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Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.
TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS BEFORE
THE CANADIAN RADIO‑TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS
COMMISSION
TRANSCRIPTION
DES AUDIENCES DEVANT
LE
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET
DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT
/ SUJET:
Various broadcasting applications /
Diverses demandes de radiodiffusion
HELD AT: TENUE À:
Salon Alfred Rouleau A & B Salon Alfred Rouleau A & B
Hyatt Regency Montréal Hotel L'Hôtel
Hyatt Regency Montréal
1255 Jeanne Mance Street 1255, rue Jeanne Mance
Montréal, Quebec Montréal (Québec)
June 2, 2008 Le
2 juin 2008
Transcripts
In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur
les langues
officielles, les procès‑verbaux pour le
Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page
couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à
l'audience
publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un
compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel,
est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux
langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée
par le
participant à l'audience publique.
Canadian
Radio‑television and
Telecommunications
Commission
Conseil
de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Various broadcasting applications /
Diverses demandes de radiodiffusion
BEFORE / DEVANT:
Konrad von Finckenstein Chairperson / Président
Michel Arpin Commissioner
/ Conseiller
Michel Morin Commissioner
/ Conseiller
ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:
Chantal Boulet Secretary
/ Sécretaire
Annie Laflamme Hearing Manager /
Gérante de l'audience
Rachel Marleau Gestionnaire
et analyste
principale
corporative
Bernard Montigny Avocat général,
radiodiffusion
Stephen Millington Legal Counsel /
Conseiller Juridique
HELD AT: TENUE À:
Salon Alfred Rouleau A & B Salon Alfred Rouleau A & B
Hyatt Regency Montréal Hotel L'Hôtel Hyatt Regency Montréal
1255 Jeanne Mance Street 1255, rue Jeanne Mance
Montréal, Quebec Montréal (Québec)
June 2, 2008 Le
2 juin 2008
- iv -
TABLE
DES MATIÈRES / TABLE OF CONTENTS
PAGE / PARA
PHASE I
PRESENTATION BY / PRÉSENTATION PAR:
TQS Inc. 4
/ 21
PHASE II
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
Centre québécois de la déficience auditive 160 /
824
Fédération nationale des Communications 179 /
929
L'honorable Denis Coderre 218 / 1117
Maria Mourani 233
/ 1179
Syndicat des employés de l'ingénierie de TQS 257 / 1290
Syndicat des employés de TQS 261 / 1308
Montréal
(Québec) / Montréal, Quebec
‑‑‑ L'audience
débute le lundi 2 juin 2008 à 0902 /
Upon commencing
on Monday, June 2, 2008 at 0902
1 LE PRÉSIDENT :
Bonjour, mesdames et messieurs.
Bienvenue à cette audience publique pendant laquelle nous examinerons
les demandes présentées par TQS inc. en vue de modifier son contrôle effectif
et de renouveler les licences de son Réseau et ses cinq stations de télévision.
2 Le comité
d'audition est composé de mes collègues : Michel Arpin, Vice‑président de
la Radiodiffusion; Michel Morin, Conseiller; et moi‑même, Konrad von
Finckenstein, Président du CRTC.
3 Les types du
Conseil qui nous assistent se composent, notamment, de la gérante de
l'audience, Annie Laflamme, directrice des Politiques et Demandes relatives à
la télévision de langue française; et Rachel Marleau, gestionnaire et analyste
principale corporative; de Bernard Montigny, avocat général, Radiodiffusion; et
Stephen Millington, conseiller juridique; et Chantal Boulet est la secrétaire
de l'audience.
4 Lors du dernier
avis envoyé aux intervenants, le Conseil avait indiqué qu'il voulait discuter
de huit enjeux.
5 Aujourd'hui, nous
discuterons avec la requérante des trois premiers points, soit la viabilité
financière, la programmation suggérée, les alternatives de programmation.
6 Demain, à Québec,
nous discuterons des cinq autres enjeux.
7 Le comité
d'audition entendra, par la suite, les présentations des parties intéressées.
8 De plus, nous
allons examiner à Québec les autres questions reliées aux stations régionales
de Québec, de Trois‑Rivières et du Saguenay.
9 Ensuite, nous
aurons les présentations des parties intéressées. Nous aurons aussi les comparutions par
vidéoconférence.
10 J'invite
maintenant la secrétaire de l'audience, Chantal Boulet, à expliquer la
procédure que nous suivrons.
11 Madame Boulet.
12 LA SECRÉTAIRE :
Merci, Monsieur le Président, et bonjour tout le monde.
13 J'aimerais
souligner quelques points d'ordre pratique qui contribueront au bon déroulement
de cette audience publique.
14 Alors, tout
d'abord, lorsque vous êtes dans la salle d'audience, on vous demanderait
d'éteindre vos téléphones cellulaires, BlackBerry et téléavertisseurs. Alors, on compte sur votre collaboration à
cet égard durant toute la durée de l'audience.
15 Le service
d'interprétation simultanée est disponible durant l'audience. L'interprétation anglaise se trouve au canal
01, et l'interprétation française au canal 02.
Pour obtenir un appareil pour entendre l'interprétation, on vous demande
de vous adresser au technicien qui est à l'arrière de la salle.
16 Une transcription
des comparutions de la journée sera affichée sur le site Internet du Conseil
peu après la fin de l'audience. Les
personnes qui désirent acheter les transcriptions peuvent s'adresser aux
sténographes qui se trouvent à la table en avant de moi ou directement avec la
compagnie Mediacopy.
17 Pendant la durée
de l'audience, vous pourrez consulter les documents qui font partie du dossier
public pour cette audience, qui se trouvent dans la salle d'examen à la salle
Anjou située au niveau 5.
18 Monsieur le
Président, nous débuterons maintenant avec la présentation de TQS, qui demande
l'autorisation de changer son contrôle effectif de Cogeco Radio‑Télévision
inc. à Remstar Diffusion inc., une société détenue et contrôlée à part égales
par Julien et Maxime Rémillard, et les demandes de TQS afin d'obtenir
l'autorisation de renouveler les licences de radiodiffusion des entreprises de
télévision CFJP‑TV Montréal, CFJP‑DT Montréal, CFAP‑TV
Québec, CFKM‑TV Trois‑Rivières, CFKS‑TV Sherbrooke, CFRS‑TV
Saguenay et Réseau TQS.
19 Alors, monsieur
Serge Bellerose comparaît pour la requérante.
20 Monsieur
Bellerose, si vous voulez présenter vos collègues, après quoi vous disposerez
de 20 minutes pour votre présentation.
Merci.
PRÉSENTATION / PRESENTATION
21 M. BELLEROSE :
Monsieur le Président, messieurs les conseillers, membres du personnel.
22 Je suis Serge
Bellerose, vice‑président et directeur général de TQS.
23 Je suis accompagné
aujourd'hui, à ma droite, de Maxime Rémillard, co‑président et chef de la
direction de Remstar Diffusion, et à sa droite, de Louis Trépanier, vice‑président,
Programmation de TQS.
24 À ma gauche se
trouve Monique Lacharité, vice‑présidente exécutive, Finances et
Administration de TQS.
25 Derrière moi, de
gauche à droite, se trouvent Bernard Guérin, directeur général, Affaires
juridiques de TQS; Claude Champagne, directeur, Recherches et Analyse
stratégique de TQS; Tony Porrello, gestionnaire intérimaire de TQS; ainsi que
messieurs Yves Mayrand, vice‑président, Affaires corporatives de Cogeco
et administrateur de TQS, et Yves Vincent, contrôleur désigné par la Cour, de
la firme Harris & Richter.
26 Je voudrais
également souligner la présence dans la salle de Julien Rémillard, co‑président
de Remstar Diffusion.
27 Monsieur le Président,
j'aimerais, tout d'abord, rappeler le contexte unique et exceptionnel dans
lequel s'inscrivent la transaction et la demande de renouvellement des licences
de TQS que nous vous soumettons aujourd'hui.
28 Entré en ondes en
1986, à titre de deuxième réseau de télévision traditionnel privé de langue
française ou de quatrième réseau francophone à desservir le marché du Québec si
on inclut les réseaux publics de Radio‑Canada et de Télé‑Québec,
TQS a toujours été confronté à de sérieuses difficultés financières.
29 Les propriétaires
qui se sont succédés à la barre de TQS ont dû assumer des pertes significatives
avant de jeter la serviette, des pertes de l'ordre de 225 millions de dollars
au total cumulatif entre le 7 septembre 1986 et le 31 août 2007.
30 L'année dernière
seulement, TQS a enregistré des pertes de 18 millions de dollars, ce qui
portait le déficit accumulé par les derniers propriétaires, Cogeco et
CTVglobemedia à 71 millions de dollars.
31 Ceux‑ci ont
alors décidé le 18 décembre de placer TQS sous la protection de la Loi sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies, et depuis janvier, TQS
enregistre des pertes de l'ordre de 1,2 millions de dollars par mois en
moyenne.
32 Le Conseil
conviendra, je pense, que cette situation de déficit chronique et récurrent,
étalé de façon continue sur plus de 20 ans, est unique dans les anales de la
télévision commerciale privée au Canada, et là, à l'évidence, atteint le point
de non‑retour et exige des correctifs urgents et majeurs.
33 Pour survivre, TQS
doit, d'abord, revoir fondamentalement le modèle d'affaires qui l'a conduit à
la situation présente. Cela va de soi.
34 TQS doit aussi
trouver un acquéreur en mesure de l'aider à concevoir et à mettre en oeuvre un
plan de relance qui soit de nature à convaincre ses fournisseurs et ses
partenaires qu'il est possible de ramener ce réseau sur le chemin de la
rentabilité.
35 Il a fallu pas
moins de deux processus de sollicitation d'offre pour réussir à trouver un tel
acquéreur.
36 Personne n'a
bousculé les portes, compte tenu de l'extrême précarité de la situation
financière de TQS et de l'ampleur de la tâche à accomplir, et il a fallu que
TQS prenne rapidement des décisions difficiles et impopulaires, mais
essentielles, afin de réduire substantiellement ses dépenses et mériter la
confiance d'une vaste majorité de ses créanciers, ce qui a été réussi puisque
son plan d'arrangement avec les créanciers à été approuvé par 77 pour cent
d'entre eux en nombre et 92 pour cent en valeur. Ce plan doit être maintenant homologué par la
Cour.
37 L'approbation du
plan d'arrangement constitue un jugement extrêmement positif porté par
l'industrie et ses partenaires sur la capacité du nouvel acquéreur de
repositionner TQS, ainsi que sur la pertinence de notre plan de relance.
38 Nous espérons donc
que le Conseil prendra en compte ce contexte unique et exceptionnel dans son
analyse de la transaction, comme dans l'évaluation des engagements que TQS
propose pour la prochaine période de licence, d'autant que le Conseil aura sûrement
noté qu'en dépit de toutes les mesures de correction annoncées, TQS, qui vise
un BLA positif à la deuxième année, ne prévoit réaliser un bénéfice net avant
impôt qu'à la sixième année.
39 De plus, TQS devra
investir plus de 15 millions de dollars pour convertir l'ensemble de ses
stations numériques et à la haute définition d'ici 2011.
40 La relance de TQS
représente donc un défi majeur qui nécessitera un engagement soutenu, et nous
sommes profondément convaincus que Remstar constitue le meilleur acquéreur pour
nous permettre de le relever.
41 Je vais maintenant
demander à Maxime d'exposer les raisons qui ont motivé Remstar à acquérir TQS,
ainsi que sa vision de l'avenir de ce réseau.
42 Maxime.
43 M. RÉMILLARD :
Merci, Serge.
44 Monsieur le
Président, j'ai la profonde conviction que le plan de relance que nous avons
élaboré avec l'équipe de direction de TQS est non seulement réalisable, mais
qu'il est dans l'intérêt du public québécois qu'il soit réalisé.
45 Permettez‑moi,
d'abord, de vous présenter brièvement Remstar, l'entreprise que je co‑dirige
avec mon frère Julien.
46 Fondée en 1997,
Remstar Corporation est une entreprise axée sur le financement, la production
et la distribution de produits cinématographiques et télévisuels destinés aux
marchés canadien et internationaux.
47 Mon frère et moi
sommes donc engagés dans la création et la distribution de contenus d'ici et
d'ailleurs depuis la naissance de Remstar.
48 Si vous retracez
la filmographie de Remstar, vous constaterez une volonté marquée d'atteindre
l'équilibre entre un produit de divertissement et des thèmes porteurs.
49 En plus des
subventions habituelles dans cette industrie, nous avons investi les fonds
propres de Remstar dans les projets auxquels nous participons. Nous avons toujours tenté de concilier nos
objectifs de rentabilité avec des projets culturels, porteurs de thèmes sociaux
importants.
50 À titre d'exemple,
le film « Elles étaient cinq » et le thème du viol, « Ma fille,
mon ange » et la pornographie sur Internet, « Battle in Seattle »
et la mondialisation, et finalement, « Polytechnique et l'exorcisme d'une
tragédie québécoise », pour ne nommer que ceux‑là.
51 Nous avions 24 et
22 ans respectivement lorsque mon frère et moi avons commencé notre entreprise,
et nous sommes fiers aujourd'hui du parcours de Remstar, un parcours qui
reflète notre passion pour l'industrie du divertissement, et c'est cette
passion qui nous a conduits à vouloir relever le défi de relancer TQS.
52 Remstar n'est pas
une société spécialisée dans le redressement d'entreprise qui acquiert des
entreprises en difficultés pour en revendre les composantes au plus offrant.
53 Nous ne sommes pas
non plus un fonds d'investissement essentiellement préoccupé d'assurer à court
terme le meilleur rendement possible à ses cotisants.
54 Nous sommes une
entreprise indépendante québécoise qui voit dans l'acquisition et la relance de
TQS une occasion d'approfondir son engagement dans la création et la diffusion
de contenus culturels de qualité pour le public québécois. C'est là notre motivation première et
fondamentale. C'est ce que nous aimons
et voulons faire dans la vie, et nous sommes là pour rester.
55 Si le Conseil
approuve la transaction ainsi que les engagements que nous lui proposons pour
la prochaine période de licence, je peux l'assurer qu'il nous reverra dans sept
ans car nous sommes absolument convaincus d'avoir les ressources financières
ainsi que la capacité de réunir toutes les expertises nécessaires pour réussir
la relance de TQS.
56 Il y a place au
Québec, j'en suis sûr, pour un réseau de télévision en direct de langue
française différent, pertinent, et s'adressant principalement à un auditoire
cible de 18 à 49 ans.
57 Pour réussir, un
tel réseau doit non seulement se démarquer plus nettement des autres réseaux de
télévision en direct et des chaînes spécialisées, mais il doit également
s'arrimer aux nouvelles habitudes de consommation de son public cible.
58 Dans sa réponse
aux attentes de son public, TQS doit offrir une programmation plus interactive
et événementielle, misée sur un branding fort, jeune et audacieux, et
considérer l'Internet et les réseaux sociaux comme des alliés potentiels plutôt
que des concurrents.
59 Notre public cible
aime regarder les autres chaînes traditionnelles et spécialisées, mais il aime
également surfer le Web pour s'informer, et il passe de nombreuses heures sur
une console de jeux vidéos. Nous voulons
nous assurer de rejoindre tous ses centres d'intérêt.
60 Si nous proposons
l'abandon de bulletins de nouvelles traditionnels, c'est d'abord pour s'adapter
à la nouvelle réalité du marché télévisuel.
61 C'est également
parce que c'est une décision incontournable dans la situation financière de
TQS. TQS n'a tout simplement plus les
moyens de faire concurrence à Radio‑Canada ou à TVA sur le terrain des
bulletins de nouvelles traditionnels.
62 L'abandon de la
lourde infrastructure nécessaire à les produire est la pierre d'accise de tout
plan de relance de TQS offrant des possibilités réelles de réussite.
63 Mon frère et moi
sommes conscients du traumatisme causé par les annonces de licenciement, qui
affecte non seulement des journalistes, mais aussi des techniciens, des
monteurs, des réalisateurs et des employés de bureau. Congédié pour un entrepreneur est un constat
d'échec, mais cet échec n'est pas le nôtre.
64 Ce sont les pertes
accumulées depuis la naissance de l'antenne et l'importante mutation que subit
présentement l'industrie qui ont mis TQS en faillite et entraîné ces
licenciements. Nous ne faisons que
tenter de ressusciter une entreprise cliniquement morte.
65 Nous voulons faire
de TQS un réseau différent, innovateur, prenant ainsi son développement de
relations interactives avec son auditoire.
TQS doit sortir du moule unidirectionnel de la télévision dite
généraliste, qui est déjà largement dépassé et qui ne pourra résister face à la
puissance de l'interactivité et du caractère démocratique des nouveaux médias.
66 Nul ne peut
contester l'immense désir du public d'aujourd'hui de s'impliquer dans son
divertissement. Avec Google,
Citizentube, Digg, Wikipedia, les cent millions de blogs et les dizaines de
milliards de pages Web, la relation entre l'usager et le créateur est à jamais
transformée.
67 Armé de nouvelles
technologies, le téléspectateur aspire maintenant devenir lui‑même
créateur, décideur et même diffuseur de son propre contenu. Il veut débattre, communiquer et partager ses
valeurs et opinions et non se les faire imposer.
68 Comme David
Wiener, l'un des fondateurs de blog, l'a si bien exprimé : « Once they
take control of it, they never give it back. »
69 Tenter d'ignorer
ou rester immobile face à ce mouvement collectif serait irresponsable pour
TQS. L'avenir appartient aux entreprises
qui participeront à cette révolution, et nous voulons que TQS soit dans cette
course.
70 TQS doit donc se
démarquer profondément de son modèle d'affaires actuel. Cette volonté de se démarquer, que le Conseil
encourage dans sa politique télévisuelle canadienne, influencera l'ensemble de
la programmation de TQS à compter du début 2009.
71 Les émissions
d'information seront axées sur l'analyse et l'interprétation de l'actualité et
inviteront les citoyens au dialogue et à la participation active partout au
Québec.
72 Par la suite, les
émissions sportives, les jeux et les dramatiques, et même les émissions de
variété feront de même.
73 Car nous voulons
faire de TQS un réseau qui compte et qui inspire, dont la programmation innove
et sort des sentiers battus.
74 Nous sommes
convaincus que c'est possible, que le milieu culturel québécois regorge
d'auteurs, de concepteurs, de réalisateurs, de producteurs indépendants et
d'artistes de grand talent qui sont prêts à relever ce défi avec nous et à
propulser la création télévisuelle québécoise, déjà extrêmement dynamique, vers
de nouveaux sommets.
75 Nous sommes aussi
persuadés qu'il est possible de le faire en contribuant de façon très positive
à l'atteinte des objectifs de la Loi sur la radiodiffusion.
76 Je remercie le
Conseil de l'occasion qu'il m'a offert d'exprimer notre vision de la relance de
TQS, et je vais maintenant demander à Louis de résumer les engagements en
matière de programmation que TQS propose pour la nouvelle période de licence.
77 Louis.
78 M. TRÉPANIER :
Merci, Maxime.
79 Comme vous le
savez, Monsieur le Président, la situation critique dans laquelle se trouvait
TQS au moment de la transaction nous a obligés à procéder avec diligence au
dépôt de notre demande au Conseil.
80 Nous avons dû
formuler des engagements et concevoir des grilles de programmation jointes à
cette demande très rapidement, sans avoir nécessairement tout le temps
nécessaire pour mener à terme notre réflexion et la conjuguer à celle du nouvel
acquéreur. Celle‑ci a continué
d'évoluer, et nous sommes aujourd'hui en mesure de préciser davantage nos
engagements.
81 Pour éviter toute
confusion avec les documents déposés précédemment, nous joignons en annexe à
notre présentation orale, et versons, de ce fait, au dossier public, des
grilles de programmation modifiées qui reflètent plus adéquatement nos
intentions.
82 En ce qui a trait
à nos engagements minimaux de diffusion de programmation locale, ce sont les
suivants.
83 Au moins 15 heures
par semaine de programmation locale en moyenne annuelle pour la station de
Montréal.
84 Au moins 10 heures
par semaine de programmation locale en moyenne annuelle pour la station de
Québec.
85 Au moins une heure
30 par semaine de programmation locale en moyenne annuelle pour chacune des
stations de Saguenay, Sherbrooke et Trois‑Rivières.
86 Comme le Conseil
peut le constater, il s'agit là d'engagements de programmation locale qui sont
équivalents dans tous les cas aux engagements de diffusion de nouvelles locales
qui figurent dans les décisions antérieures de renouvellement de licence de ces
stations.
87 Il s'agit
d'émissions originales qui seront produites localement et qui répondront à la
définition suivante d'émissions locales qui s'inspirent de celles adoptées par
le Conseil pour définir une émission produite en région, c'est‑à‑dire
aux fins de nos engagements, une émission locale est une émission dont les
principales prises de vues proviennent de la région administrative incluse dans
la zone de desserte autorisée de la station qui la diffuse.
88 En outre, les
émissions qui donnent effet à cet engagement qui sont surlignées en jaunes dans
les grilles de programmation annexées sont toutes des émissions d'information
dans le cas de stations de Québec, Saguenay, Sherbrooke et Trois‑Rivières. Elles relèvent de la catégorie 2‑A,
analyses et interprétations.
89 Dans le cas de
Montréal, outre l'émission de retour à la maison qui sera diffusée chaque jour
en semaine de 1600 à 1800, il y a aussi une émission actuelle de commentaires
sur l'actualité sportive qui sera diffusée chaque jour en semaine, de 2200 à
2300.
90 Pour ce qui est de
Québec, il s'agit d'une émission du matin qui sera diffusée chaque jour en
semaine, de 0700 à 0900.
91 Ces trois
émissions seront également diffusées réseau.
92 Pour ce qui est de
Saguenay, Sherbrooke et Trois‑Rivières, une émission produite localement
dans chaque cas sera diffusée de 1730 à 1800 et constituera un décrochage local
de l'émission en provenance de Montréal dont la portion de 1600 à 1730 sera
diffusée dans ces trois régions.
93 Toutes ces
émissions sont centrées sur l'actualité et comprendront une revue de presse,
l'identification des plus importants événements du jour, des entrevues de
l'animateur avec des personnalités locales, régionales ou nationales, des
interventions d'experts et de spécialistes sur divers sujets, des informations
météo, un segment sur l'actualité culturelle et un autre sur l'activité
sportive ainsi que les tribunes offrant l'occasion aux téléspectateurs
d'interagir avec l'animateur ou des analyses, voire l'analyse d'émissions de
témoignages via webcam, courriel, cellulaire ou autres.
94 Nous sommes
persuadés que ces émissions d'information seront en mesure d'offrir un reflet
dynamique des réalités locales, régionales et nationales et qu'elles
s'inscrivent parfaitement dans la philosophie d'encouragement à la
différenciation entre les différents types de réseau de télévision
traditionnelle privée que le conseil a adoptée en 1999 et reconduite en 2007.
95 En ce qui a trait
aux émissions prioritaires canadiennes maintenant, TQS réitère son
engagement. Diffuser un minimum de deux
heures semaine d'émissions prioritaires sur une base annuelle pendant les trois
premières années de la nouvelle période de licence et un minimum de trois
heures semaine à compter de la quatrième année et ce, pour chaque année
subséquente de la période de licence.
96 Ces émissions
prioritaires sont surlignées en orangé dans les grilles témoins. Ce sont essentiellement des émissions
dramatiques et c'est l'un des avantages indirects que permet l'abandon des
bulletins de nouvelles traditionnels car la capacité de libérer des ressources
qui pourront être consacrées à financer des émissions dramatiques canadiennes
plus attrayantes, soit une catégorie que le Conseil juge comme la plus
prioritaire des émissions prioritaires et dont le public québécois francophone
est particulièrement friand.
97 Dans le passé, TQS
a dû recourir à la diffusion de versions françaises de longs métrages, de
téléfilms et de série dramatiques produites au Canada anglais pour atteindre
son engagement de cinq heures par semaine d'émissions prioritaires.
98 Dans un contexte
financier très difficile, nous voulons réduire la quantité, mais améliorer la
pertinence et le pouvoir d'attrait de nos émissions prioritaires en
privilégiant les dramatiques de langue originale française produits spécifiquement
pour TQS.
99 Ça devrait nous
aider à accroître nos auditoires et nos recettes publicitaires, tout en offrant
au milieu de la production indépendante de langue française de nouvelles
occasions de se surpasser dans un secteur d'ailleurs où elle excelle déjà.
100 Enfin, engagement
en matière de recours à la production indépendante; rappelons qu'en dépit de la
réduction de notre budget d'opération qui découle du plan de relance, nous
reconduisons notre engagement à l'effet de consacrer au moins quatre millions
de dollars par année et pas moins de quarante millions de dollars sur une
période de sept ans à nos dépenses d'acquisition d'émissions canadiennes
indépendantes.
101 Serge.
102 M. BELLEROSE: Merci, Louis. Nous vous soumettons respectueusement,
monsieur le président, que les engagements en matière de programmation que
Louis vient de résumer sont plus que respectables et satisfaisants, compte tenu
de la situation financière extrêmement précaire dans laquelle se trouve TQS.
103 J'oserais même
dire qu'ils sont généreux dans les circonstances, d'autant qu'il s'agit
d'engagements minimaux. Le nouvel
acquéreur a été très clair là‑dessus et il n'était pas question de
prendre d'engagements que nous ne serions pas en mesure de respecter avec
certitude, son ambition étant de dépasser ses engagements minimaux, mais de
n'avoir jamais à être pris en situation de ne pouvoir les respecter
intégralement.
104 Je vais maintenant
demander à Maxime de faire état d'autres avantages et engagements qui résultent
de la transaction.
105 Maxime.
106 M. RÉMILLARD: Merci, Serge. À mon sens, le premier et le plus important
avantage qui va résulter de la transaction, monsieur le président, c'est
évidemment la survie de TQS et de son redéploiement.
107 C'est tout le
milieu culturel québécois qui serait lourdement pénalisé par la disparition
pure et simple de TQS. Depuis 20 ans, en
dépit de ces difficultés, TQS a servi de pépinière à l'éclosion de nombreux
talents et a souvent proposé au public des concepts d'émissions inédits et
percutants en adoptant un modèle d'affaires qui lui permettra de renouer avec
cette tradition d'audace et d'innovation, nous sommes convaincus que nous
allons enrichir et diversifier l'offre de programmation proposée au public
québécois francophone.
108 Si la transaction
est acceptée, nous proposons, à titre d'avantage tangible, de consacrer un
million de dollars sur sept ans au finalement de l'élaboration de concepts et
scénarios de nouvelles émissions canadiennes réalisées par des producteurs
indépendants.
109 Pour dynamiser
TQS, il nous faudra prendre des risques et inciter les producteurs indépendants
à oser de nouveaux concepts et à réaliser des pilotes audacieux. Les avantages tangibles proposés les y
aideront.
110 Notre dernier
engagement concerne le sous‑titrage codé pour malentendants. Je suis conscient du retard de TQS en la
matière dont environ 45 pour cent de la programmation est actuellement sous‑titrée
codée, un retarde que peuvent certes justifier les difficultés financières
incessantes qui ont accompagné la vie de ce réseau, mais que j'ai
personnellement à coeur de corriger.
111 À cet effet, nous
sommes à élaborer un plan précis, rigoureux auquel des ressources financières
suffisantes seront allouées pour s'assurer du respect de l'engagement ferme
suivant :
112 Atteindre au moins
60 pour cent d'émissions sous‑titrées au 31 août 2010, 80 pour cent au 31
août 2013 et la quasi totalité de notre programmation au plus tard le 31 août
2015.
113 TQS est disposée à
accepter cet engagement comme condition de licence.
114 Serge.
115 M. BELLEROSE: En terminant, monsieur le président, je
voudrais souligner que les engagements proposés par TQS sont significatifs en
dépit de la situation unique et exceptionnelle que j'ai décrite en
introduction.
116 Ces engagements
devraient rassurer le public et le Conseil sur la volonté du nouvel acquéreur
de se comporter en diffuseur responsable, de contribuer à l'atteinte des
objectifs de la Loi sur la radiodiffusion et d'en respecter les valeurs.
117 En acceptant la
transaction que nous lui proposons et les engagements qui y sont associés, nous
sommes absolument convaincus que le Conseil servirait l'intérêt public.
118 En autorisant le
transfert de propriété et de contrôle effectifs de TQS, de COGEGO à Remstar, le
Conseil contribuerait à l'accroissement de la diversité de propriété et de la
diversité des voix éditoriales dans le système de radiodiffusion de langue
française, il favoriserait un accroissement de la diversité de la programmation
offerte au public québécois par la télévision traditionnelle, y compris dans le
secteur de l'information et il assurerait la survie d'un réseau de télévision
qui est partie intégrante de la scène culturelle québécoise depuis plus de 20
ans auquel le public, comme un très grand nombre de créateurs, producteurs et
artistes d'ici ont signifié leur attachement et qui leur offre une voie d'accès
importante au système de radiodiffusion.
119 Enfin, le Conseil
reconnaîtrait concrètement les différences de situations entre grands et petits
réseaux qu'il évoquait dans sa Décision de 1999 établissant la politique
télévisuelle canadienne et il a besoin des seconds de disposer d'une plus
grande flexibilité pour expérimenter de nouvelles formules d'émissions
canadiennes et explorer de nouvelles façons de répondre aux attentes de leurs
auditoires.
120 Pour toutes ces
raisons, nous demandons au Conseil d'approuver la transaction et de renouveler
les licences du réseau TQS et de ses stations de Montréal, Québec, Saguenay,
Sherbrooke et Trois‑Rivières aux conditions que nous venons d'exposer.
121 Nous vous
remercions de votre attention et nous sommes, évidemment, à votre disposition
pour répondre à d'autres questions.
122 LE PRÉSIDENT: Merci pour votre présentation. Comme j'ai dit tout à l'heure, on va se
concentrer sur les vifs enjeux que nous avons mentionnés et on commence avec la
santé financière et mon collègue, monsieur Arpin, va poser les questions.
123 Mais avant qu'il
fasse ça, j'aimerais vous poser une question.
Vous dites : «Nous ne faisons que tenter de ressusciter une entreprise
cliniquement morte». Vous êtes avec la
compagnie depuis dix ans, quelque chose comme ça?
124 M. BELLEROSE: Non.
Je suis avec l'entreprise depuis un peu plus d'un an. J'ai traversé la période de crise au cours de
la dernière année, monsieur le président.
125 LE PRÉSIDENT: Ah! bon.
126 M. BELLEROSE: Mon collègue, Louis Trépanier, et
(inaudible) sont là depuis plus longtemps.
Ils pourront davantage parler de la période plus longue des difficultés
financières.
127 LE PRÉSIDENT: Mais peut‑être vous pouvez m'aider
avant qu'on se concentre sur le futur, vous pouvez expliquer pourquoi le TQS
est «cliniquement mort». Quel est le
problème?
128 Est‑ce que
c'est le modèle d'affaires qui ne marche pas?
Est‑ce que c'est un manque de financement? Est‑ce que c'est un manque d'expertise
du gérant? Pourquoi? Pourquoi on a ce quatrième réseau ou ce
troisième réseau comme le vôtre?
129 Ça dépend comment
vous comptez et c'est toujours donc en état critique de financement?
130 J'aimerais avoir
une explication avant que nous exploitions le futur.
131 M. BELLEROSE: Je peux parler du contexte plus récent. Je peux un petit peu évoquer, également, le
contexte des dernières années même si je n'y étais pas et mes collègues,
Monique et Louis, pourront au besoin ajouter à mes commentaires.
132 Mais il est
évident qu'au fil des ans le réseau TQS a joué un rôle extrêmement important
dans le système canadien de radiodiffusion par le développement d'idées et de
concepts innovateurs qui ont permis l'éclosion de talents qui, aujourd'hui et
dans bien des cas, se retrouvent sur des réseaux concurrents, il ne fait aucun
doute là‑dessus.
133 Cependant, ces
développements de concepts et de produits, malheureusement, se sont faits au
prix d'une rentabilité qui était très difficile à atteindre parce que le coût
d'acquisition ou de production de ces émissions, de façon à atteindre des
niveaux d'écoute suffisants pour générer des revenus adéquats, était
probablement trop élevé pour atteindre des niveaux de revenus équivalents ou
supérieurs, de façon à ce que l'entreprise puisse dégager des bénéfices.
134 On s'est retrouvé
l'été dernier face à une situation difficile.
On accusait des pertes importantes.
Nos projections pour les années à venir démontraient également qu'il ne
serait pas possible, dans le modèle d'affaires tel qu'il l'était de redresser
la situation et de ramener l'entreprise à la rentabilité.
135 Alors, les
actionnaires actuels, CTV et COGECO ont demandé à l'équipe de direction en
place de préparer un plan de redressement.
Il y a eu un exercice en profondeur qui s'est fait au cours de l'été et,
voilà.
136 Et, finalement,
les actionnaires qui devaient recapitaliser ont décidé de ne pas rester dans
l'aventure et ont mis l'entreprise en vente, comme vous le savez, dans un
premier processus à l'automne et il n'y a eu aucun acquéreur qui s'est
manifesté dans ce processus‑là normal et il a fallu placer l'entreprise
sous la Protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.
137 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, mais avant d'avancer le
résumé de ce qui est arrivé, ce que j'ai demandé, c'est une analyse.
138 Dites‑moi
pourquoi... pourquoi est‑ce que vous vous trouvez dans cette situation
maintenant? Si ce n'est pas vous, peut‑être
que vos collègues pourraient répondre à ma question.
139 M. BELLEROSE: Bien, je demanderais peut‑être à
Louis, dans un premier temps, qui a connu toute la situation, notamment au
niveau de la programmation, de commenter et Monique pourra compléter, au
besoin.
140 M. TRÉPANIER: Je vais d'abord et avant dire que ce n'est
pas un jugement de valeur sur les collègues qui ont travaillé avec moi au cours
des 10 ou 11 dernières années à TQS, là.
141 C'est un réseau
qui a eu traditionnellement, depuis son existence, des difficultés financières
parce qu'on a opéré dans ce réseau‑là comme on opère dans des grands
réseaux, c'est‑à‑dire avec des émissions qui souhaitaient faire de
la concurrence notamment à Radio‑Canada et à TVA et c'est un réseau dans
lequel on a traditionnellement, année après année, essayé de se tailler une
place et de se faire un chemin à travers les méandres de la télévision
québécoise.
142 Je vous dirais que
j'ai vécu des années où on a eu un peu l'occasion de tâter des années profitables
et je remonte à il y a six ou sept ans, à l'époque où la personnalité du
«mouton noir» a effectivement eu de très bons échos au sein de la population
québécoise et des parts de marché intéressantes.
143 En parallèle avec
cette période de sursis sont arrivées dans le décor du paysage télévisuel
québécois les télévisions spécialisées.
144 Alors vous savez
comme moi que depuis une dizaine d'années les télévisions spécialisées se sont
taillé une place de manière tellement importante qu'elles équivalent, en ce
moment, les heures d'écoute des trois généralistes réunis : Radio‑Canada,
TVA et TQS et, bien sûr, s'ensuit aussi un partage du marché publicitaire pour
ces canaux spécialisés.
145 Donc, le contexte
télévisuel changeant au fil des dernières années, le sort de TQS n'allait pas
s'améliorer, mais, au contraire, se détériorer.
Et est arrivé également dans le décor au cours des dernières années un
phénomène planétaire qui s'appelle «internet», modèle qui rejoint une clientèle
un peu plus jeune et on se rend compte à l'analyse des chiffres que les jeunes
délaissent de plus en plus la télévision généraliste pour préférer aller sur le
web, pour s'informer, pour se divertir, pour toutes sortes de raisons.
146 C'est un peu la
situation dans laquelle on se retrouve aujourd'hui. Ce n'est pas... c'est un historique court,
mais c'est un historique malheureusement teinté de plusieurs années de
difficultés financières accentuées au cours des dernières années par l'arrivée
des spécialisés et l'arrivée d'internet.
147 LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur. Michel, vous avez des questions?
148 CONSEILLER
ARPIN: Oui. Merci, monsieur le président.
149 Avant de
m'adresser à vous, monsieur Rémillard, je note dans la présentation orale, dans
la portion de monsieur Trépanier, il nous parle de grille‑horaire pour
nouvelles, pour les divers marchés, vous êtes présent, accompagnant le texte,
nous n'avions que la grille de Montréal.
150 Est‑ce que
vous aviez... est‑ce que vous pouvez faire en sorte qu'on ait les autres
grilles pour... puisque ce serait certainement utile à un moment donné dans la
comparution?
151 M. RÉMILLARD: Tout à fait, monsieur Arpin.
152 CONSEILLER
ARPIN: Mes premières questions,
monsieur Rémillard, je vais les poser à maître Mayrand et à monsieur... également
à monsieur Vincent, si vous me permettez et j'aurai l'occasion de vous revenir.
153 Alors, monsieur
Mayrand, en vertu de l'Article 6.2 de la Convention de gestion qui est
intervenue entre TQS et Remstar, le gestionnaire intérimaire devait rendre
compte de sa gestion, de son administration au Conseil d'administration de TQS
donc vous êtes le seul administrateur et au moins deux fois par mois, ce que
dit l'Article 6.2.
154 Pouvez‑vous
confirmer au Conseil que le gestionnaire intérimaire vous a tenu au courant de
sa gestion et de son administration à au moins cinq reprises pendant la durée
de... depuis que la Convention de gestion intérimaire a été signée?
155 M. MAYRAND: Je puis vous confirmer, monsieur Arpin, que
nous avons été tenus au courant des activités du gestionnaire de façon
régulière, ce que je vous disais, que c'est exactement à cinq reprises.
156 Il y a eu des
rapports écrits, il y a eu des réunions formelles et il y a eu des
conversations téléphoniques.
157 Alors,
effectivement, nous avons été tenus informés et au courant des différents
développements dans toute la période de gestion intérimaire.
158 CONSEILLER
ARPIN: Est‑ce qu'il ne vous
tenait seulement informé ou s'il vous consultait?
159 M. MAYRAND: Dans le cas de décisions très importantes,
je pense qu'il y avait un peu plus que de l'information. Il y avait également une évaluation de la
situation.
160 Alors, par
exemple, dans le cas de décisions très très importantes sur les mesures
d'économies qui ont dû être prises dans la période de gestion intérimaire, nous
avons été approchés et il y a eu une réunion qui a duré une bonne partie d'une
journée complète pour voir les tenants et aboutissants de cette situation‑là.
161 Il faut
comprendre, cependant, que le contrat de gestion intérimaire que vous avez
approuvé comporte des dispositions très très claires sur les pouvoirs du
gestionnaire et que pour parler de la situation clinique de TQS, si vous me
permettez l'expression, on se trouve en situation d'insolvabilité.
162 Alors, une situation
d'insolvabilité où il y a un gestionnaire intérimaire qui doit faire de son
mieux pour faire en sorte qu'on voit l'aboutissement du processus le plus
rapidement possible, avec les meilleures chances de succès possible pour la
survie à long terme de TQS.
163 Et à cet égard‑là,
les actionnaires dont COGECO et CTV Globe Media ont toujours clairement indiqué
que la mission numéro un en ce qui les concernait, c'était d'assurer dans toute
la mesure du possible la survie à long terme de l'entreprise.
164 Alors, c'est
l'esprit qui a animé tout ce processus et je crois que le Conseil a reconnu la
nécessité que le gestionnaire intérimaire ait des pouvoirs significatifs pour
prendre les mesures souvent considérées comme drastiques parce qu'il s'agit
d'une situation drastique qui implique une insolvabilité.
165 CONSEILLER
ARPIN: Monsieur Mayrand, vous avez dit
un peu plus tôt que dans... dans les échanges que vous avez eus avec le
gestionnaire intérimaire, il y a eu de l'information sous forme écrite. Est‑ce que sous pli confidentiel elle
pourrait être déposée auprès du Conseil d'ici la fin de la semaine?
166 M. MAYRAND: On pourrait certainement déposer à titre
confidentiel les rapports écrits et les comptes rendus des réunions, oui.
167 CONSEILLER
ARPIN: Les comptes rendus de réunions.
168 M. MAYRAND: Oui.
169 CONSEILLER
ARPIN: Ce serait... alors, on en prend
note comme un engagement. Merci,
monsieur Mayrand.
170 Maintenant,
monsieur Vincent, ma première question était une question de généralité, mais
j'ai eu l'occasion de regarder sur le site de RMS Recter à plusieurs reprises
les documents qui s'y retrouvent et puis sans... et puis je n'ai pas
l'intention d'entrer dans le détail des documents puis même... mais c'est juste
pour voir votre sentiment. Est‑ce
que le Conseil peut tenir pour véridique tous les documents qui se trouvent sur
votre site?
171 M. VINCENT: Oui, en effet, monsieur Arpin.
172 CONSEILLER
ARPIN: Et donc, si on voulait, pour
toutes sortes de raisons, dans une décision citer quel que soit... quelques
sources de ce documents‑là, ils sont donc tous des documents qui sont
authentiques?
