TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION
AND TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES
TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET:
Multiple broadcasting and ownership applications
& applications further to Public Notice CRTC 2000-153 "Call for
applications for a broadcasting licence to carry on a radio programming
undertaking to serve Ottawa/Hull"/ Demandes de radiodiffusion et de
propriétés multiples ainsi que des demandes suite à l'avis public CRTC
2000-153 "Appel de demandes de licence de radiodiffusion
visant l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio pour
desservir Ottawa/Hull"
HELD AT: |
TENUE À: |
Conference Centre Portage IV Outaouais Room Hull, Quebec |
Centre de Conférences Portage IV Salle Outaouais Hull
(Québec) |
May 24, 2001 |
le 24 mai 2001 |
Volume 3
Transcripts
In order to meet the requirements of the Official Languages Act,
transcripts of proceedings before the Commission will be bilingual as to
their covers, the listing of the CRTC members and staff attending the public
hearings, and the Table of Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded verbatim
transcript and, as such, is taped and transcribed in either of the official
languages, depending on the language spoken by the participant at the public
hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles,
les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la
page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à
l'audience publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des
délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une
ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée
par le participant à l'audience publique.
Canadian Radio-television and Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes
Transcript / Transcription
Multiple broadcasting and ownership applications
& applications further to Public Notice CRTC 2000-153 "Call for
applications for a broadcasting licence to carry on a radio programming
undertaking to serve Ottawa/Hull"/ Demandes de radiodiffusion et de
propriétés multiples ainsi que des demandes suite à l'avis public CRTC
2000-153 "Appel de demandes de licence de radiodiffusion
visant l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio pour
desservir Ottawa/Hull"
BEFORE / DEVANT:
Andrée Wylie |
Chairperson / Présidente |
Joan Pennefather |
Commissioner / Conseillère |
Andrée Noël |
Commissioner / Conseillère |
Jean-Marc Demers |
Commissioner / Conseillèr |
Andrew Cardozo |
Commissioner / Conseiller |
ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:
Lynne Poirier |
Hearing Manager and Secretary / Gérante de l'audience et
secrétaire |
Donald Rhéaume Matilda Haykal-Sater |
Legal Counsel / conseillers juridiques |
HELD AT: |
TENUE À: |
Conference Centre Portage IV Outaouais Room Hull, Quebec |
Centre de Conférences Portage IV Salle Outaouais Hull
(Québec) |
May 24, 2001 |
le 24 mai 2001 |
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
|
PAGE / PARA NO. |
PHASE I |
APPLICATION BY / APPLICATION PAR |
Fondation Radio Enfant |
608 / 3672 |
Newcap Inc. |
769 / 4360 |
Yves Belzile |
839 / 4790 |
Gary Farmer |
934 / 5374 |
Hull, Quebec / Hull (Québec)
--- Upon resuming on Thursday, May 24, 2001 at 0900 / L'audience reprend le
jeudi 24 mai 2001 à 0900
3663 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, mesdames et messieurs.
3664 Nous reprenons notre audience ce matin avec Radio Enfant.
3665 Madame Poirier.
3666 Mme POIRIER: Merci, Madame la Présidente.
3667 J'aimerais juste vous aviser avant qu'on commence d'un changement dans
l'ordre de comparution qu'on devait entendre lundi matin. Les quatre premières
interventions ont été déplacées et vont être entendues mardi en fin de
journée.
3668 Donc le numéro 5 à l'agenda va devoir se présenter le premier lundi
matin. Donc je vais probablement refaire cette annonce-là plus tard dans la
journée pour que le plus de gens possible soient au courant.
3669 Alors nous débutons ce matin avec une demande présentée par la Fondation
Radio Enfant, représentant une société devant être constituée pour exploiter une
station de radio communautaire FM de type B de langue française à
Ottawa/Hull.
3670 La nouvelle station serait exploitée à la fréquence 89,9 MHz, Canada
210C1, avec une puissance apparente rayonnée de 65 000 watts. La requérante
propose d'exploiter une station de radio dédiée aux enfants et aux
adolescents.
3671 A vous la parole.
APPLICATION
3672 Mme LALANDE: Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les
Commissaires, membres du Conseil, bonjour.
3673 C'est avec une grande joie que nous vous présentons la demande de
licence de radiodiffusion pour une station de radio francophone dédiée aux
enfants et aux adolescents de la région de l'Outaouais et de l'est ontarien.
3674 D'entrée de jeu, voici un aperçu des moments magiques que nos enfants
ont vécus en mars dernier lors des Rendez-vous de la Francophonie.
--- Présentation vidéo / Video Presentation
3675 La chanteuse que vous avez entendue est Chantal Hackett, 15 ans, de
l'école secondaire publique De la Salle à Ottawa, et comme mentionné
précédemment le vidéo a été préparé lors des Rendez-vous de la Francophonie dans
certaines écoles de l'Ontario.
3676 Alors nous sommes ici un groupe qui s'est donné comme but d'offrir à nos
enfants un environnement propice à leur essor. Nous sommes venus aujourd'hui
proposer au CRTC que soit réalisée une première au Canada, établir une station
de radio entièrement dédiée aux enfants et aux adolescents.
3677 Il me fait plaisir de vous présenter ceux et celles qui vous
expliqueront en détail comment sera établie et opérée Radio Enfant/Radio
Ado.
3678 Aline Bard, responsable de l'animation culturelle pour le Conseil des
écoles publiques de l'est de l'Ontario.
3679 Michel Delorme, expert conseil en radiodiffusion. Alain Faubert,
enseignant à l'école des Cépages de la Commission scolaire des Draveurs à
Gatineau. Lyse Huot, chef des communications à l'Université d'Ottawa. Patricia
Latour, animatrice responsable, Adojeune de Gatineau. Susie Ouellette,
directrice adjointe de l'école élémentaire publique Le Trillium à Ottawa. Eric
Paulhus, animateur-technicien radio. Carole Saint-Pierre, enseignant à l'école
de l'Escalade de la Commission scolaire des Draveurs à Gatineau, et moi-même
Agathe Lalande, coordonnatrice de la Commission Hull, Ville en Santé.
3680 Pour notre présentation nous avons choisi de rappeler les éléments
significatifs de la requête, mais aussi d'aborder avec vous le contexte global.
A la lumière des récentes transactions d'achats de stations radio, nous allons
vous proposer une direction pour le développement de Radio Enfant/Ado au
Canada.
3681 Nous croyons pouvoir démontrer au Conseil, sans aucun doute, que tout
est en place pour faire de cette expérience un franc succès.
3682 Merci.
3683 M. FAUBERT: Notre mission est noble : créer une place, un lien
d'expression pour les enfants et les adolescents. Le projet consiste à créer une
radio dont une large portion des programmes sera produite par les jeunes.
3684 La programmation s'adressera à un public francophone d'enfants âgés de 5
à 18 ans des régions de l'Outaouais et de l'est ontarien, mais aussi aux parents
et à tous ceux et celles qui s'intéressent aux jeunes. Ce projet communautaire
nécessite une participation des parents et des milieux oeuvrant auprès de la
jeunesse et de l'enfance.
3685 Les objectifs de Radio/Enfant Ado sont de favoriser la participation des
jeunes à la communication radio; offrir une radio différente, alternative et
citoyenne qui rejoint les intérêts de ce groupe d'âge avec toute la richesse
d'une radio jeunesse; de permettre à nos jeunes de connaître le monde des médias
et de développer un esprit de participation; de soutenir le développement de la
culture francophone auprès de nos enfants, notamment dans les milieux
minoritaires franco-ontariens; encourager la gestion de projets coopératifs
entre francophones des deux rives de la capitale nationale.
3686 Voilà les principaux objectifs visés par le projet.
3687 Mme SAINT-PIERRE: La radio est le théâtre de l'imaginaire. Dans un cadre
pédagogique, elle favorise une participation active des enfants et leur offre un
contexte réel d'intégration et de transfert de leurs apprentissages.
3688 L'élaboration d'émissions radio facilite la pédagogie par projet et
favorise la coopération entre les élèves. Cette démarche contribue au
développement et à la mobilisation de leurs compétences disciplinaires telles
que la lecture, l'écriture, la communication orale, les mathématiques et les
sciences. Elle leur offre également une expérience de créativité et de
découverte en ce qui concerne la culture francophone locale, nationale et
internationale.
3689 La radio telle que nous l'avons imaginée permettra aux enfants de faire
des entrevues, d'interpréter et de présenter des pièces musicales, d'informer la
communauté sur les activités du milieu et de lire des contes ou des
histoires.
3690 Les émissions prendront différentes formes : radio-théâtre, bulletins de
nouvelles, reportages et palmarès de la chanson.
3691 La grille horaire sera établie selon les activités des jeunes et leur
évolution durant l'année scolaire et les périodes de congé.
3692 Mme HUOT: Nous nous sommes engagés à respecter les normes de diffusion
de contenue verbal francophone selon la politique de la radio communautaire pour
le type B. D'ailleurs, à la suite des expériences radio des Rendes-Vous de la
Francophonie 2001, nous pouvons affirmer que nos jeunes demandent à s'exprimer,
à parler, à prendre le micro et à présenter "leur" contenu. Le minimum de
contenu verbal sera respecté et même dépassé.
3693 Pour chaque groupe d'âge, la Radio Enfant/Ado proposera des formats
radiophoniques simples et faciles à réaliser.
3694 Toute cette production sera encadrée par le personnel de la station dont
le rôle principal sera de faire faire de la radio aux enfants. Évidement,
certaines périodes, surtout celles du matin, nécessiteront une plus grande
contribution du personnel de la station.
3695 L'information mettra l'accent sur la nouvelle locale et régionale
d'intérêt pour le public cible. Les grandes manchettes de l'actualité nationale
et internationale seront présentées sous forme condensée.
3696 En ce qui concerne la diffusion de la publicité, nous avons expliqué
dans notre mémoire au Conseil que la Radio Enfant/Ado respectera la loi
québécoise en la matière et le Code de la publicité radiotélévisée destinée aux
enfants. Le comité d'implantation a plusieurs fois abordé la question.
3697 Pour nous, la mission du projet est de favoriser le développement de
l'enfant. Il est hors de question de placarder les ondes de la station d'une
publicité trop incitative à la consommation. Nous visons plutôt l'éveil de la
créativité. Toute les campagnes de promotion seront examinées par un comité
spécifique dans cette perspective. Nous mettrons l'accent sur la recherche de
commanditaires qui s'associeront à la production d'émissions ou de
mini-programmes de type éducatif.
3698 Nous aborderons plus loin la question de la commercialisation des ondes
de la Radio Enfant/Ado.
3699 Mme LATOUR: Nous demandons une licence de radio communautaire tel que
définie par le CRTC.
3700 Pour la structure de gestion nous souhaitons faire une mise à jour de
l'évolution du projet. Dans une lettre en réponse à vos questions de
clarification, nous avions indiqué que la licence sera détenue par une
corporation indépendante et distincte de la Fondation Radio Enfant.
3701 Sa structure et sa gestion seront semblables celles des radios
communautaires francophones comme une corporation à but non lucratif. Cette
corporation, Radio Enfant/Ado de l'Outaouais et de l'est ontarien, sera créée
immédiatement après l'obtention de la licence du CRTC. Notre comité a le mandat
de conduire le projet jusqu'à ce terme.
3702 La structure participative sera ouverte aux individus, associations et
institutions de la région desservie. Le "membership" de la radio élira le
conseil d'administration qui supervisera les opérations de la station.
3703 En ce qui concerne la Fondation Radio Enfant, la requérante, elle
deviendra un organisme de charité dont la mission permettra de soutenir le
développement de la Radio Enfant/Ado partout au Canada. Elle consacrera ses
énergies à rassembler le financement nécessaire à l'essor de cette initiative
dans toutes les régions canadiennes. Une proposition de plan de financement est
présentement à l'étude par des fondations privées et différents paliers
gouvernementaux.
3704 M. PAULHUS: Du côté de la technique, voici maintenant un rapide aperçu
des plans du 89,9.
3705 Le studio central de la station sera relié à un émetteur de puissance
apparente rayonnée de 50 kilowatts installé sur la tour du Camp Fortune afin de
bien desservir notre zone-cible de couverture comprenant les quatre commissions
scolaires de l'Outaouais ainsi que les deux conseils scolaires de l'est
ontarien, soit celui des écoles catholiques et des écoles publiques.
3706 Les écoles secondaires qui ont déjà des studios de radio étudiante et
les unités mobiles de Radio Enfant/Ado permettront une retransmission en direct
des émissions de n'importe quel milieu.
3707 À son grand avantage, la radio sera présente partout sur le territoire
et pourra ainsi bien se faire voir et entendre, rendant le média accessible à
tous les enfants et adolescents partout. Le studio central sera lui, pour sa
part, modeste.
3708 Nous travaillerons avec des outils modernes de gestion de la
programmation. Des logiciels tels le système d'enregistrement, de montage et de
gestion Dalet nous seront très utiles pour conserver une grille des programmes
fidèle à la promesse de réalisation soumise au CRTC.
3709 Enfin nous sollicitons le fréquence 89,9 MHz pour nous permettre de bien
desservir notre public cible dans une vaste région regroupant l'Outaouais et
l'est ontarien. La puissance demandée nous permettrait de bien couvrir
l'ensemble de ces territoires francophones.
3710 La qualité de service pourra faciliter la présentation d'un produit qui
dynamisera la culture francophone régionale par des échanges entre les
différents milieux.
3711 Nous prévoyons également utiliser les ondes secondaires à des fins
éducatives par la création d'un service de transmission de données aux réseaux
scolaires de l'Ontario et du Québec. La couverture ainsi offerte permet
d'atteindre un plus grand potentiel d'autofinancement, la population visée
atteignant 450 000 francophones.
3712 Mme BARD: Pour aborder la question du financement, nous avons évalué nos
frais d'immobilisation à environ 750 000 dollars. L'essentiel de ces coûts
sont reliés à la composante de diffusion.
3713 Nous estimons les frais d'opération annuel entre 700 000 et
900 000 dollars. Les documents fournis présentent nos prévisions
budgétaires. Au début, nous croyons pouvoir nous appuyer sur des programmes de
création d'emplois pour les jeunes. Le financement local, les productions, les
partenariats et le financement de fondations privées compléteront le financement
provenant de la vente de temps publicitaire.
3714 Nous envisageons l'emploi de quinze personnes dont trois à la direction,
dix à la programmation, à la formation et à la technique et, finalement, deux au
marketing et à la vente.
3715 Lorsque nous avons élaboré la stratégie de financement de la station,
nous l'avons établie sur la base des recettes de vente publicitaire constituant
la source principale de financement des radios communautaires au Canada.
3716 Le financement des communautés et celui des gouvernements compléteront
dans une portion moins importante le financement des opérations régulières de la
station.
3717 M. DELORME: Nous insistons auprès du Conseil pour affirmer notre premier
choix en matière de financement. Nous demandons au Conseil d'établir, au moins
pour une phase initiale d'expérimentation, une radio non-commerciale pour les
enfants et les adolescents.
3718 Avec les derniers événements de la concentration de la radio francophone
sous une même entreprise, l'occasion est belle de demander une contribution
tangible à la programmation canadienne pour un soutien financier à la Radio
Enfant/Ado.
3719 Dans la mesure de nos moyens, nous chercherons d'autres sources de
financement que celui de la publicité par une politique de commandites, de
campagnes de financement, de contributions des institutions oeuvrant auprès de
l'enfance et d'actions éducatives. Notre défi est de diversifier les sources de
financement pour faire de la radio un outil pédagogique.
3720 Le bureau de direction de la Fondation Radio Enfant demande au CRTC
d'autoriser les entreprises de distribution et de radiodiffusion, tel Astral
Media, à contribuer à notre initiative. La Fondation Radio Enfant créée à cette
fin pourra gérer les fonds selon des règles établies par le Conseil.
3721 Mme OUELLETTE: Nous avons constaté que ce projet a une dimension
nationale et plusieurs éléments y contribuent.
3722 Remarquez que de nombreuses écoles francophones partout au Canada
pourront capter le signal par les nouvelles technologies de communication. Ils
pourront, par ce biais, fournir du matériel à la station.
3723 Nous envisageons avec réalisme que, d'ici quelques années, tous les
enfants du Canada auront le moyen de s'exprimer sur les ondes d'une radio locale
grâce à l'initiative de Radio Enfant/Ado.
3724 Merci beaucoup de nous avoir entendus.
3725 Nous sommes maintenant disposés à répondre à vos questions
3726 LA PRÉSIDENTE: Bienvenue à vous tous et merci, Madame Lalonde et vos
collègues.
3727 Je passe la parole maintenant au Conseiller Demers.
3728 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la Présidente.
3729 Bonjour, mesdames, messieurs.
3730 Alors les enfants vous ont envoyés au CRTC ce matin.
--- Rires / Laughter
3731 M. DELORME: On a un mandat clair.
3732 CONSEILLER DEMERS: Ils doivent vous écouter.
3733 Juste deux ou trois questions sur votre présentation verbale. La
première c'est vraiment pour se situer et ensuite je vais tomber dans le
scénario.
3734 Vous parlez qu'à certaines périodes, surtout le matin, ça nécessitera
une plus grande contribution du personnel de la station.
3735 Pouvez-vous expliquer ce que cela peut comporter?
3736 M. DELORME: Oui, certainement. Donc on va toujours se concerter pour
savoir qui va plonger en réponse à vos questions, mais disons que ça fait
l'objet de nombreuses discussions au comité d'implantation.
3737 On a rappelé dans ces discussions-là notre orientation générale
fondamentale du projet qui est celle de la participation des enfants et des
adolescents à toutes les périodes de la journée de la radio. Donc ce sont eux
qui vont avoir le micro et non pas les adultes et les plus vieux, les jeunes de
18 à 30 ans.
3738 Donc on s'est posé la question à savoir comment on organiserait ça le
matin à un période où on doit se lever assez tôt pour produire les émissions. On
pense à l'émission, par exemple, "De six à neuf heures". C'est évident que cette
émission-là va être encadrée plus étroitement par notre équipe de production,
notre équipe de permanents, mais encore là pour faire participer les enfants et
les ados, notamment, qui pourraient contribuer à la production d'émissions.
3739 Là on pense, par exemple, à des équipes qui pourraient être constituées
et qui, à tour de rôle, viennent à la station pour faire les différentes
composantes de l'émission du matin : lecture de bulletins de nouvelles,
lecture des informations utiles le matin pour démarrer notre journée, des propos
des enfants qui ont été collectés par des équipements mobiles, par exemple,
comme les compact-discs et tout. Donc l'équipe de permanents va faire en sorte
de faciliter plus étroitement la contribution des enfants à cette période-là,
mais on pense que ça serait plutôt les adolescents à cette période-là qui
pourraient contribuer.
3740 Donc un peu à la manière dont les parents accompagnent leurs enfants sur
la patinoire à cinq heures du matin pour une pratique de hockey, on imagine
qu'il y a des parents qui pourraient accompagner leurs enfants pour faire leurs
émissions de radio à cette période-là de la journée, et après ça l'enfant soit
s'en va au parc pendant l'été pour s'amuser ou s'en va à l'école à sa période
normale.
3741 CONSEILLER DEMERS: Donc à tout moment de la journée ce sont des enfants
ados qui sont au micro.
3742 M. DELORME: A tout moment de la journée et pendant toute l'année ce sont
des enfants ados, et puis ça, dès le départ on l'a fait dans notre pratique en
mars dernier, dès le départ instaurer ça comme une pratique fondamentale. Ce
sont les enfants et puis on ne glisse pas trop facilement vers laisser la parole
aux adultes et tasser les enfants. Donc on en veut comme une règle intouchable,
inviolable.
3743 Ce sont les enfants, les ados qui ont le micro.
3744 CONSEILLER DEMERS: Merci.
3745 Un autre sujet que vous avez touché dans votre présentation ce matin sur
la structure et la gestion, et sur un point particulier.
3746 Il est indiqué que vous avez une proposition de financement qui est à
l'étude par des fondations privées et différents paliers de gouvernement.
3747 Ma question est simple. Ce qui se retrouve en dessous de cette état de
faits n'est pas quelque chose qui se retrouve dans votre demande ce matin?
3748 M. DELORME: C'est-à-dire que dans notre demande en janvier, parce qu'on
a présenté notre dossier en janvier et depuis ce temps-là on a fait beaucoup,
beaucoup de travail, notamment une diffusion à travers le Canada de 52 écoles
qui ont fait une diffusion locale en mars passé. Donc il y a eu beaucoup de
chemin de fait et puis ça nous a permis de faire des contacts, autant politiques
qu'auprès de compagnies, de firmes.
3749 On a des dossiers ici qu'on pourrait vous fournir à titre confidentiel
qui exposent clairement les demandes qui sont actuellement à l'étude dans les
différents paliers gouvernementaux et dans des fondations privées et auprès de
firmes, notamment auprès de -- on va en parler tantôt -- la compagnie
Astral Média.
3750 Donc il y a eu des approches, et ces dossiers-là, des dossiers fermes,
des demandes fermes complètes, sont à l'étude.
3751 Pour le gouvernement, c'est évident, on nous l'a dit dès le départ et
puis on a parlé même à plusieurs ministres fédéraux, il n'est pas question qu'on
ait aucune indication sur leur participation tant qu'il n'y a pas une décision
du Conseil. Le Conseil étant considéré comme une instance quasi-judiciaire,
il n'y a aucune intervention politique, gouvernementale qui est permise
avant qu'il y ait une décision.
3752 Donc le préalable, c'est une décision pour qu'il y ait une contribution,
une indication du gouvernement fédéral d'appuyer cette initiative-là.
3753 CONSEILLER DEMERS: Merci.
3754 M. DELORME: Et c'est la même chose pour la fondation privée qu'on a
contactée, parce que quand ils donnent une réponse, un oui ça veut dire un
engagement ferme et c'est une déduction dans leur budget. Donc cette réponse
positive ne peut pas nous être donnée tant qu'évidemment on n'est pas garantis
de pouvoir réaliser l'opération avec l'obtention d'une licence.
3755 CONSEILLER DEMERS: Merci.
3756 Et un autre point. Je pense que ce sera le dernier sur votre
présentation.
3757 La population visée de 450 000 francophones dans la région. On y
reviendra en détails, mais je veux un aperçu. En relation avec votre projet,
Enfant/Ado, quelle est la relation entre ce chiffres de 450 000
francophones et les enfants à qui vous voulez parler par votre radio?
3758 M. DELORME: Bon. Le 450 000 a été identifié à partir non pas des
cercles théoriques qui ont été soumis par l'ingénieur, mais plutôt par un test
sur le terrain parce qu'on va avoir à peu près la même puissance que la radio de
Radio-Canada -- et puis on va être d'ailleurs situés dans leur antenne, à
la même hauteur -- donc la qualité du signal va être semblable. Le signal
de Radio-Canada se reçoit de Pembroke jusqu'à Hawkesbury, à Kingston jusqu'à
Maniwaki. Donc ça c'est l'aire de rayonnement de notre signal malgré que le
cercle théorique ne nous permet pas d'envisager ça.
3759 Donc c'est avec cette population-là qu'on travaille. Ce sont ces
commissions scolaires -- cette population-là -- qui nous ont
interpellés et qui veulent que la radio desserve ce milieu-là. Donc nous on va
s'adresser à cette population-là, et non pas juste s'adresser, mais on va
travailler avec eux.
3760 C'est-à-dire que s'il y a l'école de Casselman qui demande à faire une
production, on va aller avec nos unités mobiles là-bas travailler et on va faire
une diffusion en directe de l'école de Casselman. La même chose à Montebello, la
même chose à Pembroke. Pembroke a fait une diffusion la semaine dernière, et il
y a une autre école qui va le faire la semaine prochaine. Donc on va travailler
avec tout ce milieu qui est desservi, qui est rejoint par le signal de la
radio.
3761 CONSEILLER DEMERS: Alors par opposition peut-être à une radio
commerciale qui prendrait ce chiffre-là comme étant une masse possible
d'auditeurs, vous c'est le terrain dans lequel, ou sur lequel, vous allez
travailler, mais pour rejoindre les enfants.
3762 M. DELORME: Exactement, les enfants et les parents, évidement, parce
qu'on présume que les parents vont être intéressés par ce que les enfants vont
dire -- on l'espère -- mais c'est avec ces enfants-là qu'on va
travailler. Il y a un festival à Notre-Dame-de-la-Salette cet été, un festival
jeunesse. Ils nous ont contacté pour qu'on puisse aller travailler avec eux.
Mais ça va être multiplié par cent exemples ce type d'interventions qu'on va
faire sur le terrain qui met en valeur la contribution des enfants et des
adolescents.
3763 M. PAULHUS: Et si je peux rajouter une chose, c'est que le chiffre de
450 000 personnes ce n'est pas un chiffre qu'on va aller présenter à des
annonceurs. C'est un chiffre de gens avec qui on veut faire de la radio, pour
qui on veut faire de la radio, et avec qui on veut faire de la radio.
3764 CONSEILLER DEMERS: Merci.
3765 En fait, j'avais une autre question générale aussi. C'est vers la fin,
page 9, impact national. Encore là c'est pour avoir les grandes lignes de ce que
vous voulez entendre.
3766 Alors vous dites -- je tronque un peu votre phrase -- que
:
"... de nombreuses écoles francophones partout au Canada pourront capter le
signal par les nouvelles technologies de communication. Ils pourront, par ce
biais, fournir du matériel à la station".
3767 Est-ce qu'on parle de l'Internet là?
3768 M. DELORME: On parle d'Internet, mais on parle aussi de satellite. Vous
savez qu'en mars dernier notre signal, ici dans la capitale, a été retransmis
par le système de CANARIE, c'était une gracieuseté, et puis c'était une bonne
qualité du signal. C'était repris -- donc on sait l'envergure des réseaux.
Donc ç'a été capté un peu partout et on a eu beaucoup de réactions,
curieusement, d'un peu partout à travers le monde qui ont réagi à la production
des enfants.
3769 Donc on va reprendre ça, cette pratique, c'est évident, puis on va avoir
des collaborations d'instances gouvernementales pour nous permettre ça, d'autre
part par satellite. Donc on a approché à titre de vérification les compagnies
qui retransmettent les signaux, soit les compagnies privées comme ExpressVu,
Star Choice, mais aussi CANCOM pour connaître l'intérêt qu'ils auraient à
retransmettre notre signal.
3770 Étant donné l'originalité du service qui n'existe pas actuellement et
qui répond à un besoin de service spécialisé, ces firmes-là nous ont dit
qu'elles seraient intéressées à retransmettre notre signal, évidement si on
l'amenait à l'endroit où ils envoient ça aux satellites, donc ça veut dire
Montréal ou Toronto mais, oui, on va le faire et puis ça va être retransmis donc
par satellite. Ça c'est la première technique impact canadien.
3771 Donc l'enfant de l'école du Cheval blanc, par exemple, à Whitehorse
pourrait capter notre signal, soit par le satellite ou l'Internet, et d'ailleurs
ç'a été fait beaucoup parce que ce qu'on a fait en mars dernier on diffusait
deux watts. Il n'y a aucune école ici dans la région qui pouvait capter notre
signal.
3772 Alors de quelle façon ont-ils pris notre signal? Par l'Internet. Alors
ils branchaient l'ordinateur dans la classe au lieu d'avoir la petite radio,
c'était l'ordinateur qui retransmettait le signal. Donc ça va être la même chose
comme ça. L'école de Whitehorse pourrait être branchée soit sur l'Internet ou
soit par le satellite, prendre notre signal, et est intéressée d'apporter une
contribution à ça. Donc ils nous envoient ça, ils nous contactent par Internet,
puis ils disent, "Nous autres on veut faire une petite chanson. On veut faire
une contine du Cheval blanc".
3773 Donc ils nous envoient ça soit par le courrier sous forme compact,
mini-disque, ou par Internet format MP3. Nous autres on retravaille ça et on
remet ça dans la programmation, et le lendemain les jeunes de Whitehorse ils
écoutent leur chanson. Ça c'est le premier impact technique.
3774 Mais l'autre impact plus important encore c'est l'exemple. Ç'a donné des
idées à du monde, cette histoire-là. On a commencé à l'école en 2000 -- à
une école. L'année passée on était 52, l'année prochaine on peut être facilement
une centaine d'écoles à travers le Canada qui font un exercice semblable.
3775 Assez rapidement on présume qu'il va y avoir 200-300 écoles par année, à
la suite de l'exemple ici, qui vont reprendre cette même démarche dans leur
milieu, soit faire un exercice à court terme, à un moment donné une journée ou
deux, ou soit carrément vous proposer d'établir dans leur milieu une radio
enfant, à l'exemple ce de que nous allons faire. Et ça c'est un autre impact
canadien, et c'est ce qu'on a soumis au gouvernement fédéral et c'est ça qui a
intéressé.
3776 Mme LALANDE: Si je peux me permettre pour compléter. Lorsqu'on a fait le
tour pour vérifier les appuis du milieu, on parle du monde scolaire, mais autant
du monde municipal, que ce soit via les maisons de jeunes, via les garderies,
via tout ce qui existe en terme de jeunesse, on est arrivés, on nous disait que
c'est un besoin. Souvent les jeunes y avaient déjà pensé via les maisons de
jeunes, par exemple, mais ne savaient pas trop comment s'y prendre.
3777 Alors on arrivait pour eux un peu comme une porte de salut. On était
présents aussi lors de colloques provinciaux, internationaux, où on présentait
le projet de Radio Enfant, et encore là il y a des liens qui s'établissaient,
par exemple, avec d'autres radios communautaires, ou d'autres radios qui
disaient, "Mais c'est extraordinaire. On n'a même pas pensé laisser une place
pour les jeunes lors de la diffusion de notre programmation. Alors si vous
partez quelque chose, nous de notre côté on préfère un lien et garder une
planche, un horaire de deux ou trois heures par jour pour les jeunes dans ces
radios-là". Par exemple, aux Iles de la Madeleine c'est ce qu'ils nous
mentionnaient.
3778 Alors cette contamination, si on peut dire, on l'a vécue jour après jour
autant au niveau des écoles que dans les milieux municipaux qu'un peu partout.
Et ça aussi c'est un indice, à notre avis, incroyable sur l'impact et l'intérêt
que suscite la Radio auprès de la population.
3779 CONSEILLER DEMERS: Merci.
3780 Maintenant, je vais revenir à des questions où vous allez nous
reconnaître.
--- Rires / Laughter
3781 CONSEILLER DEMERS: Mais peut-être pour vous donner les thèmes que je
vais toucher. La première préoccupation dont on veut discuter c'est :
Est-ce que Radio Enfant peut produire 120 heures de programmation par semaine?
L'autre question : Quelles ententes existe-t-il entre Radio Enfant et les
groupes scolaires impliqués? Est-ce que le requérant détient le financement
nécessaire pour les frais de démarrage? Existe-t-il une demande suffisante pour
ce service? Est-ce qu'un radio communautaire est la meilleure méthode pour
poursuivre les buts de la Fondation Radio Enfant?
3782 Trois autres sous-questions, si vous voulez, qu'on pourra toucher.
Est-ce que le requérant/la requérante peut satisfaire des auditoires aussi
diversifiés? Est-ce que le requérant va pouvoir réaliser les revenus nécessaires
pour soutenir ses opérations? Et est-ce que cette demande présente la meilleure
utilisation de la fréquence?
3783 Alors voici le voyage auquel je vous invite, et je vais suivre une
méthode que vous connaissez bien, la méthode pédagogique de ne pas identifier
celui qui va répondre. Vous vous organiserez entre vous.
3784 Alors voilà. Nous commençons par les 120 heures. Alors dans votre
requête, ça vous va ce cheminement-là?
3785 M. DELORME: C'est excellent.
3786 CONSEILLER DEMERS: De toute façon il y a une période à la fin où vous
pouvez répondre aux questions dont il n'a pas été question.
--- Rires / Laughter
3787 M. DELORME: On en a plusieurs pages.
3788 CONSEILLER DEMERS: Dans votre requête, vous proposez de diffuser 122
heures par semaine de programmation, dont 120 heures produites par la
station.
3789 Alors la première question. Pouvez-vous préciser quelle sera la
proportion d'émissions originales par rapport aux émissions en reprises?
3790 M. DELORME: Ça va être essentiellement, je dirais, à 95 pour cent des
émissions originales, très peu de reprises. Quand il va y avoir des reprises,
c'est pour la valeur de l'émission. Tantôt je pourrai vous faire entendre une
dramatique radiophonique qu'on a réalisée et qu'on a reprise à plusieurs
reprises, diffusée à plusieurs reprises parce que vraiment c'était une qualité
d'émission remarquable. L'essentiel de la programmation va toujours être
original.
3791 Votre question -- et là j'aimerais que mes collègues aussi
interviennent à ce niveau-là -- du 120 heures. C'est curieux parce que la
première fois que j'ai parlé à l'école de ma fille, à l'école du Grand-Boisé de
faire de la radio, au début je suis arrivé avec une idée de dire qu'on pourrait
faire, par exemple, tant d'heures -- je suis arrivé avec une exagération de
cinq, six jours de radio à l'école de 300 enfants.
3792 Les gens ont dit, "Es-tu sérieux? Cinq, six jours, c'est beaucoup".
Alors on a réduit ça à quatre jours. On a fait jeudi, vendredi, samedi,
dimanche, une école de 300 enfants, et puis de 12 heures par jour. Donc les
enfants ont réalisé d'un seul trait, quatre jours, 48 heures de radio.
3793 Au terme de cet exercice-là on a fait un petit sondage, et quelle a été
la réaction des enfants? Ils ont dit, "Hé, on aurait aimé ça en avoir plus". Les
parents ont dit, "C'est assez", et les enseignants ont dit, "C'est un peu trop
là, c'est beaucoup".
--- Rires / Laughter
3794 M. DELORME: Mais les enfants auraient voulu en faire plus. Ils auraient
voulu vraiment. Et ç'a été la découverte encore cette année. Quand on a fait
l'expérience, il y a eu treize écoles qui ont fait l'expérience ici dans la
région, 52 à travers le Canada. Les contribution des enfants, d'abord il faut
dire que ces treize écoles-là il y a eu à peu près 3 000-4 000 enfants
qui ont participé. Le résultat de ça c'est que les enfants arrivaient pour une
période de deux, trois minutes à la radio. C'est un petit peu court pour les
enfants de faire cette contribution-là. Donc ils voulaient en faire plus.
3795 Donc les enfants, notre groupe, notre population de jeunes, d'enfants,
veulent participer. Il s'agit juste de savoir comment tu vas t'organiser pour la
faire cette contribution-là. On a le bassin. On ne leur a jamais donné le micro.
Ils sont capables de le faire. C'est juste une question d'organisation, commet
tu t'organise pour faire cette rotation de contributions.
3796 La façon de le faire c'est que les technologies nous le permettent. Les
technologies téléphoniques, les communications avec les COMREX qui sont
maintenant disponibles à peu de frais. On peut faire une émission de très bonne
qualité de "broadcast" de Montebello à ici et les gens ne s'apercevront pas
qu'ils ne sont pas dans le studio central ici. On va avoir une unité mobile
là-bas, mais quand l'unité mobile va être à Montebello, ils vont vouloir faire
deux, trois, quatre journées de suite parce que les enfants veulent en
faire.
3797 Le seul problème auquel on est confrontés c'est qu'on dit, "Tu n'as pas
plus de temps que ça parce qu'il y a trop de monde en arrière de toi". Vous avez
vu la ligne d'enfants en arrière du micro. Combien de temps ont-il eu? Dix,
quinze secondes. Ils auraient voulu avoir trois, quatre minutes. Ma fille elle
me dit, "Moi je veux faire une heure d'émission toute seule".
3798 Mme LALANDE: Je pourrais peut-être mentionner aussi que dans chacun des
milieux avec lesquels on va travailler, c'est qu'il va y avoir des structures de
concertation où on va retrouver des représentants du monde municipal, du monde
scolaire, des organismes à but non lucratif, et ces concertations, ces
structures de concertations-là, vont travailler dans leur milieu à mettre en
place des programmations sur Radio Enfant et ils vont être chapeautés,
évidement, par l'ensemble du projet de radio. Mais ça va être ça, entre autres,
la force du projet. C'est qu'il va y avoir de ces structures-là un peu partout
dans les différents milieux qui vont assurer une programmation et, évidement,
les écoles aussi -- on va revenir avec le lien scolaire tantôt -- qui
est aussi une stabilité et un enracinement de ce projet-là par la participation
de l'ensemble de ces écoles-là, des enseignants et des parents qui gravitent
autour du milieu scolaire.
3799 M. FAUBERT: Si je peux me permettre d'ajouter par rapport à
l'organisation de ces structures-là dans les milieux. A la page 3 on a spécifié
qu'on aurait besoin de la participation active des parents dans le service qu'on
veut promouvoir dans les écoles, par exemple.
3800 Un exemple parfait au niveau de Gatineau dans une école. On est allé
chercher l'implication de huit parents pour former un comité de gestion de la
radio de notre école, et à ce moment-là ces parents-là pouvaient nous aider au
niveau de la formation, au niveau technique, au niveau aussi du développement de
contenu auprès de certains enseignants qui avaient besoin d'un support.
3801 Alors c'était vraiment une façon de vraiment encadrer la structure de ce
comité, si on veut, de concertation de notre école, et ça serait ainsi dans tous
les milieux scolaires, dans tous les milieux de clubs de vacances qui voudraient
participer à l'activité. Donc ces mini-structures ce concerteraient ensemble
pour pouvoir ensuite élaborer un plan de programmation de la radio.
3802 CONSEILLER DEMERS: Alors je parle à une et plusieurs personnes qui
connaissent -- d'avoir assisté du micro. Alors vous me dites que, admettons
que le premier jour si vous aviez dix heures de programmation, il y aurait neuf
heures qui seraient en direct, sur 90 pour cent
3803 M. DELORME: Même plus que ça.
3804 CONSEILLER DEMERS: Ou qui seraient non-enregistrées dans le sens
de --
3805 M. DELORME: En direct, exactement. Et aussi, il va y avoir une partie,
par exemple, pendant les périodes de la matinée où il y a peu d'enfants, ils
sont à l'école, et tout ça, il va y avoir une période musicale avec des
insertions de contenu qu'on a été chercher auprès d'enfants.
3806 Par exemple, on pense à un créneau de neuf heures à 11 h 30 pour les
tout-petits qui sont de l'âge préscolaire et première année et deuxième
année.
3807 Là on va avoir des captations dans les classes pour parler, que l'enfant
nous raconte des choses, et tout ça, donc il nous lit une histoire et tout. Ces
captations-là on va les insérer dans la programmation pour faire entendre soit
le propos de l'enfant et tout ça. Donc il va y avoir des périodes de montages,
mais ça va passer de l'un à l'autre avec ces contributions-là, et ça va être
fait en direct, ça ne sera pas des reprises d'émissions, mais ça va être des
produits qu'on a fait avec les enfants glissés dans la programmation avec les
logiciels de gestion de la programmation.
3808 Le midi, par exemple, ce qu'on pense faire c'est relier les studios des
écoles secondaires. Les écoles secondaires ont, pour la plupart, des studios de
radio étudiante. On a examiné ce qui se passait et il y a, pour la plupart, un
besoin de mise à jour des équipements dans ces studios. Mais ça fait partie des
budgets, on va faire une mise à jour de ces équipements et puis les étudiants,
par exemple, de Nicolas Gatineau pourront faire la journée du mardi. Le
lendemain ça pourrait être l'école De la Salle, après ça ça pourrait être
l'école ici à Hull, et ainsi de suite. Donc les écoles secondaires vont être
appelées à faire le quart de l'émission du midi en direct de leurs studios, avec
un format établi par, évidement, l'équipe, le comité de programmation. C'est sûr
que tu passes le bulletin de nouvelles, après ça on s'en va aux nouvelles
culturelles, nouvelles sportives, et c'est l'équipe de l'école qui produit cette
émission-là dans le format qui aura été fixé.
3809 Après ça on retourne à une période musicale en après-midi pour laisser
terminer les enfants leur journée scolaire, et là quand on retourne -- par
exemple on disait hier que la période de retour de l'école commence à deux
heures en Ontario -- à 2 h 30, trois heures, là on commence un autre type
d'émission qui accompagne les enfants à leur maison avec des contenus et des
équipes qui viennent soit en studio ou soit dans leur école faire des
productions, ou soit qu'on a une unité mobile à un endroit et là cette
journée-là on fait en direct de telle école.
3810 Ça c'est pour les écoles secondaires, mais les écoles primaires, on va
reprendre un peu la démarche qu'on a utilisée cette année où on installe pendant
une journée à l'école l'unité mobile. Alors ça on présume qu'à partir de janvier
ça va être très intense jusqu'au mois de juin parce que ça va prendre la période
de septembre à janvier pour se préparer, mais l'école à un moment donné --
comme l'école Jeanne-Sauvé, par exemple, à Orléans -- dit, "Nous autres on
est prêts à faire deux jours entre tel jour et tel jour au printemps", l'unité
mobile se retrouve sur place et toute la journée on diffuse en direct de l'école
Jeanne-Sauvé. Donc il va y avoir différentes sortes de contributions, mais le
plus souvent possible on laisse la parole aux enfants et on fait du direct.
3811 En soirée, ça va être des clubs radio qui vont être créés et les équipes
vont venir à tour de rôle faire leurs émissions dans des formats qu'on aura
déterminés au comité de programmes et qui vont respecter, évidement, la promesse
de réalisation, et les jeunes dans ce cadre-là vont venir faire la
production.
3812 On veut en soirée, par exemple, avant que les tout-petits s'en aillent
au dodo, faire une période de lecture. Donc il va y avoir une période de
lecture. Au début ça va être des gens qui vont nous ramener de l'auditoire, des
vedettes et tout ça, et assez rapidement on va aller vers les
tout-petits -- et les adolescents qui vont lire des contes et des parents
qui vont lire des contes pour les enfants.
3813 Donc en gros c'est notre -- mais on va faire le plus en direct
possible, jusqu'à onze heures, minuit, et après ça on va aller sur
l'automatisation pour la nuit.
3814 CONSEILLER DEMERS: Alors c'était vraiment le fond de ma question. La
qualité du service FM permet certainement de se préparer, de pré-enregistrer.
Alors c'était vraiment ma question.
3815 Alors vous arrivez à seulement 10 pour cent qui serait vraiment de
la reprise.
3816 M. DELORME: Oui, oui.
3817 CONSEILLER DEMERS: Je dois prendre ce que vous dites.
3818 M. DELORME: Ça c'est le maximum parce qu'on ne veut pas jouer là-dessus.
La reprise présume qu'on a personne pour faire l'émission en direct, mais il y a
tellement de gens qui veulent en faire qu'il y aura peu de reprises. Comme dans
les radios communautaires il y a peu de reprises. Il y a tellement de gens qui
veulent faire de la radio et qui s'alignent pour faire des propositions de
formats d'émissions qu'il y aura peu de reprises.
3819 CONSEILLER DEMERS: Et le pré-enregistrement, vous avez touché à ça.
Est-ce que c'est assez précis ce que vous me dites? C'est qu'il y en aura du
pré-enregistrement ou ce sont des morceaux de pré-enregistrement? Enfin, de six
heures à 18 heures, y a-t'il du pré-enregistrement?
3820 M. PAULHUS: Il y en aura sûrement puisque lorsqu'on est allés faire les
écoles en mars dernier, les classes de maternelle étaient toutes
pré-enregistrées parce qu'on se sentait peut-être pas à l'aise de mettre des
enfants de si jeune âge en direct à la radio, avec le stress et tout ce que ça
peut apporter. Donc la pluparts des écoles s'étaient munies de mini-disques, une
petite enregistreuse sur disques laser. On peut aller faire une captation, aller
enregistrer une classe à trois heures de l'après-midi pour la passer le
lendemain matin, et ça ne sera peut-être pas du direct avec des gens au micro,
mais ça sera de la programmation nouvelle. Ça ne sera pas une reprise.
3821 CONSEILLER DEMERS: Je n'ai pas sorti votre horaire, mais mettons pour ce
qui est des très jeunes enfants, c'est combien d'heures dans la journée de
radiodiffusion?
3822 M. DELORME: Pour les jeunes, les tout-petits, on pense à la matinée, où
les plus grands et tout le monde sont à l'école et ils travaillent fort. J'ai
remarqué que dans les classes -- la maternelle, première -- après neuf
heures, quand les enfants sont rentrés vers huit heures, après neuf heures ça
commence à faire des activités plus matérielles. On dessine, on colorie, on
découpe, on fait des activités, et là sachant qu'à la radio on puisse entendre
du matériel approprié, bien là on passe du matériel justement approprié --
chansons, contines, musique surtout acoustique pour créer une atmosphère.
3823 Il y a beaucoup de musique qui s'est créée récemment qui est adaptée aux
enfants pour leur permettre de -- on pense à Mozart, par exemple, pour les
enfants, ce type de musique-là, avec des petits propos d'un enfant qui jase à un
moment donné, qui raconte son histoire sur son lapin, qu'il y ait une histoire,
donc entendre les sons d'enfants. Et les enfants vont écouter ça. Si c'est
approprié et ça respecte l'enfant, on présume que les enseignants avec le petit
récepteur dans la classe pourront mettre ça en sourdine en arrière et
accompagner les enfants dans leurs activités.
3824 M. PAULHUS: Si je peux ajouter à ça, c'est ce que je sais que dans les
garderies au Québec, dans les centres de la petite enfance, les enfants qui sont
là jusqu'à cinq ans, la plupart du temps une radio est allumée pour qu'on ait de
la musique, pour que les jeunes puissent jouer avec un fond sonore.
3825 Pour l'instant, évidement, c'est de la musique surtout classique parce
qu'il n'y a pas de services aux enfants, mais au CPE, le centre de la
petite-enfance, à l'Université de Hull, où ma fille est, je sais que tout le
personnel nous a écouté le temps qu'ils pouvaient nous capter au 89,9 pendant le
mois de mars.
3826 Ils ont embarqué. Ils aimeraient évidement qu'on aille faire les
captations dans leurs locaux. On pourra le faire éventuellement, mais c'est pour
montrer l'engouement, si on veut, du préscolaire même pour ce type de radio et
de média-là.
3827 CONSEILLER DEMERS: Est-ce qu'on pourrait résumer sur trois points très
rapidement?
3828 Il y aura combien de proportions ou d'heures dans une journée qui sont
des reprises? Combien d'heures ou de pourcentage qui seront pré-enregistrés et
est-ce que ça variera au cours de l'année? Êtes-vous capables de synthétiser
parce que, comme vous le savez, nous ça doit être évalué.
3829 M. DELORME: Disons que si on va de six heures à minuit le soir, disons
qu'il y aurait une heure qui pourrait être une reprise de la journée. On pense
plutôt à la dernière heure de la soirée. S'il n'y pas d'ados qui sont là en
studio pour compléter la programmation, on fait des reprises. Disons une heure
par jour maximum de reprises.
3830 Des pré-enregistrements, là il peut y en avoir dans des périodes, comme
on disait tantôt, où les enfants ne sont pas mal tous à des activités --
occupés à l'école -- et ça ne se fera pas pendant l'été, parce que pendant
l'été les enfants -- on va être au parc, dans l'activité, on va être dans
le centre culturel, et tout ça, on va faire des émissions en direct. L'été ça ne
sera pas nécessairement ça. On pense à la période scolaire. Il peut y avoir une
période où on a plus du contenu enregistré qui s'adresse aux petits.
3831 Là le restant de la journée ça va être du direct et ça va être les plus
grands, les adolescents, qui soit à un moment s'adresse à des plus petits, mais
là ils ont été chercher du contenu pour les plus petits, mais ce sont eux qui
font la mise en ondes pour les plus petits. Donc le restant de la journée ça va
filer avec du direct toute la journée.
3832 CONSEILLER DEMERS: Merci. Je vais passer à un autre point.
3833 Selon votre demande, vous comptez sur un personnel d'environ dix
personnes, et vous en avez parlé tout à l'heure. Est-ce que ces emplois sont
rémunérés?
3834 M. DELORME: Oui, évidement. On parle d'une quinzaine parce qu'on a
figuré notre personnel à quinze personnes. Ce sont des emplois rémunérés
évidement, et ce sont des emplois qui vont pour la plupart être adressés à des
jeunes. Quand on pense à des jeunes, ce sont des jeunes de 18-30 ans qui sortent
de formation dans ce secteur-là et on a un bassin de jeunes qui sortent soit de
la Cité collégiale ou soit du CÉGEP de l'Outaouais dans ce domaine-là. Donc ce
sont ces jeunes-là qui vont être appelés à travailler et qui va être formé pour
faire faire de la radio, et non pas faire de la radio. Tu ne t'en vas pas au
micro puis tu ne vas pas faire l'émission. Tu vas faire faire l'émission par des
plus jeunes, tu vas leur montrer comment faire et ça ton rôle.
3835 Alors là on choisit quelqu'un de spécifique qui a besoin d'une qualité
supplémentaire à celle de formation en production radio, mais c'est aussi une
formation de qualité de pédagogue et comment tu transmets ta connaissance à des
plus jeunes pour qu'eux puissent prendre le micro, et retiens-toi, ne vas pas au
micro, tu laisses l'autre parler au micro.
3836 CONSEILLER DEMERS: Et la Cité collégiale a-t'elle été approchée?
3837 M. DELORME: Oui. On a eu une rencontre avec le directeur du secteur
radio et on a parlé de nombreuses collaborations, oui, autant techniques que
professionnelles. Aussi au niveau du CÉGEP de l'Outaouais qui est spécialisé
dans le domaine des télécommunications, et là il y a du personnel qui pourrait
nous être utile pour justement détendre la radio -- décentraliser la radio
sur le territoire, et nous faciliter nos communications entre les différents
coins de la région.
3838 CONSEILLER DEMERS: Et la responsabilité de tout ce personnel de
programmation entre six heures et 18 heures, qui assume?
3839 M. DELORME: C'est la direction générale de la station, et la direction
générale qui répond au conseil d'administration qui est élu par les membres de
la corporation. Mais c'est une direction générale qui, évidement, va avoir une
direction des programmes. On travaille comme dans toute radio communautaire,
donc avec une délégation de responsabilités.
3840 CONSEILLER DEMERS: Merci.
3841 Alors sur la participation des parents, associations, organismes --
vous en avez parlé -- des questions assez précises. Dans quelle mesure
avez-vous mis en place -- ou quelles mesures ont été mises en place afin de
vous assurer leur collaboration?
3842 Mme LALANDE: Alors je pourrais peut-être aussi englober le secteur
scolaire. Je vais parler d'une partie et on va pouvoir se partager cette
réponse-là.
3843 Dans la région de l'Outaouais, il y a une table -- la région de
l'Outaouais a le plus haut taux de décrochages, et je trouve important à cette
étape-ci de faire ce lien-là. Alors il y a un plus haut taux de décrochages
scolaires au Québec. Il y a une table, c'est une première au Québec, qui a été
formée, une table pour contrer l'abandon scolaire où on retrouve l'ensemble des
directeurs généraux des commissions scolaires qui y siègent, ainsi que
l'Université du Québec et le Collège de l'Outaouais. La commission Hull, Ville
en Santé siège aussi sur cette table-là, la commission que je représente.
3844 Lorsqu'on a présenté le projet de Radio Enfant/Radio Ado au sein de
cette table sur l'abandon scolaire, il y avait déjà certaines écoles qui avaient
vécu le projet, et je peux vous dire qu'il y a eu plus qu'un intérêt. Ç'a été
comme une réponse à de nombreuses questions parce que cette table-là veut mettre
sur pied des projets pour contrer l'abandon scolaire, et à l'avis de l'ensemble
de ces directions de commissions scolaires, le projet de Radio Enfant/Radio Ado,
est une des solutions à mettre en place dans les écoles pour aider les jeunes à
rester intéressés et motivés ce qui va faire en sorte qu'il va y avoir moins de
décrochages scolaires.
3845 Alors ce n'est pas moi qui le dis, c'est vraiment l'ensemble des
directeurs généraux et il y en a deux qui vont être ici la semaine prochaine
pour manifester leur appui.
3846 Alors déjà là on a un intérêt et une ouverture immense pour une
collaboration en tous points, et ce n'est pas juste une collaboration à
l'extérieur des heures d'école, mais c'est inclut dans le curriculum, dans la
programmation des programmes scolaires aux niveaux secondaire et primaire.
3847 Alors ça c'est une force incroyable que l'on a parce que quand on
connaît moindrement le milieu des écoles, on sait combien ça peut être difficile
d'y entrer. Les portes sont grandes ouvertes pour ce projet-là.
3848 L'autre chose -- je continue avec le Québec aussi -- c'est la
réforme scolaire. Mes collègues pourront en parler de façon plus approfondie. La
nouvelle réforme scolaire au Québec qui mise sur la réalisation de projets
concrets. Alors encore là les conseillers pédagogiques nous accueillent avec les
bras ouverts parce que le projet de Radio Enfant correspond en tous points à
cette réforme-là qu'on est en train d'installer, qui a déjà commencé au niveau
du Québec.
3849 Alors ça c'est un peu les appuis, et peut-être que Caroline ou Alain
pourraient compléter au niveau scolaire.
3850 CONSEILLER DEMERS: On est toujours dans les mesures mises en place.
3851 Mme BARD: Les collaborations, n'est-ce pas?
3852 Mme LALANDE: Est-ce que cette réponse-là répond à une partie de votre
question?
