ARCHIVÉ -  Transcription - Hull, QC - 2001/05/29

Cette page Web a été archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Offrir un contenu dans les deux langues officielles

Prière de noter que la Loi sur les langues officielles exige que toutes publications gouvernementales soient disponibles dans les deux langues officielles.

Afin de rencontrer certaines des exigences de cette loi, les procès-verbaux du Conseil seront dorénavant bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience et la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.





TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION



TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES





SUBJECT / SUJET:



Multiple broadcasting and ownership applications &
applications further to Public Notice CRTC 2000-153
"Call for applications for a broadcasting licence to carry on
a radio programming undertaking to serve Ottawa/Hull"/
Demandes de radiodiffusion et de propriétés multiples ainsi
que des demandes suite à l'avis public CRTC 2000-153
"Appel de demandes de licence de radiodiffusion visant
l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio
pour desservir Ottawa/Hull"





HELD AT: TENUE À:
Conference Centre
Portage IV
Outaouais Room
Hull, Quebec
Centre de Conférences
Portage IV
Salle Outaouais
Hull (Québec)
May 29, 2001 le 29 mai 2001



Volume 6







Transcripts



In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.



However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.





Transcription



Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.



Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.







Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission



Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes



Transcript / Transcription



Multiple broadcasting and ownership applications &
applications further to Public Notice CRTC 2000-153
"Call for applications for a broadcasting licence to carry on
a radio programming undertaking to serve Ottawa/Hull"/
Demandes de radiodiffusion et de propriétés multiples ainsi
que des demandes suite à l'avis public CRTC 2000-153
"Appel de demandes de licence de radiodiffusion visant
l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio
pour desservir Ottawa/Hull"





BEFORE / DEVANT:

Andrée Wylie Chairperson / Présidente
Joan Pennefather Commissioner / Conseillère
Andrée Noël Commissioner / Conseillère
Jean-Marc Demers Commissioner / Conseillèr
Andrew Cardozo Commissioner / Conseiller


ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:

Lynne Poirier Hearing Manager and Secretary / Gérante de l'audience et secrétaire
Donald Rhéaume
Matilda Haykal-Sater
Legal Counsel / conseillers juridiques



HELD AT: TENUE À:
Conference Centre
Portage IV
Outaouais Room
Hull, Quebec
Centre de Conférences
Portage IV
Salle Outaouais
Hull (Québec)
May 29, 2001 le 29 mai 2001



TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES

PAGE / PARA NO.
PHASE III
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR
Commission scolaire des Draveurs 1369 / 7822
Jean Perras 1395 / 7946
École polyvalente Nicolas-Gatineau 1411 / 8019
Commission "Hull, ville en santé" 1448 / 8178
Commission Jeunesse de Hull 1475 / 8311
Conseil des écoles publiques de l'est de l'Ontario 1488 / 8366
Alliance des radios communautaires du Canada / Productions RirOLarmes 1543 / 8668
Rafal Piatek 1673 / 9258
John D. Geggie 1734 / 9602
Canadian Independant Record Production Association 1743 / 9663




Hull, Quebec / Hull (Québec)

--- Upon commencing on Tuesday, May 29, 2001 at 0900 / L'audience débute le mardi 29 mai 2001 à 0900

7817 THE CHAIRPERSON: Order, please.

7818 Bonjour, mesdames et messieurs. Nous sommes prêts donc à continuer la Phase III de cette audience.

7819 We are ready to proceed with the rest of Phase III of the hearing.

7820 Madame la Secrétaire, s'il vous plaît.

7821 Mme POIRIER: Merci, madame la Présidente. Nous allons débuter avec l'intervention présentée par la Commission scolaire des Draveurs, M. François Jetté.

INTERVENTION

7822 LA PRÉSIDENTE: Bonjour.

7823 M. JETTE: Bonjour. Madame la Présidente, mesdames, messieurs les Commissaires, mesdames, messieurs, d'abord merci de nous recevoir.

7824 Je suis Directeur général adjoint de la Commission scolaire. C'est une Commission scolaire qui a 20 000 élèves, des jeunes du primaire et du pré-scolaire, donc des tout petits, et du secondaire. Nous donnons aussi de l'éducation aux adultes.

7825 Je dois vous dire dans un premier temps -- puis je ne vous parlerai pas longtemps de moi, mais je vais vous dire que je suis nouvellement nommé. Alors ça fait seulement quelques mois que je suis en poste, mais cela a tout un intérêt puisqu'avant ça, j'étais directeur d'une école et j'ai eu la chance de vivre le projet de Radio Enfant dans l'école cette année même.

7826 Alors dès le début de l'année, nous avons mis en place un comité de travail qui a permis, avec des parents, des enseignants et, bien sûr, les élèves, de produire des émissions radio pendant plus d'une journée, donc de vivre quelque chose de très réel. Nous avons diffusé sur l'ensemble du territoire de l'Outaouais.

7827 J'aimerais vous parler, effectivement, dans un premier temps, de cette expérience, parce que je pense que c'est ce qui est peut-être le plus éclairant dans ce projet.

7828 Au ministère de l'Éducation, il y a eu, ces dernières années, tout un vent de changements qui nous a amené à avoir des programmes d'enseignement qui sont axés sur la réalité, donc de permettre aux élèves de vivre des activités qui se rapprochent le plus de quelque chose de réel, qui donne un sens à ce qu'ils font, ce qui les motive, les intéresse, les amène parfois en conflit cognitif, c'est-à-dire à un moment dans la démarche d'apprentissage où ils ne savent plus exactement mais où l'intérêt est très vif. Et c'est le moment que l'enseignant peut choisir à ce moment-là pour enseigner quelque chose de nouveau qui va s'intégrer facilement et qui va intéresser tous les élèves.

7829 Le projet de Radio Enfant nous a permis de vivre effectivement de nombreux conflits cognitifs. Je dirais que dans ma carrière, je n'ai jamais vu quelque chose qui avait suscité autant d'occasions d'enseigner des situations, d'enseigner des notions, de faire faire des apprentissages aussi voulus par les élèves.

7830 Je vous donnerai l'expérience, une parmi tant d'autres, mais celle d'un groupe d'élèves de troisième année. Donc, on parle d'enfants qui ont environ huit ans, sept, huit ans, et qui avaient choisi de développer dans leur classe le thème de l'espace. On sait comment ça peut intéresser les élèves de parler de l'espace.

7831 Mais parmi toutes leurs recherches, ils en sont arrivés à la volonté de parler à Mme Julie Payette. On connaît la personne, on sait jusqu'à quel point elle peut être sympathique, mais malheureusement, Mme Julie Payette est à l'extérieur du Canada, elle était à Moscou.

7832 Alors après de nombreuses communications par courrier électronique que les élèves ont rédigées, qu'ils ont appris à adresser correctement, ils ont parlé à l'agence spatiale canadienne par courrier électronique qui les a renseignés sur l'endroit où se trouvait Mme Payette, ils ont communiqué avec l'agence à Moscou, ils ont finalement rejoint -- et toujours en utilisant le courrier électronique, ils ont fini par rejoindre Mme Payette qui a convenu d'un rendez-vous téléphonique avec eux autres à une date précise et qui leur a dit, à partir de votre projet, je suis prête à répondre à vos questions pendant une trentaine de minutes ce jour-là.

7833 Pour avoir un son optimal, on a fait affaires avec une station de radio locale qui nous a offert son équipement, parce que vous comprenez bien que de faire un enregistrement téléphonique à partir de Moscou, on n'avait pas de garantie que ce serait extrêmement intéressant sur le plan simplement d'audition.

7834 Alors effectivement, tout ça s'est mis en branle avec la volonté de tout le monde, et nous avons eu la chance d'avoir une entrevue avec Mme Payette.

7835 Mais qu'est-ce que les élèves ont appris là-dedans? Bien sûr, tout ce qui est possible d'apprendre sur le métier d'astronaute qui n'est certainement pas à la portée de tout le monde. Mais ils ont appris et surtout, à formuler des questions qui allaient être intéressantes et qui allaient livrer du contenu, qui allaient donner la chance à Mme Payette de répondre à des enfants de sept, huit, neuf ans et qui allaient créer tout un intérêt.

7836 De ces 30 minutes d'entrevue, les jeunes ont pu en choisir les meilleurs extraits. Donc, sur le plan technique, ils ont appris à se débrouiller là-dedans.

7837 Il y a eu du français, de la technologie, il y a eu toute cette possibilité pour l'école de montrer aux jeunes à s'exprimer, et surtout je dirais que dans cette classe, il y a eu de la place pour chaque élève.

7838 On a malheureusement dans notre société trop souvent des projets qui visent que l'élite. Mais là, on a eu de la place pour chacun, que ce soit dans la préparation et la publicité, parce qu'on savait que ce serait un tant fort dans notre programmation que cette entrevue avec Julie Payette, ne serait-ce que la publicité que les jeunes ont préparée pour dire, ne manquez pas à telle heure notre rendez-vous avec une personne célèbre. Ne serait-ce que ces éléments-là pour l'élève qui a travaillé, il a appris différentes choses, mais il a été fier d'être à l'école.

7839 Je tiens à vous dire que dans l'Outaouais, on vit un énigme sur le plan de la scolarité. Nous avons malheureusement le taux d'abandon scolaire le plus élevé de la province, et curieusement, des résultats scolaires dans la moyenne comme le reste de la province, et très curieusement, le plus haut taux de diplômés. Qu'est-ce qui se passe à la fin du secondaire? On a des élèves qui décrochent et qui veulent aller travailler au salaire minimum parce que c'est tentant d'avoir des biens.

7840 Quand on a un projet qui intéresse l'élève, qui développe dans son milieu et qui rassemble l'ensemble des jeunes autour d'une nouvelle culture, on a de grandes chances de garder ces élèves-là à l'école et leur permettre ultimement de se développer puis de faire les meilleurs choix pour eux.

7841 Ce qu'offre la radio, c'est cette chance de réfléchir sur soi, de se projeter dans l'avenir par les nombreuses occasions de réfléchir sur différents sujets.

7842 J'ai parlé de l'espace, mais on sait, dans une programmation de radio, l'infinité des sujets qu'on peut aborder.

7843 Alors pour les jeunes, cette possibilité-là de s'exprimer, de rechercher, de construire, c'est quelque chose de nouveau qui s'offre à eux.

7844 J'ajouterai, puis j'en ai parlé un peu, que c'est aussi l'occasion pour eux de développer ce que nous dans nos programmes on a appelé les "compétences transversales". Donc, tout ce qui est technologie de l'information et des communications, donc tout ce qui est ordinateur permet de communiquer puis de faire toutes ces recherches. Donc, le lien est établi tout de suite là.

7845 Je pense que ça fait quand même un peu le tour, dans un premier temps, de ce que nous offre comme possibilité la radio, en pensant que dans la société il n'y a que chez les jeunes en milieu scolaire qu'il y a un segment de la société aussi intense et important qui fait unanimement la même chose; c'est-à-dire être à l'école en train de s'éduquer.

7846 Tout le reste de la société va dans différentes voies, celui du travail, celui de ne pas travailler, celui d'être en voyage, celui de faire toute autre chose. Mais chez les jeunes de cinq à 16 ans, on est certain qu'ils sont tous à la même place en train de partager le même but.

7847 Actuellement, il y a-t-il quelque chose pour eux pour se développer et communiquer entre eux? Alors, c'est ce qu'on recherche et on a une possibilité qui est devant nous.

7848 Je pense que, évidemment, la seule chose qui ne soit pas très compatible dans tout ça avec la mission de l'école, c'est le risque de s'en aller vers quelque chose qui soit trop commercial ou un abus de publicité qu'on ne viendrait pas nécessairement à ce que nous recherchons.

7849 Mais les sources de financement, comme celles qui proviennent du un pour cent (1%) relatif à des transactions qui viennent d'avoir lieu, celle de Astral, pourraient très bien soutenir nos projets, notre projet pendant au moins les cinq prochaines années et mettre en place toute la structure nécessaire à ce que ce projet-là --

7850 Mme POIRIER: Monsieur Jetté, excusez-moi, monsieur Jetté, vous dépassez les dix minutes permises. Est-ce que vous pouvez conclure, s'il vous plaît?

7851 M. JETTÉ: Certainement. Alors, vous voyez qu'il y a des possibilités sur le plan du financement et je terminerai en concluant que sur le plan régional, l'Outaouais occupe est un endroit stratégique pour s'assurer de la promotion du français tant chez nos amis des Conseils scolaires de l'Ontario que chez nous et que je crois que c'est là une valeur essentielle, fondamentale, qui serait supportée, soutenue par l'obtention d'un projet comme celui qu'on vous présente.

7852 Alors, madame la présidente, monsieur, madame les Commissaires, je vous remercie.

7853 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Vous êtes bien monsieur Nadeau?

7854 M. JETTÉ: Non. Je suis François Jetté. Je pense qu'il y a eu changement à l'horaire.

7855 LA PRÉSIDENTE: Mais c'est le Conseil scolaire des Portages?

7856 M. JETTÉ: Moi, je suis Commission scolaire des Draveurs.

7857 LA PRÉSIDENTE: Des Draveurs, ah! voilà.

7858 M. JETTÉ: Je crois que sur votre horaire je devrais être en quatrième place.

7859 LA PRÉSIDENTE: Oui, j'avais mal --

7860 M. JETTÉ: Mais ne vous en faites pas, de toute façon, monsieur Nadeau et moi-même travaillons ensemble aux mêmes priorités régionales.

7861 LA PRÉSIDENTE: Et les commentaires que vous avez faits rejoignent ceux de monsieur Nadeau aussi.

7862 M. JETTÉ: On aurait probablement dit les mêmes choses.

7863 LA PRÉSIDENTE: Certainement les commentaires pendant votre représentation au sujet du financement. Vous avez sans doute suivi un peu ou discuté un peu de la présentation à date du projet Radio Enfant et le fait que, nous, nous devons nous inquiéter un peu aussi de la possibilité de mettre en  -- de vraiment mettre le projet en place comme il a été proposé.

7864 Vous avez soulevé ce matin le transfert Astral qui, évidemment, n'est pas encore devant nous et il faudrait que ce soit en plus approuvé. On soulève aussi dans certains documents, et vous l'avez soulevé ce matin, la possibilité d'avoir accès au fond de la production canadienne qui provient vraiment d'un pourcentage des revenus des câblots.

7865 Est-ce que les Conseils scolaires sont en mesure de discuter de cette chose-là ou l'ont fait avec ceux qui sont en charge de ce fonds-là?

7866 M. JETTÉ: Je ne crois pas que ça a été fait nécessairement en tant qu'organisme scolaire. Bien sûr, les représentants du projet l'ont possiblement fait ou ont entrepris des choses de ce côté-là, mais comme Commission scolaire, actuellement, non, on n'est pas -- on n'a pas fait ce type d'approche.

7867 LA PRÉSIDENTE: Mais je vois que comme Commission scolaire vous vous inquiétez de la possibilité de commercialisation du projet.

7868 M. JETTÉ: C'est un abus de commercialisation. Il y a certainement, là --

7869 LA PRÉSIDENTE: Qu'est-ce que vous considérez un abus?

7870 M. JETTÉ: Alors, si on devait être à chaque, je ne sais pas, moi, 15 minutes obligés de passer une publicité qui inciterait les jeunes à aller acheter telle marque d'espadrilles, on serait probablement dans de l'abus. Mais si on a une publicité qui dit aux jeunes, buvez du lait, je ne crois pas qu'on ait -- ce n'est pas incompatible avec la mission de l'école.

7871 Si on a une publicité qui nous provient des organismes sociaux qui nous dit tel vaccin est disponible, bien je pense que c'est très acceptable.

7872 Il y a de la publicité qui est compatible avec la mission. Il y en a qui -- il y a de la publicité de type commercial qui ne peut pas l'être. Celle qui est axée sur la consommation et tout celle qui est axée sur les services ou sur la qualité de la vie et de la responsabilité, ne serait-ce que de dire aux jeunes qui ont 16 ans, 15 ans, quand tu conduis une voiture, bien, tu ne peux pas -- tu ne pourrais pas boire de l'alcool. Ainsi, toutes ces choses-là qui sont très --

7873 LA PRÉSIDENTE: Vous n'obtiendrez pas beaucoup d'argent pour ça.

7874 M. JETTÉ: Non, mais, écoutez, ça, on est conscients, mais c'est ce que je vous dis. C'est qu'il y en a de la publicité qui est possible, il y en a d'autre qui serait -- qui serait vraiment à plus haut risque.

7875 LA PRÉSIDENTE: Je vous passe à madame Pennefather qui, je crois, a des questions pour vous.

7876 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, madame la présidente. Bonjour, monsieur Jetté. Le projet pilote, on a fait référence ce matin dans la lettre du 27 avril, ça a duré combien de jours?

7877 M. JETTÉ: Alors, la diffusion comme telle à notre école a duré une journée. Alors, 24 heures, si vous voulez. Je devrais dire plutôt de 14 ou 16 heures, quelque chose comme ça.

7878 LA PRÉSIDENTE: C'est ça que je pensais.

7879 M. JETTÉ: Mais la préparation, c'est quelque chose qui a duré quelques mois parce que c'était la première. Donc, maintenant, on sait comment faire. On a appris. On a appris tout. On a appris comment faire une grille de mise en onde, et caetera.

7880 Par contre, si on a 30 écoles dans une commission scolaire, comme chez nous on a 30 écoles primaires, on a trois écoles secondaires où les jeunes sont extrêmement plus autonomes et ont infiniment de choses à dire. Une fois qu'on a appris ça du contenu, il y en a.

7881 LA PRÉSIDENTE: Et vous pensez que parce que c'est une grande différence de faire, oui, la préparation, mais une diffusion d'une journée et, après, d'avoir une station radio comme on dit 24 heures sept jours par semaine, est-ce que vous pensez que les commissions scolaires et, disons, tout le système d'éducation est prêt à prendre ce genre d'activités pendant les prochaines années parce que c'est -- vous devrez être d'accord avec moi, c'est une chose un projet pilote, une autre chose une station de radio de 24 sur sept.

7882 M. JETTÉ: Oui, oui, je m'entends très bien avec vous sur ça. J'ai aucune inquiétude par rapport à ça. J'ai vraiment pas d'inquiétude parce que ce qu'on a vu dans certaines écoles -- certaines écoles ont pris trois jours de diffusion. Il y en a qui sont à leur deuxième année et qui ont pris des semaines complètes.

7883 L'intérêt est toujours là. La demande pour en faire plus est là et comme je vous dis, nous, on a parlé dans notre Commission scolaire, finalement, de trois écoles parce que c'était une première, c'était expérimental, mais entendre les 30 autres, tout le monde veut participer, tout le monde veut avoir du temps.

7884 Moi, mon inquiétude, c'est beaucoup plus de manquer de temps.

7885 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je pense que, vous avez dit ce matin que le projet a été un succès pour les raisons que vous avez très bien décrites sur le côté formation-éducation.

7886 Mais est-ce que vous avez aussi fait des sondages pour savoir si cela a été aussi un succès pour ceux et celles qui ont écouté la radio? C'est-à-dire la radio, c'est une question de diffusion et d'auditoire aussi. Sur ce côté-là, qu'est-ce que vous en pensez?

7887 M. JETTE: Bien écoutez, je dois vous dire qu'on n'est pas équipé avec des maisons de sondage pour savoir exactement ce que la clientèle en pense.

7888 Maintenant, on a reçu des lettres, des témoignages, des appels de plusieurs personnes qui nous ont dit l'intérêt pour cette diffusion-là.

7889 J'avais aussi vérifié avec les étudiants qui sont au niveau universitaire en leur disant -- Les stagiaires qui viennent en éducation chez-nous ont des contacts, et j'avais dit, écoutez, telle date, c'est des jeunes qui font la radio. Voulez-vous écouter ça? Vous m'en reparlerez.

7890 Les personnes à qui j'en ai reparlé ont trouvé le niveau, la qualité puis l'intérêt dans ça. Puis je tiens à vous dire que c'est sûr que de notre oreille d'adulte, on peut avoir moins d'intérêt. Mais je vous dirai que de mon oreille d'adulte, j'ai peu d'intérêt à entendre une station rock. J'en ai plus pour entendre une station qui diffuse d'autres types de musique.

7891 Mais les enfants, qui constituent un segment important de la société, comme je vous ai expliqué, entre cinq et 16 ans, ils constituent tout un segment de la société qui ont des droits, quant à nous. Et c'est leur offre ce droit d'avoir quelque chose qui est fait par eux et fait pour eux. Actuellement, il n'y en n'a pas.

7892 Alors quand Radio-Canada ou autre décide de donner une petite heure aux enfants, c'est à peu près tout.

7893 CONSEILLERE PENNEFATHER: Vous dites dans la lettre du 27 avril qu'il y avait peut-être les gens qui pouvaient, pour quelque raison que ce soit, avoir encore des réserves. Qu'est-ce que c'était la nature de ces réserves?

7894 M. JETTE: Je ne suis pas certain que vous parlez de ma lettre à moi. Est-ce que c'est bien moi qui signe, François Jetté?

7895 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui, c'est ça.

7896 M. JETTE: Ah bon. Je ne me rappelle pas d'avoir dit ça. Peut-être que le contexte de la phrase m'aiderait.

7897 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est une phrase qui dit que, en effet, les réserves non plus. Mais vous avez dit,

Plusieurs de nos écoles ont participé très activement aux activités de Radio Enfant, Radio Ado, et ceux et celles qui pouvaient, pour quelque raison que ce soit, avoir encore des réserves non en plus -- (Tel que lu)

7898 Quelles étaient les réserves dont vous avez fait référence?

7899 M. JETTE: Effectivement, les réserves, c'était de dire, est-ce que tous les enseignants vont être intéressés, est-ce que tous les enseignants vont vouloir faire ça avec leur classe.

7900 Mais ce qu'on se rend compte, c'est qu'effectivement, la prise en charge par l'élève -- parce que c'est ça la Radio Enfant. C'est que la prise en charge par l'élève, c'est pas quelque chose qui vient compliquer le travail de l'enseignant. Ca vient lui fournir les occasions d'enseigner ce que l'élève a besoin pour être capable d'aller plus loin dans son projet puis être capable de communiquer.

7901 Et ça, l'ensemble des sciences de l'éducation vous confirmerons que c'est la tendance internationale que de penser qu'on ne peut pas juste enseigner.

7902 Alors ce qu'on veut, c'est avoir, pas des têtes bien remplies, mais des têtes bien faites, donc des gens qui sont capables d'apprendre comment on apprend. Et la mission, c'est celle de l'enseignant. Quand il est devant cette situation-là avec l'élève, il peut lui montrer des nouvelles choses qui l'aident à aller plus loin. C'est à cette occasion-là qu'il apprend.

7903 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci, monsieur Jetté.

7904 M. JETTE: Je vous remercie.

7905 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je vous remercie d'être ici avec nous ce matin.

7906 Merci, madame la Présidente.

7907 LA PRÉSIDENTE: Merci. Conseiller Demers.

7908 CONSEILLER DEMERS: Merci, madame la Présidente.

7909 Bonjour, monsieur.

7910 M. JETTE: Bonjour.

7911 CONSEILLER DEMERS: Juste une question, étant donné que vous êtes le premier ce matin. Peut-être que je ferais une hypothèse pour vous faire commenter. C'est que la demande de Radio Enfant est pour une fréquence qui couvrirait un grand étendu.

7912 Par contre, le Conseil a certaines politiques concernant l'usage de fréquences beaucoup moins puissantes de radio expérimentale dans des écoles qui couvre un terrain beaucoup plus restreint, mais d'un autre côté, où il peut y en avoir plusieurs.

7913 Ma question serait de vous demander de nous dire pourquoi vous croyez que l'usage de cette fréquence puissante, entre guillemets, fait partie du projet que vous épousez et pourquoi?

7914 M. JETTE: Je dois vous dire que je crois que c'est essentiel. C'est essentiel parce qu'on doit participer à créer une nouvelle culture chez les jeunes. Alors une culture, c'est quelque chose que tout le monde partage, quelque chose qui va nous différencier de nos voisins américains et d'autres pays ou d'autres régions simplement.

7915 Mais nous, dans l'Outaouais et dans l'Outaouais francophone de l'Ontario on a à partager des valeurs fondamentales, et l'occasion de s'en parler de Gatineau jusqu'à Renfrew ou à Maniwaki ou autrement, c'est pour les jeunes une occasion de participer à cette culture-là et de décrocher de cette tendance à n'écouter que de la musique anglaise. Il n'y a rien de mal à écouter des auteurs anglais ou américains ou anglais du Canada. Il n'y a pas de problème. Mais quand on ne fait que ça, là, il y en a un problème.

7916 Alors le partage d'une culture, il faut que ça se fasse à une échelle suffisamment grande pour que le bassin culturel soit partagé par un nombre important de jeunes. C'est l'occasion qu'ils ont. C'est de faire connaître ce qu'ils sont, ce qu'ils aiment, ce qu'ils veulent. C'est l'occasion pour eux de se projeter dans l'avenir. C'est ce qui va les garder à l'école, effectivement, de voir plus loin.

7917 Alors, moi je me dis, c'est en partageant ces rêves-là collectivement qu'ils vont vouloir former une société plus tard. Je ne pense pas que c'est dans le microcosme d'une école secondaire qui en fait déjà de la radio. C'est très intéressant pour eux actuellement.

7918 Mais d'être capable de communiquer avec nos amis qui sont dans d'autres polyvalentes ou qui sont dans d'autres villes mais qui partagent une même région, une même économie, je pense qu'il y a là tout un intérêt.

7919 CONSEILLER DEMERS: Puisque vous avez été près de ce projet, est-ce qu'il y a eu le moyen-terme, c'est-à-dire que, comme vous indiquez, il y a plusieurs écoles qui en ont, qui ont un projet radio.

7920 Est-ce qu'il y a eu, par exemple, des échanges à travers une ligne téléphonique qui a fait en sorte que trois, quatre, deux, 10 de ces projets radio ont fait l'expérience de diffuser, si vous voulez, en réseau, pour employer des mots qu'on connaît mieux? Est-ce qu'il y a eu ce moyen-terme-là pour évaluer ou pour vivre ce que c'est qu'un échange assez sinon régulier, du moins assez long?

7921 M. JETTE: Je ne suis pas certain que je suis tout à fait sur le plan technique ce que vous me dites. Ce que je peux vous assurer, c'est que les élèves de l'école où j'étais ont écouté les élèves des autres écoles pour voir comment ça se passait ailleurs et ont découvert là, soit des pièces de musique, soit des reportages, soit des façons de faire qui les ont intéressés.

7922 Moi, je sais que les élèves chez-nous ont fait ça. Ils avaient tout un intérêt à écouter ce qui se passait ailleurs et non pas de travailler en compétition, mais de travailler en coopération, donc, mettre ensemble certaines pièces de musique qui ont intéressé tout le monde ou certaines façons de faire qui ont rejoint tout le monde. Il n'y pas un esprit derrière ça de compétition entre les écoles.

7923 CONSEILLER DEMERS: Je ne voulais pas insinuer ça.

7924 M. JETTE: Non, mais j'en profite pour vous le dire.

7925 CONSEILLER DEMERS: Vous n'avez pas un exemple que vous pourriez me donner où votre école, l'école que vous dirigiez, avec deux ou trois autres, il y a eu une entente que, je ne sais pas, à 10 heures et demi -- peut-être que l'exemple de Julie Payette avait quelque chose à voir et vous me le direz si c'est ça -- mais où il y aurait eu 10 écoles en même temps une même programmation, soit venant d'un bout ou soit venant de l'autre ou partagée qui aurait --

7926 Je cherche un exemple de quelque chose que vous auriez fait qui pourrait ressembler à ce que c'est que d'utiliser une fréquence qui va de Prescott à Maniwaki.

7927 M. JETTE: Ecoutez, je dois vous dire que dans un premier temps, on s'est approprié un petit peu l'environnement radiophonique mais que je ne crois pas qu'on était rendu là.

7928 Mais à la vitesse où les projets de sont développés dans les écoles, je dois vous dire que je pense que c'est quelque chose qui ne prendrait pas de temps. Je ne vous dis pas que chez mes amis de Hull, à l'École du Grand Boisé, qui ont été les premiers à faire ce type de projet-là, il n'y a pas déjà des choses comme ça qui existent, je l'ignore.

7929 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur. Merci, madame la Présidente.

7930 LA PRÉSIDENTE: Merci, monsieur Demers.

7931 Monsieur Jetté, puisque vous êtes là et prêt à discuter avec nous, une discussion qui pourrait se faire c'est, pourquoi est-ce que cet instrument-là, comme instrument éducatif doit aussi être transmis sur une fréquence comme 89,9 pour avoir la valeur éducative? Il y a un décalage, il me semble, entre l'activité elle-même et la diffusion de cette activité-là dans le spectre de façon semblable à celle d'une radio commerciale, et on peut discuter ou se demander s'il n'y aurait pas une position mitoyenne ou des outils différents qui pourraient vous permettre de mettre l'outil éducatif en vigueur sans devoir vous fier sur une fréquence de cette envergure-là et de tout ce que cela implique au niveau investissement, et cetera.

7932 Je pense que souvent, nos questions tournent un peu autour de ça. Il reste à nous persuader qu'il y a un lien naturel entre les deux, l'écoute du produit de cet outil éducatif et la valeur de l'outil éducatif comme éducation. Comprenez-vous? Si les enfants eux-mêmes, par exemple, pouvaient s'entendre, est-ce que c'est nécessaire que toute la population de l'Outaouais les entende pour que ça ait une valeur éducative comme telle?

7933 M. JETTE: Si vous me permettez, je vais prendre un chemin qui va vous apparaître un petit peu éloigné mais qui est toujours dans le domaine de l'éducation. Rares sont les occasions où ce qu'on produit est quelque chose de réel.

7934 Je vous donne l'exemple d'un étudiant de la formation professionnelle. Ce sont des étudiants qui ne sont pas au Cégep, qui sont au niveau secondaire mais qui apprennent un métier. Son métier, lui, c'est d'apprendre à faire des pièces de satellites. Alors il apprend à faire des pièces de satellites puis il les jette dans la poubelle, parce que ça ne va pas sur un satellite les pièces qu'il fait.

7935 LA PRÉSIDENTE: Vous seriez surpris de voir les lampes que j'ai à la maison et les cendriers!

---Rires\Laughter

7936 M. JETTE: Je vous dis maintenant qu'à Trois-Rivières, il y a un centre de formation professionnelle qui fait affaires avec une usine qui fabrique des satellites et les pièces qui sont faites par les étudiants s'en vont sur les satellites.

7937 Alors cet élève-là et la pièce qu'il a fabriquée est dans l'espace. Qui peut dire ça au Québec? Quel étudiant peut dire, ce que je fais, c'est dans l'espace?

7938 Quel étudiant peut dire, au Québec, moi, quand je parle, tout le monde peut m'entendre s'il choisit de m'entendre? C'est la réalité. C'est ça vivre une situation qui est réelle, qui n'est pas fictive. On peut faire faire toutes sortes de projets aux élèves, mais quand ces projets-là deviennent ancrés dans la réalité, ils prennent tout leur sens.

7939 Mais c'est son parent, c'est différentes personnes, c'est des personnes âgées, c'est un peu tout le monde qui ont un goût de cette fraîcheur de quelque chose qui est différent et qui n'est pas -- puis disons-le, qui n'est pas stéréotypé comme un ensemble de postes radiophoniques, qu'il faut regarder le calendrier pour savoir -- pas le calendrier, mais il faut regarder le numéro du poste pour bien savoir à quel poste on est, sinon il n'y a rien de plus pareil d'un poste à l'autre.

7940 Mais quand c'est fabriqué par des enfants, il y a quelque chose de différent qui nous dit qu'on est dans ce segment important de la population qui va nous produire quelque chose de différent, quelque chose qui a un niveau, une qualité professionnelle, sans aucun doute, mais différent, par exemple.

7941 Alors, y a-t-il une place pour quelque chose de différent?

7942 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie, monsieur Jetté. Nous vous remercions tous de votre présentation.

7943 M. JETTÉ: Je vous remercie.

7944 LA PRÉSIDENTE: Madame la secrétaire, s'il vous plaît.

7945 Mme POIRIER: Merci, madame la présidente. Je m'excuse pour la confusion de tantôt. La Commission scolaire des Portages ne pouvant être présente, la Commission scolaire des Draveurs a demandé de passer en premier. Je voulais juste clarifier et on retourne maintenant à l'ordre établi. Monsieur Jean Perras, s'il vous plaît.

INTERVENTION

7946 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, monsieur Perras.

7947 M. PERRAS: Mesdames, messieurs les Conseillers. Alors, je viens ici devant vous plaider la cause de la Radio Enfant en tant que parent, en tant qu'éducateur et aussi en tant que conseiller municipal de la petite municipalité de Chelsea qui est très peu connue quand je fais le tour du Canada, mais quand je leur dis que c'est là qu'il a le fameux Lac Meech, tout le monde sait où est-ce que c'est.

7948 Je vous parle d'abord en tant que parent parce que ma fille de 10 ans va à l'école du Grand-Boisé depuis cinq ans et elle a participé aux deux derniers événements de la Radio Enfant les quatre jours de l'an dernier puis les deux jours de cette année.

7949 Moi, j'ai enseigné, j'enseigne encore à l'occasion. J'ai fait de la formation d'enseignants en cours d'emploi dans les facultés d'éducation et en presque 30 ans de carrière, j'ai jamais vu un projet éducatif susciter autant d'intérêt, pas juste chez les enfants, mais chez les enseignants et chez les parents.

7950 Je ne sais pas comment ça s'est passé dans les autres écoles, mais je sais que chez nous les parents ont été impliqués à un très haut niveau. J'ai participé à ces cessions-là des enfants pendant les quatre jours et les deux jours.

7951 J'ai vu les parents être aussi excités que leurs enfants parce qu'on utilisait le médium de la radio pour faire de l'éducation et aussi passer des messages. Alors, j'ai vu du sérieux, de l'enthousiasme chez les enfants, chez les parents et chez les éducateurs. Et de ma carrière d'éducateur, j'ai rarement vu ça.

7952 Surtout dans un contexte où la plupart des Ministères de l'éducation au Canada développent de plus en plus une approche pédagogique qu'on appelle "l'approche par projet"; c'est-à-dire, au lieu de seulement faire de l'éducation in vitro dans la salle de classe, on essaie de créer des projets communautaires, des projets locaux, des projets scolaires qui vont faire que ça va engager les jeunes dans quelque chose de plus tangible, de plus concret.

7953 D'ailleurs, je vous rappellerai qu'il y a plusieurs années au Québec, la Commission de la jeunesse avait fait une étude sur le décrochage scolaire. Et cette commission-là et je crois que d'autres commissions à travers le pays ont conclu qu'un des problèmes qui est lié au décrochage scolaire, c'est justement que le jeune ne peut pas faire le lien entre l'école et la vraie vie. Il a de la misère à faire ce lien-là, à faire ce pont-là et entre ce qui se passe.

7954 Moi, je peux vous dire que la Radio Enfant a fait ce pont-là, c'est mon observation d'avoir regardé ce projet-là évoluer depuis deux ans.

7955 La pédagogie par projet a aussi créé chez les jeunes du Grand-Boisé et, j'imagine, chez les jeunes de autres écoles à travers la région des compétences telles que la création de grille-horaire, faire des entrevues, créer des textes, le radio-roman et puis peut-être une précision à apporter. Le deux jours et le quatre jours de radio ne démontrent pas tout le travail qui s'est fait pendant des mois.

7956 Alors, c'est là qui est l'intérêt de cette radio-là. C'est que pendant deux, trois, quatre mois les jeunes ont travaillé sur des textes, sur des entrevues, ont créé des espaces pour apprendre la technologie, et caetera.

7957 Tout ce que je sais, c'est que, vous, vous êtes sensibles à l'éducation des médias. L'éducation aux médias telle que préconisée par les télévisions, par les programmeurs au Canada, institutionnalisés récemment par le Media Awareness Centre, c'est une chose de faire de l'éducation des médias, mais c'est une chose d'exercer le travail de média, de travailler dans un média tel que la radio pour justement apprendre, développer ses connaissances, et cetera.

7958 Le Conseil, je vous parle aussi en tant que conseiller municipal. On a passé une résolution, je crois que vous en avez eu des copies où on répète un peu ce que je viens de vous dire, mais on met l'accent sur la participation des jeunes aux communications.

7959 On a aussi mis l'emphase sur une programmation mettant en valeur les orientations de la municipalité de Chelsea à l'égard de sa jeunesse, puis qui permettra à l'ensemble de nos services municipaux d'acquérir une présence de façon beaucoup plus régulière dans ce type d'activité-là. Puis, enfin, c'est difficile dans les petites municipalités surtout en campagne, de développer une espèce de mentalité régionale, puis pas juste du côté québécois, mais du côté de l'Ontario. Je pense que ce médium-là a ce potentiel.

7960 Est-ce que ça se fait présentement? Peut-être à très petite échelle au compte-goutte, mais je pense qu'avec le temps on a un outil là qui pourrait créer de l'unité entre les deux régions, entre les deux ponts, créer un pont entre ces deux régions-là.

7961 C'est quelque chose que je sais qui a toujours -- que le CRTC a toujours `coeur, comment créer une unité à travers ce pays-là. Moi, je peux vous dire que ce projet-là a tout le potentiel parce que c'est un projet qui, fondamentalement, au niveau éducatif et pédagogique a son assise actuellement.

7962 Monsieur Jetté a parlé de tout l'aspect publicitaire, moi aussi je viens intervenir dans le même sens. Je crois que la Radio Enfant devrait être affranchie de messages publicitaires. Je crois que, actuellement, en Amérique du Nord il y a quelqu'un -- un expert en marketing me disait récemment qu'il y a entre 3 000 et 4 000 messages de façon quotidienne qu'on reçoit. Je trouve que c'est beaucoup. Il y en a beaucoup sui sont orientés vers la jeunesse, qu'on veut en faire des consommateurs.

7963 Je crois qu'il y a d'autres sources de financement. J'ai parlé récemment avec des fondations canadiennes, avec des programmeurs au Canada et il y a un intérêt marqué pour ce type de nouvelle approche à la radio.

7964 Je crois que ce serait intéressant de se forcer tant au fédéral, qu'au municipal, qu'au régional, qu'au provincial, que dans l'entreprise privée, les fondations canadiennes, de trouver des sources alternatives de financement pour justement affranchir l'école pour ce besoin-là de messages publicitaires.

7965 Je pense que vous êtes au courant de ce qui se passe aux États-Unis avec Channel One. Je crois que ce serait regrettable si vous arriviez à donner les ondes aux enfants de créer une espèce de Radio One pour les enfants où on serait investis, où cette radio-là serait investie par les messages publicitaires.

7966 Je crois que le CRTC au cours des dernières années a trouvé intéressante toute l'approche de la câblo-éducation, Cable in a classroom qui est affranchie de messages publicitaires et qui est quelque chose qui est hautement apprécié par le monde scolaire.

7967 Je sais que les ministères de l'Éducation, les centrales syndicales d'enseignants, les commissions scolaires à travers le pays apprécient la câblo-éducation, Cable in a classroom, justement parce qu'elle est affranchie de messages publicitaires où on peut faire de l'éducation purement et simplement.

7968 Pour ce qui est d'autres sources de financement, je vous rappellerai que l'Association canadienne de câblo-télévision à travers son fonds canadien de télévision a des financements pour la production de la télévision. Je ne vois pas pourquoi on n'essaierait pas de construire quelque chose où il y aurait un type similaire de fonds canadiens pour le développement de la radio à travers le pays, du même niveau d'importance, c'est-à-dire plusieurs centaines de millions de dollars par année.

7969 Je crois que ça pourrait être aussi un projet expérimental parce que j'en ai parlé un peu partout au Canada depuis quelques années de ce projet-là et je peux vous dire que les 18 000 écoles élémentaires et secondaires à travers le Canada pourraient être hautement intéressées par un projet de cette envergure-là.

7970 Je crois qu'il y a d'autres régions qui seraient prêtes à développer cette Radio Enfant-là, enfant et jeunesse et peut-être qu'à travers ça pourraient se développer des réseaux d'amitié et toujours je reviens à ce fer de lance du CRTC de créer un peu plus d'unité à travers le pays, entre les régions et entre les différentes populations.

7971 Je vais m'arrêter là. J'ai écouté ce que monsieur Jetté -- ce serait redondant si je reprenais tout ce qu'il a dit parce que je suis d'accord avec son approche. J'ai lu les lettres qui ont été présentées par monsieur Nadeau et, moi, j'entérine ces commentaires-là.

7972 LA PRÉSIDENTE: Merci, monsieur Perras. Le Conseiller Demers, s'il vous plaît.

7973 CONSEILLER DEMERS: Merci, madame la présidente. Bonjour, monsieur Perras.

7974 M. PERRAS: Bonjour.

7975 CONSEILLER DEMERS: Alors, vous faites vôtre les réponses de monsieur Jetté, mais je reviendrais au moins sur celle qui -- pour vous entendre avec tous les chapeaux que vous portez ce matin.

7976 Sur le fait que l'intervention devant nous, c'est parce que Radio Enfant veut utiliser une fréquence. Toute la valeur du projet et tout ce qui est fait et tout le résultat actuellement, c'est certainement dans le domaine des éducateurs que ça se trouve en particulier. Alors, le moyen utilisé, c'est d'avoir fait une demande au CRTC.

7977 Alors, pouvez-vous, de votre point de vue ou, enfin, élaborer, aller plus loin que monsieur Jetté, si vous êtes capable, puis si vous avez des idées différentes?

7978 C'est toujours sur le fait que ça prend une fréquence, celle-là ou une autre, mais une fréquence qui couvre un large espace et je vous dis tout de suite, j'ai déménagé d'un côté de la rivière et de l'autre et j'ai jamais pensé que je changeais de région, alors, c'est moins sur ce point-là. Je pense que ça couvre des gens qui ont un intérêt ensemble.

7979 Mais pourquoi est-ce que c'est ce moyen qui va faire de Radio Enfant son succès plutôt que d'autres moyens, comme j'expliquais tout à l'heure, qui sont plus modestes localement. Mais ça ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas travailler ensemble.

7980 Les avantages de faire ça localement c'est comme tous les autres moyens de communication de masse de ce type-là. C'est qu'il y a moyen de s'occuper de son école et de sa clientèle en même temps que l'autre s'occupe et s'il y a du commun, on l'échange.

7981 Vous voyez que je raisonne dans le monde actuel, alors je voudrais que vous me projetiez à partir de ça dans le monde que vous voyez dans ce dossier-là.

7982 M. PERRAS: Écoutez, je vous ai entendu tantôt parler à monsieur Jetté. Je sais que madame Wyllie a fait le même commentaire. Je vais vous répondre par une question. Pourquoi une Radio Enfant ne devrait pas avoir la même fréquence qu'une radio adulte? Qu'est-ce qui fait qu'une Radio Enfant où l'enfant est un des acteurs principaux tant au niveau de la distribution que la programmation, pourquoi ça aurait moins de valeur qu'une radio adulte? Je me pose cette question-là.

7983 Surtout un pays comme le Canada qui a signé la Charte des droits des enfants qu'on va fêter bientôt, après dix ans, pourquoi les enfants n'ont pas le droit de parole au même niveau que les adultes? Les adultes ont combien de postes de radio et de télévision qui leur est dédié de façon particulière, des centaines, puis on va en donner encore des centaines bientôt avec toutes les chaînes spécialisées.

7984 Je crois que c'est pas beaucoup de demander que les enfants aient un poste de radio dans une région comme Ottawa Hull où on va pouvoir expérimenter une chose -- ce processus-là éducatif, mais ce processus-là aussi de communication. Les jeunes ont des choses à communiquer. Ils ont des choses importantes à dire puis on ne leur donne pas de place publique pour pouvoir s'exprimer.

7985 Je veux dire, à un moment donné où la violence, puis ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les enseignants à travers le Canada, où la violence à l'école augmente, où j'entendais ce matin un médecin dire qu'il y a peut-être un tiers de nos enfants qui pourraient souffrir de cholestérol, où le décrochage scolaire n'est pas réglé dans ce pays, où dans certaines régions on a des problèmes de racisme, et caetera, et caetera, pourquoi ne pas permettre aux jeunes de se parler entre eux autres, de s'écouter, de définir des thèmes qui leur sont chers. Je ne vois pas pourquoi, moi, on ne le permettrait pas ça.

7986 CONSEILLER DEMERS: Je vous remercie, monsieur Perras. Merci, madame la présidente.

7987 LA PRÉSIDENTE: Oui. Monsieur Perras, quand vous posez la question pourquoi pas une radio comme celle des adultes; de fait, ce n'est pas votre intervention écrite et vous-même ce matin vous dites : "elle doit être affranchie de messages publicitaires". Et voilà.

7988 Il faut que ce soit que les investissements et les capacités d'exploitation soient là et, justement, les radios adultes, c'est comme ça qu'elles fonctionnent. C'est avec la publicité. Alors, ce que nous essayons de rechercher, c'est comment nous assurer, nous, que ce projet-là, s'il était mis en vigueur, pourrait continuer dans publicité et en visant toujours les enfants plutôt que peut-être cibler de plus en plus une démographie de plus en plus âgée pour pouvoir attirer plus facilement la clientèle.

7989 Nous essayons de faire, de marier le projet et nous avons répété plus d'une fois aux gens de Radio Enfant que nous partageons leur enthousiasme pour l'idée. Il faut y mettre, évidemment, une composante réalisation et une composante de réalisme.

7990 Donc, c'est spécial dans le sens que vous ne voulez pas de publicité et nous avons un peu de difficulté à voir où l'investissement -- d'où viendrait l'investissement.

7991 Par exemple, vous êtes conseiller municipal, est-ce que la municipalité de Chelsea utiliserait en partie ses revenus pour supporter ou appuyer ou investir dans cette radio?

7992 M. PERRAS: Il faudrait en parler avec le Conseil, mais moi j'appuierais, lorsqu'on fait de la publicité --

7993 LA PRÉSIDENTE: Cela n'a pas été fait?

7994 M. PERRAS: Pas encore.

7995 LA PRÉSIDENTE: Personne n'a discuté de ça avec le Conseil, par exemple?

7996 M. PERRAS: Non.

7997 LA PRÉSIDENTE: Alors, vous, vous êtes enthousiaste et vous supportez l'idée plutôt en portant votre chapeau d'éducateur que celui de conseiller municipal.

7998 M. PERRAS: Oui, mais je peux vous dire que j'en ai parlé à des entreprises de programmation canadiennes, puis il y a un intérêt de ce côté-là. J'en ai parlé à quelques fondations canadiennes, dont certaines très importantes, qui ont démontré de l'intérêt. Je ne peux pas nommer les noms parce qu'ils m'ont demandé de ne pas en parler.

7999 Je ne voudrais pas qu'on crée deux standards, un pour la Radio Enfant puis un pour un projet tel que Cable in the Classroom, où le CRTC a très bien accepté ce projet-là dans le passé. Il n'y a pas de commerciaux. Les écoles l'acceptent très bien. Il ne faudrait pas --

8000 LA PRÉSIDENTE: Maintenant, monsieur Perras, on peut me corriger si je comprends mal. Cable in the Classroom n'occupe pas un canal 24 heures par jour. C'est justement un projet très innovateur qui constitue à faire un `download' de programmation pendant la nuit qui ensuite pourrait être utilisé par les écoles et qui n'a pas de publicité. Alors c'est justement un projet innovateur qui est supporté ou appuyé par les câblodistributeurs mais qui n'utilise pas un canal conventionnel à la journée. Et c'est justement, je crois, les propos de M. Demers.

8001 Est-ce que vous avez étudié d'autres façons de réaliser ce projet sans devoir y mettre les investissements énormes qui normalement doivent utiliser la publicité, à moins que vous puissiez nous montrer que vous avez, de fait, des investisseurs prêts à supporter le projet.

8002 Je ne sais pas si le personnel a quelque chose à ajouter, mais c'est justement ce que je comprends de Cable in the Classroom. C'est très innovateur dans le sens que ça utilise une partie du temps pour transporter un choix de programmes avec un catalogue et les professeurs peuvent choisir ce qu'ils veulent et il n'y a pas de publicité.

8003 Maintenant, ce n'est pas exactement un parallèle, mais c'est quand même un projet qui dessert très bien les salles de classe que vous avez vous-même soulevé, mais qui le fait de façon innovatrice plutôt que de copier exactement la méthode de service spécialisé.

8004 Alors c'est intéressant que vous ayez soulevé ce projet qui est finalement innovateur et qui, à ce que je comprends, fonctionne très très bien.

8005 M. PERRAS: Ecoutez, il y a à peu près 300, 400 heures que Cable in the Classroom produit à chaque mois puis qui, effectivement, c'est plutôt la nuit.

8006 Mais je peux vous dire que l'acceptation de Cable in the Classroom depuis cinq ans par le monde de l'éducation, c'est dû en grande partie parce qu'il n'y avait pas de commerciaux. Justement, le monde de l'éducation au Canada s'opposait à créer un parallèle entre Cable in the Classroom et ce qui se fait aux États-unis où les commerciaux ont envahi le système scolaire, puis on oblige même les enfants à regarder les commerciaux le matin. Je veux dire, c'est tout à fait ridicule comme --

8007 LA PRÉSIDENTE: Il y a eu un débat d'envergure là-dessus.

8008 Mais je ne crois pas que la programmation Cable in the Classroom, ce soit fait toujours simplement pour ça. C'est un choix de programmes qui sont déjà faits, qui sont rassemblés et qui peuvent être utilisés par les écoles. Alors on en fait un catalogue, que vous avez sans doute vu.

