TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET:
CBC LICENCE RENEWALS /
RENOUVELLEMENTS DE LICENCES DE LA SRC
HELD AT: TENUE À:
Place du Portage Place du Portage
Conference Centre Centre de conférence
Outaouais Room Salle Outaouais
Hull, Quebec Hull (Québec)
May 27, 1999 Le 27 mai 1999
Volume 3A
0930 - 1855
Transcripts
In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.
Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Public Hearing / Audience publique
CBC LICENCE RENEWALS /
RENOUVELLEMENTS DE LICENCES DE LA SRC
BEFORE / DEVANT:
Françoise Bertrand Chairperson of the
Commission, Chairperson /
Présidente du Conseil,
Présidente
Andrée Wylie Commissioner / Conseillère
David Colville Commissioner / Conseiller
Barbara Cram Commissioner / Conseillère
James Langford Commissioner / Conseiller
Cindy Grauer Commissioner / Conseillère
Joan Pennefather Commissioner / Conseillère
ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:
Nick Ketchum Hearing Manager /
Gérant de l'audience
Carolyn Pinsky Legal Counsel /
Alastair Stewart Conseillers juridiques
Diane Santerre Secretary / Secrétaire
HELD AT: TENUE À:
Place du Portage Place du Portage
Conference Centre Centre de conférence
Outaouais Room Salle Outaouais
Hull, Quebec Hull (Québec)
May 27, 1999 Le 27 mai 1999
- ii -
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
PAGE
Présentation par / Presentation by:
Demande du réseau français radiophonique /
French Radio network application 813
Intervention par / Intervention by:
Association des producteurs de films et de télévision
du Québec (APFTQ) 962
Société Nationale de l'Acadie 1045
Hull (Québec) / Hull, Quebec
--- L'audience reprend le jeudi 27 mai 1999 à 0930 /
Upon commencing on Thursday, May 27, 1999 at 0930
3777 LA PRÉSIDENTE: Alors, bonjour. Nous
poursuivons les travaux. J'espère que tout le monde a
repris de l'énergie!
3778 Madame Santerre, je pense que ça va
être nécessaire de dire où nous sommes, pour ne pas
qu'on se perde!
3779 MADAME SANTERRE: D'accord.
3780 LA PRÉSIDENTE: Je proposerais
peut-être qu'on revienne au réseau comme tel pour
ensuite finir au niveau... où on peut commencer par les
régions. Est-ce que c'est plus simple?
3781 MADAME SANTERRE: Je pense que c'est
plus simple ce matin de poursuivre...
3782 LA PRÉSIDENTE: Avec le panel.
3783 MADAME SANTERRE: Avec le panel de la
région, c'est-à-dire qui représente toutes les stations
de télévision régionales à travers le pays.
3784 Alors, nous poursuivons vraiment la
période de questions ce matin.
3785 LA PRÉSIDENTE: Sur la question des
stations comme telles.
3786 MADAME SANTERRE: C'est ça.
3787 LA PRÉSIDENTE: Après, nous
reviendrons sur la question réseau et avant que nous
entreprenions notre dialogue, je pense que madame
Pinsky, la conseillère juridique, a des documents pour
déposer.
3788 Me PINSKY: Oui. Merci, madame la
présidente.
3789 I would just like to note for the
public record that the CBC has filed the information
which they had undertaken to file on May 25th in
relation to the regional presence and that will be
placed on the public record.
3790 LA PRÉSIDENTE: Alors, nous nous
sommes laissés, hier, sur des questions et des
préoccupations. On va reparler de la question des
régions à l'intérieur du réseau, mais on va conclure
sur la question des régions pour les régions,
comprenant par ailleurs qu'il y a des activités qui
vont du côté du réseau. Je ne suis pas sure que je
comprends beaucoup. Mais enfin, je comprends, mais ce
n'est pas si simple pour autant.
3791 Alors, vous avez parlé hier de à
chaque année de nous informer des progrès parce que
vous avez des initiatives au réseau, par exemple, sur
la relève. Vous avez proposé de nous donner des
détails à chaque année.
3792 Certainement que nous accueillons
cette suggestion-là favorablement. On va la repenser
au cours de l'audience, puis ensuite dans les travaux,
mais certainement que c'est une idée intéressante.
Mais je pense qu'on aura à songer plus loin afin qu'on
puisse rapporter sur des choses où on se comprenne et
qu'on parle le même langage. Ça va être aussi à partir
d'objectifs qui vont être fixés et aussi sur la méthode
d'un rapport.
3793 Il va falloir qu'on s'entende aussi
parce que je vous avoue, et on faisait référence mardi
(ça semble déjà il y a bien longtemps) sur le fait
qu'on a beaucoup d'information, peut-être plus qu'on en
a jamais eue, par rapport au renouvellement des
licences. Mais ce n'est pas parce qu'on a beaucoup
d'information qu'on n'espère pas. Alors, peut-être que
c'est important qu'on s'entende sur les choses précises
et qu'est-ce qu'elles veulent dire.
3794 Alors, revenant sur les régions comme
telles, il y a deux éléments... je vais reprendre votre
document si je peux le retrouver.
3795 Je voudrais revenir sur le document
où on parle des contributions ou enfin des journaux qui
sont faits dans chaque région; le "Ce Soir" et le fait
de la télévision de proximité, 260 heures; puis
ensuite, le 80 heures, ça va dans le cadre qui pourrait
être tantôt de proximité et tantôt être acheté par le
réseau dépendant des situations.
3796 Mais ça c'est par rapport... peu
importe ce qui arrive, c'est le 80 heures. Puis, le
5 millions pour le cinq ans, est-ce que ça c'est
quelque chose qui est à ce moment-ci pour les stations
éventuellement qui pourraient venir au réseau ou c'est
dans les stations en prévision de venir au réseau?
3797 MADAME VAILLANCOURT: C'est un
montant du réseau en prévision de faire de la
production en région qui sera diffusée au réseau.
3798 LA PRÉSIDENTE: Donc, ça c'est
réseau.
3799 MADAME VAILLANCOURT: C'est vraiment
réseau.
3800 LA PRÉSIDENTE: Alors que les autres
choses en haut de la ligne, ce sont des choses qui
pourraient se retrouver au réseau mais qui
essentiellement sont songées et payées par les régions
à ce moment-ci dans le budget région?
3801 MADAME VAILLANCOURT: Oui. Comme je
vous le disais, nous en faisons 260 heures qui sont
diffusées en région uniquement, plus d'autres qui sont
reprises par le réseau, et c'est la raison pour
laquelle je vous ai dit, 200 heures de proximité
produites par les régions et diffusées en région, plus
un autre 80 heures, dont 60 sont faites avec les
producteurs indépendants et 20 aussi par des
producteurs indépendants mais diffusées au réseau.
Donc, je ne les ai pas comptées.
3802 J'ai parlé de 260 heures de proximité
diffusées en région, plus 20 heures produites en région
avec des indépendants diffusées au réseau. Cela
n'exclut pas bien sûr leur diffusion en région parce
que nous, ce qui complexifie l'affaire c'est que nous
n'avons qu'une antenne et non pas deux antennes, ce qui
est plus simple pour RDI parce que quand RDI vous dit:
Moi j'ai 1 700 heures, il est entendu qu'on ne les
diffuse pas sur la Première Chaîne. Alors, notre
comptabilité est plus facile.
3803 Mais pour ne pas compter deux fois,
comme vous nous le mentionniez hier, nous, ce qu'on
fait c'est que si c'est diffusé au réseau, à ce
moment-là on l'exclut parce qu'on prend pour acquis
qu'automatiquement il est en région et je n'ai compté
les 260 heures que ce qui est diffusé en région c'est
l'ensemble de la liste d'émissions qu'on vous a fournie
hier et qu'on retrouve dans notre brochure régionale.
3804 LA PRÉSIDENTE: Si nous comprenons
bien ce qui est au dossier public, ce qu'on a entendu
au niveau aussi des régions pendant les consultations,
là où je pense que bien qu'il y ait une reconnaissance
des efforts faits, où il y a encore un appétit qui
n'est pas parfaitement rassasié, c'est plus au niveau
des heures de proximité et les heures en développement
avec des projets particuliers, soit des partenaires ou
des producteurs indépendants. Est-ce que c'est une
bonne lecture?
3805 MADAME VAILLANCOURT: Bien, je
comprends mal parce que je pense que, comme mes
collègues vous l'ont décrit, les émissions de proximité
que l'on fait, et à moins que vous ayez entendu un
discours et que moi j'en ai entendu un autre. Mais je
pense que le type d'émissions de proximité qu'on a
décidé de faire après les réductions budgétaires
satisfait pleinement les attentes de nos communautés
régionales parce que Christiane vous le mentionnait
hier, ce n'est pas une émission qu'on pourrait faire
n'importe où avec une personne qui n'a pas d'identité
dans sa région.
3806 On vous parlait de "Musikotrip" qui a
gagné deux prix, qui est fait dans les écoles avec des
jeunes, des stations dans les provinces de
l'Atlantique. La même chose pour Lionel avec "Des
Clandestins".
3807 Donc, je pense que c'est un type
d'émission qui rencontre les attentes de nos
auditoires.
3808 LA PRÉSIDENTE: Il n'y a pas de
doute.
3809 MADAME VAILLANCOURT: Bon.
3810 LA PRÉSIDENTE: La question n'est pas
de dire, est-ce que ce qui est fait est bien fait,
c'est entendu! Mais on ne peut pas avoir deux
bulletins de nouvelles par soir à 6 h. Il est déjà
occupé; c'est le "Ce Soir". Il y en a dans les
régions.
3811 Par contre, d'autres émissions de
proximité pourraient être produites et les communautés,
les gens seraient heureux de se voir davantage. C'est
ça ma question.
3812 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3813 LA PRÉSIDENTE: Ils restent sur leur
l'appétit. Ils ne sont pas rassasiés. Ils n'en ont
pas jusque-là.
3814 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3815 LA PRÉSIDENTE: Il y a encore de la
place.
3816 MADAME VAILLANCOURT: C'est ça. En
effet. Mais il y aura toujours de la place, madame la
présidente.
3817 MADAME FORTIN: Oui. Je pense que
vous avez raison. C'est juste que dans
l'ordonnancement des priorités, on avait l'impression
que l'appétit était encore plus grand de se voir au
réseau. Mais s'il est possible de faire les deux,
c'est évident que, comme disait Micheline, l'appétit
est important des deux côtés, mais le manque est plus
ressenti présentement, on pense, au niveau du réseau.
3818 LA PRÉSIDENTE: Oui. On va revenir
au réseau. Mais est-ce que le fait d'avoir une base
dans les régions plus vivantes, plus présentes, plus
d'heures, plus d'argent. Est-ce qu'au bout de la
ligne, ça permet à créer une masse critique dont
parlait monsieur Saint-Laurent hier? Cela doit
éventuellement même aider à ce que le réseau puisse
avoir un reflet plus significatif.
3819 MADAME VAILLANCOURT: J'aimerais
continuer dans ce que vous aviez commencé parce qu'on
parlait de la proximité faite par les stations
régionales. Puis là on arrivait sur les producteurs
indépendants.
3820 La masse critique, ça va dans les
deux sens. La masse critique, ça va chez des employés
de Radio-Canada, puis ça va aussi avec nos communautés.
Je pense qu'une communauté qui est plus importante est
génératrice, bien sûr, d'un plus grand volume de
production. Puis vous n'avez qu'à regarder l'Acadie
ici (c'est pas comme Lionel le disait dans sa
présentation) parce que les gens des communautés de
l'Ouest ne veulent pas, sauf qu'il y a aussi une
question de nombre, malheureusement ou heureusement,
mais en tout cas, c'est une réalité.
3821 Ce qu'on a décidé de faire, nous
aussi, c'est de faire des projets structurants. C'est
qu'on ne voulait pas dire: On fait une émission à un
endroit. On implante une équipe nouvelle parce qu'on
vous l'a dit, les ressources sont utilisées au maximum.
Ce qu'on a présentement est utilisé au maximum.
3822 Donc, on a continué notre
raisonnement nous aussi, puis on s'est dit: Pour faire
plus de proximité, comment on va la faire? Donc, c'est
là l'intérêt de travailler avec des indépendants, les
producteurs indépendants des régions. Je le disais
aussi hier, c'est que c'est une industrie qui est jeune
quand même et qu'on collabore, si vous voulez, à
développer de façon encore plus importante. Mais c'est
quand même révélateur parce que comme je vous le
disais, la première année, on a fait 20 heures; la
deuxième, 40; la troisième, on a 80 déjà.
3823 Donc, vous voyez la progression. Je
ne pense pas qu'on puisse arriver à 160.
3824 LA PRÉSIDENTE: Je la vois la
progression et je comprends mal que pour envisager un
renouvellement de licence, ce que vous proposez c'est
là où vous êtes arrivé pour dire, c'est ça notre
perspective pour sept ans.
3825 MADAME FORTIN: On a compris le
message et on va vous arriver avec des propositions.
On est en train de raffiner nos outils de prévisions.
3826 LA PRÉSIDENTE: Parce que je pense
que c'est important, j'y reviens. Pour nous, on peut
comprendre qu'il y a comme l'importance de la créer, la
masse critique d'investir puis que tout ne se fait pas.
3827 On a une notion de ça, on n'est pas
complètement décroché, au contraire, nous aussi ça nous
arrive d'avoir besoin de créer des étapes dans les
objectifs qu'on se fixe.
3828 MADAME VAILLANCOURT: On peut y
aller.
3829 LA PRÉSIDENTE: Alors, pour nous, ce
n'est pas impossible de se dire, on va créer.
3830 MADAME VAILLANCOURT: En progression.
3831 LA PRÉSIDENTE: Mais on ne peut pas
dire "à long terme", puis "à long terme" ça veut dire:
Quand vous allez nous revoir au renouvellement de
licence, on vous en reparlera, puis entre-temps on va
vous envoyer des rapports, cela ne fonctionne pas.
3832 Puis, je pense que dans ce qu'on a
entendu du souhait d'une plus grande transparence,
d'une plus grande imputabilité, c'est très important
qu'on s'entende sur des objectifs par rapport à des
années données et que, après, on s'entende pour pouvoir
lire où vous en êtes rendus. Je pense que c'est
essentiel.
3833 MADAME VAILLANCOURT: Et nous avons
compris que nous pouvions le faire progressivement et
non pas dire, voilà. Donc, en y allant
progressivement, je pense que c'est réaliste.
3834 Mais, évidemment, la progression
aussi qu'on s'attend c'est que, oui, on va continuer à
faire plus mais on s'attend que la croissance soit
probablement un peu moins rapide. Parce que
l'infrastructure avant qu'elle passe à un pallier
supérieur, ça prend quand même un certain temps.
3835 Il y a déjà plus de 25 ans qu'on fait
de la télé nous aussi, donc, on sait que ça ne croît
pas rapidement.
3836 LA PRÉSIDENTE: On ne demandera pas
800 heures dans 10 ans, ce n'est pas l'an 2000, ce
n'est pas dans le ciel!
3837 MADAME VAILLANCOURT: A ce moment-là,
nos remplaçants viendront vous répondre pour une
licence d'audition!
3838 LA PRÉSIDENTE: Et c'est le malaise
que nous avons, que j'exprimais et monsieur Colville
aussi, c'est que l'univers dans ce qui nous est
présenté est "plate" comme on dit en bon français.
3839 Donc, c'est difficile de voir la vie,
la vitalité et les investissements et vraiment l'effet
des priorités. Alors, je pense que c'est important
qu'on le voit plus clairement.
3840 Est-ce qu'il y a quelque chose
d'autre sur ces questions de région, madame, au niveau
des stations régionales comme telles?
3841 Me STEWART: Madame la présidente,
j'aurais quelques questions à poser.
3842 LA PRÉSIDENTE: Oui, d'accord.
3843 Me STEWART: Merci. Simplement pour
clarifier, dans votre demande, vous avez à la page 7,
pardon, pas de votre demande, mais de la demande du
réseau, vous avez mentionné le chiffre au paragraphe
22, "nous investissons 40 millions dans les régions".
3844 Dans les chiffres, le réalignement
que vous avez déposé, que vous nous avez soumis la
semaine dernière, je pense que maintenant le chiffre se
situe environ à 75 millions. Est-ce que c'est à peu
près ça?
3845 MADAME FORTIN: Écoutez, je pense que
la réponse est très simple. Madame Tremblay vous a
fourni deux séries de chiffres. On a des budgets par
responsabilité. C'est évident que quand nous avons
soumis des documents, nous avons fonctionné à
l'intérieur des budgets sous notre responsabilité.
3846 Les documents auxquels vous faites
référence, les deuxièmes chiffres, ce sont l'explosion
de toute une autre série de coûts qui sont imputés aux
régions mais qui ne sont pas nécessairement sous notre
responsabilité.
3847 Alors, je pense que la différence est
là tout simplement.
3848 Me STEWART: Je voulais simplement
m'assurer que j'avais bien compris la différence.
Merci.
3849 Maintenant, j'examine votre liste
d'engagements que vous avez déposée hier et je vois la
première page en bas, vous dites: On va affecter cinq
millions de dollars pour le terme de la licence, un
million par année. Là, je vois dans la colonne à
droite cinq millions pour cinq ans.
3850 Alors, c'est un million par année et
cinq millions pour cinq ans.
3851 LA PRÉSIDENTE: Cela est dans le
réseau, monsieur, je vais en parler tantôt.
3852 MADAME FORTIN: C'est dans le réseau
et, effectivement, on avait fait un plan de cinq ans et
ça a été recopié comme ainsi. Ce qu'on voulait éviter,
c'est un million par année mesuré annuellement.
3853 Sur une licence de sept ans, c'est un
chiffre qui serait de sept millions.
3854 Me STEWART: C'est ce que je voulais
préciser, madame la présidente.
3855 MADAME FORTIN: C'est ça.
3856 Me STEWART: J'étais très au courant
que ça venait du réseau. Merci.
3857 Maintenant, une petite clarification
en ce qui concerne, par exemple je retourne à votre
demande et aux activités régionales, par exemple, pour
l'Ontario.
3858 Les revenus, je vois les dépenses de
programmation, il n'y a pas de page, malheureusement,
mais j'espère que vous pouvez vous situer, peut-être
madame Marais. C'est intitulé "Région de l'Ontario,
CBOFT, activités régionales, réseau français de
télévision en milliers de dollars". C'est une
projection des revenus et dépenses de programmation.
3859 Ce qui m'intéresse en particulier, ce
sont les heures de diffusion locale. Et, là, vous
dites pour l'année de référence 1998-1999, 435 heures.
Est-ce que vous êtes là?
3860 MADAME MARAIS: Oui.
3861 Me STEWART: Maintenant, si j'ai bien
compris votre engagement pour les nouvelles locales
pour l'Ontario, c'est de six heures par semaine. On
arrive aux chiffres, je pense, de 312 heures.
Corrigez-moi si mes mathématiques ne sont pas corrects.
3862 Maintenant, la différence, est-ce
qu'entre ce 436 heures et 312 heures, c'est constitué
de quoi en terme de production aussi? Quelle est la
production? Quelle est la nature de la production?
3863 MADAME MARAIS: Ce sont des émissions
d'information, mais non des nouvelles. C'est un
bulletin de... c'est une émission qui s'appelle "Ce
soir en couleur" qui est un magazine d'information qui
est diffusé à 18 h 30.
3864 Suite à des compressions en 1990 et à
la fermeture de la station de Toronto, on diffusait en
Ontario et en Outaouais un seul bulletin de nouvelles
qui durait une heure.
3865 A la lumière des nombreuses
représentations qu'on a eues dans les conversations,
dans les consultations avec les gens, c'est un bulletin
qui était vraiment... qui couvrait un territoire
beaucoup trop large pour être considéré comme un
bulletin régional et on a décidé de créer deux
bulletins, donc, qu'on diffuse simultanément à 6 h 00.
3866 Donc, la période de 6 h 00 à 6 h 30,
on a deux bulletins de nouvelles d'une demi-heure: un
qui arrose la région de la Capitale Nationale et
l'autre qui dessert le reste de l'Ontario.
3867 Et à 6 h 30, c'est une émission qui
est diffusée partout, donc sur les deux régions, et qui
regroupe des choses qui étaient dans la deuxième
demi-heure de notre émission d'une heure, des
chroniques, des éléments d'information. Donc, c'est
sans doute cette différence-là.
3868 Me STEWART: Donc, le 260 heures dont
vous avez parlé au niveau régional, ces heures-là ne se
retrouvent pas dans les heures dont vous venez de
parler?
3869 MADAME DESJARDINS: Si je peux me
permettre juste un petit point. Les heures que vous
avez dans le tableau dont vous parlez, c'est des heures
de diffusion locale, pas seulement les heures de
nouvelles locales originales. C'est toutes les heures
de diffusion, y compris les reprises dans le tableau
dont vous parliez.
3870 Me STEWART: Oui. Ce sont les heures
de diffusion locale, c'est ça.
3871 MADAME DESJARDINS: Oui, y compris
les reprises et toutes les émissions locales.
3872 Me STEWART: C'était simplement la
nature de la programmation qui est représentée par la
différence entre le 435 heures et le 312 heures.
3873 MADAME MARAIS: C'est ça. Le 312
heures, c'est des nouvelles, des émissions vraiment de
nouvelles.
3874 Me STEWART: C'est ça.
3875 MADAME MARAIS: Et le reste c'est les
autres émissions qui sont faites en région, qui sont
des émissions générales d'information, affaires
publiques, culturelles, et caetera, mais qui ne sont
pas le bulletin de nouvelles.
3876 Me STEWART: Mais ça comprend tout ce
qui est produit et diffusé en région?
3877 MADAME MARAIS: Oui, oui.
3878 Me STEWART: Très bien. Merci.
3879 Maintenant, dans vos engagements, je
pense que vous vous êtes engagés à sous-titrer en
direct tous les "Ce soir" d'ici septembre 2000. Est-ce
que vous seriez prêt à accepter une condition de
licence à cet effet, tel que vous l'avez accepté pour
CBRBT?
3880 MADAME VAILLANCOURT: C'est déjà
accepté à Québec. Nous avons laissé entendre lors du
renouvellement de Québec que tous nos "Ce soir"
seraient sous-titrés et codés pour malentendants à
compter de l'an 2000.
3881 Me STEWART: Et vous accepteriez
d'être liés par condition de licence à cet effet?
3882 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3883 Me STEWART: Merci. Madame la
présidente, cela complète mes questions. Merci
beaucoup.
3884 LA PRÉSIDENTE: Dans la question de
notre conseiller juridique, il était face aux
engagements écrits que vous aviez faits, ça n'exclut
pas notre aspiration à plus. D'accord.
3885 Mais je ne voudrais pas que vous
compreniez que la finale est à l'effet que la
préoccupation ne demeure pas. C'est ça. Alors, il
vaut mieux que ce soit clair.
3886 MADAME FORTIN: Une chose qui
pourrait être utile, madame la présidente, c'est qu'on
s'assoit avec votre personnel et qu'on s'entende sur
une façon de rapporter dans des catégories qui nous
sont propres au préalable, de telle sorte que chaque
fois qu'on discute de ces questions-là, ce soit plus
facile pour nous tous.
3887 LA PRÉSIDENTE: En effet. Parce que
la comptabilité, ce n'est pas ce qu'on préfère faire.
3888 Alors, je pense que ça conclut. Non.
Mon collègue, monsieur Langford, voulait poser une
question. Pardon.
3889 COMMISSIONER LANGFORD: It's not a
matter of urgency. I have been following this and
wondering, especially when I look at your booklet which
shows pictures of some familiar buildings on Lanark
Avenue and in Vancouver and other regions. I'm sure
Lanark Avenue would be surprised to find out they were
in the regions, but that would probably do them a world
of good to learn that! Anyway.
3890 I was wondering, I am not clear in
listening to you what sort of sharing arrangements you
have in using facilities. There is a sense that Mrs.
Fortin was saying earlier that -- I think she said: I'm
going by memory. You know we can't move a cooking show
to Quebec City just simply to have it in a region
because there isn't really enough there to build on.
We want to build something more regional and what not.
3891 I would have taken a different
approach, I would say: let's move the cooking show and
it's a start and build from there. But everyone takes
their own approach.
3892 What sort of sharing of facilities do
we have, do you enjoy with Newsworld, with the English
network? I am thinking of technical activities,
expertise, what can you count on or are you all
isolated? This is your headed booth, this is your
camera. I don't have a sense of how that works.
3893 MADAME VAILLANCOURT: On va vous
rendre encore la vie plus compliquée, parce que c'est
quelque chose qui est assez complexe, la façon de
fonctionner.
3894 Dans les stations de l'Ouest, dans
les quatre stations (et je vais demander à Lionel de
vous l'expliquer) c'est que nous sommes dans un système
que nous appelons "l'autre invité". Alors, nous ne
possédons pas les buildings.
3895 Nous avons des salles de montage et
un petit studio dans une salle de nouvelles, évidemment
qui nous appartient, avec lequel nous travaillons.
3896 À Lanark, c'était la station
régionale. Quand le siège social a fermé, le siège
social est déménagé à Lanark. Donc, à Lanark, l'autre,
c'est le réseau français, donc, madame Marais qui est
ce qu'on appelle chez nous le "chef d'établissement".
3897 Dans les stations de l'Ouest, c'est
le collègue anglophone.
3898 Et à Moncton, la même chose pour
madame Imbeault, c'est elle qui est chef
d'établissement et il y a une petite équipe anglaise.
3899 Mais je pense que le lieu le plus
intéressant, pour que vous compreniez la façon dont on
fonctionne et dont on partage les facilités, c'est de
demander à monsieur Bonneville de vous décrire sa vie
quotidienne et son partage avec les collègues
anglophones dans l'Ouest.
3900 MONSIEUR BONNEVILLE: Oui. Alors,
donc il y a deux choses à dire. D'abord, la
collaboration avec nos collègues anglais est vraiment
excellente au niveau du partage de la collaboration au
niveau de l'information, des nouvelles.
3901 Je veux dire, presque dans tous les
endroits, les stations de l'Ouest, c'est soit dans la
même salle de nouvelles, c'est-à-dire la télévision
française et la télévision anglaise partagent la même
salle des nouvelles ou bien elles sont très proches les
unes des autres.
3902 Et au niveau des couvertures, c'est
très, très fréquent, sinon presque systématique,
lorsqu'on couvre la même histoire, qu'on sort avec une
caméra et qu'on se partage les cassettes au retour pour
faire le montage du reportage. Donc, ça, ça se fait
régulièrement. Je pense, la collaboration là-dessus
est faite depuis longtemps et c'est standard.
3903 Pour ce qui est de l'extérieur des
nouvelles, là, ça devient plus difficile tout
simplement parce que, effectivement, il y a quand même
des studios maintenant qui sont beaucoup moins occupés
qu'ils ne l'étaient auparavant. Mais les compressions
n'ont pas juste happé la télévision française, elles
ont happé la télévision anglaise aussi.
3904 Donc, les effectifs techniques ont
fondu des deux côtés. Alors, donc les collaborations
sont beaucoup plus difficiles, pas par un manque de
volonté de la part de nos hôtes, nos collègues anglais,
mais parce qu'ils n'ont pas les moyens pour nous donner
de l'aide comme ils l'avaient dans le passé.
3905 Donc, je veux dire, on travaille
quand même ensemble pour faire certaines coproductions,
mais c'est de plus en plus rare parce qu'on n'a tout
simplement pas les moyens pour le faire.
3906 COMMISSIONER LANGFORD: Can you give
me some idea? Working on the non-news side of it, I
understand sending out one crew for a story, that makes
perfect sense to me.
3907 But for non-news, could you build on
that a little bit? You just say you cooperate but it's
difficult. There's been cutbacks. But I still don't
have a sense for how do you cooperate? Do you
cooperate ahead of time and say: "All right. On the
French side, you're 40 per cent; on the English 60"?
Or do you just work it out week by week or day by day?
3908 If the people in Montreal wished to
consider a production in your region which, I assume,
would delight the French population in your region, how
do they go about trying to ensure that they'll have the
facilities available to them?
3909 MONSIEUR BONNEVILLE: Nous avons ce
que nous appelons des "protocoles d'entente" pour les
services techniques. C'est une espèce de contrat entre
les services anglais et les services français.
3910 Et dans ce contrat-là, il est dit que
lorsqu'il y a une capacité excédentaire du côté
anglais, c'est-à-dire s'il y a une équipe technique qui
est là et qui n'a rien à faire pendant deux jours,
quatre jours, cinq jours, nous avons accès à cette
équipe-là sans frais supplémentaire puisque, de toute
façon, on la paie qu'elle travaille ou qu'elle ne
travaille pas. Donc, dans ce sens-là, on a accès à des
équipes.
3911 Sauf que ce que j'essayais de dire
tantôt, c'est que ces équipes n'existent presque plus
maintenant. Donc, la capacité excédentaire qui
existait autrefois, elle n'est plus là.
3912 Essentiellement, le côté français et
le côté anglais font surtout des émissions
d'informations locales dans l'Ouest, sauf pour deux
choses.
3913 À Vancouver, ils font plusieurs
productions réseau. Et à Edmonton et Winnipeg, ils
font plusieurs productions sport. Donc, ils ont des
équipes mobiles pour faire des sports. Mais ces
équipes-là sont utilisées à pleine capacité.
3914 Donc, vous dire, on a vraiment très,
très rarement... Autrefois, par exemple à Winnipeg,
lorsqu'on faisait des émissions qui s'appelaient "Télé
Relais" qui sont au Festival du Voyageur, ce sont cinq
émissions de variétés, on avait accès, jusqu'à il y a
trois ans, à l'équipe mobile, l'unité mobile du côté
anglais pour faire ces émissions-là.
3915 Depuis trois ans, cette équipe-là est
mobilisée à temps plein par les sports du côté anglais.
Donc, vous dire, on prend le petit mobile de Régina
avec un technicien. Et là, nous, on prend nos
techniciens des nouvelles pour faire ces émissions-là.
Donc, on s'en sort quand même, mais c'est beaucoup plus
difficile.
3916 Effectivement, il faut dire que la
capacité du côté anglais est beaucoup réduite
également. Donc, ce n'est pas vraiment... je ne sens
pas un manque de volonté de nous servir. C'est tout
simplement que leurs effectifs sont moindres
qu'auparavant et ils ne peuvent pas nous aider plus que
ça.
3917 Je ne sais pas si ça répond à votre
question.
3918 COMMISSIONER LANGFORD: It does, but
it makes me sad. Is that the story across the region,
across all the regions?
3919 MADAME IMBEAULT: Oui, c'est
essentiellement la même chose partout, monsieur
Langford.
3920 Par exemple, pour les élections à
Terre-Neuve il y a quelques semaines, on a dû amener de
Moncton une équipe de techniciens, parce qu'à
Terre-Neuve, à St-Jean, Terre-Neuve, l'équipe anglaise
a été tellement réduite qu'on n'était pas capables de
nous fournir les services techniques. On les a amenés
de Moncton.
3921 Mais on a, bien sûr, fait un "pool"
de ressources pour un certain nombre de choses, comme
on fait dans chaque élection; par exemple pour
l'informatique, pour la cueillette des données, pour
l'enregistrement des photos des candidats par exemple.
3922 Mais pour la réalisation de
l'émission même, ça, ça s'est fait par une équipe qui
est venue de Moncton, parce qu'on ne pouvait pas faire
le sec à St-Jean de Terre-Neuve.
3923 Mais inversement, cette semaine quand
on a fait le débat des chefs pour l'élection au
Nouveau-Brunswick, l'équipe de Moncton a fait
l'enregistrement des deux débats un à la suite de
l'autre. C'est-à-dire, on a fait d'abord le débat
anglais, ensuite le débat français avec la même équipe,
parce que l'équipe était disponible. Alors, c'est
comme ça que ça se négocie.
3924 Dans dix jours, on fait un
enregistrement pour "Dialogue Nouveau-Brunswick" à
Bathurst. C'est une émission qui sera diffusée sur les
deux stations régionales de l'Atlantique, c'est-à-dire
Halifax et Moncton.
3925 C'est l'équipe de Moncton qui va être
sur place pour faire l'enregistrement, mais le partage
des coûts de déplacer l'équipe se fera entre la CBC et
Radio-Canada. C'est négocié à la pièce.
3926 COMMISSIONER LANGFORD: That is my
last question and I don't want to put you in a position
where you'll have to send the secretary out to start
the car or anything!
3927 But I listened to the eloquent words
of the Chair of your board and your president. I think
the terms were, "Our routes are in the regions" and
"Programming is everything". And it sounds like the
routes are very shallow and that there's not much
fertilizer being put on them! Maybe some fertilizer in
this room, but there's not much being put on the
routes!
3928 MADAME FORTIN: Si je peux...
3929 COMMISSIONER LANGFORD: What could be
done here? I mean are the routes in the region in
fact? That's not what I'm hearing from you. There's
no capacity here.
3930 MADAME FORTIN: Est-ce que je peux
ajouter...
3931 COMMISSIONER LANGFORD: What do you
need in the regions to... Maybe I could put this
question to Madame Imbeault. But what do you need to
turn this around?
3932 MADAME FORTIN: Est-ce que je peux
ajouter juste un petit commentaire? C'est la même
chose au réseau. Je veux dire, on a diminué la
production technique, l'effectif de production
technique au réseau d'à peu près de moitié.
3933 Donc, la situation qui se passe en
région, je veux dire, se passe aussi au réseau. Le
temps d'attente n'existe plus. Si vous voulez faire
autre chose, développer, il faut que vous ajoutiez des
effectifs, il faut que vous alliez à l'extérieur.
3934 On ne coupe pas le montant d'argent
qu'on a coupé à Radio-Canada et on ne l'a pas coupé
juste dans les régions. Je veux dire, ça a touché
toutes les infrastructures, infrastructures techniques,
le nombre de techniciens.
3935 Gaétan Jacques pourra vous faire un
état quand on reviendra au réseau, mais ce n'est pas
uniquement à Moncton. C'est à Moncton, c'est à
Montréal, c'est à Edmonton, c'est à Calgary, c'est
partout.
3936 C'est ça la conséquence de réduire le
budget du quart. Je veux dire, c'est...
3937 COMMISSIONER LANGFORD: But it's not
the same because, in fact, there are lots of
programming coming out of Montreal. Everybody has been
cut, but it's sounds like some people have been cut,
mortally wounded. And so it's not the same.
3938 I wonder if I could repeat my
question. What do you need? I'm not asking you to
dream in technicolour here, but what do you need so
that the cooking shows could be moved to Moncton, so
that more production could really come the regions?
3939 Is it a huge injection that you would
need or just a moderate?
3940 MADAME IMBEAULT: Monsieur Langford,
si je peux faire appel à certains de vos souvenirs,
vous vous souvenez certainement qu'on a, pendant de
longues années, reproché à Radio-Canada d'avoir du
temps d'attente, d'avoir des gens qui faisaient double
emploi, c'est-à-dire qui perdaient du temps, parce
qu'on avait deux personnes pour faire la même fonction.
3941 On a fait ces aménagements-là. C'est
comme ça qu'on a réussi à rebâtir. Et je le dis
sincèrement parce que, en 1990, les stations
régionales, par une décision, ont été coupées à la plus
simple expression, à des "Ce Soir", des émissions
d'informations.
3942 Et les effectifs sont partis avec et
les structures sont parties avec. On les a
reconstruits par la bande, par les collaborations avec
le réseau anglais, mais avec le réseau français et avec
tous les collègues, en renégociant les conventions
collectives pour que les gens fassent du double et du
triple tâche.
3943 Et on a reconstruit comme ça, mais le
problème d'argent est un problème réel et la
distribution de cet argent-là, bien sûr.
3944 Mais je peux vous dire que je suis
allée récemment (peut-être que ça vous amusera) à
l'orchestre symphonique à Moncton et, à l'orchestre
symphonique, j'ai vu qu'il y avait des musiciens qui ne
jouaient pas tout le temps. Et je me suis dit:
"Est-ce qu'on pourrait faire une compression pour que
les musiciens jouent deux ou trois instruments?" Et on
sait que ce n'est pas vrai.
3945 Bien, c'est la même chose dans une
émission de télévision. On ne peut pas travailler huit
heures sur huit et produire tout le temps.
3946 Alors, ça prend du temps d'attente
pour qu'on puisse planifier des émissions de plus.
Mais quand tout le monde est occupé tout le temps,
c'est très difficile d'arriver à en faire davantage.
3947 Et je pense que le problème d'argent
est bel et bien réel. Et on peut ne pas vouloir le
dire, mais je pense que, au bout du compte, c'est un
problème réel. Il faut de l'argent pour les régions,
mais il en faut pour tout l'ensemble de Radio-Canada.
3948 COMMISSIONER LANGFORD: Well, it
might work for the musicians, but I doubt it would work
for the ballet. Those are my questions for now.
3949 MR. GILBERT: Do you want me to add
something about the collaboration between Newsworld and
RDI? I think there's a nice story to tell about that
collaboration.
3950 Quand on a commencé à développer le
projet de RDI, les premières personnes qu'on est allés
rencontrer, ce sont les gens de Newsworld, à la fois à
Toronto et à Calgary et à Halifax. Et on a développé
notre projet en collaboration très étroite avec eux.
3951 Et puis quand est venu le temps de
lancer RDI après qu'on ait eu la licence au mois de
juin 1994, on a eu une réunion avec nos collègues du
réseau parent. Et puis on a convenu d'un certain
nombre de choses à ce moment-là, dont une qui était
très importante. C'est que tout le matériel de l'un
était accessible à l'autre.
3952 Ce qui fait que toute la production
qui est faite par Newsworld pouvait être diffusée par
nous sans coût et que nous, si on avait des besoins
supplémentaires, tout ce qu'on avait à payer, c'était
les coûts que l'on générait pour ces besoins
supplémentaires-là et inversement.
3953 Alors, c'est un peu la théorie des
frais marginaux, "incremental costs".
3954 Et puis quand on a lancé RDI au 1er
janvier 1995, un des résultats que ça a donné (et vous
le voyez à l'antenne) c'est une collaboration soutenue
au niveau des émissions spéciales.
3955 Cette année, on a eu environ 300
émissions qui étaient des émissions communes à RDI et à
Newsworld. Et, généralement, quand il y a un réseau
qui va chercher un événement, on n'est pas les deux sur
place. Au contraire, on fait un travail qui est
commun.
3956 Quotidiennement, on a des conférences
téléphoniques le matin pour échanger sur ce que l'on
devrait couvrir en émissions spéciales aux deux
réseaux. À la fois direction, réalisateurs,
recherchistes se parlent quotidiennement.
3957 Sur une base mensuelle, on échange...
j'étais au congrès de l'APEC, il n'y a pas une semaine
et puis, à Vancouver, j'ai longuement échangé avec mon
collègue Tony Berman sur la façon de présenter nos
dossiers ici devant le Conseil.
3958 On a une belle histoire à raconter à
propos de la couverture de la dernière campagne
électorale fédérale. Je ne sais pas si vous vous
souvenez, il y a des conférences de presse à chaque
matin qui étaient diffusées aux deux réseaux.
3959 Alors souvent, nous, on a un
interprète qui est en permanence dans nos locaux à
Montréal et qui traduit régulièrement compte tenu du
pays dans lequel on est, pour le bénéfice de nos
téléspectateurs, qui traduit ce qui se passe. Et
"Culture Choc" que l'on voit actuellement à l'antenne,
c'est le résultat, ça, d'une remue-méninges qu'on a eu
ensemble au cours de nos réunions de production
mensuelles.
3960 Alors, je pense qu'il y a un travail
conjoint, commun qui peut se faire et qui se fait.
3961 COMMISSIONER LANGFORD: Well, I think
that's all laudable from the point of view of RDI and
Newsworld and the interworking between the two and
among all the different parties. But, you know,
there's an old expression "if you take from Peter to
pay Paul, you can be sure of the support of Paul, but
I'm not sure how Peter will feel".
3962 And the regions, many of the people
who desperately look to regional broadcast for some
reflection of themselves of course are the very people
who don't get RDI and don't get Newsworld. And we're
very conscious of that segment of the people who came
before us as well. And what I see possibly here is two
few facilities being stretched perhaps around too many
demand, and the people who are suffering arguably are
the very people who have one the feeling of isolation,
perhaps because of their culture or their geographical
location or both, and the very people who cannot take
advantage of Newsworld and RDI.
3963 And I have to tell you that I'm
concerned about those people and we'll hear a lot more
over the next two and a half weeks. So, it's not a
question that has to be set out in two minutes, and
I've taken enough of your time.
3964 We have a schedule here, but I'm not
hearing the words that comfort me here and I want to
finish by saying I'm not pointing my finger either.
There are no villains in this room other than the fact
that we don't have printing presses for money in the
basement. But still, I'm not hearing the words that
comfort me, and I don't blame anybody for that. It
still makes me sad, as I said earlier.
3965 LA PRÉSIDENTE: Alors, je pense que
ça conclut pour, l'instant. On comprend qu'on se
reverra au moment de l'autre étape parce que je pense
que la tristesse exprimée de façon éloquente par
monsieur Langford en est une que vous comprenez aussi.
Vous la vivez de façon quotidienne et que donc, par
rapport à ça, vous allez revenir après avoir entendu
aussi les intervention.
3966 Alors, je tiens à remercier l'équipe
des stations régionales. Merci, aussi, à monsieur
Gilbert et à monsieur Saint-Laurent d'être restés avec
nous pour cette partie de l'audience au-delà de leur
mandat, puis c'était pas dans les conditions de
monsieur St-Laurent dans l'aide aux régions.
3967 Et nous allons maintenant revenir et
parler du réseau de télévision. Voulez-vous nous...
3968 MADAME VAILLANCOURT: Merci, Madame
la présidente, merci les membres du Conseil.
3969 LA PRÉSIDENTE: Merci à vous. Alors,
pour avancer dans nos débats, nous devrons faire
quelques pas à l'arrière et nous adresser à nouveau aux
représentants de Radio-Canada pour la télévision, pour
le renouvellement du réseau de télévision.
3970 Au fond, c'est revenir sur des
éléments dont il a été question, tant au moment de la
planification stratégique que dans la présentation avec
madame Saucier et monsieur Beatty, mais aussi l'échange
que vous avez eu avec madame Pennefather et je vais
parler de deux choses: parler de la publicité et
reparler des régions, mais dans le contexte du réseau.
3971 Alors, pour la question de publicité
dans les questions que monsieur Alastair Stewart posait
hier, nous avons convenu que nous allons les adresser
mais sous forme écrite. Alors, sur la question de
poursuivre ça plus précisément, ça va donc être sous
cette forme-là. Mais vous demandiez pourquoi, vous
disiez: Si on comprenait, ça pourrait m'aider à
répondre.
3972 Alors, je veux resoulever avec vous
la préoccupation que nous avons encore qui n'a pas
disparue et on comprend certainement l'importance des
revenus publicitaires surtout après des coupures
importantes qui ont eu lieu et des ajustements
significatifs, on les invoquait puis je pense qu'on va
en parler tout le temps de l'audience, ça va de soi.
3973 Alors, il y a une reconnaissance de
ça. Mais ceci étant dit, il demeure quand même qu'il y
a un montant important qui est alloué à la Société
Radio-Canada pour faire en sorte de servir l'ensemble
des Canadiens.
3974 Et la présence de la publicité,
peut-être dans certains contextes est davantage
peut-être à l'encontre de certains objectifs qu'on
pourrait voir dans l'intérêt public, entre autres, sa
présence en nouvelles, en information, peut-être sa
présence dans certains genres comme l'information, les
affaires publiques, les affaires aux consommateurs.
3975 Alors, j'aimerais ça que vous songiez
à ça, quel serait l'impact si on envisageait des
restrictions à cet égard-là ou de diminutions de temps
publicitaires permises à savoir si on passe de 12
minutes à l'heure à 10 minutes à l'heure ou à huit
minutes à l'heure. Quel serait l'impact?
3976 Je pense que ce serait important
qu'on comprenne que voudrait dire pour les objectifs,
les priorités que vous nous présentez, et dans le
dossier écrit et dans le dossier dont on discutait hier
verbalement, qu'est-ce que ça veut dire pour vous
l'impact si on envisageait une diminution des minutes
publicitaires ou si on limitait les publicités par
rapport à certains genres de télévisions et quel serait
l'échéancier dont vous auriez besoin pour vous ajuster.
3977 Prenons un exemple, si on envisageait
la possibilité de ne pas avoir de publicité dans les
nouvelles, qu'est-ce que ça veut dire? On comprend que
Radio-Canada puis la planification en télévision, en
radio c'est vrai aussi, mais en télévision encore
davantage, c'est pas un bateau qui se tourne sur un
vingt-cinq sous (0,25 $). Donc ça prend un certain
temps de réaction.
3978 Il y a des impacts, quels
seraient-ils et combien de temps ça vous prendrait,
est-ce qu'on parle d'un échéancier de deux ans, trois
ans, cinq ans, quatre ans? Je pense que ce serait
important qu'on comprenne ça pour avoir vraiment une
lecture adéquate.
3979 MADAME FORTIN: Je pense que de façon
générale (et ensuite on parlera des genres d'émissions,
puis je vais aller surtout sur le plan des principes)
toute diminution de la publicité, accompagnée des
réductions des compressions budgétaires, entraînera
directement une baisse du service.
3980 Je pense qu'à moins que cette
réduction-là ne soit compensée par évidemment des fonds
venant du gouvernement, je suppose ou de quelqu'un
d'autre, mais je vois pas qui d'autre, qui viendrait
compenser.
