ARCHIVÉ - Transcription - Québec, Quebec - 2002-02-19
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Afin de rencontrer certaines des exigences de cette loi, les procès-verbaux du Conseil seront dorénavant bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience et la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.
TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET :
MULTIPLE LICENSING, BROADCASTING AND
OWNERSHIP APPLICATIONS /
DEMANDES DE LICENCE, RADIODIFFUSION ET
DE PROPRIÉTÉS MULTIPLES
HELD AT : |
TENUE À: |
Congresses Center 1000, René-Lévesque Blvd, E. Quebec, Quebec February 19, 2002 |
Centre des congrès 1000, Boulevard René-Lévesque, E. Québec (Québec) Le 19 février 2002 |
Volume 2
Transcripts
In order to meet the requirements of the official Languages Act, transcripts of proceedings before the Commission will be bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members and staff attending the public hearings, and the Table of Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication sous mentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience publique.
Canadian radio-television and
Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et
des télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Multiple licensing, broadcasting and
Ownership applications /
Demandes de licence, radiodiffusion et
De propriétés multiples
BEFORE / DEVANT :
Charles Dalfen Chairman / Président
Andrée Wylie Vice-Chairperson/
Vice-présidente
Joan Pennefather Commissioner / Conseillère
Andrée Noël Commissioner / Conseillère
Jean-Marc Demers Commissioner / Conseiller
ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS :
Nathalie Turmel Legal Counsels/
Gino Grondin Conseillers juridiques
Réjean Myre Hearing Manager/
Gérant de l'audience
Pierre Lebel Hearing Secretary/
Secrétaire de l'audience
HELD AT : |
TENUE À: |
Congresses Center 1000, René-Lévesque Blvd, E. Quebec, Quebec February 19, 2002 |
Centre des congrès 1000, Boulevard René-Lévesque E. Québec (Québec) Le 19 février 2002 |
Volume 2
ii
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
PAGE / PARA NO.
Application by / demande par
MétroMédia CMR Montréal inc. (suite) 297 / 1287
9098 7280 Québec inc. (Radio Nord) 326 / 1426
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR
Communications Lévis 2001 426 / 1820
ADISQ 431 / 1838
Pierre de Savoye 469 / 1963
Patrice Fortin 484 / 2024
Jeunesses Musicales du Canada 497 / 2063
REPLY BY / RÉPLIQUE PAR
Radio Nord 508 / 2105
MétroMédia 513 / 2127
Communications Lévis 516 / 2140
Cogéco Radio-Télévision inc. 517 / 2147
Genex Communications inc. 522 / 2167
APPLICATION BY / DEMANDE PAR
Genex Communications 537 / 2225
- --- Upon commencing at 9h30 a.m. /l'audience débute à 9h30
- LE PRÉSIDENT : Et on continue monsieur Béland?
- MR P. BÉLAND : Oui.
- LE PRÉSIDENT : Peut-être vous pouvez remarquer qu'il y avait des informations additionnelles qui ont été soumises?
- MR G. GRONDIN : Oui, monsieur le président pour le dossier, je voulais simplement mentionner qu'une copie du document audiovisuel présenté hier par MétroMédia CMR a été déposée au dossier ainsi que des documents qui sont déposés suite à vos questions d'hier. Le premier document s'intitule «L'information sur le 91,9 FM Québec», le second s'intitule «Grille de programmation du 91,9FM du lundi au vendredi», le troisième est «L'estimation des revenus publicitaires» et puis finalement on a l'annexe 17 détaillée. Merci.
- MR P. BÉLAND : Monsieur le président, ces documents ne changent absolument rien à la demande. Dans l'étude de Cossette, il s'agit simplement de corriger une erreur qui n'efface en rien nos projections budgétaires qui demeurent les mêmes.
- LE PRÉSIDENT : Merci.
- Okay, on continue avec des questions. Monsieur Béland, dans votre demande vous avez accepté une condition de licence relative à la contribution annuelle de 8 000 $ à MusicAction reliée au plan de l'ACR. Vous avez aussi accepté une condition de licence à l'effet que vos contributions annuelles au développement des talents canadiens seraient au minimum 100 000 $ en coûts directs. Veuillez confirmer votre acceptation de ces deux conditions de licences distinctes totalisant 108 000 $?
- MR P. BÉLAND : Je les confirme.
- LE PRÉSIDENT : Merci.
- Lorsque vous avez fourni les détails des dépenses pour le projet l'Empire des futures stars, les sommes présentées ne totalisaient pas 100 000, mais plutôt 95 000. Veuillez donc fournir des dépenses révisées ou expliquez-moi comment ...
- MR P. BÉLAND : Je vais demander à madame Jetté, le contrôleur de l'entreprise de vous répondre.
- MME M. JETTÉ : Bonjour monsieur.
- LE PRÉSIDENT : Je vous en prie.
- MME M. JETTÉ : Effectivement il y avait un écart concernant le 100 000 et le 95 000 $. Nous avons en main ici, si vous avez besoin copie, nous pouvons vous en remettre, du budget détaillé qui totalise 100 000 $ en coûts directs. Donc il y avait un 5 000 $ qui avait été omis, qui représente un coût direct.
- LE PRÉSIDENT : Dans quelle catégorie?
- MME M. JETTÉ : Le 5 000 $ représente un chargé de projet pour l'Empire des futures stars qui n'avait pas été indiqué, un chargé de projet qui va être à l'externe.
- LE PRÉSIDENT : C'est peut-être mieux de soumettre une copie au secrétaire.
- MME M. JETTÉ : Absolument.
- LE PRÉSIDENT : Merci.
- Selon les sondages menés par la firme Impact Recherche, plus d'une (1) personne sur deux (2) ou 51% associent la description de la station à la station CHIK-FM. Comment interprétez-vous ce résultat?
- MR P. BÉLAND : À quelle page de la recherche monsieur le président?
- LE PRÉSIDENT : C'était le sondage - on me dit que c'est à la page 19. Oui.
- MR P. BÉLAND : Je vais laisser Pierre Arcand répondre à la question.
- MR P. ARCAND : En fait, l'interprétation de ce résultat fait en sorte que probablement la station qui est la plus proche de ce dont on parle, c'est probablement CHIK-FM. Donc il est normal que les gens l'associent un peu plus à CHIK-FM parce que, comme on vous l'a expliqué hier, les femmes entre 18 et 44 ans n'étant pas servies doivent quand même écouter de la radio à Québec. Et donc c'est pour ça qu'elles ont probablement associé un peu plus CHIK aux autres stations.
- Sauf que, quand on regarde l'analyse des cotes d'écoute, on s'aperçoit jusqu'à quel point on vit à Québec une situation qui est anormale. Moi j'ai ici le livre de sondages qui a été publié, monsieur le président, à l'automne 2001. Et quand on regarde la situation, nous le tableau qu'on a fait de la situation du marché de Québec, c'est qu'il y a à toutes fins pratiques six (6) stations pour adultes dans le marché de Québec et deux (2) stations, si on veut, pour jeunes adultes.
- Ce qui est quand même - et nous, notre conclusion, c'est que ça prenait une troisième station pour jeunes adultes et non pas une septième.
- Et d'autant plus que dans les stations pour jeunes adultes, lorsqu'on regarde - parce qu'une des façons de mesurer pour les sondages BBM c'est de mesurer les heures d'écoute des stations.
- Dans le cas de CHIK par exemple, les femmes 18-44, elles écoutent sept heures point neuf (7.9) dans la région centrale de Québec, elles écoutent donc sept heures point neuf (7.9) par semaine la station et les hommes écoutent - 18-44 écoutent douze heures point huit (12.8) dans le cas de CHIK.
- Dans le cas de la station CHOI c'est encore plus significatif, les femmes écoutent un peu plus CHOI avec huit heures point huit (8.8), mais les hommes 18-44 c'est quinze heures point trois (15.3). Donc dans les deux (2) stations c'est presque deux (2) fois plus d'heures d'écoute, si on veut, d'hommes, par homme ou par femme en tout cas, dans ces deux (2) stations-là. On s'aperçoit donc que ces stations-là, est-ce que c'est à cause des formules parlées, est-ce que c'est à cause du rock très progressif qui est joué dans ces stations-là, mais il est clair qu'il y a là de façon très nette ...
- Donc CHIK est, si on veut, considérée par les répondantes probablement comme la moins pire, si on veut, des stations.
- LE PRÉSIDENT : Okay. Maintenant si on tourne à la page 20 de l'étude Cossette, on voit que sous la colonne «pertes 2002 versus 2001», est-ce que vous l'avez? Cossette page 20.
- MR P. ARCAND : Oui.
- LE PRÉSIDENT : Est-ce qu'il ne doit pas y avoir une corrélation plus claire entre ces pertes et les sondages qu'on vient de mentionner sur la page 19 de la recherche. Ça veut dire que c'est à peu près cinq (5) fois plus - 51% versus 19% quand on parle des jugements subjectifs des gens qui ont répondu au sondage CHIK contre les autres? Est-ce que ça vous tente pas d'estimer une perte plus grande sur CHIK que sur les autres? Ici vous avez une perte de deux virgule sept pour-cent (2,7%) CITF deux virgule neuf (2,9), c'est presque dans la même catégorie. Tandis que l'impact des sondages indique une relation cinq (5) fois plus forte.
- MR P. BÉLAND : Je vais demander à monsieur Granger de vous répondre s'il vous plaît.
- MR L. GRANGER : Il faut considérer, vous l'avez dit, un sondage, vous avez employé le mot «subjectif» lorsqu'on demande aux gens, peu importe le type de question - je vous donne un exemple : combien d'heures de radio écoutez-vous par semaine? Les gens ont tendance à sous-évaluer leur écoute de radio. Versus des sondages comme BBM qui sont beaucoup plus précis. Donc nos chiffres dans l'étude que nous avons déposée, Cossette, tiennent compte des sondages BBM versus - et là naturellement je ne veux pas dénigrer ce qu'ont fait mes confrères de la même firme qui est Impact, c'est un sondage d'opinion. Et, comme a dit monsieur Arcand, on associe beaucoup la musique rock... le plus apparenté pour les gens était CHIK.
- Donc est-ce qu'on peut faire une corrélation entre les pertes de parts de marché et l'opinion des gens à quelle station vous l'associez, je crois qu'il y a un côté subjectif dans cette question-là à tout le moins.
- Donc c'est sûr qu'on pourrait pas dire que 50% des pertes serait allouée à CHIK, ce serait utopique de notre part de croire que tout l'argent - on irait la chercher là.
- LE PRÉSIDENT : Mais est-ce que les sondages ne sont pas un input dans votre étude?
- MR L. GRANGER : Effectivement. Ce qu'on dit de toute façon c'est que CHIK serait une des stations qui seraient le plus touchées. Ça on le dit de toute façon dans notre étude.
- LE PRÉSIDENT : Quelle méthodologie est-ce que vous employez pour déterminer les pertes?
- MR L. GRANGER : Les pertes, en fait ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris les parts de marché du dernier sondage qui était au printemps 2001, et on a attribué à chacun d'une façon, je dirais, de notre expertise du marché, mais il y a une part qui est subjective de dire : nous croyons que la perte de part de marché pour CHOI par exemple serait de un point cinq pour-cent (1.5%) de perte de parts de marché en tenant compte de leur position dans le marché.
- C'est sûr que lorsqu'en bas on arrive à une perte de 244 000 en revenus, il faut tenir compte dans mon chiffre qu'il y a un trois virgule sept (3,7) millions de revenus.
- Hier on en discutait, le marché publicitaire, on le connaît, mais moi je me suis tenu aux chiffres fournis entre autres par le CRTC pour déterminer à partir des parts de marché le revenu publicitaire de chacun. Mais hier on en discutait et selon mes collègues ici qui connaissent beaucoup plus le marché de la radio qu'on peut le connaître, un CHOI ne représente sûrement pas un trois point sept (3.7) millions de revenus, il serait plutôt de l'ordre de deux point cinq (2.5). Sauf que notre modèle ici demeure sur des chiffres qui viennent du CRTC et de BBM. Donc on s'est pas tenus - on n'a pas tenu compte, entre guillemets, d'une réalité du marché entre autres que CHOI n'appartient pas à un réseau national.
- Donc il y a beaucoup de revenus qu'un CITF peut aller chercher qu'un CHOI ne peut pas aller chercher. Donc les revenus de CITF seraient peut-être à la hausse.
- MR P. BÉLAND : Traditionnellement monsieur le président, lorsque vient le temps d'évaluer une station de radio, évidemment il faut le faire à partir des parts de marché. Mais l'expérience dans les différents marchés au Canada démontre qu'une station qui est numéro 1, la station la plus écoutée dans le marché va généralement chercher plus de revenus que sa part de marché parce qu'elle subit automatiquement une demande beaucoup plus forte pour le temps d'antenne parce qu'elle est la station la plus écoutée. Donc elle va sur-performer par rapport à ses parts de marché par rapport à une station qui est dans le milieu du peloton ou qui est à la fin du peloton, va avoir moins de revenus que sa part de marché.
- Donc il y a un équilibre qui doit se faire quelque part, mais les stations de grande écoute génèrent plus de revenus que leurs parts de marché.
- LE PRÉSIDENT : Est-ce que vous pouvez mettre un pourcentage à peu près, un plafond de cette Premium, mettons?
- MR P. BÉLAND : Une station numéro 1 pourrait probablement aller chercher de 15 à 20% de plus de revenus que ses parts de marché.
- LE PRÉSIDENT : 15 à 20.
- Okay, mais en retournant à votre page révisée, c'était les mêmes chiffres de perte. Dans votre scénario réaliste on voit un virgule six (1,6) d'impact sur CITF et un virgule six (1,6) envers CHIK. On a le fait du sondage qui indique une différence de cinq (5) fois plus fort. Quels sont les autres éléments pour contrebalancer le 51% du sondage qui vous a amené à mettre un chiffre absolument égal avec CITF et CHIK? Au point de vue impact?
- MR L. GRANGER : Point de vue impact, bien premièrement comme on s'adresse - la station devrait s'adresser aux femmes 18-44 ans. Il ne faut pas nier qu'une grande partie de cet auditoire-là écoute fort probablement une station comme CITF.
- Donc le format va aller chercher des gens chez CHIK à cause du type de musique, mais par contre l'auditoire féminin, il y en a une grande partie qui va provenir d'un CITF. Donc les deux (2) devraient à peu près subir une perte similaire.
- Mais lorsque dans le sondage d'impact on parle de cinquante quelques pour-cent qui identifient la nouvelle station à un CHIK, on parle seulement naturellement du son.
- LE PRÉSIDENT : C'est la réponse?
- MR L. GRANGER : Oui.
- LE PRÉSIDENT : Okay. Merci.
- Étant donné aussi les résultats du sondage, comment la station que vous proposez se démarquera-t-elle de CHIK-FM et les autres stations du marché?
- MR P. ARCAND : Le premier élément, comme je vous l'ai expliqué, monsieur le président, c'est les heures d'écoute chez les hommes. Donc il est évident que la station que nous allons proposer est une station qui sera évidemment plus axée chez les femmes.
- D'ailleurs tout le réseau Radio-Énergie dont fait partie CHIK, il est très clair, et ce qu'on appelle - et le terme anglais c'est male driven. C'est-à-dire que c'est le genre d'humour qui est fait. Il est fait beaucoup plus pour les hommes. Ils ont une émission qui s'appelle «Les grandes gueules», je crois qui est diffusée également ici à Québec. C'est très fait en fonction des hommes.
- Je pense que c'est la principale différence qu'il pourrait y avoir avec CHIK. Donc dans le choix musical, dans l'approche de ce qui est fait, dans le type d'humour qui est présenté.
- Puis peut-être que monsieur St-Amant pourrait rajouter un certain nombre d'éléments à ce que je viens de dire.
- MR A. ST-AMANT : Oui effectivement il y a une autre nuance également, c'est que CHIK se retrouve dans une situation actuellement face à CHOI. CHOI est à certains moments de la journée extrêmement verbal avec de la radio d'opinion, un peu de lignes ouvertes et tout ça.
- Alors CHIK est un peu inquiet de la performance un peu grandissante de CHOI. Elle est portée à adapter sa programmation, à s'orienter un peu plus rock dans le contenu musical et également un peu plus verbal.
- Alors on est rendus dans le marché des jeunes adultes où il y a seulement deux (2) stations à Québec et tout le monde est en train de sombrer dans le verbal en plus de la présence de FM-93 qui est déjà une station FM talk.
- Alors nous, pour vous donner un exemple, il y avait Mario Grenier qui est un animateur connu de Québec qui anime une émission du retour à la maison à CHIK et qui fait des lignes ouvertes. Bon! Sur des sujets de l'actualité, et cetera.
- Maintenant CHOI vient d'engager Gilles Parent, qui est l'ancien morning man de CHIK.
- Alors ce qui se passe sur le retour à la maison maintenant c'est presque - vous me passerez l'expression - un concours d'égo à savoir celui qui va le plus parler lors du retour à la maison.
- Et quand je regarde le rapport BDS, je sais pas si vous êtes familier avec ça, qui est le Broadcast data system, qui nous indique le nombre de pièces musicales et quelles pièces musicales ont été diffusées sur les stations, on se rend compte que CHOI par exemple ne diffuse que une (1) à deux (2) chansons à l'heure durant le retour à la maison. Et du côté de CHIK on parle de deux (2) à trois (3) chansons à l'heure sur le retour à la maison.
- Alors ça c'est une nuance extrêmement importante. C'est que nous on ne veut pas faire une radio à prépondérance verbale mais on veut faire une radio musicale et c'est de combler les lacunes à ce niveau-là et combler aussi les lacunes au niveau du manque de présence d'une troisième station chez les jeunes adultes et aussi combler la lacune du manque de musique. Voilà!
- LE PRÉSIDENT : Plus musicale dans une phase.
- MR A. ST-AMANT: Plus musicale que CHIK, d'une part, et surtout aussi plus musicale que CHOI qui, le matin, c'est essentiellement une émission où une personne qui parle, qui parle, qui parle, et ... selon le rapport BDS il y a une (1) à deux (2) chansons à l'heure seulement qui tourne dans l'émission du matin de 6h00 à 9h00 à CHOI.
- LE PRÉSIDENT : CHIK joue combien de sélections par heure dans les heures de grande écoute?
- MR A. ST-AMANT : Bien dans les heures de grande écoute, si on prend le retour à la maison, ils diffusent à peu près trois (3) chansons, parfois quatre (4). Du côté de CHOI c'est beaucoup moins, c'est deux (2) chansons à l'heure.
- LE PRÉSIDENT : Et vous comptez jouer combien?
- MR A. ST-AMANT : Nous on compte jouer à peu près huit (8) chansons à l'heure.
- LE PRÉSIDENT : Huit (8) chansons à l'heure.
- MR A. ST-AMANT : Dans le retour à la maison.
- Pour ce qui est de l'émission du matin, les autres stations comme je vous disais pour ce qui est de l'émission du matin de CHOI, il n'y a un (1) à deux (2) disques à l'heure qui jour. Alors nous comptons, nous, dans l'émission du matin, faire tourner six (6) disques à l'heure.
- LE PRÉSIDENT : Et les sondages, est-ce que vous n'avez pas présenté ces différences à des gens qui ont répondu au sondage? Parce que ça me semble être une grande différence?
- MR A. ST-AMANT : Oui, nous n'avons pas fourni cette donnée de stratégie de programmation aux gens de chez Cossette à ce moment-là.
- LE PRÉSIDENT : Est-ce que c'était avec de la musique qu'on a joué ou est-ce que c'était seulement des questions orales ...?
- MR A. ST-AMANT : C'était plus - monsieur Granger pourra répondre, mais c'était surtout porté sur l'orientation du format musical qui est une station populaire, de musique pop, rock.
- LE PRÉSIDENT : Des descriptions au lieu de - on a pas joué des disques...?
- MR L. GRANGER : Non, en fait c'est un sondage téléphonique, donc c'est personne à personne au téléphone.
- LE PRÉSIDENT : Merci.
- On voit aussi qu'il y aura un impact de un virgule trois pour-cent (1,3%) sur CHOI-FM et on vient de parler de CHOI un petit peu, mais est-ce que c'est pas une station orientée vers les hommes plutôt que le rock?
- MR A. ST-AMANT : Tout à fait, c'est une station qui est orientée par les hommes de par son contenu verbal qui est un petit peu rebelle, et aussi par sa programmation musicale qui est composée à 90% de ce que moi je qualifie de rock extrême. Du rock moderne ou du rock extrême, chose à laquelle nous n'avons pas l'intention d'aller. Ça fait pas partie de la formule de musique dites pop rock. Si on tourne du rock, ça va être du rock d'orientation populaire et non pas du rock extrême.
- Donc le recoupement musical avec CHOI, il y en a pas. Je vous dirais que le recoupement risque de l'ordre d'être pas plus de 20% avec CHOI, donc 80% musicalement différent de CHOI.
- LE PRÉSIDENT : Étant donné ces faits-là, est-ce que c'est pas surprenant que quand on revoit la liste des pertes que CHOI c'est un virgule trois (1,3) et CHIK c'est un virgule six (1,6), c'est pas la même, mais ils sont proches?
- MR L. GRANGER : En fait, il est indéniable lors de l'arrivée d'une nouvelle station dans le marché que toutes les stations vont être affectées. C'est pas seulement celle-là qui correspond au même modèle musical. Mais par contre, si vous regardez dans le scénario optimiste, lorsque - et on l'espère - lorsque la nouvelle station 91,9 prendra sa place dans le marché, donc augmentera ses parts de marché, la station, une station comme CHOI va être à ce moment-là moins affectée parce que les auditeurs supplémentaires, là vont provenir des compétiteurs directs.
- LE PRÉSIDENT : Okay.
- Comme vous le savez, le Conseil avait attribué une licence à Société Radio St-Laurent en octobre 2000, pour une nouvelle AM à St-Nicolas. La station n'est pas encore entrée en ondes. Mais est-ce que vous prévoyez avoir un impact sur cette station-là et, si oui, quel impact comptez-vous avoir?
- MR. P. BÉLAND : Non, nous ne croyons pas avoir aucun impact sur cette station-là.
- LE PRÉSIDENT : Pourquoi?
- MR. P. BÉLAND : Il s'agit d'abord d'une radio AM, qui est une radio de services par rapport à un marché, un auditoire tout à fait différent de celui desservi par cette station de radio.
- LE PRÉSIDENT : Merci.
- Dans le présent processus, le Conseil a devant lui comme vous le savez cinq (5) demandes radio pour desservir le marché de Québec et si le Conseil considérait deux (2) demandes radio pour desservir le marché en attribuant une nouvelle licence pour la fréquence 91,9 et en approuvant les changements techniques proposés par Genex, quel serait l'impact sur votre plan d'affaires?
- MR. P. BÉLAND : Nous croyons que - d'abord premièrement, monsieur le président, mis à part la station de St-Nicolas, aucune nouvelle station de radio n'a été donnée à Québec depuis 1979. À l'époque Télémédia avec CITF et Radio Mutuel de l'époque avec CHIK avaient obtenu les deux (2) nouvelles stations FM dans le marché de Québec. Ce qui veut dire que techniquement ça fait presque 25 ans, ou en tout cas 23 ans qu'aucune nouvelle station FM a été donnée dans le marché de Québec.
- Et si vous comparez le marché de Québec à d'autres marchés semblables au Canada, à Winnipeg par exemple où vous avez une population semblable, il y a actuellement neuf (9) stations commerciales dans le marché de Winnipeg et peut-être suite aux audiences des dernières semaines, l'attribution de une (1) ou deux (2) nouvelles licences dans le marché de Winnipeg.
- Halifax qui a une population un peu moindre que celle de Québec, il y a sept (7) stations commerciales.
- Il n'y a que six (6) stations commerciales dans le marché de Québec. Compte tenu de la croissance du marché, c'est quand même un marché intéressant, il nous apparaît évident que le marché est capable d'absorber sans doute la venue d'une nouvelle station généraliste et peut-être aussi une station spécialisée de type jazz, classique ou à format très spécialisé.
- LE PRÉSIDENT : Est-ce que je dois tirer de ces remarques-là que vous croyez que le marché est capable d'absorber plus qu'une station?
- MR. P. BÉLAND : Une station et demie!
- LE PRÉSIDENT : Okay, je vous ai compris.
- Et votre requête est compétitive et techniquement exclusive avec trois (3) autres et ... dans un tel cas le Conseil vise à recueillir l'opinion des compétiteurs afin de l'assister dans sa détermination, à savoir quel titulaire propose l'utilisation optimale de la fréquence convoitée. Quelles sont selon vous les raisons principales qui devraient inciter le Conseil à vous attribuer cette fréquence?
- MR. P. BÉLAND : Essentiellement quelques points que j'aimerais souligner, d'une part le fait que dans le marché de Québec, sur six (6) stations de radio, quatre (4) desservent déjà un auditoire de 40 ou 45 ans et plus et deux (2) stations de radio seulement sont destinées au marché des jeunes. Et j'exclus là-dessus les stations de Radio-Canada, les deux (2) stations de Radio-Canada qui, elles aussi, desservent un marché de 40 ans et plus ou 35 ans et plus.
- Donc c'est un marché qui, en termes de radio pour un auditoire plus jeune et c'est un marché qui est sous représenté ou mal desservi par des stations ou avec un nombre insuffisant de stations.
- D'autant plus que ces deux (2) stations de radio-là ont une programmation très spécialisée. Une de ces deux (2) stations de radio-là fait surtout du talk radio. Donc il y a vraisemblablement en termes de format une évidence que ... il y a un besoin pour ce type de format.
- D'ailleurs toutes les demandes qui ont été présentées au Conseil depuis hier matin confirment à des degrés à peu près semblables l'ouverture du marché chez les femmes 18-44 ans, principalement chez les femmes 18-44 ans.
- Donc le besoin existe. Le besoin a été clairement identifié et à peu près tous les requérants s'entendent sur la nécessité de servir cet auditoire qui est mal rejoint actuellement par les stations.
- Deuxièmement, notre expertise dans le domaine de la radio, particulièrement avec CKOI, est exactement dans ce marché de 18-44 ans. Donc c'est pas un nouveau marché pour nous, c'est pas une expertise que nous ne possédons pas, les succès de CKOI à Montréal démontrent clairement la capacité du groupe de manager et des employés de bien servir cette population-là.
- Troisièmement, nous proposons une voix différente dans le marché de Québec. Nous sommes le seul groupe actuellement qui n'a pas de station de radio à Québec. Un groupe important au Québec - Nous gérons et nous possédons la station de radio CKOI qui est la station la plus importante et je pense qu'avec notre grille de programmation, notre format musical, et le contenu verbal que nous proposons, nous apportons vraiment une voix nouvelle dans le marché de Québec.
- Et l'autre point, c'est qu'au niveau de l'information, nous apportons aussi une voix différente par la mise en place d'un service d'information nouveau et aussi par la possibilité pour INFO 690 à Montréal de pouvoir desservir sur le plan provincial et national une information qui n'est pas disponible à Québec actuellement.
- MR A. ST-AMANT : J'aimerais peut-être ajouter monsieur le président, si vous me le permettez, également il y a la situation qui fait en sorte que CKOI-FM qui est la plus grande station de radio, enfin la plus vieille pour sûr puisque ça été la première station de rock francophone à naître au Québec. Jadis à Montréal il y avait CHOM-FM qui a eu les belles années durant les années '70, si vous vous souvenez, mais CKOI a été véritablement la première station de rock francophone à naître au Québec. Et ça a fait en sorte qu'au cours de 25 dernières années on a fait plein de réalisations. Probablement on est la station qui a fait le plus pour la relève et le développement du talent canadien tant en humour qu'en musique.
- Maintenant cette station-là qui semble si puissante est en train de se marginaliser à cause de certaines situations monopolistiques. Actuellement c'est très difficile pour nous, et de plus en plus difficile à Montréal, de faire ce qu'on appelle des ententes avec des producteurs de spectacles et des choses comme ça, parce que lorsque CKOI est présentateur d'un spectacle, ne serait-ce à titre d'exemple Richard Séguin et que Richard Séguin, lui, doit donner un show à Québec par la suite, et bien il se fait dire par le compétiteur, qui est le plan de mon compétiteur et mon plan, il se fait dire : «Bien là moi je donne un show à Québec puis ils veulent pas me présenter à Québec. CHIC ne voudra pas me présenter ... » si Richard Séguin est présenté par CKOI à Montréal.
- Ce genre de situation-là donne des maux de tête. C'est constant, constant, constant. Et lorsque je réussis à faire une présentation promotionnelle, monsieur le président, une forte présentation promotionnelle, en donnant les yeux de la tête pour réussir à avoir la présentation, l'association avec l'artiste qui est important sur nos ondes, et bien là le compétiteur il va ajouter Musique Plus! Il va donner du Musique Plus. Si ça fait pas, il va donner du Musimax, si ça fait pas il va donner du Canal Z, il va donner de l'Historia, il va donner le canal Série +, le Canal D, le Canal Vie et si ça fait pas, il va ajouter les panneaux Astral, les panneaux publicitaires Astral! Tandis que CKOI n'a pas d'antenne à Québec.
- Et c'est très sûr que si nous avions une antenne à Québec, c'est très sûr que ça rétablirait un équilibre et nous serions plus respectés dans l'industrie pour faire des ententes, pour promotionner la relève et les artistes, et cetera, et cetera.
- C'est une situation que je voulais porter à votre attention. Merci.
- LE PRÉSIDENT : Merci bien.
- Les deux (2) dernières questions, on les pose à tous les compétiteurs et je vous donne l'opportunité de répondre comme vous voulez.
- D'abord de quelle façon votre requête fait-elle un usage optimal de la fréquence 91,9?
- MR P. BÉLAND : Bien essentiellement je pense que nous proposons un service qui n'existe pas actuellement à Québec et toute la présentation qui a été faite hier après-midi et ce matin ne vise qu'à démontrer le besoin qui existe de desservir une population qui est mal servie actuellement. Donc il nous semble que simplement de pouvoir rejoindre ce groupe important de consommateurs et d'auditoire radiophonique fait en sorte que notre demande fait le meilleur usage de la fréquence 91.9.
- LE PRÉSIDENT : Et du point de vue technique seulement, 91,9 est une des dernières fréquences disponibles dans le marché de Québec, comment évaluez-vous les paramètres techniques que vous avez soumis à l'Industrie Canada en termes de maximisation de l'utilisation potentielle offerte par ce canal MF.
- MR P. BÉLAND : Je vais demander à monsieur Sénécal de vous répondre avec les études d'ingénieurs qui ont été faites de ce côté-là.
- MR G. SÉNÉCAL : On a considéré que cette puissance était effectivement importante et limitée puisque la puissance autorisée du canal 220 est limitée à une puissance d'une classe B et pour mieux égaler le signal des autres stations de classe C nous avons décidé d'installer nos installations de diffusion en plein cour du centre - du marché que nous voulons desservir, donc sur le complexe G à Québec. Notre antenne sera - notre installation de diffusion sera évidemment un peu plus basse que nos compétiteurs au Mont Bélair. C'est ce qui explique que la fréquence que nous vous demandons d'une puissance de 10 000 watts selon la présentation qui nous a été faite.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.
- Madame Noël?
- MME A. NOËL: Une question monsieur Béland, dans un autre processus, le Conseil dans sa grande sagesse vous a accordé une licence pour Info 690 à Montréal dans un processus concurrentiel vous opposant notamment à la SRC qui elle aussi voulait avoir une station d'information continue qui serait la tête de réseau d'un projet qu'ils avaient en tête à l'époque qui peut-être n'existe plus aujourd'hui. À l'époque vous nous aviez fait valoir que votre projet permettrait d'avoir de la nouvelle locale pour les montréalais au lieu d'avoir une répétition de nouvelles provinciales, nationales, internationales, ce qui apparaissait à la grille proposée par Radio-Canada.
- Est-ce que vous avez l'intention de changer la vocation d'Info 690 en termes de couverture de nouvelle locale à Montréal et, sinon, en quoi la nouvelle locale de Montréal pourrait-elle intéresser les gens de Québec?
- MR P. BÉLAND : Il y a absolument aucun changement à la vocation de la station de Montréal, la station de Montréal demeure essentiellement une vocation locale et régionale. Nous avons cependant évidemment ... particulièrement depuis les récents événements du mois de septembre accru considérablement notre couverture de l'actualité nationale et internationale et les bulletins de nouvelles qui seraient disponibles pour la station de Québec seraient des bulletins différents de ceux présentés à Montréal.
- Mais Montréal possède déjà le matériel disponible pour la couverture provinciale et nationale et pourrait être utilisé pour d'autres stations de radio mais il ne s'agit pas des mêmes bulletins de nouvelles.
- MME A. NOËL: Alors si je comprends bien, les nouvelles qui vont continuer d'être diffusées à Montréal seront les nouvelles locales et régionales de Montréal et ce que vous voulez exporter à Québec ce sont d'autres bulletins qu'on n'entendra pas à Montréal?
- MR P. BÉLAND : Exactement.
- MME A. NOËL: Merci.
- LE PRÉSIDENT : Merci. Conseillers juridiques?
- MR G. GRONDIN : Nous n'avons pas de question monsieur le président.
- LE PRÉSIDENT : Merci messieurs, mesdames.
- Monsieur Lebel?
- MR P. LEBEL : Merci monsieur le président. Nous entendrons maintenant une demande présentée par 9098 7280 Québec inc. en vue d'obtenir une licence visant l'exploitation d'une station de radio FM de langue française à Québec. La nouvelle station serait exploitée à la fréquence 91,9 mégahertz au canal 220B avec une puissance apparente rayonnée de 5 300 watts.
- La requérante propose un service de musique classique populaire, Monsieur le président, je demanderais à monsieur Brosseau de nous présenter ses collègues et vous disposez de 20 minutes pour faire votre présentation.
- MR P.-R. BROSSEAU : Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers, membres du personnel, bonjour. Mon nom est Pierre Brosseau, je suis président et chef de la direction de Radio Nord Communications.
- À ma droite, qui se dirige vers nous, permettez-moi de vous présenter Francine Côté, vice-présidente au développement des affaires de Radio Nord Communications et consultante en communications.