8009 Nous vous remercions, monsieur Perras. La difficulté, évidemment, c'est d'arrimer l'enthousiasme et la valeur du projet avec la réalité qui frappe toujours à la porte tôt ou tard.

8010 M. PERRAS: Mais comme je vous disais, j'ai parlé à des gens qui ont des financements et qui seraient intéressés par ce projet-là. Mais c'est comme l'oeuf et la poule. Tant qu'il n'y a pas de fréquence, les gens n'avanceront pas. Mais si le CRTC voyait d'un bon oeil ce projet-là, moi je pense qu'il y aurait des gens aux portes pour pouvoir investir puis peut-être, comme M. Jetté disait, il pourrait y avoir de la publicité plus de type social où on parle de problèmes socio-culturels et cetera, puis on essaie de trouver du financement autour de ça.

8011 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Perras, l'histoire de l'oeuf à la poule, ça ne fonctionne pas toujours comme ça. Par exemple, quand Astral va se présenter devant nous, il va dire, si vous nous donnez -- si vous approuvez ce transfert, voilà l'argent que nous dépenserons. Nous avons déjà devant nous une situation avec une autre qui entre et qui dit, si nous avons une fréquence, nous appuierons avec un certain montant d'argent une autre requérante si elle obtient la fréquence.

8012 M. PERRAS: Oui, mais il ne faut pas comparer Radio Enfant avec Astral. Je veux dire, on n'a pas le même capital de fonds puis de financement.

8013 Mais il y a beaucoup de monde -- J'avais un copain qui disait toujours, quand tu n'as pas d'argent, assure-toi que tu as beaucoup de monde. Moi, je pense qu'il y a beaucoup de monde derrière ce projet-là. Il y a tous les enfants des deux régions, et puis il y a tous les enseignants, puis il y a tous les parents. Ca commence à faire du monde, ça.

8014 LA PRÉSIDENTE: Mais le proverbe peut être continué et espérons que tout ce monde-là aurons de l'argent.

8015 M. PERRAS: Je pense qu'une fois qu'on va être commencé, il ne devrait pas y avoir de problème.

8016 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions, monsieur Perras, de votre représentation.

8017 Madame la secrétaire, s'il vous plaît.

8018 Mme POIRIER: J'inviterais maintenant les représentants de l'École polyvalente Nicolas-Gatineau, Denis Dionne.

INTERVENTION

8019 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, monsieur Dionne et votre collègue.

8020 M. DIONNE: Bonjour, madame la Présidente. Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas seul. Ce matin, j'ai également invité une élève qui a vécu le projet Radio Enfant Ado pendant le Salon du livre, Marie-France Lacasse, qui aura l'occasion également de vous adresser la parole.

8021 Alors madame la Présidente, mesdames et messieurs les Commissaires, bonjour. Ce matin, vous avez devant vous un enseignant d'une école polyvalente de l'Outaouais, une polyvalente qui compte 3 000 élèves, et à un moment donné, dans ma carrière d'enseignant, j'ai proposé à la Commission scolaire un cours d'initiation à la communication radiophonique.

8022 En 1989, à la polyvalente, sur 3 000 élèves, il y avait deux élèves intéressés à faire de la radio. Quelques années plus tard, ils se sont retrouvés plus d'une cinquantaine à vouloir vivre l'expérience. Et comme c'était une activité scolaire au point de départ, et à 50 élèves, partager des plages horaire, ce n'était pas très évident de les encadrer, c'est là qu'est venue l'idée de proposer un cours optionnel en quatrième et cinquième secondaire pour ces élèves et d'ajouter, de garder une partie au niveau de l'activité quand même pour les émissions du matin.

8023 Année après année, depuis 1994, il y a toujours 70, 80 élèves de quatrième et cinquième secondaire qui ont le goût de suivre ce cours. Même des élèves en difficulté dans certaines matières veulent absolument réussir leurs cours de mathématiques, de sciences physiques en quatrième secondaire pour pouvoir suivre le cours de radio, pour pouvoir vivre une expérience enrichissante au niveau d'une équipe de travail parce que la radio, c'est un travail d'équipe également. Bien sûr, on s'adresse à un public, une personne habituellement à la fois. On peut avoir des panels, mais tout le travail au niveau de la programmation, tout ça se fait à l'intérieur d'équipes, soit au plan technique -- Marie-France aura peut-être l'occasion de vous en parler tantôt.

8024 Bien sûr, le cours se veut éducatif, et c'est lorsque les élèves vivent ou ont à vivre des expériences concrètes, comme les intervenants de tantôt le disaient, que là, ils vont s'embarquer davantage. Lorsqu'on demeure dans une classe et qu'on fait semblant de vivre une entrevue, c'est jamais comme vivre l'expérience comme aujourd'hui, une élève se présenter devant le CRTC.

8025 En classe, on aurait pu jouer le jeu. Mais lorsque ça va plus loin -- et on parle de plus en plus, en éducation au Québec, des compétences. On ne veut plus transmettre seulement un savoir, un savoir-faire, un savoir-être, mais on veut aussi que les jeunes acquièrent un certain nombre de compétences et qu'on puisse les vérifier ces compétences-là et que eux-mêmes puissent à même le dire qu'ils deviennent compétents chaque jour en vivant ces expériences. Ils peuvent mettre à profit les connaissances qu'ils acquièrent.

8026 De plus, le projet Radio Enfant Ado, parce qu'au point de départ, moi, comme personne en communication, comme je le dis un petit peu dans le mémoire que je vous ai présenté, c'était une de mes idées. On me l'a volée un peu. Je voulais proposer ça, une radio communautaire, parce que je crois beaucoup que les jeunes, les adolescents, les adolescentes ont plein de choses à partager avec les adultes autant que les adultes ont des choses à partager avec eux et avec elles.

8027 Le projet que vous avez devant vous est encore plus large que celui que, un jour, je vous aurais proposé puisqu'il va chercher les Franco-ontariens et les jeunes francophones de l'Outaouais. Et ça, c'est assez particulier. Cela donnera la chance à un public, à un auditoire de mieux comprendre ce que vivent les jeunes francophones ontariens avec leurs auteurs, avec leurs chanteurs, leurs chanteuses, les faire découvrir au public de l'Outaouais d'une façon élargie, et bien sûr, chez les francophones de l'Outaouais, également d'être entendus par les jeunes de l'Ontario. Et ça, comme projet, c'est assez extraordinaire.

8028 Mais le public, ce ne sont pas seulement les enfants et les adolescents, parce que, vous le savez très bien, ceux qui écoutent présentement la radio des adultes, ce sont également des jeunes. Chez-nous, comme vous le savez, il y a CKTF qui rejoint un auditoire assez jeune, peut-être 18, 30 ans et même chez les adolescents et adolescentes.

8029 Moi je crois, et chez-nous, lorsque j'ai début le cours, je peux dire que dans le corridors, je n'étais pas très très aimé lorsque j'ai parlé des règles du CRTC un peu, où on parlait de 60, 65 pour cent de musique francophone et un contenu canadien en plus, et moi, je suis passé à 75 pour cent chez-nous. Au début, ce n'est pas évident, même si nous sommes chez les francophones.

8030 Petit à petit, l'idée a germé et maintenant, dans les corridors et à l'extérieur, je n'ai plus de problème.

8031 Les jeunes apprécient la chanson québécoise et de tous les francophones. Et, ça, ça m'apparaît très important au plan culturel.

8032 J'allais dire également que nous avons des talents locaux et j'aimerais bien que par cette station radiophonique les talents autant francophones de l'Ontario, des jeunes, des petits, des chorales, des jeunes auteurs puissent être enregistrés peut-être à l'intérieur de la station et soient diffusés, soient entendus et, probablement, à ce moment-là, de pouvoir devenir des artistes plus reconnus partout au Canada et même à l'intérieur.

8033 Vous savez très bien que c'est parfois à travers certains concours qu'on fait la découverte de grands chanteurs, de grandes chanteuses. Il suffit d'une chanson parfois pour faire le tour de la terre.

8034 Alors, moi, j'aimerais bien ça laisser la parole à Marie-France parce qu'elle est plus importante que moi, parce que c'est elle qui a vécu comme adolescente une partie du projet Radio Enfant/Ado au Salon du livre, alors je lui laisse la parole pour qu'elle puisse vous parler.

8035 Mme LACASSE: Madame la présidente, mesdames, messieurs du Conseil, je me présente. Mon nom est Marie-France Lacasse. Je suis étudiante à la Polyvalente Nicolas-Gatineau. Je suis une des personnes chanceuses qui fait partie du cour de radio cette année. Je fais aussi de la radio étudiante chaque semaine avec mon équipe. On est quatre puis on a appris à faire tout ce qui entoure le métier de la radio -- bien, en gros. Puis on a appris à se débrouiller comme ça et c'est quelque chose qui, pour moi, est très important.

8036 Puis, il y a une journée, Denis est arrivé avec ce projet-là que Radio Enfant/Ado avait proposé de faire de la radio au Salon du livre de l'Outaouais 2001. Donc, j'ai embarqué puis, moi et mes autres compagnes de travail si je peux dire, on a eu la chance de faire quelque chose qu'on aimait, quelque chose que pour la plupart de nous va devenir un métier. Pour la plupart on veut s'en aller en communication et en radiodiffusion.

8037 Donc, pour nous, ça a été quelque chose de concrétiser un rêve, une partie de rêve parce que pour nous c'est un intérêt puis on veut le concrétiser. C'est ce qui va faire de nous des personnes heureuses, donc on a bien aimé ça.

8038 Cela nous a permis aussi de ne pas juste rester dans notre radio étudiante, que d'autres personnes nous entendent et qu'on nous laisse la chance de voir autre chose que juste notre petite radio étudiante, ça nous a permis de voir de plus gros horizons puis, aussi, ça nous a permis de créer des liens avec d'autres personnes.

8039 On a appris à faire des entrevues, toutes sortes de choses comme ça, qu'on n'aurait pas fait à l'école. Donc, c'est des petites choses comme ça qui font que ça devient de plus en plus important pour nous. Puis ça a grandi nos espoirs pour plus tard, ça nous a laissé voir plus gros, si je peux dire.

8040 Puis comme expérience je pense que, sincèrement ça a été pour moi la meilleure parce que c'est ma passion la radio. Donc, pour moi, c'est une chance qu'on m'a laissée parmi tant d'autres et ça va peut-être être la seule que je vais avoir, mais au moins je vais l'avoir eue.

8041 C'est quelque chose qu'ils vont m'avoir fait confiance à moi et à mes amis puis on va avoir réalisé au moins quelque chose qu'on va avoir été fiers de nous, puis ça va nous avoir au moins aidés à avoir un peu plus confiance en nous parce que, moi, personnellement, la première journée que je suis arrivée en onde, j'aurais pas cru que j'aurais réussi à faire mes trois jours parce que je n'étais pas "tenable".

8042 J'étais vraiment nerveuse, je ne croyais pas que je l'aurais fait puis au bout du troisième jour, j'ai appris à contrôler mes peurs, ma gêne, puis j'ai réussi à faire mes entrevues. J'ai réussi à parler en onde, à rester calme puis à faire ce que j'avais à faire puis apprendre à aimer ça, à apprécier sans toujours être stressée à savoir qu'est-ce que les gens vont penser de nous.

8043 Puis, aussi, ça a été vraiment enrichissant pour nous. C'était quelque chose qui -- comment je pourrais dire, qui a été -- la confiance qu'on avait peut-être pas au début, on a appris à la gagner puis à se respecter entre nous, à savoir, puis à s'entraider, parce que ce n'est pas toujours évident. Il y a des choses qui peuvent arriver à l'imprévu que, nous autres, en tant que radio étudiante, en tant qu'amateurs si je peux dire, on ne sait pas toujours.

8044 Donc, il y a des imprévus qui peuvent arriver, ce n'est pas toujours évident à vivre, mais on a eu des gens qui nous ont aidés puis on a réussi à passer au travers. On apprend chaque jour puis, ça, ça a été encore mieux pour nous, ça a été plus enrichissant puis je pense que c'est la meilleure manière d'apprendre, nous laisser -- nous faire confiance puis nous laisser aller un petit peu, nous laisser foncer puis c'est la meilleure chose qu'on pouvait pas faire pour nous.

8045 LA PRÉSIDENTE: Merci. La conseillère Noël, s'il vous plaît.

8046 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, je vous laisse le choix de qui va répondre à mes questions, mais vous parlez d'un projet et vous nous avez parlé, mademoiselle Lacasse, monsieur Dionne, d'un projet qui a été très ponctuel. C'est un projet qui a duré quelques jours.

8047 Comment, parce qu'exploiter un poste, une station de radio, c'est pas un jeu, ça dure 18 heures par jours, 365 jours par année. C'est peut-être le fun pendant trois, quatre jours, mais peut-être qu'au bout de 150 jours on va avoir d'autres choses à faire.

8048 Comment voyez-vous faire fonctionner une station de radio avec des -- on nous a parlé d'enfant de maternelle jusqu'à des adolescents de Secondaire V, comment pensez-vous garder l'intérêt 365 jours par année, 18 heures par jour? Puis, à part de ça, moi, je trouve que 18 heures par jour, c'est pas mal tard ces ados-là, mais ça c'est à l'époque où j'avais des enfants de cet âge-là, ils étaient couchés à 9h00.

8049 Mais, où est-ce que vous allez conserver l'intérêt?

8050 M. DIONNE: Je pense que c'est assez facile dans un certain sens parce que la grille-horaire, sûrement, qui est proposée dans la région de l'Outaouais, je ne sais pas, il peut y avoir au minimum une centaine d'écoles, l'école Polyvalente Nicolas-Gatineau en est une.

8051 Alors, au niveau de la grille-horaire, si nous avons une heure ou deux semaine à préparer sur l'ensemble de la programmation, je pense que c'est assez facile à préparer étant donné, bon, le matériel chez nous que nous avons. J'en parlais un petit peu dans le mémoire, au plan technique ça va assez bien et au niveau des disques également que nous possédons.

8052 Donc, pour la préparation d'une programmation dans le respect, je crois qu'il y a aucun problème de ce côté-là à 32 élèves à l'intérieur du cours plus une quinzaine au niveau de l'activité, bon, parce que je n'essaie pas comme enseignant de leur faire tout faire d'un coup, mais ils ont une demi-heure de programmation.

8053 Alors, je ne sais pas ce que Radio Enfant/Ado pourrait nous proposer parce que, moi, je ne serais qu'un intervenant.

8054 CONSEILLÈRE NOËL: On parle de 126 heures semaine de programmation.

8055 M. DIONNE: Bon, s'il y a une centaine d'écoles, on parle à ce moment-là déjà de 100 heures, ce serait assez simple. Il peut y avoir des émissions également qui sont pré-enregistrées. On peut faire un bloc, préparer un bloc à l'école Polyvalente Nicolas-Gatineau de trois heures dans la journée ou en fin de journée et ça peut être diffusé en soirée. Il y a des étudiants, des élèves qui pourraient avoir ça comme projet également en soirée.

8056 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, l'autre -- prenons ça par l'autre bout. Si vous obtenez 80-9-9- avec le pattern de diffusion qui apparaît dans votre mémoire technique ou dans le mémoire technique de Radio Enfant, ça couvre un assez grand territoire. L'auditoire ça va être qui? Qui va écouter Radio Enfant 126 heures par semaine?

8057 Mademoiselle Lacasse, est-ce que vous écouteriez Radio Enfant 126 heures par semaine?

8058 Mme LACASSE: Personnellement, durant le Salon du livre, j'étais pas en onde toujours puis les personnes qui faisaient le Salon du livre avec moi avaient aussi leur émission et Carrefour était avec nous pour faire les émissions. J'ai écouté la plupart des émissions.

8059 Je trouve ça intéressant parce que c'est comme laisser la relève prendre la place un petit peu, leur laisser la chance d'avoir leur temps d'antenne, puis je trouve ça intéressant parce que, pour moi, je suis contente d'avoir eu ma chance donc, je suis contente que les autres aient leur chance et c'est pour ça que j'aime ça les écouter.

8060 CONSEILLÈRE NOËL: Mais ça a duré trois, quatre jours, votre affaire. C'est ça? 365 jour par année?

8061 M. DIONNE: Pour nous, oui, mais pour l'ensemble du projet ça a été un mois.

8062 CONSEILLÈRE NOËL: Trois cent soixante-cinq jours par année, qui va écouter Radio Enfant 365 jours par année? Les parents ou les enfants?

8063 M. DIONNE: Moi, je crois que c'est ouvert à tout le public. C'est certain qu'on vise -- en principe lorsqu'il y a une présentation qui vous est faite, il y a un créneau de recherche, si on dit les cinq 18 ans au point de départ.

8064 Moi, je pense, par exemple, dans le projet que j'avais en tête, au niveau de la Commission scolaire des Draveurs, au Conseil franco-ontarien des écoles catholiques ou des écoles publiques, la présidente de la Commission scolaire a sûrement quelque chose à dire aux élèves.

8065 Un enseignant qui aurait le goût de donner certaines explications en soirée en histoire, en géographie, en mathématiques, en français, il me semble que ça serait possible. Le directeur général d'une commission scolaire qui a le goût de s'adresser aux parents, encore là il y a un public très large. Il rencontre d'une façon directe dans l'instantané son public.

8066 CONSEILLÈRE NOËL: Mais je vous arrête là. Votre directeur de la Commission scolaire des Draveurs, mettons, qui veut s'adresser à son public cible avec la fréquence que vous avez, il va s'adresser aux gens de l'est Ontario. Est-ce qu'ils sont intéressés à entendre le message du directeur de la Commission scolaire des Draveurs? Est-ce que ça a un intérêt pour eux ou si ce n'est pas, justement, un sujet qui est très topique et qui s'adresse à un public restreint?

8067 M. DIONNE: L'avantage, je pense, c'est que là, c'est très large comme possibilité.

8068 CONSEILLÈRE NOËL: Moi, ce qui m'inquiète, c'est que 365 jours par année, il va falloir que vous captiviez votre auditoire. Comme disait madame Wyllie la semaine dernière au moment de la comparution de la requérante, c'est bien joli les petites chansons des enfants de cinq ans, hein!

8069 C'est surtout très joli quand c'est le sien, mais est-ce que vous seriez prêt à en écouter une demi-heure en ligne quand ce n'est pas les vôtres? C'est cute, là, c'est vrai c'est cute si c'est -- moi, je veux dire, si c'était ma petite fille ou mon petit garçon de cinq ans qui venait chanter sa petite "tune" en avant, je trouverais ça cute.

8070 Je vais aux concerts de musique de mes -- maintenant, mes enfants sont plus vieux que ça, mais je vais à ceux de mes neveux, c'est très joli. Il faut pas que ça dure trop longtemps, par exemple, puis 365 jours par année, j'aurais un peu de misère à me faire l'oreille à la chose.

8071 M. DIONNE: Oui, sauf que lorsqu'il y a une entrevue par un jeune de cinq, six ans qui interviewe, par exemple, une personne. A l'école polyvalente on va présenter un théâtre puis il y a des membres de la télé, de Watatatow qui seront présents, quand c'est un jeune qui pose la question, qui est fasciné, ça peut être aussi fascinant pas seulement pour le père ou la mère, parce qu'il y en a des émissions de télé qui sont proposées comme ça aussi aux adultes et qu'on écoute avec grande joie.

8072 CONSEILLÈRE NOËL: Moi, ce que j'essaie de comprendre, c'est la corrélation qu'il y a entre les moyens que vous recherchez et ce que vous voulez faire.

8073 Je trouve que, si vous me permettez une comparaison extrêmement boiteuse, elles sont toutes boiteuses, mais celle-là, elle est, par contre, très imagée. C'est comme si vous vouliez déménager, on s'en vient, le 1er juillet s'en vient bientôt, vous vouliez déménager le contenu d'un trois et demi du deuxième au troisième étage et puis vous vous louez une flotte de camions au lieu de vous louer un petit diable qui monte les escaliers et puis d'avoir quelques pairs de bras pour vous aider.

8074 C'est là que j'ai un problème, moi. C'est dans la disproportion entre le projet et les moyens que vous envisagez pour le réaliser. On n'a pas abordé le point de vue financier, là, qui me tarabuste aussi, mais on dirait que -- c'est très joli, c'est très beau, mais je ne peux pas concevoir que l'auditoire puisse être captivée 365 jours par année, 126 heures par jour par ce contenu-là. Je trouve que les moyens que vous recherchez ne sont pas en proportion du projet.

8075 Avez-vous pensé par exemple à du streaming audio sur ordinateur? C'est une façon et "Bande à part" de Radio-Canada qui s'adresse aux jeunes fonctionne de cette façon-là. Ils ne sont pas sur une fréquence. Ils fonctionnent sur ordinateur. Est-ce qu'il n'y a pas d'autres moyens techniques que d'utiliser une fréquence comme la 89,9?

8076 M. DIONNE: Moi, je pense que tous les moyens de communication sont importants et 365 jours par année, là, les jeunes ont Internet et ils y vont tout le temps. Et la radio, c'est un média instantané, où on passe. On n'y reste pas. Il n'y a pas d'auditeurs, je pense, radiophoniques qui sont 24 heures sur 24. On y va à des fréquences particulières comme auditeurs, comme nous le faisons pour la télévision.

8077 Alors c'est au niveau de la programmation de Radio Enfant/Ado, là, ça devient important pour aller chercher l'auditoire. Ça, c'est une autre partie. Moi, ce que je fais comme intervenant, c'est une partie avec un certain nombre de personnes au niveau d'une partie de la programmation.

8078 Mais je n'appartiens pas les 125 heures, 128 heures.

8079 CONSEILLÈRE NOËL: Si on change de sujet, le financement, vous avez mentionné dans votre mémoire au Conseil:

"Finalement, je ne voudrais pas trop engager l'école au niveau du financement, ne sachant pas trop les objectifs financiers de Radio Enfant/ Ado, mais j'ose croire que les élèves pourraient, sans aucun doute, donner un certain montant afin que ce projet puisse voir le jour."

8080 Est-ce qu'il y a eu des discussions avec les parents à ce niveau-là? Parce que si je me rappelle bien, les enfants à ce niveau-là ne sont pas encore sur le marché du travail. Donc, l'argent qu'ils ont, à moins que ce soit parce qu'ils ont des poubelles, couper le gazon et puis ramasser la neige, ils n'en ont pas beaucoup à leur disposition. Donc, ça vient directement de la poche des parents.

8081 Est-ce qu'il y a eu des discussions à savoir si les parents seraient prêts à investir dans le projet, et si oui, dans quelle proportion?

8082 M. DIONNE: Moi, je n'ai pas fait ces approches auprès des parents. C'est certain qu'on est toujours dans l'hypothèse où il y a une présentation d'un projet de station radiophonique.

8083 Mais moi, j'aime bien ça quand c'est concret. Une fois qu'on a des réponses, les gens vont être interpellés à s'engager d'une façon différente. Chez moi, par exemple, lorsque j'ai un projet au niveau de la radio, si les jeunes ont fait une campagne de financement, ils savent très bien pourquoi on va la faire et à quoi elle va servir.

8084 Là, on parle d'une hypothèse. J'espère que la réponse sera oui.

8085 CONSEILLÈRE NOËL: Mais c'est un peu comme la saucisse Hygrade, si vous me pardonnez une autre comparaison boiteuse.

8086 Nous, on doit s'assurer que les fonds sont en place pour que ça fonctionne avant de donner le feu vert. Vous, vous venez dans l'autre sens nous dire, bien nous, on pourrait peut-être avoir des fonds, mais on ne peut pas rien concrétiser si vous ne nous donnez pas la fréquence.

8087 Je veux dire on a déjà vu, comme madame Wylie le faisait remarquer tout à l'heure, une des requérantes ici vient nous voir en nous disant, si vous nous accordez telle fréquence, il y aura tant de millions qui iront à telle autre requérante et c'est un engagement qui est ferme, mais conditionnel. C'est ce que vous ne nous avez pas offert, aucun engagement ferme, ni conditionnel. C'est seulement on va vous reparler si vous avez la fréquence et ça, c'est pas des engagements fermes.

8088 M. DIONNE: C'est peut-être dommage de voir les choses de cette façon.

8089 CONSEILLÈRE NOËL: C'est notre mandat, malheureusement.

8090 M. DIONNE: Parce que je suis convaincu que le gouvernement du Québec, par le biais du Fonds Jeunesse, ou par le biais du ministère de l'Éducation ou des Affaires culturelles, qu'il y a sûrement --

8091 CONSEILLÈRE NOËL: Mais ont-ils pris tous ces gens-là, toutes ces fondations-là, des engagements fermes conditionnels à l'obtention d'une licence? C'est la question que je vous pose. Et ça ne semble pas être le cas.

8092 M. DIONNE: Malheureusement, non.

8093 CONSEILLÈRE NOËL: J'ai pas d'autres questions.

8094 LA PRÉSIDENTE: Merci. Le conseiller Cardozo, s'il vous plaît.

8095 CONSEILLER CARDOZO: Merci, madame la Présidente. Merci.

8096 J'ai une question sur un autre sujet. Monsieur Dionne, vous avez parlé d'une chose peut-être extraordinaire de cette requête: l'opportunité de travailler ensemble entre les jeunes de l'Outaouais et les jeunes de l'Ontario.

8097 Avec votre expérience, Monsieur Dionne et Mlle Lacasse aussi, avez-vous déjà participé dans d'autres projets comme ça qui vous donnaient l'opportunité de partage entre les jeunes des deux provinces? Avez-vous participé dans d'autres projets qui donnent des opportunités pour travailler ensemble pour créer des liens entre les francophones de l'Ontario et les francophones du Québec?

8098 M. DIONNE: Personnellement, non. Je pense à l'école Polyvalente Nicholas-Gatineau chez nous où on reçoit à chaque année des élèves de l'étranger, d'Allemagne, de Suisse, de Norvège, de Finlande, qui viennent compléter leurs études secondaires chez nous, dans bien des cas, qui apprennent le français à l'intérieur d'une année scolaire, et qui réussissent l'examen ministériel.

8099 Donc, quand même de partager la culture de d'autres personnes. Également, le contraire. Bon, des élèves de chez nous qui font des voyages au plan international pour rencontrer les autres personnes.

8100 Personnellement, malheureusement, j'ai assez de la radio chez moi et d'autres projets, là, mais je n'ai pas celui-là.

8101 CONSEILLER CARDOZO: Mademoiselle, avez-vous l'expérience de travailler ensemble avec les francophones? Vous résidez où au Québec?

8102 Mme LACASSE: Pardon?

8103 CONSEILLER CARDOZO: Vous restez ici au Québec?

8104 Mme LACASSE: Oui, je reste au Québec.

8105 Personnellement, j'ai jamais eu la chance de travailler avec les franco Ontariens, mais ça serait une opportunité que je refuserais pas, c'est certain.

8106 CONSEILLER CARDOZO: Mais avec les écoles, vous n'avez pas des opportunités, des sports, ou d'autres projets avec les jeunes francophones de l'Ontario? Il existe d'autres projets comme ça?

8107 M. DIONNE: Ça existe dans certains domaines particuliers. Nous, on l'a expérimenté pendant le Salon du Livre, mais avec une école polyvalente de la même commission scolaire.

8108 Ça aurait pu arriver, par exemple, que le projet aurait été offert à des élèves du Conseil des écoles catholiques ou des écoles publiques d'Ottawa. Ça a donné comme ça. Mais je suis convaincu qu'au niveau d'équipe de travail, ça serait important au niveau du projet que cela se fasse.

8109 Et là, c'est pas facile au niveau des intervenants, autant des enfants ou des adolescents, de voir à ce qu'ils partagent des choses différentes pour mieux nous connaître, les uns les autres.

8110 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup. Merci.

8111 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Demers, s'il vous plaît?

8112 CONSEILLER DEMERS: J'ai une question pour madame Lacasse.

8113 Est-ce que dans le projet Radio Enfant, vous vous voyez en évolution? C'est-à-dire que votre carrière en quelque sorte est en évolution. Et je vais vous donner un exemple pour que vous puissiez commenter.

8114 Vous êtes à la polyvalente. Je suppose que subséquemment à ça, c'est soit le collège ou l'université. Et prenons pour acquis que dans l'école suivante où vous allez aller, disons que c'est un collège ou c'est une université, il y a un poste universitaire ou collégial qui a reçu un permis du Conseil et qui a une fréquence qui est d'une puissance moindre évidemment que celle dont on parle aujourd'hui. Est-ce que c'est là-dedans que vous vous voyez évoluer plutôt que de rester attachée à la station Radio Enfant? Ou enfin, qu'est-ce qui restera de votre attachement à Radio Enfant dans deux, trois ans s'il devait exister telle qu'elle nous est présentée?

8115 Mme LACASSE: Je reviens à encore sur le Salon du Livre parce que c'est là que j'ai eu mon expérience avec Radio Enfant/Ado. Moi, je vois ça comme une chance qu'on m'a laissée et puis c'était pour moi la meilleure façon de m'améliorer.

8116 Pour le moment, j'essaie juste de faire de mon mieux et puis j'essaie d'apprendre encore plus pour que plus tard dans mes études en communication, plus tard radiodiffusion, ça va juste m'aider à m'améliorer et puis ça va m'aider à me lancer dans mes études et à en savoir encore plus.

8117 CONSEILLER DEMERS: Une dernière question.

8118 À l'école où vous allez, Nicholas-Gatineau, disons qu'il aurait eu un poste émetteur qui aurait permis que vous soyez entendue ou que votre école, que le poste de votre école soit entendu par une bonne partie de la ville de Gatineau, certainement autour de votre école et dans d'autres polyvalentes comme la vôtre, comment vous auriez vu ça si c'est comme ça que ça s'était passé?

8119 En d'autres mots, là, plutôt que d'être entendu jusqu'à l'est ontarien, à Renfrew ou à Maniwaki, que vous auriez été entendue dans une -- disons qu'il y aurait eu 60 000 personnes dans le rayon de l'émetteur sur lequel vous auriez eu la voix transportée plutôt qu'un où il y aurait eu un million? Est-ce que dans votre esprit, il y a une différence?

8120 Mme LACASSE: Pour moi, il n'y a pas beaucoup de différence personnellement parce que pour moi, la radio c'est un moyen de communication, peu importe le nombre de personnes qu'il y a. Ça va toujours être -- peu importe s'il y a juste une personne ou un million qui vous écoute, c'est important quand même. Il y a un auditeur ou une auditoire qui est là et puis, il faut s'en préoccuper.

8121 Donc, pour moi, il n'y a pas beaucoup de différence entre une auditoire de 60 000 personnes ou d'un million.

8122 CONSEILLER DEMERS: Merci, Mademoiselle.

8123 Merci, madame la Présidente.

8124 LA PRÉSIDENTE: Merci, Mlle Lacasse, Monsieur Dionne pour votre présentation.

8125 Nous prendrons maintenant une pause de 15 minutes.

8126 We will now adjourn for 15 minutes.

8127 I want to remind those in the hall that cellular phones and beepers must be in the off position while you are in the room.

8128 Je rappelle aux gens que les téléphones cellulaires et les téléavertisseurs doivent être débranchés quand vous êtes dans la salle d'audience. Alors nous revenons dans 15 minutes.

8129 We will be back in 15 minutes.

8130 M. DIONNE: Merci.

--- Upon recessing at 1040 / Suspension à 1040

--- Upon resuming at 1055 / Reprise à 1055

8131 LA PRÉSIDENTE: J'invite la secrétaire à faire entendre le prochain intervenant.

8132 MS POIRIER: Merci, madame la présidente. I would like to interrupt the actual process. There was one intervenor left for Infinity yesterday that was here this morning at nine and I should have started with them. So, we will hear him right now. It Is the India-Canada Association, National Capital Region. If you want to come forward.

8133 THE CHAIRPERSON: Good morning. Mr. Harish?

8134 MR. HARISH: Yes, Mr. Harish.

8135 THE CHAIRPERSON: You go ahead when you are ready.

8136 COMMISSIONER NOËL: Good morning. Madam Chair and Commissioners, my name is Suraj Harish and I am the President of the India Canada Association, National Capital Region, and I have been working for the City of Ottawa as an Environmental and Transportation Engineer for the last 25 years.

8137 India Canada Association, popularly known as ICA, has been in existence for almost 40 years, and is the umbrella organization representing 16 South Asian organizations in the National Capital Region. Total membership of ICA is 1,050. About 75 of them are from the Hull side.

8138 The Main objective of ICA is to promote social and cultural aspirations and welfare of Indo-Canadians. ICA also emphasises that need to create awareness of the concerns of the Indo-Canadians and of its role in the Canadian society. Therefore, the formation of a radio station that will broadcast programming targeting the multicultural society and a number of other third language communities, is vital to the realization of our objectives.

8139 Ottawa-Hull has one of the largest and most vibrant multicultural populations of any Canadian city. It is most reasonable to expect a full-service ethnic radio station to be licensed at the earlier possible.

8140 As you know, the Government of Canada currently allows over 200,000 people to immigrate to Canada under the independent category. These people reflect various cultural and ethnic backgrounds.

8141 During the last five years, number of people with expertise in Information Technology, Hi-Tech, Sciences, etc., and with various ethnic backgrounds, have immigrated to Canada, due to tremendous growth in Hi-Tech Industry. A significant number of these new immigrants have chosen Ottawa-Hull region as their new home and wish to contribute immensely to the cultural, economic and political viability of this region. We strongly believe that the trend will continue in the future as well.

8142 An ethnic radio station for Ottawa-Hull will be in keeping with Canada's multicultural policies. We also believe that Infinity Broadcasting has proposed a radio station that will be a true reflection of Ottawa-Hull's multicultural make-up.

8143 Infinity Broadcasting has provided us a thorough business and implementation plan. According to Infinity Broadcasting's plan, both the Advisory Council and the Board of Directors of Infinity will be representative of various ethnic communities and background, will be formed from within the local Ottawa-Hull region.

8144 The community at large and the business are very excited and thrilled to support Infinity Broadcasting and showed their support by sending over 1,800 letters and an initial business commitment for advertisement of over $450,000. We strongly believe that the diverse ethnic community of the Ottawa-Hull region can have their needs met and issues covered only by Infinity Broadcasting.

8145 We very well understand that : if we want to keep in touch with our language and culture; if we want our children to be aware of their roots and heritage; if we want to help facilitate smooth integration of immigrants to main steam; if we want a strong medium to raise our concerns, discuss our issues and; if we want our ethnic businesses to flourish and contribute to the Canadian society, then we have to support Infinity Broadcasting, because the principals of Infinity Broadcasting bring new blood and represents the new generation of immigration and visible minorities and can have greater understanding of our needs, Infinity's principals being one of us.

8146 They command our trust, faith and belief in their sincerity and dedication. With their over 21 years of experience in the Canadian Broadcasting Industry and knowing all the capabilities and dedication of Infinity Broadcasting, I will award them a grade of A+ and will respectfully ask the Commission to grant Infinity Broadcasting the license to operate 89.9 FM, an ethnic radio station in the Ottawa-Hull region. Thank you.

8147 DR. RAMAN SRIVASTAVA: Good morning, madam Chair and Commissioners. My name is Raman Srivastava and I am the President of the Indian Professionals Association of the National Capital Region. ICA, as it is popularly known, has a mandate to support Professionals of the Indian and South Asian origin and to help them achieve their professional and other goals where they live, which is the Ottawa-Hull Region.

8148 Our members include scientists who work for the Federal Governments, provincial governments, a number of private concerns, medical doctors who are both general practitioners and specialists, engineers, software professionals, economists, policy makers, lawyers, accountants, entrepreneurs, university professors; just to name a few. We are pretty much all over the place.

8149 The vacuum that exists in the Ottawa-Hull radio market and the need for an ethnic radio station cannot be better realized than by reading the following introduction to Encyclopedia of Canada's Peoples, by Doctor Magocsi, as quoted in Infinity's Supplementary Brief.

"All peoples living in Canada deserve to have a voice in its history. How and why they came to Canada -- where did the immigrants and their descendants settle -- what kinds of lives did they build for themselves and how did they contribute to the country as a whole."

8150 The application goes on to say:

"As ethnic broadcasters with over 20 years of hands-on experience in two of Canada's largest urban/ethnic markets, Infinity knows full well the vital importance of third-language radio programming to ethno-cultural communities. We are of those communities, we immigrated to Canada and have lived the experience of trying to find our way and fitting into a new way of live. We have fought long and hard for even a brokered broadcasting voice to reach out to third-language communities."

8151 Madam Chair, may I point out that the above quotations from Infinity Supplementary Brief speak volumes about what Ottawa-Hull's ethnic communities deserve, what is missing in their lives and how Infinity is determined to give them a radio voice and a presence that will serve their individual broadcasting needs, and be reflective and relevant to their communal needs and interests.

8152 Within the shadows of the Canadian Parliament, the vast multicultural communities of Ottawa-Hull are still looking for a means, for a radio voice for themselves -- something that is granted freely to everyone else. I am sure, madam Chair, you have heard it during Infinity's hearings, that radio programs play the most important role in an immigrant's interpersonal network. Radio for the ethnic communities is not just entertainment. Rather it provides the vital reinforcement of who they are, and remind them and be proud of their cultural heritage and traditions.

8153 What is remarkable in regards to Infinity's proposal is the enthusiasm with which the ethnic business communities have responded to in the past few weeks. And I would like to point out, madam Chair, in a number of recent South Asian gatherings, there is a talk of Infinity generating tremendous interest and excitement among home builders, restaurants, travel agencies, jewellery stores, grocery stores, real estate agents, and even website consultants, just to name a few. The outlet that Infinity's radio station will provide these businesses will be a boon to them.

8154 Ottawa-Hull's four largest home buildings are South Asians. One of them has committed to spending in the neighbourhood and over $50,000 annually in advertising to the major ethnic communities of Ottawa-Hull through them, if it is licensed. Similarly, an IT company has openly declared that he would budget of at least $45,000 for advertising on all ethnic programs of Infinity radio once it goes on the air. Unusual as it sounds, these declarations reflect what is waiting for Infinity Broadcasting -- an unusual interest among ethnic businesses to get on the band-wagon and go on to the next stage of their business development.

8155 That s only the tip of the iceberg, madam Chair. When I look at the bustling Chinese, Lebanese, Italian and even the Vietnamese business communities with a relatively smaller population base, I see a huge reserve of ready to be tapped revenues. Another indicator of advertising revenue is that the Chinese community alone has four Chinese dailies, filled with hundreds of advertisements from their business communities, amounting to millions of dollars worth of advertising revenue each year. As we all know, ethnic radio has been a preferred advertising medium over the ethnic print media, wherever ethnic radio exists.

8156 According to the data obtained from Citizenship and Immigration Canada, it is interesting to note, madam Chair, that the Ottawa-Carleton Region share of the total new family class immigrants increased from 2.66 per cent in 1997 to 3.37 per cent in 1999, the latest year for which the data is available.

8157 Now, if you calculate the growth of only the family class -- we are not talking about the business class or other class, just the family class in the Ottawa-Carleton Region, it was 11.2 per cent in just two years. That's fairly significant. It is more than two times the average population growth of Canada.

8158 So, I guess 1996 and since gives us an indication, but I do not think it is even coming close to a trend that we are going to see in the very near future in terms of how important Ottawa-Hull Region is. While Ottawa-Hull's ethnic population was approximately 360,000 in 1996, there have been about 8,000 newcomers to Ottawa-Hull each year since then. As we know, these immigrants reflect various cultural and ethnic backgrounds. We know very well why the Ottawa-Hull region is attracting an increasing number of immigrants and why this trend will continue. It is because this region is truly multicultural, newer immigrants feel confident that they can settle here comfortably. It is also because Ottawa-Hull's Hi-Tech, hospitality and federal job market, just to name a few, is indeed very, very hot and is likely to continue in the future as well. Currently, the Ottawa-Hull Region offers the best possible life-style, both in terms of a very successful career and a family-oriented life.

8159 Indeed, what's missing, Madam Chair, in the midst of this progression is a radio voice, which we urge you to provide by licensing Infinity Broadcasting for the 89.9 FM frequency. I will end my presentation by thanking you, Madam Chair, and the Commissioners for your time and giving me an opportunity to talk to you. Thank you kindly.

8160 THE CHAIRPERSON: Thank you very much, Mr. Harish and Srivastava.

8161 MR. SRIVASTAVA: Mr. Srivastava; call me "S", that's better.

8162 THE CHAIRPERSON: Mr. Harish's colleague. Commissioner Demers, please.

8163 THE CHAIRPERSON: Commissioner Demers, please.

8164 COMMISSIONER DEMERS: Thank you, madame Chair. Just one question. Mr. Harish and your colleague, Mr. S., you have referred to the vacuum that exists in the area. Maybe to appreciate that, could you indicate how you manage at the moment to communicate with your members and the community as a whole?

8165 MR. HARISH: Right now, we have one radio station. It's the Carleton University radio station, CKCU. We have a one and a half hour program there. That's a community run program, so the business groups cannot advertise on that station. They only announce community news in just five minutes. All the community has to glue to the radio station within that five minutes. If they miss that one, then they miss the boat.

8166 This is the reason we want a radio station in the Ottawa region so that all the business community, they can advertise on the radio station and they can have, at least to all the community people, not only for five minutes, throughout the day. That's what our main aim is.

8167 COMMISSIONER DEMERS: Thank you. And as far as your association communicating with the community, I imagine you have -- do you have a newspaper or a paper?

8168 MR. HARISH: No, we don't have a newspaper, but for their association -- like, we only have a newsletter every six months. If you miss that six-month span, then you go to the next six-month span. So we don't have any regular community newspaper in Ottawa yet.

8169 COMMISSIONER DEMERS: Thank you very much. Thank you, Madam Chair.

8170 THE CHAIRPERSRON: Thank you Mr. Harish and Mr. S. I don't know if you're familiar with the Bond movies, but you're becoming famous now, Mr. S.

---Rires\Laughter

8171 THE CHAIRPERSON: It's better than 007.

8172 MR. HARISH: 007. He's 001.

8173 MR. SRIVASTAVA: Thank you very much, Madam, and thank you very much, Commissioners, for your time.

8174 THE CHAIRPERSON: Thank you for your presentation.

8175 MR. HARISH: Thank you very much.

8176 LA PRÉSIDENTE: Madame la secrétaire.

8177 Mme POIRIER: Merci, madame la Présidente. On retourne à la liste établie. Mme Louise Poirier de la Commission "Hull, ville en santé".

INTERVENTION

8178 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, madame Poirier.

8179 Mme L. POIRIER: Alors je suis accompagnée de M. Clive Doucet qui est Conseiller à la Ville d'Ottawa.

8180 Je me présente. Je suis Louise Poirier, Conseillère municipale à la Ville de Hull. J'ai été mandatée par la Commission Ville en santé pour vous présenter un mémoire.

8181 Je suis aussi femme professionnelle de l'année dans la région de l'Outaouais. Je suis une communicatrice puisque je gère la station de télévision Télé-Québec ici, dans la région de l'Outaouais.

8182 Je suis mère de deux adolescents, et bien entendu, très impliquée dans ma communauté.

8183 Je vais vous parler de quatre choses le plus brièvement possible, parce que je vous trouve très patients et je vous admire, je tiens à vous le dire, de tous nous écouter. Alors je vais aller droit au but.

8184 Je vais vous parler de l'appui de la Ville de Hull de l'importance du réseau de communication pour nos jeunes qui pour nous, sont des citoyens à part entière dans un pays comme le Canada.

8185 Je vais aussi vous parler de la viabilité d'un programme Radio Enfant Ado puisque parfois, j'ai cru entendre que vous sembliez en douter.

8186 Je vais aussi parler de l'importance d'un projet rassembleur pour nos villes fusionnées et pour nos communautés francophones des deux côtés de la rivière. Et à ce moment-là, bien sûr, j'inviterai aussi M. Doucet à donner son point de vue comme Conseiller de la Ville d'Ottawa.

8187 D'abord, l'appui de la Ville de Hull, je réaffirme que la Ville de Hull appuie ce projet et qu'elle l'a manifesté de plusieurs façons. Vous avez reçu, bien sûr, une lettre du maire. La Commission Ville en santé a fait une résolution à cet égard. La Commission sur les Arts et la Culture a aussi émis une résolution pour appuyer le projet. Tantôt, vous entendrez la Commission jeunesse qui va venir présenter, et aussi, bien sûr, un investissement de départ pour développer le projet. La ville a investi 2 000 $. La Ville de Gatineau, elle, a aussi investi 2 000 $. La Ville d'Aylmer a investi 1 000 $.

8188 Je tiens à mentionner que depuis le début des audiences la semaine dernière, au comité plénier constitué de nos fonctionnaires principaux et des Conseillers de la Ville de Hull, on a aussi émis la possibilité d'inclure le projet Radio Enfant Radio Ado dans le Centre multisport et culturel qui est l'édifice Corners dans lequel on veut aménager une bibliothèque, un centre de sport et possiblement, avec l'édifice à côté qui est occupé actuellement par Axe-NeoSet, la radio étudiante. D'ailleurs, M. Delorme est allé étudier le dossier, et chez-nous, les fonctionnaires s'attardent à ce dossier pour voir comment on pourrait abriter Radio Enfant.

8189 Alors pour un projet qui émerge, je pense que c'est vraiment une manifestation ouverte de l'implication de la Ville de Hull.

8190 Deuxième point, l'importance d'un réseau de communication pour les jeunes. Vous savez qu'en l'an 2000, à la Ville de Hull, on a fait une étude qui s'appelle `Place aux ados'. On a rencontré et questionné près de 2 000 adolescents de 12 à 17, et on a été à force de constater que seulement 80 pour cent des jeunes se disent encore là plus ou moins informés sur les activités qui les touchent, sur la vie qui les concerne.

8191 Donc, c'est un fait, nous avons les données, ils manquent d'information. Leurs amis sont leur seule source d'information. Ce n'est pas la radio traditionnelle, ce n'est pas la télévision traditionnelle, ce sont leurs amis.

8192 Donc, c'est pour moi un indice majeur qu'ils seraient intéressés à écouter leurs amis en ondes sur une radio, parce que ce serait avec eux qu'ils pourraient échanger de l'information.

8193 De plus, on vous l'a dit ce matin, il y a un taux élevé de suicide dans l'Outaouais. C'est le plus élevé de tout le Québec.

8194 Et aussi très concrètement, dans la Ville de Hull et partout, on a un problème de tag. Le tag, c'est une déviation du graffiti qui est peut-être de l'art urbain.

8195 Mais quand on rencontre les jeunes qui vandalisent nos rues, souvent ils nous disent, et c'est clair, ils n'ont pas de moyens d'expression, ils n'ont pas de moyens de communication et ils le manifestent malheureusement de façon souvent qui enfreigne les règles d'une ville par le tag. Tout comme on l'a vu, d'ailleurs au Sommet à Québec, où les jeunes ont pris le dessus et enfin, où on a pu au moins, le seul bon côté peut-être, entendre des jeunes prendre la parole sur le plan politique.

8196 Nous pensons donc qu'il faut donner à nos jeunes une place dans notre société en commençant par un réseau de communication qui leur est dédié et qui a fait ses preuves jusqu'à présent. Ils sont des citoyens à part entière, et pour nous, c'est une priorité. On ne peut pas traiter nos jeunes comme si c'était des citoyens de second ordre.

8197 Deuxièmement, on y croit parce que les jeunes de l'Outaouais ont besoin de s'exprimer et d'être entendus par les autres générations pour réduire le clivage.

8198 Donc, pour nous, une Radio Enfant et une radio jeune n'est pas une radio pour faire, encore là, un ghetto pour les jeunes. C'est au contraire une occasion de s'ouvrir à l'ensemble de la population et d'être entendu et de communiquer. C'est donc une radio inter-génération.

8199 Il ne faut pas penser que cette radio sera écoutée uniquement par les jeunes. Toute maman, tout parent, toute personne qui, bien sûr, intervient auprès des enfants. Les grands-mamans, les grands-papas, tout ce monde-là va être intéressé à participer pour entendre le point de vue des jeunes. Il ne faut pas penser simplement qu'il y aura de tout jeunes enfants. Il y aura des jeunes qui ont des choses à dire, des jeunes plus âgés aussi.

8200 Alors pour nous, ce projet contribue à créer une ville en santé, et je pense que l'un des points forts du pays, le Canada, c'est on dit qu'on a un qualité de vie numéro un, bien je pense qu'il faut écouter nos jeunes et leur donner cette place-là.

8201 Le troisième point, la viabilité d'un programme enfant et ado. Bien sûr, il me fait plaisir de l'aborder. Il y a plusieurs questions qui ont été posées tantôt par Mme Noelle, entre autres, sur la durée de diffusion.

8202 Cent vingt-six heures de programmation par semaine, pour nous, ça ne nous inquiète pas. Nous savons qu'ils auront toute la créativité nécessaire pour offrir des émissions de qualité encadrées par des gens compétents et inspirés eux aussi par l'actualité quotidienne, la même que celle des adultes, et qui saura mettre en effervescence leur curiosité proverbiale.

8203 Si les adultes trouvent des prétextes pour remplir des heures et des heures d'émissions en ondes, pourquoi est-ce que ce serait différent pour les jeunes? La même réalité les intéresse, et pour nous, il n'y a pas de problème.

