TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET:
Multiple broadcasting and ownership applications &
applications further to Public Notice CRTC 2000-153
"Call for applications for a broadcasting licence to carry on
a radio programming undertaking to serve Ottawa/Hull"/
Demandes de radiodiffusion et de propriétés multiples ainsi
que des demandes suite à l'avis public CRTC 2000-153
"Appel de demandes de licence de radiodiffusion visant
l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio
pour desservir Ottawa/Hull"
HELD AT: |
TENUE À: |
Conference Centre
Portage IV
Outaouais Room
Hull, Quebec |
Centre de Conférences
Portage IV
Salle Outaouais
Hull (Québec) |
May 29, 2001 |
le 29 mai 2001 |
Volume 6
Transcripts
In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.
Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Multiple broadcasting and ownership applications &
applications further to Public Notice CRTC 2000-153
"Call for applications for a broadcasting licence to carry on
a radio programming undertaking to serve Ottawa/Hull"/
Demandes de radiodiffusion et de propriétés multiples ainsi
que des demandes suite à l'avis public CRTC 2000-153
"Appel de demandes de licence de radiodiffusion visant
l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio
pour desservir Ottawa/Hull"
BEFORE / DEVANT:
Andrée Wylie |
Chairperson / Présidente |
Joan Pennefather |
Commissioner / Conseillère |
Andrée Noël |
Commissioner / Conseillère |
Jean-Marc Demers |
Commissioner / Conseillèr |
Andrew Cardozo |
Commissioner / Conseiller |
ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:
Lynne Poirier |
Hearing Manager and Secretary
/ Gérante de l'audience et
secrétaire |
Donald Rhéaume
Matilda Haykal-Sater |
Legal Counsel / conseillers
juridiques |
HELD AT: |
TENUE À: |
Conference Centre
Portage IV
Outaouais Room
Hull, Quebec |
Centre de Conférences
Portage IV
Salle Outaouais
Hull (Québec) |
May 29, 2001 |
le 29 mai 2001 |
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
|
PAGE / PARA NO. |
PHASE III |
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR |
Commission scolaire des Draveurs |
1369 / 7822 |
Jean Perras |
1395 / 7946 |
École polyvalente Nicolas-Gatineau |
1411 / 8019 |
Commission "Hull, ville en santé" |
1448 / 8178 |
Commission Jeunesse de Hull |
1475 / 8311 |
Conseil des écoles publiques de l'est de
l'Ontario |
1488 / 8366 |
Alliance des radios communautaires du
Canada / Productions RirOLarmes |
1543 / 8668 |
Rafal Piatek |
1673 / 9258 |
John D. Geggie |
1734 / 9602 |
Canadian Independant Record Production
Association |
1743 / 9663 |
Hull, Quebec / Hull (Québec)
--- Upon commencing on Tuesday, May 29, 2001 at 0900 / L'audience débute le mardi 29 mai 2001 à 0900
7817 THE CHAIRPERSON: Order, please.
7818 Bonjour, mesdames et messieurs. Nous
sommes prêts donc à continuer la Phase III de cette
audience.
7819 We are ready to proceed with the rest
of Phase III of the hearing.
7820 Madame la Secrétaire, s'il vous
plaît.
7821 Mme POIRIER: Merci, madame la
Présidente. Nous allons débuter avec l'intervention
présentée par la Commission scolaire des Draveurs, M.
François Jetté.
INTERVENTION
7822 LA PRÉSIDENTE: Bonjour.
7823 M. JETTE: Bonjour. Madame la
Présidente, mesdames, messieurs les Commissaires,
mesdames, messieurs, d'abord merci de nous recevoir.
7824 Je suis Directeur général adjoint de
la Commission scolaire. C'est une Commission scolaire
qui a 20 000 élèves, des jeunes du primaire et du
pré-scolaire, donc des tout petits, et du secondaire.
Nous donnons aussi de l'éducation aux adultes.
7825 Je dois vous dire dans un premier
temps -- puis je ne vous parlerai pas longtemps de moi,
mais je vais vous dire que je suis nouvellement nommé.
Alors ça fait seulement quelques mois que je suis en
poste, mais cela a tout un intérêt puisqu'avant ça,
j'étais directeur d'une école et j'ai eu la chance de
vivre le projet de Radio Enfant dans l'école cette
année même.
7826 Alors dès le début de l'année, nous
avons mis en place un comité de travail qui a permis,
avec des parents, des enseignants et, bien sûr, les
élèves, de produire des émissions radio pendant plus
d'une journée, donc de vivre quelque chose de très
réel. Nous avons diffusé sur l'ensemble du territoire
de l'Outaouais.
7827 J'aimerais vous parler,
effectivement, dans un premier temps, de cette
expérience, parce que je pense que c'est ce qui est
peut-être le plus éclairant dans ce projet.
7828 Au ministère de l'Éducation, il y a
eu, ces dernières années, tout un vent de changements
qui nous a amené à avoir des programmes d'enseignement
qui sont axés sur la réalité, donc de permettre aux
élèves de vivre des activités qui se rapprochent le
plus de quelque chose de réel, qui donne un sens à ce
qu'ils font, ce qui les motive, les intéresse, les
amène parfois en conflit cognitif, c'est-à-dire à un
moment dans la démarche d'apprentissage où ils ne
savent plus exactement mais où l'intérêt est très vif.
Et c'est le moment que l'enseignant peut choisir à ce
moment-là pour enseigner quelque chose de nouveau qui
va s'intégrer facilement et qui va intéresser tous les
élèves.
7829 Le projet de Radio Enfant nous a
permis de vivre effectivement de nombreux conflits
cognitifs. Je dirais que dans ma carrière, je n'ai
jamais vu quelque chose qui avait suscité autant
d'occasions d'enseigner des situations, d'enseigner des
notions, de faire faire des apprentissages aussi voulus
par les élèves.
7830 Je vous donnerai l'expérience, une
parmi tant d'autres, mais celle d'un groupe d'élèves de
troisième année. Donc, on parle d'enfants qui ont
environ huit ans, sept, huit ans, et qui avaient choisi
de développer dans leur classe le thème de l'espace.
On sait comment ça peut intéresser les élèves de parler
de l'espace.
7831 Mais parmi toutes leurs recherches,
ils en sont arrivés à la volonté de parler à Mme Julie
Payette. On connaît la personne, on sait jusqu'à quel
point elle peut être sympathique, mais malheureusement,
Mme Julie Payette est à l'extérieur du Canada, elle
était à Moscou.
7832 Alors après de nombreuses
communications par courrier électronique que les élèves
ont rédigées, qu'ils ont appris à adresser
correctement, ils ont parlé à l'agence spatiale
canadienne par courrier électronique qui les a
renseignés sur l'endroit où se trouvait Mme Payette,
ils ont communiqué avec l'agence à Moscou, ils ont
finalement rejoint -- et toujours en utilisant le
courrier électronique, ils ont fini par rejoindre Mme
Payette qui a convenu d'un rendez-vous téléphonique
avec eux autres à une date précise et qui leur a dit, à
partir de votre projet, je suis prête à répondre à vos
questions pendant une trentaine de minutes ce jour-là.
7833 Pour avoir un son optimal, on a fait
affaires avec une station de radio locale qui nous a
offert son équipement, parce que vous comprenez bien
que de faire un enregistrement téléphonique à partir de
Moscou, on n'avait pas de garantie que ce serait
extrêmement intéressant sur le plan simplement
d'audition.
7834 Alors effectivement, tout ça s'est
mis en branle avec la volonté de tout le monde, et nous
avons eu la chance d'avoir une entrevue avec Mme
Payette.
7835 Mais qu'est-ce que les élèves ont
appris là-dedans? Bien sûr, tout ce qui est possible
d'apprendre sur le métier d'astronaute qui n'est
certainement pas à la portée de tout le monde. Mais
ils ont appris et surtout, à formuler des questions qui
allaient être intéressantes et qui allaient livrer du
contenu, qui allaient donner la chance à Mme Payette de
répondre à des enfants de sept, huit, neuf ans et qui
allaient créer tout un intérêt.
7836 De ces 30 minutes d'entrevue, les
jeunes ont pu en choisir les meilleurs extraits. Donc,
sur le plan technique, ils ont appris à se débrouiller
là-dedans.
7837 Il y a eu du français, de la
technologie, il y a eu toute cette possibilité pour
l'école de montrer aux jeunes à s'exprimer, et surtout
je dirais que dans cette classe, il y a eu de la place
pour chaque élève.
7838 On a malheureusement dans notre
société trop souvent des projets qui visent que
l'élite. Mais là, on a eu de la place pour chacun, que
ce soit dans la préparation et la publicité, parce
qu'on savait que ce serait un tant fort dans notre
programmation que cette entrevue avec Julie Payette, ne
serait-ce que la publicité que les jeunes ont préparée
pour dire, ne manquez pas à telle heure notre
rendez-vous avec une personne célèbre. Ne serait-ce
que ces éléments-là pour l'élève qui a travaillé, il a
appris différentes choses, mais il a été fier d'être à
l'école.
7839 Je tiens à vous dire que dans
l'Outaouais, on vit un énigme sur le plan de la
scolarité. Nous avons malheureusement le taux
d'abandon scolaire le plus élevé de la province, et
curieusement, des résultats scolaires dans la moyenne
comme le reste de la province, et très curieusement, le
plus haut taux de diplômés. Qu'est-ce qui se passe à
la fin du secondaire? On a des élèves qui décrochent
et qui veulent aller travailler au salaire minimum
parce que c'est tentant d'avoir des biens.
7840 Quand on a un projet qui intéresse
l'élève, qui développe dans son milieu et qui rassemble
l'ensemble des jeunes autour d'une nouvelle culture, on
a de grandes chances de garder ces élèves-là à l'école
et leur permettre ultimement de se développer puis de
faire les meilleurs choix pour eux.
7841 Ce qu'offre la radio, c'est cette
chance de réfléchir sur soi, de se projeter dans
l'avenir par les nombreuses occasions de réfléchir sur
différents sujets.
7842 J'ai parlé de l'espace, mais on sait,
dans une programmation de radio, l'infinité des sujets
qu'on peut aborder.
7843 Alors pour les jeunes, cette
possibilité-là de s'exprimer, de rechercher, de
construire, c'est quelque chose de nouveau qui s'offre
à eux.
7844 J'ajouterai, puis j'en ai parlé un
peu, que c'est aussi l'occasion pour eux de développer
ce que nous dans nos programmes on a appelé les
"compétences transversales". Donc, tout ce qui est
technologie de l'information et des communications,
donc tout ce qui est ordinateur permet de communiquer
puis de faire toutes ces recherches. Donc, le lien est
établi tout de suite là.
7845 Je pense que ça fait quand même un
peu le tour, dans un premier temps, de ce que nous
offre comme possibilité la radio, en pensant que dans
la société il n'y a que chez les jeunes en milieu
scolaire qu'il y a un segment de la société aussi
intense et important qui fait unanimement la même
chose; c'est-à-dire être à l'école en train de
s'éduquer.
7846 Tout le reste de la société va dans
différentes voies, celui du travail, celui de ne pas
travailler, celui d'être en voyage, celui de faire
toute autre chose. Mais chez les jeunes de cinq à 16
ans, on est certain qu'ils sont tous à la même place en
train de partager le même but.
7847 Actuellement, il y a-t-il quelque
chose pour eux pour se développer et communiquer entre
eux? Alors, c'est ce qu'on recherche et on a une
possibilité qui est devant nous.
7848 Je pense que, évidemment, la seule
chose qui ne soit pas très compatible dans tout ça avec
la mission de l'école, c'est le risque de s'en aller
vers quelque chose qui soit trop commercial ou un abus
de publicité qu'on ne viendrait pas nécessairement à ce
que nous recherchons.
7849 Mais les sources de financement,
comme celles qui proviennent du un pour cent (1%)
relatif à des transactions qui viennent d'avoir lieu,
celle de Astral, pourraient très bien soutenir nos
projets, notre projet pendant au moins les cinq
prochaines années et mettre en place toute la structure
nécessaire à ce que ce projet-là --
7850 Mme POIRIER: Monsieur Jetté,
excusez-moi, monsieur Jetté, vous dépassez les dix
minutes permises. Est-ce que vous pouvez conclure,
s'il vous plaît?
7851 M. JETTÉ: Certainement. Alors, vous
voyez qu'il y a des possibilités sur le plan du
financement et je terminerai en concluant que sur le
plan régional, l'Outaouais occupe est un endroit
stratégique pour s'assurer de la promotion du français
tant chez nos amis des Conseils scolaires de l'Ontario
que chez nous et que je crois que c'est là une valeur
essentielle, fondamentale, qui serait supportée,
soutenue par l'obtention d'un projet comme celui qu'on
vous présente.
7852 Alors, madame la présidente,
monsieur, madame les Commissaires, je vous remercie.
7853 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Vous êtes
bien monsieur Nadeau?
7854 M. JETTÉ: Non. Je suis François
Jetté. Je pense qu'il y a eu changement à l'horaire.
7855 LA PRÉSIDENTE: Mais c'est le Conseil
scolaire des Portages?
7856 M. JETTÉ: Moi, je suis Commission
scolaire des Draveurs.
7857 LA PRÉSIDENTE: Des Draveurs, ah!
voilà.
7858 M. JETTÉ: Je crois que sur votre
horaire je devrais être en quatrième place.
7859 LA PRÉSIDENTE: Oui, j'avais mal --
7860 M. JETTÉ: Mais ne vous en faites
pas, de toute façon, monsieur Nadeau et moi-même
travaillons ensemble aux mêmes priorités régionales.
7861 LA PRÉSIDENTE: Et les commentaires
que vous avez faits rejoignent ceux de monsieur Nadeau
aussi.
7862 M. JETTÉ: On aurait probablement dit
les mêmes choses.
7863 LA PRÉSIDENTE: Certainement les
commentaires pendant votre représentation au sujet du
financement. Vous avez sans doute suivi un peu ou
discuté un peu de la présentation à date du projet
Radio Enfant et le fait que, nous, nous devons nous
inquiéter un peu aussi de la possibilité de mettre en
-- de vraiment mettre le projet en place comme il a
été proposé.
7864 Vous avez soulevé ce matin le
transfert Astral qui, évidemment, n'est pas encore
devant nous et il faudrait que ce soit en plus
approuvé. On soulève aussi dans certains documents, et
vous l'avez soulevé ce matin, la possibilité d'avoir
accès au fond de la production canadienne qui provient
vraiment d'un pourcentage des revenus des câblots.
7865 Est-ce que les Conseils scolaires
sont en mesure de discuter de cette chose-là ou l'ont
fait avec ceux qui sont en charge de ce fonds-là?
7866 M. JETTÉ: Je ne crois pas que ça a
été fait nécessairement en tant qu'organisme scolaire.
Bien sûr, les représentants du projet l'ont
possiblement fait ou ont entrepris des choses de ce
côté-là, mais comme Commission scolaire, actuellement,
non, on n'est pas -- on n'a pas fait ce type
d'approche.
7867 LA PRÉSIDENTE: Mais je vois que
comme Commission scolaire vous vous inquiétez de la
possibilité de commercialisation du projet.
7868 M. JETTÉ: C'est un abus de
commercialisation. Il y a certainement, là --
7869 LA PRÉSIDENTE: Qu'est-ce que vous
considérez un abus?
7870 M. JETTÉ: Alors, si on devait être à
chaque, je ne sais pas, moi, 15 minutes obligés de
passer une publicité qui inciterait les jeunes à aller
acheter telle marque d'espadrilles, on serait
probablement dans de l'abus. Mais si on a une
publicité qui dit aux jeunes, buvez du lait, je ne
crois pas qu'on ait -- ce n'est pas incompatible avec
la mission de l'école.
7871 Si on a une publicité qui nous
provient des organismes sociaux qui nous dit tel vaccin
est disponible, bien je pense que c'est très
acceptable.
7872 Il y a de la publicité qui est
compatible avec la mission. Il y en a qui -- il y a de
la publicité de type commercial qui ne peut pas l'être.
Celle qui est axée sur la consommation et tout celle
qui est axée sur les services ou sur la qualité de la
vie et de la responsabilité, ne serait-ce que de dire
aux jeunes qui ont 16 ans, 15 ans, quand tu conduis une
voiture, bien, tu ne peux pas -- tu ne pourrais pas
boire de l'alcool. Ainsi, toutes ces choses-là qui
sont très --
7873 LA PRÉSIDENTE: Vous n'obtiendrez pas
beaucoup d'argent pour ça.
7874 M. JETTÉ: Non, mais, écoutez, ça, on
est conscients, mais c'est ce que je vous dis. C'est
qu'il y en a de la publicité qui est possible, il y en
a d'autre qui serait -- qui serait vraiment à plus haut
risque.
7875 LA PRÉSIDENTE: Je vous passe à
madame Pennefather qui, je crois, a des questions pour
vous.
7876 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci,
madame la présidente. Bonjour, monsieur Jetté. Le
projet pilote, on a fait référence ce matin dans la
lettre du 27 avril, ça a duré combien de jours?
7877 M. JETTÉ: Alors, la diffusion comme
telle à notre école a duré une journée. Alors, 24
heures, si vous voulez. Je devrais dire plutôt de 14
ou 16 heures, quelque chose comme ça.
7878 LA PRÉSIDENTE: C'est ça que je
pensais.
7879 M. JETTÉ: Mais la préparation, c'est
quelque chose qui a duré quelques mois parce que
c'était la première. Donc, maintenant, on sait comment
faire. On a appris. On a appris tout. On a appris
comment faire une grille de mise en onde, et caetera.
7880 Par contre, si on a 30 écoles dans
une commission scolaire, comme chez nous on a 30 écoles
primaires, on a trois écoles secondaires où les jeunes
sont extrêmement plus autonomes et ont infiniment de
choses à dire. Une fois qu'on a appris ça du contenu,
il y en a.
7881 LA PRÉSIDENTE: Et vous pensez que
parce que c'est une grande différence de faire, oui, la
préparation, mais une diffusion d'une journée et,
après, d'avoir une station radio comme on dit 24 heures
sept jours par semaine, est-ce que vous pensez que les
commissions scolaires et, disons, tout le système
d'éducation est prêt à prendre ce genre d'activités
pendant les prochaines années parce que c'est -- vous
devrez être d'accord avec moi, c'est une chose un
projet pilote, une autre chose une station de radio de
24 sur sept.
7882 M. JETTÉ: Oui, oui, je m'entends
très bien avec vous sur ça. J'ai aucune inquiétude par
rapport à ça. J'ai vraiment pas d'inquiétude parce que
ce qu'on a vu dans certaines écoles -- certaines écoles
ont pris trois jours de diffusion. Il y en a qui sont
à leur deuxième année et qui ont pris des semaines
complètes.
7883 L'intérêt est toujours là. La
demande pour en faire plus est là et comme je vous dis,
nous, on a parlé dans notre Commission scolaire,
finalement, de trois écoles parce que c'était une
première, c'était expérimental, mais entendre les 30
autres, tout le monde veut participer, tout le monde
veut avoir du temps.
7884 Moi, mon inquiétude, c'est beaucoup
plus de manquer de temps.
7885 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je pense
que, vous avez dit ce matin que le projet a été un
succès pour les raisons que vous avez très bien
décrites sur le côté formation-éducation.
7886 Mais est-ce que vous avez aussi fait
des sondages pour savoir si cela a été aussi un succès
pour ceux et celles qui ont écouté la radio?
C'est-à-dire la radio, c'est une question de diffusion
et d'auditoire aussi. Sur ce côté-là, qu'est-ce que
vous en pensez?
7887 M. JETTE: Bien écoutez, je dois vous
dire qu'on n'est pas équipé avec des maisons de sondage
pour savoir exactement ce que la clientèle en pense.
7888 Maintenant, on a reçu des lettres,
des témoignages, des appels de plusieurs personnes qui
nous ont dit l'intérêt pour cette diffusion-là.
7889 J'avais aussi vérifié avec les
étudiants qui sont au niveau universitaire en leur
disant -- Les stagiaires qui viennent en éducation
chez-nous ont des contacts, et j'avais dit, écoutez,
telle date, c'est des jeunes qui font la radio.
Voulez-vous écouter ça? Vous m'en reparlerez.
7890 Les personnes à qui j'en ai reparlé
ont trouvé le niveau, la qualité puis l'intérêt dans
ça. Puis je tiens à vous dire que c'est sûr que de
notre oreille d'adulte, on peut avoir moins d'intérêt.
Mais je vous dirai que de mon oreille d'adulte, j'ai
peu d'intérêt à entendre une station rock. J'en ai
plus pour entendre une station qui diffuse d'autres
types de musique.
7891 Mais les enfants, qui constituent un
segment important de la société, comme je vous ai
expliqué, entre cinq et 16 ans, ils constituent tout un
segment de la société qui ont des droits, quant à nous.
Et c'est leur offre ce droit d'avoir quelque chose qui
est fait par eux et fait pour eux. Actuellement, il
n'y en n'a pas.
7892 Alors quand Radio-Canada ou autre
décide de donner une petite heure aux enfants, c'est à
peu près tout.
7893 CONSEILLERE PENNEFATHER: Vous dites
dans la lettre du 27 avril qu'il y avait peut-être les
gens qui pouvaient, pour quelque raison que ce soit,
avoir encore des réserves. Qu'est-ce que c'était la
nature de ces réserves?
7894 M. JETTE: Je ne suis pas certain que
vous parlez de ma lettre à moi. Est-ce que c'est bien
moi qui signe, François Jetté?
7895 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui, c'est
ça.
7896 M. JETTE: Ah bon. Je ne me rappelle
pas d'avoir dit ça. Peut-être que le contexte de la
phrase m'aiderait.
7897 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est une
phrase qui dit que, en effet, les réserves non plus.
Mais vous avez dit,
Plusieurs de nos écoles ont
participé très activement aux
activités de Radio Enfant, Radio
Ado, et ceux et celles qui
pouvaient, pour quelque raison
que ce soit, avoir encore des
réserves non en plus -- (Tel
que lu)
7898 Quelles étaient les réserves dont
vous avez fait référence?
7899 M. JETTE: Effectivement, les
réserves, c'était de dire, est-ce que tous les
enseignants vont être intéressés, est-ce que tous les
enseignants vont vouloir faire ça avec leur classe.
7900 Mais ce qu'on se rend compte, c'est
qu'effectivement, la prise en charge par l'élève --
parce que c'est ça la Radio Enfant. C'est que la prise
en charge par l'élève, c'est pas quelque chose qui
vient compliquer le travail de l'enseignant. Ca vient
lui fournir les occasions d'enseigner ce que l'élève a
besoin pour être capable d'aller plus loin dans son
projet puis être capable de communiquer.
7901 Et ça, l'ensemble des sciences de
l'éducation vous confirmerons que c'est la tendance
internationale que de penser qu'on ne peut pas juste
enseigner.
7902 Alors ce qu'on veut, c'est avoir, pas
des têtes bien remplies, mais des têtes bien faites,
donc des gens qui sont capables d'apprendre comment on
apprend. Et la mission, c'est celle de l'enseignant.
Quand il est devant cette situation-là avec l'élève, il
peut lui montrer des nouvelles choses qui l'aident à
aller plus loin. C'est à cette occasion-là qu'il
apprend.
7903 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci,
monsieur Jetté.
7904 M. JETTE: Je vous remercie.
7905 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je vous
remercie d'être ici avec nous ce matin.
7906 Merci, madame la Présidente.
7907 LA PRÉSIDENTE: Merci. Conseiller
Demers.
7908 CONSEILLER DEMERS: Merci, madame la
Présidente.
7909 Bonjour, monsieur.
7910 M. JETTE: Bonjour.
7911 CONSEILLER DEMERS: Juste une
question, étant donné que vous êtes le premier ce
matin. Peut-être que je ferais une hypothèse pour vous
faire commenter. C'est que la demande de Radio Enfant
est pour une fréquence qui couvrirait un grand étendu.
7912 Par contre, le Conseil a certaines
politiques concernant l'usage de fréquences beaucoup
moins puissantes de radio expérimentale dans des écoles
qui couvre un terrain beaucoup plus restreint, mais
d'un autre côté, où il peut y en avoir plusieurs.
7913 Ma question serait de vous demander
de nous dire pourquoi vous croyez que l'usage de cette
fréquence puissante, entre guillemets, fait partie du
projet que vous épousez et pourquoi?
7914 M. JETTE: Je dois vous dire que je
crois que c'est essentiel. C'est essentiel parce qu'on
doit participer à créer une nouvelle culture chez les
jeunes. Alors une culture, c'est quelque chose que
tout le monde partage, quelque chose qui va nous
différencier de nos voisins américains et d'autres pays
ou d'autres régions simplement.
7915 Mais nous, dans l'Outaouais et dans
l'Outaouais francophone de l'Ontario on a à partager
des valeurs fondamentales, et l'occasion de s'en parler
de Gatineau jusqu'à Renfrew ou à Maniwaki ou autrement,
c'est pour les jeunes une occasion de participer à
cette culture-là et de décrocher de cette tendance à
n'écouter que de la musique anglaise. Il n'y a rien de
mal à écouter des auteurs anglais ou américains ou
anglais du Canada. Il n'y a pas de problème. Mais
quand on ne fait que ça, là, il y en a un problème.
7916 Alors le partage d'une culture, il
faut que ça se fasse à une échelle suffisamment grande
pour que le bassin culturel soit partagé par un nombre
important de jeunes. C'est l'occasion qu'ils ont.
C'est de faire connaître ce qu'ils sont, ce qu'ils
aiment, ce qu'ils veulent. C'est l'occasion pour eux
de se projeter dans l'avenir. C'est ce qui va les
garder à l'école, effectivement, de voir plus loin.
7917 Alors, moi je me dis, c'est en
partageant ces rêves-là collectivement qu'ils vont
vouloir former une société plus tard. Je ne pense pas
que c'est dans le microcosme d'une école secondaire qui
en fait déjà de la radio. C'est très intéressant pour
eux actuellement.
7918 Mais d'être capable de communiquer
avec nos amis qui sont dans d'autres polyvalentes ou
qui sont dans d'autres villes mais qui partagent une
même région, une même économie, je pense qu'il y a là
tout un intérêt.
7919 CONSEILLER DEMERS: Puisque vous avez
été près de ce projet, est-ce qu'il y a eu le
moyen-terme, c'est-à-dire que, comme vous indiquez, il
y a plusieurs écoles qui en ont, qui ont un projet
radio.
7920 Est-ce qu'il y a eu, par exemple, des
échanges à travers une ligne téléphonique qui a fait en
sorte que trois, quatre, deux, 10 de ces projets radio
ont fait l'expérience de diffuser, si vous voulez, en
réseau, pour employer des mots qu'on connaît mieux?
Est-ce qu'il y a eu ce moyen-terme-là pour évaluer ou
pour vivre ce que c'est qu'un échange assez sinon
régulier, du moins assez long?
7921 M. JETTE: Je ne suis pas certain que
je suis tout à fait sur le plan technique ce que vous
me dites. Ce que je peux vous assurer, c'est que les
élèves de l'école où j'étais ont écouté les élèves des
autres écoles pour voir comment ça se passait ailleurs
et ont découvert là, soit des pièces de musique, soit
des reportages, soit des façons de faire qui les ont
intéressés.
7922 Moi, je sais que les élèves chez-nous
ont fait ça. Ils avaient tout un intérêt à écouter ce
qui se passait ailleurs et non pas de travailler en
compétition, mais de travailler en coopération, donc,
mettre ensemble certaines pièces de musique qui ont
intéressé tout le monde ou certaines façons de faire
qui ont rejoint tout le monde. Il n'y pas un esprit
derrière ça de compétition entre les écoles.
7923 CONSEILLER DEMERS: Je ne voulais pas
insinuer ça.
7924 M. JETTE: Non, mais j'en profite
pour vous le dire.
7925 CONSEILLER DEMERS: Vous n'avez pas
un exemple que vous pourriez me donner où votre école,
l'école que vous dirigiez, avec deux ou trois autres,
il y a eu une entente que, je ne sais pas, à 10 heures
et demi -- peut-être que l'exemple de Julie Payette
avait quelque chose à voir et vous me le direz si c'est
ça -- mais où il y aurait eu 10 écoles en même temps
une même programmation, soit venant d'un bout ou soit
venant de l'autre ou partagée qui aurait --
7926 Je cherche un exemple de quelque
chose que vous auriez fait qui pourrait ressembler à ce
que c'est que d'utiliser une fréquence qui va de
Prescott à Maniwaki.
7927 M. JETTE: Ecoutez, je dois vous dire
que dans un premier temps, on s'est approprié un petit
peu l'environnement radiophonique mais que je ne crois
pas qu'on était rendu là.
7928 Mais à la vitesse où les projets de
sont développés dans les écoles, je dois vous dire que
je pense que c'est quelque chose qui ne prendrait pas
de temps. Je ne vous dis pas que chez mes amis de
Hull, à l'École du Grand Boisé, qui ont été les
premiers à faire ce type de projet-là, il n'y a pas
déjà des choses comme ça qui existent, je l'ignore.
7929 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur.
Merci, madame la Présidente.
7930 LA PRÉSIDENTE: Merci, monsieur
Demers.
7931 Monsieur Jetté, puisque vous êtes là
et prêt à discuter avec nous, une discussion qui
pourrait se faire c'est, pourquoi est-ce que cet
instrument-là, comme instrument éducatif doit aussi
être transmis sur une fréquence comme 89,9 pour avoir
la valeur éducative? Il y a un décalage, il me semble,
entre l'activité elle-même et la diffusion de cette
activité-là dans le spectre de façon semblable à celle
d'une radio commerciale, et on peut discuter ou se
demander s'il n'y aurait pas une position mitoyenne ou
des outils différents qui pourraient vous permettre de
mettre l'outil éducatif en vigueur sans devoir vous
fier sur une fréquence de cette envergure-là et de tout
ce que cela implique au niveau investissement, et
cetera.
7932 Je pense que souvent, nos questions
tournent un peu autour de ça. Il reste à nous
persuader qu'il y a un lien naturel entre les deux,
l'écoute du produit de cet outil éducatif et la valeur
de l'outil éducatif comme éducation. Comprenez-vous?
Si les enfants eux-mêmes, par exemple, pouvaient
s'entendre, est-ce que c'est nécessaire que toute la
population de l'Outaouais les entende pour que ça ait
une valeur éducative comme telle?
7933 M. JETTE: Si vous me permettez, je
vais prendre un chemin qui va vous apparaître un petit
peu éloigné mais qui est toujours dans le domaine de
l'éducation. Rares sont les occasions où ce qu'on
produit est quelque chose de réel.
7934 Je vous donne l'exemple d'un étudiant
de la formation professionnelle. Ce sont des étudiants
qui ne sont pas au Cégep, qui sont au niveau secondaire
mais qui apprennent un métier. Son métier, lui, c'est
d'apprendre à faire des pièces de satellites. Alors il
apprend à faire des pièces de satellites puis il les
jette dans la poubelle, parce que ça ne va pas sur un
satellite les pièces qu'il fait.
7935 LA PRÉSIDENTE: Vous seriez surpris
de voir les lampes que j'ai à la maison et les
cendriers!
---Rires\Laughter
7936 M. JETTE: Je vous dis maintenant
qu'à Trois-Rivières, il y a un centre de formation
professionnelle qui fait affaires avec une usine qui
fabrique des satellites et les pièces qui sont faites
par les étudiants s'en vont sur les satellites.
7937 Alors cet élève-là et la pièce qu'il
a fabriquée est dans l'espace. Qui peut dire ça au
Québec? Quel étudiant peut dire, ce que je fais, c'est
dans l'espace?
7938 Quel étudiant peut dire, au Québec,
moi, quand je parle, tout le monde peut m'entendre s'il
choisit de m'entendre? C'est la réalité. C'est ça
vivre une situation qui est réelle, qui n'est pas
fictive. On peut faire faire toutes sortes de projets
aux élèves, mais quand ces projets-là deviennent ancrés
dans la réalité, ils prennent tout leur sens.
7939 Mais c'est son parent, c'est
différentes personnes, c'est des personnes âgées, c'est
un peu tout le monde qui ont un goût de cette fraîcheur
de quelque chose qui est différent et qui n'est pas --
puis disons-le, qui n'est pas stéréotypé comme un
ensemble de postes radiophoniques, qu'il faut regarder
le calendrier pour savoir -- pas le calendrier, mais il
faut regarder le numéro du poste pour bien savoir à
quel poste on est, sinon il n'y a rien de plus pareil
d'un poste à l'autre.
7940 Mais quand c'est fabriqué par des
enfants, il y a quelque chose de différent qui nous
dit qu'on est dans ce segment important de la
population qui va nous produire quelque chose de
différent, quelque chose qui a un niveau, une qualité
professionnelle, sans aucun doute, mais différent, par
exemple.
7941 Alors, y a-t-il une place pour
quelque chose de différent?
7942 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie,
monsieur Jetté. Nous vous remercions tous de votre
présentation.
7943 M. JETTÉ: Je vous remercie.
7944 LA PRÉSIDENTE: Madame la secrétaire,
s'il vous plaît.
7945 Mme POIRIER: Merci, madame la
présidente. Je m'excuse pour la confusion de tantôt.
La Commission scolaire des Portages ne pouvant être
présente, la Commission scolaire des Draveurs a demandé
de passer en premier. Je voulais juste clarifier et on
retourne maintenant à l'ordre établi. Monsieur Jean
Perras, s'il vous plaît.
INTERVENTION
7946 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, monsieur
Perras.
7947 M. PERRAS: Mesdames, messieurs les
Conseillers. Alors, je viens ici devant vous plaider
la cause de la Radio Enfant en tant que parent, en tant
qu'éducateur et aussi en tant que conseiller municipal
de la petite municipalité de Chelsea qui est très peu
connue quand je fais le tour du Canada, mais quand je
leur dis que c'est là qu'il a le fameux Lac Meech, tout
le monde sait où est-ce que c'est.
7948 Je vous parle d'abord en tant que
parent parce que ma fille de 10 ans va à l'école du
Grand-Boisé depuis cinq ans et elle a participé aux
deux derniers événements de la Radio Enfant les quatre
jours de l'an dernier puis les deux jours de cette
année.
7949 Moi, j'ai enseigné, j'enseigne encore
à l'occasion. J'ai fait de la formation d'enseignants
en cours d'emploi dans les facultés d'éducation et en
presque 30 ans de carrière, j'ai jamais vu un projet
éducatif susciter autant d'intérêt, pas juste chez les
enfants, mais chez les enseignants et chez les parents.
7950 Je ne sais pas comment ça s'est passé
dans les autres écoles, mais je sais que chez nous les
parents ont été impliqués à un très haut niveau. J'ai
participé à ces cessions-là des enfants pendant les
quatre jours et les deux jours.
7951 J'ai vu les parents être aussi
excités que leurs enfants parce qu'on utilisait le
médium de la radio pour faire de l'éducation et aussi
passer des messages. Alors, j'ai vu du sérieux, de
l'enthousiasme chez les enfants, chez les parents et
chez les éducateurs. Et de ma carrière d'éducateur,
j'ai rarement vu ça.
7952 Surtout dans un contexte où la
plupart des Ministères de l'éducation au Canada
développent de plus en plus une approche pédagogique
qu'on appelle "l'approche par projet"; c'est-à-dire, au
lieu de seulement faire de l'éducation in vitro dans la
salle de classe, on essaie de créer des projets
communautaires, des projets locaux, des projets
scolaires qui vont faire que ça va engager les jeunes
dans quelque chose de plus tangible, de plus concret.
7953 D'ailleurs, je vous rappellerai qu'il
y a plusieurs années au Québec, la Commission de la
jeunesse avait fait une étude sur le décrochage
scolaire. Et cette commission-là et je crois que
d'autres commissions à travers le pays ont conclu qu'un
des problèmes qui est lié au décrochage scolaire, c'est
justement que le jeune ne peut pas faire le lien entre
l'école et la vraie vie. Il a de la misère à faire ce
lien-là, à faire ce pont-là et entre ce qui se passe.
7954 Moi, je peux vous dire que la Radio
Enfant a fait ce pont-là, c'est mon observation d'avoir
regardé ce projet-là évoluer depuis deux ans.
7955 La pédagogie par projet a aussi créé
chez les jeunes du Grand-Boisé et, j'imagine, chez les
jeunes de autres écoles à travers la région des
compétences telles que la création de grille-horaire,
faire des entrevues, créer des textes, le radio-roman
et puis peut-être une précision à apporter. Le deux
jours et le quatre jours de radio ne démontrent pas
tout le travail qui s'est fait pendant des mois.
7956 Alors, c'est là qui est l'intérêt de
cette radio-là. C'est que pendant deux, trois, quatre
mois les jeunes ont travaillé sur des textes, sur des
entrevues, ont créé des espaces pour apprendre la
technologie, et caetera.
7957 Tout ce que je sais, c'est que, vous,
vous êtes sensibles à l'éducation des médias.
L'éducation aux médias telle que préconisée par les
télévisions, par les programmeurs au Canada,
institutionnalisés récemment par le Media Awareness
Centre, c'est une chose de faire de l'éducation des
médias, mais c'est une chose d'exercer le travail de
média, de travailler dans un média tel que la radio
pour justement apprendre, développer ses connaissances,
et cetera.
7958 Le Conseil, je vous parle aussi en
tant que conseiller municipal. On a passé une
résolution, je crois que vous en avez eu des copies où
on répète un peu ce que je viens de vous dire, mais on
met l'accent sur la participation des jeunes aux
communications.
7959 On a aussi mis l'emphase sur une
programmation mettant en valeur les orientations de la
municipalité de Chelsea à l'égard de sa jeunesse, puis
qui permettra à l'ensemble de nos services municipaux
d'acquérir une présence de façon beaucoup plus
régulière dans ce type d'activité-là. Puis, enfin,
c'est difficile dans les petites municipalités surtout
en campagne, de développer une espèce de mentalité
régionale, puis pas juste du côté québécois, mais du
côté de l'Ontario. Je pense que ce médium-là a ce
potentiel.
7960 Est-ce que ça se fait présentement?
Peut-être à très petite échelle au compte-goutte, mais
je pense qu'avec le temps on a un outil là qui pourrait
créer de l'unité entre les deux régions, entre les deux
ponts, créer un pont entre ces deux régions-là.
7961 C'est quelque chose que je sais qui a
toujours -- que le CRTC a toujours `coeur, comment
créer une unité à travers ce pays-là. Moi, je peux
vous dire que ce projet-là a tout le potentiel parce
que c'est un projet qui, fondamentalement, au niveau
éducatif et pédagogique a son assise actuellement.
7962 Monsieur Jetté a parlé de tout
l'aspect publicitaire, moi aussi je viens intervenir
dans le même sens. Je crois que la Radio Enfant
devrait être affranchie de messages publicitaires. Je
crois que, actuellement, en Amérique du Nord il y a
quelqu'un -- un expert en marketing me disait récemment
qu'il y a entre 3 000 et 4 000 messages de façon
quotidienne qu'on reçoit. Je trouve que c'est
beaucoup. Il y en a beaucoup sui sont orientés vers la
jeunesse, qu'on veut en faire des consommateurs.
7963 Je crois qu'il y a d'autres sources
de financement. J'ai parlé récemment avec des
fondations canadiennes, avec des programmeurs au Canada
et il y a un intérêt marqué pour ce type de nouvelle
approche à la radio.
7964 Je crois que ce serait intéressant de
se forcer tant au fédéral, qu'au municipal, qu'au
régional, qu'au provincial, que dans l'entreprise
privée, les fondations canadiennes, de trouver des
sources alternatives de financement pour justement
affranchir l'école pour ce besoin-là de messages
publicitaires.
7965 Je pense que vous êtes au courant de
ce qui se passe aux États-Unis avec Channel One. Je
crois que ce serait regrettable si vous arriviez à
donner les ondes aux enfants de créer une espèce de
Radio One pour les enfants où on serait investis, où
cette radio-là serait investie par les messages
publicitaires.
7966 Je crois que le CRTC au cours des
dernières années a trouvé intéressante toute l'approche
de la câblo-éducation, Cable in a classroom qui est
affranchie de messages publicitaires et qui est quelque
chose qui est hautement apprécié par le monde scolaire.
7967 Je sais que les ministères de
l'Éducation, les centrales syndicales d'enseignants,
les commissions scolaires à travers le pays apprécient
la câblo-éducation, Cable in a classroom, justement
parce qu'elle est affranchie de messages publicitaires
où on peut faire de l'éducation purement et simplement.
7968 Pour ce qui est d'autres sources de
financement, je vous rappellerai que l'Association
canadienne de câblo-télévision à travers son fonds
canadien de télévision a des financements pour la
production de la télévision. Je ne vois pas pourquoi
on n'essaierait pas de construire quelque chose où il y
aurait un type similaire de fonds canadiens pour le
développement de la radio à travers le pays, du même
niveau d'importance, c'est-à-dire plusieurs centaines
de millions de dollars par année.
7969 Je crois que ça pourrait être aussi
un projet expérimental parce que j'en ai parlé un peu
partout au Canada depuis quelques années de ce
projet-là et je peux vous dire que les 18 000 écoles
élémentaires et secondaires à travers le Canada
pourraient être hautement intéressées par un projet de
cette envergure-là.
7970 Je crois qu'il y a d'autres régions
qui seraient prêtes à développer cette Radio Enfant-là,
enfant et jeunesse et peut-être qu'à travers ça
pourraient se développer des réseaux d'amitié et
toujours je reviens à ce fer de lance du CRTC de créer
un peu plus d'unité à travers le pays, entre les
régions et entre les différentes populations.
7971 Je vais m'arrêter là. J'ai écouté ce
que monsieur Jetté -- ce serait redondant si je
reprenais tout ce qu'il a dit parce que je suis
d'accord avec son approche. J'ai lu les lettres qui
ont été présentées par monsieur Nadeau et, moi,
j'entérine ces commentaires-là.
7972 LA PRÉSIDENTE: Merci, monsieur
Perras. Le Conseiller Demers, s'il vous plaît.
7973 CONSEILLER DEMERS: Merci, madame la
présidente. Bonjour, monsieur Perras.
7974 M. PERRAS: Bonjour.
7975 CONSEILLER DEMERS: Alors, vous
faites vôtre les réponses de monsieur Jetté, mais je
reviendrais au moins sur celle qui -- pour vous
entendre avec tous les chapeaux que vous portez ce
matin.
7976 Sur le fait que l'intervention devant
nous, c'est parce que Radio Enfant veut utiliser une
fréquence. Toute la valeur du projet et tout ce qui
est fait et tout le résultat actuellement, c'est
certainement dans le domaine des éducateurs que ça se
trouve en particulier. Alors, le moyen utilisé, c'est
d'avoir fait une demande au CRTC.
7977 Alors, pouvez-vous, de votre point de
vue ou, enfin, élaborer, aller plus loin que monsieur
Jetté, si vous êtes capable, puis si vous avez des
idées différentes?
7978 C'est toujours sur le fait que ça
prend une fréquence, celle-là ou une autre, mais une
fréquence qui couvre un large espace et je vous dis
tout de suite, j'ai déménagé d'un côté de la rivière et
de l'autre et j'ai jamais pensé que je changeais de
région, alors, c'est moins sur ce point-là. Je pense
que ça couvre des gens qui ont un intérêt ensemble.
7979 Mais pourquoi est-ce que c'est ce
moyen qui va faire de Radio Enfant son succès plutôt
que d'autres moyens, comme j'expliquais tout à l'heure,
qui sont plus modestes localement. Mais ça ne veut pas
dire qu'ils ne peuvent pas travailler ensemble.
7980 Les avantages de faire ça localement
c'est comme tous les autres moyens de communication de
masse de ce type-là. C'est qu'il y a moyen de
s'occuper de son école et de sa clientèle en même temps
que l'autre s'occupe et s'il y a du commun, on
l'échange.
7981 Vous voyez que je raisonne dans le
monde actuel, alors je voudrais que vous me projetiez à
partir de ça dans le monde que vous voyez dans ce
dossier-là.
7982 M. PERRAS: Écoutez, je vous ai
entendu tantôt parler à monsieur Jetté. Je sais que
madame Wyllie a fait le même commentaire. Je vais vous
répondre par une question. Pourquoi une Radio Enfant
ne devrait pas avoir la même fréquence qu'une radio
adulte? Qu'est-ce qui fait qu'une Radio Enfant où
l'enfant est un des acteurs principaux tant au niveau
de la distribution que la programmation, pourquoi ça
aurait moins de valeur qu'une radio adulte? Je me pose
cette question-là.
7983 Surtout un pays comme le Canada qui a
signé la Charte des droits des enfants qu'on va fêter
bientôt, après dix ans, pourquoi les enfants n'ont pas
le droit de parole au même niveau que les adultes? Les
adultes ont combien de postes de radio et de télévision
qui leur est dédié de façon particulière, des
centaines, puis on va en donner encore des centaines
bientôt avec toutes les chaînes spécialisées.
7984 Je crois que c'est pas beaucoup de
demander que les enfants aient un poste de radio dans
une région comme Ottawa Hull où on va pouvoir
expérimenter une chose -- ce processus-là éducatif,
mais ce processus-là aussi de communication. Les
jeunes ont des choses à communiquer. Ils ont des
choses importantes à dire puis on ne leur donne pas de
place publique pour pouvoir s'exprimer.
7985 Je veux dire, à un moment donné où la
violence, puis ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les
enseignants à travers le Canada, où la violence à
l'école augmente, où j'entendais ce matin un médecin
dire qu'il y a peut-être un tiers de nos enfants qui
pourraient souffrir de cholestérol, où le décrochage
scolaire n'est pas réglé dans ce pays, où dans
certaines régions on a des problèmes de racisme, et
caetera, et caetera, pourquoi ne pas permettre aux
jeunes de se parler entre eux autres, de s'écouter, de
définir des thèmes qui leur sont chers. Je ne vois pas
pourquoi, moi, on ne le permettrait pas ça.
7986 CONSEILLER DEMERS: Je vous remercie,
monsieur Perras. Merci, madame la présidente.
7987 LA PRÉSIDENTE: Oui. Monsieur
Perras, quand vous posez la question pourquoi pas une
radio comme celle des adultes; de fait, ce n'est pas
votre intervention écrite et vous-même ce matin vous
dites : "elle doit être affranchie de messages
publicitaires". Et voilà.
7988 Il faut que ce soit que les
investissements et les capacités d'exploitation soient
là et, justement, les radios adultes, c'est comme ça
qu'elles fonctionnent. C'est avec la publicité.
Alors, ce que nous essayons de rechercher, c'est
comment nous assurer, nous, que ce projet-là, s'il
était mis en vigueur, pourrait continuer dans publicité
et en visant toujours les enfants plutôt que peut-être
cibler de plus en plus une démographie de plus en plus
âgée pour pouvoir attirer plus facilement la clientèle.
7989 Nous essayons de faire, de marier le
projet et nous avons répété plus d'une fois aux gens de
Radio Enfant que nous partageons leur enthousiasme pour
l'idée. Il faut y mettre, évidemment, une composante
réalisation et une composante de réalisme.
7990 Donc, c'est spécial dans le sens que
vous ne voulez pas de publicité et nous avons un peu de
difficulté à voir où l'investissement -- d'où viendrait
l'investissement.
7991 Par exemple, vous êtes conseiller
municipal, est-ce que la municipalité de Chelsea
utiliserait en partie ses revenus pour supporter ou
appuyer ou investir dans cette radio?
7992 M. PERRAS: Il faudrait en parler
avec le Conseil, mais moi j'appuierais, lorsqu'on fait
de la publicité --
7993 LA PRÉSIDENTE: Cela n'a pas été
fait?
7994 M. PERRAS: Pas encore.
7995 LA PRÉSIDENTE: Personne n'a discuté
de ça avec le Conseil, par exemple?
7996 M. PERRAS: Non.
7997 LA PRÉSIDENTE: Alors, vous, vous
êtes enthousiaste et vous supportez l'idée plutôt en
portant votre chapeau d'éducateur que celui de
conseiller municipal.
7998 M. PERRAS: Oui, mais je peux vous
dire que j'en ai parlé à des entreprises de
programmation canadiennes, puis il y a un intérêt de ce
côté-là. J'en ai parlé à quelques fondations
canadiennes, dont certaines très importantes, qui ont
démontré de l'intérêt. Je ne peux pas nommer les noms
parce qu'ils m'ont demandé de ne pas en parler.
7999 Je ne voudrais pas qu'on crée deux
standards, un pour la Radio Enfant puis un pour un
projet tel que Cable in the Classroom, où le CRTC a
très bien accepté ce projet-là dans le passé. Il n'y a
pas de commerciaux. Les écoles l'acceptent très bien.
Il ne faudrait pas --
8000 LA PRÉSIDENTE: Maintenant, monsieur
Perras, on peut me corriger si je comprends mal. Cable
in the Classroom n'occupe pas un canal 24 heures par
jour. C'est justement un projet très innovateur qui
constitue à faire un `download' de programmation
pendant la nuit qui ensuite pourrait être utilisé par
les écoles et qui n'a pas de publicité. Alors c'est
justement un projet innovateur qui est supporté ou
appuyé par les câblodistributeurs mais qui n'utilise
pas un canal conventionnel à la journée. Et c'est
justement, je crois, les propos de M. Demers.
8001 Est-ce que vous avez étudié d'autres
façons de réaliser ce projet sans devoir y mettre les
investissements énormes qui normalement doivent
utiliser la publicité, à moins que vous puissiez nous
montrer que vous avez, de fait, des investisseurs prêts
à supporter le projet.
8002 Je ne sais pas si le personnel a
quelque chose à ajouter, mais c'est justement ce que je
comprends de Cable in the Classroom. C'est très
innovateur dans le sens que ça utilise une partie du
temps pour transporter un choix de programmes avec un
catalogue et les professeurs peuvent choisir ce qu'ils
veulent et il n'y a pas de publicité.
8003 Maintenant, ce n'est pas exactement
un parallèle, mais c'est quand même un projet qui
dessert très bien les salles de classe que vous avez
vous-même soulevé, mais qui le fait de façon
innovatrice plutôt que de copier exactement la méthode
de service spécialisé.
8004 Alors c'est intéressant que vous ayez
soulevé ce projet qui est finalement innovateur et qui,
à ce que je comprends, fonctionne très très bien.
8005 M. PERRAS: Ecoutez, il y a à peu
près 300, 400 heures que Cable in the Classroom produit
à chaque mois puis qui, effectivement, c'est plutôt la
nuit.
8006 Mais je peux vous dire que
l'acceptation de Cable in the Classroom depuis cinq ans
par le monde de l'éducation, c'est dû en grande partie
parce qu'il n'y avait pas de commerciaux. Justement,
le monde de l'éducation au Canada s'opposait à créer un
parallèle entre Cable in the Classroom et ce qui se
fait aux États-unis où les commerciaux ont envahi le
système scolaire, puis on oblige même les enfants à
regarder les commerciaux le matin. Je veux dire, c'est
tout à fait ridicule comme --
8007 LA PRÉSIDENTE: Il y a eu un débat
d'envergure là-dessus.
8008 Mais je ne crois pas que la
programmation Cable in the Classroom, ce soit fait
toujours simplement pour ça. C'est un choix de
programmes qui sont déjà faits, qui sont rassemblés et
qui peuvent être utilisés par les écoles. Alors on en
fait un catalogue, que vous avez sans doute vu.
8009 Nous vous remercions, monsieur
Perras. La difficulté, évidemment, c'est d'arrimer
l'enthousiasme et la valeur du projet avec la réalité
qui frappe toujours à la porte tôt ou tard.
