRÉSIDENT : Mm-hmm. Merci.

2731 Vous avez mentionné tantôt le fait qu'il y a peut-être des autres acquéreurs à Sherbrooke pour la station. Vous êtes au courant du fait que sous l'accord qui a été fait entre Astral et le Commissaire de la concurrence, une des exigences c'est que le stations AM seront vendues en bloc. Ça veut dire qu'un acquéreur doit être prêt d'entreprendre le réseau à Radiomédia, les stations AM...

2732 M. CARDIN : Mais il faut quand même à travers mes propos faire attention à certains éléments. Je ne suis pas contre Corus. Je suis par contre pour les stations AM pour l'information régionale, pour la programmation dans les régions, aux couleurs des populations régionales. Donc, c'est pour ça, j'ai toujours ajouté tel que proposé. Effectivement, il va falloir que les normes ou les critères soient plus élevés, d'après moi, pour faire en sorte que la AM puisse prendre la place qu'elle mérite.

2733 LE PRÉSIDENT : Et d'après vous, la requête peut être améliorée et peut avoir votre appui si on augmente les heures de production locale ?

2734 M. CARDIN : Oui. Si vous satisfaisez à l'ensemble des radios régionales, je suis persuadé que -- je veux dire ça serait probablement bien reçu, mais il reste que plusieurs personnes en région sont sceptiques sur les raisons profondes qui animent Corus potentiellement, mais s'il est prêt à s'ajuster en termes d'heures de programmation et d'information, je suis persuadé que les gens vont y applaudir et vont aller d'avant avec Corus.

2735 LE PRÉSIDENT : Merci, Monsieur Cardin. Ce sont mes questions. Vous étiez très clair sur les autres points.

2736 M. CARDIN : Merci.

2737 LE PRÉSIDENT : Je vous remercie.

2738 Monsieur le Secrétaire.

2739 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

2740 Nous entendrons maintenant la Solidarité rurale du Québec, M. Jacques Proulx.

2741 Monsieur Proulx, vous disposez de 10 minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

2742 M. PROULX : Merci bien, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Commissaires. Merci de permettre à Solidarité rurale du Québec de faire valoir son point de vue à ces audiences publiques.

2743 D'abord, Solidarité rurale du Québec, c'est une coalition en fait qui réunit une centaine d'organismes québécois, de membres corporatifs et individuels, et notre mission est de promouvoir le développement du monde rural. Nous sommes aussi -- nous avons un deuxième chapeau comme étant l'instance conseil du gouvernement du Québec en matière de ruralité.

2744 Nous ne sommes pas des experts de la radiodiffusion -- nous l'avons écrit dans notre mémoire -- mais nous sommes des spécialistes de la ruralité. À ce titre, d'ailleurs, nous nous sommes déjà présentés à quelques reprises devant le CRTC, et à ces occasions, nous sommes venus rappeler que le Canada est l'un des plus grands pays ruraux au monde et que, par conséquence, les auditoires des stations de radio et de télévision ne sont pas uniquement urbains et que, par conséquence, on ne peut parler uniquement de choses urbaines à des auditoires ruraux sans les traiter comme des citoyens de seconde zone.

2745 J'ajouterais qu'il n'y a pas non plus que les urbains qui peuvent parler aux ruraux. Les animateurs ruraux non seulement peuvent le faire mais le font avec talent et brio dans des stations radiophoniques et télévisuelles en région depuis de nombreuses années.

2746 J'ouvrirais, d'ailleurs, ici une parenthèse pour m'attaquer à un mythe qui a la couenne dure, celui que tous les grands journalistes sont des métropoles et que les régions sont une sorte de club-école, incapables de garder les ressources de talent. Je vis dans le monde rural depuis toujours et je peux vous dire que des animateurs, journalistes et chroniqueurs de grand talent ont choisi de faire leur vie dans de petites communautés. Il y en a beaucoup plus que certains pensent et leur choix de vie n'enlève rien à leur talent, bien au contraire.

2747 La Solidarité rurale du Québec en tant qu'organisme de représentation, nous sommes préoccupés par la diversité des sources d'information, que nous souhaitons voir nombreuses, indépendantes et accessibles à tous les citoyens. Ainsi, selon nous, il faut, comme société, demeurer extrêmement vigilants face aux mouvements de concentration de la propriété et de convergence des entreprises de presse. Ces mouvements se font souvent de façon sournoise et ce n'est que quelques années plus tard que l'on peut vraiment évaluer l'ampleur des dégâts. En résumé, dans ce genre d'affaires, mieux vaut être vigilant et identifier la menace dès qu'elle se présente.

2748 De notre point de vue, la demande qui vous a été soumise par Corus représente clairement une menace aux droits démocratiques des ruraux, que ce n'est pas à vous, je vais apprendre, que la radio est un médium de masse parmi les plus accessible. On l'écoute partout en faisant plein de choses, au bureau, en auto, en labourant les champs, comme en préparant son souper. Elle nous suit dans nos activités, les accompagne et leur donne une couleur. Or, c'est justement de couleur dont il est question ici.

2749 La couleur comme le ton sont donnés par l'émetteur et si tout est centralisé aujourd'hui à Montréal, demain à Toronto, après demain à Calgary, si les nouvelles sont repiquées directement des agences plutôt que d'être traitées par une salle de nouvelles indépendante, la couleur sera partout la même. Elle sera urbaine et univoque, sans aucun rapport avec la vie des gens à l'écoute, surtout s'ils ont le malheur d'habiter en dehors des grands centres.

2750 À Solidarité rurale du Québec, nous sommes inquiets quand nous lisons dans les journaux, sous la plume du président de la succursale de Corus au Québec, que leur volonté corporative est de faire prospérer les stations AM en créant une voix radiophonique nationale forte. Une voix nationale forte, ça peut, bien sûr, être important et j'ensuis, mais l'expérience nous a appris que cela ne s'accorde par toujours avec le respect des particularités locales et régionales. Ça n'a rien non plus de très rassurant pour les auditeurs qui s'attendent en plus des nouvelles nationales et internationales à entendre parler de leur réalité quand ils ouvrent leur radio.

2751 Les bulletins remplis de nouvelles montréalaises relayés par des antennes régionales, voilà qui semble être le portrait de la proposition de Corus pour les stations régionales. Dans le cas de CKAC, on parle de réduire dramatiquement la salle des nouvelles et d'en faire une station spécialisée dans le sport et la santé qui reprendrait les nouvelles des autres stations appartenant à Corus. Alors qu'à l'heure actuelles, les stations de Québec, Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay peuvent compter sur de 50 heures de programmation locale, elles ne diffuseraient plus que 20 heures par semaine si la transaction était acceptée telle quelle. Ce n'est pas assez pour que les populations rurales régionales soient informées adéquatement sur ce qui se passe dans leur coin de pays.

2752 Au lieu de miser sur une connaissance et des relations de proximité pour bâtir des stations enracinées dans leur milieu, Corus a choisi la voie nationale forte.

2753 Nous nous inscrivons en faux contre cette approche réductrice qui priverait les populations rurales d'informations essentielles à leur vie communautaire.

2754 En fait, soyons clairs. Pour Solidarité rurale du Québec, la proposition qui est sur la table pose carrément toute la question de la démocratie.

2755 Comment veut-on que le peuple exerce son influence dans la société s'il ne dispose pas des informations nécessaires pour former son jugement, s'il n'a pas accès aux débats particuliers à sa communauté par le biais notamment d'une radio qui reflète et relaie sa réalité ?

2756 Dans une société de l'information comme la nôtre, où il est possible de voir en temps réel la guerre se dérouler à des centaines et des milliers de kilomètres de chez soi, il est indispensable d'avoir accès aussi aux informations concernant notre communauté, notre voisinage, notre village.

2757 Nous terminons cette présentation en vous faisant état de nos convictions les plus profondes dans ce dossier.

2758 Premièrement, nous croyons fermement dans la nécessité que soit maintenue et renforcée la production local et régionale d'information par des journalistes intégrés dans les stations de Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières, Saguenay et Québec.

2759 Nous considérons essentiel à la vie des communautés que des émissions d'affaires publiques traitent aussi des enjeux locaux et régionaux pour permettre aux acteurs d'exprimer leur point de vue et de faire des débats aussi, permettre qu'il se tienne des débats qui sont constructifs.

2760 Deuxièmement, nous croyons qu'au nom de la diversité des sources d'information, de la qualité de l'analyse et de la variété des points de vue offerts au public, la salle de nouvelles de CKAC doit continuer de jouer son rôle et des émissions d'affaires publiques doivent continuer d'occuper une place de choix dans sa programmation.

2761 Troisièmement, nous croyons qu'écouter les nouvelles est un geste citoyen pour en savoir plus sur le monde, les continents, le pays, mais aussi pour connaître ce qui se passe dans sa région, son village, sa communauté et, sans être des spécialistes des études de marché, nous croyons aussi que, quand la radio parle aux gens des sujets qui les concernent et les intéressent directement, elle est écoutée, tire de bons revenus publicitaires et est rentable pour ses propriétaires et profitable pour la communauté qu'elle dessert.

2762 Nous croyons aussi qu'il n'y a jamais une seule solution à un problème. Hors, la transaction actuelle sous étude n'est pas acceptable pour les citoyens, particulièrement pour les ruraux, qui perdront une source d'information souvent unique, toujours indispensable. Nous demandons donc de rejeter cette transaction.

2763 Finalement, parce que nous croyons à la rentabilité d'une radio enracinée et près des citoyens, nous sommes convaincus que d'autres propositions plus porteuses en termes de respect de la diversité des sources d'information, d'indépendance et de proximité en termes de production d'information pourront voir le jour, une fois écartée celle qui est présentement sur la table.

2764 Ainsi, au lieu d'éteindre une voix, le CRTC pourrait plutôt être appelé, dans les prochains mois, à donner le feu vert à une transaction qui assurerait que la voix de tous, que ce soit les ruraux, les régions, les urbains, porte haut et fort ce qui est au fond notre seule véritable priorité.

2765 Merci, Monsieur le Président.

2766 LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.

2767 Madame Noël.

2768 CONSEILLÈRE NOËL : Monsieur Proulx, votre exposé était très clair. Votre mémoire aussi, d'ailleurs. J'aurais peut-être une ou deux questions à vous poser.

2769 Étiez-vous présent dans la salle durant la journée d'hier et d'aujourd'hui ?

2770 M. PROULX : Non.

2771 Je n'étais pas présent hier.

2772 CONSEILLÈRE NOËL : Alors, je vais vous poser la question. Le fiduciaire, monsieur Beaulne, nous a expliqué hier que la situation économique des stations AM en question et de CFOM était catastrophique. C'est le mot qu'il a utilisé.

2773 Après 42 mois d'incertitude compte tenu de l'intervention du Directeur de la concurrence dans le dossier où on avait d'abord approuvé la transaction d'Astral Télémédia.

2774 Astral, en vertu de l'entente à laquelle ils sont parvenus avec le Directeur de la concurrence, doit vendre ses stations AM en bloc, ce qui pose des problèmes, parce que des acheteurs en bloc pour acheter les huit stations en question, qui sont à peu près toutes déficitaires, cela ne court pas les rues.

2775 À ce stade-ci, où on prévoit -- enfin, le fiduciaire prévoit -- qu'il faudra, si la transaction n'est pas approuvée, opérer des coupures massives à l'intérieur des stations pour limiter l'hémorragie de fonds.

2776 Pensez-vous que d'attendre huit mois à un an pour qu'une nouvelle transaction soit faite, qu'elle soit approuvée par le Conseil, qu'elle soit rendue publique, pensez-vous que vous allez conserver une voix locale forte dans les régions visées ?

2777 M. PROULX : Écoutez.

2778 CONSEILLÈRE NOËL : Parce que vous nous demandez de rejeter la transaction.

2779 M. PROULX : Oui.

2780 CONSEILLÈRE NOËL : Je pense que vous -- je n'ai pas besoin de discuter avec vous d'augmenter le contenu local, etc. Vous nous demandez carrément de rejeter la transaction.

2781 M. PROULX : On vous demande de rejeter -- si vous arrivez avec des exigences ou si Corus accepte des exigences -- moi, je m'en fou que ce soit Corus. J'ai aucun intérêt corporatif.

2782 On vous a dit ce qu'on voulait à l'intérieur de cela. Quand je vous dis de rejeter -- parce que je connais celle qui a été mise sur la table et j'ai écouté tout l'avant-midi aussi certaines précisions qui ont été faites.

2783 Alors, c'est loin d'être satisfaisant, non pas -- je vais dire un peu comme monsieur Cardin vous a dit -- j'ai rien contre Corus ou contre qui que ce soit. Je veux juste qu'on fasse les choses autrement.

2784 À l'heure actuelle, on prend, je pense, la voie relativement facile, sans imagination. Je ne suis pas en train de vous dire qu'il n'y a pas des problèmes économiques énormes à l'heure actuelle. Je suis bien conscient de cela. On est au fait de l'actualité et ainsi de suite.

2785 Je vous dis juste qu'on ne se donne jamais la peine d'avoir un regard différent pour faire les choses de façon différente. On prend toujours la voie du modèle dominant, qui est de faire de la concentration. Masse critique. Tout le vocabulaire qu'on a utilisé. Ce n'est pas la première fois qu'on entend cela, Madame la Commissaire.

2786 Vous l'avez entendu. Je veux dire on a la chance ou la malchance -- en tous cas, dans mon cas -- d'avoir un certain âge. À chaque fois, ce chant-là, je l'ai entendu, pour essayer de concentrer, faire la concentration des activités.

2787 Et on connaît le résultat. Il est négatif, le résultat autour de cela.

2788 Alors que je dis « Oui. Il y a une urgence. », mais est-elle plus grande aujourd'hui qu'elle l'était voilà un mois ou deux mois ?

2789 Alors, continuons à développer une urgence -- ayons des exigences de dire que l'importance d'avoir une voix forte partout sur les territoire -- et cela implique d'avoir des vrais journalistes, des vraies salles de nouvelles. Cela implique d'avoir un grand nombre d'heures de diffusion locale et régional. C'est cela qu'on veut.

2790 Mais, on sait où on s'en va à l'heure actuelle. On peut essayer de nier le contraire, mais la pratique du passé, que soit dans les communications ou dans n'importe quel autre secteur, nous a montré ce qui arrivait.

2791 Ça ne prend pas un an, deux ans, trois ans qu'ils sont incapables de remplir leur chose et, là, ils reviennent avec des situations d'urgence.

2792 Alors, pour nous, il faut redonner, justement -- il faut démocratiser, en fait -- il faut redonner une voix forte au territoire.

2793 Et ce n'est pas cela qu'on est en train de faire. C'est encore moins que cela qu'on fait avec la proposition qui est sur la table.

2794 Même si on y rajoutait quelques petites améliorations, ce n'est pas suffisant.

2795 Je pense, tout à l'heure, il y a quelqu'un qui nous a donné -- je pense que c'est le deuxième intervenant cet après-midi.

2796 Je serais curieux qu'on regarde comment est arrivée cette situation de déclin, en fait. Ça aussi, il faut examiner ça pour connaître les véritables raisons du déclin.

2797 Ce n'est peut-être pas votre rôle, mais il reste que ce serait important qu'on le sache.

2798 Plus on va graduellement, devant la concentration des activités -- parce que ça se fait tout doucement, ça -- il y a de moins en moins de programmation locale. Les gens se retrouvent de moins en moins.

2799 Alors, c'est sûr, il y a une dégradation là. Alors, c'est le déclin des cotes d'écoute, la baisse d'auditeurs.

2800 Je serais curieux qu'on regarde attentivement le cheminement que cela a suivi autour de ça si ce n'est pas justement le déclin de la programmation locale.

2801 Quand tu ne te reconnais plus. Quand tu ne sens plus interpellé à l'intérieur de cela, tu n'es plus actif.

2802 Alors, recréons en fait cet optimisme-là dans le milieu et puis il va investir, le milieu, dans cela.

2803 Parce que vous ne ferez pas -- moi, je suis un paysan et ce n'est pas parce que j'attelle deux chevaux qui sont boiteux que je fais un bon cheval.

2804 Je ne fais pas des forts --

--- Rires / Laughter

2805 M. PROULX : Vous voyez. Vous le vivez.

--- Rires / Laughter

2806 M. PROULX : Alors, vous voyez, ce n'est pas -- je veux dire il n'y a pas de miracle dans tout cela. Il n'y a pas --

2807 Mais, moi, je pense qu'il faut aborder la question de façon différente.

2808 CONSEILLÈRE NOËL : Merci de vos commentaires.

2809 Moi, je n'ai pas d'autre question.

2810 M. PROULX : Merci.

2811 LE PRÉSIDENT : Merci bien.

2812 Monsieur le Secrétaire.

2813 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

2814 Nous entendrons maintenant le Syndicat Général de la Radio CINF-CKOI, madame Lise Perron et messieurs Michel Millart et Claude Hébert.

--- Pause

2815 LE SECRÉTAIRE : Vous disposez de dix minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

2816 Mme LISE PERRON : Merci.

2817 Monsieur le Président, membres du Conseil, on vous remercie de votre accueil et de nous permettre de s'exprimer et, contrairement à ce que vous avez entendu, vous allez voir que, nous, on est pour cette transaction de Corus. Avec beaucoup d'enthousiasme.

2818 Notre syndicat représente depuis le 25 mars 1953 plus de 100 membres oeuvrant à divers emplois aux stations radiophoniques CINF MA, qui est Info 690, et CKOI MF, propriété de Diffusion Métromédia CMR Inc., une filiale de Corus Entertainment.

2819 Le SGR, affilié à la CSN depuis 1966, est un des membres fondateurs de la Fédération nationale des communications créée en 1972.

2820 Les demandes soumises au Conseil soulèvent d'importantes questions sur la qualité et la diversité de l'information à Montréal.

2821 Compte tenu des enjeux de cette transaction, on déplore un peu par exemple que l'avis de l'audience ait été rendu public durant les vacances estivales, ce qui nous a causé de sérieux problèmes.

2822 Bien que les artisans de la radio représentés par le SGR déplorent l'éventuelle réduction de l'effectif journalistique à la station CKAC, il n'en demeure pas moins que l'évolution de son contenu vers une prépondérance verbale sportive est déjà amorcée et s'était accentuée en 1994 lors de la fermeture de CJMS.

2823 Au début des années 1990, la station CKVL, dont les employés étaient représentés par le SGR, a subi trois phases de coupures entraînant une importante diminution de ses effectifs et menant à la fermeture définitive de sa salle de nouvelles.

2824 Malgré les efforts conjoints de restructuration, la conjoncture économique a quand même eu raison de la station de radio généraliste CKVL en 1999.

2825 Fin 1999, la station CINF MA, Info 690, voyait le jour avec une formule innovatrice.

2826 Avec ses nouvelles continues, CINF MA apporte une diversité dans le monde de l'information montréalaise en étant la seule station de ce genre, de langue française, au Québec.

2827 En raison du rôle prépondérant de CINF en matière d'information dans le Grand Montréal, le SGR a déployé d'importants efforts pour favoriser la survie et le développement de la station.

2828 Ces efforts ont porté fruit, car selon un sondage d'avril 2004 de Décarie et Complices, consultation et recherche en marketing, il appert que le créneau de la quantité de nouvelles permet à Info 690 AM de se distinguer.

2829 La station récolte un score de 24 pour cent sur cette dimension, ce qui, en conséquent, avec son positionnement, Info 690 se positionne ainsi au deuxième rang, derrière CBF 95,1 FM.

2830 Compte tenu de la quantité d'informations et d'événements à couvrir dans le Grand Montréal, le SGR croit que les effectifs journalistiques dont dispose actuellement Info 690 sont insuffisant pour assurer le droit du public à l'information.

2831 Si le CRTC favorablement la demande des requérants dans le but d'assurer la diversité et la qualité de l'information, suite à la fermeture partielle de la salle de nouvelles de CKAC, il deviendra nécessaire qu'Info 690 augmente ses effectifs journalistiques d'au moins six personnes afin de poursuivre sa mission.

2832 En conclusion, les artisans de la radio membres du SGR sont préoccupés par la qualité, la diversité et la quantité d'informations véhiculées sur les ondes radiophoniques du Grand Montréal.

2833 En tenant compte de ces préoccupations, le SGR demande au Conseil, dans le cas où ce dernier accueille la transaction des requérants, d'exiger qu'ils respectent de leurs engagements, ainsi que l'augmentation des effectifs journalistiques d'Info 690, vraiment d'au moins six personnes, au départ, tel que mentionné ci-haut.

2834 Même après la fermeture de son importante salle de nouvelles à Montréal, la station généraliste MA CKVL s'est vue dans l'obligation de congédier tous ses employés pour finalement fermer ses portes en 1999 après plus de 53 ans de diffusion

2835 Afin d'assurer la survie de la bande MA au Québec et les emplois de ses artisans, le SGR estime que cette survie passe par la spécialisation.

2836 Le SGR donne donc son appui à cette transaction en souhaitant que cela assure le développement d'Info 690 et la survie de CKAC à Montréal.

2837 LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.

2838 Madame Wylie.

2839 CONSEILLÈRE WYLIE : Bonjour, Madame Perron, Monsieur Millart, M. Hébert.

2840 Est-ce qu'il serait juste de dire que, vous, vous êtes en faveur de la transaction --d'autres syndicats ne le sont pas -- à cause du fait que cette transaction-là aurait l'effet de renforcer 690 ?

2841 Est-ce que c'est aussi simple que cela ?

2842 Mme PERRON : C'est cela.

2843 CONSEILLÈRE WYLIE : Donc, vous êtes du même avis. Les syndicats sont tous du même avis, mais ils ne sont pas tous à la même station.

2844 Mme PERRON : Voilà.

2845 C'est qu'actuellement, la tête dirigeante de l'information -- on a parlé de montréalisation de l'information au Québec -- mais, en ce moment, CKAC est la tête dirigeante du réseau qui existe actuellement.

2846 Alors, la montréalisation, c'est déjà fait. Elle est là en ce moment.

2847 Ce que j'ai entendu et que j'ai lu, c'est que, en région, l'information va continuer à être traitée de façon locale. Cela peut nous enrichir aussi parce qu'il va avoir une synergie entre les stations. Nous, on pense sérieusement que l'information va pouvoir en bénéficier.

