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Prière de noter que la Loi sur les langues officielles exige que toutes publications gouvernementales soient disponibles dans les deux langues officielles.

Afin de rencontrer certaines des exigences de cette loi, les procès-verbaux du Conseil seront dorénavant bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience et la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.

 

 

 

 

 

 

 

TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS BEFORE

      THE CANADIAN RADIO‑TELEVISION AND

TELECOMMUNICATIONS COMMISSION

 

 

 

 

TRANSCRIPTION DES AUDIENCES AVANT

  CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION

   ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES

 

 

 

 

 

 

SUBJECT:

 

 

 

VARIOUS BROADCAST APPLICATIONS /

PLUSIEURS DEMANDES EN RADIODIFFUSION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

HELD AT:             TENUE À:

 

Convention Centre                Centre des congrès de Québec

1000 René-Levesque Blvd East                1000, boul. René-Levesque est

Quebec, Quebec                Québec (Québec)

 

March 22, 2006          Le 22 mars 2006


 

 

 

 

Transcripts

 

In order to meet the requirements of the Official Languages

Act, transcripts of proceedings before the Commission will be

bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members

and staff attending the public hearings, and the Table of

Contents.

 

However, the aforementioned publication is the recorded

verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in

either of the official languages, depending on the language

spoken by the participant at the public hearing.

 

 

 

 

Transcription

 

Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues

officielles, les procès‑verbaux pour le Conseil seront

bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des

membres et du personnel du CRTC participant à l'audience

publique ainsi que la table des matières.

 

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu

textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée

et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues

officielles, compte tenu de la langue utilisée par le

participant à l'audience publique.


Canadian Radio‑television and

Telecommunications Commission

 

  Conseil de la radiodiffusion et des

télécommunications canadiennes

 

 

 

 

Transcript / Transcription

 

 

 

 

        

  VARIOUS BROADCAST APPLICATIONS /

PLUSIEURS DEMANDES EN RADIODIFFUSION

        

 

 

 

 

 

BEFORE / DEVANT:

 

Charles Dalfen          Chairperson / Président

Michael Arpin          Commissioner / Conseiller

Richard French          Commissioner / Conseiller

Andrée Noël          Commissioner / Conseillère

Joan Pennefather          Commissioner / Conseillère

 

 

 

ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:

 

Chantal Boulet     Secretary / Secrétaire

Valérie Lagacé          Legal Counsel /

Conseillère juridique

Robert Ramsay          Hearing Manager /

Gérant de l'audience

 

 

 

HELD AT:          TENUE À:

 

Convention Centre             Centre des congrès de Québec

1000 René-Levesque Blvd East             1000, boul. René-Levesque est

Quebec, Quebec             Québec (Québec)

 

March 22, 2006          Le 22 mars 2006

 


TABLE DES MATIÈRES / TABLE OF CONTENTS

 

 

   PAGE / PARA

 

PHASE II (Cont.)

 

INTERVENTION PAR / INTERVENTION BY:

 

Association des Radiodiffuseurs

  Communautaires du Québec 713 / 4353

Cogeco diffusion inc. 738 / 4488

Syndicat des employés de CHRC, CPSC et SCFP 762 / 4621

MBL Communication Média Inc. 780 / 4733

Ville de Lévis 809 / 4880

Denis Cyr/

Marc Picard 826 / 4981

Gens d'affaires de Lévis‑Centre 843 / 5083

Diffusion Avant Scène 847 / 5101

Franz Schuller/

Angel Forrest/

Mark's Work Wearhouse/

Muscular Dystrophy Canada/

Cegep Champlain St. Lawrence    856 / 5145

Daniel Petit 885 / 5300

Éditions Cadence Enr. 905 / 5426

Gabriel Dubuisson/

Communications Michel Mathieu/

Pierre Marcil/

Jacques Blais/

Yves Gingras    915 / 5475

Maison de la Famille Rive‑Sud    931 / 5552

 

 

PHASE IV

 

RÉPLIQUE PAR / REPLY BY:

 

591991 B.C. Ltd. (Corus)    936 / 5579

Communications Médialex    954 / 5667

Radio Charlesbourg/Hautes Saint‑Charles (CIMI-FM)    962 / 5730

Radi Couleur Jazz inc.    969 / 5760

Yves Sauvé 979 / 5804

Standard Radio Inc. 987 / 5848

3924301 Canada Inc. 995 / 5886

 

 

PHASE I

 

PRÉSENTATION PAR / PRESENTATION BY:

 

3553230 Canada Inc. 1007 / 5940


   Québec (Québec)

‑‑‑ L'audience débute le mercredi 22 mars 2006

    à 0900 / Upon commencing on Wednesday,

    March 22, 2006 at 0900

4347     THE CHAIRPERSON:  Order, please.  À l'ordre, s'il vous plaît.

4348     Bonjour tout le monde, et je cède la parole à la secrétaire.

4349     LA SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

4350     Nous procéderons maintenant à la phase 3, au cours de laquelle les autres parties comparaîtront dans le même ordre que celui qui a été indiqué dans l'ordre du jour, afin de présenter leur intervention.

4351     Alors, nous demandons aux premiers intervenants de présenter leur intervention, et il s'agit de CKRL MF 89,1 et l'Association des Radiodiffuseurs Communautaires du Québec, qui ont demandé à comparaître ensemble.  Vous avez 10 minutes pour votre présentation.

4352     Merci.

INTERVENTION


4353     M. DESBIENS : Monsieur le Président du Conseil, mesdames, messieurs les conseillers, bonjour.  Mon nom est Gervais Desbiens.  Je suis président de l'Association des Radiodiffuseurs Communautaires du Québec, et je ferai, à ce titre, la présentation de ce matin.

4354     Je suis accompagné de la secrétaire‑générale de l'Association, madame Lucie Gagnon, qui pourra répondre à vos questions sur notre intervention; également, à ma droite, monsieur Jean‑Pierre Bédard, qui est membre du conseil d'administration de CKRL, et monsieur Raymond Boutin, à mon extrême gauche, qui est directeur‑général de CFIN Bellechasse‑Etchemins, qui, eux aussi, pourront également répondre à vos questions.

4355     L'Association des Radiodiffuseurs Communautaires du Québec remercie le Conseil de lui donner l'opportunité d'exposer, aujourd'hui, les motifs de son inquiétude à l'égard des projets à l'étude au cours de cette audience.


4356     Comme vous le savez, le processus d'audience publique exige un travail dont l'ampleur est fonction du nombre de demandes à l'étude.  Pour notre association, il s'agit d'une tâche importante qui nécessite de revoir priorités et échéanciers afin de s'adapter au calendrier du Conseil.  Toutefois, nous pouvons y arriver parce que notre structure de gestion est quand même légère.

4357     Pour une session de radio, la réalité est bien différente.  Le quotidien d'une radio axée sur les opérations est parsemé d'obligations qui ne souffrent aucun délai.  Ainsi, elles doivent décliner l'opportunité de faire valoir leur point de vue auprès du Conseil, qui est ainsi privé d'une source d'information provenant directement du terrain.

4358     Nous souhaitons souligner, toutefois, que l'intervention de l'ARC s'est construite en concertation avec les radios communautaires concernés par les présentes audiences.

4359     Nous soumettons, effectivement, respectueusement, que le Conseil et le public canadien bénéficieraient de consultations publiques plus fréquentes où un nombre de demandes plus restreint serait examiné.

4360     Pour ce qui est de l'audience de cette semaine, notre intervention s'articule autour de la prémisse suivante.


4361     L'ensemble des secteurs de l'industrie de la radio doivent pouvoir s'épanouir pour que les Canadiens puissent avoir accès à des services qui répondent aux objectifs de la Loi sur la radiodiffusion.  Or, à Québec, le secteur de la radio communautaires est mis en péril par une situation de concurrence de plus en plus difficile à soutenir.

4362     D'entrée de jeu, nous aimerions préciser que nous ne sommes pas opposés à toutes les demandes non‑communautaires, contrairement à ce qu'ont affirmé quelques requérantes suite à notre intervention.

4363     Nous avons dûment pris connaissance de chacune des demandes à l'étude, et ce, de concert avec nos membres.  Nous avons décidé de nous opposer à certaines d'entre elles en raison de leur impact potentiel sur les radios communautaires de Québec et de sa Rive Sud.

4364     Nous soulignons que l'abandon, en 1998, du processus de surveillance des marchés radiophoniques à l'aide d'études indépendantes fait en sorte que le Conseil ne met plus à la disposition du public des données crédibles et complètes pour évaluer les répercussions que peut avoir l'attribution de nouvelles licences dans les marchés urbains sur les trois éléments essentiels du système de radiodiffusion canadien : les secteurs public, privé et communautaire.


4365     Les intervenants qui participent aux audiences publiques n'ont malheureusement pas les moyens de combler ce manque.  Ce désinvestissement du Conseil crée, de facto, une situation où les seules données permettant de comprendre ces marchés sont rendues disponibles par les requérantes.

4366     Cet état de fait ne nous semble pas du tout compatible avec l'intérêt du public canadien puisque les seules informations permettant de mesurer véritablement l'impact négatif des demandes sur les radios existantes sont fournies par les uniques intervenants du processus qui n'ont pas intérêt à ce qu'apparaissent ces impacts négatifs sur les radios existantes.

4367     La démonstration de notre argumentaire sur les données disponibles dans le cadre de l'audience en cours est simple.  Dans le cadre de cet appel de demandes, aucune requérante n'a fourni d'informations sur l'impact de leur proposition sur les radios communautaires.

4368     Les données d'auditoire déposées à l'appui de leur demande les ignorent parce que BBM ne leur fournit pas ces données.  En fait, la méthodologie de BBM ne convient pas pour évaluer l'auditoire de petites stations en milieux fortement urbanisés, en partie parce que les territoires d'étude ne correspondent pas aux territoires de dessertes des radios communautaires urbaines.


4369     Il s'agit, donc, d'une méthodologie qui sous‑estime systématiquement nos auditoires.  Nous croyons qu'il serait à propos que le Conseil se dote d'un autre outil de mesure que les sondages BBM, de façon à considérer l'ensemble du système de radiodiffusion canadien dans son analyse des marchés et aussi des auditoires.

4370     L'Association des Radiodiffuseurs Communautaires est tout à fait disposée et aussi intéressée à travailler avec le Conseil en vue de trouver des alternatives de mesure d'auditoires et de marchés qui rendraient justice à l'ensemble du système de radiodiffusion.

4371     Au cours de la présente audience, nous avons constaté que le Conseil s'est beaucoup intéressé à l'évaluation que les requérants ont pu faire de l'impact de leur projet sur les radios communautaires existantes dans les marchés desservis.  Nous avons tenté de donner au Conseil des informations et des données qui lui permettront de se faire une opinion éclairée de la situation.

4372     À Québec, trois radios communautaires et de campus communautaire desservent le marché métropolitain.  Il y en a une quatrième station communautaire en périphérie, à Charlesbourg.


4373     CFIN FM, la radio communautaire Bellechasse‑Etchemins, dessert, quant à elle, les MRC Bellechasse et Etchemins, avec deux émetteurs, et bientôt, deux studios.  Son marché inclut, dans une importante partie, Chaudière‑Appalaches.  En tenant compte de ces informations, le radio du nombre d'habitants par station dans le marché de Québec change considérablement.

4374     Les radios sont toutes dans la même réalité de marché.  Qu'elles soient publiques, privées, ou encore, communautaires, elles se partagent, d'abord et avant tout, un auditoire.  En ce sens, une analyse de marché qui tient compte d'un seul secteur de l'industrie est forcément incomplète et cause préjudice aux acteurs du reste du système de radiodiffusion.

4375     De plus, l'importance de la publicité dans le budget des radios communautaires n'est pas à sous‑estimer.  Avec un budget moyen d'environ 390 000 dollars par année, dont un peu plus de la moitié provient de la publicité, le Conseil doit être conscient que toute diminution de revenu publicitaire impose aux radios communautaires une réduction aussi des services et du soutien à la participation de la population.  En d'autres termes, une telle diminution réduit la capacité de ces radios à remplir leur mandat.


4376     La radio communautaire urbaine est dans une situation de précarité extrême.  D'une part, elle dispose d'un budget annuel inférieur à la moyenne québécoise des radios communautaires.  Ses revenus de 335 000 dollars en moyenne sont composés de soutien gouvernemental, à 35 pour cent, de revenus provenant des communautés desservies, 34 pour cent, et de revenus bruts de publicité, 31 pour cent.

4377     Les revenus nets de publicité, quant à eux, sont en chute libre en raison de l'explosion du coût des ventes.  La pression concurrentielle qui s'exerce sur le marché des radios communautaires est une cause importante de cet état de fait.

4378     Ce phénomène est particulièrement important dans les marchés de Montréal et de Sherbrooke.  À Québec, nous croyons que l'arrivée de nouvelles stations et l'augmentation de puissance de stations situées en périphérie ajouteront à la pression déjà très forte, en raison du nombre de stations commerciales et alternatives déjà important pour le marché.


4379     Au nom de la protection des principes d'accessibilité aux ondes, de participation citoyenne et de diversité des sources d'information, nous croyons que le Conseil devrait prendre en considération l'impact de l'attribution de nouvelles licences sur la capacité des radios communautaires de vendre de la publicité.

4380     La radiodiffusion communautaire ne se limite pas à la simple diffusion de communiqués des organismes communautaires et à la promotion des activités locales.  La radio communautaire est un lieu d'inclusion sociale et culturelle.

4381     Ce qui est en jeu, ce sont des émissions comme, exemple, "Radio‑Enfant," réalisée par des enfant, qui s'inscrit dans une démarche éducative; des émissions favorisant, par exemple, l'intégration des hispanophones, des créoles, et haïtiens à Québec; ou peut‑être encore la seule émission de poésie qui donne la parole aux auteurs sur les ondes à Québec.

4382     Les objectifs de qualité inscrits dans la Loi sur la radiodiffusion ne concernent pas la seule radio commerciale.  Il n'y a aucune raison pour que les citoyens qui souhaitent avoir accès à des programmations différentes soient privés de cette qualité.  Il n'y a donc aucune raison pour maintenir des conditions d'opération et de concurrence qui réduisent les radios communautaires à la famine.


4383     Plusieurs requérants ont laissé entendre que l'ARC, par son opposition, refusait l'évolution du secteur de la radio.

4384     Nous tenons à rappeler, à titre d'exemple, que les radios communautaires ont été parmi les tous premiers diffuseurs FM au Canada au début des années 70, et qu'en 1996, CIBL, la radio libre, se lançait dans le téléchargement d'émissions à la demande de pop casting, 10 ans avant l'invention du mot, et enfin, que la radio communautaire est aussi un haut lieu d'innovation sociale et culturelle.

4385     Nous ne sommes pas contre l'évolution des médias.  Nous en faisons partie.  Nous souhaitons simplement que cette évolution se fasse dans le respect du mandat et de la réalité de tous les secteurs de l'industrie de la radio.

4386     En tant qu'entreprise d'économie sociale, les radios communautaires sont en droit de réclamer et faire respecter leurs activités commerciales comme moyen essentiel de réaliser leur mission sociale.  Ne pas tenir compte de leur présence dans un marché et de l'impact de l'arrivée de nouvelles stations sur leurs activités reviendrait à maintenir les radios communautaires dans un régime d'exception concurrentielle qui n'a pas sa raison‑d'être tant sur les plans économique et culturel que social et légal.


4387     Nous n'interviendrons pas ici sur chacune des demandes auxquelles nous nous sommes opposés.  Nous avons fait valoir les arguments spécifiques à chaque demande dans notre mémoire.

4388     Nous sommes également à la disposition, évidemment, en terminant, du Conseil pour répondre à toute question qu'il souhaiterait nous adresser.

4389     En terminant, Monsieur le Président, mesdames, messieurs les conseillers, nous vous remercions encore une fois d'avoir entendu nos arguments.  Merci.

4390     LE PRÉSIDENT : Merci.

4391     Monsieur Arpin.

4392     CONSEILLER ARPIN : Merci, Monsieur le Président.

4393     Madame, messieurs, j'ai quelques questions suite à votre intervention, et particulièrement aussi à celle que CKRL a déposé par écrit.

4394     Une première question.  Est‑ce que la station CIMI de Charlesbourg est membre de l'ARC?

4395     Mme GAGNON : Non, Monsieur.

4396     CONSEILLER ARPIN : Merci.


4397     Vous avez parlé tantôt de BBM et de sa méthodologie, qui sous‑estime vos auditoires.  Est‑ce que certaines des stations qui sont membres de l'ARC sont aussi membres de BBM?

4398     Mme GAGNON : Il y a un bon nombre de stations de radio communautaire en milieu régional qui sont membres de BBM.  L'ARC elle‑même est également membre associé de BBM.  C'est une firme qui offre des services qui conviennent tout à fait bien aux stations qui sont implantées en milieu régional, que ce soit en Gaspésie, aux Îles‑de‑la‑Madeleine ou encore dans Charlevoix.

4399     En milieu urbain, la difficulté tient du fait que le territoire de desserte des radios communautaires est souvent plus petit que le territoire mesuré marché central par BBM.

4400     CONSEILLER ARPIN : Oui.  Je peux comprendre que dans certains cas, et c'est certainement le cas de CIMI qui ne couvre qu'une partie de la région de Québec, mais ma compréhension, c'est que CKRL dessert l'ensemble du territoire du Québec urbain, donc, ce qui s'appellerait le marché central.

4401     Mme GAGNON : Dans le cas de CKRL, effectivement.  Ce n'est pas le cas nécessairement, par contre, de CKIA.

4402     CONSEILLER ARPIN : Oui.

4403     Mme GAGNON : Jean‑Pierre?


4404     M. BÉDARD : En fait, CKRL a une puissance de 1 400 watts.  Donc, évidement, qu'on peut couvrir tout le marché central.  Dans le cas de CKIA, je vous dirais que l'augmentation de puissance qu'ils ont eu il y a quelques années leur a permis maintenant d'avoir une couverture du marché central.

4405     CONSEILLER ARPIN : Comme vous savez si vous êtes membre associé, et certaines des stations membres de l'ARC sont aussi membres de BBM, BBM, c'est une coopérative, et puis c'est les coopérants qui, finalement, font en sorte que BBM modifie sa méthodologie.

4406     Si vous n'êtes pas membre, c'est difficile d'aller influencer le système.  C'est par une adhésion à BBM, puis le travail constant via ses multiples comités qui permet, finalement, de... qui donne des opportunités, parce que ça serait certainement très utile.


4407     Le Conseil ne développera jamais de solution de sondage.  On n'est pas une entreprise.  On est un tribunal administratif.  Donc, je peux comprendre la suggestion que monsieur nous fait de dire, développez vos propres outils de mesure, mais ce n'est pas dans notre loi constituante de se substituer à des entreprises commerciales ou à des coopératives du milieu pour entreprendre les ouvrages qui ne sont pas de notre ressort.

4408     Donc, on utilise, nous, les données que BBM nous fournit, comme on a utilisé pendant la période où Nielsen a existé.  Le Conseil a certainement utilisé les données de Nielsen, également, pour être capable de porter des jugements sur le milieu.

4409     Donc, moi, je vous encouragerais, en tout cas, surtout si vous êtes déjà membre associé puis certaines de vos stations sont membres, de travailler avec BBM pour voir comment ils peuvent...

4410     Vous allez me dire peut‑être que vous leur en avez déjà parlé, et je vous croirais, mais c'est un travail constant, puis il faut revenir à la charge et revenir à la charge.  Ce n'est pas différent que d'être avec bien d'autres secteurs où il faut rappeler continuellement nos préoccupations.

4411     Mme GAGNON : Monsieur Arpin, à Montréal, par exemple, être membre de BBM, ça représente 10 pour cent du budget d'une radio communautaire.

4412     CONSEILLER ARPIN : Je ne suis pas étonné, mais cependant, peut‑être que ça devient aussi un investissement pour aller chercher davantage de revenu.


4413     Les stations commerciales... les stations publiques, nommément Radio‑Canada et Télé‑Québec pour nommer celles‑là dans le secteur de la télévision, sont membres de BBM pourquoi?  Parce qu'ils trouvent que c'est un outil de recherche important pour aller chercher des revenus publicitaires.

4414     Donc, c'est un investissement de recherche qui semble donner des résultats puisque BBM existe depuis 50 ou 60 ans.

4415     Vous dites que déjà, le marché de Québec est un peu saturé, puis le Conseil devrait être résistant à donner des nouvelles licences.  Un des requérants nous a fait valoir que Winnipeg, qui est un marché d'une taille relativement semblable à Québec en terme de population et aussi en terme de placements publicitaires, que Winnipeg avait 12 stations de radio commerciales et qu'à Québec, il y en avait sept.

4416     Est‑ce que vous avez des commentaires?  Eux, évidemment, ils faisaient valoir qu'il y avait de l'espace.

4417     Mme GAGNON : À Québec, il y a 15 stations, Monsieur, si on compte les radios communautaires.


4418     CONSEILLER ARPIN : Ah! oui, mais si je mets les radios communautaires de Winnipeg puis les radios publiques, on va monter à 20.

4419     Mme GAGNON : Il y a une radio communautaire à Winnipeg...

4420     CONSEILLER ARPIN : Oui.

4421     Mme GAGNON : ...qui est francophone, qui, effectivement, a un peu de difficulté également, mais à Québec, il y a trois radios communautaires et une radio de campus communautaire qui s'ajoutent aux radios commerciales, qui, effectivement, exploitent le marché commercial également.

4422     CONSEILLER ARPIN : Maintenant, j'ai une question pour le monsieur de CFIN.  Vous êtes radio Bellechasse.  Où se trouvent vos studios?

4423     M. BOUTIN : Notre studio principale est à Lac‑Etchemin, et on a un studio secondaire qu'on est en train d'ouvrir à Saint‑Raphaël‑de‑Bellechasse.

4424     CONSEILLER ARPIN : À Saint‑Raphaël‑de‑Bellechasse?

4425     M. BOUTIN : Oui.

4426     CONSEILLER ARPIN : Et où se trouve votre émetteur dans Bellechasse?

4427     M. BOUTIN : L'émetteur principal est sur le Mont Orignal près de Lac‑Etchemin, et le relais est à Armagh.


4428     CONSEILLER ARPIN : Et ça, c'est proche de Lévis ou bien...

4429     M. BOUTIN : Oui, c'est à peu près...

4430     CONSEILLER ARPIN : Parce que, effectivement, il y a eu tout un débat‑là, à savoir : Est‑ce que le signal de CFIN couvre en partie ou en totalité la nouvelle Ville de Lévis?

4431     M. BOUTIN : Bien, on le couvre en partie dans la mesure où il n'y a pas trop de buttes, il n'y a pas trop de montagnes, parce que notre grande difficulté, on a deux antennes importantes, du fait, à cause des montagnes.  Ce n'est pas à cause de la puissance qui manque, mais...

4432     CONSEILLER ARPIN : C'est la géographie.

4433     M. BOUTIN : Parce que même ici à Québec, à la limite, on peut nous entendre chez nous.  Moi, je suis stationné en bas, puis jusque dans le stationnement, j'entendais très bien ce qui passe chez nous.

4434     CONSEILLER ARPIN : Évidemment, vous faites valoir... tout comme l'ARC et la lettre d'appui, vous faites valoir que vous diffusez déjà de la musique country...

4435     M. BOUTIN : Absolument.


4436     CONSEILLER ARPIN : ...et que l'auditoire, jusqu'à un certain point, de Lévis qui est intéressé par la musique country se trouverait desservi par votre station?

4437     M. BOUTIN : Il n'y a aucun doute là‑dessus parce que notre clientèle dans la musique country s'étend de Thetford Mines, je dirais même en certaines occasions jusqu'à Sherbrooke du côté ouest, et du côté est, on va assez loin aussi.  Alors, on couvre certainement Lévis.  Aucun problème à ce sujet‑là.

4438     CONSEILLER ARPIN : J'ai posé une question, hier ‑‑ c'est pour peut‑être le monsieur de CKRL ‑‑ s'il y avait entre la grille de programmation proposée par CIMI, et celle qui est proposée par CIMI me semble être celle qui est présentement en onde, s'il y avait des incompatibilités avec la grille de CKRL.  On m'a répondu qu'il y en avait pas, que c'était, finalement, des concepts de radio communautaire totalement différents.

4439     Est‑ce que vous avez des commentaires sur cette observation‑là que les gens de CIMI ont fait hier?


4440     M. BÉDARD : Bien, en fait, je vous dirais qu'il y a toujours une ressemblance, parce qu'une radio communautaire, peu importe la philosophie qu'elle sous‑tend dans ses émissions, dans le contenu de ses émissions, il reste que quand même c'est toujours la notion de participation citoyenne, la notion d'aller chercher des groupes communautaires, d'accessibilité aux ondes, et dans ce principe‑là, évidemment qu'il y a des similitudes entre ce que fait CKRL et ce que fait CIMI.

4441     Il va avoir sur les ondes de CIMI des émissions faites par, je ne sais pas moi, le Carrefour jeunesse emploi, des choses qui peuvent également se retrouver sur les ondes de CKRL.  Dans cette optique‑là d'accessibilité aux ondes à des groupes communautaires à une voix différente, une alternative, il y aura, effectivement, des similitudes entre les deux stations.

4442     CONSEILLER ARPIN : Et vous dites tous que la radio communautaire, c'est un marché étroit, particulièrement en matière de revenu publicitaire.  Si vous êtes actuellement deux à couvrir Québec, vous dites, bon, il n'y a pas eu... CIMI n'a pas déposé d'étude d'impact, tout comme sur la radio communautaire.

4443     Mais vous, avez‑vous fait une étude d'impact pour voir ce que ça signifierait que CIMI soit la grandeur du territoire du Québec métropolitain?


4444     M. BÉDARD : Bien, l'étude d'impact, on n'en a pas nécessairement fait une.  On n'a pas nécessairement les moyens de se payer ce genre d'analyse‑là.  Mais je vous dirais quand même qu'il y aura certainement une incidence, parce que, comme je vous dis, du fait du type de programmation qu'on propose, du fait du type des émissions, on va, évidemment, chercher dans les mêmes segments de marché auprès des annonceurs, et c'est sûr que sur les ondes de nos stations, on n'aura pas de bannière nécessairement nationale ou des choses comme ça, ou très peu.

4445     Or, évidemment que c'est le petit client local qui est la source principale de revenu publicitaire.  Or, évidemment que si ce même petit client local là se fait solliciter par trois stations de radio communautaire, il va éventuellement avoir à choisir ou à partager son budget en trois.  Donc, évidemment que, dans l'ensemble, il y aura peut‑être des pertes pour les trois de se partager ce même client‑là à part égale.

4446     CONSEILLER ARPIN : Est‑ce que quand CKIA est devenue une station de radio plus régionale, est‑ce que ça eu un impact significatif sur CKRL?


4447     M. BÉDARD : Oui, ça eu quand même un certain impact sur nos revenus publicitaires.  On l'a noté immédiatement.  L'année où il y a eu une augmentation de puissance, cette année‑là, dans les revenus publicitaires, il y a eu une perte d'environ 25 000 dollars dès la première année d'augmentation de puissance.

4448     CONSEILLER ARPIN : Mais est‑ce que vous l'avez recouvert par après ou si c'était...

4449     M. BÉDARD : Non, pas tout à fait.

4450     CONSEILLER ARPIN : Pas tout à fait, ça s'est maintenu par après.

4451     Ça complète mes questions, Monsieur le Président.

4452     LE PRÉSIDENT : Juste un commentaire au sujet de BBM.  Est‑ce que le problème, c'est que c'est la méthodologie de BBM quant à la radio communautaire, ou est‑ce que c'est le problème financier, le coût de devenir membre de BBM, ou les deux?

4453     Mme GAGNON : C'est les deux.  Comme le problème est un problème méthodologique, et comme le disait monsieur Martin, qu'il s'agit d'une coopérative où les membres principalement sont des stations, des grands groupes de propriétés, puis des radios indépendantes, ces stations‑là sont prioritaires dans la détermination de la méthodologie.


4454     Pour rentrer dans le groupe et éventuellement pouvoir influencer cette méthodologie‑là, il faudrait pouvoir investir dans les radios communautaires urbaines des montants qui sont équivalents à environ 8 à 10 pour cent de leur budget annuel.  Considérant que ce ne serait pas nécessairement une bonne idée pour BBM de modifier ses méthodologies pour un nombre minoritaire de ses membres, on ne conçoit pas que ce soit un investissement qui puisse éventuellement être rentable.

4455     Cependant, nous travaillons régulièrement et de façon acharnée avec BBM et avec d'autres firmes de sondage pour trouver une méthodologie, pour trouver des façons abordables de mesurer les auditoires.  Pour l'instant, les seules données dont on dispose, ce sont des données agrégées qui sont disponibles grâce à un sondage qu'on a réalisé sur l'ensemble des territoires urbains du Québec et on a des évaluations d'auditoire relativement précises pour l'ensemble des marchés urbains.


4456     LE PRÉSIDENT : C'est très clair, merci, parce que peut‑être vous connaissez que les stations ethniques et les stations autochtones soutiennent les mêmes choses, et je ne sais pas si vous vous réunissez avec eux, mais je pense que c'est une bonne idée parce que tous les outlyers, mettons, qui ne sont pas des grandes entreprises commerciales ont les mêmes problèmes.

4457     On travaille maintenant, je sais, à la télévision.  Moi et mes collègues, ont tenu des réunions avec eux, à savoir comment ça marche.  Aux États‑Unis aussi, ils travaillent sur les mêmes problèmes, parce que les stations minoritaires aux États‑Unis ont les mêmes problèmes avec les entreprises de sondage.

4458     Je vous conseille de continuer vos efforts, à moins d'avoir des mesures qui peuvent être présentées devant nous pour qu'on puisse faire des jugements nécessaires.

4459     Merci bien pour être venus ce matin.

4460     CONSEILLÈRE NOËL : J'aurais peut‑être une question pour compléter.

4461     Vous nous avez mentionné que les budgets... vous avez, d'abord, mentionné que la moyenne des revenus des stations communautaires était de l'ordre de 335 000 dollars; est‑ce que j'ai bien compris?

4462     Mme GAGNON : En milieu urbain.


4463     CONSEILLÈRE NOËL : En milieu urbain.  Et vous avez également mentionné que, de ce montant, 35 pour cent venait d'une contribution gouvernementale, 34 pour cent de la communauté, et 31 pour cent était dérivé de la vente de publicité.  Est‑ce que...

4464     Mme GAGNON : En milieu urbain.

4465     CONSEILLÈRE NOËL : En milieu urbain.  Oui, bien, on est en milieu urbain.

4466     Alors, grosso modo, on peut dire que c'est le tiers du budget, un petit tiers du budget qui provient de la publicité.

4467     Est‑ce que vous avez essayé de voir s'il n'y a pas des sources alternatives de financement?

4468     Je pense à ce qu'on a fait avec la radio AVR, Aboriginal Voices Radio, c'est‑à‑dire qu'on a permis que des entreprises qui font des demandes de radio puissent consacrer une somme dans le cadre du Programme de développement des talents canadiens, notamment, à aider ce genre de radio, et ils sont ici, vous les avez à la portée de la main.


4469     Mais je pense que c'est un peu tard rendu dans la salle.  Mais au moment où les gens déposent leur demande, c'est le temps de courir après, puis d'aller chercher des fonds, parce que s'ils sont prêts à mettre 700 000 dollars pour le Cégep de Jonquières et puis l'Université Laval, peut‑être qu'il y aurait un petit 100 000 qui traîne dans le fond des tiroirs.  Je ne sais pas si monsieur Arcand m'écoute.

‑‑‑ Rires / Laughter

4470     CONSEILLÈRE NOËL : Il m'écoute.

4471     Mais c'est une façon de faire aussi.  Je pense qu'il ne faut pas se mettre dans un carcan, puis dire c'est ça notre façon de gérer notre affaire.  Je pense que les gens qui vont frapper chez les radiodiffuseurs sont généralement agréablement surpris de pouvoir trouver de l'aide.

4472     Je sais que ça fait à Montréal.  Je sais qu'un grand radiodiffuseur à Montréal aide une des stations... une ou deux stations communautaires à Montréal.  Alors, si ça se fait à Montréal, je pense que ça pourrait être une avenue aussi à Québec.

4473     Mme GAGNON : Madame Noël, votre question est tout à fait pertinente.

4474     Effectivement, l'Association des Radiodiffuseurs Communautaires a commencé à investiguer ces options‑là.  On les investigue d'une façon un petit peu différente.


4475     Mais, entre autres choses, dans le cadre des audiences sur la radio satellite, il y en a été question avec nos collègues de la NCRA, la National Campus Community Radio Association, et avec l'Alliance des radios communautaires du Canada, et il va encore en être question dans d'autres audiences.

4476     CONSEILLÈRE NOËL : Et je vous suggère qu'ils sont tous ici ce matin.

‑‑‑ Rires / Laughter

4477     Mme GAGNON : Ça me fera plaisir de leur parler.

4478     CONSEILLÈRE NOËL : Merci, Madame.

4479     Mme GAGNON : Merci.

4480     LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup, Madame, Messieurs.

4481     Mme GAGNON : Merci.

4482     M. BÉDARD : Merci.

4483     M. BOUTIN : Merci.

4484     LE PRÉSIDENT : Madame la Secrétaire.

4485     LA SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

4486     J'inviterais maintenant les prochains intervenants, qui est Cogeco diffusion inc., à venir présenter leur intervention.

4487     Monsieur Guimond, vous avez 10 minutes pour votre présentation.  Quand vous serez prêt.  Merci.

INTERVENTION


4488     M. GUIMOND : Bonjour, tout le monde.  Monsieur le Président et membres du Conseil, je suis René Guimond.  Je suis le Président de Cogeco diffusion.

4489     Vous reconnaîtrez à ma gauche, monsieur Yves Mayrand, Vice‑président, Affaires publiques, Affaires corporatives; à ma droite se trouve monsieur Jean‑Paul Lemire, Directeur‑général de nos stations de radio à Québec; et à mon extrême droite, monsieur Martin Perkins, qui est le Directeur technique de nos stations de radio à Québec.

4490     Je vous remercie de l'occasion que vous nous donnez de comparaître aujourd'hui.

4491     J'occupe mes fonctions depuis la fin de l'automne dernier, mais comme j'ai surtout travaillé dans les industries de la télévision et de la publicité, je suis encore en train de me familiariser avec le monde fascinant de la radio.

4492     C'est aussi la première fois que je comparais à une audience publique portant sur la radio.

4493     Je dois vous dire, d'abord, la grande importance que j'attache au dossier de la radio à Québec.  Nous sommes propriétaires de seulement cinq stations au total, dont deux se trouvent ici dans le marché de Québec.


4494     Nous avons lancé Rythme FM, notre deuxième station, de la vieille capitale il y a moins de trois ans.  Notre première station, le 93,3 est en période de rétablissement après plusieurs années difficiles pour les raisons que tous connaissent ici.

4495     Nous sommes fiers de ce que nous avons réussi à accomplir en quelques mois, tant pour le 93,3 que pour notre station Rythme FM à Québec, et nous sommes très confiants d'être sur la bonne voie.

4496     J'en profite pour dire haut et fort que nous avons constitué ici une équipe forte et déterminée, composée de gens de Québec qui dirigent et animent nos stations pour le marché de Québec et en fonction des auditeurs de Québec.  Nos auditoires croissants dans la région de Québec en témoignent.

4497     Nous ne sommes pas ici pour nous plaindre de nos difficultés passées.  Nous les assumons pleinement.  Nous sommes ici, plutôt, pour vous rappeler certains faits incontournables.

4498     Le marché radiophonique de Québec est aujourd'hui un marché fragile qui a vécu de graves soubresauts au cours des trois dernières années, et sur lequel plane toujours une incertitude de taille, soit l'évolution future de choix FM.


4499     Le Conseil doit examiner les demandes de nouvelle licence comme s'il n'y avait aucun changement pour CHOI‑FM, compte tenu des procédures judiciaires en cours concernant la licence de cette station de radio.

4500     Toutefois, le Conseil n'est pas sans savoir qu'il pourrait y avoir prochainement un changement de propriété de CHOI‑FM, comme le mentionne clairement une lettre de ses procureurs déposée le 3 mars dernier en Cour suprême du Canada.  Ce changement risque fort d'impliquer des groupes de propriétés qui demandent aussi de nouvelles licences ici à Québec.

4501     Comment s'assurer, dans les circonstances, le respect des règles de propriété commune, la diversité des services, le caractère équitable des engagements respectifs des parties, et l'équilibre concurrentiel dans le marché à l'issue de la présente audience?

4502     Nous nous en remettons entièrement à vous, mais il est clair qu'une partie importante de l'échiquier se trouve en marge de la présente audience par la force des choses.

4503     Nous devons également nous en remettre entièrement à vous pour l'évaluation de la situation financière de chacune des stations qui desservent présentement le marché de Québec puisque nous n'avons pas accès aux données spécifiques récentes.


4504     Nous avons, pour notre part, accès au rapport Tram du Bureau de la commercialisation de la radio pour le marché de Québec.  Selon ces rapports, les revenus totaux de la radio à Québec sont passés d'environ 27 millions à 30 millions de dollars de 2000 à 2005, soit 12 pour cent de croissance sur cinq ans, ce qui correspond essentiellement à l'inflation générale pour cette même période de cinq ans.

4505     Les revenus de la publicité locale ont, en fait, stagné au cours des trois dernières années autour de 21,3 millions.

4506     Pour ce qui est l'évolution des heures d'écoute radio dans le marché central de Québec, les sondages BBM démontrent aussi une stagnation des heures totales d'écoute dans le marché central de Québec au cours des cinq dernières années, avec une baisse marquée à l'automne 2005.

4507     Dans un tel contexte, il est clair que l'ajout d'une et, a fortiori, de plus qu'une nouvelle station de radio commerciale, particulièrement dans des formules de programmation pour auditoire général déjà présentes dans le marché, aura des répercussions importantes sur le service existant, quoique en disent certaines requérantes.


4508     Il vous appartient d'en juger et de décider en définitive si le système de radiodiffusion à Québec gagnera vraiment ou perdra en terme de la diversité des services, de concurrence, d'écoute globale et d'assiette publicitaire totale dans le marché radiophonique de Québec.

4509     Nous vous invitons à ne pas attribuer de nouvelles licences de radio commerciale à l'un ou l'autre des grands groupes de propriété dans le marché francophone, incluant celui de Québec, alors que, même dans le cadre de l'examen de la politique sur la radio commerciale, vous vous interrogez présentement sur les causes de la faiblesse structurelle du secteur francophone de la radio commerciale et plus particulièrement des stations indépendantes d'expression française, ainsi que sur les solutions qu'il convient d'envisager à cet égard.

4510     Votre plus récent rapport de surveillance de la politique de radiodiffusion souligne le fait que pour le marché global du Québec, deux grands groupes de propriété contrôlent déjà, à eux seuls, 73 pour cent de l'assiette totale des revenus pour la radio privée commerciale de langue française, avec seulement 54 pour cent de l'heure d'écoute francophone.


4511     Nous nous opposons formellement à la demande de nouvelle licence de radio commerciale de Corus qui vise à installer à Québec une station dont une partie de la programmation serait une diffusion simultanée avec CHRC d'émissions à prépondérance verbale.

4512     Nous avons calculé que les stations commerciales existantes, incluant CHRC et notre station le 93,3, offrent présentement approximativement 235 heures de programmation de ce genre par semaine.

4513     Il est clair pour nous que ce projet vise à profiter d'un transfert de la programmation et des ressources de CHRC vers une nouvelle station FM, tout en gardant l'avantage concurrentiel de la station AM, une part de marché accrue pour Corus dans le groupe cible des 25‑54, et la déstabilisation de ses concurrents dans le marché de Québec, dont le 93,3.

4514     Nous opposons avec vigueur l'attribution d'une licence de radio commerciale de langue anglaise à Québec.  Il n'y a, selon nous, aucune nécessité ou justification raisonnable pour reproduire à Québec le problème structurel, que l'on observe depuis de nombreuses années à Montréal et qui va en s'accroissant, du glissement de l'auditoire francophone vers les services de langue anglaise.


4515     Selon BBM, les trois stations FM d'expression anglaise à Montréal, CHOM FM, une station de Standard Radio, MIX 96, une autre station de Standard, et le Q92, sont allées chercher, respectivement, 65, 60 et 45 pour cent de leur auditoire total 12 ans et plus chez les francophones, avec un contenu de musique vocal composé essentiellement de grands succès anglophones, alors que les cinq stations FM d'expression française diffusant une prépondérance de musique vocale de langue française n'ont obtenu qu'entre 2 et 4 pour cent de leur auditoire total 12 ans et plus chez les anglophones.

4516     Nous sommes également ici aujourd'hui pour insister sur l'importance de préserver les mandats distincts attribués par licences de radio à différents titulaires, et la spécificité des marchés radiophoniques identifiés par le Conseil lors de l'attribution de licences de radio.

4517     Nous faisons face, pour la troisième fois de filée, à une tentative de transformer une station locale de Donnacona en station de Québec, dont deux fois à la suite d'une acquisition de cette même station par un nouveau propriétaire.


4518     Les décisions antérieures du Conseil sur ce dossier sont pourtant claires et sans équivoque.  Suffit‑il de répéter la même demande pour avoir raison et finalement obtenir gain de cause?  Nous ne le croyons pas.

4519     Il est, pour le moins, surprenant qu'un radiodiffuseur averti comme Radio Nord, qui connaît et comprend la dynamique des auditoires, des formules de programmation et des marchés publicitaires, prétend d'avoir réalisé seulement depuis la conclusion de son achat que le marché de Portneuf et le paramètre actuel de CKNU‑FM ne sont pas adéquats.

4520     Une seule conclusion raisonnable s'impose.  Radio Nord a parié sur un changement de mandat, sachant fort bien qu'un tel changement avait déjà été refusé auparavant et sachant aussi fort bien qu'il n'y a pas d'appel de demande concurrente à l'occasion d'un changement de propriété d'une station de radio.

4521     Le Conseil a encore en délibéré une demande de transformation semblable impliquant la station CFEI‑FM Sainte‑Hyacinthe, une station du groupe Astral Média qui tente de couvrir le marché de Montréal et y ajouter ainsi une station de radio commerciale.


4522     Cette demande devait, à l'origine, être entendue à la même audience publique que celle de Radio Nord et de Corus visant respectivement à déplacer l'aire de couverture de CKNU‑FM Donnacona et de CFEL‑FM Montmagny pour desservir le marché de Québec.

4523     Nous nous sommes opposés à la demande d'Astral Média.  Corus s'y est opposée également, sans aucune équivoque et pour les mêmes raisons que nous.

4524     Aujourd'hui, sous prétexte que le Conseil examine de telles demandes de transformation dans le cours normal, Corus en soumet une.  Cette demande avait préalablement été retirée dans son intervention contre la demande d'Astral Média.

4525     De surcroît, nous avons mis en lumière des changements au mémoire technique de Corus pour CFEL‑FM après la date fixée pour les interventions et le fait que la proposition de modification des paramètres techniques de CFEL‑FM mènerait, en fait, à une détérioration du signal de CFEL à Montmagny, son marché central, et à une couverture complète du marché central de Québec.

4526     Avec respect, Corus devrait faire preuve de constance dans les positions qu'elle vous présente à quelques mois d'intervalle.


4527     Quoiqu'il en soit, le Conseil doit absolument, selon nous, préserver le caractère juste et équitable et ouvert du processus d'attribution de licence, ainsi que la spécificité des marchés géographiques et les appels de demande qui s'y rapportent.

4528     Ceci termine ma présentation.

4529     LE PRÉSIDENT : Merci bien.

4530     Monsieur French.

4531     CONSEILLER FRENCH : Merci, Monsieur Guimond.

4532     Soyez clairs, d'abord, que le Conseil est pleinement conscient de ce qui pourrait se tramer dans ce marché.  Donc, le Conseil agira en conséquence, et vous ne courez pas de risque susceptible de se réaliser suite au développement subséquent dans le mesure où on est informé puis on essaie de l'être.

4533     Merci aussi pour l'exercice de confrontation du Conseil avec soi‑même que vous avez, à plusieurs reprises, évoqué.  C'est valable, et la rigueur est toujours une vertu.

4534     La question qui me semble la plus pertinente... puisque vos arguments sont limpides, la question qui me semble la plus pertinente à vous poser à ce moment‑ci... parce que je pense que vous n'étiez pas ici hier, bien que monsieur Mayrand l'était.


4535     Le soubresaut désagréable qui est arrivé dans le marché local a fait fuir une certaine quantité de publicité, et la question qui se pose, c'est : Est‑ce que cet argent‑là, dans la mesure où le marché se réstabilise, va revenir, ou est‑ce qu'il y a une anomalie structurelle qui voudrait que le marché de détail marche très bien à Québec, mais que ce dynamisme ne se traduit pas en publicité radiophonique, comme ça se traduit dans d'autres marchés urbains canadiens?

4536     M. LEMIRE : Pour ce qui est des revenus, on voit une stagnation à peu près depuis cinq ans.  Il y a une augmentation des revenus de marchés publicitaires à Québec de 3 pour cent depuis cinq ans.  C'est à peu près le coût de la vie.  Il y a eu une baisse des heures d'écoute, mais il n'y a pas eu nécessairement une baisse des revenus.  Mais il n'y a pas eu d'augmentation marquée des revenus.

4537     Or, présentement, le marché est sous... ce qu'on dit, c'est que le marché est... la tarification, elle est basse.  Elle est trop basse présentement.

4538     CONSEILLER FRENCH : Quel plan avez‑vous pour changer cette situation de sous‑tarification?


4539     M. LEMIRE : Écoutez, on est déjà assez de stations pour aller chercher ce qu'on a à aller chercher.  Il faut continuellement travailler et augmenter nos cotes d'écoute pour nous permettre d'aller chercher un peu mieux, et surtout d'installer une stabilité à la radio à Québec, qui fait poser beaucoup de questions à nos commanditaires.

4540     Dans le soubresaut qu'il y a, ça installe une attente, qui fait qu'on reporte à plus tard des achats radio.

4541     M. MAYRAND : Si vous me permettez un complément de réponse, Monsieur French.

4542     Certainement, si on veut corriger la faiblesse structurelle de la tarification des radios commerciales ici à Québec, à notre point de vue, il y a deux ingrédients très importants au‑delà des efforts que nous, individuellement, pouvons faire pour les raffermir avec les gens que nous sollicitons pour faire des placements chez nous.

4543     Les deux facteurs cruciaux sont les suivants, d'après nous.

4544     C'est qu'il faut éviter de donner plus de munitions aux groupes qui ont déjà ce qu'on appelle dans le jargon un power ratio très considérable, donc, une part de l'assiette publicitaire beaucoup plus grande que l'écoute de leurs stations.

4545     Deuxièmement, il faut éviter à tout prix un choc additionnel par l'augmentation rapide et soudaine de l'inventaire commercial disponible.


4546     Ça, c'est deux ingrédients importants, selon nous, pour s'assurer que le marché va réussir à reprendre du poil de la bête au plan de la tarification.

4547     CONSEILLER FRENCH : Alors, votre thèse, c'est que s'il y a un marché de détail dynamique à Québec, s'il y a une assiette de radio publicitaire qui stagne, c'est principalement parce qu'il y une sous‑tarification?  Structurellement, l'explication, c'est une sous‑tarification qui a été peut‑être occasionnée même avant les problèmes récents du marché?

4548     M. MAYRAND : Jean‑Paul, je pense que tu peux répondre.

4549     M. LEMIRE : Il y a une sous‑tarification, mais il y a aussi le fait qu'il y a eu beaucoup de... il y a eu un soubresaut qui a installé une insécurité.  Le média de la radio a tellement... il s'est passé tellement de choses que l'acheteur retarde ses achats et demande à ce que le marché se stabilise pour enfin savoir qui fait quoi, qui va faire quoi.

4550     Alors, on a, nous, lancé une station il y a moins de trois ans.  Elle n'a pas atteint sa maturité.  Alors, c'est un changement déjà avec les stations qui sont là.