3981 Notre histoire récente ne nous a pas
rendus optimistes sur le transfert de fonds
supplémentaires du gouvernement. On a peut-être peur
d'être sceptique là-dessus. Mais même si cela
existait, je vais vous donner un exemple global. Nous
on fait en revenus, un peu moins de cent vingt millions
de revenus publicitaires, ça correspond autour du tiers
de notre budget.
3982 Dans le fond, la proportion de notre
budget qui serait dépendant de revenus publicitaires
n'aurait pas varié depuis avant les compressions. Le
rapport a varié parce que l'argent qu'on recevait du
gouvernement a baissé considérablement.
3983 Je pense que c'est important, on a
accru notre dépendance, mais proportionnellement on est
restés dans le même "range", excusez l'expression.
3984 LA PRÉSIDENTE: Une expression qu'on
comprend!
3985 MADAME FORTIN: Oui. C'est peut-être
un peu de fatigue, je m'excuse, madame. Si on
réduisait l'ensemble de la publicité compte tenu de nos
taux d'occupation, et caetera, de 12 à quatre minutes,
c'est le tiers. Le tiers de nos revenus publicitaires
c'est à peu près 40 millions. Quarante millions de
dollars, bien je veux dire, comme on fermera pas les
régions, mais c'est l'équivalent de ce qu'on met dans
les régions.
3986 Moi, je mets pas ça dans des
activités. Quarante dollars c'est presque la totalité
du budget de Claude Saint-Laurent au réseau.
3987 Mais je pourrais pas couper ça non
plus. Et dans un sens, les seules choses que les gens
pouvaient souhaiter que je coupe, c'est des choses qui
me coûte rien en déboursés.
3988 Je pourrais sortir du sport, mais en
fait ça me coûte rien. Alors, c'est une réduction de
services équivalente. Donc, ce n'est qu'un
affaiblissement de l'antenne.
3989 En partant, je veux dire, c'est un
affaiblissement total de l'antenne dans les genres qui
coûtent chers parce que ce serait ceux qui seraient les
premiers. Les émissions culturelles, les performances,
et caetera, vous pourriez m'imposer de les faire par
condition de licence, mais un moment donné, je ne
pourrais plus livrer.
3990 Si vous me dites, par ailleurs: Oui,
mais si le gouvernement était prêt à combler cette
différence (on peut rêver), moi je vous dis: Si le
gouvernement était prêt à réinjecter, ne serait-ce que
la moitié des compressions qu'ils nous ont demandées,
je pourrais dire "oui" à madame Pennefather sur à peu
près toutes les questions qu'elle m'a posées hier.
3991 Je pourrais me fixer des objectifs de
contenu canadien. Je pourrais sortir de tous les films
américains. Je pourrais faire 20 heures de jeunesse.
Je pourrais réinvestir probablement 20 pour cent dans
les régions à chaque année, facilement. C'est ça
l'impact.
3992 Maintenant, du côté du
téléspectateur, qu'est-ce que ça changerait? Bien sûr,
les gens n'aiment pas la publicité ou aimerait mieux ne
pas en avoir, et dans un sens, ça leur permet d'aller
voir aux autres postes ce qui se passe pour voir si
c'est plus intéressant que chez nous. Donc, on
augmenterait probablement notre facteur de rétention.
3993 Mais au-delà de ça, les gens ont vécu
toute leur vie avec la télévision avec de la publicité.
Vous vous souvenez, dans "La Famille Plouffe", la
publicité faisait partie intégrante des émissions.
Papa Plouffe descendait au dépanneur chercher ses
Players à mi-émission à chaque semaine. Les gens ont
une culture où la publicité fait partie de la
télévision.
3994 Alors, je me dis, est-ce que ça vaut
vraiment cette perte-là de ressources,
d'investissements dans la production, de services à la
communauté, pour réduire la publicité de quatre
minutes? Si elle était faite de façon générale, les
gens ne s'en rendraient même pas compte. S'il est fait
de façon spécifique, le dommage sur le plan des
ressources disponibles pour la production de services
publics serait beaucoup plus considérable que le
malaise de certaines personnes qui aimeraient mieux ne
pas voir de publicité dans le "Téléjournal". Je prends
le "Téléjournal" parce que c'est la dernière émission
dans laquelle on a mis de la publicité.
3995 Je vais laisser Claude en parler
parce que c'est des débats qu'on a eus beaucoup,
beaucoup avec lui.
3996 Mais de façon générale, je pense que
pour... puis je reviens toujours là-dessus. C'est une
obsession, mais je veux que vous soyez bien éclairés.
La petite population que nous sommes pour faire de la
télévision de qualité mondiale, parce que c'est ça que
les gens reçoivent sur tous les canaux, qui reflète la
société francophone, que ce soit local, régional. On
est dans le fond une région? Les francophones ici, on
est tout petits. Les ressources qu'on met là-dedans,
on les étire au maximum parce que ce sont les seules
que nous ayons.
3997 On ne peut pas nous dire, on sort de
la publicité mais je vais ouvrir une filière à
Vancouver pour faire des films en anglais pour le
réseau Fox. TVA peut faire ça. C'est légitime. Ils
étendent leurs entreprises. Ce n'est pas dans le
mandat du service public. Moi, mon mandat c'est de
faire de la production en français pour les
francophones au Canada. J'ai deux sources de revenu
possibles: c'est le gouvernement et la publicité. Si
on enlève la publicité, je réduis mon mandat. Pour
moi, ça c'est la question de principe.
3998 Maintenant, Claude, si tu veux parler
de la publicité dans le "Téléjournal".
3999 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Bien en
fait, il n'y a pas grand chose à dire. À part
l'historique de ça, c'était relativement simple. Mes
collègues du réseau anglais et moi on s'est concerté.
Il s'agissait simplement de déterminer si on veut
donner volontairement "X" millions de dollars de notre
budget pour la bonne cause ou permettre l'entrée de la
publicité.
4000 C'est aussi simple que ça parce que
tout le monde a contribué dans les 414 millions, alors
l'ensemble de la compagnie, en anglais et en français,
nous ça nous a pris cinq minutes pour prendre cette
décision-là. C'est pas compliqué. On a dit, on va
vivre avec. Tout le monde vit avec de la publicité.
Plutôt que de donner 4 millions, moi j'aime mieux avoir
de la publicité parce que ça allait détruire... c'était
assez pour détruire une bonne partie de notre
organisation, et c'est la même chose du côté anglais.
4001 Donc, on s'est résigné, mais il y a
un élément qui était distinctif, c'est que les gens
pouvaient regarder l'ensemble du bulletin sans bouger,
et comme l'a dit Michèle, on avait une caractéristique
de rétention. Les gens ne jouaient pas de la
zapette-là. Alors ça, on l'a perdu. Donc, c'est
l'élément distinctif et la rétention... la fidélisation
de l'auditoire qui était là mais sauf que ça
m'indisposait beaucoup moins de mettre de la publicité
que de perdre cette partie importante du budget.
4002 MADAME FORTIN: On a pu et on
continue de faire à chaque année des sondages sur la
crédibilité de notre information et on n'a pas senti
depuis qu'on a mis de la publicité aucune variation
dans la perception du public sur le fait que notre
bulletin pourrait être entaché sur le plan de sa
crédibilité par l'information.
4003 Alors, si je compare à tous les
grands journaux dans le monde, le New York Times c'est
plein de pub. Puis les gens lisent encore le New York
Times, puis ils ont encore foi aux articles qui sont
écrits dedans.
4004 Je pense que le téléspectateur sait
faire la distinction et quand on lui demande: Est-ce
que vous voulez moins de pub ou moins de services, je
pense que les gens choisissent toujours les services,
sauf les gens qui ont un bénéfice monétaire à faire du
fait que Radio-Canada se retirerait de la pub pour
pouvoir l'avoir sur d'autres réseaux. Mais ça c'est
pas des préoccupations du service public. C'est tout
autre chose.
4005 LA PRÉSIDENTE: Enfin, je vous
entends bien, mais c'est certainement quelque chose que
vous souhaiterez regarder peut-être au moment où vous
allez revenir. Vous nous demandiez le pourquoi des
questions. C'est certain que c'est une préoccupation
qui est soulevée, puis je voudrais corriger ici les
intervenants qui en parlent. Les radiodiffuseurs
privés sont capables d'en parler pour eux-mêmes. Quand
le Conseil le soulève, c'est vraiment dans une
perspective plus globale en termes de services à
l'ensemble des Canadiens.
4006 Je veux bien croire que le
téléspectateur canadien est habitué à vivre avec de la
publicité, mais dans la mesure où la télévision
publique, même si en effet a subi plusieurs coupures
liées à la subvention gouvernementale, il demeure que
les Canadiens continuent à donner une somme importante
et imposante à la télévision et qu'il y a des questions
qui se soulèvent, à savoir: Est-ce que c'est bien
approprié d'avoir ça?
4007 On comprend bien que la totalité pose
des problèmes significatifs, mais une réduction puis de
le bannir dans certains genres, c'est là où on a besoin
de comprendre l'impact, dans la mesure où à la question
de monsieur Stewart hier, vous disiez que de toute
façon, jamais votre carte est complètement vendue. Il
y a toujours une portion qui n'est pas vendue. Bien
sûr, en prime time, vous allez me dire: C'est
complètement vendu.
4008 MADAME FORTIN: Oui, et ça dépend des
saisons. Il y a de hautes saisons. Vous avez été en
télévision assez pour le savoir.
4009 LA PRÉSIDENTE: Oui.
4010 MADAME FORTIN: Il y a des saisons
où... et c'est pas nécessairement les saisons de
diffusion.
4011 LA PRÉSIDENTE: Mais je veux vous
dire parce que je ne pense pas qu'on va conclure ça
aujourd'hui, mais c'est une préoccupation. On va
revenir avec ça. Pensez-y l'impact et si on réduisait
ou si on le bannissait dans certains genre, combien de
temps ça vous prendrait pour ajuster sur ces
questions-là.
4012 Je pense que c'est important parce
que de dire que si on n'a pas l'argent, ça veut dire
qu'il y a des priorités que je ne peux pas faire.
C'est vrai mais ça suppose toujours l'univers égal par
ailleurs.
4013 La question qu'on se pose: Si par
exemple il y avait une diminution du temps
publicitaire, est-ce que ça ne viendrait pas aider à
soutenir la valeur du temps d'antenne dans la mesure où
quand même c'est vrai qu'on a autorisé de la publicité
dans les canaux spécialisés? C'est vrai que la tarte
publicitaire s'est agrandie mais il demeure que la
valeur de la publicité de Radio-Canada dans le marché
est très significatif et vous établissez, en tout cas,
vous êtes certainement un des joueurs importants qui
établissez la barre.
4014 MADAME FORTIN: J'aimerais juste vous
faire remarquer qu'on a déjà 20 pour cent de notre
grille qui est exempte de publicité. Si on compte les
émissions pour enfants, les émissions culturelles, le
ciné-club, et caetera, c'est à peu près 20 pour cent.
Je ferais remarquer aussi que...
4015 LA PRÉSIDENTE: Vous ne faites pas
beaucoup d'émissions culturelles, autant on peut le
voir avec l'échange que vous aviez avec madame
Pennefather. Donc, ça ne vous taxe pas. C'est le
dimanche soir.
4016 MADAME FORTIN: Non, le dimanche
soir, le ciné-club, mais l'ensemble de ça, les
émissions religieuses n'ont pas de publicité. Il y a
un certain nombre d'émissions présentement qui n'ont
pas de publicité et ça correspond à peu près à 20 pour
cent de notre grille. On ne fait pas d'infomerciaux.
On n'en fera jamais. Ce sont des revenus publicitaires
auxquels on n'a pas accès.
4017 On a des revenus. Déjà, nos coûts de
publicité sont les plus élevés sur le marché et
certains intervenants nous les reprochent. D'autres
c'est l'inverse. Mais de toute façon, ça c'est un
autre débat. Mais toutes choses étant égales par
ailleurs, il y a des choses qui vont être égales par
ailleurs. C'est que l'accès à d'autres façons d'amener
de l'argent au moulin et de respecter notre mandat est
relativement limité.
4018 J'aimerais demander à nos experts
extérieurs quelle est leur perspective par rapport à
cette notion-là. Si on avait moins de publicité,
est-ce que les prix augmenteraient parce que moi je ne
suis pas une experte dans ça? Mais mon sentiment
profond c'est qu'à choisir entre deux options, moi je
choisirais toujours le service, la possibilité de faire
des émissions. La plupart des intervenants non-privés
qui ont avancé l'option ont tous demandé une certaine
restauration du budget de Radio-Canada comme une
condition qui devait aller avec la restriction de la
publicité.
4019 En un sens, si ces deux positions-là
vont de pair, la position est très différente que si
vous nous dites: Si on réduisait vos revenus d'un
autre 10 ou 20 pour cent, combien ça vous prendrait
d'années pour vous ajuster? Qu'est-ce que vous feriez
avec 20 pour cent de moins de revenus? Cela c'est un
autre type de proposition.
4020 LA PRÉSIDENTE: Mais, madame Fortin,
on ne représente pas... le Conseil est responsable des
objectifs de la Loi sur la radiodiffusion et à cet
égard-là discute avec vous dans votre renouvellement de
licence comment vous entendez avec les ressources qui
sont les vôtres faire avancer ces objectifs-là. Nous,
on n'est pas le Parlement. C'est le Parlement qui est
responsable de votre mandat et des ressources
gouvernementales qui vous sont allouées.
4021 Nous, ce qu'on essaie de voir c'est:
Est-ce que la publicité (c'est ça les questions qu'on
pose) fait en sorte que le service public, qui sert les
objectifs de la Loi sur la radiodiffusion, en
concordance avec la Loi de Radio-Canada, est-ce que
c'est à l'encontre de mieux servir l'intérêt public?
Alors, si vous nous dites: L'impact c'est qu'on aurait
besoin de ressources supplémentaires gouvernementales,
on n'est pas le Conseil du trésor.
4022 MADAME FORTIN: Je suis d'accord.
Puis c'est à cette question-là que j'essaie de
répondre. C'est que je pense que pour les
francophones, la notion de service public c'est
d'accroître la production, la valorisation et le
développement de la culture, et chez nous, on le fait
via la télévision. Le plus de ressources qu'on peut
mobiliser, y compris les ressources commerciales, pour
atteindre cet objectif-là, je pense que c'est la
poursuite de l'objectif de la télévision publique.
C'est dans ce sens-là que je vous réponds et c'est pour
ça que je parlais de substitution de revenu.
4023 LA PRÉSIDENTE: Je vais vous dire,
madame Fortin, puis je voulais ce matin parler de la
préoccupation qu'on avait. Je ne pense pas qu'on peut
conclure là-dessus ce matin. Vous aurez la chance de
revenir. Mais la préoccupation que nous avons à cet
égard est quand on vous demande l'impact, vous dites:
Ça veut dire des services de moins.
4024 Par contre, dans la discussion hier,
sur le plan des émissions culturelles, sur le plan des
émissions régionales, sur le plan des émissions pour
enfants, augmenter le contenu canadien, là vous ne
pouvez pas vous engager. C'est là où nous serons. On
va vraiment faire tous les efforts pour faire mieux.
4025 Alors, il y a quelque part où les
impacts dont vous parlez c'est comme si on les avait
déjà, si vous voyez ce que je veux dire par rapport...
4026 MADAME FORTIN: Oui. Mais ce que
j'avais compris de la discussion d'hier c'est que vous
vouliez qu'on s'engage avec des objectifs plus élevés?
4027 LA PRÉSIDENTE: Oui.
4028 MADAME FORTIN: Ce que je comprends
de la décision d'aujourd'hui c'est qu'il faudrait le
faire avec moins de ressources. Moi, je choisis la
discussion d'hier.
4029 LA PRÉSIDENTE: Je comprends bien,
mais il y a différents chapitres à la discussion, et
dans les chapitres de contenu, c'est la discussion que
vous aviez hier. Sur la question de publicité, on vous
demande l'impact en termes de si on diminuait les
minutes et si on le réduisait dans certains genres,
comme ça déjà été le cas.
4030 Je pense que c'est important et on
comprend que cette situation-là n'est pas une situation
qui peut arriver à une journée sans prévenir que ça
prend un certain temps de réajustement. Mais
j'aimerais ça que vous le regardiez parce que c'est
dans cet esprit-là qu'on a besoin de plus d'information
au chapitre d'information de tarifs publicitaires.
4031 MADAME FORTIN: Je suis tout à fait
d'accord et on va vous faire une analyse d'impact.
Disons que dans ma vie courante ce n'est pas des
impacts séquentiels, qui se produisent en même temps.
4032 LA PRÉSIDENTE: D'accord. J'aimerais
revenir sur la question des régions, mais cette
fois-ci, au réseau. Hier, ça m'a frappé quand on a
parlé des régions. Dans votre présentation sur le
réseau, vous nous avez dit: Nous avons choisi aussi
d'investir à long terme dans quatre secteurs
prioritaires. Puis vos quatre secteurs prioritaires
c'étaient: l'information, les émissions dramatiques,
la jeunesse, la culture et les heures d'interprétation.
Mais quand on était dans la discussion des stations
régionales hier et vous avez dit: Bien nous aussi
c'est important les régions. C'est une de mes cinq
priorités. Bien, il y en a quatre ici.
4033 MADAME FORTIN: Si vous regardez ma
présentation, on a mis les régions et les quatre
secteurs dont vous me parlez ce sont des priorités de
programmation. Dans le fond, c'est une matrice à deux
colonnes et les émissions qu'on va valoriser en région
vont être conformes avec nos priorités de programmation
de la même façon que les émissions qu'on va valoriser
au réseau vont être conformes avec la grille qu'on voit
en ondes pour le téléspectateur en termes de
programmes, est nettement axée sur les quatre priorités
de programmation.
4034 LA PRÉSIDENTE: Très bien.
4035 MADAME FORTIN: Et dans ce
contexte-là, on veut élargir la contribution des
régions le plus possible dans chacune de ces
priorités-là.
4036 Donc, au chapitre de l'information,
dans la mesure où il y a déjà une masse critique
valable dans les quatre régions qu'on a rencontrées,
les cinq en fait, six si on compte Montréal, c'est une
dimension de programmation qui est servie pour
l'instant.
4037 MADAME FORTIN: Oui, mais par rapport
au réseau, ce qu'on vous a dit, c'est qu'on a des
objectifs très précis à la fois au niveau des bulletins
d'information et des émissions d'affaires publiques
pour enrichir de contribution des régions, chacune a de
ces émissions-là.
4038 Monsieur Saint-Laurent, de façon un
peu humoristique, vous a parlé de ses objectifs. Donc,
ce n'est pas en terme d'augmentation de volume
4039 LA PRÉSIDENTE: Non, non.
4040 MADAME FORTIN: C'est en terme de
contenu où l'intégration des régions va se faire plus
présente dans le secteur dans l'information. Donc,
c'est une priorité à la fois pour les régions et pour
le réseau.
4041 LA PRÉSIDENTE: Après, dans les
autres, vous avez des heures ou des projets où le cinq
millions à la relève pourrait aider. Mais je vais
dire, je comprends bien l'espèce de philosophie qui en
est une de dire, on ne veut pas créer de ghetto puis
dire, "check list", on a fait notre effort région.
4042 Mais, inversement, l'espèce de
présence subtile partout fait en sorte que la présence
région, dans le réseau, est assez ténue. Je ne dis pas
qu'elle n'est pas réelle, mais elle est ténue.
4043 Conséquemment, si je suis Acadienne
ou si je suis d'Ottawa ou si je suis de Régina, je n'ai
pas l'impression que la télévision de Radio-Canada, je
ne nie pas l'importance du reflet francophone au Canada
en général, puis la valeur, puis la qualité. Mais dans
quelle mesure est-ce une télévision qui me parle, qui
parle de moi?
4044 C'est là où je pense est
l'insatisfaction ou l'appétit encore très présent, puis
on l'a retrouvé tant en français qu'en anglais, reste
entier et j'aimerais cela...
4045 MADAME FORTIN: Je pense qu'il y a
deux éléments encore et que les deux sont aussi
importants et remplissent des fonctions différentes.
4046 Nous, quand on rencontre les gens des
régions, ils aiment que leurs experts contribuent à la
discussion du débat national. Ils aiment être présents
dans les émissions d'information.
4047 Les artistes aimeraient être présents
dans les émissions parce que les émissions de variétés,
les "talk shows", les émissions de jour, ce sont des
émissions de promotion des arts et de la culture et les
artistes des régions aimeraient avoir accès à ce
bassin-là parce que c'est un bassin d'auditoire, de
clientèle.
4048 Cela donne une vision qu'il y a des
artistes partout, pas juste à Montréal, mais pour les
gens concernés, c'est un élément important dans le
développement de leur carrière. C'est différent
d'avoir une émission qui reflète les régions et que les
gens se voient.
4049 Les gens doivent se voir en région.
On a parlé de proximité et on va regarder si on peut
faire mieux parce que c'est une vision très très proche
de la vie quotidienne.
4050 Les gens au réseau veulent se voir et
ils veulent que les autres les voient et, ça, c'est
l'effort qu'on... On va examiner de quelle façon le
rendre encore davantage présent.
4051 Je pense qu'on ne peut pas dire, on
va faire ça plutôt que ça. Il faut agir sur la
proximité, la promotion, la présence au réseau, la
visibilité, le développement des infrastructures
ensemble, mais l'un n'exclut pas l'autre.
4052 Je pense que si on disait aux gens de
Moncton: Écoutez, on va faire une série de plus mais
vos artistes ne passeront pas au réseau, il y aurait
tout un segment de la population qui trouverait cela
fondamentalement injuste.
4053 Je pense qu'il faut poursuivre les
deux objectifs en même temps.
4054 LA PRÉSIDENTE: Je pense qu'il est
clair et c'est ce qu'on a entendu, c'est clair aussi
que c'est par rapport aux objectifs de la Loi sur la
radiodiffusion, il n'y a pas de doute non plus que ce
n'est pas ainsi et ça correspond aux principes
généraux.
4055 Mais je pense que ce qu'on cherche,
c'est de voir comment vous entendez faire, ce n'est pas
clair et il semble et peut-être ce qui pourrait nous
aider, c'est si vous pouviez nous fournir en coûts de
programmes.
4056 Quand vous parlez de votre matrice,
si vous pouviez nous la rendre parlante en coûts de
programmes et, non pas l'entretien des édifices, les
coûts de programmes qui se comparent et ce qui est fait
en région versus ce qui est fait à Montréal en terme
d'heures et de dollars, de coûts directs de programme,
étant inclus, bien sûr, les équipes de production, je
pense que ça nous aiderait à voir quel est cet effort
pour vraiment s'assurer qu'au réseau, oui, il y a une
présence mais l'effort est fait partout.
4057 On peut comprendre que la masse
critique dont on parlait hier est nécessaire et ça
aussi ça se bâtit sur une espèce d'échéancier. Mais de
dire ce que: Vous savez, c'est ça, nous allons y
travailler, puis quand on reviendra dans sept ans, pour
nous certainement qu'on trouve que si vous faites un
investissement réel, ça devrait s'établir en terme
d'étape à franchir.
4058 Et quand vous parliez, c'était au
chapitre des régions hier ou au chapitre des
dramatiques, mais de dire à long terme, si à long terme
encore c'est sept ans, quand on reviendra pour le
renouvellement des licences, ce n'est pas ce qu'on
souhaite.
4059 On souhaite, je pense, compte tenu
l'importance de ces objectifs-là, une espèce d'étape
possible à court, moyen et qu'est-ce qu'on peut avoir
l'an prochain, dans trois ans, puis dans cinq ans, de
telle sorte qu'on puisse vraiment voir au réseau une
télévision qui change de figure.
4060 Parce que vous parliez de Victor
Lévy-Beaulieu, certainement, ou Pierre Gauvreau, c'est
extraordinaire, mais ça parle encore du Québec.
4061 Ce dont on parle, si en effet c'est
une matrice qui amène une présence dans tous les
genres, ça va être important qu'on découvre ou qu'on
soutienne aussi d'autres talents ou qu'on aide à
l'émergence de talents dans d'autres communautés et je
pense que c'est crucial.
4062 MADAME FORTIN: Je pense que le
message est bien compris. On était nous aussi un peu
fatigués hier soir. On a commencé à essayer de
discuter comment on pourrait vous présenter ça.
4063 Il y a un effort à faire aussi sur le
plan conceptuel pour que quand on rend des comptes on
puisse s'entendre sur quoi parle-t-on. Je pense que
nous allons vous revenir d'ici la fin des audiences
avec un plan articulé et, si possible, de façon assez
claire, qu'il vous soit facile de le suivre et qu'il
nous soit facile de rendre compte des engagements qu'on
prendra là-dessus.
4064 LA PRÉSIDENTE: Alors, d'accord. Je
pense que ça couvre bien le type de questions qu'on
soulève. Est-ce qu'on a d'autres questions? Je pense
que ça conclut notre échange pour l'instant sur la
télévision.
4065 Je tiens à vous remercier de votre
patience et de votre collaboration, on apprécie
beaucoup. Merci et on se retrouvera. J'imagine que
vous ne quittez pas la région et que nous allons nous
retrouver après les interventions. Merci beaucoup.
4066 Peut-être peut-on prendre une pause
qui permettra un changement de garde; pas de notre côté
mais...
--- Suspension à / Recess at 1036
--- Reprise à / Upon resuming at 1101
4067 LA PRÉSIDENTE: Alors, madame
Santerre, s'il vous plaît, pourriez-vous nous présenter
le prochain panel.
4068 MADAME SANTERRE: Merci, Madame la
présidente. Alors, maintenant, nous entendrons les
demandes présentées par la Société Radio-Canada en vue
de renouveler les licences de radiodiffusion de ses
réseaux radiophoniques AM et FM de langue française qui
expirent le 31 août 2000. Monsieur Beatty.
PRÉSENTATION / PRESENTATION
4069 MONSIEUR BEATTY: Merci, beaucoup,
Madame la présidente et mesdames et messieurs. Je suis
revenu aujourd'hui, mais accompagné de la radio
française de Radio-Canada, qui est notre plus petit
service, mais souvent également notre service le plus
innovateur.
4070 Madame la présidente, il me fait
grand plaisir aujourd'hui, de même que mes collègues de
la radio française de pouvoir partager avec vous nos
réflexions concernant ce média.
4071 Vous constaterez que nous sommes très
très fiers de cette radio et que nous la servons avec
enthousiasme. Fiers à l'égard d'un outil de
connaissance qui n'a pas son pareil. Fiers à l'égard
d'artistes et d'artisans qui font cette radio avec le
talent des grands créateurs. Fiers des 1 000 services
qui rendent cette radio canadienne par ces 1 000 heures
de diffusion chaque semaine. Donc, 700 en région.
4072 Nous tenterons au cours de ces
audiences de vous expliquer les causes de cette fierté,
de vous en situer les pourtours. Et nous n'éviterons
pas les questionnements qui font de cette fierté le
contraire de la prétention.
4073 Je laisse donc la parole à Sylvain
Lafrance, vice-président à la radio française de
Radio-Canada, mais avant j'aimerais saluer la mémoire,
si vous me permettez, d'un des grands artisans de cette
radio, Marcel Pépin, qui nous a quittés récemment.
4074 Marcel était jusqu'à l'an dernier le
vice-président de la radio française. Il a dirigé avec
la patience des bâtisseurs et avec l'ardeur des
humanistes. Je tenais à le souligner au moment où
s'ouvrent des audiences sur un média qu'il continuait à
aimer profondément. Merci, madame la présidente.
4075 MONSIEUR LAFRANCE: Merci, monsieur
Beatty.
4076 Madame Bertrand, mesdames et
messieurs les conseillers, bonjour.
4077 Permettez-moi d'abord de vous
présenter mes collègues.
4078 A mes côtés, monsieur Yvan Asselin,
directeur général des programmes, monsieur Denis
Doucet, directeur général de l'exploitation et des
finances.
4079 Derrière moi, monsieur Alain
Saulnier, directeur de l'information, Pierre C.
Bélanger, directeur des nouveaux médias, madame
Marie-Philippe Bouchard des affaires réglementaires et
René Fontaine, directeur de la radio dans les régions
des Prairies.
4080 A cette autre table, Suzanne Lamarre
du service de l'ingénierie, Nicole Beaulac du service
des recherches, madame Stéphanie Duquette, chef du
service des droits d'auteur et Bertrand Roux,
conseiller en musique à la radio de Radio-Canada.
4081 Monsieur Beatty l'a dit, nous nous
questionnons tous les jours quant à la meilleure
manière de bien servir les Canadiens, eux qui sont les
seuls véritables propriétaires de cette radio.
4082 Elle n'est ni à moi, ni à mes
collègues, la radio française de Radio-Canada, nous le
savons. Et cette évidence doit suffire à nous rappeler
qu'on ne nous a pas confié la gestion d'une chose aussi
précieuse pour que nos certitudes tiennent lieu de
réflexion.
4083 C'est en ayant tout cela à l'esprit
donc que nous vous parlerons aujourd'hui de notre passé
récent et que nous dresserons devant vous, je l'espère
bien, un avenir convaincant.
4084 Mais d'abord, je vous invite à
quelques minutes d'écoute radiophonique
--- Présentation audio \ Audio presentation
4085 MONSIEUR LAFRANCE: La radio
française de Radio-Canada est une radio publique...
4086 MONSIEUR BEATTY: J'aimerais
continuer à écouter de chanter...!
4087 MONSIEUR LAFRANCE: J'ai failli!
4088 La radio française de Radio-Canada
est une radio publique, et du fait même un service
public. La seule chose que nous devons viser c'est le
bénéfice du citoyen. Et la seule véritable question à
se poser est de savoir si les Canadiens d'un bout à
l'autre du pays y trouvent leur compte.
4089 Nous faisons chaque jour des choix,
tantôt de programmation, tantôt d'exploitation, tantôt
de développement. Ces choix, nous en avons la ferme
conviction, ont permis l'amélioration de la qualité du
service rendu aux citoyens.
4090 Je reviendrai plus loin sur certains
des choix des dernières années et sur les projets des
prochaines années. Mais je tiens dès maintenant à
préciser pourquoi l'équipe de la radio française croit
avoir pris les bonnes décisions pour que les canadiens
y trouvent leur compte et en tirent bénéfice.
4091 C'est tout simplement parce que
toutes ces décisions, tous ces choix ne reposent que
sur le seul postulat du service public distinctif,
diversifié, utile et pertinent.
4092 Aucune autre considération à
l'exception de nos obligations réglementaires, n'est
venue, ni ne viendra colorer le développement d'une
radio totalement libre de ses choix esthétiques et
éditoriaux parce que libre des contraintes
commerciales; d'une radio légataire d'une histoire de
plus de 60 ans de service public, fière de cet héritage
qu'elle ne voudrait pour rien au monde dilapider; une
radio de référence qui a su s'adapter à l'environnement
médiatique et le faire évoluer; et une radio qui a su
garder au service public un sens et une place au sein
d'une offre plus éclatée que jamais.
4093 Il importe d'en parler de ce paysage
radiophonique dont la diversité fait dire à certains
que la radio publique serait maintenant moins
pertinente. C'est une approche qui fait trop peu de
cas de la réalité de l'offre elle-même et trop peu de
cas du besoin du citoyen.
4094 Loin de perdre en pertinence, le
service public est plus nécessaire que jamais dans la
mesure où il constitue, de par ses valeurs et ses
possibilités, de par son expertise et sa liberté, un
gage de diversité. C'est de la réelle différence des
missions et mandats que naît la diversité, et une telle
différence existe ici justement parce qu'une radio
publique forte et vivante côtoie des radios privées et
communautaires tout aussi vivantes et pertinentes, mais
fondamentalement différentes.
4095 Les Canadiens ont besoin de toutes
ces radios pour être servis adéquatement. Et parmi
celles-ci, c'est la radio publique qui a mandat
d'exprimer en français dans notre cas, ce que nous
sommes comme canadiens, de diffuser notre spécificité
et de faire rayonner nos idéaux comme notre réalité
plus concrète.
4096 Pour remplir ce mandat il nous faut
réaliser des choses, passer de la parole aux actes.
Qu'il s'agisse de déploiement des antennes et lieux de
production, de contenus régionaux, d'information ou de
culture, de développement de talents, de nouveaux
médias, la radio française de Radio-Canada a livré, au
cours des dernières années, une offre de services qui a
grandement profité à nos concitoyens.
4097 Si nos antennes présentent toujours
aux Canadiens un reflet unique de leur vie et de leur
réalité, c'est en grande partie parce que nous avons,
en dépit des compressions budgétaires, dépassé le seuil
de certains de nos engagements de 1993 en matière de
présence régionale. De fait, depuis 1993, c'est par
cinq qu'a été multiplié le nombre d'heures d'émissions
nationales réalisées dans les différentes régions du
pays. Et nous avons maintenant pignon sur rue dans une
trentaine de villes canadiennes.
4098 Par ailleurs, nous avons pris en
compte les courants nouveaux qui ont traversé les
milieux de la création pendant ces années. La
mondialisation n'empruntant pas que le chemin de
l'économie, la musique et la chanson ont, elles aussi,
intégré la planète à leurs réalités en créant des sons,
des genres, voire des langues que les classements du
début des années 90 ne pouvaient prévoir, mais que la
radio publique devait diffuser.
4099 Et nous l'avons fait, tout en
demeurant un partenaire de premier plan des créateurs
de la chanson d'expression française d'ici et
d'ailleurs. A cet égard, quelle autre radio peut
prétendre faire connaître un aussi grand nombre de
chansons que nous, alors que 95 % de celles que nous
faisons entendre ne sont diffusées qu'une seule fois à
notre antenne au cours d'une même semaine?
4100 Cette approche, à contre-courant de
la tendance à la répétition des succès de l'heure, nous
permet de diffuser une plus grande variété de chansons
françaises que quiconque dans l'industrie.
4101 La radio française de Radio-Canada
fait également des efforts considérables pour
renouveler ses auditoires. Outre le passage à la bande
FM dans les grands marchés, soulignons que l'offre de
la Première chaîne s'est élargie pour accentuer
l'accueil, en soirée notamment, d'un public plus jeune.
4102 Ce nouveau public que nous visons
peut ainsi apprécier la richesse d'une radio qui, non
seulement, les met en contact avec des courants
musicaux qu'il aime, mais lui fournit également des
occasions d'échanges et d'enrichissement. Pensons à
"275-Allo" et maintenant "275-Ados", à "Macadam tribus"
et à "Bande à part" en provenance de Moncton.
4103 Et les autres auditoires n'ont pas
été pour autant oubliés, tel qu'en témoigne la création
de la première émission quotidienne destinée
spécifiquement aux retraités, "Par les temps qui
courent".
4104 Mais j'arrête ici l'énumération des
exemples de réalisations, non pas parce que tout a été
dit, mais bien parce qu'il importe de situer le tout
dans un contexte plus global qui permette de comprendre
clairement dans quelle dynamique s'inscrivent à la fois
ces réalisations et nos projets d'avenir.
4105 Ces réalisations ne seraient en effet
que peu pertinentes si elles ne s'inscrivaient dans une
optique de déploiement intégré.
4106 La radio française de Radio-Canada
situe donc sa démarche dans un cadre de déploiement qui
permet de servir plusieurs publics en répondant à
plusieurs types de besoins. Pensons notamment d'abord
à La Première chaîne, résolument généraliste,
décentralisée et rassembleuse. Nous souhaitons être
encore plus présents en régions dans les années qui
viennent.
4107 La Chaîne culturelle, un espace
unique, un lieu d'expression de la musique, de la
culture, des arts et des idées. Nous souhaitons
étendre son rayonnement à de nouvelles régions.
4108 Le centre de production Micro Radio,
conçu à la fois pour diffusion sur le Web et sur
diverses antennes, les nôtres comme celles des radios
communautaires, pour aider à l'apprentissage du
français par les enfants de milieux non majoritairement
francophones. Une réponse à un besoin souvent exprimé
par les communautés francophones.
4109 Le projet InfoRadio qui viendrait
combler une lacune importante en radio tout en
permettant de maintenir le positionnement de nos deux
chaînes actuelles.
4110 Et, enfin les nouveaux médias, en
tant que complément et enrichissement de l'offre
radiophonique existante, en parfaite harmonie avec les
valeurs du service public qui animent la radio
française de Radio-Canada. Dans ses activités nouveaux
médias, la radio française se centrera sur quatre
grands secteurs: la culture, l'éducation, la réflexion
et les régions.
4111 Voilà comment nous voyons notre radio
publique aujourd'hui: plus qu'une antenne, cette radio
est un outil de production et de diffusion qui se donne
les moyens d'enrichir l'offre de programmes, pour
toujours mieux répondre aux besoins des Canadiens et
surtout pour concevoir la radio de la façon dont on
l'écoute aujourd'hui et dont on l'écoutera demain.
4112 C'est là l'une des lignes de force de
nos choix de développement: la diversification, et
l'enrichissement des contenus. C'est en ce sens que
nous pensons l'avenir de la radio de Radio-Canada,
c'est dans cette logique qu'a été notamment développé
le projet d'infoRadio qui vous a été soumis, c'est de
là que vient notre vigilance à l'égard des
développements de la radio numérique.
4113 Et, parallèlement à cette volonté
d'innovation, nous faisons des efforts considérables
pour susciter des partenariats qui nous permettent
d'enrichir le service rendu à la population. Les
écoles, les universités, les organismes culturels, les
créateurs sont pour nous des partenaires naturels. Si
un courant a particulièrement marqué le monde de la
gestion dans les années 90, que ce soit dans le secteur
privé ou dans le secteur public, c'est bien celui des
alliances stratégiques et des partenariats. Plus
personne ne fonctionne en autarcie et la saine gestion
des fonds publics passe très souvent par la conclusion
d'ententes entre partenaires sociaux pour l'atteinte
d'objectifs communs.
4114 Je vous propose d'ailleurs d'écouter
certains de nos partenaires:
--- Présentation vidéo / Video presentation
4115 MONSIEUR LAFRANCE: J'aimerais
conclure cette présentation en vous parlant maintenant
de ces valeurs qui ont été à l'origine de nos
réalisations, de nos demandes et de nos plans de
développement.
4116 Ces valeurs peuvent se résumer ainsi:
Une radio de service public, résolument
non-commerciale, qui reflète tant les réalités
géographiques que démographiques du pays, une radio
distinctive dont l'offre est diversifiée, une radio de
référence, une radio d'artistes et d'artisans de grand
talent. Cette radio participe avec force à l'atteinte
des objectifs de la Loi de la radiodiffusion, notamment
parce qu'elle constitue un apport unique à la
diversité.
4117 C'est dans le droit fil de ces
valeurs que s'inscrit notre demande de renouvellement
de licence. C'est dans leur plein respect qu'a été
formulée la demande de modification d'engagement qui
s'y trouve à l'égard de la musique vocale de langue
française ainsi que la demande de modification des
conditions de licence à l'égard de la mention en ondes
de nos partenaires.
4118 C'est sur elles, ces valeurs, que
repose notre avenir de radiodiffuseur public.
4119 C'est grâce à elles que nous pouvons
toujours penser nos décisions en fonction du service
public plutôt que des conjonctures et ambitions du
moment.
4120 C'est par elles que nous sommes
rappelés, nous les mandataires, à une nécessaire
modestie à l'égard de l'ouvrage dont on nous a confié
les destinées. C'est une belle et grande chose, cette
radio publique que l'on nous confie, une oeuvre plus
importante que la somme de ses parties; on nous demande
de la développer certes, mais d'abord et avant tout, on
exige de nous, à juste titre, que nous la respections
pour ce qu'elle est.
4121 Enfin, ce sont elles, ces valeurs,
qui tissent la fierté que procure l'audition, d'un
océan à l'autre, de ces simples petits mots répétés
mille fois la semaine, dans tous les accents du pays:
Ici Radio-Canada.
4122 Merci beaucoup.
4123 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. Je
demanderais à la vice-présidente, madame Wylie, de
débuter l'échange avec vous, s'il vous plaît.
4124 CONSEILLERE WYLIE: Merci, madame la
présidente. Bonjour, madame, messieurs.
4125 Ce matin, à la page 4 de votre
présentation, vous nous dites au premier paragraphe:
Et la seule véritable question à se poser est de savoir
si les Canadiens, d'un bout à l'autre du pays, y
trouvent leur compte... vous faites chaque jour des
choix, tantôt de programmation, tantôt d'exploitation
et tantôt de développement.
4126 Alors, une de mes premières questions
sera justement de discuter avec vous des réponses de
Radio-Canada à la dernière décision de renouvellement
en 1993 qui reprenait des expectatives du Conseil et
des attentes du Conseil dans la Décision 88-181 qui
était le renouvellement précédent.
4127 Et aussi d'entamer notre discussion
dans l'esprit que bien que vous faites des choix de
programmation, des choix d'exploitation et des choix de
développement que vous ne seriez pas ici si nous
n'avions pas un parti pris, plus ou moins, à ces choix,
autrement vous le feriez vous-même et la loi
n'exigerait pas que vous soyez ici à discuter de ça
avec nous.
4128 Donc, c'est dans cet esprit que je
vais examiner les choix que vous avez faits et que vous
ferez, en vous avertissant d'avance que nous prenons la
position que nous avons quelque chose à dire sur ces
choix ou à réfléchir sur les choix qui ont été faits
dans le passé.
4129 Donc, au début, est-ce que les
Canadiens d'un bout à l'autre du pays trouvent leur
compte à la radio française, soit la première chaîne ou
la chaîne culturelle?
4130 Évidemment, pour que ça, ça se
produise, il faut qu'il y ait des émetteurs qui
rejoignent le plus de population possible.
4131 Et si vous vous référez à la décision
de 1993-1995, le Conseil avait, de fait, établi trois
attentes au sujet du rayonnement ou de la couverture.
Et je voudrais essayer d'examiner avec vous où nous en
sommes avec ces attentes, parce que je vous avoue que
c'est assez difficile de repérer et de faire une
matrice ou un schéma quelconque de ce que vous allez
faire, quand, comment.
4132 Et je veux arriver à la fin à avoir
un portrait beaucoup plus facile à décortiquer au
niveau de l'étendue de la couverture ou du rayonnement.
4133 Alors, si nous examinons ces trois
attentes-là, il s'agissait de la mise en oeuvre des
projets qui avaient été mis en suspens dans le cadre du
rayonnement accéléré.
4134 Et, deuxièmement, le remplacement des
affiliés au service de la radio française, il semblait,
de quatre stations. Je crois que vous aviez dit qu'il
y aurait désaffiliation de trois services dans un an
qui se situerait alors en 1994-1995.
4135 Et, troisièmement, l'extension des
services stéréo FM (on ne se référait pas à la chaîne
culturelle à ce moment-là) à au moins 75 pour cent de
la population canadienne dans chaque langue et à au
moins 50 pour cent de la population de chaque province
dans chaque langue.
4136 Et il y avait aussi question
d'étendre le service aux petites localités, qui était
une exigence du CRTC envers la société, qui inclurait
28 émetteurs dont 11, je crois, dans le paysage
francophone, et que ça serait inclus dans le plan
radiophonique de Radio-Canada à long terme.
4137 Donc, si nous revenons aux projets
qui étaient en suspens et qu'il s'agissait d'ajouter 11
émetteurs, au paragraphe 248 de votre demande, vous
vous adressez à cette exigence et à vos projets à cet
effet-là en disant que:
"Le rapport indiquait qu'il y
aurait 28 nouveaux projets, dont
11 pour le service français
auraient été ajoutés."
4138 Maintenant, quand il s'agit de
discuter de combien d'émetteurs ont été mis en ondes
depuis de ces 11 émetteurs, est-ce que vous pouvez
m'éclairer là-dessus?
4139 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Je vais
demander à Suzanne Lamarre, de l'ingénierie, de nous
dire où on en est.
4140 MADAME LAMARRE: Bonjour, madame la
vice-présidente.
4141 En ce qui concerne les onze localités
qui avaient été identifiées dans une étude de 1988,
depuis ce temps-là, les onze localités en question sont
évidemment sous surveillance.
4142 Aucune fréquence spécifique n'avait
été identifiée pour ces localités-là, parce que c'était
dans des régions où il n'y avait pas de rareté de
spectres et pour lesquels on aurait fait appel à des
stations de moindre puissance, soit de faible
puissance, ou de classe A-1 qui n'existaient pas à
l'époque, mais qui existent maintenant.
4143 Depuis ce temps-là, dans le processus
de surveillance, ce qu'on remarque, c'est que, sur les
onze localités, il y en a huit qui... (en fonction du
recensement de 1996, compte tenu de la répartition de
la population avec les nouvelles informations qu'on a)
huit de ces localités-là sont présentement couvertes
par des stations existantes de Radio-Canada. C'est ça,
huit sur les onze.
4144 Dans les trois qui restent, aucune
n'a été implantée à ce jour. Mais il y en a deux qui
ont été jumelées et qui se trouvent présentement dans
le plan d'immobilisation des cinq prochaines années.
4145 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, où
sont ces trois localités qui resteraient non couvertes?
4146 MADAME LAMARRE: Les trois localités
qui resteraient, ce serait Sainte-Adèle,
Notre-Dame-de-la-Merci et Saint-Prospère que je vous
nomme sous toute réserve, parce que les dernières
études qui ont été faites tendent à démontrer que ce
serait peut-être couvert par CBV-FM.
4147 Mais compte tenu de la géographie
très montagneuse dans la région, on devra établir plus
précisément exactement s'il est nécessaire d'ajouter un
émetteur à cet endroit-là.
4148 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant,
est-ce qu'il s'agit d'un émetteur pour la première
chaîne ici ou la chaîne culturelle?