3853 CONSEILLER DEMERS: Oui, enfin vous dites ce que vous avez fait. C'est ce
qui m'intéresse.
3854 Mme BARD: D'accord.
3855 Alors je peux parler un peu de ce qui s'est fait en Ontario, et comment
on s'aligne.
3856 Les deux conseils de langue française de l'est ontarien on tout de suite
mis du personnel dans le projet pour appuyer la mise en ondes de Radio Enfant au
mois de mars. Nos directions d'écoles, nos conseils de parents, ont embarqué
pour assurer la mise sur pied du projet.
3857 Ça s'intègre dans nos curriculums. Alors c'est très facile de vouloir
s'y embarquer, et pour nous c'est un moyen incroyable de développement
d'identité culturelle de vivre notre langue. Trouver de la musique en français
pour beaucoup de jeunes était tellement incroyable, et ç'a impliqué tout le
monde de façon très, très active et on est prêts à s'engager en ce sens-là,
autant en ressources humaines qu'appuis matériels et le reste, et c'est très
clair que nos conseils sont là pour ça.
3858 Mme OUELLETTE: Si je peux enchaîner. Nous on a fait l'expérience à notre
école, à l'école Le Trillium, qui est située à Ottawa et je peux vous dire qu'au
niveau de l'implication des parents c'était absolument incroyable.
3859 Alors lorsqu'on a soumis le projet à notre école, les parents se sont
impliqués d'une façon volontaire et ils se sont engagés dans ce projet-là. Alors
je peux vous dire que pour avoir -- lorsque vous parliez comment on va
aller chercher l'implication des parents -- je peux vous dire qu'avec ce
projet-là c'est très facile de les attirer.
3860 Alors les parents embarquent. Ils veulent entendre aussi leurs enfants
parler et s'exprimer à la radio. Ils veulent les entendre communiquer en
français. Ils veulent entendre la musique, connaître les auteurs et les
compositeurs en français et l'expérience qu'on a eue à notre école ç'a été
absolument phénoménal pour ce côté-là de la culture francophone.
3861 Alors pour nous à notre école c'est certain que l'année prochaine on
veut embarquer. C'est un projet qu'on a soumis aussi à d'autres directions
d'écoles de notre conseil. Présentement on est trois écoles de notre conseil qui
ont embarqué dans ce projet-là du côté de l'Ontario, du côté public, et je peux
vous dire que l'année prochaine tout le monde veut embarquer. Alors c'est très
facile d'impliquer les gens.
3862 Ça fait boule de neige. Comme M. Delorme disait tout à l'heure,
cette année il y a peut-être dix écoles qui embarquent d'un certain conseil,
mais par la suite toutes les écoles veulent embarquer et tout le monde veut
s'impliquer le plus possible.
3863 Mme SAINT-PIERRE: J'aimerais rajouter quelque chose.
3864 Pour souligner le sérieux de la chose, la Commission scolaire des
Draveurs m'a libérée jusqu'à la fin de l'année pour m'occuper exclusivement du
projet Radio Enfant. Je suis enseignante en quatrième année. C'est moi qui ai
amené le projet à mon école. J'avais une stagiaire dans ma classe alors je
pouvais passer beaucoup de temps à préparer le projet, à informer les
enseignants, les enfants et les parents, puis lorsque ma stagiaire est partie,
mon directeur et moi on a fait des démarches pour avoir du financement. Le
projet s'appelle École orientante. C'est un projet qui favorise l'ouverture du
jeune sur son milieu, qui peut l'aider dans ses choix de carrière, ou ce qui
existe dans la vie à part l'école et puis vers quoi il peut se tourner.
3865 Donc la Commission scolaire des Draveurs m'a libérée jusqu'à la fin de
l'année pour m'occuper du projet.
3866 Également, j'ai eu l'occasion de siéger sur le conseil d'établissement
de mon école, et les parents veulent s'engager dans le projet. Les parents
étaient présents lors de notre journée de diffusion et ils ont tous participé à
l'élaboration de la programmation avec leurs enfants.
3867 Les petits de la maternelle qui ont fait des pré-enregistrements, la
raison est fort simple, c'est qu'à la maternelle bien souvent ils ne savent pas
encore lire, alors nous à notre école, à la maternelle, ils avaient choisi comme
thème, Mon coup de coeur. Donc les enfants devaient parler de quelque chose
qu'ils aimaient, qui leur tenait à coeur.
3868 S'ils étaient arrivés devant un micro en direct, ils auraient pu avoir
un trou de mémoire, ils auraient pu avoir de la difficulté à s'exprimer. Donc
ils ont pratiqué ce qu'ils allaient dire à la maison avec leurs parents, puis
ensuite à l'école ils l'ont pré-enregistré et quand ç'a passé à la radio ça
avait de l'allure mais ils parlaient quand même de ce qu'ils voulaient vraiment
dire.
3869 Mme LALANDE: Pour maintenir dans ces structures-là, puis dans la
croyance des organismes partenaires au projet, il faut dire que les villes de
Hull, Aylmer, Gatineau ont déjà mis de l'argent pour qu'on tente d'obtenir la
fréquence, pour nous encourager à travailler sur le projet.
3870 Moi je suis coordonnatrice de la commission Hull, Ville en Santé qui
relève du Conseil municipal de la ville de Hull. J'ai été libérée pour
travailler sur ce projet-là. Ils ne m'ont pas libérée pour dire, "Va chercher la
fréquence et puis ensuite reviens à tes dossiers", mais bien parce que dans ces
communautés-là, il y a toute une problématique, si on veut, avec les jeunes,
entre autres, les adolescents. Il y a une étude qui a été faite l'an dernier à
Hull auprès de 2 000 jeunes où 70 pour cent d'entre eux nous disent, "On n'est
pas informés et l'information on va la chercher auprès de nos amis", et les amis
ne sont pas informés. Ce ne sont pas les postes de radio qui les informent
présentement. Donc quand on leur a parlé de ce projet-là, il y a eu un
engouement incroyable.
3871 Il y a une commission jeunesse qui est formée aussi, qui a été élue, et
qui représente les jeunes dans les différents quartiers de la municipalité. Ce
sont vingt jeunes qui nous appuient à 100 pour cent et ils attendent aussi le
projet.
3872 Donc quand on dit qu'une municipalité met des sous d'abord, et
qu'ensuite reconnaît un projet comme celui-là, ce n'est pas parce qu'ils ont le
goût -- un matin ils se sont réveillés et ils ont dit, "Oui, c'est un beau
projet". Non. C'est que derrière eux il y a toute une population de jeunes avec
des structures, des maisons de jeunes, des organismes pour eux, qui ont un
besoin d'activités, un besoin de dépassement, et c'est que toutes ces
municipalités-là, ces élus croient que le projet Radio Enfant/Radio Ado peut
répondre à ce besoin-là dans la communauté. Alors ça c'est un impact
incroyable.
3873 Quand on vous parle de structure, ce n'est pas non plus des idées
lancées en l'air. Ce sont vraiment des forces dans la communauté.
3874 Juste pour terminer là-dessus, la Commission Hull, Ville en Santé c'est
un ensemble de partenaires du monde de la santé, de l'éducation, et du monde
municipal. Donc l'éducation c'est la Commission scolaire, l'université et le
Collège de l'Outaouais, la Régie régionale, le SLCS, la municipalité, des gens
d'affaires et des citoyens qui siègent. Ce sont des élus.
3875 Tous les gens autour de la table ont dit, "Nous on croit que ce
projet-là est important, mais au-delà d'y croire, c'est un besoin dans la
communauté et on l'appuie". Donc quand on parle d'appui, c'est ça. Ce n'est pas
juste un appui écrit et une bonne volonté. C'est un support une fois qu'on aura
obtenu la licence de la fréquence 89,9.
3876 M. PAULHUS: Si je peux me permettre d'ajouter une petite chose. J'ai
fait toutes les écoles à titre de technicien. J'ai été installer l'équipement,
j'ai fait la formation avec les enfants, sauf une école, l'école
Rapides-Deschênes à Aylmer, qui ont diffusé un dimanche et un lundi. On n'a pas
eu besoin d'être là. Je me suis rendu pour superviser un tout petit peu. Les
parents se sont occupés de tout.
3877 Il faut dire qu'un des parents quand même travaille à la station de
Radio-Canada, la Radio de Radio-Canada, mais ceci étant dit, tous les
professeurs et les parents se sont occupés des enfants, des journées de douze
heures, faut-il le rappeler, et un dimanche. Les familles en général sortent le
dimanche en famille. J'ai entendu des parents qui m'ont dit dans cette école que
ça les avait rapproché de leur enfant de participer comme ça à la Radio
Enfant/Radio Ado.
3878 Alors ça c'est une école où on n'a absolument pas été là, ou presque,
parce que les parents avaient tout pris en main avec les professeurs et leurs
enfants.
3879 Alors je pense que c'est un bon indicatif du lien qui peut se créer
entre parents, enfants et enseignants pour un projet aussi noble.
3880 Mme LALANDE: Peut-être un petit complément. C'est que c'est certain
qu'on vous parle de nos témoignages. C'est certain que nous, excepté Michel, ne
sommes pas des professionnels dans ce milieu-là. Ce qu'on connaît c'est ce qu'on
a vu, c'est ce qu'on a vécu puis ça c'est important de vous le communiquer aussi
parce que ce qu'on a vu ce n'est pas rien, loin de là.
3881 Notre mission ici aujourd'hui c'est un peu de vous permettre de
réaliser, de vous faire voir ce qu'il y a en arrière de ce projet Radio Enfant,
et grâce à cette fameuse expérience-là qu'on a pu vivre, on peut vous en parler
de façon très concrète. Alors c'est un peu la mission -- excusez-nous des
fois si on ramène ça dans notre quotidien, mais le quotidien à quelque part
c'est la "vraie vie", si on peut dire, et ce projet-là se rapproche vraiment de
cette réalité-là quotidienne que tout le monde peut vivre.
3882 Mme LATOUR: Oui, je voulais seulement ajouter que dans les milieux
communautaires aussi, le projet suscite un intérêt. Moi je travaille dans une
maison de jeunes avec des adolescents de 12 à 17 ans et on a des groupes aussi
de 8 à 11 ans, et lors du Salon du livre de Hull on a organisé comme un atelier
de radio à l'intérieur de la maison de jeunes pour laisser la chance aux
enfants, aux jeunes, qui n'ont pas pu en faire à l'école de la radio, de pouvoir
s'exprimer, et on a réussi à faire un trois heures de radio. On a eu une dizaine
de jeunes qui se sont impliqués pour faire la programmation pour réunir la
musique et puis ensuite de ça on a quatre jeunes qui ont fait trois heures de
radio. Ils ont travaillé extrêmement fort, et il faut noter que c'est à
l'extérieur de l'école.
3883 Donc les jeunes faisaient leurs devoirs en revenant de l'école dans
l'après-midi, vers trois, quatre heures, et quand la maison de jeunes ouvrait de
six à neuf heures on travaillait sur notre programmation pour la radio.
3884 Alors je crois que dans les milieux communautaires, comme les maisons de
jeunes, des regroupements dans les communautés, il y a la place pour ça.
Également, comme on parlait, l'été à l'intérieur des parcs pour des activités
spéciales aussi, la radio va avoir sa place.
3885 CONSEILLER DEMERS: Merci.
3886 Alors je vais passer à un autre sujet.
--- Rires / Laughter
3887 M. DELORME: On avait beaucoup à dire là-dessus.
3888 CONSEILLER DEMERS: Ce qui m'importerait, en plus de ce que vous avez
dit, c'est si vous avez des associations ou des organismes qui seront membres de
votre radio et que vous n'auriez pas nommés.
3889 M. DELORME: Qu'on n'aurait pas nommés.
3890 CONSEILLER DEMERS: Oui.
3891 M. DELORME: Disons que oui. D'abord il est prévu dans la structure de la
corporation Radio Enfant/Radio Ado qu'il va y avoir trois types de membres, des
membres associatifs : donc ados jeunes, fédérations de jeunes, commissions de
jeunes. Des membres institutionnels : commissions scolaires, écoles, Hull, Ville
en Santé qui est une institution. Ces organismes-là pourront aussi être membres.
Et le troisième type de membres ce sont des membres plutôt individuels, et là on
a choisi d'aller plutôt familial. Donc une famille s'achète une carte de membre
et les enfants et tout le monde peuvent y participer.
3892 Le plus vieux adolescent qui a 14, 15 ans peut se faire élire au conseil
ou au comité. Les plus jeunes on présume qu'ils pourraient attendre un peu. Donc
ce sont eux qui vont décider à l'assemblée générale qui ils envoient au conseil
d'administration de la radio et ce sont ces trois groupes-là -- jeunes
individus, associatifs et institutionnels -- qui vont décider de la
programmation de la gestion de l'opération et ça c'est super important d'avoir
ces trois types de membres dans la structure de la radio participative, et puis
oui, on a déjà des indications.
3893 Tantôt on parlait de toutes les formes de participation qui sont
apparues suite à l'expérience. Il faut dire aussi que nous on a insisté dès le
départ, quand j'ai fait la tournée d'information pour donner les premières
brides d'idées sur le déroulement de l'opération, sur l'implication des parents.
C'est absolument essentiel que les parents s'impliquent dans toute l'opération
de participation de leurs enfants à la communication.
3894 Donc dès le départ on a instauré ça, et puis dans plusieurs écoles
c'était les parents qui conduisaient l'opération et les enseignants venaient
juste s'introduire au niveau pédagogique. Donc il y a une large participation,
et c'est là qu'est tout le succès de l'opération. Il faut qu'il y ait une large
participation de la communauté dans cette opération. Ce n'est pas une opération
qui va être dirigée par quelques individus, mais pas plusieurs parce qu'on
touche à quelque chose de très délicat, et ce sont les enfants.
3895 CONSEILLER DEMERS: Je vais indirectement soulever un autre point, mais
qui peut-être se rapporte à ce que vous avez tous dit.
3896 Alors je suppose qu'un des grands défis que vous avez, mais peut-être
pas, vous me le direz -- et moi je pose la question ici -- comment
pouvez-vous assurer le Conseil que vous serez en mesure de maintenir l'intérêt à
long terme des parents, des enseignants, des bénévoles, ainsi que des
associations et des organismes oeuvrant auprès de la jeunesse et de
l'enfance?
3897 M. DELORME: Moi je peux dire rapidement, par la qualité du travail qu'on
va faire. Si on fait une bonne qualité, si on fait un bon travail, c'est sûr que
les gens vont s'impliquer dans l'opération.
3898 Moi mon expérience en radio communautaire me dit que ça ne se tarit pas
cette participation-là. Elles sont rares les radios communautaires qui au terme
de trois, quatre ans d'opération se revoient avec des assemblées générales, avec
très peu de gens. Les gens veulent contribuer à ça. Mais là on s'adresse à un
public qu'on a toujours négligé, qu'on a toujours mis de côté, et c'est
ça -- non, c'est évident que ça ne se tarira pas cette participation-là si
on fait un bon travail.
3899 Mme LALANDE: Je pense --
3900 CONSEILLER DEMERS: Excusez, Madame.
3901 Mme LALANDE: Oui.
3902 CONSEILLER DEMERS: J'insiste un peu sur le long terme.
3903 Mme LALANDE: Oui.
3904 CONSEILLER DEMERS: On a tous peut-être participé à des comités d'école,
impliqués. Les nouvelles idées ça nous intéresse, n'est-ce pas?
3905 Mme LALANDE: Absolument.
3906 CONSEILLER DEMERS: Maintenant, quand les enfants grandissent, et tout
ça. Alors comment arrivez-vous à structurer quelque chose qui reste à long
terme?
3907 Mme LALANDE: Je pense que, bon, la qualité c'est évident. Je pense que
ce qui est important de dire aussi c'est que quand on arrive à faire accepter
dans un curriculum d'une école, d'une commission scolaire d'y inclure un projet
comme celui-là ça ne se fait pas sur un trente sous, et ça ne se fait pas non
plus sur une courte durée.
3908 Quand une commission scolaire accepte d'inclure une telle programmation
dans son enseignement c'est pour un long terme. Je peux vous parler d'une
expérience qu'on a vécue qui est tout à fait différente. On avait voulu inclure
un programme de réanimation cardiorespiratoire dans les écoles. Ç'a été de très
longue haleine parce qu'on voulait l'inclure au programme d'enseignement.
Finalement ç'a été accepté, et parce que ç'a été accepté c'est que c'est
implanté et que ça demeure, comme tout autre programme que si on enseignait le
français, les mathématiques ou l'anglais, c'est une partie du programme qui est
inclus.
3909 Donc la Radio Enfant fait partie, dans le cadre de la nouvelle réforme,
de ce programme-là. Donc au niveau des écoles, il y a cette assurance-là que
c'est inclus. Donc on a déjà un grand bassin.
3910 Au niveau des municipalités, ce projet de Radio Enfant va être
finalement un service qui va être apporté à l'ensemble des jeunes. Alors je vous
dirais qu'au niveau municipal, lorsque l'on offre un nouveau service à la
population, il est très difficile ensuite pour un conseil municipal de décider
du jour au lendemain de retirer ce service-là à la population. L'imagine qu'on
en voit c'est de dire, "Dorénavant, les jeunes, on ne trouve pas ça important de
continuer à maintenir et soutenir un tel programme".
3911 Alors ça pour nous ce sont des moyens et des façons qui vont nous
permettre d'assurer la viabilité de notre projet parce que le projet va reposer
et non pas seulement sur nos épaules, mais sur les épaules de la communauté qui
vont aussi permettre de l'enrichir au fur et à mesure.
3912 Alors j'espère que ça répond à votre question, cette solidité-là des
institutions avec lesquelles on fonctionne et qui ont accepté de collaborer.
3913 Mme HUOT: Je vais juste rajouter un petit point peut-être, c'est que les
petits regardent les grands faire à la radio. Ils disent, "Moi aussi je veux en
faire". Mes deux enfants sont passés par l'expérience à l'école. La plus jeune
voulait elle aussi faire la technique mais elle était trop petite encore. Alors
je pense qu'il y a cet élément-là aussi qu'il faut prendre ne ligne de compte.
Les tout-petits envient les plus vieux, et disent, "Moi quand je vais être
grand, moi aussi je faire de la radio".
3914 Mme SAINT-PIERRE: J'aimerais rajouter que le projet Radio c'est un
projet évolutif. L'enfant qui va faire de la radio à cinq ans, ça ne sera pas la
même radio qu'il va faire quand il aura 12 ans, et les jeunes auront toujours
quelque chose à dire, et justement ce n'est pas un projet qui est défini. Il y a
place à la créativité puis on peut monter beaucoup de projets autour de la
radio.
3915 M. DELORME: Juste pour compléter. Il faut comprendre
aussi -- on a parlé de la réforme -- que dans cette réforme, et
c'est déjà inclus dans le curriculum en Ontario, on introduit maintenant un
apprentissage aux médias. Donc il y a cette formation-là à la communication qui
est inscrit dans le nouveau programme au Québec, il était déjà depuis longtemps
en Ontario, où les enfants doivent participer à la production de messages de
communications, de messages de productions médiatiques, soit en radio, soit en
télévision.
3916 Donc nous on va faire avec les commissions scolaires ici, et les
différents intervenants, des outils de formation manuels et tout, pour aider les
enfants. On a déjà fait un manuel pour l'opération de mars dernier, qu'on va
reprendre avec plus d'éléments. Donc un manuel de formation pour les enfants, et
puis ça ça va aider à la pérennité de l'action qu'on mène actuellement.
3917 Le fait aussi que c'est inscrit dans le programme scolaire, on va
vraiment faire en sorte que nous ce soit imbriqué dans la démarche pédagogique
scolaire. C'est une question de stabilité, de continuité, et puis non vraiment,
il n'y pas d'inquiétudes là-dessus parce que les jeunes poussent. Il y a
toujours une relève, il y a toujours des jeunes qui apparaissent. Quand les plus
vieux sont rendus à l'université, il y en a d'autres qui arrivent. Ces gens-là
vont vouloir prendre le relais et puis à leur tour faire des contributions à la
radio comme les plus vieux l'ont fait.
3918 CONSEILLER DEMERS: Merci.
3919 Ce que je pensais être une question à une courte réponse.
--- Rires / Laughter
3920 CONSEILLER DEMERS: Alors les clubs radio, vous donnez certaines
explications. Est-ce qu'on a tout? En d'autres mots, le fonctionnement de ces
clubs radio dans quelques mots.
3921 M. DELORME: Donc c'est l'idée qu'à une certaine époque on a eu des clubs
de vidéos, des clubs de films, et tout ça, mais là l'idée du club radio permet
de regrouper des jeunes qui viennent soit d'un milieu, d'un parc ou d'un
quartier, et qui veulent faire des émissions. Bien regroupez-vous en équipe.
Alors l'équipe forme un club, et donc à l'école qui veut faire des émissions,
bien l'école forme un club et dit, "Nous autres on va travailler là-dedans".
3922 Comme Alain a commencé à en parler, "Bien nos jeunes ne voudraient pas
juste faire une journée, ils voudraient faire une série de contributions tout au
long de l'année". Bien ces jeunes-là, qui sont peut-être en cinquième, en
sixième année, forment un club et à partir de trois heures ils travaillent sur
la production d'émissions, et donc ces clubs-là on va avoir à perfectionner
notre façon, mais c'était la façon la plus simple d'imager le regroupement en
équipe qui était nécessaire. Tu ne viens pas juste en individu. Il faut que tu
sois en équipe pour travailler à la radio. Donc tu formes une équipe, et tes
membres. Il faut que tu sois membre de la radio évidement, donc ces membres-là
forment un club et disent, "Nous autres on propose au comité de programmation
une série d'émissions". Le comité l'examine et l'adopte. Donc --
3923 CONSEILLER DEMERS: C'est donc comme la fanfare, comme les organisations
sportives à l'école.
3924 M. DELORME: Exactement. Par exemple, à Buckingham un club de radio
là-bas à l'école secondaire, et eux autres ils font, dès le début de l'année une
proposition pour faire tel type d'émission et puis là si c'est accepté par le
comité de programmes, ce club radio va passer le jeudi à cinq heures, entre cinq
heures et sept heures, et faire une émission en direct de Buckingham, ou en
direct de Casselman.
3925 CONSEILLER DEMERS: Merci.
3926 Vous avez touché ces points-là, mais j'aimerais peut-être plus de
précisions, si vous en avez. Pouvez-vous éclaircir le lien entre la Fondation
Radio Enfant et son mandat par rapport aux institutions scolaires?
3927 M. DELORME: D'accord le mandat de la Fondation est très simple, c'est de
susciter, d'encourager, de favoriser le développement de la Radio Enfant à
travers le Canada.
3928 On a instauré, on a créé cette fondation-là d'ailleurs à la suite d'une
demande qu'on a faite au Conseil dans le cadre des événements du mois de mars
dernier où on a sollicité des radios privées pour qu'elles contribuent
financièrement à cette activité-là. Donc le CRTC, le Conseil, nous a dit, "Oui,
dans la mesure où vous créez une organisation, une fondation, qui reçoit cet
argent-là et la fondation le redistribue à des activités".
3929 Donc cette fondation-là on l'a gardée en vue. Non seulement on l'a
gardée en vue, mais on lui a donné un mandat plus large parce qu'il y a une
opportunité réelle d'avoir un soutien financier. Entre autres, on pense à des
fondations privées -- Fondation Bombardier, Fondation McConnell, Bronfman,
ce sont toutes des fondations qu'on a approchées. Elles ont dit, "Oui,
intéressant, mais il faut que vous ayez votre numéro de charité, donc il faut
que vous soyez reconnu comme une organisation charitable".
3930 Donc la Fondation va se donner ce mandat-là. On est en quête
actuellement de cette reconnaissance-là d'organisation charitable. Le dossier
est en train d'être présenté au ministère du Revenu pour que la Fondation comme
telle soit juste une organisation à but non-lucratif et charitable qui reçoit
des appuis financiers, soit privés, soit publics, et qui redistribue ça dans le
cadre d'opérations.
3931 Donc le lien comme tel avec les commissions scolaires, il n'est pas
vraiment là. La Fondation a un mandat canadien, en plus de ça, donc ça peut être
une intervention -- on reçoit un budget, par exemple, de la Fondation
McConnell qui nous demande d'étendre cette activité-là à travers le Canada. Bien
là on va travailler à travers le Canada selon le mandat, et c'est la Fondation
qui va redistribuer ça à des intervenants.
3932 Mais pour les commissions scolaires comme telles, c'est plus par rapport
à la Radio. La Radio qui va avoir la licence, on l'espère, va être crée comme
une organisation à but non-lucratif, et là les commissions scolaires vont
participer, les écoles vont participer dans la structure de gestion de la radio
comme telle.
3933 Est-ce que c'est clair? Il y a une distinction entre la Fondation, qui
est une organisation qui est canadienne, qui a un mandat canadien de
développement. Donc elle va aller chercher de l'argent pour redistribuer sur des
projets. C'est tout.
3934 La Radio comme telle, suite à l'obtention de notre licence, on va créer
une organisation qui va être appelée, la Radio Enfant/Ado de l'Outaouais, de
l'est de l'Ontario, et puis qui va avoir sa charte comme telle, qui va peut-être
recevoir du financement de la Fondation pour faire des activités, et puis qui va
mener ses opérations et les commissions scolaires vont être membres plus de la
Radio que de la Fondation.
3935 Je ne sais pas s'il y a des précisions de mes collègues. Est-ce que ça
précise?
3936 CONSEILLER DEMERS: Je le pense, pour le moment.
3937 Une question très technique. Avez-vous des ententes écrites avec les
commissions scolaires, les représentants de professeurs, le ministère de
l'Éducation, qui pourraient décrire le rôle, les engagements de chacune des
parties relative au mandat et à l'exploitation de Radio Enfant?
3938 Mme LALANDE: Je pense qu'à cette étape-ci nous, du moment où on a
préparé notre demande, ce qu'on est allés chercher ce sont des appuis. On a
vraiment dû faire le tour de la communauté pour concrètement avoir ces appuis-là
qu'on a reçus. On ne s'est pas encore avancés dans le détail des appuis, dans le
"membership", parce que le temps nous a manqué. Autour de la table ici il y a
plusieurs personnes, mais on a tous un travail à côté de ce travail-ci.
3939 Donc notre but c'est vraiment de s'assurer qu'on ait des appuis, autant
du monde scolaire, municipal et institutionnel, et au niveau aussi des
individus, et ça on les a ces appuis-là. Alors c'est ce qu'on peut vous
apporter, c'est ce qu'on peut vous montrer, c'est ce dont on peut vous parler ce
matin.
3940 Le détail des appuis -- on n'est pas inquiets parce que les gens
nous ont dit, "Oui, on va de l'avant avec vous", mais le détail reste à faire
évidement.
3941 Mme OUELLETTE: J'aimerais juste ajouter que c'est évident que notre
conseil, nous en Ontario, on appuie le projet sinon je ne serais pas ici, et ma
collègue ne serait pas là, et on n'aurait pas des personnes qui nous
représentent aussi dans la salle.
3942 Alors c'est évident que notre conseil scolaire on appuie le projet, et
on embarque. Ça c'est garanti. Et nos écoles vont embarquer aussi par la suite.
Déjà le projet fait boule de neige dans les écoles.
3943 M. DELORME: Oui, puis aussi il faut dire que le Conseil a reçu des
mémoires d'appuis des deux commissions scolaires de l'Outaouais et puis des deux
conseils scolaires. Ils ont demandé d'être comparaissants, donc de venir se
faire entendre ici. C'est déjà un signe de participation, de contribution au
projet.
3944 La forme est à préciser -- quelle forme ça va prendre -- mais
on a rencontré, le représentant qui n'a pas pu être ici ce matin du Conseil
catholique la semaine passée, M. Marc Godbout. Il a dit, "Bien c'est sûr qu'on
achète ça. C'est sûr qu'on y va. C'est tellement gagnant, c'est clair".
3945 Alors eux ils vont venir la semaine prochaine avec le président du
conseil et le directeur vous dire, vous exposer la forme de contribution qu'ils
prévoient à ce projet-là.
3946 CONSEILLER DEMERS: Question plus générale.
3947 De notre point de vue on peut peut-être dire le volet Québec, le volet
Ontario. Y a-t'il un volet Ontario, y a-t'il un volet Québec dans votre projet,
votre organisation? Devons-nous penser comme ça?
3948 M. DELORME: Non. Il y a un volet francophone. Il y a un volet
francophone parce que moi -- non, il n'y pas de volet Ontario. C'est
évident que les structures politiques, les structures administratives nous
imposent des fois des contacts, mais il n'y a pas de volet Ontario. C'est la
francophonie dans le rayonnement. Si vous le regardez du satellite, il y un
rayonnement ou il y a une population francophone ici, et c'est avec ce monde-là
qu'on travaille. Il n'y a pas cette distinction-là, il n'y pas de répartition,
par exemple, de sièges. Il n'y pas de répartition de temps.
3949 Par exemple, en mars dernier -- et là on est rendus à 14
écoles -- il y en a neuf -- on est rendu à 15 écoles -- il y en a
neuf écoles de l'Ontario qui ont participé à l'expérience du mois de mars. Bien
ça, ce n'est pas nous qui avons décidé ça. Ce sont eux qui se sont
organisés.
3950 Du côté du Québec ils ont fait plus de journées. En termes de journées
et de temps de production c'est équivaut, mais en termes d'écoles comme telles
il y en a eu neuf du côté de l'Ontario et il y en a eu six du côté du
Québec.
3951 Alors je veux dire, non, il n'y a pas cette répartition-là et on n'a
surtout pas fonctionné avec ça.
3952 Mme LALANDE: Et puis je pense que quand Michel vous a expliqué un petit
peu plus tôt, l'organigramme, la structure de Radio Enfant, il y a un seul
conseil d'administration qui regroupe tout le monde et non pas deux volets, et
je pense que c'est la richesse aussi.
3953 Je dois vous dire qu'être assis à la même table, quand les gens de
l'Ontario nous parlent de leurs réalités, quand ils disent qu'eux au niveau du
français c'est complètement différent de ce qui peut se vivre au Québec, bien ça
enrichit énormément les discussions et les perceptions, et finalement peut-être
que dans le Canada, si on avait avantage à travailler plus ensemble, il y aurait
moins de difficultés et moins de perceptions négatives.
3954 A mon avis, je le vis, c'est pratiquement la première fois que j'ai à
vivre une expérience avec des gens de l'Ontario, malgré le fait que je travaille
à Hull et qu'on soit si près, et cette expérience-là j'en suis flattée, honorée,
et je suis très heureuse de la vivre parce que ça m'apporte énormément.
3955 Alors je me dis si elle est capable de m'apporter autant sur un petit
comité, imaginez les enfants et les liens qui vont pouvoir se créer entre les
deux rives. C'est fantastique.
3956 CONSEILLER DEMERS: Alors j'ai une question ouverte. Je ne sais pas si je
dois la poser.
--- Rires / Laughter
3957 CONSEILLER DEMERS: Comment êtes-vous arrivés à la conclusion que la
demande devant le Conseil est le meilleur moyen de desservir votre public cible?
Si vous avez vraiment répondu à cette question-là, vous n'avez pas --
3958 M. DELORME: Rapidement, c'est par l'engouement des enfants,
l'engouement -- la surprise que j'ai eue lorsqu'on a fait les expériences
en mars 2000 et mars 2001, c'est l'engouement des enfants pour ça. Là on a
trouvé tellement une richesse en arrière de ça qu'on s'est dit que c'est la
meilleure façon d'utiliser cette fréquence qui était jusqu'à tout récemment
réservée à des fins non-commerciales.
3959 Je soulève ça parce que ç'a été transformé récemment par Industrie
Canada. Avant c'était -- jusqu'à il y a un an on nous a dit que c'était une
fréquence non-commerciale, et on s'était dit que c'est la belle utilisation
qu'on puisse faire de cette fréquence-là, non seulement pour nos jeunes, mais
pour tout le Canada parce que, je dois vous dire, ça va faire boule de neige
cette expérience-là, et on va voir d'ici quatre à cinq ans une participation,
une contribution beaucoup plus importante que celle qu'on a aujourd'hui des
enfants, de ce groupe de nos citoyens qui ne sont pas du tout en ondes.
3960 Donc c'est la meilleure utilisation, c'est sûr.
3961 Mme LALANDE: Si je peux compléter, pour avoir beaucoup d'enfants dans
différentes écoles. Les enfants nous ont souvent dit, "Nous, ce qui nous
intéresse c'est faire de la télévision" -- avant de connaître le projet,
évidement -- ou bien ce qu'ils connaissent c'est l'informatique.
3962 Alors d'arriver avec un médium comme la radio, c'était tout à fait
nouveau pour eux parce qu'ils ne connaissaient pas ça. Je dois vous dire
qu'après avoir vécu cette expérience-là, les enfants la télévision ils l'avaient
oubliée. Ils avaient oublié l'ordinateur pour la période du temps de la radio,
et ils vibraient avec un projet de radio.
3963 Alors ça nous a permis de leur faire connaître ce médium-là qui pour eux
est une richesse et une nouvelle connaissance, finalement, et ça leur apporte
beaucoup de part ce qu'ils nous ont apporté comme commentaires.
3964 M. PAULHUS: J'aimerais juste ajouter une petite chose -- en fait,
deux points.
3965 Le premier c'est que ce sont des étudiants qui m'ont dit, à la fin d'une
journée de diffusion, au niveau technique, "C'est moins dur que je ne le pensais
faire de la radio", et il y a eu une adolescente qui m'a dit, à la fin de la
journée elle aussi, qu'elle était déçue que son école ait fini
parce qu'elle me disait, "C'est la première fois que la radio me parle
autrement que pour me vendre quelque chose. Il n'y a pas de publicité". Donc on
leur parlait de choses qui leur tiennent à coeur.
3966 J'ai eu des dissertations d'étudiantes sur les problèmes de boulimie,
d'anorexie, des problèmes que je n'avais jamais entendu auparavant parce que
c'est quelqu'un qui en avait souffert, une jeune-fille qui m'en parlait à coeur
ouvert. Elle n'utilisait pas les grands termes de médecins. Elle me disait,
"J'ai fait ci, j'ai fait ça, parce que ci, parce que ça". C'était du direct à sa
génération. Il n'y avait pas de termes biaisés, très, très scientifiques.
C'était juste ce qu'elle avait à dire sur ce qu'elle avait vécu, sur ce qu'elle
ressentait.
3967 Donc je pense que, effectivement, que le meilleur moyen de parler aux
jeunes c'est de laisser les jeunes parler aux jeunes.
3968 Mme SAINT-PIERRE: Pour ma part j'aimerais ajouter que la radio c'est un
média simple et accessible à tous. Ça permet aux enfants une bonne
communication, de se faire connaître dans ce milieu et de se faire reconnaître,
d'être capable d'exprimer son point de vue et d'exprimer ses idées.
3969 J'aimerais citer une élève de mon école qui s'est faite interviewer par
une élève d'une autre école qui n'a pas participé au projet Radio Enfant --
la personne qui interviewait n'a pas participé au projet Radio, mais ce
projet-là l'intriguait. Elle a rencontré mon élève, et à la question : Est-ce
que faire des émissions est un passe-temps pour toi, l'élève a répondu, "C'est
plus qu'un passe-temps puisque pendant un mois à la place de travailler et de
faire des devoirs je faisais des émissions radio".
3970 Donc si on est capables de faire croire aux enfants qu'ils ne sont pas
en train de travailler quand ils sont à la recherche sur Internet, dans les
bouquins, en train d'interviewer des gens, en train de bâtir des questions, en
train d'apprendre comment faire des mises en page, si on est capables de leur
faire croire qu'ils ne sont pas en train de travailler, bien bravo!
3971 M. FAUBERT: J'aimerais ajouter également que suite à ce Caroline vient
de mentionner, des élèves en difficultés d'apprentissages à l'école se sont
découverts des intérêts, des occasions de pouvoir "performer" d'une certaine
façon dans leurs apprentissages, au niveau soit écriture, au niveau
communication orale, et ça c'est un plus. C'est un plus parce que la radio c'est
un médium facile et qui est vraiment intéressant pour les jeunes. Alors ils
accrochent et c'est ce qui est le plus important pour nous à l'école.
3972 M. DELORME: Je rajouterais aussi qu'il y a un phénomène aussi de
productions, de choses que les enfants font mais qui ne sortent jamais à la
radio.
3973 On a ici une petite compilation dont on pourrait vous faire entendre
quelques extraits -- d'ailleurs j'en avait prévus au cours des réponses aux
questions de vous faire entendre quelques extraits sonores de ce que les enfants
sont capables de faire, et puis ça ne sort jamais ça à la radio. On n'entend
jamais ça, mais si on utilise la fréquence ça va être pour faire entendre ces
éléments-là, et ça ça va être une richesse inouïe, de faire entendre --
tantôt on pourrait entendre le Carrousel. Ç'a été enregistré dans l'heure du
midi. Tout le group était là, une vingtaine d'enfants, et on a enregistré ça.
Ç'a pris à peu près quinze minutes, et puis on a passé ça à la radio et ç'a été
la ritournelle qui a tourné tout le temps pendant les quatre jours.
3974 Il y a des affaires incroyables. Je vous inviterais à l'écouter ça.
3975 Mme BARD: Je peux te couper, Michel?
3976 M. DELORME: Oui.
3977 Mme BARD: Juste dans mon conseil l'an passé on a produit huit CD d'une
dizaine de chansons chacun. Ces albums-là, ces créations-là faits, paroles et
musique par nos jeunes, ne sortent pas de nos écoles parce qu'on n'a pas
d'outils de diffusion. Ça c'est juste l'an passé dans mon conseil. Imaginez tout
ce qu'il se fait, toute la créativité jeunesse qui existe partout, qu'on peut
partager, qu'on pourra partager.
3978 M. DELORME: Est-ce que ça répond à votre question?
--- Rires / Laughter
3979 CONSEILLER DEMERS: Dans l'éventualité d'une baisse d'intérêt de
l'auditoire -- je me mets du point de vue de l'auditoire envers votre
service -- quels moyens seront utilisés pour garder vos auditeurs à
l'écoute tout en assurant le respect de vos engagements en matière de
programmation?
3980 M. DELORME: La recette que les radios communautaires ont
découvert -- et ç'a été vraiment une belle façon -- c'est d'être dans
le milieu, c'est de sortir la radio des studios. Quand tu gardes ta radio dans
les studios et tu dis, "Ne vas pas là, ils sont en ondes, ils sont fermés", et
tout ça, tu la gardes comme dans un petit compartiment non-accessible. C'est
tout à fait différent que si tu fais de la radio dans le milieu.
3981 Avec nos unités mobiles et avec la présence de différentes écoles
secondaires, on va être partout, on va être partout dans le milieu. Alors c'est
évident que tout le monde va vouloir que la radio soit là. Il y a tel événement,
"Hé, on veut avoir la radio là". C'est clair. On va parler de notre
événement.
3982 Je pense que ça ne se tarira pas parce que si ça se tarissait, on
présumerait que l'ensemble du milieu dans lequel on vit n'a plus d'activités,
n'a plus de vie, parce que la radio est un moyen d'exprimer cette vie-là.
3983 On a été récemment au Salon du livre, après les trois semaines qu'on a
faites de radio dans chacune des écoles, les organisateurs du Salon du livre on
dit, "Hé, venez-vous en vous autres aussi vous installer". Ça fait que là ils
nous ont tout fourni les équipements, ils nous ont réservé une salle au Salon du
livre. On a été là pendant trois jours et c'est encore là des ados qui faisaient
les émissions de radio.
3984 Pas longtemps après c'était le Salon du Virez-Net, nouvelle technologie.
La même chose, ils nous approchent, "Hé, venez faire de la radio là". On en a
fait pendant trois jours de Virez-Net, la radio intra-muros avec notre petit
émetteur d'un watt, dans les murs de la Place du Centre là-bas, le Palais des
Congrès. Mais les enfants se sont relayés à tout de rôle. Et ça ne finit plus
les demandes pour être présents à telle place, et à telle place.
3985 Mais quand on va avoir cette puissance-là et ce rayonnement-là, tout le
monde va nous demander d'être présents à tour de rôle. Et les occasions ne
s'arrêteront pas parce qu'on présume, à ce moment-là, si les activités arrêtent,
on présume que la vie arrête.
3986 La semaine passée il y avait un groupe de l'école De la Salle publique
qui était à New York au Carnegie Hall. Bien dans ce cas-là, la radio aurait
suivi l'équipe, aurait été sur place, aurait fait des relais directs à tous les
moments de l'évolution avant qu'ils soient en ondes -- là-bas, c'est-à-dire
dans la salle comme telle -- et si possible, on aurait capté ça et puis on
aurait retransmis cet événement-là.
3987 Ça fait que c'est de présumer que la vie s'éteint, que la radio
arrête --
3988 Mme LALANDE: Je voudrais juste compléter en disant, quand Michel parlait
tantôt, qu'on est dans le milieu. Cet avantage-là aussi c'est qu'en étant dans
le milieu on reçoit une évaluation quotidienne du projet de radio. Les gens en
étant sur place vont nous dire, "On aime ça", "On aime ça", "Pourquoi vous
n'aimez pas ça?" et notre rôle à nous, aux gens qui vont travailler au projet de
la radio, c'est peut-être d'être à l'écoute de ces commentaires-là pour être
capables de se réajuster, et on croit que d'être près comme ça des citoyens et
des jeunes va faire en sorte que notre radio va aussi se modeler aux besoins du
moment et qu'on va être capables de répondre à ce besoin-là pratiquement
quotidiennement.
3989 Alors pour nous ça va être un gage de réussite parce qu'on va rester
branchés sur le milieu.
3990 M. DELORME: Un autre exemple, à l'école de Chelsea du Grand-Boisé, les
parents se sont cotisés et on a ensemble bâti une cabane à sucre à l'arrière,
toute nouvelle. On l'a d'ailleurs inaugurée avec la mise en ondes de la radio.
On diffusait en direct de la cabane à sucre. Et là la cabane à sucre est
terminée, évidement, les activités sont terminées, mais l'idée des parents
là-dedans c'était de faire un centre d'interprétation de la nature, un centre
écologique. C'est une belle cabane.
3991 Alors c'est évident que l'idée c'est de faire avec l'argent qu'on a
ramassé parce qu'on a fait deux activités et on a ramassé de l'argent, c'est de
s'acheter une petite unité mobile et de la faire dans la radio, à tous les
samedis, faire une émission en direct de la cabane à sucre sur la nature. Les
enfants feraient, le samedi matin en direct de là-bas.
3992 Ça fait que ça n'arrêtera pas. Les enfants, s'ils y prennent plaisir,
ils vont à tous les samedis matin en direct de la cabane à sucre, faire des
émissions, et ce matin c'était l'équipe qui va nous parler de telle "bibite", et
puis il y a telle chose qui se passe, et tout ça, dans la nature, et aujourd'hui
on est rendus à telle affaire. Donc ça ne se tarira pas. Je ne vois pas le jour
où ça se tarirait.
3993 CONSEILLER DEMERS: Alors vu le caractère spécialisé de votre projet,
avez-vous examiné d'autres moyens de transmission, comme par exemple la radio en
circuit fermé, les liaisons téléphoniques Internet entre les institutions
scolaires ou l'exploitation d'une licence expérimentale à faible puissance?
3994 M. DELORME: Quand on parle de spécialiser pour un groupe de la
population, c'est quoi la proportion des enfants dans notre population? Ce n'est
pas un groupe spécialisé. Je veux dire, on parle quasiment du tiers de notre
population. Ce n'est pas tellement spécialisé. Ce n'est pas comme un groupe
d'écologistes ou de groupe vert, ou de -- ce n'est pas un groupe
spécialisé, les enfants.
3995 Quand on parle des adultes de 18-30 ans, peut-être, mais on parle des
enfants, on parle d'un groupe qui est à peu près le tiers de notre
population.
3996 CONSEILLER DEMERS: Alors oubliez le mot "spécialisé".
3997 M. DELORME: Non, on n'a pas prévu d'autres moyens. On n'a pas prévu
d'autres moyens parce que les enfants, l'habitude d'écoute qu'ils ont quand ils
écoutent la radio, et puis dans l'auto, et puis dans la maison, c'est la radio
et ils mettent ça au FM, n'allez pas parler du AM, parce que le AM d'abord après
sept heures, huit heures tu n'entends plus rien sur le AM. Tu es obligé de
baisser de puissance et les jeunes ils aiment le son de qualité. Ma fille quoi
c'est 93,9. C'est ce qu'on écoute dans l'auto et des fois on revient au 95. Bien
hé, la nostalgie et tout ça, au 94 et tout ça. Donc les enfants sont habitués à
la consommation radio. Et n'allez pas leur proposer ça sur l'Internet dans la
maison.
3998 Donc si la radio FM -- et ils ont leur place, ce n'est pas un
groupe spécialisé les enfants. C'est une partie large de notre population.
3999 Mme LALANDE: Je pourrais dire aussi que l'Internet c'est loin d'être
accessible à tous alors de ce côté-là. Deuxièmement aussi, quand on parle de
circuit fermé, pour nous ce projet de radio-là devra se vivre au quotidien. Au
quotidien ça veut dire dans les milieux de vie des jeunes.
4000 Donc si on parlait de circuit fermé à l'intérieur des écoles, c'est
qu'on oublie tout leur quotidien à l'extérieur du milieu scolaire, et il se
passe encore des choses extraordinaires. Le danger aussi, si on se limite au
niveau scolaire, c'est peut-être de ne pas aller chercher le reste de la
population, les jeunes enfants qui vont voir leurs grands frères et grandes
soeurs évoluer là-dedans.
4001 Alors c'est très important de le vivre au quotidien dans les activités
sportives, dans les activités culturelles, à l'école, mais que ça fasse un tout,
et de cette façon-là on va chercher aussi un beaucoup plus grand nombre de
partenaires que si on se limite d'une façon ou d'une autre.
4002 Mme OUELLETTE: J'aimerais ajouter, en parlant moins fort, que nous
présentement on en a une dans notre école, une radio interne, et ce qu'on veut
justement c'est de la sortir puis la rendre populaire avec les autres écoles et
partager les activités que notre école met sur pied.
4003 Alors c'est certain que d'avoir une radio qui a une fréquence beaucoup
plus grande que l'intérieur de nos murs d'école c'est ce qu'on veut, et partager
avec les autres écoles.
4004 M. DELORME: Comme exemple, moi j'ai vécu dans ma tournée à une école à
Marguerite d'Youville à Chicoutimi où les enfants font à chaque jour un bulletin
de quinze minutes, dans l'heure de la pause le matin, et puis c'est chacune des
équipes qui, à tour de rôle, travaillent pour faire le quinze minutes. Tout le
monde trouvait ça tellement dommage que ce minutes-là personne ne l'entende dans
la communauté autre que dans les classes par le système de Multivox.
4005 De demander à des enfants d'être sur un canal comme ça, c'est de
marginaliser. C'est comme de dire à l'enfant, "C'est beau ta musique, mais vas
dans ta chambre et écoutes ça avec des écouteurs, s'il te plaît, et ne nous
déranges pas". Mais ce n'est pas ça.
4006 Une part importante de tout le projet c'est la communication de l'enfant
avec son milieu. Alors il faut qu'on lui donne les instruments. Il faut qu'on
lui donne une puissance, et ne nous parlez pas d'un deux watts, d'un trois
watts, parce qu'il n'y a aucune des écoles qui pouvaient recevoir le signal dans
ce qu'on a fait au mois de mars dernier. Les parents étaient obligés d'aller
dans l'auto pour écouter ça, ils sortaient de la maison et ils se promenaient
autour pour écouter la radio parce que ça n'entrait pas à travers des murs
d'école les deux watts. On n'était pas capables d'aller plus fort que ça.
4007 Alors il faut donner la même chance à nos enfants que les adultes ont.
Je ne vois pas pourquoi on donnerait une émission pour le groupe 18-35 ou le
groupe 35-40 et on oublierait l'essentiel de notre population qui est jeune.
4008 Mme BARD: Je veux juste ajouter aussi. On parle du jeune avec sa
communauté, et ça je pense que c'est très important, mais dans ma région de
l'est ontarien mon conseil couvre une étendue tellement incroyable. Les jeunes
vivent des différences, et pour moi l'échange entre chacune de ces
communautés-là est très, très important.
4009 Nous faisons des échanges présentement, on écrit des lettres, Internet,
tout ça, mais de pouvoir vraiment avoir le pouls du milieu, de ce qui se passe
là-bas, les activités dans une autre communauté au niveau -- encore là,
c'est l'identité. Le jeune de savoir qu'il y a un francophone à Pembroke c'est
incroyable pour lui quand il est à Embrun, "Hé, il y en a un autre comme moi
là-bas". Ça ajoute beaucoup. C'est incroyable ce qu'on vit parfois.
4010 CONSEILLER DEMERS: Merci.
4011 Alors je passe à un autre sujet : le fonds des entreprises de
distribution. Alors je pense que certains d'entre vous sont au courant que le
Conseil rejetait une demande de l'ARC du Canada visant à obtenir une partie des
contributions des EDR afin de financer l'expression locale des communautés
francophones et canadiennes minoritaires.
4012 Est-ce que vous êtes au courant de cette décision-là, Monsieur?
4013 M. DELORME: Oui, je suis au courant parce que j'étais d'ailleurs
l'instigateur de cette demande-là. Elle a eu lieu au moment où j'étais à l'ARC
du Canada.
4014 CONSEILLER DEMERS: Alors qu'est-ce qui a changé depuis qui pourrait
permettre au Conseil de modifier sa politique?
4015 M. DELORME: D'abord, le projet qui est soumis, que nous on souhaiterait,
comme on l'a dit dans notre mémoire, que ce soit une radio non-commerciale,
surtout pour sa phase initiale, donc de trois à cinq ans. Nous on aimerait une
période de cinq ans pour nous permettre de développer tous les outils, une façon
de faire et aussi une habitude d'écoute, et tout ça.
4016 Donc on aimerait beaucoup qu'il y ait des contributions -- je dis
en gros -- du secteur communications, incluant les entreprises de
distribution, qu'autant les entreprises de radiodiffusion, tout le secteur
pourrait contribuer. Ça serait une contribution très riche à la programmation
canadienne que d'offrir aux enfants cette opportunité-là de participer et de
contribuer à la radio.
4017 Donc le propos comme tel de faire de la radio pour les enfants, qui
d'ailleurs, entre autres, ne doivent pas faire l'objet de publicité, de
campagnes publicitaires, c'est un élément qui se rajoute à ça. Et puis
l'occasion aussi est tout à fait appropriée parce que là on est -- c'est le
hasard. Ce sont les choses qui tombent à un moment donné qui font que ça se
place, et puis tu dis, "Comment ça se fait que ça passe comme ça?". On ne le
comprend pas. Les gens disaient que c'est le destin.
4018 Mais on a eu la semaine passée une annonce qui nous a surpris tout le
monde, la proposition d'achat, parce que ce n'est pas encore confirmé parce que
ça va l'être par le Conseil, par Astral du réseau de Télémédia et puis de
certaines stations au Nouveau-Brunswick. Ça c'est excellent aussi parce que le
Conseil et le gouvernement canadien ont imposé des contributions de ces
entreprises-là dans le cadre de transactions. Que cette contribution-là puisse
être affectée à une initiative semblable, moi je trouve ça excellent, et puis ça
nous permettrait d'être non-commercial. Ça nous permettrait de dire qu'on ne va
pas axer notre programmation et notre façon de faire sur la vente de publicités,
et ça, ça serait tout à fait approprié. Donc on souhaite que le Conseil s'ouvre
à cette possibilité-là et qu'on mette en place des mécanismes.
4019 Nous ce qu'on s'est fait dire par l'industrie, par le secteur comme
tel -- et je ne nommerai pas personne ici -- on nous a dit, "Allez
chercher un signe du Conseil. Si d'abord on nous autorise à le faire, on va le
faire parce que pour nous autres c'est avantageux. On a plus de visibilité, on
va faire des actions convergentes".
4020 On a eu une proposition d'un des demandeurs qui s'est retiré, et si ce
n'était pas sur la même fréquence qu'il nous faisait compétition, il était prêt
à mettre un gros montant pour nous aider à démarrer, à partir de leur
contribution au talent canadien, à leur contribution à la programmation
canadienne. Donc il y a une ouverture du secteur. Et les entreprises de
distribution aussi, la même chose. Je ne nommerai pas personne, mais ils nous
ont dit, "Allez chercher un signe clair du Conseil comme quoi il permet ça et
qu'il encourage ça et nous ça va nous faire plaisir de contribuer à ça parce
qu'on aurait plus de visibilité".
4021 Résultat de cette démarche-là, vous savez que CANCOM a contribué au
réseau de satellite canadien à établir ce réseau-là, comme il contribue à
l'établissement et au fonctionnement des radios et des services de télévision
autochtones du nord du Canada.
4022 Donc il y a déjà une porte, une ouverture, mais je pense qu'il est temps
de le faire, d'établir cette pratique-là, et notamment par cette occasion-là
dans la mesure où l'entreprise qui sollicite ça ne va pas nécessairement faire
une commercialisation à outrance de leur média.
