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TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND TELECOMMUNICATIONS COMMISSION SUJET / SUBJECT: CONSULTATIONS PUBLIQUES SUR LA RÉVISION DE LA POLITIQUE EN MATIÈRE DE PROGRAMMATION MULTILINGUE ET À CARACTÈRE ETHNIQUE / PUBLIC CONSULTATION ON THE POLICY REVIEW ON THIRD LANGUAGE AND ETHNIC PROGRAMMING TENUE À: HELD AT: UQÀM UQÀM Pavillon Sherbrooke ouest Sherbrooke West Pavillion 200 ouest, rue Sherbrooke 200 Sherbrooke Street West Montréal (Québec) Montreal, Quebec 1 février 1999 February 1, 1999 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Transcripts In order to meet the requirements of the Official Languages Act, transcripts of proceedings before the Commission will be bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members and staff attending the public hearings, and the Table of Contents. However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the public hearing. Transcription Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience publique ainsi que la table des matières. Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience publique. tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Canadian Radio-television and Telecommunications Commission Transcript / Transcription Consultations publiques sur la révision de la politique en matière de programmation multilingue et à caractère ethnique / Public Consultation on the Policy Review on Third Language and Ethnic Programming DEVANT / BEFORE: Andrée Noël Présidente / Chairperson Joan Pennefather Conseillère / Commissioner AUSSI PRÉSENTS / ALSO PRESENT: Jean-Pierre Blais Avocat du Conseil / Commission Counsel Terry O'Connor / Analystes / Analysts Claude Doucet Lucie Audet Secrétaire / Secretary TENUE À: HELD AT: UQÀM UQÀM Pavillon Sherbrooke ouest Sherbrooke West Pavillion 200 ouest, rue Sherbrooke 200 Sherbrooke Street West Montréal (Québec) Montreal, Quebec 1 février 1999 February 1, 1999 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 ii TABLE DES MATIÈRES / TABLE OF CONTENTS PAGE Présentation par / Presentation by: Congrès national des Italo-Canadiens pour la région 5 du Québec / National Congress of Italian-Canadian, Quebec Region Remstar Télévision International 12 Bertrand Roux 20 Milton Winston 29 Hello India 38 Syndicat des producteurs autonomes de la 41 télévision ethnique du Québec (SPATEQ) Fédération des professionnels de la CSN et CSN 52 CFMB Radio 69 CJNT-TV (CTEQ) 82 Télé Ukraine et Congrès des Ukrainiens canadiens 95 Caribbean TV 109 Association nationale des radios étudiantes et 114 communautaires (ANREC) Centre for Research Action on Race Relations 126 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 1 1 Montréal (Québec) / Montreal, Quebec 2 --- L'audience débute le lundi 1er février 1999 3 à 1600 / Upon commencing on Monday, 4 February 1, 1999 at 1600 5 1 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, mesdames et 6 messieurs, et bienvenue à la série de consultations 7 publiques que le CRTC entreprend pour réviser sa 8 Politique sur les émissions multilingues à caractère 9 ethnique, tant à la radio qu'à la télévision. Je suis 10 Andrée Noël et je vous présente Joan Pennefather à ma 11 droite. Nous sommes toutes deux conseillères au CRTC. 12 2 Pendant trois jours, c'est-à-dire 13 aujourd'hui, demain et mercredi, mes collègues du 14 Conseil et moi-même nous sommes répartis la tâche pour 15 entendre les points de vue qui nous seront soumis par 16 les participants ici à Montréal, de même qu'à Halifax, 17 Vancouver, Toronto et Winnipeg. Nous avons reçu et 18 continuerons de recevoir des commentaires par écrit et 19 par courrier électronique. Toutes les présentations 20 orales ou écrites feront partie du dossier public. 21 3 S'il y a des gens qui ont des 22 problèmes pour s'asseoir, il reste une ou deux chaises 23 libres en avant. On est très, très populaires 24 aujourd'hui; on fait salle comble, c'est le cas de le 25 dire. StenoTran 2 1 4 L'objectif des consultations. 2 5 Ces consultations s'inscrivent dans 3 la démarche amorcée par le CRTC il y a deux ans pour 4 revoir ses politiques concernant le système de 5 radiodiffusion canadien tant en télévision qu'en radio. 6 Comme vous le savez, le but des consultations 7 aujourd'hui est d'aider le CRTC à revoir la 8 réglementation mise en place en 1985 par l'adoption de 9 la Politique en matière de radiodiffusion reflétant la 10 pluralité culturelle et linguistique du Canada. 11 6 Un des grands objectifs de cette 12 politique est de veiller à ce que notre système de 13 radiodiffusion puisse servir les besoins et les 14 intérêts de tous les Canadiens en traduisant 15 efficacement leur diversité ethnoculturelle. 16 7 Par contre, depuis cette époque, la 17 composition démographique du pays a beaucoup évolué et 18 le nombre d'émissions multilingues et à caractère 19 ethnique a considérablement augmenté. 20 8 C'est pourquoi, avec vous, le Conseil 21 cherche à répondre aux questions suivantes: les 22 objectifs de la politique actuelle demeurent-ils 23 valables et cette politique permet-elle toujours 24 d'atteindre les objectifs fixés? 25 9 L'Avis public 1998-135 proposait une StenoTran 3 1 série de questions sur lesquelles vous étiez invités à 2 donner votre opinion. Nous sommes prêts à vous 3 écouter, mais auparavant, permettez-moi d'entrer dans 4 quelques détails pratiques. 5 10 Tout d'abord, je voudrais préciser 6 que nous sommes ici pour entendre votre opinion sur la 7 programmation multilingue et à caractère ethnique au 8 sens large. Nous ne sommes pas ici pour entendre 9 parler de problèmes particuliers existant entre 10 certains groupes ou faisant l'objet de demandes 11 spécifiques au Conseil. Je vous demanderais donc de 12 limiter vos interventions à l'objet de la consultation. 13 11 Je voudrais vous présenter, d'autre 14 part, le personnel du CRTC qui nous secondera 15 aujourd'hui: à ma droite, Jean-Pierre Blais, 16 conseiller juridique; à ma gauche, au bout là-bas, 17 Terry O'Connor et Claude Doucet, qui sont tous les deux 18 analystes, ainsi que Lucie Audet, qui agira comme 19 secrétaire de la consultation. S'il vous plaît, 20 n'hésitez pas à vous adresser à eux si vous avez des 21 questions concernant la marche à suivre aujourd'hui ou 22 toute autre question. 23 12 Nous avons l'intention de poursuivre 24 la séance jusqu'à ce que tous les participants aient 25 été entendus. La secrétaire fera l'appel de chacun StenoTran 4 1 dans l'ordre assigné. Si vous voulez être entendus 2 mais que vous ne vous êtes pas inscrits, veuillez en 3 avertir Mme Audet. Si le temps le permet, nous 4 tenterons d'intégrer les participants non inscrits à 5 l'horaire de la soirée. 6 13 Selon le déroulement des 7 interventions nous entendrons tous les participants 8 avant l'ajournement ou nous ferons une pause pour le 9 repas; on va juger ça au fur et à mesure du déroulement 10 de la soirée. 11 14 Enfin, afin d'offrir à tous 12 l'occasion de faire valoir leur point de vue, nous vous 13 demanderions de restreindre votre présentation à 10 14 minutes. Il se pourrait que nous posions des questions 15 après votre exposé mais, compte tenu du nombre de 16 participants et du temps imparti, il se pourrait aussi 17 que nous n'en posions pas. Nous prendrons cependant 18 bonne note de toutes les interventions. 19 15 Comme je l'ai souligné au début, les 20 discussions serons transcrites et feront partie du 21 dossier public sur lequel le Conseil s'appuiera pour 22 prendre une décision. Pour que le personnel à qui 23 incombe cette tâche puisse en faire des enregistrements 24 fidèles, je vous demanderais de bien vouloir appuyer 25 sur le bouton du microphone quand vous intervenez. StenoTran 5 1 16 Pour ceux d'entre vous qui préfèrent 2 soumettre des opinions écrites, vous trouverez des 3 fiches prévues à cet effet... on m'a dit à l'arrière de 4 la salle; enfin, sur le côté ici, près du portemanteau. 5 Une fois vos commentaires écrits, voulez-vous s'il vous 6 plaît signer la fiche et la remettre à Mme Audet avant 7 la fin de la séance. 