4149 MADAME LAMARRE: Ces émetteurs-là, ce
sont tous des émetteurs de la première chaîne.
4150 CONSEILLÈRE WYLIE: Donc, dans ces
trois endroits-là, il n'y a pas de service
radiophonique?
4151 MADAME LAMARRE: Présentement, il n'y
a pas de service radiophonique au niveau de signal qui
est considéré comme étant parfaitement acceptable pour
tous les récepteurs par les normes de Industrie Canada.
4152 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous voulez dire
quoi par "parfaitement"?
4153 MADAME LAMARRE: Ce n'est pas un
signal de 54 dbu qui est présentement disponible à ces
endroits-là. Mais le signal est probablement de niveau
assez intéressant dans une situation de
non-interférence extérieure qui pourrait permettre une
réception quand même adéquate dans certaines...
4154 CONSEILLÈRE WYLIE: Donc, ce serait
pour certaines personnes vivant dans ces localités?
4155 MADAME LAMARRE: Certaines personnes.
Et je vous concède que ça ne serait pas pour tout le
monde.
4156 CONSEILLÈRE WYLIE: Et il s'agit de
localités avec à peu près combien de population?
4157 MADAME LAMARRE: Ce sont des
populations francophones qui sont supérieures à 500
habitants. Mais je pourrais vous revenir, plus tard au
cours de l'audience, avec la figure, la population
exacte.
4158 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Et ce qui
nous importe encore plus, c'est de savoir quand ces
populations-là seront desservies puisque, finalement,
on en parle de 1988. Nous sommes maintenant en 1999.
4159 MADAME LAMARRE: Dans le cas de
Sainte-Adèle et de Notre-Dame-de-la-Merci, avant de
passer le flambeau à monsieur Doucet à ce niveau-là, je
me permettrai de commenter que c'était quand même
couvert dans le cas avec le 690 de Montréal qui offrait
une couverture intéressante à cet endroit-là et que,
compte tenu du changement qui a été fait du AM au FM,
la priorité a été évidemment identifiée comme étant un
peu plus élevée.
4160 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Là, je me
réfère encore à la phrase que j'ai lue plus tôt, qui
dit que:
"Nous faisons chaque jour des
choix, des choix de
programmation, d'exploitation,
de développement."
4161 Alors, vous pouvez à peine dire que,
à cause de 690, il faudrait maintenant laisser
certaines portions de cette population non desservie.
4162 MADAME LAMARRE: Non. En fait, c'est
le contraire que je voulais dire. Je vais laisser
monsieur Doucet élaborer sur les choix que lui fait.
4163 CONSEILLÈRE WYLIE: Et puis il y
aurait peut-être lieu de tenir compte, pendant notre
discussion, des endroits justement que nous relevons et
qui sont dispersés dans votre plan stratégique aussi
bien que dans les paragraphes de votre demande.
4164 Il n'y a nulle part, que je sache, un
tableau qui indique ce que vous allez faire dans le
futur. Il y a un tableau qui indique ce que vous avez
fait en date, je crois, du mois de janvier 1999, qu'il
y a certaines demandes qui ont été déposées et il y a
certains émetteurs qui ont été déployés.
4165 Mais au niveau de ce que vous allez
faire pendant la période de licence et que vous
demandez pour sept ans, il n'y a nulle part de tableau
qui indique exactement ce que vos projets seront.
4166 De fait, ils sont beaucoup plus
pointus au niveau du numérique que de déployer la
première chaîne dans certains secteurs, et de la
province de Québec et de la chaîne culturelle ailleurs.
4167 Donc, essayons de tenir compte des
lacunes dans le rayonnement et surtout en fonction des
attentes qui ont été élaborées dans la dernière
décision pour essayer d'en arriver à la fin à une
discussion des choix qui se feront pendant la prochaine
période de licence à cet effet pour rencontrer les
attentes.
4168 La deuxième question, donc là, il
s'agit des émetteurs de Première Chaîne.
4169 MADAME LAMARRE: C'est exact.
4170 CONSEILLÈRE WYLIE: Il en resterait
trois pour desservir au Québec maintenant?
4171 MADAME LAMARRE: Au niveau de ceux
qui avaient été identifiés parmi les 28 lors de la
dernière décision du Conseil.
4172 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, où en
est-on avec la couverture de la Première Chaîne au
Canada? Je crois que 90 pour cent des francophones
canadiens sont couverts dans la Première Chaîne.
4173 MONSIEUR DOUCET: Sont desservis,
oui. Récemment, nous avons déposé d'ailleurs une
audience pour ajouter la dernière capitale provinciale
qui n'était pas incluse dans la...
4174 CONSEILLÈRE WYLIE: À Victoria.
4175 MONSIEUR DOUCET: À Victoria. C'est
ça.
4176 CONSEILLÈRE WYLIE: Donc, on ajoutera
à la couverture de la Première Chaîne?
4177 MONSIEUR DOUCET: En premier, on
envisage toujours la Première Chaîne et ensuite, la
Chaîne culturelle. C'est ça.
4178 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Je crois
qu'il y a une demande de déposée.
4179 MONSIEUR DOUCET: Pour Victoria?
4180 CONSEILLÈRE WYLIE: Pas encore. Pour
la Chaîne culturelle.
4181 MONSIEUR DOUCET: Non, pas encore,
mais c'est en préparation.
4182 CONSEILLÈRE WYLIE: Non. Mais il y
en a une pour la...
4183 MONSIEUR DOUCET: C'est prévu dans
notre plan d'affaires.
4184 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, qui a déjà
été sujet d'une demande.
4185 MONSIEUR DOUCET: C'est ça.
4186 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, au
niveau des affiliés, le Conseil s'était attendu à ce
que les affiliés soient remplacés et au paragraphe 243
de votre demande, vous nous indiquez qu'il n'y a rien
de changer à cet effet-là. Il y encore Rouyn, La
Tuque, Ville-Marie. Mais au paragraphe 261, vous
parlez de remplacer l'affilié à Témiscamingue en l'an
2000.
4187 Quel émetteur est-ce que cette
demande pour Témiscamingue en l'an 2000 remplacerait au
niveau des affiliés?
4188 MONSIEUR DOUCET: Témiscamingue est
un ré-émetteur de l'affilié de Ville-Marie. Nous
avons...
4189 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, il ne
s'agirait aucunement de désaffiliation ici?
4190 MONSIEUR DOUCET: Bien, c'est une
désaffiliation partielle si on veut parce
qu'actuellement, le propriétaire est la station de
Ville-Marie, CKVM, et il a aussi un ré-émetteur qui
ré-émet le même service que celui de Ville-Marie.
4191 Nous avons priorisé la région de
Témiscamingue d'abord et cet émetteur-là serait
remplacé en l'an 2000, ce qui veut dire que la licence
du ré-émetteur de Ville-Marie serait modifiée au même
moment. Il ne serait plus une licence d'affilié.
4192 CONSEILLÈRE WYLIE: Donc, il
resterait Rouyn et La Tuque?
4193 MONSIEUR DOUCET: Et Ville-Marie.
Dans notre plan de développement actuellement...
4194 CONSEILLÈRE WYLIE: Ah! J'ai mal
compris. J'avais cru que Témiscamingue aurait l'effet
d'éliminer...
4195 MONSIEUR DOUCET: C'est parce que la
compagnie, si on veut, a deux émetteurs: un émetteur
principal à Ville-Marie et un ré-émetteur à
Témiscamingue, dans la ville de Témiscamingue. Notre
plan de remplacement de cet affilié de Ville-Marie
c'est de remplacer d'abord l'émetteur de Témiscamingue
qui devrait être fait au cours de l'an 2000 et ensuite
celui de Ville-Marie qui devrait arriver autour de
2001-2001.
4196 À ce moment-là, on parlera d'une
désaffiliation complète de l'entreprise qui est
exploitée actuellement.
4197 CONSEILLÈRE WYLIE: Témiscamingue et
Ville-Marie?
4198 MONSIEUR DOUCET: C'est ça.
4199 CONSEILLÈRE WYLIE: Donc, il
s'agissait justement... je crois que la décision
parlait de quatre émetteurs et c'était un peu confus
pourquoi je n'en trouvais que trois.
4200 MONSIEUR DOUCET: Voilà.
4201 CONSEILLÈRE WYLIE: Donc,
Témiscamingue serait le quatrième.
4202 MONSIEUR DOUCET: Oui.
4203 CONSEILLÈRE WYLIE: Il resterait
Rouyn et La Tuque?
4204 MONSIEUR DOUCET: Oui.
4205 CONSEILLÈRE WYLIE: Donc, vous parlez
de Ville-Marie en 2001; Rouyn et La Tuque attendent le
remplacement.
4206 MONSIEUR DOUCET: Rouyn, on est en
pourparlers actuellement avec cet affilié. Comme vous
le savez, c'était un statut assez particulier à Rouyn
puisque la majorité de la programmation était la
programmation de la Première Chaîne et il n'y avait que
des périodes locales qui étaient produites par Radio
Nord.
4207 Au cours de l'automne (on pourra en
parler un peu plus précisément tout à l'heure) on
prévoit remplacer cette production par de la production
de Radio-Canada avec des effectifs de Radio-Canada, ce
qui veut dire qu'on est en processus actuellement... je
ne peux pas vous donner un échéancier exact parce qu'il
faut voir avec Radio Nord, mais on est en processus
actuellement en vue d'avoir un service complet dans
l'Abitibi. Cela comprend Rouyn et Val d'Or, qui est le
ré-émetteur de Rouyn aussi.
4208 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Je pense
que vous mentionniez justement... dans votre plan
stratégique, c'est Rouyn, Val d'Or?
4209 MONSIEUR DOUCET: C'est ça.
4210 CONSEILLÈRE WYLIE: Et vous parliez
aussi de Campbellton et de Sudbury. Alors, je voudrais
maintenant parler de la situation en Ontario.
4211 MONSIEUR DOUCET: Excusez-moi.
Lorsque vous parlez de Campbellton, Sudbury, Rouyn, Val
d'Or, on parle de la Chaîne culturelle-là?
4212 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui.
4213 MONSIEUR DOUCET: Alors que moi
actuellement, je vous parle des affiliations de la
Première Chaîne.
4214 CONSEILLÈRE WYLIE: Nous parlions de
la Première Chaîne.
4215 MONSIEUR DOUCET: C'est ça.
4216 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, la
situation en Ontario: Existe-t-il encore en Ontario
des stations affiliées à la Première Chaîne?
4217 MONSIEUR DOUCET: Non. Lorsqu'on
aura complété Ville-Marie et Rouyn, il ne restera que
la station de La Tuque qui sera fait en dernier.
4218 CONSEILLÈRE WYLIE: Et là, vous allez
trouver une date?
4219 MONSIEUR DOUCET: Oui.
4220 CONSEILLÈRE WYLIE: D'ici la
réplique?
4221 MONSIEUR DOUCET: D'ici la réplique.
4222 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, parce que
comme je vous ai dit plus tôt...
4223 MONSIEUR DOUCET: Non, c'est parfait.
4224 CONSEILLÈRE WYLIE: ...je ne vois pas
pourquoi il faut qu'on cherche à travers les
paragraphes pour voir si ce qui a été attendu de vous
en 1988 est répété en 1993, à savoir quand ça se fera.
4225 MONSIEUR DOUCET: Exactement.
4226 CONSEILLÈRE WYLIE: Et si
l'échéancier semble raisonnable parce que là, je vous
avoue que c'est très difficile de trouver où on en est
et ce qu'on en fait.
4227 MONSIEUR DOUCET: Je vous comprends.
4228 CONSEILLÈRE WYLIE: En plus du fait
que nous avons deux chaînes: La Chaîne culturelle et
la Première Chaîne, et que c'est sensément le Canada et
qu'il faut aussi examiner des 75 pour cent et des 50
pour cent de chaque province.
4229 MONSIEUR DOUCET: On y arrive.
4230 CONSEILLÈRE WYLIE: C'est assez
difficile et vous ne m'avez pas facilité la tâche, je
vous avoue. Alors, d'ici la réplique, j'aimerais bien
avoir un tableau qui est plus facile à suivre et qui
nous permettra à ce moment-là aussi de suivre le
progrès de ce rayonnement qui semble être votre but
puisque vous dites que les Canadiens devraient y
trouver leur compte d'un bout à l'autre du pays.
4231 Alors, en Ontario maintenant, il n'y
en a plus. Il ne restera que La Tuque?
4232 MONSIEUR DOUCET: Oui.
4233 CONSEILLÈRE WYLIE: Et vous allez
nous dire quand vous allez remplacer La Tuque.
4234 Maintenant, l'étendue de la Chaîne
culturelle où le Conseil s'était attendu à ce que les
services de la Chaîne culturelle soient accessibles à
75 pour cent de la population canadienne et à 50 pour
cent de la population de chaque province.
4235 Vous nous dites au paragraphe 246
qu'il y a plus de 80 pour cent des francophones
canadiens qui reçoivent la Chaîne culturelle, dont 90
pour cent sont au Québec, 60 pour cent au
Nouveau-Brunswick et près de 50 pour cent en Ontario.
Là encore, vous parlez du dépôt d'une demande pour
couvrir Sudbury...
4236 MONSIEUR DOUCET: Oui.
4237 CONSEILLÈRE WYLIE: ...qui vous
rendrait à 50 pour cent en Ontario?
4238 MONSIEUR DOUCET: Qui nous amènerait
au-delà de 50 pour cent en Ontario.
4239 CONSEILLÈRE WYLIE: Je me demande
encore une fois: Quel est l'échéancier pour Sudbury?
4240 MONSIEUR DOUCET: Sudbury, on devrait
déposer très prochainement une demande devant le
Conseil. C'est les délais normaux de la procédure
d'attribution de licence et d'obtention des permis
d'Industries Canada, et caetera.
4241 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais le délai
normal du dépôt est ce qui m'intéresse.
4242 MONSIEUR DOUCET: Je dirais: d'ici
deux ans... ah! du dépôt de notre demande?
4243 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui.
4244 MONSIEUR DOUCET: Je dirais: avant
l'été.
4245 CONSEILLÈRE WYLIE: Avant l'été 1999.
4246 MONSIEUR DOUCET: 1999, oui.
4247 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, ça aussi,
ça sera dans votre schéma?
4248 MONSIEUR DOUCET: Bien sûr.
4249 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, vous
parlez, au paragraphe 89, qui est à la page 28, d'ajout
de quatre émetteurs pour la Chaîne culturelle.
"Nous ajouterons quatre nouveaux
émetteurs au réseau de la Chaîne
culturelle dans les régions qui
ne nous captent pas
présentement."
4250 Je ne trouve aucune indication...
4251 MONSIEUR DOUCET: Vous les avez
mentionné tout à l'heure.
4252 CONSEILLÈRE WYLIE: Campbellton?
4253 MONSIEUR DOUCET: Campbellton, Rouyn,
Val d'Or, Sudbury.
4254 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, ils sont
tous... ça c'est tout Québec?
4255 MONSIEUR DOUCET: Il y en a deux au
Québec, un au Nouveau-Brunswick et un en Ontario.
4256 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, vous
nous parlez aussi de Lytheon(ph)-Mines. Est-ce que
c'est la même chose que...
4257 MONSIEUR DOUCET: Que Val d'Or.
4258 CONSEILLÈRE WYLIE: Que Val d'Or,
o.k.
4259 MONSIEUR DOUCET: Amos. Disons que
ça dépend si on parle de la montagne ou si on parle de
la ville principale ou d'une ville adjacente.
4260 CONSEILLÈRE WYLIE: J'ai trouvé au
paragraphe 173 que Campbellton se ferait en l'an 2000?
4261 MONSIEUR DOUCET: Oui.
4262 CONSEILLÈRE WYLIE: Et les deux
autres?
4263 MONSIEUR DOUCET: Les deux autres
sont déjà déposés.
4264 CONSEILLÈRE WYLIE: Il y a déjà des
dépôts au Conseil.
4265 MONSIEUR DOUCET: Pour Rouyn et Val
d'Or, oui.
4266 CONSEILLÈRE WYLIE: Ah! oui. On voit
au tableau que vous avez déposé... à la page 107...
4267 MONSIEUR DOUCET: C'est ça.
4268 CONSEILLÈRE WYLIE: ...où il y a...
4269 MONSIEUR DOUCET: Il y a la date-même
du dépôt qui est indiquée.
4270 CONSEILLÈRE WYLIE: Il y a eu un
dépôt déjà.
4271 Maintenant, Winnipeg.
4272 MONSIEUR DOUCET: Sera déposé
immédiatement après Sudbury, donc probablement au début
de l'an 2000, printemps l'an 2000, dans ce coin-là,
pour la Chaîne culturelle.
4273 CONSEILLÈRE WYLIE: Il restera quand
même qu'au Nouveau-Brunswick et en Ontario après tout
ça, il y aura 50 pour cent de couverture, mais pas 75?
4274 MONSIEUR DOUCET: Au
Nouveau-Brunswick, je ne peux pas vous donner... à
moins que Suzanne tu aurais le chiffre exact. On va
être au-delà de 60 pour cent, même près de 70 pour cent
des francophones. Dans le cas de l'Ontario, on sera
entre 50 et 60. Compte tenu des attentes et des
discussions qu'on avait eues, on va privilégier, par
exemple, Saint-Boniface ou d'autres provinces avant
d'augmenter la proportion de francophones dans ces deux
provinces-là.
4275 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors,
donnez-nous un aperçu de ce qui se passe dans la Chaîne
culturelle ailleurs que dans l'Ontario, le
Nouveau-Brunswick et le Québec.
4276 MONSIEUR DOUCET: Actuellement, nous
n'avons aucun émetteur, la Chaîne culturelle peut être
captée strictement soit par les services d'ExpressVu ou
d'autres compagnies satellite ou bien par Internet,
parce que nos services sont aussi disponibles sur
Internet.
4277 CONSEILLERE WYLIE: Et au paragraphe
255 à la page 5, vous prévoyez ajouter des émetteurs
dans les communautés de 500 francophones et plus, tel
que prévu dans le plan radiophonique à long terme.
Est-ce que vous avez des projets, des échéanciers?
Est-ce que vous avez établi où sont ces communautés?
4278 MONSIEUR DOUCET: Je vous proposerais
peut-être pour faciliter en même temps la
compréhension, de préparer la liste qui incluait aussi
les remplacements d'affiliés et les émetteurs de la
chaîne culturelle et de déposer, d'identifier en fait
dans quelle catégorie chacun des émetteurs s'inscrira,
ce qui vous permettra de voir en même temps les
émetteurs qui couvriront 500 personnes et plus.
4279 CONSEILLERE WYLIE: Avec un
échéancier encore une fois?
4280 MONSIEUR DOUCET: Avec échéancier,
c'est ça.
4281 CONSEILLERE WYLIE: Et est-ce que
vous avez fait des prévisions financières pour faire
une ventilation des investissements en capital sur une
base annuelle?
4282 MONSIEUR DOUCET: Oui. Je ne sais
pas si...
4283 CONSEILLERE WYLIE: ... Qui
découleraient de ce schéma que vous n'avez pas encore?
4284 MONSIEUR DOUCET: Non, le schéma on
l'a, c'est juste... mon problème c'est que je ne sais
pas jusqu'à quel point les plans ou l'information sur
les plans d'immobilisation de la société ont été
déposés ou quel type d'information.
4285 Si vous me permettez, je vais
vérifier quel type d'information a été remis et on
complétera l'information qui manque de façon à ce que
vous ayez ce que vous avez besoin.
4286 CONSEILLERE WYLIE: Oui. Parce que
si par hasard ça ne se fait pas selon l'échéancier que
vous suggérez et qui nous satisfait, à ce moment-là, ce
serait une bonne chose de savoir à peu près quelles
sont les prévisions financières, les immobilisations
nécessaires pour que nous ayons un aperçu des sommes
nécessaires pour viser ce déploiement et rencontrer
l'échéancier.
4287 Maintenant, je vous rappelle
évidemment que vous avez, au sujet du numérique et de
l'Internet, des projections de déploiement et nous
avons aussi devant nous d'autres projets de radio.
Alors, il s'agirait de voir si on rencontre le
déploiement et le rayonnement qui permet que les
Canadiens d'un bout à l'autre du pays trouvent leur
compte à la radio.
4288 Il faut d'abord étendre, il me
semble, trouver les moyens d'étendre les deux premières
chaînes, parce que quand le numérique sera déployé, ce
ne sera pas ces endroits-là qui les auront... ce n'est
pas Sainte-Adèle qui va... ou peut-être Sainte-Adèle,
mais ce n'est pas Val D'Or qui va avoir le premier
émetteur numérique.
4289 Donc, les gens qui n'ont pas encore
le service ordinaire ou analogue, analogique, plutôt,
de Radio-Canada, ce sera pas l'endroit où on va
installer le numérique en premier et j'ai remarqué que
même si vous parlez de dix ans pour déployer dans
certains marchés que Société Radio-Canada à date
pendant cette audience n'a pas voulu même faire des
prédictions à savoir quand on pourra compter sur le
numérique pour desservir la population.
4290 MONSIEUR LAFRANCE: Vous comprenez
qu'à l'intérieur de ces choix-là, je dirais que notre
intention est de rendre la Chaîne culturelle à un
chiffre qui se situe entre 83 et 85 pour cent de la
population francophone et qu'au-delà de ça les coûts
deviennent complètement astronomiques par rapport aux
personnes desservies.
4291 CONSEILLERE WYLIE: Oui, quand on
arrive aux très petites populations.
4292 MONSIEUR LAFRANCE: C'est plusieurs
dizaines de millions pour rejoindre le 15 pour cent qui
reste. Alors, naturellement, c'est des choix qui sont
difficiles et qui doivent tenir compte de plusieurs
facteurs.
4293 CONSEILLERE WYLIE: Oui. Sauf que
les capitales des provinces, il ne s'agit pas là d'une
population nécessairement minime mais qui s'insère
évidemment très expressément dans les attentes qui
seraient d'au minimum couvrir chaque capitale
nationale.
4294 Maintenant, en parlant de l'Internet
avant de quitter la question technologique, on en a
parlé avec monsieur Colville plus tôt cette semaine,
mais vous en parlez dans votre présentation radio
aussi. Et je serais un peu curieuse de savoir ce que
vous faites avec les 14 heures de programmation que
vous...
4295 MONSIEUR LAFRANCE: Il ne s'agit pas
de l'Internet mais du numérique.
4296 CONSEILLERE WYLIE: Du numérique, je
m'excuse.
4297 MONSIEUR LAFRANCE: Oui, c'est-à-dire
qu'on a mis...
4298 CONSEILLERE WYLIE: Du numérique.
Mais est-ce que c'est de la programmation qui est
simultanée, qui est la même ou si vous faites des
essais particuliers?
4299 MONSIEUR LAFRANCE: Pour l'instant,
je vous dirais que c'est un laboratoire de formation
qu'on à Montréal, on appelle ça "notre carré de sable"
pour former des réalisateurs au potentiel du numérique.
4300 C'est en fait un laboratoire de
recherches et de formation qui produit des émissions en
tentant de voir au maximum quelles sont applications du
numérique ou d'autre technologies comme le RDS et tout
ça.
4301 Et nous avons conçu des émissions qui
pour l'instant ne sont pas diffusées sur émetteur
numérique, mais qui pourront l'être dès qu'on
commencera la diffusion dès qu'il y aura, je vous
dirais, des récepteurs disponibles et tout ça.
4302 Mais c'est pour l'instant un
laboratoire de formation principalement.
4303 CONSEILLERE WYLIE: Mais je comprends
bien que ce sera pour de la programmation qui n'est pas
de la programmation...
4304 MONSIEUR LAFRANCE: Régulière.
4305 CONSEILLERE WYLIE: Régulière...
4306 MONSIEUR LAFRANCE: Ce serait un 14
heures exclusif.
4307 CONSEILLERE WYLIE: ... et ce serait
plutôt l'utilisation du numérique pour des services
spécifiquement possible au numérique.
4308 MONSIEUR LAFRANCE: Comme la plupart
des acteurs le souhaitaient qu'il y ait de la
programmation spécifique ou numérique pour encourager
le passage au numérique. Alors, on essaie de se
préparer à cette requête-là.
4309 CONSEILLERE WYLIE: Maintenant,
j'aimerais vos commentaires avant de laisser ce volet.
4310 Comment vous entrevoyez l'expansion
ou l'extension de vos services radiophoniques et à quel
point vous devriez y mettre un effort très particulier
avec les ressources que vous avez en comparaison avec
des efforts sur l'Internet et le numérique, sans
évidemment conclure qu'on ne peut pas faire les deux?
4311 Mais comment vous entrevoyez vos
responsabilité dans cette optique-là?
4312 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Je vous
dirais dans un premier temps que je ne crois pas que
nous verrons personne ici, l'Internet ou la télévision
remplacer complètement la radio, je ne crois pas que
cela va devenir prévisible.
4313 CONSEILLERE WYLIE: Ah, non,je ne
parlais pas du remplacement. Je parlais de vous,
Société Radio-Canada, comment vous voyez le futur et
quelles devraient être vos priorités?
4314 MONSIEUR LAFRANCE: D'accord.
4315 CONSEILLERE WYLIE: En parlant de
rayonnement, d'étendu du service et des ressources qui
sont vouées, comparées à celles qui sont vouées à ces
nouvelles technologies.
4316 MONSIEUR LAFRANCE: Je peux demander
à monsieur Bélanger de parler là.
4317 CONSEILLERE WYLIE: Parce que votre
schéma va changer dépendant de votre perspective.
4318 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Je pourrai
demander à monsieur Bélanger de parler un peu plus de
nos projets en numérique.
4319 Je vous dirais que pour l'instant,
les projets que nous avons en numérique sont un peu le
prolongement de ce que l'on considère être nos
compétences clés, c'est-à-dire qu'ils sont...
4320 CONSEILLERE WYLIE: Ce n'est pas tout
à fait ma question.
4321 MONSIEUR LAFRANCE: Votre question
était...?
4322 CONSEILLERE WYLIE: Ma question était
d'élaborer pour nous quelle est votre perspective quand
vous mesurez ou soupesez ou équilibrez l'importance de
mettre vos ressources à étendre de façon raisonnable?
Je suppose que la décision 93 et 88 qui renouvelait vos
licences de radio était raisonnable.
4323 Et quand vous comparez les priorités
que vous y mettez, comparé à celles que vous mettez à
dépenser des ressources dans le numérique et
l'Internet?
4324 MONSIEUR LAFRANCE: Dans le numérique
et l'Internet. Les ressources que nous mettons sur
l'Internet à la radio française représentent environ
point cinq de un pour cent du budget actuellement de la
radio française et ne permettraient pas d'installer un
émetteur de plus de la chaîne culturelle si... pour
répondre à votre question.
4325 Donc, c'est des ressources qui sont
encore quand même relativement limitées, quoi que sur
le plan corporatif, nous pouvons mettre plus de
ressources sur Internet.
4326 C'est un choix important, parce que
c'est un choix à long terme. Il faut penser à ce que
nous allons devenir. Je pense qu'être absent sur
l'Internet actuellement, ce serait une grave erreur
pour le diffuseur public. La plupart des grands
diffuseurs publics ou privés d'ailleurs, sont présents
sur Internet, et je pense qu'il y aurait là une grave
absence et une grande lacune.
4327 Donc, il faut y être au titre, plus
maintenant que de recherches et développement parce que
l'Internet occupe une place de plus en plus grande
auprès des Canadiens.
4328 Mais je pense que ce serait une
erreur que de ne pas développer là et de se dire tout
simplement qu'il faut continuer d'installer des
émetteurs analogiques partout parce qu'il faut qu'on
finisse nos émetteurs analogiques avant que...
4329 D'ailleurs, on ne sait pas si
l'installation d'émetteurs analogiques qui pourrait se
poursuivre sur les dix prochaines années rencontrera
pas quelque part dans l'histoire l'arrivée du
numérique.
4330 Donc, il faut se poser des questions
qui sont assez complexes. Il faudrait être un petit
peu devin pour, par exemple, prévoir à quelle date sera
vraiment implanté le numérique au Canada ou à quelle
date l'Internet atteindra 85 pour cent des foyers
canadiens.
4331 Je vous dirais qu'on essaie de le
suivre au maximum. On essaie de suivre toutes les
technologies pour s'assurer d'être présents là où déjà
les gens seront pour écouter de la radio et de la
télévision ou d'autres supports.
4332 CONSEILLERE WYLIE: Mais pour mettre
notre signature à cette partie de notre conversation,
votre schéma va indiquer que vos priorités sont de
rencontrer les attentes de façon raisonnable dans un
échéancier raisonnable?
4333 MONSIEUR LAFRANCE: Tout à fait.
4334 CONSEILLERE WYLIE: Dont nous avons
discuté?
4335 MONSIEUR LAFRANCE: Tout à fait.
4336 CONSEILLERE WYLIE: Et c'est à vous
de nous indiquer aussi bien si vous le voulez les
immobilisations qui sont nécessaires. Alors, nous
espérons que nous obtiendrons...
4337 De fait, il s'agira de relever ce qui
est un peu partout dans la demande et d'y ajouter une
fermeté plus grande. Et c'est pas qu'il y aura
nécessairement beaucoup de nouveau pour les
intervenants et pour le Conseil, mais qu'on sache où on
en est sans être obligé de faire un travail assez
rigoureux pour retrouver tout ça.
4338 Une dernière question avant
d'ajourner pour notre réunion et pour le déjeuner.
4339 Vous parlez de distribution par câble
et vous déplorez le fait que les règlements en ce
moment n'obligent pas la distribution par les
câblodistributeurs de la chaîne culturelle à moins que
ce soit dans l'aire de la tête de ligne.
4340 Vous parlez ici de satellite, au
câble?
4341 MONSIEUR DOUCET: Non. On parle
vraiment de la câblodistribution. Bon, dans
l'extension ou en fait la disponibilité de ce service
aux citoyens, en-dehors des trois provinces principales
qu'on a parlé tout à l'heure, en terme de nombre de
francophones, la câblodistribution demeure, surtout
pour la chaîne culturelle, une option qui peut répondre
aux besoins du moins en partie, en attendant qu'on
puisse installer les émetteurs.
4342 Ce qu'on déplore actuellement c'est
que parfois des citoyens nous écrivent pour nous dire :
Bon, à quel moment vous prévoyez, que puis-je faire
entre-temps? Et entre-temps, on leur dit : Une des
options serait où le satellite ou la câblodistribution
et les gens bon disent : Je suis abonné au câble, mais
malheureusement la chaîne culturelle n'est pas
disponible. Donc, on leur suggère de s'adresser à leur
câblodistributeur pour demander ce service-là.
4343 On sait que dans certains cas les
câblodistributeurs ont volontairement ajouté la chaîne
culturelle à leur offre de programmation, mais ce n'est
pas une obligation. Et ce qu'on soulignait c'est
simplement le fait que le service public dans les
territoires de l'Ouest, par exemple, demeure un service
plus optionnel et à la discrétion de chacun des
câblodistributeurs.
4344 En terme de services qu'on donne à la
population, ça nous apparaîtrait peut-être comme une
option intéressante surtout pour la chaîne culturelle
de pouvoir être disponible sur le câble.
4345 CONSEILLERE WYLIE: Et ça exigerait
une modification au règlement?
4346 MONSIEUR DOUCET: Oui.
4347 CONSEILLERE WYLIE: Mais ça
n'ajouterait, selon vos calculs, assez peu...
4348 MONSIEUR DOUCET: Oui.
4349 CONSEILLERE WYLIE: ... d'auditeurs,
plus le fait que... qu'il s'agirait à ce moment-là de
seulement un endroit au foyer où on a la connexion.
4350 MONSIEUR DOUCET: Mais l'écoute de la
chaîne culturelle est plus précise que...
4351 CONSEILLERE WYLIE: Est plus... se
prête mieux...
4352 MONSIEUR DOUCET: C'est ça.
4353 CONSEILLERE WYLIE: ... à ça? Alors,
en faisant votre schéma, pensez aussi à quels points
vous êtes prêts à vous engager et comment fermement à
certains pas, peut-être pas à tous, mais... pour qu'on
puisse ensuite examiner... ne pas examiner en 99 ce
qu'on devait faire en 88 dans le futur.
4354 Alors, évidemment, vous ne voulez pas
peut-être vous engager à tout par condition de licence
aussi fermement, mais examiner la différence entre les
deux pour qu'on voit un échéancier qui rassure qu'on
avance dans ce dossier-là.
4355 Et nous reprendrons à quelle heure,
madame la présidente?
4356 LA PRÉSIDENTE: A 2 h 00 et nous
allons poursuivre avec la radio à ce moment-là. Par la
suite, nous allons entendre les intervenants qu'on
devait entendre aujourd'hui. Donc, je vois déjà des
intervenants dans la salle et nous terminerons
certainement plus tard ce soir comme vers 8 h 00,
9 H 00, certainement.
4357 Alors, bon déjeuner.
--- Suspension à 1155 / Recess at 1155
--- Reprise à 1400 / Upon resuming at 1400
4358 LA PRÉSIDENTE: Alors, la famille est
au complet, nous poursuivons!
4359 Est-ce-qu'on doit reprendre où nous
en sommes, madame Santerre, peut-être?
4360 MADAME SANTERRE: Oui, d'accord.
Alors, nous continuons cet après-midi avec la période
de questions adressées au réseau radiophonique de
langue française AM et FM de Radio-Canada par les
membres.
4361 Et nous poursuivrons dans le courant
de la journée avec les interventions et j'annoncerai
plus tard les changements à la liste des intervenants
pour la journée.
4362 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. Et
notre conseiller juridique aimerait déposer des
documents au dossier public.
4363 Me STEWARD: Merci, madame la
présidente. Simplement pour informer les personnes que
la Société Radio-Canada a préparé la liste des
engagements proposés pour le nouveau terme de licence
en ce qui concerne le réseau de télévision français.
Et ce document a été déposé au dossier public.
4364 Ainsi, pour vous informer que, tel
que convenu avec la Société Radio-Canada, le sondage,
auquel la Société a fait référence plusieurs fois
pendant cette instance, de Polara de mai 1999 sera
déposé aussi au dossier public.
4365 Merci, madame la présidente.
4366 LA PRÉSIDENTE: Alors, merci
beaucoup.
4367 Je recède la parole à madame Wylie.
4368 CONSEILLÈRE WYLIE: Rebonjour.
Maintenant que nous avons bien étendu tous nos
transmetteurs partout au Canada, nous allons parler de
ce qu'ils vont transmettre. Il s'agirait donc de
revoir un peu la qualité de la programmation à la
première chaîne.
4369 Nous, on nous a dit, dans nos
consultations à plus d'une reprise, que la radio de
Radio-Canada est très importante à travers le pays,
mais que, avec les coupures, on sentait une réduction
dans la qualité de la programmation à la Première
chaîne.
4370 Par exemple, il y a certaines
revendications que les nouvelles, le montant d'heures
de nouvelles ou le nombre d'heures de nouvelles a
diminué.
4371 Est-ce que vous avez des commentaires
à faire sur la comparaison, disons, il y a cinq ans et
maintenant au niveau des nouvelles premièrement?
4372 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Bien, je
pourrai demander à Alain Saulnier au niveau des
nouvelles ce qui s'est passé.
4373 Je peux dire que, grosso modo, les
effectifs journalistiques de la Société côté radio
n'ont pas été tellement réduits. Et je vous dirais
qu'au niveau de la qualité de la programmation, nous
avons, à mon avis, maintenu une très bonne qualité de
programmation.
4374 À preuve, la fidélité de l'auditoire
de cette radio qui est demeurée intacte depuis
plusieurs années, sinon en hausse dans le cas de la
première chaîne. Et à preuve également les niveaux de
satisfaction de notre auditoire mesurés par nos propres
sondages qui démontrent que le niveau de satisfaction
n'a pas du tout fléchi au cours des dernières années,
malgré les périodes de compression.
4375 Je peut peut-être demander à monsieur
Saulnier sur la question spécifique des nouvelles.
4376 MONSIEUR SAULNIER: En ce qui
concerne les nouvelles à Radio-Canada, je vous dirais
que, au cours des deux dernières années, nous, les
chiffres dont on dispose nous indiquent qu'on fait de
plus en plus de bulletins de nouvelles qui sont
destinés à l'extérieur aussi du bassin central du
Québec et de l'Ontario.
4377 On a entamé, notamment l'an passé,
des bulletins de nouvelles qui sont destinés à des
auditoires soit de l'Atlantique, soit de l'Ouest, donc
des bulletins de nouvelles qui nous permettent à la
fois d'aller chercher des contributions de chacune de
ces régions-là pour pouvoir les transmettre à d'autres.
4378 Et, par ailleurs, je vous dirais que,
dans nos bulletins de nouvelles nationales, la
contribution aussi de chacune des régions est vraiment
en augmentant.
4379 Si on regarde, par exemple depuis
1993, on parle d'une augmentation de 76 pour cent des
contributions régionales à l'intérieur de nos bulletins
de nouvelles.
4380 Si on veut même élaborer sur
l'ensemble de nos bulletins nationaux, il y a 25 pour
cent des nouvelles, qui sont diffusées sur le réseau,
qui proviennent des régions hors Québec seulement. À
ça, vous pouvez ajouter des stations régionales du
Québec, un autre 20 pour cent.
4381 Donc, la contribution d'un peu
partout nous amène à conclure que la présence de
chacune des régions à l'intérieur de nos bulletins de
nouvelles nationales est encore plus grande au cours
des deux dernière années.
4382 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Il
s'agirait de présence régionale qui est sujet dont je
parlerai plus tard.
4383 Je vous parlais en général, pas
nécessairement la présence régionale dans les bulletins
de nouvelles, mais la quantité ou le nombre d'heures
des nouvelles. Est-ce que...
4384 MONSIEUR LAFRANCE: On pourra
vérifier, mais je serais très surpris que le nombre
d'heures des bulletins de nouvelles...
4385 Yvan, est-ce que vous avez des
chiffres?
4386 MONSIEUR ASSELIN: Au moment des
compressions budgétaires, il s'est produit que, dans
les Prairies notamment, on ait aboli les nouvelles du
week-end.
4387 Sauf qu'à la suite justement des
consultations, puis des démarches et des rencontres que
nous avons eues, nous les avons rétablies tout de suite
l'année d'ensuite. De sorte que je serais étonné qu'il
y ait moins de bulletins de nouvelles régionales.
4388 Il y a eu cette phase-là à la période
la plus tourmentée des compressions, mais on a rétabli
les nouvelles de week-end dans chacune des provinces.
4389 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais, encore une
fois, je ne parlais pas spécifiquement de l'apport ou
de la présence régionale, mais plutôt au réseau.
Est-ce qu'il y a moins de nouvelles qu'il y avait en
1995?
4390 MONSIEUR SAULNIER: À notre avis,
non. On peut vérifier, mais je ne crois pas qu'on ait
diminué le nombre ou la durée des bulletins de
nouvelles dans les dernières années. Je dirais même le
contraire d'une certaine manière. Mais on peut faire
le compte, si vous voulez, puis on vous reviendra
là-dessus.
4391 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Je n'ai pas
fait de décompte, mais c'est une impression que les
gens ont que la qualité de l'information en général a
diminué, et pas seulement les nouvelles, mais
l'information en général comparée à d'autres
programmations.
4392 MONSIEUR LAFRANCE: Si vous
permettez, encore une fois, le sondage qu'on a déposé
ce matin, je crois, avec les gens de télévision
démontre que la satisfaction des auditoires, autant
pour la radio que pour la télévision de Radio-Canada
n'a pas du tout chuté.
4393 Et je ne sais pas si ça a été mesuré
spécifiquement, madame Beaulac, pour la question de
l'information. Mais la satisfaction des auditoires par
rapport à la première chaîne n'a pas du tout chuté pour
l'ensemble de la radio.
4394 CONSEILLÈRE WYLIE: Et de la chaîne
culturelle?
4395 MONSIEUR LAFRANCE: Pour la chaîne
culturelle également.
4396 LA PRÉSIDENTE: Oui. Sauf à Montréal
évidemment en ce moment.
4397 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Ce n'est
pas le niveau de satisfaction qui a chuté à Montréal.
C'est le contexte qui a changé un peu.
4398 LA PRÉSIDENTE: C'est l'auditoire qui
semble avoir chuté de façon assez dramatique.
4399 Et vous mentionnez que... je pense
que CJPX semble avoir une part d'écoute d'à peu près
quoi? 5,9 pour cent ou quelque chose comme ça au
dernier sondage.
4400 Et vous mentionnez dans votre demande
que vous allez faire... ou peut-être que ça vient des
journaux aussi, que vous avez mentionné qu'il faudra
faire des changements à la grille horaire de la chaîne
à Montréal.
4401 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Bien, je
peux peut-être préciser...
4402 CONSEILLÈRE WYLIE: Et je me
demandais qu'est-ce que vous entrevoyez.
4403 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Je peux
peut-être préciser qu'il y aura, d'ailleurs dès la
semaine prochaine avec la programmation d'été, une
nouvelle grille de la chaîne culturelle.
4404 Ça ne change strictement rien à la
mission de la chaîne culturelle qui demeure dans notre
esprit une chaîne d'expression des arts, de la musique,
de la culture et des idées. Et ça ne change
strictement rien à ça.
4405 D'ailleurs, la chute d'auditoire de
la chaîne culturelle s'est quand même arrêtée.
C'est-à-dire, les derniers sondages indiquent que la
portée de la chaîne culturelle est maintenant stable.
Et sur l'ensemble du réseau, elle fait environ deux
pour cent de part de marché.
4406 Je voudrais simplement mentionner
que, oui, je sais qu'on a perdu l'auditoire sur
Montréal, mais que deux pour cent de part de marché
dans les comparaisons qui existent dans les radios
culturelles à travers le monde, c'est un assez bon
résultat.
4407 Et si on comparait même à des chaînes
spécialisées de télévision, deux pour cent n'est pas un
aussi mauvais résultat pour une chaîne de nature
spécialisée.
4408 À Montréal, ça a été plus dur parce
que l'arrivée d'une concurrence a changé un peu la
situation de monopole francophone que nous avions en
diffusion de musique classique.
4409 Mais notre action ne vise pas
tellement à concurrencer la radio classique, mais
simplement à adapter notre grille à la façon dont les
gens consomment aujourd'hui ou écoutent aujourd'hui la
radio. Mais ça ne change rien à la nature de cette
chaîne-là.
4410 Je ne sais pas, Yvan, si vous voulez
ajouter des choses.
4411 MONSIEUR ASSELIN: Je peux ajouter
qu'effectivement, en termes de production, on va
continuer de produire tous les genres de musique qu'on
produit actuellement.
4412 Dans le domaine des émissions
culturelles, dans le domaine de la fiction, on va avoir
exactement la même démarche.
4413 Et comme le signalait Sylvain, c'est
qu'on a fait des repositionnement en fonction d'une
écoute plus suivie de la part de l'auditoire.
4414 Donc, on a pris les contenus parlés,
on les a repositionnés à certains endroits. On en a
profité d'ailleurs pour répondre à certaines attentes
qu'il y avait en termes de contenu parlé.
4415 Notamment, on annonce que, en
littérature, on aura une émission dédiée spécifiquement
à la littérature francophone d'Amérique, ce qui n'était
pas le cas jusqu'à maintenant à la chaîne culturelle.
4416 Donc, il s'agit plutôt d'un
repositionnement des émissions en fonction des attentes
d'écoute des auditeurs. Mais il n'y a pas de
modification de mandat et, au contraire, il n'y a pas
de rétrécissement dans, je dirais, le champ étendu de
ce que l'on produit autant en musique que dans les
émissions de fiction et de parole.
4417 CONSEILLÈRE WYLIE: Et est-ce que la
création, le niveau de création orale qui est dans
votre promesse de réalisation de quelque 34 pour cent,
y demeurera à peu près dans cette proportion?
4418 MONSIEUR ASSELIN: Oui. Quand on
utilise le terme "création orale", ça donne 34 pour
cent. Quand on utilise "émission culturelle parlée",
nous, ça donne 20/80. Tout ça demeure.
4419 CONSEILLÈRE WYLIE: Elle demeure.
Maintenant, au niveau de la musique qui est surtout de
la musique de catégorie 3, je pense que c'est quelque
97 pour cent de la musique...
4420 MONSIEUR ASSELIN: Oui.
4421 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce qu'il y
aura plus de Mozart et moins de piano préparé ou de
guitare rattachée?
4422 MONSIEUR LAFRANCE: Bien, non, parce
qu'il est important pour nous de maintenir toute la
variété de musique de la chaîne culturelle et je dirais
toute la variété qui se crée parce que la chaîne
culturelle est beaucoup fondée sur la diffusion de
musique vivante aussi et ça c'est important, la musique
vivante d'orchestres canadiens ou d'orchestres
étrangers.
4423 CONSEILLERE WYLIE: Vous en avez
quelque 30 pour cent, je crois.
4424 MONSIEUR LAFRANCE: Et si un genre de
musique se produit au Canada, nous croyons que nous
avons un peu le devoir de le refléter dans la mesure où
ce genre-là exprime des choses importantes en matière
de création de musique canadienne.
4425 Donc, effectivement, on continuerait
d'être présents dans tous les genres musicaux. Alors,
il ne s'agit pas d'un rétrécissement des genres.
4426 CONSEILLERE WYLIE: Alors, ce serait
un repositionnement pour mieux rencontrer les succès de
monsieur Coallier?