2848 C'est évident qu'Info 690 est une nouvelle station avec une nouvelle formule complètement différente et qu'on commence à peine à prendre, à s'installer, à rentrer dans les moeurs montréalaises. Le public commence à suivre.

2849 Ça va très bien. Les journalistes sont plein d'enthousiasme.

2850 On pense qu'en augmentant le personnel, on pourrait évidemment couvrir de façon beaucoup plus pointue les événements de la vie montréalaise et ainsi offrir une synergie et offrir aux régions ce qu'elles veulent bien prendre de Montréal puisqu'elles vont avoir aussi leur propre salle de nouvelles en région.

2851 Moi, je pense qu'au fond, ce qui mêle les gens, c'est qu'on parle de programmation et d'information pure.

2852 La programmation, effectivement, moi, je ne veux pas m'embarquer là-dedans parce que je ne la connais pas tellement, la programmation en région.

2853 Mais on semble assurer un minimum d'heures.

2854 Moi, je dois vous avouer que, si Corus avait été dans le portrait avant la fermeture de CKVL, on serait peut-être encore vivant.

2855 On aurait peut-être un poste de radio différent avec une programmation différente, avec des informations différentes. Mais on serait peut-être là.

2856 Sauf que Corus est une nouvelle compagnie. Elle n'était pas là et on a dû fermer les portes.

2857 Malgré tout, notre employeur, croyant à l'information, a postulé pour avoir une licence d'information.

2858 Et je sais que Corus, depuis -- ça fait trois ans que Corus est maintenant au Québec -- Corus a maintenu la position de Pierre Arcand et Pierre Béland(ph) au départ, c'est-à-dire de continuer à investir dans Info et d'appuyer Info 690.

2859 Alors, cela me donne confiance, avec ce que nous avons connu de Corus à Montréal, de penser qu'ils vont faire la même chose à travers le Québec.

2860 CONSEILLÈRE WYLIE : Je vous remercie, Madame et Messieurs.

2861 Monsieur le Président.

2862 LE PRÉSIDENT : Merci bien.

2863 Monsieur le Secrétaire.

2864 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

2865 Nous entendrons maintenant la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, monsieur Claude Robillard.

--- Pause

2866 LE SECRÉTAIRE : Monsieur Robillard, vous disposez de dix minutes pour faire votre présentation.

2867 Votre microphone, Monsieur Robillard, s'il-vous-plaît.

INTERVENTION

2868 M. ROBILLARD : Je m'excuse. OK.

2869 Merci beaucoup.

2870 La présidente de la Fédération professionnelle des journalistes, Anne-Marie Dussault(ph), aurait beaucoup aimé être ici, mais c'est une bénévole, à titre de présidente. Alors, elle ne peut pas se joindre à nous, mais soyez certain que cela lui aurait fait très plaisir de venir ici pour répondre à vos questions.

2871 Un petit mot sur la Fédération, juste pour vous situer. La Fédération professionnelle des journalistes du Québec regroupe à peu près 1 700 journalistes sur une base volontaire à travers tout le Québec, tous les types de médias, tous les statuts d'emploi -- des cadres, des salariés, des pigistes.

2872 On n'est pas ici pour défendre nos membres. On n'est pas ici pour défendre un intérêt particulier, sinon l'intérêt de l'information. La Fédération a comme habitude de défendre des valeurs et des principes journalistiques.

2873 Alors, quand on regarde une transaction comme celle qui est sous nos yeux, c'est sous cet angle-là qu'on la regarde.

2874 Ce n'est pas sous l'angle strictement de l'emploi ou de quelconque avantage. C'est vraiment dans ce qu'on estime être l'intérêt du public.

2875 Je vais prendre une petite précaution rapide avant de vous parler. C'est que hier j'ai pu écouter vos débats, mais je n'étais pas là ce matin, et on voit que les chiffres et les données varient de façon un peu inquiétante même dans ce qui est proposé.

2876 Alors, je vais y aller au meilleurs de ma connaissance, mais si quelques chose est arrivé ce matin qui change la proposition, vous me le direz. Parce que -- c'est cela.

2877 Notre première préoccupation -- je ne répéterai pas notre mémoire, mais notre première préoccupation très importante par rapport à cette transaction-là, c'est évidemment la destruction d'une des plus grandes salles de nouvelles en termes numériques du Québec.

2878 Au Québec, quand on fait notre répertoire annuel, on a environ plus que 800 médias toutes catégories confondues qui existent. La salle de CKAC est probablement la 20e ou la 25e plus grande salle en termes numériques au Québec.

2879 Donc, elle est complètement en haut du panier, et la proposition nous dit « Il n'y a plus de salle de nouvelles à CKAC ».

2880 Donc, en partant, pour nous, cette information-là, cette proposition-là, est tout à fait inacceptable. Non seulement inacceptable, mais elle ne se trouve pas du tout compensée par les ajouts de journalistes.

2881 Comme, par exemple, on a vu qu'un journaliste allait être ajouté à CKOI, que deux journalistes allaient être ajoutés au 98,5.

2882 Pour nous, on est en train d'effriter -- ou peut-être même trois journalistes à Info 690. On effrite dans une proposition comme cela une grande salle qui, à titre de grande salle, a des caractéristiques qui sont uniques.

2883 Une grande salle de rédaction a la possibilité de diviser son travail de façon plus efficace.

2884 Une grande salle de rédaction a la possibilité de résister à des pressions d'annonceurs ou de Dieu sait quoi de façon plus importante qu'un morcellement de salles avec un journaliste ou deux journalistes et tout ça.

2885 Donc, en ce moment, on n'est pas en train de parler de futurologie. On est en train de dire « Il existe une grande salle et, cette grande salle-là, il faut la protéger. »

2886 Donc, c'est le premier point qui nous apparaît important. Une proposition ne peut pas inclure cet aspect-là.

2887 Deuxième point, qui est un peu le corollaire de cela, c'est qu'il y a une proposition qui va être devant vous sur le changement de mandat de 98,5.

2888 Je crois que, si au FM on reprend un peu le mandat parlé qui était celui de CKAC, il faut en même temps reprendre tout ce qui va avec. Les responsabilités qui vont avec.

2889 La responsabilité, justement, d'avoir une salle des nouvelles qui a de l'allure, qui a la masse nécessaire pour faire le travail.

2890 Donc, on ne peut pas simplement prendre le bon et laisser ce qui nous apparaît un peu moins intéressant.

2891 La troisième chose sur laquelle je veux attirer votre attention, c'est l'argumentation de Corus -- contre qui on n'a rien du tout, ce n'est pas cela la question -- mais l'argumentation de Corus à l'effet qu'ils vont créer une salle de -- je pense que c'est 17 journalistes à Montréal. Donc, c'est extraordinaire, si on met ensemble CKOI, le 98, Info 690.

2892 Ce n'est pas une salle de nouvelles qui est créée parce qu'il y des journalistes dans trois stations.

2893 Le réseau qui est prévu par Corus, qui s'appellerait Corus Nouvelles, n'est pas un réseau. C'est Internet. C'est un réseau qui n'a aucune direction. Il n'y a pas de direction de l'information.

2894 Il n'y a pas de commandes qui sont passées à un journaliste régional pour lui dire « Écoute. Il y a une grosse affaire à Arvida ou à Chicoutimi, Dieu sait quoi, et tu vas me faire un topo, mais dans l'esprit que tout le Québec va entendre ce topo-là ».

2895 D'après ce qu'on a vu dans les documents, il n'y a pas une tête de réseau. Le rôle que jouait CKAC n'est plus joué par personne.

2896 C'est un réseau diffus comme une toile, comme Internet dans le fond, comme le Web, et c'est à chaque média, à chaque station de radio, de choisir parmi cet ensemble de nouvelles locales de toutes natures qu'il va y avoir sur l'intranet et sur les autres, évidemment, la PC, etc. de choisir ce qui va faire son bulletin.

2897 Mais, cela ne nous apparaît pas -- ce type de fonctionnement-là, ne nous apparaît pas être un fonctionnement en réseau. C'est simplement un partage intranet d'information, comme on peut le faire chez soi avec Internet.

2898 Donc, on peut même se dire qu'une des conséquences de cela -- en tous cas, d'après ce que j'ai cru entendre, ce qu'on a cru entendre hier -- il y a une improvisation de tête de réseau.

2899 Vous me corrigerai si on a mal compris, mais il semblerait que CKAC fournirait le bulletin de nouvelles nationales parce que j'ai cru entendre que les journalistes locaux dans les stations régionales, eux, se consacreraient aux nouvelles locales. Donc, le bulletin national viendrait de CKAC.

2900 Si c'est le cas, vous remarquez à quel point on est rendu dans un situation un peu bizarre où ce que faisaient 13 journalistes, en ce moment, c'est trois journalistes qui feraient cette présumée tête de réseau, mais qui en n'est pas vraiment une, qui n'a pas de rôle de direction ou aucun rôle spécial par rapport au reste.

2901 Donc, problème sur la notion de salle de rédaction virtuelle réseau qui a été présentée dans le projet.

2902 Le quatrième point qui est très important sur lequel la Fédération veut insister, c'est dans le fond -- vous êtes revenus souvent là-dessus à titre de commissaires -- sur la question des effectifs.

2903 Les effectifs -- je vous le disais en entrée de jeu -- on n'est pas là, nous, pour défendre des emplois. Ce n'est pas l'angle de notre intervention.

2904 Mais il faut voir concrètement ce qu'on veut dire quand on parle, par exemple, de trois journalistes dans une station régionale. C'est que notre conception de l'information -- puis je pense que des intervenants avant moi l'ont dit -- notre conception de l'information, ce n'est pas simplement de relayer des communiqués de presse ou ce n'est pas simplement de réécrire rapidement des choses qui viennent de l'intranet ou Dieu sait quoi.

2905 C'est qu'il faut aller sur place. Il faut aller contre-vérifier l'information. Il faut poser des questions à des gens. Il faut vraiment jouer un rôle critique par rapport à tout l'ensemble des informations qui sont disponibles dans la société. Jouer un rôle critique et choisir ce qui est pertinent.

2906 Cela demande du temps. On s'habitue de nos jours à faire en sorte qu'on pense qu'un journaliste, tu sais, pas de problème, de 6 h du matin à 6 h du soir et puis, en plus, les événements spéciaux. Puis il fera aussi la lecture des bulletins de nouvelles. Puis il regardera l'Internet ou l'intranet de temps en temps pour aussi prendre d'autre chose. Puis le journal du matin.

2907 On a une conception rabaissée de ce que devrait être l'information.

2908 L'information est plus exigeante que cela et, pour faire une information qui satisfasse les populations locales, régionales et nationales, il faut effectivement des effectifs en nombre suffisant et il ne faut pas déléguer cette responsabilité-là à d'autres groupes.

2909 Les projets d'Astral nous semblent peu pertinents par rapport à ce que Corus fait, Corus n'est pas une filiale d'Astral jusqu'à nouvel ordre, et donc chaque entreprise qui est en concurrence doit présenter son propre projet qui est satisfaisant par lui-même.

2910 Donc, la Fédération a l'impression que dans le projet d'information continue avec les trois journalistes qui sont peut-être devenus quatre, il faudrait voir, c'est insuffisant.

2911 Il était question, dans le mémoire de Corus, de deux lecteurs-rédacteurs et d'un reporter-rédacteur.

2912 Donc, on se retrouve avec des effectifs tellement limités pour faire un travail qui est exigeant que veut, veut pas, c'est la qualité qui va en souffrir.

2913 Même à CKAC hier, on disait que les trois journalistes font essentiellement de la livraison de nouvelles; la livraison de nouvelles, le traitement, la réécriture de la nouvelle, le « line-up » différent, la hiérarchie différente des nouvelles, tout ça c'est de l'emballage.

2914 Je pense que c'est madame Wylie qui posait la question hier, c'est de l'emballage, ce n'est pas avec ça qu'on a vraiment une diversité importante.

2915 Le dernier point, je ne veux pas répéter ce que les gens ici ont dit sur la programmation locale régionale, mais je veux vous signaler que dans... parce qu'on est d'accord avec les gens qui disent que 20 heures par semaine, c'est nettement insuffisant pour que la radio puisse vraiment servir sa communauté, lui donner l'information critique et travailler dont elle a besoin.

2916 Mais ce que je veux vous souligner, c'est qu'il y a eu un très important rapport qui a été fait sur l'information aux États-Unis qui s'appelle « State of the news 2004 » qui a été piloté par des groupes très crédibles comme le PIU Center, et sur 500 pages il identifie des tendances majeures.

2917 Une des tendances majeures, c'est justement au fait que les investissements en information se font non plus pour la cueillette de l'information, non plus pour aller chercher une information, tout ça, mais pour la recirculation et le recyclage de l'information qui existe déjà sur d'autres supports.

2918 Donc, cette tendance-là est inquiétante, d'autant plus que, hier, Corus était très fière d'annoncer que pour la première fois, Radiomedia serait affiliée sur PC et NTR. Mais en réalité, Radiomedia était censée être le concurrent et donc une voix différente de la PC et de NTR et là cette fusion-là... bien cette fusion, cet amalgame-là se ferait, ce qui n'est pas nécessairement une si bonne nouvelle sous l'angle de la diversité.

2919 Donc, peut-être la dernière chose aussi qu'on pourrait dire, c'est une proposition que la Fédération, la FPJQ, avait déjà faite au Conseil, si l'incertitude dure depuis si longtemps par rapport aux licences des radios AM, il y a toutes sortes de problèmes.

2920 Le Bureau de la concurrence n'aurait jamais dû s'en mêler, je pense qu'ils sont complètement hors circuit là-dedans, le dégât qu'ils font est évidemment considérable, mais nonobstant ça, c'est qu'à partir du moment où une licence doit être attribuée à quelqu'un ou qu'il y a, c'est ça, une création de nouvelle licence ou une nouvelle attribution, je ne sais pas si le Conseil a examiné la possibilité qu'il y ait un processus d'enchères qui fasse qu'on connaisse tout d'un seul coup, les acheteurs potentiels et que les projets soient mis en concurrence les uns avec les autres et que le public puisse se prononcer sur plusieurs projets.

2921 Parce que c'est très agaçant du côté du public, dont on ferait partie, disons, d'avoir à examiner un projet sans savoir ce qui arrive après, et là après ça il y a des grands délais, forcément, après ça un autre projet, et donc on s'en va comme ça d'un projet à l'autre sans jamais être capable de savoir avec certitude le projet qui est là est-il vraiment le meilleur des trois, quatre, cinq, six projets qui peuvent être présentés.

2922 Donc, un processus de ce type-là permettrait d'avoir sur la table toute l'information d'un coup et de faire toutes les discussions d'un coup.

2923 Je vous remercie beaucoup de votre attention.

2924 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Je vous remercie, votre présentation était très intéressante et j'ai lu avec grande attention votre mémoire aussi.

2925 Je n'ai pas de questions, franchement, parce que vous étiez très clair dans votre exposition.

2926 Mais peut-être deux commentaires et vous pouvez commenter sur les commentaires si vous voulez.

2927 D'abord, on ne procède pas par enchères dans de telles situations, ce n'est pas la politique du Conseil depuis des décennies et c'est une décision qui a été faite que c'est dès qu'on octroie ne licence originelle qui est faite par concurrence, d'abord quand on octroie une licence, là, à ce moment-là on essaie d'examiner quelle est la meilleure proposition et on donne une licence à la proposition que nous trouvons la meilleure.

2928 Après ça, c'est une question de cas par cas, on a une transaction qui est faite dans le marché et c'est présenté devant nous pour notre approbation ou non et c'est comme ça que ça marche.

2929 On a décidé, pendant des années que ça se balance mieux que d'avoir une enchère où il risque d'y avoir une grande incertitude, on cherche toujours des investissements dans cette industrie-là pour bâtir une industrie forte au Canada, et on a décidé qu'on balançait mieux le procédé comme ça.

2930 C'est toujours une question qu'on peut soulever dans l'avenir, mais pour le moment, ce n'est pas la manière dont on procède. On a la proposition devant nous.

2931 Ça mène à mon deuxième commentaire. Dans cette situation-là, on a toujours, toujours une situation où on est présenté avec une transaction qui n'est pas parfaite, il y a des plus et des minus et il faut, en balance, faire une décision.

2932 Vous, dans votre mémoire, vous nous conseillez de rejeter la transaction qui est devant nous. Est-ce que vous avez adressé peut-être une autre approche, c'est-à-dire quelles améliorations peut-on amener à la requête devant nous pour que, selon vous, on puisse l'approuver.

2933 M. ROBILLARD: Écoutez, nous, comme on ne prend pas pour un média contre un autre média ou quoi que ce soit, la piste que j'évoquais tantôt du fait qu'il y a une grande salle de nouvelles qui disparaît, je pense que c'est un minimum que cette grande salle-là ne disparaisse pas, d'une façon ou d'une autre.

2934 C'est-à-dire qu'on garde quelque par cette richesse-là qu'est une salle. Est-ce que Corus doit l'envoyer à 98,5, ce n'est pas le détail qui nous importe, mais c'est qu'on ne détruise pas une salle comme ça parce que ça se reconstruit difficilement et c'est vraiment une perte nette. Donc, ça c'est un aspect important.

2935 L'autre aspect, je pense que c'est fou, mais la question des effectifs ou des stations régionales m'apparaît importante. On ne peut pas donner une mission d'information continue à des gens qui vont être si peu nombreux que malgré toute leur bonne volonté, là on ne parle pas de la compétence, on ne parle pas de la mauvaise volonté, c'est vraiment...

2936 Moi, j'ai vu des gens dans des stations qui étaient obligés d'entrer au bureau, disons, à 5 heures le matin jusqu'à 9 heures, quelque chose comme ça, d'avoir quatre heures vides, après ça revenir pour un bout, un quatre heures vides, revenir un autre bout.

2937 Donc, c'est des conditions impossibles où les gens, il faut une masse de journalistes suffisamment nombreuse pour qu'ils puissent être des éléments actifs dans le développement de l'information.

2938 Les citoyens ont besoin d'une information critique. Vous avez vu, c'est des très grandes salles, c'est pour ça que c'est un combat qu'il faut faire tout le temps, mais vous avez vu aux États-Unis le problème, même des très grandes salles se sont fait intoxiquer, si on peut dire, par la propagande du gouvernement Bush.

2939 Donc, il faut tout le temps lutter pour qu'il y ait assez de journalistes assez forts pour pouvoir... assez nombreux pour pouvoir faire cette information-là.

2940 Donc, ne pas supprimer, d'une façon ou d'une autre la salle de nouvelles de CKAC, accroître l'offre d'information régionale, d'une façon ou d'une autre.

2941 Encore là, il y a des questions d'heures, des questions d'effectifs, mais on ne peut pas s'en sortir, il faut qu'il y ait du monde pour faire le travail.

2942 Là, en ce moment dans les plages horaires qui étaient décrites hier, de 6 heures du matin à 6 heures du soir il y a des bulletins, bon, il y a des trous, là, mais donc, de 6 heures du matin à 6 heures du soir, quand on dit « trois journalistes », ce n'est pas trois journalistes en même temps qui sont là de 6 heures du matin à 6 heures du soir, il n'y a personne qui travaille régulièrement 12 heures par jour comme ça ou même plus puisqu'il faut arriver avant le bulletin pour le préparer.

2943 Donc, finalement on se retrouve avec une personne, une personne et demie. Donc, la responsabilité qu'on met sur les épaules de ces gens-là est énorme. Ils doivent être partout, ils doivent couvrir les Palais de justice, ils doivent couvrir les élections, ils doivent couvrir les faits divers, ils doivent couvrir... Tout ça devient impensable.

2944 C'est si impensable qu'à un moment donné la conséquence, c'est qu'il y a une conséquence sur la communauté, elle n'est pas assez bien desservie pour se voir puis discuter de ses problèmes, et caetera. C'est ça.

2945 LE PRÉSIDENT: Hier, dans leur présentation orale les représentants de Corus ont dit que la mise sur pied d'une grande salle de nouvelles pour CKAC, Info 690 et 98,5 FM entraînera la création de la plus importante source de nouvelles à la radio privée québécoise, trois journalistes affectés à CKAC se joindront aux ondes permanentes actuellement à l'emploi d'Info 690 pour un total de 14 journalistes. Et ils continuent.

2946 Est-ce que vous pensez que là on n'a pas le noyau de la salle de nouvelles que vous cherchez?

2947 M. ROBILLARD: Justement, c'est ça que je vous disais tantôt à propos du fait que des salles morcelées... La somme des petites parties n'égale pas le tout.

2948 C'est-à-dire, pour être plus clair, ça ce n'est pas très clair, mais c'est pour dire que, par exemple, trois journalistes à CKAC, on dit que ces gens-là vont faire surtout de la livraison. Ah bon. Ils font de la livraison.

2949 Mais que font les deux journalistes qui vont être engagés à 98,5? Ces deux journalistes là vont faire du traitement de l'information qui vient aussi d'ailleurs.

2950 Que va faire le journaliste à CKOI? Il va retraiter aussi de l'information qui vient d'ailleurs. Là on est rendu à six journalistes qui ne cherchent pas l'information, qui ne vérifie pas l'information, qui réaménage de l'information qui vient de d'autres sources, que ça soit Info 690 ou la PC ou Dieu sait quoi. Donc, ce n'est pas vrai que ça fait une salle parce que ça...

2951 LE PRÉSIDENT: Non, je comprends, mais si on se concentre sur le Info 690, là on commence avec... on augmente ce qu'on a maintenant par trois et on amène à 14 les autres; 98,5 et CKOI sont en plus; ça fait 17 en tout.

2952 Ma question, c'est est-ce qu'on n'a pas là à Info 690 un noyau qui, avec l'agrandissement du marché, ça peut aussi développer dans la direction que vous cherchez?o

2953 M. ROBILLARD: Oui. En ce moment Info 690...

2954 LE PRÉSIDENT: J'ajoute, avant que vous répondiez, qu'hier on a entendu le fiduciaire nous disant que ce serait nécessaire quant à lui de faire des coupures dans les salles de nouvelles, peu importe ce qui arrive dans cette transaction étant donné la situation actuelle.