8 17 Je vous remercie, et nous sommes 9 prêts à commencer avec la première intervention. 10 18 Mme AUDET: Oui, Madame la Présidente. 11 19 J'inviterais aussi les participants à 12 parler suffisamment lentement pour que nos traducteurs 13 puissent faire leur travail. 14 20 Nous débuterons donc avec la première 15 intervenante, qui est Mme Claudia Bracaglia, qui 16 représente le Congrès national des Italo-Canadiens, the 17 National Congress of Italian-Canadian, pour la région 18 du Québec. 19 21 Madame Bracaglia. 20 PRÉSENTATION / PRESENTATION 21 22 Nne BRACAGLIA: Bonjour. Mon nom est 22 Claudia Bracaglia. Je suis représentante jeunesse au 23 Congrès national des Italo-Canadiens. 24 23 Le Congrès national des 25 Italo-Canadiens est une organisation à but non lucratif StenoTran 6 1 fondée en 1972. Bien que le Congrès soit un organisme 2 apolitique, nous cherchons toujours à promouvoir et à 3 défendre les intérêts de la communauté italo-canadienne 4 de Montréal. 5 24 La présentation d'aujourd'hui se veut 6 un résumé des recommandations concernant la situation 7 actuelle de la télévision ethnique de Montréal, soit 8 CJNT. Les propos cités concernent uniquement la 9 communauté et la télévision italiennes. Un mémoire 10 plus détaillé vous sera remis dans quelques jours. 11 25 Depuis sa création il y a environ 20 12 ans la télévision italienne s'est donnée trois 13 objectifs: permettre la circulation d'informations, 14 promouvoir la langue et la culture italiennes, et 15 permettre une ouverture sur les autres communautés. 16 Présentement la télévision italienne, Rete Italia (ph), 17 s'est vue accorder environ 12 heures d'antenne par 18 semaine. Ces 12 heures sont consacrées surtout à la 19 diffusion d'émissions d'actualités et d'information. 20 26 Les émissions d'information servent 21 directement les personnes aînées qui n'ont pas les 22 connaissances de base en français ou en anglais. 23 Lorsqu'il y a des changements sociaux, politiques ou 24 économiques, le seul moyen pour eux d'être informés est 25 justement la télévision italienne. StenoTran 7 1 27 Deuxièmement, à cause du manque de 2 ressources financières et humaines chez Rete Italia, 3 les émissions d'actualités ou culturelles sont mises de 4 côté. Présentement il n'y a qu'une seule émission qui 5 touche les jeunes adultes mais elle sera probablement 6 retirée de l'antenne. Le manque de qualité dans la 7 réalisation du programme en question fait que les gens 8 ne sont pas portés à la regarder. Pourtant, ces jeunes 9 sont les premiers à vouloir s'impliquer dans le 10 développement des médias interculturels. 11 28 À ce propos, il y a des programmes 12 d'études, tant au niveau secondaire, professionnel 13 qu'universitaire, qui visent le développement 14 multi-ethnique, et plusieurs de ces jeunes ont laissé 15 entendre aux dirigeants de Rete Italia leur volonté de 16 vouloir s'impliquer dans la réalisation d'émissions 17 culturelles. Encore une fois, à cause du manque de 18 ressources financières, leurs projets doivent être 19 bloqués. 20 29 En troisième lieu, la télévision 21 italienne cherche à promouvoir la langue et la culture 22 italiennes vis-à-vis les autres communautés ethniques. 23 Elle cherche à faire connaître l'héritage culturel 24 italien et à briser les stéréotypes qui sont trop 25 souvent reliés ou associés aux Italiens. La communauté StenoTran 8 1 italienne est une partie intégrante de Montréal; donc, 2 pour faciliter l'intégration des immigrants, il nous 3 faut montrer qui nous sommes et d'où nous venons. 4 30 Bref, nous ne sommes pas ici 5 aujourd'hui pour nous plaindre ou pour blâmer quelqu'un 6 en particulier. Nous voulons tout simplement 7 sensibiliser les gens sur les conséquences futures de 8 la restructuration qui est prévue à la télévision 9 ethnique. Nous n'avons pas de solution miracle mais 10 nous croyons que si le gouvernement pouvait allouer des 11 subventions ou faire en sorte d'obtenir des prêts bien 12 définis visant au développement des médias 13 multi-ethniques, cela faciliterait la tâche. Aussi, 14 grâce à ces subventions, les divers projets proposés 15 par les jeunes de Montréal pourraient finalement être 16 mis de l'avant. Les ressources humaines seraient 17 comblées et, avec les subventions, la qualité des 18 émissions serait nettement améliorée. 19 31 En conclusion, les besoins des 20 communautés francophones et anglophones sont amplement 21 comblés par les autres chaînes télévisées. De diminuer 22 les heures d'antenne accordées à l'unique télévision 23 ethnique de Montréal va à l'encontre de son 24 multiculturalisme. Organiser des activités sociales 25 pour faire connaître les immigrants de Montréal n'est StenoTran 9 1 plus suffisant. 2 32 Merci. 3 33 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame. 4 34 Madame Pennefather va vous poser une 5 question. 6 35 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour, 7 madame, et bienvenue. 8 36 Mme BRACAGLIA: Bonjour. 9 37 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous avez 10 dit au début que vous étiez représentante du côté 11 jeunesse. 12 38 Mme BRACAGLIA: Oui. 13 39 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si j'ai 14 bien compris, vous avez mis beaucoup d'emphase sur la 15 programmation destinée aux adultes et surtout les 16 adultes plus âgés. 17 40 Pourriez-vous nous parler un peu plus 18 des intérêts et besoins des jeunes en termes de la 19 programmation ethnique, surtout pour la communauté 20 italienne mais d'une façon plus large aussi? 21 41 Mme BRACAGLIA: De façon plus large, 22 il y a plusieurs émissions d'information pour les 23 aînés, qui sont destinées seulement aux aînés. Pour 24 les jeunes, le fait de connaître leur culture, leurs 25 origines, bien que cela soit présent déjà en famille ou StenoTran 10 1 avec la communauté même, ce n'est plus suffisant car 2 les jeunes ne connaissent pas leurs origines. 3 42 C'est bien beau de dire que nous 4 sommes tous une communauté canadienne, nous sommes tous 5 des Canadiens. Par contre, il y a ce besoin chez les 6 jeunes de vouloir appartenir, vouloir connaître d'où 7 viennent leurs parents. Quand je dis des émissions 8 culturelles, ce n'est pas nécessairement des shows 9 télévisés ou des spectacles de musique ou quoi que ce 10 soit, c'est vraiment de savoir, les autres, d'où ils 11 viennent. 12 43 Moi-même ayant été dans une école 13 multi-ethnique, le fait de pouvoir regarder une 14 émission ou un poste télévisé où il est montré des 15 amis, leurs origines, de quel pays ils viennent, leurs 16 traditions, leurs moeurs facilite les échanges, 17 facilite le fait de pouvoir se connaître. 18 44 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors c'est 19 ce genre de programmation qui est pour vous la priorité 20 pour la programmation ethnique au Canada? 21 45 Mme BRACAGLIA: Présentement, oui. 22 Présentement, oui. 23 46 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Dans 24 l'ensemble, est-ce que la programmation ethnique sert 25 les besoins de tous les groupes au Canada? Est-ce que StenoTran 11 1 vous avez un commentaire sur la politique en général? 2 Est-ce qu'il y en a assez? Est-ce qu'il y a le type de 3 programmation qu'on va vouloir? 4 47 Mme BRACAGLIA: Notre position 5 présentement est que, non, ce n'est pas suffisant. Je 6 ne parle pas uniquement de la télévision italienne. Je 7 sais que 12 heures par semaine, c'est déjà beaucoup 8 pour nous, mais je sais que pour d'autres groupes 9 ethniques ils en ont encore moins. Donc c'est évident 10 que ce n'est pas suffisant, surtout en sachant que, 11 surtout pour les personnes qui ont déjà des 12 connaissances en anglais ou en français, ils ont déjà 13 la chance que leurs besoins peuvent être déjà assouvis 14 ou servis avec les autres chaînes télévisées de 15 Montréal, et il y en a plusieurs. 16 48 Donc, avec la seule télévision 17 ethnique de Montréal, qui est CJNT, le nombre d'heures 18 n'est pas suffisant et les besoin ne sont pas comblés, 19 tant pour les aînés que pour les jeunes. 20 49 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, 21 madame. 22 50 Mme BRACAGLIA: Merci. 