173 M. VINCENT: C'est exact.
174 CONSEILLER
ARPIN: Parfait. Merci.
Monsieur Vincent, quand vous avez pris la fonction de contrôleur de TQS
Inc., vous avez été amené à faire son constat, le constat de sa santé
financière à ce moment‑là, on a entendu plus tôt monsieur Trépanier et
monsieur Bellerose et un peu monsieur Mayrand nous en décrire les tenants et
aboutissants, mais quel est l'état actuel de la santé financière de TQS Inc.?
175 M. VINCENT: Monsieur Arpin, le côté pratique, je vais
vous répondre en deux volets.
176 Le premier volet
en ce qui concerne l'objectif visé par l'entreprise lorsqu'elle a, le 18
décembre dernier, demandé la Protection de la cour vis‑à‑vis les
procédures des créanciers, avoir l'opportunité de se redresser, cette étape‑là
a été réalisée dans le cadre de l'assemblée des créanciers qui a été tenue le
22 mai et où les créanciers ont accepté le plan d'arrangement.
177 Donc, la première
étape de l'entreprise de pouvoir mettre derrière elle son passé, c'est‑à‑dire
régler ses engagements financiers qu'elle n'était pas en mesure de rencontrer
et de payer ou de régler dans le cours normal des affaires, ces créances‑là
qui se chiffrent environ à trente‑cinq millions de dollars, vont être
réglées dans le cadre du plan qui a été accepté.
178 En ce qui concerne
le courant, bien l'élément important en ce moment c'est qu'on en a fait
référence tantôt, depuis le 18 décembre la compagnie gère son cash flow. L'entreprise s'est assurée, tel que prévu à
la Loi et exigé par la Cour, que les dépenses courantes étaient honorées.
179 Malheureusement,
l'entreprise, sachant qu'elle était limitée en terme d'accès du financement,
elle a retardé certaines dépenses importantes.
180 On avait prévu,
originalement, dans les budgets d'exploitation, qu'en janvier, février, mars,
il pourrait y avoir jusqu'à douze, quatorze millions d'investis dans
l'entreprise, dans des nouvelles programmations de la production pour assurer
non seulement la télévision des émissions courantes, mais aussi des émissions
dans la programmation automnale, la majorité de ces dépenses‑là ont été
reportées.
181 Donc, en date de
la mi‑mai, l'entreprise avait des endettements bancaires d'environ trois
millions de dollars, trois millions cinq cent mille dollars, elle avait des
dépenses courants d'environ quatre à cinq millions de dollars.
182 Elle avait une
accessibilité à un financement intérimaire qui pouvait se chiffrer jusqu'à
quinze millions de dollars.
183 Donc, au niveau de
ses liquidités aujourd'hui, elle a su retarder des dépenses pour lui permettre
de continuer à opérer à un niveau d'opérations moindre qui avait été
originalement prévu, si on le compare aux années antérieures, beaucoup moindre,
ça a affecté ses cotes d'écoute.
184 Quand, moi, je me
suis impliqué dans le dossier, les cotes d'écoute de l'entreprise étaient
environ... se chiffraient à environ 12 pour cent de part de marché. On m'a dit récemment que les dernières évaluations,
les cotes d'écoute sont baissées à huit pour cent. C'est un impact d'être en mesure d'investir
dans le courant, de continuer à améliorer le produit qu'elle télédiffuse, tout
ça pour gérer la crise, pour lui permettre une fois redressée d'aller de
l'avant.
185 CONSEILLER
ARPIN: Dans le dossier public, on
voit... qui a été déposé devant le Conseil, on voit effectivement un état du
cash flow hebdomadaire avec... et des projections de revenus et de dépenses.
186 Est‑ce que
dans le courant, là, est‑ce que les projections de revenus sont
rencontrées ou si, compte tenu qu'il y a une diminution substantielle de
l'écoute enfin, un tiers de l'écoute est disparu à toutes fins utiles, est‑ce
que ça a un impact sur la capacité de TQS de rencontrer ses projections de
revenus telles qu'elles apparaissent dans les cash flows qui ont été déposés?
187 M. VINCENT: Bien, je vais vous répondre basé sur
l'information que j'ai obtenue de l'entreprise.
Peut‑être que l'entreprise voudrait commenter après ma réponse, monsieur
Arpin.
188 CONSEILLER
ARPIN: Bien, d'accord.
189 M. VINCENT: Moi, je vous dirais que présentement, basé
sur l'information qu'on a eue, compte tenu des baisses d'écoute, les revenus ne
sont pas générés du quotidien au quotidien dans le sens qu'il y a quand même
des contrats qui sont signés pour des périodes données.
190 Donc, je vous
dirais que les trois ou quatre derniers mois, l'entreprise a rencontré ses
chiffres de revenus. Elle a eu le
support de ses clients pour lui permettre de gérer la période intérimaire,
sachant que l'objectif était de se restructurer autant financièrement
qu'opérationnel.
191 Récemment, de
rencontres que j'ai eues avec la haute direction de TQS, on m'a dit que,
effectivement, l'impact de ce qu'ils vivaient en ce moment était plus sérieux
qu'il avait été anticipé et, comme je vous ai mentionné tantôt, on m'a dit que
les cotes d'écoute étaient rendues à huit pour cent puis qu'il y avait... il y
avait de sérieuses questions quant aux revenus qui seraient générés au cours de
l'été.
192 C'est
essentiellement... et, moi, je peux le mesurer en fonction du roulement des
comptes à recevoir puis des contrats qu'on me dit qui sont en train d'être
signés pour la programmation de l'automne.
193 M. BELLEROSE: Peut‑être en complément d'information,
monsieur Arpin, je peux vous confirmer qu'on a dû revoir nos projections
financières pour l'année courante à la baisse par rapport à ce que le Conseil a
reçu au moment du dépôt.
194 Nous estimons en
date d'aujourd'hui que nos revenus seront d'environ trois millions et demi de
dollars inférieurs à ce que nous avons déposé, de sorte que notre perte nette
va davantage se chiffrer autour de 17 millions, Monique, par rapport au... je
pense qu'on avait déposé cinq, treize, six, donc, ça va être plus autour de 17
millions et ça s'explique parce que, évidemment, on a bénéficié quand même d'un
support remarquable de l'Industrie de la publicité, des agences et des clients
au moment où on s'est placé sous la Protection de la Loi sur les arrangements avec
les créanciers.
195 Mais l'incertitude
finit par nous rejoindre tôt ou tard et on en est là et il y a vraiment,
monsieur Arpin, une situation d'urgence extrêmement pressante. Les agences nous prient, nous pressent de
connaître nos plans futurs, nos plans pour l'automne prochain et, actuellement,
on est dans l'impossibilité de pouvoir rendre notre grille d'automne 2008, ce
qui est dramatique pour nous parce que c'est le moment où on doit faire les
présentations aux agences pour divulguer nos plans pour la saison prochaine.
196 Donc, c'est sûr
que ça va avoir un impact important non seulement sur l'année courant, mais sur
l'année prochaine. Donc, il y a vraiment
un sentiment d'urgence qui nous anime actuellement pour qu'on puisse retrouver
la stabilité et dissiper toute incertitude par rapport à l'avenir de TQS.
197 CONSEILLER
ARPIN: Monsieur Vincent, le Conseil, à
la fin mars, pardon, a autorisé le Groupe Remstar à agir comme gestionnaire
intérimaire et ma seule question est un peu dans la foulée de celle que j'ai
posée à maître Mayrand.
198 Est‑ce que
dans la relation qu'il y a entre... qu'il y a entre vous et le gestionnaire
intérimaire, est‑ce qu'il devait vous informer ou vous consulter sur...
avant de... sur les mesures qu'il entendait prendre ou si vous considériez que,
effectivement, étant autorisé il pouvait agir à sa guise?
199 M. VINCENT: Bien, monsieur Arpin, je vous répondrais
comme suit : le contrat de gestion parle
par lui‑même, il a des devoirs et des pouvoirs.
200 Par contre, je
vous dirais qu'en vertu de la Loi, nous agissons comme contrôleurs et nous
avions une obligation de surveillance des opérations de l'entreprise.
201 Donc, dans ce
contexte‑là, nous, on avait en place un mécanisme où sur une base
hebdomadaire on était informé de la performance financière de l'entreprise, des
décisions importantes qui étaient prises.
202 L'ordonnance
initiale du 18 décembre 2007 prévoyait que TQS et son gestionnaire intérimaire
en était lié, était... se devait de rendre compte au contrôleur de toute
décision importante et d'en discuter et, par le fait même d'en discuter, il
devait... nous exigions d'être... qu'il les justifie les décisions importantes.
203 Donc, à cet égard‑là,
nous avons été informés de façon courante de toutes les décisions importantes
et des gestes qu'il avait à poser et je peux vous confirmer qu'on est très...
on était satisfait des démarches initiées.
204 CONSEILLER
ARPIN: Maintenant que le plan
d'arrangement était approuvé par les créanciers, outre l'autorisation du CRTC,
quelles sont les étapes qui restent à franchir avant que Remstar puisse être
déclaré définitivement propriétaire de TQS, avant que le CRTC, évidemment,
approuve la transaction?
205 M. VINCENT: La seule autre étape qui existe, qui doit
être rencontrée, nous sommes devant la Cour le 4 juin, c'est‑à‑dire
mercredi de cette semaine, devant le juge... l'honorable juge Pierre Journet
pour faire approuver le plan d'arrangement et nous ferons rapport de la
démarche suivie des discussions et des décisions prises à l'assemblée des
créanciers tenue le 22 mai.
206 Et, suite à ça, la
mise en exécution du plan est rattachée à votre décision quant aux demandes qui
sont devant vous et, prenant pour nous, on avait anticipé donner des
représentations aux créanciers qu'il y aurait une décision du CRTC avant la fin
juin, donc on planifie qu'au début juillet, il y aurait, effectivement... la
transaction serait close; c'est‑à‑dire que la vente des actions
serait complétée et Remstar deviendrait propriétaire de TQS et, par le fait même,
redevable de tous les engagements selon le plan d'arrangement qui est, le plan
d'arrangement vis‑à‑vis des créanciers, c'est un règlement des
créances selon certaines modalités financières.
207 CONSEILLER
ARPIN: Donc, vis‑à‑vis la
Cour supérieure, la dernière démarche, elle se fait le 4 juin?
208 M. VINCENT: C'est exact.
209 CONSEILLER
ARPIN: Donc, après le 4 juin, tout ce
qui est en attente, c'est la décision du CRTC et la clôture avec les détenteurs
des actions de TQS.
210 M. VINCENT: C'est exact.
211 M. BELLEROSE: Si vous permettez, monsieur Arpin. Évidemment, la clôture va intervenir au
moment où la décision du Conseil sera finale.
212 CONSEILLER
ARPIN: C'est ce que je pensais.
213 Monsieur Vincent,
dans une entrevue que vous avez donnée au Journal de Montréal le 14 mai, vous
disiez que si le plan d'arrangement était rejeté, puis je comprends que ce
n'est pas le cas là, mais que vous ne voyiez pas d'autres alternatives.
214 Si le CRTC
refusait la demande ou si le CRTC posait des conditions d'exploitation qui... à
Remstar que celles‑ci étaient jugées par eux inacceptables, qu'est‑ce
qui... quelle serait la suite des choses?
215 M. VINCENT: Bien, la suite logique... la suite légale...
216 CONSEILLER
ARPIN: Oui.
217 M. VINCENT: La suite légale, c'est qu'on est sous une
loi qui n'est pas la Loi sur la faillite et insolvabilité. Donc, la compagnie va quand même bénéficier
d'un certain délai par rapport à sa situation financière précaire.
218 Ce que je veux
dire par là, c'est que le plan d'arrangement est conditionnel à ce que Remstar
devienne l'actionnaire, comme on a discuté tantôt.
219 Donc, si Remstar
n'obtient pas de vous les... vous n'approuvez pas les demandes qu'ils vous ont
présentées ou déposées, ma compréhension, selon les contrats qui existent en ce
moment, Remstar aurait le loisir de se retirer de la transaction.
220 Si Remstar décide
de se retirer de la transaction, TQS, par le fait même, est toujours une
entreprise qui existe, légalement elle est tout le temps... bénéficie toujours
de la protection de la Cour, mais le délai reste à être confirmé quand on va
être devant la Cour le 4 juin, à savoir combien de temps la Cour va nous
accorder pour traiter avec la situation financière précaire de l'entreprise.
221 Donc, il n'y aura
pas faillite la journée même que Remstar va se retirer.
222 Par contre, le
côté pratique de la chose, c'est que Remstar présentement c'est eux qui sont
les banquiers de l'entreprise. Il y a un
financement intérimaire qui a été sanctionné par la Cour, qui est offert par
Remstar.
223 Dans les modalités
de financement, il y a des conditions à rencontrer, entre autres, que Remstar
demeure le gestionnaire et Remstar demeure le gestionnaire dans le cadre d'une
transaction de vente.
224 Si Remstar se
retire de la transaction, ils vont se retirer comme gestionnaires, ils vont
avoir le droit d'exiger le remboursement de leur financement intérimaire. Donc, les délais vont être très courts pour
TQS, d'une part, d'avoir à se trouver une façon de financer ses opérations
courantes et, deuxièmement, prétexte la situation qui va être très précaire, à
savoir c'est quoi l'avenir de l'entreprise.
225 Ayant tout fait
cette démarche depuis le mois de décembre dernier de trouver un investisseur
crédible, qui est en mesure de présenter un plan à ses créanciers pour régler
le passé et s'assurer d'avoir les liquidités et les argents requis pour
investir pour le futur, être prêt à le faire, ce n'est pas évident que si
Remstar se retire que, effectivement, on va être capable de les remplacer par
un autre offrant et dans des délais très courts parce que l'entreprise perd de
l'argent et il faut quand même, pour financer les opérations courantes, être
capable de rassurer la Cour qu'il y a valeur d'actif à offrir pour fins de
permettre à un banquier de financer et les conséquences de tout ça.
226 CONSEILLER
ARPIN: Et je présume qu'il n'est pas
question que COGECO et CTV se substituent même temporairement à Remstar pour y
fournir les fonds nécessaires à une étape ultérieure ou...
227 M. MAYRAND: Monsieur Arpin, je peux vous confirmer que
les actionnaires actuels ont respectivement des actionnaires aussi et dans le
cas de COGECO, il s'agit d'une société ouverte avec des titres transigés à la
Bourse de Toronto. Alors, dans
l'intervention que nous avons soumise au dossier, nous avons clairement indiqué
que COGECO avait dû procéder à des radiations très très substantielles de fonds
et il est absolument pas question de mise de fonds additionnelle, même sur une
base intérimaire.
228 Je comprends que
dans le cas de CTV Globe Media qui est une société fermée, eux aussi ont pris
des radiations très substantielles et ne pourraient pas justifier de revenir
avec un financement intérimaire.
229 Il faut
comprendre, monsieur Arpin, que les deux co‑actionnaires actuels se sont
concertés à maintes reprises à la fin de l'été et à l'automne 2007, au regard
de la situation très grave, très très grave financièrement de TQS et de ses
stations, et que les deux actionnaires sont arrivés à la conclusion qu'il
n'était pas possible ou viable d'effectuer des mises de fonds à répétition dans
le cadre du statu quo.
230 Alors, c'est ce
qui a amené tout le processus d'annonces en octobre dernier qu'il y avait une
prévision stratégique dans le cas de TQS et le processus mené par CIBC Marchés
Mondiaux pour trouver un acheteur et tout le terrain a été littéralement
ratissé pendant un mois et demi, de la fin octobre à la mi‑novembre sans
résultat.
231 Et la suite, vous
la connaissez. Le souhait des
actionnaires, c'était de tenter une dernière fois de trouver, d'identifier un
acquéreur qualifié qui serait prêt à prendre les responsabilités de cette
entreprise, d'assurer sa survie à long terme et de passer dans les meilleurs
délais possibles toutes les étapes, tous les obstacles qui se posent dans le
cadre d'un C‑36.
232 Alors, commencez
par, évidemment, une proposition aux créanciers qui rencontre l'assentiment des
créanciers et bien sûr, votre approbation.
Alors, en somme, la situation est très très claire. Les actionnaires actuels n'ont pas de mandat
ni la capacité de jouer à nouveau un rôle financier dans l'entreprise.
233 M. BELLEROSE: Vous permettez, Monsieur Arpin?
234 Monsieur Vincent a
expliqué plus tôt que la gestion de TQS, essentiellement, était sur une base de
« cash flow » depuis le mois de janvier.
La réalité financière de l'entreprise, je dois vous le signaler, est à
l'effet qu'au niveau de la marge, nous allons utiliser notre marge à hauteur
peut‑être de tout près de 11 $ millions, à la fin du mois de juin et 9,5
$ millions à la fin du mois d'août.
235 Si on est en
mesure de la contenir à ce niveau‑là, on bénéficie d'un financement
intérimaire pouvant aller jusqu'à 15 $ millions, présentement, de la part de
Remstar. Si on réussit à maintenir, à
contenir la marge à l'intérieur de ces paramètres‑là, c'est en bonne
partie à cause d'une gestion extrêmement serrée.
236 Une partie des
coupures qu'on a annoncées visaient justement à assurer la survie de
l'entreprise parce que les compressions budgétaires annoncées et qui sont
entrées en vigueur en fin de semaine visaient à économiser 2,5 $ millions au
cours de l'été pour justement assurer la survie de l'entreprise à court terme
pour parer à tous les coups.
237 Ce qu'il faut
savoir également, c'est qu'on a renégocié plein d'ententes avec des producteurs
et des distributeurs et que nous avons cherché dans cette renégociation‑là
à reporter les paiements le plus tard possible.
Donc, on a des cédules de paiements différés qui vont commencer au mois
de septembre. Donc, à partir du mois de
septembre, nos sorties de fonds vont être beaucoup plus importantes que
présentement. Ça, c'est la première des
choses.
238 La deuxième des
choses, je vous ai mentionné tantôt que nous avons réévalué nos projections de
revenus à la baisse de 3,5 $ millions.
Cette réévaluation à la baisse va se répercuter directement dans les
comptes recevables de l'automne.
239 Et si jamais, pour
toutes sortes de raisons, on annonçait le retrait de Remstar et qu'il fallait
rechercher un nouvel acquéreur, ça créerait une incertitude qui aurait une
incidence majeure immédiate sur la capacité de générer des revenus.
240 Et, à mon avis, la
situation serait encore plus dramatique, de telle sorte que le financement
qu'on aurait besoin pour passer au travers de la nouvelle période d'incertitude
et de délai ‑‑ en supposant qu'il y ait un acheteur, en
supposant qu'on est devant vous à nouveau à l'automne, en supposant que la
décision arrive à quelque part à l'automne et qu'une clôture arrive à la fin de
l'année ‑‑ probablement qu'on aurait un problème. Parce qu'on ne serait pas capable de se
financer à hauteur de 15 $ millions.
241 Et probablement
qu'on ne serait même pas capable d'assurer un financement qui serait garanti
par les comptes recevables par une créance de premier rang.
242 Alors là, ça pose
un sacré problème, parce qu'il faudrait absolument que l'entreprise soit
refinancée d'une autre façon, ce qui est hautement improbable.
243 CONSEILLER
ARPIN: Alors, Monsieur Rémillard, je
vous ‑‑ Messieurs Mayrand
et Vincent, je vous remercie.
244 Je ne dis pas que
je vous permets de quitter, parce que mes autres collègues pourraient avoir des
questions, mais moi, c'est l'ensemble des questions que j'avais pour vous.
245 Alors maintenant,
Monsieur Rémillard, bonjour! Et on va...
246 M. RÉMILLARD: Bonjour.
247 CONSEILLER
ARPIN: Alors, ma première question, bien
c'est... Elle a été répondue par maître
Mayrand.
‑‑‑ Rires
248 CONSEILLER
ARPIN: Alors, si vous me permettez...
249 Alors
effectivement...
‑‑‑ Bruit de
microphone
250 CONSEILLER
ARPIN: Ce n'est pas moi.
‑‑‑ Rires
251 CONSEILLER
ARPIN: C'est un BlackBerry, mais ce
n'est pas moi. Ce n'est pas le mien, je
n'ai pas le droit. Donc... parce que
c'est fréquent que ça soit le mien.
‑‑‑ Rires
252 CONSEILLER
ARPIN: Alors, vous avez annoncé diverses
mesures, effectivement, puis je pense que monsieur Bellerose vient d'en faire
état. Mais que vous procédiez à des
coupures importantes de postes... Donc,
une réduction majeure d'effectifs et que ça se ferait en deux étapes dont la
première est survenue vendredi dernier.
253 Alors, ma
question, ici, est la suivante : D'ici
l'expiration de la présente licence émise à TQS, c'est‑à‑dire d'ici
le 31 août 2009, si la licence n'est pas modifiée, seriez‑vous en mesure
de maintenir toutes les conditions de licence et tous les engagements, tels
qu'elles apparaissent aux décision CRTC 2000‑418 et 418‑1, 2001‑746
et 2002‑393, ainsi que 2008‑58?
Vous avez fait ça, je présume.
254 Et cela se
compr... (inaudible) ordinairement la production interne de l'émission des
jeunes « Le Petit Journal », cinq heures d'émissions prioritaires, quatorze
heures et demie de nouvelles locales à Montréal et au moins neuf heures trente
de nouvelles à Québec. Et disons que
c'est...
255 Oui?
256 M. RÉMILLARD: Non.
257 CONSEILLER
ARPIN: Alors si... Bien, ma question, est‑ce que d'ici...
avec les réductions de personnel que vous avez faites, serez‑vous quand
même en mesure de rencontrer les obligations de conditions de licence et les
engagements qui sont dans les licences actuelles?
258 M. BELLEROSE: Si vous permettez, Monsieur Arpin, je vais me
substituer à Maxime pour cette question‑là et nous permettre de
compléter. Parce que vous posez une
question qui est une question de gestion opérationnelle et Maxime n'est pas
dans les opérations courantes de l'entreprise, étant donné qu'il n'est pas le
propriétaire encore de l'entreprise.
259 Ce que je peux
vous mentionner, Monsieur Arpin, c'est que nous allons procéder à des
compressions en deux volets. Un premier
volet, qui a été... qui est entré en vigueur en partie vendredi dernier et qui
vont se poursuivre tout au cours du mois de juin puis qui vont se traduire à la
fin du mois de juin par des compressions d'à peu près 148 postes.
260 Et on aura peut‑être
d'ici la fin de... en juillet et à la fin du mois d'août quelque chose comme
110 autres postes qui vont être coupés.
Dans le cas des coupures annoncées pour la fin du mois d'août, ce sont
des coupures qui sont directement reliées à la cessation de la production des
bulletins de nouvelles, ce qui fait partie de la proposition qui est devant
vous aujourd'hui et que nous allons discuter avec vous et pour laquelle nous
vous demandons une approbation.
261 Donc, la réponse,
c'est que oui, nous pourrions poursuivre...
Nous aurions la capacité de maintenir des bulletins de nouvelles à
l'antenne, mais certainement pas de bulletins de nouvelles du types de ceux que
nous avons produits jusqu'à vendredi avec les ressources que nous avions. Évidemment, on a coupé du monde.
262 CONSEILLER
ARPIN: Oui.
263 M. BELLEROSE: Mais on a coupé du monde... il y a une raison
pour laquelle on a coupé : on perd 16 $
millions. Alors donc, on avait comme pas
le choix. On n'aurait pas continué à en
produire longtemps, des bulletins de nouvelles, Monsieur Arpin, avec 16 $
millions de pertes.
264 Donc, le problème
que ça nous pose c'est que oui... Oui,
on pourrait en faire, des bulletins de nouvelles, à partir de septembre, avec
beaucoup moins de ressources.
Évidemment, ça serait des bulletins de nouvelles de bien moindre
qualité, beaucoup moins attrayant pour les téléspectateurs et qui viendraient
seulement confirmer la tendance à l'érosion des cotes d'écoutes.
265 Donc, des produits
moins attrayants, qui livreraient certainement des auditoires beaucoup moins
élevés que nous avions cette année et l'année dernière. Et conséquemment, avec moins de revenus.
266 Et certainement
pas... C'est la vision de l'antenne,
hein, Maxime?
267 M. RÉMILLARD: Non, absolument pas. Merci, Serge et Monsieur Arpin.
268 C'est nous,
lorsqu'on a été identifié comme acquéreur potentiel, on a regardé plusieurs
options qui s'offraient à nous pour la survie de TQS, dont une, comme Serge a
mentionné, on aurait pu couper dans les budgets d'opération et les bulletins de
nouvelles.
269 Mais nous, on
pensait fortement que ça n'aurait fait qu'affaiblir le produit et aider encore
à la baisse d'audience que les bulletins de nouvelles à TQS subissent. J'aimerais rappeler que les bulletins de
nouvelles ont accusé... enregistré 40 pour cent de baisse, juste dans les
derniers quatre ans.
270 Donc, pour nous,
l'option de couper dans les budgets d'opération des bulletins de nouvelles ne
ferait qu'un produit affaibli. On aurait
pu aussi couper dans la programmation originale. Mais là aussi, viendrait affaiblir le
produit, dans une antenne qui perd déjà 18 millions. Donc nous, on voulait s'assurer qu'il y ait
quand même un produit à l'écran... la programmation originale reste intacte.
271 On a procédé à la
première vague de coupures, aussi. Bon,
mais pour stabiliser la santé financière de l'entreprise, comme Serge l'a dit,
on va perdre presque 17 $ millions cette année, 1,2 5$ millions par mois. Et comme on était financier aussi, c'est
notre argent qui était dans l'entreprise.
On voulait s'assurer d'avoir une gestion stricte et efficace de
l'entreprise.
272 Je le sais que
c'est des choix impopulaires ‑‑ notre décision a soulevé
beaucoup de contestation ‑‑ mais nous, on s'est donné comme
mandat et objectif de sauver cette antenne‑là, de la rendre prospère et
dynamique et aussi de l'adapter aux nouvelles habitudes de consommation des
gens.
273 Et on croit que
les mesures qu'on a prises vont dans ce sens‑là. Et aussi, il y a une chose qui est
importante, c'est qu'avant de se présenter devant vous aujourd'hui, il fallait
démontrer à nos créanciers la viabilité du plan d'affaires. Parce que si on continuait à garder le modèle
actuel de TQS, si on continuait à faire les choses dont on a toujours fait dans
le passé, on aurait les mêmes résultats.
Et aller devant les créanciers et leur demander d'accepter un plan de
relance, d'accepter de laisser des sommes d'argent sur la table en leur disant
qu'on va faire la même chose qu'on faisait dans le passé, je ne suis pas sûr
qu'ils auraient accepté.
274 Donc, ils auraient
pu voter pour une liquidation de l'entreprise.
Ça, c'est mon opinion personnelle.
Mais mon frère et moi avons procédé avec l'intention de la rentabiliser. Et on voulait prouver et démontrer aux
créanciers, avant de comparaître devant vous que notre plan était viable.
275 M. TRÉPANIER: Monsieur Arpin, si vous permettez, j'aimerais
juste compléter, parce qu'on a beaucoup l'impression qu'il n'y a que les
services de nouvelles de TQS qui sont affectés par ces coupures de personnel.
276 On a dû procéder
aussi à des coupures dans le personnel de bureau et également dans les équipes
de production, ce qui nous a amené à fermer notre propre maison de production
qui s'appelait « Point‑Final » et qui avait comme mandat, entre autres de
produire l'émission du matin, « Caféine » et de produire aussi une émission
pour les jeunes d'âge préscolaire, ce qui était un de nos engagements de
licence.
277 Alors, je
comprends que tout le milieu journalistique scrute à la lettre ce qu'on fait,
ce qui se dit, ce qui se vit à TQS, mais il y a aussi une bonne partie des
employés qui sont affectés par ça, qui
ne sont pas sous les feux de la rampe quotidiennement.
278 CONSEILLER
ARPIN: D'ailleurs, j'ai noté, en lisant
une des interventions, que vous aviez fermé également des... En fait, mis à pied les gens qui font la
production de messages commerciaux dans les marchés régionaux. Peut‑être que...
279 M. BELLEROSE: C'est exact, Monsieur Arpin. Puis je peux en parler un petit peu. Puis la raison pour laquelle on ne l'a pas
fait : parce que c'était des activités
non‑rentables.
280 Alors donc, on est
dans une opération de relance d'une entreprise, de survie d'entreprise. Et on veut la remettre sur les rails et on
veut en assurer la pérennité. Alors
évidemment, on a regardé chaque secteur d'activité. On s'est questionné partout. On a regardé la production commerciale et on
a dit : Voilà un secteur d'activités qui
est non‑rentable.
281 Il y a des
alternatives pour offrir ce type de produits‑là à la clientèle et c'est
ce qu'on va faire. Donc, nos clients
annonceurs auront toujours accès à la capacité de faire produire des messages
commerciaux, mais ils vont le faire via des producteurs locaux indépendants,
qui vont offrir leurs services. C'est ce
que nous voulons faire.
282 CONSEILLER
ARPIN: Vous ne risquez pas de
prendre... Vous ne prenez pas le risque
qu'ils n'annoncent pas chez vous parce qu'en général, les annonceurs locaux
s'attendent à ce qu'on fasse la production du message pour eux, sans
frais. « Sans frais », c'est compris,
c'est inclus dans le prix d'achat du temps d'antenne.
283 M. BELLEROSE: Vous avez raison, Monsieur Arpin. Mais soyez sans crainte, on a trouvé les
façons de faire pour s'assurer que nos clients ne seraient pas pénalisés.
284 CONSEILLER
ARPIN: On aura l'occasion de revenir sur
ce volet‑là un peu plus tard, mais Monsieur...
285 Je reviens à vous,
Monsieur Rémillard.
286 Alors, ce que vous
dites au Conseil, essentiellement, et ça fait une couple de fois, c'est que
suite au processus judiciaire qui vient de s'en venir, vous nous demandez de
renouveler la licence, à toutes fins utiles, donc du 1er septembre 2008,
jusqu'au 31 août 2005, malgré le fait que le Conseil a déjà autorisé la
reconduction des conditions de licence et des engagements jusqu'au 31 août
2009.
287 En d'autres mots,
si je vous comprends bien, ce que vous nous demandez, c'est de rescinder notre
dernière décision qui était une décision administrative et de considérer qu'à
compter du 1er septembre 2008, on vous octroie un renouvellement de licence
jusqu'en 2015?
288 M. RÉMILLARD: Oui, Monsieur Arpin.
289 CONSEILLER
ARPIN: Bon. Alors, maintenant, on va regarder certains
aspects financiers puis de bénéfices tangibles.
290 Alors, si je comprends
bien la documentation financière de la transaction qui est d'ailleurs publique
maintenant, vous acquittez les actions de COGECO et CTV pour une somme nominale
que Remstar versera.
291 Cette somme est de
dix dollars. En vertu d'un acte de
subrogation, vous avez payé à la banque CIBC une somme de 2 953 968,45 $. Alors cette somme fait aujourd'hui partie de
la marge de crédit avancée par Remstar et qu'elle pourrait s'accroître selon
les besoins de TQS jusqu'à 15 $ millions.
292 Cette somme porte
intérêt à 10 pour cent au bénéfice de Remstar.
C'est exact?
293 M. RÉMILLARD: Exact.
294 CONSEILLER
ARPIN: De plus, au moment où Remstar a
déposé sa proposition à RMS Richter en mars 2001, vous avez versé une somme de
15 $ million, qui a depuis été remise à TQS sous
forme d'avance de Remstar, ce qui, si je comprends bien, probablement se
retrouve dans la marge de crédit?
295 M. RÉMILLARD: Exact.
296 CONSEILLER
ARPIN: Finalement, si le plan
d'arrangements du 7 mai dernier...
Excusez! Vous vous étiez engagés
à verser aux créanciers 7 $ millions, qui lui aussi proviendra du fonds de
roulement de TQS.
297 M. RÉMILLARD: Exact, oui.
298 CONSEILLER
ARPIN: Alors, ce qui fait, si on fait
abstraction des garanties que doit fournir Remstar pour la marge de crédit, ce
qui revient à dire que finalement, Remstar acquiert TQS pour 10 $?
299 M. RÉMILLARD: Oui.
300 CONSEILLER
ARPIN: Oui?
301 Parce que le reste
est tout... ?
302 M. RÉMILLARD: C'est des engagements financiers qu'on...
303 CONSEILLER
ARPIN: Mais le reste, c'est tout de la
dette, finalement?
304 M. RÉMILLARD: Exact.
305 CONSEILLER
ARPIN: Ce qui va finalement faire en
sorte que TQS, techniquement pourrait se retrouver exactement dans la même
situation qu'il est présentement, si votre plan d'affaires ne fonctionnait pas,
ne donnait pas les résultats escomptés.
Parce que je comprends que vous avez mis... vous financez la marge de
crédit. Mais je suppose qu'elle est
financée comme créance prioritaire?
306 M. RÉMILLARD: Oui.
307 CONSEILLER
ARPIN: Du moins présentement. Mais après, si le Conseil vous autorisait,
est‑ce qu'elle va demeurer...?
308 Vous allez
continuer à financer la marge de crédit ou bien si vous allez négocier avec une
institution financière?
309 M. RÉMILLARD: Bien, les sommes qu'on a avancées et les
sommes d'argent qu'on a déposées dans le compte de banque de Remstar Diffusion
seront transférées au besoin à TQS, vont servir pour le financement
intérimaire. Et on croit que ces sommes‑là
vont être nécessaires pour nous amener jusqu'à votre décision finale.
310 Une fois... On espère avoir une décision finale
positive. Une fois cette décision‑là,
l'entreprise va pouvoir sortir du processus légal du C‑36. Et nous, on est en discussion présentement
avec plusieurs institutions financières pour refinancer l'entreprise.
311 Je ne peux pas
vous donner tous les détails et comment ça va finir, mais on va viser pour un
refinancement de l'entreprise. Et il y
aura sûrement une partie de nos avances qui seront transformées en équité et
subrogées à tout financement bancaire.
Nos avances de 15 $ millions, jumelées à un financement bancaire ‑‑
qu'on entrevoit pas de problème ‑‑ vont donner des sommes
qu'on croit suffisantes pour la relance de TQS.
312 CONSEILLER
ARPIN: Maintenant, je regarde aussi que
dans votre plan, vous avez un projet d'immobilisations pour passer à la haute
définition et dans lequel vous prenez l'engagement d'investir jusqu'à
concurrence de 15 $ millions. Mais lui
aussi, évidemment, ça sera de la dette.
313 M. RÉMILLARD: Oui. Il y a plusieurs options qui s'offrent à nous,
dont on est en train d'analyser présentement.
Il y a des emprunt bancaires pour certains de ces équipements‑là
ou des offres de crédit‑bail, ou ils vont être financés à même les
capitaux propres de l'entreprise.
314 CONSEILLER
ARPIN: Et puis, finalement, selon le
plan d'arrangements, vous prévoyez un versement additionnel de 4 $ millions aux
créanciers, si le CRTC approuvait le versement d'une redevance de distribution
au bénéfice des stations hertziennes, versement qui, également, proviendrait du
fonds de roulement de TQS?
315 M. RÉMILLARD: C'est exact.
316 CONSEILLER
ARPIN: Exact.
317 Quelle est la
durée de cet engagement‑là?
318 M. RÉMILLARD: Deux ans; les deux premières années.
319 CONSEILLER
ARPIN: Dans les deux premières
années? Donc, si le CRTC approuvait
seulement le versement d'une redevance en 2012, il n'y aurait pas le...?
320 M. RÉMILLARD: Non, ça serait quand même...
321 CONSEILLER
ARPIN: Exigible?
322 M. RÉMILLARD: Exigible, oui. Parce que c'est les deux premières années de
versement... des revenus de redevances potentiels.
323 CONSEILLER
ARPIN: Mais donc, disons que... Je vais prendre un exemple plus
lointain. Dans ce cas‑là le CRTC
autoriserait les redevances à compter que seulement du 1er septembre 2015. C'est aussi exigible? C'est aussi exigible ‑‑
324 M. RÉMILLARD: Donc, ça sera...
325 CONSEILLER
ARPIN: Ça sera exigible tout le
temps? Quand... Si jamais ça survient, il y a un 4 $ millions
qui devient ‑‑
326 M. RÉMILLARD: Absolument!
327 CONSEILLER
ARPIN: Et qui devient payable aux
créanciers?
328 M. RÉMILLARD: Absolument.
Nous, on s'engage à ça.
329 CONSEILLER
ARPIN: Parfait. D'accord.
Bien, c'est parce que je ne voyais pas de terme dans le plan
d'arrangements, c'est pour ça que je posais des questions.
330 Donc, si vous
me... Si je comprends bien l'essence de
la transaction jusqu'à ce point‑ci, c'est que finalement... Remstar, je comprends qu'il fournit des
garanties, mais il n'investit pas réellement de nouveaux capitaux dans la
relance de la station. Et son plan de
reprise et de relance, c'est un plan de restructuration en réduisant les
dépenses, par l'élimination des salles de nouvelles.
331 Vous ne faites pas
de nouveau financement, vous ne faites pas de ‑‑
332 M. RÉMILLARD: Bien, ça a été la nature de... la transaction
a été ‑‑ excusez le terme anglais ‑‑ «
designerée », a été... conçue comme ça.
333 Nous, comme vous
le savez très bien, on n'est pas propriétaire encore. On espère le devenir rapidement. On croit en notre plan d'affaires, mais il
fallait offrir à l'entreprise un financement intérimaire. Alors nous, on l'a fait sous forme de
dette. On ne pouvait pas le mettre en
équité dans l'entreprise, on n'est pas propriétaire, évidemment.
334 CONSEILLER ARPIN: Non.
Non, non, mais je ne parle pas d'aujourd'hui, je parle de demain.
335 M. RÉMILLARD: Oui, mais...
336 CONSEILLER
ARPIN: Le demain où le CRTC a approuvé
la transaction.
337 M. RÉMILLARD: Oui.... Oui?
338 CONSEILLER
ARPIN: Ça demeure de la dette?
339 M. RÉMILLARD: Mais comme j'ai dit tout à l'heure, avec le
refinancement de l'entreprise une partie de nos avances vont être transformées
en équité.
340 CONSEILLER
ARPIN: O.K. Parfait.
341 Parce que ce n'est
pas dit nulle part dans la demande, alors c'est pour ça que je...
342 Dans la demande
qui a été déposée au Conseil, puis dans les projections financières que vous
avez déposées, ça n'apparaît pas comme étant une des options que vous aviez...
343 M. RÉMILLARD: Envisagée?
344 CONSEILLER ARPIN: ...envisagée.
345 M. RÉMILLARD: Mais c'est sûr, Monsieur Arpin, qu'on parle
de quelque chose qui est dans un avenir rapproché. Donc, on ne connaît pas toutes les variables,
toutes les données encore, pour ca, mais ça va être la direction qu'on va
prendre.
346 CONSEILLER
ARPIN: Cependant, vous nous demandez de
considérer un horizon de sept ans qui commence le 1er septembre 2008. Et nous, ce qui nous intéresse, ce n'est pas
nécessairement le passé parce qu'en partie, le passé nous est connu, puisqu'à
chaque année TQS a déposé ses états financiers et puis on a eu au cours des ans
plusieurs opportunités d'examiner la problématique de TQS.
347 Ce que nous
regardons aujourd'hui, c'est essentiellement qu'est‑ce qui arrivera à
compter du jour où le Conseil vous dira qu'il vous autorise, puisque vous nous
demandez qu'on vous émette une licence pour la durée maximale que la loi nous
le permet de le faire, c'est‑à‑dire jusqu'au 31 août 2015, donc...
348 M. RÉMILLARD: D'accord.
349 CONSEILLER
ARPIN: Mais cependant, vos projections
financières et les projections de fonds de roulement que vous nous avez
déposées ne montrent pas d'autres options que l'option de dette, ce qui
évidemment inquiète le Conseil parce que si, comme vous l'avez dit vous‑même,
en termes de « cash flow » vous devenez positif après deux ans, mais en termes
de marge bénéficiaire, on se retrouve à la sixième année avant que vous soyez
rentable. Et je ne suis pas sûr qu'une
institution financière va crier « Oyez! Oyez! » en voyant vos projections.
350 Alors, si vous ne
mettez pas de nouveaux capitaux... Et
puis, c'est que nous interrogeons, à savoir :
Un, votre capacité financière de mettre des nouveaux capitaux, parce que
malheureusement, on n'a pas votre capacité financière. On vous a demandé de déposer les états
financiers de Remstar Corporation ou vos états financiers personnels à vous et
à votre frère.
351 Malheureusement, à
ce jour, ça n'a pas encore été fait.