2955 Est-ce que vous voyez là, d'une certaine manière, ce bureau d'information comme recommencement, disons, de notre grande salle de nouvelles, comme ils disent, la source de nouvelles la plus importante à la radio privée québécoise?

2956 Pourquoi est-ce que ça, ce n'est pas suffisant quant à vous?

2957 M. ROBILLARD: Bien là, la réponse, c'est que Info 690 existe déjà, c'est déjà une salle qui existe à côté d'une autre salle.

2958 Si on détruit la salle de CKAC, oui l'autre, elle continue à exister. Mais là on vient d'en perdre une. Alors, l'autre existe, on peut mettre deux, trois journalistes de plus, je ne sais pas si c'est un engagement ferme ou quoi, là, ce n'était pas dans la proposition d'origine, d'ailleurs, ce trois journalistes là.

2959 Donc, la perte qui est d'un côté n'est pas compensée par le gain de l'autre côté dans ce qu'on a en ce moment.

2960 LE PRÉSIDENT: Non, non, ça c'est clair. Pas mathématiquement pour le moment, ce n'est pas compensé. Vous avez absolument raison.

2961 M. ROBILLARD: Et comme voix différente aussi.

2962 LE PRÉSIDENT: Si on doit chercher pour relancer le AM et on cherche tous une solution pour les stations FM et on cherche un autre modèle. Ils nous ont présenté un modèle.

2963 Mais au sujet d'une grande salle de nouvelles, je répète peut-être la question, mais là, basé sur un autre modèle, il faut en décider, après tout, mais basé sur ce modèle-là, est-ce qu'il n'y aurait pas le potentiel de développement que vous cherchez? Un potentiel où il y a trois sources de nouvelles qui couvrent de Montréal aux régions.

2964 Je comprends votre point qu'il n'y a pas le même type de réseau comme avant, mais est-ce que ce n'est pas un modèle intéressant qu'on peut essayer pour relancer ou sauvegarder le AM dans toute la province?o

2965 M. ROBILLARD: Oui.

2966 LE PRÉSIDENT: Enfin, aussi ils garantissent de maintenir les postes de AM pour ce temps.

2967 M. ROBILLARD: Oui, oui. C'est bien. Oui, oui. Non, c'est un engagement dont on a pris note.

2968 LE PRÉSIDENT: Ça veut dire il ne peut plus jouer jusqu'à la fin.

2969 M. ROBILLARD: Oui, oui. Oui, oui. Mais je veux juste vous signaler que quand on fait... quand on critiquait un peu le concept de réseau de Corus, c'est que ce n'est pas vrai que les nouvelles locales de Montréal, ce que fait l'équipe d'Info 690, ils font beaucoup de choses, mais ils font beaucoup de nouvelles qui sont de très peu d'intérêt pour personne d'autre au Québec que les gens de Montréal, tout comme les nouvelles de Chicoutimi ne sont pas toujours d'intérêt pour les gens d'ici.

2970 Donc, Info 690 n'est pas prévue pour être une tête de réseau, n'est pas prévue pour acheminer dans les régions une information.

2971 Toute l'information de nature pan-québécoise ou canadienne ou internationale, ça va venir, à ma connaissance de NTR et de la Presse canadienne, comme déjà c'est le cas en ce moment.

2972 Hier j'ai entendu le mot « correspondant parlementaire » pour la région de Québec. Je ne sais pas si c'est un engagement qui vient d'apparaître, mais dans le projet d'origine, il n'y a plus de correspondant parlementaire du coté de ce qui était assumé par CKAC.

2973 Donc, CKAC était en mesure de fournir un bulletin alternatif, là, un bulletin différent du bulletin d'Info 690 parce qu'il avait ses propres affiliations, ses propres correspondants sur les collines parlementaires.

2974 Enlever ça en disant: Info 690, avec quelques journalistes de plus, ça ferait la même chose. Au lieu d'avoir 12/12, ou quelque chose comme ça, on se retrouverait avec une source là où il y en avait une seconde relativement puissante qui existait.

2975 LE PRÉSIDENT: Pourquoi est-ce que vous dites qu'Info 690 ne peut pas servir comme source d'information comme CKAC?o

2976 M. ROBILLARD: Est-ce que vous avez vu dans le projet de Corus une indication qu'Info 690 était une tête de réseau? Jamais.

2977 LE PRÉSIDENT: Non, non. Pas ces mots-là.

2978 M. ROBILLARD: Ils ont même dit dans leur projet que différentes stations à tour de rôle pouvaient être des têtes de réseau selon le cas.

2979 LE PRÉSIDENT: Est-ce que vous étiez ici pour la présentation, votre présentation ou la fin.

2980 M. ROBILLARD: Oui, oui.

2981 LE PRÉSIDENT: Il nous a dit que la montréalisation des ondes est déjà ici parce qu'avec CKAC, c'est un poste de Montréal, tête de réseau, bien sûr, mais la montréalisation a commencé il y a longtemps avec Radiomedia, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

2982 M. ROBILLARD: Non, mais écoutez, c'est certain que quand on fait un bulletin national, je pense c'est difficile, il y a différentes idées qui circulent qui sont un peu étonnantes, mais ça, c'est du côté d'Astral, ce n'est pas là-dessus que je veux me prononcer, mais de spécialiser, par exemple, une station régionale dans l'environnement puis une autre station...

2983 Bon. Ça n'a jamais été essayé, ce genre de truc là, mais ça m'apparaît difficile, extrêmement difficile à réaliser en termes pratiques.

2984 Donc, la montréalisation, je pense qu'il y a un équilibre entre les deux, il faut une force de frappe qui est une tête de réseau suffisamment forte pour aller chercher l'information internationale, nationale, ce niveau d'enjeu là, il faut une force régionale forte qui puisse aussi parler des questions locales et régionales. C'est un équilibre entre les deux.

2985 En ce moment, Info 690 n'est pas conçue, ça n'a pas été pensé comme une tête de réseau avec quelqu'un -- je vais vous donner un exemple -- qui prendrait les informations régionales et qui choisirait: Ah, voilà, cette information régionale là est d'intérêt général pour le Québec au complet, on va mettre sur un bulletin national.

2986 Il y a un choix éditorial à faire. C'est des humains qui font ça.

2987 LE PRÉSIDENT: Mais le modèle ici, ce n'est pas « top down », c'est peut-être « bottom up ». Les stations dans les régions vont avoir le choix des trois.

2988 M. ROBILLARD: C'est ça.

2989 LE PRÉSIDENT: Selon le marché, ils vont choisir ce qui est le plus intéressant pour eux.

2990 Mais l'origine, c'est à Montréal, comme maintenant, le grouper CKAC.

2991 M. ROBILLARD: Oui. C'est ça. Mais n'oubliez pas que dans cette approche-là, vous obligez le journaliste à Trois-Rivières, par exemple, à regarder ou à écouter les bulletins de Sherbrooke, de Gatineau, d'un peu partout pour essayer de voir si...

2992 À travers, encore une fois, il ne peut pas collecter l'information de sa région parce qu'il est en train de regarder ce qui se passe dans 14 autres régions au cas où il y aurait des nouvelles intéressantes.

2993 Donc, encore une fois on recycle et on retraite. S'il y avait beaucoup de monde, pas de problème, mais avec peu de monde...

2994 Imaginez, à chaque même moment, disons, à 7 heures du matin dans six régions, quelque chose comme ça, il va y avoir six personnes qui vont être en train de faire la même job de regarder ce qu'il y a dans les bulletins de tout le monde. C'est un gaspillage épouvantable.

2995 LE PRÉSIDENT: Espérons qu'ils seront plus efficaces que ça. Merci.

2996 M. ROBILLARD: Merci.

2997 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

2998 Je pense qu'on va prendre une pause café maintenant.

2999 We will break for 15 minutes.

--- Suspension à 1620 / Upon recessing at 1620

--- Reprise à 1640 / Upon recessing at 1640

3000 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il-vous-plait, order please. Monsieur le secrétaire.

3001 LE SECRÉTAIRE : Merci Monsieur le président. Nous entendrons maintenant Section Rouge Média, Monsieur Richard Desmarais. Monsieur Desmarais, vous disposez de 10 minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

3002 M. DESMARAIS: Monsieur le président, membres du Conseil, merci. D'abord, j'apprécie grandement l'occasion que vous me donnée de faire valoir mon opinion sur cette importante transaction dans le monde de la radio au Québec. Je vais être bref, bien que ce que j'ai entendu ici, au cours des deux derniers jours, me permettrait peut-être d'avoir une conversation sur la radio pendant de longues heures.

3003 Mais sans reprendre le mot à mot de mon mémoire, je veux vous dire qu'il y a bien d'autres façons de faire de la radio AM à Montréal et en région au Québec que celle qui vous a été exposée par Corus et qui ressemble, vous l'avez constaté à certains moments, à de la grande improvisation de quelqu'un qui a toujours quelque chose, un peu, à cacher et qui sort un lapin du sac, au fur et à mesure que les questions arrivent.

3004 L'état actuel des stations de Radio-média qui sont en cause n'est dû - financièrement je pense - qu'à ses dirigeants qui se sont succédés et qui ne s'intéressent pas à ces stations-là depuis à peu près 10 ans, trop préoccupés qu'ils sont à faire de l'argent avec leur réseau FM.

3005 Malgré ça, malgré cette situation, la radio AM n'est pas morte au Québec. CKAC se classe encore dans les premières positions à Montréal pendant qu'à Sherbrooke, à Saguenay, à Trois-Rivières, les grandes émissions locales de ces stations sont numéro un dans leur région, souvent au grand désespoir des vendeurs de publicité des stations FM locales.

3006 Et c'est surprenant pour des propriétés confinées sur une bande décrite comme agonisante par des gens qui veulent quand même les acheter, ce qui m'apparaît assez étrange. Comme homme d'affaires sérieux, moi je n'achète pas des affaires catastrophiques.

3007 La radio AM est malade, certes, mais je persiste à dire qu'il est encore temps d'intervenir. Il faut mettre cependant fin immédiatement à cette opération de destruction de ce qui s'appelle la plus vieille station de radio de langue française au monde et du seul réseau privé d'information francophone au Québec. D'ailleurs j'avais l'impression qu'on devait parler ici de la vente d'un réseau de radio alors que j'ai comme l'impression qu'on est en train de bâtir une autre entité, encore jusqu'ici assez inconnue, avec des morceaux d'un réseau.

3008 J'ai proposé un plan, un plan dont vous avez maintenant copie sommaire dans le mémoire que je vous ai fait parvenir. Un plan qui, à mon avis, est la seule façon de relancer ces stations de radio AM, de garantir leur rentabilité et de maintenir des services à la population. Ça prend des propriétaires régionaux, des décideurs affiliés à un réseau fort, à la tête duquel il y aura CKAC.

3009 Le AM, c'est une radio qui parle au monde et ça ne se fait pas comme du FM, basé sur des recettes musicales. La radio AM régionale ne peut plus subir l'effet dévastateur de ce qu'on a appelé tout le monde, « la montréalisation », qui semble la seule façon d'opérer des grandes entreprises de communication, comme Corus et Astral, qui veulent s'en porter acquéreurs. Toujours le même modèle d'affaire. On coupe en région et Montréal va vous « montréaliser » que vous le vouliez ou non.

3010 J'ai été moi-même titulaire de licence en région, dans des villes qui n'étaient pas des capitales régionales comme celles dont on parle aujourd'hui. On a tiré assez bien notre épingle du jeu, sans être affilié aux grandes boîtes montréalaises de la radio qui est parfois en can, menées comme des sectes religieuses où tout le monde doit adhérer.

3011 Corus a étalé devant vous un plan que j'appelle machiavélique dont le seul objectif inavoué est de sauver deux de ses stations montréalaises qui sont moribondes depuis des années, autant sur le plan des revenus publicitaires que sur le plan du nombre d'auditeurs, soit Info 690 et 98,5 FM.

3012 Transformer le CKAC actuel pour en faire une radio de sport et de santé, c'est ni plus ni moins que de la fermer à brève échéance. Ce format de radio n'a aucune chance de réussir actuellement dans le marché de Montréal. Et ce ne sont pas les dirigeants de Corus ou d'Astral qui vont venir nous dire que la survie de la radio sur la bande AM passe essentiellement par la spécialisation, surtout quand on regarde leurs propres résultats et les propres résultats d'écoute de Corus, notamment avec Info 690 depuis quatre ans.

3013 Rappelez-vous une chose, et c'est étonnant de voir ça aujourd'hui, celui qui veut détruire le CKAC qu'on connaît en disant qu'il faut la spécialiser, vous demande du même souffle, dans une autre demande, la permission de recréer une pâle copie de CKAC, la généraliste, sur sa fréquence de 98,5 FM. Cette demande-là date de l'automne 2003, c'est-à-dire avant la transaction que vous étudiez actuellement.

3014 Dans cette demande-là, ce qui intéressait Corus, c'était d'aller chercher à CKAC la part des auditeurs de 35 ans et plus qui était de 54,5 p. 100, alors que pour 98,5 elle était de 3 p. 100, soit 17 fois moins. Étrange qu'aujourd'hui on dit : « Bien ça, ça ne vaut plus rien. C'est plus bon, il faudrait laisser tomber ça. » Ça tient de la folie, à mon avis, alors que, aujourd'hui encore, la station de radio parlée et d'information de Montréal qui est... alors qu'aujourd'hui, ce que je voulais vous dire, CKAC, c'est encore la radio parlée de Montréal qui a les revenus les plus importants, qui a les cotes d'écoute les plus importantes en AM et le plus grand potentiel de profitabilité. Et puis regardez les chiffres des dernières années en faisant abstraction de ce qui se passe depuis à peu près 12 à 18 mois.

3015 On vous demande aujourd'hui votre bénédiction pour détruire une business de 10 millions de revenus de chiffre d'affaires, de plus de 650 000 auditeurs et proposant un format exclusif qui marche. C'est impensable!

3016 Demandez-vous, à part CKOI, trouvez-moi dans Corus une station qui a une performance comme celle-là. Et c'est celle-là qu'on vous demande aujourd'hui : « Bénissez cette transaction pour qu'on fasse ça avec ». CKAC est depuis des décennies, et demeure encore aujourd'hui, la référence en radio pour les grands évènements. C'est un forum d'échange d'idées et d'opinions et sa disparition va devenir, à mon avis, une catastrophe pour le paysage radiophonique, tout ça pour sauver les deux canards boiteux de Corus.

3017 Si Corus voulait vraiment être sérieuse, ou prise au sérieux en matière d'information, c'est sur CKAC, la renommée de CKAC, l'expérience des journalistes de CKAC qu'elle chercherait à bâtir son service d'informations et non sur Info 690 qui ferme son service des nouvelles de 22h00 à 5h00 ou 6h00 le matin pour se brancher sur LCN, un autre service des nouvelles qui est fermé la nuit. C'est assez spécial.

3018 CKAC et son réseau sont un service essentiel dans le format actuel.

3019 Le jeu des chiffres sur le nombre de journalistes qu'on vous a sortis d'un chapeau au cours des derniers jours, avant ou après la transaction, c'est de la pure improvisation et de la poudre aux yeux, à mon avis. Corus et Astral confondent journalistes et lecteurs de nouvelles. Et ce ne sont pas les quelques minutes d'antenne éparpillées un peu partout sur différentes antennes et tous les journalistes réunis ensemble sur Radio-Énergie, Rock-Détente, Boom et 98,5 FM qui peuvent remplacer le service exclusif offert actuellement par CKAC et les stations de radio régionales. à

3020 Le Corus nouvelles qu'on vient de vous inventer, c'est tout le monde s'abreuve à la même source. On veut remplacer la diversité des sources par la diversité des tons. Tantôt pour parler sur un ton Énergie, sur un ton Rock-Détente, sur un ton Boom, sur un ton rétro. C'est pas sérieux ça. C'est pas sérieux pantoute en matière d'informations.

3021 C'est un format de radio que Corus est en train de nous enlever dans le paysage de la radio au Québec.

3022 Le drame qui nous parle tous et qui vous pend au bout du nez, c'est qu'après l'acceptation de cette transaction, si ça ne fonctionne pas à leur goût, combien de temps va-t-il s'écouler avant que Corus procède à des fermetures sauvages, en région ou à Montréal. Et je vous rappellerai tout simplement les CKCB, CJRP, CKCH, CJMS, CJRS, CJTR, CJMT. Avez-vous été consultés avant qu'on ferme ces stations-là? Vous a-t-on demandé la permission de les fermer ou si on vous a mis devant un fait accompli, comme on est en train d'essayer de le faire aujourd'hui pour cette transaction-là?

3023 Pour Astral, cependant, c'est une opportunité en or. Ça va lui permettre de consolider ses deux réseaux existants et d'en créer un troisième, son troisième réseau au Québec. Et par le même fait aussi, d'augmenter, sur le monde de la publicité, son emprise, ce qui est plus inquiétant pour les autres radiodiffuseurs, principalement les petits radiodiffuseurs quand c'est le temps d'aller vendre de la publicité nationale.

3024 Vous direz, pour la troisième fois, Astral média n'a pas choisi le meilleur candidat pour vendre ses stations de Radio-média. Le meilleur candidat c'était mes acheteurs régionaux, avec moi-même, avec un plan, un plan pour la radio de CKAC, un plan pour la radio régionale, le seul plan qui augmente la production locale, préserve la diversité, garantit les emplois. Il faut qu'il y ait, au Québec, une diversité des sources d'information, une diversité de contenu, une diversité aussi de propriétaires, je crois.

3025 Cette transaction n'est pas dans l'intérêt du public. Elle n'est pas dans l'intérêt de la radio en général. Cette transaction fait disparaître la salle des nouvelles la plus importante, la salle des nouvelles de radio la plus importante au Québec. On a fini par l'admettre, hier, qu'il n'y en aurait plus de salle des nouvelles à CKAC. Cette transaction réduit la qualité et la diversité des sources crédibles d'information, c'est-à-dire des gens qui travaillent vraiment à aller chercher des nouvelles, et non pas juste à les lire. Donc, ça fait disparaître la diversité des sources crédibles d'information pour les Québécois alors que rien n'oblige ça aujourd'hui.

3026 Cette transaction, à mon avis, doit être rejetée. Et vous avez parlé, vous autres même de l'urgence, dans vos questions tantôt. Et devant l'urgence de la situation, je me permets même de vous suggérer de refuser cette transaction sur le banc, d'exiger d'Astral qu'elle examine sur le champ le projet que je propose pour la survie de la radio AM. Et ça devrait être court parce qu'ils ont clairement indiqué qu'après ça, ici, c'était la fin et puis tout allait être balancé.

3027 Je n'aime pas être alarmiste mais je pense que c'est le temps de l'être. Il faut que tout soit mis en branle à compter d'aujourd'hui, à mon avis, pour arrêter la détérioration concertée des actifs qui sont en cause, les stations de Radio-média qui sont entre deux chaises depuis à peu près trois ans. Par leurs agissements, Corus et Astral sont en train de transformer CKAC en véritable cadavre, en violant même, à tours de bras chez Corus, l'entente de non-sollicitation du personnel de CKAC qui a été signée en avril dernier dans le cadre de cette transaction-là. Et comme excuse, on pourrait probablement vous dire : « On recrute juste le personnel contractuel et non pas les employés ». Si vous connaissez le monde de la radio, à Montréal et à CKAC, vous allez convenir avec moi que c'est pas la réceptionniste et le comptable qui va faire le succès de CKAC. Ce sont ses contractuels-là qu'on est en train de piller. C'est un véritable pillage de la radio qu'on est en train de faire à l'intérieur de CKAC.

3028 Et là, on vient vous dire : « Ben regardez, c'est toujours en déclin, ça va mal, ça continue d'aller mal et ça va toujours aller mal Et puis il faut changer, il faut faire de la radio spécialisée ». Je regrette, mais CKAC, CHRC, CKRS, CHLN, CHLT ET CJRC peuvent encore vivre et servir leur population qui veut les garder, vous l'avez constaté vous-même.

3029 Aujourd'hui, je pense que le Conseil a le pouvoir et le devoir de faire en sorte qu'on choisisse le prochain propriétaire en fonction de son plan, et non pas en fonction de manipulation comptable et de chiffres qui camouflent à peine un trafic de licences honteux entre deux géants de l'industrie de la radio.

3030 Merci de m'avoir écouté.

3031 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Noël.

3032 CONSEILLÈRE NOËL: Monsieur Desmarais, j'ai lu votre mémoire écrit. J'ai écouté votre présentation d'après-midi. Est-ce que vous êtes au fait de la convention conclue entre Astral et le directeur de la concurrence...

3033 M. DESMARAIS: Oui.

3034 CONSEILLÈRE NOËL : ... qui force Astral à se dessaisir, dans les mains d'un fiduciaire, de ses stations AM, dès le moment de sa signature?

3035 M. DESMARAIS: Oui.

3036 CONSEILLÈRE NOËL: Parce que vous nous dîtes ici - attendez un petit peu -- : « L'état actuel des stations de Radio-média n'est dû qu'à ses dirigeants qui ne s'y intéressent pas ». Je pense qu'il y a quand même des circonstances qui ont forcé leur désintéressement et, notamment, l'exigence du directeur de la concurrence de se dessaisir au profit d'un fiduciaire qui doit gérer, mais sans prendre de décision qui change la nature ou l'orientation de ces stations-là.

3037 Dans cette même entente-là, on prévoit que les stations doivent être vendues en bloc. Et une proposition d'acheter avec des acheteurs régionaux ne serait pas acceptable ...

3038 M. DESMARAIS: Elle pourrait se faire en bloc, si vous me permettez d'intervenir rapidement là-dessus, elle pourrait se faire en bloc comme on a permis de le faire à Télémédia en Ontario, il y a quelques années. Je pense que ça se ferait, dans une seule transaction, mais on identifierait immédiatement des propriétaires régionaux qui sont tous prêts à se manifester. Et ce sont tous des gens que j'a choisis parce que ce sont des gens qui connaissent la radio, qui connaissent le monde des affaires, qui sont acceptables pour le Conseil. J'ai pris cette précaution-là.

3039 CONSEILLÈRE NOËL: Vous nous avez dit que vous aviez déposé une proposition. Est-ce que le prix était convenable pour le vendeur?