8204 D'ailleurs, dans la région, si vous manquez d'exemple, il y a plein d'activités qui touchent les jeunes. Je vais n'en nommer que quelques-unes de ces activités-là. Mais pour chacune que je nomme, il y en a 10 autres, 20 autres qui pourraient faire surface.

8205 Connaissez-vous le festival de théâtre étudiant qui regroupe des centaines de jeunes ici? On en entend très peu parler. Une radio étudiante mettrait en vedette ce travail fait par nos jeunes.

8206 Nos clubs de vacances sont actifs tout l'été en-dehors des heures des écoles, si vous avez des doutes de ce côté-là, et toutes les villes ont des clubs de vacances.

8207 Le Salon du livre a été vraiment un endroit exceptionnel où les gens ont pu l'expérimenter, et jusqu'à présent, je peux dire, je pense que dans les autres stations qui veulent se présenter sur les mêmes ondes, très peu ont autant d'expérience que nous on a expérimenté notre radio, et je pense que c'est un point fort.

8208 Il y a plein de tournois sportifs ici, que ce soit Cascinada -- si vous ne la connaissez pas, c'est une activité de ski de fond qui regroupe les jeunes immigrants. On en parle très peu. Les tournois de hockey peewee. Les écoles de musique et de danse qui présentent des spectacles. Le Festival des montgolfières. Buckingham en Fête. Musique en Nous. Fleur de Macadam qui consiste à faire des dessins à Aylmer sur le trottoir. Toutes nos galeries d'art qui ont des volets éducatifs pour les jeunes, que ce soit la Galerie Montcalm, L'imagier, Art Images, le Musée des Enfants qui est une source mirobolante d'information, de même que l'Eco-Musée.

8209 Quant à l'auditoire, en plus de quelques 65 000 jeunes francophones de la région, il y a toute une communauté de 325 000 francophones dans la grande région ici. Et vous, du CRTC, vous savez qu'il y a des émissions avec et pour les jeunes partout sur les ondes ailleurs. Elles attirent aussi leurs parents, les grands-parents, les frères, les soeurs, les oncles et les tantes, et le zapping, tout le monde le fait. Bien sûr, c'est très rare qu'on écoute une radio 24 heures sur 24. On se promène de l'une à l'autre, et ça, je suis certaine que vous le savez. Je considère qu'à la Radio Enfant, les gens aussi vont zapper. Ils vont écouter le bout qu'ils aiment, et parfois, ils vont aller ailleurs. Mais il y aura définitivement une clientèle qui sera des gens dévoués à ces ondes-là.

8210 C'est une radio, donc, inter-génération, avec un bassin d'enfants inépuisable. A preuve, nous sommes à construire de nouvelles écoles à la Ville de Hull dans le secteur Du Plateau. A Gatineau, une nouvelle école secondaire. Et en plus de ça, il est important de mentionner que dans la région, nous avons des écoles qui forment les étudiants en communication qui pourront servir bien sûr à nous supporter et à donner des orientations de la main-d'oeuvre. Je pense à la Cité collégiale qui est réputée, au Collège Algonquin, au Collège de l'Outaouais qui a une formation en communication et en cinéma, aux universités qui ont toutes une formation en journalisme, qui pourront servir de laboratoire aux étudiants. Donc, on ne veut pas faire de cette radio un ghetto mais une ouverture pour le dialogue.

8211 Finalement, mon dernier point -- et je laisserai M. Doucet ajouter son grain de sel dans ça -- l'importance d'un projet rassembleur pour nos villes fusionnées et pour nos communautés francophones.

8212 Soixante-cinq milles watts, ce n'est pas trop grand. Ottawa vient de le vivre, sa fusion. Une mégaville de 800 000 de population et on prévoit un million pou l'an 2012, c'est du monde.

8213 Gatineau-Hull s'apprête à vivre aussi avec 225 000 citoyens; Aylmer, Buckingham, Gatineau, Hull, Masson-Angers, c'est du monde. Et bien sûr, il y a toute la communauté rurale qui s'étend de la Petite Nation au Pontiac, de Pembroke jusqu'à, bien sûr, Rigaud. Ces gens-là sont souvent des gens qui viennent ici et eux ne font pas de distinction. Ils se promènent un peu partout, ils viennent magasiner ici, ils viennent voir de la culture.

8214 Alors l'information, vous savez, quand j'écoute, moi, n'importe quelle autre station, quand on me parle d'une vente de garage sur une rue, c'est local, mais tout le monde l'écoute. Alors bien sûr, je suis convaincue que quand on parlera d'une activité locale pour les jeunes, tout le monde va l'écouter. Tout le monde va être intéressé, et pour moi, il n'y a pas de différence entre une radio pour enfants et une radio pour adultes.

8215 Vous voyez que je le dis avec passion parce que j'y crois beaucoup et je crois surtout en nos jeunes comme citoyens à part entière, je le répète.

8216 De tels projets peuvent laisser, vous savez, ceux des fusions, des séquelles dans la population. Cependant, si nous rapprochons nos jeunes par une radio, nous donnons un projet d'avenir unificateur à la région, à la grande région qui le vit. On crée une génération plus ouverte, une génération qui communique et qui échange.

8217 Une radio locale faite par les gens d'ici et prise en main par les gens d'ici, la région en a bien besoin et nous serons fiers de servir d'exemple au reste du pays.

8218 La région a aussi besoin de servir d'exemple pour rassembler la population francophone. Tantôt, vous cherchiez des exemples rassembleurs pour les francophones. Je pourrais vous parler de Bal de Neige, mais entre autres, le plus bel exemple sera celui des Jeux de la Francophonie. On cherche à créer des liens entre tous les francophones, surtout ceux des deux rives par une alliance entre Ottawa et Hull. Je me dis, c'est vraiment la lancée pour maintenir ces liens-là. Et déjà, il y a un projet de radio qui se joue là, alors je pense qu'on a tous les éléments.

8219 Sur ce sujet maintenant, qui est de la francophonie, je vais laisser mon confrère d'Ottawa s'exprimer parce que je considère qu'en étant tous les deux ici, on est un bel exemple qu'il faut cesser d'isoler les francophones de chaque côté de la rivière et qu'il faut travailler ensemble.

8220 D'un côté, il y a ceux qui veulent construire des murs, et de l'autre, il y ceux qui veulent construire des ponts.

8221 Je pense que tous les deux, nous voulons construire des ponts, mais avant de lui céder la parole, je veux simplement dire et c'est par des formations professionnelles, vous savez pour les fonds, il y a des radios qui existent actuellement et qui n'ont pas de publicité sur leurs ondes. Je pense aux radios communautaires. Je pense à Radio-Canada.

8222 Alors je pense qu'une Radio Enfant pourrait vivre sans ça, mais aussi, puisque moi je suis à Télé-Québec et que vous connaissez bien Télé-Québec, il y existe -- je serais pour moi, des commerciaux sur les ondes de la radio, mais peut-être limités, comme on le fait à Télé-Québec, limités dans le choix. Par exemple, on sait qu'on ne permet pas d'annoncer n'importe quoi sur les ondes de Télé-Québec. Et limités aussi dans le nombre. Vous avez eu des demandes cette année, je pense que vous y avez acquiescé pour qu'on augmente le nombre. Mais on peut aussi le limiter de sorte que nos enfants ne seraient peut-être pas pollués par un nombre majestueux de commerciaux.

8223 Alors sur ce, je cède la parole à mon comparse conseiller.

8224 Mme POIRIER: Je m'excuse juste un moment, madame la Présidente.

8225 Madame la Présidente, les 10 minutes permises sont dépassées. Je vous laisse à vous la décision.

8226 LA PRÉSIDENTE: Il faut entendre l'Ontario maintenant.

8227 Mme POIRIER: Merci, Madame.

8228 M. DOUCET: Merci, madame la Présidente. Je n'ai que deux minutes.

8229 Je m'appelle Clive Doucet. Je suis le conseiller du quartier capital de l'autre côté de la rivière.

8230 La plus grande ville francophone au Canada après Montréal est Ottawa/Hull, avec une population de 320 000 personnes. Sur les deux villes, on trouvera les universités, les collèges, les hôpitaux, les théâtres, les gens d'affaires. Malheureusement, les deux communautés ont été coupées par la frontière de deux provinces différentes et plus de 20 municipalités.

8231 Le résultat est que les deux communautés ont été affaiblies et leur capacité à ces causes communes a été réduite dans la région et par rapport à leur province respective.

8232 Chacune a été ignorée par Queen's Park et Québec et je suis ici pour dire avec le fusionnement des villes, ce qui est en train de résoudre nos divisions internes, le temps est arrivé pour que les communautés francophones des deux côtés de la rivière travaillent ensemble pour le bénéfice de l'une et de l'autre, comme la chanson de monsieur Plamondon dit.

8233 Pour commencer ce nouveau départ, nous avons besoin de nouveaux outils. Un poste de radio que nos jeunes puissent partager est une de ces démarches nécessaires.

8234 J'espère que vous voyez l'importance de cette démarche dans notre région pour une communauté mieux branchée, mieux capable de gérer son destin.

8235 En terminant, je veux déposer une lettre d'appui d'une de mes collègues, madame Madeleine Meilleur.

8236 Je vous remercie, madame la Présidente.

8237 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Doucet, Madame Poirier.

8238 Votre présentation est très claire. Je ne crois pas que nous avons des questions. Merci.

8239 Et voilà, nous vous remercions.

8240 Madame la secrétaire, s'il vous plaît?

8241 Mme POIRIER: La prochaine intervention va être présentée par le Conseil des écoles catholiques de langue française du Centre-Est, monsieur Marc Godbout.

INTERVENTION

8242 Mme CHEVALIER: Alors bonjour, Madame la Présidente, mesdames et messieurs les commissaires.

8243 Je voudrais d'abord remercier le CRTC de nous permettre de venir témoigner de notre appui au projet de Radio Enfant/Ado. Je me nomme Madeleine Chevalier et je suis la présidente du Conseil des écoles catholiques de langue française du Centre-Est de l'Ontario, le plus important conseil scolaire francophone hors-Québec.

8244 Aussi, je voudrais vous présenter monsieur Mario Lajoie qui est le directeur de l'imputabilité et soutien à la pédagogie à notre conseil.

8245 Mon conseil scolaire désire apporter son soutien à la demande de licence radio FM présenté par la Fondation Radio Enfant. Nous sommes d'avis que ce projet novateur se conforme tout à fait aux fins que nous poursuivons, soit l'épanouissement et la réussite de nos élèves francophones catholiques qui vivent en situation minoritaire en Ontario.

8246 Nous avons trois thématiques principales à vous présenter aujourd'hui:

8247 La première, la Radio Enfant, c'est un instrument idéal pour développer chez les enfants le sentiment d'appartenance à la communauté francophone vivant en milieu minoritaire dans l'Est de l'Ontario.

8248 La deuxième, la Radio Enfant, c'est un puissant outil de développement pédagogique.

8249 Et en troisième lieu, la Radio Enfant doit être non-commerciale.

8250 Alors pour le premier élément, la Radio Enfant/Ado, c'est un instrument idéal pour développer chez les enfants le sentiment d'appartenance à la communauté francophone vivant en milieu minoritaire dans l'Est de l'Ontario.

8251 Voici d'abord quelques données sur le contexte dans lequel nous oeuvrons et qui vont servir à illustrer cette première thématique.

8252 Le Conseil des écoles catholiques de langue française du Centre-Est de l'Ontario a la responsabilité de fournir des services éducatifs à plus de 16 000 élèves répartis dans 51 écoles élémentaires et secondaires. Notre territoire s'étend sur plus de 33 000 kilomètres carrés. En plus de couvrir la municipalité d'Ottawa, notre réseau d'écoles de langue française va aussi loin que les municipalités de Kingston, Petawawa, Pembroke et Brockville.

8253 Je vous signale aussi que nous sommes un des trois conseils scolaires de langue française qui dessert tout le territoire de l'Est de l'Ontario, les deux autres étant le Conseil scolaire de district catholique de l'Est de l'Ontario et le Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario. Nos trois conseils scolaires réunis desservent plus de 42 000 élèves francophones répartis sur un territoire plus grand que la Belgique et juste un tout petit peu plus petit que la Suisse.

8254 Avec la fréquence ainsi que la puissance demandée par le projet de Radio Enfant/Ado, il serait possible aux élèves de tout l'Est de l'Ontario, enfants et ados, de communiquer avec l'ensemble de notre communauté scolaire et de mousser ainsi leur sentiment d'appartenance à cet Ontario français.

8255 Par conséquent, la Radio Enfant/Ado va nous aider à réaliser notre mission éducative selon le mandat des écoles franco-ontariennes dont le mandat, vous le trouverez en annexe à cette présentation.

8256 En résumé, nous croyons que c'est un instrument qui va favoriser chez les élèves le développement d'une identité personnelle, linguistique et culturelle francophone plus forte ainsi que le sentiment d'appartenance à une communauté franco-ontarienne dynamique et pluraliste.

8257 Pour le deuxième point, la Radio Enfant, c'est un puissant outil de développement pédagogique.

8258 Au cours du printemps, sept de nos écoles élémentaires, avec des élèves de 6 à 14 ans, ont participé au projet pilote Radio Enfant diffusé dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie 2001. Ce fut une expérience d'apprentissage dans un contexte authentique qui s'est avérée fantastique pour tous les élèves qui, je vous le rappelle, ont ainsi pris en charge une journée de radiodiffusion réelle dans leur communauté.

8259 Les résultats de ce projet ont dépassé nos attentes au niveau de l'engagement de nos écoles, de la pertinence au niveau pédagogique. Un des problèmes que nous avons vécus cependant était que nous avions une fréquence qui n'était pas assez puissante pour pouvoir rejoindre toutes nos communautés pour qu'on puisse en profiter pleinement.

8260 Les résultats de ce projet ont dépassé nos attentes. Vous avez d'ailleurs pu en voir un aperçu par le biais du vidéo tourné dans nos écoles qui vous a été présenté il y a quelques jours.

8261 Avec ce projet pilote, nous avons pu constater comment il était possible, par le truchement de la radiodiffusion, d'exploiter des liens directs avec le programme scolaire de l'Ontario, notamment les curriculum de Français, d'Études sociales, Histoire et Géographie et Éducation artistique, tout en donnant aux élèves un tremplin idéal pour faire de l'animation culturelle ainsi que des occasions multiples d'intégrer les nouvelles technologies de l'information et de la communication à l'apprentissage.

8262 Je vous souligne d'ailleurs que la dimension "compétence médiatique" fait maintenant partie des compétences à développer dès la première année de scolarité en Ontario. Il est en effet primordial, vous en conviendrez sans doute, que les élèves apprennent à exercer leur esprit d'analyse et leur jugement critique face aux médias et aux messages qu'ils véhiculent. Et ce projet procure une belle occasion de développer cette compétence.

8263 Fort de cette expérience pédagogique des plus positive, nous pensons que le projet de la Fondation Radio Enfant répond admirablement bien à la vision éducative du Conseil des écoles catholiques de langue française du Centre-Est de l'Ontario.

8264 Nous savons aussi que les deux autres conseils scolaires de l'Est de l'Ontario sont également hautement favorables à ce projet. Nous souhaitons donc vivement que cette nouvelle option pédagogique soit offerte aux écoles de l'Est de l'Ontario dès l'an prochain, et ce, à titre de projet pilote pour une période d'au moins trois ans. Cette expérience devrait faire l'objet d'une évaluation continue et, si elle s'avère positive, elle pourrait éventuellement être offerte à toutes les écoles de langue française de l'Ontario et même du Canada. Nous savons qu'il existe quelques expériences semblables de radio-enfant dans d'autres pays. Nous pensons que le CRTC devrait encourager ce type de projet pédagogique novateur au Canada.

8265 Et enfin pour le troisième point, la Radio Enfant/Ado doit être non-commerciale.

8266 Nous appuyons la position du Comité d'implantation de Radio Enfant/Ado qui a exprimé sa préoccupation face au danger de commercialisation d'une radio destinée aux enfants et aux adolescents. Quoique nous soyons pas contre certains types de publicité, en raison de la nature de notre mandat, nous aurions beaucoup de difficultés à supporter un projet dont la viabilité financière repose sur de la publicité de type commercial, par exemple.

8267 Tout en étant une question très délicate, la viabilité financière d'un tel projet soulève de grands défis. Vous savez probablement que les conseils scolaires ne peuvent pas financer directement une radio enfant/ado. Toutefois, nous nous engageons à soutenir financièrement le projet de diverses façons.

8268 D'une part, nous envisageons présenter une demande de financement au Programme inter-ministériel des communautés des langues officielles, appelé PICLO, afin d'obtenir un pourcentage des coûts de démarrage.

8269 Puisque les objectifs du PICLO visent le développement, l'épanouissement et le rayonnement des artistes et des organismes francophones du Canada en situation minoritaire, nos premiers échanges ont suscité des réactions positives des agents du PICLO. D'autre part, nous sommes aussi prêts à appuyer des campagnes de financement qui pourraient être lancées dans notre communauté.

8270 Nous croyons par contre que la principale source de financement devrait venir du secteur des médias, à savoir des entreprises de communication et de diffusion. En effet, il est évident qu'un projet comme Radio Enfant/Ado pourrait avoir des répercussions positives pour tout le secteur des médias. Par exemple, il sera la source de contributions originales à la programmation canadienne où trop rarement on donne la parole aux enfants. Il suscitera un intérêt renouvelé chez les jeunes pour le domaine des médias en général et de la radio en particulier . Il pourra préparer la relève, et il servira à dépister de nouveaux talents, et ainsi de suite.

8271 Pour assurer la viabilité financière du projet et la participation des conseils scolaires, nous pensons donc qu'il est essentiel que le CRTC définisse un cadre de financement pour une telle radio qui ne soit pas commercial et qui repose en grande partie sur une contribution des entreprises de communication et de diffusion canadiennes. Le Comité d'implantation de Radio Enfant/Ado a des recommandations plus précises à vous faire à cet égard.

8272 Alors, je vous remercie encore une fois de nous avoir écoutés. Je suis prête à prendre des questions.

8273 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Chevalier.

8274 Madame Noël, s'il vous plaît?

8275 CONSEILLÈRE NOËL: On revient toujours au même point et quant à moi, c'est le financement. Vous nous parlez de réactions positives des agents du PICLO. Est-ce que vous avez des engagements fermes, conditionnels à l'obtention d'une licence ou si c'est seulement des peut-être?

8276 Mme CHEVALIER: On était au niveau des discussions préliminaires et c'était très favorable.

8277 CONSEILLÈRE NOËL: Mais vous n'avez pas d'engagements fermes.

8278 Mme CHEVALIER: Nous n'avons pas d'engagements fermes.

8279 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez vérifié, par échantillonnage, quels seraient les résultats d'une campagne de financement qui serait lancée dans votre communauté? Avez-vous fait des sondages pour savoir qu'est-ce que les gens seraient prêts à fournir, à contribuer pour s'assurer d'un financement à long terme? On parle d'une licence de sept ans et il ne faut pas penser à des frais de démarrage et puis ensuite que la manne va tomber du ciel.

8280 Est-ce que vous avez des engagements? Est-ce que vous avez des sondages auprès de la population pour voir s'ils seraient prêts à contribuer et dans quelle mesure?

8281 Mme CHEVALIER: Notre historique à notre conseil démontre quand même l'engagement des parents à promouvoir l'excellence en éducation pour nos enfants.

8282 Alors à chaque fois qu'il y a eu des projets qui ont été mis à l'avant, on a toujours obtenu un succès. En plus, lorsqu'il y a eu le projet pilote l'an dernier, au niveau de notre conseil, il y a eu 1 000 dollars par école qui ont été alloués du conseil scolaire comme tel.

8283 Alors quand il y a des projets, on s'assure qu'on a les financements pour --

8284 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, mais c'était un projet ponctuel.

8285 Mme CHEVALIER: Oui.

8286 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que, à long terme, sur une période de licence qui est de sept ans, est-ce que vous pouvez vous assurer d'un engagement continuel des parents?

8287 Mme CHEVALIER: On pourra --

8288 CONSEILLÈRE NOËL: Des payeurs de taxes.

8289 Mme CHEVALIER: On ne pourra pas vous fournir 50 pour cent du revenu que vous avez besoin pour financer ce projet-là. Mais il est certain que si on avait besoin des argents à un certain moment donné, qu'on pourrait avoir la participation des communautés.

8290 CONSEILLÈRE NOËL: Mais vous comprenez le dilemme dans lequel on se trouve. Nous, on doit s'assurer que le projet peut fonctionner.

8291 Mme CHEVALIER: Oui.

8292 CONSEILLÈRE NOËL: Donc, les sommes sont disponibles. Et vous nous dites, bien, donnez-nous la licence et puis on va trouver l'argent. C'est le serpent qui se mord la queue, là. Vous comprenez ce que je veux dire?

8293 Mme CHEVALIER: Oui.

8294 Moi, je vous dit, par exemple, que c'est un outil pédagogique extraordinaire qui assurerait le développement de l'élève au niveau des médiations, et au niveau de son estime de lui et qui aurait un impact très positif au niveau --

8295 CONSEILLÈRE NOËL: Je comprends tout ça et on est tous pour la vertu, la tarte aux pommes. Mais est-ce que si vous aviez un projet un peu plus modeste, si vous preniez une fréquence qui est un peu moins étendue, moins puissante, est-ce que pour votre projet pilote, ça ne serait pas déjà quelque chose qui serait intéressant?

8296 Mme CHEVALIER: Non. Notre conseil scolaire couvre plus de 33 000 kilomètres carrés. Et une des réalités que la francophonie en Ontario vit est son isolement au niveau de la francophonie à cause de la grandeur du territoire.

8297 Il est primordial pour nous autres d'établir des moyens de communication entre ces communautés-là pour qu'elles puissent s'entraider, se rallier, se reconnaître, se rendre compte qu'elles ne sont pas seules dans leur petit coin de pays complètement isolé. Alors c'est primordial.

8298 CONSEILLÈRE NOËL: J'ai posé une question à monsieur Dionne tout à l'heure et il n'a pas répondu. Est-ce que vous avez envisagé, par exemple, le streaming audio sur ordinateur? C'est une des méthodes qui a été privilégiée par la Société Radio-Canada pour mettre sur pied un réseau, la troisième chaîne qui s'appelle Bande à part qui est disponible sur l'Internet. Est-ce que c'est une possibilité que vous avez envisagée?

8299 M. LAJOIE: Je crois que dans le projet pilote qu'on avait au printemps, effectivement, il y avait la possibilité d'accéder par Internet à la radio. Mais par ce moyen-là, on ne peut pas rejoindre tout le monde. C'est-à-dire c'est limité comme capacité de rejoindre l'auditoire.

8300 CONSEILLÈRE NOËL: Je n'ai pas d'autres questions. Merci.

8301 LA PRÉSIDENTE: Le conseiller Demers, s'il vous plaît?

8302 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la Présidente.

8303 Madame Chevalier, seulement une question. Je sais que vous n'avez sûrement pas fait des études approfondies sur ce qui se passe ailleurs dans le monde, mais vous y faites référence. Et je me demande si vous nous avez tout dit de ce côté-là ce que vous savez sur des projets ailleurs de radio-enfant.

8304 Mme CHEVALIER: Monsieur Lajoie?

8305 M. LAJOIE: Disons, je vais répondre, Madame Chevalier.

8306 On sait qu'il existe des projets pour en avoir discuté, entre autres, avec monsieur Delorme et pour avoir regardé sur Internet. Il y a eu des projets en France, au Mexique et ailleurs. J'oublie les pays, mais pour vous dire concrètement de quelle façon ils fonctionnent, je n'ai pas les détails à ce niveau-là.

8307 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la Présidente.

8308 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Chevalier, Monsieur Lajoie de votre présentation.

8309 Madame la secrétaire, s'il vous plaît?

8310 Mme POIRIER: Merci, madame la présidente. La prochaine intervention est présentée par la Commission Jeunesse de Hull.

INTERVENTION

8311 Mme GOURDE-BUREAU: Alors, bonjour, merci de nous accueillir à ces audiences. Je me présente; Audrey Gourde-Bureau, membre de la Commission Jeunesse. J'ai 13 ans, j'étudie à l'école St-Joseph de Hull en deuxième secondaire. Je suis membre de la Commission Jeunesse depuis le 6 février dernier; c'est-à-dire depuis sa formation.

8312 Je représente avec Rémi Darveau, un autre membre de la Commission Jeunesse, le district 3 de Wright à Hull. Dans ce district, il y a 300 adolescents de 12 à 17 ans et pour toute la ville on compte 3,359 ados. J'ai été témoin de la consultation menée auprès de 1,981 jeunes de Hull.

8313 Je me suis aussi présentée lors d'une réunion de quartier qui avait pour but d'élire des jeunes sur la Commission Jeunesse. J'étais très confiante que je pourrais, avec les membres de la Commission Jeunesse, améliorer la qualité de vie des adolescents à Hull et leur donner une plus grande place dans la ville. Je pense que c'est important de participer et de s'engager et c'est pour ça que je suis ici aujourd'hui.

8314 Nous sommes 20 adolescents dans la Commission Jeunesse, soit deux par district électoral. Comme on ne peut pas travailler sur tous les sujets à la fois, on a fait des choix. On en est arrivés

a se concentrer autour de certains thèmes importants, soit la sécurité, le transport, les activités et les lieux de rencontre.

8315 Nous avons également ajouté un autre thème que nous avons placé en haut de la liste de nos priorités: la reconnaissance. Celui-ci a pour but de favoriser la reconnaissance des jeunes de leur place dans la ville et c'est de cet aspect prioritaire dont on se préoccupe actuellement avec le projet Radio Enfant, Radio/Ado.

8316 On pense que les jeunes n'ont pas la chance de prendre pleinement et positivement leur place en ce moment. Pourtant, ils sont capables de poser des actions très importantes et de se faire valoriser. Quand on entend: "Ah! les jeunes, c'est rarement pour parler de leur succès", et pourtant ils en ont.

8317 Dans notre premier objectif, la reconnaissance, nous avons écrit comme projet concret notre appui au projet Radio Enfant, Radio/Ado. On s'est engagés pour que celui-ci réussisse. On a mis beaucoup d'énergie et on compte poursuivre de la même manière.

8318 Le projet Enfant Radio, Radio/Ado en est un d'une grande envergure et d'importance pour nous les jeunes. Si, présentement, les radios commerciales s'intéressent beaucoup aux jeunes, c'est parce qu'ils sont des consommateurs, ceux qui vont acheter ce qui est "in" et actuel. Ces radios ne sont pas intéressées à travailler avec nous.

8319 Est-ce qu'il y a des jeunes qui participent aux décisions quand une radio commerciale décide du programme?

8320 Beaucoup d'adultes affirment offrir ce que les jeunes veulent, mais en même temps, beaucoup d'entre eux craignent impliquer ces jeunes dans les décisions. La radio et les jeunes occupent une très grande place dans notre société et, pourtant, aucune chaîne ne permet entièrement aux jeunes de s'impliquer afin de former une programmation conçue par eux, selon leurs besoins. C'est ce que le projet nous offre et pourquoi la Commission Jeunesse l'appuie.

8321 Un adolescent aime prendre sa place et c'est ce que le projet Radio Enfant, Radio/Ado nous donne comme opportunité. Cette radio nous permettra de mieux nous informer des activités disponibles dans la région pour les ados puisque notre principale source d'information proviendra des jeunes de notre âge et de nos amis et que ce sont eux qui feront cette radio.

Ce sera un outil de communication entre jeunes.

8322 Il me semble que le moyen le plus efficace de rejoindre cette clientèle ciblée, celle des jeunes, est la radio. Ce média est idéal pour communiquer avec les ados qui sont en général de grands consommateurs de musique. Beaucoup de jeunes se privent d'activités à cause du coût ou du transport, mais comme la radio est gratuite et accessible à tous, même à la maison, je pense que c'est un moyen gagnant pour les rejoindre.

8323 Dans la région, la Radio Enfant, Radio/Ado aura également une place importante afin de mieux pouvoir communiquer sur un territoire étendu. Il sera important que les jeunes d'un coin de la région connaissent les projets et les succès des jeunes d'un autre endroit éloigné.

8324 La radio pourrait contribuer à créer des liens entre les jeunes. Elle pourra aussi permettre aux jeunes d'échanger sur les sujets de la vie courante qui les concerne, les touche, les préoccupe, les influence et de débattre ouvertement de leurs opinions en onde.

8325 Par exemple; le mois dernier, un étudiant d'une école a été suspendu parce qu'il peignait ses cheveux en punk. Les adultes ont lu cet article et se sont fait une idée de la nouvelle et, maintenant, terminé jusqu'à la prochaine suspension, peut-être?

8326 Si nous avions eu une radio, on aurait pu aller plus loin dans le sujet et, surtout, donner la parole aux ados sur un phénomène qui les concerne puisqu'on vit tous avec des règlement dans notre milieu scolaire.

8327 On aurait pu faire une émission en ligne ouverte où les ados auraient pris position, faire une émission avec un directeur d'école qui autorise les cheveux punk dans son école, interviewer un punk, donner la recette de produits pour se peigner les cheveux en punk, rencontrer un ex-punk devenu agent d'immeuble, faire un sondage pour ou contre afin de savoir ce que les jeunes en pensent ou inviter des experts sur le sujet.

8328 Plusieurs possibilités peuvent être faites aux adolescents grâce à la Radio Enfant, Radio/Ado et ainsi développer l'estime de soi que les ados expriment à leur manière.

8329 Le projet Radio Enfant, Radio/Ado peut permettre aux jeunes -- peut apprendre aux jeunes à adopter un esprit de collaboration. En groupe, on trouve des solutions et on est fier de soi, par la suite, lorsqu'on regarde les résultats.

8330 Le succès du travail est contagieux. Plus on le pratique, plus on est efficace et plus on conçoit des projets à réaliser ensemble. Cet acquis est important à la radio et dans la vie.

8331 Ce projet de radio nous invite à l'apprentissage dans différents domaines rattachés à la radiodiffusion.

8332 Quand j'ai voulu interviewer un auteur de roman jeunesse, par exemple, il m'a fallu me préparer. J'ai fait la lecture des romans publiés, j'ai lu le dossier de presse de la maison d'édition, j'ai pris des notes, j'ai préparé mes questions afin qu'elles soient pertinentes et intéressantes pour les auteurs et, surtout j'ai géré mon stress face à cette entrevue.

8333 J'ai à coup sûr révisé mon français, appliqué une méthodologie de travail, exercé une meilleure expression orale et diversifié mon vocabulaire.

8334 En radio, on doit se surpasser. Je rêvais de faire de la radio, mais je ne savais pas comment m'y prendre lors de ma première expérience. Et même si on m'expliquait le fonctionnement, je n'étais toujours pas certaine de moi. Je crois que ça a été un très bel essai, non seulement pour moi, mais pour tous ceux qui ont eu la chance d'y participer.

8335 Quand j'étais au micro, je me sentais nerveuse, mais tout de même impatiente. J'ai travaillé fort et c'est pour ça que j'ai réussi à me surpasser.

8336 Notre expérience de travail à la radio nous a également fait développer des qualités comme la débrouillardise, puisqu'il faut bien trouver des solutions quand des difficultés arrivent. Il faut penser vite et savoir faire preuve de logique. Pour mettre de l'entrain à une émission, il faut également être dynamique.

8337 Je sais aussi que je vais développer mon sens de l'organisation. Avant d'arriver en onde, il faut s'organiser, s'organiser soi-même et s'organiser en équipe, ramasser nos notes, les discs compacts, prévoir un verre d'eau pour l'invité, avoir une montre pour planifier le temps; toutes sortes de détails qui contribuent au succès de l'émission.

C'est valorisant de prendre ses responsabilités et les jeunes aiment avoir la chance d'en prendre.

8338 J'ai hâte de découvrir le métier de la radio. L'animateur: il doit porter attention à la prononciation, articuler ses pensées, savoir faire face aux situations imprévues. Le technicien: attentif et précis, toujours à l'écoute de l'action qui se déroule sur les ondes. Le mixeur: appliqué et bien organisé et qui développe une facilité d'adaptation. Le disquaire et ses propositions musicales, il déniche les dernières trouvailles. Et tout ça, avec le plaisir d'apprentissage des jeunes qui exerceront ces tâches.

8339 Les jeunes aiment faire du bénévolat dans des lieux stimulants, intéressants et enrichissants. Ils veulent également s'impliquer dans des activités créatrices si elles sont organisées par eux et pour eux. Leur engagement dépend souvent du degré d'engagement des jeunes de leur âge. Cette radio qui leur serait spécialement dédiée doit donc être le résultat du bon vouloir des jeunes.

8340 Tous ces acquis devraient être considérés comme un atout à leur expérience de travail. L'action bénévole des jeunes sera à la base de ce projet.

8341 J'espère avoir su vous expliquer ce que la Radio Enfant, Radio/Ado va changer dans notre quotidien et comment ce projet peut faire de nous, les jeunes, des individus un peu plus accomplis. Nous espérons que beaucoup d'adolescents auront la chance de participer au projet.

8342 En terminant, je voudrais ajouter que lors de notre -- on a mentionné dans notre plan d'action qu'on vous a fait parvenir dans notre mémoire que la Commission Jeunesse contribuerait financièrement au soutien de la Radio Enfant, Radio/Ado. Merci.

8343 LA PRÉSIDENTE: Merci. C'est bien mademoiselle Gourde-Bureau?

8344 MLLE GOURDE-BUREAU: Oui.

8345 LA PRÉSIDENTE: Le Conseiller Demers a des questions.

8346 CONSEILLER DEMERS: Merci, madame la présidente. D'abord, je dois dire que probablement que mes collègues femmes sont très contentes qu'il y ait là trois femmes et un garçon.

8347 LA PRÉSIDENTE: Nous sommes contentes pour lui.

8348 CONSEILLER DEMERS: Vous voyez, je pensais qu'elles ne l'auraient pas souligné. Alors, je ne dirai pas pour aller au plus sérieux. Juste peut-être pour nous situer, vous l'avez fait un peu, la Commission Jeunesse date de février à Hull, c'est votre projet le plus important jusqu'ici? Pouvez-vous en deux, trois mots nous situer?

8349 Mme BERNIER: Bonjour, Marie Bernier, coordonnatrice de la Commission Jeunesse de Hull. La Commission a été formée, effectivement, le 6 février dernier, les membres de la Commission ont dû faire des sélections sur les projets sur lesquels ils voulaient travailler, tout ça en étudiant le rapport de consultation. Et la Radio Enfant, Radio/Ado a été effectivement nommée dans le premier objectif de la Commission Jeunesse, c'est-à-dire d'assurer la reconnaissance des jeunes.

8350 Alors, on a appelé ça la reconnaissance, de sorte à ce qu'on puisse travailler sur la perception que l'enfant de la communauté a des jeunes, des adolescents, c'est quelque chose qui les préoccupe beaucoup, oui.

8351 CONSEILLER DEMERS: Et la raison d'avoir créé ça, si on pense que la source est la ville, l'administration municipale, c'est qu'il y aurait un rôle à jouer aussi face à l'organisation et

à l'administration de la ville.

8352 Mme BERNIER: En fait, la Commission Jeunesse est un pont entre les adolescents et le Conseil de ville de part et d'autres; c'est-à-dire que les jeunes membres de 12 à 17 ans sont là pour cibler leur priorité, travailler sur des projets qui les concernent au sein de la municipalité et ils sont là aussi à titre de conseiller, auprès du Conseil de ville pour apporter des opinions sur des dossiers jeunesse qui sont traités à la municipalité.

8353 CONSEILLER DEMERS: Merci. Je vais aller -- vous y avez touché, mais peut-être que vous, c'est important d'y revenir et dans le mémoire écrit c'est la même chose. Je l'avais devant moi tout à l'heure. C'est les adolescents face aux adultes, à ce qu'on pense, oui, d'êtres reconnus par leurs pairs et par les adultes. Cela semble être l'objectif numéro un, d'ailleurs, dans votre document ici.

8354 Dites-moi, peut-être, succinctement, comment cette radio qui est un des moyens pour faire ça -- êtes-vous capable d'ajouter là-dessus?

8355 Mme BERNIER: La radio est assurément un moyen de valoriser les jeunes, elle est assurément un moyen d'assurer le reflet de cette population jeune dans l'ensemble de la région. Pour la Commission Jeunesse, d'accord, je vais céder la parole à Ian Michon qui est un membre de la Commission.

8356 Je conclus simplement en disant qu'il s'agit d'une préoccupation constante des jeunes sur la reconnaissance de leur place et ce, pas seulement comme spectateurs, mais d'abord comme acteurs dans les actions qui les concernent. Je cède la parole à Ian.

8357 M. MICHON: En tant qu'étudiant au secondaire, je suis étudiant en Secondaire V, c'est au Secondaire qu'on apprend justement par l'entremise, évidemment, des enseignants, d'apprendre à communiquer et puis à penser et puis à exprimer clairement ce que l'on pense et puis exprimer nos opinions et se lever et ne pas avoir peur de poser des questions justement.

8358 Et par l'entremise d'une radio comme le projet l'entend, ça nous permet, évidemment, de discuter avec d'autres adolescents par le biais de la radio, de discuter par des lignes ouvertes ou différentes façons comme ça, d'entendre l'opinion des jeunes et puis de faire valoir aux adultes que, oui, on est capable de s'exprimer clairement, de s'exprimer et puis d'avoir un fondement; pas dire juste c'est cool, mais dire pourquoi c'est cool et dire pourquoi surtout ce qu'on pense, ce qui est important, et puis je crois que c'est une très belle façon de le faire et puis on est capable de le faire justement. Et voilà.

8359 CONSEILLER DEMERS: Et vous avez entendu, ce sera ma dernière question, vous avez entendu le projet. C'est un projet qui embrasse une région grande comme la Belgique, comme exemple, Alors, plus particulièrement sur ce projet-là, avez-vous des idées par rapport à un autre projet qui aurait -- qui serait présenté différemment? Cela ne veut pas dire que, mettons, par hypothèse, ne couvrirait par la même grandeur, mais pourquoi c'est essentiel, le projet que vous épousez aujourd'hui, pourquoi il est essentiel qu'il soit tel qu'il est présenté?

8360 Mme GOURDE-BUREAU: Comme on a dit tantôt, la société a souvent un point de vue péjoratif ou porte jugement sur la société. Alors on pense que là, on peut leur prouver que les jeunes peuvent faire quelque chose de bien, pas seulement à petite échelle, comme on disait, pas seulement dans notre école, parce que la vie, c'est pas juste à l'école, parce qu'à l'extérieur de l'école, il y a autre chose. Il y a ma ville, il y a ma région. Ma vie ne se passe pas juste dans mon école.

8361 Il y a aussi que c'est la culture des autres régions aussi qu'on aimerait découvrir. On veut prouver à la société que les jeunes peuvent faire quelque chose de bien et de culturel.

8362 CONSEILLER DEMERS: Je vous remercie, madame la Présidente. Merci, mesdames, monsieur.

8363 LA PRÉSIDENTE: Merci, mademoiselle Gourde-Bureau et M. Michon. Nous vous remercions de votre présentation.

8364 Madame la secrétaire, s'il vous plaît.

8365 Mme POIRIER: J'inviterais maintenant le Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario. Denis Chartrand.

INTERVENTION

8366 M. CHARTRAND: Chers commissaires, bonjour. Je sais qu'on est tout près de l'heure du dîner, donc je tenterai de ne pas vous laisser sur votre appétit avec notre présentation d'aujourd'hui.

8367 Je m'appelle Denis Chartrand. Je suis accompagné de Mme Aline Barre, Conseillère pédagogique en animation culturelle à notre conseil scolaire.

8368 Il s'agit, de fait, pour moi, la troisième fois que je me présente devant vous, ou du moins devant vos prédécesseurs. Cela se passait d'abord il y a environ 25 ans en vue d'obtenir un permis de radiodiffusion pour CHUO, la radio des étudiants de l'Université d'Ottawa.

8369 Ensuite, il y a à peu près 13 ans pour un permis de radiodiffusion pour CFRH, Radio Huronie, la deuxième radio communautaire de langue française en Ontario.

8370 Enfin, me voici à nouveau, cette fois-ci en faveur d'un projet extraordinaire, la radio communautaire, Radio Enfant Ado.

8371 Je m'adresse à vous ce matin en tant que Directeur général de l'éducation du Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario, conseil scolaire desservant les 40 000 kilomètres carrés de l'Est ontarien et comptant 10 000 élèves répartis dans 32 écoles publiques élémentaires et secondaires de langue française.

8372 Si je vous parle de mes expériences antérieures en radio étudiante et communautaire, c'est que j'ai vu et j'ai vécu les effets positifs que peut procurer la magie de la radio auprès de la jeunesse sur le plan formateur et sur le plan culturel.

8373 En tant que Directeur des programmes à CHUO à l'Université d'Ottawa, j'ai vu des centaines d'adolescents et de jeunes adultes s'approprier la radio comme moyen d'expression culturelle, politique, sociale ou comme simple divertissement. J'en connais plusieurs qui continuent à faire carrière, d'ailleurs, en tant que producteurs, annonceurs, techniciens, recherchistes et encore.

8374 Mais c'est vraiment au cours de mes années dans le projet CFRH Radio Huronie que j'ai vu l'impact que peut avoir la radio sur les enfants. La grille horaire de CFRH prévoyait, à chaque semaine, des blocs de temps réservé aux enfants. Cette programmation était coordonnée par les écoles de la région et la programmation était assurée à partir de sa conception jusqu'à sa production par les enfants.

8375 Les retombées en étaient incroyables et correspondaient beaucoup aux objectifs que se fixaient les écoles et les enseignantes et enseignants pour leurs enfants. Le développement de l'estime de soi, les compétences langagières, le cheminement culturel, les compétences médiatiques, l'intégration des matières, et j'en passe.

8376 Pour nous c'était aussi excellent puisque les émissions des enfants sont celles qui généraient nos meilleures cotes d'écoute, du fait que toute la famille élargie écoutait leurs fils, leurs filles, leurs nièces, leurs neveux, leurs petits-fils, et cetera.

8377 Ce projet a connu tellement de succès que l'un de nos enseignants particulièrement actifs dans ce dossier a fait l'objet d'une reconnaissance provinciale en tant qu'enseignant de l'année en Ontario pour son projet d'intégration de la radio dans l'enseignement du français.

8378 De ma perspective actuelle de leader d'une grande communauté scolaire, je vois en ce magnifique projet Radio Enfant Ado une occasion privilégiée d'apprentissage et de plaisir pour les 150 000 enfants de l'Est ontarien et de l'Ouest québécois, pour ne pas parler du près de demi-million de parents, de grands-parents et autres partenaires de ces enfants-là.

8379 J'ajoute au texte que je vous ai présenté que le partenariat et les ponts entre les deux rives québécoise et ontarienne dont parlait Mme Poirier il y a quelques présentations, ce sont des ponts et des partenariats que nous avons déjà, depuis un an, eu l'occasion de commencer à bâtir entre les commissions scolaires du côté du Québec et les conseils scolaires de l'Ontario, alors que nous avons participé ensemble à l'élaboration de trousses et de guides pédagogiques autour du thème des Jeux de la Francophonie, et je vous assure que c'est un partenariat que nous voulons continuer à bâtir et à agrandir. Nous sommes en train de découvrir que nous existons mutuellement, et pendant si longtemps, on ne se parlait pas et il n'y a aucune raison pour ça.

8380 Alors que la pendule éducative est à l'heure de l'intégration des technologies et l'intégration des matières, quelle chance rêvée que de pouvoir intégrer à l'enseignement du français, du théâtre, des sciences et des mathématiques, de la musique et d'autres encore, la magie de la technologie et les opportunités variées qu'offre le monde de la radio.

8381 Que c'est rafraîchissant et encourageant de penser que nous avons la chance de remonter un peu le courant à l'encontre de cette culture américaine envahissante et anglo dominante.

8382 Dans les écoles de langue française, je vous assure que nous travaillons très fort afin de maintenir et de faire évoluer la langue et la culture de nos jeunes en plus de leur fournir des outils qui assureront leur succès dans notre monde en changement.

8383 Radio Enfant est un tel outil. Un outil innovateur d'apprentissage et d'enseignement et de divertissement. Un débouché fait sur mesure pour les jeunes et par les jeunes.

8384 Il va sans dire qu'un tel projet doit demeurer non-commercial et que les dirigeants devront demeurer innovateurs, non seulement au niveau de la programmation, mais aussi en ce qui concerne le financement.

8385 La proposition de la Radio Enfant présente beaucoup de détails à ce sujet et j'appuie la requête visant l'obtention de support financier des entreprises privées de radiodiffusion et de distribution dans le cadre de leur contribution à la programmation canadienne.

8386 Suffit-il pour moi d'ajouter qu'en tant que conseil scolaire, les ressources d'apprentissage et d'enseignement demeurent notre responsabilité, soit-elle humaine, matérielle ou financière et que dans le contexte d'un tel projet, nous ferons tout ce qui est possible pour appuyer les enfants et leurs enseignants et enseignantes dans leur apprentissage et dans leur enseignement.

8387 D'ailleurs, j'ajoute encore un point, je pense, qui est important. Je peux parler pour les trois conseils scolaires de l'Est ontarien de langue française pour vous dire qu'ils apportent une force économique quand même pas insignifiante, alors que nous dépensons ensemble 400 millions de dollars par année en vue des apprentissages de nos enfants. Et si Radio Enfant est un outil d'apprentissage, il va sans dire qu'il y a des appuis qui viendraient de la part de ces trois conseils scolaires et, j'en suis persuadé, de ce côté-ci de la rivière également.

8388 Permettez-moi de conclure en vous suggérant que Radio Enfant constitue un projet des plus visionnaires et innovateurs qui donne à nos jeunes une voix et un contexte d'apprentissage authentique et intégré.

8389 J'ai choisi d'être ici ce matin parce qu'en tant qu'éducateur et en tant que parent de quatre adolescents, je suis emballé par les possibilités et le potentiel de Radio Enfant. J'espère et j'ose croire que vous l'êtes aussi. Je vous remercie de m'avoir accordé ces quelques minutes aujourd'hui.

8390 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Chartrand, vous soulevez une demande d'obtention de permis pour CHUO il y a 25 ans. Est-ce que au départ, CHUO n'était pas une radio dont la diffusion était limitée aux édifices de l'Université d'Ottawa?

8391 M. CHARTRAND: Madame la Présidente, la Radio de l'université s'appelait CHOR lorsque je suis arrivé, et là on retourne plus que 25 ans. Je ne vous dirai pas combien. C'était en effet une radio qu'on appelait à circuit fermé.

8392 Ce que j'ai eu l'occasion de faire avant de quitter l'université, c'était de travailler à la demande du permis de radiodiffusion FM qu'ils ont aujourd'hui maintenant.

8393 LA PRÉSIDENTE: Et qui a été présenté dans une période plus récente que 25 ans.

8394 M. CHARTRAND: La première présentation, elle date de quasiment 25 ans. Mais je ne sais pas si elle a connu du succès. Je n'étais plus étudiant à ce moment-là.

8395 LA PRÉSIDENTE: C'est intéressant de voir comment même une radio universitaire a commencé, a pris ses ailes d'abord à circuit fermé et ensuite a eu un permis de diffusion plus élaboré. Je suis assez familière avec cette radio-là. Ils ont mis beaucoup de temps que ça pour obtenir un permis de diffusion général. Sauf que je crois qu'ils étaient transportés par le câble, ce qui est intéressant.

8396 Nous avons discuté de façons de développer cet outil de façon innovatrice, d'envergure peut-être plus facile à mettre en vigueur. Alors c'était assez intéressant.

8397 Je me souviens bien qu'avant d'obtenir un permis de diffusion, c'était à circuit fermé mais c'était transporté par le câble. Donc tous ceux qui étaient abonnés au câble, peut-être 90 pour cent de la population pouvait entendre cette radio, même si elle était en circuit fermé en utilisant simplement les circuits électriques des édifices de l'université.

8398 Alors voilà, une méthode innovatrice de se mettre sur pied.

8399 Je vous passe à Mme Pennefather.

8400 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, madame la Présidente.

8401 Monsieur Chartrand, madame Barre, justement, j'avais une question un peu dans le même genre, dans le sens qu'on comprend très bien non seulement la demande mais les intervenants aujourd'hui que vous voyez ça comme un projet très important sur le côté pédagogique et formation. C'est très clair.

8402 Mais la question est un peu dans le même genre, sur la même piste, pourquoi ces valeurs éducatives, ces valeurs pédagogiques ont besoin de commencer d'être disponibles sur une fréquence de cette puissance? Est-ce que vous n'avez pas examiné d'autres moyens, non pas de faire la programmation mais la diffusion de la programmation?

8403 On ne met pas en question l'enthousiasme et l'importance pédagogique. C'est très clair l'impact que vous voyez de la participation des jeunes. Mais sur le côté diffusion, est-ce que vous avez examiné d'autres moyens à rendre disponible cette programmation?

8404 M. CHARTRAND: Si vous me permettez, il y aurait deux éléments à ma réponse. Tout d'abord, il y a déjà de la diffusion qui se passe dans le milieu scolaire. La plupart de nos écoles ont déjà leur radio à circuit interne. Ils se servent du système interne à l'école, bien sûr, pendant les heures du midi, avant les heures de classe. La plupart des écoles ont déjà ça et les élèves sont déjà exposés, jusqu'à un certain point à ça.

