TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET:
CONSULTATIONS PUBLIQUES PORTANT SUR LES SERVICES DE
RADIODIFFUSION DE LANGUE FRANÇAISE ACCESSIBLES AUX FRANCOPHONES HORS QUÉBEC
/
PUBLIC CONSULTATIONS ON FRENCH-LANGUAGE BROADCASTING SERVICES
AVAILABLE TO FRANCOPHONES OUTSIDE QUEBEC
HELD AT: |
TENUE À: |
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Ramada Inn Sudbury |
Ramada Inn Subdbury |
85 Ste. Anne Road |
85, Chemin Ste-Anne |
Sudbury, Ontario |
Sudbury (Ontario) |
|
October 5, 2000 |
le 5 octobre 2000 |
Transcripts
In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.
Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Consultations publiques portant sur les services de
radiodiffusion de langue française accessibles aux francophones hors Québec /
Public consultations on French-language broadcasting services available to
Francophones outside Quebec
BEFORE / DEVANT: |
Joan Pennefather |
Commissioner / Conseillère |
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ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTE: |
Manon Cloutier |
Hearing Manager and |
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Secretary / Gérante de |
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l'audience et secrétaire |
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HELD AT: |
TENUE À: |
Ramada Inn Sudbury |
Ramada Inn Sudbury |
85 Ste. Anne Road |
85, Chemin Ste-Anne |
Sudbury, Ontario |
Sudbury (Ontario) |
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October 5, 2000 |
le 5 octobre 2000 |
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
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PAGE |
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INTERVENTIONS PAR / INTERVENTIONS BY: |
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M. André Roberge
Université Laurentienne |
3 |
Mme Suzanne Roy
ACFO Sudbury |
18 |
M. Réjean Grenier
Carrefour francophone |
30 |
Mme Pauline Auger
ACFO Nipissing |
68 |
M. Gratien Allaire
Université Laurentienne |
80 |
Mme Liliane Beauchamp |
101 |
Mme Estelle Noël-de Tilly |
107 |
Mme Noémie Paquette FESFO |
129 |
Sudbury (Ontario) / Sudbury, Ontario
--- La consultation débute le jeudi 5 octobre 2000
à 1300 / Upon commencing on Thursday, October 5,
2000 at 1300
1 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, on va commencer. Bonjour, mesdames, et
messieurs, Mme Roy, M. Roberge. Je vous souhaite la bienvenue à cette
consultation publique. Mon nom est Joan Pennefather et suis Conseillère au
CRTC.
2 Nous vous remercions de vous joindre à nous pour discuter de
l'accessibilité des services de radiodiffusion de langue française à vous,
francophones et francophiles, qui habitez à l'extérieur du Québec.
3 Until october 17, my Commission colleagues and I will be hearing opinions
on this issue from people from Halifax to Vancouver.
4 This meeting is taking place in a more informal setting than the public
hearing that begins on October 18 in Hull, and it will be part of the public
record, as are all of the written comments we have received to date.
5 Le but de ces consultations est de permettre au CRTC de recueillir toute
l'information pertinente qui l'aidera, d'une part, à faire rapport à la
Gouverneure en Conseil sur la disponibilité et la qualité des services de
radiodiffusion en langue française dans les communautés où le français est la
langue de la minorité, et d'autre part, à préparer un projet de politique qui,
en tirant partie du nouvel environnement numérique et de la concurrence en
distribution, rendrait plus facilement disponibles aux abonnés du câble, des
services de télévision spécialisés dans la langue officielle de la minorité.
6 Vous connaissez les questions sur lesquelles vous êtes invités à vous
prononcer. Ä celles soulevées dans les avis publics qui donnent suite à la
politique proposée par le Conseil et la requête de la Gouverneure en Conseil, le
CRTC a ajouté la question suivante lorsqu'il a accordé une licence à la Télé des
Arts, et je cite:
"Dans le contexte de la politique proposée et dont nous discutons avec vous
aujourd'hui, le Conseil devrait-il accorder un statut de distribution
prioritaire en mode numérique à la Télé des Arts, le nouveau service national
axé sur les arts et la culture?" (Tel que lu)
7 Juste quelques mots sur... Some housekeeping matters.
8 Je vous présente Thérèse Lamarche. Je pense que vous l'avez tous
rencontrée. Thérèse is our Director of decisions. Please, do not hesitate to ask
her for any information you need.
9 I will call on you in the order, more or less, in which you have joined us
and we have, I think, a sufficient amount of time to not only hear your
presentations but to discuss your presentations.
10 Comme j'ai souligné au début, les discussions seront transcrites et feront
partie du dossier public. Pour que nous puissions en faire des enregistrements
fidèles, je vous demanderais de bien vouloir appuyer sur le bouton rouge --
ou le bouton blanc, dans ce cas, à la base du microphone lorsque vous
parlez.
11 Merci de votre attention. Nous sommes prêts à commencer et vous
écouter.
12 Je demanderais, premièrement à M. André Roberge, Vice-Recteur à
l'enseignement et à la recherche à l'Université Laurentienne de bien prendre le
micro et donner vos commentaires. Merci.
INTERVENTION / INTERVENTION
13 M. ROBERT: Merci. Je pense que je voudrais commencer tout d'abord par
faire une mise en contexte pour mes commentaires, de mentionner certaines choses
qui sont en elles-mêmes évidentes mais que si je ne les mentionnais pas, il
serait peut-être difficile de voir le lien avec mes commentaires.
14 En premier, c'est qu'on a un système à deux niveaux pour permettre l'accès
aux émissions de radio et de télévision dans le pays. C'est qu'on a d'abord des
firmes soit nationales ou commerciales qui font la production, puis on en a
d'autres qui font la distribution.
15 Initialement, ma compréhension était qu'au début, quand on produisait,
également, les producteurs avaient leurs propres antennes et on diffusait selon
les limites de l'antenne, les limites géographiques qui étaient imposées par la
technologie.
16 Par la suite, avec l'introduction du câble, on a eu les câblodistributeurs
qui sont intervenus, ce qui a fait qu'on a eu toute une emprise commerciale
d'établie de câblodistribution.
17 Alors l'avantage de cette câblodistribution, de cette distribution par
câblodistribution, c'était d'étendre la portée géographique de la distribution
des émissions de radio et de télévision.
18 Le désavantage de cet approche, c'est que ces entreprises de
câblodistribution sont des entreprises commerciales, donc elles doivent réaliser
un profit, et que leur base d'opération est de savoir, si on transmet tel
signal, est-ce que, pour nous, c'est rentable et c'est profitable.
19 Alors on a la technologie pour transmettre tout ce qui est produit en
français dans les endroits où il y a des communautés minoritaires francophones,
mais la question se pose chez les câblodistributeurs, est-ce que c'est
rentable.
20 Maintenant, on est en train d'entrer dans une nouvelle ère. Enfin, on est
déjà entré, c'est l'ère de l'Internet. L'Internet nous permet maintenant de
transmettre des signaux par différents modes, que ce soit par le câble, ou il
est également possible de transmettre à haute vitesse par des simples lignes
téléphoniques ordinaires. Ä ce moment-là, il est possible, une fois qu'on est
raccordé à un distributeur d'Internet, d'avoir accès à tout ce qui est diffusé
sur Internet, peu importe son origine, et de ce fait, de ne pas dépendre d'un
fournisseur d'information, d'un fournisseur de signal. Les fournisseurs de
signaux sur Internet ne sont pas limités dans ce qu'ils offrent comme le sont
les câblodistributeurs.
21 Alors, ça nous amène à la situation suivante où maintenant, on pourrait,
si on se dirige vers cette approche, avoir une diffusion à la grandeur du pays
de tout ce qui est produit.
22 Il est évident que les gros perdants là-dedans, ce sont les
câblodistributeurs traditionnels, à moins qu'ils ne s'ingèrent -- puis il y
en a plusieurs qui ont commencé déjà à s'insérer pour être fournisseurs de
distribution par Internet de façon globale. Mais présentement, il y en a
plusieurs qui ont un marché à protéger, leurs intérêts à protéger pour
empêcher...
23 Alors on a un blocage là, mais je rappelle que c'est un blocage qui a une
base historique qui est un peu accidentelle. Il n'y a rien dans l'historique qui
nous a amené toute la câblodistribution au Canada, la diffusion d'émissions
radio et télévisées, qui ne suppose à la base qu'on devrait avoir un système de
distribution par câble.
24 Alors il serait possible dès maintenant, à toutes les fois que le CRTC
voudra accorder une licence d'exploitation pour transmettre un signal, que ce
signal soit maintenant accessible à tous les gens qui ont accès à une
distribution sur Internet.
25 La technologie présentement pour la télévision sur Internet, le signal est
encore un peu déficient, mais probablement que d'ici un an ou deux, la qualité
serait présente.
26 Alors, selon moi, il est important que le CRTC fasse abstraction dans un
certain sens de toute l'infrastructure et de pouvoir de lobbying des
câblodistributeurs comme tels dans la structure. Cela est un aspect important
que je voulais mentionner.
27 L'autre aspect, c'est celui de notre radio et télévision nationale, la
Société Radio-Canada, qui a le mandat de promouvoir la francophonie, les
diffusions à grande échelle des différentes productions au niveau régional sur
une plus grande échelle.
28 Maintenant, encore une fois, pour des raisons économiques et de temps,
parfois, ce ne sont pas toutes les régions qui sont bien représentées, de telle
sorte que différentes provinces ont décidé d'avoir leur propre réseau. Entre
autres, on a ici, en Ontario, la chaîne TFO qui est la chaîne des francophones
de l'Ontario, pour l'Ontario.
29 Mais on voudrait également que cette information-là, ces émissions-là
qu'on produit ici soient accessibles à l'extérieur de l'Ontario.
30 Dans le système actuel de câblodistribution, où est -- et il ne faut
pas les blâmer, c'est un intérêt commercial où le profit prime. C'est évident
que dans bien des marchés, les câblodistributeurs disent non, on ne veut pas,
notre clientèle de base ne veut pas payer pour le service supplémentaire qui
pourrait donner accès à des émissions de TFO ou d'autres. Et la même chose pour
nous, en Ontario, pour les émissions qui pourraient être produites par la
francophonie du Nouveau-Brunswick ou de la Nouvelle Écosse.
31 Cela étant dit, si on fait abstraction de l'infrastructure de la
câblodistribution, puis si on essaie de prévoir dans l'avenir ce que devrait
être l'avenir de la radiodiffusion et de la télédiffusion au Canada, à ce
moment-là, cet argument-là ne tient plus debout. On devrait pouvoir prévoir
avoir accès à la grandeur du pays à toutes les émissions qui sont produites, peu
importe les régions où elles sont produites en français, que ce soit disponible
par l'Internet, et à ce moment-là, ça enlèverait un poids énorme de
responsabilité pour notre chaîne nationale, la Société Radio-Canada, de produire
des émissions qui satisfont toute une population diverse, en fait des petits
segments de population, sans viser un gros marché et à ce moment-là, être moins
compétitive avec les chaînes privées.
32 Alors selon moi, c'était un des points qui étaient mentionnés dans le
communiqué, dans l'avis public de consultations. L'aspect technologique avec
Internet, selon moi, c'est quelque chose qui peut amener pour les communautés
francophones minoritaires hors-Québec. Alors on a beaucoup à gagner.
33 Mais pour que les francophones y soient gagnants, et les anglophones dans
les communautés minoritaires anglophones, il faut éviter une sur-réglementation
et un découpage géographique à ce niveau-là, mais de permettre que l'Internet
soit utilisé à son plein potentiel, même si cela risque de déplaire carrément
aux câblodistributeurs traditionnels qui ont beaucoup de sommes investies dans
leurs entreprises commerciales.
34 Selon moi, dans l'intérêt national, c'est important de penser plus loin et
de ne pas se laisser arrêter par les impératifs économiques de certains à ce
moment-ci.
35 Alors voilà, c'était l'essentiel des propos dont je voulais communiquer
aujourd'hui.
36 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, Monsieur Roberge. Comme je l'ai
dit au début... Bonjour aux autres messieurs qui se joignent à nous.
37 J'ai quelques questions sur les commentaires de M. Roberge. Ensuite, Mme
Roy va prendre la parole et ensuite, vous auriez peut-être des commentaires que
vous aimeriez faire de nouveau et aussi les autres personnes à la table.
38 J'ai juste quelques clarifications. Je suis là pour écouter et pour faire
certain que ce qu'on a sur le dossier public soit aussi clair que possible.
39 Quand vous parlez de l'Internet et de son plein potentiel, est-ce que pour
vous, ça sera une façon de visionner et d'avoir accès à la production
francophone qui sera une technologie qui sera disponible au plus grand nombre de
francophones dans ce pays? Est-ce que vous pensez que les consommateurs et
consommatrices francophones auront accès à l'Internet jusqu'à ce point où ça
peut balancer, disons, si j'ai bien compris, le positionnement des
câblodistributeurs dans ce pays?
40 Je pense que vous voyez l'Internet comme étant un moyen de rebalancer
l'accessibilité aux services, mais est-ce que les citoyens auront accès à
l'Internet d'ici 10 ans, disons, de façon que ça puisse vraiment faire
l'objectif que vous voyez pour l'Internet?
41 M. ROBERGE: Peut-être que je peux commenter à ce niveau-là. Présentement,
il y a deux technologies majeures pour accès à l'Internet. Les gens utilisent
soit les lignes téléphoniques, mode traditionnel avec un modem qui est quand
même à relativement basse vitesse, et tout récemment, les câblodistributeurs,
c'est peut-être un maximum de deux ans, ont commencé à offrir le service d'accès
à l'Internet par le câble.
42 Cela étant dit, la différence entre les deux technologies, l'écart
technologique a commencé à diminuer. On a maintenant disponible dans certaines
régions -- entre autres, ici, à Sudbury maintenant, c'est
disponible -- l'accès par le câble téléphonique ordinaire à Internet, un
accès Internet à haute vitesse.
43 Donc, pratiquement tous les Canadiens et Canadiennes qui ont un poste de
télévision ont également normalement un téléphone, une ligne téléphonique. Il y
a certaines lignes téléphoniques existantes qui ne sont pas facilement
nécessairement adaptables pour la transmission à haute vitesse, mais on peut
voir déjà qu'il y a une compétition qui s'installe entre les câblodistributeurs,
en particulier Bell Canada, pour offrir un accès Internet à haute vitesse qui
pourra donner cet accès.
44 Donc, pour ce qui est de... Pour revenir un peu à votre question,
présentement, tous les Canadiens et Canadiennes qui ont accès au service de
câblodistribution direct par câble ont accès en principe à la technologie, au
même accès au réseau Internet. Donc, pour ces gens-là, l'accès est déjà là en
principe.
45 Habituellement, on a des câblodistributeurs qui chargent des coûts
d'opération qui sont, l'accès pour Internet est comparable à un accès moyen aux
émissions du câble. Ce ne sont pas toutes les émissions nécessairement qui sont
offertes -- toute la brochette des émissions qui sont offertes sur le câble
présentement. Si moi je souscris au câble à Sudbury, je peux avoir un accès
Internet sur le câble pour le même prix que j'ai à payer pour le câble
ordinaire, juste pour la bande télévision.
46 Donc, en principe, l'infrastructure technologique et les coûts sont là,
puis les coûts vont en diminuant pour l'accès à l'Internet pour permettre à tous
ceux qui ont l'accès par câblodistribution d'avoir accès à l'Internet. Donc, cet
accès est là.
47 Pour les autres, pour le téléphone, comme j'ai dit, les lignes
téléphoniques vont augmenter de qualité dans plusieurs régions. On a l'accès ici
à haute vitesse dans la région de Sudbury déjà pour Internet.
48 Il reste une troisième catégorie de gens qui ont accès aux émissions de
câblodistribution -- excusez le terme si ce n'est pas approprié -- par
satellite. On a différents pourvoyeurs qui nous donnent -- avec les
antennes paraboliques. Alors, ces gens-là n'ont pas de lien direct.
49 Mais également la technologie est là qui permet le même genre d'accès à
l'Internet par satellite qu'on a présentement pour recevoir les émissions de
radio et de télévision qui sont l'équivalent du câble sans le câble
physique.
50 Donc, la technologie est soit là dans la vraie vie ou dans les
laboratoires qui permet, que ce soit par ligne téléphonique, par câble
traditionnel ou par satellite, d'avoir accès au réseau Internet.
51 Alors, ce qui serait l'idéal, ce serait si on a cet accès au réseau
Internet, à ce moment-là, que le groupe duquel on loue les services d'accès au
réseau Internet ne soit plus simplement un distributeur d'un groupe d'émissions
qu'il choisit pour des impératifs commerciaux, mais tout simplement, ils nous
vendent une certaine bande. Ils nous disent, voici, vous êtes branchés sur
Internet, vous avez telle capacité de transfert qui soit suffisante pour avoir
accès à moins à une émission de télévision à la fois, ou deux, selon les besoins
des foyers.
52 Ä ce moment-là, c'est portes ouvertes puis ils n'ont plus à se préoccuper
de savoir, est-ce que j'ai besoin d'avoir tel signal d'un producteur à tel
foyer, est-ce que ça va être rentable pour tel groupe de foyers. Tout ce qu'on a
c'est portes ouvertes sur le réseau national, le branchement général Internet,
puis les gens choisissent quel signal exactement ils veulent tirer.
53 Alors, la technologie est là.
54 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Okay, merci. C'est plus clair, parce que c'est
vraiment une approche technologique dont vous parlez. Parce qu'au début, on peut
penser que pour avoir l'Internet, on a toujours besoin d'avoir les
câblodistributeurs, et vous avez, au début de vos remarques, fait ressortir le
point que le câblodistributeur joue un rôle primordial dans ce portrait-là.
55 Mais vous parlez de, dès qu'on a l'accès, quelles sont les possibilité
technologiques d'ici quelques années pour avoir un choix plus large à cause de
la technologie en soi. Est-ce que j'ai bien compris?
56 Vous avez parlé de Radio-Canada et la responsabilité de Radio-Canada.
Est-ce que j'ai bien compris que vous pensez, à cause de cette disponibilité ou
à une gamme plus large de services de toutes sortes, incluant les services
francophones qui viennent de partout au pays, est-ce que vous avez bien dit que
cela enlève un peu la responsabilité de Radio-Canada à cet égard?
57 M. ROBERGE: Je me suis peut-être un peu mal exprimé. J'ai peut-être dit ça
un peu trop rapidement.
58 Ce n'est pas nécessairement que ça enlèverait de la responsabilité à
Radio-Canada dans le sens de responsabilité d'avoir à fournir. Mais il y a une
différence entre avoir comme mandat de promouvoir toute la francophonie
canadienne, qu'elle soit représentée de Terre-Neuve jusqu'à la
Colombie-Britannique et d'être les seuls à pouvoir le faire. On a cette
responsabilité énorme parce qu'on doit être...
59 Je ne suis pas de Radio-Canada mais j'imagine qu'ils sentent une
responsabilité énorme, parce qu'ils sont les seuls à pouvoir donner ce
service-là aux francophones d'un océan à l'autre. Alors que si on a
accès -- si je pense par exemple aux Maritimes -- au signal de TFO par
le biais de l'Internet, à ce moment-là, la responsabilité est moindre pour
Radio-Canada d'essayer de plaire à tout le monde à ce niveau-là, puis ils
peuvent plus se concentrer, se spécialiser pour essayer de se concentrer sur
certaines choses puis de représenter les différents points du pays, c'est sûr,
mais en plus, la seule responsabilité de représenter toute la francophonie du
pays, à ce moment-là, ça peut permettre de plus se concentrer à être compétitif
face aux producteurs commerciaux à ce niveau-là.
60 Présentement, souvent, Radio-Canada et la contre-partie anglophone, CBC,
sont parfois accusés de produire des émissions qui n'intéressent qu'un petit
segment de la population et donc, c'est moins rentable, ça attire moins de...
Les gens sont moins prêts à débourser des gros montants pour faire de la
publicité pendant ces émissions-là.
61 C'est un fait, si on veut essayer de représenter tous les coins du pays,
la Société Radio-Canada est désavantagée par rapport aux producteurs privés.
62 Maintenant, si on a tout un ensemble de petits producteurs régionaux qui
peuvent diffuser des émissions, à ce moment-là, ça placerait Radio-Canada dans
une meilleur position d'équilibrer son mandat de représenter tout le monde et en
même temps, d'être plus compétitif avec les réseaux. Je pense qu'à long terme,
ça pourrait assurer une plus grande stabilité à la Société Radio-Canada. Donc,
on a besoin d'avoir un réseau national solide.