4023 Moi je pense qu'il faut préserver l'aspect non-commercial d'une
intervention comme celle-là et la contribution, par exemple, d'Astral Média, si
on l'obtient, parce qu'il y a une demande qui a été logée à Astral et on va
intervenir au moment des audiences qui vont concerner cette question-là, et eux
autres ont dit, "Tout ce que tu as à dire c'est qu'on est en pourparlers". Donc
on est en pourparlers avec Astral actuellement pour que la contribution tangible
résultant de l'achat des stations de radio qu'ils proposent au CRTC, que cette
contribution tangible puisse être attribuée à une initiative comme celle de la
Radio Enfant, qui pourrait être non seulement le projet comme ici à Ottawa, mais
le développement à travers le Canada de cette initiative-là.
4024 Donc c'est le temps, et vous savez que cette année on fête le dixième
anniversaire des droits des enfants, et un de ces droits-là c'est le droit à
l'expression, participation à la communication. Il va y avoir un gros événement
à New York, une pré-conférence en juin et une grosse conférence au mois de
septembre pour faire le bilan de l'application à travers le monde de la Charte
des droits des enfants dans laquelle il y a un droit à la communication.
4025 Il me semble que ça serait tout approprié de dire, "Oui, le Canada,
voilà, on fait une initiative, on contribue à l'expression et non seulement on
l'autorise, on donne la licence, mais on leur demande d'être
non-commercial".
4026 Beau cadeau!
4027 CONSEILLER DEMERS: Alors je continue un peu sur les questions de
financement. Vous nous avez expliqué tout à l'heure que les gens ou les
institutions, les ministères que vous avez approchés jusqu'ici ont dit, "Nous
attendrons le résultat de votre demande devant le CRTC".
4028 Mais advenant, dans l'éventualité où vous n'auriez pas ces sources de
financement, avez-vous songé à quelqu'autre façon de vous financer?
4029 M. DELORME: Oui, on a différents scénarios. Évidement, celui qu'on a
présenté, comme on l'a dit dans notre mémoire et aussi dans la réponse à vos
questions, pour la question des revenus on a été les plus modestes possible et
puis dans les prévisions de dépenses les plus réalistes possible. Qu'est-ce que
ça nous coûte réalistement pour opérer, et dans les revenus on a été modestes
dans nos estimés de revenus.
4030 On a fait beaucoup de travail jusqu'à date et puis il y a beaucoup de
choses qui s'annoncent. Par exemple, la semaine passée, Développement des
Ressources humaines, suite à une lettre de la ministre qui m'appelle et qui dit,
"On veut te parler d'un projet". Puis là moi je pensais que c'était pour la
création d'emplois, pour nous aider à obtenir des programmes d'emplois. Elle
dit, "Non, non, ce n'est pas ça. C'est que nous autres on travaille dans le
secteur information, information aux jeunes sur le marché du travail. On
voudrait faire avec vous autres une série d'émissions sur le travail".
4031 Alors là on parle de production d'émissions, et puis moi j'ai marqué
vraiment un petit estimé de budgets, de revenus dans ces -- la même chose
pour l'ACDI. L'ACDI a un Programme d'information au développement, le PID. Quand
j'étais à l'ARC du Canada, j'ai présenté une série de projets qui ont toujours
été acceptés pour informer le public canadien sur le Développement
international.
4032 Eux autres aussi ils nous ont approché, "C'est le dixième anniversaire
de la Charte des droits des enfants, il y a du travail" -- et j'ai
d'ailleurs ici un exemple d'une production qui a été faite au Burkina Faso, très
intéressante. Il pourrait y avoir plein -- donc il y a des intérêts qui
s'affichent. Il y a du monde qui veulent faire des choses. La santé la même
chose, l'environnement la même chose, donc on n'a vraiment aucune inquiétude sur
le financement qui va venir.
4033 On a contacté Mme Ethel Blondin qui est responsable de l'enfance et de
la jeunesse au Canada. La même chose, un intérêt considérable. On a une lettre
ici des démarches que Mme Blondin a faites à l'intérieur du gouvernement fédéral
pour sensibiliser ses collègues.
4034 Donc on a prévu différents scénarios qui vont réduire l'envergure du
projet, si on n'a pas le financement, mais je peux vous dire qu'à l'heure
actuelle on est vraiment, mais très, très confiants que le financement va nous
être attribué. Vous savez les gens au gouvernement fédéral ont dit,
"Référez-vous au Discours du trône où la haute priorité a été attribuée à
l'enfance au Canada". Donc il y a de là toute une série de mesures qui vont
découler.
4035 Madame Copps a annoncé pas plus tard qu'il y a deux semaines une
attribution de 500 millions supplémentaires au secteur de la culture. Là-dedans
figurent des interventions pour la jeunesse, et notamment pour le Conseil des
Arts.
4036 Dans les lettres d'appui que vous avez eues vous avez une lettre du
président du Conseil des Arts. Ce sont des signes.
4037 CONSEILLER DEMERS: Dans vos --
4038 M. DELORME: On est assez confiants.
4039 CONSEILLER DEMERS: Oui, mais ma question était pessimiste là.
4040 M. DELORME: Oui.
4041 CONSEILLER DEMERS: Vous êtes vraiment tributaires de programmes
gouvernementaux. Même si vous n'aviez pas ceux que vous mettez de l'avant dans
votre projet, votre réponse indique que ce serait d'autres programmes.
4042 M. DELORME: Mais comme toutes les radios communautaires au
Canada -- il n'y a en a aucune radio communautaire au Canada qui est partie
sans un soutien de l'État et tout le temps l'État a trouvé son compte dans son
intervention.
4043 Au Patrimoine canadien on nous a répété, réitéré, on a dit, "On voudrait
vous envoyer une lettre mais on ne l'a même présentée parce que c'est tellement
la lettre standard qu'on envoie à tout le monde. Oui, on a de l'argent pour vous
autres". Et au Patrimoine canadien ils ont deux sources de financement,
directement pour les radios communautaires comme telles, mais ils ont instauré
un programme qui s'appelle le Programme interministériel des communautés des
langues officielles, le PICLO.
4044 Le PICLO c'est un programme qui vise à faire en sorte que l'ensemble des
ministères du gouvernement fédéral participent à l'essor des communautés des
langues officielles. Les deux conseils scolaires ont fait des contacts auprès du
ministère et ont dit, "Oui, on se prépare une proposition".
4045 Au gouvernement du Québec -- et on les a ici ces
propositions-là -- on a fait une demande au Fonds Jeunesse-Québec et puis
cette demande-là est déjà logée, appuyée par la Table d'éducation de l'Outaouais
et ça figure dans un des projets prioritaires qui est soumis par la Table de
l'éducation ici au Fonds jeunesse.
4046 Là j'ai tout ça ici à titre confidentiel. Toutes ces demandes-là peuvent
vous être fournies. Ce sont des démarches qui sont en cours, pas qui ont été
initiées hier, mais qui sont en cours, et tous ces gens-là attendent. Ils ont
dit, "Non, nous autres on ne bouge pas tant qu'il n'y a pas une décision du
Conseil à ce niveau-là".
4047 Aussi des indications concernant l'ensemble de la démarche qu'on propose
parce qu'on l'a répété, on l'a dit, ç'a un impact canadien. Donc si le Conseil
donne un signe au gouvernement fédéral, "Hé, c'est intéressant ça. Allez-y, les
amis, contribuez à cette initiative-là. Le gouvernement va se revirer et toute
de suite ils vont réagir". C'est ce qu'ils nous ont dit en tout cas.
4048 CONSEILLER DEMERS: Merci.
4049 Je reviens à un point sans doute touché tout à l'heure, mais je le veux
avec plus de précision, et c'est déterminer un niveau de demande pour le service
proposé, et là je vais vous donner des indices sur lesquels j'aimerais que vos
fassiez des commentaires.
4050 Alors votre base de calculs pour établir votre auditoire potentiel
inclut plusieurs positions -- un intérêt important de votre service de l
part des adolescents qui sont de fait des utilisateurs de la radio, que tous
ceux âgés entre 25 et 54 ans sont des parents, que tous ces parents auraient
aussi des enfants impliqués dans des programmes associés avec Radio Enfant, et
que tous les parents seraient intéressés à écouter la programmation produite par
leurs enfants.
4051 En réalité, tous ceux âgés de 25 et 54 ans ne sont pas des parents. Ceux
qui le sont n'auraient pas tous des enfants impliqués dans le programme --
ça vous êtes familiers avec ça.
4052 Alors croyez-vous que votre auditoire potentiel, tel que vous l'avez
calculé, reflète de façon réaliste la demande pour votre service? Pas pour
répéter ce que vous avez déjà dit, mais --
4053 M. DELORME: D'accord.
4054 Disons qu'on a fait des sondages suite aux expériences qu'on a menées en
mars 2000 et en mars 2001. On a fait des sondages dans les écoles,
questionnaires qui s'adressaient autant aux parents, aux enseignants qu'aux
enfants, et la réponse a été assez évidente de l'intérêt qu'on exprimé les
parents, les enfants, et nous c'est à partir de là et c'est à partir aussi de
l'auditoire qui se répartit dans les autres stations qu'on a évalué notre
auditoire.
4055 Je vais vous dire, c'est une estimation maison, ce n'est pas un sondage
qu'on a fait faire par des compagnies -- Stratagème, CIC ou d'autres qui
fournissent habituellement ce type d'informations-là -- on l'a basé à
partir des sondages qu'on a faits dans les écoles qui ont participé aux
expériences et aussi en voyant l'auditoire des autres stations, et ça figure
plus comme un objectif qu'un estimé comme tel. On se dit que c'est ça qu'il
faudrait qu'on ait comme résultat au terme de notre première année ou deuxième
année, l'objectif de 40 000 auditeurs par semaine.
4056 On s'est dit, "Mon Dieu, si on n'obtient pas ça, il va y avoir un
problème là". C'est la qualité de la production qu'on offre qui pose un problème
à ce moment-là. Mais il y a un véritable intérêt -- on l'a mesuré -- à
entendre les enfants s'exprimer. Même tout le monde nous disait, ceux qui
pouvaient l'écouter, "J'ai écouté ça ces émissions-là". Il y a un intérêt à
entendre les enfants s'exprimer, parler à la radio et les enfants ça va être
leur défi d'aller chercher l'intérêt d'abord de leurs confrères et consoeurs,
mais aussi de leurs parents.
4057 M. PAULHUS: Si je peux ajouter à ça.
4058 On a eu un sondage bien malgré nous de l'auditoire de la Radio Enfant.
C'est que toutes les écoles où je suis allé on ne diffusait pas très fort. Donc
il y avait tout le temps des zones grises où la réception était moins bonne.
Cette mère de famille à Gatineau qui m'avait dit, "Je vous entends dans le salon
mais pas dans la cuisine, pas dans la chambre à coucher". Bon. Vous voyez un peu
le topo?
4059 Il y a des parents qui constamment appelaient l'école, "Je n'entends pas
ma fille", "Ah, bien, Madame vous savez, deux watts, vous êtes peut-être plus
loin de l'école", "Mais j'aimerais ça l'entendre". Les grands-parents, tous les
grands-parents d'enfants qui sont dans la région essaient d'entendre leurs
petits-enfants.
4060 Alors si on met juste cette population-là, on rejoint le monde, et la
demande elle est créée -- elle n'est même pas créée, elle est nécessaire
parce que c'est la première radio, comme je le disais tout à l'heure, qui leur
parle sans leur vendre quelque chose.
4061 Il y a des rapports qui sont sortis dernièrement qui disaient que les
"tweens", ceux qui sont entre cinq et douze ans, l'an dernier au Canada
représentaient un marché de 2,8 milliards de dollars. On ne courre pas après ça.
On courre pour leur parler. C'est pour ça qu'on leur courre après.
4062 M. DELORME: Dans votre question vous disiez que les enfants n'écoutent
pas la radio, mais ils écoutent la radio. Je ne sais pas -- ma fille écoute
la radio. Je veux dire, chez nous c'est qui qui pitonne? Dans l'auto, c'est qui
qui pitonne aussi? Quand je suis assis en arrière et je ne pitonne pas, c'est le
bonheur complet, parce qu'elle va choisir ses postes et tout ça. Parce qu'à un
moment donné ça vient plate de toujours jouer le même disque, le même CD, ou la
même cassette. Tu écoutes la radio, et puis elle se plaint quand on écoute nous
autres trop souvent notre radio qui ne correspond pas à ses besoins.
4063 Donc il y a une écoute, mais cette écoute-là moi je pense -- et
c'est aussi le résultat qu'on va voir ici et ça va être intéressant. On va
impliquer les universitaires là-dedans, on va impliquer le monde de la recherche
pour mesurer l'écoute qui va se développer de la radio. On présume que les
enfants vont écouter plus la radio quand il va y avoir une radio qui va
s'adresser à eux, et ça ça va être un nouveau marché parce que je trouve ça
dommage qu'on ne fasse pas de sondages pour les enfants en bas de douze ans. On
ne s'en occupe pas. Qu'est-ce qu'il y a? Ils n'écoutent pas, ils n'existent
pas?
4064 Donc il va y avoir un déplacement, un développement de l'écoute chez les
jeunes avec cet outil-là.
4065 Merci.
4066 Mme LALANDE: Juste pour enchaîner. Moi aussi j'étais surprise tantôt
parce que nous sommes déménagés trois fois et à chaque fois mes enfants ont
changé de poste de radio parce que dans le nouveau milieu dans lequel ils
évoluaient c'était un autre poste que les jeunes écoutaient, donc il y avait
l'influence qui se tramait. Donc pour moi aussi l'expérience qu'on en a c'est
que les jeunes écoutent énormément la radio.
4067 CONSEILLER DEMERS: Je ne sais pas si Madame la Présidente veut suspendre
parce que je devrai continuer pour un certain temps.
4068 LA PRÉSIDENTE: Alors nous allons prendre une pause de quinze
minutes.
4069 We will be back in 15 minutes which will be about twenty after.
4070 Vers 11 h 20.
4071 M. DELORME: On va vous faire entendre de la musique pendant ce
temps-là.
4072 LA PRÉSIDENTE: On l'entend derrière.
--- Suspension à 1105 / Upon recessing at 1105
--- Reprise à 1120 / Upon resuming at 1120
4073 LA PRÉSIDENTE: Conseiller Demers, s'il vous plaît.
4074 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la Présidente.
4075 Alors un peu le dernier thème, et la question est assez précise. Quel
serait, selon vous, le pourcentage raisonnable de francophones âgés de 25 à 54
ans qui constitueraient vraiment un auditoire potentiel pour Radio Enfant?
4076 M. DELORME: Pourriez-vous répéter votre question? Le pourcentage
d'adultes de 25 à 54 ans qui constitueraient notre auditoire?
4077 CONSEILLER DEMERS: Oui.
4078 M. DELORME: Le pourcentage, moi je dirais que dans la première année ça
va être autour de 10 pour cent de parents qui vont faire -- nous on a
figuré 20 pour cent de tout notre auditoire cible, mais là-dedans, il y a des
enfants, il y en a d'autres plus âgés, mais de ce groupe d'âge-là je dirais un
10 pour cent de l'auditoire des 450 000 qui pourraient écouter la radio par
semaine.
4079 CONSEILLER DEMERS: Merci.
4080 Alors je cherche de l'information sur votre plan d'affaires maintenant.
Alors nous venons de discuter qu'il est possible que vous ayez un estimé de
votre auditoire potentiel. Quel effet est-ce que ç'aurait sur vos projections
financières? Vous, vous prévoyiez 10 pour cent, 20 pour cent. Est-ce qu'il y a
une différence là, et est-ce que ç'a un impact sur vos projections
financières -- à 20 pour cent. C'était votre proposition dans vos états
financiers.
4081 M. DELORME: Vint pour cent, je ne comprends pas votre question.
4082 CONSEILLER DEMERS: Vous dites que vous avez un auditoire qui la première
année serait de 10 pour cent, et la deuxième année 20 pour cent. Est-ce que j'ai
bien compris?
4083 M. DELORME: Je pensais que vous m'aviez demandé du groupe d'âge de 25-54
ans, quelle proportion.
4084 CONSEILLER DEMERS: Oui.
4085 M. DELORME: Mais l'auditoire que nous on vise pour la première année
c'est autour de 40 000 personnes par semaine qui écoutent la station. Dans
ce groupe il y a évidement des enfants, il y a des adolescents, et il y a de ce
groupe d'âge-là que vous m'avez mentionné.
4086 De ce groupe, l'ensemble des 40 000, j'ai évalué rapidement comme
ça à peu près 10 pour cent de ce groupe d'âge qui écouterait la radio à
plusieurs reprises pendant la semaine, mais ça se complète de l'auditoire jeunes
enfants.
4087 CONSEILLER DEMERS: Et je m'en vais vers la publicité commerciale, vos
revenus de publicité.
4088 Pouvez-vous m'en dire plus de vos revenus publicitaires par rapport à
votre auditoire, par rapport au nombre de personnes qui vous écoutent selon vos
projections?
4089 M. DELORME: Bon. Pour la question de la publicité on l'a dit dans le
mémoire à plusieurs reprises, ce n'est pas vraiment notre orientation première,
notre choix premier, mais si les financements de contribution, soit publics ou
privés, ne se présentent pas, on va évidement travailler à développer ce marché
publicitaire. Donc c'est une publicité qui va être respectueuse du Code
d'éthique de la publicité qui s'adresse aux enfants au Canada, et de la Loi
québécoise de la protection des consommateurs, qui a aussi un chapitre
concernant la publicité qui s'adresse aux enfants.
4090 C'est dans ce cadre-là qu'on va faire une publicité qui sera diffusée
sur nos ondes, qui va s'adresser surtout aux parents et aux adolescents plus
vieux, donc les adolescents de 14-18 ans. Donc une publicité qui veut au
départ -- on va travailler beaucoup pour qu'elle soit dite éducative, donc
on pense à toutes les campagnes de santé, environnement, protection des enfants
quand ils font des activités physiques, le sport, et tout ça, et les commerçants
qui sont en parallèle avec ces activités-là.
4091 On pense beaucoup, par exemple, à toutes les activités
culturelles -- spectacle, théâtre, rendez-vous. Donc c'est ce type de
publicité que nous on veut développer qui est une publicité qui suscite chez
l'enfant une créativité, et moins possible aller vers de la publicité de
consommation qu'on apprécie moins sur les ondes.
4092 CONSEILLER DEMERS: Est-ce que j'aurais mal compris? Est-ce que vous ne
vous êtes pas basés sur -- pour vos projections ou vos calculs de revenus
de publicité, est-ce que vous ne vous êtes pas basés sur les radios commerciales
pour faire ces évaluations-là?
4093 M. PAULHUS: Si je peux répondre là-dessus. A l'annexe 4 de notre
mémoire, page 5, on a un tableau avec trois scénarios. Le calcul de revenus
publicitaires de CIRC-FM, le premier étant conditions minimales, conditions
moyennes et conditions optimales. Ça c'est, évidement, si on ne devait pas avoir
de subventions ou d'argent autres que la publicité rémunérée, celle qu'on
diffuserait à reculons, il faut s'entendre, mais on passe évidement avec les
standards du CRTC, des règlements où on nous dit un certain nombre de messages.
Donc on partait avec trois minutes de messages à l'heure sur douze heures. Ça
fait donc une moyenne par jour de 72 messages. On les basait à 25 dollars nos
publicités.
4094 Si vous regardez à la page précédente, la page 4, on regarde de la
station du marché francophone de Hull/Ottawa où on a les tableaux, le prix des
publicités 30 secondes de CJRC, CKTF, CIMF, et de CHUO, la radio étudiante de
l'Université d'Ottawa.
4095 On s'est basés, évidement toujours en prenant en compte qu'on aurait
environ 40 000 auditeurs à 25 dollars la publicité de 30 secondes, ce qui
fait que je reviens au tableau de la page 5. Donc avec ce nombre de messages, 72
messages par jour, on aurait des entrées de 655 200 dollars par année, et
ça c'est le minimum. Évidement, bon, 96 messages par jour dans le scénario
moyen, nous ramènerait 873 600 dollars par année, et dans le scénario
optimiste 420 minutes par semaine, nous ramènerait 1 092 000 dollars,
pour la première année avec un auditoire cible de 40 000 personnes.
4096 Mais que ce soit clair, on essaierait d'éviter le plus possible de
passer par les publicités rémunérées. On veut devenir un média d'information et
pas un véhicule publicitaire pour les grosses corporations américaines et
canadiennes.
4097 CONSEILLER DEMERS: Alors la question suivante c'est que vous voulez
créer une radio communautaire. Avez-vous songé à examiner les activités
financières d'autres entreprises de radios communautaires puisque l'attribution
d'une licence à votre groupe ferait de votre station communautaire francophone
ça serait la station avec le plus de revenus publicitaires au pays. Alors je
donne ça comme introduction.
4098 Qu'est-ce qui fait que vous vous êtes plutôt comparés aux radios
commerciales quant aux revenus plutôt qu'à une radio communautaire?
4099 M. PAULHUS: L'engouement de l'auditoire, parce que, évidement, il faut
comprendre que les enfants qui passent à la radio vont être écoutés par toute
leur famille qui peut l'écouter, c'est-à-dire les parents au travail, comme
c'était le cas au mois de mars, tous les parents dans les quatre phases du
Portage ici, avaient une très, très bonne réception, grâce probablement à la
hauteur des postes de réception. Donc tout le monde écoutait leurs enfants.
Alors à ce moment-là on a un bon auditoire, et comme j'en discutait tout à
l'heure c'est effectivement le marché des "tweens", c'est un marché qui est
très, très en demande par tous les annonceurs.
4100 Alors à ce moment-là je pense qu'une fois qu'on aura établi qu'on est
une station sérieuse -- et on en discutait en comité d'implantation --
ce seront probablement les annonceurs qui se bousculeront à notre porte, et non
nous à la leur, parce que, évidement, on va parler aux gens qui sont le plus
visés par les agences de publicité.
4101 Évidement, c'est pour ça que je tiens à mettre l'emphase sur le fait
qu'on va à reculons dans la publicité rémunérée, mais qu'il y a un marché qui
est là et il y a des dollars qui vont être rattachés à ça.
4102 Mme LALANDE: Si je peux me permettre. Quand on pense à la collaboration
des écoles dans un dossier comme celui-là, il y a plus d'un commanditaire qui
serait intéressé à toucher à cette clientèle-là via le biais de la radio. Alors
une autre raison pour laquelle nous ne sommes pas du tout favorables à
commercialiser le projet de Radio, mais advenant le cas où on devrait passer par
ce biais-là, il y a beaucoup d'intérêt.
4103 CONSEILLER DEMERS: Merci.
4104 Je vais passer tout de suite à l'utilisation de la fréquence. Peut-être
y en-avait-il de vous qui étiez dans la salle ces derniers jours.
4105 Comme vous le savez, votre requête est compétitive et techniquement
exclusive avec d'autres requêtes. Alors le Conseil, par ma question, vise à
recueillir votre opinion afin de l'assister dans sa détermination à savoir quel
titulaire propose l'utilisation optimale de la fréquence convoitée.
4106 Alors quelles sont -- et ces questions-là ont été posées à tout le
monde -- les principales raisons qui obligeraient le Conseil à vous
attribuer cette fréquence?
4107 M. PAULHUS: Selon la classe de la fréquence 89,9, c'est une classe qui
permet un émetteur de puissance rayonnée de 100 000 kilowatts. Évidement,
ça ne sera pas le cas. Il y a eu des apriorismes négatifs de la part d'Industrie
Canada sur le taux de radiation à l'antenne et sur l'établissement aussi d'un
périmètre sécuritaire autour de l'antenne. Mais tout ça pour dire que le marché
cible de Radio Enfant/Radio Ado étant les jeunes francophones, ça englobe tout
l'est ontarien qui n'est pas servi, à toutes fins pratiques, pour la
jeunesse.
4108 On voulait englober le plus large groupe de francophones possible et
c'est avec cette fréquence, avec cette antenne, qu'on pense -- et selon ce
que nous ont dit les ingénieurs-conseils -- la meilleure façon de le
faire.
4109 CONSEILLER DEMERS: Je ne sais pas si j'ai bien saisi. Vous venez de me
donner les raisons principales qui obligeraient le Conseil à vous attribuer
cette fréquence dans un cadre compétitif.
4110 M. PAULHUS: Oui.
4111 M. DELORME: Je voudrais rajouter à cette réponse qui était plutôt le
contexte technique. La principale raison, qui m'apparaît en tout cas, qui
inciterait le Conseil à donner la fréquence à la requérante, la Fondation Radio
Enfant, c'est le public à qui on s'adresse, c'est-à-dire les enfants, et pour
l'opportunité qu'on aurait au Canada de démarrer un nouveau secteur de la
radio.
4112 Je pense que c'est une nouvelle contribution à l'aube de ce millénaire,
d'avoir une participation, une contribution des enfants et des adolescents à la
radio. C'est complètement nouveau et ça se fait ici dans la Capitale nationale.
Ça va avoir un rayonnement canadien, à partir de la Capitale nationale, et puis
ça va enclencher toute une démarche dans les prochaines années. Je pense que
vous allez le constater si vous encouragez le démarrage de cette initiative-ci à
Ottawa.
4113 Donc la principale raison m'apparaît être celle de donner la parole et
l'opportunité aux enfants et aux adolescents de contribuer à la radio.
4114 Mme LALANDE: Je voudrais ajouter que vous avez aussi un message très
clair de la communauté, des gens d'affaires de la communauté, des municipalités
et du scolaire où les citoyens disent finalement via notre biais au CRTC, "Nous
on trouve ça important, nous on est prêts à mettre des sous, on est prêts à
libérer des gens, à mettre du temps parce qu'on voit que pour les enfants c'est
important". C'est même pour certains enfants, et probablement pour plusieurs
d'entre eux, peut-être une possibilité de ne pas décrocher du monde
scolaire.
4115 Alors je crois qu'au niveau gouvernemental le message doit être clair.
Oui, on doit laisser la place aux jeunes dans notre société et, à notre avis,
cette place-là passe d'une façon extraordinaire par le biais de la radio parce
que la radio, entre autres, n'est pas compétitive. Aucun enfant entre en
compétition avec un autre enfant via le biais de la radio, et trouvez-en dans le
monde où on vit aujourd'hui des façons de faire et de fonctionner où on ne
retrouve pas de compétition. La radio c'est ça. Quand on parle de Radio
Enfant/Radio Ado on parle de solidarité. Alors ça nous permet de développer des
liens avec les enfants, avec les parents, avec la société.
4116 Alors juste ce message qu'on envoie c'est, à votre avis, une raison
essentielle à ce que le projet revienne au projet Enfant/Ado.
4117 Mme BARD: J'aimerais aussi parler de deux points qui je crois sont très
importants.
4118 Premièrement, on vit dans un monde de grande technologie, nous dit-on,
mais la communication prend de moins en moins de place dans nos familles, dans
nos milieux. Je crois vraiment que le projet de Radio permet aux jeunes de
communiquer entre eux avec leurs familles et de sortir de leur milieu.
4119 Un autre point qui est de très, très grande importance pour la
communauté franco-ontarienne c'est vraiment de nous fournir un outil de
communication. Entre nous, on se connaît peu. Il y a de belles choses qui se
passent mais qui restent renfermées à l'intérieur de l'école. Les jeunes doivent
sortir de l'école et découvrir la vitalité culturelle de leur milieu et pour ce
faire, la seule façon c'est de pouvoir sortir de l'école, et la radio leur
permet ça. Elle permet de réunion les municipalités, les organismes, les petits
scouts, les garderies. On doit travailler ensemble et la radio va nous fournir
cet outil nécessaire à la sauvegarde de notre langue dans l'est ontarien.
4120 CONSEILLER DEMERS: Merci.
4121 Alors à votre connaissance, y aurait-il d'autres fréquences que vous
avez considérées dans votre projet où vous auriez pu vous arrêter plutôt que sur
celle-là.
4122 M. DELORME: Non. Selon les consultations techniques qu'on a obtenues,
c'était la seule fréquence qui nous permettait de desservir la population qu'on
doit desservir. Donc ce sont les deux conseils scolaires de l'Ontario et les
quatre commissions scolaires de l'Outaouais. C'est la seule puissance,
fréquence, qui nous le permettait, d'autant que cette fréquence-là, jusqu'à tout
récemment, comme je l'ai dit tantôt, était réservée à des fins non-commerciales
éducatives.
4123 Donc on a fixé notre choix à partir de l'aspect technique, mais aussi la
nécessité de réserver une fréquence non-commerciale et éducative nous
apparaissait importante.
4124 CONSEILLER DEMERS: Merci.
4125 Dans ce contexte, quelques questions techniques. Il y a une
question -- à moins que vous n'ayez quelque chose à ajouter. J'ai compris
que vous n'avez jamais envisagé une fréquence AM dans votre projet.
4126 M. DELORME: Pas du tout parce que ce n'est pas -- non. Surtout dans
le contexte de l'utilisation des ondes AM ici, non.
4127 CONSEILLER DEMERS: Merci.
4128 Et peut-être une question globale pour conclure. On va entendre en
intervenant l'ARC du Canada. Maintenant, vous avez l'intention de créer une
radio communautaire. Comment ou pourquoi l'ARC du Canada, ou une station
existante, ne pouvait-elle pas répondre à vos besoins, compte tenu toujours des
pénuries de fréquences FM dans les grandes agglomérations du Canada?
4129 M. DELORME: Je n'ai pas compris. Je n'ai pas très bien saisi votre
question, mais je peux répondre à l'intervention de l'ARC, mais on a d'autres
occasions de le faire, de toute manière.
4130 CONSEILLER DEMERS: Non, je mettais ça à la base de ma question. Je vous
ai posé plusieurs questions à savoir s'il y avait d'autres possibilités de
mettre votre projet à exécution, et vous avez bien insisté sur votre projet qui
est une radio communautaire. Comment ce qui existe déjà en radios communautaires
n'aurait pas été un moyen de mettre à exécution votre projet?
4131 M. DELORME: Ce qui existe actuellement en radios communautaires ici sur
le marché de Hull/Ottawa c'est très peu. D'abord, il n'y a pas de radios
communautaires comme telles. Il y a des radios campus. Il y a deux radios campus
qui sont celle de l'Université d'Ottawa et celle de l'Université Carleton.
4132 On a fait beaucoup de démarches. Par exemple, pour mars dernier, on a
essayé d'avoir une entente avec la radio campus pour retransmettre sur leurs
ondes la programmation des enfants et ç'a été impossible parce qu'ils ne
voulaient pas déplacer leur clientèle, leur marché, leur programmation, pour des
fins d'utilisation par les enfants.
4133 Donc on aurait pu peut-être envisager quelques heures dans une
programmation, mais pas ce que les enfants, ce que les productions des écoles
voulaient faire comme tel. Donc la collaboration n'a pas pu se concrétiser, et
il n'y pas d'autres radios communautaires ici dans la région. Donc on trouve que
c'est le temps d'en avoir une, et il y a un besoin du côté de la
francophonie.
4134 C'est curieux que l'ARC -- parce que vous avez fait allusion à
l'ARC du Canada -- qu'ils s'opposent à cette demande-là alors que vous avez
annoncé une décision la semaine dernière d'attribution d'un permis à l'ARC du
Canada pour cet été dans le cadre des Jeux de la Francophonie utilisant cette
fréquence 89,9, pour retransmettre une programmation.
4135 Et c'est exactement le même projet qui va être mis en place sur une base
permanente, mais là on ne s'adresse pas aux jeunes de 18 à 30 ans, mais aux
jeunes, au public de 5 à 18 ans. Donc l'ARC s'oppose à l'attribution de cette
licence-là au groupe ici alors qu'ils ont obtenu la licence pour diffuser dans
le cadre des Jeux de la Francophonie et c'est le même type de projets.
4136 Alors je ne sais pas ce qui explique ça, et puis dans leurs remarques,
ils font allusion à ce que ce sont les franco-ontariens qui devraient avoir
cette fréquence. Mais il y a une participation, il y a une contribution de la
Francophonie de l'Ontario dans le projet et ce n'est pas strictement
réservé.
4137 Donc on pourra en parler plus tard, mais en gros disons qu'il n'y a pas
de service de radio communautaire ici dans notre communauté, et je pense qu'il
est temps d'en avoir une, et je pense que la radio communautaire francophone va
faire un bon travail.
4138 CONSEILLER DEMERS: De votre point de vue, ce serait votre projet qui
serait la radio communautaire dans la région d'Ottawa/Hull?
4139 M. DELORME: Ce serait une radio communautaire, parce que c'est ce qu'on
demande, une licence de radio communautaire, une licence de radio communautaire
qui s'adresse à la population francophone. Nous sommes des parents, nous sommes
des adultes qui demandons ça au profit de nos enfants, parce que nos enfants ne
peuvent pas venir ici présenter une demande, et c'est ça qu'est le projet.
4140 C'est donc une radio communautaire, c'est une radio communautaire de
type B. C'est une radio communautaire de type B dédiée aux enfants et aux
adolescents que des parents ont décidé de proposer au CRTC.
4141 C'est sûr que dès l'obtention de la licence de la radio
communautaire -- parce qu'on a des appuis de l'ARC du Québec, on a des
appuis de l'Association mondiale des radios communautaires, et on va faire une
demande de "membership" à l'ARC du Canada. La partie francophone de l'Ontario va
faire une demande de "membership" de l'ARC du Canada. C'est clair. On l'a
annoncé dans une lettre à l'ARC. On va devenir membre de l'ARC du Canada à titre
de radio communautaire, et on va être membre de l'ARC du Québec. Ça va être la
seule radio communautaire au Canada qui va être membre des deux
associations.
4142 Pour nous dans notre mentalité, on ne pouvait pas instaurer une barrière
et dire que la fréquence va être réservée juste pour les francophones hors
Québec franco-ontariens. Ça ne tient pas. C'est une demande pour le marché de
Hull/Ottawa et ça s'adresse à la population francophone de la région de
Hull/Ottawa.
4143 On ne peut pas instaurer une radio en disant, "Nous on est
franco-ontariens, c'est à nous la radio, et vous, vous êtes du côté de Hull,
vous n'avez pas le droit de venir, ce n'est pas à vous la radio". Voyons! Les
ondes dépassent la rivière et puis il n'y a pas de limites, il n'y a pas de
barrières, et n'en voit surtout pas l'utilité. On voit même un bénéfice à
associer les deux groupes linguistiques -- pas les deux groupes
linguistiques, les deux groupes de populations pour faire une communauté
francophone. On y voit tout un bénéfice alors qu'eux ils ont dit, "Bien non, on
la veut pour nous la fréquence", alors qu'ils font une demande dans le cadre des
Jeux de la Francophonie et ils sont allés solliciter de l'argent à la ville de
Hull. Ils font le même travail. Il y a un contradiction là-dedans qu'ils vont
devoir expliquer.
4144 Mme LALANDE: Peut-être pour renchérir. Quand on vous parle d'être près
du milieu, vous avez le plus bel exemple. Encore là quand on parle de rejoindre
les deux rives de la rivière, le côté québécois, le côté ontarien, ce n'est pas
un groupe de personnes ici qui a dit, "Oui, ça serait ça qui serait important",
mais c'est qu'on est allés vérifier auprès du milieu et autant les gens du côté
du Québec, les organisations, les institutions, que celles de l'Ontario nous ont
signifié qu'elles voulaient travailler ensemble.
4145 Alors notre inquiétude, en passant par l'ARC du Canada, c'est que cette
belle chimie qui existe entre les deux rives et l'intérêt d'utiliser ce
projet-là pour se rapprocher, ne seraient plus présents dans le cadre où ça se
déroulerait avec l'ARC du Canada. Alors ça vient encore une fois du milieu où
les gens acceptent de parler de Hull, d'Ottawa, acceptent de mettre des sous
dans un projet. Par exemple, la ville de Hull qui met des sous dans un projet
qui touche aussi le côté ontarien, et vice versa. Alors c'est un message très
clair, pas uniquement de nous autres, mais du milieu, et je crois que votre rôle
c'est d'écouter ce message-là aussi qui est, à notre avis, très important.
4146 CONSEILLER DEMERS: Merci beaucoup.
4147 Madame la Présidente, ceci termine mes questions.
4148 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Demers.
4149 Madame Noël.
4150 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense que la question vous a été posée, mais moi je
vais vous la poser de l'angle de quelqu'un qui a élevé des enfants.
4151 Les enfants à cinq ans, six ans, sept ans, même à six ans et à sept ans,
le temps d'attention est très limité, le temps d'intérêt est très limité. On
peut leur acheter le plus beau jouet de la terre dont ils ont rêvé, leur donner
ça à Noël et généralement le 15 janvier, c'est quelque part au sous-sol, ça sert
plus ou moins, ou ç'a été lancé ou brisé.
4152 Moi c'est ça qui me fatigue dans votre demande. L'intérêt de l'enfant,
il va rester là combien de temps?
4153 Mme LALANDE: A participer, Madame, au projet?
4154 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, c'est ça.
4155 Mme LALANDE: Bien je vous répondrais que cette force-là, on la retrouve,
entre autres, dans les écoles pour l'avoir vécu cette année. C'est que les
enfants sont guidés à travers leurs enseignants, à travers les parents qui
rentrent dans les salles de classe pour préparer les enfants, et les enfants
leur demandent aussi d'exploiter des créneaux dans lesquels on les retrouve. Par
exemple, un enfant qui joue du piano, un enfant qui joue du violon, c'est sur
une base continue.
4156 Je vais vous dire qu'on en a vu beaucoup à cinq ans, six ans, sept ans,
arriver avec leur instrument de musique et avoir une fierté de pouvoir jouer de
cet instrument-là à la radio.
4157 Tantôt quand on parlait aussi de pré-enregistrement, c'est avec ce
groupe d'âge-là pour ne pas leur mettre une pression indue où ils doivent
"performer", mais vraiment fait de façon préparée et encadrée, et c'est cet
encadrement-là qui permet, dans une salle de classe à un enfant de maternelle,
de première et de deuxième, d'aller un petit plus loin et de développer une
confiance avec l'aide des adultes qui vont le guider.
4158 Mme OUELLETTE: Moi je voudrais ajouter quelque chose, Madame, à votre
question, parce que je suis d'accord avec vous quand vous dites qu'un enfant en
bas âge son attention est plus courte, et c'est une réalité qu'on vit dans nos
salles de classes et dans nos écoles, c'est certain.
4159 Alors ce qu'on voit nous dans les salles de classes, si on prend, par
exemple, des élèves en première année lorsqu'ils s'amènent pour présenter leurs
émissions, l'enfant n'est pas là pendant 30 minutes consécutives nécessairement.
Alors il peut présenter son petit numéro qui dure deux à trois minutes, et dans
sa classe à la suite, un à la suite de l'autre, il y a des enfants qui
présentent eux aussi, et comme ça l'enfant son attention n'est pas captée d'une
façon --
4160 CONSEILLÈRE NOËL: Non, mais moi j'en viens plus à l'intérêt sur une
longue période, peut-être pas l'intérêt dans le temps qui peut être de deux,
trois minutes, ce qu'on appelle en bon français le "attention span", mais
l'intérêt à long terme.
4161 On connaît tous l'allocution, "Tout nouveau, tout beau", mais quand ce
n'est plus nouveau, c'est des fois beaucoup moins beau. C'est ce que je veux
savoir, comment vous allez conserver cet intérêt-là.
4162 Mme BARD: Je vais essayer, et je vais y répondre à titre de maman
surtout pour commencer, et je suis complètement d'accord avec vous, les plus
beaux cadeaux qu'on offre à nos enfants où on investit des montants exorbitants,
terminent bien souvent au sous-sol ou dans une vente de garage.
4163 Moi ce qui dure chez moi -- j'ai quelques filles -- ce sont
les jouets qui leur permettent d'être créatrices. Ce sont les costumes, c'est le
micro, c'est le chaudron, ce sont les cuillères en bois, c'est tout ce qui leur
permet d'être créatrices, et elles s'en servent, et c'est toujours un nouveau
jouet, et la radio va leur permettre ça.
4164 Une journée, elles pourront présenter une chanson. En vieillissant,
elles pourront peut-être lire un conte qu'elles ont écrit. Une autre journée,
elles vont devenir techniciennes. Une autre journée, elles pourront peut-être
même faire tourner une chanson qu'elles ont produite.
4165 CONSEILLÈRE NOËL: Là on va changer de génération. Les parents,
l'encadrement des parents, vous nous dites que l'encadrement des parents est là,
ils sont intéressés, c'est magnifique. Dans un an, dans 18 mois, dans 24 mois,
il va être où l'encadrement des parents?
4166 Mme OUELLETTE: L'intérêt des parents moi je dirais que ça se renouvelle
dans les écoles. Parfois, une année c'est un groupe de parents qui prend en
main, en charge ce projet-là. L'année suivante, il n'y a rien qui nous dit qu'on
peut avoir un nouveau groupe de parents qui prennent en charge le projet et qui
mènent à bien le projet à l'intérieur d'une école.
4167 Cette année nous à notre école on a eu un groupe de parents. L'année
prochaine je sais qu'il y en a d'autres qui veulent s'ajouter. Il y en a
d'autres qui se retirent pour des raisons personnelles, mais je pense qu'on est
ouverts à ce qu'il y ait un renouvellement.
4168 CONSEILLÈRE NOËL: Alors vous estimez que vous avez un parc de parents
suffisant pour toujours en avoir en quantité nécessaire pour faire
l'encadrement.
4169 Mme OUELLETTE: Nous avons --
4170 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, moi je regardais -- on change de
sujet complètement -- quand on vous a demandé pourquoi pas un AM, vous nous
dites que le son n'est pas aussi bon, et cetera, mais je pense que vous faites
beaucoup de créations orales dans votre programmation. Le son AM ou le son FM
quand c'est du "placotage", qu'est-ce que vous en pensez?
4171 M. DELORME: Le son AM, d'abord ce n'est pas une habitude d'écoute que
les enfants ont d'écouter la radio AM.
4172 CONSEILLÈRE NOËL: Moi j'ai été élevée avec ça.
4173 M. DELORME: Pardon?
4174 CONSEILLÈRE NOËL: J'ai dit que moi j'ai été élevée avec ça.
4175 M. DELORME: Oui, mais nos enfants le sont moins. Ça c'est un premier
élément. Le deuxième élément c'est que la radio AM, si je ne me trompe pas,
baisse beaucoup de puissance à partir du coucher du soleil.
4176 CONSEILLÈRE NOËL: Ça dépend des fréquences que vous utilisez.
4177 M. DELORME: Ça dépend des fréquences, mais les fréquences qui ne sont
pas utilisées sont rares. Celles qui ne le sont pas, en tout cas, la majeure
partie des stations AM sont obligées pour ne pas brouiller les ondes américaines
de baisser de fréquence à partir du coucher du soleil.
4178 CONSEILLÈRE NOËL: Si vous avez une fréquence protégée ou non protégée,
c'est ça qu'est la différence.
4179 M. DELORME: D'autre part. Et le troisième point, ce pourquoi on n'a pas
envisagé les aspects du AM, c'est les coûts d'installation de toute la mise au
point de la diffusion.
4180 Mais le gros point c'est les habitudes d'écoute et la qualité du son.
Vous dites que c'est verbal. Oui, c'est verbal, dans la journée ça va l'être,
mais en soirée, justement en bonne période où les ados vont écouter c'est
musical que ça va être.
4181 CONSEILLÈRE NOËL: Justement, il me semble que vous les faites coucher
tard vos ados. Votre grille elle va jusqu'à minuit le soir. Ils devraient être
dans leur lit eux autres.
4182 M. DELORME: Ils vont se coucher avant ça.
4183 CONSEILLÈRE NOËL: Ils vont se coucher avant ça.
4184 M. DELORME: Mais il y en a quelques-uns qui sont des couche-tard.
4185 CONSEILLÈRE NOËL: Une dernière question, je vous laisserai parler après.
Dans votre programmation musicale j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de rock,
beaucoup de ci, beaucoup de ça. Vous ne faites aucune place à la musique
classique. Est-ce que c'est un choix?
4186 M. DELORME: Non, il y a de la place pour la musique classique,
acoustique surtout, la musique acoustique. Oui, il y a de la place. Et
curieusement les enfants émettent beaucoup de musique classique.
4187 On a été surpris de voir à un moment donné un petit enfant qui arrivait
et il présentait de la musique classique, et l'autre qui arrivait avec son
violon et disait, "Moi je vais vous faire entendre de la musique au violon des
grands compositeurs", et qui jouais --
4188 CONSEILLÈRE NOËL: De la vraie musique.
4189 M. DELORME: Pardon?
4190 CONSEILLÈRE NOËL: J'ai dit de la vraie musique.
4191 M. DELORME: C'est de la vraie musique, exactement. Donc il va y avoir
beaucoup de diversités dans le choix musical parce que les enfants sont
diversifiés aussi dans leur choix musical.
4192 CONSEILLÈRE NOËL: Parce que quand j'ai vu 80 pour cent de rock, je vais
vous dire, il ne reste pas grand place pour le reste.
4193 M. DELORME: Non, 80 pour cent de rock populaire. C'est la catégorie
générale de musique que les enfants aiment. Ce n'est pas du rock "heavy", ce
n'est pas du rock métal. Par exemple, Annie Brocoli, dans quel genre vous mettez
ça Annie Brocoli? Par exemple, le Petit Dragon de Daniel Lavoie, bien c'est dans
cette catégorie-là.
4194 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que c'est la petite vache qui a mal aux pattes
ça, Annie Brocoli?
4195 M. DELORME: Non, non, ça c'est Carmen Campagne.
4196 CONSEILLÈRE NOËL: Excusez-moi, ma fille est un peu plus vieille. Elle a
passé l'âge d'Annie Brocoli.
4197 M. DELORME: C'est ça, mais c'est ce genre de musique-là qu'on va mettre
aussi sur les ondes. Tantôt ce que vous écoutiez, c'est ce genre de musique-là
qu'on va mettre sur les ondes. Ce sont des enfants qui chantent. C'est de la
musique qu'on entend pas non plus, qui ne passe jamais à la radio. Edith Butler
qui chante pour les enfants, combien de fois qu'on a pu l'entendre? Pas
beaucoup. Alors c'est ce genre de musique-là qu'on va mettre. Alors ça rentre
dans la catégorie rock populaire, mais ce n'est pas du rock là Bob Dylan et tout
ça.
4198 CONSEILLÈRE NOËL: J'avais très peur.
4199 M. PAULHUS: Mais il ne faut pas oublier une chose, si je peux me
permettre rapidement. C'est que la grille horaire qu'on a soumise est une grille
type, et que les programmes, les choix musicaux sont aussi beaucoup apportés par
les enfants. Donc si les enfants veulent écouter plus de Carmen Campagne et
d'Annie Brocoli ça sera ça le choix de cette émission-là qui nous aura été
proposé.
4200 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Cardozo.
4201 Mme SAINT-PIERRE: Est-ce que je peux ajouter quelque chose, ç'a un lien
avec le fait que vous disiez que l'attention des enfants était restreinte et
qu'ils pouvaient se tanner assez rapidement de faire de la radio.
4202 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous concède le mot "tanner".
4203 Mme SAINT-PIERRE: D'accord.
4204 D'après moi, et d'après l'expérience que j'ai en enseignement, les
enfants oui se fatiguent vite de quelque chose quand ça les restreint dans leur
curiosité. Les enfants sont curieux, c'est pour ça qu'ils se tannent de quelque
chose. Si un jouet ou une émission ne laisse pas place à leur imagination, ça va
les fatiguer assez rapidement, sauf que leur curiosité ici va être la richesse
de leur programmation radio. Grâce aux enfants qui sont très curieux, nous
allons obtenir de bonnes émissions qui vont garder l'intérêt du public.
4205 Mme LALANDE: Si je peux me permettre, au niveau des parents -- je
me tourne la langue depuis tantôt -- au niveau du Québec, je pense que
c'est différent en Ontario. Au niveau du Québec les écoles sont très fermées à
faire entrer les parents dans les salles de classe, et la première année que ça
c'est vécu à Chelsea les enseignants ont fait ça tous seuls.
4206 Une fois que le projet a été terminé, les enseignants ont dit, "On a
besoin d'aide", et là les portes de classes se sont ouvertes aux parents. Je ne
vous parle pas des comités en soirée mais vraiment aller dans la classe avec son
enfant pour travailler. Et c'est aussi une force incroyable parce que, à cause
de ce projet-là, on demande aux parents d'aller travailler dans les classes avec
les enfants, et il y a de plus en plus d'employeurs qui libèrent même leurs
employés une heure ou deux par semaine pour aller faire du bénévolat dans
l'école.
4207 Alors ce projet-là c'est ce qui a permis d'ouvrir les classes aux
parents.
4208 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne sais pas si Mme Wylie va nous libérer une heure
ou deux par jour comme ça pour aller faire de l'encadrement.
--- Rires / Laughter
4209 Mme LALANDE: Je vous le souhaite.
4210 CONSEILLÈRE NOËL: Il y a un monsieur au fond qui voulait ajouter quelque
chose et que j'ai coupé. Monsieur le technicien.
4211 M. PAULHUS: Je veux parler surtout de la grille horaire qui est une
grille type, et au niveau du AM c'est que la création orale c'est aussi les
chansons que les enfants écrivent, produisent, qu'on enregistre et met sur CD.
C'est aussi des enfants qui viendront jouer du piano, jouer de la flûte. Jouer
de la flûte au AM ce n'est pas beau aux oreilles, alors que le FM est un médium
beaucoup plus approprié, selon nous.
4212 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Cardozo.
4213 CONSEILLÈRE NOËL: Vous avez l'idée que vous allez enlever les "quacks"
au FM plus facilement qu'au AM.
4214 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Cardozo, vous avez la parole.
4215 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la Présidente.
4216 J'ai deux questions pour vous. Premièrement une question concernant les
chiffres. Je trouve que dans des audiences comme ça nous recevons beaucoup de
chiffres. Vous avez parlé de 450 000 francophones.
4217 Ma question est la suivante : Avez-vous inclus les anglophones, les
enfants qui vont à l'école d'immersion française qui sont peut-être intéressés à
vos programmations, parce que je pense que c'est un peu plus de personnes, une
audience pour vous, n'est-ce pas?
4218 M. DELORME: On n'a pas inclus parce que les démographes à qui ont a posé
la question se sont basés sur les statistiques canadiennes dans ce domaine, et
ils ont identifié la population dite francophone. Mais vous avez parfaitement
raison de souligner qu'il y a un intérêt important.
4219 C'est pour ça que je vous dis ne vous surprenez pas s'il y a une boule
de neige qui s'en vient avec cette histoire-là après parce qu'il y a beaucoup
d'intérêt. Un bon exemple, c'est l'école de Wakefield. L'école de Wakefield
voulait participer cette année à l'événement. C'est une école anglophone, mais
ils ont dit, "Nous autres on a une partie importante de notre curriculum qui est
en français et on va faire travailler les enfants en français pour participer à
l'événement".
4220 Ils ne l'ont pas fait cette année, mais ils se sont dit, "L'année
prochaine on se reprend puis on le fait. On va travailler avec vous autres en
français, nos enfants vont le faire". Ils veulent faire une journée aussi à
l'école de Wakefield, la belle petite école qui est en arrière, super
intéressante. Moi j'ai rencontré le comité et donc il y a un intérêt.
4221 C'est évident que quand on va se mettre en ondes, la population
anglophone va nous appeler, et ils vont dire, "Bien oui, nous autres on est
prêts à faire quelque chose", mais on ne l'a pas figuré dans nos chiffres.
4222 CONSEILLER CARDOZO: Deuxièmement, la popularité de la radio, Madame
Lalande, vous avez dit que les enfants écoutent beaucoup de radio. Hier soir,
j'ai fait un sondage très scientifique avec mes enfants chez moi et la bonne
nouvelle est qu'ils pensent que c'est une très bonne idée. Ils aiment l'idée de
votre programmation, et cetera, mais ils disent que vous avez beaucoup de
concurrence avec la télévision, l'Internet et les disques. Ils m'ont dit que
pour eux et leurs amis, ils voient la télévision premièrement, ils naviguent
l'Internet deuxièmement, ils écoutent les disques troisièmement, et écoutent la
radio quatrièmement.
4223 Peut-être que ce n'est pas la même chose pour tous les enfants, mais la
réalité c'est que vous avez beaucoup de concurrence pour les auditoires.
4224 Mme LALANDE: Ça me fait plaisir de répondre à cette question-là. Je
crois que notre mandat aussi, ce qu'on apporte comme projet radio c'est qu'on
amène les enfants plus loin. Un peu comme je l'expliquais précédemment, je
disais que quand on posait la question aux jeunes, ils voulaient faire de la
télévision, ils voulaient jouer sur l'Internet. Jamais ils nous mentionnaient
qu'ils voulaient faire de la radio ou participer. Une fois qu'on les a fait
participer au projet de radio, ils ont découvert ça, et ils restaient
accrochés.
4225 C'est la même chose pour l'écoute. Chez nous les enfants ne
connaissaient pas le programme "275 Allô, 275 Ados" de Radio-Canada, et je leur
en parlais, je leur disais, "Est-ce que ça vous tente d'écouter ça?". Personne,
j'ai trois enfants et un quatrième qui s'en vient, et on me disait, "Non, ça ne
m'intéresse pas". Bon les enfants ne voulaient pas. J'ai dit "Parfait". Mais le
soir où j'ai ouvert le poste de radio et qu'ils se sont mis à écouter ce
programme-là, alors là ils avaient leurs questions. Ils voulaient appeler. Ils
voulaient participer et là c'est devenu pratiquement une tradition. Tous les
soirs les enfants écoutent l'émission.