8405 Ce qui n'arrive pas, par contre, c'est que nous n'avons pas l'occasion pour l'ensemble des élèves de partager entre les écoles et entre eux comme élèves et entre les différentes régions de notre énorme conseil ces informations et ces perspectives sur le monde.

8406 Est-ce qu'il existe d'autres moyens de diffuser autres qu'une fréquence à haute puissance? Moi, je ne suis pas suffisamment versé en technique pour pouvoir vous répondre. Est-ce qu'on a exploré d'autres avenues, par exemple, le câble, et cetera? Moi, je ne peux pas vous répondre avec certitude.

8407 J'ose croire que oui, mais moi, j'ai toujours compris que la nécessité d'une fréquence à haute puissance et donc, qui porte très loin, c'est en raison de l'immense territoire que nous devons découvrir. Madame, il y a quelques présentations, faisait allusion au fait que notre territoire est équivalent à peu près à celui de la Suisse ou de la Belgique et c'est en effet le cas, à 40 000 kilomètres carrés.

8408 Donc, il y a déjà un peu d'interne qui se passe et puis nous, ce qu'on aimerait évidemment faire, c'est, par le moyen le plus efficace et le plus économique possible, rejoindre tous les enfants et les ados de l'Est ontarien et de l'Ouest québécois en même temps.

8409 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Justement, j'avais pris pour acquis qu'il y avait déjà des projets de radio et on cherchait à voir pourquoi alors vous êtes là pour supporter un projet qui, en effet, a un certain impact économique.

8410 Et en effet, je voulais clarifier la question de finance. Madame Barre, vous avez dit dans la lettre du 30 avril que le Conseil ne peut pas financer directement la Radio Enfant/Ado, premièrement et aujourd'hui, si j'ai bien compris, Monsieur Chartrand, vous dites:

"Les ressources d'apprentissage et d'enseignement demeurent notre responsabilité, soit-elle humaine, matérielle et financière et que dans le contexte d'un tel projet, nous ferons tout ce qui est possible."

8411 Maintenant, s'il n'y pas de support financier, qu'est-ce que ce paragraphe veut nous dire aussi précisément que possible?

8412 M. CHARTRAND: Je vous remercie de la chance de peut-être justement préciser ce qui peut paraître un peu une contradiction.

8413 Dans la lettre initiale, ce qui était clair pour nous, c'est qu'en ce qui concerne les frais de démarrage, le frais d'acquisition de l'équipement technique qui est quand même assez important en termes de valeur, nous ne sommes pas en mesure de participer de façon significative à ça.

8414 Ce que je disais ce matin dans ma présentation, par contre, c'est que si ce projet Radio Enfant, et c'est le cas, est un outil qui nous permet de véhiculer à la fois pour les jeunes des éléments de plaisir et de divertissement, mais en même temps, des valeurs d'apprentissage ou d'enseignement pédagogique, que les outils soient des manuels scolaires ou des ordinateurs ou des crayons et des tableaux, ce que nous on dit, c'est qu'on est prêt à investir dans tout ce qui contribue à l'apprentissage des élèves.

8415 Et on sait qu'il y a plus qu'une façon de livrer un enseignement et de contribuer à un apprentissage efficace de la part des jeunes.

8416 Alors ce qu'on vous apporte ce matin, aujourd'hui, c'est cette idée que les conseils scolaires, c'est ça leur mandat. C'est de permettre aux jeunes d'apprendre. Voici un autre outil que nous, on trouve très, très intéressant et authentique et intégré et auquel nous sommes prêts à participer financièrement dans la mesure que nous le faisons à l'heure actuelle pour tous les outils d'ordre pédagogique dans lesquels on choisit d'investir. Ça en est un autre.

8417 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors si j'ai bien compris, vous allez concevoir une façon de, disons, justifier une participation financière même si c'était en ressources humaines, et cetera. Mais étant donné l'envergure du projet, et qu'on ne parle pas d'un projet d'une couple de jours, on parle d'un projet d'une radio, comme vous le savez bien, de par votre expérience, de 24 heures, sept jours par semaine, 126 heures de programmation, est-ce que vous avez, avant de faire ce commentaire, fait un calcul de combien une valeur que ça peut apporter au conseil en termes spécifiques quand vous voyez l'envergure du projet devant vous?

8418 Et est-ce que les conseils ont donné une, comme on dit en anglais, un commitment ferme?

8419 M. CHARTRAND: Votre question comporte plusieurs éléments.

8420 Est-ce que les conseils scolaires se sont réunis pour discuter d'un engagement financier précis par rapport à ce projet-là? La réponse est non. Est-ce que moi, pour mon conseil, j'ai fait des calculs très précis en fonction de ce qui serait possible de financer à l'intérieur de cet outil pédagogique qui s'appelle Radio Enfant? La réponse est non.

8421 Par contre, je peux vous dire qu'annuellement, nous dépensons plusieurs millions de dollars dans des outils informatisés ou sous forme de livres, sous forme de trousses, sous forme de toutes sortes de formes pour appuyer l'apprentissage.

8422 Alors peut-être je peux vous répondre avec un exemple, et je ne veux pas nécessairement que ça soit perçu comme un engagement ferme. Je vous parle à titre d'exemple.

8423 Présentement, dans chacune de nos écoles, nous avons un minimum de 35 ordinateurs. Normalement, ils sont regroupés dans une classe, dans un laboratoire. Est-ce qu'on a besoin de 35 dans une classe? Est-ce qu'on peut réduire ça à 30 et prendre la différence et investir ça pour chacune des écoles dans un projet comme celui-ci ou un autre projet qui valorise, encore une fois, l'apprentissage et l'amélioration du rendement des élèves?

8424 C'est ce que j'essaie de vous dire ce matin. C'est que nous avons à notre disposition des fonds qui nous permettraient d'exploiter la valeur pédagogique de cet outil-là.

8425 En ce qui concerne la valeur divertissement, il y a peut-être d'autres organismes comme ceux qu'on a entendus ce matin qui pourraient peut-être contribuer de ce côté-là. Mais je vous dis que notre contribution n'est pas nulle dans ce projet-là.

8426 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.

8427 M. CHARTRAND: De rien.

8428 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Chartrand, Madame Barre.

8429 M. CHARTRAND: Ça nous fait plaisir.

8430 LA PRÉSIDENTE: Madame la secrétaire, s'il vous plaît?

8431 Mme POIRIER: J'inviterais maintenant Adojeune, représenté par Patricia tour.

INTERVENTION

8432 Mme LATOUR: Madame la Présidente, mesdames et messieurs les commissaires, membres du Conseil, bonjour.

8433 Il me fait plaisir d'être ici aujourd'hui dans le but d'appuyer le projet Radio Enfant/Ado au nom des maisons de jeunes Adojeune Inc. de Gatineau.

8434 Adojeune est établi au sein de la communauté gatinoise depuis 1981. L'organisme travaille de concert avec plusieurs partenaires à améliorer la qualité de vie des pré-adolescents et adolescents ainsi que leur famille par le biais de diverses activités.

8435 Un projet tel que Radio Enfant/Ado s'intégrera à merveille à la mission de notre organisme. Par nos activités, nous tentons de faire connaître aux jeunes l'importance de faire valoir leurs idées et leur personnalité dans leurs relations interpersonnelles et ainsi d'améliorer constamment leur estime de soi.

8436 Nous croyons à l'implication de la jeunesse dans la communauté et visons à développer le sens des responsabilités chez nos membres. Nous sommes persuadés que la radio sera un domaine motivant afin d'atteindre cet objectif.

8437 De ce fait, quelques adolescents ont eu la chance d'expérimenter ce médium lors du plus récent Salon du Livre de Hull en mars 2001. Leur participation fut vraiment positive Ils ont travaillé extrêmement fort après l'école pour mettre en place leur émission et étaient très fiers d'avoir réussi à relever ce défi. Même après trois heures d'antenne consécutives, l'enthousiasme était encore palpable parmi les participants et ils auraient souhaité pouvoir continuer.

8438 L'avantage avec la radio est la possibilité de créer une programmation avec les jeunes directement dans leur milieu de vie. Ainsi, il pourra être intéressant pour les adolescents de nos maisons de jeunes de travailler de pair avec Radio Enfant/Ado dans le cadre d'activités particulières tels des événements artistiques, les fêtes de quartier ou autres occasions spéciales. Ces événements laisseront la chance aux jeunes de faire connaître aux auditeurs ce qu'ils vivent et aideront à développer un sentiment d'appartenance envers leur communauté.

8439 Une radio permanente organisée et animée par les jeunes gardera toujours une bonne dynamique. En effet, l'univers des adolescents étant en constante évolution, la Radio Enfant/Ado bénéficiera toujours de sang neuf qui réussira à capter l'auditoire au fil des ans et des tendances. Ainsi, la radio servira de modèle auquel ils pourront facilement s'identifier.

8440 Adojeune sera fier de s'associer au projet Radio Enfant/Ado. La radio permettra aux jeunes d'aiguiser leur curiosité, de pousser leurs recherches sur différents sujets, de créer des contacts avec diverses personnalités du milieu. À travers leurs réalisations, les adolescents apprendront à mieux se connaître, ce qui pourra les amener à se découvrir de nouvelles passions qui orienteront éventuellement leur futur.

8441 En conclusion, nous sommes convaincus que Radio Enfant/Ado apportera un plus à la jeunesse et à la société.

8442 Merci.

8443 LA PRÉSIDENTE: Merci. C'est bien Mademoiselle Bonneau?

8444 Mme LATOUR: Patricia Latour.

8445 LA PRÉSIDENTE: Latour.

8446 Mme LATOUR: Oui.

8447 Mademoiselle Bonneau a dû quitter. Elle était ici ce matin, mais elle avait un autre engagement. On ne croyait pas que ça durerait aussi longtemps.

8448 LA PRÉSIDENTE: Voilà. Mais quand c'est intéressant, ça dure longtemps.

8449 Madame Noël, s'il vous plaît?

8450 CONSEILLÈRE NOËL: Madame Latour --

8451 Mme LATOUR: Oui.

8452 CONSEILLÈRE NOËL:  --deux questions.

8453 L'objectif est louable. On en convient tous. Est-ce que c'est absolument nécessaire que ça passe par le biais d'une des fréquences les plus puissantes disponibles dans le marché? Premièrement. Et deuxièmement, est-ce que c'est nécessaire d'avoir 126 heures de programmation par semaine d'après vous?

8454 Mme LATOUR: Pour la Radio Enfant, en globalité, oui. Nous sommes conscients, nous, à l'Adojeune que nous ne pourrons pas faire 126 heures de radio par semaine seulement avec Adojeune. Mais nous sommes conscients que beaucoup, beaucoup de jeunes vont s'impliquer dans le milieu.

8455 Alors, oui, c'est nécessaire pour pouvoir toucher à toutes les tranches de notre communauté, autant dans les écoles qu'au milieu communautaire, d'aller chercher des gens de partout pour pouvoir avoir la chance de remplir justement les plages horaires de la radio.

8456 CONSEILLÈRE NOËL: Mais vous ne pensez pas qu'un bloc plus réduit en termes d'heures réservées par semaine dans une station communautaire ou dans une station étudiante qui a déjà une licence pourrait satisfaire ces besoins-là?

8457 Mme LATOUR: Je crois qu'en travaillant justement avec les radios comme à circuits fermés comme on parlait tout à l'heure, réduirait de beaucoup et surtout si on réduit les heures de programmation, va réduire considérablement la chance aux jeunes de pouvoir s'exprimer à la radio étant donné le gros bassin de population des enfants et des adolescents.

8458 Pour le premier volet de votre question, pour l'étendue, je crois que c'est essentiel d'avoir une radio qui couvre entièrement le territoire de l'Est ontarien et de l'Outaouais. Par conséquent, si on vérifie avec toutes les écoles -- mais moi, je suis plus au niveau communautaire au niveau des maisons de jeunes, l'étendue est très grande pour les maisons de jeunes au niveau de l'Outaouais -- je ne pourrais pas me prononcer au niveau de l'Est ontarien car je ne connais pas les endroits où il y a des maisons de jeunes.

8459 Mais par le biais de la radio à une haute fréquence comme ça, pourrait justement nous faire connaître ce qui se passe au niveau communautaire dans toute la population, le bassin qui couvre toute cette population-là.

8460 CONSEILLÈRE NOËL: Et vous estimez qu'il n'y a pas d'autres moyens techniques disponibles pour disséminer cette information-là?

8461 Mme LATOUR: Je crois que la radio, en fait, serait le meilleur moyen pour y arriver, surtout avec une haute fréquence comme ça parce que c'est le moyen le plus facile d'aller rejoindre la population étant donné que la radio est ouverte à tous. Si on parle d'ordinateurs ou de d'autres façons, ce n'est pas tous les milieux, les maisons, les familles qui ont la chance d'avoir un ordinateur. Donc, ce serait difficile de rejoindre le nombre de personnes qu'on veut de cette façon-là.

8462 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie. Je n'ai pas d'autres questions.

8463 Mme LATOUR: Merci à vous.

8464 LA PRÉSIDENTE: Le conseiller Cardozo?

8465 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la Présidente.

8466 J'ai une question un peu sur le même thème de madame Noël.

8467 Selon vous, les ados ont combien de temps par jour pour écouter la radio? Je pose cette question parce que je trouve que les ados et les jeunes, les enfants sont très occupés. Ils vont à l'école. Ils jouent des sports. Ils voient aussi la télévision. Ils naviguent sur l'Internet, écoutent des disques, et cetera. Il reste après ça combien de temps par jour pour écouter la radio?

8468 Mme LATOUR: Bien moi, si je peux y aller avec mon expérience personnelle, avec les jeunes à l'Adojeune, j'en ai qui me disent qui écoutent la radio eux le matin en déjeunant. Donc, on peut parler peut-être d'un trois-quart d'heure déjà d'occupé dans la journée, si ce n'est pas plus, des fois, en prenant la douche avec la radio à tu-tête.

8469 Ensuite, pendant les heures de dîner à l'école, nous, on est près de l'école Nicholas-Gatineau, ils peuvent écouter la radio. Et en grosse majorité, les jeunes ont leur radio portative, voyons --

8470 CONSEILLER CARDOZO: Leur Walkman.

8471 Mme LATOUR: Leur Walkman. Donc, pendant les heures de dîner, puis la fin des cours, à Nicholas-Gatineau --

8472 CONSEILLER CARDOZO: Ils prennent les Walkman quand ils mangent le souper avec leur famille?

8473 Mme LATOUR: Pardon?

8474 CONSEILLER CARDOZO: C'est pas gentil s'ils écoutent leur Walkman quand ils soupent avec leur famille, c'est pas gentil.

8475 Mme LATOUR: Pour le dîner à l'école. Je sais en tout cas qu'il y a certains jeunes qui sont peut-être un petit peu plus solitaires vont écouter, mais je comprends ce que vous voulez dire.

8476 Puis ensuite de ça, bien l'école se termine alentour de 14 h 30 l'après-midi. Alors ça leur laisse toute la fin de l'après-midi et toute la soirée pour écouter la radio.

8477 Mais vous parliez de d'autres, qu'ils écoutent aussi des compact discs, ils font de l'ordinateur et tout ça. Moi, si je peux vérifier avec les jeunes qui viennent en maison de jeunes le soir de 18 h 00 à 21 h 00, on a trois ordinateurs. Donc, une certaine quantité de jeunes vont utiliser les ordinateurs. Mais ils ont une demi-heure chacun.

8478 Ensuite de ça, on a du billard, mais on a la radio qui fonctionne de 18 h 00 à 21 h 00 en tout temps. Alors je crois que ce serait intéressant d'avoir une radio qui les représente, surtout en fin de soirée pour qu'ils puissent s'amuser avec nous en maison de jeunes avec la Radio Enfant/Ado.

8479 CONSEILLER CARDOZO: Mais en terminant, ils passent combien d'heures par jour, deux, trois heures? Une heure le matin, deux, trois heures?

8480 Mme LATOUR: Moi, je dirais un bon quatre heures par jour. Mais ça peut être une écoute très attentive à certains moments, une écoute un petit peu plus passive.

8481 CONSEILLER CARDOZO: Mais ils écoutent les autres formats aussi, je pense aux autres genres comme le rock et rap, et cetera aussi.

8482 Mme LATOUR: Oui. Il y a plusieurs -- vous voulez dire quel genre de musique ils écoutent?

8483 CONSEILLER CARDOZO: Oui.

8484 Mme LATOUR: C'est assez varié. J'ai des jeunes qui vont écouter la musique de Garou, de Notre-Dame de Paris, Isabelle Boulay. J'en ai d'autres qui écoutent le style rap, dont le nom du groupe --

8485 CONSEILLER CARDOZO: Dogmatic.

8486 Mme LATOUR: Il y a Dogmatic, oui. Il y a aussi -- excusez-moi, il y a deux autres groupes francophones qu'ils écoutent beaucoup. Je ne me rappelle pas des noms, par contre, je suis désolée.

8487 CONSEILLER CARDOZO: Okay.

8488 Mme LATOUR: Puis il y en a certains aussi qui écoutent -- bien peut-être en grosse majorité, malheureusement présentement, ce qui joue beaucoup à la radio, les groupes anglophones. Mais je sais que la musique québécoise fait quand même partie de leur répertoire.

8489 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup.

8490 Mme LATOUR: De rien.

8491 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la Présidente.

8492 LA PRÉSIDENTE: Madame Noël?

8493 CONSEILLÈRE NOËL: Une dernière question.

8494 Est-ce qu'ils regardent la télévision?

8495 Mme LATOUR: Bien pas en maison de jeunes. Je suis certaine qu'à la maison, ils écoutent la télévision, mais nous, on a une télévision et puis elle sert pas vraiment pendant les heures d'animation.

8496 Merci.

8497 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, Madame Latour, d'être venue discuter avec nous de ce projet.

8498 Nous entendrons maintenant une autre intervention avant de prendre une pause pour le lunch.

8499 We will hear one more intervention before breaking for lunch.

8500 Madame la secrétaire?

8501 MS POIRIER: Thank you, Madam Chairperson. We will hear the Gary Michaels Agency and the Green Bank Medical Centre.

8502 Just the Green Bank Medical Centre then.

8503 THE CHAIRPERSON: We apparently have a very important reason for hearing you and we will indirectly participate in the birth of a baby by hearing you early so you can get to your patient. And please give our best to your patient.

8504 DR. SHEBIB: I will.

8505 THE CHAIRPERSON: But not the baby.

8506 DR. SHEBIB: That's right.

8507 THE CHAIRPERSON: Just our best.

8508 DR. SHEBIB: I don't think he would follow any radio now.

8509 I'm Dr. Gihad Shebib. I'm intervening on behalf of CHIN Radio's application for Ottawa FM 97.9. I'm here representing the Arabic community.

8510 I'm a gynaecologist/obstetrician. I have practised in Ottawa since 1998. I was born in Syria and I lived and was educated in Egypt. I finished my medical training and my obstetric training in Egypt. Then we moved to Saudi. I met my Palestinian wife who carries a Jordanian passport and lived in Kattar (ph) and we both moved to the U.K. where we lived for 10 years and I finished my training there and then we moved to Canada.

8511 I was involved in community work since I finished my training in the U.K. I was representative of the Arabic community, International Racial Equality Network and I was president of the Islamic Centre in Bomouth (ph).

8512 Here in Ottawa I am an active member of Ottawa Muslim Association, Egyptian-Canadian Cultural Association, Palestinian Association, Syrian Association and Medical Arab Association in addition to the Arab Canadian University Graduate Association of the National Council of Canada-Arab Relations.

8513 The value of multilingual radio station in Ottawa, I think our great, great Ottawa and the Greater Ottawa now is truly a multicultural city. It reflects the unique makeup of our great nation.

8514 Canada is the only country on earth where immigrants are welcome to bring their own heritage to reach this land. As long as we respect one another and understand the Canadian value of cooperation and co-existence, every new culture will be an added flower to this wonderful part of Canada.

8515 A multilingual radio in this magnificent National Capital will facilitate the making up of this model country and modern society.

8516 The Arabic Canadian community is now considered the largest minority group in the Capital Region. Most of the Arabic community are new immigrants and immigration waves followed war and unrest in the Middle East.

8517 The first wave of immigration arrived to Canada from Lebanon and Syria in the 20s. These immigrants have integrated into society and their second and third generations are now with us and trying to maintain some connection to their ancestor heritage.

8518 In the late 1960s and early 1970s, after the Six Days War there was another wave of immigrants mainly from Egypt and represented by the PhD students and professionals who decided to settle in Canada.

8519 The immigration from Egypt continued through the 80s and 90s and was driven by revolution and economic upheaval in that country.

8520 The third wave of immigration was from Lebanon following the Civil War in the late 70s and mainly Moronite Christians and following the Israeli invasion to the south and this is mainly Shiate Muslims.

8521 The fourth and a major wave of immigration to Canada followed the Gulf War in the 1990s. Thousands of Palestinians and Dabidwin Budoon (ph) were expelled from Kuwait after the liberation and subsequently came to Canada.

8522 There was also a large influx of Iraqi Kurds and Iraqi Shiates who landed in Canada. There has been also a large wave of immigration from Algeria following the disputed election and the subsequent religious and civil bloody conflicts.

8523 Although these immigrants are mainly concentrated in the Montreal area, we now see a trend that these groups of community are relocating in Ottawa.

8524 In addition there is continuous immigration from most of the Arab world which is in a geographic area extending from the Atlantic Ocean to the Gulf and from south of Turkey down to the Equator in Sudan.

8525 These immigrants are from Egypt, from Syria, Tunisia, Morocco. They are computer and software experts. They're professionals. They're relocating now in the thriving high tech community in Ottawa.

8526 It is expected that with the final arrangements in the Middle East, there will be a huge resettlement of Palestinian refugees in Canada. We are talking huge here. And a large proportion of these refugees will end here in Ottawa because of the huge number of the Palestinian population already in the Capital Region.

8527 So I support CHIN's application. I feel the proposal for a multilingual station in Ottawa will be extremely constructive for the following reasons:

8528 Number one: the Arabic language is now the third spoken language in the Ottawa/Hull region. It was the spoken language in Ottawa before amalgamation of Vanier and Orleans. Although accurate statistics are still awaited, approximately 8 to 10 per cent of the population in the Capital Region are Arabic descendent.

8529 So instead of these people listening to their CDs and radio cassettes, many listeners, including almost 80 per cent of the taxi drivers, will eagerly follow an Arabic radio station broadcast.

8530 Now if we don't give them a radio station from Ottawa, Canadian radio station, there is new technology now with the satellite. You can buy a small connection to your radio and it will give you live broadcast from the Middle East. And it is now available in Montreal, $50.

8531 Broadcasting in the Arabic language will promote integration of the Arabic community in the Canadian society. The station will enable our people to track important local and national occasions, elections, federal, provincial and municipal. People, they don't vote, they don't know, they're new immigrants. They come traumatized by war. They come from oppressed regimes. Census, they don't understand how to fill the Census. Through the community newsletter, we are trying to educate the people how to fill the Census, the last Census we had.

8532 Local activities, festivals, fund raising. Summer camps, how many Arabic descendents are joining the summer camps? None. I mean very little compared to the volume of the community.

8533 Francophone games are going to be held here in July. There are a lot of Arabic countries represented in the francophone games. French is the second language in many Arab countries: Lebanon, Algeria, Tunisia, Morocco, even Egypt.

8534 Arabic broadcasting will be an immense aid for the new immigrant. There will be programs informing the public about their rights and about obligations in this country. I mean law and order, how to conduct themselves, I mean this is important. These people are coming from different cultures and they're coming, there are lots of them.

8535 Broadcasting in Arabic will enable our community, and particularly the younger generation to sustain their ties with their culture and heritage with promoting integration in the Canadian society.

8536 So this has to go hand in hand.

8537 The station will be a community outreach that can aid many important functions, like public health promotion. I was a member of the Cancer Screening Program in Ottawa. We have a problem with Arabic women who do not go for a pap smear. They don't know what a pap smear is. We had to translate the leaflet to give them to the women and to write it in the leaflet in Arabic. Some of them won't even read Arabic.

8538 We're talking about lots of immigrants coming from very desperate situations, following wars and disasters.

8539 This is survival information. I mean, I was surprised the other day. I put my daughter in school when the clock was changed. Many, many Arabic families did not change their clock. They went to school one hour late. They didn't know, and it is important.

8540 There will be explicit economical benefit in Arabic broadcasting: promoting local businesses, Arabic or otherwise, through advertisements which can reach enormous numbers of listenoers. The majority of these consumers are unaware of these opportunities because they don't know.

8541 Cross-cultural experience and understanding, it's great to listen to the radio when now you are listening to the Arabic community. Half an hour later, you are listening to Carribbean and in Italian. Music is now the language -- we understand by music. The Arabic music is now becoming -- we have heard Sting last edition. I mean the Arabic music was integrated in the western music. So is the Indian music integrated and so is the Canadian of course, they are far advanced in this field.

8542 Now, cross-city integration, our community communications between, for example, Ottawa and Toronto communities through CHIN radio, although this has not been in the current proposal, like Arabic coverage, but I think we can discuss that with the administration at CHIN and hopefully such programs will be available in Arabic soon.

8543 Now I am supporting CHIN particularly because I know that they are ready. They can start within six months. They have a long experience in Ottawa and Toronto. They have good financial resources. They have established other resources like a music library. I was pleasantly surprised to see the amount of Arabic music they have in their library.

8544 So this is going to be a great help for us when the program starts. Of course, I won't be starting it, I'm not professional in this way, but I hope that from our community, there will be some people who can use these resources.

8545 Lastly, fairness is important. When you're dealing with multilingual, multicultural. you have to be fair and distribute the time according to the audience and the available listeners.

8546 So that's why I'm supporting this and I think that's what Ottawa needs now.

8547 Thank you very much.

8548 THE CHAIRPERSON: Thank you. Mr. Cardozo?

8549 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you, Madam Chair. And thank you very much, Dr. Shebib, for your presentation.

8550 Just a couple of questions. You talked about fairness in the hours. So what CHIN proposes is 12 hours of Arabic programming through the week.

8551 DR. SHEBIB: Yes.

8552 COMMISSIONER CARDOZO: Is it your sense that the business community within the Arabic- speaking communities is enough to support the advertising that would be needed for that type of programming?

8553 DR. SHEBIB: Yes, I'm sure there will be. There are two issues here. It's the number of consumers and the number of advertisers.

8554 I mean I know that there is a lot of businesses in Ottawa here who are going to participate and advertise in this. But I also think that there are some other businesses like Sears, The Bay, or whatever, the big businesses will want to have the Arabic listeners going to their closing down, clearance sales.

8555 So that would be something which will be promoted. So advertisement in Arabic for non-Arabic firms, I think it's good for everyone in business.

8556 COMMISSIONER CARDOZO: Among the Arabic-speaking communities, my sense is, especially the ones that come from North Africa, will have some background in French, that some of them tend to be more francophone and some tend to be more anglophone.

8557 Is that a fair assumption to make? Are there some, for example, the Algerian community, or Tunisian, et cetera, Morrocan, do they tend to be more francophone?

8558 DR. SHEBIB: That's correct.

8559 COMMISSIONER CARDOZO: Are they residing in Hull?

8560 DR. SHEBIB: That's correct. I mean the Arabic language is their first language. Their second language is either English or French and you can go through this with all Arab countries. I mean English is probably the second language in Egypt and in the Gulf area and Iraq. While North Africa, as you mentionned, French is the second language. Some of the Algerian and Moroccan, for example, they use franco-Arab, we call it, and their language is half French and half Arabic in the way they speak.

8561 COMMISSIONER CARDOZO: I have got to tell you you are right about taxi drivers. Just this past week, I had to take a couple of cabs and one taxi driver was from Kuwait originally and the other from Lebanon and they pretty well probably talked to you before you came here because they told me the exact same thing.

8562 As you're leaving to deliver a baby, I just want to add my best wishes, as Madam Chair has said --

8563 DR. SHEBIB: Thank you very much.

8564 COMMISSIONER CARDOZO:  -- and I just want to tell you it's often said that we, at the CRTC, are very demanding of people in order to get a licence but the rumor that we require a first born is really not true at all.

8565 So feel free to engage in what you'll be doing this afternoon. We won't be taking a cut of that at any rate.

8566 DR. SHEBIB: All right. Thank you very much, sir.

8567 THE CHAIRPERSON: Thank you, Dr. Shebib. Have a good end of day.

8568 DR. SHEBIB: Thank you.

8569 THE CHAIRPERSON: We will now break for lunch and be back at 2:15.

8570 Nous reprendrons à 1415.

8571 I would like to also advise that we will not hear Phase IV until tomorrow morning. We will finish all interventions in Phase III today however, late it is.

8572 Nous ne commencerons pas la Phase IV avant demain matin. Mais nous allons entendre tous les intervenants de la Phase III même s'il est plus tard que 1700.

--- Upon recessing at 1255 / Suspension à 1255

--- Upon resuming at 1415 / Reprise à 1415

8573 THE CHAIPERSON: Order, please.

8574 À l'ordre, s'il vous plaît.

8575 Usually, adults give bad habits to children, but it seems that Radio Enfant has given a bad habit to the rest of you.

8576 We would prefer if you kept your applause transformed into a big smile for your intervenors instead.

8577 Madame la secrétaire, s'il vous plaît?

8578 MS POIRIER: Thank you, Madam Chair.

8579 I was asked to change the order a little. We will start with Shawn Little. Is he here?

INTERVENTION

8580 THE CHAIRPERSON: Good afternoon, Mr. Little.

8581 MR. LITTLE: Good afternoon, members of the Commission, my colleagues on the CHIN team who are here today and other presenters and observers.

8582 My name is Shawn Little and I am a councillor for the Greater City of Ottawa. My ward is Ward 15, otherwise known as the Kitchissippi Ward. This ward is located in the part of Ottawa that people commonly call the Westboro-Island Park Drive-Hintonburg-Elmdale area.

8583 I'm very pleased to be here today to tell you something about my personal views and professional experiences relevant to the CHIN radio FM 97.9 application before the CRTC.

8584 Having been a councillor since 1997, and as a native of Ottawa who has lived and worked here for almost all of my life, I certainly have more than a passing knowledge of the community. Beyond my time living in Ottawa, I have spent a total of one year living in Europe, in various countries and also a year in Toronto where I experienced first-hand about the professionalism and the community involvement that CHIN represents and that I feel would bring to Ottawa.

8585 In my personal professional life, I have been involved in several community-based organizations, having been a founder and president of the Westboro Community Association, a member of my community newspaper, Board of Directors, a director of the Abbeyfield Houses Society for Seniors, and involved in the student paper and the radio station while at Carleton University, actually, mention was made to that earlier today, CKCU-FM.

8586 I also served a total of four years, and the commissioners will be aware of this organization, as a member of the Ontario Film Review Board and my participation in that involved screening and classification of a lot of foreign films that are coming into Canada that were shown in Ontario, mostly coming from India and the South Asian countries.

8587 In my political affairs, I'm in very close contact with my constituents and at the City of Ottawa, I am chairing the city's Licence Committee and municipal golf course, not to be confused with the one in Shawinigan. I'm also a member of the Planning and Development Committee on Emergency and Protection Services Committee, Health Recreational and Social Services Committee, Ottawa Housing Commission Board, Board of Management for the Westboro BIA and a council representative on the newly formed Ottawa Youth Cabinet.

8588 I'm here before the Commission today because I feel strongly about the pressing need we have for a broadcasting station, no less experienced, I want to emphasize that, than CHIN Radio to come to the City of Ottawa. Our community is in the midst of a population boom. The boom is everywhere you look. You need only to try and rent an apartment in Ottawa with a vacancy rate of .01 per cent to experience this first-hand.

8589 The boom can be felt equally in the high technology areas around Kanata, in the suburban reaches of the south end of Ottawa and in the western portion of downtown Ottawa where my ward is located. An important dynamic of the population boom is that it involves a very large segment of immigrants. We welcome immigrants to Ottawa and indeed, Canada, with open arms. They bring fresh vitality, knowledge, worldliness and skills to the city.

8590 However, newly arrived Canadians often need help to get on their feet. Sometimes, this comes in the form of financial support from various serving organizations, especially at the local level. More often, the support that is needed is related to provide information about living and getting around in Ottawa, and about adjusting to Canadian society and culture and to live in a multicultural co-existence that we so luckily have here in Canada.

8591 In my part of town, for example, there is a very strong and established Lebanese community, but there are also several cultural groups in the area such as the Somalian community and the Vietnamese community who have arrived more recently to Ottawa.

8592 This makes for an interesting multicultural environment, but it is also an environment that requires care and support. Care can make everyone feel welcome and support to give new Canadians the information that they need to be able to be an active, productive member of society within the City of Ottawa.

8593 This is a specific role that I know CHIN will play if its application is successful. It is a role very much needed in Ottawa/Hull. I am therefore here today to tell the Commission that the city needs a third-language radio station very badly to support us in carrying out our civic responsibilities to our burgeoning immigrant population. When I say "us", I don't just mean residents of the City of Ottawa, but also local government who is called upon now more than ever to provide services to immigrants.

8594 With this experience and credibility in this area, the city would be fortunate to have CHIN's presence in Ottawa/Hull which is why I support and I'm pleased to endorse very strongly the bid by CHIN Radio for the FM-97.9 application.

8595 I would like to thank the Commission members for hearing my endorsement and we would be pleased to answer any questions you may have.

8596 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Little. Ms. Noël?

8597 COMMISSIONER NOËL: No. I think your presentation was clear. I have no questions. Thank you.

8598 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Little.

8599 Madame la secrétaire, s'il vous plaît?

8600 MS POIRIER: Thank you, Madam Chair.

8601 I think maybe we should forget about the list. I have other changes.

8602 The next one we will hear is an intervention presented by Sushma Sodhi and Tarun Trehan. They will be followed by a joint presentation by l'ARC and Rire aux Larmes instead of the current list.

8603 On va entendre ensuite une intervention conjointe de l'ARC et de Rire aux Larmes.

INTERVENTION

8604 MS SODHI: Good afternoon, Madam Chairperson and Commissioners.

8605 THE CHAIRPERSON: Good afternoon.

8606 MS SODHI: I don't appear in front of such distinguished panel as yourself ordinarily. But I came back from work after a 12-hour shift last night, hence the sloppy appearance and no baby to show for it.

8607 I just want to talk with you guys a little bit about myself and my involvement in the Asian community in general and the Indian community in particular.

8608 THE CHAIRPERSON: If you could speak further from the microphone, please, otherwise, there is a return of sound.

8609 MS SODHI: Okay. Is that better?

8610 Then I will try to tie it with my supporting CHIN.

8611 I have been an active community member of 20-plus years in the Ottawa/Hull area. During this period, I have been involved in local community events, activities and charitable causes organized by various community associations, including Indo-Canada Association for many years. I have also been working with seniors from different ethnic communities for the last six years.

8612 As the Commission knows, India is a diverse country. As a result, Canada receives very diverse segments of Indian populations. Our cultural diversity and the strong personalities within the various local Indo-Canadian communities means that we often do not speak with one voice.

8613 The Indian community in the Ottawa/Hull area is actually represented by several regional organizations including Gujarat, Orissa, Bengal, Punjabi, Hindi and associations from southern parts of India which means many language groups, hence many religious and cultural communities in the National Capital Region.

8614 Meeting the challenges of this diversity in an effort to create a common voice has been a subject of much debate within the communities. Few events or social occasions, however, have brought us out together in support of a common cause, the most recent being aid for Gujarat earthquake victims.

8615 One major event occurred in 1997 on the occasion of celebration of the 50th anniversary of India's independence. It was held at the Congress Centre and supported by all regional associations and the Indian High Commission. The celebration was a big hit. They were instrumental in bringing about a new umbrella organization, although India-Canada Association has had a strong presence for just about three decades.

8616 This organization has attracted several hundred members working to bring together the local Indian communities from the Ottawa/Hull area and the surrounding regions in support of various social and charitable causes.

8617 The umbrella organization is bringing our culturally diverse communities together, but still such diversity poses a challenge for a third-language broadcaster in the Ottawa region to bring everybody happily into the tent.

8618 This may prove to be a bigger challenge in Ottawa than it was in Toronto. At the risk of sounding cynical, I will state the obvious, that the communities in the Ottawa/Hull region are more divided, more diverse, more demanding and more difficult to please compared to Indian communities in Toronto.

8619 Why I support CHIN Radio in the Ottawa/Hull area is because CHIN has the know-how and experience in working with diverse Indian communities in Toronto to address the diverse needs of Indo-Canadian communities in our area.

8620 CHIN does not have a vested interest with one particular Indo-Canadian community which means CHIN can operate impartially as a fair broker of media time to our local Indo-Canadian and other ethnic communities.

8621 An important part of the success of CHIN's role and responsibility in this regard will rest with the associate producer model that CHIN invented and which other groups now emulate.

8622 The associate producer model allows local producers to present their programming concepts to CHIN. CHIN simply does not sell the media time to the producers, but rather, works in partnership with the producers. This reduces the pressure of generating sponsorships and advertising on the producers. In return, CHIN keeps control of the media time, thereby ensuring that the productions remain focused and inclusive of the needs of communities they serve.

8623 I can tell the Commission from my experience in working with the All-India Radio station in New Delhi a while back, sometime in the last century, and with my experience in local communities and my involvement with other ethnic communities that the associate producer model is the only way to appease the interests of all of the Indian communities in the Ottawa/Hull area.

8624 Nobody knows how to use this model better than CHIN. CHIN will give the diverse Indian community in Ottawa a chance to link to their counterpart communities in Toronto. This will contribute to strengthening the involvement of our Indian communities in Canada on a more national level.

8625 I also see a growing need in the region to address the needs of high tech young Indian families coming to the region. Compared to previous waves of Indian immigration, many of them are recruited to work in this region directly from India where they have been trained in the high tech field.

8626 In fact, I have brought this issue up to Mr. Lombardi and CHIN. I want CHIN to look at serving the influx of techno Indians and their families who have embraced this naturally as well as technically beautiful city of ours as their home.

8627 In closing, I will say the challenge facing third-language broadcasting is a complex one which must be met with experience, impartiality, diplomacy and above all, something we can rely upon and respect, that is a track record.

8628 It is a challenge that also must be met with the resources, commitment and flexibility required to change programming with the changing dynamics of our local Indo-Canadian communities.

8629 CHIN possesses all of these qualities and is therefore the only feasible alternative to bring a much overdue third-language broadcasting station home to Ottawa/Hull.

8630 I thank you for your time and patience.

8631 THE CHAIRPERSON: Thank you very much.

8632 It's Ms. Sodhi?

8633 MS SODHI: Yes, it is.

8634 THE CHAIRPERSON: Why do you think that immigrants from India to Ottawa are more difficult? I thought I hear you they were.

8635 MS SODHI: Yes.

8636 THE CHAIRPERSON: They were more difficult to please.

8637 MS SODHI: Yes, you heard me correctly. This is from personal observations. I can only speak for me.

8638 I find the baby boomers, the professionals here more cynical whereas the business or blue collar workers in the Toronto community, they are very easy to please. It's my personal observation, nothing to base it on, but just a gut instinct.

8639 THE CHAIRPERSON: You seem quite friendly to me.

8640 MS SODHI: Well, there are always exceptions, Ma'am.

8641 THE CHAIRPERSON: Yes.

8642 MS SODHI: Ottawa does bring out the best in us, if you live here long enough.

8643 THE CHAIRPERSON: Thank you very much for your presentation. We appreciate you coming. And Mr. Sodhi as well? It's Mr. Sodhi?

8644 MR. TREHAN: No. My name is Tarun. I will take it from here.

8645 THE CHAIRPERSON: Thank you. Go ahead.

8646 MR. TREHAN: Good afternoon.

8647 MS POIRIER: If you present a joint intervention, you are supposed to have a total of ten minutes. Anyway, you still had a few minutes left, so I guess you can go ahead.

8648 MR. TREHAN: Good afternoon, Commissioners and friends. My name is Tarun Trehan. In short, people call me "Sunny" and I will take it. I am here with my friend Shushma Sedhi. I will take it from where she was saying the local Indian Communities talk about the need for a third language radio station and, more specifically, a chain radio in Ottawa-Hull.

I want to start my presentation.

8649 Yes, it's true we have a diverse number of Indo-Canadian groups in the region. It is true that they do not always speak with a common voice. It is also true that it will be a challenge for a third language broadcaster to meet the needs of the diverse Indian groups in the community.

8650 But I want to further say in this regard that, having more broadcasting time as a result of granting a licence to allow FM 97.9 to be served by a third language broadcasting station will go a long way in providing the kind of communications, infrastructure, support that our Indian and ethnic communities really need.

8651 I want to respectfully say to the Commission that ethnic communities in Ottawa are really suffering from a lack of available media inventory to promote and develop cultural events and activities. I am today a computer software engineer, I am working with Compact. This is relatively a new vocation that I have had to acquire after several years of trying to launch a business focused on cultural industries.

8652 I have successfully operated and owned under the umbrella of Saibab Import and Export, importing films from India, organizing events, concerts at Famous Players Gloucester V Cinema for the past five or six years.

8653 I couldn't sustain it. The simple fact was that there was not enough media. People were coming, but there was no way to promote those events on a daily basis. For the six years I have tried to bring into a Canadian concert cinema culture events to the region and this fact was not due to the fact there was no sufficient large population to drop on. There are over 15,000 Indo-Canadians in the Ottawa-Hull Region.

8654 It was also not due to lack of interest. I was also personally told by people I know in the East Indian communities that they enjoyed the events, the concerts and the films I was bringing on a daily basis over the week-ends.

8655 I strongly believe that my main difficulty and related to my inability to promote my events would enough sustain intensity to bring people out on a regular basis. There was not just enough third language media time and space available for me to get my message out.

8656 My biggest disappointment in this regard related to my dealings with CKCU and CHUO; these are two different stations: one from Carleton here and one from Ottawa where you day run one hour, half an hour on a one day a week period.

8657 These stations have the licence to broadcast in Indian languages only on a limited basis. This means, that they only had a very limited amount of media inventory available to me, enough to make my business sustainable.

8658 I think my experience demonstrates that multiculturalism can only be truly successful in Canada if there is a media system in place that can sustain and support multicultural events and activities.

8659 The Commission will be meeting with many dedicated individuals during the intervener process individuals who have been working very hard, mostly on a voluntary basis for many years to bring community events to their cultural community. It is these people that bring multiculturalism to life and it is these people who need the support of our Canadian media system to make Canada a better more vibrant and interesting place through multiculturalism.

8660 CHIM remains a beacon of hope with respect to multiculturalism. CHIM brings multiculturalism to life, I'm sure that the Commission can see why after hearing my story, I personally have a lot of respect for CHIM. Not only a radio broadcaster, but also as a special events organizer. For example, they do CHIM picnic, which we very much need in Ottawa as well.

8661 I think that CHIM understands how to make third language broadcasting and multicultural events work together to sustain and support each other. CHIM has worked successfully as a third language broadcaster for 35 years without losing a program because it notes the ethnic business and because it knows how to deal with competing groups in an impartial equitable fair way.

8662 CHIM also knows how to organize events from picnics to concerts involving imported musical talent. This is to me a reality of ethnic broadcasting and multiculturalism in India. To be successful at one, you have to be successful at the other and CHIM is certainly successful at both.

8663 I know that the Indian community in Toronto has a lot of respect for what CHIM has accomplished as a result. So much so that many Indian entrepreneurs have tried to learn from CHIM so as to launch their own media ventures.

8664 I want to close by saying I dearly hope that the Commission recognizes that Ottawa-Hull is potentially a third language broadcasting crown jewel in Canada. It should also be the home of multiculturalism. No broadcaster deserves this crown jewel more than CHIM because no other broadcaster has been as dedicated to the third language broadcasting multiculturalism as CHIM.

8665 Thank you for this opportunity to express my views and to table my endorsement of CHIM.

8666 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Trehan. Obviously, there is a lot of getting along in Ottawa, in the Indian community since you each had enough time to present. Madam did not take all the time, so we can take hard from that. Thank you very much. Madame la secrétaire, s'il vous plaît.

8667 Mme POIRIER: Nous allons maintenant entendre une présentation conjointe de l'Alliance des radios communautaires du Canada représentée par Serge Paquin et Robert Boulay et de Productions RirOLarmes, représentée par Jean-Jacques Brunelle.

INTERVENTION

8668 M. PAQUIN: Madame la présidente, monsieur, madame les Commissaires, bonjour. Nous avons pris connaissance des demandes déposées par les 11 requérantes qui désirent obtenir une licence de radiodiffusion pour l'exploitation d'une entreprise de programmation radio pour desservir la ville d'Ottawa et ses environs.

8669 L'ARC du Canada est d'avis qu'aucune de ses requérantes a l'intention d'offrir une programmation de langue française qui serait axée sur le développement de la collectivité franco-ontarienne.

8670 Le but de notre intervention n'est pas de remettre en question les demandes d'aucune des requérantes, mais plutôt de réaffirmer au Conseil notre intention d'appuyer la communauté francophone de la Région de la Capitale Nationale dans ses efforts visant à l'implantation éventuelle d'une station de radio communautaire de langue française.

8671 Nos 18 radios membres en opération ont démontré hors de tout doute le rôle et l'importance d'un tel outil de communication pour leur communauté. Ce rôle revêt plusieurs forms que plusieurs oublient d'attribuer à des telles stations de radios communautaires comme, par exemple, leur impact économique.

8672 En effet, nos radios membres génèrent un total de six millions de dollars par année qui contribuent directement à la diversification de l'économie de leur région. Celles-ci ont créé plus de 110 emplois à temps plein et une multitude d'emplois connexes et ce, parfois dans des endroits où le taux de chômage est fort élevé.

8673 Nos radios sont de véritables catalyseurs culturels puisqu'elles jouent un rôle de premier plan quant à la sauvegarde et à l'enrichissement de la langue et de la culture française.

8674 Celles-ci ont en effet réussi à freiner dans une bonne mesure l'assimilation dans chacune de leurs régions respectives et à redonner le goût aux jeunes de consommer des produits culturels francophones au lieu d'américains et anglo-canadiens.

8675 Nos radios sont le reflet des réalités des communautés qu'elles desservent et leur programmation est adaptée à la spécifité et aux attentes de ses membres.

8676 Les nouvelles locales et régionales diffusées par ces stations donnent accès à des informations souvent absentes des ondes des autres radiodiffuseurs.

8677 De plus une station de radio communautaire est également un lien prévilégié entre les divers regroupements communautaires, les associations à but non lucratif et la population en général.

8678 Voilà, en quelques mots, les raisons pour lesquelles il serait plus que souhaitable pour l'auditoire francophone de la région d'Ottawa de pouvoir se doter de sa propre station de radio communautaire.

8679 Afin de nous assurer qu'une telle station puisse voir le jour, l'ARC du Canada continuera d'appuyer les efforts déployés par un comité provisoire depuis quelque temps en vue d'implanter une telle station.

8680 A cet effet, nous avons organisé une session d'information le 5 avril dernier à laquelle assistaient plusieurs organismes régionaux et provinciaux intéressés à s'impliquer davantage dans ce projet d'implantation.

8681 Il y a quelques mois, le Conseil publiait son rapport sur les services de radiodiffusion de langue française en milieu minoritaire intitulé "Vers un avenir mieux équilibré" et l'une des recommandations de ce rapport résume bien nos attentes ainsi que celles des franco-ontariens de la région d'Ottawa:

"Dans le contexte actuel, le Conseil devra continuer à s'assurer que l'attribution de toute nouvelle fréquence constitue dans l'intérêt public, la meilleure utilisation possible de cette fréquence. Conséquemment, il devra continuer `tenir compte des situations concurrentielles là où la demande est beaucoup plus forte que la disponibilité de fréquences, notamment dans les grands centres urbains."

8682 La situation présente pourrait possiblement correspondre avec cet énoncé si, par exemple, elle contribuait à l'allocation des dernières fréquences viables de la région. En effet, les trois fréquences convoitées sont de loin les plus acceptables à tous points de vue et le refus de l'une des requérantes d'aller de l'avant avec la 99,7 semble confirmer cette affirmation.

8683 M. BOULAY: Malgré l'existence de d'autres fréquences que les trois qui seront possiblement accordées suite à votre décision, nous demandons malgré tout au Conseil d'appliquer sa propre recommandation afin de s'assurer qu'une station de radio communautaire francophone puisse voir le jour à Ottawa dans un avenir rapproché et ait accès à une fréquence qui lui permettrait de rejoindre l'ensemble de la communauté franco-ontarienne.

8684 Même si le CRTC n'a ni le mandat ni le pouvoir de réserver des fréquences, il demeure néanmoins que c'est lui qui les attribue. Il appert donc qu'il n'est pas dans l'obligation d'allouer toutes les fréquences qui sont convoitées surtout si l'on juge que cette décision irait à l'encontre de son propre document de travail intitulé "De la vision à l'action" où l'ont fait référence à la présence d'une programmation qui reflète la société canadienne et, également, à l'importance de façonner l'identité canadienne.

8685 Au nom de l'identité culturelle canadienne, le CRTC ne pourrait offrir un témoignage plus concret et plus éloquent de son engagement vis-à-vis des minorités francophones du pays qu'en favorisant la mise sur pied d'une station de radio communautaire francophone à Ottawa.

8686 Il ne fait nul doute dans notre esprit que la grande majorité des 165,000 franco-ontariens de la région désire accueillir un radiodiffuseur communautaire qui offrirait une grande variété d'émissions éducatives et culturelles qui toucherait toutes les couches de la société.