63 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci pour cette clarification. C'est un aspect
très important de la discussion. Je pense que le rôle de Radio-Canada est
important, mais aussi, il y a d'autres joueurs dans le système. C'est en effet
le but de notre questionnement, les lacunes et les défis, parlant de la
prestation et la disponibilité de services sur tout le système.
64 Il y avait aussi une autre question concernant la Télé des Arts. Je ne
sais pas si vous avez eu le temps de regarder cette question-là.
65 Est-ce que vous avez un commentaire sur la disponibilité du nouveau
service Télé des Arts?
66 On a soulevé une question de distribution, que ce service devrait avoir
une distribution prioritaire en mode numérique à l'extérieur du Québec. Est-ce
que vous avez un commentaire?
67 M. ROBERGE: Non.
68 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je n'ai pas d'autres clarifications. C'était très
intéressant.
69 Si vous pouvez rester avec nous, on peut peut-être revenir sur d'autres
points. Merci, Monsieur Roberge.
70 Maintenant, je demanderais à Mme Suzanne Roy, agent de développement, ACFO
du Grand Sudbury à faire sa présentation.
INTERVENTION / INTERVENTION
71 Mme ROY: Bonjour. Au nom de l'ACFO du Grand Sudbury, nous vous remercions
de l'occasion qui nous est donnée de vous présenter nos observations sur les
mesures à prendre afin d'encourager et de favoriser la prestation et l'accès au
plus large éventail possible de services de radiodiffusion de langue française
dans les communautés minoritaires de langue française au Canada.
72 Le processus de consultation publique revêt une importance particulière
pour l'ensemble de la communauté francophone canadienne. Plus de 30 pour cent
des résidents de la région de Sudbury sont francophones.
73 Les enjeux reliés à cet exercice sont de la plus haute importance pour
notre communauté, dont le développement dépend de l'accès à un nombre accru de
réseaux de télévision et de chaînes de radio d'expression française. Il en va du
respect d'une valeur fondamentale de ce pays, la dualité linguistique.
74 Le CRTC est un organisme fédéral et doit assumer son rôle de défenseur et
de promoteur des intérêts nationaux du Canada. La Loi sur les langues
officielles révisée en 1988 engage le gouvernement fédéral à appuyer le
développement et l'épanouissement des minorités de langues officielles.
75 En tant qu'organisme fédéral, le CRTC est lié par l'article 41 de cette
loi. Sa réglementation doit être établie en fonction de ces deux objectifs et
servir à les atteindre, particulièrement en ce qui a trait à la minorité de
langue française.
76 Cette réglementation doit amener les distributeurs de l'industrie privée,
que ce soit les câblodistributeurs, la distribution par satellite, les
pourvoyeurs Internet, à desservir la communauté francophone hors-Québec
adéquatement.
77 Le CRTC doit s'assurer, par sa réglementation et les normes qu'il fixe,
que l'industrie privée tienne compte de la dualité linguistique du pays et de la
région de Sudbury, entre autres, et favorise de façon spéciale la communauté
francophone dans sa diffusion.
78 La prestation et l'accès à un plus large éventail de services de la
radiodiffusion en français seront assurés par des normes nationales. Le CRTC
doit exiger à court terme la distribution obligatoire de tous les services
francophones existants, canadiens et étrangers, d'un bout à l'autre du pays,
sans égard à la langue du marché.
79 Le CRTC doit obligatoirement abandonner le projet de sous-peser quels
marchés sont suffisamment bilingues pour recevoir des services additionnels en
français. Un service autorisé est donc obligatoirement offert aux consommateurs
dans tous les marchés.
80 Le CRTC doit aussi, dans sa réglementation pour l'obtention de permis,
viser à s'assurer d'une représentation francophone au sein des conseils
d'administration des distributeurs. Le CRTC doit aussi s'assurer de
l'application de ses normes.
81 L'omniprésence de notre voisin américain doit nous réconforter dans notre
résolution de maximiser le contenu canadien. Ä cette norme, il faudrait en
ajouter concernant le contenu de langue française pan-canadien et international
proposé aux consommateurs.
82 Il est totalement inadmissible dans ce contexte que TFO, l'unique réseau
de télévision éducative hors-Québec, ne soit pas accessible au Québec, ni, par
ailleurs, que Télé-Québec ne soit pas accessible dans les autres provinces. Il
s'agit là d'un savoir de langue qui mérite d'être très largement diffusé.
83 Le gouvernement fédéral et ses agences se doivent de contribuer au
développement et à l'épanouissement de la minorité francophone. Les médias
francophones jouent un rôle crucial pour les francophones de l'Ontario. Les
masses-médias sont maintenant parmi les plus puissants agents de transmission de
la culture et de socialisation.
84 En milieu minoritaire, pour que la communauté reste vivante et puisse
s'épanouir, l'accès à des outils de communication en français est primordial à
sa survie.
85 L'élargissement des services en français aura pour effet l'augmentation de
la demande. Une réglementation en ce sens amènera les réseaux à utiliser les
services des régions. Ceci aurait pour effet de contribuer au développement
d'outils de promotion et de réalisations artistiques professionnelles de la
francophonie hors-Québec.
86 Le gouvernement et le CRTC pourront ainsi favoriser et soutenir la
production régionale pour éviter l'exode des talents vers les grands centres,
tels Toronto ou Montréal.
87 Contribuer au développement de notre industrie de production mettra
l'accent sur notre savoir-faire tout en favorisant sa promotion, sa distribution
au Canada et à l'étranger.
88 Appuyer le développement de la production régionale aurait pour effet de
mieux répondre aux besoins des divers publics cibles identifiés, c'est-à-dire
les adolescents et jeunes adultes qui n'ont pas, exemple, accès à MusiquePlus,
donc ils vont regarder MuchMusic. Le peu de francophone qu'ils pourraient
retrouver sur MusiquePlus serait avantageux pour tous. La petite enfance, donc,
TFO et Télé Québec, possiblement TV5 et d'autres chaînes qui offrent des
produits de qualité pour la petite enfance. Il faut penser aussi qu'on a une
population vieillissante et il faut faire des productions adaptées à ces gens-là
afin de s'assurer la disponibilité et l'accessibilité à tous les réseaux et
chaînes en français au Canada.
89 Dans l'optique de la programmation régionale, les radios communautaires
sont souvent les seuls moyens de relier les gens à leur communauté. Il est temps
de donner aux communautés minoritaires de langue française l'accès à cet
outil.
90 Le refus du CRTC, la décision 2000-206, d'octroyer un permis à la
coopérative de Toronto va à l'encontre d'abord des déclarations faites par Mme
Bertrand quelques jours avant, et c'est tout à fait inacceptable. Elle va
également à l'encontre des meilleurs intérêts d'une communauté francophone en
pleine expansion. Non seulement cette dernière est privée d'un média en langue
française, mais encore est-elle privée d'un média qui la reflète davantage.
91 Il convient d'insister sur l'extrême urgence que revêt la question de la
radiodiffusion sur les communautés de langues officielles. L'envahissement des
médias électroniques anglophones amplifie la menace de l'assimilation.
92 Afin de freiner cette assimilation, la clientèle jeunesse de la petite
enfance à l'adolescence, jeunes adultes et retraités doivent pouvoir
s'identifier au contenu de ce qu'ils consomment en français, si non, ils
consommeront en anglais.
93 Il est essentiel de développer à l'Internet une base de langue française
et de faire en sorte que l'éventail de toute la distribution en français soit
accessible et disponible partout et pour tous. On se dirige vers la
mondialisation avec ces services-là, donc prenons-en avantage.
94 Les organismes fédéraux et les décideurs politiques sont responsables de
cette vision d'un Canada doté de deux grandes communautés linguistiques et ils
ont le devoir d'en faire la promotion.
95 Au nom de l'ACFO, je tiens à vous remercier de l'occasion qui m'était
offerte de vous transmettre ces observations.
96 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, Madame Roy.
97 Je vois que vous suivez les lignes et les recommandations un peu qui ont
été faites dans les interventions écrites par l'ACFO.
98 Mme ROY: Entre autres choses, oui.
99 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça, oui.
100 Alors si vous me permettez, pouvez-vous élaborer un peu plus sur ce qui
est disponible dans ce secteur-ci, le Grand Sudbury?
101 Vous avez mentionné à titre d'exemple l'industrie privée, la radio
communautaire, etc. Ä ce jour-ci, qu'est-ce qu'on peut voir à la télévision et
sur la radio en français dans le Grand Sudbury?
102 Mme ROY: Bien, dans le Grand Sudbury, par câble, à la télévision, il y a
évidemment la chaîne Radio-Canada, TVA, TQS, RDI et TV5.
103 Du côté radio, il y a une des seules chaînes privées francophones en
Ontario, CHIC, et puis Radio-Canada.
104 Donc les jeunes, -- parce qu'on a maintenant, avec nos collèges et
tout ça, il y a les jeunes du post-secondaire qui viennent de l'extérieur. Ils
s'en viennent ici et ils n'ont pas accès à des chaînes comme MusiquePlus.
105 Moi, je regarde et je pense au Grand Sudbury, et puis je vois les
câblodistributeurs qui ont refusé l'accès en région à TV5 disant qu'ils ont
envoyé un sondage à leurs abonnés, qui sont anglophones majoritairement, et puis
que TV5 n'était pas dans les premières demandes. C'est sûr que si tu envoies ça
aux anglophones, ils ne vont pas dire que c'est ce qu'ils veulent.
106 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, le résultat c'est, à titre d'exemple, en
services spécialisés, vous avez, à part des services que vous avez mentionnés,
vous n'avez pas les services spécialisés en français dans cette région. C'est ça
que je vois dans mes notes aussi, mais je voulais juste... Des fois, les notes,
il y a une chose, mais ce qu'on voit à la télé, c'est autre chose.
107 Mme ROY: En fait, pas par câble. Les gens qui sont abonnés à des services
peuvent acheter les paquets francophones. Là, on voit encore le problème de
l'accessibilité. Ce ne sont pas les jeunes que ces choses-là pourraient
intéresser qui ont les moyens de se payer ça en plus. Donc, ça n'est pas
accessible.
108 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je voulais venir à ce point-là, juste pour être
claire. Vous avez fait le point que -- et je pense que c'est dans
l'intervention -- qu'on recommande, qu'on insiste que tous les services
soient disponibles partout au Canada.
109 Vous parlez de tous les services français, tous les services anglais
canadiens? Est-ce que c'est ça ou juste les services français?
110 Mme ROY: Bien, nous, on parlait des services français.
111 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Qu'est-ce que sera le résultat de ça pour le
consommateur et la consommatrice? Est-ce que ça va devenir un paquet trop cher,
à titre d'exemple, si on insiste que tout soit disponible?
112 Mme ROY: Je ne peux pas vraiment répondre. Mais il y a sûrement des
négociations à faire, puisqu'il y a différentes façons, dans un terme un peu
plus long, d'avoir accès à certaines choses via l'Internet. Mais d'ici là, on
doit se fier à nos câblodistributeurs.
113 En fait, sur le niveau de base, il devrait y avoir de quoi intéresser
tout le monde, les différents publics cibles.
114 Donc il n'est absolument pas... Ä dire, en Ontario, ici, avec TFO, on
rejoint les jeunes dans la petite enfance, les programmes et puis suite à ça,
avant de tomber à la population adulte, il n'y a plus rien. Donc, il faudrait
s'assurer que tout le monde a au moins l'accès à quelque chose qui touche toutes
les couches de la population, toutes les clientèles.
115 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si on répondait à la question sur la
qualité des services -- et je pense que dans un autre avis public, on a
parlé de ce qu'on appelle l'éventail des services, vous dites que c'est très
limité en termes de diversité, de public servi.
116 Mme ROY: Oui.
117 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça que vous dites...
118 Mme ROY: C'est ça.
119 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le résultat de tout ça.
120 Les normes nationales que vous avez mentionnées, pouvez-vous élaborer un
peu plus? Qu'est-ce que vous voulez dire par les normes nationales?
121 Mme ROY: Bien, il s'agit, à un moment donné, comme le CRTC est
l'organisme qui fait ces normes, de faire en sorte qu'il -- je n'ose pas
vraiment dire forcer -- mais qu'il amène les câblodistributeurs... Je veux
dire, vous êtes l'organisme qui les crée ces normes. Donc, on sait que ces
organismes, les câblodistributeurs, sont là pour le profit. Mais ils devraient
aussi être en mesure de répondre à la clientèle qu'ils desservent, et puis sur
ce, il devrait y avoir les normes pour Appuyer ça et puis dire, okay, tous les
marchés doivent au moins desservir chaque clientèle et puis créer les choses en
fonction de dire, ah bien, non, nous, TV5, on ne pense pas que ça vaut la
peine.
122 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Justement, en parlant de ça, l'avis public
2000-38 dont l'ACFO a fait un commentaire, je pense, aussi sur la télévision
numérique et comment cet environnement peut mieux servir, on a suggéré, en
effet, des normes différentes qui insisteraient à ce qu'il y ait plus de
services francophones disponibles.
123 Est-ce que vous avez des commentaires sur ces propos?
124 Mme ROY: Bien, peut-être que ça ne sera pas accessible à tous. Ce n'est
pas nécessairement oui, on va en arriver là, parce qu'il faut voir en fonction
de, ce sont des choses qui s'en viennent. Mais d'ici là, ce n'est pas tout le
monde qui a accès à cette technologie-là, donc il faut que les normes actuelles
puissent servir le plus grand nombre de francophones possible au Canada.
125 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. Je n'ai pas d'autres
questions.
126 Est-ce que vous avez autre chose dont je n'ai pas demandé la question et
vous voulez faire la réponse?
127 Mme ROY: Non, ça va.
128 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense qu'avec vos commentaires et les
commentaires qu'on a déjà reçus, les recommandations de l'ACFO sont claires.
129 Je vous remercie d'avoir été parmi nous cet après-midi.
130 On a d'autres interlocuteurs qui sont avec nous maintenant. Peut-être
qu'on peut continuer.
131 Est-ce que vous pouvez rester avec nous un peu, Monsieur Roberge? Bravo!
Je souhaiterais qu'on puisse peut-être avoir une discussion après que tout le
monde aura fait leurs interventions.
132 Alors le prochain, c'est M. Réjean Grenier. M. Grenier est directeur
général, Carrefour francophone. Est-ce que c'est bien dit?
133 M. GRENIER: C'est bien ça.
134 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. C'est à vous.
INTERVENTION / INTERVENTION
135 M. GRENIER: Bonjour. Réjean Grenier, directeur du Carrefour francophone,
le plus vieux centre culturel de l'Ontario français, et je pense, même du
Canada, Canada hors-Québec, bien sûr. On n'est pas trop sûr au sujet du Québec
des fois.
136 Je voulais aussi mentionner que je suis, bien que ça ne soit pas dans
votre mandat de nous étudier, je suis aussi propriétaire du journal Le Voyageur
qui, à compter de cette semaine, devient le journal au plus gros tirage --
le journal francophone le plus gros, à part le quotidien Le Droit, bien
sûr -- devient le journal francophone au plus gros tirage au Canada. Et
j'ai été journaliste à la Société Radio-Canada et la CBC pendant 20 ans. Cela
est mon background.
137 Maintenant, je voudrais vous remercier et remercier le CRTC, bien qu'il
ait été forcé par la ministre, je veux remercier le CRTC de nous donner
l'occasion de parler un petit peu de la situation des médias francophones
hors-Québec, surtout de la radio et de la télédiffusion.
138 Je vais commencer, et vous m'en pardonnerez, madame, je vais commencer
par vous chicaner. Je vais commencer par vous chicaner pour deux choses.
139 La première chose c'est, nous sommes très heureux que vous soyez ici,
mais il me semble qu'il y a bien des Commissaires au CRTC et je me demande où
ils sont. Premier point.
140 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Il y a en a 13. Il y en a deux déjà à Windsor
aujourd'hui.
141 M. GRENIER: Voilà. Deux à Windsor pour combien de francophones? Enfin. On
passe là-dessus.
142 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense que vous ne voulez pas dire que le
nombre fait la différence.
143 M. GRENIER: Absolument pas. Je suis sûr que vous en valez plusieurs.
144 Par contre, je vais aussi vous chicaner pour une chose à laquelle je
tiens beaucoup plus à coeur que ça. Le nombre de Commissaires n'est pas très
important.
145 Ce qui est très important, c'est une dernière décision que vous avez
prise quant à TFO. Elle est abominable, elle est inexcusable et elle est à
reprendre, Madame. Je ne crois pas qu'il est dans l'intérêt du pays de dire non
à la diffusion de TFO, non seulement au Québec, mais n'importe où ailleurs au
Canada. Je pense que cette décision ne tient pas debout et doit être revue.
146 Je sais que le sénateur Jean-Robert Gauthier a décidé de porter cette
situation en appel. Je ne sais pas quelle est la situation de TFO là-dessus,
mais je sais que pour les Franco-ontariens qui se retrouvent à cet écran et à
cette antenne, il aurait été très important d'être présent dans les foyers
québécois.
147 Enfin, peut-être que les Québécois auraient compris qu'ils ne sont pas
les seuls à parler français dans ce pays. Enfin, peut-être que le CRTC aurait pu
jouer son rôle -- ou, pardon, ne pas jouer son rôle, mais permettre à des
diffuseurs de jouer le rôle qui leur est prescrit par la loi, c'est-à-dire de
présenter les Canadiens les uns aux autres.
148 Cela étant dit, je ne m'étendrai pas sur le sujet. Je suis sûr que vous
en entendrez parler ailleurs, ne serait-ce que devant les tribunaux.
149 Un petit commentaire -- je n'ai rien de préparé, vous remarquerez.
On m'avait dit que c'était très informel, alors je vous le fais de cette
façon.
150 Un commentaire au sujet du CRTC en général. Pour avoir suivi quelques
décisions et étant très néophyte en la matière et ne connaissant pas, bien sûr,
les rouages du CRTC, des lois sur la radio et la télédiffusion, toutes ces
choses-là, il me semble, par exemple, que souvent, les décisions du CRTC sont
prises en fonction de deux majorités; une majorité francophone au Québec et une
majorité anglophone hors-Québec. Premier point.
151 Deuxièmement, je pense que depuis quelques années, les décisions du CRTC
sont prises en fonction des besoins du secteur privé uniquement au détriment des
secteurs publics qui nous appartiennent et qui vous appartiennent. Je pense que
cela peut, pour des personnes vivant en situation minoritaire, être très
néfaste.
152 Ce que ça veut dire, le secteur privé lui, son but primordial, c'est de
faire de l'argent. J'en sais quelque chose, je possède un journal.
153 Le secteur public doit aussi, bien sûr, fonctionner à l'intérieur de
certains critères financiers, des budgets qui s'amenuisent de plus en plus, mais
le secteur public n'est pas obligé de payer les Mercèdes puis les Cadillacs des
propriétaires. Donc, il peut fournir de plus grands services à la population
qu'il dessert, et c'est son but premier.
154 Quand on prend des décisions en fonction du secteur privé, et surtout en
fonction du secteur privé, c'est bien simple, quand tu es un simple citoyen, on
dirait qu'ils vous ont dans leurs mains, comme ça là. Et sûrement que vous avec
des réponses à ça.
155 Mais pour moi, qui vient ici et qui voit ça à la télévision, dans les
journaux, qui est éloigné de ça, dans le fond, c'est l'impression que ça donne.
Et si ce n'est pas là la réalité, bien, vous avez une job de "p.r." à faire.
156 Mais je pense que c'est la réalité, en partie, en tout cas, et qu'il
faudra corriger ça. Je pense que c'est Radio-Canada, c'est les TFO et les autres
diffuseurs publics et communautaires de ce monde qui finissent pas en souffrir
et en général, la population.
157 J'ai fini de vous chicaner là. Je pense que vous faites aussi de très
bonnes choses. Le CRTC protège, jusqu'à un certain point, les droits des
minorités et protège aussi, je pense, jusqu'à un certain point, les droits de
l'auditeur ou du téléspectateur, dépendant des cas. Je pense que ça, c'est un
rôle fondamental qui vous est donné par la loi, je crois, et que vous remplissez
assez bien, sauf quand on vous chicane. Mais en général, je pense que le CRTC
joue un rôle important pour la protection des droits.
158 Je vais parler maintenant de la situation hors-Québec. Il est assez
difficile souvent... Les gens qui vivent en situation minoritaire ne sont
habituellement pas des quémandeurs. Ils ne sont habituellement pas des
"brasseurs de merde".