4226 Alors nous on croit que le projet de Radio va avoir un peu la même
influence, et on croit qu'on réalisant un projet comme celui-là on fait
découvrir aux enfants autre chose, et que tant qu'ils ne l'ont pas vécu, ils ne
peuvent pas présentement parler de ce qu'ils ne connaissent pas, et nous croyons
que lorsqu'ils vont l'avoir découvert et connu ils vont vouloir y participer,
ils vont vouloir l'écouter aussi.
4227 Est-ce que ça répond à votre question?
4228 CONSEILLER CARDOZO: Oui, mais il reste la concurrence et il reste le
défi. C'est un grand défi pour vous.
4229 Mme LALANDE: C'est un beau défi. C'est un beau défi, mais on se base
aussi sur ce qu'on a vécu et sur l'intérêt que les enfants ont manifesté en
écoutant ce poste de radio-là durant les trois semaines où ça c'est déroulé en
mars, et l'année dernière aussi durant quatre jours. L'intérêt était manifeste
chez les enfants, chez les parents. Alors on se base aussi sur cette
expérience-là pour dire qu'on va être en mesure de détrôner en partie --
pas pour tout le monde, mais en partie -- la télévision, l'Internet, et
cetera.
4230 CONSEILLER CARDOZO: Monsieur Delorme.
4231 M. DELORME: Moi je voulais juste dire que c'est le résultat de la
situation qui fait que les enfants n'écoutent pas la radio, c'est qu'il n'y a
pas de radio qui s'intéresse à eux autres. Il n'y pas beaucoup de services qui
s'adressent -- et ça c'est le défi que le Conseil a à relever, de dire,
"Comment on peut s'adresser et puis faire en sorte que cette population-là
écoute plus souvent la radio?". Parce qu'il n'y a pas de service qui existe.
4232 Moi j'ai vu dans des grandes villes -- j'ai eu l'occasion de faire
le tour du monde comme président de l'Association mondiale des radios
communautaires, et il y a des endroits où il y a des radios pour les enfants qui
existent et les enfants écoutent, les enfants participent. Il y a des radios
pour les enfants qui existent ailleurs dans le monde. Vous le savez peut-être.
Bon, aux États-Unis, au Mexique, en Amérique Latine, en Europe, puis il y
a --
4233 CONSEILLER CARDOZO: Aux États-Unis il y a la radio Disney.
4234 M. DELORME: Oui, justement. J'ai été la semaine passée à Orlando. C'est
drôle parce que notre plus grand garçon participait là-bas dans le cadre d'un
concours de base-ball, champion de base-ball, et tout ça, de son âge. Et là tout
de suite en arrivant à Orlando, la wagonette qui se stationne à côté de moi
c'était "Walt Disney, Kid Radio". Bien je me mets à écouter ça. Mais ça là c'est
l'opposé de ce que nous autres on veut faire comme radio pour les enfants. C'est
de la "junk radio" pour les enfants. C'est de la publicité.
4235 En tout cas, je ne veux pas trop insister là-dessus, mais ce n'est pas
ce type de radio qu'on veut développer. Je l'ai écoutée la semaine passée.
4236 CONSEILLER CARDOZO: Non, mais je dis qu'avec Disney c'est une grande
machine.
4237 M. DELORME: Bien oui, c'est une grande machine, mais il faut
développer -- tout ce que je veux dire, le message, c'est qu'il faut
développer cet auditoire-là, et puis dans quelques années c'est sûr qu'on va
constater qu'il y a plus d'écoute de la part des enfants pour la radio quand la
radio les rejoint, non seulement les rejoint comme auditoire puis on veut
s'adapter à eux autres, mais on les fait participer. C'est le deuxième élément
et je pense que ça va réussir.
4238 Mme LALANDE: On a aussi un rôle d'éducation comme adultes. On doit
éduquer les enfants à autre chose. Si on se permet comme adultes de répondre
uniquement à ce qu'ils connaissent, je pense qu'on manque notre coup comme
parents d'amener nos enfants plus loin.
4239 Alors ce projet de radio se veut aussi de l'éducation, éduquer les
enfants pour les amener plus loin, pour leur faire découvrir autre chose, et on
croit qu'au début ça va aller en progressant parce que les enfants vont le
découvrir ce médium-là.
4240 CONSEILLER CARDOZO: Merci pour ça. Je vais continuer le dialogue avec
mes enfants ce soir.
--- Rires / Laughter
4241 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup.
4242 LA PRÉSIDENTE: Madame Pennefather.
4243 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, Madame la Présidente.
4244 J'avais aussi des questions dans le même sens. Vous avez parlé beaucoup
aujourd'hui, ce matin, de ce projet comme étant un projet de participation à
l'école, un projet plutôt pédagogique.
4245 J'aimerais être très claire sur l'autre côté. C'est un projet de radio.
On veut parler de l'écoute, de l'auditoire.
4246 Si je regarde la grille horaire, pour être très précise, parce que mes
collègues ont demandé un peu le même type de questions. Je vois une grille
horaire, même si c'est une grille horaire type, qui est en effet de six heures
du matin, disons. Prenons huit heures à trois heures, destiné aux enfants, et
j'ai bien compris comment ces programmes seront faits, par des enfants, et
cetera.
4247 Mais qui écoutera et où seront-ils? Ils sont à l'école, n'est-ce pas?
Alors est-ce qu'on vise ici une programmation qui sera écoutée par les jeunes à
l'école, pendant les heures d'école et est-ce que c'est possible qu'on écoute la
radio pendant toute la journée à l'école, parce qu'aussi, pendant la soirée, de
18 heures à 24 heures, je vois là une programmation type qui est la musique, un
genre de musique, si je lis comme il est écrit ici, qui est déjà disponible à la
radio pour les enfants.
4248 Je comprends très bien que vous allez avoir un encadrement un peu
différent. Là aussi, comment, comme disait mon collègue, vous allez chercher les
auditeurs et les auditrices qui sont les enfants?
4249 M. DELORME: D'abord juste souligner un fait, c'est que les enfants vont
à l'école cinq jours par semaine. Ils sont à la maison le samedi et le dimanche.
Il y a des périodes aussi estivales, il y a des périodes de congé où les enfants
sont à autre chose qu'à l'école. Donc il y a toute une période dans leur vie
comme telle où ils ne sont pas à l'écoute.
4250 Nous on essaie dans notre grille de programmes de s'ajuster aux
activités des enfants. Par exemple, quand vous dites qu'ils sont à l'école, moi
je suis allé l'autre jour à l'école Le Carrefour, la polyvalente Le Carrefour.
Je suis arrivé-là à 11 h 30 et puis l'équipe radio se mettait tout de
suite en branle pour faire leur émission intra-muros de la radio qu'ils
appelaient CFOU, qui diffuse juste dans les murs. C'est une radio ordinaire et
qui faisait leur grille des programmes. J'ai été à Nicolas Gatineau la même
chose, où ils faisaient leur grille des programmes.
4251 Alors les enfants, les adolescents, ils ont des créneaux horaires
maintenant qui s'adaptent et qui sont morcelés. Donc ce n'est pas dit que tous
les enfants sont tous occupés en même temps.
4252 Hier, j'apprends que les enfants en Ontario à partir de 2 h 15 ils sont
en période de retour de l'école vers la maison -- à partir de 2 h 15. Ils
sont donc disponibles pour une écoute.
4253 Donc si on amalgame tous ces éléments-là, c'est évident qu'on ne peut
pas s'attendre, pendant que les enfants sont à l'école, que nous on va tous les
mobiliser et, "Vous allez écouter". Non. Il y a des groupes qui vont moins
écouter et il y en a d'autres qui vont plus écouter et puis on va essayer, avec
des sondages et des vérifications régulières de dire que là on peut faire une
période pour tel groupe d'âge, tel autre groupe d'âge va suivre, tel autre
groupe d'âge va suivre, pour s'adapter et à partir de 2 h 15 si les enfants de
l'Ontario commencent à être de retour, on peut de 2 h 15 à 3 h 30, 4
heures, dire, "Ça va se passer maintenant à partir de l'école De la Salle", et
eux ils vont s'adresser à leur public.
4254 Ceci étant dit, pour les périodes d'école, les journées pédagogiques,
telle journée pédagogique les enfants sont libres. La radio peut s'adresser à
eux. L'été c'est en direct du parc, c'est en direct du centre culturel, du
centre communautaire. Le samedi, dimanche, ça va être en direct de leur milieu
de vie, à la radio centrale, et puis ils viennent faire leurs émissions.
4255 Donc on s'adapte à ça et c'est sûr qu'il va y avoir une fluctuation de
l'écoute par rapport aux activités des enfants, mais on va les récupérer à un
moment donné, et le soir ils écouteront leurs émissions, ils feront leurs
émissions, des jeux de téléphone, de demandes spéciales, d'événements -- on
est à telle place, et il se passe telle chose. La communication avec l'enfant,
des sujets. On lance une ligne ouverte le soir sur un sujet. Les enfants partent
à discuter de ça.
4256 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
4257 M. PAULHUS: Comme on en discutait un petit plus tôt aussi. Les petits,
parce qu'on dit quatre à six ans dans la première tranche entre neuf et midi. On
va peut-être tricher un petit peu en-dessous du quatre ans, si on s'adresse aux
centres de la petite enfance, aux garderies, aux maternelles, pré-maternelles.
On va faire des contines. Il y a des périodes de repos, donc de la musique plus
calme pour ces enfants-là.
4258 Donc on n'enlève personne des classes et on ne brime personne en classe
avec de la programmation exhaustive. Donc à ce moment-là on enlève déjà une
tranche assez importante entre neuf heures et midi de jeunes dans les
classes.
4259 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Exactement ma question parce que c'est un
projet pour une fréquence à Ottawa pendant la journée. Soyons clairs que
l'auditoire ciblé c'est à l'école, différemment présenté, mais voilà.
4260 Et entre trois heures et six heures, j'avais une autre question. Vous
mentionnez ici : discussions et échanges via Internet et par la radio.
Tantôt ce matin vous avez mis l'Internet un peu de côté mais ici ç'a l'air de
faire partie de la façon de présenter la programmation.
4261 Est-ce que j'ai mal compris le rôle de l'Internet dans votre projet?
4262 M. PAULHUS: Discussions et échanges étant une partie, un peu ce qui se
fait le vendredi soir à Radio-Canada, l'émission "Bande à part" où durant
l'émission il y a une sessions de clavardage, de "chat" avec les animateurs.
Donc pendant que la musique joue, l'animateur peut répondre aux questions, peut
prendre part à la discussion qui est en ligne, et à ce moment-là accorder un
petit peu la grille horaire musicale, c'est-à-dire que si quelqu'un veut
absolument entendre tel groupe, la demande spéciale au lieu d'être faite par
téléphone est faite pas session de clavardage en direct.
4263 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors dans vos recherches, surtout à partir de
trois heures, parce que vous pouvez comprendre que je vise les enfants qui sont
à la maison seuls, et l'auditoire dont je parle dans mon questionnement c'est
vraiment l'auditoire à la maison, pas à l'école, les enfants peut-être à
l'extérieur de la maison aussi, mais pas à l'école.
4264 Entre trois heures et six heures on peut parler des enfants qui sont
seuls à la maison souvent. Est-ce que pour vous l'Internet entre alors d'une
façon intéressante dans l'approche que vous allez prendre à l'avenir.
4265 M. DELORME: Oui, parce qu'on a remarqué que les enfants sont largement
utilisateurs de l'Internet. L'Internet va être un outil très lié à la radio. On
va l'utiliser beaucoup pour se supporter l'un et l'autre, comme tous les médias
le font actuellement. On va utiliser beaucoup, beaucoup l'Internet et évidement
proposer des activités qui sont liées à ça.
4266 Par exemple, juste un petit logiciel qu'on pourrait développer de
montages sonores qui permettrait avec une petite application toute simple de
faire un enregistrement, de faire un montage, et de nous envoyer ça par Internet
et on passe ça sur la radio.
4267 Alors si les enfants commencent à fabriquer -- il y en a déjà des
jeux comme ça où on peut faire des mixtes à partir de chansons et tout ça. Ça
fait qu'on peut pousser cette application-là et l'enfant pourrait nous envoyer
pour qu'on diffuse sur notre signal ce produit-là.
4268 Donc je pense que c'est comme dans tous les publics, par exemple, qu'on
s'adresse au groupe d'âge de jazz, par exemple, on a telle cible, tel groupe.
Ces gens-là ont des activités à un moment donné dans la journée qui ne leur
permet pas d'écouter la radio. C'est normal, c'est la même chose pour les
enfants. Même cette période-là est plus courte que les adultes quand ils
écoutent la radio.
4269 Donc nous-mêmes on ne peut pas écouter toujours la radio.
4270 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup.
4271 Merci, Madame la Présidente.
4272 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Pennefather.
4273 Madame Lalande, vous et votre groupe avez eu toute la matinée pour nous
communiquer votre enthousiasme. Évidement, il est clair que nous le partageons,
mais nous nous avons à soupeser bien des choses quand nous entendons des
demandes qui sont en concurrence, et surtout une demande pour l'utilisation de,
en ce moment en tout cas, la fréquence la plus convoitée dans la région.
4274 Malheureusement, même si quand ce sont des projets pour lesquels nous
partageons l'enthousiasme, nous avons devant nous différents projets. Desservir
les ethnies, par exemple, les gens de troisième langue, Radio Enfant, en voilà
un autre, et nous devons soupeser aussi d'autres aspects, par exemple, la
viabilité, la faisabilité du projet à long terme au niveau financier pour que la
fréquence soit utilisée optimalement et que le projet ne se traduise pas tout à
coup en tout autre chose que ce pour lequel nous avons démontré un
enthousiasme.
4275 Vous le savez, l'utilisation du spectre c'est quand même l'utilisation
d'une ressource limitée et lorsqu'il s'agit d'utiliser une ressource limitée il
faut s'assurer qu'on l'utilise à bon escient.
4276 Maintenant, au niveau financier, je comprends mal pourquoi toutes les
organisations, les institutions, qu'elles soient gouvernementales ou autres, ne
pouvaient pas vous donner des assurances que vous auriez des sommes quelconques
si nous vous donnions un permis. Je crois que je vous ai entendus dire ce matin
que c'est un cercle vicieux, personne ne veut s'engager jusqu'à ce que le
Conseil vous donne un permis, et nous évidement, à ce moment-là, on peut, "On ne
peut pas vous donner de permis jusqu'à ce que quelqu'un se soit engagé", pour
que nous soyons assurés que le projet sera mis à bon escient à longue
échéance.
4277 Aussi, on vous a posé la question ce matin : Est-ce que vous avez
examiné les revenus que vous pourriez avoir au niveau publicité si par hasard
vous n'aviez pas ces sommes que vous espérez recevoir.
4278 Quand je regarde les chiffres, je ne sais pas si vous êtes au courant
que ce que vous projetez dans votre scénario pessimiste pour la première année
est un tiers de plus que les revenus de la radio communautaire qui a obtenu les
revenus les plus élevés en 1999.
4279 Alors on se pose des questions -- pas d'enthousiasme, nous le
partageons -- mais au niveau de faisabilité, comment peut-on être rassurés
que vous aurez les argents nécessaires pour mettre ce projet sur pied et le
garder sur pied?
4280 Deuxièmement, vous nous dites que vous aurez un auditoire, de fait la
preuve est que vous en avez eu un pendant quelques jours. On peut se poser une
question, si les parents vont écouter un enfant de cinq ans, à moins qu'il ou
qu'elle soit prodige, jouer du violon à moins que ce soit leur propre
enfant.
4281 Alors au niveau de l'auditoire on se demande si même les parents les
plus intéressés vont s'intéresser au piano, aux chansons ou aux contines des
enfants des autres quand ils sont au bureau parce que, si on parle de publicité,
on parle d'auditoire. Si on parle de faisabilité, on parle d'auditoire aussi.
Voilà un deuxième point.
4282 Et le troisième, vous nous rappelez que nous avons donné la fréquence
89,9 pour une très courte période pour la retransmission des Jeux de la
Francophonie, comme vous vous avez eu une fréquence à faible puissance pendant
quelques jours. De là à 122 heures de programmation par semaine qui puisse se
produire et être écoutée il y a un saut énorme.
4283 Alors sur ces trois volets-là donnez-moi une réassurance pas de
l'enthousiasme, nous le partageons, nous le savons que vous êtes enthousiastes,
vous nous l'avez bien communiqué pendant plusieurs heures. Maintenant c'est la
bande qui frappe à la porte.
4284 Comment pouvez-vous nous rassurer qu'en vous accordant cette
fréquence-là quand il y a concurrence, que ce projet-là va vraiment fonctionner
sans assurance de fonds et avec des scénarios pessimistes qui pour nous, qui
vivons l'expérience, M. Delorme le sait aussi, même vos scénarios
pessimistes sont très optimistes.
4285 Alors voilà. Vous ne pouvez pas nous quitter sans nous rassurer sur ces
points-là pour que nous ayons vraiment fait le tour du buisson.
4286 Mme LALANDE: Merci, Madame la Présidente.
4287 Nous comprenons très bien vos préoccupations. Est-ce que vous nous
permettez -- est-ce que vous nous accordez quelques minutes pour qu'entre
nous, nous répartissions les réponses pour s'assurer que les réponses que nous
allons vous apporter soient les plus claires possibles.
4288 LA PRÉSIDENTE: Nous ne pouvons pas y passer une autre heure. Il faut
que, je suppose que quand vous vous êtes présentés devant nous, vous avez deviné
que ce serait un sujet qui serait sur la table.
4289 De fait, le personnel vous a posé des questions de lacunes vous
indiquant que nous avions certaines inquiétudes au niveau de l'investissement
qui sera nécessaire pour que ce projet-là soit vraiment mis en place, comme vous
nous l'avez présenté.
4290 Alors c'est une question qui est très pointue, donc je voudrais des
réponses pointues.
4291 M. DELORME: D'accord.
4292 Moi aussi je trouve ça très regrettable que les agences
gouvernementales, les autorités gouvernementales politiques ne puissent pas se
prononcer comme vous l'avez dit. J'ai exactement utilisé la même terminologie
que vous avez faite, parce qu'on a expliqué que c'était de tourner en rond. Ils
ont dit, "On ne le fera pas parce que c'est trop s'impliquer dans un
processus".
4293 Ceci dit, les gens nous ont redit et répété à plusieurs reprises qu'on a
les programmes, et les programmes sont connus par le Conseil. Le Programme
d'aide aux radios communautaires du ministère du Patrimoine est connu par le
Conseil de la radiodiffusion, et ils savent que cet argent-là est accessible.
Donc il y a des disponibilités financières et ils s'attendent à avoir une
demande dès l'annonce de la licence.
4294 Ils ont dit, "Que voulez-vous qu'on dise de plus? On ne peut pas dire
plus. On ne peut pas dire qu'on accorde de l'argent. Actuellement, la ministre
ne peut pas signer une lettre disant qu'elle va accorder de l'argent à ce
projet-là. Elle ne le fera pas, elle ne l'a jamais fait. Elle ne l'a pas fait
pour les autres, elle ne le fera pas pour votre projet".
4295 La même chose pour le Fonds québécois de la jeunesse. La demande est
déposée. Ils nous ont dit, "Oui, on a de l'argent, mais non on ne donnera pas de
réponse parce que si on donne une réponse ça va être de dire qu'on sort de
l'argent de notre coffre parce que c'est ça techniquement de dire qu'on
s'engage. On ne peut pas le faire tant qu'il n'y a pas de décision là-dessus",
et ainsi de suite pour tous les autres programmes.
4296 On trouve ça dommage, mais toutes les radios communautaires, à ce que je
sache, sont arrivées devant les audiences en disant, "Voilà, on compte sur
l'appui financier du ministère du Patrimoine pour nous aider à démarrer", et ils
l'ont obtenu ce financement-là. Jusqu'à date, il n'y a pas eu de démentis. Nous
on nous a donné la même réponse.
4297 La fondation avec laquelle on travaille c'est la même chose. Je peux
vous donner tous les documents confidentiels. On voudrait que ça reste
confidentiel. Les demandes sont actuellement logées à ces différentes
instances-là, sont en cours de processus de décision, mais la décision ne peut
pas être prise tant qu'on n'a pas une confirmation que l'opération va être
engagée parce que pour eux donner la réponse c'est engager le financement.
4298 La ministre qui signe, "Oui, on va vous accorder 350 000 dollars pour
démarrer la chose c'est vous donner l'argent". la même chose est arrivée
lorsqu'on a démarré le réseau satellite. Quand on est arrivés au réseau
satellite on n'avait pas l'argent. On avait des indications, puis ils nous ont
fourni la même formule, et puis vous nous avez donné -- à ce moment-là
j'étais le directeur de l'ARC du Canada -- l'autorisation. CANCOM a
confirmé après la décision du Conseil sa contribution de 1 600 000 et
après le Patrimoine canadien a confirmé sa contribution.
4299 Alors eux nous ont dit -- et je vous dis que je n'ai pas rencontré
un ministre, j'en ai rencontrés plusieurs -- ils nous ont dit, "Nous autres
on ne peut pas aller plus loin parce que c'est complètement illégal. C'est un
code établi".
4300 Alors qu'est-ce que vous voulez que je fasse? Je veux dire on ne peut
pas changer ça. Donc moi l'assurance que j'ai c'est que tous ces gens-là nous
ont dit, "Regardez la politique canadienne en la matière. Ç'a été annoncé dans
le Discours du trône. La priorité est accordée à l'enfance, haute priorité à
l'enfance, et vous nous amenez là un projet qui est hautement intéressant, qui
va faire en sorte que la population va contribuer et les enfants vont
contribuer..." -- et là je ne veux pas reprendre le discours, mais ils le
savent.
4301 Il y a eu l'expression qui court en cabinet qui dit, "C'est un beau
bonbon ça". Tout le monde est d'accord avec ça, "Allez chercher l'autorisation
du CRTC, allez chercher des signes, des indications du Conseil comme quoi voilà
là un secteur que le Canada devrait développer, et puis nous on va embarquer.
Mais avant ça nous autres on ne bouge pas et il n'y en aura pas un qui va
bouger". Le seul qui a envoyé une petite lettre d'appui c'est un député, et il a
dit, "Oui, c'est un beau projet", mais les autres ont dit, "Non, on ne peut pas
s'embarquer, je suis dans tel comité, dans tel comité". Donc l'assurance c'est
nous qui l'apportons.
4302 L'autre assurance que je voudrais vous donner aussi c'est au niveau, par
exemple, de la municipalité de Hull. La municipalité de Hull nous a offert de
s'impliquer dans le projet du Centre Corner. Le Centre Corner c'est tout un
centre qui s'adresse aux jeunes. On va loger la radio à l'intérieur du centre.
Les studios vont être là parmi tout un complexe qu'ils veulent développer,
récréatif, culturel et sportif. Donc la radio va être logée là avec un appui de
la ville de Hull, la nouvelle ville qui va être créée, une contribution
importante.
4303 Moi je sais aussi, je vous l'ai dit tantôt, nombres de contributions au
niveau des productions. Bien moi j'arrive avec la même chose que quand je suis
arrivé avec le réseau satellite, le même niveau. On n'avait pas un senne à l'ARC
du Canada quand on est arrivés ici et on a développé le Réseau de l'ARC et puis
la radio de l'ARC est en ondes actuellement et ils ont réalisé le projet.
4304 LA PRÉSIDENTE: L'auditoire et la production, 122 heures.
4305 M. DELORME: L'auditoire -- qu'est-ce que c'est la question sur
l'auditoire? L'auditoire --
4306 LA PRÉSIDENTE: Maintenir l'auditoire.
4307 M. DELORME: Maintenir l'auditoire.
4308 Mon Dieu, c'est la vie. Les enfants c'est la vie. Il y a toujours un
regain d'intérêt pour les enfants. Il y a toujours -- c'est sûr qu'il y a
autre chose, mais ça, ça dépend aussi de la qualité de la production qu'on va
offrir. Si on fait quelque chose qui n'est pas intéressant, qui n'est pas de
bonne qualité, on va perdre notre auditoire, mais si on fait quelque chose de
qualité, qu'on remet en valeur les enfants, comme on l'a fait dans plusieurs de
nos productions, on va réussir à capter un auditoire important.
4309 Mme OUELLETTE: Concernant l'auditoire, moi je peux vous dire que --
j'espère que je ne répète pas -- pour les curriculums de l'Ontario dans nos
écoles, l'auditoire est assuré, et c'est assuré aussi qu'il y ait un roulement
au niveau de l'auditoire dans nos salles de classes à l'intérieur de nos
écoles.
4310 Alors moi ça je ne m'inquiète pas du tout au niveau de l'auditoire,
c'est quelque chose qui --
4311 LA PRÉSIDENTE: L'auditoire dont je vous ai parlé c'est un auditoire qui
sera nécessaire à cibler si vous comptez repérer 650 000 dollars dans votre
scénario pessimiste, et que je dois moi, je suppose, accepter comme étant une
alternative à ce qu'il n'y ait pas suffisamment d'investissements d'autres
sources.
4312 Alors vous ne ferez pas de publicité aux enfants. Il faut que ce soit
les parents qui l'écoutent s'il y a de la publicité parce que si les enfants
peuvent écouter cette radio-là toute la journée à l'école, mais s'il n'y pas de
publicité qui les vise, il va falloir que la publicité vise les parents, et
c'est l'auditoire des parents qui me fait poser des questions parce que nous
avons tous des parents, et nous le sommes, et grands-parents, et les enfants de
cinq ans qui jouent du violon, il n'y en a pas beaucoup qui intéressent les
adultes sauf les parents de l'artiste.
4313 M. PAULHUS: J'en reviendrais à ce moment-là au marché des "tweens", les
5 à 12 ans ce qui l'année dernière, je le répète, représentait un marché de 2,8
milliards.
4314 La publicité ne leur est pas dirigée, elle est dirigée aux parents, elle
est dirigée aux enfants de façon plus ou moins directe, et les enfants à ce
moment-là vont -- pardonnez-moi l'expression -- "achaler" leurs
parents pour se faire acheter ce qu'ils voient à la télé, ce qu'ils voient dans
les magazines, ce qu'ils voient partout.
4315 C'est aussi le marché le plus visé par tous les annonceurs, que ce soit
le linge, que ce soit la mode -- je pense là rapidement au Château, GAP,
tout ça. Donc au niveau des annonceurs ça ne sera pas un problème. On peut
annoncer aux parents parce que, évidement, on ne fera pas d'annonces -- on
parlait très tôt le matin. Si on parle aux enfants de la maternelle, on ne peut
pas faire de publicité pour les enfants de la maternelle, et ça on en est tout à
fait conscients.
4316 Ceci dit, le marché que l'on vise à atteindre est très attirant pour les
annonceurs et c'est pour ça que tout à l'heure on disait qu'on verrait plus les
annonceurs venir frapper à nos portes que nous d'aller frapper aux portes des
annonceurs.
4317 C'est une des raisons pour lesquelles on croit que le scénario
pessimiste est quand même un scénario qui est vivable.
4318 LA PRÉSIDENTE: J'ai une dernière question, encore une fois j'espère
assez pointue, et j'aimerais bien une réponse aussi pointue.
4319 Le Conseiller Demers a soulevé avec vous d'autres façons de traduire cet
enthousiasme -- que, je répète, nous partageons -- dans le cadre d'une
radio communautaire.
4320 Comme vous le savez, les radios commentaires potentielles dans la région
nous disent en intervention, "Je ne veux pas vraiment poursuivre l'intervention
en ce moment" -- nous les entendrons au moment propice -- mais qu'il
ne faut accorder aucune licence à qui que ce soit parmi les onze qui restent
devant nous parce qu'ils ont besoin de la fréquence pour des projets de radios
communautaires qui sont à l'horizon.
4321 Est-ce que vous avez eu des discussions avec ces gens-là, avec la
possibilité d'avoir un créneau enfant dans une radio communautaire, si par
hasard avoir une Radio Enfant telle quelle utilisant 89,9 ne devenait pas
possible? Est-ce que c'est une possibilité que vous avez poursuivie, d'avoir un
créneau plutôt qu'une licence 24 heures par jour dédiée aux enfants?
4322 M. DELORME: La difficulté avec l'intervention dont vous faites mention
c'est --
4323 LA PRÉSIDENTE: C'est vrai, j'ai mentionné l'intervention, mais la
réponse que je voudrais c'est nonobstant à l'intervention, avez-vous eu ces
discussions-là, ou avez-vous essayé de calculer comment ça serait possible de
coopérer avec ceux qui s'intéressent à une radio communautaire, et si oui,
quelle a été la réaction.
4324 M. DELORME: On n'a pas eu de communication autre que ç'a été très ferme
de leur part que c'est une question de principes. Ils ont demandé au CRTC qu'une
fréquence soit réservée pour les communautés francophones minoritaires. Ils nous
ont dit, "C'est ça notre principe", et de ce principe-là nous on dit que cette
fréquence-là doit être réservée aux communautés francophones hors Québec, donc
franco-ontariennes. Ce n'était pas possible de voir un projet qui pouvait
impliquer la population francophone de l'Outaouais.
4325 LA PRÉSIDENTE: Donc la réponse est non, vous n'avez pas eu de
discussions qui essaieraient d'utiliser, par exemple, les fonds que vous croyez
pouvoir déclencher à cause de l'intérêt du gouvernement, l'année des enfants, et
cetera, et cetera, et de pouvoir les aider à pousser ce projet-là de l'avant ne
mettant toutes vos forces ensemble et en ayant un créneau enfant à l'intérieur
d'une radio communautaire.
4326 La réponse est que vous n'avez pas eu cette discussion.
4327 Mme LALANDE: La réponse est non, nous n'avons pas eu cette discussion,
et l'autre réponse est que nous ne désirons pas non plus avoir un créneau, et je
pense qu'on l'avait expliqué précédemment.
4328 LA PRÉSIDENTE: C'est comme ceux qui se présentent devant nous. Ils ont
tout le monde dans leur première alternative et c'est quelque fois sage
d'essayer d'envisager une alternative qui n'est pas la première. Alors voilà
pourquoi je vous pose la question.
4329 Mme LALANDE: C'est aussi à cause du besoin identifié par le milieu, par
les écoles, et par le besoin à l'intérieur d'une grille de programmation qui
remplit amplement un créneau horaire de 18 heures par jour. Alors c'est aussi
pour ça qu'on répond non à cette alternative-là.
4330 LA PRÉSIDENTE: Alors ce ne serait pas une possibilité. Vous aimeriez ne
pas vous lancer dans ce projet plutôt que de vous lancer dans ce projet à
portion mitoyenne.
4331 Voilà. C'est une réponse pointue.
--- Rires / Laughter
4332 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions de votre collaboration et on vous a
bien entendus et vous nous avez certainement communiqué votre enthousiasme.
4333 Nous vous remercions, et nous vous reverrons à la Phase II. Et
voilà.
4334 On donne à tous trois minutes -- pas trois minutes
chacun --
--- Rires / Laughter
4335 LA PRÉSIDENTE: -- pour nous communiquer encore une fois les
raisons pour lesquelles vous devriez obtenir 89,9.
4336 M. DELORME: Bon, pas tout le monde trois minutes, ça c'est évident, mais
on pourrait peut-être se partager les trois minutes.
4337 LA PRÉSIDENTE: En autant que c'est trois minutes, et je surveille.
4338 M. DELORME: La seule chose qui me vient à l'esprit c'est ce besoin que
nos jeunes, nos enfants ont de s'exprimer, de contribuer. On est à cette
époque-là dans notre développement de société moderne où on a développé tant
d'outils. On est à cette étape et les enfants peuvent contribuer solidement et
d'une façon très intéressante au paysage de la radio.
4339 Ça va être un plus pour tout le monde. Ça va être un enrichissement à
long terme des talents, talents canadiens et tout. Donc c'est un investissement
et je pense que le Conseil, surtout dans le cadre du dixième anniversaire des
droits des enfants, devrait sérieusement songer à ouvrir cette opportunité-là à
un groupe de notre population qu'on n'a jamais laissé participer à la radio.
4340 Donc moi je dis que c'est l'intérêt, et je ne sais pas si mes amis
veulent compléter dans le trois minutes.
4341 Mme LALANDE: Tentativement, de façon très pointue, c'est le lien que ça
va créer, entre autres, dans les deux nouvelles villes où l'on vit présentement,
la nouvelle ville d'Ottawa où les jeunes ne se connaissent pas entre eux, et la
prochaine nouvelle ville du côté du Québec aussi, donc ces liens-là.
4342 Les liens Ontario-Québec qui n'existent pratiquement pas entre les
jeunes d'un côté et l'autre de la rivière. Les besoins identifiés par le milieu
d'avoir une Radio/Ado, et les besoins identifiés par les jeunes aussi.
4343 Mme OUELLETTE: Faire connaître nos écoles dans la communauté minoritaire
francophone en Ontario, pour nous c'est un atout qui est très important, et par
le biais de la Radio Enfant on est très fiers d'embarquer dans ce projet-là et
de pouvoir y collaborer.
4344 Mme SAINT-PIERRE: Pour terminer, c'est une grande source de motivation
pour les jeunes, et puis si ça peut vaincre le décrochage scolaire, tant mieux,
puis c'est l'occasion idéale de mobiliser leurs apprentissages pour bâtir un
beau projet.
4345 LA PRÉSIDENTE: Il vous reste 30 secondes.
--- Rires / Laughter
4346 Mme LALANDE: Bien moi je dirais aussi la non-compétitivité, comme je
l'ai mentionné tantôt, et le fait que tous les enfants, du premier de classe au
dernier de classe, participent à ce projet-là sur le même niveau.
4347 LA PRÉSIDENTE: Alors, encore une fois, je vous remercie de votre
collaboration et d'avoir répondu à nos questions, et nous vous reverrons à la
deuxième phase de l'audience.
4348 Alors bon lunch.
4349 Nous reprendrons après une pause d'une heure pour le déjeuner.
4350 Donc nous serons de retour à une heure et demie.
4351 We will be back at 1:30 to hear the NEWCAP application.
--- Upon recessing at 1235 / Suspension à 1235
--- Upon resuming at 1330 / Reprise à 1330
4352 LA PRÉSIDENTE: Nous vous souhaitons la bienvenue à notre audience.
4353 Welcome to our hearing. We are ready to begin with our fifth
application.
4354 MS POIRIER: Thank you, Madam Chair.
4355 The next application is presented by Newcap Inc. to carry on an
English-language FM radio station in Ottawa/Hull.
4356 The new station would operate on frequency 89.9 MHz (channel 210C1) with
an effective radiated power of 27,000 watts.
4357 The applicant proposes a dance music service.
4358 Mr. Steele.
4359 MR. STEELE: Thank you.
APPLICATION
4360 MR. STEELE: Good morning, Madam Chair, Members of the Commission and
staff. I'm Rob Steele, President and Chief Operating Officer of Newfoundland
Capital Corporation.
4361 As a brief overview, Newfoundland Capital Corporation is a diversified
company involved primarily in radio through our subsidiary, Newcap Inc., the
applicant here today. Before we begin our presentation, I would like to
introduce the members of our team.
4362 To my immediate left is Bob Templeton, the President of Newcap
Broadcasting. Bob has been in radio broadcasting for over 30 years and with
Newcap for the past seven years.
4363 To Bob's left is Steve Jones, the director of programming for our
Edmonton FM stations. To my right is my brother John Steele who is
Vice-President of our radio operations in Newfoundland.
4364 To John's right is Anna Zanetti who is part of the management team and
music director and mid-day host of Q 104, our Halifax rock station. She is well
known in the industry for her passion and knowledge of music and her sustained
support for Canadian talent.
4365 In the second row, starting at your right, is David Murray, the
Vice-President, Operations at Newcap Broadcasting. He developed the business
plan and the financial projections for our proposed station.
4366 Beside David is Peter Doering. Peter has 30 years experience in the
field of marketing and behaviour research. Mr. Doering conducted the market
research from which we designed our business plan.
4367 Next to Peter is John Matthews, the President of Promethean who prepared
our technical brief.
4368 Madam Chair, we are now ready to start our presentation.
4369 We are here today to request your approval to operate a new FM station
to service Ottawa, Hull, and the National Capital Region. We propose to offer a
new dance format station to be called the Planet. We will operate The Planet at
89.9 FM at 27,000 watts. This will provide coverage of the Ottawa/Hull region
with a potential audience of over one million people.
4370 The Commission is presented with a complex array of applications at this
hearing and this reflects the unique nature of the region. This region is a
microcosm of Canada with large populations of both anglophones and francophones
as well as a growing population. It is also home to many aboriginal Canadians
and also to many of their national associations. There are applications to serve
each of these sectors of the population.
4371 We asked our engineering consultants, Promethean, to review the
availability of FM frequencies that could adequately serve the National Capital
Region. We would be pleased to provide the study to the Commission if you wish.
We hope it will be helpful to the Commission in working through a multiple
licensing scenario.
4372 THE CHAIRPERSON: Mr. Steele, you were doing perfectly well that way.
4373 MR. STEELE: Thank you.
4374 Licensing Newcap does not eliminate the licensing of other new stations.
This morning we would like to outline to you why we believe that Newcap's
application provides the best use of the frequency 89.9.
4375 First, the Ottawa region can support additional stations. A new
English-language stand-alone broadcaster in this market can meet its business
with little impact on the market.
4376 Second, our research confirms that dance is the English-language format
that Ottawa listeners want.
4377 Third, Newcap's application meets your licensing criteria better than
any other applicant before you.
4378 To discuss the viability of the market, I would like to call upon Bob
Templeton.
4379 MR. TEMPLETON: Madam Chair, as you know from a number of hearings,
Newcap wants to grow. When we saw the call for Ottawa, we were already working
on an application for this area.
4380 One reason that we wanted to be in this market is the incredible
economic growth it has experienced. Reading the briefs submitted by the other
applicants underscores our conviction of the viability of a new station
here.
4381 As we outlined in our supplementary brief, Ottawa is expected to
outperform the Canadian average in almost every economic area for the next five
years. This positive outlook was reinforced by the Conference Board of Canada on
May 9 when it stated, and I quote:
"Despite recent turmoil in the telecom industry, the Ottawa-Hull economy will
continue its strong growth."
4382 The diversified economy of the region is driven not only by the high
tech sector and a stable federal government, but also includes a dynamic service
sector, tourism, forestry and construction.
4383 The radio economy reflects the high performance of the overall economy.
From 1996 to the year 2000, radio revenues in the market increased by over $11.5
million or 33 per cent.
4384 From 1999 to the year 2000 alone, radio revenues increased by 9.1 per
cent. Trans-Canada Radio Advertising by Markets, TRAM as we know it, reports
that for the first 30 weeks of 2000-2001, radio revenues increased by 8 per
cent. With the expected growth in the economy, it is likely a new station could
meet its revenue targets from market growth alone.
4385 The market is profitable. For example, in 1999-2000, the 11 stations in
the market posted profit before interest and taxes of $9.3 million for a margin
of 20 per cent.
4386 The competitors in the market are the largest English and
French-language broadcasters in the country and well able to absorb the impact
of a new stand-alone FM station.
4387 In 1999 Rogers, Standard, CHUM and Telemedia were four of the five
largest radio broadcasters in Canada. Radiomutuel, now owned by Astral, ranked
eighth. Just for sake of comparison, Newcap ranked ninth with just over half the
revenues of Radiomutuel.
4388 Clearly both the market and the competitors in the market can easily
absorb new entrants.
4389 We asked Doering Research to find a format that would meet two criteria:
providing a new and diverse sound to the area while having sufficient appeal to
be financially viable.
4390 MR. DOERING: To meet Newcap's objective, we conducted 600 telephone
interviews with residents of the region aged 18 to 54. We asked them how
satisfied they are with existing radio in Ottawa and how likely they would be to
listen to each of 19 different music formats.
4391 Dance music ranked ahead of all music formats not already on air.
Fifteen per cent of area residents said that they would be very likely to listen
to a dance music station.
4392 There was also strong interest in urban and urban AC, both formats that
feature some of the same music as dance. The other English format that is being
applied for here is NAC/Smooth Jazz. Only 7 per cent identified it as being a
format that they would be very likely to listen to.
4393 Since the dance format is so different from what is being offered at
present in Ottawa, it is expected to have very little impact on any existing
radio station. Those who liked the format were those who had the lowest level of
satisfaction with the existing radio stations. In fact, they listen to radio 25
to 30 per cent less than the average listener in the market.
4394 No wonder they indicated that they would increase their listening an
average of 58 per week if the new dance station was introduced, a clear
demonstration of their strong interest in and demand for this new service.
4395 The station's core audience will be made up equally of men and women. It
is a vibrant and active group with a high proportion of professionals. The core
is centred in the 18 to 44 year old range with a particularly strong interest
from those 25 to 34.
4396 Anglophones, francophones, visible minorities and other ethnic residents
of the region would all make up significant parts of the station's audience. In
particular, although visible minorities make up only 11.5 per cent of the
region's population, they would make up at least 20 per cent of the station's
weekly reach and contribute 32 per cent of the hours tuned.
4397 MR. JONES: Dance music is the term given to the dance and club music
that evolved from seventies disco, rhythm and blues, European electronic and
Latin pop.
4398 The sound today is a diverse blend of European pop, urban, world beat
rhythms and Latin music. Every night in the National Capital Region in dozens of
dance clubs like Club Caliente and the Atomic Night Club, people dance to the
styles of music that The Planet will feature: Dance and Hi NRG, urban,
Afro-Caribbean and Latin and world beat.
4399 Music sales in the region support the enthusiasm seen in the clubs.
According to Soundscan a full 13 per cent of the CD sales in Ottawa are dance
and a further 8 per cent are urban, many of which will play. As a point of
contrast, only 3 per cent of the sales are NAC/Smooth Jazz recordings.
4400 Who is buying these dance CDs and going to these clubs? The same people
who will listen to The Planet.
4401 According to our research, the audience is diverse. One in five
listeners will be of a visible minority and they will generate 32 per cent of
the hours tuned. Listeners of African-Canadian, Chinese and South Asian descent
represent a significant portion of our audience. One in five listeners will be
of other ethnic backgrounds, including 10 per cent who are Italian.
4402 Dance music is an inclusive format. It speaks to both women and men, gay
and straight, newly arrived and longer established. The music and the station
will go beyond the boundaries of language, race and gender.
4403 Like the National Capital Region itself, The Planet attracts the diverse
cultures that make up our nation.
4404 The Planet will be a unique radio station in the National Capital
Region. Only 10 per cent of the music heard on The Planet will be heard on any
other radio station in the market.
4405 MS ZANETTI: There is a strong Canadian dance music industry with few
radio outlets to showcase it. In the application we listed over 250 Canadian
artists, well known in the clubs but with a few exceptions generally unheard of
on Canadian radio.
4406 The presence of this strong group of artists makes it possible for The
Plane to play 40 per cent Canadian content in all day parts from its first day
of operations. In addition, at least half of our CanCon will be new music
released within the past 12 months.
4407 The Planet will be primarily a music-driven station, however, the
audience is also interested in the world around them. We will supplement the
music flow with a number of specialty shows featuring the history of the music,
world beat music and new Canadian releases, to name a few.
4408 And while we will be music focused, we will provide a substantial
commitment to spoken word programming as well. As a new entrant into the market,
The Planet will inherently provide a fresh news voice.
4409 We also to bring to Ottawa a diverse news approach with a particular
focus on the lifestyle of our audience. Newcap will reach out to the communities
that we serve through hiring community-based reporters from a variety of ethnic
backgrounds and in particular from minority communities to give our audience a
sense of what is going on within each community.
4410 Our reporters will cover community events all around the region, whether
entertainment, news, a neighbourhood meeting over zoning, or coverage of
community policing.
4411 Our focus on providing depth will be presented in daily 90-second
features ("Daily Planet") and a weekly public affairs program ("Planet Ottawa").
These features will explore community issues in greater depth.
4412 Finally, The Planet will create 34 new jobs in Ottawa. This hiring will
permit us a new and innovative commitment to reflect the multicultural and
gender makeup of the community. Right from day one we will ensure that The
Planet reflects the face of Ottawa.
4413 On the day of its launch, The Planet's workforce will ensure the
participation of all four designated groups by matching their representation in
Ottawa's population.
4414 MR. J. STEELE: The Planet proposes an ambitious plan for Canadian Talent
Development, spending over $5,250,000 over the seven-year term;
$2.6 million will go to FACTOR, which has confirmed that it will use this
money to support the production and marketing of new dance music by Canadian
artists from Ottawa.
4415 In the instance that there are not enough applications in any one year
to use up the money, the money will be freed up to support Canadian dance
artists from anywhere in Canada in the following year.
4416 We believe that the licensing of The Planet will provide two important
supports to Canadian dance music artists and talent. The FACTOR contribution
will have an immediate impact by allowing existing dance artists to devote more
resources to their products and by assisting new talent to become
established.
4417 The very fact of the existence of The Planet will encourage musicians to
make the effort to record and will provide an impetus to broadcasters in other
markets to air some of their music.
4418 The second piece of our CTD plan involves support for aboriginal
broadcasting in Canada. If the Commission approves this application, The Planet
will provide $2,625,000 over seven years to Aboriginal Voices Radio.
4419 In addition, The Planet will provide a variety of supports to AVRN,
including shared facilities, engineering and administrative support. We estimate
the value of these initiatives to be an additional $763,000 over the course of
the licence.
4420 MR. R. STEELE: Why should you license the Newcap application?
4421 We believe that we meet the criteria announced by the Commission for the
consideration of new stations in competitive markets.
4422 First, we have demonstrated that there is no doubt that the market can
support a new station. In fact, we believe that the market can support at least
one English, one French, one ethnic and an aboriginal station. The markets that
they appeal to are different with only small overlaps.
4423 Second, our business plan is predicated on a diverse new format that
research shows is the one most in demand in this market, and one that is not
presently available.
4424 We have proposed the highest level of Canadian content of any of the
applicants at this hearing, at 40 per cent.
4425 We have proposed a significant contribution to Canadian Talent
Development, with $5.25 million over the seven-year term, including
significant monies to support the development of dance music and an important
contribution to the development of aboriginal radio, both here in Ottawa and
nationally.
4426 We propose to spend more money on programming than any other applicant,
with almost $10 million over the term of the licence, 84 per cent more than
the second highest applicant.
4427 Newcap will provide a new editorial voice in the market, one not heard
here before. We will reflect the realities of the marketplace with a workforce
that will match the profile of the market, right from day one.
4428 Newcap has the financial resources, the expertise and the commitment to
make The Planet a success in Ottawa/Hull. We operate successfully in some of
Canada's smallest markets, such as Gander, and in some of the most competitive,
like Edmonton. In all of the markets in which we operate we have become
successful.
4429 We are ready for the next step in our company's development: to launch a
new station in a major market like Ottawa. By licensing Newcap, the Commission
will add to diversity of ownership, both in the local and national markets.
4430 We want to earn this licence. For this reason, we have put together what
we consider a strong application with generous commitments for Canadian content,
for spending on Canadian Talent Development and spending on programming.
4431 The new commercial radio policy of 1998 included two policy goals:
ensuring that radio was financially sound in order to meet the Act's goals while
promoting diversity of voices.
4432 Consolidation has ensured the first goal, and the financial data attest
to the success in putting our industry back on its feet. But consolidation has
also meant less ownership diversity in the system.
4433 The licensing of new stations is an opportunity for the Commission to
balance these two concerns. By providing Newcap with an additional major market
station, you will reinforce the diversity of ownership, both in Ottawa and the
national industry.
4434 Madam Chair and Members of the Commission, we are proposing a diverse,
vibrant, exciting format which will both reflect and serve the Ottawa/Hull
market. This is a great community and we want to be part of it.
4435 Thank you for your attention, and we would be pleased to answer any
questions.
4436 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Steele, the other Mr. Steele, and
your colleagues.
4437 Commissioner Pennefather, please.
4438 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you, Madam Chair.
4439 Good afternoon. I have questions on your application following pretty
much the outline in the Executive Summary in fact: programming issues, questions
on programming on your news employment equity; your Canadian Talent Development
commitments.
4440 In the economic area, I want to look at audience share and market
impact; your financial projections, technical issues.
4441 Considering the fact that we are doing this questioning for The Planet,
it may take a little while.
--- Laughter / Rires
4442 COMMISSIONER PENNEFATHER: It worked! It doesn't always work.
4443 Let's look at programming. I would like to get back to the choice of
format, but I would like to do that in the context of market impact and your
assessments there.
4444 My first question in programming really has to do with the news
programming you proposed. It is described on pages 32 to 36 of the supplementary
brief.
4445 I notice that you say that The Planet will offer five basic elements in
its news: quality, relevance, distinctiveness, depth and sensitivity.
4446 In the March 7th deficiency letter response you say that you will
provide 15 per cent of spoken word in the 126-hour weekly schedule, and of this
approximately 20 to 25 per cent will be news.
4447 To clarify: How many hours of news a week then?
4448 MR. TEMPLETON: I will ask David Murray, who has done our calculations in
our application, to do that calculation for you.
4449 COMMISSIONER PENNEFATHER: Your weekly schedule is 15 per cent spoken
word of the 126 hours. Of that you said in your deficiency letter that 20 to 25
per cent will be news. How many hours?
4450 MR. MURRAY: 4.725.
4451 COMMISSIONER PENNEFATHER: 4.725. In other words, around five hours.
4452 Looking at those five hours, then, which is a fair amount of time to
news in a dance station, I want to delve a little bit more into what you mean
when you say it will be relevant.
4453 On page 33 of your supplementary brief, at the very bottom of the page
you are describing the relevancy of your news.
4454 I will quote the sentence that interests me:
"When big events happen, earthquakes..."
4455 Hopefully not.
"... invasions, stock market crashes, The Planet will attempt to relate these
stories not only to Ottawa but also to listeners within individual communities
by gender, race, ethnicity or sexual preference." (As read)
4456 Could you expand on what you mean and how you would accomplish this.
4457 MR. JONES: What we mean by that is that when delivering news on The
Planet, we intend to relate stories of national or international significance
back to the Ottawa market.
4458 To use an example, a catastrophic event like an earthquake that might
happen overseas may be of interest to the Ottawa region, may be of special
interest if we have members of the community affected.
4459 I would hate to point to a specific country overseas that might
experience an earthquake, but should it happen in Turkey we may have a member of
the Ottawa Turkish community on the radio with us to discuss how the impact is
being felt here in Ottawa.
4460 So the goal of that is to relate those stories back to the city.
4461 COMMISSIONER PENNEFATHER: How would you go about doing that?
4462 MR. JONES: We already in our news plan intend to have reporters from
different ethnic and minority communities within the Ottawa region. So I think
our connections in that network would allow us to easily contact those people,
and the rapport we have with them will allow us to explore those stories that
might be of international significance on a local level.
4463 COMMISSIONER PENNEFATHER: How is that different from what is happening
now?
4464 MR. JONES: I think what is happening now is that many users of radio are
turning away from music-based radio for their news content. The Planet can focus
those international stories specifically on this community.
4465 I think right now a lot of those stories are just being relayed in that
they are happening, but the actual effect on the local community is not being
communicated through commercial music radio.
4466 COMMISSIONER PENNEFATHER: That is getting to my point a little bit.
Usually in a music-driven station, and one particularly of this nature, dance,
and the 18-to-44 profile that you have chosen, one would assume that you might
lose listeners if you went into news in depth, as you call it.
4467 Why this choice?
4468 MR. JONES: I think you are correct, that on the surface it may look that
way. But I think if we look deeper at our audience, we are looking at a very
multicultural and diverse audience. We have learned from our project here that
this audience is a professional and educated audience who is very aware of the
world around them.
4469 When we take these international stories and focus them locally, I think
they will have a great deal of relevance to our audience and will in fact
provide an additional reason to tune into a radio station as opposed to tuning
out from it.
4470 COMMISSIONER PENNEFATHER: I think we can come back to that too when we
look at your choice of format and your audience and specifically try to get a
better understanding of who you are reaching to.
4471 You raise my next point, which is the employment equity approach you are
taking.
4472 You described this approach in your supplementary brief in some detail
in Schedule 3.
4473 Why have you taken the approach you have to employment equity? What
effect will it have on your business plan?
4474 MR. TEMPLETON: We have taken that approach because we see the new
licensing process as a great opportunity to leap-frog over the current standards
in our industry and go to 100 per cent employment equity from day one.
4475 That was the reasoning behind it. It is very supportive of our business
plan and reflects the community that we plan to serve.
4476 COMMISSIONER PENNEFATHER: In what way is it supportive of your business
plan?
4477 MR. TEMPLETON: I think it allows us to better reflect the realities of
the Ottawa market if we are representing the population at large through
employment equity. It gives us a different perspective than perhaps a
broadcaster that wasn't near employment equity. I think that is an
advantage.
4478 COMMISSIONER PENNEFATHER: In terms of getting up and running and
assuming if you were licensed, do you feel that there is the -- I can only
think of the French word bassin -- there is the talent available with
broadcast experience across the spectrum that you are referring to, both in
terms of men, women, minorities, et cetera, to in fact give to the content and
the air and the look of the station immediately the goal you have set, which I
think is to equate the population breakdown in the Ottawa/Hull area?
4479 MR. TEMPLETON: Yes, Commissioner. We are very confident that we can meet
that objective. We are promising, even as a condition of licence, that we will
meet it.