4551     CONSEILLER FRENCH : Alors, l'annonceur renonce l'exercice de publicité radiophonique pour rejoindre sa clientèle, il n'investit pas dans les hebdos, il n'investit pas dans la télévision, il garde son argent pour lui, puis il a peut‑être appris qu'il n'a pas besoin de vous?

4552     M. LEMIRE : Il l'investit ailleurs que dans la radio.

4553     CONSEILLER FRENCH : Pardon?

4554     M. LEMIRE : Il l'investit ailleurs qu'à la radio.

4555     CONSEILLER FRENCH : Mais il n'investit pas dans la télévision d'après les données.

4556     M. LEMIRE : Il n'y a pas de point dans l'assiette publicitaire télévisuelle à Québec.  Il n'y a pas d'indice de transfert.

4557     Des hebdos?  Écoutez, il y en a moins.

4558     CONSEILLER FRENCH : Pouvez‑vous nous aider un peu à comprendre l'impact d'une licence qu'on pourrait appelé spécialisé country à Lévis?  C'est dangereux pour vous ou non?

4559     M. MAYRAND : Je pense que je peux répondre à cette question‑là.


4560     La difficulté que nous avons avec les demandes pour Lévis, c'est que, en fait ‑‑ j'ai assisté à toutes les présentations ‑‑ il est manifeste que ces demandes‑là sont des demandes de licence pour couvrir, desservir le marché de Québec dans son ensemble, nonobstant l'orientation de Lévis.

4561     Alors, notre préoccupation est la suivante.  Ce n'est pas tant le type de musique, c'est la couverture, c'est le fait que c'est un nouveau véhicule commercial, à part entière, qui entre avec une masse d'inventaire commercial nouveau dans l'ensemble du marché de Québec.  C'est ça notre préoccupation.

4562     CONSEILLER FRENCH : Alors, le même commentaire pour les autres spécialisés, soi‑dites moins courants, moins 25‑54 AC?

4563     M. MAYRAND : Je ne fais pas nécessairement le même commentaire pour les formules de musique aussi spécialisées que le classique ou le jazz.


4564     Je pense qu'on peut spéculer longuement sur ce que serait un auditoire de station diffusant de la musique country mais aussi une programmation comportant des créations orales et du contenu verbal, mais probablement que basé sur l'historique du marché de Québec, on peut croire que cet auditoire‑là sera probablement, de toute façon, plus commercial et plus significatif et plus large que celui des formules de musique vraiment spécialisée qui sont présentées devant vous.

4565     CONSEILLER FRENCH : Merci, Monsieur Mayrand.  Merci beaucoup, le monsieur de Cogeco et...

4566     LE PRÉSIDENT : Monsieur Arpin.

4567     CONSEILLER ARPIN : Monsieur Guimond, à la page 6 de votre présentation de ce matin, vous nous parlez des parts de marché... en tout cas, de la proportion d'auditeurs francophones qui écoutent les stations anglophones de Montréal qui sont les propriétés de Standard.

4568     Je présume que vous citez des données les plus récentes, je suppose de l'automne 2005, mais si on regarde historiquement, est‑ce que c'est stable ou ça s'est accru?  Prenons une courbe de 5‑10 ans.

4569     M. GUIMOND : On cite vraiment des données récentes de BBM de 2005, et il y a une légère tendance à l'augmentation.  Ce n'est pas une augmentation qui est dramatique, mais il y a une légère tendance à l'augmentation au cours des dernières années, en effet.

4570     CONSEILLER ARPIN : Merci, Monsieur Guimond.

4571     Merci, Monsieur le Président.

4572     LE PRÉSIDENT : Merci.

4573     Madame Noël.


4574     CONSEILLÈRE NOËL : Monsieur Guimond, à la page 4 de votre document, dans le dernier paragraphe quand vous dites :

"Nous vous invitons à ne pas attribuer une nouvelle licence de radio commerciale à l'un ou l'autre des grands groupes..."

4575     Je comprends que Corus soit un grand groupe, mais les autres, c'est lesquels?

4576     M. GUIMOND : L'autre, c'est Standard.

4577     CONSEILLÈRE NOËL : Excusez‑moi parce que j'avais... c'est vrai, la licence en anglais.  D'accord, je vous remercie.

4578     M. GUIMOND : De rien.

4579     CONSEILLÈRE NOËL : Puis peut‑être, Monsieur Mayrand, le power ratio, pouvez‑vous nous définir une petit peu plus ce que vous voulez dire par le power ratio?  Ça m'a un petit peu interpellé quand vous avez parlé de ça.

4580     M. MAYRAND : Je vais passer la question à René, qui est issu du milieu de la publicité.  Il va vous expliquer ça.


4581     M. GUIMOND : Bien, le power ratio, c'est les revenus qui sont générés par rapport... le pourcentage des revenus générés par rapport au pourcentage d'auditoire qu'on a.

4582     Alors, si, par exemple, vous avez 20 pour cent de parts de marché et vous allez chercher 25 pour cent des revenus disponibles, bien, votre power ratio est favorable.  Vous sur‑performez.

4583     Et l'inverse est, évidemment, pénible pour les propriétaires de stations qui ont des 20 pour cent de parts de marché, qui vont chercher des pourcentages des revenus publicitaires de l'ordre, disons, de 15 pour cent, bien, à ce moment‑là, le power ratio est sous‑performant.

4584     CONSEILLÈRE NOËL : À l'heure actuelle à Québec, est‑ce qu'on pourrait dire que le power ratio est favorable à une de celle qui n'est pas devant nous aujourd'hui, c'est‑à‑dire à Astral?

4585     M. GUIMOND : Je vais laisser Jean‑Paul répondre à cette question.

4586     M. LEMIRE : Oui.

4587     CONSEILLÈRE NOËL : Oui?

4588     M. LEMIRE : Oui.


4589     CONSEILLÈRE NOËL : Et est‑ce qu'il ne serait pas exact de dire, compte tenu des chiffres qu'on voit, que, en fait... et Corus et Cogeco ont eu des... Corus parce qu'ils viennent d'entrer dans le marché et qu'ils ont récupéré des stations qui ont été absolument sans gouvernail depuis plusieurs années.  Je parle de CHOM et puis de CHRC, CHRC qui n'était déjà pas le fleuron de la prospérité.

4590     Mis à part le facteur choix, qu'est‑ce que c'est qui expliquerait que vos stations FM, le FM 93, qui a déjà été beaucoup plus du côté favorable du power ratio, si vous voulez... je comprends que votre nouvelle station Rythme FM est nouvelle, donc, ça lui prend un petit peu de temps à s'établir, et puis je ne pense pas que vous aviez des projections pour être profitable la première année.

4591     Mais qu'est‑ce que c'est... à part le facteur choix, qu'est‑ce que c'est qui expliquerait ce déséquilibre?

4592     M. GUIMOND : Nous, notre vision, c'est que nos deux stations, vous l'avez mentionné, Rythme FM, on en est à notre troisième année, donc, on est en voie d'atteindre une certaine maturité, on est sur les plans qui avaient été déposés lors de la demande de licence; pour ce qui est du 93,3... excusez‑moi.

4593     CONSEILLÈRE NOËL : Pour la nouvelle station, vous êtes...

4594     M. GUIMOND : Notre power ratio, je ne peux pas le divulguer publiquement ici là...


4595     CONSEILLÈRE NOËL : Non, non.

4596     M. GUIMOND : ...mais le power ratio, il est quand même négatif.  Il est sous‑performant, quoique en progression, parce que nos parts de marché montent et le power ratio, dans le cas d'une nouvelle station, évidemment, si on fait notre boulot correctement au niveau des ventes, va avoir tendance à atteindre son niveau normal avec la maturité que la station va atteindre.

4597     Dans le cas du 93,3, on est en reconstruction.  Alors, les parts de marché dans le cas du 93,3, c'est une autre dynamique.  C'est une clientèle qui était là, au niveau des annonceurs, qui a quitté la station complètement, et on a eu, nous, à reprendre, donc, cette antenne‑là et à la rebâtir.  C'est le processus qui est enclenché actuellement.

4598     Également, dans le cas du 93,3, on est satisfait de notre progression depuis le début de la relance, et on espère atteindre encore une fois, dans le cas du 93,3 également, si on parle de power ratio, donc, un ratio satisfaisant à plus ou moins court terme.


4599     CONSEILLÈRE NOËL : Maintenant, une petite précision.  Monsieur French a parlé du format country qui était un format spécialisé.  Je pense que techniquement, ça ne l'est pas.  Ça l'est peut‑être pour le commun des mortels‑là, mais techniquement, le country, les gens qui ont une station country peuvent décider de changer de format du jour au lendemain sans s'adresser au Conseil.

4600     Mais vous me dites que vous n'avez pas d'objection de fond, par contre, à ce que des stations vraiment spécialisées à la radio jazz ou radio classique ne viendraient pas perturber le marché de façon... ne viendraient pas apporter des turbulences supplémentaires de façon extraordinaire, étant donné que ce sont des marchés niches dans un format qui est fermé?

4601     M. MAYRAND : Je pense que c'est très important pour nous de vous dire que nous ne sommes pas opposés à la diversité.  Bien au contraire, nous avons travaillé à l'augmentation de la diversité dans le marché de Québec.  Alors, nos positions, et vous le constaterez à la lecture de notre intervention écrite, sont tout à fait mesurées.


4602     Dans les cas où le Conseil est en mesure de voir une station proposant un type de programmation qui est clairement soit absent ou totalement sous‑représenté dans le marché et qui a un créneau niché, c'est un type de proposition que vous pouvez regarder.  Nous avons pris la peine, cependant, de dire, n'en ajoutez pas deux ou trois parce que l'effet cumulatif cause un problème dans la situation actuelle du marché.

4603     Nous avons une difficulté fondamentale avec les stations dont la programmation choix est conçue à l'origine ou peut devenir facilement un véhicule pour l'ensemble de l'auditoire du grand marché de Québec.  Ça, c'est la préoccupation que nous avons pour la raison, encore une fois, que nous avons exprimée plus tôt, que le marché à l'heure actuelle a un problème de tarification nettement sous‑optimal.

4604     J'ai, d'ailleurs, noté les commentaires de monsieur Arcand, la première journée de cette audience, qui reconnaissait que c'est un problème structurel.

4605     CONSEILLÈRE NOËL : Une dernière question.  Le FM 93, est‑ce que c'est une formule parlée ou si c'est une formule mainstream, ça?

4606     M. LEMIRE : Une formule hybride.  C'est parlé dans des émissions de pointe, et il y a de la musique à l'extérieur de ces émissions‑là.


4607     CONSEILLÈRE NOËL : Alors, c'est une radio qui pourrait... ce n'est pas une formule spécialisée de parler comme la demande de Corus pour une radio parlée qui serait un format spécialisé avec condition de licence?

4608     M. LEMIRE : En fait, le marché de Québec offre 235 heures de programmation parlée, le marché de Québec.  On n'est pas la seule station à le faire.

4609     CONSEILLÈRE NOËL : Ce que je veux savoir, c'est est‑ce que vous avez un format un peu comme le 98,5 à Montréal, qui est carrément un format parlé avec une condition de licence?

4610     M. LEMIRE : On a 40 heures par semaine de programmation parlée.

4611     CONSEILLÈRE NOËL : Mais sans condition de licence?

4612     M. LEMIRE : Pardon?

4613     CONSEILLÈRE NOËL : Sans condition de licence.

4614     M. LEMIRE : Non.

4615     CONSEILLÈRE NOËL : Merci.

4616     LE PRÉSIDENT : Merci, messieurs.

4617     Madame la Secrétaire.

4618     LA SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.


4619     J'inviterais maintenant le prochain intervenant, qui est le Syndicat des employés de CHRC, CPSC et SCFP, à se présenter à l'avant, s'il vous plaît.

4620     Alors, je vous invite à vous présenter, et vous aurai 10 minutes pour votre présentation.

INTERVENTION

4621     Mme DJEVAHIRDJIAN : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les conseillers, bonjour.  Je m'appelle Lisa Djevahirdjian, et je suis responsable de la recherche au Conseil provincial du secteur des communications, le CPSC, du Syndicat canadien de la fonction publique.

4622     Le CPSC représente 7 000 travailleurs et travailleuses dans tous les secteurs du domaine des communications : la téléphonie, la câblodistribution, le cinéma, la télévision, et bien sûr, la radio.

4623     À ma gauche, Bruno Perron, journaliste et membre du Syndicat des employés du CHRC, aussi connu comme Info 800 dans le marché de Québec.

4624     Nous sommes heureux de pouvoir participer à ces audiences, et appuyons la demande de Corus de lancer à Québec une radio parlée, axée sur l'information et les enjeux de l'actualité.


4625     Nous sommes aussi contents de voir que, lors de son allocution lundi, la requérante a signalé le fait qu'elle se soucie du manque d'effectifs journalistiques et du problème de la montréalisation des ondes.

4626     Le besoin en matière d'information radiophonique est loin d'être comblé à Québec.  La solution réside dans une augmentation des effectifs journalistiques.

4627     Le CPSC s'est maintes fois présenté devant le CRTC, et il reste concerné par l'évolution de la radio au Québec.

4628     Je passe maintenant la parole à Bruno.

4629     M. PERRON : Monsieur le Président, mesdames, messieurs les conseillers, le Syndicat de CHRC et le CPSC appuie fermement la demande de Corus de lancer à Québec un FM parlé, basé sur une structure de nouvelles alimentées par des journalistes capables de jeter des jalons menant à des débats bien articulés.

4630     Enfin, après la grande noirceur de l'information radiophonique à Québec, où les effectifs de journalistes des différentes stations de radio privées ont été réduits à la limite de l'indécence, voici qu'un propriétaire de station de radio propose de mettre son argent au bout de ses paroles.


4631     Après avoir fait l'acquisition de CHRC et avoir promis de respecter un minimum de 27 heures de programmation locale par semaine, Corus en réalise actuellement presque le double.  L'effectif de la salle des nouvelles de CHRC a doublé.  Depuis 20 ans à Québec, aucune autre salle de nouvelles, dans quelque média que ce soit, ne peut se vanter d'en avoir fait autant.

4632     D'importants investissements ont aussi été consacrés sur le plan technique.  Pourtant, le besoin est loin d'être comblé en matière d'information radiophonique à Québec.

4633     Il faut absolument chercher à atteindre la création d'une masse critique suffisante de journalistes pour bâtir une salle de nouvelles capable de garantir au public de la région de Québec une véritable qualité d'information.

4634     Les efforts consentis jusqu'à présent par Corus sont, à notre point de vue, fort louables, et sa proposition actuelle mérite la plus grande attention et le plus grand soutien.


4635     Il y a près de deux ans, aux audiences pour la vente de Radio Média à Corus, la population de la région de Québec s'est soulevée d'un seul bond, en pleines vacances estivales, pour faire savoir au CRTC qu'il était impérieux de maintenir et de développer nos espaces de production et de diffusion locales précisément en matière d'information.

4636     Mais la situation s'est encore une fois dégradée au cours des derniers mois dans la région de Québec, avec des coupures en matière d'information électronique, notamment à TQS et à Global.

4637     Voici qu'une entreprise, Corus, propose un projet crédible de développement d'un centre local de production et de diffusion de nouvelles.  A‑t‑on les moyens de dire non?

4638     Le calvaire de l'information radiophonique privée au Québec a assez duré.  S'il vous plaît, redonnez un peu d'espoir.

4639     Corus cherche maintenant à reconstruire une structure importante d'information radiophonique au Québec.  Refuser d'autoriser ce projet pour la région de Québec et pour le Québec tout entier constituerait, à notre avis, un grave rendez‑vous manqué.


4640     Le projet de Corus rencontre pour l'essentiel la position du Syndicat de CHRC exprimée devant vous en 2004, soit la création d'une salle de nouvelles forte, dotée d'un niveau de concentration acceptable, dont la facture peut être partagée par différentes antennes, qui, en retour, gagnent une qualité d'informations.

4641     Faire de la radio d'information engendre des coûts de production nettement plus élevés qu'une radio à prédominance musicale.  Si on veut être sérieux, il faut être conséquent et permettre, dans une limite raisonnable, le développement d'une base commune pour rentabiliser l'opération et créer l'espace locale de diffusion nécessaire et souhaitée par le public.

4642     On a beau parlé de diversité du paysage radiophonique canadien, mais quand les fondations de la maison sont en danger, ce n'est certainement pas le temps de planter des fleurs.

4643     Vous avez devant vous différents projets pour des radios spécialisées, notamment dans la musique classique et dans le jazz.  Il s'agit sans doute de projets intéressants, et nous ne voulons pas ici nous attarder à leur valeur intrinsèque.

4644     Cependant, ces projets ne nous apparaissent absolument pas pertinents dans le contexte actuel de la radio à Québec.  L'arrivée de la radio satellite au Canada pourra certainement combler les besoins des amateurs de musique classique et de jazz.


4645     Si on prend, par exemple, le projet de radio de musique classique actuellement devant vous, il devient, quant à nous, inquiétant de voir qu'on vous propose en guise d'information des bulletins de nouvelles en provenance d'une source télévisée, à savoir LCN.  Il nous semble qu'il y a très peu de place pour les nouvelles locales et régionales dans une telle approche.

4646     Radio‑Canada diffuse déjà de l'information locale, mais vous conviendrez sans soute qu'il est fondamental d'avoir une véritable diversité des sources d'information, même à la radio locale, alors qu'il est sans doute beaucoup plus secondaire d'avoir une multiplication des sources de diffusion de musique spécialisée.

4647     Comme les licences de radiodiffusion constituent une denrée limitée, nous estimons que le projet de Corus FM parlé à Québec passe haut la main le test de la valeur des avantages pour l'intérêt public.

4648     Le projet de FM parlé de Corus à Québec comporte, cependant, des éléments examinés.  Notamment, le nombre de journalistes prévu nous apparaît un peu trop ténu.  Nous estimons que le Conseil doit exiger beaucoup plus d'heures de nouvelles locales et régionales au FM.


4649     Si la volonté de Corus est de créer un FM parlé, nous croyons qu'une condition de licence quant à la production et la diffusion de nouvelles s'impose pour éviter qu'on crée des aléas de la vie radiophonique et des transactions commerciales, quelqu'un ne soit tenté de larguer la mission d'information pardessus bord.

4650     Nous souhaitons vivement que le Conseil exige par la voie de condition de licence le plus grand nombre d'heures possibles de production et de diffusion de nouvelles locales et régionales sur toutes les antennes de Corus dans la région de Québec.

4651     Il y a déjà beaucoup trop d'antennes au Québec qui ont une licence musicale, mais qui, aux heures de grande écoute, veulent s'accaparer les auditeurs en manque d'information radiophonique et qui s'improvisent journalistes sans respecter un minimum de règles de base de la profession.

4652     La Fédération professionnelle des journalistes du Québec a souvent exprimé des mises en garde contre la confusion des genres dans les médias.  Lorsqu'il n'y a pas de véritables journalistes dans le décor pour enquêter, vérifier, expliquer les limites et le contexte d'une nouvelle, les risques de dérapage se multiplient, et on assiste trop souvent à la diffusion de jugement à l'emporte‑pièce qui ne reposent que très peu sur la réalité.


4653     Sur la question de la diffusion simultanée d'une même émission à CHRC et au nouveau FM parlé, nous notons l'engagement de Corus à l'effet que ces émissions n'auront pas pour conséquence de soustraire Corus à ses engagements de production locale pour les stations impliquées.

4654     Nous partageons l'avis de Corus à l'effet que certaines émissions de la nouvelle station de Corus pourrait très bien convenir à l'auditoire de CHRC et vice‑versa.  En fait, nous croyons qu'il est nettement préférable de diffuser une production locale qui viendrait remplacer une émission réseau en provenance de Montréal.

4655     Le Conseil a tranché lors de la vente de Radio‑Média.  Il a mis la table pour l'avenir de la radio d'information au Québec, jusque là incarné par la radio AM, principalement par le réseau Média.

4656     Le Conseil a mis la table, pas nécessairement au restaurant que nous avions souhaité.  Cependant, il n'est pas question pour nous de pleurer sur le lait renversé.


4657     Corus a trouvé, en arrivant à CHRC, maintenant Info 800, des artisans déterminés à relancer la radio d'information, la table est mise, et le chef que vous avez choisi, Corus, propose une cuisine centrale pour remplir les assiettes avec des menus adaptables selon ses stations convives.  Cette approche, certes, perfectible dans les prochaines années, nous convient.

4658     Au nom des artisans de la radio d'information, des jeunes de nos écoles de journalisme, de la population de la région de Québec qui vous a exprimé ses exigences pour une radio d'information locale, nous vous demandons d'approuver, avec les garanties nécessaires, la demande de Corus de lancer un FM parlé à Québec.

4659     Merci beaucoup.  Nous sommes disposés à répondre à vos questions.

4660     LE PRÉSIDENT : Merci.

4661     Madame Pennefather.

4662     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Merci, Monsieur le Président.

4663     Merci beaucoup pour vos commentaires ce matin.  Je dois dire à la fin, même si ce n'est que 10 heures et quart, je commençais à avoir un peu faim.

‑‑‑ Rires / Laughter

4664     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : On parle de mettre la table, un chef et tout.

4665     M. PERRON : Vous voyez qu'il y a un manque à Québec.


4666     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Surtout ici à Québec?

4667     M. PERRON : Oui.

4668     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : J'ai lu votre intervention... on a tous lu votre intervention écrite, et je pense que la position que vous avez est très claire.  J'ai quelques questions de clarification.

4669     Je vais peut‑être commencer avec votre paragraphe 8, aujourd'hui.  Vous êtes sans doute au courant des discussions qu'on avait eues pendant l'audience avec les requérantes et les intervenants concernant le marché de Québec et sa capacité vraiment, en termes économiques, d'absorber une nouvelle licence.

4670     Alors, je dois peut‑être reprendre vos mots et dire, est‑ce qu'on a les moyens à dire oui dans ce marché, c'est‑à‑dire d'octroyer une nouvelle licence?

4671     M. PERRON : Je crois sincèrement que oui, pour la simple et bonne raison que, actuellement, il y a des stations de radio qui accaparent d'énormes cotes d'écoute dans le marché de Québec.

4672     Nous croyons qu'il y a une place pour une radio véritable d'information, une radio qui n'est... il n'y a personne qui joue ce rôle‑là à la radio privée actuellement à Québec.


4673     Si on veut une diversité des voix, il y a, bien sûr, Radio‑Canada qui a des journalistes sur le terrain.  Moi, je travaille à INFO‑800, et je dois vous avouer que, de toutes les autres stations de radio commerciales, il n'arrive que de rares fois durant l'année que je vois sur le terrain un journaliste d'une autre station de radio commerciale.

4674     Bien sûr qu'il y a des heures d'information qui sont à des antennes, mais si on veut parler d'une véritable information de qualité, oui, il y a de la place, et actuellement, avec les parts de marché qui sont accaparés par quelques stations de radio prédominantes, il y a de la place.

4675     D'autant plus qu'on a signalé l'abandon, par exemple, d'un million 400 heures d'écoute dans le marché de Québec, et c'est peut‑être une façon également de ramener un public à la radio, puisque l'appauvrissement de l'information radiophonique au fil des ans en fait que plusieurs s'en sont détachés.

4676     Je crois que oui, c'est sûr que ça va nécessiter une réorientation, une répartition en quelque sorte de l'écoute, mais un moment donné, il y a peut‑être des auditeurs qui écoutent certaines stations par défaut, parce qu'il n'y a pas de véritable station d'information.


4677     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Oui, je comprends votre point de vue en terme des journalistes de l'information, mais si on parle aussi de votre souci pour que, en même temps, il y a une information plus stable, une information plus élaborée, disons, avec plus de journalistes, il faut aussi en même temps penser à la stabilité de l'économie de la radio à Québec.

4678     M. PERRON : Mm‑hmm.

4679     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Et dans ce sens‑là, j'étais un peu étonnée de voir vos commentaires sur le fait que ce marché n'a pas besoin de la radio, de musique classique, de musique jazz, de musique spécialisée.

4680     Sur quoi vous vous êtes basé pour dire ça en terme de l'auditoire, les écouteurs?

4681     M. PERRON : Bien, là‑dessus, soyons clair.  Le projet de musique classique, le projet de radio jazz, ce sont des projets qui ont une certaine valeur en eux‑mêmes, sauf que sur le plan de l'information et de la nouvelle régionale, ça laisse beaucoup à désirer, même pour les stations de radio country là qui ont un journaliste ou un journaliste et demi et parfois un animateur qui pourrait peut‑être faire le journaliste, et caetera.


4682     Et nous estimons que, pour l'intérêt public, on doit, d'abord et avant tout, avoir une station ou un groupe de stations de radio capable d'alimenter la radio en information avant... nous estimons que c'est prioritaire, avant de s'attarder à une diversité de radio aussi spécialisée que le jazz, que la musique classique, d'autant que la radio satellite arrive maintenant, offre ce type de produit.  Les chaînes Galaxie sur le câble font la même chose.

4683     On est rendu à l'ère des nouvelles technologies, avec le Podcasting et même le Wifi qui risquent de se développer.  Il nous semble qu'avant de s'occuper du dessert, on devrait s'occuper du met principal.

4684     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : On retourne à manger, c'est ça?

‑‑‑ Rires / Laughter

4685     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Je trouve vos commentaires sur la radio satellite fort intéressants, ça va se soi, et je pense que j'ai bien compris votre position.  Merci beaucoup.

4686     Merci, Monsieur le Président.

4687     LE PRÉSIDENT : Monsieur French.


4688     CONSEILLER FRENCH : Monsieur Perron, j'ai une question.  J'aimerais vous inviter à appliquer toute cette rigueur professionnelle que vous apprêtez aux journalistes en répondant à cette question.

4689     Dans le paragraphe 25, vous dites :

"Lorsqu'il n'y a pas de véritable journaliste dans le décor pour enquêter, vérifier, expliquer les limites et le contexte des nouvelles, les risques de dérapage se multiplient.  On assiste trop souvent à la diffusion de jugement à l'emporte‑pièce qui ne repose que très peu sur la réalité."

4690     M. PERRON : Oui.

4691     CONSEILLER FRENCH : Compte tenu que vous préconisez une continuité entre le personnel des postes Corus actuels et de possibles nouveaux postes, est‑ce que vous êtes en train de nous dire que dans une radio parlée populaire, les mots de Corus, à Québec, il n'y aurait pas de jugement à l'emporte‑pièce?


4692     M. PERRON : Écoutez, ce qu'on dit, c'est que lorsqu'il n'y a pas de journaliste pour bien encadrer, bien définir une base de discussion, souvent, on entend des interlocuteurs à la radio... on entend ça partout dans plusieurs radios, parce qu'il faut dire que l'information radiophonique en a pris pour son rhume depuis plusieurs années au Québec.

4693     Quand il n'y a personne pour délimiter, pour expliquer la base, documenter la base d'une discussion, bien, ça donne parfois des discussions à l'emporte‑pièce, où les jugements ne peuvent pas être encadrés par une mise en situation élaborée selon les règles journalistiques.

4694     CONSEILLER FRENCH : Mais ce n'est pas ça la question.  La question : Est‑ce que Corus va garantir qu'il va y avoir cette personne‑là tout le temps?  Est‑ce qu'il le fait déjà?

4695     M. PERRON : Vous voulez dire si...

4696     CONSEILLER FRENCH : Vous travaillez pour Corus actuellement?

4697     M. PERRON : Oui.  Oui.

4698     CONSEILLER FRENCH : Est‑ce que vous nous dites que dans les deux postes Corus à Québec actuellement, les garanties que vous évoquez quant au professionnalisme journalistique existent?

4699     M. PERRON : Absolument.

4700     CONSEILLER FRENCH : Est‑ce que vous avez, par hasard, écouté votre propre poste ou votre poste soeur hier?


4701     M. PERRON : Hier?  Non.

4702     CONSEILLER FRENCH : Hier matin.  Bien, j'ai eu droit à la description du journaliste de CFOM aux activités du CRTC hier entre 6 h et 7 h le matin.

4703     M. PERRON : Mm‑hmm.

4704     CONSEILLER FRENCH : Tout ce que je peux vous dire là, si c'est ça le journalisme sérieux, si c'est ça le journalisme professionnel, si c'est ça le standard que vous trouvez approprié pour un poste de radio parlé à Québec, il y un manque énorme entre votre compréhension du professionnalisme et de précision et la mienne, et si vous voulez que j'entre dans les détails, je vais le faire, mais je vous avertis de ne pas le faire.

4705     M. PERRON : Mm‑hmm.  Je ne l'ai pas entendu, Monsieur le Commissaire.

4706     LE PRÉSIDENT : Monsieur Arpin.

4707     CONSEILLER ARPIN : Ma première question est subsidiaire à celle de monsieur French, et elle remonte aux paragraphes 23 et 24 de votre présentation.


4708     Sur la nouvelle radio parlée, proposée par Corus, je présume que ça ne sera pas une station d'information continue, donc, ça sera une information de nature parlée avec des animateurs, probablement des animateurs‑vedettes, comme ils en ont à leur station parlée de Montréal.

4709     Est‑ce que ça ne va pas un peu en porte‑à‑faux avec votre concept de pureté journalistique, d'avoir ces animateurs‑vedettes là?

4710     M. PERRON : Écoutez, les journalistes participent souvent à l'élaboration de telles émissions, interviennent, interviennent dans des bulletins de nouvelles, et il faut faire une nette distinction entre du commentaire, de l'opinion, et du journalisme.

4711     Ce qu'on dit par l'élaboration dans le mémoire, dans la présentation, c'est qu'il faut que la table soit bien mise pour qu'on puisse en délimiter la portée des propos, et moins il y a de journalistes dans le décor, plus il risque d'y avoir des débordements.

4712     CONSEILLER ARPIN : D'accord.

4713     Je veux maintenant aller à votre paragraphe numéro 20, dans lequel vous dites que le nombre de journalistes prévus vous apparaît ténue.  Vous avez même dit "trop ténue."

4714     M. PERRON : Mm‑hmm.


4715     CONSEILLER ARPIN : Alors, pour vous, de manière optimale, ça serait combien de journalistes que devrait avoir Corus à Québec pour remplir son mandat de manière bien adéquate?

4716     M. PERRON : Écoutez, ce qu'on regarde, ça serait plutôt une base de 10 journalistes pour desservir l'ensemble des trois stations qui seraient couvertes à ce moment‑là.  On parle de huit.  J'ai entendu ici le chiffre de huit.  Il me semble qu'à 10, on pourrait commencer à...

4717     CONSEILLER ARPIN : Corus nous a dit lundi que vous étiez présentement six; c'est exact?

4718     M. PERRON : Oui.

4719     CONSEILLER ARPIN : Et qu'il prévoyait l'embauche de deux autres pour en faire huit, et vous, vous dites que ça en prendrait deux de plus, effectivement?

4720     M. PERRON : Oui.

4721     CONSEILLER ARPIN : Ça termine mes questions, Monsieur le Président.

4722     LE PRÉSIDENT : Merci.

4723     Madame Pennefather.

4724     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Juste une clarification sur ce point‑là.  Corus a parlé aussi d'amener des animateurs.  D'après vous, il y a une différence entre animateur et journaliste?


4725     M. PERRON : Oui.  Oui.

4726     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Merci.

4727     LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.

4728     Madame la Secrétaire.

4729     LA SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

4730     J'aimerais indiquer, aux fins du dossier, que deux intervenants qui devaient comparaître à l'audience, soit l'ADISQ et la Canadian Hellenic Cable Radio Ltd., nous ont avisés qu'ils ne comparaîtraient pas à l'audience.

4731     Alors, j'inviterais maintenant le prochain intervenant, qui est la MBL Communication Média Inc., à se présenter à l'avant, s'il vous plaît.

4732     Monsieur Lachance, vous avez 10 minutes pour votre présentation.

INTERVENTION

4733     M. LACHANCE : Monsieur le Président, messieurs les vice‑présidents, mesdames les commissaires.  Mon nom est Marc Lachance.  Je suis Président de MBL Communication Média inc. et de Plage Lac Saint‑Joseph inc.  Cette dernière entreprise est située dans le comté de Portneuf.


4734     J'ai commencé ma carrière en radio le 20 mars '84 comme directeur‑général de CITF.  Depuis ce temps, je suis resté près du milieu, soit par des mandats de gestion de station, par l'enseignement et par la consultation.

4735     Avant de débuter mon texte comme tel, j'aimerais, au départ, clarifier les motifs de notre intervention puisque Corus Entertainment les a questionnés dans sa réplique.

4736     Notre intervention s'explique par deux motifs.  Depuis 1990, nous avons entretenu, à quelques reprises, des discussions en vue de l'acquisition de stations de radio de Québec, dont les réseaux devaient se départir pour des raisons de concentration.  Nous avons, donc, un intérêt marqué, et depuis longtemps, pour la radio dans le marché de Québec, incluant sa Rive Sud.

4737     Le CRTC ayant déjà annoncé son intention de lancer un appel de demandes pour la fréquence 98,1, MBL et ses partenaires ont l'intention de déposer une demande pour obtenir une licence pour une station locale et indépendante lorsque cette fréquence deviendra disponible suite à un jugement favorable de la cour.  Par conséquent, notre intérêt est encore très actuel.


4738     Si nous obtenons une licence pour opérer la fréquence 98,1, nos coûts d'opération seront plus élevés que ceux des réseaux qui réduisent leurs coûts en centralisant plusieurs fonctions de programmation et de gestion au bureau chef généralement situé à Montréal.

4739     Cet argument est, d'ailleurs, utilisé par Corus Entertainment dans ses deux demandes lorsqu'elle déclare :

"L'impact de la nouvelle station sera faible, d'autant que la plupart des stations disposent des assises et de l'expertise d'un grand groupe nationale de communications."

4740     Contrairement à Corus, nous croyons qu'au moins une entreprise locale, alliant l'expertise à de vastes ressources financières, devrait pouvoir détenir au moins une licence de radiodiffusion dans le marché de Québec.

4741     Cependant, pour qu'une station puisse investir suffisamment en programmation, en production, tout en maintenant un retour adéquat sur l'investissement, il doit y avoir un nombre optimum de stations dans le marché.


4742     En clair, il faut qu'une station puisse être rentable tout en faisant sa gestion, sa programmation musicale, sa programmation verbale et sa production à Québec.

4743     Le mémoire que nous avons présenté au Conseil défend la thèse qu'il y a actuellement un nombre optimum de stations dans le marché de Québec.

4744     Le deuxième motif qui sous‑tend notre intervention est basé sur nos convictions comme citoyens de Québec.  La région de Québec n'est pas une bourgade retranchée, c'est la capitale et le deuxième marché de la province.  Nous y constatons un exode important de jeune talent vers Montréal parce que les emplois offrant un défi intéressant sont de moins en moins présents à Québec.

4745     La gestion par les grands ensembles, que ce soit les grandes surfaces ou les grands réseaux, n'apporte pas seulement des effets positifs.  Il n'y a pas si longtemps, les décisions de gestion et de création prises par les médias de Québec étaient en grande partie prises à Québec.  Ce n'est plus le cas aujourd'hui, et comme résultat, les jeunes qui veulent avoir un impact dans ce secteur d'activité quittent la région.


4746     Il s'est fait de l'excellente création en radio à Québec.  Pensons, entre autres, à l'émission "Le Zoo" du FM 93, qui a été développé à CJMF du temps où c'était une station indépendante.

4747     Les grands réseaux ont aussi apporté une contribution importante à la radiodiffusion, et il est légitime qu'ils occupent une place importante, mais ils ne doivent pas occuper toute la place, car en radio, contrairement au marché du détail, les économies d'échelle ne sont pas retournées au consommateur.

4748     Dans sa réplique au document que nous avons déposé, Corus suggère que notre analyse du marché est sommaire.  Nous répondons que, un, puisque, comme elle le note elle‑même, nous n'avons pas un intérêt financier immédiat dans ces audiences, nous avons limité notre analyse aux faits les plus importants.  Nous croyons, cependant, que les points que nous avons soulevés sont pertinents et que Corus n'y a pas répondu.

4749     Puisque nous sommes dans le marché et que nous le connaissons bien, nous n'avons pas non plus jugé nécessaire d'embaucher une autre firme locale pour faire l'analyse à notre place.

4750     Ayant, espérons‑nous, répondu de façon satisfaisante à la question de Corus concernant les motifs de notre intervention, nous ne reviendrons pas en détail sur tous les éléments déjà présentés dans notre intervention écrite.


4751     Avec votre permission, nous aimerions soulever quelques éléments intéressants, et parfois un peu coquace, des mémoires déposés et mettre l'emphase sur les éléments les plus importants de notre intervention écrite.

4752     Vous pouvez commencer le timing là.

4753     À la page 18 de l'analyse de Cossette pour Corus, il est dit, et nous citons :

"La cible prioritaire que Corus veut privilégier pour sa nouvelle station, soit les adultes 25‑54 ans, ne constitue la cible primaire pour aucune autre station commerciale du marché."

4754     À la page 27 du même rapport, il est dit, et je cite encore :

"Les adultes 25‑54 ans représentent 70 pour cent de l'ensemble des auditeurs de CJRC, c'est‑à‑dire Rythme FM."

4755     Je pense qu'il y a contradiction.


4756     Corus fait aussi une demande pour déplacer l'antenne de CFEL pour desservir le marché de la Rive Sud, alors qu'elle est propriétaire de CFOM, qui était jusqu'à récemment la station de la Rive Sud, la station de Lévis et de la Rive Sud.

4757     Peut‑être Corus pourrait‑elle envisager de ramener CFOM à Lévis si elle souhaite vraiment desservir la Rive Sud.  D'autant plus que la part de marché de CFOM dans cette zone, dans le secteur, chez les adultes de 25‑54 ans est passée de 15,7 pour cent à 7,7 pour cent entre l'automne 2001 et l'automne 2005, une baisse supérieure à 50 pour cent.

4758     Là, je suis dans la région 4215 de BBM.

4759     Dans le cas de CFEL Montmagny, on ne peut s'empêcher de penser que le premier réflexe d'une entreprise ayant de véritables racines dans le milieu aurait été autre que la solution proposée.  D'autant plus qu'il y a des indicateurs positifs dans cette région si on est un tant soit peu patient.

4760     Finalement, Lévis et la Rive Sud de Québec font‑ils partie du marché de Québec?  Pour quelqu'un de la région de Québec, la question semble tellement absurde qu'il est difficile d'y répondre de façon sérieuse.


4761     Référons‑nous simplement au document de Cossette/Corus intitulé "Demande de licence d'exploitation, nouvelle station radiophonique francophone marché de Québec."

4762     À la page 11 de ce rapport, section 2.1, on présente le marché de Québec et on y inclut Lévis.

4763     Le dossier de CKNU, quant à lui, nous laisse songeurs quant au marché à être desservi.  Remarquez que ça été clarifié un peu hier.  On peut quand même se demander quelle proportion de la population de Saint‑Ubald trip pop rock urbain.

4764     La décision d'acheter CKNU est tout de même récente, et les conditions économiques du marché de Portneuf n'ont pu changer de façon drastique en quelques mois.  De plus, et c'est un élément important, la clientèle visée par CKNU dans le marché de Québec, soit les 18‑24 et 18‑34 ans, est déjà desservie par deux stations, CHIC et CHOI.  En ce sens, l'offre de CKNU n'ajoute rien à la diversité culturelle.

4765     Radio Nord se place aussi en opposition aux grands réseaux en proposant que, et je cite :


"La majorité des radiodiffuseurs présents dans le marché sont actuellement largement inspirés par les têtes de réseaux à Montréal."

4766     On croirait que le bureau chef de Radio Nord est à Donnacona ou, à tout le moins, à Québec.  Mais on consultant le site web de la compagnie, on apprend que, et je cite le site web :

"Radio Nord Communications a établi son bureau de direction à Place Ville‑Marie, en plein coeur de l'activité socio‑économique de Montréal et de la province."

4767     Avec respect, nous aimerions suggérer au Conseil qu'il y a lieu d'être très prudent dans l'attribution de nouvelle licence car deux stratégies sont utilisées par certains groupes pour obtenir une licence.

4768     La première stratégie est de se positionner dans un créneau relativement marginal qui ne dérange personne d'autre et qui amène une diversité culturelle souvent bien vue par le CRTC, mais qui ne pourra jamais être rentable dans le marché.

4769     La deuxième stratégie est de demander une licence ou d'acheter une station dans un petit marché qui ne possède pas les ressources économiques nécessaires pour faire vivre une station de radio.


4770     Dans les deux cas, après quelques années et des efforts énormes, on revient devant le Conseil pour demander une modification de format ou l'accès à une autre marché.  Face à une telle demande, le Conseil a le choix de dire non et d'avoir l'air du fossoyeur de la radio ou d'accorder le changement.

4771     Ce n'est donc pas une mauvaise stratégie pour ces groupes, mais c'est défavorable à l'industrie de la radio et c'est totalement inéquitable.

4772     C'est aussi ce type de phénomène qui fait qu'il y a peu d'entreprises locales sérieuses qui demandent des licences alors que dans un marché comme Québec, il y a plusieurs entreprises prospères et bien gérées.

4773     En terminant, j'aimerais revenir sur quelques‑uns des points les plus importants soumis dans notre intervention écrite.


4774     Nous notons, d'abord, que le marché de Québec est actuellement bien pourvu en stations de radio de langue française.  Il compte 13 stations de radio de langue française, dont sept stations de radio privées, deux stations de radio publiques, une station religieuse, deux stations communautaires et une radio de campus, ce qui n'indique pas de déficit particulier en terme de diversité de services radiophoniques de langue française.

4775     Le marché de Québec compte actuellement une station de radio commerciale de langue française par tranche de 56 000 habitants, alors qu'à Montréal, les francophones disposent d'une station de radio commerciale de langue française par tranche de 157 000 habitants.  Québec n'est donc pas non plus en déficit en terme de nombre de stations de radio commerciale de langue française par millier d'habitants.

4776     Mais le phénomène le plus préoccupant demeure le faible dynamisme du marché radiophonique de Québec en terme de recettes publicitaires.  Celles‑ci ont été en situation de quasi‑stagnation de 2002 à 2005, avec une croissance de seulement 3,45 pour cent, ce qui est sensiblement inférieur à la croissance de l'inflation.


4777     Comme l'indique un des tableaux que nous avons présentés dans notre intervention écrite, parmi les 13 principaux marchés radiophoniques au Canada, celui de Québec se classe au 12e et avant‑dernier rang en ce qui a trait à la croissance des recettes publicitaires entre 2002 et 2005.  De plus, sa croissance ne représente que le quart du marché, c'est‑à‑dire Victoria, qui se classe en 11e position.

4778     Les données statistiques et financières du Conseil sur le marché de Québec confirment ce faible dynamisme et une baisse inquiétante de la rentabilité collective de la radio de langue française à Québec, particulièrement suite à l'ajout d'une nouvelle station.

4779     Comme l'indique le tableau qui suit, la marge baillie de la radio de langue française à Québec a chuté de 19,43 pour cent en 2001 à 11,6 pour cent en 2004.

4780     Si on regarde ‑‑ puis pour quelqu'un qui voudrait avoir une licence dans le marché de Québec, si on regarde le bailli moyen par station, à 400 000 dollars, c'est un peu inquiétant.

4781     La question de la radio commerciale de langue anglaise est aussi évidente.  La communauté urbaine de Québec ne compte qu'environ 10 000 habitants de langue maternelle anglaise, ce qui constitue un bassin plus que limité pour faire vivre une station de radio commerciale privée de langue anglaise.


4782     Cependant, elle compte plus de 170 000 habitants maîtrisant la langue anglaise.  Étant donné le petit nombre d'habitants de langue maternelle anglaise ou de langue maternelle anglaise et autre langue dans le marché de Québec, une telle station devra, évidemment, compter largement sur les auditeurs de langue maternelle française qui maîtrisent aussi l'autre langue officielle, et même des francophones unilingues, entraînant ainsi un transfert de l'écoute des francophones vers la station radiophonique de langue anglaise.

4783     J'aurais, d'ailleurs, beaucoup apprécié, je pense, cette station comme auditeur.

4784     Dans les circonstances, nous suggérons respectueusement au Conseil qu'à moins de chercher à augmenter la pression à l'anglicisation culturelle déjà très forte, il nous semble mal indiquer d'octroyer une telle licence dans un marché où il n'y a pas un bassin suffisant d'anglophones pour faire vivre une telle station.

4785     Bref, nous invitons le Conseil à ne pas accorder de nouvelle licence de station de radio de langue française ou de langue anglaise pour desservir le marché de Québec aux termes de la présente audience.


4786     Si la Cour suprême confirme la décision du Conseil de ne pas renouveler la licence de CHOI‑FM, il devrait, tel que déjà annoncé, lancer un appel de demandes visant exclusivement à substituer une station de radio de langue française à CHOI‑FM, d'autant plus que c'était le départ qui a lancé ces audiences‑ci.

4787     Nous remercions le Conseil de l'occasion qui nous a été offerte de lui faire part de nos commentaires et suggestions.

4788     LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup, Monsieur Lachance.

4789     Monsieur French.

4790     CONSEILLER FRENCH : Merci beaucoup, Monsieur Lachance.  C'est une analyse rigoureuse et très professionnelle, comme on s'attendrait d'une personne qui travaille dans ce milieu‑là, mais on ne voit pas si souvent que ça.

4791     J'espère que vous me pardonnerez si je vous pose certaines questions qui visent essentiellement à savoir pour qui, à part vous‑même, vous parlez aujourd'hui.

4792     Est‑ce que vous êtes retenu par une des parties dans cette audition?

4793     M. LACHANCE : Sous aucune considération.

4794     CONSEILLER FRENCH : Est‑ce que vous avez une relation commerciale la moindrement régulière avec une des parties?


4795     M. LACHANCE : D'aucune façon.

4796     CONSEILLER FRENCH : Alors, c'est de l'intérêt personnel que vous nous offrez cette analyse?

4797     M. LACHANCE : C'est un intérêt personnel.  J'ai depuis... j'ai négocié avec différentes entreprises pour l'acquisition de stations de radio à Québec depuis 1989.  J'ai négocié... j'ai été associé avec Claude Pratt pendant quelques années, et j'ai négocié pour faire l'acquisition de CHOI‑FM.

4798     La transaction aurait pu se faire, sauf que la station a été acquise par Télémédia à l'époque, et puisqu'elle ne voulait pas avoir de concurrence dans son marché, elle l'a remise, si je peux m'exprimer ainsi, à monsieur Demers.  Donc, évidemment, je n'ai pas fait l'acquisition de cette station‑là à cette époque‑là.

4799     Lorsque Astral a dû vendre CFOM, j'ai discuté avec Astral, et évidemment, ça s'est fait plus par un échange de stations, ce que je n'étais pas en mesure de faire.


4800     Depuis qu'il est possible que CFOM... pas CFOM, mais CHOI... que la licence de CHOI devienne disponible, et c'est ce qui semblait être clair dans les présentations du CRTC, je me suis associé à deux autres personnes ‑‑ qui ne sont pas ici aujourd'hui parce que ce serait prématuré ‑‑ qui sont dans des domaines, un de divertissement et l'autre de haute technologie, qui sont des gens très, très, très impliqués dans le marché de Québec et qui ont de très vastes ressources financières, et si la licence de CHOI‑FM devient disponible, nous allons répondre à l'appel de demandes qui sera lancé à ce moment‑là.

4801     Mais je ne représente personne d'autre.  Je fais de la consultation en radio.  J'ai été... ma compagnie a été embauché par une firme qui n'est pas ici, qui n'a rien à voir avec ces audiences‑ci.

4802     J'ai été nommé comme fiduciaire par le Bureau de la concurrence et Astral Média pour des stations extérieures au marché de Québec, et ce mandat s'est terminé, dans le cas de trois stations, à l'automne, et il reste une station au Saguenay, le mandat se termine dans un mois.

