TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET:
CONSULTATIONS PUBLIQUES PORTANT SUR LES SERVICES DE RADIODIFFUSION DE
LANGUE FRANÇAISE ACCESSIBLES AUX FRANCOPHONES HORS QUÉBEC /
PUBLIC CONSULTATIONS ON FRENCH-LANGUAGE BROADCASTING SERVICES AVAILABLE
TO FRANCOPHONES OUTSIDE QUEBEC
HELD AT: |
TENUES À: |
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Delta Hotel |
Hôtel Delta |
1990 Barrington Street |
1990, rue Barrington |
Halifax, Nova Scotia |
Halifax (Nouvelle-Écosse) |
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October 12, 2000 |
le 12 octobre 2000 |
Transcripts
In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.
Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Consultations publiques portant sur les services de radiodiffusion de
langue française accessibles aux francophones hors Québec / Public consultations
on French-language broadcasting services available to Francophones outside
Quebec
BEFORE / DEVANT: |
Joan Pennefather |
Commissioner / Conseillère |
David Colville |
Commissioner / Conseiller |
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ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS: |
Réjean Myre |
Hearing Manager and Secretary / Gérant de l'audience et
secrétaire |
Lynda MacDonald |
CRTC Staff / Personnel du |
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CRTC |
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HELD AT: |
TENUES À: |
Delta Hotel |
Hôtel Delta |
1990 Barrington Street |
1990, rue Barrington |
Halifax, Nova Scotia |
Halifax (Nouvelle-Écosse) |
|
October 12, 2000 |
le 12 octobre 2000 |
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
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PAGE |
INTERVENTIONS PAR / INTERVENTIONS BY: |
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M. Gérald Boudreau et Mme Marie-Claude Rioux
Fédération des parents acadiens de la Nouvelle-Écosse |
4 |
M. Angus LeFort
Coopérative Radio Chéticamp Ltée (CKJM-FM) |
23 |
M. Yves Trudel
Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse |
30 |
M. Yvon Aucoin
Conseil culturel acadien de la Nouvelle-Écosse |
50 |
M. Réjean Aucoin |
58 |
M. James Crombie |
80 |
M. Dan McKeen
Eastlink Communications |
95 |
M. Yvon Samson
Centre Api Casse et Conseil scolaire acadien
provincial de la Nouvelle-Écosse |
125 |
M. Normand Godin
Université Sainte-Anne |
159 |
Halifax (Nouvelle-Écosse) / Halifax, Nova Scotia
--- La consultation débute le jeudi 12 octobre 2000
à 1300 / Upon commencing on Thursday, October 12,
2000 at 1300
1 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mesdames et messieurs, nous allons débuter cette
audience.
2 Bonjour mesdames et messieurs. Je vous souhaite la bienvenue à cette
consultation publique.
3 Mon nom est Joan Pennefather et je suis conseillère au CRTC. Vous
connaissez, j'en suis certaine, monsieur David Colville à ma gauche, conseiller
régional pour les Maritimes et vice-président du CRTC.
4 Nous vous remercions de vous joindre à nous pour discuter de
l'accessibilité des services de radiodiffusion de langue française, à vous,
francophones et francophiles qui habitez à l'extérieur du Québec.
5 Jusqu'au 17 octobre, mes collègues du Conseil et moi-même entendrons les
points de vue que les gens de Vancouver à Halifax nous présenterons sur cette
question.
6 Cette rencontre qui se tient dans un cadre plus informel que celui de
l'audience publique qui débutera le 18 octobre prochain à Hull, fait partie du
dossier public, comme d'ailleurs, tous les commentaires écrits que nous avons
reçus à ce jour.
7 Le but de ces consultations est de permettre au CRTC de recueillir toute
l'information pertinente qui l'aidera, d'une part, à faire un rapport à la
Gouverneur en Conseil sur la disponibilité et la qualité des services de
radiodiffusion en langue française dans les communautés où le français est la
langue de la minorité et, d'autre part, à préparer un projet de politique qui,
en tirant partie du nouvel environnement numérique et de la concurrence en
distribution, rendrait plus facilement disponible aux abonnés de câble des
services de télévision spécialisés dans la langue officielle de la minorité.
8 Vous connaissez les questions sur lesquelles vous êtes invités à vous
prononcer. À celles soulevées dans les avis publics qui donnent suite à la
politique proposée par le Conseil, et à la requête de la Gouverneur en Conseil,
le CRTC a ajouté la question suivante lorsqu'il a accordé une licence à Télé des
Arts, et la question est la suivante : Dans le contexte de la politique proposée
et dont nous discutons avec vous aujourd'hui, le Conseil devrait-il accorder un
statu de distribution prioritaire en mode numérique à la Télé des Arts, le
nouveau service national axé sur les arts et la culture?
9 Permettez-moi maintenant d'entrer en quelques détails pratiques.
10 Je vous présente à ma droite Réjean Myre, notre directeur de la
radio-télévision de langue française et vous avez rencontré madame Lynda
MacDonald de notre bureau de Halifax en entrant. N'hésitez pas à vous adresser à
eux si vous avez des questions concernant la marche à suivre ou toute autre
question.
11 Nous entendrons les participants en faisant l'appel de chacun dans l'ordre
assigné. Il se pourra que nous vous posions quelques questions après votre
exposé.
12 Comme j'ai souligné au début, les discussions seront transcrites et feront
partie du dossier public. Pour que nous puissions en faire des enregistrements
fidèles, je vous demanderais de bien vouloir appuyer sur le petit bouton gris,
en ce cas, à la base du microphone lorsque vous parlez.
13 Merci de votre attention. Nous sommes prêts à commencer et à vous écouter.
14 Juste un autre petit mot : si c'est possible, s'il y en a parmi vous qui
peuvent rester pendant tout l'après-midi, on va suivre l'ordre. On va faire en
sorte que tout le monde aura le temps de parler, de présenter leur exposé avec
quelques questions, mais s'il nous reste du temps, ce sera très intéressant
d'avoir une discussion à la fin de l'après-midi. Mais sentez-vous à l'aise de
rester ou de partir. Je sais que quelques-uns parmi vous ont des horaires un peu
plus chargés.
15 Monsieur Myre, s'il-vous-plaît?
16 M. MYRE: Merci beaucoup, madame la Présidente.
17 Nous allons commencer la session de l'après-midi par la présentation de
madame Marie-Claude Rioux et monsieur Gérald Boudreau, représentants de la
Fédération des parents acadiens de la Nouvelle-Écosse.
INTERVENTION / INTERVENTION
18 M. BOUDREAU: Merci beaucoup.
19 Madame, messieurs, je vous présente à ma droite madame Marie-Claude Rioux
qui est la directrice générale de la Fédération des parents acadiens de la
Nouvelle-Écosse et mon nom est Gérald Boudreau. Je suis président de la
Fédération des parents acadiens de la Nouvelle-Écosse.
20 La Fédération des parents acadiens de la Nouvelle-Écosse profite de cette
occasion privilégiée pour vous faire part de ses réflexions portant sur la
prestation de services de radio et de télévision de langue française dans les
régions acadiennes de la Nouvelle-Écosse.
21 Notre fédération oeuvre depuis 1984 à l'obtention d'une éducation de
qualité en français et elle insiste depuis toujours sur l'importance que
revêtent les médias dans l'actualisation de la langue française. D'ailleurs,
dans son étude "Langue de la scolarisation et développement bilingue : le cas
des Acadiens et francophones de la Nouvelle-Écosse", monsieur Rodrigue Landry,
chercheur et doyen de la faculté des Sciences de l'Éducation à l'Université de
Moncton, établit une relation directe entre le désir des élèves du secondaire
d'intégrer la communauté francophone et la présence des médias francophones.
22 Dans notre province, on ne peut que constater le pauvre service offert à
la population acadienne et francophone en ce qui a trait à la radio et à la
télévision de langue française. Il nous faut plus de chaînes francophones et il
faut que celles-ci nous représentent réellement. Le Conseil de la radiodiffusion
et des télécommunications canadiennes a un rôle de premier plan à jouer au sein
de notre communauté. En Nouvelle-Écosse, il ne s'agit plus d'épanouissement,
mais d'abord et avant tout, de la survie d'un peuple qui s'assimile à un rythme
effarant de 47 pour cent.
23 Nous reprendrons aujourd'hui l'essentiel du mémoire qui a été présenté au
CRTC en juin dernier tout en y ajoutant quelques commentaires.
24 D'abord sur le mandat de la SRC, la Société de Radio-Canada :
25 La Société Radio-Canada revêt une importance fondamentale,
particulièrement dans un contexte francophone minoritaire. Il s'agit de la seule
chaîne de télévision qui soit offerte systématiquement par les
câblodistributeurs de la province et donc la seule chaîne qui soit réellement
apte à rejoindre et à unir les francophones de notre province à ceux des autres
francophonies canadiennes.
26 Malheureusement, la qualité du son et de l'image est souvent nettement
inférieure à celle offert pour les chaînes de langue anglaise. En fait, elle
l'est tellement qu'elle décourage les téléspectateurs et les auditeurs à
utiliser les médias francophones.
27 De plus, la couverture de la francophonie néo-écossaise par SRC est quasi
inexistante. Les émissions, produites à partir de Montréal ou de Moncton, ne
traitent presque jamais de la Nouvelle-Écosse. Mis à part les émissions
produites spécifiquement pour l'ensemble de la francophonie canadienne, le
traitement des émissions ne touche que le public québécois.
28 Si le Nouveau-Brunswick se plaint du peu de production et de contenu
néo-brunswickois dans les émissions de la SRC, nous ne pouvons que nous insurger
contre l'absence quasi totale de contenu néo-écossais dans les émissions
radio-canadiennes, qu'elles soient produites à partir de Moncton ou de Montréal.
En fait, les Néo-Écossais ne peuvent que constater que Moncton leur fait subir
le même traitement tant décrié par les Néo-Brunswickois à l'égard des émissions
produites à partir de Montréal et ils se sentent minoritaires parmi la minorité.
29 Par ailleurs, malgré de nombreuses demandes exercées en ce sens par les
auditeurs de la Nouvelle-Écosse, les régions de Truro, de Pomquet et de
Bridgewater, entre autres, ne peuvent toujours pas syntoniser les émissions
radiophoniques de la SRC. Ceci est particulièrement inquiétant quand on note que
des écoles françaises sont implantées dans ces régions et que la radio de la SRC
constitue un outil nécessaire pour actualiser la pédagogie dans les écoles.
30 Le Réseau de l'information de la SRC ainsi que TVA ne sont toujours pas
offerts dans toutes régions de la province. Malgré les demandes répétées
d'Acadiens et de francophones intéressés à la programmation de ces deux chaînes,
certains câblodistributeurs de notre province refusent toujours d'offrir ces
services aux abonnés.
31 De plus, encore une fois et malgré le mandat national qui leur est confié,
ni RDI ni TVA ne montrent un réel intérêt à couvrir les diverses francophonies
de notre pays. TVA est carrément absent de la réalité néo-écossaise, la réalité
néo-écossaise est carrément absente de TVA et RDI utilise trop souvent l'excuse
"d'une nouvelle importante en provenance du Québec" pour annuler l'émission
régionale en cours.
32 En ce qui regarde la TFO :
33 Et il y a TFO : TFO qui est une télévision ontarienne et qui montre une
réelle volonté de refléter la réalité des francophonies canadiennes; TFO qui
produit des émissions dans d'autres provinces. TFO qui comprend la réalité des
communautés minoritaires puisqu'elle en est elle-même issue.
34 De plus, TFO produit des émissions éducatives avec le souci de représenter
tous les Canadiens, où qu'ils soient, des émissions dont nos enfants auraient
bien besoin. Il ne s'agit pas seulement de produire des émissions en région. Il
s'agit d'abord et avant tout de donner un message clair à nos enfants :
c'est-à-dire il y a d'autres francophones au Canada qui vivent les mêmes défis
et les mêmes réalités que vous.
35 Il s'agit d'un message qui revêt une importance majeure dans notre
province : nos enfants doivent apprendre qu'ils ne sont pas seuls et ils doivent
se découvrir une fierté d'appartenir à la grande famille franco-canadienne.
36 Dès 1996, la Fédération des parents a communiqué avec les principaux
câblodistributeurs pour leur demander d'offrir la télévision francophone de
l'Ontario. Ses demandes répétées sont restées lettre morte.
37 Pour une association de télévisions communautaires du Canada :
38 Par ailleurs, il existe des télévisions communautaires dans les régions de
Clare de l'Ile-Madame et de Chéticamp. Malheureusement, ces télévisions manquent
de fonds et de structure et ne sont pas en mesure de contribuer à
l'épanouissement de la communauté acadienne comme elles le devraient.
39 Nous nous joignons à nos collègues du Nouveau-Brunswick en proposant la
réflexion suivante : ne pourrait-on pas s'inspirer du succès de l'ARC du Canada,
l'Alliance des radios communautaires du Canada, pour ainsi créer une association
des télévisions communautaires du Canada, une télévision communautaire dans
chaque région qui refléterait réellement les besoins et les intérêts de la
communauté acadienne et qui pourrait servir à compenser le manque de couverture
régionale des chaînes de télévision nationale?
40 Un grand nombre de restrictions imposées par le CRTC s'adressent aux
câblodistributeurs de classe 1 et 2. Or, la très grande majorité des régions
acadiennes de la Nouvelle-Écosse sont desservies par des câblodistributeurs de
classe 3.
41 Selon le projet de politique présenté par le CRTC à l'intention des
câblodistributeurs de classes 1 et 2, le Conseil exigerait la distribution d'un
nombre minimal de services spécialisés dans la langue officielle de la minorité.
Ces mesures ne s'appliqueraient qu'aux titulaires des entreprises par câble des
classes 1 et 2 qui distribuent des services de programmation à ses abonnés en
mode numérique; et dont la zone de desserte autorisée se trouve dans un marché
où le nombre de personnes qui connaissent la langue officielle de la minorité
est d'au moins 5 000 ou 10 pour cent de la population totale du marché.
42 Nous sommes totalement d'accord avec les politiques citées ci-dessus et
nous applaudissons les efforts du CRTC qui visent à offrir à la communauté de
langue officielle minoritaire une plus vaste étendue de services dans leur
langue maternelle.
43 Par contre, les régions acadiennes de notre province sont en très grande
majorité desservie par des câblodistributeurs de classe 3.
44 Nous incitons donc fortement le CRTC à élargir sa politique présentée au
paragraphe 12 pour englober les câblodistributeurs de classe 3 desservant les
régions qui comptent plus de 10 pour cent de population de langue française.
Ainsi, les Acadiens habitant les régions de Pomquet, de Chéticamp, de
l'Ile-Madame, de Clare et d'Argyle pourraient bénéficier des nouvelles
politiques du CRTC.
45 L'avènement des nouvelles technologies de l'information et de
communication a bouleversé le mode de vie de la communauté acadienne de la
Nouvelle-Écosse et menace son existence même. Nos enfants ont accès à une
quantité énorme d'information présentée dans la langue anglaise. Comment peut-on
faire valoir l'importance du français à l'école, à la maison et dans la
communauté en général lorsque l'image du village global présenté à nos enfants
en est une qui est étrangère à leur culture et à leur langue?
46 Lorsqu'on compare la proportion de chaînes radiophoniques et télévisuelles
de langue française à celles offertes en anglais, du moins en Nouvelle-Écosse,
la langue française est nettement défavorisée. Sur le plan radiophonique, hormis
les radios communautaires dont le mandat est régional, il n'y a que Radio-Canada
qui assure une présence francophone, et encore...
47 Certaines régions ne peuvent toujours syntoniser la SRC. Sur le plan
télévisuel, le défi se présente en deux temps : augmenter la quantité de chaînes
offertes par les câblodistributeurs et s'assurer que les chaînes qui remplissent
un mandat national reflètent réellement les besoins et les intérêts des
différentes communautés francophones qu'elles desservent.
48 Le projet 2000-38 nous permet de constater que le CRTC est conscient que
plusieurs services en langue française ne sont pas encore disponibles partout au
Canada. Bien qu'il s'agisse d'une première étape digne de mention, il reste
encore beaucoup à accomplir pour favoriser l'épanouissement et le développement
de notre communauté.
49 Nous profitons de l'occasion qui nous est offerte aujourd'hui pour
recommander les mesures suivantes :
50 Un : le CRTC doit continuer de s'assurer que les chaînes de télévision
remplissent réellement leur mandat qui leur est confié. Nous sommes conscients
que le CRTC a dû récemment rappeler aux dirigeants de la SRC de remplir leur
mandat national et nous l'en remercions.
51 Deux : nous demandons au CRTC de revenir sur sa décision de ne pas
accorder une licence de télédiffusion nationale à TFO.
52 Trois : nous demandons au CRTC d'encourager la création d'une association
des télévisions communautaires afin de favoriser la production d'émissions qui
reflètent la réalité de chaque communauté.
53 Quatre : le CRTC devrait imposer les mêmes restrictions aux
câblodistributeurs de classe 3 qu'à ceux de classes 1 et 2, en tenant compte que
les régions acadiennes desservies par ces câblodistributeurs comptent plus de 10
pour cent de population de langue française.
54 Il est dommage de constater qu'en Nouvelle-Écosse, c'est la région de
Halifax, qui ne compte pourtant que trois pour cent de population de langue
française, qui se prévaut du plus grand choix de chaînes de langue française en
raison de la présence d'un câblodistributeur de classe 1 alors que les comtés
qui comptent jusqu'à 69 pour cent de population française ne peuvent profiter
des mêmes services.
55 Dans une lettre présentée à madame Talbot-Allan le 18 juin 19998, le
Commissaire aux langues officielles d'alors mentionnait, entre autres, et je
cite :
"Il importe d'accroître la disponibilité de programmation en français partout
au Canada et notamment à l'extérieur du Québec." (Tel que lu)
56 Et encore :
"Les communautés trouvent que la programmation qui les touche
particulièrement, qui reflète leur réalité et les renseignent sur elles-mêmes,
et qui les lie ensemble, est fort limitée." (Tel que lu)
57 Ces deux observations reprennent parfaitement l'essentiel de notre
présentation aujourd'hui.
58 Nous espérons que le CRTC saura tirer profit des observations présentées
aujourd'hui et nous le remercions à l'avance de l'intérêt avec lequel il en
prendra connaissance.
59 Merci beaucoup.
60 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, monsieur Boudreau, madame Rioux.
61 Vous avez fait une présentation très claire. Je vous félicite aussi pour
la lenteur avec laquelle vous avez présenté parce que des fois, nos
traducteurs/traductrices devraient la suivre.
62 Je vois que vous suivez le mémoire écrit soumis au mois de juin. Je ne
sais pas si mon collègue a des questions.
63 COMMISSIONER COLVILLE: I have one question and I may have just missed this
in the translation.
64 The second point you raised regarding TFO --
65 MR. BOUDREAU: Yes.
66 COMMISSIONER COLVILLE: -- would I understand that you wished that
the Commission grant a national licence for TFO?
67 MR. BOUDREAU: That is what we are asking, yes.
68 COMMISSIONER COLVILLE: The translation was not --
69 MR. BOUDREAU: No.
70 COMMISSIONER COLVILLE: And I suspected that that was not correct.
71 MR. BOUDREAU: It came again in the recommendation. We are asking the CRTC
to reconsider its decision not to accord this licence to TFO. In other words, we
are in favour of TFO being national.
72 COMMISSIONER COLVILLE: I assume, though, that when you suggest that we
grant TFO a national licence, the issue goes beyond simply granting them a
national licence and that they would have mandated or required carriage on cable
systems in order to satisfy your concern.
73 MR. BOUDREAU: Yes.
74 COMMISSIONER COLVILLE: The reason I presume that that is what your
position would be is that we don't prevent TFO from being available on cable
systems across the country now. As you probably know, TFO is available in New
Brunswick.
75 MR. BOUDREAU: Is it available in Quebec?
76 COMMISSIONER COLVILLE: It is available in Quebec. It's not mandated that
it must be carried in Quebec. It's available in Quebec. That was the issue
around that decision that the Commission dealt with earlier this year.
77 Part of the reason why I'm familiar with this is I used to work for the
department of Transportation here in Nova Scotia and worked with the department
of Education on a number of French services. The issue of TFO came up at that
time and even TVO, the English version of the educational service in Ontario.
78 Our position at the province at the time was we have no problem with TVO
or TFO being available on cable in Nova Scotia. But we understood that that
would not be viewed as the educational channel for Nova Scotia which would thus
take away our ability to have an educational channel here.
79 So our view always was that there was no problem with it being available
here so long as TFO or TVO had the program rights to make that service available
in this part of the country. And we understand that TFO is buying national
rights for the programs that it has.
80 So the Commission's position is that it may be carried throughout the
country. The issue in Quebec was whether or not it must be carried.
81 I wanted to clarify your position. When you say "grant a national
licence", it doesn't really need a national licence in order to be available. It
could be available now. It would be up to cable operators to decide whether or
not they wished to offer it in their territory.
82 It strikes me that in order to satisfy your concern, one would have to
address the issue about whether or not it must be carried.
83 MS RIOUX: I just had a question, if you permit.
84 If in the case that TFO would be available throughout Canada, would this
be part of the regular package or would the people that subscribe or choose to
have TFO have to pay additional costs?
85 COMMISSIONER COLVILLE: That would be another issue that one would have to
consider or the Commission would have to consider.
86 First of all, you decide whether you are going to grant the licence. Then
you decide on what basis is that service going to be carried, whether you would
mandate that it be carried on basic, as part of the basic cable package or
whether it would be offered on a discretionary tier.
87 M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y a autres questions?
88 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, j'en ai une autre question. Merci.
89 Votre propos concernant l'association des télévisions communautaires qui
est aussi mentionné dans le mémoire, est-ce que c'est un projet qui est déjà
entamé, déjà en discussion avec d'autres partenaires?
90 M. BOUDREAU: Pas à ma connaissance. Pas à ma connaissance. Mais c'est une
suggestion. C'est une idée qu'on vous lance. Je sais que l'Alliance des radios
communautaires a quelques sortes de projets dans ce sens-là, de partager des
émissions, et cetera. On pense que si le projet de télévisions communautaires
pouvait enchaîner dans le même sens, ça pourrait être utile pour les minorités
francophones au pays.