159 Il y a une raison fondamentale pour ça. C'est psychosocial. C'est que
quand on émigre -- et les trois-quarts des gens qui vivent en situation
minoritaire sont, à une, deux, trois ou quatre générations près, des gens qui
viennent soit du Québec ou d'ailleurs où ils parlaient français -- alors
quand tu arrives dans un milieu, quand tu décides de t'en aller en Ontario, par
exemple, soit du Québec ou de la France ou d'ailleurs, souvent, c'est pour des
raisons économiques. Tu t'en vas en quelque part, puis ton but, d'abord, ce
n'est pas toujours de rester. Des fois, c'est de revenir puis, quatre
générations plus tard, tu es encore là.
160 Deuxièmement, ton but, c'est de te faire une meilleure vie économique
financière, une meilleure situation. Ce n'est pas dans ton intérêt de chialer,
puis tu ne chiales pas. Donc, tu subis. Souvent, c'est facile de subir, parce
que tu penses que tu t'en vas dans quelques années de toute façon, alors, on
s'en fou.
161 Donc, le processus même du CRTC qui est où il faut aller faire des
présentations est un processus qui n'est pas très accessible à un peuple qui,
par définition, ne chiale pas. Il reste chez-eux et il subit.
162 Je ne sais pas comment vous pouvez changer ça, mais je pense que ça,
c'est une des choses fondamentales. Si vous voulez vraiment connaître l'opinion
des francophones hors-Québec sur des dossiers sur lesquels vous devez prendre
des décisions, il faut trouver un autre moyen que celui de mettre une annonce
dans le journal -- n'arrêtez pas de mettre des annonces dans le journal,
là, je ne dis pas ça -- autre que celui de mettre une annonce dans le
journal invitant les gens à venir faire une présentation sur quelque chose à
dire. Il y a peut-être bien des gens qui auraient des choses à dire, mais ils
n'iront pas chialer. Ce n'est pas dans notre nature. On est quelques-uns autour
de la table ici, et il y a 50 000 francophones dans notre région.
163 Alors il faut trouver d'autres moyens. Je ne sais pas, l'Internet, par
exemple, pourrait peut-être vous fournir des moyens de sondage, des choses comme
ça. Je ne sais pas comment vous pourriez le faire. Ça me ferait plaisir d'y
penser à un certain moment donné, et peut-être que d'autres pourraient se réunir
et penser à des moyens comme ça avec vous et avec les autres autorités
politiques ou commerciales pour essayer d'aller vraiment tâter le pouls de la
population, pas juste leur dire, si vous avez de quoi à dire, venez nous le
dire.
164 Je ne sais pas combien j'en ai vu de vos annonces dans ma vie, puis j'ai
toujours eu quelque chose à dire dessus, puis je ne vous l'ai jamais dit. Puis
pourtant, je suis un de ceux qui le disent quand il y a quelque chose.
165 Alors je me dis, pour ceux qui n'ont pas cette habitude-là de le dire,
bien ça devient beaucoup plus difficile.
166 Alors je ne sais pas comment vous pouvez faire, mais il me semble qu'il y
a quelque chose à faire là qui serait très important pour avoir vraiment le
pouls de la population et qui vous permettrait, vous, de, j'imagine, de faire
votre travail plus facilement et avec plus de résonnance dans le pays, je
crois.
167 Ça, c'est sur le CRTC en général.
168 Maintenant, parlons de la situation, ce pourquoi vous êtes ici, la
situation des médias hors-Québec.
169 Je pense qu'il faut séparer entre le diffuseur public, Radio-Canada, et
les autres. Dans le fond, il faudrait passer pas mal plus de temps sur
Radio-Canada parce qu'il est quasi le seul.
170 Quand on parle de radiodiffusion en Ontario, il y a quatre postes
communautaires, deux postes privés. Nous, nous sommes chanceux ici, à Sudbury,
nous avons un poste privé et nous avons aussi, bien sûr, l'excellente radio de
Radio-Canada.
171 Radio-Canada est en train de mourir de sa petite mort, d'une lente agonie
créée par les pouvoirs politiques et entérinée par le CRTC. Ce n'est pas
correct.
172 Je pense, dans un pays où on a déjà détruit les moyens de communication
qui nous ont permis d'être un pays -- je pense notamment aux chemins de
fer, par exemple -- on ne peut pas se permettre, à l'ère des
communications, de détruire ce qui nous unit d'une mer à l'autre. On ne peut
pas. Et les politiciens qui sont en train de le faire sont en train de faire un
crime de lèse-peuple, de lèse-nation. On ne peut pas dire lèse-majesté, on n'en
a pas de ça ici. Enfin, on en a mais...
173 Le CRTC entérine ça et le CRTC ne s'oppose pas à ça, et je n'ai pas vu
beaucoup de décisions du CRTC -- et corrigez-moi si je me trompe -- où
le CRTC se serait levé debout et aurait dit à Mme Copps et aux autres qui
prennent ces décisions-là, non, madame, nous ne pouvons renouveler les licences
de Radio-Canada dans la situation actuelle dans laquelle vous l'avez mis. Et je
pense que ça, ce serait un des rôles que le CRTC devrait avoir, de pouvoir dire
aux politiciens, vous êtes en train de détruire quelque chose d'important pour
le peuple. Peut-être que le CRTC l'a fait, et j'en serais très heureux si vous
l'avez fait, et je suis sûr que dans les coulisses du pouvoir, ça se fait. Mais
je ne me souviens pas -- je perds la mémoire en vieillissant, mais je ne me
souviens pas de ces choses-là.
174 Deuxièmement, la télévision de Radio-Canada. La télévision de
Radio-Canada hors-Québec, ça n'existe pas. Peut-être quelques petits bulletins
de nouvelles qui proviennent d'Ottawa. Avant, au moins, ils venaient de Toronto
où est le siège de notre gouvernement, sacrament. Maintenant, ils viennent
d'Ottawa où on n'a même pas de gouvernement puis où, entre vous et moi, les gens
sont souvent beaucoup plus préoccupés par ce qui se passe de l'autre côté de la
Rivière Outaouais que par ce qui se passe à Toronto ou à Sudbury ou à
Hearst.
175 Radio-Canada fait des efforts, bien sûr, au niveau des nouvelles. Ils ont
des correspondants à Timmins, ils ont des correspondants à Hearst, ils ont des
correspondants à Windsor, et nous les applaudissons pour ces initiatives. Mais
ça demeure des nouvelles.
176 Entre vous et moi, les enfants qui ont sept, huit et 25 ans, les
nouvelles là, ce n'est pas ça qu'ils regardent. Pourtant, tous les petits
Québécois, eux peuvent regarder des émissions qui sont faites pour eux,
chez-eux, par eux. Pas ici. Pourtant, je paye les mêmes taxes que le Québécois
moi. Et théoriquement, il y aurait une partie du budget de taxes que je paye qui
devrait me revenir.
177 Je trouve tout à fait désolant qu'il n'y ait jamais eu, depuis Côte de
Sable dans les années 60, aucun téléroman à Radio-Canada dont l'action se
déroule et qui parle de gens à l'extérieur du Québec, j'oserais même dire à
l'extérieur de Montréal. Je ne pense pas que les gens de Chicoutimi ne soient
mieux bien desservis que nous, et surtout pas en Abitibi non plus. Je trouve ça
péché mortel. C'est incroyable.
178 On a, nous, en Ontario, des écrivains qui ont gagné deux prix du
Gouverneur général. Pas un, deux. Puis on va chercher des petits n'importe qui
au Québec pour faire des scénarios, puis on leur montre comment puis après ça,
ça devient des vedettes, des écrivains, soi-disant. Ils font de belles choses,
remarquez. Je regarde la télévision de Radio-Canada et j'aime beaucoup.
179 Mais on a des gens comme ça qui ont gagné des prix du Gouverneur général.
Ce ne sont pas des petits "écrivaillons", là. Ce sont des gens qui savent ce
qu'ils font. Radio-Canada n'est jamais allé les voir pour leur offrir d'écrire
un téléroman. Non, il faut que ça se passe, j'oserais même dire, entre le
quadrilatère Saint-Denis puis je ne sais pas trop quoi à Montréal.
180 Alors il y a un grand problème au niveau de la télévision qui ne nous met
tout simplement pas en ondes, sauf une minute ou deux par jour pour un petit
topo de nouvelles qui provient de Sudbury. Whoopee! En anglais, on dit "it
doesn't cut it".
181 Alors je pense qu'il y a deux choses au sujet de Radio-Canada: Il faut
que Radio-Canada change ça, surtout au niveau de la télé. Au niveau de la radio,
ils sont beaucoup plus présents, bien sûr
182 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que je peux vous demander une petite
question, Monsieur Grenier?
183 On va revenir un peu sur vos commentaires sur Radio-Canada, mais on avait
eu une consultation publique là-dessus. J'étais même ici moi-même à Sudbury. Il
y a peut-être, dans le temps qu'on a -- et j'aimerais peut-être revenir sur
certaines choses.
184 Il y a cinq questions dans notre avis public concernant les services pour
les francophones partout au Canada dans des situations minoritaires. Je suis
certaine que vous avez mis l'accent sur SRC et ses services.
185 Est-ce qu'il y a d'autres aspects de vos commentaires sur ces questions
que vous voulez mettre sur le dossier public à ce moment-ci, juste pour qu'on
puisse avoir le temps de vraiment explorer tous vos commentaires.
186 M. GRENIER: Ä part quatre postes de radio communautaires et deux postes
de radio privés, il n'y a que Radio-Canada, Madame. Donc, si on passe un peu de
temps là-dessus, c'est peut-être nécessaire. C'est mon premier point.
187 Deuxième point, parlons des autres, maintenant. Les autres, c'est, à
Sudbury et à Timmins, deux postes privés qui sont jumelés à des postes anglais.
Pas jumelés en ondes, bien sûr, mais jumelés en termes de propriété.
188 Je sais, pour avoir parlé à M. Grossman de Haliburton Radio, que lui, il
se trouve un peu mal placé, et je le cite. Il me dit, je me sens un peu mal à
l'aise parce que les deux postes de langue française, je ne sais pas c'est quoi
la culture de la langue française. Il l'avoue lui-même. Un très gentil homme, M.
Grossman, qui comprend la situation dans laquelle il se retrouve avec deux
postes de radio française. Il est très ouvert à laisser, donc, la direction à
son personnel et tout ça, et qui font un merveilleux travail depuis que vous
leur avez accordé la licence.
189 Ce qui arrive souvent, c'est que quand on a deux postes de radio dont un
de langue minoritaire dans un milieu minoritaire, bien où vous pensez qu'on met
l'effort et où vous pensez qu'on met l'argent? On met l'argent à bâtir le poste
de langue anglaise.
190 On n'a qu'à regarder, on n'a qu'à écouter ici, à Sudbury, la fréquence de
Z-103 qui est le poste anglais et de CHIC-FM. C'est bien sûr que l'émetteur
qu'on a mis à Z-103 est de bien plus grande qualité.
191 Alors au départ, on vient de se couper de plusieurs personnes qui vivent,
j'oserais dire, en banlieue à Sudbury ou enfin, dans la plus grande région, qui
ne peuvent capter la radio française. Ils peuvent capter 103, par exemple.
192 D'un côté, je comprends très bien l'argument commercial de M. Grossman.
Mais d'un autre côté, on lui a permis de faire ça. Je me dis que lui, il ne
connaît pas le marché. Moi, je pense personnellement qu'il y a bien plus
d'argent à faire en français que d'essayer de concurrencer les postes anglais
qui sont déjà ici. Mais enfin. Lui, il ne le sait pas ça. Ce n'est pas son
marché. Il ne connaît pas ce marché-là.
193 Alors je pense qu'il y a un problème de propriété au niveau des postes
privés. Mais comme il n'y en a pas beaucoup, on ne s'étendra pas là-dessus.
194 Les postes communautaires. Encore là, on devrait chicaner le CRTC de ne
pas avoir accordé... Mais là, je ne suis pas au courant du dossier, puis je ne
le sais pas, peut-être que la présentation du groupe de Toronto qui voulait une
radio communautaire, peut-être qu'ils n'étaient pas prêts. Je ne sais pas. Je ne
peux pas en parler en connaissance de cause.
195 Encore là, de Sudbury, ici, en regardant cette décision-là, on se dit,
tabarnouche, il y a plus de 100 000 francophones à Toronto puis ils ne peuvent
pas avoir une radio communautaire. C'est quoi le problème là? Puis on donne,
bien sûr, d'autres types de licence radio assez, comment on dirait, en anglais,
ils appellent ça un marché niche, de marché à d'autres communautés à Toronto.
Alors on se dit, on sait quel poids les francophones ont en Ontario et au CRTC.
Alors cette question-là, elle reste en suspens dans ma tête.
196 Quant aux autres, je sais que le CRTC a changé certains règlements, par
exemple, permettant aux postes communautaires de vendre plus de publicité, ce
qui, à mon sens, mérite des félicitations et pas de se faire chicaner. Bien sûr,
les gens du privé aiment peut-être moins ça, mais il faut quand même donner une
chance à tout le monde, et je pense qu'en ce sens-là, c'est très bien.
197 Même si je possédais un poste de radio, je pense qu'il faudrait bien que
je sois capable d'accepter ça et je pense que les radiodiffuseurs privés ont
accepté ça maintenant.
198 Il faut quand même donner une chance, par exemple, à la radio
communautaire de s'étendre. Mais je ne pense pas que la radio communautaire est
la clé. En milieu minoritaire, il n'y a pas grands endroits où une radio privée
peut survivre, parce que financièrement, ce n'est pas évident. Il y a quelques
communautés -- je dirais qu'il y a peut-être quatre villes en Ontario où on
pourrait investir puis pas avoir peur de perdre sa chemise. Donc, la radio
communautaire demeure l'alternative.
199 Mais plus que ça, ce n'est pas la radio communautaire qui demeure
l'alternative, c'est la radio publique, et je reviens à Radio-Canada, malgré.
C'est Radio-Canada qui est la clé. Parce qu'en milieu minoritaire... On vit dans
un pays qui a un système qui s'appelle la péréquation, où les provinces riches
font vivre les provinces pauvres. Ça devrait s'appliquer à la radio. Ça devrait
s'appliquer à tout le reste. Et c'est le secteur public qui peut faire ça.
200 Je pense que lorsqu'il y aura des renouvellements de licences de
Radio-Canada... Il y a peut-être un problème aussi dans le sens qu'on renouvelle
une licence dans un endroit, mais on ne regarde pas toujours -- vous l'avez
fait lors de certaines décisions, vous l'avez mentionné, mais on ne regarde pas
toujours le portrait global de Radio-Canada, et peut-être qu'il serait
nécessaire de transférer certains fonds, du Québec à ailleurs, par exemple. Je
ne sais pas comment ça peut se faire, mais il me semble que ce serait une
possibilité.
201 Une dernière chose, je pense qu'il est important maintenant que quand
vous aurez corrigé tous ces commentaires, que le CRTC, non seulement les publie,
bien sûr, ce que vous allez faire, c'est sûr, ou enfin, un sommaire, mais que ce
rapport-là soit rendu public de façon agressive pour que les câblodistributeurs
entendent ce que nous avions à dire, pour que les propriétaires de stations de
télévision et de radio privée entendent ce que nous avions à dire et que pour
Radio-Canada entende, et que pour surtout, les politiciens entendent ce que nous
avions à dire. En bout de ligne, ce sont eux qui prennent les décisions. Je
pense que ça serait très utile.
202 Je termine en vous remerciant encore une fois d'avoir eu la patience de
m'écouter.
203 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, Monsieur Grenier. J'apprécie vos
commentaires de toutes sortes. Il n'y a pas de problème du tout. Les chicanes,
ça fait partie du business et ça fait partie de la discussion en public. C'est
pourquoi on est là.
204 Juste quelques petites informations qui peuvent être intéressantes pour
vous et pour continuer la discussion de façon intéressante.
205 Comme j'ai dit au début, j'ai eu quelques remarques, oui, notre but et
nos objectifs aujourd'hui et dans les autres discussions partout au pays, on est
13 pour couvrir le pays, alors on a décidé de partager le travail un peu. En
effet, on devrait répondre à une demande de la Gouverneure en Conseil de faire
un rapport qui est très important sur les services de radiodiffusion pour les
francophones en communautés minoritaires.
206 Mais on a aussi, nous autres, lancé, il y a déjà quelques mois, un
processus de discussion sur ce point aussi. Alors étant donné que vous avez
utilisé le terme "forcé", je devrais juste nuancer ça un petit peu.
207 Aussi, je pense qu'il est important de juste mettre au clair -- et
j'ai les dossiers avec moi et peut-être que mes collègues auront d'autres
copies -- les décisions récentes sur le renouvellement des licences de
Radio-Canada. Ça vient de sortir, au mois de janvier, et j'en ai les copies des
renouvellements avec moi qui, en effet, renouvellent toutes les licences de
Radio-Canada.
208 Étant donné que j'ai participé à cette discussion en termes des
consultations et l'audience publique, je dois vous dire qu'on cite, dans nos
décisions, les commentaires des citoyens et citoyennes partout au Canada qui
soulignent vos points de l'importance de Radio-Canada, surtout dans les
questions de programmation et les questions de reflet du pays. On cite, en
effet, dans notre décision, plusieurs commentaires de ce genre.
209 Alors je peux peut-être vous donner un peu de confort que vos
commentaires ont été reçus déjà et ils ont même bien influencer les décisions du
CRTC. Je pense que vous seriez intéressé de lire la façon que le CRTC a, non
seulement supporté les décisions et les engagements de la SRC concernant la
production en région, non seulement les nouvelles, mais aussi la production
documentaire, fiction, etc., mais aussi les exigences du CRTC à cet égard qui,
en effet, a causé un peu de discussions quand la décision est sortie.
210 Mais ça reflète un CRTC qui a vraiment pris en considération le rôle
primordial de Radio-Canada en termes de refléter ce pays, ce qui inclut la
distribution des perspectives, la production, les événements de tous les jours
de tout le monde partout au Canada, ce qui n'est pas facile. Je pense que c'est
M. Roberge qui a mentionné tantôt qu'en effet, c'est une responsabilité qui
devrait être partagée par plusieurs, pas juste Radio-Canada.
211 Alors c'est un peu en ce sens-là que je voulais aussi prendre votre
passion et intérêt dans ce sujet et l'appliquer à d'autres joueurs dans le
système et c'est en effet en ce sens-là qu'on peut peut-être continuer la
discussion sur le rôle de la radio communautaire et la télévision que Mme Roy a
mentionné aussi, dans le sens que... Je veux juste être claire sur...
212 Merci pour les compliments concernant la politique de la radio
communautaire et de campus. Je pense qu'en effet, l'ARC du Canada nous a dit la
même chose. En effet, c'est une politique qui avance leur dossier de façon
importante.
213 Mais même si c'est bon, vous dites que ce n'est pas l'alternative. J'ai
bien compris cela. Mais vers l'avenir, est-ce que vous nous dites qu'on met trop
d'emphase sur la radio communautaire en termes de remplir les responsabilités du
système de radiodiffusion pour les francophones, ou est-ce qu'il y a d'autres
étapes qu'on peut prendre pour que la radio communautaire et peut-être la
télévision communautaire aussi prennent une place plus importante? Quels sont
les défis précis et les lacunes précises dans cet aspect du système de
radiodiffusion qu'on puisse poursuivre?
214 Mme Roy a mentionné aussi, en effet, même si on peut avoir un
questionnement -- et c'est votre droit -- sur les décisions du CRTC,
il est clair que le CRTC a annoncé, dans cette politique et d'autres discours,
que la radio et la télévision communautaires sont très importants. J'ai
participé à plusieurs colloques à l'extérieur et à l'intérieur du Québec sur ce
sujet.
215 Alors, là-dessus, j'aimerais avoir plus de clarification de vous. Quels
sont les lacunes et les défis dans cet aspect-là de la radiodiffuions? Quels
sont les avantages et peut-être les désavantages que vous voyez?
216 M. GRENIER: Je pense que le plus grand désavantage de la radio...
Commençons en disant, bien sûr, et prenons pour acquis que la radio et la
télévision communautaires, c'est très bien. Nous en avons besoin, et dans
certaines communautés, il n'y a pas d'autre solution. Je ne pense pas qu'il y en
ait d'autre.
217 Dans certaines communautés, je pense à Hearst, par exemple, où on fait
une radio communautaire du tonnerre, donc je me dis, ça peut vraiment être très
bien.