23 51 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, 24 Madame la Présidente. 25 52 LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame StenoTran 12 1 Bracaglia. 2 53 Madame la Secrétaire. 3 54 Mme AUDET: Merci. 4 55 Nous entendrons maintenant le 5 deuxième intervenant, représenté par Me Maurice Trudeau 6 et Me Annie Lajeunesse. Il s'agit de Remstar 7 Télévision International. 8 56 Maître Trudeau. 9 57 Me TRUDEAU: Bonjour. 10 58 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. 11 PRÉSENTATION / PRESENTATION 12 59 Me TRUDEAU: Je suis ici, tel qu'il a 13 été mentionné, en tant que représentant d'entreprise 14 intéressée au domaine de la radiodiffusion, notamment à 15 caractère ethnique et multilingue. Après avoir pris 16 connaissance de l'avis du CRTC en matière de révision 17 de la politique quant à la programmation multilingue à 18 caractère ethnique, notre première observation est à 19 l'effet que toute révision semblable doit s'appuyer sur 20 le concept du multiculturalisme canadien, qui est un 21 concept propre au Canada et qui a déjà été développé il 22 y a maintenant près de 30 ans. Ça doit également 23 refléter la présence croissante des citoyens canadiens 24 d'origines diverses, tel que mentionné dans la 25 documentation, où on note une croissance au cours des StenoTran 13 1 dernières années en matière d'immigration. 2 60 Quant à la situation à Montréal -- 3 parce que c'est surtout le Québec qu'on connaît comme 4 milieu -- dans la région de Montréal on note 5 effectivement une augmentation démographique importante 6 en matière de communautés culturelles et, comme 7 corollaire, une baisse d'émissions à caractère ethnique 8 produites localement et reflétant les communautés dans 9 leur nouvelle réalité sociale. À cet égard, nous 10 considérons que le citoyen canadien d'origine ethnique, 11 qu'il soit de première génération mais encore plus pour 12 les générations suivantes, désire intégrer sa culture 13 et sa langue dans la réalité sociale québécoise et 14 canadienne. 15 1615 16 61 C'est pourquoi nous considérons qu'un 17 tel citoyen est plus préoccupé par les réalités de sa 18 communauté au sein de son environnement immédiat que 19 par rapport à son pays d'origine, et ce, tout en 20 conservant sa langue et sa culture dans la lignée du 21 concept du multiculturalisme canadien, d'où 22 l'importance, quant à nous, de favoriser la production 23 locale montréalaise -- ou québécoise, ça peut s'étendre 24 à d'autres régions -- soit l'environnement immédiat de 25 la clientèle première qui est visée; de limiter -- non StenoTran 14 1 pas prohiber, mais une forme d'encadrement -- 2 l'importation d'émissions de d'autres parties du Canada 3 ou de l'étrange tout en gardant une ouverture sur le 4 monde. 5 62 Les diffuseurs conventionnels 6 diffusent bon nombre d'émissions, soit de reportages ou 7 d'affaires sociales, qui se rapportent à 8 l'environnement mondial. Une télévision ethnique 9 devrait conserver ce genre de vocation par 10 l'importation d'émissions mais tout en privilégiant une 11 programmation nationale et, dans bien des cas, propres 12 à la région. 13 63 Ça, c'est normal, parce que chacune 14 des régions du Canada -- et je vais y venir plus 15 tard -- a une spécificité propre en matière d'ethnies, 16 de groupes culturels qu'on y retrouve. Juste pour 17 ouvrir une parenthèse, la région de Montréal regroupe 18 beaucoup plus de communautés européennes, que ce soit 19 italienne, grecque, portugaise ou autres, probablement 20 à cause d'une influence... les sociologues diront 21 religieuse dans le temps; l'intégration était plus 22 facile, alors que des régions comme Toronto ou 23 Vancouver vont compter de plus grandes proportions de 24 communautés venant d'Asie. 25 64 En tant que groupe, notre vision de StenoTran 15 1 l'extérieur de la programmation présentement offerte à 2 Montréal, nous considérons que ce qui est en ondes et 3 qu'on peut voir présentement, tant en matière de 4 télévision spécialisée qu'en matière de télévision 5 conventionnelle, ne rencontre pas ces concepts de base 6 dont on vient de parler alors que l'ancienne 7 programmation qu'on retrouvait au canal 24 de Vidéotron 8 il y a quelques années rencontrait ces impératifs de 9 programmation locale mais ne rencontrait pas, d'un 10 autre côté, la question de l'ouverture sur le monde, 11 qui est aussi bénéfique pour les Canadiens tant 12 d'origine française qu'anglaise. 13 65 Compte tenu de la croissance 14 démographique dont on a parlé tantôt, il est à 15 souligner que d'après certaines études la population de 16 la ville de Montréal sera composée à 50 pour cent de 17 communautés autres que les communautés francophone et 18 anglophone de base. De la part des immigrants 19 investisseurs, phénomène qui a été plus répandu au 20 cours des cinq, six dernières années, et du sens de 21 l'entreprenariat au sein des communautés -- on n'a qu'à 22 regarder le développement des entreprises, des 23 commerces qui sont opérés par des gens de diverses 24 cultures, la réalité économique et propre à la région 25 de Montréal en matière ethnique présente déjà un StenoTran 16 1 potentiel pour le développement économique de toute 2 station de télévision à caractère culturel. 3 66 Il ne faut pas oublier que, comme on 4 vient de le mentionner, la population montréalaise qui, 5 dans un avenir très proche, va compter près de la 6 moitié de gens d'origines diverses, n'est desservie en 7 fait que par un seul poste de télévision actuellement, 8 alors que l'autre moitié -- et c'est sûr que ça englobe 9 les banlieues, c'est sûr que ça englobe un plus grand 10 rayonnement -- est déjà desservie par quatre 11 télévisions françaises et trois télévisions anglaises. 12 67 Tout ça pour dire que la publicité 13 strictement provenant du domaine ethnique peut 14 supporter amplement tout poste de télévision qui aurait 15 une vocation essentiellement ethnique. Déjà des 16 journaux locaux, des hebdos régionaux à caractère 17 ethnique survivent parfaitement bien et sont à profit; 18 en matière de radiodiffusion, la même chose peut être 19 faite. Ce qui est vrai pour les annonceurs locaux sera 20 également vrai pour les annonceurs nationaux, qui ne 21 peuvent ignorer la réalité démographique d'une région. 22 68 Il s'agit donc d'une question, selon 23 nous, de marketing pour assurer la viabilité d'une 24 station de télévision comme on retrouve dans des 25 régions comme Montréal et Toronto, à caractère StenoTran 17 1 ethnique, et non pas d'importation d'émissions ou de 2 diversification de la programmation. 3 69 Dans la documentation était 4 mentionné, comme forme alternative de communication 5 avec les groupes ethniques, Internet. Internet est un 6 mode qui est véhiculé beaucoup, sauf que dans sa forme 7 actuelle, et si on vise une réforme qui peut être en 8 place pour, je ne sais pas, les dix prochaines années, 9 Internet, c'est un mode qui est limité en raison de 10 l'informatisation dans les foyers qui est limitée, en 11 raison de l'accès restreint à l'Internet et en raison 12 de certaines difficultés d'accès pour des non-initiés. 13 70 Tout ça pour dire que, à ce chapitre, 14 la politique canadienne doit encourager la production 15 canadienne d'émissions à caractère ethnique et, au 16 surplus, tendre à développer une production à caractère 17 local. 18 71 Plus particulièrement au niveau des 19 types d'émissions dont il a été fait mention il 20 pourrait être utile de prévoir une catégorie orientée 21 tant vers les Canadiens d'origine anglaise que 22 française et visant à faire connaître la mosaïque 23 culturelle canadienne. De tels types de programmation 24 pourraient également être diffusés par d'autres 25 diffuseurs conventionnels qui pourraient en faire StenoTran 18 1 l'acquisition. 2 72 Sans être un expert au niveau des 3 types E d'émissions de télévision ou à caractère plus 4 général, nous sommes d'avis que de façon générale ça ne 5 saurait servir adéquatement la télévision ethnique en 6 ce que, si les stations ne sont pas centrées sur 7 l'aspect propre aux communautés ethniques, ces 8 dernières regarderont d'autres canaux, comme ceux qui 9 sont disponibles sur l'éventail du câble ou des autres 10 technologies croissantes dans le marché. Si on n'offre 11 pas un produit ciblé les gens vont se diversifier, et 12 l'auditoire va être dilué par une forme de moyens 13 d'audition qui sont en place. 