8010 M. PERRAS: Mais comme je vous
disais, j'ai parlé à des gens qui ont des financements
et qui seraient intéressés par ce projet-là. Mais
c'est comme l'oeuf et la poule. Tant qu'il n'y a pas
de fréquence, les gens n'avanceront pas. Mais si le
CRTC voyait d'un bon oeil ce projet-là, moi je pense
qu'il y aurait des gens aux portes pour pouvoir
investir puis peut-être, comme M. Jetté disait, il
pourrait y avoir de la publicité plus de type social où
on parle de problèmes socio-culturels et cetera, puis
on essaie de trouver du financement autour de ça.
8011 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Perras,
l'histoire de l'oeuf à la poule, ça ne fonctionne pas
toujours comme ça. Par exemple, quand Astral va se
présenter devant nous, il va dire, si vous nous
donnez -- si vous approuvez ce transfert, voilà
l'argent que nous dépenserons. Nous avons déjà devant
nous une situation avec une autre qui entre et qui dit,
si nous avons une fréquence, nous appuierons avec un
certain montant d'argent une autre requérante si elle
obtient la fréquence.
8012 M. PERRAS: Oui, mais il ne faut pas
comparer Radio Enfant avec Astral. Je veux dire, on
n'a pas le même capital de fonds puis de financement.
8013 Mais il y a beaucoup de monde --
J'avais un copain qui disait toujours, quand tu n'as
pas d'argent, assure-toi que tu as beaucoup de monde.
Moi, je pense qu'il y a beaucoup de monde derrière ce
projet-là. Il y a tous les enfants des deux régions,
et puis il y a tous les enseignants, puis il y a tous
les parents. Ca commence à faire du monde, ça.
8014 LA PRÉSIDENTE: Mais le proverbe peut
être continué et espérons que tout ce monde-là aurons
de l'argent.
8015 M. PERRAS: Je pense qu'une fois
qu'on va être commencé, il ne devrait pas y avoir de
problème.
8016 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions,
monsieur Perras, de votre représentation.
8017 Madame la secrétaire, s'il vous
plaît.
8018 Mme POIRIER: J'inviterais maintenant
les représentants de l'École polyvalente
Nicolas-Gatineau, Denis Dionne.
INTERVENTION
8019 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, monsieur
Dionne et votre collègue.
8020 M. DIONNE: Bonjour, madame la
Présidente. Comme vous pouvez le constater, je ne suis
pas seul. Ce matin, j'ai également invité une élève
qui a vécu le projet Radio Enfant Ado pendant le Salon
du livre, Marie-France Lacasse, qui aura l'occasion
également de vous adresser la parole.
8021 Alors madame la Présidente, mesdames
et messieurs les Commissaires, bonjour. Ce matin, vous
avez devant vous un enseignant d'une école polyvalente
de l'Outaouais, une polyvalente qui compte 3 000
élèves, et à un moment donné, dans ma carrière
d'enseignant, j'ai proposé à la Commission scolaire un
cours d'initiation à la communication radiophonique.
8022 En 1989, à la polyvalente, sur 3 000
élèves, il y avait deux élèves intéressés à faire de la
radio. Quelques années plus tard, ils se sont
retrouvés plus d'une cinquantaine à vouloir vivre
l'expérience. Et comme c'était une activité scolaire
au point de départ, et à 50 élèves, partager des plages
horaire, ce n'était pas très évident de les encadrer,
c'est là qu'est venue l'idée de proposer un cours
optionnel en quatrième et cinquième secondaire pour ces
élèves et d'ajouter, de garder une partie au niveau de
l'activité quand même pour les émissions du matin.
8023 Année après année, depuis 1994, il y
a toujours 70, 80 élèves de quatrième et cinquième
secondaire qui ont le goût de suivre ce cours. Même
des élèves en difficulté dans certaines matières
veulent absolument réussir leurs cours de
mathématiques, de sciences physiques en quatrième
secondaire pour pouvoir suivre le cours de radio, pour
pouvoir vivre une expérience enrichissante au niveau
d'une équipe de travail parce que la radio, c'est un
travail d'équipe également. Bien sûr, on s'adresse à
un public, une personne habituellement à la fois. On
peut avoir des panels, mais tout le travail au niveau
de la programmation, tout ça se fait à l'intérieur
d'équipes, soit au plan technique -- Marie-France aura
peut-être l'occasion de vous en parler tantôt.
8024 Bien sûr, le cours se veut éducatif,
et c'est lorsque les élèves vivent ou ont à vivre des
expériences concrètes, comme les intervenants de tantôt
le disaient, que là, ils vont s'embarquer davantage.
Lorsqu'on demeure dans une classe et qu'on fait
semblant de vivre une entrevue, c'est jamais comme
vivre l'expérience comme aujourd'hui, une élève se
présenter devant le CRTC.
8025 En classe, on aurait pu jouer le jeu.
Mais lorsque ça va plus loin -- et on parle de plus en
plus, en éducation au Québec, des compétences. On ne
veut plus transmettre seulement un savoir, un
savoir-faire, un savoir-être, mais on veut aussi que
les jeunes acquièrent un certain nombre de compétences
et qu'on puisse les vérifier ces compétences-là et que
eux-mêmes puissent à même le dire qu'ils deviennent
compétents chaque jour en vivant ces expériences. Ils
peuvent mettre à profit les connaissances qu'ils
acquièrent.
8026 De plus, le projet Radio Enfant Ado,
parce qu'au point de départ, moi, comme personne en
communication, comme je le dis un petit peu dans le
mémoire que je vous ai présenté, c'était une de mes
idées. On me l'a volée un peu. Je voulais proposer
ça, une radio communautaire, parce que je crois
beaucoup que les jeunes, les adolescents, les
adolescentes ont plein de choses à partager avec les
adultes autant que les adultes ont des choses à
partager avec eux et avec elles.
8027 Le projet que vous avez devant vous
est encore plus large que celui que, un jour, je vous
aurais proposé puisqu'il va chercher les
Franco-ontariens et les jeunes francophones de
l'Outaouais. Et ça, c'est assez particulier. Cela
donnera la chance à un public, à un auditoire de mieux
comprendre ce que vivent les jeunes francophones
ontariens avec leurs auteurs, avec leurs chanteurs,
leurs chanteuses, les faire découvrir au public de
l'Outaouais d'une façon élargie, et bien sûr, chez les
francophones de l'Outaouais, également d'être entendus
par les jeunes de l'Ontario. Et ça, comme projet,
c'est assez extraordinaire.
8028 Mais le public, ce ne sont pas
seulement les enfants et les adolescents, parce que,
vous le savez très bien, ceux qui écoutent présentement
la radio des adultes, ce sont également des jeunes.
Chez-nous, comme vous le savez, il y a CKTF qui rejoint
un auditoire assez jeune, peut-être 18, 30 ans et même
chez les adolescents et adolescentes.
8029 Moi je crois, et chez-nous, lorsque
j'ai début le cours, je peux dire que dans le
corridors, je n'étais pas très très aimé lorsque j'ai
parlé des règles du CRTC un peu, où on parlait de 60,
65 pour cent de musique francophone et un contenu
canadien en plus, et moi, je suis passé à 75 pour cent
chez-nous. Au début, ce n'est pas évident, même si
nous sommes chez les francophones.
8030 Petit à petit, l'idée a germé et
maintenant, dans les corridors et à l'extérieur, je
n'ai plus de problème.
8031 Les jeunes apprécient la chanson
québécoise et de tous les francophones. Et, ça, ça
m'apparaît très important au plan culturel.
8032 J'allais dire également que nous
avons des talents locaux et j'aimerais bien que par
cette station radiophonique les talents autant
francophones de l'Ontario, des jeunes, des petits, des
chorales, des jeunes auteurs puissent être enregistrés
peut-être à l'intérieur de la station et soient
diffusés, soient entendus et, probablement, à ce
moment-là, de pouvoir devenir des artistes plus
reconnus partout au Canada et même à l'intérieur.
8033 Vous savez très bien que c'est
parfois à travers certains concours qu'on fait la
découverte de grands chanteurs, de grandes chanteuses.
Il suffit d'une chanson parfois pour faire le tour de
la terre.
8034 Alors, moi, j'aimerais bien ça
laisser la parole à Marie-France parce qu'elle est plus
importante que moi, parce que c'est elle qui a vécu
comme adolescente une partie du projet Radio Enfant/Ado
au Salon du livre, alors je lui laisse la parole pour
qu'elle puisse vous parler.
8035 Mme LACASSE: Madame la présidente,
mesdames, messieurs du Conseil, je me présente. Mon
nom est Marie-France Lacasse. Je suis étudiante à la
Polyvalente Nicolas-Gatineau. Je suis une des
personnes chanceuses qui fait partie du cour de radio
cette année. Je fais aussi de la radio étudiante
chaque semaine avec mon équipe. On est quatre puis on
a appris à faire tout ce qui entoure le métier de la
radio -- bien, en gros. Puis on a appris à se
débrouiller comme ça et c'est quelque chose qui, pour
moi, est très important.
8036 Puis, il y a une journée, Denis est
arrivé avec ce projet-là que Radio Enfant/Ado avait
proposé de faire de la radio au Salon du livre de
l'Outaouais 2001. Donc, j'ai embarqué puis, moi et mes
autres compagnes de travail si je peux dire, on a eu la
chance de faire quelque chose qu'on aimait, quelque
chose que pour la plupart de nous va devenir un métier.
Pour la plupart on veut s'en aller en communication et
en radiodiffusion.
8037 Donc, pour nous, ça a été quelque
chose de concrétiser un rêve, une partie de rêve parce
que pour nous c'est un intérêt puis on veut le
concrétiser. C'est ce qui va faire de nous des
personnes heureuses, donc on a bien aimé ça.
8038 Cela nous a permis aussi de ne pas
juste rester dans notre radio étudiante, que d'autres
personnes nous entendent et qu'on nous laisse la chance
de voir autre chose que juste notre petite radio
étudiante, ça nous a permis de voir de plus gros
horizons puis, aussi, ça nous a permis de créer des
liens avec d'autres personnes.
8039 On a appris à faire des entrevues,
toutes sortes de choses comme ça, qu'on n'aurait pas
fait à l'école. Donc, c'est des petites choses comme
ça qui font que ça devient de plus en plus important
pour nous. Puis ça a grandi nos espoirs pour plus
tard, ça nous a laissé voir plus gros, si je peux dire.
8040 Puis comme expérience je pense que,
sincèrement ça a été pour moi la meilleure parce que
c'est ma passion la radio. Donc, pour moi, c'est une
chance qu'on m'a laissée parmi tant d'autres et ça va
peut-être être la seule que je vais avoir, mais au
moins je vais l'avoir eue.
8041 C'est quelque chose qu'ils vont
m'avoir fait confiance à moi et à mes amis puis on va
avoir réalisé au moins quelque chose qu'on va avoir été
fiers de nous, puis ça va nous avoir au moins aidés à
avoir un peu plus confiance en nous parce que, moi,
personnellement, la première journée que je suis
arrivée en onde, j'aurais pas cru que j'aurais réussi à
faire mes trois jours parce que je n'étais pas
"tenable".
8042 J'étais vraiment nerveuse, je ne
croyais pas que je l'aurais fait puis au bout du
troisième jour, j'ai appris à contrôler mes peurs, ma
gêne, puis j'ai réussi à faire mes entrevues. J'ai
réussi à parler en onde, à rester calme puis à faire ce
que j'avais à faire puis apprendre à aimer ça, à
apprécier sans toujours être stressée à savoir
qu'est-ce que les gens vont penser de nous.
8043 Puis, aussi, ça a été vraiment
enrichissant pour nous. C'était quelque chose qui --
comment je pourrais dire, qui a été -- la confiance
qu'on avait peut-être pas au début, on a appris à la
gagner puis à se respecter entre nous, à savoir, puis à
s'entraider, parce que ce n'est pas toujours évident.
Il y a des choses qui peuvent arriver à l'imprévu que,
nous autres, en tant que radio étudiante, en tant
qu'amateurs si je peux dire, on ne sait pas toujours.
8044 Donc, il y a des imprévus qui peuvent
arriver, ce n'est pas toujours évident à vivre, mais on
a eu des gens qui nous ont aidés puis on a réussi à
passer au travers. On apprend chaque jour puis, ça, ça
a été encore mieux pour nous, ça a été plus
enrichissant puis je pense que c'est la meilleure
manière d'apprendre, nous laisser -- nous faire
confiance puis nous laisser aller un petit peu, nous
laisser foncer puis c'est la meilleure chose qu'on
pouvait pas faire pour nous.
8045 LA PRÉSIDENTE: Merci. La
conseillère Noël, s'il vous plaît.
8046 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, je vous
laisse le choix de qui va répondre à mes questions,
mais vous parlez d'un projet et vous nous avez parlé,
mademoiselle Lacasse, monsieur Dionne, d'un projet qui
a été très ponctuel. C'est un projet qui a duré
quelques jours.
8047 Comment, parce qu'exploiter un poste,
une station de radio, c'est pas un jeu, ça dure 18
heures par jours, 365 jours par année. C'est peut-être
le fun pendant trois, quatre jours, mais peut-être
qu'au bout de 150 jours on va avoir d'autres choses à
faire.
8048 Comment voyez-vous faire fonctionner
une station de radio avec des -- on nous a parlé
d'enfant de maternelle jusqu'à des adolescents de
Secondaire V, comment pensez-vous garder l'intérêt 365
jours par année, 18 heures par jour? Puis, à part de
ça, moi, je trouve que 18 heures par jour, c'est pas
mal tard ces ados-là, mais ça c'est à l'époque où
j'avais des enfants de cet âge-là, ils étaient couchés
à 9h00.
8049 Mais, où est-ce que vous allez
conserver l'intérêt?
8050 M. DIONNE: Je pense que c'est assez
facile dans un certain sens parce que la
grille-horaire, sûrement, qui est proposée dans la
région de l'Outaouais, je ne sais pas, il peut y avoir
au minimum une centaine d'écoles, l'école Polyvalente
Nicolas-Gatineau en est une.
8051 Alors, au niveau de la
grille-horaire, si nous avons une heure ou deux semaine
à préparer sur l'ensemble de la programmation, je pense
que c'est assez facile à préparer étant donné, bon, le
matériel chez nous que nous avons. J'en parlais un
petit peu dans le mémoire, au plan technique ça va
assez bien et au niveau des disques également que nous
possédons.
8052 Donc, pour la préparation d'une
programmation dans le respect, je crois qu'il y a aucun
problème de ce côté-là à 32 élèves à l'intérieur du
cours plus une quinzaine au niveau de l'activité, bon,
parce que je n'essaie pas comme enseignant de leur
faire tout faire d'un coup, mais ils ont une demi-heure
de programmation.
8053 Alors, je ne sais pas ce que Radio
Enfant/Ado pourrait nous proposer parce que, moi, je ne
serais qu'un intervenant.
8054 CONSEILLÈRE NOËL: On parle de 126
heures semaine de programmation.
8055 M. DIONNE: Bon, s'il y a une
centaine d'écoles, on parle à ce moment-là déjà de 100
heures, ce serait assez simple. Il peut y avoir des
émissions également qui sont pré-enregistrées. On peut
faire un bloc, préparer un bloc à l'école Polyvalente
Nicolas-Gatineau de trois heures dans la journée ou en
fin de journée et ça peut être diffusé en soirée. Il y
a des étudiants, des élèves qui pourraient avoir ça
comme projet également en soirée.
8056 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant,
l'autre -- prenons ça par l'autre bout. Si vous
obtenez 80-9-9- avec le pattern de diffusion qui
apparaît dans votre mémoire technique ou dans le
mémoire technique de Radio Enfant, ça couvre un assez
grand territoire. L'auditoire ça va être qui? Qui va
écouter Radio Enfant 126 heures par semaine?
8057 Mademoiselle Lacasse, est-ce que vous
écouteriez Radio Enfant 126 heures par semaine?
8058 Mme LACASSE: Personnellement, durant
le Salon du livre, j'étais pas en onde toujours puis
les personnes qui faisaient le Salon du livre avec moi
avaient aussi leur émission et Carrefour était avec
nous pour faire les émissions. J'ai écouté la plupart
des émissions.
8059 Je trouve ça intéressant parce que
c'est comme laisser la relève prendre la place un petit
peu, leur laisser la chance d'avoir leur temps
d'antenne, puis je trouve ça intéressant parce que,
pour moi, je suis contente d'avoir eu ma chance donc,
je suis contente que les autres aient leur chance et
c'est pour ça que j'aime ça les écouter.
8060 CONSEILLÈRE NOËL: Mais ça a duré
trois, quatre jours, votre affaire. C'est ça? 365
jour par année?
8061 M. DIONNE: Pour nous, oui, mais pour
l'ensemble du projet ça a été un mois.
8062 CONSEILLÈRE NOËL: Trois cent
soixante-cinq jours par année, qui va écouter Radio
Enfant 365 jours par année? Les parents ou les
enfants?
8063 M. DIONNE: Moi, je crois que c'est
ouvert à tout le public. C'est certain qu'on vise --
en principe lorsqu'il y a une présentation qui vous est
faite, il y a un créneau de recherche, si on dit les
cinq 18 ans au point de départ.
8064 Moi, je pense, par exemple, dans le
projet que j'avais en tête, au niveau de la Commission
scolaire des Draveurs, au Conseil franco-ontarien des
écoles catholiques ou des écoles publiques, la
présidente de la Commission scolaire a sûrement quelque
chose à dire aux élèves.
8065 Un enseignant qui aurait le goût de
donner certaines explications en soirée en histoire, en
géographie, en mathématiques, en français, il me semble
que ça serait possible. Le directeur général d'une
commission scolaire qui a le goût de s'adresser aux
parents, encore là il y a un public très large. Il
rencontre d'une façon directe dans l'instantané son
public.
8066 CONSEILLÈRE NOËL: Mais je vous
arrête là. Votre directeur de la Commission scolaire
des Draveurs, mettons, qui veut s'adresser à son public
cible avec la fréquence que vous avez, il va s'adresser
aux gens de l'est Ontario. Est-ce qu'ils sont
intéressés à entendre le message du directeur de la
Commission scolaire des Draveurs? Est-ce que ça a un
intérêt pour eux ou si ce n'est pas, justement, un
sujet qui est très topique et qui s'adresse à un public
restreint?
8067 M. DIONNE: L'avantage, je pense,
c'est que là, c'est très large comme possibilité.
8068 CONSEILLÈRE NOËL: Moi, ce qui
m'inquiète, c'est que 365 jours par année, il va
falloir que vous captiviez votre auditoire. Comme
disait madame Wyllie la semaine dernière au moment de
la comparution de la requérante, c'est bien joli les
petites chansons des enfants de cinq ans, hein!
8069 C'est surtout très joli quand c'est
le sien, mais est-ce que vous seriez prêt à en écouter
une demi-heure en ligne quand ce n'est pas les vôtres?
C'est cute, là, c'est vrai c'est cute si c'est -- moi,
je veux dire, si c'était ma petite fille ou mon petit
garçon de cinq ans qui venait chanter sa petite "tune"
en avant, je trouverais ça cute.
8070 Je vais aux concerts de musique de
mes -- maintenant, mes enfants sont plus vieux que ça,
mais je vais à ceux de mes neveux, c'est très joli. Il
faut pas que ça dure trop longtemps, par exemple, puis
365 jours par année, j'aurais un peu de misère à me
faire l'oreille à la chose.
8071 M. DIONNE: Oui, sauf que lorsqu'il y
a une entrevue par un jeune de cinq, six ans qui
interviewe, par exemple, une personne. A l'école
polyvalente on va présenter un théâtre puis il y a des
membres de la télé, de Watatatow qui seront présents,
quand c'est un jeune qui pose la question, qui est
fasciné, ça peut être aussi fascinant pas seulement
pour le père ou la mère, parce qu'il y en a des
émissions de télé qui sont proposées comme ça aussi aux
adultes et qu'on écoute avec grande joie.
8072 CONSEILLÈRE NOËL: Moi, ce que
j'essaie de comprendre, c'est la corrélation qu'il y a
entre les moyens que vous recherchez et ce que vous
voulez faire.
8073 Je trouve que, si vous me permettez
une comparaison extrêmement boiteuse, elles sont toutes
boiteuses, mais celle-là, elle est, par contre, très
imagée. C'est comme si vous vouliez déménager, on s'en
vient, le 1er juillet s'en vient bientôt, vous vouliez
déménager le contenu d'un trois et demi du deuxième au
troisième étage et puis vous vous louez une flotte de
camions au lieu de vous louer un petit diable qui monte
les escaliers et puis d'avoir quelques pairs de bras
pour vous aider.
8074 C'est là que j'ai un problème, moi.
C'est dans la disproportion entre le projet et les
moyens que vous envisagez pour le réaliser. On n'a pas
abordé le point de vue financier, là, qui me tarabuste
aussi, mais on dirait que -- c'est très joli, c'est
très beau, mais je ne peux pas concevoir que
l'auditoire puisse être captivée 365 jours par année,
126 heures par jour par ce contenu-là. Je trouve que
les moyens que vous recherchez ne sont pas en
proportion du projet.
8075 Avez-vous pensé par exemple à du
streaming audio sur ordinateur? C'est une façon et
"Bande à part" de Radio-Canada qui s'adresse aux jeunes
fonctionne de cette façon-là. Ils ne sont pas sur une
fréquence. Ils fonctionnent sur ordinateur. Est-ce
qu'il n'y a pas d'autres moyens techniques que
d'utiliser une fréquence comme la 89,9?
8076 M. DIONNE: Moi, je pense que tous
les moyens de communication sont importants et 365
jours par année, là, les jeunes ont Internet et ils y
vont tout le temps. Et la radio, c'est un média
instantané, où on passe. On n'y reste pas. Il n'y a
pas d'auditeurs, je pense, radiophoniques qui sont 24
heures sur 24. On y va à des fréquences particulières
comme auditeurs, comme nous le faisons pour la
télévision.
8077 Alors c'est au niveau de la
programmation de Radio Enfant/Ado, là, ça devient
important pour aller chercher l'auditoire. Ça, c'est
une autre partie. Moi, ce que je fais comme
intervenant, c'est une partie avec un certain nombre de
personnes au niveau d'une partie de la programmation.
8078 Mais je n'appartiens pas les 125
heures, 128 heures.
8079 CONSEILLÈRE NOËL: Si on change de
sujet, le financement, vous avez mentionné dans votre
mémoire au Conseil:
"Finalement, je ne voudrais pas trop
engager l'école au niveau du
financement, ne sachant pas trop les
objectifs financiers de Radio Enfant/
Ado, mais j'ose croire que les élèves
pourraient, sans aucun doute, donner
un certain montant afin que ce projet
puisse voir le jour."
8080 Est-ce qu'il y a eu des discussions
avec les parents à ce niveau-là? Parce que si je me
rappelle bien, les enfants à ce niveau-là ne sont pas
encore sur le marché du travail. Donc, l'argent qu'ils
ont, à moins que ce soit parce qu'ils ont des
poubelles, couper le gazon et puis ramasser la neige,
ils n'en ont pas beaucoup à leur disposition. Donc, ça
vient directement de la poche des parents.
8081 Est-ce qu'il y a eu des discussions à
savoir si les parents seraient prêts à investir dans le
projet, et si oui, dans quelle proportion?
8082 M. DIONNE: Moi, je n'ai pas fait ces
approches auprès des parents. C'est certain qu'on est
toujours dans l'hypothèse où il y a une présentation
d'un projet de station radiophonique.
8083 Mais moi, j'aime bien ça quand c'est
concret. Une fois qu'on a des réponses, les gens vont
être interpellés à s'engager d'une façon différente.
Chez moi, par exemple, lorsque j'ai un projet au niveau
de la radio, si les jeunes ont fait une campagne de
financement, ils savent très bien pourquoi on va la
faire et à quoi elle va servir.
8084 Là, on parle d'une hypothèse.
J'espère que la réponse sera oui.
8085 CONSEILLÈRE NOËL: Mais c'est un peu
comme la saucisse Hygrade, si vous me pardonnez une
autre comparaison boiteuse.
8086 Nous, on doit s'assurer que les fonds
sont en place pour que ça fonctionne avant de donner le
feu vert. Vous, vous venez dans l'autre sens nous
dire, bien nous, on pourrait peut-être avoir des fonds,
mais on ne peut pas rien concrétiser si vous ne nous
donnez pas la fréquence.
8087 Je veux dire on a déjà vu, comme
madame Wylie le faisait remarquer tout à l'heure, une
des requérantes ici vient nous voir en nous disant, si
vous nous accordez telle fréquence, il y aura tant de
millions qui iront à telle autre requérante et c'est un
engagement qui est ferme, mais conditionnel. C'est ce
que vous ne nous avez pas offert, aucun engagement
ferme, ni conditionnel. C'est seulement on va vous
reparler si vous avez la fréquence et ça, c'est pas des
engagements fermes.
8088 M. DIONNE: C'est peut-être dommage
de voir les choses de cette façon.
8089 CONSEILLÈRE NOËL: C'est notre
mandat, malheureusement.
8090 M. DIONNE: Parce que je suis
convaincu que le gouvernement du Québec, par le biais
du Fonds Jeunesse, ou par le biais du ministère de
l'Éducation ou des Affaires culturelles, qu'il y a
sûrement --
8091 CONSEILLÈRE NOËL: Mais ont-ils pris
tous ces gens-là, toutes ces fondations-là, des
engagements fermes conditionnels à l'obtention d'une
licence? C'est la question que je vous pose. Et ça ne
semble pas être le cas.
8092 M. DIONNE: Malheureusement, non.
8093 CONSEILLÈRE NOËL: J'ai pas d'autres
questions.
8094 LA PRÉSIDENTE: Merci. Le conseiller
Cardozo, s'il vous plaît.
8095 CONSEILLER CARDOZO: Merci, madame la
Présidente. Merci.
8096 J'ai une question sur un autre sujet.
Monsieur Dionne, vous avez parlé d'une chose peut-être
extraordinaire de cette requête: l'opportunité de
travailler ensemble entre les jeunes de l'Outaouais et
les jeunes de l'Ontario.
8097 Avec votre expérience, Monsieur
Dionne et Mlle Lacasse aussi, avez-vous déjà participé
dans d'autres projets comme ça qui vous donnaient
l'opportunité de partage entre les jeunes des deux
provinces? Avez-vous participé dans d'autres projets
qui donnent des opportunités pour travailler ensemble
pour créer des liens entre les francophones de
l'Ontario et les francophones du Québec?
8098 M. DIONNE: Personnellement, non. Je
pense à l'école Polyvalente Nicholas-Gatineau chez nous
où on reçoit à chaque année des élèves de l'étranger,
d'Allemagne, de Suisse, de Norvège, de Finlande, qui
viennent compléter leurs études secondaires chez nous,
dans bien des cas, qui apprennent le français à
l'intérieur d'une année scolaire, et qui réussissent
l'examen ministériel.
8099 Donc, quand même de partager la
culture de d'autres personnes. Également, le
contraire. Bon, des élèves de chez nous qui font des
voyages au plan international pour rencontrer les
autres personnes.
8100 Personnellement, malheureusement,
j'ai assez de la radio chez moi et d'autres projets,
là, mais je n'ai pas celui-là.
8101 CONSEILLER CARDOZO: Mademoiselle,
avez-vous l'expérience de travailler ensemble avec les
francophones? Vous résidez où au Québec?
8102 Mme LACASSE: Pardon?
8103 CONSEILLER CARDOZO: Vous restez ici
au Québec?
8104 Mme LACASSE: Oui, je reste au
Québec.
8105 Personnellement, j'ai jamais eu la
chance de travailler avec les franco Ontariens, mais ça
serait une opportunité que je refuserais pas, c'est
certain.
8106 CONSEILLER CARDOZO: Mais avec les
écoles, vous n'avez pas des opportunités, des sports,
ou d'autres projets avec les jeunes francophones de
l'Ontario? Il existe d'autres projets comme ça?
8107 M. DIONNE: Ça existe dans certains
domaines particuliers. Nous, on l'a expérimenté
pendant le Salon du Livre, mais avec une école
polyvalente de la même commission scolaire.
8108 Ça aurait pu arriver, par exemple,
que le projet aurait été offert à des élèves du Conseil
des écoles catholiques ou des écoles publiques
d'Ottawa. Ça a donné comme ça. Mais je suis convaincu
qu'au niveau d'équipe de travail, ça serait important
au niveau du projet que cela se fasse.
8109 Et là, c'est pas facile au niveau des
intervenants, autant des enfants ou des adolescents, de
voir à ce qu'ils partagent des choses différentes pour
mieux nous connaître, les uns les autres.
8110 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup.
Merci.
8111 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Demers, s'il
vous plaît?
8112 CONSEILLER DEMERS: J'ai une question
pour madame Lacasse.
8113 Est-ce que dans le projet Radio
Enfant, vous vous voyez en évolution? C'est-à-dire que
votre carrière en quelque sorte est en évolution. Et
je vais vous donner un exemple pour que vous puissiez
commenter.
8114 Vous êtes à la polyvalente. Je
suppose que subséquemment à ça, c'est soit le collège
ou l'université. Et prenons pour acquis que dans
l'école suivante où vous allez aller, disons que c'est
un collège ou c'est une université, il y a un poste
universitaire ou collégial qui a reçu un permis du
Conseil et qui a une fréquence qui est d'une puissance
moindre évidemment que celle dont on parle aujourd'hui.
Est-ce que c'est là-dedans que vous vous voyez évoluer
plutôt que de rester attachée à la station Radio
Enfant? Ou enfin, qu'est-ce qui restera de votre
attachement à Radio Enfant dans deux, trois ans s'il
devait exister telle qu'elle nous est présentée?
8115 Mme LACASSE: Je reviens à encore sur
le Salon du Livre parce que c'est là que j'ai eu mon
expérience avec Radio Enfant/Ado. Moi, je vois ça
comme une chance qu'on m'a laissée et puis c'était pour
moi la meilleure façon de m'améliorer.
8116 Pour le moment, j'essaie juste de
faire de mon mieux et puis j'essaie d'apprendre encore
plus pour que plus tard dans mes études en
communication, plus tard radiodiffusion, ça va juste
m'aider à m'améliorer et puis ça va m'aider à me lancer
dans mes études et à en savoir encore plus.
8117 CONSEILLER DEMERS: Une dernière
question.
8118 À l'école où vous allez,
Nicholas-Gatineau, disons qu'il aurait eu un poste
émetteur qui aurait permis que vous soyez entendue ou
que votre école, que le poste de votre école soit
entendu par une bonne partie de la ville de Gatineau,
certainement autour de votre école et dans d'autres
polyvalentes comme la vôtre, comment vous auriez vu ça
si c'est comme ça que ça s'était passé?
8119 En d'autres mots, là, plutôt que
d'être entendu jusqu'à l'est ontarien, à Renfrew ou à
Maniwaki, que vous auriez été entendue dans une --
disons qu'il y aurait eu 60 000 personnes dans le rayon
de l'émetteur sur lequel vous auriez eu la voix
transportée plutôt qu'un où il y aurait eu un million?
Est-ce que dans votre esprit, il y a une différence?
8120 Mme LACASSE: Pour moi, il n'y a pas
beaucoup de différence personnellement parce que pour
moi, la radio c'est un moyen de communication, peu
importe le nombre de personnes qu'il y a. Ça va
toujours être -- peu importe s'il y a juste une
personne ou un million qui vous écoute, c'est important
quand même. Il y a un auditeur ou une auditoire qui
est là et puis, il faut s'en préoccuper.
8121 Donc, pour moi, il n'y a pas beaucoup
de différence entre une auditoire de 60 000 personnes
ou d'un million.
8122 CONSEILLER DEMERS: Merci,
Mademoiselle.
8123 Merci, madame la Présidente.
8124 LA PRÉSIDENTE: Merci, Mlle Lacasse,
Monsieur Dionne pour votre présentation.
8125 Nous prendrons maintenant une pause
de 15 minutes.
8126 We will now adjourn for 15 minutes.
8127 I want to remind those in the hall
that cellular phones and beepers must be in the off
position while you are in the room.
8128 Je rappelle aux gens que les
téléphones cellulaires et les téléavertisseurs doivent
être débranchés quand vous êtes dans la salle
d'audience. Alors nous revenons dans 15 minutes.
8129 We will be back in 15 minutes.
8130 M. DIONNE: Merci.
--- Upon recessing at 1040 / Suspension à 1040
--- Upon resuming at 1055 / Reprise à 1055
8131 LA PRÉSIDENTE: J'invite la
secrétaire à faire entendre le prochain intervenant.
8132 MS POIRIER: Merci, madame la
présidente. I would like to interrupt the actual
process. There was one intervenor left for Infinity
yesterday that was here this morning at nine and I
should have started with them. So, we will hear him
right now. It Is the India-Canada Association,
National Capital Region. If you want to come forward.
8133 THE CHAIRPERSON: Good morning. Mr.
Harish?
8134 MR. HARISH: Yes, Mr. Harish.
8135 THE CHAIRPERSON: You go ahead when
you are ready.
8136 COMMISSIONER NOËL: Good morning.
Madam Chair and Commissioners, my name is Suraj Harish
and I am the President of the India Canada Association,
National Capital Region, and I have been working for
the City of Ottawa as an Environmental and
Transportation Engineer for the last 25 years.
8137 India Canada Association, popularly
known as ICA, has been in existence for almost 40
years, and is the umbrella organization representing 16
South Asian organizations in the National Capital
Region. Total membership of ICA is 1,050. About 75 of
them are from the Hull side.
8138 The Main objective of ICA is to
promote social and cultural aspirations and welfare of
Indo-Canadians. ICA also emphasises that need to
create awareness of the concerns of the Indo-Canadians
and of its role in the Canadian society. Therefore,
the formation of a radio station that will broadcast
programming targeting the multicultural society and a
number of other third language communities, is vital to
the realization of our objectives.
8139 Ottawa-Hull has one of the largest
and most vibrant multicultural populations of any
Canadian city. It is most reasonable to expect a
full-service ethnic radio station to be licensed at the
earlier possible.
8140 As you know, the Government of Canada
currently allows over 200,000 people to immigrate to
Canada under the independent category. These people
reflect various cultural and ethnic backgrounds.
8141 During the last five years, number of
people with expertise in Information Technology,
Hi-Tech, Sciences, etc., and with various ethnic
backgrounds, have immigrated to Canada, due to
tremendous growth in Hi-Tech Industry. A significant
number of these new immigrants have chosen Ottawa-Hull
region as their new home and wish to contribute
immensely to the cultural, economic and political
viability of this region. We strongly believe that the
trend will continue in the future as well.
8142 An ethnic radio station for
Ottawa-Hull will be in keeping with Canada's
multicultural policies. We also believe that Infinity
Broadcasting has proposed a radio station that will be
a true reflection of Ottawa-Hull's multicultural
make-up.
8143 Infinity Broadcasting has provided us
a thorough business and implementation plan. According
to Infinity Broadcasting's plan, both the Advisory
Council and the Board of Directors of Infinity will be
representative of various ethnic communities and
background, will be formed from within the local
Ottawa-Hull region.
8144 The community at large and the
business are very excited and thrilled to support
Infinity Broadcasting and showed their support by
sending over 1,800 letters and an initial business
commitment for advertisement of over $450,000. We
strongly believe that the diverse ethnic community of
the Ottawa-Hull region can have their needs met and
issues covered only by Infinity Broadcasting.
8145 We very well understand that : if we
want to keep in touch with our language and culture; if
we want our children to be aware of their roots and
heritage; if we want to help facilitate smooth
integration of immigrants to main steam; if we want a
strong medium to raise our concerns, discuss our issues
and; if we want our ethnic businesses to flourish and
contribute to the Canadian society, then we have to
support Infinity Broadcasting, because the principals
of Infinity Broadcasting bring new blood and represents
the new generation of immigration and visible
minorities and can have greater understanding of our
needs, Infinity's principals being one of us.
8146 They command our trust, faith and
belief in their sincerity and dedication. With their
over 21 years of experience in the Canadian
Broadcasting Industry and knowing all the capabilities
and dedication of Infinity Broadcasting, I will award
them a grade of A+ and will respectfully ask the
Commission to grant Infinity Broadcasting the license
to operate 89.9 FM, an ethnic radio station in the
Ottawa-Hull region. Thank you.
8147 DR. RAMAN SRIVASTAVA: Good morning,
madam Chair and Commissioners. My name is Raman
Srivastava and I am the President of the Indian
Professionals Association of the National Capital
Region. ICA, as it is popularly known, has a mandate
to support Professionals of the Indian and South Asian
origin and to help them achieve their professional and
other goals where they live, which is the Ottawa-Hull
Region.
8148 Our members include scientists who
work for the Federal Governments, provincial
governments, a number of private concerns, medical
doctors who are both general practitioners and
specialists, engineers, software professionals,
economists, policy makers, lawyers, accountants,
entrepreneurs, university professors; just to name a
few. We are pretty much all over the place.
8149 The vacuum that exists in the
Ottawa-Hull radio market and the need for an ethnic
radio station cannot be better realized than by reading
the following introduction to Encyclopedia of Canada's
Peoples, by Doctor Magocsi, as quoted in Infinity's
Supplementary Brief.
"All peoples living in Canada deserve
to have a voice in its history. How
and why they came to Canada -- where
did the immigrants and their
descendants settle -- what kinds of
lives did they build for themselves
and how did they contribute to the
country as a whole."
8150 The application goes on to say:
"As ethnic broadcasters with over 20
years of hands-on experience in two
of Canada's largest urban/ethnic
markets, Infinity knows full well the
vital importance of third-language
radio programming to ethno-cultural
communities. We are of those
communities, we immigrated to Canada
and have lived the experience of
trying to find our way and fitting
into a new way of live. We have
fought long and hard for even a
brokered broadcasting voice to reach
out to third-language communities."
8151 Madam Chair, may I point out that the
above quotations from Infinity Supplementary Brief
speak volumes about what Ottawa-Hull's ethnic
communities deserve, what is missing in their lives and
how Infinity is determined to give them a radio voice
and a presence that will serve their individual
broadcasting needs, and be reflective and relevant to
their communal needs and interests.
8152 Within the shadows of the Canadian
Parliament, the vast multicultural communities of
Ottawa-Hull are still looking for a means, for a radio
voice for themselves -- something that is granted
freely to everyone else. I am sure, madam Chair, you
have heard it during Infinity's hearings, that radio
programs play the most important role in an immigrant's
interpersonal network. Radio for the ethnic
communities is not just entertainment. Rather it
provides the vital reinforcement of who they are, and
remind them and be proud of their cultural heritage and
traditions.
8153 What is remarkable in regards to
Infinity's proposal is the enthusiasm with which the
ethnic business communities have responded to in the
past few weeks. And I would like to point out, madam
Chair, in a number of recent South Asian gatherings,
there is a talk of Infinity generating tremendous
interest and excitement among home builders,
restaurants, travel agencies, jewellery stores, grocery
stores, real estate agents, and even website
consultants, just to name a few. The outlet that
Infinity's radio station will provide these businesses
will be a boon to them.
8154 Ottawa-Hull's four largest home
buildings are South Asians. One of them has committed
to spending in the neighbourhood and over $50,000
annually in advertising to the major ethnic communities
of Ottawa-Hull through them, if it is licensed.
Similarly, an IT company has openly declared that he
would budget of at least $45,000 for advertising on all
ethnic programs of Infinity radio once it goes on the
air. Unusual as it sounds, these declarations reflect
what is waiting for Infinity Broadcasting -- an unusual
interest among ethnic businesses to get on the
band-wagon and go on to the next stage of their
business development.
8155 That s only the tip of the iceberg,
madam Chair. When I look at the bustling Chinese,
Lebanese, Italian and even the Vietnamese business
communities with a relatively smaller population base,
I see a huge reserve of ready to be tapped revenues.
Another indicator of advertising revenue is that the
Chinese community alone has four Chinese dailies,
filled with hundreds of advertisements from their
business communities, amounting to millions of dollars
worth of advertising revenue each year. As we all
know, ethnic radio has been a preferred advertising
medium over the ethnic print media, wherever ethnic
radio exists.
8156 According to the data obtained from
Citizenship and Immigration Canada, it is interesting
to note, madam Chair, that the Ottawa-Carleton Region
share of the total new family class immigrants
increased from 2.66 per cent in 1997 to 3.37 per cent
in 1999, the latest year for which the data is
available.
8157 Now, if you calculate the growth of
only the family class -- we are not talking about the
business class or other class, just the family class in
the Ottawa-Carleton Region, it was 11.2 per cent in
just two years. That's fairly significant. It is more
than two times the average population growth of Canada.
8158 So, I guess 1996 and since gives us
an indication, but I do not think it is even coming
close to a trend that we are going to see in the very
near future in terms of how important Ottawa-Hull
Region is. While Ottawa-Hull's ethnic population was
approximately 360,000 in 1996, there have been about
8,000 newcomers to Ottawa-Hull each year since then.
As we know, these immigrants reflect various cultural
and ethnic backgrounds. We know very well why the
Ottawa-Hull region is attracting an increasing number
of immigrants and why this trend will continue. It is
because this region is truly multicultural, newer
immigrants feel confident that they can settle here
comfortably. It is also because Ottawa-Hull's Hi-Tech,
hospitality and federal job market, just to name a few,
is indeed very, very hot and is likely to continue in
the future as well. Currently, the Ottawa-Hull Region
offers the best possible life-style, both in terms of a
very successful career and a family-oriented life.
8159 Indeed, what's missing, Madam Chair,
in the midst of this progression is a radio voice,
which we urge you to provide by licensing Infinity
Broadcasting for the 89.9 FM frequency. I will end my
presentation by thanking you, Madam Chair, and the
Commissioners for your time and giving me an
opportunity to talk to you. Thank you kindly.
8160 THE CHAIRPERSON: Thank you very
much, Mr. Harish and Srivastava.
8161 MR. SRIVASTAVA: Mr. Srivastava; call
me "S", that's better.
8162 THE CHAIRPERSON: Mr. Harish's
colleague. Commissioner Demers, please.
8163 THE CHAIRPERSON: Commissioner
Demers, please.
8164 COMMISSIONER DEMERS: Thank you,
madame Chair. Just one question. Mr. Harish and your
colleague, Mr. S., you have referred to the vacuum that
exists in the area. Maybe to appreciate that, could
you indicate how you manage at the moment to
communicate with your members and the community as a
whole?
8165 MR. HARISH: Right now, we have one
radio station. It's the Carleton University radio
station, CKCU. We have a one and a half hour program
there. That's a community run program, so the business
groups cannot advertise on that station. They only
announce community news in just five minutes. All the
community has to glue to the radio station within that
five minutes. If they miss that one, then they miss
the boat.
8166 This is the reason we want a radio
station in the Ottawa region so that all the business
community, they can advertise on the radio station and
they can have, at least to all the community people,
not only for five minutes, throughout the day. That's
what our main aim is.
8167 COMMISSIONER DEMERS: Thank you. And
as far as your association communicating with the
community, I imagine you have -- do you have a
newspaper or a paper?
8168 MR. HARISH: No, we don't have a
newspaper, but for their association -- like, we only
have a newsletter every six months. If you miss that
six-month span, then you go to the next six-month span.
So we don't have any regular community newspaper in
Ottawa yet.
8169 COMMISSIONER DEMERS: Thank you very
much. Thank you, Madam Chair.
8170 THE CHAIRPERSRON: Thank you Mr.
Harish and Mr. S. I don't know if you're familiar with
the Bond movies, but you're becoming famous now, Mr. S.
---Rires\Laughter
8171 THE CHAIRPERSON: It's better than
007.
8172 MR. HARISH: 007. He's 001.
8173 MR. SRIVASTAVA: Thank you very much,
Madam, and thank you very much, Commissioners, for your
time.
8174 THE CHAIRPERSON: Thank you for your
presentation.
8175 MR. HARISH: Thank you very much.
8176 LA PRÉSIDENTE: Madame la secrétaire.
8177 Mme POIRIER: Merci, madame la
Présidente. On retourne à la liste établie. Mme
Louise Poirier de la Commission "Hull, ville en santé".
INTERVENTION
8178 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, madame
Poirier.
8179 Mme L. POIRIER: Alors je suis
accompagnée de M. Clive Doucet qui est Conseiller à la
Ville d'Ottawa.
8180 Je me présente. Je suis Louise
Poirier, Conseillère municipale à la Ville de Hull.
J'ai été mandatée par la Commission Ville en santé pour
vous présenter un mémoire.
8181 Je suis aussi femme professionnelle
de l'année dans la région de l'Outaouais. Je suis une
communicatrice puisque je gère la station de télévision
Télé-Québec ici, dans la région de l'Outaouais.
8182 Je suis mère de deux adolescents, et
bien entendu, très impliquée dans ma communauté.
8183 Je vais vous parler de quatre choses
le plus brièvement possible, parce que je vous trouve
très patients et je vous admire, je tiens à vous le
dire, de tous nous écouter. Alors je vais aller droit
au but.
8184 Je vais vous parler de l'appui de la
Ville de Hull de l'importance du réseau de
communication pour nos jeunes qui pour nous, sont des
citoyens à part entière dans un pays comme le Canada.
8185 Je vais aussi vous parler de la
viabilité d'un programme Radio Enfant Ado puisque
parfois, j'ai cru entendre que vous sembliez en douter.
8186 Je vais aussi parler de l'importance
d'un projet rassembleur pour nos villes fusionnées et
pour nos communautés francophones des deux côtés de la
rivière. Et à ce moment-là, bien sûr, j'inviterai
aussi M. Doucet à donner son point de vue comme
Conseiller de la Ville d'Ottawa.
8187 D'abord, l'appui de la Ville de Hull,
je réaffirme que la Ville de Hull appuie ce projet et
qu'elle l'a manifesté de plusieurs façons. Vous avez
reçu, bien sûr, une lettre du maire. La Commission
Ville en santé a fait une résolution à cet égard. La
Commission sur les Arts et la Culture a aussi émis une
résolution pour appuyer le projet. Tantôt, vous
entendrez la Commission jeunesse qui va venir
présenter, et aussi, bien sûr, un investissement de
départ pour développer le projet. La ville a investi
2 000 $. La Ville de Gatineau, elle, a aussi investi
2 000 $. La Ville d'Aylmer a investi 1 000 $.
8188 Je tiens à mentionner que depuis le
début des audiences la semaine dernière, au comité
plénier constitué de nos fonctionnaires principaux et
des Conseillers de la Ville de Hull, on a aussi émis la
possibilité d'inclure le projet Radio Enfant Radio Ado
dans le Centre multisport et culturel qui est l'édifice
Corners dans lequel on veut aménager une bibliothèque,
un centre de sport et possiblement, avec l'édifice à
côté qui est occupé actuellement par Axe-NeoSet, la
radio étudiante. D'ailleurs, M. Delorme est allé
étudier le dossier, et chez-nous, les fonctionnaires
s'attardent à ce dossier pour voir comment on pourrait
abriter Radio Enfant.
8189 Alors pour un projet qui émerge, je
pense que c'est vraiment une manifestation ouverte de
l'implication de la Ville de Hull.
8190 Deuxième point, l'importance d'un
réseau de communication pour les jeunes. Vous savez
qu'en l'an 2000, à la Ville de Hull, on a fait une
étude qui s'appelle `Place aux ados'. On a rencontré
et questionné près de 2 000 adolescents de 12 à 17, et
on a été à force de constater que seulement 80 pour
cent des jeunes se disent encore là plus ou moins
informés sur les activités qui les touchent, sur la vie
qui les concerne.
8191 Donc, c'est un fait, nous avons les
données, ils manquent d'information. Leurs amis sont
leur seule source d'information. Ce n'est pas la radio
traditionnelle, ce n'est pas la télévision
traditionnelle, ce sont leurs amis.
8192 Donc, c'est pour moi un indice majeur
qu'ils seraient intéressés à écouter leurs amis en
ondes sur une radio, parce que ce serait avec eux
qu'ils pourraient échanger de l'information.
8193 De plus, on vous l'a dit ce matin, il
y a un taux élevé de suicide dans l'Outaouais. C'est
le plus élevé de tout le Québec.
8194 Et aussi très concrètement, dans la
Ville de Hull et partout, on a un problème de tag. Le
tag, c'est une déviation du graffiti qui est peut-être
de l'art urbain.
8195 Mais quand on rencontre les jeunes
qui vandalisent nos rues, souvent ils nous disent, et
c'est clair, ils n'ont pas de moyens d'expression, ils
n'ont pas de moyens de communication et ils le
manifestent malheureusement de façon souvent qui
enfreigne les règles d'une ville par le tag. Tout
comme on l'a vu, d'ailleurs au Sommet à Québec, où les
jeunes ont pris le dessus et enfin, où on a pu au
moins, le seul bon côté peut-être, entendre des jeunes
prendre la parole sur le plan politique.
8196 Nous pensons donc qu'il faut donner à
nos jeunes une place dans notre société en commençant
par un réseau de communication qui leur est dédié et
qui a fait ses preuves jusqu'à présent. Ils sont des
citoyens à part entière, et pour nous, c'est une
priorité. On ne peut pas traiter nos jeunes comme si
c'était des citoyens de second ordre.
8197 Deuxièmement, on y croit parce que
les jeunes de l'Outaouais ont besoin de s'exprimer et
d'être entendus par les autres générations pour réduire
le clivage.
8198 Donc, pour nous, une Radio Enfant et
une radio jeune n'est pas une radio pour faire, encore
là, un ghetto pour les jeunes. C'est au contraire une
occasion de s'ouvrir à l'ensemble de la population et
d'être entendu et de communiquer. C'est donc une radio
inter-génération.
8199 Il ne faut pas penser que cette radio
sera écoutée uniquement par les jeunes. Toute maman,
tout parent, toute personne qui, bien sûr, intervient
auprès des enfants. Les grands-mamans, les
grands-papas, tout ce monde-là va être intéressé à
participer pour entendre le point de vue des jeunes.
Il ne faut pas penser simplement qu'il y aura de tout
jeunes enfants. Il y aura des jeunes qui ont des
choses à dire, des jeunes plus âgés aussi.
8200 Alors pour nous, ce projet contribue
à créer une ville en santé, et je pense que l'un des
points forts du pays, le Canada, c'est on dit qu'on a
un qualité de vie numéro un, bien je pense qu'il faut
écouter nos jeunes et leur donner cette place-là.
8201 Le troisième point, la viabilité d'un
programme enfant et ado. Bien sûr, il me fait plaisir
de l'aborder. Il y a plusieurs questions qui ont été
posées tantôt par Mme Noelle, entre autres, sur la
durée de diffusion.
8202 Cent vingt-six heures de
programmation par semaine, pour nous, ça ne nous
inquiète pas. Nous savons qu'ils auront toute la
créativité nécessaire pour offrir des émissions de
qualité encadrées par des gens compétents et inspirés
eux aussi par l'actualité quotidienne, la même que
celle des adultes, et qui saura mettre en effervescence
leur curiosité proverbiale.
8203 Si les adultes trouvent des prétextes
pour remplir des heures et des heures d'émissions en
ondes, pourquoi est-ce que ce serait différent pour les
jeunes? La même réalité les intéresse, et pour nous,
il n'y a pas de problème.
8204 D'ailleurs, dans la région, si vous
manquez d'exemple, il y a plein d'activités qui
touchent les jeunes. Je vais n'en nommer que
quelques-unes de ces activités-là. Mais pour chacune
que je nomme, il y en a 10 autres, 20 autres qui
pourraient faire surface.
8205 Connaissez-vous le festival de
théâtre étudiant qui regroupe des centaines de jeunes
ici? On en entend très peu parler. Une radio
étudiante mettrait en vedette ce travail fait par nos
jeunes.
8206 Nos clubs de vacances sont actifs
tout l'été en-dehors des heures des écoles, si vous
avez des doutes de ce côté-là, et toutes les villes ont
des clubs de vacances.
8207 Le Salon du livre a été vraiment un
endroit exceptionnel où les gens ont pu l'expérimenter,
et jusqu'à présent, je peux dire, je pense que dans les
autres stations qui veulent se présenter sur les mêmes
ondes, très peu ont autant d'expérience que nous on a
expérimenté notre radio, et je pense que c'est un point
fort.