8687 L'accès à une telle station offrirait aux auditeurs potentiels l'opportunité de mieux se familiariser avec la richesse de la culture franco-ontarienne, la diversité de ses communautés et la vitalité de ses créateurs.

8688 De plus, les francophones de l'Ontario, qui sont traditionnellement victime d'un haut taux d'assimilation pourraient avoir accès à cet univers culturel qui est le leur et qui, autrement, aurait pu leur échapper.

8689 Seule une radio communautaire francophone peut espérer freiner le raz-de-marée de l'assimilation dans une ville comme Ottawa car elle seule pourrait répondre quotidiennement et concrètement à un tel défi par le biais d'une programmation qui s'adresserait spécifiquement à l'ensemble des minorités francophones de cette région.

8690 Nous espérons sincèrement que le Conseil prendra en considération ces quelques commentaires et aidera ainsi à poser les premiers jalons de l'implantation d'une station de radio communautaire francophone à Ottawa.

8691 Nous vous remercions de nous avoir invités à comparaître lors des présentes audiences.

8692 M. BRUNELLE: Excusez-moi, je n'ai pas beaucoup d'habitude de parler au micro comme ça. Je suis fier d'être ici avec vous autres puis les membres du CRTC et puis, là, j'aimerais vous donner un témoignage que j'ai vécu il y a dix ans passés.

8693 Avec fierté, je demeurais dans le secteur de Prescott-Russell et puis en tant que chef d'orchestre éducateur et pédagogue aussi.

8694 J'ai fait des recherches sur ce qu'il y avait comme culture dans le secteur de Prescott-Russell, tout spécialement à Hawkesbury dans le temps, et puis là, j'ai vu qu'il y avait des choses à faire et puis là, j'ai organisé un radio téléthon pour amasser des fonds pour la culture et tout fusionner ensemble les talents de Prescott-Russell.

8695 Premièrement, je me suis dit, la meilleure chose pour le faire, ça prend de la communication. J'ai regardé ce qu'il y avait dans le secteur de Prescott-Russell, et les seuls moyens de communication qu'on avait pour faire un téléthon de 12 heures prou présenter tous les aspects culturels au niveau art dans Prescott-Russell, il y avait le câble 11 de Hawkesbury, télévision communautaire, et aussi le câble 22 de Rockland.

8696 A un moment donné, j'ai rencontré ces gens. J'ai dit, qu'est-ce qu'on peut faire pour présenter tous ces talents au niveau communication au travers Prescott-Russell. Je me suis que c'était deux câblodistributeurs différents et après ça, on a essayé de se jumeler avec Lachute. Pour être de capable de présenter pour les francophones dans Prescott-Russell, pour être capable de réunir les trois télévisions communautaires dans Prescott-Russell, ça coûtait 6 000 $ pour être capable d'avoir un appareil optique de fibres pour être capable d'unir pour que les talents soient à la télévision communautaire.

8697 Là, Bell Canada que je respecte beaucoup nous a donné un prix et ça coûtait 6 000 $ pour tout fusionner ça.

8698 Maintenant, l'objectif du téléthon était de 12 000 $. On n'était pas pour prendre 6 000 $ sur le téléthon puis aller donner ça à une compagnie privée comme Bell Canada, que je respecte.

8699 Là, je me suis dit, il reste juste une chose, j'ai dit, c'est d'aller voir la radio. Donc, dans Prescott-Russell, vous avez Radio Fusion, c'est détenu par Radio-Nord, je crois. Et puis là, j'ai rencontré M. Bouchard dans le temps. J'ai dit, le fait qu'on ne peut pas réunir la télévision ensemble, est-ce que vous êtes capable de couvrir le téléthon? J'ai dit, est-ce que vous couvrez Prescott-Russell? Il dit, certainement.

8700 Là, on décide le tout, et cetera. Là, Radio Fusion, que je respecte beaucoup, nous a fait un taux de 100 $ à l'heure fournissant deux annonceurs pour couvrir pendant 12 heures de temps pour donner des capsules, des informations avec des professeurs en art, et cetera. C'est pour ça que ça devenait le premier téléthon culturel et pédagogique dans le temps.

8701 Maintenant, le téléthon a commencé, et cetera. En cours de route, qu'est-ce qui est arrivé? C'est que là, les dons, ça ne rentrait pas. On s'est posé des questions.

8702 Maintenant, pour aller encore plus rapidement, on termine le téléthon avec 3 600 $ au lieu de 12 000 $. Dix-huit mois après, je n'en vais à l'Université d'Ottawa rencontrer des confrères, je synthonise Radio Fusion, que je respecte, et à un moment donné, quand j'ai parti de Hawkesbury, aussitôt quand j'ai passé à Alfred, la réception était de plus en plus mauvaise. Aussitôt que j'ai passé devant les deux tours à Plantagenet de Bell Mobilité, et cetera, là j'ai perdu la fréquence complète. Là, je me suis dit, je viens de comprendre pourquoi on n'a pas pu atteindre notre objectif de 12 000 $. A 1 000 $ de l'heure, c'est possible.

8703 Maintenant, je rappelle Radio-Nord de nouveau, et ce n'était plus M. Bouchard qui était là, c'était Mme Silas, une très gentille madame.

8704 Là, je lui ai expliqué les choses. J'ai dit, bonjour madame, mon nom est Jean-Jacques Brunelle. Je voudrais refaire le téléthon mais d'une façon différente. Elle dit, oui, qu'est-ce qu'on peut faire pour vous.

8705 J'ai dit, premièrement, le taux que vous nous avez chargé, c'est impossible que ça coûte 1 200 $ quand vous couvrez seulement le tiers de Prescott-Russell. J'ai dit, il y a un ajustement à faire. J'ai dit, soit que vous nous remettez 800 $ ou que le prochain téléthon, on vous offre 400 $, point. Cela n'a pas fait l'affaire.

8706 Là, à un moment donné, qu'est-ce qui est arrivé, écoutez, monsieur Brunelle, elle a dit, nous autres, il faut vivre, et cetera. J'ai dit, vous n'avez pas couvert -- J'ai demandé à M. Bouchard si vous couvrez Prescott-Russell. Il a dit certainement, mais il ne m'a pas donné le rayonnement.

8707 Donc, Prescott-Russell était pris avec un problème comme ça dans le temps que je vivais là.

8708 Maintenant, qu'est-ce qui est arrivé, c'est que là, Mme Silas, avez son sourire, elle a dit, bien, monsieur Brunelle, écoutez. Nous autres, elle dit, on est une radio privée, il faut vivre. On n'est pas une radio communautaire. J'ai dit, merci beaucoup, madame. Vous m'avez donné la réponse. Et immédiatement, deux semaines après, j'ai organisé, j'ai entré en contact avec l'ARC et puis là, c'est là que la radio communautaire de Prescott-Russell, le premier projet, je ne suis plus dans le deuxième et c'est là que j'ai parti la radio communautaire.

8709 Là, je me suis aperçu qu'il y a trois sortes de types de radio ou en communication: La radio d'État, les radios privées et les radios communautaires. Là, maintenant, je me suis aperçu que celle qui est la plus proche de tout le monde ce sont les radios communautaires. Bon.

Par expérience, maintenant j'ai deux confrères, je peux vous fournier les lettres écrites par eux. Il y a un M. Clifford Brogue, qui est un artiste acadien qui vit maintenant à Hawkesbury et il a voulu faire le lancement de son CD. Il est alors voir Radio Fusion, dans le temps, et puis là il a demandé, "Écoutez, est-ce qu'on peut faire une entrevue", et cetera. Ils lui ont répondu que s'il achetait de la publicité il pouvait avoir une entrevue. Bon. Là c'est rendu que les artistes doivent payer pour faire parler d'eux autres.

Maintenant, il y en a un autre, M. Michel Larocque de la troupe de théâtre Gascon. Il a préparé un spectacle, s'est rendu à Radio Fusion, que je respecte, et puis là la même chose est arrivée. "Si tu prends de la publicité, on va parler de toi".

Bien, moi ça m'a tellement déçu de voir ça que là je m'aperçois que certaines radios privées ne font pas leurs devoirs et ne respectent pas le développement culturel. La semaine passée j'étais ici, j'ai entendu la demande de Radio Communications, Radio Nord, pour un poste pour la musique classique, et cetera.

Bon. Il y avait M. François Cousineau qui a parlé sur le côté favorable pour une radio et puis j'ai trouvé ça intéressant, mais par contre, vous avez demandé, le CRTC, si vous autres c'était rentable ou si ça pouvait se faire de la musique classique populaire.

M. Cousineau a répondu, "Oui", mais je ne sais pas si le poste de M. Coallier lui a demandé de payer pour de la publicité, je ne crois pas. Ça fait que là j'ai trouvé ça drôle et puis là moi je supporte la future radio communautaire d'Ottawa et c'est pour ça que moi je me dis que la meilleure façon pour que les francophones soient près de leur culture et de leurs nouvelles, ce sont les radios communautaires qui peuvent leur rendre service avec tout ce que j'ai vécu et que je peux vous apporter, des écrits, des artistes. Il aurait fallu qu'ils paient pour se faire entendre sur les émissions.

Excusez-moi, peut-être que je suis brutal, mais c'est en tant que membre -- je veux dire de l'Union des musiciens et de tout ça, musicien retraité maintenant -- ça me fait plaisir de voir que vous allez porter une attention aux trois dernières fréquences qui restent pour le développement culturel des 165 000 francophones ici dans Ottawa.

Merci beaucoup. Excusez-moi.

LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Paquin, M. Brunelle et je crois que c'est M. Boulay.

Madame Noël, vous avez des questions.

CONSEILLÈRE NOËL: Enfin, je vous laisserai juge de qui va répondre.

Moi je voudrais juste savoir, vous êtes surtout à l'ARC, vous êtes assez familiers avec la procédure du CRTC. Peut-être que M. Brunelle l'est un petit peu moins.

Bien que j'ai cru déceler une certaine communauté de pensée, du moins dans vos interventions écrites -- le 8 avril 2000, nous avons publié un avis public, l'avis 2000-153, mentionnant que nous avions reçu des interventions d'autres personnes intéressées à présenter des demandes de fréquences, suite à la demande de Radio Ville-Marie, et nous avons donné aux gens jusqu'au 8 janvier 2001 pour présenter des demandes.

Cette date a été reportée plus tard au 29 janvier. Nous n'avons pas reçu de demande pour une radio communautaire, ni à Prescott-Russell, ni à Ottawa.

Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi, si vous êtes intéressés à faire des demandes, vous n'avez pas soumis de demande?

M. PAQUIN: Oui, la réponse est fort simple. Le processus pour mettre sur pied une radio communautaire prend de six à huit ans. Donc il est évident que le groupe ne s'étant pas organisé il y a huit ans passés, il était difficile d'arriver avec une demande complète, viable, avec l'argent en appui, dans un délai de quelques mois.

Donc je crois que ç'aurait été de précipiter des choses d'arriver avec un dossier incomplet. Je pense qu'on vous aurait fait perdre votre temps. Ce qu'il faut comprendre c'est que dans certains cas, comme Toronto, ça peut prendre jusqu'à 12 et 15 ans. Donc il y a toute cette problématique-là du long cheminement de la mise sur pied d'une radio qui répond à la question pour laquelle on n'a pas, la communauté n'a pas déposé une demande pendant cette période-là.

CONSEILLÈRE NOËL: Vous nous avez écrit, et vous nous avez dit dans votre intervention de cet après-midi -- j'essaie de retrouver exactement où. Je m'excuse, j'ai un peu de difficulté à lire avec les majuscules seulement.

Enfin, vous nous dites que nous n'avons pas le pouvoir de réserver des fréquences, ce qui est un fait, nous n'avons pas le pouvoir de réserver les fréquences.

Comment réconciliez-vous ces deux prises de position, le fait que vous nous demandiez, finalement, de ne pas l'attribuer, c'est une façon de nous demander de la réserver.

M. PAQUIN: Dans l'intérêt public, ce qu'on dit c'est dans l'intérêt de la communauté franco-ontarienne. Il est évident, selon l'information qu'on a obtenue, il y avait quatre fréquences potables. C'est sûr qu'il y a peut-être beaucoup d'autres fréquences et qu'elles sont plus ou moins à basse puissance, mais l'information qu'on a actuellement, et les requérantes en font foi, il semble y avoir trois fréquences qui sont vraiment les fréquences convoitées, idéales.

Maintenant, la quatrième fréquence semble poser certains problèmes qui semblent être majeurs au niveau technique. Maintenant, ce qu'on dit c'est que si c'est bel et bien le cas qu'il reste trois fréquences qui sont exemptes de brouillage et qui permettent de rejoindre l'ensemble de la communauté franco-ontarienne et si ces trois dernières fréquences-là sont allouées dans le processus actuel, il y aura pratiquement, ou très peu de chances d'exploiter une radio dans le futur pour l'ensemble de la communauté franco-ontarienne.

CONSEILLÈRE NOËL: Je n'ai pas d'autres questions.

LA PRÉSIDENTE: Conseiller Demers.

CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la Présidente.

Moi j'ai quelques questions plus pour mieux comprendre votre intervention. Je trouve que c'est assez facile de comprendre pourquoi vous intervenez devant les demandes de langue anglaise en tout cas, d'après votre logique.

J'ai de la difficulté avec le fait que vous êtes un réseau de radio communautaire de langue française et que devant une demande -- nous avons une demande de radio communautaire -- que celle-là aussi vous semblez -- en tout cas, je ne comprends pas exactement où vous vous situez dans ça.

Est-ce que vous pouvez expliquer?

M. PAQUIN: Oui, absolument. La première chose à dire c'est qu'au niveau de la mission de l'ARC du Canada. L'ARC du Canada est vouée au développement des communautés francophones et acadiennes au Canada. Donc on n'a aucun intérêt, et même notre Constitution ne nous permet pas d'avoir un "membership" au Québec. Donc nous on défend les intérêts dans ce cas-ci des franco-ontariens d'Ottawa. Ça c'est notre mission première. Donc on est là pour défendre les intérêts des auditeurs, d'une part.

On a appris dans les médias qu'il y avait une demande -- parce qu'on a appuyé, nous, le mouvement de Radio Enfant, c'est à ça que vous faisiez allusion, dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie pour des émissions de courte durée. On a appris dans les médias qu'il y avait une demande de licence permanente.

Maintenant ce projet-là rejoint une partie de la communauté franco-ontarienne, c'est-à-dire les jeunes et les adolescents, et nous notre mandat c'est de développer une radio communautaire qui va être vouée au développement social, culturel, économique de l'ensemble de la communauté. Donc le projet, quoiqu'il y a certaines similitudes, ou une portion du projet qui touche une portion de notre auditoire cible, il en demeure pas moins que nous, c'est strictement le développement global et non au niveau d'une radio qui a vraiment un créneau très pointu.

Donc je ne sais pas si c'est un peu plus clair, à la base si le CRTC c'est toujours à la base des limites des fréquences et que si ces fréquences-là sont notre message qu'on vous dit c'est que s'il n'y a plus de possibilités de développer un outil de communication pour l'ensemble de la communauté franco-ontarienne, bien nous on est là pour vous rappeler l'importance de ce développement-là.

CONSEILLER DEMERS: Peut-être pour mieux comprendre, vous indiquez que c'est un réseau francophone, et je l'ai entendu, il me semble, c'est dans le but de développer un réseau francophone en Amérique du Nord. Est-ce que j'ai bien compris que vous éliminez les stations du Québec?

M. PAQUIN: Ça ne fait pas partie de notre mandat. L'Alliance est constituée de quatre zones, qui est la zone atlantique, le Nouveau-Brunswick, l'Ontario, l'ouest et les territoires. On n'a aucun "membership" au Québec. Notre constitution n'est pas faite dans ce sens-là. Ils ont leur propre association de radios communautaires, qui est l'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec, dont on a certains liens, mais on n'a aucun lien de "membership" de quelque nature que ce soit.

Donc nous on n'est pas du tout présents et on n'a jamais eu l'intention d'avoir aucune présence au Québec.

CONSEILLER DEMERS: Et vous ne recevez pas de subventions, directes ou indirectes, du Québec.

M. PAQUIN: On reçoit dans certains projets très précis du Secrétariat aux affaires intergouvernementales du Québec. Il faut le dire, ce sont quand même des subventions. Ç'a été le cas pour la mise sur pied du Réseau francophone d'Amérique. On a reçu une subvention du SAIC du Québec, du bureau du Québec.

On a reçu quelques petites subventions pour faire des projets pilotes avec l'ARC du Québec parce que c'est toujours des projets qu'il faut faire en partenariat avec des entreprises privées ou publiques, ou communautaires du Québec, mais ce n'est vraiment pas financement. Il n'y a aucun financement direct. C'est vraiment très ponctuel sur des projets très précis. Donc on n'est pas du tout -- on ne pourrait pas dire qu'on est financés par le gouvernement du Québec.

CONSEILLER DEMERS: Alors donc malgré le nom que vous avez, il y a un voile au-dessus du Québec.

8710 M. PAQUIN: Non, il n'y a pas un voile. On vise dans le futur, c'est sûr qu'on vise des collaborations avec d'autres partenaires de radios communautaires ou privées, ou quoi que ce soit. Pour l'instant, même si notre nom c'est le Réseau francophone d'Amérique, il faut voir là-dedans aussi une volonté à long terme d'offrir des services et pouvoir échanger avec les communautés du Québec. Et ce qu'on fait, on a déjà eu dans le passé plusieurs projets d'échanges avec certaines radios du Québec. Mais ça n'empêche pas ça dans le futur.

8711 Mais il reste qu'au niveau juridique, structure, on n'est pas dans la province de Québec. On est complètement à l'extérieur. Donc, c'est sûr que c'est pas un voile, même en Louisiane, on a déjà développé des projets ponctuels avec la Louisiane.

8712 Donc, c'est évident que le fait qu'on est constitué comme ça n'empêche pas des échanges. Mais actuellement, la façon que c'est fait, il n'y a pas de possibilité d'avoir un membership au Québec. Donc, ça, c'est exclu, à moins que l'Assemblée générale annuelle en décide autrement. Et moi, je n'ai pas le pouvoir de parler en leur nom.

8713 CONSEILLER DEMERS: Merci, messieurs.

8714 Merci, Madame la Présidente.

8715 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Paquin, et Monsieur Brunelle, vous êtes sans doute au courant qu'il y a eu plusieurs répliques à vos interventions, et vous les avez lues sans doute, et qui semblent relever la présence surtout dans Prescott-Russell d'autres fréquences disponibles, en particulier dans Prescott-Russell. Et il y a d'autres commentaires de faits évidemment au niveau technique de la possibilité d'exploiter d'autres fréquences qui sont accessibles.

8716 Est-ce que vous avez des commentaires à faire sur ces suggestions?

8717 M. PAQUIN: Écoutez, nous, lorsqu'on s'est informé à Industrie Canada, on nous a dit qu'il y avait trois fréquences il y a six mois. On parle ici de fréquences qui étaient assurées, qui avaient un rayonnement adéquat dans la grande région d'Ottawa. On a découvert qu'il y en avait une quatrième. On parle ici beaucoup au niveau technique de possibilités. On en a parlé beaucoup à Toronto. D'ailleurs, c'est un sujet que vous connaissez bien aussi. Industrie Canada a le pouvoir d'amender certaines lois ou de permettre l'ouverture de nouvelles stations.

8718 Mais ici, on est dans l'expectative, on est dans les possibilités de. Maintenant, ce qu'on sait concrètement aujourd'hui, c'est qu'il y a trois fréquences potables qui pourraient rejoindre l'ensemble de la population de la région d'Ottawa et c'est là-dessus qu'on se base. Si on nous fait la preuve technique demain matin qu'il y en a six fréquences, si on l'avait déjà cette preuve technique là, on serait pas ici. Mais on ne l'a pas cette preuve-là.

8719 LA PRÉSIDENTE: Mais Monsieur Paquin, c'est un peu beaucoup d'exiger à ceux qui ont répondu à l'appel, vous connaissez très bien nos procédures, de prouver qu'il y a d'autres fréquences et de vous, de simplement dire ne leur donnez pas ces fréquences, ce sont les dernières quand ils ont suivi le processus.

8720 Nous sommes évidemment très conscients de notre mandat. Nous l'avons clarifié. Mais il faut quand même que les procédures soient équitables à tous.

8721 Je croyais que vous parliez ici, vous et monsieur Brunelle, de deux choses, une communautaire à Prescott-Russell et une communautaire à Ottawa. Parce qu'il n'y a pas une seule couverture des 11 demandes qui restent devant nous qui atteignent Hawkesbury, qui est la ville la plus populeuse entre Ottawa et Montréal de langue française.

8722 Donc, les fréquences en question ici ne sont pas idéales pour les buts de monsieur Brunelle qui, je croyais, étaient plutôt Prescott-Russell. J'imagine, quelqu'un voudrait absolument couvrir Hawkesbury pour avoir une communautaire à Prescott-Russell qui est viable puisque c'est là où il y a le plus de population francophone.

8723 Alors je m'explique mal. Pourquoi vous n'êtes pas emballés par le fait qu'on suggère qu'il y a une fréquence allouée à Hawkesbury, je crois, qui n'est pas utilisée? Et qu'en ne donnant ces fréquences ici à Ottawa, on empêcherait une communautaire de Prescott-Russell, quelle est la logique?

8724 M. BRUNELLE: Écoutez bien, moi, premièrement, quand j'ai parti la radio communautaire de Prescott-Russell après quatre ans, là, j'ai désisté. Là, je ne suis plus au courant du dossier où est-ce qu'il est rendu. Okay?

8725 Bon, maintenant, où je suis sensible, c'est que là, quand j'ai entendu -- je demeure à Ottawa présentement et puis là, je m'aperçois qu'Ottawa n'a pas de radio communautaire et puis là, quand j'ai entendu parler de ça, j'ai appelé l'ARC et j'ai y a-t-il moyen de faire quelque chose. J'ai consulté l'ACFO, et cetera. Et puis là, c'est parti.

8726 LA PRÉSIDENTE: Donc, vous parlez plutôt en ce moment pour la couverture à Ottawa plutôt que dans l'est de l'Ontario?

8727 M. BRUNELLE: Oui, oui. Pourquoi j'ai parlé de Prescott-Russell, Madame, excusez-moi? C'est qu'il y a 10 ans passés --

8728 LA PRÉSIDENTE: Oui, je comprends.

8729 M. BRUNELLE: C'est ça.

8730 LA PRÉSIDENTE: Mais --

8731 M. BRUNELLE: En fait, ils vont s'organiser avec leurs choses maintenant.

8732 LA PRÉSIDENTE: Mais nous avons eu quand même dans d'autres circonstances les mêmes revendications, que nous ne devrions donner aucune fréquence jusqu'à ce que la communautaire de Prescott-Russell soit prête à faire une demande au Conseil. Et dans ce cas-là, il nous semble que ce n'est certainement pas les fréquences qui sont devant nous qui couvrent assez loin dans l'est pour couvrir les villes les plus importantes de Prescott-Russell ou la ville la plus importante. À Ottawa aussi, on suggère qu'il y a d'autres fréquences. Votre avis, Monsieur Paquin, c'est qu'elles ne sont pas idéales.

8733 M. PAQUIN: Mon avis c'est que malheureusement, on ne peut pas investir des dizaines des milliers de dollars dans des études techniques exhaustives qui nous permettraient de venir ici et de dire, oui, il n'y a pas de problème. On s'oppose à aucune de ces demandes-là parce qu'il reste cinq, ou quatre ou trois fréquences qui seraient potables et qui seraient utilisables pour l'ensemble de la communauté.

8734 Malheureusement, on n'a pas les moyens financiers pour nous permettre de faire de tels genres d'études.

8735 Je ferais peut-être une petite précision dans le cas de la première requérante. Yves Belzile se propose d'installer sa tour dans le comté de Prescott-Russell. Donc, il y a peut-être là, encore une fois, on n'a pas les données techniques, mais il y a peut-être possibilité de brouillage dans le sens où est-ce qu'on sait déjà et vous le savez très bien que dans le comté uni de Prescott-Russell, le spectre radiophonique est extrêmement congestionné. On capte les stations d'Ottawa, du Québec, de Montréal et des États-Unis.

8736 Donc, il y a une problématique évidente dans cette région-là. Donc, il faut quand même être prudent par rapport à dire, oui, peut-être qu'il y a d'autres possibilités autant au niveau d'Ottawa. Pour nous, on n'a pas la preuve manifeste malheureusement. On aurait aimé arriver avec cette preuve-là devant vous, avec une étude technique exhaustive. Mais je crois que déjà, les requérantes ont fait un sacré boulot ici, ont payé et les 13 requérantes, parce qu'il y en a trois qui se sont retirées, avaient misé leur choix sur trois fréquences. Ça en dit long. Ça veut dire que ces trois fréquences-là, c'est les meilleures.

8737 Donc, pourquoi que le seul requérant qui convoitait la 99,7 s'est retiré? Suite à votre avis technique que vous avez publié, il semble que cette fréquence-là semblait causer beaucoup de problèmes. Étant donné qu'il était le seul, même s'il est en compétition avec tout le monde, ça nous laisse croire qu'il n'y en a peut-être pas tant que ça.

8738 Et puis les fréquences qui peuvent couvrir de façon globale l'ensemble de la communauté francophone, peut-être qu'il y en a, et puis peut-être qu'il n'y en a pas. Mais on est ici pour vous informer de notre point de vue pour l'intérêt de la communauté franco-ontarienne d'Ottawa.

8739 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que votre position alors est que tout le processus qui se déroule la semaine dernière et cette semaine devrait être avorté ou si vous avez choisi certaines fréquences qu'il faudrait privilégier en ne les accordant pas?

8740 M. PAQUIN. On n'a pas privilégié rien. Puis c'est loin de là notre pensée que ce processus devrait être avorté.

8741 LA PRÉSIDENTE: Mais quelle est votre position?

8742 M. PAQUIN: Bien notre position, si dans le cas où est-ce qu'il y a -- si c'est bel et bien le cas qu'il y a trois fréquences qui peuvent rejoindre l'ensemble de la communauté, ce qu'on dit si ces trois-là sont données dans les présentes audiences, c'est que ça met un frein définitif, du moins jusqu'à l'arrivée du numérique et Dieu sait comment on en a parlé depuis des années, mais ça pourrait mettre un frein définitif au développement de 165 000 francophones, franco-ontariens.

8743 Donc si techniquement il n'y a plus d'issu, ça signifie c'est la mort du projet. Donc, à ce niveau-là, nous, on se doit d'être prudents et vous aviser de cette possibilité-là.

8744 LA PRÉSIDENTE: Mais il ne m'est pas clair ce que vous suggérez que nous fassions. Nous en accordons deux, nous en gardons une. Nous en accordons trois, nous n'en accordons pas du tout? Quelle est votre --

8745 M. PAQUIN: Il y a peut-être deux façons de voir les choses. La première, ça serait s'il y a bien bel et bien trois fréquences, en accorder deux et d'en réserver une. Même éventuellement, c'est pas nécessairement pour faire de la radio communautaire francophone. Nous, on dit que oui, mais ça pourrait être pour d'autres cas.

8746 Si par la suite, Industrie Canada peut démontrer avec preuves à l'appui qu'il y a bel et bien d'autres fréquences de disponibles et que vous avez cette information-là, nous, on a aucun problème à ce que vous livrez le nombre de fréquences qui est là.

8747 C'est ça mon point de vue.

8748 LA PRÉSIDENTE: Vous savez, Monsieur Paquin que l'allocation des fréquences, ça ne découle pas de nous. Mais les requérants trouvent les fréquences, déposent des certificats techniques. Vous connaissez très bien le processus. Et leurs ingénieurs trouvent ou non des fréquences qu'Industrie Canada est prête ou non à accorder. Et voilà, à ce moment-là, ils nous déposent une demande basée sur leur fréquence.

8749 Au niveau procédural, il est assez important à ce moment-là d'avoir un processus qui nous mène là où nous sommes.

8750 Je vous passe à Me Rhéaume.

8751 Me RHÉAUME: Merci.

8752 Monsieur Paquin, une seule question.

8753 Le marché d'Ottawa/Hull est assez unique dans le sens qu'il y a une population importante de francophones à l'extérieur du Québec, soit du côté d'Ottawa. Mais également, il y a une population importante francophone à Hull et Gatineau.

8754 Comment on compose avec la rareté des fréquences devant le mandat spécifique de l'ARC, de desservir dans ce cas-ci, dans le cas du marché d'Ottawa/Hull, le côté ontarien?

8755 On a d'une part une rareté des fréquences et d'autre part, votre mandat qui est, si vous me permettez l'expression, d'ignorer en termes de service trois-quart de la population francophone de l'Outaouais?

8756 Est-ce que ce selon vous, le cas échéant, il y aurait de la place pour deux communautaires dans le marché?

8757 M. PAQUIN. Moi, je ne peux pas répondre au nom de la communauté francophone qui vit à Hull. Il reste cependant que c'est un fait que la situation géographique de la région d'Ottawa est pratiquement unique, compte tenu de la proximité des deux frontières.

8758 Il est évident que dans le cas, par exemple, on a une radio à Campbellton où est-ce qu'il y a une petite communauté qui est Pointe-à-la-Croix, ça ne cause pas un problème compte tenu qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui vivent là. Et la radio offre quand même une couverture adéquate pour leur population. Et puis par ricochet, oui, il y a certains services qui peuvent traverser la frontière.

8759 Ici, je ne pense pas que je veux partir une guerre de frontières ou de politiques. Il n'en demeure pas moins que nous, on n'a pas le mandat de développer le Québec malheureusement. J'aimerais bien, si c'est la volonté de notre assemblée générale un jour, il pourrait y avoir une exception pour la région de Hull. Je ne le sais pas. Mais je ne peux pas répondre à ça. Je ne pense pas que les gens sont fermés à ça.

8760 Mais il reste que la situation est unique ici et qu'il n'y a pas de mouvement cependant de radio communautaire à ma connaissance dans la région directement de Hull, Gatineau, peut-être pour toute sorte de raisons. Peut-êtres qu'ils sont bien desservis actuellement avec les radios privées et publiques.

8761 Mais de vous dire que oui, il y a une situation géographique, la réponse est oui, qui est unique qui, sûrement dans le cas qu'on revendique, ne va pas favoriser une portion importante de la population francophone. On n'a pas le mandat de parler pour ces gens-là, ni de défendre ces gens-là aujourd'hui.

8762 Donc, nous, notre mission c'est ça. Et donc, on se restreint à l'encadrement de notre mission.

8763 Me RHÉAUME: C'est un problème d'une part de la rareté des fréquences dans le marché évidemment, et d'autre part, du mandat de l'ARC, si je comprends bien.

8764 M. PAQUIN: Bien, c'est un problème --

8765 Me RHÉAUME: Il semble y avoir conflit entre les deux.

8766 M. PAQUIN: C'est un problème dans les régions urbaines. Mais lorsque je parlais tantôt de la situation de Toronto, on a bien vu que ça a créé tout un momentum où est-ce que la rareté des fréquences a forcé le gouvernement, a forcé le CRTC à multiplier les études et vous avez commandé une étude technique. Et Industrie Canada a assoupli certaines règles pour permettre la mise en ondes, probablement parce que je n'ai pas ça à 100 pour cent, de peut-être d'adjacentes, de nouvelles fréquences.

8767 Donc, vous avez eu besoin de cet outil-là dans la région de Toronto pour retourner en appel l'observation ou en appel d'intérêts dans la région de Toronto. Donc, en quelque part, ces outils-là, si vous êtes en mesure de vous les procurer, et si dans le cas que vous venez de préciser que oui, il y a une rareté des fréquences, ça serait peut-être une bonne chose à notre point de vue d'avoir une étude technique qui a été faite un peu de la même façon qui a été fait à Toronto.

8768 Me RHÉAUME: Une dernière question.

8769 Selon vous, votre position, vous avez parlé de l'assemblée nationale de l'ARC, l'assemblée générale de l'ARC. Est-ce que dans le marché d'Ottawa/Hull, est-ce qu'il y aurait lieu de changer la constitution, le cas échéant, de l'ARC, compte tenu du caractère unique du marché Ottawa/Hull?

8770 M. PAQUIN: Écoutez, je ne peux pas me prononcer au nom de --

8771 Me RHÉAUME: Non, vous-même, vous, président.

8772 M. PAQUIN: Bien, moi-même comme secrétaire général, je ne peux pas parler au nom des élus. Mais je crois que, écoutez, si la question est débattue en assemblée générale -- par exemple, je sais que dans le passé, on avait un peu cogité par rapport aux statuts de la seule radio de campus qui est Radio CKUM à Moncton et cette radio-là a été acceptée à membre à part entière, à membre régulier.

8773 Donc, il y a quand même eu une ouverture par rapport à une station qui n'était pas dite communautaire, mais qui avait une licence différente et on a amendé notre constitution dans ce sens-là.

8774 Je pense que ça demande un débat et puis je pense que nos membres sont ouverts à la question. Il faudrait en débattre.

8775 Me RHÉAUME: Merci. Merci, Madame la Présidente.

8776 LA PRÉSIDENTE: La conseillère Noël, s'il vous plaît.

8777 CONSEILLÈRE NOËL: Moi, écoutez, j'ai de la misère à suivre, là.

8778 Vous nous parlez d'une radio communautaire dans Prescott-Russell. Vous nous avez aussi parlé d'une radio communautaire dans Ottawa. Si je regarde les contours des cartes, il n'y a aucun des contours des cartes que nous avons devant nous qui vont beaucoup plus loin que Rockland. C'est la limite.

8779 Alors, comment pensez-vous pouvoir, au nom -- votre intervention était, si je regarde ce que vous avez dans votre intervention écrite, vous nous parlez de la demande des comtés unis de Prescott-Russell. Comment pouvez-vous mettre ces deux notions-là une à côté de l'autre parce qu'ils sont vraiment, c'est carrément une à côté de l'autre, les contours se touchent à peine Prescott-Russell.

8780 M. PAQUIN: Bien, écoutez, c'est sûr que l'essence même de notre intervention touche la communauté de la grande région d'Ottawa. Maintenant, ce qu'on a dit dans notre lettre, dans notre mémoire écrit, il y a bel et bien une requérante qui vise à installer son émetteur et son antenne dans la région de Prescott-Russell qui est la première requérante.

8781 Ce qu'on dit, également, c'est que oui, dans une certaine mesure, ça touche Rockland qui fait partie des comtés unis de Prescott-Russell, mais il est évident que je n'ai pas la preuve actuellement mais que si on donne trois fréquences demain matin et on parle ici de fréquences, de hautes fréquences, on parle ici jusqu'à aller des 68,000 watts, je pense que ça va rayonner au-delà.

8782 Je pense que ça va rayonner au-delà de Rockland et que ça pourrait, je dis bien, pourrait, avoir un impact pour l'implantation de la future radio communautaire à Prescott-Russell.

8783 CONSEILLÈRE NOËL: Pour ce qui est d'Ottawa, où est-ce que le dossier de la radio communautaire d'Ottawa, où en est-il?

8784 M. PAQUIN: Écoutez, il est vraiment -- il y a eu des approches il y a à peu près un an. Pour toutes sortes de raisons on avait communiqué avec l'ACFO, il y avait des gros dossiers à l'époque à régler avec l'Hôpital Monfort et toute sortes de dossiers politiques qui accaparaient beaucoup de leur temps qui est l'ACFO qui représente l'ensemble de la communauté franco-ontarienne.

8785 Il y a eu d'autres appels d'intérêt et le 12 avril, je crois -- le 5 avril, il y a eu une réunion d'information, une réunion publique, à laquelle participaient une dizaine de personnes dont sept, huit personnes qui représentaient des organismes.

8786 Donc, à partir de cette réunion-là il y a eu bel et bien un intérêt de ces associations-là de mettre sur pied un comité provisoire et de voir à l'implantation d'une radio permanente qui, comme je l'ai dit précédemment, peut prendre encore six, sept ans, huit ans.

8787 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que je voulais avoir comme réponse. La radio numérique devrait probablement être déjà sur place dans six, sept ans, huit ans.

8788 M. PAQUIN: On m'avait dit ça il y a dix ans, mais j'étais sur le comité à l'époque.

8789 CONSEILLÈRE NOËL: Apparemment, si vous achetez une voiture neuve de General Motors en 2002, vous allez avoir des récepteurs numériques.

8790 M. PAQUIN: J'ai bien hâte, je l'espère.

8791 CONSEILLER DEMERS: J'ai l'impression qu'il y a quelque chose que je ne comprends pas. Expliquez-moi la relation que vous avez avec les radios communautaires du Québec ou -- pour que je comprenne mieux ce que vous dites être la mission de votre entreprise?

8792 M. PAQUIN: Écoutez, il y a un mouvement qui s'appelle l'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec qui existe depuis une vingtaine d'années. On sait que le mouvement des radios communautaires aura début beaucoup plus qu'au Québec. Notre mouvement à nous date de 1988 donc à peine 13, 14 ans.

8793 C'est des relations tout simplement d'affaires qu'on a. On participe mutuellement à nos congrès, on a eu des -- on a créé, par exemple, un CD-ROM de formation pour les administrateurs de façon conjointe, on l'a fait ensemble. On va débattre, entre autres, à d'autres commissions comme la Commission du droit d'auteur, des droits voisins, de la SODRAC, de la SOCAN.

8794 Ce sont des genres de dossiers qu'on va piloter ensemble, les bureaux; c'est-à-dire l'ARC du Canada et l'ARC du Québec qui -- c'est des dossiers vraiment qui sont d'intérêt général et commun pour l'ensemble des radiodiffuseurs communautaires, mais on a aucun dossier qui est strictement au niveau des relations de membership ou aucun dossier de territoire. C'est vraiment deux organismes complètement indépendants avec des memberships complètement séparés.

8795 Donc, les relations qu'on a -- et il y a plusieurs de nos radios qui font des émissions ou des échanges d'émissions avec certaines radios communautaires du Québec et ça arrive assez régulièrement. C'est des échanges qui se font naturellement dans le cadre de différents projets de diffusion, mais il n'y a pas plus que des relations amicales, des relations d'affaires, sans avoir rien au niveau structurel ou juridique.

8796 CONSEILLER DEMERS: Alors, vous m'avez fait un peu frémir quand vous avez parlé de Campbellton Pointe-à-Lacroix, dans le sens que ça m'apparait une situation -- vous semblez, d'ailleurs, l'avoir résolu d'une façon ou de l'autre. Mais la relation de la Capitale du Canada m'apparait avec Hull une ville, une grande ville du Québec juste à côté et que les gens vont d'un côté à l'autre, vivent d'un côté et vivent de l'autre. Les enfants changent de commission scolaire ici, je pense. En tout cas, je l'ai fait plusieurs fois.

8797 Donc, j'ai un peu de difficulté quand vous dites que dans la région il n'y a pas de demande pour une radio communautaire et que nous -- que fraîchement, même après 12 heures aujourd'hui nous avions des représentants des Conseils scolaires de la région d'Ottawa, de tous les -- presque tous je pense, sinon tous les Conseils scolaires d'Ottawa, qui considéraient avoir, eux, un projet de radio communautaire entre les mains. Alors, j'étais un peu surpris de ça.

8798 M. PAQUIN: Écoutez, je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas de projet de radio communautaire sur la table, je n'ai pas dit ça, pas à ma connaissance. On sait très bien que ce qu'on a dit, cependant, c'est qu'il n'y a aucun projet.

8799 On le dit en entrée dans notre allocution, il n'y a aucun projet qui vise le développement de l'ensemble de la Communauté franco-ontarienne, de toutes les couches de la population pour son développement économique, social et culturel. C'est ce qu'on a dit. On n'a pas dit qu'il n'y avait pas de projet de radio communautaire.

8800 CONSEILLER DEMERS: Et dans votre projet à vous, tant dans votre conception d'une radio communautaire, les jeunes n'ont pas plus d'importance que les moins jeunes.

8801 M. PAQUIN: Absolument pas. Dans la grande majorité sinon la totalité de nos radios, les jeunes ont un rôle très actif. Ils font de la programmation, ils font des émissions et, naturellement, ce n'est pas voué à 100 pour cent, la parole n'est pas donnée à 100 pour cent aux jeunes.

8802 Vous vous souviendrez que mon président, mon ancien président, monsieur McGraw était relativement jeune et avait commencé dans le mouvement à l'âge de 14 ans. Donc, il y a bel et bien une participation active, importante et constante et constante des jeunes et peut-être un peu moins des enfants, mais au moins de la jeunesse dans le mouvement de la radio communautaire actuellement.

8803 Donc, ce qu'on dit, c'est que ici on parle du développement d'une communauté globale et ce que j'ai entendu, c'est que la parole serait donnée pratiquement à 100 pour cent aux jeunes et aux adolescents et c'est très bien, je veux dire, qu'il y ait une voix à eux. Mais je veux dire, pour nous, est-ce que les jeunes vont parler de dossier économique, est-ce qu'ils vont parler de développement social, culturel, et caetera, et caetera, ils vont parler peut-être dans une certaine mesure à leur niveau et au niveau de leurs intérêts et c'est normal.

8804 Maintenant, ici, on a un projet qui touche deux provinces dont nous on n'est pas partie prenante d'une des provinces, donc je ne peux pas prendre un parti pris pour cette province-là parce que je n'ai absolument rien actuellement dans ma constitution qui me permet de voir au développement des intérêts des québécois. Peut-être qu'un jour ce sera le cas, ce n'est pas le cas.

8805 Donc, forcément, nous, ce qu'on veut, c'est un outil de communication globale pour le développement de l'ensemble de la communauté franco-ontarienne.

8806 CONSEILLER DEMERS: Un des aspects de votre -- si je comprends bien, c'était aussi l'anglicisation des jeunes. Est-ce que ça fait partie aussi de la base de votre organisation? Sans doute.

8807 M. PAQUIN: Bien, absolument. Je pense qu'on est à même ce constater depuis l'arrivée en 88 des premières radios et des radios qui ont suivi par la suite que ça a été un outil important pour freiner dans une certaine mesure l'assimilation, de faire connaître à la population minoritaire de ces régions-là qu'on représente d'avoir, 1, un moyen de communication dans leur langue; 2, de pouvoir écouter de la musique en français, ce qui dans le cas, par exemple, de Moncton, à part de la radio CKUM qui avait un petit rayonnement avec un petit auditoire, CJSE dans l'espace de cinq, six ans, a fait vraiment monter toute l'industrie culturelle des artistes acadiens. Et ça, ça ne se serait jamais fait sans la participation de la radio communautaire et de la communauté à cette radio-là.

8808 Donc, en quelque part, oui, ça contribue puis on n'a pas le mérite de dire que ça contribue de façon à 100 pour cent, mais dans une certaine mesure, à contrer l'assimilation qui est toujours présente, puis vous avez des chiffres aussi à Ottawa.

8809 Je veux dire, les franco-ontariens ne sont pas à l'abri de l'assimilation. Elle est peut-être moins prononcée là que dans le sud de la Saskatchewan, mais elle est présente.

8810 CONSEILLER DEMERS: Et donc, une radio qui croît que l'anglicisation commence chez les jeunes et qui voudrait s'attaquer à ce phénomène-là, quand même ne rencontre pas la définition complète d'un poste de radio pour vous.

8811 M. PAQUIN: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Nous, je comprends que la mission dans le cas de Radio Enfant est très louable et, nous, on ne vient pas ici pour s'opposer autant à Radio Enfant ou à s'opposer à une des requérantes. Ce qu'on dit c'est qu'on est ici pour vous sensibiliser au fait que s'il y a plus de fréquence, il n'y a plus de possibilité de développer une radio communautaire pour les franco-ontariens.

8812 Maintenant, ça n'enlève pas le bien-fondé des autres requérantes, des demandes francophones ou pour les enfants et c'est évident que Radio Enfant va contribuer sûrement à contrer l'assimilation et probablement des deux bords de la frontière.

8813 Mais, maintenant, nous, notre mouvement, vous voyez un peu il y a une dichotomie entre le Québec et les jeunes, exclusivement les jeunes et, nous, c'est franco-ontarien pour l'ensemble de la communauté et on est là pour ça. C'est notre mission et c'est mon travail, donc je suis ici spécifiquement là-dessus.

8814 CONSEILLER DEMERS: Merci, messieurs. Merci, madame la présidente.

8815 LA PRÉSIDENTE: Mais, monsieur Paquin, à la fin ou en bout de ligne, ce que vous nous demandez de faire, c'est de ne pas donner de fréquence même à des requérantes qui vont offrir un service en langue française et, dans un certain cas, même communautaire, comme le conseiller Demers le relevait, parce qu'il y a une hypothèse possible que dans, je crois que vous ai entendu dire, six, sept et même huit ans, vous nous présenteriez un projet, on ne sait pas quelle allure il aurait. Et les enfants qui ont huit ans aujourd'hui auront 16 ans à ce moment-là.

8816 Alors, mettez notre chapeau; c'est pas facile. Nous comprenons nos responsabilités, notre mandat, mais il y a quand même certains critères de réalisme qui s'insèrent dans tout ça et de procédures.

8817 Alors, c'est finalement ce que vous dites. C'est que puisqu'il y a eu une demande qui n'est pas encore même en état d'ébauche, mais que vous nous dites va être meilleure pour remplir le mandat que vous voyez puis qui va être meilleure que ce qu'il y a devant nous, donc nous devrions dire non à ce qu'il y a devant nous, même si c'est de langue française, même si c'est communautaire. C'est très difficile à suivre.

8818 M. PAQUIN: On ne dit pas que vous devriez dire non. Ce qu'on dit, c'est que vous avez le choix de dire oui. Ce qu'on dit, c'est simplement de s'assurer que pour le futur il va y avoir une possibilité de développer l'ensemble de la -- un moyen de communication pour l'ensemble de la population. Et si vous avez certaines garanties qui sont raisonnables et qui vous apparaissent réalistes et réalisables, que dans le futur, que ce soit dans quatre ans, dans cinq ans, dans sept ans, que oui, il y a cette possibilité-là est réelle, on n'a pas de problème avec ça.

8819 Mais actuellement, avec les informations qu'on a, on a des doutes raisonnables qui nous laissent croire que, non, c'est pas possible.

8820 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Paquin, je suis impliquée avec le Conseil depuis probablement plus de 20 ans et j'ai assisté dans différents rôles à l'allocation de la dernière fréquence au même endroit plusieurs fois. Alors, ne perdez pas -- ne perdez pas espoir. La technologie change et il est très difficile de prendre des décisions en fonction d'hypothèse de nombreuses années en 2001.

8821 Le conseiller Cardozo a des questions.

8822 CONSEILLER CARDOZO: Merci, madame la présidente. J'ai deux questions pour vous. Peut-être que je ne comprends pas votre tout votre souci. Quelle est la raison qu'il n'y a pas un requérant qui devient membership de l'ARC ou qui est acceptable pour votre objectif? Pourquoi il n'y a pas un requérant dans cette audience?

8823 M. PAQUIN: Bien, il est évident que dans le cas des requérantes ici on fait face à des demandes de radio privée. Pour certaines, c'est multi-ethnique. Notre mandat c'est strictement pour un membership francophone et acadien, donc ça se situe, il faut que le siège social de la radio soit dans une province autre que le Québec, d'une part. Il faut que cette radio-là soit francophone.

8824 Donc, actuellement, il y a aucune radio communautaire francophone qui a un siège social, en Ontario dans le cas ici, francophone.

8825 CONSEILLER CARDOZO: Oui, mais pourquoi est-ce que les gens de votre organisme ne veulent pas faire une requête, une demande?

8826 M. PAQUIN: Ah! c'est pas exclus. Écoutez, on a notre assemblée la semaine prochaine. C'est une question qu'on peut soulever à l'ensemble des membres. C'est absolument pas exclus qu'il y ait une dérogation par rapport à notre constitution et qui permette de donner un membership pour une radio qui est dans la région de la Capitale, compte tenu de la particularité, mais ce n'est pas le cas présentement.

8827 Et on n'a pas eu le temps de soulever ce débat-là.

8828 CONSEILLER CARDOZO: Et quand les autres gens, les 11 ou 13 qui ont soumis des requêtes, il n'y a pas des gens de l'Ontario qui ont pensé à une radio communautaire?

8829 M. PAQUIN: Bien écoutez, comme je l'ai expliqué précédemment, le projet n'était pas assez avancé pour déposer une demande substantielle, une demande en bonne et due forme qui répondrait à tous vos critères de financement, à vos critères au niveau d'études de marchés, études techniques. Le projet est beaucoup trop embryonnaire. La communauté n'est pas organisée pour, dans les délais que vous aviez prescrits, pour déposer une demande en bonne et due forme.

8830 Donc, ça aurait été vous faire perdre votre temps d'arriver avec une demande incomplète.

8831 CONSEILLER CARDOZO: Okay. L'autre question c'est sur la Radio Enfant. Quand je regarde cette requête, je regarde radio communautaire qui a l'appui de deux conseils scolaires de l'Ontario. Le Conseil des écoles catholiques de langue française de Centre-Est et puis le Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario, elle a le support, l'appui dans l'Ontario par les quelques organismes francophones en Ontario.

8832 Je trouve un bénéfice additionnel qui est de créer des liens entre les francophones de l'Ontario et les francophones du Québec. C'est pas un mauvais objectif. Mais quand je regarde des choses comme ça, je ne trouve pas votre opposition?