Votre procureur s'en est toujours remis... C'est‑à‑dire le procureur de TQS,
dans la correspondance, s'en est toujours remis à une lettre de la banque qui
ne couvre que seulement que les deux tiers, d'ailleurs, de la marge de crédit
que vous avez comme consentie à Remstar.
La lettre de la Banque Nationale dit que...
352 Hein?
353 M. BELLEROSE: Par contre, il y avait déjà 5 $ millions dans
la compagnie. C'est un 10 $ millions
additionnel aux cinq dans la lettre.
354 CONSEILLER
ARPIN: Oui. Mais à tout événement, vous venez de me dire
que vous avez l'intention de capitaliser.
Vous venez de me dire que vous prévoyez d'ailleurs utiliser la marge
quasiment à son maximum, d'ici la fin de l'année et que vous avez
nécessairement des plans qui vont requérir une meilleure marge pour l'année
prochaine.
355 Je pense que le
Conseil aurait droit de recevoir... En
fait, si vous ne nous les remettez pas, on sera contraint de dire non à la
demande, parce qu'on ne sera pas en mesure de compléter l'analyse de la
demande.
356 M. RÉMILLARD: D'accord.
Je prends bonne note de ça, Monsieur Arpin.
‑‑‑ Rires
357 M. RÉMILLARD: Mais j'aimerais quand même clarifier parce
qu'il y a quand même 15 $ millions qui a été investi dans l'entreprise. Il y a 5 $ millions qui ont été injectés en
capitaux jusqu'à présentement dans TQS, et vous nous avez demandé de faire
preuve de notre capacité financière à assumer le 15 $ millions.
358 On en a mis cinq,
on a transféré 10 $ millions dans le Remstar Diffusion. L'argent est disponible pour les besoins de
TQS. Et comme on s'est engagé devant la
Cour, on ne transfère pas 10 $ millions juste pour le retirer le
lendemain. Alors on a 15 $ millions des
fonds de moi et mon frère déjà engagé.
Je pense qu'on montre de la bonne foi.
On a la capacité financière de la relancer, cette entreprise‑là.
359 Et j'aimerais
ajouter aussi, Monsieur Arpin, qu'on a déposé au dossier du CRTC une lettre de
notre banque qui atteste qu'il y avait 25 $ millions, des fonds propres à moi
et Julien, qui ont été alloués au projet de relance de TQS. Donc, si on compte le 15 déjà en argent qui
est là, avec le 25... et un refinancement potentiel de l'entreprise et je pense
qu'on va être capable de se rendre à bon port avec ça.
360 CONSEILLER
ARPIN: Je vais me retourner vers notre
personnel parce que la lettre du 25, je ne l'ai jamais vue.
361 M. RÉMILLARD: Elle était attachée à l'offre d'achat que
nous avons soumise au contrôleur et aux actionnaires actuels.
362 LE PRÉSIDENT: Est‑ce que vous avez une copie ici, ou
un de vos collègue?
363 M. RÉMILLARD: Non.
Mais Monsieur le Président, je pourrais vous en faire parvenir une
rapidement.
364 LE PRÉSIDENT: Ça serait très utile pour nous.
365 M. RÉMILLARD: Parfait.
366 PERSONNE NON‑IDENTIFIÉE: On en a une copie.
367 M. RÉMILLARD: Notre procureur en a une copie, Monsieur le
Président. On va vous la remettre.
368 CONSEILLER
ARPIN: D'accord. Mais malgré tout, je vous laisse l'option de
nous déposer les états financiers de Remstar Corporation ou les états
financiers personnels de votre frère ou de vous‑même.
369 Et comme vous
m'avez dit que vous le feriez, donc, je le note comme un engagement et je vous
laisse le choix de présenter un ou l'autre.
370 Je note dans le
dossier que... Et évidemment, je peux
comprendre le pourquoi, mais vous faites quand même des choix stratégiques et
vous faites... Notamment, vous dites on
va éliminer l'information formelle et on va privilégier les investissements
dans la dramatique. Mais avez‑vous
réalisé des études de marché, avant d'arriver à cette conclusion‑là ou
c'est seulement votre pif qui vous dit que c'est une meilleure option?
371 M. RÉMILLARD: Bien on a...
Écoutez, c'est sûr qu'on n'a pas toute l'expertise encore de grands
joueurs dans le milieu télévisuel, mais on a l'intention d'apprendre ce métier‑là
très rapidement. Ceci étant dit, on est
impliqué depuis les trois derniers mois...
372 CONSEILLER
ARPIN: Habituellement, c'est pour ça que
les gens se font faire des études de marché.
373 M. RÉMILLARD: Oui, mais j'y arrivais. J'y arrivais justement.
‑‑‑ Rires
374 M. RÉMILLARD: J'arrivais justement à ces fameuse études‑là. On a fait des études, on a travaillé
conjointement avec la direction de TQS qui ont l'expertise, aussi, une
expertise indéniable dans le milieu du marché, dans le milieu de la
télédiffusion.
375 Et c'est sûr qu'on
a vu, on a regardé les activités de la programmation. Il y avait le secteur des nouvelles, puis il
y a la programmation originale. Et à
regarder les analyses des dix dernières années de la performance de bulletins
de nouvelles non seulement à TQS mais on a les trois télés généralistes. On a vu quand même une forte décroissance.
376 Comme je vous ai
dit tout à l'heure, TQS seulement a perdu 40 pour cent de ses cotes d'écoutes
dans les quatre dernières années. Il
représente 22 pour cent de nos cotes d'écoute par rapport à 32 pour cent de nos
coûts d'opération. Donc, je pense que
c'est assez flagrant que les bulletins de nouvelles sont déficitaires et c'est
un secteur d'activités que pour nous n'était pas rentable et hautement déficitaire.
377 Donc, voici les
analyses qu'on a faites. On a aussi
travaillé avec des experts‑conseils externes pour regarder la
contribution marginale nette de chaque programme, chaque émission à l'antenne
de TQS. Et on s'est basé... on a basé
nos décisions là‑dessus.
378 Évidemment, comme
je vous dis, ça fait trois mois qu'elle est là, mais les chiffres sont
tellement criants de vérité qu'on a décidé de prendre cette décision, aussi
difficile qu'elle peut être.
379 M. BELLEROSE: Monsieur Arpin, j'aimerais compléter la
réponse de Maxime parce qu'il y a une mauvaise perception de cette décision‑là,
qui a été prise, d'abandonner, de proposer d'abandonner le secteur de
l'information.
380 À la lecture des
comptes‑rendus des dernières semaines dans les journaux et dans les
médias, ça laissait à penser que ça avait été la décision unique de Remstar et
de Maxime et de Julien Rémillard, cette prise de décision‑là et que cette
décision‑là a été imposée à l'équipe de direction actuelle.
381 Mais c'est pas
comme ça que ça s'est passé, mais pas du tout.
Je veux dire, en fait, la situation dans laquelle on s'est retrouvé, on
s'est retrouvé dans la situation où ensemble, Remstar et l'équipe de direction
en place de TQS devaient préparer un plan, un modèle d'affaires viable à
proposer à l'intérieur du plan d'arrangements.
382 Alors, ce travail‑là,
il s'est fait conjointement. Si l'équipe
de direction en place était totalement en désaccord avec les décisions qui ont
été prises, on ne serait pas ici, autour de Maxime, aujourd'hui. Alors, cette décision‑là, on la partage
et on pense que c'est la décision à prendre, malgré le fait que ça occasionne
des compressions importantes au niveau des ressources humaines, mais c'est le
prix malheureusement à payer pour assurer la survie de l'entreprise.
383 Et ça, ça s'est
fait de concert avec les gens de Remstar et l'équipe de direction. Maintenant, Maxime mentionnait que les
nouvelles avaient généré l'année dernière 21 pour cent des heures d'écoute
totales de la grille, mais représentaient 32 pour cent de nos coûts de programmation. Et ça, c'est sans compter certaines autres
dépenses qui ne sont pas comptabilisées, comme les services techniques, comme
une réimputation de certains frais administratifs.
384 L'autre élément
qu'il faut que vous sachiez, c'est que le coût véritable des nouvelles, ça a
été en 2006‑2007 d'un peu plus de 25 $ millions. Puis ça nous a rapporté 18,1 $ millions en
publicité. On a 7 $ millions de perte
sèche, nette, au niveau des nouvelles.
385 Donc, c'est sûr
que ça représente à peu près 40 pour cent de notre perte nette totale, au
niveau de l'entreprise. Alors, il y
avait différents scénarios possibles. Il
y avait le premier scénario, c'était de dire :
Est‑ce qu'il y a un moyen d'augmenter les budgets de nouvelles, en
faire plus? Est‑ce qu'on peut augmenter
les cotes d'écoutes, générer plus de revenus?
On en est vite venu à la conclusion que ce n'était pas possible.
386 L'autre
alternative, c'était de dire : Est‑ce
qu'il y a moyen de sabrer dans les coût et puis de continuer à faire des
nouvelles de bonne qualité, avec des coûts moindres, qui vont générer des
niveaux d'écoute supérieurs, de façon à rentabiliser?
387 On est vite arrivé
à la conclusion que c'était pas possible, compte tenu de l'environnement
concurrentiel dans lequel on est, puis compte tenu, comme Maxime l'a dit, du
fait qu'il y a une tendance lourde incontournable, vérifiable, d'une baisse
significative de l'écoute des bulletins de nouvelles, du produit de nouvelles
dans le groupe cible qu'on vise désormais, le 1849.
388 Alors donc, on a
été confronté à ces choix‑là.
Donc, voilà une partie des coupures qu'on a faites, mais ce n'est pas
les seules. On coupe ailleurs,
aussi. Ça représente... Notre objectif c'était de ramener
l'entreprise à la rentabilité. Il y
avait 7 $ millions qu'on pouvait récupérer en fermant le service des nouvelles.
389 Mais on a coupé
aussi ailleurs, dans d'autres département.
Il y a des secteurs de programmation où on va investir moins, des
émissions d'intérêt général. Mais en
dramatiques, on va investir plus parce qu'on pense que c'est porteur, d'autant
plus qu'on est obligé d'investir : on
n'a pas d'argent du Fonds canadien de télévision, Monsieur Arpin. Et vous le savez, j'ai témoigné devant vous
il y a quelques semaines. Alors ça,
c'est un autre enjeu, on pourra en débattre.
390 CONSEILLER
ARPIN: Mais vous en avez quand même un
peu?
391 M. BELLEROSE: Oui, 3,8 $ millions contre 27 $ millions à
Radio‑Canada et 18 $ millions à TVA.
392 CONSEILLER
ARPIN: Écoutez, on ne fera pas le procès
du Fonds canadien. Vous lirez notre
rapport, d'ailleurs, jeudi à 11 h 00.
‑‑‑ Rires
393 M. BELLEROSE: Avec beaucoup d'intérêt, Monsieur.
394 Mais êtes‑vous
en train de m'annoncer qu'on aura plus d'argent?
395 CONSEILLER
ARPIN: C'est laissé aux gestionnaires du
Fonds, cette... Mais je veux
dire... En fait, je vous dis que le
rapport sera publié à ce moment‑là.
396 Mais cependant, je
comprends ce que vous nous dites, au sujet de l'information. Mais si on exclut le cas de Montréal et on
regarde seulement les régions, on n'est pas à même de constater que...? Parce que dans les régions, c'est à peu près
la seule programmation locale que vous faites, l'information.
397 Et si je prends
par exemple, l'exemple de Sherbrooke où pour l'année 2007, vous avez obtenu des
revenus publicitaires locaux de 3 250 000 $, ce qui représentait 55 pour cent
de vos revenus totaux, d'ailleurs, alors que le coût de votre programmation
locale, essentiellement de l'information comme je vous ai dit, a été, lui, de
807 000 $, soit 14 pour cent de vos dépenses, vous laissant donc un solde
créditeur de près de 2,5 $ millions.
398 Croyez‑vous
qu'une stratégie de programmation qui ne fait état du reflet local qu'à trois
fréquences hebdomadaires...? Mais c'est
pour ça que j'ai demandé tantôt qu'on nous produise des grilles horaires
rapidement.
399 Je vois très bien
que maintenant, vous êtes passé du reflet local à 9 h 30 le matin, à raison de
trois fois par semaine à une émission qui va durer quelquefois de 17 h 30 à 18
h 00 et qui fait partie d'analyse interprétation locale Saguenay, Sherbrooke et
Trois‑Rivières.
400 Et là, je là, je
la vois en quotidienne, mais pour une heure et demie. Elle ne doit pas durer une demi‑heure,
sauf que le trait est pareil comme pour une demi‑heure, donc... On parle probablement de 20 minutes par
soir. Ça pourrait faire, oui, un total
d'à peu près une heure et demie.
401 Mais, donc, je me
pose des questions à savoir si votre stratégie de... Mais je me la posais davantage quand je
voyais que le reflet local était à 9 h 30 le matin le mercredi, jeudi, vendredi
plutôt que dans votre nouvelle grille.
Mais malgré tout, que l'impact que ça va avoir sur votre capacité de
générer des revenus locaux au cours des années à venir, parce que si je
constate que sur dix ans, ces revenus locaux dans les régions ont... moins les
dépenses, ont représenté tout près de 90 $ de millions de bénéfices pour TQS.
402 M. RÉMILLARD: Monsieur Arpin, si vous me permettez avant
que je passe la parole à Louis pour la programmation, vous avez mentionné par
exemple... vous avez pris un exemple la station de Sherbrooke avec ses 3 $
millions e revenus et un solde créditeur de 2 $ millions.
403 Nous aussi, mon
frère et moi, quand nous sommes arrivés dans l'entreprise puis on a regardé les
états financiers de l'entreprise, mais aussi des stations régionales, on était
surpris de voir que les états financiers affichaient une profitabilité, une
rentabilité.
404 Mais il y a
quelque chose qui n'est pas mentionné dans les états financiers, dont l'exemple
que vous avez mentionné, c'est que les stations... les états financiers des
stations régionales ne comptent pas leur quote‑part de
programmation. En autres mots, ils ne
payent pas pour la programmation du réseau entier. Alors, c'est ce qui démontre une certaine
profitabilité dans les états financiers, mais elles sont toutes négatives, si
on prend la quote‑part de la programmation qu'elles diffusent dans leur
communauté. C'est la précision que je
voulais apporter.
405 CONSEILLER
ARPIN: Cependant, ça réduirait la perte
de Montréal. C'est tout ce que ça
ferait...
406 M. RÉMILLARD: Oui, mais...
Vous avez raison, mais la perte est tellement énorme à Montréal que ça
deviendrait un peu...
407 CONSEILLER
ARPIN: Oui? Que ça ne l'éliminerait pas. Ça...
Non, parce que la perte consolidée étant, vous l'avez dit, est 18 $
millions.
408 M. RÉMILLARD: Exact... Exact.
409 M. TRÉPANIER: Monsieur Arpin, je dois revenir un peu en
arrière parce que pour avoir été à TQS depuis 11 ans maintenant, je vais vous
dire que ce n'est pas nouveau, cette réflexion sur l'avenir de la salle des
nouvelles, ou de l'organisation du travail au sein même de ce réseau de
télévision‑là.
410 De façon plus
importante, je dirais, en août 2007, on a ‑‑ l'équipe de
direction en place ‑‑ travaillé pendant pratiquement deux
semaines sans arrêt pour pondre un plan de relance qui a été proposé aux
actionnaires de l'époque, CTVglobemédia et le Groupe COGECO. Et malheureusement, les réflexions qu'on
avait faites à ce moment‑là n'allaient pas assez loin pour assurer, comme
là déjà affirmé le représentant de COGECO ce matin, pour que COGECO et son
partenaire décident de changer son option, et ils ont alors décidé de mettre
TQS en vente.
411 À chaque année les
gestionnaires en place se posent des questions sur la manière de sauver des
sous, de gérer cette entreprise‑là, parce que, encore une fois, le
contexte dans lequel on évolue au Québec, en télévision change très très
rapidement.
412 Ce qu'on a
déposé... Et dans mon propos ce matin,
je suggérais l'indulgence au Conseil parce que vous le savez, le 18 décembre,
on était en faillite technique. Alors,
je ne sais pas si plusieurs d'entre vous ont vécu ça, mais une faillite
technique, tes fournisseurs, les gens qui travaillent avec toi, ton talent,
tout ce monde‑là est inquiet parce qu'ils ne savent pas ce qui va
arriver.
413 Les gens ne savent
pas, dans les semaines qui vont venir, s'ils vont avoir un travail, s'ils vont
continuer à performer, s'ils vont continuer à faire affaire avec vous, parce
que vous êtes en faillite technique.
Donc, on est dans un monde de création, un monde artistique, un monde où
on a besoin que la bonne humeur et le talent soient prêts à performer jour
après jour. Croyez‑moi que le
contexte de travail dans lequel on évoluait était loin d'être rose, à quelque
jours de la période des fêtes.
414 CONSEILLER
ARPIN: Alors, pour vous aider Monsieur
Trépanier, je l'ai vécu de septembre '82 au 1er septembre '85, quand la
compagnie a pu... avec des nouveaux actionnaires, fait un refinancement dans le
cadre des régimes d'épargne action.
Donc, je connais bien ce que vous traitez.
415 M. TRÉPANIER :
Bien, je suis bien content de l'entendre, pas pour la situation que vous avez
vécue, mais je souhaite que vous ayez...
‑‑‑ Rires /
Laughter
416 CONSEILLER ARPIN :
Mais ce fut une expérience qui m'a été bénéfique pour la balance de mes jours.
417 M. TRÉPANIER :
C'est, effectivement, une expérience humaine très enrichissante, Monsieur
Arpin.
418 CONSEILLER ARPIN :
C'est relatif pour les gens dans la salle.
‑‑‑ Rires /
Laughter
419 M. TRÉPANIER : Je
pense qu'il y a des gens qui s'en sortent très bien.
420 CONSEILLER ARPIN :
Oui, c'est vrai.
421 M. TRÉPANIER : Il
s'agit de...
422 CONSEILLER ARPIN :
Non, mais...
423 M. TRÉPANIER : Je
ne veux pas philosopher outre mesure, mais je pense qu'il faut voir la vie,
parfois, autrement. On est dans un
milieu où les pigistes règnent de façon très importante, notamment, avec la
production indépendante, et je pense qu'un jour ou l'autre, il faut s'attendre,
surtout dans les années dans lesquelles on est, à ce que ce genre de situation
se produise, pas nécessairement des contextes de faillite, mais des contextes
de changement d'emploi.
424 Quand je disais
qu'on avait réfléchi et que... Je veux
dire, les administrateurs en place, traditionnellement, depuis plusieurs
années, cherchent à voir comment TQS peut rester un réseau concurrentiel avec
les autres grands réseaux, et l'arrivée de l'Internet, encore une fois, venant
bousculer les habitudes d'écoute, l'an passé, on a fait une réflexion en
profondeur.
425 On s'est servi
aussi de cette réflexion‑là quand les nouveaux acquéreurs sont arrivés
dans le décor, pour poser certains jalons et suggérer certaines décisions à ces
nouveaux acquéreurs de manière à se sortir un peu du tourbillon effréné dans
lequel on est pris depuis plusieurs années, c'est‑à‑dire que cette
entreprise‑là n'est pas rentable.
426 Une des solutions
qu'on a pensée et qu'on a mise de l'avant était celle de passer à un autre
modèle d'information.
427 Pourquoi on est
arrivé à cette suggestion‑là ou ce conseil‑là? C'est que la télévision spécialisée, et,
encore une fois, Internet ont bousculé les habitudes d'écoute.
428 Moi, je suis de la
génération où, soir après soir, soit à 18 h 00 ou soit à 22 h 00, je
m'installais devant mon téléviseur pour prendre mon bulletin de nouvelles
quotidien.
429 Aujourd'hui, ce
n'est pas comme ça que ça fonctionne, et vous le savez très bien. L'information sort au moment où elle se
produit, que ce soit sur Internet, que ce soit sur le téléphone cellulaire que
vous avez à la ceinture ou que ce soit à la radio, qui, dans certains cas, fait
de l'information continue aussi, ou encore dans des bulletins de nouvelles
continues, puis que propose, entre autres, au Québec LCN et le Réseau RDI.
430 CONSEILLER ARPIN :
Mais ça, c'est vrai pour Montréal. C'est
moins vrai pour Sherbrooke, Trois‑Rivières et Saguenay.
431 M. TRÉPANIER :
Pourquoi vous considérez que les gens qui vivent en région n'ont pas accès à
Internet ou aux canaux spécialisés?
432 CONSEILLER ARPIN :
Oui.
433 M. TRÉPANIER :
C'est le contraire...
434 CONSEILLER ARPIN :
Mais que je sache, LCN et RDI, pour prendre ces deux‑là en exemple, ne
couvrent pas la scène locale et régionale de ces régions‑là, alors que,
oui, surtout LCN, et jusqu'à un certain degré RDI, couvrent la scène locale de
Montréal.
435 M. TRÉPANIER :
Effectivement, dans un modèle, disons, traditionnel.
436 J'ai commencé ce
métier‑là, moi, en suivant les activités du conseil municipal de
Chicoutimi et de Jonquière.
437 LE PRÉSIDENT :
Permettez‑moi de vous interrompre.
On veut terminer la section de la viabilité financière premièrement
avant qu'on commente sur la programmation parce qu'on a beaucoup de questions
qui vont profiter de votre explication.
O.K.
438 CONSEILLER ARPIN :
Alors, moi, ça complétait mes questions sur les aspects financiers.
439 LE PRÉSIDENT : Mon
collègue a mentionné que tout votre investissement à ce moment‑là est
sous forme de prêts, et vous n'avez pas d'équité, donc. Pour nous, la viabilité financière est clé.
440 Quand j'ai demandé
à monsieur Trépanier quel était le problème avec TQS, il a mentionné un manque
de ressources financières, concurrence des canaux spécialisés, concurrence de
l'Internet. Il était trop poli pour dire
des conflits entre les actionnaires.
441 Mais on n'aura pas
les conflits des actionnaires.
Concurrence des canaux spécialisés et concurrence de l'Internet ne
s'appliquent pas à vous. Ça veut dire
que, vraiment, je suis d'accord avec lui, le problème clé, c'est le manque de
ressources adéquates financières. Nous
devons être convaincus que vous les avez.
442 Une information
que mon collègue a demandée, des informations financières de vous et de votre
frère ou de votre compagnie est absolument clé.
443 Est‑ce que
vous êtes préparé à accepter les conditions de licence, disons, si nous
approuvons votre application que nous disions à condition que vous investissez,
comme équité, dans TQS futur, ce montant‑là, un montant que vous
spécifiez?
444 M. RÉMILLARD : Il
faudrait que j'en discute avec mon partenaire, mon frère en arrière, mais je
pourrais vous revenir là‑dessus.
445 LE PRÉSIDENT :
Pensez à ça et vous pouvez nous répondre à la fin de la séance à Québec.
446 M. RÉMILLARD :
D'accord.
447 LE PRÉSIDENT : Et
non seulement cet engagement‑là, mais aussi un plan détaillé des calculs,
comment on les fait et à quelle étape vous mettrez l'argent dans la compagnie.
448 M. RÉMILLARD :
D'accord.
449 LE PRÉSIDENT :
O.K. C'est tout pour moi.
450 Est‑ce que
tu as quelque chose?
451 CONSEILLER MORIN :
Oui, bonjour. Merci, Monsieur le
Président.
452 Juste pour
enchaîner, compte tenu des avances actuelles, si le Conseil vous posait des
conditions ou refusait carrément votre proposition, ces avances‑là, est‑ce
que... quel montant vous perdriez de ces avances‑là? Est‑ce que vous perdez juste $ 10 ou
vous perdez plus?
453 M. RÉMILLARD : On
va être remboursé à cent pour cent.
454 CONSEILLER MORIN :
Donc, vous perdriez $ 10 à la limite?
455 M. RÉMILLARD :
Oui, exact, mais vous comprendrez qu'on est propriétaire aujourd'hui. On était financé... Donc, on a remplacé une banque qui a décidé
de se retirer parce qu'elle était insolvable.
Donc, nous, on s'est dit, on va remplacer... On nous a demandé de remplacer la banque, et
c'est ce qu'on a fait. On est prêteur,
on est financier, en attendant votre décision positive, on l'espère.
456 CONSEILLER MORIN :
Je voudrais revenir sur une question.
457 Monsieur Arpin a
soulevé tout à l'heure l'exemple de Sherbrooke.
Vous avez dit : Oui, mais, dans le fond, ils ne paient pas leur cote
part des émissions dites nationales.
458 Vous savez que le
CRTC historiquement, et je vous rappelle la politique CRTC 1999‑97,
article 45, qui dit ‑‑ je peux vous rappeler peut‑être
pour la mémoire ‑‑ qui dit que la politique du Conseil de
relier l'accès à la publicité locale à la diffusion d'émissions locales demeure
en vigueur.
459 Et vous avez été
surpris vous‑même de constater comment, finalement, mis à part cette cote
part, comment, finalement, la publicité locale était bonne pour votre réseau.
460 J'ai préparé un
petit tableau qu'on pourrait peut‑être montrer, justement, à partir des
chiffres, les mêmes chiffres que monsieur Arpin a cités tout à l'heure sur
Sherbrooke.
461 Et Jonquière‑Chicoutimi,
on s'entend, c'est parce que dans les statistiques du CRTC, ils appelaient ça
comme ça, mais on s'entend que c'est le Saguenay.
462 Donc, le coût de
la programmation dans chacune de ces villes‑là, 20 pour cent à
Sherbrooke, 22 pour cent à Trois‑Rivières, 30 pour cent à Saguenay, 63
pour cent à Québec. On se rend compte
que cette première colonne‑là, que le coût de la programmation ne
représente que 20, 22, 30 pour cent de la publicité locale dans ces marchés‑là.
463 Et si on regarde,
au total pour TQS, c'était 64 pour cent.
Si on compare TVA, c'est 52 pour cent.
Alors, vous voyez, c'est quand même dans les mêmes horizons.
464 Avec votre plan de
redressement, vous pensez... et là, j'ai pris, forcément, le coût de la
programmation que vous anticipez sur le coût de la publicité. Monsieur Bellerose, tout à l'heure, nous a
dit que peut‑être ça baisserait, donc, le ratio augmenterait.
465 Mais il semble
bien qu'avec votre nouveau plan, avant, sur la base de 64 pour cent, vous
retourniez, en quelque sorte, en programmation locale... donc, en nouvelles de
Catégorie 1, vous retourniez, en quelque sorte, 64 pour cent de vos revenus
locaux. On ne parle pas de la publicité
nationale.
466 Avec votre nouveau
plan, vous allez retourner que 35 pour cent.
Ayant réduit les dépenses dans chacune des régions, vous allez retourner
35 pour cent.
467 Vous avez dit tout
à l'heure que, finalement, vous avez admis que vous n'avez pas fait d'étude de
marché ‑‑ c'est quand même assez important ‑‑
ou, en tout cas, il n'y en a pas une qui a été déposée ici. Vous avez sûrement étudié avant de vous
embarquer là‑dedans, mais ce que je veux dire, on est habitué à avoir des
études de marché. Là, on n'en a pas.
468 On voit les
manifestations et tout. Au niveau local,
c'est une identité, et caetera.
469 Est‑ce que
vous ne craignez pas qu'il puisse y avoir pour l'avenir une réaction des
milieux? On sait comment les régions
sont identifiées. Elles s'identifient
elles‑mêmes à votre plan d'affaires, à votre suggestion, à votre
programmation locale, même si elle a été déplacée de 9 h 30 du matin maintenant
dans certaines villes à la fin de l'après‑midi?
470 M. RÉMILLARD :
Vous m'excuserez, je ne pourrais pas commenter sur votre tableau parce que,
excusez‑moi, je ne le comprends pas, de un, et je viens juste de l'avoir
sous les yeux.
471 CONSEILLER MORIN :
Oui. Bien, monsieur Arpin a dit tout à
l'heure, $ 650 000 dans le marché de Sherbrooke de programmation locale...
472 M. RÉMILLARD :
Vous voulez dire en dépenses de programmation?
473 CONSEILLER MORIN :
Oui, tout a fait!
474 M. RÉMILLARD :
O.K. O.K.
475 CONSEILLER MORIN :
Et donc, c'était les nouvelles sur des revenus à Sherbrooke de $ 3.2
millions. Je pourrais tous vous les
donner.
476 M. RÉMILLARD :
Oui.
477 CONSEILLER MORIN :
Ils sont exactement sur cette base‑là.
478 M. RÉMILLARD :
Oui.
479 CONSEILLER MORIN :
Et pour vous, le 64 pour cent, c'était $ 18 millions de coûts sur revenus
locaux, pas nationaux, de $ 28 millions.
480 M. RÉMILLARD :
Mais ce qui...
481 M. BELLEROSE :
Mais juste pour comprendre, Monsieur Arpin, votre première colonne, ce sont des
résultats de quelle période?
482 CONSEILLER MORIN :
C'est 2007.
483 M. BELLEROSE :
2006‑2007. TVA aussi, j'imagine?
484 CONSEILLER MORIN :
Oui, tout à fait!
485 M. BELLEROSE : Et
puis la deuxième colonne, c'est nos projections de l'année un, c'est ça?
486 CONSEILLER MORIN :
Oui. Oui.
487 M. TRÉPANIER : À
partir de la première grille.
488 CONSEILLER MORIN :
2009.
489 M. BELLEROSE :
2008‑2009, très bien, merci.
490 M. RÉMILLARD :
Donc, ça, c'est...
491 CONSEILLER MORIN :
Et vous aurez l'occasion de revenir...
492 M. RÉMILLARD :
Excusez, Monsieur Morin. Ça, c'est les
dépenses... vous faites un ratio qu'on a dépensé $ 650 000, par exemple, versus
combien qu'on va chercher en revenus publicitaires. D'accord, je comprends.
493 Écoutez, je peux
vous revenir avec les raisons pourquoi, mais, vous savez, ça fait 22 ans que
cette entreprise‑là perd de l'argent.
Elle a perdu $ 225 millions. Je
n'ai pas l'intention de perdre $ 100 millions ou $ 50 millions, puis mon frère
non plus. Il ne faut pas dépenser $ 250
000 dans une étude de marché pour savoir quels programmes, quels produits sur
les ondes de TQS sont rentables et ne le sont pas.
494 Je suis d'accord
qu'il faut se conformer aux politiques du Conseil, et c'est ce qu'on a
l'intention de faire. On veut remplacer
ces émissions de bulletins de nouvelles par des émissions d'information qui
vont refléter les communautés qu'on dessert, et ça, on s'engage à ça, et c'est
ce qu'on va faire.
495 Mais, vous savez,
il faut changer le modèle actuel. Nous,
on est rentré dans l'entreprise avec l'intention de changer le modèle pour la
rendre rentable. Donc, c'est sûr qu'il y
a des décisions impopulaires, et il faut revoir nos façons de faire.
496 Est‑ce que
l'entreprise, sa structure de coûts était trop élevée? Oui.
Et c'est ce qu'on essaie de régler en procédant à cette restructuration‑là,
qui n'est pas facile, qui a des choix difficiles.
497 CONSEILLER MORIN :
Mais mon point ici là...
498 M. RÉMILLARD :
Oui.
499 CONSEILLER MORIN :
...c'est que le 35 pour cent que je vous montrais tout à l'heure, le 35 pour
cent, est‑ce que vous connaissez beaucoup de télédiffuseurs en direct qui
investissent une si faible proportion en programmation locale des revenus
locaux qu'ils vont chercher?
500 M. BELLEROSE :
Monsieur Morin, si vous permettez, vous nous amenez un tableau à chaud comme
ça, sans que nous ayons pu vérifier.
Alors, si vous nous le permettez, parlons demain à Québec de ce tableau‑là,
nous aurons nos commentaires à faire.
501 CONSEILLER MORIN :
Tout à fait!
502 LE PRÉSIDENT :
O.K. Je crois que c'est un bon temps
pour prendre une pause. Vous pouvez
réfléchir sur le tableau, et vous nous donnerez une réponse à Québec.
503 On va prendre 15
minutes de pause.
‑‑‑ Suspension à
1153 / Upon recessing at 1153
‑‑‑ Reprise à 1120
/ Upon resuming at 1120
504 LE PRÉSIDENT :
Monsieur Arpin, vous vouliez poser...
505 CONSEILLER ARPIN :
Juste une mise au point.
506 Vous avez fait
état d'une lettre de $ 25 millions. Le
personnel nous dit qu'elle accompagnait la première demande qui avait été
déposée au Conseil et qui a été retirée.
Donc, le dossier public ne contient pas la lettre en question.
507 Donc, je vous
demanderais de la re‑déposer comme telle, et ça ne tient pas lieu non
plus de l'engagement de déposer soit les états financiers de Remstar
Corporation ou ceux de Julien et Maxime Rémillard individuellement, à votre
choix.
508 Donc, je voulais
clarifier pour les fins du dossier ce qu'il en était de la lettre. Merci.
509 LE PRÉSIDENT : Si
je comprends bien, Monsieur Rémillard, vous déposez cette lettre maintenant
avec la nouvelle application?
510 M. RÉMILLARD : On
va re‑déposer la lettre.
511 LE PRÉSIDENT :
O.K.
512 Bon, alors,
parlons un peu de la programmation.
513 Vous êtes un
réseau de télévision conventionnelle.
Monsieur Rémillard, selon vous, qu'est‑ce qui constitue une
télévision conventionnelle, traditionnelle?
514 M. RÉMILLARD :
Pour moi, une télévision conventionnelle se doit de divertir, informer,
refléter la réalité des communautés, refléter les opinions et valeurs des
communautés qu'elle dessert, tout en favorisant la diversité des voix et la
diversité culturelle.
515 LE PRÉSIDENT :
Vous dites refléter la communauté, et vous croyez que vous pouvez refléter la
communauté sans avoir des nouvelles?
516 M. RÉMILLARD :
Absolument!
517 LE PRÉSIDENT :
Probablement que vous ne connaissez pas, mais en '95, nous avons fait une
décision sur les télévisions privées de langue anglaise, le renouvellement de
leur licence, et là, nous avons dit, et je cite :
« La Loi sur la radiodiffusion
stipule que le système canadien de radiodiffusion devrait favoriser
l'épanouissement de l'expression canadienne en proposant une très large
programmation qui traduise des attitudes, des opinions, des idées, des valeurs
et créativités artistiques canadiennes.
La production d'émissions de nouvelles et d'informations locales
constitue le principal véhicule permettant aux stations locales d'atteindre cet
objectif. » (Tel que lu)
518 Ce n'est pas d'accord
avec ce que vous avez dit maintenant.
Vous avez dit que vous pouvez avoir une télévision conventionnelle sans
nouvelles. Mais, selon nous, c'est la
définition que nous utilisons et que nous avons utilisée : La production
d'émissions de nouvelles et d'informations locales constitue le principal
véhicule.
519 Comment est‑ce
qu'on peut réconcilier ces deux opinions?
520 M. RÉMILLARD :
Comme on vous a mentionné tout à l'heure, on a la ferme intention de produire
des émissions d'informations locales dans chaque région et chaque station. Donc, avec cette intention‑là, on croit
respecter les attentes du Conseil.
521 LE PRÉSIDENT :
Mais, en fait, vous voulez que nous adoptions une nouvelle définition des
télévisions traditionnelles parce que j'ai relu ce que nous avons dit dans le
passé, et ce n'est pas en accord avec ce que vous avez proposé.
522 Je ne sais pas si
vous êtes au courant, mais cette année, nous avons rejeté l'application de HDTV
Network parce qu'il manque de contenu local.
Nous avons approuvé l'achat de City par Rogers à condition qu'ils
réinstituent un système de nouvelles à Vancouver, qu'ils avaient discontinué.
523 Ça veut dire que
nous étions clairs. Les nouvelles est
une partie intégrale des stations de radiodiffusion.
524 En vue de cette
histoire, ce précédent, comment pouvons‑nous justifier donner une licence
à vous quand vous « contemplez » de n'avoir pas de nouvelles?
525 M. BELLEROSE :
Monsieur le Président, si vous me permettez, et Maxime pourra compléter ma
réponse.
526 Vous avez parlé
que c'était le principal véhicule, pas le seul.
Donc, il peut y avoir d'autres véhicules pour atteindre cet objectif, et
c'est ce que nous proposons.
527 Je vous
rapporterais également la politique télévisuelle de 1999 qui parle de diffuser
des bulletins de nouvelles ou des émissions locales. Nous options pour la deuxième option, c'est‑à‑dire
diffuser des émissions locales.
528 Vous faites
référence à votre décision concernant HDTV que vous avez refusé parce qu'il y
avait un manque de contenu local. Ce
n'est pas notre cas. Nous ne proposons
pas de ne plus offrir de contenu local.
529 Nous voulons
toujours offrir du contenu local. Nous
voulons toujours refléter les gens du milieu, les préoccupations du milieu dans
chacune de nos stations locales. Ce
qu'on veut faire, on veut le faire différemment.
530 Comme nous l'avons
mentionné dans notre réplique, Monsieur le Président, je pense que la diffusion
de bulletins de nouvelles sur les stations locales relève davantage d'une
tradition que d'une obligation, et je pense aussi qu'il y a moyen de faire
différemment les choses, et notre proposition dans le nouveau modèle d'affaires
est justement de faire les choses différemment, d'offrir un type de produit
différent, mais attrayant et qui va remplir les objectifs de la loi.
531 LE PRÉSIDENT : Je
ne partage pas votre opinion que c'est une option plausible. Ce que vous demander, c'est vraiment une
exception, mais on a fait des exceptions dans d'autres cas. Ce n'est pas quelque chose qu'on ne peut pas
demander.
532 Ma question est :
Quelles sont les raisons particulières ici?
533 J'ai relu avec
attention votre mémoire complémentaire.
Vous dites là au paragraphe 40 :
« L'Estrie, la Mauricie, le
Saguenay, le Lac‑Saint‑Jean, Québec, sont des régions distinctes,
riches en événements culturels, socioéconomiques, politiques, communautaires et
sportifs. À l'antenne, nous souhaitons
parler de ces gens, de leurs activités, de leurs valeurs et de leurs intérêts. Nous le ferons dans le format d'émissions qui
permettront de sortir du spectre traditionnel des bulletins de nouvelles. Notre facture visuelle sera jeune et
dynamique. » (Tel que lu)
534 Et dans votre
lettre du 27 mai, vous dites, dans le paragraphe 25 :
« Dans ce nouvel environnement,
un réseau de télévision traditionnelle privée comme TQS doit repenser son rôle
en fonction de sa situation économique et concurrentielle, et nous sommes
absolument convaincus que ce rôle doit s'orienter davantage vers l'analyse, le
commentaire, l'interprétation des nouvelles brutes, et aussi vers le dialogue
avec les citoyens autour de ces nouvelles brutes, mais à la recherche
d'explications comme des solutions aux problématiques qu'elles
soulèvent. » (Tel que lu)
535 Bon, c'est bien
clair sur un niveau abstrait. Concrétisez
ça pour moi. Qu'est‑ce que vous
ferez? Quelles sont les nouvelles
brutes, d'où obtenez‑vous ça, et qu'est‑ce que vous ferez avec ces
nouvelles brutes? Si je regarde le TQS
du futur, qu'est‑ce que vous me présentez?
536 M. BELLEROSE : Je
vais demander à Louis peut‑être de répondre à la question.
537 M. TRÉPANIER :
Avant de tomber dans les exemples concrets, on a parlé tantôt d'études ou
d'analyses qui ont été faites.
J'aimerais juste rappeler au Conseil et aux gens qui sont avec nous ce
matin que la décision d'abandonner les bulletins de nouvelles traditionnels
découle de statistiques cumulées au cours des 10 dernières années et qui
démontrent, notamment, que le midi, entre midi et 13 h 00, il y a un adulte sur
deux qui écoute autre chose que Radio‑Canada, TQS ou TVA au moment où on
présente des bulletins de nouvelles.
538 De 18 h 00 à 18 h
30, le rendez‑vous depuis 1952 de l'information ou presque, 40 pour cent
des adultes de 18‑49 regardent autre chose que TVA, Radio‑Canada ou
TQS alors qu'on y présente en ce moment des bulletins de nouvelles.
539 Et en fin de
soirée, plus d'un adulte sur deux, en chiffres absolus, plus d'un million de
personnes écoutent autre chose que les bulletins traditionnels présentés à
Radio‑Canada, TVA ou TQS.
540 À partir de ces
statistiques, de ces chiffres, on a pensé à autre chose, et ce à quoi on a
pensé, c'est de produire dans chacun de nos marchés, à Chicoutimi, à Jonquière,
à Sherbrooke et Trois‑Rivières, de même qu'à Québec et Montréal, des
émissions distinctes où l'information serait véhiculée.
541 Je vais essayer de
vous résumer un peu ce qu'on veut faire parce que la grille vous a été
présentée ce matin.