3040 M. DESMARAIS: Écoutez, ça c'est une belle grande question, le prix de ces stations-là. Et je vais, si vous me le permettez, je vais m'étendre un peu là-dessus.

3041 La première proposition qui a été déposée à TD Securities, parce que c'est TD Securities qui était le mandataire pour faire la première transaction qui est allée entre les mains du groupe Morin Chamberland.

3042 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense que la première fois c'était TVA Radio-Nord.

3043 M. DESMARAIS: Il y avait Québécor, mais moi la première fois que je suis intervenue dans ce dossier-là... Excusez-moi. La première fois que je suis intervenue avec une intention, ma proposition consistait à un montant équivalent à celui pour lequel les stations ont été vendues, c'est-à-dire on parlait de l'ordre de 12 millions de dollars.

3044 CONSEILLÈRE NOËL: Payable comptant?

3045 M. DESMARAIS: Non, pas payable comptant. Et tout comme l'autre n'a pas été payable comptant.

3046 CONSEILLÈRE NOËL: Vous nous demandez, et moi je suis un petit peu surprise de ce que vous nous demandez à la page 15 de votre mémoire écrit. Je vais lire ce que vous nous demandez. J'aimerais que vous m'expliquiez, ensuite, pourquoi ça ne constitue pas une demande d'expropriation?

3047 Vous nous demandez de retirer le contrôle des stations en cause des mains d'Astral média et du fiduciaire. Deux : d'ordonner à Astral média de confier, dans les 30 jours suivant la décision du Conseil, la gestion desdites stations au signataire - c'est-à-dire vous-pour qu'il mette immédiatement en place, avec les acquéreurs régionaux intéressés, le style de propriété qu'il propose pour assurer la survie des stations AM et de l'actuel réseau de l'information et la relance de CFOM.

3048 De désigner un arbitre indépendant et accepté par les deux parties qui aura pour tâches de fixer dans un délai de 120 jours le prix à payer pour les stations concernées et de fixer au signataire toute autre condition qu'il jugera appropriée pour la gestion intérimaire des stations.

3049 Si je me fie à ce que vous nous dîtes aujourd'hui dans votre intervention orale, vous voudriez qu'on fasse ça aujourd'hui, sur le banc.

3050 M. DESMARAIS: Non, non. Je me permettrais de vous suggérer... Non, non, je reviens.

3051 CONSEILLÈRE NOËL: Alors dîtes-moi pourquoi vous ne voulez pas procéder...

3052 M. DESMARAIS: C'est pour vous étaler l'urgence.

3053 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, mais on a quand même des façons de procéder pour le transfert de stations, je veux dire. Je trouve que le moyen est...

3054 M. DESMARAIS: Est radical.

3055 CONSEILLÈRE NOËL: ... est particulièrement...

3056 M. DESMARAIS: Radical oui.

3057 CONSEILLÈRE NOËL: ... brutal. C'est une expression que j'ai déjà utilisée ailleurs mais je trouve la façon de procéder assez spectaculaire.

3058 M. DESMARAIS: Mais ça fait deux fois que ça échoue. On est à la troisième fois. S'il faut attendre la quatrième fois.., Moi, je suis un homme d'affaires.

3059 Écoutez, je veux bien croire qu'il y a tout un processus qui est particulièrement long. Mais quand on l'étale sur trois ou quatre tentatives de transactions, à un moment donné on est en train d'essayer de transiger ce qui va rester comme un cadavre à la fin parce qu'on va avoir, finalement, tué les entreprises.

3060 La valeur des entreprises au moment de la première transaction et la valeur d'aujourd'hui, il n'y a personne qui va me faire croire que c'est la même chose. Les chiffres qui vous ont été donnés sont catastrophiques, à mon avis. Mais ils sont le résultat d'une situation entre deux chaises. Pour moi, c'est inacceptable et je cherche le moyen le plus rapide. Et j'essaye de vous faire une suggestion en vous disant : « Peut-on passer le flambeau à quelqu'un qui va vouloir s'en occuper plutôt que de continuer de naviguer dans le doute pour des employés, pour des clients, pour tout ce monde-là qui fait affaire avec les stations de radio qui sont en cause.

3061 CONSEILLÈRE NOËL: Monsieur Desmarais, étant donné que M. Beaulne nous a laissé entendre qu'il ne comptait pas continuer comme fiduciaire, peut-être que vous pourriez proposer vos services à Astral?

3062 M. DESMARAIS: Ça, c'est pas moi qui choisit ça. Vous leur direz ce que vous voulez. Moi ce que je dis, c'est qu'en quelque part, il faut qu'on agisse avec diligence. Il y a des gens, là, qui sont en train de faire une opération de destruction. Ce que j'entends me fait dresser les cheveux sur la tête à chaque fois. Je suis proche de ces gens-là. J'ai une proximité. J'y travaille.

3063 Écoutez, je suis un contractuel même de CKAC. Je vois ces choses-là et c'est aberrant parce qu'il y a des gens qui sont habitués d'investir dans des stations et qui se font dire par des gens de l'autre bord : « N'achète pas, de toute façon on va la fermer ». Quand on se fait dire ça comme client, ça se peut que notre budget publicitaire soit déplacé. Et quand il y est déplacé, c'est dur de le ramener par la suite. Il va falloir compter sur les prochaines cotes d'écoute pour que ça arrive et il va falloir recommencer l'opération de courtisage des clients.

3064 CONSEILLÈRE NOËL: Si je comprends bien, vous ne donnez aucun crédit à l'engagement, comme condition de licence de Corus, de garder toutes les stations AM en opération pour les sept prochaines années?

3065 M. DESMARAIS: C'est ça. Écoutez, vous avez déjà vu ça des gens qui ferment des stations, qui coupent des tours et qui vous disent : « Regardez, c'est fini ». Je me méfie. Je me méfie parce qu'on a un plan qu'on change au fur et à mesure que les questions sont posées depuis le début de cette procédure.

3066 J'ai le droit de dire, et je suis peut-être parti pris parce que, évidemment, j'étais intéressé à les acquérir, mais je me méfie et je dis : « Faites donc attention ». Il y a d'autres façons de faire de la radio AM. Il y en a d'autres façons sur la table. Pourquoi les écarter.

3067 Évidemment, il y a tout un jeu fiscal. Mais entre vous et moi, le fameux 11 millions sur lequel on s'est entendu et sur lequel vous avez posé beaucoup de questions ce matin, là...

3068 CONSEILLÈRE NOËL: Si je comprends bien, d'après vous, c'est surévalué?

3069 M. DESMARAIS: À l'heure actuelle, oui. Bien, c'est surévalué dans un côté. Je ne connais pas les stations de Corus, mais entre vous et moi, et les conversations que j'ai eues avec les gens d'Astral ont toujours été... Bien si j'allais voir un banquier avec ça, pensez-vous qu'il me prêterait de l'argent?

3070 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne suis pas au courant de vos conversations avec Astral.

3071 M. DESMARAIS: Bien, la réponse... moi je connais la réponse, ce serait non.

3072 CONSEILLÈRE NOËL: Alors je vous remercie Monsieur Desmarais, je n'ai pas d'autre question.

3073 LE PRÉSIDENT: Madame Wylie.

3074 CONSEILLÈRE WYLIE: Monsieur Desmarais, ma compréhension de... Je pense que je vous ai entendu dire qu'on pourrait disposer des stations en bloc et immédiatement, comme on l'a déjà fait, et qui se fait au Conseil pour des raisons commerciales, ou réglementaires, ou autres, de se dessaisir, à ce moment-là, de certaines stations. Mais ma compréhension de la convention entre les deux c'est qu'ils soient non seulement vendus mais opérés en réseau.

3075 M. DESMARAIS: Et je pense que c'est clair dans mon mémoire, que ça a toujours été clair et que c'était clair dans mon offre d'il y a un an et demi, c'est toujours la même chose. Oui, ça va être opéré en réseau mais avec des gens qui vont être responsables de leur entité au bout de la route, là-bas, qui vont être capables de gérer selon les besoins régionaux, qui vont aussi, en même temps, être responsables financièrement de ce qu'ils décident. Le réseau va continuer d'exister. Le réseau d'informations, le réseau de sports, tout ça va rester en place.

3076 Tout ce qu'on veut c'est que ce soit des gens totalement dédiés à leur station qui les prennent en main et qui continuent de les faire vivre dans leur région. La radio parlée, c'est pas de la musique de Céline Dion qui est universelle. Ça a une particularité. L'information en région, ça a une particularité et ça ne peut pas se décider de Montréal.

3077 Écoutez, j'ai été vice-président et directeur général de CKAC, ça faisait partie de mes idées dès lors, à cette époque-là, au début des années 1990, que Télémédia se départisse de ses stations régionales, c'était à gérer... c'était quelque chose à gérer pour pas grand-chose en bout de ligne et c'était toujours de la confrontation avec des gens qui avaient des idées, des gens qui avaient de la volonté pour faire de la radio locale et il fallait les laisser aller, à mon avis, pour redynamiser ces stations-là.

3078 Et si on avait fait ça, probablement, il y a 10 ans, on ne serait pas dans la situation d'aujourd'hui, à parler de la survie de la radio AM. Les radios régionales, quand elles sont entre les mains des propriétaires régions - il en existe encore quelques uns au Québec --, on ne les entend pas se plaindre ces gens-là, de dire...

3079 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors votre compréhension de l'exigence du Bureau de la concurrence c'est que, elle pourrait être exploitée en réseau, mais la propriété de différents propriétaires.

3080 M. DESMARAIS: C'est ça.

3081 CONSEILLÈRE WYLIE: C'est comme ça que vous comprenez la convention.

3082 M. DESMARAIS: C'est ça. Et il nous restera une partie pour la station de Montréal, CKAC, il y aura une participation de moins de 20 p. 100 dans la station, dans chacune des stations régionales. Ça pourrait faire partie d'une condition de licence, de faire partie de ce réseau-là, et tout le monde serait servi de la même façon.

3083 CONSEILLÈRE WYLIE: Avez-vous eu quelque discussion que ce soit avec Astral sur cette compréhension de la convention?

3084 M. DESMARAIS : Bien c'est écrit dans les documents que j'ai déposés. J'en ai déjà parlé, mais c'est ...

3085 CONSEILLÈRE WYLIE: Non, mais est-ce que votre opinion sur ce que le Bureau de la concurrence exige est partagée par Astral?

3086 M. DESMARAIS: Heu...

3087 CONSEILLÈRE WYLIE: C'est une question différente de est-ce qu'ils voulaient vous vendre à vous. C'est la compréhension de la convention.

3088 M. DESMARAIS: Je ne me rappelle pas. J'ai eu des conversations avec M. Parisien mais je ne me rappelle pas de tous les sujets qui ont été abordés. Mais je sais que cela a été écrit pareil.

3089 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, je vous remercie.

3090 Je vous remercie Monsieur le président.

3091 CONSEILLÈRE NOËL : C'est une question additionnelle M. Desmarais. On a beaucoup entendu parler, en 2001, de la difficulté qu'il y avait à gérer le réseau Radio-média avec des propriétaires. Et il n'y en avait que deux à cette époque-là, soit ce qui était devenu Astral, l'ancien Radio-Mutuel et Télémédia. Comment pensez-vous que vous arriveriez à gérer un réseau avec six têtes dirigeantes?

3092 M. DESMARAIS: Pourquoi j'aurais à gérer ce qui se passe à l'autre bout quand c'est le propriétaire qui décide ce qu'il met en ondes, pourvu qu'il reste affilier à un réseau d'information et à un réseau de sport? Tout ce qu'il y a à faire, c'est : cette émission-là, ça me tente, je peux la mettre en ondes.

3093 Et aujourd'hui, avec les systèmes informatisés, il va pouvoir même la mettre en ondes à l'heure qu'il veut, selon les besoins de sa population. Écoutez, à Chicoutimi, à Saguenay aujourd'hui, les gens finissent de travailler à 5h00 et sont rendus à la maison à 4h55. Ils n'ont pas la même préoccupation que les gens de Montréal où est-ce qu'on doit toujours faire attention parce qu'il y a des bulletins de circulation. Ils finissent à 4h00, 4h30 puis ils sont parfois sur la route jusqu'à 6h00, 6h30.

3094 C'est deux mondes et il faut les reconnaître, il faut reconnaître leur existence et il faut reconnaître que les services - parce que c'est des services que la radio AM donne --, il faut reconnaître que ces services-là doivent être différents.

3095 CONSEILLÈRE NOËL: Mais ce n'est pas le sens de ma question. Le sens de ma question c'est que, si chacun de vos acheteurs potentiels est propriétaire de sa station dans sa région, il va être co-propriétaire du réseau, n'est-ce pas? C'est ce que j'ai compris.

3096 M. DESMARAIS: Non, il va être un affilié du réseau.

3097 CONSEILLÈRE NOËL: Il va être un affilié du réseau. Alors vous serez le seul propriétaire du réseau?

3098 M. DESMARAIS: Oui. Et je serai propriétaire en partie de chacune de ces stations-là, mais il y aura quelqu'un de responsable dans chaque place, à 81 p. 100.

3099 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie M. Desmarais.

3100 LE PRÉSIDENT: Merci M. Desmarais. Monsieur le secrétaire.

3101 LE SECRÉTAIRE : Merci Monsieur le président. Nous entendrons maintenant le Syndicat des employés de CKAC, Messieurs Gilles Bordeleau, Robert Fortin, Gilles Mathieu et Madame Lynda Craig.

INTERVENTION

3102 M. BORDELEAU: Bonjour. Mon nom est Gilles Bordeleau. Je suis président du Syndicat des employés de CKAC, également journaliste à la salle des nouvelles de CKAC. Je suis accompagné aujourd'hui, à ma droite, de Robert Fortin. Il est le vice-président du Syndicat des employés de CKAC, également journaliste à la salle des nouvelles de CKAC. À ma gauche, Gilles Mathieu que vous connaissez bien, conseiller au Syndicat canadien de la Fonction publique et, à ses côtés, Lynda Craig, que vous connaissez aussi, qui est responsable de la recherche au Conseil provincial du secteur des communications.

3103 Nous vous remercions de l'occasion que vous nous donnez de nous faire entendre aujourd'hui.

3104 Monsieur le président, Mesdames les conseillères, Monsieur le conseiller, membres du personnel du CRTC, tout ce qui s'est dit depuis le début de ces audiences nous confirme qu'il s'agit d'une mauvaise transaction. Disons le franchement, l'opération de Corus sent à plein nez l'improvisation. Ce projet n'a ni queue ni tête, il est voué à l'échec, nous semble-t-il, parce que ce n'est pas un plan de relance mais un plan de déconstruction du AM.

3105 À Montréal, ce que Corus propose, c'est en fait le monde à l'envers, c'est-à-dire de banaliser, marginaliser et vider d'une bonne partie de sa substance un fleuron de l'information au Québec, CKAC et ce, au profit d'autres joueurs de Corus dans ce marché, à savoir le 98,5 FM et Info 690 qui eux, n'ont pas fait leurs preuves, loin de là. D'ailleurs encore hier, M. Arcand vous disait que ces deux stations ne sont pas encore rentables.

3106 Encore aujourd'hui, CKAC est la radio parlée la plus écoutée à Montréal et la troisième, toute catégorie confondue, AM, FM.

3107 Au nom de quelle logique faudrait-il procéder à la fermeture de la salle des nouvelles de CKAC, la tête de pont du réseau Radio-média et la dernière source indépendante et originale d'informations à la radio privée au Québec. Je vous rappelle en effet, vous le savez, que CKAC est la dernière station de radio privée pouvant compter sur une salle de nouvelles produisant ses propres informations, à la fois nationales et locales, comptant sur les correspondants parlementaires à temps plein, à Ottawa comme à Québec, et assurant de temps à autre des couvertures sur la scène internationale.

3108 Or si Corus en vient à la conclusion qu'il doit se départir d'une salle des nouvelles - et ce n'est pas du tout ce que nous souhaitons, loin de là --, pourquoi CKAC devrait-elle écoper? C'est elle qui ajoute le plus à l'offre radiophonique actuellement et qui jouit de la plus grande crédibilité auprès des auditeurs. Même la consultation faite par Descarie Complices, commandée par Corus, conclue dans ce sens. Dix-huit pour cent des personnes interrogées estiment que CKAC présente les nouvelles les plus crédibles contre treize pour cent pour Info 690. Ving-et-un pour cent des répondants jugent que CKAC analyse les nouvelles plus en profondeur contre douze pour cent pour Info 690.

3109 Vingt-huit pour cent croient que CKAC présente l'information de la façon la plus intéressante contre treize pour cent pour Info 690.

3110 M. FORTIN: Signe donc de la désinvolure de Corus depuis la création d'Info 690 il y a quatre ans, malgré les efforts de ses artisans, cette station vouée exclusivement à l'information locale n'arrive même pas à remplir pleinement son mandat. Ce n'est pas nous qui l'affirmons mais le Syndicat des employés d'Info 690 qui précise dans son mémoire, et je cite : « Compte tenu de la quantité d'informations et d'évènements à couvrir dans le grand Montréal, les effectifs journalistiques dont dispose actuellement Info 690 sont insuffisants pour assurer le droit du public à l'information ».

3111 C'est à ce même désengagement que vous convie maintenant Corus pour CKAC et les cinq autres stations du réseau Radio-média. Corus cherche à se désengager de ses responsabilités de radiodiffuseur. Son plan vise rien de moins qu'à étendre à l'ensemble de ses stations au Québec le faire-semblant comme substitut à un véritable service d'information, du « rip and read » comme le disent nos collègues anglophones.

3112 Hier, les gens de Corus ont souligné fièrement que pour la première fois CKAC serait abonnée au service radio de la presse canadienne. En fait, on supprime la salle de nouvelles pour s'alimenter à une agence de presse.

3113 Quant aux effectifs journalistiques dont disposerait Corus et Astral au Québec, on constate que ces effectifs seraient saupoudrés et confinés en grande partie à la lecture de bulletins, n'enrichissant d'aucune façon l'offre radiophonique en général.

3114 M. BORDELEAU: Ce n'est pas parce que Astral et Corus cherchent à se partager une bonne part du marché radiophonique québécois qu'il faille pour autant permettre à Corus de transférer sur les épaules d'Astral ses responsabilités en termes d'effectifs journalistiques.

3115 En vous soumettant des effectifs globaux, on tente en fait de vous présenter cette transaction sous un meilleur jour. Il ne faudrait pas prendre des vessies pour des lanternes. En fait, on cherche à détourner le débat et à faire oublier les graves répercussions du projet de Corus, c'est-à-dire la disparition d'une masse critique de ressources journalistiques, intégrées et dédiées à la cueillette, au traitement et à la diffusion des nouvelles, comme c'est actuellement le cas à CKAC et au sein du réseau Radio-média.

3116 Pour justifier leur opération de délestage, Corus et Astral cherchent à nous faire croire que la radio généraliste n'est plus viable. Comment croire une telle affirmation? Avec ses 650 000 auditeurs à Montréal - rappelons-le -, CKAC demeure la radio parlée la plus écoutée. N'est-il pas étrange d'ailleurs que la formule généraliste d'informations ne soit plus viable à CKAC, mais le soit par contre pour le 98,5 FM de Corus, et maintenant à CKRS au Saguenay, comme on l'apprenait hier de la bouche de Corus.

3117 M. FORTIN: La vérité c'est que CKAC a toujours été, jusqu'à tout récemment, une station rentable. Le moins qu'on puisse dire c'est que Corus est vite sur la gâchette. Seulement quelques mois de pertes, comme l'avoua d'ailleurs hier Corus, et il faudrait achever tout de suite la bête. Des pertes d'ailleurs directement causées par la fin des ventes de publicité nationale de CKAC et l'attitude de laisser-aller dont fait preuve Astral.

3118 Astral a pour ainsi dire abandonné CKAC. Résumons les faits. Les représentants chez Radio Plus chargés des ventes nationales pour l'ensemble des stations d'Astral privilégient systématiquement les FM et offrent très rarement CKAC à leurs clients. CKAC est coupée de cette synergie publicitaire par Astral.

3119 On a laissé partir l'animateur Paul Arcand six mois avant la fin de son contrat. Malgré une entente de non-maraudage, Corus continue de faire signer des contrats à des gens qui étaient jusqu'à tout récemment liés à CKAC. Astral a modifié la programmation de CKAC dans le sens des intérêts de Corus, avant même que le Conseil n'ait pu entendre les parties et se prononcer. Astral a cessé de faire la promotion de CKAC dans les autres médias, à l'exception notable de la campagne actuellement en cours et qui coïncide, je le soulignerais, opportunément avec les audiences du Conseil.

3120 Astral laisse Corus affirmer par ailleurs que CKAC fermera sous peu et qu'il est inutile d'y acheter de la publicité.

3121 M. BORDELEAU: On peut le constater, Astral a créé un déficit de toutes pièces à CKAC. Pour autant qu'on cesse de lui attacher des blocs de béton aux chevilles, il nous semble que le potentiel financier de CKAC est enviable. À preuve, les ventes locales, elles, sont passées de 6,7 millions de dollars en 1999 à 8,8 millions de dollars en 2003.

3122 Nous comprenons la position dans laquelle le CRTC se retrouve mais nous vous demandons de ne pas céder à la panique alimentée par Corus et Astral. Contrairement à ce qu'elles prétendent, le déluge ne nous attend pas au lendemain de votre décision. À preuve, au cours des dernières semaines, il y a cinq investisseurs distincts que nous avons rencontrés et qui nous ont présenté de véritables plans de relance de CKAC et du réseau Radio-média dans sa vocation actuelle. Nous pouvons vous dire que le pire de ces cinq projets est meilleur et plus prometteur que le plan proposé par Corus.

3123 M. FORTIN: Les solutions aux problèmes actuels passent, selon nous, par des chemins que vous voyez tout tracés. Il faut d'abord rétablir les services de ventes nationales afin de normaliser celles-ci et de dire clairement non à Corus, et d'ailleurs le plus rapidement possible. Si vous prenez les décisions nécessaires, selon nous, CKAC va pouvoir retomber rapidement sur ses pattes et redevenir la station qu'elle était encore il y a peu de temps.