14 73 De là nous soumettons, bien que la 15 télévision ethnique soit conventionnelle dans sa forme, 16 elle doit se spécialiser pour rencontrer les besoins 17 d'un marché spécifique et non pas spécialisé aux termes 18 de canaux spécialisés, une telle spécialisation étant 19 de nature à attirer tant l'auditoire que les 20 annonceurs. 21 74 En corollaire, cependant, les 22 diffuseurs plus conventionnels devraient se voir 23 imposer certaines restrictions peut-être plus grandes 24 que le 10 pour cent actuel en matière d'émissions de 25 types A à D. StenoTran 19 1 75 Quant au contenu canadien, je vous 2 soumets qu'il doit comporter une grande part de 3 production locale pour assurer la survie économique 4 parce que, selon nous, la commandite ou les annonceurs 5 ne seront pas portés à annoncer sur une programmation 6 qui vient de l'extérieur de la région et qui ne 7 rencontre pas directement les objectifs de l'auditoire. 8 76 Compte tenu de la croissance des 9 dernières années dans l'immigration, les normes 10 ordinaires et actuelles devraient être maintenues, le 11 60 et 50 pour cent en matière de programmation 12 canadienne, pour un certain temps à tout le moins, 13 permettant ainsi un lien pour les nouveaux arrivants 14 avec leur pays d'origine, donc permettre l'importation 15 de certaines émissions, une telle programmation émanant 16 du pays d'origine, sans que cela fasse l'objet d'une 17 réglementation précise quant au contenu de 18 l'importation de la programmation étrangère. 19 77 Mme AUDET: Maître Trudeau, est-ce que 20 je peux vous demander de conclure? 21 78 Me TRUDEAU: Oui, j'achève. 22 79 Donc, d'une façon plus générale, ce 23 qu'on voulait vous exposer, c'est une vision de la 24 télévision ethnique dans la grande région de Montréal, 25 une vision qui fasse en sorte que la télévision StenoTran 20 1 ethnique, tout en étant un médium qui doit répondre aux 2 besoins télévisuels dans une langue autre que le 3 français et l'anglais, doit également être un mode de 4 rapprochement et de compréhension entre les communautés 5 tout en étant un véhicule, une entreprise qui doit 6 assurer sa rentabilité et qui doit voir à son succès 7 financier pour demeurer. 8 80 Nous aurons certainement l'occasion 9 de soumettre de plus amples commentaires dans des notes 10 écrites pour expliciter notre position. 11 81 LA PRÉSIDENTE: Maître Trudeau, on 12 vous remercie de votre intervention. 13 82 Avant de prendre le troisième 14 intervenant j'aimerais souligne qu'il reste quelques 15 chaises ici, à l'avant, pour ceux qui sont debout 16 presque à l'extérieur de la salle ou carrément à 17 l'extérieur de la salle. 18 83 Vous pouvez également vous 19 débarrasser de vos manteaux en les accrochant sur le 20 mur. 21 --- Courte pause / Short pause 22 84 Mme AUDET: Notre troisième 23 intervenant est M. Bertrand Roux. 24 85 Monsieur Roux. 25 PRÉSENTATION / PRESENTATION StenoTran 21 1 86 M. ROUX: Bonjour. 2 87 Je travaille depuis une douzaine 3 d'années dans le domaine de la radio, principalement 4 les radios communautaires, CIBL-FM, où durant 10 ans 5 j'ai été employé salarié; la deuxième partie, je l'ai 6 fait comme directeur de la programmation et ensuite 7 directeur général. Je travaille maintenant pour la 8 radio française de Radio-Canada. 9 88 Tout d'abord, bravo pour cette 10 consultation-là. C'est une très bonne initiative et un 11 bon timing, comme on dit en latin. 12 89 LA PRÉSIDENTE: Vous avez sûrement 13 écouté l'échange de propos entre Mme Wylie et M. Bureau 14 sur les canaux spécialisés... 15 90 M. ROUX: Non. 16 91 LA PRÉSIDENTE: ... le timing en 17 latin. 18 92 M. ROUX: D'accord. 19 93 J'ai pu bénéficier à CIBL-FM des 20 exemptions qu'il y a pour les émissions à caractère 21 ethnique; on parle d'augmentation de temps 22 publicitaire, on parle aussi de quotas canadiens moins 23 élevés afin de permettre la production. Donc, à ce 24 niveau-là, le travail est bien fait, la réglementation 25 est adéquate en ce qui concerne la radio, les émissions StenoTran 22 1 à caractère ethnique. 2 94 Maintenant, dans la radio générale, 3 c'est là que le bât blesse. Je trouve ça assez 4 difficile de pouvoir présente sur les ondes d'une 5 station francophone au Québec des musiques qui 6 proviennent de musiciens de souche autre que 7 britannique ou française, pour utilise un peu le terme 8 qui est utilisé par Statistiques Canada. On est 9 vraiment pénalisés, et je le déplore. 10 95 Comment voulez-vous qu'on puisse 11 intégrer des membres de la communauté espagnole, des 12 membres de la communauté africaine? On nous incite à 13 le faire, on en parle, mais lorsqu'il est temps de 14 diffuser une pièce, à ce moment-là on est 15 automatiquement pénalisés. On pourrait passer du Pink 16 Floyd au lieu de Rashid Taha (ph) et c'est exactement 17 le même résultat dans la compilation, et je le déplore. 18 1630 19 96 Qu'est-ce que le Conseil peut faire 20 pour permettre l'émergence de ces talents-là, de ces 21 courants musicaux qui ne s'inscrivent pas dans la 22 catégorie jazz, qui ne s'inscrivent pas dans la 23 catégorie vieux blues, qui sont une musique populaire, 24 certes, mais qui ne fait aucun palmarès en Amérique du 25 Nord? Je me demande bien qu'est-ce qu'on va faire dans StenoTran 23 1 les prochaines années. Est-ce que le Conseil va être 2 ouvert à changer sa réglementation en ce qui concerne 3 la catégorie 3, donc catégorie qu'on appelle dans le 4 glossaire musique traditionnelle et pour auditoire 5 spécialisé, qui pourrait être une sortie et qui nous 6 permettrait, nous, gens de radio, de pouvoir diffuser 7 ces pièces-là sans dire: "Mon Dieu, j'ai passé un 8 Rashid Taha cette semaine, c'est la catastrophe, il va 9 falloir que je passe énormément de matériel francophone 10 canadien pour venir appuyer mon Rashid Taha que j'ai eu 11 le malheur de diffuser", ce qui est dommage. 12 97 Récemment je discutais avec des gens 13 de chez Archambault Musique. La section musique 14 internationale pour la première fois cette année est 15 maintenant plus grosse, plus importante que les 16 sections jazz et blues réunies. Autre exemple: Quand 17 quelqu'un demande "Je veux avoir de la musique, quelque 18 chose qui bouge, le nouveau courant" et il est dans la 19 section pop, on dit: "Je suis désolé, mais ce n'est 20 pas dans la section pop que vous allez trouver les 21 nouveaux courants musicaux, que vous allez trouver 22 quelque chose d'original." On envoie la personne dans 23 la section musique internationale. 24 98 Ce n'est pas du stock britannique, ce 25 n'est pas du stock populaire européen, ce n'est pas StenoTran 24 1 Étienne Daho (ph), non, non; ce sont des formations peu 2 connues et qui sont hybrides. C'est entre le 3 traditionnel local et une fusion de musique 4 contemporaine. C'est extrêmement délicat. 5 99 Je vous inviterais à écouter à un 6 moment donné l'émission "Macadam Tribut" (ph) sur la 7 première chaîne de Radio-Canada en soirée, à 20 h 00, 8 pour découvrir la difficulté qu'on peut avoir quand on 9 veut diffuser ce matériel-là, comment on doit le 10 négocier. Il reste une petite place actuellement dans 11 la catégorie 3 -- j'ai parlé avec des auditeurs du 12 Conseil à quelques reprises -- où on joue la carte du 13 traditionnel, mais le world beat n'est pas catalogué en 14 musique pour auditoire spécialisé, il est catalogué en 15 musique pop. 16 100 On peut comprendre certaines pièces 17 de world beat d'être en pop, mais la grande majorité... 18 Yusso Endour (ph), c'est africain, ça, et ça a les 19 rythmes africains, sauf que c'est enregistré dans un 20 studio européen qui sonne bien. Encore une fois, je 21 pourrais mettre Michael Jackson... idem; en termes de 22 quotas, pour moi, ça revient exactement au même. On ne 23 fait pas la distinction. Des fois, on dit que la 24 justice est aveugle. Actuellement il faudrait 25 peut-être mettre la lumière sur la catégorie 3 et StenoTran 25 1 permettre aux radiodiffuseurs qui le désirent de 2 pouvoir en diffuser. 