542 Commençons par
Québec, où l'émission du matin, qui serait une émission d'une durée de deux
heures diffusée sur l'ensemble du réseau TQS, comprendrait, bien sûr, de
l'information, on ferait écho à l'actualité qui s'est déroulée au cours des
dernières heures, on ferait écho, bien sûr, à la météo, à tous les services que
les gens souhaitent avoir dans une émission du matin, et on demanderait aussi
aux gens de participer à cette émission‑là, que ce soit par Web,
téléphone ou d'autres plates‑formes développées jusqu'à maintenant.
543 C'est une émission
du matin dans laquelle, encore une fois, on ferait écho à l'information.
544 Et pour répondre
précisément à votre question où on prendrait ces nouvelles‑là, on
pourrait utiliser, bien sûr, Internet, qui est en temps réel. Même moi, j'ai appris hier sur Internet que
Yves St‑Laurent était décédé, avant d'aller voir dans les grands journaux
un résumé de sa carrière.
545 On utiliserait,
bien sûr, les journaux du matin, et on utiliserait, bien sûr, toutes les autres
sources mises à notre disposition pour alimenter...
546 LE PRÉSIDENT :
Nous parlons des nouvelles locales.
547 M. TRÉPANIER :
Oui.
548 LE PRÉSIDENT : Et
c'est disponible sur l'Internet, sur les agences de presse, et caetera, des
nouvelles de Sherbrooke, de Jonquière, et caetera?
549 M. TRÉPANIER :
Monsieur le Président, les gens qui habitent dans chacune des régions du Québec
et qui ont accès à Internet, ce qui est fortement répandu en ce moment,
alimentent ce système, ce service‑là.
Les gens écrivent, les gens commentent, les gens analysent, les gens
réagissent à l'actualité en utilisant ce moyen de communication‑là. Ce n'est pas propre à Montréal ou aux grandes
métropoles. Tout le monde a accès à
Internet.
550 Je vais glisser
sur les régions de Sherbrooke, Trois‑Rivières et Saguenay... dans chacune
de ces villes, nous allons mettre en place une émission d'une durée de 30
minutes. Notre proposition pour la
première année est de la diffuser du lundi au vendredi, donc, cinq fois 30
minutes dans chacun de ces marchés, où une personnalité locale va être invitée
à animer cette émission‑là, au cours de laquelle différentes personnes
pourront défiler, soit sous forme d'entrevue, sous forme de témoignage, sous
forme de commentaire. Des personnalités
locales de tous les milieux vont être invités à y participer.
551 Et à Montréal,
nous allons produire une émission de fin d'après‑midi, qui va être une
émission où, encore une fois, l'information et les services généralement
diffusés à cette heure du jour auront rendez‑vous à l'antenne de TQS, où
des personnalités viendront commenter l'information, en faire connaître.
552 Comme ça se fait à
la radio, comme ça se fait dans les journaux, il y a des gens qui ne sont pas
là que pour rapporter de la nouvelle brute, ils sont là pour la commenter, la
colorer, la faire évaluer, la faire comprendre, et c'est un peu le rôle qu'on
veut se donner dans chacun de nos marchés.
553 Ce qu'on souhaite
faire, c'est, au cours des prochaines semaines, rencontré les producteurs
indépendants de chacune de ces régions, leur offrir la possibilité de produire
ces émissions‑là avec les gens du milieu, notamment, en encourageant
fortement les gens qui auront été victimes de coupures à TQS, utiliser ces gens‑là,
et de proposer à compter de septembre prochain une nouvelle alternative en
information aux téléspectateurs des différentes régions du Québec que nous
desservons.
554 LE PRÉSIDENT : Je
m'excuse, mais je ne comprends pas.
Soyez plus concret.
555 Nous sommes au
Saguenay, c'est 17 h 30, je regarde TQS, voilà les programmes locaux d'une demi‑heure
que vous offrez.
556 Qu'est‑ce
que je vois? Premièrement, est‑ce
qu'il y a un type de nouvelles où quelqu'un lit qu'est‑ce qui est arrivé
dans le Saguenay?
557 Et après ça... je
ne sais pas. Vous dites que vous invitez
quelqu'un qui va faire un dialogue ou un commentaire sur les événements‑là.
558 M. TRÉPANIER :
Exact. J'imagine tout simplement,
Monsieur le Président, qu'un animateur nous souhaite la bienvenue...
559 LE PRÉSIDENT :
Oui.
560 M. TRÉPANIER :
...et que, dans cette émission, il y a des participants, des gens du Saguenay‑Lac‑Saint‑Jean
qui sont présents en studio...
561 LE PRÉSIDENT :
Oui.
562 M. TRÉPANIER :
...qui sont le maire de Saguenay qui vient défendre la prière devant le conseil
municipal ou des gens qui viennent témoigner de ce qui s'est passé dans la
journée dans leur champ d'activité.
563 Il y a un artiste
qui est en spectacle le soir à la Salle François‑Brassard du Collège de
Jonquière. Cet artiste‑là peut
être interrogé sur les ondes de TQS Saguenay.
564 On donne, encore
une fois, des éléments d'informations qui sont véhiculés au cours de la journée
avec des gens qui ont fait l'événement, qui ont fait l'actualité, et qui
peuvent être appelés à témoigner ou à commenter ce qu'ils ont fait au cours de
la journée.
565 J'essaie d'être le
plus concret possible. Il n'y a pas un
journaliste qui vient me raconter l'histoire.
Il y a celui qui va faire l'histoire qui va venir me la raconter.
566 LE PRÉSIDENT : Et
est‑ce que vous traiterez des contenus préparés par les usagers, comme on
dit en anglais, user‑generated content?
567 M. RÉMILLARD : Effectivement,
en partie.
568 Nous, Monsieur le
Président, si vous me permettez, l'abandon des bulletins de nouvelles, c'est
une raison aussi économique, une réalité économique de l'entreprise de TQS, qui
n'a simplement plus les moyens de concurrencer TVA ou SRC sur le terrain de la
cueillette de nouvelles, comme j'ai mentionné dans ma présentation orale.
569 Mais c'est une
stratégie de programmation, également, vue notre décision d'affaires de viser
un public cible de 18‑49 ans, donc, un public cible plus jeune dont eux
ont des nouvelles habitudes de consommation, surtout en matière d'information.
570 J'ai une étude ici
qui dit que 50 pour cent des usagers d'Internet vont sur l'Internet pour aller
chercher des nouvelles. Donc, déjà, on a
une migration dans notre public cible qui vont s'informer ailleurs sur
l'Internet.
571 La vision de
Remstar par rapport à l'information, c'est essayer de compléter cette
information‑là qu'ils cueillent ailleurs que sur la télé généraliste ou,
entre autres, sur TQS.
572 LE PRÉSIDENT :
Vous êtes maintenant en deuxième place des nouvelles, si je comprends, après
TVA et avant SRC, n'est‑ce pas?
573 M. TRÉPANIER :
Effectivement.
574 M. RÉMILLARD : En
moyenne, oui.
575 LE PRÉSIDENT :
Maintenant, dans votre présentation ce matin, vous avez cité en anglais ‑‑
je ne peux pas le trouver ‑‑ mais dans le contexte de
l'Internet : Once they are gone, they never come back. Vous avez dit ça sur l'Internet. Vous avez peur que s'ils ont migré à
l'Internet, ils ne reviendront pas.
576 Est‑ce que
la même chose ne s'applique pas ici, les gens qui sont habitués à voir leurs
nouvelles à TQS, une fois qu'il n'y a pas de TQS, ils vont les trouver dans une
autre chose et ils ne reviendront pas à TQS?
577 M. RÉMILLARD :
Monsieur le Président, si vous me permettez, j'aimerais corriger. Ce que j'ai mentionné dans ma présentation
orale, c'est une citation d'un des fondateurs de blog qui disait : Once they
have control over it, they never give it back.
578 LE PRÉSIDENT :
O.K. Vous avez raison.
579 M. RÉMILLARD : Ce
que je voulais faire référence par rapport à ça, c'est que la tendance à
migration d'un plus jeune public vers ces nouvelles plates‑formes là pour
se divertir et s'informer.
580 Qu'est‑ce
qui est vraiment intéressant de l'Internet et les nouvelles technologies, c'est
l'interaction qu'elle permet aux spectateurs ou, disons, à l'usager, et lorsque
le spectateur touche à cette interaction‑là, ce contrôle‑là...
581 Moi, j'ai 33 ans,
Monsieur le Président, je fais partie de ce public cible là. Donc, quand je regarde la télévision
généraliste, c'est très difficile pour moi de vouloir interagir avec le produit
qu'on m'offre parce que j'ai déjà eu une expérience, soit sur l'Internet ou
soit d'autres technologies, qui me rend quand même assez... je suis en contrôle
un peu de mon contenu.
582 Et nous, ce qu'on
voit, c'est à long terme, parce que je crois fermement que c'est les
entreprises qui vont pouvoir s'adapter à cette réalité‑là qui vont
survivre, et qu'est‑ce qu'on fait aujourd'hui, c'est se préparer à ça et
offrir une programmation qui reflète ces nouvelles habitudes‑là.
583 LE PRÉSIDENT :
Vous êtes complètement correct, je vous ai mal cité, mais j'aimerais revisiter
la question des nouvelles.
584 N'avez‑vous
pas peur qu'une fois que vous discontinuez les nouvelles, vous allez perdre des
téléspectateurs? Ils ne reviendront pas
parce qu'ils sont habitués à regarder les nouvelles chez vous. Vous n'avez pas les nouvelles. Maintenant, on est à TVA, on reste à TVA ou à
SRC ou qui que ce soit.
585 M. TRÉPANIER :
Monsieur le Président, on a fait référence à quelques reprises depuis tout à
l'heure à une désaffection profonde à l'endroit des bulletins de nouvelles
traditionnels. On n'a pas inventé ça. On regarde ce qui se passe dans les grands
marchés et ce qui se passe dans les petits marchés, ce qui se passe en Amérique
du Nord. Il y a une désaffection
certaine depuis 10 ans pour les bulletins de nouvelles traditionnels.
586 Tout à l'heure, je
vous disais une personne sur deux, puis à 22 h 00 le soir, au moment où
traditionnellement on s'informait au Québec, bien, il y a un million de
personnes qui écoutent de la décoration, des émissions de sports, qui écoutent
autre chose. Il y a une désaffection
pour ce type de produit‑là.
587 Notre réflexion a
été de proposer autre chose en information qu'une approche traditionnelle. C'est un peu... c'est un peu ça qu'on a de la
difficulté à expliquer, mais c'est ça qu'on souhaite faire.
588 On souhaite
remettre aux gens du milieu un microphone et une caméra pendant une trentaine
de minutes afin qu'ils informent leurs téléspectateurs régionaux.
589 LE PRÉSIDENT: Mais est‑ce que vous connaissez un
autre réseau conditionnel qui poursuit une stratégie comme la vôtre?
590 M. BELLEROSE: Pas totalement comme la nôtre, mais
l'exemple de Sun‑TV à Toronto est un exemple.
591 LE PRÉSIDENT: Ce n'est pas un réseau.
592 M. BELLEROSE: Pardon?
593 LE PRÉSIDENT: Ce n'est pas un réseau; c'est une seule
station et dans le marché le plus desservi au Canada. Ce n'est pas exact un parallèle. Mais ça veut dire vous êtes le premier qui va
poursuivre une stratégie comme ça, si je comprends bien?
594 M. RÉMILLARD: Au Canada, je crois que oui, mais il y a une
tendance indéniable partout en Amérique et en Europe aussi, d'une part, d'aller
vers plus d'interactions des émissions d'information. Je pense que, malheureusement, il y a une
crise partout dans l'information à l'échelle planétaire, entre autres, à cause
des raisons que j'ai énumérées tout à l'heure.
595 LE PRÉSIDENT: Et vous ciblez les gens entre 18 et 48 ans.
596 M. TRÉPANIER: Quarante‑neuf ans, 18‑49.
597 LE PRÉSIDENT: Quarante‑neuf, un an de plus. Pourquoi ce groupe‑là? Tous les réseaux ciblent ces gens‑là. Qu'est‑ce que vous allez devoir faire
que les autres n'offrent pas? Et je pose
la question parce que vous avez un petit réseau et vous faites concurrence avec
les grands réseaux.
598 Est‑ce que
ce n'est pas plus logique de trouver une niche en particulier qui n'est pas
desservie par les grands réseaux au lieu de faire concurrence directe avec les
grands réseaux, sur le groupe le plus ciblé par tout le monde?
599 M. BELLEROSE: Bien, monsieur le président ‑‑
et Maxime et Louis pourront compléter ‑‑ on vit justement avec
le 18‑49 à se distinguer de TVA et de Radio‑Canada.
600 On a voulu,
probablement à tort, à TQS, trop calquer TVA et on a trop cherché à rejoindre
le public cible des 25‑54 et probablement même la deuxième strate de ce
groupe cible‑là et probablement que ça a été une erreur.
601 Il faut se distinguer,
vous avez tout à fait raison, et c'est ce qu'on veut faire et c'est la raison
pour laquelle on propose de rajeunir l'auditoire.
602 C'est un défi,
cependant, et vous avez également tout à fait raison parce que ce jeune
auditoire‑là ou cet auditoire‑là un peu plus jeune est aussi friand
de plate‑formes autres que la télévision traditionnelle. C'est la raison pour laquelle la recherche
d'un groupe cible différent doit également s'accompagner d'une stratégie en
terme de programmation qui rejoint davantage les habitudes nouvelles de
consommation des 18‑49.
603 Et c'est un peu
dans cet esprit‑là que va se développer le projet de grille et les
projets de produits d'information qui ne reposeront plus sur les bulletins de
nouvelles traditionnelles, mais sur des approches différentes.
604 Et c'est vrai
également qu'en région, tout comme à Montréal et à Québec, il est possible de
pouvoir avoir la contribution des téléspectateurs, des citoyens du milieu pour
être les initiateurs de nouvelles, d'informations qui seront développées à
l'intérieur du produit que nous allons offrir.
605 LE PRÉSIDENT: Franchement, si je regarde vos plans et je
regarde ce que TVA présente maintenant, dites‑moi qu'est‑ce qui est
la différence, sauf que vous n'offrez pas des nouvelles?
606 Mais est‑ce
que vous devrez cibler les gens entre 18‑ et 49 ans et vous voulez
acquérir avec un mélange de programmation et offrir des connections avec des
nouveaux médias pour attirer ces gens‑là, mais je ne vois pas qu'est‑ce
que va être votre niche, votre marque de différence?
607 M. TRÉPANIER: Le groupe d'âge. Le groupe d'âge est déjà important pour nous
quand vient le temps de faire des choix de programmation. Quand vient le temps de faire des
acquisitions, de développer des projets, de travailler avec des producteurs
indépendants à la proposition d'une
offre déjà cibler 18‑49 est extrêmement important pour nous dans
l'orientation des choix de programmation.
608 Maintenant, on a
aussi mentionné qu'on voulait donner une tendance un peu supérieure aux hommes,
c'est‑à‑dire qu'on serait 18‑49 avec une tendance un peu plus
accrue à la clientèle masculine. Et dans
le choix de programmation, dans le choix des émissions, ça va se refléter là
aussi.
609 Vous savez, notre
rôle, monsieur le président, ça a toujours été de tout temps, même avant mon
arrivée à TQS et maintenant depuis 11 ans, ça a toujours été de «challenger»
les numéros 1 et les numéros 2. TQS a
toujours été là pour contre‑programmer, pour offrir une alternative aux
grands réseaux qui ont des moyens nettement supérieurs aux nôtres et ça nous a
réussi dans une certaine mesure parce qu'on a développé au moins des talents
qui sont soit restés chez nous un certain temps ou allés oeuvrer sur d'autres
antennes avec grand succès.
610 Je ne ferai pas
l'énumération de tous ceux qui sont passés par TQS, mais le milieu est
largement garni de gens qui ont développé leurs talents chez nous et qui sont
par la suite passés à d'autres réseaux.
611 Tout comme des
émissions. On a, je pense, eu aussi au
fil des dernières années, un bon flair pour développer des séries qui se sont
retrouvées sur d'autres chaînes parce que, malheureusement, on n'avait pas les
moyens de les porter en ondes.
612 Mais je pense que
c'est notre rôle. Ça fait partie de
l'histoire de TQS et ça n'arrêtera pas demain que d'essayer d'innover et
d'essayer de tracer la voie, d'arriver avec des nouvelles idées parfois
populaires, parfois moins, mais c'est aussi notre rôle de les faire comprendre
ces nouvelles idées‑là et de les faire passer.
613 Je vous dirais que
les quelques rencontres qu'on a eues avec le milieu publicitaire sont déjà très
favorables à notre approche.
614 Vous disiez «tout
le monde coure après les 18‑49», effectivement, il y a des impératifs
commerciaux dans ça parce que le marché publicitaire favorise beaucoup cette
clientèle‑là. Et nous, on souhaite
d'essayer de les rejoindre et essayer encore une fois de les rejoindre avec nos
outils qui seront probablement nouveaux par rapport à ce qu'offrent en ce
moment Radio‑Canada et TVA.
615 M. RÉMILLARD: Puis, monsieur le président, si vous me
permettez aussi d'ajouter la différence, qu'est‑ce qui va aussi nous
différencier des autres groupes de télévision présents dans le marché, c'est
que nous, mon frère et moi on avait une vision d'une télé généraliste qui est
très flexible et très à l'écoute du public.
616 Et, nous, on vient
du contenu, on vient du milieu de la production. On est des gens de contenu, on est passionné
par ça. J'ai commencé à 22 ans, mon
frère à 24 ans, et on va collaborer très étroitement aussi avec le Département
de programmation, pour transmettre cette passion‑là puis arriver avec des
contenus qui vont être différents, qui vont être jeunes, qui vont être
audacieux et les propriétaires vont s'impliquer directement aussi afin
d'atteindre nos objectifs.
617 LE PRÉSIDENT: Qu'est‑ce que vous dites la théorie
suivante qui est beaucoup de personnes ont exprimé à nous, O.k. Nous vivons dans le monde de la
mondialisation. On a accès à des
informations et il y a des choses, on a toute cette information‑là, on ne
peut pas vraiment «digester», on ne sait pas.
618 La seule façon de
se trouver à l'aise, c'est de se concentrer sur la scène locale et pour cette
raison, c'est la radio principalement, mais aussi les petites stations de
télévision se concentrent sur l'aspect local... local, local, local, parce que
ça donne aux gens quelque chose qu'ils comprennent avec laquelle ils peuvent
s'identifier et influencer, et caetera, et ça crée une loyauté, une loyauté à l'émetteur.
619 Et on a beaucoup
d'exemples d'ailleurs où c'est fait avec beaucoup de succès et aussi des
stations de télévision.
620 Et je ne vois pas
si ça fait partie de votre stratégie. Je
ne peux pas voir comment vous pouvez atteindre ceci avec une demi‑heure
cinq fois par jour au Saguenay ou cinq heures à Québec.
621 Il me semble que
si vous voulez profiter de ce terrain‑là, je ne sais pas si ma suggestion
est correcte, on doit offrir plus de contenu local. Est‑ce que c'est votre but de profiter
de ces sentiments‑là? Est‑ce
que vous êtes d'accord ou non?
622 M. BELLEROSE: Bien, c'est parce que, dans le fond, vous
avez raison que la station locale, elle doit se distinguer lorsqu'elle offre
une programmation locale en touchant aux gens du milieu et aux préoccupations
du milieu, mais c'est ce que nous proposons, monsieur le président, pas sous la
forme de bulletins de nouvelles tels qu'on les a connus, sous une autre forme,
une forme de produits d'information dont la facture va être différente.
623 Mais lorsque les
gens... lorsque l'antenne locale, lorsque l'émission va commencer à 05h30, que
ce soit à Sherbrooke, à Trois‑Rivières ou à Saguenay, ça ne sera pas pour
parler de la situation au Sri Lanka, là, ça va être pour parler de ce qui se
passe en Estrie et ça va être pour parler de ce qui se passe en Mauricie.
624 Ce serait peut‑être
à partir d'une information qui nous aurait été transmise par un internaute
qu'il nous aura peut‑être communiqués parce que c'était un employé de la
Ville qui a eu connaissance d'une information qu'il nous a transmise par
internet, qu'on a vérifiée et qu'on a questionné le maire et puis que le maire
est en entrevue pour répondre à une information obtenue de la sorte.
625 C'est une façon
différente de faire les choses, mais pas moins valables quant à moi et tout
aussi profitable pour les gens du milieu.
626 LE PRÉSIDENT: Même si j'accepte ça, c'est la quantité que
je parle. Je regardais les thèmes de
programmation des autres réseaux, Rogers City, la moyenne est parfois 26, 29
heures; CTV, 15,5; CTV Channel A, 22,5; Global 22,3; Sun TV 14,5 et, vous,
c'est 15 à Montréal, cinq à Québec et une heure et demie à Saguenay, Trois‑Rivières
et Sherbrooke, par semaine. Et c'est
complètement une autre dimension.
627 M. BELLEROSE: Mais, moi, je distinguerais... attendez;
excuse‑moi, monsieur le président.
Je distinguerais quand même certains marchés.
628 On a bonifié notre
proposition dans le marché de Québec ce matin de façon substantielle. On est passé de cinq heures à dix heures. Donc, notre proposition qui est sur la table
dans le cas de Québec, c'est de faire le double de notre proposition initiale
et sensiblement ce qu'on faisait... ce qu'on faisait en terme d'engagement,
mais sous forme de bulletin de nouvelles locales.
629 Je pense que, ça,
c'est un engagement qui est significatif.
Il est d'autant plus significatif que la vitrine sera réseau alors que,
actuellement, la production qui vient de Québec est destinée pour une diffusion
strictement locale.
630 Donc, il y aura un
rayonnement et on aura la chance d'en parler demain à Québec, mais il y aura un
rayonnement sur l'ensemble du réseau pour la production de Québec.
631 Dans le cas de
Saguenay, Trois‑Rivières et Sherbrooke, ça reste quand même en terme de
population, de petit marché. Il faut...
il faut être conscient de cette réalité‑là et de comparer la réalité des
marchés de langue française avec les marchés de langue anglaise. Ce n'est peut‑être pas tout à fait
approprié pour être honnête, mais la proposition qui est sur la table
actuellement d'engagement à 90 minutes est sensiblement similaire à ce que nous
avons présentement, même un petit peu plus et notre proposition, même si nous
prenons des engagements à 90 minutes, à l'automne prochain c'est de faire deux
heures et demie par semaine.
632 Est‑ce qu'on
maintiendra ce niveau‑là?
Possiblement si les projets que nous avons sont en plein succès et on va
tout faire pour que ça fonctionne.
633 LE PRÉSIDENT: Est‑ce que vous êtes préparé d'offrir
des augmentations progressives?
634 M. BELLEROSE: Compte tenu de la situation financière...
635 LE PRÉSIDENT: Oui, oui, je...
636 M. BELLEROSE: compte tenu de la situation financière...
637 LE PRÉSIDENT: ... je réalise que vous ne pouvez pas
commencer comme ça, mais vous parlez ici d'une licence de sept ans et nous
sommes ici ce que vous avez dit, c'est votre plan de toute façon, d'augmenter
ces programmations locales pendant les sept ans.
638 M. BELLEROSE: Bien, en fait, non. Nos engagements que nous apportons devant le
Conseil sont pour la durée de la licence, c'est‑à‑dire 15 heures à
Montréal, 10 heures à Québec et 90 minutes dans les trois autres marchés.
639 Ce que nous vous
disons, c'est qu'au‑delà des engagements, et Maxime, dans notre
présentation initiale, nous l'avons dit, nous voulons prendre des engagements
que nous sommes certains de pouvoir respecter.
640 Mais un engagement
c'est un minimum. Ça ne veut pas dire
qu'on n'en fera pas davantage. Déjà dans
notre grille d'automne, on a des projets même, oui, pour peut‑être
d'autres productions pour Québec, au‑delà des dix heures qu'on parle,
mais stratégiquement on ne veut pas trop en parler parce que, évidemment, nous
sommes dans un milieu concurrentiel.
641 Et dans le cas de
Trois‑Rivières, Sherbrooke et Saguenay, on a un rendez‑vous
quotidien parce qu'on pense qu'avec la formule qu'on propose, un rendez‑vous
quotidien est probablement le plus approprié dans les circonstances.
642 Donc, la réalité
étant que nous devons redresser l'entreprise, nous requérons du Conseil le
maximum de flexibilité à la fois pour nous permettre de la redresser, mais nous
disons au Conseil que, oui, nous voulons être résolument présent dans les
marchés locaux et d'offrir un reflet local.
643 M. TRÉPANIER: On a tout un défi devant nous. N'imaginez pas que ce soit facile ce qu'on
propose au Conseil, là, pour les prochaines semaines et les prochains moins.
644 Il faut qu'on
trouve dans chacun des marchés des bons communicateurs, des gens qui sont
appréciés par les téléspectateurs du Saguenay, de Québec, des téléspectateurs
de Sherbrooke, de Trois‑Rivières.
Il faut que les gens achètent notre proposition.
645 On a tout un défi
et pour être sûrs qu'on va... on se donne les meilleures chances possibles que
ça fonctionne, on va aller s'asseoir avec les gens des régions. On va y aller les voir au cours des prochains
jours et des prochaines semaines.
646 On va rencontrer
les producteurs indépendants encore une fois de chacune de ces villes‑là. On va leur exposer ce qu'on souhaite faire, on
va les mettre à contribution et après ça on va mettre ça en place pour
septembre.
647 Ce n'est pas un
petit mandat qu'on se donne puis il n'y a pas de baguette magique là, ça prend
énormément d'efforts, un certain talent, je pense, pour être capable de dénicher
les gens qui vont occuper les postes d'animateurs ou d'animatrices de chacune
de ces émissions‑là.
648 Mais je pense que
le défi, encore une fois, est réalisable.
649 LE PRÉSIDENT: Est‑ce que vous êtes... si je ne
comprends, la réponse est non?
650 M. BELLEROSE: De prendre un engagement progressif? Vous avez bien entendu, monsieur le
président.
651 LE PRÉSIDENT: Seulement pour clarifier. Est‑ce que vous êtes familier avec le
modèle de Global en Ontario, Global?
652 M. BELLEROSE: Faites‑vous référence au modèle où ils
centralisent sa mise en ondes?
653 LE PRÉSIDENT: Sincèrement, grosso modo, ils offrent des
nouvelles régionales dans toutes les (inaudible). Ils ne sont pas fait à Paris... Paris,
Ontario, c'est une petite ville au nord de Toronto, mais une grande partie des
programmations sans doute viennent de Toronto, mais ils ont une nouvelle
régionale et c'est transmis par toutes les stations, soit à Ottawa, à Kingston,
et caetera et ils remplissent leurs obligations vis‑à‑vis les nouvelles
locales de cette façon et c'est essentiellement on a les nouvelles régionales
pour tout l'Ontario au lieu des nouvelles particulières pour chaque ville où
ils ont une station.
654 M. BELLEROSE: Et vous voulez dire qu'à partir d'une ville,
il y a un bulletin qui est diffusé dans plusieurs villes de l'Ontario?
655 LE PRÉSIDENT: Pour tout l'Ontario et elle vient de Paris,
Ontario, mais elles sont diffusées à Ottawa, à Pembrooke, à Kingston, à
Toronto, à Hamilton, et caetera. Ce sont
les nouvelles locales, ce sont vraiment les nouvelles d'Ontario que Global
présente.
656 Un modèle comme
ça, est‑ce que ce n'est pas logique pour vous d'adopter quelque chose
comme ça?
657 M. BELLEROSE: Mais, est‑ce que vous voulez dire que
les gens de Kingston entendent parler des nouvelles d'Ottawa?
658 LE PRÉSIDENT: Non, non.
Ce sont des nouvelles de l'Ontario.
Ils sont centrés sur Ontario.
659 M. BELLEROSE: Je pense que notre proposition est plus
intéressante.
660 LE PRÉSIDENT: Oui?
661 M. BELLEROSE: Parce que ce que nous proposons, nous, c'est
de parler au Saguenay de nouvelles du Saguenay, strictement, par le biais d'une
émission d'information, je pense.
662 LE PRÉSIDENT: Oui, oui, je parle des nouvelles, vous
parlez de commentaires sur les nouvelles.
663 M. BELLEROSE: Mais quand je vous parle de nouvelles, je
vous parle de commenter les nouvelles, d'avoir des entrevues dans l'émission
d'information, mais de ne pas diluer le produit. Dans le fond, nous voulons pour le marché de
Sherbrooke parler de ce qui se passe en Estrie et ne pas leur offrir par la
même occasion, une nouvelle qui... une information ou un sujet qui intéresse
strictement les gens de Saguenay. On
veut vraiment continuer à offrir un produit destiné uniquement aux gens du
marché.
664 LE PRÉSIDENT: Oui, oui, nous parlons de diverses
catégories. Vous parlez des 2‑A et
caetera. Je parlais des nouvelles de
type A et je voulais savoir si vous avez regardé ou contemplé le modèle de
Global ou non.
665 M. BELLEROSE: Sincèrement, non, nous ne l'avons pas fait.
666 LE PRÉSIDENT: Et cette réaction à votre plan était assez
négative, vous savez, et caetera, et vous n'avez pas peur que ça va réduire
votre popularité que les gens... I mean, nous étions assez surpris par
l'amplitude de la réaction négative, et caetera.
667 Est‑ce que
ça ne va pas avoir un effet sur le nombre de téléspectateurs qui vont regarder
TQS?
668 M. BELLEROSE: Je pense que la réaction initiale, comme on
l'a expliqué en réplique, était... on était en partie responsable de la
réaction initiale parce que probablement qu'on n'a pas bien expliqué notre
proposition.
669 On ne l'a pas bien
expliquée aussi parce qu'elle était en développement au moment où on a dû
déposer le 23 avril la demande de transfert de contrôle et de renouvellement de
licence et la proposition d'affaires s'est raffinée au fil des jours et des
semaines qui ont suivi dans un contexte que vous connaissez, évidemment, où en
parallèle on cherchait à sauver l'entreprise et où on a eu énormément d'enjeux
à débattre.
670 Oui, ça nous
préoccupe, bien sûr, mais par la même occasion, je suis profondément convaincu
que nous allons être en mesure à l'audience et subséquemment d'expliquer en
détail, plus en détail, en quoi cette proposition‑là est valable dans le
milieu.
671 Vous savez, je
pense que la préoccupation qui a été exprimée, fondamentalement c'était de
dire, on ne parlera plus de nous. Je
pense que c'était ça que les gens nous envoyaient comme message. Ils disaient : ah! vous voulez évacuer tout contenu local à
Saguenay? Vous ne parlerez plus de nous
autres. Vous voulez venir tirer les
revenus de la publicité, mais plus ne faire rien sur notre communauté?
672 Ça n'a jamais été
notre intention. Ça peut être interprété de la sorte, mais jamais telle a été
notre intention. On est donc
probablement responsable de l'incompréhension et probablement que les
intervenants du milieu dans ces différentes communautés‑là sont
intervenus vivement auprès du Conseil en disant : Hey! nous, nous voulons que
TQS continue à parler de nous, continue à parler de nos enjeux, continue à
parler de nos préoccupations.
673 Les maires de
chacune de ces villes‑là veulent qu'on continue à parler de ce qui se
passe. Le maire de Québec, par exemple,
qui a eu une réaction très très vive, dans le fond, sa préoccupation c'était
probablement de dire, oui, mais TQS il faut qu'ils continuent à parler de ce
qui se passe à Québec.
674 Bon. Monsieur le maire pensait probablement que ça
pouvait se faire uniquement par le biais de bulletins de nouvelles, nous, nous
disons, non. Il y a moyen de le faire
autrement et c'est ça notre proposition et on pourra en parler davantage demain
à québec.
675 LE PRÉSIDENT: Mais vous avez déjà commencé à cause des
gens, mais si je comprends bien ce que vous avez dit ce matin, vous retenez
maintenant encore un groupe de base qui peut offrir des nouvelles si c'est
nécessaire, mais ce sont des nouvelles primaires, mais ce sont encore des
nouvelles.
676 M. BELLEROSE: Oui.
677 LE PRÉSIDENT: Soyons honnêtes; nous avons beaucoup de
problèmes avec votre programmation.
C'est évident de mes questions.
Et aussi vous demandez des exceptions et nous avons une politique de
prévisibilité et chaque fois qu'on donne une exception c'est vraiment une
amélioration de cette politique‑là.
678 Que feriez‑vous
si nous vous disions, oui, vous pouvez avoir votre nouvelle, mais à condition
que vous reteniez la programmation des nouvelles comme elle est maintenant?
679 Est‑ce qu'il
y a un autre, un plan B que vous avez que si ce n'est pas acceptable, vous
devrez... évidemment vous pouvez faire les formats des nouvelles comme vous
voulez, mais la maintenance des nouvelles de catégorie 1 serait pour nous
absolument nécessaire. À ce moment‑là,
qu'est‑ce que vous ferez?
680 M. BELLEROSE: J'ai commencé à répondre et je vais laisser
compléter Maxime parce que, finalement, c'est à Maxime de prendre la décision,
c'est lui l'investisseur.
681 Ce que je peux
vous dire, c'est que nous avons déposé, à la demande du Conseil, des
projections financières sept ans, un scénario qui impliquait le maintien des
services de nouvelles comme ils sont actuellement, hein! Monique?
682 MONIQUE : Hum‑hum!
683 M. BELLEROSE: Et nous avons donc dû augmenter notre budget
de programmation, et corrigez‑moi, Monique, si je me trompe, mais je
pense que c'est de huit millions de dollars donc essentiellement nos dépenses
de programmation augmentaient de huit millions parce que, évidemment, il y
avait un jeu de réduction des budgets programmes pour les émissions de remplacement
des nouvelles. Donc, au net, c'était huit millions.
684 La réalité, c'est
qu'avec des nouvelles, on ne serait jamais rentable. On aurait des pertes cumulatives de plus de
91 millions de dollars nets au cours de la durée de licence de sept ans et Maxime
a été très clair, il n'a pas envie de perdre 90 millions de dollars, donc on
peut tirer nos conclusions, mais je vais laisser Maxime le faire lui‑même.
685 Alors, on ne
serait donc jamais jamais capable de rentabiliser TQS si on maintenait le statu
quo au niveau des nouvelles.
686 Maxime.
687 M. RÉMILLARD: Monsieur le président, c'est évident qu'on
assiste présentement à une transformation du marché télévisuel et j'aimerais
peut‑être juste vous dire une petite anecdote.
688 C'est que, moi, je
viens du milieu du cinéma et dans les années 30, 40 et 50, c'était le cinéma
qui était... qui diffusait des nouvelles, des Newsreals, comme vous le savez.
689 LE PRÉSIDENT: Oui.
690 M. RÉMILLARD: Et lorsque la télévision est apparue, ça a
changé. Ça a changé les habitudes de
consommation. Les nouvelles se sont
transportées vers la télévision parce que c'était un médium qui était plus
accessible et qui était plus à proximité des gens.
691 Les gens du cinéma
ont eu crainte que les gens ne viendraient plus au cinéma, donc les créateurs
de cinéma, et donc, ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont investi dans leurs
produits. Ils se sont concentrés sur
«What they do best». Excusez l'anglais.
692 Mais, là, après la
télévision, on assiste aujourd'hui à une transition. On est en plein dans le virage d'une
transition de l'information vers d'autres nouvelles technologies. Donc, on est conscients que toute
transformation amène beaucoup de résistance aussi.
693 Si on doit
continuer avec le même modèle et avec la même infrastructure de cueillette qui
est là et coûteuse, on ne croit pas qu'on peut relancer l'entreprise.
694 LE PRÉSIDENT: Mais si c'est une... je vais essayer de
trouver s'il y a des autres concessions à part des coupures des nouvelles que
vous, dans ce cas, demanderez. Et,
deuxièmement, les nouvelles pas comme elles sont maintenant, mais restructurées
peut‑être avec une augmentation... évidemment vous êtes une faillite
maintenant, pour commencer avec un montant plus bas, mais ça augmenter chaque
année ou quelque chose comme ça.
695 Sûrement vous avez
des alternatives. Ce n'est pas que vous
venez ici et c'est ça. Non, je vais...
on ne fait pas la business comme ça. On
a toujours fait des négociations, on a un plan A, un plan B, et caetera.
696 Je n'ai vu aucune
autre alternative de vous, et caetera, vous me présentez? Je vois ici une présentation que c'est ça ou
non, on n'achète pas le TQS .
697 Est‑ce qu'il
n'y a pas une solution intermédiaire ici?
698 M. BELLEROSE: Sincèrement, monsieur le président, la
réponse est Non.
699 J'aimerais vous
répondre oui, mais la vraie réponse, c'est non, il n'y en a pas de solution
alternative autre que celle‑là parce que les chiffres parlent d'eux‑mêmes.
700 Et quand je vous
parle tantôt de dépenses additionnelles de huit millions dans le modèle
d'affaires impliquant les nouvelles, ce que je ne vous ai pas mentionné, c'est
que nous avons maintenu les niveaux de revenus au même niveau que nous avons
dans nos projections, sans les nouvelles, ce qui est au départ une hypothèse
absolument irréaliste.
701 On n'a pas voulu
jouer sur la ligne de revenus parce que, là, évidemment, on aurait pu... on
aurait pu «challenger» ‑‑ excusez‑moi l'anglicisme ‑‑
mais nos hypothèses. Donc, on a dit : on
va rester avec les mêmes hypothèses.
702 Mais nos
hypothèses que nous avons déposées sans les nouvelles partent d'une part de
marché autour de 10 qui va probablement où est‑ce qu'on va avoir à la fin
du mois d'août après être sorti du C‑36 si le CRTC approuve la
transaction et on augmente d'une demi‑part par marché... par marché
pendant... à tous les ans, pendant six ans, pour atteindre un niveau de 13
parts de marché.
703 Et c'est
uniquement en faisant cela que nous sommes en mesure d'augmenter nos revenus
parce qu'on estime, nous, que dans le futur, dans la télévision traditionnelle,
la part globale que vont se partager les joueurs en publicité télévisée va
rester sensiblement la même parce qu'il y a une fuit de ces montants d'argent‑là
vers une nouvelle plate‑forme.
704 Donc, on est condamné,
pour augmenter nos revenus, à être meilleurs qu'avant et à cannibaliser les
revenus tirés par les autres.
705 Ce qu'on ne pourra
pas faire avec les nouvelles parce que même si on avait un plan B qui dirait,
on va essayer de plaire au Conseil, on va essayer de plaire aux gens du milieu
et on va dire... on va couper de moitié les budgets, on va faire moins de
nouvelles, c'est que la conséquence de ça c'est on vend des produits moins
attrayants qui vont attirer moins d'auditoires, qui vont générer moins de
revenus et la conséquence en bout de ligne va être la même.
706 LE PRÉSIDENT: Je ne veux pas que vous faisiez ça, que vous
fassiez quelque chose qui nous plaît puis que ça fait notre bon sens en terme
de business. Vous êtes une compagnie privée,
vous devez réussir et vous devez faire des profits, ça va sans dire, mais je
crois que vous devriez refléter surtout sur le sujet des nouvelles, là, parce
que, comme j'ai dit, on peut avoir, monsieur Rémillard, la première chose pour
moi c'est clair, c'est le financement.
707 Est‑ce qu'il
y a du financement adéquat pour ça?
708 Deuxièmement, est‑ce
qu'on remplit les exigences de la Loi de la radiodiffusion et, selon nous, les
nouvelles sont une partie de ça et si vous ne faites pas ça, nous devons
justifier pourquoi on crée cette exception et qu'est‑ce qui va le
remplacer, et caetera et ce que j'ai écouté jusqu'à maintenant, je trouve ça
difficile.
709 Mais vous avez
aujourd'hui et demain et mercredi à refléter ça et on peut re‑discuter à
la fin de nos séances.
710 M. RÉMILLARD: Bien sûr, monsieur le président.
711 LE PRÉSIDENT: Ce sont mes questions pour le moment. Michel vous avez des questions?
712 CONSEILLER
ARPIN: Oui. Dans la même veine que la question, quant le
président tantôt a parlé du modèle actuel, il parlait du modèle avec... suite à
des mises à pied du 30 mai.
713 Donc, le modèle
que vous allez avoir d'ici la fin du mois d'août, est‑ce que vous
pourriez penser que vous pourriez maintenir un service des nouvelles de ce type‑là? Je sais que, monsieur Bellerose, vous avez
quasiment laissé entendre, non, il y a quelques instants parce que ce serait un
produit... ça va être un produit qui va être difficilement compétitif avec les
autres, mais est‑ce que c'est un modèle que vous avez quand même... sur
lequel vous avez quand même pensé à un moment donné?
714 M. BELLEROSE: En fait, la situation transitoire dans
laquelle on se trouve actuellement visait essentiellement à être respectueux du
Conseil et à ne pas présumer de la décision que le Conseil rendrait.
715 Je vais vous dire
que nous continuons donc à respecter notre engagement sur le principe de
produire des bulletins de nouvelles, mais nous ne produisons pas à la hauteur
des niveaux d'heures que nous avons dans nos engagements initiaux de 2002.