91 Enfin, c'est dans ce sens-là.
92 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est ça que je voulais savoir, si en effet, vous
suivez aussi l'exemple de l'ARC du Canada. Est-ce que vous en avez discuté avec
d'autres télévisions communautaires? Ou vraiment c'est juste une idée que vous
lancez pour le moment?
93 M. BOUDREAU: Non. Nous autres, on n'a pas discuté avec les télévisions
communautaires. C'est une idée qu'on lance.
94 Je pense aussi que ça a été repris au Nouveau-Brunswick si je me rappelle
bien.
95 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui, exact.
96 On avait mentionné aussi l'idée d'un réseau national pour les francophones
hors Québec. Est-ce que ça, c'est un autre projet différent ou est-ce que c'est
la même chose que cette association des télévisions communautaires?
97 M. BOUDREAU: Je ne pense pas. On n'est pas vraiment des spécialistes dans
ce domaine-là. Mais nous, notre mission c'est plutôt l'éducation des élèves et
de parents ayant des droits. Et comme on le mentionnait dans notre mémoire, si
l'éducation qu'on donne à nos jeunes dans les écoles n'est pas appuyée par une
structure qui leur permet d'entendre et de comprendre le français dans les
médias, à ce moment-là, ça devient plutôt une langue renfermée dans une salle de
classe.
98 Il faut que les médias supportent l'éducation qui se passe dans la salle
de classe. Autrement, d'abord, les jeunes pensent qu'ils sont seuls dans leur
coin, dans leur région tandis que ce n'est pas vrai. Il y a des francophones
partout au pays, non seulement dans la province de Québec. Il y a des
francophones partout. Malheureusement, ce sont des minorités dans les autres
provinces.
99 Mais il faut que ces jeunes-là comprennent que la langue française qui, en
grande partie est leur langue maternelle, que c'est une langue qui n'est pas
régionale. Il y a des francophones partout au pays. Et c'est ça le point qu'on
voudrait soulever.
100 Si vous me permettez d'enchaîner, par exemple, la chaîne parlementaire de
langue française, à ma connaissance, elle n'est pas disponible nulle part en
Nouvelle-Écosse des câblodistributeurs. Et je trouve ça absolument aberrant que
les câblodistributeurs fournissent la chaîne parlementaire de langue anglaise
dans les régions acadiennes et francophones de cette province. Ils n'offrent pas
la chaîne parlementaire de langue française. C'est absurde.
101 Je n'ai toujours pas compris pourquoi. C'est vrai que ce n'est pas
toujours intéressant, mais quand même pour ce qui est intéressant, il faudrait
que les francophones puissent l'entendre dans leur langue maternelle.
102 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci beaucoup, monsieur Boudreau.
103 Concernant la télévision communautaire, ça me donne une explication
pourquoi vous trouvez que c'est un élément, pas le seul, mais c'est un élément
important de la solution que vous proposez et pourquoi.
104 Merci.
105 M. BOUDREAU: Est-ce que madame Rioux...
106 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je m'excuse.
107 Mme RIOUX: J'aurais aimé rajouter juste un point justement au sujet de la
distinction entre une association de radios communautaires pancanadienne et une
chaîne de télévision qui ne touche que la francophonie hors Québec.
108 À mon avis, c'est sensiblement la même chose puisque quand on parle de
communauté, bien chaque télévision communautaire refléterait bien la communauté
qu'elle représente.
109 Alors à ce moment-là, que ce soit l'une ou l'autre, ça permettrait de
desservir nos populations régionales. La seule différence c'est que Québec
aurait sa chaîne de télévision qui ferait partie d'une association de télévision
communautaires. On n'essaie pas de rien enlever au Québec. L'importance c'est
qu'on ait, nous, une télévision qui nous représente, que ce soit par le biais
d'une association de télévision communautaire ou par le biais d'une chaîne de
télévision des communautés francophones hors Québec.
110 Je ne vois pas beaucoup de différence.
111 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup.
112 On vous remercie aussi pour vos commentaires sur l'avis public 2000-38.
Merci.
113 Comme j'ai mentionné au début, peut-être il y a des gens qui sont venus
après mes remarques d'ouverture, si vous pouvez, après votre exposé, rester avec
nous, peut-être madame Rioux peut, pour une discussion à la fin. Vous êtes la
bienvenue.
114 M. BOUDREAU: Madame, messieurs, merci beaucoup de nous avoir entendus.
115 M. MYRE: Nous allons enchaîner avec monsieur Angus LeFort, le
représentant de la Coopérative de Radio Chéticamp Limitée.
INTERVENTION / INTERVENTION
116 M. LeFORT: Bonjour. Je m'appelle Angus LeFort comme le monsieur l'a dit.
Je suis de la région de Chéticamp, une communauté acadienne d'environ 30 500
habitants sur la côte ouest de l'île du Cape Breton et je suis le président
fondateur et présentement le directeur général de la Coopérative Radio Chéticamp
Limitée qui est une radio communautaire francophone qui dessert le milieu et qui
est membre de l'Alliance des radios communautaires du Canada.
117 Pour vous donner une petite historique et expliquer un peu la situation
dans les communautés acadiennes de la province, en 1990, lorsque nous avons
entrepris les démarches pour implanter une radio communautaire dans notre
région, plusieurs personnes... et je dirais même la majorité de la communauté...
pensaient que ce projet était voué à la faillite parce qu'on proposait une
programmation française. On nous disait que personne nous écouterait. On disait
aussi que ça serait une insulte pour les anglophones unilingues de la région qui
comptent pour environ 10 à 15 pour cent.
118 Et comme la plupart des projets à vocation francophone dans la région,
nous avons dû travailler seuls et d'arrache-pieds pour aboutir à nos buts. Mais
nous pouvons dire avec fierté que depuis les installations permanentes en 1995,
nous jouissons d'un cote d'écoute qui ferait rougir les radios privées et
publiques.
119 En 1997, un sondage effectué par la compagnie Sun déterminait que Radio
Chéticamp avait 89 pour cent du marché potentiel dans la région et que 95 pour
cent des répondants aimaient la programmation actuelle.
120 Avant l'avenue de cette radio communautaire, plusieurs organismes de la
région travaillaient à organiser des spectacles et des activités en français et
ces activités, pour la plupart subventionnées, attiraient peu de gens.
Aujourd'hui, avec la radio communautaire, ces spectacles francophones sont
organisés par des clubs privés et sont à guichets fermés depuis cinq ans.
121 Et cette radio communautaire n'a pas seulement réussi à faire connaître
des artistes de l'extérieur à nos auditeurs. Plusieurs artistes de notre région
maintenant sont connus sur la scène francophone des Maritimes grâce à notre
radio et au réseau des radios communautaires.
122 Juste pour vous dire que Radio Chéticamp n'est pas différente de toutes
les autres radios communautaires qui font partie de l'ARC du Canada, chaque
radio-membre peut vous démontrer l'impact positif qu'elle a sur sa communauté.
123 Les radios communautaires ne sont pas seulement des services médiatiques.
Les radios communautaires dans les régions minoritaires sont devenues de
véritables institutions communautaires qui travaillent avec l'aide de nombreux
bénévoles au développement de leur région respective.
124 Leurs plans de développement ne sont pas contrôlés par des compagnies
multinationales ou des investisseurs qui voient le profit avant tout. Ces
institutions communautaires sont dirigées pour et par les membres de la
communauté.
125 C'est pourquoi j'ai du mal à comprendre le refus dernièrement de deux
licences à des groupes minoritaires francophones, plus spécifiquement la région
du sud-est du Nouveau-Brunswick et la région métropolitaine de Toronto. Ces deux
groupes proposaient des services non-existants dans la région.
126 Pour ce qui est des services en français offerts par les
câblodistributeurs, ils vont probablement vous dire que ces services ne sont pas
demandés par leurs clients et ils ont probablement raison. Les francophones dans
les régions minoritaires sont tellement assimilés qu'ils pensent que la qualité
des postes de télévision francophone sont inférieurs aux postes anglophones.
Mais nous avons la preuve que lorsque le service est offert, les gens s'en
servent et ils l'apprécient.
127 Le Gouvernement du Canada et les communautés francophones en situation
minoritaire dépensent beaucoup d'énergie et d'argent pour combattre
l'assimilation. Je suis convaincu que la seule façon de garder sa langue est de
l'utiliser couramment tous les jours. C'est pourquoi nous avons maintenant des
écoles francophones homogènes dans la province. C'est pourquoi nous voyons tant
de résultats avec les radios communautaires puisque le français est maintenant
entendu à tous les jours dans la majorité des foyers.
128 Le CRTC peut devenir un joueur clé dans ces démarches. Les jeunes
dépensent beaucoup plus de temps que jamais devant la télévision et l'internet.
Alors j'espère que le CRTC prendre ces commentaires en considération lorsque la
prochaine communauté francophone en situation minoritaire se présentera pour une
licence de radiodiffusion puisque nous, on travaille d'arrache-pied à essayer
d'instaurer des radios communautaires dans d'autres régions francophones.
129 J'espère aussi que le CRTC exigera aussi un minimum de services en
français pour les câblodistributeurs afin de desservir la population francophone
de ce pays.
130 Je vous remercie.
131 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, monsieur LeFort.
132 Monsieur Colville, vous avez des questions?
133 La dernière remarque que vous avez faites, est-ce que vous parlez de la
télévision, le câble numérique ou analogique? Est-ce que c'est à l'avenir
numérique que vous faites référence?
134 M. LeFORT: Les câblodistributeurs?
135 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui. La dernière recommandation.
136 M. LeFORT: Je parle des câblodistributeurs en général parce que dans les
petites régions rurales du Canada, la télévision numérique est loin d'être
réalisée, je pense.
137 Alors je parle en général des câblodistributeurs qui donnent les services
de télévision dans les régions.
138 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Dans la région où vous habitez, vous avez un
service de câble. Qu'est-ce que vous recevez comme services spécialisés?
139 M. LeFORT: Dans notre région, on est peu choyé. Autre que TFO qu'on ne
reçoit pas et TV5, on reçoit quand même Quatre Saisons, RDI... et on a dû
travailler très, très fort pour aller chercher RDI... et TVA. La plupart de ces
postes, c'est parce qu'ils diffusent des parties de hockey des Canadiens. Les
câblodistributeurs voient l'avantage de mettre ces postes-là à la disponibilité
de leurs clients. S'il n'y avait pas de parties de hockey, je ne pense pas que
ces postes-là seraient offerts.
140 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Hier à Moncton, c'était le golf, je pense.
--- Rires / Laughter
141 M. LeFORT: Je pense que c'est cette semaine qu'on va recevoir RDS et
encore une fois, c'est parce qu'il y a des parties de hockey. Ce n'est
certainement pas parce que c'est un poste en français qu'ils vont l'offrir.
142 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Peut-être, peut-être pas. Je n'en suis pas
certaine.
143 M. LeFORT: Je connais bien les...
144 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais ce sont des sports quand même qui souvent
sont en avant de tout.
145 Une dernière clarification. Quand vous avez parlé des licences en radios
communautaires et les décisions récentes, vous parlez de Toronto et de Moncton.
Vous savez qu'il existe déjà un service communautaire à Moncton, Radio
Beauséjour. En effet...
146 M. LeFORT: Oui.
147 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ...pour une deuxième licence.
148 M. LeFORT: Oui, mais la demande de CJSC au sud-est du Nouveau-Brunswick
était pour un service différent, pour servir une différente clientèle et je ne
suis pas certain que la licence qui a été accordée au privé va répondre à ce
besoin. Il va répondre aux besoins tels qu'eux autres le voient et tels que le
profit le voit. Mais pas nécessairement tel qu'une radio communautaire va le
desservir pour le bien-être de ces clients-là.
149 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. On en avait entendu parler l'autre jour.
Je vous remercie pour vos réponses concernant d'autres types de médias qui
peuvent peut-être servir la communauté francophone.
150 Je vous remercie.
151 M. MYRE: Nous allons enchaîner avec la Fédération acadienne de la
Nouvelle-Écosse représentée par madame Danielle LeBlanc et monsieur Yves Trudel.
INTERVENTION / INTERVENTION
152 M. TRUDEL: Bonjour mesdames et messieurs. Avant de commencer, j'aimerais
vous présenter Danielle LeBlanc, à ma gauche, qui est l'agent de communications
de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse. Et j'aimerais vous transmettre
les salutations de monsieur Jim Aucoin, notre directeur général qui n'était pas
disponible pour être avec nous aujourd'hui.
153 Mon nom est Yves Trudel. Je suis le directeur adjoint à la Fédération
acadienne de la Nouvelle-Écosse.
154 Dans un premier temps, on aimerait remercier le Gouvernement du Canada
qui a encouragé le CRTC à venir consulter les communautés concernant les
services en français au Canada.
155 On aimerait cependant dire que ce n'est pas la première fois que le CRTC
consulte les communautés. Quand, nous, on a commencé à faire un effort pour
cette ronde cette fois-ci et qu'on a approché nos communautés, on doit vous
admettre qu'on a été accueilli avec une certaine quantité de scepticisme et de
pessimisme de la part de nos communautés quant à l'utilité éventuelle de cet
exercice-là.
156 À force de demander et de redemander et de se plaindre et de répéter les
mêmes choses, à un moment donné, les gens commencent à être un peu découragées
parce qu'on sent qu'il y a eu peu de changement au cours des dernières années.
Donc, ça paraissait quand même beaucoup dans les réflexions qu'on recevait des
régions.
157 En même temps, on est content de voir qu'il y a d'autres représentants de
la Nouvelle-Écosse qui sont ici avec nous aujourd'hui, qui vous parlent de
points importants comme les radios communautaires et qu'il y a même des gens qui
viennent des régions qui ont fait des réflexions beaucoup plus approfondies sur
la question de la diffusion en français. On espère que vous prendrez compte des
interventions de tous les intervenants de la Nouvelle-Écosse parce qu'il y a des
choses importantes à dire.
158 Je veux donc maintenant vous transmettre quelques-unes des observations
qu'on a reçues de la part de nos régions.
159 Premièrement, concernant la disponibilité des services, une des choses
qu'il y a à dire... et puis vous l'avez peut-être déjà un peu entendue de la
part des gens de la Fédération des parents et de la part des gens des radios
communautaires... un des problèmes c'est que, encore aujourd'hui, les
câblodistributeurs en Nouvelle-Écosse sont dans des petites régions rurales dans
la plupart des cas pour nos communautés acadiennes et n'offrent pas le plein
service et n'offrent pas la plupart des chaînes francophones dans nos régions.
160 Donc, on a plusieurs régions qui n'ont pas l'ensemble des services. La
seule région qui a les services au complet, en fait, c'est la région
métropolitaine ici et c'est assez triste.
161 Dans certaines régions comme dans la région de Richmond, j'imagine que
monsieur Samson en parlera plus tard, il y a même plusieurs des chaînes
francophones qui ne sont pas disponibles et ça, c'est vraiment malheureux.
162 Parmi les réponses qu'on a reçues, entre autres, on référait au fait que
même quand on reçoit TVA et Quatre Saisons, comme par exemple dans la région de
Sydney, la qualité du signal laisse beaucoup à désirer ce qui n'encourage pas
les gens à syntoniser ces stations-là.
163 Dans la région de Clare, la station qui est quand même une des stations
les plus importantes pour nous, qui est Radio-Canada, encore une fois, la
qualité du signal laisse beaucoup et souvent à désirer et malgré le fait qu'il y
a eu de nombreuses plaintes qui ont été faites auprès du câblodistributeur... et
on parle ici de Metagan(ph) Cable TV qui est géré par Rush Communications
Limited du Cape Breton... malgré le fait qu'il y a eu de nombreuses plaintes,
malgré le fait qu'on a essayé de faire intervenir le Commissaire aux langues
officielles, il n'y a rien qui a changé à ce niveau-là. Et la réponse en général
du câblodistributeur, c'est que ce n'est pas la faute du câblodistributeur, mais
c'est la faute de Radio-Canada et de la qualité du signal qui est fournie tout
simplement.
164 Donc, on a un peu peine à croire ça.
165 Il y a encore un problème majeur. En tant que fédération provinciale et
en tant que communauté provinciale, quand on veut faire des efforts pour
encourager l'ensemble de notre communauté à syntoniser les stations française et
à utiliser les médias francophones pour vraiment rehausser leur sentiment
d'appartenance, d'identité culturelle et se reconnaître au sein des médias, il y
a une tellement forte inégalité d'une région à l'autre que le message ne peut
pas être reçu de la même façon partout. Et pourtant, dans toutes nos régions
acadiennes, il y a une proportion suffisante de francophones pour justifier la
livraison de ces services-là.
166 D'ailleurs, j'ai écouté avec intérêt la suggestion de la Fédération des
parents plus tôt qui dit que peut-être que pour les câblodistributeurs de ces
régions-là, il faudrait voir à changer peut-être les règles qui régissent leurs
obligations de livraison pour nos régions acadiennes.
167 Maintenant pour ce qui est de la prestation de services...
168 M. MYRE: Monsieur Trudel, est-ce que je pourrais intervenir...
169 M. TRUDEL: Oui.
170 M. MYRE: ... juste un instant.
171 M. TRUDEL: Moins vite.
172 M. MYRE: Un peu plus lent pour faciliter la tâche à nos traducteurs,
s'il-vous-plaît.
173 M. TRUDEL: D'accord.
174 Pour ce qui est de la prestation des services, avant même de parler de la
prestation de services, une des choses qui seraient importantes de dire, c'est
que dans les régions acadiennes, même dans les familles où la langue d'usage, la
langue parlée régulièrement est le français, historiquement, il y a encore des
habitudes d'écoute où on consomme davantage les médias anglophones.
175 Donc, il y a un effort à faire maintenant pour encourager les gens à
avoir accès à utiliser même les chaînes qui sont offertes maintenant. Si les
chaînes sont difficiles à écouter et si on doit payer davantage pour avoir accès
à ces chaînes-là encore, bien c'est un défi presque impossible d'encourager les
gens à changer leurs habitudes d'écoute.
176 Peut-être qu'on peut faire une partie de ce travail-là maintenant parce
qu'on a un système scolaire qui s'améliore de plus en plus. Mais quand même
qu'on essaierait de convaincre la plus jeune génération de commencer davantage à
utiliser les chaînes francophones, elle ne le fera pas. Les jeunes ne le feront
pas si ces chaînes-là ne sont pas facilement accessibles et facilement
disponibles parce qu'ils devront quand même convaincre leurs parents de rendre
ça accessible et si ce n'est pas abordable, ils ne le feront pas. Et si le
signal est mauvais, ils ne le feront pas non plus.
177 Un autre élément qui est ressorti des consultations et qui était partagé
dans plusieurs régions, c'est qu'on ne se reconnaît pas dans la prestation des
services des chaînes. On ne se reconnaît pas dans l'ensemble des chaînes et on
ne se reconnaît pas non plus dans la diffusion au niveau de la chaîne de
Radio-Canada, la Société Radio-Canada.
178 Une des façons dont on ne se reconnaît pas, c'est qu'il y a très peu de
programmation qui reflète la réalité de la Nouvelle-Écosse. Comme il a été dit
plus tôt, on reflète d'abord le Québec, la grande région métropolitaine de
Montréal, un peu les régions du Québec, ce qui est intéressant, mais qui nous
touche quand même moins, et ensuite on touche le Nouveau-Brunswick et enfin,
s'il reste de la place maintenant, on parle peut-être un peu de la
Nouvelle-Écosse.
179 Donc, les gens ne se reconnaissent pas au niveau du contenu.
180 Un autre élément où les gens ne se reconnaissent pas, c'est qu'on entend
presque jamais ni à la radio, ni à la télévision, de gens parler français avec
un accent acadien. Et là, je ne parle pas de vocabulaire et je ne parle pas de
dilution de la langue par des mots qui ne sont pas français, mais tout
simplement d'accent. Et n'importe qui qui s'est promené en Nouvelle-Écosse est
très conscient que c'est une des particularités de notre communauté, que de
parler français en Nouvelle-Écosse est très coloré et qu'on y retrouve des
accents différents d'une région à une autre.
181 Malheureusement, cette réalité-là n'est pas présente sur les ondes.
Pourtant, on ne se gêne jamais sur les ondes pour entendre des accents français
ou des accents de l'Europe. Je ne vois pas où il y a de différence au niveau
quand un français est un français de qualité, l'accent ne devrait pas affecter
la raison de mettre quelqu'un en ondes ou de ne pas mettre quelqu'un en ondes.
182 Définitivement, on ne se reconnaît pas non plus au niveau des annonceurs.
Les fois où on a des annonceurs d'ici, il semble qu'après une courte période de
temps, le moindre trace d'accent disparaît de plus en plus au fil des ans dans
le parler de ces gens-là sur les ondes. Donc, on se reconnaît encore moins.
183 Donc, ça, ça a été reflété dans les observations que nous avons reçues de
nos régions.
184 Donc, il n'y a pas seulement au niveau du contenu qu'on ne se reconnaît
pas sur les ondes, mais il y a également au niveau du parler des annonceurs. On
parlera plus tard des radios communautaires et du message tout à fait inverse
qui est passé par les radios communautaires à ce niveau-là.
185 On a donné certains commentaires qui s'adressaient davantage à certaines
chaînes et j'aimerais vous donner ces commentaires-là maintenant.
186 Au niveau de la SRC du réseau principal, et non de RDI, mais du réseau
principal, comme je le disais plus tôt, les émissions d'information et les
émissions d'affaires publiques continuent de refléter davantage les réalités du
Québec et parfois du Nouveau-Brunswick.
187 Cependant, on note qu'il y a une légère amélioration au niveau de
l'émission du Ce Soir, l'émission de nouvelles de l'heure du souper qu'on
retrouve un peu plus souvent des éléments de nouvelles qui touchent la
Nouvelle-Écosse et on apprécie cela.
188 Bien sûr, on sait que l'actualité mène le contenu des nouvelles et c'est
peut-être ce qui a le plus affecté pendant les derniers mois et qui a fait que
les gens se sont reconnus un peu davantage pendant les nouvelles du Ce Soir,
mais quand même...