4480 But to answer your question more specifically: Yes, there is a wealth of
talent. A lot of it has been coming out of the broadcast courses. I have been
speaking to a number of broadcast graduating classes of late, and there is
certainly a far greater representation of those designated groups than there was
10 or 20 years ago.
4481 We are encouraging these participants to come to us; that we are a
company that is seeking 100 per cent employment equity, and we want you to come
and join us and be part of our team.
4482 There is a lot of very talented people from all of those categories, and
we don't anticipate any problem in achieving that.
4483 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. Moving on to Canadian Talent
Development, there are two components to your proposal. One is the $2,625,000 to
FACTOR, and one is the $2,625,000 AVRN network.
4484 I will start with the latter.
4485 In licensing Atlantic Stereo in Moncton, which is Decision 2000-360,
your proposal to devote a minimum of $37,000 per year to the development of AVRN
was not qualified as an eligible CTD initiative. However, this initiative was
deemed to contribute to the fulfilment of paragraph 3(1)(o) of the Broadcasting
Act and, as such, beneficial to the system as a whole.
4486 If you were the successful applicant in Ottawa/Hull, would you accept a
similar approach with respect to your proposed initiative to fund AVRN?
4487 MR. J. STEELE: Absolutely.
4488 COMMISSIONER PENNEFATHER: Would you accept a condition of license to
this effect?
4489 MR. J. STEELE: Yes.
4490 COMMISSIONER PENNEFATHER: With respect to the AVRN news bureau, is the
$84,000 a year contribution conditional upon AVRN establishing this news bureau,
should they be licensed?
4491 MR. J. STEELE: No. If AVRN is not successful in their application here
today, we have a verbal agreement from Gary Farmer, Mark MacLeod of AVRN, that
the bureau will be set up and we will fund it.
4492 COMMISSIONER PENNEFATHER: Should it not be established, would the money
be directed to FACTOR, as was discussed in the Vancouver application?
4493 MR. J. STEELE: Would you be prepared to accept this as a condition of
license?
4494 MR. J. STEELE: Yes.
4495 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you.
4496 Of the FACTOR component, you mentioned in your brief and today that the
commitment is to Ottawa artists, and I think in the deficiency letter you
confirmed, in fact, your agreement with FACTOR that is for Ottawa dance --
support for Ottawa dance artists. Am I correct?
4497 MR. J. STEELE: That is correct.
4498 COMMISSIONER PENNEFATHER: The aspect that concerns me is the comment
that should the portion of the year not be used by Ottawa artists it would be
available for dance artists across the country in the following year. Is that
the fact?
4499 MR. J. STEELE: Yes.
4500 COMMISSIONER PENNEFATHER: Have I said it correctly.
4501 MR. J. STEELE: Yes, that is correct.
4502 COMMISSIONER PENNEFATHER: Why did you choose to do that? Do you assume
that you will not be using the money in one year for the Ottawa artists and, so
saying, do you mean that there aren't enough Ottawa dance artists in this market
to use that money?
4503 MR J. STEELE: We think that the money will be used in this market, but
we just wanted to have that position there, that in case it was not -- the
full amount wasn't expended for that year that it would be rolled out on a
national basis. But we do believe that the money will be expended in this
market.
4504 COMMISSIONER PENNEFATHER: You do believe that there is
sufficient -- in your looking at this proposal you made the assumption that
there are sufficient numbers of artists to absorb the money as opposed to
assuming that it is going to go out of the Ottawa area?
4505 MR. J. STEELE: That is correct.
4506 COMMISSIONER PENNEFATHER: That is what I was getting at. Because one
could read the opposite and I think in fairness to the Ottawa artists it should
be clear what the commitment means to them specifically.
4507 Again, in looking at this, you have made the point today in your brief,
in your comments, that your analysis of this market includes the fact that it is
a mix anglophone, francophone, ethnic populations, aboriginal populations. That
comment has affected a number of choices.
4508 In terms of your support to talent development, do you also take this
same approach in terms of the making sure that there is a distribution to
artists coming from different sectors of the community, from the ethnic
communities, from the french community, from the english community?
4509 MR. J. STEELE: Yes, we would support that.
4510 COMMISSIONER PENNEFATHER: How would you go about doing that?
4511 MR. J. STEELE: We could get another letter from FACTOR to clarify that,
and we would be willing to do that.
4512 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you, Mr. Steele.
4513 Moving to economic marketing and financial issues -- I think I have
been pronouncing your name -- it's Mr. Doering.
4514 MR. DOERING: That's right.
4515 COMMISSIONER PENNEFATHER: I keep saying "Deoring".
4516 Thank you, Mr. Templeton.
4517 I said "Wait a minute, I have been reversing `E' and `O' and saying why
would you say `Deoring' my dear." So it's Doering.
4518 MR. DOERING: You are in good company.
--- Laughter / Rires
4519 COMMISSIONER PENNEFATHER: Well, I share the concern, because you
wouldn't believe how "Pennefather" is pronounced sometimes.
4520 On page 17 is where we start your analysis of the Ottawa market in
your supplementary brief.
4521 I won't repeat it, it is well laid out. Certainly there are some
highlights that stand out, and you have mentioned some this afternoon.
4522 You note that the out-of-market tuning is very low. You note that
44 per cent of the residents express -- only 44 per cent of the
residents express satisfaction with local radio service. And you notice
increased market revenues in what you call a robust revenue picture in this
market.
4523 A very quick summary of some of the highlights.
4524 So in light of this analysis, a few questions.
4525 First of all, you noted the particularities of the Ottawa/Hull market.
Should it be treated as two separate radio markets, english and french, or one
combined market, in your estimation?
4526 MR. TEMPLETON: Yes, they are two very distinct revenue markets. There is
some sharing of tuning, but the revenue markets are very distinct, both locally
and nationally.
4527 COMMISSIONER PENNEFATHER: So what would be the impact on your business
plan if the Commission licensed your proposal as well as another english station
or another french station?
4528 MR. TEMPLETON: Our business plan can stand with both scenarios.
4529 COMMISSIONER PENNEFATHER: So one other --
4530 MR. TEMPLETON: Both or one.
4531 COMMISSIONER PENNEFATHER: -- another english
station --
4532 MR. TEMPLETON: Yes.
4533 COMMISSIONER PENNEFATHER: -- another french station?
4534 MR. TEMPLETON: Yes.
4535 COMMISSIONER PENNEFATHER: I think you actually answered this in the
presentation this afternoon: Do you think the market can support the licensing
of more than one station in each language, particularly given the niche formats
being applied for?
4536 MR. TEMPLETON: Yes, we do.
4537 COMMISSIONER PENNEFATHER: Why is that?
4538 MR. TEMPLETON: They are very distinct markets. A french application, if
it was approved, as an example, primarily the vast majority of the revenue is
derived from the french revenue pool, which is about 25 per cent of the
total revenue of the marketplace.
4539 I'm sorry, were you inferring of another english station as well?
4540 The only other english applicants are smooth jazz and they would not
affect our revenue models at all. They are very different demographic targets.
Much like a dance station would create a lot of new revenue, new advertisers in
the market, so would a smooth jazz station as well.
4541 So we see virtually no impact whether there was one or two english
and/or french licensed.
4542 COMMISSIONER PENNEFATHER: We will get back to that in terms of the
impact on the current market, though, and what is here.
4543 But looking at your analysis and the Doering study vis-à-vis demand, my
first question is the following: The study projects the new station will have a
cume of 15 per cent in the 18 to 54 -- although I think we keep going
from 18 to 44, 18 to 54. Which is it?
4544 COMMISSIONER PENNEFATHER: Your proposal is for 18 to 44.
4545 MR. TEMPLETON: I'm going to ask Mr. Doering to --
4546 COMMISSIONER PENNEFATHER: Your analysis was 18 to 54. Does it make a
difference?
4547 MR. DOERING: Well, the study was done with 18 to 54 and the 15 per
cent is with 18 to 54, although the predominant share of that market
is 18 to 44.
4548 COMMISSIONER PENNEFATHER: Okay. That still leaves me out, but there we
are.
4549 This translates into a share of approximately 7.5 per cent share of
the market.
4550 MR. DOERING: That is correct.
4551 COMMISSIONER PENNEFATHER: In this demographic.
4552 It also states that both projections are based on a formula which has
been used successfully over the past 28 years to predict market share for
radio stations and other products, cars, cellular phones, et cetera, as
well as election results.
4553 Mr. Doering, can you elaborate on the formula used to translate
your research into the 15 per cent cume and the 7.5 share?
4554 MR. DOERING: Yes. The cume figure, we always give people a rating scale
to indicate how likely they are to consider doing something in the future and in
this case we used a four point scale: "Very likely", "Somewhat likely", "A
little likely" or "Not likely at all".
4555 The most important responses, the top box, the "Very likely" response,
and we used the percent who say they are very likely to listen to the station as
a projection of the cume, so the "Very likely" who say they are going to listen.
That 15 per cent translates well into a cume of 15.
4556 We have also found from experience that if you take 40 to 50 per
cent of that "Very likely", that will give you the share that that station will
achieve. So 40 to 50 per cent of 15 is 6 to 6.5.
4557 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you.
4558 So when reading it is the "Very likely" component --
4559 MR. DOERING: It is the only component that really matters, the top box.
That is the way most marketers are now approaching their customer satisfaction,
such as Ford and Four Seasons, only look at the people who rate them excellent
or they are very satisfied, because that is most indicative of their true
performance in the marketplace.
4560 COMMISSIONER PENNEFATHER: As a result you are proposing what we can call
a mainstream format, the dance format. Others have chosen to go for the music
smooth jazz, classical, ethnic or religious.
4561 Considering your analysis of the market, do you have any comments on why
the others are targeting the niche formats that I just described?
4562 MR. TEMPLETON: I don't think I can speak from experience with the french
applicants, but obviously they want to cater to their specific -- what they
think the specific needs are in the francophone market.
4563 But on the anglophone side, as Mr. Doering has stated, our research
has clearly shown there is double the demand for the format we are proposing
than for smooth jazz. We believe as broadcasters that we have to serve the
largest group of unsatisfied listeners and that is why we chose where we
were.
4564 Why others chose jazz, I'm really a bit at a loss. It is approximately
half the demand. Recent experience, we don't have to look much further than
Hamilton, but even in the United States it is very rare that a jazz station, a
dance -- a new age jazz station garners more than a three or four share. It
is very difficult to make a financial model work with a three or four share in a
market like this.
4565 In the United States it is quite different. If you have a three or four
share in most major markets in the United States, you have a very lucrative
operation. The marketing in those markets, the advertising demand is much
greater than it is in Canada. There are very few stations in this country,
including Toronto, that can make any substantial business plan based on a three
or four share.
4566 So we just don't feel it could be viable in the short or long term. That
is why we have gone the route we are going.
4567 COMMISSIONER PENNEFATHER: Let's go a little further with that, then, on
what you -- I'm sorry.
4568 Did you have something, Mr. Steele?
4569 MR. R. STEELE: I was just going to say, your question was why did the
others pick the niche.
4570 I think when you go through the decision process of trying to select a
format when you have an application call, as we did, you look for one that
obviously -- you try to identify the opportunity of the market and one that
is probably going to have -- that will fit your business model, meet the
criteria of the Broadcasting Act, CRTC, and still be viable within minimal
impact. In our opinion it was dance.
4571 Perhaps the others may have gone through the same process and selected
the niches that they did.
4572 COMMISSIONER PENNEFATHER: Now we are just going to go a little further
in what the market is that you are after and why -- what we call the dance
format. I leave it to you to choose who might answer.
4573 Again I am back at the very likely to listen list, which is "D" list, if
I am correct. It is reproduced on page 22 of the supplementary brief.
4574 If I compare that list to your analysis, Mr. Doering, in terms of
what dance music entails in classical, soul and urban AC and urban, I would be
right in saying that the dance music appears in addition to dance per se, there
are elements or music called dance in classic, soul, urban AC, urban as
well.
4575 MR. JONES: That's very correct. Dance music is an umbrella term that
encompasses a variety of different sounds and music. Those formats, especially
urban, are a very important part of the dance format that we are proposing.
4576 COMMISSIONER PENNEFATHER: Similarly, would not some of the play list
defined as dance, urban AC, urban, not turn up in modern AC, hot AC, AC CHR,
pop? I won't say rock because even I know that's where the lines goes. Wouldn't
you say that it's also in those other categories?
4577 MR. JONES: I would agree with you except that the focus of the Planet as
a radio station is on very cutting edge, very new music. The format is
incredibly distinct in that only 10 per cent of the music on the current
national dance charts shows up on the play lists of the top 40 stations in this
market.
4578 The stations in this market that do play dance music are playing it
after it becomes a cross-over hit. There is a cycle that music goes on and it
breaks at certain formats and develops a certain mass appeal and when it reaches
a critical mass, the top 40 stations often start to play it.
4579 By that time stations like The Planet will have moved on to the next
cool thing in the eyes of our audience, so 10 per cent is our maximum music
duplication.
4580 COMMISSIONER PENNEFATHER: So on the play list that you have supplied
with your application, are you saying I wouldn't hear these artists currently on
any station? Apart from format, I'm talking about the artists because, as you
say, an artist can go from one to the other but they are primarily known in a
certain genre.
4581 Nevertheless, if you take some of the current listing here in Ottawa in
the evenings, Friday night and Saturday night to be precise, wouldn't I hear
some of these dance urban artists?
4582 MR. JONES: You would. The play list that we felt was part of this
application is now several months old. Now many of those top 40 stations are
playing those songs.
4583 COMMISSIONER PENNEFATHER: Oh, that's not fair.
4584 MR. JONES: No. It is true that music does go in cycles.
4585 COMMISSIONER PENNEFATHER: I listened yesterday.
4586 MR. JONES: Well, then there are artists who will have hits that cross
over to variety of formats. They will have dance hits, they will have urban or
top 40 hits. The other thing to consider in that is that the music played at
dance radio is the same music played in dance clubs.
4587 Where Madonna may have a hit -- her recent song "Music" is a three
and a half minute song on the radio. In the dance clubs and at dance radio,
there could be one of ten different versions of that song being played that
stretch into the eight, nine minute range. To further enhance its uniqueness,
the DJs in the clubs and the DJs that would appear on our radio station would be
mixing these songs in together to create entirely new sounds.
4588 Even the cross-over material has its own unique place on the radio
station.
4589 COMMISSIONER PENNEFATHER: What age now -- when we get back to the
demographic again to be precise, we say in the language -- in the
application it's 18 to 44.
4590 Mr. Doering, when you said in the presentation this afternoon that the
format we are talking about, the dance format, had the lowest level of
satisfaction of existing radio stations, that they listened to radio up to 25 or
30 per cent less than the average listener, who is this "they"? What demographic
precisely are we talking about?
4591 MR. DOERING: We are talking men and women 18 to 44.
4592 COMMISSIONER PENNEFATHER: Eighteen to 44. So you are saying that
currently the 18 to 44 demographic is not getting the dance music that they are
looking for.
4593 MR. DOERING: That's correct.
4594 COMMISSIONER PENNEFATHER: What is your comment -- there was a
comment made just the other day that in fact this demographic, the 18 to 44, is
being well served. That was made in some sense to the lower end of the 18 to 44,
let's say the 18 to 34 range are being served, that the music is there. What's
your comment on that?
4595 MR. DOERING: I have a couple of comments. I look at in addition to our
study which indicated that 18 to 34 and 18 to 44, both, are listening less. I
also took a look at BBM data to find out listening hours in Ottawa versus
nation-wide.
4596 It indicated that the people who are listening less are indeed the 18 to
34 range, both men and women, so that confirms that they are not listening as
much in this market as other Canadians that age.
4597 COMMISSIONER PENNEFATHER: But they are not listening because why? I mean
it doesn't necessarily they are not listening because dance music isn't
there.
4598 MR. DOERING: Well, they are also twice as likely to be dissatisfied with
the current radio offerings.
4599 COMMISSIONER PENNEFATHER: How do you know that's because the dance isn't
there? There are others that aren't there. In fact, smooth jazz is one that
isn't there.
4600 MR. DOERING: It is, but for these people it is not of interest. The
smooth jazz appeals to primarily 35 plus and those people are well served of the
right commercial English-language stations, AM and FM. Five of those stations
cater to 35 plus and three cater to 18 to 34.
4601 If you add in the two CBC English-language you have seven primarily
catering to the 35 plus and only three catering to 18 to 34, so there's clearly
room for another alternative that would appeal to 18 to 34. Those are the people
that are unsatisfied and they are not interested in smooth jazz.
4602 COMMISSIONER PENNEFATHER: So as I understand it, we get closer to the
kind of music we are talking about, however the overlap, if I can call it that,
the dance urban, some overlap into CHR you would agree is there, that stations
currently here in the market with contemporary hit or adult contemporary would
carry some of the artists that you would have on your play list.
4603 MR. JONES: There would be some artist duplication, maybe different
songs, but there may be some artist duplication. Our most recent analysis of the
play lists of the English CHR station show that the -- our most recent
analysis was in the 5 per cent range. We estimate a 10 per cent duplication to
be safe. This is an extraordinarily unique format that is not being played on
any other station.
4604 COMMISSIONER PENNEFATHER: Just going a little further with that. In your
study, Mr. Doering, as well, the percentages of listeners very likely to listen
to dance music is highest at 23 per cent in fact for the 18 to 34 age group.
4605 Our analysis indicates that currently CKKL FM ("KOOL FM") and CKTF FM
target this demographic. Could you please explain how your proposed station
would differ from CKKL FM in regard to the play list in overall format? Let's
get that clear again, specifically to CKKL FM.
4606 MR. DOERING: I will let Mr. Jones answer that question.
4607 MR. JONES: CKKL is a mainstream top 40 radio station that borrows the
biggest hits of all the different hits out there. That's what top 40 radio does.
There may be urban hits, there are a significant number of country hits that
cross over. There's a great number of alternative and modern rock songs that
make it to the play list of KOOL FM.
4608 The station borrows many different genres of music. The Planet is
specifically a dance radio station playing music on the cutting edge of the
dance scene. Our goal as a radio station is to play the music that's on the
national dance charts of which we estimate only 10 per cent at the same time
would appear on the play list of CKKL.
4609 We don't anticipate any greater cross-over than that. It's entirely
unique to this proposal.
4610 COMMISSIONER PENNEFATHER: I think we can see though that if your station
were licensed, there would be some impact on CKKL FM and a reduction of about
2.3 per cent in terms of that demographic which, however, is over 30 per cent of
your new, if licensed, share of 7.5 per cent. Why do you say that's a minimal
impact?
4611 MR. JONES: In terms of share?
4612 COMMISSIONER PENNEFATHER: Yes.
4613 MR. JONES: The music I say is certainly minimal. The impact in that
demographic is felt over a three year period and is very gradual. I believe
those figures were by year three 1854.
4614 COMMISSIONER PENNEFATHER: That's right.
4615 MR. JONES: Just slightly over two share points. There is no question
that the biggest impact the radio station will have on the market is to CKKL.
The CHUM group has significant presence in this market with, I believe, over 50
per cent of tuning with their four stations.
4616 There is no question that it will be felt, but we believe in relative
terms it will be minimal to them.
4617 COMMISSIONER PENNEFATHER: Looking at CKTF now, I think for sake of
discussion we could agree there is overlap again with similar music and format,
but certainly too their demographic is really to the 18 to 34 and particularly
25 to 44 I should say.
4618 Here you predict some impact from 3.7 per cent to 3.3 per cent. Again,
could you explain why you don't see this as other than minimal impact.
4619 MR. JONES: Certainly. The play list on that radio station is much
broader than the play list on CKKL. CKTF includes elements of rock. We have
heard a much wider style of music being played on that radio station. The
formatic musical overlap would be even less.
4620 As far as audience duplication, I believe it's four tenths of a share
point over the course of three years. I believe that to be minimal. It's
certainly not a large chunk to take from that radio station.
4621 COMMISSIONER PENNEFATHER: But you do agree there is some impact and some
of the music is available. As you say on page 26 of your supplementary brief,
francophones, anglophones, male and female, minorities have a passion for this
musical format, so some of it's there and you will have some impact.
4622 MR. JONES: Yes, we will have some impact. We acknowledge again that it
will be again very small.
4623 COMMISSIONER PENNEFATHER: Before I leave the music area, I was
fascinated with the comment that dance music is the preserve of women and
visible minorities. Why do you say that? It's not a point that's necessarily
from the Regulator. It's from someone who is interested as well with your
employment equity approach.
4624 Frankly, I am a little troubled with my own ears hearing the voices if
we are talking about dance music. If you are getting into world beat, if you are
getting into other areas perhaps, I was just curious about where that came
from.
4625 MR. JONES: When we use the term dance music, we do use that to be an
umbrella term for the format that would include world beat, global, pop, Latin
sounds as well as urban and traditional dance or European pop music. It's an
umbrella term that does include a great deal of music that would appeal to
minority communities.
4626 COMMISSIONER PENNEFATHER: So you feel you will have some impact then
when you say that both yourself and an ethnic station could be licensed. I
recognize you saying that. Do you feel that your music will also have a world
beat component, even a third-language component?
4627 MR. JONES: To begin with, the difference in language would be the
biggest difference in the radio stations. There's no question that our music
will hold appeal with minority groups and communities. We recognize that, but
there are very different radio stations, one broadcasting exclusively in English
and radio stations that have been proposed here at this hearing that broadcast
in a variety of languages who target a very different type of listener.
4628 COMMISSIONER PENNEFATHER: Okay. Sounds like similar types of listeners
to me, but I'm not quite sure what you mean by that.
4629 MR. JONES: Well, one listener seeking a broadcast in their language of
choice versus a listener seeking to listen to dance music. That's all I'm
getting at there.
4630 COMMISSIONER PENNEFATHER: You commented -- you focused a bit on the
visible minorities, women. You commented also on services, francophones in this
community. What precisely would you be doing to interest francophone
listeners?
4631 MR. JONES: Well, the music shows a wide appeal among both anglophones
and francophones. Our programming though is exclusively in English. What we
would do to interest francophones is what we would do to interest all other
listeners and that is provide this service.
4632 We would reflect the community and the community significantly
francophone, but we would reflect that community in the same way we would
reflect the other communities that make up the cultural mosaic of the National
Capital Region.
4633 COMMISSIONER PENNEFATHER: Let's move on then to some financial
questions. I have two actually.
4634 Concerning the advertising revenue projections for Newcap, they are the
highest among all the competing applicants, yet your audience share projections
are similar in the out years as compared to other applicants. Is there an
explanation for this?
4635 MR. TEMPLETON: Yes, there is. We are very confident in our audience
share projections. We do a lot of research across the country in small, medium
and large markets. It has been very consistent in reflecting the realities of
the marketplace and it's reflected also in BBM ratings as well right across the
country.
4636 We are very confident that our audience share projection is very
accurate. We challenge the viability of attracting a six, seven or eight share
with smooth jazz. We do not believe that it will achieve anywhere near that
share.
4637 I mentioned earlier about Hamilton. They have had two books now. The
first book they were a 1.5 share. The last book they were a 1.6. The norm in the
States I believe, Peter, the average is 2.5. That is the average share in the
United States where it is a very accepted format. It's new in Canada.
4638 Achieving a six to eight share with smooth jazz other than perhaps the
Vancouver market -- that market certainly has a much larger demand than any
we have seen elsewhere for smooth jazz. We don't believe that it's doable.
4639 Those revenue projections reflect the share that we are confident we
will deliver.
4640 COMMISSIONER PENNEFATHER: That's your share, but I was also noting the
comparison between the revenue projections which are high compared to other
applicants and yet your share seems to stay lower than one would have expected
over the course of the licence term.
4641 Normally, wouldn't you expect an increase since your revenue projections
are considerably higher than others?
4642 MR. TEMPLETON: Yes, we would. Yes, we do expect them. We take a
conservative estimate when we put together our financial projections. I have
stated this before at other hearings. You learn to underpromise and overdeliver.
That's what we intend to do with this projection. We think it's on the
conservative side.
4643 COMMISSIONER PENNEFATHER: The share projections.
4644 MR. TEMPLETON: The revenue share.
4645 COMMISSIONER PENNEFATHER: The revenue projection is?
4646 MR. TEMPLETON: We believe it could be stronger than that, but the market
is so robust here, it has been growing at a rapid rate, in the 8 per cent range
for the last number of years, and it's projected in the 5 per cent range over
the next five years. It could be more than what we have stated, but we have
taken a conservative look.
4647 COMMISSIONER PENNEFATHER: If I turn to the expense side and look at the
year five, for example, can you explain why Newcap's projected programming
expenses are so high? They seem to be nearly twice as high as the closest
applicant.
4648 MR. TEMPLETON: Again, Madam Commissioner, we have been asked these
questions before. I think you will see consistently with our applications and
the reality of the way we operate our radio stations across the country, we tend
to spend a lot more on programming than the average. We compare it to CAB
numbers and CRTC numbers on a regular basis and we are consistently much
higher.
4649 It's a philosophy of our company. We are product driven. We believe if
you deliver the product and you attract a large enough audience, somehow the
business side of it all takes care of itself if you can do those two things very
well.
4650 We are very, very aggressive on investing in high quality research,
programming and promoting our products. It has fared us very well to date.
4651 COMMISSIONER PENNEFATHER: And that's what you prescribe as the reason
why the expenses are that much higher than the other applicants.
4652 MR. TEMPLETON: Yes. We devote a big percentage of our overall budget to
programming excellence, programming standards. That's consistent with the way we
operate across the country.
4653 COMMISSIONER PENNEFATHER: Did you have a comment?
4654 MR. STEELE: I was going to suggest, Dave, you could also comment on the
programming.
4655 MR. MURRAY: Certainly. Thanks.
4656 Looking at the Canadian Association of Broadcasters average revenue and
expenses for 1999 for radio stations with over $3.5 million revenue, the average
is $1.6 million in 1999, $1.6 million in 1998.
4657 Our revenue projections range from 1.3 to 1.5 over the seven years. I
think it's very difficult to compare one company's expenses to another company's
expenses.
4658 For example, if you try to compare us to Standard at this particular
hearing, Standard has an existing operation so they are not adding as much to
staff and to program a new station. I have very detailed projections here down
to each category.
4659 Programming and news, which both fall under that umbrella of
programming, we have 20 employees there. For the rest of it, as Mr. Templeton
indicated, a lot of resources are spent on research and consulting. But the bulk
of it is invested in the 20 people.
4660 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. I am going to move on to an area
that you touched upon in your presentation this afternoon, the competitive state
of the market, and ask you to elaborate a little bit more on your point.
4661 In the supplementary brief as well, I quote from page 57:
"Approval of our application will have no material effect on the competitive
equilibrium that presently exists in the market. On the contrary, the addition
of a new stand-alone service could very well enhance the competitive balance
that exists in the market by increasing the ratio of independent stations versus
the number of multi-owner stations. It is a moot argument, in any event, since
the Ottawa radio market clearly has the strength to enable well-managed
stand-alone operations to thrive and grow." (As read)
4662 You have commented on this, I think, this afternoon as a new entrant. Do
you have any concerns, in fact -- and I think it links well to the point
you were just raising about your expense items.
4663 Do you have any concerns about competing against operators in the
Ottawa/Hull market, which has between two and four stations?
4664 MR. R. STEELE: No, we don't.
4665 COMMISSIONER PENNEFATHER: Why not? "No, we don't" is not going to do
it.
4666 Why not?
4667 MR. R. STEELE: Obviously, the market here in terms of revenue is
approaching a $50 million market. If you look at the number of stations in the
market and the opportunity with the amount of audience that we can attract to
this station, I think it is financially viable.
4668 COMMISSIONER PENNEFATHER: Apart from the financial viability, I was
looking to you as I am interested in your comments on the whole matter of
consolidation and the opportunities you see here in this market.
4669 Yes, the viability because of the economics, but also I had thought that
in both your comments today and earlier you were raising a point about why it is
important to pursue this diversity.
4670 I wonder if you could elaborate a little bit more on that.
4671 There are many who, as my colleague Commissioner Cardozo said the other
day, may, depending on the entrant -- there is a challenge to new entrants,
and it is one of the areas that we are concerned about and how we balance the
policy and the advantages of consolidation with the challenge to a new entrant
with the cynicism of those who say the new entrants will eventually be gobbled
up.
4672 As you look at this, what is your comment on where things are going and
why you have taken the stand you have concerning the role you would play in this
market?
4673 MR. R. STEELE: With respect to diversity of ownership?
4674 COMMISSIONER PENNEFATHER: Yes.
4675 MR. R. STEELE: I don't necessarily subscribe to the notion that all the
small operators are going to get gobbled up. I think there is room in the
country for small, medium and large operators.
4676 In terms of diversity of ownership, if you look at someone of our size
of a radio operator, we would classify ourselves as a mid-size operator. We are
sort of at that position where we can catapult ourselves ahead through
acquisitions or hopefully through the licensing process.
4677 I think that enables us to compete better with some of the powerhouses,
if you will, in the country.
4678 MR. J. STEELE: If I can add to that also, we are a mid-size company. I
think we have a dynamic company and people are attracted to work for us. We can
go get the talent if we need it. We already have talent in-house.
4679 So we are very confident. We have been in competitive battles before
against some of the people that we would be in this market against, and we have
done very well. We think we will do very well in the future if we are able to
obtain a licence.
4680 MR. R. STEELE: We are not dissatisfied with our state or anything like
that. We are doing very well. Obviously, our ambition is to try to expand. I
think that is probably the nature of business, if you will.
4681 COMMISSIONER PENNEFATHER: My question was specific to your concerns
about coming into a market even with the qualifications that you mentioned,
where there are currently owners here with two or three stations, two or four
stations, as per the policy.
4682 What are the challenges that you see there? Is that going to make it
particularly difficult, or is it a fair assessment on your part that you can do
it, apart from the numbers?
4683 MR. R. STEELE: We are not going to pretend that it is going to be easy.
It will be a challenge. We firmly believe that it can be a lucrative opportunity
for us as a stand-alone competing in the Ottawa/Hull area.
4684 MR. J. STEELE: I think we are going to attract new people to the radio
dial also. We have a unique format we believe that we are proposing. We are
going to bring new people into the fold, and that will help us in competing
against the current broadcasters that are here in the market.
4685 COMMISSIONER PENNEFATHER: That relates back to your choice of format,
and so on, and your approach to the market in terms of something that is
different, which is, for a number of reasons, why I was pursuing some discussion
on what is different in terms of the news content and the dance content and how
far that would take you.
4686 We can continue in this discussion but put another colour on it, so to
speak, and that is the technical aspect of the application.
4687 You have applied for 89.9 frequency and obviously competing with other
applicants. As you know, there are some questions that we like to pose and get
your view.
4688 Regarding this frequency, could you tell us why, from a technical point
of view, your application would be the best use of the frequency? Specifically
from the technical point of view, being the frequency it is, having the reach it
has, why is your application technically a viable one -- not a viable one
but a good use of the frequency?
4689 The second question would be a somewhat broader one: Why have you chosen
this frequency and why is your particular choice of format and approach the best
use of the frequency from more of a programming point of view?
4690 MR. TEMPLETON: Well, it is our analysis, Madam Commissioner, that 89.9
is the best frequency available on the market. There are a number of very good
frequencies, but 89.9 is the one that we believe best suits our business
plan.
4691 We believe because of the huge demand for the format we are proposing,
the best frequency should be utilized for the most underserved portion of the
marketplace. We are providing over $5.25 million in Canadian talent development.
We are providing 40 per cent Cancon. I will not repeat our whole presentation to
you, Madam Commissioner.
4692 I think if you look at our overall business plan, 89.9 is the best
frequency, and we are very confident that we have the best business plan.
4693 That is why chose 89.9. But there are some others that could certainly
suit some needs.
4694 COMMISSIONER PENNEFATHER: When you say that, other than the frequencies
that are here at the hearing, what other frequencies are you referring to?
4695 I am not asking you to comment on the frequencies being discussed at
this hearing, but you say there are other FM frequencies that would be viable
for your approach.
4696 MR. R. STEELE: I would like John Matthews to respond to that
question.
4697 COMMISSIONER PENNEFATHER: Mr. Matthews?
4698 MR. MATTHEWS: Thank you, Rob.
4699 We identified two other frequencies other than those three which are
currently in play now. The one which had been applied for by Mr. Kirk and that
got turned down on the basis of a technical objection, we believe will be made
viable in the fullness of time. Someone will find a way to make it work that
will not raise a technical objection.
4700 More important, we have identified the frequency 88.5 as being viable.
It is third adjacent to CHUO radio but can be used from Camp Fortune without any
interference to CHUO.
4701 Again, in the fullness of time and with the blessing of NAV CANADA, that
frequency as well we believe is going to be capable of covering the market.
4702 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. I think you referred to that in a
reply comment if I am correct.
4703 MR. MATTHEWS: Yes.
4704 COMMISSIONER PENNEFATHER: On the AM side, as I think my colleague said
the other day, I am going to ask the question for the record. The AM frequency:
Is there one and would you use an AM frequency if available?
4705 MR. R. STEELE: No, we would not. If there is one, I don't know. John
Matthews can comment on that.
4706 MR. MATTHEWS: There are some available. We are aware of that. This is a
music-driven station, and it is aimed at an 18-to-44 demographic. I am sure you
have heard this so many times before that you are probably tired of hearing it.
That group of individuals, that group of people just will not migrate to an AM
station for a music-driven format.
4707 It is certainly more suitable for ethnic broadcasting. It is more
suitable in foreign language broadcasting. It is more suitable for news, talk
and sports broadcasting, and it is more suitable to older skewing formats like
Oldies or Music of Your Life, or Nostalgia, things along those lines.
4708 It certainly does not appeal to the target audience that we are
proposing in our business plan.
4709 COMMISSIONER PENNEFATHER: We may have heard it many times, but it is
always important to get matters on the record.
4710 Also, if there is one thing I have begun to learn, it is how the
technical world changes. As I understand it, we should work the other way: have
our ideas and make the technology work for us.
4711 So it is important that we understand how much flexibility there is
there and what bottom line really says that this particular frequency being what
it is, yours is the best use of it. We are in a competitive situation. And as
you say, there are many viable and in demand applications for that
frequency.
4712 With that circle of The Planet, if you will, my questioning is finished;
thank you.
4713 THE CHAIRPERSON: Thank you, Madam Pennefather.
4714 When you mention the possibility of 99.7, I gather, being possible
eventually, do you mean by the cleverness of people such as you or as a result
of Industry Canada changing its rules?
4715 MR. MATTHEWS: It would be a combination of the two.
4716 THE CHAIRPERSON: Good answer.
4717 MR. MATTHEWS: We depend on their genius as well.
4718 THE CHAIRPERSON: Let me rephrase my question: Can clever people like you
do it without the help of Industry Canada changing its rules?
4719 MR. MATTHEWS: Yes. the rules do not prohibit its use. It is just
that --
4720 THE CHAIRPERSON: It is not a question of the separation, and so on, that
we know Industry Canada is looking at.
4721 MR. MATTHEWS: It is a question of being able to propose the use of the
frequency in a way that does not cause any undue interference to one of the two
third adjacent stations.
4722 THE CHAIRPERSON: Yes.
4723 MR. MATTHEWS: That is a question of choosing a location where any
potential interference area doesn't enclose a population.
4724 THE CHAIRPERSON: If CHUM's clever engineer were here, would he agree
with you?
4725 MR. MATTHEWS: I believe so.
4726 THE CHAIRPERSON: That it is possible.
4727 MR. MATTHEWS: Yes.
4728 THE CHAIRPERSON: I believe they are the ones who were dissatisfied or at
least were concerned about the interference and not prepared to accept it.
4729 MR. MATTHEWS: Yes. Depending on where you locate the frequency, you
could get it from either party.
4730 THE CHAIRPERSON: You could choose another location. And depending on the
applicant, that may be more expensive or more difficult because of poor location
plans, et cetera.
4731 Counsel, please.
4732 MR. RHÉAUME: Thank you, Madam Chairperson.
4733 Very briefly on the issue of frequencies. I believe you conducted a
study that you offered to make available.
4734 Could this be placed on the public record?
4735 MR. MATTHEWS: Certainly.
4736 MR. RHÉAUME: So the study would highlight the availability of
frequencies in the Ottawa/Hull market?
4737 MR. MATTHEWS: Exactly.
4738 MR. RHÉAUME: With the Chair's permission --
4739 THE CHAIRPERSON: I understand that is the Promethean Study that has
already been mentioned in the reply.
4740 MR. MATTHEWS: Yes. It was referred to in the reply.
4741 THE CHAIRPERSON: It would simply be a further analysis of what you
disclosed that in your view are available frequencies.
4742 MR. MATTHEWS: Yes. It is available now.
4743 MR. RHÉAUME: But it is not available yet?
4744 MR. MATTHEWS: Yes. We can give you copies now.
4745 MR. RHÉAUME: You could file it now?
4746 MR. MATTHEWS: Yes.
4747 MR. RHÉAUME: Thank you.
4748 One point of clarification. I think it is understood that the Ottawa
market is healthy, but maybe you could expand on your view that the Commission
could actually license you and could also license, hypothetically, a smooth jazz
format, could also license an ethnic station, could also license a French
station and could also license Mr. Farmer.
4749 How many new dollars are there in the Ottawa market?
4750 According to your figures, 50 per cent of your projected revenues would
be from new radio advertisers but you include other media. One of your
competitors, let's say, would have 25 or 30 or 40 per cent of new dollars.
4751 How many millions are there in the Ottawa market of new advertising
dollars? This is not New York City.
4752 MR. STEELE: No, you are right. Obviously there is a point of diminishing
return. I think the point we are trying to make here is that all these stations
are essentially going after a different demographic. So I think as far as the
overall impact is relatively minimal.
4753 Perhaps Bob Templeton can elaborate a little bit more as to play on the
viability of that.
4754 MR. MATHEWS: Thank you, Rob.
4755 We conducted a thorough analysis and put together a spreadsheet which we
are more than prepared to share with the Commission if you would like it.
4756 What we did is we took that scenario with aboriginal voices deriving
very, very little, insignificant revenue from the Ottawa market. We looked at
the other four licensing, ourselves, smooth jazz, an ethnic and a French. We
took the highest revenue projections.
4757 I will just use smooth jazz with standards as an example, the highest
ethnic, the highest French. We used those numbers and using a 5 per cent factor
over the next seven years, which is much lower than the historical trend has
been in Ottawa for the last number of years.
4758 Using that and projecting it over seven years, if all of us were
licensed and we all got all of the revenue we said we were going to get, over
that seven year period there would be $35 million in extra revenue to be shared
by the existing broadcasters.
4759 That's not even counting the fact that a dance station will generate new
sources of revenue. The ethnic station will generate new sources of revenue,
advertisers that aren't advertising on the market. All of those contribute to
that $35 million being a conservative estimate. We would be more than happy to
share that spreadsheet with you.
4760 MR. RHÉAUME: I just want to make sure I understand this because I live
in Ottawa, in the Ottawa area, I spend my money in the Ottawa area. I'm just
wondering how this works in the sense that these dollars, the ones that you just
described, if I understand you correctly, is money that CHUM and Rogers
currently don't have access to, even if they wanted. Is that how it works?
4761 MR. TEMPLETON: Some of it. Some of it is new dollars that they don't get
or won't get because they don't cater to that advertising target.
4762 MR. RHÉAUME: And those advertisers that would go to your format will
never go to Rogers or CHUM. They are not just solicited properly. Is that part
of your answer?
4763 MR. TEMPLETON: Well, it's partly that, you know. There's another work
sales force of eight to ten people out turning over a lot of stones in the
market, but it's also specialty categories that radio doesn't target very well.
As these stations are licensed, they target more effectively so radio is
utilized a lot more than it has been in the past.
4764 It's a combination of more sales people that are working the market and
also new categories opening up because radio is becoming more efficient because
it's targeting even more finitely than it has in the past.
4765 Does that answer your question, counsel?
4766 MR. RHÉAUME: Yes, I think it does. CKQV, The Bear, same demographics as
your proposed station. Would you have any kind of impact on that station?
4767 MR. TEMPLETON: We really see almost no impact on The Bear. The Bear,
given the projections that we are using, should have a revenue increase in the
$46,000 range annually over the next number of years. We think the most we could
possibly impact The Bear's revenues would be $100,000, $150,000 of that.
4768 We are talking about a rock station and a dance station. There would be
virtually no overlap of listeners. We are not going to steal rock aficionados
over to a dance station. Obviously it ends with the spectrum in that age
demographic.
4769 MR. RHÉAUME: I guess you can see that I'm not that sophisticated between
rock and dance. Thank you for the answer.
4770 THE CHAIRPERSON: We will have to see how much money counsel really has
to spend, depending on his recommendations as to just how many we license.
4771 Now, you have your whole three minutes to -- isn't that good I
remembered -- to convince us and persuade us that you are the best proposal
for the frequency applied for.
4772 MR. STEELE: Okay. I won't be three minutes.
4773 I guess the fundamental question today is how well does our application
or any application meet the requirements of the CRTC and the citizens of
Ottawa/Hull. Let's just briefly review ours.
4774 In terms of demand, we know there are a lot of people that go to the
clubs that aren't served by radio. I think this is a test of the strong demand
of the format. As Steve mentioned earlier, we have identified according to
Soundscan that 13 per cent of record sales fit the dance format compared to only
3 per cent for jazz. Of course, Mr. Doering's research suggests there is more
interest in dance format compared to jazz.
4775 In terms of promoting Canadian talent, we have identified hundreds of
artists in Canada who fit the dance genre, but they receive no air play because
there is no radio format that will promote them. Obviously we will do that,
particularly with the specialty programming that we are proposing which will
highlight these artists.
4776 We offer the highest Canadian content of 40 per cent and half of our
Canadian content will be from new releases.
4777 On diversity, we would be a new entrant with a new voice. The format has
virtually no overlap, in our opinion, with other broadcasters and the
programming expense is the highest compared to the other applicants and a format
is attractive to the multicultural flavour of this region.
4778 On the business plan we know what we are doing. Newfoundland Capital is
a successful company. As I mentioned before, we are ambitious and we wish to
expand in the more lucrative markets. We know a stand-alone can work. We have
the financial resources and we can fulfil our commitments.
4779 And our corporate strategy is to expand, as I mentioned, by acquisitions
and hopefully through this kind of licensing process. In some ways the name of
our company doesn't accurately describe or is a bit of a misnomer in that we
could just as easily be called Nova Scotia Capital or Alberta Capital. Our
headquarters after all are in Nova Scotia.
4780 THE CHAIRPERSON: Not Hullcap.
4781 MR. STEELE: No, we wouldn't call it that. There is room for small,
medium and large broadcasters in the country and brand new companies looking to
enter the world of broadcasting. As I say, you have to start somewhere.
4782 By licensing somebody like us, a mid-size company with the resources,
the commitment to stay in the system, you expand the diversity of ownership
nationally, you create diversity of voices and competition in the industry.
4783 Now, beyond the numbers and the aggressive commitments we made here, I
hope we have demonstrated the enthusiasm and the desire to launch a station in
this community.
4784 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Steele, and your colleagues, gentlemen,
madam. We will see you again tomorrow in Phase II.
4785 MR. STEELE: Thank you.
4786 THE CHAIRPERSON: We will now take a 15 minute break until ten after
three.
4787 Nous reprendrons à trois heures dix.
--- Upon recessing at 1458 / Suspension à 1458
--- Upon resuming at 1520 / Reprise à 1520
4788 THE CHAIRMAN: Welcome back to your hearing and welcome to those who just
came. There has been, obviously, a slight change in the agenda. We had asked the
Belzile applicant to be here today rather than tomorrow and, since they were,
and Mr. Farmer, you were not quite there when we took our break, we will hear
Mr. Belzile, we will hear you next. Madame la secrétaire, s'il vous plaît.
4789 THE SECRETARY: Thank you, madam Chair. La prochaine demande est
présentée par M. Yves Belzile, représentant d'une société devant être constituée
pour exploiter une station de radio FM de langue française à Buckingham. La
nouvelle station serait exploitée à la fréquence 95,7 mégahertz, canal 239A,
avec une puissance apparente rayonnée de 2 620 watts. La requérante propose une
formule musicale country. Monsieur Belzile, c'est à vous.
APPLICATION
4790 M. BELZILE: Bonjour. Je suis Yves Belzile, comme on vient de le
mentionner.
4791 LA PRÉSIDENTE: Je m'excuse d'avoir fait mon introduction en anglais.
Alors, tout simplement, j'indiquais que nous changions l'agenda quelque peu
parce que M. Farmer n'était pas là à la pause et puisque vous aviez bien
gentiment accepté de vous présenter aujourd'hui. Alors, allez-y.
4792 M. BELZILE: Mes collègues et moi-même sommes très heureux de paraître
devant cette assemblée pour vous présenter notre demande de licence de
radiodiffusion en langue française pour la ville de Buckingham.
4793 Je suis accompagné, à l'extrême gauche, de M. Maurice Beauséjour, qui
est ingénieur et vice-président de Yves R. Hamel et associés. Sa firme s'est
chargée des recherches et a préparé les documents pertinents pour Industrie
Canada. M. Beauséjour agit ici en tant que conseiller technique.
4794 Son voisin, et le mien en même temps, Yves Lorrain, sera le directeur
général de la station. Natif de Hull, M. Lorrain apporte une expérience de plus
de 40 ans dans le domaine de la radio. Il a débuté comme annonceur à CKCH en
1958 et a, par la suite, occupé des postes de journaliste, de directeur de
l'information, de directeur de la programmation et de directeur général dans
diverses stations de radio et de télévision à travers le Québec et le
Nouveau-Brunswick.
4795 De façon plus pertinente, il a, à titre de directeur général, transformé
une station moribonde, CFLS Lévis, en station country, qui a atteint 1,2 million
de dollars de vente en moins de trois ans.
4796 Quant à moi, je suis un homme d'affaires qui travaille à son compte
depuis les 20 dernières années dans des domaines reliés aux ventes directes.
J'ai été vendeur et j'ai dirigé des vendeurs dans les domaines de la vente en
gros, des liquidations de faillites et dans l'immobilier.
4797 Les présentations étant faites, je m'empresse de vous libérer de ma voix
de crieur public pour céder la parole à un professionnel. Avec votre permission,
M. Lorrain va continuer la présentation.
4798 M. LORRAIN: Merci et bonjour. Depuis des années, nous avons élaboré un
projet qui, au début, était disons virtuel.
4799 On n'oeuvre pas pendant 40 ans dans le même domaine d'activité sans se
questionner sur les grands principes qui régissent ce domaine, sans déceler
quelques pièges, sans constater certaines aberrations et sans accumuler quelques
idées pertinentes sur notre industrie.
4800 J'ai vu la télévision venir s'approprier une grande part de la tarte
publicitaire. J'ai vu les stations de radio se regrouper pour former des réseaux
et j'ai vu les réseaux se disputer des auditeurs et des cotes d'écoute à grand
coup d'animateurs vedettes.
4801 Les coûts de production augmentaient sans cesse, les coûts des messages
publicitaires aussi; la rentabilité, pas nécessairement. Les seuls vrais
gagnants étaient les vedettes, et tous les gros joueurs faisaient la même
chose.
4802 La course aux cotes d'écoute et la recherche de la publicité nationale a
tout prix étaient et sont encore la norme.
4803 En fait, l'opération journalière était tellement lourde et onéreuse que
plusieurs stations disparurent.
4804 La plupart ne furent pas remplacées car les coûts prohibitifs inhérents
à l'installation et au lancement d'une nouvelle station réservaient les nouveaux
projets aux entreprises ayant déjà pignon sur rue.
4805 Cependant, à mesure que la technique se modifiait, se raffinait, les
perspectives en radio suivaient le même chemin.
4806 La disponibilité de nouveaux équipements moins dispendieux et surtout
beaucoup plus performants laissait entrevoir la possibilité de mettre sur pied
une station de radio dont le coût d'implantation serait abordable, les coûts
d'opération raisonnables et les perspectives de rentabilité encourageantes.
4807 Les grandes lignes étaient faciles à tracer: la station serait FM,
automatisée et ne s'inscrirait pas dans la course aux publicités nationales.
Elle trouverait sa rentabilité dans la publicité locale en recrutant une bonne
partie de sa clientèle commerciale chez de nouveaux annonceurs incapables de
faire face à la tarification des grosses stations. Elle serait, en somme, le
"Dollarama" à côté des "Wal-Mart" de la radio.
4808 Les progrès techniques des dernières années permettent maintenant, avec
l'équipement approprié, de transformer la majorité des coûts variables d'une
station en coûts fixes, beaucoup plus faciles à contrôler.
4809 Les économies les plus spectaculaires s'appliquent en particulier au
niveau des coûts de programmation et de mise en ondes ainsi qu'à la gestion des
contrats publicitaires.
4810 On a décidé de faire une étude de faisabilité. On a étudié les coûts
d'équipement, les coûts d'implantation, les coûts d'opération. On a préparé un
premier ProForma. On a calculé le seuil de rentabilité.
4811 Notre étude nous a démontré que le projet virtuel d'hier était devenu
tout à fait réaliste et réalisable, et on a décidé de le concrétiser.
4812 Nous sommes aujourd'hui convaincus qu'en ciblant bien notre marché, en
respectant certains paramètres incontournables et en gérant efficacement
l'entreprise, il est tout à fait possible d'implanter et d'opérer avec succès
une nouvelle station de radio.
4813 Une question, cependant, se posait: où devrait être implantée la
nouvelle station? Nos critères étaient les suivants: une communauté francophone
importante, la disponibilité de fréquences FM et la meilleure santé économique
possible.
4814 Après une étude comparative préliminaire des régions du Québec, nous
avons décidé de concentrer nos recherches sur la région de l'Outaouais.
4815 Les récentes statistiques démontrent que la région Ottawa/Hull est parmi
les premières agglomérations d'importance au Canada en terme d'augmentation de
la population (troisième), de la création d'emploi (troisième également), du
revenu moyen per capita (première), de la faiblesse de son taux de chômage
(troisième) et de la croissance de son activité économique (première).
4816 à ce propos, le taux de croissance prévu pour 2001 serait de 5,1 p. 100
selon le Conference Board du Canada qui déclarait en date du 17 janvier
dernier:
"Ottawa/Hull will remain the fastest growing metropolitan economy in
Canada."
4817 Même en considérant seulement la portion québécoise de la région
Ottawa/Hull, soit la communauté urbaine de l'Outaouais, les résultats
économiques sont nettement en avance sur ceux de toutes les autres régions
initialement considérées au Québec. Au point de vue strictement économique,
aucune autre région au Québec n'offre de semblables perspectives.
4818 Il convenait aussi à ce moment de questionner la capacité du marché à
recevoir un nouveau joueur en publicité.
4819 Dans la région Ottawa/Hull, les chiffres de vente en publicité
radiophonique ont été en constante augmentation depuis 1996; pour l'année 2000,
les revenus publicitaires totaux en radiodiffusion se sont établis à un peu
moins de 46,5 millions de dollars et, après avoir établi nos projections, nous
avons constaté que notre chiffre d'affaires total durant les sept années de
licence représenterait dans son ensemble moins de 1,25 p. 100 de
l'investissement total en publicité radiophonique pendant cette même période,
même si le montant investi en l'an 2000 demeurait constant à 46,5 millions
pendant sept ans.
4820 L'établissement de notre portion de l'assiette publicitaire attribuée
aux stations de langue française est cependant plus aléatoire. Le total de 46,5
millions de dollars, mentionné plus haut pour l'ensemble de la région, reflète à
la fois les marchés anglophones et francophones. Devant le manque de
statistiques concernant les stations francophones seulement, nous avons dû
estimer.
4821 Nous sommes d'avis que le total des revenus des stations commerciales de
langue française en Outaouais doit se situer entre huit et neuf millions de
dollars pour l'année 2000. Sur la base de cet estimé, notre part de la tarte se
situerait entre 6,5 et 7,25 p. 100 du total des revenus des stations diffusant
en français pour la durée totale de la licence.
4822 Qu'il nous soit cependant permis d'ajouter une considération importante:
une bonne p art de nos revenus publicitaires, soit entre 35 et 40 p. 100,
proviendra de clients qui n'annoncent pas déjà à la radio.
4823 Quand nous avons été certains de la santé économique de la région
Ottawa/Hull et de la capacité du marché publicitaire à accueillir un nouveau
joueur en radiodiffusion, nous avons examiné le marché de la radio et ses
intervenants. Nous cherchions une niche à exploiter.
4824 Nos observations nous ont amenés à des évidences: une seule station
francophone ciblait les 35 ans et plus; absence de station country francophone,
malgré des signes évidents de la popularité de ce format musical dans la région;
certains secteurs du territoire de l'Outaouais ne bénéficiaient que d'une faible
couverture locale.
4825 Nous avons retenu les secteurs de la Rivière-du-Lièvre et de la
Petite-Nation et, avec près de 31 000 habitants, les villes de Buckingham et de
Masson-Angers et la partie sud de la MRC Papineau fournissaient un bassin de
population intéressant à desservir pour une station de radio à vocation surtout
locale.
4826 De plus, les perspectives économiques étaient très acceptables et nous
avons réalisé un sondage d'opinion. Il fallait vérifier plusieurs choses en même
temps: vérifier l'intérêt pour la musique country chez la population ciblée;
vérifier le sentiment d'appartenance des citoyens à leur coin de pays; vérifier
l'intérêt pour une station de radio de service qui parlerait de leur
municipalité; vérifier ce que la population cible attendait comme services d'une
radio de service.