4427 MONSIEUR LAFRANCE: Non, parce que si
on avait voulu attaquer de front une nouvelle radio
commerciale dans le marché de Montréal, dans le marché
de la musique classique, ça ne surprendra jamais
personne dans le monde de la radio qu'une chaîne
classique qui diffuse de la musique classique populaire
ait plus d'auditoire qu'une chaîne culturelle qui
diffuse une musique très variée, des genres de musique
parfois plus difficile à l'écoute pour certains
mélomanes.
4428 Mais on n'a pas pris une stratégie
qui vise, je dirais, à attaquer directement Jean-Pierre
Coallier sur le territoire de la musique classique
légère.
4429 Notre positionnement est simplement
de s'assurer que nos auditeurs demeurent à notre
antenne plus longtemps.
4430 Les derniers sondages indiquent que
ce n'est pas à la portée, donc, ce n'est pas le nombre
d'auditeurs de la chaîne culturelle qui était à la
baisse la semaine dernière, c'est la durée d'écoute de
la chaîne culturelle. Donc, on va tenter de concevoir
la grille pour maintenir la durée d'écoute.
4431 CONSEILLERE WYLIE: Mieux garder.
Quelle différence voyez-vous entre une chaîne classique
et une chaîne culturelle?
4432 MONSIEUR LAFRANCE: La chaîne
culturelle de Radio-Canada a une dominante en musique
classique, mais c'est aussi une chaîne d'expression des
arts, d'expression de la culture, d'expression des
idées, puis la réflexion aussi et c'est une chaîne de
recul.
4433 Et quand on la compare, on la compare
rarement à des chaînes de musique classique. On la
compare, par exemple, plutôt à la première chaîne qui
est une chaîne généraliste, à la limite, qui parle des
événements de l'actualité mais qui demeure une chaîne
généraliste.
4434 La chaîne culturelle est une chaîne
de recul. Donc, elle diffuse de la musique mais,
encore là, la musique qu'elle diffuse met en évidence
la création d'ici beaucoup ou la meilleure création de
musique dans le monde. Je dirais que son but est autant
de diffuser le talent canadien qu'il y a de recruter de
l'auditoire.
4435 C'est-à-dire que nos premières
décisions ne sont pas fondées sur des objectifs
d'écoute. Elles sont fondées sur un équilibre entre
les objectifs d'écoute et des objectifs de
développement du talent et de l'expression du talent
canadien.
4436 CONSEILLERE WYLIE: Alors, vos
créations orales, évidemment, à la chaîne culturelle
continueront à présenter, par exemple, de la poésie ou
même des pièces de théâtre.
4437 MONSIEUR LAFRANCE: Oui, des
dramatiques.
4438 CONSEILLERE WYLIE: Dites, ou lues
plutôt.
4439 MONSIEUR ASSELIN: Parce qu'il y a,
comme le signalait monsieur Lafrance, faire entendre la
belle musique mais aussi le côté exploration même en
musique improvisée et si on veut poursuivre dans ce
sens-là.
4440 Évidemment, le repositionnement dont
je parle tient compte un peu de ce que vous laissiez
entendre à votre question. A certaines heures, il y a
certains genres ou certaines des attitudes d'écoute
qui conviennent mieux à certains types de musique et
c'est ça qu'on a révisé en profondeur.
4441 CONSEILLERE WYLIE: Un autre aspect,
évidemment, qui affecte la qualité, ce sont les
reprises. Est-ce que vous pouvez nous indiquer en ce
moment, vous avez des indications dans votre demande,
mais c'est déjà depuis quelques mois, où on en est avec
les reprises à la Première chaîne et à la chaîne
culturelle?
4442 MONSIEUR LAFRANCE: Écoutez...
4443 CONSEILLERE WYLIE: Parce que même
dans les blocs, si on reprend la même programmation et
les gens, disons, si vous créez une loyauté quelconque
où les gens syntonisent, par exemple, parce que c'est
justement la création orale ou un concert quelconque et
qu'il ré-entendent la même chose, la qualité en
souffre.
4444 MONSIEUR LAFRANCE: Je vais répondre
qu'il y a à peu près pas de reprises sur aucune de nos
chaînes, à l'exception, par exemple, d'une série sur le
"Refus global" qui pourrait être rediffusé l'an
prochain ou d'un truc dans le genre, mais à l'intérieur
d'une même semaine, il n'y a pas d'émission reprise.
4445 Il y a une exception peut-être, c'est
l'émission "Zap radio" qui reprend chaque semaine des
éléments de chacune des émissions qui est un collage et
je dirais que le concept même de l'émission c'est un
concept de reprise.
4446 Mais on n'a pas d'émission, à ma
connaissance, à moins d'une exception très rare.
4447 MONSIEUR ASSELIN: Sauf la nuit.
4448 MONSIEUR LAFRANCE: Sauf la nuit,
exact.
4449 CONSEILLERE WYLIE: Alors, vous
réussissez mieux que la radio "Radio Two" que moi
j'écoute souvent et qui, je remarque, a beaucoup de
répétitions.
4450 Par exemple, si on joue de la musique
d'un certain auteur et avec une artiste quelconque, je
suis certaine d'avoir entendu trois, quatre fois, la
même présentation de la vie de cet artiste-là.
4451 Alors, à la radio française, ça ne se
produit pas?
4452 MONSIEUR LAFRANCE: Pas du tout, non.
4453 CONSEILLERE WYLIE: Alors, la qualité
au niveau des reprises ne serait pas affectée.
4454 Maintenant, si vous regardez les
profils d'auditoire, on s'aperçoit évidemment que vos
auditoires sont de 35 à plus de 50 ans et même encore
plus de 50 ans et plus. Et vous vous inquiétez de
cette situation et même vous avez déposé au Conseil une
demande de licence pour essayer de remédier à cette
situation.
4455 Sans nous embarquer dans la
discussion de cette demande-là, je remarque que dans
vos grilles horaires et à la chaîne culturelle et à la
Première chaîne, il n'y a pas d'effort pour atteindre
la jeunesse. Ce n'est pas évident, évident.
4456 Il y a des créneaux de programmation
qui remédieraient à cette situation-là.
4457 MONSIEUR LAFRANCE: Écoutez, on fait
beaucoup d'efforts. Je vais en donner plusieurs, ça
s'inscrit. Je dirais que nos efforts de renouvellement
d'auditoire passent par plusieurs choses.
4458 Premièrement, le passage au FM dans
plusieurs marchés et j'aimerais beaucoup que Nicole
Beaulac, dans 30 secondes, parle de l'impact déjà que
nous pouvons constater avec ça.
4459 Deuxièmement, nous avons créé
beaucoup d'émissions jeunesse en soirée, "Macadam
tribus", "Bande à part", "275-allo", "275-ados" qui
sont des émissions jeunesse qui ont même déjà
passablement de succès et qui rejoignent des auditoires
jeunesse comme on le souhaite.
4460 Pour les auditoires plus jeunes, nous
avons annoncé récemment la création d'un service qui
s'appelle "Micro radio" qui est un service de
production d'émission cette fois-ci, mais qui produit
des émissions pour les jeunes.
4461 Et ça répondait à un besoin qui nous
était surtout exprimé dans les communautés francophones
à l'extérieur du Québec où on n'a pas accès à des
produits pédagogiques pour les jeunes. Et "Micro
radio" vient un peu combler ça en créant des magazines,
des sites Web, des trucs qui visent directement les
jeunes francophones et qui touchent beaucoup, je
dirais, l'apprentissage, le coût de la langue, de jouer
avec la langue française et tout ça.
4462 Et les premières émissions de "Micro
radio" sont sorties, en fait, pour démonstration auprès
du corps enseignant pour septembre et c'est très
prometteur.
4463 Je demanderais peut-être à madame
Beaulac de seulement préciser l'impact qu'a eu déjà le
passage au FM sur l'auditoire de la Première Chaîne.
4464 CONSEILLERE WYLIE: Oui. Elle peut
peut-être s'adresser aussi au fait quand je parle
d'effort, c'est que ce n'est pas évident dans votre
demande de renouvellement pour sept ans que vous vous
êtes adressés à cette problématique, pour ajouter plus
de programmation de ce genre-là.
4465 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Comme je
vous dis, on s'adresse en quatre temps. Des émissions
conçues pour les jeunes, le passage au FM, "Micro
radio" et, naturellement, la demande de licence qu'on a
présentée dans des formats qui rejoignent plus aisément
les jeunes, selon ce qu'on a de radio similaire
ailleurs.
4466 Ces quatre stratégies-là nous
permettent, il faut faire attention parce que quand on
parle de renouvellement de l'auditoire, à chaque fois
qu'on a parlé de renouvellement de l'auditoire, les
gens nous ont dit: les ados n'écouteront pas votre
radio.
4467 Et je dis toujours, le renouvellement
de l'auditoire ce n'est pas nécessairement que les
ados. C'est tout le groupe des 18-49 aussi et c'est
tout ce qui fait que la radio publique va continuer
pendant plusieurs années encore d'avoir de très très
bons auditoires.
4468 Donc, notre effort passe par
plusieurs stratégies, mais jusqu'à maintenant nos
stratégies marchent. Peut-être que madame Beaulac
pourrait...
4469 CONSEILLERE WYLIE: Oui, mais encore
une fois, ce que je voudrais, je voudrais vous entendre
parler de ce que vous suggérez, à quoi vous vous
engagez à ce niveau-là pour la période de licence.
Est-ce qu'il y aura plus qu'il y a en ce moment? Il y
a une bonne description des programmes que vous
mentionnez, mais quels sont vos engagements, vos
efforts pour le futur puisqu'il faudrait arrondir, il
me semble la chaîne qui existe en ce moment, avec les
effectifs que vous avez?
4470 MONSIEUR LAFRANCE: Mais déjà, je
vous souligne que des quatre éléments de stratégie que
j'explique, il y en a deux qui démarrent maintenant,
donc qui sont effectivement dans la prochaine période
de licence; c'est-à-dire le "Micro radio" qui est un
service qui sera aussi diffusé sur nos antennes, en
passant.
4471 Ces émissions-là seront sur nos
antennes ou sur les antennes de radios partenaires
comme les radios communautaires ou dans les écoles ou
sur le Web ou ailleurs. Donc, c'est une première
stratégie importante.
4472 Le projet qu'on a soumis d'une
troisième chaîne s'adresse aussi beaucoup à ce
problème-là des auditoires plus jeunes et je n'ose plus
dire des auditoires jeunesse parce que je vois qu'on
parle de la même chose, des auditoires plus jeunes.
4473 Mais, encore là, je vous dirais que
j'aimerais que Nicole nous dise que déjà on a quand
même avancé là-dessus.
4474 CONSEILLERE WYLIE: Allez-y.
4475 MADAME BEAULAC: Oui. Je vais
particulièrement ici utiliser l'exemple de Montréal;
c'est-à-dire Première Chaîne sur le 95,1.
4476 Les données de l'auditoire du dernier
sondage printemps 1999 nous démontre que pour le profil
de l'auditoire de la Première Chaîne, l'importance des
18 à 49 ans dans notre auditoire, dans le marché de
Montréal, sont passés de 44 pour cent au printemps 1994
à 53 pour cent.
4477 Donc, il y a plus de la moitié de nos
auditoires maintenant du volume d'écoute de notre
écoute, qui est générée par des 18 à 49 ans et ça ne
s'était pas vu depuis plusieurs lunes.
4478 Pendant la même période, à titre
d'exemple, les stations AM privées de langue française
ont perdu sept points de pourcentage dans leur volume
d'écoute auprès des 18-49 ans. Donc, c'était une
façon, d'une part, non seulement de consolider
l'écoute, mais même de gagner du volume d'écoute auprès
des 18-49 ans dans l'ensemble.
4479 Si on regarde maintenant l'impact
global sur l'ensemble du réseau, la Première Chaîne
maintenant, pour l'ensemble du réseau, les 18-49 ans
représentent 45 pour cent de l'écoute du réseau
globalement en termes de volume. C'est une hausse de 2
point de pourcentage, alors que dans le même temps
auprès des francophones, les stations AM privés de
langue française ont perdu 12 points sur une période de
cinq ans dans l'ensemble de leur volume d'écoute et que
dans la population, de toute façon, on voit une légère
diminution de l'importance des 18-49 ans. Donc, on
voit là un impact réel sur le volume d'écoute.
4480 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais vous ne
pouvez...
4481 MONSIEUR LAFRANCE: Alors, nous
sommes absolument...
4482 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, allez-y.
4483 MONSIEUR LAFRANCE: Nous sommes
absolument convaincus que ces quatre éléments de
stratégie-là ensemble vont nous permettre vraiment de
renouveler l'auditoire de la radio publique et
d'atteindre aussi des auditoires. Je pense à la
question des jeunes francophones à l'extérieur du
Québec. C'est un problème qui n'est pas simple pour
plusieurs raisons parce qu'ils ne sont pas toujours à
l'écoute des radios francophones. Il faut donc créer
une habitude d'écoute au départ.
4484 Le projet Micro Radio vise à aller
rejoindre spécifiquement là où ils sont. Alors, s'ils
sont à l'écoute d'une autre radio, on va aller les
rejoindre. S'ils sont dans les écoles, on va aller les
rejoindre. On va les rejoindre là où ils sont. S'ils
sont sur le Web, on va les rejoindre. On veut
absolument pouvoir rejoindre une auditoire plus jeune.
4485 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais évidemment,
vous ne pouvez attribuer cette hausse des 18-49 ans à
Micro Radio et à "Allo-Ados"?
4486 MONSIEUR LAFRANCE: Non, mais on peut
directement l'attribuer au passage au FM qui était un
des éléments de la stratégie que je décrivais.
4487 CONSEILLÈRE WYLIE: Ah!
4488 MONSIEUR LAFRANCE: Très directement,
parce qu'entre les deux sondages dont on parle, il n'y
a pas eu d'autres éléments que le passage au FM qui
aurait pu avoir un effet comme celui-là sur l'écoute.
Donc, c'est clairement...
4489 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, ce n'est
pas votre programmation?
4490 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Il y a
aussi la programmation, entendons-nous, mais cette
programmation-là diffusée sur AM, rejoignez-moi les
jeunes, maintenant qu'elle est diffusée sur FM, elle
les rejoint beaucoup plus.
4491 CONSEILLÈRE WYLIE: Elle rejoint les
plus jeunes?
4492 MONSIEUR LAFRANCE: Oui.
4493 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais quand on
parle de programmation jeunesse et de Micro Radio et de
"Allo-ados", on parle de tout autre chose?
4494 MONSIEUR LAFRANCE: Bien, de tout
autre chose et pas parce que...
4495 CONSEILLÈRE WYLIE: De moins de 18
ans, en tout cas.
4496 MONSIEUR LAFRANCE: Oui, mais vous
savez, je dirais la merveille du métier qu'on fait
c'est qu'on doit créer des équilibres entre beaucoup de
choses. Quand on fait nos tournées de consultations
chez les francophones hors Québec et qu'on nous dit:
vous savez, la première priorité à laquelle on aimerait
que vous vous attachiez c'est la question des jeunes.
4497 Ce n'est pas une priorité simple pour
nous parce qu'il y a la question des jeunes, oui
d'accord, mais là, on part d'où? Micro Radio est un
système extrêmement flexible pour cette auditoire-là.
4498 La question des jeunes à l'antenne ou
des très jeunes à l'antenne, par "275-allo", on a un
assez bon succès. La question des 18-24 ans par
"Macadam tribus" et par "Bande à part" on a un assez
bon succès. Et la question des 24-49, prenons-le comme
ça, le passage au FM était la meilleure stratégie pour
les rejoindre. Alors, cette stratégie en quatre
éléments-là nous permet de renouveler l'auditoire de la
radio publique.
4499 CONSEILLÈRE WYLIE: Nous parlions
plutôt ce matin de choix au niveau de la programmation,
de l'exploitation et du développement. Même si quand
le Conseil se penche sur des demandes de déploiement
ailleurs, êtes-vous d'avis qu'à ce moment-là vous
n'avez plus à vous inquiéter d'arrondir la
programmation de la Première Chaîne et de la Chaîne
culturelle, de la rendre accessible à tous les
Canadiens, pour que tous les Canadiens en aient leur
compte?
4500 MONSIEUR LAFRANCE: En termes de
transmission, vous voulez dire?
4501 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. De
programmation, par exemple, si vous jugez que vous avez
besoin de Radio Trois parce que vous n'atteignez pas la
jeunesse. Si par hasard, vous aviez des permis pour
Radio Trois, vous n'atteigneriez pas tout le pays avec
ça.
4502 MONSIEUR LAFRANCE: Il y a peut-être
une confusion. La demande de licence de Radio Trois
est une licence anglophone. La demande de licence des
francophones c'est InfoRadio.
4503 CONSEILLÈRE WYLIE: Ah! c'est
InfoRadio. Vous avez raison.
4504 MONSIEUR LAFRANCE: Une radio dont le
format rejoint plus directement les jeunes.
4505 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais c'est quand
même une stratégie de Radio-Canada et du côté
francophone et du côté anglophone.
4506 MONSIEUR LAFRANCE: Et c'est une
stratégie de renouvellement d'auditoire.
4507 CONSEILLÈRE WYLIE: De renouvellement
d'auditoire. Mais dans les deux cas, que ce soit
InfoRadio à l'information et que ce soit atteindre la
jeunesse du côté anglophone, il s'agit quand même de se
demander si c'est un substitut pour arrondir l'attrait
de vos deux chaînes?
4508 MONSIEUR LAFRANCE: Bien, un
substitut, je ne sais pas si je le dirais comme ça. Il
faut...
4509 CONSEILLÈRE WYLIE: Même si vous
aviez des permis pour ces chaînes-là, elles seraient
dans les grandes villes.
4510 MONSIEUR LAFRANCE: Il faut faire
attention. La Première Chaîne...
4511 CONSEILLÈRE WYLIE: Bien, au début,
en tout cas.
4512 MONSIEUR LAFRANCE: La Première
Chaîne est quand même accessible à au-delà de 90 pour
cent des Canadiens francophones.
4513 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais si vous
substituiez une chaîne d'information au lieu
d'améliorer l'information sur les deux chaînes ou une
chaîne pour les jeunes, au lieu d'améliorer votre
programmation sur la Première Chaîne, ces nouvelles
chaînes, selon ce que j'ai vu des demandes,
n'atteindraient pour très longtemps (si pas pour
toujours) seulement les grandes villes tandis que la
chaîne elle, elle atteint 90 pour cent de la
population.
4514 MONSIEUR LAFRANCE: Non, je ne suis
pas certain... je ne partage pas votre lecture
là-dessus puis je dirais ceci: Effectivement, on a des
choix de développement à long terme à faire et ces
choix-là passent par la réinjection de ressources dans
nos chaînes ou ailleurs ou le développement des
metteurs.
4515 Dans le fond, les choix sont
multiples: développer dans les régions, développer
dans les réseaux; les choix sont multiples.
4516 Il faut, pour l'avenir, concevoir la
radio de la façon dont les gens vont l'écouter, et ce,
pour nous, c'est une première priorité parce qu'on veut
se positionner pour les 10 ou les 20 prochaines années.
4517 Il faut concevoir la radio de la
façon dont les gens vont l'écouter et se dire que par
exemple, il faudrait l'atteindre. Je vais y aller un
peu grossièrement, s'il fallait atteindre 100 pour cent
des Canadiens avec la Chaîne culturelle, le coût des
derniers cinq pour cent se compterait en dizaine de
millions et je ne crois pas que ce serait le meilleur
investissement de fonds publics.
4518 Alors, quand nous avons des choix à
faire en termes de développement, on doit se demander
quels sont les meilleurs investissements de fonds
publics. La chaîne InfoRadio, parce que vous donnez
cet exemple-là, ne sera pas qu'une chaîne sur le
Québec. Ses quatre premières licences sont sur le
Nouveau-Brunswick, le Québec et l'Ontario. On a très
bien indiqué qu'on avait l'intention très vite d'en
faire une chaîne nationale, que ce soit par tous les
moyens alternatifs de distribution qu'on peut trouver,
que ce soit par l'avènement des numériques ou que ce
soit autrement.
4519 Notre objectif c'est d'offrir à
l'ensemble des francophones de ce pays une variété de
choix dans le domaine de la radio. Je ne crois pas que
ce serait une très bonne stratégie que de dire: Bon,
on va attendre d'être à 100 pour cent au AM avant de
développer le FM pour être à 100 pour cent, puis avant
d'en développer un autre. On s'en sortirait pas.
4520 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui.
4521 MONSIEUR LAFRANCE: À mon avis, ça
serait une mauvaise stratégie de développement.
4522 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais ces
demandes-là ne sont pas devant nous aujourd'hui. Ce
qui est devant nous c'est le renouvellement des deux
chaînes que vous avez déjà et la discussion est basée
sur les choix: Est-ce qu'on arrondit ou on améliore la
programmation aux deux chaînes pour atteindre tous les
auditoires parce que ce sont les chaînes justement où
vous avez mis les effectifs nécessaires pour atteindre
le plus de population possible?
4523 Quand on parle de Sainte-Adèle, on ne
parle pas de 15 pour cent de la population. On ne
parle pas de Thompson, Manitoba. On parle quand même
d'une partie du Québec où il n'y a pas encore un
transmetteur en ce moment.
4524 MONSIEUR LAFRANCE: Je vous informe
qu'on a préparé le tableau que vous souhaitiez ce midi.
4525 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, d'accord.
Mais maintenant, on parle de ce qu'on va transmettre et
qui est encore la même situation que ce sont deux
chaînes qui doivent être le plus national possible et
viser à offrir une programmation la plus attrayante
possible aux plus de gens possibles.
4526 Quand il s'agit de choix
d'utilisation des ressources, pour nous, nous n'avons
pas d'intérêt à freiner vos efforts dans quelque
domaine que ce soit, que ce soit le numérique ou
l'internet, mais nous nous devons d'examiner jusqu'à
quel point les chaînes qui existent sont améliorées ou
certainement maintenues au niveau de la qualité, au
niveau de l'atteinte des auditoires.
4527 MONSIEUR LAFRANCE: Vous faites un
postulat étonnant sur le fait que nécessairement,
l'ajout d'argent nouveau dans la Première Chaîne
améliorerait sa programmation. Ça se peut. Moi je
vous dis que l'écoute de la Première Chaîne va très
bien. L'accomplissement de son mandat va très bien.
Le niveau de satisfaction de son auditoire est énorme.
La qualité de son information est reconnue par tous.
4528 Donc, oui, on peut améliorer la
Première Chaîne, mais quand on a à choisir des
stratégies à long terme, on doit aussi prendre un peu
de recul et se demander comment on doit concevoir la
radio pour que dans 10 ans, elle ait encore une
importance pour les Canadiens. On pense, nous, que ça
passe par des nouveaux projets comme ceux qu'on a
nommés.
4529 Je ne sais pas, Yvan, si...
4530 MONSIEUR ASSELIN: Je peux peut-être
ajouter qu'à chaque saison, à chaque année, on se
réinterroge sur l'ensemble, c'est-à-dire: Est-ce qu'on
rejoint l'ensemble des catégories de citoyens, des
catégories d'âge, tout ça? Est-ce que tout citoyen
canadien francophone peut trouver quelque chose qui est
pertinent pour lui, y incluant la jeunesse, au sein de
la Première Chaîne?
4531 Après ça, on regarde qu'est-ce qui se
passe dans l'ensemble de la société. Quelles sont les
choses dont on doit témoigner? Est-ce que ça vaut la
peine de concevoir une émission ou si ça va plutôt être
des sujets dans des émissions et on a un processus
d'évaluation continue à travers tout le Canada qui nous
permet de voir à la fois la qualité du produit mais
aussi la pertinence en fonction des attentes du public?
4532 Donc, cette préoccupation-là, on l'a
vraiment et lorsqu'on mentionnait tout à l'heure que la
jeunesse est apparue comme un bloc maintenant en
soirée, on a une programmation quand même qui vise
plusieurs catégories d'âge chez les jeunes mais qui est
quand même une assise sur laquelle on va continuer de
bâtir dans les prochaines années. C'est cette
tendance-là en soirée de consacrer des espaces, à la
fois de musique mais à la fois de dialogues avec les
jeunes, de réflexions, de discussions avec la jeunesse,
ça va être maintenu dans les prochaines années.
4533 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous avez vos
grilles-horaires au mur ici. Ce sont les mêmes
grilles, je suppose, qui étaient dans votre demande?
4534 MONSIEUR ASSELIN: Oui. C'est la
grille 1998-1999.
4535 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Alors,
indiquez-nous où est cette programmation.
4536 MONSIEUR ASSELIN: À partir de 19 h,
avec "275-allô".
4537 CONSEILLÈRE WYLIE: Ah! oui, je vois.
4538 MONSIEUR ASSELIN: Et à 19 h 30,
d'ailleurs, on lance un signal aux plus jeunes d'aller
se coucher à 19 h 30. C'est "275-ados", où la
nature-même des échanges prend un ton plus adolescent.
Il y a des choses assez importantes qui se déroulent,
des dialogues importants pour la jeunesse qui se
déroulent dans cette émission-là.
4539 En passant, ça me permet de souligner
que cette émission-là est aussi l'occasion pour nous de
favoriser la création chez les jeunes parce que c'est
lié à un événement annuel où on fait composer des
textes de chansons par des jeunes. Cette année, on le
fait d'ailleurs à l'international avec la France, la
Suisse et la Belgique. Les jeunes sont appelés à
composer des textes de chansons et des grands
interprètes viennent produire un gala à partir de ça.
4540 Ensuite, "Macadam tribus", où on
entre dans une autre dimension, qui a une dimension
aussi, je dirais, plus... qui est ancrée à la fois dans
l'urbain mais dans l'international et où on entre dans
des réseaux de 18-20 ans. C'est une émission qui est
en train, notamment au niveau des collèges, de gagner
en grande popularité, qui s'accapare, qui s'est méritée
des prix en termes de qualité d'émission, qualité de
production, mais qui devient un peu un espèce de
circuit, qui est en train de créer un circuit, je
dirais même, à travers les francophones du monde...
"Macadam tribus".
4541 "Bande à part", il y avait une audace
à installer l'émission à Moncton, mais c'est une
réussite considérable. Les jeunes de partout entrent
en communication avec notre animateur de Moncton parce
qu'à Moncton, il existait le genre de musique dont on
fait écho dans cette émission-là. Au départ, on s'est
posé la question: Est-ce que ça va créer une distance
entre l'ensemble du bassin de ces musiques-là?
4542 On aurait pu présumer que dans la
région de Montréal il y avait plus de ce genre de
groupe. Effectivement, numériquement, il y en avait
plus, sauf que le noyau solide qu'il y avait à Moncton
a permis de créer un véritable réseau.
4543 Donc, on est assez fiers d'avoir
relevé ce défi-là. Et, ça, je dirais qu'on est dans à
peu près la fin de l'adolescence à aller plus tard.
Évidemment, ça peut aller jusqu'à passé 50 ans mais on
peut dire que ça s'adresse surtout à...
4544 CONSEILLERE WYLIE: Mais ça
s'accentue vers 80!
4545 MONSIEUR ASSELIN: Oui. Les 15-25 à
peu près. Donc, là, il y a comme une logique en
semaine pour un public jeunesse.
4546 CONSEILLERE WYLIE: Et ces
émissions-là datent de quand? Depuis quand sont-elles
en ondes?
4547 MONSIEUR ASSELIN: Oh! ça dépend des
émissions. A "Macadam tribus" ça fait deux ans,
"275-allo" sous la première forme où c'était juste les
6-12 ans, ça date de à peu près une dizaine d'années.
"275-ados" c'est deux ans, mais on a ajouté ce
volet-là, "Bande à part" deux ans.
4548 CONSEILLERE WYLIE: Alors, comme vous
voyez, je n'ai pas encore 80 parce qu'elles ne me sont
pas familières! Et vous n'avez rien de prévu,
d'ajouté?
4549 MONSIEUR ASSELIN: Bien, un peu comme
je vous l'expliquais tout à l'heure, c'est que pour
nous c'est une tendance, nous ça va rester une démarche
jeunesse.
4550 Évidemment, à chaque saison, ça ne
veut pas dire qu'on ne l'agrandira pas, mais on
l'interprète à chaque saison.
4551 CONSEILLERE WYLIE: Ou que ça ne
changera pas.
4552 MONSIEUR ASSELIN: Oui, c'est ça.
Cela peut varier, on peut l'étendre un peu. On sent au
fur et à mesure qu'on progresse à travers les années
dans les programmations, on a justement à tenir compte
de l'impact de nos émissions et de l'importance de les
ajuster, soit en terme de volume ou en terme de compte.
4553 MONSIEUR LAFRANCE: J'ai le goût
d'ajouter que pour rejoindre les jeunes aussi, une de
nos activités importantes c'est l'ensemble des concours
de chansons que nous sommes associés à travers le pays,
près de 25 concours à travers tout le Canada.
4554 Ce sont des jeunes qui débutent dans
la chance, plus particulièrement dans le cas de la
Chaîne culturelle, ces jeunes artistes, des jeunes qui
débutent dans tous les genres et un petit peu de
musique classique, mais on a, bon an mal an, environ,
où on est associés à environ 25 concours de chansons
qui cumulent vers Granby à la grande finale.
4555 C'est une façon d'intéresser des
dizaines sinon des centaines de jeunes à la chanson
française et de donner aussi de la formation à la
chanson, de la formation spectacles, de faire écrire
des textes en français. Et c'est une façon aussi pour
nous de rejoindre les jeunes de façon très directe.
4556 CONSEILLERE WYLIE: Au niveau de la
présence régionale, vous avez 17 stations au AM ou à la
Première Chaîne et en ce moment 15 de ces stations
produisent entre 33 et 53 heures d'émissions par
semaine et Halifax et Charlottetown en produisent 13.
C'est encore le cas.
4557 Et vous parlez dans votre stratégie
de décentralisation, et caetera, et de donner les
heures de grande écoute à l'apport régional.
4558 MONSIEUR LAFRANCE: C'est-à-dire que
déjà nous donnons les heures de grande écoute aux
stations régionales parce que toutes nos stations
régionales, les créneaux qui sont des créneaux
régionaux c'est essentiellement le créneau du matin, de
6 h 00 à 9 h 00, le créneau d'après-midi, le créneau du
midi. C'est un minimum au départ comme créneaux
régionaux et/ou provinciaux.
4559 Et c'est, je vous le rappelle, en
radio les créneaux de grande écoute. Le samedi matin
et le dimanche matin aussi.
4560 Donc, tous les créneaux de grande
écoute sont des créneaux régionaux dans 17 stations
régionales. Il y en a deux qui ne font pas les
émissions d'après-midi parce que c'est le cas
particulier de l'Acadie où l'émission d'après-midi est
sur l'ensemble de l'Acadie.
4561 Ce qu'on a fait en matière de
présence régionale, on a développé des nouveaux modèles
de station. Charlottetown est un cas qu'on a ouvert il
y a environ cinq ans et qui est un modèle qui fait
essentiellement une émission du matin et participe aux
informations nationales ou régionales de Moncton.
4562 Même chose à Trois-Rivières et
Sherbrooke où on a créé des bureaux récemment qui
fabriquent à Trois-Rivières avec des studios à
Trois-Rivières ou Sherbrooke, des émissions conçues
pour le réseau, des émissions spéciales dans les
régions au moment de "Salons du livre" ou "Festival de
la poésie" ou trucs du genre et qui s'assurent aussi
qu'il y a des invités de ces régions-là qui sont
invités dans les différentes émissions nationales.
4563 Alors, ce qu'on essaie de faire
maintenant, c'est de construire des modèles qui ne sont
pas toujours des modèles de stations régionales
complètes comme on l'a fait dans le passé, qui sont des
modèles beaucoup plus légers, mais qui permettent
souvent d'accomplir ce qui est le plus important dans
une communauté.
4564 Et je pense à Charlottetown où ils
ont maintenant une émission du matin conçue
expressément pour eux. Ce n'est pas le modèle qu'on
connaissait avant d'une station régionale parce qu'ils
sont quatre ou cinq à Charlottetown, mais c'est
suffisant pour fabriquer une très bonne émission du
matin et assurer une présence de l'île aux différents
bulletins de nouvelles.
4565 Donc, on est en train d'étudier
comment on peut être plus présent en région par des
nouvelles formes et d'organisation du travail et de
présence régionale.
4566 CONSEILLERE WYLIE: Vous parlez
d'ouverture de trois nouveaux bureaux régionaux. Il
s'agit de Charlottetown?
4567 MONSIEUR LAFRANCE: Non. Quand on
parle des trois nouveaux bureaux régionaux, on parle de
deux qui ont été ouverts il y a six mois:
Trois-Rivières et Sherbrooke, et le prochain sera Rouyn
à l'automne 1999.
4568 CONSEILLERE WYLIE: Et vous aviez
aussi un projet d'avoir des bureaux journalistiques en
Estrie et en Mauricie pour insérer de la programmation?
4569 MONSIEUR LAFRANCE: C'est fait. Ici,
on parle des mêmes bureaux, Sherbrooke et
Trois-Rivières.
4570 CONSEILLERE WYLIE: Ce sont ces deux
bureaux journalistiques.
4571 MONSIEUR LAFRANCE: Oui.
4572 CONSEILLERE WYLIE: Comment est-ce
que ça fonctionne? C'est inséré dans la programmation
à Montréal?
4573 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Yvan peut
préciser le fonctionnement.
4574 MONSIEUR ASSELIN: Donc, il y a dans
ces bureaux-là un journaliste et un réalisateur. Il y
a la couverture journalistique qui est quotidienne. Le
réalisateur sert à la fois de lien pour la communauté
pour alimenter des invités dans les grandes émissions
comme "Indicatif Présent" ou d'autres émissions
nationales.
4575 En plus, ces réalisateurs-là
produisent pour un créneau qu'on désigne dans la grille
comme étant séries diverses. Il y a donc des contenus
spécifiques de ces régions-là, que ce soit des
documentaires comme on a fait récemment sur Duplessis
dans la région de la Mauricie ou bien sur l'histoire
des filatures dans le cas de l'Estrie, ça se reflète
dans la grille sous forme documentaire dans le créneau
séries diverses à la Première Chaîne.
4576 Il y a aussi des contributions à la
Chaîne culturelle, sous forme de documents
d'entretiens.
4577 CONSEILLERE WYLIE: Oui. Ce serait
les 25 heures comme considérées régionales à la chaîne
culturelle.
4578 MONSIEUR ASSELIN: Qui proviendraient
de ces bureaux-là, oui.
4579 CONSEILLERE WYLIE: Maintenant, vous
avez indiqué aux pages 48 et 49, un décompte entre les
heures locales et régionales aux deux chaînes.
4580 Vous indiquez ici qu'il y a des
émissions qui sont locales, régionales. Il y a des
émissions pour le réseau produites en région avec
reflet régional et des émissions réseau produites en
région sans reflet régional et des émissions réseau
produites à Montréal avec reflet régional.
4581 MONSIEUR ASSELIN: Oui.
4582 CONSEILLERE WYLIE: Et des émissions
réseau produites à Montréal sans reflet régional, et
ensuite la publicité qui est plus simple.
4583 MONSIEUR ASSELIN: Oui.
4584 CONSEILLERE WYLIE: Comment
déterminez--vous que c'est de la production de votre
bureau régional mais faite pour le réseau? Est-ce que
quand nous allons entendre un peu plus tard les gens de
la Fédération des gens francophones hors Québec,
l'AQFO, les gens de l'Acadie, et que, eux se plaignent
qu'il n'y a pas suffisamment de réflexion régionale.
4585 Seriez-vous d'accord que des
émissions réseau produites en région sans reflet
régional, pour eux, ne sont pas de la production
régionale?
4586 A moins que ce soit un producteur,
évidemment, qu'il y a un intérêt totalement différent,
mais en radio ce n'est pas le cas. Ce sont vos bureaux
à vous qui produisez.
4587 MONSIEUR LAFRANCE: Je peux
commencer, puis Yvan continuera. Mais je vous dirais
que, non, je ne serais pas d'accord et nos artisans ne
seraient sans doute pas d'accord.
4588 Exemple; si on fait une émission de
Moncton, on n'a pas besoin de parler absolument de la
mer ou absolument des Maritimes. Il y a quelqu'un qui
peut réfléchir sur un sujet plus universel à Moncton et
produire une émission plus universelle de qualité
réseau.
4589 On a une série sur le silence, pour
la Chaîne culturelle qui nous vient de Moncton. C'est
une réflexion sur le silence, c'est pour la Chaîne
culturelle.
4590 Ils travaillent avec des
universitaires qui sont là-bas, avec des gens qui ont
réfléchi à cette chose-là; ça n'a pas vraiment de
reflet régional cette série-là. C'est une émission
culturelle de haut niveau qui nous vient de Moncton.
4591 On ne force pas nos stations
régionales à faire des trucs qui les enfermeraient dans
des types de production et c'est ce qu'on a voulu dire
par cela.
4592 Le choix de produire une émission
dans une région vient parfois du créateur qui s'y
trouve et qui nous soumet un projet, il vient parfois
de compétence qui se trouve dans ce milieu-là parce
qu'il y a une université ou un milieu particulier, ou
il vient parfois de choses que le milieu lui-même veut
nous apporter.
4593 Il n'est pas anormal que l'émission
qui nous parle du vent du Pacifique nous vienne de
Vancouver. Mais peut-être que Yvan peut continuer mais
au départ, on ne force pas que le sujet soit absolument
local, parce que de Montréal on ne l'exige pas non
plus.
4594 CONSEILLERE WYLIE: Non, mais ce que
j'essaie d'entretenir ici, c'est que quand les gens en
région ou les francophones hors Québec veulent se voir
davantage ou être reflétés davantage sur la chaîne,
quand on demande à quelqu'un à Vancouver de produire ou
à Moncton de produire une émission réseau, est-ce qu'il
n'y a pas une plus grande opportunité à ce moment-là ou
danger même, les Acadiens nous dirons, que ça va
refléter beaucoup plus Montréal que Moncton parce que
ça va viser l'auditoire le plus grand possible, parce
que c'est une émission réseau?
4595 Tandis que si vous voulez refléter la
région, là, il faut faire un effort pour couvrir des
événements qui se passent en région.
4596 MONSIEUR LAFRANCE: Oui, mais c'est
pour cela qu'il y a les deux. On a une série qui va
être lancée sur l'histoire de la francophonie. René
Fontaine pourrait nous en parler parce que c'est issu
de Winnipeg.
4597 CONSEILLERE WYLIE: Mais, là, ça
viendra.
4598 MONSIEUR LAFRANCE: Avec des
universitaires. Ce n'est pas l'histoire de la
francophonie hors Québec. C'est l'histoire de la
francophonie, tout court.
4599 Une série sur l'histoire de la
francophonie avec des universitaires peut venir de pas
mal d'endroits, des universités qui ont des gens à
l'étude canadienne.
4600 CONSEILLERE WYLIE: Oui, c'est un
excellent exemple d'un programme qui sera réseau mais
reflétera les régions. Et vous avez fait ce décompte
vous-même ici. Ce n'est pas moi qui l'ai inventé.
4601 Alors, j'allais vous demander, au
niveau des heures, quand vous dites qu'il y a de la
production ou une présence régionale de telle heure à
telle heure, il faut se pencher, à ce moment-là, sur
quel genre d'émission et est-ce qu'on parle de
réflexion de la région?
4602 C'est ce que les gens désirent, ils
veulent s'entendre et se reconnaître eux-mêmes à la
radio et en télévision, ils veulent se voir, et
caetera.
4603 MONSIEUR LAFRANCE: Je vais vous dire
une chose en radio, je vais vous faire une réflexion en
radio. D'abord, des émissions réseau qu'on dit sans
reflet régional, c'est sept pour cent, je pense, de
l'ensemble des émissions.
4604 Je vais vous faire une réflexion sur
la radio, ce que c'est que la radio.
4605 Quand une émission part de Moncton,
il est très possible que l'animateur ou l'animatrice
qui la fait nous dise: bonjour, il fait très beau
aujourd'hui à Moncton, ici il s'est passé des choses
extraordinaires. D'ailleurs, il y a des élections
actuellement au Nouveau-Brunswick.
4606 Cela parle des réalités de cette
région-là même si le mandat de l'émission n'est pas de
nous parler de Moncton.
4607 Je pense qu'on travaille sur quelque
chose de plus important quand on travaille là-dessus.
On ne travaille pas juste sur la mathématique de grille
pour savoir où sont les émissions. Il faut que le
discours que nous prenions parle aussi d'un peu tout le
monde.
4608 Et je pense que quand une émission
est produite d'ailleurs, même si c'est un "disc jokey"
à la limite, la personne qui l'anime, va faire des
références culturelles qui sont les siennes, qui
viennent de sa région. Elle va avoir une tendance à
rouler un peu plus sa musique ou de la musique de chez
eux pour nous la faire connaître. Donc, ça a du reflet
régional d'une façon ou d'une autre.
4609 C'est très rare qu'une émission qui
part de Moncton, de Vancouver, de Québec ou de Winnipeg
n'est absolument aucune référence ou aucune tendance à
parler de sa place ne serait-ce que parce que le choix
des universitaires qu'elle prendra pour y participer
dans le cas de la chaîne culturelle sera différent
parce qu'on ira puiser dans un bassin différent.
4610 Donc, je pense que de façon générale
quand on produit une émission dans n'importe laquelle
de nos régions, il y a dedans du reflet régional, parce
que c'est le propre même de la radio que de parler de
l'air du temps.
4611 CONSEILLERE WYLIE: Donc, vous, si
vous parliez à un Acadien ou à l'ACFO qui se plaint
qu'il n'y a pas suffisamment de reflet régional à la
radio SRC francophone et que vous examiniez ce
tableau-là à la page 48, à votre avis, il y aurait
ici... vous calculez que toute la présence régionale
inclut ce qui est fait en région et ce qui reflète la
région même si c'est fait pour le réseau.
4612 MONSIEUR LAFRANCE: Oui, si je
parlais du reflet national, est-ce qu'il y en a assez
ou il n'y en a pas assez, il y en a-t-il réellement des
difficultés avec la question du reflet régional dans un
réseau de radio, tu sais, les... effectivement, les
gens de Moncton nous disent parfois on parle trop du
Québec. Je vous dirais que les gens de Charlottetown
trouvent que la radio de Moncton parle trop de Moncton.
4613 Il y a avec la radio toujours une
relation entre le centre quel qu'il soit et sa
périphérie qui est un petit peu difficile toujours,
parce qu'il est difficile de mettre toutes les régions
au même niveau.
4614 C'est un problème auquel on
s'attaque, c'est un problème qui est pas simple. Je
vous dirais cependant que depuis cinq ans, on le disait
tantôt dans le texte d'ouverture, nous avons multiplié
par cinq le nombre d'émissions réseau produites en
région. C'est pas rien.
4615 Et nous avons augmenté le nombre
d'heures de production régionale dans beaucoup de nos
régions. Donc, je dirais qu'au minimum, les
communautés francophones que nous rencontrons, si elles
ont encore parfois effectivement des récriminations ou
des souhaits à l'endroit de la première chaîne,
reconnaissent l'effort qui a été fait depuis cinq ans
au minimum.
4616 Il y a eu un effort énorme de fait
depuis cinq ans pour s'assurer d'un meilleur reflet des
régions dans ce réseau-là, on l'a multiplié par cinq et
on a augmenté.
4617 Je peux peut-être demander à
justement René Fontaine, puisqu'il est ici des
Prairies, de nous dire comment c'est vécu de son côté.
4618 CONSEILLERE WYLIE: Oui. J'allais
justement vous demander particulièrement au niveau des
francophones hors Québec qui est une autre... c'est un
autre volet de la présence régionale qui a une
caractéristique additionnelle.
4619 MONSIEUR FONTAINE: Ce que pourrait
vous dire, madame Wylie, c'est que le niveau de
satisfaction des auditoires dans les régions que j'ai
le plaisir de diriger, soit les régions des Prairies,
que le niveau de satisfaction est très élevé au cours
des trois à cinq dernières années.
4620 Et qu'en dépit des moments perturbés
qu'on a connus il y a quelques années, vous allez
constater que dans les régions, nous diffusons 53
heures de programmation régionale.
4621 Et que nous faisons, que nous avons
aussi considérablement augmenté le reflet à l'antenne
nationale. Je peux parler de l'émission "Anglosong",
entre autres, en provenance de Winnipeg, mais aussi
vous faire part d'une ouverture d'esprit aux émissions
nationales. Il y a une série de dix émissions qui est
présentement en voie de production et qui sera diffusée
à partir d'Edmonton durant l'été.
4622 Et des projets ponctuels, nous en
faisons constamment et je crois qu'on pourrait même
vous produire une liste de projets qui sont des
contributions ponctuelles dans le cadre d'émissions
nationales.
4623 Il s'agit "D'Un Soleil à l'Autre" ou
encore d'autres émissions. Nous entendons aussi nos
émissions qui servent d'appui au développement de la
chanson et de nouveaux talents de la chanson dans nos
galas provinciaux qui finissent par se retrouver à
l'antenne nationale également. Nous sommes en voie de
préparer aussi on parlait tantôt de certains projets
qui vont se retrouver à l'antenne nationale, dont
l'histoire de la francophonie canadienne et
internationale qui, même si elle parlera de la
francophonie internationale, va quand même avoir un
reflet de l'ensemble des régions et cette émission,
cette série d'émissions sera en provenance de Winnipeg
également.
4624 Tout comme une deuxième qui est
prévue pour le mois de mars de l'an 2000, c'est une
série sur le Canada, "Peuple et Territoires".