189 Un élément qui est ressorti de presque toutes les observations que nous
avons reçues, c'est qu'en termes de contenu culturel, donc que ce soit les
émissions comme les téléromans ou les émissions de spectacles, et cetera, le
contenu acadien continue de briller par son absence. Donc, on ne se reconnaît
pas du tout. Et on ne se voit presque jamais à la télévision.
190 Les rares fois où il y a des émissions spéciales, la plupart du temps,
elles sont diffusées en différé. Donc rarement se voit-on en direct. Et
malheureusement beaucoup trop souvent, elles sont diffusées pas nécessairement
aux meilleures heures de grand écoute. Donc, on a est relégué un peu aux
oubliettes et donc à des heures où il y a moins de gens qui risquent de nous
voir.
191 On croit que ce n'est pas seulement important que les gens d'ici se
reconnaissent à Radio-Canada, mais on croit que c'est important que le reste du
Canada puisse voir aussi la réalité des gens d'ici sur les ondes d'une
télévision nationale. Et on croit que ce message-là est malheureusement un peu
absent des ondes.
192 Pour ce qui est de RDI, bien sûr il y a des émissions qui sont réservées
à un contenu Atlantique. Malheureusement encore une fois, on trouve que trop
souvent le contenu est réservé au Nouveau-Brunswick et pas au reste de la
communauté francophone Atlantique, ce qui inclurait également les deux autres
provinces comme l'Ile-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve.
193 Et encore une fois, c'est pas diffusé aux heures de grande écoute ce qui
fait que il y a peu de possibilités d'avoir accès pour la plupart des gens,
autres que de fonctionner, bien sûr, avec les enregistrements, ce qui n'est pas
nécessairement toujours souhaitable.
194 Pour ce qui est de TVA, malgré le fait qu'on avait posé des questions
précises concernant TVA, nous avons reçu absolument aucun commentaire concernant
TVA. C'est pas nécessairement une chose positive. C'est peut-être parce qu'il y
a très peu d'intérêt dans nos communautés pour TVA et peut-être qu'il y aurait
des questions à se poser à ce sujet-là.
195 Maintenant pour ce qui est des services de radio, bien sûr, la radio de
Radio-Canada est très importante parce que c'est la seule chaîne qui est
diffusée dans la plupart des endroits en Nouvelle-Écosse qui diffuse en français
et qui parle de nous. On est content qu'on ait encore une émission du matin qui
est diffusé à partir de la Nouvelle-Écosse, donc à partir d'Halifax.
196 On déplore encore parfois dans les régions que le contenu ne reflète pas
suffisamment la réalité des régions à cette émission, si elle provient de la
Nouvelle-Écosse. On déplore également le fait que même si l'émission est
diffusée à partir d'ici, il y a de plus en plus des éléments de production et de
réalisation qui sont faites à l'extérieur, donc maintenant à partir de Moncton.
197 Donc, la régionalisation ne se passe pas seulement en termes de
diffusion, mais elle se passe également en termes de production et de
réalisation et on pense que ça, ça n'aidera pas à refléter la réalité de la
Nouvelle-Écosse.
198 Ici comme à la télévision, bien sûr, en dehors de l'émission du matin,
Point de salut, la réalité à la radio c'est la réalité du Québec, la réalité de
Montréal et non la réalité de la Nouvelle-Écosse, parfois la réalité de Moncton.
Et même au niveau de la réalité de Moncton et de la réalité de l'Atlantique,
nous avons encore une fois perdu une partie de services et nous trouvons ça très
déplorable.
199 J'ai parlé plus tôt au niveau de la télévision de la diffusion en différé
des événements spéciaux. Ça se passe également à la radio. On apprécie que
certains éléments soient diffusés à la radio, par exemple, le Gala de la chanson
ici en Nouvelle-Écosse. Malheureusement, encore une fois, c'est diffusé en
différé. C'est très peu annoncé pour que le public en général sache que
l'événement sera diffusé et donc, qu'ils sachent que ça s'en vient. Et c'est
diffusé à des heures absolument impossibles, comme le samedi matin ou le
dimanche matin ou à des heures où il y a très peu d'écoute malheureusement.
200 Donc, il y a peu de présence de la communauté francophone de la
Nouvelle-Écosse sur les ondes.
201 Juste un mot sur les radios communautaires. Il y a monsieur LeFort qui a
pu en parler et je pense qu'il y aura monsieur Aucoin qui pourra en parler
également plus tard. Mais je pense que nos deux radios communautaires qui sont
en ondes en ce moment, c'est-à-dire CIFA dans la région de Clare et CKJM dans la
région de Chéticamp, prouvent chaque jour et au jour le jour qu'un contenu qui
touche la communauté se traduit en des cotes d'écoute très impressionnantes.
202 Je pense que ce message-là devrait être écouté de la part du CRTC et de
la part de Radio-Canada pour voir pourquoi on a de la difficulté à rejoindre nos
communautés et à encourager nos communautés à écouter les grandes chaînes
francophones.
203 Il y a une autre chose à dire. C'est que l'ensemble de la communauté
croit que les radios communautaires sont importantes. On sait qu'il y a du
travail qui se fait en ce moment pour avoir des nouvelles licences de radios
communautaires et pour partir des nouveaux projets de radios communautaires en
Nouvelle-Écosse.
204 Et à chaque fois que les Acadiens se rassemblent, que ce soit dans des
assemblées générales ou dans des grandes consultations, on répète encore ce
message de l'importance des radios communautaires et de l'espoir de développer
des radios communautaires dans chacune de nos régions en Nouvelle-Écosse parce
qu'on voit vraiment que c'est un outil important pour permettre à nos
communautés de s'entendre et de se voir régulièrement.
205 On espère d'ailleurs que les prochaines demandes pour des radios
communautaires seront écoutées et seront soutenues dans un contexte de
l'importante réalité qu'elles revêtent pour nos communautés.
206 Il y a quelques points qu'on voudrait sortir de façon plus précise qui
serait des demandes qui seraient faites au CRTC.
207 Premièrement, que les chaînes de la SRC, RDI, TVA, TQS et TV5 et la
nouvelle Télé des Arts soient disponibles de façon uniforme et à des prix
compétitifs... donc, il faudrait croire donc sur les services de base... donc à
des prix compétitifs aux chaînes anglophones dans toutes les régions acadiennes
et francophones de la province.
208 On vous remettra une trousse de la Nouvelle-Écosse qui vous permettra
d'identifier comme il faut ces régions-là. Mais j'aimerais quand même les nommer
les régions qui sont regroupées sous la Fédération acadienne : donc, la région
d'Argyle, de Clare, la vallée de l'Annapolis, Halifax, Dartmouth, Pomquet,
Richmond, Sydney et Chéticamp. Et j'aimerais vous dire que la Fédération
acadienne risque de continuer de se développer dans les années qui viendront.
Donc, ce n'est peut-être pas la limite de la demande qui sera faite dans le
futur.
209 Ensuite, que le contenu des informations et de la programmation
culturelle des chaînes qui ont une licence nationale reflète la réalité des
régions; que la définition du contenu provenant de la région Atlantique ne se
limite pas seulement à Moncton, ni seulement à Halifax.
210 Ensuite, que cesse la pratique courante de la Société Radio-Canada de
reléguer aux pires places de la grille horaire toutes les émissions spéciales
qui reflètent, un temps soit peu, notre réalité. Et pour que ça, ça se passe,
que le CRTC soit capable de forcer les diffuseurs à respecter la lettre et à
respecter l'esprit de leur mandat respectif si le mandat d'une chaîne prétend
être un mandat national, ce qui n'est pas le cas en ce moment.
211 Et enfin, que le développement des radios communautaires soit soutenu
adéquatement compte tenu du rôle essentiel que ces radios jouent auprès de nos
communautés.
212 En terminant, nous tenons à vous remercier et à vous laisser savoir que
nous sommes vivement intéressés à savoir ce qui arrivera après les consultations
et quelles seront les suites de cet exercice. Et bien sûr, nous osons croire que
vous êtes autant préoccupés que nous par la situation de la diffusion en
français au Canada.
213 Merci.
214 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, monsieur Trudel, madame LeBlanc.
Est-ce que vous avez une question?
215 COMMISSIONER COLVILLE: The only question I guess I would have is on the
point you made about making available all the cable channels that you listed and
I noted that you used the term "at an affordable rate" on basic.
216 I assume that knowing most of these communities, at least some
anglophones and I presume the francophones would want to continue to have
available to them the English channels on basic, whether you had given some
thought to what that would do to the basic cable rate if all of those channels
were made available on basic, I assume in addition to all the English channels
that are already there.
217 M. TRUDEL: Il faudrait voir. Est-ce que ça voudrait dire pas seulement au
niveau des taux, mais aussi au niveau de la réglementation et au niveau bien
sûr... on a dit plus tôt qu'on n'aura pas le câble numérique prochainement dans
les régions parce que ce sont des régions rurales. Peut-être qu'il y aurait des
choix à faire. Peut-être qu'on ne pourrait pas nécessairement avoir toutes les
stations.
218 Mais il y a des stratégies qui peuvent être employées. Si on ne peut pas
nécessairement les avoir sur les services de base, peut-être de regrouper les
stations, de les offrir dans des paquets où elles ne se retrouvent pas
nécessairement à la fin et dans les canaux les moins accessibles et les moins
disponibles sur le câble.
219 Donc, toutes les alternatives possibles pour faciliter l'accès de ces
stations-là. Bien sûr, l'idéal étant le service de base, mais si ce n'est pas
possible au niveau financier, bien au moins de faciliter l'accessibilité quand
même de ces chaîne-là et de ces stations-là sur les câbles des différentes
régions.
220 COMMISSIONER COLVILLE: Well, that's an interesting observation. So you
would say, for example, put all of those French services on a tier and you could
buy basic and that tier without having to go up to, as you say, an exotic tier
to be able to get those services.
221 M. TRUDEL: Exactement. Je pense qu'à cause de la compétition, à cause de
la compétition des services de satellite, les câblodistributeurs devront, dans
un avenir probablement assez rapproché, arrêter d'offrir des ensembles qui
comprennent une grande série de postes que les gens ne désirent pas et qu'ils
devront de plus en plus faire des services un peu sur mesure et qu'ils répondent
davantage aux besoins plus précis de leur clientèle.
222 Peut-être que cette tendance-là pourrait être considérée quand on fera
des recommandations et de la réglementation au niveau des câblodistributeurs.
223 COMMISSIONER COLVILLE: Has your organization met with some of the cable
operators in the smaller communities to take this approach or suggest this
approach?
224 M. TRUDEL: Il n'y a pas eu de démarches très récents qui ont été faites.
Il y a eu beaucoup de démarches dans le passé qui ont été faites pour encourager
les câblodistributeurs au niveau des services. Il faut être honnête pour dire
qu'il n'y a pas eu de démarches récentes qui ont été faites auprès des
câblodistributeurs autres que de faire des demandes beaucoup plus locales et
beaucoup plus ciblées. Les gens dans les localités continuent de revendiquer les
services.
225 Pour ce qui est de l'organisme provincial qui est la Fédération
acadienne, il y a eu des démarches dans le passé qui ont été faites auprès des
câblodistributeurs et auprès du CRTC. Mais il n'y a pas eu de démarches qui ont
été faites dans les derniers mois concernant cet élément-là de la distribution.
226 Je pense que c'est quand même une réalité qui est un peu plus récente et
qui est de plus en plus grandissante cet élément-là de la compétition entre les
câblodistributeurs et les services de satellite. Et c'est probablement un
élément qui peut être utilisé comme levier dans nos efforts pour obtenir de
meilleurs services.
227 CONSEILLER COLVILLE: Merci.
228 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, monsieur Trudel, vous trouvez que la
distribution par satellite peut être une alternative viable pour les gens avec
lesquels vous avez parlé?
229 M. TRUDEL: Il faut honnête. Il n'y a pas eu de consultation qui a été
faite quant à la distribution ou la diffusion par satellite. C'est tout
simplement qu'il y a de plus en plus de compétition sur le marché pour les
câblodistributeurs. C'est tout simplement une réflexion sur la réalité du marché
qui est en pleine évolution en ce moment.
230 Donc, quand nous parlons de ça ici, nous ne référons pas à une étude
précise qui aurait été faite auprès de nos régions.
231 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Je vous remercie beaucoup aussi pour
votre présentation qui résumait les réflexions que vous avez reçues dans tous
les secteurs que vous représentez. Merci beaucoup.
232 Monsieur Myre?
233 M. MYRE: Le prochain intervenant est monsieur Yvon Aucoin, conseiller au
niveau du Conseil culturel acadien de la Nouvelle-Écosse.
234 Monsieur Aucoin?
INTERVENTION / INTERVENTION
235 M. Y. AUCOIN: Bonjour.
236 Je n'ai pas présenté de mémoire, mais j'ai quand même pris quelques
notes.
237 D'abord, j'aimerais dire que le Conseil culturel acadien de la
Nouvelle-Écosse est un organisme qui existe depuis 10 ans. C'est un organisme
qui se veut pour faire la promotion et le développement de la culture acadienne
en Nouvelle-Écosse, aussi à l'extérieur.
238 Ce qu'on a comme vision de cet organisme-là, c'est que par le biais de
nos activités, on aimerait avoir une grande visibilité dans les grands
événements, que ce soit une grande visibilités dans tous les arts
d'interprétation, pas juste dans un domaine et aussi au niveau culturel. On veut
avoir une visibilité dans les grands événements d'importance et aussi... bon,
que ce soit dans les points de vente, et bien sûr, dans les médias. Si les
médias ne sont pas là, on reste complètement inaperçu.
239 Moi, je ne sais pas par quel bout commencer. Je pourrais peut-être
commencer en parlant de Radio-Canada.
240 J'ai déjà travaillé à Radio-Canada comme annonceur, comme animateur, que
ce soit à la radio ou à la télévision, tout ça. Par contre, je dois dire qu'au
niveau culturel, pour ce qui est de la Nouvelle-Écosse ici, je trouve que la
culture de la Nouvelle-Écosse n'est pas assez présente de façon évidente.
241 Exemple : à la radio, on a juste une émission qui s'appelle L'Acadie ce
matin. Avant, ça s'appelait CBAF, Bonjour Nouvelle-Écosse. On peut parler de
culture un peu à l'intérieur de cette émission-là. Il y a des chroniques
culturelles et tout ça. Sauf que je ne vois pas pourquoi qu'il n'y aurait pas
une émission culturelle de la Nouvelle-Écosse à la radio de Radio-Canada et
aussi à la télévision de Radio-Canada. Ici à Halifax, il y a les studios. À la
télévision, ils sont occupés par RDI. Et c'est uniquement pour faire de
reportage, je crois.
242 Alors c'est ça finalement : la télévision française ici en
Nouvelle-Écosse, où est-elle? Où est l'image des francophones de la
Nouvelle-Écosse à Radio-Canada par le biais de la télévision ici?
243 Monsieur Trudel, Yves Trudel a mentionné le fait qu'il n'y a pas assez
d'émissions avec des comédiens d'ici. C'est vrai. Il pourrait se faire des
dramatiques à la radio, des téléromans, mais il faudrait que ce soit avec des
comédiens d'ici. Que ce soit fait par Moncton, que ce soit fait à Halifax,
l'important c'est qu'il faut qu'il y ait de la production qui se passe ici.
244 Du côté anglophone, il y en a en masse qui se fait ici, que ce soit à la
télé ou de la production vidéo et tout ça.
245 Il y a une émission qui passe à la télé qui s'appelle l'Accent
francophone. C'est une émission d'une demi-heure qui passe une fois par semaine
et qui est le reflet de plusieurs communautés à travers le Canada, mais c'est
une demi-heure, ça. Ce n'est pas assez pour refléter la francophone d'un pays à
l'autre, d'un océan à l'autre. C'est une demi-heure par semaine.
246 Ce qu'on a, à part ça, bon évidemment, il y a RDI qui fait les nouvelles,
les reportages et tout ça. Mais il me semble qu'on mériterait mieux que ça. On
ne veut pas juste savoir qu'est-ce qui se passe d'un coin de pays à un autre. La
culture en quelque part, c'est plus grand que ça juste au niveau de l'actualité
qui se passe dans une région.
247 Alors il pourrait y avoir de plus en plus d'émissions culturelles qui
nous viennent de d'autres coins de pays qu'on pourrait y avoir accès. Il y a les
arts et les autres à TV5, mais encore là, c'est une demi-heure par semaine
aussi.
248 À Edmonton, à Radio-Canada, l'année dernière, on s'en va dans l'ouest
pour l'assemblée générale annuelle de la Fédération culturelle. Cette année, on
a eu l'assemblée générale de la Fédération culturelle canadienne à Halifax. Ça
s'est très bien déroulé. Mais à Edmonton, ce qu'on s'est rendu compte, c'est
qu'à la radio, il y a 50 heures de production locale à Radio-Canada. Ici, on a
trois heures par jour de radio. Et puis pourtant le nombre de francophones qui
se trouvent en Alberta, est-ce qu'il est plus élevé que celui en
Nouvelle-Écosse? Est-ce que vous savez ça, vous? Est plus élevé? Mais en tout
cas, il me semble qu'on mériterait d'avoir un petit mieux.
249 Si on peut faire une émission au niveau national qui s'appelle Ici
Vancouver, pourquoi on pourrait pas faire une émission, Ici Nouvelle-Écosse pour
pas dire, Ici Halifax? Bien on pourrait faire une émission Ici Nouvelle-Écosse.
250 Autre chose : évidemment, il y a certaines chaînes qu'on ne reçoit pas...
je pense qu'on vous l'a déjà mentionné... que ce soit TV5 ou TFO et TVA, et tout
ça. Il y avait une conférence à un moment donné des juristes. Et il y avait
certains commentaires de cette conférence qui disaient :
"De nombreuses régions de la province ne reçoivent pas TV5. Pour certains
enseignants, il s'agit d'un instrument de travail et pour les jeunes, c'est la
seule façon de savoir ce qui se passe ailleurs au niveau de la francophonie.
S'ils n'y ont pas accès, ils vont regarder les programmes anglophones pour
savoir ce qui est à la mode et se désintéresser de ce qui les entoure. Ils vont
perdre à la fois leur langue et leur culture." (Tel que lu)
251 Pour ce qui est de la Télé des Arts, ça, je pense que c'est un bon pas en
avant. Si on peut avoir 25 pour cent qui reflète la francophonie, tant mieux.
Mais je reviens encore sur ce qui a été dit au Nouveau-Brunswick par le
président de l'Association des artistes professionnels du Nouveau-Brunswick,
Yves Turbide : le souhait d'avoir une télé qui représente la francophonie. Je
pense que c'est le seul moyen.
252 Il y a une chose, je pense, qui ferait, pour employer une expression
acadienne, colwetter(ph) pas mal de mes amis québécois. Si, par exemple, tout ce
qu'on voyait à la télé, c'était par exemple le reflet des régions hors Québec,
appelons-le comme ça, le Québec ne serait absolument pas content.
253 Alors je pense que vous pouvez saisir un peu comment les francophones du
reste du Canada peuvent se sentir quand ils ne se voient pas à l'écran, quand on
ne voit pas leur culture, leurs histoires.
254 En faisant du travail au niveau culturel en tant que directeur, c'est sûr
que j'ai à faire du développement. J'ai à mettre de l'avant des activités. C'est
sûr au cours des 10 ans de nos activités on a pu les refléter sur certains
postes de télévision, que ce soit TV5 ou Radio-Canada. Mais c'est toujours
ponctuel. C'est par rapport à des événements d'envergure. C'est sûr qu'on ne
pense pas aux Beaux Dimanches sans nécessairement avoir un projet spécial. Ou
encore à TV5, il y avait l'événement du G-7, le spectacle avec les nombreux
artistes. Ça prend quand même des projets d'envergure pour passer au niveau
national.
255 Moi, tout ce que je souhaite là-dedans, c'est qu'on trouve un moyen
quelconque, que ce soit en augmentant les chaînes, en augmentant la production à
Radio-Canada, que Radio-Canada vienne ici à Halifax ou dans les régions de la
Nouvelle-Écosse pour qu'on soit capable d'augmenter les émissions à la radio et
à la télé.
256 Puis du côté des radios communautaires, moi, je suis à Halifax, mais il a
des fois que j'aimerais bien écouter qu'est-ce qui se passe à Chéticamp et puis
je ne peux pas. Je suis pris chez nous à Halifax et je ne peux pas écouter
qu'est-ce qui se passe. Et je dois dire que les radios communautaires ont fait
beaucoup de travail et une chance qu'on les a parce que, en quelque part, le
temps qu'ils ont pris sur les ondes en se créant une radio, c'est que
Radio-Canada ne pouvait pas leur donner. Radio-Canada, la seule chose qu'on a
avec l'Acadie ce matin, c'est on rejoint un correspondant une fois par semaine
et puis lui, il nous dit qu'est-ce qui se passe dans sa région. Mais ce n'est
pas assez.
257 Et aussi, moi, en tant qu'auditeur ou pour faire avancer la culture, j'ai
besoin aussi d'autre chose, de savoir qu'est-ce qui se passe dans une région
pendant 15 minutes, là.
258 Alors, moi, tout ça, j'aimerais juste terminer avec une petite note au
niveau de la culture. C'est sûr que la culture a besoin de visibilité. Si elle
ne peut pas l'obtenir par les médias, c'est l'inertie. La culture reste dans
l'ombre. Elle ne voit jamais la lumière et elle ne se fait jamais entendre. Il
n'y a personne qui répond à son appel.
259 Alors c'est comme si elle ne bouge pas. Tout ce qu'on fait, ça vaut rien
parce qu'on ne la voit pas ou on ne l'entend pas.
260 Merci beaucoup.
261 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, monsieur Aucoin.
262 Je n'ai pas de questions, mais après si vous êtes toujours là, on peut
revenir sur les points que vous avez soulevés.
263 M. Y. AUCOIN: Oui.
264 M. MYRE: Nous allons enchaîner avec monsieur Réjean Aucoin et toutes mes
excuses, parce que vous étiez effectivement le deuxième sur la liste. Mais je
n'avais pas eu la confirmation que vous étiez là.
INTERVENTION / INTERVENTION
265 M. R. AUCOIN: Merci beaucoup. Ce n'était pas grave. Je voulais au moins
pouvoir passer avant 3 h 00 pour des raisons personnelles. Ma mère est en visite
chez le médecin et je dois la revoir plus tard cet après-midi.