218 En général, je pense que les lacunes et les défis auxquels font face, par
exemple, les radios et les télévisions communautaires, c'est le manque de
formation. C'est communautaire, donc souvent, le manque de financement.
219 Je travaille dans un centre culturel communautaire. Je sais c'est quoi le
communautaire. Le communautaire, c'est pas un cadeau. Le communautaire, c'est
difficile. On passe la moitié de notre temps à tenter de se financer plutôt qu'à
tenter de faire des choses.
220 Vous me direz, c'est la même chose en commerce. Mais en commerce,
normalement, quand on le fait, c'est parce que justement, il y a possibilité
commerciale de réussir. Normalement, quand on fait une radio communautaire,
c'est parce qu'il n'y a pas possibilité commerciale de réussir. Dans plusieurs
cas, en tout cas. Ce n'est pas toujours la motivation.
221 Bien sûr que si on parle d'une radio communautaire à Montréal, ce n'est
pas la même chose qu'une radio communautaire à Penetanguishene. C'est vraiment
pas pareil.
222 Alors je me dis que souvent, la motivation dans un plus petit milieu
comme Penetanguishene, par exemple, qui fait aussi une très belle radio, c'est
souvent qu'il n'y a pas de possibilités commerciales. Donc, on passe son temps à
tenter de financer et non pas de produire, ce qui devrait être notre rôle.
223 Deuxièmement, bien c'est la formation. J'écoute la radio de CKLU ici, par
exemple, à l'Université Laurentienne. Bien tu sais, cela a ses hauts et ses bas.
Disons que ça n'a pas la qualité de -- je m'en excuse auprès des gens de
CKLU qui sont mes amis, mais ça n'a quand même pas la qualité de Radio-Canada,
bien sûr, et même du privé.
224 Pour certaines personnes, ça peut être un attrait ça. C'est aussi une
force. Mais ça peut être, dans certains cas, une déficience.
225 Mais je pense que le financement est... Et toujours, de renouveler aussi.
Bon, communautaire, ça veut donc dire bénévoles. Ce sont des bénévoles qui
viennent travailler là. C'est dur gérer des bénévoles. J'en sais quelque chose,
je travaille dans un centre culturel. C'est dur gérer des bénévoles. Et il est
difficile de bâtir quelque chose de vraiment solide sur le travail de bénévoles
qui, ah non, je peux pas, je m'en vais pour six mois en Floride. Ils font bien
d'aller en Floride. Ils ont droit. Ils sont à la retraite. Tant mieux. Ils ont
travaillé toute leur vie pour ça. Je suis heureux pour eux. Mais c'est difficile
de bâtir quelque chose de solide avec ça.
226 Ou souvent, ce sont des jeunes qui commencent et dès qu'ils peuvent avoir
une vraie job, ils vont partir.
227 Alors c'est très difficile. Moi, je vois le communautaire comme
étant -- et c'est mon opinion personnelle là. D'autres ne seront pas
d'accord. Mais mon opinion personnelle, c'est que c'est la voie de dernier
recours, quand il y a vraiment aucune autre possibilité.
228 Je pense que la radio publique est le véhicule pour les milieux
minoritaires, et deuxièmement, là où c'est possible, bien sûr, la radio
privée.
229 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Étant donné que vous êtes impliqué dans la
culture, je suis certaine que vous avez un commentaire sur l'autre question que
ce processus a soulevé concernant Télé des Arts. On avait publié une question
précise.
230 Comme vous le savez, vous suivez Radio-Canada de près et Télé des Arts
vient d'être lancée, le nouveau service national axé sur les arts et la
culture.
231 On demande, dans le contexte de la politique proposée, c'est-à-dire la
politique proposée dans l'avis public 2000-38 où on parle de l'environnement
numérique et qu'on suggère qu'il y aura un règlement du CRTC à l'effet que pour
10 services anglophones, on doit faire la distribution d'un service francophone
dans les secteurs où la langue est minoritaire, dans ce contexte-là, on demande,
le Conseil devrait-il accorder un statut de distribution prioritaire en mode
numérique à la Télé des Arts.
232 Est-ce que vous avez un commentaire là-dessus?
233 M. GRENIER: Étant dans un centre culturel et ayant passé une grande
partie de ma vie dans le secteur des arts et de la culture, j'aurais tendance à
dire oui.
234 Mais il me semble que, encore là, peut-être devrait-il y avoir un sondage
auprès de la population canadienne française hors-Québec à savoir ce qu'elle
veut. Peut-être qu'elle veut du sport. Moi, je n'aime pas le sport, mais tu
sais, s'il y en a qui aime ça... Je veux dire, si la majorité demandait ça, ce
serait ça à mon sens. Ça devrait plutôt être la Télé des Sports et non pas la
Télé des Arts.
235 Mon opinion personnelle, c'est celle-là que vous demandez, je dirais
oui.
236 Il y a une chose qui est dans votre avis public, par exemple, pour 10
télévisions de langue anglaise, il devrait y avoir...
237 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Services spécialisés seulement.
238 M. GRENIER: Oui, voilà. Il devrait y en avoir une de langue française.
Bien, je me dis, depuis quand est-ce qu'on forme rien que 10 pour cent de la
population, nous? Il me semble qu'au pays, on forme 25 pour cent de la
population.
239 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Il faut être précis, on parle -- et Mme Roy
en avait parlé aussi du rôle des câblodistributeurs. On prend le marché dans
lequel les câblodistributeurs travaillent et c'est depuis quelque temps que les
règlements, les normes dont Mme Roy a fait mention se poursuivent et c'est dans
ce contexte-là.
240 M. GRENIER: Je comprends très bien. On est quand même 25 pour cent, et un
à 10, ça ne fait pas le compte.
241 Mais il me semble que... Je connais personnellement le gérant général du
câblodistributeur ici qui couvre tout le nord de l'Ontario. C'est un monsieur
très ouvert à la possibilité de faire de l'argent en français. C'est ça dans le
fond. C'est pour ça qu'il est là. Lui, il comprend très bien que le marché
français dans le nord de l'Ontario, ce n'est pas ce qu'on appelle un marché de
niche, mais plutôt un marché secondaire, et un marché secondaire, à ses yeux en
tout cas, très important. Lui, il est très intéressé à des services spécialisés
en français.
242 Le problème qu'il a -- puis je sais pour en avoir discuté avec lui
il y a deux semaines, le problème qu'il a, c'est qu'il peut diffuser sur tant de
bandes. C'est sûr que c'est illimité, mais c'est illimité en fonction des sous
qu'on a aujourd'hui à la câblodistribution. Il pourrait bien avoir 100 postes
s'il voulait, mais il n'en a pas 100. Il a, je crois, 60 ou enfin quelque chose
comme ça.
243 Il peut maintenant, avec la nouvelle technologie, séparer un poste,
séparer un canal en quatre ou quelque chose comme ça. Il m'a expliqué ça. Je ne
suis pas un technicien.
244 Alors, ce qu'il devra faire, c'est bien sûr enlever un poste pour faire
ça. Il ne veut pas enlever un poste américain, là. Il n'est pas fou. Il va
enlever un autre poste français. Il va enlever TV5. C'est celui-là qui est le
moins écouté.
245 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet, la politique dit... Nos règles vont
faire en sorte qu'il ne peut pas faire ça. Le service français est déjà
disponible sur la sélection numérique, c'est-à-dire analogique. Il ne peut pas
le prendre de l'analogique et le mettre sur le numérique pour ouvrir un espace
pour un autre service anglophone. Le service francophone doit rester.
246 C'est justement dans la politique proposée. Alors vos commentaires sont
très intéressants.
247 M. GRENIER: Bien, c'est ce qu'il a l'intention de faire. Je suis sûr
qu'il ne connaît pas la politique, mais quand il va la connaître, il va avoir
une mauvaise surprise. Et nous, on risque d'avoir une mauvaise surprise aussi,
parce que ce qui va arriver, c'est qu'il n'offrira pas, à ce moment-là, les
services numériques de télévision spécialisée. Nous, on attend toujours pour
avoir, je ne sais pas moi, le Teletoon en français, par exemple. On attend
toujours pour avoir Historia. On attend toujours pour avoir, je ne sais pas moi,
le Réseau des Sports. Tout ça, on n'a pas ça ici.
248 Je trouve désolant qu'ici, à Sudbury, on ait, pour une population
francophone beaucoup plus importante que celle de Chicoutimi, six postes de
télévision sur le câble alors qu'à Chicoutimi, il y en a 28 anglais. Il me
semble que ce sont les chiffres que j'ai entendus récemment.
249 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors comme Mme Roy disait, maintenant, le monde
analogique et le monde où la population est majoritaire, au lieu de parler de la
population minoritaire qui est vraiment la question du décret de la Gouverneure
en Conseil et la politique. Mais je comprends très bien -- je fais un peu
le même point.
250 M. GRENIER: Je ne comprends pas ce que vous dites.
251 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est que vous parlez de la disponibilité des
services dans le système actuel où la population francophone est
minoritaire.
252 M. GRENIER: Non, non, non. Je comprends ce que vous dites, mais ce n'est
pas ça que j'ai dit.
253 Ce que je veux dire, c'est que, je pense qu'à Chicoutimi, il y a 28
postes anglais. Les anglais ne sont pas majoritaires à Chicoutimi là. Il y en a
un pour cent de la population. Ici, on est 35 pour cent de la population et on a
six postes français.
254 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On dit un peu la même chose.
255 M. GRENIER: Okay.
256 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je n'ai pas d'autres questions. Je voulais
savoir si... J'avais mentionné au début qu'on n'a pas d'autres interventions. Je
pense que nos collègues sont ici comme observateurs et ils travaillent avec
Radio-Canada ou d'autres entreprises. On aura le temps peut-être de revenir et
si vous avez d'autres commentaires à faire, Madame Roy et Monsieur Grenier, vous
pourriez peut-être mettre d'autres points sur la table ou répondre à d'autres
questions que je n'ai pas demandées.
257 Mme ROY: Je sais que dans une des questions, il était question d'Ottawa,
de traiter Ottawa différemment. Peut-être qu'on peut revenir sur ce côté-là,
puis malheureusement, je vais ramener Radio-Canada.
258 Radio-Canada, la radio, exemple, son émission culturelle de midi à deux
heures qui est faite en Ontario, la communauté francophone d'Ottawa ne la reçoit
que de 13h30 à 14 heures parce qu'on préfère leur donner le côté québécois.
Donc, on ne veut pas vraiment rapporter ce que nous, on fait ici en affaires
publiques, en culture et en magazine d'information du côté québécois. Je veux
dire, la petite demi-heure sur les deux heures est amplement suffisante pour
leurs pauvres oreilles.
259 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Est-ce que vous avez d'autres
commentaires, Monsieur Grenier?
260 M. GRENIER: J'aurais un seul commentaire relié à ça, et j'en aurais un
autre après. Je pense qu'il est très important que... Il semble qu'il y a une
peur de la part des gens dans le domaine des communications, que ce soit au CRTC
ou à Radio-Canada, d'imposer -- parce que c'est comme ça qu'eux le voient.
Je ne dis pas que c'est le bon mot là -- d'imposer quelque chose qui
viendrait de l'extérieur du Québec aux Québécois. Et il est de mon expérience
que les Québécois sont très heureux de savoir ce qui se passe ailleurs. Si les
Québécois des fois sont un peu xénophobes, c'est peut-être qu'on les rend
xénophobes. Généralement, ce peuple-là n'est pas xénophobe. Au contraire, il est
très ouvert.
261 Mais à cause des médias d'information qui ne leur disent même pas qu'il y
a des francophones hors-Québec, bien ils ne le savent pas. Mais pourtant, ils
sont très ouverts à ça et je pense qu'ils seraient heureux, en Outaouais, de
savoir ce qui se passe à Queen's Park autant qu'ils le sont de savoir ce qui se
passe à l'Assemblée nationale, bien sûr.
262 Alors je pense que ça c'est quelque chose à laquelle, et Radio-Canada et
le CRTC, doivent penser.
263 Mais le vrai point que je voulais apporter c'est, est-ce que vous avez
l'intention, lors de ces audiences, de... Avez-vous demandé aux
câblodistributeurs de vous faire des présentations? Moi, j'aimerais bien ça voir
le câblodistributeur local vous dire ce qu'il pense des services en français. Je
pense que ça éclairerait beaucoup le dossier, au niveau de la télé, en tout cas.
Et non seulement juste l'Association des câblodistributeurs qui, elle, dit
toujours des belles choses, mais le câblodistributeur qui, lui, doit se démerder
pour faire de l'argent dans le milieu, qu'est-ce qu'il pense, lui, de ça?
264 Je m'adonne à savoir, pour en avoir jasé avec le gérant général, mais je
pense que ça serait très important d'avoir ça de chaque compagnie de
câblodistribution. Pourquoi vous diffusez comme ça, puis pourquoi vous ne
diffusez pas comme ça.
265 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est certain qu'on leur demande à l'intérieur
des règlements qu'on a à poursuivre avec eux des discussions. Dans ce
processus-ci, l'Association des câblodistributeurs a fait une intervention qui
est disponible, comme toutes les interventions sont disponibles, et on les a
invités comme on a invité tout le monde de venir à ces séances. Je ne sais pas
si dans les autres villes les représentants étaient là.
266 En effet, c'est un excellent point et c'est notre but. C'est d'avoir les
commentaires de toutes les communautés.
267 En effet, je voulais demander à Mme Roy si vous êtes -- si l'ACFO a
discuté de vos propos avec les câblodistributeurs. Par exemple, il y a d'autres
suggestions concernant les Classes 3. Est-ce que vous en avez parlé avec
eux?
268 Mme ROY: Non, pas localement à ce moment-ci.
269 M. GRENIER: Mais je pense que de les inviter, c'est pas assez.
270 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, ils seront...
271 Mme Cloutier n'était pas avec nous au début, alors je vous la présente.
Elle me dit qu'en effet, les câblos seront aux audiences publiques le 18 octobre
à Hull.
272 M. GRENIER: Tous les câblodistributeurs?
273 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pas tous.
274 Mme CLOUTIER: Pas tous les câblodistributeurs, mais les organisations
nationales. Il y aura peut-être quelques câblos, mais on n'a rien de confirmé
encore.
275 M. GRENIER: C'est ce que je veux dire. Vous avez le pouvoir de les forcer
à vous dire ce qu'ils pensent. Enfin, ils peuvent bien vous mentir s'ils le
veulent, mais je ne pense pas qu'ils le feraient. Ce sont des gens honnêtes.
276 Mais il me semble qu'ici, à Sudbury, les gens de Sudbury ont le droit de
savoir ce que ces gens-là pensent. Dans une consultation comme ça qui touche à
des choses assez fondamentales, -- on ne parle pas de renouvellement de
licences ici qui, pour eux, est, bien sûr, fondamental aussi. On parle de la
structure du pays là. Et je me dis, les câblodistributeurs, qui jouent un rôle
capital dans la culture de notre pays, ce n'est pas juste une invitation là.
C'est venez nous dire ce que vous pensez, point, à la ligne.
277 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci pour vos suggestions. Normalement, les
câblos viennent à l'intérieur de leur association.
278 C'est important aussi que je souligne, vous avez mentionné au début de
vos commentaires l'importance de ces sessions et un peu les lacunes de ce genre
de consultations.
279 Je dois vous dire que toutes nos discussions d'aujourd'hui, les
discussions partout au pays pendant l'audience publique seront disponibles, non
seulement sur papier mais sur l'Internet. Il y a une participation de plus en
plus accrue de tous les citoyens et citoyennes au Canada utilisant l'Internet.
Vous avez complètement raison de souligner l'importance de cet outil
technologique.
280 En effet, je dois vous dire aussi que le CRTC a entrepris beaucoup de
consultations publiques. Il y a des points où on peut faire mieux, oui, on est
d'accord. Mais on en fait beaucoup plus qu'avant, et je pense que même si des
fois c'est difficile, ça vaut énormément la peine. Je suis certaine que vous
êtes d'accord avec moi que c'est très important d'ouvrir nos portes. Vous pouvez
venir dans une atmosphère plus informelle comme aujourd'hui, et on invite tout
le monde.
281 En effet, on ne force pas la discussion mais on est aussi clair que notre
dossier public devrait avoir tous les points de vue possibles, et c'est pourquoi
les deux façons, consultations informelles, consultations -- disons
discussions formelles à l'audience publique à Hull, et là, les
câblodistributeurs vont donner leurs commentaires, comme ils l'ont déjà fait par
interventions écrites.
282 S'il n'y a pas d'autres commentaires, je dois vous remercier. Notre
session va jusqu'à cinq heures. On n'avait pas d'autres gens inscrits mais on
s'attend à ce qu'ils viennent. On reprend encore à six heures et on a une
intervention à six heures aussi. Alors si vous êtes libres, vous pourrez revenir
pour cette discussion. Si non, il y aura le dossier public, et j'espère que vous
allez suivre l'audience publique à Hull et suivre les rapports qui vont sortir
après, et les politiques du CRTC. Merci de votre présence.
283 Nous allons prendre une pause.
--- Suspension à 1430 / Recess at 1430
--- Reprise à 1450 / Upon resuming at 1450
284 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Juste avant qu'on invite Mme Auger à parler, je
voudrais juste répéter un peu les commentaires que j'ai faits au début de la
séance. Vous n'étiez pas avec nous, alors je voudrais juste mettre un peu de
contexte.
285 Le but de nos consultations est de permettre au CRTC de recueillir toute
l'information pertinente qui l'aidera, d'une part, à faire rapport à la
Gouverneure en Conseil sur la disponibilité et la qualité des services de
radiodiffusion en langue française dans les communautés où le français est la
langue de la minorité, et d'autre part, à préparer un projet de politique qui,
en tirant partie du nouvel environnement numérique et de la concurrence en
distribution, rendrait plus facilement disponibles aux abonnés de câble les
services de télévision spécialisés dans la langue officielle de la minorité.
286 Alors je vais aussi faire la présentation de Mme Manon Cloutier et de Mme
Thérèse Lamarche, Directrice des décisions. Si vous avez besoin de plus
d'information, n'hésitez pas à leur demander.
287 Comme je l'ai souligné aussi, tous vos commentaires seront transcrits et
feront partie du dossier public. Pour faire ces enregistrements-là, il faut
pousser sur le bouton.
288 Je vous demanderais non seulement de pousser le bouton, mais de commencer
vos commentaires.
INTERVENTION / INTERVENTION
289 Mme AUGER: Merci. Alors, mon nom est Pauline Auger et je suis l'Agente de
développement pour l'ACFO Nipissing.
290 Le district de Nipissing qui comprend les villes de Mattawa, North Bay et
Sturgeon Falls, ainsi que les nombreux villages qui les entourent compte au-delà
de 23 000 francophones.
291 Dans la ville de North Bay, où le nombre de francophones s'élève à
environ 10 000, donc presque 50 pour cent de la population francophone totale,
nous avons accès à seulement quatre chaînes de télévision en français. Ces
quatre chaînes-là sont TFO, Radio-Canada, RDI et TVA.
292 Les francophones de North Bay évidemment ne trouvent pas cela acceptable
du tout. On a eu plusieurs plaintes à l'ACFO à ce sujet-là. Les gens veulent des
chaînes spécifiques. On a eu des demandes pour un minimum -- un strict
minimum, d'après moi, de huit chaînes de télévision de langue française. On veut
voir s'ajouter à la liste le Réseau des Sports, MusiquePlus, TQS et TV5.
293 De plus, partout dans le district de Nipissing comme ailleurs dans la
province, il est impossible d'accéder à plusieurs chaînes françaises
spécialisées. Ceci doit changer.
294 Le personnel de Cogeco, qui est notre câblodistributeur m'a informé que
Canal Famille, par exemple, est seulement disponible à Cornwall et à
Lancaster.
295 Le Nipissing-ouest qui comprend Sturgeon Falls, Lavigne, Verner, et River
Valley compte une population francophone de 83 pour cent. Je ne sais pas quelle
sorte de pourcentage qu'il faut avoir pour avoir accès aux médias de langue
française, mais c'est inacceptable parce qu'ils sont majoritaires, et puis
plusieurs ne connaissent même pas les canaux qui sont disponibles ailleurs dans
le pays de langue française.
296 Des 13 chaînes spécialisées de langue française offertes en Ontario, le
Nipissing-ouest en a accès à cinq, même pas la moitié.
297 L'ACFO provinciale a fait des recherches au sujet des chaînes qui sont
offertes partout dans le pays, et puis si on compare au Québec, les anglophones
de Chicoutimi, qui s'élèvent à entre un et deux pour cent de la population, sont
mieux desservis que les francophones de Sturgeon Falls qui comptent 76 pour cent
de la population.