4803     Est‑ce que c'est assez exhaustif comme réponse?

4804     CONSEILLER FRENCH : Non, c'est excellent, puis ça nous situe très bien... ça vous situe très bien.


4805     Si on voulait, donc, caractériser votre intérêt, on dirait que c'est que vous croyez que l'achat d'une... ou l'acquisition d'une éventuelle licence pour un CHOI‑FM déchu serait préférable dans le marché actuel que dans un marché qui serait, d'après vous, à ce moment‑là surpeuplé?

4806     M. LACHANCE : C'est exactement mon intérêt.  C'est la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui.

4807     CONSEILLER FRENCH : Bien.  Maintenant, l'analyse est très intéressante.  Vous étiez ici hier, avant‑hier?

4808     M. LACHANCE : Je suis ici depuis lundi.

4809     CONSEILLER FRENCH : Pauvre vous.

‑‑‑ Rires / Laughter

4810     M. LACHANCE : Mais j'ai eu un bon show de musique country.

4811     CONSEILLER FRENCH : Bien, nous l'avons aimé, en tout cas.


4812     Vous n'êtes pas sans savoir alors qu'on vit dans un espèce de monde à deux faces là.  Il y a un marché québécois de la radio qui est intéressant, qui a un potentiel important, qui peut faire vivre une ou deux licences additionnelles, d'une part; et d'autre part, nous vivons dans un marché où le revenu est fortement concentré, où la croissance n'est pas comparable à d'autres marchés canadiens, où il semble y avoir une brisure de liens économiques entre le marché général de détail et le marché de la pub radiophonique; et pour vous, c'est le deuxième et non pas le premier que vous percevez ici?

4813     M. LACHANCE : Bien, si vous voulez que je réponde à ma perception... puis ça fait assez longtemps que je veux acheter une station ou avoir une station de radio dans le marché de Québec que je suis ça, puis je me préoccupe d'assez près.

4814     Il y a un phénomène qui m'inquiète comme, disons, radiodiffuseur potentiel, et c'est la concentration au niveau du marché de détail.  C'est sûr que quand Réno‑Dépôt ou Rona l'entrepôt ou Home Depot arrivent à Québec et qu'ils font mourir plusieurs quincailleries petites ou moyennes, qui avaient peut‑être un ratio de dépenses publicitaires d'environ... puis j'ai un client qui avait, il y a pas si longtemps, un ratio de dépenses publicitaires de pas loin de 10 pour cent de ses ventes qui était dépensé en publicité.  C'était un très gros annonceur, radio, télé, journal, bon.


4815     Lorsque ces grands ensembles‑là achètent... ou achètent pas, remplacent... si par exemple, Home Depot remplace 15 petits quincailliers ou 20 petits quincailliers qui avaient un ratio de dépenses publicitaires, disons, de 6 pour cent de leur revenu, Home Depot, avec sa concentration de pouvoir d'achat n'a pas besoin de dépenser 6 pour cent de ses ventes en publicité.  Donc, automatiquement, ça un frais à l'expansion du marché publicitaire.

4816     Alors, dans ce sens‑là, je pense que c'est une des explications qui fait que la croissance du marché publicitaire local en particulier peut être anémique.

4817     Et en plus de ça, dans le marché de la radio, il ne faut pas oublier que le Conseil a attribué une licence il n'y a pas si longtemps là.

4818     CONSEILLER FRENCH : Alors, vous nous offrez non pas la sous‑tarification dans ce marché, mais plutôt la concentration des acheteurs potentiels?

4819     M. LACHANCE : Oui.  Oui, et donc, une baisse proportionnelle possible des dollars publicitaires investis.  C'est une hypothèse là, mais c'est une hypothèse qui me semble tellement évidente là.

4820     CONSEILLER FRENCH : Mais pourquoi ça ne s'applique pas à Victoria?


4821     M. LACHANCE : Je ne sais pas.  Peut‑être que le marché est plus vigoureux, qu'il y a plus d'expansion.  Peut‑être qu'il y a une croissance démographique.  Je ne connais pas bien le marché de Victoria, mais ici, il y a véritablement pas de croissance démographique.  Il y a une... on reçoit à Victoria une quantité énorme d'immigrants.

4822     À Québec, c'est un problème fondamental.  Il n'y a pas d'immigration à Québec, et puis les francophones, je suppose qu'ils font encore l'amour, mais ça ne résulte pas dans une natalité croissante.

4823     CONSEILLER FRENCH : Ils font encore l'amour là, on est rassuré de ça.

‑‑‑ Rires / Laughter

4824     CONSEILLER FRENCH : Mais c'est vrai, lorsque j'étais à l'Assemblée nationale, j'ai fait un rapport sur le déclin démographique des Québécois francophones.

4825     M. LACHANCE : Ah! ce n'est pas une expérience personnelle.

‑‑‑ Rires / Laughter

4826     CONSEILLER FRENCH : Je suis marié à une francophone.  En tout cas...

‑‑‑ Rires / Laughter


4827     CONSEILLER FRENCH : Non, mais Victoria, ce que j'essaie de dire... bon, entre les paragraphes 14 et 15, vous refaites le tableau qui est déjà dans la soumission que vous avez faite au Conseil, et je ne veux pas exagérer, mais il me semble que la concentration dans l'industrie de détail est autant présente dans d'autres marchés urbains canadiens qu'elle l'est à Québec.

4828     M. LACHANCE : La concentration, possiblement, mais si la population est en forte croissance, si l'économie est en forte croissance.  Victoria a connu non seulement une grande immigration mais une immigration asiatique extrêmement forte, et évidemment les...

4829     CONSEILLER FRENCH : Et bien nantie, par ailleurs?

4830     M. LACHANCE : Pardon?

4831     CONSEILLER FRENCH : Et bien nantie, par ailleurs?

4832     M. LACHANCE : Oui, bien, c'est exactement ça là.  C'est sûr qu'un immigrant qui arrive de Hong Kong parce que ça va se fusionner avec la Chine et l'immigrant qui arrive à Québec qui est en provenance de Haïti n'a pas les mêmes ressources financières là.  Ça me semble assez évident.


4833     CONSEILLER FRENCH : Je ne réussis pas à...  Donc, ce n'est pas la concentration au niveau du marché de détail, c'est la croissance démographique ou le manque de croissance démographique?

4834     M. LACHANCE : C'est un autre élément, oui.  Mais je pense que la concentration au niveau du marché de détail... en tout cas, je n'ai pas de chiffres pour l'appuyer parce qu'il faudrait vraiment faire le tour de combien dépensaient les petites entités avant, en proportion de leur budget, et combien dépensent les grandes entités.

4835     Mais c'est sûr que là, il y a des économies d'échelle au niveau de combien de dollars publicitaires sont investis par rapport aux dépenses du consommateur dans leurs entreprises.  Ça m'apparaît tellement...

4836     CONSEILLER FRENCH : Moi aussi.  Mais ça m'apparaît également évident pour Kitchener‑Waterloo et Halifax.  C'est là où on ne se rejoint pas, mais en tout cas.

4837     M. LACHANCE : O.K.


4838     CONSEILLER FRENCH : La thèse des demandeurs, des requérants semble surtout être qu'il y a eu non seulement ce phénomène‑là d'une croissance relativement compromise sur le plan radio par rapport à l'économie générale, puisque, pour eux, l'économie générale est très intéressante, nonobstant l'absence de croissance démographique, mais ce n'est pas ça la question.

4839     La question : Est‑ce que, donc, il y a une assiette ou une dépense potentielle avortée en pub à Québec?  Est‑ce que ça été suspendu à cause des soubresauts du marché qu'on connaît?  Est‑ce que ça va revenir dans deux ans, dans trois ans?  Est‑ce que ça revient déjà?  Est‑ce qu'on peut voir déjà dans les statistiques que ça revient?  Parce que toutes ces hypothèses‑là ou tous ces arguments‑là nous ont été présentés.

4840     M. LACHANCE : Moi, je ne vois pas ça comme ça.  Je suis un acheteur de radio là, et c'est sûr que... j'agis de deux façons là.

4841     J'agis comme conseiller, à l'occasion, pour des gens qui achètent de la radio, puis je suis propriétaire d'entreprise qui fait de la publicité.  Dans les deux cas, j'agis un peu différemment.


4842     Je dois vous dire que dans le cas de ma propre entreprise, je n'annonçais pas dans les stations de Gen‑X, O.K.  Par contre, si je conseille quelqu'un et que l'auditoire est là, je vais leur suggérer d'y aller si c'est un auditoire qui est jugé pertinent pour eux.  Alors, je ne suis pas sûr que ça eu une si grande influence que ça.

4843     Il y a une autre influence qui est au moins équivalente, si vous me permettez, concernant le désintérêt de la radio à Québec.  Évidemment, il est clair là qu'il y a trois animateurs... puis c'est conjoncturel là.

4844     Il y a trois animateurs populaires là qui ne sont plus en ondes.  Mais en général, les stations qui ont eu les plus fortes cotes d'écoute, puis je ne parle pas juste quand il s'est fait du trash radio, je parle quand il s'est fait de la bonne radio.

4845     Pensons au Zoo FM 93, qui était une station indépendante dans le temps.  Il y a généralement eu... la station en tête a généralement été la propriété de radiodiffuseurs locaux, et les grands réseaux ont toujours traîné de la patte à Québec en terme de cote d'écoute.

4846     Si on regarde, par exemple, des erreurs de réseau‑là, Astral qui s'est défait de Gilles Parent, qui s'est ramassé à CHOI‑FM, qui fait de la bonne radio, qui fait une radio locale, et qui, dans ses heures d'écoute, a de loin la plus grande part de marché.


4847     Alors, il y a toujours eu un intérêt pour la radio locale, c'est normal, sur ce qui se passe chez nous, et il y a toujours eu un peu moins d'intérêt pour ce qui était diffusé réseau, généralement en provenance de Montréal.

4848     Alors, ça peut expliquer aussi une baisse d'intérêt, puis une baisse de vouloir acheter.  Quand l'animateur vient faire un remote directement dans ton magasin‑là, puis qu'il est là, puis que tu le connais, puis bon...

4849     CONSEILLER FRENCH : Alors, nonobstant les discours résolument locaux qu'on a entendus des demandeurs, c'est votre avis que les chaînes ou les groupes ne peuvent pas vraiment s'adresser efficacement au marché québécois?

4850     M. LACHANCE : Bien, il faut comprendre, c'est des entreprises publiques dans la plupart des cas, des entreprises qui veulent avoir une licence, power to build, et donc, qui vont... et qui sont habituées à rencontrer le CRTC et à discuter.

4851     Ils connaissent le marché; ils savent comment présenter leur dossier.  Ils veulent des licences dans le marché, et une fois qu'ils ont les licences dans le marché, bien, ils vont travailler à les rentabiliser.


4852     La première chose qu'ils vont essayer de faire normalement, en tout cas, j'espérerais, c'est d'être local ou de vraiment donner un produit de qualité dans le marché.

4853     Mais la deuxième alternative devient quoi?  À partir du moment où, malgré ça, on a de la misère à percer, qu'est‑ce qui se passe, ça devient des réductions.  Je le sais, j'ai été à Télémédia pendant longtemps.

4854     Un moment donné, on disait, bien, qu'est‑ce qu'on fait avec CKCV, on peut‑tu le mettre dans le garde‑robe puis juste ouvrir la porte, mettre le piton à on, puis bon, on va espérer que, bon, ça va rester en ondes parce qu'on ne peut pas vraiment le fermer, mais il ne coûtera rien ou à peu près.

4855     Les études avaient démontré que, finalement, ça coûtait quand même 300 000, 400 000 piastres par année.  Ça fait que ça n'avait pas été fait.

4856     Mais je veux dire ça devient... à partir du moment où tu ne réussis pas après quelque temps à passer la rampe en terme de t'investis, puis ça ne rapporte pas, le deuxième réflexe, c'est de dire, on coupe.  Puis là, quand on coupe, bien, le résultat, c'est regarde, on a une programmation qui existe déjà, elle est là, alors, on la diffuse ailleurs.  C'est normal.  C'est logique.


4857     CONSEILLER FRENCH : Alors, en contraste, le propriétaire basé dans la ville où il a la licence?

4858     M. LACHANCE : Bien, tu n'as pas le choix.  Je veux dire, c'est croîs ou meurs.  Alors, si...

4859     Moi, j'ai acheté il y a quelques années, parce que j'y croyais, 10 millions de pieds carrés au Lac Saint‑Joseph près de Québec.  Les banques... puis sur le bord du lac, puis bon, et caetera.  J'opère ça, et ce n'était pas évident pour les banquiers, mais ça bien fonctionné, puis là, vous savez ce que ça fait, les terrains sur le bord de la mer puis sur le bord des lacs.

4860     Mais les premières années, bon, ce n'était pas nécessairement facile là, puis j'étais là sur place, puis je ne me payais pas de salaire, puis bon, je continuais à faire de la consultation.


4861     Si tu es propriétaire local, puis si tu es une personne d'affaires sérieuse, ton choix, c'est quoi?  Tu dis, regardes, c'est... tu n'as pas le choix, il faut que tu réussisses.  Alors, tu vas être là.  Tu es propriétaire d'entreprise, mais tu vas aller aider ton directeur ou ta directrice des ventes, puis le conseiller ou la conseillère publicitaire, quand tu rencontres les clients.  Puis tu parles de propriétaire d'entreprise souvent à propriétaire d'entreprise.  Alors, évidemment, ça donne un avantage que les réseaux n'ont pas.

4862     Ce n'est pas automatique comme succès non plus.  C'est pour ça qu'il faut avoir d'assez solides...  Mais c'est ça que je dis aussi, c'est que si le CRTC permet beaucoup ou trop de stations de radio dans un marché, ça devient qu'il n'y a aucun propriétaire local qui va prendre ce risque‑là, parce qu'il n'y a pas un propriétaire local, à moins qu'il veuille faire un flip puis vendre ça à quelqu'un d'autre, il n'y a pas un propriétaire local sérieux qui va vouloir investir si le potentiel n'est pas là, et c'est un des problèmes qu'on rencontre.

4863     CONSEILLER FRENCH : Alors, ce qu'on dit en anglais, le propriétaire local has more skin in the game?

4864     M. LACHANCE : That's for sure.

4865     CONSEILLER FRENCH : Donc, il est plus engagé, plus près.

4866     Bon, moi, j'apprécie beaucoup la clarté de votre présentation, et vous avez fait une analyse intéressante qui nous force à réfléchir, et je l'apprécie beaucoup.


4867     M. LACHANCE : Merci.

4868     LE PRÉSIDENT : Monsieur Lachance, est‑ce que la raison pour laquelle vous avez décidé de ne pas déposer une requête devant nous dans cette audience s'explique par vos paroles sur la première page, que vous pensez que... vous défendez la thèse qu'il y a actuellement un nombre optimum de stations dans le marché de Québec?

4869     M. LACHANCE : Oui, c'est pour ça.  Aussitôt que le CRTC a annoncé son intention de lancer un appel de demandes pour le 98,1, j'ai rencontré les fonctionnaires du CRTC, et évidemment, je me suis tenu en contact régulièrement avec eux depuis.  Mes discussions avez eux, évidemment, m'ont démontré, jusqu'à récemment je devrais dire, qu'il y aurait un appel de demandes pour le 98,1.

4870     Je ne crois pas qu'il y ait lieu, compte tenu... je pense, en tout cas, d'avoir fait ma contribution pour le démontrer.  Je ne crois pas qu'il y ait lieu d'accorder de nouvelles stations dans le marché, et évidemment, si je ne crois pas qu'il y ait lieu d'avoir de nouvelles stations dans le marché, bien, évidemment, je ne me présenterai pas ici avec une demande pour une nouvelle station dans le marché.


4871     Mais vous pouvez être sûr que je serai là pour le 98,1, à moins que vous accordiez quatre‑cinq nouvelles fréquences dans le marché.  On verra.

4872     LE PRÉSIDENT : Merci bien.

4873     M. LACHANCE : Merci.

4874     LE PRÉSIDENT : On va prendre une pause maintenant pour 15 minutes.  We will resume in 15 minutes.

‑‑‑ Suspension à 1058 / Upon recessing at 1058

‑‑‑ Reprise à 1115 / Upon resuming at 1115

4875     THE CHAIRPERSON:  Order, please.  À l'ordre, s'il vous plaît.

4876     Madame la Secrétaire.

4877     LA SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

4878     J'inviterais maintenant la prochaine intervenante, qui est la Mairesse de Lévis, au nom de la Ville de Lévis, la Chambre de commerce de Lévis et le CLD.

4879     Madame la Mairesse, vous avez 10 minutes pour votre présentation.

INTERVENTION


4880     Mme MARINELLI : Alors, mesdames, messieurs les commissaires, membres du CRTC, m'accompagnent ce matin ‑‑ je les en remercie ‑‑ monsieur Stéphane Labrie, Président de la Chambre de commerce de Lévis; monsieur Pierre Lapointe, Président de la Société de développement économique de Lévis.

4881     Alors, vous avez reçu, au nom de la Ville et de la Chambre de commerce et de la Société de développement, un mémoire en octobre 2005.  En novembre 2005, suite aux élections, j'ai le goût de faire une mise à jour du mémoire qui vous a été déposé.  Alors, je vous demanderais de bien vouloir annexer l'allocution que je vais faire ce matin au mémoire qui vous a été déposé.

4882     En tant que Mairesse de Lévis et au nom de mes citoyens et citoyennes, je viens plaider devant vous pour l'implantation sur notre territoire d'une station radiophonique locale.  Quatre projets vous ont été soumis en ce sens, et nous avons choisi de ne prendre partie pour aucun d'entre eux en particulier.


4883     Toutefois, forte de l'appui de la Chambre de commerce de Lévis et de la Société de développement économique de Lévis, et soutenue, notamment, par les forces vives du milieu culturel, communautaire, touristique, récréo‑sportif, éducatif, économique et de la santé, la Ville de Lévis tient à faire devant vous la démonstration de l'urgence de notre requête.

4884     En effet, en tant que 8e ville en importance au Québec, avec plus de 127 000 de population, Lévis devrait pouvoir compter sur au moins une station radiophonique émettant à partir de son territoire et mettant à sa disposition une équipe de journalistes bien implantée dans son milieu.

4885     Je débuterai, donc, par un état des lieux visant, notamment, à démontrer la vitalité exceptionnelle qui anime les citoyens et citoyennes de Lévis et leur sentiment d'appartenance à notre ville.

4886     Quelques données économique me permettront d'appuyer ce constat, mais aussi de faire valoir la viabilité d'une station locale.

4887     Par la suite, je vous ferai part de nos besoins en matière de communication, et plus largement, en matière d'outils de cohésion sociale.


4888     Regroupés autour de deux grands pôles commerciaux, celui de Desjardins à l'est, et celui de la tête des Ponts à l'ouest, les résidents de Lévis sont en lien avec les MRC de Bellechasse, de Montmagny, de Lotbinière et de la Beauce.  La Ville de Lévis étant dotée de plusieurs services d'envergure régionale, elle est devenue un pôle d'attraction pour la région Chaudière‑Appalaches, véritable lieu de convergence pour les populations locales et régionales.

4889     Pensons aussi à ces lieux de haut savoir tels que les centres de transfert de technologie, deux carrefours de la nouvelle économie et un campus universitaire en lien avec l'Université du Québec à Rimouski.

4890     Lévis est aussi le berceau de la coopération au Québec, avec la naissance du Mouvement Desjardins, et demeure sans contredit un carrefour incontournable des lignes de chemin de fer transcontinental.  Elle constitue le centre urbain le plus important de la région Chaudière‑Appalaches.

4891     Depuis le 1er janvier 2002, elle est formée par le regroupement de 10 municipalités qui ont fusionné leurs valeurs et leurs particularités pour former cette grande ville ayant une identité bien à elle.

4892     Actuellement, les 15‑64 ans représentent près de 72 de sa population, faisant de Lévis une ville jeune et dynamique, promise à une forte croissance.  On estime que d'ici 2026, Lévis connaîtra une progression de sa population de l'ordre de 7 à 10 pour cent.


4893     Sur le plan économique, Lévis regroupe le tiers de la population et le tiers des emplois de la région Chaudière‑Appalaches.  Elle bénéficie de l'économie la plus diversifiée de sa région et se distingue de Québec par la prépondérance de son secteur manufacturier.

4894     La présence sur son territoire de plus de 3 000 places d'affaires témoigne de sa grande vitalité.  De plus, en 2004 seulement, les entreprises installées à Lévis ont créé plus de 3 000 nouveaux emplois.  Cette même année, le taux de chômage était le plus faible dans la région métropolitaine de Québec et la région Chaudière‑Appalaches, avec 5,9 pour cent.

4895     Entre 2001 et 2004, la valeur des permis de construction a augmenté de 243 pour cent, ce qui confirme l'importante croissance économique de Lévis.

4896     L'offre commerciale est en pleine effervescence dans les pôles commerciaux est et ouest, avec des projets de construction et d'agrandissement d'une valeur supérieure de 150 millions de dollars.

4897     Enfin, la construction d'un centre de congrès et d'exposition régional, avec hôtel et édifice à bureaux attenants, et celle d'une zone commerciale importante à la tête des Ponts, dans le quartier Saint‑Romuald, auront un pouvoir de rétention certain sur la population locale.


4898     Les dépenses en consommation courantes au niveau régional s'élèvent à plus de 6,7 milliards de dollars annuellement.

4899     Dans un sondage réalisé récemment par la Chambre de commerce de Lévis auprès de ses membres, plus de 66 pour cent des répondants exploitant des commerces sur le territoire de Lévis ont manifesté leur intérêt à placer des publicités sur les ondes d'une radio locale, convaincus de pouvoir ainsi rejoindre plus adéquatement leur clientèle.

4900     Une station radiophonique ciblant la population du Grand Lévis bénéficierait, donc, d'un effort potentiel en terme de revenus publicitaires.

4901     Mais laissons là les chiffres pour nous pencher sur la vitalité culturelle qui fait la fierté de la Ville de Lévis.  Lévis compte plus de 350 artistes et une soixantaine d'organismes culturels qui participent et se mobilisent pour le développement de la culture dans leur milieu.

4902     Au‑delà de 150 spectacles sont présentés annuellement par les cinq grands acteurs de la scène culturelle, et ceux‑ci attirent plus de 15 000 spectateurs.


4903     Le jeune public n'est pas en risque avec trois séries de théâtre jeunesse et la programmation d'activités d'animation dans le réseau des bibliothèques.

4904     Une dizaine d'événements culturels, dont l'achalandage dépasse les 200 000 visiteurs annuellement, compte aussi parmi les attraits touristiques du milieu.  Soulignons plus particulièrement les grands événements tels que festivals, Village en Arts, l'International d'arts miniatures, et le Festival de contes de la maison natale de Louis Fréchette.

4905     L'information et la promotion des services, des programmes, des événements, des activités et des acteurs culturels du milieu auprès de la population locale et des visiteurs sont des incontournables.

4906     Pourquoi insistons‑nous pour l'implantation d'une station radiophonique?


4907     Entre autres, pour sa rapidité à rejoindre les citoyens.  Actuellement, la Ville de Lévis ne dispose pas de moyen de communication prioritaire lorsqu'elle a besoin de rejoindre sa population en temps réel, par exemple, pour émettre un avis concernant l'eau potable, les opérations de déneigement, les modifications ayant un impact sur la circulation routière, ou encore pour des mesures d'urgence à adopter en cas de menace à la santé ou à la sécurité publique.

4908     La présence sur son territoire d'une station radiophonique lui permettrait d'établir des ententes de diffusion visant à toujours tenir sa population dûment informée.

4909     À l'heure actuelle, la Ville de Lévis ne peut compter sur son territoire que sur des médias écrits, publiés sur une base hebdomadaire ou mensuelle, pour informer sa population.

4910     Pourtant, la population de Lévis est avide d'informations locales.  La preuve : les hebdomadaires régionaux ont un taux de pénétration de plus de 96 pour cent sur notre territoire versus moins de 15 à 20 pour cent pour les quotidiens de Québec.

4911     Consciente de l'importance qu'accordent les citoyens à l'information locale, la corporation de développement communautaire de Lévis, soutenues par le regroupement des Caisses populaires du Grand Lévis et de la Ville de Lévis, a mis sur pied un portail internet interactif icilévis.com, qui fait de Lévis la première ville au Québec à se doter d'un tel outil pour l'ensemble de son territoire.


4912     Ce portail vise à soutenir le milieu communautaire et les entreprises d'économie sociale, à améliorer la qualité de vie des citoyens en leur fournissant une information très ciblée, ainsi qu'à favoriser les achats locaux et le développement économique de Lévis.  Il ne peut, toutefois, à lui seul, palier à l'ensemble des besoins.

4913     À la lumière de ce constat, nous vous demandons de reconnaître et de prendre en considération le caractère distinctif de la Ville de Lévis par rapport à la Ville de Québec et au reste de la région Chaudière‑Appalaches, et de reconnaître les besoins spécifiques de la population lévisienne en terme d'information et d'affaires publiques, besoins qui ne sont comblés que de façon partielle par les médias actuels, qu'ils soient écrits ou électroniques.

4914     Nous vous recommandons d'accorder une licence ou deux de diffusion à un des quatre projets actuellement sujets à votre approbation et de considérer dans votre choix les aspirations de notre population, qui sont :

‑ de diffuser à partir de Lévis;

‑ de mettre du temps d'antenne significatif à la disposition des organismes et des artistes de la région;


‑ de susciter les débats d'idées sur des sujets d'intérêt régional;

‑ de produire des émissions d'information locale et quotidienne, avec l'appui de journalistes sur le terrain;

‑ de permettre à la ville de toujours garder sa population informée, notamment en cas d'urgence; et

‑ d'offrir aux nombreux commerces et entreprises l'opportunité de mieux rejoindre leur clientèle cible afin de soutenir leur développement.

4915     Merci de votre attention.

4916     LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup, Madame, messieurs.

4917     Quelques précisions peut‑être.  Votre intervention écrite était très claire, et aussi votre présentation orale ce matin.

4918     Mais dans l'intervention écrite, vous avez mentionné trois demandes d'émission.  Ça veut dire les demandes de Communications Lévis, monsieur Sauvé et Médialex, et maintenant, vous en ajoutez une quatrième.  C'est quelle demande vous ajoutez maintenant?

4919     Mme MARINELLI : Par rapport au premier?


4920     M. LABRIE : Au moment où...

4921     LE PRÉSIDENT : Par rapport à votre intervention.

4922     M. LABRIE : Au moment de la rédaction du mémoire, CFEL avait retiré sa demande modifiant...

4923     LE PRÉSIDENT : O.K.  Bon, je comprends.  Vous incluez maintenant CFEL?

4924     M. LABRIE : Oui.

4925     LE PRÉSIDENT : Parce que c'était ma question avant quand j'ai lu la présentation écrite, parce que, eux, ils soutiennent... hier, ils étaient devant nous, et ils ont soutenu, et je cite :

"Depuis 2001, la station CFEL‑FM de Montmagny offre un service radiophonique à la population de Lévis."

4926     Ensuite, la station s'identifie déjà comme la station 102,1 Lévis‑Montmagny, la Radio de la Rive Sud, un journaliste à Lévis, et caetera.

4927     Est‑ce que vous acceptez que cette station maintenant vous dessert?


4928     Mme MARINELLI : Ça me fait plaisir de répondre à cette question‑là, parce que oui, on est souvent interpellé.  Moi, je suis, à chaque semaine, en chronique avec les journalistes de cette station‑là, mais ce qui est assez coquace, c'est qu'on ne peut pas syntoniser cette station‑là dans nos résidences.

4929     Alors, quand... je vous conte une petite anecdote.  Durant la campagne électorale, c'est sûr que c'était la station qui desservait les chefs de partis.  Alors, quand on voulait entendre ce que les autres avaient à dire, bien, il fallait aller entendre ça dans notre voiture, parce que sinon, c'était impossible d'entendre.

4930     C'est quand même... pour une ville de 125 000 de population, je pense qu'on mérite un petit peu mieux que ça.

4931     LE PRÉSIDENT : Vous avez une position sur combien de licences?  Vous voulez...

4932     Mme MARINELLI : Bien écoutez, j'ai fait un peu d'ironie en disant une ou deux, mais je pense que ça fait tellement longtemps qu'on pense à une chez nous que ce serait déjà bien accueilli.

4933     LE PRÉSIDENT : Mm‑hmm.  Mais entre les requérantes, vous ne choisissez pas?

4934     Mme MARINELLI : Non, on préfère ne pas choisir.

4935     LE PRÉSIDENT : Comme toujours, c'est à nous à faire des décisions difficiles.

‑‑‑ Rires / Laughter


4936     Mme MARINELLI : Il nous arrive d'en faire aussi.

4937     LE PRÉSIDENT : J'imagine bien.

‑‑‑ Rires / Laughter

4938     LE PRÉSIDENT : Merci bien, Madame.

4939     Monsieur Arpin.

4940     CONSEILLER ARPIN : Merci, Madame la Mairesse.

4941     Dans votre texte à la page 3, vous dites qu'entre 2001 et 2004, la valeur des permis de construction s'est accrue de 243 pour cent, mais vous dites aussi ailleurs...

4942     Ma question, c'est : Vous l'attribuez à quoi, cette croissance?  Parce qu'on voit bien quand on regarde la région de Québec dans son grand ensemble, le Québec métropolitain incluant Lévis, on constate que, oui, il y a eu de la croissance économique, mais ce n'est certainement pas de l'ordre de 243 pour cent.

4943     Donc, quel phénomène qui s'est passé à Lévis pour que vous ayez ce type de résultat‑là?


4944     Mme MARINELLI : Bien, je vous dirais que la fusion des 10 villes, hein, c'était quand même des villes qui étaient en croissance.  Alors, en les fusionnant, il y avait beaucoup moins de barrières, et c'était plus facile de solutionner les demandes des promoteurs.

4945     À la tête des Ponts, on a maintenant des grands magasins qui viennent de s'installer là, mais ça fait au moins 15 ans que la MRC du temps y travaillait.  Dans le contexte d'une grande ville, je vous dirais que ça l'a facilité beaucoup.  Alors, c'est la fusion des 10 villes qui amène...

4946     CONSEILLER ARPIN : Vous parlez aussi qu'on estime que d'ici 2026, Lévis connaîtra une progression de sa population de l'ordre de 7 à 10 pour cent.

4947     Mme MARINELLI : Oui.

4948     CONSEILLER ARPIN : Or, on constate encore que la grande région métropolitaine de Québec n'a pas eu ce type de croissance‑là, puis je ne pense pas que les projections de données statistiques montrent que cette croissance‑là va bénéficier à l'ensemble de la grande région de Québec.

4949     À quoi attribuez‑vous cette croissance de la population?  Est‑ce que c'est la migration des gens de Québec vers la Rive Sud ou de l'immigration de d'autres régions du Québec ou de d'autres régions du monde ou un taux de natalité exceptionnel chez les francophones?


4950     Mme MARINELLI : C'est le sujet de la journée.

‑‑‑ Rires / Laughter

4951     Mme MARINELLI : Bien, je vous dirais que c'est des données statistiques là.  Dans toutes les données que nous avons, on...

4952     CONSEILLER ARPIN : On ne voit qu'après si c'est vrai.

4953     Mme MARINELLI : Non.

‑‑‑ Rires / Laughter

4954     Mme MARINELLI : On aurait pu vous donner où on a pris nos statistiques là, mais je pense que c'est la conjoncture qui fait que sur la Rive Sud actuellement, il y a des nouveaux résidents qui arrivent, puis on prévoit que ça va se maintenir dans les prochaines années.

4955     CONSEILLER ARPIN : Mais ils viennent d'où?

4956     M. LAPOINTE : Il y a le développement économique.

4957     Mme MARINELLI : Chaudière... oui, exactement.  Vas‑y, Monsieur...

4958     M. LAPOINTE : La création d'emplois qui se fait beaucoup plus à Lévis.  Il y a beaucoup plus de départs d'entreprises à Lévis qu'à Québec.


4959     CONSEILLER ARPIN : Donc, c'est des gens qui sont, soit dans Lac‑Etchemin, dans le MRC de Bellechasse ou de Montmagny...

4960     Mme MARINELLI : De Montmagny.

4961     CONSEILLER ARPIN : ...parce qu'on a entendu tous les déboires de Montmagny hier.  Ces gens‑là, évidemment, ont tendance à immigrer où il y a de l'emploi...

4962     Mme MARINELLI : Exact.

4963     CONSEILLER ARPIN : ...et c'est ça qui fait votre boom... votre boom économique, il se fait au dépens des régions limitrophes et non un apport de population externe là, d'immigration comme on en voit dans d'autres régions du Canada.

4964     Mme MARINELLI : D'accord.  Vous dites "au dépens."  Je pense que ce n'est pas au dépens.  Si on a les services...

4965     CONSEILLER ARPIN : Oui.  Non, non, je comprends.  Je comprends.  Je veux dire, si j'étais le préfet de la MRC de Lac‑Etchemin, je viendrais pleurer.

4966     Mme MARINELLI : Parce que je vous dirais qu'on travaille en étroite collaboration avec les préfets des autres MRC.  Puis Lévis, c'est un peu le leader de Chaudière‑Appalaches.

4967     CONSEILLER ARPIN : Oui.


4968     Mme MARINELLI : Alors, on essaie de travailler en étroite collaboration entre nous, de s'entraider plutôt que de s'entre‑déchirer.

4969     CONSEILLER ARPIN : D'accord.

4970     Ça répond à mes questions.

4971     LE PRÉSIDENT : Merci bien, Madame, messieurs.

4972     Mme MARINELLI : Merci beaucoup.

4973     M. LAPOINTE : Merci.

4974     M. LABRIE : Merci.

4975     LE PRÉSIDENT : Madame la Secrétaire.

4976     LA SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

4977     J'aimerais maintenant inviter les quatre prochains intervenants à comparaître en panel.  Ils sont à l'appui de la même demande.

4978     Alors, je demanderais à monsieur Denis Cyr, Marc Picard, Député des Chutes‑de‑la‑Chaudière, l'Association des Gens d'affaires de Lévis‑Centre, et Diffusion Avant Scène à se présenter à l'avant, s'il vous plaît.

‑‑‑ Pause

4979     LE PRÉSIDENT : On va commencer peut‑être par monsieur Cyr; ensuite, monsieur Picard; ensuite, l'Association des Gens d'affaires de Lévis‑Centre; et ensuite, Diffusion Avant Scène.


4980     Quand vous êtes prêt.

INTERVENTION

4981     M. CYR : Je profite de l'occasion pour vous remercier de me recevoir ce matin.

4982     Aujourd'hui, bien sûr, étant donné qu'on appuie la station ‑‑ bien moi, personnellement ‑‑ de Communications Lévis, j'aimerais vous parler de la couverture déficiente qu'il y a depuis un bon bout de chemin, je pense, des stations de radio qui, je tiens à souligner, sont toutes sur la Rive Nord, en passant.

4983     Pour commencer, je vais vous parler d'un dossier qui me tient à coeur, parler de l'entreprise AIM de Lévis sur la Route‑des‑Îles.  Personne n'en parle, et pourtant, c'est un dossier très chaud.

4984     En plus d'avoir mis le feu sur l'ancien site d'enfouissement de Lévis, on les soupçonne de polluer davantage la rivière Etchemin, parce que tout semble fait en dehors des règles.  Je tiens à souligner, c'est l'ancien Maire Garon qui avait signé tout ça.


4985     C'est‑à‑dire qu'on contourne toutes les décisions ou les règles.  De plus, cette entreprise, pour être certains de combler leurs désirs, s'amuse à faire de l'intimidation en multipliant les mises en demeure pour ainsi décourager les gens qui auraient le goût de manifester contre eux.

4986     Il serait temps qu'en plus de parler de la pollution que cette entreprise produira, mais aussi de dénoncer la Ville de Lévis, qui autorisera un débit d'en moyenne 60 bois lourds à l'heure, et cela 24 heures sur 24, dans un quartier résidentiel où des enfants y jouent.

4987     N'oublions pas aussi la valeur mobilière de ces payeurs de taxes, qui en prendront un coup même s'ils paient autant que madame la mairesse.

4988     Je tiens à souligner aussi que je trouve déplorable que les stations de la Rive Nord n'en parlent pas plus.  C'est un peu comme s'ils se disaient que si c'est sur la Rive Sud, cela ne s'applique qu'à eux, et que, d'une certaine façon, cela ne les concerne pas.

4989     Il serait temps que, pour eux, il y ait autre chose que Ultramar et le projet Rabaska à Lévis.

4990     Toujours dans la même perspective de l'information transmise par les stations radiophoniques de Québec, il ne faudra pas passer sous silence la piètre information transmise à la population de la Rive Sud au sujet de la circulation sur les ponts.


4991     Souvent, j'ai entendu un animateur ou une animatrice nous informer que la circulation était lente sur le Pont Pierre Laporte et que si on pouvait encore changer de pont, de le faire, et rendu sur le bouchon d'accès, parce que là venait de créer un vrai bouchon, mais sur le pont de Québec, on pouvait se rendre compte facilement qu'il n'y en était tout autrement sur l'autre pont, l'animateur ou l'animatrice se basant uniquement sur un appel téléphonique pour nous informer sans pour autant en vérifier les faits.

4992     Je tiens à souligner que l'inverse peut se produire aussi.  Dernièrement, il y a eu une alerte à la bombe à la raffinerie d'Ultramar, et on nous a transmis l'information tellement tard que le Pont Laporte était pratiquement fermé depuis Henri‑IV.  C'est là qu'on peut se rendre compte du manque de connaissance de la situation lévisienne.

4993     Je comprends, par contre, ces animateurs de fuir les dossiers de la Rive Sud, car ça ne doit pas être facile de parler de dossiers dont on ne maîtrise pas la teneur.  C'est pourquoi, ici, on veut soutenir une demande pour Lévis par des gens de Lévis.


4994     Le projet présenté par monsieur Yves Sauvé sous le numéro 2004‑0772‑1 nous apprend qu'il était, à l'origine, accordé sur la bande AM.  Ce monsieur prétend ne pas avoir trouvé sur le territoire de Lévis un terrain zoné industriel pour installer son antenne.

4995     Je voudrais vous rappeler que la Ville de Lévis est la troisième ville en superficie au Québec, donc, 400 kilomètres carrés.  Est‑ce que ce monsieur est sérieux?

4996     Je ne comprends pas qu'il veuille nous présenter de la musique country.  Ce monsieur a‑t‑il pris des informations au sujet de la population qu'il voudrait desservir?

4997     Je ne peux approuver une telle demande parce qu'elle ne comble pas les besoins de notre région et de sa population.

4998     Au sujet du projet 2004‑1506‑7, j'aimerais vous dire au sujet de Communications Médialex qu'elle nous propose un projet AM.  Je me pose la question : Qui écoute encore cette bande aujourd'hui?  D'ailleurs, on sait que CHRC veut devenir FM.


4999     Lévis est une ville jeune, et sans oublier que les émissions parviendront en majorité de Montréal, on a besoin d'une station à Lévis pour faire connaître notre région déjà trop oubliée.  Mais je refuse qu'une station de Lévis serve plus d'émettrice à une autre de Montréal.  Il ne faut pas oublier qu'il y a déjà plusieurs stations à Québec qui font déjà la même chose.

5000     On nous impose facilement les ondes de Montréal, et comme il n'y aura plus de station à 100 pour cent de Québec par la fermeture de CHOI, je crois que pour cette raison, on doit appuyer Communications Lévis, qui sera la seule de notre territoire avec un contenu 100 pour cent régional.

5001     Le CRTC oblige les stations à diffuser un pourcentage de contenu musical francophone.  Alors, il serait intéressant d'aller dans le même sens au sujet des stations de radio.

5002     Par exemple, pour 10 stations, il pourrait y en avoir six stations à 100 pour cent régional.  Comme cela, on saurait vraiment ce qui se passe dans notre région, et en plus, on démonopoliserait ce monde de pouvoir.  Cela aurait aussi comme effet que les bénéfices monétaires des stations resteraient sur notre territoire.


5003     Pour revenir sur les stations à saveur country, dans le passé, j'ai eu la chance de travailler avec un ancien membre de votre communauté, monsieur Pierre Picard, pour ne pas le nommer.  Nous avons eu des discussions à ce sujet.

5004     Cela me fascinait d'apprendre le fonctionnement de la radio, et, à cette époque, CFOM, la défunte CFLS, était devenue country western.  Dans l'entreprise où je travaillais, souvent, on avait un animateur sur place pour faire de la publicité, et même à l'occasion, l'émission était directement faite sur place.

5005     En jasant avec l'animateur après un concours en ligne, cet animateur, qui était à ce moment‑là Michel Petit, avait dit à l'auditeur qu'il allait lui faire parvenir son prix.

5006     Surpris de cette initiative, j'ai posé la question à l'animateur : Pourquoi faire parvenir le prix quand toutes les stations demandent à leurs auditeurs de passer les chercher?

5007     Monsieur Petit m'a dit qu'il ne pouvait pas faire ça parce que les auditeurs étaient concentrés, en majorité, de la Côte‑de‑Beaupré et dans les terres sud de Lévis.  Alors, pour eux, c'était difficile de se déplacer, et c'était important pour leur station de conserver le plus d'auditeurs possibles.


5008     Dans leur position, c'était tout à fait normal, mais je me posais quand même la question suivante : Qu'est‑ce que cela aurait donné s'il avait pris le 20e auditeur, aurait‑il collé avec son stock?

5009     Maintenant, posons‑nous la question : Pourquoi faire une station radio country à Lévis quand c'est le monde de la Côte‑de‑Beaupré qui l'écoute?  Parce que souvent, lors de concours, les gens qui téléphonaient étaient de cet endroit et des régions éloignées.

5010     Et par la suite, on connaît le reste, c'est‑à‑dire les entreprises ont cessé d'encourager une station qui desservait un marché autre que les besoins de Lévis, et par la force des choses, la station CFOM a changé sa programmation musicale.

5011     Pour encore cette raison, je dois m'objecter à ce type de demande.  Lévis est beaucoup trop jeune pour appuyer ce genre de contenu, et c'est pour la même raison que l'on doit remettre la licence à un projet qui, de par son choix musical, pourra être compétitif.

5012     Au sujet du projet 2005‑1570‑3, pourquoi faire à Montmagny la même chose que Lévis, soit déménager la station?  Je veux bien croire que, pour nous à Lévis, Montmagny, c'est une petite ville où il se passe probablement moins de choses que chez nous, mais pourquoi on leur volerait leur radio?


5013     Ils disent dans leur dossier qu'ils vont continuer à donner des services à Montmagny.  Je vous rappelle que nous aussi à Lévis, lorsque CFOM a quitté, ils nous ont promis de garder un service.  On a eu droit à une bâtisse vide avec une grosse enseigne devant.  Ces gens‑là vont faire la même chose à Montmagny, c'est‑à‑dire les abandonner.

5014     On ne doit jamais dévêtir un territoire qui est bien desservi pour un autre.  Il est primordial que le CRTC prenne Lévis en exemple avant de rendre une décision qui servira à éliminer une région des ondes d'une station.

5015     La couverture d'un territoire versus les promesses d'une station de continuer à desservir de façon journalistique un territoire sont une façon contournée de faire encore plus de l'argent.  Cela a comme effet de négliger le sens même du vouloir d'une station, qui est l'information.

5016     Alors, posez‑vous la question : Pourquoi faire de sorte d'isoler une région comme Montmagny en acceptant le déménagement de la station au lieu de prendre les ingrédients qui sont en place?


5017     Nous avons la chance d'avoir déjà des entrepreneurs, et en plus, ils sont de la région.  Alors, en acceptant leur demande, vous empêcherez à Montmagny de se faire servir le même traitement que nous avons eu.

5018     Il serait important aussi de souligner le commentaire de monsieur Arcand lui‑même lundi.  Il a mentionné qu'il est important d'empêcher la montréalisation pour les gens de Québec.  Bien sûr, il parle en connaissance de cause avec ce qu'il a fait avec CHRC.

5019     En terminant, j'aimerais vous souligner que nous ne sommes pas seulement victimes des médias radiophoniques, mais aussi de la télévision.

5020     Pas plus tard que hier soir, j'écoutais les nouvelles de TVA, et la question du jour était : Quelle station conviendrait le mieux à Québec?  Et on parlait seulement des demandes faites pour Québec.  Jamais on a fait allusion de Lévis dans le reportage.

5021     J'espère que cette fois‑ci, le CRTC ne fera pas la même chose, en imitant les médias de cette région pour encore un fois nous oublier.

5022     En terminant, j'aimerais vous dire que, de par le passé, Lévis a été victime, et plus souvent qu'à son tour, oubliée par vos politiques.  Alors, il est grand temps de nous remettre ce qui nous revient.


5023     J'ai terminé.

5024     LE PRÉSIDENT : Merci.

5025     Questions pour monsieur Cyr?  Madame Pennefather.

5026     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Oui, juste des clarifications.

5027     M. CYR : Oui.

5028     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : En effet, Monsieur Cyr, merci pour vos commentaires qui...

5029     M. CYR : Ça me fait plaisir.

5030     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : ...ajoutent beaucoup aux commentaires écrits que j'ai devant moi.  J'avais, en fait, l'intention de vous demander pourquoi vous faites ces commentaires sur country versus un autre type de musique, et vous nous expliquez aussi, c'est relié au fait que Lévis est beaucoup trop jeune.

5031     Est‑ce que vous avez fait une étude, et pourquoi vous...

5032     M. CYR : La moyenne d'âge donne environ 37 ans sur la population de Lévis.  Puis écoutez, j'ai travaillé longtemps dans des bars, j'ai mis beaucoup de musique et ainsi de suite.  Je connais un peu la musique pour être capable de vous souligner ça.


5033     Puis le fait d'avoir déjà travaillé dans une entreprise où, comme je vous expliquais, on faisait des émissions, soit en direct, ou encore on faisait des tirages de choses.  Puis les animateurs me disaient eux autres mêmes que...  Monsieur Picard, entre autres, me disait que ça avait été un très mauvais choix, le country, parce que ça desservait mal le marché de Lévis.  C'est là‑dessus que je me basais.

5034     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Merci.

5035     Une autre clarification.  Aujourd'hui, à la page 2, vous utilisez le terme :

"Lévis, qui sera la seule de notre territoire avec un contenu à 100 pour cent régional."

5036     M. CYR : Oui.

5037     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Qu'est‑ce que vous voulez dire par "régional"?

5038     M. CYR : Je veux dire qu'il sera animé à 100 pour cent par des gens de la population, des animateurs de Lévis, et non un contenu qui va venir de l'extérieur de la ville.

5039     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Alors, quand vous parlez de "régional"...

5040     M. CYR : Oui.

5041     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : ...au lieu de local...


5042     M. CYR : J'aurais pu utiliser le terme "local."  Ça aurait été plus approprié.

5043     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Ça veut dire Lévis?

5044     M. CYR : Absolument.

5045     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Maintenant, la dernière question.  Vous êtes certainement au courant que le contour proposé par Communications Lévis couvre, ça va de soi, le marché central du Québec, la Ville de Québec.

5046     Qu'est‑ce qui ferait en sorte que, même avec ce contour, le service sera surtout vers Lévis?

5047     M. CYR : Écoutez, la station... comme madame la mairesse l'expliquait tout à l'heure, la couverture par CFEL, que CFEL nous propose actuellement, est vraiment... ce n'est pas suffisant pour le marché de Lévis.

5048     Je pense que, avec ce qu'ils offrent, la population de Lévis va avoir la possibilité d'entendre un peu... du moins en totalité, toute la population va avoir la chance d'entendre ce qui se passe sur notre territoire.  Puis pour les gens de Québec, ça sera bien pour eux autres de ce qui se passe un peu sur la Rive Sud.


5049     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Merci beaucoup, Monsieur Cyr.

5050     M. CYR : De rien.

5051     CONSEILLÈRE PENNEFATHER : Merci, Monsieur le Président.

5052     LE PRÉSIDENT : Monsieur Picard.

5053     M. PICARD : Merci.  Merci de me recevoir, Monsieur le Président, les vice‑présidents, les commissaires.

5054     Moi, je suis député à l'Assemblée nationale, et je représente l'ouest de la Ville de Lévis, c'est‑à‑dire le secteur le plus jeune de la ville.