3 101 Évidemment -- et je termine 4 là-dessus -- il y a des gens qui pourraient en profiter 5 pour mettre "I Shot the Sheriff" et dire: "Voilà, 6 c'est un reggae traditionnel jamaïquain". Je comprends 7 qu'il y a ce danger-là, mais, si on ne bouge pas, on va 8 être obligés de cantonner les différents artistes des 9 groupes ethniques dans des émissions à caractère 10 spécialisé. 11 102 Le multiculturalisme canadien... au 12 Québec on parle d'interculturalisme. C'est un échange. 13 C'est que, sur une plate-forme qui est pourtant 14 francophone, on puisse aller mettre des pièces qui vont 15 intéresser des gens de d'autres origines et qui ne 16 seront pas cantonnés uniquement à écouter Ronnie 17 Dee (ph) à CIBL ou autre. 18 103 Voilà. Je pense que c'est tout. 19 104 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour. 20 105 M. ROUX: Bonjour. 21 106 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci 22 d'être là avec nous aujourd'hui. 23 107 En fait, je voulais vous demander si 24 vous avez d'autres suggestions en termes de la présence 25 de musique à caractère ethnique sur la radio. Vous StenoTran 26 1 parlez de la radio généraliste; c'est ça? 2 108 M. ROUX: Voilà. 3 109 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais est-ce 4 que vous trouvez qu'il y a toujours un rôle pour la 5 radio campus et communautaire là-dedans? 6 110 M. ROUX: Tout à fait. À vrai dire, 7 même, on pourrait distinguer les radios commerciales 8 des stations non commerciales, c'est-à-dire 9 communautaires, campus et d'État, qui, par tradition, 10 par le fait aussi qu'il y a moins une recherche 11 mercantile et que souvent ce sont des gens qui ont une 12 foi inébranlable dans le médium; j'aurais tendance à 13 leur faire plus confiance pour une application plus 14 raisonnable de la musique du monde mais en catégorie 3. 15 Je ne crois pas que, ni à Radio-Canada, ni à CIBL, on 16 mettrait "I Shot the Sheriff" en catégorie 3. 17 111 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que 18 vous avez d'autres suggestions pour supporter le 19 financement à la promotion de la musique à caractère 20 ethnique? On mentionne dans l'avis public, à titre 21 d'exemple, des mécanismes de financement comme FACTOR 22 et MusicAction. Est-ce que vous avez d'autres 23 suggestions? 24 112 M. ROUX: Non. J'ai siégé comme 25 membre de jury à MusicAction et FACTOR. Il ne faut pas StenoTran 27 1 se le cacher, c'est l'industrie qui est en arrière et 2 qui va... et je joue le jeu là-dedans. Je me rappelle 3 de l'album de Lara Fabian bien avant qu'il connaisse le 4 succès. On s'était assurés qu'il y avait les bons 5 agents, la bonne promo, et caetera, et caetera. 6 113 La musique à caractère ethnique ou en 7 provenance de différentes communautés existe, elle est 8 là. Lasadesela (ph), c'est maintenant canadien. C'est 9 en espagnol. Ça respecte le style traditionnel, les 10 arrangements. À ce moment-là, si on la laisse en 11 catégorie 2, elle ne passera pas; elle va passer très 12 rarement. Si elle est en catégorie 3... je rappelle 13 que les règlements sont nettement différents entre la 14 catégorie 2 qui applique le vocal et la catégorie 3 qui 15 ne l'applique pas. Il y a aussi les quotas canadiens 16 qui sont moins élevés dans la catégorie 3 que dans la 17 catégorie 2 mais qui sont là quand même. Ils existent. 18 On ne pourrait pas exclure nos Canadiens de différentes 19 souches, ce serait une bêtise. Donc c'est en la 20 diffusant qu'on va mieux la promouvoir. 21 114 Je vais reprendre l'exemple de Rashid 22 Taha, qui était ici aux Francofolies et qui était au 23 Festival d'été de Québec. J'ai été surpris de voir 24 qu'il a été capable d'attirer 35 000 personnes. J'ai 25 dit: Mais comment il fait -- à Québec, c'était StenoTran 28 1 rempli -- parce que cette musique-là n'est pas 2 diffusée. Imaginez. 3 115 Lui, dans son cas, il y a eu une 4 carte de séjour qui l'a précédé, mais il y a combien 5 d'autres artistes que les "bookeurs" ne seront pas 6 intéressés à présenter dans leurs festivals ou dans 7 leurs salles parce qu'ils ne sont pas connus, et 8 pourtant ils ont énormément de talent. Ils vont venir 9 nourrir, aussi, les artistes canadiens, parce qu'on en 10 a besoin, de la diversification, et c'est un 11 enrichissement que de pouvoir diffuser ces gens-là. 12 Mais je vous jure qu'au moment où on se parle, si on 13 fait ça, comme radiodiffuseur, on est dans l'eau 14 chaude, pour ne pas dire bouillante. 15 116 C'est un de mes dossiers à 16 Radio-Canada, je compile les rapports d'utilisation de 17 musique sur une base hebdomadaire, et de voir la 18 volonté des réalisateurs et des réalisatrices de 19 diffuser ce matériel-là et de ne pas pouvoir le faire 20 entre six heures le matin et minuit le soir, c'est à 21 pleurer. C'est pour ça que j'étais content de voir 22 qu'il y avait cette Commission-là. 23 117 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. 24 118 Merci, Madame la Présidente. 25 119 LA PRÉSIDENTE: Merci. StenoTran 29 1 120 Merci, monsieur. 2 121 Mme AUDET: En quatrième lieu, our 3 fourth intervener is Mr. Milton Winston. 4 122 Mr. Winston. 5 PRESENTATION / PRÉSENTATION 6 123 MR. WINSTON: I am going to stick to 7 my script because I notice there is a restriction of 10 8 minutes that appears to be quite solid. 9 124 Madam Chairperson, I want to thank 10 the Commission for allowing me to give my suggestions 11 and advance opinions in the area of ethnic 12 multicultural television productions. My name is 13 Milton Winston. I have been directly involved for 14 approximately 25 years in producing Jewish television 15 ethnic programs on cable in the Montreal area. I have 16 been President of three ethnic community producers 17 associations, Association des groupes ethniques de 18 télévision du Québec, Productions médias ethniques, 19 PME, and lastly Télévision ethnique du Québec, TEQ, 20 which was an advisory committee to both CF Cable TV and 21 Videotron. I helped organize an international 22 association of Jewish radio and television producers, 23 of which I was elected the first President. 24 125 I have been before you in various 25 CRTC hearings in Hull and Montreal to advance ethnic StenoTran 30 1 television. I have met with various members of the 2 CRTC to work on special problems, dealing with the type 3 of limited advertising on Cable TV Channel 24 for TEQ 4 producers. 5 126 I have chaired hundreds of hours with 6 TEQ producers, attempting to deal with their needs and 7 the CRTC regulations. I feel privileged to have been 8 the President and working with the former TEQ 9 producers. My sympathy has always been with them, who 10 have devoted hundreds of hours and years of their 11 energy and time to service their communities, many of 12 them on a non-profit basis. 13 127 Lastly, I was the President and 14 applicant for CTEQ Television Inc., which received a 15 Montreal ethnic multicultural TV licence, Decision CRTC 16 95-569. It was an effort to resolve problems which TEQ 17 had with the cable stations, the CRTC and approximately 18 its 50 producers. It had hoped that the commercial 19 licence would resolve it. 20 128 To date, I have filed an intervention 21 against the application of CF Television to purchase 50 22 per cent of the shares in the holding company of CTEQ 23 Television with a request to reduce the number of hours 24 for ethnic television, 40 per cent non-Canadian English 25 programs, mostly in prime time -- Public Notice CRTC StenoTran 31 1 1998-112-1. I believe this request cuts at the heart 2 of ethnic television. 3 129 MR. BLAIS: Mr. Winston, as the Chair 4 mentioned earlier, we are really not here to discuss 5 applications that are already -- 6 130 MR. WINSTON: No, I am giving an 7 overview of what I think of the television and the 8 questions dealing with multiculturalism. If you find 9 that you don't want to hear more, you just knock me 10 off. 11 131 MR. BLAIS: No, we do want to hear 12 you more on the broad policy issue. I just ask you to 13 keep away from particular applications that are pending 14 before the Commission. 