4625 Alors, ce que je peux vous dire,
c'est que les auditoires dans les régions, enfin, les
auditoires que je connais le mieux, sont vraiment très
heureux du reflet qu'on réussit à porter à l'antenne
nationale, et surtout si on le considère à ce qui nous
était possible de faire il y a cinq ans.
4626 Il y a eu un progrès considérable, il
y a un très grand esprit d'ouverture pour ce qui est
des productions régionales. Je peux vous dire qu'on
est très, très bien accueilli lorsque nous avons des
idées de projets qu'il nous est possible de proposer au
réseau.
4627 CONSEILLERE WYLIE: Et il y a un
apport évidemment dans les nouvelles aussi de ces
bureaux?
4628 MONSIEUR FONTAINE: Oui. Et on est
particulièrement fier de constater que dans les deux à
trois dernières années, nous avons contribué au-delà de
150 reportages de chacune des régions, alors qu'il y a
quatre, cinq ans, on parlait de l'ordre peut-être de 25
à 50. Alors, trois à quatre fois plus de reportages
sont nécessairement un reflet immédiat des régions
qu'on dessert dans l'Ouest.
4629 Alors, on est très, très fiers
d'avoir réussi à accroître le volume des nouvelles qui
sont reflétées à l'antenne nationale.
4630 MONSIEUR SAULNIER: On parlait tantôt
de 25 pour cent de nos nouvelles qui proviennent des
régions hors Québec. Dans le cas de l'Ouest, je pense
que c'est aussi une portion très importante à ce
niveau-là.
4631 Il faut aussi noter, je pense, la
qualité de la production qui se fait dans ces
bulletins, dans ces nouvelles qui nous proviennent de
chacune des stations régionales. Il a pu y avoir des
fois dans le passé des gens qui pouvaient dire : Bon,
ça vient des régions, c'est peut-être de moins bonne
qualité.
4632 Je vous dirais qu'on a fait la
démonstration au cours des dernières années que
lorsqu'on produisait des nouvelles en provenance de
chacune des stations régionales, la qualité y était
aussi et la preuve de ça c'est qu'on va maintenant
recruter du monde dans ces stations-là pour venir faire
le travail, venir à Montréal parce qu'ils sont vraiment
solides et puis ils sont en mesure de donner des leçons
aussi à d'autres là de comment faire leur travail.
4633 CONSEILLERE WYLIE: Et au niveau de
la chaîne culturelle, c'est surtout un apport de
concerts ou d'événements qui sont...
4634 MONSIEUR ASSELIN: Dans les émissions
des séries thématiques, des fictions, c'est une des
choses qu'on a commencé à implanter à l'extérieur du
Québec au cours des trois ou quatre dernières années.
Donc, on n'a pas attendu la demande, on a provoqué
nous-mêmes l'écriture, la création d'oeuvres de fiction
en faisant jouer aussi des comédiens d'un peu partout à
travers le pays. Donc, il y a une présence qui s'est
agrandie aussi considérablement à la chaîne culturelle.
4635 Et peut-être une chose, madame Wylie,
qui me venait à l'esprit, c'est qu'à travers ces deux
grilles-là, il y a aussi une forme de souplesse qui
fait que toute bonne idée là qui... surtout des idées
qui viennent de toutes les communautés à travers le
pays, on réussit à la produire, on réussit à travers
les grilles. Des fois c'est par l'été, des fois c'est
en intégrant dans une relâche. On trouve toujours de
la place.
4636 Même quand il y a un canevas de basse
de grille qui est fabriqué, on ne laisse pas passer une
série d'entretiens avec un écrivain qui vient de
l'Acadie ou d'ailleurs. Quelqu'un qui nous amène un
projet, on l'examine puis on s'arrange pour le rendre
possible dans l'une ou l'autre case de ces grilles-là.
4637 CONSEILLERE WYLIE: Mais ça inclut
aussi des concerts?
4638 MONSIEUR ASSELIN: Oui.
4639 CONSEILLERE WYLIE: De la musique
vivante?
4640 MONSIEUR ASSELIN: Oui, beaucoup.
4641 CONSEILLERE WYLIE: Pouvez-vous nous
donner une idée dans l'année qui se terminera en août,
combien de... Je remarque, par exemple, au Centre
National des Arts, que vous y êtes de temps à autre
et...
4642 MONSIEUR ASSELIN: A tous les
dimanches.
4643 CONSEILLERE WYLIE: Oui.
4644 MONSIEUR ASSELIN: Oui.
4645 CONSEILLERE WYLIE: Est-ce que c'est
vrai à la chaîne culturelle francophone aussi?
4646 MONSIEUR ASSELIN: Oui.
4647 CONSEILLERE WYLIE: Ce concert-là
serait entendu à ce moment-là aux deux chaînes,
l'anglaise et la française?
4648 MONSIEUR LAFRANCE: Pas cette
émission-là, bien à moins que vous... si vous parlez
d'émissions du Centre National des Arts le dimanche,
c'est la chaîne culturelle francophone qui la fait.
Mais les concerts qu'on enregistre...
4649 CONSEILLERE WYLIE: Mais les
concerts, est-ce que ce serait au deux...
4650 MONSIEUR LAFRANCE: ... à travers le
pays sont effectivement la plupart du temps diffusés
sur les deux chaînes.
4651 CONSEILLERE WYLIE: Sur les deux
chaînes.
4652 MONSIEUR LAFRANCE: Pas au même
moment si possible pour donner à l'auditoire la chance
de l'écouter dans deux créneaux différents.
4653 CONSEILLERE WYLIE: Et à part Ottawa,
pouvez-vous nous donner une idée de... si vous êtes
allés en région, à part Ottawa, hors Québec.
4654 MONSIEUR LAFRANCE: Avec les
concerts?
4655 CONSEILLERE WYLIE: Oui. Des
concerts, du nombre de concerts...
4656 MONSIEUR ASSELIN: Moncton,
Caraquet...
4657 CONSEILLERE WYLIE: ... et de
musique?
4658 MONSIEUR ASSELIN: C'est difficile de
vous donner un nombre, mais on pourrait... sûrement une
cinquantaine de concerts. D'abord, on reprend 50
concerts qui sont produits par Radio Two, on les
représente à la première chaîne. Et on produit nos
propres...
4659 CONSEILLERE WYLIE: Alors, qui
viendraient de plusieurs régions.
4660 MONSIEUR ASSELIN: Oui, qui viennent
de partout à travers le pays et nous on produit nos
propres concerts notamment en Acadie. On est président
des Festivals de Musique en Acadie, on est président à
Moncton aussi. Donc, je pense qu'il n'y a pas
grand-chose qui nous...
4661 CONSEILLERE WYLIE: Quand vous dites
toutes les sortes de concerts, ce sont des concerts ou
des galas ou des festivals que vous transmettez à
l'antenne.
4662 MONSIEUR ASSELIN: En association
avec souvent des organismes du milieu.
4663 CONSEILLERE WYLIE: Du milieu.
4664 MONSIEUR LAFRANCE: On produit
au-delà de 300 concerts par année, que ce soit le
Festival de Jazz d'Ottawa ici à titre d'exemple.
4665 CONSEILLERE WYLIE: Oui, j'essayais
de voir...
4666 MONSIEUR LAFRANCE: La Maison de la
Culture de Gatineau...
4667 CONSEILLERE WYLIE: J'essaie de voir
s'ils étaient distribués ailleurs que dans la région
Ottawa, Montréal.
4668 MONSIEUR LAFRANCE: Ah oui, partout
au réseau.
4669 CONSEILLERE WYLIE: Maintenant, le
service aux autochtones, vous nous parlez de
Radio-Canada Nord Québec en quatre langues, en cri,
français, anglais et en autochtone, quel est le niveau
du service aux autochtones prévu pour la période de...
4670 MONSIEUR LAFRANCE: Ah, il y a une
émission produite par Radio-Canada Nord Québec qui
s'appelle "Boréal Hebdo", qui est une émission
hebdomadaire, donc reprise deux fois à la grille qui
est diffusée Nord Québec et qui s'appelle "Boréal
Hebdo", c'est une émission régulière.
4671 CONSEILLERE WYLIE: Ce serait à votre
antenne...
4672 MONSIEUR LAFRANCE: C'est pas à
l'antenne de la première chaîne, c'est à l'antenne de
Radio-Canada Nord Québec.
4673 CONSEILLERE WYLIE: Nord Québec.
4674 MONSIEUR LAFRANCE: Qui est une
antenne qui un peu un collage de différents services de
Radio-Canada parce que c'est anglais, en français et
parfois en langue amérindienne.
4675 On a fait aussi dans les dernières
années plusieurs grandes séries sur l'histoire
autochtone ou amérindienne. Yvan peut peut-être en
parler.
4676 MONSIEUR ASSELIN: Oui, on a eu des
séries qui émanaient notamment du Pacifique. Et il y a
même des stations où on intègre dans le mandat de la
station de programmation d'intégrer régulièrement le
reflet des communautés autochtones, notamment c'est le
cas à Sept-Iles.
4677 CONSEILLERE WYLIE: Et ça, ce ne
serait pas à Nord-Québec, mais à l'antenne...
4678 MONSIEUR ASSELIN: A la Première
Chaîne.
4679 CONSEILLERE WYLIE: ... de la
Première Chaîne?
4680 MONSIEUR ASSELIN: Exact.
4681 CONSEILLERE WYLIE: Et qui serait en
certaines circonstances en langue amérindienne?
4682 MONSIEUR ASSELIN: Oui.
4683 MONSIEUR LAFRANCE: On a diffusé, si
je me trompe pas, pour donner un exemple, la messe de
minuit en montagnais l'an dernier où il y a deux ans?
4684 MONSIEUR ASSELIN: Il y a deux ans,
oui.
4685 MONSIEUR LAFRANCE: Il y a deux ans,
la messe de minuit nous provenait en montagnais de
Sept-Iles ou de... ce n'est pas de Sept-Iles là mais du
nord par la station de Sept-Iles.
4686 Donc, on produit beaucoup de séries
occasionnelles ou d'émissions spéciales en provenance
de...
4687 CONSEILLERE WYLIE: Mais la présence
est surtout sur Radio-Nord...
4688 MONSIEUR ASSELIN: Oui.
4689 CONSEILLERE WYLIE: ... Québec.
4690 Maintenant, le contenu canadien. Le
personnel vous a fait parvenir, et vous avez eu des
déductions avec eux sur le fait que les conditions de
licence qui devraient... qui exigent que vous atteignez
50 pour cent de la musique de catégorie deux... que ce
soit du contenu canadien et que dans la période que qui
a été examinée, il y avait à la première chaîne 31,6
pour cent seulement et à la deuxième chaîne 24 pour
cent.
4691 Et vous avez eu des discussions avec
le personnel à cet effet. Maintenant, dans votre
demande à la page 33, au paragraphe 112, vous demandez
qu'on reconduise, vous êtes d'accord que ces conditions
de licence là soient reconduites pour la période de
licence qui s'en vient.
4692 Est-ce que vous pouvez nous expliquer
puisque vous êtes d'accord que c'est possible
d'atteindre ces niveaux-là, comment vous allez le faire
puisqu'il y avait un manque à gagner très important aux
deux chaînes à ce niveau-là?
4693 MONSIEUR LAFRANCE: Je peux vous dire
que sur la question de la semaine qui ai été
comptabilisée effectivement, on ne respectait pas les
conditions de licence, c'était inacceptable.
D'ailleurs on ne l'a pas accepté parce qu'on a tout de
suite fait tout ce qu'il fallait pour s'assurer que ce
n'était plus le cas.
4694 On est en mesure aujourd'hui... je
vous dirais qu'on n'avait pas prévu la question, mais
on a quand même amené un tableau, on est en mesure
aujourd'hui de vous dire qu'au cours des neuf derniers
mois...
4695 CONSEILLERE WYLIE: J'ai vu ça en
arrivant.
4696 MONSIEUR LAFRANCE: Oui, au cours des
neuf derniers mois.
4697 CONSEILLERE WYLIE: Les vieux disques
sont corrigés et les machines fonctionnent!
4698 MONSIEUR LAFRANCE: Seulement au cas
où on... On est en mesure de vous dire qu'au cours des
neuf derniers mois, on soutient régulièrement au-delà
du 50 pour cent et près de 55 pour cent. Cela m'amène
toutefois à expliquer une chose...
4699 CONSEILLERE WYLIE: Ah, 55,
intéressant.
4700 MONSIEUR LAFRANCE: Cela m'amène à
expliquer une chose sur la nature de notre radio et
tantôt Yvan pourra donner les détails sur le tableau.
4701 Mais sur la nature de cette radio-là
et sur le fait qu'effectivement il puisse y avoir
parfois des semaines en dérogation, l'une des
particularités de notre radio en matière de diffusion
de musique et qui se différencie là-dessus nettement de
la plupart des radios du secteur privé, c'est qu'il
n'existe pas chez nous de "play list" des grands succès
qu'on va rouler pendant la semaine.
4702 Chaque chanson ou chaque pièce
musicale que vous entendez sur l'une de nos chaînes est
le résultat d'un choix esthétique ou éditorial d'un
réalisateur, d'un annonceur ou d'un invité et est
souvent fondé sur un élément d'actualité, sur un
élément d'actualité culturelle ou d'actualité tout
simplement.
4703 Cela complique un peu le calcul à
priori du contenu canadien et ça peut parfois nous
amener certaines semaines où il se produit
l'anniversaire de la mort de Brel ou des trucs dans le
genre, il se produit des dérèglements.
4704 On est conscient de cette
difficulté-là, et je dirais que pour atteindre 50, il
faut régulièrement viser 55 nous, parce qu'un événement
d'actualité peut faire basculer le contenu que nous
avons.
4705 Là-dessus, on se distingue très
nettement d'une station qui peut planifier par une
"play list" l'ensemble des chansons qu'elle tourne.
4706 Je dirais que c'est une des forces de
notre produit, en tout cas, perçue par nos auditeurs,
c'est une des forces. Je dirais que les auteurs,
compositeurs en sont aussi très contents parce que ça
nous permet de faire entendre un éventail de chansons
que vous entendrez pas ailleurs. Mais ça nous amène à
cette faiblesse-là.
4707 Je vous dirais que depuis neuf mois,
on a étudié ça de très très près, on a regardé ça de
très près. Je pense deux choses. Premièrement, ce
serait souhaitable pour nous que ces calculs-là se
fassent sur base mensuelle, ce qui éviterait qu'une
semaine à un moment donné soit en dérogation, ce serait
souhaitable, sinon on accepte qu'il peut parfois y
avoir des semaines en dérogation.
4708 Parce que sur une base mensuelle de
façon générale, nous dépassons nos conditions de
licence, et ça c'est... il faut quand même le
reconnaître. Sur l'ensemble des neuf derniers mois,
nous dépassons les conditions de licence.
4709 Sinon, on accepte qu'il peu parfois y
avoir des semaines en dérogation. Parce que sur une
base mensuelle de façon générale, nous dépassons nos
conditions de licence. Et ça, il faut quand même le
reconnaître. Sur l'ensemble des neuf derniers mois,
nous dépassons les conditions de licence.
4710 Donc, dans un premier temps, ça
serait probablement souhaitable que ce soit sur un
mois.
4711 Pour le reste, je vous dirais qu'on a
fait tout ce qu'il fallait faire pour que ça ne se
reproduise pas. On a rencontré les gens du Conseil
pour essayer d'expliquer ce qui avait pu se produire en
mai. On ne reviendra pas sur l'ensemble de la
mécanique des détails de cette semaine-là
spécifiquement.
4712 Mais je pense qu'il faudrait trouver
une façon qui reflète un peu mieux ce que nous sommes
comme radio et qui reflète un peu cet aspect-là.
4713 Vous savez, il y a une centaine de
personnes qui participent au choix musical de
l'ensemble de nos stations chaque semaine, qui sont des
réalisateurs. On ne veut pas leur imposer des "play
lists". Ce n'est pas notre personnalité de station.
Donc, il faut trouver une façon qui est conforme
là-dessus.
4714 Mais je peux vous assurer d'une
chose, c'est que nous partageons au minimum autant que
le CRTC... nous partageons avec le CRTC le souci du
contenu canadien. C'est tout à fait notre rôle de le
faire.
4715 Donc, on va se donner des moyens. Et
si vous avez des suggestions à nous faire pour que nous
puissions améliorer les méthodes de calcul... mais nous
serions disposés à l'avenir à vous fournir, de façon
trimestrielle, toutes les données d'écoute, parce que
nous avons depuis mis sur pied un système permanent de
comptabilisation.
4716 Donc, nous serions en mesure de vous
fournir, de façon trimestrielle, un graphique ou il
faudrait trouver une façon qui n'est pas trop lourde
qui démontrerait que nous sommes régulièrement
au-dessus de nos conditions de licence.
4717 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. J'allais
justement vous demander, est-ce que vous accepteriez,
pour une période quelconque, de faire rapport pour
qu'on s'assure que ce n'est pas seulement une promesse
la condition de licence et qu'après cinq, six ans, sept
ans, on s'aperçoit que c'est la moitié?
4718 Mais j'imagine que, à la chaîne
culturelle, c'est très peu de catégorie 2.
4719 MONSIEUR LAFRANCE: Il y en a très
peu. Et à la Chaîne culturelle, c'est encore un peu
plus difficile, parce qu'il y en a tellement peu que...
4720 CONSEILLÈRE WYLIE: Ça serait
déséquilibré très, très rapidement.
4721 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Il suffit,
par exemple, que Élizabeth Gagnon fasse un spécial Brel
une semaine pour qu'on soit totalement en déséquilibre
sur le contenu canadien.
4722 CONSEILLÈRE WYLIE: Et ce serait
encore plus pertinent, je suppose, d'examiner une
période plus grande pour...
4723 MONSIEUR LAFRANCE: Pour la Chaîne
culturelle.
4724 LA PRÉSIDENTE: Pour la Chaîne
culturelle. Mais la première chaîne, il reste quand
même que vous avez quoi? 92 pour cent de la musique,
je crois, qui est de catégorie deux?
4725 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. Il y a
beaucoup plus de catégorie deux, oui. C'est 90 pour
cent.
4726 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Mais
encore, c'est 92,8 pour cent...
4727 MONSIEUR LAFRANCE: Oui.
4728 CONSEILLÈRE WYLIE: ... qui est 16
heures quand même à la Première Chaîne.
4729 MONSIEUR LAFRANCE: Oui.
4730 CONSEILLÈRE WYLIE: Qui est quand
même 16 heures de catégorie 2 comparé à la Chaîne
culturelle qui est de beaucoup moins.
4731 MONSIEUR LAFRANCE: Oui.
4732 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais il reste
quand même que 31.6 pour cent, c'est quand même assez
loin de 50.
4733 Donc, vous êtes d'accord qu'il y
avait un problème de calcul, parce que s'il y a 31,6
pour cent cette semaine-là, il faut quand même en faire
beaucoup pour récupérer dans les trois autres semaines.
4734 MONSIEUR LAFRANCE: Oui. C'était...
4735 CONSEILLÈRE WYLIE: Donc, à votre
avis, c'est une question de comptabilisation aussi?
4736 MONSIEUR LAFRANCE: Bien,
c'est-à-dire, je ne veux pas nécessairement entrer dans
toute la mécanique. Il y avait peut-être une question
de comptabilisation.
4737 Je sais qu'il y a une partie des
chansons maintenant qui sont un peu difficiles, entre
catégorie 2 et catégorie 3, et que nous avions mises en
catégorie 3 et qui étaient, selon vous, en catégorie 2
parce que... parfois, je sais que le Conseil d'ailleurs
s'est saisi de cette question-là. Il y avait ça.
4738 Mais je dirais que, grosso modo, nous
reconnaissons que ça n'avait pas de bon sens, et que ça
ne doit plus se produire, et qu'on est prêts à discuter
de toutes les méthodes possibles pour ne pas que ça se
produise.
4739 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui.
4740 MONSIEUR LAFRANCE: Et que, outre
cette semaine-là, on n'a pas de données comme quoi ça
s'est produit autrement que cette semaine-là. Plutôt
on est même sûrs que les neuf mois qui ont suivi, on a
été toujours au-delà de nos conditions de licence.
4741 CONSEILLÈRE WYLIE: Et vous pouvez
peut-être discuter avec le conseiller juridique de ce
qu'il vous semblerait raisonnable pour une période
quelconque, d'essayer de rester en contact avec le
Conseil pour qu'on s'assure que...
4742 MONSIEUR LAFRANCE: Tout à fait.
4743 CONSEILLÈRE WYLIE: ... ce 50 pour
cent-là est quand même atteint, puisque vous êtes prêts
à reconduire la condition de licence telle quelle.
4744 MONSIEUR LAFRANCE: Tout à fait.
4745 CONSEILLÈRE WYLIE: À la musique
populaire à la première chaîne, sur 16 heures, toute la
musique est de la catégorie 21, musique populaire, rock
et danse selon la promesse de réalisation à la section
E.
4746 MONSIEUR LAFRANCE: Oui.
4747 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce que ce
n'est pas un peu limitant de n'avoir que cette
catégorie de musique?
4748 MONSIEUR LAFRANCE: Oui, Bertrand.
4749 MONSIEUR ROUX: Bonjour. Non, c'est
que, à Radio-Canada, il n'y a pas de genre "country",
genre jazz. Par exemple Ginette Reno qui interprète du
jazz, ça serait du genre jazz.
4750 À la première chaîne, ou bien donc
c'est du jazz ou bien ça n'en est pas du tout. Donc,
ça reste dans la catégorie 2.1 la majorité du temps.
4751 Et comme le disait tout à l'heure
Sylvain Lafrance, il y a toujours l'hésitation quand
même entre la catégorie 2, le 2.1, puis la catégorie 3.
Et là, on s'en va surtout dans la catégorie 3 où on
parle de musique traditionnelle et folk, ainsi que la
musique jazz. Dans la catégorie 3, on a deux
sous-catégories. Il y en a plusieurs, mais ces deux
sous-catégories-là sont donc assez importantes pour
nous.
4752 Mais sinon, il n'y a pas de genre
comme on pourrait retrouver chez les radiodiffuseurs
anciennement, là, le "middle of the road". Vous vous
rappelez?
4753 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, à ce
moment-là, le jazz, ce serait le 30 minutes indiqué
sous la catégorie 3?
4754 MONSIEUR ROUX: Oui. C'est parce que
vous le calculez en minutes. Moi, je l'ai ici en
pourcentage.
4755 LA PRÉSIDENTE: Mais c'est en
pourcentage aussi, 2.9 de la musique.
4756 MONSIEUR ROUX: C'est ça. Ici, en
catégorie 3, j'ai une semaine de diffusion qui est
relativement récente, celle du 7 au 13 mars, alors
qu'en catégorie 3, on se tenait à 13,9 pour cent.
4757 La première chaîne va toujours
diffuser un minimum de 10 pour cent de musique en
catégorie 3. Ce n'est pas une imposition. C'est un
geste naturel étant donné la spécificité de la première
chaîne, les nouveaux courants musicaux, et caetera.
4758 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, ce que
vous dites, c'est qu'il n'y a que de la catégorie 2.1
ou 21, parce que les autres sont dans la catégorie 3?
4759 MONSIEUR ROUX: Exactement. Et pour
vous dire que...
4760 CONSEILLÈRE WYLIE: Plutôt que
d'insérer dans la...
4761 MONSIEUR ROUX: C'est ça. Donc, les
catégories 2.2, soit...
4762 CONSEILLÈRE WYLIE: Ce qui diminue...
4763 MONSIEUR ROUX: Genre "country", le
genre folklore ou bien le genre jazz, donc ils sont
2.2, 2.3 et 2.4, ne sont pas diffusés à l'antenne.
4764 Si, à l'occasion, quelque chose
frôlait le genre jazz, on considère qu'elle est assez
pop pour rester en 2.1 ou bien elle est suffisamment
jazz pour être considérée en catégorie 3.3 pour être
plus précis.
4765 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Le
pourcentage est très bas évidemment en catégorisant la
musique de cette façon-là. Le contenu canadien est
plus bas aussi, mais ce n'est pas plusieurs heures.
Parce qu'au lieu de 50 à ce moment-là, vous...
4766 MONSIEUR ROUX: Oui. Le minimum est
de 20 pour cent en contenu canadien. En catégorie 3,
on se tient toujours à un minimum de 25 pour cent en
catégorie 3, alors qu'à la chaîne culturelle, c'est
toujours au-dessus de 30 pour cent soit dit en passant.
Et ça dépasse largement donc la promesse de réalisation
en catégorie 3.
4767 Et ce sont des choses qui se sont,
soit dit en passant, naturellement et qui sont dans
spécificités de notre antenne. Et les réalisateurs,
comme il a été mentionné tout à l'heure, sont
enthousiastes dans cette démarche.
4768 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, la
musique vocale française. Au dernier renouvellement,
vous vous êtes engagé à en diffuser 95 pour cent de
musique vocale, qu'elle soit de langue française.
4769 Et la même semaine étudiée par le
personnel démontre que, à la première chaîne, vous
n'avez atteint que 81,3 pour cent et, à la chaîne
culturelle, 62,8 pour cent. Encore une fois, je
reconnais que, à la chaîne culturelle, c'est plutôt de
la musique classique, donc c'est assez minime.
4770 Mais ce qui est intéressant, c'est
que vous désirez que le Conseil réduise, accepte de
réduire cet engagement à 85 pour cent et que, à votre
avis, au paragraphe 102, à la page 31, ce 95 pour
cent-là serait pour vous un carcan.
4771 Et vous indiquez que, à peu près 300
pièces musicales vocales par semaine, il y en a
seulement 15, donc 15 pièces qui peuvent être dans un
langage autre que le français.
4772 Maintenant, vous expliquez assez
longuement aux paragraphes 229 et 236 les raisons pour
lesquelles vous voulez que ce soit diminué à 85 pour
cent.
4773 Et si je comprends bien, il s'agit
ici d'avoir une possibilité agrandie de pouvoir
refléter dans votre programmation de la musique vocale
de langue autre que le français, surtout des langues
qui sont implantées au Canada français.
4774 Et vous parlez, dans une réponse à la
lettre, de lacune de langue latine, du portugais, de
l'espagnol, de l'arabe et de diverses langues
africaines.
4775 Maintenant, si c'est vraiment la
raison pour laquelle vous voulez que ce soit baissé à
85 pour cent, qu'est-ce que vous penseriez, si le
Conseil acceptait cette proposition-là, qu'elle soit
assortie d'une exigence que ce ne soit pas de langue
anglaise additionnelle?
4776 Je comprends que vous voulez garder
une marge de manoeuvre. Vous avez déjà "Anglosong" et
je suis certaine que c'est acceptable d'en avoir un...
surtout que ce soit canadien.
4777 Mais est-ce que vous accepteriez une
limite, si nous acceptions d'approuver cette réduction,
qu'elle soit assortie de ce genre d'exigence-là? Et
qu'est-ce que vous suggéreriez comme pourcentage de ce
10 pour cent de moins?
4778 Et la seule raison que je vois dans
votre demande pour cette réduction, c'est d'accommoder
ces langues-là qui sont bien implantées et qui ne sont
pas l'anglais.
4779 MONSIEUR LAFRANCE: La réponse est
"oui", on accepterait, parce que l'ouverture qu'on
demande ici, c'est très clair. Je pense qu'on respecte,
en passant, l'esprit de l'engagement de 1993 parce que,
à l'époque, on parlait de musique francophone par
rapport à la musique anglophone et il n'y avait pas eu
cette montée de cet apport des nouvelles communautés
culturelles.
4780 Je pense à Lhasa De Shela, Djeleur,
les Gitans de Sarajevo qui sont tous des groupes d'ici
et qui ont choisi de chanter dans des langues autres
que le français ou l'anglais. Et c'est vraiment ce
qu'on veut refléter, il y en a de plus en plus.
4781 Effectivement, actuellement
"Anglosong" représente à lui seul environ 5 pour cent
de la diffusion de musique de la première chaîne.
4782 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Et vous
avez même indiqué trois pour cent.
4783 MONSIEUR LAFRANCE: Trois ou cinq.
Cinq, parce qu'il y a eu un deux heures. Il y a une
période où c'est deux heures.
4784 CONSEILLÈRE WYLIE: Donc, à 95 pour
cent, vous êtes déjà coincé avec "Anglosong".
4785 MONSIEUR LAFRANCE: C'est déjà
coincé. Maintenant, je comprends très bien ce que vous
proposez et je suis d'accord avec l'esprit. Il
faudrait simplement trouver peut-être de quelle façon
est-ce qu'on doit trouver le chiffre ou de quelle façon
le dire. Mais effectivement...
4786 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce que ça
pourrait être tout le 10 pour cent dont vous voulez
réduire ou une partie du 10 pour cent? Parce que vous
devez faire 95 pour cent et vous semblez avoir décidé
en cours de route que, 85 pour cent, ça allait mieux
parce que ça vous permettait d'ajouter ces langues-là.
4787 Maintenant, il s'agit d'avoir un
engagement ou même une condition de licence pour la
période qui s'en vient.
4788 MONSIEUR ASSELIN: Je pense que
l'esprit du 10 et du 5, ça nous irait très bien.
4789 Il y a la question, ce que disait
Sylvain tout à l'heure, par rapport à la façon de le
mesurer aussi, parce que quand on fait... si on disait:
On mesure le pourcentage de langue anglaise sur une
base hebdomadaire, là, ça créerait un problème, parce
qu'il pourrait y avoir des événements qui font que, des
fois, ça va être 8, des fois, ça va être 3. Parce
qu'au-delà de "Anglosong", il arrive qu'on doive...
4790 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais c'est
calculé à la semaine, non?
4791 MONSIEUR ASSELIN: Oui, oui, c'est
calculé à la semaine actuellement, mais...
4792 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais est-ce qu'il
y a une façon de...
4793 MONSIEUR ASSELIN: Si on décortique
le 15 en un 10 et un 5, on pourrait...
4794 CONSEILLÈRE WYLIE: Non, mais de
serait une question de maximum de... Et si, à ce
moment-là, vous n'avez pas le produit nécessaire, au
lieu de combler avec de la musique de langue anglaise
américaine, vous comblez avec plus de français... parce
que vous ne semblez pas nous dire que la raison pour
cette réduction-là est que vous avez du mal à trouver
du produit.
4795 Les seules raisons que vous nous
donnez, c'est le désir. Alors, puisque c'est votre
raison et votre engagement, est-ce qu'on ne peut pas le
traduire tel que vous l'avez indiqué?
4796 MONSIEUR ASSELIN: Oui.
4797 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais ça, vous
pouvez y penser...
4798 MONSIEUR ASSELIN: Oui, très bien.
4799 CONSEILLÈRE WYLIE: ... et en
reparler peut-être à la...
4800 MONSIEUR ASSELIN: Parfait.
4801 MONSIEUR LAFRANCE: Parce que la
seule chose qui me fait hésiter à vous répondre tout de
suite, parce que 10 et 5, ça nous va très bien. On ne
veut pas tellement dépenser le 5 anglophone.
4802 C'est que la présence de "Anglosong"
nous amenant déjà cinq pour cent, il y a comme un petit
problème qu'il faudrait voir.
4803 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Bien, c'est
ça. Alors, il faudrait penser ce qu'on fait avec le 10
pour cent. Puis s'il n'y a pas assez de produits qu'il
est peut-être possible... moi, je ne m'y connais pas
tellement, mais c'est souvent la difficulté de trouver
des produits acceptables dans ces langues-là qui
n'aident pas à déroger au contenu canadien, et caetera.
4804 MONSIEUR LAFRANCE: C'est beau.
4805 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous pouvez y
repenser que si le Conseil acceptait votre
proposition...
4806 MONSIEUR LAFRANCE: Parfait.
4807 CONSEILLÈRE WYLIE: ... est-ce quelle
pourrait être assortie de quelque chose qui refléterait
la raison pour votre demande.
4808 Maintenant, la dernière partie de ma
discussion avec vous, la commandite.
4809 En 1993, 1995, le Conseil vous
refusait une demande d'insérer des messages de
parrainage ou de commandite au cours de la diffusion de
représentations spéciales.
4810 Et si vous regardez la décision en
général, les arguments qui avaient été apportés,
c'était que c'était une ouverture à la publicité
4811 Si vous regardez la décision, en
général, les arguments qui avaient été apportés c'était
que c'était une ouverture à la publicité. Le fait que
les gens, et nous avons vraiment reçu les mêmes
préoccupations pendant les consultations, c'est que
l'attrait des chaînes, et francophones et anglophones,
pour les auditeurs est beaucoup basé sur le fait qu'il
n'y a pas de publicité et aussi une certaine crainte
que ce serait difficile à retenir et que ça viendrait
faire concurrence, par exemple, aux stations
communautaires, et caetera.
4812 Par ailleurs, vous nous dites que
vous avez besoin de partenariats, que ça vous donnera
la possibilité d'avoir beaucoup plus d'événements et de
représentations spéciales et vous dites, je crois, que
c'est peut-être six par année ou quelques 60 au cours
des sept ans et que le partenariat corporatif en ondes
vous est très important.
4813 Maintenant, de quelle façon est-ce
que votre proposition diffère de celle qui a été
refusée en 1993, dans son libellé ou dans son but
plutôt que les raisons qui sous-tendent la requête?
4814 MONSIEUR LAFRANCE: Elle est
différente dans son libellé dans le sens... est-ce que
vous me permettez tout simplement de préciser
l'intention parce que ça va aider à comprendre?
4815 On a deux intentions avec cette
question-là du partenariat. La première c'est
carrément ce qu'on appelle "le partenariat", qui est
une tendance, je le mentionnais plus tôt, en gestion et
une tendance... notamment dans les milieux culturels.
Il y a une tendance au partenariat qui est très lourde
et personne ne fonctionne en autarcie maintenant.
4816 On aimerait que quand on fait par
exemple, Ontario Pop, ici à Ottawa, si un transporteur
pouvait nous aider en transportant les jeunes qui
participent à ce concours, pouvoir dire merci à "X" qui
a permis le transport des jeunes qui participaient à ce
concours de développement de talent, à ce moment-là,
c'est de l'argent programme de moins que nous pourrions
réinvestir dans des productions. Naturellement, on n'a
jamais d'objectifs de profit, nous.
4817 La deuxième chose c'est servir de
levier pour des entreprises culturelles partenaires,
par exemple, un festival de musique qui pourrait
recevoir une commandite d'un annonceur et cet
annonceur-là pourrait souhaiter que son nom soit nommé
au moment de la diffusion du concert et à ce moment-là,
l'intérêt pour l'entreprise culturelle n'est pas pour
nous.
4818 En aucun cas, en aucun moment,
Radio-Canada ne recevra de l'argent comme tel, en
pièces sonnantes, de ces ententes-là. Il n'y a pas là
une stratégie de diversification de nos revenus et il
n'y a pas là pour nous une quête d'argent. C'est très
important. Il s'agit vraiment de partenariat et de
levier pour les entreprises culturelles, et nous le
faisons très prudemment.
4819 Maintenant, on a vu que la discussion
avait soulevé plusieurs débats, je dirais, au pays
depuis quelques semaines et nous serions prêts à
déposer devant vous une condition de licence revue et
corrigée qui définit peut-être un peu mieux ce qu'on a
l'intention de faire. Alors, nous serions prêt, si
vous le souhaitez, à déposer nous-mêmes une condition
qui déjà baliserait un peu mieux toute cette
question-là.
4820 Je ne sais pas si monsieur Beatty
souhaite ajouter quelque chose sur la question de
"sponsorship".
4821 CONSEILLÈRE WYLIE: Mieux que celle
qui a déjà été déposée. Il s'agirait aussi, si c'est
des représentations spéciales comme, par exemple,
l'Opéra Métropolitain, depuis des années, qui est
commanditée par Texaco.
4822 MONSIEUR LAFRANCE: L'Opéra du Met
est là-dedans.
4823 CONSEILLÈRE WYLIE: Il y avait à un
certain moment aussi le hockey qui était souscrit.
Mais il faudra aussi avoir un libellé qui contraint à
ce qui est possible.
4824 Mais il faudrait aussi être beaucoup
plus clair sur ce que c'est une représentation spéciale
parce que vous nous donnez une idée que l'année un ça
représenterait quelques 100 000 $ de valeur; l'année
deux, 200 000 $; et peut-être 500 000 $ en l'année
cinq. C'est intéressant de savoir que vous avez les
mêmes chiffres au Canada anglais à la chaîne au Canada
anglais qui semble un peu bizarre considérant
l'auditoire et les possibilités.
4825 C'est évidemment pas une comptabilité
qui a été trop précise et évidemment la valeur, par
exemple, de transporter des gens à un concert, comment
on comptabilise c'est pas si facile. Mais si je
comprends bien, vous avez combien de représentations
spéciales à l'an? Vous dites que vous allez en faire
six de plus, ce qui voudrait dire quoi? Six qui sont
commanditées ou six de plus parce que vous avez
maintenant plus de ressources puisque vous avez obtenu
de... est-ce que ce serait, par exemple, toutes les
représentations spéciales de l'année qui seraient
commanditées, le trois-quart?
4826 MONSIEUR LAFRANCE: Non, sûrement
pas. Écoutez, on a des objectifs très modestes et je
peux peut-être réaffirmer une chose. Nous sommes une
radio non-commerciale et nous avons bien l'intention de
demeurer une radio non-commerciale. Je pense que la
seule chose dont on parle ici, on parle d'activités
spéciales.
4827 Je ne parle même pas d'un concert
régulier, mais à la limite, d'un concours de
développement de jeune talent où des gens ont à voyager
ou un concert où les gens ont vraiment à voyager parce
qu'on le présente dans une région où normalement ce
groupe-là ne se produirait pas, donc, de supporter des
coûts qui ne sont pas directement des coûts de
production d'émissions mais des coûts liés à la
production d'une émission spéciale et que nous
n'aurions pas à assumer nous à l'intérieur de nos
budgets programmes.
4828 C'est toujours un paiement en nature,
si vous me passez l'expression, qui se ferait à
Radio-Canada et pas un paiement en argent, ce qui veut
dire que la pression sur le marché de la commandite
serait négligeable au pays.
4829 C'est vraiment une façon pour nous de
reconnaître que la radio publique peut avoir accès à
des partenariats, peut faire des alliances stratégiques
à certains moments pour mousser les activités qui sont
des activités que je dirais... quand je pense au
concours de développement du talent, c'est une activité
radiophonique, mais c'est beaucoup plus que ça. C'est
une activité de développement culturel de la radio
publique. C'est dans son mandat de le faire et si elle
peut le faire avec des partenaires qui sont intéressés
à le faire, je trouve dommage qu'elle s'en prive.
4830 Il me semble qu'il y a là une saine
gestion des fonds publics que de faire payer par des
partenaires des coûts qui normalement seraient payés
avec de l'argent programme et qui...
4831 CONSEILLÈRE WYLIE: Avez-vous un
texte quelconque?
4832 MONSIEUR LAFRANCE: Oui.
4833 CONSEILLÈRE WYLIE: ...où vous pouvez
nous dire ce qu'on entendrait en ondes?
4834 MONSIEUR LAFRANCE: Je peux
demander... ah! un texte sur une onde. J'allais vous
présenter le texte de condition de licence.
4835 CONSEILLÈRE WYLIE: Le texte de
libellé, ce que vous avez, est-ce qu'il est différent
de ce que j'ai dans votre rationalisation? Or vous en
avez un nouveau?
4836 MONSIEUR LAFRANCE: On veut vous
proposer une nouvelle condition de licence plus
restrictive et mieux balisée, je disais, c'est-à-dire
qui définit mieux ce qu'on a l'intention de faire et
qui est donc plus balisé parce qu'on s'est aperçu qu'il
y avait peut-être de mauvaises interprétations sur
l'intention.
4837 Sur ce qu'on entendrait en ondes, je
crois que Nicole Beaulac avait des exemples possibles.
4838 MADAME BEAULAC: Je peux ici en citer
un:
"Ici, Michèle Kebb(ph). Je vous
invite à écouter un concert
spécial de l'Orchestre
symphonique de Montréal dans le
cadre de la série des concerts
Alcan. Cette série Alcan offre
la possibilité d'entendre au
cours de la saison huit oeuvres
de compositeurs canadiens."
(Tel que lu)
4839 MONSIEUR LAFRANCE: Jamais, selon la
condition de licence, nous ne nommons ni le produit, ni
la qualité du produit. Il s'agit de nommer le
partenaire.
4840 CONSEILLÈRE WYLIE: Un peu comme à
l'Opéra de Texaco?
4841 MONSIEUR LAFRANCE: Oui.
4842 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce qu'elle
est...
4843 MONSIEUR BEATTY: Même peut-être
moins que ça.
4844 CONSEILLÈRE WYLIE: Pardon?
4845 MONSIEUR BEATTY: Même peut-être
moins que ça.
4846 CONSEILLÈRE WYLIE: Encore moins que
ça.
4847 MONSIEUR BEATTY: Parce qu'on ne va
pas faire référence au produit comme tel.
4848 CONSEILLÈRE WYLIE: Et maintenant,
voilà vos intentions. Quelles sont les balises?
4849 MONSIEUR LAFRANCE: Vous voulez dire:
la condition de licence que nous proposerions?
Peut-être que Marie-Philippe...
4850 MADAME BOUCHARD: J'en ai plusieurs
copies. Je ne sais pas si vous voulez que je vous les
distribue tout de suite ou si vous voulez que j'y fasse
référence.
4851 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Vous pouvez
les déposer et en laisser des copies s'il y a quelqu'un
d'intéressé parce que c'est une question qui va être...
il y a plusieurs intervenants qui s'y adressent et tout
de suite, il y a la peur que c'est, comme on dit en
anglais, "the thin edge of the wedge".
4852 Alors, comment on balise ça? Comment
nous on va vous disputer dans deux ans, dans trois ans,
dans sept ans?
4853 MADAME BOUCHARD: Je vous la
déposerais dans les deux langues parce que l'intention
de la société c'est que les conditions de licence
soient identiques pour l'ensemble de ces réseaux
radiophoniques. Donc, bien qu'on va discuter la
version française, vous aurez déjà la version anglaise
pour l'audience qui portera sur les renouvellements des
licences de la radio anglaise.
4854 CONSEILLÈRE WYLIE: Et ça, il s'agit
ici et à la Chaîne culturelle et à la Première Chaîne?
4855 MADAME BOUCHARD: C'est ça.
4856 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors,
expliquez-nous ce qui sont les nouvelles balises?
4857 MADAME BOUCHARD: Bien, est-ce que
vous voulez les regarder en même temps que moi pendant
que je vous les explique?
4858 CONSEILLÈRE WYLIE: Non. Dites-nous
quelle serait votre intention de restrictions?
4859 MADAME BOUCHARD: Les restrictions
principales, je pense que monsieur Lafrance y a fait
référence. Il s'agit de ne mentionner que le nom du
partenaire et je pense que ça c'est une précision
importante par rapport à la proposition qui avait été
faite, je crois, dans les demandes de la radio anglaise
et française. Donc, c'est limité aux noms. Il n'y a
pas de mention de produits. Il n'y a pas de promotion
de produits ni de services.
4860 Par ailleurs, nous spécifions qu'il
s'agit d'une mention qui doit nécessairement tomber
dans les catégories 52 et 53 et non pas 51. Donc, il
ne s'agit pas d'une annonce publicitaire.
4861 Une autre précision très importante
c'est que toute contribution financière du partenaire
doit être versée à un tiers et non pas à la titulaire
de licence. C'est ce à quoi faisait référence monsieur
Lafrance, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'argent qui
serait versé à la Société Radio-Canada.
4862 Mais par contre, comme il faisait
référence tout à l'heure, il pourrait y avoir ce qu'on
pourrait appeler une forme d'échange de services dans
le cas où la part du partenaire est une facilitation à
transporter des personnes dans un concours ou un truc
comme ça.
4863 CONSEILLÈRE WYLIE: Ou avisé...
4864 MADAME BOUCHARD: Là si on est
organisateur du concours, il ne faudrait pas qu'on soit
obligé de passer par un tiers pour pouvoir en fait
avoir le bénéfice de cette contribution du partenaire.
Mais c'était très important pour nous de préciser qu'il
ne s'agissait pas d'apport financier, que ça n'allait
pas engraisser nos budgets et que donc, s'il y avait
contribution financière du partenaire, ça devait se
faire à un organisme culturel, un promoteur
d'événements, un tiers, quoi, pas Radio-Canada.
4865 CONSEILLÈRE WYLIE: Et qui serait
ancillaire ou en périphérie de la production?
4866 MADAME BOUCHARD: Oui.
4867 CONSEILLÈRE WYLIE: Parce qu'en
lisant ça, je me demandais si ça voulait dire: Bon,
pour produire ce concert-là, nous utilisons nos
employés à tel niveau; nos équipements, et caetera,
c'est une telle somme. Alors, le partenaire paie le
salaire pour cette journée-là ou une proportion. Il ne
s'agit pas de ça.
4868 MADAME BOUCHARD: Non. Vous pouvez
imaginer, par exemple, une situation où pour produire
un concert dans le cadre d'un festival, le
commanditaire de l'événement ou le partenaire de
l'événement verse à l'événement en question des sommes
d'argent que cet événement peut appliquer à des cachets
d'artistes qui nous libèrent nous de l'obligation dans
le fonds de contribuer financièrement à la production
de l'événement lui-même et qui nous permet de faire la
retransmission de cet événement-là, à moindre coût,
dans le fond.
4869 CONSEILLÈRE WYLIE: Et le quid pro
quo est la mention à l'antenne. Maintenant, ces
balises-là évidemment tiendraient aussi la commandite à
des représentations spéciales parce qu'autrement, comme
elle était libellée, le libellé ici, possiblement, ce
serait inclu aux nouvelles ou dans l'information.