5055     Tantôt, un des commissaires parlait qu'il y avait beaucoup d'expansion.  C'est le secteur de la Tête‑des‑Ponts, un développement économique fort, beaucoup de croissance dans les industries et surtout un boom dans l'immobilier résidentiel.

5056     Mais avant tout, je tiens à préciser que je ne suis pas ici pour représenter l'industrie des diffuseurs, mais je suis ici pour représenter les citoyens que je représente fièrement à l'Assemblée nationale du Québec.


5057     Donc, le but de mon intervention est de vous démontrer le caractère distinct de la Ville de Lévis par rapport au marché de Québec, démontrer la nécessité d'une station de radio locale pour Lévis, doter Lévis d'une station de radio locale qui couvrira la vie et l'actualité de la Ville de Lévis.

5058     Si on veut que les gens se sentent interpellés par les politiciens de la Ville de Lévis, par les commerçants de la Ville de Lévis, ça prend une radio locale, une radio capable d'offrir une couverture complète et continue pour Lévis.

5059     Tout à l'heure, madame la mairesse parlait lors d'événements urgents d'être capable de passer un message direct aux citoyens de Lévis.

5060     Mais je vais vous faire le portrait de la Ville de Lévis.  C'est près de 127 000 habitants.  C'est la 8e ville en importance au Québec.  C'est le plus grand centre urbain de Chaudière‑Appalaches.  C'est un centre commercial et institutionnel de Chaudière‑Appalaches.

5061     C'est un pôle majeur de transport aussi.  Nous avons le fleuve.  Nous avons l'autoroute 20 qui traverse la province.  Et nous avons aussi un taux de chômage très bas et une croissance économique très soutenue.  Le taux de chômage, c'est un des plus bas au Québec et au Canada.


5062     C'est une ville avec ses propres intérêts surtout depuis la fusion, la création de la nouvelle ville, ses propres intérêts et ses propres créneaux de développement économique.

5063     En clair, la Ville de Lévis là, ce n'est pas la Ville de Québec.  Je comprends que les ondes radiophoniques traversent des frontières délimitées dans le monde municipal, mais ce n'est pas la Ville de Québec, ce n'est pas le marché de Québec.

5064     D'autres indicateurs démontrent clairement aussi que la ville se développe comme un centre régional et non comme une banlieue ou comme une ville dortoir.

5065     Tout à l'heure, madame la mairesse parlait de développement d'un pôle commercial à la Tête‑des‑Ponts.  Il y a d'autres projets aussi sur la table.  Il y a plusieurs projets d'investissement.

5066     Il y a des institutions d'enseignement.  Il y a une antenne de l'Université du Québec à Rimouski qui est à Lévis.  Il y a un secteur de l'hôtellerie, puis il faut se rappeler que le Mouvement Desjardins est un acteur important sur la Rive Sud.


5067     Donc, toutes ces données démontrent bien que la Ville de Lévis est en plein développement et qu'elle peut être enviée par plusieurs autres villes québécoises.

5068     J'aimerais faire un parallèle avec la situation de Gatineau‑Ottawa.  Ici, nous vivons une situation semblable.  Nous avons Québec et Lévis.

5069     À Gatineau, il y a 238 000 citoyens, et ils ont droit à quatre radios.  Lévis, nous avons 127 000 citoyens.  Je crois que nous devrions avoir minimum une, et si possible, deux radios de Lévis pour couvrir l'actualité lévisienne.

5070     Donc, par cette démonstration‑là, je vais vous dire tout simplement, ce n'est pas un caprice de vouloir avoir une radio à Lévis, c'est une nécessité pour les gens de Lévis, qui demeurent à Lévis, qui ont décidé d'élever leur famille et de prospérer à Lévis.

5071     Les effets d'une radio locale à Lévis, tant qu'à moi, ça va développer, comme je disais tout à l'heure, le sentiment d'appartenance à la ville, faire une couverture de l'actualité locale.


5072     Tout à l'heure, madame la mairesse parlait de campagne électorale.  Moi, en tant que député à l'Assemblée nationale, je dois informer mes citoyens.  Je prends position dans certains dossiers, et vous seriez peinés de voir le peu de journalistes de la Rive Nord qui osent traverser les ponts pour venir couvrir des conférences de presse à Lévis, sauf que, je ne cacherai pas, si c'est des meurtres ou des feux, là, on va être là.

5073     Mais pour couvrir les événements positifs, les prises de position importantes pour le développement, on a beaucoup de difficulté à faire traverser les journalistes, peu importe... je ne vise pas seulement la radio.  Les journaux et la télé ne sont pas plus présents.

5074     Donc, aussi, le fait d'avoir une radio locale à Lévis permettrait aux artistes locaux de se faire connaître, et aux commerçants aussi de prospérer encore plus.

5075     Tout à l'heure, un des commissaires posait la question, avec le rayonnement d'une radio à Lévis, c'est normal qu'elle va rayonner à Québec, peu importe.  L'important, c'est que les citoyens de la Ville de Lévis qui veulent avoir de l'information sur la Ville de Lévis, sur leur quotidien, vont avoir un poste pour syntoniser et s'assurer que oui, ils vont être au fait de l'actualité.


5076     Donc, pour conclure, je vous dirais tout simplement, il y a des projets avec des créneaux spécifiques.  Si vous allouez, selon moi, un créneau spécifique à Lévis, vous ne reconnaissez pas l'entité de la Ville de Lévis, parce que, exemple, il y a un projet... je vais citer celui‑là, mais je ne vise pas celui‑là en particulier.

5077     La musique country.  Si vous dites, la Ville de Lévis, c'est de la musique country, vous décidez... vous présupposez que les Lévisiens, c'est la musique country qu'ils aiment.  Moi, c'est beaucoup plus sur l'actualité avec un créneau général de musique tout simplement.

5078     Donc, tout simplement, je serais disponible pour vos questions.  Ça va me faire plaisir.

5079     LE PRÉSIDENT : Merci.  Je pense qu'on va procéder dès maintenant, comme vous étiez déjà sur le panel, Monsieur Picard.  On va vous écouter.  Après ça, les conseillers vont poser des questions...

5080     M. PICARD : Pas de problème.

5081     LE PRÉSIDENT : ...à des différents membres.  Comme ça, on va avoir accès à vous tous à la même fois.

5082     J'appelle maintenant l'Association des Gens d'affaires.

INTERVENTION

5083     M. BERNIER : Monsieur le Président, mesdames, messieurs les conseillers.  Je m'appelle Ghislain Bernier, et je représente les Gens d'affaires de Lévis‑Centre.


5084     Notre association regroupe, bonant malant, 70 à 100 membres, et qui, par ses activités, fait la promotion des membres dont les commerces et industries sont situés dans les anciennes municipalités de Saint‑Romuald, Saint‑Jean‑Chrysostome, Charny et Breakeyville, qui sont maintenant fusionnées avec la grande ville de Lévis.

5085     Notre association appuie formellement la demande d'une licence déposée par Communications Lévis au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.

5086     Tout d'abord, Communications Lévis, par son Président Michel Cloutier, est un membre actif de notre association, et monsieur Cloutier est personnellement résident de la Ville de Saint‑Jean‑Chrysostome, donc, de Lévis.

5087     Le premier constant que l'association fait est que la Ville de Lévis est nettement déficitaire quant à la présence médiatique sur son territoire.

5088     En effet, d'un point de vue local, seulement deux hebdomadaires, soit "Le Peuple" et "Le Journal de Lévis," offrent aux citoyens de Lévis une information de qualité, de couleur, je dirais, régionale ou locale, qui traite des affaires de Lévis.


5089     Il est stupéfiant de constater que Lévis, qui compte 125 000 habitants et qui réside dans un territoire qui est, en fait, la troisième ville en importance en terme de superficie dans la province, ne possède pas sur son territoire une station de radio.

5090     Cette situation fait en sorte que Lévis et sa région est à la merci du bon vouloir des médias de la Rive Nord quant à la couverture médiatique des dossiers qui intéressent principalement la Ville de Lévis et ses citoyens.

5091     Par exemple, le dossier du centre des congrès.  On parlait tout à l'heure des élections municipales.  Il y a eu, il y a quelques années, un référendum sur les diffusions municipales, et actuellement, il y a un dossier qui est chaud et qui est très d'actualité pour les gens de la Rive Sud, qui est le projet Rabaska.

5092     Ils n'ont jamais reçu, à notre avis, qu'une couverture superficielle des médias de la Rive Nord, alors qu'une station de radio locale aurait donné une couverture particulière de ces événements et dossiers qui aurait parlé aux gens de Lévis.


5093     Je suis un résident de Lévis, et n'importe lequel des résidents de Lévis vous dira que Lévis est une ville distincte de sa voisine de la Rive Nord.  Sa population, son économie, sa vie culturelle et sa superficie font en sorte que Lévis est une entité autonome et distincte de la Ville de Québec.

5094     Nous croyons que l'implantation d'une station de radio à Lévis serait un élément rassembleur et mettrait à lumière ce caractère distinct de la Ville de Lévis.

5095     Nous appuyons la demande de Communications Lévis parce qu'il s'agit d'une entreprise qui vient de Lévis et dont le président est résident de Lévis et qui comprend bien les besoins des citoyens de Lévis.

5096     Nous comprenons de la demande de Communications Lévis que cette dernière retournera à la communauté de Lévis les investissements qu'elle fera dans sa communauté, ne serait‑ce que par la couverture des événements médiatiques des dossiers de Lévis et par le rayonnement que cette station pourra donner à notre ville.

5097     Nous souscrivons à l'engagement clair et précis de Communications Lévis d'établir dans sa ville une radio dite régionaliste et qui répondra aux besoins clairs et précis des gens de cette ville.

5098     Merci.

5099     LE PRÉSIDENT : Merci.


5100     Diffusion Avant Scène.

INTERVENTION

5101     M. JEAN : Oui, bonjour, et merci, d'abord, aux membres du Conseil de nous accueillir.

5102     Mon nom est Rhéal Jean.  Je suis Président de Diffusion Avant Scène.

5103     Diffusion Avant Scène est un organisme qui a pour mandat de faire la promotion des artistes émergents et de la relève, et pour ce faire, nous opérons une salle de spectacle, le Bureau de Poste, à Lévis, dans le quartier Saint‑Romuald, et j'ai, d'ailleurs, avec moi madame Julie Gingras qui est la coordonnatrice de nos opérations.

5104     Notre mandat, comme je vous le disais, c'est de faire la... à travers une salle de spectacle, faire la promotion des artistes de la relève, et la relève, ça peut être... vous savez, monsieur Reid Chénier a commencé à 44 ans.  Alors, ce n'est pas nécessairement juste la relève de 15 à 25 ans.

5105     Alors, nous avons une programmation en automne et en hiver principalement de chant et musique, alors qu'en été, nous avons une programmation de théâtre d'été, avec, comme cette année... l'année dernière, les finissants du Conservatoire de Québec.


5106     Nous, notre problématique, c'est d'avoir ‑‑ et c'est la raison de notre présentation ici ‑‑ c'est d'avoir accès à des moyens de communication de masse avec un coefficient de rendement qui est acceptable.

5107     Comme je le disais dans le mémoire que nous avons déposé, nous avons un urgent besoin d'un véhicule de radiodiffusion accessible à un prix raisonnable et qui saura rejoindre notre clientèle.  C'est notre problématique, et pour développer cela, je vais m'adresser aux experts que vous êtes, vous, les membres du Conseil.

5108     La politique de radiodiffusion du Canada depuis 100 ans a été bâtie, élaborée en tenant compte de la problématique suivante.  Une faible population sur un vaste territoire qui fait face à un immense voisin très riche, peuplé, qui a une grosse production, et entre ces deux là, il y a une frontière.  Cette frontière n'est pas nécessairement... oui, on peut la traverser, mais plus important, les ondes la traversent facilement.  Alors, c'est notre problématique, nous, à Lévis.


5109     Alors, quand je vois la politique qui a été développée par le Canada à travers des outils comme le CRTC, alors, moi, j'invoque devant vous que notre problématique est la même à un niveau plus réduit.

5110     Nous sommes une faible population, 125 000, face à une population de 400 000 à 500 000.  Nous sommes sur une mince bande.  Partir du point de Lévis jusqu'à Saint‑Étienne, bien, c'est quand même une bande, un peu comme le Canada.  Nous avons une frontière entre nous.  Le fleuve, il faut bien se dire, est une frontière.  Cette frontière‑là, il y a deux lignes droites dessus, le Pont de Québec et le Pont Pierre‑Laporte, puis il y a une ligne pointillée, c'est le traversier.

5111     Alors, pour nous, on est un peu isolé, mais on doit quand même recevoir toute la production qui se fait de Québec.  Ce n'est pas péjoratif ce que je dis là, au contraire.

5112     Alors, quand arrive le temps d'avoir une couverture ou d'avoir accès à des médias de masse, nous sommes en compétition avec des joueurs avec lesquels on n'est pas capable de compétitionner.

5113     Et ici, moi, je ne voudrais pas blâmer les médias de Québec là‑dessus.  Si j'étais à Québec, je ferais peut‑être la même chose, parce qu'il y a une réalité, c'est une réalité.


5114     Par contre, étant de Lévis, c'est pour ça qu'on s'adresse à vous pour dire, nous, on a besoin d'outils, et comme vous êtes les propriétaires... vous êtes les gérants, excusez.  Vous êtes mandatés par le parlement, par le gouvernement, pour faire la meilleure gestion des ondes au profit de la population du Canada, de la population de Québec et de la population de Lévis.

5115     Nous, on s'adresse à vous en disant, nous avons besoin d'outils de la même façon que le Canada a eu besoin d'outils.

5116     Pourquoi maintenant Communications Lévis?  On est allé par élimination.  Ce n'est pas compliqué.

5117     Nous ne croyons pas... vous avez vu notre programmation.  Nous avons besoin d'une programmation de qualité.  Nous sommes dans un monde où la clientèle est très exigeante.  Si on voulait passer, par exemple, un spectacle au Vieux Bureau de Poste le samedi soir sur bande AM, nos clients ne seront pas nécessairement là.  Si on est sur bande FM, on respecte les critères de qualité.  Pour nous, c'est important.  Donc, ça l'a éliminé les candidatures pour notre support de bande AM.


5118     La demande de licence country, c'est spécifique.  C'est un créneau très spécifique, et notre lecture, c'est que ce demandeur‑là ne ciblera pas nécessairement le marché de Lévis, mais va cibler le grand marché de Québec.  Alors, pour nous, on est de retour à la case départ.

5119     Si on a une station de musique classique, elle va vouloir couvrir tout le secteur de la grande région de Québec.  Quelqu'un qui est en musique country va vouloir la même chose, puis je trouve que de bonne guerre pour eux autres.  Mais ça ne règle pas notre problème à nous.

5120     CFEL... vous savez, monsieur Marshall MacLuhan disait de la radio, c'est un peu le tam‑tam tribal.  Je ne crois pas qu'on puisse, avec une station de radio, desservir et Montmagny et Lévis.  C'est notre humble perception.  J'écoute CFEL, mais quand je suis dans la région de Montmagny ou quand je m'en vais vers Rivière‑du‑Loup, en passant Montmagny, j'écoute.  Mais à Lévis, non, parce que notre centre de préoccupation n'est pas nécessairement là.

5121     Alors, ça explique pourquoi nous avons donné notre appui à Communications Lévis, qui est, pour nous, une radio qui se veut un peu plus généraliste puis qui va centrer ses opérations sur Lévis.


5122     Maintenant, comme je le disais tantôt, nous comptons beaucoup sur la sagesse du Conseil.  Vous êtes mandatés par le gouvernement, comme je le disais, par le parlement.  Nous avons besoin d'outils, et nous nous attendons à ce que le Conseil dans ses décisions va répondre à nos préoccupations et à nos besoins.

5123     Comment il va être formulé?  Je ne le sais pas.  C'est vous qui allez y répondre.  Mais nous nous attendons à trouver dans vos décisions, dans vos jugements, des réponses à nos préoccupations et à nos besoins criants... criants.

5124     Et là, je vais le faire de façon un peu plus large.  J'ai lu le journal.  Monsieur French faisait référence à des émissions qui ont eu lieu dernièrement.  Alors, vous me permettrez de faire référence un peu aux journaux qui ont...

5125     Vous avez pu voir le rapport entre Québec et Lévis dans le journal, et c'est de bonne guerre aussi.  J'ai lu un petit commentaire qui disait, bon, le projet était un peu mal ficelé.  Je n'ai pas de commentaire à faire autre que celui‑ci.


5126     Dans votre sagesse, si vous trouvez que les projets pour Lévis ne sont pas assez bien ficelés, s'il vous plaît, ne les rejetez pas.  Demander de les bonifier, demander d'autres appels s'il le faut, d'autres clients qui pourraient ouvrir...  Mais s'il vous plaît, ne nous abandonner pas.  C'est notre...

5127     Et là‑dessus, bien, je vous remercie beaucoup.

5128     LE PRÉSIDENT : Merci bien.

5129     CONSEILLER ARPIN : Merci.

5130     Je vais adresser ma question aux cinq qui sont là, puis vous verrez entre vous qui est mieux habilité pour y répondre.  Je présume que vous n'étiez pas ici dans la journée de lundi, au moment où Communications Lévis a comparu, parce que, parmi les questions qui ont été débattues, on a notamment débattu la participation financière des partenaires de monsieur Cloutier, qui sont des gens de Rivière‑du‑Loup.

5131     Or, vous nous dites avec insistance, tous les quatre, que le Conseil... que vous favorisez Communications Lévis parce que monsieur Cloutier est de Saint‑Jean‑Chrysostome, il est un participant de la société des Gens d'affaires, il est impliqué dans sa région.


5132     Je comprends que monsieur Cloutier sera le gestionnaire opérateur de la station si le Conseil donne la licence, mais le fait que le groupe de Rivière‑du‑Loup soit un joueur prépondérant dans la structure de propriété, est‑ce que ça change votre perception de la demande de monsieur Cloutier?

5133     M. PICARD : Moi, je vous dirais, que ça soit des investisseurs de Rivière‑du‑Loup, quant à moi, ces investisseurs ont d'autres stations dans Chaudière‑Appalaches, et que ce soit des investisseurs de Rivière‑du‑Loup, j'aime mieux ça que ça soit des grands multinationaux ou des gens de la région de Montréal, parce que l'engagement de Communications Lévis, c'est d'avoir une station à Lévis et de faire profiter la population par l'engagement de journalistes, et de la couverture médiatique et aussi par un retour à différents organismes.  C'est le projet qu'on m'a présenté.

5134     Mais pour moi, même, je vois un certain avantage parce que je pense... je ne suis pas un spécialiste en la radio, mais quelqu'un qui débute, s'il a un support financier des gens de Rivière‑du‑Loup, il va peut‑être avoir un support technique aussi qui va être offert pour pouvoir développer.


5135     CONSEILLER ARPIN : Je pense qu'il y a eu toute sorte d'assurances de support technique, tant technique de transmission, que technique de ventes, que technique administrative.  Oui, les gens de Rivière‑du‑Loup se sont commis à supporter monsieur Cloutier.

5136     M. PICARD : Puis en terminant, je pense qu'on pourrait peut‑être un jour oser croire que nous aurons un réseau régional qui va couvrir la région Chaudière‑Appalaches, qui est quand même une jeune région au Québec.

5137     M. JEAN : Si vous permettez, la dernière phrase dans notre mémoire, nous avons écrit :


"Nous attachons à notre appui à Communications Lévis 2001 un avis important.  Nous serons un chien de garde pour Communications Lévis.  Ce radiodiffuseur, dans l'hypothèse où une licence lui est accordée, aura des devoirs et des obligations.  Nous pouvons assurer le CRTC que nous y verrons et que nous saurons nous exprimer dans l'hypothèse où il y aurait manquement.  Nous sommes partenaires et nous allons le rester, mais nous nous réservons ce droit‑là d'être le chien de garde de Communications Lévis."

5138     CONSEILLER ARPIN : Merci.

5139     Ça répond à mes questions, Monsieur le Président.

5140     LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup, messieurs, mesdames, pour vos présentations, et écrites et orales.  C'était bien développé, et on les apprécie beaucoup.  Merci.

5141     Madame la Secrétaire.

5142     LA SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

5143     J'inviterais maintenant les cinq prochains intervenants.  The next five intervenors, if they would come forward to present their intervention as they are all in support of the same applicant:  Mr. Franz Schuller, Angel Forrest, L'Équipeur/Mark's Work Wearhouse, Muscular Dystrophy Canada and Cegep Champlain St. Lawrence.

5144     We can start with Mr. Franz Schuller.  Thank you.

INTERVENTION

5145     MR. SCHULLER:  Do you want me to speak in English or in French?

5146     LE PRÉSIDENT : Comme vous voulez.


5147     MR. SCHULLER:  I will speak in English since I am here to support an English‑language radio.  I am here to support the application for an English radio here in Quebec City.

5148     I have worked at a record label and been in a band for 15, almost 20 years now, in Montreal.  I have toured up and down the province of Quebec.  I must have done at least 1,000 shows with my band and worked with maybe 30‑40‑50 artists that have done maybe 5,000 shows or have played at radio and TV on the francophone side and on the anglophone side.

5149     The one glaring problem in Quebec City, and even generally in the province of Quebec, is that there is almost no support whatsoever for English‑language artists, especially Canadian and more specifically from Quebec City and from Montreal.

5150     We find that we have no real opportunities to get our music played and heard on the radio here in Quebec if it is in English.  It is hard enough in French but in English it is almost impossible.


5151     The fact of the matter is that there are unbelievable amounts of talent even in Quebec in English, proven by the recent New York Times and billboard articles on the Montreal English music scene, and these artists have no real opportunities to play on radio and therefore find themselves usually leaving Quebec and going to America to try to get their careers helped out and moved forward.

5152     I can cite a few examples that I think are really glaring.

5153     There is a band called Arcade Fire from Montreal that signed a deal in the U.S. before they ever got played by any station here in Quebec and the fact of the matter is there is no English station in Quebec to play them, which is a problem to begin with.

5154     I could even pull out a band called Les Respectables, who are a band from Quebec City who used to be called The Respectables.  They played in Quebec City for 10 years and sang in English and got nowhere because there was nowhere for their music to be heard, and after 10 years of tremendous frustration switched over and started singing in French because they thought that was the only chance they had to be heard.


5155     I think that if we had an English‑language radio station it would give all the tremendous talent in Quebec a chance to be heard by the public.  And if you look at record sales of Canadian anglophone artists and even Quebec anglophone artists, you will see that they are pretty amazing and that the audience really wants to support it and listen to it as much as the francophone stuff.  So why don't we have an English station to support these artists?

5156     If anyone has any question?

5157     THE CHAIRPERSON:  We will have questions at the end.

5158     MR. SCHULLER:  Yes, okay.

5159     THE CHAIRPERSON:  I will call on Angel Forrest.

5160     MS FORREST:  Good afternoon.  My name is Angel Forrest.  I am a singer/songwriter performer from Montreal.  I have played in and around Quebec for the last 19 years, mainly to francophone audiences.

5161     I have recently become a recording artist, releasing my first English album last September.  As of now I have sold 12,000 CDs on live merit and reputation from the 19 years of road I have done.

5162     I wish I could sing this because I am so nervous, I am sorry.


5163     I am at a point now where I realize that if 12,000 CDs were sold it is because there is a demand for my music.  I feel now that because of the 40 per cent CanCon slipping into the 65 per cent FrancoCon that I have no window of opportunity to play.  I get slipped into the cracks, lost.

5164     I have spent my life in Quebec, in Montreal, pursuing my career and building my life there, never once thinking of leaving Quebec to pursue my career because I love the passion that we have, the French and English together.

5165     I am who I am as a person and as an artist because of growing up in Montreal and having the opportunity to listen to French radio and to English radio and being exposed to the artistic, the unbelievable talent that we have.

5166     I have been exposed to French artists that ordinarily I wouldn't be able to hear.  Because of the French radio, I have gone out and bought CDs, gone and bought tickets to see shows.

5167     There is no reason why that can't happen on the other side, where a francophone can listen to an English radio station.  There are so many festivals we have in Quebec that are made up of more franco talent from Quebec and around Canada and the English that come from all over.  We sell tickets.  The francophones and anglophones eat it up.  We are one of the most entertainment ‑‑ you know, we are into it.  We love it here.


5168     I would hate to think that I have to uproot my children, who are bilingual, and my family to go to another province or to go to America to try and have a shot at the career that I have tried to build here in my hometown.

5169     It saddens me because I have worked very hard and I love the passion that we have together, the two languages, and I think that Quebec City citizens deserve to be exposed to it like we are in Montreal and be able to tune into an English station and to have the two cultures get even better together and make the wonderful place we live in shine.

5170     I am very proud to be a franglophone from Montreal and I am very proud of my French followers and my English ones.  I just need that window of opportunity like most anglophone artists from Quebec City, from Montreal, from all around to be heard.  We just want to be heard to be able to get out there.

5171     In England, they support their artists, they nurture them, they give them every aid to no end, make them successful in their hometown and then send them off to the rest of the world with pride.  We should be doing that in Quebec to our anglo artists and it would help if you guys would give us a station right here in Quebec City.


5172     Thank you.

5173     THE CHAIRPERSON:  Thank you.

5174     I will call now upon L'Équipeur/Mark's Work Wearhouse.

5175     MR. KILLIN:  Mr. Chairman, Vice‑Chair, commissioners, good morning.  I am Jim Killin, General Manager, L'Équipeur/Mark's Work Wearhouse for eastern Canada and member of Central Management Committee of Mark's Work Wearhouse.

5176     L'Équipeur, for those of you who are unaware, is a retail store operating 39 stores in Quebec and is a division of Mark's Work Wearhouse Limited operating a total of 365 stores throughout the balance of Canada.  Mark's/L'Équipeur is wholly owned by Canadian Tire Corporation.

5177     We currently operate stores in most major metropolitan areas in Quebec, Montreal, Laval, Lévis, Quebec City and throughout the balance of the province.  Within the confines of the Quebec City area, we operate four stores, three within the Quebec City area and one currently in Lévis.


5178     Our consumer demographic is made up of male and female customers between the ages of 25 and 60.  We offer those consumers men's and ladies' casual apparel, outerwear, footwear as well as accessories, and our keystone is workwear‑related clothing and safety footwear.

5179     The application by Standard Radio to operate an English‑language station in Quebec City area would enhance the area's mosaic culturally from an artistic point of view, as you have heard, and from a community support point of view.

5180     Standard Radio has been and is a great promoter and supporter of the communities in which they broadcast.  Examples of that recently in Montreal are the Missing Children's Network Radiothon, the Montreal Children's Hospital Radiothon and their involvement with us with Air Canada's Dreams Take Flight.

5181     These are just to mention a few that we have partnered in with Standard along with other sponsors to support and drive these events.  Many of the events not only cover the Montreal market but reach into other areas of Quebec.

5182     An example would be Air Canada's Dreams Take Flight.  For the past 11 years, Air Canada employees and their sponsors have taken or take annually 150 mentally, physically and socially handicapped children to Disney World.


5183     To date, over the 11 years, 1,600 children have had that experience of a lifetime.  These children were picked by various social agencies throughout Quebec.  For the last six years, many children from the Quebec City area have been flown to Montreal for this trip and in this past year alone, nine children on the trip were from the Quebec City area.

5184     With the support and efforts of Standard Broadcasting, reaching the goal to send these children away for the day was easily realized.

5185     The impact of The Bear in Quebec City would enhance the culture of the region.  As well, noted in Montreal, Mix 96 and CHOM both draw a high number of francophone listeners.  The reverse, I believe, would be true in the Quebec City area.  The consumer would benefit from English radio broadcasting of rock music that is not available to the current francophone population.

5186     The technology is great.  I listened in Monday ‑‑ so I wasn't sitting here ‑‑ but via the internet, to the statistics regarding the number of anglophones versus francophones within the market.


5187     To note, yes, without question, French is dominant within this trade area.  However, based on our demographic research that we have done over the past two years on our marketing surveys, broken down by population based on FSA coding for our distributions, the Sainte‑Foy market as an example has 76,000 people, 90 per cent of those are French, 10 per cent are allophone, allophone being anglophone and the rest of the gamut; the Lévis market, with a population of 41,006, 97 per cent French, 3 per cent allophone; and the Quebec City proper market, 75,000, 93 per cent French, 7 per cent allophone.

5188     There is an allophone grouping that represents a higher percentage than was discussed on Monday.

5189     In addition to the above statistics, the Quebec City area has changed dramatically over the last 8‑10 years.  The region has transformed into a desired tourist destination.  Today with the development of Mont Sainte‑Anne, Stoneham, the Charlevoix area, Quebec City is enjoying a tourist boom that it has never seen before.


5190     Quebec City is now drawing many Americans as well as Canadian visitors.  Add to that the cruise ship industry that is stopping at this port, bringing many visitors from around the world and on the U.S. side of the border as well as conventions, the Quebec City area is enjoying an influx of English‑speaking visitors which have limited access to English radio.

5191     This transformation has caused many Quebec City residents in the service industry to become bilingual.  Today, compared to years gone by, English language is more relevant in the area today than it has been before.

5192     The cultural impact of The Bear as an English radio station, I believe, would enhance the Quebec market.  From a marketing point of view, we know we would now be able to reach not only locals listen to the station but also many tourists that would tune into the station based on its English content and format.

5193     Our type of merchandise is recognized and sought by consumers based on its Canadian content and quality.  This would have a positive impact on our revenues.

5194     The Quebec City market and Lévis market have been tough for us to crack for many, many years.  Our new strategic marketing direction taken over the past two years within Quebec has increased our store performance and our market share.  We will continue to exploit and grow new stores within the area.


5195     To this end, we will expand our current spend in the Quebec City area to further that market share growth.  That spend will be incremental and will create additional revenues for media within the area.  Support of Standard's new station will not erode our current spend with existing media outlets.

5196     In conclusion, Standard Radio's application would enhance the Quebec City market.  We firmly believe in the communities where we trade as a retailer and support those communities in giving back to that community by way of support of their events and various charities.  The community supports us and we support the communities.

5197     Standard Radio over the years has proven that they too have the same vision.  I believe that their presence in the Quebec City area would not only enhance that cultural mosaic but will also enhance the community.

5198     Thank you.

5199     THE CHAIRPERSON:  Thank you very much, Mr. Killin.

5200     Muscular Dystrophy Canada.

5201     MR. HARRISON:  My name is Kevin Harrison.  I am the Fundraising Director for Quebec for Muscular Dystrophy Canada.


5202     I came here today to show my support of the application by Standard Radio for a new English‑language FM rock radio station for Quebec City.  I support this application for the following reasons.

5203     Standard Radio has been a valuable partner to Muscular Dystrophy Canada for the last several years in the Montreal community.  Thanks to their committed involvement, I have had the opportunity to secure many successful fundraising events from grassroots car washes to high end corporate galas.  Standard Radio has given a voice to this great cause and has also introduced the organization to many local residents who wish to volunteer their time.

5204     The Bear would provide an exciting new radio service in the Quebec City market.  It will be completely different from all other radio stations in the region.

5205     The Bear will meet the needs of the minority language community in Quebec City by providing programming that is currently not available in this market.  There is currently no rock music station in Quebec City and no private English‑language services.  The fact is it is very unlikely that this new station would attract listeners away from other stations.


5206     The English community in Quebec City deserves to have representation on its local radio waves.  This new station would provide local programming that talks about the things that are relevant and important to Quebec City residents.  The station will also showcase local and regional music artists that are currently getting little to no airplay.

5207     Because of Standard Radio's strong ties in the communities it serves, I have no doubt that the creation of The Bear rock station in our province's capital city will bring its residents and local organizations closer together through many of its planned projects.

5208     Granting them the application can only help this great city and in no way take away from it.  Believe me when I tell you they will hit the ground running.


5209     I have dedicated most of my life to philanthropy and I have seen firsthand how involved this company gets.  I have had events in Montreal, Ottawa, Toronto.  Standard Radio are always the first to stand by my side and help out.  Standard Radio may not be the largest radio chain in Canada but believe me when I tell you I have never seen any of their competitors care as much as they do for their listeners and communities they serve.  In many ways, they are number one.

5210     Quebec City should be welcoming them with open arms.

5211     I therefore respectfully request that the Commission seriously consider granting this application.

5212     Thank you.

5213     THE CHAIRPERSON:  Thank you, Mr. Harrison.

5214     Cegep Champlain St. Lawrence.

5215     MR. KEYES:  Good afternoon, Mr. Chairman, members of the Commission.

5216     I am neither a professional in the radio industry, an owner, a shareholder and likely never to be one.  I am the campus director of a Cegep, the only English‑language Cegep virtually in eastern Quebec, Champlain St. Lawrence.  We have some 900 students year in and year out who are a part of Champlain Regional College.

5217     When I heard of the initiative for a new English‑language rock station, I couldn't help but react positively to it.


5218     This is, at face value, all other considerations aside, an initiative that will enrich the cultural diversity here in Quebec City and in particular for a clientele, I think you can understand, I am particularly close to.  I spend my days with those 900 students in our school.  We have 75 faculty members, a total staff of 120.

5219     Among our principal preoccupations, if not the principal preoccupation that we have, next to our educational vocation obviously, is to provide that education in an environment that is English‑speaking and will enrich the educational experience of our students.

5220     We have enormous difficulties doing that.  There are cultural services, cultural activities available here but working with that objective, with our vocation here in Quebec City is a huge task.

5221     As I came to the office yesterday, I noticed a bus sitting out in the front of the school.  As is often the case, a group of humanities students and history students were off to an outing to visit a museum.  I think you can imagine where they were going.  They were going to Montreal.  Frequently, that is the case.


5222     When our English students wish to attend a theatre performance, we do not have much available here in Quebec City and the same thing occurs.  We take the day, the students bus to Montreal to attend a theatre performance.

5223     In other areas ‑‑ we have a hockey team by the way, a hockey team that didn't do too badly this year, got to the second series in the playoffs.  We play in a local arena.  We do our announcements in English and in French and we receive requests, well, you can leave the English out because the environment in which we are playing hockey is a unilingual francophone environment.

5224     We understand all of that.  Myself, I have been here in Quebec now for 30 years doing my work and I am very happy to continue doing my work here in Quebec and that is what gives me and, as I say, the 75 faculty and 120 staff members that work at St. Lawrence the energy that we have to continue doing what we are doing.  This is, as I say, a strategic orientation for us.

5225     We have partnerships with, for instance, the Quebec chronicle, Telegraph, our student newspaper.  There is a link with the Quebec chronicle, Telegraph, to help our students work in that area with an organization, with part of the cultural environment here in Quebec in English that is very important to us.


5226     With CBC Radio, yes, we have interaction as well on an individual basis and otherwise.

5227     I have students listening to rock music, listening to different kinds of music, and I would very much like to hear an English radio station being played in the student coffee shop, for instance.

5228     I would very much like to be able to come to you and say that there is a partnership that we are working on between the student radio at St. Lawrence and an English‑language station that plays their kind of music, that speaks to them.

5229     Bottom line, it seemed to me at the outset and still does today, it seemed to be an exciting initiative for the constituency that I am speaking for and that I work with and I would seriously request that you give serious consideration to this application.

5230     Thank you very much.

5231     THE CHAIRPERSON:  Thank you very much, Mr. Keyes.

5232     Questions?  Monsieur Arpin?

5233     Madame Noël.

5234     COMMISSIONER NOËL:  I have a question for Mr. Schuller.

5235     Mr. Schuller, you mentioned in your oral presentation that a lot of your ‑‑


5236     MR. SCHULLER:  Artists?

5237     COMMISSIONER NOËL:  ‑‑ fellow artists, English‑language artists, are leaving Quebec for America.  When you say America, I think you mean the United States of America?

5238     MR. SCHULLER:  It depends which ones.  Some of them leave for other places in Canada but a lot of them leave for the States as well.  It depends which ones but they tend to leave Quebec immediately.  Like they get very frustrated very fast and they leave.

5239     I could name you, seriously, at least 25‑30 world‑class artists coming out of Quebec in English right now that felt the need to leave because there is no support for them.

5240     COMMISSIONER NOËL:  But there are radio stations in English in Montreal, aren't there?

5241     MR. SCHULLER:  Yes, there is some in Montreal and ‑‑

5242     COMMISSIONER NOËL:  Some very known ones.

5243     MR. SCHULLER:  Yes, but there is nothing in Quebec City.  And in Montreal ‑‑ it is already difficult enough to get supported in Montreal, and in Quebec City there is absolutely nothing.


5244     COMMISSIONER NOËL:  But with a population of .5 per cent of anglophones ‑‑ and we were not talking about allophones at the beginning of the week, we were talking about anglophones ‑‑ how can you think you will support an English‑speaking radio station unless it cannibalizes the French‑speaking radio stations in the market ‑‑

5245     MR. SCHULLER:  Well, I don't know about ‑‑

5246     COMMISSIONER NOËL:  ‑‑ for listenership?

5247     MR. SCHULLER:  ‑‑ cannibalizing but I do believe that people from both sides of the language, French and English, would like to listen to English artists and they can't listen to English‑Quebec or English‑Canadian artists on French radio because French radio has quotas that are so strong towards the French.

5248     COMMISSIONER NOËL:  Well, there is at least 35 per cent that is open for that.

5249     MR. SCHULLER:  And none of that winds up being Canadian.  None of it.  Literally none of it.


5250     The reality ‑‑ I mean, you know, I understand the laws of CanCon and the laws of francophone content but the reality out there, if you look at ‑‑ or ask anyone in my industry is that Quebec anglophone artists have zero opportunities to be played or heard in Quebec generally and definitely in Quebec City it is absolutely hopeless.  There is just nothing there for us.

5251     The Respectables' argument was the funniest one I could think of because they played for 10 years in English and they got absolutely nowhere and they switched to French ‑‑ and I think some of you must know who Les Respectables is, they did sell 150,000 records.

5252     So why is an artist that has talent to sell 150,000 records doing English music for 10 years and playing the same bar to 150 people for 10 years?

5253     The reason is that they have absolutely no support system in English to be heard and the reality is that that is what is out there right now in Quebec.  You can ask anyone from Arcade Fire to the Deers to Sam Roberts to ‑‑ you know, the list goes on and on and on and on and on.


5254     I have worked with a lot of young artists because I tend to do development work and work with kids that start out at 16, 18, 19, 20, and it is really, really difficult because there is ‑‑ I mean my own band has about 85 per cent English and about 10 per cent French and the only music that my band ever got played in Quebec in 15 years and maybe 200,000 record sales was the French stuff.  The English stuff was never, and I repeat, never played on radio in this province, and yet, three people in my band are anglophones.

5255     So it is kind of sad when you are forced to either change language in Quebec or change province or change countries.  That is what I think is the saddest thing.

5256     COMMISSIONER NOËL:  Thank you.

5257     MS FORREST:  Can I say something?

5258     You are right in the percentage.  There is a large percentage space for anglo Canadians.  Unfortunately, it does run into the ‑‑ not anglo Canadian, excuse me, Canadian content.  It runs into the 65 per cent franco, I find, and the rest that is left over always goes to the Americans or it goes to our Canadian artists like Sarah McLaughlin, the huge artists that went to the States, became very successful and now we embrace in Quebec because they are huge but they started elsewhere, you know.


5259     I think that in my case I am an anglo artist but because of the miles I have done in Quebec, I would have to say that my fan base is francophone, you know.  It has been Quebec.  It has been in every region and every little place and big places.  Everywhere you can play, I have played in Quebec and it has been the French population that have supported me.

5260     It would be a wonderful think, I think, to be able to play on the radio and have the French tune in and the English.  It is not going to take away, as you say, eat up the French stations.  French‑speaking people enjoy English music as much as French music, as much as I enjoy the French music, and when I tune into an English radio station in Montreal, I don't get my full of French music.  I go over to the French station.

5261     In Quebec, you don't have that choice.  You don't have the opportunity.  It is just opportunity.  We should have a choice.  We should be able to help our artists expose themselves and have the people choose what they want to listen to but at least the exposure to help support our talent, I think.

5262     MR. SCHULLER:  Is there a question of are French people going to listen to an English radio station in Quebec City, and if that is the question, I tend to think that they will.


5263     One of the reasons I believe that is that young people listen to French music and English music and they go see the concerts and they support the artists, they just can't hear the bands on the radio, and the one place where they can hear it is in the Montreal area or even on the south shore of Quebec where The Buzz from Burlington/Vermont crosses over.

5264     You know, I have French kids, Les Trois Accords, that sing in French and they are unilingual French and they sold 200,000 records of their albums in French, and these kids when they were growing up, they listened to The Buzz from Burlington/Vermont.  Why?  Because they wanted to listen to something other than French sometimes.

5265     So why don't we have that opportunity somewhere in Quebec to have a station which is not only English but maybe, contrary to some of the anglophone stations in Montreal, has put forward a plan that says we are going to support emerging artists, we are going to support Canadian artists who are new.

5266     There is a problem with CanCon.  I have said it before when I spoke to you with satellite radio.  CanCon, like Angel said, tends to play Bryan Adams and Nickelback and that is really of no use whatsoever to any of the young artists that are starting out.


5267     If this station has put on paper that they are going to support it, then I think they deserve a chance and so do the artists.

5268     THE CHAIRPERSON:  Thank you.

5269     Monsieur Arpin.

5270     COMMISSIONER ARPIN:  My question will go to Mr. Killin.

5271     I heard you saying that you were the eastern Canada supervisor for Mark's Work Wearhouse, and obviously, you are also the supervisor for L'Équipeur?

5272     MR. KILLIN:  Right.

5273     COMMISSIONER ARPIN:  So we have heard ‑‑ and I am not picking your brain somehow or picking on your experience to talk with you about some of the differences between Quebec City and Lévis.

5274     We have heard over the last two days that there are huge differences between Quebec City and Lévis.  I also heard that you have a store in Lévis and you have a few stores on the north shore of the Quebec City region.

5275     Are you selling different wares in Lévis that you are not selling in Quebec City or vice‑versa?


5276     MR. KILLIN:  I won't get political but distinct society comes to mind no matter what city we are in in Quebec.  Whether we are in Chicoutimi, which is a closed market, it takes a national retailer two to three years to become accepted in that city.  There are variations.

5277     COMMISSIONER ARPIN:  For citizens, it takes more time.  It takes until they go into the cemetery.

‑‑‑ Laughter / Rires

5278     MR. KILLIN:  Good point.

5279     The issue with Quebec ‑‑ and I have been in Quebec now since 1967.  A bit of an anecdotal story.  I was born in Halifax, didn't speak a word of French, spent three summers at Base des Forces canadiennes Val‑Cartier with the militia and it was either learn French or starve.  That is basically where my French came from and I have been in and out of this province for a lot of years.

5280     I have marketed companies on a major department store basis.  I took this role with L'Équipeur/Mark's Work Wearhouse 10 years ago.  It, within Quebec, was having a very difficult time.  There is no variation to merchandise per se.  Ten per cent can be localized depending on sports teams, depending on what the flavour happens to be.  We are national.


5281     What we had to do as a national company is totally change the way we market nationally when we are in the province of Quebec.  Many retailers do not get that.  We can open a Mark's store in Halifax, Nova Scotia.  They come.  We can run on a flyer program.  That is sufficient.

5282     Within Quebec, that does not work.  We have to do a totally different radio appeal, media appeal through the various medias available to us.  We took a course for the last six years, up until two years ago, of following national direction.  We did not come up to the expectation of our shareholders or our budgets.

5283     We took a measure two years ago ‑‑ I called a separation ‑‑ that we literally said, fine, we have Mark's Work Wearhouse and we have Quebec and this is what we require if we are going to run this business in this province.  I guess they gave me enough rope at that point, go hang yourself.  Monies flowed.  I mean I am still walking today, so I am alive.

‑‑‑ Laughter / Rires

5284     MR. KILLIN:  Based on that, we have seen, as many companies have seen over the last many years, Quebec has a different approach to advertising, a different approach to the consumer, and the consumer has a different approach to the market.


5285     So to mirror what the artists have said, the Quebec City market is different, as is the Montreal market, as is the Lévis market, as is the Rimouski market.  Talk Océanique in Rimouski, they love you and we support that.

5286     We are moving into Gaspé in the month of August.  I don't know what the devil we are going to do there yet but we will figure it out.

5287     However, with all of that in front of us, I think there is a passion on Standard's part and a risk, a huge risk.

5288     To go back to Commissioner Noël's statement, is it going to affect the francophone radio stations within Quebec City, I think the people have a choice of what they wish to hear.  Whether it is English radio music, whether they want to turn off the English speak section of that, that is their choice.  Whether they want to listen to that specific music, I think that is their democratic choice as well.

5289     So are we different?  Yes.  Is each market different?  Yes.  Is the media different?  Yes.

5290     THE CHAIRPERSON:  Thank you very much.

5291     Thank you very much, ladies and gentlemen, for your presentations.  You covered a wide cross‑section.  It was very informative.  Thank you.


5292     We will break now and resume at 2:15.  Nous reprendrons à 14 h 15.

‑‑‑ Suspension à 1245 / Upon recessing at 1245

‑‑‑ Reprise à 1420 / Upon resuming at 1420

 

5293     LE PRÉSIDENT :  À l'ordre, s'il vous plaît.  Order, please.

5294     Et on continue avec la phase III.  Madame la secrétaire.

5295     LA SECRÉTAIRE :  Merci, monsieur le président.

5296     Avant de poursuivre, j'aimerais indiquer aux fins du dossier que la Requérante Communications Lévis a déposé la Lettre d'entente et le Projet de convention d'actionnaires qui sera mise au dossier de la demande et elle pourra être consultée dans la salle d'examen pour ceux qui sont intéressés.

5297     Alors, nous poursuivons avec la prochaine intervenante qui sont les Éditions Cadence Enr., monsieur Guy Lapointe que j'inviterais à venir à l'avant.  Alors les Éditions Cadence.

5298     Nous poursuivrons avec le prochain intervenant, monsieur Daniel Petit, Député de Charlesbourg, s'il voudrait se présenter à l'avant, s'il vous plaît.


5299     Monsieur Petit, vous avez dix minutes pour votre présentation.

INTERVENTION

5300     M. PETIT :  Je ne suis pas encore habitué à la Chambre des Communes.  Je sais que vous avez l'expérience.

5301     Alors, monsieur le président, je me présente, Daniel Petit.  Je suis le Député fédéral au niveau du comté de Charlesbourg Haute Saint‑Charles et, naturellement, j'ai déposé en appui au niveau de la station de Radio Communautaire CIMI‑FM.

5302     Vous les avez entendus, j'ai participé avec vous durant les trois derniers jours; c'est‑à‑dire, on est la troisième journée aujourd'hui, comment ça se déroulait pour me familiariser et j'ai pu voir que, effectivement, CIMI‑FM a déposé et a été capable de répondre aux arguments de monsieur Arpin de façon assez claire, selon mon opinion à moi qui suis de l'extérieur.

5303     L'appui que j'apporte à CIMI‑FM est une des raisons particulières qui est peut‑être un peu plus d'ordre général et je vais vous expliquer pourquoi.


5304     Premièrement, CIMI‑FM a attiré mon attention parce que c'est une station de radio qui est communautaire, sans but lucratif, elle n'est pas coopérative nécessairement, mais elle est sans but lucratif.

5305     Elle occupe à peu près cinq personnes plein temps et vous avez vu que la journaliste hier, elle travaillait quelque chose de rare.  Vous vous en souvenez, on a trouvé ça extrêmement drôle : une seule journaliste qui travaille quasiment jour et nuit.  Peut‑être que d'autres postes devraient s'en inspirer d'une employée de cette nature‑là.

5306     La deuxième des choses aussi, ce qui a attiré mon attention dans CIMI‑FM aussi, c'est le fait qu'ils utilisent à peu près une soixantaine de bénévoles.  Naturellement beaucoup de personnes peuvent dire, bien, des bénévoles, on en a tous dans nos entreprises, mais ce sont des bénévoles qui, en plus, se déplacent vers d'autres concurrents qui, aujourd'hui, demandent et vont demander des licences.