266 Moi, j'habite la région de Chéticamp, mais je suis également
vice-président de l'Alliance des radios communautaires du Canada. Et je suis
président sortant de l'Association des juristes et j'habite à Chéticamp et je
suis membre de la radio communautaire de Chéticamp et membre de toute sorte
d'autres organisations comme la Fédération acadienne et je connais pas mal les
gens autour de la table. J'espère que c'est la même chose.
267 Je me présente ici comme Réjean Aucoin et comme un citoyen, un Acadien
intéressé par le développement de nos communautés francophones hors Québec et
plus particulièrement, le développement de nos communautés acadiennes que je
tiens à coeur profondément.
268 Et c'est pour ça, que moi, j'ai pensé que c'était important que des gens
comme moi viennent dire qu'est-ce qu'ils pensent au CRTC, du CRTC et de leurs
politiques.
269 J'ai quelque chose d'écrit que je vous remettrai. Je ne vais pas en faire
la lecture. Vous êtes aussi capables que moi de lire. Moi, je vais vous parler
aujourd'hui.
270 Mais je vais parler de sujets qui touchent peut-être en commençant
peut-être plus globalement l'ensemble des communautés francophones au Canada et
les politiques du CRTC. Et après je vais reparler des radios communautaires et,
plus spécifiquement, des besoins de nos communautés.
271 Une chose que l'ARC du Canada va vous dire, c'est que le CRTC, face aux
radios communautaires, vous devriez réserver des fréquences pour les communautés
qui pourraient être aptes à venir en ondes et faire une demande de permis, comme
exemple, celle de Radio Toronto et celle qui s'en vient, Radio Richmond, la
Coopérative de Richmond ou Radio Halifax, ou Radio du Grand Rat, si vous voulez,
ou Radio Pomquet, ou toute autre région du pays qui serait apte à faire une
demande de licence pour qu'on n'arrive pas avec le problème qu'on a eu avec
Radio Toronto et j'en parlerai, croyez-moi, dans ma présentation.
272 Mais pour le moment, je veux juste toucher à ce point-là.
273 Ceci permettrait déjà au CRTC de savoir où sont les régions francophones
minoritaires et ça permettrait déjà à ces régions-là de dire, le CRTC a
tentativement réservé une fréquence si jamais on veut s'organiser. Ça pourrait
être intéressant.
274 Et il faut aussi que le CRTC soit en mesure de prévoir d'autres
mécanismes qui permettraient aux radios communautaires de venir en ondes parce
que, par exemple, comment est-ce que Pomquet... il y a combien d'habitants à
Pomquet, 300, un petit 300... ils peuvent un jour avoir l'espoir d'avoir une
radio qui parle d'eux? Il y a d'autres régions comme ça qui sont peut-être un
peu plus nombreuses, peut-être 1 000,
2 000. Mais à quel moment que c'est viable? C'est toujours le problème.
275 Le CRTC suggérer à Patrimoine Canada d'assouplir ses critères de
financement relatif aux coûts d'immobilisation. Comme vous savez, tout de suite,
ils payent jusqu'à 50 pour cent des coûts d'installation, mais il y a eu
seulement la province du Nouveau-Brunswick qui va contribuer, qui a une
politique de contribuer vers l'autre 50 pour cent, et ça, ça fait en sorte la
seule province au Canada où il y a des radios communautaires, c'est la seule qui
va bénéficier d'une aide supplémentaire que de celle de Patrimoine.
276 Donc, des petites communautés ou les neuf autres provinces sont
pénalisées ou ne sont pas au même niveau que le Nouveau-Brunswick. Ce n'est pas
pour rien qu'il y a plusieurs radios communautaires au Nouveau-Brunswick, mais
aussi évidemment, les Acadiens, la minorité francophone est majoritaire dans une
certaine région du Nouveau-Brunswick.
277 Peut-être qu'on devrait encourager le ministère ou le gouvernement de
permettre jusqu'à 75 pour cent des coûts d'immobilisation. Pour une région comme
Pomquet ou Richmond, ça veut encore dire un 25 pour cent, ça peut vouloir dire
30 000 $ ou 40 000 $.
278 RFA, le Réseau francophone d'Amérique, vous savez que l'Alliance des
radios, aussi bien que moi, a un réseau, a créé un réseau qui relie les radios
communautaires. Croyez-moi, je suis le premier à dire qu'il y a encore du chemin
à faire pour que ces radios communautaires-là ou ce réseau-là soit vraiment le
réseau de ces radios-là et puis qu'il y ait des échanges, que ce soit vraiment
un échange entre radios communautaires.
279 Mon collègue, Angus LeFort, est du même avis que moi, je suis certain.
280 Mais par contre, ce qui est intéressant c'est que maintenant, on a un
réseau qui peut permettre aux radios communautaires d'échanger des émissions et
de se parler et de se connaître, de faire connaître les communautés d'un bout à
l'autre du pays, les communautés minoritaires.
281 Finalement, on quelque chose qui nous unit. Et pourquoi est-ce qu'on ne
pourrait avoir éventuellement que les critères du CRTC pourraient permettre ou
obliger les détenteurs de satellite de diffuser partout RFA, partout où il y a
des gens qui voudraient le capter, qu'ils aient une radio communautaire en place
ou pas. L'exemple de monsieur Aucoin ici, pourquoi est-ce qu'on ne peut pas
capter les radios communautaires à partir de la métropole d'Halifax?
282 Parce que les radios communautaires sont quand même très présentes dans
les régions où elles se situent et elles ont grandement réussi à contrer
l'assimilation et à redonner une fierté à ces communautés-là et j'en parlerai
plus tard.
283 La Société Radio-Canada et les communautés minoritaires francophones :
moi, je crois que la Société Radio-Canada, comme monsieur Yvon Aucoin en a
parlé, et monsieur Trudel, devrait refléter nos régions. Mais malheureusement,
si on parle, par exemple, de télévision, évidemment le gros du marché, c'est au
Québec. Si on dessert plus adéquatement les francophones hors Québec, on va très
mal desservir le marché québécois.
284 Est-ce que les Québécois seraient intéressés d'écouter des téléromans
acadiens? Est-ce qu'on est en mesure de pouvoir en produire? Ça, ce sont toutes
des questions que... comme monsieur LeFort a parlé plus tôt, la première fois
qu'on a parlé d'avoir une radio communautaire à Chéticamp, les gens ont dit que
ça ne marcherait pas, qu'on ne l'écouterait pas et maintenant, on a 89 pour cent
d'écoute.
285 Moi, je vous dis que si on avait l'occasion et les budgets pour faire des
téléromans ou des émissions de télévision française en Acadie et par là,
l'Acadie, je ne veux pas dire seulement Moncton, on serait capable de faire
quelque chose de qualité et on serait capable de faire quelque chose que les
gens vont vouloir écouter.
286 Pour la radio, c'est un peu le même problème. C'est qu'on a une radio qui
essaie de desservir tout le pays et qui ne dessert personne finalement
adéquatement. Je ne veux pas dire qu'il n'y a pas de très bonnes émissions et
moi, je ne voudrais pas que Radio-Canada disparaisse demain car ça nous donne
une alternative et un choix. On a des radios communautaires parce que moi, je
viens de Chéticamp, je peux écouter la radio communautaire, je peux également
écouter Radio-Canada. Je passe de l'un à l'autre parce qu'il y a des choses qui
m'intéressent sur chacune.
287 Mais maintenant, j'ai plus de choix et j'écoute plus de radio en français
qu'auparavant quand j'avais juste Radio-Canada. Et c'est la même chose pour la
télévision.
288 Puisqu'on parle de Radio-Canada, pour Radio-Canada Atlantique, moi, je
déplore depuis plusieurs années le fait que, par exemple, ils ont peut-être un
journaliste à Halifax, mais il y a toute sorte d'événements qui se passent dans
mon coin de pays que moi, si je veux savoir si ça passe aux nouvelles ou si je
veux en savoir plus, inutile de regarder Radio-Canada parce qu'eux autres, ils
ne le savent pas. Ils ne le diffusent pas et ils vont me dire bien, vous ne nous
le dites pas. C'est vrai.
289 Mais si vous aviez un journaliste sur place, peut-être que ça marcherait
plus adéquatement.
Mais le journaliste, il doit se rendre à Chéticamp à partir d'Halifax,
conduire cinq heures, peut-être faire un peu d'excès de vitesse, couvrir
l'événement, revenir à Halifax, faire son topo, l'envoyer par satellite ou par
d'autres modes de je ne sais quoi, à Moncton pour que ce soit rediffusé pour que
moi je puisse le voir à 6 h 00 le soir. Quasi impossible.
290 Pourquoi est-ce que le CRTC n'exige pas à Radio-Canada d'installer des
lignes téléphoniques ou un micro-ondes dans toutes les régions au sud-ouest et
au Cape Breton, à Chéticamp, évidemment pour permettre de desservir les régions
acadiennes?
291 Parce que moi, je ne suis pas contre la diffusion d'émissions et de
nouvelles du Nouveau-Brunswick qui sont peut-être intéressantes pour les gens du
Nouveau-Brunswick du nord ou du sud, mais que je dois avouer qu'il y a des
nouvelles aussi importantes, aussi intéressantes, peut-être même plus, qui ne
font jamais la télévision ni la radio parce que Radio-Canada n'est simplement
pas présente chez nous assez.
292 Ça fait des années que je voulais dire ça. Ça ne date pas d'hier que j'y
pense et je serais prêt à répondre à des questions là-dessus.
293 J'appuie également un réseau, comme monsieur Gérald Boudreau disait, un
réseau de télévision nationale, comme qu'a été proposé au Nouveau-Brunswick.
294 La chose intéressante, monsieur Boudreau m'a fait penser, parce que
monsieur Colville nous parlait que quand il était au ministère de l'Éducation ou
au gouvernement de la Nouvelle-Écosse, justement on ne voulait pas
nécessairement dire ça va être TVO qui va être le réseau d'éducation en
français.
295 Mais pourquoi pas à ce moment-là créer ou que le CRTC encourage la
création d'un réseau de TVO dans chaque province, qu'on pourrait échanger des
émissions à travers tout ce réseau-là pour que chaque province soit dotée d'un
minimum d'émissions éducatives. Et comme ça, si on avait un réseau national
comme ça ou une chaîne nationale comme ça, ça permettrait à chaque province de
bénéficier d'un certain nombre de programmes et de programmation qui viendraient
de leur région.
296 Je crois que le CRTC a l'obligation d'obliger les câblodistributeurs de
diffuser un minimum de chaînes françaises dans chacune des régions où le
câblodistributeur est présent et qu'il y a des francophones. Je crois que le
CRTC devrait établir une politique d'un contenu minimal pour ces régions
francophones-là. Par exemple, s'il y a cinq postes de télévision qui sont
disponibles en français maintenant, disons qu'il y en a sept, pourquoi est-ce
que le CRTC n'établit pas une politique qu'il y en a au moins quatre, que chaque
région sera desservie par trois ou quatre stations de télévision en langue
française?
297 Comme on dit en anglais, it's the price of doing business. Si les gens
veulent obtenir une licence du CRTC pour desservir la région métropolitaine
d'Halifax ou la région de Clare, bien ils vont savoir à l'avance qu'ils doivent
desservir quatre stations. Ils vont calculer ça dans leurs coûts et dans leurs
dépenses et combien d'auditeurs ils vont avoir et tout ça et ils vont toujours
arriver au CRTC avec une demande pour garantir qu'ils vont pouvoir offrir le
service.
298 Je crois que c'est la seule façon. Ça fait 20 ou 30 ans que ça va. Malgré
que monsieur LeFort ici a dit que maintenant, à Chéticamp, on est bien desservi,
mais je peux vous dire que 20 ans passés, quand le câble est venu à Chéticamp,
on était très, très, très mal desservi. Et comme c'est juste par hasard que le
sport est important et qu'on diffuse les match de hockey, qu'on peut avoir
d'autres émissions.
299 Je crois que ça, c'est inacceptable de laisser ça à une volonté des
câblodistributeurs parce qu'eux autres, ils regardent que les signes de dollars.
Et je ne sais pas si vous avez un regard sur combien de dollars qu'ils font à la
fin de l'année, mais si vous avez ce regard-là, bien vérifiez s'ils font de
l'argent. Et si vous ne l'avez pas, bien dites-leur, c'est ça le prix pour que
vous puissiez avoir un permis.
300 Je crois que vous avez l'autorité de faire ce genre de chose ou vous
devriez l'avoir.
301 Pour la radiodiffusion numérique, je crois que c'est peut-être la
nouvelle technologie ou une des technologies qu'on voit voir s'implanter. Je ne
m'y connais pas nécessairement en radio ou télévision numérique, mais je crois
que ça va être très, très populaire, au moins dans les milieux où il y a une
concentration de population. Encore là, ça va devenir une question de sous.
302 Mais je crois que le CRTC doit s'assurer que les francophones seront
présents et auront leur part lorsque viendra la radio numérique. Je pense qu'on
doit s'assurer, c'est pour ça si on avait une politique d'un minimum pour les
communautés francophones, que ce soit la radio numérique, ou n'importe quelle
autre technologie qu'on va inventer dans le futur, nous, on aurait notre place
et on aurait une garantie d'un minimum.
303 Maintenant, j'en viens à deux points, la partie intéressante ou
importante sur laquelle je veux peut-être mettre un peu plus d'emphase, les
radios communautaires, celle de Chéticamp et je parlerai un peu de Clare et
après ça, la décision Beaulac.
304 Monsieur LeFort ici qui est directeur de la radio, je pense qu'il est
beaucoup trop humble. Mais moi, je vais vous parler de la radio communautaire de
Chéticamp.
305 Elle a vu le jour il y a cinq ans. En 1986, lorsque je travaillais pour
la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, on ne pouvait pas acheter un
disque, acheter un livre en français. Je pense qu'il y avait juste la chaîne de
Radio-Canada disponible en français et il n'y avait que le poste de Radio-Canada
disponible en français.
306 Donc, les gens ne lisaient pas en français parce qu'ils n'avaient aucun
moyen de se procurer des livres ou presque aucun. Moi, je m'étais abonné à
Québec Loisirs. Donc, c'est possible si on sait comment et puis qu'on a des
contacts. Ils n'achetaient aucun disque, n'écoutaient aucune musique française,
n'écoutait à peu près pas Radio-Canada. Je pense que d'après ce que monsieur
LeFort a dit, c'est qu'au moins la radio, c'était à peu près 13 pour cent. Et
certaines émissions de Radio-Canada avaient plus de cote d'écoute que ça, mais
en général, les gens se tournaient vers les médias anglophones pour la plupart
du temps.
307 Depuis la venue de la radio communautaire, les gens ont découvert des
chanteurs québécois et acadiens et franco-ontariens. Par exemple, est-ce que les
gens connaissaient en 1986 des Marjo, des Michel Rivard, des Johanne Blouin, des
Raoul Duguay, des Félix Leclerc? Félix Leclerc, oui, beaucoup de nos parents et
des gens de notre âge les auraient reconnus, mais pour les jeunes qui étaient
dans le milieu scolaire, ils étaient tous des noms inconnus. Aujourd'hui, grâce
à la radio communautaire, ces artistes-là sont connus et bien d'autres.
308 Par exemple, pour vous citer quelque chose que monsieur LeFort n'a pas
dit, mais les Iles-de-la-Madeleine organisent depuis deux ou trois ans Chéticamp
aux Iles. Ils font venir au moins des André Aucoin, des Wendell Roach, des
Gérard Romard qui vont chanter à l'aréna de Cap-aux-Meules. Ils remplissent
l'aréna, du jamais vu, du impensable en 1986, ou il y a 10 ans ou il y a 20 ans.
309 C'est grâce aux radios communautaires des Iles et celle de Chéticamp qui
s'échangent des émissions et d'ailleurs qu'on peut capter maintenant depuis la
venue de la radio communautaire, que nos chansonniers se sont fait connaître aux
Iles-de-la-Madeleine et sans de véritables vedettes. Ils vendent beaucoup de CD
pour ceux qui en ont fait. Sylvia LeLièvre, pour sa part, elle joue à guichets
fermés au Capitol à Moncton grâce à Radio Beauséjour qui l'a promue et qui l'a
jouée sur ses ondes.
310 Il y a d'autres gens comme des Paul Dwayn, des Cayouche, Bluegrass
Diamonds, Jocelyn Thériault maintenant qui sont invités à venir jouer à
Chéticamp, aux Chevaliers de Colomb ou au club Le Gabriel. Encore là, le seul
temps qu'on voyait un groupe français dans la région de Chéticamp qui n'était
pas de Chéticamp, aurait été lors du Festival de l'Escaouet(ph), le festival
acadien. Et d'ailleurs trois-quarts des groupes d'Acadiens qui jouent de la
musique jouaient en anglais. Maintenant, la plupart des groupes chantent de plus
en plus de musique française et composent de la musique française également et
ils vont jouer d'autres chansons, complaintes et des chansons traditionnelles.
311 Radio CKJM est aussi le producteur de deux CD, "Le suète musical en
Acadie" et "Le lendemain d'un suète". Un suète, c'est un gros vent. C'est comme
une grosse marée qui s'en vient et grâce à ces deux CD-là, il y a une vingtaine
d'artistes qui ont pu enregistrer et endisquer et se faire entendre sur d'autres
radios communautaires à travers le pays. Comme par exemple, Sylvie LeLièvre ou
des Gérard Romard, vont pouvoir maintenant se rendre jouer aux
Iles-de-la-Madeleine et ailleurs.
312 La radio Coopérative de Chéticamp vient d'inaugurer son studio
d'enregistrement, Marcel Doucette qui est un violoneux décédé, mais grâce à ça,
d'autres artistes vont pouvoir se présenter. Mais ça, c'est tout grâce à la
radio et aux petites fils de la radio communautaire de Chéticamp.
313 Pour ce qui est de Radio Clare, c'est la même chose. La cote d'écoute de
Radio Clare... malgré que je n'ai pas les statistiques... doit dépasser les 75
pour cent. Et avant la venue de Radio Clare ou de Radio Chéticamp, le seul autre
poste qu'ils pouvaient écouter en français, c'était Radio-Canada. J'estime que
les cotes d'écoute auraient été un maximum de 25 pour cent. Mais je n'ai pas les
chiffres devant moi... Angus me dit trois pour cent, j'étais très gentil... Bien
pour certaines émissions, moi, je sais que ça pouvait venir à 25 pour cent de
cote d'écoutes pour certaines émissions en particulier.
314 Tout ça pour dire que les radios ont comblé un vide que Radio-Canada n'a
pas pu combler et moi, je ne veux rien enlever à Radio-Canada. Je veux que
Radio-Canada demeure là, mais je crois que ça vient combler un vide qui était
absolument nécessaire et qui est encore nécessaire dans nos autres régions comme
la radio communautaire de Richmond qui, j'espère, va faire une demande d'une
radio permanente bientôt. J'espère que Halifax va s'organiser et j'espère que
Pomquet ait, un jour, pourra peut-être un ré-émetteur pour entendre Radio
Chéticamp.
315 Enfin, j'arrive à la décision Beaulac et vous vous demandez qu'est-ce
qu'une décision en droit vient faire là-dedans. Bien, vous allez le découvrir
bien vite.
316 Beaulac, c'est une décision qui vient de la Colombie-Britannique, mais ça
a été à la Cour Suprême du Canada. Ça a été rendu le 20 mai 1999. Monsieur
Beaulac avait demandé un procès en français. Et la Cour d'appel de la
Colombie-Britannique l'a refusé. Le Juge Bastarache qui a été nommé peu avant
cette décision-là à la Cour Suprême du Canada en a profité pour revoir les
droits linguistiques. Parce que je pense que... et j'espère du moins ce qui l'a
motivé... c'est que depuis la venue de la Charte, de l'article 23, et l'égalité
des langues officielles, je pense que monsieur Bastarache, comme beaucoup
d'entre nous, pensait qu'avec la venue de la Charte finalement, nos droits
seraient égaux et seraient reconnus, mais malheureusement, les cours avaient
systématiquement réduit ou tenté de réduire ces droits-là.
317 Monsieur Bastarache reprend un petit peu les arrêts qui avaient précédé,
mais en fait, au paragraphe 20 de la cause, il dit :
"L'objectif de protéger les minorités de langue officielle, exprimé à
l'article 2 de la Loi sur les langues officielles, est atteint par le fait que
tous les membres de la minorité peuvent exercer des droits indépendants et
individuels..."
"Les droits linguistiques ne sont pas des droits négatifs, ni des droits
passifs; ils ne peuvent être exercés que si les moyens en sont fournis." (Tel
que lu)
318 Il rajoute :
"La liberté de choisir est dénuée de sens en l'absence d'un devoir de l'État
de prendre des mesures positives pour mettre en application des garanties
linguistiques." (Tel que lu)
319 Bien, ça, moi, ça me fait dire que l'État a une obligation envers les
minorités francophones. C'est très clair d'après le jugement Bastarache, au
jugement de la Cour Suprême et d'après le Juge Bastarache. Il parlait surtout de
droit criminel, mais il a aussi référé à l'article 23 parce qu'il a repris la
cause Mahé de l'Alberta.
320 Et la cause Mahé qui s'était passée en Alberta disait qu'on avait même
droit, dans certaines circonstances, à un droit réparateur, de réparer les torts
qu'on n'avait pas su combler par le passé. Par exemple, dans le cas de
l'éducation, la porte est maintenant ouverte à essayer d'obtenir plus d'argent
pour les provinces récalcitrantes comme la nôtre qui, après 20 ans de Charte, on
n'a toujours pas des écoles homogènes dans toutes les provinces et le
ministère... j'espère que monsieur Samson en parlera... et qu'il faut toujours
se battre à compte-goutte pour obtenir ce qui nous est dû.
321 En fait, dans l'arrêt Ford qui est repris... l'arrêt Ford, c'est de la
Cour Suprême du Québec... mais c'est repris dans Beaulac parce que dans l'arrêt
Ford, où est-ce qu'on parlait de la Charte de la langue française du Québec, on
dit :
"Le langage n'est pas seulement un moyen ou un mode d'expression. Il colore
le contenu et le sens de l'expression." (Tel que lu)
322 Bien, si on n'a pas de langage, on ne peut pas s'exprimer. Si on ne peut
pas s'exprimer, si on n'a pas de média pour le faire, c'est un moyen de
l'expression.