8208 Il y a plein de tournois sportifs
ici, que ce soit Cascinada -- si vous ne la connaissez
pas, c'est une activité de ski de fond qui regroupe les
jeunes immigrants. On en parle très peu. Les tournois
de hockey peewee. Les écoles de musique et de danse
qui présentent des spectacles. Le Festival des
montgolfières. Buckingham en Fête. Musique en Nous.
Fleur de Macadam qui consiste à faire des dessins à
Aylmer sur le trottoir. Toutes nos galeries d'art qui
ont des volets éducatifs pour les jeunes, que ce soit
la Galerie Montcalm, L'imagier, Art Images, le Musée
des Enfants qui est une source mirobolante
d'information, de même que l'Eco-Musée.
8209 Quant à l'auditoire, en plus de
quelques 65 000 jeunes francophones de la région, il y
a toute une communauté de 325 000 francophones dans la
grande région ici. Et vous, du CRTC, vous savez qu'il
y a des émissions avec et pour les jeunes partout sur
les ondes ailleurs. Elles attirent aussi leurs
parents, les grands-parents, les frères, les soeurs,
les oncles et les tantes, et le zapping, tout le monde
le fait. Bien sûr, c'est très rare qu'on écoute une
radio 24 heures sur 24. On se promène de l'une à
l'autre, et ça, je suis certaine que vous le savez. Je
considère qu'à la Radio Enfant, les gens aussi vont
zapper. Ils vont écouter le bout qu'ils aiment, et
parfois, ils vont aller ailleurs. Mais il y aura
définitivement une clientèle qui sera des gens dévoués
à ces ondes-là.
8210 C'est une radio, donc,
inter-génération, avec un bassin d'enfants inépuisable.
A preuve, nous sommes à construire de nouvelles écoles
à la Ville de Hull dans le secteur Du Plateau. A
Gatineau, une nouvelle école secondaire. Et en plus de
ça, il est important de mentionner que dans la région,
nous avons des écoles qui forment les étudiants en
communication qui pourront servir bien sûr à nous
supporter et à donner des orientations de la
main-d'oeuvre. Je pense à la Cité collégiale qui est
réputée, au Collège Algonquin, au Collège de
l'Outaouais qui a une formation en communication et en
cinéma, aux universités qui ont toutes une formation en
journalisme, qui pourront servir de laboratoire aux
étudiants. Donc, on ne veut pas faire de cette radio
un ghetto mais une ouverture pour le dialogue.
8211 Finalement, mon dernier point -- et
je laisserai M. Doucet ajouter son grain de sel dans
ça -- l'importance d'un projet rassembleur pour nos
villes fusionnées et pour nos communautés francophones.
8212 Soixante-cinq milles watts, ce n'est
pas trop grand. Ottawa vient de le vivre, sa fusion.
Une mégaville de 800 000 de population et on prévoit un
million pou l'an 2012, c'est du monde.
8213 Gatineau-Hull s'apprête à vivre aussi
avec 225 000 citoyens; Aylmer, Buckingham, Gatineau,
Hull, Masson-Angers, c'est du monde. Et bien sûr, il y
a toute la communauté rurale qui s'étend de la Petite
Nation au Pontiac, de Pembroke jusqu'à, bien sûr,
Rigaud. Ces gens-là sont souvent des gens qui viennent
ici et eux ne font pas de distinction. Ils se
promènent un peu partout, ils viennent magasiner ici,
ils viennent voir de la culture.
8214 Alors l'information, vous savez,
quand j'écoute, moi, n'importe quelle autre station,
quand on me parle d'une vente de garage sur une rue,
c'est local, mais tout le monde l'écoute. Alors bien
sûr, je suis convaincue que quand on parlera d'une
activité locale pour les jeunes, tout le monde va
l'écouter. Tout le monde va être intéressé, et pour
moi, il n'y a pas de différence entre une radio pour
enfants et une radio pour adultes.
8215 Vous voyez que je le dis avec passion
parce que j'y crois beaucoup et je crois surtout en nos
jeunes comme citoyens à part entière, je le répète.
8216 De tels projets peuvent laisser, vous
savez, ceux des fusions, des séquelles dans la
population. Cependant, si nous rapprochons nos jeunes
par une radio, nous donnons un projet d'avenir
unificateur à la région, à la grande région qui le vit.
On crée une génération plus ouverte, une génération qui
communique et qui échange.
8217 Une radio locale faite par les gens
d'ici et prise en main par les gens d'ici, la région en
a bien besoin et nous serons fiers de servir d'exemple
au reste du pays.
8218 La région a aussi besoin de servir
d'exemple pour rassembler la population francophone.
Tantôt, vous cherchiez des exemples rassembleurs pour
les francophones. Je pourrais vous parler de Bal de
Neige, mais entre autres, le plus bel exemple sera
celui des Jeux de la Francophonie. On cherche à créer
des liens entre tous les francophones, surtout ceux des
deux rives par une alliance entre Ottawa et Hull. Je
me dis, c'est vraiment la lancée pour maintenir ces
liens-là. Et déjà, il y a un projet de radio qui se
joue là, alors je pense qu'on a tous les éléments.
8219 Sur ce sujet maintenant, qui est de
la francophonie, je vais laisser mon confrère d'Ottawa
s'exprimer parce que je considère qu'en étant tous les
deux ici, on est un bel exemple qu'il faut cesser
d'isoler les francophones de chaque côté de la rivière
et qu'il faut travailler ensemble.
8220 D'un côté, il y a ceux qui veulent
construire des murs, et de l'autre, il y ceux qui
veulent construire des ponts.
8221 Je pense que tous les deux, nous
voulons construire des ponts, mais avant de lui céder
la parole, je veux simplement dire et c'est par des
formations professionnelles, vous savez pour les fonds,
il y a des radios qui existent actuellement et qui
n'ont pas de publicité sur leurs ondes. Je pense aux
radios communautaires. Je pense à Radio-Canada.
8222 Alors je pense qu'une Radio Enfant
pourrait vivre sans ça, mais aussi, puisque moi je suis
à Télé-Québec et que vous connaissez bien Télé-Québec,
il y existe -- je serais pour moi, des commerciaux sur
les ondes de la radio, mais peut-être limités, comme on
le fait à Télé-Québec, limités dans le choix. Par
exemple, on sait qu'on ne permet pas d'annoncer
n'importe quoi sur les ondes de Télé-Québec. Et
limités aussi dans le nombre. Vous avez eu des
demandes cette année, je pense que vous y avez
acquiescé pour qu'on augmente le nombre. Mais on peut
aussi le limiter de sorte que nos enfants ne seraient
peut-être pas pollués par un nombre majestueux de
commerciaux.
8223 Alors sur ce, je cède la parole à mon
comparse conseiller.
8224 Mme POIRIER: Je m'excuse juste un
moment, madame la Présidente.
8225 Madame la Présidente, les 10 minutes
permises sont dépassées. Je vous laisse à vous la
décision.
8226 LA PRÉSIDENTE: Il faut entendre
l'Ontario maintenant.
8227 Mme POIRIER: Merci, Madame.
8228 M. DOUCET: Merci, madame la
Présidente. Je n'ai que deux minutes.
8229 Je m'appelle Clive Doucet. Je suis
le conseiller du quartier capital de l'autre côté de la
rivière.
8230 La plus grande ville francophone au
Canada après Montréal est Ottawa/Hull, avec une
population de 320 000 personnes. Sur les deux villes,
on trouvera les universités, les collèges, les
hôpitaux, les théâtres, les gens d'affaires.
Malheureusement, les deux communautés ont été coupées
par la frontière de deux provinces différentes et plus
de 20 municipalités.
8231 Le résultat est que les deux
communautés ont été affaiblies et leur capacité à ces
causes communes a été réduite dans la région et par
rapport à leur province respective.
8232 Chacune a été ignorée par Queen's
Park et Québec et je suis ici pour dire avec le
fusionnement des villes, ce qui est en train de
résoudre nos divisions internes, le temps est arrivé
pour que les communautés francophones des deux côtés de
la rivière travaillent ensemble pour le bénéfice de
l'une et de l'autre, comme la chanson de monsieur
Plamondon dit.
8233 Pour commencer ce nouveau départ,
nous avons besoin de nouveaux outils. Un poste de
radio que nos jeunes puissent partager est une de ces
démarches nécessaires.
8234 J'espère que vous voyez l'importance
de cette démarche dans notre région pour une communauté
mieux branchée, mieux capable de gérer son destin.
8235 En terminant, je veux déposer une
lettre d'appui d'une de mes collègues, madame Madeleine
Meilleur.
8236 Je vous remercie, madame la
Présidente.
8237 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur
Doucet, Madame Poirier.
8238 Votre présentation est très claire.
Je ne crois pas que nous avons des questions. Merci.
8239 Et voilà, nous vous remercions.
8240 Madame la secrétaire, s'il vous
plaît?
8241 Mme POIRIER: La prochaine
intervention va être présentée par le Conseil des
écoles catholiques de langue française du Centre-Est,
monsieur Marc Godbout.
INTERVENTION
8242 Mme CHEVALIER: Alors bonjour, Madame
la Présidente, mesdames et messieurs les commissaires.
8243 Je voudrais d'abord remercier le CRTC
de nous permettre de venir témoigner de notre appui au
projet de Radio Enfant/Ado. Je me nomme Madeleine
Chevalier et je suis la présidente du Conseil des
écoles catholiques de langue française du Centre-Est de
l'Ontario, le plus important conseil scolaire
francophone hors-Québec.
8244 Aussi, je voudrais vous présenter
monsieur Mario Lajoie qui est le directeur de
l'imputabilité et soutien à la pédagogie à notre
conseil.
8245 Mon conseil scolaire désire apporter
son soutien à la demande de licence radio FM présenté
par la Fondation Radio Enfant. Nous sommes d'avis que
ce projet novateur se conforme tout à fait aux fins que
nous poursuivons, soit l'épanouissement et la réussite
de nos élèves francophones catholiques qui vivent en
situation minoritaire en Ontario.
8246 Nous avons trois thématiques
principales à vous présenter aujourd'hui:
8247 La première, la Radio Enfant, c'est
un instrument idéal pour développer chez les enfants le
sentiment d'appartenance à la communauté francophone
vivant en milieu minoritaire dans l'Est de l'Ontario.
8248 La deuxième, la Radio Enfant, c'est
un puissant outil de développement pédagogique.
8249 Et en troisième lieu, la Radio Enfant
doit être non-commerciale.
8250 Alors pour le premier élément, la
Radio Enfant/Ado, c'est un instrument idéal pour
développer chez les enfants le sentiment d'appartenance
à la communauté francophone vivant en milieu
minoritaire dans l'Est de l'Ontario.
8251 Voici d'abord quelques données sur le
contexte dans lequel nous oeuvrons et qui vont servir à
illustrer cette première thématique.
8252 Le Conseil des écoles catholiques de
langue française du Centre-Est de l'Ontario a la
responsabilité de fournir des services éducatifs à plus
de 16 000 élèves répartis dans 51 écoles élémentaires
et secondaires. Notre territoire s'étend sur plus de
33 000 kilomètres carrés. En plus de couvrir la
municipalité d'Ottawa, notre réseau d'écoles de langue
française va aussi loin que les municipalités de
Kingston, Petawawa, Pembroke et Brockville.
8253 Je vous signale aussi que nous sommes
un des trois conseils scolaires de langue française qui
dessert tout le territoire de l'Est de l'Ontario, les
deux autres étant le Conseil scolaire de district
catholique de l'Est de l'Ontario et le Conseil des
écoles publiques de l'Est de l'Ontario. Nos trois
conseils scolaires réunis desservent plus de 42 000
élèves francophones répartis sur un territoire plus
grand que la Belgique et juste un tout petit peu plus
petit que la Suisse.
8254 Avec la fréquence ainsi que la
puissance demandée par le projet de Radio Enfant/Ado,
il serait possible aux élèves de tout l'Est de
l'Ontario, enfants et ados, de communiquer avec
l'ensemble de notre communauté scolaire et de mousser
ainsi leur sentiment d'appartenance à cet Ontario
français.
8255 Par conséquent, la Radio Enfant/Ado
va nous aider à réaliser notre mission éducative selon
le mandat des écoles franco-ontariennes dont le mandat,
vous le trouverez en annexe à cette présentation.
8256 En résumé, nous croyons que c'est un
instrument qui va favoriser chez les élèves le
développement d'une identité personnelle, linguistique
et culturelle francophone plus forte ainsi que le
sentiment d'appartenance à une communauté
franco-ontarienne dynamique et pluraliste.
8257 Pour le deuxième point, la Radio
Enfant, c'est un puissant outil de développement
pédagogique.
8258 Au cours du printemps, sept de nos
écoles élémentaires, avec des élèves de 6 à 14 ans, ont
participé au projet pilote Radio Enfant diffusé dans le
cadre des Rendez-vous de la Francophonie 2001. Ce fut
une expérience d'apprentissage dans un contexte
authentique qui s'est avérée fantastique pour tous les
élèves qui, je vous le rappelle, ont ainsi pris en
charge une journée de radiodiffusion réelle dans leur
communauté.
8259 Les résultats de ce projet ont
dépassé nos attentes au niveau de l'engagement de nos
écoles, de la pertinence au niveau pédagogique. Un des
problèmes que nous avons vécus cependant était que nous
avions une fréquence qui n'était pas assez puissante
pour pouvoir rejoindre toutes nos communautés pour
qu'on puisse en profiter pleinement.
8260 Les résultats de ce projet ont
dépassé nos attentes. Vous avez d'ailleurs pu en voir
un aperçu par le biais du vidéo tourné dans nos écoles
qui vous a été présenté il y a quelques jours.
8261 Avec ce projet pilote, nous avons pu
constater comment il était possible, par le truchement
de la radiodiffusion, d'exploiter des liens directs
avec le programme scolaire de l'Ontario, notamment les
curriculum de Français, d'Études sociales, Histoire et
Géographie et Éducation artistique, tout en donnant aux
élèves un tremplin idéal pour faire de l'animation
culturelle ainsi que des occasions multiples d'intégrer
les nouvelles technologies de l'information et de la
communication à l'apprentissage.
8262 Je vous souligne d'ailleurs que la
dimension "compétence médiatique" fait maintenant
partie des compétences à développer dès la première
année de scolarité en Ontario. Il est en effet
primordial, vous en conviendrez sans doute, que les
élèves apprennent à exercer leur esprit d'analyse et
leur jugement critique face aux médias et aux messages
qu'ils véhiculent. Et ce projet procure une belle
occasion de développer cette compétence.
8263 Fort de cette expérience pédagogique
des plus positive, nous pensons que le projet de la
Fondation Radio Enfant répond admirablement bien à la
vision éducative du Conseil des écoles catholiques de
langue française du Centre-Est de l'Ontario.
8264 Nous savons aussi que les deux autres
conseils scolaires de l'Est de l'Ontario sont également
hautement favorables à ce projet. Nous souhaitons donc
vivement que cette nouvelle option pédagogique soit
offerte aux écoles de l'Est de l'Ontario dès l'an
prochain, et ce, à titre de projet pilote pour une
période d'au moins trois ans. Cette expérience devrait
faire l'objet d'une évaluation continue et, si elle
s'avère positive, elle pourrait éventuellement être
offerte à toutes les écoles de langue française de
l'Ontario et même du Canada. Nous savons qu'il existe
quelques expériences semblables de radio-enfant dans
d'autres pays. Nous pensons que le CRTC devrait
encourager ce type de projet pédagogique novateur au
Canada.
8265 Et enfin pour le troisième point, la
Radio Enfant/Ado doit être non-commerciale.
8266 Nous appuyons la position du Comité
d'implantation de Radio Enfant/Ado qui a exprimé sa
préoccupation face au danger de commercialisation d'une
radio destinée aux enfants et aux adolescents. Quoique
nous soyons pas contre certains types de publicité, en
raison de la nature de notre mandat, nous aurions
beaucoup de difficultés à supporter un projet dont la
viabilité financière repose sur de la publicité de type
commercial, par exemple.
8267 Tout en étant une question très
délicate, la viabilité financière d'un tel projet
soulève de grands défis. Vous savez probablement que
les conseils scolaires ne peuvent pas financer
directement une radio enfant/ado. Toutefois, nous nous
engageons à soutenir financièrement le projet de
diverses façons.
8268 D'une part, nous envisageons
présenter une demande de financement au Programme
inter-ministériel des communautés des langues
officielles, appelé PICLO, afin d'obtenir un
pourcentage des coûts de démarrage.
8269 Puisque les objectifs du PICLO visent
le développement, l'épanouissement et le rayonnement
des artistes et des organismes francophones du Canada
en situation minoritaire, nos premiers échanges ont
suscité des réactions positives des agents du PICLO.
D'autre part, nous sommes aussi prêts à appuyer des
campagnes de financement qui pourraient être lancées
dans notre communauté.
8270 Nous croyons par contre que la
principale source de financement devrait venir du
secteur des médias, à savoir des entreprises de
communication et de diffusion. En effet, il est
évident qu'un projet comme Radio Enfant/Ado pourrait
avoir des répercussions positives pour tout le secteur
des médias. Par exemple, il sera la source de
contributions originales à la programmation canadienne
où trop rarement on donne la parole aux enfants. Il
suscitera un intérêt renouvelé chez les jeunes pour le
domaine des médias en général et de la radio en
particulier . Il pourra préparer la relève, et il
servira à dépister de nouveaux talents, et ainsi de
suite.
8271 Pour assurer la viabilité financière
du projet et la participation des conseils scolaires,
nous pensons donc qu'il est essentiel que le CRTC
définisse un cadre de financement pour une telle radio
qui ne soit pas commercial et qui repose en grande
partie sur une contribution des entreprises de
communication et de diffusion canadiennes. Le Comité
d'implantation de Radio Enfant/Ado a des
recommandations plus précises à vous faire à cet égard.
8272 Alors, je vous remercie encore une
fois de nous avoir écoutés. Je suis prête à prendre
des questions.
8273 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame
Chevalier.
8274 Madame Noël, s'il vous plaît?
8275 CONSEILLÈRE NOËL: On revient
toujours au même point et quant à moi, c'est le
financement. Vous nous parlez de réactions positives
des agents du PICLO. Est-ce que vous avez des
engagements fermes, conditionnels à l'obtention d'une
licence ou si c'est seulement des peut-être?
8276 Mme CHEVALIER: On était au niveau
des discussions préliminaires et c'était très
favorable.
8277 CONSEILLÈRE NOËL: Mais vous n'avez
pas d'engagements fermes.
8278 Mme CHEVALIER: Nous n'avons pas
d'engagements fermes.
8279 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous
avez vérifié, par échantillonnage, quels seraient les
résultats d'une campagne de financement qui serait
lancée dans votre communauté? Avez-vous fait des
sondages pour savoir qu'est-ce que les gens seraient
prêts à fournir, à contribuer pour s'assurer d'un
financement à long terme? On parle d'une licence de
sept ans et il ne faut pas penser à des frais de
démarrage et puis ensuite que la manne va tomber du
ciel.
8280 Est-ce que vous avez des engagements?
Est-ce que vous avez des sondages auprès de la
population pour voir s'ils seraient prêts à contribuer
et dans quelle mesure?
8281 Mme CHEVALIER: Notre historique à
notre conseil démontre quand même l'engagement des
parents à promouvoir l'excellence en éducation pour nos
enfants.
8282 Alors à chaque fois qu'il y a eu des
projets qui ont été mis à l'avant, on a toujours obtenu
un succès. En plus, lorsqu'il y a eu le projet pilote
l'an dernier, au niveau de notre conseil, il y a eu
1 000 dollars par école qui ont été alloués du conseil
scolaire comme tel.
8283 Alors quand il y a des projets, on
s'assure qu'on a les financements pour --
8284 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, mais c'était
un projet ponctuel.
8285 Mme CHEVALIER: Oui.
8286 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que, à long
terme, sur une période de licence qui est de sept ans,
est-ce que vous pouvez vous assurer d'un engagement
continuel des parents?
8287 Mme CHEVALIER: On pourra --
8288 CONSEILLÈRE NOËL: Des payeurs de
taxes.
8289 Mme CHEVALIER: On ne pourra pas vous
fournir 50 pour cent du revenu que vous avez besoin
pour financer ce projet-là. Mais il est certain que si
on avait besoin des argents à un certain moment donné,
qu'on pourrait avoir la participation des communautés.
8290 CONSEILLÈRE NOËL: Mais vous
comprenez le dilemme dans lequel on se trouve. Nous,
on doit s'assurer que le projet peut fonctionner.
8291 Mme CHEVALIER: Oui.
8292 CONSEILLÈRE NOËL: Donc, les sommes
sont disponibles. Et vous nous dites, bien,
donnez-nous la licence et puis on va trouver l'argent.
C'est le serpent qui se mord la queue, là. Vous
comprenez ce que je veux dire?
8293 Mme CHEVALIER: Oui.
8294 Moi, je vous dit, par exemple, que
c'est un outil pédagogique extraordinaire qui
assurerait le développement de l'élève au niveau des
médiations, et au niveau de son estime de lui et qui
aurait un impact très positif au niveau --
8295 CONSEILLÈRE NOËL: Je comprends tout
ça et on est tous pour la vertu, la tarte aux pommes.
Mais est-ce que si vous aviez un projet un peu plus
modeste, si vous preniez une fréquence qui est un peu
moins étendue, moins puissante, est-ce que pour votre
projet pilote, ça ne serait pas déjà quelque chose qui
serait intéressant?
8296 Mme CHEVALIER: Non. Notre conseil
scolaire couvre plus de 33 000 kilomètres carrés. Et
une des réalités que la francophonie en Ontario vit est
son isolement au niveau de la francophonie à cause de
la grandeur du territoire.
8297 Il est primordial pour nous autres
d'établir des moyens de communication entre ces
communautés-là pour qu'elles puissent s'entraider, se
rallier, se reconnaître, se rendre compte qu'elles ne
sont pas seules dans leur petit coin de pays
complètement isolé. Alors c'est primordial.
8298 CONSEILLÈRE NOËL: J'ai posé une
question à monsieur Dionne tout à l'heure et il n'a pas
répondu. Est-ce que vous avez envisagé, par exemple,
le streaming audio sur ordinateur? C'est une des
méthodes qui a été privilégiée par la Société
Radio-Canada pour mettre sur pied un réseau, la
troisième chaîne qui s'appelle Bande à part qui est
disponible sur l'Internet. Est-ce que c'est une
possibilité que vous avez envisagée?
8299 M. LAJOIE: Je crois que dans le
projet pilote qu'on avait au printemps, effectivement,
il y avait la possibilité d'accéder par Internet à la
radio. Mais par ce moyen-là, on ne peut pas rejoindre
tout le monde. C'est-à-dire c'est limité comme
capacité de rejoindre l'auditoire.
8300 CONSEILLÈRE NOËL: Je n'ai pas
d'autres questions. Merci.
8301 LA PRÉSIDENTE: Le conseiller Demers,
s'il vous plaît?
8302 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la
Présidente.
8303 Madame Chevalier, seulement une
question. Je sais que vous n'avez sûrement pas fait
des études approfondies sur ce qui se passe ailleurs
dans le monde, mais vous y faites référence. Et je me
demande si vous nous avez tout dit de ce côté-là ce que
vous savez sur des projets ailleurs de radio-enfant.
8304 Mme CHEVALIER: Monsieur Lajoie?
8305 M. LAJOIE: Disons, je vais répondre,
Madame Chevalier.
8306 On sait qu'il existe des projets pour
en avoir discuté, entre autres, avec monsieur Delorme
et pour avoir regardé sur Internet. Il y a eu des
projets en France, au Mexique et ailleurs. J'oublie
les pays, mais pour vous dire concrètement de quelle
façon ils fonctionnent, je n'ai pas les détails à ce
niveau-là.
8307 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la
Présidente.
8308 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame
Chevalier, Monsieur Lajoie de votre présentation.
8309 Madame la secrétaire, s'il vous
plaît?
8310 Mme POIRIER: Merci, madame la
présidente. La prochaine intervention est présentée
par la Commission Jeunesse de Hull.
INTERVENTION
8311 Mme GOURDE-BUREAU: Alors, bonjour,
merci de nous accueillir à ces audiences. Je me
présente; Audrey Gourde-Bureau, membre de la Commission
Jeunesse. J'ai 13 ans, j'étudie à l'école St-Joseph de
Hull en deuxième secondaire. Je suis membre de la
Commission Jeunesse depuis le 6 février dernier;
c'est-à-dire depuis sa formation.
8312 Je représente avec Rémi Darveau, un
autre membre de la Commission Jeunesse, le district 3
de Wright à Hull. Dans ce district, il y a 300
adolescents de 12 à 17 ans et pour toute la ville on
compte 3,359 ados. J'ai été témoin de la consultation
menée auprès de 1,981 jeunes de Hull.
8313 Je me suis aussi présentée lors d'une
réunion de quartier qui avait pour but d'élire des
jeunes sur la Commission Jeunesse. J'étais très
confiante que je pourrais, avec les membres de la
Commission Jeunesse, améliorer la qualité de vie des
adolescents à Hull et leur donner une plus grande place
dans la ville. Je pense que c'est important de
participer et de s'engager et c'est pour ça que je suis
ici aujourd'hui.
8314 Nous sommes 20 adolescents dans la
Commission Jeunesse, soit deux par district électoral.
Comme on ne peut pas travailler sur tous les sujets à
la fois, on a fait des choix. On en est arrivés
a se concentrer autour de certains thèmes importants,
soit la sécurité, le transport, les activités et les
lieux de rencontre.
8315 Nous avons également ajouté un autre
thème que nous avons placé en haut de la liste de nos
priorités: la reconnaissance. Celui-ci a pour but de
favoriser la reconnaissance des jeunes de leur place
dans la ville et c'est de cet aspect prioritaire dont
on se préoccupe actuellement avec le projet Radio
Enfant, Radio/Ado.
8316 On pense que les jeunes n'ont pas la
chance de prendre pleinement et positivement leur place
en ce moment. Pourtant, ils sont capables de poser des
actions très importantes et de se faire valoriser.
Quand on entend: "Ah! les jeunes, c'est rarement pour
parler de leur succès", et pourtant ils en ont.
8317 Dans notre premier objectif, la
reconnaissance, nous avons écrit comme projet concret
notre appui au projet Radio Enfant, Radio/Ado. On
s'est engagés pour que celui-ci réussisse. On a mis
beaucoup d'énergie et on compte poursuivre de la même
manière.
8318 Le projet Enfant Radio, Radio/Ado en
est un d'une grande envergure et d'importance pour nous
les jeunes. Si, présentement, les radios commerciales
s'intéressent beaucoup aux jeunes, c'est parce qu'ils
sont des consommateurs, ceux qui vont acheter ce qui
est "in" et actuel. Ces radios ne sont pas intéressées
à travailler avec nous.
8319 Est-ce qu'il y a des jeunes qui
participent aux décisions quand une radio commerciale
décide du programme?
8320 Beaucoup d'adultes affirment offrir
ce que les jeunes veulent, mais en même temps, beaucoup
d'entre eux craignent impliquer ces jeunes dans les
décisions. La radio et les jeunes occupent une très
grande place dans notre société et, pourtant, aucune
chaîne ne permet entièrement aux jeunes de s'impliquer
afin de former une programmation conçue par eux, selon
leurs besoins. C'est ce que le projet nous offre et
pourquoi la Commission Jeunesse l'appuie.
8321 Un adolescent aime prendre sa place
et c'est ce que le projet Radio Enfant, Radio/Ado nous
donne comme opportunité. Cette radio nous permettra de
mieux nous informer des activités disponibles dans la
région pour les ados puisque notre principale source
d'information proviendra des jeunes de notre âge et de
nos amis et que ce sont eux qui feront cette radio.
Ce sera un outil de communication entre jeunes.
8322 Il me semble que le moyen le plus
efficace de rejoindre cette clientèle ciblée, celle des
jeunes, est la radio. Ce média est idéal pour
communiquer avec les ados qui sont en général de grands
consommateurs de musique. Beaucoup de jeunes se
privent d'activités à cause du coût ou du transport,
mais comme la radio est gratuite et accessible à tous,
même à la maison, je pense que c'est un moyen gagnant
pour les rejoindre.
8323 Dans la région, la Radio Enfant,
Radio/Ado aura également une place importante afin de
mieux pouvoir communiquer sur un territoire étendu. Il
sera important que les jeunes d'un coin de la région
connaissent les projets et les succès des jeunes d'un
autre endroit éloigné.
8324 La radio pourrait contribuer à créer
des liens entre les jeunes. Elle pourra aussi
permettre aux jeunes d'échanger sur les sujets de la
vie courante qui les concerne, les touche, les
préoccupe, les influence et de débattre ouvertement de
leurs opinions en onde.
8325 Par exemple; le mois dernier, un
étudiant d'une école a été suspendu parce qu'il
peignait ses cheveux en punk. Les adultes ont lu cet
article et se sont fait une idée de la nouvelle et,
maintenant, terminé jusqu'à la prochaine suspension,
peut-être?
8326 Si nous avions eu une radio, on
aurait pu aller plus loin dans le sujet et, surtout,
donner la parole aux ados sur un phénomène qui les
concerne puisqu'on vit tous avec des règlement dans
notre milieu scolaire.
8327 On aurait pu faire une émission en
ligne ouverte où les ados auraient pris position, faire
une émission avec un directeur d'école qui autorise les
cheveux punk dans son école, interviewer un punk,
donner la recette de produits pour se peigner les
cheveux en punk, rencontrer un ex-punk devenu agent
d'immeuble, faire un sondage pour ou contre afin de
savoir ce que les jeunes en pensent ou inviter des
experts sur le sujet.
8328 Plusieurs possibilités peuvent être
faites aux adolescents grâce à la Radio Enfant,
Radio/Ado et ainsi développer l'estime de soi que les
ados expriment à leur manière.
8329 Le projet Radio Enfant, Radio/Ado
peut permettre aux jeunes -- peut apprendre aux jeunes
à adopter un esprit de collaboration. En groupe, on
trouve des solutions et on est fier de soi, par la
suite, lorsqu'on regarde les résultats.
8330 Le succès du travail est contagieux.
Plus on le pratique, plus on est efficace et plus on
conçoit des projets à réaliser ensemble. Cet acquis
est important à la radio et dans la vie.
8331 Ce projet de radio nous invite à
l'apprentissage dans différents domaines rattachés à la
radiodiffusion.
8332 Quand j'ai voulu interviewer un
auteur de roman jeunesse, par exemple, il m'a fallu me
préparer. J'ai fait la lecture des romans publiés,
j'ai lu le dossier de presse de la maison d'édition,
j'ai pris des notes, j'ai préparé mes questions afin
qu'elles soient pertinentes et intéressantes pour les
auteurs et, surtout j'ai géré mon stress face à cette
entrevue.
8333 J'ai à coup sûr révisé mon français,
appliqué une méthodologie de travail, exercé une
meilleure expression orale et diversifié mon
vocabulaire.
8334 En radio, on doit se surpasser. Je
rêvais de faire de la radio, mais je ne savais pas
comment m'y prendre lors de ma première expérience. Et
même si on m'expliquait le fonctionnement, je n'étais
toujours pas certaine de moi. Je crois que ça a été un
très bel essai, non seulement pour moi, mais pour tous
ceux qui ont eu la chance d'y participer.
8335 Quand j'étais au micro, je me sentais
nerveuse, mais tout de même impatiente. J'ai travaillé
fort et c'est pour ça que j'ai réussi à me surpasser.
8336 Notre expérience de travail à la
radio nous a également fait développer des qualités
comme la débrouillardise, puisqu'il faut bien trouver
des solutions quand des difficultés arrivent. Il faut
penser vite et savoir faire preuve de logique. Pour
mettre de l'entrain à une émission, il faut également
être dynamique.
8337 Je sais aussi que je vais développer
mon sens de l'organisation. Avant d'arriver en onde,
il faut s'organiser, s'organiser soi-même et
s'organiser en équipe, ramasser nos notes, les discs
compacts, prévoir un verre d'eau pour l'invité, avoir
une montre pour planifier le temps; toutes sortes de
détails qui contribuent au succès de l'émission.
C'est valorisant de prendre ses responsabilités et les
jeunes aiment avoir la chance d'en prendre.
8338 J'ai hâte de découvrir le métier de
la radio. L'animateur: il doit porter attention à la
prononciation, articuler ses pensées, savoir faire face
aux situations imprévues. Le technicien: attentif et
précis, toujours à l'écoute de l'action qui se déroule
sur les ondes. Le mixeur: appliqué et bien organisé et
qui développe une facilité d'adaptation. Le disquaire
et ses propositions musicales, il déniche les dernières
trouvailles. Et tout ça, avec le plaisir
d'apprentissage des jeunes qui exerceront ces tâches.
8339 Les jeunes aiment faire du bénévolat
dans des lieux stimulants, intéressants et
enrichissants. Ils veulent également s'impliquer dans
des activités créatrices si elles sont organisées par
eux et pour eux. Leur engagement dépend souvent du
degré d'engagement des jeunes de leur âge. Cette radio
qui leur serait spécialement dédiée doit donc être le
résultat du bon vouloir des jeunes.
8340 Tous ces acquis devraient être
considérés comme un atout à leur expérience de travail.
L'action bénévole des jeunes sera à la base de ce
projet.
8341 J'espère avoir su vous expliquer ce
que la Radio Enfant, Radio/Ado va changer dans notre
quotidien et comment ce projet peut faire de nous, les
jeunes, des individus un peu plus accomplis. Nous
espérons que beaucoup d'adolescents auront la chance de
participer au projet.
8342 En terminant, je voudrais ajouter que
lors de notre -- on a mentionné dans notre plan
d'action qu'on vous a fait parvenir dans notre mémoire
que la Commission Jeunesse contribuerait financièrement
au soutien de la Radio Enfant, Radio/Ado. Merci.
8343 LA PRÉSIDENTE: Merci. C'est bien
mademoiselle Gourde-Bureau?
8344 MLLE GOURDE-BUREAU: Oui.
8345 LA PRÉSIDENTE: Le Conseiller Demers
a des questions.
8346 CONSEILLER DEMERS: Merci, madame la
présidente. D'abord, je dois dire que probablement que
mes collègues femmes sont très contentes qu'il y ait là
trois femmes et un garçon.
8347 LA PRÉSIDENTE: Nous sommes contentes
pour lui.
8348 CONSEILLER DEMERS: Vous voyez, je
pensais qu'elles ne l'auraient pas souligné. Alors, je
ne dirai pas pour aller au plus sérieux. Juste
peut-être pour nous situer, vous l'avez fait un peu, la
Commission Jeunesse date de février à Hull, c'est votre
projet le plus important jusqu'ici? Pouvez-vous en
deux, trois mots nous situer?
8349 Mme BERNIER: Bonjour, Marie Bernier,
coordonnatrice de la Commission Jeunesse de Hull. La
Commission a été formée, effectivement, le 6 février
dernier, les membres de la Commission ont dû faire des
sélections sur les projets sur lesquels ils voulaient
travailler, tout ça en étudiant le rapport de
consultation. Et la Radio Enfant, Radio/Ado a été
effectivement nommée dans le premier objectif de la
Commission Jeunesse, c'est-à-dire d'assurer la
reconnaissance des jeunes.
8350 Alors, on a appelé ça la
reconnaissance, de sorte à ce qu'on puisse travailler
sur la perception que l'enfant de la communauté a des
jeunes, des adolescents, c'est quelque chose qui les
préoccupe beaucoup, oui.
8351 CONSEILLER DEMERS: Et la raison
d'avoir créé ça, si on pense que la source est la
ville, l'administration municipale, c'est qu'il y
aurait un rôle à jouer aussi face à l'organisation et
à l'administration de la ville.
8352 Mme BERNIER: En fait, la Commission
Jeunesse est un pont entre les adolescents et le
Conseil de ville de part et d'autres; c'est-à-dire que
les jeunes membres de 12 à 17 ans sont là pour cibler
leur priorité, travailler sur des projets qui les
concernent au sein de la municipalité et ils sont là
aussi à titre de conseiller, auprès du Conseil de ville
pour apporter des opinions sur des dossiers jeunesse
qui sont traités à la municipalité.
8353 CONSEILLER DEMERS: Merci. Je vais
aller -- vous y avez touché, mais peut-être que vous,
c'est important d'y revenir et dans le mémoire écrit
c'est la même chose. Je l'avais devant moi tout à
l'heure. C'est les adolescents face aux adultes, à ce
qu'on pense, oui, d'êtres reconnus par leurs pairs et
par les adultes. Cela semble être l'objectif numéro
un, d'ailleurs, dans votre document ici.
8354 Dites-moi, peut-être, succinctement,
comment cette radio qui est un des moyens pour faire
ça -- êtes-vous capable d'ajouter là-dessus?
8355 Mme BERNIER: La radio est assurément
un moyen de valoriser les jeunes, elle est assurément
un moyen d'assurer le reflet de cette population jeune
dans l'ensemble de la région. Pour la Commission
Jeunesse, d'accord, je vais céder la parole à Ian
Michon qui est un membre de la Commission.
8356 Je conclus simplement en disant qu'il
s'agit d'une préoccupation constante des jeunes sur la
reconnaissance de leur place et ce, pas seulement comme
spectateurs, mais d'abord comme acteurs dans les
actions qui les concernent. Je cède la parole à Ian.
8357 M. MICHON: En tant qu'étudiant au
secondaire, je suis étudiant en Secondaire V, c'est au
Secondaire qu'on apprend justement par l'entremise,
évidemment, des enseignants, d'apprendre à communiquer
et puis à penser et puis à exprimer clairement ce que
l'on pense et puis exprimer nos opinions et se lever et
ne pas avoir peur de poser des questions justement.
8358 Et par l'entremise d'une radio comme
le projet l'entend, ça nous permet, évidemment, de
discuter avec d'autres adolescents par le biais de la
radio, de discuter par des lignes ouvertes ou
différentes façons comme ça, d'entendre l'opinion des
jeunes et puis de faire valoir aux adultes que, oui, on
est capable de s'exprimer clairement, de s'exprimer et
puis d'avoir un fondement; pas dire juste c'est cool,
mais dire pourquoi c'est cool et dire pourquoi surtout
ce qu'on pense, ce qui est important, et puis je crois
que c'est une très belle façon de le faire et puis on
est capable de le faire justement. Et voilà.
8359 CONSEILLER DEMERS: Et vous avez
entendu, ce sera ma dernière question, vous avez
entendu le projet. C'est un projet qui embrasse une
région grande comme la Belgique, comme exemple, Alors,
plus particulièrement sur ce projet-là, avez-vous des
idées par rapport à un autre projet qui aurait -- qui
serait présenté différemment? Cela ne veut pas dire
que, mettons, par hypothèse, ne couvrirait par la même
grandeur, mais pourquoi c'est essentiel, le projet que
vous épousez aujourd'hui, pourquoi il est essentiel
qu'il soit tel qu'il est présenté?
8360 Mme GOURDE-BUREAU: Comme on a dit
tantôt, la société a souvent un point de vue péjoratif
ou porte jugement sur la société. Alors on pense que
là, on peut leur prouver que les jeunes peuvent faire
quelque chose de bien, pas seulement à petite échelle,
comme on disait, pas seulement dans notre école, parce
que la vie, c'est pas juste à l'école, parce qu'à
l'extérieur de l'école, il y a autre chose. Il y a ma
ville, il y a ma région. Ma vie ne se passe pas juste
dans mon école.
8361 Il y a aussi que c'est la culture des
autres régions aussi qu'on aimerait découvrir. On veut
prouver à la société que les jeunes peuvent faire
quelque chose de bien et de culturel.
8362 CONSEILLER DEMERS: Je vous remercie,
madame la Présidente. Merci, mesdames, monsieur.
8363 LA PRÉSIDENTE: Merci, mademoiselle
Gourde-Bureau et M. Michon. Nous vous remercions de
votre présentation.
8364 Madame la secrétaire, s'il vous
plaît.
8365 Mme POIRIER: J'inviterais maintenant
le Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario.
Denis Chartrand.
INTERVENTION
8366 M. CHARTRAND: Chers commissaires,
bonjour. Je sais qu'on est tout près de l'heure du
dîner, donc je tenterai de ne pas vous laisser sur
votre appétit avec notre présentation d'aujourd'hui.
8367 Je m'appelle Denis Chartrand. Je
suis accompagné de Mme Aline Barre, Conseillère
pédagogique en animation culturelle à notre conseil
scolaire.
8368 Il s'agit, de fait, pour moi, la
troisième fois que je me présente devant vous, ou du
moins devant vos prédécesseurs. Cela se passait
d'abord il y a environ 25 ans en vue d'obtenir un
permis de radiodiffusion pour CHUO, la radio des
étudiants de l'Université d'Ottawa.
8369 Ensuite, il y a à peu près 13 ans
pour un permis de radiodiffusion pour CFRH, Radio
Huronie, la deuxième radio communautaire de langue
française en Ontario.
8370 Enfin, me voici à nouveau, cette
fois-ci en faveur d'un projet extraordinaire, la radio
communautaire, Radio Enfant Ado.
8371 Je m'adresse à vous ce matin en tant
que Directeur général de l'éducation du Conseil des
écoles publiques de l'Est de l'Ontario, conseil
scolaire desservant les 40 000 kilomètres carrés de
l'Est ontarien et comptant 10 000 élèves répartis dans
32 écoles publiques élémentaires et secondaires de
langue française.
8372 Si je vous parle de mes expériences
antérieures en radio étudiante et communautaire, c'est
que j'ai vu et j'ai vécu les effets positifs que peut
procurer la magie de la radio auprès de la jeunesse sur
le plan formateur et sur le plan culturel.
8373 En tant que Directeur des programmes
à CHUO à l'Université d'Ottawa, j'ai vu des centaines
d'adolescents et de jeunes adultes s'approprier la
radio comme moyen d'expression culturelle, politique,
sociale ou comme simple divertissement. J'en connais
plusieurs qui continuent à faire carrière, d'ailleurs,
en tant que producteurs, annonceurs, techniciens,
recherchistes et encore.
8374 Mais c'est vraiment au cours de mes
années dans le projet CFRH Radio Huronie que j'ai vu
l'impact que peut avoir la radio sur les enfants. La
grille horaire de CFRH prévoyait, à chaque semaine, des
blocs de temps réservé aux enfants. Cette
programmation était coordonnée par les écoles de la
région et la programmation était assurée à partir de sa
conception jusqu'à sa production par les enfants.
8375 Les retombées en étaient incroyables
et correspondaient beaucoup aux objectifs que se
fixaient les écoles et les enseignantes et enseignants
pour leurs enfants. Le développement de l'estime de
soi, les compétences langagières, le cheminement
culturel, les compétences médiatiques, l'intégration
des matières, et j'en passe.
8376 Pour nous c'était aussi excellent
puisque les émissions des enfants sont celles qui
généraient nos meilleures cotes d'écoute, du fait que
toute la famille élargie écoutait leurs fils, leurs
filles, leurs nièces, leurs neveux, leurs petits-fils,
et cetera.
8377 Ce projet a connu tellement de succès
que l'un de nos enseignants particulièrement actifs
dans ce dossier a fait l'objet d'une reconnaissance
provinciale en tant qu'enseignant de l'année en Ontario
pour son projet d'intégration de la radio dans
l'enseignement du français.
8378 De ma perspective actuelle de leader
d'une grande communauté scolaire, je vois en ce
magnifique projet Radio Enfant Ado une occasion
privilégiée d'apprentissage et de plaisir pour les
150 000 enfants de l'Est ontarien et de l'Ouest
québécois, pour ne pas parler du près de demi-million
de parents, de grands-parents et autres partenaires de
ces enfants-là.
8379 J'ajoute au texte que je vous ai
présenté que le partenariat et les ponts entre les deux
rives québécoise et ontarienne dont parlait Mme Poirier
il y a quelques présentations, ce sont des ponts et des
partenariats que nous avons déjà, depuis un an, eu
l'occasion de commencer à bâtir entre les commissions
scolaires du côté du Québec et les conseils scolaires
de l'Ontario, alors que nous avons participé ensemble à
l'élaboration de trousses et de guides pédagogiques
autour du thème des Jeux de la Francophonie, et je vous
assure que c'est un partenariat que nous voulons
continuer à bâtir et à agrandir. Nous sommes en train
de découvrir que nous existons mutuellement, et pendant
si longtemps, on ne se parlait pas et il n'y a aucune
raison pour ça.
8380 Alors que la pendule éducative est à
l'heure de l'intégration des technologies et
l'intégration des matières, quelle chance rêvée que de
pouvoir intégrer à l'enseignement du français, du
théâtre, des sciences et des mathématiques, de la
musique et d'autres encore, la magie de la technologie
et les opportunités variées qu'offre le monde de la
radio.
8381 Que c'est rafraîchissant et
encourageant de penser que nous avons la chance de
remonter un peu le courant à l'encontre de cette
culture américaine envahissante et anglo dominante.
8382 Dans les écoles de langue française,
je vous assure que nous travaillons très fort afin de
maintenir et de faire évoluer la langue et la culture
de nos jeunes en plus de leur fournir des outils qui
assureront leur succès dans notre monde en changement.
8383 Radio Enfant est un tel outil. Un
outil innovateur d'apprentissage et d'enseignement et
de divertissement. Un débouché fait sur mesure pour
les jeunes et par les jeunes.
8384 Il va sans dire qu'un tel projet doit
demeurer non-commercial et que les dirigeants devront
demeurer innovateurs, non seulement au niveau de la
programmation, mais aussi en ce qui concerne le
financement.
8385 La proposition de la Radio Enfant
présente beaucoup de détails à ce sujet et j'appuie la
requête visant l'obtention de support financier des
entreprises privées de radiodiffusion et de
distribution dans le cadre de leur contribution à la
programmation canadienne.
8386 Suffit-il pour moi d'ajouter qu'en
tant que conseil scolaire, les ressources
d'apprentissage et d'enseignement demeurent notre
responsabilité, soit-elle humaine, matérielle ou
financière et que dans le contexte d'un tel projet,
nous ferons tout ce qui est possible pour appuyer les
enfants et leurs enseignants et enseignantes dans leur
apprentissage et dans leur enseignement.
8387 D'ailleurs, j'ajoute encore un point,
je pense, qui est important. Je peux parler pour les
trois conseils scolaires de l'Est ontarien de langue
française pour vous dire qu'ils apportent une force
économique quand même pas insignifiante, alors que nous
dépensons ensemble 400 millions de dollars par année en
vue des apprentissages de nos enfants. Et si Radio
Enfant est un outil d'apprentissage, il va sans dire
qu'il y a des appuis qui viendraient de la part de ces
trois conseils scolaires et, j'en suis persuadé, de ce
côté-ci de la rivière également.
8388 Permettez-moi de conclure en vous
suggérant que Radio Enfant constitue un projet des plus
visionnaires et innovateurs qui donne à nos jeunes une
voix et un contexte d'apprentissage authentique et
intégré.
8389 J'ai choisi d'être ici ce matin parce
qu'en tant qu'éducateur et en tant que parent de quatre
adolescents, je suis emballé par les possibilités et le
potentiel de Radio Enfant. J'espère et j'ose croire
que vous l'êtes aussi. Je vous remercie de m'avoir
accordé ces quelques minutes aujourd'hui.
8390 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Chartrand,
vous soulevez une demande d'obtention de permis pour
CHUO il y a 25 ans. Est-ce que au départ, CHUO n'était
pas une radio dont la diffusion était limitée aux
édifices de l'Université d'Ottawa?
8391 M. CHARTRAND: Madame la Présidente,
la Radio de l'université s'appelait CHOR lorsque je
suis arrivé, et là on retourne plus que 25 ans. Je ne
vous dirai pas combien. C'était en effet une radio
qu'on appelait à circuit fermé.
8392 Ce que j'ai eu l'occasion de faire
avant de quitter l'université, c'était de travailler à
la demande du permis de radiodiffusion FM qu'ils ont
aujourd'hui maintenant.
8393 LA PRÉSIDENTE: Et qui a été présenté
dans une période plus récente que 25 ans.
8394 M. CHARTRAND: La première
présentation, elle date de quasiment 25 ans. Mais je
ne sais pas si elle a connu du succès. Je n'étais plus
étudiant à ce moment-là.
8395 LA PRÉSIDENTE: C'est intéressant de
voir comment même une radio universitaire a commencé, a
pris ses ailes d'abord à circuit fermé et ensuite a eu
un permis de diffusion plus élaboré. Je suis assez
familière avec cette radio-là. Ils ont mis beaucoup de
temps que ça pour obtenir un permis de diffusion
général. Sauf que je crois qu'ils étaient transportés
par le câble, ce qui est intéressant.
8396 Nous avons discuté de façons de
développer cet outil de façon innovatrice, d'envergure
peut-être plus facile à mettre en vigueur. Alors
c'était assez intéressant.
8397 Je me souviens bien qu'avant
d'obtenir un permis de diffusion, c'était à circuit
fermé mais c'était transporté par le câble. Donc tous
ceux qui étaient abonnés au câble, peut-être 90 pour
cent de la population pouvait entendre cette radio,
même si elle était en circuit fermé en utilisant
simplement les circuits électriques des édifices de
l'université.
8398 Alors voilà, une méthode innovatrice
de se mettre sur pied.
8399 Je vous passe à Mme Pennefather.
8400 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci,
madame la Présidente.
8401 Monsieur Chartrand, madame Barre,
justement, j'avais une question un peu dans le même
genre, dans le sens qu'on comprend très bien non
seulement la demande mais les intervenants aujourd'hui
que vous voyez ça comme un projet très important sur le
côté pédagogique et formation. C'est très clair.
8402 Mais la question est un peu dans le
même genre, sur la même piste, pourquoi ces valeurs
éducatives, ces valeurs pédagogiques ont besoin de
commencer d'être disponibles sur une fréquence de cette
puissance? Est-ce que vous n'avez pas examiné d'autres
moyens, non pas de faire la programmation mais la
diffusion de la programmation?
8403 On ne met pas en question
l'enthousiasme et l'importance pédagogique. C'est très
clair l'impact que vous voyez de la participation des
jeunes. Mais sur le côté diffusion, est-ce que vous
avez examiné d'autres moyens à rendre disponible cette
programmation?
8404 M. CHARTRAND: Si vous me permettez,
il y aurait deux éléments à ma réponse. Tout d'abord,
il y a déjà de la diffusion qui se passe dans le milieu
scolaire. La plupart de nos écoles ont déjà leur radio
à circuit interne. Ils se servent du système interne à
l'école, bien sûr, pendant les heures du midi, avant
les heures de classe. La plupart des écoles ont déjà
ça et les élèves sont déjà exposés, jusqu'à un certain
point à ça.
8405 Ce qui n'arrive pas, par contre,
c'est que nous n'avons pas l'occasion pour l'ensemble
des élèves de partager entre les écoles et entre eux
comme élèves et entre les différentes régions de notre
énorme conseil ces informations et ces perspectives sur
le monde.
8406 Est-ce qu'il existe d'autres moyens
de diffuser autres qu'une fréquence à haute puissance?
Moi, je ne suis pas suffisamment versé en technique
pour pouvoir vous répondre. Est-ce qu'on a exploré
d'autres avenues, par exemple, le câble, et cetera?
Moi, je ne peux pas vous répondre avec certitude.
8407 J'ose croire que oui, mais moi, j'ai
toujours compris que la nécessité d'une fréquence à
haute puissance et donc, qui porte très loin, c'est en
raison de l'immense territoire que nous devons
découvrir. Madame, il y a quelques présentations,
faisait allusion au fait que notre territoire est
équivalent à peu près à celui de la Suisse ou de la
Belgique et c'est en effet le cas, à 40 000 kilomètres
carrés.