298 Ä l'heure des médias, je crois que le CRTC doit jouer un rôle primordial
pour contrer l'assimilation des francophones de l'Ontario.
299 On se demande encore une fois pourquoi les Franco-ontariens ont toujours
à justifier leur existence et à demander les services en français, même quand
ils sont en majorité comme c'est le cas à Sturgeon Falls et dans
Nipissing-ouest.
300 L'ACFO Nipissing appuie fortement les recommandations de l'ACFO
provinciale. Il faut absolument que les câblodistributeurs reçoivent des
directives fermes du CRTC à l'égard des chaînes de langue française.
301 De plus, un petit mot au sujet de TFO. J'ai compris que TFO voulait être
diffusée au Québec et puis le CRTC a refusé cette demande. Je crois que c'est
déplorable. Les Québécois ont tendance à penser qu'il n'y a pas de francophones
hors leur province. Certains vont dire oui, il y en a au Nouveau-Brunswick, mais
en Ontario, ça ne se peut pas. Je crois qu'on a une population qui fait preuve
d'une culture riche et qu'on se doit de la promouvoir ailleurs dans le pays.
302 Alors, ça serait une chose aussi qu'on voudrait voir, la diffusion de TFO
au Québec. Merci beaucoup.
303 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, Madame Auger. C'est clair et précis.
Justement, j'apprécie, en effet, le portrait local. J'ai demandé
à Mme Roy aussi...
304 Je sais que l'ACFO a fait une étude très intéressante sur la
disponibilité des services dans chaque secteur de l'Ontario et je trouve ça très
important. Je suis certaine que vous en avez discuté avec Cogeco.
305 Mme AUGER: Oui.
306 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et la réaction, si vous aviez des directives
fermes, si vous étiez à notre place, quel type de directives donneriez-vous aux
câblos?
307 Mme AUGER: Aux câblodistributeurs, que si la population est majoritaire,
il n'y pas de question. Il faut absolument offrir les chaînes de télévision
française. Même pour le "package" de base, il faut avoir un minimum de --
je ne sais pas combien de... Mais par exemple, tout le TV5, le RDS, MusiquePlus,
surtout les chaînes aussi qui répondent aux besoins des adolescents.
308 Les écoles, les enseignants, les parents, on dit aux jeunes tout le
temps, parlez français, c'est important de garder votre langue, votre culture.
Mais tout le reste, les médias et tout ce qu'ils voient à l'extérieur de l'école
et du foyer, si ça se passe en anglais, c'est difficile de transmettre ce
message-là aux jeunes.
309 Alors s'ils peuvent avoir accès aux chaînes qui les intéressent, eh bien,
on va aider au problème du parlé des jeunes, de la langue des adolescents.
310 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense que personne ne met en question
l'importance d'avoir accès à une diversité, un choix de services médiatiques. En
effet, c'est souligné souvent par le CRTC et ça dirige beaucoup de nos questions
à toutes sortes de joueurs dans le système, y inclut Radio-Canada, comme on
vient de discuter tantôt.
311 Mais ça revient toujours à une question d'équilibre aussi, la balance
entre ce besoin culturel et social et tout l'aspect aussi de diversité et de
choix, et de choix aussi sur combien on paye pour ce système. Et souvent, la
question est jusqu'à quel point les consommateurs et consommatrices seront prêts
à payer pour avoir cet éventail.
312 En effet, ce que vous recommandez, c'est que les huit chaînes soient
obligatoirement disponibles.
313 Mme AUGER: Oui, oui.
314 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et vous mentionnez même les chaînes que vous
avez choisies d'être disponibles.
315 Est-ce que ce choix est basé sur un sondage ou est-ce que...
316 Mme AUGER: C'est basé sur les plaintes qu'on a reçues à l'ACFO au
Nipissing.
317 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Quand vous avez discuté avec les gens qui ont
fait les plaintes à l'intérieur de l'Association, on s'est parlé de ça tantôt,
la télévision change, ça devient aussi la télévision numérique très bientôt.
318 En effet, on a lancé une politique, c'est-à-dire qu'on a lancé un avis
public sur une politique proposée qui ferait face à ce nouvel environnement
vis-à-vis les services spécialisés francophones.
319 Est-ce que vous avez fait une étude sur cette politique et est-ce que
vous avez des commentaires? Est-ce que c'est une approche qui peut aider. Là, on
parle, c'est clair, du système numérique, mais le système numérique, ça devient
de plus en plus le système. On se penche sur cet avenir et on adresse
spécifiquement l'accessibilité aux services spécialisés francophones.
320 Qu'est-ce que votre association pense de l'approche proposée? C'est
l'avis public 2000-38.
321 Mme AUGER: Je ne suis pas au courant de la politique du tout. Je
m'excuse.
322 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En général, c'est une politique qui dit
que -- un projet qui part de l'effet que si un câblodistributeur distribue
10 services spécialisés anglophones, il faut que cette même entreprise distribue
un service francophone aussi. Alors quand il y en a 10, il y en a un, et c'est
obligatoire. Et ça, c'est dans le système numérique et c'est pour les services
spécialisés dont Réseau des Sports, MusiquePlus, etc. C'est en effet le but.
323 Et on parle de ça dans des endroits servis par Cogeco ou Rogers ou Shaw,
où la population francophone forme 5 pour cent ou 5 000 personnes, c'est-à-dire
10 pour cent de la population et 5 000 personnes, ce qui définit une situation
où le français est minoritaire.
324 Alors si vous prenez à titre d'exemple le Grand Sudbury, on voit
peut-être une situation où les francophones sont majoritaires où la situation
est 25 ou 30 pour cent. Alors on aura une situation où, en effet, cette
politique s'appliquera.
325 Est-ce que vous pensez que c'est une approche qui puisse aider à la
situation?
326 Mme AUGER: Alors si je comprends bien, pour chaque 10 chaînes de
télévision spécialisée de langue anglaise, il y a une chaîne de télévision
spécialisée en français.
327 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Obligatoirement, oui, dans le secteur
numérique.
328 Mme AUGER: Okay, ça explique un peu ce que Cogeco fait à North Bay. Alors
si tu veux payer un 20 $ de plus pour ton câble, tu reçois 24 chaînes de
télévision spécialisée, dont une en français, puis c'est TV5. Je trouve que,
personnellement, TV5, je ne trouve pas que c'est acceptable que ça ne soit pas
dans le câble de base.
329 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bien là, il ne faut pas mélanger le monde
analogique et le monde numérique. La politique n'est pas encore sortie. C'est
toujours une base de discussion.
330 Mais en effet, s'il y a 20 services anglais, il devrait y en avoir un
minimum de deux. On n'encourage pas le minimum, par contre, dans cette
politique. Mais c'est une approche qui va au moins faire face à la
situation.
331 L'ACFO a fait les commentaires par écrit, et si vous avez d'autres
commentaires... C'est intéressant, si on voit les questions qui sont proposées
pour cette discussion, cette consultation. Est-ce que vous avez d'autres
suggestions concernant le système de radiodiffusion, comment on peut améliorer
l'accessibilité et la qualité des services?
332 Mme AUGER: Oui. Ä North Bay, il y a la radio communautaire de Nipissing
qui avait déjà été sur les ondes. Par contre, ils ont eu de la difficulté parce
que, bon, toujours manque de financement.
333 Mais aussi, la radio était en ondes à des temps... Par exemple, ils
étaient en ondes pendant la nuit. Alors les gens n'écoutaient pas la radio. Les
gens n'étaient même pas au courant que la radio communautaire existait parce
qu'ils étaient en ondes à des temps qui n'étaient vraiment pas
disponibles -- pas disponibles -- pas accessibles parce que les gens
ne sont pas debout à cette heure-là.
334 Alors cela a posé des problèmes. Ils n'ont pas eu l'appui de la
communauté parce que la communauté ne les a pas connus à cause de, justement, le
temps qu'ils ont eu pour être en ondes.
335 Alors c'est une chose qui est quand même importante. Je comprends que
quand une radio commence, elle n'est pas en ondes à 100 pour cent du temps et il
faut trouver les sous pour le faire. Mais si notre radio communautaire pouvait
être en ondes à des heures de pointe, je pense qu'il y aurait moins de
difficulté à se mettre sur pied.
336 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous parlez de quelle radio communautaire
précisément?
337 Mme AUGER: Radio communautaire de Nipissing.
338 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: De Nipissing.
339 Sur la question qu'on a proposée aussi, est-ce qu'on devrait adopter une
approche différente dans la région d'Ottawa quand on parle de l'encouragement et
de favoriser l'accès à un plus grand nombre de services francophones? Est-ce
qu'on devrait prendre une approche différente dans la région d'Ottawa? C'est une
question qu'on a proposée.
340 Mme AUGER: Je ne suis pas vraiment au courant. Je ne peux pas dire
qu'est-ce que vous devriez faire à Ottawa parce que je ne suis pas au courant de
qu'est-ce qui se fait déjà. Alors je me sens un peu mal à l'aise de faire des
commentaires quand je ne suis pas vraiment au courant de qu'est-ce qui se
passe.
341 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ça va. C'est juste que si on... Je vois que vous
avez un portrait très clair de qu'est-ce qui se passe ici et c'est primordial
pour vous qu'on adresse cette situation-là.
342 On a discuté beaucoup sur Radio-Canada tantôt. Est-ce que vous avez des
commentaires sur le rôle de Radio-Canada en région en termes de services pour
les francophones?
343 Mme AUGER: Je pense que Radio-Canada est d'une qualité exceptionnelle. Je
n'ai aucune plainte. Je crois que c'est accessible à tout le monde, dans mon
district, toujours. Non, c'est très bien.
344 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors pour vous, si on adresse l'aspect de
services spécialisés, c'est une étape de base qu'on devrait faire.
345 Mme AUGER: Oui.
346 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Juste un petit mot aussi. Vous avez mentionné la
décision sur TFO. On ne se penchera pas sur cette décision aujourd'hui. Mais
c'est juste pour dire qu'en effet, comme vous le savez, le TFO est, en effet,
disponible au Québec. Ce qu'on a décidé, c'est que ce n'est pas obligatoire.
347 Mme AUGER: Oui, mais ça devrait l'être.
348 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Alors si vous pourriez rester, --
Mme Roy est toujours avec nous aussi -- on va entendre la prochaine
présentation et on peut peut-être revenir et faire des commentaires sur les
autres présentations et aussi poser d'autres questions.
349 Madame Cloutier va maintenant présenter notre prochain intervenant.
350 Mme CLOUTIER: M. Gratien Allaire de l'Université Laurentienne est avec
nous. On vous donne la parole.
INTERVENTION / INTERVENTION
351 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour, Monsieur Allaire. Bienvenue.
352 M. ALLAIRE: Bonjour. Merci de me donner la possibilité de m'adresser au
CRTC par votre intermédiaire.
353 La qualité que je me donne pour me présenter ici est comme quelqu'un qui
connaît bien la francophonie canadienne d'un bout à l'autre du pays. Peut-être
moins toutes les technicalités au niveau des médias, mais certainement, les
services que les médias peuvent rendre au niveau des communautés comme
telles.
354 En ce qui regarde la consultation actuelle, je vais probablement déborder
ce qu'est le mandat ou enfin, ce qui est prévu comme le mandat, c'est-à-dire la
disponibilité et la qualité des services de radiodiffusion en langue française
dans les communautés.
355 On peut penser en termes de diffusion, en termes d'émission et de
réception, mais je pense qu'il faut qu'on pense également en termes de
production, c'est-à-dire de faire en sorte qu'on arrive à des médias qui
représentent les communautés, qui sont à l'image des communautés.
356 Je vais faire attention parce que je ne voudrais pas qu'on l'interprète
comme étant une volonté de régionalisation à outrance. Bien au contraire. Je
pense qu'on doit voir le rôle des médias comme étant possiblement à trois
étages, si vous me permettez l'expression.
357 Ä l'image des communautés, ça veut dire que ça doit refléter des régions,
ça doit refléter le pays et ça doit -- la province, le pays.
358 Et puis il y a un quatrième étage qui doit être là. En fait, ça doit
aussi amener le niveau international, et à mon avis, ça va dans les deux sens.
Ce n'est pas seulement d'apporter la bonne nouvelle de l'extérieur vers la
région mais d'apporter la région vers l'extérieur aussi. C'est cette
dimension-là, je pense, à laquelle il faut faire attention.
359 Je vais rajouter, avant d'aller un peu plus loin, je vais ajouter une
autre dimension au discours ou à la place actuelle des médias.
360 Il me semble qu'on est en train de passer à travers un changement de
culture extrêmement important qui se fait au niveau des médias par l'avance
numérique par rapport à l'analogique. Mais ça, c'est au niveau purement
technique.
361 Je pense qu'au niveau de la culture comme telle, ce que les jeunes sont
en train de nous dire, c'est la culture que vous nous proposez, ce n'est pas
toujours celle qu'on veut. La culture que vous nous proposez nous, on a envie de
s'en servir, mais comme vous l'avez. On veut s'en servir, on veut l'adapter.
362 Donc, ne me demandez pas de donner plus de substance à ça, c'est plus une
intuition qu'autre chose, pour avoir essayé de suivre des jeunes pendant un bon
bout de temps puis d'avoir un peu réussi mais un peu beaucoup pas réussi à les
suivre, justement parce qu'ils sont en train de penser à une autre culture. Et
je pense que si les médias actuels, les médias futurs ne permettent pas à cette
culture-là d'éclore dans un contexte de francophonie, ce ne sera pas une culture
de souche francophone, ça va être une culture de souche anglophone. Elle peut
être de souche francophone avec un inspiration anglophone, et je pense que c'est
ce que ça va être. C'est ce mélange auquel je pense qu'il faut faire
attention.
363 Mon point de référence, c'est le changement culturel des années 60 dans
le nord de l'Ontario, les changements culturels des années 70 qui étaient de
souche francophone avec une inspiration de contre-culture américaine, qui a
donné des Robert Paquette, qui a donné tout le grand mouvement de canaux, qui a
donné l'éclosion culturelle. En fait, à mon avis, qui a donné la culture
franco-ontarienne actuelle.
364 C'est cette partie-là, je pense, à laquelle il faut faire attention. Je
ne suis pas en mesure -- je ne serais pas en mesure de dire, voici comment
ça va se passer, parce que ce n'est pas moi qui va la bâtir. Ce sont des jeunes
qui vont la bâtir, et il me semble que les médias doivent être en mesure
d'appuyer ce mouvement-là. Ils doivent être en mesure de faire en sorte que ce
mouvement-là prenne sa force, sa richesse dans la culture francophone et non pas
seulement dans le rêve et puis dans des mouvements culturels des jeunes
actuels.
365 On peut essayer de les nier les mouvements. On peut dire, ça n'a pas de
bon sens, ça n'a pas d'allure. Ça ne changera pas grand-chose. Ce qu'on peut
essayer de faire, c'est de faire en sorte qu'ils aient une pertinence dans la
francophonie chez les jeunes francophones. C'est en fait ce que j'aimerais
voir.
366 Donc les médias, dans leur ensemble, à mon avis, doivent refléter tous
ces mouvements-là, doivent refléter les communautés au niveau régional, au
niveau provincial et au niveau du pays.
367 Pour commenter très rapidement sur Radio-Canada. Je pense que
Radio-Canada fait un très bon travail au niveau de l'ensemble du pays pour
apporter la connaissance -- en français, en tout cas -- pour apporter
la connaissance de ce qu'est le Québec vers l'extérieur, mais un pas très bon
travail pour amener les communautés extérieures vers le Québec, pour les faire
connaître au Québec.
368 Et c'est pour une raison très simple. La structure de Radio-Canada est
chargée lourdement du côté de Montréal. C'est compréhensible, c'est là qu'est le
marché. Dans la loi du marché actuel, c'est comme ça. Il y a d'autres
connotations culturelles qui entrent en ligne de compte, mais simplement, les
préoccupations commerciales sont là.
369 Il me semble que dans ce domaine-là, le CRTC peut jouer un rôle en
disant, il doit y avoir davantage qui vient de l'extérieur. Et ce n'est pas
seulement du côté de Radio-Canada, c'est aussi du côté de TVA. J'ai l'impression
que la décision du CRTC par rapport à TVA, TVA prend beaucoup de temps à la
mettre en place, à faire en sorte que les communautés de l'extérieur du Québec
paraissent au Québec, paraissent exister au Québec. Je n'ai pas l'impression que
ça fonctionne très bien actuellement.
370 Cela m'amène, finalement, au point principal de ce que je veux présenter.
Il me semble que la politique du CRTC doit faire en sorte que l'on puisse, que
les gouvernements, que les grandes chaînes, que Radio-Canada, que les chaînes de
câblodistribution, que les serveurs Internet favorisent la production au niveau
local. Une production qui va permettre d'amener le point de vue du nord de
l'Ontario, le point de vue de l'Alberta, celui de la Colombie-Britannique, celui
de l'Acadie, celui du bout de la péninsule de la Nouvelle-Écosse, dans le bout
de Ste-Anne. Permettre de l'amener au niveau du pays de façon à ce que les
communautés francophones se connaissent d'un bout à l'autre du pays, mais
également, que les communautés francophones soient connues à la communauté la
plus grande, qui est celle du Québec.
371 Cela est, il me semble, la mission. Je pense qu'on doit parler de
mission. C'est la mission des grands réseaux de faire ça dans un pays comme le
nôtre, qui se dit bilingue, qui se dit multiculturel, qui met l'accent sur la
culture.
372 La présentation des communautés à l'extérieur du Québec, leur
présentation aux autres communautés ou au Québec, ça ne se passe pas seulement
par les bulletins de nouvelles. C'est probablement la pire place pour le faire
passer parce que les bulletins de nouvelles, par définition, ont tendance à
faire ressortir les problèmes.
373 Donc, pour les gens du Québec, on est des gens qui sont en train de
s'assimiler. C'est généralement ce qui se passe. On est des gens qui avons de la
misère. On est des gens qui, à chaque jour, sont en train de se battre pour le
drapeau, alors que ce n'est pas juste. Ce sont des communautés qui vivent, qui
ont des problèmes -- en fait, je ferais le tour du Québec puis j'en
trouverais un bon paquet de problèmes aussi -- mais qui ont une qualité de
vie importante qui ressort.
374 Lorsque l'on parle de téléromans, lorsque l'on parle de séries
télévisées, j'en n'ai pas vu de séries télévisées sur les francophones de
Toronto ou sur ceux du nord de l'Ontario ou sur ceux du nord de l'Alberta. J'en
n'ai pas vu. Il n'y a pas personne qui en produit.
375 Pourquoi on n'en produit pas? Parce que les producteurs des régions s'en
vont à Montréal, puis une fois rendus à Montréal, pour être écoutés, pour être
entendus, ils vont produire des machins qui sont pour Montréal. Ou ils s'en vont
à Toronto pour produire en anglais.
376 Donc, la politique - les politiques ou la recommandation, c'est la
deuxième partie du mandat du CRTC vis-à-vis des politiques canadiennes. C'est,
il me semble, de favoriser cette expression-là. Ça ne revient pas nécessairement
à Radio-Canada mais ça revient aussi à Radio-Canada de le faire. Ça ne revient
pas nécessairement à TVA de le faire, mais ça revient aussi à TVA de le
faire.
377 Et puis dans le monde numérique qui va être le nôtre, dans le monde de
l'Internet qui va être le nôtre, c'est l'occasion absolument fabuleuse de
permettre ce genre de chose-là, mais il faut des politiques qui vont permettre
de le faire.
378 Est-ce que ce sont des politiques qui visent à augmenter les proportions
francophones dans les distributions? Peut-être. Certainement.
379 Est-ce que ce sont des politiques qui vont plutôt permettre à des
producteurs dans les milieux de se développer, de s'épanouir, de faire des
produits, de rester dans leur milieu puis de représenter leur milieu au reste?
Ce serait mon approche préférée.
380 Ça veut dire des sous? Oui, ça veut toujours dire des sous. Est-ce que ce
sont les chaînes privées qui devraient les fournir? Ä mon avis, elles devraient
faire leur part. De quelle façon le CRTC peut favoriser ça? Je ne le sais pas,
parce que c'est vraiment de l'intervention au niveau de l'entreprise privée.
Mais n'importe quelle politique du CRTC est de l'intervention au niveau de
l'entreprise privée.