323 Au paragraphe 24, on parle de l'article 16(3)...
324 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Monsieur Aucoin, est-ce que vous êtes vers la
fin parce que si est pour avoir le temps de discussion après, j'aimerais
vraiment réserver un peu le temps de questions, surtout avec le contenu que vous
nous apportez.
325 Alors si vous pouvez accélérer un peu, on peut faire en sorte que tout le
monde aura le temps de parler et de discuter après.
326 Est-ce qu'on arrive?
327 M. R. AUCOIN: Oui.
328 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bravo.
329 M. R. AUCOIN: Enfin, je vais reprendre le file de ma pensée, parce que
c'était quand même important. L'article 16(3) nous dit que c'est la progression
vers les droits linguistiques et ça, c'est pour le 16(3) de la Charte. Il y a
une citation très importante au paragraphe 24 de l'arrêt Beaulac qui nous dit :
"Les droits linguistiques de nature institutionnelle exigent des mesures
gouvernementales pour leur mise en oeuvre et créent, en conséquence, des
obligations pour l'État." (Tel que lu)
330 Et enfin, j'en viens à ma conclusion. Basé sur cette citation-là, je dis
que le CRTC est une institution du Parlement et est assujetti à la Charte et la
Loi sur les langues officielles et ce n'est pas assez pour le CRTC de tenir des
audiences dans les deux langues officielles et de permettre à moi de venir me
présenter devant vous en français. Ce n'est pas suffisant.
331 Vous devez avoir une politique par rapport aux radios et aux télévisions
communautaires, aux télévisions nationales d'État. Par exemple, comme je le
disais, pourquoi est-ce que le CRTC ne devrait pas avoir une politique d'un
minimum de services pour les communautés francophones hors Québec? Je crois que
c'est une obligation de la part du CRTC de s'assurer de cela.
332 Vous êtes dans une position privilégiée pour pouvoir déterminer cela et
de l'exiger de la part des câblodistributeurs.
333 Moi, je ne sais pas si le CRTC a pris en considération la décision
Beaulac, la Charte des droits et la Loi sur les langues officielles avant de
refuser la décision de Radio Toronto. Je comprends que vous ne pouvez pas en
commenter, mais j'espère que vous tiendrez compte de mes commentaires dans la
décision, par exemple, de Radio Richmond ou de Radio Halifax si jamais qu'elle
présentait une demande.
334 Je suis, comme mon collègue, Angus LeFort, très déçu de la décision du
CRTC de ne pas accorder une deuxième licence à la radio communautaire, Radio
Beauséjour. Parce que finalement, il y avait une radio communautaire qui avait
les reins solides assez pour pouvoir partir une deuxième radio.
335 Merci.
336 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, monsieur Aucoin.
337 Est-ce que vous serez avec nous un peu plus tard?
338 M. R. AUCOIN: Je ne sais pas.
339 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Parfait.
340 C'est juste une petite question de clarification pour le moment.
341 Quand vous parlez d'une politique concernant un nombre minimum de
services, est-ce que vous faites référence à l'avis public 2000-38 dans lequel
en effet on proposait une politique de ce genre pour le mode numérique? Est-ce
que vous trouvez que c'est une approche qui répond à votre souci là-dessus?
342 M. R. AUCOIN: Je dois avouer que je n'étais pas au courant de ce
décret-là, mais oui, je pense que ça tomberait en plein dans ma ligne de pensée.
C'est que si on avait un minimum de services, que ce soit le mode numérique ou
autre, à ce moment-là, ça assurerait un certain service aux communautés
francophones minoritaires.
343 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
344 M. MYRE: La prochaine présentation sera de monsieur James Crombie du
département des Sciences humaines de l'Université Sainte-Anne qui va utiliser
les acétates, je crois, dans le contexte de sa présentation.
INTERVENTION / INTERVENTION
345 M. CROMBIE: Bonjour. Monsieur Myre m'a déjà présenté un peu. Je parle
aujourd'hui à titre personnel. Je ne représente pas l'université, ni d'autres
organismes auxquels je peux appartenir.
346 Certains des points dont je vais parler aujourd'hui ont été déjà touchés.
Je pense que ça vaut la peine de revenir un tout petit peu là-dessus. Je vais
parler de l'importance de tout ce dossier de la radiodiffusion. Je vais parler
un petit peu de la situation qui existe du côté des médias dans mon village et
dans ma municipalité. Et je vais présenter brièvement la solution que j'esquisse
dans le document écrit que j'ai déjà envoyé et que l'on peut consulter sur le
site web du CRTC.
347 Si je ne soupçonnais pas que les commissaires viennent probablement tout
aussi souvent à Halifax que moi, je leur souhaiterais la bienvenue. Je leur
souhaite la bienvenue en Nouvelle-Écosse de toute manière.
348 Moi, j'habite à Pointe de l'Église depuis près d'un quart de siècle
maintenant. Je n'y suis pas né et mon itinéraire personnel me permet peut-être
d'avoir une perspective sur la question des médias que les gens qui ont grandi
n'ont pas. Il y a des avantages à toutes les perspectives.
349 En souhaitant la bienvenue, je me demande, je suis curieux, probablement
que les commissaires n'ont pas vraiment le temps, compte tenu de leur horaire
très chargé, d'échantillonner pour eux-mêmes les services de télévision
disponibles dans leur chambre d'hôtel. Mais s'ils avaient le temps, ils auraient
constaté qu'en passant de Moncton à Halifax, ils changent de monde. À Halifax,
dans les chambres d'hôtels, dans les grands hôtels, il y a essentiellement
maintenant... à moins que la situation ait changé... Radio-Canada et c'est tout.
350 On arrive de Moncton qui est encore dans le pays bilingue qui s'appelle
le Canada où un Québécois ou un francophone d'ailleurs peut encore suivre
l'actualité canadienne sur RDI, avoir un oeil sur le monde francophone par
l'entremise de TV5, connaître diverses autres réalités par d'autres services
spécialisés et on arrive à Halifax, boom, c'est Radio-Canada, et 40 postes en
anglais. C'est ça dans tous les hôtels, je pense.
351 Pour un francophone ou un acadien qui arrive à Halifax pour une grande
réunion de la Fédération acadienne ou pour la Fédération des parents acadiens ou
un autre organisme, on amène les enfants, les enfants sont contents, ils sortent
dans le grand monde, on arrive à l'hôtel. On va à la réunion, les enfants
regardent la télé. Ils découvrent que dans le grand monde, tout est en anglais,
sauf Radio-Canada qu'ils vont peut-être regarder.
352 Après avoir écouté Réjean, j'ai un peu regretté de ne pas avoir ajouté
radios communautaires à côté de la télévision. Je pense qu'il y a trois grands
dossiers pour la formation d'une vision du monde. Il y a le milieu familial. Il
y a l'école et il y a cet ensemble qu'on peut appeler télévision-radio, et les
autres milieux et les horizons à engendrer par tout cela. Ça, ce sont les
aspirations, les attentes, les espoirs, les idées qu'on peut se faire quant à
qu'est-ce qu'on pourrait faire dans la vie, les modèles que l'on peut avoir, les
artistes qu'on admire, tout ça est engendré. Enfin, le quatrième est un peu
engendré par les trois autres.
353 Je ne vais pas commenter ma deuxième acétate et elle n'est peut-être pas
lisible et elle est en anglais.
354 C'est sur cette d'idée d'horizons et ce que je vais dire, c'est que si on
sortait brièvement du contexte canadien, on pourrait dire que sur le continent
africain, ce qui fait la différence entre une famille anglophone dans les pays
anglophones et une famille francophone, c'est peut-être que la famille
anglophone espère que ses enfants vont bien réussir leurs études et peut-être
les poursuivre à Cambridge en Angleterre pour ensuite décrocher un beau poste en
conséquence alors que la famille francophone écoute probablement de la musique
française et espère que ses enfants vont étudier à Paris et peut-être ensuite
travailler pour les Nations-Unies à Genève ou à Dakar.
355 Ça, c'est la question des horizons. En l'absence de TV5, il est très peu
probable qu'on ait ce genre d'horizons ici en Nouvelle-Écosse.
356 Parlant maintenant de chez moi, depuis un quart de siècle, la
municipalité de Clare, elle est située à trois heures de route d'ici. Selon les
informations que j'ai pu recueillir sur le site même du CRTC... je le remercie
de ses analyses qui permettent de cibler de manière un peu pointue la population
même de la municipalité de Clare qui serait aux alentours de 9 000 en chiffres
ronds, pourcentage de francophones : 82 pour cent.
357 Infrastructure culturelle : on a des écoles primaires francophones. Il y
a une controverse à ce sujet, mais assez francophone. Une école secondaire
francophone, le Collège de l'Acadie, un collège communautaire francophone de la
Nouvelle-Écosse a un campus important dans la municipalité. Il y a une
université francophone où j'enseigne, l'université qui est l'Université
Sainte-Anne. Il y a les bureaux du Conseil scolaire acadien de la province. Il y
a un centre provincial de ressources pédagogiques qui distribue les matériaux
pédagogiques dans toute la province. Il y a un gouvernement municipal qui peut
répondre au téléphone dans les deux langues. Il y a plusieurs entreprises qui
fournissent des services en français, et même quelques-unes où il y a le
français comme langue de travail.
358 J'aurais peut-être dû mentionner quelques autres avantages culturels et
sociaux de vivre là. Il y a un système de transport pour les personnes à
mobilité réduite qui a été monté par des bénévoles et que des bénévoles font
fonctionner et qui est très efficace, fonctionne très bien. Il y a des
spectacles de danse annuelle montés par 200 jeunes avec l'aide de toute une
armée de personnes qui font les robes et qui organisent tout, très
impressionnant. On dirait une culture vivante, très dynamique et c'est vrai,
mais il y a un problème.
359 On est en état d'isolement médiatique aigu. Il y a un très grand
information gap, s'il m'est permis d'employer le terme anglais. Historiquement,
depuis le tout début, il n'y a jamais eu de journal quotidien de langue
française qui a été publié en Nouvelle-Écosse. On m'objectera que l'Évangéline a
été fondée en Nouvelle-Écosse, imprimée en Nouvelle-Écosse, à Weymus(ph) et à
Digby, c'est vrai. Dans ces années-là, c'était un hebdomadaire avant de
déménager au Nouveau-Brunswick.
360 Il est difficile d'obtenir des journaux d'ailleurs, surtout en français,
maintenant The Globe and Mail arrive et dernièrement, The National Post. On peut
acheter La Presse du jour parfois, avec un peu de chance et ça coûte deux ou
trois dollars. En arrivant en Nouvelle-Écosse, j'avais un abonnement au Devoir
qui arrivait par la poste, sauf que je trouvais quatre numéros à la fois.
C'était très décourageant pour les lire.
361 La télévision en français est disponible par le câble. On a seulement
trois canaux : Radio-Canada, TVA et Quatre Saisons. La ville anglophone voisine
de Digby, à 45 kilomètres de distance, a TV5 et RDS. Nous, on ne l'a pas. À
St-Jean de Terre-Neuve, il y a TV5, RDI et RDS. On est très jaloux. Ça a l'air
qu'ils sont meilleurs que nous, je ne le sais pas. J'ai quelques idées là-dessus
plus loin. Ce n'est pas qu'ils sont meilleurs que nous. C'est un problème de
tarif.
362 La radio, on a, comme ça a déjà été mentionné, on a Radio-Canada, la
Première Chaîne, on a la radio communautaire CIFA, très écoutée. À part ça, on
n'a pas la Chaîne culturelle. La plupart des gens ne savent même pas que la
Chaîne culturelle existe en français. Moi, j'ai en tout cas les ondes courtes et
l'internet, et heureusement.
363 J'aimerais lancer deux ou trois petites fleurs à l'émission l'Acadie ce
matin. Je suis d'accord que ce serait très bien que Radio-Canada ait l'argent
d'envoyer des journalistes dans les régions, passer peut-être une nuit dans
chaque région au cours de la semaine pour qu'on puisse avoir des reportages.
Mais je trouve que les gens du studio d'Halifax font de plus en plus avec de
moins en moins dernièrement et qu'ils font vraiment un travail qu'il faudrait
reconnaître.
364 Et ils font parler les régions et au point où qu'ils me retiennent d'une
de mes passions parce que là, ils réussissent à parler de ma province assez pour
m'empêcher d'écouter la radio belge et Radio France Internationale et la radio
espagnole qui passent très bien à ces heures-là. Mais j'écoute l'Acadie ce
matin.
365 Je mentionnerais aussi que dans d'autres provinces, on peut penser on va
aller louer un vidéo pour regarder un film, en Nouvelle-Écosse, il faut y penser
deux fois. Si vous arrivez à louer un film en français en Nouvelle-Écosse,
j'aimerais savoir où et j'irais moi aussi.
366 INTERVENANT NON-IDENTIFIÉ: Sur la rue...
367 M. CROMBIE: Oui? Merci. En tout cas, dans notre municipalité, impossible.
Par contre, on a le CPRP qui prête des vidéos et c'est un peu ça qui remplace
pour ma famille la télévision par le câble et par diffusion aérienne directe.
368 Maintenant, on peut avoir l'impression si on vit dans Clare que la
situation est meilleure que ça n'a jamais été parce qu'il y a 20 ans, on avait
un poste de télé qu'on captait mal. Là, on a le câble, mais on avait déjà un peu
le câble à ce moment-là. Là, on a le câble, on a trois postes. Alors c'est trois
fois mieux. On a deux radios. On en avait qu'une seule.
369 Autre-temps à Montréal, on est passé d'un ou deux postes au moment où
nous en avions un. Je ne sais pas combien, mais ça doit dépasser une vingtaine.
370 Je ne sais pas si j'ai une diapositive là-dessus. Ça créé un information
gap entre les jeunes francophones de Clare, disons, et les jeunes francophones
d'une autre région. Si on compétitionne pour un même emploi, si les
connaissances générales et les repères culturels entrent en jeu, cette
information gap va faire en sorte que ce sera le francophone d'ailleurs qui va
avoir la job et pas le francophone de chez nous et lui, il connaît les médias
surtout anglophones.
371 J'aimerais peut-être, pour juste un peu enfoncer le clou... je vais
passer à l'anglais pour le faire...
372 I'm going to invite the audience and the commissioners to reflect on a
hypothetical example.
373 Let's imagine a community of about 8,000 people. Let's imagine that the
majority is English-speaking. Let's place this community -- it doesn't exist --
but let's just stick near Chicoutimi in Quebec. So we can think about it a bit
more, let's imagine that they have schools for their children, a high school, a
small college, a weekly newspaper, but the Montreal Gazette and the Toronto
Globe and Mail and the Toronto National Post are not delivered on the same day
they are published. Let's imagine they have churches and social clubs and a
municipal government where you can speak English. Let's imagine that some of
them even can work in English and can get service in English in the stores.
374 But when they come home from school or they come home from work and they
turn on the television, they have a choice of 20 French television stations,
plus CBC in English, CTV and let's say Global. Nothing more. No Newsworld, no
PBS, no Bravo, no Discovery for their children, no ABC, CBS, NBC. No Weather
Channel in English. Nothing.
375 I think the residents of this hypothetical community would be correct to
be a little bit worried about the information gap that their children were
accumulating when they had to go and compete with other anglophone children for
the same jobs as children from Toronto, Halifax or Montreal.
376 Now, there is a sort of mystery, I think I didn't explain what a
francophone --
377 Alors je reviens aux francophones anglomédiatiques.
378 J'ai découvert qu'il semble y avoir un petit problème concernant les
tarifs que nos câblodistributeurs doivent payer pour avoir un signal pour
ensuite le redistribuer aux abonnés. Ça s'appelle, je pense, le tarif de gros.
Et pour déterminer ce tarif, on compte le nombre de francophones, les différents
canaux ou les différents services font différents calculs.
379 Canal D a deux ou trois différents pourcentages de francophones qui fait
varier les tarifs. Canal Famille aussi, ce ne sont pas les mêmes pourcentages.
Pour RDI, et RDI, je dois féliciter RDI pour sa transparence. C'est la seule de
ces stations où j'ai pu aller vérifier sur son site quels étaient leurs tarifs.
C'est 90 cents par mois pour des marchés considérés comme francophones et 10
cents dans les marchés anglophones. Ça explique un peu pourquoi on l'a à
Saint-Jean, Terre-Neuve et pas à Clare.
380 J'imagine le problème que notre câblodistributeur aurait si demain, il
supprimait CNN... nous avons CNN dans Clare... s'il supprimait CNN et que,
ensuite, il voulait augmenter le tarif pour payer RDI à 90 cents.
381 Les gens de Clare ont eu tout autant l'occasion d'apprendre ce que c'est
que RDI et TV5 que les gens de Terre-Neuve. C'est-à-dire très peu. Ils sont tous
aussi peu persuadés des mérites de ces postes et de leur intérêt. Par contre, si
on leur fait perdre CNN pour les mettre à la place, tout en augmentant leur
abonnement, ils vont être furieux. Bien, il y en a qui vont être furieux, les
autres vont ne rien dire. Ils vont être un peu perplexes d'abord de voir ces
nouveaux postes. Je pense qu'à la longue, si ça ne leur coûtait pas plus et si
ça ne leur enlevait pas d'autres postes, ils ne seraient pas mécontents.
382 Je pense que la différence entre ces deux tarifs ne devrait pas être
déterminé par Statistique Canada qui compte le nombre de personnes qui
réussissent encore à parler français à la maison. Ça devrait être plutôt en
fonction de l'usage réel qui a été fait de services de télévision en français au
cours des deux dernières années, par exemple.
383 Je n'ai rien contre l'idée de faire varier le tarif en fonction de la
demande. Mais la demande est mesurée par le fait que les gens soient
anglomédiatiques ou francomédiatiques, pas par le fait d'être francophone ou
anglophone.
384 Voilà. J'arrive à ma dernière acétate et je pense que je m'arrête là.
Alors, je vous remercie.
385 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
386 C'est la recommandation que vous avez là, des tarifs...
387 M. CROMBIE: Les tarifs francophones et anglophones, on a vu qu'il y avait
deux tarifs. Parfois, il y en a trois ou quatre tarifs différents pour certains
services. La différence ne devrait pas être en fonction de la langue parlée à la
maison selon Statistique Canada, mais on devrait plutôt mesurer d'une manière ou
d'une autre la fréquentation réelle des services pendant les deux années ou les
cinq années précédentes. Et selon une méthode de sondage uniformisée pour le
Canada, disons, que tout le monde le fasse de la même manière.
388 Là, ça nous donnerait comme un taux d'usage des médias de langue
française dans une région ou dans un marché et ça, ça déterminerait le tarif à
payer. Alors pendant les deux premières années où Clare aurait enfin RDI et TV5
comme une région qui a une université, un collège et une population de 80 pour
cent de francophones devrait avoir, donc, les deux premières années, on paierait
le même tarif que les Terre-Neuviens, les anglophones.
389 Mais dès qu'on pourrait observer que les gens écoutent ces services-là,
bien là, il faudrait peut-être qu'ils les payent. Mais si on les force à payer
avant, il n'y aura jamais de demande et les câblodistributeurs n'oserons jamais
nous donner ce que les militants de la langue française souhaitent.
390 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you.
391 Merci, monsieur Crombie.
392 On aura probablement des questions, mais on a aussi un élément technique
pour faire en sorte que notre participant par téléphone nous rejoigne. Monsieur
Myre, pouvez-vous expliquer, s'il-vous-plaît?
393 M. MYRE: Oui. Alors nous avons deux personnes qui vont communiquer avec
nous dans les minutes qui vont suivre par communications téléphoniques que vous
allez tous entendre et auxquelles les conseillers pourront poser des questions
également.
394 Comme aussi les besoins naturels imposent et qu'on est ici depuis 1300,
on va prendre une pause d'environ 10 minutes.
395 Et par la suite, on va enchaîner avec la conférence téléphonique de gens
de l'Université Sainte-Anne, par la suite, monsieur Yvon Samson qui est ici. Et
nous allons terminer par monsieur Dan McKeen and Katherine Peart et madame
Joanne Huard qui va nous faire un commentaire. Si personne d'autre s'est inscrit
à ce moment-là, la session sera terminée.
396 Nous faisons une pause de 10 minutes. On reprend à 1510 par le biais de
la conférence téléphonique. Merci beaucoup.
--- Suspension à 1500 / Upon recessing at 1500
--- Reprise à 1520 / Upon resuming at 1520
397 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On recommence, s'il-vous-plaît. On a un petit
problème technique pour avoir nos participants par téléphone.
398 Je pense qu'on va continuer avec l'ordre du jour espérant que les
problèmes techniques seront réglés bientôt pour que madame Dugas et monsieur
Godin puissent se joindre à nous. On va suivre l'ordre du jour. Je pense que
monsieur Samson est juste à l'extérieur. Il a une entrevue? Alors peut-être
qu'on peut revenir avec lui plus tard.
399 MR. MYRE: Because we are having technical problems as was just indicated,
you would be the next one. So we would welcome your presentation.
400 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you for your patience. We will move with
you then.
INTERVENTION / INTERVENTION
401 MR. McKEEN: Good afternoon. My name is Dan McKeen. I am co-CEO of
Eastlink. Joining me today is Katherine Peart. She is Eastlink's Director of
Regulatory Matters.
402 Thank you for this opportunity to participate in this consultation.
403 Eastlink operates 67 cable systems in Nova Scotia, Prince Edward Island
and New Brunswick. We previously operated under a variety of names. So you may
know us as Bragg Communications, K. Wright(ph) Communications, Halifax
Cablevision or Eastlink Cablevision. But we have amalgamated all those names
into the Eastlink brand.
404 Eastlink offers a number of French-language television broadcasting
services as part of our basic service. We also offer a number of French audio
services with our digital cable service.
405 We are in the entertainment and information business. Our challenge is to
provide a wide variety of channels and packaging options for our customers. As
you know, the demand for variety and choice in the television delivery is
growing. The marketplace is dynamic with ExpressVu and Star Choice and soon,
MTNT as we hear, providing a variety of packaging and pricing options for
consumers to choose from.