3124 Le fiduciaire désigné par Astral, et la liste de faits que je vous ai énumérés il y a quelques instants l'illustre bien, reste en retrait et n'a très manifestement pas rempli son mandat qui consiste, entre autres, à préserver la valeur de l'actif dont il a la charge. Cette fonction-là n'a certainement pas été exercée.

3125 Pour rétablir la situation, nous vous demandons de prendre une mesure tout à fait exceptionnelle, de nommer un fiduciaire indépendant, ou de forcer la nomination d'un fiduciaire véritablement indépendant qui travaillerait très sincèrement dans l'intérêt de CKAC et de son auditoire, comme d'ailleurs, normalement, il devrait le faire.

3126 À ce sujet, nous avons demandé un avis juridique de Me Pierre Trudel pour nous éclairer et si cela peut vous être utile, nous vous en avons remis une copie avec notre présentation.

3127 M. BORDELEAU: En conclusion donc, nous demandons au CRTC de ne pas céder et de rester ferme. Les conditions imposées en 1994, conditions alors jugées par le CRTC lui-même comme étant vitales pour assurer à long terme un minimum d'informations, ne doivent pas être marchandées.

3128 Comment, aujourd'hui, pourrions-nous accepter, comme le demande Corus, d'aller en-deçà de ce que vous considériez déjà comme un minimum. Dire oui à cette transaction amènerait le CRTC, à notre avis, à rompre brutalement avec l'ensemble des décisions qu'il a prises depuis 10 ans, justement pour assurer la relance et le renforcement du AM au Québec.

3129 Les transformations radicales qu'on propose constituent davantage, à nos yeux, une redéfinition de l'offre radiophonique qu'une reconfiguration de la radio de langue française au Québec. Selon nous, un tel projet de saurait découler d'une transaction entre deux radiodiffuseurs, tels Astral et Corus, malgré leur poids dans le secteur des communications.

3130 Un tel projet commande plutôt un débat spécifique et un encadrement mûrement réfléchi.

3131 Nous sommes maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions.

3132 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup messieurs et madame. Votre mémoire était très clair et aussi votre présentation. Je n'ai pas beaucoup de questions. Mais je voudrais vous poser quelques unes.

3133 Ça porte sur les paragraphes 49 et 50, et ensuite 81. Vous mentionnez que Corus affirme que le modèle des stations dîtes généralistes ne tient plus et ça porte sur les AM, bien sûr. Et ensuite vous dîtes, au paragraphe 50 : « L'assertion de Corus au sujet de la règle généraliste nous semble contradictoire. Pourquoi la vocation généraliste ne serait-elle plus pertinente à CKAC mais le serait au 98,5 FM? »

3134 Est-ce que la réponse n'est pas parce que c'est un poste FM qui a le potentiel d'avoir beaucoup plus d'auditoire, potentiellement, et que le rôle qu'on trouve pour le AM est un rôle spécialiste? Est-ce que ce n'est pas ça la réponse à votre question?

3135 M. BORDELEAU: Il me semble que ce n'est pas un débat de AM -vs- FM. Il me semble que c'est essentiellement un débat de format. Alors si CKAC est en mesure d'attirer l'auditoire qu'il attire c'est essentiellement en fonction du contenu qui est proposé.

3136 LE PRÉSIDENT: Mais si, comme vous dîtes, mettons que 98,5 devient CKAC, le poste généraliste, comme vous le soutenez...

3137 M. BORDELEAU: Oui.

3138 LE PRÉSIDENT: Est-ce que c'est pas la raison pour laquelle, dans leur présentation, que c'est une opportunité pour eux dans la bande FM. Ils ne réussissent pas maintenant à vous donner les parts d'écoute... les parts du marché dans le paragraphe 46 de votre mémoire. Ils vont essayer un modèle où le FM deviendra le CKAC de la manière, et le AM, CKAC et Info 890 seront des services spécialisés, un pour sport et santé et l'autre pour...

3139 M. BORDELEAU: La réalité...

3140 LE PRÉSIDENT: Pourquoi est-ce que ce n'est pas logique et une réponse à votre question.

3141 M. FORTIN: Tout simplement parce qu'il y a 655 000 personnes qui écoutent le format généraliste de CKAC et qu'il n'a pas besoin d'aller sur le FM s'il y a 655 000 personnes qui l'écoutent, avec le marché publicitaire qu'il a et la rentabilité qu'il a.

3142 On a avoué hier, d'ailleurs, que cette rentabilité n'avait été perdue qu'il y a quelques mois à peine. Alors pour quelle raison voudrait-on affirmer que le format généraliste ne fonctionne pas à CKAC alors que c'est la troisième station la plus écoutée à Montréal et la première dans toutes les radios parlées, et le transférer sur une station FM qui, par ailleurs, ne fonctionne pas?

3143 LE PRÉSIDENT: Oui, mais si on veut bâtir pour l'avenir? Si on est propriétaire des trois stations et on veut bâtir des synergies pour l'avenir, si vous étiez le propriétaire, est-ce que c'est pas une direction logique?

3144 M. FORTIN: Si le passé est garant de l'avenir, dans chaque grand marché d'Amérique du nord il y a une station AM qui fait partie des stations les plus écoutées. CKAC ne fait pas exception à la règle à ce niveau-là. Alors pourquoi bâtir pour l'avenir alors... Bâtir pour l'avenir, c'est-à-dire, pourquoi nier le présent qui est déjà de bonne qualité, qui fonctionne très bien, qui propose une offre radiophonique efficace avec une information vraiment complète et une équipe qui fournit une voie indépendante, originale? Alors qu'on voudrait démolir tout ça qui fonctionne extrêmement bien, prétendant bâtir sur l'avenir sur des bases incertaines, avec deux stations qui ne fonctionnent pas.

3145 M. BORDELEAU: Et par surcroît, qu'est-ce qu'on laisse à CKAC? On vide la station pour transférer son contenu au FM. Ça nous apparaît totalement illogique.

3146 LE PRÉSIDENT: Pour nous, c'est une question de l'intérêt public, toujours. Nous devons regarder la situation dans cette optique. Je me demande, du point de vue de l'intérêt public... je comprends bien, M. Mathieu m'a déjà expliqué et je comprends bien. Ce n'est pas seulement que vous essayez de protéger des emplois, ce n'est pas ça que je suggère ici, mais seulement le point de vue de stratégie.

3147 Si vous étiez le propriétaire des trois postes, où est-ce que vous mettriez vos paris sur la croissance de l'avenir? Est-ce que ce serait aux bandes FM ou aux bandes AM? Eux, ils ont présenté des grilles qui démontraient qu'ils sont d'accord avec vous. Il y a des AM dans les autres villes, au Canada et ailleurs, avec des services spécialisés, on peut bien réussir. Mais avec des postes généralistes, on trouve que les parts du marché tombent, mais si 655 dans le printemps. C'était presque un million, peut-être plus qu'un million il y a quelques années.

3148 M. FORTIN: Là-dessus, si vous me permettez...

3149 LE PRÉSIDENT: C'est peut-être la faute de l'incertitude et de tout ça, on ne sait pas. Votre position à vous, c'est que vous n'acceptez pas cette proposition que le AM ne peut pas être radio généraliste.

3150 M. FORTIN: Non, parce que...

3151 LE PRÉSIDENT: Avec la propre gérance et investissement, ça peut bien continuer comme ça.

3152 M. BORDELEAU: Je pense que...

3153 LE PRÉSIDENT: Et vous vous demandez pourquoi Corus font ce qu'ils font.

3154 M. BORDELEAU: Tout à fait parce qu'il nous semble que les résultats de CKAC parlent d'eux-mêmes. Et vous faites référence au million d'auditeur de CKAC - M. Arcand en parle abondamment --, écoutez, ça ne remonte pas à quelques années ce million d'auditeurs-là. Je travaille à CKAC depuis 10 ans. Lorsque je suis arrivé à la station, on était loin du million. On était probablement à peu près là où on est aujourd'hui. Et ça m'apparaît vraiment, si on veut parler de vision nostalgique des choses, ça, ça m'apparaît une vision très nostalgique de s'accrocher à cette espèce de vision d'auditoire d'un million. Ça fait des années et des années que la radio de contenu verbal n'a pas obtenu un score comme ça, qu'on soit au AM ou au FM. Il faut, je pense, oublier cette nostalgie-là.

3155 M. FORTIN: Il ne faut jamais vraiment oublier aussi que l'offre radiophonique a quand même considérablement augmentée à Montréal et qu'il y a eu une spécialisation, un élargissement du nombre de stations de radio qui fait qu'il est normal que l'assiette se partage entre plus de joueurs. Ce qui ne signifie pas nécessairement qu'une radio généraliste sur la bande AM, qui connaît beaucoup de succès, va décliner demain matin. Je ne vois pas comment on peut arriver à cette conclusion-là.

3156 LE PRÉSIDENT: Ok, si vous n'acceptez pas la réponse que je suggérai de leur côté à votre question, c'est quoi votre réponse à la question que vous posez? Pourquoi est-ce que Corus font ce qu'ils font?

3157 M. BORDELEAU: Je pense que vous l'avez dit vous-même. L'objectif c'est essentiellement des intérêts commerciaux. Vous parlez d'intérêt public -vs- intérêts commerciaux. Nous, on en arrive à la conclusion que Corus privilégie les intérêts commerciaux au détriment de l'intérêt public, donc décide de consolider deux de ses joueurs dans le marché de Montréal, à savoir son 98,5 et Info 690, qui éprouvent certaines difficultés. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est M. Arcand qui en faisait état hier. Ils ne sont pas encore rentables. Et pour ce faire, on vide CKAC. On élimine donc CKAC comme compétiteur du 98,5 en transférant des émissions d'affaires publiques au 98,5. On ferme la salle des nouvelles à CKAC, donc on élimine le compétiteur direct d'Info 690.

3158 LE PRÉSIDENT: Non, je vous demande, à part des questions d'emplois, pourquoi est-ce que ça c'est contre l'intérêt public? On reste avec trois postes de radio : un poste généraliste, un poste de nouvelles, un poste santé. Pourquoi est-ce que ça c'est contre l'intérêt public?

3159 M. MATHIEU: Bien, on perd une salle de nouvelles au complet, avec toute la dynamique qui est le cour du réseau. C'est une tête de réseau. On perd une salle de nouvelles. Or, le dommage collatéral c'est aussi le bénéfice collatéral. On n'est pas caves. Même si on de parle pas d'emplois, je n'aurais plus à financer, comme boulet, la salle de nouvelles. Ça c'est un grand bénéfice.

3160 Dans le cas de la transaction actuelle, je suis en train de basculer ce qui fait mon affaire en terme d'animation et d'affaires publiques au 98, ce qui attire l'auditoire. Je bascule la salle des nouvelles dont je viens de faire des économies substantielles et je saupoudre des lecteurs de nouvelles qui puisent à une source unique, 690.

3161 Les dommages collatéraux sont identiques aux bénéfices de celui qui procède à la manouvre. Et en plus, comme je tue CKAC - parce que c'est ratatiné comme peau de chagrin - , et bien Astral et Corus se partagent l'assiette publicitaire en deux. Et on va continuer à ne pas vendre CKAC. Et il y a fort à parier que les stations vont toutes être déficitaires. Parce que c'est ça un des objectifs. Et dans quelques années, on va fermer les AM en disant : « Il n'a jamais été possible de relancer les AM » parce que jamais il n'y a eu une tentative de relancer.

3162 C'est pour cela qu'on vous dit : « Attention ». Il y a cinq acheteurs potentiels qui pensent être capables de relancer. Alors l'intérêt du public est attaqué fatalement. On perd une source d'information originale. On enlève la dynamique du réseau intégré. C'est plus possible de relancer. Mais pour eux, c'est un grand bénéfice.

3163 Quand on utilise le terme - là, on n'est pas au Bureau de la concurrence --, mais dans notre mémoire, quand on utilise le terme « coalition monopolistique » pour mieux se partager la tarte publicitaire, c'est en plein à ça qu'on assiste. Alors il y en a un bénéfice. Ça coûte cher de faire fonctionner une salle de nouvelles mais il y a un intérêt pour le public. Mais si on veut vraiment se contenter des revenus, ça ne coûte pas grand-chose de faire rouler un FM. Mais si on veut se contenter de moins, mais il y a encore des profits à faire. D'ailleurs, c'est très rentable CKAC, voilà.

3164 LE PRÉSIDENT: En fait, je pense que j'ai votre réponse. Je n'ai plus de questions. Merci beaucoup pour votre présentation. Monsieur le secrétaire.

3165 LE SECRÉTAIRE : Merci Monsieur le président. Nous entendrons maintenant l'ADISQ, Madame Solange Drouin.

INTERVENTION

3166 Mme DROUIN : Bonjour. Monsieur le président, Mesdames les conseillères, Monsieur le conseiller, je suis Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l'ADISQ. M'accompagne aujourd'hui le président de l'ADISQ, Monsieur Yves-François Blanchet et également Annie Provencher, directrice de la radio-diffusion et de la recherche de notre association.

3167 Au nom du conseil d'administration et des membres de l'ADISQ, je voudrais d'abord vous remercier de nous avoir invités à comparaître dans le cadre de cette audience. Étant donné que vous avez déjà pris connaissance de notre intervention écrite, nous voulons insister, aujourd'hui, en complément à notre intervention, sur les points soulevés par les requérants dans leur réplique. Nous débuterons alors avec la réplique d'Astral et sur les questions soulevées relativement à la diversité musicale et aux avantages tangibles pour ensuite terminer avec la réplique de Corus et sur les questions liées à la place de l'information culturelle à la radio AM.

3168 Je cède tout de suite la parole à Yves-François Blanchet.

3169 M. BLANCHET : Bien le bonjour. Comme vous avez pu le constater à la lecture de notre intervention écrite, l'ADISQ s'est montrée préoccupée par l'impact que pourrait avoir la transaction sur la diversité musicale au Québec. Dans sa réplique, Astral porte à l'attention du Conseil qu'il est étrange et singulier - pour reprendre leurs termes - de mesurer l'impact de la transaction de façon globale au Québec. Astral est plutôt d'avis que la diversité musicale doit être évaluée localité par localité. L'ADISQ ne partage pas du tout cet avis et considère qu'agir autrement aurait été totalement incongru puisque nous sommes en présence d'un groupe qui contrôlerait, si cet échange d'actifs était accepté, plus de 50 p. 100 des heures d'écoute des stations de radio commerciales FM francophones au Québec et dont le plan d'affaires consiste à intégrer les nouvelles stations à l'un ou l'autre des réseaux qu'elles exploitent.

3170 Si le volet proprement affaires de cette transaction n'est que peu du ressort de l'ADISQ, puisque nous sommes une association de producteurs de musique, il en va tout autrement de son incidence sur la culture et sur la musique.

3171 Tel que nous vous en faisions part dans notre intervention écrite, nous assistons à une uniformisation inquiétante de la musique diffusée par les stations affiliées à un même réseau.

3172 Par exemple, cette uniformisation de la programmation musicale est particulièrement inquiétante du côté de Radio Rock Détente où nous avons constaté que près de 95 % du répertoire francophone diffusé en une semaine par trois stations affiliées à ce réseau était identique.

3173 Dans sa réplique, Astral prétend, au paragraphe 66, qu'il est tout à fait logique, et je cite:

« ... qu'un réseau diffuse un contenu musical largement semblable, le contraire eut été étonnant et inquiétant quant au respect du format musical de chacun de ces réseaux. » (Tel que lu)

3174 Encore une fois, l'ADISQ diffère d'opinion avec Astral à ce sujet.

3175 Bien que nous reconnaissions qu'un réseau puisse avoir une couleur musicale particulière, rien n'oblige un radiodiffuseur à limiter à ce point la liste des pièces diffusées par chaque composante de ce réseau.

3176 Nous l'avons répété souvent, pour nous, la diversité musicale n'est pas seulement une affaire d'accès du public à plusieurs genres musicaux, mais peut aussi se traduire par une profondeur de liste de diffusion dans un certain genre musical.

3177 De plus, comme l'a mentionné hier madame la conseillère Andrée Wylie, je ne suis pas sûr de la prononciation, je m'excuse. Wylie. Excusez-moi, Madame. Je vais me pratiquer pour la prochaine fois.

3178 Dans la période de questions dédiée à Astral pour évaluer correctement l'impact de la transaction sur la diversité musicale, il faut également porter une attention particulière à une composante essentielle de cette diversité, l'accès des artistes canadiens aux ondes radiophoniques à l'échelle du Québec.

3179 Nous sommes d'ailleurs inquiets qu'Astral n'y fasse aucunement allusion, ni dans sa demande, ni dans sa réplique.

3180 À ce sujet, il nous semble évident que la transformation de cinq stations FM locales qui contrôlent actuellement leur programmation musicale en des stations qui deviendront en quelque sorte des réémettrices du contenu musical des réseaux auxquels elles deviendront affiliées réduit de façon non équivoque le nombre de fenêtres de diffusion pour un artiste.

3181 En effet, comment, par exemple, un artiste en tournée à Amqui ou à Rimouski pourra-t-il promouvoir sa présence dans ce marché?

3182 Est-ce qu'une station locale affiliée à un réseau dont la programmation musicale est programmée en grande partie à Montréal disposera de la flexibilité nécessaire pour recevoir cet artiste en entrevue la journée de son spectacle?

3183 Pour diffuser une des pièces de son plus récent album, nous avons bien peur que non. Ces questions sont d'autant plus inquiétantes que ce problème de flexibilité régionale à la radio existerait déjà.

3184 En effet, les diffuseurs de spectacles nous ont déjà communiqué leur inquiétude quant au manque d'appui des radiodiffuseurs locaux lorsqu'il s'agit de promouvoir le passage d'un artiste dans leurs salles.

3185 L'appui de RIDO, qui est l'association représentant les diffuseurs de spectacles au Québec à notre mémoire, témoigne de leur préoccupation à cet égard.

3186 Aussi, nous sommes particulièrement inquiets de cette perte de flexibilité régionale dans la mesure où, par le passé, les stations de radio en région disposaient d'une flexibilité adéquate dans l'élaboration de leur programmation musicale et pouvaient donc jouer le rôle d'incubateurs de nouveaux talents et contribuer de façon non négligeable au développement de la carrière d'artistes avant que ceux-ci puissent accéder aux ondes radiophoniques des grands marchés.

3187 Le temps n'est pas si loin où la circulation de la culture en région profitait d'une fructueuse synergie entre le lieu de diffusion, le producteur et la radio locale.

3188 Pour toutes ces raisons, l'ADISQ n'est pas d'accord avec Astral lorsque celle-ci mentionne dans sa réplique que la diversité musicale ne se mesure qu'en regardant le nombre de formats musicaux accessibles pour un marché, que ce soit par le biais des stations locales ou, comme dans le cas de Saint-Jean, par l'offre des stations de radio de régions périphériques.

3189 Par ailleurs, quelques mots à l'égard du format musical nostalgie proposé par le réseau Boom FM. Astral mentionne dans sa réplique que l'ADISQ ne semblait pas avoir, a priori, d'affection particulière pour ce format musical.

3190 Astral est en effet d'avis que les intérêts économiques de notre « membership » qui serait davantage lié à la diffusion de nouveautés qu'à des pièces musicales de format nostalgie expliquerait les réserves que l'ADISQ a formulées dans son intervention écrite à l'égard de la proposition d'Astral d'intégrer deux nouvelles stations au réseau Boom FM.

3191 En réponse à ce commentaire d'Astral, nous aimerions soumettre que l'ADISQ n'est pas, a priori, en désaccord avec Astral lorsque celle-ci affirme qu'un format nostalgie pourrait, dans certaines circonstances, contribuer à améliorer la diversité musicale dans un marché.

3192 Malheureusement, il nous semble que les conditions actuelles qui prévalent dans plusieurs marchés ne sont pas réunies pour qu'il y ait un réel apport de ce format à la diversité musicale.

3193 Qu'il suffise de dire que le format adultes contemporains, Rock Détente diffuse déjà, selon MediaBase, 61 % de titres dont la sortie date depuis plus de deux ans.

3194 Pour ce qui est du réseau Énergie, c'est 37 % de sa programmation sur Montréal. Il y a donc lieu de se poser la question sur la complémentarité qu'apporte réellement le nouveau réseau Boom dans ce contexte.

3195 Nous croyons fermement qu'avant d'accepter d'étendre un tel réseau, il serait judicieux de s'assurer d'abord que les nouveautés musicales ont une place adéquate dans l'offre radiophonique.

3196 Or, des analyses récentes du top 100 des nouveautés publié par le magazine « Le Palmarès » nous indique que ce n'est toujours pas le cas.

3197 En effet, ces analyses nous révèlent entre autres que ce top 100 n'a pas encore réussi, depuis février 2003, à être constitué de 100 positions.

3198 De plus, l'ADISQ a beaucoup de difficulté à croire que cette formule est la seule formule susceptible de plaire aux 45 et plus, comme semble le prétendre Astral. Et qu'en est-il, encore une fois, des 12-21 ans à la radio.

3199 Des mesures sont possibles et Astral a, plus que quiconque, la possibilité de créer à cet effet. Nous souhaitons être de la discussion.

3200 Sur ce, je laisserai maintenant la parole à Solange Drouin qui vous exposera nos commentaires à l'égard de la valeur de la transaction et des avantages tangibles proposés dans le cadre de cet échange d'actifs ainsi que de la place de l'information culturelle dans le réseau AM.

3201 Mme DROUIN: Deux minutes. Dans leurs négociations d'affaires, Astral et Corus se sont entendues pour que plusieurs éléments de passif soient assumés de part et d'autre, y compris, comme vous le savez , les avantages tangibles et qu'il ne soit pas inclus dans le calcul de la valeur de la transaction.

3202 Autrement dit, chacune des requérantes accepte d'être responsable des dettes et des obligations liées à des actifs dont elle ne sera plus propriétaire.

3203 L'ADISQ comprend qu'Astral et Corus aient pu, dans le cadre de leurs négociations d'affaires, s'entendre sur cette façon de procéder, façon de faire qui nous apparaît, à l'égard des avantages tangibles, plutôt étrange puisque les avantages tangibles sont habituellement pris en charge par les nouveaux propriétaires.