8833 M. PAQUIN: Bien écoutez, il aurait peut-être fallu que les promoteurs de Radio Enfant communiquent avec l'ARC du Canada. Au départ, on aurait peut-être pu discuter un peu plus à fond de cette question-là. Malheureusement, on n'a jamais eu de contact au bureau des promoteurs de Radio Enfant.

8834 Oui, on est d'accord. C'est un projet très louable qui touche les deux communautés du Québec et de l'Ontario, qui touche spécifiquement les jeunes et les ados et il y a sûrement un besoin, autant que d'autres requérantes vous ont fait probablement la preuve qu'il y avait un besoin pour les radios ethniques ou francophones ou anglophones.

8835 Mais maintenant, nous, dans notre constitution, on ne peut pas avoir de membership au Québec, avec un siège social au Québec. On n'a pas été informé de ce projet-là. On n'a pas été approché de ce projet-là. Donc, c'est difficile pour nous. Nous, on doit défendre les intérêts de l'ensemble des communautés francophones et acadiennes. C'est pour ça qu'on est ici. On n'est pas, comme on l'a dit au départ, contre ces demandes-là parce qu'elles sont toutes louables, ces demandes-là. Elles ont toute une valeur importante.

8836 Mais je comprends que le projet Radio Enfant vient toucher une section de la clientèle franco-ontarienne qui est jeune. Mais c'est dans un contexte où est-ce que nous, on voit que le développement d'une communauté passe par pas juste les enfants, oui, en partie par les enfants, mais passe aussi par la prise en charge de l'ensemble de la communauté à son moyen de communication. Et dans notre cas, c'est strictement Ottawa. Donc, il y a aussi des similitudes, mais il y a aussi des contradictions qui font que, actuellement, le membership n'est pas possible chez nous par rapport à ça.

8837 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup.

8838 Merci, Madame la Présidente.

8839 LA PRÉSIDENTE: Merci. Merci, Monsieur Paquin, Monsieur Brunelle.

8840 M. PAQUIN: Merci.

8841 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Boulay.

8842 Nous allons prendre une pause de 15 minutes et nous reprendrons avec les interventions de CHIN.

8843 We will take 15-minute break and we will pursue with CHIN.

8844 We thank the intervenors from CHIN to have allowed us to break their block of intervenors to accommodate. Thank you.

--- Upon recessing at 1540 / Suspension à 1540

--- Upon resuming at 1600 / Reprise à 1600

8845 THE CHAIRPERSON: Order, please. We are ready to pursue in hearing interventions in the CHIN application.

8846 Madame Poirier?

8847 MS POIRIER: Thank you, Madam Chair.

8848 The next intervention will be presented by the Chinese Community Association of Ottawa, Rowena Tolson.

INTERVENTION

8849 THE CHAIRPERSON: Ms. Tolson?

8850 MS TOLSON: Yes.

8851 THE CHAIRPERSON: Go ahead when you're ready.

8852 MS TOLSON: Thank you.

8853 Good afternoon, ladies and gentlemen of the Commission, my fellow intervenors and those in attendance as observers.

8854 My name is Rowena Tolson. I am very pleased to be here today to tell you about myself, to tell you about my work in the community, to give my viewpoints regarding third-language broadcasting for Ottawa and to explain why I support the CHIN application.

8855 Let me start by telling you about myself. I am an educator, broadcaster, artist and community activist.

8856 These professional roles came about and evolved since I emigrated to Canada from Taiwan over 30 years ago. I have to tell the Commission that these roles have come to me from two deeply-held beliefs.

8857 As is the case with many Canadian immigrants, I have always felt a need to make a contribution to my new country. I also have the need to share my pride in the cultural heritage I brought with me to Canada.

8858 I believe that these two passions, involving the need to contribute on the one hand, and the need to share on the other, are central to the Canadian immigrant experience.

8859 So I could call myself, as many of my intervenor colleagues could, a kind of a self-made community-based cultural attaché. I have been active in the service of Chinese immigrants coming to Canada. They need to overcome many of the challenges I, myself, faced in adopting Canada as my home.

8860 These core values have inspired me to be an educator, involved in a diverse range of community service activities. These values have also led me to be a promoter of cross-cultural awareness and Chinese cultural appreciation which, in turn, has led me to broadcasting.

8861 I am dedicated to immigrant education issues. I work throughout the Ottawa-Carleton District School Board as a substitute secondary school teacher, and I immensely enjoy teaching Mandarin and teaching Chinese painting to adults and children in Ottawa.

8862 Since I arrived here from London, Ontario 15 years ago, I have been actively involved in volunteer community service to increase awareness of Chinese culture in the National Capital Region. I assist newly-arrived Mandarin-speaking immigrants to adapt to Canadian customs and I strive to promote cross-cultural understanding.

8863 I have played an ongoing role in promoting Chinese cultural appreciation in the region. I have helped to organize many events celebrating the history of the local Chinese community. I have also been active in several fund raising activities for local charities, including the Heart Institute, the Easter Seal Society, the Rotary Club of Ottawa and the Reach Program.

8864 Since 1986, I served as a member of the Board of Directors and am currently a vice-president of the Ottawa Chinese Community Association. Our membership includes Chinese Canadians living both in Ottawa/Hull and surrounding communities in Eastern Ontario and Western Quebec.

8865 I have worked for years as a translator and interpreter, helping Chinese immigrant children and their parents to adapt to our education system. I have also organized art exhibits and events to promote Chinese cultural appreciation in the region, including Chinese New Year events and a Chinese history exhibit at the Bytown Museum.

8866 My passion for bridging the cultural gap led me to co-found the RCMP "A" Division Cross-Cultural Committee in 1988. The objective of the committee, as defined by the Commissioner of the RCMP is:

"To work with the community and others to prevent or resolve problems that affect the community's safety and quality of life."

8867 I have also participated in the multicultural awareness program with the Canadian Police College. I have written articles in the Ottawa Chinese Association newspaper on the history of the RCMP and its efforts to eliminate racial discrimination.

8868 My work in bridging the two cultures also extends to the celebration of international events. In 1995, I was a producer and organizer of the United Nations 50th Anniversary celebrations in Ottawa. From 1990 to 1992, I was an organizer and producer of the celebration of International Women's Day for the Ottawa-Carleton Immigrant Services organization. And in 1997, I participated in the NCC's Winterlude Festival, A Gate to China. I also assisted in fund raising for the earthquake victims in Taiwan.

8869 My artistic activities are often combined with my community involvement I organized the art collection of local public and art schools to create a Somerset West wall mural for the 2000 Millennium Arts Project. Currently, the exhibit is at the corner of Somerset and Bronson. There is an Ottawa public parking lot. It's going to be there for quite a few years.

8870 My efforts to welcome Chinese immigrants and to create a bridge between Chinese and Canadian culture, has inevitably led me to broadcasting.

8871 Just to give a few highlights of my broadcasting activities: since 1986, I have been a host and producer of a Rogers Cable Television program entitled "Reflections of China". We covered topics such as the arts, culture, medicine and business, this program is magazine style, so it covers all aspects of the community events, which was delivered in English and Mandarin. From 1993 to 1995, I hosted a Télé-Laurentien show beside Rogers, called "Arts Journey to China" and also "Opus" and it was focused on the ethnic groups music.

8872 Since 1997, I have ben hosting and producing CHUO FM 89.1 radio show. It's called "Mandarin Hour" which is hosted by the University of Ottawa. I'm very proud of this program as it as the first radio program in Ottawa to serve the Mandarin-speaking community. The program encourages cultural exchange and encourages the production of Mandarin songs by local artists.

8873 I think it is important to share my personal history and community commitment with you because it will help the Commission to appreciate why I so strongly advocate third-language broadcasting in Ottawa.

8874 From my perspective, third-language broadcasting empowers immigrants to be passionate about making a contribution to Canada and encourages them to share their cultural experiences with the community. Third-language broadcasting enriches our community . It helps immigrants make the transition to life in Canada.

8875 Third-language broadcasting builds cultural bridges. It can be used to encourage educational excellence in the children of immigrants which, in turn, further supports and enriches the cultural life and productivity of the community through future generations.

8876 I want to bring to the attention of the Commission the fact that the Ottawa-Carleton School Board has implemented what it refers to as a "first-language teaching policy." Under this policy, the schools encourage Chinese immigrants who have limited knowledge of English or French to give instructions to their children in Chinese rather than in English or French. This enables the parents to communicate more effectively with their children and it is has been shown that a strong foundation in a first language such as Chinese, promotes learning of a second language.

8877 Under this policy, there are now about 10 or 11 Chinese language schools, funded by public school boards or privately-owned in Ottawa. They include programs available at Lisgar Collegiate, Glebe, Carleton U. and Algonquin College. There are now well over 3,000 students receiving education in the Chinese language.

8878 I want to suggest to the Commission that first-language teaching goes hand-in-hand with what is referred to as third-language broadcasting. CHIN's multicultural and multilingual programming provides the venue to allow Chinese people to maintain their language and culture.

8879 I strongly support both first-language studies and third-language broadcasting . They share the common objective of giving Chinese immigrants and their children a chance to be all that they can be in Canada. They give Chinese immigrants an opportunity to work to the best of their abilities, with no language barriers and to be productive and put something into the community.

8880 I want to further emphasize to the Commission that we need third-language broadcasting in Canada on a full-time basis because building cultural bridges is a full-time activity. It is a cause that requires sustained dedication, focus and commitment.

8881 I must say that I support CHIN'S Ottawa FM 97.9 application because CHIN is the most dedicated, focused and committed third-language radio broadcaster in the country. As I understand the CHIN application, CHIN wants to devote 98 per cent of their language programming to the ethnic groups.

8882 And because CHIN is so exclusively devoted to third-language broadcasting, I know that it will do or all of the linguistic groups in Ottawa/Hull and surrounding National Capital Region, what it will do for the Chinese community.

8883 I am also confident that CHIN will serve all of the members of our local Chinese Association within the area of the 97.9 frequency, whether they live in Ontario or Quebec.

8884 I fully support CHIN because they are flexible and supportive to the needs of the community. I pointed out to Lenny Lombardi that we need Mandarin-language broadcasting because Mandarin is the first language of a growing population of Chinese immigrants in Ottawa and Hull. I am pleased to announce today that Mr. Lombardi has agreed to revise his Chinese- language programming schedule to accommodate Mandarin programming. I am very pleased about this commitment. That shows a leadership who listens, who is very flexible.

8885 I would add that I support CHIN because CHIN knows how to serve all of the third-language groups in the region. CHIN is a true, locally-based community service with the potential to provide national outreach and bridge cultural communities across Canada through the medium of radio.

8886 I believe that CHIN can do for Ottawa/Hull what it has done for Toronto in supporting ethnic communities. CHIN has been faithful to the use of third-language broadcasting as a community service.

8887 CHIN has a better understanding of community broadcasting than anyone in Canada. CHIN is a national multicultural symbol. It has provided third-language broadcasting for over 35 years. This is longer than I have been in Canada. And there are now two generations of immigrants younger than me who still know and love CHIN.

8888 To have CHIN in Ottawa/Hull will be a blessing to people such as myself, who strive every day to make a difference in Canadian society with their cultural community service.

8889 MS POIRIER: Ms. Tolson, you are over the 10 minutes allowed. Would you please conclude?

8890 MS TOLSON: Thank you very much.

8891 In closing, I would like to say that I hope that the Government of Canada will sustain the dreams and contributions of many immigrant Canadians, such as myself, in shaping Canada as a country that builds cultural bridges.

8892 I urge the CRTC to grant the Ottawa FM 97.9 licence to third-language broadcasting and to consider the dedication and experience of CHIN in third-language broadcasting when making its selection.

8893 I would like to thank the Commission for this opportunity to give my intervention. Thank you very much.

8894 THE CHAIRPERSON: Thank you very much, Ms. Tolson. Commissioner Pennefather?

8895 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you for being here. Your intervention is quite complete. I'm pleased to see that Mandarin is taught again at Lisgar. It wasn't for a while and my son missed it.

8896 Just one question. You say in your written presentation that you're looking for programming of high value. What do you mean by "high value"?

8897 MS TOLSON: High value, that means the CHIN's Advisory Board to include members from our community in order to provide feedback from the community to CHIN. Number two, the Advisory Board should be able to monitor and assess the value or the outcome of the program.

8898 Again, CHIN should be able to finance all the other operations and management aid to the local communities.

8899 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. I wasn't sure what you meant by that. So that helps.

8900 MS TOLSON: I am a little tired because I came here since 9 o'clock. Thank you.

8901 COMMISSIONER PENNEFATHER: We appreciate you taking the time to be with us today.

8902 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms Tolson. I hope you learned at least one thing today as you have been here since nine this morning. I said, I hope you learned at least one thing throughout the day.

8903 MS. TOLSON: Well, I appreciate you people, you people must be tired too, so, anyone has more questions for me, maybe I can give you another answer.

8904 THE CHAIRPERSON: No. Your presentation is very clear and we thank you for patiently staying with us all day.

8905 MS TOLSON: Thank you very much.

8906 LA PRÉSIDENTE: Madame la secrétaire, s'il vous plaît.

8907 MS POIRIER: The next intervention will be presented by Bernice Frank & One Unity Records, Nazim Sulaman. Good afternoon.

8908 MS SULAMAN: Good day, ladies and gentlemen of the Commission. My name is Bernice Taitt- Frank. I am very pleased to be here today to tell you about myself, a community activist, to talk about my community work, Caribbean community work and to explain why I support radio Ottawa FM 97.9 application.

8909 I suppose you could say that I am well known in the local Caribbean community. I have been organized in cultural events and festivals in Ottawa for more than 30 years. You name it, I have done it all, from tea parties, picnics, garden parties to dances, government hosted receptions and health education seminars.

8910 As an executive member of the Ottawa Trinidad and Tobago Association, I have led the participation of our community in many local multicultural festivals such as the Homelands Festival, Canada Day, and Ottawa's famous Tulip Festival.

8911 I am also a performer and a teacher. Over the years, I have represented the local Trinidad and Tobago community, the High Commission of Trinidad and Tobago, and other Caribbean Islands by performing at official events where Caribbean representation was required.

8912 I have received several awards for my work in the area, including the Harambee Canada Certificate of Merit, the 20th Century Women of Excellence Award and the Canadian Foundation for Caribbean Development Award. This recognition means a lot to me, but I think I am most proud of my work with children in the field of Caribbean dance.

8913 Not long after my arrival in Ottawa in the sixties, I formed a dance group called "The Little Carib Dancers". I have taught Caribbean dance to thousands of youngsters over the years and the group is still very active today.

8914 The little Carib Dancers perform dances at Fete Caribe and other events that are popular throughout the Caribbean. This includes calypso, reggae, limbo, Spanish dances and French dances.

8915 At present, I am with the Ottawa Board of Education where I teach Caribbean dance, Caribbean cooking and as an interest course. My work with children is very important to me because I strongly believe that for culture to be vibrant and continue through the generations, we must actively embrace our traditions and pass them on to our young people.

8916 This adds to everyone's quality of life, promotes a healthy dose of cultural pride and opens people up to the sharing of their diverse cultural traditions. Canada is a great country, and Ottawa is a great city because we can overcome cultural barriers and share our multicultural values.

8917 So, let me tell you why I support CHIN's FM 97.9 application.

8918 First, I support CHIN for their dedication. The Lombardi family and the CHIN organization have been working in multicultural radio for about as long as I have been organizing festivals in Ottawa.

8919 I do not think you think it is about -- And don't you think it is about time that CHIN radio and Bernice Taitt-Frank got together now?

8920 Secondly, I support CHIN radio because of their genuine commitment to overcoming the cultural barriers. CHIN uses the broadcasting to give all of the cultural groups in Canada a chance to participate in the celebration of culture.

8921 And thirdly, I support CHIN because they support local talent and have a mentoring program.

8922 As the Commission knows, the CHIN application commits over $50,000 per year in funding that goes directly to encouraging the development of local talent. This strongly appeals to me, having spent decades in building and promoting local talent in music and dance.

8923 I believe that CHIN's commitment to, for example, establish a local music festival to showcase ethnic musical talent, can go a long way in supporting local multicultural talent.

8924 So, ladies and gentlemen of the Commission, I offer my support to CHIN throughout this intervention because I want Caribbean culture in Ottawa to be an exciting part of CHIN for the next 35 years of CHIN broadcasting and beyond.

8925 Ottawa's Caribbean community will benefit from CHIN just as Toronto Caribbean community has benefited from CHIN. I want Caribbean culture to continue to thrive in Ottawa. CHIN's approach to multicultural broadcasting will help to make sure that happens.

8926 For the sake of Caribbean culture in Ottawa, for the sake of Caribbean culture in Canada, and for the enjoyment of Caribbean music and dance for everybody, I support the CHIN Radio Ottawa FM 97.9 application.

8927 Thank you for hearing my testimony and ask me anything you want to know about Caribbean culture in Ottawa. I know I will probably have the answer. Thank you, ladies and gentlemen.

8928 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms. Frank. Mr Sulaman.

8929 MR. SULAMAN: Good day, ladies and gentlemen of the Commission. Since time is of the issue, I have somewhat edited my presentation so like if you are following my presentation you may be lost sometimes, but just bear with me.

8930 My name is Nazim Sulaman. I want to thank my friend Bernice Taitt-Frank for her candid remarks. This is known as Bernice. And just as Bernice and my fellow CHIN intervener colleagues have expressed their gratefulness, I am also very pleased to be here to offer my comments.

8931 I have been active in the Ottawa West Indian Community since my arrival here in 1977. I am the current treasurer of the Guyana Caribbean Muslim Association. I have also been active in the Guyanese Fundraisers and International Human Rights organizations for more than five years.

8932 These organizations actually, these fundraising organizations for any kind of disasters that occur across the universe. My passion and my current livelihood is music. I am the owner of One Unity Records  -- there is a little typo there  -- here in Ottawa. One Unity specializes in recordings from the Caribbean, as reggae, suka, calypso, chutney and the different kinds of music we have in there.

8933 I believe that music is the essential and I would like to emphasize the essential form of cultural expression. Now, that Caribbean music is one of the most vibrant form of cultural expression in the world today.

8934 I feel blessed and fortunate in setting up my business because I am doing something I love and it is not only me who loves music, but music is something to which all Caribbean peoples, not to mention many other cultures of the world, have an intimate attachment to.

8935 In the Caribbean, music is about your connection to the human race. It is about feeling good and sharing your good feeling with other people. And it is about celebrating cultural pride.

8936 This is the essence of music that I want to bring to the Ottawa-Hull area. Not just for the Caribbean communities, but for all cultural groups in the region, because everybody can relate to Caribbean music, it is the music of the universal cultural pride.

8937 I also think that sharing music across cultures is such a basic part of multiculturalism in Canada. We need more of this cross-cultural experience in Ottawa-Hull and surrounding region.

8938 This can best be accomplished through broadcasting, so I urge the Commission to grant FM-97.9 licence to Canada's premier multicultural broadcaster - CHIN Radio and Television.

8939 CHIN has been playing the music of the Caribbean in Toronto for many years now. CHIN is recognized by the Caribbean community here in Ottawa and CHIN knows how to include cultural communities in a celebration of multicultural pride. And as Bernice mentioned, CHIN will support local talent development on her different dances.

8940 I am pleased that CHIN will organize and support an annual multicultural music and song competition in Ottawa-Hull. (I'm on to page 4 for your information) I would support CHIN -- (by the way I am on the second paragraph) -- I support CHIN because CHIN knows ethnic broadcasting and CHIN has a deep connection and knowledge of multicultural music. Through its years of experience in ethnic broadcasting, CHIN has also amassed a large library of musical content.

8941 These achievements are impressive, but CHIN's direct contributions are very reassuring. They demonstrate to people in our local multicultural musical communities that CHIN is there for them. They tell Ottawa-Hull that CHIN wants to work to bring local ethnic musical talent alive.

8942 There is no better show of commitment and show of confidence that should be extended to local multicultural musical communities than CHIN's proposed talent development initiatives.

8943 (I am on page 5). Local Caribbean musicians will be very grateful for CHIN's involvement in giving greater exposure to Caribbean music. As I mentioned, Caribbean communities are proud of their musical heritage and there is a strong demand among the Caribbean communities in Ottawa-Hull to provide a regular venue for Caribbean music.

8944 I hope I have been able to convey to the Commission why from the perspective of multicultural music. It is important to support a multicultural broadcaster for the FM97.9 licence and I sincerely hope that I have been able to convey the Caribbean connection to CHIN and why we know and love CHIN.

8945 Thank you for this opportunity to present my views to the Commission in support of CHIN's application Thank you.

8946 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Sulaman. Do the organizations of Caribbean people in Ottawa have much contact with similar organizations in Toronto?

8947 MR. SULAMAN: There is one in particular. There is the -- this is a -- this is not a Caribbean organization. It is HCI, as Human Concern International. That is an organization that does these fundraising university. But there is one organization, what you call a concern Guyanese organization and they collect funds for the Caribbean community in case of a child's needs and this sort of surgery abroad or whatever. We usually raise funds through those organizations so that we can bring the child to North America for surgery or whatever the case may be.

8948 THE CHAIRPERSON: Your position is supporting CHIN is quite clear, so we do not really have any particular questions. Although I must say, Ms Frank, I spent the week-end gardening and now I wish I had taken a limbo class from you first.

8949 MS TAITT-FRANK: I go to Brookfield High School every Saturday morning. Every Saturday morning I teach at Brookfield where I can teach you the limbo and the reggae.

8950 THE CHAIRPERSON: What I tell you I need now is therapy.

8951 MS TAITT-FRANK: Well, I can give you the dollar line where you are put in the second position, running the for a second, you go right, left, back, forward, one cent, five cents, ten cents, a dollar and you leave out the small change.

8952 THE CHAIRPERSON: I can just see my geraniums flying.

8953 MS TAITT-FRANK: No; it's good therapy for that.

8954 THE CHAIRPERSON: Madame Secretary, please.

8955 MS. POIRIER: I would now like to invite Lucio Appolloni.

INTERVENTION

8956 THE CHAIRPERSON: Good afternoon.

8957 MR. APPOLLONI: Good afternoon.

8958 Bernice and Nazim are a difficult act to follow, however, I will try my best.

8959 THE CHAIRPERSON: You didn't like my jokes!

--- Laughter / Rires

8960 MR. APPOLLONI: While waiting to be heard by the Commissioners, Madame Chair, she gave us some lessons and, believe you me, like you I'd better not do all the moves that she teaches.

8961 Madame Chair, esteemed commissioners. At the end of April of this year, I wrote to you to express my strong support for CHIN Radio's Application for an Ottawa/Hull FM multilingual and multicultural radio station. I also at the time requested the opportunity to appear before you as an intervenor. Today, I thank you for granting me this opportunity. As we say in Italian, grazzi por l'opportunita(ph).

8962 Mes contacts avec la radio CHIN 1540 AM ont commencé quand j'étais à Toronto et j'occupais le poste de directeur général auprès de COSTI. Cet organisme à but non lucratif avait comme objectif l'intégration des immigrants à travers l'éducation. Nous offrions à la population immigrante des services de counselling en plusieurs langues, tout en offrant des places en langue anglaise.

8963 CHIN 1540 AM was, for us, an excellent vehicle of communication in many languages, a vehicle that enabled us to reach newly arrived families. We used CHIN to help inform them about learning opportunities, government regulations and day-to-day life in their new country.

8964 It is my experience and my firm belief that many immigrants who arrived in Toronto in the late 60s and early 70s enjoyed a smoother and faster integration into Canadian society thanks to the dissemination of information in their own mother tongue provided by the medium of CHIN Radio.

8965 I say with pride that my approach to ethnic broadcasting is almost one of a social worker! It is totally different from Bernice, but both form the CHIN philosophy. I consider third language broadcasting to be an efficient vehicle to provide immediate, accurate information to newly arrived immigrants, be it the latest news, useful health tips, the weather, where to get French or English language classes, where to go in case of an emergency, or explanations on the various government regulations that affect newcomers' lives. In other words, survival information is the language that I, and the many immigrants that I have had the pleasure of working with, understand the best!

8966 In Toronto and in other cities in Canada, multilingual broadcasting is a survival information medium that is available to immigrant newcomers but, sadly, this medium is not locally available here in Ottawa/Hull. We totally lack this medium in our region, even though more than 30% of our local population has first or second generation immigrant roots.

8967 I urge the Commission to remedy to this vacuum by making the 97.9 FM frequency a multicultural, multilingual radio station. Of course, I firmly believe that CHIN can do a better job than anybody else because of their track record, financial strength and proven fairness to all of the linguistic and cultural groups that make up Canada.

8968 As I said before, my connection with CHIN Radio goes back almost to their broadcasting beginnings some 35 years ago. During all these years, I have always found the station willing to provide public service announcements and to promote ethnocultural integration, while at the same time striving to foster pride in maintaining the best of one's own cultural values and identity.

8969 Although I left Toronto in 1976 and I did not have the opportunity, here in Ottawa, to follow CHIN's achievements closely, I am sure that the management of CHIN has not abandoned the philosophy it has held since its beginnings.

8970 This is the philosophy of encouraging ethnocultural inclusion in local community affairs. It is the philosophy of providing community outreach and promoting arts and entertainment, especially with local talent.

8971 As you may imagine, I recently had the opportunity to discuss the CHIN philosophy with the present president of CHIN, Lenny Lombardi. Lenny assured me that CHIN's philosophy remains the same since his father started CHIN. In fact, Lenny strongly believes that CHIN has, over the years, become even more dedicated to and better than anyone in Canada at third language radio broadcasting.

8972 I think that this dedication is matched by CHIN's unique approach to ethnic broadcasting, because CHIN is the pioneer and developer of the associate producers system now adopted by all of the third language broadcasters. This system guarantees, in my opinion, fairness to all of the cultural and linguistic groups wanting to be involved in third language broadcasting.

8973 I am pleased to announce to the Commission that Lenny Lombardi has asked me to be part of CHIN's Ottawa advisory board should CHIN be the successful applicant.

8974 Mr. Lombardi knows, because I told him very frankly, that I'll be a "thorn in the side" of CHIN's management team to ensure that ethnocultural communities are well served, have access to CHIN's services, and contribute to locally made programming so as to meet the needs of the communities CHIN will serve.

8975 During my years as executive director of COSTI, as a field officer of the Citizenship Branch, or as a judge of the Immigration Appeal Board, in Toronto I was using multilingual broadcasting, and especially CHIN, almost exclusively as a means to foster the integration of young immigrant families. I made full use of multilingual broadcasting in those days, and it made my job so much easier.

8976 Maintenant, après plusieurs années, je suis ici à Ottawa et j'ai encore besoin d'un outil de communication pour pouvoir diffuser l'information aux aînés d'origine italienne. Comme fondateur de Villa Marconi, un centre de soins de longue durée, et encore membre au conseil d'administration de cet organisme, je vois la nécessité de pouvoir répondre aux besoins des aînés qui se sentent isolés et désirent avoir des nouvelles de leur communauté.

8977 Villa Marconi is a culturally sensitive nursing home in Ottawa, and many of the residents of that facility could benefit from broadcasting of ethnic local news and ethnic music. In fact, even more broadly speaking, all the over 300 members of a recreational and social group associated with Villa Marconi, called l'Eta'D'oro -- the Golden Age group -- could benefit from public service announcements and information on local events in their own mother tongue.

8978 There are in Ottawa literally thousands of immigrant seniors from all over the world who often had little or no opportunity to learn one of the official languages when they first came to Canada, and what they did learn is probably a little rusty by now, due to the aging process, which catches up to us all!

8979 Members of the Commission, third language broadcasting answers to a host of needs in the community. I began last year to serve on the board of the Somerset West Community Health Centre. The Centre offers medical and social services in many languages and is the main primary provided to the south east Asian community of Ottawa.

8980 As a member of this Board, I am acutely aware that too few options, or none at all, exist in Ottawa/Hull to communicate with newly arrived immigrants or refugees on public health issues and other matters in the language they best understand.

8981 Third language broadcasting provides a public service not to be underestimated. At Somerset West Community Health Centre we serve a variety of ethnocultural groups often and, whenever possible, in their own mother tongue. You cannot have a more effective vehicle to publicize community outreach programs for these groups than the medium of third language broadcasting.

8982 Having made this point, let me hasten to add that third language broadcasting should not be exclusively about public service. It should be an entertainment venue as well.

8983 But I will leave it to other intervenors to tell you -- and I believe my two predecessors very clearly demonstrated -- Madam Chair and esteemed commissioners, how CHIN's ethnic cultural programming would give listeners a cross-cultural experience, help them to develop young ethnic performers and promote international arts and entertainment.

8984 What I have simply attempted to do with my intervention before you today is to urge the CRTC to recognize the fact that by granting the FM 97.9 licence to CHIN you will be supporting the needs of those newcomers and immigrant seniors living in Ottawa/Hull who, ironically, living in the nation's capital, are that much more linguistically marginalized.

8985 Let me then close by summarizing for the Commission why I, Lucio Appolloni, support CHIN.

8986 I support CHIN because it brings to Ottawa/Hull broadcasting expertise and financial support. CHIN has technical facilities and ready-to-go studios in this region. CHIN, I am sure, will provide quality ethnic programs that will promote cultural understanding and national integration and, above all, I support CHIN because it is the third language radio broadcaster of excellence in this country in providing the cultural communities the public service information the need to survive.

8987 I therefore respectfully submit that, for the above reasons, CHIN Ottawa 97.9 deserves your favourable decision.

8988 Grazzi.(ph)

8989 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Appolloni.

8990 Commissioner Cardozo, please.

8991 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you, Madame Chair.

8992 Thank you very much, Mr. Appolloni. It is very helpful to have you here. There aren't that many people who have had that much community experience in Toronto and then have had so much experience here in Ottawa as well, so what you have had to say is very helpful to us.

8993 I have a few questions for you in light of all this experience.

8994 Why do you think there hasn't been an application for multilingual radio here in Ottawa prior to this?

8995 MR. APPOLLONI: A good point. You should have asked this question to Lenny.

8996 I don't know. I am amazed that has not existed. We, in the field where I have been, in Toronto and here, find the radio language a medium that can reach instantaneously many community groups with whom it is difficult to communicate, and yet I am amazed that nobody has made an application for this.

8997 Actually, I confess, Madame Chair, fellow Commissioners, that really I don't know.

8998 COMMISSIONER CARDOZO: We like confessions!

8999 MR. APPOLLONI: I thought someone had applied already and was turned down.

9000 In a way, in my not precise knowledge of what had happened, I was blaming the Commission for this!

--- Laughter / Rires

9001 MR. APPOLLONI: But I regret. If you, Mr. Cordozo, say it is so, I believe it. And yes, I am amazed. I don't know.

9002 Years ago, Johnny Lombardi and I discussed an FM situation here, but I don't know what happened. I was taken by many other projects. I really did not pursue. But I would not have been the right venue to start what now I understand is a very complicated mechanism to support an application.

9003 I see how serious and well thought out is the application made by CHIN and I am impressed. That is why, to Johnny and Lenny, I lended my support when first in December they approached me.

9004 I not only believe what a third language broadcaster can do here in Ottawa because, as you know by my background, I saw the seriousness and the means they bring to this application if they are the recipient of your favourable decision.

9005 COMMISSIONER CARDOZO: Don't feel bad about blaming us -- lots of people blame us for lots of things!

--- Laughter / Rires

9006 COMMISSIONER CARDOZO: Tell me about your experience with COSTI, where you dealt with immigrant integration.

9007 What was the usefulness of a third language radio for new immigrants back when you were working at COSTI?

9008 MR. APPOLLONI: The usefulness was great, was immense, immediate, fast. It was reaching the audience we wanted.

9009 At COSTI -- you were in this field and you probably know our background -- we were counselling in several languages, I believe about 12 different languages. Portuguese and Italians were the main group arriving, the most numerous groups, but many others.

9010 What we were trying to do with COSTI, our motto was "Integration through education". We were trying to transform the plumber, who had been a plumber in Italy for 25 years and came here and could not even an apprentice in the plumbing business. So in three months we were giving a crash course in English and we were making this immigrant able to read the blueprint, the so-called blueprint.

9011 Teaching them knowledge made them switch their mind from centimetres to inches and, voilà, within three months -- after the first attempt, if they did not succeed the Department of Labour exams -- in six months you had a plumber, a fully fledged plumber, with 25 years of experience, who knew what he was doing. What he needed was only that.

9012 How did we reach these people? It was only through going to Johnny and say, "I need half an hour of your airtime today." "Lucio, go ahead." What they invented, I believe, is -- CHIN invented the parliamo in sieme(ph). The program in Italian is "let's speak about it together". And we were giving information on how to do --

9013 Today, someone mentioned the Census. I remember back then, the census, what it was all about. When it came to politics, we couldn't touch it really. We could not tell them to vote this party or the other party, but we could tell them what it was all about and how to become a Canadian citizen, and why it was important. That is the medium we used daily, and it was the only way to reach.

9014 Television, once a week Pierre DeBaptiste(ph) has a great impact, but it is not as immediate as -- I think I mentioned in my intervention I firmly believe that many immigrants who arrived in Toronto in the late 60s and early 70s enjoyed a smoother and faster integration because of CHIN that was constantly giving --

9015 Obviously they sustained themselves to music. At COSTI we had no money to pay Johnny Lombardi for the 20 minutes on the air, but he was great in allowing us, because I think he had a vision that was the means. My counsellor in Portuguese was doing the same in the Portuguese hour or two-hour program, and so on. We were using this medium. Whether it is today used as well to for the newly arrived immigrants --

9016 From Italy, as you can see, I switched from the newly arrived immigrants, for Italians, I switched now to those who need the radio as a means of communication, the elderly. Those, I cannot reach.

9017 COMMISSIONER CARDOZO: So tell me about the seniors that Villa Marconi and other seniors here. What is in it for them? Is it more than public service announcements? Is it also entertainment?

9018 MR. APPOLLONI: For me it is, but as has been pointed out by many, CHIN is a recognized signal. They see Johnny Lombardi and CHIN on TV once a week as well as, I believe, through FM, they can get -- but the news are from Toronto, and they don't like that. They would like it interspersed with music. They would like to know about local events.

9019 So the seniors, at least from my experience with the Italian community, and I believe all the seniors we serve as well from the Asian community at Somerset West, they need this kind of medium for information. It is the only way.

9020 I believe someone else, or the intervenors, will tell you anecdotes of non-informed immigrants who brought children to school because they didn't know about the change of the time, who didn't know that the schools were closed because there was a storm, and so on. That is the immediacy of the medium.

9021 COMMISSIONER CARDOZO: Let me ask you about the business community here, especially in the Italian community.

9022 The Italian community is not nearly as big here as the one in Toronto.

9023 MR. APPOLLONI: No, not at all. We are an infinitesimal part.

9024 COMMISSIONER CARDOZO: But is it your sense that the business community have the advertising dollars to support 19 hours a week of programming? Are there people out there who are willing to advertise on the station?

9025 MR. APPOLLONI: My sense is that yes, there is, and I believe -- I confess that this, Mr. Cardozo, was the same question I put to Lenny. But the answer was positive.

9026 Obviously he has done his own business --

9027 COMMISSIONER CARDOZO: Let me ask you in the context of Villa Marconi.

9028 Villa Marconi did a lot of fund-raising for that, to get that centre going over the past two years.

9029 MR. APPOLLONI: Yes. We raised $2.5 million.

9030 The Italian community now is so integrated that you can go to large corporations and the banks, who have all the money the Italo Canadians put aside. And they recognize this strength. You go to Minto Construction, and they offer you a donation of $50,000 because they recognize that many of their houses were built thanks to the work of the Italians.

9031 It is not so difficult. We may have some rotten apples in our communities but, believe you me, it is with pride when I go there and I can talk about what we do and try to achieve, especially at Villa Marconi, and see the doors open for us.

9032 COMMISSIONER CARDOZO: Lastly, let me ask you about the Lombardis. You have talked a lot about Johnny Lombardi, who you have known for a long time. I wanted to ask you about young Lenny.

9033 I say that quite seriously, because if you look at the radio market, it is quite interesting how families are involved. I see young John Steele and young Gary Slate here. These are entrepreneurial folks who have taken over from their dads, and are doing well.

9034 It is a serious question in the context of, is this a long term vocation or a long term plan here for the Lombardis. Do you feel that Lenny Lombardi and his sisters have the interest in the long term for CHIN Radio?

9035 MR. APPOLLONI: I confess I don't know the two Lombardi sisters. Probably they were children when I was dealing with their father.

9036 Lenny I met a few times, but never was president of CHIN Radio. This time, we had very good and thorough talks, and an in-depth analysis of the market, what can be done and so on.

9037 The passion that Lenny seems to exude and bring to the ethnic broadcasting seems to have been transferred from father to son. That is my opinion, formed in the past six months since I had the pleasure to meet Lenny a little bit more in-depth. Obviously I know his father, but I --

9038 I also was afraid, because in-between what has happened is television, and perhaps the television medium may attract the Lombardi family, and will abandon radio. Is that what you were referring to?

9039 COMMISSIONER CARDOZO: No. I am not referring to anything.

9040 MR. APPOLLONI: I don't think so.

9041 The formula they have found for third language broadcasting, for me, is the key to their success. As was mentioned by the intervenors who preceded me, about the Caribbean, how much they owed to CHIN. And I am sure the formula will work for Ottawa.

9042 It is overdue. Why we are so late, I don't know. But even if we are a little bit late, let's do it.

9043 I heard about the Arabic community. They seem to be in the same boat where we Italians were 38 years ago, when we were arriving by the tens of thousands every year and there was nothing to help them. Now, there are English language classes, French language classes, and so on.

9044 But how do you direct them? Papers are mostly weekly, in some communities, at least in the Italian community.

9045 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you for those answers, especially the family secrets!

--- Laughter / Rires

9046 COMMISSIONER CARDOZO: Madame Chair.

9047 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Appollini.

9048 Can you imagine the puzzlement of all these plumbers when we went back to centimetres!

--- Laughter / Rires

9049 MR. APPOLLONI: You are right! You are absolutely right!

9050 THE CHAIRPERSON: Thank you.

9051 Madame Secretary, please.

9052 MS. POIRIER: The next intervention will be presented by the Catholic Immigration Centre, Carl Nicholson.

INTERVENTION

9053 THE CHAIRPERSON: Good afternoon, Mr. Nicholson -- it will soon be "good evening"!

9054 MR. NICHOLSON: Yes. We have been in the trenches for a while.

9055 THE CHAIRPERSON: Don't sound so discouraged!

9056 MR. NICHOLSON: No, no. I intend to passionate!

9057 Hello, commissioners, fellow CHIN intervenors and observers. Interestingly enough, the last intervenor sort of stole it out of my thunder.

9058 My name is Carl Nicholson. I am very pleased to be here to tell you about myself and why I want to support the need for third language broadcasting in Ottawa/Hull. And I want to talk with you about this from the perspective of an immigrant-serving organization. So, I mean, he stole my thunder!

9059 I have lived here in Ottawa for 36 years, since I migrated here from Jamaica. I have been very active in my community. I have sat on lots of boards: the Ottawa Community Credit Union, the Capital Community Credit Union, Third World Players, Boy Scouts of Ottawa, Boy Scouts Canada, the City of Ottawa Advisory Committee on Multiculturalism. I have sat on the Canadian Centre for Philanthropy Board, the Chilean Foundation, the Ontario Council of Asian Serving Immigrants, etc., etc., etc.

9060 I was a founder of the Jamaican-Canadian Association here in Ottawa, but more precisely I have been executive director here of the Catholic Immigration Centre since 1994, and of its corresponding organization, the Catholic Immigration Centre Foundation.

9061 Just ignore my notes, because it is going to be a little different.

9062 The Catholic Immigration Centre, CIC, is a 47-year-old organization. It has an annual operating budget of about $3 million. I must tell you that we raise about $800,000 from the public. I mention this because I want you to know that our mission is to welcome newcomers and to try to build them a welcoming community.

9063 By telling you we raise about $800,000 from the public each year, I am telling you I think there is money there to support this enterprise. And we are just a little charitable organization, we are not a business as such.

9064 We have 46 staff members. We are a bilingual organization. Our staff speak about 60 languages. We currently serve about 3,500 clients per year, that is, people who are new to Ottawa-Carleton, new to Canada -- immigrants, refugees.

9065 We have about 500 members, and in any given year about 800 people do carry out some volunteer activity on our behalf.

9066 Our primary mode of working is to use a partnership model, so we have some large partnerships. We operate very much in concert with five other similar sized immigrant-serving organizations in Ottawa -- the Lebanese-Arab Society, an immigrant-serving organization, the Jewish Family Services, the Ottawa Chinese Community Service Centre, Ottawa-Carleton Immigrant Services Organization, Immigrant and Visible Minority, Women Against Abuse, and ourselves, together we have talked about this.

9067 We haven't talked about supporting CHIN in particular, but in terms of multicultural radio, I can speak for all of those organizations. We believe this is a very necessary and long overdue thing for Ottawa-Carleton.

9068 Together, we serve about 10,000 new people per year who come to Ottawa-Carleton.

9069 As I said, our preferred mode of operation is partnership. We leverage more things that way. So we also support, in a building that we own at 219 Argyle Street, dozens of smaller ethnic organizations. We provide space, we provided telephone, we provide meeting rooms, sometimes for free, sometimes at very limited cost, but our commitment is to assist these organizations to grow, to give their communities some focus, some place where they can feel a larger and better sense of belonging.

9070 It is a wide range of groups. There could be a group for Moslem women, or for Somalians, or for Nigerians, or for Latin American communities -- many, many groups.

9071 I guess you would say, in a sense, the sort of obvious work that we do is people come to us and they want to know how to survive here. They want to know how to live. We provide counselling and orientation, and referral to where they need to get training. We help them figure out what their goals are going to be, and help them develop a plan on how they are going to get there.

9072 At another level, part of our job is to mediate between levels of government on behalf of immigrants, provide conflict resolution within immigrant communities, and to try to give voice to immigrants.

9073 One of the things we have clearly observed is that there has been an explosive increase in the demographic in terms of the growth of people born outside of Canada who now live in Ottawa-Carleton, and who are attracted to this region. When I say Ottawa-Carleton, I am also including Gatineau, the Outaouais.

9074 According to the Social Planning Council, in 1986, 10% of the population in Ottawa was made of immigrants. By 1996, this number had doubled, to 20%.

9075 I'll tell you, in terms of our work, we stopped advertising long ago, because all the clients we can manage find us anyway. We don't need to advertise for clientele anymore. We are quite confident that number is a lot more than 20% today.

9076 I think this is probably the fastest growing demographic in our population. You can see all kinds of signs of it in the school systems and in how services are being used, and certainly in the demands we are receiving from all of the various institutions that have to cope with this.

9077 One of the things, and Mr. Appollini spoke of it so elegantly, is that we really wish, from a service point of view, that we had third language radio, because it would make a lot of our job so much easier. We could communicate all kinds of information through that medium a lot simpler than we can today. But we can't have offices all over the city. We obviously are not really able to properly serve the large demand that there is. I don't just mean our organization. I am including the other five partner organizations. We are not able to cope with the demand that there is for the kinds of services that we provide. This kind of medium would allow us to expand our reach that much further.

9078 We are in touch with organizations in Toronto. I sat on the board of the Ontario Council of Asians Serving Immigrants, along with the current executive director of COSTI. OCASI, that organization, serves about half a million new immigrants to Ontario each year. So we exchange a lot of information, and we are very aware of the way in which organizations in Toronto have been able to use media like CHIN Radio to expand their reach to be able to give people more information, not just survival information but to use it as a way to teach nuance even about how to live here.

9079 We think, as an earlier intervenor pointed out, the lady speaking on behalf of the Chinese community, that this business of dealing with people in their original language is absolutely critical, and that very frequently people who are given information in their new language, let's say English, in fact miss it completely.

9080 We just did a survey of some 40 immigrants who, by their communities, have been identified as successful. These are people who came here within the past 5 and 13 years, and who knew neither English nor French when they arrived. It was quite startling the kinds of things that they said made them successful and how consistent that was, but also some of the misconceptions that they still had, because they had been given certain information in English, and there are certain nuances that even after 13 years and being successful, so to speak, in the eyes of their peers, they still didn't quite get it.

9081 So there is quite a lot to this business of having it in your language. I guess I am saying there are lots of people, and they need to be communicated with in their language.

9082 It is not just about information, though. It is also about dignity, and it is about empowerment. It is about issues of identity, and positive self-image. Third language radio also enables, I believe, and encourages participation, and enables and gives people the opportunity to feel more ownership for this great enterprise that we are all involved in, called multicultural Canada.

9083 It allows people to share. It enhances the building of cultural bridges. It allows immigrants to hear their own voices, and have their own voices reflected back to them. It gives immigrants a chance to have some input in what is being said about immigrants, about how they are being described, and reinforces who we are and what we are.

9084 I firmly believe that when third language radio is done in this way, the way it should be done, then it creates a win-win situation for all of us -- not just immigrants, but for Canada, for our broader community. And it allows all of us to be better, and to better believe in ourselves and reflect ourselves in our own eyes. It is, all around, a positive thing.

9085 I don't quite know why we have never done it in Ottawa before. I have certainly been in many conversations over the past 20 years where this has been a question that has come up. I know when Milestone made their umpteenth applications and we thought, if they can't do it in Toronto, how are we going to do it here? We're not that big. So that was a bit of a -- we took a message from that, rightly or wrongly.

9086 There is a very strong demand for this, and we have clearly seen this in action. We know it can work. We have seen, with these two local university FM stations, the tremendous demand there is for these stations. There just isn't enough space. There is just not enough space. They can't really do the kind of advertising that business would like. They just don't have enough room. They can't handle it. We've thanked them very much for what they have done, but we need something bigger.

9087 We need something bigger in our community to properly respond to this boom that we have in Ottawa/Hull.

9088 MS. POIRIER: Mr. Nicholson, time is up.

9089 MR. NICHOLSON: So you want to just go away?

9090 MS. POIRIER: Come to a conclusion, please.

9091 MR. NICHOLSON: Okay. Thank you.

9092 So I am very supportive of devoting this FM 97.9 frequency to a third language broadcaster.

9093 A lot of people have said a lot of things about CHIN Radio, so I will be brief.

9094 Clearly, they have experience. They have a track record. They have the investment dollars. They know how to do it. They have the equipment. Clearly, everyone we speak with, in Toronto or elsewhere where they broadcast, talk about their impartiality, their equity, their fairness, talk about their innovativeness.

9095 We are aware of some of the things they are proposing to do here. Clearly they are flexible, as one other earlier intervenor pointed out.

9096 I just want you to know, as Mr. Appollini also said, I am pleased to let you that Mr. Lombardi has asked me if I would be a member of the advisory board should this application be successful. If it is, I certainly will.

9097 We need this multicultural radio, and please don't disappoint us.

9098 Thank you.

9099 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Nicholson.

9100 Mr. Nicholson, what is the role of an organization such as the ones you have been involved with in making people aware of the availability of information and programming in their language on the radio station?

9101 MR. NICHOLSON: What will be our role?

9102 THE CHAIRPERSON: Would you have a role?

9103 When I look at the application, there are some groups who will get, let's say, two hours of programming at a particular time --

9104 MR. NICHOLSON: Answer: No.

9105 THE CHAIRPERSON: You don't?

9106 MR. NICHOLSON: Our organization wouldn't have a role, no. It's not something that we would anticipate doing.

9107 We would certainly want to see it happen. We would certainly want to encourage others, and we would certainly want to give them assistance, whatever assistance, but our hands are full already with the things that we do. We don't know anything about broadcasting anyway.

9108 THE CHAIRPERSON: I don't mean broadcasting, I mean making sure that your clientele is aware of the availability of programming in a particular language. Would you have any role in doing that?

9109 I don't mean in producing the broadcasting --

9110 MR. NICHOLSON: Just making them aware?

9111 THE CHAIRPERSON: In making the communities aware, because in some cases it's not like a mainstream station, where you turn it on and you get --

9112 MR. NICHOLSON: We would certainly make our clientele aware. We currently make our clientele aware of existing sources, whether it is community newspapers, whether it is Rogers Cable Television, whether it is radio, or even mainstream television, which will happen to have a show on the war between Ethiopia --

9113 We absolutely make our clients aware of those things.

9114 THE CHAIRPERSON: So in that sense there is a role to be played --

9115 MR. NICHOLSON: In that sense, absolutely.

9116 THE CHAIRPERSON: -- with the broadcaster to make sure people know, as soon as it begins, that it is there, and perhaps the time that it is available to various culture groups.

9117 We appreciate your coming. I don't know how long you have been here, but I am sure it has been a long day.

9118 Thank you.

9119 MR. NICHOLSON: Thank you very much.

9120 THE CHAIRPERSON: Madame Secretary, please.

9121 MS. POIRIER: The next intervention is presented by Anna Chiappa.

INTERVENTION

9122 THE CHAIRPERSON: Good afternoon.

9123 MS. CHIAPPA: Madame Chairman and Commissioners, good afternoon, and thank you for giving me the opportunity to intervene this afternoon in support of CHIN's application for a licence.

9124 I am speaking as a long time resident of Ottawa, but I have also lived in Toronto, and like a previous intervenor, Mr. Appolloni, I lived in Toronto as a community worker with the Board of Education, where I too was able to use the services of CHIN.

9125 I am also speaking as the Executive Director of the Canadian Ethnocultural Council (CEC). Some of you may already be aware of the Council. It is a coalition of 30 nationally-based ethnocultural organizations across Canada working towards the furthering and understanding of the multicultural reality of Canada towards the elimination of racism and the removal of barriers to full and equal participation in Canadian society for all its residents and citizens.