8408 Donc, il y a déjà un peu d'interne
qui se passe et puis nous, ce qu'on aimerait évidemment
faire, c'est, par le moyen le plus efficace et le plus
économique possible, rejoindre tous les enfants et les
ados de l'Est ontarien et de l'Ouest québécois en même
temps.
8409 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Justement,
j'avais pris pour acquis qu'il y avait déjà des projets
de radio et on cherchait à voir pourquoi alors vous
êtes là pour supporter un projet qui, en effet, a un
certain impact économique.
8410 Et en effet, je voulais clarifier la
question de finance. Madame Barre, vous avez dit dans
la lettre du 30 avril que le Conseil ne peut pas
financer directement la Radio Enfant/Ado, premièrement
et aujourd'hui, si j'ai bien compris, Monsieur
Chartrand, vous dites:
"Les ressources d'apprentissage et
d'enseignement demeurent notre
responsabilité, soit-elle humaine,
matérielle et financière et que dans
le contexte d'un tel projet, nous
ferons tout ce qui est possible."
8411 Maintenant, s'il n'y pas de support
financier, qu'est-ce que ce paragraphe veut nous dire
aussi précisément que possible?
8412 M. CHARTRAND: Je vous remercie de la
chance de peut-être justement préciser ce qui peut
paraître un peu une contradiction.
8413 Dans la lettre initiale, ce qui était
clair pour nous, c'est qu'en ce qui concerne les frais
de démarrage, le frais d'acquisition de l'équipement
technique qui est quand même assez important en termes
de valeur, nous ne sommes pas en mesure de participer
de façon significative à ça.
8414 Ce que je disais ce matin dans ma
présentation, par contre, c'est que si ce projet Radio
Enfant, et c'est le cas, est un outil qui nous permet
de véhiculer à la fois pour les jeunes des éléments de
plaisir et de divertissement, mais en même temps, des
valeurs d'apprentissage ou d'enseignement pédagogique,
que les outils soient des manuels scolaires ou des
ordinateurs ou des crayons et des tableaux, ce que nous
on dit, c'est qu'on est prêt à investir dans tout ce
qui contribue à l'apprentissage des élèves.
8415 Et on sait qu'il y a plus qu'une
façon de livrer un enseignement et de contribuer à un
apprentissage efficace de la part des jeunes.
8416 Alors ce qu'on vous apporte ce matin,
aujourd'hui, c'est cette idée que les conseils
scolaires, c'est ça leur mandat. C'est de permettre
aux jeunes d'apprendre. Voici un autre outil que nous,
on trouve très, très intéressant et authentique et
intégré et auquel nous sommes prêts à participer
financièrement dans la mesure que nous le faisons à
l'heure actuelle pour tous les outils d'ordre
pédagogique dans lesquels on choisit d'investir. Ça en
est un autre.
8417 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors si
j'ai bien compris, vous allez concevoir une façon de,
disons, justifier une participation financière même si
c'était en ressources humaines, et cetera. Mais étant
donné l'envergure du projet, et qu'on ne parle pas d'un
projet d'une couple de jours, on parle d'un projet
d'une radio, comme vous le savez bien, de par votre
expérience, de 24 heures, sept jours par semaine, 126
heures de programmation, est-ce que vous avez, avant de
faire ce commentaire, fait un calcul de combien une
valeur que ça peut apporter au conseil en termes
spécifiques quand vous voyez l'envergure du projet
devant vous?
8418 Et est-ce que les conseils ont donné
une, comme on dit en anglais, un commitment ferme?
8419 M. CHARTRAND: Votre question
comporte plusieurs éléments.
8420 Est-ce que les conseils scolaires se
sont réunis pour discuter d'un engagement financier
précis par rapport à ce projet-là? La réponse est non.
Est-ce que moi, pour mon conseil, j'ai fait des calculs
très précis en fonction de ce qui serait possible de
financer à l'intérieur de cet outil pédagogique qui
s'appelle Radio Enfant? La réponse est non.
8421 Par contre, je peux vous dire
qu'annuellement, nous dépensons plusieurs millions de
dollars dans des outils informatisés ou sous forme de
livres, sous forme de trousses, sous forme de toutes
sortes de formes pour appuyer l'apprentissage.
8422 Alors peut-être je peux vous répondre
avec un exemple, et je ne veux pas nécessairement que
ça soit perçu comme un engagement ferme. Je vous parle
à titre d'exemple.
8423 Présentement, dans chacune de nos
écoles, nous avons un minimum de 35 ordinateurs.
Normalement, ils sont regroupés dans une classe, dans
un laboratoire. Est-ce qu'on a besoin de 35 dans une
classe? Est-ce qu'on peut réduire ça à 30 et prendre
la différence et investir ça pour chacune des écoles
dans un projet comme celui-ci ou un autre projet qui
valorise, encore une fois, l'apprentissage et
l'amélioration du rendement des élèves?
8424 C'est ce que j'essaie de vous dire ce
matin. C'est que nous avons à notre disposition des
fonds qui nous permettraient d'exploiter la valeur
pédagogique de cet outil-là.
8425 En ce qui concerne la valeur
divertissement, il y a peut-être d'autres organismes
comme ceux qu'on a entendus ce matin qui pourraient
peut-être contribuer de ce côté-là. Mais je vous dis
que notre contribution n'est pas nulle dans ce
projet-là.
8426 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
8427 M. CHARTRAND: De rien.
8428 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur
Chartrand, Madame Barre.
8429 M. CHARTRAND: Ça nous fait plaisir.
8430 LA PRÉSIDENTE: Madame la secrétaire,
s'il vous plaît?
8431 Mme POIRIER: J'inviterais maintenant
Adojeune, représenté par Patricia tour.
INTERVENTION
8432 Mme LATOUR: Madame la Présidente,
mesdames et messieurs les commissaires, membres du
Conseil, bonjour.
8433 Il me fait plaisir d'être ici
aujourd'hui dans le but d'appuyer le projet Radio
Enfant/Ado au nom des maisons de jeunes Adojeune Inc.
de Gatineau.
8434 Adojeune est établi au sein de la
communauté gatinoise depuis 1981. L'organisme
travaille de concert avec plusieurs partenaires à
améliorer la qualité de vie des pré-adolescents et
adolescents ainsi que leur famille par le biais de
diverses activités.
8435 Un projet tel que Radio Enfant/Ado
s'intégrera à merveille à la mission de notre
organisme. Par nos activités, nous tentons de faire
connaître aux jeunes l'importance de faire valoir leurs
idées et leur personnalité dans leurs relations
interpersonnelles et ainsi d'améliorer constamment leur
estime de soi.
8436 Nous croyons à l'implication de la
jeunesse dans la communauté et visons à développer le
sens des responsabilités chez nos membres. Nous sommes
persuadés que la radio sera un domaine motivant afin
d'atteindre cet objectif.
8437 De ce fait, quelques adolescents ont
eu la chance d'expérimenter ce médium lors du plus
récent Salon du Livre de Hull en mars 2001. Leur
participation fut vraiment positive Ils ont travaillé
extrêmement fort après l'école pour mettre en place
leur émission et étaient très fiers d'avoir réussi à
relever ce défi. Même après trois heures d'antenne
consécutives, l'enthousiasme était encore palpable
parmi les participants et ils auraient souhaité pouvoir
continuer.
8438 L'avantage avec la radio est la
possibilité de créer une programmation avec les jeunes
directement dans leur milieu de vie. Ainsi, il pourra
être intéressant pour les adolescents de nos maisons de
jeunes de travailler de pair avec Radio Enfant/Ado dans
le cadre d'activités particulières tels des événements
artistiques, les fêtes de quartier ou autres occasions
spéciales. Ces événements laisseront la chance aux
jeunes de faire connaître aux auditeurs ce qu'ils
vivent et aideront à développer un sentiment
d'appartenance envers leur communauté.
8439 Une radio permanente organisée et
animée par les jeunes gardera toujours une bonne
dynamique. En effet, l'univers des adolescents étant en
constante évolution, la Radio Enfant/Ado bénéficiera
toujours de sang neuf qui réussira à capter l'auditoire
au fil des ans et des tendances. Ainsi, la radio
servira de modèle auquel ils pourront facilement
s'identifier.
8440 Adojeune sera fier de s'associer au
projet Radio Enfant/Ado. La radio permettra aux jeunes
d'aiguiser leur curiosité, de pousser leurs recherches
sur différents sujets, de créer des contacts avec
diverses personnalités du milieu. À travers leurs
réalisations, les adolescents apprendront à mieux se
connaître, ce qui pourra les amener à se découvrir de
nouvelles passions qui orienteront éventuellement leur
futur.
8441 En conclusion, nous sommes convaincus
que Radio Enfant/Ado apportera un plus à la jeunesse et
à la société.
8442 Merci.
8443 LA PRÉSIDENTE: Merci. C'est bien
Mademoiselle Bonneau?
8444 Mme LATOUR: Patricia Latour.
8445 LA PRÉSIDENTE: Latour.
8446 Mme LATOUR: Oui.
8447 Mademoiselle Bonneau a dû quitter.
Elle était ici ce matin, mais elle avait un autre
engagement. On ne croyait pas que ça durerait aussi
longtemps.
8448 LA PRÉSIDENTE: Voilà. Mais quand
c'est intéressant, ça dure longtemps.
8449 Madame Noël, s'il vous plaît?
8450 CONSEILLÈRE NOËL: Madame Latour --
8451 Mme LATOUR: Oui.
8452 CONSEILLÈRE NOËL: --deux questions.
8453 L'objectif est louable. On en
convient tous. Est-ce que c'est absolument nécessaire
que ça passe par le biais d'une des fréquences les plus
puissantes disponibles dans le marché? Premièrement.
Et deuxièmement, est-ce que c'est nécessaire d'avoir
126 heures de programmation par semaine d'après vous?
8454 Mme LATOUR: Pour la Radio Enfant, en
globalité, oui. Nous sommes conscients, nous, à
l'Adojeune que nous ne pourrons pas faire 126 heures de
radio par semaine seulement avec Adojeune. Mais nous
sommes conscients que beaucoup, beaucoup de jeunes vont
s'impliquer dans le milieu.
8455 Alors, oui, c'est nécessaire pour
pouvoir toucher à toutes les tranches de notre
communauté, autant dans les écoles qu'au milieu
communautaire, d'aller chercher des gens de partout
pour pouvoir avoir la chance de remplir justement les
plages horaires de la radio.
8456 CONSEILLÈRE NOËL: Mais vous ne
pensez pas qu'un bloc plus réduit en termes d'heures
réservées par semaine dans une station communautaire ou
dans une station étudiante qui a déjà une licence
pourrait satisfaire ces besoins-là?
8457 Mme LATOUR: Je crois qu'en
travaillant justement avec les radios comme à circuits
fermés comme on parlait tout à l'heure, réduirait de
beaucoup et surtout si on réduit les heures de
programmation, va réduire considérablement la chance
aux jeunes de pouvoir s'exprimer à la radio étant donné
le gros bassin de population des enfants et des
adolescents.
8458 Pour le premier volet de votre
question, pour l'étendue, je crois que c'est essentiel
d'avoir une radio qui couvre entièrement le territoire
de l'Est ontarien et de l'Outaouais. Par conséquent,
si on vérifie avec toutes les écoles -- mais moi, je
suis plus au niveau communautaire au niveau des maisons
de jeunes, l'étendue est très grande pour les maisons
de jeunes au niveau de l'Outaouais -- je ne pourrais
pas me prononcer au niveau de l'Est ontarien car je ne
connais pas les endroits où il y a des maisons de
jeunes.
8459 Mais par le biais de la radio à une
haute fréquence comme ça, pourrait justement nous faire
connaître ce qui se passe au niveau communautaire dans
toute la population, le bassin qui couvre toute cette
population-là.
8460 CONSEILLÈRE NOËL: Et vous estimez
qu'il n'y a pas d'autres moyens techniques disponibles
pour disséminer cette information-là?
8461 Mme LATOUR: Je crois que la radio,
en fait, serait le meilleur moyen pour y arriver,
surtout avec une haute fréquence comme ça parce que
c'est le moyen le plus facile d'aller rejoindre la
population étant donné que la radio est ouverte à tous.
Si on parle d'ordinateurs ou de d'autres façons, ce
n'est pas tous les milieux, les maisons, les familles
qui ont la chance d'avoir un ordinateur. Donc, ce
serait difficile de rejoindre le nombre de personnes
qu'on veut de cette façon-là.
8462 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie.
Je n'ai pas d'autres questions.
8463 Mme LATOUR: Merci à vous.
8464 LA PRÉSIDENTE: Le conseiller
Cardozo?
8465 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la
Présidente.
8466 J'ai une question un peu sur le même
thème de madame Noël.
8467 Selon vous, les ados ont combien de
temps par jour pour écouter la radio? Je pose cette
question parce que je trouve que les ados et les
jeunes, les enfants sont très occupés. Ils vont à
l'école. Ils jouent des sports. Ils voient aussi la
télévision. Ils naviguent sur l'Internet, écoutent des
disques, et cetera. Il reste après ça combien de temps
par jour pour écouter la radio?
8468 Mme LATOUR: Bien moi, si je peux y
aller avec mon expérience personnelle, avec les jeunes
à l'Adojeune, j'en ai qui me disent qui écoutent la
radio eux le matin en déjeunant. Donc, on peut parler
peut-être d'un trois-quart d'heure déjà d'occupé dans
la journée, si ce n'est pas plus, des fois, en prenant
la douche avec la radio à tu-tête.
8469 Ensuite, pendant les heures de dîner
à l'école, nous, on est près de l'école
Nicholas-Gatineau, ils peuvent écouter la radio. Et en
grosse majorité, les jeunes ont leur radio portative,
voyons --
8470 CONSEILLER CARDOZO: Leur Walkman.
8471 Mme LATOUR: Leur Walkman. Donc,
pendant les heures de dîner, puis la fin des cours, à
Nicholas-Gatineau --
8472 CONSEILLER CARDOZO: Ils prennent les
Walkman quand ils mangent le souper avec leur famille?
8473 Mme LATOUR: Pardon?
8474 CONSEILLER CARDOZO: C'est pas gentil
s'ils écoutent leur Walkman quand ils soupent avec leur
famille, c'est pas gentil.
8475 Mme LATOUR: Pour le dîner à l'école.
Je sais en tout cas qu'il y a certains jeunes qui sont
peut-être un petit peu plus solitaires vont écouter,
mais je comprends ce que vous voulez dire.
8476 Puis ensuite de ça, bien l'école se
termine alentour de 14 h 30 l'après-midi. Alors ça
leur laisse toute la fin de l'après-midi et toute la
soirée pour écouter la radio.
8477 Mais vous parliez de d'autres, qu'ils
écoutent aussi des compact discs, ils font de
l'ordinateur et tout ça. Moi, si je peux vérifier avec
les jeunes qui viennent en maison de jeunes le soir de
18 h 00 à 21 h 00, on a trois ordinateurs. Donc, une
certaine quantité de jeunes vont utiliser les
ordinateurs. Mais ils ont une demi-heure chacun.
8478 Ensuite de ça, on a du billard, mais
on a la radio qui fonctionne de 18 h 00 à 21 h 00 en
tout temps. Alors je crois que ce serait intéressant
d'avoir une radio qui les représente, surtout en fin de
soirée pour qu'ils puissent s'amuser avec nous en
maison de jeunes avec la Radio Enfant/Ado.
8479 CONSEILLER CARDOZO: Mais en
terminant, ils passent combien d'heures par jour, deux,
trois heures? Une heure le matin, deux, trois heures?
8480 Mme LATOUR: Moi, je dirais un bon
quatre heures par jour. Mais ça peut être une écoute
très attentive à certains moments, une écoute un petit
peu plus passive.
8481 CONSEILLER CARDOZO: Mais ils
écoutent les autres formats aussi, je pense aux autres
genres comme le rock et rap, et cetera aussi.
8482 Mme LATOUR: Oui. Il y a
plusieurs -- vous voulez dire quel genre de musique ils
écoutent?
8483 CONSEILLER CARDOZO: Oui.
8484 Mme LATOUR: C'est assez varié. J'ai
des jeunes qui vont écouter la musique de Garou, de
Notre-Dame de Paris, Isabelle Boulay. J'en ai d'autres
qui écoutent le style rap, dont le nom du groupe --
8485 CONSEILLER CARDOZO: Dogmatic.
8486 Mme LATOUR: Il y a Dogmatic, oui.
Il y a aussi -- excusez-moi, il y a deux autres groupes
francophones qu'ils écoutent beaucoup. Je ne me
rappelle pas des noms, par contre, je suis désolée.
8487 CONSEILLER CARDOZO: Okay.
8488 Mme LATOUR: Puis il y en a certains
aussi qui écoutent -- bien peut-être en grosse
majorité, malheureusement présentement, ce qui joue
beaucoup à la radio, les groupes anglophones. Mais je
sais que la musique québécoise fait quand même partie
de leur répertoire.
8489 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup.
8490 Mme LATOUR: De rien.
8491 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la
Présidente.
8492 LA PRÉSIDENTE: Madame Noël?
8493 CONSEILLÈRE NOËL: Une dernière
question.
8494 Est-ce qu'ils regardent la
télévision?
8495 Mme LATOUR: Bien pas en maison de
jeunes. Je suis certaine qu'à la maison, ils écoutent
la télévision, mais nous, on a une télévision et puis
elle sert pas vraiment pendant les heures d'animation.
8496 Merci.
8497 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup,
Madame Latour, d'être venue discuter avec nous de ce
projet.
8498 Nous entendrons maintenant une autre
intervention avant de prendre une pause pour le lunch.
8499 We will hear one more intervention
before breaking for lunch.
8500 Madame la secrétaire?
8501 MS POIRIER: Thank you, Madam
Chairperson. We will hear the Gary Michaels Agency and
the Green Bank Medical Centre.
8502 Just the Green Bank Medical Centre
then.
8503 THE CHAIRPERSON: We apparently have
a very important reason for hearing you and we will
indirectly participate in the birth of a baby by
hearing you early so you can get to your patient. And
please give our best to your patient.
8504 DR. SHEBIB: I will.
8505 THE CHAIRPERSON: But not the baby.
8506 DR. SHEBIB: That's right.
8507 THE CHAIRPERSON: Just our best.
8508 DR. SHEBIB: I don't think he would
follow any radio now.
8509 I'm Dr. Gihad Shebib. I'm
intervening on behalf of CHIN Radio's application for
Ottawa FM 97.9. I'm here representing the Arabic
community.
8510 I'm a gynaecologist/obstetrician. I
have practised in Ottawa since 1998. I was born in
Syria and I lived and was educated in Egypt. I
finished my medical training and my obstetric training
in Egypt. Then we moved to Saudi. I met my
Palestinian wife who carries a Jordanian passport and
lived in Kattar (ph) and we both moved to the U.K.
where we lived for 10 years and I finished my training
there and then we moved to Canada.
8511 I was involved in community work
since I finished my training in the U.K. I was
representative of the Arabic community, International
Racial Equality Network and I was president of the
Islamic Centre in Bomouth (ph).
8512 Here in Ottawa I am an active member
of Ottawa Muslim Association, Egyptian-Canadian
Cultural Association, Palestinian Association, Syrian
Association and Medical Arab Association in addition to
the Arab Canadian University Graduate Association of
the National Council of Canada-Arab Relations.
8513 The value of multilingual radio
station in Ottawa, I think our great, great Ottawa and
the Greater Ottawa now is truly a multicultural city.
It reflects the unique makeup of our great nation.
8514 Canada is the only country on earth
where immigrants are welcome to bring their own
heritage to reach this land. As long as we respect one
another and understand the Canadian value of
cooperation and co-existence, every new culture will be
an added flower to this wonderful part of Canada.
8515 A multilingual radio in this
magnificent National Capital will facilitate the making
up of this model country and modern society.
8516 The Arabic Canadian community is now
considered the largest minority group in the Capital
Region. Most of the Arabic community are new
immigrants and immigration waves followed war and
unrest in the Middle East.
8517 The first wave of immigration arrived
to Canada from Lebanon and Syria in the 20s. These
immigrants have integrated into society and their
second and third generations are now with us and trying
to maintain some connection to their ancestor heritage.
8518 In the late 1960s and early 1970s,
after the Six Days War there was another wave of
immigrants mainly from Egypt and represented by the PhD
students and professionals who decided to settle in
Canada.
8519 The immigration from Egypt continued
through the 80s and 90s and was driven by revolution
and economic upheaval in that country.
8520 The third wave of immigration was
from Lebanon following the Civil War in the late 70s
and mainly Moronite Christians and following the
Israeli invasion to the south and this is mainly Shiate
Muslims.
8521 The fourth and a major wave of
immigration to Canada followed the Gulf War in the
1990s. Thousands of Palestinians and Dabidwin Budoon
(ph) were expelled from Kuwait after the liberation and
subsequently came to Canada.
8522 There was also a large influx of
Iraqi Kurds and Iraqi Shiates who landed in Canada.
There has been also a large wave of immigration from
Algeria following the disputed election and the
subsequent religious and civil bloody conflicts.
8523 Although these immigrants are mainly
concentrated in the Montreal area, we now see a trend
that these groups of community are relocating in
Ottawa.
8524 In addition there is continuous
immigration from most of the Arab world which is in a
geographic area extending from the Atlantic Ocean to
the Gulf and from south of Turkey down to the Equator
in Sudan.
8525 These immigrants are from Egypt, from
Syria, Tunisia, Morocco. They are computer and
software experts. They're professionals. They're
relocating now in the thriving high tech community in
Ottawa.
8526 It is expected that with the final
arrangements in the Middle East, there will be a huge
resettlement of Palestinian refugees in Canada. We are
talking huge here. And a large proportion of these
refugees will end here in Ottawa because of the huge
number of the Palestinian population already in the
Capital Region.
8527 So I support CHIN's application. I
feel the proposal for a multilingual station in Ottawa
will be extremely constructive for the following
reasons:
8528 Number one: the Arabic language is
now the third spoken language in the Ottawa/Hull
region. It was the spoken language in Ottawa before
amalgamation of Vanier and Orleans. Although accurate
statistics are still awaited, approximately 8 to 10 per
cent of the population in the Capital Region are Arabic
descendent.
8529 So instead of these people listening
to their CDs and radio cassettes, many listeners,
including almost 80 per cent of the taxi drivers, will
eagerly follow an Arabic radio station broadcast.
8530 Now if we don't give them a radio
station from Ottawa, Canadian radio station, there is
new technology now with the satellite. You can buy a
small connection to your radio and it will give you
live broadcast from the Middle East. And it is now
available in Montreal, $50.
8531 Broadcasting in the Arabic language
will promote integration of the Arabic community in the
Canadian society. The station will enable our people
to track important local and national occasions,
elections, federal, provincial and municipal. People,
they don't vote, they don't know, they're new
immigrants. They come traumatized by war. They come
from oppressed regimes. Census, they don't understand
how to fill the Census. Through the community
newsletter, we are trying to educate the people how to
fill the Census, the last Census we had.
8532 Local activities, festivals, fund
raising. Summer camps, how many Arabic descendents are
joining the summer camps? None. I mean very little
compared to the volume of the community.
8533 Francophone games are going to be
held here in July. There are a lot of Arabic countries
represented in the francophone games. French is the
second language in many Arab countries: Lebanon,
Algeria, Tunisia, Morocco, even Egypt.
8534 Arabic broadcasting will be an
immense aid for the new immigrant. There will be
programs informing the public about their rights and
about obligations in this country. I mean law and
order, how to conduct themselves, I mean this is
important. These people are coming from different
cultures and they're coming, there are lots of them.
8535 Broadcasting in Arabic will enable
our community, and particularly the younger generation
to sustain their ties with their culture and heritage
with promoting integration in the Canadian society.
8536 So this has to go hand in hand.
8537 The station will be a community
outreach that can aid many important functions, like
public health promotion. I was a member of the Cancer
Screening Program in Ottawa. We have a problem with
Arabic women who do not go for a pap smear. They don't
know what a pap smear is. We had to translate the
leaflet to give them to the women and to write it in
the leaflet in Arabic. Some of them won't even read
Arabic.
8538 We're talking about lots of
immigrants coming from very desperate situations,
following wars and disasters.
8539 This is survival information. I
mean, I was surprised the other day. I put my daughter
in school when the clock was changed. Many, many
Arabic families did not change their clock. They went
to school one hour late. They didn't know, and it is
important.
8540 There will be explicit economical
benefit in Arabic broadcasting: promoting local
businesses, Arabic or otherwise, through advertisements
which can reach enormous numbers of listenoers. The
majority of these consumers are unaware of these
opportunities because they don't know.
8541 Cross-cultural experience and
understanding, it's great to listen to the radio when
now you are listening to the Arabic community. Half an
hour later, you are listening to Carribbean and in
Italian. Music is now the language -- we understand by
music. The Arabic music is now becoming -- we have
heard Sting last edition. I mean the Arabic music was
integrated in the western music. So is the Indian
music integrated and so is the Canadian of course, they
are far advanced in this field.
8542 Now, cross-city integration, our
community communications between, for example, Ottawa
and Toronto communities through CHIN radio, although
this has not been in the current proposal, like Arabic
coverage, but I think we can discuss that with the
administration at CHIN and hopefully such programs will
be available in Arabic soon.
8543 Now I am supporting CHIN particularly
because I know that they are ready. They can start
within six months. They have a long experience in
Ottawa and Toronto. They have good financial
resources. They have established other resources like
a music library. I was pleasantly surprised to see the
amount of Arabic music they have in their library.
8544 So this is going to be a great help
for us when the program starts. Of course, I won't be
starting it, I'm not professional in this way, but I
hope that from our community, there will be some people
who can use these resources.
8545 Lastly, fairness is important. When
you're dealing with multilingual, multicultural. you
have to be fair and distribute the time according to
the audience and the available listeners.
8546 So that's why I'm supporting this and
I think that's what Ottawa needs now.
8547 Thank you very much.
8548 THE CHAIRPERSON: Thank you. Mr.
Cardozo?
8549 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you,
Madam Chair. And thank you very much, Dr. Shebib, for
your presentation.
8550 Just a couple of questions. You
talked about fairness in the hours. So what CHIN
proposes is 12 hours of Arabic programming through the
week.
8551 DR. SHEBIB: Yes.
8552 COMMISSIONER CARDOZO: Is it your
sense that the business community within the Arabic-
speaking communities is enough to support the
advertising that would be needed for that type of
programming?
8553 DR. SHEBIB: Yes, I'm sure there will
be. There are two issues here. It's the number of
consumers and the number of advertisers.
8554 I mean I know that there is a lot of
businesses in Ottawa here who are going to participate
and advertise in this. But I also think that there are
some other businesses like Sears, The Bay, or whatever,
the big businesses will want to have the Arabic
listeners going to their closing down, clearance sales.
8555 So that would be something which will
be promoted. So advertisement in Arabic for non-Arabic
firms, I think it's good for everyone in business.
8556 COMMISSIONER CARDOZO: Among the
Arabic-speaking communities, my sense is, especially
the ones that come from North Africa, will have some
background in French, that some of them tend to be more
francophone and some tend to be more anglophone.
8557 Is that a fair assumption to make?
Are there some, for example, the Algerian community, or
Tunisian, et cetera, Morrocan, do they tend to be more
francophone?
8558 DR. SHEBIB: That's correct.
8559 COMMISSIONER CARDOZO: Are they
residing in Hull?
8560 DR. SHEBIB: That's correct. I mean
the Arabic language is their first language. Their
second language is either English or French and you can
go through this with all Arab countries. I mean
English is probably the second language in Egypt and
in the Gulf area and Iraq. While North Africa, as you
mentionned, French is the second language. Some of the
Algerian and Moroccan, for example, they use
franco-Arab, we call it, and their language is half
French and half Arabic in the way they speak.
8561 COMMISSIONER CARDOZO: I have got to
tell you you are right about taxi drivers. Just this
past week, I had to take a couple of cabs and one taxi
driver was from Kuwait originally and the other from
Lebanon and they pretty well probably talked to you
before you came here because they told me the exact
same thing.
8562 As you're leaving to deliver a baby,
I just want to add my best wishes, as Madam Chair has
said --
8563 DR. SHEBIB: Thank you very much.
8564 COMMISSIONER CARDOZO: -- and I just
want to tell you it's often said that we, at the CRTC,
are very demanding of people in order to get a licence
but the rumor that we require a first born is really
not true at all.
8565 So feel free to engage in what you'll
be doing this afternoon. We won't be taking a cut of
that at any rate.
8566 DR. SHEBIB: All right. Thank you
very much, sir.
8567 THE CHAIRPERSON: Thank you, Dr.
Shebib. Have a good end of day.
8568 DR. SHEBIB: Thank you.
8569 THE CHAIRPERSON: We will now break
for lunch and be back at 2:15.
8570 Nous reprendrons à 1415.
8571 I would like to also advise that we
will not hear Phase IV until tomorrow morning. We will
finish all interventions in Phase III today however,
late it is.
8572 Nous ne commencerons pas la Phase IV
avant demain matin. Mais nous allons entendre tous les
intervenants de la Phase III même s'il est plus tard
que 1700.
--- Upon recessing at 1255 / Suspension à 1255
--- Upon resuming at 1415 / Reprise à 1415
8573 THE CHAIPERSON: Order, please.
8574 À l'ordre, s'il vous plaît.
8575 Usually, adults give bad habits to
children, but it seems that Radio Enfant has given a
bad habit to the rest of you.
8576 We would prefer if you kept your
applause transformed into a big smile for your
intervenors instead.
8577 Madame la secrétaire, s'il vous
plaît?
8578 MS POIRIER: Thank you, Madam Chair.
8579 I was asked to change the order a
little. We will start with Shawn Little. Is he here?
INTERVENTION
8580 THE CHAIRPERSON: Good afternoon, Mr.
Little.
8581 MR. LITTLE: Good afternoon, members
of the Commission, my colleagues on the CHIN team who
are here today and other presenters and observers.
8582 My name is Shawn Little and I am a
councillor for the Greater City of Ottawa. My ward is
Ward 15, otherwise known as the Kitchissippi Ward.
This ward is located in the part of Ottawa that people
commonly call the Westboro-Island Park
Drive-Hintonburg-Elmdale area.
8583 I'm very pleased to be here today to
tell you something about my personal views and
professional experiences relevant to the CHIN radio FM
97.9 application before the CRTC.
8584 Having been a councillor since 1997,
and as a native of Ottawa who has lived and worked here
for almost all of my life, I certainly have more than
a passing knowledge of the community. Beyond my time
living in Ottawa, I have spent a total of one year
living in Europe, in various countries and also a year
in Toronto where I experienced first-hand about the
professionalism and the community involvement that CHIN
represents and that I feel would bring to Ottawa.
8585 In my personal professional life, I
have been involved in several community-based
organizations, having been a founder and president of
the Westboro Community Association, a member of my
community newspaper, Board of Directors, a director of
the Abbeyfield Houses Society for Seniors, and involved
in the student paper and the radio station while at
Carleton University, actually, mention was made to that
earlier today, CKCU-FM.
8586 I also served a total of four years,
and the commissioners will be aware of this
organization, as a member of the Ontario Film Review
Board and my participation in that involved screening
and classification of a lot of foreign films that are
coming into Canada that were shown in Ontario, mostly
coming from India and the South Asian countries.
8587 In my political affairs, I'm in very
close contact with my constituents and at the City of
Ottawa, I am chairing the city's Licence Committee and
municipal golf course, not to be confused with the one
in Shawinigan. I'm also a member of the Planning and
Development Committee on Emergency and Protection
Services Committee, Health Recreational and Social
Services Committee, Ottawa Housing Commission Board,
Board of Management for the Westboro BIA and a council
representative on the newly formed Ottawa Youth
Cabinet.
8588 I'm here before the Commission today
because I feel strongly about the pressing need we have
for a broadcasting station, no less experienced, I want
to emphasize that, than CHIN Radio to come to the City
of Ottawa. Our community is in the midst of a
population boom. The boom is everywhere you look. You
need only to try and rent an apartment in Ottawa with a
vacancy rate of .01 per cent to experience this
first-hand.
8589 The boom can be felt equally in the
high technology areas around Kanata, in the suburban
reaches of the south end of Ottawa and in the western
portion of downtown Ottawa where my ward is located.
An important dynamic of the population boom is that it
involves a very large segment of immigrants. We
welcome immigrants to Ottawa and indeed, Canada, with
open arms. They bring fresh vitality, knowledge,
worldliness and skills to the city.
8590 However, newly arrived Canadians
often need help to get on their feet. Sometimes, this
comes in the form of financial support from various
serving organizations, especially at the local level.
More often, the support that is needed is related to
provide information about living and getting around in
Ottawa, and about adjusting to Canadian society and
culture and to live in a multicultural co-existence
that we so luckily have here in Canada.
8591 In my part of town, for example,
there is a very strong and established Lebanese
community, but there are also several cultural groups
in the area such as the Somalian community and the
Vietnamese community who have arrived more recently to
Ottawa.
8592 This makes for an interesting
multicultural environment, but it is also an
environment that requires care and support. Care can
make everyone feel welcome and support to give new
Canadians the information that they need to be able to
be an active, productive member of society within the
City of Ottawa.
8593 This is a specific role that I know
CHIN will play if its application is successful. It is
a role very much needed in Ottawa/Hull. I am therefore
here today to tell the Commission that the city needs a
third-language radio station very badly to support us
in carrying out our civic responsibilities to our
burgeoning immigrant population. When I say "us", I
don't just mean residents of the City of Ottawa, but
also local government who is called upon now more than
ever to provide services to immigrants.
8594 With this experience and credibility
in this area, the city would be fortunate to have
CHIN's presence in Ottawa/Hull which is why I support
and I'm pleased to endorse very strongly the bid by
CHIN Radio for the FM-97.9 application.
8595 I would like to thank the Commission
members for hearing my endorsement and we would be
pleased to answer any questions you may have.
8596 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr.
Little. Ms. Noël?
8597 COMMISSIONER NOËL: No. I think your
presentation was clear. I have no questions. Thank
you.
8598 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr.
Little.
8599 Madame la secrétaire, s'il vous
plaît?
8600 MS POIRIER: Thank you, Madam Chair.
8601 I think maybe we should forget about
the list. I have other changes.
8602 The next one we will hear is an
intervention presented by Sushma Sodhi and Tarun
Trehan. They will be followed by a joint presentation
by l'ARC and Rire aux Larmes instead of the current
list.
8603 On va entendre ensuite une
intervention conjointe de l'ARC et de Rire aux Larmes.
INTERVENTION
8604 MS SODHI: Good afternoon, Madam
Chairperson and Commissioners.
8605 THE CHAIRPERSON: Good afternoon.
8606 MS SODHI: I don't appear in front of
such distinguished panel as yourself ordinarily. But I
came back from work after a 12-hour shift last night,
hence the sloppy appearance and no baby to show for it.
8607 I just want to talk with you guys a
little bit about myself and my involvement in the Asian
community in general and the Indian community in
particular.
8608 THE CHAIRPERSON: If you could speak
further from the microphone, please, otherwise, there
is a return of sound.
8609 MS SODHI: Okay. Is that better?
8610 Then I will try to tie it with my
supporting CHIN.
8611 I have been an active community
member of 20-plus years in the Ottawa/Hull area.
During this period, I have been involved in local
community events, activities and charitable causes
organized by various community associations, including
Indo-Canada Association for many years. I have also
been working with seniors from different ethnic
communities for the last six years.
8612 As the Commission knows, India is a
diverse country. As a result, Canada receives very
diverse segments of Indian populations. Our cultural
diversity and the strong personalities within the
various local Indo-Canadian communities means that we
often do not speak with one voice.
8613 The Indian community in the
Ottawa/Hull area is actually represented by several
regional organizations including Gujarat, Orissa,
Bengal, Punjabi, Hindi and associations from southern
parts of India which means many language groups, hence
many religious and cultural communities in the National
Capital Region.
8614 Meeting the challenges of this
diversity in an effort to create a common voice has
been a subject of much debate within the communities.
Few events or social occasions, however, have brought
us out together in support of a common cause, the most
recent being aid for Gujarat earthquake victims.
8615 One major event occurred in 1997 on
the occasion of celebration of the 50th anniversary of
India's independence. It was held at the Congress
Centre and supported by all regional associations and
the Indian High Commission. The celebration was a big
hit. They were instrumental in bringing about a new
umbrella organization, although India-Canada
Association has had a strong presence for just about
three decades.
8616 This organization has attracted
several hundred members working to bring together the
local Indian communities from the Ottawa/Hull area and
the surrounding regions in support of various social
and charitable causes.
8617 The umbrella organization is bringing
our culturally diverse communities together, but still
such diversity poses a challenge for a third-language
broadcaster in the Ottawa region to bring everybody
happily into the tent.
8618 This may prove to be a bigger
challenge in Ottawa than it was in Toronto. At the
risk of sounding cynical, I will state the obvious,
that the communities in the Ottawa/Hull region are more
divided, more diverse, more demanding and more
difficult to please compared to Indian communities in
Toronto.
8619 Why I support CHIN Radio in the
Ottawa/Hull area is because CHIN has the know-how and
experience in working with diverse Indian communities
in Toronto to address the diverse needs of
Indo-Canadian communities in our area.
8620 CHIN does not have a vested interest
with one particular Indo-Canadian community which means
CHIN can operate impartially as a fair broker of media
time to our local Indo-Canadian and other ethnic
communities.
8621 An important part of the success of
CHIN's role and responsibility in this regard will rest
with the associate producer model that CHIN invented
and which other groups now emulate.
8622 The associate producer model allows
local producers to present their programming concepts
to CHIN. CHIN simply does not sell the media time to
the producers, but rather, works in partnership with
the producers. This reduces the pressure of generating
sponsorships and advertising on the producers. In
return, CHIN keeps control of the media time, thereby
ensuring that the productions remain focused and
inclusive of the needs of communities they serve.
8623 I can tell the Commission from my
experience in working with the All-India Radio station
in New Delhi a while back, sometime in the last
century, and with my experience in local communities
and my involvement with other ethnic communities that
the associate producer model is the only way to appease
the interests of all of the Indian communities in the
Ottawa/Hull area.
8624 Nobody knows how to use this model
better than CHIN. CHIN will give the diverse Indian
community in Ottawa a chance to link to their
counterpart communities in Toronto. This will
contribute to strengthening the involvement of our
Indian communities in Canada on a more national level.
8625 I also see a growing need in the
region to address the needs of high tech young Indian
families coming to the region. Compared to previous
waves of Indian immigration, many of them are recruited
to work in this region directly from India where they
have been trained in the high tech field.
8626 In fact, I have brought this issue up
to Mr. Lombardi and CHIN. I want CHIN to look at
serving the influx of techno Indians and their families
who have embraced this naturally as well as technically
beautiful city of ours as their home.
8627 In closing, I will say the challenge
facing third-language broadcasting is a complex one
which must be met with experience, impartiality,
diplomacy and above all, something we can rely upon and
respect, that is a track record.
8628 It is a challenge that also must be
met with the resources, commitment and flexibility
required to change programming with the changing
dynamics of our local Indo-Canadian communities.
8629 CHIN possesses all of these qualities
and is therefore the only feasible alternative to bring
a much overdue third-language broadcasting station home
to Ottawa/Hull.
8630 I thank you for your time and
patience.
8631 THE CHAIRPERSON: Thank you very
much.
8632 It's Ms. Sodhi?
8633 MS SODHI: Yes, it is.
8634 THE CHAIRPERSON: Why do you think
that immigrants from India to Ottawa are more
difficult? I thought I hear you they were.
8635 MS SODHI: Yes.
8636 THE CHAIRPERSON: They were more
difficult to please.
8637 MS SODHI: Yes, you heard me
correctly. This is from personal observations. I can
only speak for me.
8638 I find the baby boomers, the
professionals here more cynical whereas the business or
blue collar workers in the Toronto community, they are
very easy to please. It's my personal observation,
nothing to base it on, but just a gut instinct.
8639 THE CHAIRPERSON: You seem quite
friendly to me.
8640 MS SODHI: Well, there are always
exceptions, Ma'am.
8641 THE CHAIRPERSON: Yes.
8642 MS SODHI: Ottawa does bring out the
best in us, if you live here long enough.
8643 THE CHAIRPERSON: Thank you very much
for your presentation. We appreciate you coming. And
Mr. Sodhi as well? It's Mr. Sodhi?
8644 MR. TREHAN: No. My name is Tarun.
I will take it from here.
8645 THE CHAIRPERSON: Thank you. Go
ahead.
8646 MR. TREHAN: Good afternoon.
8647 MS POIRIER: If you present a joint
intervention, you are supposed to have a total of ten
minutes. Anyway, you still had a few minutes left, so
I guess you can go ahead.
8648 MR. TREHAN: Good afternoon,
Commissioners and friends. My name is Tarun Trehan.
In short, people call me "Sunny" and I will take it. I
am here with my friend Shushma Sedhi. I will take it
from where she was saying the local Indian Communities
talk about the need for a third language radio station
and, more specifically, a chain radio in Ottawa-Hull.
I want to start my presentation.
8649 Yes, it's true we have a diverse
number of Indo-Canadian groups in the region. It is
true that they do not always speak with a common voice.
It is also true that it will be a challenge for a third
language broadcaster to meet the needs of the diverse
Indian groups in the community.
8650 But I want to further say in this
regard that, having more broadcasting time as a result
of granting a licence to allow FM 97.9 to be served by
a third language broadcasting station will go a long
way in providing the kind of communications,
infrastructure, support that our Indian and ethnic
communities really need.
8651 I want to respectfully say to the
Commission that ethnic communities in Ottawa are really
suffering from a lack of available media inventory to
promote and develop cultural events and activities. I
am today a computer software engineer, I am working
with Compact. This is relatively a new vocation that I
have had to acquire after several years of trying to
launch a business focused on cultural industries.
8652 I have successfully operated and
owned under the umbrella of Saibab Import and Export,
importing films from India, organizing events, concerts
at Famous Players Gloucester V Cinema for the past five
or six years.
8653 I couldn't sustain it. The simple
fact was that there was not enough media. People were
coming, but there was no way to promote those events on
a daily basis. For the six years I have tried to bring
into a Canadian concert cinema culture events to the
region and this fact was not due to the fact there was
no sufficient large population to drop on. There are
over 15,000 Indo-Canadians in the Ottawa-Hull Region.
8654 It was also not due to lack of
interest. I was also personally told by people I know
in the East Indian communities that they enjoyed the
events, the concerts and the films I was bringing on a
daily basis over the week-ends.
8655 I strongly believe that my main
difficulty and related to my inability to promote my
events would enough sustain intensity to bring people
out on a regular basis. There was not just enough
third language media time and space available for me to
get my message out.
8656 My biggest disappointment in this
regard related to my dealings with CKCU and CHUO; these
are two different stations: one from Carleton here and
one from Ottawa where you day run one hour, half an
hour on a one day a week period.
8657 These stations have the licence to
broadcast in Indian languages only on a limited basis.
This means, that they only had a very limited amount of
media inventory available to me, enough to make my
business sustainable.
8658 I think my experience demonstrates
that multiculturalism can only be truly successful in
Canada if there is a media system in place that can
sustain and support multicultural events and
activities.
8659 The Commission will be meeting with
many dedicated individuals during the intervener
process individuals who have been working very hard,
mostly on a voluntary basis for many years to bring
community events to their cultural community. It is
these people that bring multiculturalism to life and it
is these people who need the support of our Canadian
media system to make Canada a better more vibrant and
interesting place through multiculturalism.
8660 CHIM remains a beacon of hope with
respect to multiculturalism. CHIM brings
multiculturalism to life, I'm sure that the Commission
can see why after hearing my story, I personally have a
lot of respect for CHIM. Not only a radio broadcaster,
but also as a special events organizer. For example,
they do CHIM picnic, which we very much need in Ottawa
as well.
8661 I think that CHIM understands how to
make third language broadcasting and multicultural
events work together to sustain and support each other.
CHIM has worked successfully as a third language
broadcaster for 35 years without losing a program
because it notes the ethnic business and because it
knows how to deal with competing groups in an impartial
equitable fair way.
8662 CHIM also knows how to organize
events from picnics to concerts involving imported
musical talent. This is to me a reality of ethnic
broadcasting and multiculturalism in India. To be
successful at one, you have to be successful at the
other and CHIM is certainly successful at both.
8663 I know that the Indian community in
Toronto has a lot of respect for what CHIM has
accomplished as a result. So much so that many Indian
entrepreneurs have tried to learn from CHIM so as to
launch their own media ventures.
8664 I want to close by saying I dearly
hope that the Commission recognizes that Ottawa-Hull is
potentially a third language broadcasting crown jewel
in Canada. It should also be the home of
multiculturalism. No broadcaster deserves this crown
jewel more than CHIM because no other broadcaster has
been as dedicated to the third language broadcasting
multiculturalism as CHIM.
8665 Thank you for this opportunity to
express my views and to table my endorsement of CHIM.
8666 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr.
Trehan. Obviously, there is a lot of getting along in
Ottawa, in the Indian community since you each had
enough time to present. Madam did not take all the
time, so we can take hard from that. Thank you very
much. Madame la secrétaire, s'il vous plaît.
8667 Mme POIRIER: Nous allons maintenant
entendre une présentation conjointe de l'Alliance des
radios communautaires du Canada représentée par Serge
Paquin et Robert Boulay et de Productions RirOLarmes,
représentée par Jean-Jacques Brunelle.
INTERVENTION
8668 M. PAQUIN: Madame la présidente,
monsieur, madame les Commissaires, bonjour. Nous avons
pris connaissance des demandes déposées par les 11
requérantes qui désirent obtenir une licence de
radiodiffusion pour l'exploitation d'une entreprise de
programmation radio pour desservir la ville d'Ottawa et
ses environs.
8669 L'ARC du Canada est d'avis qu'aucune
de ses requérantes a l'intention d'offrir une
programmation de langue française qui serait axée sur
le développement de la collectivité franco-ontarienne.
8670 Le but de notre intervention n'est
pas de remettre en question les demandes d'aucune des
requérantes, mais plutôt de réaffirmer au Conseil notre
intention d'appuyer la communauté francophone de la
Région de la Capitale Nationale dans ses efforts visant
à l'implantation éventuelle d'une station de radio
communautaire de langue française.
8671 Nos 18 radios membres en opération
ont démontré hors de tout doute le rôle et l'importance
d'un tel outil de communication pour leur communauté.
Ce rôle revêt plusieurs forms que plusieurs oublient
d'attribuer à des telles stations de radios
communautaires comme, par exemple, leur impact
économique.
8672 En effet, nos radios membres génèrent
un total de six millions de dollars par année qui
contribuent directement à la diversification de
l'économie de leur région. Celles-ci ont créé plus de
110 emplois à temps plein et une multitude d'emplois
connexes et ce, parfois dans des endroits où le taux de
chômage est fort élevé.
8673 Nos radios sont de véritables
catalyseurs culturels puisqu'elles jouent un rôle de
premier plan quant à la sauvegarde et à
l'enrichissement de la langue et de la culture
française.
8674 Celles-ci ont en effet réussi à
freiner dans une bonne mesure l'assimilation dans
chacune de leurs régions respectives et à redonner le
goût aux jeunes de consommer des produits culturels
francophones au lieu d'américains et anglo-canadiens.
8675 Nos radios sont le reflet des
réalités des communautés qu'elles desservent et leur
programmation est adaptée à la spécifité et aux
attentes de ses membres.
8676 Les nouvelles locales et régionales
diffusées par ces stations donnent accès à des
informations souvent absentes des ondes des autres
radiodiffuseurs.
8677 De plus une station de radio
communautaire est également un lien prévilégié entre
les divers regroupements communautaires, les
associations à but non lucratif et la population en
général.
8678 Voilà, en quelques mots, les raisons
pour lesquelles il serait plus que souhaitable pour
l'auditoire francophone de la région d'Ottawa de
pouvoir se doter de sa propre station de radio
communautaire.
8679 Afin de nous assurer qu'une telle
station puisse voir le jour, l'ARC du Canada continuera
d'appuyer les efforts déployés par un comité provisoire
depuis quelque temps en vue d'implanter une telle
station.
8680 A cet effet, nous avons organisé une
session d'information le 5 avril dernier à laquelle
assistaient plusieurs organismes régionaux et
provinciaux intéressés à s'impliquer davantage dans ce
projet d'implantation.
8681 Il y a quelques mois, le Conseil
publiait son rapport sur les services de radiodiffusion
de langue française en milieu minoritaire intitulé
"Vers un avenir mieux équilibré" et l'une des
recommandations de ce rapport résume bien nos attentes
ainsi que celles des franco-ontariens de la région
d'Ottawa:
"Dans le contexte actuel, le Conseil
devra continuer à s'assurer que
l'attribution de toute nouvelle
fréquence constitue dans l'intérêt
public, la meilleure utilisation
possible de cette fréquence.
Conséquemment, il devra continuer
`tenir compte des situations
concurrentielles là où la demande est
beaucoup plus forte que la
disponibilité de fréquences,
notamment dans les grands centres
urbains."
8682 La situation présente pourrait
possiblement correspondre avec cet énoncé si, par
exemple, elle contribuait à l'allocation des dernières
fréquences viables de la région. En effet, les trois
fréquences convoitées sont de loin les plus acceptables
à tous points de vue et le refus de l'une des
requérantes d'aller de l'avant avec la 99,7 semble
confirmer cette affirmation.
8683 M. BOULAY: Malgré l'existence de
d'autres fréquences que les trois qui seront
possiblement accordées suite à votre décision, nous
demandons malgré tout au Conseil d'appliquer sa propre
recommandation afin de s'assurer qu'une station de
radio communautaire francophone puisse voir le jour à
Ottawa dans un avenir rapproché et ait accès à une
fréquence qui lui permettrait de rejoindre l'ensemble
de la communauté franco-ontarienne.
8684 Même si le CRTC n'a ni le mandat ni
le pouvoir de réserver des fréquences, il demeure
néanmoins que c'est lui qui les attribue. Il appert
donc qu'il n'est pas dans l'obligation d'allouer toutes
les fréquences qui sont convoitées surtout si l'on juge
que cette décision irait à l'encontre de son propre
document de travail intitulé "De la vision à l'action"
où l'ont fait référence à la présence d'une
programmation qui reflète la société canadienne et,
également, à l'importance de façonner l'identité
canadienne.
8685 Au nom de l'identité culturelle
canadienne, le CRTC ne pourrait offrir un témoignage
plus concret et plus éloquent de son engagement
vis-à-vis des minorités francophones du pays qu'en
favorisant la mise sur pied d'une station de radio
communautaire francophone à Ottawa.
8686 Il ne fait nul doute dans notre
esprit que la grande majorité des 165,000
franco-ontariens de la région désire accueillir un
radiodiffuseur communautaire qui offrirait une grande
variété d'émissions éducatives et culturelles qui
toucherait toutes les couches de la société.
8687 L'accès à une telle station offrirait
aux auditeurs potentiels l'opportunité de mieux se
familiariser avec la richesse de la culture
franco-ontarienne, la diversité de ses communautés et
la vitalité de ses créateurs.
8688 De plus, les francophones de
l'Ontario, qui sont traditionnellement victime d'un
haut taux d'assimilation pourraient avoir accès à cet
univers culturel qui est le leur et qui, autrement,
aurait pu leur échapper.
8689 Seule une radio communautaire
francophone peut espérer freiner le raz-de-marée de
l'assimilation dans une ville comme Ottawa car elle
seule pourrait répondre quotidiennement et concrètement
à un tel défi par le biais d'une programmation qui
s'adresserait spécifiquement à l'ensemble des minorités
francophones de cette région.
8690 Nous espérons sincèrement que le
Conseil prendra en considération ces quelques
commentaires et aidera ainsi à poser les premiers
jalons de l'implantation d'une station de radio
communautaire francophone à Ottawa.