- À sa droite, Claude Dufault, directeur général de CHLX-FM, radio classique. Monsieur Dufault ouvre dans le domaine de la radio depuis 1968, incluant la direction générale de plusieurs stations de radio dans l'Outaouais et à Montréal.
- Derrière nous, à droite, Réjean Nadeau, directeur général finances et administration et Gilbert Paquette vice-président directeur général de Carat Expert. Carat est la plus grande agence indépendante de placement média au Québec et il me fait plaisir de souligner que la semaine dernière la revue Advertising Age a nommé Carat la meilleure agence indépendante au monde.
- Je me joins également monsieur le président à mes prédécesseurs à cette tribune pour vous souhaiter la bienvenue à Québec pour cette première audience.
- Tout d'abord il nous apparaît utile de tracer un portrait de notre entreprise.
- Fondée en 1948, Radio Nord Communications exploite cinq (5) stations de télévision et quatre (4) stations de radio dans les régions de l'Outaouais et de l'Abitibi. Nous sommes profondément enracinés dans les communautés que nous servons en offrant un service adapté aux circonstances particulières de chaque marché.
- Le quatre (4) octobre 2001, nous avons obtenu une décision favorable du Conseil pour laquelle nous vous remercions. Vous nous avez autorisés à exploiter une station de musique classique à Gatineau, sous réserve d'identifier une fréquence acceptable. Nous sommes heureux de signaler au Conseil que nous avons presque complété le processus et que nous pensons pouvoir lancer notre nouvelle station à l'été 2002.
- Le Conseil a mentionné dans la décision nous accordant une licence pour Gatineau, et je cite, qu'«il estimait important de fournir à un radiodiffuseur régional comme Radio Nord, une occasion de se développer et d'être ainsi mieux en mesure de faire face à la concurrence dans les marchés où il exploite des entreprises.»
- Cette audience où une licence pourrait être attribuée est une occasion de plus en plus rare pour une entreprise comme la nôtre de prendre de l'expansion au Québec, en dehors des seules régions de l'Abitibi et de l'Outaouais où nous sommes présents.
- Cette licence, si vous l'autorisez, nous permettra de nous développer dans la mesure de nos moyens comme diffuseur régional et de connaître une diversification essentielle à notre croissance dans l'univers convergent où quelques joueurs de taille comme Astral, Télémédia, Québécor, Cogéco et Corus dominent le marché.
- Cette audience représente donc un enjeu stratégique pour notre développement. De fait, notre venue à Québec assurera un équilibre concurrentiel dans le marché avec la présence d'un nouveau joueur, soucieux d'assurer le reflet de la communauté locale à son antenne et notre station offre une vitrine indispensable pour insuffler plus de vigueur au développement du talent canadien de musique classique, plutôt négligé par l'industrie de la radiodiffusion.
- Nous avons les ressources pour faire de notre station de musique classique un succès, en comptant sur notre connaissance en radio et notre plan d'action pour bien servir la région de la vieille capitale.
- L'octroi d'une deuxième station de musique classique à Radio Nord Communications nous permettra d'enrichir notre programmation pour les deux (2) stations de Gatineau et de Québec par l'effet de synergie.
- Je demanderai à Claude Dufault de vous donner un aperçu de notre programmation.
- MR C. DUFAULT : Merci monsieur Brosseau.
- Alors notre ambition est de susciter la curiosité des auditeurs, y compris les plus jeunes, qui ne sont pas déjà amateurs de musique classique et les apprivoiser peu à peu, tout en attirant ceux qui sont déjà des mélomanes et ils sont nombreux. Nous voulons contribuer à changer cette perception que la musique classique est trop formelle ou sérieuse.
- Nous sommes le seul requérant à proposer une station niche de musique classique populaire, qui sera composée d'au moins 70% de musique de catégorie 31. Nous proposons un éventail des différents courants qui ont marqué l'histoire de la musique classique, comme la musique baroque, romantique ou contemporaine, pour ne nommer que celles-là.
- D'autres genres musicaux qui se marient bien à la musique classique compléteront la sonorité de la nouvelle station. Ainsi des pièces qui proviennent de la sous-catégorie 24, c'est-à-dire belle musique, pour faire connaître aux auditeurs les orchestrations contemporaines de fleurons du répertoire classique, la musique instrumentale des compositeurs comme François Cousineau ou André Gagnon qui ne tournent pas sur les autres radios ou des ouvres présentées dans une forme allégée comme les duets de musique classique populaire de Luciano Pavarotti, les enregistrements de Sarah Brightman, Andrea Boccelli, Cindy Church, Russel Watson ou Nathalie Choquette. Les commentaires de nos animateurs viseront à encadrer ces diffusions et à communiquer leur passion pour la belle musique à nos auditeurs.
- Notre demande se distingue par la complémentarité qu'elle apportera dans le marché actuel. À Québec, seule la chaîne culturelle de Radio-Canada, CBVX-FM offre de la musique classique dans certaines de ses émissions. Nos analyses nous ont permis d'identifier que moins du tiers des émissions de la chaîne sont des émissions de musique classique. Le répertoire de CBVX s'adresse d'ailleurs davantage aux mélomanes et experts car il comporte des diffusions d'ouvres intégrales, accompagnées de commentaires et d'analyses souvent approfondis. Notre station envisage offrir une musique plus accessible et populaire qui se démarquera clairement de la chaîne publique qui, il y a lieu de le noter, ne s'est pas opposée à notre demande.
- Nous avons aussi l'ambition de contribuer à une plus grande diversité éditoriale dans le marché comme nouveau joueur, désireux de refléter activement la communauté de la vieille capitale.
- En information, nous verrons à ce que nos auditeurs aient accès à toute l'actualité sociale, politique et économique au plan local, régional et international. Nous offrirons huit (8) bulletins en heures de grande écoute pour l'information nationale et internationale et six (6) bulletins à la demi-heure en période de grande écoute pour l'actualité locale et régionale.
- L'implication locale de CJJX-FM se décline aussi par une couverture générale de l'actualité culturelle de la grande région de Québec dans le cours de nos émissions, comme la couverture de certains événements musicaux et certaines prestations des étudiants des écoles et conservatoires de musique. Nous avons mérité le support de plus de 100 intervenants, dont un grand nombre d'organismes culturels de la région de Québec, comme l'orchestre Symphonique de Québec et l'Opéra de Québec, pour ne nommer que ceux-là.
- Nous souhaitons travailler de concert avec ces organismes pour faire la promotion de leurs activités en ondes et communiquer ces rendez-vous à nos auditeurs. Nous diffuserons des bulletins culturels deux (2) fois par jour, du lundi au vendredi, à 8h15 et 18h15 et quatre (4) fois en fin de semaine entre 18h00 et 19h00. En plus, nos animateurs diffuseront et commenteront tout ce qui est d'intérêt sur la scène culturelle de la région du Grand Québec à l'intérieur de leurs émissions et ce, entre 6h00 et minuit.
- Nos initiatives en dollars directs pour soutenir le talent canadien dans ce créneau comportent deux (2) volets. Tout d'abord, un montant de 45 000 $ par année sera remis aux Jeunesses Musicales du Canada pour encourager la relève, entre autres au moyen de bourses, et 5 000 $ pour la location d'une salle à Québec pour présenter les lauréats de ces bourses en spectacle. Nous allons diffuser ce spectacle sur les ondes de nos stations de radio et l'offrir aux autres stations qui pourraient être intéressées.
- Nous nous sommes de plus engagés à remettre 20 000 par année à MusicAction. Cette dernière nous a assuré que notre contribution sera versée pour le développement des talents de musique classique dans la région de Québec même.
- CJJX présente ainsi une façon concrète d'affermir le genre classique en radio tout en assurant un meilleur rayonnement de nos artistes classiques puisque nous investirons près d'un demi million de dollars au cours de la licence.
- C'est pourquoi nous nous sommes aussi engagés à dépasser les normes de contenu canadien exigées par le Règlement, pour la musique de catégorie 3 et de catégorie 2. La station débutera avec un niveau de 15% pour la catégorie 3 et augmentera de un pour-cent (1%) par année jusqu'à 20% à la fin de la cinquième année et s'engage à un minimum de 40% pour la musique de catégorie 2.
- Dans cet ordre d'idées, nous avons évoqué dans notre mémoire la possibilité d'enrichir notre contribution au talent canadien si nous étions favorisés par l'octroi de nos demandes à Gatineau et à Québec.
- Alors nous sommes heureux d'annoncer que monsieur Edgard Fruitier, un mélomane passionné bien connu, avec qui nous avons conclu une entente de principe, a accepté d'animer à tous les jours une émission d'une heure. Cette émission sera diffusée aux heures de grande écoute et dédiée aux artistes de chez nous. Ce projet inédit se veut une contribution originale à une plus grande diffusion des ouvres de nos artistes canadiens. Je vous invite maintenant à écouter un enregistrement pour vous donner une idée de l'ambiance sonore que notre station veut offrir aux auditeur de Québec. Merci.
- (Présentation audio)
- MME F. CÔTÉ : En plus de bénéficier à un secteur de l'industrie musicale peu choyé par la radio, notre station répond à un besoin chez les auditeurs du groupe 35-64 ans.
- Notre recherche nous a fait découvrir que les Québécois sont, toutes proportions gardées, les plus grands acheteurs de disques classiques au monde. Il existe au Québec plusieurs producteurs de disques spécialisés dans la musique classique, comme les maisons Analekta, ATMA, SMC, Fonovox et Amberola, de même que Radio-Canada, qui produisent des disques qui n'ont pas accès aux stations de radio à Québec, sauf à l'occasion bien sûr sur les ondes de CBVX.
- Le nombre de spectacles et d'événements de musique classique, de musique de chambre, symphonique ou instrumentale, de chant lyrique ou choral est aussi en augmentation constante à Québec. Que l'on pense aux prestations de l'Orchestre symphonique de Québec, de l'Orchestre de musique de chambre de Ste-Pétronille, des Violons du Roy ou des nombreux festivals ou événements comme Les airs d'automne de Sillery ou le Domaine Forget à Charlevoix qui attirent un nombre de plus en plus grand de fervents amateurs.
- La salle Dina Bélanger ici à Québec est spécialisée dans les concerts de musique classique et le théâtre jeunesse et cible exclusivement la clientèle des jeunes en offrant des billets à prix abordables. Phénomène digne de mention, la musique classique populaire fait aussi une avancée chez les jeunes. En effet les derniers sondages BBM révèlent que depuis l'automne 1998 les heures d'écoute de la station CJPX de Montréal ont augmenté de 30% auprès des jeunes entre 12 et 34 ans. Voilà une indication d'une tendance qui émerge que la musique classique intéresse aussi les plus jeunes.
- Cette évolution est logique compte tenu de l'effervescence et de la vitalité qui caractérisent la relève dans ce créneau musical. Un foisonnement de jeunes virtuoses comme Alain Lefèvre, Lucille Chung, Yannick Nézet-Séguin et Marc Hervieux, Louis Lortie assurent avec brio la relève des Jasmin, Rouleau, Verreau, Grossman et Dutoit.
- J'attire de plus votre attention sur le sondage effectué par Léger Marketing qui conclut à des résultats encourageants pour notre nouvelle station. 70% des répondants sont personnellement favorables. Notre projet est vraiment perçu comme apportant une nouvelle diversité dans le marché puisque 81% des répondants affirment que cette station est différente de l'offre actuelle. La musique classique et l'opéra arrivent d'ailleurs au deuxième rang dans notre sondage comme genre musical préféré après la musique populaire et le rock, bien avant tous les autres genres musicaux.
- La station de Montréal CJPX est distribuée ici à Québec sur Bell Express Vu et recueille des heures d'écoute intéressantes, un virgule deux pour-cent (1,2%) de part de marché sans compter que CBVX, la chaîne culturelle, bénéficie d'une part de marché plus élevée que sa station sour de Montréal. Ces données ne prétendent pas vous convaincre que la musique classique est le premier choix des auditeurs à la radio, mais qu'il s'agit d'un genre musical très en demande qui demeure sous-représenté à Québec.
- Nous avons aussi produit un sondage chez les annonceurs également de Léger Marketing qui confirme leur intérêt pour ce genre. La station de musique classique exploitée à Montréal par monsieur Coallier a d'ailleurs contribué non seulement à créer de nouvelles heures d'écoute, mais aussi à attirer de nouveaux annonceurs. Notre station à Québec devrait devenir le nouveau choix des annonceurs qui ne trouvent pas, pour le moment, d'antenne appropriée dans ce marché.
- Plusieurs interventions d'annonceurs potentiels sont d'ailleurs versées à notre dossier et témoignent de l'utilité d'une nouvelle station classique au plan commercial.
- Au plan économique, le marché de la radio à Québec, le 6ième au Canada, représente environ 27 millions et a connu une croissance très dynamique. Les recettes publicitaires ont augmenté à Québec de 31% entre 1995 et l'an 2000. Un taux de croissance supérieur à la moyenne observée pour l'ensemble de la province.
- Le marché peut donc aisément recevoir une nouvelle radio comme la nôtre sans impact négatif sur les radios diffuseurs existants. De fait, la croissance naturelle du marché permettra d'absorber notre station. Pierre?
- MR P.-R. BROSSEAU : Notre radio classique est un instrument de choix pour stimuler le goût de la population pour ce genre musical et développer une habitude d'écoute qui aura des retombées économiques importantes pour les artistes et les annonceurs.
- Plusieurs raisons favorisent notre proposition. Et je me permettrais de vous en énumérer quelques-unes : la complémentarité de notre formule de niche par rapport aux services existants; la diversité éditoriale qu'elle apportera, plus particulièrement au plan culturel; le meilleur équilibre de la concurrence dans le marché dans le système francophone de radiodiffusion; la création d'un nouveau débouché pour les annonceurs qui ne choisissent pas traditionnellement le médium radio pour leur publicité; la vitalité économique du marché de Québec qui permet d'absorber naturellement une nouvelle station comme la nôtre; l'augmentation du contenu canadien au-delà de la norme réglementaire pour les stations spécialisées; une vitrine pour les très nombreux artistes canadiens de la musique classique peu choyés par la radio; une contribution importante au développement du talent canadien, soit près de un demi million de dollars sur sept (7) ans, comme le souligne d'ailleurs l'ADISQ dans son intervention; et finalement, le développement d'un joueur régional qui se caractérise par une forte implantation locale dans les marchés qu'il dessert, plus particulièrement en radio, un médium local par définition.
- Notre demande par sa qualité et l'appui qu'elle suscite dans la population, le milieu culturel et commercial de la région de Québec, présente l'avantage de marier les objectifs du système de radiodiffusion aux intérêts des auditeurs de Québec, à ceux des artistes et des artisans, des annonceurs ainsi qu'à ceux de notre entreprise. C'est pourquoi nous sommes convaincus qu'elle s'inscrit dans l'intérêt public.
- En terminant, je voudrais remercier le Conseil de nous avoir écouté avec attention et aussi remercier tous ceux, et ils sont nombreux, qui ont appuyé notre demande. Nous sommes maintenant disposés à répondre à vos questions.
- LE PRÉSIDENT : Merci monsieur Brosseau.
- Mesdames et messieurs, madame Pennefather?
- MME J. PENNEFATHER : Merci monsieur le président. Madame Côté, messieurs, bonjour et bienvenue.
- J'aurais des questions dans trois (3) grands secteurs : la programmation, des questions de l'ordre économique et des questions techniques. Et si on prend la programmation, j'aurais des questions, ça va de soi on parlera de la musique, les créations orales et le développement du talent canadien.
- Les questions aussi très importantes vont suivre concernant la programmation locale, les énergies avec la station de Hull et j'aimerais passer un peu de temps en faisant une comparaison avec la programmation de la chaîne culturelle. Qu'on soit clairs sur ce point-là.
- Alors on commence avec la programmation que vous avez déjà faite pour nous avec une sélection de musique qui est un excellent début pour ma question.
- Sur la page 1 de votre mémoire supplémentaire, vous dites que le service proposé est un service FM de musique classique populaire destiné aux auditoires de la ville de Québec âgés entre 25 et 54 ans.
- Maintenant pourriez-vous nous décrire en plus grands détails votre approche à la musique classique, et surtout nous expliquer, encore une fois je pense que vous en avez touché monsieur Dufault, sur qu'est-ce que vous entendez par le mot populaire?
- MR C. DUFAULT : Par le mot populaire c'est de diffuser des pièces qui sont relativement faciles à reconnaître de la part d'un public néophyte qui ne sont pas nécessairement des experts. Alors des pièces qu'on reconnaît et qu'on peut fredonner relativement facilement.
- Quant à savoir quelle sorte de musique - de quelle façon nous allons - je viens de perdre ce que je voulais dire finalement, là ... à savoir quelle sorte de musique qu'on va jouer populaire, on peut se baser facilement sur ce qui se passe à Toronto où il y a déjà une station classique et la station de monsieur Coallier à Montréal où il y a une base de musique sur laquelle, à partir de laquelle on peut identifier quelles pièces nous jouerons.
- Il est évident qu'un marché comme Québec est différent. On le prouve, il suffit de voir ce qui se vend au Québec, dans la ville de Québec, par rapport à ce qui se vend à Toronto ou à Montréal au niveau des pièces. Et on pourra adapter finalement notre répertoire musical en fonction des demandes des gens de la ville de Québec en se basant sur ce qui est vendu chez HMV, chez Archambault ou par Soundscan On sait qu'est-ce qui se vend dans certaines régions.
- MME F. CÔTÉ : Si vous me permettez aussi madame Pennefather, si je peux ajouter, je remarquais que le Conseil a utilisé dans la décision qui nous a autorisé à exploiter une licence de musique classique aussi à Gatineau, a utilisé le terme musique classique légère plutôt que populaire. C'est peut-être effectivement une meilleure indication. Et souvent par exemple on comprend mieux, je pense que ce sera pas le mandat de la nouvelle station à Québec de diffuser des concerts de Yoyoma par exemple ou de Stravinsky qui sont des pièces ou des ouvres beaucoup plus difficiles à écouter à la radio souvent comme musique d'environnement, d'ambiance que dans une salle de concert ou dans l'intimité de son salon avec évidemment un environnement propice, je dirais même un certain recueillement pour comprendre de telles genres de pièces.
- Je sais pas si ça illustre un peu notre approche.
- MME J. PENNEFATHER : Oui, c'est important de donner autant d'exemples possible parce que nécessairement un des aspects de cette ligne de questionnement c'est de faire la comparaison avec la chaîne culturelle et d'aller un peu plus loin sur ces points-là.
- Alors juste pour que je sois - je pousse un peu là-dessus aussi que c'est très facile d'utiliser la musique de Elgar ou Mozart ou quelques chants populaires comme Jessie Norman mais il faut aller un peu plus loin je pense.
- Et si on prend votre grille horaire et on parle à titre d'exemple entre 10h00 du matin et midi, «la plus belle musique du monde». Qu'est-ce qu'on trouverait pendant ces heures-là, sous le titre «la plus belle musique du monde»?
- MR C. DUFAULT : Madame la conseillère, la grille horaire qui est devant vous sert surtout à titre d'exemple. Il y a sur cette grille horaire six (6) ou sept (7) émissions qui sont assez définitives. La plupart c'est vraiment une question d'exemples puisque nous ne serons pas en ondes avant 2003.
- Je ne suis pas un expert en musique classique. Nous aurons un directeur musical et un directeur de la programmation ici même à Québec qui verra à choisir la musique qui sera diffusée à l'intérieur des émissions.
- Peut-être que madame Côté pourrait m'aider à ce niveau-là.
- MME F. CÔTÉ : Oui. Quand on fait référence à l'annexe 17, il y a une description, une monographie très sommaire des émissions que nous proposons dans la grille, grille qui a par ailleurs été légèrement modifiée avec notre lettre de réponse aux questions de clarification du conseil le six (6) décembre. Mais la description indique effectivement que ce sont des ouvres populaires, souvent en réponse aux choix des auditeurs comme l'a mentionné - comme on l'a mentionné dans l'enregistrement qu'on vous a fait entendre. Et puis je pense que Claude y a fait allusion aussi. On va inviter nos auditeurs à nous faire part de leurs demandes, soit par courriel, par fax ou par téléphone. Et quand on pense aux fleurons de la tradition classique, on pense à des pièces de Mozart, de Bach, de Tchaïkovski, Vivaldi ou Rachmaninov, Beethoven, certaines pièces plus légères.
- MME J. PENNEFATHER : Maintenant sur la page 2 de votre mémoire, vous êtes - encore une fois vous utilisez le mot populaire, mais aussi vous dites que «notre programmation sera originale et complémentaire à ce qui existe à Québec.» Maintenant passons de populaire à l'originalité. Comment votre horaire et votre programmation seront originales?
- MME F. CÔTÉ : Notre horaire, vous voulez dire notre grille...
- MME J. PENNEFATHER : Grille horaire, la façon de présenter la musique et, deuxièmement, le contenu de cette grille horaire. Comment ça sera original?
- MME F. CÔTÉ : Bien pour donner un exemple d'une station qui n'existe pas puisque nous ne sommes toujours pas en ondes à Gatineau, évidemment c'est par comparaison. Alors on peut faire des analogies avec la station de Toronto, on peut faire des analogies également avec la station de Montréal. On a voulu dire qu'on serait original parce que nous n'entendons pas cloner ces modèles-là qui existent déjà sur le marché.
- Au niveau musical, c'est évident que nous avons accès au même répertoire classique et, comme nous avons mis l'accent sur de la musique légère ou populaire, il peut y avoir un recoupement - pas il peut y avoir, il va y avoir un recoupement avec la musique qui est diffusée autant à Toronto qu'à Montréal.
- Original également par rapport à Radio-Canada puisque nous avons demandé à Carat Expert qui a déposé l'étude de marché et puis qui a fait également une analyse de la programmation qui existe sur la chaîne culturelle. Original par rapport à Radio-Canada puisque les pièces que nous allons, ou les ouvres que nous allons présenter à notre antenne vont être plus légères et accompagnées de commentaires plutôt limités parce que d'abord ce n'est pas une station qui a les moyens de se payer des experts comme Radio-Canada, et c'est pas le mandat non plus de la station de le faire.
- Radio-Canada le fait très bien et la programmation de Radio-Canada ici à Québec, selon nos études et Gilbert Paquette de Carat Expert pourra vous en dire plus madame Pennefather si vous le souhaitez, la programmation en musique classique de Radio-Canada est limitée à sept (7) ou huit (8) émissions que nous avons répertoriées qui représentent environ 25% de leur grille de programmation.
- Maintenant à travers ces sept (7) ou huit (8) émissions où on présente de la musique classique, ce n'est pas nécessairement des émissions entièrement dédiées à la musique classique, ce sont des émissions qui peuvent comporter des ouvres classiques. Mais comme vous le savez, le mandat de Radio-Canada est un mandat large et c'est en ce sens-là qu'on va être original au niveau de l'animation et puis de l'approche en musique.
- MME J. PENNEFATHER : Alors oui, je suis intéressée de voir que vous avez mentionné l'approche musique, et l'approche présentation. On va revenir à l'approche présentation, mais encore une fois, l'approche musique.
- J'ai devant moi, comme vous avez probablement dans vos dossiers aussi, un exemplaire de la grille horaire de Radio-Canada disponible sur le site Web. Et si on prend par exemple tous les cinq (5) jours par semaine 9h00 à 11h00, «L'Échappée belle», la description de ce moment dans la grille horaire est : «musique en bandes sonores de film, musique instrumentale légère.»
- Est-ce que pour vous c'est différent de ce que vous proposez ou est-ce que c'est un exemple de comment ... c'est un peu la même chose chez la chaîne culturelle. Je prends un exemple, c'est un exemple parmi d'autres mais je suis intéressée à voir comment tu vois en plus grands détails les différences entre votre approche et celle de la chaîne culturelle.
- MME F. CÔTÉ : Je regarde effectivement cette émission «L'échappée belle». Le commentaire que j'ai c'est de la musique classique en partie, c'est de la musique légère. Il peut y avoir un chevauchement, le même genre de musique. Je le reconnais madame Pennefather.
- Par ailleurs je vois aussi dans les émissions de Radio-Canada «L'Opéra du Métropolitain» le samedi. Nous n'avons pas l'intention de faire des captations ou des diffusions des opéras en intégral.
- Je vois également l'émission : «Radio Concert» aussi ce serait assez différent je pense de ce qu'on entend déjà à la chaîne culturelle ici à Québec. «Concert sans mesure» où on retrouve une proportion d'environ 50% de musique classique du lundi au jeudi, là, qui est une émission qui est diffusée de 13h00 à 15h00.
- Je demanderais peut-être à Gilbert Paquette qui a fait une analyse un petit peu plus serrée que nous sur la musique qui est présentée par la chaîne culturelle s'il a des commentaires à ajouter. Gilbert?
- MME J. PENNEFATHER : Merci. Et aussi si ce n'est pas la musique, qu'est-ce que c'est? Si vous pouviez être plus clair, parce que vous avez mentionné ça dans la présentation ce matin et d'après moi il y en a pas mal de musique pendant la journée, la chaîne culturelle.
- MR G. PAQUETTE : Dans notre analyse on a une proportion d'à peu près 25% de musique classique. C'est parce que ce qui est difficile pour un auditeur ... en fait qui est pas un mélomane ou un averti de la musique classique c'est de se retrouver dans la grille horaire de Radio-Canada parce qu'il y a plusieurs genres musicaux qui vont se mélanger.
- Je vais vous donner un exemple, une émission qui avait comme thématique et qui durait une heure, le nom m'échappe, mais c'était la musique des grandes capitales du monde. Donc vous aviez des morceaux, des pièces classiques par exemple de Vienne, mais vous aviez aussi de la musique du monde qui originait d'Afrique du Sud. Il y avait du jazz, du blues qui se mélangeaient là-dedans.
- Et donc dans l'inventaire que j'ai dressé, le reste de la grille horaire de Radio-Canada est composé de plein de genres musicaux, mais il y a aussi de beaucoup de contenu verbal, d'analyse en profondeur. Il y a aussi beaucoup d'échanges entre les animateurs sur une ouvre versus une autre ouvre, sur leur appréciation des différentes ouvres.
- Ce qu'il faut dire c'est que le marché de la musique classique est un marché qui s'additionne. Quand on regarde à CJPX à Montréal, il y a 85% de l'auditoire de CJPX qui n'écoutent jamais la chaîne culturelle. Ce qui est pour moi la preuve que c'est deux (2) formats qui peuvent coexister parce que le croisement est minime.
- Et si on regarde la performance entre autres du classique à Québec, tant la chaîne CJPX qui est captée sur le satellite que la chaîne de Radio-Canada qui a trois virgule deux pour-cent (3,2%) d'écoute, les courbes d'écoute des deux (2) stations sont parfaitement parallèles et ascendantes depuis l'automne '98. C'est donc signe que les gens se retrouvent dans une programmation plus qu'une autre, mais celle de Radio-Canada a tendance à s'adresser à des gens qui sont plus connaisseurs alors que la formule proposée par Radio-Nord s'adresse plus à des gens qui s'intéressent au classique et qui veulent découvrir le classique.
- D'où les ouvres plus légères.
- MME J. PENNEFATHER : Merci. On va revenir à l'étude de Carat Expert, c'est sûr.
- MR G. PAQUETTE : D'accord, je vous devance peut-être.
- MME J. PENNEFATHER : Mais j'aimerais en effet continuer sur le dernier point que vous avez soulevé.
- La programmation que vous proposez. Vous dites que - sur la page 2 - et je vous cite : «La programmation musicale que les auditeurs découvriraient le patrimoine musical classique et les ouvres moins connues» pas populaires, moins connus. Alors vous dites que c'est un de vos buts. Comment vous allez le faire? Qu'est-ce que ça veut dire ce découvrement du patrimoine musical, comment vous allez faire ça?
- MME F. CÔTÉ : Je pense que quand il y a une station dans une ville qui diffuse de la musique classique, elle a évidemment l'ambition pour bien vivre de développer le goût des auditeurs et tout à fait dans le même esprit que monsieur Coallier a réussi à le faire.
- Je pense qu'en faisant entendre de la musique et en développant une fidélité chez les auditeurs qui nous accompagnent à travers la journée, la semaine, les mois et, nous l'espérons les années, on peut un moment donné offrir un répertoire à nos auditeurs qui va peut-être se développer au cours des ans et qui peut entraîner non pas de la musique sérieuse...
- J'ai donné pour moi un exemple qui m'apparaît bien probant, là, les concerts de Yoyoma ou Stravinsky et tout ça. C'est pas notre mandat. On veut rester dans la musique légère mais peut-être évidemment déborder des quinzaines ou vingtaines d'ouvres que normalement le groupe cible que nous visons peut nommer facilement parce que ça lui vient à l'idée et il les entend souvent. Il va fredonner ces airs-là qui sont connus.
- Donc d'ajouter à la connaissance de nos auditeurs et développer une fidélité sur les ondes.
- MME J. PENNEFATHER : Et précisément dans la grille horaire, comment vous allez faire ça? Quels sont les éléments de la programmation qui - faire ça et, en même temps, pourriez-vous nous dire avec la grille horaire - la programmation je sais que c'est un projet, mais quand même c'est une indication importante - comment vous allez chercher ou trouver une place pour les artistes locaux? Pour les artistes de la région.
- MR C. DUFAULT : Alors voilà, parmi les émissions où on veut aller un peu plus loin que ce qu'on pourrait catégoriser de musique populaire ou ... il y a des émissions qui sont définitives. Je pense ici à une émission qui s'appelle «Pièces vedettes», c'est du lundi au vendredi.
- Alors on va analyser une ouvre majeure ou une nouveauté classique, un aria particulier qui seront diffusées et commentées par un animateur chevronné où on peut aller un peu à l'extérieur de ce qu'on ferait normalement dans la grille horaire.
- Il y a aussi l'émission «Nouveautés classiques» qui est une émission dédiée exclusivement à tout ce qui est nouveau dans le monde de la musique classique. Là aussi il y a des choses, il y a quelque chose comme - dans le magazine répertoire français il y a 447 nouveautés par mois. Alors il y en a du matériel qu'on peut aller chercher, qu'on peut développer, qu'on peut introduire graduellement à nos auditeurs. Alors dans ces nouveautés classiques.
- Il y a aussi «les rendez-vous classiques». Aussi une émission définitive, le dimanche où un compositeur ou un artiste et son ouvre. Alors là c'est des notes biographiques, des particularités, de la discographie, et cetera.
- Alors il y a des émissions visant ce genre de ce qu'on discute présentement.
- MR P.-R. BROSSEAU : J'ajouterais peut-être madame Pennefather que nous sommes convaincus que la création d'une troisième fenêtre de diffusion pour la musique classique dans le marché francophone va provoquer un essor au niveau du développement des talents canadiens dans ce genre musical et il est de notre mandat, je crois, d'offrir une diffusion la plus complète possible de ces nouvelles ouvres-là. Au même titre nous croyons que la réunion éventuellement, là, au niveau de la mise en marché de nos stations avec celles de Montréal et celles de l'Outaouais va nous permettre d'avoir accès à un plus grand marché au niveau des annonceurs nationaux entre autres. Et ça va nous permettre d'améliorer ou de rehausser la qualité de notre programmation en insistant sur le développement des talents locaux dans les deux (2) régions que nous allons desservir.
- MME J. PENNEFATHER : C'est un peu vers ça que - pourquoi je pose la question que même si on décrit le projet comme étant la musique classique populaire, qu'il y a toujours une ouverture ... vers les ouvres moins connues et l'impression qu'on a, la réalité est-ce que dans la province de Québec il y a énormément de musique nouvelle, de musique contemporaine qui est en train d'être créée par des gens d'ici. Mais ça peut nous donner l'impression qu'il y a pas grand place pour ce genre de musique. Est-ce que vous êtes - pouvez-vous encore une fois nous répéter que vous êtes ouverts à ce genre de musique et comment vous allez chercher et faire la couverture de ce genre de musique?
- MR P.-R. BROSSEAU : Disons que c'est la caractéristique première de notre proposition, je crois que d'être près des besoins du marché. Nous avons présenté ce format musical-là parce que nos recherches nous ont indiqué clairement qu'il y avait un manque important à ce niveau-là et nous croyons que notre station ne saurait être un succès sauf si nous oeuvrons en très étroite collaboration avec les gens du milieu de la musique classique de la région du grand Québec.
- Et nous entendons faire la même chose dans le marché de l'Outaouais qui est un marché un peu semblable.
- Je pense qu'il est clair pour nous, et ça n'est peut-être pas reflété dans la description de notre grille, là, qui vous a été soumise il y a déjà quelques temps, il y était plus à titre indicatif. Si on regarde les titres des émissions, là, c'est pas de l'humour, mais on voit que c'est pas des titres définitifs, c'est plus à titre indicatif. Mais il est clair que nous entendons travailler de très près avec les intervenants du milieu de la musique classique de la région du grand Québec et avec les auditeurs. Que ce soit pour identifier avec eux quels sont leurs choix au niveau de la popularité, le palmarès des pièces musicales les plus populaires ici ne devrait pas être le même que celui de l'Outaouais par exemple.
- Et donc cette étroite relation avec le milieu va nous permettre de réaliser notre mission d'être une troisième fenêtre de diffusion pour l'ensemble de la nouvelle production que ces trois (3) fenêtres-là vont pouvoir générer, et en particulier pour les gens qui vont être issus du milieu du grand Québec.
- MME F. CÔTÉ : Et je vous rappellerais aussi l'insistance qu'on a mise dans notre présentation sur l'émission qui sera animée par Edgar Fruitier et qui vise justement à répondre à votre préoccupation, à savoir de faire connaître aux auditeurs les nouveautés et les enregistrements des artistes canadiens de chez-nous. Et cette émission-là elle va être diffusée en heure de grande écoute le soir à 19h00 et puis sept (7) heures par semaine, une heure par jour.
- Alors je pense que c'est vraiment une vitrine absolument extraordinaire pour les talents de chez-nous dans le domaine classique.
- MME J. PENNEFATHER : Alors si je comprends bien, il devient le chef avec les compliments du chef qui était le projet original ici!