4827 Au lieu de confier un questionnaire forcément restreint à une firme
spécialisée qui aurait inévitablement constaté "que personne ne peut être contre
la vertu", le requérant et moi-même avons, entre le 6 et le 9 octobre 2000,
rejoint 341 citoyens choisis au hasard de l'annuaire téléphonique et nous avons
parlé avec les gens.
4828 Nous avons ainsi obtenu, en plus des réponses à nos interrogations, une
foule d'informations à la fois utiles, instructives, pertinentes et parfois
inattendues.
4829 En étudiant les renseignements recueillis lors de notre sondage
d'opinion téléphonique, nous sommes venus à la conclusion que notre modèle de
radio virtuel pourrait très bien convenir au secteur ciblé.
4830 Nous avons ensuite rencontré quelques décideurs bien au fait de la
réalité de la région cible pour avoir leur opinion sur le sujet.
4831 Fort des résultats du sondage d'opinion et des renseignements recueillis
lors de nos rencontres, nous avons décidé de demander une licence de
radiodiffusion.
4832 Ainsi, la station projetée, établie à Buckingham, diffusera un format
musical country et ciblera le marché des 35 ans et plus. Elle sera une radio de
service qui offrira une programmation s'adressant principalement aux auditeurs
des régions de Buckingham, de la Rivière-du-Lièvre et de la Petite-Nation.
4833 Le 6 novembres, nous donnions un contrat pour l'établissement d'un bref
technique et nous commencions à préparer la demande.
4834 À l'aide des renseignements recueillis, nous avons établi les lignes
directrices du fonctionnement de la station, une première ébauche de
programmation, des projections financières et nous avons présenté la demande qui
est à l'origine de notre présence ici aujourd'hui.
4835 Maintenant que nous avons décrit le cheminement qui nous a amenés devant
vous, permettez-nous quelques mots sur l'auditoire que nous voulons
atteindre.
4836 Les enquêtes BBM ont maintes fois démontré, à travers les cotes d'écoute
de CKBY, la grande popularité du country anglophone dans l'Outaouais.
4837 Nous avons pu constater, tant lors du sondage d'opinion qu'à l'occasion
de visites chez les commerçants, que de nombreux auditeurs francophones écoutent
régulièrement cette station.
4838 Sans tracer un parallèle trop étroit entre le country anglophone et le
country francophone, il est pertinent de questionner dans quelle proportion le
choix du genre musical peut déterminer le choix de la station.
4839 Nous sommes persuadés, sur la foi des commentaires reçus, que de
nombreux amateurs francophones seront très heureux d'avoir un choix.
4840 Notre volet musical offrir un country "middle of the road" afin de
plaire au plus grand nombre possible d'amateurs de country et de faciliter leur
choix.
4841 La programmation a été conçue de façon à pouvoir ajouter à notre
clientèle d'amateurs de country un autre groupe d'auditeurs qui, sans être des
inconditionnels de ce format musical, seront attirés par la dimension locale de
notre grille horaire.
4842 Elle sera émaillée de productions orales variées: certaines
s'adresseront à l'ensemble des auditeurs de la station alors que d'autres seront
de nature à intéresser plus particulièrement les résidents de la zone ciblée de
façon particulière par CHAO-FM.
4843 Parlons maintenant de productions orales. En plus de la musique, la
programmation offrira un peu plus de sept heures, soit 427 minutes, de
productions orales par semaine.
4844 Voici quelques exemples du matériel que la station compte proposer à la
collectivité desservie et au public en général.
4845 Information locale: nous assurerons la couverture journalistique de
l'information locale et régionale. Les bulletins de nouvelles, incluant le sport
et la météo, excéderont deux heures par semaine, soit 125 minutes). Des
manchettes à caractères local et régional seront aussi diffusées plusieurs fois
par jour.
4846 Une revue de presse plus générale fera aussi partie de la programmation
journalière.
4847 Du temps d'antenne sera mis gratuitement à la disposition des organismes
bénévoles de la région -- clubs sociaux, clubs d'âge d'or et
autres -- pour leur permettre de faire connaître leurs activités. Ces
annonces seront regroupées et diffusées une fois par jour, à heure fixe.
4848 La station diffusera également sept jours par semaine, le matin et le
soir, une chronique d'avis de décès.
4849 Les auditeurs pourront utiliser un service de petites annonces qui
seront diffusées trois fois par jour.
4850 La station présentera une série d'émissions de trois minutes chacune sur
l'histoire de la région de Buckingham, de la Lièvre et de la Petite-Nation. Ces
émissions seront diffusées trois fois par jour, du lundi au vendredi. Les sujets
abordés seront à la fois nombreux et variés.
4851 La chronique du routier, c'est un spécialiste du camionnage, lors
d'entrevues préenregistrées, qui livrera de l'information sur les lois et
règlements en vigueur au Canada et aux États-Unis, des conseils concernant la
conduite et l'entretien des véhicules, les nouveaux équipements, les permis, les
assurances, etc.
4852 Capsules juridiques: un professionnel du droit, tantôt un avocat, tantôt
un notaire, informera l'auditoire sur des points de droit pertinents à la
période de l'année.
4853 Sujets d'intérêt général: quand des événements présentant un intérêt
particulier pour la communauté locale surviendront, la station sera heureuse
d'organiser rencontre ou débat sur le sujet. Il nous fera plaisir de favoriser
la diffusion et la compréhension de l'information pertinente.
4854 Diffusion des concours d'amateurs: soulignons enfin que notre engagement
dans la découverte et l'encouragement de talents canadiens donnera lieu à la
production d'une émission régulière de 60 minutes chaque semaine.
4855 Nous sommes convaincus que ces productions orales sauront intéresser
directement les membres des collectivités desservies et les inciteront à venir
nous écouter.
4856 Une lettre d'information résumant le contenu de notre programmation nous
a d'ailleurs permis de recueillir de nombreuses signatures d'appui à notre
projet. Une copie de cette lettre accompagnait les documents d'appui qui ont été
transmis au Conseil.
4857 Quelques mots sur notre implication dans le développement des talents
canadiens: la station s'est déjà engagée auprès du CRTC à organiser des
concours, réalisés devant public, qui permettront à de jeunes artistes de se
faire connaître et à remettre des prix en argent substantiels pour récompenser
la performance et favoriser l'émergence de nouveaux talents canadiens. La
contribution en dépenses directs sera de 5 4000 $ par année, en plus des frais
d'organisation. De ce montant, 5 000 $ seront remis directement aux artistes
lauréats et le reste sera remis à MusicAction.
4858 Les choix opérationnels de l'entreprise: il apparaît important à ce
moment de glisser un mot sur les choix opérationnels de l'entreprise et sur
leurs conséquences dans l'opération de tous les jours. Il est évident, à la
lecture du mémoire que nous avons soumis au Conseil à l'appui de notre demande
de licence, que cette nouvelles station de radio ne vise pas la gigantisme. En
présentant cette demande, nous voulons créer une PME.
4859 Avec votre permission, nous élaborerons un peu sur le sujet. La station
de radio projetée ne se comparera en rien aux grosses stations en terme de
chiffre d'affaires, de fonctionnement et de coût d'opération.
4860 Un système d'automatisation complet, à la fine pointe de la technologie,
permettra de gérer les fonctions de production et de mise en ondes à partir du
même système informatique. La programmation sera avant tout basée sur la
diffusion de musique et de productions locales préenregistrées. Les
interventions en direct seront exceptionnelles.
4861 La station ne recherchera pas la publicité nationale. Nous évitons ainsi
la nécessité de grosses cotes d'écoute et le culte des animateurs vedettes
embauchés à grand frais.
4862 Notre clientèle sera recrutée parmi les entreprises locales.
4863 La station, située à 15 kilomètres de Gatineau, sera en bonne position
pour exploiter un bassin d'annonceurs potentiels négligés par les autres
radiodiffuseurs à cause de leur taille ou de leur situation géographique.
4864 Nos coûts d'opération réduits nous permettront d'offrir des promotions
très avantageuses et d'intéresser à la publicité radiophoniques de petites
entreprises qui sont incapables de composer avec les tarifs des grosses
stations.
4865 En lançant cette entreprise, nous voulons créer une PME. Le plan
d'affaires de cette station de radio est celui d'une PME. Elle fonctionnera
comme une PME et elle n'a pas l'ambition de devenir autre chose qu'une PME.
4866 Voici, dans son opération journalière, le fonctionnement de cette PME.
La station fonctionnera avec très peu de personnel et un très petit budget
d'opération.
4867 L'installation d'un système d'opération complètement automatisé
permettra de préparer la programmation de façon très efficace et d'émettre sans
opérateur ni annonceur sur place.
4868 Aucun employé ne sera attaché à la console ou au micro. Le personne
pourra utiliser son temps de façon plus constructive. Les besoins en personnel
s'en trouveront ainsi réduits au minimum et les coûts d'opération également.
4869 Le directeur général, qui jouit -- je m'excuse de le
dire -- d'une expérience de plus de 40 ans dans le domaine de la radio
commerciale est un radiodiffuseur polyvalent qui peut assumer plusieurs
fonctions.
4870 Nous procéderons à l'embauche d'une personne expérimentée qui sera
responsable de la production, de la rédaction des messages publicitaires et qui
aura déjà une bonne expérience en animation.
4871 L'entreprise a prévu un montant de salaire additionnel équivalent à 1,25
année/personne pour rémunérer les pigistes dont la station pourrait avoir besoin
à des moments particuliers ou pour des tâches particulières; ces collaborateurs
occasionnels seront rémunérés à forfait ou sur une base horaire.
4872 Les vendeurs ou les vendeuses de la station -- deux au
début --, rémunérés sur une base de commission, pourront programmer à
distance les contrats publicitaires dans le système informatique dès la
signature des contrats.
4873 L'utilisation de téléphones cellulaires et de boîtes vocales permettra
aux clients de rejoindre directement les vendeurs ou vendeuses sans transit par
la station.
4874 Le requérant prendra charge de la comptabilité et sera disponible aux
ventes au besoin.
4875 En conclusion, il apparaît important d'expliquer pourquoi la station n'a
pas l'ambition de devenir autre chose qu'une PME.
4876 Le marché de la radio est particulier, avec les bons équipements, les
gestionnaires peuvent transformer pratiquement tous les coûts en coûts
fixes.
4877 Il n'y a pas de matière premier, pas d'inventaire. Nous vendons des
idées et du temps.
4878 Avec les équipements que nous aurons et le personnel de base mentionné
précédemment, nous pourrions facilement faire face à un volume d'affaires au
moins deux fois plus grand que celui de la première année d'opération sans
craindre d'être débordé, sans craindre de perdre le contrôle et sans augmenter
nos coûts fixes de façon significative.
4879 Pour ce qui est des coûts variables, force est d'admettre que
l'augmentation de la masse salariale des vendeurs à commissions et des D.A.S.
afférentes ne sont pas vraiment désespérantes.
4880 Voilà pourquoi nous voulons demeurer une petite station.
4881 Si le Conseil décidait de nous accorder la licence demandées, il serait
très agréable de pouvoir bien servir notre auditoire et d'apporter en même temps
la preuve que la radiodiffusion peut être rentable en restant simple dans son
opération.
4882 En terminant, nous tenons à remercier les membres du Conseil et les
spécialistes du CRTC ici présents de leur patiente attention.
4883 Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
4884 LA PRÉSIDENTE: Merci, messieurs. La conseillère Noël, s'il vous
plaît.
4885 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, monsieur Belzile, monsieur Lorrain et monsieur
l'ingénieur --
M. BEAUSÉJOUR: Beauséjour.
4886 CONSEILLÈRE NOËL: Monsieur Beauséjour. Mes questions vont porter autour
de trois axes principaux: la programmation, le mandat de la station proposée,
les finances et le marketing et enfin, finalement, comme à tous les autres, un
peu de questions de technologie. D'accord?
4887 M. BELZILE: Parfait.
4888 CONSEILLÈRE NOËL: Si on parle de programmation, j'ai quelques questions
à vous poser à cet égard. On va laisser la technologie et les cartes pour la
fin, ça va faire moins de papiers sur mon bureau. Dans l'annexe 5 de votre
demande -- si je peux la retrouver -- vous nous indiquez
qu'un bulletin de nouvelles sera présenté à midi, du lundi au vendredi.
4889 M. LORRAIN: C'est ça, madame.
4890 CONSEILLÈRE NOËL: Vous précisez que ces bulletins de nouvelles seront
des comptes rendus de l'actualité régionale sous forme d'entrevues avec un
employé de la station et un journaliste pigiste déjà actif dans le milieu.
Ensuite, vous indiquez que le matériel qui sera produit pourra être présenté
lors de manchettes entre 16 heures et 18 heures le même jour et entre 7 heures
et 9 heures le lendemain matin.
4891 Est-ce que vous pouvez nous préciser exactement combien de minutes comme
telles vont être produites? Parce que là, on nous parle de deux heures et cinq
minutes, 125 minutes dans mon livre à moi, ça fait deux heures et cinq minutes.
Le bulletin va avoir cinq minutes du lundi au vendredi. Ça, ça fait -- cinq
fois cinq, ça fait 25 minutes. Il nous reste beaucoup de minutes pour les
nouvelles.
4892 M. LORRAIN: Oui, mais c'est que plusieurs éléments du bulletin de
nouvelles qu'on va enregistrer à l'heure du midi vont être utilisées également
en fin d'après-midi, vont être utilisées également le lendemain matin dans
l'émission de six à neuf, le déjeuner.
4893 CONSEILLÈRE NOËL: Mais est-ce qu'ils vont être repris en entier ou s'ils
vont -- C'est parce que vous parlez d'abord d'un bulletin de nouvelles puis
ensuite de manchettes. Alors, c'est ça que je veux savoir. Est-ce que ça va être
une répétition?
4894 M. LORRAIN: Je vais vous expliquer comment on fonctionne. On est déjà en
pourparler avec le journal local là-bas sur l'utilisation de journalistes
locaux, qui couvrent déjà toute la région. C'est-à-dire, il y a un journal à
Buckingham, il y a un journal de la Petite-Nation, qui est la même propriété,
tout ça. Alors, on est en pourparler avec eux à ce sujet-là.
4895 À ce moment-là, il y aura un journaliste qui entrera en contact avec
nous tous les jours, par exemple à 11 h 30. Quand on parle sous forme
d'entrevues, c'est que je ne veux pas avoir de textes écrits comme tels. Bon,
c'est une radio très décontractée. Alors, on veut que le journaliste, comme ça
se fait de plus en plus en radio ou en télévision, on s'entend avant sur les
sujets qui vont être abordés. Et si c'est moi qui suis là, en supposant que
c'est moi qui suis là, je lui pose des questions concernant l'information qu'il
a à nous livrer à ce moment-là. C'est comme ça que ça se passe.
4896 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, l'employé de la station, c'est vous?
4897 M. LORRAIN: Ça peut être moi, oui, c'est sûr.
4898 CONSEILLÈRE NOËL: Puis ça va être enregistré ces trucs-là, donc est-ce
que vous allez --
4899 M. LORRAIN: Quand on parle d'enregistré, on parle -- mettons si on
passe le bulletin de nouvelles à midi, il va être enregistré à midi moins quart
(11 h 45) ou quelque chose comme ça tout simplement.
4900 CONSEILLÈRE NOËL: Non. Ce que je veux dire, quand vous nous parlez des
manchettes entre 16 heures et 18 heures et le lendemain entre 7 heures et 9
heures, est-ce que ça va être exactement le même bulletin de nouvelles?
4901 M. LORRAIN: Non, ce ne sera pas le même bulletin. Ce sera à partir de ce
bulletin-là, nous, on va faire des manchettes qu'on va passer de 4 heures à 6
heures, en fin d'après-midi, et entre six heures et 9 heures le lendemain
matin.
4902 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, vous allez reprendre les grands titres?
4903 M. LORRAIN: C'est ça.
4904 CONSEILLÈRE NOËL: Combien de fois vous allez les répéter parce que,
comme je vous dis --
4905 M. BELZILE: Deux fois en fin d'après-midi, deux fois le matin.
4906 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, la portion manchettes va être de combien de
temps?
4907 M. LORRAIN: Trois minutes à peu près.
4908 CONSEILLÈRE NOËL: Trois minutes pour les manchettes.
4909 M. LORRAIN: C'est ça. Je pense que c'est --
4910 CONSEILLÈRE NOËL: Deux fois, ça fait six, deux fois le matin, ça fait
12, multiplié par cinq, on est rendu à 60 minutes, plus nos 25 minutes. Il nous
en manque encore un peu.
4911 M. LORRAIN: Il nous en manque un bout? Je pense que, quand on parlait de
deux heures de nouvelles, on ne parlait pas seulement de nouvelles locales.
C'est que le matin, entre 6 heures et 9 heures et l'après-midi entre 4 heures et
6 heures, on va aussi faire une revue de l'information nationale, provinciale,
internationale, ces choses-là. Alors, ça vient s'ajouter.
4912 CONSEILLÈRE NOËL: Vous nous avez dit, toujours dans l'annexe 5, que vous
auriez -- non, c'est dans la réponse à la lettre de lacunes, à la page 73
de mon dossier, il faut se comprendre, que vous auriez 60 p. 100 de nouvelles
locales, 20 p. 100 de nouvelles régionales, 15 p. 100 de nouvelles nationales et
5 p. 100 de nouvelles internationales. Ces bulletins-là vont prendre combien de
temps? Ça va être le temps qui manque pour faire deux heures et cinq
minutes?
4913 M. LORRAIN: À peu près. Mais écoutez, ça peut varier un peu, mais c'est
autour de trois minutes probablement.
4914 CONSEILLÈRE NOËL: Trois minutes le matin puis trois minutes
l'après-midi?
4915 M. LORRAIN: C'est ça. On est rendu à combien?
4916 CONSEILLÈRE NOËL: Cinq fois six, trente. Trente plus 25 --
4917 M. LORRAIN: Il en manque encore.
4918 CONSEILLÈRE NOËL: Il nous en manque encore 10.
4919 M. BELZILE: Mettez la météo et les nouvelles du sport, vous allez vous
rendre à votre --
4920 M. LORRAIN: C'est ça, je pense qu'on --
4921 CONSEILLÈRE NOËL: Puis avec 10 minutes pour la météo et le sport.
4922 M. LORRAIN: Je pense que, quand je vous ai dit deux bulletins ou deux
manchettes le matin, je pense que c'est quatre qu'on avait prévues entre 6
heures et 9 heures et quatre en fin d'après-midi aussi.
4923 CONSEILLÈRE NOËL: Où est-ce que vous allez -- Ça va être quoi votre
source? J'ai compris que votre source pour les nouvelles locales régionales,
c'était les journalistes qui oeuvrent dans les journaux locaux autour.
4924 M. LORRAIN: C'est ça.
4925 CONSEILLÈRE NOËL: Mais pour les nouvelles nationales et
internationales?
4926 M. LORRAIN: Je pense que j'ai appelé ça "Revue de presse" dans notre
dossier.
4927 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que vous appelez la "Revue de presse"?
4928 M. LORRAIN: C'est ça.
4929 CONSEILLÈRE NOËL: Ça, c'est les nouvelles nationales et
internationales?
4930 M. LORRAIN: Nouvelles nationales, internationales, provinciales et tout
ça.
4931 CONSEILLÈRE NOËL: Mais vous n'avez pas de contrat d'affiliation avec une
agence comme telle?
4932 M. LORRAIN: Non, non. Je veux dire, ça va être fait à partir d'Internet,
à partir des journaux, à partir de --
4933 CONSEILLÈRE NOËL: Vous allez être occupé.
4934 M. LORRAIN: On fait comme tout le monde. Je veux dire, tout le monde
s'écoute dans le domaine. Alors, nous allons sûrement écouter.
4935 CONSEILLÈRE NOËL: Vous allez être très occupé si, en plus, vous faites
les entrevues.
4936 M. LORRAIN: Je le savais. D'ailleurs, j'avais dit à Yves: "Je vais avoir
cette question-là à un moment donné." Non, pas du tout.
4937 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, si on se résume, les reprises vont représenter
à peu près combien en pourcentage des premières diffusions? Vous m'avez parlé de
25 minutes de premières diffusions, 60 minutes de reprises. Donc, ça va être un
facteur de presque deux et demi.
4938 M. LORRAIN: Je vous ferai remarquer aussi qu'on n'est pas les seuls à
faire des reprises. Quand on regarde les nouvelles, que soit à la télévision ou
à la radio, c'est sûr que les nouvelles reviennent régulièrement. Ce que vous
voyez le midi à la télévision, vous l'avez probablement vu le midi de la veille
aussi. À un moment donné, la quantité de nouvelles, il y a une limite à ça.
4939 M. BELZILE: Si vous me permettez, madame? Ce qu'il est important de
regarder, c'est que la communauté que nous voulons cibler et que nous voulons
couvrir au point de vue nouvelles locales et régionales est, somme toute, assez
réduite. On parle d'à peu près une trentaine de mille personnes dans le local
immédiat. Donc, on ne peut quand même pas s'engager à faire une demi-heure de
nouvelles à partir d'une communauté de 31 000 personnes. On veut les tenir au
courant.
4940 M. LORRAIN: C'est ce qu'Yves vient de vous dire. On va faire de
l'information, on va suivre l'information locale et régionale, mais on n'aura
pas une grosse salle de nouvelles. Le but premier de la station ne sera pas de
faire de la nouvelle locale et régionale. On a beaucoup d'autres activités qu'on
promet de faire concernant la communauté, qui sont aussi de l'information, parce
qu'on a des communiqués qui vont passer.
4941 CONSEILLÈRE NOËL: Si on parle strictement de nouvelles, dans les deux
heures et cinq minutes ou deux heures et huit minutes d'après la demande, quel
est le pourcentage qui sera exclusivement des nouvelles? Ne parlons pas de météo
et ne parlons pas de sports, des nouvelles, des vraies nouvelles.
4942 M. LORRAIN: Le pourcentage exact, je ne sais pas si je --
4943 M. BELZILE: Je vous dirais peut-être 20 p. 100, 25 p. 100.
4944 M. LORRAIN: De nouvelles.
4945 CONSEILLÈRE NOËL: De nouvelles?
4946 M. BELZILE: Si vous m'enlevez les répétitions puis vous me dites que ce
n'est pas des nouvelles.
4947 CONSEILLÈRE NOËL: Vingt pour cent, 25 p. 100 de nouvelles
originales.
4948 M. BELZILE: À partir du moment où on bâtit des manchettes et qu'on se
sert du contenu du bulletin de nouvelles pour faire les manchettes, on peut les
considérer comme de la nouvelle, on peut les considérer comme une distraction de
la nouvelle.
4949 CONSEILLÈRE NOËL: On s'entent sur les mots "nouvelles originales".
4950 M. LORRAIN: Mais il y a une chose aussi, et je l'ai vécu un peu partout
ailleurs, dans les petits marchés comme ça, règle générale, dans une station de
radio, il y a un bulletin de nouvelles majeur sur l'information locale et
régionale, qui est habituellement à l'heure du midi. Alors, c'est ce qu'on veut
faire avec le concours des journalistes du coin. C'est ça, le bulletin
important, principal, de nouvelles locales et régionales serait à midi.
4951 CONSEILLÈRE NOËL: Et vos nouvelles internationales et nationales, ça
serait ce que vous appelez votre "Revue de presse" --
4952 M. LORRAIN: Revue de presse le matin.
4953 CONSEILLÈRE NOËL: -- basée sur l'utilisation de l'Internet?
4954 M. LORRAIN: Internet et puis --
4955 CONSEILLÈRE NOËL: La durée des revues de presse, c'est trois minutes que
vous m'avez dit?
4956 M. LORRAIN: Je pense que c'est ça qu'on avait prévu. Je ne peux pas vous
dire le chiffre exact.
4957 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez une grille de programmation qui a
été préparée, parce qu'on n'a pas ça au dossier?
4958 M. LORRAIN: Grille comme telle, pas une grille, non. Non. C'est parce
que je me souviens -- moi, je suis un vieux de la vieille puis
autrefois -- dans les documents qu'on avait à remplir pour une
audience du CRTC, tout était déjà prévu et tout ça là-dedans, les
pourcentages.
4959 CONSEILLÈRE NOËL: Ça nous limite dans le nombre de questions qu'on peut
poser. On regarde la grille.
4960 M. LORRAIN: Oui.
4961 CONSEILLÈRE NOËL: Il y a un vieux dicton qui dit que'"une image vaut
mille mots".
4962 M. LORRAIN: Oui, oui. Mais vous avez dans le dossier quand même le
détail de toutes les créations orales qu'on doit faire et tout ça. Vous avez
déjà tout ça.
4963 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que votre programme de nouvelles va être
diffusée également la fin de semaine ou seulement la semaine?
4964 M. LORRAIN: Seulement la semaine.
4965 CONSEILLÈRE NOËL: Seulement la semaine?
4966 M. LORRAIN: C'est ça.
4967 CONSEILLÈRE NOËL: Sur l'Internet, qu'est-ce que vous avez l'intention
d'utiliser plus particulièrement pour faire votre revue de presse? Avez-vous
ciblé des sources d'informations particulières?
4968 M. LORRAIN: D'abord, il y a les grands titres des journaux. Ce n'est pas
seulement l'Internet. Évidemment, j'ai le câble comme tout le monde.
4969 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, vous allez vous servir des journaux qui
circulent dans la région ou des journaux comme "La Presse"?
4970 M. LORRAIN: Je vous parle de "La Presse", de "National Post", je parle
de ces journaux-là.
4971 CONSEILLÈRE NOËL: "Le Droit" peut-être?
4972 M. LORRAIN: "Le Droit" aussi. Probablement "Le Journal de Montréal".
C'est évident que je vais sûrement utiliser les canaux d'information à la
télévision. C'est sûr qu'avant d'aller te coucher le soir, tu sais déjà à peu
près quelles nouvelles vont repasser le lendemain matin, parce que c'est
habituellement les mêmes.
4973 CONSEILLÈRE NOËL: Vous allez travailler 24 heures par jour, si je
comprends bien?
4974 M. LORRAIN: Non, pas du tout. Je vais finir à 4 h 30 l'après-midi.
4975 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, si on regarde du côté de ce que vous allez
mettre en ondes, à part les nouvelles. On oublie les nouvelles, on a passé à
travers les nouvelles. Du country francophone, 65 p. 100 de musique vocale
française --
4976 M. LORRAIN: Soixante-dix pour cent. On ne s'engage pas à faire 60 p.
100, ça va passer 70 p. 100.
4977 CONSEILLÈRE NOËL: Non, mais 65 p. 100, c'est ce que nous, on exige que
vous --
4978 M. LORRAIN: Oui, je le sais.
4979 CONSEILLÈRE NOËL: Qu'est-ce que vous allez faire jouer? Il me semble que
la musique country en français, ça ne pleut pas. Je ne sais pas. Moi, je pense à
Willy Lamothe, à Ti-Blanc Richard.
4980 M. LORRAIN: Il n'y a pas seulement Willy Lamothe.
4981 CONSEILLÈRE NOËL: Ils ne sont pas jeunes jeunes.
4982 M. LORRAIN: Non, mais il n'y a pas seulement eux non plus. Il s'est fait
plein de choses depuis ce temps-là.
4983 CONSEILLÈRE NOËL: Bien, c'est ce dont je veux que vous me parliez.
4984 M. LORRAIN: Pendant six ans et demi, à Lévis, j'ai tourné du country
québécois à 90 p. 100, 24 heures par jour, sept jours par semaine.
4985 CONSEILLÈRE NOËL: Votre taux de répétition, c'était quoi?
4986 M. LORRAIN: Pardon?
4987 CONSEILLÈRE NOËL: Votre taux de répétition, c'était quoi par
semaine?
4988 M. LORRAIN: Il était de moins en moins élevé parce que, justement, on va
faire ce que je vous dis qu'on va faire au niveau des talents locaux. C'est ce
que j'ai fait là-bas, on a développé des talents énormément. On en est venu à
passer 35 p. 100 des artistes qui tournaient à CFLS.
4989 CONSEILLÈRE NOËL: Ce ne sera pas la première semaine. Comment vous allez
remplir votre obligation de faire 65 p. 100 avec ce qu'il y a à l'heure
actuelle, qui est disponible? C'est ça la chose.
4990 M. LORRAIN: Je vous dis que pendant --
4991 CONSEILLÈRE NOËL: Parce que je ne crois pas que Willy Nelson va se
mettre à chanter en français demain matin.
4992 M. LORRAIN: C'est ça. Mais je vous dis moi que j'ai été directeur de la
station à Lévis, que j'ai mis -- je pense que c'était en juin
1989 -- un format country, totalement country québécois, sauf
10 p. 100 à peu près qui était de l'américain puis on a tourné ça pendant
six ans et demi. On a sorti la station du trou avec ça. C'est pour ça que je
suis un peu surpris que --
4993 CONSEILLÈRE NOËL: Moi, j'essaie de comprendre qu'est-ce que vous allez
faire jouer. Pouvez-vous nous donner des noms, des exemples de ce que c'est que
du country francophone?
4994 M. LORRAIN: Je peux vous dire qu'actuellement, j'ai déjà -- parce
qu'on va avoir un système automatique, chaque chanson va être codée parce qu'il
y a un logiciel de musique qui va chercher la musique. J'ai déjà, parce que j'ai
commencé à le faire, 500 chansons codées, prêtes à mettre dans le système. On va
avoir 3 000 chansons francophones et 1 000 chansons américaines. C'est ce
que j'avais à Lévis.
4995 CONSEILLÈRE NOËL: Avez-vous des noms? Qui est-ce qui chante du country
francophone?
4996 M. LORRAIN: Oui, j'ai des noms. André Clavier, Nicole Caron. C'est des
gens que vous ne connaissez pas, mais c'est des gens qui tournent dans les
quelques endroits où on tourne un peu de country québécois. Alors, je vous parle
de Denis Champoux, je vous parle de Clermont Maltais, je vous parle de Gilles
Gosselin. Je peux vous en mettre comme ça. Mais c'est ce que je vous dis, je
suis un peu surpris parce que j'ai opéré une station à Québec, à Lévis, pendant
six ans et demi avec de la musique country québécoise à 90 p. 100. Là, on se
dit: "Nous, on va faire 70 p. 100". Alors, c'est pour ça que si on l'a fait
pendant six ans et demi, c'est que la musique est là. J'en ai déjà
des --
4997 CONSEILLÈRE NOËL: Moi, je n'ai pas été exposée. Comme je ne viens pas de
Lévis, mais de Montréal, je n'ai peut-être pas été exposée à la musique country
francophone, mais je me demande où est-ce qu'on va trouver le répertoire.
4998 M. LORRAIN: Non. Ça, il est déjà trouvé, madame. J'en ai déjà une bonne
partie chez nous et le reste, je sais exactement où aller le chercher, ça
continue à rentrer. Alors, à ce niveau-là, moi, je vous dis qu'on va fonctionner
avec 3 000 chansons, on les avait à Lévis.
4999 CONSEILLÈRE NOËL: Vous nous parlez de votre programmation orale en
dehors des nouvelles, vous nous parlez des capsules d'histoires, des capsules de
voyages, des capsules -- Si je retourne à votre document de présentation,
j'ai même vu des capsules juridiques qui sont sujettes à la température. Ça,
vous allez m'expliquer ça.
5000 M. LORRAIN: Non, pas à la température. On n'a pas parlé de
température.
5001 CONSEILLÈRE NOËL: À la saison, mettons.
5002 M. LORRAIN: De saisons. C'est que j'ai eu, pendant --
5003 CONSEILLÈRE NOËL: Étant avocate de formation, j'avais tellement anticipé
que mes services pouvaient être sujets à plus ou moins d'utilisation selon qu'on
soit au printemps ou à l'automne.
5004 M. LORRAIN: C'est qu'à Québec, à Lévis, pendant sept ans encore, j'avais
Me Marc Bellemare qui venait enregistrer 20 petites émissions de deux
ou trois minutes et c'est parce que les sujets pouvaient intéresser les gens
selon les saisons. C'est bien sûr qu'il ne parlait pas des trottoirs glacés au
milieu de l'été. Alors, il en parlait en hiver. Les baux, c'était au
printemps.
5005 CONSEILLÈRE NOËL: Le préavis.
5006 M. LORRAIN: Ou au mois de février, des choses comme ça. Alors, quand on
dit qu'on suivait les saisons, c'est ça.
5007 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, la chronique du routier.
5008 M. LORRAIN: Oui.
5009 CONSEILLÈRE NOËL: Vous nous parlez d'une chronique, si j'ai bien
compris, c'est des chroniques de trois minutes chacune.
5010 M. LORRAIN: C'est ça.
5011 CONSEILLÈRE NOËL: Chaque jour, sur le camionnage.
5012 M. LORRAIN: C'est ça.
5013 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce qu'il y a une demande pour ce genre
de --
5014 M. LORRAIN: Shell a annoncé cette émission-là à CFLS à Lévis pendant
trois ans, je pense, et ensuite, ç'a été le ministère des Transports du Québec
qui l'a commanditée pendant tout ce temps-là.
5015 CONSEILLÈRE NOËL: Sur le camionnage?
5016 M. LORRAIN: Oui.
5017 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez une population à Buckingham,
Petite-Nation, Rivière-la-Lièvre, est-ce que la population est une population
qui est intéressée par le camionnage?
5018 M. LORRAIN: D'abord, c'est plein de camionneurs dans le coin. On m'a dit
que c'était la région où il y a plus de transport de bois parce que la forêt
n'est pas très loin, et c'est là qu'il y a le plus de transport de bois dans la
région de Buckingham, Papineauville, ces coins-là. Les camions passent
continuellement, continuellement. Et puis il y a le transit aussi qui se fait.
Le type qui va faire cette émission-là, c'est un type qui travaille pour une
compagnie, une grosse compagnie de camionnage à Lachine.
5019 À Lévis, j'avais un autre type qui était directeur de la sécurité chez
Papineau Transport. Alors, on enregistrait aussi cinq émissions différentes par
semaine. Et puis le directeur de la sécurité, dans ces compagnies-là, c'est lui
qui embauche les employés, qui les entraîne -- je parle des
chauffeurs -- c'est lui qui reçoit toute l'information des 52 états
américains et des dix provinces canadiennes sur les changements de loi dans ces
coins-là, changements de règlements et tout ça.
5020 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, ça, je conçois très bien que le monsieur soit un
spécialiste.
5021 M. LORRAIN: Oui, oui.
5022 CONSEILLÈRE NOËL: Mais moi, ce que je me demande, c'est: est-ce que ça
représente un intérêt pour la population? Est-ce que vous avez fait un sondage à
cet effet-là?
5023 M. LORRAIN: Je l'ai juste fait pendant sept ans à Lévis puis on l'a
vendu à Shell puis on l'a vendu au gouvernement du Québec. Je me souviens, dans
le temps, il y avait moins de téléphones cellulaires qu'aujourd'hui, c'était les
femmes des chauffeurs qui nous appelaient ou qui nous écrivaient pour nous
demander des informations concernant certains aspects du transport routier, soit
l'entretien, l'économie de moteur ou le règlement à travers le Canada puis les
États-Unis.
5024 CONSEILLÈRE NOËL: Comme on change de place pour passer sur les balances
dans les camions qui rapportent --
5025 M. LORRAIN: Il y a plein de choses comme ça. Vous savez, les règlements
aux États-Unis, par exemple, dans 52 États, ne sont pas tous les mêmes. Et puis
les gouvernements changent les règlements. Mais si les chauffeurs ne les
connaissent pas, alors ils ont des gros problèmes.
5026 CONSEILLÈRE NOËL: Je conçois très bien que les capsules historiques
soient d'un intérêt général, que les capsules juridiques soient d'un intérêt
général, mais la chronique du routier, ça me semble un petit peu
plus --
5027 M. LORRAIN: Une très grande proportion des routiers, des chauffeurs de
camion, sont des amateurs de musique country. Alors, c'est --
5028 CONSEILLÈRE NOËL: Le voilà le lien.
5029 M. LORRAIN: Oui, c'est sûr. D'ailleurs, je me souviens, à Lévis, on
avait des camionneurs qui arrivaient de l'Ouest puis qui savaient à partir de
quel moment ils pouvaient capter la station de Lévis et puis jusqu'où ils
pouvaient l'écouter aussi. Puis ensuite, ils en --
5030 CONSEILLÈRE NOËL: On a eu ce problème-là à Montréal avec Radio-Canada,
la première chaîne. Maintenant, apparemment que depuis une dizaine de jours,
c'est réglé. On peut la prendre dans une aire beaucoup plus vaste que le
centre-ville de Montréal.
5031 M. LORRAIN: J'ai trouvé, en venant, qu'on ne se rendait pas si loin que
ça.
5032 CONSEILLÈRE NOËL: Ils se rendent au moins jusqu'à Casselman. Si on
regardait le mandat de votre station, c'est-à-dire le territoire couvert. Quelle
est votre clientèle? Vous nous dites que c'est les communautés de Buckingham, de
la Petite-Nation et de la Rivière-au-Lièvre.
5033 Cependant, votre contour théorique, et on va sortir la carte et,
monsieur l'ingénieur, vous allez nous aider avec ça. Votre contour théorique de
3 millivolts par mètre recoupe des municipalités de l'est ontarien,
notamment Rockland, Clarence Creek, Sarsfield, Navan, une partie d'Ottawa,
Gatineau, Blackburn, Orléans, Cumberland, Masson.
5034 Masson, je vous le concède, mais du côté ontarien --
5035 M. LORRAIN: Cumberland, il faut que vous preniez le bateau pour
traverser, parce qu'il y a un traversier, c'est cinq minutes. Alors, c'est
difficile de couvrir Masson sans couvrir Cumberland.
5036 CONSEILLÈRE NOËL: Vous nous parlez d'une station locale pour Buckingham,
et on est rendu --
5037 M. LORRAIN: On parle aussi quelque part d'une station, à cause du format
musical, qui va intéresser toute la région de l'Outaouais, c'est sûr.
5038 CONSEILLÈRE NOËL: Alors ce n'est pas vraiment une station locale.
5039 M. LORRAIN: Au niveau de desservir la communauté avec soit des créations
orales ou de l'information ou des choses comme ça, on va desservir cette
région-là.
5040 M. BELZILE: Si vous permettez, madame.
5041 En fait, on précise dans notre présentation de tout à l'heure qu'il y a
deux volets. On veut couvrir les amateurs de Country de l'Outaouais. On veut
leur donner la possibilité d'avoir une radio en français, d'avoir leur format
Country en français.
5042 Nous sommes conscients aussi que le secteur local de Buckingham, étant
donné que nous voulons faire une radio plutôt locale et nous ne voulons pas de
publicité nationale, on a décidé de cibler ce coin-là de façon plus
particulière. Ça n'exclut pas qu'on veuille être entendu par les autres, et ça
ne veut pas dire non plus qu'on n'ira pas prendre une publicité dans un bar
Country de Gatineau qui veut bien nous en acheter.
5043 M. LORRAIN: Je ne veux pas corriger Yves, mais dire qu'on ne veut pas de
publicité nationale ce n'est pas exactement ça, c'est qu'on ne fera pas de
grosses démarches très coûteuses pour en avoir. Si jamais ils veulent en mettre
chez nous, ils sont les bienvenus.
5044 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense, et monsieur le conseiller juridique va
peut-être revenir à la charge là-dessus, parce qu'il est beaucoup plus pointu
dans ses questions, je pense que si on veut vendre de la publicité locale, il
faut offrir du contenu local. Alors si on veut vendre de la publicité locale à
l'extérieur de la zone de Buckingham, Rivière-au-Lièvre et Petite-Nation, il va
falloir offrir du contenu local. Si vous voulez vendre de la publicité locale à
Gatineau, il va falloir en offrir, contenu local, à Gatineau --
5045 M. BELZILE: Excusez-moi, madame.
5046 Est-ce qu'il n'y a pas, à Gatineau, suffisamment d'amateurs de Country
pour écouter une station qui va diffuser du Country francophone?
5047 Ces régions-là ne sont pas découpées au couteau. Il n'y a pas de
fermeture-éclair par dessus la Rivière des Outaouais, ni entre Gatineau et
Masson-Angers.
5048 Ce que l'on cible, nous, par exemple, quand on parle de cibler une
région, on dit très bien, je ne voudrais pas qu'on ouvre nos ondes à tous les
clubs sociaux de la région de l'Outaouais pour offrir ou pour annoncer leurs
activités. On ne passerait que ça durant la journée.
5049 Donc, c'est dans ce sens-là qu'on va cibler le local. Ce qu'on a fait
dans nos sondages c'est d'aller voir, effectivement, comment cette façon de
faire pourrait être accueillie.
5050 CONSEILLÈRE NOËL: Je voudrais vous amener à l'intervention de
Communications Michel Mathieu, qui représente la Radio communautaire de
Prescott-Russell. Ils sont fortement opposés à votre demande, parce que, d'après
les contours qui apparaissent sur votre carte, vous allez empiéter dans la
région que eux veulent desservir, et probablement avec un format du même
genre.
5051 Je n'ai pas la demande de Prescott-Russell devant moi, mais on a vu
historiquement que les radios communautaires faisaient jouer ce genre de
musique-là.
5052 Comment réagissez-vous à l'intervention de --
5053 M. BELZILE: Est-ce que je peux vous poser une question, madame?
5054 D'abord, est-ce qu'ils ont déjà présenté une demande?
5055 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous ai dit que je n'ai pas de demande devant
moi.
5056 M. BELZILE: Il n'y en a pas, effectivement. Ça fait longtemps qu'ils
sont supposés en présenter une, mais ils n'en ont pas présenté une, à ce que je
sache, au moment où on se parle.
5057 M. LORRAIN: On a eu des contacts avec eux -- ils ont eu des
contacts avec nous à un moment donné, au sujet de la fréquence. D'ailleurs,
Maurice avait parlé avec Michel Mathieu.
5058 Ils devaient présenter leur projet, ils devaient venir nous rencontrer
pour qu'on fasse un meeting et voir ce qu'on pouvait faire, parler peut-être de
telle ou telle fréquence. Ça ne s'est jamais concrétisé. Ce n'est pas parce
qu'on ne voulait pas les rencontrer, c'est parce qu'ils ne donnaient jamais de
suivi à la chose. Alors à un moment donné on a déposé notre demande et eux, ils
ne l'ont pas fait. Alors, c'est ça.
5059 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord.
5060 Alors, même si votre aire de desserte ou votre population cible c'est
Buckingham, Rivière-au-Lièvre et la Petite Nation, vous entendez quand même
desservir tout le bassin qui est couvert par votre zone centrale et par votre
zone de ,5 millivolts par mille.
5061 M. LORRAIN: C'est sûr.
5062 CONSEILLÈRE NOËL: Elle s'étend, elle, de Notre-Dame-de-la-Salette,
Papineauville --
5063 M. LORRAIN: Plaisance, Montebello, Thurso --
5064 CONSEILLÈRE NOËL: Gloucester, South Gloucester, Aylmer. Alors c'est
plutôt vers l'est. C'est Hull, Aylmer, Ottawa, mais ensuite en s'étendant vers
l'est des deux côtés de la Rivière de l'Outaouais.
5065 M. LORRAIN: Oui. Juste un instant, Maurice voudrait --
5066 M. BEAUSÉJOUR: Si je peux me permettre.
5067 Vous avez mentionné tantôt que vous aviez eu une opposition de la part
de Communications Michel Mathieu. Je pense qu'il est important de noter
que --
5068 CONSEILLÈRE NOËL: Pas pour son compte à lui, mais pour le compte
de --
5069 M. BEAUSÉJOUR: Pour le compte de son client, oui.
5070 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ça.
5071 M. BEAUSÉJOUR: Il est important de noter que, effectivement, la station
semble couvrir une partie non négligeable sur le côté ontarien, mais il n'en
demeure pas moins qu'on avait étudié plusieurs sites, de façon à couvrir
adéquatement l'ensemble des municipalités que vous venez de mentionner, en
partant de Papineauville jusqu'à Gatineau et Hull.
5072 Les sites qu'on avait étudiés et qu'on avait regardés attentivement sur
le côté québécois ne permettaient pas de couvrir de façon satisfaisante
l'ensemble de ces localités-là. Par contre, en se mettant du côté québécois, je
pourrais vous dire qu'on couvrait encore mieux le côté ontarien que ce que l'on
fait dans le moment.
5073 CONSEILLÈRE NOËL: Soit en vous mettant à Camp Fortune.
5074 M. BEAUSÉJOUR: Sans aller à Camp Fortune, mais aussitôt que tu implantes
un nouveau site FM, tu cherches un peu de hauteur. Compte tenu de la
topographie, quand il y a une rivière, habituellement les municipalités sont à
flanc sur les rives de cette rivière-là. Ils sont à flanc, donc c'est toujours
plus facile de les couvrir de l'autre côté.
5075 En se mettant du côté ontarien, ça nous permettait d'offrir une
meilleure desserte à l'ensemble de la population du côté québécois. C'était donc
une des raisons.
5076 La seconde raison était aussi que par le choix du canal qu'on avait
retenu, le canal 239, on devait offrir une protection à une station de
Radio-Canada à Cornwall, et qu'on devait à ce moment-là limiter notre puissance
en direction sud.
5077 À ce moment-là, en se plaçant de ce côté-ci de la population qu'on
voulait desservir, on pouvait à ce moment-là envoyer le maximum de puissance
vers le territoire québécois.
5078 CONSEILLÈRE NOËL: Ce n'est pas une antenne --
5079 M. BEAUSÉJOUR: C'est une antenne directive, oui.
5080 CONSEILLÈRE NOËL: Elle n'est pas omnidirectionnelle.
5081 M. BEAUSÉJOUR: C'est ça.
5082 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, on va regarder les aspects financiers de
votre demande. On va diviser ça en segments.
5083 On va parler de l'impact de votre station sur les stations existantes.
On va parler d'un scénario d'attribution de une ou plusieurs licences dans le
cadre des audiences qu'on a aujourd'hui. On va parler de votre situation
financière et de votre plan d'affaires, et de votre budget de dépenses.
5084 Si on s'attaque aux questions d'impact sur les stations existantes.
5085 Vous mentionnez dans votre demande que votre marché principal visé sera
celui de Buckingham et des municipalités environnantes, telles Masson-Angers,
Gatineau, Thurso. Mais d'après votre carte de contour, votre programmation sera
accessible par une majorité de gens de la nouvelle ville, dont on ne connaît pas
encore le nom, qui va être constituée --
5086 M. BELZILE: La No-Name!
5087 CONSEILLÈRE NOËL: Cette ville-là, qui va être constituée à la fin de
l'année ou au début de l'année 2002. Je pense que c'est le 1er janvier 2002 que
ça entre en force, en plus d'un grand nombre d'auditeurs potentiels du côté
ontarien.
5088 D'après vous, l'inclusion de ce marché élargi, est-ce que ça aura un
impact sur vos revenus et vos parts de marché?
5089 M. BELZILE: Est-ce que vous pourriez me préciser, quand vous me parlez
de ce marché étendu, parce que je ne vous cache pas que les chiffres qui vous
ont été présentés n'ont pas tenu compte de ventes de publicité du côté ontarien.
La raison était très, très simple. Nous ne pouvions pas --
5090 CONSEILLÈRE NOËL: Alors vous ne faites pas de ventes du côté ontarien,
vous allez concentrer vos ventes du côté du Québec.
5091 M. BELZILE: Madame, ce n'est pas ce que j'ai dit.
5092 Ce que je vous ai dit, madame, c'est que dans les chiffres que je vous
ai présentés, ça tient compte de projections de ventes du côté québécois. Nous
ne voulions pas avoir des pro forma ou des projections qui étaient farfelues, et
comme nous ne pouvions pas étudier sérieusement le côté ontarien en même temps
que le côté québécois, on a dit, on va voir ce que ça donne avec le côté
québécois, et on s'est dit que c'était suffisant pour nous permettre d'atteindre
nos points limite.
5093 Maintenant, ça n'exclut pas que nous allions vendre de la publicité du
côté ontarien aussi. Je suis d'ailleurs en pourparlers avec quelqu'un de ce
côté-là de la rivière. Tant que je n'ai pas de réponse, je ne peux pas vous en
dire plus à ce propos-là. Mais je ne me ferme pas cette porte-là.
5094 CONSEILLÈRE NOËL: Mais quand vous avez fait votre calcul de revenus,
vous avez tenu compte de ventes dans la portion élargie au Québec.
5095 M. BELZILE: C'est exact.
5096 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord.
5097 Ensuite, à une réponse de lacunes, vous avez indiqué que votre part de
l'assiette publicitaire qui irait aux stations francophones de la région serait
entre 3,5 et 3,9 p. 100, ce que vous allez aller chercher, qui est déjà de la
publicité appartenant aux stations francophones de la région.
5098 Vous mentionnez également qu'une bonne part de vos revenus
publicitaires, soit quelque chose entre 35 et 40 p. 100, proviendrait de clients
qui n'annoncent pas à l'heure actuelle à la radio.
5099 Comment êtes-vous arrivé à cette proportion-là de 35 et 40 p. 100?
5100 M. BELZILE: C'est une question de tarification, madame. Nous avons
étudié quelles étaient les perspectives et les possibilités qui étaient offertes
actuellement par les stations déjà existantes.
5101 Nous nous sommes rendus compte qu'on était capable d'arriver aisément,
en installant notre grille tarifaire, à un escompte d'à peu près 40 p. 100 de
moins que la moins chère de nos compétitrices.
5102 Comme vous pouvez le voir sur ce que je vous ai soumis, en s'installant
à 40 p. 100 en bas des autres, on parlait de 38,50 $ le 30 secondes. Et
pour fins de calcul --
5103 CONSEILLÈRE NOËL: C'est 28,50 $.
5104 M. BELZILE: Quand on parlait d'une baisse de 40 p. 100 en bas des
autres, on parlait d'une tarification de 38,50 $.
5105 J'ai fait mes chiffres à partir de 28 $ justement pour garder une
marge de manoeuvre, sachant très bien que spécialement au cours de la première
année ou de la deuxième année, il va falloir faire des promotions intéressantes
pour pénétrer le marché. Je ne suis pas naïf, et j'ai passé 20-quelques années à
faire de la vente directe.
5106 C'est pour ça que les chiffres sont faits à partir de 28 $ le 30
secondes de publicité. Comme je vous dis, personne vend exactement sa grille
tarifaire, donc --
5107 M. LORRAIN: Parce que la carte de tarifs en radio maintenant, il y a
toujours le prix de la carte mais c'est jamais le prix que le client va payer.
Il y a des négociations qui se font, l'escompte de quantité et tout ça.
5108 Nous, on s'est mis comme prix de plancher, on ne va plus bas que ça même
si on fait des deals, comme on dit dans le domaine, on vend à 28 $. Alors,
on a basé tous nos chiffres sur 28 $ et non pas le prix de la carte,
38 $.
5109 M. LORRAIN: Si on veut nous payer 38,50 $, on va être bien heureux
de le prendre!
5110 CONSEILLÈRE NOËL: En réponse à une autre question, dans laquelle vous
avez déclaré qu'une moitié de votre auditoire, environ 43 000 personnes,
seraient des transfuges -- c'est votre terme -- de la station
anglophone d'Ottawa, CKBY.
5111 Nous, nos recherches internes au CRTC nous indiquent que CKBY détient
environ 5 p. 100 des parts de marché francophone dans le marché
d'Ottawa/Hull.
5112 Quel pourcentage de ce 5 p. 100 pensez-vous aller chercher?
5113 M. BELZILE: Voyez-vous, on est à peu près ce que vous dites, madame,
parce que quand on parle de 43 000 on parle de notre nombre d'auditeurs
total. Et la portion francophone --
5114 CONSEILLÈRE NOËL: Ce n'est pas la moitié de votre auditoire, c'est 5 p.
100 de votre auditoire.
5115 M. LORRAIN: La portion de CKBY au moment où on se parle, dans le marché
du 12 ans et plus, francophone, se chiffre à 26 000 personnes, grosso
modo -- 26 000 auditeurs.
5116 M. LORRAIN: Ce sont les chiffres pour la zone centrale, qui comprend
Buckingham, mais je pense ne comprend pas la Petite Nation, c'est-
à-dire Thurso, Montebello, Plaisance, Papineauville, tous ces coins-là,
St-André Avelin.
5117 La zone centrale dans le BBM comprend Buckingham mais pas ce qui est à
l'est de Buckingham.
5118 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense qu'elle est à la limite de Thurso.
5119 M. LORRAIN: Alors ça veut dire qu'il y a encore plus de monde que les
26 000 auditeurs francophones qui écoutent actuellement CKBY. C'est le
dernier sondage.
5120 M. BELZILE: Ce que je peux vous dire, madame, c'est qu'il y a au moins
deux ou trois commerces à Papineauville qui l'écoutent, CKBY!
5121 CONSEILLÈRE NOËL: Et vous pensez pouvoir rapatrier 5 p. 100 de ces
26 000 auditeurs. C'est ça?
5122 M. LORRAIN: Non. Je mettrais ça à 50 p. 100 probablement.
5123 CONSEILLÈRE NOËL: Donc, 50 p. 100 des 26 000 auditeurs de CKBY.
5124 M. LORRAIN: À peu près, oui. On travaille dans le virtuel,
remarquez!