406 The barrier to entry has all but disappeared with satellite companies
sometimes offering specials as low as $99. If you spread this over five years,
it's about $1.65 a month. So it is possible for people to look at alternatives
in delivery of television services. I think it's safe to say the vast majority
of Canadians now have choices in their television provider.
407 Our future with Eastlink is digital. Digital cable is currently available
to 70 per cent of our customers in Halifax, St. Margaret's Bay, Prospect Bay
which are both Part 3 systems, Truro, Bridgewater, New Glasgow, Antigonish,
Sydney, Ailesford and Windsor. By the end of this calendar year, our digital
services will be available to 95 per cent of our customers.
408 Our customer response has been tremendous to our digital cable service.
And we are projecting 15 per cent digital penetration within 12 months. To give
you an idea, we are between four and six per cent of decoder penetration with
our old analog boxes. So this 15 per cent penetration is about a threefold
increase over 12 months, so quite an incredible change. The more services that
are offered on the digital basis, the faster the penetration will grow.
409 The advantage of digital is being able to compress eight channels of
services into the band width normally used by one analog service. So instead of
one analog service, we could deliver eight digital services. Digital also
enables Eastlink to provide a wider variety of packaging options to our
customers, allows for new interactive services, including internet, an active
program guide and digital audio services. With digital, our customers have a
wider choice, pay-per-view movies and events, and additional specialty channels.
410 Digital is the only way we can economically increase the number of
channels available and create a wider variety of choice for our customers. We
have worked very hard to make subscribing to digital services as easy and
economic as possible. Subscribers have the choice of renting or purchasing the
digital box needed to receive the signals.
411 Some customers are concerned about technical obsolescence of boxes. So
with our service, they can rent a box at $10.95 a month and if they want to, as
the boxes change, they can then exchange the box. So they are not tied into any
particular technology. The cost to purchase the box is $199 so a customer can
purchase this box. Our installers provide detailed instructions and use and how
to maximize the use of it.
412 I just wanted to give you a little background, of where Eastlink is going
and where we see the future to be. So we really think that digital is going to
be the way we are going to be delivering new and additional services to our
customers.
413 You asked a few specific questions to be explored on these consultations.
So I would like to talk about a couple of them.
414 First of all: What do you consider to be the deficiencies and challenges
of the availability of French-language broadcasting services? We believe the
French-language services we currently offer provide a good selection of
programming and provide a reasonable balance in relation to our full programming
package in most of our markets.
415 I was noticing in the systems that we have, that have a high French
population, we cover mostly Yarmouth and Pubnicoke(ph) where we have high French
populations and there, we have RDI, TVA, TQS and SRC. So we have a variety of
channels. They are on the basic cable service. So it's in the lowest cost, first
package.
416 We currently receive very few requests for additional French-language
services. I respect that the groups here have mentioned that they had talked to
us at one point. I believe it's at least four or five years since we have had
any requests from communities or organizations regarding additional French
services.
417 Most of the requests we get are for American channels or ethnic channels.
We get requests for a Lebanese channel, a lot of different ethnic services ask
us for different channels.
418 I think the challenge in adding any new services for us, including
French-language services, is attracting sufficient customers at a price that
makes the economic model work. As we convert to digital, it improves the
economic model. So now rather than have one channel carrying the entire
financial burden for one six megahertz channel, it can be eight channels. So it
can have a wider distribution. But I think there are still challenges there to
have packages that have an economic model that works. So I think that we need to
explore that.
419 There are still costs in the infrastructure. Even though they are
delivered in digital, there are still costs: costs in receiving the channels,
costs in distributing the channels.
420 We think that the Commission should keep to a minimum the carriage
requirements on digital so that BDUs can create packages that meet our
customers' expectations and are economically sustainable. So we think there
should be flexibility. With increased competition, we need increased flexibility
to make business decisions needed so we can survive and prosper. It's no longer
a situation where the cable companies have a monopoly. There is significant
distribution of satellite through ExpressVu and Star Choice and they are
attracting customers. We are developing and putting products and services in
place to be competitive. But it is a very competitive market.
421 We envision a dynamic digital environment where we add a variety of new
services, some which will be successful and some which will not be successful.
Much like a retail store, we will need to make changes in the services we carry
to meet our customers' demands. As the marketplace becomes even more
competitive, it will be those services which combine the right mix of price,
audience, packaging, advertising and e-commerce revenue that will be successful.
There is even going to be a combination of revenue flows.
422 Digital technology will allow significant increases in the channel
capacity. As the penetration grows, it may be possible at some point to convert
existing analog channels to digital that will enable additional digital channels
to be added.
423 The CRTC is currently looking into a process to address digital migration
issues. We must stress it's very important that any move to convert an analog
signal to digital is only considered once a large percentage of the customers
who subscribe to a particular service have digital boxes.
424 So before we move to make some kind of migration, I think we have to
significantly look at the customer issues involved in that, how high is the
digital penetration. People talk to me and say well, you are 15 per cent
penetration, when are you going to convert a tier? Well, most of our tiers have
60 per cent penetration. We are at 15 per cent. I don't think we are very close
to converting a tier.
425 If we were at 50 per cent the 60 per cent of customers, then you are
getting close. But you can't go out and tell 35 or 40 per cent of the population
you now need to ge ta digital box in order to receive the services that you used
to receive without a digital box. The customers, as somebody else said, would
take that very negatively.
426 Of course, new internet-based services cannot help but increase the
availability of all types of content in many languages. So on your question
about technology, there certainly is increased access through internet and at
Eastlink, we are committed to providing high-speed internet in many of our major
markets and roll-out over the next year, 18 months to have a high-speed internet
service available at effective rates.
427 The last question we wanted to address was how can access to the widest
possible range of these services be encouraged and facilitated in French
minority communities.
428 We think it's important to state that the availability of French-language
services soared with the introduction of ExpressVu and Star Choice. Their
business models, when we look at French services, they have a significant
competitive advantage over us in that they service New Brunswick and Quebec that
have high penetration rates for French services. Therefore, their incremental
costs to deliver that throughout the rest of Canada are very low whereas our
costs have to be borne by that individual community to offer it.
429 So there is more challenge on the cable side to deliver a range of French
services.
430 I think Eastlink will be very interested in adding new attractive
services on digital, including French-language services. But we have to have a
reasonable business plan. We have to look at if we are going to dedicate three
analog channels. We looked at opportunity if you had three analog channels, the
opportunity to provide as many as 18 digital channels. Well, what would the
subscription level be then? How many customers would actually take that product
and service? Would it be a reasonable business plan?
431 So I think there has to be a balance between offering French-language
services, but also the business realities behind the marketplace.
432 We think that there should be maximum flexibility. I think in our
markets, speaking for Eastlink, in the markets that we serve that have
French-language minority communities, we have been very responsible and have
offered a good variety of French services.
433 I would like to take a moment to address some questions. I heard some
questions from the group and there are some solutions and some things that we
should think about as a group. We are doing some things that probably most of
the groups don't realize.
434 One of the things that we are doing through Eastlink is connecting most
of our communities over the next 18 months with fibre optic connections. So our
systems in Yarmouth, our systems in Windsor, our systems in Truro, our systems
in Sydney and in Charlottetown and in Summerside and in Sackville, New Brunswick
will all be connected by a fibre infrastructure.
435 What that means is that our community television station that we provide
in all these communities, we have changed it to some degree to offer a
provincial grid. So now we have local shows that are provided and taped and
utilized in those areas. For instance, Truro, Sackville, New Brunswick and they
come back through to Halifax and then they are distributed to all the
communities.
436 So there is opportunity through access the community television station
for the community television that you have described to be delivered throughout
Nova Scotia. We have available times. You have to give us a program proposal.
You would have to get together and make it work.
437 In some of the areas, for instance, in Cheticamp, we don't have
connections there. There would have to be some facility to get it. For instance,
the closest system we have would be Sydney. But if you did it on a tape-delay
basis or taped that show and brought it to Sydney, we could play that and
distribute that throughout the entire province. If you taped the show in
Yarmouth, or taped a show in other areas, we could help with the facilities and
put that show on, broadcast so it would be distributed throughout all the
communities that we service.
438 So there is an opportunity there. We will also be interconnected to the
cable systems throughout New Brunswick. So there is an opportunity for you to
create shows that can be distributed. You then have to look at viewership, time
and telling people when things are available. So there is some opportunity there
for grassroots.
439 We are very open to that and we would encourage you to make proposals and
to come and talk to us about that.
440 Quality of signals and small systems, that's interesting that that came
up. The way the regulations are is that you need to carry an off-air signal of
SRC, regardless if it's in any part of your system, it goes into the Grade B
contour. It doesn't matter where your head-end is. It matters where your system
is. You have to carry that signal.
441 We have and know that there are some systems where the SRC signal is
difficult to pick up and it's technically subject to weather variations and can
cause degradation of the signal at certain times. As we build our fibre network
out, we will be able to receive that signal in Halifax and distribute it those
systems via fibre. So it won't be a second-class signal.
442 You could have an opportunity currently to receive it off satellite. But
the service that is available off satellite is from Montreal. So you are not
able to carry that. You have to carry the local broadcast service. In some
cases, it's a tradeoff between signal quality, but local content. And the
regulations require you to carry the local content. But that problem in our
systems, in the Eastlink systems will go away. I can't speak to other systems
that have that kind of problem.
443 It was interesting that some of the comments were on Part 3 systems and
that many of the francophone communities are served by Part 3 systems. There
were comments about the Part 3 systems should be made and they should be
required to carry more French services. They should be required to carry these
signals on the basic.
444 I think there is not a realization of the kind of situation that Part 3
systems are in. For the medium- to small-size Part 3 systems, there is a very
real question of whether they will survive at all. It's not a question of
whether they will have more services and whether they will be able to carry more
French services. It's a question of whether they will be able to continue to
operate in any way.
445 When you run a cable system, you have a large number of fixed costs. Your
costs to have your cable on the poles, your costs through your head-end, your
costs to service the customers, your costs to have somebody servicing the area
are basically all fixed. If you have less customers, you still have the same
costs. You just have less revenue.
446 As the competitors for satellite, Star Choice and ExpressVu, gain
subscribers in those areas, some of those systems will become not viable. They
won't be able to run.
447 So I think to put additional burden on Part 3 systems at this time would
be akin to cutting off your nose to spite your face. Those systems are in
economic distress and whether they will be able to continue operating is a real
issue.
448 I do think that in areas where there are large francophone communities, I
think that there is an opportunity there to work together though with those
cable operators because they will want to try to survive and to try to flourish.
So I think if you talk to them and said, you know, we can generate this many
customers and we encourage our people not to go to satellite and if we do those
kinds of things, I think there is some opportunity.
449 We don't have those Part 3 systems in those areas. But if I was running
one of those, I would be very interested in that. If I add a few more French
services, where there are four or five services, but we could have some kind of
agreement or work out some way to support each other equally,I think there is an
opportunity.
450 So I think there is an opportunity to talk. I wouldn't give up. It might
be a hard road to talk to them, but the environment has changed somewhat.
451 We talked about radio services and there are some technological
opportunities with radio services with the internet. I don't know if you have
looked at streaming your community radio service and what it would cost to do
that. But that's a way for people to have an opportunity to access your service
without the big cost of large distribution.
452 A quick comment on hotels and French services. Somebody mentioned that.
What happens is in hotels, they own their own internal wiring. We don't provide
the internal wiring within a hotel. We provide the service to the main
distribution points throughout the hotel. What they do is they make their own
decisions about what services they distribute within the hotel.
453 Often times, what they do is they provide movie services that are
on-demand movie services and they strip out a group of channels in order to do
that. Those movie services have a certain economic advantage for the hotel. So
they make those decisions. We are providing them with those services. They just
are not distributed within the hotel.
454 That concludes my comments. I think that we are certainly interested in
having dialogue about additional French-language services. I think one of the
challenges or one of the interesting points I have in my mind and I invite
people to answer the question is in some markets, we may have four or five
French services, two of which are mandated which is SRC and TVA. The other two
or three would be optional. So we have added those on to serve our customers.
455 There is an option to say could we take those two French-language
services and turn them into digital services so that instead of two analog
services which everybody gets without equipment, you could have 12 or 14 French
services. But in order to get those two channels you currently get, you would
have to have a digital box. A digital box is a rental cost of $10.95 or $199
one-time purchase, but that would allow you to expand from receiving two
channels to receiving 12, 14 or 16 channels.
456 There would be a package cost involved in that as well. But the way we
would see it is that you wouldn't have to buy through other packages to get
that. You would have to take the basic cable service, but you wouldn't have to
buy the tiers, any other pay-tv services. You wouldn't have to buy the Movie
Network or any other services. You would just be able to buy basic and a package
of French services. You could add the English services if you wanted to. There
would be nothing stopping you from doing that, but you could take that option.
457 We consider ourselves a marketing-driven company. Before we would do
anything, we would do surveys and talk to our customers to see if that would be
a reasonable change because some people would say, well, I used to get those two
channels, but now I can't get them unless I buy a box. They would see that as
very negative. Some people. The question is would the majority think that yes, I
had to get a box, but now I have an option of getting 16 other French channels
and I think, given the options, that that is a positive option.
458 So I throw that out and I would be interested in comments from anybody. I
open it to answer questions.
459 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you very much.
460 Mr. Colville?
461 COMMISSIONER COLVILLE: Well, I was going to ask you about the very last
point you just raised. When you mentioned earlier that of the systems that you
own or operate, where you have the largest French populations is
Yarmouth-Pubnicoke area. When would you see yourself being in a position to be
able to do that, assuming there was enough of an interest to want to pursue that
issue?
462 MR. McKEEN: The issue in there would be launching digital. We will have
digital launched there before Christmas. So it's a November-December time frame
that we are looking at launching in the Yarmouth area. In order to effectively
do that, it could be as early as this winter. If we had some indication that
people thought that would be a popular package and they would be interested in
that, we could do some surveys and see.
463 But the first piece that has to be done in order to do that is to switch
over the current pay TV services to digital. So it could be a very short time
frame to have that done.
464 COMMISSIONER COLVILLE: Now, I presume though that SRC would still be
available on basic.
465 MR. McKEEN: That's correct. SRC and TVA, the two mandatory carriage
services would remain on basic.
466 COMMISSIONER COLVILLE: They would be available on basic.
467 MR. McKEEN: Yes.
468 COMMISSIONER COLVILLE: And so you could take two other channels. That
would mean discussing that with the service providers, too, to see whether they
are prepared to go on digital, I presume.
469 MR. McKEEN: Yes. We would have --
470 COMMISSIONER COLVILLE: TV5 or TQS.
471 MR. McKEEN: We would have to have discussions with them to see if we
could do that. I think in most of those cases, our agreements with them provide
us with a significant amount of flexibility in that, at the time we were
negotiating with them, there was a market that they wanted to be distributed in
and wanted that additional revenue.
472 COMMISSIONER COLVILLE: So assuming they were prepared to do that, then
you could take two of those channels and, as you said, offer a package of up to
14.
473 MR. McKEEN: That's right. The package wouldn't have to be a package of
14. It could be 14 or 16 channels, but that package could be sub-divided. So you
could say if you want to take the digital box and you just want to keep the two
channels that you had before, you don't want to buy any additional French
services, you just want to keep the two that you had before, we could say, well,
there is no cost to keep those extra two channels.
474 The additional cost would be to buy new channels. So we could say, well
that cost is included. So you could make it so that the only cost to somebody
who didn't want to buy any additional services to keep those two channels would
be the box costs, but no additional costs.
475 COMMISSIONER COLVILLE: So you could offer a range of the French-language
specialty channels that are offered in Quebec now.
476 MR. McKEEN: That's correct.
477 COMMISSIONER COLVILLE: Do you have any sense of what sort of costs that
tier might be?
478 MR. McKEEN: I think it would be similar to what would be in
French-language services. I would think around $5.95, $6.95 a month to offer
channels. It depends on whether you include some of the movie channels that are
in there because they have higher costs. But I have not investigated the
particular costs of those French-language specialty services.
479 But if I look at the Star Choice and ExpressVu rates for those packages,
generally, the packages of specialty French services and the packages of English
services are around the same, $5.95 to $6.95 for a package of six to eight
channels.
480 COMMISSIONER COLVILLE: What about a market like Halifax where although
relative to the English population, the French population is really small, but
in absolute numbers, it's larger than anywhere else in the province, do you see
doing that similar sort of thing here?
481 MR. McKEEN: It could be. You have to look at the economics of it.
Although the absolute numbers are higher, the absolute numbers to maintain the
system and the value of each channel is also higher. So you are trying to weight
the economic value of the different options.
482 If it was an opportunity where you were taking services that are
currently distributed on an analog basis and making this conversion as we talked
about, it could be very much possible. I think we would have to take a wider
marketing view. We would have to go out and research and talk to customers and
see what they feel about that.
483 There are some issues that some of the French channels have programming
that is popular with our English subscribers. People mentioned before the
hockey. So if you were to do this, one of the main issues is you would have to
make sure that systems like TVA and TQS who have hockey games -- so people may
not use them very often except for when they go to watch their hockey games --
you would have to make sure that that was communicated as well.
484 But we think our digital penetration is going to be well received in any
case. I think in most cases, a customer has a reason to go to digital. Once they
go there, they are very pleased with it, once they move to digital.
485 COMMISSIONER COLVILLE: You also operate the system in Antigonish?
486 MR. McKEEN: We do, yes.
487 COMMISSIONER COLVILLE: And Pomquet, do you run cable out to Pomquet from
Antigonish?
488 MR. McKEEN: I don't think we do. I will have to look at my map. I think
Pomquet is just outside our system. I can look into it. That's an economic
feasibility, how dense is the population per kilometre to allow you to deliver a
service. Pomquet may be over the air, I believe. It's an over-the-air system.
489 COMMISSIONER COLVILLE: How would you propose to go forward then? This
seems like an idea that probably has some merit to pursue and you have heard
today a lot of comments about concerns about the availability of not just two,
three or four sort of -- one would characterize as basic French services -- how
would you propose to proceed to undertake these sorts of discussion so that you
could effect the sort of change you are talking about.
490 MR. McKEEN: I think the first part would be to have discussions with
people who represent the francophone communities to see if they think it's a
viable alternative and in some way, to also make another piece of research into
the general population and we respect that you represent the number of your
constituents, but as a supplier, as a major supplier, we would want to make sure
that we went to our customer base.
491 We could do surveys where you could go out ask customers if they watch
the francophone channels and then do a survey there that would be statistically
valid and pose those questions. So I think some base research would be the first
step to see if that would be possible.
492 I think on the face of it, it has some opportunities.
493 COMMISSIONER COLVILLE: What happens though -- the problem you can run
into it seems to me with surveys is if you take your Antigonish or your Yarmouth
system and did a survey of the whole system, I would presume that in most
instances, the anglophone population is going to outweigh the francophones in
Yarmouth and the ones from Pubnicoke, whichever community there.
494 It strikes me that this is an issue that, from Mr. Crombie's
presentation, that Statistics Canada, the numbers, you know, might weigh against
trying to come up with a solution to this problem here just in the survey
results.
495 MR. McKEEN: I think I would structure it in that I wouldn't survey the
entire subscriber base. I would start calling subscribers, but I would ask the
customers if they watched francophone channels, if they were part of the
francophone community and for people who weren't, I wouldn't include them in the
survey. I would say this is really an issue --
496 COMMISSIONER COLVILLE: So you would go after the francophone population
--
497 MR. McKEEN: I would go after the francophone population.
498 COMMISSIONER COLVILLE: -- and say here is the proposal.
499 MR. McKEEN: Yes. Basically, these channels are there to serve you. Would
you prefer us to use those channels to deliver services in this way? It means
these kinds of changes. But it provides an availability of a much wider
selection. But if you don't move to digital box, it would actually be taking
something away. So you would have to propose that and have some good discussion
on it. I think you would need to have a discussion with groups.
500 I think you could try it somewhere. I mean I think you need to say, do
some research, do it in a place. You could use a place like Yarmouth or
Pubnicoke or another and try it, talk to the customers and actually make a
conversion and continue to talk to customers. Then if it was successful and
people did feel it successful, then you could roll it to other markets and say,
you know, we have tried this here and we have done the same process. I don't
think you would roll it everywhere at once without really knowing what kind of
impact it would have. I think you would want to try it.
501 COMMISSIONER COLVILLE: Well, quite apart from whatever we might recommend
over this, I would encourage you to undertake those sorts of discussions.
502 Thank you.
503 MR. McKEEN: Okay. Thank you.
504 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you.
505 I know that Mr. Myre had a question.
506 Just a quick one on the Class 3 systems. In the digital universe, will
they be in the same circumstances, under the same burden that you described?
507 MR. McKEEN: Some of the Part 3 systems will. Some of the Part 3 systems
are along the route, that we will be building fibre. So for instance, we have
Part 3 systems in Shelburne, in Barrington, in Pubnicoke. We have Part 3 systems
around the Truro area. We have Part 3 systems around the Amherst area. Those
Part 3 systems will be brought in to be interconnected with our larger systems.
We have systems in St. Margaret's Bay and Prospect Bay which are Part 3 systems
and we interconnected them to Halifax. So they would have a full range of
services.
508 We have a number of Part 3 systems that represents less than four per
cent of our total subscribers. But it's not practical to connect them with fibre
at this time. So there is a question whether we will be able to offer digital
services in those areas or not.
509 As we connect more systems together, it does, in effect, free up some
equipment. So although some of the Part 3 systems would not really be able to
afford to have digital on their own because we are a larger player and we have
equipment from some head-ends that we are no longer utilizing, we will be able
to use those in some Part 3 systems to deliver digital cable in those areas.
510 So we think most of our systems will be able to have digital cable. But
there is a group of Part 3s that the economics are very tough on how to do that.
511 COMMISSIONER PENNEFATHER: That was a point raised rather emphatically by
some of the participants that the populations we are talking about are served by
Class 3. So they would have to be, looking at your idea, you would have to
include a solution there because we wouldn't want people served by Class 3
currently to lose what they already have. I think that is one of the issues
raised in the public notice.
512 MR. McKEEN: We certainly wouldn't consider taking anything away in an
area where we are not switching to digital. If we are not switching to digital,
the services would remain. But there are economic challenges in those systems.