15 132 MR. WINSTON: Okay, but I will 16 explain why I can't keep away from it. It is because, 17 in the Montreal area, that is the issue, 18 multiculturalism and the multicultural TV station. 19 Without it, we wouldn't be here -- in this area. We 20 may be in Winnipeg, we may be in Toronto, we may be 21 elsewhere, but we wouldn't have been here except for 22 Cable Channel 24. So you cut me down again if I get 23 into it, okay, because you are the ones, I am only 24 reporting to you. 25 133 If CF Television wanted to support StenoTran 32 1 the multicultural communities, it was able to do so 2 within the CRTC guidelines. It did not have to have a 3 major shareholder of the holding company of CTEQ 4 Television flip the licence, alleging it has control of 5 the ethnic TV station at a bargain price, about a 6 million bucks, which in broadcasting costs very little. 7 CF could have made available time and TV equipment to 8 these communities. I know, business is business. 9 134 Today I would like to deal mostly 10 with the importance of Montreal and Quebec ethnicity 11 and its positive reflection in the broadcasting body 12 politic, which is the essence of the CRTC review on 13 third language and ethnic productions. 14 135 I cannot, in good conscience, relate 15 to the rest of Canada except in principle. My 16 experience is in Montreal and the province of Quebec. 17 It is my belief there should be a commercially-licensed 18 ethnic television stations which serves the ethnic 19 communities and not have 40 per cent of its scheduling 20 in mostly prime time non-ethnic in order to pay for the 21 station. If it is not viable, the CRTC should not have 22 licensed a station or should not issue a licence, or 23 they should cancel it. 24 136 In Quebec, the 40 per cent should not 25 be English American for obvious political and moral StenoTran 33 1 reasons. In Quebec the ethnic communities -- and I 2 have been dealing with them for 25, 30 years -- relate 3 to the French fact and want to be part of it, even if 4 their first or second language is English. They live, 5 work and socialize in this province. They are proud of 6 being Quebeckers. In Quebec, the scheduling must be 7 100 per cent for the ethnic communities. 8 137 What have I learned in my years 9 working with the ethnic communities and producers? 10 That each group has a need -- history, cultural 11 experience, background -- and have to face living in a 12 society which is dominated either by the English or 13 French society. It is an exciting and really 14 invigorating challenge. 15 138 In Montreal, look around you; take 16 the bus or metro, walk the streets and you will see the 17 face of ethnicity. This must be reflected in 18 broadcasting as a fact of life. 19 139 In the CRTC news release on December 20 28th, 1998, it states that the Commission will ask a 21 number of questions, including to what extent does the 22 present broadcasting system adequately serve Canada's 23 ethnocultural communities? I am certain that licensed 24 broadcasters will hire expensive spin doctors, legal or 25 otherwise, to give definitive answer to what they StenoTran 34 1 believes will serve their own purposes. I suppose 2 that's normal in business, but it does not aid the CRTC 3 determining its policies. In my opinion, only the 4 ethnic communities can. 5 140 We are dealing with ethnic radio and 6 television; I am dealing with television. 7 Nevertheless, in Montreal there is a specific problem. 8 As an applicant for CTEQ Television but not part of its 9 present operating administration, nor chairman of the 10 CJNT ethnic advisory committee if it has one, as stated 11 in its licence, this station does not serve the ethnic 12 communities nor does it have any real impact. This was 13 not the case with TEQ Cable Channel 24. 14 1645 15 141 TEQ was a unique instrument for the 16 ethnic cultural communities to not only communicate 17 with their own communities but to allow the Quebec 18 society to obtain insight into different heritages 19 other than its own. The CRTC, in good faith, granted a 20 licence to CTEQ Television to deal with the needs of 21 these communities. At this time, until a fully ethnic 22 station operates with the good faith and effort that 23 characterized TEQ, it cannot meet the hopes of the 24 communities and producers, which was the motor that 25 drove Cable Channel 24 TEQ and all those who supported StenoTran 35 1 the CJNT application. 2 142 The ethnic experiment in broadcasting 3 in Montreal is on the brink, in my opinion, of disaster 4 unless a new approach to its operation and ownership 5 with a sensitive administration and a new vision comes 6 forward. It is my hope that the CRTC is looking at 7 this issue. The ethnic TV station in Montreal must not 8 resemble that in Toronto. It is a different city, a 9 different society. That is why I believe it is 10 difficult to answer the question set out by the CRTC in 11 a straightforward and intelligent manner. 12 143 The CRTC Broadcasting Policy 13 supported the ethnocultural communities, as reflected 14 in its Public Notice CRTC 1985-139; it recognized 15 Canadians represent a diversity of cultural, religious, 16 racist and ethnic origins, other than Canada's native 17 peoples and those from France and British Isles. 18 Development of broadcasting services that reflect the 19 cultural and linguistic plurality is an essential part 20 of the Canadian social structure. 21 144 The CRTC, at the licensing of CTEQ 22 Television in Montreal, in its wisdom, and with the 23 belief it had resolved the needs of the ethnic 24 communities, prematurely decided to allow the Montreal 25 and Quebec cable stations to cancel Cable Channel 24 StenoTran 36 1 and not replace it with another multicultural community 2 channel for a short period of time for a short time 3 after CJNT was actually on air. 4 145 Unfortunately, CJNT, as presently 5 administrated, does not live up to its raison d'être. 6 Thus, in Montreal and Quebec, the ethnic communities 7 are worse off than before the emergence of Cable 8 Channel 24 TEQ or even the local community channels. 9 Quebec is now behind other provinces reflecting its 10 diverse communities. The CRTC will have to begin anew 11 to rectify this situation if it intends to continue in 12 its positive ethnocultural policy. 13 146 The present administration of CJNT 14 was unable to establish an economic underpinning for 15 the TV station, and that has put in jeopardy the 16 confidence which Montrealers had in its potential. It 17 could not convince national local advertisers to come 18 on board. This has allowed non-Quebec broadcasters, 19 who lack sensitivity to Quebec's ethnocultural 20 communities, to attempt to pick up the pieces, hoping 21 to make a killing -- I am sorry, I put that in for your 22 benefit. 23 147 The struggle within the CTEQ board, 24 amongst one of the essential issues, is that the 25 present administration is determined to ignore its TEQ StenoTran 37 1 origins; the other ones, which is my position, want to 2 incorporate those producers who made this station 3 possible. This act of goodwill would have brought the 4 entire cultural communities to support the enterprise. 5 This includes substantial advertisers. 6 148 It is also discouraging to note that 7 many of their productions are from Toronto ethnic TV 8 station CFMT instead of local ones. How can you have 9 local Toronto Chinese programs for a Quebec Chinese 10 program? I don't want to get into that, but I am 11 saying these are problems and I wanted to do the 12 overall. 13 149 The CRTC stated they intend to 14 revisit these policies this year. I hope that it will 15 look at the Montreal-Quebec situation before altering 16 its approach, which has supported the Montreal ethnic 17 communities until recently. 