5125 M. BELZILE: Dans l'auditoire français.
5126 M. LORRAIN: Francophones. Il y a 26 000 auditeurs francophones de
CKBY --
5127 CONSEILLÈRE NOËL: Vous pensez en rapatrier --
5128 M. LORRAIN: Probablement 50 p. 100 de ce 26 000.
5129 CONSEILLÈRE NOËL: Soit 13 000.
5130 M. LORRAIN: C'est virtuel. On pense que ça va être ça.
5131 Dans toutes nos enquêtes et nos rencontres avec les gens là-bas, quand
on leur demande pourquoi vous écoutez CKBY-FM, on nous dit "On aimerait bien
entendre du Country francophone, mais il y en a pas. Alors, on n'a pas le
choix." Ils vont écouter de l'américain.
5132 Il y en a qui préfèrent l'américain, c'est sûr, mais --
5133 M. BELZILE: Il y a aussi une autre dimension, madame. Il y a aussi des
gens qui seraient des amateurs de country, mais qui n'écoutent pas CKBY parce
que c'est une station anglophone. Ceux-là, je pense qu'on devrait les rapatrier
assez facilement.
5134 CONSEILLÈRE NOËL: Ceux-là, vous allez les rapatrier d'autres stations,
mais vous ne les prendrez pas à CKBY.
5135 M. LORRAIN: C'est sûr qu'on va les rapatrier.
5136 M. BELZILE: C'est exact.
5137 M. LORRAIN: Je peux vous dire lesquels, à part ça, si vous voulez.
5138 CONSEILLÈRE NOËL: À l'heure actuelle, dans le présent processus, le
Conseil a devant lui quatre demandes de radios anglophones, quatre demandes de
radios francophones, deux demandes de radios ethniques, et une demande pour une
radio autochtone.
5139 Pensez-vous que le marché d'Ottawa/Hull devrait être traité différemment
du point de vue de la langue? Est-ce que, d'après vous, il y a deux marchés ou
s'il y a un seul marché?
5140 M. BELZILE: Voulez-vous que le vendeur vous réponde, ou bien --
5141 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne sais pas. Il y a des vendeurs qui pourraient
vendre des habits à deux pantalons à un mort, alors --
5142 M. LORRAIN: Est-ce que vous parlez de deux auditoires ou de deux
marchés?
5143 CONSEILLÈRE NOËL: De deux marchés. Est-ce qu'il y a deux marchés, quant
à vous, ou un seul marché?
5144 M. BELZILE: Moi, je pense que c'est deux marchés, personnellement, parce
que, je vais vous dire franchement, j'ai de la difficulté à aller rencontrer un
propriétaire, par exemple, qui fonctionne dans une région strictement
anglophone, pour essayer de lui vendre ma publicité francophone.
5145 M. LORRAIN: De toute façon, ça ne te tente pas de vendre de la publicité
sur la rue Bank ou la rue Sparks. Je ne pense pas qu'on vende beaucoup de
publicité là-bas.
5146 Ça dépend toujours à quels marchands on s'adresse, qu'est-ce qu'il a à
vendre.
5147 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous pensez que le marché, à l'heure
actuelle, le marché d'Ottawa/Hull, peut supporter l'octroi de plus d'une
licence? Je vais vous donner différents scénarios. Est-ce que ça peut être plus
qu'une licence francophone; est-ce que ça peut être une licence francophone, une
licence anglophone; est-ce que ça peut être une licence francophone, une licence
anglophone, une licence ethnique.
5148 J'aimerais avoir votre opinion là-dessus.
5149 M. LORRAIN: Vous voulez qu'on joue le rôle des commissaires!
--- Laughter / Rires
5150 CONSEILLÈRE NOËL: On veut savoir ce que vous en pensez.
5151 M. BELZILE: On a expliqué, dans notre document de présentation, que pour
notre part on ne fait pas une grosse tache sur le mausolée du total d'argent en
radiodiffusion dans la région d'Ottawa/Hull.
5152 Quand je vous parlais de 1,25 pour cent du total, ça englobe mon total
des sept premières années. Il y a une progression assez spectaculaire entre la
première et la septième année. C'est en tenant compte du fait que le marché
publicitaire demeure constant à 46,5 millions.
5153 Ce serait un peu bizarre si le marché demeurait à 46,5 millions sur sept
ans. Ça veut dire que dans les faits, si on veut y aller de façon pratique,
probablement qu'au bout de ce temps je pourrais dire que la station Country de
Buckingham a graffigné pour à peu près trois-quarts de 1 pour cent à 1 pour
cent de la tarte totale publicitaire de la région d'Ottawa/Hull. Je ne pense pas
que ce soit nous qui pourrions déranger bien bien les joueurs en place.
5154 M. LORRAIN: Dans notre dossier, d'ailleurs, je pense qu'on parle à un
certain endroit que c'est 40 pour cent de la publicité qu'on devait aller
chercher, chez des commerçants qui n'annoncent pas, parce qu'ils n'ont pas les
moyens de faire affaires avec les grosses stations. À ce moment-là, c'est sûr
que ça va faire partie de notre clientèle.
5155 On ne s'attend pas de vendre beaucoup de publicité, ni aux Galeries de
Hull ni celles de Gatineau ou des choses comme ça. Ce sont tous des endroits où
il y a des boutiques, où ce sont des franchises, et la publicité nationale à ce
moment-là est d'acheter de Toronto ou de Montréal et tout ça.
5156 Par contre, il y a d'autres secteurs, que ce soit à Gatineau ou
ailleurs, où ce sont vraiment des clients pour la radio comme la nôtre.
5157 CONSEILLÈRE NOËL: J'aimerais qu'on parle maintenant de votre plan
d'affaires. J'ai un certain nombre de questions.
5158 J'ai regardé vos projections financières basées sur des revenus dans
l'année 2001, des revenus importants dans l'année 2001. Je vous réfère à votre
plan d'affaires. Je ne veux pas donner les chiffres comme
ça --356 000 $ avec les chroniques nécrologiques, les petites
annonces et la publicité nationale.
5159 En supposant que votre période de démarrage soit plus longue que
prévue -- d'abord, en 2001 je pense que -- on est rendu dans le mois
numéro 5, à la fin. Je ne connais pas exactement l'échéancier avec lequel on va
sortir les décisions, mais il y a quand même 11 demandes qu'il faut sous-peser
et examiner. L'été s'en vient et les vacances aussi, pour tout le monde. Je ne
pense pas qu'il y ait une licence qui soit attribuée bien avant le mois d'août,
sinon le mois de septembre.
5160 Le temps d'acheter vos équipements et de mettre ça en route, je pense
que 2001, on peut faire une croix dessus.
5161 M. BELZILE: L'an 1 sera plutôt 2002, madame.
5162 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que je voulais savoir.
5163 Mais si la période de démarrage de votre station était plus longue que
prévue et que, au lieu de pouvoir fonctionner -- disons que vous avez la
licence au 1er septembre, que vous commencez vos achats, vous vous installez,
trouvez un local, et caetera, mais que vous ne pouvez pas commencer à opérer
avant le mois de mai ou juin l'année prochaine.
5164 M. BELZILE: Non, madame.
5165 M. LORRAIN: On va opérer avant ça!
5166 M. BELZILE: Voyez-vous, madame, je peux vous dire, au moment où on se
parle, que nous avons déjà en mains les soumissions d'équipement, les
soumissions d'antenne, et caetera. Nous avons déjà des ententes avec des
collaborateurs pour les capsules et ces choses là. On a déjà commencé à coder la
musique, et caetera.
5167 Il y a beaucoup de choses de faites, et je pense qu'à partir du moment
où la licence sera octroyée, nous pourrions, dans une période variant entre 60
et 90 jours, être en ondes.
5168 Je suis d'accord avec vous qu'à un moment donné il y a des éléments dont
il faut tenir compte. Par exemple, si vous m'appelez et par grand bonheur vous
me dites. "Le 1er septembre, vous avez votre licence", force m'est d'admettre
qu'à ce moment-là je vais ouvrir exactement dans le temps où on ne vend pas de
publicité. Si je mets 90 jours après ça, je me ramasse au 1er décembre. À ce
compte-là, j'aime autant ouvrir le 1er février. C'est aussi simple que ça.
5169 Ça ne m'empêchera pas de -- entre-temps, nous, les soumissions sont
là. On aura le temps, de paufiner nos choses et d'être tout à fait prêt quand ce
sera le temps.
5170 CONSEILLÈRE NOËL: Mais s'il y avait des éléments imprévisibles, que ce
soit le camion qui transporte vos équipements prend le champs à quelque part et
vous n'avez pas d'équipement, qu'est-ce qu'on fait? Avec quoi est-ce
que --
5171 Ce que je veux savoir est, est-ce que vous avez la capacité financière
de faire face à une situation où les revenus publicitaires ne rentreront pas
parce que vous ne pourrez pas être ondes -- n'importe quelle catastrophe,
est-ce que vous êtes capables de voir venir, pendant quatre mois, cinq mois, six
mois, sans revenus publicitaires?
5172 M. BELZILE: Je crois vous répondre oui, madame. D'ailleurs, vous avez
une copie de mon bilan entre les mains. Il y a moyen de s'arranger.
5173 Soyez sûre d'une chose. Si je reprends votre exemple, si le camion ne
peut pas me livrer la publicité, les opérations ne me coûteront pas très chères
non plus.
5174 M. LORRAIN: Si on n'est pas en ondes, ça ne coûte pas très cher.
5175 Le seul élément vraiment, et je pense que Maurice va corroborer ça, qui
peut prolonger cette période d'installation, surtout au niveau de l'antenne, je
pense qu'on n'est jamais assuré du temps que ça peut prendre pour la fabriquer.
J'ai eu le même problème à Lévis aussi. On sait ce qui avait retardé à un moment
donné.
5176 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que c'est une antenne que vous fabriquez, ou si
c'est une antenne --
5177 M. LORRAIN: Non. Oh, madame!
5178 CONSEILLÈRE NOËL: Je trouvais que le chiffre était un peu léger, si vous
la fabriquez, votre antenne.
5179 Vous vous installez sur quelle antenne?
5180 M. BELZILE: Nous sommes en pourparlers avec une ancienne antenne de Bell
Canada, qui vient d'être acquise par la municipalité d'Ottawa.
5181 M. LORRAIN: Juste avant d'aller plus loin, il ne faudrait pas mêler
antenne et tour.
5182 La tour, elle est à Cumberland, et l'antenne va dans la tour.
5183 M. BELZILE: J'avais saisi que vous parliez de la tour.
5184 M. LORRAIN: Maurice peut vous donner les raisons de ça.
5185 M. BEAUSÉJOUR: En fait, ce qu'on a fait, on regardait pour, justement,
éviter une partie de capitalisation importante reliée avec la construction d'une
structure pour porter l'antenne, une tour. On regardait la possibilité
d'utiliser des tours existantes, et c'est ce qu'on avait regardé dans la région
de Buckingham, c'est qu'on avait regardé dans la région de Cumberland.
5186 Là où on prévoit s'installer, c'est une tour existante. Déjà tout cet
aspect là, il ne reste que des discussions qui ont été entamées avec ces
gens-là, alors il y aura juste à terminer ces discussions.
5187 CONSEILLÈRE NOËL: Il ne faudrait pas qu'un aviateur se perde dessus!
5188 M. BEAUSÉJOUR: Elle n'est pas suffisamment haute, celle-là. Elle est
plus basse que les autres.
5189 M. LORRAIN: Si vous demandez combien de temps on pense prendre, à partir
du moment où vous nous donneriez une réponse favorable, on vise trois mois, et
avec des problèmes on va se rendre à 90 jours probablement -- quatre mois,
je pense. Je vous parle de trois mois, c'est 90 jours, c'est bien ça, pour
installer et être prêt à aller en ondes. S'il y a des accrochages, si ça retarde
sur la fabrication de l'antenne, parce que c'est quand même assez compliqué, à
ce moment-là on peut se rendre à quatre mois. Mais en général c'est à peu près
ça.
5190 On ne fera pas nos choix à partir du moment où vous allez nous donner
une réponse favorable, si c'est le cas. Nos choix sont faits avant. Il y aura
seulement les fax à envoyer à partir du moment où vous nous donnez un OK.
5191 CONSEILLÈRE NOËL: On va revenir à la musique Country.
5192 Nous, on a regardé ce qui se fait à l'heure actuelle au Québec en
musique Country. Il y a une station à Hawkesbury, en français -- je veux
dire en français. Hawkesbury, c'est du côté ontarien mais c'est capté de l'autre
côté de la rivière aussi. Il y a Rouyn, il y a Alma, et il y a Saint-Constant.
Il y a également des stations combinées à Lachute, il y a une station
Country.
5193 M. LORRAIN: Ce n'est pas Country, Lachute. Aucune de ces stations-là est
complètement Country, aucune, sauf St-Constant.
5194 CONSEILLÈRE NOËL: Elles ne sont pas complètement Country?
5195 M. LORRAIN: Non. Du tout, du tout. Beaucoup de ces gens-là ont des
émissions en fin de semaine, le samedi soir, dimanche soir. Il y en a à
Sept-Iles aussi.
5196 CONSEILLÈRE NOËL: On n'a pas d'informations très détaillées, mais il ne
semble pas que ce soit des stations qui soient d'une profitabilité à tout
casser.
5197 Est-ce que vous pourriez nous dire si le format Country est encore un
format vendable?
5198 M. LORRAIN: Vous me parlez de stations où ils passent du Country bien
souvent le samedi soir ou le dimanche soir. Est-ce que c'est ça qui fait que la
station n'est pas rentable?
5199 M. BELZILE: Madame, je peux vous parler un peu de celle de St-Constant,
par exemple. Ça, c'est une toute autre histoire. Eux autres, ils passent du
Country tout le temps. Je suis allé les voir pour -- j'aurais peut-être été
intéressé à acquérir la station, mais quand j'ai vu ce que j'ai vu, j'en
voudrais pas pour aucune considération.
5200 CONSEILLÈRE NOËL: Pourquoi?
5201 M. BELZILE: Parce que tout est tout croche!
5202 M. LORRAIN: C'est terrible.
5203 M. BELZILE: L'équipement est désuet, il est fini à toutes fins
pratiques. Ils n'ont pas de système de marketing. Les vendeurs sont payés une
semaine sur deux, et caetera. Ce n'est pas comme ça qu'on monte une entreprise,
que ce soit une station de radio ou n'importe quoi d'autre.
5204 M. LORRAIN: De toute façon, il n'y a pas seulement --
5205 M. BELZILE: Je crois que, malheureusement, quand la station a été
partie, les gens n'avaient peut-être pas les capacités financières nécessaires
pour mettre ça en ondes.
5206 M. LORRAIN: De toute façon, il n'y a pas seulement le Country. Vous me
parlez de Country, et il y a des stations qui ont du Country et ça ne sort pas
très bien --
5207 Astral a déclaré que sa station CJRC perdait énormément d'argent. À
Montréal, CLFM a perdu, et c'était public, ils l'ont dit dans les journaux et un
peu partout, 3.5 millions en 2.5 ans ou 3 ans. Ils ont perdu 3 millions en
essayant de repartir ça.
5208 COGECO vient d'annoncer que CFGL est à vendre et que CJMF à Québec est à
vendre, parce qu'ils perdent de l'argent et ils veulent récupérer leur mise
là-dedans. Ce ne sont pas des stations Country. Ça n'a rien à voir avec la mode
d'opération.
5209 Si vous avez une saine gestion, vous avez des bonnes idées et tout ça,
qu'il soit Country ou que ce soit Chinois, ça va fonctionner.
5210 CONSEILLÈRE NOËL: (Hors-microphone).
5211 M. LORRAIN: J'ai été sept ans à Lévis.
5212 CONSEILLÈRE NOËL: (Hors-microphone) -- CFOM, qui a remplacé CFLS, a
diffusé de la musique Country pendant un certain temps, et ils ont changé de
format.
5213 M. LORRAIN: Non, non. Moi, j'ai démissionné au mois de mai. Je suis
parti au mois d'août. J'avais demandé à M. Coulombe de prendre le temps de
trouver quelqu'un pour me remplacer et je m'en irais après. Les gens qu'ils ont
engagé ont proposé un nouveau format.
5214 C'est comme ça que ça s'est passé, et ça a été à compter du 1er
septembre. C'est moi qui ai fait transférer l'antenne de Lauzon au Mont Bélair,
mais quand je suis parti le 1er septembre, c'est cette journée-là que l'antenne
sur le Mont Bélair est entrée en fonction.
5215 À ce moment-là je n'étais plus là, et après ça ils ont appelé ça CFOM.
C'était de la musique genre nostalgie, souvenirs, ces choses-là. Ça n'a rien à
voir avec --
5216 CONSEILLÈRE NOËL: Le fait qu'ils sont passés d'un format Country à un
autre format, ça n'a rien à voir avec la rentabilité du Country. C'est ce que
vous me dites. C'est parce que vous n'étiez plus là pour faire tourner du
Country.
5217 M. LORRAIN: C'est moi qui avais mis le format Country en ondes, et un
autre gars. Quand je suis parti, j'ai donné ma démission, et il a cherché
pendant quelques mois et il a trouvé quelqu'un. Ils sont allés, et ils ont
proposé un projet de Country.
5218 En plus, avant de partir j'avais installé --
5219 CONSEILLÈRE NOËL: Un format nostalgie, vous voulez dire.
5220 M. LORRAIN: Pardon?
5221 CONSEILLÈRE NOËL: Vous avez dit ils ont proposé un format
nostalgique.
5222 M. LORRAIN: Nostalgie, souvenirs. Moi, j'avais installé un système
complètement automatisé. On était 10 employés en tout, avec les vendeurs, quand
je suis parti. Ensuite, ils avaient un autre style et ils se sont ramassés avec
50-55 employés dans la station. Ça vient d'être vendu à Astral et déménagé. Ils
sont partis de Lévis.
5223 Je vous ferai remarquer aussi qu'au moment où j'étais à Lévis, quand je
suis arrivé il y a un directeur d'une autre station, que je connaissais bien,
qui m'a téléphoné. Il m'a dit, "Yves, t'aurais dû m'appeler. Je t'aurais dit de
ne pas aller là. C'est fin, c'est mort".
5224 Quand je suis arrivé à Lévis, la station était fermée depuis cinq mois.
J'ai été engagé le mardi après-midi, le mercredi matin à 9 heures j'étais à
la station, et j'étais tout seul dans le poste. J'ai fait une conférence de
presse et là les téléphones se sont mis à rentrer. J'ai engagé des gens. Trois
semaines après, je mettais la station en ondes.
5225 On avait une côte énorme à remonter. La première journée, j'ai mis le
vendeur sur la route, et il est venu me voir dix minutes après et m'a dit,
"Yves, on a des gros problèmes. Je suis allé voir un marchand. Quand je lui ai
dit que j'étais de CFLS, il s'est levé de derrière son bureau, m'a pris par le
bras, a ouvert la porte et a dit 'Tant que tu vas travailler à CFLS, tu ne
remets plus les pieds ici.'"
5226 Pendant un an, au moins, j'ai dû passer les contrats de publicité, les
contrats échange, qui avaient été faits avec des commerçants de la région à des
clients qui avaient donné en échange la marchandise. Il y avait les factures et
tout ça. Puis ça n'avait jamais été passé en ondes.
5227 On entrait chez un client, il nous sortait un contrat de
10 000 $, 15 000 $, 20 000 $, 5 000 $.
Ça a été comme ça pendant un an. C'était extrêmement difficile, extrêmement
difficile. Le marché avait été magané complètement.
5228 On a mis du Country et on est revenu tranquillement, et on a remonté la
côté, et puis --
5229 CONSEILLÈRE NOËL: Alors vous êtes persuadé qu'il y a un marché, et qu'il
y a un marché rentable pour la musique Country au Québec.
5230 M. LORRAIN: Oui. Je suis de la région, je suis de Hull. Ma mère est ici,
j'ai plein d'amis dans le coin et tout ça. Alors j'ai toujours gardé le
contact.
5231 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous entendez déménager à Buckingham?
5232 M. LORRAIN: Oui, c'est sûr. C'est sûr.
5233 CONSEILLÈRE NOËL: Alors vous laissez Ville Lasalle.
5234 M. LORRAIN: Il y a une autre chose que voulais vous souligner aussi,
concernant --
5235 M. BELZILE: Moi aussi, madame.
5236 CONSEILLÈRE NOËL: Vous aussi vous déménagez à Buckingham?
5237 M. LORRAIN: Il me suit, lui.
5238 M. BELZILE: On y croit, vous savez.
5239 M. LORRAIN: Je voulais vous dire aussi que, concernant le public Country
dans le bout de Buckingham et ces coins-là, les fins de semaine il y a la
station communautaire de Maniwaki qui entre un peu là-bas. C'est incroyable la
cote d'écoute qu'ils doivent avoir dans ce coin-là. Tout le monde essaie
d'écouter ça.
5240 J'ai des amis qui aiment le Country et qui écoutent ça sur l'Internet,
parce que la station de St-Constant est sur l'Internet aussi et tout ça. J'ai
appelé un de mes amis l'autre jour. Il était sur un site Country. Il essayait
d'aller chercher --
5241 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous allez être sur Internet?
5242 M. LORRAIN: Oui. On va essayer de se faire mettre sur tous les câbles
aussi le plus possible.
5243 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous êtes préoccupé par la concurrence que
les titulaires de licences actuels peuvent vous faire dans le marché
outaouais?
5244 M. BELZILE: Pas beaucoup, madame.
5245 Ils sont là, je ne peux pas les enlever. Ils font partie du portrait.
Moi aussi je voudrais bien faire partie du portrait.
5246 Si vous me passez l'expression anglaise, j'ai un break-even point qui
est très très bas, et je ne veux pas être le roi du bas prix. Ce n'est pas ça
que je cherche. Ce n'est pas l'idée du tout.
5247 Par contre, nous avons je pense une programmation qui est sérieuse, et
nous avons eu des discussions intéressantes avec les gens dans notre sondage.
Nous voulions savoir certaines choses, et nous avons eu des réponses.
5248 Nous avons aussi, suite à ces réponses-là, proposé un document. À partir
de ce document, on est allé chercher un peu plus que 900 signatures d'appui,
remarquez bien, sans aide ni résidants ni présents dans ce coin-là. On y allait
sporadiquement une journée par semaine.
5249 Probablement si j'avais été là la semaine de temps, vous auriez
probablement 4 000 signatures. J'en ai eu 900, sans être là. C'est parce
que les gens ont aimé ce qu'on voulait leur proposer, ce qu'on leur a
offert.
5250 Ils ont aimé ça parce que ça reflète ce qu'ils nous ont dit quand on
leur a parlé au téléphone. On n'a pas fait faire une étude de marché ou un
sondage par une firme spécialisée. Les raisons n'étaient pas une raison
économique. C'est tout simplement une raison logique qui entre en ligne de
compte.
5251 Quand on veut savoir autre chose qu'une réponse sec à une question
sèche, il faut prendre le temps de discuter avec les gens.
5252 M. LORRAIN: D'ailleurs ce qui est arrivé est qu'au niveau des lettres
d'appui du côté des marchands, Yves a contacté surtout différents organismes.
Moi, j'ai rencontré les marchands de la région.
5253 Quand on a commencé à parler de ça, j'avais téléphoné à quelqu'un au
CRTC pour lui demander "Est-ce que vous demandez encore des lettres d'appui?"
J'ai tellement vu souvent, quand un requérant se présentait comme ça, il
engageait 3-4 personnes pendant 3-4 jours et fly, mon homme. On entrait partout
et bonjour, ça sortait.
5254 J'ai rencontré une cinquantaine de marchands. J'ai passé jusqu'à une
heure chez certains marchands -- pas parce que je m'imposais mais parce
qu'ils me demandaient de m'asseoir et ils me posaient plein de questions sur la
station de radio qu'on voulait ouvrir. Ils me parlaient de leurs problèmes de
publicité. On a échangé comme ça. J'ai fait ça chez tous les marchands.
5255 C'est plus que juste entrer et dire "Signe ici...". J'ai rencontré tous
ces gens-là, on a échangé, et je pense que ça a été valable.
5256 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant on va aller dans vos prévisions de
dépenses.
5257 On a des chiffres ici -- on va prendre des dépenses de
programmation, qui varient de 108 000 la première année à 129 000 la
septième année. Vos dépenses au titre d'administration générale, qui passent de
83 000 à 118 500.
5258 Est-ce que vous pouvez nous donner une ventilation de ces dépenses-là.
Moi, j'essaie de voir où sont les salaires, où est le loyer. Je vois bien que
dans les services techniques vous avez 12 000 $ et ça monte à
14 000 $. Ça doit être le loyer pour la tour. Mais les studios ont été
installés quelque part. Il doit y avoir un loyer. Est-ce que ça entre dans les
dépenses d'administration? Je ne les vois pas.
5259 M. BELZILE: Je peux vous donne un détail du pro forma, parce que je ne
vous cache pas que --
5260 CONSEILLÈRE NOËL: Si vous pouviez nous déposer une ventilation des
différents postes de dépense, parce qu'on essaie de comprendre un peu comment
vous allez opérer. Où sont les paiements des droits, et caetera.
5261 Si vous pouviez nous donner une ventilation des coûts, on apprécierait
beaucoup. Vous pourriez peut-être déposer ça auprès de la Secrétaire, et ça
s'ajoutera --
5262 M. BELZILE: Excusez-moi, madame. Je ne sais pas si la version que j'ai
ici est assez propre pour vous la soumettre.
5263 CONSEILLÈRE NOËL: Si vous pouviez nous soumettre ça pour demain matin,
quitte à ce que je vous revienne en réplique et que je vous repose quelques
questions là-dessus --
5264 M. BELZILE: Même si vous avez des questions --
5265 CONSEILLÈRE NOËL: On n'a vraiment pas de détails ici pour pouvoir
comprendre votre fonctionnement.
5266 J'aimerais que vous nous ventiliez notamment les salaires, les
honoraires que vous allez payer ou les montants payés à vos pigistes. Quel est
votre budget là-dedans pour ça? Vous dites que vous allez prendre en charge la
gestion et la comptabilité. Est-ce que vous vous attendez à recevoir une
rémunération?
5267 On n'a pas ce détail-là. Je ne connais pas personne qui travaille pour
rien, en tout cas.
5268 M. BELZILE: Je peux vous dire, madame, qu'il est dans mes intentions la
première année de ne pas prendre de rémunération. La raison est bien simple. Je
veux donner la chance à l'entreprise de démarrer correctement, et je peux
m'arranger autrement parce que j'ai d'autres revenus familiaux qui me permettent
de le faire.
5269 CONSEILLÈRE NOËL: C'est louable, mais je veux quand même savoir, vos
vendeurs à commission -- je veux voir les postes --
5270 J'aimerais comprendre ce que vous allez dépenser. J'ai vu de
l'amortissement sur le loyer, mais je n'ai pas vu de dépenses de loyer. Alors je
ne sais pas exactement combien ça va vous coûter pour votre studio.
5271 Je note, d'après ce que vous nous avez dit cet après-midi, qu'un seul
employé, et j'ai compris que c'était M. Lorrain --
5272 M. BELZILE: Non. Il y aura M. Lorrain, un autre employé polyvalent qui
va s'occuper de la production, qui va être aussi à plein temps, ainsi que 1.25
année-homme de salaire supplémentaire pour combler les besoins de pigistes, et
caetera.
5273 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que je veux savoir, moi.
5274 M. BELZILE: Dites-moi trois personnes et quart, si vous voulez.
5275 CONSEILLÈRE NOËL: Trois personnes et quart. Il y avait une secrétaire à
temps partiel dans votre demande --
5276 M. BELZILE: Je ne vous cache pas, madame, qu'après avoir discuté avec
Bell Canada et en examinant les systèmes téléphoniques qu'ils nous proposent, je
pense qu'on va pouvoir s'en passer!
5277 CONSEILLÈRE NOËL: En parlant de Bell Canada, votre studio va être à
Buckingham, votre tour et votre antenne vont être de l'autre côté de la rivière.
Comment allez-vous acheminer ça?
5278 M. LORRAIN: Avec un lien STL.
5279 M. BEAUSÉJOUR: C'est pour "studio transmetteur". C'est un lien radio. Ce
ne sera pas par ligne téléphonique.
5280 C'est indiqué dans le mémoire technique. On fera un autre dépôt à ce
moment-là pour avoir une licence pour une liaison point-à-point entre le studio
et le site d'émission.
5281 CONSEILLÈRE NOËL: Parce que moi, j'essayais de voir comment vous
pourriez dépenser pour votre T1, pour transporter ça, et je ne voyais pas où
était la dépense.
5282 M. BEAUSÉJOUR: Ça va apparaître dans les montants de capitalisation, ça
va être l'achat d'équipements au départ.
5283 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ça que je veux, une ventilation complète de vos
dépenses --
5284 M. BELZILE: Parfait, madame.
5285 CONSEILLÈRE NOËL: -- parce qu'elles sont beaucoup trop groupées
pour qu'on puisse comprendre comment vous allez fonctionner.
5286 Je pense que ça couvre à peu près les points que je voulais couvrir avec
vous. Comme je vous ai dit, préparez ça ce soir, revenez-nous demain avec ça
pour faire le dépôt, et je me réserve le privilège de vous reposer des questions
quand j'aurai le document en mains.
5287 Madame la Présidente.
5288 LA PRÉSIDENTE: Il semble que nous n'avons pas d'autres questions.
5289 Nous vous remercions, Monsieur Belzile. Nous vous remercions surtout
d'avoir accepté notre invitation de présenter aujourd'hui. Je pense que nous
avons peut-être fait un peu erreur dans le dérouli de notre audience. Nous
avions cru être un peu plus en avant, mais voilà.
5290 CONSEILLÈRE NOËL: Madame la Présidente, j'ai oublié une couple de
questions techniques.
5291 LA PRÉSIDENTE: Allez-y.
5292 CONSEILLÈRE NOËL: Je m'excuse. J'ai oublié les dernières questions pour
M. Beauséjour.
5293 Monsieur Beauséjour, et aussi pour Messieurs Belzile et Lorrain,
pouvez-vous nous expliquer pourquoi votre demande serait la meilleure pour la
fréquence 95,7?
5294 M. BELZILE: À quel point de vue, madame?
5295 CONSEILLÈRE NOËL: La meilleure utilisation de la fréquence.
5296 M. BELZILE: Est-ce qu'on réfère à un point de vue technique, ou si on
réfère à un point de vue --
5297 CONSEILLÈRE NOËL: Un point de vue de marché. Au point de vue technique,
je vais vous la poser dans un deuxième temps.
5298 M. BELZILE: D'abord, je pense que, compte tenu du nombre de stations
francophones qu'il y a actuellement sur le territoire de l'Outaouais, ça ne
serait peut-être pas une méchante idée d'avoir une station francophone de plus,
ça équilibrerait un peu le nombre de stations ou le pourcentage de stations
versus le pourcentage de population francophone.
5299 Ça permettrait aussi à des petits commerçants de la région cible, et
peut-être un peu de débourdement de Gatineau, de pouvoir avoir accès à une
publicité radiophonique qui ne leur est pas accessible au moment où on se
parle.
5300 Ça permettrait aussi de desservir une région qui est très mal couverte
au point de vue radiophonique. Il faut avoir du succès avec les gens là-bas pour
savoir que même s'il y a d'autres stations francophones qui entrent chez eux,
qui peuvent être syntonisées chez eux, on ne parle pas souvent de leur coin de
pays. Et ces gens-là ne sont pas -- la région de Buckingham et la Petite
Nation, Masson-Angers, ces gens-là ont beaucoup plus de vécu et d'historique que
bien d'autres. Ils sont attachés à leur coin de pays. Ils sont très fiers de ce
qu'ils sont.
5301 Je ne vous cache pas que l'accueil qu'on a reçu là est très très très
encourageant. Ils en veulent une station de radio, eux autres.
5302 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense que ma prochaine question est plus pour M.
Beauséjour.
5303 Pouvez-vous nous expliquer en quoi, avec les paramètres techniques que
vous avez développés, l'utilisation de 95,7 est optimale au point de vue
technique.
5304 M. BEAUSÉJOUR: En quoi l'utilisation du 95.7 --
5305 Quand Messieurs Belzile et Lorrain sont venus nous voir, ce qui était
désiré à ce moment-là c'était une station, comme ils l'ont mentionné, c'est une
PME, une station de petite envergure, qui était désirée dans le secteur de
Buckingham, Papineauville, l'ensemble du territoire qui a été mentionné
précédemment.
5306 En regardant l'ensemble des canaux qui étaient disponibles dans la
région d'Ottawa, il y avait le canal 210, pour lequel il y a un bon nombre de
requérants qui ont appliqué, qui ont une classe C-1 --
5307 CONSEILLÈRE NOËL: C'est le 99 --
5308 M. BEAUSÉJOUR: Non. C'est dans le bas de la bande, 880-quelque
chose.
5309 CONSEILLÈRE NOËL: 88,9.
5310 M. BEAUSÉJOUR: C'est ça. C'est un canal de classe C-1, qui était
beaucoup trop gros pour ce qu'on désirait faire.
5311 Il y avait le canal 239, qui était alloti à la région de Gatineau, il y
avait le canal 243, qui était alloti à la région de Buckingham, il y avait aussi
un canal 250, qui était alloué à la région d'Ottawa/Hull. Il y aussi un canal
300, qui est aussi alloti à la région d'Ottawa.
5312 En regardant ça, on avait aussi des discussions à ce moment-là avec les
gens des stations communautaires. Les discussions qu'on avait avec ces gens-là
semblaient nous indiquer qu'ils iraient probablement vers le canal 243. Ne
sachant pas s'ils iraient appliquer sur cette demande, on ne voulait pas être en
conflit avec ces gens-là. On a donc décidé de prendre le canal 239, sachant que
si les gens voulaient appliquer dans la région d'Ottawa/Hull, il y avait
toujours le canal 250, qui est un classe A aussi, qui était disponible. Il y a
d'ailleurs des gens qui ont déposé là-dessus.
5313 Il y aussi le canal 300 qui est disponible, qui n'est malheureusement
jamais octroyé par Industrie Canada mais qui est --
5314 Aux États-Unis ça fonctionne très bien, mais au Canada il semblerait
qu'il se passe quelque chose avec les avions lorsqu'ils traversent. D'ailleurs,
je pense qu'il y a une station à Burlington qui marche sur le canal, et il y en
a d'autres.
5315 En regardant l'ensemble de ces critères-là, notre choix s'est arrêté sur
le canal 239.
5316 Le canal 239 avait certaines restrictions, entre autres, comme je l'ai
mentionné tantôt, en direction de la station de Cornwall. On était aussi en
situation d'espacement court avec une autre station de Radio-Canada à St-Jovite,
et une station à Montréal.
5317 Les paramètres qu'on a déposés permettaient, les paramètres de
directivité de l'antenne qu'on a utilisés permettaient de rencontrer et de
satisfaire les critères techniques, et permettaient en même temps de couvrir le
territoire qui était visé, qui était désiré selon le plan d'affaires de M.
Belzile et M. Lorrain.
5318 À savoir maintenant est-ce que c'est la meilleure utilisation, je pense
que c'est une bonne utilisation pour une classification de classe A. On utilise
le paramètre maximum dans les directions dans lesquelles on peut utiliser le
paramètre maximum. On va donc jusqu'à 6 000 watts, qui est la puissance
maximale pour une station de classe A. Et on va chercher quand même un périmètre
de 30-35 km, ce qui est habituellement atteignable avec des stations de classe
A.
5319 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie, Monsieur Beauséjour. Je pense que ça
a répondu à une autre question que j'avais, qui était, est-ce qu'il y avait
d'autres choix de fréquence FM.
5320 La dernière question qu'on pose, avant de vous permettre de faire un
trois minutes pour nous persuader qu'on doit vous donner une licence: Est-ce que
vous avez envisagé la possibilité d'aller sur la bande AM?
5321 M. LORRAIN: Non.
5322 M. BELZILE: Je peux vous dire la raison tout de suite. C'est une
question de coût, madame. Ça ne me tente pas d'aller installer 2-3 tours sur le
bord de la Rivière des Outaouais. Pas du tout. Ce sont des dépense qui n'entrent
pas dans la vocation d'une PME.
5323 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie, Monsieur Belzile.
5324 Alors, vous avez trois minutes pour nous persuader qu'on doit vous la
donner.
5325 LA PRÉSIDENTE: J'aurais une question avant.
5326 J'ai plus l'habitude avec les chiffres qu'avec les canaux, les
mégahertz. 243, c'est un A, c'est 96,5?
5327 M. BEAUSÉJOUR: Oui.
5328 LA PRÉSIDENTE: Et qui est alloti ou alloué à Buckingham. Dites-moi
encore pourquoi vous avez choisi -- parce que vous vous attendiez à ce que
le canal communautaire dépose une demande sur cette fréquence.
5329 À votre avis, est-ce qu'elle aurait les possibilités aussi intéressantes
que ce que la --
5330 M. BEAUSÉJOUR: Le canal 243 est à espacement court avec une station de
Pembroke. À ce moment-là, ça limitait un peu la puissance et ça pouvait
augmenter la zone de brouillage dans le secteur de Hull, qui était aussi un
territoire qu'on voulait essayer d'aller chercher en toute fin.
5331 Étant donné que la station communautaire parlait de plus s'installer
dans la région de Plantagenet-Alfred, qui est un peu plus à l'est, à ce
moment-là cette restriction-là était moins importante pour eux.
5332 LA PRÉSIDENTE: Alors, la 95.7 vous allait mieux à cause de ça.
5333 M. BEAUSÉJOUR: Exactement.
5334 LA PRÉSIDENTE: Vous savez que la compagnie Newcap, qui a fait une
demande sur 89,9, a quand même déposé cet après-midi un document préparé par
Promethean sur ce qui est, à leur avis, les fréquences toujours possibles dans
la région, qui décrivent ce qu'ils ont avancé dans leur réplique au sujet des
fréquences, particulièrement en réponse, justement, à l'ART, qui ne voudrait pas
qu'aucune fréquence soit allouée.
5335 Nous vous invitons évidemment à regarder ce document, qui est
accessible. Si vous avez des commentaires au moment de la réplique, il serait
intéressant, Monsieur Beauséjour, de vous entendre, si vous en avez.
5336 On mentionne justement ces canaux-là. Il y a une certaine discussion. Si
vous avez des commentaires à faire à la réplique, nous vous invitons à le
faire.
5337 Nous vous allouons maintenant, comme à tout le monde, trois minutes
pour -- justement, Monsieur Belzile, il semblait que vous aviez d'autres
raisons à donner à Mme Noël. Alors voilà le moment de le faire, que ce soit vous
ou vos compagnons. Allez-y.
5338 M. BELZILE: D'abord, actuellement dans le marché d'Ottawa on vient de se
rendre compte qu'il y a deux joueurs francophones. Il y en aura peut-être juste
un tantôt. On ne le sait pas, ça va dépendre de votre approbation, mesdames et
messieurs les commissaires.
5339 Ces grosses chaînes là, nous l'avons démontré je pense dans notre
préambule, ont une grande valeur et ont fait beaucoup pour la radio. C'est à se
demander aujourd'hui s'il n'y a pas de place pour quelque chose d'un peu plus
petit, de plus près des gens, offrant une dimension un peu plus humaine, si vous
voulez, un peu plus sociale.
5340 C'est sûr que ça ne peut pas se faire avec des grosses boites. Il faut
que ce soit petit. Il faut que les coûts restent bas. Et la seule façon de le
faire c'est justement avec le genre de station qu'on propose, à savoir une
station automatisée.
5341 Si on veut avoir du monde, par exemple, si on veut embaucher un
journaliste à plein temps pour couvrir l'actualité de la région, on n'est plus
dans le marché. Si on veut essayer de nous battre pour avoir des cotes d'écoute
épouvantables entre 6 heures et 9 heures le matin pour attirer la publicité
nationale, on ne peut pas être là. Ce n'est pas ce genre de portrait là qu'on
propose.
5342 On propose un portrait différent. Ce qu'on propose, c'est un peu un
modèle qui permettrait peut-être de remplacer certaines des stations qui dans
leur milieu étaient utiles et qui ont disparu par la force des choses. Et
c'était normal qu'elles disparaissent au moment où c'est arrivé, parce que les
coûts étaient exorbitants.
5343 Aujourd'hui, si vous accordez une licence du type de celle qu'on
demande, probablement qu'un peu plus tard il y en a d'autres qui vont venir en
demander d'autres, parce qu'on va avoir réussi à démontrer qu'effectivement on
peut rentabiliser une station comme celle-là, une station qui est basée sur des
paramètres corrects, des paramètres solides.
5344 Quand on fait l'étude de marché, le sondage, devrais-je dire -- je
n'aime pas beaucoup "étude de marché" -- il n'a pas été fait à peu près. Il
a été fait pour une raison bien simple. Il y a des choses qu'on voulait savoir,
parce que tout ça découle d'un même portrait.
5345 Si on parle, par exemple, d'une piste cyclable, une piste cyclable, pour
l'usager c'est un service. La piste cyclable, c'est in produit simplement pour
celui qui la fait construire et pour le contracteur qui s'occupe de la
construire. Pour tous les autres, c'est strictement un service.
5346 La radio, c'est un peu la même chose. La radio, c'est un service pour
l'auditeur. Ce ne sera jamais un produit pour un auditeur. Le seul produit en
radiodiffusion c'est le message publicitaire. Et c'est un produit pour deux
personnes, deux groupes: La station de radio et l'annonceur, point, à la
ligne.
5347 Un commercial pour un auditeur, ce sera jamais un produit. Vous pouvez
appeler ça de l'information, vous pouvez appeler ça des idées, vous pouvez
appeler ça de l'exhortation à consommer, mais certainement pas un produit.
5348 Pour en revenir à mon exemple, dans votre piste cyclable, s'il y a
beaucoup d'usagers qui l'utilisent, vous allez probablement être capable d'aller
voir des commerçants autour qui vont installer un banc, un abri, un abreuvoir,
avec leur nom dessus. Mais si vous avez personne qui emprunte votre piste
cyclable, à ce moment-là vous allez être obligé de la payer, votre abreuvoir,
même si c'est la plus belle de la province.
5349 Ce que j'essaie de vous expliquer par cette affaire là c'est que nous
sommes convaincus que ce qui fait le succès d'une station de radio ce sont ses
auditeurs. Si vous avez des auditeurs, les annonceurs sont jamais bien loin
derrière. Eux autres, ils veulent investir des sous dans un produit qui va leur
rapporter quelque chose. Si vous avez des auditeurs, vous allez être écouté; si
vous êtes écouté, vous allez avoir des annonceurs.
5350 Quand on a fait le sondage d'opinion, on ne voulait pas savoir combien
il y a d'amateurs de Country à Buckingham. Ça nous importait pas. Tout ce qu'on
voulait savoir pour le cas de Buckingham: Est-ce qu'il y a des gens pour qui le
Country est un horreur viscéral? Est-ce qu'il y a des gens qui ne sont pas
capables de vivre avec ce format-là?
5351 C'est ça qui est important de savoir, parce qu'on s'est dit on a autre
chose pour les attirer, on a autre chose pour qu'ils viennent nous voir.
5352 Donc, si le format de musique ne les rebute pas, nos autres choses
peuvent les amener. Ce sera peut-être les avis de décès. Peut-être que les gens
du coin, qui en sont réduits au moment où on se parle, à voir des avis de décès
une fois par semaine dans leurs journaux locaux, souvent quand ils le savent, la
personne est déjà dans le trou. Peut-être que s'ils l'ont à tous les jours ils
vont être heureux de voir ça.
5353 Ce sont des choses qu'on leur a proposées. Ce sont des choses dont on
nous a parlé. C'est un peu à partir de ça qu'on a décidé de vous présenter ce
qu'on a présenté comme capsule, comme --
5354 C'est bien sûr que ces capsules-là sont des éléments rentables. On ne
rêve pas. C'est sûr que le jour où on fait le "Coin du routier" on va essayer de
trouver quelqu'un qui va le commanditer. C'est bien certain.
5355 On va répondre à des besoins des auditeurs en trouvant quelqu'un qui va
y trouver son profit, parce qu'il va dire "J'atteins des auditeurs, et je suis
prêt à payer pour ça".
5356 Enfin, je vais vous dire la dernière raison.
5357 Même si c'était juste pour le plaisir de faire un essai sur une PME,
pour voir ce que ça donne, effectivement. Nous, on a fait des études sérieuses.
On l'a étudié bien attentivement, le projet. On en est convaincu. On vous disait
tout à l'heure, d'ailleurs, qu'effectivement la station ne sera pas gérée de
Montréal, elle va être gérée de Buckingham. Pensez-vous vraiment que je
laisserais ma pratique d'agent immobilier d'une quinzaine d'années d'expérience?
Mon épouse fait de même à Montréal. Yves a ses opérations à Montréal.
Pensez-vous qu'on déplacerait nos pénates dans la région si on n'y croyait
pas?
5358 On a fait l'étude, et on est convaincu. À partir de ce moment-là, on est
obligé de vous donner la balle. Maintenant, elle est dans votre camp.
5359 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Belzile.
5360 M. LORRAIN: Excusez. Juste quelques secondes.
5361 LA PRÉSIDENTE: Allez-y.
5362 M. LORRAIN: Madame Noël, juste pour souligner que, au moment où à Lévis
on tournait de la musique Country 24 heures par jour, il y a deux stations de
radio qui n'en tournaient pas, CKCV et CJRP, et elles ont fermé leurs portes.
Juste vous souligner ça.
5363 LA PRÉSIDENTE: Avant de vous quitter, Monsieur Belzile, je veux vous
dire que mon fils a épousé une fille dont le père et grands-parents sont de
Buckingham, et elle est parfaitement charmante.
5364 Bonsoir, et encore une fois nous vous remercions de vous être présentés
aujourd'hui, et nous vous reverrons dans les phases suivantes de l'audience.
5365 Nous prendrons maintenant une pause de 15 minutes.
5366 We will be back in 15 minutes, to hear you, Mr. Farmer.
--- Upon recessing at 1705 / Suspension à 1705
--- Upon resuming at 1717 / Reprise à 1717
5367 THE CHAIRPERSON: Good afternoon, Mr. Farmer and your colleagues. We
are almost at good evening.
5368 We are sorry a bit that the agenda was a little bit tussled, but we are
all ears for you. At the end of the day we are relaxed. It should be good.
5369 Madame la secrétaire, s'il vous plaît.
5370 MS POIRIER: Thank you, Madam Chair.
5371 We will now hear the application presented by Gary Farmer on behalf of
an incorporated body to be known as Aboriginal Voices Radio, to carry on an
English and Aboriginal language native, Type B, FM radio station in
Ottawa-Hull.
5372 The new station would operate on frequency 95.7 MHz, Channel 239B,
with an effective radiated power of 8,000 watts.
5373 Mr. Farmer.
APPLICATION
5374 MS COMMANDA: Madam Chair, Members of the Commission, Commission staff
and members of the public, I would like to call on our Elder, Mr. Angaangaq
Lyberth, to open with a Drum Song.
--- Native language spoken / Langue autochtone parlée
5375 MS COMMANDA: Welcome my brothers and sisters. I welcome you here to the
home of my people, the Algonquins.
5376 Madam Chair, Madam Wylie, Members of the Commission, Commission staff
and members of the public, I speak to you with the voice of many
generations.
5377 Nous sommes ici pour parler de l'application par la Voix de la radio
autochtone pour avoir un nouveau service de radio à Ottawa/Hull.
5378 My name is Claudette Commanda. I am Anishinaabekwewag from Kitigan Zibi
Algonquin First Nation. I am also a member of this local area.
5379 I am a woman of the people who walk the earth. Today's process is much
more than material substance, it is about spirit, it is about the word, it is
about people and it is about life.
5380 AVR is the lifeline process of people-to-people, nation-to-nation. I am
also a proud member of the AVR presentation team.
5381 Before we begin our opening remarks at this public hearing, I have the
honour of introducing the members of the AVR presentation team that appears
before you today.
5382 As you know, I am Claudette Commanda. I am the Director of the First
Nation's Confederacy of Cultural Education Centres.
5383 To my left is Gary Farmer, a founding member of the AVR Board of
Directors and a lifelong media advocate, artist, producer and actor.
5384 To my right is Cliff Summers, Executive Director of the Odawa Native
Friendship Centre.
5385 Beside Gary is Dr. Paulette Tremblay, the Director of Education for
the Assembly of First Nations.
5386 Beside Paulette is Patrick Augustine from the Congress of Aboriginal
Peoples.
5387 At the table behind me are the Elder, Angaangaq Lyberth, who is also the
Executive Director of the Earth Restoration Care for the Indigenous Peoples;
Sherman Maness, Policy Director of the AVR Board; Marilyn Buffalo,
Past-President of the Native Women's Association of Canada; Mark MacLeod, AVR's
Director of Licensing and Development; John Matthews, our Broadcast Technical
Director.
5388 Also in the room is Margarete MacLeod, AVR's Community Support Director,
and Peter Doering of Peter Doering Consultants, our market research
consultant.
5389 Unable to be with us today because of the scheduling change to this day,
are AVR Board members Deborah Richardson and Donna Wuttunee. They send their
regrets.
5390 Now I would like to ask Mr. Gary Farmer to begin our opening
remarks.
5391 Thank you.
5392 MR. FARMER: Members of the Commission, Monsieur Cardozo, Madam
Pennefather and Madam Wylie, Monsieur Demers, Madam Noël, it is a pleasure to be
before you once again this morning, or this afternoon, this evening.
--- Laughter / Rires
5393 MR. FARMER: It is a great pleasure because our presence here today
initiates the next major step in the evolution of aboriginal radio in Canada,
the establishment of an aboriginal radio voice in the Nation's Capital
Region.
5394 In our presentation this afternoon we will touch on three themes.
1) We will highlight the steady progress of AVR's development since you first
licensed us in Toronto.
2) We will explain the necessity of the Ottawa service to the national
aboriginal radio network.
3) We will outline our plan for the development of local Ottawa programming
and on our new radio service.
5395 Commissioners, the Nation's Capital needs a radio voice for aboriginal
Canadians. People across this land need the opportunity to participate in daily
debate and dialogue with the many leaders who gather here in this capital
region, where they make important decisions which affect all of our lives.
5396 Members of the Commission, the Canadian broadcasting system needs
aboriginal radio in the Canadian capital.
5397 MS BUFFALO: The development of Aboriginal Voices Radio has been a sure
and steady process.
5398 As the Commission is aware, the service actually approved in Toronto did
not offer the city-wide coverage that AVR had actually proposed.
5399 After being awarded only the relatively low power 106.5 FM in Toronto we
recognized that despite a passionate desire to get on-air in Toronto as soon as
possible, launching prematurely without a full market coverage signal might
severely limit our long-term prospects for maintaining a high quality radio
service.
5400 We were clear this would be an unacceptable risk, given the importance
of this first service to the urban aboriginal community.
5401 AVR indicated to the Commission prior to the Toronto public hearing that
if the Commission chose not to approve our service as proposed, but rather
offered us a 106.5 as a standalone FM signal, we would accept it, but return to
the Commission for support of increased parameters which would allow city-wide
coverage.
5402 MR. MANESS: After careful consideration, and upon the collective advice
of many radio industry experts, AVR activities were focused on three areas that
would help us to ensure the launch and operational success of AVR in Toronto and
in other urban centres across Canada.
5403 Our plan called for three central activities:
- development of the Toronto service to the minimum extent of city-wide
coverage;
- Pursuit of licences in three or four of Canada's largest urban centres to
build national reach;
- Adjustment of the corporate structure of AVR to facilitate the national
operations.
5404 AVR has filed a report with the Commission which outlines in detail some
of the measures taken so far and those yet required to develop and launch the
Toronto service.
5405 Corresponding with these efforts, AVR has also filed a request with the
Commission for an extension of the period required to implement the Toronto
service.
5406 AVR remains focused and dedicated to achieving city-wide Toronto
coverage. AVR's long-term viability may require it but, more importantly, the
aboriginal community demands nothing less.
5407 Although much effort has been put into the development of the Toronto
station over the last year, AVR has also allocated considerable resources to
other essential development matters.
5408 MS COMMANDA: Since the Toronto decision, AVR has undertaken applications
for a national radio programming service and retransmission services in Calgary,
Vancouver and now Ottawa. The Commission is well aware of the absence of
aboriginal voices on the radio waves in Canadian urban centres, where the
majority of aboriginal people now live. With no other aboriginal applicants
emerging, AVR was compelled to respond to the Commission's call in these major
urban markets as the last frequency available might be awarded to non-aboriginal
operators.
5409 While the development work in these other markets has almost entirely
preoccupied AVR at various times, our national sales advisors have assured us
that the addition of at least three or four of Canada's major markets will
greatly strengthen the financial viability of AVR's entire radio service.
5410 This multi-market approach also shifts AVR's business model away from
fund-raising toward the more conventional revenue source of advertising.
5411 AVR has carefully examined and, where necessary, reconstructed its
corporate affairs to ensure that the organization will be fully able to thrive
under its expanded mission to provide an aboriginal radio service in Toronto and
across Canada.
5412 AVR has revised portions of its by-laws and other documents of
incorporation so that they meet the highest corporate and community
standards.
5413 AVR has also carefully assembled a strong group of board of director
members comprised of respected and accomplished members of the business and
cultural communities. New board members will include Donna Wuttunee from
Saskatchewan, a senior consultant at the Royal Bank of Canada; Deborah
Richardson from New Brunswick, who is Executive Director of the Native Canadian
Centre of Toronto; and Elizabeth Porter, who is a lawyer with the Ontario
Federation of Indian Friendship Centres.