513 There is a product that is not -- it's just in trial now which is Cable
Plus which is offered by Cancom. It allows you to have your cable service and an
auxiliary satellite fee to supplement that. So it is an opportunity. But
physically, it's not a lot different than the satellite option. So there would
be certainly three players there.
514 MR. MYRE: Only one additional question and it regards the gross rates
applicable to specialty services, French-language specialty services. As you
have probably noted there on the little chart that we had previously, there are
some incentive rates because their business plan is usually based on the
francophone markets in Quebec. So outside of Quebec, they don't necessarily have
the same revenue requirements.
515 So if there were to be some incentive rates, considerably reduced,
compared to what the speciality services normally cost in the French markets,
would that be taken into account by the various cable companies in offering the
packages and trying to minimize the financial impact for the francophone
minorities?
516 MR. McKEEN: Yes, I think it could do both things. For instance, it could
allow us to keep the rates low so that they would be able to buy these packages
at a low rate because our wholesale fees are also low. It could also make the
issue economically feasible because we are utilizing up an entire channel. So
that entire channel has a tremendous amount of value and that's the asset that
we build. That's the investment that we put in.
517 If the price is low and we are able to charge a reasonable margin on it,
there are two ways to make the economic model work. One is a lot of customers
and a small margin. So in some of your English packages, you would have maybe
75, 80 per cent penetration, but your margin is low. But the models works. In
some of your French packages, you might have lower penetration, but if you had
slightly better margins, it could still make the economics work so that it was
worthwhile to dedicate those channels to offering an expanded service.
518 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you very much.
519 If it's possible, are you able to stay with us?
520 MR. McKEEN: Certainly.
521 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. Because you did launch a proposal
for comment.
522 Mais j'aimerais peut-être suggérer qu'on laisse parler monsieur Samson
avant et on sera rendu presque aux périodes de discussion.
523 M. MYRE: On a un petit problème.
524 COMMISSIONER PENNEFATHER: Except that I'm about to be overruled.
525 MR. MYRE: I don't want to overrule. But we do have a technical problem on
the audio lines. Our technicians are telling us that the only way -- we have the
lady on the line at the moment, madame Betty Dugas et monsieur Normand Godin --
we can really do it is make a test. If it works, good. If it doesn't, then we
will go with the rest.
526 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On arrivera, monsieur Samson.
527 M. MYRE: Alors je suis désolé pour le délai, mais je pense que c'est
comme la dame, il y a longtemps qu'on essaie d'établir la liaison. Je pense que
si on peut faire cette vérification-là, ça serait adéquat.
528 Merci.
--- Pause / Pause
529 M. MYRE: Monsieur Normand Godin, est-ce que vous êtes avec nous?
--- Pas de réponse / No answer
530 M. MYRE: Désolé pour les difficultés techniques. Monsieur Normand Godin
et madame Betty Dugas, vous êtes au bout de la ligne? Est-ce que vous êtes en
ligne? Est-ce que vous nous adresser la parole et débuter vos observations?
--- Pas de réponse / No answer
531 M. MYRE: Notre essai n'a pas été très, très fructueux. Des fois, il y a
quelques petits problèmes de technologie. Alors nous allons enchaîner avec
monsieur Yvon Samson, représentant du Conseil scolaire acadien provincial de la
Nouvelle-Écosse.
INTERVENTION / INTERVENTION
532 M. SAMSON: Madame la présidente, messieurs les commissaires, j'ai fait
tellement de présentations devant le CRTC que monsieur Colville est quasiment
rendu un ami puisqu'on s'est rencontré à plusieurs reprises.
533 Tout d'abord, je représente le Centre Api Casse qui est un centre
communautaire multi-services dans la région de Richmond qui est l'Ile-Madame en
Nouvelle-Écosse. Et également, je suis le président du Conseil scolaire acadien
provincial qui, ces jours-ci, a beaucoup de défis. Je le prends et j'espère
qu'on va continuer à maintenir notre élan d'assurer avec l'homogène de nos
régions.
534 J'aimerais profiter de cette occasion... et je ne vais pas faire comme la
dernière fois, c'est-à-dire parler vite puisque les traducteurs en ont eu assez,
la dernière fois, de me reprendre et avec beaucoup d'insistance, ils ont compris
que je parle relativement vite.
535 En tout cas, j'aimerais profiter de cette occasion pour vous remercier de
votre invitation de comparaître devant vous au sujet des services de
radiodiffusion de langue française dans les communautés francophones au Canada
et certainement ici en Nouvelle-Écosse.
536 Comme j'ai pu le constater par les reportages des médias, des communautés
francophones et acadiennes à travers le pays, elles ne sont pas très
impressionnés du rayonnement des médias francophones et acadiennes sur son
territoire et souhaitent obtenir que de choix télévisuels pour sa population.
537 Je ne peux que noter l'absence de services de radiodiffusion de langue
française en Nouvelle-Écosse. En général, la communauté acadienne a parfois
accès à trois chaînes de télévision : Radio-Canada, TQS et TVA sur le câble. Par
contre, les services de RDI ne sont pas diffusés à Baie Sainte-Marie et à
l'Ile-Madame. Le câblodistributeur qui s'appelle Joe Shannon n'offre pas ces
services à sa population francophone dans ces régions. Il offre que deux chaînes
de langue française, soit Radio-Canada qui est obligatoire et TQS dont sa
diffusion est sans coût pour le câblodistributeur. TVA, je ne sais pas ce qu'il
va faire puisque c'est obligatoire dans les services de base. Mais à l'heure
actuelle, ce n'est pas offert.
538 Malgré les plaintes logées auprès du propriétaire, il n'est pas tenu à
offrir plus de choix télévisuels en langue française puisque selon un de vos
critères, il est dans une région anglophone et il dessert moins que 2 000
abonnés. À toute fin pratique, ce critère n'encourage pas la diffusion de canaux
de langue française par les câblodistributeurs même avec une forte concentration
de citoyens de langue française dans ces régions desservies. Lorsque je parle
d'une forte concentration, je parle d'entre 75 à 85 pour cent qui sont de langue
française et je pourrais ajouter les gens qui parlent les deux langues,
c'est-à-dire les anglophones qui ont une capacité à parler français.
539 Au niveau de la radio de Radio-Canada, nous sommes couverts par
Radio-Canada situé à Moncton avec un studio à Halifax. Certaines régions ont des
radios communautaires, notamment à Chéticamp et à la Baie Sainte-Marie. D'autres
régions sont en voie d'implantation, notamment celle de Radio Richmond qui est
dans ma région, dont on veut se doter de cet outil de communication.
540 En termes de Radio-Canada, règle générale, les communautés francophones
et acadiennes ont un seul et unique service télévisuel et radiophonique de
langue française, soit celui de Radio-Canada. Depuis de nombreuses années, les
réductions budgétaires à Radio-Canada font en sorte que la société d'État ne
peut plus fournir une quantité et une qualité de programmes de langue française
qui répondent aux besoins de la communauté acadienne en Nouvelle-Écosse.
541 Radio-Canada est et demeure la seule source d'information et de
télécommunications en français pour notre communauté. Depuis la fin des années
80, nous témoignons une érosion importante dans les affaires publiques, surtout
dans la couverture approfondie de certains sujets d'actualité.
542 Au niveau des câblodistributeurs, ils ne semblent pas sensibles aux
besoins télévisuels de la communauté acadienne de la Nouvelle-Écosse. Ils
offrent le moins possible aux communautés francophones et acadiennes des choix
télévisuels et comme toute entreprise privée, ils cherchent à rentabiliser... on
a eu le témoignage de Monsieur, son entreprise... en offrant des services qui
sont plutôt payants pour eux.
543 Mais avec le ravage de l'assimilation chez la population acadienne de la
Nouvelle-Écosse, laquelle dépasse actuellement 40 pour cent, il est difficile
d'inciter la demande pour ces services de la part d'une population qui n'a
jamais entendu ou vu des canaux francophones tels que MusiquePlus, Historia,
Série Plus et ainsi de suite. Essayer d'obtenir TV5, RFO qui est Radio-France
Outremer, TFO que vous connaissez déjà et RDS, Canal Famille et ainsi de suite
est un effort majeur et exigeant pour les francophones.
544 Lorsque j'ai voulu revenir chez moi parce que j'étais à Ottawa avant, le
câblodistributeur n'offrait que Radio-Canada et TQS. J'ai décidé, avec les
revendications que j'avais faites dans la région d'Ottawa, de m'acquérir
ExpressVu justement pour pouvoir capter les canaux français et pouvoir vivre ma
langue et ma culture de ma façon chez moi.
545 Je me suis vite aperçu en achetant cette antenne parabolique que, oui,
j'avais le service de RDI, mais non, je n'avais pas le service de Radio-Canada
local puisque les services proviennent de Montréal et non pas même s'il y a
SRC-A qui est Atlantique, ça provient de Montréal et non pas de la région
Atlantique, ni que je reçois de la part de CBC, le canal de Halifax, les
nouvelles de Halifax à 1800. C'est plutôt de St-Jean, Terre-Neuve.
546 Heureusement, on a ASN et ATV qui peuvent nous offrir des services de
nouvelles à 1800 pour la région Atlantique. Mais c'est quand même restreint et
puis c'est surtout en anglais.
547 Donc, je dois écouter RDI entre 1130 et minuit le soir ou entre midi et
1300 dans le temps de mon travail pour pouvoir avoir les nouvelles au niveau
local dans la région ou m'acheter une antenne normale. Mais ça, c'est une chose
qu'on pourrait dire que les câblos ont que les antennes paraboliques ne peuvent
pas offrir à l'heure actuelle, du moins ils m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas
l'offrir.
548 Donc, c'est ça la situation avec des antennes paraboliques et j'ai quand
même encouragé d'autres personnes dans la région de les acheter puisque j'avais
quand même Série Plus et RFO et toutes les autres possibilités en français qui,
pour moi, est important et pour certains de mes amis, ça l'est aussi. Et malgré
que le câblodistributeur ne voulait pas, je pense qu'il a perdu énormément de
clients juste du fait qu'il a refusé le RDI.
549 En termes de défis, nous entendons souvent parler de l'ère numérique avec
toute une gamme de services télévisuels, l'usage électronique, convergence entre
divers systèmes de transmission et de communications et de diffusion.
550 Les francophones au Canada sont en minorité et ces services, à moins
d'une réglementation pour protéger nos acquis et notre part du choix, seront
submergés dans une marée anglophone. Notons notre retard pour se brancher à
l'inforoute. À moins que le CRTC réglemente et assure que les services seront
toujours offerts pour les deux communautés linguistiques partout au pays, peu
importe le nombre, il est fort probable que nos communautés seront privées des
progrès technologiques.
551 On est 37 000 francophones, mais il y a 85 parlants français en
Nouvelle-Écosse. Donc, il ne faut pas oublier ce segment de la population qui
est quand même un atout qui pourrait être utilisé quant au choix télévisuel.
Heureusement, on peut choisir avec le satellite quels canaux qu'on veut. On ne
peut pas nécessairement le faire avec les câblodistributeurs.
552 Pour accroître la présence du français sur les ondes, il faut que le CRTC
continue à accorder des licences de diffusion aux radios communautaires
naissantes. Cet outil de communications est en mesure de répondre aux besoins
radiophoniques de la population au niveau local.
553 Suite à l'implantation de radios communautaires dans la région de la Baie
Sainte-Marie et à Chéticamp, nous avons témoigné un regain dans la création
musicale dans ces régions. En plus de diffuser des produits acadiens, les radios
communautaires encouragent la production de cassettes et de CD par ces artistes
en germes.
554 Un projet de radio communautaire est en voie de développement dans ma
région natale. Je vous encourage fortement d'être sensibles et à l'écoute lors
de sa comparution devant vous pour obtenir une licence d'exploitation. Il en va
de même pour les autres demandes qui sont possibles en Nouvelle-Écosse.
555 Le CRTC doit exiger aux fournisseurs de services de satellite canadien de
rendre disponible la totalité des services télévisuels et radiophoniques de
langue française au Canada. Il reste que ce type de service demeure un moyen
intéressant d'offrir aux collectivités éloignées la gamme complète de services
de langue française.
556 De plus, le CRTC doit veiller à assurer la disponibilité de la totalité
des services locaux dans les régions canadiennes. Par exemple, l'Atlantique
devrait avoir le signal de l'Atlantique comme au Québec, on devrait les signaux
du Québec et en Ontario et ainsi de suite.
557 Il va sans dire que les réductions budgétaires imposées à Radio-Canada
affectent sa programmation et sa production. Dire que Radio-Canada peut produire
autant qu'elle le faisait autrefois avec moins d'argent, je ne le crois pas.
Elle n'a pas les revenus et leur mandat est un mandat national et un mandat
canadien et un mandat important et essentiel pour pouvoir véhiculer les valeurs
fondamentales du Canada. Et je crois qu'on doit maintenir ce service. Il doit
être accru et surtout le fait qu'il est le seul et unique, dans certaines de nos
régions, service de télécommunications.
558 C'est ça. Je suis prêt à répondre à vos questions. Les autres choses,
j'en ai parlé au fur et à mesure. Ça me ferait plaisir de discuter avec vous par
la suite. J'ai l'après-midi à vous consacrer.
559 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, monsieur Samson.
560 COMMISSIONER COLVILLE: I would just like to ask, given the concern about
the availability of cable channels and the problem you noticed with the
satellite where you don't get the local off-air channels which has been a
satellite capacity problem for the satellite operators more than anything else,
what do you think of the sort of proposal that Mr. McKeen suggested might be
something to be considered?
561 I guess if you think about the digital box, whether you rent it or
purchased it, it would be about the same price as purchasing the satellite
parabolic dish and the associated equipment there.
562 Whether that sort of proposal would be something that you would think
would be worth pursuing in order to get not only the basic sort of five or six
channels of TVA, SRC, TV5, TQS and RDI, but perhaps quite a few of the specialty
services that are available in Quebec as well?
563 M. SAMSON: L'essence de ce que je cherche, ce sont des services. Je paye
6,95 $ ou quelque chose de même, de ExpressVu pour obtenir ces services-là. Si
un autre câblodistributeur peut me les offrir à un prix qui est similaire, au
même montant, ça me ferait plaisir d'acheter sa boîte. C'est une question de
l'offre de service.
564 Lorsque le câblodistributeur a refusé de mettre RDI, j'avais le choix.
J'avais le choix d'aller chercher ça quelque part autre ou je vivais avec les
circonstances et n'ayant pas ce service-là chez moi. Donc, j'ai pris la route
que je pensais qui était la plus plausible et puis si ça me coûtait 200 $, ça me
coûterait 200 $. Et puis je pense qu'il y a plusieurs personnes qui croient dans
ça, qui seraient prêtes à payer ce qui est nécessaire pour avoir le service.
565 Mais lorsque tu n'as pas de service et que le câblo résiste, si vous
voulez, tu prends les mesures, les actions nécessaires pour contrôler cette
partie-là.
566 COMMISSIONER COLVILLE: On a different subject, one of the issues that we
were hearing from a number of others and I guess this is an issue that we, in
this part of the country, have faced not only concerns about francophones, but
anglophones as well in that seeing our region reflected on television, whether
it's CBC or other stations for that matter, others were mentioning that. I
didn't detect a lot of that in your presentation today.
567 But I was wondering what your thoughts were about that and how we might
better overcome that problem, what kind of pragmatic solutions we might have, as
I say, whether it is SRC or indeed some of the other services that are
available.
568 M. SAMSON: Oui, c'est un problème parce que Radio-Canada, son mandat de
refléter des régions est si fondamental et pour moi si crucial pour bâtir le
pays. Une de vos personnes a mentionné l'émission qui s'appelle Accent
francophone pour une demi-heure par semaine, réussit à pouvoir donner un aperçu
de qu'est-ce qui se passe dans les communautés francophones, dans les autres
régions du pays.
569 Cependant, à moins qu'on ait la production locale, par exemple, à
Moncton, à moins qu'on ait un reflet de qui nous sommes comme peuple et comment
on peut se joindre, se coller ensemble avec le Québec et avec les autres régions
du pays, à la production d'émissions ou de séries télévisées qui, comme on le
sait tous, coûte relativement beaucoup d'argent mais que Radio-Canada ne semble
pas vouloir offrir des contrats à des producteurs hors Québec, autant qu'on
aimerait, sans avoir cette volonté-là de la part de la société d'État et les
autres diffuseurs...
570 Parce que le contenu canadien, je veux dire je suis un des seuls qui n'a
pas tellement des canaux américains, je n'en veux pas, j'ai les canaux canadiens
et j'aime ça parce que ça m'offre cette partie-là, mais tu vois la répétition
des émissions. Très souvent, ce sont les mêmes. Ce sont la même émission qui se
répète à travers tous les canaux que je reçois actuellement. Et ça, c'est à
cause qu'il n'y a pas de productions canadiennes. Il n'y a pas de productions
autant qu'il devrait y avoir dans la région. Je crois que ça, c'est un
manquement au niveau culturel. On a besoin d'accroître les argents et les
initiatives de cette direction-là.
571 COMMISSIONER COLVILLE: Again, this was a big problem in the
English-production community here in Nova Scotia until a number of things
happened. Telefilm set up an office here. The Nova Scotia Film Development
Corporation was started. Bill Donovan who was a regional director for the CBC, I
think, did a super job of working with the production community to help get
things like Codco, Street Cents and 22 Minutes and other programs like that
going and better reflecting the region, certainly the English population in the
region.
572 I'm wondering. Certainly, I guess SRC could be doing something like that
here. I'm wondering, going back -- and this just struck me as we are chatting --
one of the things that has begun to happen with the English specialty channels
is some of them like Discovery and Vision are actually producing programs or
airing productions that are made throughout the country, not just in Toronto or
wherever.
573 It strikes me that if some of the specialty services that have been
licensed largely to serve Quebec were indeed more available across the country,
perhaps through schemes like that proposed by Mr. McKeen, that some of those
services may have more of an interest in supporting the production of an
individual program or series, you know, on Acadians here or francophones in
Saskatchewan, or wherever.
574 I'm wondering, you know, maybe you are the wrong person to ask -- I'm
just kind of thinking out loud here as we are kind of pursuing some of these
issues -- whether you think, because you have been thinking about a lot of these
issues, that a greater availability of the French speciality services across the
country might create more of an incentive to have more production across the
country.
575 M. SAMSON: C'est certain que l'avènement d'un type de compétition
j'appellerais ça, parce que c'est quand même une compétition, fait en sorte que
si les canaux de spécialité commencent à faire de la production locale pour
diffuser sur leur réseau comme tel, c'est certain que ça va inciter l'ensemble
d'en faire plus.
576 Et je pense que Codco et toutes ces bonnes choses-là qui ont été
produites au niveau régional, et qui ont démontré que les gens étaient
intéressées, This Hour Has 22 Minutes, et cetera, et cetera, font en sorte que
ces producteurs-là peuvent faire une vie de leurs produits d'une part, mais
d'autre part, ils sont diffusés au niveau national.
577 Et moi, je pense que c'est une avenue à explorer avec Séries Plus, avec
les autres chaînes de canaux spécialisés à savoir comment ils pourraient, eux
aussi, contribuer au développement et à l'épanouissement des communautés. Je
pense que la production régionale serait une des méthodes pour y parvenir.
578 COMMISSIONER COLVILLE: Thank you.
579 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Une petite question.
580 On a discuté de ça à Moncton aussi et je pense que quelqu'un à Moncton ou
quelqu'une à Moncton a mentionné que Télé des Arts, c'est un exemple important
de ce genre de service spécialisé étant donné qu'on a aussi mis dans la
condition de licence un certain montant intéressant pour la production en
région. Je pense que monsieur Colville a mentionné l'importance de non seulement
avoir les services, mais faire en sorte qu'il y a la possibilité d'avoir les
licences pour la production. Plus de vitrines, le two-way street.
581 C'est important qu'on sache que l'intérêt est là. Monsieur Trudel a
mentionné un point très important plus tôt disant c'est difficile après un
certain moment de même savoir que les choses sont là si on ne les voit jamais et
si on arrive avec un sondage qui dit, would you like to have, et si on ne l'a
jamais vu, et si on ne sait pas que c'est là.
582 Mais vos groupes, je trouve, sont très informés de qu'est-ce qui
existent. Mais il faut aussi prendre en considération ce point-là.
583 Il y a un autre participant. Et puis parce que je sens que la discussion
est prête à partir, mais je voudrais continuer juste avec la dernière
présentation.
584 Monsieur Myre?
585 M. MYRE: C'est de madame Joanne Huard de la Société Radio-Canada qui, je
crois, veut faire une précision sur les observations qui ont été faites
antérieurement.
586 Mme HUARD: C'est seulement une précision par rapport à la présentation
que la Fédération des francophones a fait pour la région de Clare ou le
câblodistributeur.
587 On a été à plusieurs repris mis au courant qu'il y avait des problèmes de
distribution du signal dans la région de Clare. On est entré en contact à trois
reprises avec le câblodistributeur. Nos ingénieurs se sont rendus sur place. On
a fourni des pièces d'équipement qui ont été installées dans la tour du câblo.
On a signifié au câblodistributeur qu'il fallait qu'il fasse un changement
d'équipement technique parce que le signal se rend chez lui. Le signal rentre
très bien à 100 pour cent, mais les changements n'ont pas été faits par le
câblodistributeur, malheureusement.
588 Je pense que Radio-Canada a vraiment fait tout ce qu'il avait à faire,
mais il y a un bout qu'il faut que le câblodistributeur fasse et ils ne sont pas
décidés à le faire.
589 Donc, c'était la seule précision que je voulais apporter.
590 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, madame Huard.
591 Si on continue la discussion, monsieur McKeen a offert de rester pour
entendre vos commentaires sur son propos et je pense que, monsieur Myre, vous
avez une question aussi? C'est ouvert à la discussion.
592 M. MYRE: Je voudrais revenir sur une des suggestions qui a été faites par
monsieur McKeen et qui touche la télévision communautaire.
593 Dans le passé, c'était quand même restreint à une circonscription très
limitée, son réseau de câble. Maintenant avec les interconnections de fibre
optique qui permettrait à un ensemble de services de la Nouvelle-Écosse de
pouvoir bénéficier d'un rayonnement de la diffusion par les interconnections
entre réseaux, est-ce que ce n'est pas, cette suggestion-là, une avenue
intéressante à explorer dans un démarrage?