18 150 I reserve my right to posit or submit 19 a written report by March 4th, 1999, and I thank you 20 very much for hearing me out. 21 151 MR. BLAIS: Certainly we were very 22 indulgent with your intervention, and the Panel may 23 decide to put less weight on some aspects because it 24 may have been outside the scope of what was the 25 appropriate area of discussion, in all fairness to StenoTran 38 1 other parties who have a stake in this issue. You will 2 understand that as well. 3 152 MR. WINSTON: I presume I can't 4 respond to that. 5 153 MR. BLAIS: Well, the scope of the 6 proceeding was defined at the beginning by the Chair, 7 and if the Panel decides later on that some of your 8 comments were outside the scope of this proceeding, 9 there will be less weight. 10 154 MR. WINSTON: So be it. 11 155 LA PRÉSIDENTE: Merci, monsieur. 12 156 On est prêts pour le cinquième 13 intervenant. 14 157 Mme AUDET: Oui. Effectivement, nous 15 en sommes au cinquième intervenant. Our fifth 16 intervener is Mohan Raheja -- sorry for my accent -- 17 producer and Dr. Ashok Kaushal, Coordinator for Hello 18 India. 19 PRESENTATION / PRÉSENTATION 20 158 MR. RAHEJA: Good afternoon. Thank 21 you very much for giving me a chance. I was also in 22 Hull in 1995 to intervene about this channel, and here 23 we go again. 24 159 My name is Mohan Raheja, working in 25 this field for the last 35 years and also working on StenoTran 39 1 Channel 24 TEQ for the last 30 years. Since 1997 I was 2 off the air and I lost my bread and butter. Thanks. 3 160 Mr. Milton stole my script, what I 4 wanted to say, but anyway, I just want to express that 5 in your paper it says that 33 per cent of the ethnic 6 cultural society is in Toronto and 11 per cent is here 7 in Montreal. I just want you not to compare Toronto to 8 Montreal. Montreal has a different diversity and 9 Toronto is different. 10 161 We are going to expand, though I am 11 off the air, but I am still working as an ethnic and I 12 won't give up just like that. 13 162 I want you to look at it in the broad 14 way of putting these ethnic programs instead of cutting 15 off because within five to ten years, if you people 16 don't look after that thing, the ethnocultural will die 17 down. 18 163 It is a matter of understanding what 19 is Montreal and Quebec. Do we have it all in Quebec 20 society as a Quebecker? Can we allow our own culture, 21 our own ethnicity to grow and progress in Quebec 22 society, along with the Quebec community? 23 164 We have cross-culture and 24 interculture problems in Quebec society that is purely 25 because of ignorance and phobia created by other media. StenoTran 40 1 We have to survive to show the reality. That's the 2 only way we can get into the mainstream. 3 165 I just would like to request -- we 4 are sending you by mail some of the questions in the 5 papers. You will get it by mail. 6 166 That's all I wanted to stress: 7 Please, look at it in the broad way, and in Quebec, not 8 in Toronto, what we can grow here as ethnic cultures. 9 167 Thank you very much. 10 168 COMMISSIONER PENNEFATHER: I would 11 like to ask you a question, if I may. 12 169 MR. RAHEJA: Sure, go ahead, please. 13 170 COMMISSIONER PENNEFATHER: As you 14 said very well on the broad questions that have been 15 for us all to review in this review of the ethnic 16 policy, what did you mean by getting into the 17 mainstream? I just want to be clear about what you 18 meant by that. 19 171 MR. RAHEJA: You see, in TEQ Channel 20 24 we were working very well. All the local people 21 were getting the message. Now, we cut off everything. 22 172 COMMISSIONER PENNEFATHER: Were you 23 not referring to getting into mainstream conventional 24 television? I am speaking now of the presence of 25 ethnic programming and ethnic representation in the StenoTran 41 1 lines of the policy here. 2 173 MR. RAHEJA: No. Our representation 3 as an Indian community -- I got so many complaints that 4 the person who is in charge cannot speak in his own 5 language. That is bothering because old people cannot 6 understand English. That is a big problem. They are 7 calling me -- "What is going on in this channel?" 8 174 COMMISSIONER PENNEFATHER: All right. 9 You are talking about a specific situation. I was 10 talking about television in general in this country. 11 175 MR. RAHEJA: Well, going to the 12 broadcast channel, yes, that's the way of going into 13 the mainstream, but I want you to make it more -- not 14 cut it off, keep it more, 100 per cent ethnic channel. 15 That's what I meant. 16 176 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. 17 177 MR. RAHEJA: You are welcome. 18 178 THE CHAIRPERSON: Thank you very 19 much. 20 179 Le prochain intervenant, Madame 21 Audet. 22 180 Mme AUDET: Oui. C'est le sixième 23 intervenant, M. Pedro Querido, pour le Syndicat des 24 producteurs autonomes de la télévision ethnique du 25 Québec, mieux connu sous le nom de SPATEQ. StenoTran 42 1 PRÉSENTATION / PRESENTATION 2 181 M. QUERIDO: Bonjour. Merci de 3 l'opportunité qu'on puisse parler devant vous. 4 182 Premièrement, laissez-moi vous 5 présenter la SPATEQ. Le Syndicat des producteurs 6 autonomes de la télévision ethnique du Québec 7 représente la majorité des producteurs de l'ancienne 8 Télévision ethnique du Québec et leur communauté 9 respective. On insiste sur les communautés car chaque 10 producteur membre de la SPATEQ a dû, grâce à des 11 pétitions, soit par lettres ou par différents 12 organismes de leur communauté démontrer clairement 13 qu'il était le représentant de ces communautés. Alors, 14 quand on vient ici devant vous, c'est non seulement 15 pour représenter les producteurs mais aussi leur 16 communauté. 17 183 Notre expertise de plus de 25 ans 18 dans le domaine télévisuel ethnique nous amène 19 aujourd'hui, en ce jour d'audiences publiques et de 20 révision de la politique du CRTC sur la programmation 21 ethnique, conjointement avec la CSN et la Fédération 22 des professionnels, qui est ici avec nous aussi, à vous 23 faire part de nos sérieuses craintes concernant la 24 capacité, avec les lois actuelles du CRTC, de desservir 25 adéquatement les communautés ethnoculturelles du Québec StenoTran 43 1 et l'image de la langue d'usage commune au Québec dans 2 l'éventualité de la mise sur pied d'un réseau 3 pan-canadien de TV ethnique. 4 184 La politique actuelle du CRTC permet 5 qu'un canal ethnique diffuse seulement 60 pour cent de 6 son contenu à caractère ethnique et 40 pour cent de son 7 contenu d'intérêt général pouvant provenir 8 essentiellement de l'étranger, en l'occurrence des 9 États-Unis. Une demande a été faite afin que le canal 10 ethnique de Montréal se prévale de ce privilège. 11 185 Nous croyons que la révision de la 12 politique générale aura un impact direct sur la 13 décision que le CRTC prendra sur cette demande et nous 14 sommes d'avis qu'une telle politique ne doit pas 15 s'appliquer au Québec et y causera même des effets 16 désastreux pour le maintien de la spécificité des 17 communautés ethnoculturelles du Québec et pour le 18 message véhiculé quant à la langue commune. 19 186 Je vais laisser M. Tremblay, après, 20 expliquer pourquoi exactement, le détail; c'est lui qui 21 a la base du contenu. J'aimerais juste dire qu'à cause 22 de cette politique-là CJNT a proposé une grille-horaire 23 qui est supposée de répondre à la programmation 24 ethnique. Si on l'analyse, cette grille-horaire là, le 25 contenu ethnique va seulement prendre une place StenoTran 44 1 marginale. En tout il y a seulement 8 pour cent durant 2 la semaine et 21 pour cent du contenu total qui est du 3 contenu ethnique original par semaine, ce qui est 4 minime pour un canal ethnique. 5 187 Me BLAIS: Monsieur Querido, comme 6 j'ai mentionné à M. Winston tout à l'heure, nous ne 7 sommes pas ici pour discuter d'une demande en 8 particulier. Par contre... 9 188 M. QUERIDO: C'était une parenthèse. 10 Je vais continuer en dehors de... 11 189 Me BLAIS: Bien, c'était une 12 parenthèse... peut-être, si vous voulez faire vos 13 commentaires, pourriez-vous les monter à un niveau plus 14 large pour adresser vraiment les grandes questions qui 15 nous préoccupent aujourd'hui, qui sont la politique en 16 général. 