3204 Par contre, nous ne sommes pas d'accord que ce montant ait la valeur à partir de laquelle doit être calculée la valeur des avantages liés à cette transaction.

3205 En effet, nous sommes d'avis que la politique des avantages tangibles ayant été établis pour le bénéfice des tiers, nous devons l'évaluer de façon à ne pas pénaliser les tiers qui ne sont pas partie aux relations d'affaires.

3206 Cela signifie, en termes clairs, qu'il faut évaluer cette transaction à la lumière de l'ensemble des bénéfices que les requérantes retirent de cet échange.

3207 Dans le cas à l'étude devant vous aujourd'hui, cela signifie que la valeur de la transaction devrait, selon nous, inclure pour Astral, par exemple, les 11 millions de dollars plus un montant équivalent au bénéfice qui découle du fait que Corus continue d'assumer des dettes qui, autrement incomberaient à Astral. La même chose, évidemment, pour Corus.

3208 Pour ces raisons, l'ADISQ réitère donc aujourd'hui sa position à l'effet que les avantages tangibles non payés devraient être inclus dans le calcul des avantages tangibles liés à cet échange d'actifs.

3209 Nous tenons d'ailleurs à remercier le Conseil d'avoir poursuivi ses interrogations sur cette question dans le cadre de la présente audience.

3210 Enfin, nous terminerons cette présentation sur la question de la place de l'information culturelle dans la programmation des stations AM.

3211 D'abord, nous déplorons qu'à cet égard, Corus n'ait pas, dans sa réplique, répondu à l'ensemble des questions que nous avons soulevées dans notre intervention.

3212 À la lecture des projets de grilles de programmation qui ont été transmis par Corus il y a quelques jours, nous sommes loin d'être rassurés sur la place qu'entend réserver Corus à l'information cultuelle.

3213 En effet, à part les quelques chroniques culturelles diffusées dans le cadre des émissions du matin et de retour à la maison, aucune autre place n'a été réservée à la culture.

3214 Pourtant l'ADISQ croit encore que la relance de la radio AM passe inévitablement par un engagement à refléter l'ensemble des éléments moteurs de notre société dont la culture fait évidemment partie.

3215 C'est pourquoi nous invitons le Conseil à formuler des conditions précises afin de s'assurer que ce type de programmation soit présenté par les stations AM que Corus souhaite acquérir.

3216 Je vous remercie, nous sommes maintenant disposés à répondre à vos questions.

3217 LE PRÉSIDENT: Merci bien.

3218 Madame Pennefather.

3219 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, Monsieur le Président.

3220 Mesdames, messieurs, bon après-midi, merci beaucoup.

3221 J'ai pris note de vos commentaires cet après-midi, mais j'ai aussi votre présentation, intervention écrite et je n'ai que quelques questions.

3222 Sur le point d'information culturelle, vous êtes au courant du genre de programmation déposée par Corus qu'on appelle « les nouvelles en continu » et à l'intérieur de cette programmation, il y a les nouvelles artistiques et culturelles.

3223 Est-ce que vous avez un commentaire sur ce genre de programmation et est-ce que ça correspond à votre intérêt d'avoir l'information culturelle à la radio AM?

3224 Mme DROUIN: Je suis désolée, mais je n'ai pas accès, on n'a pas eu accès à la grille que vous avez. Habituellement, on a eu accès aux grilles de programmation, je ne sais pas si ça a été déposé, en tout cas on l'a manqué, ça a été déposé plus tôt, je m'en excuse.

3225 Écoutez, non, en termes d'information culturelle, le fait, justement, qu'on confine, finalement, l'information culturelle, comme je le disais, qu'à certains moments de la journée, du début de la journée et la fin, pour nous ce n'est pas satisfaisant, surtout qu'on a l'intention de faire passer les heures de programmation locale de 40 heures à 20 heures, on se demande vraiment quelle place réelle aura l'information culturelle une fois que dans 20 heures, on aura parlé de météo, de circulation, bon, tout ce qui touche, évidemment, à la vie d'une communauté, quelle place réellement il restera pour l'information culturelle.

3226 On pense sincèrement qu'il risque d'y avoir un problème, en tout cas à ce niveau-là.

3227 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et pour vous, les informations culturelles, artistiques, c'est l'information sur les artistes, les présentations, les événements, les carrières, information culturelle veut dire ça pour vous?

3228 M. BLANCHET: Je vais vous donner un exemple très très très concret. Jusqu'à il y a quelques années, lorsqu'un artiste quittait Montréal pour aller faire une tournée en région, c'était la station radio locale qui appelait l'équipe de promotion de l'artiste, qui sollicitait l'entrevue puis qui disait: « Est-ce qu'il viendrait passer une heure avec notre animateur? »

3229 Ça existe encore, mais seulement pour les très grosses pointures. Les artistes nouveaux, les artistes de relève et, a priori, bien sûr et à plus forte raison, bien sûr, les artistes nombreux qui ne tournent pas dans certains formats et dans certaines stations de radio n'auront pas ce soutien promotionnel là maintenant, ne seront pas invités à se présenter à la station.

3230 Pour le diffuseur, pour le producteur local de cet événement-là, il y a un impact promotionnel majeur, il y a un impact sur l'assistance en salle, il y a un impact direct sur la diffusion de la culture et de la musique, et ça, pour nous, ça ne peut être qu'une importante préoccupation et ce n'est pas une mention dans un bulletin de nouvelles qui souvent va faire écho d'événements majeurs qui se passent ailleurs qui va avoir cette incidence-là sur Sherbrooke ou sur Ville de La Baie.

3231 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Maintenant, sur le sujet de diversité musicale, il y a certainement un rapport qui a été déposé en avril par Astral suite aux conditions de licence et un rapport sur lequel vous avez fait quelques commentaires brefs et on attend toujours les autres commentaires, si j'ai bien compris.

3232 Mais il reste que vous en parlez d'une façon assez intéressante dans l'intervention écrite et aujourd'hui et vous avez utilisé le mot de « flexibilité » souvent aujourd'hui en termes de programmation de musique.

3233 Pour faire une histoire courte, ma question était étant donné qu'on travaille comme station dans un format, acceptons que les formats sont comme ils sont, adultes contemporains, rock alternatif, et caetera, et caetera, la question que j'avais remarquée, c'était la question des nouveautés, le début, les incubateurs, le rôle d'un incubateur, et caetera, je pense que ça faisait partie de vos inquiétudes.

3234 Vous avez remarqué, dans votre intervention écrite qu'il y a beaucoup de similarité entre les titres favorisés par Radio Détente et Énergie et aussi vous vous inquiétez sur le nombre de nouveautés.

3235 C'est difficile peut-être d'entrer dans une discussion longue sur les chiffres, mais d'une façon générale, si vous n'êtes pas satisfaits avec la balance, le montant de similarité et le nombre de nouveautés, est-ce que vous pouvez nous donner une idée de quel sera un niveau réaliste et acceptable?

3236 À titre d'exemple, quand je dit « réaliste », je parle aussi du défi pour les artistes et les producteurs d'avoir une carrière, de commencer, qu'il y a un bassin qui, on le sait, est toujours assez large, mais je pense que la remarque a été faite hier que le bassin des nouveaux artistes, c'est assez restreint dépendant du format de musique.

3237 Pour vous, quel sera un pourcentage acceptable, intéressant et réaliste?

3238 M. BLANCHET: Je vais tenter de répondre à toutes ces questions sans vous donner un chiffre, par contre.

3239 Dans un premier temps, nous ne contestons pas la pertinence de la notion de format parce qu'il est essentiel et pour les radiodiffuseurs et pour ceux qui les alimentent en musique d'avoir une fidélisation du public. On s'en nourrit tout comme eux, donc on ne conteste pas ça.

3240 La grande similarité entre les différents formats est, par contre, un élément de préoccupation. Parce que, a priori, le format nostalgie, le format Rock Détente ou adultes contemporains, le format rock ou pop rock qui a existent devraient être sensiblement plus différents les uns des autres qu'ils ne le sont. Donc, ça c'est une première réalité.

3241 Le second élément vient à la notion de nouveauté ou comment on pourrait chiffrer la nouveauté. Probablement en réaction à un marché passablement concurrentiel pour être sûr d'accrocher et de garder le public, il y a une tendance qui existe et qui empire à la limite de tourner un nombre restreint d'artistes qui sont des valeurs sûres et qui sont, effectivement, accrocheurs pour un auditoire qui va revenir.

3242 Toutes les maisons de disque se nourrissent aussi de cette réalité-là dans la mesure où n a tous ou souvent une locomotive, un artiste très populaire qui tourne effectivement beaucoup.

3243 Dans l'équilibre, dans la pyramide de ce qui tourne en radio, il faudrait trouver une façon pour qu'il y ait quand même à la base de ça une ouverture un peu plus grande pour un nombre plus important de nouveaux artistes et à la limite de nouveaux genres voisins de ce qui se fait pour que l'offre radio qui est présentée au public soit la plus large possible.

3244 Parce que les vedettes, dans dix ans, qui vont alimenter en musique ces stations de radio là sont peut-être totalement inconnues aujourd'hui. Que ce soit Céline Dion qui a chanté dans son sous-sol à Charlemagne jusqu'à des extrêmes passablement plus alternatives, d'ailleurs des radios rock alternatif comme format, on est loin de l'existence d'un réseau. Donc, il faudrait avoir une espèce d'ouverture.

3245 Cela dit, notre vision là-dessus en est une, disons, de collaboration, ce qu'on voudrait qui soit fait. Et on voudrait qu'il soit initié par le CRTC.

3246 Ce serait un peu comme ça avait été fait pour d'autres rapports, que les gens des radios et nous soyons, entre guillemets, contraints parce qu'on pourrait être heureux de le faire, de s'asseoir ensemble et de développer des mesures et des outils pour favoriser la diversité et que nous soyons appelés par le CRTC à revenir vous présenter ce à quoi nous en serons arrivés ensemble, de telle sorte que, effectivement, si ça rencontre les objectifs et les besoins de la population en termes de diversité, il ne restera plus qu'à mettre en place ces mesures-là.

3247 Mme DROUIN: Peut-être juste pour ajouter à ça, donner l'exemple, évidemment, du rapport sur la diversité, vous avez, lors de la décision 2002-90, justement, invité Astral à s'asseoir avec l'ADISQ et l'Union des artistes pour présenter des paramètres d'un rapport qui pouvait être satisfaisant pour les deux parties.

3248 On se dit: Peut-être que ce modèle-là basé, justement, sur cette expérience-là qui a été concluante, il y a des discussions... c'est un rapport, selon nous, à parfaire, mais bon, ça on sera en discussion avec Astral avec un vote concours pour le faire, mais on pense peut-être que ça peut être une avenue.

3249 J'aimerais juste préciser qu'en termes de diversité, c'est clair, comme le disait le président, qu'un format musical d'une station ou d'un réseau, on le comprend. Mais quand même, une formule musicale, la profondeur du « playlist », des listes de diffusion dans un même réseau, elle n'est pas obligée d'être à ce point limité que dans toutes les composantes du réseau, on ne joue que les mêmes 15 « tounes  » ou 20 chansons.

3250 Quand on vous sortait le chiffre dans notre mémoire à la page 21 que, par exemple, dans le format Rock Détente, il y a 95 % des chansons qui sont jouées partout, en tout cas sur trois stations qu'on a « monitorées » de ce réseau, c'est énorme, ça veut dire qu'il y a très peu de décrochage possible ou de flexibilité de la programmation autre que celle qui origine du réseau lui-même, de la tête de réseau.

3251 En termes de flexibilité, on se dit: Peut-être qu'il y a lieu, justement, de voir que même à l'intérieur d'un réseau, il y a une possibilité d'avoir des zones de décrochage un petit peu plus fréquentes.

3252 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, exactement, c'était la bas de ma question sur les pourcentages parce que c'était une mention de 02 % des mêmes titres, et caetera, mais comme vous dire discuter les mesures concrètes et ça nous laisse à voir, mais ce serait intéressant de le suivre.

3253 Mon dernier commentaire, je suis complètement d'accord avec le paragraphe 102 et vous l'avez mentionné vous-même cet après-midi, que juste parce qu'on obtient l'âge de 45 ans, on n'a pas d'intérêt dans les nouveautés musicales. C'est absolument vrai.

3254 Ce sont mes questions, Monsieur le Président.

3255 Merci.

3256 LE PRÉSIDENT: Merci. Merci.

3257 Monsieur le Secrétaire.

3258 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

3259 La dernière intervention comparante sera présentée par la Fondation Radio Enfants, madame Lise Huot et monsieur Michel Delorme.

INTERVENTION

3260 Mme HUOT: Bonjour tout le monde. Je suis Lise Huot, la présidente de la Fondation Radio Enfants et je suis accompagnée aujourd'hui de Michel Delorme à ma gauche et de Patrick Bourbonnais à droite qui sont aussi deux membres du conseil d'administration de la Fondation Radio Enfants et qui vont m'aider à faire notre présentation aujourd'hui.

3261 Tout d'abord, au nom de la Fondation Radio Enfants, je voudrais vous remercier de nous entendre, ça nous fait plaisir d'être ici, de mettre notre point de vue de l'avant.

3262 D'entrée de jeu, je voudrais préciser que la Fondation Radio Enfants n'intervient pas en appui ou en opposition à la demande d'échange de stations, mais bien en opposition à la proposition des acquéreurs en égard à l'allocation des avantages tangibles découlant de cette transaction.

3263 Notre intervention s'appuie sur la Loi canadienne de la radiodiffusion et sur la politique du Conseil et ses récentes décisions en matière de contribution pour demander au Conseil qu'il exige des deux groupes d'acquéreurs, Astral et Corus, de reconsidérer leur proposition à cet effet.

3264 La fondation estime qu'il y a lieu d'exiger que soit consentie de nouveaux avantages tangibles dans le cas de cette transaction.

3265 Nous croyons qu'une part de ces avantages devrait être consentie pour le développement du secteur de la radio le plus négligé au Canada, celui qui dessert la population des enfants et des adolescents.

3266 M. DELORME: La Loi sur la radiodiffusion stipule très clairement que le système canadien de radiodiffusion doit, par sa programmation, répondre aux besoins et aux intérêts des hommes, des femmes et des enfants canadiens et refléter leurs conditions, leurs aspirations, notamment en ce qui a trait à l'égalité sur le plan des droits.

3267 La Loi canadienne précise également que la programmation offerte par le système canadien de radiodiffusion devrait être varié et aussi large que possible en offrant, à l'intention des hommes, des femmes et des enfants de tous âges, intérêts et goûts une programmation équilibrée qui renseigne, éclaire et divertit.

3268 Enfin, la programmation offerte par le système canadien de radiodiffusion devrait renfermer des émissions éducatives.

3269 Les enfants et les adolescents écoutent de moins en moins la radio parce qu'ils n'y retrouvent aucun service qui leur soit spécifiquement offert.

3270 Les récentes données de Statistiques Canada auxquelles le CRTC a collaboré donnent un aperçu de l'érosion de l'écoute radio chez les adolescents.

3271 Selon les enquêtes de Statistiques Canada, le temps que les adolescents âgés de 12 à 17 ans ont consacré à l'écoute de la radio a considérablement chuté, diminué au cours des cinq dernières années, étant passé de 11,3 heures par semaine à l'automne 1999 à 8,5 heures par semaine à l'automne 2003.

3272 Dans l'ensemble, les Canadiens écoutent par ailleurs près de 20 heures par semaine de radio, soit une heure de moins qu'en 1999.

3273 Pour les enfants âgés de moins de 12 ans, l'érosion devrait être encore plus marquée quoiqu'il n'existe pas de données sur ce point de vue.

3274 À notre avis, il est temps que le CRTC se préoccupe des services de radio qui sont offerts à la population canadienne âgée de 4 à 16 ans.

3275 Contribuer à la mise en ondes de la première radio au Canada dédiée entièrement au public des 4-16 n'est pas négligeable comme impact puisqu'il n'y a aucun service de radio pour ce groupe d'âge au Canada.

3276 Nous savons par expérience que l'expression des enfants et des adolescents par le biais de la radio est un important vecteur de développement de leur culture et de leur apprentissage.

3277 Les nombreuses, les très nombreuses je pourrais même dire, expériences de diffusion de courte durée, à 50 watts qui ont été réalisées depuis quatre ans au cours desquelles plus de 50 000 enfants ont fait l'expérience de la production radio radiophonique nous ont permis de constater à quel point cette contribution des enfants et des ados à la programmation de la radio au Canada constituait un avantage pour tous, autant pour les enfants que pour les adultes et c'est, à notre avis, une question d'intérêt public.

3278 M. BOURBONNAIS: Le Conseil, dans sa politique de la radio commerciale a indiqué que les avantages découlant de transactions doivent servir le développement de talents canadiens.

3279 Sa politique en la matière est très claire, les avantages doivent être accordés au développement des talents canadiens via deux portes d'entrée, Musicaction et Factor.

3280 Cependant, en matière d'allocation des avantages tangibles, le Conseil a pris des décisions qui ouvrent la voie à l'allocation de ces sommes en vue de contribuer au système canadien de radiodiffusion.

3281 Le Conseil a ouvert cette avenue dans le cadre de l'attribution d'une licence FM, CRTC 2001-628, dans la région d'Ottawa.

3282 Le Conseil a autorisé de telles allocations pour la création d'un réseau radiophonique autochtone, commercial, malgré que ce financement ne contribue pas directement au développement des talents canadiens, mais répond plutôt à l'article 3.1 de la Loi de la radiodiffusion.

3283 Dans ce cas, le titulaire de la licence s'est engagé à consacrer 2,6 millions de dollars en soutien à l'Aborriginal Voices Radio Network pour l'exploitation de sa station de radio FM de Toronto et son studio satellite d'Ottawa.

3284 Dans sa décision, le Conseil a considéré que ladite initiative contribuerait au respect de la loi et profiterait donc à l'ensemble du système de radiodiffusion.

3285 Si le Conseil a jugé par cette décision que l'ensemble du système de radiodiffusion allait bénéficier de cette initiative, pourquoi n'étendrait-il pas cette politique au profit des enfants, cette fois, dans le cadre de la présente transaction?

3286 Est-il utile de souligner que les enfants constituent une composante importante de notre société?

3287 Ainsi, dans le cas qui est à l'étude, nous proposons qu'une part des avantages tangibles serve à l'atteinte de l'article de la loi qui stipule que la programmation, la radiodiffusion doit répondre aux besoins et aux intérêts et refléter la condition et les aspirations des enfants.

3288 Mme HUOT: Rappelons que le Conseil, lors de l'attribution de la licence à Radio Enfants Ados sur la bande AM dans la région de la capitale canadienne a accepté de rendre admissibles les projets de la fondation aux avantages tangibles lors d'éventuels transactions.

3289 Si le CRTC accepte de considérer notre proposition, la Fondation s'engage à utiliser les avantages découlant de la transaction pour implanter des services radiophoniques dédiés au développement des talents des jeunes en matière de production radiophonique et de participation à la communication par la radio.

3290 La Fondation Radio Enfants a déjà indiqué au Conseil que ses activités ne se limitent pas à la région d'Ottawa à Gatineau, mais s'étendent à toutes les régions du Canada.

3291 Depuis deux ans, plus de 200 écoles de partout au Canada ont participé à la Radio Enfants.

3292 Sur le plan de l'usage des fréquences de la bande AM, cette transaction aura comme résultat d'aider à la naissance d'une nouvelle génération de radio AM à vocation éducative qui offre aux enfants une occasion de prendre leur place sur les ondes.

3293 Le projet de station à Gatineau Ottawa est, pour la Fondation, un premier pas vers la mise en ondes d'autres radios du même genre.

3294 Ce projet pilote devrait s'étendre à d'autres régions qui utiliseraient la bande AM reliées par satellite à travers le Canada et par Internet dans le monde.

3295 Le cadre de la présente transaction de stations AM et FM offre une belle occasion de faire servir les avantages tangibles au profit des enfants et des adolescents, public négligé par le système canadien de la radio et ainsi contribuer à la programmation canadienne et au développement de nouveaux talents.

3296 Enfin, nous demandons au Conseil de considérer la transaction dans son ensemble. L'acquisition des stations AM et FM forme un tout pour les deux groupes d'acquéreurs.

3297 À notre avis, cette proposition d'achat doit être considérée globalement et les avantages tangibles calculés sur l'ensemble de la transaction.

3298 Nous demandons une modification aux plans proposés par les acquéreurs en vue d'inclure un appui au développement de la radio pour les enfants et les adolescents d'un pour cent de la valeur de la transaction, montant qui sera consacré à l'implantation de la première radio dédiée aux enfants et aux adolescents au Canada.

3299 Merci de nous avoir écoutés. Nous pouvons répondre à vos questions.

3300 LE PRÉSIDENT: Merci bien.

3301 Madame Wylie.

3302 CONSEILLÈRE WYLIE: Bonjour madame, messieurs.

3303 Est-ce que vous avez eu des discussions, des négociations, des réunions avec Astral ce sujet?o

3304 M. DELORME: Avec Astral et avec Corus.

3305 CONSEILLÈRE WYLIE: Et sans succès.

3306 M. DELORME: Et sans succès.

3307 CONSEILLÈRE WYLIE: Parce que là, j'ai devant moi -- parce que c'est pratique -- la décision 2002-90 qui était la première décision qui impliquait les stations AM qui sont échangées aujourd'hui.

3308 Alors, je vais me servir de celle-là, mais c'est un paragraphe qui est répété dans tous les cas de transfert.

3309 Alors, dans la décision 2002-90, les avantages tangibles étaient discutés au paragraphe 54, et je crois que cette formulation est répétée dans plusieurs décisions.

3310 On y lit :

« Parce que le Conseil ne sollicite pas de demande concurrente visant l'autorisation de transférer la propriété ou le contrôle d'entreprises de radiodiffusion, c'est à la requérante qu'il appartient de prouver que les avantages proposés sont proportionnels à l'importance et à la nature de la transaction. »(Tel que lu)

3311 Et le Conseil continue à discuter de la politique sur la radio commerciale où il a mis des paramètres à ces avantages tangibles-là au niveau du pourcentage et ensuite de la division entre RadioStar, MusicAction et d'autres projets.