716 Nous avons réduit
à une demi‑heure en fin d'après‑midi au lieu des deux heures qu'on
faisait là à Montréal et une demi‑heure au lieu d'une heure à Québec et
en fin de soirée une demi‑heure.
Donc, on a vraiment beaucoup beaucoup réduit et on l'a fait tout
simplement parce qu'on avait beaucoup moins d'effectifs, mais on est
parfaitement conscients, on est dans un mode de survie.
717 CONSEILLER
ARPIN: Oui.
718 M. BELLEROSE: On est parfaitement conscients qu'il nous
est extrêmement difficile, malgré toute la bonne volonté des ressources en
place, de pouvoir compétitioner adéquatement la concurrence.
719 CONSEILLER
ARPIN: Sauf que les journalistes qui
les font sont responsables... qui sont encore en ondes, eux, ils adhèrent à des
codes de déontologie qui ne sont pas le Code de déontologie des
radiodiffuseurs, mais ils adhèrent soit à des codes de FPGQ, soit au Code du
Conseil de presse, soit au Code du RTMVA.
720 Ils font de la
cueillette dans le fond, ils font de la recherche et cherchent à trouver
d'autres aspects aux nouvelles alors que ce que vous proposez comme modèle
alternatif, c'est un modèle d'analyse, c'est un modèle où on va inviter
monsieur le maire à venir nous dire ce qu'il veut bien nous dire, sans... s'il
ne veut pas nous le dire, il n'y a personne qui va aller trouver la bête noire
qui ferait, effectivement, le succès de... qui fait le succès d'un modèle de
nouvelles traditionnelles.
721 M. BELLEROSE: Ça va aller au‑delà de ça, je crois,
monsieur Arpin parce que, dans le fond, s'il est vrai qu'on ne fera plus de
cueillette brute sur le terrain comme on le fait traditionnellement,
évidemment, on va avoir accès quand même via la participation des internautes à
une possibilité d'avoir accès à du matériel brut qui sera à développer et ça va
de soi.
722 Mais même dans un
concept d'analyse et interprétation, c'est très fréquent qu'on le voit sur le
terrain et à partir d'une nouvelle initiale qui est lancée par quelqu'un, très
souvent d'autres médias reprennent cette nouvelle‑là et la développent
davantage parce qu'ils demandent des réactions, ils questionnent un intervenant
et de ce développement‑là d'une nouvelle initiale souvent sort du contenu
additionnel enrichi.
723 Donc, on ne fera
pas différemment. À ce niveau‑là,
je pense que la part des produits d'information qu'on va offrir ne sera pas
strictement de commenter la nouvelle, mais je pense qu'elle va également
contribuer à pousser le produit plus loin parce que les intervenants de quelque
nature qu'ils soient, par leurs commentaires vont bien souvent être appelés à
pousser plus loin l'information qui a été diffusée au départ.
724 M. TRÉPANIER: Monsieur Arpin, moi, je pense que des gens
comme René Homier‑Roy, des gens comme Paul Arcand illustrent un peu, à la
radio par contre, ce n'est pas à la télévision, mais illustrent un peu le
modèle qu'on souhaite faire.
725 Ce sont des gens
qui dirigent une émission au cours de laquelle on fait écho à l'actualité, on
reçoit les gens en entrevue, on commente l'actualité. En ce moment, ce modèle‑là a été
développé particulièrement pour la radio.
On souhaite utiliser ses beaux côtés et amener ça à la télévision.
726 CONSEILLER
ARPIN: Mais ça a amené aussi des
abus. Ça a amené des Jean‑François
Filion, des Jeff Filion, ça a amené des André Arthur aussi, je veux dire, en
contrepartie de ce que vous venez de dire, mais on ne peut pas toujours dire
que c'est du contenu journalistique de haut niveau, de haute qualité.
727 M. RÉMILLARD: Monsieur Arpin, contrairement à ce que
certains disent, on ne veut pas faire une télé‑poubelle avec ça. Si vous regardez un peu notre track record
dans le cinéma ou un produit télévisuel, je pense qu'on est soucieux de la
qualité et soucieux de l'intégrité du produit qu'on va mettre en ondes. Alors, je voulais juste rajouter ça.
728 M. BELLEROSE: Et on a été, dans certains cas où nous‑mêmes
au cours des dernières années, quand on a utilisé des gens qui ont eu des
propos dépassant, je dirais, leur raisonnement, on a agi comme il le fallait,
c'est‑à‑dire qu'on s'est départi des services de ces gens‑là.
729 CONSEILLER
ARPIN: Monsieur Trépanier, j'essaie de
réconcilier. Dans votre mémoire
principal, vous dites une heure et demie à Saguenay, Sherbrooke, Trois‑Rivières. Dans votre présentation orale ce matin, à la
page 14, on parle toujours d'une heure et 30, mais la grille de programmation
me montre toujours... me montre, elle, deux heures et demie de programmation
locale dans ces marchés‑là.
730 Soit que c'est que
la grille n'est pas conforme ou bien que votre présentation a... que vous avez,
entre‑temps, décidé d'augmenter à deux heures et demie de programmation
locale dans ces marchés, dans les marchés de Saguenay, Trois‑Rivières et
Sherbrooke?
731 M. TRÉPANIER: On a effectivement décidé de proposer deux
heures 30 dans les villes de Chicoutimi Saguenay, Sherbrooke et Trois‑Rivières
pour la première année de la licence, si le Conseil accepte ce transfert de
licence.
732 Notre engagement,
par contre, serait de trois fois, de 90 minutes, trois fois 30 minutes, ce
qu'on souhaite faire parce que les prévisions budgétaires qu'on a fait pour la
première année nous permettent de proposer cinq émissions de 30 minutes. On voudrait vivre cette première année et
puis souhaiter qu'on sera capable de le renouveler. Alors, c'est pour ça qu'on n'a pas pris
l'engagement de cinq demi‑heures, on a pris l'engagement de trois demi‑heures,
mais notre grille de programmation propose cinq demi‑heures.
733 CONSEILLER
ARPIN: La réalité ça sera quoi entre?
734 M. TRÉPANIER: Cinq demi‑heures.
735 CONSEILLER
ARPIN: Cinq demi‑heures. Parfait.
Juste avant de repasser la parole au président, juste pour informer les
gens que par dépôt électronique, nous avons reçu la lettre du 3 mai... du 3
mars, pardon, concernant la disponibilité de vingt‑cinq millions, donc
cet engagement‑là est rencontré.
736 M. RÉMILLARD: Merci, monsieur Arpin.
737 LE PRÉSIDENT: C'est une lettre assez vague. Je crois que nous demandons quelque chose de
plus concret que cette lettre‑là.
738 M. RÉMILLARD: Je suis d'accord, monsieur le
président. On vous aurait bien fait une
lettre de crédit, mais on ne sait pas à qui la faire, donc on n'est pas
propriétaire encore.
739 LE PRÉSIDENT: O.k.
Monsieur.
740 CONSEILLER
MORIN: Merci, monsieur le
président. Juste pour enchaîner sur la
grille‑horaire, on convient évidemment que vous avez augmenté
substantiellement de trois jours à cinq jours dans la région de Québec
également.
741 Question : À Québec, si on regarde ici, on voit très
bien qu'à Québec c'est le matin. À
Montréal, c'est l'après‑midi, de 1600 à 1800 et dans les régions, c'est
de 1730 à 1800.
742 Pourquoi vous
traitez de cette façon‑là, d'une façon différente les marchés avec vos
émissions qui sont collées aux marchés?
Est‑ce qu'il y a une raison particulière pourquoi vous n'auriez
pas plus spécifiquement fait la même chose à Québec qu'à Montréal? À Québec c'est le matin, à Montréal c'est
l'après‑midi?
743 M. TRÉPANIER: C'est économique, monsieur Morin. Ce qu'on s'est rendu compte dans notre première
planification, c'est qu'on avait une émission locale à Montréal de 1600 à 1800,
se juxtaposait à cette émission‑là une émission à Québec de 60 minutes
puis, après ça, en parallèle, tu avais aussi des émissions en région de 30
minutes.
744 Ça fait qu'entre
05h00 et 06h00 le soir, il y avait beaucoup beaucoup d'argent dans la grille de
programmation. Alors, compte tenu de
notre situation économique, on a essayé de tirer le maximum de la production et
on s'est dit : pourquoi ne pas offrir au marché de Québec la possibilité de
faire une émission matinale, parce qu'on avait pris la décision de retirer
celle de Montréal, et c'est la raison pour laquelle.
745 C'est purement
économique et c'est la raison pour laquelle on a privilégié d'offrir à la
région de Québec la possibilité de faire l'émission du matin de deux heures
plutôt que de faire une heure en fin d'après‑midi dans un modèle qui
aurait pu être semblable à celui de Montréal.
746 M. RÉMILLARD: En fait, monsieur Morin, c'est économique
comme Louis le dit, et stratégique aussi parce qu'on pense que de pouvoir
amener le matin une émission qui avait quand même raisonnablement de succès,
pour nous ça nous offre énormément de possibilité et on trouvait aussi que
c'était de donner une bien meilleure vitrine au produit qui sera produit à
Québec que de le cantonner uniquement dans une diffusion destinée au seul
marché de Québec, ce qui était en soit très bien, mais là on avait une
possibilité de l'offrir à l'ensemble du réseau parce qu'on avait abandonné le créneau
du matin à Montréal.
747 Alors, donc, avec
les mêmes budgets de programmation, on règle un problème de nature économique,
mais on sauve également, on offre la possibilité à l'ensemble du Québec d'avoir
accès à la programmation en provenance de la Ville de Québec et, en plus, on
sauve la possibilité de générer des revenus de publicité additionnelle et de
commandite à cause du fait qu'on vient d'ouvrir un nouveau créneau le matin
pour l'ensemble du réseau.
748 CONSEILLER
MORIN: Est‑ce que ces changements
puisqu'on parle d'économie, est‑ce que ces changements, l'augmentation du
nombre d'heures diffusées, est‑ce qu'il y a un coût supplémentaire à ça
par rapport au plan original?
749 M. BELLEROSE: Non.
En fait, nous... oui, mais on avait déjà dans les projections prévues
une enveloppe pour Québec et qui est de l'ordre de trois millions, je crois, à
Québec, pour la production locale. Donc,
on va être en mesure de produire avec les enveloppes prévues dans nos projections
l'émission qui va être le matin.
750 CONSEILLER
MORIN: Quand on parle d'une télévision
parlée puisque c'est, je pense, l'expression qu'on pourrait y retenir si je
comprends bien, par rapport aux Paul Arcand et Homier‑Roy de ce monde,
est‑ce que vous pensez vraiment fidéliser à ces heures‑là les gens
avec une télévision parlée où vous inviteriez uniquement des porte‑paroles
des Chambres de Commerce, du monde municipal ou éducatif?
751 M. TRÉPANIER: Je ne pense pas que ce qu'on a exprimé
depuis le matin soit résumé de façon aussi sommaire, monsieur Morin.
752 Encore une fois, à
notre décharge, normalement à cette période‑ci de l'année, notre grille
de programmation est faite et réglée, elle est dans les agences de publicité et
les gens sont sollicités pour acheter les contenus publicitaires de chacune de
ces émissions.
753 On est dans un
contexte très très particulier, faut‑il le rappeler, on était en
faillite. Il y a quelqu'un qui s'est
présenté pour acheter, on a fait connaissance.
Moi, je connaissais Maxime Rémillard de nom, mais on ne s'était jamais
rencontré de même que mes collègues de la direction de TQS.
754 On a échangé sur
le type de télévision que ces gens‑là souhaitaient faire, comment nous on
voyait ça à la lumière de l'expérience que, moi, j'ai de TQS ou d'autres dans
l'entreprise. On en est arrivé à un plan
qui n'est peut‑être pas parfait, mais on en est arrivé rapidement à un
plan qu'on vous propose ce matin de façon encore plus pointue que celui qu'on
vous a déposé il y a quelques semaines.
755 On va peaufiner,
on va essayer de trouver encore une fois le talent qu'il faut. Je ne pense pas non plus qu'on... je ne pense
pas que Maxime soit intéressé à faire une programmation de Chambre de commerce,
avec tout le respect que j'ai encore une fois pour ces gens‑là, mais on
va mettre des recherchistes dans cette émission‑là. On va mettre des gens qui vont nous aider à
trouver des éléments percutants, des éléments intéressants qui vont plaire à la
clientèle qu'on cherche à attirer chez nous, c'est‑à‑dire les 18‑49.
756 Le langage sera
peut‑être différent que celui d'un bulletin de nouvelles traditionnel,
mais on pense être capable de faire écho à l'information quotidienne dans tous
les secteurs de l'activité humaine pour intéresser les gens.
757 Notre offre est
encore plus intéressante, pense‑t‑on, pour les gens des régions
parce que ce sont les gens des régions qui vont faire ce type d'émission.
758 Moi, si j'ai
des... je suis un gars de région, je suis né à Havre‑Saint‑Pierre,
j'ai vécu au Saguenay, à Québec, je sais ce que c'est quand le bulletin de
nouvelles vient de Montréal. Je sais
comme on «file» quand on entend des affaires de Montréal.
759 On aime ça que le
gars de Québec ou le gars de Chicoutimi ou le gars du Saguenay ou de Trois‑Rivières
ou de Sherbrooke nous parle de ce qui nous intéresse.
760 La nouvelle du
Conseil municipal de Sherbrooke ne passe pas souvent à Montréal, mais elle est
sûrement très très importante pour les gens qui vivent à Sherbrooke et on va
leur permettre de le faire. On va
permettre à ces gens‑là de parle de ce qui les intéresse encore une fois
avec du talent local, avec des gens qui ont la sensibilité des gens de la
région où ils résident et qui font des choix aussi pertinents qu'on le
souhaitera.
761 CONSEILLER
MORIN: Vous dites que vous avez vécu au
Saguenay.
762 M. TRÉPANIER: Oui, monsieur.
763 CONSEILLER
MORIN: Alors, vous savez que la
Traversée internationale du Lac‑Saint‑Jean c'est quelque chose
d'important.
764 M. TRÉPANIER: Comme celle de...
765 CONSEILLER
MORIN: C'est l'événement majeur... bon,
on le prendra... comment vous allez faire ça si on prend cet exemple‑là,
comment vous allez traiter de cet événement‑là dans le cadre de votre
émission?
766 M. TRÉPANIER: Pour relever votre défi, je vous dirai je
vais avoir une webcam à bord d'une chaloupe puis je vais suivre des
nageurs. Puis vous allez me dire au bout
de cinq minutes, c'est plat. Oui, au
bout de cinq minutes c'est plat on veut savoir qui gagne et qui perd. On veut être là au départ, mais on est là à
l'arrivée. Ce sont les deux moments
forts de la Traversée du Lac Saint‑Jean.
767 CONSEILLER
MORIN: Est‑ce à dire, pour
prendre cet exemple‑là, est‑ce à dire que vous allez diffuser en
fin de semaine parce que dans la grille horaire, je pense qu'il n'y a rien de
prévu pour les week‑ends.
768 M. TRÉPANIER: Effectivement.
769 CONSEILLER
MORIN: Et la Traversée internationale
du Lac Saint‑Jean, c'est le samedi, à moins que je ne me trompe.
770 M. TRÉPANIER: Il n'y a rien qui nous empêcherait d'être
présent. Moi, je pense qu'une des
qualités qu'on a développée à TQS, bien avant moi et avec moi, c'est d'être
opportuniste. C'est de voir les
opportunités dans ce qui se passe.
771 Quand il y a
l'opportunité de se brancher sur un événement qui pourrait amener une clientèle
qui est celle que nous cherchons à attirer chez nous, je pense qu'on va essayer
de déployer les moyens qu'il faudra pour le faire.
772 CONSEILLER
MORIN: Question.
773 M. BELLEROSE: Monsieur Morin, votre exemple est très bon,
mais vous savez il est toujours possible d'avoir des événements ponctuels à
l'antenne des stations locales, on l'a fait dans le passé en Mauricie avec le
Festival de Saint‑Tite; à
Sherbrooke, on l'a sans doute fait avec d'autres événements locaux, au
Saguenay, et il n'y a rien qui empêche.
774 Ce n'est pas parce
qu'on ne fera plus de bulletin de nouvelles traditionnel qu'on ne fera pas
d'événements ponctuels spéciaux sur des événements comme ceux‑là.
775 CONSEILLER
MORIN: Donc, vous allez avoir des
camions.
776 M. BELLEROSE: Ça peut être fait de bien des façons, ça
peut être fait avec de la production indépendante qui pourront nous soumettre
des projets où on pourra demander à des producteurs de produire des émissions
pour ces antennes‑là.
777 M. RÉMILLARD: C'est important, monsieur Morin, c'est que
nous, on va privilégier de travailler avec la production indépendante. Donc, la production indépendante va pouvoir
avoir recours à des services que nous on n'aura pas à l'interne donc.
778 CONSEILLER
MORIN: Est‑ce qu'il y en a beaucoup
actuellement au Québec de producteurs indépendants qui paient des véhicules
satelittaires ou de micro‑onde?
779 M. BELLEROSE: Bien, ils n'ont pas besoin de le
posséder. Ils peuvent le louer. Mais je pense que, au contraire, notre
proposition est intéressante. Il y a un
milieu de production indépendante à Québec et, moi, je me souviens, j'étais à
TVA en 2004 lorsqu'on a procédé au renouvellement de licence des stations
régionales et je me rappelle à l'époque des producteurs indépendants de Québec
qui souhaitaient justement que les réseaux consacrent plus d'effort et
d'attention au milieu de la production indépendante de Québec. C'est ce qu'on propose actuellement.
780 Nous, on dit, on
veut faire affaires avec le milieu indépendant, la production indépendante à
Québec, mais en plus, on veut faire la même chose dans les plus petits marchés.
781 Je pense que notre
proposition est intéressante dans la mesure où elle va permettre l'éclosion de
talents locaux dans ces marchés‑là grâce à la proposition qu'on amène sur
le tapis et qui va leur permettre de créer une masse critique qui
éventuellement leur permettra de prendre de l'expansion et de créer une saine
émulation dans le marché de la production indépendante.
782 CONSEILLER
MORIN: J'ai souvent entendu ce discours‑là
relativement à la production indépendante.
Peut‑être que, effectivement, il peut y avoir des grands succès de
ce côté‑là aussi, mais techniquement, est‑ce que vous avez pensé...
je pense dans votre documentation vous en parliez, vous faisiez référence au
journalisme citoyen, au vidéo reporter.
783 Est‑ce que
vous avez des choses précises à ce niveau‑là, en terme de chiffres ou
de... on vous rappelle telle part qu'elle pourrait occuper par rapport à la
vidéo... la production indépendante?
784 M. BELLEROSE: Monsieur Morin, moi, si j'étais un créateur
de Trois‑Rivières et que j'écoutais les audiences aujourd'hui, moi, je
peux vous dire que demain, peut‑être jeudi, on va attendre parce qu'on a
trois jours d'audience, mais jeudi je prendrais le téléphone puis j'appellerais
Louis Trépanier et je lui dirais, écoute, je t'ai entendu, je suis intéressé,
je suis à Trois‑Rivières, je veux continuer de vivre à Trois‑Rivières,
c'est ma région, je ne veux pas sortir d'ici parce que, moi, je suis heureux
ici, je veux refléter le milieu, la communauté puis, moi, je suis intéressé à
me partir en business ou je suis intéressé de m'associer avec des gens puis ta
proposition que tu as faite au CRTC, j'ai un projet puis je vais te déposer un
projet.
785 Moi, je pense que
c'est ce qui va se passer, monsieur Morin.
Si les gens nous entendent aujourd'hui, il y a des gens de Trois‑Rivières,
il y a des gens de Sherbrooke, il y a des gens de Saguenay qui vont nous faire
des propositions concrètes pour produire des émissions dans ces marchés‑là.
786 Il y en a d'autres
qui vont nous faire des propositions concrètes pour dire : aie, nous, on est
intéressé, vous abandonnez un secteur d'activité, la production commerciale, on
va prendre le relais, on va partir une business, on va offrir ce service‑là
à des clients.
787 C'est ça qui va se
passer dans les différents marchés avec notre proposition, monsieur Morin.
788 M. RÉMILLARD: Et on croit, monsieur Morin, aussi que non
seulement on va être plus flexible et plus léger comme entreprise, mais cette
collaboration avec la production indépendante va stimuler la création aussi.
789 On croit qu'on va
avoir un meilleur produit en travaillant avec les producteurs indépendants, les
jeunes créateurs comme Serge a mentionné et c'est ce qu'on vise et on compte
beaucoup là‑dessus.
790 M. TRÉPANIER: On n'avait pas publicisé le fait que nous
souhaitions faire une production à Québec du matin et même sans cette
connaissance, on a déjà plusieurs producteurs de la Ville de Québec qui ont
manifesté de l'intérêt pour produire.
Maxime a dit déjà depuis quelques semaines que la production était
indépendante et serait un outil important dans l'alimentation en programme de
TQS. Donc, ça a déjà suscité de
l'intérêt.
791 Mais je prends Michel
Cloutier qui s'occupe des stations régionales à témoin, déjà dans chacun des
marchés, je dirais à peu près huit ou dix producteurs, petits producteurs ou
nouveaux producteurs qui ont manifesté leur intention de travailler avec nous
dans chacun des marchés également, des employés touchés par la restructuration
ou la réorganisation ont décidé de se lancer en affaires et de mettre leur
expérience au service de TQS.
792 CONSEILLER
MORIN: Et là on parle des émissions
d'analyse, dans le cadre de ces émissions‑là il y aurait des productions
visuelles de producteurs indépendants.
Quelle serait la proportion?
Parce que, moi, j'avais l'impression à vous écouter depuis le début, que
c'était plutôt beaucoup de blabla, peu ou pas de nouvelles ou à peu près, sinon
en réaction.
793 Là, ce que je
découvre, à ce que vous me dites, c'est que ces contenus d'analyses seraient
parsemés de, je ne sais trop, de productions par des gens de la production
indépendante. Est‑ce que je vous
comprends bien?
794 M. TRÉPANIER: Notre intention est de donner la production
de ces émissions‑là dans chacun des marchés à un producteur indépendant.
795 CONSEILLER
MORIN: À un?
796 M. TRÉPANIER: Bien, un dans chacun des marchés là.
797 CONSEILLER
MORIN: Qui serait responsable?
798 M. TRÉPANIER: Qui serait responsable de chacune de ses...
de la production de chacune de ces émissions‑là, donc il y aurait un
producteur à Québec qui serait responsable de monter et de préparer une
émission de 120 minutes à chaque jour, du lundi au vendredi.
799 CONSEILLER
MORIN: C'est du stock, ça, monsieur?
800 M. TRÉPANIER: On le fait... ça se fait.
801 CONSEILLER
MORIN: Et quelle serait la proportion
visuelle par rapport au studio?
802 M. TRÉPANIER: Sincèrement, je ne pourrais pas vous répondre. Sincèrement, là, on a besoin, je vous l'ai
dit, on est en train de développer. On a
une bonne idée de ce qu'on veut faire mais on a besoin d'un peu de temps encore
puis de s'asseoir avec les producteurs puis de tenir compte de leur idée, de
leur talent, des gens qu'on va engager pour faire ces émissions‑là.
803 On a besoin
d'avancer un peu les prochaines semaines ou les prochains mois vont nous aider
à le faire.
804 M. RÉMILLARD: Excusez, monsieur Morin. Nous... en tout cas, mon frère et moi et toute
l'équipe de Remstar et conjointement avec la direction de TQS on a hâte de faire de la télé et,
malheureusement, on n'a pas fait beaucoup de télé ces derniers temps parce
qu'on était plus souvent en Cour, plus souvent à essayer d'avoir un plan
d'arrangement avec les créanciers que vraiment s'asseoir et d'élaborer ces
concepts‑là.
805 On a une vision où
est‑ce qu'on veut s'en aller, on sait ce qu'on veut, ça va être un
produit de qualité et on a hâte de faire de la télé. Donc, tout ça pour vous dire que ces derniers
temps, on essayait de sauver l'entreprise qui était... qui était acculée au
pied du mur.
806 CONSEILLER
MORIN: Le modèle Global dont le
président, auquel le président a fait allusion, est‑ce que vous allez le
considérer?
807 M. RÉMILLARD: Je vais me familiariser avec le modèle et je
vous reviendrai, monsieur le président.
808 CONSEILLER
MORIN: Merci.
809 LE PRÉSIDENT: Je crois que ce sont toutes nos questions
pour aujourd'hui. Est‑ce que vous
avez une?
810 CONSEILLER
ARPIN: Oui.
811 LE PRÉSIDENT: O.k.
Allez‑y.
812 CONSEILLER
ARPIN: En fait, j'aurais une question
pour monsieur Vincent. La lettre du 3
mars vous était adressée et comme le président l'a mentionné tantôt, elle est
assez vague. Est‑ce qu'elle avait
satisfait vos critères?
813 M. VINCENT: Oui.
814 CONSEILLER
ARPIN: Merci. C'est tout, monsieur le président.
815 LE PRÉSIDENT: Je crois que ce sont toutes nos questions
pour vous aujourd'hui. On va continuer
demain à Québec et on prend maintenant une heure de pause, n'est‑ce pas?
816 M. RÉMILLARD: Merci, monsieur le président.
817 LA
SECRÉTAIRE: Nous reprendrons l'audience
à 1330.
818 Merci.
‑‑‑ Suspension à
1234 / Upon recessing at 1234
‑‑‑ Reprise à 1335
/ Upon resuming at 1335
819 LE PRÉSIDENT: Très bien, Madame Chantal, vous pouvez...
820 LA
SECRÉTAIRE: Merci, Monsieur le
Président.
821 Nous procéderons
maintenant à la deuxième phase de cette audience au cours de laquelle les
autres parties comparaîtront dans l'ordre indiqué dans l'ordre du jour afin de présenter
leur intervention.
822 Nous procéderons
avec la présentation du Centre québécois de la déficience auditive. Monsieur Gilles Boucher présentera ses
collègues. Après quoi, vous aurez dix
minutes pour votre présentation. Merci.
823 Monsieur Boucher?
INTERVENTION
824 M. BOUCHER: Merci, Messieurs les Commissaires. Avant de débuter, j'aimerais vous présenter
mon équipe. À ma droite, madame Monique
Therrien, directrice générale et à ma gauche, monsieur Jacques Racicot, membre
du conseil d'administration et père d'un enfant sourd.
825 Mesdames,
Messieurs, le Centre québécois de la déficience auditive est un organisme
provincial de coordination dont le mandat est la défense collective des droits
et la promotion des intérêts des personnes vivant avec une surdité au
Québec. Ces personnes peuvent être
sourdes de naissance, malentendantes, devenues sourdes, sourdes et aveugles
et/ou vivant avec des acouphènes.
826 Le CQDA regroupe
70 associations, organismes, institutions travaillant de près ou de loin dans
le domaine de la surdité.
827 Depuis plus de
trente ans, le CQDA agit à titre de porte‑parole collectif et c'est à ce
titre qu'il participe à la présente audience.
828 La surdité est un
handicap invisible qui coupe la personne des communications qui, pour les
personnes entendantes, sont sources d'information.
829 Au Québec, les
personnes vivant avec une surdité représentent 10 pour cent de la population et
ce pourcentage augmentera avec le vieillissement de la population.
830 La télévision
constitue une source d'information en plus d'être une source de divertissement
et un outil d'intégration sociale. Mais
pour leur être admissible, la télévision doit être sous‑titrée non
seulement dans les grands centres, mais aussi dans les régions où les personnes
vivant avec une surdité subissent un double isolement : celui de l'éloignement géographique et celui
en lien avec leur surdité.
831 Les personnes
vivant avec une surdité veulent être traitées à part égales, tant dans la vie
courante qu'en matière de sous‑titrage.
Le CQDA et les personnes qu'il représente refusent de faire quelque pas
que ce soit vers l'arrière alors que l'entièreté du sous‑titrage est sur
le point d'être atteint après 20 ans de demandes répétées.
832 Nous remercions le
CRTC d'avoir compris cette réalité et d'avoir imposé le sous‑titrage en
entier aux télédiffuseurs. Le 17 mai
2007, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadienne
abondait dans le sens de l'accessibilité universelle des émissions de
télévision en annonçant dans son avis public 2007‑54, sa nouvelle
politique relative au sous‑titrage devant s'appliquer à tous les
titulaires de licence de télévision.
833 Ainsi, les
télédiffuseurs seront tenus de sous‑titrer l'entièreté des émissions
qu'ils diffusent au cours de la journée, à l'exception des messages
publicitaires et promotionnels et ce, à partir du moment du renouvellement de
licence. C'est la situation actuelle
pour TQS en vue de l'automne 2008.
834 Le Conseil a
prévenu au paragraphe 19 de sa décision que les télédiffuseurs qui voudraient
bénéficier d'une exception à la politique générale devaient fournir, au moment
de renouveler leur licence et d'en demander une nouvelle des preuves détaillées
et dûment chiffrées prouvant qu'ils ne sont pas en mesure de respecter
l'obligation du sous‑titrage en entier et qu'il leur faut une obligation
taillée sur mesure.
835 Remstar,
l'acquéreur de TQS, demande d'obtenir une obligation taillée sur mesure. C'est à l'égard de cette requête
qu'intervient le Centre québécois de la déficience auditive et les personnes
vivant avec une surdité.
836 La demande
d'accommodement de l'acquéreur repose sur des circonstances économiques et
techniques défavorables. Le CQDA rejette
cet argument qui est servi aux personnes vivant avec une surdité depuis presque
vingt ans.
837 La technologie a
nettement évolué et plusieurs possibilité intéressantes et efficaces sont
actuellement disponibles.
838 La difficulté du
sous‑titrage en direct est invoquée par l'acquéreur. La technologie, afin de faciliter ce sous‑titrage
en direct, est désormais disponible et efficace. Les membres du CRTC ont
d'ailleurs été témoins l'année dernière de l'une des technologie existantes et
déjà utilisée par TQS.
839 Le défi technique
important que soutien l'acquéreur n'est donc pas un motif d'accommodement. Quant à l'aspect financier, Remstar n'a pas
démontré de manière convaincante que c'est un motif d'accommodement qui
nécessite sept années à régler. Nous
rejetons donc aussi cet argument financier.
840 Conséquemment,
pour le CQDA et les personnes vivant avec une surdité, les raisons invoquées
par l'acquéreur en vue de reporter l'obligation de l'entièreté du sous‑titrage
au 31 août 2015 sont tout simplement inacceptables.
841 De plus, aucune
preuve détaillée et dûment chiffrée n'a été déposée à l'appui de la demande
d'accommodement de l'acquéreur, telle que requise au paragraphe 19 de la
décision du CRTC. Tout ce que Remstar
propose aujourd'hui n'est rien de plus que le report de son obligation. Il ne fournit aucun argument prouvant qu'il
n'est pas en mesure de les respecter. Et
l'échéancier soumis aujourd'hui est très insatisfaisant.
842 TQS offre déjà
plusieurs émissions sous‑titrées et n'a pas à mettre sur pied un service
complet de sous‑titrage, mais seulement de poursuivre et d'accroître le
sous‑titrage qu'il fait déjà.
L'acquéreur ne repart pas à zéro, il utilise déjà une technologie qui
s'est avérée efficace. Il octroie déjà
une partie de son budget au sous‑titrage.
843 Pour les personnes
vivant avec une surdité, la demande de l'acquéreur de reporter l'entièreté du
sous‑titrage à 2015 est un indice clair de son manque de volonté de
respecter l'une des conditions essentielles à l'obtention d'une licence. Pour le CQDA, cette demande constitue un
désengagement du nouvel acquéreur quant à l'obligation de sous‑titrage
imposée par le CRTC ainsi qu'un manque de sensibilité face aux besoins de 10
pour cent de la population québécoise.
844 La seule mesure
que la station prend ou compte prendre pour offrir un service de sous‑titrage
de qualité incluant le moyen de vérification et un groupe de travail sous
l'égide de l'Association canadienne des radiodiffuseurs. L'Association canadienne des radiodiffuseurs
n'est pas en mesure d'offrir aux personnes vivant avec une surdité une garantie
de l'atteinte de l'obligation de sous‑titrage à 100 pour cent dans un
délai raisonnable. Seul le CRTC a ce
pouvoir.
845 La participation
active de l'acquéreur à l'Association canadienne des radiodiffuseurs n'est pas
non plus une garantie de qualité comme le prétend Remstar. Malgré la demande à l'industrie de la
radiodiffusion énoncée dans la décision du CRTC du 17 mai 2007, concernant la
mise sur pied du groupes de travail en vue d'élaborer et d'implanter pour
améliorer la qualité du sous‑titrage au Canada, nous n'avons aucune
information de concernant la formation de tels groupes.
846 Bref, la demande
d'obligation taillée sur mesure de l'acquéreur en matière de sous‑titrage
ne repose sur aucune base solide et est entièrement rejetée par le CQDA et les
personnes vivant avec une surdité que nous représentons.
847 Accepter une telle
demande signifierait que le sous‑titrage n'est pas important et
nécessaire aux personnes vivant avec une surdité. L'accommodement demandé par Remstar
constituerait un pas en arrière, ce que refuse de faire le CQDA et les
personnes vivant avec une surdité.
848 Si, pour quelque
raison que ce soit, le CRTC devait accepter une obligation taillée sur mesure à
l'acquéreur, nous demandons que cette mesure comporte les éléments suivants :
849 Une date butoir
finale et à très court terme (un an ou deux au maximum), sans possibilité de
prolongation;
850 un échéancier
détaillé et précis d'accroissement du sous‑titrage;
851 les moyens qu'il
entend prendre pour parvenir au sous‑titrage entier de ses émissions au
cours de ce sursis;
852 le recours à des
mesures externes et indépendantes de contrôle de la qualité et de la quantité
du sous‑titrage;
853 une reddition des
comptes au CRTC quant aux avancements effectués et l'atteinte des objectifs
prévus;
854 la mise sur pied
d'un comité consultatif incluant des usagers vivant avec une surdité chargé de
travailler avec TQS en vue de l'atteinte des objectifs de quantité et de
qualité.
855 Nous nous
attendons également à ce que le CRTC établisse des mesures de compensation
sévères advenant le non‑respect de l'obligation de sous‑titrage par
Remstar.
856 Nous avons obtenu
l'équité en matière de sous‑titrage après près de vingt ans de chaude
lutte. Nous ne reculerons pas
aujourd'hui devant une entreprise qui n'offre aucun indice de bonne volonté.
857 Au nom de toutes
les personnes vivant avec une surdité au Québec et qui regardent TQS, nous
remercions les intervenants du CRTC d'avoir accepté de nous écouter
aujourd'hui. Merci.
858 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Dites‑moi, est‑ce que vous avez
trouvé dans les documents un chiffre que TQS a cité, quels sont les coûts
annuels de sous‑titrage?
859 M. RACICOT: Pas du tout.
860 LE PRÉSIDENT: Pas du tout?
Vous non plus? O.K.
861 M. BOUCHER: Vous me laissez parler, Monsieur Racicot?
862 LE PRÉSIDENT: O.K.
Mon collègue monsieur Morin a des questions pour vous.
863 CONSEILLER
MORIN: Merci, Monsieur le
Président. Bien, juste pour enchaîner,
on sait que Radio‑Canada, TVA dans le marché francophone sont, je pense,
à plus de 80 pour cent, actuellement. Il
n'ont pas nécessairement la même technologie.
864 Est‑ce que
vous êtes au courant des coûts que ces entreprises‑là ont encourus pour
satisfaire ces exigences de 80 pour cent actuellement?
865 M. RACICOT: Pas du tout.
866 CONSEILLER
MORIN: Est‑ce que vous savez si
cette technique‑là est très très chère ou...?
867 Parce qu'il y a
différents chiffres qui circulent. Comme
vous êtes dans ce...
868 MME THERRIEN: Nous n'avons pas les coûts, mais au fil des
ans... Nous savons que la technologie
autrefois à Radio‑Canada était basée sur la sténotypie et qu'il fallait
environ deux à trois ans pour former un sténotypiste alors qu'il existe, depuis
quelques années une nouvelle technologie de reconnaissance vocale, qui permet
de former des individus en deux semaines environ, ce qui fait que le coût de
formation est beaucoup moins dispendieux et la reconnaissance vocale se fait à
partir d'un ordinateur.
869 Donc, pour nous,
nous n'avons pas vraiment tous les coûts.
Nous reprenons le dossier qui était autrefois tenu par le regroupement
québécois du sous‑titrage, qui malheureusement a été dissous. Alors, nous tentons quand même de poursuivre
leur travail, mais manquons...
870 CONSEILLER
MORIN: Mais la question,
évidemment... Monsieur... les gens de
Remstar, ce matin, ont reconnu qu'ils étaient à 45 pour cent, donc bien en deçà
de l'objectif qui devait être atteint, de 75 pour cent, je pense, au cours de
la prochaine année.
871 Là, vous posez la
condition, vous dites on leur donne deux ans et puis c'est 100 pour cent ‑‑
c'est un peu ce que vous demandez. Est‑ce
que vous avez une idée de ce que ça représente...?
872 M. BOUCHER: Exactement.
873 CONSEILLER
MORIN: ...en termes de coûts, et cetera?
874 M. RACICOT: Pas vraiment.
Et c'est pour ça que c'est... En
fin de compte, c'est Remstar ou TQS qui sont les plus en mesure de nous donner
l'information sur les coûts et ils ne nous les donnent pas.
875 CONSEILLER
MORIN: Est‑ce que vous êtes déjà
entré en contact avec eux? Est‑ce
qu'ils vous ont...?
876 Parce que ce
matin, ils arrivent devant nous avec quand même un calendrier, hein? Soixante pour cent le 31 août 2010, 80 pour
cent, donc la situation actuelle pour les deux autres réseaux ‑‑
ils sont à 80 pour cent ‑‑ eux c'est 2013 et le 31 août, bon
là, ça serait la totalité.
877 Et le président,
enfin, monsieur... pas Bellerose mais monsieur Maxime....
878 CONSEILLER
ARPIN: Rémillard.
879 CONSEILLER
MORIN: Rémillard, pardon. Merci.
880 Monsieur Maxime
Rémillard a très bien dit : Moi, j'en
fais un argument... un engagement personnel, ce matin.
881 Alors, vous
connaissez les conditions financières de TQS, est‑ce que dans ce sens‑là,
ils acceptent qu'on en fasse une condition de licence. Est‑ce que votre exigence dans ce sens‑là
ne pourrait pas mettre un peu d'eau dans son vin?
882 M. RACICOT: Nous avons discuté de cette question‑là
au préalable et effectivement, on s'est posé la question en disant : Jusqu'où est‑ce qu'on est disposé à
accorder un délai. Qu'est‑ce qui
est acceptable dans cette question‑là?
883 Et vous savez, on
est déjà en retard. Et tout ce qu'on va
faire, c'est de donner une prolongation, de donner des délais supplémentaires
et, de plus, la garantie que ça va effectivement se faire ne porte actuellement
que sur une parole donnée à la dernière minute, puisque...
884 CONSEILLER
MORIN: Ce serait une condition de
licence, aussi. Ils acceptent la
condition de licence selon l'échéancier.
885 M. RACICOT: Oui, je comprends, mais la vérification va se
faire comment? On va le faire à partir
du moment qu'ils vont nous dire : oui,
on le fait à 60 ou on le fait à 65 ou 80 pour cent. Qui va vérifier ça? Est‑ce qu'on va installer quelqu'un
devant la télévision pendant un mois de temps pour calculer le nombre d'heures
qui sont sous‑titrées? Est‑ce
qu'on va...?
886 Alors, ce qu'on
demande, c'est aussi d'avoir les moyens de vérifier ce qui est dit. La parole de monsieur Rémillard, dans ce cas‑là,
je suis bien prêt à la prendre, mais je veux avoir aussi une garantie que
qu'est‑ce qu'ils nous disent s'est réalisé.
887 Et, de plus, on
parle de quantité de sous‑titrage, mais on pourrait parler aussi de
qualité de sous‑titrage. Parce que
ce sont nos enfants, ce sont les personnes qui lisent ce contenu‑là qui
doivent avoir un contenu exact, et non pas un contenu erroné. C'est beau avoir une quantité, mais il faut
aussi que ça reproduise ce qui se dit.
888 Alors, on a deux
niveaux à regarder. Et la quantité
d'abord, mais la qualité de ce qui se dit également.
889 CONSEILLER
MORIN: Jusqu'ici, au niveau de la
qualité, est‑ce que vous avez évalué la performance, indépendamment de la
quantité, la qualité du sous‑titrage de TQS?
890 M. BOUCHER: Au niveau de la qualité, comme je suis un
consommateur de sous‑titrage, je regarde souvent des émissions sous‑titrées,
je dirais que Radio‑Canada sont plus en avance, peut‑être plus en
moyens, la qualité est meilleure.