8691 Nous vous remercions de nous avoir
invités à comparaître lors des présentes audiences.
8692 M. BRUNELLE: Excusez-moi, je n'ai
pas beaucoup d'habitude de parler au micro comme ça.
Je suis fier d'être ici avec vous autres puis les
membres du CRTC et puis, là, j'aimerais vous donner un
témoignage que j'ai vécu il y a dix ans passés.
8693 Avec fierté, je demeurais dans le
secteur de Prescott-Russell et puis en tant que chef
d'orchestre éducateur et pédagogue aussi.
8694 J'ai fait des recherches sur ce qu'il
y avait comme culture dans le secteur de
Prescott-Russell, tout spécialement à Hawkesbury dans
le temps, et puis là, j'ai vu qu'il y avait des choses
à faire et puis là, j'ai organisé un radio téléthon
pour amasser des fonds pour la culture et tout
fusionner ensemble les talents de Prescott-Russell.
8695 Premièrement, je me suis dit, la
meilleure chose pour le faire, ça prend de la
communication. J'ai regardé ce qu'il y avait dans le
secteur de Prescott-Russell, et les seuls moyens de
communication qu'on avait pour faire un téléthon de 12
heures prou présenter tous les aspects culturels au
niveau art dans Prescott-Russell, il y avait le câble
11 de Hawkesbury, télévision communautaire, et aussi le
câble 22 de Rockland.
8696 A un moment donné, j'ai rencontré ces
gens. J'ai dit, qu'est-ce qu'on peut faire pour
présenter tous ces talents au niveau communication au
travers Prescott-Russell. Je me suis que c'était deux
câblodistributeurs différents et après ça, on a essayé
de se jumeler avec Lachute. Pour être de capable de
présenter pour les francophones dans Prescott-Russell,
pour être capable de réunir les trois télévisions
communautaires dans Prescott-Russell, ça coûtait
6 000 $ pour être capable d'avoir un appareil optique
de fibres pour être capable d'unir pour que les talents
soient à la télévision communautaire.
8697 Là, Bell Canada que je respecte
beaucoup nous a donné un prix et ça coûtait 6 000 $
pour tout fusionner ça.
8698 Maintenant, l'objectif du téléthon
était de 12 000 $. On n'était pas pour prendre 6 000 $
sur le téléthon puis aller donner ça à une compagnie
privée comme Bell Canada, que je respecte.
8699 Là, je me suis dit, il reste juste
une chose, j'ai dit, c'est d'aller voir la radio.
Donc, dans Prescott-Russell, vous avez Radio Fusion,
c'est détenu par Radio-Nord, je crois. Et puis là,
j'ai rencontré M. Bouchard dans le temps. J'ai dit, le
fait qu'on ne peut pas réunir la télévision ensemble,
est-ce que vous êtes capable de couvrir le téléthon?
J'ai dit, est-ce que vous couvrez Prescott-Russell? Il
dit, certainement.
8700 Là, on décide le tout, et cetera.
Là, Radio Fusion, que je respecte beaucoup, nous a fait
un taux de 100 $ à l'heure fournissant deux annonceurs
pour couvrir pendant 12 heures de temps pour donner des
capsules, des informations avec des professeurs en art,
et cetera. C'est pour ça que ça devenait le premier
téléthon culturel et pédagogique dans le temps.
8701 Maintenant, le téléthon a commencé,
et cetera. En cours de route, qu'est-ce qui est
arrivé? C'est que là, les dons, ça ne rentrait pas.
On s'est posé des questions.
8702 Maintenant, pour aller encore plus
rapidement, on termine le téléthon avec 3 600 $ au lieu
de 12 000 $. Dix-huit mois après, je n'en vais à
l'Université d'Ottawa rencontrer des confrères, je
synthonise Radio Fusion, que je respecte, et à un
moment donné, quand j'ai parti de Hawkesbury, aussitôt
quand j'ai passé à Alfred, la réception était de plus
en plus mauvaise. Aussitôt que j'ai passé devant les
deux tours à Plantagenet de Bell Mobilité, et cetera,
là j'ai perdu la fréquence complète. Là, je me suis
dit, je viens de comprendre pourquoi on n'a pas pu
atteindre notre objectif de 12 000 $. A 1 000 $ de
l'heure, c'est possible.
8703 Maintenant, je rappelle Radio-Nord de
nouveau, et ce n'était plus M. Bouchard qui était là,
c'était Mme Silas, une très gentille madame.
8704 Là, je lui ai expliqué les choses.
J'ai dit, bonjour madame, mon nom est Jean-Jacques
Brunelle. Je voudrais refaire le téléthon mais d'une
façon différente. Elle dit, oui, qu'est-ce qu'on peut
faire pour vous.
8705 J'ai dit, premièrement, le taux que
vous nous avez chargé, c'est impossible que ça coûte
1 200 $ quand vous couvrez seulement le tiers de
Prescott-Russell. J'ai dit, il y a un ajustement à
faire. J'ai dit, soit que vous nous remettez 800 $ ou
que le prochain téléthon, on vous offre 400 $, point.
Cela n'a pas fait l'affaire.
8706 Là, à un moment donné, qu'est-ce qui
est arrivé, écoutez, monsieur Brunelle, elle a dit,
nous autres, il faut vivre, et cetera. J'ai dit, vous
n'avez pas couvert -- J'ai demandé à M. Bouchard si
vous couvrez Prescott-Russell. Il a dit certainement,
mais il ne m'a pas donné le rayonnement.
8707 Donc, Prescott-Russell était pris
avec un problème comme ça dans le temps que je vivais
là.
8708 Maintenant, qu'est-ce qui est arrivé,
c'est que là, Mme Silas, avez son sourire, elle a dit,
bien, monsieur Brunelle, écoutez. Nous autres, elle
dit, on est une radio privée, il faut vivre. On n'est
pas une radio communautaire. J'ai dit, merci beaucoup,
madame. Vous m'avez donné la réponse. Et
immédiatement, deux semaines après, j'ai organisé, j'ai
entré en contact avec l'ARC et puis là, c'est là que la
radio communautaire de Prescott-Russell, le premier
projet, je ne suis plus dans le deuxième et c'est là
que j'ai parti la radio communautaire.
8709 Là, je me suis aperçu qu'il y a trois
sortes de types de radio ou en communication: La radio
d'État, les radios privées et les radios
communautaires. Là, maintenant, je me suis aperçu que
celle qui est la plus proche de tout le monde ce sont
les radios communautaires. Bon.
Par expérience, maintenant j'ai deux
confrères, je peux vous fournier les lettres écrites
par eux. Il y a un M. Clifford Brogue, qui est un
artiste acadien qui vit maintenant à Hawkesbury et il a
voulu faire le lancement de son CD. Il est alors voir
Radio Fusion, dans le temps, et puis là il a demandé,
"Écoutez, est-ce qu'on peut faire une entrevue", et
cetera. Ils lui ont répondu que s'il achetait de la
publicité il pouvait avoir une entrevue. Bon. Là
c'est rendu que les artistes doivent payer pour faire
parler d'eux autres.
Maintenant, il y en a un autre,
M. Michel Larocque de la troupe de théâtre Gascon. Il
a préparé un spectacle, s'est rendu à Radio Fusion, que
je respecte, et puis là la même chose est arrivée. "Si
tu prends de la publicité, on va parler de toi".
Bien, moi ça m'a tellement déçu de
voir ça que là je m'aperçois que certaines radios
privées ne font pas leurs devoirs et ne respectent pas
le développement culturel. La semaine passée j'étais
ici, j'ai entendu la demande de Radio Communications,
Radio Nord, pour un poste pour la musique classique, et
cetera.
Bon. Il y avait M. François
Cousineau qui a parlé sur le côté favorable pour une
radio et puis j'ai trouvé ça intéressant, mais par
contre, vous avez demandé, le CRTC, si vous autres
c'était rentable ou si ça pouvait se faire de la
musique classique populaire.
M. Cousineau a répondu, "Oui", mais
je ne sais pas si le poste de M. Coallier lui a demandé
de payer pour de la publicité, je ne crois pas. Ça
fait que là j'ai trouvé ça drôle et puis là moi je
supporte la future radio communautaire d'Ottawa et
c'est pour ça que moi je me dis que la meilleure façon
pour que les francophones soient près de leur culture
et de leurs nouvelles, ce sont les radios
communautaires qui peuvent leur rendre service avec
tout ce que j'ai vécu et que je peux vous apporter, des
écrits, des artistes. Il aurait fallu qu'ils paient
pour se faire entendre sur les émissions.
Excusez-moi, peut-être que je suis
brutal, mais c'est en tant que membre -- je veux dire
de l'Union des musiciens et de tout ça, musicien
retraité maintenant -- ça me fait plaisir de voir que
vous allez porter une attention aux trois dernières
fréquences qui restent pour le développement culturel
des 165 000 francophones ici dans Ottawa.
Merci beaucoup. Excusez-moi.
LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur
Paquin, M. Brunelle et je crois que c'est M. Boulay.
Madame Noël, vous avez des questions.
CONSEILLÈRE NOËL: Enfin, je vous
laisserai juge de qui va répondre.
Moi je voudrais juste savoir, vous
êtes surtout à l'ARC, vous êtes assez familiers avec la
procédure du CRTC. Peut-être que M. Brunelle l'est un
petit peu moins.
Bien que j'ai cru déceler une
certaine communauté de pensée, du moins dans vos
interventions écrites -- le 8 avril 2000, nous avons
publié un avis public, l'avis 2000-153, mentionnant que
nous avions reçu des interventions d'autres personnes
intéressées à présenter des demandes de fréquences,
suite à la demande de Radio Ville-Marie, et nous avons
donné aux gens jusqu'au 8 janvier 2001 pour présenter
des demandes.
Cette date a été reportée plus tard
au 29 janvier. Nous n'avons pas reçu de demande pour
une radio communautaire, ni à Prescott-Russell, ni à
Ottawa.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer
pourquoi, si vous êtes intéressés à faire des demandes,
vous n'avez pas soumis de demande?
M. PAQUIN: Oui, la réponse est fort
simple. Le processus pour mettre sur pied une radio
communautaire prend de six à huit ans. Donc il est
évident que le groupe ne s'étant pas organisé il y a
huit ans passés, il était difficile d'arriver avec une
demande complète, viable, avec l'argent en appui, dans
un délai de quelques mois.
Donc je crois que ç'aurait été de
précipiter des choses d'arriver avec un dossier
incomplet. Je pense qu'on vous aurait fait perdre
votre temps. Ce qu'il faut comprendre c'est que dans
certains cas, comme Toronto, ça peut prendre jusqu'à 12
et 15 ans. Donc il y a toute cette problématique-là du
long cheminement de la mise sur pied d'une radio qui
répond à la question pour laquelle on n'a pas, la
communauté n'a pas déposé une demande pendant cette
période-là.
CONSEILLÈRE NOËL: Vous nous avez
écrit, et vous nous avez dit dans votre intervention de
cet après-midi -- j'essaie de retrouver exactement où.
Je m'excuse, j'ai un peu de difficulté à lire avec les
majuscules seulement.
Enfin, vous nous dites que nous
n'avons pas le pouvoir de réserver des fréquences, ce
qui est un fait, nous n'avons pas le pouvoir de
réserver les fréquences.
Comment réconciliez-vous ces deux
prises de position, le fait que vous nous demandiez,
finalement, de ne pas l'attribuer, c'est une façon de
nous demander de la réserver.
M. PAQUIN: Dans l'intérêt public, ce
qu'on dit c'est dans l'intérêt de la communauté franco-ontarienne. Il est évident, selon l'information qu'on
a obtenue, il y avait quatre fréquences potables.
C'est sûr qu'il y a peut-être beaucoup d'autres
fréquences et qu'elles sont plus ou moins à basse
puissance, mais l'information qu'on a actuellement, et
les requérantes en font foi, il semble y avoir trois
fréquences qui sont vraiment les fréquences convoitées,
idéales.
Maintenant, la quatrième fréquence
semble poser certains problèmes qui semblent être
majeurs au niveau technique. Maintenant, ce qu'on dit
c'est que si c'est bel et bien le cas qu'il reste trois
fréquences qui sont exemptes de brouillage et qui
permettent de rejoindre l'ensemble de la communauté
franco-ontarienne et si ces trois dernières fréquences-là sont allouées dans le processus actuel, il y aura
pratiquement, ou très peu de chances d'exploiter une
radio dans le futur pour l'ensemble de la communauté
franco-ontarienne.
CONSEILLÈRE NOËL: Je n'ai pas
d'autres questions.
LA PRÉSIDENTE: Conseiller Demers.
CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la
Présidente.
Moi j'ai quelques questions plus pour
mieux comprendre votre intervention. Je trouve que
c'est assez facile de comprendre pourquoi vous
intervenez devant les demandes de langue anglaise en
tout cas, d'après votre logique.
J'ai de la difficulté avec le fait
que vous êtes un réseau de radio communautaire de
langue française et que devant une demande -- nous
avons une demande de radio communautaire -- que celle-là aussi vous semblez -- en tout cas, je ne comprends
pas exactement où vous vous situez dans ça.
Est-ce que vous pouvez expliquer?
M. PAQUIN: Oui, absolument. La
première chose à dire c'est qu'au niveau de la mission
de l'ARC du Canada. L'ARC du Canada est vouée au
développement des communautés francophones et
acadiennes au Canada. Donc on n'a aucun intérêt, et
même notre Constitution ne nous permet pas d'avoir un
"membership" au Québec. Donc nous on défend les
intérêts dans ce cas-ci des franco-ontariens d'Ottawa.
Ça c'est notre mission première. Donc on est là pour
défendre les intérêts des auditeurs, d'une part.
On a appris dans les médias qu'il y
avait une demande -- parce qu'on a appuyé, nous, le
mouvement de Radio Enfant, c'est à ça que vous faisiez
allusion, dans le cadre des Rendez-vous de la
Francophonie pour des émissions de courte durée. On a
appris dans les médias qu'il y avait une demande de
licence permanente.
Maintenant ce projet-là rejoint une
partie de la communauté franco-ontarienne, c'est-à-dire
les jeunes et les adolescents, et nous notre mandat
c'est de développer une radio communautaire qui va être
vouée au développement social, culturel, économique de
l'ensemble de la communauté. Donc le projet, quoiqu'il
y a certaines similitudes, ou une portion du projet qui
touche une portion de notre auditoire cible, il en
demeure pas moins que nous, c'est strictement le
développement global et non au niveau d'une radio qui a
vraiment un créneau très pointu.
Donc je ne sais pas si c'est un peu
plus clair, à la base si le CRTC c'est toujours à la
base des limites des fréquences et que si ces
fréquences-là sont notre message qu'on vous dit c'est
que s'il n'y a plus de possibilités de développer un
outil de communication pour l'ensemble de la communauté
franco-ontarienne, bien nous on est là pour vous
rappeler l'importance de ce développement-là.
CONSEILLER DEMERS: Peut-être pour
mieux comprendre, vous indiquez que c'est un réseau
francophone, et je l'ai entendu, il me semble, c'est
dans le but de développer un réseau francophone en
Amérique du Nord. Est-ce que j'ai bien compris que
vous éliminez les stations du Québec?
M. PAQUIN: Ça ne fait pas partie de
notre mandat. L'Alliance est constituée de quatre
zones, qui est la zone atlantique, le Nouveau-Brunswick, l'Ontario, l'ouest et les territoires. On
n'a aucun "membership" au Québec. Notre constitution
n'est pas faite dans ce sens-là. Ils ont leur propre
association de radios communautaires, qui est
l'Association des radiodiffuseurs communautaires du
Québec, dont on a certains liens, mais on n'a aucun
lien de "membership" de quelque nature que ce soit.
Donc nous on n'est pas du tout
présents et on n'a jamais eu l'intention d'avoir aucune
présence au Québec.
CONSEILLER DEMERS: Et vous ne
recevez pas de subventions, directes ou indirectes, du
Québec.
M. PAQUIN: On reçoit dans certains
projets très précis du Secrétariat aux affaires
intergouvernementales du Québec. Il faut le dire, ce
sont quand même des subventions. Ç'a été le cas pour
la mise sur pied du Réseau francophone d'Amérique. On
a reçu une subvention du SAIC du Québec, du bureau du
Québec.
On a reçu quelques petites
subventions pour faire des projets pilotes avec l'ARC
du Québec parce que c'est toujours des projets qu'il
faut faire en partenariat avec des entreprises privées
ou publiques, ou communautaires du Québec, mais ce
n'est vraiment pas financement. Il n'y a aucun
financement direct. C'est vraiment très ponctuel sur
des projets très précis. Donc on n'est pas du tout --
on ne pourrait pas dire qu'on est financés par le
gouvernement du Québec.
CONSEILLER DEMERS: Alors donc malgré
le nom que vous avez, il y a un voile au-dessus du
Québec.
8710 M. PAQUIN: Non, il n'y a pas un
voile. On vise dans le futur, c'est sûr qu'on vise des
collaborations avec d'autres partenaires de radios
communautaires ou privées, ou quoi que ce soit. Pour
l'instant, même si notre nom c'est le Réseau
francophone d'Amérique, il faut voir là-dedans aussi
une volonté à long terme d'offrir des services et
pouvoir échanger avec les communautés du Québec. Et ce
qu'on fait, on a déjà eu dans le passé plusieurs
projets d'échanges avec certaines radios du Québec.
Mais ça n'empêche pas ça dans le futur.
8711 Mais il reste qu'au niveau juridique,
structure, on n'est pas dans la province de Québec. On
est complètement à l'extérieur. Donc, c'est sûr que
c'est pas un voile, même en Louisiane, on a déjà
développé des projets ponctuels avec la Louisiane.
8712 Donc, c'est évident que le fait qu'on
est constitué comme ça n'empêche pas des échanges.
Mais actuellement, la façon que c'est fait, il n'y a
pas de possibilité d'avoir un membership au Québec.
Donc, ça, c'est exclu, à moins que l'Assemblée générale
annuelle en décide autrement. Et moi, je n'ai pas le
pouvoir de parler en leur nom.
8713 CONSEILLER DEMERS: Merci, messieurs.
8714 Merci, Madame la Présidente.
8715 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Paquin, et
Monsieur Brunelle, vous êtes sans doute au courant
qu'il y a eu plusieurs répliques à vos interventions,
et vous les avez lues sans doute, et qui semblent
relever la présence surtout dans Prescott-Russell
d'autres fréquences disponibles, en particulier dans
Prescott-Russell. Et il y a d'autres commentaires de
faits évidemment au niveau technique de la possibilité
d'exploiter d'autres fréquences qui sont accessibles.
8716 Est-ce que vous avez des commentaires
à faire sur ces suggestions?
8717 M. PAQUIN: Écoutez, nous, lorsqu'on
s'est informé à Industrie Canada, on nous a dit qu'il y
avait trois fréquences il y a six mois. On parle ici de
fréquences qui étaient assurées, qui avaient un
rayonnement adéquat dans la grande région d'Ottawa. On
a découvert qu'il y en avait une quatrième. On parle
ici beaucoup au niveau technique de possibilités. On
en a parlé beaucoup à Toronto. D'ailleurs, c'est un
sujet que vous connaissez bien aussi. Industrie Canada
a le pouvoir d'amender certaines lois ou de permettre
l'ouverture de nouvelles stations.
8718 Mais ici, on est dans l'expectative,
on est dans les possibilités de. Maintenant, ce qu'on
sait concrètement aujourd'hui, c'est qu'il y a trois
fréquences potables qui pourraient rejoindre l'ensemble
de la population de la région d'Ottawa et c'est
là-dessus qu'on se base. Si on nous fait la preuve
technique demain matin qu'il y en a six fréquences, si
on l'avait déjà cette preuve technique là, on serait
pas ici. Mais on ne l'a pas cette preuve-là.
8719 LA PRÉSIDENTE: Mais Monsieur Paquin,
c'est un peu beaucoup d'exiger à ceux qui ont répondu à
l'appel, vous connaissez très bien nos procédures, de
prouver qu'il y a d'autres fréquences et de vous, de
simplement dire ne leur donnez pas ces fréquences, ce
sont les dernières quand ils ont suivi le processus.
8720 Nous sommes évidemment très
conscients de notre mandat. Nous l'avons clarifié.
Mais il faut quand même que les procédures soient
équitables à tous.
8721 Je croyais que vous parliez ici, vous
et monsieur Brunelle, de deux choses, une communautaire
à Prescott-Russell et une communautaire à Ottawa.
Parce qu'il n'y a pas une seule couverture des 11
demandes qui restent devant nous qui atteignent
Hawkesbury, qui est la ville la plus populeuse entre
Ottawa et Montréal de langue française.
8722 Donc, les fréquences en question ici
ne sont pas idéales pour les buts de monsieur Brunelle
qui, je croyais, étaient plutôt Prescott-Russell.
J'imagine, quelqu'un voudrait absolument couvrir
Hawkesbury pour avoir une communautaire à
Prescott-Russell qui est viable puisque c'est là où il
y a le plus de population francophone.
8723 Alors je m'explique mal. Pourquoi
vous n'êtes pas emballés par le fait qu'on suggère
qu'il y a une fréquence allouée à Hawkesbury, je crois,
qui n'est pas utilisée? Et qu'en ne donnant ces
fréquences ici à Ottawa, on empêcherait une
communautaire de Prescott-Russell, quelle est la
logique?
8724 M. BRUNELLE: Écoutez bien, moi,
premièrement, quand j'ai parti la radio communautaire
de Prescott-Russell après quatre ans, là, j'ai désisté.
Là, je ne suis plus au courant du dossier où est-ce
qu'il est rendu. Okay?
8725 Bon, maintenant, où je suis sensible,
c'est que là, quand j'ai entendu -- je demeure à Ottawa
présentement et puis là, je m'aperçois qu'Ottawa n'a
pas de radio communautaire et puis là, quand j'ai
entendu parler de ça, j'ai appelé l'ARC et j'ai y
a-t-il moyen de faire quelque chose. J'ai consulté
l'ACFO, et cetera. Et puis là, c'est parti.
8726 LA PRÉSIDENTE: Donc, vous parlez
plutôt en ce moment pour la couverture à Ottawa plutôt
que dans l'est de l'Ontario?
8727 M. BRUNELLE: Oui, oui. Pourquoi
j'ai parlé de Prescott-Russell, Madame, excusez-moi?
C'est qu'il y a 10 ans passés --
8728 LA PRÉSIDENTE: Oui, je comprends.
8729 M. BRUNELLE: C'est ça.
8730 LA PRÉSIDENTE: Mais --
8731 M. BRUNELLE: En fait, ils vont
s'organiser avec leurs choses maintenant.
8732 LA PRÉSIDENTE: Mais nous avons eu
quand même dans d'autres circonstances les mêmes
revendications, que nous ne devrions donner aucune
fréquence jusqu'à ce que la communautaire de
Prescott-Russell soit prête à faire une demande au
Conseil. Et dans ce cas-là, il nous semble que ce
n'est certainement pas les fréquences qui sont devant
nous qui couvrent assez loin dans l'est pour couvrir
les villes les plus importantes de Prescott-Russell ou
la ville la plus importante. À Ottawa aussi, on
suggère qu'il y a d'autres fréquences. Votre avis,
Monsieur Paquin, c'est qu'elles ne sont pas idéales.
8733 M. PAQUIN: Mon avis c'est que
malheureusement, on ne peut pas investir des dizaines
des milliers de dollars dans des études techniques
exhaustives qui nous permettraient de venir ici et de
dire, oui, il n'y a pas de problème. On s'oppose à
aucune de ces demandes-là parce qu'il reste cinq, ou
quatre ou trois fréquences qui seraient potables et qui
seraient utilisables pour l'ensemble de la communauté.
8734 Malheureusement, on n'a pas les
moyens financiers pour nous permettre de faire de tels
genres d'études.
8735 Je ferais peut-être une petite
précision dans le cas de la première requérante. Yves
Belzile se propose d'installer sa tour dans le comté de
Prescott-Russell. Donc, il y a peut-être là, encore
une fois, on n'a pas les données techniques, mais il y
a peut-être possibilité de brouillage dans le sens où
est-ce qu'on sait déjà et vous le savez très bien que
dans le comté uni de Prescott-Russell, le spectre
radiophonique est extrêmement congestionné. On capte
les stations d'Ottawa, du Québec, de Montréal et des
États-Unis.
8736 Donc, il y a une problématique
évidente dans cette région-là. Donc, il faut quand
même être prudent par rapport à dire, oui, peut-être
qu'il y a d'autres possibilités autant au niveau
d'Ottawa. Pour nous, on n'a pas la preuve manifeste
malheureusement. On aurait aimé arriver avec cette
preuve-là devant vous, avec une étude technique
exhaustive. Mais je crois que déjà, les requérantes
ont fait un sacré boulot ici, ont payé et les 13
requérantes, parce qu'il y en a trois qui se sont
retirées, avaient misé leur choix sur trois fréquences.
Ça en dit long. Ça veut dire que ces trois
fréquences-là, c'est les meilleures.
8737 Donc, pourquoi que le seul requérant
qui convoitait la 99,7 s'est retiré? Suite à votre
avis technique que vous avez publié, il semble que
cette fréquence-là semblait causer beaucoup de
problèmes. Étant donné qu'il était le seul, même s'il
est en compétition avec tout le monde, ça nous laisse
croire qu'il n'y en a peut-être pas tant que ça.
8738 Et puis les fréquences qui peuvent
couvrir de façon globale l'ensemble de la communauté
francophone, peut-être qu'il y en a, et puis peut-être
qu'il n'y en a pas. Mais on est ici pour vous informer
de notre point de vue pour l'intérêt de la communauté
franco-ontarienne d'Ottawa.
8739 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que votre
position alors est que tout le processus qui se déroule
la semaine dernière et cette semaine devrait être
avorté ou si vous avez choisi certaines fréquences
qu'il faudrait privilégier en ne les accordant pas?
8740 M. PAQUIN. On n'a pas privilégié
rien. Puis c'est loin de là notre pensée que ce
processus devrait être avorté.
8741 LA PRÉSIDENTE: Mais quelle est votre
position?
8742 M. PAQUIN: Bien notre position, si
dans le cas où est-ce qu'il y a -- si c'est bel et bien
le cas qu'il y a trois fréquences qui peuvent rejoindre
l'ensemble de la communauté, ce qu'on dit si ces
trois-là sont données dans les présentes audiences,
c'est que ça met un frein définitif, du moins jusqu'à
l'arrivée du numérique et Dieu sait comment on en a
parlé depuis des années, mais ça pourrait mettre un
frein définitif au développement de 165 000
francophones, franco-ontariens.
8743 Donc si techniquement il n'y a plus
d'issu, ça signifie c'est la mort du projet. Donc, à
ce niveau-là, nous, on se doit d'être prudents et vous
aviser de cette possibilité-là.
8744 LA PRÉSIDENTE: Mais il ne m'est pas
clair ce que vous suggérez que nous fassions. Nous en
accordons deux, nous en gardons une. Nous en accordons
trois, nous n'en accordons pas du tout? Quelle est
votre --
8745 M. PAQUIN: Il y a peut-être deux
façons de voir les choses. La première, ça serait s'il
y a bien bel et bien trois fréquences, en accorder deux
et d'en réserver une. Même éventuellement, c'est pas
nécessairement pour faire de la radio communautaire
francophone. Nous, on dit que oui, mais ça pourrait
être pour d'autres cas.
8746 Si par la suite, Industrie Canada
peut démontrer avec preuves à l'appui qu'il y a bel et
bien d'autres fréquences de disponibles et que vous
avez cette information-là, nous, on a aucun problème à
ce que vous livrez le nombre de fréquences qui est là.
8747 C'est ça mon point de vue.
8748 LA PRÉSIDENTE: Vous savez, Monsieur
Paquin que l'allocation des fréquences, ça ne découle
pas de nous. Mais les requérants trouvent les
fréquences, déposent des certificats techniques. Vous
connaissez très bien le processus. Et leurs ingénieurs
trouvent ou non des fréquences qu'Industrie Canada est
prête ou non à accorder. Et voilà, à ce moment-là, ils
nous déposent une demande basée sur leur fréquence.
8749 Au niveau procédural, il est assez
important à ce moment-là d'avoir un processus qui nous
mène là où nous sommes.
8750 Je vous passe à Me Rhéaume.
8751 Me RHÉAUME: Merci.
8752 Monsieur Paquin, une seule question.
8753 Le marché d'Ottawa/Hull est assez
unique dans le sens qu'il y a une population importante
de francophones à l'extérieur du Québec, soit du côté
d'Ottawa. Mais également, il y a une population
importante francophone à Hull et Gatineau.
8754 Comment on compose avec la rareté des
fréquences devant le mandat spécifique de l'ARC, de
desservir dans ce cas-ci, dans le cas du marché
d'Ottawa/Hull, le côté ontarien?
8755 On a d'une part une rareté des
fréquences et d'autre part, votre mandat qui est, si
vous me permettez l'expression, d'ignorer en termes de
service trois-quart de la population francophone de
l'Outaouais?
8756 Est-ce que ce selon vous, le cas
échéant, il y aurait de la place pour deux
communautaires dans le marché?
8757 M. PAQUIN. Moi, je ne peux pas
répondre au nom de la communauté francophone qui vit à
Hull. Il reste cependant que c'est un fait que la
situation géographique de la région d'Ottawa est
pratiquement unique, compte tenu de la proximité des
deux frontières.
8758 Il est évident que dans le cas, par
exemple, on a une radio à Campbellton où est-ce qu'il y
a une petite communauté qui est Pointe-à-la-Croix, ça
ne cause pas un problème compte tenu qu'il n'y a pas
beaucoup de gens qui vivent là. Et la radio offre
quand même une couverture adéquate pour leur
population. Et puis par ricochet, oui, il y a certains
services qui peuvent traverser la frontière.
8759 Ici, je ne pense pas que je veux
partir une guerre de frontières ou de politiques. Il
n'en demeure pas moins que nous, on n'a pas le mandat
de développer le Québec malheureusement. J'aimerais
bien, si c'est la volonté de notre assemblée générale
un jour, il pourrait y avoir une exception pour la
région de Hull. Je ne le sais pas. Mais je ne peux
pas répondre à ça. Je ne pense pas que les gens sont
fermés à ça.
8760 Mais il reste que la situation est
unique ici et qu'il n'y a pas de mouvement cependant de
radio communautaire à ma connaissance dans la région
directement de Hull, Gatineau, peut-être pour toute
sorte de raisons. Peut-êtres qu'ils sont bien
desservis actuellement avec les radios privées et
publiques.
8761 Mais de vous dire que oui, il y a une
situation géographique, la réponse est oui, qui est
unique qui, sûrement dans le cas qu'on revendique, ne
va pas favoriser une portion importante de la
population francophone. On n'a pas le mandat de parler
pour ces gens-là, ni de défendre ces gens-là
aujourd'hui.
8762 Donc, nous, notre mission c'est ça.
Et donc, on se restreint à l'encadrement de notre
mission.
8763 Me RHÉAUME: C'est un problème d'une
part de la rareté des fréquences dans le marché
évidemment, et d'autre part, du mandat de l'ARC, si je
comprends bien.
8764 M. PAQUIN: Bien, c'est un
problème --
8765 Me RHÉAUME: Il semble y avoir
conflit entre les deux.
8766 M. PAQUIN: C'est un problème dans
les régions urbaines. Mais lorsque je parlais tantôt
de la situation de Toronto, on a bien vu que ça a créé
tout un momentum où est-ce que la rareté des fréquences
a forcé le gouvernement, a forcé le CRTC à multiplier
les études et vous avez commandé une étude technique.
Et Industrie Canada a assoupli certaines règles pour
permettre la mise en ondes, probablement parce que je
n'ai pas ça à 100 pour cent, de peut-être d'adjacentes,
de nouvelles fréquences.
8767 Donc, vous avez eu besoin de cet
outil-là dans la région de Toronto pour retourner en
appel l'observation ou en appel d'intérêts dans la
région de Toronto. Donc, en quelque part, ces
outils-là, si vous êtes en mesure de vous les procurer,
et si dans le cas que vous venez de préciser que oui,
il y a une rareté des fréquences, ça serait peut-être
une bonne chose à notre point de vue d'avoir une étude
technique qui a été faite un peu de la même façon qui a
été fait à Toronto.
8768 Me RHÉAUME: Une dernière question.
8769 Selon vous, votre position, vous avez
parlé de l'assemblée nationale de l'ARC, l'assemblée
générale de l'ARC. Est-ce que dans le marché
d'Ottawa/Hull, est-ce qu'il y aurait lieu de changer la
constitution, le cas échéant, de l'ARC, compte tenu du
caractère unique du marché Ottawa/Hull?
8770 M. PAQUIN: Écoutez, je ne peux pas
me prononcer au nom de --
8771 Me RHÉAUME: Non, vous-même, vous,
président.
8772 M. PAQUIN: Bien, moi-même comme
secrétaire général, je ne peux pas parler au nom des
élus. Mais je crois que, écoutez, si la question est
débattue en assemblée générale -- par exemple, je sais
que dans le passé, on avait un peu cogité par rapport
aux statuts de la seule radio de campus qui est Radio
CKUM à Moncton et cette radio-là a été acceptée à
membre à part entière, à membre régulier.
8773 Donc, il y a quand même eu une
ouverture par rapport à une station qui n'était pas
dite communautaire, mais qui avait une licence
différente et on a amendé notre constitution dans ce
sens-là.
8774 Je pense que ça demande un débat et
puis je pense que nos membres sont ouverts à la
question. Il faudrait en débattre.
8775 Me RHÉAUME: Merci. Merci, Madame la
Présidente.
8776 LA PRÉSIDENTE: La conseillère Noël,
s'il vous plaît.
8777 CONSEILLÈRE NOËL: Moi, écoutez, j'ai
de la misère à suivre, là.
8778 Vous nous parlez d'une radio
communautaire dans Prescott-Russell. Vous nous avez
aussi parlé d'une radio communautaire dans Ottawa. Si
je regarde les contours des cartes, il n'y a aucun des
contours des cartes que nous avons devant nous qui vont
beaucoup plus loin que Rockland. C'est la limite.
8779 Alors, comment pensez-vous pouvoir,
au nom -- votre intervention était, si je regarde ce
que vous avez dans votre intervention écrite, vous nous
parlez de la demande des comtés unis de
Prescott-Russell. Comment pouvez-vous mettre ces deux
notions-là une à côté de l'autre parce qu'ils sont
vraiment, c'est carrément une à côté de l'autre, les
contours se touchent à peine Prescott-Russell.
8780 M. PAQUIN: Bien, écoutez, c'est sûr
que l'essence même de notre intervention touche la
communauté de la grande région d'Ottawa. Maintenant,
ce qu'on a dit dans notre lettre, dans notre mémoire
écrit, il y a bel et bien une requérante qui vise à
installer son émetteur et son antenne dans la région de
Prescott-Russell qui est la première requérante.
8781 Ce qu'on dit, également, c'est que
oui, dans une certaine mesure, ça touche Rockland qui
fait partie des comtés unis de Prescott-Russell, mais
il est évident que je n'ai pas la preuve actuellement
mais que si on donne trois fréquences demain matin et
on parle ici de fréquences, de hautes fréquences, on
parle ici jusqu'à aller des 68,000 watts, je pense que
ça va rayonner au-delà.
8782 Je pense que ça va rayonner au-delà
de Rockland et que ça pourrait, je dis bien, pourrait,
avoir un impact pour l'implantation de la future radio
communautaire à Prescott-Russell.
8783 CONSEILLÈRE NOËL: Pour ce qui est
d'Ottawa, où est-ce que le dossier de la radio
communautaire d'Ottawa, où en est-il?
8784 M. PAQUIN: Écoutez, il est
vraiment -- il y a eu des approches il y a à peu près
un an. Pour toutes sortes de raisons on avait
communiqué avec l'ACFO, il y avait des gros dossiers à
l'époque à régler avec l'Hôpital Monfort et toute
sortes de dossiers politiques qui accaparaient beaucoup
de leur temps qui est l'ACFO qui représente l'ensemble
de la communauté franco-ontarienne.
8785 Il y a eu d'autres appels d'intérêt
et le 12 avril, je crois -- le 5 avril, il y a eu une
réunion d'information, une réunion publique, à laquelle
participaient une dizaine de personnes dont sept, huit
personnes qui représentaient des organismes.
8786 Donc, à partir de cette réunion-là il
y a eu bel et bien un intérêt de ces associations-là de
mettre sur pied un comité provisoire et de voir à
l'implantation d'une radio permanente qui, comme je
l'ai dit précédemment, peut prendre encore six, sept
ans, huit ans.
8787 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que je
voulais avoir comme réponse. La radio numérique
devrait probablement être déjà sur place dans six, sept
ans, huit ans.
8788 M. PAQUIN: On m'avait dit ça il y a
dix ans, mais j'étais sur le comité à l'époque.
8789 CONSEILLÈRE NOËL: Apparemment, si
vous achetez une voiture neuve de General Motors en
2002, vous allez avoir des récepteurs numériques.
8790 M. PAQUIN: J'ai bien hâte, je
l'espère.
8791 CONSEILLER DEMERS: J'ai l'impression
qu'il y a quelque chose que je ne comprends pas.
Expliquez-moi la relation que vous avez avec les radios
communautaires du Québec ou -- pour que je comprenne
mieux ce que vous dites être la mission de votre
entreprise?
8792 M. PAQUIN: Écoutez, il y a un
mouvement qui s'appelle l'Association des
radiodiffuseurs communautaires du Québec qui existe
depuis une vingtaine d'années. On sait que le
mouvement des radios communautaires aura début beaucoup
plus qu'au Québec. Notre mouvement à nous date de 1988
donc à peine 13, 14 ans.
8793 C'est des relations tout simplement
d'affaires qu'on a. On participe mutuellement à nos
congrès, on a eu des -- on a créé, par exemple, un
CD-ROM de formation pour les administrateurs de façon
conjointe, on l'a fait ensemble. On va débattre, entre
autres, à d'autres commissions comme la Commission du
droit d'auteur, des droits voisins, de la SODRAC, de la
SOCAN.
8794 Ce sont des genres de dossiers qu'on
va piloter ensemble, les bureaux; c'est-à-dire l'ARC du
Canada et l'ARC du Québec qui -- c'est des dossiers
vraiment qui sont d'intérêt général et commun pour
l'ensemble des radiodiffuseurs communautaires, mais on
a aucun dossier qui est strictement au niveau des
relations de membership ou aucun dossier de territoire.
C'est vraiment deux organismes complètement
indépendants avec des memberships complètement séparés.
8795 Donc, les relations qu'on a -- et il
y a plusieurs de nos radios qui font des émissions ou
des échanges d'émissions avec certaines radios
communautaires du Québec et ça arrive assez
régulièrement. C'est des échanges qui se font
naturellement dans le cadre de différents projets de
diffusion, mais il n'y a pas plus que des relations
amicales, des relations d'affaires, sans avoir rien au
niveau structurel ou juridique.
8796 CONSEILLER DEMERS: Alors, vous
m'avez fait un peu frémir quand vous avez parlé de
Campbellton Pointe-à-Lacroix, dans le sens que ça
m'apparait une situation -- vous semblez, d'ailleurs,
l'avoir résolu d'une façon ou de l'autre. Mais la
relation de la Capitale du Canada m'apparait avec Hull
une ville, une grande ville du Québec juste à côté et
que les gens vont d'un côté à l'autre, vivent d'un côté
et vivent de l'autre. Les enfants changent de
commission scolaire ici, je pense. En tout cas, je
l'ai fait plusieurs fois.
8797 Donc, j'ai un peu de difficulté quand
vous dites que dans la région il n'y a pas de demande
pour une radio communautaire et que nous -- que
fraîchement, même après 12 heures aujourd'hui nous
avions des représentants des Conseils scolaires de la
région d'Ottawa, de tous les -- presque tous je pense,
sinon tous les Conseils scolaires d'Ottawa, qui
considéraient avoir, eux, un projet de radio
communautaire entre les mains. Alors, j'étais un peu
surpris de ça.
8798 M. PAQUIN: Écoutez, je n'ai jamais
dit qu'il n'y avait pas de projet de radio
communautaire sur la table, je n'ai pas dit ça, pas à
ma connaissance. On sait très bien que ce qu'on a dit,
cependant, c'est qu'il n'y a aucun projet.
8799 On le dit en entrée dans notre
allocution, il n'y a aucun projet qui vise le
développement de l'ensemble de la Communauté
franco-ontarienne, de toutes les couches de la
population pour son développement économique, social et
culturel. C'est ce qu'on a dit. On n'a pas dit qu'il
n'y avait pas de projet de radio communautaire.
8800 CONSEILLER DEMERS: Et dans votre
projet à vous, tant dans votre conception d'une radio
communautaire, les jeunes n'ont pas plus d'importance
que les moins jeunes.
8801 M. PAQUIN: Absolument pas. Dans la
grande majorité sinon la totalité de nos radios, les
jeunes ont un rôle très actif. Ils font de la
programmation, ils font des émissions et,
naturellement, ce n'est pas voué à 100 pour cent, la
parole n'est pas donnée à 100 pour cent aux jeunes.
8802 Vous vous souviendrez que mon
président, mon ancien président, monsieur McGraw était
relativement jeune et avait commencé dans le mouvement
à l'âge de 14 ans. Donc, il y a bel et bien une
participation active, importante et constante et
constante des jeunes et peut-être un peu moins des
enfants, mais au moins de la jeunesse dans le mouvement
de la radio communautaire actuellement.
8803 Donc, ce qu'on dit, c'est que ici on
parle du développement d'une communauté globale et ce
que j'ai entendu, c'est que la parole serait donnée
pratiquement à 100 pour cent aux jeunes et aux
adolescents et c'est très bien, je veux dire, qu'il y
ait une voix à eux. Mais je veux dire, pour nous,
est-ce que les jeunes vont parler de dossier
économique, est-ce qu'ils vont parler de développement
social, culturel, et caetera, et caetera, ils vont
parler peut-être dans une certaine mesure à leur niveau
et au niveau de leurs intérêts et c'est normal.
8804 Maintenant, ici, on a un projet qui
touche deux provinces dont nous on n'est pas partie
prenante d'une des provinces, donc je ne peux pas
prendre un parti pris pour cette province-là parce que
je n'ai absolument rien actuellement dans ma
constitution qui me permet de voir au développement des
intérêts des québécois. Peut-être qu'un jour ce sera
le cas, ce n'est pas le cas.
8805 Donc, forcément, nous, ce qu'on veut,
c'est un outil de communication globale pour le
développement de l'ensemble de la communauté
franco-ontarienne.
8806 CONSEILLER DEMERS: Un des aspects de
votre -- si je comprends bien, c'était aussi
l'anglicisation des jeunes. Est-ce que ça fait partie
aussi de la base de votre organisation? Sans doute.
8807 M. PAQUIN: Bien, absolument. Je
pense qu'on est à même ce constater depuis l'arrivée en
88 des premières radios et des radios qui ont suivi par
la suite que ça a été un outil important pour freiner
dans une certaine mesure l'assimilation, de faire
connaître à la population minoritaire de ces régions-là
qu'on représente d'avoir, 1, un moyen de communication
dans leur langue; 2, de pouvoir écouter de la musique
en français, ce qui dans le cas, par exemple, de
Moncton, à part de la radio CKUM qui avait un petit
rayonnement avec un petit auditoire, CJSE dans l'espace
de cinq, six ans, a fait vraiment monter toute
l'industrie culturelle des artistes acadiens. Et ça,
ça ne se serait jamais fait sans la participation de la
radio communautaire et de la communauté à cette
radio-là.
8808 Donc, en quelque part, oui, ça
contribue puis on n'a pas le mérite de dire que ça
contribue de façon à 100 pour cent, mais dans une
certaine mesure, à contrer l'assimilation qui est
toujours présente, puis vous avez des chiffres aussi à
Ottawa.
8809 Je veux dire, les franco-ontariens ne
sont pas à l'abri de l'assimilation. Elle est
peut-être moins prononcée là que dans le sud de la
Saskatchewan, mais elle est présente.
8810 CONSEILLER DEMERS: Et donc, une
radio qui croît que l'anglicisation commence chez les
jeunes et qui voudrait s'attaquer à ce phénomène-là,
quand même ne rencontre pas la définition complète d'un
poste de radio pour vous.
8811 M. PAQUIN: Ce n'est pas ce que j'ai
dit. Nous, je comprends que la mission dans le cas de
Radio Enfant est très louable et, nous, on ne vient pas
ici pour s'opposer autant à Radio Enfant ou à s'opposer
à une des requérantes. Ce qu'on dit c'est qu'on est
ici pour vous sensibiliser au fait que s'il y a plus de
fréquence, il n'y a plus de possibilité de développer
une radio communautaire pour les franco-ontariens.
8812 Maintenant, ça n'enlève pas le
bien-fondé des autres requérantes, des demandes
francophones ou pour les enfants et c'est évident que
Radio Enfant va contribuer sûrement à contrer
l'assimilation et probablement des deux bords de la
frontière.
8813 Mais, maintenant, nous, notre
mouvement, vous voyez un peu il y a une dichotomie
entre le Québec et les jeunes, exclusivement les jeunes
et, nous, c'est franco-ontarien pour l'ensemble de la
communauté et on est là pour ça. C'est notre mission
et c'est mon travail, donc je suis ici spécifiquement
là-dessus.
8814 CONSEILLER DEMERS: Merci, messieurs.
Merci, madame la présidente.
8815 LA PRÉSIDENTE: Mais, monsieur
Paquin, à la fin ou en bout de ligne, ce que vous nous
demandez de faire, c'est de ne pas donner de fréquence
même à des requérantes qui vont offrir un service en
langue française et, dans un certain cas, même
communautaire, comme le conseiller Demers le relevait,
parce qu'il y a une hypothèse possible que dans, je
crois que vous ai entendu dire, six, sept et même huit
ans, vous nous présenteriez un projet, on ne sait pas
quelle allure il aurait. Et les enfants qui ont huit
ans aujourd'hui auront 16 ans à ce moment-là.
8816 Alors, mettez notre chapeau; c'est
pas facile. Nous comprenons nos responsabilités, notre
mandat, mais il y a quand même certains critères de
réalisme qui s'insèrent dans tout ça et de procédures.
8817 Alors, c'est finalement ce que vous
dites. C'est que puisqu'il y a eu une demande qui
n'est pas encore même en état d'ébauche, mais que vous
nous dites va être meilleure pour remplir le mandat que
vous voyez puis qui va être meilleure que ce qu'il y a
devant nous, donc nous devrions dire non à ce qu'il y a
devant nous, même si c'est de langue française, même si
c'est communautaire. C'est très difficile à suivre.
8818 M. PAQUIN: On ne dit pas que vous
devriez dire non. Ce qu'on dit, c'est que vous avez le
choix de dire oui. Ce qu'on dit, c'est simplement de
s'assurer que pour le futur il va y avoir une
possibilité de développer l'ensemble de la -- un moyen
de communication pour l'ensemble de la population. Et
si vous avez certaines garanties qui sont raisonnables
et qui vous apparaissent réalistes et réalisables, que
dans le futur, que ce soit dans quatre ans, dans cinq
ans, dans sept ans, que oui, il y a cette
possibilité-là est réelle, on n'a pas de problème avec
ça.
8819 Mais actuellement, avec les
informations qu'on a, on a des doutes raisonnables qui
nous laissent croire que, non, c'est pas possible.
8820 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Paquin, je
suis impliquée avec le Conseil depuis probablement plus
de 20 ans et j'ai assisté dans différents rôles à
l'allocation de la dernière fréquence au même endroit
plusieurs fois. Alors, ne perdez pas -- ne perdez pas
espoir. La technologie change et il est très difficile
de prendre des décisions en fonction d'hypothèse de
nombreuses années en 2001.
8821 Le conseiller Cardozo a des
questions.
8822 CONSEILLER CARDOZO: Merci, madame la
présidente. J'ai deux questions pour vous. Peut-être
que je ne comprends pas votre tout votre souci. Quelle
est la raison qu'il n'y a pas un requérant qui devient
membership de l'ARC ou qui est acceptable pour votre
objectif? Pourquoi il n'y a pas un requérant dans
cette audience?
8823 M. PAQUIN: Bien, il est évident que
dans le cas des requérantes ici on fait face à des
demandes de radio privée. Pour certaines, c'est
multi-ethnique. Notre mandat c'est strictement pour un
membership francophone et acadien, donc ça se situe, il
faut que le siège social de la radio soit dans une
province autre que le Québec, d'une part. Il faut que
cette radio-là soit francophone.
8824 Donc, actuellement, il y a aucune
radio communautaire francophone qui a un siège social,
en Ontario dans le cas ici, francophone.
8825 CONSEILLER CARDOZO: Oui, mais
pourquoi est-ce que les gens de votre organisme ne
veulent pas faire une requête, une demande?
8826 M. PAQUIN: Ah! c'est pas exclus.
Écoutez, on a notre assemblée la semaine prochaine.
C'est une question qu'on peut soulever à l'ensemble des
membres. C'est absolument pas exclus qu'il y ait une
dérogation par rapport à notre constitution et qui
permette de donner un membership pour une radio qui est
dans la région de la Capitale, compte tenu de la
particularité, mais ce n'est pas le cas présentement.
8827 Et on n'a pas eu le temps de soulever
ce débat-là.
8828 CONSEILLER CARDOZO: Et quand les
autres gens, les 11 ou 13 qui ont soumis des requêtes,
il n'y a pas des gens de l'Ontario qui ont pensé à une
radio communautaire?
8829 M. PAQUIN: Bien écoutez, comme je
l'ai expliqué précédemment, le projet n'était pas assez
avancé pour déposer une demande substantielle, une
demande en bonne et due forme qui répondrait à tous vos
critères de financement, à vos critères au niveau
d'études de marchés, études techniques. Le projet est
beaucoup trop embryonnaire. La communauté n'est pas
organisée pour, dans les délais que vous aviez
prescrits, pour déposer une demande en bonne et due
forme.
8830 Donc, ça aurait été vous faire perdre
votre temps d'arriver avec une demande incomplète.
8831 CONSEILLER CARDOZO: Okay. L'autre
question c'est sur la Radio Enfant. Quand je regarde
cette requête, je regarde radio communautaire qui a
l'appui de deux conseils scolaires de l'Ontario. Le
Conseil des écoles catholiques de langue française de
Centre-Est et puis le Conseil des écoles publiques de
l'Est de l'Ontario, elle a le support, l'appui dans
l'Ontario par les quelques organismes francophones en
Ontario.
8832 Je trouve un bénéfice additionnel qui
est de créer des liens entre les francophones de
l'Ontario et les francophones du Québec. C'est pas un
mauvais objectif. Mais quand je regarde des choses
comme ça, je ne trouve pas votre opposition?
8833 M. PAQUIN: Bien écoutez, il aurait
peut-être fallu que les promoteurs de Radio Enfant
communiquent avec l'ARC du Canada. Au départ, on
aurait peut-être pu discuter un peu plus à fond de
cette question-là. Malheureusement, on n'a jamais eu
de contact au bureau des promoteurs de Radio Enfant.
8834 Oui, on est d'accord. C'est un
projet très louable qui touche les deux communautés du
Québec et de l'Ontario, qui touche spécifiquement les
jeunes et les ados et il y a sûrement un besoin, autant
que d'autres requérantes vous ont fait probablement la
preuve qu'il y avait un besoin pour les radios
ethniques ou francophones ou anglophones.
8835 Mais maintenant, nous, dans notre
constitution, on ne peut pas avoir de membership au
Québec, avec un siège social au Québec. On n'a pas été
informé de ce projet-là. On n'a pas été approché de ce
projet-là. Donc, c'est difficile pour nous. Nous, on
doit défendre les intérêts de l'ensemble des
communautés francophones et acadiennes. C'est pour ça
qu'on est ici. On n'est pas, comme on l'a dit au
départ, contre ces demandes-là parce qu'elles sont
toutes louables, ces demandes-là. Elles ont toute une
valeur importante.