9126 The President of our Council had submitted a letter of support on behalf of CHIN, and there was some discussion at our Executive about that. They reviewed the merits of the CHIN application and voted to support CHIN.

9127 The President is unavailable to make an intervention. He is currently in Geneva, preparing for the United Nations Conference Against Racism, Xenophobia and Discrimination, which is going to be held in South Africa. We also have our Youth Chair forum delegate who is also attending that meeting.

9128 Many of the Council's Executive are in Toronto, and they too value the work that CHIN has been able to accomplish over the years. It was their feeling that it was time that Canada's capital has a multicultural, multilingual radio station, and CHIN has the track record to provide that.

9129 Clearly the applications you have received and the overall support throughout this process has demonstrated the needs and aspirations of the ethnocultural communities in the national capital area, and clearly it is a time when the Ethnic Broadcasting Policy as well as the Broadcasting Act, in particular Section 3, must be given priority consideration. There is, as you have heard, currently no broad service ethnic radio station which fulfils the needs of the communities.

9130 As Ottawa/Hull becomes increasingly diverse, all members of its population must be provided with fundamental access to programming which is in keeping with the intent of Canada's multicultural official policies and commitments.

9131 I believe if this service does not become available, some of the communities, as you have heard earlier this afternoon, will increasingly find their own way of obtaining this service through other means. One of these would be through the Internet. Often it is from other countries. This is unfortunate, because members of these communities will increasingly become unconnected to the local regional activities.

9132 Multicultural broadcasting and multilingual broadcasting can become a tool for community engagement. We need to acknowledge this reality, as others have. Recently, as an example, talking about someone who has acknowledged that, is the President of the United States, who began a weekly information message in Spanish with the American Hispanic television network, and likewise the Democrats have now followed suit.

9133 They recognize the value of reaching out to all segments of society and to create better understanding of the democratic process. I am not suggesting that our Prime Minister follows and does the same thing, but it is just a demonstration and example of the value that ethnic broadcasting has become to many communities.

9134 It is an important role for helping citizen engagement in the democratic process, especially for those who are new to Canada.

9135 The national capital area is the cusp of a renaissance which will take it from being a quaint capital city to a glorious international meeting place, a destination and home for many. The energy and vitality which increased immigration will bring to the Ottawa/Hull area will make it one of the leading international capitals of the world.

9136 CHIN can bring its experience to Ottawa as it too was at the centre of a great change in one of the world's most diverse communities. For over 35 years CHIN has worked with communities in Toronto, making diversity a benefit to the people in that city and setting it as an example for others around the world.

9137 This was exemplified proudly in the City of Toronto 2008 Olympic Bid, which boasted the motto of 'Expect the World, Rendez-vous du Monde'. Multicultural diversity was a key element of that bid.

9138 The success of Toronto's harmony is in part due to institutions like CHIN -- and many others, of course -- which, because of the leadership and vision of the Lombardi family, are able to draw together people from many cultures, races and ethnic backgrounds, to create a sense of unity in that diversity.

9139 It is this missing element which is currently lacking in Ottawa/Hull. There is no single event or body which draws together the broad ethnocultural diversity, gives them a voice, and establishes them as equal partners in the development of the national capital area.

9140 Oddly, in the preparation of the application to the CRTC, many communities have come together in a celebratory spirit, in recognition that they too are recognized, that ethnocultural communities in Ottawa/Hull have much to contribute, and that diversity can be a rich resource, a resource which has largely gone unnoticed, unrecognized and undervalued.

9141 It is this sense of pride of wanting to be part of the whole community that CHIN has been able to instill in Toronto and which is what many of us believe can also be created here in the Ottawa/Hull area.

9142 Throughout its long history of operation, CHIN has demonstrated its flexibility, as we have heard earlier today. It has also demonstrated that it can become an equal partner in the ethnic broadcasting world. For those reasons, and others, some of the key elements which I support in the CHIN application are:

9143 - the solid business experience and track record, as mentioned;

9144 - a strong name recognition. I want to give a little example of that name recognition, because there is a sense out there that CHIN already exists and provides service across the country.

9145 Our organization was recently involved in a project to educate communities about the need to complete the 2001 Census. In my discussions with government representatives about what steps they were taking to inform the communities about the Census, they indicated that CHIN had been approached because, after all, it had national reach, and they had mistakenly assumed that CHIN was already operating in Ottawa.

9146 In some ways what I am saying is CHIN's name is already out there, and the actual reality has to catch up to it.

9147 CHIN's ability to share resources for production and content is another feature which ensure quality programming.

9148 So, access to the various expertise in Toronto and the facilities here can develop immediate benefit financially and also in programming.

9149 One of the features which is of particular interest is the regional programming, in the format of a talk-show. As I understand it, they will produce this on a regional basis.

9150 This can be a vehicle to educate and inform targeted communities, drawing on expert resource people in different fields, such as health, justice, education, hi-tech, from each of the respective ethno-specific communities in either Ottawa/Hull or the Toronto area. My work with the CEC can provide an example and a perspective on that.

9151 Although we are a national body, we often work at a regional and local level with communities on projects of common interest. What we find lacking is a vehicle to share that information -- the information we have gathered through the projects.

9152 For example, we recently completed a project on the misuse of medication by ethnocultural seniors, and we are currently involved in a project regarding diabetes with specific ethnocultural communities. Both of these lend themselves well to discussion and dialogue with communities in both geographical areas, in a sort of open line talk format, with the ultimate purpose to educate seniors about these issues, drawing upon the experts from those communities, regardless of whether they live in the Ottawa/Hull area or in Toronto.

9153 Similarly, this format can be very useful for youth dialogue, particularly, for example, our youth chair who has now gone to Geneva in preparation of the conference, could participate in discussions with those two communities around the issue of racism.

9154 CHIN support for the development of Canadian content, both in the production side and the talent side, is another feature worth noting. Not only does CHIN play Canadian content, it has also helped to create it.

9155 The level of support that CHIN is prepared to offer in the development of local talent through measures such as the multicultural music and song competition, the multilingual music initiative, scholarships, and so forth, are very helpful to the encouragement and development of not only talent from the ethno-cultural community, but also to the development of Canada's cultural industry.

9156 I am pleased to be also a member of the Advisory Board, as my previous two colleagues and intervenors. What I found is that CHIN has thoughtfully determined the role of the Board, has set guidelines and a clear mandate, and I believe that the members of the Board are well qualified to provide guidance and to ensure that the needs of the communities are taken into account.

9157 I look forward to working with them and with CHIN, if given the opportunity.

9158 Ottawa can be the beneficiary of many years of CHIN's experience, hard work and initiative. In today's competitive media and broadcasting world, there is no room for trial and error.

9159 CHIN has been there, knows the ins and outs of establishing a viable and quality radio broadcasting service in a complex multicultural, multilingual context.

9160 I believe CHIN can deliver the programming reflective of the local Ottawa/Hull needs. I also believe that the CRTC will recognize that now is the time to grant the residents of Ottawa/Hull free, accessible multicultural, multilingual radio programming, in conformity with the Ethnic Broadcasting Policy.

9161 Thank you.

9162 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms. Chiappa.

9163 Commissioner Noël.

9164 COMMISSIONER NOËL: I don't have any specific questions. Your presentation was quite clear.

9165 The only one I have is, where is Genova --

9166 MS. CHIAPPA: Genova is the site of the next meeting of the -- it's on the west coast of Italy, just above Florence.

9167 COMMISSIONER NOËL: That's Genowa.

9168 MS. CHIAPPA: Yes. "Genova" is the Italian way.

9169 COMMISSIONER NOËL: Thank you.

9170 THE CHAIRPERSON: Commissioner Cardozo.

9171 COMMISSIONER CARDOZO: I just have one question, Ms. Chiappa.

9172 In light of your experience, both at the national level with the CEC and your various local involvement, on the need and the use of multilingual radio, there is one view that would suggest that multilingual radio, with different silos of programming and different languages, keeps people separate.

9173 The case has been made a lot through this hearing that multilingual radio is a tool of integration, and I wonder how you see those two opposing ideas, and what your thoughts are about whether multilingual radio can keep people separate, or whether it does bring them together.

9174 MS. CHIAPPA: My own personal feeling is that in the way that CHIN has put it together, it will bring people together, for two reasons.

9175 As I mentioned in my intervention, the actual organization itself will be a vehicle to bring people together, whether it's a celebration of festivals or events, where CHIN will be there.

9176 From a programming perspective, as we have heard even with the previous intervenors, the information that will be provided will let people know about what is going on here, whether, as mentioned, it is an election, or a health issue, or an education issue. It will create a connection to the community, as opposed to people who will access this information possibly through other ways, and not make them feel as if they were connected to the local community.

9177 Language is the vehicle for the integration, for finding out what is going on. And I think Toronto really exemplifies that well, because there is so much support. The sense of community in Toronto is in part due to, as I mentioned, CHIN, which informs people about what is going on. So there is a connectiveness between them.

9178 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you very much.

9179 Thank you, Madame Chair.

9180 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms. Chiappa, and thank you for staying with us until this late hour.

9181 Madame Secretary, please.

9182 Thank you for staying with us until this late hour.

9183 Madam Secretary, please.

9184 MS POIRIER: I would now invite Gary Michaels for the Gary Michaels Agency.

9185 GARY MICHAELS: Madame la Présidente et conseillers, merci pour cette occasion de vous faire une petite présentation.

9186 I was to co-present with Dr. Shebib, but because of the impending lunch break and the delivery of his patient's child, we decided to split it up. I'll be very brief.

9187 THE CHAIRPERSON. Do we have a baby yet?

9188 GARY MICHAELS: Pardon?

9189 THE CHAIRPERSON: Do we have a baby, yet?

9190 GARY MICHAELS: I'm assuming we have, maybe two. We're not sure yet. I'm sure it will be a healthy one. Dr. Shebib is renown for his work.

9191 My background is radio primarily here in Ottawa, 35 years in the business. When I first got into radio in Smiths Falls, Ontario, when I was hired by the late Jack Pawley (ph), I expressed to him that I really wanted to get into radio ever since I was a young boy. He said: "Well, now you're in it, try to get out of it."

9192 It's a love affair. It truly is. It's a very powerful medium. It's a fun medium. It means communication. It means entertainment. It means news.

9193 As a member of the Lebanese community, I think I speak for those who were born here in Canada. I recall with a great deal of fondness when I was a young man, my dad, we ran a corner store in the west end of Ottawa, my dad would tune in the short-wave radio every night, trying to pick up news and information and music from back home. Back then, that was probably about the only way you could get it, on a semi-regular basis.

9194 Today, when I'm out in the community, when I'm participating in Lebanese fun festivals, Italian festivals, Greek festivals, whatever goes on, many members of those communities come to me, realizing that I am a member of the broadcast industry and have been for some 30 years here in Ottawa, often ask me: "How come we don't have a voice here in Ottawa?" And you heard that many times this afternoon already.

9195 I think it is time, and I'm profoundly dedicated in supporting the CHIN application because with their track record, as we have heard from various other intervenors, they know what they are doing. They have a game plan. They have been in the business 35 years in Toronto, primarily. Mr. Lombardi is a very well respected broadcaster, a very well respected pillar in the community of Toronto. And I feel that Ottawa is ready, definitely ready for this kind of radio station where different ethnic groups will have the opportunity to share and to be proud of their music, of their heritage.

9196 And I think the kids today who were born here will have this opportunity to realize just what a strong lineage there is between here and back home. Ottawa is a very, very cosmopolitan city. It's a huge city now. There is about 40,000 Lebanese people in Ottawa now, or Arab-speaking people. It's a lot more than shawarma, kibbee and tabouleh and babaganoush.

9197 Years ago when I hosted a morning radio show here in Ottawa, one of my characters on the air on a regular basis was a cabby called Uncle Tannous. He was a lot of fun. He was my alter ego really. And whenever I went out into the community, many, many people, not only Lebanese people, but Canadians would say: "How is Uncle Tannous?". They had a great kick out of this guy because he said funny things on the air.

9198 Even today in my everyday life, when I encounter people of Arabic persuasion, and they don't realize that I am Lebanese and I speak to them in the language, all of a sudden, they light up. Their eyes light up. Their smile is as broad as all get out. They just, "Wow, you speak my language!" and they are so comfortable once you break that barrier with them.

9199 So all I can do is just say to the people from CHIN, the people of Ottawa and to you here, fellow Commissioners and Madam Chair, please give serious consideration to CHIN's application because Ottawa really does need an ethnic radio station.

9200 Thank you.

9201 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Michaels. Commissioner Cardozo, please.

9202 COMMISSIONER CARDOZO: Just one quick question. You are quite clear in what you are saying.

9203 For the younger people, especially those who are born here, who may or may not speak Arabic, do you think they will tune into an Arabic- language radio program?

9204 GARY MICHAELS: I believe they will, sir. If my history tells me anything, growing up with a very strong Lebanese family who spoke to me in Arabic every day, and I always responded in English because all my buddies were English- or French-speaking and I kind of regret the fact that I didn't pick it up then.

9205 But I think with this type of facility and that they are exposed to it on a more regular basis, not only at home but out in the streets, I think it will help them in a great way. It will give them an opportunity to share it with their friends as well. I didn't have that chance to do that with my friends because years ago, you were Lebanese, okay, he is Lebanese, but he speaks English, we don't know an awful lot about his family life, so we won't bother asking him.

9206 But with this happening, it has become just more open and it's an opportunity for everybody in the community to understand one another and to share their pride.

9207 COMMISSIONER CARDOZO: Are there a lot of Lebanese Canadians, perhaps seniors or new immigrants who don't speak English and French fluently?

9208 GARY MICHAELS: I would say they speak French okay because French is pretty much the second language, as we heard earlier from Dr. Shebib. I think you will find that a lot of the new Canadians who are here, as you mentioned, the new immigrants, they have a great deal of difficulty understanding the ways of Canada.

9209 And as we heard earlier, if there are occasions that there is information that is to be broadcast to these people, and if it's only done so in English or in French, they don't all listen to an English or French station, if they knew of a radio station that gave them that information in a language that they understood, I think it would be a great, great benefit to all concerned.

9210 COMMISSIONER CARDOZO: Great. Thanks very much, Mr. Michaels.

9211 GARY MICHAELS: Thank you.

9212 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you, Madam Chair.

9213 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Michaels.

9214 GARY MICHAELS: Thank you. I hope your garden grows.

9215 THE CHAIRPERSON: It better because it's going to get regulatory attention!

9216 Madam Secretary, please.

9217 MS POIRIER: Mr. Cliff Gazee.

INTERVENTION

9218 THE CHAIRPERSON: Good evening, Mr. Gazee. You're a patient man, obviously. You can be a commissioner some day.

9219 MR. GAZEE: I guess that's what it takes. I hope I haven't lost my steam that I arrived with here with before 9 o'clock this morning. I was real pumped up. In fact, I was a lot taller.

9220 THE CHAIRPERSON: You grow already.

9221 MR. GAZEE: I would also like to point out that I don't have a script for you to follow. So in the true tradition of radio, you have to read with your ears and television for the blind, I used to call it when I was involved in that.

9222 Je m'excuse que je ne peux pas faire une présentation en français parce que je manque de vocabulaire.

9223 But my life path, it feels, has brought me to support this project because of everything that seems to have gone on in my life. I was born in Halifax. My mother was Acadian. So it's an embarrassment that I don't really speak French, but neither did she. My father was East Indian. He arrived on the merchant ships during the end of the war and he grew up in Trinidad in the West Indies.

9224 When my mother and father got together, it was not very well received by her family. So they kind of ran away and because of my father's world travels, he spoke enough Chinese that he was involved with the local Chinese community in Halifax. In fact, I was born in a Chinese rooming house, midwifed by an old Chinese man who, coincidentally, left Halifax the same day I did. I left to go to Montreal. He went back to China to die.

9225 As I grew up, there were a lot of influences of students that would come to our home from the West Indies, from India, from the Middle East and because of my father's experience on the ships, often on Sundays, it was a regular thing that we would go to the waterfront and visit other ships, visit the ships coming in and for me, as a young child, it was like visiting countries, one by one from around the world. If it was a Japanese ship, or a Russian ship, or whatever country it came from, I felt like I had just stepped off a Canadian shore into another country.

9226 I guess one of my fondest memories was at Pier 21 which people may know as Canada's Ellis Island where we used to watch the ships arrive, new Canadians, immigrants arriving coming down off the ships and going into this huge shed with grandmothers and fathers and little children, and me and my brothers and sisters would play with these other kids, although we couldn't speak the language, and we would share candy with them back and forth, and watch them get on these old steam trains and head west to come to this part of Canada.

9227 So those are sort of memories that influenced my life. I suppose the other aspect is my father ran a radio shop repairing radios. So there is a connection there.

9228 Today, I find myself in an entirely different circumstance. I'm now a single father with two children. I was widowed some years back. And I guess for want of other things to do, I got myself involved in a lot of volunteer community activities. So currently, I'm President of Somerset West Community Health Centre where a fellow Board member, Lucio Appolloni spoke at length. So I don't need to tell you what we do there. I think you very well know.

9229 But we do have many challenges in that community about communicating information to a wide variety of people who are continually coming into the community, whether they speak Chinese, Vietnamese, Cambodian, Somali. It's just a continual flow of newcomers coming into our community and needing access to information to help them understand what is going on in the community around them.

9230 Last night, I was supposed to be working on the script so that you could have a copy, and a Chinese neighbour came to my door because she had this long form to fill out and she didn't understand it. So I had to sit down and help her because she thought if she didn't do that, she was going to lose her housing.

9231 In about an hour and a little bit more, I have to go to a meeting of the community because there is a controversy blowing in our community over needle exchange which we are engaging in in order to reduce the level of HIV and other infections spread by IV drug users. To explain this to new Canadians is very, very difficult. It's a major challenge that we are coming to grips with.

9232 One mechanism, in fact, that I had thought about some time and we are now just trying to institute is a telephone system where people can phone in and go to a language of their choice and receive vital information in a language that they would understand.

9233 Unfortunately, circumstances in my life have brought me, after the death of my wife, and being left with a two-year old daughter and an 11-year old son, I entered the world of poverty and it's not something I'm proud of, but I guess I'm proud of how I coped with it. I co-chaired a task force on poverty in Ottawa-Carleton and we were able to introduce a vast number of recommendations to help people integrate back into the work force and to understand so that as people took low-paying jobs, that there were benefits extended to them. We managed to secure over a million dollars in money just to provide transitional supports and a whole range of other initiatives that are available to people.

9234 Communicating these things, in fact, to people on low income is difficult enough. If those are low-income people who have a very limited or no grasp of the English or French language, then we are dealing with an impossibility.

9235 Canada has been extremely generous to refugees and has taken them in. We welcome them with open arms. But the irony of that is that when they become isolated in our communities, in a sense, they are behind another type of barbed wire. They are behind another fence that prevents them from integrating effectively with the community.

9236 Just last week, I was at a forum on poverty and there was a large group of Somali women who came and raised the issue of housing. These are people who had been in shelters and had been sent to the Rockliffe Airport base and after they had gotten themselves settled in, somebody comes along and says: "Well, time is up, you have to go." They showed up at the meeting. They couldn't speak to us. They had to have a translator to explain their plight. Like all through the meeting, these ladies were crying because they had no idea what their fate was going to be. We were at a loss as to how do we explain these things to them and how do we help them with their problem.

9237 I am living in public housing and, in fact, it was being involved in public housing that I got involved back in community work because 90 per cent of my community are all new Canadians from all around the world, the majority being Vietnamese, Chinese, Cambodian. But there is a sprinkling of people from everywhere.

9238 So when the provincial government decided to sell public housing, there was panic throughout that community. It was extremely severe. People thought that they were about to be thrown out of their houses within a week. And so through a meeting, I ended up going and getting involved and I realized I can talk. And because of that, I was elected President to represent them on those issues and that led me to things like Somerset West and a number of things.

9239 I have also been involved with Cambridge Greek Public School where it is probably also the most multi ethnic community school in Ottawa and I worked as kindergarten assistant while my daughter was in those classes. And one of the things that I would do is sit down with children, many who are born in Canada and would arrive for pre-kindergarten and kindergarten, unable to speak a work of English and because at their home, they only spoke in Chinese, Vietnamese or what language it was.

9240 And when I would visit their homes, I would find the kids are watching t.v. and the parents are listening to music from the home country on cassettes or VCR, video, you know those little round silver things, not records.

9241 Anyway, so, these people are really uniformed of what was going and so, what I was noticing is that children would arrive at school and there would be a storm predicted for later that day, they would have absolutely no idea. The children would arrive in running shoes, small flimsy coat. By the time lunch came, they would -- you know, the world had broken loose and these children are not prepared.

9242 I know I had discussed some of these points with some of my colleagues on the interveners, so they kind of have picked up on these points like the ice-storm.

9243 I live very close to the Adult High School and during the ice-storm, I realized that as the busses pulled up, the only people getting off the busses to go to the school were all new Canadians going to study English as a second language. And I became aware that it is of vital importance that we find some mechanisms in order to communicate with people who are in those kinds of situations.

9244 At that point, I did have an idea and I have promoted it. Now, in fact, we are going to be institutionalizing it at our Health Centre to try and reduce some of the burden of communication and that is with the multi-phone system where you can dial in and go to a language menu and be able to get vital information in a language that is useful to you.

9245 At that point it was for health information, but I think there is use for it in other areas. As a matter of fact, I have discussed this idea with Mr. Lombardi as maybe an adjunct to the radio station, so that if a program is on the air, which is not, in fact, the language of that person, they may be able to phone in and dial a number and get in Vietnamese, for example, the news, you know, news headlines, weather, traffic information, possibly a promo for the program in their language coming up, maybe a little ad about where there is a sale in some food product that is culturally appropriate to them.

9246 There are newspapers in the community and in my conversations sometimes with people in my community, I find that because of their long pacing that weekly or bi-weekly and the small amount of time they can dedicate to things, they often are either inaccurate or incomplete information and so, I still find myself having to supplement information that they are getting in their own language.

9247 There are many translators. Well, I would not say that there is not enough translators in the community to help people understand what is going on. There is too few and they are much overworked, the ones that I have known are very dedicated to what they are doing.

9248 However, on the other side of the coin, I have run into situations where translators become gate keepers of information within their selective communities and I have seen situations where information is selectively distributed to people as a mechanism of control, power and exploitation of people and I think that this is something that might be addressed by expanding the vehicles of communication, other vehicles to get information to people.

9249 MS POIRIER: Mr. Gazee?

9250 MR. GAZEE: Yes.

9251 MS POIRIER: Could you, please, conclude?

9252 MR. GAZEE: I shall make my best effort. There was reference earlier to the elections and to the senses and it is a problem in my community to get people out because they do not understand. I did work for CBC Radio as a producer for about 11 years and I do have a lot of experience. The program I did do was to help people understand each other.

9253 Just a quick example; whenever we do a program on a particular cultural group, I would go to the library to try and find music to attach to it, that would be culturally appropriate and the stock of CDs might be about six to eight inches long for foreign language and I turn around and there are two rolls of about, you know, like four feet, about eight feet of CDs, all Hendl Messiah, you know, so there are distorted priorities.

9254 I am sympathetic for example because of my involved with Aboriginal people, to the Aboriginal radio station proposal. However, I feel that this proposal has a more vital and necessary need at this point and although there is another multilingual proposal, my observation on the two is that at least CHIN at this point, has the experience to track record and the resources to hit the ground running and it has the most chance to fill a very vital need in our community.

9255 And so, in conclusion, I would like to say, give new Canadians a chance to be Canadians, to become integrated into the life of Canada and at the same time to preserve their culture and their language so they can share that with us and enrich us as well. And I would like you to break down the walls of isolation that so many members of my community are facing by granting this proposal to CHIN. Thank you very much.

9256 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Glazee. Your presentation is very clear, so we do not have any questions. We certainly thank you for patiently waiting a long day to share your thoughts with us. Thank you. Madam Secretary, please.

9257 MS POIRIER: Mr. Rafal Piatek.

INTERVENTION

9258 MR. PIATEK: It is my pleasure to say hello the Commissioners and thank you for granting me this opportunity to speak to you today. I wanted to start my speech from good morning, then I had to switch it to good afternoon. Now, it look like I should say good evening, so I better say with Hello.

9259 My name is Rafal Piatek and I am here to talk about Polish language programming in Canada and I hope you do not mind, I brought with me the co-host and co-producer of my show in Ottawa, Paulina Weglarz.

9260 THE CHAIRPERSON: Good evening.

9261 MS WEGLARZ: Good evening everybody.

9262 MR. PIATEK: So, I would like to talk about need to bring third language broadcasting to Ottawa-Hull. I am also especially delighted to express my support for the CHIN Radio Ottawa FM 97.9 application.

9263 Peoples' views are expressed from their own unique perception of the world. My perspective, the perspective I want to offer to the Commission comes from my experience in youth programming, both in Poland and in my new home, Canada.

9264 While I am a dental lab technician during the day, I hope I still am, you could say that I am a family man and a radio host all of the rest of my waking moments. I love my family and I have this great hobby that is really more than a hobby and it is called radio.

9265 But surely right now, I am getting extabernating, I am in love with the radio and I have this great hobby called "family", and my great hobby made me do gardening last week-end, so I am pretty sure and I know you feel.

9266 THE CHAIRPERSON: Do you want the limbo classes?

9267 MR. PIATEK: Oh! no. I need a couch. I have been involved in youth radio formats all of my adult life. I have been a DJ for 17 years, first in Poland, and now in Canada. Since my arrival in Canada about ten years ago, 11 years ago, I have been involved in youth radio in Kitchener and Ottawa. In Kitchener I co-hosted the Polish language music and talk show on CKWR for about two years.

9268 In Ottawa, I have been a host and producer along with my co-host Paulina who is with me right now. CKCU's Polish radio show called "Shara Comoorca" and like me, Pauline strongly supports CHIN's application.

9269 As you know, the cultures of the world are interacting like never before, so in Poland years ago and right now young people like, let's say, latin music and I can say I love latin music pretty much myself. I like it so much and I started a little Polish latino dance pub and that is the way this interacting is because I met this guy at the radio, the guy from Latin America, we got together and we started doing something. So, as you see, the radio helps in many other ways.

9270 And I mention these things because for me third language broadcasting in Canada, and especially language broadcasting anywhere in the world for that matter, should be an opportunity to introduce and celebrate many cross-cultural influences.

9271 There are so many Canadian and foreign university students in Canada that I know who share this viewpoint. Young people crave cross-cultural influences and they have a special passion which is becoming more wordly with each new generation to promote global awareness.

9272 University students have therefore been an important audience of mine, both in Kitchener and in Ottawa. But as much as I like to play music as a DJ, I like to talk too.

9273 For me, third language community-based radio in Canada is also all about interacting with your audience, making them feel at home. I would say this is essential to give transplanted linguistic and cultural communities a voice in Canada.

9274 And as probably you know, Polish people need to express themselves, we have very latin this way. If you deny us our self-expression, you deny us life itself. So, along with being a DJ, I am also a Polish talk show host in here.

9275 My message to the Commission today is that, from the perspective of Rafal Piatek, that is Rafal Piatek the DJ, and RAFAl Piatek the talk show host, Ottawa-Hull needs a third language broadcasting station.

9276 We need this to open up the community and region to cross-cultural influences. We need this to give our cultural communities a voice, not only for Ottawa-Hull, but for the country that immigrants from all over the world have adopted and love so well, Canada, their new home.

9277 Now, why do I think CHIN radio is the one to bring third language radio to Ottawa-Hull? Well, it is well-connected to my 11 years that I have spent in Kitchener. In Kitchener, CHIN radio, you can -- you could say it is the hero of international radio broadcasting. We used to listen to CHIN's Polish broadcasts to get our information. That was our attach with the world.

9278 In fact, I was not always this clear in the English language. Well, I hope I am right now. I could hardly speak a word of English when I came to Canada and at the very beginning CHIN was my coach. They were my security blanket when I needed reassurance about what I was doing in Canada and my mentor, in giving me practical information that I needed to make myself normal.

9279 CHIN has this heritage, this legacy. CHIN is a symbol to many newly arrived Canadians. A symbol of charity and caring and, most of all, a symbol of welcoming, making it possible for new Canadians to cross into a new culture, a new land and a new beginning.

9280 I know that there are ten of thousands of people in Ottawa-Hull who, just like me in those early days in Kitchener, need CHIN to help them in their transition to a new beginning. And it is not only about oldest and new immigrants, but because there is so many immigrants living over here, we also have, let's say, members of our families, but they are coming to visit us, and I am experiencing it right now.

9281 My mother-in-law is visiting me for about six months, so having multicultural radio will keep her busy listening to the radio and keep her off by butt. Thank you and merci. And if you allow, my friend would like to add a couple of things.

9282 THE CHAIRPERSON: Yes, of course.

9283 MS WEGLARZ: Good evening. My name is Pauline Weglarz. I have been a co-host and co-producer of the Polish program with Rafal in CKCU. And what I would like to say is that the entire program of the Polish program in CKCU had a longevity of about 17 years, I think we have anniversary this year, and the entire community of Polish origin in Ottawa-Hull and Aylmer area especially, it reaches around 30,000 people and so it is quite a substantial amount of a target market of our program, I should say.

9284 What strikes me is their interest in CHIN and multicultural radio and the idea was brought up to our attention. Among ethnic communities it is an overwhelming outcry just with the interest, it is the community is likely to listen to a multicultural station more than regular media, and internal communication of such radio enables the sharing of information and experience between communities and also provides -- such media provides windows to the country of origin and also the immigrant upon their coming to the country, the inter-adjustments to the realities runs much smoother.

9285 There is very strong public support of CHIN radio and encouragement of cultural, inter-cultural dialogue between communities. That is what is most important.

9286 Cultural diversity of Ottawa/Hull market is very unlike some urban areas such as Toronto or Vancouver which we have a reception area for a few concentrated groups like Asian or Chinese. And Ottawa/Hull especially now since the high tech market is booming, we have an incoming new generation of workers who are also of multicultural origin. And we are to emphasize such facts.

9287 What else? A big part of CHIN is also maintaining ethnic cultures and language. Across the Ottawa/Hull ethnic markets, individuals maintain their customs and traditions of their ethnic heritage. They also attend social and cultural events sponsored by the ethnic community and they also attend similar events sponsored by communities other than their own.

9288 This points to an extremely diverse quality and makes Ottawa/Hull a very vibrant multicultural market. What I would like to bring out also, the programming which we have which happens on a volunteer basis and it's every week, half an hour of programming every Wednesday at 6:30. It's only half an hour of this programming and we are not able to convey all the messages that would be --

9289 MR. PIATEK: We always leave the studio with bags full of material --

9290 MS WEGLARZ: Practically papers and material that we could not convey certain issues just because of the lack of time. And we receive many phone calls, e-mails and everything about different kinds of issues in our programs to bring certain kinds of information to our listeners. And many times, we are just not able to do that just because the time is not enough.

9291 When it comes to promotion, any poetry reading, art festivals, bringing people out to any kind of art exhibitions and to keep them close to the cultural life, it's practically impossible also because of the time frame.

9292 MR. PIATEK: Even right now, there is a francophone festival coming and there is Polish representation of 140 people and people would like us to tell them more about it, but we have no time. We have businesses. They call us and say: "Can we advertise on your program?" Well, if we advertise it, it means we are going to have to cut something else. It's only half an hour.

9293 So there is a big interest in multicultural radio.

9294 MS. WEGLARZ: It's like the exasperation of people with the programming because if they wish to advertise and convey a certain kind of information and they are not able to do that, they sort of become generally less and less satisfied with everything that is being said to them and I think at this moment, the proposal of CHIN is fabulously into the point because that is what is definitely needed in society and in culture to keep people closer and keep lines of communications open and give time for everybody to say their piece.

9295 THE CHAIRPERSON: Thank you.

9296 MS WEGLARZ: What I would like to do is I would to conclude with a citation. We are the nation's capital and the citation is sub-paragraph 3, first section of the Broadcasting Act and I am citing. The citation goes:

"The Canadian broadcasting system should serve the needs of, and interests and reflect the circumstances and aspirations of Canadian men, women and children, including equal rights, linguistic duality and multicultural and multiracial nature of Canadian society."

9297 To this effect, I think the Commission's 1999 Ethnic Broadcasting policy sets this beautiful ground work for that kind of thing and I think it would be absolutely beautiful if we all can keep it alive.

9298 Thank you very much.

9299 MR. PIATEK: Once again, this radio will keep my mother-in-law off my back.

9300 THE CHAIRPERSON: Be careful what you say about mothers and mothers-in-law.

9301 MR. PIATEK: She doesn't understand English, neither French. So I will say --

9302 THE CHAIRPERSON: You are more blessed than some Canadians.

9303 Thank you very much. Ms. Pennefather?

9304 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you.

9305 I really don't have any questions. It has been very thorough and you finished on an excellent quote which I can't beat. So thank you very much for your contribution and for waiting around all day. It has been important to hear from everybody who has taken the time to think about the project and to give your particular perspective.

9306 Thank you.

9307 MR. PIATEK: Thanks a lot.

9308 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Piatek. And I will call you, Ms. Paulina.

9309 MS WEGLARZ: Paulina?

9310 THE CHAIRPERSON: Yes. Because I don't think your second name I could manage without seeing it in writing.

9311 MS WEGLARZ: It's pronounced "Venglash".

9312 THE CHAIRPERSON: Thank you.

9313 MS WEGLARZ: Thank you very much.

9314 THE CHAIRPERSON: Thank you. Have a good evening.

9315 MR. PIATEK: I hope I still have a job and I can go home.

9316 THE CHAIRPERSON: We hope so too and still a wife and a mother.

9317 MR. PIATEK: Actually, I have to go back to work right now. So it's going to work out pretty good because I will see less my mother-in-law then.

9318 THE CHAIRPERSON: I hope she is not listening to this on closed circuit.

9319 It may be appropriate to take a 10-minute break to change to a new group of intervenors and to give us a chance to stretch.

9320 Thank you. So we will be back in 10 minutes.

9321 Dans 10 minutes.

--- Upon recessing at 1810 / Suspension à 1810

--- Upon resuming at 1820 / Suspension à 1820

9322 THE CHAIRPERSON: Welcome back to our hearing. We are now going to hear the next batch of intervenors who have kindly stayed with us this long.

9323 Madam Secretary?

9324 MS POIRIER: The first one will be presented by the Ottawa International Jazz Festival, Catherine O'Grady.

INTERVENTION

9325 MS O'GRADY: I was going to say good morning, but I guess it's good evening. Good evening, Madam Chair, members of the Commission.

9326 THE CHAIRPERSON: You were optimistic this morning.

9327 MS O'GRADY: Very.

9328 My name is Catherine O'Grady. I am the Executive Producer of the Ottawa International Jazz Festival. I would like to thank you for giving me this opportunity to appear before you today in support of Standard Radio's application for the wave 97.9 radio station.

9329 As Executive Producer of the Jazz Festival, I'm a long-time jazz lover. I was very excited to learn that Standard Radio is proposing to establish a jazz radio station to serve the Ottawa/Hull region.

9330 I, along with my colleagues at the Ottawa International Jazz Festival, have spent well over 20 years helping to develop a local jazz audience and jazz music scene. Each year, we organize a 10-day long festival which showcases both established and emerging Canadian jazz talent, alongside the very best that the world has to offer. Our local audience has grown significantly in recent years. In fact, our attendance at paid-for and free events was over 200,000 people last year.

9331 The Canadian jazz scene has turned an important corner in its evolution and is becoming extremely popular. There is an unprecedented growth in jazz music with different sub-genres emerging on a regular basis from main stream, to beebop, to hip hop, to trip hop and swing and back again. There is certainly no shortage of Canadian jazz talent with which to fill the Canadian airwaves. But there is no broadcaster who currently supports this growing interest with dedicated jazz programming. It is a significant loss to our community not to have a jazz station and Standard's proposal will, we believe, serve a substantial and growing audience for this extraordinary genre of music.

9332 As festival organizer, I am particularly impressed by Standard Radio's commitment to the Ottawa/Hull jazz community in general, and in specific terms, to the Ottawa International Jazz Festival. Standard has promised $100,000 a year to our festival which we have made a commitment to using to develop Canadian artists and Canadian artist profiles and local artists and artist profiles in our community.

9333 In addition, I know that in their proposal, they have identified Ottawa Jazz Live and New Jazz North as opportunities for local and Canadian artists on the radio. I know they have made commitments to the National Arts Centre, to their four-stage to showcase local jazz artists. And I also know that their commitment extends to include money for CD production for Canadian artists and showcasing jazz artists in concert.

9334 Further, Standard Radio's commitment to education, training and infrastructure development is also unmatched in this hearing. Canadian musical talent is abundant, but it must be nurtured, trained and developed. Standard Radio's broad and forward-looking commitment to the Ottawa/Hull jazz industry's infrastructure is exemplified by its commitment to establish and participate in scholarship programs at both the secondary and post-secondary levels.

9335 Madam Chair and members of the Commission, Standard Radio's application outlines a strategic commitment to developing strong relationships with artists, musicians, producers, the festival organizers, critics, the media and other jazz music industry participants. This dedication and willingness to participate in and contribute to the jazz community in the Ottawa/Hull area will ensure that Standard Radio and the wave 97.9 will establish itself as a landmark in a local jazz music landscape and the Canadian broadcasting system for years to come.

9336 When we were approached to support this application, I took it upon myself to canvass liberally some of my colleagues and some of the audience and some of the long-time volunteers for the Jazz Festival to see how they would feel about us going forward in support of this. The support was overwhelming. The kinds of responses range from fabulous to it took long enough, to it's about time to we can't wait. I really firmly believe that we have an extraordinary collection, a very sophisticated mature musician community in this region that absolutely deserves the kind of opportunities that Standard is talking about providing.

9337 We certainly have a deep and abiding passion in the music and in our Canadian music industry to showcase itself against international artists from anywhere in the world.

9338 So I want to just say that we have not only no reservation, but we are extremely excited about the opportunity that this presents to us as a festival, to the artists with whom we work on a daily basis and certainly to the community that we have long served.

9339 Thank you.

9340 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms. O'Grady. Commissioner Pennefather?

9341 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. And thank you for being here.

9342 I just have a couple of clarifications from your written letter actually and then one from something you have said this evening.

9343 You refer to jazz programming in your letter.

9344 MS O'GRADY: Yes.

9345 COMMISSIONER PENNEFATHER: We are talking in this application about smooth jazz.

9346 MS O'GRADY: Yes.

9347 COMMISSIONER PENNEFATHER: And obviously, there has been a fair amount of discussion around that.

9348 MS O'GRADY: Yes.

9349 COMMISSIONER PENNEFATHER: From your experience, what is your sense of the smooth jazz definition? And if everybody involved with the Jazz Festival was supportive, what are they thinking of when they say "jazz"? Is smooth jazz part of what they are assuming the station is going to be presenting or are they thinking more of jazz in a sense that perhaps the Jazz Festival has grown up and become a proponent of --

9350 MS O'GRADY: Well, I think it's a very question. Certainly, the people on our Board and with whom I have spoken clearly understand -- well, they don't clearly understand, but have an inkling of understanding that smooth jazz is about people like Oscar Peterson and Diana Krall, Susie Arioli, Moe Kaufman, Phil Nimmons. I mean the whole great and fabulous kaleidoscope of established and main stream jazz artists that this country has nourished and supported for several generations now.

9351 I think definitions are always difficult, Ms. Pennefather. As you know, we all have worked with artists for many years and trying to pigeonhole any one into any specific category is always a challenge. So I think there will be leaking out from one genre to the next, I think it's a quite natural synergy of the way jazz moves. But for the most part, I think the definition is to support -- I think smooth is as good a definition of the kinds of main stream and important artists from our community as any.

9352 COMMISSIONER PENNEFATHER: Yes. I think you used the term "becoming popular", but then you threw a bit of a curve at it by saying we included bop to hip hop, to trip hop, swing I could see, but it's the hip hop that began to create a rather broad spectrum.

9353 MS O'GRADY: Right. I guess that refers to embracing the local. If we are, in fact, going to be showcasing local jazz artists, I don't think we're going to be limiting the definition of what they do. We aren't going to just showcase if they're doing main stream work.

9354 I think the understanding is that they will be showcased no matter what kind of work that they are engaged in and no matter where their jazz entrepreneurship takes them. I think that's the sense of that reference, not that they will only be showcased if they are smooth. The commitment is to local artists, in addition to the others.

9355 COMMISSIONER PENNEFATHER: That was my next point, the local artists because I just wanted to get your sense of the pool of local artists here that would be supported. You, yourself, mentioned your interest in the proposal to support artists.

9356 MS O'GRADY: Yes.

9357 COMMISSIONER PENNEFATHER: You said Canadian artists and then local artists.

9358 MS O'GRADY: Yes.

9359 COMMISSIONER PENNEFATHER: Let's start the other way. What is the pool of local talent in the jazz genre that you feel would benefit. In other words, would the commitment remain largely in this market or would it tend to go to artists outside this market?

9360 MS O'GRADY: I think we have a substantial community of artists working, a jazz artist working right here in the Ottawa-Hull area, we have John Geggi with us today, Rob Frain was here earlier and I think he will be joining you tomorrow, Peter Cancura, we have Chris Bartush, we have -- we have lots of really significant people who are making significant contributions to the work, both as composers and players.

9361 So I think they need our support, they need to be developed and as they begin, as our community begins to understand who they are by listening to them on the radio, I think that we are feeding in quite naturally to a significant cultural industry as part of what they can offer.

9362 So I think I am looking, from what I understand anyway, that the application describes a quite serious commitment to local artists. I want to use our money for local artists and a showcase Canadian jazz artists. We have a great Canadian jazz series that is established at the festival and the money we receive will clearly go to help enhance that and support that work in a very very critical way.

9363 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you very much.

9364 Thank you, madam Chair.

9365 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms O'Grady and again, we appreciate your patience.

9366 MS O'GRADY: Oh! not at all.

9367 THE CHAIRPERSON: Have a good evening.

9368 Madame la secrétaire, s'il vous plaît.

9369 Mme POIRIER: Monsieur Jean-Pierre Leduc de Justin Time Records Incorporated.

9370 THE CHAIRPERSON: Is this your idea of "just in time"?

9371 MR. LEDUC: Yes, I actually crossed out good afternoon and wrote good evening.

9372 Madam Chair and members of the Commission. My name is Jean-Pierre Leduc and I am director of ANR as well as of International Distribution for Justin Time Records. It is a company based in Montreal that was established in 1983.

9373 I am very pleased to have been invited to speak today in support of Standard Radio's application for a new smooth jazz radio licence to serve the communities of Ottawa and Hull. While I personally focus now on the international aspect of Justin Time, I am very aware of the Canadian jazz scene. It has been 11 years that I have worked at the company and to this day I still oversee the Canadian marketing and promotion team at Justin Time. Just to give a brief outline of Justin Time, I will read from our catalog because I wrote it anyway.

9374 As I have said, it was founded in 1983 by Jim West, inspired by hearing Oliver Jones in a small jazz club and so, the first recording was subsequently Oliver's first recording as well. So his career parallels quite nicely the label.

9375 And so, the label has produced over 300 jazz blues and gospel recordings. In addition to Jones & Murray, the label has helped to establish and document the careers of such artists as Ranee Lee, the Montreal Jubilation Gospel Choir, Jeri Brown, the World Saxophone Quartet, Dave Young, Diana Krall whose debut recordings stepping out was for Justin Time. Bryan Lee, Johanne Blouin who is with me today, Brian Hughes, Jane Bunnett and Sonny Greenwich.

9376 The label has also released about 90 licence productions by such Canadians as Kenny Wheeler and Tim Brady and also records by Dizzy Gillespie, McCoy Tyner, Chet Baker, Sarah Vaughan.

9377 The reason I am very excited about Standard's application for The Wave 97.9 is that we believe obviously the more radio stations that are licensed to showcase Canadian jazz and smooth jazz the better. With existing opportunities to promote jazz and smooth jazz being as they are, Standard's proposal is great news and I support it.

9378 There is an incredible diversity in Canadian jazz and smooth jazz recordings today. As for the record, we are of the view that smooth jazz clearly falls within sub-category 34, jazz and blues.

9379 While there is bound to be some debate with respect to the category of music that this falls into, this would be -- I think it would be a small portion of the music that would be debatable.

9380 Smooth jazz is music that is based in the jazz genre, including what is often referred to as traditional, contemporary, smooth, cool, soft, latin infusion jazz. So for me this is clearly the sub-category 34 is jazz and blues.

9381 Justin Time believes that Standard's proposal shows that it is committed to the smooth jazz format. Standard has promised to ensure that no less than 80 per cent of the waves music will be from sub-category 34. This will profile the perfect place on the radio dial for the voices of Canadian jazz and smooth jazz artists to be heard.

9382 We are also very pleased with Standard's commitment to broadcast a minimum of 35 per cent Canadian content on The Wave. As someone who has worked in the Canadian jazz music scene for over 15 years, I have no doubt that Standard will be able to meet this commitment.

9383 There is definitely enough Canadian jazz music available in the system today to showcase this level of Canadian artistic talent.

9384 In our catalog alone, there are recordings by Diana Krall, Carol Welsman, Kenny Colman, Ranee Lee, Jeri Brown, P.J. Perry, Rob McConnell Tentet and the Boss Brass. This year alone, Justin Time will have recorded no less than ten Canadian jazz recordings and we have an ongoing mandate and commitment to doing so.

9385 Therefore, I do not see any difficulty for Standard in terms of being able to fulfil their promise of 35 per cent Cancon and I am also aware of the activities of other jazz producers. You know, my colleagues who work for other -- you know, we are just one record company, there are many other companies, we just happen to be the largest.

9386 So if you look at our catalog of existing recordings as well as our roughly 10 to 12 Canadian recordings per year, I think that would more than fulfil the 35 per cent that they have promised to support.

9387 Another strong and compelling component of the proposal of The Wave is its commitment to the development of this talent, of this Canadian talent and its support for the local and national jazz infrastructure. They have promised to contribute $7,070,000 over the licence term to Canadian talent development initiatives.

9388 This is a tremendous contribution that will go a long way to support Canadian jazz artists and musicians in the development of their careers and talent.

9389 As part of its initiative Standard has pledged to support a number of important jazz and cultural institutions in the local community such as the Jazz Festival that we heard from just earlier, Blues Fest and the National Arts Centre.

9390 This support will, in turn, provide greater opportunities for new emerging and existing Canadian jazz talent as well as to benefit the local community.

9391 Standard has also promised to lend its support to the education of jazz through jazz scholarships, master classes and training. These learning opportunities will provide Canadian artists with the chance to expand their horizons, to exchange ideas and perfect their art. The results of this can only be that it strengthens the presence and development of jazz in Canada.

9392 On a final note, I would like to state on behalf of Jim West, the founder of Justin Time, that he is very much looking forward to being a member of The Wave's Advisory Board. I am certain that the expertise that he has developed in jazz in Canada and his love for this music will allow him to make a strong and meaningful contribution to the success of the wave.

9393 I just made a few other notes here as well after the last question about what is jazz and it really is something that I deal with every day, you know, what is -- how would you describe this, whether it's a distributor in another country that I am trying to describe a new recording that we are marketing, what does it sound like because if I haven't sent it to them yet, but I have to talk it up.

9394 And so, you questioned putting hip hop in jazz in the same sense. Well, that is an emerging area of jazz. In fact, we are releasing a record this fall by a trumpeter from Atlanta called Rusell Gunn and it really is a mix of hip hop and jazz and if heard it, I think you would like it. There is covers of Duke Ellington but, you know, recorded in such a way that there is a beat to it that is -- it could be described at as a hip hop beat.

9395 Jazz is a great diverse art form and we do not hear enough of it on the radio. So not only would Standard's application be unique in this market, it is also very much needed. We have a lot to be proud of in this country. It is a country that has produced some of the greatest jazz musicians of all time, including Oscar Peterson, Oliver Jones, Diana Krall. So it seems fitting that the Nation's Capital should have a station that showcases jazz, an art form that has been contributed to by so many Canadians.

9396 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Leduc.

9397 Mr. Leduc, you probably do not have time to get into regulatory matters on a daily basis, but considering the discussion we have been having since the beginning of this hearing, have you actually looked at our definition of jazz and blues, sub-category 34, have you actually read it?

9398 MR. LEDUC: I think I have read it briefly.

9399 THE CHAIRPERSON: Do I take it from your comments that it did not shock you as creating difficulties in separating jazz and blues sub-category 34 from other sub-categories?

9400 MR. LEDUC: Other sub-categories such as what?

9401 THE CHAIRPERSON: Such as easy listening, that you would know in most cases whether it is a sub-category 34 piece or not?

9402 MR. LEDUC: Well, my understanding is that Category 34 encompasses jazz and blues and that would include smooth jazz which I could, you know, I could mention artists that would be typical of smooth jazz such as Kenny G.

9403 THE CHAIRPERSON: Yes. Well, it even includes something as broadly described, if I am not mistaken, as emerging forms of jazz?

9404 MR. LEDUC: Yes, and that would --

9405 THE CHAIRPERSON: I am not sure if it actually contains the words "smooth jazz", but it has contemporary jazz.

9406 MR. LEDUC: I think that smooth jazz is used a lot as a term because it means something. It means more to most people than, say, if you say beebop, I do not think the average person on the street would know.