5307     Donc, nous sommes une forme d'école qui va former des futurs concurrents.  Donc, vous voyez que quand on est sans but lucratif, on est capable de donner et non pas uniquement de recevoir.


5308     De plus, dans le cas de CIMI, ce qui a attiré mon attention aussi, c'est le fait que c'est une radio qui est indépendante.  Le mot *indépendante+ est dans le strict terme non politique, c'est‑à‑dire qu'elle ne dépend pas d'un réseau; c'est‑à‑dire que vous avez vu que tout le long j'ai assisté comme vous à des conversations qui m'ont un peu sensibilisé.  Et j'ai trouvé un peu étrange aussi, c'est qu'on utilise le terme *montréalisation des ondes+.

5309     Au début, j'ai dit de quoi ils parlent là, pour moi il y a quelque chose que je n'ai pas compris.  Mais j'ai compris que, effectivement, ce que le monde voulait dire, c'est nous devons avoir une radio de proximité.  J'utilise un autre terme que vous avez utilisé dans votre langage.

5310     Et j'ai trouvé que le fait d'avoir une station de réseau qui n'est pas reliée à un réseau pouvait peut‑être aussi être un avantage.  Et l'avantage que j'en ai tiré, et une des raisons pour lesquelles j'ai déposé ma demande un peu en retard, c'est parce que j'ai eu les effets de cette indépendance‑là qui n'est pas un réseau.

5311     L'expérience est bien souvant, vous savez que, vous, les gens de l'extérieur, je ne vous connais pas votre origine, mais vous avez appris qu'il y avait un mystère à Québec, vous savez qu'il y a un ministère.  Vous êtes encore en train à Montréal de décortiquer le mystère.


5312     Le mystère est simple, vous n'avez pas écouté CIMI.  Si vous l'aviez écouté, CIMI, vous auriez vu qu'il y avait une progression dans ce qui se passe dans le mystère.  Le mystère bleu on l'a, là.  Vous savez, le secret de la Labatt Bleue, là, nous autres on l'avait, nous autres.

5313     Le problème que vous avez, c'est que vous n'avez pas été capable d'aller directement en proximité autour des gens.  CIMI, avec le peu de personnes qu'il a, a été capable sur... vous avez vu qu'ils ont à peu près cinq heures de nouvelles puis je dirais que c'est compliqué leurs nouvelles.  Ce n'est pas comme Radio‑Canada où tout est chronométré, et caetera, mais avez‑vous vu, même Radio‑Canada n'a pas été capable de percer le mystère.  Pourquoi?  Parce qu'ils ne sont pas de proximité.

5314     Je suis plus au courant de ce qui se passe dans la rue principales de l'Afghanistan que de ce qui se passe sur la 1ère Avenue chez nous.  Je suis plus au courant les fins de semaine du trafic *jam+ qu'il y a sur le Pont Champlain que le problème que j'ai sur la 1ere Avenue.  J' ai plus... je suis plus au courant de votre vie à vous que vous autres vous êtes au courant de notre vie.


5315     Ça, c'est un problème et c'est un problème pour lequel j'attire votre attention et pour lequel j'appuie CIMI.

5316     Vous avez vu que CIMI est tellement puissante qu'elle est inférieure à toutes les ampoules que vous avez dans votre maison.  Alors, imaginez‑vous, là, que ce n'est pas fort.

5317     Une des autres raisons aussi, c'est que cette radio‑là a la faculté de pouvoir, et vous avez vu la raison pour laquelle nous n'appuyons qu'une partie de leur demande ‑‑ il faut bien faire comprendre que nous appuyons une hausse de puissance et, naturellement aussi, un changement de fréquence.

5318     J'ai compris... écoutez, c'est assez technique dans ce côté‑là, mais c'était la raison pour laquelle je n'appuie que ça, parce que, moi‑même était dans Charlesbourg, on a pu rayonner ou on rayonnait sur Charlesbourg Haute Saint‑Charles, Beauport, Limoilou, un peu Saint‑Laurent, et caetera.

5319     Vous voyez que... et le rayonnement, en autant qu'il n'y a pas de nuages puis qu'il n'y a pas de problème de température, faisait que des fois j'étais obligé d'aller dans la radio elle‑même pour comprendre ce qu'ils me disaient parce que je ne l'avais même pas dans ma voiture.  Alors, c'est assez étrange comme poste de radio.


5320     Alors, la raison finale aussi que j'aimerais aborder avec vous, c'est qu'il y a aussi un autre revers.  La raison pour laquelle, principale, je suis venu devant vous, c'est que vous avez un mandat qui est large.

5321     Le mandat, vous l'avez dans votre Loi qui concerne la diffusion et je pense que l'identité, ce qu'on appelle... j'ai utilisé le terme *identité nationale+, c'est les termes que nous devons utiliser de par la Loi, c'est que ce n'est pas uniquement l'identité montréalaise.  L'identité nationale est aussi à Québec.

5322     Ce n'est pas uniquement la gauche de Montréal, il y a aussi d'autres personnes au Québec.  C'est ça notre mystère.  C'est que vous avez un prisme qui est montréalais et vous avez de la difficulté à venir nous voir.

5323     Nous, on vous voit régulièrement.  Toutes vos télévisions, les radios nous parlent régulièrement de vous.  Vous ne savez pas qui nous sommes.


5324     Vous avez vu que des trois... des deux jours et demi que j'ai entendu les réponses de différents concurrents, on va utiliser ce terme‑là, ils revenaient tous; même monsieur Arcand a utilisé de le mot *montréalisation+.  Il s'en rend compte lui‑même aussi, pour Corus aussi, la même chose.

5325     On sent que même les gens extérieurs à nous, mais qui sont sensibles au système de la radiodiffusion, il semble que vous nous manquez.  Nous, on ne vous manque pas; vous ne savez même pas qui nous sommes.  C'est ça le problème.

5326     Alors, c'est pour ça que l'appui que j'apporte est d'abord et avant tout pour l'augmentation, je répète, et pour le changement de fréquence.

5327     Naturellement, il y a toute une catégorisation technique que je ne comprends pas, je ne veux pas embarquer là‑dedans parce que ce n'est pas mon rôle d'embarquer là‑dedans, mais j'aimerais très bien que cette demande‑là soit prise en haute considération pour justement la hausse dont ils ont besoin et, naturellement, le changement de la fréquence.

5328     Merci beaucoup.

5329     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup, monsieur Petit.  Monsieur le conseiller

5330     CONSEILLER FRENCH :  Monsieur le Député, félicitations sur votre élection.

5331     M. PETIT :  Merci beaucoup.


5332     CONSEILLER FRENCH :  À la Chambre des Communes, vous avez juste à vous mettre debout là, puis le micro ça ouvre.

5333     M. PETIT :  Oui, d'habitude, oui.

5334     CONSEILLER FRENCH :  Je vous remercie de votre intervention qui a le mérite d'être très précise.

5335     Pouvez‑vous m'expliquer dans la mesure où on est des montréalais qui ne sommes pas de la troisième génération québéco‑québécoise, pourquoi CIMI plutôt qu'un autre poste de radio, dans le contexte de la *montréalisation+ possible des ondes?

5336     M. PETIT :  Bon, premièrement, je vais vous répondre sur deux niveaux.

5337     Premièrement, CIMI, parce qu'elle est dans mon comté, mais une fois exclue cette chose‑là, voici qu'est‑ce que je viens de dire, bon, la deuxième chose pourquoi.

5338     C'est que pourquoi pas d'autre... écoutez, le même problème existe quand vous avez un réseau, les autres compagnies qui sont là et qui veulent avec des licences, il ne sait pas qu'ils sont plus forts; au contraire, au point de vue technique, c'est up to date.  Mais le problème qu'il y a, ils ont un réseau.


5339     Et quand on veut faire du fric, on travaille à partir de réseau et si on veut bien comprendre la technique de faire de l'argent, ce n'est pas en multipliant le nombre d'employés, c'est en utilisant le réseau et ça, les montréalais, ils sont quand même un peu plus fins que nous autres dans certains cas, ils l'ont compris.

5340     Alors, ce qu'ils font, ils installent leur radio ici et possiblement ils vont faire quelques reportages québécois, typiquement *pure laine+, comme ils disent, mais la balance, ça va venir de Montréal.

5341     Ce n'est pas parce qu'on ne les aime pas; ce n'est pas nous.  Je ne veux pas savoir, moi, qu'il y a un trafic *jam+ sur le Pont Champlain, ça ne m'intéresse pas, sauf quand je me dirige vers Montréal, mais, là, je prends les stations au fur et à mesure que j'arrive.  Alors, donc, c'est juste uniquement ça.

5342     Mais le premier point, c'est parce que c'était aussi une station qui est dans mon comté, c'est une des raisons pour lesquelles je me suis intéressé.

5343     Puis aussi, regardez là, il y a aussi un événement qui s'est passé.  Vous avez soulevé le fait qu'on avait été élu.  Je vais vous raconter quelque chose qui est arrivé à peu près entre... un petit peu avant le 23 janvier.


5344     Trois postes de radio de Montréal m'ont appelé.  D'abord, ils ne savaient pas qui j'étais, premièrement; deux, il dit :  Bien, aie! vous n'êtes pas pour battre monsieur Richard Marceau, voyons donc, ça... il riait de moi à la radio, O.k., là, c'est clair.

5345     CIMI qui me connaît, lui, ils m'ont parlé.  Ils ont été respectueux de moi parce qu'ils me connaissaient, ils connaissaient déjà le terrain, ils savaient qu'il y avait des changements.

5346     Mais le gars de Montréal qui m'a appelé, là, je ne l'ai pas trouvé drôle du tout.  Moi, je l'ai rappelé après puis je lui ai dit : regarde, c'est ça ton problème.  C'est que vous voyez à travers un prisme.

5347     Vous savez, on dit toujours que nous sommes au bout de la 20 l'un et l'autre et c'est ça le problème.  C'est qu'on a besoin, au niveau de la région de Québec, d'un poste de radio.  Pourquoi CIMI; je vous les ai données.   Mais la deuxième raison, c'est la même raison que tout le monde, c'est que nous devons avoir à nous quelque chose... quelque chose.


5348     Vous nous reprochez d'avoir toujours le gouvernement provincial à Québec puis vous criez comme des veaux parce que vous ne l'avez pas chez vous.  Bien, nous autres on a un problème d'onde présentement.  Alors, je vous renvoie... on va s'échanger ça si vous voulez.

5349     CONSEILLER FRENCH :  Monsieur Petit, vous êtes au début de votre carrière politique et vous n'avez pas été échevin ou d'autres offices, élu?

5350     M. PETIT :  Non, absolument pas.

5351     CONSEILLER FRENCH :  Non.  Mais j'ai eu le malheur, moi, d'être élu deux fois à l'Assemblée Nationale et si vous pensez demain que les médias proximatifs vont être plus gentils, là...

5352     M. PETIT :  Non.

5353     CONSEILLER FRENCH :  ... vous risquez de tomber de loin, là.

5354     M. PETIT :  Même extrêmement loin et j'en sais quelque chose.

5355     CONSEILLER FRENCH :  Alors, je vous remercie beaucoup.  Je pense que ma collègue a une question.

5356     Merci, monsieur Petit, merci d'être venu.

5357     M. PETIT :  Merci, monsieur French.

5358     CONSEILLÈRE NOËL :  En fait, vous nous parlez des réseaux.

5359     M. PETIT :  Bonjour, madame Noël.


5360     CONSEILLÈRE NOËL :  Oui.  Monsieur Petit, vous nous parlez des réseaux comme si à Québec il n'y avait que des réseaux, mais je pense qu'il y a des stations qui ne sont pas en réseau.  Je me trompe peut‑être là, mais Cogeco, sa station RYTHME‑FM est en réseau à temps partiel avec RYTHME‑FM à Laval.

5361     Le stations d'Astral qui sont Énergie et... je vais être gentille là, je vais l'appeler par son vrai nom, Rock Détente...

5362     M. PETIT :  Rock ma tante.

5363     CONSEILLÈRE NOËL :  ... sont en réseau en partie avec les stations de Montréal en partie, je dis bien, parce qu'ils ne sont pas toujours en réseau, mais CFOM qui appartient à Corus, je ne pense pas qu'ils soient en réseau avec une station de musique de Montréal et Info‑800, c'est une station qui est très très de Québec.

5364     Ce matin, le président du syndicat est venu nous dire qu'il faisait deux fois plus d'heures de production locale à Info‑800...

5365     M. PETIT :  Vous parlez de monsieur Perron?  Vous parlez de monsieur Bruno Perron?

5366     CONSEILLÈRE NOËL :  Monsieur Perron, c'est ça.

5367     M. PETIT :  C'est ça.


5368     CONSEILLÈRE NOËL :  Qui est au Syndicat de CHRC, si j'ai bien compris?

5369     M. PETIT :  Il n'est pas président.  Il est porte‑parole du syndicat.

5370     CONSEILLÈRE NOËL :  Il est porte‑parole syndical; excusez‑moi.  Alors, je pense qu'il y a de la radio qui n'est pas en réseau à Québec là.

5371     M. PETIT :  J'ai parlé avec monsieur Bruno Perron parce que, effectivement, c'est une personne que je connais depuis plus de 30 ans.  Il est chroniqueur judiciaire puis j'ai fait 30 ans comme procureur, comme avocat aussi, donc je le connais très bien.

5372     CONSEILLÈRE NOËL :  Oui, j'ai votre pedigree devant moi.

5373     M. PETIT :  Ah! bon, d'accord.  Alors, monsieur Perron, j'ai parlé avec lui et nous avons peut‑être échangé de façon... de façon... il n'est pas question de privé ni quoi que ce soit.

5374     C'est qu'il vous a souligné un problème qui était au début lorsque Corus est arrivé, il craignait la perte des salles de nouvelles, du personnel, vous savez, et caetera.


5375     Ce qui est important pour nous, c'est que la nouvelle qui est à nous, O.k.  Moi, que Coca‑Cola envoie ses produits par réseau ou par publicité ou et caetera, whatever, là, venant de Montréal, ce n'est pas ça mon problème.

5376     Mon problème, c'est à savoir la proximité de ce que, moi, je vais vous dire pour que vous compreniez mon âme.  Je n'ai pas la même chose que vous, je n'ai pas le même vécu que vous, je n'ai pas les mêmes attitudes que vous et vous avez vu qu'à Québec... j'ai vu certaines de vos réflections qui disent : aie! c'est quoi qui s'est passé; il y a eu un tremblement de terre à Québec?  Oui, il y en a eu un, O.k.  Vous en savez autant que moi et plus que moi encore.

5377     Donc, effectivement, il s'est passé quelque chose.  Ce passé‑là, il est en arrière de nous.  Je vous dis, il faut recréer un lien avec les gens au niveau de la radiodiffusion, au niveau des postes de radio de télévision et des journaux écrits.  Vous savez, on a le même problème.


5378     L'argument que... l'argumentaire que je vous donne au niveau de la radio, je vous le donnerais au niveau des journaux.  Avez‑vous déjà lu le Journal de Québec?  Vous avez l'impression de lire le Journal de Montréal.  Écoutez, c'est bien simple à croire.  Les trois premières pages, là, c'est pour nous le vendre.  Les autres pages, c'est pour faire de l'argent.  C'est aussi simple que ça.

5379     CONSEILLÈRE NOËL :  Mais ce n'est pas le cas avec Le Soleil, ça ne ressemble pas tellement à La Presse.

5380     CONSEILLÈRE NOËL :  Non, Le Soleil, mais vous avez vu la baisse qu'il y a au Soleil aussi là, qui n'est pas uniquement dû à cause des nouvelles.  C'est parce que justement ils ne sont pas capables de faire de lien.  Eux, ils sont proches de nous, mais trop de nouvelles de l'extérieur.

Si vous voulez savoir ce qui se passe en Afghanistan, lisez Le Soleil.  Vous allez voir qu'ils sont bien plus renseignés même que Radio‑Canada.  Pourquoi?  Je ne le sais pas.  Ils sont sur Reuter, ils sont sur tous les fils de presse, ça ne coûte pas cher ça.

5381     Ce que j'essaie de vous amener, c'est l'argument suivant et strictement, c'est qu'il y a quelque chose que l'on peut faire peut‑être avec le poste CIMI.  C'est vous qui avez la décision, ce n'est pas moi.  Moi, je vous apporte ce que je pense, c'est vous qui avez la décision.


5382     La hausse de puissance de 20 watts à un nombre de wattageS, ce n'est pas un changement, c'est un grossissement, mais par exemple, une chose que j'ai comprise aussi, j'ai compris que quand on met une antenne ailleurs, le rayonnement se fait beaucoup plus grand.  Mais je pense que les ondes, je ne suis pas capable de les bloquer à la 1ere Avenue jusqu'à la 3ième Avenue, je ne suis pas capable là.  Elles s'étendent à la grandeur.

5383     C'est pour ça que, effectivement, il y a des choses techniques vous avez posé des questions et j'ai trouvé que les réponses fournies à la fois par CIMI et par les questionnements que vous aviez dont monsieur Arpin qui est quand même... c'est extrêmement technique, fait que, effectivement, il y a des questions que vous devez vous poser.

5384     Mais je pense qu'il y a aussi l'avantage que, effectivement, l'appui que je leur donne et dans un sens bien particulier, c'est qu'ils sont proches de nous, pas uniquement parce que dans mon comté, mais proches de nous par nos idées.  Je vous le dis là, si vous aviez entendu CIMI il y a 15 jours, trois semaines, vous auriez compris le mystère de Québec.  Mais si vous n'écoutez que la radio de Montréal, vous ne le comprendrez jamais.

5385     Merci beaucoup.


5386     CONSEILLÈRE NOËL :  Je pense que même avec une augmentation de puissance, on ne le capterait pas à Montréal.

5387     M. PETIT :  Non, c'est vrai, par exemple.  Aie! j'ai de la misère à le capter, moi, chez nous dans mon coin, effectivement.

5388     LE PRÉSIDENT :  Monsieur Arpin.

5389     CONSEILLER ARPIN :  Bonjour, monsieur Petit.

5390     M. PETIT :  Bonjour, monsieur Arpin.

5391     CONSEILLER ARPIN :  Ne partez pas avec l'impression qu'on est tous de Montréal là.

5392     M. PETIT :  Non, non.

5393     CONSEILLER ARPIN :  On est quatre de l'Outaouais.

5394     M. PETIT :  Non, non, je vous comprends là, c'est sûr.

5395     CONSEILLÈRE NOËL :  Et, moi, je suis née dans les Cantons de l'est.

5396     CONSEILLÈRE PENNEFATHER :  Et, moi, j'étais née à Montréal, alors, il faut faire attention.

5397     CONSEILLER ARPIN :  Mais si on commence à dire où on est né, probablement qu'on est nombreux à être nés à Montréal.

5398     CONSEILLÈRE PENNEFATHER :  Exactement; the truth is out.


5399     CONSEILLER ARPIN :  Nos fonctions nous amènent à vivre dans l'Outaouais, mais ce n'est pas... ce n'est pas l'objet de mon propos.

5400     Si je comprends bien, vous l'avez dit d'ailleurs clairement, que c'est un appui conditionnel, ce que vous voulez, vous, c'est un meilleur service dans la desserte de Charlesbourg et de la Haute... de la Haute Saint‑Charles.

5401     M. PETIT :  Exactement.

5402     CONSEILLER ARPIN :  Et non, vous ne recherchez pas que CIMI devienne un autre CKRL.

5403     M. PETIT :  Absolument pas.

5404     CONSEILLER ARPIN :  Parce que... cependant, quand on regarde les devis qu'ils nous ont déposés, CIMI va... deviendrait un autre CKRL dans le terme de rayonnement et un autre CKIA d'ailleurs, en terme du rayonnement qu'ils auraient.

5405     Ma question, parce que... bon, CIMI est de la radio communautaire.  Or, CKRL et CKIA sont de la radio communautaire.  Est‑ce qu'ils ont, eux, réussi à percer le mystère bleu?

5406     M. PETIT :  Non, et je vais vous dire pourquoi.  C'est que la perception... connaissez‑vous CKRL un peu?


5407     CONSEILLER ARPIN :  Je vous laisse nous l'expliquer.

5408     M. PETIT :  O.k.  Bon, parfait.  Alors, on va se parler, là, bien clairement.

5409     Il y a deux types de radio.  Nous représentons une autre forme de radio, dans le sens que quand on parle de situation de réseau indépendant, c'est que nous avons véhiculé d'autres idées.

5410     CKRL, là, c'est strictement uniquement de la gauche.  Est‑ce clair?  Donc, on ne va pas leur nuire.  On est en concurrence, mais on ne leur nuit pas, en concurrence dans les idées.

5411     Avez‑vous déjà entendu CKIA aussi?   Bon.  Si vous entendez de vos oreilles ce qu'ils disent, là, c'est la gauche, O.k.  Moi, j'ai le droit, je suis à droite.  Je vous dis que CIMI‑FM a amené un élément nouveau.  C'est ça le problème.

5412     C'est que les radios qui nous viennent de l'extérieur, et certaines radios communautaires sont beaucoup plus proches de la gauche et ce, j'en fais étalement là.  Vous êtes obligé dans votre mandat de voir les deux revers de la médaille.


5413     À Québec, nous avons une radio qui a été très longtemps uniquement dominée par la gauche.  Écoutez, ce n'est pas pour rien que je vous parle aujourd'hui et j'espère que je ne vais pas dire dans le même sens que vous là.

5414     Je vous dis que mes idées sont que, effectivement, quand je perçois cette radio‑là, c'est la radio que vous entendez, c'est la radio qui est strictement de gauche.  Gauche ne veut pas dire... ce n'est pas négatif, je vous dis que c'est un côté de la médaille tout simplement.

5415     Alors, c'est pour ça que je vous dis : non, ce n'est pas un concurrent dans le sens que vous dites ou le sens qu'on irait piger dans leur tale.  Ils ont... écoutez, ils sont 35 000 étudiants plein temps et partiel à l'Université Laval.  D'accord?

5416     J'ai été étudiant, vous avez été étudiant.  Savez‑vous qu'on a des idées de gauche quand on est étudiant, mais quand on sort après des études et puis qu'on a goûté à la vie, là, y a‑t‑il d'autres choses qui changent là, à moins d'être chef syndical, ce qui n'est pas mon cas, alors c'est ça.

5417     CONSEILLER ARPIN :  Je pense que votre message est clair et vous l'avez exprimé le mieux que vous pouviez, mais on l'a entendu.

5418     M. PETIT :  Merci beaucoup.

5419     CONSEILLER ARPIN :  Ça complète mes questions, monsieur le président.

5420     M. PETIT :  Merci.


5421     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup, monsieur Petit pour avoir comparu devant nous aujourd'hui.

5422     M. PETIT :  Merci, monsieur Arpin.  Merci beaucoup.  Bonne fin de journée.

5423     LE PRÉSIDENT :  Madame la secrétaire.

5424     LA SECRÉTAIRE :  Merci, monsieur le président.

5425     Je rappelle Les Éditions Cadence comme prochain intervenant.  Monsieur Lapointe, vous avez dix minutes pour votre présentation.

INTERVENTION

5426     M. LAPOINTE :  Monsieur le président, mesdames, messieurs membres du Conseil.  Je suis Guy Lapointe qui, le 3 octobre dernier, a demandé de comparaître et je vous remercie de me donner aujourd'hui l'occasion de m'adresser à vous.

5427     Pour bien me situer dans la demande... dans le contexte de la demande de monsieur Yves Sauvé pour un nouveau FM country à Lévis, permettez‑moi de mentionner que je suis actif dans le monde de la musique depuis 1957, à titre d'auteur compositeur interprète, d'éditeur et de producteur de disque et membre de l'A.C.O.K. depuis 1962.


5428     Ma première prestation musicale date du 31 décembre 1958 au Cabaret Le Baril d'huîtres ici même à Québec, j'avais 17 ans alors.

5429     Les raisons qui motivent mon appui à monsieur Sauvé sont multiples et j'aimerais en partager quelques‑unes avec vous aujourd'hui.  Mon implication dans l'édition et la production de la musique country a coïncidé avec ce que l'on pourrait appeler *les belles années de CFLS+.  En effet, c'est à cette époque que je fus approché par quelques artistes locaux pour la réalisation et la production de leur album country.

5430     Après m'être documenté et avoir fait la tournée des principaux festivals country pour mieux connaître la culture country, j'ai été en mesure d'apprécier la relation privilégiée qui existe entre les amateurs de cette musique et les artistes country, ce qu'il est convenu d'appeler *le monde country+.

5431     J'ai été très surpris de la contribution de tout ce monde dans les économies locales et régionales.  Nous connaissons tous le succès et la renommée du festival de Saint‑Tite‑de‑Champlain, mais il y en a plusieurs autres et tous dans une certaine mesure contribuent à stimuler leur économie locale régionale à une période donnée.

5432     J'ai annexé à mon document la Liste de la saison 2004 des festivals du Québec.


5433     Dès la disparition de CFL country, plusieurs auteurs compositeurs ont baissé les bras, plusieurs artistes ont dû se recycler et plusieurs TPME ont dû fermer leurs portes.  Une démission d'une station de radio est de stimuler la créativité artistique.

5434     Tout créateur, tout interprète a besoin de faire connaître ses réalisations.  La radio est un instrument essentiel d'où la très grande importance du projet de monsieur Sauvé pour tous les artistes country et le monde country en général.

5435     La colonie artistique country compte plus de 500 artistes au Québec.  En effet, une courte visite sur internet confirme l'existence d'artistes country dans pratiquement toutes les régions du Québec.

5436     Dans la région immédiate de Québec, nous en comptons tout près de 200.  Chaque auteur compositeur ou interprète, quel que soit sont niveau de popularité, entraîne avec lui une dizaine de personnes, que ce soit musiciens, studio d'enregistrement, commerçants ou autres.


5437     Dans la région de Québec, aucune station de radio ne s'intéresse à l'émergence de ce qu'il est convenu d'appeler le *nouveau country+ et à toute l'économie qu'il génère et je trouve cela déplorable.

5438     Au Québec, il se produit annuellement environ 150 albums country, ce qui devrait normalement constituer un bon bassin d'approvisionnement pour la station de radio de monsieur Sauvé et lui permettre d'affirmer que 90 pour cent du contenu francophone de son poste de radio serait effectivement canadien.

5439     Aucune radio ici à Québec ne voit à préserver une partie du patrimoine culturel relié à des traditions qui ont pris racine avec les générations précédentes, sauf une fois ou deux par année à l'occasion des fêtes.  Je crois que la venue d'une station radio country FM viendrait combler cette lacune tout au moins en partie.

5440     Inspiré sans doute par le succès de Star Académie et l'engouement du public pour ce genre de chose, la station CFOM de Québec a tout récemment offert à des interprètes amateurs de musique rétro, des chanteurs et des chanteuses amateur l'opportunité de se faire connaître auprès des auditeurs en diffusant sur leurs ondes des enregistrements réalisés pour les circonstances.


5441     Pour la majorité des participants, il s'agissait là d'un défi ponctuel plutôt qu'un objectif de carrière.  Il s'agissait là d'une belle initiative de la part de CFOM.  Mais pour quelqu'un comme moi qui a côtoyé des artistes country qui en arrachent et qui très souvent doivent faire de longues distances pour se rendre dans une station de radio communautaire pour se faire connaître, je trouve cela inéquitable.

5442     Les professionnels du country ne peuvent même pas avoir l'équivalent ici et cela, à mon avis, n'est pas normal.

5443     Permettons donc aux professionnels country d'avoir leur propre réseau, leur propre créneau et donnons‑leur des moyens ou des façons de véhiculer leurs oeuvres et de se faire connaître auprès du grand public.

5444     Je n'ai rien contre les initiatives de gens de l'extérieur qui proposent des solutions aux gens de la région de Québec, mais ici dans la région de Québec on reconnaît généralement qu'une entreprise menée ou gérée par des gens locaux a plus de chance de réussite qu'une autre gérée par des gens de l'extérieur, ceci dit sans aucune malice et sans vouloir déprécier personne.


5445     Pour cette raison, je crois fermement qu'une station de radio FM opérée par des gens d'ici professionnellement et d'une façon respectueuse des engagements qui vous ont été proposée est vouée au succès.  Le projet de monsieur Sauvé m'apparaît comme étant le choix qui s'impose à ce niveau.

5446     La venue d'un poste de radio country est un des moyens essentiels pour dynamiser le milieu autant sur le plan culturel que celui des affaires et à la reprise de l'économie à laquelle je fais référence.

5447     Les artistes et les réalisateurs de la musique country seront en mesure d'évoluer si nous leur donnons la chance de s'exprimer et surtout d'être diffusé.  C'est un des aspects importants de la venue d'un poste country FM à Lévis.

5448     Pour plusieurs, une station de radio est un aboutissement, mais pour plusieurs autres c'est l'étincelle qui fera la différence entre faire ou ne rien faire.

5449     Sur le plan de l'encouragement des talents canadiens, je crois que la mission dévoilée par le Requérant Yves Sauvé rejoint les objectifs du Conseil, notamment de produire des émissions devant public pour la découverte de nouveaux talents country et folkloriques.  Un concours annuel de la nouvelle musique country traditionnelle et folklorique, un gala annuel country qui réunira les professionnels du country, évidemment les artistes établis et ceux de la relève.


5450     En consacrant pour les sept premières années une somme de 10 000,00 $ annuellement en coûts directs, notamment en cachets et en bourses aux artistes, et 70 500,00 $ en coûts indirects pour le Développement des talents canadiens d'expression francophone monsieur Sauvé nous démontre que son projet est très sérieux.

5451     En conclusion; la décision de monsieur Sauvé de venir s'établir dans la région de Québec et d'opérer le poste de radio avec du personnel de la région de Québec m'apparaît comme étant un gage de succès, des conditions gagnantes, pour reprendre une expression connue, par opposition à tout autre projet qui pourrait être géré à partir de Montréal ou ailleurs.

5452     Pour cette raison, nous souhaitons que vous accordiez à monsieur Sauvé la licence demandée pour opérer un poste FM country à Lévis.

5453     Je vous remercie.

5454     LE PRÉSIDENT :  Merci, monsieur Lapointe.  Madame Noël.


5455     CONSEILLÈRE NOËL :  Monsieur Lapointe, j'ai pris bonne note de vos remarques.  J'aurais peut‑être une question à la page 3 de votre présentation de cet après‑midi, au troisième paragraphe, vous nous dites :

*Permettons donc aux professionnels country d'avoir leur propre réseau.+

5456     Je suppose que vous ne parlez pas d'un réseau au sens où nous on l'entend, c'est‑à‑dire un réseau radiophonique comportant plusieurs sessions.  Qu'est‑ce que vous voulez dire par *réseau+?

5457     M. LAPOINTE :  En terme bien québécois, former leur propre clique comme on a... on retrouve dans d'autres dimensions de la musique au Québec.  On sait que, exemple, la musique populaire a son réseau qui n'est pas nécessairement associé à un réseau radiophonique.

5458     Alors, c'est un peu dans cet esprit‑là que je voulais suggérer que, éventuellement, être capable de dynamiser le milieu pour que ce milieu‑là puisse s'organiser.  Exemple : je pourrais vous dire que dans... il y a quelques années passées, j'avais pensé de mettre sur pied une association provinciale sans but lucratif pour regrouper justement tout le monde qui gravite autour du monde country, justement pour donner un coup de pouce pour les mettre, si vous voulez... les organiser parce que, actuellement, il ne faut pas se le cacher, ils ne le sont pas.


5459     CONSEILLÈRE NOËL :  Et dans votre conclusion, vous dites que :

*a décision de monsieur Sauvé de venir s'établir dans la région de Québec et d'opérer le poste de radio, etc., etc...+

5460     Est‑ce que monsieur Sauvé est de la région de Québec actuellement ou s'il habite à l'extérieur?

5461     M. LAPOINTE :  Écoutez, je vais vous dire bien franchement, monsieur Sauvé, je l'ai rencontré pour la première fois dimanche passé puis j'ai eu l'occasion de parler avec lui et il est clair que dans son projet, je n'ai pas examiné son plan d'affaire avec détail comme sans doute vous l'avez fait, mais il a été clairement établi, clairement dit, clairement mentionné que monsieur Sauvé viendra s'établir avec sa famille dans la région de Québec.

5462     Alors, quand j'ai rédigé mon texte, j'ai cru que c'était quand même un élément important, compte tenu des propos de la personne qui a procédé à mettre...


5463     CONSEILLÈRE NOËL :  O.k.  Alors, c'est seulement sur dossier quand vous avez fait votre intervention du 3 octobre, c'est seulement sur dossier.  Vous n'aviez pas pris contact avec monsieur Sauvé à ce moment‑là?

5464     M. LAPOINTE :  Non.  Moi, j'ai rencontré monsieur Sauvé pour la première fois dimanche dernier.

5465     CONSEILLÈRE NOËL :  Et vous avez été... vous surveilliez le site du Conseil pour savoir quand on fait des appels de ventes.  C'est ça, pour avoir pris connaissance du...

5466     M. LAPOINTE :  Bien, écoutez, je vais vous dire sincèrement, je ne veux pas me présenter comme un missionnaire de la musique country, mais je peux vous dire que j'ai côtoyé ces gens‑là suffisamment pour essayer de garder une oreille et un oeil attentif à ce que se passe et j'ai des amis qui m'ont sensibilisé à l'importance.

5467     CONSEILLÈRE NOËL :  À la question?

5468     M. LAPOINTE :  Oui.

5469     CONSEILLÈRE NOËL :  Merci beaucoup, monsieur.

5470     LE PRÉSIDENT :  Merci, monsieur Lapointe.  Madame la secrétaire.

5471     LA SECRÉTAIRE :  Merci, monsieur le président.


5472     J'appellerais maintenant monsieur Claude Gagné qui est le prochain intervenant.

5473     Alors, les prochains cinq intervenants j'appellerais en panel puisqu'ils traitent de la même demande.  Alors, monsieur Gabriel Dubuisson, les Communications Michel Mathieu, Pierre Marcil, Jacques Blais et Yves Gingras.

5474     Monsieur Mathieu, étant donné que vous représentez les intervenants et que vous avez vos propres interventions, tel que discuté, nous vous accordons un maximum de 20 minutes pour votre représentation.

INTERVENTION

5475     M. MATHIEU :  Vous êtes bien gentille, madame, je vous remercie.  Alors, bon après‑midi.

5476     Monsieur le président, mesdames, messieurs les conseillers, mon nom est Michel Mathieu.  J'oeuvre dans le domaine radiophonique depuis plus de 40 ans et j'ai été propriétaire de deux stations de radio sur la rive sud de Montréal.  Mes clients sont pour la plupart de petites stations radiophoniques commerciales, communautaires et de campus.


5477     Étant donné ces faits, je conseille, j'avais mes clients sur les lois sur la radio, les politiques, les procédures, et caetera, du Conseil et, comme vous le savez, j'aide mes clients à préparer des demandes, des interventions et tout pour les audiences du Conseil.  C'est dans cet esprit d'équité vis‑à‑vis de ceux‑ci que j'offre ces interventions cet après‑midi.

5478     À ma gauche, monsieur Yves Gingras.  J'aurai le plaisir de vous parler de monsieur Gingras.  Je vais le laisser se présenter et j'enchaînerai tout de suite après avec une intervention de monsieur Gingras vis‑à‑vis de Communications Médialex.

5479     M. GINGRAS :  Bonjour; mon nom est Yves Gingras, mi‑quadraplégique.  Je suis destiné à la maison, ne pouvant travailler.  Comme passe‑temps j'écoute beaucoup la radio, j'aime bien...

5480     M. MATHIEU :  Voulez‑vous que je le lise, monsieur Gingras?

5481     M. GINGRAS :  S'il vous plaît.

5482     M. MATHIEU :  Je vais le lire avec vous.  Alors, je vais reprendre ici le texte de monsieur Gingras.  Comme vous pouvez voir, monsieur Gingras a certaines difficultés motrices.  C'est dû à une paralysie qu'il a subie il y a de cela une dizaine d'années.


5483     Alors, monsieur Gingras, comme passe‑temps écoute beaucoup la radio.  Il aime bien la musique country.  Monsieur Gingras, en passant, c'est un ancien camionneur et je pense que les camionneurs ont une réputation pour aimer pas mal la musique country et c'est des gens qui font de la radio sur hors bande de citoyens sur C.B. et je vais vous dire pourquoi tantôt.  Monsieur Gingras participe à des émissions de ligne ouverte.

5484     Avant de continuer, monsieur Gingras aimerait souligner quelque chose qui est très important puis, moi, je vais le souligner un petit peu ici, c'est que monsieur Gingras est un petit peu timide et neveux et c'est pourquoi il m'a demandé de le représenter.

5485     Les autres participants, également, ce sont des gens qui travaillent de 8 h 00 ‑ 4 h 00, 9 h 00 ‑ 5 h 00, ils ne peuvent pas être ici un mercredi après‑midi.  C'est la raison pour laquelle, mais leur intervention est quand même très valide et moi je vais y aller par points quand même assez succincts parce que vous avez un paquet d'interventions devant vous.  Vous avez le dossier, je pense, on n'a pas besoin de revenir sauf sur l'ensemble de tout ça.


5486     Alors, monsieur Gingras, en participant à une ligne ouverte à la station CJMS de Saint‑Constant le 6 janvier ‑‑ je vais vous dire pourquoi on parle de CJMS tantôt ‑‑ il a été insulté, ridiculisé par les animateurs de cette station sur les ondes publiques.

5487     Avant cette date, monsieur Gingras déclare qu'il ne connaissait pas monsieur Michel Mathieu et c'est important de préciser ça parce qu'il va se passer quelque chose, à un moment donné.  Je connais les Azoulay, je suis ici pas par des mésententes que je peux avoir avec ces gens‑là, mais parce que je suis conseiller en radio.  Je ne connais pas monsieur Gingras.

5488     Ce sont des radios amateurs sur bande de citoyen, des radio amateurs sur ondes courtes.  Peut‑être que certaines personnes de vous le savez, je réponds aux lettres d'appel VEDMM sur les ondes courtes, je suis radio amateur.

5489     LE PRÉSIDENT :  Excusez‑moi, monsieur Mathieu.

5490     M. MATHIEU :  Oui.

5491     LE PRÉSIDENT :  Je ne comprends pas pourquoi monsieur Gingras est ici maintenant dans cette phase de l'audience publique.

5492     M. MATHIEU :  C'est parce que monsieur Gingras...

5493     LE PRÉSIDENT :  Sa lettre... sa lettre est dirigée vers CJMS.


5494     M. MATHIEU :  Il y a une lettre de monsieur Gingras qui est dirigée vers... contre, c'est Médialex et CJMS et la demande de Médialex est étroitement liée à CJMS et on va y revenir d'ailleurs dans une phase d'intervention, je serai très bref, mais j'apprécierais quand même qu'on me donne la chance de continuer.

5495     LE PRÉSIDENT :  Mais c'est où ça?  Est‑ce qu'on a une intervention?  Peut‑être que c'est moi qui ne l'a pas.  O.k.

5496     M. MATHIEU :  Il y a une intervention, je peux vous assurer, monsieur le président.

5497     LE PRÉSIDENT :  Ça, c'est sur la requête de Médialex qui...

5498     M. MATHIEU :  Oui, exactement, présentement.

5499     LE PRÉSIDENT :  O.k.  C'est bien ça.

5500     M. MATHIEU :  Mais on doit, malheureusement, lier les deux parce qu'ils sont liés, on n'a pas le choix.


5501     Alors, ce sont donc ‑‑ je peux bien préciser ça ‑‑ ce sont des radios amateurs CBS, des radios amateurs à ondes courtes qui ont donné mon nom à monsieur Gingras afin de me consulter pour lui offrir des conseils et, comme vous pouvez voir, je pense que c'est important qu'on lui donne un coup de main à cette audience cet après‑midi.

5502     Alors, si vous me permettez, je vais présenter l'intervention de monsieur Gingras qui sera très brève parce que vous avez les documents.  Les documents sont au dossier public, je les ai vérifiés, je...

5503     LE PRÉSIDENT :  Je les ai maintenant.

5504     M. MATHIEU :  Suite à la participation de monsieur Gingras à une émission de tribune téléphonique sur les ondes de CJMS de Saint‑Constant, le 6 janvier 2005 animée par le directeur de l'Information de cette station, comme on l'a dit hier, monsieur Gary Daigneault, un animateur très connu et qui a quand même une cinquantaine d'expérience dans la radio, monsieur Frenchie Jaraud, ces derniers l'ont ridiculisé et insulté, en plus de divulguer, à l'aide de l'afficheur téléphonique, son numéro de téléphone personnel sur les ondes publiques.


5505     Suite à une plainte déposée par monsieur Gingras au Conseil canadien sur la radiodiffusion, le Conseil canadien des normes sur la radio, le CCNR, la station CJMS et ses animateurs Daigneault et Jaraud ont été blâmés par le CCNR, la décision est le 04050939.  Et nous sommes dans l'attente d'une décision similaire du Conseil de presse du Québec.

5506     Maintenant, si le lundi, 10 janvier 2005 CJMS avait utilisé un délai de mise en onde, une certaine intervenante à la même émission, la même tribune téléphonique n'aurait pu divulguer sur les ondes publiques l'identité personnelle de monsieur Gingras.

5507     Maintenant, on arrive à Médialex.  Dans la demande de Communications Médialex, en réponse à une lettre daté du 6 juin, signée de monsieur Michael Gregg, analyste au Conseil, Médialex s'est engagée à installer un tel délai de mise en onde.

5508     J'aimerais attirer votre attention que dans plusieurs lettres au Conseil, dans le dossier de renouvellement de CJMS le même Médialex a confirmé que CJMS avait installé un délai de mise en onde, mais dans les faits, ils ne l'utilisent pas, je peux vous assurer qu'il n'y a présentement aucun délai de mise en onde à CJMS.


5509     La preuve : j'ai un de mes amis, sans‑filiste amateur qui a écouté encore ce matin une émission de radio, on entendait ce qu'on appelle du retour de son, du feed‑back.  Si on avait eu un délai, on n'aurait pas eu ce problème‑là.

5510     Si vous me permettez, ça termine maintenant l'intervention de monsieur Gingras.

5511     J'aimerais aborder maintenant ma propre intervention qui reflète également d'autres intervenants et nous allons débuter avec l'appui à monsieur Yves Sauvé qui oeuvre dans le domaine radiophonique depuis plus de 40 ans.

5512     Le Conseil a reconnu dans sa décision 2417 le bien‑fondé du projet de monsieur Yves Sauvé lorsque vous lui avez accordé une licence pour diffusion AM à Lévis ou, en fait, à l'époque c'était Saint‑Nicholas.

5513     Monsieur Sauvé a vécu plusieurs embûches depuis la décision du Conseil et monsieur Sauvé a été court‑circuité dans ses efforts de louer ou d'acquérir l'ancien site de Radio‑Canada afin qu'il puisse offrir son service sur la bande AM.

5514     Vous savez, il arrive souvent dans la vie qu'on doive faire un pas en arrière pour en effectuer 10 en avant.  Bien, c'est le cas ici parce que monsieur Sauvé, aujourd'hui, il propose d'offrir un service radiophonique innovateur, diversifié dans le marché de Lévis‑Québec, mais sur la bande FM avec une sonorité accrue et en stéréophonie.


5515     Par mon expérience, je peux vous assurer que les coûts d'implantation, et je pense que vous allez être d'accord avec moi, les coûts d'implantation et d'opération d'une radio FM sont bien inférieurs à ceux d'une station AM, ce qui a été discuté hier après‑midi, ce qui permet à monsieur Sauvé une réserve dans ses budgets et sécurise la viabilité de son projet.

5516     Quant aux projections de revenus suite à mes expériences, et surtout à celle de la station CHRS sur la rive sud de Montréal dont je fus co‑propriétaire et qui offrait un format country, bien que l'étude fournie par la firme Radio Unie suggère des revenus d'environ 1 200 000,00 $ pour les parts de marché entre quatre et six pour cent, permettez‑moi de dire que le scénario offert par monsieur Sauvé des revenus d'environ 600 000,00 $ me semble très réaliste car il faut considérer, et le Conseil l'a reconnu dans sa décision 2417, qu'il s'agit d'un projet modeste et très réaliste.


5517     Il s'agit ici d'une station de radio indépendante qui n'a pas les moyens et l'envergure des *majors+.  Il s'agit de comprendre ici que quand on regarde les parts de marché versus aller chercher des revenus, les *majors+ ont tous une équipe de marketing ciblée et peuvent aller chercher rapidement les revenus qui sont les leurs.

5518     Quand on est un petit indépendant, il n'est pas vrai de dire que si j'ai quatre pour cent des parts de marché, je vais chercher quatre pour cent de l'assiette publicitaire.

5519     Vous savez très bien que j'ai opéré et j'ai travaillé à plusieurs petites stations de radio et c'est toujours le cas.  On va chercher peut‑être la moitié de nos parts de marché.

5520     Quant au profil de l'auditoire du format country, encore une fois suite à CHRS, il s'agit d'un format familial.  On s'en va de jeunes enfants qui accompagnent leurs parents au Festival country à des gens de 40, 60 ans qui aiment bien la musique western et folklorique.  Et bien que suite à une malheureuse mésentente due à mon implication à l'époque avec Communications Médialex, j'ai renoué avec monsieur Sauvé une longue amitié puis je connais monsieur Sauvé depuis, comme je vous l'ai dit, près de 40 ans.  J'ai pour monsieur Sauvé un très grand respect.


5521     Monsieur Sauvé a toute ma confiance et m'a clairement démontré sans l'ombre d'un doute qu'il possède tous les moyens requis pour mener à terme son projet.  En accordant votre aval au projet de monsieur Sauvé, vous ouvrez une fenêtre aux nombreux artistes country de la région, vous permettez d'offrir un service radio diversifié à Lévis, vous misez sur l'expérience et comme un gérant de banque m'a dit, vous misez sur le capital humain, c'est très important.

5522     En effet, les joueurs majeurs ont besoin d'artisans et en accordant une licence à monsieur Sauvé vous envoyez un message à ces artisans.  C'est que eux aussi un jour pourraient offrir un modeste, mais important service radiophonique dans une quelconque communauté.

5523     Moi, je peux vous dire que j'ai travaillé pour quelqu'un qui est ici.  Il va vous dire que j'ai toujours rêvé d'avoir eu ma station de radio.

5524     Vous donnez un véhicule électronique qui permettra aux petits commerçant de Lévis de publiciser leurs produits et services sur les ondes radiophoniques.  Quand on regarde l'éventail des services offerts dans la région ici, vous avez beaucoup de... tous les majors sont présents.  Vous donnez une chance à des petits radiodiffuseurs, je pense que ces gens‑là vont être capables de donner le service.

5525     Si vous me permettez, maintenant je vais commenter les interventions dans la demande de Communications Lévis.


5526     Ce qui nous dérange dans Communications Lévis, c'est qu'ils ont modifié leur demande après la publication du 15 septembre 2005.  Ce n'est pas équitable envers les autres requérants et comme vous l'avez par écrit dans les interventions, à l'encontre d'une politique aux règlements du Conseil qui dit qu'on ne doit pas modifier une demande après qu'elle est publiée.

5527     Augmentation substantielle de la puissance, donc de l'aire de rayonnement, augmentation des prévisions de revenus et diminution importante de leurs contributions au Développement des talents canadiens, augmentation substantielle de la participation du groupe de monsieur Simard avec 62 pour cent d'équité et 30 pour cent des parts votantes.

5528     On a rien contre monsieur Simard, on a rien contre monsieur Cloutier.  Si vous choisissez de leur donner une licence, ce n'est peut‑être pas une mauvaise idée.  Je pense que, moi, personnellement ‑‑ je parle pour moi ‑‑ je pense que monsieur Sauvé peut vivre avec ça.  Mais comme le Conseil, on s'interroge sur éventuellement qui contrôlera la Requérante.


5529     Maintenant, je vais terminer avec Communications Médialex étant donné que cette demande est étroitement liée avec la station CJMS de Saint‑Constant dont la licence sera vigoureusement contestée un petit peu plus tard dans cette audience.