594 Ce n'est pas la seule mesure, mais c'est une mesure qui permettrait à
plusieurs communautés un peu isolées à l'intérieur de la province, de pouvoir
bénéficier d'un avantage technologique de cette interconnexion de réseaux pour
faire de la télévision communautaire à l'ensemble des francophones.
595 M. SAMSON: Si vous permettez, moi, n'importe quoi pour accroître notre
présence, que ce soit la télévision communautaire ou sur les ondes, si vous
voulez, et qu'on puisse certainement être visible va aider à créer les ponts qui
sont nécessaires entre les deux communautés d'une part, mais aussi les ponts
entre nos communautés.
596 J'espère que l'AFN soit ouverte. Je sais que le CSAP serait ouvert à
participer à une telle aventure pour voir comment on pourrait y participer,
comment on pourrait bénéficier mutuellement de ce type de partenariat si vous
voulez pour arriver à pouvoir accroître, comme je dis, la visibilité et notre
présence sur la télévision communautaire que vous avez. Sauf que ça ne sera pas
nécessairement de toutes les régions. Ce n'est pas nécessairement le même
fournisseur à Chéticamp et à Richmond qui se trouvent à Pubnicoke et à la Baie
Sainte-Marie.
597 Je pense que c'est là où il faudra voir et explorer ensemble comment on
pourrait le rendre plus solide de cette façon-là parce que je sais que la
télévision communautaire se fait à la Baie Sainte-Marie. Je sais qu'il y en a
certainement à Yarmouth et puis il y en a dans d'autres régions. Mais à savoir
comment de marier ensemble, je suis peu connaissant là-dedans.
598 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce qu'il y d'autres commentaires sur cette
question?
599 M. Y. AUCOIN: Oui.
600 Je trouve ça bien qu'on se voit sur la télévision communautaire. Ce n'est
pas pour nécessairement dénigrer ça comparé à d'autres postes, que ce soit
Radio-Canada ou tout ça.
601 Mais je pense que peu importe le médium, on veut être visible. Et il ne
faudrait pas qu'on le soit juste sur la télévision communautaire diffusée sur un
réseau de chaînes.
602 Mais je reviens aussi, moi, à la Télé des Arts. La Télé des Arts, s'il y
a 25 pour cent qui veut que ce soit du contenu francophone du Canada hors
Québec, mais qu'il y ait de la production qui se fasse en région, que ça ne soit
pas juste du reportage. Parce que les arts, c'est très large. Je veux dire on a
de l'imagination. Il y a des producteurs qui peuvent inventer des émissions.
Puis c'est ça.
603 Souvent quand c'est du reflet de la francophonie, ça demeure du reportage
avec des clips, voilà ce qui s'est passé, voilà ce qui va avoir lieu et il me
semble que ça devrait dépasser ça.
604 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Monsieur Trudel?
605 M. TRUDEL: Peut-être pour renchérir sur ce que Yvon vient de dire. C'est
la différence entre la simple diffusion et l'élément de création. Et ce qu'on a
dit, par exemple, la radio communautaire à Chéticamp, c'est qu'un des éléments
qui est arrivé de par cette radio, c'est une augmentation majeure de la création
artistique en français dans cette région-là. Et ça, vraiment, c'est le reflet de
la vitalité d'une région au point même que maintenant, on vient récemment
d'ouvrir un studio justement dans cette région-là.
606 Donc, il y a un impact de revitaliser la communauté. Il y a un impact
économique sur une région également. Donc, ça va loin quand même que de
permettre aux gens non seulement, comme Yvon dit, de se voir, mais de sentir
qu'il y a de la place pour créer et de l'espace pour créer en français et qu'une
fois qu'on a pu créer, qu'il y a de l'espace pour diffuser nos propres
créations.
607 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
608 M. MYRE: Pour répondre à votre commentaire, si vous faites lecture de la
décision sur le services des arts, la Télé des Arts, vous allez prendre
conscience que, justement, dans la formule qui avait été proposée par la Télé
des Arts qui comportait une émission qui s'appelle Quoi de Neuf qui était
majoritaire dans sa grille de programmation, le Conseil était bien conscient
qu'il ne fallait pas que se servir de l'actualité artistique et culturelle, mais
qu'il fallait également présenter les événements eux-mêmes et incitait la
requérante à réellement faire de la production en région pour refléter la
réalité culturelle et artistique canadienne.
609 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Monsieur Colville a une question?
610 COMMISSIONER COLVILLE: I was just trying to look through my notes here to
see who raised the issue and I can't remember who it was and whether or not they
are still here. But I perhaps was mistakenly interpreting when the discussion
was being held earlier about community radio and then talking about community
television, that the community television that was being referred to was more
like a television version of Radio Clare or Radio Chéticamp.
611 I don't mean to put down the community channel on cable. It's just that I
wanted to sort of understand what was being talked about here. This is a
sensitive issue right now with the Commission with our friend, Mr. Pacul in
Toronto.
612 But I think as a careful reader of our decision would see that the
Commission wasn't necessarily opposed to the concept of over-the-air community
television. The problem in that particular case was, again, mandated coverage or
carriage on basic cable. That was an issue of concern there.
613 Setting that aside though, I think the Commission has not said that we
oppose the idea of these small over-the-air community television stations that
might provide programming that would reflect a particular geographic area, as
the case of Toronto or a particular group of people, perhaps francophones in
Halifax.
614 I don't know whether the people who were suggesting community television
were thinking of that more than the community channel and it would be helpful
just to make that clear if anybody has got any comments on that.
615 M. SAMSON: Unfortunately, they --
616 COMMISSIONER PENNEFATHER: They do have a written submission that really
my impression was they were talking about something that is more akin to radio
communautaire.
617 COMMISSIONER COLVILLE: That's what I suspected.
618 COMMISSIONER PENNEFATHER: And that it is in effect, we have also launched
a call for comments on low-power community television. So it's a time to take
that component and look at it.
619 COMMISSIONER COLVILLE: Well, I would encourage you to think about that in
the context of that proposal.
620 I don't mean, in asking the question, because I think it's probably fair
to say the Commission hasn't given a lot of thought to this idea of small
over-the-air community television stations until this issue just recently came
up. I would want to indicate that the Commission isn't necessarily opposed to
this sort of idea. It may be something to think about in some communities. It
might enhance or work along with the community channel and cable, I don't know.
It's an idea that has been voted, at least in a couple of communities already.
621 When I was listening to the comments about community television, I was
thinking that it was being raised in the context of something similar to
community radio where those stations are very, very local and run by people in
the community to serve the community. For the most part, certainly in radio, I
think it's probably fair to say they haven't been, if I can use the term,
threatening to the private commercial stations in the markets where they have
been. They serve a different market. They have been quite successful in radio
where they have taken place, as has been noted here today.
622 I don't know where their television, that sort of model for television
would work or not. But I think it's something we might want to give some thought
to.
623 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Monsieur Trudel? C'est moi qui dit le nom, il
est un peu tard de le dire, mais si vous pouvez aussi répéter votre nom pour que
notre sténographe aura un dossier complet. Merci.
624 M. TRUDEL: Yves Trudel.
625 Par rapport au concept ou à l'idée que des services communautaires
pourraient être en compétition, je crois que dans le contexte d'une communauté
minoritaire, au contraire. Au contraire. Dans le contexte d'une communauté
minoritaire comme la nôtre, l'arrivée de radios communautaires ou éventuellement
de télévisions communautaires, ou d'un contenu plus grand de la télévision
communautaire, risque d'augmenter les cotes d'écoute des autres services
francophones plutôt que d'aller chercher ou d'enlever des cotes d'écoute.
626 Parce que si on augmente l'habitude d'écoute en français des membres de
notre communauté, on augmente également leur intérêt à écouter des choses en
français. Donc, je pense il faut plutôt que de voir ça comme quelque chose qui
risque d'être compétitif, je pense que c'est quelque chose qui, éventuellement,
devient additif et complémentaire.
627 Donc, je pense que ce sont des choses qui sont différentes.
628 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
629 Mr. McKeen?
630 MR. McKEEN: In the areas where we are adjacent to some of these areas, we
would certainly be interested in having discussions about our community
television stations and some of our facilities and equipment that we have
available that may be able to work on a cooperative basis to help, for instance,
in Clare-Argyle where we operate a system in Yarmouth and we have an outfitted
studio and other pieces.
631 So that there could be some opportunity to work together to provide
programming that might be a community television, an off-air local community
television station for that area, but we could also utilize some of that same
programming for us to air on our community television within our Yarmouth
system.
632 So there could be some cooperation which might significantly reduce the
capital costs required to start such a venture which is often times the first
hurdle or the major hurdle in launching anything of that nature.
633 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you.
634 Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
635 Mr. Crombie? Anything from our observers?
636 Mr. Trudel, again.
637 Monsieur Trudel?
638 M. TRUDEL: Juste une question de clarification.
639 On parlait plus tôt du fait que le réseau de Eastlink avec la fibre
optique risque de permettre éventuellement qu'une partie de la programmation
communautaire serait disponible non seulement localement, mais serait disponible
dans d'autres parties du réseau de Eastlink.
640 Est-ce que ça veut dire si, par exemple, on avait des projets pilotes
dans la région de Yarmouth, un projet pilote en français, que ces éléments
francophones-là seraient disponibles à travers possiblement l'ensemble du réseau
de Eastlink? Et diffusé?
641 MR. McKEEN: Yes, it does. For instance, if we started it in Yarmouth and
we did a pilot project kind of show, we could use the fibre optic network to
deliver it back through to Halifax and then from Halifax, it would be
distributed out throughout our systems.
642 We do have quite an active community television and station in
Wellington, P.E.I. that does produce French-language programming. So there is
already a precedent for that --
643 COMMISSIONER COLVILLE: Just to pursue that point, I know for years that
you have shared programming with Dartmouth. Would one presume that this sort of
sharing could go beyond Eastlink, to at least Dartmouth where we know we have
got francophone schools in the area, but perhaps elsewhere in the province as
well through arrangements that you would have with other cable operators?
644 MR. McKEEN: It's hard for me to speak for them, but I think if you look
at the past history, it would be likely. Normally, if you create programming
that has viewership, has interest, has value that there would be an incentive
for them to carry it.
645 We are interlinked with fibre. So there is really no additional cost. It
is basically a scheduling issue. As you say, it may air at a different time, but
if we could coordinate a time throughout -- that also speaks to New Brunswick as
well -- but it could be distributed throughout.
646 We do things now where we cover football games and hockey games that are
carried throughout New Brunswick, carried throughout P.E.I. So there is already
a relationship there for sharing programs. So there could be an opportunity.
647 It could be the kind of pilot project that could move from community to
community. It doesn't mean that it would have to be filmed in Yarmouth 100 per
cent of the time. Yarmouth could do a show and next month, it could come from
Cheticamp. They could deliver it to Sydney. It could then come from somewhere in
New Brunswick. You don't have to start off with a 24-hour, seven-day a week
television service. You can start with a local community piece.
648 Our community television throughout Eastlink, we have done a show we call
Plugged In which is a weekly show and we go out in the community with electronic
news gathering, E.N.G. gear and we have really made a change to having a lot of
local community pieces, covering events, being out where people are and having
mobiles to cover major events. We are finding that is very popular with our
customers.
649 So more grassroots, more things. But today, you can and we have invested
in equipment at reasonable costs. You can have very good quality. I think if you
look at our community television stations today, our quality is significantly
better than it was even four or five years ago.
650 COMMISSIONER PENNEFATHER: Mr. Crombie?
651 M. CROMBIE: Juste pour dire que je suis très encouragé par ce que je
viens d'entendre. Si on peut raccorder d'une certaine manière le système de
Chéticamp qui n'appartient pas à Eastlink, on peut probablement faire la même
chose entre Télé-Clare qui est le canal communautaire et Yarmouth.
652 Ce serait très intéressant, je pense.
653 MR. McKEEN: The challenge with something like the Cheticamp system and
Clare is that they could participate in and develop programming and that could
be distributed throughout our systems. The challenge will be distributing
throughout their own system.
654 So you may have a situation where Cheticamp creates a programming but
they may not be able to see it in their own area. So that will be the challenge
out there. But you have to put the operators there, if there is a reasonable
business case or if there is an opportunity, then I think you have to have
discussions with them to see what they could do.
655 We have some systems that are over-the-air signals and just to let you
know that this is possible, we have systems that have over-the-air signals in
P.E.I. and at certain times, we utilize the channel to carry our community
television there, but it's only for a short period of time during the evenings.
656 So there is sharing. I don't know in Cheticamp how many channels they
have. They may have five or eight channels. But it's possible that they might
utilize one of those channels for half an hour in the evening once a week to
show the local show. You would have to take off something else, but they are
under Part 3 regulations.
657 You would have to look at the regulatory whether that would be a problem.
You would have to talk to the Commission whether that would be a problem, but
they will be carrying channels, maybe ABC or CBS or other services. They could
replace that for half an hour to carry a local show at some point. That is
something that the CRTC would have to consider.
658 MR. SAMSON: If I may enhance. What you are saying is that from what I
gather, is Télé-Ile, for example, on l'Ile-Madame, there is already a community
channel owned by the community. So you don't have to go through Joe Shannon to
get there.
659 Télé-Clare is also owned by the university. So you have possibilities of
links there. They do broadcast municipal meetings, different things like that.
So they already have probably the capability that you are talking about.
660 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. C'était monsieur Yvon Samson.
661 M. SAMSON: Oui, excusez-moi.
662 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
663 Any comments from our observers?
664 M. Y AUCOIN: Juste un dernier commentaire.
665 Je reviens toujours, moi, à Radio-Canada. Ça me fait mal au coeur quand
je vois tellement de coupures qui sont faites. Ça ne date pas d'hier. C'est
comment améliorer la production locale ou dans les régions. Ici en
Nouvelle-Écosse, j'ai mentionné tout à l'heure qu'il n'y avait pas de production
télévisuelle. C'est aberrant. Alors c'est pour ça, je pense, qu'il y a des gens
qui ont pensé à la Télé des Arts. Si on ne peut pas l'avoir sur Radio-Canada, il
faudra l'avoir sur un autre poste.
666 Mais je trouve ça déplorable pour Radio-Canada qui meurt à petit feu et
je ne voudrais pas voir cette station-là disparaître. Je veux dire je pense que
le monde s'identifie quand même à cette station-là, mais pas tout le monde parce
qu'on a l'impression que Radio-Canada n'est pas là pour le monde. Il faudrait
quand même quelque chose qui se passe par rapport à cet organisme-là.
667 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, monsieur Yvon Aucoin.
668 Je peux simplement vous encourager de toujours faire vos commentaires à
Radio-Canada, de suivre les projets cette année. J'ai aussi devant moi le
renouvellement de licence dans lequel Radio-Canada a, en effet, fait des
engagements vis-à-vis un investissement dans la production régionale partout au
pays. C'est d'après notre décision, c'est aussi non seulement dans les
nouvelles, mais des dramatiques, des documentaires, et cetera.
669 Alors je vais prendre le dernier mot si les observateurs et observatrices
n'ont pas quelque chose à dire et je vous remercie tout le monde, les
participants et les observateurs d'être là avec nous. On continuera ce soir à
1800 avec deux autres participants, j'espère bien nos participants de
l'Université Sainte-Anne.
670 Ça a été pour nous, comme pour tous nos collègues partout au pays, fort
intéressant. Je vois que vous êtes, comme toujours et à l'avenir, très impliqués
dans vos associations, vos communautés et surtout vis-à-vis l'impact de la
radiodiffusion dans l'avenir de les communautés francophones partout au Canada.
671 Vous pouvez être certains que vos commentaires, non seulement d'après le
dossier public écrit, mais d'après nos propres interventions avec nos collègues,
où on peut rapporter non seulement les mots, mais aussi la passion, le ton et
les idées innovatrices qui étaient présentés cet après-midi.
672 Je vous remercie beaucoup.
673 Alors avec ça, on déclare la session fermée. On va reprendre à 1800 ce
soir.
--- Suspension à 1640 / Upon recessing at 1640
--- Reprise à 1800 / Upon resuming at 1800
674 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Nous allons reprendre.
675 MR. MYRE: Can you hear us okay?
676 MR. GODIN: Yes, I can.
677 COMMISSIONER PENNEFATHER: Mr. Godin?
678 MR. GODIN: Yes.
679 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour.
680 M. GODIN: Bonjour.
--- Pause / Pause
681 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Monsieur Godin, c'est Joan Pennefather. Je suis
conseillère du CRTC. Je suis accompagné de monsieur David Colville, aussi
conseiller, vice-président au CRTC et conseiller régional et monsieur Réjean
Myre qui est notre analyste de la radiodiffusion de langue française.
682 M. GODIN: Oui.
683 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On est là pour vous écouter. Vos commentaires
seront sur le dossier public. Et on vous invite à commencer votre exposé. On est
à l'écoute.
INTERVENTION / INTERVENTION
684 M. GODIN: Bien, je vous remercie de m'offrir ce moment.
685 En général, je dirais que je suis très content de l'intérêt que les
médias et que Radio-Canada portent aux entreprises culturelles. Nous, nous
sommes dans le domaine du théâtre. Alors je suis très content de voir que dès
qu'on fait quelque chose, il y a une communication. On a découvert qu'on faisait
quelque chose et on veut couvrir cet événement.
686 Je sais que contrairement aux villes où c'est très difficile d'avoir
accès aux médias, dans ce cas-ci, nous, on est choyés.
687 Par ailleurs, on habite à trois heures peut-être de Moncton. Mais il y a
quand même là un traversier à prendre ou sinon, il y a six heures de route à
faire. Donc, les médias trouvent ça difficile de traverser et de couvrir les
événements facilement. Question de budget, question d'organisation du temps.
688 Alors on estime que ce n'est pas toujours facile d'avoir une couverture
télévisée dans notre coin de la Baie Sainte-Marie. Les déplacements quand ils
ont lieu, ils sont très rapides. Et on n'a pas le temps de combiner ça avec
autre chose d'intéressant qui pourrait se passer. Par exemple, j'avais deux
événements nouveaux qui se présentaient en même temps. Là, le lendemain matin,
j'aurais pu faire quelque chose et non, on doit prendre le bateau et rentrer.
689 D'autre part, la programmation de certaines émissions culturelles se
termine juste au moment où les activités estivales commencent à se dérouler.
Alors là, on tombe dans le secteur des nouvelles et ce secteur-là semble, sur le
plan culturel, d'abord pris au dépourvu on dirait. Et donc, on ne semble pas
pouvoir faire affaire avec une équipe qui pourrait planifier la venue pendant
l'été pour couvrir un événement. C'est comme s'il fallait recommencer avec
l'équipe des nouvelles.
690 On se demande s'il n'y aurait pas une collaboration entre les équipes de
Radio-Canada anglais de Halifax et celles de Moncton pour avoir plus de facilité
de couverture.
691 En général, quand on regarde pour prendre un autre volet, quand on
regarde la télé française, évidemment on nous rapporte les nouvelles de Montréal
et ça, ça nous intéresse très peu. Donc, on est mieux servis en termes de
couverture par notre télévision anglaise provinciale, ce qui est un peu dommage.
692 Un détail : le matin, je regarde et j'entends les nouvelles de Montréal
et tout ce qui se passe là-bas. Je trouve déplorable vraiment qu'on s'intéresse
à des incendies ou des accidents routiers. Ça a d'autant moins de sens... je ne
crois pas que ça en ait beaucoup pour les gens de Montréal et je crois que ça en
a encore moins évidemment pour les gens. Non pas que ces événements-là ne sont
pas tragiques pour ceux qui les subissent, mais je crois que c'est une
trivialisation de la télévision. Je crois que ce serait peut-être plus important
de couvrir des événements, québécois ou autres, qui seraient un peu plus
nourrissants pour nous.
693 La couverture radio est bonne parce que c'est plus facile évidemment.
694 Voilà en bref ce que j'aurais à dire.
695 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, monsieur Godin. Je veux juste
voir si mes collègues ont une question.
696 Vous avez fait vos commentaires surtout sur Radio-Canada. Vous venez du
métier des arts, de théâtre. Est-ce qu'il y a d'autres services télévisuels qui
vous pensez devraient vous servir mieux à part de vos commentaires sur SRC,
radio et télévision?
697 M. GODIN: Évidemment, Radio-Canada anglais va s'intéresser aussi à nous.
Alors évidemment, on fait affaire avec eux. Je sais qu'il y a TV5 qui s'est
intéressée à nos projets. Donc, c'est certain qu'il y a d'autres médias qui
couvrent d'autres marchés qui peuvent être utiles pour nous. Mais je vais
toujours aimer que Radio-Canada français puisse couvrir quelques fois nos
régions.
698 Je comprends la problématique évidemment. C'est qu'une petite région ne
peut pas intéresser Montréal. Je suppose que Montréal intéresse au moins deux
millions de personnes et donc, c'est une question de finance, quoi. Mais nous,
on aimerait avoir un peu plus accès, un peu comme le Nouveau-Brunswick, en tout
cas. On se sent encore plus pauvre que le Nouveau-Brunswick en termes de
couverture et on aimerait aussi percer sur le plan culturel un peu plus dans les
milieux néo-brunswickois.
699 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous suivez la Télé des Arts? Est-ce
que vous trouvez que ce service, c'est un pas dans la bonne direction?
700 M. GODIN: Tout va dans la bonne direction. Je dirais que c'est une
question de difficulté géographique à couvrir et donc, de finances. Mais on les
alerte. On aimerait bien qu'ils viennent, qu'ils couvrent quelque chose. Mais ce
n'est pas facile. L'équipe n'est pas ici. Ils ne peuvent pas passer d'autre
temps. Ils sont un peu pressés.
701 Alors c'est un peu ça que j'aimerais souligner.
702 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. On vous remercie pour avoir pris
le temps. On s'excuse encore une fois pour les délais causés par la technique.
703 M. GODIN: De rien.
704 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais on est très heureux que vous étiez là quand
même. Merci beaucoup.
705 M. GODIN: De rien. Merci à vous.
706 COMMISSIONER PENNEFATHER: I would like to thank everyone who
participated.
707 We will now adjourn to reconvene in Vanier on October 16, 2000 at 1300.
--- Whereupon the consultation ended at 1810 /
La consultation se termine à 1810 |