891 Là, je suppose que
la télévision fonctionne, ici, comme ça.
Moi, j'ai pas l'impression que vraiment le système de surveillance de la
part du CRTC peut contrôler ça. Même
nous, on contrôle ce qu'on voit. On peut
porter plainte au poste de télévision si on veut, mais les réponses qu'on nous
donne ‑‑
892 CONSEILLER
MORIN: Mais vous n'avez pas essayé par
voie d'échantillonnage, par exemple, de comparer Radio‑Canada à TQS? Autrement dit, si je vous entends bien, il
n'y a pas seulement une question, mais vous n'avez pas de chiffres pour le
démontrer... Et pas seulement une
question de quantité, mais de qualité dans le...
893 Et TQS a avoué
aussi, au niveau des émissions en direct, avoir certains problèmes au niveau
technologique.
894 MME THERRIEN: Là‑dessus, au niveau... Vous savez, nous sommes un organisme sans but
lucratif avec un budget très limité. Et
nous devons couvrir tout ce qui a trait à la surdité au Québec. Alors, toute cette surveillance‑là,
nous ne pouvons pas la faire de manière aussi pointue qu'une entreprise qui a
les moyens, elle, de nous... de faire, d'autre part... de nous démontrer des
choses. Nous sommes des consommateurs
avec des moyens bien faibles.
895 Vous nous dites
aussi... Vous disiez tantôt que Remstar
disait qu'en 2015, ça serait tout sous‑titré, mais si on lit bien, ce
qu'ils ont écrit c'est « la quasi totalité ».
Ça, ça nous inquiète parce que la quasi totalité, ça laisse une porte
ouverte, encore.
896 Donc, en 2015,
nous n'arriverons pas encore à la totalité.
Et c'est ça qui nous inquiète, nous : ce genre de bonne, très bonne
volonté, considérant leurs moyens financiers. Mais nous attendons encore « à
parts égales ». Parce que si on continue
à attendre, on va enlever le « égales » et on va toujours rester à part.
897 CONSEILLER
MORIN: C'est tout pour moi. Merci, Monsieur le Président.
898 LE PRÉSIDENT: Monsieur Arpin.
899 CONSEILLER
ARPIN: Bonjour Monsieur Boucher, Madame,
Monsieur Racicot. Vous avez vous‑même
dit un peu plus tôt, en réponse à une question de mon collègue Monsieur Morin,
que les systèmes de reconnaissance de la voix étaient aujourd'hui la méthode
privilégiée du sous‑titrage. Et
vous avez aussi abordé le problème de la qualité.
900 Est‑ce que
vous...? Bon, je sais que le RQST
travaillait avec le CRIM, au développement de cette technologie‑là. Est‑ce que vous, comme vous vous êtes
substitué au RQST, est‑ce que vous travaillez également avec le CRIM pour
essayer de trouver des solutions à cette problématique‑là?
901 MME THERRIEN: Notre rôle, au Centre québécois de la
déficience auditive n'est pas de trouver des solutions. C'est de demander le sous‑titrage
comme...
902 CONSEILLER
ARPIN: Mais c'était le rôle du RQST, de
participer, de travailler à la recherche de solutions. D'ailleurs, le RQST est allé chercher du
financement privé pour assister le CRIM.
Et puis vous m'avez dit... ou monsieur Boucher ou monsieur Racicot ont
dit que vous étiez... vous aviez pris la place du RQST suite à cette
dissolution. C'est pour ça que je vous
pose la question.
903 Ce que vous me
dites, si je comprends bien, c'est que le Centre représente les personnes
malentendantes sans pour autant avoir la même mission ou une mission analogue à
celle du RQST?
904 MME THERRIEN: Effectivement, nous avons comme mission de
défendre et de promouvoir les droits des personnes vivant avec une
surdité. Et le sous‑titrage est
l'un de ces droits‑là, étant...
905 CONSEILLER
ARPIN: Merci.
906 M. RACICOT: Mais je voudrais ajouter que ce que je sais,
c'est que le CRIM et le RQST actuellement sont constamment préoccupés par le
développement de leur système, par l'amélioration de leur système.
907 Et l'acquisition
soit de moyens technologiques, d'investissement, de perfectionnement... Ce qu'on ne sait pas... Ce qu'on n'est pas en mesure de vous répondre
aujourd'hui, c'est : exactement, en date d'aujourd'hui, où est‑ce qu'ils
en sont rendus?
908 Mais je sais très
bien que c'est un de leurs buts principaux que d'avoir effectivement de plus en
plus de facilité, puis possiblement de diminution de coût. Je ne suis pas en mesure de vous dire combien
coûte une heure de sous‑titrage. Je
ne veux pas prendre leur place comme telle, de cette compagnie‑là.
909 Mais je suis
certain que si on a besoin de cette information‑là, elle peut être
disponible.
910 CONSEILLER
ARPIN: Non, le CRIM, c'est un centre de
recherche, ce n'est pas une entreprise.
Donc...
911 Mais
effectivement, monsieur Dumouchel et monsieur McNichol, au cours des ans, ont
tenu le Conseil bien informé du développement technologique. Mais comme vous... Où en sont‑ils aujourd'hui? J'en sais la même chose que vous.
912 M. RACICOT: Mais on peut s'informer. Je veux dire, si on a besoin d'information,
elle est disponible puis on peut facilement je pense obtenir combien, les coûts
horaire et cetera.
913 CONSEILLER
ARPIN: Ils sont connus du Conseil.
914 MME THERRIEN: Est‑ce que vous me permettez d'ajouter
quelque chose? Tantôt, j'ai peut‑être
esquivé la question de monsieur Morin concernant la qualité du sous‑titrage.
915 Vous avez posé la
question : la qualité et la quantité. Au
départ, je crois que les personnes que nous représentons apprécieraient au
moins d'avoir un sous‑titrage entier.
Et par la suite, dans un deuxième temps, d'améliorer la qualité, parce
qu'actuellement, ils n'ont rien, dans certains cas.
916 CONSEILLER
ARPIN: C'est l'objet, d'ailleurs, de la
décision de mai 2007 que vous avez citée.
Ça fait que les problèmes reliés à la qualité du sous‑titrage de
langue française sont connus.
917 Et la recherche de
solutions, évidemment ‑‑ elle repose sur les épaules de bien
du monde sans... probablement, malheureusement sans que ça soit jamais
personne ‑‑ donc, qui sont bien bien identifiées. Et je comprends ce que vous nous dites. C'est que nous, au CRTC, on a probablement le
meilleur levier.
918 MME THERRIEN: Effectivement.
919 CONSEILLER
ARPIN: Merci.
920 LE PRÉSIDENT: O.K.
Merci beaucoup de venir partager avec nous vos préoccupations à TQS.
921 Comme vous le
savez, on va avoir cette année une grosse séance sur toutes les questions
d'accessibilité, et notamment le problème des sourds est un des problèmes qu'on
va soulever là aussi. Merci!
922 MME THERRIEN: Merci.
923 M. BOUCHER: Merci, Messieurs les Commissaires.
924 LE PRÉSIDENT: Madame Boulet, qu'est‑ce qui nous...?
925 LA
SECRÉTAIRE: Oui? Merci, Monsieur le Président.
926 J'inviterais
maintenant le prochain intervenant, la Fédération nationale des communications
à se présenter à l'avant, s'il vous plaît.
927 Mme Chantal
Larouche comparaît pour la Fédération.
928 Madame Larouche,
si vous pouvez nous présenter vos collègues, après quoi vous aurez 10 minutes
pour votre présentation. Merci.
INTERVENTION
929 MME LAROUCHE :
Merci.
930 Monsieur le
Président, membres du Conseil, merci d'avoir accepté de nous entendre.
931 Alors, je suis
accompagnée de Pierre Roger, qui est le secrétaire général de la Fédération
nationale des Communications.
932 À ma droite,
maître Éric Lévesque du service juridique de la CSN, et à côté de monsieur
Roger, Benoît Bachand, consultant de la firme MCE Conseils.
933 La Fédération
nationale des Communications regroupe près de 7 000 artisans des médias,
répartis dans une centaine de syndicats.
Elle représente huit des neuf syndicats de TQS, regroupant près de 400
membres à Montréal, Trois‑Rivières, Sherbrooke et Saguenay.
934 Ces syndicats
interviendront au cours de la semaine pour étayer davantage, finalement, la
situation et l'impact de la transaction proposée dans les régions respectives.
935 La FNC est
particulièrement préoccupée par l'enjeu de cette audience, qui pourrait sceller
à jamais le sort de la vocation de la télévision généraliste et entacher la
crédibilité du CRTC.
936 La requérante
profite d'une situation financière précaire pour soumettre le Conseil à une
pression indue afin qu'il privilégie les intérêts économiques de TQS aux dépens
de l'intérêt supérieur, soit l'intérêt public et la vocation de la télévision
généraliste.
937 Les ondes sont un
service public dont l'exploitation est liée à des obligations et
responsabilités définies par licence.
938 La demande soumise
au Conseil n'est pas une simple demande de transfert, mais elle constitue une
demande de modification et de renouvellement de licence.
939 Le CRTC, en vertu
de ses pouvoirs, doit rejeter la proposition telle que soumise puisqu'elle
consiste à abandonner les engagements pris par TQS au moment du renouvellement
de sa licence, engagements qui ne doivent pas être affectés par le transfert de
propriété, en vertu de la politique télévisuelle.
940 Cette demande de
transfert de contrôle de TQS à Remstar rompt avec les objectifs, valeurs et
principes contenus dans la Loi sur la radiodiffusion et l'ensemble des règles
et politiques du CRTC quant à l'accessibilité des services et à la diversité
des voix éditoriales.
941 Pire encore,
Remstar, qui a été autorisé le 20 mars 2008 par le CRTC à poursuivre
l'exploitation de TQS, place le CRTC devant un fait accompli puisque
l'entreprise a déjà modifié les engagements prévus à la licence.
942 Remstar devait,
pourtant, exploiter TQS selon les modalités et conditions contenues dans les
licences de radiodiffusion actuelles.
943 Le CRTC doit
obliger Remstar à respecter les engagements pris par TQS relativement à
l'information et à la programmation locale et régionale jusqu'à ce qu'il rende
une décision.
944 La transaction
proposée est un coup de force dirigée contre le CRTC, l'intérêt public et la
vocation de la télévision généraliste.
945 La FNC tient à
réitérer que l'obligation de produire de l'information aux niveaux local,
régional et national devrait faire partie des conditions d'exploitation des
titulaires de licence.
946 L'information est
un élément essentiel de la vie démocratique, ce que reconnaît, d'ailleurs, le
CRTC.
947 La demande soumise
au Conseil risque de prive d'information non seulement les régions desservies
par les stations propriétés de TQS, mais aussi les régions de l'Abitibi‑Témiscaminque,
de l'Outaouais et du Bas‑Saint‑Laurent, propriétés de RNC Media et
de Télévision MBS.
948 C'est donc
l'ensemble des régions du Québec qui seront privées d'informations nationales
et fort probablement aussi d'informations locales et régionales.
949 La majorité des
citoyens regardent la télévision pour s'informer, comme le précise le CRTC dans
sa politique réglementaire sur la diversité des voix. Le Conseil reconnaît que la télévision en
direct joue un rôle très important lorsqu'il s'agit d'offrir une pluralité de
voix éditoriales partout au pays.
950 Les bulletins de
nouvelles télévisées, tant locaux que nationaux, constituent pour un grand
nombre de Canadiens la principale source d'information sur l'actualité locale,
nationale et mondiale.
951 La télévision
généraliste est un service qui permet à tous les citoyens d'avoir accès à
diverses sources d'information et de programmation gratuitement, sans
abonnement au service de distribution.
952 La télévision
traditionnelle doit diffuser des émissions de nouvelles qui répondent aux
attentes de l'auditoire et reflètent la réalité des communautés qu'elle
dessert. Les émissions de nouvelles
représentent un élément clé dans l'établissement de l'identité d'une station
auprès des téléspectateurs, comme le précise aussi la politique télévisuelle
canadienne.
953 Les émissions
d'information ont une importance particulière, comme le reconnaît le Conseil.
954 Dans sa politique
réglementaire sur la diversité des voix, le CRTC poursuit l'objectif d'assurer
une diversité des points de vue, soit par le biais de règlements sur la
propriété, soit par le biais d'exigences de programmation.
955 Dans sa politique
réglementaire sur la diversité des voix, le CRTC soutient aussi qu'on s'attend
à ce qu'une station de télévision locale qui est autorisée à être exploitée
dans un marché local offre des nouvelles et des informations locales.
956 Cette politique
reconnaît l'importance d'offrir une pluralité de voix éditoriales
professionnelles qui utilise des services de journalistes d'expérience, étant
donné leur autorité et leur crédibilité.
957 Le Conseil doit
donc contraindre la requérante à maintenir des salles de nouvelles, avec les
effectifs professionnels actuellement en place.
958 Le CRTC ne peut
pas non plus autoriser TQS à remplacer des émissions d'information par d'autres
catégories d'émissions, même si elles transmettent des valeurs socioculturelles
importantes.
959 La proposition
soumise par Remstar s'appuie sur la situation financière de l'entreprise et
l'absence de demande concurrente pour bafouer les valeurs et les assises de la
Loi sur la radiodiffusion, et ainsi s'approprier une licence en la dépouillant
de sa substance.
960 Si le CRTC
autorise l'acquisition telle qu'elle est soumise, il ouvre la porte à des
demandes similaires et à l'affaiblissement des valeurs contenues dans la Loi
sur la radiodiffusion en faveur de la diversité, de l'accessibilité, de
l'équité et de la démocratie.
961 La télévision
généraliste doit informer et divertir ce qui est compromis par l'abolition des
salles de nouvelles nationales, locales et régionales.
962 La transaction
proposée est un déni de la Loi sur la radiodiffusion, de la politique
télévisuelle canadienne et des autres politiques concernant le transfert de propriété
ou de contrôle relatif aux engagements.
963 La transaction
proposée ne permet pas non plus de conclure que TQS fera la meilleure
utilisation possible des fréquences qui sont de propriétés publiques, telle que
rechercher par le CRTC au moment de l'attribution du renouvellement ou du
transfert d'une licence.
964 Remstar propose
l'abandon des engagements visant à refléter les collectivités qu'elle dessert,
en diffusant un nombre d'heures précis de nouvelles par semaine dans les
marchés locaux, engagements qui, à notre avis, ne doivent pas être affectés par
le transfert de propriété en vertu de la politique télévisuelle.
965 Le CRTC peut, à
notre avis, rejeter cette transaction, comme l'a reconnu, d'ailleurs, la Cour
supérieure du Québec chargée d'appliquer la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies.
966 Le CRTC doit, bien
sûr, protéger la viabilité de la télévision généraliste francophone privée,
mais pas au prix d'une altération des objectifs contenus dans la Loi sur la
radiodiffusion et la politique télévisuelle, dont les valeurs et les principes
sont le coeur d'un système édicté dans l'intérêt public.
967 Le Conseil a
décidé de ne pas obliger les requérants à prendre des engagements quantitatifs
à l'égard des émissions de nouvelles locales.
Toutefois, il s'est réservé le droit d'exiger des titulaires qu'elles
démontrent que leurs émissions de nouvelles et les autres répondent aux
attentes de l'auditoire et reflètent la réalité des communautés qu'elles
desservent.
968 Le Conseil peut
déterminer que les titulaires n'ont pas répondu aux besoins légitimes de leurs
communautés et peut imposer des conditions de licence particulières en ce qui a
trait aux émissions de nouvelles locales.
969 Les protestations
soulevées par la fermeture des services de nouvelles et de productions locaux
et régionaux permettent au CRTC de conclure que la transaction proposée ne
répond pas aux besoins des communautés et peut exiger que les engagements de
TQS en matière d'informations et d'émissions locales soient protégés.
970 La demande de TQS
relève d'un choix idéologique qui risque d'aggraver encore davantage sa
précarité économique et son positionnement stratégique.
971 Remstar soumet une
proposition qui risque de l'empêcher de toucher les revenus des redevances du
câble et de publicité des marchés locaux.
972 Le plan Remstar
pourrait aussi compromettre son positionnement privilégié sur les services de
distribution.
973 La FNC s'est
prononcée en faveur de l'accès de la télévision généraliste aux redevances de
la distribution de la télévision, mais elle estime que ce droit aux redevances
ne peut être accordé que si la télévision généraliste assume les
responsabilités qui lui sont conférées par la Loi sur la radiodiffusion, la
politique télévisuelle et la politique réglementaire sur la diversité des voix.
974 Si la proposition
de Remstar était retenue par le CRTC, TQS ne devrait pas avoir accès aux
redevances de distribution à moins de se soumettre à l'obligation de produire
et de diffuser des nouvelles dans toutes les régions desservies.
975 TQS aurait pu
demander au CRTC d'atténuer l'impact des obligations contenues dans sa licence
relativement à la production indépendante.
Loin de chercher une solution au besoin de revenus essentiels au
maintien de l'information, TQS ajoute à ses difficultés en choisissant
d'accroître le recours à la production indépendante et réduit ainsi sa capacité
d'exercer un plein contrôle sur les contenus à diffuser sur diverses plates‑formes
technologiques.
976 Il importe ici de
rappeler que plusieurs dirigeants de TQS ont déjà demandé au CRTC de réduire
les exigences relatives à la production indépendante. Ils ont été nombreux à déplorer l'impact du
secteur indépendant de la production sur la précarité financière de TQS. Cette dernière a, en effet, souffert de la
surenchère à laquelle se livrent les producteurs indépendants lorsque vient le
temps de vendre des émissions. Il n'est
donc pas étonnant que cette transaction obtienne l'appui des producteurs
indépendants.
977 En vertu des
règles édictées dans la politique télévisuelle canadienne traitant des
émissions de nouvelles locales et régionales, TQS ne devrait plus avoir accès à
la publicité locale en abolissant les salles de nouvelles et la production
locale et régionale.
978 La Fédération
nationale des Communications, qui représente près de 400 des employés syndiqués
de TQS, de l'information, de l'ingénierie, de la réalisation et des bureaux,
poursuit, bien sûr, des objectifs de protection des droits de ses membres.
979 La FNC ne
s'attend, toutefois, pas à ce que le Conseil intervienne dans la gestion des
relations de travail. Elle croit,
toutefois, important d'informer le Conseil qu'elle est convaincue que d'autres
options s'offraient à l'entreprise.
980 L'analyse du
groupe SME Conseils, jointe au présent mémoire de la Fédération, permet de
conclure que la proposition soumise au Conseil par TQS néglige l'aspect
fondamental des revenus et n'a rien d'un exercice rigoureux de réorganisation.
981 Le CRTC a devant
lui un plan de redressement qui est loin de satisfaire la Loi canadienne sur la
radiodiffusion, tant en ce qui a trait à l'emploi qu'aux besoins et aux
intérêts des Canadiens.
982 Les intérêts
économiques de Remstar ne peuvent pas être le seul guide de la restructuration
de TQS, et le CRTC doit se donner les moyens d'étudier des demandes
concurrentes de transfert de contrôle de TQS.
983 Le CRTC peut et
doit empêcher Remstar de dépouiller TQS de sa substance jusqu'à ce qu'il rende
une décision sur la demande de transfert.
984 La Fédération
demande au CRTC de rejeter la demande de transfert de propriétés de TQS telle
qu'elle a été soumise et que le transfert soit conditionnel au respect des
engagements de TQS en matière d'informations, de productions locales et
régionales.
985 Le CRTC est le
gardien du système canadien de radiodiffusion et de l'intérêt public. Il doit donc préserver le droit de tous les
citoyens, quel que soit leur statut, d'avoir accès aux services télévisuels
traditionnels et à des émissions de nouvelles locales et régionales.
986 Le CRTC doit
exercer son pouvoir d'imposer des conditions de licence particulières à l'égard
des émissions de nouvelles locales.
987 Le CRTC ne doit
pas autoriser cette transaction qui altère la politique télévisuelle et qui
porte atteinte aux objectifs de la Loi sur la radiodiffusion.
988 Le CRTC doit
maintenir l'échéancier d'audience qu'il s'était fixé relativement au
renouvellement de licence de la télévision généraliste et rejeter la demande
visant à renouveler la licence de TQS jusqu'en 2015.
989 Merci. Voilà, ça complète notre présentation.
990 LE PRÉSIDENT :
Merci beaucoup pour votre présentation.
991 Expliquez‑moi
le dernier point de votre document. Vous
voulez que nous ne donnons pas une licence à TQS, mais que nous traitons de TQS
avec tous les autres réseaux dans l'année prochaine?
992 MME LAROUCHE :
Oui. Nous estimons qu'il serait
préférable, si le Conseil décidait de donner droit à Remstar de devenir
propriétaire de TQS, qu'il traite cette demande comme un changement de propriété
qui devrait faire l'objet d'une demande de renouvellement au moment où le CRTC
avait prévu faire ses audiences sur le renouvellement des licences de la
télévision généraliste.
993 Ça permettra, à
tout le moins, d'évaluer si le nouveau propriétaire est en mesure d'assumer ses
responsabilités, si jamais le Conseil, bien sûr, donne droit à la transaction.
994 LE PRÉSIDENT :
Oui. Effectivement, ça veut dire que la
décision doit être faite l'année prochaine, et entre maintenant et l'année
prochaine, si nous autorisons le transfert, Remstar peut prouver son cas qu'il
est quasiment impossible de faire les nouvelles ou peut trouver une nouvelle
voie pour faire des nouvelles plus rentables.
C'est votre idée essentiellement, si j'ai...
995 MME LAROUCHE : Oui,
on estime qu'à ce moment‑ci, il est peut‑être un peu tôt pour
donner une licence de sept ans. Mais
vous comprenez, bien sûr, également, Monsieur le Président, que, à notre avis,
la transaction telle que soumise ne peut pas être acceptée et doit faire
l'objet de conditions beaucoup plus sérieuses.
996 LE PRÉSIDENT :
Oui.
997 Maintenant,
l'étude que vous avez soumise avec votre soumission, je l'ai lue avec beaucoup
d'attention, et essentiellement, l'étude dit que TQS ou les propriétaires de
TQS n'ont jamais fait un examen rigoureux de l'entreprise pour trouver où est
la rentabilité, où sont les coûts, comment on peut se réorganiser avec les
mêmes conditions de licence qu'ils ont maintenant pour arriver à une entreprise
plus rentable, et caetera.
998 Je trouve ça un
peu étonnant. Sûrement, c'était dans
l'intérêt de Cogeco et de CTV auparavant de trouver des moyens comme ça, et
même si Cogeco et CTV étaient dans une bataille et n'étaient pas intéressés à
faire ça, sûrement, Remstar, comme nouveau propriétaire, doit avoir fait ce
type d'examen, ce type de recherches intensives pour savoir qu'est‑ce
qu'on peut sauver, qu'est‑ce qu'on doit couper.
999 MME LAROUCHE :
Mais, d'abord... peut‑être que je pourrai passer ensuite la parole à
monsieur Benoît Bachand, qui est à l'origine de cette analyse.
1000 Bon, ça ressortit
ce matin, il n'y a pas eu d'étude approfondie, on l'a bien vu, quant à la
possibilité de réorganiser TQS autrement.
1001 Ce qu'on peut dire
au Conseil, nous, et on fait un peu exception là‑dessus, hein, on parle
rarement des relations de travail, mais il y a une chose qui est certaine,
depuis le 18 décembre, la Fédération et les syndicats affiliés ont tenu à
plusieurs reprises à manifester leur réel intérêt pour réfléchir et contribuer
à la réorganisation de l'entreprise.
1002 Tout a été mis en
place. Nous nous attendions sincèrement
à pouvoir avoir des rencontres sérieuses pour voir comment on pouvait
réorganiser l'entreprise et ainsi trouver des solutions à la situation
économique que personne ne niait. Ni les
syndicats, ni la Fédération n'ont remis en question les difficultés économiques
de l'entreprise.
1003 Cependant, il y a
plusieurs solutions parfois pour résoudre une difficulté, et on a l'impression
qu'on a carrément été mis de côté. Alors
que nous avons demandé des rencontres, que nous avons manifesté notre vif
intérêt pour contribuer à la réorganisation, ce n'est que le 23 avril,
finalement, qu'on a reçu un plan, qui est le plan qu'on vous... bien, le plan,
avec quelques différences près là, si je considère que ce matin, il y a eu de
nouvelles propositions.
1004 Mais le plan qu'on
a reçu le 23 avril, c'est celui prévoyant la fin des émissions de nouvelles,
fin aussi des services de production commerciaux. C'est étonnant parce qu'on pense qu'on aurait
peut‑être pu contribuer, avec les artisans qui connaissent l'entreprise
et qui y travaillent depuis des années, des solutions peut‑être un peu
plus constructives.
1005 Mais là‑dessus,
je peux peut‑être demander à monsieur Bachand de compléter puisqu'il a
l'habitude de travailler dans des entreprises en réorganisation, y compris dans
les médias.
1006 M. BACHAND :
Effectivement, Monsieur le Président, la première chose à faire dans une
entreprise, c'est de faire le diagnostique lorsqu'elle ne va pas bien, de faire
le tour du jardin, et à la lumière des informations qu'on a reçues, on n'a pas
reçu d'information, et on ne voit pas comment Remstar ou Cogeco ont pu faire le
tour du jardin, faire un plan de redressement et de s'asseoir avec, entre autres,
les travailleurs qui sont des spécialistes du milieu.
1007 On comprend, bien
sûr, qu'il y a eu une rationalisation, mais dans ce cas‑ci, il y a eu une
coupure drastique, sans vous consulter de ce que je peux en comprendre, et je
ne pense pas que c'était la meilleure solution pour aider TQS à sortir de cette
situation financière là. Il existe
beaucoup d'alternatives.
1008 Nous, on pense
qu'on en a identifié quelques‑unes, et je n'ai même pas rentré dans
l'entreprise. À partir du moment où on
aurait pu rentrer dans l'entreprise et échanger avec les gens sur le terrain,
il y aurait peut‑être eu moyen de relancer TQS et non pas comme ça se
fait actuellement.
1009 LE PRÉSIDENT :
O.K. Je suis très intéressé dans votre
observation.
1010 On n'a pas eu de rencontres
entre les syndicats de TQS et Remstar pour discuter des plans de relance ou des
contributions par les syndicats en forme de concessions ou quelque chose comme
ça?
1011 MME LAROUCHE :
Non. En fait, les rencontres qu'on a
eues consistaient simplement à prendre acte du plan soumis qui prévoyait les
270 mises à pied, et sur lequel on devait, finalement, s'entendre. Alors, essentiellement, le débat a porté sur
les mises à pied, la refonte des conventions collectives pour qu'on renonce,
donc, à certains droits, notamment, les droits relatifs à la sous‑traitance.
1012 Et on comprend
bien là, aujourd'hui. C'est clair,
évidemment, on voulait se défaire des contraintes syndicales pour pouvoir aller
produire les émissions à l'extérieur.
Or, on pense qu'il y avait peut‑être lieu de trouver d'autres
scénarios qui n'auraient sans doute pas permis de sauver tous les emplois,
hein!
1013 On n'est pas, à la
Fédération, dans la première réorganisation d'entreprise. On en a vu plusieurs dans le milieu, mais je
peux vous dire qu'ailleurs, en général, ça s'est fait de façon beaucoup plus
civilisée et plus rigoureuse surtout.
1014 LE PRÉSIDENT : Est‑ce
que j'interprète ça correctement, que vous me dites que c'est vraiment un plan
contre les syndicats, pour avoir des productions indépendantes moins chères, au
lieu de productions à la maison avec les syndicats?
1015 MME LAROUCHE :
Bien, écoutez, nous, on le perçoit un peu comme ça, surtout que ce qu'on nous
dit, c'est que les émissions produites seront dorénavant produites à
l'extérieur. Or, on a du personnel à
l'interne qui était en mesure de le faire et de faire probablement les
compromis nécessaires pour maintenir la production à l'interne.
1016 Une chose est
certaine, au coeur des échanges qui ont eu cours entre les parties, la question
essentielle portait sur l'abolition des clauses visant à empêcher la sous‑traitance.
1017 LE PRÉSIDENT :
Votre avis sur la télévision généraliste est le même que le nôtre. Comme vous savez, ce matin, j'ai cité une
autre décision à même effet.
1018 Mais Remstar nous
dit que le modèle d'affaires ne fonctionne pas aujourd'hui. L'auditoire, et spécialement les jeunes,
n'obtiennent pas leurs nouvelles de la télévision, sinon de l'Internet, de la
radio, de téléphones sans fil, et caetera.
Évidemment, il y a une tendance comme ça.
1019 Quelle est votre
réponse à ça? Parce qu'ils disent,
pourquoi investir dans une business qui est en train de mourir? Les personnes âgées, encore, obtiennent leurs
nouvelles comme ça, mais les jeunes, non, et nous, nous voulons concentrer sur
les jeunes.
1020 MME LAROUCHE :
Non. Alors, il y a quelques observations
qu'on peut faire là‑dessus.
1021 On nous dit qu'on
veut concentrer sur l'auditoire plus jeune.
Or, on a rappelé en service à TQS le psychiatre bien connu, le Doc
Mailloux, pour faire une émission. Je ne
connais pas beaucoup de jeunes au Québec qui se précipitent pour ce genre
d'émission, soyons francs. Même chose
pour le maire Gendron.
1022 Je ne porte pas de
jugement de valeur sur la qualité de ces gens, mais, bon, si on vise un
auditoire jeune, je ne crois pas que ce soit la solution.
1023 D'autre part, en
ce qui a trait aux jeunes, il faut prendre en considération peut‑être une
étude qui a été produite par le Centre d'étude sur les médias, il y a de cela
quelques années, peut‑être trois ans.
1024 L'étude, au
contraire, démontre que les jeunes sont intéressés par l'information, mais
qu'ils ont une conscience assez aiguë des sources d'information, une
sensibilité à la qualité, à la crédibilité de l'information, ce qui tend à
démontrer que dans les faits, on a tout intérêt à avoir des ressources en
information qui sont crédibles, qui sont qualifiées.
1025 D'autant plus que
ce qu'on remarque, c'est que oui, les jeunes utilisent le Net et d'autres plates‑formes
pour s'informer, mais ils réfèrent, selon cette étude, très souvent aux médias
qui ont déjà développé notoriété, que ce soit le site de Radio‑Canada,
SCN.
1026 Donc, il est faux
de prétendre... Cyberpresse aussi sont des sites fréquentés. Il est faux de prétendre que les jeunes sont
en quête d'information, bien, en tout cas, ce qu'on appelle du soft news. Bien au contraire, ils sont de plus en plus
instruits. Il ne faut pas mépriser cette
nouvelle génération qui est plus instruite que la moyenne, qui est à la
recherche d'informations assez précises, assez rigoureuses.
1027 En tout cas,
l'étude du Centre d'étude sur les médias ‑‑ je pense qu'on
vous l'a déjà déposée ‑‑ tend à démontrer que bien au
contraire, on a intérêt à être encore meilleur quand on fait de l'information.
1028 M. ROGER : Peut‑être
un complément, Monsieur le Président.
1029 Évidemment, de
nombreuses études aussi ‑‑ je pense que vous les
connaissez ‑‑ sont d'avis que la source première d'information
du grand public demeure, avant tout, la télévision, radio et médias écrits,
mais principalement la télévision. C'est
la source première de l'information pour l'ensemble de la population.
1030 LE PRÉSIDENT : Et
après ça, on va sur l'Internet pour intensifier leurs connaissances.
1031 M. ROGER : Oui,
tout à fait!
1032 MME LAROUCHE : Si
vous permettez, Monsieur le Président, on a trouvé particulière la définition
qu'on faisait ce matin de l'information, hein!
Tout est de l'information, finalement.
Ma grand‑mère, ma tante peut téléphoner dans un média, elle a vu
un chien écrasé, et ça devient de la nouvelle.
1033 Je regrette! Il y a quand même des règles qui sont
établies en matière d'information, en matière de cueillette d'information. Il y a des critères auxquels réfèrent les journalistes
dans la pratique de leur métier. Il y a
aussi des politiques éditoriales dans certaines entreprises. On ne peut pas tout assimiler à de
l'information.
1034 Oui, il y a
beaucoup d'informations qui circulent là, mais il y a une façon aussi de recueillir
l'information qui fait appel à des gens qui pratiquent le métier, des
journalistes professionnels qui répondent à des critères bien particuliers et
qui ne laisseront pas le soin à quiconque de vendre ce qu'il a à vendre.
1035 Moi, je n'ai pas
de problème à ce qu'on veuille laisser la parole aux maires et aux élus et aux
vendeurs du temple, si on veut, mais il y a une chose qui est certaine, il
faut, un moment donné, filtrer cette information pour permettre au public de
prendre connaissance, de bien saisir les enjeux auxquels il est confronté.
1036 LE PRÉSIDENT :
Oui. Vous parlez des nouvelles de
Catégorie 1.
1037 Essentiellement,
Remstar nous a fait une proposition où la programmation n'a aucune nouvelle de
Catégorie 1, seulement des commentaires, des analyses et des interprétations.
1038 Et selon vous, ce
n'est pas là des nouvelles, ce n'est pas une télévision généraliste?
1039 MME LAROUCHE :
Non. Pour nous, le commentaire, les
opinions, bon, ça peut être utile à une programmation, on ne rejette pas ça,
mais il y a une grande différence entre l'opinion de tout et chacun sur une
question fondamentale et la possibilité, donc, de faire une analyse
approfondie, de la recherche, de l'enquête.
1040 Et il ne faut pas
oublier non plus là que dans la vie quotidienne de tous les citoyens, il y a le
monde politique, par exemple. La
politique, ça définit considérablement la vie des citoyens. Alors, il faut des gens pour avoir le temps
d'aller chercher l'information, mais de l'analyser aussi de manière à ce que le
public puisse se faire une idée sur ceux qui ont la responsabilité de les
représenter aux divers niveaux politiques.
1041 Alors, on ne peut
pas, nous, confondre information, cueillette d'information, à tout ce qui est
en circulation. À ce compte‑là, on
pourrait dire que la publicité est de l'information, hein, parce qu'il y en a
qui vont dire, c'est de l'information publicitaire. Mais où ça s'arrête la limite entre
l'information, les nouvelles et tout ce qui peut être dit et entendu en
provenance de quiconque?
1042 M. LEVESQUE :
Évidemment aussi, la formule que propose Remstar, Monsieur le Président, c'est
quand même une formule dans laquelle l'information, ils vont la chercher en
quelque part. Je veux dire, ils vont
aller la piger où, dans les autres médias, radio, télé, journaux.
1043 Alors, eux, ils ne
feront pas de cueillette d'information, de ce qu'on a compris là, mais ils vont
s'amuser à l'analyser, l'interpréter et à faire du commentaire. On comprend qu'il y a des coûts associés à la
cueillette d'information, mais que c'est quand même nécessaire aussi là.
1044 LE PRÉSIDENT :
Vous étiez ici ce matin. J'ai posé la
question, d'où viennent les nouvelles brutes, comme ils l'appellent, et en
quelle forme, et caetera, et je n'ai pas reçu une réponse claire. Peut‑être à la fin de l'audience, on va
expliquer ça.
1045 De toute façon,
votre position est très claire. Je vous
remercie, spécialement pour l'étude que vous avez attachée. C'était très utile pour moi.
1046 Mes collègues ont
des questions? Michel.
1047 CONSEILLER ARPIN :
Merci, Monsieur le Président.
1048 Madame Larouche,
vous recommandez ni plus ni moins qu'on approuve Remstar, mais qu'on refuse
leur renouvellement. Cependant, les
demandes sont indissociables. C'est du
moins ce que la requérante a dit. Donc,
si on va à la logique de votre proposition, ça signifie que le Conseil refuse
la demande de Remstar.
1049 On a entendu
monsieur Vincent dire ce matin que dans cette circonstance, il doute qu'il ait
la capacité financière de pouvoir continuer à opérer la station pendant plus
que quelques semaines, ce qui a comme conséquence la fermeture et la
liquidation de ce qui s'appelle Télévision Quatre Saisons.
1050 Bien entendu, le
Conseil pourrait procéder à des appels de demande. Il n'est pas sûr s'il y aurait des
demandeurs, et s'il y en a, et que le Conseil tient un processus d'audience
publique et tout, ça se pourrait que pendant 12 à 18 mois, il n'y ait pas une
troisième station généraliste au Québec, et puis ça, c'est peut‑être
probablement le temps minimal parce que ça se pourrait bien qu'il n'y ait pas
de demandeur, compte tenu de l'expérience vécue par TQS jusqu'à ce jour, $ 225
millions de pertes.
1051 Est‑ce que
c'est ça que vise la FNC?
1052 MME LAROUCHE : Ce
n'est pas ce qu'on vise directement, mais on peut vous dire quand même,
Monsieur Arpin, que récemment, en Cour supérieure, on a pu voir qu'il y avait
un groupe qui avait déjà manifesté son intérêt quant à l'acquisition de
TQS. On sait qu'il y en a un autre
également.
1053 Quoiqu'il en soit,
il est clair que, pour nous, compte tenu de la responsabilité du CRTC, mais
compte tenu aussi de la vocation de la télévision généraliste, il n'est pas
tolérable, finalement, qu'au nom d'une difficulté financière, on puisse faire
tout et n'importe quoi et placer le Conseil en état de... sous pression et
quasi le prendre en otage pour lui dire, bien, écoutez, vous n'avez pas le
choix.
1054 Nous, on estime
que la proposition qui est soumise par Remstar équivaut à demander, finalement,
un transfert d'une licence de télévision généraliste pour en faire une
télévision spécialisée. Si Remstar veut
une licence de télévision spécialisée, très bien...
1055 Mais quoiqu'il en
soit, ils se sont engagés à être propriétaire d'une télévision
généraliste. Ils ont vu quelles étaient
les conditions d'acquisition de cette entreprise. Ils doivent, à notre avis, s'y soumettre
jusqu'à ce que le Conseil rende une décision, parce que vous le savez, ils sont
en état d'infraction depuis ce matin.
Alors là, il y a quand même un problème.
1056 CONSEILLER ARPIN :
Ils nous ont dit plus tôt qu'ils rencontraient toutes les conditions de licence
et tous les engagements, et ce, jusqu'au moment où la décision sera publiée,
puis, en fait, jusqu'au 31...
1057 MME LAROUCHE : Bien,
ils nous ont dit... Moi, je tiens à vous
souligner qu'il y a deux semaines, devant la Cour supérieure, monsieur
Bellerose, qui est le représentant...
1058 CONSEILLER ARPIN :
Je n'étais pas là.
1059 MME LAROUCHE :
Pardon?
1060 CONSEILLER ARPIN :
Je ne l'ai pas entendu, puis ça ne fait pas partie des...
1061 Est‑ce que
vous avez une transcription?
1062 MME LAROUCHE :
Nous avons une transcription de son intervention. Il a admis qu'il ne respectait pas les
engagements prévus à la licence en matière d'information et du nombre d'heures
d'information.
1063 Alors, écoutez là,
peut‑être qu'on dit une chose et son contraire, mais nous sommes témoins
et nous avons une transcription que nous allons pouvoir vous transmettre,
Monsieur le Vice‑Président.
1064 CONSEILLER ARPIN :
Ce matin ça a été une de mes premières questions...
1065 MME LAROUCHE :
Oui.
1066 CONSEILLER ARPIN :
...à savoir que, avec le personnel qu'il restait, est‑ce qu'on
rencontrerait les conditions de licence et les engagements de la licence
actuelle, et la réponse a été affirmative.
1067 MME LAROUCHE :
Bien, là‑dessus, je peux céder, si vous le permettez, la parole à maître
Lévesque qui était présent au moment de cette audience devant le tribunal.
1068 M. LÉVESQUE :
Alors, si vous me permettez, j'ai transmis au Conseil un peu plus tôt, en fait,
vers la fin de la semaine dernière, les transcriptions des notes
sténographiques de l'interrogatoire de monsieur Bellerose en Cour
supérieure ‑‑ alors, ça devrait faire partie, normalement, du
dossier public ‑‑ où monsieur Bellerose déclare, en fait, que
TQS ne serait pas en mesure de rencontrer les engagements prévus aux licences,
spécifiquement en ce qui a trait à la diffusion des bulletins d'information.
1069 Sauf erreur, ce
que j'ai entendu ce matin de la part de monsieur Bellerose, c'est que TQS ne
serait pas nécessairement en mesure de rencontrer tout et chacun de ses
engagements en termes d'heures de diffusion.
1070 Et si l'on se fie
à la grille horaire, qui, par ailleurs, a été déposée au dossier du Conseil en
même temps que la demande d'ordonnance qui a été sollicitée par la Fédération,
la grille horaire estivale démontre ‑‑ et faisons abstraction
des interprétations de l'information et des bulletins d'information ou de ce
que peut constituer une nouvelle ‑‑ à l'évidence, cette grille
démontre que les bulletins d'information passent à un total de sept
heures/semaine, et ce n'était qu'un exemple qui était tiré de la grille horaire
de Montréal.