- MME F. CÔTÉ : Si monsieur Fruitier qu'on sait très versatile accepte de devenir le chef, ça va être pour notre plus grand plaisir et celui des auditeurs.
- MME J. PENNEFATHER : Sur le contenu canadien, je retourne à la lettre de lacunes du six (6) décembre et la question numéro 9, page 5. Comme on dit en anglais, for the record, j'aimerais qu'on confirme cette question,
- Et vous dites là-dedans, et j'aimerais le lire : «La titulaire - une telle condition de licence est acceptable». Et je le cite : «La titulaire doit, au cours de toute semaine de radiodiffusion durant la première année d'exploitation de la station consacrer au moins 15% des pièces musicales de catégorie de teneur 3 à des pièces musicales canadiennes diffusées intégralement, réparties de manière raisonnable sur toute la journée de radiodiffusion. Ce pourcentage augmentera annuellement de un pour-cent (1%) à compter de la seconde année pour atteindre 20% la sixième année d'exploitation. La titulaire doit au cours de toute période commençant le lundi, et se terminant le vendredi suivant, entre 6h00 et 18h00 consacrer au moins 15% des pièces musicales de catégorie de teneur 3 à des pièces musicales canadiennes diffusées intégralement. Le minimum sera de 15% la première année, 16% la seconde année, 17% la troisième année, 18% la quatrième année, 19% la cinquième année et, enfin, 20% à compter de la sixième année de l'exploitation.»
- Est-ce que vous pouvez nous confirmer que vous accepterez cette condition de licence?
- MME F. CÔTÉ : Nous le confirmons.
- MME J. PENNEFATHER : Merci.
- Et si on continue vers la question numéro 10. Dans la même lettre. On parle encore une fois : est-ce que vous accepterez aussi que les sous-catégories 33 et 34, ça veut dire musique du monde, musique internationale, jazz et blues, seraient un maximum de 15% de la programmation totale?
- MME F. CÔTÉ : Oui madame.
- MME J. PENNEFATHER : Concernant la catégorie 2, ça veut dire sous-catégorie 24, musique de détente, accepterez-vous une condition de licence que cette catégorie 24 sera limitée à 15% de la programmation totale, dont le contenu canadien serait 40%?
- MME F. CÔTÉ : Oui madame.
- MME J. PENNEFATHER : Merci madame.
- Tournons maintenant aux créations orales et la programmation locale.
- Sur la page 1 de votre mémoire supplémentaire vous dites : «Le volet musical sera agrémenté de créations orales destinées à donner - et je cite - la parole aux gens de Québec, et assurer leur présence sur les ondes». Pourriez-vous nous décrire ces créations orales et comment elles vont donner la parole aux gens de Québec et assurer leur présence sur les ondes?
- MR C. DUFAULT : Oui madame.
- Le pourcentage de création orale incluant les nouvelles sera de quelque cinq pour-cent (5%), c'est-à-dire six heures trente par semaine. Maintenant l'information internationale et nationale, en provenance d'Info Plus, le service de Radio-Canada et l'information locale totalisent 126 minutes par semaine ou deux heures six par semaine. À cela nous allons ajouter 20 minutes par semaine de nouvelles culturelles, c'est-à-dire à des temps fixes dans la journée, huit heures et quart le matin et dix-huit heures et quart en fin de journée, des bulletins de deux (2) minutes pour un total de deux heures et vingt-six minutes par semaine. Ce qui laisse quatre heures et quatre minutes de création orale pour d'autres informations tel la circulation et la météo, les nouvelles économiques et les interventions en ondes de la part des animateurs.
- Tout ce qui se passe à l'intérieur d'une émission, surtout le matin entre six (6) et neuf (9), au déjeuner et le retour à la maison de quatre (4) à sept (7).
- MME J. PENNEFATHER : Merci.
- Revenons un peu sur le contenu et ensuite les chiffres, juste pour qu'on soit clairs. Le contenu, les informations culturelles seront quoi? Qu'est-ce que c'est le contenu?
- MR C. DUFAULT : Okay. Dans les informations culturelles il y a 20 minutes par semaine, c'est-à-dire il y a quatre (4) minutes par jour du lundi au vendredi de dévoués exclusivement aux nouvelles culturelles dans un contexte précis. Il y aura aussi des nouvelles culturelles tout au long des émissions au fur et à mesure que l'animation se fait.
- Mais il y a deux (2) blocs par jour d'identifiés pour la nouvelle culturelle.
- MME J. PENNEFATHER : Et ça contient quoi ces informations culturelles?
- MR C. DUFAULT : Ça contient tout ce qui touche les nouvelles culturelles, pas seulement au niveau musique, ça peut être le théâtre, le cinéma et autre chose, un vernissage et tout ce qui se passe dans la vie culturelle de Québec. Des choses qui sont souvent négligées par les autres médias, souvent par la radio conventionnelle, la radio commerciale populaire et on se fait un devoir d'être l'endroit par excellence où diffuser tous ces communiqués touchant l'information culturelle de Québec.
- MME J. PENNEFATHER : Alors si je peux revenir - faut patienter un peu juste pour avoir les chiffres clairs - le nombre d'heures par semaine d'émissions locales consacrées aux créations orales c'est combien d'heures par semaine dans la création orale?
- MR C. DUFAULT : Est-ce qu'on inclut de l'information?
- MME J. PENNEFATHER : Oui.
- MR C. DUFAULT : Okay, totalement on parle de six heures trente par semaine.
- MME J. PENNEFATHER : Six heures trente par semaine.
- MR C. DUFAULT : Soit cinq pour-cent (5%) du total.
- MME J. PENNEFATHER : Et l'ensemble des émissions locales des créations orales seront des émissions locales de nouvelles, combien de ces six heures trente seront les émissions locales de nouvelles .?
- MR C. DUFAULT : Émissions locales de nouvelles, il y en a pour - il y a six (6) minutes par jours, 30 minutes par semaine de nouvelles locales. Six (6) minutes par jour. Trois (3) le matin, des bulletins d'une (1) minute à la demi-heure, 7h30, 8h30, 9h30 et trois (3) en fin de journée, je pense que c'est à 16h30, 17 et 18h30.
- MME J. PENNEFATHER : Et la fin de semaine?
- MR C. DUFAULT : La fin de semaine il y a pas de nouvelles locales telles quelles.
- MME J. PENNEFATHER : Quelles seront vous sources d'approvisionnement en matière de nouvelles locales?
- MR C. DUFAULT : Nouvelles locales, source d'approvisionnement, nous avons un journaliste, c'est un animateur journaliste pour faire la cueillette des informations locales, nous avons aussi évidemment par le biais d'Internet, par le biais des services de presse auxquels nous seront abonnés et aussi évidemment en feuilletant les journaux, les quotidiens, les hebdos de la région.
- MME J. PENNEFATHER : Est-ce qu'il y aura un traitement indépendant des nouvelles sur place? Alors vous dites que c'est un journaliste?
- MR C. DUFAULT : Oui.
- MME J. PENNEFATHER : Et ce journaliste sera dédié seulement à la station de Québec?
- MR C. DUFAULT : Définitivement.
- MME J. PENNEFATHER : J'aimerais aussi savoir.
- MR C. DUFAULT : Je voudrais ajouter - pardon.
- MME J. PENNEFATHER : Allez-y.
- MR C. DUFAULT : Il y a aussi un budget pour les pigistes évidemment. Okay? Au besoin, dépendamment de ce qui se passe, nous avons accès à des pigistes pour aider précisément cet animateur-journaliste pour faire ce qu'il a à faire.
- MME J. PENNEFATHER : Pouvez-vous expliquer comment votre station proposée se démarquera des autres stations radiophoniques de la région de Québec en matière de programmation locale et régionale? Comment ce sera différent?
- MR C. DUFAULT : Le fait que nous diffusion un format très spécialisé qui diffuse de la musique classique 70% du temps, déjà on voit qu'il y a de la diversité à ce niveau. Nous allons toucher plus que n'importe qui l'information culturelle, nous allons la privilégier.
- Quant aux nouvelles conventionnelles, il y a déjà énormément de stations. On pense à Radio-Canada, on pense à la télé et tout ça, qu'elle est relativement assez bien couverte. Notre rôle est surtout de développer l'aspect culturel des nouvelles, de l'implication culturelle dans la région.
- MME J. PENNEFATHER : Merci. On va continuer sur ce point, surtout faisons une comparaison avec la station de Hull et les synergies possibles. Mais je pense que c'est le moment où on peut prendre notre pause du matin monsieur le président?
- LE PRÉSIDENT : D'accord. On reprendra dans 15 minutes. Merci.
- Pause : 11h00 à 11h15
- LE PRÉSIDENT : S'il vous plaît. Madame Pennefather?
- MME J. PENNEFATHER : Merci monsieur le president.
- MME F. CÔTÉ : Si vous me permettez madame Pennefather, tout à l'heure vous avez fait un commentaire qui me hante, et puis j'aimerais peut-être un petit peu préciser la réponse au commentaire que vous avez fait et qui me laisse l'impression qu'il y a une apparente, je dis bien une apparente contradiction entre la musique légère puis le fait qu'on veut diffuser des pièces moins connues, Et ce que j'aimerais préciser c'est que dans certains cas des compositeurs très connus ont aussi des ouvres qui sont moins fréquentées par les auditeurs, qui sont moins connues. Et c'est ce genre d'incursion que nous voulons faire dans le répertoire des compositeurs très connus.
- Et également, je dirais à l'inverse, des compositeurs contemporains qui ne sont pas connus et qui font des ouvres, produisent des ouvres qui ne sont pas normalement diffusées à la radio.
- Alors c'est comme ça que j'aimerais, si vous voulez, réconcilier l'apparente contradiction que vous avez notée dans notre mémoire supplémentaire. Merci.
- MME J. PENNEFATHER : Merci madame Côté. Je sais que c'est difficile parce que, en effet, en discutant des compositeurs et en discutant des artistes aussi qui eux-mêmes vont d'un côté à l'autre de cet éventail de musique classique, et quand monsieur Ma se présente avec Sting à l'ouverture des Olympiques, c'est aussi une façon de dire comment les artistes eux-mêmes apportent de plus en plus d'intérêt sur la musique, qu'est-ce que c'est classique.
- Mais je pense que c'est important qu'on sache comment vous allez aborder en effet l'introduction des moins connues à l'intérieur d'une programmation qui est de base pour les raisons du plan d'affaires aussi et la part d'écoute du marché vraiment ancrée vers une musique plus, disons, populaire, les compositeurs qu'on connaît, même si les ouvres sont un peu différentes.
- En parlant de la musique et des créations orales en même temps, j'aimerais qu'on continue sur la question des synergies avec la station de Hull.
- Pouvez-vous élaborer sur la nature exacte des synergies envisagées entre les stations de Hull et de Québec?
- MR P.-R. BROSSEAU : Les principales synergies dont nous jouirons et qui, il est à noter ne pouvaient pas faire partie de notre requête initialement déposée puisque nous n'avions pas eu de réponse dans le dossier de Hull, vont se retrouver au niveau en particulier de la programmation.
- L'exemple qui vous a été mentionné tantôt de monsieur Edgar Fruitier en est un exemple qui parle de lui-même. Je pense que si nous avions une station, soit à Québec, soit en Outaouais, nous n'aurions pas pu nous permettre la création d'une émission comme celle-là qui, une heure par jour, revient sept (7) jours semaine. Ça aurait été inabordable. C'est donc une synergie qui va nous permettre de rehausser la qualité de la programmation.
- Il y aurait également un niveau d'échange d'information. Notre concept est d'être très près de notre marché dans ces deux (2) régions-là et nous pourrons échanger de l'information au niveau culturel entre ce qui va se passer dans la vieille capitale et dans la capitale nationale où nous sommes également avec CHLX.
- Également nous espérons avec le temps développer d'autres concepts qui pourront être échangés d'une station à l'autre au niveau d'émissions qui favoriseront entre autres les talents canadiens. Nous supposons, là, qu'il y a également une synergie sous-jacente, là, qui va découler du fait que la troisième fenêtre de diffusion qui va être offerte aux artisans et artistes du milieu vont permettre une plus grande création au niveau des ouvres sur le plan de la musique classique populaire.
- Peut-être que monsieur Dufault peut compléter?
- MR C. DUFAULT : Oui, on peut ajouter aussi - on peut parler du directeur musical finalement qui va voir à la musique des deux (2) stations, même si à Québec on aura notre directeur des émissions, proprement dit. Il y a aussi en général au niveau administratif, en ce qui concerne la programmation. Aussi au niveau des systèmes informatiques et évidemment aussi toute l'échange des nouvelles culturelles entre Ottawa et ici, le Centre national des arts... On peut en parler dans la ville de Québec, comme ce qui se passe à Québec on peut en parler aussi sur notre station de Gatineau.
- MME J. PENNEFATHER : Un peu plus loin là-dessus, le rôle du directeur des programmes qui sera partagé entre les deux (2) stations si j'ai bien compris, quel est le rôle de ce directeur de programmes?
- MR C. DUFAULT : Non madame, il n'est pas partagé entre les deux (2) stations, le directeur des programmes de Québec travaille exclusivement à Québec. Le seul rôle qui est partagé c'est le directeur musical.
- MME J. PENNEFATHER : Oui, c'est justement le directeur musical que je voulais dire.
- MR C. DUFAULT : Bon! Okay, c'est d'établir finalement ce qui sera joué dans les deux (2) stations en tenant compte des particularités de la ville de Québec et ses goûts à elle dans un genre de musique. Parce qu'il y a des différences. Et c'est ça, alors c'est d'orchestrer tout ce qui est musical sur les deux (2) stations.
- MME J. PENNEFATHER : Comment ce directeur va s'assurer qu'il y a vraiment un contenu qui intéresse les québécois au lieu de les auditeurs à Hull.
- MR C. DUFAULT : En collaboration avec le directeur des émissions évidemment à Québec, en se fiant sur ce que nous disent nos auditeurs, en se fiant sur ce qui - on sait ce qui se vend dans la région de Québec, on sait ce qui se vend comme disques populaires dans la région de Hull, comme on le sait à Montréal. Il y a des différences entre les trois (3) marchés et c'est ce que nous allons respecter et c'est le rôle du directeur des émissions à Québec de veiller à ce que le directeur musical général voit à ces disparités.
- MME J. PENNEFATHER : Si j'ai bien compris un des sondages Léger Marketing qui était le sondage fait en janvier de 2001, il y a deux (2) sondages, un pour les annonceurs, un pour les résidants. On remarque sur la page 5 que - ils disent là-dedans qu'il y a très peu de différences significatives entre les résidants de Québec et de Hull quant aux habitudes d'écoute de la radio et les intentions d'écoute de la nouvelle station proposée. Ça me donnerait l'impression qu'on peut s'attendre à qu'il soit une programmation musicale plus ou moins la même, Québec et Hull. Est-ce que vous pouvez nous assurer jusqu'à quel point la programmation musicale sera différente entre les deux (2) villes où est-ce que la force de synergie et les efficacités des synergies va faire en sorte que c'est la même programmation dans les deux (2) villes
- MR C. DUFAULT : Voilà! C'est qu'en parlant avec les gens d'Analekta et d'autres compagnies de distribution de disques ou de production de disques, on sait effectivement que même - il y a une différence. Elle n'est pas prononcée, mais il y a une différence entre les habitudes d'achat de musique classique - on ne parle pas nécessairement des habitudes d'écoute d'une station par rapport à une autre, mais par rapport à des pièces particulières ou un choix particulier musical. Il y a une différence entre ce qui est écouté à Québec et à Montréal particulièrement. Il y en a une aussi qui existe entre Ottawa et Hull, si vous voulez, et Québec, et nous allons nous assurer que ceci est respecté.
- MME J. PENNEFATHER : Comment vous allez rassurer, quels sont vos outils de faire en sorte que la programmation en effet soit différente, quels sont les outils que vous avez pour faire ça?
- MR C. DUFAULT : En le vérifiant, une vérification quotidienne de la part du directeur musical qui sera parfaitement au courant de ce qui marche dans une ville par rapport à une autre et qui transmettra cela, parce que c'est lui qui a la décision finale, au directeur des programmes qui s'occupe de la programmation at large.
- MME J. PENNEFATHER : Maintenant le développement de talents canadiens.
- Retournons premièrement à la présentation ce matin. Vous dites à la page 7 : «Cette dernière - ça veut dire MusicAction - nous a assurés que notre contribution sera versée pour le développement des talents de musique classique dans la région de Québec même». Est-ce que vous avez ça par écrit?
- MR P.-R. BROSSEAU : Oui, madame Pennefather, nous avons prévu cette question d'une certaine façon et nous avons demandé à MusicAction de nous confirmer par écrit et nous pouvons vous produire la lettre qui confirme que les sommes versées seront dépensées dans la région du grand Québec.
- MME J. PENNEFATHER : Merci. Si vous pouvez nous déposer cette lettre.
- MR P.-R. BROSSEAU : Certainement.
- MME J. PENNEFATHER : Merci. Et j'espère que je peux trouver les questions que vous avez pas planifiées d'avance.
- Maintenant la lettre de lacunes du 6 décembre. En effet c'est un document sur lequel on va retourner souvent. Les questions numéro 1 et 2. Vous avez fourni quelques détails sur le montant du coût direct pour les initiatives vouées au développement de talents canadiens, soit un total de 70 000 $ par année. Ce 70 000 $ par année est composé de 20 000 $ à MusicAction, 5 000 $ pour la location d'une salle pour un concert pour les récipiendaires de - et c'est les bourses sur lesquelles je veux aller, le 45 000 $ des bourses.
- Pouvez-vous élaborer sur la manière dont seront choisis les récipiendaires de ces bourses?
- MME F. CÔTÉ : Avec plaisir madame Pennefather. Le 45 000 $ qui va être versé en bourses et en aide à la création et au développement de nouveaux publics vont être gérés par la Jeunesses Musicales. Vous noterez ce matin que j'ai ajouté l'aide à la création et au développement de nouveaux publics, parce que entre le moment où nous avons déposé notre requête et répondu aux demandes de clarification du Conseil le 6 décembre, il y a eu un changement au niveau de la direction générale des Jeunesses Musicales. Et nous avons établi le contact avec les Jeunesses Musicales, le chapitre de Québec qui nous a suggéré de faire une allocation légèrement différente que nous avons acceptée parce que nous pensons que les Jeunesses Musicales existent depuis plus de 50 ans et sont un organisme à dimension nationale et nous souhaitons que l'argent que nous entendons remettre aux Jeunesses Musicales ait l'effet structurant le plus fort possible.
- Donc le 45 000 $ serait ventilé comme suit : 15 000 $ serait remis sous forme de bourses pour des projets de création de concerts pour le jeune public, c'est-à-dire pour des jeunes créateurs, musiciens, metteurs en scène, compositeurs, suite à une sélection de projets de création par le comité artistique des Jeunesses Musicales.
- Et comme je l'ai mentionné dans ma lettre du 6 décembre, ce comité artistique comprend entre autres le père Lindsay qui s'occupe du festival de Lanaudière et madame Agnès Grossman.
- À ce 15 000 $ s'ajoute également 10 000 $ sous forme de bourses d'excellence à des jeunes artistes professionnels. Alors ce pourrait être soit quatre (4) bourses de 2 500 $ ou deux (2) bourses de 5 000 $. C'est le comité artistique encore une fois qui décidera et qui mettra en priorité l'octroi des bourses à des personnes qui sont des résidants de la région, qui habitent ou qui sont originaires de la région de Québec. Et enfin 20 000 $ qui sera consacré ou dédié à la réalisation d'activités de développement nouveau public dans la région de Québec.
- Alors c'est pour permettre la réalisation de différents projets de développement en offrant des productions à moindre coût ou en innovant par exemple par une série de concerts qui seraient donnés en entreprises pour sensibiliser la clientèle des 18-30 ans.
- Alors ce sont des projets qui normalement n'ont pas le financement nécessaire et ça forme l'enveloppe de 45 000 $ plus 5 000 $ qui va être versé à la salle Dina Bélanger pour l'organisation d'un concert qui regroupera les récipiendaires des différentes bourses dont nous avons fait mention.
- MME J. PENNEFATHER : Alors c'est un projet assez différent que vous proposez que ...?
- MME F. CÔTÉ : Bien pas vraiment, en ce sens qu'il y a quand même 25 000 $ en bourses et puis la différence c'est 20 000 $ pour faire la promotion ou compléter le financement de projets de jeunes compositeurs qui ont reçu des bourses d'excellence.
- MME J. PENNEFATHER : Alors je pensais que vous aviez dit 15 000 $ en bourses, c'est 25?
- MME F. CÔTÉ : Non, c'est 15 000 $ de bourses pour des projets de création de concerts, 10 000 $ pour des bourses d'excellence et 20 000 $ pour des activités de développement à des récipiendaires des bourses.
- MME J. PENNEFATHER : Ce 20 000 $, pourriez-vous expliquer de développement qu'est-ce que vous voulez dire par ça?
- MME F. CÔTÉ : Bien c'est une chose de donner des bourses à des jeunes, c'est une autre chose après ça de continuer de les encourager dans leur développement, et cette enveloppe-là de 20 000 $ va leur permettre de mettre sur pied des concerts, des présentations de spectacles pour lesquels normalement le financement est difficile à obtenir.
- Alors c'est comme un peu ce qu'on appelle du Sead money pour les encourager et leur donner une poussée dans leur développement professionnel, la promotion de leurs activités.
- MME J. PENNEFATHER : Est-ce que ce 20 000 $ passe aussi par les Jeunesses Musicales?
- MME F. CÔTÉ : Oui madame.
- MME J. PENNEFATHER : Alors tout passe par les Jeunesses Musicales.
- MME F. CÔTÉ : Oui.
- MME J. PENNEFATHER : . sauf que au lieu d'être seulement les bourses, c'est deux (2) types de bourses?
- MME F. CÔTÉ : C'est ça, exactement. C'est un peu plus ciblé.
- MME J. PENNEFATHER : 15 000 $ pour les jeunes créateurs?
- MME F. CÔTÉ : Oui.
- MME J. PENNEFATHER : Un autre 10 pour ...?
- MME F. CÔTÉ : Des bourses d'excellence.
- MME J. PENNEFATHER : . d'excellence.?
- MME F. CÔTÉ : à des jeunes artistes et 15 000 $ pour des projets de création, des bourses pour des projets de création.
- MME J. PENNEFATHER : Et c'est le même jury qui va décider, le comité artistique qui va décider les récipiendaires?
- MME F. CÔTÉ : Je le crois madame Pennefather. Je pense que les Jeunesses Musicales vont comparaître en phase 3. Mais c'est ce que nous comprenons. On nous a aussi invités à participer à ce comité et je pense qu'on pourrait être là comme observateurs, tout simplement.
- MME J. PENNEFATHER : Et l'âge que vous proposez pour les bourses et pour le développement, le but que vous cherchez en choisissant cette approche parmi les Jeunesses Musicales, c'est quoi? C'est quoi ...
- MME F. CÔTÉ : C'est d'avoir un effet structurant c'est-à-dire que les Jeunesses Musicales sont un organisme dont la réputation n'est plus à faire, qui contribue effectivement à développer, à recruter, à former et à faire connaître des jeunes talents dans les différents secteurs. Et on a pensé qu'en s'associant dans une collaboration avec les Jeunesses Musicales, l'investissement que nous allons faire au cours de notre licence va avoir les plus grandes retombées possibles dans la région de Québec.
- MME J. PENNEFATHER : Dans les faits est-ce que vous avez - quand vous donnez les décisions à l'effet - ce comité artistique avec les gens très renommés, ça va de soi, mais est-ce que vous avez une façon d'évaluer l'impact de ces bourses et vous avez un objectif avec ça? Est-ce que vous avez une façon d'évaluer la manière que c'est fait et les résultats?
- MME F. CÔTÉ : Comme je vous l'ai mentionné, nous avons été invités à siéger au comité qui va remettre les bourses et tout ça, puis on va suivre ça avec beaucoup d'attention et voir comment effectivement l'argent est investi et sert à développer puis à donner la petite poussée supplémentaire parfois aux lauréats des bourses. Nous allons suivre avec beaucoup d'intérêt même si en soi on est pas des experts dans ce secteur-là.
- MME J. PENNEFATHER : Alors retournons un petit moment au moins connu, est-ce que vous avez l'intention peut-être d'amener ces ouvres, ces artistes sur les ondes de votre station proposée?
- MME F. CÔTÉ : Oui, absolument. Ce que nous avons mentionné en présentation orale ce matin c'est qu'à l'occasion de la remise de ces bourses, nous allons organiser un spectacle dans une salle ici à Québec pour la présentation des lauréats et nous allons diffuser ce spectacle sur les ondes de la station de radio de Québec. Également sur les ondes de celle de Hull, nous allons l'offrir également aux autres stations de radio qui seraient intéressées, nos collègues à Toronto, à monsieur Coallier, Radio-Canada. On n'a pas l'intention de réclamer l'exclusivité de ça, mais on veut avoir les meilleures retombées possible, donc assurer la plus grande diffusion de ce spectacle.
- Et j'ai même noté ce matin en révisant mon dossier, il y a une lettre aussi de la maison de représentation Target qui avait été déposée avec notre demande qui mentionne leur intérêt à cette initiative avec les Jeunesses Musicales et qui mentionne également qu'ils ont déjà sensibilisé certains de leurs clients aux États-Unis pour pouvoir diffuser des spectacles comme ça s'il y a un intérêt.
- Alors ce qu'on fait c'est d'essayer de donner la meilleure vitrine possible, la meilleure visibilité à ces jeunes, à ces artistes.
- MME J. PENNEFATHER : Merci madame Côté. Passons maintenant à la symphonie économique si vous voulez.
- Le plan d'affaires. J'ai une question là-dessus, ensuite on parlera de l'impact sur les stations existantes et l'impact de votre projet proposé sur la chaîne culturelle, en termes plus économiques.
- Je regarde les activités financières, le format 3.1 qui fait partie de la demande. Selon vos projections de revenus et dépenses pour la cinquième année d'exploitation de votre station proposée, vous prévoyez des dépenses de 104 000 $ pour les services techniques, ce qui représente huit point cinq pour-cent (8.5%) des dépenses d'exploitation totales.
- Vous prévoyez 246 000 $ pour les dépenses d'administration et générales, soit 20% des dépenses d'exploitation totales.
- Selon les données dont nous disposons, les services techniques représentent en moyenne trois (3) à quatre pour-cent (4%) des dépenses d'exploitation totales des radios FM et les dépenses d'administration générales représentent en moyenne entre 29 et 34% des dépenses d'exploitation totales. Pouvez-vous expliquer pourquoi vous prévoyez des frais d'administration généraux relativement bas et des dépenses techniques relativement élevées dans l'exploitation de votre radio proposée?
- MME F. CÔTÉ : Je répondrai d'abord au niveau des dépenses administratives. Nous avons mentionné que ça faisait partie des synergies. Je pense qu'on a mentionné aussi dans notre lettre du 6 décembre à savoir qu'on a prévu un niveau beaucoup moins élevé de dépenses en administration qui seront assumées par Radio Nord Groupe pour effectivement permettre à la nouvelle station d'atteindre un seuil de rentabilité un petit peu plus rapidement.
- Quant à votre question sur les services techniques, évidemment le budget qui est présenté devant vous se distincte pas mal des concurrents qui sont là à savoir qu'on vise une part de marché qui est un peu plus limitée. On a des - également des recettes qui sont largement inférieures à celles de nos concurrents. Et quand on regarde probablement l'importance des services techniques sur l'ensemble des dépenses d'exploitation qui au total sont aussi moins importantes que celles de nos concurrents, parce qu'on n'est pas dans le même genre. On n'a pas besoin de grandes vedettes pour faire de l'animation à notre antenne. Donc ça a un effet important sur les coûts d'exploitation. On paie également des droits d'exécution publique qui sont la moitié de celles que les stations dans la formule populaire, dans les formules de musique populaire paient.
- Donc le montant de 104 000 $ en dollars absolus c'est pas tellement élevé. En pourcentage sur un plus petit montant ça peut paraître élevé. Là-dedans je pense qu'on a le loyer de l'émetteur au Mont Bélair qui représente, je crois, 2 500 $ à 2 700 $ par mois, donc une grande partie et je demanderais peut-être à Réjean Nadeau, qui est notre vice-président finances de vous donner la ventilation.
- MR R. NADEAU : Merci.
- Madame la Conseillère. La distribution des dépenses techniques au niveau des salaires, au niveau des pièces et fournitures, au niveau de location de site et de location de voies de liaison, les frais de voyage, d'entretien de l'immeuble et du site, c'est le genre de dépenses que nous avons à l'intérieur de ce poste.
- MME J. PENNEFATHER : La question était surtout pourquoi relativement les dépenses semblaient être beaucoup plus basses que les autres joueurs dans le système FM. Alors à l'intérieur de vos explications les points clés sont d'après vous?
- MME F. CÔTÉ : En administration c'est que c'est une synergie évidemment...
- MME J. PENNEFATHER : Oui, mais dans le service technique?
- MME F. CÔTÉ : Dans le service technique c'est qu'on a prévu - vous dites que les dépenses sont plus élevées que la moyenne. Ce qu'on a prévu évidemment un salaire pour un technicien ici à Québec puis on a les frais de liaison, puis également le loyer de l'émetteur au Mont Bélair. Alors il y a moins de synergie au plan technique, c'est évident.
- MME J. PENNEFATHER : J'avais entendu dire que c'est parce que vous allez donner les concerts, là, et des compositeurs canadiens madame?
- MME F. CÔTÉ : Non. Je ne crois pas.
- MME J. PENNEFATHER : Impact potentiel sur les stations existantes.
- Dans la lettre de lacunes, et l'étude Carat Expert, on note que 40% des recettes publicitaires pour la station proposée viendraient de la radio et vous nous donnez une répartition entre les stations existantes à Québec.
- J'ai juste une question là-dessus : quand vous voyez cette répartition entre les stations commerciales qui sont vraiment dédiées à un type de musique et à un auditoire très très différent, comment une station dédiée 70% à la musique classique aura l'impact que vous décrivez? Est-ce que j'ai raison, est-ce que c'est peut-être la portion de catégorie 2 qui fait cette influence ou pourquoi vous en arrivez avec une sélection musicale si différente?
- MR G. PAQETTE : Peut-être la première chose que je dois mentionner en termes d'impact sur les stations existantes, faut voir - on prévoit une part de marché de cinq pour-cent (5%) chez la cible - chez les 12 plus, l'ensemble de l'auditoire.
- La question qu'il faut se poser: d'où proviendra cette écoute-là?
- L'expérience de Montréal nous a montré que CJPX a créé deux pour-cent (2%) de nouvelles heures d'écoute. Donc de notre cinq pour-cent (5%) il y a deux pour-cent (2%) de nouvelles écoutes créé dans ce marché-là. Il me reste donc un solde de trois (3) points à aller chercher. D'où vont provenir les trois (3) points restant? Il y a déjà un virgule deux (1,2%) d'écoute qui est consacré à CJPX et qui est capté sur le satellite de Bell Express Vu à Québec. Donc j'en arrive avec un solde de un virgule huit (1,8) point de marché qui va provenir de l'ensemble des stations existantes à Québec. Ce qui fait en sorte que le pourcentage sur chacune des stations est très minime.
- Les chiffres que je vous ai fournis en fait - en tant qu'annonceur, quand on a une campagne publicitaire, surtout du point de vue national, il y a des comptes nationaux par exemple comme Valeurs mobilières Desjardins qui se retrouve un peu partout. Toutes les stations deviennent à ce moment-là en concurrence.
- Et comme il y a - naturellement il y a toujours un chevauchement dans l'auditoire de toutes les stations de radio d'un marché. Notre cible est naturellement concentrée chez les 35-64 mais on a quand même une concentration de 35-54 qui est en concurrence avec les stations existantes et incidemment CITF, parce que CITF a un groupe cible un peu plus vieux que d'autres stations du marché.
- Donc dans la quotidienneté des choses, ce qui va arriver c'est que le représentant publicitaire de CJJX va aller cogner aux mêmes portes que les stations comme CITF ou CFOM pour essayer d'aller chercher des budgets publicitaires.
- Donc même si le format n'est pas comparable à ces formats-là, pour un annonceur son objectif est de rejoindre l'ensemble du marché et de bien couvrir la cible qu'il cherche.
- Donc à ce moment-là on s'inscrit comme un complément, si vous voulez, dans une campagne publicitaire.
- MME J. PENNEFATHER : Un complément dans une campagne publicitaire?
- MR G. PAQUETTE : Oui.
- MME J. PENNEFATHER : Ah bon! Alors quand vous avez non seulement le 70 ou bien si on visait le 85 de catégorie 3, vous avez aussi d'autres éléments dans la programmation musicale qui fait en sorte que ça peut être un partenaire dans une campagne publicitaire ou est-ce que c'est la musique classique qui apporte cet intérêt possible?
- MR G. PAQUETTE : Il y a deux (2) choses. Ce qui attire l'intérêt des annonceurs c'est que pour la première fois en fait en radio, on est capables de rejoindre une cible, ce qu'on appelle upscale c'est-à-dire des gens qui sont mieux nantis que la moyenne de la population et plus scolarisés. Il y a aucun format radiophonique à part les chaînes culturelles, mais il y a pas de publicité, qui vous permet de rejoindre cet auditoire-là.
- Donc un annonceur va chercher par exemple à couvrir une majorité du marché avec les stations existantes, disons de musique adulte contemporaine, mais pour aller raffiner sa stratégie, pour rejoindre des gens mieux nantis, il va alors choisir la station de musique classique.
- MME J. PENNEFATHER : Question de l'auditoire, ce qu'on décrit comme étant upscale tu veux dire les auditoires possible de la station proposée classique sera upscale?
- MR G. PAQUETTE : Oui. C'est-à-dire qu'il y a une sur-représentation de gens qui ont un diplôme universitaire et qui ont des revenus supérieurs à 80 000 $, revenu familial annuel, moyen.