3312 Mais nulle part, que je sache, le Conseil exige ou oblige que les avantages tangibles soient dirigés vers une partie ou l'autre, en autant qu'elle s'insère dans les paramètres établis.

3313 Alors, vous voyez le problème. Si vous ne réussissez pas à -- nous avons à plusieurs reprises déclaré que les avantages tangibles proposés n'étaient pas proportionnels, ne s'inséraient pas dans les paramètres.

3314 Mais je ne crois pas que le Conseil ait jamais obligé qu'ils soient dirigés vers des tierces parties autres que les proportions à RadioStar et MusicAction en particulier. Que le concert ne s'immisce pas dans le projet de la partie qui transfère.

3315 M. DELORME : Je comprends très bien et puis c'est là qu'est le noeud de la question parce que, nous, on a rencontré non seulement les deux intervenants qui sont ici, mais ceux qui ont postulé avant. Donc, Radio Nord et TVA et puis le groupe de Sylvain Morin.

3316 On les a rencontrés et puis tous, unanimement, et puis cela a été aussi dit par d'autres, ils vont chercher des indications de la part du CRTC pour savoir.

3317 Parce qu'ils nous ont dit littéralement « Nous, on est obligé de mettre cet argent-là. Ça fait qu'on va mettre cet argent là où ça va nous aider le plus facilement à obtenir la licence.

3318 Donc, on va chercher, de la part du CRTC, des indications. Là où ce serait le plus rentable de mettre cet argent-là. Et jamais on n'a eu un signe comme quoi, si on appuyait la Radio Enfant, ça pouvait nous aider ou ajouter un élément à notre demande. »

3319 Cela a été unanime. C'est non seulement les deux qui sont ici requérants, mais cela a été dit de vive voix et sans que personne se rencontre. Cela a été dit individuellement. « C'est comme ça que ça se passe. »

3320 Donc, demande au CRTC qu'il nous donne des indications comme quoi l'argent qu'on mettrait dans votre cause, dans votre projet, nous aiderait. C'est ça.

3321 Donc, là, le mécanisme fait défaut parce que vous nous dites « Ce n'est pas nous qui indiquons aux gens où placer cet argent-là » et, eux, nous disent « Il y a des façons, évidemment, de savoir comment placer cet argent-là pour que ça nous soit plus utile d'obtenir la décision qu'on cherche à obtenir. »

3322 C'est clair comme ça. Ça fait qu'on a tourné autour et puis on leur a dit « La décision est récente. On est éligible maintenant. »

3323 Vous l'avez dit dans un décision nous attribuant la licence. D'ailleurs, une licence commerciale à une radio éducative.

3324 Vous avez dit « Maintenant, vous êtes éligibles comme aux avantages tangibles. » Cela a été dit, mais ils ont dit « Nous autres, on n'a pas d'indication comme de quoi cela peut nous aider. »

3325 CONSEILLÈRE WYLIE : Vous mentionnez vous-même, vous relevez vous-même, une façon innovatrice, dans le cas de la radio autochtone. Peut-être qu'il faut que vous soyez plus persuasif.

3326 Mais personne ne m'a parlé de cela, à moi. Alors, il est un peu facile de dire « C'est la faute du CRTC, qui a indiqué aux requérantes que ce ne serait pas une bonne idée. »

3327 Je ne sais pas où vous prenez cette conclusion-là, que le CRTC aurait dit que nous ne serions pas ouverts à cela, parce que la décision que vous citez vous-même est à l'encontre de cela, à la décision qui donnait une licence à Radio Enfant.

3328 Ou, si je me souviens bien, nous nous sommes penchés sur les talents canadiens, etc. et sur les avantages tangibles différemment en ouvrant la porte à cette possibilité-là, si je comprends bien.

3329 M. DELORME : C'est-à-dire que, dans la décision nous attribuant une licence, vous avez refusé de reconnaître que l'action ou le travail de la Radio Enfant était du domaine de développement des talents. Donc, cela a été refusé.

3330 Mais, vous avez dit que vous acceptez de considérer ce projet-là comme éligible à des avantages tangibles lors de transactions.

3331 CONSEILLÈRE WYLIE : Donc, c'est une décision du Conseil --

3332 M. DELORME : Exact.

3333 CONSEILLÈRE WYLIE : Qui est contraire à l'affirmation que vous faites aujourd'hui que nous aurions donné des indications aux requérantes que ce ne serait pas acceptable.

3334 M. DELORME : Non. Je n'ai pas dit cela. Je n'ai pas dit cela.

3335 CONSEILLÈRE WYLIE : Ou que ce ne serait avantageux.

3336 M. DELORME : Je n'ai pas dit cela. J'ai dit « Eux, ils nous ont dit qu'on a jamais reçu aucune indication de la part du CRTC que c'était un intérêt pour nous d'appuyer. » Donc, que ce pouvait être --

3337 Donc, ils n'ont pas dit qu'ils ont eu le message contraire. Ils ont dit « On n'a jamais eu aucune indication. »

3338 CONSEILLÈRE WYLIE : Est-ce que vous leur avez envoyé la décision avec ce paragraphe-là en caractères gras ?

3339 M. DELORME : Oui. Absolument.

3340 On a présenté un dossier et puis on a eu des discussions plutôt chaleureuses avec surtout, notamment, Corus, qui était très ouvert, compréhensif, même empathique à l'égard --

3341 CONSEILLÈRE WYLIE : Mais Corus n'en propose pas, des avantages tangibles.

3342 M. DELORME : Exact. Ils ont dit non. Ils ont dit « On n'en propose pas. Donc, on ne va pas vous appuyer pour en ajouter. »

3343 Puis, Astral, c'était la même chose. Ils ont dit « Nous autres, on a déjà placé nos billes et puis c'est comme ça. »

3344 CONSEILLÈRE WYLIE : Quand leur en avez-vous parlé ? Est-ce que c'est récent ou si c'était au moment où on vous préparait la demande ?

3345 M. DELORME : C'est tout récent. C'est-à-dire -- c'est tout récent -- ce n'est pas la semaine passée. C'est au début de la démarche.

3346 La minute, d'ailleurs, que cela a été annoncé, qu'il y avait une intention d'achat, ils pourront en témoigner, le lendemain, ils recevaient un téléphone de notre part. « Est-ce qu'on peut vous rencontrer ? Est-ce qu'on peut vous rencontrer ? »

3347 Et puis, pour l'un, cela se discute au téléphone, voici notre point de vue, c'est ça. Puis, pour l'autre, « Oui. OK. Je vais te rencontrer. OK. Bien. » Puis, OK, on s'est rencontré et cela duré une demi-heure et puis merci.

3348 CONSEILLÈRE WYLIE : Avez-vous examiné qui reçoit le un pour cent ? À qui on l'enlèverait pour vous le donner ?

3349 M. DELORME : Oui. Je l'ai vu. Oui. Je l'ai vu.

3350 Entre autres, la portion qui est ad lib du un pour cent, qui est à la discrétion des -- qu'ils peuvent le placer et puis -- donc, Astral le place dans son fonds Astral. Et puis l'autre, de mémoire, je ne me rappelle pas où il place ce un pour cent-là.

3351 Mais, à un moment donné, c'est un peu à vous aussi de mettre vos culottes et puis de dire « Écoutez. La radio pour les enfants, il n'y en a pas au Canada. Puis, c'est dans la loi. C'est un élément premier de la loi. »

3352 Puis, comme Monsieur le Président le disait tantôt, c'est une question d'intérêt public. C'est à vous de le dire.

3353 CONSEILLÈRE WYLIE : Oui.

3354 On vous a donné un permis. Donc, on a cru que c'était important.

3355 M. DELORME : Oui. Une licence AM et puis avec des conditions. Parce que vous nous avez donné une licence OGM, organisme génétiquement modifié, avec une tête commerciale, un corps communautaire et puis vous avez dit « C'est d'une nature éducative ».

3356 Puis, nous autres, on a placé cet animal-là dans un « no man's land ». Personne ne veut nous voir : ni du commercial, ni du communautaire et puis ni du public.

3357 CONSEILLÈRE WYLIE : Avez-vous essayé de souffler de la vie dans cet animal-là à date ?

--- Rires / Laughter

3358 M. DELORME : Si on a essayé quoi ?

3359 CONSEILLÈRE WYLIE : De la mettre sur pied ?

3360 M. DELORME : Madame, ça fait cinq ans qu'on travaille là-dessus, et puis on a fait tout au plus 300 à 400 diffusions de radio.

3361 M. BOURBONNAIS : Même, si je peux rajouter, les bâilleurs de fonds ont déjà contribué un montant important pour acheter l'émetteur et tout l'élément RF.

3362 CONSEILLÈRE WYLIE : Alors, quand pensez-vous mettre la station en ondes ?

3363 M. DELORME : D'abord, il faut dire que, pour une station AM, vous devez savoir que c'est beaucoup plus difficile de mettre une station AM en ondes qu'une station FM.

3364 Une station FM, je vais vous faire cela dans une demi-heure. Une station AM --

--- Rires / Laughter

3365 M. DELORME : Je l'ai fait en fin de semaine à Gatineau. On a été quatre jours. Vous le savez.

3366 On était en ondes quatre jours au Festival de Gatineau. C'est des enfants qui ont fait une programmation mur à mur, et puis on s'est mis en ondes.

3367 Mais, une station AM. Essayez d'implanter une antenne AM dans la ville d'Ottawa. Allez voir la CCN. Allez voir n'importe qui. Vous ne trouverez pas de terrain.

3368 M. BOURBONNAIS : En fait, même, au niveau des partenaires communautaires, comme partenariat, on a développé avec la GRC. Ils vont nous allouer un terrain.

3369 Donc, le partenariat aussi, qui a été développé pour ça, va aller également pour toute la protection au niveau de l'information qu'il va y avoir sur l'Internet pour l'enfance, etc.

3370 Donc, on est tous en train de développer cela. Selon l'échéancier, on vise toujours l'automne.

3371 M. DELORME : Exact. Parce que --

3372 M. BOURBONNAIS : On vise toujours l'automne, et puis les éléments en place avec les différents partenaires, tant les deux conseils scolaires au niveau franco-ontarien, de l'Est ontarien, les intervenants communautaires également sur le bord de l'Ontario et de l'Outaouais québécois.

3373 Donc, tous les éléments sont en train de tomber en place. Les partenaires travaillent énormément, à bout de bras, sur ce projet-là.

3374 Mais ça s'en vient extrêmement bien. L'engouement dans la communauté est là.

3375 Ça explique les 300 mises en ondes temporaires dans les écoles. Les écoles sont en train de s'accaparer ce médium-là, cette plate-forme spécifiquement montée par monsieur Delorme pour les enfants.

3376 Et puis, donc, on est sur le bon pas, sur le bon chemin. On travaille extrêmement fort à ce niveau-là.

3377 CONSEILLÈRE WYLIE : Un peu plus enthousiaste que monsieur Delorme.

3378 M. DELORME : Je le suis, enthousiaste. Je le suis.

3379 Mais, devant vous, par exemple, je trouve qu'il y a toujours une réticence. Il y a toujours un manque d'enthousiasme de votre part devant cette question-là, de radio avec les enfants.

--- Rires / Laughter

3380 M. DELORME : Pour le moins qu'on puisse dire.

3381 M. BOURBONNAIS : C'est que, nous autres, on a la job facile aussi d'aller développer les partenaires communautaires.

3382 Donc, les gens sont vraiment enthousiastes et puis Miche se tape la paperasse. Donc --

3383 CONSEILLÈRE WYLIE : Avez-vous déjà fait le décompte de tous ceux qui viennent devant nous avec enthousiasme et puis qui n'ont pas de licence -- ni AM, ni FM ?

3384 M. BOURBONNAIS : Oui. Oui.

3385 Mme HUOT : On se compte bien chanceux de l'avoir eue, la licence. On travaille très fort.

3386 CONSEILLÈRE WYLIE : Voilà.

3387 Mme HUOT : On voulait juste mettre de l'avant notre point de vue sur cette suggestion-ci, aujourd'hui.

3388 CONSEILLÈRE WYLIE : Voilà.

3389 Mais si vous connaissez des enfants qui peuvent mettre la station FM en place en une demi-heure, ils sont plus intelligents que les miens.

--- Rires / Laughter

3390 M. DELORME : Nous autres, on peut le mettre. C'est facile de faire ça. Sur le plan technique.

3391 CONSEILLÈRE WYLIE : Oui. Mais ce sont les enfants qui font la --

3392 M. DELORME : C'est les enfants qui font la programmation.

3393 CONSEILLÈRE WYLIE : La production. Exactement.

3394 M. BOURBONNAIS : Et puis, on est chanceux qu'il y ait une lignée d'enfants aussi pour participer à ce projet-là. Ils sont tous --

3395 CONSEILLÈRE WYLIE : Alors, il s'agit de continuer à parler -- nous en sommes au troisième transfert ici, sait-on jamais ?

--- Rires / Laughter

3396 Mme HUOT : Il va peut-être en avoir d'autres.

--- Rires / Laughter

3397 CONSEILLÈRE WYLIE : Vous aurez peut-être une autre chance de les persuader.

3398 Mme HUOT : Merci.

3399 CONSEILLÈRE WYLIE : Nous vous remercions.

3400 Et bonne chance dans vos projets. Je vous attends en ondes avec enthousiasme cet automne.

--- Rires / Laughter

3401 LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.

3402 Monsieur le Secrétaire.

3403 LE SECRÉTAIRE : Monsieur le Président, ceci termine la liste des intervenants comparants. Nous en sommes maintenant à la phase des réponses des deux requérants.

3404 LE PRÉSIDENT : OK. Peut-être qu'on va prendre une pause courte.

3405 Cinq minutes, est-ce que cela suffira pour -- c'est Astral qui commence. Cinq minutes, ça va?

3406 OK. Nous reprendrons dans cinq minutes.

--- Suspension à 1813 / Upon recessing at 1813

--- Reprise à 1826 / Upon resuming at 1826

3407 LE PRÉSIDENT : Monsieur le Secrétaire.

3408 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

3409 Je demanderais maintenant à Astral de répliquer aux interventions qui ont été soumises à leur demande.

3410 Vous avez dix minutes pour ce faire.

RÉPLIQUE / REPLY

3411 Mme LAFLAMME : Merci.

3412 Monsieur le Président, Mesdames et Monsieur les Conseillers, membres du personnel, je suis Claude Laflamme, vice-présidente, Affaires juridiques et réglementaires d'Astral Média Radio, et je suis accompagnée de Jacques Parisien, président d'Astral Média Radio, et de Paul-Émile Beaulne, fiduciaire des stations AM de Radiomédia et de CFOM.

3413 Notre réplique orale sera spécifique à quelques points précis puisque, d'une part, nous avons déjà répliqué par écrit à plusieurs des interventions reçues et que, d'autre part, le Conseil nous a demandé de déposer d'ici le 13 ou le 20 septembre différents documents et tableaux pour clarifier certains aspects de notre demande que je n'aborderai donc pas cet après-midi.

3414 Je tiens cependant à réitérer quelques-uns de nos engagements et à apporter certaines précisions sur des questions qui ont été soulevées par des intervenants ou par le Conseil au cours de la présente audience.

3415 Le premier point concerne le choix d'affilier la station d'Amqui à Boom FM. Lors de notre comparution, nous avons indiqué que le profil démographique de la population du comté de Matapédia était l'un des facteurs pris en compte dans ce choix.

3416 Cependant, nous avons omis de mentionner un autre facteur important, à savoir qu'en acquérant la station CIKI FM de Rimouski, qui sera affiliée à Énergie, nous acquérons également son émetteur à Ste-Marguerite-Marie, qui assure une bonne réception du signal de CIKI dans Amqui.

3417 Madame Wylie peut donc être rassurée que les auditeurs d'Amqui auront accès à un répertoire musical qui s'adresse aussi bien aux jeunes qu'aux moins jeunes.

3418 Le second point concerne la politique du Conseil relative à la propriété commune de plusieurs stations dans un même marché.

3419 La questions a été évoquée dans le cas de St-Jean-sur-Richelieu, un marché où Astral ne possédera qu'une station, mais où ses deux stations FM de Montréal peuvent être captées.

3420 Nous tenons à préciser deux choses.

3421 La première est que la notion d'un même marché a toujours été interprétée comme désignant la zone de desserte primaire d'une station donnée et non sa zone totale de rayonnement.

3422 La seconde est que, dans le cas de CFZZ de St-Jean, la station était exactement la même avant qu'elle le sera après la présente transaction.

3423 En effet, actuellement, cette station appartient à Corus, qui possède deux stations FM de langue française à Montréal, qui rayonnent jusqu'à St-Jean.

3424 En substituant Astral à Corus, cela ne change donc pas la situation existante créée par le rayonnement hors marché.

3425 C'est d'ailleurs une situation très fréquente dans la radio, tant au Québec qu'ailleurs au Canada.

3426 En 2003, par exemple, le Conseil a attribué une licence de station FM à Cogeco dans le marché de Trois-Rivière, même si les deux stations FM de Cogeco du marché de Québec et la station FM de Cogeco du marché de Montréal peuvent être captées à Trois-Rivières.

3427 À l'évidence, le Conseil n'a donc pas considéré qu'en fait, dans l'application de la politique des propriétés communes, Cogego possédait quatre stations FM de langue française dans le marché de Trois-Rivières.

3428 En ce qui a trait à la programmation locale, je voudrais rappeler que nos concurrents, de plus en plus nombreux en radio FM, qu'il s'agisse de Cogeco, de Corus, de Radio-Nord ou d'indépendants, sont astreints en vertu des politiques du Conseil à une obligation minimale de 42 heures de programmation locale par semaine, et ce, uniquement dans les marchés où il y plus d'une station commerciale privée.

3429 Astral, dans le cadre du présent processus, a pris deux engagements qui vont au-delà des exigences imposées à l'ensemble des autres radiodiffuseurs privés, à savoir, diffuser au moins 63 heures de programmation locale par semaine dans le cas de CJOI-FM Rimouski, qui sera affiliée à Rock Détente, diffuser au moins 42 heures de programmation locale par semaine dans chacune des quatre autres stations acquises de Corus, et ce, même si deux d'entre elles sont seules dans leur marché, et à ce titre, ne sont assujetties à aucune obligation particulière en vertu de la politique du Conseil.

3430 En quatrième lieu, je tiens simplement à réaffirmer qu'Astral souhaiterait pouvoir récompenser l'excellence du travail des auteurs-compositeurs via des bourses attribuées par le Fonds Harold Greenberg. À notre avis, les auteurs-compositeurs sont un peu les parents pauvres du système d'aide publique à l'industrie canadienne de la musique, qui est axée principalement sur l'aide à la production et à la mise en marché de disques. Si toutefois, le Conseil devait en décider autrement, nous réitérons que les sommes prévues seront versées au Fonds Radio Star. Ce dernier ne pourra, cependant, les consacrer à des bourses aux auteurs-compositeurs car cette forme d'aide ne fait pas partie de sa mission et de ses activités statutaires.

3431 Enfin, je voudrais revenir sur la question de l'accès offert par nos réseaux FM aux pièces musicales et aux artistes canadiens de langue française. Cette question a été soulevée dans le contexte de l'acquisition de Télémédia par Astral. Pour rassurer le Conseil et l'industrie de la musique, Astral a, alors, accepté de bonne grâce de soumettre un rapport annuel faisant état de la performance d'Énergie et de Rock Détente à cet égard. Aucun autre radiodiffuseur au Canada, même s'il est en position dominante dans plusieurs marchés majeurs, n'est assujetti à une pareille obligation. Néanmoins, lors de notre comparution, nous nous sommes engagés si la présente transaction est approuvée à inclure également les données relatives à Boom-FM dans les futures éditions de ce rapport.

3432 Nous avons déposé un premier rapport sur la diversité musicale en avril 2004. Ce rapport établi qu'au total combiné, Énergie et Rock Détente ont diffusé en 2003 711 pièces musicales canadiennes de langue française différentes, interprétées par 239 artistes canadiens de langue française différents. Ce rapport établi aussi que seulement 20 pour cent de ce répertoire musical global a été diffusé sur nos deux réseaux, et donc, que 80 pour cent de ce répertoire a été diffusé exclusivement à l'antenne de l'un ou l'autre de nos réseaux, ce qui, à notre avis, est loin de présenter un niveau de chevauchement excessif.

3433 Je voudrais redire au FA que chez Astral Média Radio, nous aimons et apprécions la musique et les artistes canadiens de langue française, que nous sommes fiers de les promouvoir et extrêmement heureux de pouvoir compter sur une industrie québécoise aussi dynamique, et ce ne sont pas là des paroles en l'air ou de purs énoncés de principes. La preuve : Le rapport que j'ai évoqué plus tôt établi qu'en 2003 toujours, plus de 90 pour cent des nouveautés francophones présentés sur Énergie ou Rock Détente, que ce soit en termes de nombre de pièces ou de nombre de rotations, était le fait d'artistes canadiens ou québécois de langue française.

3434 En terminant, je voudrais rappeler un des principes fondamentaux de la politique du Conseil en matière d'approbation de transfert des propriétés, à savoir, que l'acquéreur doit proposer des avantages tangibles et intangibles ainsi que des engagements qui sont proportionnels à la valeur de la transaction et de nature à répondre aux préoccupations que cette transaction pourrait soulever en matière de réduction de la concurrence, de réduction de la diversité des voix ou de propriétés croisées multimédias.

3435 Au cours des dernières années, le Conseil s'est vu soumettre de façon régulière des transactions dont la valeur s'établissait à plusieurs centaines de millions de dollars, voire même à plusieurs milliards de dollars, et qui soulevaient fréquemment le type de préoccupations que je viens d'énoncer. Je tiens simplement à rappeler à certains intervenants que la valeur des actifs échangés entre Astral et Corus est de 11 millions $, que loin de réduire la concurrence, la présente transaction l'accroîtrait de façon significative dans les six principaux marchés du Québec, que loin de réduire la diversité des voix en matière d'information radiophonique, la présente transaction l'augmenterait dans les six principaux marchés du Québec, que ni Astral ni Corus ne possède de station de télévision, de quotidien ou d'hebdomadaire dans les marchés visés par le présent échange d'actifs et qu'aucune ne possède de services spécialisés de langue française axés sur l'information, et que si la présente transaction est approuvée, l'accroissement de la portée des trois réseaux FM d'Astral qui en résultera sera de moins de 5 pour cent par rapport à la situation actuelle, ce qui est très éloignée de l'expansion formidable de rayonnement que certains veulent bien y voir.