8836 Mais je comprends que le projet Radio
Enfant vient toucher une section de la clientèle
franco-ontarienne qui est jeune. Mais c'est dans un
contexte où est-ce que nous, on voit que le
développement d'une communauté passe par pas juste les
enfants, oui, en partie par les enfants, mais passe
aussi par la prise en charge de l'ensemble de la
communauté à son moyen de communication. Et dans notre
cas, c'est strictement Ottawa. Donc, il y a aussi des
similitudes, mais il y a aussi des contradictions qui
font que, actuellement, le membership n'est pas
possible chez nous par rapport à ça.
8837 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup.
8838 Merci, Madame la Présidente.
8839 LA PRÉSIDENTE: Merci. Merci,
Monsieur Paquin, Monsieur Brunelle.
8840 M. PAQUIN: Merci.
8841 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Boulay.
8842 Nous allons prendre une pause de 15
minutes et nous reprendrons avec les interventions de
CHIN.
8843 We will take 15-minute break and we
will pursue with CHIN.
8844 We thank the intervenors from CHIN to
have allowed us to break their block of intervenors to
accommodate. Thank you.
--- Upon recessing at 1540 / Suspension à 1540
--- Upon resuming at 1600 / Reprise à 1600
8845 THE CHAIRPERSON: Order, please. We
are ready to pursue in hearing interventions in the
CHIN application.
8846 Madame Poirier?
8847 MS POIRIER: Thank you, Madam Chair.
8848 The next intervention will be
presented by the Chinese Community Association of
Ottawa, Rowena Tolson.
INTERVENTION
8849 THE CHAIRPERSON: Ms. Tolson?
8850 MS TOLSON: Yes.
8851 THE CHAIRPERSON: Go ahead when
you're ready.
8852 MS TOLSON: Thank you.
8853 Good afternoon, ladies and gentlemen
of the Commission, my fellow intervenors and those in
attendance as observers.
8854 My name is Rowena Tolson. I am very
pleased to be here today to tell you about myself, to
tell you about my work in the community, to give my
viewpoints regarding third-language broadcasting for
Ottawa and to explain why I support the CHIN
application.
8855 Let me start by telling you about
myself. I am an educator, broadcaster, artist and
community activist.
8856 These professional roles came about
and evolved since I emigrated to Canada from Taiwan
over 30 years ago. I have to tell the Commission that
these roles have come to me from two deeply-held
beliefs.
8857 As is the case with many Canadian
immigrants, I have always felt a need to make a
contribution to my new country. I also have the need
to share my pride in the cultural heritage I brought
with me to Canada.
8858 I believe that these two passions,
involving the need to contribute on the one hand, and
the need to share on the other, are central to the
Canadian immigrant experience.
8859 So I could call myself, as many of my
intervenor colleagues could, a kind of a self-made
community-based cultural attaché. I have been active
in the service of Chinese immigrants coming to Canada.
They need to overcome many of the challenges I, myself,
faced in adopting Canada as my home.
8860 These core values have inspired me to
be an educator, involved in a diverse range of
community service activities. These values have also
led me to be a promoter of cross-cultural awareness and
Chinese cultural appreciation which, in turn, has led
me to broadcasting.
8861 I am dedicated to immigrant education
issues. I work throughout the Ottawa-Carleton District
School Board as a substitute secondary school teacher,
and I immensely enjoy teaching Mandarin and teaching
Chinese painting to adults and children in Ottawa.
8862 Since I arrived here from London,
Ontario 15 years ago, I have been actively involved in
volunteer community service to increase awareness of
Chinese culture in the National Capital Region. I
assist newly-arrived Mandarin-speaking immigrants to
adapt to Canadian customs and I strive to promote
cross-cultural understanding.
8863 I have played an ongoing role in
promoting Chinese cultural appreciation in the region.
I have helped to organize many events celebrating the
history of the local Chinese community. I have also
been active in several fund raising activities for
local charities, including the Heart Institute, the
Easter Seal Society, the Rotary Club of Ottawa and the
Reach Program.
8864 Since 1986, I served as a member of
the Board of Directors and am currently a
vice-president of the Ottawa Chinese Community
Association. Our membership includes Chinese Canadians
living both in Ottawa/Hull and surrounding communities
in Eastern Ontario and Western Quebec.
8865 I have worked for years as a
translator and interpreter, helping Chinese immigrant
children and their parents to adapt to our education
system. I have also organized art exhibits and events
to promote Chinese cultural appreciation in the region,
including Chinese New Year events and a Chinese history
exhibit at the Bytown Museum.
8866 My passion for bridging the cultural
gap led me to co-found the RCMP "A" Division
Cross-Cultural Committee in 1988. The objective of the
committee, as defined by the Commissioner of the RCMP
is:
"To work with the community and
others to prevent or resolve problems
that affect the community's safety
and quality of life."
8867 I have also participated in the
multicultural awareness program with the Canadian
Police College. I have written articles in the Ottawa
Chinese Association newspaper on the history of the
RCMP and its efforts to eliminate racial
discrimination.
8868 My work in bridging the two cultures
also extends to the celebration of international
events. In 1995, I was a producer and organizer of the
United Nations 50th Anniversary celebrations in Ottawa.
From 1990 to 1992, I was an organizer and producer of
the celebration of International Women's Day for the
Ottawa-Carleton Immigrant Services organization. And
in 1997, I participated in the NCC's Winterlude
Festival, A Gate to China. I also assisted in fund
raising for the earthquake victims in Taiwan.
8869 My artistic activities are often
combined with my community involvement I organized the
art collection of local public and art schools to
create a Somerset West wall mural for the 2000
Millennium Arts Project. Currently, the exhibit is at
the corner of Somerset and Bronson. There is an Ottawa
public parking lot. It's going to be there for quite a
few years.
8870 My efforts to welcome Chinese
immigrants and to create a bridge between Chinese and
Canadian culture, has inevitably led me to
broadcasting.
8871 Just to give a few highlights of my
broadcasting activities: since 1986, I have been a
host and producer of a Rogers Cable Television program
entitled "Reflections of China". We covered topics
such as the arts, culture, medicine and business, this
program is magazine style, so it covers all aspects of
the community events, which was delivered in English
and Mandarin. From 1993 to 1995, I hosted a
Télé-Laurentien show beside Rogers, called "Arts
Journey to China" and also "Opus" and it was focused on
the ethnic groups music.
8872 Since 1997, I have ben hosting and
producing CHUO FM 89.1 radio show. It's called
"Mandarin Hour" which is hosted by the University of
Ottawa. I'm very proud of this program as it as the
first radio program in Ottawa to serve the
Mandarin-speaking community. The program encourages
cultural exchange and encourages the production of
Mandarin songs by local artists.
8873 I think it is important to share my
personal history and community commitment with you
because it will help the Commission to appreciate why I
so strongly advocate third-language broadcasting in
Ottawa.
8874 From my perspective, third-language
broadcasting empowers immigrants to be passionate about
making a contribution to Canada and encourages them to
share their cultural experiences with the community.
Third-language broadcasting enriches our community . It
helps immigrants make the transition to life in Canada.
8875 Third-language broadcasting builds
cultural bridges. It can be used to encourage
educational excellence in the children of immigrants
which, in turn, further supports and enriches the
cultural life and productivity of the community through
future generations.
8876 I want to bring to the attention of
the Commission the fact that the Ottawa-Carleton School
Board has implemented what it refers to as a
"first-language teaching policy." Under this policy,
the schools encourage Chinese immigrants who have
limited knowledge of English or French to give
instructions to their children in Chinese rather than
in English or French. This enables the parents to
communicate more effectively with their children and it
is has been shown that a strong foundation in a first
language such as Chinese, promotes learning of a second
language.
8877 Under this policy, there are now
about 10 or 11 Chinese language schools, funded by
public school boards or privately-owned in Ottawa.
They include programs available at Lisgar Collegiate,
Glebe, Carleton U. and Algonquin College. There are
now well over 3,000 students receiving education in the
Chinese language.
8878 I want to suggest to the Commission
that first-language teaching goes hand-in-hand with
what is referred to as third-language broadcasting.
CHIN's multicultural and multilingual programming
provides the venue to allow Chinese people to maintain
their language and culture.
8879 I strongly support both
first-language studies and third-language broadcasting
. They share the common objective of giving Chinese
immigrants and their children a chance to be all that
they can be in Canada. They give Chinese immigrants an
opportunity to work to the best of their abilities,
with no language barriers and to be productive and put
something into the community.
8880 I want to further emphasize to the
Commission that we need third-language broadcasting in
Canada on a full-time basis because building cultural
bridges is a full-time activity. It is a cause that
requires sustained dedication, focus and commitment.
8881 I must say that I support CHIN'S
Ottawa FM 97.9 application because CHIN is the most
dedicated, focused and committed third-language radio
broadcaster in the country. As I understand the CHIN
application, CHIN wants to devote 98 per cent of their
language programming to the ethnic groups.
8882 And because CHIN is so exclusively
devoted to third-language broadcasting, I know that it
will do or all of the linguistic groups in Ottawa/Hull
and surrounding National Capital Region, what it will
do for the Chinese community.
8883 I am also confident that CHIN will
serve all of the members of our local Chinese
Association within the area of the 97.9 frequency,
whether they live in Ontario or Quebec.
8884 I fully support CHIN because they are
flexible and supportive to the needs of the community.
I pointed out to Lenny Lombardi that we need
Mandarin-language broadcasting because Mandarin is the
first language of a growing population of Chinese
immigrants in Ottawa and Hull. I am pleased to
announce today that Mr. Lombardi has agreed to revise
his Chinese- language programming schedule to
accommodate Mandarin programming. I am very pleased
about this commitment. That shows a leadership who
listens, who is very flexible.
8885 I would add that I support CHIN
because CHIN knows how to serve all of the
third-language groups in the region. CHIN is a true,
locally-based community service with the potential to
provide national outreach and bridge cultural
communities across Canada through the medium of radio.
8886 I believe that CHIN can do for
Ottawa/Hull what it has done for Toronto in supporting
ethnic communities. CHIN has been faithful to the use
of third-language broadcasting as a community service.
8887 CHIN has a better understanding of
community broadcasting than anyone in Canada. CHIN is
a national multicultural symbol. It has provided
third-language broadcasting for over 35 years. This is
longer than I have been in Canada. And there are now
two generations of immigrants younger than me who still
know and love CHIN.
8888 To have CHIN in Ottawa/Hull will be a
blessing to people such as myself, who strive every day
to make a difference in Canadian society with their
cultural community service.
8889 MS POIRIER: Ms. Tolson, you are over
the 10 minutes allowed. Would you please conclude?
8890 MS TOLSON: Thank you very much.
8891 In closing, I would like to say that
I hope that the Government of Canada will sustain the
dreams and contributions of many immigrant Canadians,
such as myself, in shaping Canada as a country that
builds cultural bridges.
8892 I urge the CRTC to grant the Ottawa
FM 97.9 licence to third-language broadcasting and to
consider the dedication and experience of CHIN in
third-language broadcasting when making its selection.
8893 I would like to thank the Commission
for this opportunity to give my intervention. Thank
you very much.
8894 THE CHAIRPERSON: Thank you very
much, Ms. Tolson. Commissioner Pennefather?
8895 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you
for being here. Your intervention is quite complete.
I'm pleased to see that Mandarin is taught again at
Lisgar. It wasn't for a while and my son missed it.
8896 Just one question. You say in your
written presentation that you're looking for
programming of high value. What do you mean by "high
value"?
8897 MS TOLSON: High value, that means
the CHIN's Advisory Board to include members from our
community in order to provide feedback from the
community to CHIN. Number two, the Advisory Board
should be able to monitor and assess the value or the
outcome of the program.
8898 Again, CHIN should be able to finance
all the other operations and management aid to the
local communities.
8899 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you.
I wasn't sure what you meant by that. So that helps.
8900 MS TOLSON: I am a little tired
because I came here since 9 o'clock. Thank you.
8901 COMMISSIONER PENNEFATHER: We
appreciate you taking the time to be with us today.
8902 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms
Tolson. I hope you learned at least one thing today as
you have been here since nine this morning. I said, I
hope you learned at least one thing throughout the day.
8903 MS. TOLSON: Well, I appreciate you
people, you people must be tired too, so, anyone has
more questions for me, maybe I can give you another
answer.
8904 THE CHAIRPERSON: No. Your
presentation is very clear and we thank you for
patiently staying with us all day.
8905 MS TOLSON: Thank you very much.
8906 LA PRÉSIDENTE: Madame la secrétaire,
s'il vous plaît.
8907 MS POIRIER: The next intervention
will be presented by Bernice Frank & One Unity Records,
Nazim Sulaman. Good afternoon.
8908 MS SULAMAN: Good day, ladies and
gentlemen of the Commission. My name is Bernice Taitt-
Frank. I am very pleased to be here today to tell you
about myself, a community activist, to talk about my
community work, Caribbean community work and to explain
why I support radio Ottawa FM 97.9 application.
8909 I suppose you could say that I am
well known in the local Caribbean community. I have
been organized in cultural events and festivals in
Ottawa for more than 30 years. You name it, I have
done it all, from tea parties, picnics, garden parties
to dances, government hosted receptions and health
education seminars.
8910 As an executive member of the Ottawa
Trinidad and Tobago Association, I have led the
participation of our community in many local
multicultural festivals such as the Homelands Festival,
Canada Day, and Ottawa's famous Tulip Festival.
8911 I am also a performer and a teacher.
Over the years, I have represented the local Trinidad
and Tobago community, the High Commission of Trinidad
and Tobago, and other Caribbean Islands by performing
at official events where Caribbean representation was
required.
8912 I have received several awards for my
work in the area, including the Harambee Canada
Certificate of Merit, the 20th Century Women of
Excellence Award and the Canadian Foundation for
Caribbean Development Award. This recognition means a
lot to me, but I think I am most proud of my work with
children in the field of Caribbean dance.
8913 Not long after my arrival in Ottawa
in the sixties, I formed a dance group called "The
Little Carib Dancers". I have taught Caribbean dance
to thousands of youngsters over the years and the group
is still very active today.
8914 The little Carib Dancers perform
dances at Fete Caribe and other events that are popular
throughout the Caribbean. This includes calypso,
reggae, limbo, Spanish dances and French dances.
8915 At present, I am with the Ottawa
Board of Education where I teach Caribbean dance,
Caribbean cooking and as an interest course. My work
with children is very important to me because I
strongly believe that for culture to be vibrant and
continue through the generations, we must actively
embrace our traditions and pass them on to our young
people.
8916 This adds to everyone's quality of
life, promotes a healthy dose of cultural pride and
opens people up to the sharing of their diverse
cultural traditions. Canada is a great country, and
Ottawa is a great city because we can overcome cultural
barriers and share our multicultural values.
8917 So, let me tell you why I support
CHIN's FM 97.9 application.
8918 First, I support CHIN for their
dedication. The Lombardi family and the CHIN
organization have been working in multicultural radio
for about as long as I have been organizing festivals
in Ottawa.
8919 I do not think you think it is
about -- And don't you think it is about time that CHIN
radio and Bernice Taitt-Frank got together now?
8920 Secondly, I support CHIN radio
because of their genuine commitment to overcoming the
cultural barriers. CHIN uses the broadcasting to give
all of the cultural groups in Canada a chance to
participate in the celebration of culture.
8921 And thirdly, I support CHIN because
they support local talent and have a mentoring program.
8922 As the Commission knows, the CHIN
application commits over $50,000 per year in funding
that goes directly to encouraging the development of
local talent. This strongly appeals to me, having
spent decades in building and promoting local talent in
music and dance.
8923 I believe that CHIN's commitment to,
for example, establish a local music festival to
showcase ethnic musical talent, can go a long way in
supporting local multicultural talent.
8924 So, ladies and gentlemen of the
Commission, I offer my support to CHIN throughout this
intervention because I want Caribbean culture in Ottawa
to be an exciting part of CHIN for the next 35 years of
CHIN broadcasting and beyond.
8925 Ottawa's Caribbean community will
benefit from CHIN just as Toronto Caribbean community
has benefited from CHIN. I want Caribbean culture to
continue to thrive in Ottawa. CHIN's approach to
multicultural broadcasting will help to make sure that
happens.
8926 For the sake of Caribbean culture in
Ottawa, for the sake of Caribbean culture in Canada,
and for the enjoyment of Caribbean music and dance for
everybody, I support the CHIN Radio Ottawa FM 97.9
application.
8927 Thank you for hearing my testimony
and ask me anything you want to know about Caribbean
culture in Ottawa. I know I will probably have the
answer. Thank you, ladies and gentlemen.
8928 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms.
Frank. Mr Sulaman.
8929 MR. SULAMAN: Good day, ladies and
gentlemen of the Commission. Since time is of the
issue, I have somewhat edited my presentation so like
if you are following my presentation you may be lost
sometimes, but just bear with me.
8930 My name is Nazim Sulaman. I want to
thank my friend Bernice Taitt-Frank for her candid
remarks. This is known as Bernice. And just as
Bernice and my fellow CHIN intervener colleagues have
expressed their gratefulness, I am also very pleased to
be here to offer my comments.
8931 I have been active in the Ottawa West
Indian Community since my arrival here in 1977. I am
the current treasurer of the Guyana Caribbean Muslim
Association. I have also been active in the Guyanese
Fundraisers and International Human Rights
organizations for more than five years.
8932 These organizations actually, these
fundraising organizations for any kind of disasters
that occur across the universe. My passion and my
current livelihood is music. I am the owner of One
Unity Records -- there is a little typo there -- here
in Ottawa. One Unity specializes in recordings from
the Caribbean, as reggae, suka, calypso, chutney and
the different kinds of music we have in there.
8933 I believe that music is the essential
and I would like to emphasize the essential form of
cultural expression. Now, that Caribbean music is one
of the most vibrant form of cultural expression in the
world today.
8934 I feel blessed and fortunate in
setting up my business because I am doing something I
love and it is not only me who loves music, but music
is something to which all Caribbean peoples, not to
mention many other cultures of the world, have an
intimate attachment to.
8935 In the Caribbean, music is about your
connection to the human race. It is about feeling good
and sharing your good feeling with other people. And
it is about celebrating cultural pride.
8936 This is the essence of music that I
want to bring to the Ottawa-Hull area. Not just for
the Caribbean communities, but for all cultural groups
in the region, because everybody can relate to
Caribbean music, it is the music of the universal
cultural pride.
8937 I also think that sharing music
across cultures is such a basic part of
multiculturalism in Canada. We need more of this
cross-cultural experience in Ottawa-Hull and
surrounding region.
8938 This can best be accomplished through
broadcasting, so I urge the Commission to grant FM-97.9
licence to Canada's premier multicultural broadcaster -
CHIN Radio and Television.
8939 CHIN has been playing the music of
the Caribbean in Toronto for many years now. CHIN is
recognized by the Caribbean community here in Ottawa
and CHIN knows how to include cultural communities in a
celebration of multicultural pride. And as Bernice
mentioned, CHIN will support local talent development
on her different dances.
8940 I am pleased that CHIN will organize
and support an annual multicultural music and song
competition in Ottawa-Hull. (I'm on to page 4 for your
information) I would support CHIN -- (by the way I am
on the second paragraph) -- I support CHIN because CHIN
knows ethnic broadcasting and CHIN has a deep
connection and knowledge of multicultural music.
Through its years of experience in ethnic broadcasting,
CHIN has also amassed a large library of musical
content.
8941 These achievements are impressive,
but CHIN's direct contributions are very reassuring.
They demonstrate to people in our local multicultural
musical communities that CHIN is there for them. They
tell Ottawa-Hull that CHIN wants to work to bring local
ethnic musical talent alive.
8942 There is no better show of commitment
and show of confidence that should be extended to local
multicultural musical communities than CHIN's proposed
talent development initiatives.
8943 (I am on page 5). Local Caribbean
musicians will be very grateful for CHIN's involvement
in giving greater exposure to Caribbean music. As I
mentioned, Caribbean communities are proud of their
musical heritage and there is a strong demand among the
Caribbean communities in Ottawa-Hull to provide a
regular venue for Caribbean music.
8944 I hope I have been able to convey to
the Commission why from the perspective of
multicultural music. It is important to support a
multicultural broadcaster for the FM97.9 licence and I
sincerely hope that I have been able to convey the
Caribbean connection to CHIN and why we know and love
CHIN.
8945 Thank you for this opportunity to
present my views to the Commission in support of CHIN's
application Thank you.
8946 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr.
Sulaman. Do the organizations of Caribbean people in
Ottawa have much contact with similar organizations in
Toronto?
8947 MR. SULAMAN: There is one in
particular. There is the -- this is a -- this is not a
Caribbean organization. It is HCI, as Human Concern
International. That is an organization that does these
fundraising university. But there is one organization,
what you call a concern Guyanese organization and they
collect funds for the Caribbean community in case of a
child's needs and this sort of surgery abroad or
whatever. We usually raise funds through those
organizations so that we can bring the child to North
America for surgery or whatever the case may be.
8948 THE CHAIRPERSON: Your position is
supporting CHIN is quite clear, so we do not really
have any particular questions. Although I must say, Ms
Frank, I spent the week-end gardening and now I wish I
had taken a limbo class from you first.
8949 MS TAITT-FRANK: I go to Brookfield
High School every Saturday morning. Every Saturday
morning I teach at Brookfield where I can teach you the
limbo and the reggae.
8950 THE CHAIRPERSON: What I tell you I
need now is therapy.
8951 MS TAITT-FRANK: Well, I can give you
the dollar line where you are put in the second
position, running the for a second, you go right, left,
back, forward, one cent, five cents, ten cents, a
dollar and you leave out the small change.
8952 THE CHAIRPERSON: I can just see my
geraniums flying.
8953 MS TAITT-FRANK: No; it's good
therapy for that.
8954 THE CHAIRPERSON: Madame Secretary,
please.
8955 MS. POIRIER: I would now like to
invite Lucio Appolloni.
INTERVENTION
8956 THE CHAIRPERSON: Good afternoon.
8957 MR. APPOLLONI: Good afternoon.
8958 Bernice and Nazim are a difficult act
to follow, however, I will try my best.
8959 THE CHAIRPERSON: You didn't like my
jokes!
--- Laughter / Rires
8960 MR. APPOLLONI: While waiting to be
heard by the Commissioners, Madame Chair, she gave us
some lessons and, believe you me, like you I'd better
not do all the moves that she teaches.
8961 Madame Chair, esteemed commissioners.
At the end of April of this year, I wrote to you to
express my strong support for CHIN Radio's Application
for an Ottawa/Hull FM multilingual and multicultural
radio station. I also at the time requested the
opportunity to appear before you as an intervenor.
Today, I thank you for granting me this opportunity.
As we say in Italian, grazzi por l'opportunita(ph).
8962 Mes contacts avec la radio CHIN 1540
AM ont commencé quand j'étais à Toronto et j'occupais
le poste de directeur général auprès de COSTI. Cet
organisme à but non lucratif avait comme objectif
l'intégration des immigrants à travers l'éducation.
Nous offrions à la population immigrante des services
de counselling en plusieurs langues, tout en offrant
des places en langue anglaise.
8963 CHIN 1540 AM was, for us, an
excellent vehicle of communication in many languages, a
vehicle that enabled us to reach newly arrived
families. We used CHIN to help inform them about
learning opportunities, government regulations and
day-to-day life in their new country.
8964 It is my experience and my firm
belief that many immigrants who arrived in Toronto in
the late 60s and early 70s enjoyed a smoother and
faster integration into Canadian society thanks to the
dissemination of information in their own mother tongue
provided by the medium of CHIN Radio.
8965 I say with pride that my approach to
ethnic broadcasting is almost one of a social worker!
It is totally different from Bernice, but both form the
CHIN philosophy. I consider third language
broadcasting to be an efficient vehicle to provide
immediate, accurate information to newly arrived
immigrants, be it the latest news, useful health tips,
the weather, where to get French or English language
classes, where to go in case of an emergency, or
explanations on the various government regulations that
affect newcomers' lives. In other words, survival
information is the language that I, and the many
immigrants that I have had the pleasure of working
with, understand the best!
8966 In Toronto and in other cities in
Canada, multilingual broadcasting is a survival
information medium that is available to immigrant
newcomers but, sadly, this medium is not locally
available here in Ottawa/Hull. We totally lack this
medium in our region, even though more than 30% of our
local population has first or second generation
immigrant roots.
8967 I urge the Commission to remedy to
this vacuum by making the 97.9 FM frequency a
multicultural, multilingual radio station. Of course,
I firmly believe that CHIN can do a better job than
anybody else because of their track record, financial
strength and proven fairness to all of the linguistic
and cultural groups that make up Canada.
8968 As I said before, my connection with
CHIN Radio goes back almost to their broadcasting
beginnings some 35 years ago. During all these years,
I have always found the station willing to provide
public service announcements and to promote
ethnocultural integration, while at the same time
striving to foster pride in maintaining the best of
one's own cultural values and identity.
8969 Although I left Toronto in 1976 and I
did not have the opportunity, here in Ottawa, to follow
CHIN's achievements closely, I am sure that the
management of CHIN has not abandoned the philosophy it
has held since its beginnings.
8970 This is the philosophy of encouraging
ethnocultural inclusion in local community affairs. It
is the philosophy of providing community outreach and
promoting arts and entertainment, especially with local
talent.
8971 As you may imagine, I recently had
the opportunity to discuss the CHIN philosophy with the
present president of CHIN, Lenny Lombardi. Lenny
assured me that CHIN's philosophy remains the same
since his father started CHIN. In fact, Lenny strongly
believes that CHIN has, over the years, become even
more dedicated to and better than anyone in Canada at
third language radio broadcasting.
8972 I think that this dedication is
matched by CHIN's unique approach to ethnic
broadcasting, because CHIN is the pioneer and developer
of the associate producers system now adopted by all of
the third language broadcasters. This system
guarantees, in my opinion, fairness to all of the
cultural and linguistic groups wanting to be involved
in third language broadcasting.
8973 I am pleased to announce to the
Commission that Lenny Lombardi has asked me to be part
of CHIN's Ottawa advisory board should CHIN be the
successful applicant.
8974 Mr. Lombardi knows, because I told
him very frankly, that I'll be a "thorn in the side" of
CHIN's management team to ensure that ethnocultural
communities are well served, have access to CHIN's
services, and contribute to locally made programming so
as to meet the needs of the communities CHIN will
serve.
8975 During my years as executive director
of COSTI, as a field officer of the Citizenship Branch,
or as a judge of the Immigration Appeal Board, in
Toronto I was using multilingual broadcasting, and
especially CHIN, almost exclusively as a means to
foster the integration of young immigrant families. I
made full use of multilingual broadcasting in those
days, and it made my job so much easier.
8976 Maintenant, après plusieurs années,
je suis ici à Ottawa et j'ai encore besoin d'un outil
de communication pour pouvoir diffuser l'information
aux aînés d'origine italienne. Comme fondateur de
Villa Marconi, un centre de soins de longue durée, et
encore membre au conseil d'administration de cet
organisme, je vois la nécessité de pouvoir répondre aux
besoins des aînés qui se sentent isolés et désirent
avoir des nouvelles de leur communauté.
8977 Villa Marconi is a culturally
sensitive nursing home in Ottawa, and many of the
residents of that facility could benefit from
broadcasting of ethnic local news and ethnic music. In
fact, even more broadly speaking, all the over 300
members of a recreational and social group associated
with Villa Marconi, called l'Eta'D'oro -- the Golden
Age group -- could benefit from public service
announcements and information on local events in their
own mother tongue.
8978 There are in Ottawa literally
thousands of immigrant seniors from all over the world
who often had little or no opportunity to learn one of
the official languages when they first came to Canada,
and what they did learn is probably a little rusty by
now, due to the aging process, which catches up to us
all!
8979 Members of the Commission, third
language broadcasting answers to a host of needs in the
community. I began last year to serve on the board of
the Somerset West Community Health Centre. The Centre
offers medical and social services in many languages
and is the main primary provided to the south east
Asian community of Ottawa.
8980 As a member of this Board, I am
acutely aware that too few options, or none at all,
exist in Ottawa/Hull to communicate with newly arrived
immigrants or refugees on public health issues and
other matters in the language they best understand.
8981 Third language broadcasting provides
a public service not to be underestimated. At Somerset
West Community Health Centre we serve a variety of
ethnocultural groups often and, whenever possible, in
their own mother tongue. You cannot have a more
effective vehicle to publicize community outreach
programs for these groups than the medium of third
language broadcasting.
8982 Having made this point, let me hasten
to add that third language broadcasting should not be
exclusively about public service. It should be an
entertainment venue as well.
8983 But I will leave it to other
intervenors to tell you -- and I believe my two
predecessors very clearly demonstrated -- Madam Chair
and esteemed commissioners, how CHIN's ethnic cultural
programming would give listeners a cross-cultural
experience, help them to develop young ethnic
performers and promote international arts and
entertainment.
8984 What I have simply attempted to do
with my intervention before you today is to urge the
CRTC to recognize the fact that by granting the FM 97.9
licence to CHIN you will be supporting the needs of
those newcomers and immigrant seniors living in
Ottawa/Hull who, ironically, living in the nation's
capital, are that much more linguistically
marginalized.
8985 Let me then close by summarizing for
the Commission why I, Lucio Appolloni, support CHIN.
8986 I support CHIN because it brings to
Ottawa/Hull broadcasting expertise and financial
support. CHIN has technical facilities and ready-to-go
studios in this region. CHIN, I am sure, will provide
quality ethnic programs that will promote cultural
understanding and national integration and, above all,
I support CHIN because it is the third language radio
broadcaster of excellence in this country in providing
the cultural communities the public service information
the need to survive.
8987 I therefore respectfully submit that,
for the above reasons, CHIN Ottawa 97.9 deserves your
favourable decision.
8988 Grazzi.(ph)
8989 THE CHAIRPERSON: Thank you,
Mr. Appolloni.
8990 Commissioner Cardozo, please.
8991 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you,
Madame Chair.
8992 Thank you very much, Mr. Appolloni.
It is very helpful to have you here. There aren't that
many people who have had that much community experience
in Toronto and then have had so much experience here in
Ottawa as well, so what you have had to say is very
helpful to us.
8993 I have a few questions for you in
light of all this experience.
8994 Why do you think there hasn't been an
application for multilingual radio here in Ottawa prior
to this?
8995 MR. APPOLLONI: A good point. You
should have asked this question to Lenny.
8996 I don't know. I am amazed that has
not existed. We, in the field where I have been, in
Toronto and here, find the radio language a medium that
can reach instantaneously many community groups with
whom it is difficult to communicate, and yet I am
amazed that nobody has made an application for this.
8997 Actually, I confess, Madame Chair,
fellow Commissioners, that really I don't know.
8998 COMMISSIONER CARDOZO: We like
confessions!
8999 MR. APPOLLONI: I thought someone had
applied already and was turned down.
9000 In a way, in my not precise knowledge
of what had happened, I was blaming the Commission for
this!
--- Laughter / Rires
9001 MR. APPOLLONI: But I regret. If
you, Mr. Cordozo, say it is so, I believe it. And yes,
I am amazed. I don't know.
9002 Years ago, Johnny Lombardi and I
discussed an FM situation here, but I don't know what
happened. I was taken by many other projects. I
really did not pursue. But I would not have been the
right venue to start what now I understand is a very
complicated mechanism to support an application.
9003 I see how serious and well thought
out is the application made by CHIN and I am impressed.
That is why, to Johnny and Lenny, I lended my support
when first in December they approached me.
9004 I not only believe what a third
language broadcaster can do here in Ottawa because, as
you know by my background, I saw the seriousness and
the means they bring to this application if they are
the recipient of your favourable decision.
9005 COMMISSIONER CARDOZO: Don't feel bad
about blaming us -- lots of people blame us for lots of
things!
--- Laughter / Rires
9006 COMMISSIONER CARDOZO: Tell me about
your experience with COSTI, where you dealt with
immigrant integration.
9007 What was the usefulness of a third
language radio for new immigrants back when you were
working at COSTI?
9008 MR. APPOLLONI: The usefulness was
great, was immense, immediate, fast. It was reaching
the audience we wanted.
9009 At COSTI -- you were in this field
and you probably know our background -- we were
counselling in several languages, I believe about 12
different languages. Portuguese and Italians were the
main group arriving, the most numerous groups, but many
others.
9010 What we were trying to do with COSTI,
our motto was "Integration through education". We were
trying to transform the plumber, who had been a plumber
in Italy for 25 years and came here and could not even
an apprentice in the plumbing business. So in three
months we were giving a crash course in English and we
were making this immigrant able to read the blueprint,
the so-called blueprint.
9011 Teaching them knowledge made them
switch their mind from centimetres to inches and,
voilà, within three months -- after the first attempt,
if they did not succeed the Department of Labour
exams -- in six months you had a plumber, a fully
fledged plumber, with 25 years of experience, who knew
what he was doing. What he needed was only that.
9012 How did we reach these people? It
was only through going to Johnny and say, "I need half
an hour of your airtime today." "Lucio, go ahead."
What they invented, I believe, is -- CHIN invented the
parliamo in sieme(ph). The program in Italian is "let's
speak about it together". And we were giving
information on how to do --
9013 Today, someone mentioned the Census.
I remember back then, the census, what it was all
about. When it came to politics, we couldn't touch it
really. We could not tell them to vote this party or
the other party, but we could tell them what it was all
about and how to become a Canadian citizen, and why it
was important. That is the medium we used daily, and
it was the only way to reach.
9014 Television, once a week Pierre
DeBaptiste(ph) has a great impact, but it is not as
immediate as -- I think I mentioned in my intervention
I firmly believe that many immigrants who arrived in
Toronto in the late 60s and early 70s enjoyed a
smoother and faster integration because of CHIN that
was constantly giving --
9015 Obviously they sustained themselves
to music. At COSTI we had no money to pay Johnny
Lombardi for the 20 minutes on the air, but he was
great in allowing us, because I think he had a vision
that was the means. My counsellor in Portuguese was
doing the same in the Portuguese hour or two-hour
program, and so on. We were using this medium.
Whether it is today used as well to for the newly
arrived immigrants --
9016 From Italy, as you can see, I
switched from the newly arrived immigrants, for
Italians, I switched now to those who need the radio as
a means of communication, the elderly. Those, I cannot
reach.
9017 COMMISSIONER CARDOZO: So tell me
about the seniors that Villa Marconi and other seniors
here. What is in it for them? Is it more than public
service announcements? Is it also entertainment?
9018 MR. APPOLLONI: For me it is, but as
has been pointed out by many, CHIN is a recognized
signal. They see Johnny Lombardi and CHIN on TV once a
week as well as, I believe, through FM, they can get --
but the news are from Toronto, and they don't like
that. They would like it interspersed with music. They
would like to know about local events.
9019 So the seniors, at least from my
experience with the Italian community, and I believe
all the seniors we serve as well from the Asian
community at Somerset West, they need this kind of
medium for information. It is the only way.
9020 I believe someone else, or the
intervenors, will tell you anecdotes of non-informed
immigrants who brought children to school because they
didn't know about the change of the time, who didn't
know that the schools were closed because there was a
storm, and so on. That is the immediacy of the medium.
9021 COMMISSIONER CARDOZO: Let me ask you
about the business community here, especially in the
Italian community.
9022 The Italian community is not nearly
as big here as the one in Toronto.
9023 MR. APPOLLONI: No, not at all. We
are an infinitesimal part.
9024 COMMISSIONER CARDOZO: But is it your
sense that the business community have the advertising
dollars to support 19 hours a week of programming? Are
there people out there who are willing to advertise on
the station?
9025 MR. APPOLLONI: My sense is that yes,
there is, and I believe -- I confess that this, Mr.
Cardozo, was the same question I put to Lenny. But the
answer was positive.
9026 Obviously he has done his own
business --
9027 COMMISSIONER CARDOZO: Let me ask you
in the context of Villa Marconi.
9028 Villa Marconi did a lot of
fund-raising for that, to get that centre going over
the past two years.
9029 MR. APPOLLONI: Yes. We raised
$2.5 million.
9030 The Italian community now is so
integrated that you can go to large corporations and
the banks, who have all the money the Italo Canadians
put aside. And they recognize this strength. You go
to Minto Construction, and they offer you a donation of
$50,000 because they recognize that many of their
houses were built thanks to the work of the Italians.
9031 It is not so difficult. We may have
some rotten apples in our communities but, believe you
me, it is with pride when I go there and I can talk
about what we do and try to achieve, especially at
Villa Marconi, and see the doors open for us.
9032 COMMISSIONER CARDOZO: Lastly, let me
ask you about the Lombardis. You have talked a lot
about Johnny Lombardi, who you have known for a long
time. I wanted to ask you about young Lenny.
9033 I say that quite seriously, because
if you look at the radio market, it is quite
interesting how families are involved. I see young
John Steele and young Gary Slate here. These are
entrepreneurial folks who have taken over from their
dads, and are doing well.
9034 It is a serious question in the
context of, is this a long term vocation or a long term
plan here for the Lombardis. Do you feel that Lenny
Lombardi and his sisters have the interest in the long
term for CHIN Radio?
9035 MR. APPOLLONI: I confess I don't
know the two Lombardi sisters. Probably they were
children when I was dealing with their father.
9036 Lenny I met a few times, but never
was president of CHIN Radio. This time, we had very
good and thorough talks, and an in-depth analysis of
the market, what can be done and so on.
9037 The passion that Lenny seems to exude
and bring to the ethnic broadcasting seems to have been
transferred from father to son. That is my opinion,
formed in the past six months since I had the pleasure
to meet Lenny a little bit more in-depth. Obviously I
know his father, but I --
9038 I also was afraid, because in-between
what has happened is television, and perhaps the
television medium may attract the Lombardi family, and
will abandon radio. Is that what you were referring
to?
9039 COMMISSIONER CARDOZO: No. I am not
referring to anything.
9040 MR. APPOLLONI: I don't think so.
9041 The formula they have found for third
language broadcasting, for me, is the key to their
success. As was mentioned by the intervenors who
preceded me, about the Caribbean, how much they owed to
CHIN. And I am sure the formula will work for Ottawa.
9042 It is overdue. Why we are so late, I
don't know. But even if we are a little bit late,
let's do it.
9043 I heard about the Arabic community.
They seem to be in the same boat where we Italians were
38 years ago, when we were arriving by the tens of
thousands every year and there was nothing to help
them. Now, there are English language classes, French
language classes, and so on.
9044 But how do you direct them? Papers
are mostly weekly, in some communities, at least in the
Italian community.
9045 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you for
those answers, especially the family secrets!
--- Laughter / Rires
9046 COMMISSIONER CARDOZO: Madame Chair.
9047 THE CHAIRPERSON: Thank you,
Mr. Appollini.
9048 Can you imagine the puzzlement of all
these plumbers when we went back to centimetres!
--- Laughter / Rires
9049 MR. APPOLLONI: You are right! You
are absolutely right!
9050 THE CHAIRPERSON: Thank you.
9051 Madame Secretary, please.
9052 MS. POIRIER: The next intervention
will be presented by the Catholic Immigration Centre,
Carl Nicholson.
INTERVENTION
9053 THE CHAIRPERSON: Good afternoon,
Mr. Nicholson -- it will soon be "good evening"!
9054 MR. NICHOLSON: Yes. We have been in
the trenches for a while.
9055 THE CHAIRPERSON: Don't sound so
discouraged!
9056 MR. NICHOLSON: No, no. I intend to
passionate!
9057 Hello, commissioners, fellow CHIN
intervenors and observers. Interestingly enough, the
last intervenor sort of stole it out of my thunder.
9058 My name is Carl Nicholson. I am very
pleased to be here to tell you about myself and why I
want to support the need for third language
broadcasting in Ottawa/Hull. And I want to talk with
you about this from the perspective of an
immigrant-serving organization. So, I mean, he stole
my thunder!
9059 I have lived here in Ottawa for 36
years, since I migrated here from Jamaica. I have been
very active in my community. I have sat on lots of
boards: the Ottawa Community Credit Union, the Capital
Community Credit Union, Third World Players, Boy Scouts
of Ottawa, Boy Scouts Canada, the City of Ottawa
Advisory Committee on Multiculturalism. I have sat on
the Canadian Centre for Philanthropy Board, the Chilean
Foundation, the Ontario Council of Asian Serving
Immigrants, etc., etc., etc.
9060 I was a founder of the
Jamaican-Canadian Association here in Ottawa, but more
precisely I have been executive director here of the
Catholic Immigration Centre since 1994, and of its
corresponding organization, the Catholic Immigration
Centre Foundation.
9061 Just ignore my notes, because it is
going to be a little different.
9062 The Catholic Immigration Centre, CIC,
is a 47-year-old organization. It has an annual
operating budget of about $3 million. I must tell you
that we raise about $800,000 from the public. I
mention this because I want you to know that our
mission is to welcome newcomers and to try to build
them a welcoming community.
9063 By telling you we raise about
$800,000 from the public each year, I am telling you I
think there is money there to support this enterprise.
And we are just a little charitable organization, we
are not a business as such.
9064 We have 46 staff members. We are a
bilingual organization. Our staff speak about 60
languages. We currently serve about 3,500 clients per
year, that is, people who are new to Ottawa-Carleton,
new to Canada -- immigrants, refugees.
9065 We have about 500 members, and in any
given year about 800 people do carry out some volunteer
activity on our behalf.
9066 Our primary mode of working is to use
a partnership model, so we have some large
partnerships. We operate very much in concert with
five other similar sized immigrant-serving
organizations in Ottawa -- the Lebanese-Arab Society,
an immigrant-serving organization, the Jewish Family
Services, the Ottawa Chinese Community Service Centre,
Ottawa-Carleton Immigrant Services Organization,
Immigrant and Visible Minority, Women Against Abuse,
and ourselves, together we have talked about this.
9067 We haven't talked about supporting
CHIN in particular, but in terms of multicultural
radio, I can speak for all of those organizations. We
believe this is a very necessary and long overdue thing
for Ottawa-Carleton.
9068 Together, we serve about 10,000 new
people per year who come to Ottawa-Carleton.
9069 As I said, our preferred mode of
operation is partnership. We leverage more things that
way. So we also support, in a building that we own at
219 Argyle Street, dozens of smaller ethnic
organizations. We provide space, we provided
telephone, we provide meeting rooms, sometimes for
free, sometimes at very limited cost, but our
commitment is to assist these organizations to grow, to
give their communities some focus, some place where
they can feel a larger and better sense of belonging.
9070 It is a wide range of groups. There
could be a group for Moslem women, or for Somalians, or
for Nigerians, or for Latin American communities --
many, many groups.
9071 I guess you would say, in a sense,
the sort of obvious work that we do is people come to
us and they want to know how to survive here. They
want to know how to live. We provide counselling and
orientation, and referral to where they need to get
training. We help them figure out what their goals are
going to be, and help them develop a plan on how they
are going to get there.
9072 At another level, part of our job is
to mediate between levels of government on behalf of
immigrants, provide conflict resolution within
immigrant communities, and to try to give voice to
immigrants.
9073 One of the things we have clearly
observed is that there has been an explosive increase
in the demographic in terms of the growth of people
born outside of Canada who now live in Ottawa-Carleton,
and who are attracted to this region. When I say
Ottawa-Carleton, I am also including Gatineau, the
Outaouais.
9074 According to the Social Planning
Council, in 1986, 10% of the population in Ottawa was
made of immigrants. By 1996, this number had doubled,
to 20%.
9075 I'll tell you, in terms of our work,
we stopped advertising long ago, because all the
clients we can manage find us anyway. We don't need to
advertise for clientele anymore. We are quite
confident that number is a lot more than 20% today.
9076 I think this is probably the fastest
growing demographic in our population. You can see all
kinds of signs of it in the school systems and in how
services are being used, and certainly in the demands
we are receiving from all of the various institutions
that have to cope with this.
9077 One of the things, and Mr. Appollini
spoke of it so elegantly, is that we really wish, from
a service point of view, that we had third language
radio, because it would make a lot of our job so much
easier. We could communicate all kinds of information
through that medium a lot simpler than we can today.
But we can't have offices all over the city. We
obviously are not really able to properly serve the
large demand that there is. I don't just mean our
organization. I am including the other five partner
organizations. We are not able to cope with the demand
that there is for the kinds of services that we
provide. This kind of medium would allow us to expand
our reach that much further.
9078 We are in touch with organizations in
Toronto. I sat on the board of the Ontario Council of
Asians Serving Immigrants, along with the current
executive director of COSTI. OCASI, that organization,
serves about half a million new immigrants to Ontario
each year. So we exchange a lot of information, and we
are very aware of the way in which organizations in
Toronto have been able to use media like CHIN Radio to
expand their reach to be able to give people more
information, not just survival information but to use
it as a way to teach nuance even about how to live
here.
9079 We think, as an earlier intervenor
pointed out, the lady speaking on behalf of the Chinese
community, that this business of dealing with people in
their original language is absolutely critical, and
that very frequently people who are given information
in their new language, let's say English, in fact miss
it completely.
9080 We just did a survey of some 40
immigrants who, by their communities, have been
identified as successful. These are people who came
here within the past 5 and 13 years, and who knew
neither English nor French when they arrived. It was
quite startling the kinds of things that they said made
them successful and how consistent that was, but also
some of the misconceptions that they still had, because
they had been given certain information in English, and
there are certain nuances that even after 13 years and
being successful, so to speak, in the eyes of their
peers, they still didn't quite get it.
9081 So there is quite a lot to this
business of having it in your language. I guess I am
saying there are lots of people, and they need to be
communicated with in their language.
9082 It is not just about information,
though. It is also about dignity, and it is about
empowerment. It is about issues of identity, and
positive self-image. Third language radio also
enables, I believe, and encourages participation, and
enables and gives people the opportunity to feel more
ownership for this great enterprise that we are all
involved in, called multicultural Canada.
9083 It allows people to share. It
enhances the building of cultural bridges. It allows
immigrants to hear their own voices, and have their own
voices reflected back to them. It gives immigrants a
chance to have some input in what is being said about
immigrants, about how they are being described, and
reinforces who we are and what we are.
9084 I firmly believe that when third
language radio is done in this way, the way it should
be done, then it creates a win-win situation for all of
us -- not just immigrants, but for Canada, for our
broader community. And it allows all of us to be
better, and to better believe in ourselves and reflect
ourselves in our own eyes. It is, all around, a
positive thing.
9085 I don't quite know why we have never
done it in Ottawa before. I have certainly been in
many conversations over the past 20 years where this
has been a question that has come up. I know when
Milestone made their umpteenth applications and we
thought, if they can't do it in Toronto, how are we
going to do it here? We're not that big. So that was
a bit of a -- we took a message from that, rightly or
wrongly.
9086 There is a very strong demand for
this, and we have clearly seen this in action. We know
it can work. We have seen, with these two local
university FM stations, the tremendous demand there is
for these stations. There just isn't enough space.
There is just not enough space. They can't really do
the kind of advertising that business would like. They
just don't have enough room. They can't handle it.
We've thanked them very much for what they have done,
but we need something bigger.
9087 We need something bigger in our
community to properly respond to this boom that we have
in Ottawa/Hull.
9088 MS. POIRIER: Mr. Nicholson, time is
up.
9089 MR. NICHOLSON: So you want to just
go away?
9090 MS. POIRIER: Come to a conclusion,
please.
9091 MR. NICHOLSON: Okay. Thank you.
9092 So I am very supportive of devoting
this FM 97.9 frequency to a third language broadcaster.
9093 A lot of people have said a lot of
things about CHIN Radio, so I will be brief.
9094 Clearly, they have experience. They
have a track record. They have the investment dollars.
They know how to do it. They have the equipment.
Clearly, everyone we speak with, in Toronto or
elsewhere where they broadcast, talk about their
impartiality, their equity, their fairness, talk about
their innovativeness.
9095 We are aware of some of the things
they are proposing to do here. Clearly they are
flexible, as one other earlier intervenor pointed out.
9096 I just want you to know, as
Mr. Appollini also said, I am pleased to let you that
Mr. Lombardi has asked me if I would be a member of the
advisory board should this application be successful.
If it is, I certainly will.
9097 We need this multicultural radio, and
please don't disappoint us.
9098 Thank you.
9099 THE CHAIRPERSON: Thank you,
Mr. Nicholson.
9100 Mr. Nicholson, what is the role of an
organization such as the ones you have been involved
with in making people aware of the availability of
information and programming in their language on the
radio station?
9101 MR. NICHOLSON: What will be our
role?
9102 THE CHAIRPERSON: Would you have a
role?
9103 When I look at the application, there
are some groups who will get, let's say, two hours of
programming at a particular time --
9104 MR. NICHOLSON: Answer: No.
9105 THE CHAIRPERSON: You don't?
9106 MR. NICHOLSON: Our organization
wouldn't have a role, no. It's not something that we
would anticipate doing.
9107 We would certainly want to see it
happen. We would certainly want to encourage others,
and we would certainly want to give them assistance,
whatever assistance, but our hands are full already
with the things that we do. We don't know anything
about broadcasting anyway.
9108 THE CHAIRPERSON: I don't mean
broadcasting, I mean making sure that your clientele is
aware of the availability of programming in a
particular language. Would you have any role in doing
that?
9109 I don't mean in producing the
broadcasting --
9110 MR. NICHOLSON: Just making them
aware?
9111 THE CHAIRPERSON: In making the
communities aware, because in some cases it's not like
a mainstream station, where you turn it on and you
get --
9112 MR. NICHOLSON: We would certainly
make our clientele aware. We currently make our
clientele aware of existing sources, whether it is
community newspapers, whether it is Rogers Cable
Television, whether it is radio, or even mainstream
television, which will happen to have a show on the war
between Ethiopia --
9113 We absolutely make our clients aware
of those things.
9114 THE CHAIRPERSON: So in that sense
there is a role to be played --
9115 MR. NICHOLSON: In that sense,
absolutely.
9116 THE CHAIRPERSON: -- with the
broadcaster to make sure people know, as soon as it
begins, that it is there, and perhaps the time that it
is available to various culture groups.
9117 We appreciate your coming. I don't
know how long you have been here, but I am sure it has
been a long day.
9118 Thank you.
9119 MR. NICHOLSON: Thank you very much.
9120 THE CHAIRPERSON: Madame Secretary,
please.
9121 MS. POIRIER: The next intervention
is presented by Anna Chiappa.
INTERVENTION
9122 THE CHAIRPERSON: Good afternoon.
9123 MS. CHIAPPA: Madame Chairman and
Commissioners, good afternoon, and thank you for giving
me the opportunity to intervene this afternoon in
support of CHIN's application for a licence.
9124 I am speaking as a long time resident
of Ottawa, but I have also lived in Toronto, and like a
previous intervenor, Mr. Appolloni, I lived in Toronto
as a community worker with the Board of Education,
where I too was able to use the services of CHIN.
9125 I am also speaking as the Executive
Director of the Canadian Ethnocultural Council (CEC).
Some of you may already be aware of the Council. It is
a coalition of 30 nationally-based ethnocultural
organizations across Canada working towards the
furthering and understanding of the multicultural
reality of Canada towards the elimination of racism and
the removal of barriers to full and equal participation
in Canadian society for all its residents and citizens.
9126 The President of our Council had
submitted a letter of support on behalf of CHIN, and
there was some discussion at our Executive about that.
They reviewed the merits of the CHIN application and
voted to support CHIN.
9127 The President is unavailable to make
an intervention. He is currently in Geneva, preparing
for the United Nations Conference Against Racism,
Xenophobia and Discrimination, which is going to be
held in South Africa. We also have our Youth Chair
forum delegate who is also attending that meeting.
9128 Many of the Council's Executive are
in Toronto, and they too value the work that CHIN has
been able to accomplish over the years. It was their
feeling that it was time that Canada's capital has a
multicultural, multilingual radio station, and CHIN has
the track record to provide that.