4870 MADAME BLANCHARD: Oui. Bien voilà,
j'y arrive. Il y a deux autres éléments dans la
proposition qu'on fait. Le troisième élément donc de
la liste de restrictions c'est que les émissions de
nouvelles et d'affaires publiques de la titulaire ne
peuvent pas faire l'objet de commandite. Alors, c'est
extrêmement clair. Il ne s'agit pas là de...
4871 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, mais de
toute façon, ce serait un peu difficile avec les
balises que vous nous donniez plus tôt.
4872 MADAME BOUCHARD: Oui.
4873 CONSEILLÈRE WYLIE: Au lieu d'essayer
de définir ce qui est une représentation spéciale, ça
se prêterait...
4874 MADAME BOUCHARD: Bien, je pense
qu'il fallait être extrêmement clair parce qu'il y
avait eu dans les journaux une perception erronée de
l'intention initiale et je pense qu'on voulait être
très, très limpide et très transparent la-dessus. Il
n'est absolument pas question de faire commanditer de
quelque façon que ce soit nos émissions d'information
ou d'affaires publiques.
4875 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Ce n'est
pas seulement dans les journaux. C'est dans les
interventions, et au Conseil aussi évidemment, vous
avez une longue historique de chaînes qui n'ont pas de
publicité, et comme vous avez répété et que vous dites
vous-mêmes dans votre demande que la radio française
tient à sauvegarder le caractère non-commercial de son
service et acceptera des conditions de licence à cet
effet.
4876 MADAME BOUCHARD: Je voudrais faire
référence à la dernière qualification qu'on voulait
apporter et je pense que ça réfère aussi à votre
question relativement à comment on définit un événement
spécial. On avait ajouté que les partenariats et les
commandites ne serviront pas à soutenir la grille de
programmation régulière de la titulaire.
4877 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, à ce
moment-là, ça serait restreint aux représentations
spéciales. Avez-vous l'intention de limiter ces
parrains à certains genres de produits ou est-ce que ce
sera par exemple une compagnie de tabac ou... Là
probablement qu'il y aurait des problèmes...
4878 MADAME BOUCHARD: Il y a une autre
chose qui n'est pas dans la condition de licence mais
qui était une chose qu'on avait convenue entre la radio
anglaise et la radio française, c'est qu'il y aurait
lieu de développer ensemble un code.
4879 C'est pas un code publicitaire parce
qu'il ne s'agit pas de publicité mais un code
d'acceptation de ces mentions-là de façon à respecter
notre intention initiale de respecter notre auditoire
et de respecter les normes qui sont généralement
acceptables pour la Société.
4880 Vous savez qu'on a un code
publicitaire qui est assez strict du côté de la
télévision. Il faudra en adapter un approprié pour la
radio dans ce contexte-ci.
4881 CONSEILLÈRE WYLIE: Pour qu'il soit
assorti à celui que vous avez pour la publicité
normale?
4882 MADAME BOUCHARD: Absolument. Il ne
sera certainement pas moins sévère que le code qui est
approprié pour la télévision, mais il pourrait être
différent, compte tenu des finalités différentes. On
ne parle pas de publicité ici. On parle vraiment
d'association de commandites ou de partenariats. Ce
n'est pas tout à fait le même domaine. Donc, ça
pourrait être encore plus restrictif ou en tout cas, ça
serait certainement adapté au médium.
4883 CONSEILLÈRE WYLIE: Voilà mes
questions. Maintenant, si vous voulez donner des
réponses à des questions que je n'ai pas posées,
allez-y.
--- Rires / Laughter
4884 MONSIEUR LAFRANCE: Non. Vous avez
posé de très bonnes questions. On est content des
réponses.
4885 CONSEILLÈRE WYLIE: Ça va. Je vous
remercie beaucoup, mesdames, messieurs. Merci, madame.
4886 LA PRÉSIDENTE: Merci. Le
Vice-président, monsieur Colville, a une question pour
vous.
4887 COMMISSIONER COLVILLE: If I could
just ask a couple of questions on that last point, on
the sponsorship. I know the CBC has often said it
doesn't want to be characterized as "PBS North", and I
know we are talking about radio here and not
television, but I have noticed over the years that
sponsorship in PBS has changed somewhat in that it used
to be "This program is sponsored by or through a
donation from, let's say, the Ford Motor Company".
4888 Then, some time later, it ends up
being the Ford Motor Company, maker of fine trucks or
whatever, and then it becomes more specific.
4889 So I am wondering what kind of
assurance or limitation or view do you have in terms of
how far one would be prepared to go in terms of the
name of the sponsor of the event.
4890 MR. BEATTY: Commissioner, I would be
glad to respond to that. Let me make it very clear:
We have no intention whatsoever of commercializing CBC
Radio, either in French or in English. We would write
into the condition or have you write into the condition
that we would be allowed to mention the name of the
sponsor only, not a tag line and not mention of
products. So it would be more restrictive than you see
today on PBS and particularly with the direction which
PBS is going where a number of PBS member stations are
looking at actually accepting advertisements.
4891 COMMISSIONER COLVILLE: Do I
understand from the discussion with Vice-Chair Wylie
that we are talking about events that would go on, like
concerts, the "Jazz Festival" perhaps that takes place
in Montreal?
4892 MR. BEATTY: In all over the country.
4893 COMMISSIONER COLVILLE: Not the
regular; even outside of the news programs which you
talked about, but not the regular programs that we
actually see.
4894 MR. BEATTY: Exactly. Exactly what
we want to do is to be able to partner with cultural
organizations to ensure to serve as a catalyst. If
health events take place which might not otherwise take
place, what's the advantage to CBC, it's two fold:
4895 The first is that we might be able to
access to programming affordably that we might not
otherwise be able to have.
4896 Secondly, a key part of our mandate
is to serve as a promoter of arts and culture in Canada
and if we can act as a catalyst to allow the "Orchestre
symphonique de Montréal" or to allow other regional
events to take place, then we believe that we shouldn't
be restricted from doing that.
4897 We want to be able to get in and act
to facilitate for cultural organizations, events taking
place, which will help to enliven and enrich the
cultural life of Canada.
4898 COMMISSIONER COLVILLE: Okay. Thank
you very much.
4899 LA PRÉSIDENTE: Merci. Madame Wylie
a oublié une question.
4900 CONSEILLERE WYLIE: Une question que
j'allais vous poser à laquelle vous n'avez pas répondu,
madame, quand je vous ai donné la chance...! C'est:
est-ce qu'il y a un danger que votre projet de
décentralisation soit affecté par cela? Est-ce que, à
votre avis, par exemple, ce serait moins alléchant
d'aller dans les régions pour un parrain et que cela
aurait une influence à ce moment-là sur vos choix?
4901 MONSIEUR LAFRANCE: Absolument pas.
Je vous dirais presque, au contraire. Mais les
événements auxquels... par la nature même de la radio
qu'on fait, les événements auxquels nous sommes
associés sont souvent des événements sur lesquels nous
portons des choix esthétiques, en musique par exemple.
Jamais la présence d'un parrain va influer ce
champs-là, je peux vous le dire.
4902 A la limite, la plupart des festivals
auxquels nous sommes déjà associés sont des festivals
en région d'ailleurs et c'est peut-être là qu'on aurait
le plus grand bénéfice pour le milieu culturel.
4903 CONSEILLERE WYLIE: Oui. Alors, il
n'y a pas de possibilité qu'un parrain soit plus
intéressé à quelque chose de plus grande envergure,
disons, à Montréal, qu'à Granby?
4904 MONSIEUR LAFRANCE: Je vous dirais
que ça dépend du parrain mais si je pense au Festival
de la Terrière au Saguenay ou dans Charlevoix ou un peu
partout en Gaspésie, il y a toujours des parrains
intéressés dans les régions pour le faire.
4905 Je vous dirais même à la limite, plus
qu'à Montréal à cause du bouillonnement du marché de la
commandite à Montréal à la limite, c'est très
différent.
4906 CONSEILLERE WYLIE: Où c'est moins
important d'être présent?
4907 MONSIEUR LAFRANCE: Oui.
4908 CONSEILLERE WYLIE: Merci.
4909 LA PRÉSIDENTE: Au fond, est-ce qu'on
comprendrait bien si on comprenait que l'association
sera avant tout avec l'événement et la manifestation et
non pas avec le partenaire. Donc, à ce moment-là...
4910 MONSIEUR LAFRANCE: Dans la grande
majorité des cas, oui.
4911 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Stewart a
des questions pour vous.
4912 Me STEWART: Merci, madame la
présidente; seulement quelques questions.
4913 Pour le message de commandite, est-ce
que vous pourriez me dire la fréquence de ces messages;
c'est-à-dire, est-ce que vous allez les diffuser au
début et à la fin d'un spectacle, au milieu?
4914 MONSIEUR LAFRANCE: Je peux vous dire
qu'il n'y aura jamais d'interruption de grille liée à
ces messages-là. C'est-à-dire que s'ils se produisent,
ils seront nécessairement au début et à la fin d'un
spectacle.
4915 On ne voudrait pas interrompre aucune
de nos émissions par une mention comme celle-là.
4916 Me STEWART: Et le choix, vous
limitez, par exemple, au début ou de diffuser un
message au début et à la fin, est-ce que ça pourrait
être aussi en fonction peut-être de l'apport, de la
valeur que contribue, que le commanditaire est prêt à
mettre sur la table?
4917 MONSIEUR LAFRANCE: C'est-à-dire
qu'il n'y a pas beaucoup de variation sur un thème à
partir du moment où on fait que nommer le partenaire.
Il n'y a pas beaucoup de variation sur un thème
possible. On nomme le partenaire. Est-ce qu'on le
nomme au début ou à la fin? Je vous avoue qu'on n'y a
pas tout à fait réfléchi, mais je ne pense pas que ce
soit en considération de la valeur.
4918 Me STEWART: Bien. Maintenant, les
hypothèses pour la valeur de la commandite que vous
prévoyez, et je pense que quand vous dites "valeur",
vous n'allez plus recevoir de l'argent.
4919 Alors, est-ce que c'est les chiffres
que vous avez fournis à une réponse à une lacune allant
de 100 000 $, une valeur de 100 000 $ à la première
année, à 500 000 $ à la cinquième année, je pense,
restent les mêmes ici?
4920 MONSIEUR LAFRANCE: Oui, parce que
c'est une évaluation de notre capacité de faire porter
des coûts qui ne sont pas a priori des coûts de
production d'émission par des partenaires de
différentes natures.
4921 Donc, c'est une évaluation assez
large de ce que sont ces coûts de non-production et on
ne s'est pas basé sur le fait que 100 pour cent des
coûts qui ne sont pas des coûts de production
radiophoniques seraient portés par des partenaires.
4922 On a gardé des hypothèses assez
modestes parce que notre projet là-dedans est très
modeste.
4923 Me STEWART: Mais comment est-ce que
vous êtes arrivé à ces chiffres?
4924 MONSIEUR LAFRANCE: Écoutez, c'est
assez simple de calculer pour nous quels sont à
l'intérieur d'un concours, par exemple le "Concours
national des jeunes compositeurs", quel est le coût du
transport lié aux jeunes qui viennent participer à un
concours comme celui-là.
4925 Il est assez facile de faire une
projection annuelle de ce genre de coûts et de se dire
qu'il y a un certain pourcentage de cela qui pourrait
être porté par des partenaires.
4926 Me STEWART: Et vous êtes assez
confortable avec cet estimé?
4927 MONSIEUR LAFRANCE: Tout à fait.
Tout à fait. Enfin, je vous dirais qu'on ne le
dépassera sûrement pas. Si c'est ce que vous appelez
"être confortable", on ne le dépassera sûrement pas.
4928 Me STEWART: Merci. Maintenant, vous
avez soumis au Conseil, et je ne pense pas que ce soit
déjà déposé ou versé au dossier public, un schéma, en
réponse à la question de madame la conseillère Wylie.
4929 Je constate que pour l'extension de
la chaîne culturelle, vous prévoyez que la chaîne
culturelle soit divisée à Matane, Sept-Iles et Gaspé en
l'an 2002 et 2003, ceci avant la diffusion de la chaîne
culturelle dans les capitales provinciales telles que
Edmonton, Halifax, Charlottetown et Régina.
4930 Qu'est-ce qui vous a amené à prendre
cette décision?
4931 MONSIEUR LAFRANCE: Je vais vous
donner un premier élément de réponse et je vais
peut-être demander à monsieur Doucet de m'aider. Mais
je vous dirais qu'à partir du moment où on essaie de
rejoindre le maximum de francophones possible, la
question du nombre de francophones sur un bassin donné
est une question qu'on peut considérer.
4932 Une autre question qu'on devrait
considérer dans les marchés de l'Ouest, par exemple,
c'est qu'il y a la présence quand même de Radio Two qui
a déjà un service de Radio-Canada dans ce genre-là et
que, donc, cela se compare difficilement, par exemple,
à la Gaspésie où il y a actuellement aucun service de
cette nature. Donc, on l'a un peu basé là-dessus.
4933 Monsieur Doucet peut peut-être
ajouter.
4934 MONSIEUR DOUCET; Comme le mentionne
monsieur Lafrance, il y a question d'auditoire. La
région de Sept-Iles c'est 32 000 francophones, Matane
Gaspé on parle aussi près de 30 000. Donc, ce sont des
populations francophones qui sont importantes, qui
n'ont accès à aucun service culturel actuellement et ça
nous apparaissait important.
4935 D'ailleurs, ces populations-là le
réclament. De la Gaspésie, on a reçu plusieurs lettres
au cours des dernières années nous demandant des plans,
à quel moment ils pourraient eux aussi avoir accès à ce
genre de contenu.
4936 C'est pour cela qu'on les prévoit
actuellement dans ces années-là, compte tenu des
crédits qui sont disponibles.
4937 Me STEWART: Très bien. Vous avez
parlé aussi que vous avez établi huit émetteurs. Je
pense que c'est madame Lamarre qui l'a mentionné, huit
émetteurs des 11 qui ont figuré dans le plan à long
terme de radio. Est-ce que vous pourriez nous indiquer
où sont situés ces huit émetteurs?
4938 MADAME LAMARRE: En fait, ce n'est
pas qu'il y a eu huit émetteurs d'établis. C'est qu'il
y a huit localités qui sont déjà couvertes par des
émetteurs qui sont en ondes présentement ou des
émetteurs qui seraient éventuellement en ondes, compte
tenu du plan radio tel qu'il a été soumis en 1989.
4939 Me STEWART: Donc, il n'y a pas eu
d'ajout d'émetteur?
4940 MADAME LAMARRE: Il n'y a pas eu
d'ajout, mais je dois vous dire que la majorité de ces
localités-là se trouvent maintenant à recevoir du
service dû au changement du AM au FM à Québec. Donc,
il y avait plusieurs petites localités autour de Québec
qui, compte tenu du diagramme de rayonnement AM qui
était beaucoup réduit la nuit, ne recevaient pas un
service 100 pour cent de la journée. Mais en modifiant
notre émetteur à Québec, ils se trouvent maintenant à
recevoir le signal.
4941 Me STEWART: Et ces huit localités,
est-ce que vous pourriez me les nommer?
4942 MADAME LAMARRE: Oui. Ce sont
Armagh, Lac Etchemin, Sainte-Rose-du-nord est
maintenant couverte par CBJ-FM, Saint-Joseph-de-Beauce,
Saint-Tite-des-Caps, la municipalité de Miquelon.
4943 Maintenant, comme je l'avais
mentionné au début de mon allocution ce matin, elles ne
comportent, selon les données de 1996, aucune
population à proximité qui n'est pas couverte par une
autre chaîne.
4944 Il reste une localité qui, en fait, a
ou bien changé de nom ou bien est complètement disparue
de l'Atlas toponymique du Québec, à moins que vous
puissiez me la trouver, je pourrai poursuivre mes
recherches, qui se nomme Tees Bay.
4945 Me STEWART: Ca va, merci beaucoup.
4946 MADAME LAMARRE: Il n'y a pas de
quoi.
4947 Me STEWART: Maintenant, ma dernière
question c'est pour faire suite à ce que madame Wylie
m'a invité de faire; c'est-à-dire vous avez proposé de
soumettre un rapport trimestriel et pendant quelle
période de temps pensez-vous qu'un tel rapport serait
approprié?
4948 MONSIEUR LAFRANCE: Écoutez, on peut
sûrement soumettre un rapport trimestriel au cours de
la prochaine année, au cours de la première année de la
période de licence.
4949 Me STEWART: Très bien. Merci. Ce
sont toutes mes questions, madame la présidente.
4950 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Beatty,
monsieur Lafrance, toute l'équipe, merci infiniment.
4951 MONSIEUR LAFRANCE: Merci beaucoup.
4952 LA PRÉSIDENTE: Vous avez répondu
patiemment à nos questions. Est-ce qu'on a compris ce
que madame expliquait comme la condition pour la
commandite, c'est pour la radio français et anglaise
ainsi que la télévision?
4953 MONSIEUR LAFRANCE: Non. La radio
française et anglaise!
4954 LA PRÉSIDENTE: "Nice try"! Merci
beaucoup. Alors, nous allons prendre une pause et nous
revenons à 4 h 00 et madame, à ce moment-là, nous
entamons une autre étape de l'audience?
4955 MADAME SANTERRE: Oui. Ce sera
l'étape des interventions et comme je vous disais,
j'annoncerai quelques changements et quelques
directives de cuisine pour aider tout le monde.
4956 LA PRÉSIDENTE: La cuisine d'Andrée!
Alors, à tout à l'heure.
--- Courte suspension à 1533 / Short recess at 1533
4957 MADAME LA PRÉSIDENTE: Madame
Santerre.
4958 MADAME SANTERRE: Oui, merci
beaucoup.
4959 Alors, la première chose que je
voudrais vous annoncer, ce sont les changements,
c'est-à-dire pour cette journée finalement.
4960 Le Conseil scolaire francophone de la
Colombie-Britannique, qui est le numéro 6 à l'ordre du
jour distribué, est non comparant, ainsi que la
Fédération des gens de la presse de l'Ontario, est non
comparante.
4961 Alors, aussi nous avons ajouté par
contre Les Productions Charbonneau avec monsieur Robert
Charbonneau qui nous avait mentionné qu'il était
disponible à comparaître aujourd'hui.
4962 De plus, ce que je voudrais vous
dire, c'est que je sais que nous avons mentionné que
vous aviez dix minutes pour faire votre présentation.
Mais je vais être assez flexible, parce que je voudrais
que... pour faciliter la tâche des interprètes et leur
travail, de parler clairement et lentement.
4963 Ensuite de ça, il est très important
d'ouvrir son micro pour que la transcription puisse se
faire adéquatement.
4964 Alors, sur ça, je vous remercie.
4965 Et puis pour les gens qui étaient
intéressés peut-être à entendre l'intervention de
l'ADISQ demain et Les Disques MPV, leur présentation de
leur intervention est reportée à samedi.
4966 Alors, je tenais à vous le laisser
savoir un peu à l'avance.
4967 Alors, sur ce, j'inviterais
l'Association des producteurs de films et de télévision
du Québec à présenter votre intervention dans le cadre
de cette audience. Messieurs?
INTERVENTION
4968 MADAME CORBEIL: Madame la
présidente, mesdames et messieurs les conseillers, je
suis Marie-Josée Corbeil, présidente du conseil
d'administration de l'APFTQ.
4969 M'accompagnent aujourd'hui à ma
droite monsieur Raymond Bréard, président-directeur
général de l'Association, qui fait ses premières armes
devant vous, à sa droite, madame Mylène Alder,
directrice générale adjointe, à ma gauche madame
Nathalie Barton, présidente de la section documentaire,
et monsieur Michel Houle, consultant.
4970 Les audiences auxquelles nous
participons aujourd'hui sont d'une grande importance
pour l'avenir de la radiodiffusion canadienne.
4971 Au terme du présent processus, le
Conseil ne fera pas que renouveler des licences. Les
attentes qu'il va exprimer à l'endroit de Radio-Canada
vont avoir des répercussions importantes pour le
public, pour tous les télédiffuseurs canadiens et pour
les autres partenaires du système, dont les producteurs
indépendants.
4972 Nous sommes donc conscients de
l'ampleur des responsabilités qui échoient au Conseil
et nous sommes convaincus de sa détermination à les
assumer. Nous espérons que les propositions et
recommandations que nous formulons ci-après pourront
l'aider dans cette tâche ardue, mais essentielle.
4973 Premièrement, du rôle de
Radio-Canada.
4974 En tant que télédiffuseur public
national, Radio-Canada joue un rôle fondamental au sein
du système de radiodiffusion, un rôle qui transcende
son activité propre puisque la réussite globale de ce
système tient en bonne partie à la dynamique créée par
l'émulation entre ses composantes privées et publiques.
4975 C'est pourquoi le rôle de
Radio-Canada ne saurait être défini comme strictement
complémentaire de celui de la télévision privée, du
mois au sens que certains attribuent à cette
complémentarité, à savoir que Radio-Canada ne devrait
diffuser que des émissions que la télévision privée
n'est pas en mesure d'offrir en qualité ou en quantité
suffisantes.
4976 Rien dans la Loi sur la
radiodiffusion ne justifie une telle interprétation, au
contraire. La loi précise en effet que Radio-Canada
doit présenter une très large programmation qui
renseigne, éclaire et divertit.
4977 Ce n'est pas parque la télévision
privée offre des bulletins de nouvelles ou des
téléromans de qualité que Radio-Canada doit se retirer
de l'information ou des dramatiques. Ce serait
ridicule. C'est en regard de sa propre mission de
service public que doit être évalué le rôle comme la
programmation de Radio-Canada.
4978 Le maintien d'une saine émulation
entre télévision publique et publique exige
inévitablement qu'une certaine forme de concurrence
s'exerce entre ces deux composantes. On peut certes
encadrer cette concurrence, tenter de la rendre plus
productive pour tous les acteurs du système, mais il
serait illusoire de vouloir l'éliminer.
4979 Nous invitons donc le Conseil à
rejeter toute interprétation restrictive du concept de
complémentarité. Nous l'invitons plutôt à exiger de
Radio-Canada qu'elle continue d'offrir, à travers ses
réseaux hertziens, une gamme extrêmement variée
d'émissions d'information, d'émissions dramatiques,
d'émissions jeunesse, d'émissions culturelles et
d'émissions documentaires qui soient très
majoritairement canadiennes et qui s'adressent à des
auditoires diversifiés.
4980 Deuxièmement, le financement de
Radio-Canada.
4981 Si concurrence et émulation sont
souhaitables entre télévision privée et publique, ces
deux composantes doivent demeurer distinctes et oeuvrer
en fonction des caractéristiques et des missions qui
les définissent.
4982 À cet égard, nous croyons qu'il est
essentiel que Radio-Canada conserve les
caractéristiques fondamentales d'une télévision
publique dont, au premier chef, le fait qu'une part
prépondérante de son financement provienne de sources
publiques.
4983 En effet, lorsqu'une part
prépondérante du financement d'un télédiffuseur dit
"public" provient en fait de revenus de marché, il
devient alors, inévitable que son positionnement
stratégique, comme ses décisions de programmation,
soient influencés par cette situation.
4984 Fatalement, ces décisions finissent
par être prises de façon également prépondérante en
fonction du besoin de générer des auditoires, du besoin
de générer des recettes publicitaires et autres revenus
de marché, plutôt qu'en fonction de sa mission de
service public.
4985 Notre première recommandation
s'adresse donc au Parlement canadien. Si ce dernier
croit qu'il est toujours important que le système de
radiodiffusion soit composé d'éléments publics et
privés, tous deux forts et dynamiques, il devrait avoir
pour priorité d'assurer au télédiffuseur national un
financement public adéquat qui demeure en tout temps
prépondérant par rapport aux revenus de marchés.
4986 La mission de Radio-Canada.
4987 En contre-partie de ce financement
public, nous croyons que les citoyens canadiens sont en
droit d'exiger de Radio-Canada qu'elle accomplisse sa
mission de service public de façon responsable et
exemplaire.
4988 Pour le Réseau français de
Radio-Canada, se comporter en diffuseur public
responsable, cela devrait signifier entre autres:
4989 -- diffuser une programmation qui soit
très majoritairement et très distinctement canadienne;
4990 -- jouer un rôle exemplaire en matière
de recours aux producteurs indépendants, comme de
diffusion d'émissions canadiennes sous-représentées;
4991 -- faire preuve d'innovation, d'audace
et d'ouverture à des projets ambitieux et de grande
ampleur;
4992 -- adopter un comportement modèle en
termes de diversité d'origine de sa programmation
étrangère.
4993 Nous ne reprendrons pas, dans cette
présentation orale, l'ensemble des recommandations
détaillées que nous avons formulées pour donner effet à
ces principes. Mais vous nous permettrez, madame la
présidente, d'en rappeler les grandes lignes.
4994 Au chapitre du contenu canadien. En
ce qui a trait au contenu canadien, nous jugeons
inacceptable la volonté de la SRC de réduire
considérablement ses obligations en la matière.
4995 L'APFTQ partage la conviction du
Conseil à l'effet que dans un univers de plus en plus
vaste et éclaté, qui accorde une large place aux
émissions comme aux services étrangers, la SRC devrait,
au contraire, renforcer sa dimension canadienne.
4996 C'est pourquoi nous lui suggérons
d'exiger de la SRC qu'elle maintienne à tout le moins
les pourcentages moyens de contenu canadien qu'elle a
atteint au cours de la période de licence qui se
termine.
4997 Nous invitons également le Conseil à
réitérer l'attente à long terme qu'il avait formulée en
1994, soit d'atteindre un niveau de contenu canadien
d'au moins 90 pour cent.
4998 Au chapitre des émissions
sous-représentées, Radio-Canada demande également une
réduction significative de ses obligations en matière
de diffusion de catégories d'émissions
sous-représentées. Encore une fois, nous croyons que
cette stratégie l'éloigne de sa mission de service
public.
4999 C'est pourquoi nous avons formulé
toute une série de recommandations concernant le nombre
minimal d'heures d'émissions dramatiques, d'émissions
jeunesse, d'émissions de variétés, musique et danse,
ainsi que d'émissions documents devant être diffusées à
l'antenne du Réseau français.
5000 Ces recommandations, comme celles
concernant les dépenses de développement d'émissions et
la diversité du contenu étranger, visent toutes à
renforcer la mission de service public de Radio-Canada.
5001 Elles sont, à notre avis, aisément
réalisables par Radio-Canada puisqu'elles représentent
le plus souvent une simple reconduction ou une hausse
modeste des niveaux déjà atteints dans le passé.
5002 Radio-Canada et la production
indépendante.
5003 Vous comprendrez, j'en suis sûre,
madame la présidente, que nous accordions une attention
toute particulière aux relations qu'entretient la SRC
avec le milieu de la production indépendante.
5004 Historiquement, c'est d'abord vers la
télévision publique que les gouvernements et le Conseil
se sont tournés lorsqu'il s'est agi d'ouvrir le système
de la radiodiffusion canadienne aux émissions
indépendantes.
5005 Cela a eu des résultats extrêmement
positifs pour une foule de créateurs, techniciens et
scénographes pigistes. Cela a créé une diversification
des lieux d'idéation et des sources de programmation.
5006 L'émulation entre producteurs a
amélioré la qualité des émissions, insufflé un nouveau
dynamisme au système et accru sa compétitivité globale.
Elle a ainsi contribué à confirmer la fidélité du
public francophone à l'endroit des émissions de langue
française d'ici.
5007 Aussi, est-ce avec une énorme
déception que nous constatons que la SRC entend
aujourd'hui faire machine arrière en ce qui a trait au
recours à la production indépendante et ce, en
proposant des engagements en heures, comme des
révisions de dépenses de programmation en dollars, qui
sont très inférieurs aux niveaux réels qu'elle a
atteint au cours de la période de licence actuelle, ce
que nous jugeons inacceptable pour plusieurs raisons.
5008 Dans un contexte où l'on assiste à
une consolidation et à une intégration verticale de
plus en plus poussée des entreprises de radiodiffusion
privées, nous avons la conviction que Radio-Canada se
doit, plus que jamais, de jouer un rôle de premier plan
en matière de recours aux producteurs indépendants.
Cela devrait d'ailleurs constituer un élément pivot et
central de sa mission de service public puisque, à
travers ce recours, Radio-Canada apporte une
contribution essentielle au maintien de la diversité de
l'offre de programme et des lieux de création.
5009 D'autre part, l'analyse des données
financières publiées par la SRC démontre que
Radio-Canada dépense environ cinq fois plus de dollars
par heure pour sa production interne d'émissions de
divertissements que pour l'acquisition d'émissions
indépendantes canadiennes de mêmes catégories.
5010 Avec pour résultat, que dans un cadre
budgétaire donné, plus Radio-Canada se replie sur sa
production interne, moins elle est en mesure
d'atteindre des niveaux élevés de contenu canadien.
5011 Alors qu'à l'inverse, plus elle a
recours aux productions indépendantes, mieux elle est
en mesure de hausser son niveau global de contenu
canadien et d'augmenter le nombre d'heures d'émissions
canadienne sous-représentées qu'elle diffuse sur une
base hebdomadaire.
5012 Et cela, tout en assurant la qualité
élevée de sa programmation, puisque Radio-Canada
reconnaît elle-même que les émissions indépendantes
diffusées à son antenne se sont méritées de nombreux
prix prestigieux sur la scène nationale et
internationale et comptent parmi les émissions les plus
populaires auprès du public.
5013 Nous demandons donc au CRTC, d'exiger
du réseau français de Radio-Canada:
- qu'il achète du secteur canadien de la production
indépendante au moins 50 pour cent de ses heures
d'émissions canadiennes, dans toutes les catégories
autres que les nouvelles, les affaires publiques et les
sports.
- qu'il consacre au moins 25 pour cent de ses dépenses
de programmation canadienne, dans toutes les catégories
autres que les nouvelles, les affaires publiques et les
sports, à l'acquisition d'émissions indépendantes.
- enfin, qu'il verse aux producteurs indépendants
canadiens des droits de diffusion justes et adéquats
compte tenu de la qualité et de la popularité des
émissions acquises.
5014 Nous croyons que ces trois conditions
doivent être imposées parallèlement pour assurer que la
contribution de Radio-Canada à la motivation du secteur
indépendant redevienne significative et exemplaire dans
le contexte actuel, comme elle l'a déjà été dans le
passé.
5015 Maintenant, Radio-Canada et la
télévision spécialisée. Venons-en maintenant aux
questions relatives au rôle de la SRC dans le secteur
de la télévision spécialisée ainsi qu'aux conditions de
renouvellement de licence de RDI.
5016 Encore une fois, nous ne reprendrons
pas le détail de nos recommandations. Nous souhaitons
simplement indiquer que l'APFTQ n'est pas opposée à ce
que Radio-Canada développe des services spécialisés à
la condition toutefois que ceux-ci s'inscrivent
clairement dans le prolongement de sa mission de
service public et respectent des paramètres similaires
à ceux que nous avons énoncés pour le réseau.
5017 Nous avons proposé à cet effet un
certain nombre de balises qui devraient encadrer
l'activité de Radio-Canada dans le secteur de la
télévision spécialisée.
5018 Nous invitons le Conseil,
conformément à ces principes, à rejeter la hausse de
tarif demandée pour RDI, tout en l'autorisant à
solliciter du Parlement canadien des crédits
parlementaires spécifiques permettant d'assurer sa
croissance et son développement.
5019 Nous demandons également au Conseil
d'exiger de RDI qu'il maintienne en l'essence le niveau
de contenu canadien déjà atteint, qu'il renouvelle son
engagement à ce que sa programmation comporte au moins
80 pour cent d'émissions originales et qu'il fasse
appel de façon notable à la production indépendante
tout particulièrement documentaire.
5020 En conclusion, l'APFTQ réitère avec
fermeté qu'il est essentiel d'assurer l'équilibre des
composantes privées et publiques du système et de
conserver un télédiffuseur public national qui soit
fort, dynamique et ambitieux.
5021 Un télédiffuseur public qui soit
financé de façon adéquate et prépondérante par des
crédits parlementaires, et auquel on demande en
contrepartie, d'accomplir de façon résolue et
exemplaire sa mission de service public.
5022 Madame la présidente, mesdames et
messieurs les Conseillers, nous vous remercions de
votre attention. Nous sommes maintenant disposés à
répondre à vos questions.
5023 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment,
madame. Je demanderais à la conseillère madame
Pennefather d'avoir un échange avec vous.
5024 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci,
Madame la présidente, messieurs, dames, bon après-midi
et on vous remercie beaucoup pour votre intervention
écrite et orale aujourd'hui et d'être parmi vous cet
après-midi.
5025 D'abord, j'aimerais certainement
suivre les lignes un peu de la présentation orale que
vous avez faite cet après-midi en parlant d'un ordre un
peu plus général le rôle de Radio-Canada. Et ensuite,
discuter de comment vous avez fait le bilan sur le
résultat à date que Radio-Canada a soumis dans sa
demande aussi. Et ensuite quelques clarifications sur
les engagements proposés de votre part.
5026 Alors, en commençant en effet, vous
avez mentionné vous-même cet après-midi, en parlant du
rôle de Radio-Canada, que vous supportez fermement, si
j'ai bien lu la soumission écrite aussi, le rôle
généraliste, de la télévision généraliste de
Radio-Canada.
5027 Mais vous utilisez les mots un peu
plus différents en allant plus loin avec cette
description en disant que c'est une télévision
généraliste qui a une très large, et cet après-midi
c'est souligné, très large, programmation qui enseigne,
éclaire et divertit.
5028 Si je me souviens bien, c'est les
mots populaires et pertinents qui sont utilisés par
Radio-Canada en décrivant les particularités d'une
télévision généraliste.
5029 En faisant votre bilan et vos propos,
qu'est-ce qui vous influence en disant vous rendre à
dire que Radio-Canada a un succès avec ce mandat de
télévision généraliste, mais qu'est-ce qui fait en
sorte qu'il n'est pas exactement où vous voulez qu'il
soit?
5030 Qu'est-ce qui fait en sorte qu'il
peut aller plus loin dans ce rôle de télévision
généraliste avec une programmation très large qui
enseigne, éclaire et divertit?
5031 Et troisièmement, est-ce qu'on peut
être vraiment une télévision généraliste qui fait le
même type de programmation faite par la télévision
privée et être encore une fois une télévision audace?
5032 Comment on va mettre tout ça ensemble
dans un même mandat?
5033 Si vous pouvez, du point de vue des
producteurs et productrices dans le milieu, nous
expliquer un peu plus vos réflexions sur cette
description de tâches qu'il faut faire plaire à
beaucoup de monde autant comme juste comme la
télévision privée et doit accepter à faire, qu'on doive
faire une concurrence, comme vous dites vous-même, on
devrait pas être nécessairement trop complémentaire,
mais plutôt un peu le même pour avoir vraiment un
auditoire très large, mais en même temps il faut qu'on
soit diversifié, il faut qu'on soit audace. C'est le
même, c'est pas le même, qu'est-ce qui fait la
différence?
5034 MADAME CORBEIL: Bien, je vais
essayer de commencer à répondre là à vos... je pense
essentiellement trois questions générales.
5035 La première à savoir ce qu'on veut
dire par une télévision généraliste, je pense qu'on a
indiqué, et vous avez bien compris dans notre
présentation écrite et dans notre présentation orale
qu'on estime que Radio-Canada doit être un
télédiffuseur public fort avec un financement stable,
un financement adéquat qui va lui permettre de
rencontrer ses objectifs.
5036 On indique également qu'on ne croit
pas que Radio-Canada doive se restreindre à certains
types de programmations. On croit qu'elle doit
continuer à produire et à recourir à la production
indépendante pour produire une variété de programmes,
qu'elle ne doit pas se restreindre à certains types de
programmations.
5037 Par contre, on indique également
qu'on est en accord avec les actes prioritaires que
Radio-Canada veut développer depuis un certain nombre
d'années dans des catégories sous-représentées, qu'il
s'agisse des émissions pour enfants, des émissions
documentaires, des dramatiques et des musiques art et
danse.
5038 Et je pense que les Canadiens ont
aussi indiqué ce désir, ce besoin-là que Radio-Canada
continue à être une télévision qui offre un peu de tout
pour tous, et je pense pas que c'est contradictoire
avec le désir que par ailleurs Radio-Canada devienne
encore plus distinctement canadienne qu'elle ne l'a été
et fasse encore plus appel à la production
indépendante.
5039 Je ne crois pas qu'il y a une
dichotomie entre ces deux objectifs-là ou que c'est...
5040 Par ailleurs, quant au bilan qu'on
fait des activités de Radio-Canada, ce qu'on dit, et
c'est beaucoup plus élaboré dans le mémoire écrit que
ce qu'on a indiqué lors de notre présentation orale, ce
qu'on dit c'est qu'on est généralement satisfait du
mandat de Radio-Canada si on regarde uniquement le
court terme, mais qu'on est plutôt déçue si on regarde
le moyen ou long terme et qu'on voit dans les demandes
qu'ils font, qu'ils veulent réduire de façon sensible
la programmation canadienne, qu'ils veulent réduire
leur engagement par rapport aux catégories
sous-représentées.
5041 Et ça nous apparaît contradictoire
avec les axes qu'ils disent vouloir développer, et ça
nous apparaît également quelque chose qui n'est pas
souhaitable pour Radio-Canada de faire.
5042 Et comme je l'indiquais tantôt, je ne
pense pas que de faire ça empêche Radio-Canada d'être
innovatrice ou audacieuse ou de démontrer un rôle de
leadership par rapport aux autres télédiffuseurs.
5043 CONSEILLERE PENNEFATHER:
Pourriez-vous me donner un exemple de comment on exerce
ce leadership en dramatique, à titre d'exemple?
5044 MADAME CORBEIL: Ah, peut-être,
j'inviterais quelqu'un... Michel.
5045 MONSIEUR HOULE: Bien, je pense qu'on
peut sûrement dire qu'en dramatique, historiquement,
Radio-Canada a été la première à se lancer dans la
fiction lourde, c'est-à-dire ressortir des dramatiques
réalisées en studio ou à l'intérieur pour aller vers la
production plus ouverte.
5046 Cela a permis d'une part de créer des
émissions qui ont connu une très grande popularité et
d'entraîner par le fait d'autres diffuseurs à s'engager
également.
5047 Et on pense que lorsqu'on parle de
projets d'envergure, d'audace et tout ça, Radio-Canada
a sûrement toujours un rôle à jouer pour s'assurer
qu'on continue d'innover dans ce domaine-là comme dans
le domaine des émissions jeunesse en animation, par
exemple, comme dans d'autres domaines d'émissions
culturelles ou de documentaires culturels.
5048 Je pense spécialement au documentaire
qui a été présenté sur Riopel, qui est un documentaire
qui exige des ressources plus importantes en terme
horaire qu'une émission de reportage ou d'autres formes
de documentaires.
5049 Je pense que le télédiffuseur public
a une mission particulière à jouer pour ce type de
documentaires de prestige et qui exigent des ressources
plus grandes.
5050 Particulièrement, je dirais dans le
milieu francophone, le marché étant étroit, le rôle
d'un diffuseur public pour stimuler la production
d'émissions de langue française de qualité est
important.
5051 MADAME ALDER: Un autre exemple
peut-être, pour poursuivre dans ce que Michel vient de
dire, c'est la télésérie "Omerta" aussi qui est une
télésérie, je pense, que tout le monde s'accorde pour
dire qui était audacieuse au départ. C'est un nouvel
auteur pour la télévision avec un type de musique qui
était inhabituel à la télévision, puis ça je pense que
Radio-Canada a donné le ton en mettant en ondes une
série comme ça, puis on peut s'attendre à... ça a
haussé considérablement le seuil de qualité des
miniséries ou des téléséries et puis ça va très
certainement bénéficier à l'ensemble des auditeurs, on
en est convaincu.
5052 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais vous
avez mentionné, monsieur Houle, que c'était aussi une
question de la programmation peut-être un peu plus
audacieuse peut être aussi une programmation plus
coûteuse. Est-ce que vous parlez alors d'un
réaménagement des ressources? Peut-être plus de
flexibilité en termes des attentes vis-à-vis les
résultats?
5053 En effet, qu'est-ce que ces mots
veulent dire avec un impact sur le budget, la
planification de Radio-Canada s'il faut faire tous
le... disons qu'une télévision privée, une télévision
Radio-Canada font tous les deux les dramatiques.
5054 Vous dites pour que Radio-Canada
prenne le leadership, on parle de l'avenir. Je ne mets
pas en doute le leadership qu'on joue à date. Et la
réponse que vous suggérez c'est qu'il faut peut-être
prendre plus de temps, plus de ressources dans certains
types de programmations pour la jeunesse, par exemple.
5055 Si on fait ça, qu'est-ce qui sont...
si on reste à l'intérieur du budget, pour fins de la
discussion qu'on a, qu'est-ce que ça veut dire en terme
de où aller trouver ces ressources, qu'est-ce que ça
veut dire? Est-ce que ça change le contexte dans
lequel on a travaillé à date?
5056 MONSIEUR HOULE: Bien, on a indiqué
deux éléments dans notre mémoire, d'une part, que nous
étions d'accord avec les quatre axes privilégiés par
Radio-Canada dans sa demande qui sont l'information,
les dramatiques de qualité, les émissions jeunesse et
les émissions culturelles.
5057 On pense que déjà une affectation
plus claire des enveloppes budgétaires vers ces
postes-là plutôt que vers d'autres types de
programmations à l'intérieur de la grille actuelle
seraient conséquents avec les objectifs qui identifient
la Société Radio-Canada.
5058 On a aussi indiqué qu'en recourant
davantage à la production indépendante dans ce secteur
d'activités, Radio-Canada serait en mesure de générer
un plus grand volume, un plus grand contenu canadien
puisque dans le cas des émissions indépendantes elle ne
paie qu'une fraction du coût de la programmation, alors
que lorsqu'elle le fait à l'interne, elle assume 100
pour cent des coûts.
5059 Et comme nous l'avons indiqué dans
notre mémoire écrit, on constate que c'est plutôt la
tendance inverse que propose Radio-Canada dans ses
prévisions financières puisqu'elle réduit assez
considérablement, par exemple, les sommes qui vont être
affectées aux dramatiques produites par le secteur
indépendant, pour hausser très sensiblement les sommes
qu'elle va affecter aux dramatiques produites à
l'interne.
5060 Ce qui résulte au net par une baisse
du contenu dramatique canadien à l'antenne de
Radio-Canada puisque en faisant plus d'émissions dont
on assume 100 pour cent du coût et moins d'émissions
dont on assume qu'une partie, en volume et en heure,
cela diminue.
5061 Et d'ailleurs, Radio-Canada demande
aussi une diminution de son contenu d'heures
dramatiques entre 19 h 00 et 23 h 00.
5062 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui, on
avait discuté cela. Je voulais savoir si, d'après
vous, cette diminution en dramatiques, qu'est-ce qui va
remplacer la programmation, quel type de programmation
va remplacer la dramatique s'il n'y en a plus? Est-ce
que vous avez fait une lecture de cette question?
5063 MONSIEUR HOULE: Ce que nous
constatons dans les demandes qui sont déposées, c'est
qu'il n'y a pas une réduction des sommes globales qui
sont affectées aux dramatiques. On peut se référer à
la page 28 de notre mémoire écrit au Tableau 8.
5064 Ce que l'on constate, c'est que si on
compare les trois dernières années de la licence qui se
terme et les trois dernières années projetées de la
licence en cours, Radio-Canada prévoit affecter
23 millions $ de plus en dramatiques sur cette base de
trois ans, aux émissions dramatiques canadiennes
s'entend.
5065 Mais si on décompose ce
23 millions $, si on le ventile, selon qu'il s'agit de
production interne ou indépendante et on voit qu'elle
augmente de 29 millions $ les ressources allouées à la
production interne de dramatique et qu'elle diminue de
6 millions $ les ressources affectées à la production
indépendante.
5066 Alors, c'est ce qui nous inquiète un
peu puisqu'il y a vraiment là une tendance assez forte
à se replier sur la production interne qui ne nous
semble pas, évidemment, souhaitable pour nous comme
producteurs indépendants, mais pas souhaitable pour le
système non plus parce que, comme nous l'avons indiqué
dans notre mémoire, cela a pour résultat de réduire la
capacité de Radio-Canada de présenter un plus grand
volume d'émissions dramatiques canadiennes de qualité.
5067 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci.
J'essaie de comprendre le point de vue sur lequel vous
avez penché, sur le bilan et en effet, vous avez un
tableau aussi, le Tableau 4 sur la page 24.
5068 Une question qui touche au tableau
que vous venez de mentionner. Vous avez dans ces
tableaux décidé de prendre, pour faire la comparaison
entre les... je ne sais pas si c'est ce tableau mais
les autres aussi, le tableau 5 à titre d'exemple, de
faire une comparaison entre une licence en cours les
trois dernières années et la nouvelle période, trois
dernières années.
5069 Pourquoi cette approche de prendre
les trois dernières années chaque côté, étant donné que
les trois dernières années de la licence en cours il y
avait des coupures budgétaires, et caetera, peut-être
les forces qui a influencé ce choix du budget,
qu'est-ce qui vous rend à dire que c'est une
comparaison juste pour les trois dernières années de la
nouvelle période?
5070 Et nécessairement vous présentez ces
tableaux pour nous donner un message clair sur certains
thèmes, alors je voulais juste savoir pourquoi vous
avez choisi cette méthodologie?