5414 AVR's launch in Toronto has been extended because of the time involved
in pursuing options to achieve a full coverage signal. This effort remains AVR's
highest priority and will continue to evolve as fast as the broadcast engineers,
the lawyers and the negotiating parties can complete their work.
5415 MS TREMBLAY: This Ottawa/Hull application represents one component of an
aggressive strategy being undertaken by AVR to spearhead the rapid advancement
of aboriginal broadcasting in Canada, especially in urban centres in southern
Canada where the voices of Indian, Inuit and Métis peoples are often nearly
completely absent from the airwaves. This deplorable situation exists in
contrast to the clearly stated objectives of the Broadcast Act, and despite
years of supportive policies by the CRTC.
5416 The applications for radio service in Toronto, Calgary, Vancouver,
Ottawa and the national radio network licence application for the AVRN service
are all aspects of a concerted national effort to establish and develop the AVRN
service.
5417 Ottawa/Hull is the political centre of Canada. The National Capital
Region hosts the federal government and its various departments and agencies,
including Indian and Northern Affairs Canada. It is vital for aboriginal voices
to have a significant place on the airwaves in Ottawa/Hull, as a forum for the
development and exchange of political opinion and strategies among Canada's
national decision-makers.
5418 Canadian and aboriginal Canadian national leadership would greatly
benefit from exposure to, and the opportunity for participation in, discussion
of issues which affect aboriginal people in Ottawa/Hull and across the
country.
5419 Over 19 radio services are received in the Ottawa market, providing
thousands of hours of radio programming. We know of not a single hour of radio
programming currently available with a consistent aboriginal focus.
5420 In our previous appearances before the Commission in Toronto, calgary
and Vancouver, we were able to present to you aboriginal people who were
producing aboriginal radio through the only opportunity available: on very
limited hours on campus-based community radio stations.
5421 Sadly, in Ottawa not even this programming currently exists. The only
program that was recently available, the two-hour "Spirit Voice" on CKCU-FM at
Carleton University, is currently without a host. Ottawa is a city without even
the limited radio access afforded aboriginal people in nearly all other major
Canadian cites.
5422 Ottawa/Hull is estimated to have the sixth largest urban Indian, Inuit
and Métis community -- over 31,000 according to Indian & Northern
Affairs Canada. Like each of Canada's major metropolitan areas, Ottawa/Hull is a
gathering place for native people from all regions of Canada, and most Canadian
aboriginal languages and cultures are represented in the city's communities.
Inuit, Dene, Cree, Ojibway, Mohawk and dozens more languages are spoken in
Ottawa/Hull.
5423 Ottawa/Hull is also one of the fastest growing Canadian cities, with the
city's aboriginal population growing rapidly from both high birth rates and
rapid rural to urban migration.
5424 AVR will work with the well established community service organizations
in Ottawa/Hull to promote and publicize the availability of the new radio
service, to gather material for inclusion in network programming, such as event
information and opportunities for interviews, and to recruit members for the
Ottawa/Hull Media Advisory Circle.
5425 The 10 to 15 members of this advisory circle will provide essential
feedback and advice to the ongoing development of the national network service,
and particular Ottawa/Hull programming needs.
5426 Just as the arrival of the AVRN service in Ottawa/Hull will greatly
benefit Ottawa/Hull listeners, the launch of the Ottawa/Hull service will play a
key role in the development of the national service across Canada.
5427 MR. AUGUSTINE: Subject to Commission approval, the presence of local
network stations in Toronto, Vancouver, Calgary and Ottawa/Hull would provide
AVRN with the basis for the type of audience delivery it will need to develop
national sales revenues in order to stabilize financially.
5428 This is vital for AVRN to fulfil its cultural mission while remaining
economically self-sufficient.
5429 With service in Vancouver, Calgary, Ottawa/Hull and Toronto, AVRN would
serve:
5430 (1) four of the largest six urban centres;
5431 (2) four of the largest seven aboriginal populated urban centres;
5432 (3) four of the six fastest growing urban centre populations; and
5433 (4) cultural centres of four very different geographic and cultural
regions.
5434 AVR's market research study, undertaken by Peter Doering Consultants,
found 87 per cent of all Ottawa/Hull respondents expressed a perception of need
for an aboriginal radio service in the market.
5435 Beyond this market research, there are a wide variety of reports from
various level of government over the past three decades, detailing the loss in
Canadian culture from the absence of aboriginal media, and the future gain in
public benefits expected for both aboriginal Canadians and the general public
from the development of aboriginal media.
5436 The federal government, in partnership with aboriginal leadership, has
recently recognized the importance of the crisis facing urban aboriginal
communities. A number of major joint initiatives are under way with a focus on
developing and supporting healthier urban aboriginal communities.
5437 Communication is recognized as an essential tool in the restoration and
preservation of culture, and in these urban centres the free accessible medium
of radio is often the most effective vehicle of communication.
5438 AVR believes radio will be a vital contributor to these initiatives in
Ottawa, which can lead to subsequent improvements in community health and
declines in substance abuse and suicide.
5439 The Assembly of First Nations (AFN) has passed a unanimous resolution
specifically supporting "the effort to establish aboriginal radio services in
Canadian urban centres".
5440 The Commission will hear next week in person from representatives of the
Ottawa aboriginal community. We also have a strong demonstration of that
community support present on our team today.
5441 MR. SUMMERS: The AVRN programming service will provide listeners in
Ottawa/Hull with a unique new aboriginal perspective on local, regional,
national and international news, current events and music, as well as arts,
culture and politics.
5442 This new national programming perspective will allow current events and
cultural affairs taking place in other regions of the country to be better
understood in the Ottawa/Hull area without the filter of mainstream media. Of
course, it will also provide the opportunity for local Ottawa/Hull area and
other regional issues to be examined in the context of a national perspective
for listeners in Ottawa/Hull and elsewhere.
5443 This local programming will consist of two components:
5444 One will be the "Ottawa/Hull Community Calendar", which is a
two-and-a-half-minute program which will highlight aboriginal and other events
and activities taking place in the local region.
5445 And the second will be "Native Ottawa", a one-hour bilingual music and
information program which will feature regional music, interviews with regional
artistic and community leaders, as well as the voices of national political
leaders and other visitors drawn to the national capital region.
5446 AVR will initially produce all five hours and 15 minutes of original
local programming from facilities available to its local volunteers. As funds
become available for the purpose, AVR will establish a permanent studio location
for local programming production staffed by two or three hired journalists.
5447 AVR will aggressively pursue such funding, with the goal of opening a
permanent studio location with fulltime staff prior to the end of the first year
of licence.
5448 AVR's plans for the development of local programming must be seen in the
context of the central purpose for the service. The goal of AVRN programming is
to provide a new national Canadian aboriginal perspective to the Ottawa/Hull
market.
5449 MR. LYBERTH: There is no current Ottawa radio service reflecting
aboriginal culture. Today you have the opportunity to license a new and unique
service in Ottawa.
5450 The programming proposed by AVR is not currently available, nor is it
proposed in any of the other applicants at the hearing. There is a demonstrated
market demand for aboriginal radio in Ottawa.
5451 AVR is proposing a quality service with great programming, and we have
identified a frequency which will permit the required coverage.
5452 AVR has come a long way in the last 24 months. We are learning, building
and steadily expanding. We are confident, knowledgeable and up to the challenge
of building a national radio network.
5453 AVR wishes to recognize the foresight and wisdom of the Commission
demonstrated in awarding radio licences to AVR in Toronto and Calgary, as well
as a national radio network licence. With the Commission's continued approval,
AVR can have its national network launched in four major urban Canadian centres,
and available for rebroadcast via satellite by other native broadcasters across
Canada.
5454 Ottawa/Hull needs an aboriginal radio service. The spoken word and music
service proposed by the AVR will serve the needs and interests of Ottawa/Hull's
aboriginal communities. Licensing a network service in Ottawa/Hull will also
provide the keystone necessary for a strong and self-sufficient national
aboriginal radio service.
5455 Members of the Commission, the time has come for aboriginal radio in
Ottawa. The time has come for the voice of the first Canadians to be heard here
in Canada's capital city.
5456 MR. FARMER: Before we answer your questions, I would like to acknowledge
the contribution and support of the members of our presentation team and the
other members of Aboriginal Voices Radio across Canada, and the individuals and
organizations who intervened in this process on our behalf, including those who
will appear before you next week.
5457 Now we would welcome your questions.
5458 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Farmer and your colleagues. We
thank the artists among you as well. I would not dare to pronounce your names,
because I am sure I would not do it properly.
5459 We appreciate the artistic beginning to your presentation.
5460 Monsieur Demers.
5461 COMMISSIONER DEMERS: Bonjour, Madame Commanda, Monsieur Farmer, ladies
and gentlemen.
5462 I would like to start with two general questions. The first one would be
on Toronto.
5463 You have indicated that you have asked for an extension in Toronto. So
that the record is clear here, could you indicate when you filed a formal
letter. You are asking for a delay of up to when -- just so that there can
be a link here?
5464 MR. FARMER: I believe we asked for a one-year extension on our
licensing.
5465 COMMISSIONER DEMERS: Which would put you in June 2002,
approximately?
5466 MR. FARMER: Yes. We are ambitious that we can do it before that, but we
didn't want to have to come to you again.
5467 COMMISSIONER DEMERS: It is June 2002.
5468 The Calgary developments, could you bring us up to date on that?
5469 MR. FARMER: Currently, we are negotiating with CBC for tower space on
their new tower that they are erecting. So we are negotiating with that.
5470 We are also talking with CBC more seriously about, you know, the deeper
issues, the long term issues, because CBC is quite important as we develop
across the country their commitment to our effort in assisting us as much as
possible.
5471 We are negotiating with them and meeting on a regular basis, starting
with their members of the Board of Directors and working our way through some of
the echelons of the corporation.
5472 That's basically the update on that right now.
5473 I think Mark may have some other information.
5474 MR. MacLEOD: Yes, Mr. Demers, I can provide just a little bit more
information about that. We have, as we mention in our plan for Calgary, we have
approached the Satina nation who are basically adjacent to the City of Calgary,
basically right there in downtown, about siting our studios there and working
with them to produce programming, either through our staff there or through
staff that they hire. That discussion is continuing.
5475 We have approached a number of foundations that operate out of --
of course, Alberta is a very rich province at this point and their foundations
are giving a lot of money away. So we have approached a number of foundations in
Alberta to seek funding for our radio operation in Calgary.
5476 Very shortly, within probably 30 to 45 days our approach to corporations
in Calgary will begin. I think this is somewhere within the first 60 days of
winning the licence, so we are pretty active on the front of developing Calgary
right now.
5477 We also notice the Commission just licensed an SCMO side band rental for
a tanal organization in Calgary, so we are very interested in getting the word
out in the community there about the possibility of renting our side band in
Calgary as well.
5478 We expect, especially in the economic environment in Calgary right now,
that we should surpass our funding requirements to develop that station in that
market. We don't see an issue with getting that service up and running, assuming
that we move ahead with Toronto according to our plan within the year that we
promised.
5479 Thank you.
5480 COMMISSIONER DEMERS: Thank you. I understand that from what you know
now, you are on schedule for the development of Calgary.
5481 MR. FARMER: Yes. We are on schedule.
5482 COMMISSIONER DEMERS: Thank you. Now I will have a few questions that
probably Mr. Farmer will recognize. I will go to the application, as we usually
do, but rather quickly I think.
5483 In the area here, and now I will speak about the proposal for studios,
you have indicated that there was a possibility of a coordination or a
cooperation with community radio stations here for the studio.
5484 Have you spoken to community stations and do you have commitments from
them for your studio or for the services you expect to get from these
stations?
5485 MR. FARMER: Yes. We have spoken to both community radio stations that
exist here and also to many members of the aboriginal community here and
organizations in the city proper of Hull/Ottawa, including the Odawa Friendship
Centre which has also committed services.
5486 Cliff, if you would like to speak a bit about that.
5487 MR. SUMMERS: Sir, could you repeat the question?
5488 COMMISSIONER DEMERS: Sorry. In your application there is indication that
the studios that you would use in Ottawa would be shared or you would use the
studios of two community stations or community stations. Could you outline in
more detail where you are at as to the negotiations with these stations?
5489 MR. FARMER: I'm sorry, Cliff. I misunderstood your question.
5490 Mark, would you like to take over.
5491 MR. MacLEOD: Well, Gary is correct that we have been in contact with
both of the campus community stations that are licensed here in Ottawa. We have
also spoken to people at Algonquin College and at Cité collegiale, which is a
francophone institution here that happens to have a radio broadcast training
program as well.
5492 There are a number of facilities that exist. The initial small amount of
programming that we are proposing could be encompassed in any of those
facilities. In fact, both of the campus community stations are actively looking
for aboriginal programming right now and would welcome any people we would
direct their way for either programming that we could carry on their station as
well as ours or just any direction that we can have to be involved in their
operation.
5493 They do make their studios available to volunteers all the time and we
have the ability to access those facilities if we will need them.
5494 COMMISSIONER DEMERS: Thank you. You have used the word volunteer. From
that point of view now, have you been able to draw up a list of volunteers in
the Ottawa/Hull area who are interested in producing programs for your services?
I don't expect names, but more where you are at there.
5495 MR. FARMER: Yes. We feel confident, having a lot of experience in the
community radio system and college community and community-based radio system.
We know all the programmers that have been active here in the Ottawa region for
the last ten years.
5496 We feel very confident that even the commitment that we have from our
presentation team here to increase the opportunities to develop volunteers for
programming and maybe Cliff can answer best to that question.
5497 MR. SUMMERS: Thank you, Gary.
5498 I guess in terms of the position of the Odawa Native Friendship Centre,
the friendship centre is one of the central aboriginal community agencies in
Ottawa/Hull.
5499 We have begun to, I guess, initiate the coordination of support by some
of the other aboriginal agencies who are very anxious to work with Aboriginal
Voices Radio as an opportunity, I guess, to make sure that we can get
information about the events that are going on in our community out to our
community members.
5500 We see the efforts of Aboriginal Voices Radio as an excellent
opportunity in the forum to be able to help us to facilitate that.
5501 The centre is very much obviously supportive of this initiative. We are
prepared to help to coordinate the efforts among the aboriginal community in
Ottawa/Hull to be able to make that happen, I guess.
5502 MR. FARMER: Angaangaq's got a comment as well.
5503 MR. LYBERTH: Yes, also that -- I don't know if the Commission
members are aware that in native communities where local radio stations, we very
much depending upon the volunteers in terms of communicating our needs.
5504 Just because we move to Ottawa/Hull doesn't mean that we stop doing
that, so we still have that reliance of each other's help and assistance. We
have training centres here such as the Inuit Tunngavik incorporate training
centre for the Inuit who need to communicate with each other still.
5505 The same thing goes for the colleges in which native people go. We are
confident of the ability to come up with the required, plus many more as time
goes.
5506 MR. FARMER: Paulette as well would like to comment.
5507 MS TREMBLAY: Yes. As the Director of Education for the Assembly of First
Nations, we are very actively involved in colleges and universities. We network
and partner with them. Any support that we can provide to this initiative will
be there politically and also from an education substantive point of view and
public education will be there to assist and provide access to our resources and
to provide support, resources by people, but in any other way that we can to
encourage volunteers.
5508 I know that we work -- I work on many boards nationally in terms of
education, in terms of providing support and soliciting support. We are there to
assist in any way we can and we want you to know that the Assembly of First
Nations is fully behind this and whatever we can do to help we will at this
community and nationally.
5509 MR. FARMER: And finally, Claudette has some words.
5510 MS COMMANDA: I agree with what my colleagues just previously said. Yes,
Ottawa, this area here, the local area and beyond just close to the local area
are a number of First Nations communities, so the grassroot communities in the
local area are just abundant with cultural wealth and traditional knowledge of
aboriginal peoples from the young to the old.
5511 For example, we all have something to offer. We have our cultural,
historical, political, legal, social experiences and skills, our professional
and academic attainment, even the personal experience of our elders. Our elders'
passages in life are immensely filled with precious stories and guidance that
need to be shared.
5512 Because I represent the First Nations Confederacy of Cultural Education
Centres, I am responsible for 87 cultural centres nationwide who in turn
represent 300 First Nations communities. These people at the community level are
much involved with their cultural and educational initiatives pursuant to their
specific First Nation background.
5513 These people have so much to offer and they are willing to offer that.
They have so much information to share and they provide me with that
information. Therefore, I will take that information and through our services of
the First Nations Confederacy of Cultural Centres we can meet the cultural
needs, those historical needs and volunteer our services in that capacity so it
won't only be a local service, but it's also like a national service coming
together. It's a national group of volunteers that we will bring together that
we will help AVR.
5514 Thank you.
5515 MR. FARMER: I would like to go back to Cliff for a comment.
5516 MR. SUMMERS: Just one final comment. I wanted to I guess both inform the
Commission that on this coming weekend the Odawa Friendship Centre is going to
be hosting its 25th annual pow-wow. The event is going to be taking place at the
Ottawa-Nepean tent and trailer park for this event.
5517 We have managed to coordinate upwards of between 75 and a hundred
volunteers that we need to bring together and we have brought together for the
sake of organizing this event.
5518 As I say, this event is 25 years old now. It's our 25th anniversary. It
helps to bring together aboriginal people across North America in fact. I guess,
finally, I would certainly want to make it known that everybody on the
Commission is certainly welcome. You can try out one of our Indian tacos and
some of the food and participate in some of the dances.
5519 We are very involved in the community in helping to create volunteer
efforts and have found a lot of success with being able to do so.
5520 COMMISSIONER DEMERS: Thank you. Now to existing credit facilities, two
questions. Your application states that AVR intends to wholly finance the costs
associated with startup, launch and operation of the Ottawa/Hull service through
its existing available credit facilities and subsequent ongoing network
operations.
5521 Could you please provide details of these credit facilities and terms
and so on?
5522 MR. FARMER: Yes, of course. I would like to direct that to Mark
MacLeod.
5523 MR. MacLEOD: As far as the financial foundation of the service in Ottawa
goes, our process would be the same as what we have set up in our other
applications. That is, that we have come to the Commission with a certain level
of secured funding, that it is not our intention to use that funding, it is our
intention, in fact, if awarded a licence, to use the opportunity prior to a
launch to fund raise far beyond the actual amount of money that is needed to put
the service up in the air.
5524 But we obviously want to provide the Commission with some security that
in the worst-case scenario we would be able to get the service on-air, perhaps
not at the level that we would like, but we would be able to hit the air.
5525 So with Calgary it is basically the same situation. The two
existing -- they are not both credit facilities, but the two existing
sources of funding which we hold up to the Commission are the benefits coming
from Newcap for the Moncton service to AVR, which is just over a quarter of a
million dollars, and we have a reserve fund of $750,000 which we put together at
the time of the Toronto hearing for security for Toronto and, you know, other
purposes if we need it.
5526 So it is not necessarily out intention to use -- that is a total of
about $1 million. It was not our intention necessarily to use that money,
in fact we would love to keep that for rainy days, worst-case scenarios, but
those are our financial resources that we refer to when we are talking about
security for the Ottawa service.
5527 But our intention would be, once you license us in Ottawa, to go to the
national agencies here, companies in the Ottawa area, and fund raise for the
relatively small amount of money that it will take to technically put the Ottawa
service up.
5528 Clearly if we are going to get into the realm of hiring staff and
running a studio, the numbers are greater, but our initial commitment to the
Commission is for a repeater with a small amount of local programming and that
is the security of funding we are talking about.
5529 COMMISSIONER DEMERS: Thank you.
5530 We just heard the Newcap application and in that application there is
some costs for your application in Ottawa.
5531 The question is: If Newcap's application is not approved, will you be
able to get the Ottawa transmitter up and running?
5532 MR. FARMER: Yes. We feel very confident. With the amount of support that
we have gathered over the last two years and our efforts to build a national
radio system for aboriginal people in this country we feel very confident that
we will be able to reach the amount of money that we need to get this service on
the air.
5533 COMMISSIONER DEMERS: Thank you.
5534 Now on the business plan. This will concern some advertising. You
probably touched on it during your oral presentation, but just to make sure it
is clear.
5535 In your Toronto application you estimated that roughly one-third of
AVR's advertising revenue would come from government advertising campaigns, the
same amount from large corporations, and one-third from aboriginal and other
retail businesses.
5536 How was your estimate that your Ottawa station would generate $75,000 in
network revenue arrived at?
5537 MR. FARMER: I will direct that to Mark.
5538 MR. MacLEOD: The selection of $75,000 is really representative of the
minimum amount of advertising that we would need to generate out of a presence
in Ottawa in order to make that Ottawa service self-sufficient within the
network.
5539 So that number doesn't represent our estimate of how much money we think
adding Ottawa to that national network would actually bring to the network.
5540 Our experts in national advertising say that number is anywhere up to
half a million dollars that having service in the Nation's Capital could bring
to the whole AVR enterprise up to that kind of level. The $75,000 simply
represents the amount of advertising revenue that has to be generated in
addition to monies that are needed to cover other operations to ensure that the
Ottawa service is properly funded.
5541 So our intention is not to seek local advertising in Ottawa. That money
that we are talking about is simply a portion of our total national advertising
revenue that is reflective of the difference between having a service in Ottawa
or not.
5542 Because clearly there will be a lot of interest by advertisers if we say
we can deliver the Ottawa market as opposed to not being able to deliver it, not
just because it is a large market, but because it is an influential market. You
know, it's where movers and shakers, not just politically but also economically,
move. So there is an interest in that market as far as advertising revenue
goes.
5543 I hope I have answered the question.
5544 COMMISSIONER DEMERS: Yes, thank you.
5545 On solicitation of funds, you estimate that by year four your station
will generate $25,000 per year from fund raising. Will this fund raising
activity involve on-air solicitation of funds?
5546 MR. FARMER: Yes.
5547 COMMISSIONER DEMERS: Will AVRN run the same ads across its entire
network?
5548 MR. FARMER: Yes.
5549 COMMISSIONER DEMERS: So should I take from your answer that this would
be in fact wherever your network would be a national fundraising campaign?
5550 MR. FARMER: Yes. And we would solicit as much national advertising as we
could possibly, and certainly Ottawa will help with our national effort.
5551 MR. MacLEOD: Perhaps I could just offer a clarifying comment in that
regard.
5552 The amount of money shown as revenue for, in a sense, what would be
over-the-air fundraising is representative of what we think -- or during a
time of our fundraising campaign we could expect to bring in from the Ottawa
market as a minimum.
5553 So while we may be running something that is an 800 number where anybody
can call in and make a donation from anywhere across Canada, obviously we know
where those calls come from and it would be our expectation that that is a
reasonable figure for the amount of support we could get through individual and
small business-type donations from the Ottawa market.
5554 Although we wouldn't be running a specific campaign in Ottawa, it would
be part of a national campaign. But we would expect to get larger donations from
the centres where we have our own stations rather than from rural areas where
people are carrying only part of our programming.
5555 COMMISSIONER DEMERS: Thank you.
5556 I think it is going well, even if we cannot see each other.
--- Laughter / Rires
5557 COMMISSIONER DEMERS: It's okay, Mr. Farmer, I think I did put a few
questions to the same gentleman in Vancouver I believe.
5558 Another matter, and it concerns AVR's advertising solicitation in the
area.
5559 In your application you state that:
"AVR has no plans to solicit local advertising for Ottawa-Hull market..."
(As read)
5560 And that you anticipate that the solicitation -- that is a quote
from your application --
"... that the solicitation of local advertising may become a significant
attractive source of potential revenue at the point in development where local
original programming exceeds 21 hours per week." (As read)
5561 How did you arrive at the 21 hours per week threshold?
5562 MR. FARMER: Well, I will pass that over to Mark. I would love to
follow-up with that answer, but I will let him have that one.
5563 MR. MacLEOD: I don't know if this is one I can have a snappy answer
for.
5564 I think there are probably two originations of that number.
5565 One would be that that seemed to us to be a reasonable maximum that any
of our local services would have as part of the national network. In other
words, once you get above about seven hour -- or what is it, three hours a
day, the local service would start to be cutting back on the ability of the
national programs to be able to carry on open-line talk shows, and that type of
thing.
5566 So we looked at 21 as being kind of the minimum where the station really
has a serious commitment to carrying a volume of local programming. And at that
point it would make sense to run ads or to seek ads in Ottawa that are just
aired in that programming.
5567 I think that number probably relates to a policy or something that the
Commission has about, you know, if you are going to go for local ads you have to
have a certain number of hours of local programming anyway. I'm not sure if that
meets that minimum, but I think there is a policy around that that we had in
mind when we chose that number.
5568 We have also, I think, thrown around -- I think at one of the
hearings, it was either Calgary or Vancouver, we were asked about what we saw
the maximum or the ideal amount of local programming would be, and we were
talking about probably a maximum of about a third.
5569 After about a third it gets difficult to have a national network when
you are not carrying a lot of -- you know, when you get below two-thirds
national programming.
5570 But, you know, our position on local advertising is clear: We are going
to solicit advertisements for the network in Ottawa, it is just they will not be
local ads only heard in Ottawa, they will be heard across the country.
5571 COMMISSIONER DEMERS: Thank you.
5572 Maybe I could have a suggestion to question here: Would you accept a
condition of license allowing the solicitation of advertising in the Ottawa/Hull
market only once AVR has achieved 21 hours of local original
programming?
5573 MR. MacLEOD: That is certainly a question we didn't prepare for.
5574 I would think that we would probably want to have a little bit of time
to consider that if we don't have to give you an answer today. I'm not sure how
that might -- making a commitment like that verbally here would affect our
long-term business plan.
5575 But clearly our intention is not to look for local advertising until we
get up to that level. So whether that is the number that we would want to be
held to, maybe we would want to think about that a little more. If you could
give us until the end of the hearing at least to respond to that, that would be
greatly appreciated.
5576 MR. FARMER: The issue that comes strongest to mind, of course, is
our -- what I believe is an innovation in terms of what kind of programming
we would like to offer, in terms of the bilingualness of the programming and
hope for you to realize that the actual cost of producing that kind of
programming.
5577 So we would love to lower that limit, because the efforts that we are
going to be putting into French-language programming and those efforts are
really cost prohibitive for us. So the lesser -- the lenience that we could
find in a local advertising market to generate some dollars in order to produce
the kind of programming that we would like would be great.
5578 But, like Mark says, we would like to think more about that and get back
to you.
5579 COMMISSIONER DEMERS: So you know you have a few more turns at the
microphone so maybe at some point you could come back with an answer to that
question.
5580 Thank you.
5581 I will ask just a general question here: Where are you at as far as the
use of a frequency?
5582 MR. FARMER: Well, we feel confident about our current application for
97.5.
5583 You mean in terms of the negotiations with the corporation or are you
referring simply just to the signal itself?
5584 COMMISSIONER DEMERS: Where do you stand now as far as the possible use
of that frequency?
5585 THE CHAIRPERSON: Mr. Farmer, you meant 95.7.
5586 MR. FARMER: I'm sorry, 95.7.
5587 THE CHAIRPERSON: Just for the record. There is enough confusion about
frequencies. Thank you.
5588 COMMISSIONER DEMERS: Yes, about that frequency.
5589 MR. FARMER: Maybe I will send that up to John first before I answer.
5590 MR. MATTHEWS: Thank you, Gary.
5591 We have proposed the use of 95.7 from the Camp Fortune site. We had
originally proposed an effective power of 8,000 watts. We have since reduced
that to 6,000 watts in order to try to accommodate the CBC.
5592 The CBC has stations that originate here in Ottawa that cover pretty
much nearly all the way to Cornwall. The CBC also has repeaters for their
services in Cornwall.
5593 The proposal we have for 95.7 is predicated on a small area of
interference to one of those CBC repeaters in Cornwall. However, the area of
this interference, the total population is in the area of 1,500. That entire
population is served actually by a stronger signal from Ottawa.
5594 The CBC is still concerned about disruption of their network service in
that region north of Cornwall, but we are convinced that there will be no
disruption, and we are prepared to commit to remedy any interference that does
take place.
5595 We have been puzzled as to why the CBC would object so strongly, but we
had a theory. I am a Radio One listener, and we know that Radio One listeners
are fiercely loyal to the CBC service. We are thinking that there may be
listeners in that area that have actually removed the dial from their radio;
they only listen to one station.
5596 If that is the case, we are prepared to provide them with new radios. In
fact, they will be able to tune the service if they will just switch over to the
Ottawa frequency.
5597 COMMISSIONER DEMERS: Thank you.
5598 I have just one last question, Madam Chair.
5599 I would ask Mr. Farmer if he has considered an AM frequency.
5600 MR. FARMER: The cost is just too prohibitive for us. We are trying to be
environmentally conscious. The amount of electricity that those units generate
is really beyond our ability to bring the service to you by the sun.
5601 AM is prohibitive for us, although we would have taken the 740 market in
Toronto. But we are not very interested in the AM.
5602 With the amount of FM signals available in this market, we feel
confident that an FM signal is the one we would like to work with.
5603 COMMISSIONER DEMERS: Thank you, Madam Commanda, Mr. Farmer, ladies and
gentlemen.
5604 Thank you, Madam Chair.
5605 THE CHAIRPERSON: Thank you, Monsieur Demers.
5606 Monsieur Cardozo.
5607 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you, Madam Chair, just a couple of
questions.
5608 On Toronto first, I would just point out that the letter that you sent
in in terms of the extension for Toronto is something that the Commission as a
whole will deal with. So it really is not up for a decision by this Panel.
5609 In terms of understanding how Ottawa fits into the scheme, I wonder if
you could clarify a couple of things.
5610 At present your view is that 106.5 does not cover the whole city of
Toronto. Is that right?
5611 MR. FARMER: Yes, that is right.
5612 COMMISSIONER CARDOZO: And that you are anticipating that if you are able
to have a decision with Bayshore Broadcasting of Owen Sound, you would then be
able to expand out to the boundaries of Toronto.
5613 MR. FARMER: Yes, that is correct.
5614 COMMISSIONER CARDOZO: Do you anticipate being able to conclude such an
agreement?
5615 MR. FARMER: Well, it is difficult, but we feel strongly about it. We
have given them three options, and we feel very strongly that one of those
options will work.
5616 We are very interested, of course, in the call that you have in terms of
the second adjacent situation, which would really open up the opportunities for
us in Toronto beyond the 106.5 option. We have a few options before us, and a
lot of it depends on how the details come about on the second adjacent.
5617 Maybe John could speak more about the situation.
5618 THE CHAIRPERSON: It may not be the wisest thing to discuss and argue the
Toronto case in this context, seeing that the other parties are not party to
this.
5619 We have your letter and the general concept. But with respect to the
negotiations, it may not be the wisest thing to enter into that here.
5620 COMMISSIONER CARDOZO: The question I am thinking of is the train that
has been going across the country. You started with Toronto, and then you have
applied for two or three others.
5621 I understand that may not have been your timetable. Your timetable was
to get Toronto started. But since we had calls, you have gone for those.
5622 If Ottawa is a rebroad to some extent of your master station in Toronto
and if it has taken that long to get Toronto off the ground, then the train is
sort of -- the question we have to think about is: Is this the time to look
at AVR in Ottawa?
5623 Maybe I can put it that way to you. Should we be looking at AVR for
Ottawa now, or should we be waiting until you have Toronto off the ground?
5624 MR. FARMER: I feel strongly that we should be looking at Ottawa now,
especially since we have had to rethink our business plan. If for whatever
reason we cannot get the signal that we require in Toronto, though we feel
strongly that we will through our negotiation, it makes the Ottawa opportunity
here even more important to us because of trying to expand the service to create
a national market for our advertising to sustain the programming.
5625 If we can't carry at least four major urban centres across the country,
then we really don't have a national market to sell our advertisers.
5626 If we don't have all of the market in Toronto, it really weakens our
position even more. So Ottawa becomes really critical to our success as a
national aboriginal radio service.
5627 COMMISSIONER CARDOZO: As I heard your presentation today -- and
perhaps it is not as much in the letter -- as you are moving to a
four-station concept, are you moving away from the idea of fundraising and more
towards advertising?
5628 What does that mean to fundraising from foundations and governments? Is
that still on your list?
5629 MR. FARMER: Yes, more so than ever.
5630 COMMISSIONER CARDOZO: So you are not moving away from fundraising. Did I
misunderstand that?
5631 MR. FARMER: Not at all. I don't know best how to say this without
getting in trouble.
5632 We expected some other things to happen for us, and of course they are
not happening. So we are having to find alternative means of sustaining
ourselves.
5633 COMMISSIONER CARDOZO: If you are referring to Newcap, I think that has
always been clear in our discussions that that should not be the basis of your
expansion.
5634 MR. FARMER: Of course not.
5635 COMMISSIONER CARDOZO: Have you talked to other broadcasters?
5636 MR. FARMER: Yes. Maybe Mark and John have some comments on that.
5637 COMMISSIONER CARDOZO: And if you could also tell us if you talked to
other foundations. I seem to remember you talked about the Trillium Foundation
and have you talked to any federal or government departments?
5638 MR. MacLEOD: Yes, I can touch on that. I will go back to your question
about the moving away from or towards.
5639 Our intention with fundraising is only more intensity. We are not
backing away from plans for fundraising, but the mix of revenue sources is
changing because we are looking at all of the advice we have gotten, both about
the way radio is expanding and everything only leads us to believe that
advertising of the two is the more stable one and the one with the greatest
potential of increase.
5640 Our business plan has, as much as possible, moved that advertising
becomes a bigger part of the mix. It is not that we see that we are planning on
reducing our activities in the fundraising area. It is just that fundraising is
always a little dicey. There is a lottery aspect to it. You never know how
successful you are going to be.
5641 Advertising is a little more predictable because there are agencies that
are going to spend a certain amount of money. They are just going to choose who
they give it to, that type of thing.
5642 We are moving towards something I think is the idea, towards more
advertising in the mix rather than moving away from fundraising. That should
have been the way it was characterized.
5643 I can try to answer your second question if you could phrase it for me
again.
5644 COMMISSIONER CARDOZO: Certainly. Have you talked to government
departments? As I recall it, you mentioned the Trillium Foundation last
time.
5645 MR. MacLEOD: Yes, we have met with Heritage Canada and Indian and
Northern Affairs and spoken to the Trillium Foundation. In some ways with all of
these people, we are in a bit of a holding pattern, and to some degree it is of
our own creation.
5646 We want to be able to tell these people exactly what service it is they
are supporting. And as we keep up our contacts to them, we basically have
reported to them, as we have reported to you, that we are in the process of
trying to nail down exactly what we will be able to accomplish in Toronto with
the frequency.
5647 We believe we have a number of options that can give us the kind of
minimum coverage in Toronto that we can go to anybody with a straight face and
say your message is going to be heard in Toronto, or you are supporting youth
programming in Toronto.
5648 You can't really do that if you know that you are not actually
delivering Mississauga; you are not in Richmond Hill at all. Those people are
going to expect that when you say Toronto, it is the whole metropolitan
area.
5649 We have been very clear with people that we are on hold as far as the
money needed to launch the service, because we have to ascertain exactly what
that service is first.
5650 As Gary mentioned earlier, although it has cost us to be able to put
these other applications in -- and like you said, it wasn't our timeline to
apply -- the network concept has shown itself as perhaps in some ways our
saviour if we are going to have difficulty getting Toronto up to a level that is
comparable to other stations or the minimum; that we will be attractive because
we are available in major urban centres even if we don't have the Toronto
coverage we would like.
5651 COMMISSIONER CARDOZO: With regards to government funding, I realize that
governments wouldn't give you an okay at this point. But are you at least
telling us you are fairly confident that there are government sources, whether
or not long term. I assume you are looking at advertising being long term. At
least for launching purposes you will have access to government funding?
5652 MR. MacLEOD: The activities that bring us here sitting in front of you
today are partially funded by government money. So we are continuing in a
flow.
5653 Our pitch is to these government departments. We are not thinking of
them as the foundation of our funding, but our pitch to them is on a fairly
large scale, up into the hundreds of thousands and into the millions. We have to
nail down this Toronto situation first before we can include those.
5654 Our fundraising at this point has been basically fundraising to keep our
development operation going as we wait for Toronto to conclude.
5655 As we said in our presentation, it is the engineers and the lawyers and
the negotiating parties that need to work that out. As soon as they can do that,
and it is all clear, then it will be full steam ahead.
5656 COMMISSIONER CARDOZO: Just one question on the Ottawa application.
5657 In terms of local reflection, I see there are two things in this area:
one is the local Ottawa community, which the Odawa Native Friendship Centre will
be most concerned with; and the other is the national issues, Parliament Hill,
the national aboriginal organizations.
5658 Do you anticipate one person doing both things? Do you see those two
objectives that you would want to feed into your network?
5659 MR. FARMER: Yes, of course. We are counting on both of those. As I said,
we are counting on a unique concept of programming in terms of bilingualism,
using the Ottawa service as a classic bilingual and our total French effort,
because we see Ottawa as the gateway to the east and of course the French
language.
5660 We are really trying to develop that aspect with this licence in terms
of our French language programming which we hope to send right across the
country. This will be the base of that development.
5661 COMMISSIONER CARDOZO: Okay. Thanks for those answers.
5662 Thank you, Madam Chair.
5663 THE CHAIRPERSON: Thank you.
5664 Madam Noël.
5665 COMMISSIONER NOËL: No.
5666 THE CHAIRPERSON: Counsel.
5667 MS HAYKAL-SATER: Thank you, Madam Chair.
5668 Mr. Farmer, I have a couple of questions for you and your team. On page
5 of your presentation, you inform us that there are additions to the Board of
Directors. If you turn to page 5. You mention new Board members will include,
and you name them.
5669 I was wondering is this composition --is the composition of this
Board different than the ones submitted in the application.
5670 MR. FARMER: Is the composition of this Board different from the
application?
5671 MS HAYKAL-SATER: Yes.
5672 MR. FARMER: And the application is myself, Sherman, Jennifer
Podemski(ph), Deborah Richardson, Thomson Hiway(ph). We have lost Thomson Hiway
to France and Elinis Subumsawin(ph) has retired from our Board and trying to
settle back, so we have replaced Elinis and Thomson both two new Board
members.
5673 MS HAYKAL-SATER: Could you then please provide us with revised changes
of this, if possible?
5674 MR. FARMER: For sure.
5675 MS HAYKAL-SATER: Okay. Thank you. Just a clarification. It's not a
question, but just further to the questioning by Commissioner Demers
earlier.
5676 When he questioned you about the extension of the implementation of the
Toronto station and in the same line of questioning he mentioned the
implementation of the Calgary. Now, by virtue of this coming to the CRTC for an
extension of the implementation of Toronto, would I assume that you will be
coming to us for an extension of the implementation of the Calgary station?
5677 MR. FARMER: No.
5678 MS HAYKAL-SATER: No. Now, my last question would be you are well aware
of the report by Industry Canada dated May 16, 2001. By virtue of this report
Industry is informing us and yourself that under existing Industry Canada rules,
your application is technically unacceptable.
5679 This is your chance to make a case why the objections by CBC, why they
should be rejected.
5680 MR. FARMER: I will hand that over to John for our first take.
5681 MR. MATTHEW: Thank you.
5682 The CBC objections we take them very seriously. We don't take them
lightly at all. If we disrupt the CBC's Radio One services in the area north of
Cornwall, then we are not doing our job.
5683 We have made a commitment to remedy any interference that does take
place and we are confident that because the CBC provides duplicate coverage, the
exact same programming on two different frequencies that any interference that
does take place in that area by the listener simply tuning the Ottawa frequency,
which is interference-free and actually a stronger signal level than is provided
by the Cornwall repeater.
5684 We also propose to test this service in the field using at first the
parameters which the CBC does agree to. The parameters that they agree would
cause no interference whatsoever.
5685 We are prepared to demonstrate that testing by raising the effective
tower of the service that there will be no disruption to service. So we see this
as primarily a market issue and not a technical issue.
5686 We believe that the CRTC should be showing an interest because you have
been asked by a licensee to protect the coverage of a repeater station in an
area where the originating station actually provides a stronger signal. We
believe that if you do so, you are doing something that is not in the best of
interests of spectrum efficiency.
5687 In fact, it would be better to ensure that a compromise is made. We have
already compromised the proposed parameters in order to accommodate the CBC. We
think that the most efficient way of using the frequency in Ottawa is based on a
compromise of this type. I would like to add that the point of interference is
so minute --
5688 MS HAYKAL-SATER: Nonetheless there is an interference.
5689 MR. FARMER: I'm sorry?
5690 MS HAYKAL-SATER: Nonetheless there is an interference.
5691 MR. FARMER: Well, no, there isn't. They are not sure of that until there
is actual testing.
5692 MR. MATTHEW: We acknowledge that there is a potential for interference.
We take that very seriously. Nonetheless, in that area of interference which
encloses something in the order of 1,500 people, any CBC listener in that area
can listen to either the Ottawa or the Cornwall service.
5693 In fact, we would expect them to be listening to the Ottawa service just
based on the predicted signal strengths in that area. We would certainly not
ever propose to interfere with the CBC's Radio One service in an area where only
one frequency was available, but in this area any of us can have the choice of
both frequencies.
5694 Therefore, we feel in the interests of spectrum efficiency, if we can
put our service in Ottawa in the manner we described without disrupting the
CBC's ability to deliver an interference-free signal in that area on one
frequency on the other, that's the most efficient way to approach this
problem.
5695 MS HAYKAL-SATER: Now, Mr. Matthew, what would you say to the solution
proposed? That would be a directional antenna.
5696 MR. MATTHEW: That's certainly of interest, but where we are proposing to
locate our service on the Camp Fortune tower, we would be sharing antenna
facilities with stations that are already licensed as on the directional. That
really is what we are saying is poses the problem.
5697 If we are sharing the same antenna, it's difficult for us to give the
CBC the protection they need without asking the stations that we are sharing
with to also modify their parameters to be slightly directional as well.
5698 MS HAYKAL-SATER: Now, my last question would be who should make the case
that there is no interference? Would it be to the CBC or to you?
5699 MR. MacLEOD: I believe the onus is on us as the incoming station here to
prove to the CBC that there is no disruption to the service and we take that
obligation. We are willing to take that on.
5700 MS HAYKAL-SATER: Thank you, Madam Chair.
5701 THE CHAIRPERSON: Thank you, counsel.
5702 Mr. Matthew, are you saying that Cornwall is a repeater of Montreal?
5703 MR. MATTHEW: It is licensed as a repeater of Montreal -- sorry of
the Ottawa service. The programming is identical.
5704 THE CHAIRPERSON: And you are saying that the interference would be
caused to that area by the proposal here, but that everybody in Cornwall can get
the Ottawa signal anyway. You would be interfering with the repeater coverage
from Montreal.
5705 MR. MATTHEW: No, the repeater coverage from Cornwall would be interfered
with.
5706 THE CHAIRPERSON: Yes, but Cornwall repeats the Montreal signal.
5707 MR. MATTHEW: No. It repeats the Ottawa signal.
5708 THE CHAIRPERSON: The Ottawa signal. It wouldn't matter. It's identical I
guess.
5709 MR. MATTHEW: Well, the same morning program essentially.
5710 THE CHAIRPERSON: So your view is that the Cornwall signal would be
available to anyone, simply not in the same position on the dial.
5711 MR. MATTHEW: The programming would be available on a different position
on the dial and, in fact, a stronger signal is available from the Ottawa
frequency than from the Cornwall frequency in the area where we would cover.
5712 THE CHAIRPERSON: In the area of interference or all over in
Cornwall?
5713 MR. MATTHEW: No, just in the area of potential interference.
5714 THE CHAIRPERSON: Of interference.
5715 MR. MATTHEW: We have ensured that we don't interfere anywhere where the
Cornwall signal is actually stronger.
5716 THE CHAIRPERSON: Yes. At the moment CBC is not acknowledging that that
is a solution.
5717 MR. MATTHEW: No. What they would prefer is that we simply don't
interfere with their Cornwall repeater whatsoever.
5718 THE CHAIRPERSON: So you are drawing a difference between interference
with the signal and interference with service.
5719 MR. MATTHEW: Yes.
5720 THE CHAIRPERSON: Correct. Thank you.
5721 Now, Mr. Farmer, you have the last word. You have the usual three
minutes to answer the questions you didn't ask.
5722 MR. LYBERTH: The AVR as a national organization for providing, we would
like to be able to look at this as uniting all peoples together. As you are well
aware, in Canada we are a highly divided people in terms of government
structures and the way they look at us and the way we located.
5723 Being one nation, it's a large country, as you are well aware. The need
for us to be more working together has never been greater than it is today.
5724 Me as an Eskimo I am not part of the red nation in accordance with the
Government of Canada, although I am as red as the setting of the sun, just like
the Blackfoot man is or a Navajo. Because of the structures the way they are, I
am far away from the far north as an Inuk. I am not part of the First Nation. In
fact, we say in government documents that the First Nations and Inuit when we
are all together.
5725 We feel that the AVRs will really be a united force for all of us and it
is really needed. We are asking for your understanding and support. In fact, you
already are supporting the concept of the native people being more together.
5726 In this particular station, AVR really would work for all of us for the
first time again in a long time.
5727 MR. FARMER: Marilyn.
5728 MS BUFFALO: I am again very apologetic for my bad cold, but I wish to
say that as a national leader, one who has been involved in Ottawa for the last
eight years, and plus -- and as an Albertan, one cannot overemphasize the
importance of having policy information transcend into the communities,
particularly those up in the northern areas in the west.
5729 What happens and what changes each day every hour as we speak on
Parliament Hill that affect our lives and the information that needs to be sent
to my mother as she is sitting and making and beading her moccasins in Alberta
is very, very important indeed. As government is making new proposals and making
very major amendments, I think it is even more important when you look at the
international agenda.
5730 I have just recently returned -- and I am grateful for the kindness
of both Excellencies in inviting me on a trip to Latin America and visited
Argentina and Chile, where I had the opportunity to visit a village 13,000 feet
up the mountain by car. One of the first questions that was asked of me by the
Chief that was hosting us is: Did I know George Manuel.
5731 He had not known that George Manuel had passed away over 10 years
ago, and yet he had the opportunity to meet one of our former national leaders
when he visited northern British Columbia in 1975. We were both at the same
meeting only we didn't know and we connected in Argentina.
5732 This is the importance of communication. We migrated north and south, we
migrate east and west, but our voices are not one. It is only through radio that
no matter how poor you are, no matter where you live, you always have a radio.
Even if you are a trapper on a trap line in the Wood Buffalo National Park you
know what your national Chief is doing and you know what Minister Nault is
proposing.
5733 So it is very exciting. Again, I totally support Mr. Farmer and his
initiatives and I am glad that we were able to assemble the very professional
team that we have had for Ottawa and that is what is needed.
5734 Thank you.
5735 MR. FARMER: Cliff Summers.
5736 MR. SUMMERS: Just in terms of some closing comments that I might add, I
really again want to echo the words of all my colleagues here this afternoon or
this evening, particularly to our uncle when he said that AVR will give us an
opportunity to unite our people across this land despite the differences
politically that we have that has more often than not divided us and caused us
to be interested in our own kind of causes, and so on.
5737 But I think as important as that is, equally important is the
opportunity to share our culture, our stories, our languages to the people who
are not aware of our true history among the rest of Canadians across this
land.
5738 I am very excited to see the efforts launched by Gary. Obviously I am
very pleased to be here representing the centre in Ottawa that helps to try to
consider the interests of the aboriginal community in this area so that we can,
again, support the efforts for a national radio network for aboriginal
people.
5739 So I would be disheartened if we would have to accept a smaller
frequency or, you know, compromise any of the efforts to somehow diminish our
hopes to take the next steps in helping to make sure that this Aboriginal Voices
Radio Network becomes a reality.
5740 That decision rests with the Commission and I certainly would urge that
you consider that this is more than a radio station and there is more than the
concern about making it economically viable. It is an issue about uniting our
people again. So there is an opportunity for that to happen with your
support.
5741 We have seen that with the granting of the APTN, their network for
television, but this will help to further augment that effort by our community
to bring our own people together, but as well as being able to share that
message with the rest of Canadians.
5742 So thank you for this opportunity.
5743 MR. FARMER: Claudette.
5744 MS COMMANDA: Honourable Commissioners, the words that I am going to
speak to you right now in closing are words that come from my heart and my
spirit and I bring them to you as a First Nations woman, as a mother and a
grandmother.
5745 AVR -- and I believe wholeheartedly that this radio station will be
the voice that will reach out to the four directions. The four directions are
very sacred to us in our traditional teachings: the north, the east, the west
and the south.
5746 When you put those four alphabets together it spells "news". This will
be the vehicle that will bring the local, the national and the international
news to all peoples of the world.
5747 As my colleague, Cliff, said: It will help to clear up the
misconceptions that the public at large has about First Nations people. It will
help to reconnect First Nations people to their communities. As a matter of
fact, it will even help to connect some of our people who have been disconnected
from their communities.
5748 As I mentioned earlier, AVR is about a lifeline process. It is a process
of people-to-people, nation-to-nation, aboriginal peoples-to-aboriginal peoples,
aboriginal peoples-to-non-aboriginal peoples, aboriginal
nations-to-non-aboriginal nations.
5749 That is very important, because the Royal Commission on Aboriginal
Peoples spoke about a definite need to heal and to reconcile the differences and
to build a better Canada for all of us. I believe that AVR is the instrumental
vehicle that can provide that mechanism of healing and reconciliation for all
of us.
5750 I honestly believe that by seeing and understanding the importance of
why AVR is needed in this community, and by your approval to grant AVR with a
license to operate, CRTC is assisting in the government's response to RCAP, the
gathering strength declaration. You will assist in building stronger
communities, peoples and economies.
5751 In addition, you are fulfilling the primary objective of the Speech from
the Throne whereby the Governor General announced that the Prime Minister of
Canada is committed towards improving the social conditions of aboriginal
peoples, and AVR is the golden opportunity to improve the social situation of
the aboriginal peoples.
5752 Your efforts, combined with the efforts of Mr. Gary Farmer and his
committed team of AVR, our efforts and your goods works and efforts and time
will help to make Canada a more culturally and economically richer, prouder and
stronger country. I am proud of my country and let us work together to keep that
pride.
5753 In closing, Honourable Commissioners, by providing AVR with its license
to operate you will help to continue the voice of the generations.
5754 Thank you. Merci beaucoup.
--- Native language spoken / Langue autochtone parlée
5755 MS COMMANDA: I have spoken.
5756 MR. FARMER: Paulette?
5757 MS TREMBLAY: Thank you. I think it is time to build relationships from
aboriginal perspectives and from aboriginal peoples. I think there is an
incredible interest in aboriginal peoples by non-aboriginals across this
country.
5758 There is this great thirst for knowledge about First Nations, Métis,
Inuit peoples in Canada. We have a website. The number of hits daily are
tremendous. The number of phone calls I get every day on my telephone are
phenomenal, the number of e-mails.
5759 Whenever I sit on an airplane -- and I am on an airplane a lot,
across the country and internationally -- people speak to me, and they have
no understanding. They are very uninformed about our issues, about who we are,
and always surprised about "Oh, how fair you are, a Mohawk from Six Nations".
Yes, we are pretty light -- some of us. Gary is from my Six Nations
Reserve. But some of us are. So people are surprised.
5760 But people also lack information and they don't know where to get
information.
5761 So if we have this kind of service available that allows us to share our
perspectives and the voices of aboriginal peoples, it provides a service larger
than just a lifeline or a connection to our communities across the country. It
is an opportunity to build bridges of understanding for Canadians. It is an
opportunity to satiate this thirst for information about aboriginal peoples
across Canada.
5762 We feel it is an opportune time for you to help us with this. We need to
work together. We need your support. We need your assistance.
5763 We will be there. Our organizations will be there. We know how important
this initiative is, and we are so impressed with the quality of the people who
are working on this in this organization.
5764 We encourage you support this initiative. We will be there if we are
needed. Thank you.
5765 MR. FARMER: Patrick?
5766 MR. AUGUSTINE: The Congress of Aboriginal Peoples is very supportive of
this application. It is very exciting to be participating at the ground level of
developing something of this nature.
5767 We are not talking about Indian radio, Métis radio or Inuit radio. What
we are talking about is aboriginal radio, and aboriginal encompasses all of
these people and all of our interests.
5768 I really enjoy working with all the aboriginal people in Canada to move
this initiative forward.
5769 The Congress of Aboriginal People is very interested in developing
programming to reach out to aboriginal peoples in Canada at a national level, to
inform aboriginal people of what the Congress is doing at a national level.
5770 It is very important that information is disseminated at a national
level. I find people tend to fill in the blanks when they don't receive
information, and a lot of time they fill in those blanks with misinformation. A
lot of times a lot of friction or whatever could be avoided by getting the
information out to our people.
5771 Thank you.
5772 MR. FARMER: I want to thank you all for staying late tonight and being
with us. I appreciate your commitment to the CRTC and the process. Thank you
very much.
5773 I guess we will see you tomorrow.
5774 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Farmer, and brothers and
sisters.
5775 We will adjourn now until 9 o'clock tomorrow morning.
5776 Nous serons de retour à neuf heures demain matin, at which time we will
hear the last application by Douglas Kirk.
5777 Thank you and good evening.
--- Whereupon the hearing adjourned at 1855, to resume on Friday, May
25, 2001 at 0900 / L'audience est ajournée à 1855, pour reprendre le vendredi 25
mai 2001 à 0900 |