381 Est-ce que le gouvernement canadien seul doit faire ça? Non. Est-ce que
seul le Patrimoine canadien doit faire ça? Non. L'ensemble du gouvernement
canadien doit certainement participer. S'il s'agit de politiques qui visent à
dire, de la même façon qu'on l'a fait au niveau de l'éducation et puis des
langues, qui visent à ce que le gouvernement provincial transfère aux provinces
des montants d'argent que les provinces vont égaler ou augmenter de façon à
faire de la production francophone au niveau des communautés francophones,
pourquoi pas.
382 Les provinces doivent aussi prendre leurs responsabilités. Elles se sont
battues pendant longtemps pour dire que le domaine des communications était
aussi le leur, donc elles doivent faire leur part.
383 Si j'avais une recommandation, ce serait celle-là: Que le CRTC recommande
au gouvernement qu'il y ait des ententes avec les provinces à l'effet qu'on
favorise la production locale. Et ça ne s'applique pas simplement aux
francophones dans ce cas-là. Ça s'applique à tout le monde. Mais connaissant la
créativité des francophones, je sais qu'ils en profiteraient davantage.
Merci.
384 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. C'est une description d'une
mission éloquente et une discussion éloquente dans le même sens. C'est très
clair.
385 Je pense qu'on pourrait élaborer un peu sur certains de vos propos. Je
dois aussi dire que la mission que vous décrivez a vraiment influencer les
décisions récentes du CRTC, si je puis dire ça, un peu "wave the flag", comme on
dit.
386 Mais en toute sincérité, la décision sur une nouvelle politique de la
télévision, pour la première fois, a indiqué que les productions régionales
seront les programmes prioritaires pour avoir les crédits de contenu canadien
dans les heures de grande écoute.
387 La décision sur SRC, comme vous le savez, a certainement, certainement
proposé une action régionale pour Radio-Canada côté anglais, côté français, et
on a supporté les efforts de Radio-Canada elle-même de faire plus de
programmation, productions en région et pas juste des nouvelles, mais aussi des
productions documentaires, des productions de fiction.
388 Mais vous soulignez les défis à l'intérieur de cette mission et cette
vision. Un défi dont je suis très au courant, étant donné que j'ai passé 17 ans
de ma vie avec l'Office national du film du Canada où on a fait des efforts très
importants en ces termes-là. Je suis au courant aussi des défis de faire une
production régionale en français partout au Canada. Il faut en mettre de
l'argent, mais il faut aussi mettre de la volonté de le faire.
389 Mais si vous étiez à notre place -- et je vais vous pousser un peu
là-dessus. Vous avez dit que vous ne savez pas ce qu'on doit faire, mais je ne
suis pas convaincue que vous n'avez pas d'idées là-dessus.
390 Quelle est la meilleure façon de prendre cette mission en charge? Il y a
toutes sortes de choses qu'on peut faire. Vous avez mentionné, et vous avez
complètement raison, que c'est un partenariat entre des joueurs; le
gouvernement, les agences du gouvernement comme Téléfilm, comme l'Office, comme
Radio-Canada, le secteur privé, le CRTC.
391 Le CRTC maintenant, quelles sont les étapes qu'on devrait prendre pour
vraiment faire en sorte que oui, la disponibilité, mais on mentionne aussi la
qualité des services, soient améliorées?
392 M. ALLAIRE: Je ne pense pas qu'il y ait une seule réponse à cette
question-là et je sais bien que vous en êtes très consciente.
393 Je pense qu'il y a certainement... Bon, ce que je disais tantôt au niveau
d'ententes fédérales-provinciales à ce sujet-là, je pense que c'est certainement
une avenue à poursuivre. C'est probablement l'une des plus difficiles
actuellement.
394 Mais au niveau du CRTC, une réglementation au niveau des contenus. Que ce
ne soit pas seulement une réglementation qui dit contenu francophone, mais qui
dit un pourcentage de contenu régional.
395 Vous avez indiqué des orientations dans ce sens-là. Je peux comprendre
qu'en termes politique, c'est toujours un peu difficile d'aller un peu plus vite
que le courant. Mais je pense que l'indication d'intentions précises du côté
d'une mission justement permet aux entreprises privées, aux entreprises
publiques de s'orienter puis de savoir qu'est-ce qui risque de leur donner des
sous ou de ne pas leur en donner. Les câblodistributeurs ne vivent pas que de
leurs revenus privés. Ils vivent beaucoup aussi d'autres revenus qui sont
parfois des revenus gouvernementaux et ça en fait partie.
396 Il y a peut-être un autre élément qui, à mon avis, jouerait un rôle
considérable. Je ne suis pas trop sûr quelles sont les étapes pour y arriver,
mais je suis assez convaincu du résultat.
397 Lorsque je parle de productions régionales, il ne s'agit pas seulement de
dire, bon, on va faire de la production régionale. Je pense qu'il faut réussir à
favoriser l'établissement de communautés artistiques de production dans les
régions de façon à ce que les créateurs qui sont là -- créateurs dans le
sens très large du terme -- les créateurs qui sont là, ou les créatrices,
se retrouvent dans un milieu qui les favorisent, qui leur permet de s'épanouir
et puis d'atteindre la qualité qui leur permet de concurrencer les autres.
398 C'est bien que Robert Marinier se retrouve à Montréal, mais Robert
Marinier à Montréal va venir ici aider à la préparation de créateurs au niveau
du théâtre, au niveau des médias, principalement au niveau du théâtre, mais il
va retourner à Montréal. Et les personnes qui risquent d'être formées ou qui
vont être formées par la visite de Robert Marinier ou de Jean-Marc Dalpé, ces
personnes-là risquent de se retrouver à Toronto puis à Montréal. Une fois rendus
là, ils vont représenter Sudbury, ils vont représenter la région, ils vont avoir
une connotation de région jusqu'où et jusqu'à quand et de quelle façon.
399 Attention, ce n'est pas du régionalisme fermé dont je parle. Certainement
pas. Pour moi, le régionalisme, cette création régionale-là est une façon de
dépasser également la région puis d'arriver à l'universel, ce qui est l'objectif
de toute création artistique. On veut bien atteindre un public mais on veut
atteindre un public le plus grand possible, le plus large possible.
400 Donc, c'est de favoriser l'éclosion de ces communautés-là. Est-ce que
c'est par l'investissement dans des programmes de formation? Comme universitaire
et ancien administrateur universitaire, je dirais certainement oui. Ça passe par
des ententes fédérales-provinciales là aussi en éducation.
401 Il y a des programmes qui sont en place actuellement qui vont former des
créateurs, qui vont former des producteurs mais des producteurs qui risquent de
se retrouver à Montréal ou à Toronto ou à Edmonton ou à Vancouver plutôt que de
rester à Sudbury.
402 Les moyens numériques permettent de produire à Sudbury et puis de
diffuser sans aucun problème partout. C'est ça, je pense, qui est une des
avenues.
403 Ça reste un peu rêveur, je l'admets facilement. Mais je pense qu'il faut
partir d'un rêve comme ça à un moment donné et dire, bon, voilà, on va avoir des
productions qui ont leurs sources au niveau de la région et qui sont de qualité,
qui deviennent de qualité. Il faut un bassin quand même assez important.
404 Il y a je ne sais pas combien de créateurs à Montréal pour les
quelques-uns qui réussissent à avoir ce qu'on considère comme étant de la
qualité radio-canadienne ou encore, un autre type de qualité qui est TVAsienne
ou un autre type de qualité qui est TQSienne. Puis on n'a pas parlé de tous ces
créateurs qui, à Montréal, travaillent au niveau de l'animation, de l'animation
classique, au niveau de la création artistique de toutes les sortes.
405 C'est rêver de créer un milieu comme ça ici? Peut-être. Certainement pas
aussi riche que celui de Montréal ou celui de Toronto, mais certainement, un
milieu qui a plusieurs dimensions et qui a un nombre important d'artistes.
406 Il y a un programme d'animation classique à Elliott Lake qui peut
produire. Il y a un programme qui est en train de se mettre en place à la
Laurentienne. Il y a un programme à Cambrian. Le Collège Boréal serait
certainement prêt à embarquer dans ce genre d'aventure-là.
407 Mais ça n'aura pas de succès, ou en tout cas, de succès important, à
moins que ces personnes-là puissent trouver à Sudbury même, ou enfin, dans leur
région, les moyens d'un échange artistique important, d'une communauté
artistique, d'une communauté de création.
408 Je ne sais pas si j'ai répondu à votre question. Il y a certainement
d'autres moyens beaucoup plus pratiques, mais je pense qu'avant d'arriver à des
moyens purement pratiques, je pense qu'il faut rêver.
409 Il y a un organisme qui s'appelle Fednor qui peut certainement servir à
appuyer cette communauté-là, en autant qu'on lui donne un mandat beaucoup plus
large. Je ne dis pas que Fednor se perçoit comme étant simplement ça, mais il a
surtout servi actuellement au développement des entreprises. Des entreprises
artistiques, ça existe. Le développement du produit artistique, je pense que ça
peut passer par là aussi.
410 Et si on dit à ces agences qui sont déjà en place, au-delà de Patrimoine
canadien, dans le cadre de l'article 41 de la Loi révisée des langues
officielles, si on dit, vous avez un mandat qui dépasse, qui touche la
culture -- parce que c'est un des points qui va être l'un des plus
importants.
411 J'ai toujours peur des réglementations, je dois le dire aussi. Mais à un
moment donné, il faut en avoir.
412 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On est d'accord.
--- Rires / Laughter
413 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais en effet, c'est le défi du CRTC, c'est de
juste balance, de supporter le côté création sur le long terme aussi. C'est
important qu'on regarde l'avenir.
414 Vous avez touché sur les points de base, je pense, dans la discussion,
que ce n'est pas simple, mais aussi, il faut non seulement rêver, mais il faut
prendre l'action. Je pense qu'en effet, on a fait des étapes récemment qui sont
très importantes.
415 Il y a une autre étape qui s'en vient. Le CRTC va rendre sa décision
bientôt sur les nouveaux services spécialisés. Là-dedans, il y aura certainement
les services francophones qui sont les autres façons de faire en sorte que la
création, ce n'est pas juste produit mais aussi disponible.
416 Là, on vient à la question de la distribution. Est-ce que vous avez des
recommandations en particulier sur le rôle des câblodistributeurs dans ce pays,
vis-à-vis votre mission de production qui reflète bien les aspects régionaux du
Canada?
417 M. ALLAIRE: Les câblodistributeurs, dans un contexte comme celui-là, ont
deux rôles importants. Le premier, c'est de distribuer le produit. Je pense que
ça, c'est leur rôle principal. Ça peut comprendre Télé Québec à l'extérieur du
Québec et puis TFO au Québec.
418 Ici, il y a actuellement les moyens de faire connaître les communautés de
l'extérieur du Québec au Québec, c'est TFO. Et si c'est un optionnel, je pense
que ça na marche pas. Je pense que TVA n'est pas toujours un optionnel et puis
Radio-Canada ne l'est absolument pas. Ça c'est une première.
419 La deuxième, c'est que ces câblodistributeurs-là doivent investir dans
les régions. Ils doivent prendre le risque de productions qui, à leur avis, ne
passeront pas la barre mais qui peuvent être distribuées beaucoup plus
facilement dans les régions.
420 Là encore, il y a l'avance numérique qui n'est pas aussi rapide qu'on
aimerait. La distribution par Internet, j'ai l'impression qu'on a, d'après ce
que j'ai lu, en tout cas, dans le Star il y a une couple de jours, on en met
beaucoup actuellement. J'ai l'impression que ça va être plus lent que ce qu'on
dit.
421 Ça va favoriser la distribution de productions locales au niveau local.
Donc un étagement des services puis un étagement de la distribution des
productions locales devraient favoriser la production locale et puis l'émergence
de ces données-là.
422 Mais d'ici là, les câblodistributeurs doivent avoir... Complètement
idéaliste, les câblodistributeurs doivent se donner une mission de favoriser ça.
Complètement réaliste, on doit leur dire vous devez le faire.
423 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Déjà, ils sont obligés de contribuer au Fonds de
production canadien, comme vous le savez, et ils peuvent aussi, dans certaines
classes de distribution, faire une contribution à la programmation de
communauté, à la télévision communautaire.
424 Je pense que là, on va arrêter et peut-être revenir un peu après.
425 M. ALLAIRE: Si vous me permettez une dernière remarque.
426 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, certainement.
427 M. ALLAIRE: La radio et la télé communautaires ont, à ce niveau-là,
probablement des rôles beaucoup plus importants que ce qu'on veut leur
accorder.
428 J'étais dernièrement dans le bout de Ste-Anne-Pointe-de-l'Église en
Nouvelle-Écosse et ce qu'on m'a fait remarquer, un de mes collègues a dit, tu
dois écouter la radio communautaire ici. Pourquoi pas? La langue est importante.
Ah bon, okay.
429 On a tourné à la radio communautaire et il a dit, tu n'as pas
l'impression d'être en Louisiane? Oui, en partie. On était à Ste-Anne. Une radio
communautaire qui utilisait la langue du coin, qui n'est pas nécessairement la
langue radio-canadienne, loin de là, mais qui atteint son public, qui empêche
que son public passe à la télé puis à la radio anglaise. Ce qui fait que, si je
reviens au changement de culture, qui va dans le sens du changement de culture
puis qui va peut-être refléter davantage les jeunes qu'on a puis les jeunes qui
sont en train de s'en venir.
430 Donc, il me semble -- puis ça, c'est la fonction du CRTC, de
favoriser véritablement l'éclosion de la radio communautaire. La télé
communautaire, c'est un peu plus compliqué. Mais certainement, la radio
communautaire, actuellement, a un rôle important. Si on pense dans le Nord, dans
le Grand-Nord, la radio communautaire qui est là, qui est trilingue, elle a
aussi un rôle considérable pour transmettre l'idéal régional -- pas
régional étroit mais de communication entre les communautés puis de réflexion de
ce qu'une communauté est. Voilà. Merci.
431 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. On peut peut-être revenir si vous avez
des questions ou des commentaires.
432 Est-ce que vous avez des commentaires sur ce qu'on vient de discuter,
Madame Auger et Madame Roy? Est-ce que vous avez d'autres commentaires. Non.
433 Alors on va passer à la prochaine intervenante.
434 Mme CLOUTIER: Madame Beauchamp, est-ce que vous voulez participer à la
discussion?
435 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Allez-y, s'il vous plaît.
INTERVENTION / INTERVENTION
436 Mme BEAUCHAMP: Bonjour. Je suis Liliane Beauchamp. Je suis née dans cette
communauté de Sudbury. J'ai toujours oeuvré ici, mais de plus, j'ai oeuvré au
niveau provincial national dans plusieurs organismes, en éducation, en
socio-communautaire, etc. Présentement, je suis avec les hôpitaux. Alors, c'est
toute une expérience diversifiée, avec tous les problèmes qu'on puisse avoir
aujourd'hui.
437 J'endosse fortement... Je ne suis pas venue préparée. Je suis venue juste
parce que je passais et j'ai vu votre annonce. Mais je l'avais d'ailleurs vue
avant. Je ne suis pas venue préparée avec aucun texte. Je voulais simplement
vous dire du fond du coeur.
438 Ça fait plusieurs fois que nous sommes consultés à Sudbury pour la radio
et la télé. J'endosse fortement les propos de Gratien Allaire que vous venez
d'entendre et les quelques propos, quand je suis arrivée, de madame sur le
dossier TFO. Je pense que c'est obligatoire qu'on puisse endosser ce dossier-là
pour la survie des francophones.
439 Je vais simplement vous dire du haut de ma pensée ce que je pense comme
auditrice fidèle de Radio-Canada et de la télé et de la radio.
440 D'abord, j'écoute principalement Le Téléjournal, parce qu'autrement, je
fais du bénévolat toute la journée, je n'ai pas le temps de regarder la
télé.
441 Mais je trouve que, comme M. Allaire disait, c'est trop orienté vers
Montréal et on aimerait beaucoup entendre parler nous aussi des francophones de
Edmonton, de Calgary, de Vancouver, des communautés éloignées plutôt qu'entendre
parler, pendant Le Téléjournal, pendant des fois de sept à huit minutes sur le
maire Bourque et sur ses élections au Québec. On veut bien savoir que le maire
Bourque va être élu à Montréal, mais à part ça, connaître toutes ses péripéties
puis tout ce qui va avec son partie, ça nous intéresse très peu.
442 Alors c'est là que parfois, souvent, les jeunes décrochent et s'en vont
aux postes anglais parce que ce n'est pas de leur... Et même nous, les adultes,
ça nous tanne un peu d'entendre tout ça.
443 Je pense que c'est important -- et on serait surpris quand on va
dans des congrès au Québec et qu'on rencontre des Québécois qui sont tout à fait
surpris qu'on vient de l'Ontario ou qu'on vient de Calgary ou qu'on vient de
Vancouver et que l'on parle français dans ces communautés-là. Pour eux, c'est
une révélation complète d'entendre parler des autres communautés qui existent et
qui vivent en français ailleurs qu'à Montréal.
444 Alors comme Gratien Allaire disait, ce serait très important de faire le
portrait de ces communautés-là extérieures pour le Québec, parce qu'en fait,
c'est le berceau de la francophonie puis on y tient, mais ils ne nous
connaissent pas. Les Québécois ne nous connaissent pas. Ils connaissent beaucoup
plus Old Orchard et puis la Floride qu'ils connaissent les francophones qui
vivent au Canada.
445 Alors c'est un point sur lequel j'aimerais bien que Radio-Canada et le
CRTC exigent qu'il y ait plus de créativité.
446 Gratien mentionnait Robert Marinier. Nous avons des talents, comme Linda
Sargini, qui fait vedette à Montréal et tout ça. Elle est native de Sudbury.
Elle est d'ici. Mais on ne voit jamais le portait de ces francophones-là
vraiment dans une émission qui pourrait vraiment leur donner un appui, un
encadrement. Et je suis certaine qu'il y en a à Vancouver et partout ailleurs de
ces francophones-là qui vraiment se dirigent vers Montréal et vers Toronto pour
continuer de pouvoir oeuvrer en français.
447 Ce qui parfois aussi nous agace quand on regarde, par exemple,
Radio-Canada, c'est que souvent, on quitte le réseau pour faire des annonces
publicitaires et ce sont des commerçants de la région de Montréal qui n'existent
même pas dans nos communautés.
448 Alors encore là, les gens décrochent dans les communautés, parce que
vraiment, ce n'est pas -- ça ne se rattache pas à ce qu'ils vivent dans
leur communauté.
449 Alors je pense que Radio-Canada ou le CRTC a un rôle à jouer dans ce
domaine-là, à savoir que ce qui est produit pour le national s'adresse bien au
national et non pas... Que ce soit du régional. Que les annonces passent à
travers à Montréal, à Québec, je suis bien d'accord. Mais que ce ne soit pas sur
le réseau national pour nous, qui ne connectons pas du tout avec cette
réalité-là.
450 Je vais vous faire un petit commentaire. Des fois, je regarde Le
Babillard de Radio-Canada, puis il y a même des événements qui sont déjà finis,
passés et qui paraissent encore au Babillard de Radio-Canada. C'est juste pour
dire comment, des fois, c'est insignifiant. Mais nous, ça nous insulte un peu
dans la communauté, qu'on regarde ça puis qu'on dit, bien, mon doux!, ils ont
même... Pourtant, ils ont des employés là, puis il n'y a personne qui a vu que
cet événement-là était fini puis qu'on mettre quelque chose à jour pour nous
intéresser, pour garder notre intérêt à regarder Radio-Canada. Alors ce sont
juste des petits renseignements.
451 Quant à la radio, bien je trouve que des fois, il y a des grandes
améliorations à la radio. Mais encore là, je ne suis pas certaine combien les
postes de radio investissent dans la formation de leurs annonceurs pour que leur
langage soit plus approprié, plus intéressant que ce qu'il est. On remarque
beaucoup que certains annonceurs ont du bégaiement tellement longtemps que
parfois, on va dire, je vais tourner plutôt que d'écouter ça.
452 Alors c'est un peu pour contrer l'assimilation aussi qu'on écoute. C'est
un outil parfait, Radio-Canada, et la télé et la radio, pour encourager les
jeunes de se servir de ces moyens-là. Mais parfois, ce n'est pas à la hauteur
des jeunes, et c'est vraiment là où ils décrochent.
453 Et je pourrais vous dire, comme Gratien vous l'a dit, il y a tellement de
belles choses créatives qui se font dans les communautés qui ne sont jamais
couvertes, ni par le réseau local, ni par le réseau national.