9129 Clearly the applications you have
received and the overall support throughout this
process has demonstrated the needs and aspirations of
the ethnocultural communities in the national capital
area, and clearly it is a time when the Ethnic
Broadcasting Policy as well as the Broadcasting Act, in
particular Section 3, must be given priority
consideration. There is, as you have heard, currently
no broad service ethnic radio station which fulfils the
needs of the communities.
9130 As Ottawa/Hull becomes increasingly
diverse, all members of its population must be provided
with fundamental access to programming which is in
keeping with the intent of Canada's multicultural
official policies and commitments.
9131 I believe if this service does not
become available, some of the communities, as you have
heard earlier this afternoon, will increasingly find
their own way of obtaining this service through other
means. One of these would be through the Internet.
Often it is from other countries. This is unfortunate,
because members of these communities will increasingly
become unconnected to the local regional activities.
9132 Multicultural broadcasting and
multilingual broadcasting can become a tool for
community engagement. We need to acknowledge this
reality, as others have. Recently, as an example,
talking about someone who has acknowledged that, is the
President of the United States, who began a weekly
information message in Spanish with the American
Hispanic television network, and likewise the Democrats
have now followed suit.
9133 They recognize the value of reaching
out to all segments of society and to create better
understanding of the democratic process. I am not
suggesting that our Prime Minister follows and does the
same thing, but it is just a demonstration and example
of the value that ethnic broadcasting has become to
many communities.
9134 It is an important role for helping
citizen engagement in the democratic process,
especially for those who are new to Canada.
9135 The national capital area is the cusp
of a renaissance which will take it from being a quaint
capital city to a glorious international meeting place,
a destination and home for many. The energy and
vitality which increased immigration will bring to the
Ottawa/Hull area will make it one of the leading
international capitals of the world.
9136 CHIN can bring its experience to
Ottawa as it too was at the centre of a great change in
one of the world's most diverse communities. For over
35 years CHIN has worked with communities in Toronto,
making diversity a benefit to the people in that city
and setting it as an example for others around the
world.
9137 This was exemplified proudly in the
City of Toronto 2008 Olympic Bid, which boasted the
motto of 'Expect the World, Rendez-vous du Monde'.
Multicultural diversity was a key element of that bid.
9138 The success of Toronto's harmony is
in part due to institutions like CHIN -- and many
others, of course -- which, because of the leadership
and vision of the Lombardi family, are able to draw
together people from many cultures, races and ethnic
backgrounds, to create a sense of unity in that
diversity.
9139 It is this missing element which is
currently lacking in Ottawa/Hull. There is no single
event or body which draws together the broad
ethnocultural diversity, gives them a voice, and
establishes them as equal partners in the development
of the national capital area.
9140 Oddly, in the preparation of the
application to the CRTC, many communities have come
together in a celebratory spirit, in recognition that
they too are recognized, that ethnocultural communities
in Ottawa/Hull have much to contribute, and that
diversity can be a rich resource, a resource which has
largely gone unnoticed, unrecognized and undervalued.
9141 It is this sense of pride of wanting
to be part of the whole community that CHIN has been
able to instill in Toronto and which is what many of us
believe can also be created here in the Ottawa/Hull
area.
9142 Throughout its long history of
operation, CHIN has demonstrated its flexibility, as we
have heard earlier today. It has also demonstrated
that it can become an equal partner in the ethnic
broadcasting world. For those reasons, and others,
some of the key elements which I support in the CHIN
application are:
9143 - the solid business experience and
track record, as mentioned;
9144 - a strong name recognition. I want
to give a little example of that name recognition,
because there is a sense out there that CHIN already
exists and provides service across the country.
9145 Our organization was recently
involved in a project to educate communities about the
need to complete the 2001 Census. In my discussions
with government representatives about what steps they
were taking to inform the communities about the Census,
they indicated that CHIN had been approached because,
after all, it had national reach, and they had
mistakenly assumed that CHIN was already operating in
Ottawa.
9146 In some ways what I am saying is
CHIN's name is already out there, and the actual
reality has to catch up to it.
9147 CHIN's ability to share resources for
production and content is another feature which ensure
quality programming.
9148 So, access to the various expertise
in Toronto and the facilities here can develop
immediate benefit financially and also in programming.
9149 One of the features which is of
particular interest is the regional programming, in the
format of a talk-show. As I understand it, they will
produce this on a regional basis.
9150 This can be a vehicle to educate and
inform targeted communities, drawing on expert resource
people in different fields, such as health, justice,
education, hi-tech, from each of the respective
ethno-specific communities in either Ottawa/Hull or the
Toronto area. My work with the CEC can provide an
example and a perspective on that.
9151 Although we are a national body, we
often work at a regional and local level with
communities on projects of common interest. What we
find lacking is a vehicle to share that information --
the information we have gathered through the projects.
9152 For example, we recently completed a
project on the misuse of medication by ethnocultural
seniors, and we are currently involved in a project
regarding diabetes with specific ethnocultural
communities. Both of these lend themselves well to
discussion and dialogue with communities in both
geographical areas, in a sort of open line talk format,
with the ultimate purpose to educate seniors about
these issues, drawing upon the experts from those
communities, regardless of whether they live in the
Ottawa/Hull area or in Toronto.
9153 Similarly, this format can be very
useful for youth dialogue, particularly, for example,
our youth chair who has now gone to Geneva in
preparation of the conference, could participate in
discussions with those two communities around the issue
of racism.
9154 CHIN support for the development of
Canadian content, both in the production side and the
talent side, is another feature worth noting. Not only
does CHIN play Canadian content, it has also helped to
create it.
9155 The level of support that CHIN is
prepared to offer in the development of local talent
through measures such as the multicultural music and
song competition, the multilingual music initiative,
scholarships, and so forth, are very helpful to the
encouragement and development of not only talent from
the ethno-cultural community, but also to the
development of Canada's cultural industry.
9156 I am pleased to be also a member of
the Advisory Board, as my previous two colleagues and
intervenors. What I found is that CHIN has
thoughtfully determined the role of the Board, has set
guidelines and a clear mandate, and I believe that the
members of the Board are well qualified to provide
guidance and to ensure that the needs of the
communities are taken into account.
9157 I look forward to working with them
and with CHIN, if given the opportunity.
9158 Ottawa can be the beneficiary of many
years of CHIN's experience, hard work and initiative.
In today's competitive media and broadcasting world,
there is no room for trial and error.
9159 CHIN has been there, knows the ins
and outs of establishing a viable and quality radio
broadcasting service in a complex multicultural,
multilingual context.
9160 I believe CHIN can deliver the
programming reflective of the local Ottawa/Hull needs.
I also believe that the CRTC will recognize that now is
the time to grant the residents of Ottawa/Hull free,
accessible multicultural, multilingual radio
programming, in conformity with the Ethnic Broadcasting
Policy.
9161 Thank you.
9162 THE CHAIRPERSON: Thank you,
Ms. Chiappa.
9163 Commissioner Noël.
9164 COMMISSIONER NOËL: I don't have any
specific questions. Your presentation was quite clear.
9165 The only one I have is, where is
Genova --
9166 MS. CHIAPPA: Genova is the site of
the next meeting of the -- it's on the west coast of
Italy, just above Florence.
9167 COMMISSIONER NOËL: That's Genowa.
9168 MS. CHIAPPA: Yes. "Genova" is the
Italian way.
9169 COMMISSIONER NOËL: Thank you.
9170 THE CHAIRPERSON: Commissioner
Cardozo.
9171 COMMISSIONER CARDOZO: I just have
one question, Ms. Chiappa.
9172 In light of your experience, both at
the national level with the CEC and your various local
involvement, on the need and the use of multilingual
radio, there is one view that would suggest that
multilingual radio, with different silos of programming
and different languages, keeps people separate.
9173 The case has been made a lot through
this hearing that multilingual radio is a tool of
integration, and I wonder how you see those two
opposing ideas, and what your thoughts are about
whether multilingual radio can keep people separate, or
whether it does bring them together.
9174 MS. CHIAPPA: My own personal feeling
is that in the way that CHIN has put it together, it
will bring people together, for two reasons.
9175 As I mentioned in my intervention,
the actual organization itself will be a vehicle to
bring people together, whether it's a celebration of
festivals or events, where CHIN will be there.
9176 From a programming perspective, as we
have heard even with the previous intervenors, the
information that will be provided will let people know
about what is going on here, whether, as mentioned, it
is an election, or a health issue, or an education
issue. It will create a connection to the community, as
opposed to people who will access this information
possibly through other ways, and not make them feel as
if they were connected to the local community.
9177 Language is the vehicle for the
integration, for finding out what is going on. And I
think Toronto really exemplifies that well, because
there is so much support. The sense of community in
Toronto is in part due to, as I mentioned, CHIN, which
informs people about what is going on. So there is a
connectiveness between them.
9178 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you very
much.
9179 Thank you, Madame Chair.
9180 THE CHAIRPERSON: Thank you,
Ms. Chiappa, and thank you for staying with us until
this late hour.
9181 Madame Secretary, please.
9182 Thank you for staying with us until
this late hour.
9183 Madam Secretary, please.
9184 MS POIRIER: I would now invite Gary
Michaels for the Gary Michaels Agency.
9185 GARY MICHAELS: Madame la Présidente
et conseillers, merci pour cette occasion de vous faire
une petite présentation.
9186 I was to co-present with Dr. Shebib,
but because of the impending lunch break and the
delivery of his patient's child, we decided to split it
up. I'll be very brief.
9187 THE CHAIRPERSON. Do we have a baby
yet?
9188 GARY MICHAELS: Pardon?
9189 THE CHAIRPERSON: Do we have a baby,
yet?
9190 GARY MICHAELS: I'm assuming we have,
maybe two. We're not sure yet. I'm sure it will be a
healthy one. Dr. Shebib is renown for his work.
9191 My background is radio primarily here
in Ottawa, 35 years in the business. When I first got
into radio in Smiths Falls, Ontario, when I was hired
by the late Jack Pawley (ph), I expressed to him that I
really wanted to get into radio ever since I was a
young boy. He said: "Well, now you're in it, try to
get out of it."
9192 It's a love affair. It truly is.
It's a very powerful medium. It's a fun medium. It
means communication. It means entertainment. It means
news.
9193 As a member of the Lebanese
community, I think I speak for those who were born here
in Canada. I recall with a great deal of fondness when
I was a young man, my dad, we ran a corner store in the
west end of Ottawa, my dad would tune in the short-wave
radio every night, trying to pick up news and
information and music from back home. Back then, that
was probably about the only way you could get it, on a
semi-regular basis.
9194 Today, when I'm out in the community,
when I'm participating in Lebanese fun festivals,
Italian festivals, Greek festivals, whatever goes on,
many members of those communities come to me, realizing
that I am a member of the broadcast industry and have
been for some 30 years here in Ottawa, often ask me:
"How come we don't have a voice here in Ottawa?" And
you heard that many times this afternoon already.
9195 I think it is time, and I'm
profoundly dedicated in supporting the CHIN application
because with their track record, as we have heard from
various other intervenors, they know what they are
doing. They have a game plan. They have been in the
business 35 years in Toronto, primarily. Mr. Lombardi
is a very well respected broadcaster, a very well
respected pillar in the community of Toronto. And I
feel that Ottawa is ready, definitely ready for this
kind of radio station where different ethnic groups
will have the opportunity to share and to be proud of
their music, of their heritage.
9196 And I think the kids today who were
born here will have this opportunity to realize just
what a strong lineage there is between here and back
home. Ottawa is a very, very cosmopolitan city. It's
a huge city now. There is about 40,000 Lebanese people
in Ottawa now, or Arab-speaking people. It's a lot
more than shawarma, kibbee and tabouleh and
babaganoush.
9197 Years ago when I hosted a morning
radio show here in Ottawa, one of my characters on the
air on a regular basis was a cabby called Uncle
Tannous. He was a lot of fun. He was my alter ego
really. And whenever I went out into the community,
many, many people, not only Lebanese people, but
Canadians would say: "How is Uncle Tannous?". They
had a great kick out of this guy because he said funny
things on the air.
9198 Even today in my everyday life, when
I encounter people of Arabic persuasion, and they don't
realize that I am Lebanese and I speak to them in the
language, all of a sudden, they light up. Their eyes
light up. Their smile is as broad as all get out.
They just, "Wow, you speak my language!" and they are
so comfortable once you break that barrier with them.
9199 So all I can do is just say to the
people from CHIN, the people of Ottawa and to you here,
fellow Commissioners and Madam Chair, please give
serious consideration to CHIN's application because
Ottawa really does need an ethnic radio station.
9200 Thank you.
9201 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr.
Michaels. Commissioner Cardozo, please.
9202 COMMISSIONER CARDOZO: Just one quick
question. You are quite clear in what you are saying.
9203 For the younger people, especially
those who are born here, who may or may not speak
Arabic, do you think they will tune into an Arabic-
language radio program?
9204 GARY MICHAELS: I believe they will,
sir. If my history tells me anything, growing up with
a very strong Lebanese family who spoke to me in Arabic
every day, and I always responded in English because
all my buddies were English- or French-speaking and I
kind of regret the fact that I didn't pick it up then.
9205 But I think with this type of
facility and that they are exposed to it on a more
regular basis, not only at home but out in the streets,
I think it will help them in a great way. It will give
them an opportunity to share it with their friends as
well. I didn't have that chance to do that with my
friends because years ago, you were Lebanese, okay, he
is Lebanese, but he speaks English, we don't know an
awful lot about his family life, so we won't bother
asking him.
9206 But with this happening, it has
become just more open and it's an opportunity for
everybody in the community to understand one another
and to share their pride.
9207 COMMISSIONER CARDOZO: Are there a
lot of Lebanese Canadians, perhaps seniors or new
immigrants who don't speak English and French fluently?
9208 GARY MICHAELS: I would say they
speak French okay because French is pretty much the
second language, as we heard earlier from Dr. Shebib.
I think you will find that a lot of the new Canadians
who are here, as you mentioned, the new immigrants,
they have a great deal of difficulty understanding the
ways of Canada.
9209 And as we heard earlier, if there are
occasions that there is information that is to be
broadcast to these people, and if it's only done so in
English or in French, they don't all listen to an
English or French station, if they knew of a radio
station that gave them that information in a language
that they understood, I think it would be a great,
great benefit to all concerned.
9210 COMMISSIONER CARDOZO: Great. Thanks
very much, Mr. Michaels.
9211 GARY MICHAELS: Thank you.
9212 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you,
Madam Chair.
9213 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr.
Michaels.
9214 GARY MICHAELS: Thank you. I hope
your garden grows.
9215 THE CHAIRPERSON: It better because
it's going to get regulatory attention!
9216 Madam Secretary, please.
9217 MS POIRIER: Mr. Cliff Gazee.
INTERVENTION
9218 THE CHAIRPERSON: Good evening, Mr.
Gazee. You're a patient man, obviously. You can be a
commissioner some day.
9219 MR. GAZEE: I guess that's what it
takes. I hope I haven't lost my steam that I arrived
with here with before 9 o'clock this morning. I was
real pumped up. In fact, I was a lot taller.
9220 THE CHAIRPERSON: You grow already.
9221 MR. GAZEE: I would also like to
point out that I don't have a script for you to follow.
So in the true tradition of radio, you have to read
with your ears and television for the blind, I used to
call it when I was involved in that.
9222 Je m'excuse que je ne peux pas faire
une présentation en français parce que je manque de
vocabulaire.
9223 But my life path, it feels, has
brought me to support this project because of
everything that seems to have gone on in my life. I
was born in Halifax. My mother was Acadian. So it's
an embarrassment that I don't really speak French, but
neither did she. My father was East Indian. He
arrived on the merchant ships during the end of the war
and he grew up in Trinidad in the West Indies.
9224 When my mother and father got
together, it was not very well received by her family.
So they kind of ran away and because of my father's
world travels, he spoke enough Chinese that he was
involved with the local Chinese community in Halifax.
In fact, I was born in a Chinese rooming house,
midwifed by an old Chinese man who, coincidentally,
left Halifax the same day I did. I left to go to
Montreal. He went back to China to die.
9225 As I grew up, there were a lot of
influences of students that would come to our home from
the West Indies, from India, from the Middle East and
because of my father's experience on the ships, often
on Sundays, it was a regular thing that we would go to
the waterfront and visit other ships, visit the ships
coming in and for me, as a young child, it was like
visiting countries, one by one from around the world.
If it was a Japanese ship, or a Russian ship, or
whatever country it came from, I felt like I had just
stepped off a Canadian shore into another country.
9226 I guess one of my fondest memories
was at Pier 21 which people may know as Canada's Ellis
Island where we used to watch the ships arrive, new
Canadians, immigrants arriving coming down off the
ships and going into this huge shed with grandmothers
and fathers and little children, and me and my brothers
and sisters would play with these other kids, although
we couldn't speak the language, and we would share
candy with them back and forth, and watch them get on
these old steam trains and head west to come to this
part of Canada.
9227 So those are sort of memories that
influenced my life. I suppose the other aspect is my
father ran a radio shop repairing radios. So there is
a connection there.
9228 Today, I find myself in an entirely
different circumstance. I'm now a single father with
two children. I was widowed some years back. And I
guess for want of other things to do, I got myself
involved in a lot of volunteer community activities.
So currently, I'm President of Somerset West Community
Health Centre where a fellow Board member, Lucio
Appolloni spoke at length. So I don't need to tell you
what we do there. I think you very well know.
9229 But we do have many challenges in
that community about communicating information to a
wide variety of people who are continually coming into
the community, whether they speak Chinese, Vietnamese,
Cambodian, Somali. It's just a continual flow of
newcomers coming into our community and needing access
to information to help them understand what is going on
in the community around them.
9230 Last night, I was supposed to be
working on the script so that you could have a copy,
and a Chinese neighbour came to my door because she had
this long form to fill out and she didn't understand
it. So I had to sit down and help her because she
thought if she didn't do that, she was going to lose
her housing.
9231 In about an hour and a little bit
more, I have to go to a meeting of the community
because there is a controversy blowing in our community
over needle exchange which we are engaging in in order
to reduce the level of HIV and other infections spread
by IV drug users. To explain this to new Canadians is
very, very difficult. It's a major challenge that we
are coming to grips with.
9232 One mechanism, in fact, that I had
thought about some time and we are now just trying to
institute is a telephone system where people can phone
in and go to a language of their choice and receive
vital information in a language that they would
understand.
9233 Unfortunately, circumstances in my
life have brought me, after the death of my wife, and
being left with a two-year old daughter and an 11-year
old son, I entered the world of poverty and it's not
something I'm proud of, but I guess I'm proud of how I
coped with it. I co-chaired a task force on poverty in
Ottawa-Carleton and we were able to introduce a vast
number of recommendations to help people integrate back
into the work force and to understand so that as people
took low-paying jobs, that there were benefits extended
to them. We managed to secure over a million dollars
in money just to provide transitional supports and a
whole range of other initiatives that are available to
people.
9234 Communicating these things, in fact,
to people on low income is difficult enough. If those
are low-income people who have a very limited or no
grasp of the English or French language, then we are
dealing with an impossibility.
9235 Canada has been extremely generous to
refugees and has taken them in. We welcome them with
open arms. But the irony of that is that when they
become isolated in our communities, in a sense, they
are behind another type of barbed wire. They are
behind another fence that prevents them from
integrating effectively with the community.
9236 Just last week, I was at a forum on
poverty and there was a large group of Somali women who
came and raised the issue of housing. These are people
who had been in shelters and had been sent to the
Rockliffe Airport base and after they had gotten
themselves settled in, somebody comes along and says:
"Well, time is up, you have to go." They showed up at
the meeting. They couldn't speak to us. They had to
have a translator to explain their plight. Like all
through the meeting, these ladies were crying because
they had no idea what their fate was going to be. We
were at a loss as to how do we explain these things to
them and how do we help them with their problem.
9237 I am living in public housing and, in
fact, it was being involved in public housing that I
got involved back in community work because 90 per cent
of my community are all new Canadians from all around
the world, the majority being Vietnamese, Chinese,
Cambodian. But there is a sprinkling of people from
everywhere.
9238 So when the provincial government
decided to sell public housing, there was panic
throughout that community. It was extremely severe.
People thought that they were about to be thrown out of
their houses within a week. And so through a meeting,
I ended up going and getting involved and I realized I
can talk. And because of that, I was elected President
to represent them on those issues and that led me to
things like Somerset West and a number of things.
9239 I have also been involved with
Cambridge Greek Public School where it is probably also
the most multi ethnic community school in Ottawa and I
worked as kindergarten assistant while my daughter was
in those classes. And one of the things that I would
do is sit down with children, many who are born in
Canada and would arrive for pre-kindergarten and
kindergarten, unable to speak a work of English and
because at their home, they only spoke in Chinese,
Vietnamese or what language it was.
9240 And when I would visit their homes, I
would find the kids are watching t.v. and the parents
are listening to music from the home country on
cassettes or VCR, video, you know those little round
silver things, not records.
9241 Anyway, so, these people are really
uniformed of what was going and so, what I was noticing
is that children would arrive at school and there would
be a storm predicted for later that day, they would
have absolutely no idea. The children would arrive in
running shoes, small flimsy coat. By the time lunch
came, they would -- you know, the world had broken
loose and these children are not prepared.
9242 I know I had discussed some of these
points with some of my colleagues on the interveners,
so they kind of have picked up on these points like the
ice-storm.
9243 I live very close to the Adult High
School and during the ice-storm, I realized that as the
busses pulled up, the only people getting off the
busses to go to the school were all new Canadians going
to study English as a second language. And I became
aware that it is of vital importance that we find some
mechanisms in order to communicate with people who are
in those kinds of situations.
9244 At that point, I did have an idea and
I have promoted it. Now, in fact, we are going to be
institutionalizing it at our Health Centre to try and
reduce some of the burden of communication and that is
with the multi-phone system where you can dial in and
go to a language menu and be able to get vital
information in a language that is useful to you.
9245 At that point it was for health
information, but I think there is use for it in other
areas. As a matter of fact, I have discussed this idea
with Mr. Lombardi as maybe an adjunct to the radio
station, so that if a program is on the air, which is
not, in fact, the language of that person, they may be
able to phone in and dial a number and get in
Vietnamese, for example, the news, you know, news
headlines, weather, traffic information, possibly a
promo for the program in their language coming up,
maybe a little ad about where there is a sale in some
food product that is culturally appropriate to them.
9246 There are newspapers in the community
and in my conversations sometimes with people in my
community, I find that because of their long pacing
that weekly or bi-weekly and the small amount of time
they can dedicate to things, they often are either
inaccurate or incomplete information and so, I still
find myself having to supplement information that they
are getting in their own language.
9247 There are many translators. Well, I
would not say that there is not enough translators in
the community to help people understand what is going
on. There is too few and they are much overworked, the
ones that I have known are very dedicated to what they
are doing.
9248 However, on the other side of the
coin, I have run into situations where translators
become gate keepers of information within their
selective communities and I have seen situations where
information is selectively distributed to people as a
mechanism of control, power and exploitation of people
and I think that this is something that might be
addressed by expanding the vehicles of communication,
other vehicles to get information to people.
9249 MS POIRIER: Mr. Gazee?
9250 MR. GAZEE: Yes.
9251 MS POIRIER: Could you, please,
conclude?
9252 MR. GAZEE: I shall make my best
effort. There was reference earlier to the elections
and to the senses and it is a problem in my community
to get people out because they do not understand. I
did work for CBC Radio as a producer for about 11 years
and I do have a lot of experience. The program I did
do was to help people understand each other.
9253 Just a quick example; whenever we do
a program on a particular cultural group, I would go to
the library to try and find music to attach to it, that
would be culturally appropriate and the stock of CDs
might be about six to eight inches long for foreign
language and I turn around and there are two rolls of
about, you know, like four feet, about eight feet of
CDs, all Hendl Messiah, you know, so there are
distorted priorities.
9254 I am sympathetic for example because
of my involved with Aboriginal people, to the
Aboriginal radio station proposal. However, I feel
that this proposal has a more vital and necessary need
at this point and although there is another
multilingual proposal, my observation on the two is
that at least CHIN at this point, has the experience to
track record and the resources to hit the ground
running and it has the most chance to fill a very vital
need in our community.
9255 And so, in conclusion, I would like
to say, give new Canadians a chance to be Canadians, to
become integrated into the life of Canada and at the
same time to preserve their culture and their language
so they can share that with us and enrich us as well.
And I would like you to break down the walls of
isolation that so many members of my community are
facing by granting this proposal to CHIN. Thank you
very much.
9256 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr.
Glazee. Your presentation is very clear, so we do not
have any questions. We certainly thank you for
patiently waiting a long day to share your thoughts
with us. Thank you. Madam Secretary, please.
9257 MS POIRIER: Mr. Rafal Piatek.
INTERVENTION
9258 MR. PIATEK: It is my pleasure to say
hello the Commissioners and thank you for granting me
this opportunity to speak to you today. I wanted to
start my speech from good morning, then I had to switch
it to good afternoon. Now, it look like I should say
good evening, so I better say with Hello.
9259 My name is Rafal Piatek and I am here
to talk about Polish language programming in Canada and
I hope you do not mind, I brought with me the co-host
and co-producer of my show in Ottawa, Paulina Weglarz.
9260 THE CHAIRPERSON: Good evening.
9261 MS WEGLARZ: Good evening everybody.
9262 MR. PIATEK: So, I would like to talk
about need to bring third language broadcasting to
Ottawa-Hull. I am also especially delighted to express
my support for the CHIN Radio Ottawa FM 97.9
application.
9263 Peoples' views are expressed from
their own unique perception of the world. My
perspective, the perspective I want to offer to the
Commission comes from my experience in youth
programming, both in Poland and in my new home, Canada.
9264 While I am a dental lab technician
during the day, I hope I still am, you could say that I
am a family man and a radio host all of the rest of my
waking moments. I love my family and I have this great
hobby that is really more than a hobby and it is called
radio.
9265 But surely right now, I am getting
extabernating, I am in love with the radio and I have
this great hobby called "family", and my great hobby
made me do gardening last week-end, so I am pretty sure
and I know you feel.
9266 THE CHAIRPERSON: Do you want the
limbo classes?
9267 MR. PIATEK: Oh! no. I need a couch.
I have been involved in youth radio formats all of my
adult life. I have been a DJ for 17 years, first in
Poland, and now in Canada. Since my arrival in Canada
about ten years ago, 11 years ago, I have been involved
in youth radio in Kitchener and Ottawa. In Kitchener I
co-hosted the Polish language music and talk show on
CKWR for about two years.
9268 In Ottawa, I have been a host and
producer along with my co-host Paulina who is with me
right now. CKCU's Polish radio show called "Shara
Comoorca" and like me, Pauline strongly supports CHIN's
application.
9269 As you know, the cultures of the
world are interacting like never before, so in Poland
years ago and right now young people like, let's say,
latin music and I can say I love latin music pretty
much myself. I like it so much and I started a little
Polish latino dance pub and that is the way this
interacting is because I met this guy at the radio, the
guy from Latin America, we got together and we started
doing something. So, as you see, the radio helps in
many other ways.
9270 And I mention these things because
for me third language broadcasting in Canada, and
especially language broadcasting anywhere in the world
for that matter, should be an opportunity to introduce
and celebrate many cross-cultural influences.
9271 There are so many Canadian and
foreign university students in Canada that I know who
share this viewpoint. Young people crave
cross-cultural influences and they have a special
passion which is becoming more wordly with each new
generation to promote global awareness.
9272 University students have therefore
been an important audience of mine, both in Kitchener
and in Ottawa. But as much as I like to play music as
a DJ, I like to talk too.
9273 For me, third language
community-based radio in Canada is also all about
interacting with your audience, making them feel at
home. I would say this is essential to give
transplanted linguistic and cultural communities a
voice in Canada.
9274 And as probably you know, Polish
people need to express themselves, we have very latin
this way. If you deny us our self-expression, you deny
us life itself. So, along with being a DJ, I am also a
Polish talk show host in here.
9275 My message to the Commission today is
that, from the perspective of Rafal Piatek, that is
Rafal Piatek the DJ, and RAFAl Piatek the talk show
host, Ottawa-Hull needs a third language broadcasting
station.
9276 We need this to open up the community
and region to cross-cultural influences. We need this
to give our cultural communities a voice, not only for
Ottawa-Hull, but for the country that immigrants from
all over the world have adopted and love so well,
Canada, their new home.
9277 Now, why do I think CHIN radio is the
one to bring third language radio to Ottawa-Hull?
Well, it is well-connected to my 11 years that I have
spent in Kitchener. In Kitchener, CHIN radio, you
can -- you could say it is the hero of international
radio broadcasting. We used to listen to CHIN's Polish
broadcasts to get our information. That was our attach
with the world.
9278 In fact, I was not always this clear
in the English language. Well, I hope I am right now.
I could hardly speak a word of English when I came to
Canada and at the very beginning CHIN was my coach.
They were my security blanket when I needed reassurance
about what I was doing in Canada and my mentor, in
giving me practical information that I needed to make
myself normal.
9279 CHIN has this heritage, this legacy.
CHIN is a symbol to many newly arrived Canadians. A
symbol of charity and caring and, most of all, a symbol
of welcoming, making it possible for new Canadians to
cross into a new culture, a new land and a new
beginning.
9280 I know that there are ten of
thousands of people in Ottawa-Hull who, just like me in
those early days in Kitchener, need CHIN to help them
in their transition to a new beginning. And it is not
only about oldest and new immigrants, but because there
is so many immigrants living over here, we also have,
let's say, members of our families, but they are coming
to visit us, and I am experiencing it right now.
9281 My mother-in-law is visiting me for
about six months, so having multicultural radio will
keep her busy listening to the radio and keep her off
by butt. Thank you and merci. And if you allow, my
friend would like to add a couple of things.
9282 THE CHAIRPERSON: Yes, of course.
9283 MS WEGLARZ: Good evening. My name
is Pauline Weglarz. I have been a co-host and
co-producer of the Polish program with Rafal in CKCU.
And what I would like to say is that the entire program
of the Polish program in CKCU had a longevity of about
17 years, I think we have anniversary this year, and
the entire community of Polish origin in Ottawa-Hull
and Aylmer area especially, it reaches around 30,000
people and so it is quite a substantial amount of a
target market of our program, I should say.
9284 What strikes me is their interest in
CHIN and multicultural radio and the idea was brought
up to our attention. Among ethnic communities it is an
overwhelming outcry just with the interest, it is the
community is likely to listen to a multicultural
station more than regular media, and internal
communication of such radio enables the sharing of
information and experience between communities and also
provides -- such media provides windows to the country
of origin and also the immigrant upon their coming to
the country, the inter-adjustments to the realities
runs much smoother.
9285 There is very strong public support
of CHIN radio and encouragement of cultural,
inter-cultural dialogue between communities. That is
what is most important.
9286 Cultural diversity of Ottawa/Hull
market is very unlike some urban areas such as Toronto
or Vancouver which we have a reception area for a few
concentrated groups like Asian or Chinese. And
Ottawa/Hull especially now since the high tech market
is booming, we have an incoming new generation of
workers who are also of multicultural origin. And we
are to emphasize such facts.
9287 What else? A big part of CHIN is
also maintaining ethnic cultures and language. Across
the Ottawa/Hull ethnic markets, individuals maintain
their customs and traditions of their ethnic heritage.
They also attend social and cultural events sponsored
by the ethnic community and they also attend similar
events sponsored by communities other than their own.
9288 This points to an extremely diverse
quality and makes Ottawa/Hull a very vibrant
multicultural market. What I would like to bring out
also, the programming which we have which happens on a
volunteer basis and it's every week, half an hour of
programming every Wednesday at 6:30. It's only half an
hour of this programming and we are not able to convey
all the messages that would be --
9289 MR. PIATEK: We always leave the
studio with bags full of material --
9290 MS WEGLARZ: Practically papers and
material that we could not convey certain issues just
because of the lack of time. And we receive many phone
calls, e-mails and everything about different kinds of
issues in our programs to bring certain kinds of
information to our listeners. And many times, we are
just not able to do that just because the time is not
enough.
9291 When it comes to promotion, any
poetry reading, art festivals, bringing people out to
any kind of art exhibitions and to keep them close to
the cultural life, it's practically impossible also
because of the time frame.
9292 MR. PIATEK: Even right now, there is
a francophone festival coming and there is Polish
representation of 140 people and people would like us
to tell them more about it, but we have no time. We
have businesses. They call us and say: "Can we
advertise on your program?" Well, if we advertise it,
it means we are going to have to cut something else.
It's only half an hour.
9293 So there is a big interest in
multicultural radio.
9294 MS. WEGLARZ: It's like the
exasperation of people with the programming because if
they wish to advertise and convey a certain kind of
information and they are not able to do that, they sort
of become generally less and less satisfied with
everything that is being said to them and I think at
this moment, the proposal of CHIN is fabulously into
the point because that is what is definitely needed in
society and in culture to keep people closer and keep
lines of communications open and give time for
everybody to say their piece.
9295 THE CHAIRPERSON: Thank you.
9296 MS WEGLARZ: What I would like to do
is I would to conclude with a citation. We are the
nation's capital and the citation is sub-paragraph 3,
first section of the Broadcasting Act and I am citing.
The citation goes:
"The Canadian broadcasting system
should serve the needs of, and
interests and reflect the
circumstances and aspirations of
Canadian men, women and children,
including equal rights, linguistic
duality and multicultural and
multiracial nature of Canadian
society."
9297 To this effect, I think the
Commission's 1999 Ethnic Broadcasting policy sets this
beautiful ground work for that kind of thing and I
think it would be absolutely beautiful if we all can
keep it alive.
9298 Thank you very much.
9299 MR. PIATEK: Once again, this radio
will keep my mother-in-law off my back.
9300 THE CHAIRPERSON: Be careful what you
say about mothers and mothers-in-law.
9301 MR. PIATEK: She doesn't understand
English, neither French. So I will say --
9302 THE CHAIRPERSON: You are more
blessed than some Canadians.
9303 Thank you very much. Ms.
Pennefather?
9304 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you.
9305 I really don't have any questions.
It has been very thorough and you finished on an
excellent quote which I can't beat. So thank you very
much for your contribution and for waiting around all
day. It has been important to hear from everybody who
has taken the time to think about the project and to
give your particular perspective.
9306 Thank you.
9307 MR. PIATEK: Thanks a lot.
9308 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr.
Piatek. And I will call you, Ms. Paulina.
9309 MS WEGLARZ: Paulina?
9310 THE CHAIRPERSON: Yes. Because I
don't think your second name I could manage without
seeing it in writing.
9311 MS WEGLARZ: It's pronounced
"Venglash".
9312 THE CHAIRPERSON: Thank you.
9313 MS WEGLARZ: Thank you very much.
9314 THE CHAIRPERSON: Thank you. Have a
good evening.
9315 MR. PIATEK: I hope I still have a
job and I can go home.
9316 THE CHAIRPERSON: We hope so too and
still a wife and a mother.
9317 MR. PIATEK: Actually, I have to go
back to work right now. So it's going to work out
pretty good because I will see less my mother-in-law
then.
9318 THE CHAIRPERSON: I hope she is not
listening to this on closed circuit.
9319 It may be appropriate to take a
10-minute break to change to a new group of intervenors
and to give us a chance to stretch.
9320 Thank you. So we will be back in 10
minutes.
9321 Dans 10 minutes.
--- Upon recessing at 1810 / Suspension à 1810
--- Upon resuming at 1820 / Suspension à 1820
9322 THE CHAIRPERSON: Welcome back to our
hearing. We are now going to hear the next batch of
intervenors who have kindly stayed with us this long.
9323 Madam Secretary?
9324 MS POIRIER: The first one will be
presented by the Ottawa International Jazz Festival,
Catherine O'Grady.
INTERVENTION
9325 MS O'GRADY: I was going to say good
morning, but I guess it's good evening. Good evening,
Madam Chair, members of the Commission.
9326 THE CHAIRPERSON: You were optimistic
this morning.
9327 MS O'GRADY: Very.
9328 My name is Catherine O'Grady. I am
the Executive Producer of the Ottawa International Jazz
Festival. I would like to thank you for giving me this
opportunity to appear before you today in support of
Standard Radio's application for the wave 97.9 radio
station.
9329 As Executive Producer of the Jazz
Festival, I'm a long-time jazz lover. I was very
excited to learn that Standard Radio is proposing to
establish a jazz radio station to serve the Ottawa/Hull
region.
9330 I, along with my colleagues at the
Ottawa International Jazz Festival, have spent well
over 20 years helping to develop a local jazz audience
and jazz music scene. Each year, we organize a 10-day
long festival which showcases both established and
emerging Canadian jazz talent, alongside the very best
that the world has to offer. Our local audience has
grown significantly in recent years. In fact, our
attendance at paid-for and free events was over 200,000
people last year.
9331 The Canadian jazz scene has turned an
important corner in its evolution and is becoming
extremely popular. There is an unprecedented growth in
jazz music with different sub-genres emerging on a
regular basis from main stream, to beebop, to hip hop,
to trip hop and swing and back again. There is
certainly no shortage of Canadian jazz talent with
which to fill the Canadian airwaves. But there is no
broadcaster who currently supports this growing
interest with dedicated jazz programming. It is a
significant loss to our community not to have a jazz
station and Standard's proposal will, we believe, serve
a substantial and growing audience for this
extraordinary genre of music.
9332 As festival organizer, I am
particularly impressed by Standard Radio's commitment
to the Ottawa/Hull jazz community in general, and in
specific terms, to the Ottawa International Jazz
Festival. Standard has promised $100,000 a year to our
festival which we have made a commitment to using to
develop Canadian artists and Canadian artist profiles
and local artists and artist profiles in our community.
9333 In addition, I know that in their
proposal, they have identified Ottawa Jazz Live and New
Jazz North as opportunities for local and Canadian
artists on the radio. I know they have made
commitments to the National Arts Centre, to their
four-stage to showcase local jazz artists. And I also
know that their commitment extends to include money for
CD production for Canadian artists and showcasing jazz
artists in concert.
9334 Further, Standard Radio's commitment
to education, training and infrastructure development
is also unmatched in this hearing. Canadian musical
talent is abundant, but it must be nurtured, trained
and developed. Standard Radio's broad and
forward-looking commitment to the Ottawa/Hull jazz
industry's infrastructure is exemplified by its
commitment to establish and participate in scholarship
programs at both the secondary and post-secondary
levels.
9335 Madam Chair and members of the
Commission, Standard Radio's application outlines a
strategic commitment to developing strong relationships
with artists, musicians, producers, the festival
organizers, critics, the media and other jazz music
industry participants. This dedication and willingness
to participate in and contribute to the jazz community
in the Ottawa/Hull area will ensure that Standard Radio
and the wave 97.9 will establish itself as a landmark
in a local jazz music landscape and the Canadian
broadcasting system for years to come.
9336 When we were approached to support
this application, I took it upon myself to canvass
liberally some of my colleagues and some of the
audience and some of the long-time volunteers for the
Jazz Festival to see how they would feel about us going
forward in support of this. The support was
overwhelming. The kinds of responses range from
fabulous to it took long enough, to it's about time to
we can't wait. I really firmly believe that we have an
extraordinary collection, a very sophisticated mature
musician community in this region that absolutely
deserves the kind of opportunities that Standard is
talking about providing.
9337 We certainly have a deep and abiding
passion in the music and in our Canadian music industry
to showcase itself against international artists from
anywhere in the world.
9338 So I want to just say that we have
not only no reservation, but we are extremely excited
about the opportunity that this presents to us as a
festival, to the artists with whom we work on a daily
basis and certainly to the community that we have long
served.
9339 Thank you.
9340 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms.
O'Grady. Commissioner Pennefather?
9341 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you.
And thank you for being here.
9342 I just have a couple of
clarifications from your written letter actually and
then one from something you have said this evening.
9343 You refer to jazz programming in
your letter.
9344 MS O'GRADY: Yes.
9345 COMMISSIONER PENNEFATHER: We are
talking in this application about smooth jazz.
9346 MS O'GRADY: Yes.
9347 COMMISSIONER PENNEFATHER: And
obviously, there has been a fair amount of discussion
around that.
9348 MS O'GRADY: Yes.
9349 COMMISSIONER PENNEFATHER: From your
experience, what is your sense of the smooth jazz
definition? And if everybody involved with the Jazz
Festival was supportive, what are they thinking of when
they say "jazz"? Is smooth jazz part of what they are
assuming the station is going to be presenting or are
they thinking more of jazz in a sense that perhaps the
Jazz Festival has grown up and become a proponent of --
9350 MS O'GRADY: Well, I think it's a
very question. Certainly, the people on our Board and
with whom I have spoken clearly understand -- well,
they don't clearly understand, but have an inkling of
understanding that smooth jazz is about people like
Oscar Peterson and Diana Krall, Susie Arioli, Moe
Kaufman, Phil Nimmons. I mean the whole great and
fabulous kaleidoscope of established and main stream
jazz artists that this country has nourished and
supported for several generations now.
9351 I think definitions are always
difficult, Ms. Pennefather. As you know, we all have
worked with artists for many years and trying to
pigeonhole any one into any specific category is always
a challenge. So I think there will be leaking out from
one genre to the next, I think it's a quite natural
synergy of the way jazz moves. But for the most part,
I think the definition is to support -- I think smooth
is as good a definition of the kinds of main stream and
important artists from our community as any.
9352 COMMISSIONER PENNEFATHER: Yes. I
think you used the term "becoming popular", but then
you threw a bit of a curve at it by saying we included
bop to hip hop, to trip hop, swing I could see, but
it's the hip hop that began to create a rather broad
spectrum.
9353 MS O'GRADY: Right. I guess that
refers to embracing the local. If we are, in fact,
going to be showcasing local jazz artists, I don't
think we're going to be limiting the definition of what
they do. We aren't going to just showcase if they're
doing main stream work.
9354 I think the understanding is that
they will be showcased no matter what kind of work that
they are engaged in and no matter where their jazz
entrepreneurship takes them. I think that's the sense
of that reference, not that they will only be showcased
if they are smooth. The commitment is to local
artists, in addition to the others.
9355 COMMISSIONER PENNEFATHER: That was
my next point, the local artists because I just wanted
to get your sense of the pool of local artists here
that would be supported. You, yourself, mentioned your
interest in the proposal to support artists.
9356 MS O'GRADY: Yes.
9357 COMMISSIONER PENNEFATHER: You said
Canadian artists and then local artists.
9358 MS O'GRADY: Yes.
9359 COMMISSIONER PENNEFATHER: Let's
start the other way. What is the pool of local talent
in the jazz genre that you feel would benefit. In
other words, would the commitment remain largely in
this market or would it tend to go to artists outside
this market?
9360 MS O'GRADY: I think we have a
substantial community of artists working, a jazz artist
working right here in the Ottawa-Hull area, we have
John Geggi with us today, Rob Frain was here earlier
and I think he will be joining you tomorrow, Peter
Cancura, we have Chris Bartush, we have -- we have lots
of really significant people who are making significant
contributions to the work, both as composers and
players.
9361 So I think they need our support,
they need to be developed and as they begin, as our
community begins to understand who they are by
listening to them on the radio, I think that we are
feeding in quite naturally to a significant cultural
industry as part of what they can offer.
9362 So I think I am looking, from what I
understand anyway, that the application describes a
quite serious commitment to local artists. I want to
use our money for local artists and a showcase Canadian
jazz artists. We have a great Canadian jazz series
that is established at the festival and the money we
receive will clearly go to help enhance that and
support that work in a very very critical way.
9363 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you
very much.
9364 Thank you, madam Chair.
9365 THE CHAIRPERSON: Thank you,
Ms O'Grady and again, we appreciate your patience.
9366 MS O'GRADY: Oh! not at all.
9367 THE CHAIRPERSON: Have a good
evening.
9368 Madame la secrétaire, s'il vous
plaît.
9369 Mme POIRIER: Monsieur Jean-Pierre
Leduc de Justin Time Records Incorporated.
9370 THE CHAIRPERSON: Is this your idea
of "just in time"?
9371 MR. LEDUC: Yes, I actually crossed
out good afternoon and wrote good evening.
9372 Madam Chair and members of the
Commission. My name is Jean-Pierre Leduc and I am
director of ANR as well as of International
Distribution for Justin Time Records. It is a company
based in Montreal that was established in 1983.
9373 I am very pleased to have been
invited to speak today in support of Standard Radio's
application for a new smooth jazz radio licence to
serve the communities of Ottawa and Hull. While I
personally focus now on the international aspect of
Justin Time, I am very aware of the Canadian jazz
scene. It has been 11 years that I have worked at the
company and to this day I still oversee the Canadian
marketing and promotion team at Justin Time. Just to
give a brief outline of Justin Time, I will read from
our catalog because I wrote it anyway.
9374 As I have said, it was founded in
1983 by Jim West, inspired by hearing Oliver Jones in a
small jazz club and so, the first recording was
subsequently Oliver's first recording as well. So his
career parallels quite nicely the label.
9375 And so, the label has produced over
300 jazz blues and gospel recordings. In addition to
Jones & Murray, the label has helped to establish and
document the careers of such artists as Ranee Lee, the
Montreal Jubilation Gospel Choir, Jeri Brown, the World
Saxophone Quartet, Dave Young, Diana Krall whose debut
recordings stepping out was for Justin Time. Bryan
Lee, Johanne Blouin who is with me today, Brian Hughes,
Jane Bunnett and Sonny Greenwich.
9376 The label has also released about 90
licence productions by such Canadians as Kenny Wheeler
and Tim Brady and also records by Dizzy Gillespie,
McCoy Tyner, Chet Baker, Sarah Vaughan.
9377 The reason I am very excited about
Standard's application for The Wave 97.9 is that we
believe obviously the more radio stations that are
licensed to showcase Canadian jazz and smooth jazz the
better. With existing opportunities to promote jazz
and smooth jazz being as they are, Standard's proposal
is great news and I support it.
9378 There is an incredible diversity in
Canadian jazz and smooth jazz recordings today. As for
the record, we are of the view that smooth jazz clearly
falls within sub-category 34, jazz and blues.
9379 While there is bound to be some
debate with respect to the category of music that this
falls into, this would be -- I think it would be a
small portion of the music that would be debatable.
9380 Smooth jazz is music that is based in
the jazz genre, including what is often referred to as
traditional, contemporary, smooth, cool, soft, latin
infusion jazz. So for me this is clearly the
sub-category 34 is jazz and blues.
9381 Justin Time believes that Standard's
proposal shows that it is committed to the smooth jazz
format. Standard has promised to ensure that no less
than 80 per cent of the waves music will be from
sub-category 34. This will profile the perfect place
on the radio dial for the voices of Canadian jazz and
smooth jazz artists to be heard.
9382 We are also very pleased with
Standard's commitment to broadcast a minimum of 35 per
cent Canadian content on The Wave. As someone who has
worked in the Canadian jazz music scene for over 15
years, I have no doubt that Standard will be able to
meet this commitment.
9383 There is definitely enough Canadian
jazz music available in the system today to showcase
this level of Canadian artistic talent.
9384 In our catalog alone, there are
recordings by Diana Krall, Carol Welsman, Kenny Colman,
Ranee Lee, Jeri Brown, P.J. Perry, Rob McConnell Tentet
and the Boss Brass. This year alone, Justin Time will
have recorded no less than ten Canadian jazz recordings
and we have an ongoing mandate and commitment to doing
so.
9385 Therefore, I do not see any
difficulty for Standard in terms of being able to
fulfil their promise of 35 per cent Cancon and I am
also aware of the activities of other jazz producers.
You know, my colleagues who work for other -- you know,
we are just one record company, there are many other
companies, we just happen to be the largest.
9386 So if you look at our catalog of
existing recordings as well as our roughly 10 to 12
Canadian recordings per year, I think that would more
than fulfil the 35 per cent that they have promised to
support.
9387 Another strong and compelling
component of the proposal of The Wave is its commitment
to the development of this talent, of this Canadian
talent and its support for the local and national jazz
infrastructure. They have promised to contribute
$7,070,000 over the licence term to Canadian talent
development initiatives.
9388 This is a tremendous contribution
that will go a long way to support Canadian jazz
artists and musicians in the development of their
careers and talent.
9389 As part of its initiative Standard
has pledged to support a number of important jazz and
cultural institutions in the local community such as
the Jazz Festival that we heard from just earlier,
Blues Fest and the National Arts Centre.
9390 This support will, in turn, provide
greater opportunities for new emerging and existing
Canadian jazz talent as well as to benefit the local
community.
9391 Standard has also promised to lend
its support to the education of jazz through jazz
scholarships, master classes and training. These
learning opportunities will provide Canadian artists
with the chance to expand their horizons, to exchange
ideas and perfect their art. The results of this can
only be that it strengthens the presence and
development of jazz in Canada.
9392 On a final note, I would like to
state on behalf of Jim West, the founder of Justin
Time, that he is very much looking forward to being a
member of The Wave's Advisory Board. I am certain that
the expertise that he has developed in jazz in Canada
and his love for this music will allow him to make a
strong and meaningful contribution to the success of
the wave.
9393 I just made a few other notes here as
well after the last question about what is jazz and it
really is something that I deal with every day, you
know, what is -- how would you describe this, whether
it's a distributor in another country that I am trying
to describe a new recording that we are marketing, what
does it sound like because if I haven't sent it to them
yet, but I have to talk it up.
9394 And so, you questioned putting hip
hop in jazz in the same sense. Well, that is an
emerging area of jazz. In fact, we are releasing a
record this fall by a trumpeter from Atlanta called
Rusell Gunn and it really is a mix of hip hop and jazz
and if heard it, I think you would like it. There is
covers of Duke Ellington but, you know, recorded in
such a way that there is a beat to it that is -- it
could be described at as a hip hop beat.
9395 Jazz is a great diverse art form and
we do not hear enough of it on the radio. So not only
would Standard's application be unique in this market,
it is also very much needed. We have a lot to be proud
of in this country. It is a country that has produced
some of the greatest jazz musicians of all time,
including Oscar Peterson, Oliver Jones, Diana Krall.
So it seems fitting that the Nation's Capital should
have a station that showcases jazz, an art form that
has been contributed to by so many Canadians.
9396 THE CHAIRPERSON: Thank you,
Mr. Leduc.
9397 Mr. Leduc, you probably do not have
time to get into regulatory matters on a daily basis,
but considering the discussion we have been having
since the beginning of this hearing, have you actually
looked at our definition of jazz and blues,
sub-category 34, have you actually read it?
9398 MR. LEDUC: I think I have read it
briefly.
9399 THE CHAIRPERSON: Do I take it from
your comments that it did not shock you as creating
difficulties in separating jazz and blues sub-category
34 from other sub-categories?
9400 MR. LEDUC: Other sub-categories such
as what?
9401 THE CHAIRPERSON: Such as easy
listening, that you would know in most cases whether it
is a sub-category 34 piece or not?
9402 MR. LEDUC: Well, my understanding is
that Category 34 encompasses jazz and blues and that
would include smooth jazz which I could, you know, I
could mention artists that would be typical of smooth
jazz such as Kenny G.
9403 THE CHAIRPERSON: Yes. Well, it even
includes something as broadly described, if I am not
mistaken, as emerging forms of jazz?
9404 MR. LEDUC: Yes, and that would --
9405 THE CHAIRPERSON: I am not sure if it
actually contains the words "smooth jazz", but it has
contemporary jazz.
9406 MR. LEDUC: I think that smooth jazz
is used a lot as a term because it means something. It
means more to most people than, say, if you say beebop,
I do not think the average person on the street would
know.
9407 THE CHAIRPERSON: But it is in there
too.
9408 MR. LEDUC: Yes, it is and I am glad
it is.