1071 CONSEILLER ARPIN :
Remstar et TQS auront l'occasion de revenir en réplique, et on verra à ce
moment.
1072 Une dernière
question. Je reviens à votre paragraphe
3.45... Non, j'ai une question avant,
Monsieur Bachand.
1073 Monsieur Bachand,
dans votre étude ou l'étude de MCE Conseils, et vous affirmez que c'est dès
2006 qu'un programme de restructuration aurait dû être mis en place si on avait
voulu faire un sauvetage de TQS puisque c'est dès l'année financière 2006 qu'on
constate une contre‑performance.
Les cotes d'écoutes sont là, mais les revenus sont essentiellement en
chute libre.
1074 À votre avis, quel
type de restructuration aurait dû être fait en 2006 qui aurait pu amener un
redressement suffisant pour qu'on ne soit pas aujourd'hui devant une demande de
changement de propriétaire en vertu du C‑36?
1075 M. BACHAND :
Merci, Monsieur Arpin, pour la question.
1076 Écoutez,
effectivement, regardant la tendance des revenus, on voit qu'en 2006, ça
commence à être criant. Bien entendu,
une entreprise qui a une taille, qui a un chiffre d'affaires de plus de $ 100
millions, on s'entend qu'elle doit avoir un plan d'affaires, des prévisions
financières.
1077 À partir du moment
où on ne respecte pas nos prévisions financières, puis qu'on voit que nos
revenus chutent, et c'est le problème qu'on voit, entre autres, de TQS, c'est
que nos revenus ne sont pas suffisants, premièrement, pour supporter nos
coûts. Dans un deuxième temps,
effectivement, on nous l'a dit ce matin, les coûts sont élevés, effectivement,
par rapport à la capacité de payer.
1078 Donc, est‑ce
qu'on pouvait restructurer à partir de ce moment‑là? Bien entendu, on aurait pu restructurer. On aurait pu s'asseoir avec les syndicats et
voir comment est‑ce qu'on mettrait en place des nouvelles formules.
1079 Par exemple, ce
matin, on parlait de la formule de Global, et, effectivement, c'est une piste
de solution. On parle maintenant
d'autres pistes de solution.
1080 Il y a des
nouvelles façons de faire qui existent dans les régions au Québec... je ne veux
pas aller plus loin non plus, vous me comprendrez bien, mais il y a d'autres
façons de faire où on peut restructurer, effectivement, les salles de
nouvelles, aller chercher l'information sur le terrain. Ça se fait à beaucoup moindre coût dans les
régions. Radio‑Canada le
fait. Radio Nord le fait.
1081 On s'est assis
avec les travailleurs, avec les syndicats, avec la FNC, parce que, justement,
je suis en train de faire un projet dans un autre dossier où, effectivement, on
regarde les nouvelles plates‑formes, les nouvelles façons de faire
beaucoup plus économiques parce qu'on sait que, effectivement, les revenus
n'augmentent pas aussi vite que les dépenses.
La masse salariale continue d'augmenter, et c'est plus difficile d'aller
chercher les revenus quand on n'a pas les bonnes façons de faire.
1082 Quand je regarde
TQS, puis on m'a raconté toute sorte d'histoires, parce que je suis allé sur le
terrain, hein! Je suis allé en
région. Je suis allé dans plusieurs
régions. J'ai été, entre autres, en
Abitibi. On a été dans le Bas‑Saint‑Laurent. On est allé dans la région du Saguenay. Quand on regarde l'information, la façon dont
on va chercher les revenus de publicité, il y a des problèmes par endroit.
1083 Et TQS, avec son
équipe de vente, le modèle passé ‑‑ je ne sais pas si c'est
encore ce modèle‑là ‑‑ on a six vendeurs dans une
station régionale, et on vend, d'abord et avant tout, de la publicité pour
Radio‑Canada, et quand j'aurai le temps ‑‑ excusez
l'expression, parce que j'image un peu ‑‑ eh bien, à ce moment‑là,
on vendra du TQS après.
1084 L'autre élément
quand on parle de production commerciale, vous savez, il y a moyen de
rentabiliser ça. Ce qu'on nous propose
ici, c'est qu'on devrait donner de la production commerciale, puis t'auras du
temps d'antenne. Je suis désolé, moi, ce
modèle d'affaires là, je ne le retiens pas.
Il y a moyen d'avoir un centre de profit et non pas un centre de coût
avec la production commerciale.
1085 Est‑ce que
c'est de rendre service à nos clients, à titre de télévision généraliste, de
dire, je vais te donner la publicité, alors que, au contraire, on pourrait
dire, regardes, si tu investis dans une bonne production commerciale, ça va te
rapporter de la clientèle, tu vas avoir un meilleur niveau d'achalandage, puis
tu vas vendre plus, puis tu vas en vouloir encore plus. Ça, c'est un modèle d'affaires qui est
différent.
1086 Tantôt, quand je
vous disais, on n'a pas fait le tour du jardin, moi, je l'ai fait rapidement
parce que j'ai fait d'autres dossiers.
J'ai eu cette chance‑là.
1087 Mais je le sais
qu'à TQS... puis vous avez vu dans mes études antérieures qu'on a mises au
dossier parce que je trouvais tout à fait pertinente. Je pense que TQS était déconnecté. On était dans un vieux modèle d'affaires. On ne s'est jamais repenché sur notre façon
de faire.
1088 J'entendais les
gens ce matin, ça fait 10 ans que je suis là.
Ça fait 10 ans que tu es dans la forêt, et tu n'as pas regardé d'un oeil
extérieur qu'est‑ce qui se faisait ailleurs peut‑être. Je pose la question. Je la soulève. Et ça, ça me préoccupe beaucoup.
1089 Comment on peut
expliquer que notre entreprise continue à perdre de l'argent comme ça? Il me semble, un moment donné, il ne faut pas
juste mettre de la pression sur le CRTC, mais il faut se mettre de la pression
sur soi‑même. Il faut regarder
comment est‑ce qu'on va poigner le problème autrement, et je ne pense pas
qu'on ait vu les problèmes autrement.
1090 En tout cas, moi,
les indications que j'ai, c'est celles‑là. Je ne sais pas si ça répond à vos questions,
Monsieur Arpin.
1091 CONSEILLER ARPIN :
Évidemment, vous pourriez parler d'abondance, mais c'est suffisant pour
l'instant. En fait, ça éclaire
suffisamment les résultants de votre étude.
1092 Madame Larouche,
au paragraphe 3.45, vous dites, effectivement, pas de publicité locale s'il n'y
a pas de production locale.
1093 Et évidemment,
pour vous, de la production faite par des producteurs indépendants, ce n'est
pas de la production locale; c'est ça que je dois en déduire?
1094 MME LAROUCHE :
Non, nous n'avons jamais poussé jusque là, mais une chose est certaine, je
pense que lorsque le CRTC fait appel à la possibilité d'aller puiser aux
sources financières locales, il réfère aussi au fait que l'entreprise doit
contribuer au développement économique, et ça passe aussi par des employés qui
ont des conditions de travail décentes.
1095 Alors, il est
clair que, pour nous, en tout cas, en ce qui a trait à l'information, jusqu'à
maintenant, l'information, compte tenu des responsabilités que ça impose, mais
aussi des responsabilités non seulement à l'égard des politiques du Conseil,
mais éthiques, en général, les radiodiffuseurs doivent assumer à l'interne ces
questions, et à notre avis, il serait absolument néfaste de confier la
production d'émissions d'information à l'extérieur des murs de TQS.
1096 CONSEILLER ARPIN :
Merci, messieurs, Madame.
1097 M. ROGER : Peut‑être
un complément, Monsieur Arpin.
1098 Évidemment, je
trouve que Remstar avec son projet va à contresens d'où va l'industrie
actuellement. Il nous parle de vouloir
aller sur le Web, de ce développement de nouvelles plates‑formes. Tous les télédiffuseurs cherchent à rapatrier
à l'interne leurs productions pour être détenteur des droits dans le
futur. Alors, ça ne correspond pas au
modèle d'affaires qui est proposé ailleurs.
1099 CONSEILLER ARPIN :
Merci.
1100 LE PRÉSIDENT :
Michel, une dernière brève question?
1101 CONSEILLER MORIN :
En 1986, vous vous étiez opposé auprès du CRTC pour l'émission d'une
licence. Depuis, beaucoup de chemin
parcouru, $ 225 millions de pertes, et dans l'étude que vous venez de remettre,
vous plaidez les droits de redevances des abonnés. Donc, les abonnés devraient venir,
finalement, à la rescousse par des tarifs d'abonnement.
1102 Ma question est
courte : Est‑ce qu'il y a de la place au Québec... compte tenu du marché
de six millions de francophones, est‑ce qu'il y a de la place au Québec
pour trois télévisions généralistes avec des services de nouvelles de Catégorie
1?
1103 MME LAROUCHE :
Nous sommes convaincus que oui, hein!
Bien qu'en '86, nous nous inquiétions, depuis, le marché de la
télévision a considérablement évolué.
1104 La difficulté
qu'on vit actuellement à la télévision généraliste est une situation générée,
entre autres, par, à la fois, la câblodistribution ou la distribution, je
devrais dire, qui est à l'avantage de la télévision spécialisée par le fait que
la télévision spécialisée vient, qu'on le veuille ou pas, gruger une part
importante des revenus de la télévision généraliste, et aussi par le fait et
l'existence de la production indépendante, parce qu'il faut se le dire, et TQS,
les dirigeants l'ont dit à plusieurs reprises dans le passé, la production
indépendante coûte beaucoup plus chère aux télédiffuseurs qu'elle coûte aux
producteurs.
1105 En fait, ce qu'on
veut faire maintenant à TQS, on veut demander au gouvernement, au fonds public
et au fonds de la câblodistribution de subventionner la programmation de TQS.
1106 Nous, on a pris le
problème autrement. On a dit, les
redevances du câble... de la distribution, pardon, je devrais dire, doivent
être admises pour la télévision généraliste, compte tenu que le marché de la
télévision a considérablement évolué et que la télévision généraliste a des
responsabilités en matière d'information.
C'est ce qu'on vous faisait valoir en avril dernier lors des audiences.
1107 Mais en même
temps, ce qu'on dit, c'est qu'il faut aussi... et on l'a déjà dit devant le
Conseil, et on verra jeudi quelle sera la position du Conseil sur le Fonds
canadien. On a, à maintes reprises,
répété que la production indépendante coûte très chère aux télédiffuseurs,
alors que les producteurs, eux, génèrent des profits et qu'au bout de la ligne,
ce sont les télédiffuseurs qui perdent, à la fois en termes de rendement et
aussi de capacité de se développer comme entreprise, mais ils perdent aussi
parce qu'ils n'ont pas plein contrôle sur les produits dérivés des émissions
produites. Ce sont les producteurs qui
en sont propriétaires.
1108 Alors, c'est un
ensemble de facteurs. Mais si, en '86,
on était contre, maintenant, compte tenu de la quantité importante de services
télévisuels spécialisés, on pense, nous, qu'il y a encore de la place pour une
télévision généraliste accessible gratuitement sans abonnement, mais qui assume
les responsabilités et la vocation d'une télévision généraliste.
1109 CONSEILLER MORIN :
Merci.
1110 LE PRÉSIDENT :
Merci beaucoup pour votre soumission bien recherchée.
1111 On va prendre une
pause maintenant de 10 minutes, Madame.
1112 LA SECRÉTAIRE :
Oui. Merci, Monsieur le Président. Nous reviendrons à 14 h 55. Merci.
‑‑‑ Suspension à
1444 / Upon recessing at 1444
‑‑‑ Reprise à 1500
/ Upon resuming at 1500
1113 LA
SECRÉTAIRE: Votre attention, s'il vous
plaît. Nous allons commencer dans
quelques instants, si vous voulez prendre place. Merci.
1114 LE PRÉSIDENT: Madame la secrétaire.
1115 LA
SECRÉTAIRE: Merci, monsieur le
président. Nous procédons maintenant à
la prochaine présentation de l'Honorable Denis Coderre.
1116 Monsieur Coderre,
vous avez dix minutes pour votre représentation. Merci.
INTERVENTION
1117 L'HON. DENIS
CODERRE: Ça fait un peu drôle, monsieur
le président. D'habitude, c'est moi qui
vous convoque au Comité du Patrimoine, mais aujourd'hui, je pense que c'était
essentiel et important dans le respect de l'indépendance de ce Tribunal
administratif de votre organisme, de donner notre point de vue à titre de
membre de l'Opposition officielle.
1118 Dans un premier
temps, je veux saluer le CRTC parce qu'on sait qu'aujourd'hui, cette année on
célèbre le 40ième anniversaire du CRTC et je trouverais triste qu'une décision
pour fêter le 40ième anniversaire du CRTC, ce serait de laisser tomber la
télévision généraliste et son service de nouvelles.
1119 Alors, je parle
aujourd'hui au nom de l'Opposition officielle du Canada, de notre chef Stéphane
Dion et en mon nom personnel afin de vous donner mon point de vue quant à
l'avenir de TQS.
1120 Je veux, à ce
moment‑ci, saluer le courage et le professionnalisme de ces hommes et de
ces femmes qui ont contribué de façon exceptionnelle au cours de toutes ces
années à TQS. Vendredi dernier,
plusieurs d'entre eux ont perdu leur emploi et ont probablement vécu des
moments pénibles ainsi que leurs familles.
1121 Nous sommes de
tout coeur avec vous et nous espérons que le geste que je pose aujourd'hui
ainsi que les nombreux intervenants et collègues sauront aider le CRTC à
prendre une décision éclairée qui protégera l'intérêt public.
1122 Monsieur le
président, le 7 mai dernier, à la Chambre des Communes, j'ai déposé au nom de
mon parti une motion importante qui, à mon avis, devrait être prise en
considération concernant votre décision et cette motion qui se lit comme suit :
«Que de l'avis de cette
Chambre ‑‑ en parlant de la Chambre des Communes ‑‑
le maintien d'un service d'information produit localement ou régionalement doit
faire partie des conditions d'exploitation des titulaires de licence de
télévision généraliste.»
1123 La Ministre ne
parle peut‑être pas ou parle jamais, mais le Parlement a parlé et au nom
du Parlement, et je sais que j'ai des collègues d'autres partis politiques
parce que c'est un dossier extrêmement important et qui se doit d'être non‑partisan
parce qu'il s'agit de l'avenir de la télévision généraliste au pays.
1124 Nous avons voté à
l'unanimité cette motion. Je pense que
le Parlement ayant parlé de cette façon, on ne peut peut‑être pas vous
donner des directives, je ne suis pas le Ministre, mais on peut certainement
vous donner un point de vue qui peut avoir de l'impact.
1125 Monsieur le
président, si le CRTC donne suite à la stratégie Remstar, on envoie comme
message que la nouvelle est une simple marchandise qu'on peut régler simplement
par opération comptable et ça, je trouve ça inacceptable.
1126 La nouvelle doit
faire partie d'une télévision généraliste et on ne doit pas dire parce qu'on
perd de l'argent, on va biffer le service de nouvelles.
1127 Il serait sage de
rappeler à tous que nous avons créé ce Tribunal administratif qu'est le CRTC il
y a 40 ans parce que nous voulions réglementer et protéger le bien commun. Les ondes canadiennes n'appartiennent pas aux
propriétaires de licences ou aux futurs propriétaires. Elles appartiennent à tous, aux Canadiens, et
on ne leur donne pas, on leur prête. Donc,
ce n'est pas un droit de propriété, c'est un droit d'usufruit.
1128 Et vous savez et
vous connaissez la Loi mieux que moi, je n'ai pas besoin de vous référer à
l'Article numéro 3, le noeud gardien de ce dossier, cependant, et bien entendu
l'avenir des salles des nouvelles et particulièrement la définition même de la
télévision généraliste au pays.
1129 Une télévision
généraliste se doit d'avoir une salle de nouvelles, des productions locales et,
surtout, une sensibilité concrète des régions.
TQS se doit d'être le reflet de l'identité régionale. Pour ce faire, elle doit relater et refléter
tout ce qui se passe sur le terrain et même si Montréal est une région, il faut
aussi empêcher la montréalisation de la nouvelle.
1130 Quand on veut
savoir ce qui se passe au Saguenay, on a besoin des gens sur le terrain pour
nous assurer qu'on puisse avoir de l'information brute. À ceux qui disent que TQS fera de
l'information parce qu'on analysera les nouvelles avec le Doc Mailloux et
Stéphane Gendron, je leur réponds que ce n'est pas de la nouvelle, c'est très
certainement du commentaire.
1131 De plus, commenter
une nouvelle de plus en plus convergente a un impact direct sur le concept même
au droit à la diversité et, ça, c'est aussi... c'est aussi grave. On nie, d'une certaine façon, la diversité.
1132 L'autre élément et
dans la mission du CRTC, à mon avis, est l'Article 52(b) dans la Loi sur la
radiodiffusion sous la rubrique «Réglementation et surveillance». Il est écrit à l'article 2 :
«La réglementation et la
surveillance du système devrait être souple et à la fois (b) tenir compte des
préoccupations et des besoins régionaux.»
1133 Ne serait‑ce
que l'application de cet article‑là est suffisant pour nous de nous
assurer qu'on puisse conserver le service régional pour TQS.
1134 La proposition
initiale de Remstar, donc, ne reflète pas l'identité des régions et, par
conséquent, ne tient pas compte des préoccupations et des besoins des régions.
1135 Pour ceux qui
disent que l'interprétation des décisions passées du CRTC et surtout l'argument
soi‑disant massue que le Conseil ne réglemente plus ou n'oblige plus les
diffuseurs généralistes à conserver un service de nouvelles régionales depuis
sa nouvelle politique de la télévision déposée en 1999, je me permets de citer
l'ancienne présidente du CRTC, madame Françoise Bertrand, lors d'une allocution
prononcée à Hull, qui est Gatineau aujourd'hui, le 11 juin 1999. Et le titre, c'était : «Réglementer seulement
lorsque c'est nécessaire» et je cite :
«Le Conseil ne réglementera plus là
où il reconnaît les succès de programmation remportés par les diffuseurs et
très appréciés des téléspectateurs.»
1136 Elle dit ici :
« Cela est vrai pour les
bulletins de nouvelles locales. Compte
tenu ‑‑ le français est une langue exacte ‑‑
compte tenu de l'expertise développée dans ce créneau par les télédiffuseurs et
des bénéfices qu'ils en retirent, nous estimons qu'il n'est plus nécessaire de
réglementer dans la mesure où nous sommes convaincus que les télédiffuseurs
auront tout intérêt à les conserver pour fidéliser leur auditoire. »
1137 Je pense que ça
parle... ça parle par... elle parle par elle‑même.
1138 La salle de
nouvelles à TQS, monsieur le président, messieurs les commissaires, est un
service essentiel pour les régions et une école exceptionnelle pour ses
employés. L'effet dévastateur d'une
telle décision aura un impact évident sur les possibilités d'emploi pour la
relève parce qu'il faut penser aussi à la relève, et des gens qui étudient
présentement qui veulent se lancer dans ce domaine.
1139 Quand il y a moins
de salles de nouvelles puis quand il y a plus de convergence, il y a moins de
possibilité, moins de diversité, moins de capacité de vivre pleinement ses
rêves dans ce milieu.
1140 Finalement,
l'effet domino d'une décision qui ne protégera pas les services de nouvelles
des régions à TQS deviendra la nouvelle norme pour les autres chaînes dites
généralistes.
1141 Je m'attends que
les autres chaînes dites généralistes utilisent votre décision comme tremplin
pour faire la même chose que Remstar et TQS et étant donné, en plus, que vous
allez avoir incessamment des audiences sur l'avenir même de la télévision
généraliste et de sa définition, il me semble qu'on devrait peut‑être
prendre ça en considération.
1142 En conclusion, je
veux bien que le CRTC soit un organisme indépendant qui réglemente et arbitre
nos ondes canadiennes, je respecte cela.
Cependant, je sais aussi que la Ministre peut soit faire une directive,
soit définir une orientation ou contrecarrer une décision. L'article 5 est clair là‑dessus.
1143 Il aurait été
souhaitable de connaître la définition de madame Vermer des télévisions
généralistes et si elles doivent comprendre un service de nouvelles. La population prendra des notes.
1144 Quant à moi,
messieurs les commissaires, monsieur le président, monsieur le vice‑président,
monsieur le conseiller, une télévision généraliste, si on veut respecter
l'esprit de la Loi et du Parlement, doit comprendre un service de nouvelles,
elle doit respecter les régions, doit refléter, elle doit refléter l'identité
régionale et doit produire localement.
1145 Je vous soumets,
respectueusement, ces recommandations au nom du Pari Libéral du Canada et j'ose
espérer que vous prendrez bien note de notre position.
1146 Merci.
1147 LE PRÉSIDENT: Merci pour votre soumission et merci pour le
respect que vous avez devant notre autonomie.
Ce n'est pas... c'est beau que nous avons un député devant nous et vous
êtes le bienvenu. Comme vous dites là‑bas...
1148 L'HON. DENIS
CODERRE: On prend des notes mutuelles,
monsieur le président.
1149 LE PRÉSIDENT: Oui.
Et avant, nous avons eu le Syndicat et on a discuté qu'est‑ce qui
est vraiment la question essentielle.
Est‑ce qu'il y a au Québec assez d'espace pour trois télévisions
traditionnelles ou est‑ce que (inaudible) a dit c'est que vraiment, il
n'y a pas assez d'audience, d'entreprises, et caetera, pour alimenter trois
réseaux traditionnels?
1150 L'HON. DENIS
CODERRE: Moi, monsieur le président, je
suis non seulement critique du Patrimoine, mais je suis un grand consommateur
de télévision et je n'ai pas besoin de vous dire que j'ai même participé à
plusieurs d'entre elles, notamment à TQS.
Quand j'étais à 110%, ce n'était pas de la nouvelle, c'était vraiment du
commentaire en passant, mais chose certaine, il y a un créneau qui s'est
développé avec TQS et, moi, je regarde ce qui se passe à Québec présentement,
vous allez être là demain, je regarde ce qui se passe dans les régions et de
plus en plus ils veulent avoir beaucoup plus que le rapport de circulation de
ce qui se passe sur le Pont Jacques‑Cartier. Ils ont besoin de savoir ce qui se passe sur
leur terrain.
1151 Il y avait un
exemple de l'Université du Québec à Chicoutimi qui, avec les déchets qui sont
produits par l'industrie forestier, on nous avait dit qu'on pouvait faire du
bio‑carburant avec ça. C'est une
nouvelle exceptionnelle. On n'en a pas
entendu parler beaucoup, mais quand vous avez une salle de nouvelles comme TQS
qui est sur le terrain, bien, on est en mesure d'aller chercher cette
information brute et, par la suite, s'il y a des émissions de commentaires puis
d'analyser ça, qu'est‑ce que ça veut dire, c'est un débat de société,
c'est correct.
1152 Mais un service de
nouvelles, puis fiez‑vous sur moi, je suis député, je suis politicien,
j'ai aussi besoin d'avoir une information dite objective, d'avoir un point de
vue avec des critères et des paramètres bien précis qui nous permettent par la
suite de contribuer ou d'aller de l'avant avec un débat. Et monsieur et madame tout le monde, surtout
en région, a besoin d'avoir ces créneaux‑là et il y avait une belle
complémentarité, de toute façon, entre TQS, TVA et puis Radio‑Canada.
1153 Moi, je ne veux
pas m'embarquer dans les nombres d'heures d'écoute ou dans la question des
bénéfices et tout ça, ça c'est votre travail, mais, moi, je sais une chose,
c'est que si on veut avoir une vraie télévision généraliste et on veut
respecter ce qui a été dit du côté du Parlement, nous, on pense qu'il y a de la
place pour TQS parce qu'on croit à la télévision généraliste puis ça fait quand
même 20 ans que ça existe et puis je pense qu'on a besoin de cette diversité‑là
pour respecter ce qui se passe vraiment sur le terrain.
1154 LE PRÉSIDENT: Qu'est‑ce que vous dites à la
proposition de Remstar, premièrement, que ce n'est pas rentable mais,
deuxièmement, qu'il y a une surabondance des nouvelles brutes, soit par les
radios, les journaux, internet et les nouveaux médias, et caetera et ce que la
communauté a besoin, c'est une discussion et une interprétation de ces
nouvelles brutes par une autre agence qui ramassait et qui fait la collection
de ces nouvelles, selon une interprétation et il y a une lacune qu'ils vont
remplir et ce n'est pas nécessaire qu'ils soient les producteurs de ces
nouvelles?
1155 L'HON. DENIS
CODERRE: Monsieur le président, il y a
une réalité de convergence de plus en plus.
On peut faire une conférence de presse avec un journaliste puis faire le
tour du Canada. Donc, il y a
convergence.
1156 Il y a un problème
de diversité au pays et TQS, c'était une autre façon de diversifier
l'information.
1157 Quant à la
rentabilité puis s'ils ont les reins assez solides, vous avez une décision à
prendre, c'est parce que je respecte votre autonomie et que vous allez la
prendre.
1158 Cependant, moi, je
m'inquiète qu'on veuille considérer que la nouvelle, l'information, c'est
strictement une marchandise puis qu'on va... comme j'ai dit tantôt, que par
simple opération comptable, on perd de l'argent, donc c'est la faute au service
de nouvelles puis on va l'enlever. C'est
quoi la prochaine étape?
1159 Est‑ce que
TVA va dire la même chose parce qu'ils ont LCN puis qu'il y a un service d'information continue puis
qu'ils vont prendre ça comme excuse?
1160 C'est dans ce sens‑là
tantôt que je parlais notamment de l'effet domino qui serait, à mon avis,
dévastateur pour la population.
1161 Alors, moi, je
pense qu'il y a ce qu'on appelle un «complément d'information». L'internet pour moi c'est un complément
d'information aussi, mais on a besoin de journalistes, d'hommes et de femmes
sur le terrain, qui vont faire cette collecte de données et de plus en plus,
quand vous regardez la situation au Québec, on en a... on en a besoin, mais je
ne suis pas sûr que la population a tous les services auxquels elle a droit et
c'est dans ce sens‑là qu'il faut protéger le service de nouvelles de TQS.
1162 LE PRÉSIDENT: Comme ça, vous savez que c'est notre tâche
d'interpréter et appliquer la Loi de la radiodiffusion. C'est le produit du Parlement dont vous êtes
un membre. Ce n'est pas quelqu'un... ce
n'est pas très souvent que nous avons eu une raison unanime du Parlement qui
nous aide ou qui essaie de nous aider à interpréter.
1163 Parlez‑moi
un peu de cette résolution; quelle était l'origine? Est‑ce qu'il y a eu des débats?
1164 L'HON. DENIS
CODERRE: Oui.
1165 LE PRÉSIDENT: Est‑ce qu'il y a eu des idées ou est‑ce
que c'était... qui a rédigé le texte de ça?
1166 L'HON. DENIS
CODERRE: C'est moi. C'est moi qui l'ai rédigée, monsieur le
président. C'était une motion du Parti
Libéral du Canada, mais qui a été... qui a fait l'objet d'un débat d'une
journée. On a ce qu'on appelle les
«journées d'Opposition» et, à ce moment‑là, les représentants de tous les
partis politiques ont l'occasion de donner leur point de vue.
1167 D'ailleurs, vous
allez avoir deux représentants par la suite, mes collègues du NPD et du Bloc
Québécois.
1168 Quand on parlait
de TQS, le Parti Conservateur ne parlait pas de TQS puis il n'était pas
d'accord de s'embarquer là‑dedans, mais quand on a eu le vote sur la
télévision généraliste, donc la protection de la télévision généraliste qui
comportait un service de nouvelles, bien, ils ont voté en conséquence.
1169 Alors, je ne peux
pas vous dire, je n'expliquerai pas la cohérence du Parti Conservateur, ils se
définiront eux‑mêmes, mais chose certaine, le vote et le résultat
comptent et, en ce sens, c'est assez fort comme résultat.
1170 Et, moi, bien
respectueusement, j'ai déjà été Ministre du gouvernement, je connais bien le
Patrimoine, je connais bien le CRTC, je peux vous affirmer et vous confirmer
que si moi j'avais été là à la place de madame Vermet, j'aurais déjà dit ce que
je pense de la télévision généraliste.
1171 Sans vous dire
quoi faire avec TQS nécessairement, on aurait pu définir une orientation et
vous dire, la télévision généraliste ne peut être une télévision généraliste
sans service de nouvelles et je pense qu'on vous aurait aidé à vous aider dans
cette décision, monsieur le président.
1172 LE PRÉSIDENT: Il y a beaucoup de décisions où le Conseil a
fait une décision plus ou moins along la ligne que vous décrivez. Bon, ce sont mes questions. Est‑ce que mes collègues ont des
questions? Non?
1173 Merci beaucoup
pour être venu.
1174 L'HON. DENIS
CODERRE: Merci, monsieur le président.
1175 LE PRÉSIDENT: Madame.
1176 LA
SECRÉTAIRE: Merci, monsieur le
président. J'inviterais maintenant
madame la Député Maria Mourani à se présenter à la table, s'il vous plaît.
‑‑‑ Pause
1177 LA
SECRÉTAIRE: Madame Mourani, si vous
voulez nous présenter votre collègue et, ensuite, vous aurez dix minutes pour
votre présentation.
1178 Merci.
INTERVENTION
1179 MME MOURANI: Bonjour, monsieur le président, membres du
Conseil.
1180 Je serai
accompagnée de monsieur Éric Couture qui est notre conseiller en tout ce qui
concerne Patrimoine et Culture au Bloc Québécois et je voudrais juste
mentionner aussi la présence de ma collègue de Trois‑Rivières, madame
Paul Brunet, pour qui cette question‑là la préoccupe énormément et nous
avons aussi d'autres collègues du Bloc qui auraient aimé être là et qui seront
à Québec demain.
1181 Tout d'abord, je
voudrais vous remercier de l'occasion que vous nous offrez à comparaître
aujourd'hui sur l'importante question de l'approbation de la transaction de
COGEGO et Remstar quant à l'acquisition de TQS.
En tant que porte‑parole au Patrimoine, je représente donc
aujourd'hui l'opinion du Bloc Québécois et mon opinion personnelle aussi, il va
de soi.
1182 Je tiens à vous
dire en commençant qu'aujourd'hui et les jours suivants se jouera, à mon sens,
à notre sens, l'avenir de la télévision généraliste au Québec. La décision que vous prendrez tracera en fait
une ligne directrice pour toutes les télévisions généralistes et marquera, à
notre sens, une façon de faire à travers toute notre nation.
1183 Je souhaite porter
à votre attention que si vous décidez d'aller dans le sens des demandes de
Remstar, vous vous ferez, à mon sens, complice non seulement de la disparition
de la salle des nouvelles de TQS et la perte définitive de 270 emplois, mais en
plus, vous enverrez un message clair aux autres télévisions généralistes ainsi
qu'à leurs potentiels acquéreurs, à savoir qu'ils peuvent faire ce qu'ils
veulent, avec votre bénédiction.
1184 Donc, votre
décision ne touchera pas seulement TQS, mais tous les milieux télévisuels. Dans un contexte où le CRTC vient à peine
d'achever l'étude sur la question de la diversité des voix dans la
radiodiffusion, il nous apparaît essentiel de s'interroger sur la diversité des
sources d'information.
1185 Or, voici la
question fondamentale à laquelle on doit se poser aujourd'hui, c'est : est‑ce
que le CRTC approuve une diminution de l'offre d'information au Québec? Parce que cette question sous‑tend à
tout ce qui se passe aujourd'hui d'une certaine manière.
1186 Et si vous
répondez, oui, à cette question en entérinant la demande de Remstar, alors vous
irez à l'encontre d'un large consensus au Québec, exprimé notamment par
l'Assemblée Nationale. En effet, vous
savez que l'Assemblée Nationale a adopté à l'unanimité une motion demandant que
le Gouvernement du Québec exige du CRTC le maintien des services des nouvelles
de TQS.
1187 D'ailleurs, je
pense bien que madame Christine St‑Pierre, la Ministre de la Culture,
témoignera à Québec devant vous.
1188 Donc, ce
consensus, comme vous le disait tout à l'heure mon collègue du Parti Libéral, a
trouvé aussi écho à la Chambre des Communes où les parlementaires ont tenu à
faire savoir à l'unanimité qu'une télévision généraliste devait offrir des
services d'information produits localement et qui reflètent les réalités
régionales.
1189 En outre, si vous
répondez, oui, à une diminution de l'ordre d'information au Québec, vous allez
contribuer veut, veut pas à un affaiblissement de la démocratie. On parlait de convergence, mais on doit aussi
tenir compte de la diversité de l'information.
1190 Vous n'êtes pas
sans savoir que plus les sources d'information sont nombreuses plus les points
de vue exprimés sont nombreux, sont différents et donc, nous supportent notre
démocratie.
1191 D'autant plus
qu'au Québec, comme vous le disiez tout à l'heure, nous n'avons que trois
grands télédiffuseurs francophones : TVA, Radio‑Canada et TQS. Donc, si TQS, en plus, décide de ne pas faire
de l'information et de suivre, comme disait monsieur Morin avec sa question que
j'ai trouvée très intéressante : comment vous allez couvrir une compétition
sportive au Saguenay? Avec une chaloupe
et un Webcam, j'ai trouvé ça un peu particulier, hein!
1192 Bon. Qui plus est.
TQS ne pouvant compter, il est vrai, sur les mêmes budgets que Radio‑Canada
et TVA, bon, à choisi de se spécialiser quand même dans la nouvelle locale et
de cette manière TQS a le mérite d'exploiter un créneau qui correspond à un
besoin non négligeable d'une partie de la population.
1193 Donc, en effet,
cette chaîne de télévision contribue à développer un sentiment d'appartenance
des personnes à leur localité et que l'on soit à Québec, Trois‑Rivières,
Saguenay ou Sherbrooke, bien, veut, veut pas, on a le goût d'entendre ce qui se
passe chez nous. Donc, c'est
compréhensible, c'est légitime, c'est humain.
1194 Par conséquent,
approuver le renouvellement de la licence de TQS en sachant que désormais les
engagements liés aux heures de nouvelles locales ne tiennent plus, cela revient
à approuver une diminution de l'ordre d'information francophone au Québec avec
toutes les conséquences que cela peut entraîner, donc du point de vue
démocratique, économique et de la diversité de l'information.
1195 J'aimerais vous
rappeler, monsieur le président, que le Conseil a déjà approuvé une transaction
et cela ne s'est pas fait de votre temps, bien sûr, qui a mené à la fermeture
de CKAC et quand même la plus ancienne salle de nouvelles privées francophones
au Québec et ce, lors de la décision concernant Astral et Corus.
1196 On a bien vu que
cette décision quand même n'allait pas dans le sens de l'intérêt du public et
je parle vraiment avec beaucoup d'optimisme que le passé n'est pa garant de
l'avenir et ça, j'en suis sûr dans ce cas‑là.
1197 Donc, le Bloc
Québécois vous recommande, humblement, d'imposer à même les conditions de
licence de TQS un minimum d'heures de nouvelles locales afin d'assurer une
réelle diversité de l'information télévisuelle au Québec.
1198 Comme vous le
disiez vous‑même, monsieur le président, le 24 avril dernier, je vous
cite :
«L'un des objectifs de la politique
canadienne de radiodiffusion concerne clairement le contenu local et le contenu
local inclut les nouvelles locales et cela s'applique à TQS de la même façon
que tout autre détenteur de licence.»
1199 Donc, j'apprécie
beaucoup votre déclaration. Il ne vous
reste plus qu'à transformer les paroles en acte, à mon sens.
1200 Aussi, le Bloc
Québécois vous invite à approuver la transaction entre COGEGO et Remstar à la
condition sine qua non que la licence en vigueur, avec les mêmes engagements en
ce qui a trait aux nouvelles locales restent les mêmes.
1201 De plus, lors du
renouvellement de la licence de TQS, à mon sens, il faudra maintenir ces
conditions de licence, soit un minimum quand même hein! un minimum d'heures de
nouvelles locales.
1202 Je pense aussi que
ce qui... il y a un autre point fondamental que, moi, je souhaite aborder
aujourd'hui. C'est celui du financement
des services d'information.
1203 Le contexte dans
lequel on fait la transaction entre Remstar et COGECO, elle a mis sous
Protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers de TQS. Donc, ça indique qu'il y a un problème quand
même et même si nous croyons que la responsabilité de la faillite technique de
TQS ne revient pas au service des nouvelles, il est clair qu'offrir et produire
des services d'information à travers le Québec, ça coûte cher. Donc, essayons de trouver des façons de
faire.
1204 À mon sens, il est
donc fondamental pour l'avenir de l'information au Québec que les télévisions
généralistes puissent compter sur un appui, un incitatif valable pour offrir
des services d'information diversifiée et de qualité. Pensons donc à trouver des solutions qui
peuvent être constructives à long terme.
1205 D'ailleurs, je
vous invite à entamer le plus rapidement possible, dès que vous avez le temps
en fait, une étude sur... une politique de la diversité de l'information. Cette politique devrait proposer des moyens
pour inciter les télédiffuseurs généralistes à offrir de l'information dans la
programmation avec des salles de nouvelles et de production régionale. Donc, il faut aller au‑delà de
l'imposition d'une obligation et offrir des moyens concrets.
1206 Bon. En attendant votre étude probable ou peut‑être,
on vous propose deux avenues.
Premièrement, on pourrait créer un fonds de l'information, hein! qui
pourrait s'inspirer du Fonds canadien de télévision qui a été mis en place,
comme vous le savez, pour appuyer la production dramatique, les émissions pour
les enfants, et caetera, et on pourrait tout simplement faire... vous pourriez
faire des audiences et voir si c'est possible d'avoir, si on pourrait avoir un
fonds de l'information qui permettrait justement à ces télévisions généralistes
d'avoir l'argent nécessaire pour faire de l'information.
1207 Autre point qui
pourrait aussi être intéressant; ce serait de permettre aux télédiffuseurs
d'accéder aux redevances des câblodistributeurs, en limitant, bien sûr, celles‑ci
à l'information.
1208 Donc, pour
conclure, je tiens tout d'abord à vous réitérer que notre intention n'est pas
de se substituer au CRTC et on ne prétend pas tout connaître et il y a sûrement
d'autres solutions qui pourraient être générées d'une étude que vous ferez
éventuellement.
1209 Et si on considère
que la diversité de l'information est menacés au Québec, comme nous croyons que
c'est le cas actuellement, il nous apparaît inconcevable que le CRTC reste là‑dessus
les bras croisés. Toutefois, nous ne
croyons pas que c'est votre intention, compte tenu de ce que vous faites
actuellement.
1210 Voilà. Je vous remercie.
1211 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup pour votre soumission. Nous apprécions aussi votre point pour notre
décision dans la diversité des droits. Comme
vous savez, c'était il y a une année que nous avons fait ça et c'était assez
difficile, mais je suis très heureux de voir vous et monsieur Coderre et les
autres appuient cette décision.
1212 Maintenant, voilà
ici vos deux solutions.
1213 La première, la
création d'un fonds de l'information.
D'où viendraient les sources de revenus pour ce fonds‑là?
1214 MME MOURANI: Bien, un petit peu comme actuellement, ce
serait le Fonds canadien. C'est sûr que
dans le détail, vous devriez faire cette étude‑là. À travers vos audiences, vous verrez s'il y a
d'autres idées qui pourraient émerger.
Mais, à mon sens, cela pourrait se faire comme le Fonds canadien de
télévision : une partie qui serait apportée par l'État et une autre partie par
les câblodistributeurs ou d'autres, dans le privé quoi. Donc, une espèce de partenariat public privé,
dans le bon sens, en tout cas.
1215 LE PRÉSIDENT: Mais comme vous savez, c'est un thème assez
controversé parce que si on maintient les nouvelles, on va tous... il y a
toujours la question si on influençait le contenu des nouvelles et si vous
voulez qu'on ait un fonds de l'information...
1216 MME MOURANI: Oui.
1217 LE PRÉSIDENT: Mais qui va être... qui va voir le droit et
accès à ce fonds‑là?
1218 MME MOURANI: Mais toutes les télévisions généralistes qui
font de l'information. En fait, on sait
très bien... enfin, selon nous, une télévision généraliste doit donner un
service d'information des nouvelles.
1219 C'est sûr que
compte tenu qu'on entend et qu'on voit que donner ces services d'information‑là
bien c'est cher, mais au moins, ça aiderait les télévisions généralistes à
pouvoir donner de l'information, de ne plus avoir d'une certaine manière cette
excuse de dire : oui, mais c'est cher, on met du monde dehors alors que, en
fait, s'ils avaient...
1220 Je vous donne un
autre exemple. Le Fonds canadien de
télévision contribue à produire des dramatiques et on voit comment il y a quand
même une vitalité dans la création de dramatiques.