- Puis peut être juste pour terminer là-dessus, prenons un exemple d'un annonceur comme la Banque Nationale. La Banque Nationale pourrait annoncer sur les ondes de n'importe quelle station de radio. Par contre, tout le secteur des services financiers, les bijoutiers, les voitures de luxe, la fine restauration... l'environnement de la musique classique est l'environnement de choix parce que c'est justement les clientèles qu'elle cherche à desservir. Okay?
- En fait c'est pour frapper encore plus fort sur le clou qu'on va compléter nos stratégies publicitaires avec un environnement de musique classique.
- MME J. PENNEFATHER : Merci.
- Ça me ramène à Radio-Canada. Et j'imagine on a touché sur le même auditoire un peu. Alors je pense qu'il faut qu'on en parle très sérieusement de l'impact possible sur Radio-Canada, étant donné ce portrait que vous venez de nous donner.
- Pour cette discussion, en effet j'utilise le rapport Carat Expert daté du 11 septembre 2001. Sur la page 49 de cette étude, vous mentionnez que 50% de l'écoute - on parle premièrement de l'écoute, ensuite on va parler de la portée hebdomadaire.
- Alors la portée, premièrement. 50% de l'écoute de votre station proviendrait d'une nouvelle écoute générée par les individus dont les goûts ne sont pas comblés par l'offre radiophonique actuelle dans le marché de Québec.
- Vous prévoyez que la part de l'écoute de votre station sera de cinq pour-cent (5%), année 1, les 12 et plus et quatre point un pour-cent (4.1%) l'année 1 de 25 à 54 ans dans le marché du Québec. Puisque vous prévoyez que 50% de cette écoute proviendrait des radios existantes de Québec, pouvez-vous nous fournir vos prévisions quant à la répartition par station de cette écoute? Là on parle de l'écoute?
- MR G. PAQUETTE : Okay, sur le plan de l'écoute il y a - parce que depuis qu'on a déposé cette étude-là on a accès à de nouvelles données, entre autres la montée importante de CJPX sur le satellite à Québec. Donc sur le plan de l'écoute, comme je disais tantôt, il y a en fait un virgule huit pour-cent (1,8%) du cinq (5) points qu'on prévoit qui va provenir des stations existantes. Donc d'où va venir cette écoute-là? Il va de soi qu'il y a une partie qui va provenir des chaînes culturelles de Radio-Canada.
- Ce qu'il faut savoir c'est - enfin faut regarder ce qui s'est passé à Montréal quand CJPX est arrivée. Effectivement à l'automne '98, la chaîne culturelle de Radio-Canada a subi une baisse d'auditoire. Aujourd'hui, si on se reporte à l'automne 2001, ...
- MME J. PENNEFATHER : Si je peux interrompre, est-ce que j'ai bien raison que la baisse était de 50%?
- MR G. PAQUETTE : Sur Radio-Canada?
- MME J. PENNEFATHER : Oui.?
- MR G. PAQUETTE : Oui, c'est-à-dire que c'était passé de deux virgule huit (2,8) à un virgule huit (1,8), oui. Donc vous aviez raison.
- MME J. PENNEFATHER : 50%, c'est une baisse assez considérable?
- MR G. PAQUETTE : Oui, c'est une baisse considérable, mais faut souligner qu'il y a l'effet de curiosité. Donc l'apparition d'une nouvelle station, l'auditoire se déplace pour aller voir si c'est un produit qui va lui convenir.
- Mais quand on regarde la performance de la chaîne culturelle à l'automne 2001, elle se situe à un niveau égal à ce qui était en 1996, soit deux (2) ans avant l'arrivée de CJPX.
- Autre chose, à Québec, tantôt je vous mentionnais depuis l'automne '98, la chaîne culturelle de Radio-Canada a vu sa part d'écoute passer de un virgule cinq (1,5) à trois virgule deux (3,2), ce qui est la meilleure performance d'une chaîne culturelle au Québec, c'est à Québec que ça se passe.
- Et, parallèlement à ça, CJPX a vu son auditoire passer de zéro virgule deux pour-cent (0,2%) à un virgule deux pour-cent (1,2%) à Québec.
- Et vous voyez donc il y a pas de cannibalisation en ce sens-là, c'est deux (2) formats qui co-existent et qui co-habitent et qui ont pas - il y a pas de cannibalisation à ce niveau-là.
- MME J. PENNEFATHER : J'ai pensé en lisant tout ça que en effet dans votre rapport vous passez beaucoup de temps en faisant une comparaison avec Montréal et la station proposée, la thèse étant que c'est mettre en évidence les possibilités pour la station proposée que ce soit probablement comparatif en termes de parts d'écoute, en termes de portée hebdomadaire. Ce qui m'amène à dire que ça devrait avoir le même impact sur Radio-Canada, la chaîne culturelle ici, que ça a avait lieu à Montréal. Ce serait logique non, que si vous utilisez cette comparaison partout pour parler d'un succès possible de la station proposée, c'est évident que ça suit aussi, qu'il y aura peut-être le même impact. Alors même si la station Radio-Canada ici se démontre une part d'écoute intéressante, est-ce que l'impact de l'arrivée de la station proposée n'aura pas le même impact sur Radio-Canada ici que ça avait eu à Montréal?
- MR G. PAQUETTE : C'est-à-dire je vous cacherai pas qu'il y aura un impact au lancement de la station à cause de l'effet de nouveauté, mais c'est pas un impact qui est permanent dans le temps. C'est un impact qui dure au maximum, ce que j'ai pu observer, de deux (2) ans. Et il faut bien voir aussi c'est que dans tout le segment de la musique classique en radio, on remarque aussi que la chaîne culturelle, le radio two à Montréal est en progression aussi chez les francophones.
- Il y a un trent de musique classique. Les gens vont consommer la musique classique là où elle se trouve. À l'heure actuelle, elle se trouve principalement dans le disque et dans l'industrie du spectacle. À Québec ce qui fait la différence avec Montréal, c'est que l'incidence par exemple d'assister à un concert de musique classique est beaucoup plus élevée. En fait c'est 150 fois plus élevé, 150%, pardon, plus élevé à Québec comparativement à Montréal parce qu'à Québec l'offre est limitée en termes de musique classique. La population n'a que de choix que d'acheter soit des disques compact de musique classique ou encore d'assister à des concerts.
- Alors à ce moment-là, l'arrivée d'une nouvelle station va naturellement créer de l'écoute parce qu'il existe pas assez de voix dans ce marché-ci et c'est ce qui explique la performance extraordinaire de la chaîne culturelle de Radio-Canada.
- Peut-être je veux terminer sur un dernier point. Il y a aucune station dans le temps - moi ça fait 10 ans que je suis dans l'analyse des médias, et il y a aucune station qui affiche un BBM constant d'une saison à l'autre. Et c'est normal, les auditoires voyagent et ils se déplacent. Mais quand on regarde sur un effet de moyen terme, en général ... moi je suis persuadé que la chaîne culturelle de Radio-Canada va retrouver à ce moment-là la performance qu'elle a à l'heure actuelle.
- MME J. PENNEFATHER : Alors pour être précise, la part d'écoute maintenant de CBVX-FM à Québec c'est quoi?
- MR G. PAQUETTE : Trois virgule deux pour-cent (3,2%).
- MME J. PENNEFATHER : Avec l'arrivée de la station proposée, si on suit l'historique de Montréal, ça va être quoi après l'arrivée de la station proposée, quel sera l'impact exact sur CBVX-FM, d'après vos études?
- MR G. PAQUETTE : C'est-à-dire que mon étude, je suis pas allé jusque là. Ce que je peux penser c'est que la part d'écoute de CBVX pourrait probablement osciller autour de deux virgule cinq pour-cent (2,5%), mais pour remonter par la suite.
- Parce que vous voyez, quand on observe l'écoute de CJBX sur le satellite - faut savoir qu'à Québec il y a 15 à 20% de la population seulement qui capte la station JCPX de Montréal et qui génère déjà un virgule deux pour-cent (1,2%) de l'écoute. Ça veut dire que si demain, l'ensemble des gens pouvaient capter sur le satellite CJPX, on aurait une part d'écoute facilement de cinq (5) ou six pour-cent (6%).
- Ce qui me fait dire que l'impact va être minime sur la chaîne culturelle c'est que la montée de CJPX à l'heure actuelle sur le satellite aurait dû déjà affecter la performance de la chaîne culturelle et c'est pas ce qu'on observe.
- MME J. PENNEFATHER : Sauf que je prends pour acquis que vous pensez que les propos que vous avez c'est beaucoup plus ancré vers la population de Québec. En effet c'est une station de Montréal. Est-ce que vous êtes en train de me dire qu'ils sont exactement les mêmes, la station de Montréal et de Québec?
- MR G. PAQUETTE : À l'heure actuelle.
- MME J. PENNEFATHER : Alors l'impact sera différent, n'est-ce pas?
- MR G. PAQUETTE : Bien c'est-à-dire que les clientèles qui sont visées sont - à mon avis il y a une différence parce que le genre musical est plus approfondi sur la chaîne culturelle. C'est dans ce sens-là que je dis - pour ma part ce sont deux (2) marchés qui s'additionnent et il y a un mouvement de l'auditoire d'une station et d'une autre. Mais quand on regarde la portée exclusive d'une station comme CJPX à Montréal qui est de 85%, moi ça m'en dit long sur l'impact potentiel qu'on pourrait avoir sur la chaîne culturelle.
- Et on le voit aujourd'hui parce qu'à Montréal la chaîne culturelle a récupéré à peu près tout ce qu'elle avait perdu lors de l'arrivée de CJPX.
- MR P.-R. BROSSEAU : J'ajouterais, madame Pennefather que - j'abonderais dans votre sens. Je pense que vous avez absolument raison et que la venue de CJJX va avoir un impact, mais un impact de nature temporaire. Et je pense qu'on doit se réjouir de voir dans les derniers sondages à Montréal que et la deuxième chaîne culturelle de Radio-Canada et CJPX ont eu un accroissement de leur part de marché d'une part.
- Et en terminant, je vous rappellerais que la deuxième chaîne n'est pas intervenue et ne s'est pas opposée pour des raisons probablement qui parlent d'elles-mêmes. Nous avons - c'est probablement pas qu'ils ont accédé à notre représentation lors de la dernière audition où nous disions que nous étions un peu la voie d'entrée ou nous préparons les auditeurs éventuels de la deuxième chaîne. Mais je pense qu'il y a une complémentarité entre les deux (2) stations.
- MME J. PENNEFATHER : Juste pour finir là-dessus aussi, alors si je comprends bien - par contre la population de Québec, le marché de Québec est environ le quart de celui de Montréal. Alors l'auditoire potentiel pour le format classique est donc d'environ le quart de celui de Montréal, give a take a few.
- Pensez-vous que ce bassin d'auditoire est suffisant pour soutenir deux (2) stations de radio classique, c'est-à-dire celle que vous proposez et la station de la SRC?
- MR P.-R. BROSSEAU : Bien je vous dirais dans un premier temps, compte tenu de la différence fondamentale au niveau de la programmation, et je nous rappelle que moins du tiers de la programmation de la deuxième chaîne porte sur la musique classique, donc il y a pas vraiment de concordance au niveau d'une identité de la programmation.
- Et je pense que ce que nous allons offrir, c'est un besoin qui a été clairement identifié par l'étude de Léger et Léger. La population du grand Québec a exprimé un intérêt pour ce genre musical-là et ça devrait favoriser notre venue sur le marché.
- Je laisserais à monsieur Paquette le soin de compléter.
- MR G. PAQUETTE : Oui. Vous savez, j'en suis pas à ma première apparition ici devant vous, devant le Conseil. Carat Expert, on se distingue d'une façon dans nos études c'est qu'au lieu de baser nos estimés sur des intentions, on les base sur des comportements qui sont observés et mesurés. Et là-dessus, outre le sondage Léger et Léger qui classe la musique classique en deuxième rang - puis c'est toujours fait pour le marché de Québec, là, ce que je vais vous dire - il y a le sondage Léger et Léger qui confirme ça. Il y a l'étude PMB qui est une étude qui date de 20 ans et qui est faite à chaque année, qui comporte 24 000 répondants et année après année on classe la musique classique au même rang que la musique dance, la musique rock classique qui figurent parmi les genres préférés de la population.
- Il y a aussi sûrement toutes les données de BBM qui sont basées non pas sur les intentions mais bien sur des comportements d'écoute qui confirment qu'il y a un besoin pour une station classique.
- Et je citerai, hier dans le journal Le Soleil il y a un sondage SOM qui est paru et qui classe aussi la musique classique parmi les trois (3) choix les plus populaires du public à Québec. Et la cote d'amour, entre guillemets, du sondage révèle que le classique égalise en fait la performance de la musique pop ou de la musique rock. Et il y a même une requérante qui a déposé une étude devant vous, une étude faite par Zins Beauchêne qui classe aussi la musique classique au troisième rang.
- Donc vous avez ici cinq (5) sources différentes, avec cinq (5) approches différentes qui arrivent tous à la même conclusion, c'est que le genre de musique classique est en demande et qu'il est sous-représenté en fait dans la ville de Québec.
- MME J. PENNEFATHER : Une chose qui - on va regarder ça. La portée hebdomadaire - Est-ce que vous me dites monsieur Paquette que j'aurais une autre définition de portée d'amour maintenant, la cote d'amour.
- MR G. PAQUETTE : J'appelle ça la cote d'amour.
- MME J. PENNEFATHER : ... pour moi existe dans votre propos quand même.
- Alors une autre question pour qu'on soit clairs sur cet impact parce qu'on poursuit surtout la discussion sur l'impact sur Radio-Canada, la chaîne culturelle.
- En termes de la portée hebdomadaire, c'est intéressant de voir que, d'après le BBM du printemps 2001, la station de Radio-Canada CBVX-FM a obtenu une portée hebdomadaire de six point cinq pour-cent (6.5%) auprès des personnes 12 ans et plus. Vous proposez une station de musique classique et votre portée hebdomadaire est proposée d'être 11.3% pour les 12 et plus, l'an 1, jusqu'à 14.2% l'an 3. Pouvez-vous m'expliquer la différence, pourquoi vous pensez que vous allez obtenir ce niveau de portée hebdomadaire?
- MR G. PAQUETTE : Comme je disais plus tôt, l'approche de la chaîne culturelle est une approche qui est destinée à un public, je dirais, qui est plus connaissant et plus expert de la musique classique. Comme le projet de Radio Nord vise une formule plus légère, donc plus accessible à un grand public, il est normal qu'on ait une portée supérieure.
- Comment on a basé nos estimés de portée, c'est à partir de l'étude PMB encore une fois où on demande aux gens leur insistance d'écoute de la radio - de musique classique à la radio. On obtient un chiffre de 11% en moyenne. Et ce chiffre de 11%-là est confirmé par la portée de CJPX à Montréal qui aussi tourne autour de 12%. Donc historiquement depuis le lancement de CJPX la portée a varié entre 11 et 14%. Ce qui me fait croire que l'estimé qu'on a pour Québec est réaliste. D'autant plus que l'incidence de l'écoute de la musique classique ou l'incidence d'assister à un concert de musique classique à Québec est supérieure à celle de Montréal. C'est pour ça que la portée que nous on prévoit à Québec est légèrement supérieure à la portée de CJPX à l'heure actuelle.
- MME J. PENNEFATHER : C'est surtout en comparaison avec Montréal que vous faites cette constatation, pas le marché de Québec et sa façon d'absorber deux (2) stations de classique?
- MR G. PAQUETTE : Bien c'est-à-dire moi j'ai toujours en poche deux (2) ou trois (3) façons de confirmer mes chiffres et quand je prends le sondage de Léger Marketing, quand on demande aux gens s'ils sont très intéressés à cette station-là, à l'écouter, moi la règle que j'utilise c'est : 100% des très intéressés et le quart des assez intéressés, et le résultat de ça c'est 11%. Ce qui vient encore valider le chiffre de portée que j'avance ici.
- MME F. CÔTÉ : Si je peux ajouter aussi madame Pennefather, c'est qu'à Québec il y a une seule chaîne culturelle de Radio-Canada en langue française, contrairement à ce qui se passe à Montréal et le mandat de cette chaîne culturelle n'est pas un mandat d'être de la musique classique. Alors ça peut expliquer la variation également... Parce que c'est un mandat beaucoup plus général qu'on retrouve dans la loi puis il touche au secteur classique comme on l'a expliqué tout à l'heure quand on regardait les émissions qui comportent de la diffusion de musique classique.
- MME J. PENNEFATHER : C'est une définition intéressante du mandat de la chaîne culturelle, je ne suis pas certaine que ce sera partagé nécessairement, mais quand même.
- Une autre clarification sur les auditeurs. Madame Côté, je pense que c'est dans votre portion de discours de ce matin, la présentation oui, et vous dites que «en effet, les derniers sondages BBM révèlent que depuis l'automne '98 les heures d'écoute de la station CJPX de Montréal ont augmenté de 30% auprès des jeunes entre 12 et 34 ans.» C'est un point intéressant, mais il y a un autre point intéressant dans l'étude Carat Expert, on n'a pas tout à fait fini monsieur Paquette.
- À la page 30, en présentant quelques détails sur les stations CJPX-FM à Montréal on note que les auditeurs âgés de 50 ans et plus ont généré 73.3% des heures d'écoute de la station au printemps 2001, alors que ceux-ci ne représentent que 34.6% de la population du marché francophone de Montréal.
- Maintenant, étant donné que vous utilisez les résultats de CJPX depuis son lancement en octobre '98 comme une comparaison et support aux résultats proposés pour la station de Québec, est-ce que vous vous attendez à ce que l'auditoire pour la nouvelle station sera le même, est-ce que le même phénomène se produira?
- MR G. PAQUETTE : Oui, on s'attend - évidemment la tendance qu'on observe, il y a environ 10% de l'auditoire de CJPX qui est composé de jeunes 12 à 34 ans. J'ai pas la prétention de dire que le format de musique classique s'adresse spécifiquement aux jeunes, mais ce qu'on remarque c'est que le temps consacré à l'écoute de la station CJPX à Montréal a augmenté effectivement de 30%. Il se situe à peu près à deux virgule deux heures par semaine à l'heure actuelle.
- Ce que je vois c'est simplement une tendance qui émerge.
- Pour le marché de Québec, naturellement je prévois la même tendance, mais ça va prendre environ trois (3) ans avant que cette tendance-là s'installe parce qu'il faut laisser le temps à l'auditoire de se familiariser avec le format et aussi en fait apprivoiser son auditoire. Donc il faut avoir été exposé pendant une période de temps relativement longue pour une jeune personne à la musique classique pour développer le goût. C'est comme en cuisine, hein, le goût se cultive, là, la musique classique pour moi c'est la même chose, le goût se développe.
- MME J. PENNEFATHER : C'est le moment du chef qui revient, là, j'imagine... mais c'est important pour moi de comprendre pourquoi, comment vous pouvez viser un auditoire de 25 à 54 ans, si j'ai bien compris...
- MR G. PAQUETTE : 35 à 64.
- MME J. PENNEFATHER : Oui. Mais par contre, évidemment, à Montréal les résultats sont 50 ans et plus. J'ai pas de problème avec les 50 ans et plus, mais quand même, en termes de votre plan d'affaires, portée d'écoute, toutes vos réponses c'est basé sur une thèse d'un auditoire de 25 à 54 ou dans ces régions-là, pas 50 et plus? Mais les résultats à Montréal indiquent que ça sera le cas?
- MR G. PAQUETTE : Peut-être pour clarifier ça, en fait la cible prédominante de CJJX c'est les 35-64 ans, avec une emphase, je vous dirais auprès des gens de 50 à 64 ans. Okay? Le cour de la cible se situe naturellement vers les 50-64 ans. Sauf qu'il y a un débordement chez les cibles plus jeunes.
- Le plan d'affaires a été monté sur les 25-54 ans parce que 75 à 80% des argents publicitaires sont destinés à cette cible-là. Donc une station de musique classique devra se battre sur le même terrain que les autres stations et sur la cible des 25-54 ans. C'est pour ça que les recettes publicitaires qu'on prévoit sont inférieures à d'autres requérantes aujourd'hui parce que malheureusement les annonceurs ont pas encore fait le passage, ont pas encore réalisé la phénomène du vieillissement de la population. On en parle depuis 10 ans, ça s'est pas encore traduit dans les gestes de nos clients.
- Je vous rappellerai Carat, on place autour de 135 000 $ dans tous les médias et nos annonceurs sont pas encore rendus là. Puis l'effet maximal du vieillissement de la population on va le connaître seulement vers 2010. Donc la station est bien positionnée pour l'avenir, mais je vous dirais qu'aujourd'hui on doit se battre plus fort qu'une station qui vise un format populaire, par exemple, parce qu'il est carrément centré sur une cible de 25-54 ans qui est la cible commerciale par excellence.
- MME J. PENNEFATHER : Merci.
- On s'en va maintenant sur une question sur la capacité du marché de Québec qui est une question demandée à tous les requérants : dans le présent processus, le Conseil a devant lui cinq (5) demandes de radio pour desservir le marché de Québec. Si le Conseil considérait deux (2) demandes de radio, pour desservir le marché de Québec, en attribuant une nouvelle licence pour la fréquence 91.9 et en approuvant les changements techniques proposés par Genex Communications, quel serait l'impact sur votre plan d'affaires si le Conseil accepte votre demande ainsi qu'une autre demande? Croyez-vous que le marché est capable d'absorber plus d'une station?
- MR P.-R. BROSSEAU : Effectivement madame la conseillère, nous croyons que, compte tenu de la différence fondamentale de notre offre versus la plupart de l'offre de nos concurrents avec qui nous ne sommes pas réellement en concurrence, et aussi de l'aspect complémentaire de notre offre par rapport à l'offre existante dans le marché, nous croyons que nous pourrions co-exister avec une autre des propositions qui sont devant vous.
- Par ailleurs, nous sommes exclusives entre nous en ce sens qu'il n'y a qu'une fréquence d'allouée et je comprends que votre question référait au fait que si nous pouvions ou non co-exister avec CKNU. La réponse serait oui.
- MME J. PENNEFATHER : En octobre 2000, le Conseil avait attribué une licence à la société Radio St-Laurent pour une nouvelle station AM à St-Nicolas. La station n'est pas encore entrée en ondes à l'heure actuelle. Quel impact prévoyez-vous sur l'écoute et les revenus publicitaires de cette station?
- MR P.-R. BROSSEAU : Je pense que nous pouvons déduire de la réponse que vous donnait tantôt monsieur Paquette qui pourra certainement préciser que l'impact est minime. La part de marché que nous irons chercher chez les stations actuelles ou une station éventuelle, sera marginale comparativement à l'accroissement naturelle du marché qui est en très bonne santé par ailleurs.
- MR G. PAQUETTE : Pour ajouter là-dessus, surtout que le format country proposé, c'est une station AM. On parle de deux (2) environnements musicaux à mon avis très différents. Pour ma part il y a aucun impact sur cette station-là.
- MME J. PENNEFATHER : Vous voulez dire que les amateurs musique classique n'aiment pas le country?
- MR G. PAQUETTE : C'est-à-dire que nos recherches - j'en ai pas beaucoup là-dessus, mais il y a pas un gros croisement de l'auditoire, de ce que j'ai pu voir.
- MME J. PENNEFATHER : Peut-être dans cette salle, mais il y en a.
- Les questions techniques maintenant. Comme vous le savez, votre requête est compétitive et techniquement exclusive avec trois (3) autres requêtes qui visent l'utilisation de la fréquence 91.9. De quelle façon votre requête fait-elle un usage optimal de la fréquence 91.9 mégahertz?
- MR P.-R. BROSSEAU : À notre avis, notre proposition représente le meilleur usage pour cette fréquence du fait qu'elle amène un élément majeur de diversité. S'il n'y avait qu'un mot pour caractériser notre demande, je dirais que c'est la diversité que nous apportons dans le marché et la complémentarité avec l'offre actuelle par rapport à d'autres qui veulent s'accaparer une partie d'un marché qui est déjà assez bien développé.
- Sur le plan technique nous entendons faire une utilisation qui va satisfaire l'ensemble du marché tant d'un rayonnement qu'une installation que nous prévoyons faire au Mont Bélair.
- MME F. CÔTÉ : Si je peux ajouter, malheureusement monsieur Labarre qui est notre ingénieur a dû subir une intervention chirurgicale puis il n'est pas parmi nous. Mais en discutant de cette question-là, parce qu'on avait déjà été préparé à ça à Hull, puis en discutant de cette question-là avec lui, monsieur Labarre a mentionné que notre présentation, notre mémoire, je pense, nous classe presque nez à nez avec Cogéco en termes d'utilisation maximale de la fréquence, je crois. Alors je pense que la population de la région de Québec est bien desservie compte tenu des données qui sont au dossier.
- MME J. PENNEFATHER : Oui, vous avez sans doute prévu - la prochaine question sera vraiment ancrée vers l'utilisation maximale technique de la fréquence.
- Mais une dernière question qui peut non seulement donner l'occasion de répéter ces points, mais aussi peut-être d'aller dans une autre réponse : quelles sont selon vous les raisons principales qui devraient inciter le Conseil à vous attribuer cette fréquence?
- MR P.-R. BROSSEAU : Si nous nous référons aux critères établis par le Conseil dans des récentes décisions, je vous dirais que la qualité la plus importante est la qualité même de notre demande. Notre demande se veut être celle qui répond le mieux aux besoins du marché. Nous avons procédé par le biais d'une étude qui a identifié quel genre musical était le plus approprié et nous vous avons présenté une offre en conséquence.
- Cette offre se caractérise également par la complémentarité de ce qui est - sa complémentarité par rapport à l'offre actuelle qu'on retrouve dans le marché du grand Québec. Nous pensons que l'offre est qualitative également du fait d'une part du plus haut pourcentage de contenu canadien que nous vous avons proposé et également parce que c'est un format qui aura un impact majeur au niveau du développement des talents canadiens dans un secteur qui n'est pas favorisé par l'ensemble de l'univers de la radiophonie.
- MME J. PENNEFATHER : Merci. Merci beaucoup madame Côté, messieurs.
- LE PRÉSIDENT : Merci.
- Monsieur Demers?
- MR J.-M. DEMERS : Merci monsieur le président. Bonjour maître Côté, bonjour messieurs. Seulement quelques petites questions. La plus facile peut-être c'est que je comprends que monsieur Fruitier fait ses dents à Radio-Canada actuellement à la chaîne culturelle!
- Vous êtes pas les seuls à avoir appelé la région que vous allez desservir, la grande région de Québec. Pouvez-vous m'éclairer un peu plus sur ce que vous - qu'est-ce que ça comprend en réalité «la grande région de Québec»?
- MR P.-R. BROSSEAU : La référence en était une non pas technique par rapport au rayonnement de notre antenne, mais bien desservir les besoins du genre de musique classique populaire dans l'ensemble de la région. Nous pensons que les concours qui seront organisés, nous pensons que les activités auxquelles nous ferons écho dans nos chroniques culturelles, viseront à desservir la plus grande région possible aux environs de la ville de Québec.
- MR J.-M. DEMERS : Vous avez référé à votre station de l'Outaouais comme étant la station de Gatineau et si je comprends bien la rivière des Outaouais n'est pas une frontière aux ondes que vous allez envoyer l'autre côté. Y a-t-il des frontières dans la région de Québec qui vous empêcheraient de couvrir tout ce que votre transmetteur pourrait émettre?
- MR P.-R. BROSSEAU : Nous ne voyons pas de frontière aux environs de la région de Québec. Et pour ce qui est de Gatineau, il y a un peu de confusion puisque Hull s'appelle maintenant Gatineau, mais on réfère habituellement à la région de l'Outaouais comme la région que nous entendons desservir avec notre station de Gatineau effectivement qui va couvrir également le marché francophone et la région d'Ottawa.
- MR J.-M. DEMERS : Merci. Et quand on parle de desservir, je comprends bien, là, que nous venons de parler de la programmation et le fait que les gens pourront recevoir votre programmation sur l'ensemble du grand Québec.
- Est-ce que c'est le même point de vue que vous prenez quand vous allez diffuser de la nouvelle locale?
- MR P.-R. BROSSEAU : Effectivement c'est le même point de vue. Nous allons axer notre volet information sur la nouvelle culturelle et nous allons essayer de couvrir le plus grand rayon possible.
- MR J.-M. DEMERS : Merci.
- Votre projet parle en bonne partie de deux (2) stations, enfin vous expliquez comment la région de l'Outaouais pourra, et inversement la région de Québec pourra fournir de la programmation à ces deux (2) stations-là. Est-ce que votre plan, peut-être que c'est une question qui est injuste, mais est-ce que votre plan se limite aux régions de l'Outaouais et de Québec quant au développement de ce type de programmation?
- MR P.-R. BROSSEAU : Je vous dirais que si la nature des marchés le permettait, nous aurions eu l'intention d'aller dans d'autres marchés. Mais le format que nous vous proposons qui est un format spécialisé est plus adapté au grand ou au moyen marché. Les études préliminaires que nous avons faites quant aux marchés suite aux appels de demande que le Conseil vient d'ouvrir, nous indiquent que les petits marchés sont moins réceptifs parce qu'il y a pas une masse critique suffisante pour faire vivre un format musical comme celui-là.
- Donc nous allons limiter vraisemblablement, du moins avec l'information que nous avons aujourd'hui, là, à Québec et à l'Outaouais. Ce que nous pensons faire par ailleurs c'est de regrouper, comme je vous le mentionnais tantôt au niveau de la mise en marché nos deux (2) stations avec celles de Montréal. Ce qui va nous permettre d'avoir un accès aux diffuseurs nationaux et d'avoir un plus grand rayonnement pour le genre musical.
- MME F. CÔTÉ : Ce qui ne signifie pas, monsieur Demers, que Radio Nord n'est pas intéressée à l'appel de demande. Nous sommes à l'étude, nous avons déjà commencé à faire nos devoirs, autant pour Montréal, Sherbrooke, Trois-Rivières et Chicoutimi, et ce que nous avons déjà constaté c'est que dans un ensemble, là je parle du Québec puis des différents marchés qui présentent déjà quand même une certaine maturité au niveau des formules de programmation, on s'aperçoit que les segments ou les groupes démographiques qui sont moins bien servis dans chacun de ces marchés-là sont pas nécessairement les mêmes et une approche - excusez l'expression anglaise, mais one size fits all est peut-être pas la meilleure approche pour le moment d'après ce qu'on voit.
- MR J.-M. DEMERS : Merci. Et sur le projet de Québec en particulier, la programmation, et je dirais même la mise en ondes de cette programmation sera faite de Québec?
- MME F. CÔTÉ : C'est exact.
- MR J.-M. DEMERS : Et donc il y aura une infrastructure, une station, des employés dans la région du grand Québec?
- MME F. CÔTÉ : Une station à part entière pour le marché de Québec.
- MR J.-M. DEMERS : Je vous remercie.
- Merci monsieur le président.
- LE PRÉSIDENT : Merci.
- Madame Noël?
- Mme A. NOËL : Peut-être une petite précision. Monsieur Brosseau, vous avez mentionné une première fois en réponse à une question de madame Pennefather et vous venez de répéter pour le bénéfice de monsieur Demers qu'il y aurait une stratégie de mise en marché commune des stations de Québec, de Montréal et de Gatineau. Est-ce que vous avez une entente à ce niveau-là avec monsieur Coallier et, si oui, quel genre d'entente? De quel genre d'entente s'agit-il? Est-ce que c'est une entente de co-participation? Y a-tu des intérêts ou si c'est strictement une entente de mise en marché?
- MR P.-R. BROSSEAU : Il y a pas effectivement pour répondre à votre question, d'entente d'exécutée au moment où on se parle. On a eu des échanges avec monsieur Coallier qui nous a confirmé son intérêt évidemment, là, à ce que nous nous alignions, là, sur le plan de la mise en marché des stations. Mais essentiellement ça va se limiter au choix d'une même agence de représentation. Si nous avions une présence dans trois (3) marchés, nous excéderons la norme de 70% du marché francophone et ça nous permet d'avoir accès à certains annonceurs nationaux auxquels nous n'aurions pas accès autrement.
- Donc ça devrait bénéficier à tout le monde, mais ça se limite à cet aspect-là.
- MME A. NOËL : Il y a pas d'entente entre la station de monsieur Coallier et vos projets pour qu'il y ait un partage de propriété, entre autres?
- MR P.-R. BROSSEAU : Non, aucunement.
- MME A. NOËL : Je vous remercie.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.
- Conseiller juridique?
- MR G. GRONDIN : Je n'ai pas de question monsieur le président.
- LE PRÉSIDENT : Merci.
- Monsieur le secrétaire?
- MR P. LEBEL : Merci monsieur le président.
- J'aimerais juste indiquer à ce moment ici que, tel que requis ce matin, MétroMédia a déposé le budget relié au projet de l'Empire des futures stars et Cogeco a déposé, tel que requis hier, le nombre d'auditeurs qu'on lui avait demandé hier. Ces deux (2) documents seront déposés aux dossiers respectifs. Merci monsieur le président.
- LE PRÉSIDENT : Merci.
- Est-ce qu'on est maintenant à la fin de la phase 1?
- MR P. LEBEL : C'est exact monsieur le président, nous avons terminé la phase 1.
- LE PRÉSIDENT : Bon! Merci beaucoup.
- Et on va retourner mettons à 2h00 exact, d'ici une heure et demie à peu près et on commence avec la phase II. Merci.
- LE PRÉSIDENT : Monsieur le secrétaire?
- MR P. LEBEL : Merci monsieur le président. Nous en sommes à la phase II de l'audition des demandes compétitives. Et dans cette phase les requérantes, dans le même ordre disposent de 10 minutes pour intervenir aux demandes compétitives.
- Les deux (2) premières requérantes, c'est-à-dire Genex et Cogeco ont indiqué qu'ils ne présenteraient pas d'intervention, alors nous passons maintenant à la troisième requérante, c'est-à-dire Communications Lévis pour présenter leur intervention.
- Je rappelle à monsieur Cloutier qu'il dispose de 10 minutes pour faire sa présentation.