5071 MONSIEUR HOULE: En fait, tout
simplement parce que Radio-Canada ne fournit de données
détaillées dans les annexes financières aux pages B, C
et D que pour les trois dernières années de sa période
actuelle de licence.
5072 Donc, il nous était impossible de
comparer la totalité de sa période de licence avec, par
exemple, les cinq dernières années et les données
détaillées ne sont fournies par Radio-Canada que pour
les trois dernières années de sa licence en cours.
5073 Donc, nous avons pris les trois
dernières années de la nouvelle période comme une
indication de tendance à long terme, la plus longue
qu'on pouvait trouver à partir des données qui ont été
soumises par Radio-Canada.
5074 Nous voulions aussi éviter de prendre
une seule année; c'est-à-dire la dernière année versus
la dernière année, par exemple, puisque comme
Radio-Canada l'explique dans sa demande, par exemple,
une année où il y a les Jeux Olympiques ou une année où
il y a des variations annuelles qui peuvent être
significatives, alors qu'en prenant une moyenne
d'indication sur trois ans permet de niveler ces
facteurs qui peuvent affecter une année particulière.
5075 CONSEILLERE PENNEFATHER: Restons
juste un petit moment avec le Tableau 5 où vous
soulignez le fait que si je lis bien, et je veux
comprendre très clairement pourquoi vous nous présentez
ce tableau, vous remarquez la baisse, je pense, du
pourcentage au secteur indépendant, disons, les années
1998-1999 à 8.6 pour cent, une descente de 11 pour
cent, 11.5 pour cent. Et vous remarquez que le
résultat est plus de production à l'interne.
5076 Est-ce que vous ne pensez pas que les
coupures ont vraiment une influence sur ce choix;
c'est-à-dire qu'on a mis plus de dépendance sur le
travail à la production interne à ce moment-là et
c'était un élément très important qui touchait à cette
situation, à ce moment-là?
5077 Est-ce que c'est la raison pour ce
changement ou est-ce que vous avez d'autres
commentaires sur le pourquoi le 8,6 pour cent versus le
11,7 pour cent?
5078 MONSIEUR HOULE: Personnellement, je
ne vois pas d'élément démontrant qu'il y a une
corrélation entre la baisse globale du budget et le
fait de recourir davantage à l'interne qu'à l'externe
puisque, comme on le voit même quand le budget affecté
à ces postes augmente entre 245 à 273 millions $, cela
n'influence pas les coupures budgétaires ou les
diminutions de ressources financières affectent
l'enveloppe globale.
5079 Mais Radio-Canada demeure à
l'intérieur de cette enveloppe maître de ses décisions
quant à la façon de l'affecter entre la production
interne et la production externe.
5080 Je pense qu'il s'agit juste d'un
choix de consolidation propre de l'institution de ses
propres ressources d'utilisation, de ses propres
ressources de ses propres infrastructures qu'un
phénomène qui découle de la variation de son enveloppe
budgétaire.
5081 MADAME ALDER: En fait, cela devrait
être même l'inverse. Je pense que c'est cela que le
tableau essayait de mettre en lumière dans notre
mémoire. C'est que plus Radio-Canada était victime de
coupures, dans le fond, plus nous on trouve qu'elle
aurait avantage à augmenter son approvisionnement à
l'externe parce que ça lui coûte moins cher.
5082 Je pense que vous avez le tableau 7
qui est à la page 27 de notre mémoire qui fait vraiment
état de cela où on regarde pour l'année 1998-1999 par
exemple, on avait 46 pour cent des heures entre 6 h 00
et 24 h 00 qui étaient donc des heures de programmation
qui étaient affectées à la division de production
indépendante et ça représentait seulement 15 pour cent
des dépenses de programmation totale de Radio-Canada.
5083 Donc, c'est nettement plus avantageux
pour la SRC de recourir aux productions indépendantes
aussi.
5084 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, si
je comprends bien votre propos, le secteur production a
recours au secteur indépendant de production. Il y a
deux propos: une, c'est les heures et c'est 50 pour
cent de ces heures d'émissions canadiennes.
5085 Pourquoi vous avez choisi 50 pour
cent? En effet, Radio-Canada propose 40 pour cent qui
est l'attente existante, pourquoi le 50 pour cent?
5086 MONSIEUR HOULE: C'était l'attente à
long terme que le Conseil avait exprimée en 1994. Il y
avait une attente à court terme de 40 pour cent et le
Conseil avait indiqué aussi une attente à long terme de
50 pour cent.
5087 On constate que si on considère les
trois dernières années, donc le tableau auquel on
faisait référence tantôt si on fait la moyenne, c'est
que déjà 46 pour cent. Donc, Radio-Canada, en terme
d'heures est en bonne voie d'atteindre l'objectif à
long terme et on ne voit pas pourquoi on devrait faire
un pas en arrière dans cette direction-là.
5088 C'est la philosophie générale qu'on a
adoptée d'ailleurs dans notre mémoire, de dire si elle
a réussi à atteindre 82 pour cent de contenu canadien
pourquoi demander 70 aujourd'hui?
5089 On a l'impression que Radio-Canada
devrait plutôt consolider son contenu canadien et
consolider ses émissions représentées les quatre axes
prioritaires qu'elle a identifiés et consolider la
production indépendante.
5090 Donc, le 50 pour cent était, il me
semble, indiqué et nous semble réaliste, quelque chose
que Radio-Canada peut atteindre dans la mesure où elle
est déjà à 46 pour cent pour les trois dernières
années. Ce n'est pas une augmentation qui est très
considérable en terme de volume d'heures.
5091 MADAME ALDER: Et elle l'a atteint en
1997-1998 d'ailleurs ce 50 pour cent.
5092 CONSEILLERE PENNEFATHER: Pardon?
J'ai manqué.
5093 MADAME ALDER: Elle a atteint ce
pourcentage-là de 50 pour cent en 1997-1998, donc on
s'imagine que ça doit être possible de le réatteindre
dans le futur.
5094 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, vos
recommandations sont vraiment reliées au bilan que vous
avez fait pendant la période de licence existante. Et
c'est le même concept que vous avez mis devant nous
concernant le contenu canadien et je voudrais juste
être clair sur quel est le pourcentage que vous
recommandez parce que vous dites:
"Je pense qu'il faut avoir un
pourcentage de contenu canadien
qui est atteint au cours de la
période de licence."
5095 Je pense que dans le document on
mentionne certains pourcentages mais pourriez-vous
juste être clair pour nous quelle est votre
recommandation? Parce que comme on avait discuté hier
avec madame Fortin, il y avait un contenu canadien de
80, 85 différents montants pendant les années.
5096 MONSIEUR HOULE: Ce que nous avons
indiqué dans notre mémoire long écrit, c'était de
maintenir un niveau de contenu canadien d'au moins 80
pour cent en journée de radiodiffusion et au moins 85
pour cent entre 19 h 00 et 23 h 00.
5097 Et par rapport à la situation qui est
présentée par Radio-Canada dans sa demande,
Radio-Canada indique qu'elle a atteint un niveau moyen
réel de 81 pour cent en journée de radiodiffusion à la
page 19 de sa demande et qu'elle a atteint un niveau
réel moyen de 85 pour cent entre 19 h 00 et 23 h 00.
5098 Donc, ce que nous demandons, c'est de
maintenir ces niveaux-là, contrairement à Radio-Canada
qui propose, elle, de réduire assez sensiblement ces
contenus-là.
5099 CONSEILLERE PENNEFATHER: Vous savez
pourquoi je veux que ce soit clair, par contre, pas
juste de dire maintenir, mais de nous donner un
pourcentage précis parce que je pense que c'est bien
clair pourquoi vous proposez ce montant, parce que vous
dites, (et corrigez-moi si je n'ai pas bien saisi) ils
ont déjà obtenu ce niveau et il faut continuer dans
cette...
5100 Quel est l'impact?
5101 MONSIEUR HOULE: Si je peux me
permettre juste d'ajouter qu'on demande au Conseil
aussi de réitérer l'attente à long terme qu'il avait
indiquée en 1994 qui était d'atteindre également 90
pour cent de contenu canadien.
5102 CONSEILLERE PENNEFATHER: Justement.
Mais quand vous avez mis l'emphase sur une analyse de
bilan de court terme et long terme, vous avez fait une
différence entre votre félicitation d'un côté et
réticence de l'autre côté, je veux qu'on soit clair et
qu'on parle précisément des engagements que vous
cherchez.
5103 Retournons un petit moment pour le
côté secteur indépendant. Ce n'est pas une surprise
que vous êtes là pour vraiment mettre l'emphase sur ce
côté-là et que vraiment tout sera mieux, si je peux
dire cela.
5104 Vos recommandations concernant la
production indépendante, qu'est-ce que ça veut dire en
terme de la production régionale? Est-ce que le 50
pour cent des heures, est-ce que le 25 pour cent des
dépenses inclut la production régionale?
5105 MADAME CORBEIL: D'abord, il y a
peut-être lieu de préciser que notre association ne
représente pas uniquement des producteurs qui
proviennent de la région de Montréal.
5106 CONSEILLERE PENNEFATHER: Cela je
sais, madame, mais vous faites des commentaires sur le
travail de Radio-Canada comme une maison nationale
alors j'ai pensé que vous pouviez avoir des idées
là-dessus.
5107 MADAME CORBEIL: Absolument. En
fait, c'est clair que l'association estime que la
production régionale doit être encouragée et favorisée
et d'ailleurs, elle a appuyé une recommandation visant
à accorder un crédit d'impôt bonifié au Québec pour les
productions régionales pour stimuler la création, la
production de production venant des régions, d'une
part.
5108 D'autre part, au niveau du fonds
canadien de télévision, il existe déjà des incitatifs
pour les productions régionales qui les mettent sur un
pied légèrement supérieur aux productions qui viennent
des régions de Montréal et de Toronto.
5109 L'association, tout en voulant
favoriser et étant tout à fait en faveur d'une plus
grande production régionale, n'estime pas que ce serait
approprié ou souhaitable qu'on impose, par exemple, des
quotas de production régionale. Elle estime que cette
production-là doit être favorisée mais qu'il n'est pas
nécessaire que soient imposées des limites pré-établies
d'un certain nombre de productions par région, par
exemple.
5110 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je vous
demande aussi parce que vous avez mis l'emphase sur une
très large diversification de programmation. Pour une
maison publique c'était un des éléments qui a fait
qu'on accepte que généraliste veut dire qu'on n'est pas
écarté, complémentarité ne veut pas dire qu'on est
complètement différent.
5111 Mais si on accepte cette thèse-là, il
faut voir une différence en quelque part et ce sur quoi
on discute, c'est quel est le rôle de Radio-Canada. Et
cette diversification devrait se voir sur l'écran.
5112 MADAME CORBEIL: Absolument.
5113 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et
j'imagine qu'en présentant des propos qui vont avoir un
impact sur les choix que Radio-Canada a offerts, que
vous souligniez l'importance de la production
indépendante. Est-ce que vous avez pensé aller un peu
plus loin dans vos réflexions sur ce montant de 50 pour
cent, montant de 25 pour cent des dépenses qui
toucheraient aux producteurs, productrices en dehors du
Québec, partout au Canada, en terme d'une approche de
base?
5114 MADAME CORBEIL: En fait, je vous
dirais que dans le mémoire, la façon dont on traite la
diversification, c'est non seulement au niveau
pan-canadien mais c'est également au niveau
international et on demande à Radio-Canada de consacrer
un certain nombre de ces revenus qui sont affectés à
l'achat de productions étrangères, à la production
autre que américaine.
5115 Alors, ceci, pour nous c'est un axe
qu'on veut privilégier qui favoriser la diversité.
5116 Dans le mémoire, on n'élabore pas sur
la diversité qui serait réalisée par la production
régionale et une fois de plus je pense que
l'Association ne croirait pas souhaitable de l'imposer
via des quotas ou des limites préétablies.
5117 CONSEILLERE PENNEFATHER: Non, je
n'ai pas parlé de quotas. Il y a certainement
différentes approches qu'on puisse avoir, mais je vois
que vous avez dans votre mémoire un commentaire sur la
production régionale mais c'est vraiment limité à un
type de production en Acadie.
5118 Et quand on parle de Radio-Canada, sa
totalité, j'avais pensé aussi que dans vos
recommandations concernant les documentaires, 30 heures
de documentaires qui viennent du secteur indépendant,
certainement pour la licence à venir la période de
licence à venir, madame Fortin a souligné son intérêt
d'aller plus loin vers une ouverture plus large, vers
le secteur indépendant.
5119 On a discuté sérieusement comment on
fait pour vraiment inclure une diversité dans la
programmation en allant chercher si vous êtes pour le
secteur indépendant et ayant une présence plus
intéressante et forte sur les écrans de Radio-Canada,
peut-être vous n'êtes pas contre alors d'une approche
qui verra à ce que ce secteur indépendant soit
représentatif de tous les Canadiens.
5120 MONSIEUR HOULE: Non. Je voudrais
juste insister sur deux points. D'une part,
l'expression que nous utilisons une très large
programmation qui est claire, c'est une citation de la
Loi sur la radiodiffusion, c'est la façon dont le
mandat de la Société Radio-Canada est défini dans la
loi.
5121 Donc, nous avons simplement indiqué
que le système de la radiodiffusion était construit sur
la base qu'il y a un secteur public et un secteur privé
et que chacun doit présenter une très large
programmation et, donc, ils ne doivent pas se définir
non pas par le fait que certains présentent des
catégories
5122 Donc, ils ne doivent pas se définir
par le fait que certains présentent des catégories
d'émissions et d'autres pas mais que ce sont de chaque
côté des réseaux généralistes et ce qui devrait
distinguer Radio-Canada c'est d'abord les émissions
très canadiennes. C'est d'abord ce reflet des régions.
C'est l'innovation. C'est l'audace. C'est des projets
plus audacieux et plus permissifs.
5123 Je pense que si je peux juste ajouter
quelque chose sur Marie-Josée, ce qu'on veut dire par
rapport à la production régionale c'est qu'on voudrait
éviter le paradoxe d'une centralisation de la
décentralisation, c'est-à-dire d'une décision par le
centre qui s'applique uniformément dans toutes les
régions sans tenir compte du nouveau de développement
et des propres désirs de ces régions-là.
5124 Ce que je veux dire, par exemple,
c'est qu'il nous semble illusoire de... je suis de
Toronto ou de Montréal, de dire: Bien, en région, on
va faire du documentaire et donc on va créer dans
chaque région une infrastructure des équipes pour faire
des documentaires sans se soucier de savoir si c'est
bien là ce qui répond au niveau de développement des
régions.
5125 Dans les régions francophones hors
Québec, il y a des secteurs où le théâtre a été très
développé, le ballet ou la danse a été développé. Je
pense que Radio-Canada doit accompagner le
développement culturel dans chacune des régions et
tenter de s'adapter à ce développement. Dans un cas,
ça pourrait être de refléter par la présence sur le
réseau du théâtre en français qui se fait dans une
région hors Québec. Dans d'autres cas, ça pourrait
être d'encourager la production locale de long métrage;
dans d'autres cas, de produire du documentaire.
5126 Mais on voulait éviter le risque de
dire: Bien, ça va être du documentaire pour tout le
monde et surtout le risque qu'on investisse dans des
infrastructures ou des équipes alors qu'à notre avis,
on devrait aussi en région, et là-dessus on est
d'accord avec Radio-Canada, se miser sur les
producteurs indépendants parce que justement là on mise
sur les gens qui se sont eux-mêmes développer et qui
reflètent le développement propre de chaque région.
5127 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous avez
une longue expérience dans ces milieux de cinéma et de
télévision, monsieur Houle. Alors, je comprends et je
remercie l'Association pour accepter de discuter ce
thème avec nous parce qu'en effet, c'est un thème très
important quand on parle des orientations stratégiques
de Radio-Canada et surtout les choix qu'il faut faire,
et j'accepte la thèse qu'une télévision généraliste
peut être aussi télévision audacieuse. Et voilà, il
faut aller un peu plus loin dans nos réflexions,
peut-être ce côté-là.
5128 En passant, je n'ai pas trouvé le mot
"relève" dans votre soumission. Est-ce que vous
incluez cette piste parce qu'on avait parlé souvent
hier des propos des engagements qui touchent
nécessairement la production partout au Canada, mais
aussi, est-ce que c'est important?
5129 MADAME ALDER: Mais je pense que ça
va avec quand on parle d'un télédiffuseur public
dynamique et audacieux, je pense que ça va avec ça.
Alors, quand on parle de la relève, il faut souvent
être audacieux. En tout cas, de nos jours, pour être
un télédiffuseur et diffuser une oeuvre de la relève,
je ne sais pas s'il y en a d'autres qui ont des
commentaires, mais dans notre esprit, ça va avec ça,
c'est clair.
5130 MADAME CORBEIL: Et dans l'esprit
aussi où Radio-Canada doit un peu jouer un rôle de
modèle et un rôle d'avant-garde pour l'ensemble des
autres télédiffuseurs, ça s'inscrit tout à fait dans
cette ordre d'idée-là.
5131 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Très bien.
Il y a une autre question sur les engagements que vous
proposez, la jeunesse qui est une des priorités
proposées par Radio-Canada. Je voulais juste savoir
pourquoi vous acceptez d'inclure les émissions pour la
famille dans la définition, étant donné qu'on parle des
catégories sous-représentées avec des propos différents
de tous les côtés, de combien, comment, et caetera.
Mais vous incluez la description famille là-dedans.
Pourquoi?
5132 MONSIEUR HOULE: Bien en fait, c'est
Radio-Canada qui dans l'énoncé des raisons qui
l'incitent à réduire son contenu d'émissions jeunesse
évoque notamment le fait que les clientèles enfants et
adolescents fréquentent de plus en plus des émissions
qui s'adressent aussi aux adultes. On peut prendre le
cas par exemple de "La Petite Vie" où "Un Gars, une
fille".
5133 Ce sont des émissions qui rejoignent
des parts d'auditoires aussi importantes chez les 5-11
ans que chez les 12-17 et tout ça, et c'est
Radio-Canada qui évoque... elle a réussit à atteindre
l'objectif si elle inclut les émissions famille.
5134 Ce que nous nous disons c'est que si
le Conseil acceptait la proposition de Radio-Canada de
l'autoriser à calculer des émissions famille dans ses
obligations jeunesse, on lui demanderait d'abord de
clarifier avec elle ce qu'elle entend par "famille" et
d'autre part essayer d'éviter les chevauchements parce
que si Radio-Canada dit: Je fais cette heure de
dramatique en soirée et 20 heures d'émissions jeunesse
famille en semaine et que les même émissions que je
viens de mentionner, "La Petite Vie" et "Un Gars, une
fille" sont comptabilisées à la fois pour répondre à ce
qu'on appelle jeunesse famille et à la fois au
dramatique.
5135 Il me semble qu'il y a un double
comptage des émissions à une fin qui n'est pas
souhaitable.
5136 Alors, ou bien le Conseil rejette la
proposition de Radio-Canada et garde sa jeunesse,
c'est-à-dire 2-11 ans, 12-17, et il a des obligations
dramatiques, alors là, il n'y a pas de problème.
C'était plus un commentaire sur des éléments
qu'évoquait Radio-Canada dans sa demande.
5137 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Les
émissions culturelles, disons que vous les nommez,
musique, variété, danse, je n'étais pas très clair sur
vos propos à cet égard. Qu'est-ce que vous recommandez
dans ce secteur-là?
5138 MADAME CORBEIL: Est-ce que vous
pouvez juste peut-être un peu préciser votre question?
5139 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Musique,
variété et danse, ce que suggère l'APFTQ c'est... je
pense que vous voulez aller un peu plus loin. Mais je
n'étais pas très clair. Quelle était la recommandation
en ce sens? C'est une des priorités que...
5140 MONSIEUR HOULE: Ce que nous
constatons c'est que Radio-Canada identifie des
émissions culturelles comme une de ses quatre
priorités. Bon, émission culturelle est un terme qui
ne correspond pas nécessairement à des catégories
particulières du Conseil, mais si on regarde des
émissions qui généralement correspondent le mieux, qui
sont les Catégorie 8 et 9, musique et danse et variété,
on note que dans ces prévisions financières il y a
quand même une diminution du poids relatif de ces
émissions-là dans ses prévisions.
5141 On demande simplement au Conseil de
voir avec Radio-Canada parce que le seul engagement
chiffré que fait Radio-Canada c'est de présenter 12
émissions d'ordre interprétation par année, une par
mois, ce qui est l'attente qu'avait exprimé le Conseil
en 1994, mais ce qui est assez sensiblement inférieur
avec ce qu'elle a réalisé puisqu'ils en ont diffusé en
moyenne 18 par année au cours des dernières années.
5142 On se dit: C'est peut-être un peu
maigre comme seul engagement concret par rapport aux
émissions culturelles. On invite le Conseil à en
discuter avec Radio-Canada. On n'a pas formulé de
recommandation concrète puisque justement entre le
terme "émission culturelle" et "émission" c'était
difficile... dans toutes nos autres recommandations
chiffrées, on est parti de la réalité de Radio-Canada
et on a dit: On peut faire une progression qui soit
réaliste à l'intérieur du cadre budgétaire actuel et
qui puisse se réaliser.
5143 Dans ce cas-là, on n'avait pas de
prise pour trouver un chiffre précis sur lequel se
baser.
5144 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci,
monsieur Houle. Oui, je vais essayer de suivre. J'ai
suivi le tableau 4 aussi qui était très intéressant en
termes du rôle de Radio-Canada et les télédiffuseurs
conventionnels privés en termes du secteur indépendant
dans ces catégories. Alors, je comprends la façon que
vous avez abordé le sujet.
5145 Dernière question sur RDI: Je n'ai
pas saisi vraiment pourquoi vous recommandez que RDI
soit financé par le crédit parlementaire au lieu de...
et corrige-moi si j'ai mal lu l'affaire, au lieu d'un
tarif. Vous nous demandez de ne pas accepter une
hausse de ce tarif, mais vous dites aussi que vous
préférez que RDI soit financé soit financé par le
crédit parlementaire.
5146 MADAME CORBEIL: Mais en fait, ça
s'inscrit dans la logique de ce qu'on dit par rapport à
Radio-Canada où on dit que Radio-Canada doit être un
diffuseur fort qui est financé principalement via des
crédits parlementaires et non pas tributaire de façon
prépondérante des revenus de marché, d'une part.
5147 D'autre part, si la hausse de tarif
était acceptée comme RDI est sur le "basic cable", est
sur le premier échelon, ça aurait aussi un impact sur
l'ensemble des canaux spécialisés qui sont sur ce
premier échelon-là et non pas uniquement sur RDI.
5148 Alors, on dit qu'on trouve quand même
qu'on doit donner à RDI les ressources suffisantes pour
lui permettre d'accomplir son mandat de la même manière
que Radio-Canada, que de la même manière que
Radio-Canada, on trouve qu'elle doit être financée de
façon prépondérante par des crédits parlementaires.
C'est encore là dans la même logique qu'on fait nos
recommandations par rapport à des réseaux spécialisés
auxquels Radio-Canada voudrait s'associer en
partenariat.
5149 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, pas
de tarif? Pas de service spécialisé?
5150 MADAME CORBEIL: En fait, ce qu'on
propose c'est pas de hausse de tarif.
5151 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous
suggérez aussi que 10 pour cent de la programmation RDI
s'en va au secteur indépendant et vous faites référence
à une condition de licence. Cette condition de licence
n'existe pas dans le moment, est-ce que j'ai bien
raison? Vous vous référez à quoi?
5152 MONSIEUR HOULE: C'est exact. Il n'y
avait pas de condition de licence liée exclusivement à
la production indépendante. Il y avait, si ma mémoire
est bonne, une condition de licence qui était liée aux
émissions acquises d'autres partenaires qui pouvaient
être les diffuseurs privés, l'ONF ou la production
indépendante. Dans les revues et statistiques
financières, émissions acquises réfère à tout ça à la
fois.
5153 Ce qu'on dit simplement c'est que,
dans la mesure où RDI était un service d'information,
effectivement, à ce moment-là, il n'a pas été jugé
pertinent d'inclure des provisions par rapport à la
production indépendante. Mais RDI n'est pas un service
de nouvelles. C'est un service d'information au sens
large qui présente aussi des reportages, des
documentaires, des magazines d'information et
d'affaires publiques des secteurs dans lesquels la
production indépendante produit pour parfois le réseau
de Radio-Canada, pour Télé-Québec, pour d'autres.
5154 On pense qu'à l'occasion de ce
renouvellement, ce serait intéressant que RDI, qui en
diffuse certains, mais ça représente... selon les
données qu'ils ont publié actuellement, 6 pour cent de
leurs dépenses totales va à des émissions acquises,
soit de l'ONF, soit des producteurs indépendants, soit
d'autres diffuseurs, de porter de 6 à 10 pour cent, ce
qui constituerait un incitatif pour acquérir des
productions indépendantes mais aussi des productions
d'autres diffuseurs ou de l'ONF.
5155 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Justement,
on demandait d'où venait le 10 pour cent. Alors, c'est
une hausse de 6 à 10 que vous proposez?
5156 MONSIEUR HOULE: C'est une hausse à
partir du niveau de six pour cent actuel.
5157 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'avais
pensé peut-être que vous vous référiez à la condition
de licence existante numéro trois qui référait aux
productions régionales?
5158 MONSIEUR HOULE: Non, non. C'est une
autre condition à laquelle RDI a répondu, je crois.
Mais là, on fait référence aux émissions acquises
d'autres sources et non pas produites à l'interne par
Radio-Canada ou acquises par...
5159 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est la
fin de mes questions. Messieurs, dames, merci
beaucoup.
5160 LA PRÉSIDENTE: Mesdames, messieurs,
merci infiniment de votre participation à cette
audience. Merci.
5161 Ces dispositions dans leur texte
actuel, rappelons-le, ont été introduites dans la Loi
sur la radiodiffusion à un moment où existait déjà,
outre la SRC, un grand nombre de radiodiffuseurs
conventionnels privés.
5162 Malgré les changements dans le
paysage audiovisuel et quelques modifications apportées
à la loi au fil des années, le mandat avec lequel la
SRC doit maintenant composer est essentiellement le
même en ce qui regarde les problèmes soulevés dans
notre intervention écrite.
5163 De toute évidence, en 1991, le
législateur a révisé le texte en toute connaissance du
milieu de la télévision, en tenant compte de
l'évolution rapide de la technologie.
5164 Quant au paragraphe L de l'article
3.1, il ne fait rien d'autre que de reprendre presque
mot à mot le libellé du paragraphe I du même article
qui s'applique à tout radiodiffuseur du système là où
il exige que la programmation doit être susceptible de
renseigner, d'éclairer et de divertir.
5165 Il est donc essentiel de rechercher
ailleurs, soit dans le paragraphe M de l'article 3.1,
les véritables paramètres du mandat de la SRC.
5166 Nous en avons ainsi conclu que, pour
respecter la loi, on ne devrait jamais retrouver dans
la programmation de la SRC des émissions qui dérogent à
son mandat.
5167 En plus, la SRC se doit de remplir
totalement son mandat plutôt que de l'escamoter.
5168 S'il appartenait à la SRC de
contourner, même un tant soit peu, les exigences du
mandat, les dispositions législatives en question
n'auraient plus de sens.
5169 Nous avons demandé à Cara Stratagème
une firme réputée en conseil média, d'entreprendre une
étude de la programmation de la SRC. L'étude démontre
clairement que la SRC a emprunté une direction de
programmation qui est très concurrentielle aux
diffuseurs généralistes privés.
5170 Son choix d'émissions, surtout en
soirée et même plus en périodes de balayage, se fait en
fonction de la popularité des émissions plutôt que
selon les impératifs du mandat.
5171 Le manque de diversités offertes dans
sa programmation en soirée, avec peu de contribution
des régions, peu de documentaires et de rares
diffusions d'émissions des arts d'interprétation et de
la scène ne contribue sûrement pas, et je cite:
"Activement à l'expression
culturelle et à l'échange des
diverses formes qu'elle peut
prendre."
Fin de la citation.
5172 La diffusion de films et de séries ou
mini-séries américains ne peut pas être qualifiée comme
principalement et typiquement canadienne, comme le
prévoit la loi.
5173 Le plan stratégique démontre le
manque de réalisme des dirigeants de la SRC. Plutôt
que de se recentrer sur l'exécution de son mandat, la
SRC voudrait remplir son mandat pour l'ajout de quatre
nouveaux services spécialisés en français, deux en
anglais et de nouveaux réseaux de radio.
5174 Le plan de la SRC lui aurait permis
d'évacuer la diffusion de certains éléments clefs de
son mandat dans les services spécialisés, comme elle le
fait actuellement en confiant, à toutes fins pratiques,
la diffusion des documentaires à RDI.
5175 Les contribuables Canadiens, tous
actionnaires de la SRC, ont le droit de recevoir de
celle-ci gratuitement tous les services prévus par la
loi.
5176 TQS est en faveur d'un diffuseur
public généraliste fort, pourvu qu'il exécute
complètement son mandat et ne l'excède pas.
5177 Si la SRC rencontrait cette exigence,
nous ne serions même pas en votre présence.
Malheureusement, tel n'est pas le cas.
5178 Pour ce faire, il faudrait que la SRC
"canadiennise" sa programmation pour atteindre 100 pour
cent en soirée;
5179 Que la SRC cesse de se servie, à des
fins de concurrence, des films et des séries américains
qu'elle acquiert par une surenchère inacceptable;
5180 Que la SRC respecte sa
complémentarité en augmentant substantiellement sa
programmation destinée aux enfants, à la jeunesse et
aux personnes du Troisième âge;
5181 Que la SRC soit plus attentive aux
besoins des régions;
5182 Que la SRC diversifie sa
programmation en augmentant sa diffusion de
documentaires et d'émissions des arts d'interprétation
et de la scène;
5183 Que la SRC cesse de structurer sa
programmation principalement en fonction des cotes
d'écoute pour la vente de publicités commerciales;
5184 Et que la SRC soit soumise à des
mesures précises et incontournables pour assurer tous
les Canadiens et Canadiennes d'une télévision vraiment
nationale tout en étant gratuite.
5185 Alors, et alors seulement,
pourrons-nous à titre de contribuables être satisfaits
que la loi et l'esprit de la loi ont été respectés.
5186 Et pourrons-nous, à titre
d'entrepreneur privé aussi bien que de contribuable,
faire de la télévision selon les données d'un marché
libre?
5187 Avant de terminer, nous ne pouvons
passer sous silence les problèmes causés par le
non-assujettissement de la SRC à la Loi sur l'accès à
l'information.
5188 On peut comprendre qu'un certain
désarroi se soit emparé de la SRC et de ses dirigeants
face à la diminution de l'apport de fonds publics qui
est maintenant limité à plus de 3/4 de milliards de
dollars par année et qu'elle veuille compenser par
toutes sortes de moyens pour ses coûts d'exploitation.
5189 Sans entrer dans la question épineuse
de la qualité de la gestion des affaires de la SRC,
nous soulignons que si les coûts de cette gestion
excèdent ce qu'ils devaient être, c'est peut-être
précisément parce que la SRC excède son mandat.
5190 S'il était possible de voir dans les
détails comment on peut arriver à une budgétisation des
coûts pour 1997-1998 qui a amené à une perte nette
d'exploitation de 886 000 $, les contribuables et le
Conseil pourraient peut-être mieux comprendre pourquoi
la SRC veut devenir commercialement identique aux
télédiffuseurs privés sans respect pour plusieurs des
éléments de son mandat.
5191 Hélas, ni le public ni vous ni nous
n'avons accès à toute l'information requise. Nous nous
permettons donc de suggérer au CRTC qu'il fasse tout en
son pouvoir pour convaincre le gouvernement fédéral,
une fois pour toutes, d'assujettir Radio-Canada aux
dispositions de la Loi sur l'accès à l'information,
comme le sont une très grande majorité des corporations
d'état dans les pays d'occident.
5192 Nous vous remercions de nous avoir
entendus. Nous sommes prêts à répondre à vous
questions.
5193 LA PRÉSIDENTE: Alors, bon
après-midi, messieurs. Merci de participer à cette
audience.
5194 Et je crois, monsieur Guimond, que
c'est votre première comparution à titre de président
de TQS. Alors, bienvenue. Monsieur Gauthier a déjà eu
l'expérience de quelques fois devant nous déjà.
5195 Écoutez, ça me rappelle une autre
audience où j'ai dit: "On n'entrera pas dans la guerre
des chiffres et des comparaisons." Je pense que ce qui
est important pour nous à ce moment-ci... et non plus
dans la mesure où, de fait, on n'a pas tous les faits
sur la table, c'est important pour nous qu'on ne prenne
pas partie d'aucune manière.
5196 Et lorsque vous faites des
accusations sur la surenchère de Radio-Canada, je pense
que, à moins qu'on puisse vraiment l'étayer, on ne peut
pas comme Conseil endosser cette position.
5197 On peut regarder ce qui se fait, ce
que vous souhaiteriez qu'il se fasse ou vous voyez une
meilleure synergie pour le système de la radiodiffusion
qui permettrait mieux, au sens collectif des choses,
d'atteindre les objectifs de la Loi sur la
radiodiffusion.
5198 Et c'est là-dessus, je pense, que je
vais adresser mes questions davantage, sur les
recommandations précises que vous faites dans le cadre
des conditions de licence qui pourraient être
recommandées à la télévision française. D'accord?
5199 Alors, j'aimerais comprendre votre
perspective sur... d'une part, vous dites que vous
reconnaissez qu'il faut pleinement que Radio-Canada
exerce son mandat, que vous reconnaissez le besoin
d'une télévision généraliste.
5200 Vous comprenez ça, mais c'est comme
si vous disiez d'une certaine manière ou, enfin, c'est
comme ça que je peux l'interpréter, que partout où ça
réussit, il faudrait se retirer ou partout où il y a
comme un genre identique dans une autre télévision,
privée en l'occurrence, que Radio-Canada devrait se
retirer.
5201 Pouvez-vous m'expliquer quelle est
votre vision? Par exemple, prenons les dramatiques
qui, on le sait, en période de balayage BBM, c'est
clair, c'est là qu'on va voir un peu plus de
concentration de la circulation des meilleurs moments.
Bien que, vous, à TQS, vous avez choisi un moment en
dehors du balayage.
5202 Mais enfin, j'aimerais ça vous
entendre sur quelle est votre vue là-dessus.
5203 MONSIEUR GUIMOND: D'abord,
l'aspect... nous, dans nos évaluations, on considère
qu'il y a eu, au cours des dernières années d'une façon
particulière, une migration vraiment de l'attitude et
de la dynamique de la Société Radio-Canada, de SRC,
vers un comportement, comme vous l'avez dit, qui est un
comportement qui tire beaucoup plus d'une télévision
privée qu'un comportement qui tire d'une télévision
publique.
5204 Et c'est pour ça d'ailleurs que notre
énoncé de départ porte énormément sur le mandat et sur
la loi. C'est pour ça qu'on y réfère.
5205 Et ce n'est pas parce qu'on veut
faire une affirmation gratuite. C'est qu'on regarde la
loi, on regarde le mandat tel que décrit au
paragraphe M.
5206 Et on regarde ce qu'on retrouve au
niveau de la grille de la Société Radio-Canada et on se
rend compte que, à quelque part là, il y a des écarts
très sérieux.
5207 Et je voudrais peut-être attirer
votre attention sur possiblement le type de
programmation qu'on peut voir là. On voit des
téléromans. On voit des dramatiques et des
mini-séries. On voit du cinéma. On voit du sport. On
voit évidemment de l'information.
5208 Mais on voit très peu d'émissions sur
les arts et la culture, des documentaires, des
émissions mettant en vedette des talents canadiens, des
émissions en provenance des régions, des émissions
visant le Troisième âge qui est à toutes fins
pratiques exclu comme cible spécifique de la
programmation de la SRC.
5209 Et, donc, on regarde toutes ces
catégories-là, puis on se dit: "Bien, à quelque part,
il y a comme un attrait de la SRC de mettre en ondes,
de programmer, des les périodes de grande écoute
particulièrement, des émissions qui vont donner des
cotes d'écoute.
5210 Et à quelque part, on ne peut pas
s'empêcher de pense donc qu'il y a un comportement
très, très privé là-dedans où on recherche des cotes
d'écoute, parce qu'on est à la recherche également de
revenus publicitaires.
5211 Et, nous, on se demande qu'est-ce qui
est le plus important actuellement pour la SRC. Est-ce
que c'est de bien remplir son mandat à 100 pour cent et
non pas de l'escamoter sur certains aspects à son gré
ou bien de tirer le maximum de revenus publicitaires de
sa programmation?
5212 Et on a tendance à penser, nous,
encore une fois pour retourner à la loi et au mandat,
qu'il est plus important que la SRC remplisse à 100
pour cent son mandat.
5213 LA PRÉSIDENTE: Mais j'imagine que
vous avez entendu madame Fortin et l'équipe de la
télévision, hier et puis encore ce matin, parler de
leurs choix.
5214 Et j'aimerais ça vous entendre parce
que, d'une part, ils invoquent l'importance
d'intéresser l'ensemble des Canadiens, que ça fait
partie à la fois de la Loi de Radio-Canada autant que
celle de la Loi de la radiodiffusion.
5215 Et ils invoquent aussi l'importance
de s'assurer quand même d'une capacité financière de
faire, parce qu'ils ont quand même contribué à un
certain patrimoine culturel à travers la télévision.
5216 Ce ne sont pas des arguments qui vous
convainquent?
5217 MONSIEUR GUIMOND: Notre position
n'est pas que Radio-Canada doit se retirer des
émissions dites "populaires" où ils ont eu un apport
considérable au cours des dernières années et au fil
des années, des téléromans, des dramatiques, du cinéma
et du sport entre autres.
5218 Notre position et notre opinion est
que c'est dans la mesure. On ne veut pas qu'ils se
retirent, mais on veut qu'il y ait une meilleure mesure
de façon à faire de la place pour les autres éléments
de son mandat qui ne sont pas couverts de façon
adéquate avec la grille actuelle de la SRC ou ce qu'on
a pu vivre au cours de la dernière période de licence
des cinq dernières années.
5219 LA PRÉSIDENTE: Donc, est-ce que...
5220 MONSIEUR GUIMOND: Exemple...
5221 LA PRÉSIDENTE: Pardon.
5222 MONSIEUR GUIMOND: Oui.
5223 LA PRÉSIDENTE: Donc, est-ce que je
vous comprendrais bien si j'interprétais ça que
l'éventail, vous êtes d'accord avec l'éventail large,
mais que c'est une question de proportion de chaque
genre à l'intérieur de cet éventail-là?
5224 MONSIEUR GUIMOND: Tout à fait, tout
à fait. Nous considérons qu'il est important... puis
on l'a écrit dans notre mémoire déposé le 5 mai dernier
et on l'a réitéré, TQS est en faveur d'un diffuseur
public fort.
5225 On veut que la SRC soit un diffuseur
généraliste public fort, mais un diffuseur public avec
l'attitude d'un diffuseur public, c'est-à-dire qui est
très conscient de l'ensemble des éléments de son
mandat.
5226 Et ce qu'on dit, nous, c'est que ce
n'est pas à la SRC de décider elle-même d'escamoter
certains éléments de son mandat et de décider de, par
exemple, mettre une emphase indue sur certaines
émissions.
5227 Je vais vous donner un exemple au
niveau des fictions par exemple. Bien, les fictions
qui sont les téléromans, les dramatiques et le cinéma,
bien, la SRC a 37.8 pour cent de cette programmation
qui est en fiction alors que la CBC en a 25 pour cent.
5228 LA PRÉSIDENTE: Dans les propositions
que vous faites où vous parlez, par exemple, d'abord de
monter sur une certaine période à 100 pour cent de
contenu canadien, d'augmenter le nombre d'émissions, de
manifestations culturelles de 12 à 20, est-ce que,
selon vous, ce que vous proposez de façon très précise,
élément après élément, si la SRC allait en ce sens-là
pour vous, donc gardant l'éventail qu'ils ont mais
mettant des accents un peu différents, selon l'espèce
de recette que vous proposez ici, pour vous cela
voudrait dire qu'ils rencontrent mieux les objectifs
tels que décrits à la Loi sur la radiodiffusion, à leur
loi aussi?
5229 MONSIEUR GUIMOND: Oui. Ce qu'on a
proposé dans notre document sont des recommandations
qui visent à établir un meilleur équilibre dans la
programmation de la SCR et, en effet, nous sommes
d'avis que ces recommandations-là créeraient une
situation vraiment beaucoup plus satisfaisante pour
l'ensemble des citoyens canadiens.
5230 Il y a un élément qui est important.
C'est qu'il est certain qu'une des questions qu'il faut
se poser ici c'est quand Radio-Canada nous parle
qu'elle remplit son mandat, il faut être prudent
là-dedans parce qu'il faut voir avec quel véhicule elle
remplit son mandat.
5231 Il y a la radio française, il y a
RDI, il y a la SRC et nous considérons que le mandat
devrait être rempli dans sa très grande totalité par le
véhicule le plus puissant que la SRC a; c'est-à-dire la
télévision française.
5232 C'est évident que la radio française
également peut jouer un rôle pour remplir une partie du
mandat, mais ça ne veut pas dire pour autant qu'elle
décharge la Société Radio-Canada télévision de ses
éléments de mandat.
5233 Et j'aimerais rajouter ici que notre
proposition est également, et on l'a bien dit encore
tantôt, que les citoyens canadiens ont droit à recevoir
de la SRC. L'ensemble des éléments prévus à la Loi et
au paragraphe M du mandat, décrivant son mandat et de
recevoir l'ensemble de façon gratuite, ce que RDI ne
peut pas offrir.
5234 Alors, lorsqu'on évacue dans RDI, par
exemple, une responsabilité concernant les
documentaires, je prends cet exemple-là parce qu'il est
assez flagrant, ce qu'on fait c'est qu'on demande au
consommateur canadien de payer pour avoir le droit de
voir les documentaires que la Société Radio-Canada
devrait leur donner gratuitement. Et on considère que
cela ne respecte vraiment pas l'esprit de la Loi ni du
mandat.
5235 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Alors,
révision l'ensemble des propositions que vous faites.
Vous dites 100 pour cent. Est-ce que vous voyez que
cela peut être fait sur une certaine période de temps
ou si vous voyez que vous marquez d'ici cinq ans que ça
pourrait arriver à 100 pour cent?
5236 MONSIEUR GUIMOND: Oui.
5237 LA PRÉSIDENTE: Que faites-vous du
fait que dans la cinématographie il y a des chefs
d'oeuvre, soient-ils américains ou étrangers, qui sont
valables et importants, non seulement pour les marchés
au Québec qui sont, bien sûr, assez choyés en terme de
possibilité en langue française, à la télévision, mais
si on pense aux communautés, sur d'autres territoires,
les choix étant plus limités, dans quelle mesure
privons-nous des communautés francophones canadiennes?
Cette question ne vous préoccupe pas?
5238 MONSIEUR GUIMOND: Cela nous
préoccupe et je vous aurais répondu peut-être
différemment avant le 1er mai dernier. Aujourd'hui, je
vous dirais qu'il y a un autre diffuseur privé canadien
qui est également francophone et qui diffuse à travers
le pays ou, enfin, dans beaucoup de marchés canadiens,
qui peut très bien remplir cette fonction-là.
5239 Concernant la diffusion de films et
de mini-séries américaines à l'antenne de Radio-Canada,
nous considérons que c'est totalement inacceptable et
que c'est vraiment aller à l'encontre de l'esprit de la
Loi et du mandat.
5240 On parle de complémentarité et c'est
un sujet que l'on touche souvent lorsqu'on parle des
privés par rapport aux diffuseurs publics, nous sommes
d'avis que cet élément de complémentarité où la SRC ne
devrait pas intervenir dans des services qui peuvent
être très bien livrés à la population canadienne,
gratuitement alors que...
5241 Donc, ces services-là peuvent être
très bien livrés par les deux diffuseurs, nommément TVA
et TQS actuellement.
5242 LA PRÉSIDENTE: TQS qui n'est pas
diffusé sur l'ensemble des territoires.
5243 MONSIEUR GUIMOND: TQS qui n'est pas
diffusé sur l'ensemble du territoire canadien, en
effet.
5244 LA PRÉSIDENTE: Dans la question de
la diffusion des arts d'interprétation, qu'est-ce qui
vous apparaît être un apport plus équitable par rapport
au mandat, tel que vous le concevez et par rapport à ce
que vous examinez?
5245 MONSIEUR GUIMOND: Nous, nous
considérons que 12 diffusions... un minimum de 12
diffusions est évidemment insatisfaisant. Nous aussi
on a constaté dans nos évaluations que la SRC a déjà
produit plus d'émissions. On mentionnait le chiffre de
18 précédemment.
5246 Nous considérons que d'ici deux ans
la Société Radio-Canada devrait mettre à l'écran une
diffusion par deux semaines, donc 26. Pour y arriver,
on pense qu'une période de deux ans serait suffisante
pour pouvoir arriver à ce chiffre.
5247 LA PRÉSIDENTE: Sur la question de
l'information, je vois que vous appuyez en ce cas-là la
proposition qui est contenue dans les projets de
Radio-Canada qui est de faire de la présence de
l'information une plus grande présence.
5248 MONSIEUR GUIMOND: Tout à fait.
5249 LA PRÉSIDENTE: Donc, là-dessus,
c'est assez clair. Sur la question du niveau
d'émissions pour enfants, vous faites... selon vous,
vous dites:
"Vingt heures minimum et
c'est-à-dire programmation, un
minimum de cinq heures devrait
viser le groupe 12 à 17".