5530     Nous vous démontrerons à cette occasion les capacités et l'attitude irresponsable de Communications Médialex vis‑à‑vis des politiques du Conseil et de la Loi sur la radiodiffusion.  Pour la demande en tant que telle, Communications Médialex propose tout simplement la *montréalisation+ des ondes à Lévis.

5531     Étant donné le faible taux de musique qu'ils proposent, ils seront calqués sur CJMS de Saint‑Constant et à l'écoute des rubans témoins de CJMS de Saint‑Constant, vous allez voir qu'il ne s'agit pas d'un format country, la musique qui est utilisée comme remplissage et c'est le cas à CJMS actuellement.  Le format proposé est plutôt *info‑mercial+, comme le dirait si bien monsieur Azoulay.

5532     Je vais vous étonner, je vais vous dire : s'agirait‑il de radio pilule?


5533     Monsieur Azoulay base sa demande sur le supposé succès de CJMS.  Nous nous interrogeons à savoir quel succès.  Vous allez voir dans les interventions au mois d'octobre, il y avait des employés non payés, il y avait des chèques, enfin, qui rebondissaient, avec un pour cent de parts de marché, les employés qui ne sont pas rémunérés ou mal payés, aucun vendeur, des problèmes techniques incessants, de nombreuses négligences vis‑à‑vis les règles d'Industrie Canada, Développement des talents canadiens qui n'a pas été payé, les rapports annuels au CRTC, on se pose des questions parce que... on y reviendra dans l'intervention de CJMS, un plan d'affaire non sérieux et des projections irréalistes.

5534     Lors de cette audience, le Conseil a été à même de juger de l'improvisation évidente de Communications Médialex, l'incompétence évidente du requérant en matière de radiodiffusion.  Nous nous interrogeons sérieusement.  Médialex nous servira‑t‑il la même *poutine+, insouciance et attitude ici à Québec?

5535     En tant qu'artisan oeuvrant dans le domaine de la radio, moi, c'est toute ma vie et dans le domaine de la radio, j'ai passé toute ma vie, je vais avoir 60 ans au mois de juillet puis c'est depuis l'âge d 15 ans que je travaille là‑dedans, je vous en supplie, délivrez‑nous des incompétents.

5536     Merci beaucoup.

5537     CONSEILLÈRE NOËL :  Monsieur Mathieu, j'ai une question.

5538     M. MATHIEU :  Oui, madame.


5539     CONSEILLÈRE NOËL :  Parce que vos interventions écrites que j'ai lues sont très détaillées.  Mais vous avez mentionné tout à l'heure que monsieur Sauvé a été court‑circuité pour l'achat du site de Radio‑Canada à Lévis.

5540     Pouvez‑vous expliquer un petit peu plus ce que vous vouliez dire?

5541     M. MATHIEU :  Absolument, madame, avec plaisir.  Moi, je travaillais pour...

5542     CONSEILLÈRE NOËL :  Parce que, ce que j'ai compris ‑‑ laissez‑moi finir ma question ‑‑ ce que j'ai compris hier, c'est que c'était un processus d'appel d'offre de Radio‑Canada.  Alors...

5543     M. MATHIEU :  Moi, madame, je travaillais pour Communications Médialex parce que quand j'ai vendu mes parts dans CJMS j'étais dans une situation très difficile.  Comme vous savez, il y a eu un problème d'actionnariat, on y reviendra plus tard, et je n'ai pas nécessairement choisi mes acheteurs, mais enfin...


5544     Quand j'étais là, j'ai été témoin, j'ai même malheureusement été partie d'une intervention négative dans une demande de prorogation de délai de monsieur Sauvé.  Je ne peux pas rentrer dans les détails, je ne me souviens pas des dates et tout, mais je peux vous dire qu'à un moment donné, moi, j'avais une commande que je n'ai pas exécutée, mais qui a été exécutée par d'autres et c'était d'aller parler aux gens de Radio‑Canada puis c'est peut‑être la loi du plus offrant.  J'espère que ça répond à votre question, madame.

5545     CONSEILLÈRE NOËL :  Je n'ai pas d'autres questions pour vous, monsieur Mathieu.

5546     LE PRÉSIDENT :  O.k.  Merci.  On va prendre une pause de dix minutes maintenant.  We will have a ten‑minute break.

‑‑‑ Suspension à 1510 / Upon recessing at 1510

‑‑‑ Reprise à 1521 / Upon resuming at 1521

5547     LE PRÉSIDENT :  À l'ordre, s'il vous plaît.  Order, please.

5548     Madame la secrétaire.

5549     LA SECRÉTAIRE :  Merci, monsieur le président.

5550     J'appellerais maintenant monsieur Lucien Durocher à venir présenter son intervention.

Monsieur Lucien Durocher.


5551     Alors, nous passons maintenant à la prochaine intervention qui est pour la Maison de la Famille Rive‑Sud, si on pouvait se présenter à l'avant.  Si vous pouviez vous présenter et vous aurez dix minutes pour votre présentation.

INTERVENTION

5552     Bonjour, monsieur le président, mesdames, messieurs.

5553     Mon nom est Jules Drolet, membre du Conseil d'administration de la Maison de la Famille Rive‑Sud, Maison de la Famille qui célèbre son 20ième anniversaire cette année et qui dessert la communauté lévisienne pour des services à la communauté pour des gens de tous les âges, des gens qui sont... des jeunes qui sont au primaire, au secondaire, la population active ainsi que les gens du troisième âge.

5554     Nos services sont répandus, sont aussi accessibles par toute la population lévisienne et on a que cinq employés professionnels et le reste, c'est tous des bénévoles.

5555     Dans le cadre du 20ième anniversaire de cette maison‑là, on avait deux objectifs, la faire connaître au niveau du milieu et aussi de recueillir des fonds.  Vous comprendrez que pour arriver à ces objectifs‑là, on a dû s'associer avec des partenaires médiatiques.


5556     On a fait appel aux gens de... aux médias de la rive sud, des médias écrits, le Journal de Lévis ainsi que la radio avec CFEL qui est en place à Lévis.

5557     Je dois vous dire que si on a accepté d'emblée de proposer aux gens de CFEL de venir ici aujourd'hui pour témoigner devant vous, c'est qu'on a eu un accueil un peu exceptionnel.  Ces gens‑là nous ont ouvert les bras, nous ont ouvert leur accessibilité, nous ont permis de bénéficier de l'expertise à la fois de leurs employés pour élaborer nos stratégies et nous supporter dans les démarches qu'on a à faire au cours de l'année.

5558     Ne serait‑ce que pour la première activité qu'on a tenue le 14 mars, la Maison de la Famille a bénéficié de 84 capsules publicitaires par le poste de radio CFEL au niveau de... au niveau de l'activité et de faire connaître la maison.

5559     On nous a permis également de donner la visibilité à la Maison par des reportages avec des employés, la directrice générale de la Maison ainsi que certains professionnels pour faire connaître les services qu'on donne aux gens de la communauté lévisienne.


5560     En plus, au moment de l'activité, ils nous ont offert la participation en direct d'une émission d'une durée de deux heures où il y a eu des interventions à quatre reprises avec des gens de la Maison, toujours dans l'esprit de faire connaître et d'attirer des gens à la campagne de financement que nous effectuions.

5561     Nous avons encore trois autres activités de prévues et cette station s'est rendue disponible et ouverte à nous supporter jusqu'à la fin de nos activités.

5562     C'est la raison pour laquelle de façon spontanée, dans un déjeuner où nous avions à élaborer l'activité du 14 mars dernier que l'un des représentants de la station CFEL nous a fait part de ses préoccupations et devait venir témoigner devant vous pour une augmentation de fréquence de leur diffusion.

5563     Je dois vous dire que les gens de la Maison de la famille tout comme moi, on est tous des profanes par rapport à votre rôle et vos responsabilités, mais également profanes au niveau de la radio, à savoir comment ça marche.  Ce qu'on avait besoin nous autres, c'est de faire parler de nous autres puis...


5564     Ça fait que la personne qui était là nous a expliqué un peu en quoi consistaient les présentations qu'il devait faire devant vous puis, spontanément j'ai proposé de donner une lettre de support au poste de radio CFEL.

5565     Par le fait même, un peu plus tard dans la conversation je lui ai demandé si on pouvait faire quelque chose de plus.  Il m'a dit que... entre autres, je lui ai proposé de faire une pétition, de faire différents actes pour être capable de supporter la station qui est présente dans la communauté puis qui nous supporte.

5566     Et, finalement, je lui ai proposé de venir témoigner, de venir vous rendre compte de la coopération, de l'ouverture qu'on a eue de ces gens‑là, de l'implication dans la communauté.  Je dois vous dire que comme ancien directeur de police de Lévis, je connais un petit peu ma communauté puis il m'arrive encore aujourd'hui de syntoniser, quand je suis dans mon auto, parce qu'à la maison je ne suis pas capable de prendre le poste CFEL.

5567     Mais quand je suis dans l'auto, j'apprends des nouvelles de la communauté lévisienne que j'étais totalement... qui m'étaient totalement inconnues.


5568     Donc, c'est des gens qui sont présents dans le milieu et ce que je viens vous dire aujourd'hui, c'est que nous autres comme organisme communautaire, comme organisme bénévole, on a pu bénéficier de la générosité et de l'implication dans la communauté lévisienne de cette station radio.

5569     Mon message était celui‑ci.

5570     LE PRÉSIDENT :  Merci bien.

5571     CONSEILLÈRE PENNEFATHER :  ... sauf pour vous féliciter pour votre 25ième anniversaire.

5572     M. DROLET :  Merci.

5573     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.

5574     M. DROLET :  Merci.

5575     LE PRÉSIDENT :  Madame la secrétaire.

5576     LA SECRÉTAIRE :  Monsieur le président.  Ceci complète la liste des intervenants qui devaient comparaître à l'audience.  Donc, ceci complète la phase III.  Merci, monsieur le président.

5577     Alors, nous poursuivrons maintenant avec la Phase IV au cours de laquelle les requérantes peuvent répondre à toutes les interventions soumises au sujet de leur demande.

5578     Les requérantes comparaissent dans l'ordre inverse.  Alors, nous demandons à la compagnie 591991 B.C. Ltd. (Corus) de venir présenter leur réplique et on m'avise qu'ils parleront au nom de leurs deux demandes qui sont présentement devant le Conseil à cette audience.

RÉPLIQUE / REPLY


5579     M. ARCAND :  Alors, monsieur le président, messieurs les vice‑présidents, mesdames les conseillères, membres du personnel du Conseil, mon nom est Pierre Arcand, président de Corus Québec.

5580     Avant de commencer, j'aimerais simplement vous souligner que monsieur John Cassidy qui est président et chef de la direction de Corus n'a pas pu être présent à ces audiences cette semaine à cause du décès de sa soeur.

5581     Je suis accompagné aujourd'hui de Martin Pouliot, animateur de l'émission du matin de CFOM‑FM et de Sylvie Courtemanche, conseillère juridique.

5582     Monsieur le président, Corus Québec a déposé ses répliques écrites le 3 mars dernier concernant ses deux demandes à cette instance, soit notre demande pour une modification technique à Montmagny et notre demande pour une nouvelle licence FM de langue française à Québec.


5583     Nous tenons tout d'abord à remercier de nouveau les nombreux intervenants qui ont exprimé leur appui aux deux demandes de Corus Québec.  Nous allons donc débuter avec les commentaires supplémentaires de Cogeco Diffusion relativement au mémoire technique de Corus Québec présentés en soutien de la demande de modification technique de la station CFEL‑FM.

5584     Corus Québec a pris connaissance des commentaires supplémentaires de Cogeco et nous aimerions apporter les précisions suivantes.  C'est un peu technique, mais je pense que ça va clarifier la situation.

5585     Le bref technique originalement déposé par Corus et approuvé par Industrie Canada en 2003 et ensuite de nouveau en février 2006 présente des contours de services qui incluent Montmagny puisqu'au niveau technique on avait estimé que les contours réalistes de trois millivolts et de 0.5 millivolts allaient largement excéder les calculs théoriques faits selon la méthode de la RPR‑3.

5586     Pour cette raison, nous avons utilisé une combinaison de deux méthodes pour représenter le plus fidèlement possible le niveau du signal à Montmagny.

5587     Corus a reçu une demande d'information supplémentaire d'Industrie Canada en début mars, suite à des représentations faites par Cogeco auprès de ce Ministère afin de présenter les contours de services proposés de la station CFEL‑FM selon seulement la méthode prescrite.


5588     En d'autres mots, faire une nouvelle représentation des contours sans l'utilisation d'une combinaison des deux méthodes telles que décrites ci‑haut.

5589     Après cet exercice Industrie Canada a émis un commentaire au CFTC le 8 mars 2006 qui indiquait clairement que le contour de trois millivolts révisé et proposé pour CFEL‑FM rencontrait le critère du trois millivolt pour un service dans la Ville de Montmagny.

5590     Il est donc important de se rappeler qu'au niveau du bref technique il n'y a eu aucun changement sur le patron d'antenne, la hauteur de la tour, le site de l'antenne ou la puissance maximum ou moyenne de la station, donc aucun changement aux paramètres techniques de la station, ce qui fait en sorte qu'il n'y a pas eu de modification au bref technique, simplement une clarification du bref.

5591     La Ville de Montmagny continue d'avoir le même niveau de service et ceci en raison du contour réaliste que nous avons calculé et qui a été validé par Industrie Canada.  L'emplacement de l'antenne assure le même service à Montmagny et assure la couverture de Lévis.


5592     Elle a aussi le bénéfice important de pouvoir servir les communautés au sud de Montmagny qui ne sont pas adéquatement desservies par le signal actuel de CFEL‑FM.

5593     Il est clair aussi que nous avons une couverture partielle de Québec, mais c'est déjà le cas avec le signal existant de CFEL‑FM.  Toutefois, cette couverture nous fournit à peu près aucune part de marché dans la Ville de Québec et même avec la couverture proposée, nous nous sommes déjà engagés à ne pas vendre ou accepter de la publicité de la Ville de Québec.

5594     Concernant maintenant les versements de la station CFEL‑FM au Développement des talents canadiens.

5595     Nous pouvons vous confirmer que la station a fait ses versements pour l'année financière 2002 et 2003 pour les années 2001, nous ne sommes pas en mesure d'affirmer avec certitude que les versements ont été faits, mais soyez assurés que nous fournirons la preuve de ces versements auprès du Conseil au courant de la semaine prochaine.


5596     S'il s'avérait que les sommes n'aient pas été versées, on parle de 400,00 $ par année, elles le seront ans les prochains jours et ceci, avec intérêt.  Le service de la Comptabilité travaille très activement au moment où je vous parle.

(rires)

5597     Notre demande pour CFEL‑FM est motivé par le fait que nous croyons que l'intérêt public commande que les mesures soient prises pour assurer la continuité d'un service radiophonique de qualité à Montmagny et à la région de la rive sud, comme nous croyons que c'est dans l'intérêt public que Radio Nord agisse afin de maintenir un service radiophonique à Donnacona.

5598     Nous voudrions également vous dire que c'est avec beaucoup d'intérêt que nous avons entendu la mairesse de Lévis ce matin nous dire qu'elle aimerait bien pouvoir écouter CFEL à la maison tout comme dans son automobile, qu'elle ne pouvait pas l'écouter à la maison.  Elle a donc confirmé ce que l'on disait de façon assez claire.

5599     Nous allons maintenant répliquer aux interventions concernant notre demande pour une nouvelle licence FM de langue française à Québec.  Relativement aux commentaires des intervenants concernant la fragilité du marché radiophonique de Québec, nous notons ce qui suit :


5600     Selon le témoignage de Cogeco aujourd'hui, cette entreprise suit son plan d'affaires et la croissance de sa dernière station suit de près ses prévisions formulées lors de sa demande de licence.

5601     En ce qui a trait à la station 93,3, on remarque que Cogeco se positionne avec un slogan pour le moins un peu confus, opinion et rock classique, avec peu de succès et conséquemment, par sa stratégie commerciale, elle est elle‑même coupable d'affaiblir la tarification dans le marché.

5602     En ce qui concerne le nombre d'heures de contenu verbal dans le marché de Québec, soit 235 heures par semaine, nous désirons souligner selon nos calculs que plus de la moitié de ces heures proviennent, évidemment, de la station CHRC, conformément à son mandat et que les heures résiduelles proviennent des autres stations à formule musicale.

5603     À notre avis, la fragilité du marché de Québec s'explique presque entièrement par la sous‑tarification du marché et pour le bénéfice de monsieur French en particulier, j'aurai l'occasion de peut‑être... j'ai fait une petite recherche là qui n'est pas une étude exhaustive, mais on pourra peut‑être également, si vous le voulez, échanger là‑dessus.


5604     Je pense qu'afin d'attirer une clientèle, on doit, comme on l'a noté précédemment, avoir une stratégie agressive au niveau tarifaire.  Moi, en tant que responsable de radio, je peux vous dire que je passe une grande partie de mon temps avec les directeurs de ventes pour assurer une certaine intégrité au niveau des tarifs.  C'est fondamental si on veut espérer avoir une croissance dans le marché.

5605     Nous sommes d'avis que la solution concernant la sous‑tarification du marché, c'est de créer les conditions pour faire en sorte qu'il y ait un meilleur équilibre ou une plus saine concurrence dans le marché.

5606     D'après nous, c'est en favorisant des groupes radiophoniques qui seront en mesure de livrer une véritable concurrence avec ce joueur dominant dans le marché que nous allons pouvoir établir une tarification plus saine parce que la situation est quand même paradoxale.

5607     On a à Québec un marché extrêmement sain sur le plan économique et on constate une stagnation du marché radiophonique.

5608     En même temps, si le CRTC s'abstient d'autoriser de nouveaux services radiophoniques à Québec, il renforcera la dominance dans le marché du Groupe Astral.


5609     Par ailleurs, nous ne croyons pas qu'un délai dans l'octroi d'une nouvelle licence jusqu'à ce que la question de CHOI‑FM soit réglée constitue la solution la plus pertinente pour contrer cette dominance.

5610     Concernant la question du transfert des achats publicitaires de la radio vers d'autres médias.  J'ai demandé aux gens de Cossette de faire une analyse un peu plus profonde que seulement le marché de la radio.  Ce sont, évidemment, des analyses sommaires et des pistes de solution, ce n'est pas un rapport complet, évidemment.

5611     Nos analyses donc nous portent à croire que plusieurs annonceurs particulièrement dans le domaine de l'automobile ont déplacé des budgets publicitaires vers la création ou le développement du volet commercial de leur site web.


5612     Pour votre information, je peux vous dire qu'au Québec maintenant, alors que le marché de la radio se situe quelque part à quoi, 225 000 000,00 $,  250 000 000,00 $ à peu près juste les ventes de publicité par internet maintenant au Québec atteignent 90 000 000,00 $ et chaque station de radio dans les marchés importants de Corus, par exemple, à travers le Canada, ça représente maintenant quelque part autour de deux ou trois pour cent des ventes publicitaires totales de la radio.

5613     Et je peux vous dire que les ventes internet dans tous nos sites web se transigent maintenant avec des taux de croissance d'à peu près 20 pour cent par année.  Ce n'est pas encore beaucoup, mais c'est quand même particulièrement significatifs.

5614     De plus, à Québec, le journal de Québec et Le Soleil ont rendu plus attrayants leur mise en page et leurs facture générale, provoquant un plus grand engouement des annonceurs.

5615     En ce qui a trait aux commentaires de monsieur Lachance qui allègue une contradiction dans l'étude Cossette Média au niveau de l'auditoire cible, nous tenons à préciser, en effet, que CJEC va chercher environ 70 pour cent de son auditoire chez les 25‑54.

5616     Toutefois, cet auditoire est clairement orienté vers les femmes tandis que la station FM proposée par Corus Québec aurait comme cible principale un auditoire adulte balancé homme‑femme et même une légère prépondérance homme.  La formule parlée attire légèrement davantage les hommes que les femmes.


5617     Par ailleurs, nous comprenons que la position de monsieur Lachance concernant la fragilité du marché est motivée par une intention claire de faire l'acquisition de la station CHOI‑FM.  Peut‑être pourrions‑nous lui rappeler qu'il est de notoriété publique que cette station est à vendre.

5618     Enfin, nous aimerions aborder les commentaires de monsieur French ce matin concernant l'émission d'hier matin sur les ondes de CFOM.  Dès ce matin, nous avons obtenu la bande sonore de l'émission en question.

5619     Nous aimerions d'abord préciser que la station CFOM‑FM n'est pas une station d'information et que la personne en onde est un animateur et non un journaliste.

5620     Donc, nous réaffirmons notre conviction que les standards journalistiques de Corus Québec sont rigoureusement observés par tous les employés qui occupent cette fonction de journaliste.

5621     En ce qui a trait aux propos de monsieur Martin Pouliot, ce dernier a tenu à venir ici s'expliquer et je lui cède la parole

5622     M. POULIOT :  Monsieur Arcand, merci.


5623     Bonjour, monsieur le président, messieurs, mesdames les conseillers.  Hier matin, los de mon émission à CFOM‑FM, j'ai abordé le déroulement des audiences qui se sont déroulées ici, dans mon emportement lié notamment à l'intérêt que je porte pour la radio et la télévision enfin dans lequel j'oeuvre déjà depuis quelques années, j'ai utilisé une expression que j'aurais dû, je dois l'admettre, mieux choisir.

5624     J'ai utilisé un qualificatif douteux quand j'ai fait part de mes... de mon intervention en fait sur la période de questions ici posées par madame Noël à l'un des requérants.

5625     Je dois reconnaître que là‑dessus mes propos étaient inacceptables et mon intention était de qualifier, et j'insiste là‑dessus, non pas madame Noël, mais bien le contexte et la façon de poser des questions à la requérante.

5626     Donc, ça n'a jamais été destiné à miner la crédibilité de madame Noël et si ça vous a été rapporté comme tel, l'enregistrement ou l'écoute de l'enregistrement est sans équivoque là‑dessus.

5627     Si telle a été la perception, cependant, je tiens devant le conseil à m'excuser sincèrement auprès de madame Noël puis je vous promets que dans l'avenir je vais être plus respectueux, même si je dois admettre que j'ai l'impression de faire partie du club des mal cités ce matin et je n'aurai pas de carte de membre là‑dessus, mais si la perception a été comme telle, je m'en excuse sincèrement.

5628     Merci.


5629     M. ARCAND :  Nous espérons que cette mise au point saura satisfaire le Conseil et nous désirons remercier monsieur French d'avoir soulevé une question que nous prenons très au sérieux.  Nous sommes maintenant disposés à répondre à vos questions.

5630     LE PRÉSIDENT :  Madame Noël.

5631     CONSEILLÈRE NOËL :  Je n'ai pas de question.  Monsieur Pouliot, je voudrais juste vous dire que je n'en avais même pas eu connaissance de vos propos.  J'ai la couenne dure, ça fait quand même un petit bout de temps que je fais ce que je fais comme métier et ne vous inquiétez pas, ça... c'est le Doc Mailloux à un moment donné qui m'avait comparé à Claude Ryan, pensant m'insulter et je vais vous dire j'avais été flattée.  Alors, il ne faut pas vous en faire avec ça.

(rires)

5632     LE PRÉSIDENT :  Monsieur French.


5633     CONSEILLER FRENCH :  Oui, juste pour clarifier, monsieur Pouliot, je n'aurais pas soulevé la question d'ailleurs parce que le Conseil n'a pas à apprécier le genre de travail que vous faites en général.  C'est juste qu'un de vos confrères est venu nous dire qu'il n'y aurait pas de jugement à l'emporte‑pièce avec Corus et, pardonnez‑moi, mais j'ai trouvé qu'il y avait plusieurs jugements à l'emporte‑pièce dans votre présentation.

5634     Mais encore une fois, les excuses ne sont pas nécessaires.  C'était un commentaire qu'il voulait tout simplement injecté un élément de réalisme dans la présentation de votre confrère que je trouve indûment rose par rapport à la programmation probable d'un Corus radio populaire parlée.

5635     M. POULIOT :  Monsieur French, vous me permettrez d'ajouter là‑dessus que si on a pris la peine de mentionner que je ne suis pas journaliste, ça n'exclut pas que parce qu'on est animateur qu'il n'y a pas une étique liée au travail qu'on fait et soyez assuré d'une chose, c'est que par mes années passées à CKAC notamment et maintenant à CFOM' je suis tout à fait consciente de l'étique nécessaire au travail que je fais et le commentaire qui a été passé, à mon avis, a dû être mal interprété, mais chose certaine, malgré tout, il n'a jamais été question ni de miner l'institution ni quiconque en faisant partie et je voulais simplement m'assurer que c'était clair cet après‑midi.


5636     CONSEILLER ARPIN :  Monsieur Arcand, vous nous avez déposé le Code de déontologie  Est‑ce qu'il s'applique uniquement aux journalistes ou, également, aux animateurs?

(rires)

5637     CONSEILLER ARPIN :  Je ne dors pas.

5638     M. ARCAND :  Ça s'applique à ce qui est diffusé en onde.  Donc, ça s'applique à tout le monde.

5639     CONSEILLER ARPIN :  Merci.

5640     Me LAGACÉ :  Monsieur le président, j'aurais une question de suivi sur cette dernière discussion.

5641     LE PRÉSIDENT :  Allez‑y.

5642     Me LAGACÉ :  Est‑ce que vous seriez prêt à accepter le respect de ce Code de déontologie par condition de licence?

5643     M. ARCAND :  Oui.

5644     Me LAGACÉ :  Merci.

5645     LE PRÉSIDENT :  Monsieur Arcand, si vous voulez, vous pouvez prendre... faire une synthèse brève de votre demande pour nous persuader pourquoi on doit vous octroyer une licence.  On donne ça toutes les requérantes et à moi que ça prenne trop de temps, vous êtes libre de nous renseigner.

5646     M. ARCAND :  Merci beaucoup, monsieur le président.


5647     Premièrement, je voulais juste... parce que je pense qu'il y a une question fondamentale qui est soujacente, c'est la question du marché de Québec.  Je pense que la question du marché de Québec est une question importante parce que c'est un marché un peu bouleversé, comme j'ai eu l'occasion de le mentionner.

5648     J'ai parlé tout à l'heure des sites web, j'ai parlé tout à l'heure de la question du transfert un peu des achats publicitaires dans d'autres domaines.  Vous avez que l'affichage, pour répondre à la question, est extrêmement fort actuellement, le Groupe Genex d'ailleurs possède une compagnie qui s'appelle *Exposé+ qui fait de l'affichage publicitaire.  Astral est extrêmement agressif sur le plan de l'affichage également.

5649     Donc, il y a d'autres endroits où les joueurs qui ne sont pas... ou qui sont inquiets de l'instabilité de la radio peuvent aller.  C'est simplement ça le point que je voulais faire et on pourrait éventuellement faire une étude plus détaillée.

5650     Je pense que dans...  pour ce qui est de la station de Québec si on prend celle‑là, je pense que les points importants pour nous ça demeure... il n'y a pas de station parlée sauf Radio‑Canada.


5651     LE PRÉSIDENT :  Est‑ce que vous allez retourner pour la requête pour la licence de Québec ou c'est votre...

5652     M. ARCAND :  Non; c'est l'ensemble  C'est que...

5653     LE PRÉSIDENT :  C'est l'ensemble, O.k.  Allez‑y.

5654     M. ARCAND :  ... on avait décidé qu'on faisait tout d'un coup.

5655     LE PRÉSIDENT :  O.k.  Écoutez, vous avez mentionné ça et j'ai manqué, O.k.  Allez‑y.

5656     M. ARCAND :  Alors, pour ce qui est de la licence comme telle de Québec, je pense que ce qu'il est important de souligner c'est encore une fois que malgré les prétentions, c'est qu'il n'y a pas de véritable station parlée à Québec avec une formule d'expression parlée.  Il y a des stations qui font du *talk+, mais il n'y a pas de formule comme telle et ça, je pense qu'il est important.


5657     Je voudrais également que le Conseil regarde de façon attentive les efforts que notre groupe est prêt à mettre.  On parle de $2 800 000,00 sur une période de sept ans pour le développement des talents canadiens.  Je pense que c'est quelque chose de très important et je pense que la décision dans le cas du marché de Québec que vous aurez à prendre est une décision qui sera probablement une décision assez difficile parce que, d'une part, il est évident que le marché a besoin de faire quelque chose, il a besoin qu'il se passe quelque chose.  La problématique à notre avis, c'est que le marché est dominé par un joueur de façon un peu trop grande actuellement.

5658     Toutes les organisation actuellement, que ce soit dans le cas de Corus ou de Cogeco en particulier, ce sont des organisations qui ne sont pas rentables à Québec.  Les deux ne sont pas rentables et la seule autre à part Astral qui est rentable, c'est CHOI, mais CHOI on sait les problèmes qu'ils ont et donc, vous savez que lorsqu'il arrive une question de non‑rentabilité, on fait une sorte de gestion souvent qui est une sorte de gestion difficile.

5659     Donc, il faut faire en sorte que cette décision fasse en sorte que le marché soit un peu mieux équilibré et on peut décider de ne rien faire, on peut décider de renforcer les joueurs qui sont le plus susceptible de concurrencer adéquatement les autres.

5660     Alors, je pense que c'est le genre de décision que vous aurez à prendre, mais c'est une décision qui, pour nous est fondamentale parce que, pour notre groupe le marché de Québec est un marché extrêmement important.


5661     Essentiellement, pour Montmagny, je pense que nous ne sommes pas un groupe qui avons acquis Montmagny au cours de la dernière année.  Nous sommes un groupe qui sommes là depuis quand même plusieurs années dans le cas de Montmagny.  Je pense que nous avons tenté de vous démontrer même si ça pose certains problèmes sur le plan du règlement, je pense que le Conseil a quand même la liberté de pouvoir rendre une décision positive dans le cas de Montmagny.

5662     Je pense encore une fois que le travail qui est fait est un travail de qualité en ce qui nous concerne et je pense que les efforts et les investissements que nous voulons faire à Montmagny sont des investissements considérables.

5663     Alors, essentiellement ce sont les points que je voulais faire aujourd'hui.

5664     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.  Madame la secrétaire.

5665     LA SECRÉTAIRE :  Merci, monsieur le président.

5666     J'inviterais maintenant Communications Médialex à venir présenter leur réplique aux interventions au sujet de sa demande.  Monsieur Azoulay, vous avez dix minutes pour faire votre réplique.  Merci.


RÉPLIQUE / REPLY

5667     M. AZOULAY :  Merci, madame la secrétaire.  Re‑bonjour, monsieur le président et honorables membres du Conseil.

5668     J'aimerais répliquer aux interventions faites par messieurs Cyr, Picard, Guérard et Jean et j'aimerais faire les commentaires suivants :

5669     Il est important de noter que la bande AM est loin d'être morte; c'est ce qu'ils ont dit tantôt.  Il s'agit simplement de regarder les dix marchés les plus importants au Canada pour voir qu'une ou plusieurs stations AM sont parmi les plus importantes.

5670     Deux, si nous comparons la Ville de Lévis à la région Roussillon, nous trouvons de très grandes similarités : (1) les deux sont des agglomérations de dix villes et (2), nous sommes les deux de l'autre côté d'un pont d'une ville majeure au Québec.

5671     Pourtant CJMS a bien été acceptée par les résidents, les gens d'affaires et même les maires qui nous ont donné leur appui.  Ils nous ont accepté à cause de notre programmation informative de qualité et notre choix musical non agressant.


5672     J'aimerais aussi commenter sur l'intervention de monsieur Sauvé.  Pendant plus de quatre ans monsieur Sauvé a eu la chance de démarrer sa station AM à Lévis, suite même à deux prorogations, mais il n'a jamais eu les fonds nécessaires pour débuter.  Si le Conseil approuve une licence à monsieur Sauvé une autre fois, je me demande si la même situation se répétera.  Est‑ce que ça sera un exercice inutile?

5673     En réponse aux interventions de monsieur Mathieu et ses amis, il est évident que ses interventions sont motivées et découlent de problèmes personnels entre nous dans le passé.  Si le Conseil est concerné de certains aspects d'affaires dans ces interventions, nous pourrons sûrement les adresser lors de ma présentation pour CJMS.

5674     C'est tout.

5675     LE PRÉSIDENT :  Conseiller Arpin.

5676     CONSEILLER ARPIN :  Ça ne sera pas des questions relatives à votre réplique, mais hier quand vous avez comparu, j'ai oublié de vous poser un certain nombre de questions et, en toute équité pour monsieur Sauvé, je me dois de vous poser les mêmes.


5677     Vous proposez, évidemment, 35 pour cent de musique canadienne à l'antenne de votre station de Québec et je présume que vous aussi proposez 65 pour cent de musique vocale française pour ces fins.  Or, en quoi consistera l'écart entre le 35 pour cent de musique canadienne et le 65 pour cent de musique française pour... Est‑ce que ça sera de la musique country qui viendra d'autres lieux que le Canada ou bien si on parle essentiellement de musique canadienne?

5678     M. AZOULAY :  Oui.  En fait, il est certain que sur le 65 pour cent du contenu français probablement 60... non, pas 60 pour cent, mais 90 pour cent de ça serait la musique canadienne.  Donc, on pourrait facilement dire que le contenu canadien serait d'un minimum d'à peu près 50 pour cent.

5679     CONSEILLER ARPIN :  Parfait.  C'est complet.  Pour les fins du dossier, ça complète mes questions et je vous remercie.  On aurait dû vous poser ces questions‑là hier, mais...

5680     LE PRÉSIDENT :  Vous avez maintenant l'opportunité de...

5681     CONSEILLER ARPIN :  Madame la conseillère juridique a des questions.

5682     LE PRÉSIDENT :  Ah! vous avez des questions?

5683     Me LAGACÉ :  Oui.  Excusez‑moi.


5684     Lors de votre présentation, vous aviez... vous vous étiez engagé à nous fournir la date d'une transaction intervenue avec Radio‑Canada.

5685     M. AZOULAY :  Oui.

5686     Me LAGACÉ :  Madame la secrétaire m'a informée que vous n'aviez pas fourni cette date‑là, alors j'aimerais que...

5687     M. AZOULAY :  Non, non.  J'ai... bien, en fait, je voulais vous la présenter lors de ma présentation pour CJMS.  J'avais d'autres renseignements aussi; il y avait trois engagements.  La date, je peux vous la donner tout de suite.  C'était le 7 juillet 2004.  Ça, c'était suite à une offre publique qui a été faite et je voulais vous remettre les documents.  Je pourrais vous les remettre tout de suite si vous voulez ou avant ma présentation pour CJMS pour, justement, démontrer que c'était une offre publique.

5688     Me LAGACÉ :  Les documents que vous voulez déposer, c'est les documents d'appel d'offre?

5689     M. AZOULAY :  Oui.

5690     Me LAGACÉ :  Et est‑ce que la transaction a eu lieu, elle?

5691     M. AZOULAY :  Oui, oui.  Nous, on a signé une entente.  Suite à l'appel d'offre, on a signé une entente le 7 juillet 2004.


5692     Me LAGACÉ :  Excusez‑moi; je crois que dans votre dossier de demande, il y a une lettre où est‑ce que Radio‑Canada a confirmé et je crois que c'est le 23 novembre 2004, qu'il a confirmé que l'offre était toujours en vigueur.  Est‑ce qu'on parle d'autre chose à ce moment‑ci?

5693     M. AZOULAY :  Non, on.  C'est parce que ça a été signé... pas toujours en vigueur, qu'il y avait une promesse d'achat de signée.

5694     Me LAGACÉ :  Est‑ce qu'on parle des équipements à ce moment‑là?

5695     M. AZOULAY :  Oui, c'est la même offre... la même promesse d'achat en fait.

5696     Me LAGACÉ :  Et la promesse d'achat a été maintenue même après la transaction.  La transaction n'a pas eu lieu?

5697     CONSEILLER ARPIN :  La question qu'on se pose là, la transaction... l'acquisition, je suppose qu'elle est conditionnelle que vous obteniez une licence à Québec et à Rimouski parce que ça couvrait...

5698     M. AZOULAY :  À Québec.

5699     CONSEILLER ARPIN :  À Québec?

5700     M. AZOULAY :  Oui.


5701     CONSEILLER ARPIN :  Donc, ce que vous nous dites essentiellement, c'est que cette offre d'achat demeure valide, conditionnelle à l'obtention d'une licence de radio AM pour desservir le marché de Québec et, évidemment, si le Conseil refusait votre demande bien, l'entente devient caduque et Radio‑Canada, bien, devra reprendre son processus de mise en marché ou procéder au démantèlement ou quoi que ce soit.

5702     C'est ça qu'il nous fait comprendre.

5703     M. AZOULAY :  Exactement.

5704     CONSEILLER ARPIN :  Exactement.  Et vous nous dites que l'entente que vous avez signée avec Radio‑Canada est de nature confidentielle?

5705     M. AZOULAY :  Exactement.

5706     CONSEILLER ARPIN :  Est‑ce que la confidentialité de cette entente‑là vient d'une clause dans la convention qui vous lie à Radio‑Canada ou si c'est une décision de Communications Medialex d'en garder la confidentialité?

5707     M. AZOULAY :  Non.  En fait, c'était une clause dans l'entente et je me suis informé ce matin et j'ai appelé Radio‑Canada.  En fait, hier je les ai appelé, on m'a retourné l'appel aujourd'hui.

5708     Je leur ai demandé si je pouvais soumettre cette entente‑là.  Moi, ça ne me dérangeait pas.  Par contre, le service de Conseil légal à Radio‑Canada m'a dit de ne pas le faire.

5709     CONSEILLER ARPIN :  Je pense que...


5710     M. AZOULAY :  Moi, ça ne me dérangeait pas là, c'est...  Moi, je ne vois rien là‑dedans qui dérangerait quoi que ce soit, mais je suis lié avec Radio‑Canada puis je suis obligé de le garder confidentiel.

5711     CONSEILLER ARPIN :  Ah!  On comprend très bien ce que vous nous dites.  Je veux dire, c'est une clause qui lie deux parties puis il faut que les deux parties soient consentantes et il y a une partie qui ne l'est pas.

5712     M. AZOULAY :  C'est ça.

5713     CONSEILLER ARPIN :  D'accord.

5714     M. AZOULAY :  Je pense... si vous permettez.  En ce qui concerne les deux autres points, les deux autres engagements, ça aussi je vais continuer.  On est en train de faire justement la grille... la grille horaire avec les heures qui étaient un peu mélangées.  Je m'en excuse encore une fois.

5715     J'ai essayé et j'ai tenté moi‑même de mettre à jour un peu le dossier.  Je l'ai fait rapidement puis j'ai fait une erreur, je l'ai fait la veille puis, effectivement, j'ai regardé ça hier et j'ai fait... j'ai fait une erreur de calcul. Donc, on travaille là‑dessus, ça va être pas plus tard qu'en début de semaine prochaine vous l'aurez.


5716     LE PRÉSIDENT :  Madame Noël?

5717     CONSEILLÈRE NOËL :  Pas de question.  Alors, je pense qu'on retourne à...

5718     LE PRÉSIDENT :  Oui.  Si vous voulez nous faire une synthèse de votre demande de nous préconiser pourquoi nous devrions vous octroyer la licence.  Vous êtes libre maintenant de nous adresser.

5719     M. AZOULAY :  Bien, en principe, j'ai mentionné ça.  Excusez‑moi, je n'étais pas prêt pour la question, mais en principe, ce qui se passe, c'est il y a une fréquence de disponible qui est le 980 mégahertz.  C'est une... il y a un site de diffusion aussi qui est disponible.

5720     Radio‑Canada a bien entretenu ce site‑là, c'est un site de toute beauté et ce serait dommage de le gaspiller.  La musique country comme telle est en très grande demande, très grande croissance aujourd'hui.

5721     Nous le voyons à CJMS, on le voit partout au Québec avec les festivals country qui se présentent.  Les gens qui sont intéressés au country, il y a plus de 400 000 personnes qui visitent le Festival de Saint‑Tite.  C'est quand même quelque chose avec de l'importance.  La musique country est très importante.


5722     Donc, nous voulons aussi pouvoir donner un médium aux artistes country de promouvoir leur talent ici à Lévis et nous croyons qu'en utilisant les ressources de Radio‑Canada on peut le faire comme il faut.

5723     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.

5724     CONSEILLER ARPIN :  Juste un point de clarification.  Vous avez dit 980 mégahertz, il fallait dire 980 kilohertz pour quelqu'un qui viendra un jour lire l'histoire, qu'il trouve la bonne information.

5725     M. AZOULAY :  Kilohertz, oui.  Excusez‑moi, oui.

5726     LE PRÉSIDENT :  Merci, monsieur Arpin, pour cette correction.

5727     Madame la secrétaire.

5728     LA SECRÉTAIRE :  Merci, monsieur le président.

5729     Je demanderais maintenant à Radio Charlesbourg/Hautes Saint‑Charles, CIMI‑FM à venir répondre aux interventions qui ont été déposées relativement à leur demande.  Monsieur Tremblay, vous aurez 10 minutes pour votre présentation.

RÉPLIQUE / REPLY


5730     M. TREMBLAY :  Monsieur le président, messieurs, mesdames les conseillers et conseillères.  Mon nom est Stéphane Tremblay, je suis président du Conseil d'administration de la Station CIMI‑FM 103,7.

5731     J'ai écouté attentivement ce matin en particulier l'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec, CKRL, CFIN, qui sont intervenus, évidemment, en opposition, si on peut parler dans ce sens‑là à notre demande d'augmentation de puissance, donc, CIMI‑FM, on aimerait réagir en premier lieu à l'intervention justement de ces groupes‑là ce matin.

5732     À notre avis, CIMI‑FM a été qualifié ce matin de station périphérique ou est en périphérie de Québec.  Selon nous, c'est tout à fait faux.  CIMI‑FM fait partie intégrante de la Ville de Québec, l'arrondissement de Charlesbourg fait partie intégrante de la Ville de Québec.

5733     Environ 75 000 citoyens habitent cet arrondissement et sont des citoyens de Québec, qui vivent à Québec autant Beauport, Sainte‑Foy, Québec y circule.  Donc, notre station communautaire CIMI‑FM' je crois, doit répondre justement à ces citoyens‑là qui ne sont pas confinés à un seul arrondissement.


5734     Comme le Conseil l'a fait remarquer aussi, les stations CKRL, CKIA, CHIZ dépassent largement le rayonnement initial de leur signal.  Donc, on peut entendre facilement CHIZ, CKRL, CKIA, Charlesbourg, Beauport, Sainte‑Foy, Québec.

5735     Et c'est tout à fait normal, selon nous, qu'une station communautaire, une station de radio soit entendue correctement, dans un rayonnement raisonnable.  Pourtant on semble, ce matin, ne pas avoir la même opinion ou la même rigueur pour la station CIMI‑FM 103,7.

5736     Selon nous, ça semble être pas tout à fait cohérent finalement, surtout avec... on parle de station communautaire donc qui dit communauté, communautaire, dit partage en quelque part.  Donc, il me semble qu'un peu plus d'ouverture aurait été intéressant à entendre ce matin là‑dessus.

5737     Une station communautaire urbaine doit pouvoir posséder une puissance d'antenne raisonnable pour garantir sa survie.  C'est exactement ce que CIMI‑FM revendique dans sa demande au CRTC, le droit de survivre dans le marché de Québec.

5738     J'ai appris également que la moyenne des revenus pour une station communautaire urbaine est de 335 000 000,00 $.  Eh bien! soit, notre moyenne de revenus des cinq dernières années ne dépasse pas 175 000,00 $.


5739     Nous serions sans aucun doute capable avec une puissance d'antenne acceptable d'atteindre cette moyenne de 335 000,00 $ peut‑être effectivement de la dépasser, ce qui permettrait à CIMI‑FM de rentabiliser ses opérations, donc d'assurer les cinq emplois plus ou moins de la station CIMI‑FM.

5740     Ce que j'ai entendu ce matin de l'Association de CKRL et CFIN démontre qu'il y a encore de la place à Québec pour une station communautaire avec une puissance d'antenne comparable aux autres stations, dans le sens qu'on n'a pas démontré avec une argumentation intéressante qu'une autre station viendrait briser finalement ou rendre ces stations‑là en difficulté.

5741     Je crois que les questions des conseillers et des conseillères ont été très précises là‑dessus et ils n'ont pas fait la démonstration que l'augmentation de puissance de la station CIMI‑FM serait un problème majeur pour ces stations‑là.


5742     Pour ce qui est des autres organisations qui ont décidé d'ignorer CIMI‑FM dans leur présentation orale, mais qui se sont opposés dans leur mémoire écrit, eh! bien je crois que c'est clair que leur objection à notre demande d'augmentation de puissance les laissent plutôt indifférents et qu'une station communautaire avec 4 000 watts de puissance n'aura pas d'impact significatif sur le marché de Québec, selon leur évaluation.  Je parle d'une station communautaire.

5743     La modification technique demandée par CIMI‑FM est, selon nous, tout à fait légitime si l'on considère que 20 watts c'est beaucoup trop peu pour répondre au mandat communautaire qui est associé à notre licence.

5744     En terminant, nous croyons que CIMI‑FM offre au Conseil une opportunité d'accepter une demande de modification technique qui permettra à une petite station communautaire de survivre, ce qui n'empêche pas le Conseil d'accepter également d'autres licences commerciales.

5745     Merci.

5746     LE PRÉSIDENT :  Monsieur Arpin.

5747     CONSEILLER ARPIN :  Monsieur le Député Petit quand il a comparu nous a dit que pour lui c'était une approbation conditionnelle et ce qu'il recherchait, c'était essentiellement une amélioration de la desserte de Charlesbourg et de la Haute Saint‑Charles.

5748     Est‑ce que vous avez des observations sur l'intervention de monsieur le député?


5749     M. TREMBLAY :  En premier lieu, on remercie l'appui de notre Député, monsieur Petit.  Je crois qu'il a exprimé son opinion, c'est tout à fait louable et correct.  C'est sûr que pour nous, comme je l'ai expliqué dans la présentation d'hier, notre demande de modification technique avec une puissance sur le 1069 avec une puissance approximative de 4000 watts souhaite englober, évidemment, la Ville de Québec dans son entier.  C'est notre demande au niveau de CIMI‑FM.

5750     La position de monsieur Petit, bien, évidemment, il a sa position de député et d'auditeur et c'est tout à fait correct et, là, on respecte ça aussi.

5751     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.  Et on donne à tous les requérants l'opportunité de nous donner une synthèse ou un sommaire de leur demande s'ils veulent, à la fin de leur présentation et je vous le donne maintenant.

5752     M. TREMBLAY :  Bien, merci de me permettre encore quelques minutes.  Je reviens sur le fait que la station CIMI‑FM, une station communautaire de Charlesbourg, de Québec, est à sa première expérience en audience face aux gens du CRTC.  Ce fut une expérience enrichissante, intéressante.


5753     On souhaite que nos idées, nos arguments, nos opinions ont pu vous éclairer en lien avec notre objectif de permettre à l'auditoire qui écoute CIMI‑FM, d'entendre CIMI‑FM.  Pas d'entendre la station de Rivière‑du‑Loup, du 103,7 qui vient selon ce que monsieur Arpin a mentionné, selon ce que les feuilles vont pousser dans les arbres ou pas ou la température va varier.

5754     Donc, c'est sûr qu'avec 20 watts de puissance, c'est trop eu.  C'est sûr qu'on a accepté... on avait fait la demande dans ce sens‑là il y a cinq ou six ans, maintenant, je veux dire, comme on dit, c'est le temps d'avancer, de faire un pas pour permettre à cette station‑là et ces artisans‑là de maintenir leur emploi et d'assurer la survie d'une station communautaire quand même d'une Ville de Québec qui est quand même assez importante.


5755     On parle de deux ou trois stations communautaires, donc quatre avec CIMI plus ou moins, d'un certain nombre de stations commerciales qui, en quelque part, oui, il y a une concurrence.  On n'a pas la prétention de faire concurrence à des groupes comme Radio‑Nord, Genex, Astral, Corus, c'est certain.  On pense qu'il y a moyen de trouver des commanditaires locaux pour assurer la survie de la station, assurer des emplois, assurer un endroit où les jeunes viennent développer leurs talents et parfois même des artisans qui ont déjà fait leur place au niveau de la radio de Québec, d'être en onde aussi.