- MR CLOUTIER : Et bien bonjour monsieur le président, bonjour chers membres du Conseil. Nous avons donc 10 minutes. Je ne crois pas que nous allons utiliser le 10 minutes au complet, c'est simplement quelques petites observations que nous avons remarquées au cours des représentations qui ont été faites et nous aimerions ... nous voulons tout simplement, nous avons trouvé l'intérêt de souligner ces choses au Conseil.
- Je pense que parmi les requérantes qui se sont présentées devant vous, nous avons pu remarquer que nous étions la seule requérante à présenter un service local pour la communauté de Lévis. Nous pensons que au cours des présentations qui ont été faites, on a pu démontrer que la ville de Lévis a effectivement besoin de ce service local et de cette visibilité régionale, que ça apporte beaucoup au marché de Québec en diversifiant les voix éditoriales, évidemment en amenant à la ville de Lévis un service pour faire valoir ses grands objectifs culturels, économiques et politiques. Je dirais même sociaux, pour rejoindre les grandes lignes de la Loi sur la radiodiffusion du CRTC.
- Je rappelle que la ville de Lévis est la neuvième en importance, avec une population de 126 000, n'ayant actuellement aucun service électronique dans le marché de Lévis même pour offrir ce service local.
- D'où l'importance de rappeler que pour nous c'est un peu le chant du cygne pour une fréquence FM, étant donné que c'est la seule fréquence FM de classe B qui permettrait de donner non seulement un service local à la ville de Lévis, mais aussi une visibilité régionale. Alors que je pense que les autres dossiers, nous sommes convaincus d'ailleurs que les autres dossiers qui ont été présentés devant le CRTC ne peuvent offrir à la ville de Lévis ce service très attendu.
- Il ne s'agit pas seulement d'avoir un journaliste à Lévis, je pense qu'on a démontré que ça prend vraiment une station de radio enracinée à Lévis pour offrir ce service.
- On a aussi démontré je crois qu'au niveau de la concurrence nous aurions pas d'impact majeur sur les services qui sont actuellement dans le marché, plus particulièrement les services évidemment sur la Rive-Nord et aussi les services proposés par Radio St-Laurent à ouvrir très bientôt ses portes, CJRP.
- Lorsque le Conseil hier nous a demandé ce que nous pensions de la possibilité de l'obtention, de l'accord plutôt par le CRTC de deux (2) licences, nous avons évidemment soulevé le point suivant concernant Genex, peut-être une inquiétude de voir un marché adjacent bénéficier d'une chance - comment je pourrais dire, attendez un petit peu, je cherche mon mot, d'avoir un tel privilège, pardon, voilà le mot! -d'avoir un privilège comme marché adjacent de pouvoir entrer dans Québec. On croit que ça n'aura pas d'impact direct sur notre projet, mais on a quand même des inquiétudes pour l'avenir advenant le cas où d'autres marchés adjacents comme Ste-Marie de Beauce et Montmagny faisaient la même demande.
- Au niveau des demandes présentées par Cogéco et Corus, je pense qu'on a démontré que, encore là, il n'y avait pas de service local d'offert à la ville de Lévis. Même scénario pour Radio Nord. On avait même le sentiment, je vous dirais, que la ville de Lévis était inexistante alors que la ville de Lévis est à la hauteur de Québec sur le fleuve St Laurent. On est séparés par les deux (2) rives, on a des besoins différents et je crois que c'est important qu'il y ait une station de radio à Lévis pour faire valoir ces différences.
- MR G. LAPOINTE : Merci. Bonjour.
- Hier je m'étais présenté, s'il y avait eu des questions financières, mais on n'a pas - je crois que la demande qu'on fait était très claire finalement sur nos ressources financières et nos objectifs finalement qu'on s'était fixés.
- Juste pour conclure, c'est que suite à l'analyse qu'on peut faire, c'est qu'on voit qu'il y a un réel besoin médiatique local à combler présentement à Lévis. Il y a un marché de recette publicitaire, il y a un auditoire à Lévis permettant de faire vivre une station. Il est très clair que la démonstration qu'on vous a faite était que nous avons une équipe ayant la capacité financière et opérationnelle permettant d'atteindre des standards de qualité. Et bien sûr on peut la combler par une et une seule fréquence seulement qui existe présentement. Merci.
- MR CLOUTIER : Ça complète les grandes lignes. Peut-être un petit retour, là, sur le fait concurrentiel au niveau de la fréquence. Je pense qu'il y a certains services, entre autres ceux proposés par Radio Nord, selon lequel on croit que cette entreprise-là peut rejoindre les objectifs qu'elle s'était fixés à partir d'une classe A. Malheureusement c'est pas le cas de Communications Lévis. Nous devons absolument avoir une classe B, une fréquence qui pourrait permettre à la ville de Lévis d'avoir non seulement le service local, mais une visibilité régionale qui est très importante pour faire valoir le point de vue des communautés de la Rive-Sud vis-à-vis la Rive-Nord dans plusieurs projets communs.
- Ça complète notre présentation. Je vous remercie beaucoup de votre attention.
- LE PRÉSIDENT : Merci bien messieurs. Pas de question? Non? Okay. Merci bien messieurs.
- MR CLOUTIER : Merci. On va vous souhaiter une bonne fin d'audience. Je sais que c'est long, mais ... c'est bien. Merci. Au revoir.
- MR P. LEBEL : Monsieur le président, les requérantes 4 et 5, c'est-à-dire MétroMédia et Radio Nord ont aussi indiqué qu'ils ne présenteraient pas d'interventions au cours de cette phase.
- Alors nous abordons maintenant la phase 3, c'est-à-dire les interventions des tierces parties. Et cette première intervention à comparaître sera présentée par l'ADISQ, l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo. Comparaissant pour l'ADISQ, madame Solange Drouin, madame Annie Provencher ainsi que monsieur Jacques Primeau.
- Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour faire votre présentation.
- MME S. DROUIN : Alors bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers, je suis Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques de l'ADISQ et directrice générale. M'accompagnent aujourd'hui, Jacques Primeau, président de l'ADISQ et, à ma gauche, Annie Provencher, analyste aux affaires publiques de l'ADISQ.
- Je laisse tout de suite la parole à monsieur Primeau qui vous fera part des enjeux pour l'industrie de la musique que comporte cet important processus d'attribution de licences.
- MR J. PRIMEAU : Bonjour. J'aimerais tout d'abord profiter de l'occasion pour souhaiter la bienvenue à monsieur Dalfen et le féliciter pour sa récente nomination à titre de président du CRTC.
- Depuis de nombreuses années l'ADISQ intervient régulièrement dans le cadre des processus publics initiés par le Conseil afin que soit mis en ouvre les grands principes de la Loi sur la radiodiffusion. À titre de partenaire du système de radiodiffusion, soyez assuré de notre entière collaboration tout au long de votre mandat.
- L'ADISQ se réjouit du fait que le Conseil ait lancé un appel de demandes de nouvelles stations de radio dans le marché de Québec. Même si le Conseil a indiqué que cet appel ne constituait pas un engagement de sa part à l'effet qu'il allait nécessairement émettre une licence au terme du processus, nous espérons qu'il le fera.
- Nous l'espérons pour deux (2) raisons.
- D'une part, parce que nous sommes persuadés à la lumière des études de marché déposées que le marché de Québec et Lévis est suffisamment dynamique pour supporter une station de radio FM additionnelle.
- D'autre part, parce que nous croyons que l'attribution d'une telle licence pourrait contribuer à renforcer la dynamique de concurrence qui prévaut actuellement dans ce marché, à y accroître la diversité des formules, la diversité de propriété et la diversité des voix.
- Comme vous le savez, monsieur le président, nous assistons à l'échelle canadienne à une forte consolidation de l'industrie de la radio. Nombre de transactions importantes ont été réalisées récemment et ont favorisé un accroissement significatif de la concentration comme de la propriété croisée multimédia.
- La radio québécoise n'a pas échappé au phénomène, loin de là. Depuis deux (2) ans, une effervescence particulière s'y manifeste : acquisition des stations de MétroMédia par Corus, acquisition des stations de Télémédia par Astral, acquisition de CHOM-FM par Standard qui possède désormais cinq (5) stations dans le marché de Montréal, volonté d'extension des activités de Radio-Nord hors de sa région d'origine, dépôt par Cogeco, suite à son acquisition du réseau TQS de demandes de nouvelles licences à Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke et Chicoutimi-Jonquière, dans le but de constituer un nouveau réseau radiophonique FM pan-québécois parallèle à son réseau de télévision et, finalement, annonce récente par le Groupe TVA, une filiale de Québécor Média, de son intention d'étendre ses activités au secteur de la radio, notamment, si les stations de Télémédia devaient être remises en vente.
- Même si toutes ces transactions ne sont pas encore approuvées, même si plusieurs demandes de nouvelles licences, dont celles inscrites à la présente audience, demeurent à l'étape de l'analyse, des tendances lourdes ressortent nettement de cette effervescence à savoir : le contrôle par un même propriétaire de plusieurs stations commerciales dans un même marché, le regroupement des stations individuelles en réseau pan-québécois et l'accroissement de la propriété croisée multimédia.
- De ce processus résulte une forte consolidation ainsi que des entreprises de radio plus fortes, en meilleure santé financière et mieux en mesure de livrer concurrence aux autres médias.
- Des entreprises qui, comme le Conseil l'a souligné dans sa politique de 1998, sont, je cite : «mieux positionnées pour respecter leurs obligations en vertu de la Loi» et pour, je cite encore : «accroître leur contribution à l'appui de l'expression culturelle canadienne.»
- Dans ce contexte, l'ADISQ invite le Conseil dans le cadre de la présente audience publique où il devra discriminer entre des demandes concurrentes, à tenir compte de deux (2) facteurs principaux : premièrement la qualité et l'ampleur de la contribution à l'appui de l'expression culturelle canadienne de langue française que proposent les requérantes; et deuxièmement la contribution à la diversité globale de propriété, à la complémentarité des formules et à la dynamique de concurrence dans le marché de Québec-Lévis.
- Nous croyons en effet qu'il est très important que le Conseil s'assure que la consolidation qui résulte notamment des dispositions de sa Politique de 1998 relatives à la propriété commune, contribue effectivement à l'atteinte de l'objectif prioritaire qui constitue à son avis la base de ce nouveau cadre politique, à savoir, et je cite : «la mise en valeur de l'accès qu'ont les Canadiens aux émissions canadiennes de musique et autres qui reflètent leurs collectivités et leur pays». Fin de la citation. Solange?
- Mme S. DROUIN : Pour aider le Conseil dans ce processus d'attribution de licences, l'ADISQ a effectué, dans son intervention écrite, comme vous avez été à même de le constater une analyse comparative de la contribution proposée par les quatre (4) requérantes à une nouvelle licence, soit Cogéco, Corus ou si vous voulez MétroMédia, Radio-Nord et Communications Lévis 2001. Nous avons analysé en termes de dépenses globales de programmation, de contribution au développement des talents canadiens, y compris les contributions à MusicAction, de pourcentage de contenu canadien et de pourcentage de musique vocale de langue française.
- La contribution globale à l'expression culturelle canadienne qui en résulte a été mise en regard de la taille et du poids relatif des entreprises en présence, de même que de l'ampleur des avantages qui résulteraient pour chacune de ces requérantes du fait d'obtenir une licence dans le marché spécifique de Québec.
- Comme nous l'avons indiqué dans notre intervention écrite, l'ADISQ n'a pas pris formellement position en faveur ou en opposition à l'une ou l'autre de ces quatre (4) demandes.
- Nous croyons cependant que notre étude comparative fournit au Conseil des indications utiles, qui lui permettront d'apprécier comment chaque requérante se situe en regard de notre premier critère.
- Nous ne reprendrons pas ici le détail de l'analyse de chaque demande dont vous avez pris connaissance à travers notre intervention écrite. Nous avons cependant joint en annexe de notre présentation orale un tableau comparatif des résultats obtenus et nous serons heureux évidemment de répondre à vos questions à ce sujet.
- En ce qui a trait au second critère, nous croyons qu'il est aussi très important dans le contexte actuel.
- Nous invitons donc le conseil à prendre également en compte dans sa décision, la contribution que chaque requérante est susceptible d'apporter à la diversité des formules musicales présentes dans le marché de Québec, comme à la diversité de la propriété et des voix.
- Ceci étant dit. Par ailleurs, comme vous l'avez constaté dans notre intervention écrite, l'ADISQ s'oppose à la demande de modification des conditions de licence de CKNU et le transfert de son antenne principale de Donnacona au Mont-Bélair.
- L'ADISQ considère en effet que Genex a failli à démontrer sa volonté et sa capacité de se comporter en diffuseur responsable et respectueux des règlements dans le cadre de l'exploitation de CHOI-FM, comme on le verra plus tard dans cette audience, et qu'il ne devrait pas en conséquence se voir octroyer un privilège accru, soit celui d'exploiter une seconde station de radio FM dans le même marché.
- Évidemment Genex en réponse à notre intervention écrite prie le CRTC de ne pas tenir compte de cette position de l'ADISQ et prie plutôt le CRTC d'évaluer sa demande au mérite.
- À cet égard, l'ADISQ tient à souligner que, même si le Conseil retenait la proposition de Genex, l'analyse comparative dont les résultats sont révélés dans le tableau que nous vous soumettons aujourd'hui à la fin de notre présentation orale, donc notre analyse démontre clairement que de toutes les requérantes à une licence dans le marché de Québec, Genex est de toute façon celle qui propose la contribution globale à l'appui de l'expression culturelle canadienne qui est de loin la plus faible.
- Et ce, en dépit du fait qu'elle jouirait de la propriété de deux (2) stations déjà solidement établies dans le second marché en importance au Québec, si sa demande était acceptée.
- Ainsi, les dépenses de programmation projetées par CKNU représentent moins de 25% des revenus projetés alors que pour toutes les autres requérantes elles représentent entre 30 et 34% des revenus projetés.
- Deuxièmement, Genex, contrairement à Radio-Nord et Cogéco, ne propose pour CKNU aucun engagement ferme d'excéder les minimums réglementaires en ce qui a trait au contenu canadien.
- De plus, sa contribution «maison» au développement des talents canadiens représente à peine un point un pour-cent (1.1%) des revenus projetés, soit la moitié de ce que propose Communications Lévis, environ le quart de ce que propose Cogéco et Corus et moins du cinquième de ce que propose Radio-Nord.
- Ainsi sa contribution aussi à MusicAction sera nulle alors que trois (3) des autres requérantes ont proposé des contributions supérieures au minimum prévu dans le plan de l'ACR. Notons que même Communications Lévis propose une contribution à MusicAction supérieure au minimum exigé, même s'il s'agirait là, dans ce cas d'une station nouvelle, isolée et totalement indépendante.
- Nous tenons à rappeler que, contrairement à ce que laisse entendre Genex, l'ADISQ n'est pas la seule à se préoccuper de la contribution que doivent apporter les stations de radio à MusicAction, c'est même une préoccupation qui a été maintes fois répétée par le Conseil, encore notamment dans l'avis public 96-114 où le Conseil s'est dit «particulièrement préoccupé par la situation de MusicAction. Il a décidé d'imposer des conditions de licence obligeant les stations qui se sont expressément engagées à verser une contribution à MusicAction à le faire pendant toute la durée d'application de leur licence de manière que le financement de MusicAction ne soit pas réduit».
- Par ailleurs, dans le cadre de l'adoption de la Politique de '98 concernant la radio commerciale, le Conseil a rappelé les objectifs de la nouvelle démarche ainsi que des lignes directrices de l'ACR quant à la contribution à des tiers admissibles, dont expressément MusicAction et FACTOR et il a ajouté, et je cite : «Le Conseil désire souligner l'importance qu'il accorde au développement des talents canadiens. Il fait remarquer que la conformité avec ces conditions de licence est requise sur une base annuelle, et il s'attend que toutes les stations veillent à remplir ces engagements de manière que les tiers admissibles reçoivent les fonds auxquels ils ont droit». Fin de la citation.
- Le message du Conseil est clair et sans équivoque, selon nous, et il nous apparaît évident que Genex n'a pas respecté et ne se propose pas de respecter l'esprit de la politique du Conseil :
- Premièrement en s'étant soustrait unilatéralement à son engagement pris dans le cadre de l'acquisition de CHOI de verser 8 000 $ par année à MusicAction et, deuxièmement, en proposant dans la présente instance, de ne consacrer à MusicAction aucune portion de sa contribution au développement des talents canadiens pour la période de licence à venir, et ce tant pour CHOI que pour CKNU.
- Bref, même si, comme le suggère Genex, sa demande devait être analysée uniquement selon ses mérites propres, celle-ci ne fait pas le poids face aux autres requérantes en ce qui à trait à la contribution proposée à l'appui de l'expression culturelle canadienne de langue française et devrait donc à notre avis être rejetée.
- MR J. PRIMEAU : En terminant, monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers, l'ADISQ tient à souligner l'importance qu'elle accorde au processus d'intervention et d'audience publiques que le Conseil met en place dans le cadre de l'attribution ou du renouvellement des licences d'entreprises de radiodiffusion ainsi que dans le cadre des transactions impliquant un transfert de propriété et de contrôle effectif.
- Ces processus sont une des composantes les plus fondamentales de notre système actuel de radiodiffusion.
- Et le présent processus compétitif qui concerne l'attribution de nouvelles licences de station de radio FM dans le second marché en importance au Québec, revêt à notre avis une importance particulière. Et ce pour deux (2) raisons inter-reliées.
- Après les nombreuses transactions majeures survenues récemment qui, si elles sont toutes approuvées, vont entraîner une forte concentration de propriété dans le secteur de la radio au Québec; il offre au Conseil une première occasion d'intervenir pour ré-injecter de la concurrence et de la diversité de propriété dans l'univers de la radio québécoise.
- Près de quatre (4) ans après l'adoption de la Politique de '98 concernant la radio commerciale, il fournit également au Conseil l'occasion d'intervenir pour s'assurer que les deux (2) grands objectifs poursuivis par cette politique soient bien arrimés l'un à l'autre.
- À savoir : faire en sorte d'une part que l'industrie canadienne de la radio soit solide, bien financée, mieux positionnée pour respecter ses obligations en vertu de la Loi et pour livrer concurrence aux autres médias; et assurer d'autre part la meilleure place possible à nos artistes sur ses ondes ainsi qu'un soutien accru à l'industrie de la musique dans son ensemble qui développe la carrière de ces artistes.
- C'est là un équilibre délicat, mais essentiel à atteindre. Nous espérons que notre intervention et nos remarques pourront aider le Conseil dans cette tâche.
- Nous vous remercions de votre attention et nous serons heureux de répondre à vos questions.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup. Madame Pennefather?
- MME J. PENNEFATHER : Merci Monsieur le président. Madame Drouin, monsieur Primeau, Madame Provencher bonjour.
- On va aller un peu plus lentement peut-être en questions/réponses!
- En effet, on va suivre surtout l'intervention écrite, mais je pense je pense que votre présentation cet après-midi suit les grandes lignes de cette intervention écrite, y inclus le tableau que vous avez attaché.
- Quelques questions et peut-être des commentaires sur les points dans le préambule. Alors de l'ordre général.
- Aujourd'hui, et sur la page 3, paragraphe 13 de l'intervention écrite, vous dites que «le marché de Québec est en mesure de supporter une nouvelle station de radio FM de langue française?» Aujourd'hui dans la présentation orale vous avez dit la même chose concernant l'attribution de nouvelles licences de stations, mettant un «s» à la fin de nouvelles et licences. Alors pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous pensez que le marché de Québec peut recevoir une autre station, des autres stations? Est-ce que c'est une (1) ou deux (2), qu'est-ce que vous pensez et sur quelle étude vous basez cette déclaration?
- MME S. DROUIN : Bon! Écoutez, c'est très clair, et vous l'avez dit je crois dans l'avis d'audience publique que le fait que le CRTC tienne ou - c'est peut-être pas dans le cadre de cette audience-là mais je sais que vous le dites souvent, le fait que le CRTC tienne une audience pour l'attribution d'une licence, ça veut pas dire que le CRTC en octroiera une. Ça veut pas dire qu'il en octroiera qu'une seule. Je pense qu'on a voulu - peut-être l'emploi du pluriel, là, est peut-être - faut pas voir là-dedans qu'on a l'intention de proposer au CRTC d'octroyer plus qu'une licence dans le marché de Québec. Je pense que c'était plus justement pour respecter votre juridiction sur le décision que vous aurez à prendre dans ce marché-là. Je pense que c'est la première chose.
- Et quant aux études sur lesquelles on se fonde pour dire que le marché de Québec est assez dynamique pour recevoir une - pour que vous octroyez une licence dans ce marché-là, écoutez, on n'a pas fait, nous à l'ADISQ, à l'interne, une étude de marché là-dessus. On a pris connaissance des études de marché qui ont été proposées par l'un ou l'autre des requérants. En se basant là-dessus je crois qu'on a démontré, en tout cas certaines études plus que d'autres, que le marché de Québec offrait, était assez dynamique pour recevoir - qu'il y ait un nouveau joueur dans ce marché-là.
- MME J. PENNEFATHER : Alors vous avez suivi les demandes et les études qui étaient remises avec ces demandes. Est-ce que c'est aussi le cas pour - peut-être vous pouvez nous répondre à cette question-là : quel sera d'après vous sera l'impact qu'une autre station dans ce marché aura sur les stations existantes? Premièrement les stations commerciales, deuxièmement la station de Radio-Canada?
- Vous étiez ici, je pense, pendant l'audience, alors vous savez qu'on en parlait beaucoup sur l'impact possible. Est-ce que vous avez des commentaires sur cette question-là?
- MME S. DROUIN : Bien écoutez, c'est sûr que c'est un des éléments importants. Il fut un temps où le CRTC avait une politique, mon Dieu je me rappelle plus du nom de la politique, - en tout cas, anyway! - dont le CRTC devait dans l'octroi d'une licence tenir compte justement de l'impact d'un nouveau joueur, de l'arrivée d'un nouveau joueur sur le marché de Québec.
- D'après les propositions, parce que c'est un petit peu difficile pour nous de répondre à votre question dans le sens que ... vous avez vu qu'on ne prend pas position pour l'un ou l'autre des formats qui sont proposés et bien sûr, tout dépendant du format que vous privilégierez, l'impact sera différent. Parce que, vous comprendrez qu'à l'ADISQ il y a plusieurs producteurs qui sont membres de l'ADISQ et chacun a un intérêt. Il peut avoir y un intérêt ou non de favoriser tel format plutôt qu'un autre. Alors c'est pour ça que nous on se limite, à l'ADISQ, de se faire une grille d'analyse qui tient compte des intérêts communs de l'ensemble de l'industrie et d'analyser chacune des demandes à la lumière de cette grille d'analyse-là.
- Alors je me sens un petit peu - je trouve ça un petit peu difficile de répondre à votre question parce que c'est sûr que si vous octroyez une licence à Radio Nord par exemple, l'impact sur Radio-Canada, bon, vous en avez longuement discuté aujourd'hui, c'est sûr qu'il est à considérer.
- Mais j'ai de la misère à dire plus que ce que j'en dis là à moins que Jacques ait quelque chose à rajouter.
- MR J. PRIMEAU : Oui, effectivement, l'impact sur le marché va dépendre effectivement du choix qui sera fait. Si on prend le cas de Radio Nord, ce qu'on peut vous dire c'est que l'impact sur Radio Canada, l'arrivée de CJPX à Montréal a pas été - ça pas été nécessairement très négatif. En fait ça été une façon aussi pour Radio-Canada, particulièrement la chaîne culturelle, de renouveler sa programmation et finalement de compléter.
- Alors je pense que l'équilibre s'est fait.
- Alors si vous demandez à des producteurs classiques s'ils ont avantage à ce qu'il y ait une station classique qui arrive, ils vont tous dire oui, évidemment.
- Nous on représente des producteurs dans tous les domaines musicaux qui vont de l'alternatif au rock en passant pas le MOR et dans ce sens-là bien c'est sûr que l'impact d'une nouvelle station, dépendant de son créneau musical va avoir - va trouver son créneau...
- Nous on pense que à peu près tous les formats proposés peuvent trouver leur place en ce moment dans l'arrivée - soit pour créer une concurrence qui n'existait pas dans un créneau musical, soit pour ajouter quelque chose de nouveau dans le portrait musical. Dans tous les cas, l'arrivée d'une nouvelle station sera positive.
- MME J. PENNEFATHER : Merci.
- Pour continuer un peu là-dessus, vous nous dites nous suggérer ou invite donc le Conseil à tenir compte de deux (2) facteurs principaux. Et c'est le paragraphe numéro 11 et vous le répétez aujourd'hui je pense sur la page 4.
- Je regarde le deuxième principal, la contribution à la diversité globale de propriété à la complémentarité des formules, la dynamique de concurrence dans le marché. Et nécessairement la contribution à l'expression culturelle canadienne de langue française qui est le premier principe.
- Est-ce que vous pouvez nous aider en donnant une - d'après vous, de votre point de vue en représentant le monde des producteurs de la musique du disque, est-ce que vous pouvez nous donner une certaine priorité à ces éléments-là?
- MME S. DROUIN : Mais écoutez, on savait que vous nous poseriez cette question-là! En tout cas on le pressentait.
- Pour la même raison que j'ai évoquée plus tôt, c'est difficile pour nous de dire : «Privilégions tel format plutôt qu'un autre.» Je pense que là-dessus, même si vous nous reposez la question, on va vous faire la même réponse. Par contre, ce qu'on peut vous dire, c'est que pour nous il est très important que s'il y a un nouveau joueur dans le marché, c'est important que ce soit un joueur qui soit capable de s'acquitter de ses obligations. Parce que je sais que ça fait vieux jeu de le dire encore une fois, mais pour nous le fait d'avoir une licence pour exploiter une entreprise de radiodiffusion, c'est un privilège. Et ça s'accompagne d'obligations.
- Et il faudra que dans votre analyse de favoriser un groupe plus qu'un autre ou un format plus qu'un autre, pour nous c'est un aspect important de donner une licence, d'octroyer ce privilège-là à quelqu'un qui pourra s'acquitter hautement de ses responsabilités et chacune de ses responsabilités. Notamment en contenu et aussi en qualité.
- MME J. PENNEFATHER : Oui, c'est un acte de trouver une moyenne, une balance, mais dans cette région ici vous avez indiqué qu'on doit faire un choix et balancer tous ces aspects-là.
- Mais dans ce marché en particulier, est-ce que vous voyez - et si on prenait à titre d'exemple au côté des artistes, est-ce qu'il y a des priorités, est-ce qu'il y a des choses qui sont plus importantes que d'autres devant toutes ces grandes questions que vous proposerez sera important pour le Conseil à considérer en prenant une décision?
- MR J. PRIMEAU : Mais je pense que c'est sûr que l'implication dans la diffusion et dans la promotion des artistes québécois, et d'avoir aussi une façon québécoise, ville de Québec, de le faire, je pense que ça c'est un atout important. C'est un atout important pour s'assurer que, premièrement on puisse avoir une vie culturelle à Québec qui soit encore plus dynamique. Donc ce côté-là pour nous effectivement c'est une priorité de voir comment on va favoriser le talent canadien.
- Le problème c'est qu'on peut pas ... on peut pas choisir à l'intérieur des créneaux musicaux lequel nous semble prioritaire. Premièrement parce que chaque secteur va identifier - si je produis un style musical précis, c'est évident que je vais vous dire que c'est le mien qui est prioritaire. Mais c'est un angle en tout cas important qui nous semble une façon de choisir le requérant c'est de voir effectivement sa participation dans la promotion du talent, la diffusion du talent canadien et québécois et de langue française puis la façon aussi de poursuivre la promotion de ce talent-là.
- MME J. PENNEFATHER : Sur ce point-là peut-être vous pouvez nous aider aussi sur un point un peu plus pointu et vers l'expertise que vous représentez aujourd'hui, si on considère que trois (3) des demandes s'adressent au groupe cible des femmes entre 18 ans et 44, plus ou moins, et en présentant cette cible, on propose des formats de musique un peu différents ici et là, mais surtout la catégorie 2 et Adult Contemporary at Hot Adult Contemporary et cetera. Pourriez-vous nous dire de votre point de vue quel sera d'après vous le genre de musique qui répond le mieux à ce groupe cible? Parce qu'on a décrit toutes sortes de musique, mais d'après vous est-ce qu'il y a un genre spécifiquement qui peut vraiment intéresser ce groupe cible de femmes entre 18 ans et 44 ans?
- MR J. PRIMEAU : On a l'air à tourner autour du pot, mais on peut pas faire autrement que continuer à tourner...
- Si je donnais une réponse précise c'est soit que j'aurais un intérêt précis à défendre une des stations ou un des créneaux. Je pense qu'il y a plusieurs créneaux musicaux qui correspondent à un groupe aussi vaste que les femmes de 18 à 44.
- MME J. PENNEFATHER : C'est pourquoi je demande la question d'une façon générale. Il y en a trois (3) qui proposent les audiences cibles des femmes et la question que j'avais c'était un peu plus précis parce que vous êtes des professionnels qui tournent les disques et on passe un peu vite sur le comment c'est facile d'aller trouver un auditoire cible qui n'est pas servi dans le moment d'après - Non ce n'est pas une demande, mais plusieurs.
- Alors juste d'une façon générale, est-ce qu'il y a une manière de décrire ce genre de musique?
- MME S. DROUIN : Mais écoutez, moi j'ai un petit peu de difficulté aussi - moi je suis dans ce groupe cible-là. Ce que moi j'aime, comparativement à ma collègue, c'est très différent. Je trouve ça difficile quand on parle, on fait des généralités comme ça de dire : «Les femmes de 18 à 44 ans». C'est sûr qu'il y a des ... il y a sûrement - il y a une masse peut-être critique de femmes qui aiment ce genre de musique-là, mais les femmes en général, on aime pas toutes la même chose. Quand on parle «des jeunes» en général, il y a différentes catégories de jeunes, il y a différentes catégories de femmes et on peut viser un groupe particulier de femmes à l'intérieur de ce grand groupe cible-là.
- Alors c'est - bon! Au même titre que je vous dirais «les femmes de 18 à 44 ans aiment autant le classique, le pop rock, le rock, le rock alternatif ... »
- Mais c'est sûr que, bon, il y en a aura peut-être dans une plus grande mesure qui aiment tel genre musical, mais là à dire absolument - pour plaire à l'ensemble des femmes de 18 à 44 ans il y a plusieurs options.
- MME J. PENNEFATHER : Un peu d'accord, mais quand on travaille dans ces dossiers-là il faut essayer d'être le plus précis possible.
- Et si on arrive au développement de talents canadiens, j'ai une couple de questions. Mais étant donné qu'on peut proposer, et il y en a trois (3) demandes qui le proposent, de viser un auditoire cible femmes, est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'il y ait un intérêt, un effort plus accru vis-à-vis la relève des artistes féminins dans le métier que vous représenter? Est-ce qu'il y a une relation d'après vous vis-à-vis la cible qu'on prévoit et la relève des femmes dans la musique, à titre d'exemple?
- MR J. PRIMEAU : Il y a pas d'équation. Certains programmateurs radio peuvent penser que la façon de rejoindre le public femmes de 18 à 44 serait justement au contraire d'avoir des hommes en ondes. C'est pas une évidence que les stations, même au niveau de l'animation ... les stations qui veulent précisément rejoindre les femmes vont mettre des femmes derrière le micro!
- Je veux pas nommer personne, mais je veux dire l'expérience prouve que c'est pas une équation que de faire jouer un style musical avec des femmes va nécessairement rejoindre les femmes. Je pense pas qu'il y ait d'équation de ce côté-là.
- MME J. PENNEFATHER : C'est de votre côté, de tout ce travail que j'essaie d'avoir votre point de vue sur les besoins des artistes et de la relève et surtout les jeunes artistes femmes qui sont là et leurs besoins maintenant, est-ce qu'il y a des relations qu'on peut faire?
- MR J. PRIMEAU : En fait le besoin de l'industrie, je dirais de façon générale, et ça s'adresse autant au niveau requérant qu'à ceux existant, c'est une tendance qui existe de plus en plus à faire jouer moins de nouveaux talents ou même de nouvelles productions. C'est-à-dire que la tendance qui - surtout dans un créneau justement disons 25-44, on a tendance souvent à faire jouer moins de nouveaux produits.
- Quand je dis nouveaux produits, c'est pas nécessairement des nouveaux artistes, c'est même des nouvelles productions. On va plus avoir tendance à augmenter la part de gold, si on peut dire, de pièces du catalogue. Ça c'est le danger de notre industrie, c'est de, en fait, de presser les diffuseurs à faire un effort supplémentaire pour faire jouer les nouvelles productions.
- Et quand je dis nouvelles productions, j'inclus évidemment les nouveaux artistes, mais également les nouvelles productions d'artistes qui des fois ont vendu 100 ou 200 000 copies de l'album précédent puis qui ne réussissent pas à être diffusés sur les ondes avec leur nouvelle production.
- Je pense qu'il y a une préoccupation majeure. On l'adresse pas particulièrement aux nouveaux requérants, mais c'est une préoccupation majeure sur l'ensemble de la diffusion de musique en ce moment. Je dis au Québec, mais j'ai l'impression que c'est pas un phénomène uniquement québécois.
- Alors est-ce que les nouveaux requérants vont faire un effort supplémentaire à ce niveau-là? Ce serait déjà un signe de vitalité en ce qui nous concerne.
- MME J. PENNEFATHER : C'est un peu le genre de question que j'avais demandée, parce que si on dit que notre premier souci c'est l'expression culturelle, faut aller un peu plus loin sur cette question-là que vous venez de faire. Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qu'on a besoin? Qu'est-ce qu'il faut - on cherche à voir si vraiment on prend ça comme une priorité.
- Quelques questions, plutôt clarifications sur les commentaires que vous avez faits sur les demandes. Vous n'avez pas pris de position sauf dans un cas, je suis d'accord, mais vous avez aussi indiqué certaines choses qui m'intéressent.