454 Je vous donne un exemple. Le concours de dessin des Caisses populaires,
c'est un concours de dessin provincial. C'est quelque chose qui rassemble, qui
sort la communauté pour venir voir ces choses-là. On ne voit jamais ça dans les
bulletins de nouvelles, ni à la radio ni à la télé.
455 Vous allez me dire, c'est peut-être des petites choses très
impertinentes, mais ce sont des choses que, comme utilisateurs réguliers, je
suppose qu'il y en a beaucoup d'autres qui se sentent comme moi mais qui ne sont
pas venus l'exprimer aujourd'hui.
456 Je vous remercie de nous avoir donné l'occasion de vous faire signe.
457 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est notre plaisir, Madame Beauchamp. On est
très content que vous avez pris le temps de venir nous voir. Comme je l'ai dit
au début, vos commentaires seront transcrits et seront sur le dossier public. Et
comme je l'ai mentionné à la journaliste tantôt, comme c'était le cas dans la
consultation de Radio-Canada, vos commentaires entrent certainement à
l'intérieur de nos décisions, même les petits détails, qui sont souvent les plus
intéressants et qui donnent le portait exact de ce qui se passe. Merci.
458 Madame De Tilly.
INTERVENTION / INTERVENTION
459 Mme NOöL-De TILLY: Je me présente. Je suis Estelle Noël-De Tilly, une
fidèle auditrice de Radio-Canada depuis longtemps.
460 Je seconde tout ce que Liliane Beauchamp vient de dire. J'ai autre chose
aussi à ajouter. L'expérience de Liliane est bien plus vaste que la mienne, mais
enfin, j'apporte la mienne.
461 D'abord, plusieurs items. Quand j'écoute Radio-Canada RDI et que
j'entends le Québec et le Canada anglais, c'est effrayant ce que ça me fait. Et
je ne suis pas la seule.
462 Je ne vois pas pourquoi on dit le Canada anglais, parce que du même coup,
ça m'exclut automatiquement parce que je suis canadienne française d'abord. On
ne dit pas le Québec français et le Canada anglais. Pourquoi alors est-ce qu'il
faut ajouter au Canada cette dimension linguistique qui ne reflète pas,
d'ailleurs, en totalité la vérité de la situation.
463 Et parce que, c'est vrai, pour ajouter aussi, j'arrive d'un voyage de
trois semaines en France. On s'est déplacé dans plusieurs villes, le nord, le
sud, l'est et l'ouest, et le centre. Les gens me disaient, vous avez un autre
accent. Oui, je dis, je suis de l'Ontario. Ah bon, vous n'êtes pas québécois?
Non. Mais vous parlez français en Ontario? J'ai dit, on parle français partout
au Canada. Pas toujours avec la même proportion de population, mais quand même.
Ah bon, bien ce n'est pas l'image qu'on reçoit du Canada.
464 Eux, ils reçoivent RDI que je pouvais capter à certains endroits en
France et puis ces choses-là. Il m'est arrivé quelquefois d'entendre ça.
465 Alors ça revient un peu, pour ce qui est de la dimension canadienne,
c'est vrai et ça manque beaucoup et Radio-Canada en est responsable par le fait
qu'il permet à ses annonceurs d'employer des termes pareils.
466 Vous avez une émission le matin avec Marie-France Bazeau, très
intéressante, très éducative. Mais une émission que j'écoute très souvent parce
qu'elle m'apprend un tas de choses.
467 Sauf qu'on a l'impression que c'est une émission qui s'applique aux
Québécois parce qu'il est très rare qu'on interview des gens du reste du pays.
Oh, il y a beaucoup d'Européens qui passent sur son émission et très souvent,
quand eux se mettent à parler du français ou tout ça et qu'ils envoient dans
leurs paroles, dans ce qu'ils disent comme quoi il n'y a que du français au
Québec, je ne l'ai à peu près jamais entendue rectifier la situation et leur
dire que, non, non, non, il n'y a pas que des français au Québec, il y en a
partout au Canada et que cette émission, elle est pour la dimension
canadienne.
468 Alors je trouve que quand une émission se veut à l'échelle nationale,
elle devrait refléter la dimension nationale parce qu'il est très important que
les francophones, par exemple, de Port-aux-Basques entendent parler des
francophones de Vancouver et vice-versa, et du nord au sud et de l'est à
l'ouest.
469 Alors si vous voulez que l'émission soit québécoise, gardez-là chez-vous
au Québec. Mais si vous la voulez à l'échelle nationale, eh bien, voyez à ce que
son contenu et contenant et tout reflètent vraiment cette dimension-là puisque
vous la voulez ainsi. Alors c'est une chose. J'aime beaucoup apprendre ce qui se
passe en France, en Belgique, en Suisse et tout, mais qu'elle s'applique aussi à
nous d'abord.
470 Aussi, quand on parle d'une ville dans une émission au réseau national,
j'aime beaucoup quand on oriente cette ville-là par rapport -- disons que
c'est une ville au Québec, un petit village ou ces choses-là, mais qu'on
l'identifie un peu. Qu'on l'oriente un peu soit par rapport à Montréal, à Québec
ou sur la Côte Nord pour que nous qui écoutons cette nouvelle, on puisse
s'associer davantage à cet élément historique qui se passe dans cette
communauté-là.
471 Comme par exemple, quand on a parlé de là où on a enterré la dépouille
mortelle de M. Trudeau, eh bien, ce n'est pas tout le monde qui sait que ce
n'est pas loin de Montréal. Alors il me semble que quand une émission comme ça,
un item comme ça passe au réseau national, on devrait, nous, la fixer davantage
dans sa géographie, ce qui fait qu'à ce moment-là, on est capable de mieux
visualiser la nouvelle qui nous arrive, qu'il s'agisse du Québec ou de n'importe
quelle communauté.
472 D'ailleurs, j'ai déjà appelé en personne - j'ai déjà appelé aussi
directement d'autres émissions par rapport à ça pour nous identifier.
473 Nous avons ici une chorale qui, après plusieurs années, a tourné un
microsillon. Je ne sais pas pourquoi, mais il est à peu près impossible pour
cette chorale-là de se faire entendre sur le réseau de CBOM ici. Pourtant, ce
sont tous des gars de chez-nous, ce sont des gens qui ont fait leur marque, ce
sont des gens dans la musique et ces choses-là. Pourquoi est-ce qu'ils
n'arrivent pas à se faire entendre puis que nous on n'arrive pas à les entendre
ici puisque c'est quelqu'un de la région?
474 Ils ont appelé, ils ont fait des contacts, ils ont donné des microsillons
et tout ça, et pour toutes sortes de raisons techniques et je ne sais quoi, ça
ne passe pas sur les ondes.
475 Alors si on veut que CBOM -- ce qu'il fait déjà beaucoup,
d'ailleurs -- s'identifie encore à la communauté, bien c'est une autre
dimension à ajouter à sa réalité.
476 Il y a aussi autre chose. Quand CBOM, avec son équipe, part pour se
déplacer -- parce que maintenant, en Ontario, c'est très très grand --
et qu'ils arrivent dans des communautés et là, Radio-Canada prend une forme
vivante, animée, que les gens de la communauté, que nos écoles secondaires dans
ces coins-là peuvent dire, ah bon, c'est lui un tel, c'est lui un tel, c'est lui
un tel. C'est de ça qu'il a l'air. Il vient chez-nous, il quitte Sudbury, il
s'en vient chez-nous dans notre école secondaire, alors là, Radio-Canada prend
une force très animée, très vivante. Et là, ces jeunes-là, après, ça les
intéresse d'envoyer des communiqués des activités sociales qui se passent dans
leur école parce qu'il sentent que puisque Radio-Canada est venue chez-eux, bien
il y a un lien qui s'est établi. Ce n'est pas de l'anonymat, ce ne sont pas
juste des voix, ce n'est pas juste un numéro à la radio.
477 Cela est très important, parce que vous prenez les francophones qui sont
dans l'ouest de la province -- enfin, il y a bien des petites
municipalités, ça leur fait très chaud au coeur. Mais ce n'est pas juste ça. Ça
fait partie pour moi, comme auditeur et comme canadienne, ça fait partie de la
responsabilité de Radio-Canada de se déplacer et d'aller dans ces
régions-là.
478 Quand on vit à Montréal, c'est un peu facile de développer du
nombrilisme. Je comprends pourquoi. J'y vais souvent à Montréal. C'est parce
qu'il y a tellement, tellement de choses qui se passent là qu'on est -- ça
suffit presque. Mais ce n'est pas ça Radio-Canada. C'est très important.
479 Alors la qualité de la langue aussi. Quand on entend des gens qui parlent
en ondes -- et je parle des annonceurs et ces choses-là -- et qui, à
certains mots, certains adjectifs ou certaines tournures de phrase qui
reviennent, c'est parce qu'il y a une pauvreté de langage. Eh bien, s'il y a une
pauvreté de langage, alors c'est aux patrons à voir à former davantage leurs
employés et puis à leur donner de meilleurs outils et tout ça parce que c'est le
reflet de ce que nous sommes.
480 Alors moi, jusqu'à il n'y a pas très longtemps, j'étais occupée à la
maison et puis je me disais, est-ce que j'y vais, est-ce que j'y vais. J'ai dit
oui, j'y vais. Ça finit là. J'ai des choses à dire. Enfin, c'est ça. J'en aurais
d'autres, mais je pense que ça suffit pour le moment, parce que j'écris souvent
des petits mots.
481 En tous les cas, ce que je veux que vous reteniez -- en tout cas,
que moi je trouve est important dans ce que je viens de dire et ce qui est
essentiel, c'est que je ne veux plus entendre les mots "Canada anglais" sur les
ondes de Radio-Canada. C'est une insulte que Radio-Canada fait à tous nous
autres qui sommes à l'extérieur.
482 Le Québec n'est pas plus français que le Canada est anglais. Il est
bilingue, chacun dans sa dimension et on doit nous respecter nous autres, les
francophones qui sont à l'extérieur du Québec.
483 Et puis Radio-Canada se doit de mieux renseigner les Français, les
Suisses, les Belges, les gens de l'Afrique française aussi ce que c'est que le
Canada, ce que c'est que le Québec et qu'il n'y a pas qu'au Québec qu'on parle
français, mais partout au Canada. Merci. Bonjour.
484 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci Madame Noël-de Tilly. Je pense que vos
commentaires sont très importants et ça fait un peu la suite des commentaires
qu'on a reçus pendant les consultations concernant le renouvellement des
licences de Radio-Canada.
485 Je suis certaine que vous êtes au courant de la décision -- et en
effet, on a cité souvent les commentaires que des gens comme vous nous ont
amenés pendant ces consultations en prenant nos décisions, les décisions qui,
certainement, parmi d'autres, mettent l'accent sur la présence des francophones
hors-Québec sur les ondes de Radio-Canada, télévision et radio. Et il y a des
exigences précises en ces termes-là. Mais ça reste toujours un point très
important que vous soulevez.
486 Si je peux me permettre d'aller juste un petit peu plus loin, Madame De
Tilly et Madame Beauchamp, vous avez parlé surtout de Radio-Canada. Mais je
voulais savoir, Mme Roy et Mme Auger parlent surtout avec le dossier de
l'ACFO -- pas juste -- mais surtout de la distribution des services
spécialisés sur la câblodistribution et sur satellite, si j'ai bien lu le
dossier.
487 Si vous pouvez aller vers d'autres aspects du système de distribution que
Radio-Canada, est-ce qu'ils ont la responsabilité aussi et qu'est-ce qu'on peut
faire, d'après vous, pour améliorer, comme on l'a demandé dans le décret, la
disponibilité et la qualité des services francophones pour les francophones à
l'extérieur du Québec, à part du rôle de Radio-Canada.
488 En disant cela, je ne mets pas en doute ni à côté ce rôle primordial. Et
vous l'avez décrit de façon très claire et avec beaucoup de passion.
489 Mais est-ce que vous avez des réflexions sur les autres aspects du
système de radiodiffusion au Canada? Télévision, radio, les joueurs qui font la
télévision commerciale, les joueurs qui font la radio communautaire, la
distribution des services. Il y en aura beaucoup plus de services à l'avenir,
incluant les services francophones, les services sur le sport, les services sur
la culture, les services sur la santé, à titre d'exemple.
490 Alors est-ce que vous avez des suggestions comment on peut améliorer la
disponibilité de ce genre de médias pour les francophones hors-Québec?
491 Mme NOöL-De TILLY: Si vous voulez que les gens vous saisissent, vous
captent, vous voient, il faut que vous soyez présents. Il faut que la radio
française soit présente. Il faut qu'elle soit présente dans nos écoles
secondaires. Il faut qu'elle soit présente dans nos collèges, même dans nos
écoles primaires. Ça, c'est essentiel pour que ça apporte une continuité, un
éveil.
492 Nous, les parents... Moi, j'ai élevé une famille assez nombreuse. J'étais
très aux aguets de tout ce qui était francophone dans ma maison et tout ça. Puis
l'école aussi, d'ailleurs, faisait sa part. Ce n'est pas un reproche. Je n'ai
rien à dire.
493 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il faut que ça continue. Et puis de
plus en plus, parce que je remarque que dans un milieu où je vis, où il y a plus
d'anglophones maintenant que de francophones et puis tout ça, il faut être
encore plus aux aguets. Puis ça passe par la culture. Si vous voulez que ça
touche, ça passe par la culture. Il faut que ça passe par les tripes, il faut
que ça passe... Puis il faut que les jeunes aient une raison de se sentir fiers
de parler français et tout ça.
494 Radio-Canada, l'an dernier ici, a mis -- on est allé chercher dans
les écoles primaires des jeunes. Ils ont élaboré une formule assez intéressante,
ce qui fait que les jeunes du primaire ont participé. C'est génial cette
affaire-là. Alors cela a donné aux jeunes des outils puis savoir comment mieux
s'exprimer puis tout ça.
495 C'est aussi important, quand il y a des activités et que Radio-Canada
fait des dons, par exemple, pour supporter des artistes parce que la réalité
économique des fois de certains milieux ne leur permet pas d'être capables de
subventionner à 100 pour cent les frais qu'un artiste demande pour son
spectacle. Il est très important que la radio fasse ça.
496 Il est très important que Radio-Canada, on la sente au niveau national,
c'est-à-dire qu'elle nous réunisse avec les gens de l'Est et de l'Ouest. Nous,
les Ontariens, on est vraiment au centre du pays. On ne se sent pas très loin
des deux dimensions. Mais c'est tout à fait le contraire, par exemple, pour ceux
de Vancouver qui se sentent souvent délaissés.
497 En tout cas, je reviens à votre question que c'est très important pour
moi que la radio fasse partie - se déplace beaucoup. Puis le nord de
l'Ontario et le nord du Québec, c'est un peu la même topographie, mais quand
même, qu'elle se présente et soit dans le milieu. Si vous voulez que les jeunes
collent à quelque chose, il faut qu'ils voient les gens, il faut qu'il les
connaissent puis il faut -- ah bon, ils sont venus me voir, ils prennent du
temps à préparer une émission chez-nous.
498 On en a eu quelques expériences qui ont été extraordinaires ici. Et puis
nous aussi, c'est bon.
499 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. Est-ce que vous avez d'autres
commentaires? Madame Beauchamp.
500 Mme BEAUCHAMP: Seulement un commentaire au sujet des câblodistributeurs.
Je pense que c'est là où vous adressez votre question.
501 Moi, selon moi, le CRTC devrait exiger aux câblodistributeurs de rendre
leurs produits disponibles dans toutes les communautés, qu'elle soient de
Chapleau ou de Sault-Ste-Marie ou de Pointe-de-l'Église au même prix et dans le
même paquet que dans les autres.
502 Je pense, je ne suis pas certaine là, mais je pense qu'à un moment donné,
il y a eu des câblodistributeurs qui offraient le produit en français au-delà du
coût de ce qu'on demandait pour le coût minimal de ce produit-là, et si je me
souviens bien, il y a des communautés plutôt petites et plutôt éloignées comme
Chapleau, etc., qui n'avaient pas accès à ce même genre de services par le
câblodistributeur que les grandes communautés avaient.
503 Alors il faut donc que le CRTC s'assure que les câblodistributeurs
offrent le même service partout à tout le monde au même prix et que ça ne soit
pas un coût additionnel parce que nous sommes francophones et que nous voulons
telle et telle chose en français sur le câble.
504 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On sait que si on ajoute les services sur ce que
vous dites de base, c'est-à-dire ce qui est obligatoire, le prix augmente.
Est-ce qu'on est prêt à accepter de payer ce prix? On a discuté de ça tantôt. Il
y a toujours cette balance qu'on doit faire. Je comprends très bien votre
point, -- et on parle de ce qu'on a à ce moment-ci. Est-ce qu'on est prêt à
payer ce coût augmenté pour avoir ces services-là?
505 Mme BEAUCHAMP: Je ne veux pas répondre pour tout le monde. Moi, le câble,
ce n'est pas ma priorité, donc c'est difficile de répondre à cette question-là.
Sauf que je trouve que dans le paquet de base, on devrait avoir le service
francophone inclut dans le paquet de base. Et à ma connaissance, -- je ne
sais pas si cela a changé, mais à ma connaissance, il y a quelques années,
c'était au-delà du prix de base pour avoir les réseaux en français au travers le
câble.
506 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Il y a certains réseaux, par contre, par la loi,
qu'il faut qu'ils soient sur le service de base, c'est-à-dire Radio-Canada, à
titre d'exemple, et les télévisions éducatives, si je comprends bien. Mais on
parle aussi de TVA qui est maintenant aussi obligatoire partout au pays.
507 Alors, on fait des étapes, mais... On parle aussi d'un monde où il y a
des services spécialisés existants et les services qui viendront qui auront
aussi un impact important dans la mission que M. Allaire et la mission que Mme
Noël décrivent aussi, c'est-à-dire la fierté de la langue, la culture. C'est
très beau d'avoir ces services-là, mais il faut qu'ils soient disponibles. C'est
ça un peu le dossier que vous nous apportez aussi, si j'ai bien compris.
508 On voit, le CRTC, un avenir assez important si on s'adresse aux nouvelles
technologies qui nous donneront un choix. Il n'y aura pas cette limitation de
nombre de canaux disponibles, alors on pourra avoir plus de services. Mais on
propose une politique qui dit que même s'il y a plus de services, ça ne veut pas
dire que ce seront juste des services en anglais. Il faut avoir un règlement qui
dit qu'il y aura un minimum et on propose aussi qu'on doit aller plus loin.
509 Mais ce que je trouve important pour mes collègues et pour le dossier
public, c'est de connaître la situation actuelle dans le sens que, vis-à-vis les
règlements actuels, vis-à-vis ce qu'on reçoit et jusqu'à quel point -- et
quels sont nos propos précis pour changer la situation déjà existante. Pour
l'avenir, c'est important aussi, mais...
510 Je vois aussi qu'il y avait cet aspect que vous avez mentionné -- et
Mme Auger l'a décrit très bien. C'est très différent dans les différents
secteurs, villes, etc. Alors vous voulez avoir quelque chose qui est plus
stable, si j'ai bien compris.
511 Est-ce que vous avez d'autres commentaires? Madame Roy.
512 Mme ROY: Oui, moi c'était juste pour ajouter, j'avais dit dans la
présentation que le CRTC devrait obligatoirement abandonner le projet de
sous-peser les marchés, donc qui est assez bilingue pour recevoir telle ou telle
chose, et puis créer pour tous le même genre de paquet partout comme Mme
Beauchamp disait tantôt.
513 Donc, si le package X que ton câble t'offre, bien le câble chez le voisin
va offrir la même chose au même prix ou semblable, pas parce que chez-vous, il y
a juste cinq pour cent de la population, donc ça, ça va aller dans un package
qui est encore plus haut ou est-ce qu'on va devoir payer encore plus cher. Il
faudrait qu'il y ait une norme et puis que la base soit la même partout, et puis
dire, non, vous n'êtes pas assez bilingues ou oui, vous êtes assez... où il y a
assez de francophones pour vous permettre d'avoir ces postes-là.
514 Mme BEAUCHAMP: En d'autres mots, il ne faut pas que ce soit le nombre qui
justifie le service mais que quand le service est offert, il est offert partout,
et que ça soit la discrétion des personnes qui s'abonnent au service mais qu'ils
peuvent l'avoir dans leur communauté, qu'ils soient à Dubreuilville, cinq pour
cent et à Sudbury, 30 pour cent, il n'y a pas de différence. Il faudrait qu'ils
soient disponibles partout.