9407 THE CHAIRPERSON: But it is in there too.

9408 MR. LEDUC: Yes, it is and I am glad it is.

9409 THE CHAIRPERSON: Examples of music in the jazz tradition include ragtime, dixieland, golden age, swing, modern swing, beebop, cool jazz, modern, avant-garde, latin-oriented jazz, jazz funk, soft contemporary jazz fusion and other contemporary and emerging jazz styles.

9410 MR. LEDUC: My understanding of what this radio station is going to play, 80 per cent of jazz that is easy to listen to jazz, and that does not necessarily mean easy listening music. I would say, you know, Diana Krall, Oscar Peterson, Oliver Jones, Brian Hughes, artists like that, as well as Kenny G and the other artists.

9411 But that -- and this is very important, that there is also going to be specialty shows that might not be enduring the peak hours, but they would definitely play things by artists as, you know, out there, if you want to say, as Ornette Coleman and the Arts Ensemble of Chicago and many other obscure, more obscure groups to most people that are Canadian as well and that are emerging.

9412 In other words, it is going to be a jazz station.

9413 THE CHAIRPERSON: And you could tell the difference. If you were describing it to your -- and you could also describe it to your colleague overseas to whom you have to, in your terms talk it up.

9414 MR. LEDUC: Yes, I could, because we would have many points of reference that we would be able to make.

9415 THE CHAIRPERSON: What is your view of how well the Commission fenced it in, in what I have just read you?

9416 MR. LEDUC: I think that is pretty good. I think that.

9417 THE CHAIRPERSON: That is what we need at the end of the day.

9418 MR. LEDUC: No. I think, you know, for instance --

9419 THE CHAIRPERSON: We need to be told we weren't completely off.

9420 MR. LEDUC: No, no. I think it is great because when you, for example to -- you know, a jazz festival like the Montreal Jazz Festival, the Ottawa Jazz Festival, you will see Dixieland things on especially the outdoor concerts. It is a very populist kind of branch of jazz, you know, from early New Orleans jazz, like Louis Armstrong, that kind of thing. It is very important. That is good because people just walking along the street are not going to be afraid of it. So it draws people in. So I hope that answers a lot of questions about jazz.

9421 THE CHAIRPERSON: Yes.

9422 MR. LEDUC: I would say jazz instead of --

9423 THE CHAIRPERSON: You know what jazz is.

9424 MR. LEDUC: Yes, but I know what they mean when they say or talk about 80 per cent of the time they would play smooth jazz. That is not a conundrum for me.

9425 THE CHAIRPERSON: Perhaps it becomes a conundrum when one has to measure it to stick with promises.

9426 MR. LEDUC: Perhaps.

9427 THE CHAIRPERSON: Thank you.

9428 Madam Secretary, please.

9429 MS POIRIER: Johanne Blouin, s'il vous plaît.

INTERVENTION

9430 Mme BLOUIN: Bonsoir.

9431 LA PRÉSIDENTE: Bonsoir, Madame Blouin.

9432 Mme BLOUIN: Bonsoir.

9433 LA PRÉSIDENTE: Vous êtes patiente vous aussi.

9434 Mme BLOUIN: Il n'y a pas de problème. Vous êtes là, on est là. C'est très gentil de me recevoir, Madame Chair et les membres de la commission, bonsoir.

9435 Mon nom est Johanne Blouin et je suis ici pour apporter mon appui à la demande qui a été faite par Standard Radio pour le poste de radio Smooth Jazz.

9436 I would like to maybe take the opportunity of briefly telling you about my artistic activities. I have been in the music field for 30 years. I am primarily a singer. I'm a musician, a songwriter, a producer. I have two record labels, one that is distributed by Select and one that is distributed by BMG. I also have a publishing company. I have worked several times for Canada Council, having done projects for AIDS.

9437 My activities, artistic activities and activities as a producer have been pretty varied. I think it would be fair to say that I'm really in tune with the music scene and the jazz scene. My mother was a jazz singer and my father is a musician. He is a trombone player and he has worked with the greatest artists from Maurice Chevallier to Judy Garland, and incredible jazz artists. So I have been brought up in jazz.

9438 A little later on in life, after a few jazz groups, I went on to studio singing for Jingles and, in 1988, I did a first album for Félix Leclerc songs and I sold over 500,000 copies in Quebec. This is a very particular situation because I am pursuing my career, decided to pursue my career in jazz and leave the pop scene behind. The pop career was in French and now, I'm going into an English jazz career because jazz is primarily English.

9439 As people were saying before, there is a very, very growing and important jazz community in Canada and there is so much talent. And you know the importance of broadcasting. As an artist and as a producer, I have lived both situations of having my songs broadcasted and I lived the situation of having my records that I produced and put out a lot of money and my personal songs non-broadcasted.

9440 I think that this is a very delicate situation at this point because we have this beautiful community that is emerging. Like flowers, we have to water them. Without this jazz station, I think that it would be quite important in the balance for the culture of jazz which is one of the purest music art forms.

9441 There is also the element of education, having people discover jazz is like having a painting and no one looks at it or having a book, no one reads it. So this is why I'm sitting here and talking for this jazz station.

9442 There is a cultural importance for jazz and also, there is a demand by the public. I'm living something that is very particular because the people who are buying my records as a pop artist are now following me in this jazz career and are saying: "Oh!". We hear jazz more and more. It's often that we are going to have a dinner, we are going to put on a jazz record. We hear jazz in cafés, boutiques, restaurants. I don't know if you have ever noticed, but more and more jazz is very, very alive. The Canadian scene is very, very alive. Having been on juries for Canada Council, I have heard a lot of jazz, new jazz artists and local artists because I know the Ottawa jazz scene too and having sung at the Ottawa Jazz Festival.

9443 Alors je vais continuer en français.

9444 C'est un peu aussi ma demande personnelle d'appuyer le talent jazz canadien et je crois que c'est une des responsabilités des radios de le faire parce que si le Canada ou les radios canadiennes n'appuient pas le talent canadien, qui le fera?

9445 Alors si c'est difficile pour un artiste de jazz local de se faire jouer ici, c'est encore plus difficile de se faire jouer sur le marché international. Je le sais parce que j'ai chanté un peu partout. Alors c'est vraiment une importance ultime.

9446 I was very impressed with the Standard's proposition with the over $7 million amount and all the concerts, also on the educational level and training in the area of jazz and the scholarships. I find it's a very complete and serious demand.

9447 Also, it's going to be interesting for this Ottawa radio station because it's going to be a little bit like a bridge between east and west Canada. Being known in a French career, going into an English jazz career, this would be, I'm taking my example as an example, but this would be ideal for an artist like myself, someone coming in from Quebec to go into the western and more anglophone market. That's not too far from Montreal.

9448 So those are basically the reasons why I strongly support Standard's proposal for wave 97.9. I thank you very much.

9449 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Blouin.

9450 Mme BLOUIN: Merci.

9451 LA PRÉSIDENTE: La conseillère Noël, s'il vous plaît.

9452 CONSEILLÈRE NOËL: Bonsoir, Madame Blouin.

9453 Mme BLOUIN: Bonsoir.

9454 CONSEILLÈRE NOËL: On va continuer en français --

9455 Mme BLOUIN: Oui. Il n'y a pas de problème. Il n'y a pas de problème. J'allais un peu dans les deux, ne sachant pas.

9456 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne peux pas croire que vous avez produit votre disque sur Félix Leclerc en 1988.

9457 Mme BLOUIN: Bien oui.

9458 CONSEILLÈRE NOËL: Il me semble c'est l'année dernière.

9459 Mme BLOUIN: C'est déjà.

9460 CONSEILLÈRE NOËL: Enfin, le temps passe.

9461 Moi, je vous ai entendue il n'y a pas si longtemps, tout à fait par hasard. J'ai amené trois de mes neveux et une de mes nièces dont les âges varient entre 10 et 12 ans à "La Fureur" au mois de mars et vous étiez là.

9462 Mme BLOUIN: Oui.

9463 Mme BLOUIN: Vous avez poussé une petite ritournelle, une petite toune qui était assez impressionnante. Je ne vous demande pas de le faire tout de suite, là, mais peut-être que --

9464 Mme BLOUIN: Tantôt.

9465 CONSEILLÈRE NOËL: Quand vous aurez fermé votre micro.

9466 Mme BLOUIN: Okay.

9467 CONSEILLÈRE NOËL: Sans ça, nos oreilles ne supporteront pas.

9468 Mais est-ce que vous estimez qu'il y a suffisamment à l'heure actuelle de musique de jazz et quand j'entends musique de jazz, j'attends la sous-catégorie 34 pour alimenter une programmation comme celle que Standard prévoit offrir à ses auditeurs si on accorde la licence.

9469 Mme BLOUIN: J'en suis certaine. Je suis un peu sur le terrain. C'est la façon que je gagne ma vie et c'est en chanson, en écrivant et je connais un paquet de musiciens. Et j'ai aucun doute, vraiment aucun doute dans mon esprit que le 35 pour cent va être facilement atteignable.

9470 Et en plus de ça, c'est que c'est un peu quelque chose nourrit autre chose. Donc, en ayant un pourcentage comme ça qui est quand même un pourcentage qui est un peu plus élevé que les autres demandes je pense que vous avez eues, mais ça stimule aussi toute la créativité au niveau des musiciens canadiens de jazz autant pour l'écriture que pour l'interprétation.

9471 Donc, en sachant ça qu'il y a cette porte-là d'ouverte, et qu'il y a une possibilité de, ça va automatiquement nourrir. Mais à la base, au moment où on se parle, j'ai aucun doute dans mon esprit.

9472 CONSEILLÈRE NOËL: Et pour vous, c'est pas une question d'importer la sous-catégorie 34 des catégories différentes comme le easy listening ou d'autres sous catégories qui ont été mentionnées dans certaines des discussions qu'on a eues depuis la semaine dernière --

9473 Mme BLOUIN: Oui.

9474 CONSEILLÈRE NOËL:  -- devant le Conseil?

9475 Mme BLOUIN: Bien, moi, je suis une personne assez, en ce qui concerne les -- un peu surtout finalement assez puriste. Je ne suis pas d'accord de chanter un opéra avec une voix pop ou de faire ces espèces de mélanges hybrides. C'est pour ça que dans la façon que c'est décrit, ça peut être large mais entre être large et dilué, c'est autre chose. Et dans le 35 pour cent, je ne mets pas de dilué dans ça. On ne commencera pas, je pense, à mettre toute sorte de choses hybrides pour que ça soit, soit disant accessible.

9476 Mais dans le jazz-jazz, le 35 pour cent est assez --

9477 CONSEILLÈRE NOËL: Il y a du matériel.

9478 Mme BLOUIN: Oui, il y a du matériel.

9479 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie, Madame Blouin.

9480 Moi, je n'ai pas d'autres questions, à moins que mes collègues en aient, je vous invite à fermer votre micro et à --

9481 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Blouin.

9482 Madame la secrétaire, s'il vous plaît.

9483 MS POIRIER: I would now invite Ottawa Chapter Kids Help Phone, Jane Spiteri.

INTERVENTION

9484 MS SPITERI: Good evening. My name is Jane Spiteri and I'm volunteer Chair of the Ottawa Chapter of Kids Help Phone. It's a great pleasure to appear before you today in support of Standard broadcasting's application for a new licence in Ottawa.

9485 There has been a lot of experts today speaking about jazz and I'm not one of them. I'm going to speak specifically about Standard's presence in Ottawa and 106.9 The Bear and what they do for this community and why I think more Standard is a good thing for Ottawa.

9486 Since 1989, Kids Help Phone have been providing telephone counselling and referral to children of all ages, races and religions across Canada in both official languages. Whether the children --

9487 THE CHAIRPERSON: Ms. Spiteri, we still have translation.

9488 MS SPITERI: I'm speaking too fast. Sorry. I told them I would speak quickly.

9489 Whether the children are faced with physical, emotional or mental abuse, or just need someone to talk to about the pressures of school and life, Kids Help Phone professional counsellors are there to answer 1,000 calls each day, 24 hours every day, 365 days a year.

9490 Madam Chair, Kids Help Phone does not get any ongoing government funding, nor are we a United Way agency. We would not be able to offer our services to Canada's youth without the generous support of community businesses like Standard Radio. The Ottawa Chapter has been in existence for less than two years. The support we receive from Standard has helped us with our mission of raising the awareness of kids who use the service, as well as fund raising locally to support Kids Help Phone.

9491 Standard Radio has been instrumental to our success locally by making a substantial donation to Kids Help Phone through its FM 106.9, The Bear's Children Fund. Last year, Standard provided us with significant support by airing public service announcements directed to youth who called the Kids Help Phone and, interestingly, calls in the Ottawa region increased 15 per cent from 1999 to the year 2000 which encompasses the time when they ran those PSAs for us.

9492 They also produced and ran a PSA for our main fund raising event this year. The value of the on-air time for these PSAs that I just mentioned exceeded $18,000. Although Kids Help Phone is a national organization, the chapters are grassroots and we would never have been able to afford this sort of publicity that we achieved through Standard's generosity.

9493 The entire station has been very supportive of Kids Help Phone. The Bear's personalities have hosted events for us. Kids Help Phone representatives have been interviewed to promote our service and events and, furthermore, The Bear's Vice-President and General Manager volunteered and sat on a special events committee and provided valuable planning and management support. He also introduced us to other media in the city which has helped to increase the exposure of Kids Help Phone locally.

9494 We're quite excited to have The Bear's commitment as we grow this event into one of the hot ticket fund raisers in the city.

9495 Standard is an outstanding corporate citizen in the Ottawa/Hull community. You do not need to listen to The Bear for long to get a sense of their community involvement. The Bear's Children Fund has raised $280,000 since 1994, with the proceeds not only going to charities such as ours, but donations are made to individual children with special needs to improve their quality of life.

9496 They sponsor the Festival 415 which is a festival of the arts for young audiences. The Bear's also is a sponsor of the Hope Volleyball Tournament, an event which has raised $4 million for over 100 local charities.

9497 Finally, the staff at The Bear organizes and presents a rock auction for CHEO which has raised $125,000 over three years and last night, the fourth annual event was held raising another $40,000 for CHEO.

9498 Madam Chair and members of the Commission, Standard Radio's application to serve the local and growing Ottawa jazz scene will not only satisfy the demands of residents for high quality smooth jazz programming, but it will allow Standard to continue its strong tradition of community service in this region and, indeed, to expand it by reaching out to new listeners.

9499 In conclusion, Kids Help Phone proudly endorses Standard Radio's application for a smooth jazz radio licence. We look forward to the benefits the Ottawa/Hull jazz scene and the local community will reap from Standard Radio's strong and ongoing commitment to serve the community. Such generous support will ensure that organizations such as Kids Help Phone will be able to fill their mandate.

9500 Thank you for this opportunity to speak today and I will answer questions.

9501 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms. Spiteri.

9502 Commissioner Cardozo, please.

9503 COMMISSIONER CARDOZO: Thanks very much, Ms. Spiteri. It's very useful to have you here and talk about the role that Standard has played in terms of helping Kids Help Phone because it's good to see radio stations that are good corporate citizens and it's good to see how they connect with the local community and remain connected and perform a useful service as you have outlined.

9504 So I appreciate your coming here.

9505 I have just one question with regards to the auctions. Could you tell me how those work?

9506 MS SPITERI: The what?

9507 COMMISSIONER CARDOZO: Could you tell me how the auction works?

9508 MS SPITERI: The rock auction?

9509 COMMISSIONER CARDOZO: Yes.

9510 MS SPITERI: Well, I was only at it last night. It was my first time. But they charge an admission and they auction off memorabilia.

9511 COMMISSIONER CARDOZO: So it's not over the air.

9512 MS SPITERI: No, no. No. It's an event that was held at a restaurant.

9513 COMMISSIONER CARDOZO: Okay. And it is promoted by the radio.

9514 MS SPITERI: Well, this wasn't our event. This wasn't the Kids Help Phone event. This was an event that The Bear organizes and puts on internally. This is their event for CHEO. The event that they did for us, helped us was called "An Evening with Oscar." It was held last March, the night of the Academy Awards. So that was their involvement with Kids Help Phone specifically.

9515 COMMISSIONER CARDOZO: What was that event?

9516 MS SPITERI: It was called An Evening with Oscar" and it was a fund raiser for Kids Help Phone, held the night of the Academy Awards. So we showed the Academy Awards on a big screen TV and gave out prizes. This is a Kids Help Phone event that started in Halifax 10 years ago, now have 800 people going to it every year. So we are following their model and also Vancouver has been doing it for four years.

9517 So it was successful in those two cities for Kids Help Phone. We thought we would do it here and hooked up with The Bear who has given us lots of support, both from Mr. Stafford and on-air time advertising for us.

9518 COMMISSIONER CARDOZO: Thanks very much for that. Thanks for coming.

9519 THE CHAIRPERSON: Thank you very much, Ms. Spiteri. And I hope you have a good end of evening.

9520 MS SPITERI: Thank you very much.

9521 THE CHAIRPERSON: Madam Secretary, please.

9522 MS POIRIER: Mr. Bryan Gillingham for the Carleton University School for Studies in Arts and Culture.

INTERVENTION

9523 THE CHAIRPERSON: Mr. Gillingham, the person who is hoping for regulatory help.

9524 MR. GILLINGHAM: That's always --

--- (off microphone / hors microphone)

9525 THE CHAIRPERSON: I, too, the teacher was hoping that we will shift things around a bit to your advantage.

9526 MR. GILLINGHAM: Yes, definitely.

9527 THE CHAIRPERSON: Good. I'm glad you stayed.

9528 MR. GILLINGHAM: Well, I would like to start off by commending the Commission, Madam Chair, on its admirable endurance. It has been a long time and I'm very impressed --

9529 THE CHAIRPERSON: I hope you have other positive things to say.

9530 MR. GILLINGHAM: I do. Yes. I'm very impressed at the congeniality with which you are carrying on your business.

9531 Now, you know my name. I'm the Director of the School for Studies in Arts and Culture at Carleton University. I'm here because I strongly support Standard's proposal for the wave, not just because it will provide the National Capital Region with a jazz station which the region currently does not have, but because the proposal features a well considered package of benefits for the community.

9532 This generous package includes a number of inter-dependent elements. That is concerts, performance opportunities and educational support which will join together in nourishing a jazz culture.

9533 My immediate concern is support for jazz studies at Carleton University. Recognizing the great importance of education, Standard has agreed to spend $10,000 for scholarships and to support the program at Carleton in the amount of $72,000, both to be given on an annual basis over seven years.

9534 The latter amount is intended to replace certain items in the Ottawa proposal but which were, as you mentioned, disallowed by the CRTC in the Calgary decision a few months ago. It is encouraging that the CRTC is well known for its consistency in such rulings and I'm sure you will likely favour the replacement.

9535 Now, why Carleton you might ask. Carleton has been a leader in including popular and classical music studies on an equal footing. We do both. As such, it is quite different from most other music schools in the country and certainly from the other university in Ottawa. Our courses now include History and Theory of Jazz, private lessons on jazz instruments, Jazz Performance ensembles and ranging in the jazz idioms. Some of these are documented in the written intervention. To save time, I won't go through those chapter and verse. I do refer you to them.

9536 Our program however is not quite as balanced and comprehensive as it might be. The funding proposed by Standard would allow us to expand and consolidate these offerings into a full-fledged stream. We have not thus far been able to proceed with such an initiative because of a lack of funds. You doubtless know that the budgetary situation for most universities in the province has been eroding over the past decade. Our music program has had about one-third of its operating budget cut. An infusion of cash over a seven-year period would help to entrench and solidify an attractive jazz program at Carleton.

9537 As stated in the written submission again, this funding would not replace existing support, but would be used for enhancement of our current offerings.

9538 Overall, the funding proposed by Standard would result in a number of benefits to the National Capital Region. Local high school students who are members of the many thriving jazz ensembles would have a venue in which to pursue their studies upon graduation. They would not have to move to Toronto from Montreal or even further away because it's like the Berkley School in Boston. The support for concerts and festivals will provide road models for students, not just in the university, but in the high school milieu as well.

9539 The jazz audience in the area will expend and benefit enormously by the enriched offerings provided in this proposal. Local musicians will be given many more opportunities to perform. A symbiosis between practising musicians and the broadcaster in the educational establishment should be developed and grow.

9540 In short, Standard's proposal should have a very great positive impact on the jazz environment in many respects. It is thoughtful, generous and very welcomed in this community. I therefore have no reservations in strongly supporting Standards application and I should say too that I have discussed this with my colleagues and they agree that this is a wonderful initiative and we totally support this move.

9541 So, I think you for giving me the opportunity to speak to you. I have tried to keep this brief, but you do have a written submission in which some of these things are detailed, and if you have any questions at this point, I would be happy to try and answer them.

9542 THE CHAIRPERSON: Thank you, Dr. Gillingham. Commissioner Cardozo, please.

9543 CONSEILLER CARDOZO: Thank you, madam Chair. Thank you, Dr. Gillingham. A couple of questions. The first on the $72,000 package and I had meant to check this out before but when you say this was part that was not allowed in the Calgary decision, did the Calgary decision have a portion that was coming to your school?

9544 MR. GILLINGHAM: No.

9545 CONSEILLER CARDOZO: Now, about that conversant with the Calgary decision and I have asked several pointed questions to people who know.

9546 THE CHAIRPERSON: Three different types of Canadian talent development initiatives were not considered to be Canadian talent initiatives and the request -- the requirement was made to re-funnel them. Correct, Mr. Slaight?

9547 Mr. SLAIGHT: I believe that's correct.

9548 DR. GILLINGHAM: That's correct.

9549 THE CHAIRPERSON: You know that's correct.

9550 CONSEILLER CARDOZO: So, what you then --

9551 MR. GILLINGHAM: Well, I should explain that this was put together at the end hour.

9552 CONSEILLER CARDOZO: This or the --

9553 MR. GILLINGHAM: This proposal here. Standard had already submitted its proposal to you and just that in the nth hours we discussed the matter and they thought this was a very good idea and elected to support it. But, since they anticipated it a part of the proposal would not fly with you, they decided to put this in instead and that is my understanding of the situation.

9554 CONSEILLER CARDOZO: Now, in terms of the $72,000 that would be expended in the way that you have outlined on page 3 of your written intervention, would this entire thing not happen if you didn't get the program that you talked about here where you have got the money going to an instructor, a part-time jazz choir, a part-time director of big band and sessional lecturer, these things would not be happening?

9555 MR. GILLINGHAM: No, they wouldn't, absolutely not, there is just no money for that sort of thing. They have already in fact cut back several of our performing groups. We had a concert band that's gone. We have a Medieval Ensemble, that's gone. And this has happened over the last ten years. I mean, Carleton has been in more pressing straights, I would say, than some universities because we don't have the long history and the endowments that such place as the University of Toronto has.

9556 On the other hand, we have dedicated people, they have an opportunity here, we think that this will greatly enrich our capability in the jazz field and we consider this a great opportunity and a very generous offer.

9557 CONSEILLER CARDOZO: How long has the school studies in art and culture been around?

9558 MR. GILLINGHAM: That has been around for nine years. It was the result of an amalgamation of the Departments of Arts, History, Music and Film studies. So, we have these three constituent units. We tried to build bridges from one to the other. For example, we are doing courses in film music.

9559 We also try to support one another, but on the other hand we have our own self-standing degree programs in music in art history and film studies and so on. So, there is an independence in the curriculum which is historical and goes back 30 or 40 years to the founding of those three departments. But, administratively, it is all under one.

9560 CONSEILLER CARDOZO: As you know, we have been having this discussion about what is smooth jazz during the course of this hearing. Is this something you were conversant with?

9561 MR. GILLINGHAM: Well, yes, I have some very definite opinions on this. I think this is the kind of thing you could nail down, but I mean it also is the sort of thing that I would have to get very technical about. Talk about things like instrumentation, scaler patterns, harmonies, rhythms, textures, in order to describe all the myriad items that fall under your definition and category 34.

9562 So, I think it could be done, but it's, as you probably well know, if you get involved in that, this is a pain sticking process.

9563 The term "smooth" is perhaps a little -- that gives me more trouble than the term "jazz". I think jazz is a very rich and composite style of music. It is the result of many, many fusions going back to, I guess, Africa if you want and the American tradition and subsequently travelling all around the world and picking up influences all over the place.

9564 So, it is a very rich and osmotic kind of musical tradition and I am quite convinced that what this application is purporting to do will deal essentially with jazz. I mean people like Oscar Peterson are welcomed. That is pretty good for me and I think a lot of my colleagues as well.

9565 So, I have no doubts that the kind of thing we really need in Ottawa, a real voice for jazz and the radio which, incidentally, is not here to -- there is a little -- we could talk about Ross Porter Show on the CBC, two hours a night, I guess, five hours a week, five nights a week, I think, which has about ten hours a week altogether, which is probably much less than 10 per cent of the CBC's programming time.

9566 So, a dedicated jazz station giving 80 per cent jazz material I think would be a wonderful thing for Ottawa and I personally welcome this and I think that many of my students would and certainly my colleagues who are involved.

9567 CONSEILLER CARDOZO: When you say someone like Oscar Peterson is anything that includes Oscar Peterson as you would welcome that, I get a sense that there would be some jazz tourist who will not like smooth jazz and think that they are doming it down or trying to make it too popular and get away from real jazz and watering it down too much or something?

9568 MR. GILLINGHAM: It could be. I think the problem is more with the term "smooth" than the term "jazz".

9569 CONSEILLER CARDOZO: Right.

9570 MR. GILLINGHAM: And I am quite convinced that the jazz, by my definition is going to be amply representative in what the --

9571 CONSEILLER CARDOZO: If it was just a jazz station, 100 per cent jazz or something like that, would it have a lot of popularity or do you need to have this smooth new adult contemporary component to it to kind of like make it more popular I think as some people put it in this hearing?

9572 MR. GILLINGHAM: Hard question to answer. I am not a market analyst, but I think the term smooth perhaps does soften the -- I mean, just in purely verbal term "smooth jazz", it is a nice combination of words. Perhaps it would be more marketable than just playing jazz, you know.

9573 CONSEILLER CARDOZO: Well, I am not thinking --

9574 MR. GILLINGHAM: We have got to call it something and got to suggest what it does, but --

9575 CONSEILLER CARDOZO: And nothing is from the marketing end, but from your sense of how many people would like it and listen to it, would jazz scare people away? Is the smooth jazz sound more --

9576 MR. GILLINGHAM: No, I don't think so. I think that especially in this town, I mean I have just recently been involved in the Music Fest experience. My daughter happens to play in a senior jazz ensemble as collegiate and I saw dozens of young people in groups of 18 to 24 playing what I would certainly consider jazz and doing a wonderful job at it and enjoying it immensely and, furthermore, these young folks would rather play in the jazz ensembles than in the orchestra or the concert band or sing in the choir. It is something that they aspire to, and the auditioning process is fairly stringent and they worry about even getting int.

9577 So, there is I think a very broad support for jazz idioms of various sorts in the city and I think this radio station would be listened to certainly by the younger generation and I suspect even old buds like me would really enjoy it too.

9578 CONSEILLER CARDOZO: And I think it is perhaps obvious to say that if we had a radio station then it would help the growth of the genre of music in the area?

9579 MR. GILLINGHAM: Well, without question, but the nice thing about this proposal was that it is a package. Madam Blouin was talking about having to water flowers. Well, that's important, it's nice to have the flowers so you can look at them and enjoy them and appreciate them. You also need somebody to, as madam Chairman knows, to spread around the fertilizer and things like that in order to make them grow and develop further.

9580 THE CHAIRPERSON: And pray, in some circumstances.

9581 DR. GILLINGHAM: Yes, and then go off to the limbo class. But to answer your question, I think that there is going to be a lot of support for this kind of thing in this city, not just from the affluent middle-aged people, but from the youngsters too who are seemingly very, very interested in this kind of thing.

9582 COMMISSIONER CARDOZO: We also have an application for a classical station. Is it your sense that this would have more popularity than any other genre?

9583 DR. GILLINGHAM: It might, but classical music is fairly well represented by the CBC already in Ottawa, and I would not support that. I have a vast collection of CDs myself. I can listen to it on my own. There is the National Arts Centre where I can appreciate this. I don't think we need another classical music station in this city. Maybe more popular, I don't know, I doubt it, and especially if you have two stations going head to head and cutting the market, I wonder how it, if it's to be a privately funded classical station, would survive.

9584 COMMISSIONER CARDOZO: Do you think they would cater to the same sort of --

9585 DR. GILLINGHAM: To a large extent, yes. I know there are multiple stations in the classical field in Toronto, and they seem to work, but there is a much greater population base there and maybe it's a little easier to have several outlets in that respect.

9586 COMMISSIONER CARDOZO: One last question on smooth jazz. Do you see it as an evolving thing over the next 10-15 years?

9587 DR. GILLINGHAM: The style, you mean?

9588 COMMISSIONER CARDOZO: Yes, because I'm thinking a licence is a licence for a lifetime and do you see this evolving or is -- I mean, everyone talks about Diana Krall and if she passes her popularity --

9589 DR. GILLINGHAM: Well, ten years ago people weren't talking about Diana Krall at all. In another ten years there will be somebody else to take her place -- probably five more people to take her place.

9590 COMMISSIONER CARDOZO: So you think there will be a continuous supply of popular musicians in the smooth jazz format that will keep this station?

9591 DR. GILLINGHAM: I should hope so. It has been an evolving, dynamic style of music for a very long time in this country now. I mean, back to my youth there was certainly a fairly active jazz scene out in Vancouver and it has continued to develop and new things keep happening and there are influences from different styles that come in, inevitably.

9592 So it's very active, very vibrant, and I think a radio station such as this, plus the wonderful package of benefits to help feed the garden, as it were, will -- actually, it has the potential of transforming Ottawa into a major centre for jazz performance and jazz studies and all of that kind of thing, especially since it was broadcast on the radio the other day that the population of Ottawa is now fourth in country to Toronto, Montreal, Vancouver. Ottawa is the fourth largest city in the nation at this point.

9593 So I think with all of these things put together, a jazz station here has a very bright future and the kind of package that you see here I think is a wonderful thing for this city.

9594 COMMISSIONER CARDOZO: Well, thanks very much, Dr. Gillingham.

9595 We wouldn't you to leave without some reciprical gift from us, so I thought in your theory courses, I have a great idea for you. In the 17 series you could have a course on whether or not the CRTC, sub-category 34 is properly defined.

9596 DR. GILLINGHAM: That's good. We would ask those questions. You might like to know that we include African drumming in that particular course.

9597 THE CHAIRPERSON: It should take a full semester.

9598 DR. GILLINGHAM: Yes, it's good exercise.

9599 THE CHAIRPERSON: Thank you.

9600 Madam Secretary.

9601 Mr. John D. Geggie.

INTERVENTION

9602 THE CHAIRPERSON: Good evening, Mr. Geggie.

9603 MR. GEGGIE: Good evening, bonsoir, Madam Chair and members of the Commission.

9604 My name is John Geggie, and I appear before you this evening in support of Standard Radio's application for The Wave 97.9.

9605 By way of introduction, I feel it might be useful for me to speak briefly of my credentials in order to put my comments into the correct context.

9606 For almost 20 years, I have been an active musician in the Ottawa/Hull region and a significant part of my activities involve jazz and improvised music.

9607 My activities can be quite varied, from working on personal projects here in town, with groups that are near and dear to my heart, such as Chelsea Bridge where I might duo with baritone saxophonist David Mott, to playing with an array of different musicians from the area and elsewhere on recordings and other playing engagements.

9608 In addition, my work has required me to travel throughout Canada, the United States and Europe in collaboration with such international artists as D.D. Jackson and David Murray. Finally, I am a teacher at several institutions including Carleton University, the University of Ottawa and Queen's University in Kingston.

9609 During my formative years here, I was fortunate to be able to hear and see the finest of the area's jazz musicians, people such as Roddy Ellias, David Hillinger, Huey O'Connor, Kirk McDonald and Vernon Isaac. Later I was able to study with some of them, and finally I was blessed and honoured to be asked to play with them.

9610 En ce moment, ce concept d'être impliqué dans la communauté de jazz était le facteur clé à ma prise de décision de devenir musicien. Ce processus d'être uni aux autres musiciens de jazz locaux, soit comme admirateur, élève ou collègue, continue même aujourd'hui.

9611 L'un des moyens le plus important pour moi d'apprendre à jouer le jazz était d'écouter beaucoup de musique, du style jazz classique ou voire plus récent. Il semble que le système de stéréo chez mes parents et sa table tournante tenait le secret et la magie de plusieurs sons et dénouements qui se sont dévoilés au fil des années.

9612 Je continue d'être fasciné, motivé et inspiré en écoutant les enregistrements des grands de jazz de notre temps, ainsi qu'aux étoiles montantes de la création.

9613 I feel that my experience as a jazz musician in the Ottawa/Hull region permits to state with confidence the need for a smooth jazz radio station in the National Capital Region.

9614 There is a rich and enthusiastic community of jazz artists here. There is a need and a desire for us to be heard on the radio in order to share our heart with our audiences.

9615 As an active Canadian jazz musician, I feel comfortable in stating that one of the most critical issues is not only being able to create and record one's musical vision, but also to be able to have it heard by a discerning listening audience.

9616 Licensing Standard's proposal will get us the airtime needed to bring our creative vision to successful fruition.

9617 For the local musicians who are trying to create their own identity in terms of jazz, it is essential that there is a forum and a financial support to allow the fruits of their individual vision to be heard, and that the listening audience is aware of their importance in the community.

9618 I am also supportive of Standard's proposal due to the tremendous support that it will provide Canadian jazz artists. This support includes a commitment to showcasing our music, promoting our CDs, as well as airing artists features and biographies on the new station.

9619 Standard's strong support for Canadian jazz artists is also demonstrated in its broad and well thought through Canadian talent development package.

9620 Many people view jazz as an intoxicating and constantly shifting synthesis of musical influences and styles, temperamental chorus with a personal voice and sound of each improviser. Cultivating and encouraging this in Canadian jazz artists is, of course, of the utmost importance.

9621 As a jazz educator, I have experienced teaching at a number of schools and universities. In addition, for the past eight years, I have been a collaborator and clinician at an Ottawa-based jazz workshop called Jazz Works.

9622 Our workshop welcomes people of all ages and experience to find out more about this exciting and fluid creative art form. Jazz Works has an annual three-day workshop for jazz vocalists and instrumentalists of all levels, ranging in age from 15 to 65.

9623 It takes the form of an artistic retreat and is held on the shores of Christie Lake, about 80 kilometres from here. The program itself, which allows the participants to interact directly with some of Canada's leading jazz musicians, includes workshops on composition, improvisation and jazz history, all tempered with a strong emphasis placed on small group performance.

9624 The workshop has a key influence in spreading interest and knowledge of jazz since, over the years, I have found that an interest in jazz is nurtured in people when they have the opportunity to listen to and experience it firsthand.

9625 Informed listening and exposure to all aspects of this music allows the newer, as well as the older jazz fan, to create personal opinions and decisions and this, in turn, nurtures a climate of learning and a thirst for further education. This is as true for the enthusiastic adult listener as it is for the high school student.

9626 A jazz radio station could provide the all important oral and historical context for the history of jazz. In addition, an awareness and respect for the musicians of the area and what they are doing would create a grassroots interest in the local jazz scene.

9627 Standard's proposal to invest $10,000 per year with this project will assist Jazz Works and continuing to attract top Canadian jazz musicians in the years to come and will assist the workshop in its ongoing desire in providing a higher level of jazz education in the Ottawa/Hull region.

9628 It is but one more example of Standard's significant commitment towards supporting Canadian jazz artists and the Canadian jazz community.

9629 En terminant, Madame la Présidente et chers membres de la Commission, j'aimerais énoncer que Standard a proposé d'approvisionner la région de la capitale nationale d'une source bien en demande par les artistes de jazz au Canada avec un soutien parallèle pour la communauté de jazz de chez nous.

9630 Ce type de sources et soutien immédiat pour le jazz est indispensable à la survie des artistes dans cette région. J'affirme donc mon soutien à la demande de permis de Standard à servir la région d'Ottawa/Hull à l'indicatif Wave 97,9.

9631 I would like to take this time to thank you for providing me with an opportunity to appear before you today and I would be happy to entertain any questions.

9632 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Geggie.

9633 Commissioner Demers, please.

9634 CONSEILLER DEMERS: Bonsoir, Monsieur.

9635 M. GEGGIE: Bonsoir.

9636 CONSEILLER DEMERS: Vous venez justement de parler de ce point-là et dans votre lettre vous indiquez qu'une station de jazz "would serve to strengthen the jazz community".

9637 Comme vous êtes professeur, vous êtes dans le milieu de travail du jazz et tout ça, est-ce que vous pouvez m'indiquer la réaction qu'ont les étudiants dans votre milieu de même que les professionnels qui sont comme vous dans ce milieu-là? Qu'est-ce qu'il arrive quand on annonce, ou quelle est l'attente qu'ils peuvent avoir lorsqu'une entreprise propose une station de jazz dans la communauté? Qu'est-ce qui se passe? C'est un projet, ce n'est pas encore la réalité, alors est-ce que c'est le "talk of the town"?

9638 M. GEGGIE: Moi j'enseigne beaucoup à des élèves privés, des étudiants qui sont jeunes, des vieux, de tous les âges, et ils sont tous intéressés de s'informer plus sur la musique qu'ils essaient de jouer.

9639 Donc même s'il y a une proposition pour un projet, il y a vraiment un intérêt qui est très, très fort parce que si on veut jouer une musique, c'est non seulement une question de jouer les notes, mais c'est de connaître l'histoire, de connaître tout le passé, et peut-être l'avenir, dans un certain style de musique, une certaine esthétique de musique.

9640 Donc quand il y a des choses proposées comme le camp de Jazz Works qui existe maintenant depuis huit ans, il y a tellement d'intérêt avec les jeunes dans les écoles et aussi les professionnels, les gens qui travaillent durant la journée, qu'ils veulent s'améliorer, ils veulent s'informer de plus en plus.

9641 CONSEILLER DEMERS: Et tous ces gens sont sans doute aussi intéressés donc à l'entendre à la radio.

9642 M. GEGGIE: Bien sûr.

9643 CONSEILLER DEMERS: Ça fait partie de leurs préoccupations.

9644 M. GEGGIE: Parce que c'est non seulement une question d'écouter un disque compacte mais de chercher ou de découvrir d'autres musiques, d'autres genres, surtout les gens de chez nous, et les gens canadiens aussi, il y a beaucoup d'intérêt avec ça. Bien sûr, il y a de grands noms de jazz dans le monde. Tout le monde connaît le nom de Miles Davis ou de Dizzy Gillespie ou de Charlie Parker, même il y a tellement de monde qui connaissent le nom du fameux Oscar Peterson qui est un Canadien. Mais il y a beaucoup d'intérêt avec mes élèves, avec les gens que je connais à connaître la musique canadienne qui est dans le style de jazz.

9645 CONSEILLER DEMERS: Merci, Monsieur.

9646 M. GEGGIE: Merci.

9647 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la Présidente.

9648 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Geggie.

9649 M. GEGGIE: Merci.

9650 LA PRÉSIDENTE: Et nous sommes impressionnés de votre patience, d'être resté avec nous jusqu'à la fin.

9651 M. GEGGIE: Mais moi aussi je suis très impressionné de votre patience.

--- Rires / Laughter

9652 LA PRÉSIDENTE: Merci.

9653 M. GEGGIE: Bonne soirée.

9654 LA PRÉSIDENTE: Bonne soirée.

9655 Madame Poirier, je crois que c'est -- this is the last intervenor in Phase III that we hear today.

9656 MS POIRIER: There is --

9657 THE CHAIRPERSON: But for the Standard intervenors.

9658 MS POIRIER: Yes.

9659 THE CHAIRPERSON: And there will be one left tomorrow morning?

9660 MS POIRIER: Exactly, yes.

9661 THE CHAIRPERSON: And now we hear -- go ahead.

9662 MS POIRIER: The Canadian Independent Record Production Association, Brian Chater.

INTERVENTION

9663 THE CHAIRPERSON: Good evening, Mr. Chater.

9664 MR. CHATER: Good evening, Madam Chair.

9665 You will note my power of public speaking. I can drive everybody out.

--- Laughter / Rires

9666 MR. CHATER: But Gary will stay so that he can heckle me. He promised to stay.

9667 THE CHAIRPERSON: He almost left, now you have him back in his chair. I wish I could have been as efficient with my children.

--- Laughter / Rires

9668 MR. CHATER: Thank you, Madam Chair.

9669 Good evening, Madam Chair and Commissioners.

9670 I am pleased to appear at this hearing regarding new licences for the Ottawa/Hull market. As the Commission is only too well aware the world is rapidly evolving and technologies are delivering changes that must be addressed by all involved so as to ensure that the best interests of Canada and Canadians are served as effectively and successfully as possible in the future.

9671 As we state in our written brief, CIRPA continues to be concerned with the issue of musical diversity in markets across Canada and we reiterate our request that the Commission take note of this issue when making its decision on these licences.

9672 The U.S. experience has clearly shown that with ownership concentration there is fact diminishing competition in markets as jointly owned stations are repositioned to present advertisers with an overall audience package with music being merely used as a means to achieve this objective.

9673 CIRPA does not feel that this is the policy approach of the Commission, particularly given its recent decision on the licensing of new owners and diverse formats in several markets such as Hamilton, Calgary and Toronto, and CIRPA feels that the Commission's approach is beneficiary to all parties, from citizens to licensees.

9674 Changes in the structure of broadcasting are, of course, inevitable and are only concerns to CIRPA when issues of musical diversity and Canadian content are in play.

9675 In this regard, we note the Commission's continuing commitment to these objectives. CIRPA is also of the view, as we state in our written response, that given the character of the Ottawa/Hull market we feel it is appropriate and germane for the Commission to give appropriate consideration to the linguistic balance of the population in its discussions. This in essence is our intervention.

9676 We would just like to once again note the key points raised in our written brief, the sort we would appreciate the Commission considering in its deliberations. These are formats that create musical diversity, higher levels of Canadian content or better, new players as owners, benefits package at a higher level of funding. The benefit should be primarily targeted towards producing and marketing recordings for a particular musical format and linguistic considerations.

9677 This concludes our intervention. We thank you for your time. I would be happy to answer any questions you may have.

9678 Thank you.

9679 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Chater.

9680 Commissioner Pennefather.

9681 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you, Madam Chair and good evening Mr. Chater.

9682 MR. CHATER: Good evening.

9683 COMMISSIONER PENNEFATHER: I guess I would like you to expand on your third paragraph in your comments this evening, and it was obviously a centrepiece of your written brief as well.

9684 You are saying here that your concerns with musical diversity and the concern is related to ownership concentration.

9685 Could you expand a little more on the relationship between that ownership concentration and musical diversity?

9686 MR. CHATER: I think what is happening is that in many instances you find that -- I was just reading today when I was sitting at the back, there was an article in today's Marketing talking about the Canadian experience in which it is generally a given by broadcasters that the prime demographic is 25 to 54. People or stations tend to be moving to that and their program, if you like, become somewhat more squeezed.

9687 I mean, obviously if you are looking at a particular demographic there are going to be some genres of music which will appeal less to that demographic than others would and, therefore, it tends to in a lot of markets sort of squeeze the programs as it would, there will be less variety. Many stations will be playing a great number of the same records.

9688 COMMISSIONER PENNEFATHER: I see. So you are saying it's an advertiser-driven --

9689 MR. CHATER: In some respects, there is nothing wrong with that. I mean, radio is business advertising. That's what its function is, to sell advertising time, otherwise you would go out of business, but what is happening -- particularly in the U.S. and probably at some point in Canada too -- is you are seeing the, if you like, lessening of diversity in programming, even on stations which are normally different, although the records are in fact the same.

9690 COMMISSIONER PENNEFATHER: So when you say formats to create musical diversity, what do you mean?

9691 MR. CHATER: Well, as we are seeing some here today. I mean, for example, the other one we see little of in Canada is the so-called triple A format, the format which basically you see quite a bit of in the U.S. which is if you want to call it the Bruce Cockburn format, for lack of a better name, but that style of music, Shawn Cockburn, Bruce Cockburn. That format is -- there are quite a few stations in the U.S. that use it, very little in Canada.

9692 Again, as you know, CIRPA doesn't intervene on what is ownership, put forward as applicable formats, but that's one for example that there is very little of in Canada and it's noticeable. Some Canadian artists do better in the States than they do here because obviously there is a format there to play.

9693 COMMISSIONER PENNEFATHER: Well, as you know, we don't regulate format either.

9694 MR. CHATER: Absolutely.

9695 COMMISSIONER PENNEFATHER: But I think what I am hearing you say is we do, however, look at a number of other issues which bring the issue of format, mainly Canadian content, certainly the demographics and the impact on the market, which there are ways to look at this.

9696 So if I understand what you are saying there is a tendency to play the same records because that drives a certain demographic which is one that, at least in the United States, that advertisers are looking to and that's the force that you are worried about.

9697 MR. CHATER: Yes, and to some extent I would think, judging from what our members tell us, the same would apply in Canada, if you like. By no means is everybody playing the same records, but there is, if you like, a diminution of the amount of product being squeezed because the prime format is 25 to 54. There are a variety of genres that people in that age group would like, but it tends to push towards the middle ones that than ones spread out.

9698 COMMISSIONER PENNEFATHER: Well, I think you are probably aware of the discussions we have been having, and we have had some of them this afternoon. The Commission categories in fact, in public notice 2000-14 have just been redefined, and I think particularly in discussing Category 34 we have looked at that very point. Would you agree?

9699 MR. CHATER: Yes, I would.

9700 COMMISSIONER PENNEFATHER: You make also the comment in your written brief that the Ottawa market could have several licences.

9701 MR. CHATER: Yes.

9702 COMMISSIONER PENNEFATHER: Does your research tell you how many?

9703 MR. CHATER: No, but we like more rather than less.

9704 COMMISSIONER PENNEFATHER: And what research are you referring to?

9705 MR. CHATER: We look at the size of the market -- I think the gentlemen just remarked there. It would seem likely there will be space for more stations. If you look at the various applications, they seem to indicate that there wouldn't be a particular problem if one, or maybe even two new licences, possibly even three, depending on again where they were place in the differential on the markets we are trying to attract and the various combinations thereof.

9706 I mean, Ottawa clearly is a growing market. You are licensing into a market which, as I was reading in the paper this morning, even though there have been substantial layoffs the actual drop in the employment has been very, very little because they have been picked up by smaller technological companies. I think the employed dropped minimally. And it would seem likely -- I mean, over the last 20 years it seems to be, according to me, and therefore in the future it would become a reasonably major conglomeration.

9707 COMMISSIONER PENNEFATHER: Just another question, a little bit back on the other point. It's not mentioned in your brief so I'm not sure if you want to address it. But isn't the fact that exposure to a very broad range of artists by, let's say the younger demographic -- I am thinking of a certain 20 year old I know well. The day he discovered Frank Sinatra, I will never forget, and he won't stop playing him now, and that came through the Internet, obviously.

9708 MR. CHATER: Oh, yes, obviously.

9709 COMMISSIONER PENNEFATHER: So don't you think that that is a force that in some sense addresses your point about diversity? That the demand will start being broader anyway.

9710 MR. CHATER: To answer your question, yes, I mean obviously we will see -- quickly it will happen, perhaps not quite as fast as I think you will. There will be Internet users -- if we ever get to this, the potential for putting as many stations as you like on the air.

9711 I mean, I was just in London a couple of weeks ago at an Internet sounds convention. I met with a gentlemen that runs MTVI, which is the Internet version of MTV in the U.S. They have done considerable research and one of the points he brought up was in fact that the PC usage doesn't take away from television and radio. It takes away from leisure time and the point, which I found very interesting, he said that in the studies they were doing most people, in fact, according to the numbers they put down, actually live 30 hours a day. So there is a lot of multi-tasking going on.

--- Laughter / Rires

9712 THE CHAIRPERSON: Lawyers.

9713 MR. CHATER: So you think you have trouble, go talk to those guys. But he called it multi-tasking, that's what he said.

9714 THE CHAIRPERSON: I thought only lawyers did that. I think --

9715 MR. CHATER: You have heard the lawyer jokes too.

9716 THE CHAIRPERSON: A lawyer jailed because he was billing 27 hours a day.

9717 MR. CHATER: Only 27?

--- Laughter / Rires

9718 COMMISSIONER PENNEFATHER: Well, thank you for those observations.

9719 Those are my questions.

9720 MR. CHATER: No problem at all.

9721 THE CHAIRPERSON: That's what we take back to our Chairman, that we have 12-hour days.

9722 MR. CHATER: Exactly. Again, I commend you. Honestly, I'm glad it's you not me doing this.

9723 THE CHAIRPERSON: Thank you for coming to speak to us.

9724 MR. CHATER: Thank you.

9725 THE CHAIRPERSON: And have a good evening in Ottawa or are you going back to Toronto tonight?

9726 MR. CHATER: Yes, I have a meeting tomorrow morning at eight.

9727 THE CHAIRPERSON: So tomorrow morning then, we will proceed with one more intervenor in Phase III and then we will proceed to Phase IV.

9728 Alors demain matin il nous reste une intervention dans la Phase III et ensuite nous procéderons à la Phase IV.

9729 Bonne soirée à tous.

9730 I thank our personnel for patiently waiting for us, not to mention my colleagues.

--- Whereupon the hearing adjourned at 1950 to resume on Wednesday, May 30, 2001 at 0900 / L'audience est ajournée à 1950 pour reprendre le mercredi 30 mai 2001 à 0900

Date de modification :