5756     Je crois qu'on est de bonne foi, on est des gens qui croyons beaucoup au niveau de la radio.  On est des passionnés et j'espère que ce message‑là a été bien entendu et je vous remercie.

5757     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.  Madame la secrétaire.

5758     LA SECRÉTAIRE :  Merci, monsieur le président.

5759     J'invite maintenant Radio‑Nord Communications à venir répondre aux interventions qui ont été déposées pour leur demande de CKNU et Couleur Jazz.

RÉPLIQUE / REPLY

5760     M. BRIÈRE : Monsieur le président, membres du Conseil, je suis accompagné de monsieur Brosseau à ma droite, monsieur Banville, madame Côté et monsieur Panneton.


5761     Dans cette dernière étape du processus d'audience publique, nous désirons, dans un premier temps, remercier les centaines d'intervenants qui ont manifesté leur appui à la demande de Couleur Jazz à Québec.  Ces témoignages proviennent de diverses sources, notamment du Festival international d'été de Québec, d'annonceurs potentiels, d'artistes, de musiciens de jazz, de la Guilde des musiciens, des maisons de disques, de la Commission de la Capitale nationale de Québec, des maisons de publicités, de relations publiques, de gens d'affaires et de citoyens.

5762     J'attire votre attention sur le fait que l'ADISQ reconnaît les efforts de Couleur Jazz en soulignant le pourcentage élevé du contenu canadien proposé, le niveau très significatif de contribution de couleur jazz au Développement de talents canadiens et le fait que la formule de programmation de Couleur Jazz enrichit la diversité des gens musicaux à Québec.

5763     Nous tenons également à exprimer notre gratitude aux intervenants qui se sont exprimés en faveur des propositions de CKNU pour le renouvellement et la modification de ses conditions de licence.

5764     Ces intervenants sont des annonceurs potentiels, des auditeurs, des représentants de l'Université Laval, de l'Association des étudiants et étudiantes du Cégep de Limoilou, des maisons de disques, média Transcontinental de Québec et le festival international d'été de Québec.


5765     Ces appuis sont fondés sur diverses raisons que l'on peut résumer comme suit : nous avons présenté un plan de relance pour CKNU alors que le marché de Portneuf ne peut assurer seul la survie de CKNU.

5766     Il s'avère équitable de permettre à CKNU de concurrencer les stations de Québec à armes égales, tout en conservant une présence locale dynamique à Portneuf.  La qualité du programme de Développement du talent canadien proposé par CKNU qui prévoit des investissements de près de 275 000,00 $ avec des initiatives qui encouragent la relève dans le genre musical pop rock urbain.

5767     Quelques intervenants ont fait valoir leur opposition tant à l'encontre des propositions de CKNU que de la proposition de Couleur Jazz Québec.  Ces intervenants sont MBL Communications Média, Cogeco Diffusion, l'Association des radiodiffuseurs communautaires et la station CKRL.

5768     Ces intervenants ont invoqué la fragilité du marché de Québec pour inciter le Conseil à ne pas octroyer de nouvelle licence à Québec et à ne pas autoriser les modifications de licence demandées par CKNU.


5769     Contrairement aux prétentions de ces intervenants, nous croyons avoir démontré au moyen d'expert comme Touché Marketing, CARA et GEOCOM que les indicateurs économiques sur la santé financière de Québec sont meilleurs maintenant qu'ils ne l'étaient il y a quelques années en 2004 où nous avons produit notre demande pour Couleur Jazz.

5770     Nous sommes convaincus que la faible croissance des recettes radio à Québec et la réduction des marges bénéficiaires entre 2002 et 2004 n'ont rien à voir avec la capacité du marché.

5771     Faut‑il le rappeler, certains choix de programmation privilégiés à l'embauche d'animateurs vedettes suscitant la controverse entraînent des dépenses beaucoup plus élevées en cachets, bien sûr, en frais d'avocats, d'assurance et, éventuellement, en frais de règlement.

5772     Si ces animateurs se font la guerre entre eux, comme ce fut malheureusement le cas à Québec, ce sont toutes les radios du marché qui écopent, les annonceurs préférant investir ailleurs ou voir même se retirer de la radio plutôt que d'être coincés dans une saga comme celle qui a vécu à Québec.


5773     Rappelons que pendant cette même période, le marché de Québec a aussi connu le lancement d'une nouvelle station de Cogeco et la performance très négative d'une station AM laissée à son propre sort pendant quelques années en attendant un nouveau partenaire.

5774     Cette série noire explique en bonne partie que les marges bénéficiaires aient alors été moins élevées en radio à Québec.  Certains diffuseurs présents dans le marché ont confirmé que les événements qui ont secoué le marché ont aussi entraîné une réduction des tarifs radios qui peut expliquer la moindre croissance des recettes publicitaires locales.

5775     La question qui se pose est de savoir si le Conseil doit attendre que des radiodiffuseurs qui ont créé cette situation se disciplinent avant d'octroyer d'autres licences dans le marché comme le suggèrent certains intervenants.

5776     Nous avons toutes les raisons de croire que la situation est en voie de redressement et ne devrait pas justifier l'immobilisme que certains intervenants recommandent au Conseil pour protéger leurs intérêts.

5777     En consultant le rapport annuel de Cogeco, celui de 2005 qui porte le titre *Un monde de communications+, le lecteur inquiet dont nous étions, bien sûr, est largement rassuré.  En lisant ce qui suit dans le *Message aux actionnaires+, et je cite :


*Le 93.3 est à reconquérir le marché de Québec.  Les résultats de la station se raffermissent.  En 2006, la croissance continue.+

5778     Les représentants de Cogeco ce matin ont confirmé cette tendance.

5779     En page 35 du même rapport annuel, sous la rubrique *Secteur des médias+ on lit aussi, et je cite :

*Les activités de radiodiffusion devraient bénéficier des cotes d'écoute favorables obtenues durant l'exercice 2005 et du déploiement du RYTHME‑FM.  Par conséquent, le bénéfice d'exploitation devrait s'améliorer significativement.+

5780     Monsieur Guimond a confié ce matin qu'il est satisfait de la progression des stations Cogeco à Québec autant pour 93.3 en reconstruction que pour CJEC qui, dit‑il, arrive à maturité, selon le plan.

5781     L'intervention de Cogeco ce matin s'avère, me semble‑t‑il plus optimiste que son intervention écrite, d'autant plus que Cogeo a aussi déclaré ce matin ne pas s'opposer à la diversité pour les demandes dans des créneaux niches.


5782     Dans le cas de CKNU, cependant, Cogeco maintient son opposition, alléguant un changement de vocation et de marché.

5783     Nous répondons à cela que la proximité et la communauté d'intérêt demeure incontestée.  Nous répondons aussi que la comparaison avec la demande de CFEI à Saint‑Hyacinthe à laquelle ils se sont objectés ne tient pas vraiment la route, compte tenu que Saint‑Hyacinthe ne peut certainement pas être considérée comme une banlieue de Montréal.

5784     Ajoutons à cela en réponse à Cogeco que la demande de CKNU a été entendue dans le cadre d'un processus concurrentiel.  CKNU a satisfait aux critères exigés par le Conseil dans le cadre de ce processus.  Nos propositions en programmation locale sont originales et apporterons de la diversité.

5785     Nous avons accepté par condition de licence de maintenir une présence locale à Portneuf avec des studios et un minimum de 14 heures de programmation locale.

5786     Nous avons souscrit des engagements importants pour stimuler le talent canadien, l'acceptation de notre demande n'aura que peu d'effets sur les concurrents.


5787     La part de marché de CKNU, si ces demandes étaient autorisées, serait de 3.9 pour cent en l'an 1, soit un peu plus de 850 000,00 $ en revenus, ce qui représente presque un demi million de dollars de moins que ce que la station générait récemment sous l'ancienne administration.

5788     Il y a donc urgence, compte tenu de la situation de connaître la décision du Conseil sur les propositions de CKNU.

5789     En réponse à l'Association des radios communautaires, et à la station CKRL, nous souhaitons réitérer la position claire exprimée par le Conseil dans l'Avis public 2003‑33.  Rappelons que l'Association était intervenue aussi en 2003 pour s'opposer à l'octroi de nouvelles licences dans différents marchés de Québec.

5790     Le Conseil a écarté l'opposition de l'Association pour les motifs suivants :

5791     *Le Conseil n'est pas convaincu...+

‑‑ peut‑on y lire :


*... de limiter l'entrée de services commerciaux dans un marché sous prétexte qu'il pourrait exercer une concurrence plus grande sur le plan publicitaire sur les radios communautaires.  Les radios communautaires ont des clientèles publicitaires généralement distinctes de celle des stations commerciales et disposent d'autres sources de revenus qui ne sont pas accessibles aux radios commerciales.+

5792     Ces observations, monsieur le président, et membres du Conseil, complètent nos présentations.  Nous profitons de cette occasion pour remercier le Conseil de l'intérêt qu'il a apporté à nos demandes dans ce processus.

5793     Merci beaucoup.

5794     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.  Et vous avez un mot final, si vous voulez, synthétiser

votre requête?

5795     M. BRIÈRE :  Vous prenez un gros risque.  Je vais être bref.  Je voudrais dire juste deux, trois petites choses, très sincèrement.

5796     Vous dire d'abord que nous souhaitons jouer un rôle dans la radio diffusion au Québec puis y apporter une diversité de propriété.  Je pense que Radio‑Nord Communications a démontré ses véritables intentions en investissant de façon importante dans le développement de nos stations puis surtout en offrant des produits différents dans des marchés; le premier point que je voulais faire.


5797     Le deuxième point que j'aimerais faire, c'est que nous avons une équipe compétente et nous en sommes particulièrement fiers, capables de relever le défi que représente le marché de Québec dans la condition actuelle.

5798     Le troisième point, c'est que notre stratégie est de développer la radio locale.  On croit encore à ça et me semble‑t‑il que ça correspond, ce que j'ai entendu depuis quelques jours, à une demande du marché ou à un besoin de ce marché‑ci qui est un marché entier, qui est un marché autonome.  Ça répond à ça et nous, ce qu'on propose, je pense que ça cadre avec ce que le marché attend.

5799     J'aimerais insister encore une fois, en terminant, sur le fait que notre proposition à Québec, quand on la combine les deux stations, là, en fait, ça représente à peine un peu plus que les revenus de CKNU à Québec, ces dernières années.  Me semble‑t‑il que ça ne devrait pas créer un grave problème dans l'équilibre financier du marché de Québec.

5800     Merci beaucoup, monsieur le président.

5801     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.  Madame la secrétaire.


5802     LA SECRÉTAIRE :  Maintenant j'aimerais appeler la Requérante Yves Sauvé à venir présenter sa réplique aux interventions qui ont été déposées à sa demande.

5803     Monsieur Sauvé, vous pouvez présenter votre demande, vous avez dix minutes pour faire votre réplique.

RÉPLIQUE / REPLY

5804     M. SAUVÉ :  Merci, monsieur le président, mesdames, messieurs membres du Conseil, je suis en compagnie de madame Diane Galipeau et de monsieur Gilles Paré.

5805     Tout d'abord, concernant Communications Lévis.  Je suis surpris du volte‑face de monsieur Cloutier qui semble avoir un énorme trou de mémoire.  En 2002, lors des audiences publiques de Québec pour l'attribution d'une licence FM dans le marché de Québec, la requérante Communications Lévis a présenté une demande pour une nouvelle station FM à Lévis, demande à laquelle Yves Sauvé alors titulaire de CJRP‑AM ne s'était nullement opposé.

5806     Dans sa présentation, devant les Commissaires du CRTC, le porte‑parole de la requérante, Michel Cloutier, concernant la présence de CJAP country à Lévis déclarait, et nous rapportons fidèlement ses paroles :


*On souligne quand même que le CRTC a accordé à Radio Saint‑Laurent l'exploitation d'une radio AM country, un service qui n'est pas en onde actuellement et qui répondra certes à un besoin.  Malgré tout, nous notons que ce service offrira une complémentarité.+

5807     Et monsieur Cloutier de continuer :

*Nous croyons que l'interaction qu'il pourra y avoir entre les deux stations du fait qu'ils sont très complémentaires, viendront aussi créer une espèce de synergie au niveau des ventes des deux stations.+

5808     On aura compris que monsieur Cloutier concevait très bien la cohabitation d'une station de radio country, CJAP, dont le Conseil avait reconnu le bien‑fondé et la station pour laquelle il demandait un permis FM pour Lévis.

5809     La demande de Communications Lévis avait été rejetée, décision CRTC 2002‑191.


5810     Chacun peut interpréter les événements à sa façon.  Je suis dans le domaine de la radio depuis une quarantaine d'années et je suis un homme d'affaires.  Je connais bien le domaine country pour y avoir oeuvré et pour y oeuvrer encore et ce, depuis plusieurs années.

5811     Croyez‑vous que, moi, j'aurais sincèrement investi autant d'argent, autant de labeur dans ce projet si je n'étais pas convaincu et si je ne possédais pas l'expertise, les ressources financières, évidemment, une équipe dynamique pour travailler avec moi afin de réaliser le projet d'une station de radio rentable.

5812     La requérante Communications Lévis qui prétend que la musique country n'est pas populaire à Lévis se sert de la notoriété d'une station qui a connu de très grands succès avec la formule musicale country, soit CFLS‑92 country.  Incidemment, Communications Lévis veut reprendre les lettres d'appels de CFLS country.  Comme elle l'a expliqué au conseil, c'est une question de marketing.

5813     C'était tellement populaire les lettres d'appel qu'elle veut les utiliser.

5814     Quant aux prétentions de Communications Lévis sur l'échec de CFLS country à Lévis, elles sont fausses et je les attribue à un manque d'expérience et aussi à une ignorance et à une méconnaissance du dossier CFLS country à Lévis.


5815     Pourtant, nous l'avons clairement démontré au Conseil, nous l'avons aussi démontré à Communications Lévis lors de réplique, lors de réponse, si CFLS a changé de créneau pour devenir CFOM, ce n'est pas à cause de l'impopularité du country, mais bien par un changement de directeur général qui ne pouvait pas sentir, qui ne pouvait pas blairer le country, particulièrement le country francophone que, nous, on s'engage dans notre demande à populariser.

5816     Quand monsieur Cloutier parle de l'ex‑directeur général de CFOM qui présente du country à Sainte‑Marie‑de‑Beauce, nous notons que chaque FM priorise le country américain aux heures de grande écoute et diffuse le country francophone la nuit et dans les périodes de faible écoute.

5817     Pour sa part, Communications Lévis n'apporte rien de neuf, rien d'original dans le marché et il propose une macédoine musicale touchant à beaucoup de genres musicaux qui sont offerts en abondance par les autres diffuseurs du marché de Québec.


5818     Concernant l'intervention de monsieur Cyr en faveur de Communications Lévis et qui avait trait à la disponibilité de terrain, j'ai quelques explications techniques, je n'ai pas la compétence, mais on m'a donné des renseignements qui pourraient probablement clarifier la situation et si le Conseil le désire, il pourrait, monsieur Gilles Paré, notre directeur technique, vous en donner davantage.

5819     Alors, il n'est pas envisageable d'installer une station MA dans un parc industriel ou dans une région populeuse à cause du haut niveau de radio fréquence CRF généré par le système de diffusion.  Il y a aussi la Norme 6 de sécurité et santé Canada qui est à respecter pour la santé de la population environnante.

5820     Je crois que les industries installées dans le même environnement ne seraient sans doute pas favorables à cause des risques de brouillage des équipements électroniques qu'ils utilisent à l'intérieur de leurs usines ou bureaux.

5821     Rappelons‑nous dans les années 80 les déboires et le haut niveau de brouillage causé par CKCV‑1280 qui avait installé son site de transmission à Cap‑Rouge.


5822     Dans le dossier de Communications Lévis, l'Association des gens d'affaires de Lévis‑Centre a appuyé la demande de cette requérante.  Précisions que Communications Lévis est membre de cette association et qu'un de ses membres Vis‑à‑Vis Marketing présidé par monsieur Jean‑François Guérard a réalisé l'étude de marché de communications Lévis.

5823     Nous voulons rassurer le député, monsieur Parc Picard, qui a appuyé la demande de Communications Lévis.  Si le conseil nous donne son aval, CJAP‑FM sera une station locale à 100 pour cent.  Les studios seront installés à Lévis, je m'installe à Lévis, je reviens à Québec.  J'opérerai la station au quotidien avec, évidemment, des gens dynamiques, des artisans et tous les employés de CJAP‑FM sont des gens, des artisans de Lévis et aussi de Québec.

5824     Tel que mentionné devant vous, si le Conseil accordait un permis à Communications Médialex, maintenant en ce qui concerne les déclarations aussi de monsieur Azoulay, j'aurai une réponse, je n'ai aucune crainte à être en compétition.  D'ailleurs, je vous l'ai dit il y a quelques jours, avec eux puisque leur projet n'est pas une station véritablement country.

5825     Il s'agira d'une station dirigée vers les émissions de services, genre Info pop ou Info pub comme à CJMS de Saint‑Constant.  Alors, moi, ça ne me dérange pas.


5826     La musique country ne servira que de remplissage en ce qui concerne, puis on l'a bien vu, là, dans la demande puis avec tous les changements qui ont été apportés par Médialex.

5827     En terminant, concernant Médialex, je veux rassurer le conseil que j'ai les ressources financières pour voir naître le FM et que j'ai toujours les ressources financières pour l'OAM, vous l'avez d'ailleurs reconnu dans la décision CRTC 2000‑417.

5828     Merci beaucoup.  Excusez la difficulté.  Je fais un peu d'asthme alors j'ai de la difficulté à livrer le message; j'ai déjà fumé.

5829     Mme GALIPEAU :  J'aimerais affirmer, si vous me le permettez, monsieur.

5830     LE PRÉSIDENT :  Madame?

5831     M. SAUVÉ :  Juste une petite seconde; juste pour répondre à monsieur Azoulay, je pense que monsieur Azoulay est très mal placé pour parler de mes ressources financières, premièrement, parce que ce n'est pas mon gérant de banque et, deuxièmement, je pense qu'à CJMS ils connaissent déjà beaucoup de difficultés, alors je pense que je suis obligé de vous le mentionner, je n'ai pas de leçon à recevoir de monsieur Azoulay.

5832     Merci beaucoup.  Madame Galipeau?


5833     Mme GALIPEAU :  J'aimerais mentionner que monsieur Sauvé n'est pas un étranger dans la région puisqu'il fut durant de nombreuses années animateur vedette à Télé‑4, CJRP et CHRC.  Pour ceux et celles qui ne s'en souviennent pas, eh! bien *Le pape du pop+, c'est monsieur Sauvé.

5834     M. SAUVÉ :  C'était.

5835     Mme GALIPEAU :  J'aimerais aussi porter à votre attention la contribution qu'une station country FM aura sur le développement de la culture country francophone, particulièrement dans la région.

5836     Merci.

5837     LE PRÉSIDENT :  Merci.

5838     M. SAUVÉ :  Merci.

5839     LE PRÉSIDENT :  Vous voulez faire une synthèse de votre demande?

5840     M. SAUVÉ :  Oui.

5841     LE PRÉSIDENT :  Vous avez une...

5842     M. SAUVÉ :  Oui, certainement.  Nous, ce qu'on propose, c'est une radio locale à Lévis, avec des bulletins de nouvelles locaux, avec, évidemment, une participation dans la communauté.  Ce qu'on a proposé au CRTC de s'impliquer, d'aider les organismes.  Il s'agit d'une station modeste, mais nécessaire à Lévis.  Alors, la nouvelle station country de Lévis va, selon nous, ajouter à la diversité.


5843     Je vais terminer par ceci.  Pour moi, CJRP country, c'est un rêve que je veux réaliser.  Je veux réaliser ça avec des gens qui sont impliqués dans le domaine de la musique country.  J'ai donné ma vie et puis, moi, je veux, si on me donne l'occasion de le faire, eh! bien contribuer à, je pense, améliorer, ajouter des créneaux musicaux, un autre créneau musical dans la région de Québec.  Voilà.

5844     LE PRÉSIDENT :  Merci bien.

5845     M. SAUVÉ :  Merci.

5846     LE PRÉSIDENT :  Mesdames, messieurs.  Madame la secrétaire.

5847     LA SECRÉTAIRE :  Merci.  J'aimerais maintenant inviter Standard Radio to respond to all the interventions that were filed with respect to their application.

RÉPLIQUE / REPLY

5848     MR. BRAIDE :  Mr. Chair, vice‑chairs, commissioners, counsel staff; I'll be brief.  I have less than two pages and the print is large.

5849     Cogeco and Mr. Gagné have suggested to you that there is no demand for an English station.  We respectfully disagree.  You've heard from our intervenors, you can read the interventions of Yves or more in our file.


5850     This morning, Mr. Cyr offered a poll or mentioned a poll conducted last night by TVA, asking local residents which station they would prefer to have licensed in these hearings.  The on‑line segment of the poll, which included 762 respondents gave an English rock station, a remarkable 32 per cent approval range.

The results were, in fact, as follows:  Jazz at 12 per cent; classique at 27 percent; Corus at 29 per cent; and English rock at 32 per cent.

5851     The demand for a second language service in this city is significant.  This is clearly much higher a demand level than in many parts of English speaking Canada where the Commission has mandated the delivery of French language services pursuant to the Broadcasting Act.

5852     The demand is clearly there, the resources are available.  Standard is ready to bring to Quebec City and its region a new and exciting Canadian music that will never be heard if this kind of radio station is not licensed; as simple as that.

5853     Our Canadian talent development package offers stimulation in the sum of over one million dollars to a live rock music scene that is ready to take off, if given the right support.


5854     The Bear Quebec City will focus on Canadian music; 50 per cent of our Can. con. will be from the past year, half of that will be from the past six months.  Canadian content will be maintained between 6h00 a.m. and 6h00 p.m. at the 40 per cent level.

5855     You heard Jim Killen says that he is going to increase his ad spending.  Standard recognizes that there are incumbents and we listened carefully to Cogeco, but we believe that we can serve this market without unduly affecting them.

5856     Please recall that our seven‑year revenue projections are very comparable to those of Radio Classique and are only 58 per cent of those proposed by the Jazz station.  Despite our genre, we are in some ways a niche service as a result of our language of operation.

5857     In conclusion, you have heard from artists, advertisers, educators, listeners and others whether they be anglophones, allophones or bilingual francophones in significant measure who have told us that they want this new service.

5858     Standard is prepared to take the necessary risks to put this new service on the air.

5859     Thanks for your time and consideration, et bon retour chez vous.


5860     THE PRESIDENT :  Thank you.  Well, did the two pages include your final word or do you want to ‑‑

5861     MR. BRAIDE :  Mr. Chair, in anticipation of generosity and in the interest of brevity, I included my final comments in those remarks.  Thank you very much.

5862     THE PRESIDENT :  Thank you very much.

Madame la secrétaire.

5863     LA SECRÉTAIRE :  J'inviterais maintenant la compagnie 91472605 Québec Inc., Jean‑Pierre Coallier, à venir répondre aux interventions qui ont été déposées à leur demande.

5864     M. COALLIER :  Merci beaucoup.  Monsieur le président, mesdames, messieurs les Commissaires, merci de nous permettre de jeter un peu de lumière sur les zones grises qui peuvent peut‑être encore subsister dans l'implantation éventuelle d'une station de musique classique à Québec et avant de plonger dans mes réponses aux interventions, l'humilité que vous me connaissez et ma réserve habituelle m'empêchent de commenter le sondage que TVA a fait hier et auquel monsieur Braide a fait allusion tout à l'heure.


5865     Il a fait allusion à la portion en ligne, il a pris soin de ne pas dire que nous avons obtenu 48 pour cent d'appui sur la partie téléphonique de ce sondage.

5866     En ce qui a trait aux interventions visant directement notre projet, je dois dire que j'ai répondu par écrit à deux de ces intervenants, le Conseil possède ces deux lettres dans ses dossiers.  Il s'agit de la Radio communautaire et de l'ADISQ.

5867     Je veux m'attarder quelques secondes sur l'intervention des radios communautaires, si vous permettez.  J'ai bien aimé les observations de madame Noël sur les différentes sources de financement qui s'offrent à la radio communautaire.  Je suis moi‑même, à votre grande surprise probablement, impliqué en tant que parrain et québécois dans la nouvelle radio communautaire CILS de Victoria en Colombie‑Britannique, nous devons trouver 90 000,00 $ d'ici la fin juin pour mettre en onde cette nouvelle station.

5868     Moi, je vais les aider et je vais suivre le conseil de madame Noël, je vais me tourner vers mes confrères radiodiffuseurs pour trouver le 90 000,00 $, mais je pense que les plus riches sont partis.

(rires)


5869     Je voudrais dire quand même aux radios communautaires d'ici : soyez bénis de faire de la radio communautaire ici au Québec parce qu'il est diablement laborieux de trouver des dollars à Victoria en Colombie‑Britannique pour l'implantation d'une radio francophone.

5870     Intervention du Syndicat des employés de CHRC, à ce Syndicat des employés de CHRC, je répondrai que les fleurs inutiles auxquelles il faisait allusion un peu plus tôt ce matin, ça s'appelle de la *culture+.  Notre projet est un complément à l'offre radiophonique à l'heure actuelle à Québec.

5871     À l'intervention de monsieur Lachance qui suppose que nous pourrions changer de vocation au bout de quelques années si la situation ne tourne pas telle que prévue, je réponds qu'on a tout simplement qu'à consulter mon dossier de radiodiffuseur.

5872     Pour les autres interventions, c'est surtout la crainte de voir baisser auditoire et revenus des stations en place, choisissons alors tout simplement le moindre des maux et laisson entrer Jean‑Sébastien Bach à Québec juste avant les fêtes du 400ième anniversaire de la Ville de Québec, ville d'histoire et de culture.


5873     Comme à Montréal, le choc ne sera que passager.  La blessure va se fermer à l'intérieur d'un an, mais oui, il y aura un choc.  Je n'ouvre pas une station de radio de musique classique à Québec pour passer inaperçu, mais le choc sera beaucoup plus important au chapitre de l'auditoire qu'au chapitre des revenus.

5874     En somme, je vais enlever aux radios existantes une partie de l'auditoire qui ne les intéresse absolument pas; monsieur Arpin dirait : l'auditeur‑type de 57 ans.

5875     Merci beaucoup, mesdames, messieurs les Commissaires pour cet accueil, pour cette ouverture à la diversité et à la culture.  Merci, monsieur le président, madame Pennefather aussi d'avoir eu l'élégance de souligner les 321 ans de Jean‑Sébastien Bach en début de semaine.

5876     Tout compte fait, monsieur le président, mesdames, messieurs les Commissaires, le 20 mars 2007, jour du 321ième anniversaire de naissance de Bach semble le moment idéal pour lancer officiellement à 92,7 la nouvelle station québécoise de musique classique qui portera d'ailleurs les initiales de Jean‑Sébastien Bach, CJSB.

5877     Je vous remercie de votre attention.  Merci pour l'accueil aussi.

5878     LE PRÉSIDENT :  Est‑ce que vous avez vraiment besoin d'un autre pitch final après ça?


5879     M. COALLIER :  Je pense que tout ce que je pourrais ajouter pourrait peut‑être me nuire plutôt que m'aider, mais je vais simplement dire, monsieur le président, si vous permettez, j'ai une présentation qu'on a fait lundi, j'avais six lignes que je n'ai pas lues parce que, bon... mais je vais le faire maintenant.

5880     Faire connaître à tous l'inépuisable répertoire de la plus belle musique au monde, répandre la joie et un peu de culture gratuitement partout, sans câble, sans soucoupe, la richesse et pourvoir écouter librement cette musique qui a traversé les modes et le temps.

5881     Et si c'est vrai pour les gens de Montréal, c'est vrai pour les gens de Québec.

5882     Je vous remercie beaucoup.

5883     LE PRÉSIDENT :  C'est bien.  Merci, messieurs.  Madame la secrétaire.

5884     LA SECRÉTAIRE :  Merci, monsieur le président.  J'inviterais maintenant la Requérante 3924301 Canada Inc., Communications Lévis à venir répondre aux interventions qui ont été déposées en rapport avec leur demande.

5885     LE PRÉSIDENT :  Allez‑y, s'il vous plaît.

RÉPLIQUE / REPLY


5886     M. CLOUTIER :  Oui.  Merci beaucoup.  Juste en débutant, monsieur Coallier a dit quelque chose que j'aime bien.  Monsieur Coallier, j'ai de la famille à Victoria, j'ai la famille de ma mère en Colombie‑Britannique, je connais bien le projet CILS, je l'ai vu sur internet et j'ai communiqué avec eux pour leur envoyer des sous.  Alors, on voit qu'on a des passions communes, pas juste les mêmes fréquences finalement.  Voilà.

5887     Alors, dans un premier temps, j'ai écouté attentivement au cours de la journée aujourd'hui les interventions des différentes parties qui sont venues devant vous.  Évidemment, certaines m'ont consolidé dan notre position face à une radio à Lévis.

5888     Moi, il y a un petit point, à un moment donné, que j'ai entendu, je ne me souviens plus qui exactement l'a dit et je voulais faire une précision, lorsqu'on parlait de programmation.  Il y a quelqu'un, à un moment donné, qui a dit que les projets de Lévis couvriraient aussi Québec et voulaient desservir Québec.


5889     À ce niveau‑là, je voudrais faire une précision en disant que notre programmation, particulièrement au niveau du contenu oral est très ciblée sur Lévis, là.  Il y a plein de dossiers qui tapissent l'actualité de Québec, qui ne seraient pas parmi notre actualité.  J'en ai noté rapidement quelques‑unes comme ça.

5890     Je pense, entre autres, au prolongement de l'autoroute Duvallon qui est un sujet chaud de la Ville de Québec, qui ne serait pas vraiment d'intérêt à Lévis et qui n'aurait pas été traité à l'intérieur de nos bulletins de nouvelles.

5891     Il y a un projet hôtelier aussi, un golf sur l'Autoroute Laurentien qui n'aurait probablement pas été traité non plus ainsi que parfois les légendaires chicanes à l'Hôtel de Ville entre la Mairesse Boucher et l'opposition.  On en aurait peut‑être passé quelques petits commentaires comme ça parce que parfois c'est rigolo, mais je ne pense pas que c'est vraiment des choses qui se seraient explicitement retrouvées dans nos bulletins d'information parce que ce n'est pas des informations qui sont précises à Lévis.

5892     Nos bulletins d'information, notre programmation et le contenu seront entièrement axés sur Lévis et lorsqu'un événement de Québec touchera Lévis ou pourra être adapté à Lévis, à ce moment‑là, on en parlera.


5893     Madame Giard, vous avez des choses à ajouter?

5894     Mme GIARD :  Bonjour.  Je n'ai pas le verbe de mon ami Rénald ni le charme de monsieur Coallier, mais je veux quand même revenir sur quelques points que je trouve importants.

5895     D'abord, remercier peut‑être les gens qui sont venus ce matin appuyer le projet de Communications Lévis et je considère que maintenant nous n'avons plus à vous convaincre que les gens de Lévis ont besoin d'une radio locale.

5896     De même que la quantité de demandes pour le marché de Lévis vous démontre bien que nous avons tous convenu ou que nous avons tous essayé de convaincre le CRTC que le marché de Lévis pouvait faire vivre une station de radio locale.


5897     Je voudrais aussi rassurer les gens de diffusion avant scène qui sont venus ce matin et qui ont promis d'être le chien de garde de la station locale de Lévis que les radios du Groupe Simard en fait, actuellement ont des ententes privilégiées avec les amants de la scène de Saint‑Georges‑de‑Beauce avec le Centre culturel de Rivière‑du‑Loup et avec la Salle André Gagnon de La Pocatière et des ententes privilégiées puisque ce sont des diffuseurs de spectacles où nous sommes derrière eux et nous appuyons toutes leurs démarches de diffusion de spectacles dans ces milieux‑là.

5898     Et Michel a convenu avec ces gens‑là d'agir de la même façon parce qu'il y croit.

5899     Ce que je voudrais vous dire aujourd'hui puis vous nous avez d'ailleurs lancé l'invitation, à savoir : vous avez deux minutes pour nous démontrer que votre projet est le meilleur, c'est ce que je veux essayer de faire.

5900     Pourquoi le projet de Lévis est le meilleur projet?  Bien, en fait, je voudrais aussi avant, je m'excuse, répondre aux journaliste du Soleil qui dit que le projet de Communications Lévis n'est pas ficelé.  Je veux le rassurer en lui disant que nous avons répondu à la demande du Conseil et nous avons déposé ce matin un projet de convention d'actionnaires avec une lettre explicative et c'est clair que si on avait exigé ce document précédemment, ça nous aurait fait plaisir de le déposer.

5901     C'est maintenant fait, à votre demande nous avons déposé le document et le document officiel vous sera déposé d'ici le 5 avril prochain.


5902     Pourquoi c'est le projet de Communications Lévis et c'est le projet de Michel qui est le meilleur?  Parce que c'est un projet avec Studio à Lévis, émetteur à Lévis, 100 pour cent local, résolument local.  Certains de mes amis me disent, des fois, que les radios indépendantes, on est condamné à être local et c'est ça qu'on veut.

5903     Pourquoi Michel... on a embarqué avec Michel dans le projet, c'est que c'est un gars perspicace, déterminé et qu'il a un élément important qui nous est commun, c'est la passion.  Toutes les stations radios indépendantes, privées, ont fait la preuve que pour fonctionner dans un marché, il faut avoir la passion.

5904     Quand Michel est venu nous voir et qu'il avait un peu manqué son coup lors de sa première présentation en 2001, il nous a dit : j'ai besoin de support technique, j'ai besoin d'expertise, j'ai besoin de consolidation financière pour être capable de faire face aux coups durs des deux ou trois premières années.

5905     C'est dans cette perspective‑là qu'on s'est associé à Michel et c'est aussi parce que Michel, c'est un passionné comme nous autres et qu'on le connaissait bien puisqu'il avait travaillé dans nos stations radio précédemment.


5906     Pourquoi aussi le projet de Communications Lévis est le meilleur projet?  C'est le projet qui répond le mieux aux besoins de la population de Lévis et je pense que certains de vous l'ont exprimé d'ailleurs.  C'est le seul projet qui va permettre aux gens de Lévis de se reconnaître et de se faire connaître.

5907     C'est le projet qui va bonifier aussi la part des radios commerciales indépendantes privées au système de radiodiffusion canadien.  Je me suis fait dire à quelques reprises : tu sais, Renée, tu travailles fort, mais dans dix ans le système de radiodiffusion canadien ne permettra plus qu'on puisse voir émerger des stations radios privées indépendantes.

5908     Et je ne veux pas croire ça et je vais continuer de dire que dans certains marchés on a besoin de radios privées indépendantes francophones.

5909     J'aime beaucoup mieux les commentaires de madame Noël en novembre dernier quand elle nous a dit, au contraire, parce qu'elle y croit : vous devez apprendre à travailler ensemble, à vous regrouper, à créer des complicités, à partager des compétences et à créer des alliances.


5910     Et le projet qui vous est présenté aujourd'hui pour la communauté de Lévis, c'est exactement ça.  C'est un projet pour les gens de Lévis, qui va parler aux gens de Lévis, qui va parler des gens de Lévis et de ce qu'ils ont à dire, qui va promouvoir la culture des gens de Lévis et notre expérience et notre support à Michel va permettre pas de durer sept ans, le temps d'une licence, mais que les gens de Lévis aient une station qui va progresser au même rythme que leur communauté.

5911     Michel Cloutier et Richard Hamel ont démontré depuis cinq ans qu'ils étaient persévérants, perspicaces et déterminés.  Je veux dire au Conseil aussi qu'on parle beaucoup de relève au niveau artistique, mais Michel et Richard sont la relève en terme de gestionnaire de station radio.  Est‑ce que vous avez eu beaucoup de projets pendant les audiences de Québec sur la relève en gestion de station radio, et moi, ça me rend fière de voir qu'il y a des jeunes qui s'intéressent à démarrer des stations radio, à vouloir réussir, à vouloir les gérer, à continuer d'apprendre et surtout, ce qui me fait plaisir, c'est que leur projet, c'est un projet de radio indépendante privée, commerciale, pour les gens de Lévis.

5912     Merci de nous avoir entendus.

5913     LE PRÉSIDENT :  Mme Giard, je note qu'il vous manque ni verbe ni charme!

(rires)

5914     Mme GIARD :  Merci.

5915     LE PRÉSIDENT :  Madame Noël.


5916     M. CLOUTIER :  Est‑ce que je pourrais juste rajouter un petit mot parce que Renée m'avait dit qu'elle avait quelque chose à lire.  Je ne pensais pas que ça allait être si long et que vous m'aimiez autant.  Je voulais simplement dire que les gens de Lévis, je les connais bien, j'habite à Lévis depuis le début du projet et depuis le début que nous voulions établir une radio à Lévis.

5917     J'ai toujours discuté avec ces gens‑là, pris le temps d'aller souper avec plein de gens des Chambres de commerce, des gens d'affaires pour essayer de déterminer vraiment ce que ces gens‑là s'attendaient d'une radio à Lévis. Ça a été mon lot des cinq dernières années et j'étais conscient que j'avais besoin d'une expertise pour de l'administration.

5918     À l'origine, je suis un artisan de radio, je suis un animateur, je voulais devenir un administrateur, mais je devais aller chercher l'aide nécessaire.

5919     Je vous remercie de nous avoir entendus.

5920     LE PRÉSIDENT :  Merci.


5921     CONSEILLÈRE NOËL :  J'ai une question additionnelle suite au dépôt du Projet de convention d'actionnaires et peut‑être que la personne qui devrait répondre à ça, c'est monsieur Simard.

5922     Hier, quand on a parlé du capital actions, on avait une injection de 100 000,00 $ sous forme d'actions de catégorie C qui serait détenue par CJFP et aujourd'hui, quand on regarde l'actionnariat prévu dans le Projet de convention d'actionnaire, on a d'abord au préambule les actionnaires... les détenteurs d'actions de catégorie A votantes qui sont dans une proportion... dans les proportions suivantes : Michel Cloutier; 30 pour cent; CJFP, 30 pour cent; Gilles Lapointe, 19; Gilles D'Anjou, 19 et Richard Hamel, 2.

5923     Quand on arrive aux mises de fond additionnelles à l'article 8 et je vous avoue que je l'ai lue très très rapidement, mais les actions de catégorie C, on retrouve les proportions dont vous nous avez parlé hier pour la mise de fond pour les catégories E intégralement.  Cependant, quand on arrive aux catégories C, elles disparaissent et on parle... on dit ceci :


*Les parties conviennent qu'une somme de 100 000,00 $ additionnelle sera versée, investie si nécessaire de façon proportionnelle au capital‑actions de catégorie E déjà détenues par les parties et cette mise de fond additionnelle de 100 000,00 $ n'est pas proportionnelle au pourcentage de la mise de fond originale de l'actionnaire dans les actions de catégorie E, le ou les actionnaires qui n'auront pas ainsi contribué de façon proportionnelle auront un délai de 12 mois afin de contribuer à la même mise de fond que les autres actionnaires, sinon l'actionnaire ou les actionnaires en défaut de contribuer de façon proportionnelle devront céder un pourcentage proportionnel de leurs actions votantes à la mise de fond qu'ils auraient dû faire à l'actionnaire ou aux actionnaires ayant effectué cette mise de fond additionnelle.+

5924     Alors, ma question, c'est ; où sont passées les actions de catégorie C et la mise de fonds de 100 000,00 $ de CJFP?


5925     M. CLOUTIER :  Si vous permettez, madame Noël, c'est que comme originalement je vous avais dit, on avait demandé à monsieur Simard, parce qu'on voulait faire rapidement pour déposer en temps au Conseil, mais on s'était dit entre nous que ce 100 000,00 $ là, s'il devenait nécessaire, selon les rendements de l'entreprise, que, évidemment, on serait prêt à contribuer et c'est écrit dans le document qu'on avait déposé au Conseil, qu'on était prêt à contribuer, là, chacun des actionnaires.

5926     Alors, on s'est dit que pour régler la problématique, on était aussi bien de mettre dans la convention le fait que si ce 100 000,00 $ est nécessaire, on va le déposer chacun selon nos actions et s'il y avait une problématique, que le montant devrait être supérieur, mais on aura le 12 mois pour trouver l'argent nécessaire si tel était le cas, évidemment.

5927     CONSEILLÈRE NOËL :  Je vous remercie.

5928     M. CLOUTIER :  De rien.

5929     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.  Madame la secrétaire.

5930     LA SECRÉTAIRE :  Monsieur le président, ceci complète l'examen des articles 1 à 10 à l'ordre du jour de cette audience.


5931     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.  On va prendre une pause maintenant et commencer avec le prochain article sur l'Ordre du jour, ça veut dire la présentation de CJMS pour le renouvellement en dix minutes.  On va siéger aujourd'hui jusqu'à 6 h 00 à peu près et on va recommencer demain matin à 9 h 00, mais on va commencer avec la présentation de CJMS  et les questions jusqu'à à peu près 6 h 00.

5932     We will resume in 10 minutes.

‑‑‑ Suspension à 1657 / Upon recessing at 1657

‑‑‑ Reprise à 1709 / Upon resuming at 1709

5933     LE PRÉSIDENT :  À l'ordre, s'il vous plaît.  Order, please.  Madame la secrétaire.

5934     LA SECRÉTAIRE :  Merci, monsieur le président.

5935     Nous procéderons maintenant avec l'examen de l'article 11 de l'Ordre du jour, soit la demande présentée par 3553230 Canada Inc. en vue de renouveler la licence de l'entreprise de programmation de Radio CJMS Saint‑Constant qui expire le 30 avril 2006.

5936     Tel qu'indiqué dans l'avis d'audience public 2006‑2, le Conseil croit qu'il pourrait y avoir eu manquement par la titulaire au règlement de 1986 sur la radio en ce qui concerne la soumission de rubans témoins et la diffusion de la musique vocale de langue française.


5937     De plus, le Conseil voudra examiner s'il y a eu manquement en ce qui a trait au versement des contributions au Développement des talents canadiens et la soumission des rapports annuels.

5938     Monsieur Alexandre Azoulay comparaît pour la requérante, il nous présentera son collègue et vous disposerez alors de 20 minutes pour votre présentation.

5939     Monsieur Azoulay.

PRÉSENTATION / PRESENTATION

5940     M. AZOULAY :  Merci, madame la secrétaire.  Re‑bonjour, monsieur le président et honorables membres du Conseil.

5941     Encore une fois, mon nom est Alexandre Azoulay, président de Médialex Communications,  propriétaire de CJM à Saint‑Constant, Québec.  À ma gauche se trouve notre directeur des nouvelles, monsieur Gary Daigneault qui élaborera brièvement quant à notre programmation parlée et informative.

5942     Nous nous présentons devant vous aujourd'hui afin de procéder à la première demande de renouvellement de notre licence depuis que notre entreprise a pris le contrôle de CJMS à Saint‑Constant.


5943     Notre compagnie en était à ses premières armes et ce qui a trait à l'industrie de la radiodiffusion et nos premières années ont représenté un processus d'apprentissage durant lequel nous avons fait quelques erreurs, bien que nous nous sommes évertués à devenir plus compétents et professionnels.

5944     Je suis fier de dire que nous avons fait face à toutes les inquiétudes exprimées par le Conseil et avons corrigé tous les problèmes.  De plus, nous avons engagé des consultants professionnels en radiodiffusion, Burns Média de Burlington, Ontario, afin qu'ils nous aident à interpréter la réglementation et à rester sur le bon chemin.

5945     Ils nous aidés à établir des politiques musicales qui nous permettent d'être conformes aux engagements de la musique canadienne‑française.  Ils nous ont également assistés lors de l'écriture et de la présentation de matériel informatif.

5946     Nous possédons maintenant des studios et des installations à la fine pointe de la technologie, tout aussi modernes que ceux qu'on retrouve dans les grandes stations.  Nous avons engagé des radiodiffuseurs possédant plus d'expérience et de talent.


5947     Nous sommes déterminés à offrir la meilleure information locale et la crème de la musique country canadienne‑française.  Notre station est présente à tous les festivals country de la région et nous diffusons à partir de la plupart d'entre eux.

5948     CJMS a également joué un rôle significatif dans la promotion de jeunes talents musicaux canadiens‑français.

5949     Nous avons lancé plusieurs nouvelles carrières musicales au cours des dernières années et puisque ces artistes étaient encore inexpérimentés, les stations importantes de la région ne voulaient pas diffuser leur musique.  Après que nous les ayons lancés et promus, ces artistes ont finalement obtenu la diffusion de leur musique dans certaines stations FM de la région.

5950     Nous diffusons annuellement en direct le super Gala Country Star, la version québécoise de Canadian Country Music Awards.  Nos présentateurs sont les hôtes de cet événement et nous y jouons un rôle important.

5951     Chaque semaine nous présentons quatre spectacles en direct à partir de différents restaurants ou bars où nous invitons de quatre à cinq artistes.  Ceux‑ci ont environ 20 minutes durant lesquelles ils offrent un mini concert et démontrent leur talent.


5952     En tant que directeur des promotions, Roger Charlebois déclare ceci :  *Ces artistes ont investi temps et argent à la production d'un CD.  Le moindre que nous puissions faire est de leur donner la chance d'être entendus.+

5953     Roger diffuse également une émission intitulée *Les grandes entrevues country+, une émission hebdomadaire de deux heures durant laquelle il mène une entrevue avec un artiste dans le but de mieux le faire connaître par le public.

5954     Au cours du Festival de Saint‑Tite, le plus important festival country du Québec, nous avons érigé notre propre scène sur laquelle nous avons offert des spectacles en direct.

5955     Je demanderais maintenant à monsieur Gary Daigneault de passer en revue notre rôle en ce qui a trait à la programmation informative à notre communauté.


5956     M. DAIGNEAULT :  Merci Alex.  Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les Commissaires, CJMS est profondément impliquée dans la grande région du Roussillon.  Nous faisons partie du groupe de développement local et non seulement nous leur offrons un bon nombre de temps promotionnel gratuit, mais nous diffusons également en direct plusieurs événements sociaux afin de créer une prise de conscience communautaire.

5957     En tant que membre de l'Association des gens d'affaires du Roussillon, nous diffusons gratuitement une chronique hebdomadaire durant laquelle chacun des membres de cette association peut informer la communauté de leurs produits et services.

5958     Nous sommes partenaires d'une campagne saisonnière ayant pour but d'empêcher les conducteurs en état d'ébriété de prendre la route et nous travaillons aussi avec Tim Horton afin de collecter les fonds nécessaires afin de permettre à des enfants défavorisés d'aller dans un camp de vacances.

5959     En plus de son engagement envers la musique canadienne‑française, CJMS comprend un pourcentage de programmation type parlée.  Notre expertise touche plusieurs domaines tels que la loi, la santé et les loisirs.

5960     Nous planifions et diffusons également plus de six heures de nouvelles et d'information chaque semaine et de ce total, près de quatre heures et demie sont consacrées exclusivement aux nouvelles simples et pures et 75 pour cent d'entre elles sont dites locales.


5961     En considérant que nous sommes un joueur relativement petit sur le marché de radiodiffusion de la grande région de Montréal, je crois que notre engagement est pour la qualité et je mets ici l'emphase sur le mot *qualité+ de notre programmation parlée et d'information qui est agressive et importante.

5962     Nous avons souvent accueilli également à nos émissions les maires de toutes les villes du Roussillon, il y en a un total de 12, afin qu'ils puissent discuter des initiatives relatives à leur ville respective et chacun d'entre eux nous ont fourni une lettre appuyant notre demande.

5963     Nous avons également invité à maintes reprises depuis son élection le député libéral provincial Jean Dubuc et plus récemment, la toute nouvelle députée fédérale du comté de Chateauguay Saint‑Constant, du Bloc Québécois, madame Carole Freeman, afin qu'ils discutent au moins deux fois par mois chacun et chacune des événements qui se déroulent dans leur comtés respectif.