3436 Tout cela pour dire, Monsieur le Président, qu'Astral est absolument convaincu que les avantages tangibles et intangibles, de même que les autres engagements qu'elle a proposés dans sa demande et au cours de cette audience, sont beaucoup plus que proportionnel à la valeur de la transaction, une transaction qui ne soulève, par ailleurs, aucune des préoccupations traditionnelles du Conseil, que ce soit en matière de concurrence, de diversité des voix ou de propriétés croisées multimédias.

3437 Je vous remercie de votre attention et nous sommes disposés à répondre à vos questions.

3438 LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.

3439 Monsieur le Secrétaire.

3440 LE SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

3441 J'inviterais maintenant Corus à répondre aux interventions qui ont été déposées à leur demande.

RÉPLIQUE / REPLY

3442 M. ARCAND : Alors, Monsieur le Président, nous sommes ici pour répondre aux interventions écrites et orales déposées au Conseil.

3443 Avant d'aborder ces questions, madame Boismenu, ici à ma droite, avait promis à la conseillère juridique de déposer la ventilation des changements dans les budgets de CKAC et CHRC, et je vous confirme que nous avons déposé ce document au secrétaire de l'audience, tel que promis.

3444 Madame Boismenu voudrait également apporter certaines précisions en ce qui a trait à la discussion qu'elle a eue avec madame Noël au sujet des immeubles.

3445 Mme BOISMENU : Suite à votre question concernant les immobilisations, je voulais juste préciser que le paragraphe auquel je vous ai référé, soit le 9.8(d) au lieu du 2.2(a). Par conséquent, monsieur Parisien n'était pas propriétaire des immeubles avant la transaction et il ne l'est toujours pas. Merci.

3446 M. ARCAND : Nous tenons à remercier les intervenants, ceux qui nous appuient, ceux qui se sont opposés à notre demande et ceux qui ont émis des commentaires relativement à notre proposition. Nous aimerions en particulier remercier Mme Lise Perron, M. Michel Millart et M. Claude Hébert de notre syndicat, qui ont publiquement reconnu les efforts de Corus depuis des années, particulièrement à Info 690 et à 940 News. Cette contribution est de plusieurs millions de dollars et Corus appuie, donc, ces stations depuis au moins quatre ans.

3447 Avant d'aborder les questions plus générales, j'aimerais aussi corriger certaines erreurs de faits qui ont été véhiculés. J'aimerais discuter éventuellement avec la présidente de la Fédération nationale des communications, qui indique que notre proposition constitue dans le Saguenay une réduction dans les effectifs journalistiques. Il semble qu'on a là un problème. Il semble que cette transaction, selon nos estimés, assurera un effectif journalistique au Saguenay supérieur à ce qui existe présentement. Astral et Corus pourront compter sur des effectifs permanents de 6,5 personnes, à qui s'ajouteront des postes de surnuméraires et de chroniqueurs.

3448 L'intérêt de tous les intervenants envers les stations de Radiomédia démontre avec éloquence l'attachement des Québécois à ces stations. Nous devons noter, cependant, qu'en dépit des manifestations d'attachement dont vous avez été témoins, un fait demeure, cet intérêt ne se traduit pas dans des heures d'écoute. Ce matin, je vous ai soumis un tableau qui illustre les parts de marché du groupe cible 25-54 dans tous les marchés que nous proposons de desservir. Certains intervenants ont exprimé le souhait que ces stations continuent de diffuser le même nombre d'heures de programmation locale.

3449 Au risque de se répéter encore une fois, les stations de Radiomédia accusent des pertes importantes comme groupe et la situation continue de s'aggraver. Étant donnée la situation économique, il est impossible de faire un retour dans le passé, pas plus qu'il n'est envisageable de considérer le statu quo comme possibilité.

3450 Corus possède plusieurs stations de radio AM à travers le Canada. Au Québec, Corus serait le seul joueur important en radio à posséder des stations de radio AM. Astral et Cogeco n'en posséderaient pas. Notre expertise nous porte à croire que l'avenir de la radio AM, encore une fois, réside dans la spécialisation.

3451 Comme monsieur Charest l'a mentionné ce matin, les stations spécialisées comme Info 690 parviennent à traduire des petites parts de marché, il est vrai, mais en des revenus intéressants, tout en fournissant un service répondant à l'intérêt public. Selon nos informations, par exemple, All News de Rogers à Toronto, qui est numéro 5 ou numéro 6 dans les parts de marché 25-54, et selon nos informations, numéro 2 en termes de facturation. C'est aussi vrai là.

3452 Par ailleurs, selon certains intervenants, notre but à Montréal serait d'affaiblir CKAC au bénéfice des autres stations. Bien au contraire, notre vision est de repositionner cette station en misant sur ses forces actuelles, telle que décrites par l'étude de Descaries et complices. CKAC sera, donc, une importante composante d'un ensemble de stations à prépondérance verbale, chacune ayant sa spécialité complémentaire aux autres.

3453 Même si le nombre d'effectifs journalistiques à la Station CKAC sera réduit, les Montréalais continueront quand même de bénéficier de services de nouvelles dotés de ressources nécessaires. Je rappelle encore une fois que dans le cadre de cette transaction, CKAC n'aura pas à fournir de nouvelles aux stations d'Astral, comme vous le savez, et qu'Astral créera sa propre salle de nouvelles.

3454 La seule chose dans tout ce processus qui me semble un peu désolant, c'est qu'en région en particulier, les intervenants semblent ne pas reconnaître la situation critique dans laquelle se retrouve ses stations. Quand on se met à renier en quelque sorte les chiffres du fiduciaire, cela explique en quelque sorte jusqu'à quel point lorsque je vous disais qu'il y avait un travail de communication de ressources humaines dans ces régions et également à Montréal. Je pense que tout ça est extrêmement important et sera notre première priorité parce qu'il semble y avoir entre la direction et entre les employés un manque évident de communication.

3455 Quant à ceux qui mettent en doute notre capacité dans notre projet, particulièrement le syndicat à Québec qui disait qu'avec quatre journalistes, on ne pouvait pas faire cinq heures de nouvelles par jour en des nouvelles en continu, je répondrai que Info 690, avec 11 journalistes à temps plein, réussit à faire 18 heures de nouvelles par jour.

3456 Maintenir le statu quo entraînera, sans l'ombre d'un doute, des pertes encore plus importantes pour ces stations et les obligera à plus ou moins brève échéance à fermer leur porte. De toute façon, le fiduciaire vous a indiqué que le prochain propriétaire aura à faire des coupures radicales en termes de coûts et de personnel, coupures sur lesquelles le CRTC n'aura aucun contrôle. Avec notre plan de repositionnement, il y aura peut-être de possibles coupures mais Corus est en mesure de prendre des engagements fermes et réalistes tels que demandés par madame Pennefather.

3457 D'abord, Corus s'engage à maintenir ces stations en opération pour un minimum de sept ans. Nous avons également écouté vos préoccupations ainsi que celles des intervenants concernant l'importance de la programmation locale. Donc, afin de répondre à ces préoccupations, nous vous proposons les engagements suivants.

3458 À CKAC Montréal, un minimum de 40 heures de programmation entièrement locale qui comprendra 7 heures 24 minutes de nouvelles produites localement, et ceci comme condition de licence pour sept ans. Nous précisons que le contenu de nouvelles locales qui sera offert uniquement sur CKAC sera de 3 heures 50 minutes. Les autres bulletins produits sur CKAC seront aussi diffusés sur nos stations AM en région.

3459 Pour les stations en région CHRC, CJRC, CHLT et CHLN, nous acceptons par condition de licence de diffuser un minimum de 20 heures de programmation entièrement locale pendant les heures de grande écoute, et ceci pour sept ans. Cette programmation locale sera entièrement composée du volet d'information continu de notre proposition que nous vous avons détaillée lors des audiences. Nous tenons à noter que CJRC Gatineau n'est pas présentement assujettie à une condition de licence concernant le niveau de programmation locale. Alors, nous acceptons cette nouvelle obligation dans le cadre de cette station.

3460 Pour ces mêmes stations, CHRC, CJRC, CHLT et CHLN, nous nous engageons -- c'est un engagement, nous ne demandons pas de condition de licence -- à diffuser un minimum de 27 heures par semaine de programmation entièrement locale qui comprendra 19 heures et 21 minutes de nouvelles produites localement. Deux heures de programmation entièrement locale seront offertes en fin de semaine. Nous proposons que le Conseil dans sa décision note, donc, l'engagement formel de Corus de diffuser 27 heures de programmation locale pour les deux premières années d'opération.

3461 Pour ce qui est de CKRS dans le Saguenay, qui n'est pas non plus assujettie à une condition de licence présentement, nous proposons une condition de licence de diffuser un minimum de 20 heures de programmation entièrement locale par semaine pendant les heures de grande écoute du lundi au vendredi. Nous sommes également prêts à prendre un engagement formel d'offrir un minimum de 27 heures de programmation entièrement locale par semaine, qui comprendra 7 heures 1 minute de nouvelles produites 100 pour cent localement. Nous précisons que 25 heures seront diffusées aux heures de grande écoute et 2 heures de programmation locale seront diffusées en fin de semaine. Il y aura donc un journaliste présent sept jours par semaine là-bas, comme dans toutes les stations Radiomédia. L'offre de programmation locale sera composée d'émissions d'affaires publiques dans le cas de CKRS et de bulletins de nouvelles produits localement.

3462 Malgré la situation économique précaire de ces stations, nous nous sommes efforcés de présenter une proposition qui garantit un niveau de services locaux le plus adéquat possible. Encore une fois, je dois noter le fait que selon le fiduciaire, ces stations vont perdre -- et je répète encore une fois -- 4 millions et demie de dollars, soit environ quelque chose qui est quand même assez substantiel. On parle même dans certains mois de pertes de 500 000 $ par mois.

3463 Nous devons également noter, comme l'a fait la Conseillère Noël, que quatre de ces stations demeureront sous le seuil de la rentabilité, et ceci pour toute la durée de la période de licence selon nos estimés. Ce seul fait démontre, à mon avis, avec éloquence l'engagement de Corus face à ce projet.

3464 En terminant, nous vous encourageons à lever cette incertitude qui plane sur ces stations dans les plus brefs délais. À ce sujet, même monsieur Desmarais reconnaît encore plus que nous qu'il y a une très grande urgence. Corus est prêt à se mettre au travail sans plus attendre, avec, évidemment, enthousiasme et avec beaucoup de détermination.

3465 Merci de votre attention.

3466 LE PRÉSIDENT : Merci, Monsieur Arcand. Les engagements que vous avez faits -- l'augmentation sur la base que vous avez présentée dans votre requête, c'est quoi dans les engagements ? Je comprends que vous avez pris quelques engagements où vous ne voulez pas avoir les conditions de licence --

3467 M. ARCAND : Exact.

3468 LE PRÉSIDENT : -- mais les engagements où vous êtes prêts à accepter les conditions de licence, est-ce qu'il y a un accroissement sur les montants dont vous avez parlé dans votre requête ? Vous avez lu la liste, mais je n'ai pas remarqué qu'il avait un changement ; est-ce que je me trompe ?

3469 M. ARCAND : C'est-à-dire que dans les engagements, premièrement, la programmation que nous vous avons -- il y a trois éléments, je pense, qu'il faut comprendre.

3470 Premièrement, la programmation que nous vous avons déposée, c'est-à-dire les 43 heures pour ce qui est de CKRS, pour ce qui est de CKAC, pour ce qui est des stations extérieures, nous allons faire le maximum pour réaliser ce plan.

3471 Deuxièmement, pour ce qui est de l'engagement que vous nous demandez, nous vous garantissons pour les stations -- évidemment, on parle de CKAC à Montréal à 40 heures, mais pour les stations régionales, ce dont on parle, c'est un minimum de 27 heures de programmation, et sept heures de programmation seraient composées de deux heures le matin en période de grande écoute, de bulletins d'information, une heure le midi, deux heures au retour à la maison, ce qui ferait cinq heures par jour, du lundi au vendredi, ce qui fait 25 heures, plus une heure le samedi et une heure le dimanche, ce qui fait que vous auriez la garantie que pendant sept jours, il y aurait au moins un journaliste dans ces régions.

3472 LE PRÉSIDENT : Le 20 heures dans votre requête, vous avez augmenté ça à 27 heures ?

3473 M. ARCAND : Exact.

3474 LE PRÉSIDENT : Ah, bon ! Comme condition de licence ?

3475 M. ARCAND : Comme engagement. Le 27 heures, c'est comme engagement pour les deux prochaines années.

3476 LE PRÉSIDENT : Ah, bon ! Mais comme condition de licence pour sept ans ?

3477 M. ARCAND : Pour sept ans, nous demeurons à 20 heures.

3478 LE PRÉSIDENT : Partout dans les régions ?

3479 M. ARCAND : Oui.

3480 LE PRÉSIDENT : O.K. Le 27, c'est un engagement pour deux ans mais pas dans une forme de condition de licence ?

3481 M. ARCAND : Écoutez, on a eu des débats à l'interne. Je pense que la situation, encore une fois, est une situation qui nous apparaît tellement difficile actuellement que nous allons faire le maximum pour aller offrir la meilleure programmation possible avec les ressources de Corus, mais je pense que ça doit être un engagement et...

3482 LE PRÉSIDENT : Mais quels sont -- vous avez fait une proposition que vous nous avez présentée avec 140 heures 30 minutes par semaine à CKAC, et caetera. Ce n'était pas du tout un engagement ?

3483 M. ARCAND : Écoutez, c'est une -- comment je dirais ça ? C'est une volonté de notre part. C'est un projet que nous vous avons soumis. Comme je l'ai dit, nous allons tout faire pour le réaliser, c'est évident, ça fait partie de notre plan, sauf qu'il y a trois niveaux. Il y a cette volonté, il y a l'engagement formel et il y a la condition de licence.

3484 LE PRÉSIDENT : Une volonté, c'est une nouvelle idée parce que, bien sûr, la volonté peut être n'importe quoi. Pourquoi seulement 27 heures de volonté à CHLT ? Pourquoi pas plus que ça ? Je cherche une...

3485 M. ARCAND : Je comprends, Monsieur le Président, mais je dois...

3486 LE PRÉSIDENT : Je ne veux pas vous pousser vers quelque chose que vous n'acceptez pas, mais seulement sur le niveau de compréhension de ce que vous dites, quand on a une audience et vous appelez quelque chose une proposition, je trouve ça comme plus que volonté. Ça, c'est une proposition. Veuillez acheter notre proposition et approuvez cette transaction. Je ne veux pas mettre des mots dans votre bouche, mais je prends ça comme engagement. Je comprends bien que vous ne voulez pas une condition de licence pour tout ça parce qu'il y a toutes sortes de facteurs qui ne sont pas connus pour le moment. Mais si on ne peut pas appeler ça engagement -- je ne comprends pas pourquoi est-ce qu'on examine tout ça si une proposition n'est pas ça.

3487 M. ARCAND : C'est-à-dire qu'on a déjà reconnu qu'à CKAC, on avait quand même 40 heures de programmation locale. Nous, on considère que dans les circonstances, toutes ces stations sont déficitaires. Je pense, Monsieur le Président, qu'il faut quand même reconnaître que ce n'est pas comme quelqu'un qui présente un nouveau projet pour vous demander une nouvelle licence.

3488 On parle de stations qui sont dans des situations critiques, et encore une fois, j'aimerais vous faire rappeler qu'il n'y a pas de telles conditions ailleurs au Canada. C'est vraiment unique au Québec et vous comprendrez que la compagnie que je représente, qui détient des stations AM à travers le Canada, qui ne se voit pas imposer de telles conditions dans aucune des provinces au Canada, déjà va bien au-delà de ce qu'elle fait ailleurs.

3489 LE PRÉSIDENT : Ça, c'est tout clair, mais on voit ici -- on est dans une situation difficile comme Conseil. Nous avons des heures de 35, 36, 45, 51, et vous faites un engagement, un vrai engagement, quant à moi, de 20 heures dans les régions, et c'est ça la difficulté que vous nous...

3490 M. ARCAND : Je comprends, mais il y a une partie de ça sur laquelle on demande au Conseil de regarder l'expérience passée chez Corus et de voir quand même notre capacité à réaliser ce que nous avons promis. Je pense qu'il y a une partie de ça, nous sommes -- nous ne sommes pas sur place, Monsieur le Président, pour voir exactement ce qui se passe. On entend toutes sortes de choses. Ce sont des régions quand même sur lesquelles on n'a pas été encore voir sur place ce qui se passait. Vous comprendrez l'hésitation qu'on a de vraiment s'engager davantage à ce stade-ci. Je pense qu'il faut juste comprendre cette problématique et cette préoccupation qu'on a.

3491 LE PRÉSIDENT : C'est la question de la répartition du problème parce que pour nous, c'est une décision que nous devons prendre dans l'intérêt public et il y a des lacunes assez grandes entre ce qui était avant et ce que vous nous engagez à faire. Mais comme je vous ai dit, ce n'est pas une question de vous pousser vers quelque chose avec laquelle vous n'êtes pas confortable mais seulement comprendre. Pour moi, l'engagement de 27 heures pour deux ans, je le prends comme les autres engagements. C'est un engagement, une proposition, mais j'espère que vous nous dites pas que toute la proposition que vous avez présentée les derniers deux jours, c'est seulement la volonté. Moi, je pensais que c'était plus que ça.

3492 M. ARCAND : Bien, c'est-à-dire c'est la volonté, mais vous comprendrez que là-dedans, ce n'est pas seulement l'embauche de journalistes. Vous avez, par exemple, des animateurs-vedettes. On ne les a pas rencontrés ces animateurs. On ne peut pas vous dire, par exemple -- je ne sais pas moi. Si je prends le Dr. Mailloux, est-ce qu'il va accepter de travailler de 9 h à 11 h le matin ? Je ne sais pas. Donc, si ce n'est pas lui, ça sera probablement quelqu'un d'autre, mais à ce moment-là, ça change l'équilibre dans le cas de CHLN Trois-Rivières. C'est pour ça qu'on hésite un peu à l'intérieur-là de vraiment aller plus loin.

3493 Nous, l'engagement sur lequel -- le 27 heures dont on parle essentiellement, c'est l'embauche de journalistes. Ça garantit quand même au Conseil l'embauche des journalistes, ça garantit qu'il y aura de l'information locale et régionale, et ce, sept jours par semaine. Je pense que c'est ça l'élément le plus important de cette proposition-là. C'est la garantie qu'en tant que diffuseur avec des entreprises qui sont vraiment avec pertes, le fait que nous vous garantissons qu'il y aura des journalistes et de l'information locale sept jours par semaine dans les régions et de l'information 100 pour cent locale.

3494 LE PRÉSIDENT : Mais dans notre monde, garantie ça veut dire condition de licence. À part de cela, c'est des promesses, c'est des engagements. Je ne veux pas minimiser cet engagement, mais je pensais que c'est vous qui avait minimisé -- vous avez fait une troisième catégorie qui est la volonté. Pour moi, les deux dernières catégories sont des engagements, si je ne me trompe pas ?

3495 M. ARCAND : Oui. Je comprends, Monsieur le Président, mais même dans les discussions...

3496 LE PRÉSIDENT : Il n'y a pas de garantie, ça veut dire qu'il n'y a pas de sanction si vous ne le faites pas, à ce moment-là, n'est-ce pas ?

3497 M. ARCAND : Je comprends.

3498 LE PRÉSIDENT : Madame Noël.

3499 CONSEILLÈRE NOËL : Juste pour revenir à ce que vous considérez comme une condition de licence, est-ce que j'ai bien compris que les 20 heures de programmation entièrement locales seront des nouvelles ?

3500 M. ARCAND : Oui, ça sera des nouvelles --

3501 CONSEILLÈRE NOËL : Ça sera des nouvelles.

3502 M. ARCAND : -- et les heures sont entre 7 h et 9 h le matin, entre midi et 13 h, et entre 17 h et 18 h, du lundi au vendredi. Ça, c'est le minimum. C'est la condition de licence que nous sommes prêts à accepter.

3503 CONSEILLÈRE NOËL : Et ce sont des nouvelles entièrement locales --

3504 M. ARCAND : Entièrement locales.

3505 CONSEILLÈRE NOËL : -- produites localement ?

3506 M. ARCAND : Produites localement et entièrement locales.

3507 CONSEILLÈRE NOËL : Je vous remercie.

3508 LE PRÉSIDENT : Madame la Conseillère juridique.

3509 Me MURPHY : J'aurais une toute petite clarification. Ce matin, vous avez accepté de déposer vos calculs pour les fins de l'évaluation des stations. Pouvez-vous nous assurer que vous allez inclure les hypothèses afférentes pour ces calculs afin de nous aider à bien comprendre les résultats ?

3510 Mme BOISMENU : Oui.

3511 Me MURPHY : Merci.

3512 Mme BOISMENU : Bienvenue.

3513 Me MURPHY : C'est tout, Monsieur le Président. Merci.

3514 LE PRÉSIDENT : C'est tout ? Je vous remercie.

3515 M. ARCAND : Merci.

3516 LE PRÉSIDENT : Monsieur le Secrétaire.

3517 LE SECRÉTAIRE : Ceci complète l'agenda pour aujourd'hui, Monsieur le Président.

3518 LE PRÉSIDENT : Donc, on recommence demain matin à 9 h avec -- ah ! grand tort. Pas d'engagement, pas de volonté --

--- Rires / Laughter

3519 LE PRÉSIDENT : -- pas du tout -- 9 heures et demie.

3520 LE SECRÉTAIRE : Neuf heures et demie avec la demande de Métromédia CMR.

3521 THE CHAIRPERSON: Merci. 9:30 tomorrow morning.

--- Whereupon the hearing adjourned at 1901, to resume

on Thursday, September 9, 2004 at 0930 / L'audience

est ajournée à 1901, pour reprendre le jeudi

9 septembre à 0930

 

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