9409 THE CHAIRPERSON: Examples of music
in the jazz tradition include ragtime, dixieland,
golden age, swing, modern swing, beebop, cool jazz,
modern, avant-garde, latin-oriented jazz, jazz funk,
soft contemporary jazz fusion and other contemporary
and emerging jazz styles.
9410 MR. LEDUC: My understanding of what
this radio station is going to play, 80 per cent of
jazz that is easy to listen to jazz, and that does not
necessarily mean easy listening music. I would say,
you know, Diana Krall, Oscar Peterson, Oliver Jones,
Brian Hughes, artists like that, as well as Kenny G and
the other artists.
9411 But that -- and this is very
important, that there is also going to be specialty
shows that might not be enduring the peak hours, but
they would definitely play things by artists as, you
know, out there, if you want to say, as Ornette Coleman
and the Arts Ensemble of Chicago and many other
obscure, more obscure groups to most people that are
Canadian as well and that are emerging.
9412 In other words, it is going to be a
jazz station.
9413 THE CHAIRPERSON: And you could tell
the difference. If you were describing it to your --
and you could also describe it to your colleague
overseas to whom you have to, in your terms talk it up.
9414 MR. LEDUC: Yes, I could, because we
would have many points of reference that we would be
able to make.
9415 THE CHAIRPERSON: What is your view
of how well the Commission fenced it in, in what I have
just read you?
9416 MR. LEDUC: I think that is pretty
good. I think that.
9417 THE CHAIRPERSON: That is what we
need at the end of the day.
9418 MR. LEDUC: No. I think, you know,
for instance --
9419 THE CHAIRPERSON: We need to be told
we weren't completely off.
9420 MR. LEDUC: No, no. I think it is
great because when you, for example to -- you know, a
jazz festival like the Montreal Jazz Festival, the
Ottawa Jazz Festival, you will see Dixieland things on
especially the outdoor concerts. It is a very populist
kind of branch of jazz, you know, from early New
Orleans jazz, like Louis Armstrong, that kind of thing.
It is very important. That is good because people just
walking along the street are not going to be afraid of
it. So it draws people in. So I hope that answers a
lot of questions about jazz.
9421 THE CHAIRPERSON: Yes.
9422 MR. LEDUC: I would say jazz instead
of --
9423 THE CHAIRPERSON: You know what jazz
is.
9424 MR. LEDUC: Yes, but I know what they
mean when they say or talk about 80 per cent of the
time they would play smooth jazz. That is not a
conundrum for me.
9425 THE CHAIRPERSON: Perhaps it becomes
a conundrum when one has to measure it to stick with
promises.
9426 MR. LEDUC: Perhaps.
9427 THE CHAIRPERSON: Thank you.
9428 Madam Secretary, please.
9429 MS POIRIER: Johanne Blouin, s'il
vous plaît.
INTERVENTION
9430 Mme BLOUIN: Bonsoir.
9431 LA PRÉSIDENTE: Bonsoir, Madame
Blouin.
9432 Mme BLOUIN: Bonsoir.
9433 LA PRÉSIDENTE: Vous êtes patiente
vous aussi.
9434 Mme BLOUIN: Il n'y a pas de
problème. Vous êtes là, on est là. C'est très gentil
de me recevoir, Madame Chair et les membres de la
commission, bonsoir.
9435 Mon nom est Johanne Blouin et je suis
ici pour apporter mon appui à la demande qui a été
faite par Standard Radio pour le poste de radio Smooth
Jazz.
9436 I would like to maybe take the
opportunity of briefly telling you about my artistic
activities. I have been in the music field for 30
years. I am primarily a singer. I'm a musician, a
songwriter, a producer. I have two record labels, one
that is distributed by Select and one that is
distributed by BMG. I also have a publishing company.
I have worked several times for Canada Council, having
done projects for AIDS.
9437 My activities, artistic activities
and activities as a producer have been pretty varied.
I think it would be fair to say that I'm really in tune
with the music scene and the jazz scene. My mother was
a jazz singer and my father is a musician. He is a
trombone player and he has worked with the greatest
artists from Maurice Chevallier to Judy Garland, and
incredible jazz artists. So I have been brought up in
jazz.
9438 A little later on in life, after a
few jazz groups, I went on to studio singing for
Jingles and, in 1988, I did a first album for Félix
Leclerc songs and I sold over 500,000 copies in Quebec.
This is a very particular situation because I am
pursuing my career, decided to pursue my career in jazz
and leave the pop scene behind. The pop career was in
French and now, I'm going into an English jazz career
because jazz is primarily English.
9439 As people were saying before, there
is a very, very growing and important jazz community in
Canada and there is so much talent. And you know the
importance of broadcasting. As an artist and as a
producer, I have lived both situations of having my
songs broadcasted and I lived the situation of having
my records that I produced and put out a lot of money
and my personal songs non-broadcasted.
9440 I think that this is a very delicate
situation at this point because we have this beautiful
community that is emerging. Like flowers, we have to
water them. Without this jazz station, I think that it
would be quite important in the balance for the culture
of jazz which is one of the purest music art forms.
9441 There is also the element of
education, having people discover jazz is like having a
painting and no one looks at it or having a book, no
one reads it. So this is why I'm sitting here and
talking for this jazz station.
9442 There is a cultural importance for
jazz and also, there is a demand by the public. I'm
living something that is very particular because the
people who are buying my records as a pop artist are
now following me in this jazz career and are saying:
"Oh!". We hear jazz more and more. It's often that we
are going to have a dinner, we are going to put on a
jazz record. We hear jazz in cafés, boutiques,
restaurants. I don't know if you have ever noticed,
but more and more jazz is very, very alive. The
Canadian scene is very, very alive. Having been on
juries for Canada Council, I have heard a lot of jazz,
new jazz artists and local artists because I know the
Ottawa jazz scene too and having sung at the Ottawa
Jazz Festival.
9443 Alors je vais continuer en français.
9444 C'est un peu aussi ma demande
personnelle d'appuyer le talent jazz canadien et je
crois que c'est une des responsabilités des radios de
le faire parce que si le Canada ou les radios
canadiennes n'appuient pas le talent canadien, qui le
fera?
9445 Alors si c'est difficile pour un
artiste de jazz local de se faire jouer ici, c'est
encore plus difficile de se faire jouer sur le marché
international. Je le sais parce que j'ai chanté un peu
partout. Alors c'est vraiment une importance ultime.
9446 I was very impressed with the
Standard's proposition with the over $7 million amount
and all the concerts, also on the educational level and
training in the area of jazz and the scholarships. I
find it's a very complete and serious demand.
9447 Also, it's going to be interesting
for this Ottawa radio station because it's going to be
a little bit like a bridge between east and west
Canada. Being known in a French career, going into an
English jazz career, this would be, I'm taking my
example as an example, but this would be ideal for an
artist like myself, someone coming in from Quebec to go
into the western and more anglophone market. That's
not too far from Montreal.
9448 So those are basically the reasons
why I strongly support Standard's proposal for wave
97.9. I thank you very much.
9449 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Blouin.
9450 Mme BLOUIN: Merci.
9451 LA PRÉSIDENTE: La conseillère Noël,
s'il vous plaît.
9452 CONSEILLÈRE NOËL: Bonsoir, Madame
Blouin.
9453 Mme BLOUIN: Bonsoir.
9454 CONSEILLÈRE NOËL: On va continuer en
français --
9455 Mme BLOUIN: Oui. Il n'y a pas de
problème. Il n'y a pas de problème. J'allais un peu
dans les deux, ne sachant pas.
9456 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne peux pas
croire que vous avez produit votre disque sur Félix
Leclerc en 1988.
9457 Mme BLOUIN: Bien oui.
9458 CONSEILLÈRE NOËL: Il me semble c'est
l'année dernière.
9459 Mme BLOUIN: C'est déjà.
9460 CONSEILLÈRE NOËL: Enfin, le temps
passe.
9461 Moi, je vous ai entendue il n'y a pas
si longtemps, tout à fait par hasard. J'ai amené trois
de mes neveux et une de mes nièces dont les âges
varient entre 10 et 12 ans à "La Fureur" au mois de
mars et vous étiez là.
9462 Mme BLOUIN: Oui.
9463 Mme BLOUIN: Vous avez poussé une
petite ritournelle, une petite toune qui était assez
impressionnante. Je ne vous demande pas de le faire
tout de suite, là, mais peut-être que --
9464 Mme BLOUIN: Tantôt.
9465 CONSEILLÈRE NOËL: Quand vous aurez
fermé votre micro.
9466 Mme BLOUIN: Okay.
9467 CONSEILLÈRE NOËL: Sans ça, nos
oreilles ne supporteront pas.
9468 Mais est-ce que vous estimez qu'il y
a suffisamment à l'heure actuelle de musique de jazz et
quand j'entends musique de jazz, j'attends la
sous-catégorie 34 pour alimenter une programmation
comme celle que Standard prévoit offrir à ses auditeurs
si on accorde la licence.
9469 Mme BLOUIN: J'en suis certaine. Je
suis un peu sur le terrain. C'est la façon que je
gagne ma vie et c'est en chanson, en écrivant et je
connais un paquet de musiciens. Et j'ai aucun doute,
vraiment aucun doute dans mon esprit que le 35 pour
cent va être facilement atteignable.
9470 Et en plus de ça, c'est que c'est un
peu quelque chose nourrit autre chose. Donc, en ayant
un pourcentage comme ça qui est quand même un
pourcentage qui est un peu plus élevé que les autres
demandes je pense que vous avez eues, mais ça stimule
aussi toute la créativité au niveau des musiciens
canadiens de jazz autant pour l'écriture que pour
l'interprétation.
9471 Donc, en sachant ça qu'il y a cette
porte-là d'ouverte, et qu'il y a une possibilité de, ça
va automatiquement nourrir. Mais à la base, au moment
où on se parle, j'ai aucun doute dans mon esprit.
9472 CONSEILLÈRE NOËL: Et pour vous,
c'est pas une question d'importer la sous-catégorie 34
des catégories différentes comme le easy listening ou
d'autres sous catégories qui ont été mentionnées dans
certaines des discussions qu'on a eues depuis la
semaine dernière --
9473 Mme BLOUIN: Oui.
9474 CONSEILLÈRE NOËL: -- devant le
Conseil?
9475 Mme BLOUIN: Bien, moi, je suis une
personne assez, en ce qui concerne les -- un peu
surtout finalement assez puriste. Je ne suis pas
d'accord de chanter un opéra avec une voix pop ou de
faire ces espèces de mélanges hybrides. C'est pour ça
que dans la façon que c'est décrit, ça peut être large
mais entre être large et dilué, c'est autre chose. Et
dans le 35 pour cent, je ne mets pas de dilué dans ça.
On ne commencera pas, je pense, à mettre toute sorte de
choses hybrides pour que ça soit, soit disant
accessible.
9476 Mais dans le jazz-jazz, le 35 pour
cent est assez --
9477 CONSEILLÈRE NOËL: Il y a du
matériel.
9478 Mme BLOUIN: Oui, il y a du matériel.
9479 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie,
Madame Blouin.
9480 Moi, je n'ai pas d'autres questions,
à moins que mes collègues en aient, je vous invite à
fermer votre micro et à --
9481 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Blouin.
9482 Madame la secrétaire, s'il vous
plaît.
9483 MS POIRIER: I would now invite
Ottawa Chapter Kids Help Phone, Jane Spiteri.
INTERVENTION
9484 MS SPITERI: Good evening. My name
is Jane Spiteri and I'm volunteer Chair of the Ottawa
Chapter of Kids Help Phone. It's a great pleasure to
appear before you today in support of Standard
broadcasting's application for a new licence in Ottawa.
9485 There has been a lot of experts today
speaking about jazz and I'm not one of them. I'm going
to speak specifically about Standard's presence in
Ottawa and 106.9 The Bear and what they do for this
community and why I think more Standard is a good thing
for Ottawa.
9486 Since 1989, Kids Help Phone have been
providing telephone counselling and referral to
children of all ages, races and religions across Canada
in both official languages. Whether the children --
9487 THE CHAIRPERSON: Ms. Spiteri, we
still have translation.
9488 MS SPITERI: I'm speaking too fast.
Sorry. I told them I would speak quickly.
9489 Whether the children are faced with
physical, emotional or mental abuse, or just need
someone to talk to about the pressures of school and
life, Kids Help Phone professional counsellors are
there to answer 1,000 calls each day, 24 hours every
day, 365 days a year.
9490 Madam Chair, Kids Help Phone does not
get any ongoing government funding, nor are we a United
Way agency. We would not be able to offer our services
to Canada's youth without the generous support of
community businesses like Standard Radio. The Ottawa
Chapter has been in existence for less than two years.
The support we receive from Standard has helped us with
our mission of raising the awareness of kids who use
the service, as well as fund raising locally to support
Kids Help Phone.
9491 Standard Radio has been instrumental
to our success locally by making a substantial donation
to Kids Help Phone through its FM 106.9, The Bear's
Children Fund. Last year, Standard provided us with
significant support by airing public service
announcements directed to youth who called the Kids
Help Phone and, interestingly, calls in the Ottawa
region increased 15 per cent from 1999 to the year 2000
which encompasses the time when they ran those PSAs for
us.
9492 They also produced and ran a PSA for
our main fund raising event this year. The value of
the on-air time for these PSAs that I just mentioned
exceeded $18,000. Although Kids Help Phone is a
national organization, the chapters are grassroots and
we would never have been able to afford this sort of
publicity that we achieved through Standard's
generosity.
9493 The entire station has been very
supportive of Kids Help Phone. The Bear's
personalities have hosted events for us. Kids Help
Phone representatives have been interviewed to promote
our service and events and, furthermore, The Bear's
Vice-President and General Manager volunteered and sat
on a special events committee and provided valuable
planning and management support. He also introduced us
to other media in the city which has helped to increase
the exposure of Kids Help Phone locally.
9494 We're quite excited to have The
Bear's commitment as we grow this event into one of the
hot ticket fund raisers in the city.
9495 Standard is an outstanding corporate
citizen in the Ottawa/Hull community. You do not need
to listen to The Bear for long to get a sense of their
community involvement. The Bear's Children Fund has
raised $280,000 since 1994, with the proceeds not only
going to charities such as ours, but donations are made
to individual children with special needs to improve
their quality of life.
9496 They sponsor the Festival 415 which
is a festival of the arts for young audiences. The
Bear's also is a sponsor of the Hope Volleyball
Tournament, an event which has raised $4 million for
over 100 local charities.
9497 Finally, the staff at The Bear
organizes and presents a rock auction for CHEO which
has raised $125,000 over three years and last night,
the fourth annual event was held raising another
$40,000 for CHEO.
9498 Madam Chair and members of the
Commission, Standard Radio's application to serve the
local and growing Ottawa jazz scene will not only
satisfy the demands of residents for high quality
smooth jazz programming, but it will allow Standard to
continue its strong tradition of community service in
this region and, indeed, to expand it by reaching out
to new listeners.
9499 In conclusion, Kids Help Phone
proudly endorses Standard Radio's application for a
smooth jazz radio licence. We look forward to the
benefits the Ottawa/Hull jazz scene and the local
community will reap from Standard Radio's strong and
ongoing commitment to serve the community. Such
generous support will ensure that organizations such as
Kids Help Phone will be able to fill their mandate.
9500 Thank you for this opportunity to
speak today and I will answer questions.
9501 THE CHAIRPERSON: Thank you, Ms.
Spiteri.
9502 Commissioner Cardozo, please.
9503 COMMISSIONER CARDOZO: Thanks very
much, Ms. Spiteri. It's very useful to have you here
and talk about the role that Standard has played in
terms of helping Kids Help Phone because it's good to
see radio stations that are good corporate citizens and
it's good to see how they connect with the local
community and remain connected and perform a useful
service as you have outlined.
9504 So I appreciate your coming here.
9505 I have just one question with regards
to the auctions. Could you tell me how those work?
9506 MS SPITERI: The what?
9507 COMMISSIONER CARDOZO: Could you tell
me how the auction works?
9508 MS SPITERI: The rock auction?
9509 COMMISSIONER CARDOZO: Yes.
9510 MS SPITERI: Well, I was only at it
last night. It was my first time. But they charge an
admission and they auction off memorabilia.
9511 COMMISSIONER CARDOZO: So it's not
over the air.
9512 MS SPITERI: No, no. No. It's an
event that was held at a restaurant.
9513 COMMISSIONER CARDOZO: Okay. And it
is promoted by the radio.
9514 MS SPITERI: Well, this wasn't our
event. This wasn't the Kids Help Phone event. This
was an event that The Bear organizes and puts on
internally. This is their event for CHEO. The event
that they did for us, helped us was called "An Evening
with Oscar." It was held last March, the night of the
Academy Awards. So that was their involvement with
Kids Help Phone specifically.
9515 COMMISSIONER CARDOZO: What was that
event?
9516 MS SPITERI: It was called An Evening
with Oscar" and it was a fund raiser for Kids Help
Phone, held the night of the Academy Awards. So we
showed the Academy Awards on a big screen TV and gave
out prizes. This is a Kids Help Phone event that
started in Halifax 10 years ago, now have 800 people
going to it every year. So we are following their
model and also Vancouver has been doing it for four
years.
9517 So it was successful in those two
cities for Kids Help Phone. We thought we would do it
here and hooked up with The Bear who has given us lots
of support, both from Mr. Stafford and on-air time
advertising for us.
9518 COMMISSIONER CARDOZO: Thanks very
much for that. Thanks for coming.
9519 THE CHAIRPERSON: Thank you very
much, Ms. Spiteri. And I hope you have a good end of
evening.
9520 MS SPITERI: Thank you very much.
9521 THE CHAIRPERSON: Madam Secretary,
please.
9522 MS POIRIER: Mr. Bryan Gillingham for
the Carleton University School for Studies in Arts and
Culture.
INTERVENTION
9523 THE CHAIRPERSON: Mr. Gillingham, the
person who is hoping for regulatory help.
9524 MR. GILLINGHAM: That's always --
--- (off microphone / hors microphone)
9525 THE CHAIRPERSON: I, too, the teacher
was hoping that we will shift things around a bit to
your advantage.
9526 MR. GILLINGHAM: Yes, definitely.
9527 THE CHAIRPERSON: Good. I'm glad you
stayed.
9528 MR. GILLINGHAM: Well, I would like
to start off by commending the Commission, Madam Chair,
on its admirable endurance. It has been a long time
and I'm very impressed --
9529 THE CHAIRPERSON: I hope you have
other positive things to say.
9530 MR. GILLINGHAM: I do. Yes. I'm
very impressed at the congeniality with which you are
carrying on your business.
9531 Now, you know my name. I'm the
Director of the School for Studies in Arts and Culture
at Carleton University. I'm here because I strongly
support Standard's proposal for the wave, not just
because it will provide the National Capital Region
with a jazz station which the region currently does not
have, but because the proposal features a well
considered package of benefits for the community.
9532 This generous package includes a
number of inter-dependent elements. That is concerts,
performance opportunities and educational support which
will join together in nourishing a jazz culture.
9533 My immediate concern is support for
jazz studies at Carleton University. Recognizing the
great importance of education, Standard has agreed to
spend $10,000 for scholarships and to support the
program at Carleton in the amount of $72,000, both to
be given on an annual basis over seven years.
9534 The latter amount is intended to
replace certain items in the Ottawa proposal but which
were, as you mentioned, disallowed by the CRTC in the
Calgary decision a few months ago. It is encouraging
that the CRTC is well known for its consistency in such
rulings and I'm sure you will likely favour the
replacement.
9535 Now, why Carleton you might ask.
Carleton has been a leader in including popular and
classical music studies on an equal footing. We do
both. As such, it is quite different from most other
music schools in the country and certainly from the
other university in Ottawa. Our courses now include
History and Theory of Jazz, private lessons on jazz
instruments, Jazz Performance ensembles and ranging in
the jazz idioms. Some of these are documented in the
written intervention. To save time, I won't go through
those chapter and verse. I do refer you to them.
9536 Our program however is not quite as
balanced and comprehensive as it might be. The funding
proposed by Standard would allow us to expand and
consolidate these offerings into a full-fledged stream.
We have not thus far been able to proceed with such an
initiative because of a lack of funds. You doubtless
know that the budgetary situation for most universities
in the province has been eroding over the past decade.
Our music program has had about one-third of its
operating budget cut. An infusion of cash over a
seven-year period would help to entrench and solidify
an attractive jazz program at Carleton.
9537 As stated in the written submission
again, this funding would not replace existing support,
but would be used for enhancement of our current
offerings.
9538 Overall, the funding proposed by
Standard would result in a number of benefits to the
National Capital Region. Local high school students
who are members of the many thriving jazz ensembles
would have a venue in which to pursue their studies
upon graduation. They would not have to move to
Toronto from Montreal or even further away because it's
like the Berkley School in Boston. The support for
concerts and festivals will provide road models for
students, not just in the university, but in the high
school milieu as well.
9539 The jazz audience in the area will
expend and benefit enormously by the enriched offerings
provided in this proposal. Local musicians will be
given many more opportunities to perform. A symbiosis
between practising musicians and the broadcaster in the
educational establishment should be developed and grow.
9540 In short, Standard's proposal should
have a very great positive impact on the jazz
environment in many respects. It is thoughtful,
generous and very welcomed in this community. I
therefore have no reservations in strongly supporting
Standards application and I should say too that I have
discussed this with my colleagues and they agree that
this is a wonderful initiative and we totally support
this move.
9541 So, I think you for giving me the
opportunity to speak to you. I have tried to keep this
brief, but you do have a written submission in which
some of these things are detailed, and if you have any
questions at this point, I would be happy to try and
answer them.
9542 THE CHAIRPERSON: Thank you, Dr.
Gillingham. Commissioner Cardozo, please.
9543 CONSEILLER CARDOZO: Thank you, madam
Chair. Thank you, Dr. Gillingham. A couple of
questions. The first on the $72,000 package and I had
meant to check this out before but when you say this
was part that was not allowed in the Calgary decision,
did the Calgary decision have a portion that was coming
to your school?
9544 MR. GILLINGHAM: No.
9545 CONSEILLER CARDOZO: Now, about that
conversant with the Calgary decision and I have asked
several pointed questions to people who know.
9546 THE CHAIRPERSON: Three different
types of Canadian talent development initiatives were
not considered to be Canadian talent initiatives and
the request -- the requirement was made to re-funnel
them. Correct, Mr. Slaight?
9547 Mr. SLAIGHT: I believe that's
correct.
9548 DR. GILLINGHAM: That's correct.
9549 THE CHAIRPERSON: You know that's
correct.
9550 CONSEILLER CARDOZO: So, what you
then --
9551 MR. GILLINGHAM: Well, I should
explain that this was put together at the end hour.
9552 CONSEILLER CARDOZO: This or the --
9553 MR. GILLINGHAM: This proposal here.
Standard had already submitted its proposal to you and
just that in the nth hours we discussed the matter and
they thought this was a very good idea and elected to
support it. But, since they anticipated it a part of
the proposal would not fly with you, they decided to
put this in instead and that is my understanding of the
situation.
9554 CONSEILLER CARDOZO: Now, in terms of
the $72,000 that would be expended in the way that you
have outlined on page 3 of your written intervention,
would this entire thing not happen if you didn't get
the program that you talked about here where you have
got the money going to an instructor, a part-time jazz
choir, a part-time director of big band and sessional
lecturer, these things would not be happening?
9555 MR. GILLINGHAM: No, they wouldn't,
absolutely not, there is just no money for that sort of
thing. They have already in fact cut back several of
our performing groups. We had a concert band that's
gone. We have a Medieval Ensemble, that's gone. And
this has happened over the last ten years. I mean,
Carleton has been in more pressing straights, I would
say, than some universities because we don't have the
long history and the endowments that such place as the
University of Toronto has.
9556 On the other hand, we have dedicated
people, they have an opportunity here, we think that
this will greatly enrich our capability in the jazz
field and we consider this a great opportunity and a
very generous offer.
9557 CONSEILLER CARDOZO: How long has the
school studies in art and culture been around?
9558 MR. GILLINGHAM: That has been around
for nine years. It was the result of an amalgamation
of the Departments of Arts, History, Music and Film
studies. So, we have these three constituent units.
We tried to build bridges from one to the other. For
example, we are doing courses in film music.
9559 We also try to support one another,
but on the other hand we have our own self-standing
degree programs in music in art history and film
studies and so on. So, there is an independence in the
curriculum which is historical and goes back 30 or 40
years to the founding of those three departments. But,
administratively, it is all under one.
9560 CONSEILLER CARDOZO: As you know, we
have been having this discussion about what is smooth
jazz during the course of this hearing. Is this
something you were conversant with?
9561 MR. GILLINGHAM: Well, yes, I have
some very definite opinions on this. I think this is
the kind of thing you could nail down, but I mean it
also is the sort of thing that I would have to get very
technical about. Talk about things like
instrumentation, scaler patterns, harmonies, rhythms,
textures, in order to describe all the myriad items
that fall under your definition and category 34.
9562 So, I think it could be done, but
it's, as you probably well know, if you get involved in
that, this is a pain sticking process.
9563 The term "smooth" is perhaps a
little -- that gives me more trouble than the term
"jazz". I think jazz is a very rich and composite
style of music. It is the result of many, many fusions
going back to, I guess, Africa if you want and the
American tradition and subsequently travelling all
around the world and picking up influences all over the
place.
9564 So, it is a very rich and osmotic
kind of musical tradition and I am quite convinced that
what this application is purporting to do will deal
essentially with jazz. I mean people like Oscar
Peterson are welcomed. That is pretty good for me and
I think a lot of my colleagues as well.
9565 So, I have no doubts that the kind of
thing we really need in Ottawa, a real voice for jazz
and the radio which, incidentally, is not here to --
there is a little -- we could talk about Ross Porter
Show on the CBC, two hours a night, I guess, five hours
a week, five nights a week, I think, which has about
ten hours a week altogether, which is probably much
less than 10 per cent of the CBC's programming time.
9566 So, a dedicated jazz station giving
80 per cent jazz material I think would be a wonderful
thing for Ottawa and I personally welcome this and I
think that many of my students would and certainly my
colleagues who are involved.
9567 CONSEILLER CARDOZO: When you say
someone like Oscar Peterson is anything that includes
Oscar Peterson as you would welcome that, I get a sense
that there would be some jazz tourist who will not like
smooth jazz and think that they are doming it down or
trying to make it too popular and get away from real
jazz and watering it down too much or something?
9568 MR. GILLINGHAM: It could be. I
think the problem is more with the term "smooth" than
the term "jazz".
9569 CONSEILLER CARDOZO: Right.
9570 MR. GILLINGHAM: And I am quite
convinced that the jazz, by my definition is going to
be amply representative in what the --
9571 CONSEILLER CARDOZO: If it was just a
jazz station, 100 per cent jazz or something like that,
would it have a lot of popularity or do you need to
have this smooth new adult contemporary component to it
to kind of like make it more popular I think as some
people put it in this hearing?
9572 MR. GILLINGHAM: Hard question to
answer. I am not a market analyst, but I think the
term smooth perhaps does soften the -- I mean, just in
purely verbal term "smooth jazz", it is a nice
combination of words. Perhaps it would be more
marketable than just playing jazz, you know.
9573 CONSEILLER CARDOZO: Well, I am not
thinking --
9574 MR. GILLINGHAM: We have got to call
it something and got to suggest what it does, but --
9575 CONSEILLER CARDOZO: And nothing is
from the marketing end, but from your sense of how many
people would like it and listen to it, would jazz scare
people away? Is the smooth jazz sound more --
9576 MR. GILLINGHAM: No, I don't think
so. I think that especially in this town, I mean I
have just recently been involved in the Music Fest
experience. My daughter happens to play in a senior
jazz ensemble as collegiate and I saw dozens of young
people in groups of 18 to 24 playing what I would
certainly consider jazz and doing a wonderful job at it
and enjoying it immensely and, furthermore, these young
folks would rather play in the jazz ensembles than in
the orchestra or the concert band or sing in the choir.
It is something that they aspire to, and the
auditioning process is fairly stringent and they worry
about even getting int.
9577 So, there is I think a very broad
support for jazz idioms of various sorts in the city
and I think this radio station would be listened to
certainly by the younger generation and I suspect even
old buds like me would really enjoy it too.
9578 CONSEILLER CARDOZO: And I think it
is perhaps obvious to say that if we had a radio
station then it would help the growth of the genre of
music in the area?
9579 MR. GILLINGHAM: Well, without
question, but the nice thing about this proposal was
that it is a package. Madam Blouin was talking about
having to water flowers. Well, that's important, it's
nice to have the flowers so you can look at them and
enjoy them and appreciate them. You also need somebody
to, as madam Chairman knows, to spread around the
fertilizer and things like that in order to make them
grow and develop further.
9580 THE CHAIRPERSON: And pray, in some
circumstances.
9581 DR. GILLINGHAM: Yes, and then go off
to the limbo class. But to answer your question, I
think that there is going to be a lot of support for
this kind of thing in this city, not just from the
affluent middle-aged people, but from the youngsters
too who are seemingly very, very interested in this
kind of thing.
9582 COMMISSIONER CARDOZO: We also have
an application for a classical station. Is it your
sense that this would have more popularity than any
other genre?
9583 DR. GILLINGHAM: It might, but
classical music is fairly well represented by the CBC
already in Ottawa, and I would not support that. I
have a vast collection of CDs myself. I can listen to
it on my own. There is the National Arts Centre where
I can appreciate this. I don't think we need another
classical music station in this city. Maybe more
popular, I don't know, I doubt it, and especially if
you have two stations going head to head and cutting
the market, I wonder how it, if it's to be a privately
funded classical station, would survive.
9584 COMMISSIONER CARDOZO: Do you think
they would cater to the same sort of --
9585 DR. GILLINGHAM: To a large extent,
yes. I know there are multiple stations in the
classical field in Toronto, and they seem to work, but
there is a much greater population base there and maybe
it's a little easier to have several outlets in that
respect.
9586 COMMISSIONER CARDOZO: One last
question on smooth jazz. Do you see it as an evolving
thing over the next 10-15 years?
9587 DR. GILLINGHAM: The style, you mean?
9588 COMMISSIONER CARDOZO: Yes, because
I'm thinking a licence is a licence for a lifetime and
do you see this evolving or is -- I mean, everyone
talks about Diana Krall and if she passes her
popularity --
9589 DR. GILLINGHAM: Well, ten years ago
people weren't talking about Diana Krall at all. In
another ten years there will be somebody else to take
her place -- probably five more people to take her
place.
9590 COMMISSIONER CARDOZO: So you think
there will be a continuous supply of popular musicians
in the smooth jazz format that will keep this station?
9591 DR. GILLINGHAM: I should hope so.
It has been an evolving, dynamic style of music for a
very long time in this country now. I mean, back to my
youth there was certainly a fairly active jazz scene
out in Vancouver and it has continued to develop and
new things keep happening and there are influences from
different styles that come in, inevitably.
9592 So it's very active, very vibrant,
and I think a radio station such as this, plus the
wonderful package of benefits to help feed the garden,
as it were, will -- actually, it has the potential of
transforming Ottawa into a major centre for jazz
performance and jazz studies and all of that kind of
thing, especially since it was broadcast on the radio
the other day that the population of Ottawa is now
fourth in country to Toronto, Montreal, Vancouver.
Ottawa is the fourth largest city in the nation at this
point.
9593 So I think with all of these things
put together, a jazz station here has a very bright
future and the kind of package that you see here I
think is a wonderful thing for this city.
9594 COMMISSIONER CARDOZO: Well, thanks
very much, Dr. Gillingham.
9595 We wouldn't you to leave without some
reciprical gift from us, so I thought in your theory
courses, I have a great idea for you. In the 17 series
you could have a course on whether or not the CRTC,
sub-category 34 is properly defined.
9596 DR. GILLINGHAM: That's good. We
would ask those questions. You might like to know that
we include African drumming in that particular course.
9597 THE CHAIRPERSON: It should take a
full semester.
9598 DR. GILLINGHAM: Yes, it's good
exercise.
9599 THE CHAIRPERSON: Thank you.
9600 Madam Secretary.
9601 Mr. John D. Geggie.
INTERVENTION
9602 THE CHAIRPERSON: Good evening,
Mr. Geggie.
9603 MR. GEGGIE: Good evening, bonsoir,
Madam Chair and members of the Commission.
9604 My name is John Geggie, and I appear
before you this evening in support of Standard Radio's
application for The Wave 97.9.
9605 By way of introduction, I feel it
might be useful for me to speak briefly of my
credentials in order to put my comments into the
correct context.
9606 For almost 20 years, I have been an
active musician in the Ottawa/Hull region and a
significant part of my activities involve jazz and
improvised music.
9607 My activities can be quite varied,
from working on personal projects here in town, with
groups that are near and dear to my heart, such as
Chelsea Bridge where I might duo with baritone
saxophonist David Mott, to playing with an array of
different musicians from the area and elsewhere on
recordings and other playing engagements.
9608 In addition, my work has required me
to travel throughout Canada, the United States and
Europe in collaboration with such international artists
as D.D. Jackson and David Murray. Finally, I am a
teacher at several institutions including Carleton
University, the University of Ottawa and Queen's
University in Kingston.
9609 During my formative years here, I was
fortunate to be able to hear and see the finest of the
area's jazz musicians, people such as Roddy Ellias,
David Hillinger, Huey O'Connor, Kirk McDonald and
Vernon Isaac. Later I was able to study with some of
them, and finally I was blessed and honoured to be
asked to play with them.
9610 En ce moment, ce concept d'être
impliqué dans la communauté de jazz était le facteur
clé à ma prise de décision de devenir musicien. Ce
processus d'être uni aux autres musiciens de jazz
locaux, soit comme admirateur, élève ou collègue,
continue même aujourd'hui.
9611 L'un des moyens le plus important
pour moi d'apprendre à jouer le jazz était d'écouter
beaucoup de musique, du style jazz classique ou voire
plus récent. Il semble que le système de stéréo chez
mes parents et sa table tournante tenait le secret et
la magie de plusieurs sons et dénouements qui se sont
dévoilés au fil des années.
9612 Je continue d'être fasciné, motivé et
inspiré en écoutant les enregistrements des grands de
jazz de notre temps, ainsi qu'aux étoiles montantes de
la création.
9613 I feel that my experience as a jazz
musician in the Ottawa/Hull region permits to state
with confidence the need for a smooth jazz radio
station in the National Capital Region.
9614 There is a rich and enthusiastic
community of jazz artists here. There is a need and a
desire for us to be heard on the radio in order to
share our heart with our audiences.
9615 As an active Canadian jazz musician,
I feel comfortable in stating that one of the most
critical issues is not only being able to create and
record one's musical vision, but also to be able to
have it heard by a discerning listening audience.
9616 Licensing Standard's proposal will
get us the airtime needed to bring our creative vision
to successful fruition.
9617 For the local musicians who are
trying to create their own identity in terms of jazz,
it is essential that there is a forum and a financial
support to allow the fruits of their individual vision
to be heard, and that the listening audience is aware
of their importance in the community.
9618 I am also supportive of Standard's
proposal due to the tremendous support that it will
provide Canadian jazz artists. This support includes a
commitment to showcasing our music, promoting our CDs,
as well as airing artists features and biographies on
the new station.
9619 Standard's strong support for
Canadian jazz artists is also demonstrated in its broad
and well thought through Canadian talent development
package.
9620 Many people view jazz as an
intoxicating and constantly shifting synthesis of
musical influences and styles, temperamental chorus
with a personal voice and sound of each improviser.
Cultivating and encouraging this in Canadian jazz
artists is, of course, of the utmost importance.
9621 As a jazz educator, I have
experienced teaching at a number of schools and
universities. In addition, for the past eight years,
I have been a collaborator and clinician at an
Ottawa-based jazz workshop called Jazz Works.
9622 Our workshop welcomes people of all
ages and experience to find out more about this
exciting and fluid creative art form. Jazz Works has
an annual three-day workshop for jazz vocalists and
instrumentalists of all levels, ranging in age from
15 to 65.
9623 It takes the form of an artistic
retreat and is held on the shores of Christie Lake,
about 80 kilometres from here. The program itself,
which allows the participants to interact directly with
some of Canada's leading jazz musicians, includes
workshops on composition, improvisation and jazz
history, all tempered with a strong emphasis placed on
small group performance.
9624 The workshop has a key influence in
spreading interest and knowledge of jazz since, over
the years, I have found that an interest in jazz is
nurtured in people when they have the opportunity to
listen to and experience it firsthand.
9625 Informed listening and exposure to
all aspects of this music allows the newer, as well as
the older jazz fan, to create personal opinions and
decisions and this, in turn, nurtures a climate of
learning and a thirst for further education. This is
as true for the enthusiastic adult listener as it is
for the high school student.
9626 A jazz radio station could provide
the all important oral and historical context for the
history of jazz. In addition, an awareness and respect
for the musicians of the area and what they are doing
would create a grassroots interest in the local jazz
scene.
9627 Standard's proposal to invest $10,000
per year with this project will assist Jazz Works and
continuing to attract top Canadian jazz musicians in
the years to come and will assist the workshop in its
ongoing desire in providing a higher level of jazz
education in the Ottawa/Hull region.
9628 It is but one more example of
Standard's significant commitment towards supporting
Canadian jazz artists and the Canadian jazz community.
9629 En terminant, Madame la Présidente et
chers membres de la Commission, j'aimerais énoncer que
Standard a proposé d'approvisionner la région de la
capitale nationale d'une source bien en demande par les
artistes de jazz au Canada avec un soutien parallèle
pour la communauté de jazz de chez nous.
9630 Ce type de sources et soutien
immédiat pour le jazz est indispensable à la survie des
artistes dans cette région. J'affirme donc mon soutien
à la demande de permis de Standard à servir la région
d'Ottawa/Hull à l'indicatif Wave 97,9.
9631 I would like to take this time to
thank you for providing me with an opportunity to
appear before you today and I would be happy to
entertain any questions.
9632 THE CHAIRPERSON: Thank you,
Mr. Geggie.
9633 Commissioner Demers, please.
9634 CONSEILLER DEMERS: Bonsoir,
Monsieur.
9635 M. GEGGIE: Bonsoir.
9636 CONSEILLER DEMERS: Vous venez
justement de parler de ce point-là et dans votre lettre
vous indiquez qu'une station de jazz "would serve to
strengthen the jazz community".
9637 Comme vous êtes professeur, vous êtes
dans le milieu de travail du jazz et tout ça, est-ce
que vous pouvez m'indiquer la réaction qu'ont les
étudiants dans votre milieu de même que les
professionnels qui sont comme vous dans ce milieu-là?
Qu'est-ce qu'il arrive quand on annonce, ou quelle est
l'attente qu'ils peuvent avoir lorsqu'une entreprise
propose une station de jazz dans la communauté?
Qu'est-ce qui se passe? C'est un projet, ce n'est pas
encore la réalité, alors est-ce que c'est le "talk of
the town"?
9638 M. GEGGIE: Moi j'enseigne beaucoup à
des élèves privés, des étudiants qui sont jeunes, des
vieux, de tous les âges, et ils sont tous intéressés de
s'informer plus sur la musique qu'ils essaient de
jouer.
9639 Donc même s'il y a une proposition
pour un projet, il y a vraiment un intérêt qui est
très, très fort parce que si on veut jouer une musique,
c'est non seulement une question de jouer les notes,
mais c'est de connaître l'histoire, de connaître tout
le passé, et peut-être l'avenir, dans un certain style
de musique, une certaine esthétique de musique.
9640 Donc quand il y a des choses
proposées comme le camp de Jazz Works qui existe
maintenant depuis huit ans, il y a tellement d'intérêt
avec les jeunes dans les écoles et aussi les
professionnels, les gens qui travaillent durant la
journée, qu'ils veulent s'améliorer, ils veulent
s'informer de plus en plus.
9641 CONSEILLER DEMERS: Et tous ces gens
sont sans doute aussi intéressés donc à l'entendre à la
radio.
9642 M. GEGGIE: Bien sûr.
9643 CONSEILLER DEMERS: Ça fait partie de
leurs préoccupations.
9644 M. GEGGIE: Parce que c'est non
seulement une question d'écouter un disque compacte
mais de chercher ou de découvrir d'autres musiques,
d'autres genres, surtout les gens de chez nous, et les
gens canadiens aussi, il y a beaucoup d'intérêt avec
ça. Bien sûr, il y a de grands noms de jazz dans le
monde. Tout le monde connaît le nom de Miles Davis ou
de Dizzy Gillespie ou de Charlie Parker, même il y a
tellement de monde qui connaissent le nom du fameux
Oscar Peterson qui est un Canadien. Mais il y a
beaucoup d'intérêt avec mes élèves, avec les gens que
je connais à connaître la musique canadienne qui est
dans le style de jazz.
9645 CONSEILLER DEMERS: Merci, Monsieur.
9646 M. GEGGIE: Merci.
9647 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la
Présidente.
9648 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur
Geggie.
9649 M. GEGGIE: Merci.
9650 LA PRÉSIDENTE: Et nous sommes
impressionnés de votre patience, d'être resté avec nous
jusqu'à la fin.
9651 M. GEGGIE: Mais moi aussi je suis
très impressionné de votre patience.
--- Rires / Laughter
9652 LA PRÉSIDENTE: Merci.
9653 M. GEGGIE: Bonne soirée.
9654 LA PRÉSIDENTE: Bonne soirée.
9655 Madame Poirier, je crois que c'est --
this is the last intervenor in Phase III that we hear
today.
9656 MS POIRIER: There is --
9657 THE CHAIRPERSON: But for the
Standard intervenors.
9658 MS POIRIER: Yes.
9659 THE CHAIRPERSON: And there will be
one left tomorrow morning?
9660 MS POIRIER: Exactly, yes.
9661 THE CHAIRPERSON: And now we hear --
go ahead.
9662 MS POIRIER: The Canadian Independent
Record Production Association, Brian Chater.
INTERVENTION
9663 THE CHAIRPERSON: Good evening,
Mr. Chater.
9664 MR. CHATER: Good evening, Madam
Chair.
9665 You will note my power of public
speaking. I can drive everybody out.
--- Laughter / Rires
9666 MR. CHATER: But Gary will stay so
that he can heckle me. He promised to stay.
9667 THE CHAIRPERSON: He almost left, now
you have him back in his chair. I wish I could have
been as efficient with my children.
--- Laughter / Rires
9668 MR. CHATER: Thank you, Madam Chair.
9669 Good evening, Madam Chair and
Commissioners.
9670 I am pleased to appear at this
hearing regarding new licences for the Ottawa/Hull
market. As the Commission is only too well aware the
world is rapidly evolving and technologies are
delivering changes that must be addressed by all
involved so as to ensure that the best interests of
Canada and Canadians are served as effectively and
successfully as possible in the future.
9671 As we state in our written brief,
CIRPA continues to be concerned with the issue of
musical diversity in markets across Canada and we
reiterate our request that the Commission take note of
this issue when making its decision on these licences.
9672 The U.S. experience has clearly shown
that with ownership concentration there is fact
diminishing competition in markets as jointly owned
stations are repositioned to present advertisers with
an overall audience package with music being merely
used as a means to achieve this objective.
9673 CIRPA does not feel that this is the
policy approach of the Commission, particularly given
its recent decision on the licensing of new owners and
diverse formats in several markets such as Hamilton,
Calgary and Toronto, and CIRPA feels that the
Commission's approach is beneficiary to all parties,
from citizens to licensees.
9674 Changes in the structure of
broadcasting are, of course, inevitable and are only
concerns to CIRPA when issues of musical diversity and
Canadian content are in play.
9675 In this regard, we note the
Commission's continuing commitment to these objectives.
CIRPA is also of the view, as we state in our written
response, that given the character of the Ottawa/Hull
market we feel it is appropriate and germane for the
Commission to give appropriate consideration to the
linguistic balance of the population in its
discussions. This in essence is our intervention.
9676 We would just like to once again note
the key points raised in our written brief, the sort we
would appreciate the Commission considering in its
deliberations. These are formats that create musical
diversity, higher levels of Canadian content or better,
new players as owners, benefits package at a higher
level of funding. The benefit should be primarily
targeted towards producing and marketing recordings for
a particular musical format and linguistic
considerations.
9677 This concludes our intervention. We
thank you for your time. I would be happy to answer
any questions you may have.
9678 Thank you.
9679 THE CHAIRPERSON: Thank you,
Mr. Chater.
9680 Commissioner Pennefather.
9681 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you,
Madam Chair and good evening Mr. Chater.
9682 MR. CHATER: Good evening.
9683 COMMISSIONER PENNEFATHER: I guess I
would like you to expand on your third paragraph in
your comments this evening, and it was obviously a
centrepiece of your written brief as well.
9684 You are saying here that your
concerns with musical diversity and the concern is
related to ownership concentration.
9685 Could you expand a little more on the
relationship between that ownership concentration and
musical diversity?
9686 MR. CHATER: I think what is
happening is that in many instances you find that -- I
was just reading today when I was sitting at the back,
there was an article in today's Marketing talking about
the Canadian experience in which it is generally a
given by broadcasters that the prime demographic is 25
to 54. People or stations tend to be moving to that
and their program, if you like, become somewhat more
squeezed.
9687 I mean, obviously if you are looking
at a particular demographic there are going to be some
genres of music which will appeal less to that
demographic than others would and, therefore, it tends
to in a lot of markets sort of squeeze the programs as
it would, there will be less variety. Many stations
will be playing a great number of the same records.
9688 COMMISSIONER PENNEFATHER: I see. So
you are saying it's an advertiser-driven --
9689 MR. CHATER: In some respects, there
is nothing wrong with that. I mean, radio is business
advertising. That's what its function is, to sell
advertising time, otherwise you would go out of
business, but what is happening -- particularly in the
U.S. and probably at some point in Canada too -- is you
are seeing the, if you like, lessening of diversity in
programming, even on stations which are normally
different, although the records are in fact the same.
9690 COMMISSIONER PENNEFATHER: So when
you say formats to create musical diversity, what do
you mean?
9691 MR. CHATER: Well, as we are seeing
some here today. I mean, for example, the other one we
see little of in Canada is the so-called triple A
format, the format which basically you see quite a bit
of in the U.S. which is if you want to call it the
Bruce Cockburn format, for lack of a better name, but
that style of music, Shawn Cockburn, Bruce Cockburn.
That format is -- there are quite a few stations in the
U.S. that use it, very little in Canada.
9692 Again, as you know, CIRPA doesn't
intervene on what is ownership, put forward as
applicable formats, but that's one for example that
there is very little of in Canada and it's noticeable.
Some Canadian artists do better in the States than they
do here because obviously there is a format there to
play.
9693 COMMISSIONER PENNEFATHER: Well, as
you know, we don't regulate format either.
9694 MR. CHATER: Absolutely.
9695 COMMISSIONER PENNEFATHER: But I
think what I am hearing you say is we do, however, look
at a number of other issues which bring the issue of
format, mainly Canadian content, certainly the
demographics and the impact on the market, which there
are ways to look at this.
9696 So if I understand what you are
saying there is a tendency to play the same records
because that drives a certain demographic which is one
that, at least in the United States, that advertisers
are looking to and that's the force that you are
worried about.
9697 MR. CHATER: Yes, and to some extent
I would think, judging from what our members tell us,
the same would apply in Canada, if you like. By no
means is everybody playing the same records, but there
is, if you like, a diminution of the amount of product
being squeezed because the prime format is 25 to 54.
There are a variety of genres that people in that age
group would like, but it tends to push towards the
middle ones that than ones spread out.
9698 COMMISSIONER PENNEFATHER: Well, I
think you are probably aware of the discussions we have
been having, and we have had some of them this
afternoon. The Commission categories in fact, in
public notice 2000-14 have just been redefined, and I
think particularly in discussing Category 34 we have
looked at that very point. Would you agree?
9699 MR. CHATER: Yes, I would.
9700 COMMISSIONER PENNEFATHER: You make
also the comment in your written brief that the Ottawa
market could have several licences.
9701 MR. CHATER: Yes.
9702 COMMISSIONER PENNEFATHER: Does your
research tell you how many?
9703 MR. CHATER: No, but we like more
rather than less.
9704 COMMISSIONER PENNEFATHER: And what
research are you referring to?
9705 MR. CHATER: We look at the size of
the market -- I think the gentlemen just remarked
there. It would seem likely there will be space for
more stations. If you look at the various
applications, they seem to indicate that there wouldn't
be a particular problem if one, or maybe even two new
licences, possibly even three, depending on again where
they were place in the differential on the markets we
are trying to attract and the various combinations
thereof.
9706 I mean, Ottawa clearly is a growing
market. You are licensing into a market which, as I
was reading in the paper this morning, even though
there have been substantial layoffs the actual drop in
the employment has been very, very little because they
have been picked up by smaller technological companies.
I think the employed dropped minimally. And it would
seem likely -- I mean, over the last 20 years it seems
to be, according to me, and therefore in the future it
would become a reasonably major conglomeration.
9707 COMMISSIONER PENNEFATHER: Just
another question, a little bit back on the other point.
It's not mentioned in your brief so I'm not sure if you
want to address it. But isn't the fact that exposure
to a very broad range of artists by, let's say the
younger demographic -- I am thinking of a certain 20
year old I know well. The day he discovered Frank
Sinatra, I will never forget, and he won't stop playing
him now, and that came through the Internet, obviously.
9708 MR. CHATER: Oh, yes, obviously.
9709 COMMISSIONER PENNEFATHER: So don't
you think that that is a force that in some sense
addresses your point about diversity? That the demand
will start being broader anyway.
9710 MR. CHATER: To answer your question,
yes, I mean obviously we will see -- quickly it will
happen, perhaps not quite as fast as I think you will.
There will be Internet users -- if we ever get to this,
the potential for putting as many stations as you like
on the air.
9711 I mean, I was just in London a couple
of weeks ago at an Internet sounds convention. I met
with a gentlemen that runs MTVI, which is the Internet
version of MTV in the U.S. They have done considerable
research and one of the points he brought up was in
fact that the PC usage doesn't take away from
television and radio. It takes away from leisure time
and the point, which I found very interesting, he said
that in the studies they were doing most people, in
fact, according to the numbers they put down, actually
live 30 hours a day. So there is a lot of
multi-tasking going on.
--- Laughter / Rires
9712 THE CHAIRPERSON: Lawyers.
9713 MR. CHATER: So you think you have
trouble, go talk to those guys. But he called it
multi-tasking, that's what he said.
9714 THE CHAIRPERSON: I thought only
lawyers did that. I think --
9715 MR. CHATER: You have heard the
lawyer jokes too.
9716 THE CHAIRPERSON: A lawyer jailed
because he was billing 27 hours a day.
9717 MR. CHATER: Only 27?
--- Laughter / Rires
9718 COMMISSIONER PENNEFATHER: Well,
thank you for those observations.
9719 Those are my questions.
9720 MR. CHATER: No problem at all.
9721 THE CHAIRPERSON: That's what we take
back to our Chairman, that we have 12-hour days.
9722 MR. CHATER: Exactly. Again, I
commend you. Honestly, I'm glad it's you not me doing
this.
9723 THE CHAIRPERSON: Thank you for
coming to speak to us.
9724 MR. CHATER: Thank you.
9725 THE CHAIRPERSON: And have a good
evening in Ottawa or are you going back to Toronto
tonight?
9726 MR. CHATER: Yes, I have a meeting
tomorrow morning at eight.
9727 THE CHAIRPERSON: So tomorrow morning
then, we will proceed with one more intervenor in
Phase III and then we will proceed to Phase IV.
9728 Alors demain matin il nous reste une
intervention dans la Phase III et ensuite nous
procéderons à la Phase IV.
9729 Bonne soirée à tous.
9730 I thank our personnel for patiently
waiting for us, not to mention my colleagues.
--- Whereupon the hearing adjourned at 1950 to resume on Wednesday, May 30, 2001 at 0900 / L'audience est ajournée à 1950 pour reprendre le mercredi 30 mai 2001 à 0900
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