- Dans les discussions sur Radio Nord, dans votre lettre intervention écrite, vous semblez accepter dans cette situation les coûts indirects de la - développement de talents canadiens. Dans le paragraphe 24 vous dites que «l'ADISQ considère que le Conseil devrait généralement faire preuve de suspicion et rejeter les propositions de contribution au développement des talents canadiens qui sont composés des dépenses internes», et cetera.
- Mais vous semblez dire que dans ce cas, ça va dans cette application. Et, plus tard, dans l'analyse, dans le tableau que vous nous présentez, en effet vous faites note de ce point-là en mettant en évidence la contribution de Radio Nord. Est-ce qu'on a mal compris le propos que vous avez devant nous?
- MME S. DROUIN : Peut-être qu'on s'est mal exprimés, pas nécessairement que vous avez mal compris.
- Écoutez, c'est très clair pour nous les frais indirects ne devraient pas être pris en considération. Ça doit être des frais directs qui doivent être considérés par le CRTC, seulement. Quand même dans ce cas-là on pense que, compte tenu de la taille de l'entreprise seulement en frais directs, que ça démontrait un apport significatif. Mais en termes de frais indirects, on le mettait parce qu'on pouvait pas l'ignorer, et si on en fait référence dans notre tableau, on le fait quand même en bas de page, là.
- Écoutez, dans le tableau ce qu'on tient en considération, là, ce qu'on prend en considération, pardon, c'est le 490 000 $ qui, finalement, correspond à 70 000 $ par année, 20 000 $ à MusicAction et 50 000 aux Jeunesses Musicales. C'est ça.
- MME J. PENNEFATHER : Merci. En faisant la lecture de ces paragraphes-là, ça m'a amené à dire : est-ce que vous ouvrez cette porte-là?
- Vos commentaires sur la demande de Cogéco. Vous parlez avec intérêt de leurs propos vis-à-vis un montant de 45% de pièces musicales vocales de catégorie 2 seront de sélection canadienne. Est-ce que vous pouvez nous faire des commentaires sur la disponibilité de la musique de catégorie 2, format adult contempory, adulte contemporain francophone? Est-ce qu'en effet il existe dans cette catégorie et format assez de musique disponible pour atteindre ce niveau de 45%?
- MR J. PRIMEAU : Bien je reviens un petit peu à ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire que si on inclut effectivement que dans ce créneau-là il y a effectivement beaucoup de catalogues, si on peut dire, beaucoup de choix du passé, il y a beaucoup de production actuelle qui ne trouvent pas niche dans aucune station. Dans ce créneau-là on a tendance effectivement à réduire, ou en tout cas à mettre le nombre de nouveauté en ondes de façon très parcimonieuse. Donc de voir augmenter le pourcentage, on peut de notre côté espérer qu'effectivement il y ait plus de nouveautés qui soient diffusées dans ce créneau-là. Et oui, effectivement, par définition il y a effectivement une disponibilité dans ce créneau-là. Ça c'est sûr.
- MME S. DROUIN : Si je peux rajouter quelque chose. Évidemment le 45% comme condition de licence, je pense que - en tout cas je crois que même ça fasse partie de ses conditions de licence. C'est clair qu'au Québec les radiosdiffuseurs francophones qui ont une obligation de contenu, de respecter un contenu canadien et un contenu francophone, du fait du respect du contenu francophone, sont souvent, et presque toujours, je dirais même toujours au-delà de 35% de contenu canadien. Du fait qu'ils doivent respecter le francophone, ils vont chercher pour respecter ce quota-là du contenu canadien en grand nombre, francophone.
- Alors ce qui fait que la plupart des radiodiffuseurs francophones excèdent de façon très générale déjà le - bon!
- Le fait qu'on voulait souligner ce fait-là dans la demande de Cogéco, c'était qu'on voulait souligner qu'un radiodiffuseur, bien que je crois qu'il le fait déjà dans les stations qu'il possède présentement, c'est le fait qu'un radiodiffuseur ait le courage, je dirais, et - de dire qu'il acceptait cette condition de licence-là. Pour nous c'était un pas au-delà bien que l'atteinte de ce quota-là de 45% de contenu canadien nous semble tout à fait réaliste. Mais le fait que ce soit une condition de licence, c'était très important. D'autant plus que lors de la révision de la politique radio en '98, en augmentant le contenu canadien de 30 à 35%, vous avez signifié, le CRTC, que vous voyiez d'un bon oil que ce quota-là augmente à 40% sur une période de cinq (5) ans.
- On est en 2002, alors on devrait commencer à analyser tout ça.
- Mais on voulait souligner le fait que c'était dans une condition de licence, qui est un pas très positif qu'on voulait souligner.
- MME J. PENNEFATHER : Merci madame Drouin.
- J'ai une dernière question : vous faites des commentaires sur CKNU, application et vous êtes en opposition. J'aimerais clarifier un point sur en effet comme vous avez dit les éléments de l'application en soi et c'est sur la question de MusicAction et l'argument qui a été devant nous.
- Encore une fois une discussion sur la balance, sur comment balancer les besoins dans ce secteur de musique. Et le point était fait, souvent fait qu'il y a une importance aussi pour la relève locale et régionale vis-à-vis l'importance clairement, visiblement évident. Il y a beaucoup de monde qu'un fonds comme MusicAction et RadioStar sont aussi très importants.
- Est-ce que vous avez des commentaires sur cette discussion entre l'importance de la relève locale et régionale et les contributions à MusicAction?
- MR J. PRIMEAU : Je pense qu'au départ le principe de base de l'intervention de MusicAction pour nous c'est un principe fondamental pour faire en sorte qu'il y ait une coordination et une cohérence des interventions dans le domaine de la production musicale. C'est-à-dire que chaque radio peut bien développer son propre créneau ou sa propre intervention pour aider le talent local. On veut pas l'empêcher. Mais de là à se soustraire de l'obligation qu'ont les diffuseurs selon nous d'aider à un endroit précis où il y a une organisation qui existe déjà où la plupart des diffuseurs sont représentés, c'est là où on met un bémol.
- C'est-à-dire que MusicAction est un organisme qui évolue. Si effectivement MusicAction on n'aide pas suffisamment des productions dans un style musical, c'est pas un phénomène qui est immuable, ça peut changer. Au lieu d'intervenir complètement à l'écart de tout le système, on pourrait tout simplement suggérer à Genex d'intervenir auprès de MusicAction pour augmenter peut-être le pourcentage d'aide dans ce créneau musical-là. Ce qui ne l'empêche pas de faire des interventions au niveau local.
- Je pense qu'il y a plusieurs diffuseurs qui contribuent comme il se doit à MusicAction et qui ont leur propre politique en matière de développement canadien, le développement de talents canadiens.
- Alors ce qu'on dit c'est que c'est pas en se mettant totalement à l'écart, c'est pas faire preuve finalement d'un comportement acceptable pour un radiodiffuseur majeur. Et c'est un radiodiffuseur majeur.
- MME J. PENNEFATHER : Oui. Je comprends très bien vos commentaires sur cette demande. Mais aussi d'une façon générale je voulais savoir, parce que vous repassez encore une fois une décision qui devrait prendre beaucoup de choses en considération et je pense que c'est un point qui est souvent soulevé par les artistes partout qu'il faut non seulement avoir ce genre de MusicAction, ils font un travail très important, mais aussi quel est l'impact chez-nous dans les artistes qui sont les moins connus, à titre d'exemple.
- Alors c'était surtout aussi sur cette question plus générale que j'étais intéressée à avoir vos réflexions là-dessus.
- MME S. DROUIN : Mais écoutez, pour peut-être ajouter sur MusicAction. Pour nous c'est le lieu, puis d'ailleurs le CRTC à plusieurs occasions, et encore récemment en '98 vous nous avez encouragés à développer des lieux où l'industrie du disque et l'industrie de la radio peuvent justement favoriser un dialogue. Et bon, en créant le fonds RadioStars, c'est quelque chose de plus, mais MusicAction est en place depuis 1986. C'est un lieu où le conseil d'administration est composé de radiodiffuseurs, des gens de l'industrie de la musique, de distributeurs et même des auteurs. Pour nous c'est vraiment un lieu privilégié où on peut, au-delà des particularités locales et même régionales, avoir une vision de développement global de l'industrie qui va servir l'ensemble des deux (2) industries.
- Parce que vous l'avez reconnu et on le reconnaît tout à fait que ce sont deux (2) industries qui ont besoin de se parler parce qu'on a besoin l'une de l'autre, à la fois les radiodiffuseurs et nous pour nous permettre de vendre - pas le seul, un des moyens et j'ai pas dit le seul, qui nous permettent de vendre des disques.
- Donc pour favoriser ces lieux de rencontre-là, on pense que c'est important justement qu'on les maintienne et qu'il y ait des visions de développements cohérentes et c'est à MusicAction que ça se fait. Mais jamais pour décrier d'autres initiatives locales. Mais pas au détriment de MusicAction.
- MME J. PENNEFATHER : Merci beaucoup. Merci beaucoup mesdames, monsieur. Merci monsieur le président.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.
- MR P. LEBEL : Monsieur le président, j'aimerais souligner à ce moment-ci que les interventions 2, 4 et 6 listées à l'agenda, c'est-à-dire celles de monsieur Roger Bertrand, monsieur Raymond Carpentier ainsi que monsieur Mario Labbé, ces messieurs ne pourront être avec nous cet après-midi. Alors leurs interventions demeurent au dossier comme non comparantes.
- À ce moment ici nous entendront l'intervention déposée par monsieur Pierre de Savoye.
- M. de Savoye, vous avez 10 minutes pour faire votre présentation.
- MR P. DE SAVOYE : Merci.
- Monsieur le président, mesdames et monsieur, les membres du Conseil. Je vous remercie tout d'abord d'avoir accepté de recevoir aujourd'hui ma représentation en faveur de CKNU cool FM, 100,9.
- Ce n'est pas la première fois que j'ai ce privilège de comparaître devant le CRTC. En effet, il y a deux (2) ans, alors que j'étais député fédéral du comté de Portneuf, j'avais eu cette occasion d'exprimer mon appui à la demande que faisait alors CKNU cool FM pour replacer son antenne et pour élargir son assiette publicitaire, géographiquement parlant.
- À ce moment-là j'avais souligné l'importance régionale sociale de la présence de notre station de radio. Cette station parlait aux Portneuvois et aux Portneuvoises de Portneuf, cette station voulait aussi parler de Portneuf à la grande région métropolitaine de Québec.
- Notre station de radio a aussi une importance régionale économique, en ce sens que CKNU cool FM annonce Portneuf aux gens de Portneuf, mais veut annoncer Portneuf aux gens de la grande région métropolitaine de Québec aussi.
- Et ça m'amène à cette question que je soulevais il y a deux (2) ans, qui est une question d'équité en matière d'accès au marché publicitaire. Parce que le fait demeure que les autres stations de la grande région de Québec ont accès au marché publicitaire de Portneuf, c'est-à-dire à l'ensemble de la carte, de la tarte géographique de la grande région de Québec alors que notre station locale n'est restreinte qu'à sa pointe de tarte déjà amputée par l'action de ses concurrents de la grande région de Québec.
- Et je concluais à l'époque en vous disant que CKNU cool n'était pas seulement affaire d'argent mais aussi affaire de cour et affaire de culture.
- Ces arguments que je servais il y a deux (2) ans, non seulement sont-ils toujours vrais, mais ils le sont encore davantage aujourd'hui. Et de nouveaux s'ajoutent au surcroît.
- En effet, depuis deux (2) ans, notre station locale a multiplié ses efforts pour être le reflet du milieu portneuvois et elle l'a fait avec succès. Cool 100,9 a accru la réceptivité du marché publicitaire portneuvois aux produits qu'elle offre et ses chiffres d'affaires, son chiffre d'affaires en fait foi.
- Le territoire du comté fédéral de Portneuf, sans pour autant géographiquement avoir varié, comprend maintenant deux (2) arrondissements de la nouvelle ville de Québec. Et je ne suis plus député, n'ayant pas sollicité un troisième mandat en novembre 2000 de sorte qu'aujourd'hui c'est le citoyen Pierre De Savoye qui s'adresse à vous. C'est un citoyen qui demeure dans la ville de Portneuf, sur le bord du fleuve, et qui travaille comme enseignant au cegep de Ste-Foy. C'est le métier que j'exerçais avant d'être député. De sorte que matin et soir je fais 50 kilomètres à chaque fois pour me déplacer entre mon domicile et mon lieu de travail.
- Et à en juger par la circulation sur l'autoroute 40, je ne suis pas seul à faire ce trajet. Nombre de Portneuvoises et de Portneuvois travaillent à Québec.
- Matière de fait, si je regarde l'autoroute en sens inverse, nombre de Québécoises et de Québécois viennent travailler dans Portneuf. Ils ont un avantage sur moi, eux peuvent suivre leur poste de radio préféré jusque loin dans Portneuf. Moi je ne peux pas en faire autant lorsque je me dirige à l'intérieur de la ville de Québec.
- Mieux, je suis professeur en informatique, nos étudiants ont des stages. J'ai un stage à Beauport, j'en ai un autre à St-Marc-des-Carrières, 75 kilomètres environ entre les deux (2). Le professeur originaire de Québec peut syntoniser le poste québécois, j'entends de la ville, de son choix et l'entendre tout au long du trajet. Je ne peux pas en faire autant.
- CKNU cool FM est une des réalisations à laquelle j'ai apporté une contribution significative et dont je suis parmi les plus fier de toutes celles que j'ai accomplies en sept (7) ans.
- Je me rappelle ce 4 septembre 1995 alors que l'antenne de CKNU prenait vie, monsieur Roger Bertrand qui était, et il est toujours, député à l'Assemblée Nationale pour le comté de Portneuf, moi-même et plusieurs autres étions présents à ces quelques premières minutes. Et monsieur Alain Papillon était l'animateur. Lorsqu'il a passé au mode musical et que nous avons arrêté d'échanger des propos de félicitations à l'avènement du nouveau poste, monsieur Papillon s'est effondré en larmes, l'émotion était à son comble.
- Les années qui suivirent ont été assez difficiles financièrement parce que, même si CKNU est une affaire de cour, c'est aussi une affaire d'argent. Devant un acquéreur éventuel, Genex Communications qui s'est présentée quelques années plus tard pour récupérer les choses, je dois avouer que j'étais fort inquiet et j'en avais fait part d'ailleurs au Conseil, par écrit, de sorte qu'une rencontre a eu lieu entre monsieur Demers, monsieur Bertrand, moi-même et le préfet de l'époque, monsieur Roger Dusseault.
- Comment savoir lorsqu'on regarde quelqu'un qui nous donne toutes les assurances que l'on désire, comment savoir s'il est sincère, s'il va tenir ses engagements, s'il va livrer la marchandise?
- Monsieur Demers nous a donné l'impression qu'il livrerait la marchandise. Et je dois vous dire que monsieur Demers ne m'a pas déçu, ne nous a pas déçus, bien au contraire! Depuis deux (2) ans il embauche du personnel résidant, la station est visible dans l'ensemble du territoire, il fait la promotion de talents locaux.
- Ce matin justement madame Jacqueline Lefebvre qui chante Piaf admirablement, à en donner des frissons, était en entrevue parce que justement elle lance son disque ce soir, à Donnacona. Madame Lefebvre aurait pu choisir d'avoir une visibilité régionale, à la grandeur du Québec métropolitain en présentant son nouveau disque sur un poste de radio de la ville de Québec. Elle a choisi CKNU cool FM. Est-ce que ça veut dire que madame Lefebvre se prive d'une certaine visibilité? Oui. Mais c'est plus qu'une question d'argent chez-nous, c'est une question aussi de culture.
- En fait, la question qui se pose ici au CRTC c'est : est-ce que le terrain de jeux va être mis au niveau pour les gens de Portneuf comparativement à ceux de Québec? Est-ce que les gens de Portneuf pourront écouter leur station quand ils sont à Québec? Est-ce que les gens de Québec pourront écouter Portneuf lorsqu'ils sont à Québec? La question qui se pose c'est plus qu'une question de cour, c'est une question d'argent. La seule façon maintenant pour cet enfant de continuer à grandir c'est de pouvoir aller jouer sur le même terrain de jeux que ses pairs dans l'ensemble de la grande région de Québec.
- Je pourrais encore en parler davantage, je n'ai que 10 minutes. Vous avez peut-être des questions, je suis à votre disposition, je vous remercie.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.
- Madame Wylie?
- MME A. WYLIE : Bonjour monsieur de Savoye, vous êtes toujours bienvenu, que vous soyez député ou ex-député.
- MR P. DE SAVOYE : Merci beaucoup madame.
- MME A. WYLIE : Nous sommes charmés de vous revoir.
- Vous nous parlez d'égaliser les chances, et cetera, ce qui est assez facile à comprendre, et vous nous parlez aussi du besoin des gens de Portneuf de s'entendre à Québec et les gens qui travaillent à Québec de s'entendre à Portneuf. Est-ce que vous avez eu l'occasion d'examiner la carte de couverture qui est proposée et est-ce que vous savez que la ville de Portneuf sera à l'extérieur de la zone 3 millivolts par mètre de puissance de la fréquence. Donc la ville de Portneuf qui maintenant est à l'intérieur de cette zone ne le sera plus? Et je me demande quel est votre commentaire sur la troisième proposition, est-ce que les gens qui habitent à Portneuf et qui travaillent à Portneuf seront maintenant démunis de leur station et aussi de peut-être m'expliquer pour vous ce que c'est Portneuf? Et est-ce que la ville de Portneuf où vous habitez par exemple, à votre avis risque de perdre la station qu'elle a et que vous valorisez?
- MR P. DE SAVOYE : Votre question est extrêmement pertinente. Je crois comprendre, et vous me corrigerez si je suis dans l'erreur, que l'antenne située sur la Rive-Sud et qui diffuse sur le 105,5 sera maintenue, est-ce que j'ai raison madame Wylie?
- MME A. WYLIE : Vous voulez dire qu'il y a deux (2) antennes?
- MR P. DE SAVOYE : Il y a actuellement une deuxième antenne sur la Rive-Sud qui permet aux municipalités qui sont résidantes sur le bord du fleuve et qui, à cause de la configuration de la falaise sont privées d'une réception du signal en provenance de St-Raymond, peuvent recevoir ce signal qui est en provenance de Lotbinière, de l'autre côté du fleuve.
- MME A. WYLIE : Il faudrait que je vérifie, la carte de couverture que j'ai ne comprend que la proposition de ...
- LE PRÉSIDENT : Attention, peut-être on peut avoir la réponse, monsieur Myre?
- MR R. MYRE : Selon les données qui nous ont été déposées hier, je crois que c'est à une de vos questions qu'il y a une indication à l'effet que le réémetteur serait maintenu.
- MME A. NOËL: C'est la question qui a été posée hier, oui il y a un réémetteur à Ste-Croix-de-Lotbinière qui sera maintenu en place pour couvrir la zone qui est au pied de la falaise et qui ne recevrait aucun signal autrement.
- MR P. DE SAVOYE : Madame Wylie vous m'avez fait peur pendant un petit instant mais maintenant je suis rassuré.
- MME A. WYLIE : Mais il faudra je crois que la requérante nous dépose la couverture de ce réémetteur. Est-ce que vous vous êtes bien rassuré vous que ce réémetteur permettra la couverture de Portneuf?
- MR P. DE SAVOYE : Actuellement ce réémetteur est en place depuis la fondation de la station en 1995 et ce réémetteur a assuré à toute cette région, y compris les immeubles qui sont immédiatement au pied de la falaise et qui donc ne peuvent avoir aucun rayonnement en provenance de St-Raymond, une réception tout à fait convenable et impeccable.
- MME A. WYLIE : Oui. Évidemment en ce moment la position de l'émetteur qui existe en ce moment sur la fréquence utilisée couvre Portneuf lui-même, ne doit pas - la ville de Portneuf n'est pas dépendante de ce réémetteur?
- MR P. DE SAVOYE : Dépendant si vous êtes en haut ou en bas de la falaise, vraiment.
- MME A. WYLIE : Alors il faudra peut-être qu'on clarifie la couverture du réémetteur qui se rend parce que moi je n'ai que la carte de couverture de l'émetteur principal suggéré et la comparaison de la couverture du moment est celle...
- MR P. DE SAVOYE : J'apprécie beaucoup votre préoccupation parce qu'elle est très importante et indispensable à mes propos.
- MME A. WYLIE : Oui. Alors voilà! Pour vous, votre intervention positive, est-ce qu'elle est basée sur une assurance que la ville même de Portneuf, pas seulement Donnacona, sera située dans une zone où il y a une réception à une puissance adéquate pour la ville de Portneuf elle-même?
- MR P. DE SAVOYE : Pour la ville de Portneuf, mais vous comprenez que la ville de Porneuf ce n'est pas l'ensemble du territoire. La MRC de Portneuf est une des plus grandes en termes de population et recouvre à peu près 3 500 kilomètres carrés si on inclut les Laurentides.
- Maintenant en termes de population réelle, j'ai cru comprendre à la lecture des documents que la couverture de l'ensemble du territoire serait assurée d'une façon satisfaisante. Pas seulement la bande sur le long du fleuve, mais également les populations - je pense à St-Casimir, je pense à St-Alban, St-Basile et ainsi de suite - qui font partie intégrante du territoire de Portneuf et où se retrouvent des annonceurs qui font affaires avec CKNU cool FM.
- MME A. WYLIE : Je mettais l'accent sur Portneuf parce que c'est la présentation que vous avez faite qu'il était important que les gens de Portneuf s'entendent à Québec et les gens de Québec s'entendent à Portneuf. Et voilà pourquoi je vous demandais : est-ce que ça vous importe que les gens de Portneuf qui travaillent à Portneuf continuent à bien capter la station. Alors je conclus que c'est important pour vous.
- MR P. DE SAVOYE : Absolument.
- MME A. WYLIE : Bien que je réalise que Portneuf est beaucoup plus grand que la ville elle-même.
- Maintenant, une deuxième question qui découle un peu de la première c'est : puisque ça vous importe que cette région-là, et surtout la ville de Portneuf, soit bien - continue à être desservie par sa station, avec-vous quelque inquiétude que tout à coup vous ayez des stations québécoises tout le long de votre trajet du travail à la maison? En ce sens que CKNU maintenant qu'elle a égalisé les chances devienne une station québécoise par son contenu, ses nouvelles, et cetera, et n'est plus reconnaissable comme une station de Portneuf. Est-ce que ça c'est une inquiétude que vous auriez?
- MR P. DE SAVOYE : C'est une inquiétude que j'avais lorsque Genex Communications a fait l'acquisition de CKNU cool. Parce que, étant déjà propriétaires de CHOI, il aurait été extrêmement simple technologiquement pour eux de tout produire à partir de Québec et finalement de n'avoir qu'une antenne de plus pour livrer un contenu dénué d'intérêt pour les Portneuvoises et les Portneuvois.
- Or ça n'a pas été le cas, bien au contraire! Et c'est ce que je disais, ce que j'exprimais tantôt au Conseil. Je ne pouvais pas savoir à l'avance si monsieur Demers était sincère dans ses promesses, dans ses intentions. Mais l'avenir, qui est maintenant le passé, a démontré que, effectivement, il a livré la marchandise et je n'ai aucune crainte parce que la roue est en mouvement, parce que les revenus publicitaires sont en mouvement, parce que la culture portneuvoise maintenant s'est acclimatée à cette station de radio. Je n'ai aucune crainte qu'il soit dans le meilleur intérêt de Genex Communications de continuer à faire de belles affaires dans Portneuf.
- Mais Genex Communications avec CKNU cool FM doit croître parce que le marché de Portneuf est insuffisant à ce moment-ci pour lui permettre de survivre encore longtemps. Ils fonctionnent à pertes et ce n'est pas une situation qu'une entreprise privée peut tolérer extrêmement longtemps. On est déjà chanceux que Genex Communications ait pris le pari de faire vivre une station dans Portneuf.
- MME A. WYLIE : Pour atteindre ces deux (2) buts, c'est-à-dire rentabiliser CKNU mais quand même la garder comme station desservant Portneuf plutôt que devenir une station de la ville de Québec, est-ce que vous êtes satisfait de simplement vous fier à la performance de Genex ou si vous avez des suggestions à faire au Conseil comment nous assurer que cette station continue à atteindre le but qu'elle avait au départ qui est de desservir Portneuf? Est-ce que vous avez pensé à des possibilités d'accrocher quelque chose de plus concret à votre optimisme?
- MR P. DE SAVOYE : Je suis heureux de votre question, elle reflète des préoccupations que j'avais déjà mises par écrit à l'époque de l'acquisition et que j'avais réitérées il y a deux (2) ans.
- Effectivement le Conseil serait certainement sage d'inclure dans les conditions de licence quelque indication de la nécessité de servir les intérêts portneuvois d'une façon tangible. Je ne peux pas vous dicter le libellé de ce que vous pourriez inclure comme conditions de licence, mais j'ai compris dans votre question que vous partagez cette préoccupation et par conséquent je suis certain que vous ferez le nécessaire pour assurer et le rayonnement de Portneuf à l'extérieur de Portneuf, mais aussi son rayonnement à l'intérieur.
- MME A. WYLIE : C'est pas que je partage, c'est que je me souviens très bien de l'éloquence avec laquelle vous avez vous-même exprimé votre méfiance la première fois!
- Alors peut-être que à la réplique Genex pourra nous rassurer sur la couverture de l'émetteur et quelle puissance aura l'antenne vis-à-vis votre ville préférée.
- Et nous vous remercions. Peut-être monsieur le président qui a d'autres questions, mais voilà les miennes.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup monsieur de Savoye pour votre intervention.
- On va prendre maintenant une pause pour 15 minutes. Merci.
- LE PRÉSIDENT : Monsieur le secrétaire?
- MR P. LEBEL : Merci monsieur le président. Nous entendrons maintenant l'intervention de monsieur Patrice Fortin. Je rappelle à monsieur Fortin qu'il dispose de 10 minutes. Merci.
- MR P. FORTIN : Oui. Bonjour monsieur le président et les membres de la Commission.
- Je sais pas comment vous allez tenir le chronomètre parce que je vous ferai la remarque - j'ai fait la remarque à monsieur Lebel, oui, puis je vous dis en même temps que j'en ai fait la proposition au Centre des Congrès pour qu'on ait des horloges un moment donné!
- Alors monsieur le président, mon mémoire va comme ça. La présente est pour vous faire part de mes opinions ainsi que de mes réserves relativement à l'intention de la compagnie Cogéco d'obtenir une licence pour une nouvelle station radiophonique au Québec. C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire ce court mémoire simplement à titre de citoyen qui n'en peut plus de voir toutes les injustices commises par les animateurs de tribunes téléphoniques qui, à mon humble avis, devraient tout simplement être remplacés puisqu'ils manquent de respect envers leurs fidèles auditeurs en plus de ne pas être à la hauteur de ceux et celles qui les écoutent sur une base quotidienne.
- Et là je pense sérieusement que je suis assez précis dans mon évaluation.
- C'est pourquoi je pense aussi qu'il ne m'est pas nécessaire de nommer qui que ce soit car il ne m'est malheureusement pas permis à cette occasion de faire un procès à qui que ce soit. Mais ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque d'apporter ne serait-ce qu'une vérité devant ces audiences. Et c'est à l'effet que l'obtention d'une nouvelle licence pour une station radiophonique devrait être à mon avis être non seulement conditionnel mais aussi synonyme de renouveau au moins en ce qui concerne les animateurs de tribunes téléphoniques.
- Cependant, il y a une chose qui m'interpelle à chaque fois que j'entends parler que l'on va demander une licence pour une station de radio, mais cette fois-ci je tenais personnellement à vous en faire part car mon plus grand souhait ce serait que cette station se tourne vers une relève un peu plus rajeunie. Car ça me rappelle toujours ce dicton qui veut que ce n'est pas parce qu'on change d'avion que l'on change nécessairement l'équipage de ce même avion. Et parfois il m'arrive même de me demander si nous sommes pas si en manque d'hommes et de femmes qui ont marqué la politique de belle manière et qui sont aussi tant dévoués à diverses causes mais qui ne demanderaient pas mieux que d'animer une émission à la radio.
- Il me revient souvent cette réflexion : qu'avons-nous fait au bon Dieu pour qu'on nous ramène toujours des animateurs de bas calibre? Il me semble qu'avec tout le trouble que l'on se donne pour ne serait-ce que de prendre le temps de vous écrire, il faudrait qu'il y ait un résultat au bout du compte.
- Et à ce sujet, permettez-moi d'apporter ma singulière contribution à la question qui pourrait vous traverser l'esprit au moment de prendre la décision d'engager un nouveau animateur de tribune téléphonique. Et c'est la suivante : si vous manquez d'inspiration dans le choix de ce futur animateur de la station radiophonique, quoi de mieux de regarder dans le répertoire du Directeur général des élections - ça peut être du Québec autant qu'au fédéral - afin de faire le constat qu'il n'y a pas au moins une quinzaine de chefs ou d'ex-chefs de petites formations politiques qui ne demanderaient pas mieux d'avoir un micro afin de partager avec les auditeurs ce qu'ils ont été en mesure de vérifier et de contre-vérifier sur le terrain.
- Maintenant, j'aimerais aussi par la même occasion soulever une seconde problématique et c'est celle des recherchistes de ces mêmes animateurs de tribunes téléphoniques qui eux aussi devraient être remplacés car je me souviens d'un certain animateur qui oeuvrait dans une station radiophonique à Québec et où j'avais autant de difficulté avec la recherchiste en question qui ne semblait pas du tout apprécier le fait que je téléphone de temps à autre pour donner mes opinions, tellement que je peux dire qu'en moyenne dans une seule année je n'ai pas pu émettre mes opinions plus d'une dizaine de fois. C'était toujours, selon ce même recherchiste, déjà suffisant compte tenu que je ne possédais pas un emploi régulier.
- Déjà la pour la démocratie on repassera, car à ma connaissance il n'y a aucune indication dans la charte canadienne des droits et libertés que l'on doit avoir un emploi stable pour pouvoir s'exprimer. Mais par contre, je pense que ceux qui sont derrière une console à la radio sont bien au fait qu'au-delà que de porter plainte au CRTC. Il n'y a aucune garantie par contre que le droit d'expression et d'opinion soit réellement protégé à un niveau supérieur tel qu'à la Commission des droits de la personne du Canada par exemple, relativement au niveau des motifs d'intervention de cette Commission.
- Alors cela se termine souvent par un avertissement sans aucun recours pour aller plus loin. Mise à part la Cour supérieure et dont les coûts ne sont pas vraiment accessibles pour un petit revenu.
- La principale raison qui m'a motivé de vous écrire ce court texte, c'est que je me rends compte que présentement au Québec, en plus d'être privé d'une participation pleine et entière des tribunes téléphoniques par des animateurs et/ou des recherchistes souvent arrogants, vulgaires, partials et sans jugement, il semble que cette situation se répand de façon contagieuse jusque dans la télévision où je me rappelle d'avoir soumis un mémoire sur l'avenir de Radio-Canada et où à cette occasion j'avais soulevé le cas de l'émission animée par Michel Jean de «Québec en direct» où je trouvais que la portion de la tribune téléphonique était trop courte.
- Que s'est-il passé par la suite? C'est pas compliqué, on a carrément aboli la portion de la tribune téléphonique. Même son de cloche avec l'émission «Maisonneuve à l'écoute» qui, par ricochet, est devenu «Monologue à l'écoute» et ce qualificatif pourrait aussi bien s'appliquer au domaine de la radio qui ressemble de plus en plus à une ritournelle de monologues perpétuels où les auditeurs sont mis à l'index.
- C'est pourquoi j'ose espérer qu'il n'en sera pas de même avec la nouvelle station du Groupe Cogéco.
- Maintenant, en ajout au mémoire que je viens de vous faire la lecture, je vous dirai que j'ai écouté la présentation du Groupe Cogéco, monsieur le président, et j'aurais un petit commentaire à apporter, là. J'ai suivi ça, là. Et ce que je veux faire ressortir devant vous aujourd'hui c'est que d'après ce que j'ai entendu, il semblerait que selon le Groupe Cogéco, dans la future programmation il n'y aurait aucune tribune téléphonique sinon qu'à l'occasion où ça tombe en mode réseau.
- Et lorsque vous questionnez ces gens, ce que j'ai ressenti dans leurs commentaires sur les tribunes téléphoniques c'est que tout est beau, tout est correct! Et bien non, tout n'est pas si joli que cela, que ça laisse paraître. Car si je suis ici parmi vous c'est que je veux simplement vous expliquer que sans directement m'opposer à la licence de Cogéco, je veux que mon témoignage en soit un de réflexion puisqu'au point de départ il s'agit de la liberté d'expression, monsieur le président.
- Et à titre d'exemple, j'ai été flushé dernièrement par la compagnie, par monsieur Jacques Tétreault à CHRC jusqu'en 2003, dans la lettre que m'a fait parvenir CHRC datée de janvier 20002, 18 siècles plus tard! À cette occasion j'ai découvert que la seule réponse bonne est celle du diffuseur.
- C'est pourquoi je veux que le CRTC comprenne que les citoyens n'ont presque plus de pouvoir une fois que les diffuseurs ont leur licence, car les diffuseurs ont toujours raison. Et celui qui se sent lésé est incapable souvent d'obtenir les bobines pour prouver la véracité de ses dires. Et sans les rubans-témoins, comment peut-on se défendre de manière juste et équitable.
- Alors ... maintenant, hier le Groupe Cogéco aussi a parlé de la relève. Il disait aller chercher des animateurs annonceurs dans les régions, ou dans la région. Cependant dans le court mémoire que je vous ai lu, je voudrais aussi faire ressortir qu'au-delà d'aller chercher la relève en région, il y a pas moins d'une douzaine de petits partis comme je vous disais, et bon qui aimeraient ça faire de la radio, et cetera.
- Et aussi dans la présentation du Groupe Cogéco il y a une chose qui m'a fait bondir, et c'est à l'effet que la nouvelle station que l'on propose d'ouvrir dans le cas présent il a été mentionné que l'on voudrait être une référence dans le domaine culturel à Québec. À ce sujet je leur dirai que je ne crois pas qu'il puisse en être ainsi, car, toujours dans la même présentation, Cogéco a dit avoir eu l'appui de monsieur Lallier et de la Commission de la Capitale Nationale entre autres.