515 Mme NOöL-De TILLY: J'aimerais ajouter à ça, parce que ça nous donne
l'impression que nous, les francophones hors-Québec, on est toujours une
dimension monétaire qui prend le dessus sur la dimension culturelle. Ça ne
devrait pas être comme ça quand il s'agit de langue. On a juste à penser tout ce
qu'on vient de vivre dans les derniers jours et ce que le décès de M. Trudeau
nous a rappelé à travers le pays. Je pense que cette dimension qu'il voulait
apporter à notre pays, la dimension bilingue et tout ça, il faut que ça
continue.
516 D'abord, les francophones dans les petites communautés, ils se sentent
déjà assez loin. Il ne faut pas accentuer l'assimilation. Et puis pour moi, en
tant que Canadienne, ça revient à la responsabilité de Radio-Canada. Peut-être
que je me trompe, mais si oui, expliquez-moi. J'aimerais ça le comprendre.
517 Mme CLOUTIER: Quand vous parliez, Madame Roy et vous toutes, quand vous
parliez des services francophones que vous aimeriez que les câblos distribuent,
de quels services est-ce que vous parlez exactement? Est-ce que vous aviez des
services en tête?
518 Mme ROY: Bien moi, j'avais mentionné plus tôt les services pour répondre
à toutes les couches de la population. Donc, par exemple, ça prend des services
pour les jeunes adultes et les adolescents style MusiquePlus. Ça ne fait pas
l'affaire de tout le monde, mais c'est au moins les concentrer à avoir de la
musique ne français.
519 Donc, il faut vraiment être en mesure d'aller rejoindre chaque cible de
la communauté et de s'assurer que des services ciblant chacune de ces cibles-là
soient disponibles partout.
520 Puis là, je prends l'exemple de MusiquePlus... Les jeunes enfants, la
petite enfance est mieux desservie avec TFO. Il y a déjà des choses en masse.
Mais bon, on tombe dans un "gap" pour les adolescents et les jeunes adultes.
521 Et puis ensuite de ça, on tombe dans un autre "gap" avec les retraités
qui, s'ils n'ont pas les français, ils vont consommer en anglais. On ne veut pas
les envoyer vers les téléromans américains. Donc il faut mettre des choses à
leur disposition qui vont les enrichir et puis des choses qu'ils veulent bien
avoir, mais pas des banalités puis des stupidités.
522 Mme CLOUTIER: Alors si on regarde, par exemple, des services spécialisés
que des gens ont, par exemple, au Québec, à titre d'exemple. Ils ont quand même
une brochette de services. Ils ont tous les services au Québec. Donc on parle de
MusiquePlus, on parle de RDS, on parle de peut-être une vingtaine ou une
quinzaine de services en français.
523 Est-ce que ce sont ces services-là dont vous parlez?
524 Mme ROY: Oui, peut-être pas nécessairement dans l'ensemble, mais en tout
cas, qu'il y en ait quelques-uns qui touchent à toutes les couches de la
population.
525 Mme CLOUTIER: Donc on avait MusiquePlus, RDS, on pourrait penser à...
526 Mme ROY: Bien je ne le sais pas, moi, parce que je ne connais pas
tellement ce qui se passe au Québec. Mais je veux dire, je ne sais pas, moi. On
peut aller à Canal Vie ou...
527 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous avez mentionné Réseau des Sports,
MusiquePlus, TQS, TV5. Madame Auger.
528 Mme AUGER: Si je peux me permettre un petit commentaire, si on s'arrête
sur les détails, je trouve ça dommage... Comme moi, je demeure à Sturgeon Falls
et puis on a, par exemple, dans le paquet de base du câble, on a accès, on a
le -- je ne sais pas comment ça s'appelle, pour la météo en anglais, the
Weather Network. C'est ça qu'on a. Et puis, j'étais toute étonnée de voir que ça
existait en français. Je ne savais même pas que ça existait.
529 Pour moi, je trouve que c'est dommage que dans une population comme la
nôtre, qu'on regarde la météo en anglais tout le temps quand c'est disponible en
français et puis on n'a pas accès.
530 Alors, en anglais, ça fait partie du paquet de base et puis ça existe en
français. Pourquoi est-ce que ce n'est pas là? Pourquoi est-ce qu'on ne le sait
même pas?
531 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous venez de mettre le point sur des défis très
importants. Même si on veut qu'il y ait une certaine sélection obligatoire,
qu'est-ce que sera cette sélection. Ici, dans cette salle, on aura tous des
choix différents à part des "basics" comme la loi -- comme Radio-Canada et
TFO, etc.
532 Le problème qu'on voit, c'est d'avoir l'éventail et d'être capable de
choisir. Si c'est choisi pour nous, vous dites que c'est important que ça soit,
comme on avait dit, in the other range of services...
533 Mme BEAUCHAMP: Une gamme de services.
534 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Une gamme. C'est ça, Madame. Merci.
535 Mme BEAUCHAMP: Un éventail.
536 Mme AUGER: Une autre chose. Étant mère d'un petit de trois ans, si je
peux parler de façon personnelle, TFO nous dessert très bien. Mon petit peut
regarder des émissions appropriées pour son âge. Mais si jamais il y a une
émission qui ne fait pas l'affaire, c'est trop vieux ou... Par exemple, Arsène
Lupin, bien là, c'est d'aller à des chaînes anglaises, parce que Radio-Canada,
je trouve, éprouve une lacune de côté-là. Le matin, ce sont des émissions pour
adultes seulement et puis, notre seule ressource pour le petit, c'est TFO. Alors
qu'on ait un choix quand ça arrive à la petite enfance.
537 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Encore une fois, je dois mentionner que
la lecture des intérêts que vous avez pour Radio-Canada était vraiment soulignée
dans notre décision, y inclue la programmation destinée aux enfants, d'augmenter
cela.
538 Je n'ai pas d'autres questions. Je pense que tout le monde s'est exprimé
de façon très claire, mesdames.
539 Est-ce qu'on a d'autres intervenants? On a toujours quelqu'un à six
heures.
540 Alors il est maintenant 4h10. Nous, on va rester ici encore quelques
minutes au cas où quelqu'un arriverait, mais je pense que notre discussion est
finie pour le moment. Je vous remercie énormément d'être avec nous et je suis
très contente, avec mes collègues, d'être à Sudbury encore une fois.
--- Suspension à 1610 / Recess at 1610
--- Reprise à 1800 / Upon resuming at 1800
541 COMMISSIONER PENNEFATHER: We will recommence. On va recommencer.
542 Je vous souhaite la bienvenue, Madame Noémie Paquette. Je suis Joan
Pennefather et je suis Conseillère au CRTC. Ceci est Mme Manon Cloutier du CRTC
et Mme Thérèse Lamarche qui est aussi avec le CRTC. Si vous avez des questions
ou vous voudriez avoir des informations supplémentaires, vous n'avez qu'à leur
demander.
543 Comme vous savez, le but de ces consultations est de permettre au CRTC de
recueillir toute l'information pertinente qui l'aidera, d'une part, à faire un
rapport à la Gouverneure en Conseil sur la disponibilité et la qualité des
services de radiodiffusion en langue française dans les communautés où le
français est la langue de la minorité, et d'autre part, à préparer un projet
d'une politique qui, en tirant partie du nouvel environnement numérique et de la
concurrence en distribution, rendrait plus facilement disponibles aux abonnés du
câble des services de télévision spécialisée dans la langue officielle de la
minorité.
544 Maintenant, vous connaissez les questions sur lesquelles vous êtes
invitée à vous prononcer.
545 J'aimerais souligner qu'il y a une autre question. Un avis public a été
annoncé et on a ajouté une question concernant la Télé des Arts.
546 Dans le contexte de la politique proposée et dont nous discutons avec
vous, le Conseil devrait-il accorder un statut de distribution prioritaire en
mode numérique à la Télé des Arts qui est le nouveau service national sur les
arts et la culture?
547 Alors comme j'ai mentionné formellement tantôt, vous avez à simplement
appuyer sur le bouton blanc. C'est important parce que tous vos mots seront
transcrits et feront partie du dossier public.
548 Alors avec ça, je vous laisse la parole.
INTERVENTION / INTERVENTION
549 Mme PAQUETTE: Merci. Je me nomme Noémie Paquette et je suis représentante
au Conseil de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne. Je suis ici ce
soir pour vous transmettre les opinions et les besoins des jeunes
francophones.
550 Il y a deux points que j'aimerais soulever: L'importance la culture
francophone dans la vie des jeunes et comment faire vivre cette culture dans nos
vies de tous les jours.
551 Nous remarquons chaque jour une augmentation de l'assimilation des
jeunes. Ceci provient du fait qu'ils sont constamment entourés de la culture
anglophone. Ils se lèvent le matin à la radio anglophone, ils lisent le journal
en anglais, ils sont entourés d'amis qui ne parlent que l'anglais, ils vont se
coucher après avoir écouté une émission à la télévision anglophone.
552 Personne n'aime faire plus de travail qu'il n'a besoin et les jeunes ne
sont pas l'exception.
553 La FESFO, après consultation auprès de plusieurs jeunes de tous les coins
de la province, a déterminé que la plupart des jeunes franco-ontariens semblent
ne pas trop s'attarder à la langue de la programmation mais plutôt à la qualité
et la quantité de divertissement que celle-ci apporte. Évidemment, le plus de
programmes intéressants pour les jeunes en français, le moins qu'ils auront à
chercher.
554 Il est vrai qu'il y a des jeunes qui ne ressentent pas le besoin de vivre
en français. Mais ces jeunes-là sont souvent ceux qui ne savent pas qu'ils ont
un choix. Je crois sincèrement que tout le monde devrait avoir le choix dans sa
culture et que ce choix doit être évident.
555 Il faut aussi que les deux options soient égales. Nous avons le droit,
comme jeunes, de recevoir des médias créés pour nous et dans notre langue. C'est
bien beau d'avoir plusieurs postes en français, mais n'importe quel jeune
préférerait regarder une émission qui traite de sa réalité, n'importe la langue,
que de regarder un reportage d'un sujet qui ne l'intéresse nullement.
556 Dans les années passées, la maison était un refuge pour les jeunes où ils
pouvaient vivre en français sans interférence. Malheureusement, l'assimilation
est rendue chez-nous grâce aux médias anglophones.
557 La solution à ce problème est d'offrir les médias en français pour donner
une alternative aux médias anglais.
558 Aussi, notre vie à la maison pendant notre enfance affecte notre vie une
fois adultes. Il est prouvé que si un enfant écoute la radio en anglais, la
télévision en anglais et il lit en anglais, son imaginaire sera en anglais. Ceci
est très épeurant pour nous, Franco-ontariens, puisqu'il est très difficile de
changer la langue avec laquelle nous pensons.
559 Pour assurer notre avenir en tant que pays bilingue, il est essentiel
d'offrir de la programmation en français pour tous les âges, non seulement les
tout petits et les adultes, mais aussi toutes les années entre ces deux stages
de la vie.
560 Cette programmation doit aussi être très divertissante. Il est très
important d'avoir des émissions éducatives, mais il ne faut pas oublier le
divertissement.
561 Les médias sont là pour nous garder au courant des actualités, pour nous
enseigner et pour nous permettre de relaxer.
562 Pour finir, j'aimerais ajouter que les emplois de demain sont dans la
communication. Ces emplois, ce sont nous, les jeunes d'aujourd'hui qui vont les
occuper et nous voulons travailler en français. L'avenir nous appartient et nous
le voulons en français. C'est tout.
563 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, Noémie. Est-ce que ça va si je
t'appelle de ton prénom?
564 Mme PAQUETTE: Pas de problème.
565 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pourriez-vous parler un peu de l'association la
Fédération de la jeunesse franco-ontarienne.
566 Mme PAQUETTE: Bien nos buts, c'est surtout de pouvoir promouvoir le
français au niveau scolaire et de... Nous avons aussi plusieurs dossiers
politiques sur ce qui nous affecte en tant que jeunes Franco-ontariens. Puis
nous avons une représentation à travers la province. Notre Conseil est formé
trois représentants par région, puis la province est divisée en cinq régions, et
aussi d'une présidence et d'une vice-présidence.
567 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, ça représente combien de jeunes?
568 Mme PAQUETTE: Environ -- je crois que c'est environ 300 000.
569 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: La présentation est très claire concernant la
mission, le but de vos inquiétudes, etc. Elle sont claires.
570 Est-ce qu'on peut tourner un peu au comment.
571 Mme PAQUETTE: Comment le faire?
572 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Comment faire en sorte que, quand on parle des
médias, de la radiodiffusion au Canada, on peut vraiment améliorer la
situation.
573 Mme PAQUETTE: Ce serait d'avoir des programmes plus pour les
adolescents.
574 Ce que nous autres on a vraiment retrouvé, c'est qu'il y a des bons
programmes pour les très jeunes et pour les adultes. Mais il manque une grosse
section environ de l'âge de huit ans, environ de huit ans et plus, jusqu'à
environ 20 ans puis une fois qu'ils sont rendus sur le marché du travail. Alors
c'est garder ces programmes en français, puis que ce soit intéressant pour les
jeunes.
575 Ä Sudbury, on reçoit plusieurs postes en français, mais malheureusement,
il n'y en a pas beaucoup qui nous intéressent nous autres.
576 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous êtes au courant de services
existants qui peuvent être intéressants pour vous autres?
577 Mme PAQUETTE: Oui.
578 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Lesquels?
579 Mme PAQUETTE: Présentement, à la radio à Sudbury, nous avons le poste
CHIC dont plusieurs jeunes écoutent et aiment. Alors ça, c'est une grosse
amélioration.
580 Mais au niveau de la télévision, il en manque plus. Nous avons TFO et
Radio-Canada, mais les autres postes ne nous offrent pas vraiment rien pour
nous. On aimerait avoir des choses comme MusiquePlus puis des choses plus pour
nous autres.
581 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, vous êtes au courant des services
spécialisés qui existent déjà, qui sont disponibles ailleurs. Ä titre d'exemple,
au Québec, on a pas mal de sélection, et c'est ce genre de services existants
que vous voulez voir.
582 Mme PAQUETTE: Oui.
583 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Comment est-ce qu'on peut faire ça? Est-ce que
vous vous êtes penchés sur cette idée-là, pourquoi ils ne sont pas là et
qu'est-ce qu'on peut faire pour changer ça?
584 Mme PAQUETTE: Je pense que une des choses, ça serait juste d'avoir
plusieurs émissions qui touchent les jeunes directement où nous serions à la
télévision, que c'est nous autres qui soient représentés. Je pense que ça serait
pas mal ça la solution au problème. C'est que ce soit des émissions qui nous
touchent.
585 Ce qu'il y a présentement, il y en a quelques-unes qui sont bonnes, mais
évidemment, les jeunes, quand ils regardent la télévision, ils ne vont pas
s'asseoir là puis vraiment chercher pour le poste qui a la meilleure émission.
Ils prennent la première chose qui a l'air vraiment intéressant.
586 Alors ça serait de faire qu'il y ait plus d'émissions intéressantes qui
nous affectent. Les jeunes vont commencer à les regarder et puis là, ils vont
apprendre qu'il y en a toute une gamme de bonnes émissions.
587 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et MusiquePlus, par exemple, pourquoi ça n'est
pas disponible?
588 Mme PAQUETTE: J'ai aucune idée. J'ai ai parlé avec l'ACFO régionale. Ça
fait des années qu'ils essaient mais nos câblodistributeurs ne l'offrent
pas.
589 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Justement, sur ce point-là, il y a eu beaucoup
de commentaires tantôt. On a eu d'autres interventions.
590 Et on adresse, dans les autres avis publics qu'on a émis dans cette
discussion, la situation de disponibilité de services spécialisés. Je pense que
c'est un peu sur ça qu'on parle, où il y a diversité pour les jeunes et pour les
autres, mais surtout pour les jeunes. Et c'est ça qui vous intéresse. Et c'est
comment faire en sorte qu'il y ait plus de choix parmi la distribution.
591 Alors la question de distribution, câblo, satellite, etc., est sur la
table.
592 Est-ce que la Fédération a fait des recommandations de comment le CRTC
peut adresser la situation?
593 Mme PAQUETTE: Une des choses, ça serait d'avoir plus de -- j'imagine
que tu pourrais appeler ça de postes d'autres pays ou du Québec ou d'autres
places, puis surtout encourager les postes franco-ontariens comme TFO, surtout
les encourager ceux-là.
594 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors l'intérêt pour vous, c'est aussi de voir
les services français qui viennent d'autres pays?
595 Mme PAQUETTE: Oui.
596 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors une gamme plus vaste.
597 Ça me ramène à l'Internet. Est-ce que vous avez des commentaires sur
comment l'Internet puisse entrer dans la discussion?
598 Mme PAQUETTE: Une chose qui serait vraiment intéressante ça serait si
nous pouvions avoir la télévision en français, comme si ça serait permis de
l'avoir en français à la télévision. Définitivement, cela attirerait l'attention
des jeunes, c'est certain. Puis là, une fois de là, là ils pourraient commencer
à regarder, puis ça se pourrait même que même si c'est juste une ou deux
émissions qu'ils regardent à l'Internet, une fois qu'ils savent que c'est
disponible, ils vont être plus prêts à essayer de le chercher à la
télévision.
599 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pourquoi tout cela est tellement important pour
vous?
600 Mme PAQUETTE: Bien c'est pas mal ce que j'ai dit. On voit souvent ça
maintenant dans nos écoles secondaires, que moi, j'ai été élevée avec la musique
francophone, la télévision francophone. C'est tout ce que je regardais. Mes
parents ne me laissaient même pas regarder quelque chose d'autre. Ils allaient
chercher des films en français au Québec. C'est la grosse différence entre moi
puis plusieurs autres personnes dans mes classes, puisque je pense en français.
C'est comme ça que je m'exprime. C'est ma façon de m'exprimer. C'est comme ça
que je vis.
601 Tandis qu'il y a beaucoup de monde qui ont plus de difficulté à
s'exprimer en français et ils perdent l'intérêt puisqu'ils ne pensent pas en
français. Ils pensent en anglais et c'est très difficile de toujours être en
train de traduire.
602 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous avez mentionné la radio. Est-ce que pour
vous c'est aussi important ou moins important que des services de
télévision?
603 Mme PAQUETTE: Pour nous autres, c'est très important puisque la majorité
des radios sont dans nos régions, donc ça parle vraiment de plus de qui nous
sommes et moins d'autres pays qui est important, mais pour nous autres aussi, on
aimerait savoir ce qui se passe dans la région. Alors c'est pour ça que la
radio, c'est bon. Puis à cause que la musique francophone, ça nous ouvre tout un
autre monde que nous n'avons pas du tout à la télévision puisque nous avons
juste MuchMusic puis on n'a pas la musique francophone ici, en Ontario. Il y en
a très peu.
604 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Il y en a très peu mais grâce à certains
règlements pour la radio, il y a au moins...
605 Mme PAQUETTE: Oui, ça c'est bon.
606 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ...le contenu français et le contenu
canadien.
607 Est-ce que vous vous êtes penchés sur le dossier de la radio
communautaire ou universitaire?
608 Mme PAQUETTE: Non, on en n'a pas vraiment parlé.
609 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que c'est un dossier qui peut être
intéressant pour vraiment, à titre d'exemple, entrer dans des emplois, la
formation, etc.?
610 Mme PAQUETTE: Oui bien, on en a parlé un tout petit peu lorsque nous
avons discuté des emplois. Comme j'ai dit tantôt, la communication, c'est là où
tous les emplois s'en vont puis il y a plusieurs jeunes qui ne sont pas aussi
attirés au métier puisque tu ne peux pas vraiment travailler en français. Il y a
tellement peu d'emplois en français dans les communications.
611 Si on aurait plus, disons, de programmes télévision faits par des
francophones, là, définitivement, ça ouvrirait beaucoup de portes pour nous
autres, puis ça encouragerait les jeunes de continuer en français puis de garder
leur langue.
612 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous avez des questions ou
commentaires, Manon?
613 Mme CLOUTIER: Non, je pense que ça va.
614 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et moi aussi ça va. C'était très clair. On vous
remercie beaucoup d'être là avec nous ce soir. Suivez le dossier.
615 Mme PAQUETTE: Okay.
616 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On sera de retour.
617 We will wait a few moments. Possiblement, il y aura une autre
intervention. On va attendre un peu.
618 We will take a short break and we will resume when and if the next
intervenor joins us.
--- Pause / Pause
619 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bon, il est sept heures. Il n'y aura plus
d'interventions. Alors je déclare la séance close.
--- La consultation se termine à 1900 /
Whereupon the consultation concluded at 1900 |