1221 La différence avec
le Fonds de l'information, c'est que cet argent n'ira pas aux producteurs. Ce n'est pas le producteur qui va recevoir
cet argent pour produire quelque chose qu'il va donner à Radio‑Canada,
TVA, et caetera. Ça va aller directement
à la télévision généraliste qui va avoir le devoir d'utiliser cet argent‑là
pour faire de l'information et non pas de ce que je comprenais ce matin de
Remstar l'espèce d'émission d'information avec Canoe et Canwest là, Webcam,
pardon. Donc, faire de la vraie
information, pas des émissions d'information.
1222 LE PRÉSIDENT: O.k.
Michel, vous avez des questions?
1223 CONSEILLER ARPIN: Merci, monsieur le président.
1224 Je reviens sur
votre proposition du Fonds de l'information et vous dites que ce serait les
câblots... une option, ce serait les câblodistributeurs qui seraient appelés à
y contribuer.
1225 Évidemment, le
Fonds canadien de la télévision est aussi un fonds dont une partie importante
du financement vient des câblodistributeurs, l'autre partie vient de...
1226 MME MOURANI: De l'État.
1227 CONSEILLER
ARPIN: ... vient du gouvernement par le
programme, un des programmes de Patrimoine Canada et certains
câblodistributeurs veulent qu'on mette un terme au Fonds canadien de
télévision.
1228 Quels outils,
pensez‑vous, que le Conseil dispose pour augmenter les contributions des
câblodistributeurs?
1229 MME MOURANI: Mais je vous dirais que c'est une erreur que
les câblodistributeurs estiment que le Fonds canadien devrait être aboli
là. Je pense que c'est une erreur. Et pour avoir rencontré les gens du Fonds
canadien, on m'expliquait aussi que les redevances... bien, ce que les câblots
payaient, ils le recevaient en retour aussi avec toutes ces productions dont
ils bénéficient.
1230 Donc, c'est sûr
que dans le monde où l'on vit actuellement, on parle beaucoup de
marchandisation, on parle beaucoup de rentabilité, mais le Fonds canadien de
télévision est quand même quelque chose de rentable et d'efficace et il a
démontré comment il pouvait soutenir la production de dramatiques.
1231 À mon sens, il est
dans l'intérêt du Québec et même du Canada de mettre sur pied quelque chose qui
pourrait être le Fonds de l'information, pour sauver la diversité de
l'information parce que, écoutez, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du
beurre, hein! Si on veut avoir un
service d'information viable, partout, produit localement, bien il faut faire
quelque chose.
1232 Et je pense que...
moi, je pars du fait que les câblodistributeurs aussi sont des gens de bonne
foi, hein! puis ils veulent offrir des produits de qualité et investir dans un
Fonds de l'information ne serait pas pénalisant pour eux. D'ailleurs, je pense que cela doit se faire
aussi avec l'État qui doit investir aussi une certaine somme là‑dedans.
1233 Comment ça se fait
la «poutine» comme je vous dis, vous pourrez le voir dans vos audiences, est‑ce
que c'est 50‑50? Est‑ce que
c'est autrement? C'est à voir. Mais il est important que l'on dépasse cette
philosophie un peu mercantile de dire, bon bien, moi, je laisse crever les
autres, les plus petits.
1234 Non. Écoutez, la diversité de l'information c'est
capital pour une société, là, pour une démocratie puis ça ne se marchande pas,
de la même manière que les ondes sont publiques, bien il faut qu'on donne en
retour. Alors, investir dans un Fonds de
l'information serait, à mon sens, aussi productif pour la société qu'il ne
l'est aussi pour les câblodistributeurs qui sont bien contents que leurs
dramatiques soient financées.
1235 CONSEILLER
ARPIN: Et votre deuxième option qui est
celle d'une redevance des câblodistributeurs en limitant ceci à l'information,
elle est en supplément du Fonds ou elle est... elle est une alternative?
1236 MME MOURANI: Ce serait une autre option. En fait, non.
C'est deux idées qu'on vous apporte.
Il se peut très bien que lors de vos audiences vous en arriviez à la
conclusion que, au fond, le Fonds de l'information ne serait pas probant et
qu'il serait mieux de se diriger vers une répartition des redevances, ou
carrément ils sont au même pied d'égalité, dans le sens que ça peut être ou
l'un ou l'autre ou un et l'autre, hein!
Il faut voir ça à travers les audiences que vous ferez.
1237 Mais je pense
aussi qu'il est important que les redevances des câblodistributeurs puissent
être aussi redistribués autant aux télévisions spécialisées comme cela l'est
actuellement qu'aux télévisions généralistes uniquement pour faire de
l'information.
1238 CONSEILLER
ARPIN: Maintenant, votre prise de
position aujourd'hui, elle a foi tant dans votre mémoire narratif que dans
votre présentation d'aujourd'hui nous amène le Conseil à... recommande
fortement au Conseil de dire non à Remstar.
1239 Or, ce matin, nous
avons... si le Conseil disait non à Remstar ou imposait des conditions qui lui
sont inacceptables, ils pourraient se retirer de l'acquisition de TQS. On a entendu le contrôleur, monsieur Vincent
dire qu'il n'a que quelques semaines avant pour trouver une solution et qu'il
est fort probable qu'il n'en trouve pas de solution, donc ça amène la fermeture
de TQS.
1240 Est‑ce que
le Conseil doit aller jusque là?
1241 MME MOURANI: Nous recommandons fortement que la licence
soit respectée, que les services de nouvelles soient conservés. Maintenant, je crois que quand Remstar a
fait... s'est intéressée à TQS, ils savaient très bien dans quoi ils
s'embarquaient là, j'espère.
1242 Ça avait l'air
d'être des hommes bien au courant de la business et je pense que quand ils ont
fait cette demande‑là ils ont su que TQS était dans une situation quand
même assez précaire.
1243 Donc, moi, je vous
avoue que j'ai de la difficulté à comprendre.
Une organisation qui dit, qui décide d'en acheter une autre, qui sait
très bien comment elle se positionne au niveau économique, et décider, bon
bien, écoutez, cette télévision, je vais sabrer dans les nouvelles, alors plus
de nouvelles, plus rien, alors que, en fait, TQS est une télévision généraliste
qui donne des nouvelles.
1244 Donc, c'est comme
si moi, là, vous me vendez votre maison, hein! puis vous venez me dire, bon
bien, il y a la piscine et tout, il y a... voilà la piscine est endommagée,
mais tu achètes ça comme ça avec la piscine endommagée, je le sais très
bien. Moi, j'arrive là puis je dis, bon
bien, non, hein! Je vais tout sabrer
dans la maison puis je vais payer ça tel prix moins cher puis je ne veux plus
rien faire pour rénover la piscine alors que la municipalité nous demande, par
exemple, et vous demandait à vous de rénover votre piscine et puis que, vous,
vous m'avez refilé l'affaire en disant, bon bien, écoute bien, tu vas devoir
renouveler la piscine, sinon tu ne peux pas acheter ça.
1245 Mais je savais
qu'il fallait la renouveler la foutue piscine, sinon je ne l'aurais pas
prise. Donc, c'est ça que je ne
comprends pas, là. Vous comprenez?
‑‑‑ Rires
1246 CONSEILLER
ARPIN: Je comprends très bien
l'analogie. C'est clair.
1247 Vous dites qu'il
devrait y avoir une condition sine qua non que la licence en vigueur, avec les
mêmes engagements qui avaient trait aux nouvelles locales. Les engagements étaient pour Montréal de
14h30, malgré le fait que TQS en faisait 22 heures par semaine, mais ce que
vous nous dites, pas 22 heures. C'est
14h30.
1248 MME MOURANI: Oui.
Bien, oui, c'est ça, oui.
1249 CONSEILLER
ARPIN: D'accord. Juste un point de clarification parce que
beaucoup de monde parle de CKAC. Il y a
des nouvelles à CKAC.
1250 MME MOURANI: Oui.
1251 CONSEILLER ARPIN: J'étais de l'autre côté de la clôture quand
la transaction s'est faite.
1252 MME MOURANI; Ah!
D'accord.
1253 CONSEILLER
ARPIN: J'étais chez Astral à ce moment‑là
et la proposition de Corus c'était de prendre... c'est vrai que, oui, il y a
des journalistes qui ont été mis à pied, mais il y a des journalistes qui sont
passés physiquement de chez CKAC au Centre de nouvelles de Corus et qui font
les bulletins de nouvelles que vous entendez à CKAC.
1254 MME MOURANI: Hum‑hum!
1255 CONSEILLER
ARPIN: Et donc, il y a des nouvelles à
CKAC, elles sont produites au Centre d'information de Corus qui sert six
stations de radios dans le marché de Montréal.
Alors, donc l'analogie est...
1256 MME MOURANI: N'est pas la même.
1257 CONSEILLER
ARPIN: ... n'est pas la même et puis
elle nécessite peut‑être, parce qu'il y a beaucoup d'intervenants qui
font le commentaire, alors je profite de votre présence pour faire le point,
mais parce que vous êtes la première des intervenants à en parler et je n'en
parlerai plus.
1258 MME MOURANI: D'accord, je prends note.
1259 CONSEILLER
ARPIN: Je vous remercie. Merci, madame.
1260 MME MOURANI: Ça me fait plaisir.
1261 LE PRÉSIDENT: Conseiller Morin.
1262 CONSEILLER
MORIN: Oui, merci, monsieur le
président.
1263 Vous venez de
faire allusion à un Fonds d'information, à des redevances. Mais au fond, c'est le consommateur qui,
finalement, va payer pour ça. L'argent
ne tombe pas du ciel. Les redevances, si
le câblodistributeur, on vient de sortir d'audiences qui ont duré plusieurs
semaines, les câblodistributeurs, avec les investissements qui s'en viennent et
tout ça, nous disent : bien, on va refiler ça aux consommateurs.
1264 Moi, j'aimerais
vous demander combien le consommateur devrait‑il payer, disons, il y a 12
millions d'abonnés au Canada, à peu près.
Déjà Radio‑Canada reçoit un milliard, 83 milliards, $83 par année
par foyer.
1265 Jusqu'où on peut
pousser sur le consommateur pour dire : aie! il nous en faut des stations
généralistes et surtout des services de nouvelles. C'est une question que je me pose : Est‑ce que vous pensez aux
consommateurs? Et quand vous dites «
diversité », est‑ce que ce serait ouvert à plus que trois réseaux? Est‑ce qu'on aurait quatre réseaux,
cinq réseaux?
1266 Parce que moi,
c'est l'idéal, hein? Plus on va en
avoir, mieux ça va être, ça on peut s'entendre là‑dessus. Mais inversement, si jamais on disait non à
TQS, il y a 77 $ millions de publicité qui tombe et Radio‑Canada et TVA
en prennent une partie, peut‑être 50 $ millions et se livrent un combat à
mort au niveau de l'information.
1267 MME MOURANI: Très bien.
Tout d'abord, au niveau des redevances, quant à nous, nous estimons
qu'il ne devrait pas y avoir d'augmentation au niveau de ce que le client va
payer. Ce qu'on dit, c'est qu'il faut
que ces redevances soient partagées, soit redistribuées. Les même redevances qu'actuellement le câblo
« X » reçoit et qu'il redistribue seulement à des télévisions spécialisées.
1268 Ce qu'on dit,
c'est que ces redevances‑là doivent être reconsidérées pour une
redistribution à d'autres types de télévision ou la télévision
généraliste. Quand on me dit... les
câblos vont dire : Oui, mais là, nous
autres, on va augmenter parce qu'il faut la payer, à quelque part.
1269 Ils vont toujours
vous dire ça parce qu'ils veulent toujours que ça soit pas eux qui paient puis
que ça soit le client qui paye. C'est
toujours comme ça. À chaque fois qu'il y
a quelque chose, c'est toujours les contribuables qui doivent payer.
1270 Et vous avez
parfaitement raison, mais ça peut se faire.
Et nous, notre intention c'est n'est pas d'augmenter, de ne pas... pour
pas que ça tombe dans la poche du contribuable. Ça c'est pas vrai, ce n'est pas
notre position. Nous, ce qu'on dit c'est
qu'actuellement, les câblos peuvent redistribuer les redevances d'une autre
façon.
1271 Ah! Bien... Tiens, ils font leurs petits calculs entre
eux puis là, ils te disent : Bon, bien
voilà ce qu'on envoie aux télévisions spécialisées; voilà ce qu'on envoie aux
télévisions généralistes. Donc, à ce
niveau‑là, le contribuable n'aurait rien à payer de plus. Ça c'est clair.
1272 Maintenant, au
niveau du Fonds canadien de télévision, écoutez, allez dans les détails. Je ne pourrais pas aller dans la virgule et
le point‑virgule parce qu'il faut entendre les gens là‑dessus. Il faut entendre les experts. Comment on peut le faire, ce Fonds
canadien... ce fonds de l'information, comment on peut le bâtir?
1273 Est‑ce que
nous pouvons par exemple, les câblos, est‑ce qu'ils peuvent utiliser une
partie des redevances qu'ils ont déjà et introduire ça dans le Fonds. Exemple?
Bon, bien on dit : On a des
redevances « X ». On donne un petit peu
« X » à « A » (les télévisions spécialisées); on donne « X2 » aux télévisions
généralistes juste pour l'information.
On donne déjà un petit peu pour le Fonds canadien de télévision et on
donne un petit peu pour le Fonds de l'information.
1274 C'est sûr qu'en
bout de compte, ils vont peut‑être en avoir un petit peu moins dans leur
poche, mais ils font des millions, Monsieur Morin. On peut‑tu s'entendre qu'ils peuvent
laisser la population souffler un petit peu.
Mais ils peuvent le faire, à même les redevances qu'ils ont déjà.
1275 CONSEILLER
MORIN: Les télévisions généralistes ont
un signal. Ils ont accès au système
gratuitement. Et en revanche, ils
vendent de la publicité locale, ils vendent de la publicité nationale.
1276 C'est ça le
pacte. À partir du moment où on ajoute
des redevances, on leur donne des redevances, on innoverait parce qu'à travers
le monde, je ne connais pas de station généraliste basée sur un système
commercial. Radio‑Canada serait
1,5 milliard et demi, ça c'est autre chose.
1277 MME MOURANI: Oui.
1278 CONSEILLER
MORIN: Mais la télévision
commerciale... Les gens ont accès au
marché partout pour balayer le marché, pour vendre leur publicité; et en plus,
des redevances. Vous me demandez
d'innover...
1279 MME MOURANI: Monsieur Morin, vous venez de dire un mot
génial : Innovation. On peut‑tu innover? On peut‑tu faire les choses différemment? J'aime votre mot « innovation ». Vous avez tout à fait raison, c'est de
l'innovation.
‑‑‑ Rires
1280 CONSEILLER
MORIN: Merci.
1281 MME MOURANI: Ça m'a fait plaisir.
1282 LE PRÉSIDENT: Merci, Messieurs pour votre
interrogation. J'aimerais faire...
toutes ces discussions de redevances, le Conseil n'a pas décidé, pas du tout...
1283 MME MOURANI: Oui.
1284 LE PRÉSIDENT: ... les règles. Toutes ces questions‑là des redevances
pour les généralistes, c'est quelque chose qui a été soulevé en avril et comme
vous savez, aucune décision et à être fait.
Mais j'apprécie votre suggestion.
Merci pour venir.
1285 MME MOURANI: Merci de votre accueil.
1286 LE PRÉSIDENT: Madame Boulet?
1287 LA
SECRÉTAIRE: Merci, Monsieur le
Président. J'inviterais maintenant à
venir à l'avant les deux prochains intervenant pour comparaître en « panel »,
soit le Syndicat des employés de l'ingénierie de TQS et le Syndicat des
employés de TQS.
‑‑‑ Pause
1288 LA
SECRÉTAIRE: Bien, nous débuterons avec
le Syndicat des employés de l'ingénierie de TQS.
1289 Je vous
demanderais de vous présenter et vous disposerez de dix minutes pour votre
présentation. Merci.
INTERVENTION
1290 M. DANGUY: Et bien bonjour. Michel Danguy. Je suis le président du SEITQS. Bonjour à vous tous; Monsieur le Président.
‑‑‑ Discussion
hors dossier
1291 M. DANGUY: Oui, c'est Danguy, D‑A‑N‑G‑U‑Y,
comme Dan et comme Guy. Merci.
1292 Donc le SEITQS
représente les employés de l'ingénierie de TQS, soit près de 1690 artisans de
la télévision dans le domaine technique à Montréal. Il est le syndicat représentant le plus grand
nombre à TQS d'employés et est aussi le plus durement touché par les mises à
pied prématurées dues à la fermeture précipitée des salles de nouvelles à TQS.
1293 Le SEITQS tient à
souligner que la demande de transfert de propriété de TQS et du renouvellement
des licences de TQS déposées par Remstar ne correspond pas aux politiques du
CRTC. Et le SEITQS demande au CRTC de
rejeter la proposition telle que déposée par TQS et de faire respecter la
licence de TQS jusqu'à son renouvellement prévu en 2009.
1294 Le SEITQS est
d'avis que la demande de Remstar nuit à l'avis démocratique. En effet, grâce à
la diversité des télévisions conventionnelles, les nouvelles peuvent être
transmises de façon à faire connaître la pluralité des voix éditoriales au
Canada.
1295 Ce service
d'information est un bien public inestimable et gratuit pour toutes les classes
de la société, sans égard à leur statut économique. Selon le rapport sur les médias canadiens du
Comité sénatorial permanent des transports et des communications, la grande
majorité des Canadiens anglophones et francophones écoute les journaux
télévisés, des trois principaux réseaux canadiens de langue anglaise et de
langue française pour s'informer.
1296 De plus, il est
important de comprendre ce qui distingue la télévision spécialisée de la
télévision généraliste. Outre son
antenne hertzienne et le fait que les téléspectateurs puissent bénéficier de sa
réception gratuite, la télévision généraliste offre à la population un service
d'information locale en direct, qui permet aux Canadiens de toutes les régions
d'avoir accès à des services viables et durables imbriqués dans leur vie
communautaire, ce que les télévisions spécialisées ne permettent pas.
1297 Selon toute
vraisemblance, TQS souhaite donner aux téléspectateurs une télévision
généraliste dépouillée de l'essence même de ses services, en suivant le modèle
d'une télévision spécialisée. Aucune
salle de nouvelles, aucune production interne, diffusion de produits américains
doublés en français et programmation réduite.
1298 Le SEITQS
considère que la vie démocratique passe par l'information et juge outrageux que
TQS demande à se retirer de l'information traditionnelle pour concurrencer avec
la télévision spécialisée. Selon le
SEITQS, cette demande est inacceptable car elle affaiblit la diversité,
l'accessibilité à l'information et le droit à la démocratie et à l'équité
sociale.
1299 Par ailleurs, le
SEITQS considère que le système des redevances ne rejoint plus la réalité du
monde télévisuel dans lequel nous vivons aujourd'hui. Chaque année, les chaînes spécialisées
génèrent des profits qui ne cessent d'augmenter et qui dépassent largement ceux
des chaînes de télévision conventionnelles.
1300 Dans cette
perspective, le SEITQS est d'avis que le système de distribution des redevances
devrait être revu. Puisque le service
d'information demande un plus grand investissement que l'achat d'émissions
américaines doublées en français, les stations produisant les bulletins
d'information devraient pouvoir recevoir un pourcentage plus élevé de
redevances.
1301 Une actualisation
du système des redevances favoriserait l'équité entre les différentes stations
de télévision, ce qui encouragerait la production de bulletins de nouvelles et
donc, la diversité des sources d'information.
1302 Finalement, le
SEITQS demande au Conseil de prendre en considération les pertes d'emploi
engendrées par la demande de Remstar.
Depuis la création de TQS, les artisans qui y travaillent ont donné vie
à la station : techniciens, réalisateurs, journalistes et animateurs ont su
mettre du coeur à l'ouvrage afin que TQS puisse ajuster ses couleurs. L'âme de TQS réside au sein des artisans de
TQS qui travaillent depuis des années à bâtir TQS et ce, dans des conditions de
travail qui n'ont pas toujours été faciles.
1303 En conclusion, le
SEITQS croit que le requérant ne répond pas à la mission du télédiffuseur
généraliste et qu'il contrevient à la préservation de la diversité des voix, à
la diversité des émissions locales, au contenu régional de l'information et au
respect de l'intérêt du public en banalisant le service de production locale et
de production de bulletins de nouvelles.
1304 Le SEITQS est
d'avis que dans l'intérêt de la population et de la démocratie, le CRTC doit
imposer le maintien du service des nouvelles à TQS. Par conséquent, le SEITQS demande au CRTC de
maintenir l'échéancier de l'audience qui avait été prévue pour 2009 pour tous
les renouvellements de licence des télédiffuseurs francophones et donc celle de
TQS.
1305 Nous jugeons que
TQS joue d'opportunisme et créera une iniquité à l'égard des autres
télédiffuseurs généralistes en obtenant le droit d'être entendue avant les
autres télévisions en direct.
L'attentisme de TQS aura pour conséquence de mettre la table pour tout
autre joueur qui voudrait se retirer éventuellement du service des bulletins de
nouvelles.
1306 Pour conclure,
nous vous demandons de rejeter les demandes présentées par TQS relativement à
son renouvellement de licence et aux changements de propriété.
1307 Je vous remercie.
INTERVENTION
1308 M. BESSETTE: Bonjour.
Luc Bessette, présent du Syndicat des employés à TQS Montréal
information. Nathalie Roy, ma collègue,
va faire la lecture de notre mémoire.
1309 MME ROY: Bonjour, Monsieur le Président, Monsieur le
Vice‑président, Messieurs les Commissaires. Mon nom est Nathalie Roy. Je suis journaliste et lectrice à TQS depuis
quatorze ans et c'est avec plaisir que j'ai accepté de présenter le résumé du
mémoire de mes collègues du syndicat.
1310 Bon, d'abord, on
va se présenter un petit peu. Le
Syndicat des employés de TQS à Montréal regroupe un peu plus de 70
professionnels des médias. Je vous parle
de gens qui sont spécialement affectés à la production des différents bulletins
de nouvelles et des émissions d'affaires publiques et de sport diffusées à
l'antenne de TQS.
1311 Alors, ces
professionnels exercent les fonctions suivantes : la réalisation ou l'assistance à la
réalisation, la présentation, la lecture de bulletins de nouvelles, le pupitre,
la recherche, la rédaction, les reportages et de la présentation de bulletins
météo.
1312 La salle des
nouvelles de TQS existe depuis ses tout début, c'est à dire depuis 1986. Il faut dire que jusqu'à vendredi dernier,
tous ces employés de la salle produisaient trois bulletins quotidiens durant la
semaine : un bulletin du midi d'une
durée de 45 minutes, un grand bulletin de fin d'après‑midi de deux heures
et un bulletin de soirée de 45 minutes.
1313 Les samedis et
dimanches deux bulletins de 30 minutes chacun sont diffusés en fin de semaine,
un fin d'après‑midi et l'autre en soirée.
Les employés produisaient aussi deux émissions d'affaires publiques
quotidiennes, l'une d'une durée d'une heures, diffusée en matinée, ainsi qu'une
autre émission d'une heures, elle aussi diffusée en début d'après‑midi. Finalement, une émission sportive est
diffusée tous les soirs et vous la connaissez, c'est « 110% ».
1314 De plus, il y a
trois employés, une lectrice journaliste et un chef de pupitre qui étaient
également spécifiquement détachés pour apporter leur contribution à l'émission
« Caféine » le matin et ils produisaient six bulletins de trois à quatre
minutes chacun, diffusés à toutes les demi‑heures.
1315 Il faut dire que
TQS a toujours privilégié l'information locale.
Dans sa politique réglementaire sur la diversité des voix le 15 janvier
2008, le CRTC écrivait, et là je cite, des principes qui confirment
l'importance qu'il accorde à la diversité des voix éditoriales :
« Une station de télévision locale
est une station de télévision commerciale autorisée à être exploitée dans un
marché dans lequel on s'attend à ce que la titulaire offre des nouvelles et des
informations locales. » (Tel que lu)
1316 Il s'agit de principes
que TQS a respecté dès ses début. Pour
ce faire, des journalistes ont été affectés à la couverture d'événements dans
des domaines bien précis. C'est ce qu'on
appelle dans le jargon du métier « the beat ». Un chroniqueur judiciaire, un autre chroniqueur
aux affaires municipales, ensuite un journaliste aux faits divers, des
journalistes qui ont privilégié l'actualité métropolitaine en premier lieu.
1317 TQS a d'ailleurs
été le premier réseau à affecter un journaliste à temps plein à la couverture
des affaires judiciaires au palais de justice de Montréal. Les autres réseaux ont suivi, comme vous le
savez.
1318 La composition des
bulletins de nouvelles démontre également cette préoccupation pour les
nouvelles locales. Environ 70 pour cent
du contenu d'un bulletin à TQS est formé de contenu local et régional.
1319 Alors, Montréal,
ses banlieues, les couronnes nord et les couronnes sud sont toutes couvertes et
si un événement international ou national retient l'attention, bien, il fera
bien sûr l'objet d'une couverture, mais on tentera également d'en examiner les
répercussions locales. Par exemple, un
coup d'état ou une catastrophe naturelle à l'étranger entraîneront un reportage
sur les réactions des membres de ces communautés résidant ici‑même, dans
la région métropolitaine ou encore ailleurs au Québec.
1320 Une autre façon
d'évaluer la place de TQS dans la diversité des voix éditoriales souhaitée par
le CRTC, c'est d'examiner la longue liste, au fil des ans des reportages
exclusifs diffusés sur nos ondes. Ils
sont le fruit du travail d'enquête et de terrain des journalistes des
journalistes, des affectateurs, des recherchistes.
1321 Très souvent, ces
dossiers et/ou les images qui les accompagnaient ont été repris par d'autres
médias. C'est le signe de leur
importance dans l'actualité et de leur impact social. Ils ont aussi souvent fait bouger les
différents paliers de gouvernement.
1322 Alors, faire ici
la nomenclature de tous ces reportages serait beaucoup trop exhaustif pour le
temps que nous avons alors nous vous référons au mémoire du Syndicat en cette
matière. Mettons, on peut passer au
point 3 puisque le temps alloué est compté.
1323 TQS a toujours
innové dans le traitement de la nouvelle.
Comme chaque salle de nouvelles, celle de TQS a tenté et tente toujours
d'avoir des nouvelles exclusives et de développer des reportages qui lui sont
propres. Cette attitude prévaut
également dans le traitement de la nouvelle.
1324 Durant quelques
années, de la décennie '90, TQS a développé l'utilisation de ce qu'on appelle
la « steady cam » pour la présentation de ses bulletins de nouvelles. Ce système offre une grande fluidité dans les
mouvements de la caméra et a permis de plonger le téléspectateur à la maison
dans l'ambiance de la salle des nouvelles, au côté des journalistes, des
monteurs et des recherchistes entre lesquels la caméra louvoyait.
1325 C'est une approche
qui a rapidement inspiré les autres stations et a été reprise. Et plus que toute autre station, TQS a
privilégié l'intégration du journaliste dans le bulletin de nouvelles en direct
sur son lieu de reportage. Par
l'entremise du journaliste qui se trouve sur place et qui converse avec le chef
d'antenne, le téléspectateur est ainsi transporté directement au coeur de
l'événement, là où ça se passe.
1326 À cet effet, TQS a
même mis en place, au milieu des années '90, le réseau LBN ‑‑
pour Local Broacast Network ‑‑ en collaboration avec
Bell. Alors, c'est un système qui, comme
vous le savez, permet justement aux journalistes d'être en direct depuis
plusieurs secteurs du centre‑ville de Montréal et ailleurs au
Québec. Là encore, c'est une initiative
qui a ensuite été reprise par les autres réseaux.
1327 Et puis, en '96,
TQS a diffusé le bulletin de fin de journée en direct. Tout le bulletin se faisait en direct, depuis
le lieux d'un événement majeur dans l'actualité. Et rappelez‑vous, l'expérience avait
été tentée un peu plus tard par la SRC.
1328 Il faut dire qu'en
plus des bulletins de nouvelles, TQS a offert aux téléspectateurs de l'information
et du contenu éditorial, par l'entremise d'émissions d'affaires publiques,
d'émissions de sport et aussi d'émissions jeunesse.
1329 Les émissions
d'affaires publiques font depuis longtemps partie de la programmation de
TQS. Le réseau a longtemps innové, grâce
entre autres à des émissions telles que « Caméra '86 », « Caméra '87 » et vous connaissez la suite. Également, « Scènes de crime », « Auger
enquête » et de nombreuses émissions spéciales produites lorsque l'actualité le
commandait, par exemple, au Sommet des Amériques, à Québec en 2001 nous étions
là, les attentats du 11 septembre et le décès de Jean‑Paul II, pour ne
nommer que quelques événements qui ont fait en sorte que nous avons produit des
émissions spéciales.
1330 Plus récemment,
l'émission hebdomadaire « Pourquoi? », d'une durée de 30 minutes donnait
l'occasion à une personnalité reliée à un événement de l'actualité de venir
s'expliquer dans un cadre intimiste en répondant aux questions de l'animateur
Jean‑Luc Mongrain.
1331 Gauthier, en ondes
tous les jours de la semaine et d'une durée de 60 minutes abordait les dossiers
du jour sur la scène locale, nationale et internationale, en compagnie de
journalistes, d'analystes et d'acteurs de l'événement, le tout animé par Michel
Gauthier.
1332 Parlons maintenant
des émissions sportives. Le service des
sports de TQS a été le premier à offrir en complément de sa participation au
bulletin de nouvelles une émission offrant reportage, analyse et entrevue présentée
après le bulletin. Et il s'agissait de
l'émission « Sport Plus, qui a remporté un trophée Gémeaux pour cette
initiative et également reprise par d'autres réseaux.
1333 Et puis,
l'émission « 110% », qui fête cette année ses dix ans a laissé sa marque dans
le monde télévisuel. Bien qu'elle ne
contienne pas que de l'information brute, mais aussi des commentaires et
opinions, elle demeure une référence dans le domaine et un rendez‑vous
incontournable pour les amateurs de sports.
1334 Encore ici, une
émission pratiquement copiée par un autre réseau. Et quant aux émissions jeunesse, le service
de nouvelles de TQS n'a pas oublié la clientèle jeunesse, puis qu'il a produit
durant près de 15 ans une émission d'information hebdomadaire appelée « Le
Petit Journal », une émission composée dans ses dernières versions de deux
périodes d'une demi‑heure chacune diffusées les samedi et dimanche.
1335 On pouvait voir
cette émission aussi, rappelez‑vous, sur les ondes de RDI sous le nom du
«Bulletin des jeunes» et ce, pendant cinq ans.
1336 L'objectif de l'émission
: résumer et expliquer l'activité de la semaine avec des journalistes et la
collaboration d'analystes et d'experts en utilisant un vocabulaire et un
traitement adapté au jeune public.
1337 De plus, Le Petit
Journal a laissé une large place à l'actualité dans le milieu scolaire lui‑même
en faisant des reportages sur les jeunes et en les amenant souvent à collaborer
à l'élaboration de ces mêmes reportages.
1338 Alors, par son
originalité et sa mission éducative Le Petit Journal a gagné rapidement le
respect de la communauté journalistique et a décroché à deux reprises un
trophée Gémeaux. Alors, le noeud de la
question, on y vient.
1339 La question que se
posent les futurs acquéreurs, la question, elle est bien simple, c'est la
suivante : Pourquoi des bulletins de
nouvelles? Pourquoi des
journalistes? À quoi bon! Avec le développement d'internet, de la
diffusion haute vitesse, des blocs de toutes sortes, on pourrait croire que le
citoyen peut lui‑même trouver son information ou la diffuser sur son
propre blog et la commenter.
1340 Est‑il
encore besoin que des spécialistes la lui préparent et est‑ce une perte
réelle si un service d'information comme celui de TQS disparaît?
1341 Bien, nous
répondons sans équivoque que, oui, oui, c'est une perte puisque tous les jours,
en vue de la préparation de chaque bulletin, les journalistes, le rédacteur, le
recherchiste, le chef de pupitre, le lecteur doivent répondre à une foule de
questions. Entre autres, quelle information
est digne d'intérêt, la source à l'origine de cette information est‑elle
fiable? Qui peut confirmer cette
information? A‑t‑elle déjà
été diffusée sous une autre forme? En
d'autres mots, est‑ce de la nouvelle et quelles en sont les conséquences,
les enjeux? Si le contenu est complexe, comment
présenter l'information et où trouver un expert qui en fera la vulgarisation
sans en déformer les faits?
1342 Comme vous le
savez, chers commissaires, monsieur le président et monsieur le vice‑président,
la réalité est que rares sont les citoyens qui ont à la fois le temps, les
contacts, l'expérience, l'énergie, les connaissances nécessaires pour répondre
à toutes ces questions qu'un journaliste doit se poser.
1343 Voilà pourquoi ils
ont besoin des ressources d'une salle des nouvelles et de la part du
journaliste dont la réputation et la crédibilité sont liées directement au
traitement fidèle de la nouvelle.
1344 LA
SECRÉTAIRE: Madame Roy...
1345 Mme ROY: Oui.
1346 LA
SECRÉTAIRE: Je vous invite à
conclure. Vous avez épuisé votre 10
minutes.
1347 Mme ROY: Ça va vite.
Bien, voilà. Alors, je vais
conclure.
1348 Il faut donc
promouvoir l'importance des salles de nouvelles dûment accréditées afin
qu'elles demeurent un lieu de référence pour une information crédible et
pertinente. Si tout le travail de la
cueillette de nouvelles qui est ici en jeu et qui est appelée à disparaître
avec les nouveaux acquéreurs. Et pour
les gens en région, la disparition de l'information à TQS signifiera qu'ils
n'auront pratiquement plus le droit à leurs nouvelles du coin.
1349 Alors nous vous
soumettons bien respectueusement que les salles de nouvelles devraient demeurer
ouvertes.
1350 Merci, monsieur le
président, monsieur le vice‑président, messieurs les commissaires.
1351 LE PRÉSIDENT: Merci.
J'aime votre style de présentation.
Vous devriez venir faire les nouvelles nationales.
1352 Mme ROY: Merci.
1353 LE PRÉSIDENT: Dites‑moi, vous étiez ici aujourd'hui
quand on a eu la Fédération nationale des communications et ils nous ont dit
qu'ils n'ont jamais eu des rencontres avec les nouveaux gestionnaires ou TQS ou
avec Remstar pour discuter le futur, pour discuter s'il y a des concessions que
le Syndicat pouvait et quel va être le plan du futur à TQS.
1354 Vous, les deux
syndicats, est‑ce que vous avez eu de telles discussions avec Remstar ou
avec le gestionnaire de Remstar?
1355 M. BESSETTE: En fait, il y a eu des discussions qui
étaient... que je qualifierais de monologue.
Il n'y a pas eu de dialogue réel.
On est arrivé avec des propositions, on nous a dit : «Bien, voilà, c'est
ça».
1356 Et, par la suite,
quand il y a eu d'autres discussions réelles ou des négociations réelles, bien,
on a eu des échanges, mais en bout de ligne, on nous ramenait constamment le
même scénario et il n'y avait pas d'ouverture donc pour aller vers d'autres
possibilités et d'autres échanges, pour être capable d'aller de l'avant et
faire comme on fait depuis les 10, 15, pour ne pas dire les 20 dernières
années, c'est‑à‑dire innover, parce que TQS a toujours été obligé
d'innover pour pouvoir se démarquer de ses concurrents.
1357 LE PRÉSIDENT: Et vous?
1358 M. DANGUY: Oui.
Bien, moi, j'aimerais intervenir aussi en disant que, effectivement, il
y a eu un semblant de négociations, excusez‑moi, et puis ce qui est
important, ce qui ressort de ça parce qu'il y a des gens qui ont essayé quand
même d'étouffer certaines choses, la négociation, ça se fait à deux. Donc, si à chaque fois, nous, on donnait des
concessions et que l'employeur ou futur acquéreur ou peu importe, revenait
toujours avec son idée de départ, donc ce qui veut dire que, nous, on donnait
et eux recevaient et ils nous disaient merci.
Et ensuite de ça, eux ne donnaient
pas suite à d'autres propositions.
1359 Et, donc, c'est
pour ça que je dis que quand on parle au niveau de surtout, ils voulaient... au
niveau de la sous‑traitance, parce que c'était leur but, hein! en fait et
ainsi que nos accréditations syndicales, ce qu'ils visaient donc au niveau de
nos conventions collectives, quand ils disaient... parce qu'il y a eu un genre
de publi‑reportage cette fin de semaine qui disait que l'employeur était
prêt à donner en fait le droit de départ avec des compensations à tous les
employés, ce qu'ils omettaient de dire c'est que c'était sous une condition
complète de... presque de licenciement complet.
Je veux dire qu'il y avait de la sous‑traitance. Il n'y avait plus d'accréditation. Donc, ils voulaient aller faire tout
ailleurs.
1360 Donc, moi, je
considère qu'une négociation c'est deux personnes et si c'est juste d'un côté,
ce n'est pas de la négociation.
1361 M. BESSETTE: Et j'ajouterais un autre point intéressant
aussi à ces négociations‑là. C'est
que tout était conditionnel à votre réponse.
1362 Donc, il fallait
que vous acceptiez complètement leur offre, à ce moment‑là, nos offres
étaient donc conditionnelles, inter‑reliées, donc nos indemnités étaient
reliées à votre décision, ce qu'on appelle une «prise d'otage» de notre côté,
de notre point de vue à nous.
1363 LE PRÉSIDENT: Oui, mais quand même en réalisant tout ce
que TQS était en faillite, on doit être raisonnable et s'il y a un relancement
de TQS, avec des nouvelles, ça va signifier aussi des sacrifices de vous, sans
doute.
1364 M. DANGUY: On n'a jamais dit qu'on n'était pas prêts à
faire des sacrifices, au contraire même, on en a fait dans des demandes lors de
négociations. C'est l'employeur qui,
lui, a toujours réfuté, est revenu à sa position de départ. Nous, on a fait des concessions, on a déposé
des concessions tant au niveau de... mon doux, au niveau de... je cherche le
mot, excusez. Excusez; j'ai une
labyrinthite en passant, donc, ce n'est pas évident de suivre tout ce mouvement‑là
avec ces lumières‑là, mais au niveau des primes, et caetera. Donc, il y avait beaucoup de choses qui
avaient quand même été travaillées, mais... et on était conscient de ça.
1365 Il y a des gens
aussi qui étaient prêts aussi à partir, soit que c'était des gens des fois un
petit peu plus âgés, au niveau de départ volontaire, des choses comme ça. On a eu quand même des pourparlers, mais
finalement c'était unilatéral.
1366 Donc, ça serait
faux de dire qu'on n'a jamais essayé de vouloir arriver à un résultat avec
l'employeur On était... en fait, c'est
eux qui avaient le poignard puis, nous, on essayait juste de se sauver.
1367 M. BESSETTE: Et en complément, juste vous dire que, nous,
depuis octobre dernier qu'on était prêt à s'asseoir avec TQS, l'employeur
immédiat là et non pas le futur acquéreur, pour leur dire : écoutez, ça ne va
pas bien, on voit bien que ça ne va pas bien, est‑ce qu'on peut faire des
choses?
1368 Est‑ce qu'on
peut voir des scénarios avec vous pour essayer de réorganiser nos façons de
faire et à ce moment‑là il n'y avait pas d'écoute.
1369 Alors, donc, quand
on est arrivé le 10 mars derniers avec Remstar dans le décor et qu'on a essayé
d'obtenir encore une fois de l'information puis qu'on n'en avait toujours pas,
quand est arrivée réellement l'offre qu'ils nous ont fait, on s'est retrouvé
comme vous, devant un scénario; pas de scénario B ou C ou D et il n'y avait pas
d'ouverture pour entendre de notre part un scénario B ou C ou même D.
1370 LE PRÉSIDENT: O.k.
Michel, vous avez des questions?
O.k. Merci beaucoup pour votre
présentation et je crois que nous sommes bien informés maintenant.
1371 Merci. Madame la secrétaire.
1372 LA
SECRÉTAIRE: Merci, monsieur le
président. Ceci complète la liste des
intervenants qui devaient comparaître aujourd'hui.
1373 J'aimerais
simplement indiquer pour les fins du dossier que le Député Thomas Mulcair ne
comparaîtra pas à l'audience.
1374 Merci, monsieur le
président. Nous reprendrons l'audience
demain matin à 9 h 00 à Québec au Chateau Laurier dans la Salle des
Plaines. Merci et bonsoir.
‑‑‑ l'audience est
ajournée à 1609, pour reprendre le
mardi 3 juin 2008 à 0900 / Whereupon the hearing
adjourned at
1609 to resume on Tuesday, June 3,
2008 at 0900
REPORTERS
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Ginette Fournier Madeleine Matte
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Monique Mahoney
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