- Et bien à cela je vous dirai que si c'est ceux que je viens de vous nommer qu'ils ont comme mentors, alors je vous répondrai que ce n'est pas parce que l'on est un expert en communication que l'on est par le fait même un connaisseur.
- D'ailleurs monsieur Lallier a reçu ce qu'on appelle le masque de la banalité. J'en ai été témoin sur le terrain, moi, alors je vous amène pas des affaires. J'ai été même candidat à la ville, là...
- De plus, je veux vous dire que les citoyens sont très petits devant un diffuseur, une fois que celui-ci a sa licence, car il n'a plus de recours après le CRTC - Je vous ai fait part de la Commission des droits canadiennes, là, des droits de la personne.
- Par ailleurs n'oubliez pas que les tribunes sont en quelque sorte le Trafalgar Square pour les auditeurs et dont la portion diminue jour après jour alors que l'Angleterre a une avance de 130 ans à ce chapitre, monsieur le président!
- Alors je pense qu'on a un méchant problème puis si vous me permettez pour terminer, pour conclure, peut-être pour amener un petit brin - une note d'humour. J'ai écouté les présentations. Je sais pas pour Cogéco - parce que j'ai été malade hier, je vous le dis, j'ai dû quitter à 3h00, je filais pas. J'avais une méchante grippe, là, c'est...
- Et j'ai écouté le volet, on parlait de la musique un petit peu. Tout à l'heure j'ai écouté une présentation, on parlait du niveau de la musique classique. Souvent je me suis fait flusher en disant que j'avais pas de job, j'avais pas d'emploi régulier. Depuis quand c'est marqué dans la charte vous savez que ça prend un emploi pour pouvoir travailler mais...
- J'ai aussi des connaissances au niveau culturel et quand on parle de musique classique, je sais pas, mais moi j'aurais une bonne proposition à faire à ceux qui se proposent d'ouvrir des stations. Moi j'ai été quelqu'un qui a joué longtemps avec ce qu'on appelle les «Corps de clairons et tambours». Ça c'est les drums et bugles corps» et je peux vous dire monsieur le président, qu'aux États-Unis présentement, à New-York, okay, c'est la forme d'art la plus progressiste et ils sont même rendus à Broadway avec Blast que ça s'appelle.
- Il y en a qui aiment me blaster, mais c'est un bon commentaire, tu sais, que je voulais amener. Et ça, ça pourrait être bon! Il y a aussi le fait qu'on lance des concours, vous savez, pour les artistes amateurs. Et souvent on adressait ces concours-là à la jeune relève professionnelle. Et moi je suis présentement à me débattre avec la ministre de la Culture parce qu'il y a pas à l'Office des professions d'Ordre professionnel au niveau des arts. Alors pour moi il y a plus d'artistes amateurs, il y a plus d'artistes professionnels, il n'y a que des artistes monsieur le président. Et j'aimerais ça qu'on fasse de la place à la relève.
- Je suis en train présentement d'écrire une pièce de théâtre et c'est le même problème. Vous savez, faut toujours écrire deux (2), trois (3) pièces et les concours souvent s'adressent juste à des professionnels. Et ça c'est malheureux parce que ça enlève une chance à des jeunes qui voudraient percer dans le domaine. Tu sais, de pas mettre de groupe d'âge aussi, souvent c'est discriminatoire. Vous savez des fois on est un petit peu trop vieux... Alors ...
- C'est de tout ça que je voulais vous parler aussi.
- Puis j'aimerais aussi souligner, ce serait peut-être une bonne proposition, je sais pas si Cogéco veut prendre cette proposition-là aussi, ou peu importe le groupe, là, mais d'avoir peut-être - je sais que Radio-Canada l'a fait, la lecture de théâtre aussi à la radio. Là je pense qu'ils vont diminuer cette portion-là. Et ça je pense que ce serait très intéressant que peut-être qu'ils se fassent une petite portion de - vous savez, c'est pas juste de la musique, là.
- Alors ... quand on parle des arts, moi ... C'est de valeur au Québec on me méprise, mais aux États-Unis des gars comme moi on en aurait de besoin. Quand ils me rencontrent les groupes américains ils me disent : «Monsieur Fortin on vous aime bien, vous, puis on ...» souvent on me demande de prendre leur part vous savez, de les défendre. Alors c'est un peu ça que je viens faire ici aujourd'hui.
- Je viens parce que hier aussi, je vous ferai remarquer, le président, les gens m'ont rapporté que dans les tribunes qu'il y avait eu à la tévé, à la radio, on disait que même dans le journal qu'il y avait peu de citoyens qui venaient donner leur opinion, tu sais. Alors ...
- Moi je pense que vous faites un bon travail puis vous êtes là un peu pour nous défendre le mieux que vous pouvez. Mais voyez-vous, comme je vous dis, souvent on est attaqués puis on a même pas les rubans-témoins pour se défendre dans tout ça. Alors c'est bien dur...
- Puis moi je me sens des fois embarrassé de répondre à des choses, là...
- Mais c'est toujours les mêmes réponses qui viennent les trois quarts du temps, là et ça, ça me désappointe énormément.
- Alors c'est un peu ça mon témoignage monsieur le président.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup monsieur Fortin pour être venu devant nous. Merci beaucoup.
- MR P. LEBEL : Monsieur le président, la prochaine intervention nous sera présentée par monsieur Jean-Guy Gingras, qui est vice-président des Jeunesses Musicales du Canada.
- MR J.-G. GINGRAS : Monsieur le président, mesdames et messieurs membres du Conseil, mesdames et messieurs.
- Permettez-moi tout d'abord de me présenter, mon nom est Jean-Guy Gingras, vice-président des Jeunesses Musicales du Canada et directeur général de la salle Dina Bélanger située à Québec.
- Notre intervention d'aujourd'hui est dans le but d'appuyer la demande de Radio Nord Communications pour l'obtention d'une licence de radio classique à Québec.
- Comme vous le savez sans doute, les Jeunesses Musicales du Canada existe depuis plus de 50 ans. Bien oui! Notre mission est avant tout de développer le goût de la musique chez les jeunes. Nous participons également au rayonnement de la vie musicale en rendant accessible des productions de qualité dans les régions et les grands centres urbains tout en aidant les artistes à amorcer et poursuivre leur carrière.
- Or un des éléments majeurs dans le développement des carrières de jeunes musiciens c'est de leur permettre de s'exécuter le plus souvent possible devant un public de plus en plus large. Cela se fait déjà dans le cadre de salles de concert, comme c'est le cas à Québec par exemple à la Salle Dina Bélanger.
- La venue d'une station radiophonique de musique classique à Québec aura un effet stimulant pour le développement de cette discipline dans notre région.
- En effet, en présentant davantage d'artistes canadiens dans le domaine de la musique classique sur les ondes de la radio, ceux-ci deviendront plus connus et attireront un public plus nombreux lors de leurs prestations en salle.
- Nos stations de radio de la région nous font entendre régulièrement des artistes pop ou rock, telle Céline Dion, Bruno Pelletier, Éric Lapointe. Nous ne nous opposons pas à cette situation. Cependant nous croyons que l'on devrait donner plus souvent l'opportunité à des artistes tels Angèle Dubeau, Louis Lortie, le Quatuor Arthur Leblanc, Gino Quilico, mais aussi aux musiciens de la région de Québec : Philippe Magnan, Les Violons du Roy, l'Ensemble Anonymus, l'Orchestre symphonique de Québec et plusieurs autres.
- Aujourd'hui la discographie des musiciens classiques canadiens se fait de plus en plus importante et les stations de radio n'auront que l'embarras du choix! Notons qu'au Québec seulement, nous retrouvons plus de 5 000 musiciens, 100 organismes musicaux et plus de 1 000 concerts sont présentés annuellement.
- Il nous semble donc essentiel d'accorder une place beaucoup plus importante aux musiciens classiques sur les ondes de nos stations de radio.
- La venue de radio classique à Québec permettra de combler cette lacune. Nous désirons aussi souligner l'engagement de Radio Nord Communications à offrir un minimum de 15% de contenu canadien sur sa future station radio classique.
- Nous sommes de plus heureux de constater que Radio Nord Communications désire soutenir de façon concrète la relève. Cette relève, elle se situe à deux (2) niveaux. Tout d'abord les jeunes artistes, interprètes et créateurs, mais aussi au niveau d'un nouveau public. Ainsi l'octroi par Radio Nord Communications d'un montant annuel de 45 000 $ aux Jeunesses Musicales du Canada permettra d'encourager de jeunes artistes de talent, tout en mettant sur pied de nouveaux projets de développement d'auditoire. Une attention toute particulière sera apportée aux jeunes.
- La musique est un langage que les jeunes doivent connaître au même titre que les éléments de formation humaine, elle s'inscrit comme une nécessité dans le développement de l'enfant. On doit créer chez les jeunes l'habitude de l'écoute de la musique, leur donner des outils pour développer leur connaissance musicale et les sensibiliser à différentes formes de musique en leur donnant accès à des concerts de qualité.
- Éveiller les jeunes à la musique et la leur rendre accessible c'est aussi prévenir le vieillissement des auditoires.
- Nous sommes heureux de plus d'apprendre que Radio Nord Communications est disposée à participer financièrement à la présentation d'un concert à Québec regroupant les lauréats des différentes bourses décernées. La diffusion de ce concert sur les ondes de radio classique permettra d'avoir des retombées fort positives sur les carrières de ces jeunes artistes.
- Maintenant, permettez-moi de vous dire quelques mots à titre de diffuseur de spectacles dans la région de Québec.
- Une de nos grandes préoccupations comme diffuseur, particulièrement en musique classique, est de bien faire connaître nos activités auprès du grand public. La musique classique, n'obtenant pas la première place en popularité dans le secteur culturel, il nous est souvent difficile d'avoir une couverture médiatique adéquate des concerts que nous présentons. La venue d'une station radio classique nous sera, nous l'espérons, d'un grand secours.
- D'abord nous croyons que cette station aura avantage à faire connaître l'ensemble des événements culturels présentés dans la région et plus particulièrement toute intervention en musique classique.
- De plus, comme annonceurs, nous pourrons mieux faire la promotion de nos événements musicaux car nous atteindrons de façon plus ciblée notre clientèle qui se trouvera la même que celle de la station de radio.
- Et enfin, comme résidants de la région de Québec, nous sommes en droit de nous attendre d'avoir une station de radio qui diffusera 24 heures par jour de la musique classique. Je crois sans me tromper qu'il s'agit d'un souhait partagé par l'ensemble des mélomanes de la région.
- Pour tous ces motifs, nous demandons au conseil d'autoriser cette nouvelle station de musique classique populaire à Québec.
- Merci mesdames et messieurs de votre attention.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.
- Madame Noël?
- MME A. NOËL: Une question monsieur Gingras, vous avez dit que le fait de donner accès à la musique classique c'est prévenir le vieillissement des auditoires, j'aimerais ça que vous - j'espère que c'est une recette infaillible et puis qu'on va tous rester jeunes! Mais j'aimerais que vous m'expliquiez un peu ce que vous voulez dire?
- MR J.-G. GINGRAS : Il faut bien comprendre, bien sûr je travaille en diffusion de spectacles, en salles de spectacles. Alors c'est sûr que la constante qu'on remarque dans l'ensemble de nos salles de concert c'est la population âgée dans ces salles. Tous les orchestres, les maisons d'opéras, les groupes de musique de chambre s'aperçoivent que leur auditoire a beaucoup de cheveux gris. Ce n'est pas un défaut, mais on voudrait des fois le rajeunir un peu!
- Comment le rajeunir? Bon! Plusieurs moyens. Il faut sûrement trouver des moyens de développement de nouvel auditoire. Il faut d'abord donc s'adresser aux jeunes, à des clientèles qui, autrefois il y a 50 ans quand les Jeunesses Musicales ont été créées dans les écoles du Québec et du reste du pays où il y avait beaucoup d'activités organisées pour la découverte de la musique, il y a - un bon nombre de ces activités se font beaucoup moins maintenant.
- Donc il faut se trouver des moyens pour le faire. Je vais vous donner des exemples simples : on peut par exemple offrir en spectacle des produits spécifiquement adaptés pour les jeunes. Il se fait à Québec par exemple, chez-nous, mais ailleurs dans d'autres salles, des spectacles qui sont présentés pour des jeunes, de l'opéra. On présente de l'opéra par exemple à des jeunes de huit (8) à 15 ans.
- Or les retombées, on le sait bien, lorsque ces artistes sont vus par des jeunes à une période où il y a pas de préjugés, parce que le préjugé vient davantage de leurs parents que d'eux, lorsqu'on leur donne l'occasion très jeune de découvrir et d'avoir un suivi avec eux, on s'aperçoit que, graduellement, ces clientèles continuent à venir en salle.
- Bon! La venue d'une station de radio qu'est-ce qu'elle aura comme impact? Un impact extrêmement important parce que le star system chez les jeunes il est aussi important! Quand on s'identifie à une vedette olympique dans le sport professionnel, quand on peut s'identifier à une vedette de la musique classique, qu'on l'entend, qu'on la voit plus souvent, on s'y intéresse davantage. Et l'impact est beaucoup plus grand à ce moment-là sur les années qui vont suivre dans cet auditoire qui va se développer, qui va développer un goût parce qu'il aura connu jeune cette possibilité.
- Or voilà donc un peu l'association qu'on peut y faire et, bien sûr dans le programme que Radio Nord a proposé aux Jeunesses Musicales du Canada dans leur programme de bourses qui a été proposé, il y a un accent très important en développement de nouveaux publics qui est prévu dans la région de Québec pour permettre à de nouveaux auditoires de découvrir la musique classique.
- MME A. NOËL: Vous avez éclairé ma lanterne, malheureusement vous ne m'avez pas trouvé la fontaine de jouvence, mais ...
- Merci monsieur Gingras.
- LE PRÉSIDENT : Monsieur Gingras, est-ce que vous comptez que les postes de radio classique à Toronto et à Montréal, est-ce que vous remarquez une croissance d'intérêt parmi les jeunes dans la musique classique après l'établissement de tels postes de radio?
- MR J.-G. GINGRAS : Alors sur Toronto je ne peux pas vous dire spécifiquement, je sais qu'il y a beaucoup d'activités Jeunesses Musicales qui sont organisées par exemple les dimanches et qui ont un impact assez grand. Sur Montréal, je peux vous dire cependant qu'on sent un impact très important au cours des dernières années.
- Les Jeunesses Musicales du Canada ont leur siège social à Montréal et ils ont maintenant une maison de la musique, donc une salle de concert où ils présentent des activités pour les jeunes et on s'aperçoit qu'il y a un intérêt grandissant. Sûrement que la station de radio de monsieur Coallier n'est pas la seule raison, elle est sûrement une des raisons favorables puisque pour discuter avec plusieurs personnes, parce qu'on a parlé beaucoup d'élitisme en musique classique, on parle souvent que certaines stations offrent un produit trop spécialisé.
- Bon! Il est évident que la musique classique c'est de la musique classique. Toute musique classique est bonne à entendre pour nous aux Jeunesses Musicales du Canada. Mais il est clair que si on a une approche d'une musique classique davantage ouverte, plus facile d'accès, on va accrocher plus facilement au départ des nouvelles clientèles auxquelles on pourra faire connaître davantage des produits un peu plus sérieux, entre guillemets si on veut.
- Mais il y a effectivement un impact dans le développement.
- On s'aperçoit par exemple que chez les 12-25 ans il y a un résultat concret qui s'est fait dans la région de Montréal. Et dans la région de Québec on voudra, nous, associer à la venue d'une station classique, toute une série de projets pour aller toucher les jeunes adultes de 18 à 30 ans dans les entreprises de haute technologie, en leur offrant des concerts sur l'heure du midi pour leur donner l'occasion d'assister peut-être une première fois à un concert de musique classique.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.
- Monsieur le secrétaire?
- MR P. LEBEL : Merci monsieur le président. Ceci complète la phase 3 de l'audition de ces demandes et au cours de la phase 4 nous accorderons une période de 10 minutes aux requérantes dans l'ordre inverse pour répliquer à toutes les interventions soumises à leur demande. Et nous commencerons par Radio Nord.
- MR P.-R. BROSSEAU : Monsieur le président, dans un premier temps je vous confirmerais que nous avons déposé la lettre de MusicAction auprès de monsieur le secrétaire, confirmant que les argents qui leur seront versés vont être dépensés dans la région de Québec.
- Nous aimerions également remercier les quelques 110 intervenants qui nous ont appuyés. Ces intervenants ont entre autres noté trois (3) points : le besoin d'une station classique, la vitalité du marché de Québec, la qualité de nos efforts pour appuyer les talents canadiens.
- Je désirerais aussi remercier certains intervenants qui désiraient comparaître devant vous, mais qui, pour des circonstances incontrôlables, n'ont pu le faire. Monsieur Richard Verreault, qui est un ténor de réputation internationale, suite à un malentendu au niveau des échanges de correspondance, n'a pas pu comparaître d'une façon légitime. Monsieur Mario Labbé, président de la firme Analekta, qui est le plus gros producteur de disques de musique classique au Canada devait être parmi nous, mais nous avions prévu que cette étape-ci des audiences serait demain. Malheureusement on l'a informé ce matin et il ne pouvait pas être parmi nous.
- Certains de nos collègues se sont vus offrir l'opportunité de répondre à une question qui ne leur avait pas été posée et ça n'a pas été le cas pour nous. J'aimerais en profiter pour vous dire que la question à laquelle nous aurions aimé répondre était la suivante : quel serait l'impact de l'autorisation d'un quatrième réseau pour le Conseil?
- Si cette question nous eusse été posée, je vous aurais répondu que, à notre avis, la création ou l'autorisation par le Conseil d'un quatrième réseau bénéficierait certainement aux gagnants d'une telle licence réseau. Mais pour les petits joueurs, et nous en sommes, nous sommes peut-être le ou un des plus gros parmi les petits joueurs au Québec, il y en a au-delà d'une quarantaine, je vous le rappelle. Ce serait certainement très inquiétant de voir un quatrième réseau créé dans le marché francophone.
- D'une part, parmi nos concurrents, vous avez Cogéco qui est un joueur extrêmement consolidé dans l'ensemble du Québec et dans la ville de Québec en particulier. Corus qui est également une entreprise structurée à l'échelle nationale qui est présente à travers le Canada et qui a à Montréal six (6) stations de radio. Je vous dirais que pour nous, du monde des petits joueurs, ça nous rendrait ce qu'on appelle la survie encore plus difficile parce que nous aurions à nous battre contre quatre (4) réseaux plutôt que contre trois (3) réseaux. Et en particulier contre des concurrents qui ont des moyens disproportionnés souvent avec les nôtres. Pas souvent, mais tous les jours avec les nôtres.
- La vision que nous vous proposons est différente. Nous désirons, et c'est l'approche que nous avons prise dans le marché de Québec, être présents dans ce marché pour combler une lacune. Lacune que nous avons identifiée comme ça s'est toujours fait. Et cette lacune nous permet, si nous la comblons, d'ajouter à l'élément de diversité au marché.
- C'est pour cela que nous vous avons proposé un format de musique classique populaire que nous estimons évidemment être la meilleure demande que vous avez devant vous, celle qui répond le mieux aux quatre (4) critères qui ont été énoncés dans certaines de vos récentes décisions, à savoir que dans un premier temps le marché peut facilement absorber une station spécialisée comme la nôtre. L'impact de notre venue dans le marché est insignifiant.
- Dans un deuxième temps, nous ajoutons à la diversité dans le marché de plusieurs façons. Non seulement sommes-nous un nouveau joueur, mais nous ajoutons un son nouveau au marché, nous créons une nouvelle vitrine pour les talents canadiens dans un domaine qui en a un besoin important, nous constituons une nouvelle voix éditoriale et nous proposons d'amener un reflet d'un aspect de la vie culturelle du Québec jusqu'ici ignoré par le monde de la radio.
- Je vous laisserais sur ces bonnes paroles et je vous remercie de nous avoir entendu.
- LE PRÉSIDENT : Merci bien.
- Conseillers juridiques?
- MR G. GRONDIN : Merci.
- J'aurais peut-être une petite question de clarification par rapport au document qui a été déposé concernant MusicAction. La question avait trait aux dépenses des fonds de MusicAction dans la ville de Québec ou dans la grande région de Québec. On constate que c'est pas vraiment ce qui est dans la lettre. Est-ce que c'est vraiment la bonne lettre ou ...?
- MR P.-R. BROSSEAU : On a seulement qu'une lettre, là, cette lettre-là ne confirme pas que les sommes seront dépensées dans la région?
- MR G. GRONDIN : Le Conseil pourra en faire une interprétation, mais ...
- MME F. CÔTÉ : Monsieur le conseiller juridique, on va vérifier si on a une autre version puis on vous la donnera. Mais on l'a dit au procès-verbal puis on l'a confirmé par écrit que l'argent sera dépensé non seulement dans le créneau classique, mais dans la région de Québec.
- Alors je vais vérifier ...
- MR P.-R. BROSSEAU : Nous obtiendrons le cas échéant une lettre qui confirmera plus spécifiquement ce que nous avons avancé.
- MR G. GRONDIN : Je vous remercie.
- LE PRÉSIDENT : Merci, et merci bien.
- MR P. LEBEL : Monsieur le président, nous demanderons maintenant à MétroMédia de répondre aux interventions soumises à leur demande.
- MR P. BÉLAND : Monsieur le président, mesdames les conseillères, monsieur. D'abord j'aimerais juste rétablir les faits. Nous avons trois (3) stations de radio dans le marché francophone de Montréal et deux (2) stations de radio dans le marché anglophone, dont deux (2) stations AM, une en français et une en anglais que sont les deux (2) stations d'information continue et nous n'avons pas de station dans d'autres marchés majeurs au Québec. Alors ce n'est pas six (6) stations, mais trois (3) plus deux (2).
- D'abord j'aimerais profiter de l'occasion qui nous est fournie pour remercier les intervenants qui ont appuyé notre demande par les lettres d'appui qui ont été adressées.
- Nous sommes heureux d'entendre aujourd'hui le président de l'ADISQ réitérer l'importance des nouveautés musicales en ondes car nous sommes convaincus que nous proposons le format le plus susceptible de faire connaître les nouvelles tendances et les nouveaux produits en ondes.
- La musique de CKOI est d'origine canadienne à presque 50%; 50% de la musique de CKOI est constitué de nouveautés et, selon les gens qui vivent dans l'industrie du disque, on va vous dire que CKOI est le meilleur outil de promotion pour les nouveaux artistes et sans doute la principale station de radio qui fait vendre les disques nouveaux au Québec. Et c'est ce que nous avons l'intention de faire aussi dans le marché de Québec.
- Donc nous proposons pour la région de Québec et pour la ville de Québec les éléments suivants : nous comptons offrir un service radiophonique unique dans le créneau rock avec une teneur musicale élevée, contrairement aux deux (2) stations existantes à Québec. La station que nous proposons visera un auditoire non adéquatement desservi, c'est-à-dire les femmes 18-44 ans, un auditoire qui constitue le cour de notre expertise et de notre succès à Montréal plutôt qu'un septième service radiophonique s'adressant à une clientèle de 35 ans et plus.
- Nous offrons en plus une nouvelle source d'information avec un haut niveau de nouvelles locales originales qui seront complétées pour la couverture nationale par des bulletins spécifiquement créés par Québec, pour Québec, par la station INFO 690.
- Nous offrons par ailleurs un important outil aux artistes de Québec par le biais du concours de l'Empire des futures stars de Québec, qui sera une contribution de plus de 750 000 $.
- La station que nous vous proposons apportera en outre à MétroMédia une voix absolument essentielle dans le marché de Québec, ce qui contribuera à assurer un équilibre des forces compétitives dans l'industrie radiophonique et musicale ici même au Québec et dans la ville de Québec.
- Le personnel de CKOI a créé et maintenu depuis près de 10 ans CKOI comme la plus importante station de radio au Canada. Il ne s'agit pas d'un succès passager, mais d'une solide programmation qui rejoint entre un point un (1.1) et un point trois (1.3) millions d'auditeurs depuis 1992.
- Nous rêvons depuis longtemps de recréer le même succès dans la ville de Québec avec une station locale, collée à la réalité de Québec.
- Monsieur le président, mesdames, monsieur, je vous remercie de l'attention que vous avez apportée à notre demande, et je vous souhaite une bonne fin de séjour à Québec.
- LE PRÉSIDENT : Merci. Merci beaucoup messieurs.
- MR P. LEBEL : Monsieur le président, nous demanderons maintenant à Communications Lévis de répliquer aux interventions déposées à leur demande.
- MR CLOUTIER : Encore une fois bonjour monsieur le président, bonjour les membres du Conseil.
- Ça va être assez bref, étant donné qu'il n'y a pas eu au cours de la dernière période de déposition défavorable à notre demande. Nous avons aussi eu des interventions favorables qui ont été faites par écrit. Ce que je tiens à souligner au conseil c'est que Communications Lévis entend bien être à la hauteur des appuis qui lui ont été apportés. Je vous remercie et je vous souhaite à vous aussi un bon - tout comme mes prédécesseurs un bon séjour à Québec.
- LE PRÉSIDENT : Dans la région de Lévis!
- MR CLOUTIER : Et oui, je vous invite à venir faire un petit tour de l'autre côté!
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup.
- MR CLOUTIER : Merci beaucoup.
- MR P. LEBEL : Nous demanderons maintenant à Cogéco Radio-Télévision incorporée de répliquer aux interventions soumises à leur demande.
- MM M. CARTER : Monsieur le président, Mesdames, messieurs les conseillers, notre réponse aussi sera assez brève puisque nous n'avons reçu aucune intervention s'opposant à notre demande.
- Nous souhaitons toutefois répondre à certains commentaires émis à ce moment-ci par Communications Lévis relativement à la couverture par les stations de Québec des événements se déroulant à Lévis. Et je vais demander à Geoff Brown de vous en parler brièvement.
- MR G. BROWN : Alors effectivement les promoteurs de ce projet ont mentionné que - ils ont mis beaucoup d'emphase sur le fait que ça prenait une station à Lévis. Or Lévis fait partie intégrante du grand marché de Québec, marché central de Québec. C'est pour ça qu'hier, lors de notre présentation, on a parlé plutôt de Charlevoix ou encore de la région de Portneuf lorsqu'on parlait finalement des régions.
- Pour nous Lévis fait partie intégrante du marché de Québec. D'ailleurs le maire Garon qui était ici présent hier, pour ce qui est de la station FM-93 que je dirige, a pu avoir l'occasion de s'exprimer en ondes à plusieurs reprises, au moins huit (8) fois depuis le début septembre de cette année afin de commenter les élections municipales qui se déroulaient dans cette ville.
- Nous privilégions toujours un événement en fonction de son importance, qu'il soit sur la Rive-Nord ou la Rive-Sud de Québec. Donc pour nous on ne fait aucune distinction de l'une ou l'autre des rives, ça fait partie du marché central.
- Alors c'est le seul point qu'on voulait ajouter sur ce point.
- MR M. CARTER : Merci Geoff. Avant de conclure, nous avons entendu l'ADISQ vous dire que ce qui comptait le plus était de choisir un radiodiffuseur qui s'acquitte de ses obligations en contenu et en qualité et qui s'implique dans la diffusion et la promotion de talents canadiens.
- Chez Cogéco nous sommes déterminés à établir une nouvelle station à Québec qui est le maillon essentiel d'un nouveau réseau de qualité au Québec, qui priorise le talent canadien avec notamment des dépenses de six point cinq (6.5) millions de dollars sur sept (7) ans en programmation, un contenu canadien de 45%, une contribution généreuse de plus de 1 000 000 $ au développement de talents canadiens, dont 700 000 $ à deux (2) organismes bien connus qui aident la production et la diffusion et la promotion de nos artistes francophones canadiens.
- En ce qui concernent les propos tenus par Radio Nord, nous tenons à rappeler que nous n'avons fait aucune demande de licence dans les marchés où Radio Nord opère et que donc il n'y aura aucun impact sur eux de la création d'un éventuel quatrième réseau.
- Cependant, nous avons élaboré amplement dans notre présentation sur les avantages réels qui découlent de l'établissement d'un quatrième réseau pour les artistes, les artisans de la radio, les auditeurs et les annonceurs.
- En terminant, nous voulons souligner que notre demande répond aux critères énoncés dans l'avis public 2001-78 pour l'appel de demande à Québec et contribue à la réalisation des objectifs de la Loi sur la radiodiffusion d'au moins trois (3) façons.
- Premièrement en comblant une lacune importante dans le marché de Québec, en offrant aux auditrices âgées entre 35 et 49 ans un nouveau son et une alternative réelle à la seule station contemporaine existante avec l'arrivée de la formule Rythme FM qui est le plus grand succès en termes d'augmentation d'auditoire des derniers sondages au Québec.
- Deuxièmement, en offrant à la ville de Québec une station bien ancrée à Québec qui créera une vingtaine de nouveaux emplois dans la ville de Québec, qui produira 100% de ses émissions en heures de pointe à Québec et produira tous ses bulletins d'information localement et qui deviendra la référence culturelle de Québec.
- Troisièmement, en permettant une plus grande concurrence dans le marché de Québec et au Québec avec l'établissement d'un nouveau réseau qui offre une alternative au réseau existant.
- Pour toutes ces raisons, nous croyons qu'il est dans l'intérêt public d'approuver notre demande.
- Nous désirons également remercier aussi les nombreux intervenants qui ont appuyé notre demande. Nous remercions le Conseil de l'attention apportée à notre requête. Merci.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup messieurs.
- Monsieur le secrétaire?
- MR P. LEBEL : Merci monsieur le président.
- Je demanderais maintenant à Genex Communications à répliquer aux interventions soumises à leur demande.
- MR P. DEMERS : Alors bonjour à nouveau monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers et conseillères, membres du personnel du Conseil.
- Nous tenons tout d'abord également à remercier les huit (8) intervenants, et particulièrement monsieur de Savoye qui fut très éloquent, qui ont appuyé notre demande de modification de licence, parce qu'ils ont tous, comme nous, la conviction que l'élargissement du rayonnement de CKNU à Québec constitue la seule solution pour assurer le maintient du service dans Portneuf.
- Nous tenons également à rassurer monsieur De Savoye et madame Wylie que nous entendons maintenir le réémetteur de Ste-Croix-de-Lotbinière en opération et tenteront de soumettre la carte de rayonnement avant la fin de l'audience.
- Par ailleurs, un seul intervenant du public s'est opposé à notre demande. L'ADISQ fonde essentiellement son opposition à la demande de CKNU sur le fait que, selon elle, Genex a failli à démontrer sa volonté et sa capacité de se comporter en radiodiffuseur responsable dans le cadre de l'exploitation de la station de radio FM de langue française dont elle dispose déjà dans le marché de Québec.
- Nous trouvons regrettable que l'ADISQ porte un jugement sur le pertinence de la demande de CKNU sans en évaluer les mérites, en fondant son appréciation sur des reproches qu'elle formule à l'endroit d'une autre station, propriété de Genex. Et ceci, sans considérer nos efforts à la relève.
- Nous avons bien démontré au Conseil lors de notre comparution d'hier que nous avons su exploiter notre station de Portneuf en diffuseur responsable et que nous entendons continuer à mériter la confiance du Conseil au cours des années à venir.
- Comme nous l'avons indiqué hier, et souhaitons le réitérer à nouveau aujourd'hui, CKNU n'a fait l'objet d'aucune plainte et a respecté intégralement les conditions d'exploitation de sa licence. Nous avons en outre déployé tous les efforts nécessaires pour respecter pleinement les engagements que nous avions pris en matière de programmation au moment de l'acquisition de la station et ce malgré les déficits importants, répétés.
- Nous croyons dès lors que, contrairement à ce que prétend injustement l'ADISQ, la demande de modification de la licence de CKNU doit être évaluée en fonction des caractéristiques qui lui sont propres et être jugée au mérite de la contribution qu'elle est en mesure d'apporter au plan de la diversité et de la complémentarité de l'offre radiophonique, tant dans le marché de Québec qu'à l'égard du système canadien de la radiodiffusion.
- L'ADISQ invoque également à l'appui de son opposition à notre demande que notre proposition au titre de contribution au développement des talents canadiens est insuffisante et ne serait pas conforme aux principes de base de la politique, notamment en ce qui a trait à la contribution minimale obligatoire à MusicAction prévue dans le plan de l'ACR.
- Nous convenons que notre proposition de contribution financière au développement des talents canadiens est moins importante que celle mise de l'avant par d'autres requérantes. Il faut dire qu'en tant que petit exploitant régional, nous ne disposons pas des ressources plus imposantes dont bénéficient des joueurs comme Corus et Cogéco. Dans son appréciation de notre proposition, l'ADISQ passe sous silence cet état de fait. Cela est d'autant plus regrettable qu'elle semble toute disposée à reconnaître dans son analyse la proposition d'une des demandes concurrentes, soit celle de Communications Lévis 2001, qu'un tel facteur doit être pris en considération. Dans son intervention écrite, elle souligne en effet, et je cite : «L'ADISQ reconnaît qu'on ne peut exiger d'un propriétaire indépendant, ne bénéficiant d'aucun avantage de la concentration et des synergies découlant du fonctionnement en réseau, des engagements comparables à ceux des grands groupes.»
- Nous ne voyons pas ce qui justifie la position de l'ADISQ ne de pas appliquer le même raisonnement dans le cas de la proposition de CKNU. De plus, à consulter le rapport annuel de MusicAction, on constate qu'il y a eu zéro dollars d'investi dans le format adulte contemporain, autant au niveau de la production vocale que de l'encouragement à la promotion vocale.
- Dans son avis public portant sur l'appel de demande pour l'exploitation d'une nouvelle station de radio destinée à servir le marché de Québec, le Conseil a tenu à souligner l'importance pour les requérantes de proposer des initiatives favorisant le développement des talents canadiens, notamment les talents locaux et régionaux. Nous croyons avoir répondu à cette attente du Conseil en soumettant une proposition cohérente et significative, résolument axée sur le développement de la relève musicale de la région de Québec et de Portneuf.