5964     Nous avons été la seule station à offrir une analyse approfondie des candidats au cours des dernières élections sur la rive sud.  Nous avons offert à chacun l'opportunité d'exprimer leurs idées électorales pour le comté.


5965     Nous sommes partenaires également du Salon de l'emploi ou du Recrutement de l'emploi annuel du Roussillon au cours duquel de 100 à 150 entreprises locales recherchent d'éventuels candidats pour des opportunités d'emploi uniquement dans la région.

5966     Et dès qu'apparaît un événement impliquant le service de police ou le service des incendies ou tout autre service d'urgence, nous sommes en contact direct avec les différentes autorités qui, évidemment, nous contactent, que ce soit par téléphone ou par internet ou par Paget, différentes façons, pour qu'on diffuse évidemment, les renseignements qui sont pertinents.

5967     Alex.

5968     M. AZOULAY :  J'admets avoir été quelque peu naïf en ce qui a trait à l'aspect technique de la radiodiffusion quand j'ai débuté dans l'industrie.  Il semble que j'ai acheté un émetteur et une licence ayant été littéralement abandonnés par les propriétaires précédents.   Lorsque j'ai pris conscience de ces lacunes, j'ai engagé l'une des meilleures entreprises professionnelles en ingénierie de radiodiffusion au Canada, Advanced Transmission Solutions.


5969     Cette entreprise et son président Brian Sawyer, est maintenant sous contrat afin de nous offrir un entretien continu de nos installations de transmission.

5970     On a mentionné nos problèmes relatifs à notre système de *logger+.  Cela a démontré à une ou plusieurs occasions notre difficulté à répondre à notre engagement envers la langue française.  Les conséquences ont été minimales, mais impardonnables.  La situation était causée par une tribune téléphonique durant laquelle le pourcentage des demandes spéciales pour la musique country française fut malheureusement très bas.

5971     Nous prenons désormais les demandes une semaine en avance de manière à pouvoir ajuster notre liste de diffusion et se conformer à l'engagement envers la musique française.

5972     Nous avons corrigé tous les problèmes relatifs au logger automatique en installant un nouveau logiciel informatique appelé *skimmer+, permettant d'enregistrer notre station sur disque dur, 24 heures sur 24, sept jours par semaine et de s'assurer que nous avons toujours à portée demain sur demande l'audio approprié.


5973     Depuis que nous sommes devenus les principaux propriétaires de CJMS, nous avons fait face à plusieurs défis fiscaux.  L'émetteur et les installations du studio avaient tous deux été négligés et la présence d'un personnel talentueux n'avait apparemment pas été une priorité.  Les précédents propriétaires avaient sérieusement abusé de leurs privilèges de posséder une licence radio.

5974     Nous avons dû mettre à jour tout ce qui touchait à la station.  Cela a naturellement provoqué des problèmes au niveau de nos fonds propres et nous avons dû effectuer une gestion très près de nos limites.  Nous avons poursuivi nos opérations grâce à nos capitaux personnels, sans aucune aide des établissements bancaires.

5975     Ce n'est que durant la dernière année que nous avons réussi à effacer toutes nos dettes.  Nous pouvons même désormais considérer l'expansion de notre entreprise de radiodiffusion à Lévis, une demande dont nous vous avons fait part hier.

5976     Nous nous sommes engagés de façon satisfaisante à régler toutes nos initiatives relatives aux talents canadiens avant la fin de l'année fiscale en cours et je suis fier d'annoncer que nous opérons à partir d'un nouvel immeuble dont nous sommes les propriétaires et ce, sans le moindre hypothèque.


5977     La durée moyenne de la permanence de notre personnel est de plus de cinq ans et je crois qu'il s'agit là d'une déclaration positive quant à la façon avec laquelle nous traitons nos employés.

5978     Pour finir, j'affirme que le Conseil... j'affirme au Conseil que nous portons une grande valeur à notre licence qui nous permet de servir la Ville de Saint‑Constant et la région de la rive sud de Montréal.

5979     Je vous promets que nous prenons toutes les démarches nécessaires afin de devenir un radiodiffuseur encore plus professionnel et de servir  notre auditoire en leur offrant un genre musical disponible nulle part ailleurs.

5980     Nous continuerons également de présenter de l'information de haute qualité au cours de notre programmation parlée et une information immédiate en ce qui a trait aux nouvelles, à la météo, aux sports et à la circulation.

5981     C'est donc avec le plus grand respect que je demande au Conseil de nous accorder le renouvellement de notre licence, le Conseil n'aura nullement à le regretter.  Nous serons maintenant heureux de répondre à toutes vos questions.

5982     LE PRÉSIDENT :  Merci beaucoup.  Monsieur Arpin.


5983     CONSEILLER ARPIN :  Merci, monsieur le président.

5984     Mes premières questions vont porter sur votre présentation orale parce que j'ai aussi la version anglaise de votre texte et quand je... malheureusement, quand je voyais une imprécision je regardais votre texte anglais puis je retrouvais la même imprécision, donc, peut‑être...

5985     Si je prends votre paragraphe numéro 6 en premier où vous dites à la deuxième phrase :

*Ils nous ont également assistés lors de l'écriture et de la présentation de matériel informatif+,

qu'est‑ce que vous voulez dire exactement?

5986     M. AZOULAY :  En fait, c'est plus au niveau de la programmation de notre...

5987     CONSEILLER ARPIN :  Logiciel?

5988     M. AZOULAY :  Non, non, non.  Dans nos programmes informatifs, on avait... on voulait avoir des guidelines de quoi parler, comment parler de nos informations au niveau... comme on a discuté les émissions de santé, loisirs et tout le reste.

5989     CONSEILLER ARPIN :  Donc, vous vous êtes fait un Code de déontologie, quelque chose de ce genre‑là?


5990     M. AZOULAY :  On a élaboré un code interne, oui, de déontologie, oui.

5991     CONSEILLER ARPIN :  Bon.  Et c'est de ça que vous nous parlez?

5992     M. AZOULAY :  Oui.

5993     CONSEILLER ARPIN :  Et quand vous parlez de présentation de matériel informatif, on ne parle pas de l'information de la nouvelle, on parle des émissions qui sont à caractère qu'on a qualifié hier peut‑être d'info pub et de qui sont... quand elles touchent à la santé, évidemment, il y a des obligations envers... qui en découlent, qui découlent de la réglementation de Santé Canada ou du Canadian Standard Counsel, le Conseil des normes de la publicité.  C'est ça que vous voulez dire?

5994     M. AZOULAY :  En fait, c'est plus au niveau des tribunes téléphoniques.

5995     CONSEILLER ARPIN :  Des tribunes téléphoniques.

5996     M. AZOULAY :  Comment agir lors des tribunes téléphoniques.

5997     CONSEILLER ARPIN :  Maintenant, si je vais à votre paragraphe numéro 12 où vous dites que vous présentez chaque semaine quatre spectacles en direct, ces spectacles en direct sont produits à Saint‑Constant ou d'où vient cette programmation‑là?


5998     M. AZOULAY :  Elles sont live.

5999     CONSEILLER ARPIN :  Elles sont live, oui, mais vous dites que vous les produisiez en direct de différents restaurant ou bars.  Ces restaurants ou bars sont dans Saint‑Constant?

6000     M. AZOULAY :  Dans le Roussillon, oui.

6001     CONSEILLER ARPIN :  Ou Delson ou si c'est à Repentigny ou...

6002     M. AZOULAY :  Les restaurants et lieux?

6003     M. DAIGNEAULT : Sur les quatre, en précisant les endroits, on en a un à Delson; on en a un sur la rive sud à Longueuil là, c'est... et il y en a un autre à Saint‑Constant, évidemment, et il y en a un sur la rive nord à Montréal.

6004     CONSEILLER ARPIN :  À Montréal?

6005     M. DAIGNEAULT :  Oui, c'est dans Pointe‑aux‑Trembles.

6006     CONSEILLER ARPIN :  Dans Pointe‑aux‑Trembles.

6007     M. DAIGNEAULT :  Oui.

6008     CONSEILLER ARPIN :  Est‑ce que vous avez... vous aviez, à un moment donné, un studio à Place Langelier, est‑ce que vous l'avez toujours?


6009     M. AZOULAY :  On avait... ce qu'on avait... à un moment donné, on avait une émission qui se diffusait à partir de la Place Langelier.  Nos studios anciennement étaient à Saint‑Constant, mais étaient dans un état pour dire catastrophique où on était auparavant.  C'était vraiment des studios désuets, oui, c'est ça le mot que je cherchais.  Donc, on avait à Montréal aussi une place où les gens pouvaient venir pour se faire interviewer.

6010     CONSEILLER ARPIN :  Et ça c'était à la Place Langelier?

6011     M. AZOULAY :  Exactement.

6012     CONSEILLER ARPIN :  D'accord.  Roger Charlebois, c'est votre directeur de promotion à la station parce que je vois que c'est aussi un animateur?

6013     M. AZOULAY :  Oui.

6014     CONSEILLER ARPIN :  C'est exact.  Parfait.  Donc, ce n'est pas un promoteur de spectacle.  C'est un de vos employés ou est‑ce qu'il fait les deux?  Est‑ce qu'il est...


6015     M. AZOULAY :  Il fait... oui.  En fait, lui, monsieur Charlebois est très bien connu et reçu dans le domaine de la musique country.  Ça fait des années qu'il est là.  Donc, il fait la promotion de spectacles et c'est lui qui organise les quatre restaurants ou bars.

6016     CONSEILLER ARPIN :  Et il le fait en tant qu'employé de la station de CJMS ou il le fait à titre personnel comme promoteur de spectacles?

6017     M. AZOULAY :  Non, non, non.  Il le fait pour la station, oui.

6018     CONSEILLER ARPIN :  Pour la station, donc parfait.

6019     Paragraphe 21, la fin du paragraphe où vous parlez de *programmation parlée informative qui est agressive et importante+.

6020     M. AZOULAY :  Oui.

6021     CONSEILLER ARPIN :  Et en anglais aussi, je trouve le mot *aggressive+.  Pouvez‑vous me dire ce que vous voulez dire par *agressive+?

6022     M. AZOULAY :  Bien, c'est dans le sens où on a aussi des émissions parlées, tel que l'émission de Frenchie et Gary le matin où nous traitons des sujets qui sont d'actualité importante, agressive.


6023     M. DAIGNEAULT :  Les vrais termes qu'on pourrait employer pour préciser là ce qu'on voulait dire, c'est que ce sont des émissions qui peuvent soulever des débats.  Des débats d'idée, des débats d'opinions, c'est ce que ça veut dire.  Donc, peut‑être qu'agressif, c'est de... ce n'est peut‑être bien expliqué, mais le vrai terme, c'est de... on a des émissions à caractère qui permettent de soulever des débats.

6024     CONSEILLER ARPIN :  D'opinions?

6025     M. DAIGNEAULT :  D'opinions, exactement.

6026     CONSEILLER ARPIN :  D'accord.  Je vais maintenant à votre paragraphe numéro 32, la première phrase où vous parlez de *plusieurs défis fiscaux+.

6027     M. AZOULAY :  Oui.

6028     CONSEILLER ARPIN :  Est‑ce que vous voulez dire des défis fiscaux en terme impôt, taxation ou des défis financiers?

6029     M. AZOULAY :  Défis financiers qui incluaient le fiscal.

6030     CONSEILLER ARPIN :  Et qui avaient une incidence... qui pouvaient avoir une incidence... parce qu'en anglais, vous avez utilisé le mot *fiscal+ également?

6031     M. AZOULAY :  Oui.


6032     CONSEILLER ARPIN :  Donc... mais c'est des défis financiers mais qui peuvent avoir eu des incidences fiscales sur... bénéfiques ou négatives parce que, des fois...

6033     M. AZOULAY :  Non, non, on est... dans le négatif, en fait quand on a repris la station, elle était gravement endettée envers le fiscal, entre autres, envers Bell, envers Hydro, envers le loyer, envers tout.  Je crois qu'il n'y a pas une facture qui a été payée là‑dedans pendant deux ans ou trois ans même.  Alors, nous, on est rentré là‑dedans puis on a fait le nettoyage de ça.

6034     CONSEILLER ARPIN :  Ils avaient des créanciers patients quand même parce que Bell généralement n'attend pas aussi longtemps ni l'Hydro ni...

6035     M. AZOULAY :  Malheureusement, quand moi je suis rentré, c'est là où ils m'ont tapé dessus.

6036     CONSEILLER ARPIN :  Ils savaient.

6037     CONSEILLER ARPIN :  Je vais entreprendre mes questions et, essentiellement, elles vont porter sur votre programmation, sur votre information locale, sur les contributions au développement canadien, sur... aussi sur la participation à un réseau non autorisé.  Vous avez déjà porté des émissions, notamment celle de monsieur Arthur.


6038     De plus, nous traiterons de la non‑conformité de la station à l'égard des rubans‑témoins, de la musique vocale de langue française et des rapports annuels à déposer au CRTC.

6039     Finalement, on touchera à différentes plaintes concernant le contenu verbal de certaines émissions diffusées par CJMS.

6040     Je vais commencer par votre grille horaire et pour le bénéfice de cette comparution j'ai pris sur l'internet de votre station la grille horaire que j'ai trouvée vendredi dernier.  Donc, je sais qu'il y en a eu une qui a été déposée avec la demande de renouvellement, je sais que... mais pour les fins de discussion, j'ai pris celle que j'ai trouvé sur votre site internet vendredi dernier.

6041     Est‑ce que je peux présumer qu'elle est courante?

6042     M. DAIGNEAULT :  À quelques exceptions près.

6043     CONSEILLER ARPIN :  Pouvez‑vous me...

6044     M. DAIGNEAULT :  Quand vous allez me soulever les émissions, je pourrai vous dire si elles existent encore ou pas.


6045     CONSEILLER ARPIN :  Notamment, je vais commencer par celle‑là parce qu'hier on a quand même eu une information et je vois que de 10 h 00 à 10 h 30, vous avez un bloc qui s'appelle *Musique du lundi au vendredi+ et vous nous avez dit que c'était une émission à caractère religieux qui s'appelait *Contact+?

6046     M. DAIGNEAULT :  Ce qu'on appelle aussi une émission *Info Pub+, une émission commanditée...

6047     CONSEILLER ARPIN :  Acquise?

6048     M. DAIGNEAULT :  Acquise; voilà.

6049     CONSEILLER ARPIN :  C'est un...

6050     M. DAIGNEAULT :  Ils achètent le temps d'antenne.

6051     CONSEILLER ARPIN :  De type Barter ou c'est...

6052     M. AZOULAY :  Non, c'est...

6053     CONSEILLER ARPIN :  Carrément payé pour le temps d'antenne tel quel

6054     M. AZOULAY :  Oui.

6055     CONSEILLER ARPIN :  Et ça a une durée de 30 minutes?

6056     M. AZOULAY :  C'est ça.

6057     CONSEILLER ARPIN :  Cette émission Contact, là, c'est quel groupe religieux ou évangéliste qui... ou... peut‑être... je me trompe peut‑être là, mais...


6058     M. DAIGNEAULT :  À ma connaissance, aucune... elles ne sont associées à aucune religion vraiment ciblée.  Ce sont des gens qui parlent de la Bible à tous les jours.  Ils prennent un extrait de la Bible puis ils font... des genres ‑‑ excusez‑moi l'expression anglaise ‑‑ des genres de preachers si vous voulez, francophones et on n'est pas les seuls, semble‑t‑il, à diffuser cette émission‑là à travers le Québec.  D'autres stations le font également.

6059     CONSEILLER ARPIN :  Et l'objectif, c'est évidemment, de prêcher la Bonne Nouvelle, mais aussi de ramasser des fonds pour pouvoir continuer la semaine suivante, n'est‑ce pas?

6060     M. AZOULAY :  Non.

6061     M. DAIGNEAULT :  Non, non.

6062     CONSEILLER ARPIN :  Il n'y a pas de sollicitation de fonds?

6063     M. AZOULAY :  Non, non.

6064     CONSEILLER ARPIN :  Donc, c'est seulement l'enseignement religieux ou l'enseignement...

6065     M. AZOULAY :  Oui.  Il n'y a pas de... ce n'est pas le type comme aux États‑Unis là où on appelle... appelez le 1‑800, non, ce n'est pas ça du tout.


6066     CONSEILLER ARPIN :  Non, ce n'est pas de ce type‑là?

6067     M. AZOULAY :  Non.  C'est vraiment informatif, là, pour...

6068     CONSEILLER ARPIN :  Est‑ce que c'est un groupe religieux, parce qu'il y a différents types de groupes religieux.  Il y en a qui sont plus sectaires que d'autres ou est‑ce qu'on a l'opportunité d'en... est‑ce qu'il y a des débats ou c'est seulement une lecture?

6069     M. DAIGNEAULT :  Il y a un présentateur qui présente... je pense qu'il le présente comme étant un prêtre là ou un abbé quelconque, je ne sais trop, mais il y a un présentateur et après ça, bien, il y a... il lit des extraits de la Bible et puis il fait des commentaires à ce sujet‑là durant toute la demi‑heure.

6070     CONSEILLER ARPIN :  Est‑ce que vous avez déjà eu des intervenants ou d'autres... que ce soit d'autres groupes religieux ou d'autres... ou même des citoyens qui ont souhaité répondre à ces... ou demander du temps d'antenne pour être capable d'émettre eux‑mêmes leurs opinions?

6071     M. AZOULAY :  On n'a jamais eu de demande à ce niveau‑là.


6072     M. DAIGNEAULT :  Moi, à ma surprise personnelle, je peux vous dire qu'on a eu aucune plainte.  À ma connaissance, on n'a eu aucune plainte de qui que ce soit contre cette émission‑là.  Moi, je trouve sérieusement, là, je suis catholique pratiquant religieux et tout ça, moi, personnellement, puis je trouve que c'est bien fait.

6073     Ce n'est pas... il n'y a pas trop de propagande et puis je trouve que c'est bien fait, donc ça ne soulève pas... cette émission‑là ne soulève pas de débat.  Si c'est ça votre question, monsieur le Commissaire, là, ça ne soulève pas de débat.

6074     CONSEILLER ARPIN :  Je constate, monsieur Daigneault, que vous vous êtes en onde, sauf cette semaine, du lundi au dimanche, tous les matins?

6075     M. DAIGNEAULT :  Oui, sauf que le dimanche, c'est ma journée de congé, donc l'émission que vous voyez est pré‑enregistrée.  Je ne suis pas là physiquement.

6076     CONSEILLER ARPIN :  Oui.  Que reste‑t‑il de nos souvenirs, c"est...

6077     M. DAIGNEAULT :  C'est ça.

6078     CONSEILLER ARPIN :  Quoi, vous avez un système automatisé de programmation ou...

6079     M. DAIGNEAULT :  Oui.


6080     CONSEILLER ARPIN :  De type Dalais ou...

6081     M. DAIGNEAULT :  Wave station.

6082     CONSEILLER ARPIN :  Hum?

6083     M. DAIGNEAULT :  Wave station.

6084     CONSEILLER ARPIN :  Donc, vous produisez vos capsules qui sont insérées dans la programmation?

6085     M. DAIGNEAULT :  Et vous avez aussi l'émission du samedi matin que vous voyez que j'anime également.

6086     CONSEILLER ARPIN :  Oui?

6087     M. AZOULAY :  Le folklore d'hier à aujourd'hui?

6088     CONSEILLER ARPIN :  Oui.

6089     M. DAIGNEAULT :  Dont je suis l'animateur et ça aussi, c'est une émission pré‑enregistrée.

6090     CONSEILLER ARPIN :  Mais vous êtes là pour le Magazine?

6091     M. DAIGNEAULT :  Tout de suite après là, je suis en direct.


6092     CONSEILLER ARPIN :  Vous êtes en direct.  Maintenant, quand je regarde de 10 h 30 à 11 h 00, je trouve une émission qui s'appelle *Étoile et confidence avec Jean Roussier+, c'est à l'antenne toujours?

6093     M. DAIGNEAULT :  Astrologue.

6094     M. AZOULAY :  Oui.

6095     CONSEILLER ARPIN :  Et le dimanche, j'y trouve Michael Azoulay, je présume que c'est un membre de votre famille?

6096     M. AZOULAY :  Mon frère.

6097     CONSEILLER ARPIN :  C'est votre frère qui fait une émission sur la chiropractie?

6098     M. AZOULAY :  Exactement.

6099     CONSEILLER ARPIN :  D'accord.  Je vois après ça, de 11 h 00 à 13 h 00, Max Bradette et Roger.  C'est Roger qui?  Roger Drolet?

6100     M. DAIGNEAULT :  Non.  Le document que vous avez, c'était Roger Charlebois qui était uniquement, si vous voulez, responsable de la mise en onde, co‑animateur responsable de la mise en onde et l'animateur de l'émission c'est Maximilien Bradette et présentement, le co‑animateur a été changé, c'est Benoit Bélanger.

6101     CONSEILLER ARPIN :  Et je regarde le dimanche, j'y retrouve votre Choix Santé, M. Desrochers et A. Labelle.  C'est en antenne?

6102     M. AZOULAY :  Oui, Manon Desrochers, oui.


6103     CONSEILLER ARPIN :  Oui.  Parfait.  Je vais maintenant le samedi, j'avance tranquillement, je retrouve en direct Verdon & Roger, je présume que vous parlez de Johanne Verdon?

6104     M. AZOULAY :  C'est ça.

6105     CONSEILLER ARPIN :  Parfait.  Et monsieur Charlebois.  Après ça, de 13 h 00 à 14 h 00, dépendant du jour de la semaine, je retrouve votre père les lundi, mercredi et vendredi.  Je présume que c'est votre père?

6106     M. AZOULAY :  C'est ça.

6107     CONSEILLER ARPIN :  Et Santé en direct avec Johanne Verdon et ça, je vois qu'il y a le mot *reprise+.  Ça veut donc dire que ce n'est pas toujours en direct?

6108     M. AZOULAY :  Pas toujours, non.

6109     CONSEILLER ARPIN :  C'est des... c'est des capsules que madame Verdon a enregistrées puis qu'elle...


6110     M. DAIGNEAULT :  C'est le samedi matin, vous voyez, elle a une émission qui dure trois heures... deux heures trente, excusez et on prend... on fait un montage si vous voulez, de cette émission‑là à sa demande là et sur semaine, c'est une heure si vous voulez de ce deux heures trente là de la fin de semaine qu'on rediffuse sur semaine, en reprise.

6111     CONSEILLER ARPIN :  Après ça, je retrouve le mardi, de 14 h 00 à 15 h 00, laboratoire Nicar, c'est encore une émission de santé?

6112     M. AZOULAY :  Exactement, naturopathe.

6113     CONSEILLER ARPIN :  Naturopathie.  Les autres jours... dans ça, je vois bien que c'est marqué *Musique et confidence, retour sans limite+, ça, je présume que c'est des blocs essentiellement musicaux?

6114     M. AZOULAY :  Oui.

6115     CONSEILLER ARPIN :  Je vois un Marché aux puces et un radio show du Bar l'Enjeux, en direct?

6116     M. AZOULAY :  Oui.

6117     CONSEILLER ARPIN :  C'est une des émissions dont on parlait?

6118     M. DAIGNEAULT :  Exactement.

6119     CONSEILLER ARPIN :  Après ça, j,en vois un autre du Restaurant Elie, c'est encore une émission dont on a parlé?

6120     M. AZOULAY :  C'est ça.


6121     CONSEILLER ARPIN :  Et le Gens d'Elvis, donc, on est toujours dans la musique jusqu'à 23 h 00.  Donc, Roger Drolet n'est plus à votre antenne?

6122     M. AZOULAY :  Non.

6123     CONSEILLER ARPIN :  Parfait.  D'accord.  Et àa...

6124     M. DAIGNEAULT :  Pour vous renseigner peut‑être, il a été remplacé par Roger Charlebois qui est maintenant dans le même créneau le soir.

6125     CONSEILLER ARPIN :  Mais pas avec le même genre de contenu?

6126     M. DAIGNEAULT :  Non.  C'est une émission qu'on a intitulée *Coeur  à coeur+, une émission de rencontre.

6127     CONSEILLER ARPIN :  Une émission de rencontre.  Ah!  Je ne la vois pas à l'horaire.

6128     M. DAIGNEAULT :  Non, c'est ça.

6129     CONSEILLER ARPIN :  Parce que j'ai Nashville Québec et puis... donc, il y a une émission... et c'est à quelle heure ça, Coeur à Coeur?

6130     M. DAIGNEAULT :  La même case horaire de Roger Drolet que vous avez.

6131     CONSEILLER ARPIN :  Bien, Roger je l'avais... je l'avais...

6132     M. DAIGNEAULT :  De 21 h 00 à 23 h 00.


6133     CONSEILLER ARPIN :  Parfait.  Merci.  Et je vois que, bon, on reprend, le docteur Azoulay donc, et vous faites... je vois qu'il y a une émission de blue grass et du retro blues, donc vous faites à la fois du country, du traditionnel, du folk et vous...

6134     M. DAIGNEAULT :  Bien, c'est des styles de musique qui se rapprochent beaucoup du country.

6135     CONSEILLER ARPIN :  Oui, mais qui sont toutes de type country?

6136     M. DAIGNEAULT :  Oui.

6137     CONSEILLER ARPIN :  Bon, j'ai couvert mes premières questions.  Alors, vos émissions sont toutes locales.  Est‑ce que... mais comme vous m'avez dit, monsieur Daigneault,il y a des émissions qui sont pré‑produites et il y a des émissions qui sont avec personnel en studio, en direct et puis, je n'ai pas remarqué, mais est‑ce qu'il y a des émissions... est‑ce qu'il y a des émissions comme telles qui sont, oui, bien je vois de 2 h 00 à 6 h 00 le matin qui est essentiellement de la musique en continu, n'est‑ce pas?

6138     Avez‑vous une idée approximative même de quelle portion et qui sont des émissions avec animation en studio par rapport à ce qui est pré‑produit et par rapport à ce qui est juste de la diffusion de musique?


6139     M. DAIGNEAULT :  Il n'y a pas beaucoup d'émissions, monsieur le Commissaire, qui sont pré‑produites.  Il y a les deux miennes dont je vous parlais tantôt.  Il y a l'émission *Les gens du country+ et l'émission *Blue Grass+.  Il y a quatre émissions seulement.  Toutes les autres émissions, sauf la nuit, évidemment là, toutes les autres émissions sont en direct.

6140     CONSEILLER ARPIN :  Y compris les émissions sur la santé, sur la naturopathie, sauf celles qui sont indiquées comme reprises là.

6141     M. AZOULAY :  Exactement.

6142     CONSEILLER ARPIN :  Mais qui sont elles diffusées en direct

6143     M. DAIGNEAULT :  Oui.

6144     M. AZOULAY :  Oui.

6145     CONSEILLER ARPIN :  Donc, en principe, il y a du monde dans la station à peu près à n'importe quel temps de la journée.  Donc, s'il  y avait des événements, des situations d'urgence, la prise de décision pour décider d'arrêter une émission pour couvrir un événement majeur ou la Rivière Chateauguay déborde et il faut faire évacuer rapidement les gens, vous êtes en mesure de rapidement...


6146     M. AZOULAY :  Oui et non seulement ça, c'est que les gens qui travaillent à la station, je crois à peu près tous, sauf Frenchie, demeurent dans le coin.  Gary demeure à Saint‑Rémi.  Il y a trois ou quatre autres personnes qui demeurent à Saint‑Constant.  Donc, si jamais il y a une urgence ou un besoin quelconque, on est toujours *rejoignable+ et puis quelqu'un peut être là l'espace de trois minutes.

6147     M. DAIGNEAULT :  Et comme je le mentionnais tantôt dans le message de présentation, moi, je suis en contact continuel avec les corps de police, service d'incendie, et cetera, tous les services d'urgence de la région.  Ils peuvent me rejoindre par Paget en tout temps, 24 heures sur 24 et, moi, je suis muni d'un véhicule mobile d'une unité mobile.

6148     CONSEILLER ARPIN :  Identifiée?

6149     M. DAIGNEAULT :  Identifiée à la station, munie de...

6150     CONSEILLER ARPIN :  De gyrophares?

6151     M. DAIGNEAULT :  Non, pas jusque là.

6152     CONSEILLER ARPIN :  Non, parce qu'au Québec, je sais que c'est...

6153     M. DAIGNEAULT :  Mais téléphone cellulaire et tout ça.

6154     CONSEILLER ARPIN :  Oui.


6155     M. DAIGNEAULT :  Puis j'ai aussi la radio pour les ondes radios que je me sers de temps en temps.

6156     CONSEILLER ARPIN :  Je reviens sur la programmation religieuse qu'on a identifiée.  Le Conseil a une politique qu'il a déjà établie dans l'Avis Public CRTC 199378 en ce qui concerne l'équilibre en matières religieuses et en matières d'étique et probablement que vous n'avez pas cette politique sous vos yeux, mais il y a une directive que l'on voit à la Section B‑2‑A et 4 de cet Avis Public.

6157     Est‑ce que vous accepteriez comme condition de licence d'adhérer à cette politique‑là comme condition de licence?

6158     M. AZOULAY :  S'il le faut.  Je ne l'ai pas lue, mais oui, s'il le faut.

6159     CONSEILLER ARPIN :  Enfin, on pose la question à tout le monde.

6160     M. AZOULAY :  Oui.

6161     CONSEILLER ARPIN :  Je n'ai jamais entendu quelqu'un dire *non+ ou s'il dit non, bien il arrête de diffuser des émissions à caractère religieux; disons que le choix est assez contraignant, j'en conviens avec vous.

6162     M. AZOULAY :  Oui.


6163     CONSEILLER ARPIN :  En réponse à une des interventions, vous avez indiqué que jusqu'à tout récemment vous diffusiez vos nouvelles d'un studio situé à Montréal.  Est‑ce toujours le cas?

6164     M. AZOULAY :  Excusez‑moi?

6165     CONSEILLER ARPIN :  en réponse à une des interventions qui a été déposée dans le cadre de ce processus‑ci, vous avez indiqué que jusqu'à tout récemment, vous diffusiez vos nouvelles d'un studio situé à Montréal.  Est‑ce toujours le cas?

6166     M. AZOULAY :  Non.

6167     CONSEILLER ARPIN :  Non.  Donc, vous avez rapatrié tout à Saint‑Constant dans un nouvel immeuble comme vous nous avez dit dans votre déclaration préliminaire.

6168     M. AZOULAY :  C'est bien ça, oui.

6169     CONSEILLER ARPIN :  À l'égard de l'information locale, comment est constituée votre salle de nouvelles et, je veux dire, en somme, combien de... combien de journalistes avez‑vous?  Avez‑vous un directeur de l'information?  Avez‑vous...  il est avec nous.

6170     M. AZOULAY :  Oui.


6171     M. DAIGNEAULT :  Oui, pour l'instant, depuis le 1er janvier je cumule la fonction de directeur de l'information et de journaliste.

6172     CONSEILLER ARPIN :  Et d'animateur?

6173     M. DAIGNEAULT :  Et d'animateur, évidemment, mais on est dans un processus d'embauche.

6174     CONSEILLER ARPIN :  D'embauche.  Il y a combien d'employés, monsieur Azoulay chez CJMS?

6175     M. AZOULAY :  Huis temps plein?  C'est ça, huit temps plein.

6176     CONSEILLER ARPIN :  Est‑ce que vous faites appel à des temps partiels également?

6177     M. AZOULAY :  Deux?

6178     M. DAIGNEAULT :  Deux, sur appel.  C'est des gens qui vont venir faire, par exemple, de la production.

6179     M. AZOULAY :  Ah! oui, ça, c'est... oui.

6180     M. DAIGNEAULT :  Ça, c'est des gens qui travaillent pour nous, mais qui ne sont pas réguliers; c'est vraiment sur appel.

6181     CONSEILLER ARPIN :  Et faites... avez‑vous des pigistes également parce que votre territoire est quand même assez grand pour la couverture de l'information?


6182     M. AZOULAY :  Non; on est à la recherche maintenant d'une personne à temps plein chez nous.  On avait quelqu'un, mais il n'est plus avec nous.

6183     CONSEILLER ARPIN :  Aujourd'hui, il y a combien de journalistes?

6184     M. DAIGNEAULT :  Un seul.

6185     CONSEILLER ARPIN :  Il y en a un seul.

6186     M. DAIGNEAULT :  Qui est le directeur de l'information.

6187     CONSEILLER ARPIN :  Et qui est le directeur de l'information et qui est avec nous aujourd'hui.  Il n'y a pas beaucoup de nouvelles aujourd'hui?

6188     M. DAIGNEAULT :  Mais j'ai quelqu'un qui me remplace actuellement.

6189     CONSEILLER ARPIN :  Alors, il y a quelqu'un qui vous remplace?

6190     M. DAIGNEAULT :  Un autre animateur qui me remplace présentement.

6191     CONSEILLER ARPIN :  Bon.  Et votre territoire de service, là, c'est toute la rive sud, c'est?


6192     M. DAIGNEAULT :  Non.  A priori, c'est le Roussillon.  Alors, le Roussillon pour géographiquement parlant, pour vous citer, c'est entre Laprairie et Chateauguay.  Tout ce qui englobe... toutes les municipalités qui englobent entre Laprairie et Chateauguay, c'est notre priorité.

6193     CONSEILLER ARPIN :  Ça comprend Napierreville ça?

6194     M. AZOULAY :  Non.

6195     CONSEILLER ARPIN :  C'est après, c'est passé.

6196     M. DAIGNEAULT :  C'est ça.  Finalement, Saint‑Rémi de Napierreville où j'habite là, c'est vraiment la limite là, mais si on englobe, si vous voulez je peux vous les... rapidement, il y a Laprairie, il y a... on inclut Brossard parce que Laprairie et Brossard, c'est tout près, donc il y a un événement majeur à Brossard, on le couvre.  Ensuite, il y a Candiac, Ste‑Catherine, Delson, Saint‑Constant, évidemment et après ça, on monte jusqu'à Chateauguay.  On a nos amis de la réserve indienne, on a un contact là‑bas.  Il y a des événements, on en parle.  Ils en font partie.  Alors, Caughnawaga et toutes les municipalités autour de Chateauguay aussi.  Mercier et toutes les petites municipalités autour là.


6197     CONSEILLER ARPIN :  Alors, il y a des radio communautaires.  Il y en a une à Chateauguay, il y en a une sur la réserve.  Vous avez des relations avec eux ou si vous vous ignorez ou...

6198     M. DAIGNEAULT :  Moi, personnellement, je connais le directeur de la radio communautaire de Chateauguay, monsieur Poirier, je le connais très bien, mais ça peut arriver qu'on s'appelle pour une information, justement, un complément d'information.  On n'est pas en compétition nécessairement parce qu'on n'a pas le même créneau, on n'a pas le même...

6199     CONSEILLER ARPIN :  Est‑ce que vous souscrivez à des sources d'informations externes comme MTR ou... bien, je pense que c'est la plus connue, mais monsieur Coallier nous a parlé de LCN ou de service de Info Plus de Radio‑Canada?

6200     M. AZOULAY :  Non.

6201     CONSEILLER ARPIN :  Non.  Donc, vous... même si c'est des... par exemple, le Pape est décédé à un certain moment donné, je présume que vous en avez parlé même si ce n'était pas une émission locale?


6202     M. DAIGNEAULT :  Définitivement.  Et notre source d'information, à ce moment‑là, c'est internet, bien honnêtement.  Toutes les agences de presse qui existent sur internet, on y réfère là.  Je pourrais vous en nommer à l'infini.  Par contre, moi, il y a une agence de presse que je me sers, vous devez la connaître, Telbec CNW, ça c'est une agence de presse pour les communiqués de presse, ces choses‑là, très très utile pour nous parce que, à ce moment‑là, ça nous permet justement d'avoir accès directement aux communiqués de presse puis aux convocations.  Ça, je m'en sers souvent.

6203     Mais je peux vous dire que dans la région, depuis l'avènement d'internet dans la région, tous les organismes, Chambres de commerce, députés, municipalités nous font parvenir par e‑mail, par courriel toutes leurs convocations et communiqués.  Alors, ça facilite le travail.

6204     CONSEILLER ARPIN :  Donc, ça vous donne une source assez diversifiée d'information locale pour être capable de constituer un bulletin qui renseigne la communauté.  C'est ce que vous me dites?

6205     M. DAIGNEAULT :  Oui.

6206     CONSEILLER ARPIN :  Avez‑vous des mécanismes pour vérifier l'information qu'on vous transmet comme ça par courriel?


6207     M. DAIGNEAULT :  Ah! définitivement.  Moi, personnellement, écoutez, j'ai 29 ans d'expérience en radio, jamais je ne vais diffuser une information si je n'ai pas... premièrement, si je ne connais pas la source ou si je n'ai pas fait une vérification, si je ne la connais pas.  Alors, non, là‑dessus, ne vous inquiétez pas, aucune nouvelle n'est diffusée en onde s'il n'y a pas eu une vérification au préalable.

6208     CONSEILLER ARPIN :  Vous avez... bien, je pense que c'est dans votre présentation orale dit que vous aviez quatre minutes... pardon, quatre heures et trente minutes d'information par semaine.  C'est?

6209     M. DAIGNEAULT :  C'est plus près du six heures.

6210     CONSEILLER ARPIN :  C'est plus proche de six heures?

6211     M. DAIGNEAULT :  Oui.

6212     CONSEILLER ARPIN :  Et quoi, c'est des bulletins un peu comme la grille que vous nous avez déposée hier avec votre demande?

6213     M. DAIGNEAULT :  C'est ça, c'est la même chose.

6214     CONSEILLER ARPIN :  C'est la même chose?

6215     M. DAIGNEAULT :  C'est la même chose.

6216     CONSEILLER ARPIN :  Et ça, ça comprend l'information, ça comprend la météo, ça comprend les nouvelles de sports?


6217     M. DAIGNEAULT :  Voilà.

6218     CONSEILLER ARPIN :  En terme de sports, vous couvrez quoi?

6219     M. DAIGNEAULT :  Bien, on a beaucoup d'équipes régionales.  Je vous donne l'exemple.  Au hockey, on a deux équipes maintenant depuis que Chateauguay, on a deux équipes dans la Ligue Midget AAA du Québec, donc une à Ste‑Catherine et une à Chateauguay.  Donc, on a beaucoup accordé d'importance à ces deux équipes de hockey‑là cette année.  Puis on a aussi du très très bon... l'été, du très très bon base‑ball, l'été, et du soccer.

6220     Donc, l'information sportive régionale, ce n'est pas ça qui manque.  On en a beaucoup beaucoup.

6221     CONSEILLER ARPIN :  D'accord.  Je vais parler maintenant de vos engagements en terme de contenu canadien.  Vous aviez un engagement de produire et de diffuser des spectacles en direct, alors, je présume que quand les quatre spectacles que vous faites répondent justement à cette condition de licence‑là?

6222     M. AZOULAY :  Oui, oui.

6223     CONSEILLER ARPIN :  Et ça, c'est... est‑ce que vous pré‑produisez puis après ça vous faites des montages ou vous passez ça...


6224     M. AZOULAY :  Non.

6225     CONSEILLER ARPIN :  ... carrément en direct avec toutes les fausses notes ou des blancs et tout?

6226     M. DAIGNEAULT :  Oui, oui.

6227     CONSEILLER ARPIN :  Toute la spontanéité?

6228     M. DAIGNEAULT :  C'est ce qui fait le charme, monsieur le Commissaire, de ces émissions.

6229     CONSEILLER ARPIN :  C'est ce qui fait le charme de toutes les émissions.

6230     Est‑ce que vous remettez des bourses aux gagnants quand... parce que vous avez un certain nombre de concours là.  Vous avez d'ailleurs vous‑même dit que vous étiez diffuseur de l'équivalent du Canadian Country Music Award?

6231     M. AZOULAY :  Oui.

6232     CONSEILLER ARPIN :  Est‑ce que c'est une occasion pour vous au‑delà de souligner à votre super Gala Country Star, est‑ce que c'est une occasion pour vous de... est‑ce que c'est seulement une occasion de souligner les meilleures performances country ou c'est l'occasion aussi d'appuyer financièrement des...


6233     M. AZOULAY :  En fait, ce gala n'est pas nous qui le faisons.  C'est une compagnie ou une organisation indépendante.  Nous, ce qu'on fait, c'est qu'on diffuse.

6234     CONSEILLER ARPIN :  Vous êtes le diffuseur de ça.  Et ça, c'est produit au Québec ce super gala‑là?

6235     M. AZOULAY :  Oui.

6236     CONSEILLER ARPIN :  Et c'est une fois par année?

6237     M. AZOULAY :  Oui.

6238     CONSEILLER ARPIN :  Bon.  Mais à vos émissions de type qui se font dans différents bars et restaurants, est‑ce que c'est juste de la diffusion pour faire connaître des artistes ou si c'est des occasions de sélectionner des gagnants?

6239     M. AZOULAY :  Non.  Pour l'instant, on a eu l'idée de Quebec Country Star qu'on veut faire éventuellement, mais pour l'instant, non.  C'est juste pour faire connaître le monde.

6240     CONSEILLER ARPIN :  C'est juste pour faire connaître.  Donc, il n'y a pas de bourse, il n'y a pas de...

6241     M. AZOULAY :  Non.


6242     CONSEILLER ARPIN :  C'est la diffusion d'une reconnaissance de... une opportunité de faire connaître peut‑être des artisans de la musique country qui n'ont pas encore fait d'enregistrement ou qui peuvent... et qui cherchent et veulent se faire connaître?

6243     M. DAIGNEAULT :  Je pourrais ajouter deux instants, monsieur le Commissaire.  On a un programme qui est très populaire, qui s'appelle *Aide aux talents canadiens+.  Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler.  C'est un programme d'ordre commercial où on vend de la publicité à ceux et celles qui lancent de nouveaux albums country et, évidemment, on leur offre ce programme‑là à rabais et ce rabais‑là existe depuis que je suis à CJMS, depuis cinq ans.  Ça n'a jamais changé, c'est un coût minime de... écoutez bien ça, 500 00 $ pour 84 messages de 60 secondes qu'on leur offre.

6244     Donc, ça représente... normalement, c'est un coût qui pourrait frôler le 4 000,00 $ là, on leur vend ce programme‑là, ce package‑là si vous voulez, 500 00 $.  Alors, nous, on a... ça fait partie de ce qu'on appelle, nous, *l'Aide aux talents canadiens+.  C'est inscrit sur le contrat.

6245     CONSEILLER ARPIN :  Mais c'est vous qui faites le revenu?

6246     M. AZOULAY :  On fait le revenu, oui.

6247     M. DAIGNEAULT :  Bien oui.


6248     CONSEILLER ARPIN :  Et ces messages‑là sont présentés dans des blocs horaire?

6249     M. DAIGNEAULT :  ROS.

6250     CONSEILLER ARPIN :  En ROS.  Et donc, il y en a dans des émissions du matin, il y en a...

6251     M. DAIGNEAULT :  Hum‑hum!

6252     CONSEILLER ARPIN :  ... à quelques moments.  Donc, il y a du prime time, il y a de la soirée, il y a de la nuit.

6253     M. DAIGNEAULT :  Mais vous nous dites qu'on fait des revenus.  Monsieur le Commissaire, je peux vous dire que c'est un revenu minime parce que c'est nous qui faisons la production de ce message‑là, alors l'artiste de paie que, finalement, le 500,00 $.

6254     CONSEILLER ARPIN :  Oui.  Non, non; je comprends.

6255     M. DAIGNEAULT :  Tu sais, je veux dire...

6256     CONSEILLER ARPIN :  Non, non.  Ça lui donne l'opportunité de se faire connaître.

6257     M. DAIGNEAULT :  Très populaire.

6258     CONSEILLER ARPIN :  Mais il n'en demeure pas moins qu'il faut qu'il mette la main dans sa poche pour... il faut qu'il investisse dans son développement personnel?


6259     M. DAIGNEAULT :  Oui, mais 9 sur 10, monsieur le Commissaire, 9 sur 10, se font commanditer cette promotion, en ce sens que, nous, on leur permet donc d'arriver avec un commanditaire et ce commanditaire‑là défraie pour eux leur promotion.  Donc, pour eux c'est zéro et nous on mentionne, évidemment, dans le message 60 secondes que la promotion est commanditée par un commanditaire autre, vous comprenez.

6260     CONSEILLER ARPIN :  Et ce commanditaire‑là peut être un de vos annonceurs qui va, effectivement, couper dans ses dépenses publicitaires parce qu'il va vous dire qu'il supporte tel artiste?

6261     M. AZOULAY :  Bien, s'il va couper dans son budget publicitaire, je ne pense pas.  Je ne sais pas s'il va être là...

6262     CONSEILLER ARPIN :  La semaine d'après?

6263     M. AZOULAY :  ... la semaine d'après, c'est possible que non.  C'est possible que c'est des amis à ces chanteurs‑là qui ont des entreprises et qui veulent faire de la publicité.  Mais ça n'empêche pas non plus... je ne veux pas donner l'impression que c'est la seule façon que ces gens‑là peuvent se promouvoir à la station.


6264     On a des émissions faites pour ça.  On a des shows là et faits pour ça.  Ça, c'est additionnel pour eux.  Ils paient des revenus, mais ils vont faire aussi des revenus.

6265     CONSEILLER ARPIN :  Je vais peut‑être prendre un exemple d'un commanditaire qui est un peu... peut‑être qui possiblement annonce chez vous ou n'annonce pas, mais disons que... bien, je vais m'en servir comme exemple, que vous vendez bon an mal an des campagnes à Molson pour certains de ses produits et, moi, demain matin, j'arrive avec et j'ai convaincu Molson de m'acheter mes commandites pour 500,00 $ et Molson vous dit : bien, écoute... écoutez, monsieur Azoulay, j'ai trouvé un bon Jack, là, qui va prendre votre campagne et puis mon placement publicitaire que je faisais chez vous, bien effectivement c'est fini.  Ça va...

6266     M. AZOULAY :  Bien, ce n'est pas le même type de promotion là.  Ce n'est pas un spot pour Molson qui va passer.  Il va pas parler de sa bière.

6267     CONSEILLER ARPIN :  Non, ça ne sera pas un spot pour Molson.

6268     M. AZOULAY :  Il va parler du chanteur puis c'est commandité par Molson.

6269     CONSEILLER ARPIN :  Oui, mais...


6270     M. AZOULAY :  Je ne crois pas qu'il va lâcher sa publicité pour une petite commandite là.

6271     M. DAIGNEAULT :  Parce que la façon dont les 60 secondes, donc je vous ai bien dit que c'était des messages de 60 secondes qui sont conçus, c'est qu'on entend au moins cinq extraits de chansons à l'intérieur du 60 secondes et on dit en plus à quel endroit on peut se procurer l'album en vente à tel endroit.  Vous comprenez, il y a du...

6272     CONSEILLER ARPIN :  Donc, il ne reste pas grand temps pour Molson?

6273     M. DAIGNEAULT :  Non.  C'est un closing, on appelle ça un *tag+, vraiment un petit tag grès minime, que ce soit Molson ou whatever qui là, ce n'est pas une grosse grosse plug pour lui, sauf que ça passe 84 fois, évidemment.

6274     CONSEILLER ARPIN :  Oui.

6275     M. DAIGNEAULT :  C'est intéressant.

6276     CONSEILLER ARPIN :  Et ça, c'est une ... c'est 84 fois sur une base?

6277     M. DAIGNEAULT :  Trois semaines.

6278     CONSEILLER ARPIN :  Sur trois semaines.


6279     LE PRÉSIDENT :  O.k.  We'll stop here.  On va arrêter ici et on recommence demain matin à 9 h 00.

6280     We will resume the questioning of the panel à 9h00 tomorrow morning.

‑‑‑ L'audience est ajournée à 1759, pour reprendre

    le jeudi 23 mars 2006 à 0900 / Whereupon the

    hearing adjourned at 1759, to resume on

    Thursday, March 23, 2006 at 0900

 

STÉNOGRAPHES

 

 

                             

 

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Marc Bolduc                        Lynda Johansson

 

 

 

 

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Madeleine Matte

 

 

  

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