5250 Madame Fortin expliquait hier la
difficulté, semble-t-il, de rencontrer ces publics-là,
des études qui se font présentement pour tenter de
comprendre où sont passés ces auditoires. Est-ce que
vous trouvez qu'il est réaliste dans une période,
disons, courte ou même moyenne, de pouvoir envisager un
rétablissement de cet ordre?
5251 MONSIEUR GUIMOND: Moi, je vous
dirais que devant l'impossible nul n'est tenu. Si
madame Fortin et les gens de Radio-Canada évaluent que
ce chiffre de 20 heures par semaine devient impossible
à rencontrer et qu'ils peuvent le démontrer de façon
très claire et très nette, évidemment qu'on est prêt à
ajuster notre opinion et notre demande devant ce
fait-là.
5252 Mais, par contre, on considère
vraiment que 20 heures par semaine de diffusion, compte
tenu du fait des plages qui peuvent être disponibles
pour les enfants, particulièrement en week-end et tout,
on pense que c'est une demande qui peut être
raisonnable.
5253 Évidemment, ça prendra un certain
temps pour y arriver, on en est conscient. Ce n'est
pas des choses qui peuvent se réaliser à l'intérieur
d'une année.
5254 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Gauthier.
5255 MONSIEUR GUIMOND: Monsieur Gauthier
veut rajouter quelque chose.
5256 MONSIEUR GAUTHIER: J'étais étonné
d'entendre madame Fortin faire ces remarques là-dessus
hier parce qu'il me semble que ce n'est pas très
difficile de produire pour les 12 à 17 ans. On a qu'à
regarder WTV à Toronto qui fait un succès de son
affaire et il y a autant d'émissions pour les 12 à 17
ans qu'il y en a pour les 6 à 12 ans, et cela, sans
difficulté apparente.
5257 Alors, je voulais tout simplement
signaler cela.
5258 LA PRÉSIDENTE: Oui. Encore que ça
dépend. Parfois les émissions sont faites pour
certains publics, ça ne veut pas dire que c'est
celui-là qui le regarde.
5259 MONSIEUR GUIMOND: On en convient.
5260 LA PRÉSIDENTE: Je suis certaine
qu'il y a des émissions de TQS qui ne sont pas faites
pour les jeunes de 12 à 17 ans mais qui ont un grand
auditoire de jeunes de 12 à 17 ans, mais en tout cas,
je ne dirai pas lesquelles.
5261 J'aimerais revenir sur ça. Je pense
que sur la question des heures en région vous appuyez
une réflexion régionale pan-canadienne plus grande.
Vous dites cinq heures, c'est un minimum de cinq heures
et ça pourrait aller à même plus que ça. Je reçois
bien cela et je pense bien que je comprends vos
recommandations à cet égard, mais là, je le fais avec
les moyens.
5262 Dans la mesure où en même temps vous
demandez aussi une réduction du temps publicitaire,
est-ce vraiment réaliste? Est-ce que c'est
envisageable? Est-ce qu'on peut y arriver? Est-ce que
c'est... si vous avez deux... si vous prenez votre
expertise et votre expérience comme radiodiffuseur,
soit au privé ou public, à un moment donné les coûts de
programmes sont les mêmes, est-ce vraiment envisageable
que dans le même souffle, à travers la même licence on
puisse à la fois demander ces choses-là, soient-elles
sur un certain temps d'établissement, trois, cinq ans
ou deux ans et en même temps parler de réduction
publicitaire?
5263 Et si oui, de combien de réduction
publicitaire peut-on parler, de façon... parce que je
pense que vous serez d'accord avec cela, si vous voulez
faire en sorte que le mandat soit mieux respecté au
sens de votre propre perception, ce n'est certainement
pas pour diminuer la qualité de la présence du
programme ou de Radio-Canada.
5264 Alors, comment réconcilier ça et
qu'est-ce que vous envisagez comme étant un niveau
acceptable et réaliste pour pouvoir soutenir ce
programme?
5265 MONSIEUR GUIMOND: Deux éléments pour
répondre à cette question-là. D'abord, la dynamique de
marché est la suivante: si on produit des émissions
qui coûtent très cher à produire parce qu'on se situe
au niveau des séries lourdes puis des dramatiques qui
sont des émissions qui coûtent très cher, si on regarde
le mandat, dans l'ensemble des éléments du mandat, il y
a des éléments là-dedans qui sont plus dispendieux que
d'autres à couvrir, on en convient.
5266 Si, par exemple, j'ai 40 pour cent de
ma programmation ou 37,8 pour cent de ma programmation
qui vise des éléments qui sont plus dispendieux à
produire, il est évident que j'ai besoin de plus de
revenus pour produire ces émissions-là.
5267 Dans notre énoncé, on dit qu'une des
raisons, une des difficultés financières de la SRC,
c'est possiblement parce qu'elle ne respecte pas son
mandat, parce qu'elle est entrée dans une guerre
contre... une guerre, enfin une attitude, elle a migré
vers une attitude qui tire beaucoup plus d'un diffuseur
privé que d'un diffuseur public.
5268 Donc, étant entré dans cette
guerre-là ou dans cette concurrence-là, elle est donc
forcée de continuer de produire des émissions qui sont
très onéreuses à produire.
5269 Nous, ce qu'on se dit, sans les
couper à zéro, puis j'en conviens ça prend... on en a
parlé tantôt, je ne vais pas revenir là-dessus, mais si
on diminue d'un certain pourcentage la production
d'émissions qui sont fort coûteuses et on remplace ces
émissions-là par des productions qui sont beaucoup
moins coûteuses, j'en conviens on va générer moins de
revenus publicitaires parce que les cotes d'écoute vont
sûrement être affectées, on en convient. Mais d'avoir
des cotes d'écoute optimales ne doit pas être le seul
objectif de la SCR encore une fois.
5270 Donc, ce qu'on dit c'est qu'il y a
sûrement, à ce moment-là, moyen d'étudier la situation
pour vérifier quel pourrait être l'impact, puis
malheureusement c'est une recherche et une analyse qui
est considérable à faire, mais il y a sûrement moyen de
faire une démonstration que si nos coûts de production
diminuent on convient que nos revenus publicitaires
vont également diminuer, mais qu'au bout du compte...
au bout du compte la SRC ne sera pas nécessairement
dans une situation financière qui va être nettement
avantagée ou désavantagée à outrance, au contraire.
5271 LA PRÉSIDENTE: Et que répondez-vous
dans la mesure où au bout de la ligne c'est le citoyen
canadien, donc le téléspectateur canadien, si au bout
de la ligne la valeur des émissions qu'il reçoit de la
part du diffuseur public est moindre?
5272 Parce qu'on sait, par exemple, que
dans certains genres plus lourds, en effet il y a un
certain coût au diffuseur, soit-il public ou privé,
mais que par ce type de programmation-là on a accès au
fonds, on a accès à certains avantages qui font en
sorte que le dollar qu'on y met donne une valeur à
l'écran beaucoup plus grande et qu'au total on pourrait
dire que le service public qui est rendu aux citoyens
est de plus grande qualité.
5273 MONSIEUR GUIMOND: Le service public
qui est rendu aux citoyens est de plus grande qualité,
peut-être, mais il s'agit de voir à quel prix.
5274 Il s'agit de voir jusqu'à quel prix
les citoyens canadiens sont prêts à payer, année après
année, pour les résultats de la SCR.
5275 Alors, je n'ai pas de recherche à cet
effet-là, mais mon énoncé ici, je dis que nous ne
visons pas par nos recommandations ou par nos
suggestions, devrais-je dire, par nos suggestions nous
ne visons pas à créer un diffuseur national, public,
national, faible, au contraire.
5276 On veut que la qualité de la
programmation et des produits rendus à la population
canadienne reste d'excellente qualité et on est, nous,
convaincus, qu'il y a moyen de faire, donc de remplir
le mandat, tout en ayant une meilleure balance, puis je
reviens sur le point parce que j'aimerais peut-être
répondre à votre question tantôt concernant la
réduction publicitaire.
5277 LA PRÉSIDENTE: La publicité.
5278 MONSIEUR GUIMOND: Puis cela va
m'aider à compléter ma réponse.
5279 LA PRÉSIDENTE: Très bien.
5280 MONSIEUR GUIMOND: Au niveau de la
réduction publicitaire, dans les documents, nous on
pense que la SRC devrait se retirer de la publicité
complètement au niveau de l'information, premièrement.
5281 C'était une chasse gardée, la
population canadienne a droit d'avoir à quelque part
dans sa palette la possibilité de recevoir de
l'information sans pause publicitaire, d'une part.
5282 D'autre part, nous considérons...
5283 LA PRÉSIDENTE: Vous allez vous en
charger.
5284 MONSIEUR GUIMOND: Exact. D'autre
part, nous considérons que le niveau de minutes
publicitaires en période de pointe, donc de 7 h 00 à 11
h 00 devrait diminuer de 12 à huit minutes. On
comprend très bien qu'il est utopique de penser à
abolir totalement, qu'il serait très difficile de la
considérer dans un court terme, d'abolir complètement
les revenus publicitaires pour la saine gestion de
l'entreprise et pour lui permettre de faire tout ce
qu'elle a à faire au niveau également de ses virages.
5285 L'objectif ici en est un également
donc qui... cette diminution donc du temps
publicitaire, d'après nous, règlerait une très grande
partie du comportement que nous considérons à toutes
fins pratiques que la SRC encore une fois, même au
niveau des ventes publicitaires, n'est pas différente
de ce qu'on peut retrouver chez nous comme
comportement, ce qu'on peut retrouver chez TVA comme
comportement.
5286 Je dirais que les départements de
ventes sont à peu près interchangeables. Ils ont à peu
près la même philosophie.
5287 LA PRÉSIDENTE: En effet, il le fut.
5288 MONSIEUR GUIMOND: Il le fut déjà.
Et donc, on considère possiblement qu'une telle
position ou si vous acceptiez une proposition comme
celle-là, ça donnerait une meilleure balance et ce
ferait en sorte également de créer peut-être plus de
place aussi pour les nombreux nouveaux diffuseurs qui
entrent sur le marché actuellement.
5289 On a vu la décision des quatre
nouveaux spécialisés qui s'en viennent et qui,
éventuellement, dans certains cas, pourront également
offrir le temps d'antenne commercial.
5290 Alors, en quelque part le marché
n'est pas élastique et puis il faut que chacun retrouve
son compte là-dedans. On pense que ça créerait,
également, une meilleure balance.
5291 LA PRÉSIDENTE: Dites-moi, comme vous
avez une vaste expérience en ce sens, si le Conseil
retenait une hypothèse de ce type-là pour assurer,
parce que c'est loin d'être certain, quand vous dites
changer les priorités et avoir plus d'émissions
régionales, avoir plus d'émissions artistiques, ça ne
veut pas dire nécessairement des émissions moins
coûteuses. Cela peut vouloir dires des émissions, par
rapport aux dollars dépenses par le diffuseur comme
tel, la valeur au total peut être différente, mais ce
n'est pas nécessairement un changement sur le dollar
dépensé par le diffuseur.
5292 Mais supposons ce problème résolu,
qu'est-ce qui vous apparaît pour garder certains
équilibres raisonnables, d'anticiper dans un changement
de ce type-là, comme ce n'est pas du jour au lendemain,
compte tenu les engagement de diffusion qui existent et
les droits qui ont été acquis, et caetera, pour des
diffusions plus tard, qu'est-ce qui vous apparaît comme
une fenêtre de temps d'ajustement raisonnable dans une
perspective comme celle-là?
5293 MONSIEUR GUIMOND: Nous pensons
qu'une période de quatre ans pour atteindre cet
objectif-là serait raisonnable.
5294 LA PRÉSIDENTE: Que pensez-vous qui
pourrait arriver dans une hypothèse comme celle-là sur
la valeur du coût par mille? Est-ce que vous pensez
que ça pourrait... vous pensez que ça peut avoir un...
est-ce qu'au total, si par exemple on diminue, il y a
automatiquement un pourcentage équivalent de revenu
moindre ou s'il n'y a pas en même temps une possibilité
de fortifier la valeur de la minute publicitaire dans
le marché?
5295 MONSIEUR PAQUETTE: Si je peux
répondre là-dessus. Ce qu'il faut voir, c'est le taux
de vente de Radio-Canada sur une année donnée. Je vous
dirai qu'il y a probablement quatre mois dans l'année
où ils sont à 100 pour cent du taux de vente dans des
grosses périodes de balayage à l'automne.
5296 En dehors de cela, je ne crois pas
qu'ils aient un taux de vente de 100 pour cent, ça
devrait tourner normalement autour de 80 pour cent
maximum. Donc, la réduction du nombre de minutes
n'affecterait pas directement les revenus
publicitaires.
5297 Donc, si on diminue, par exemple, le
nombre de minutes de 40 pour cent, vous ne verrez
jamais une baisse de l'ordre de 40 pour cent. Elle va
toujours être moindre que le nombre de minutes qui est
accordé.
5298 LA PRÉSIDENTE: Sauf que j'imagine
que le temps vendu à 100 pour cent se trouve au temps
de grande circulation et donc davantage en "prime time"
et que l'impact pourrait être quand même, si on
envisage une mesure moyenne sur l'ensemble des heures.
5299 MONSIEUR PAQUETTE; C'est-à-dire que
pour le permis de Radio-Canada, ce serait à son
avantage d'avoir moins d'inventaire à vendre parce
qu'on crée une rareté et donc, ce qui fait la valeur de
quelque chose dans un marché c'est la rareté.
5300 Donc, Radio-Canada pourrait se
permettre d'augmenter ses prix à ce moment-là.
5301 LA PRÉSIDENTE: Mais c'est ma
question. Est-ce qu'une diminution de temps crée une
diminution de revenus équivalent ou si, en effet, on
peut attendre à une fortification de la valeur de la
minute, qui pourrait même se répercuter dans le marché
pour d'autres joueurs, j'imagine?
5302 MONSIEUR PAQUETTE: Oui, j'imagine.
Mais, effectivement, la perte de revenu en dollars va
toujours être moindre que la perte en absolu du nombre
de minutes commerciales et, effectivement, s'il y a
rareté, ça va venir compenser à une partie de la perte
en dollars.
5303 LA PRÉSIDENTE: Et c'est
hypothétique?
5304 MONSIEUR PAQUETTE: Oui, les coûts
par mille d'un service c'est un long débat. On
pourrait en parler longtemps. Vous pourriez demander à
dix personnes différentes de vous faire une étude sur
les coûts par mille ils vont avoir dix coûts
différents.
5305 Donc, c'est pour cette raison que
nous on est resté avec l'approche macroscopique au
niveau des recettes publicitaires totales et des parts
des cotes d'écoute.
5306 Mais les lois en économie sur
n'importe quel marché s'appliquent aussi en
communication. Donc, la loi de l'offre et de la
demande tient ici aussi.
5307 LA PRÉSIDENTE: D'accord.
5308 MONSIEUR PAQUETTE: Alors, pour
vérifier les paramètre, je pense que vous vous avez
accès au taux de banque et ça peut vous donner une
bonne indication de ce que ça pourra ressembler.
5309 LA PRÉSIDENTE: D'accord.
5310 MONSIEUR GUIMOND: En complément de
réponse, si je peux me permettre, madame la présidente.
5311 LA PRÉSIDENTE: Oui.
5312 MONSIEUR GUIMOND: On vit une
situation dans le marché publicitaire québécois,
particulièrement à Montréal, on vit une situation où le
coût par point est très inférieur au coût par point à
Toronto et même si je peux prendre en considération, si
on compare vraiment des pommes avec des pommes au
niveau du nombre de personnes qu'un point peut
rejoindre à Toronto par rapport à ce qu'un point peut
rejoindre à Montréal, il est évident qu'une diminution
du nombre de minutes commerciales qui pourrait être
vendu.
5313 MONSIEUR GUIMOND: ... une diminution
du nombre de minutes commerciales qui pourraient être
vendues donc par la SRC, aiderait nettement l'ensemble
de l'industrie à garder le coût par point à un niveau
beaucoup plus acceptable qu'il l'est actuellement, plus
comparable possiblement au marché de Toronto et qui
également donc nous amènerait dans une meilleure
situation de rentabilité plus vite. C'est un élément
qui est très important pour nous aussi.
5314 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Je
terminerais avec quelques questions sur RDI. Vous
parlez bon, de l'importance de garder séparé... bon, en
fait, ce que vous dites, c'est la licence la plus
porteuse de l'ensemble de Radio-Canada c'est sa
télévision, et on ne peut pas faire jouer par d'autres
médias les rôles dévolus à celui qui est le plus... qui
rejoint le plus de monde qui est la télévision.
5315 Mais vous parlez aussi de
l'importance de vraiment même pas limiter, mais refuser
complètement les synergies entre RDI et Radio-Canada.
5316 Vous savez qu'il existe déjà une
comptabilité séparée qui a été imposée au moment de la
licence. Si vous allez plus loin et que vous une
recommandation à l'effet de vraiment séparer les deux
univers et qu'il puisse pas y avoir des économies
d'échelle, des éléments de ce type, est-ce que ce
serait une approche que vous auriez aussi pour les
autres joueurs similaires comme TVA et LCN?
5317 MONSIEUR GUIMOND: Dans le cas de
RDI, j'aimerais revenir sur la dimension de refuser les
synergies. Je ne crois pas que notre position est
catégorique à ce point-là concernant l'aspect des
synergies.
5318 C'est surtout... le problème et
l'angle sur lequel nous avons évalué la situation de
RDI par rapport à la SRC, c'est beaucoup plus sur
l'angle d'évacuation comme on a parlé tantôt,
l'évacuation de certaines responsabilités du mandat de
la SRC dans RDI. Et c'est là qu'on a un problème
majeur.
5319 Qu'il y ait des synergies, qu'il y
ait certains éléments de programmations communes, on
n'est pas sensible à cet aspect-là en autant que la SRC
remplisse l'ensemble des éléments.
5320 Donc, et je reviens tantôt sur mon
élément de gratuité puis on le veut ça au nom de la
gratuité encore une fois. Tout est là.
5321 La SRC est le véhicule qui peut
livrer de façon gratuite à l'ensemble des canadiens
l'ensemble des éléments de son mandat, est le seul
véhicule qui peut faire ça en télévision.
5322 Et là, s'il y a le respect de ce
principe-là, au niveau des synergies, je dois vous
avouer avec RDI, nous ne sommes pas du tout opposés,
bien au contraire, à ce qu'il y ait certains éléments
de synergie évidemment entre les deux.
5323 LA PRÉSIDENTE: Est-ce qu'on doit
comprendre que les recommandations que vous faites, si
elles étaient retenues dans leur esprit, seraient
suffisantes pour vous pour créer la distinction pour
s'assurer que la télévision puisse offrir ce qu'elle a
à offrir et qui permet à ce moment-là à RDI d'évoluer?
5324 MONSIEUR GUIMOND: Oui.
5325 LA PRÉSIDENTE: Vous faites référence
aussi dans votre mémoire à la question des ententes de
production avec d'autres diffuseurs dont le Petit
Journal avec TQS, je me rappelle qu'il y en avait avec
d'autres diffuseurs à l'époque aussi. Je me souviens
d'avoir été signataire de ça même.
5326 Mais où en sont ces ententes-là,
j'avoue qu'on n'en a pas parlé, on en parlera au moment
de la réplique. Est-ce que c'est une entente qui
prévaut toujours, qui est renouvelable?
5327 MONSIEUR GUIMOND: Je vais vous
avouer, madame la présidente, que nous, à l'étude du
dossier, lorsqu'on a fait face, lorsqu'on a constaté
cette clause-là, parce que, comme vous le savez, il y a
beaucoup de nouveaux joueurs chez TQS actuellement,
plus particulièrement depuis septembre 97, on a été
surpris de constater qu'il y avait une telle clause
dans les conditions de licence de RDI.
5328 Et pourquoi on a été surpris, parce
que bon, nous on a une participation là-dedans avec le
Petit Journal, mais on ne savait pas que ça faisait
partie d'un ensemble aussi grand où on a une condition
de licence qui prévoyait, je pense, que RDI s'engage à
produire, je pense, c'est 23 pour cent de la
grille-horaire, de sa grille-horaire, avec des
partenaires externes, dont, il a été mentionné, dont
Cogéco, dont TQS, dont Télé-Québec.
5329 Et honnêtement chez nous là, on... en
tout cas notre quote-part de ça pour nous, c'est...
5330 LA PRÉSIDENTE: C'est le Petit
Journal.
5331 MONSIEUR GUIMOND: ... c'est le Petit
Journal. Je ne sais pas si Cogéco produit quelque
chose pour RDI. Je ne sais pas non plus si Télé-Québec
en fait. Honnêtement, il faudrait poser la question.
5332 LA PRÉSIDENTE: Cela a réveillé mes
souvenirs!
5333 MONSIEUR GUIMOND: Oui. Et nous ce
qu'on demande, on demande que cette condition de... que
vous en fassiez une condition de licence pour le
renouvellement de RDI.
5334 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Une
dernière petite chose, j'avais oublié ça. Sur la
question de l'expertise sur le sous-titrage, vous dites
que vous souhaiteriez qu'il y ait un partage avec les
radiodiffuseurs privés, en particulier là, je ne me
souviens plus, Média... comment vous appelez ça la...
5335 MONSIEUR GUIMOND: Médiatex.
5336 LA PRÉSIDENTE: Médiatex, oui. A
quoi pensez-vous plus précisément à cet égard?
5337 MONSIEUR GUIMOND: Notre position à
cet égard, c'est que la technologie qui a été
développée qui s'appelle Médiatex et qui a été
développée à l'intérieur de la SRC et de CBC, qui a été
payée en très grande partie par les fonds publics,
devrait être rendue publique, qu'on puisse nous les
diffuseurs privés utiliser cette technique-là parce que
l'objectif là-dedans, ce n'est pas d'avoir un avantage
concurrentiel, l'objectif là-dedans c'est de bien
servir la population canadienne qui a besoin de ce
service-là.
5338 Et notre position, elle est très
simple, on souhaite que vous suggériez à la SRC et à
CBC d'ouvrir toute grande cette technologie-là pour
qu'elle nous devienne accessible pour qu'on puisse nous
en faire profiter également l'ensemble des canadiens.
5339 LA PRÉSIDENTE: Avez-vous déjà fait
des représentations à la SRC à cet égard-là?
5340 MONSIEUR GUIMOND: Il y a eu
semble-t-il des discussions informelles à cet égard-là
dans le passé. Mais honnêtement, je n'ai pas de
dossier complet là-dessus.
5341 LA PRÉSIDENTE: Alors, vous vous
servez du micro cet après-midi pour relancer...
5342 MONSIEUR GUIMOND: On se sert du
micro pour en faire la demande au nom des gens qui ont
besoin de ce service-là, oui.
5343 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Je regarde
mes collègues. Je pense que pour ma part et pour nous
tous, ça conclut les questions. Oui, monsieur
Gauthier.
5344 MONSIEUR GAUTHIER: Puis-je vous dire
une remarque au sujet d'une des toutes premières
phrases lorsque nous avons commencé cet échange, sur
l'absence de preuve des surenchères.
5345 Cela ne sera jamais possible à
prouver à moins que vous puissiez convaincre le
distributeur américain de nous dévoiler à combien il a
vendu tel ou tel "package" auquel nous étions
intéressés. Et nous ne l'avons pas eu, et TVA ne l'a
pas.
5346 Et donc, Radio-Canada, parce qu'il
renchérit au même prix que nous, non, sûrement pas. Il
fait de la surenchère, et je ne parle pas de la
surenchère à un degré de mauvais goût, de mauvaise
aloi, mais c'est de la surenchère qu'il fait.
5347 LA PRÉSIDENTE: En fait, ce que vous
voulez dire, si je comprends bien, c'est le jour où il
est un des acheteurs potentiels, en effet, se situent à
ce moment-là les lois du marché de l'offre et de la
demande. C'est ce que vous voulez dire.
5348 MONSIEUR GAUTHIER: Oui.
5349 LA PRÉSIDENTE: Et ce que vous
recommandez, c'est qu'il ne soit pas un des acheteurs
potentiels participant à l'offre qui va être faite
par... ou enfin à la demande qui va être faite par
rapport au...
5350 MONSIEUR GAUTHIER: Oui, parce qu'il
y a toujours... le public, dans les conditions
actuelles, a toujours l'avantage de moins hésiter pour
surenchérir parce qu'il a quand même l'éponge de
l'État.
5351 LA PRÉSIDENTE: Je pense quand
même... je comprends bien aussi, de toute façon,
Radio-Canada a parlé dans son plan stratégique et à
chaque étape, on a entendu parler de l'importance d'une
plus grande imputabilité, monsieur Beatty qui est
encore avec nous cet après-midi, madame Saucier et tous
les actionnaires qui sont venus devant nous sont
revenus avec l'importance d'accroître leur
imputabilité, la transparence de leur chose.
5352 Mais je pense qu'il y a une
différence et je pense que c'est à ça que je veux nous
sensibiliser tous. Je pense c'est une chose de dire:
Peut-être qu'il ne devrait pas être preneur par rapport
à certaines émissions. C'en est une autre de dire: Il
y a de la surenchère. Qui laisse entendre des mises
quasi indues par rapport à la valeur des produits.
C'est ça aussi, je pense que pour nous, pour le
Conseil, c'est important qu'on s'attarde aux
orientations qui sont disons devant nous et sur
lesquelles on peut vraiment juger et discuter.
5353 MONSIEUR GAUTHIER: Oui. Sauf que
qu'est-ce qui est indu, on ne pourra pas non plus le
prouver...
5354 LA PRÉSIDENTE: Ah, bien ça!
5355 MONSIEUR GAUTHIER: ... à moins
d'avoir les chiffres.
5356 LA PRÉSIDENTE: Alors, je vous
remercie beaucoup, messieurs.
5357 MADAME SANTERRE: Bonsoir, bienvenue.
INTERVENTION
5358 MADAME FINN: Bonsoir. Madame la
présidente, mesdames et messieurs, je m'appelle Yvette
Finn, je suis la présidente de la Société Nationale de
l'Acadie, et j'ai avec moi monsieur Bourque notre
expert.
5359 Et la Société Nationale de l'Acadie,
c'est un organisme qui regroupe et qui représente les
communautés acadiennes des provinces atlantiques
particulièrement.
5360 Et je veux vous inviter pour quelques
minutes à vous transporter en Acadie. Malheureusement,
il y a seulement un avion demain matin, mais de vous
transporter avec moi en Acadie et de regarder les
services offerts par Radio-Canada dans la perspective
de l'Acadie, et c'est ça qui est important ce soir.
5361 Et la clientèle de la Société
Nationale de l'Acadie, ce sont des communautés
acadiennes réparties au Nouveau-Brunswick, à l'Ile du
Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve et au
Labrador.
5362 Et ce sont des communautés qui sont
séparées par des distances, par exemple entre Shétikan
en Nouvelle-Écosse et Pointe-de-l'Église, on compte
huit heures de route. Alors, ces communautés-là sont
séparées par des distances, ce sont de petites
communautés pour la majorité, et les moyens de
communication sont très restreints.
5363 Par exemple, la majorité des
communautés n'auront pas un quotidien ou un journal
francophone. Il y a des radios communautaires, elles
ne sont pas partout. Alors, vous pouvez facilement
imaginer l'importance de Radio-Canada pour ces
communautés-là, d'abord comme moyen de communication
entre elles, mais également comme moyen de
communication avec le reste des communautés
francophones du Canada.
5364 Et je vais prendre pour acquis que
nous n'avons pas à souligner au CRTC l'importance de
Radio-Canada pour la communauté acadienne.
5365 Maintenant, aujourd'hui, j'ai eu
l'occasion d'entendre les présentations et les
questions qui ont été posées, et je veux vous dire que
nous sommes réconfortés et encouragés par les questions
qui ont été posées par le CRTC à Radio-Canada.
5366 En Acadie, ce qui est important, ce
sont les actions et non les mots. Parce que nous
n'avons pas le temps ni l'énergie, ni les ressources
financières de s'attarder aux mots. Il faut regarder
les actions.
5367 Et ce que vous avez fait aujourd'hui,
c'est d'encourager, pour ne pas dire forcer
Radio-Canada à vous exposer les actions qu'ils
entendent prendre dans les prochaines années pour
remplir le mandat.
5368 Et nous, ce qui nous intéresse
particulièrement évidemment, c'est l'Acadie.
5369 Maintenant, j'ai envie de répondre à
la question de monsieur Langford ce matin lorsqu'il a
dit comment on va faire pour assumer une participation
régionale, quels moyens on va prendre?
5370 La réponse est très simple et en
anglais on dit "when there's a will, there's a way".
Et je vous suggère que dans toute cette question-là, il
y a d'abord et avant tout une question de volonté.
5371 Maintenant, je tiens à préciser qu'en
Acadie, le réseau ou le bureau régional de Radio-Canada
ou la station régionale de Radio-Canada qui est à
Moncton, d'après nous fait un travail maximum
considérant les ressources qu'elle possède.
5372 Il faut se rappeler que la région ou
la station régionale de Moncton dessert l'ensemble de
l'Atlantique, et vous pouvez imaginer, par exemple,
qu'avec trois journalistes en Nouvelle-Écosse, ça
devient très difficile de couvrir le territoire de la
Nouvelle-Écosse. Avec un journaliste à Terre-Neuve, ça
devient très difficile pour ne pas dire impossible de
couvrir évidemment le territoire de Terre-Neuve et du
Labrador. Et surtout quand on considère que ces
journalistes sont assignés à la télévision et à la
radio.
5373 Maintenant, il est évident qu'au
niveau régional, il y a une manque de ressources.
Maintenant, si on regarde au niveau du réseau, il faut
qu'il y ait d'abord et avant tout une volonté, un souci
constant d'assurer la présence de l'Acadie au niveau du
réseau.
5374 Et ceci, je vous suggère, ce n'est
pas une question de ressources financières, c'est une
question de d'abord vouloir le faire. Quand on regarde
les émissions d'affaires publiques ou des émissions de
radio, par exemple l'émission "275-allô" qu'on a
mentionné, où les jeunes de 5 à 10 ans appellent. S'il
n'y a jamais un jeune de la Nouvelle-Écosse qui appelle
ou un jeune de Terre-Neuve qui appelle ou un jeune du
Nouveau-Brunswick, bien, c'est un signe qu'on ne
rejoint pas ces jeunes-là. Et il faut trouver des
façons de faciliter la participation de ces jeunes.
5375 Dans les émissions d'affaires
publiques, les émissions d'informations, de temps en
temps, ce serait intéressant d'avoir l'angle acadien.
Lorsqu'on parle, par exemple, du gouvernement fédéral
ou des nouvelles fédérales, si on avait l'angle
acadien, par exemple au téléjournal, évidemment les
gens sentiraient qu'ils sont beaucoup... que c'est leur
société d'État, c'est leur radio, c'est leur
télévision.
5376 Et ça, je vous suggère que c'est une
question de volonté d'abord et avant tout, et il faut
qu'à tous les niveaux de Radio-Canada, qu'on retrouve
cette volonté-là et qu'à un moment donné lorsqu'on a à
faire des choix entre parler d'un édifice qui brûle à
Montréal ou un édifice qui brûle ailleurs, bien, on
pourrait peut-être parler de celui qui brûle ailleurs,
ou parler de d'autres choses.
5377 Alors, ce sont des petites choses
qui, d'après moi, et encore ici vous pardonnerez
peut-être notre naïveté ou notre manque de
connaissances, mais ce sont des petites choses qui
pourraient faire une différence.
5378 Evidemment, il faut avoir des
éléments de mesure, et comme vous pourrez les constater
ou vous avez dû le constater, dans notre mémoire, ce
sont des questions que nous posons. Nous ne faisons
pas de recommandations, nous posons des questions.
5379 Et notre perspective, c'est que les
réponses doivent être données par Radio-Canada. Ce
n'est pas à nous de proposer à Radio-Canada des moyens
de remplir son mandat et de desservir l'Acadie. C'est
à Radio-Canada de nous dire comment ils vont le faire.
5380 Et ce que nous suggérons, c'est qu'il
devrait y avoir des réponses claires, des engagements
précis qui peuvent être compris et évalués par notre
communauté. Non pas évalués par des experts, mais
évalués par la communauté.
5381 Et je vous suggère qu'on va le savoir
si oui ou non Radio-Canada remplit son mandat en
Acadie. On n'a pas besoin d'être assommé par des
chiffres ou des statistiques, on va le savoir, de façon
très simple. Parce que les gens vont s'y retrouver si
effectivement le mandat est rempli.
5382 Mais il faut que les engagements
soient très clairs et très précis. Et c'est pour ça
que cette fois-ci, on a pris l'approche de poser les
questions et de dire : Vous avez exprimé une volonté de
rencontrer ce mandat-là, dites-nous comment vous allez
le faire? Et vous devez connaître les moyens si vous
dites que vous êtes en mesure de le faire.
5383 Et finalement, nous espérons, comme
nous l'avons mentionné dans le mémoire, que cet
exercice ici que nous faisons encore une fois ne sera
pas un exercice futile et qu'on va le régler une fois
pour toutes cet angle du côté de l'Acadie d'avoir la
présence de l'Acadie, non pas seulement dans une
station régionale, mais au réseau.
5384 Et on espère que l'exercice qu'on
fait aujourd'hui et les efforts dans la préparation
d'un mémoire, le temps qu'on passe ici, que ça ne sera
pas un exercice futile.
5385 La communauté acadienne veut
travailler avec Radio-Canada pour remplir ce mandat,
parce que Radio-Canada est essentiel à notre survie.
Et la communauté acadienne ira vendre au gouvernement
la raison d'être de Radio-Canada. Mais il faut qu'on
ait quelque chose à vendre. Il faut qu'on s'y retrouve
à Radio-Canada. Et c'est ça le message que l'on veut
faire.
5386 Alors, si vous avez des questions,
nous sommes prêts à y répondre.
5387 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame. Je
demanderais à madame Pennefather de vous adresser nos
questions.
5388 CONSEILLERE PENNEFATHER: Bonjour,
madame Finn, monsieur Bourque.
5389 MADAME FINN: Bonjour.
5390 CONSEILLERE PENNEFATHER: On vous
remercie énormément pour être parmi nous ce soir et
d'avoir resté plus tard pour nous apporter vos
commentaires qui ajoutent à votre présentation écrite.
5391 Et si je réfère à cette présentation,
c'est juste pour clarifier certaines choses et
peut-être vous laisser le temps d'aller un peu plus
loin dans vos réflexions sur les résultats en fin de
compte que vous voulez voir sur l'écran dans les
communautés chez vous qui, comme vous venez de dire, en
effet, veut dire les quatre provinces de l'Atlantique.
5392 Quelques questions. La radio
française, dans votre mémoire, vos mentions... félicité
en effet les deux chaînes françaises de radio pour
leurs efforts, mais que vous voulez avoir... voir les
engagements précis envers la région Atlantique pour
maintenir et améliorer le reflet information et culture
de la région à la région.
5393 Ensuite, on va continuer avec la
phrase, mais de la région à la région, qu'est-ce que
vous voulez dire par le reflet information écriture,
est-ce que vous pouvez me décrire un peu plus en détail
pour vous qu'est-ce qu'il manque dans ce sens-là?
5394 MONSIEUR BOURQUE: Je pense que dans
le mémoire que vous avez vu que la SNA suggérait
d'examiner les ressources journalistiques dans le
milieu. Madame Finn vous en a parlé un peu qu'il y a
trois journalistes pour couvrir la Nouvelle-Écosse,
deux radios et un reporter radio-télévision.
5395 Et je crois que ça fait partie, vous
l'avez l'importance que le plan stratégique que
Radio-Canada accorde à l'information. Et si on
comprend bien les principes du gouvernement, c'est des
plans stratégiques, ça doit se refléter, ça doit
descendre vers des objectifs beaucoup plus pointus et
précis dans les régions.
5396 Et je crois que le mémoire invitait
la société, parce que peut-être dans toutes les
transactions et dans toutes les études qu'ils font, que
peut-être cet élément-là peut échapper de regarder aux
ressources journalistiques dans une région.
5397 C'est vrai qu'à Moncton, dans la
station principale, qu'il y a des ressources, mais ce
sont toujours également, à Moncton, des reporters
radio-télévision. Et avec la multiplication et à RDI,
ces journalistes-là doivent non seulement produire des
éléments de nouvelles, mais doivent également
participer à des émissions.
5398 Alors, vous pouvez imaginer avec le
nombre restreint de journalistes pour couvrir le grand
territoire des déplacements, la station doit produire,
madame Imbeault en a parlé un peu ce matin, il y a eu
des élections provinciales à Terre-Neuve, il y a des
élections provinciales au Nouveau-Brunswick, à un
moment donné, ça sera peut-être en Nouvelle-Écosse
cette année.
5399 Alors, ça veut dire que c'est
toujours ce même personnel là alors que contrairement
ailleurs au pays, c'est province par province.
5400 Le modèle de Moncton a fait que
c'était une station régionale pour desservir tout un
territoire, mais malheureusement, souvent c'est
considéré comme une station et on oublie qu'il faut
ajouter des ressources parce que c'est un modèle qui
est efficace pour desservir un territoire qui a bien
servi la région. Mais il faut aller plus loin.
5401 Trois journalistes en Nouvelle-Écosse
et c'est un exemple, on peut regarder partout pour
couvrir toute une province, radio et télévision, c'est
vrai que la station va envoyer des effectifs, mais ça
paraît nettement insuffisant.
5402 Alors, on demandait à la Société
Radio-Canada de regarder à ça, c'est une longue période
de licence sept ans. Il y a des engagements, on va pas
commencer à regarder, comparer et tout ça, mais on a
quand même vu dans les plans qu'il y avait quand même à
quelques endroits des engagements précis sur des
bureaux journalistiques, sur des progrès qu'ils
réalisaient pour le reflet de certaines régions.
5403 Alors, c'est un encouragement à aller
plus loin, à examiner quelles sont ces ressources-là
dans la région Atlantique, de porter un jugement et de
dire à nous, au CRTC, de regarde ça et de dire : Est-ce
que c'est correct que si peu d'effectifs soient
affectés à tout un pareil territoire.
5404 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et le
restant de la phrase, c'est de la région au réseau.
Alors, je sais que vous avez mentionné ces deux aspects
et j'essaie de voir, il y a certainement un aspect de
la région ou vous voulez avoir ou bien l'information ou
bien les émissions... je prends pour acquis que culture
voulait dire aussi un type d'émissions qui sont plus
disponibles, plus diversifiées à l'intérieur de la
région, mais vous parlez aussi de la disponibilité de
cette richesse sur le réseau et la programmation.
5405 Vous avez demandé les questions
comment aller de l'avant dans ce sens-là, et vous
attendez les réponses.
5406 Pour la radio et pour la télévision,
pourriez-vous me donner une certaine priorité à ce
que... on met beaucoup l'emphase ici si j'ai bien lu
sur la région en soi, sur la station régionale et...
mais aussi il y a tout l'aspect de la présence de ou
bien la production ou bien les nouvelles ou bien les
histoires sur le réseau pour tous les canadiens et
canadiennes.
5407 Est-ce qu'il y a une priorité ou
est-ce que ça va tout en même temps ou, comment vous
allez aborder cette question?
5408 Est-ce qu'il y a une priorité ou
est-ce que ça va tout en même temps ou comment vous
allez aborder cette question?
5409 MME FINN: Mais quand on parle de
présence au niveau du réseau, si on prend, par exemple,
les bulletins de nouvelle ou les émissions
d'information, il y a disons à partir de la station de
Moncton, de la production qui se fait et il y a des
bulletins de nouvelles. La question c'est: Rendu au
réseau c'est le choix qui se fait à ce niveau-là.
5410 Alors, ce n'est pas le fait que la
production ne se fait pas, c'est qu'il faut qu'elle
passe au réseau et c'est là où, évidemment, si au
niveau des émissions d'information, les émissions de
nouvelles qu'on parle de l'Acadie, on parle des
nouvelles de l'Acadie, les gens vont s'y retrouver.
Évidemment, ils vont sentir que c'est leur réseau de
radio ou de télévision.
5411 C'est probablement au niveau des
nouvelles et au niveau des émissions culturelles de
variétés et ainsi de suite.
5412 Par exemple, il y a des auteurs en
Acadie, il y a des artistes en Acadie et c'est ce souci
de faire participer ses auteurs, ses artistes au niveau
des émissions réseau qui peut faire une différence.
5413 Aussi, lorsqu'on traite, par exemple,
des nouvelles, que ce soit à l'émission "Le Point" ou
"Le Téléjournal", si on apparait l'angle acadien, si
vous voulez, lorsqu'on parle de certaines décisions du
gouvernement canadien, par exemple, qu'on parlerait de
la perspective acadienne dans ces décisions-là, il est
évident que ça ferait une différence.
5414 Et ce n'est pas nécessairement une
question de production, ça devient une question de
volonté de vouloir aborder ces sujets-là sur un angle
autre que celui qu'on voit habituellement.
5415 CONSEILLERE PENNEFATHER: Vous mettez
l'accent sur la volonté et vous nous avez dit ce soir,
vous ne voulez pas parler des éléments de mesure en
détail, mais vous en avez proposées quelques-unes dans
votre mémoire dans le sens de quota.
5416 Vous avez dit aussi à la fin du
mémoire que vous allez peut-être avoir d'autres
suggestions à faire, mais si j'ai bien compris votre
présentation vous êtes réconfortée, on va de l'avant,
il faut que je comprenne.
5417 MADAME FINN: Disons que l'approche
qu'on prend, c'est de dire à Radio-Canada et,
évidemment, au CRTC, dites-nous comment vous allez
remplir cette partie du mandat, dites-nous quelles
actions vous avez l'intention de prendre. Ceci est le
point de départ.
5418 Nous, on vous dira si oui ou non
d'après notre perspective, vous allez atteindre ces
objectifs-là, à partir des actions que vous proposez.
Et, là, je parle de Radio-Canada.
5419 Et, évidemment, nous, on pourra
réagir et dire: oui, c'est réaliste ou non ce n'est pas
du tout réaliste ou vous avez manqué complètement le
bateau et à partir de là, à partir de ces engagements
précis, on pourra mesure le progrès.
5420 LA PRÉSIDENTE: Je comprends. Alors,
c'est un processus et j'imagine que vous êtes déjà en
discussion depuis quelque temps et que vous allez
continuer les discussions mais aussi, vous êtes, si
j'ai bien compris, vous attendez de voir la fin des
discussions ici parce que vous apportez un support
conditionnel dans votre document ici.
5421 MADAME FINN: Effectivement et je
crois que nous rejoignons, si je me fie à ce qui s'est
dit aujourd'hui, nous rejoignons un peu les
préoccupation du CRTC qui dit, mais écoutez, comment
vous allez le faire, dites-le nous de façon claire,
dites-le nous par des chiffres clairs qu'on n'aura pas
besoin de passer plusieurs heures à interpréter.
Donnez-nous des réponses claires et on partira tous du
même point et on la fera cette évaluation au fur et à
mesure.
5422 Et je crois qu'on rejoint exactement
ce que le CRTC ou d'après les questions qui étaient
posées aujourd'hui, on a un peu les mêmes
préoccupations de dire, donnez-nous les actions que
vous allez prendre et on pourra vous dire si, oui ou
non, ça fonctionne et on pourra l'évaluer.
5423 LA PRÉSIDENTE: J'ai une couple
d'autres questions et c'est un peu comme madame Wylie
vient de demander à la Fédération.
5424 Dans votre document, vous parlez de
la commandite à la radio. Est-ce que vous étiez ici
tantôt pour cette discussion?
5425 Alors, pourriez-vous m'expliquer
pourquoi vous donnez un appui encore une fois à la
demande pour la commandite, encore une fois c'est
conditionnel mais dans le sens que la discussion va de
l'avant? Est-ce que vous continuez avec cet appui pour
le genre de commandite de certains spectacles
enregistrés à la radio et pourquoi vous allez de
l'avant avec ce sujet?
5426 Parce qu'on avait discuté cette
question de commandite, commerciaux, et caetera.
Est-ce que le dossier est plus clair pour vous?
5427 M. BOURQUE: Disons que c'est sûr que
les préoccupations venaient de la communauté, des
radios communautaires qui ont peut-être une position
plus corsée sur cette question-là, mais je pense que
dans le contexte qui a été expliqué cet après-midi je
(ne sais plus si c'est cet après-midi) les balises qui
ont été données et c'est sûr qu'il faudra voir que ça
peut être intéressant pour la production de spectacles,
des organisateurs.
5428 Alors, ça semblait beaucoup plus
restrictif, je crois que la préoccupation était
vraiment la question d'ouvrir la porte, une porte
commerciale et dans le sens qui a été expliqué cet
après-midi, je pense que ça paraît tout à fait
satisfaisant, mais il faudra voir, mesurer ça avec
l'évolution au cours de cette période-là. Mais ça
semble être une perspective intéressante pour
s'assurer, pour donner et assurer aux gens qui
organisent des événements culturels une plus large
possibilité de rendre cela concret.
5429 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est
vraiment ça qui est derrière votre réflexion. Alors,
c'est toutes les questions. Le dossier est assez clair
et je vous remercie d'être là ce soir et je vous
souhaite bon retour à Moncton.
5430 LA PRÉSIDENTE: ... demain matin, si
on comprend bien. Alors, merci infiniment. On va
prendre cinq minutes et nous revenons tout de suite.
--- Courte suspension à 1855 pour reprendre l'audience
du soir à 1900 / Recess at 1855 to resume evening
session at 1900
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