- C'est là, à notre avis, que le besoin de soutien se fait le plus sentir et est le plus porteur.
- Nous croyons que de consacrer la totalité de la contribution de CKNU au développement de la relève musicale francophone locale et régionale, plutôt que, comme le souhaite l'ADISQ, à MusicAction, constitue une meilleure réponse pour soutenir les artistes de la relève, particulièrement ceux de Québec et de Portneuf, bien entendu.
- Il nous semble en effet évident que le but commun de l'ensemble des partenaires du système, de même que celui du Conseil, est d'assurer l'existence d'un réservoir suffisamment grand de musique canadienne et ce, dans la plus vaste gamme possible de formats musicaux, de façon à offrir au public l'accès à un produit culturel d'ici, varié et distinctif.
- Nous croyons que pour atteindre cet objectif, il n'y a pas qu'une seule voie, celle de MusicAction. D'autres avenues peuvent et, selon nous, doivent être explorées pour accroître la disponibilité de pièces musicales canadiennes de langue française, notamment en accordant une importance particulière au soutien et à la diffusion en ondes de la relève. C'est le choix que nous avons fait et qui fonde notre proposition en matière de développement des talents canadiens.
- Nous croyons donc que notre proposition est, malgré les prétentions de l'ADISQ, respectueuse de l'esprit de la politique du Conseil et par conséquent, nous soumettons que les initiatives que nous mettons de l'avant devraient être jugées admissibles au titre de contribution au développement des talents canadiens.
- À ce titre, et pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté à ce sujet, nous réitérons les engagements que nous avons pris hier pour garantir au Conseil que les sommes versées par CKNU au développement des talents canadiens iront à un organisme tiers et seront consacrées uniquement et directement au développement des talents musicaux.
- Ces engagements sont : création d'un volet spécifique du programme QuéRock - que monsieur le conseiller juridique appelait QuéJupe, je crois - destiné au soutien des artistes oeuvrant dans le secteur de la musique de type AC; constitution d'un organisme à but non lucratif dont la fonction sera d'administrer le programme QuéRock. Cet organisme sera indépendant de Genex et de ses stations de radio et son conseil d'administration sera composé de personnes issues du milieu de la musique, n'ayant aucun lien avec Genex; nous sommes disposés à produire des rapports annuels indiquant les montants versés par CKNU au soutien du programme de parrainage QuéRock et affectés directement au développement des talents musicaux canadiens de la relève.
- Nous sommes disposés à ce que chacun des engagements fasse l'objet d'une condition de licence. En outre, nous sommes prêts à soumettre au Conseil dans un délai de 30 jours suivant une décision favorable, la documentation pertinente concernant l'incorporation indépendante du programme QuéRock ainsi que la composition de son conseil d'administration.
- Enfin, nous souhaiterions apporter certaines précisions concernant notre proposition de modification de la condition de licence portant sur la programmation locale de CKNU. Précisions que nous jugeons nécessaire, suite à la discussion que nous avons eue hier, en réponse aux questions de madame Noël.
- Tout d'abord, vous trouverez en annexe à la présentation un texte révisé de notre proposition qui indique clairement la portée hebdomadaire de la condition de licence exigeant la diffusion minimum de 42 heures d'émissions à caractère local et/ou régional à l'antenne de CKNU. Nous corrigeons donc ainsi l'omission relevée par la conseillère Noël.
- Enfin, en réponse à sa question d'inclure à nouveau dans cette condition de licence, la référence aux émissions d'information, d'affaires publiques et de services à la communauté, nous croyons que le maintien de ces catégories d'émissions nous priverait de la flexibilité dont nous avons besoin pour bien répondre à notre intention de refléter l'actualité de Portneuf de façon prioritaire dans le contexte d'un format plus ciblé. Il faut rappeler à cet effet que la condition actuelle avait été proposée à l'origine pour une station de premier service, exclusivement axée sur la communauté de Portneuf.
- En terminant, nous réitérons que notre proposition est raisonnable, cohérente, équilibrée et simple. Son approbation par le Conseil permettra à la fois d'assurer la survie d'un service essentiel au développement et au rayonnement de la région de Portneuf et contribuera substantiellement à accroître la diversité de l'offre radiophonique dans le marché de Québec. CKNU pourra ainsi présenter une programmation complémentaire et distinctive, bien adaptée aux particularités de la région québécoises qui répondront à un besoin clair exprimé par un segment de l'auditoire, les jeunes femmes, actuellement mal desservies par les stations de Québec.
- Finalement, si Corus Québec prétend être défavorisé parce qu'il n'a pas de station de radio à Québec, alors qu'il est le radiodiffuseur le plus important au Canada, imaginez donc comment Genex peut se sentir en tant que petit, pour ne pas dire très petit radiodiffuseur régional.
- Ceci conclut notre présentation.
- LE PRÉSIDENT : Merci bien.
- Madame Wylie?
- MME A. WYLIE : Monsieur Demers, le ré-émetteur au sud, est-ce que ça été mis en vigueur depuis '97, depuis que vous avez acquis l'actif de CHOI?
- MR P. DEMERS : Le ré-émetteur avait été octroyé lors du lancement de la station et on l'a toujours maintenu en opération.
- MME A. WYLIE : Ah bon! Parce que j'essayais de voir si vous savez dans quel dossier se trouverait cette carte-là, ce serait moins dispendieux et moins difficile pour vous d'essayer de nous donner une carte couverture.
- MR P. DEMERS : Définitivement dans le dossier original.
- MME A. WYLIE : Alors peut-être que le personnel peut vous aider aussi à trouver cette couverture qui sensément resterait la même, mais vous n'auriez pas à vous inquiéter à en créer une nouvelle.
- Alors je vous invite à ...
- MR P. DEMERS : Ce serait bien apprécié.
- MME A. WYLIE : ... faire cette démarche.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup, messieurs, madame.
- Monsieur le secrétaire?
- MR P. LEBEL : Merci monsieur le président.
- Ceci complète l'audition des articles 1 à 5 à l'agenda. Nous allons maintenant procéder à l'audition de l'article 6 à l'agenda, qui est une demande présentée aussi par Genex Communications incorporée en vue de renouveler la licence de la station de radio CHOI-FM, Québec, qui expire le 31 août 2002.
- Et, tel que mentionné par le président lors de son discours d'ouverture, le Conseil discutera avec la titulaire Genex Communications de toute infraction présumée relative à la soumission d'un ruban-témoin et à la diffusion de musique vocale de langue française. Il examinera également les plaintes reçues au cours de la période de licence actuelle de CHOI-FM ainsi que le contenu verbal et la programmation.
- Ces éléments seront évalués en regard de la Loi sur la radiodiffusion, du règlement de 1986 sur la radio et des conditions de licence de la titulaire dont le code d'application concernant les stéréotypes sexuels à la radio et à la télévision de l'ACR.
- Enfin, le Conseil examinera la possibilité d'émettre une ordonnance mandatoire à l'égard de la titulaire, de même qu'imposer des conditions de licence précises pour assurer le respect de la Loi sur la radiodiffusion et du règlement de 1986 sur la radio.
- Avant de vous céder la parole, je demanderais au conseiller juridique, maître Nathalie Turmel d'expliquer plus en détail les outils que possède le Conseil afin de faire respecter sa loi, ses règlements et ses conditions de licence.
- Maître Turmel?
- ME N. TURMEL : Merci monsieur le secrétaire.
- L'article 9 de la Loi sur la radiodiffusion de 1991 prévoit que le Conseil peut, dans l'exécution de sa mission, attribuer des licences pour les périodes maximales de sept (7) ans et aux conditions liées à la situation du titulaire qu'il estime indiqué pour la mise en ouvre de la politique canadienne de la radiodiffusion.
- Par conséquent, il serait possible pour le Conseil dans le cas présent, d'imposer comme condition de licence un code de déontologie interne relatif à la qualité de la programmation ainsi que toute autre condition que le Conseil jugera nécessaire dans les circonstances.
- Le Conseil détient également le pouvoir d'émettre des ordonnances en vertu de l'article 12 de la Loi sur la radiodiffusion de 1991. L'article 12.1 prévoit que : le Conseil peut connaître de toute question pour laquelle il estime :
- A) soit qu'il y a eu ou aura manquement par omission ou commission aux termes d'une licence, à la présente partie ou aux ordonnances, décisions ou règlements pris par lui en application de celle-ci.
- B) soit qu'il peut avoir à rendre une décision ou ordonnance ou à donner une permission, sanction ou approbation dans le cadre de la présente partie ou de ses textes d'application.
- L'alinéa 12.2 se lit comme suit : «Le conseil peut, par ordonnance, soit imposer l'exécution dans le délai et selon les modalités qu'il détermine, des obligations découlant de la présente partie ou des ordonnances, décisions ou règlements pris par lui ou des licences attribuées par lui en application de celle-ci soit interdire ou faire cesser quoi que ce soit qui y contrevient.»
- Dans le cas de CHOI-FM, des ordonnances pourraient être émises afin que la titulaire se conforme aux dispositions suivantes du règlement de 1986 sur la radio : article 2.2 concernant la diffusion de musique vocale de langue française; article 3b concernant les propos offensants qui risquent d'exposer une personne ou un groupe de personnes à la haine ou au mépris, article 4 concernant l'incitation à consommer des boissons alcoolisées, article 8 concernant la soumission des rubans-témoins.
- Une ordonnance pourrait également être émise pour faire respecter les conditions de licence actuelle dont notamment celle au sujet du code d'application concernant les stéréotypes sexuels à la radio et à la télévision de l'ACR.
- Après examen à l'audience des raisons invoquées pour les non-conformités et des mesures correctives proposées par la titulaire, le panel pourrait néanmoins se déclarer non satisfait et décider d'émettre une ordonnance qui serait ensuite déposée à la Cour fédérale du Canada.
- Suivant l'article 13 de la Loi sur la radiodiffusion de 1991, cette ordonnance émise par le Conseil serait alors assimilée à une ordonnance de la Cour fédérale et son exécution s'effectuerait selon les mêmes modalités. Ainsi, si une fois l'ordonnance déposée la titulaire contrevient aux exigences énoncées à l'ordonnance, le Conseil pourrait en fournir la preuve à la Cour fédérale. La titulaire devra alors comparaître sous une accusation d'outrage au Tribunal. Si la titulaire en était trouvée coupable, elle serait alors passible d'une amende conformément aux règles de la Cour fédérale.
- Par conséquent, tel qu'énoncé dans l'avis public, la titulaire doit, à cette audience, démontrer clairement au Conseil qu'il n'y a pas lieu d'émettre d'ordonnance dans les circonstances. Merci.
- MR P. LEBEL : Monsieur Delaney, vous avez 20 minutes pour faire votre présentation. Merci.
- MR F. DELANEY : Merci.
- Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers et les conseillères, membre du personnel du Conseil.
- Mon nom est Franklin Delaney et j'agis comme conseiller de Genex Communications, titulaire de la licence de CHOI-FM.
- Avant de céder la parole à monsieur Demers, permettez-moi de vous témoigner que, après avoir lu le texte de l'avis public et écouté celui du moment présent, et parcouru rapidement le dossier de CHOI-FM, c'est avec une certaine appréhension que j'ai accepté le mandat d'aider la titulaire et c'est avec un grand soulagement que j'ai réalisé que ma propre perception négative du dossier était nettement exagérée. Bien au contraire, mes rapports avec les actionnaires de Genex Communications m'ont convaincu que cette dernière est pleinement consciente du caractère exceptionnel de cette comparution, qu'elle désire se conformer aux dispositions de la Loi sur la radiodiffusion et des règlements qui en découlent et, finalement, répondre aux préoccupations exprimées par le Conseil.
- Cet exercice permettra également à CHOI de vous faire part de préoccupations qui lui sont propres et elle espère que les échanges d'aujourd'hui et de demain seront porteurs de solutions à long terme pour cette station résolument au service des jeunes et par des jeunes de la région de Québec et dont certains problèmes, qui sont d'ailleurs admis, et je répète, qui sont d'ailleurs admis, sont venus masquer une contribution importante dans la diversité de l'offre radiophonique à Québec. Monsieur Demers?
- MR P. DEMERS : Nous sommes heureux de comparaître devant vous aujourd'hui pour le renouvellement de la licence de CHOI et d'échanger avec vous au sujet de certains problèmes, de nos réalisations et aussi de nos espoirs. Monsieur le président, c'est pour nous notre premier renouvellement et disons que nous avons été particulièrement attentifs à vos remarques d'ouverture faisant appel à l'indulgence.
- Avant de faire une courte rétrospective du premier terme de notre licence, nous désirons d'abord et avant tout répondre à l'avis du Conseil concernant les états d'infraction présumés et les préoccupations du Conseil, afin de vous faire connaître notre position dans chaque cas.
- Dans son avis d'audience publique relativement au renouvellement de notre licence, le Conseil notait avoir constaté la «non-conformité présumée de la titulaire à l'égard de certaines conditions de sa licence». En conséquence, il indiquait «s'attendre à ce que la titulaire démontre les raisons pour lesquelles une ordonnance exécutoire ne devrait pas être émise».
- Nous profiterons de l'opportunité de cette audience pour clarifier ou, le cas échéant, rectifier certains faits ou agissements qui nous sont reprochés. Nous aurions souhaité le faire bien avant pour comprendre certaines interprétations du Conseil mais nous n'avons pas réussi à rencontrer votre personnel malgré toutes nos demandes à cet effet.
- Nous ne nions pas avoir pu commettre des erreurs et nous aurions sans doute pu mieux communiquer notre point de vue dans nos échanges avec le Conseil. Toutefois, notre entreprise ne disposait pas jusqu'à tout récemment de soutien adéquat pour bien maîtriser son environnement réglementaire, mais nous avons maintenant pris les bons moyens comme vous serez à même de la constater au cours de cette audience.
- En ce sens, nous vous proposons aujourd'hui une série de mesures qui, nous l'espérons, sauront répondre aux préoccupations du Conseil et vous rassurer sur notre volonté de se conformer en tous points et en tout temps à la Loi, aux conditions d'exploitation de notre licence et au code de l'industrie.
- Abordons dès maintenant si vous le voulez bien, point par point, les éléments qui soulèvent dans l'esprit du Conseil des préoccupations quant à la non-conformité présumée de CHOI, à savoir dans l'ordre les rubans-témoins, la musique vocale de langue française et les plaintes.
- Le Conseil a d'abord constaté un état d'infraction concernant la soumission des rubans-témoins en juillet 2000, ce à quoi nous avons remédié promptement en remplaçant un équipement analogique sujet à l'erreur humaine par un système numérique automatisé beaucoup plus fiable.
- En ce qui a trait aux infractions présumées au niveau de la musique vocale de langue française, soyons clairs et précis, celles-ci ne sont aucunement le résultat d'une négligence ou d'un geste pour défier ou refuser de respecter le règlement.
- Ces infractions présumées résultent plutôt d'une combinaison de deux (2) facteurs. D'une part, un nombre substantiellement élevé de pièces francophones ont été rejetées parce que de l'avis du personnel du Conseil elles seraient trop courtes. D'autre part, la totalité des montages musicaux diffusés par CHOI ont été rejetés parce qu'ils ne seraient pas conformes à la définition du règlement.
- Pour reprendre l'essentiel de nos arguments, nous avons expliqué dans le cas des pièces dites écourtées qu'il est de pratique courante dans l'industrie de produire plusieurs versions au cour d'une même chanson. Nous avons aussi spécifié que les pièces musicales refusées n'étaient pas des pièces raccourcies par CHOI, mais constituaient des versions complètes, produites aux fins d'être diffusées sous cette forme intégralement. Enfin, nous avons produit au Conseil à l'égard de ces pièces une déclaration des artistes, compositeurs, interprètes et producteurs à l'effet qu'elles étaient bel et bien des pièces intégrales.
- Compte tenu que toutes ces pièces avaient une durée supérieure à une minute, donc conforme à la définition du Conseil de ce que constitue une pièce musicale, nous croyons légitime qu'elles soient toutes reconnues aux fins du calcul du niveau de musique vocale de langue française.
- En ce qui a trait aux montages, nous avons exposé dans le cas du «montages nouveautés» par exemple, que son objectif était de présenter des pièces musicales qui ne figurent pas encore dans le répertoire régulier de la station et que son utilisation permettait de proposer un maximum de nouveautés à ses auditeurs. Cela ne peut mieux cadrer avec la déclaration que faisait le Conseil dans son Avis Public du 17 décembre '98 qui mentionne, et je cite :
- «Le Conseil reconnaît que la diffusion de montages comporte des aspects positifs. En effet, utilisés convenablement, les montages permettent aux auditeurs d'entendre des pièces qui ne seraient pas autrement diffusées ou de découvrir de nouveaux artistes.»
- Tout comme pour nos autres montages, nous croyons également avoir démontré dans nos réponses aux questions du personnel que ceux-ci consistaient bel et bien en des extraits musicaux très serrés et liés par des éléments communs comme le thème et que d'autre part ils respectaient en tous points la définition de montage.
- Le rejet de ces montages à eu évidemment comme impact de faire augmenter de façon significative le nombre de chansons anglophones et de réduire substantiellement le poids des pièces de musique vocale de langue française aux fins du calcul retenu par le personnel du Conseil.
- Ce sont ces facteurs qui expliquent la non-conformité apparente relevée par le personnel dans ses analyses de la programmation de CHOI. N'eut été du refus de ces pièces et montages, nous aurions rencontré et même excédé les exigences réglementaires au niveau de la musique vocale de langue française.
- Ainsi plaidons-nous non-coupable à cette non-conformité présumée. Nous vous demandons donc de bien vouloir considérer nos arguments au mérite et de reconnaître en toute objectivité que les pièces musicales et nos montages étaient légitimes.
- Il faut également rappeler ici que nous sommes toujours en attente de précisions du Conseil quant à nos questions et nos demandes de rencontres.
- Suite aux éclaircissements que nous espérons obtenir, nous sommes disposés à revoir nos façons de faire, le cas échéant.
- En outre, nous sommes prêts à soumettre au Conseil des rapports hebdomadaires, détaillés, démontrant la conformité de la station à ses obligations réglementaires.
- Dans son Avis d'audience publique, le Conseil indiquait avoir reçu plusieurs plaintes, soulevant un certain nombre de préoccupations et qu'il voulait en discuter à l'audience. CHOI a, depuis que Genex en a fait l'acquisition, adopté une personnalité résolument Rock. Cela se traduit non seulement par l'orientation de son format musical, mais également par la teneur des propos de ses animateurs, auxquels on demande de ne pas craindre de susciter le débat au plan des idées. Nous croyons en cela remplir un rôle important qui ajoute à la diversité des points de vue, tout en reflétant les préoccupations du public jeune de Québec, public qui nous écoute et qui se reconnaît dans la personnalité de notre station.
- Nous reconnaissons toutefois que l'expression de cette personnalité, que certains considèrent rebelle, ait donné lieu dans certains cas à des écarts de langage qui n'ont pas leur place sur nos ondes. Pour cela, nous nous excusons.
- Plus particulièrement, nous admettons le bien-fondé d'un certain nombre de plaintes, comme les concours offensants et d'autres qui font état de propos vulgaires et d'attaques personnelles qui n'auront plus leur place sur nos ondes. Nous espérons que nous saurons vous démontrer aujourd'hui nos intentions de mieux baliser à l'avenir l'ensemble du contenu verbal diffusé sur nos ondes.
- Nous sommes conscients qu'il est de notre responsabilité en tant que diffuseur de trouver un juste équilibre entre le souci de préserver la liberté d'expression de notre personnel et le respect tout aussi fondamental de l'intégrité des personnes impliquées de près sur les questions débattues en ondes.
- Ceci dit, nous avons déjà mis en place certaines mesures et poursuivrons nos démarches pour endiguer les risques d'écarts qui, nous l'espérons, devraient vous donner confiance.
- Premièrement, à la suggestion du Conseil, nous avons adopté un guide déontologique à l'intention des animateurs de la station, guide que nous avons déjà déposé auprès du Conseil dans le cadre du processus de renouvellement de licence.
- À titre de déclaration de principe dans ce guide, nous reconnaissons les responsabilités qui nous incombent et les obligations qui nous sont imposés par la Loi sur la radiodiffusion et le règlement concernant la radio au Canada. On s'assure également que notre programmation soit de haute qualité et qu'aucune personne, classe de personnes, association, groupe formel ou informel, ne soit exposé au mépris ou à la haine pour des motifs liés à l'origine ethnique ou nationale, à la race, la couleur, la religion, l'âge, les handicaps physiques ou mentaux, le sexe, l'orientation sexuelle ou la situation de famille.
- Parmi les dispositions du guide, il est prévu que les participants à une émission, les personnalités publiques, les auditeurs et les regroupements ont droit au respect et ne doivent pas être harcelés. De la même façon un animateur ou un journalise ne doit pas utiliser les ondes pour diriger des attaques personnelles.
- Sans attendre les conclusions de cette audience, j'ai personnellement porté ce guide à l'attention de notre directeur des programmes et du personnel à l'animation et discuté avec eux des implications réglementaires de celui-ci. Ce guide est maintenant exposé et bien en vue dans les studios de la station.
- Deuxièmement, nous nous assurerons que les auditeurs disposeront d'un droit de réplique permettant à toute personne de répondre, si elle se sent lésée par une observation, un commentaire, une affirmation ou un reportage qui la concerne.
- Genex propose d'ailleurs d'assurer ce droit par la diffusion régulière du message suivant : «CHOI est une station de radio qui favorise la liberté d'expression de ses animateurs et de ses auditeurs. Il se peut, malgré nos efforts pour les éviter, que des propos entendus sur nos ondes puissent vous avoir lésé. CHOI vous informe que vous disposez d'un droit de réplique que vous pouvez exercer en vous adressant à la direction générale de la station en indiquant quels propos vous ont lésé et en quoi consistera votre réplique.»
- Troisièmement, nous avons entrepris les démarches pour devenir membres de l'Association canadienne des radiodiffuseurs, et par conséquent du Conseil canadien des normes de radiotélévision. Comme vous le savez bien, ces mécanismes d'autoréglementation volontaire de l'industrie offrent un recours au grand public en prenant acte des plaintes des auditeurs concernant la programmation de ses membres et en y donnant suite selon une procédure efficace, destinée à encourager leur résolution à l'échelon local, par le radiodiffuseur et le plaignant.
- Encore ici, nous proposons de diffuser régulièrement un message à l'antenne à l'effet que nous sommes membres de ces organismes et que les auditeurs peuvent s'y adresser pour faire valoir leurs plaintes.
- Et, finalement, nous sommes à constituer un comité aviseur composé de gens de Québec, mais qui sera présidé par quelqu'un de l'extérieur de très expérimenté au niveau du processus réglementaire, soit monsieur Delaney, lequel comité aura le mandat de nous donner des conseils, de la rétroaction quant à l'application de notre guide de déontologie et des normes de diffusion établies par l'industrie, ceci en tenant compte bien sûr des besoins de notre auditoire.
- Nous croyons sincèrement que ces quatre (4) mesures mises de l'avant, à savoir notre guide de déontologie, le droit de réplique, l'adhésion à l'ACR et notre comité aviseur, vont à la rencontre des attentes du Conseil et surtout du public dans les circonstances.
- Maintenant laissez-moi vous entretenir quelques minutes sur notre premier terme de licence.
- C'est depuis février '97 que Genex est autorisée à exploiter la station CHOI dans le marché de Québec, suite à son acquisition de Télémédia en juillet '96.
- À ce moment-là, CHOI connaissait une viabilité financière très inquiétante, accumulant de lourdes pertes depuis une dizaine d'années. Comme Télémédia avait été dans l'impossibilité de soumettre une demande de transfert de CHOI dans le délai fixé par le Conseil, la station était également sous la tutelle de PriceWaterhouse depuis septembre '95, nullement des conditions d'exploitation propices au développement d'une entreprise.
- Dès l'annonce de la transaction d'achat par Genex en '96, nous entreprenons et mettons aussitôt de l'avant un plan de redressement dynamique, incluant entre autres :
- 1. L'adoption d'une nouvelle orientation musicale axée sur les 18-24 ans, en privilégiant le format alternatif qui connaît une popularité grandissante.
- Et j'ajoute au texte, en privilégiant la relève musicale.
- 2. L'embauche d'un nouveau directeur musical et d'un nouveau directeur des programmes, tous deux (2) ayant plusieurs années d'expérience dans le format rock alternatif.
- 3. Le remaniement complet de la grille horaire des principaux animateurs.
- 4. La révision de l'ensemble de la programmation.
- 5. Le remaniement complet de l'équipe des ventes locales.
- 6. L'adoption d'une nouvelle image de station plus impliquée localement.
- Les résultats s'améliorèrent systématiquement, permettant à CHOI d'atteindre la rentabilité pour son exercice '98, la première fois depuis une décennie.
- En '98, le conseil adopte une nouvelle politique sur la radio commerciale qui nous amène à procéder à deux (2) modifications à nos stratégies. Soit d'abord de faire un investissement substantiel dans la relève musicale par la création du projet QuéRock et ensuite d'ajouter du contenu verbal aux émissions du matin et retour à la maison. Ces deux (2) initiatives étaient vitales à la survie du format et pour maintenir la différenciation par rapport à nos compétiteurs.
- Au plan de la relève musicale, nous avons décidé d'aller au-delà de nos engagements pris lors du transfert de CHOI, en consacrant au cours des quatre (4) dernières années des investissements directs substantiels au soutien du développement des talents canadiens et à l'encouragement des artistes locaux dans le secteur sous-développé de la musique de format rock-alternatif.
- En sus de cette contribution financière importante, Genex a accompagné ses initiatives de développement de nouveaux talents par une diffusion très intensive des pièces musicales créées grâce au soutien de son programme QuéRock.
- En tout, l'an dernier seulement, CHOI a diffusé plus de 10 000 fois ces pièces musicales. Disons-le, Genex est certes le radiodiffuseur qui a fait le plus pour la diffusion des pièces des artistes de la relève, et cela constitue d'ailleurs une grande fierté.
- Il s'agit donc là d'efforts importants et significatifs qui ont permis concrètement à ce jour à une vingtaine de groupes de jeunes artistes de la relève, principalement de la région de Québec, de bénéficier d'un soutien tant financier que promotionnel de la part de CHOI.
- MR J. MORIN : En conclusion, le succès de CHOI repose aujourd'hui d'abord et avant tout sur une personnalité musicale de premier plan qui se démarque nettement de l'offre de la concurrence. Ensuite sur des orientations stratégiques complémentaires qui plaisent à son auditoire cible, comme Radio X et Rock & Sports, sur des émissions distinctives, animées par des personnalités fortes et, finalement, un marketing d'ensemble ciblé et efficace.
- La croissance de la popularité de CHOI à Québec est indéniable. Les résultats d'écoute sont éloquents avec plus de 310 000 auditeurs, et surtout 40% des parts d'écoute chez les 18-34 ans, ce qui nous a permis de devenir la station la plus populaire auprès de ce groupe cible.
- Enfin, voilà ce que CHOI est devenue, la preuve que Genez a été capable de maintenir un service local de programmation diversifié et complémentaire, d'y donner le souffle nouveau dont elle avait besoin et de lui apporter la stabilité administrative et financière, le tout tel que le souhaitait le Conseil dans sa décision approuvant le transfert de CHOI à Genex.
- Genex c'est un parti pris pour l'originalité, pour la diversité, c'est un parti pris surtout pour la relève qui créé et qui créera la nouvelle radio au Québec.
- Enfin nous le répétons, nous espérons que le Conseil sera convaincu de notre détermination à respecter intégralement le cadre légal et réglementaire qui nous régit.
- À la lumière de nos explications et des mesures mises de l'avant, nous vous demandons de bien vouloir en accepter la pertinence et, dans les circonstances, de renouveler notre licence, sans qu'il soit nécessaire d'émettre une ordonnance exécutoire.
- Nous sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.
- LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup. Madame Wylie?
- MME A. WYLIE : Bonjour ou bonsoir monsieur Demers, monsieur Delaney et vos collègues.
- Comme on l'a déjà indiqué, nous entendons aujourd'hui et demain la demande de renouvellement de CHOI-FM déposée par Genex Communications.
- Genex comparait principalement pour discuter avec le Conseil d'infractions présumées aux règlements sur la radio et des préoccupations soulevées pendant la période de licence de CHOI-FM qui se termine le 31 août 2002 et qui a débuté pour Genex en février '97 comme vous le mentionniez, date à laquelle le conseil autorisait Genex à acquérir l'actif de CHOI-FM.
- Les préoccupations du Conseil sont basées premièrement sur les plaintes qu'il a reçues depuis 1997 et évidemment sur la teneur des répliques qu'il a reçues de Genex à ces plaintes, sur l'analyse des rubans-témoins que Genex lui a fait parvenir pour certaines semaines de radiodiffusion.
- Les plaintes reçues par le Conseil et la correspondance y afférant ont été déposées au dossier public. Un dossier des plaintes a été organisé pour le panel dans un cartable à l'aide d'onglets numérotés de 1 à 47. Pour faciliter la discussion d'aujourd'hui, nous vous avons fait parvenir ce cartable auquel nous ferons référence par numéro. Et j'espère que vous l'avez bien, pour que ce soit plus facile de discuter.
- Et voilà!
- Nous avons également des enregistrements du contenu verbal auxquels nous pourrions faire référence, qui ne fait pas partie spécifiquement des plaintes déposées au dossier, mais qui ont soulevé ou que le contenu verbal a soulevé des préoccupations lors de notre écoute des rubans-témoins que vous nous avez envoyés.
- Si par hasard vous remettiez en question l'authenticité de ces références, l'écoute des enregistrements que nous avons vous serait possible.
- Nous discuterons donc des sujets suivants avec vous : les infractions pendant la période de licence, présumées, en ce qui concerne les soumissions des rubans-témoins, les infractions présumées pendant la période de licence en ce qui concerne la diffusion de la musique vocale française, l'infraction possible à l'article du règlement sur la radio qui interdit entre autres les propos offensants qui risquent d'exposer une personne ou un groupe de personnes à la haine ou au mépris pour des motifs fondés sur le sexe ou la déficience physique ou mentale. Nous discuterons aussi d'infractions possibles à la condition de licence qui exige que CHOI-FM respecte le code d'application concernant les stéréotypes sexuels à la radio et à la télévision de l'Association canadienne des radiodiffuseurs.
- Nous discuterons aussi de la qualité générale de certains contenus verbaux de la programmation de CHOI-FM par référence entre autres aux critères de haute qualité exigés par la Loi sur la radiodiffusion.
- La qualité du contenu verbal de CHOI-FM sera discutée à la lumière de l'à-propos ou de la suffisance du code de déontologie que Genex a déposé au dossier pour chapeauter en quelque sorte la programmation de CHOI aussi bien que de l'interprétation que Genex fait de ce code.
- Je tiens à vous rappeler que le Conseil s'est prononcé récemment dans les décisions renouvelant la station CKRS, qu'il demeure d'avis que la liberté d'expression reste pour lui d'une importance capitale. Et dans la décision 96-730 renouvelant la station ou la licence de CKRS, le Conseil s'exprimait ainsi, et je cite :
- «Le Conseil partage l'opinion exprimée par la titulaire lors de l'audience à savoir que la liberté d'expression est d'une importance capitale et que, conformément à ses décisions précédentes, le Conseil ne devrait limiter la liberté d'expression que dans des cas d'excès flagrants.»
- Je vous rappelle aussi que dans la décision 98-126 le Conseil reconnaissait le droit d'un animateur radiophonique d'émettre des opinions sur des sujets d'intérêt public et de critiquer et de remettre en question en ondes les gestes d'individus, d'organismes ou de personnes publiques ou d'institutions, mais sans pour autant faire entrave aux exigences de la loi en ce qui concerne le contenu de la programmation diffusée. Et dans cette décision, le Conseil s'exprimait ainsi au paragraphe 27 :
- «Le Conseil reconnaît - il s'agissait encore une fois du renouvellement de CKRS - le Conseil reconnaît le droit d'un titulaire de critiquer et de remettre en question en ondes les gestes d'individus, d'organismes et d'institutions qui oeuvrent dans la communauté, mais il est d'avis que cette critique ne doit pas faire preuve d'acharnement indu à leur endroit.»
- Nous aurons, pour terminer, quelques questions au sujet de l'utilisation de l'anglais à l'antenne de CHOI, de la publicité pour les boissons alcoolisées diffusées sur CHOI et des engagements de Genex en ce qui concerne le développement des talents canadiens pour la nouvelle période de licence.
- Nous débuterons les questions demain matin. Cela vous permettra d'avoir pris connaissance de notre cheminement et ça nous permettra à nous aussi de prendre une meilleure connaissance de la présentation que vous nous avez faites aujourd'hui.
- Je vous rappelle que nous examinons la période de licence qui vient de se terminer et que, évidemment, il nous sera nécessaire de bien comprendre ce que vous entendez par les promesses que vous semblez prêts à nous faire aujourd'hui à la lumière de ce qui s'est passé jusqu'à très récemment à l'antenne de CHOI.
- Alors monsieur le président, voilà! Merci.
- LE PRÉSIDENT : Merci madame Wylie. Est-ce que vous avez des commentaires maintenant à apporter?
- MR J. MORIN : Non.
- LE PRÉSIDENT : Sinon on reprendra demain matin à 9h30.
APPLICATION (continued) / DEMANDE (suite) :
APPLICATION BY / DEMANDE PAR :
SUSPENSION de 12h20 à 14h00
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
Pause : de 15h00 à 15h18
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
REPLY BY / RÉPLIQUE PAR:
REPLY BY / RÉPLIQUE PAR:
REPLY BY / RÉPLIQUE PAR:
REPLY BY / RÉPLIQUE PAR:
REPLY BY / RÉPLIQUE PAR:
APPLICATION BY / DEMANDE PAR:
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Je, Claudette Brasseur, sténographe officielle, certifie que la présente est une transcription conforme à mes notes/enregistrements au meilleur de mes capacités, et je le jure.
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Claudette Brasseur
- Date de modification :