17 190 Je peux comprendre que vous ayez 18 peut-être des points à faire concernant la spécificité 19 du marché francophone et donc la sous-catégorie de la 20 radiodiffusion ethnoculturelle dans cette spécificité 21 dans le marché francophone; si vous le mettez dans ce 22 contexte-là, peut-être qu'on va pouvoir passer à 23 travers le problème. 24 191 M. QUERIDO: M. Tremblay va plus... 25 O.k. StenoTran 45 1 192 Pour en revenir à la politique du 2 60-40, puisqu'il semble que la seule justification pour 3 cette politique-là est une question financière, 4 j'aimerais soumettre une solution. 5 193 Le seul moyen d'avoir une télévision 6 ethnique qui serve vraiment les intérêts des 7 communautés ethnoculturelles du Canada serait d'avoir 8 accès aux divers fonds de production gouvernementaux 9 qui présentement ne sont disponibles que pour les 10 productions canadiennes en français et en anglais. 11 194 Sans un engagement sérieux des divers 12 paliers gouvernementaux les droits fondamentaux à 13 l'information qui doivent être garantis autant par 14 l'article 3 de la Charte canadienne des droits et 15 libertés que par l'article 43 de la Charte des droits 16 et libertés de la personne du Québec ne seront pas 17 assurés. 18 195 Nous croyons qu'il est possible de 19 rentabiliser un canal et de desservir l'ensemble des 20 communautés ethnoculturelles. Si le canal ethnique du 21 Québec est présentement en difficulté, c'est parce que 22 les politiques actuelles du CRTC lui donnent tout 23 intérêt à ce qu'il le soit; une station commerciale 24 partiellement anglophone sera toujours beaucoup 25 rentable qu'une station à 100 pour cent ethnique, mais StenoTran 46 1 seule une station à 100 pour cent ethnique pourra 2 répondre aux besoins toujours plus élevés des 3 communautés allophones. 4 1700 5 196 La SPATEQ est d'avis que la 6 radio-télédiffusion ethnique devrait être soumise aux 7 mêmes normes de contenu canadien que les autres 8 radiodiffuseurs, soit 60 pour cent pour toute la 9 journée et 50 pour cent en soirée. Avec la 10 mondialisation des communications, seul un 11 accroissement de qualité et de quantité du contenu 12 local pourra assurer une place à une station ethnique 13 dans le marché télévisuel. 14 197 Pour nous je crois qu'un des points 15 les plus importants de votre dossier, c'est par rapport 16 au réseau national ethnique. 17 198 À première vue, si les Canadiens 18 anglais et français ont un réseau national, le réflexe 19 serait de dire que les communautés ethnoculturelles 20 doivent également avoir le leur. De plus, normalement, 21 un réseau diminue les coûts et permet la diffusion de 22 certains événements qu'une station seule ne pourrait 23 pas. 24 199 Ceci étant dit, affirmer la priorité 25 et même la nécessité d'un réseau national ethnique StenoTran 47 1 serait ne rien connaître du secteur télévisuel 2 ethnique. Deux raisons motivent notre affirmation. 3 200 Un réseau se veut, par définition, 4 une uniformalisation de la programmation. Une émission 5 réseau est une émission qui passe à la même heure dans 6 toutes les stations réseau. Si un réseau francophone 7 avait sa tête de réseau au Québec et un réseau 8 anglophone venait soit de Toronto, soit de l'ouest 9 canadien, vu que la plus grande masse de la population 10 ethnoculturelle se trouve à Toronto, il serait tout à 11 fait normal que la tête de réseau et que la majorité 12 des émissions soient diffusées de Toronto. Au Québec, 13 cela causerait un problème majeur car les communautés 14 ethniques du Québec se verraient imposer une 15 programmation majoritairement anglaise qui ne reflète 16 pas la spécificité ethnique du Québec. 17 201 La deuxième raison est que la 18 disposition ethnique n'est pas égale à travers le 19 Canada. Si à Toronto la communauté italienne est 20 nombreuse, à Vancouver, elle est minime. Si à 21 Vancouver il existe un grand nombre d'Asiatiques, à 22 Montréal, le nombre est moindre. Si à Montréal il y a 23 de grandes communautés haïtiennes et libanaises, à 24 Vancouver on peut les compter sur nos doigts. Comment 25 peut-on faire une programmation uniforme pour des StenoTran 48 1 communautés si différentes à travers le pays? 2 202 La SPATEQ est fortement contre un 3 réseau national ethnique mais plutôt en faveur d'un 4 réseautage. La programmation locale doit toujours 5 constituer la priorité en programmation ethnique et 6 devrait même être imposée par condition de licence. 7 Chaque station devrait toujours contrôler sa 8 programmation si elle veut desservir adéquatement sa 9 clientèle spécifique. 10 203 Ça, c'était notre point de vue; nous, 11 on favorise plutôt un réseautage qu'un réseau national. 12 204 Si vous voulez nous poser certaines 13 questions... 14 205 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, j'en 15 ai une. 16 206 Vous avez dit que vous vous opposez à 17 un réseau national mais vous supportez un... 18 207 M. QUERIDO: Un réseautage. 19 208 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... 20 réseautage. 21 209 Me BLAIS: Pouvez-vous élaborer pour 22 expliquer ce que vous voulez dire par ça? 23 210 M. QUERIDO: C'est sûr que si c'est 24 un réseau, un réseau, normalement, diffuse d'un endroit 25 et à différentes stations locales, qui ont seulement un StenoTran 49 1 créneau, qui prennent un temps d'antenne dans certaines 2 heures durant la journée et la plupart des émissions 3 viennent par le réseau. 4 211 Nous, ce qu'on veut, ce serait plutôt 5 le contraire. Ce serait une station locale qui aurait 6 la grande majorité de programmation locale et certaines 7 émissions seraient réseau; certaines émissions 8 auxquelles normalement on ne pourrait pas avoir accès 9 seraient réseau, mais le pourcentage serait vraiment 10 minime du pourcentage d'émissions qui seraient réseau. 11 Il s'agirait d'émissions dont l'intérêt est général 12 pour toutes les villes canadiennes. 13 212 Comme j'ai dit, c'est tellement 14 différent, les communautés culturelles, d'une ville à 15 l'autre du Canada qu'on ne peut pas imaginer, si on 16 diffuse une émission haïtienne, il n'y aura aucun 17 intérêt pour les gens de Vancouver de regarder une 18 émission haïtienne, il n'y en a pas là-bas. Si on 19 pense à la programmation italienne, pour les gens de 20 Vancouver non plus... la population italienne là-bas 21 est très minime. Et c'est sûr que si c'est un réseau, 22 comme on dit, la grande crainte est que le réseau ait 23 la maison-mère à Toronto et que la majorité des 24 programmations vienne de Toronto. Là, il y a une 25 grande communauté italienne, alors probablement que ce StenoTran 50 1 serait un gros pourcentage de programmation italienne, 2 ce qui ne conviendrait pas aux gens de Vancouver. 3 213 Nous, on dit: Gardons les stations 4 locales en grande majorité et mettons quelques 5 émissions en réseau. C'est ce qu'on appelle un 6 réseautage. 7 214 Me BLAIS: Vous n'êtes pas contre, 8 par exemple, l'échange de programmation; admettons une 9 programmation faite ici, à Montréal, pour la communauté 10 italienne disons, qu'elle pourrait être revendue ou 11 diffusée dans un autre marché qui aurait un intérêt à 12 diffuser ça. 13 215 M. QUERIDO: Non, on n'est pas contre 14 ça. Ce qu'on dit, c'est que normalement... 15 216 Me BLAIS: Est-ce que c'est ça que 16 vous voulez dire par un réseautage? C'est-à-dire que 17 les stations locales pourraient puiser dans la 18 programmation créée dans d'autres marchés si elles le 19 veulent, si ça reflète la spécificité de leur réalité 20 locale? 21 217 M. QUERIDO: D'une certaine manière, 22 oui. D'une autre manière, quand on parle de réseau, 23 quand on dit qu'une émission est une émission réseau, 24 ça veut dire qu'elle va passer dans toutes les stations 25 de ce réseau-là en même temps. StenoTran 51 1 218 Il y a certaines émissions 2 pan-canadiennes qui pourraient passer à travers le 3 Canada en même temps, mais, comme j'ai dit, il n'y en a 4 pas tant que ça, des émissions qui conviendraient aux 5 besoins de toutes les communautés. Alors c'est ça, la 6 spécificité. 7 219 Pour survivre, la grosse partie doit 8 être en programmation locale. C'est la seule manière 9 qu'un canal ethnique peut survivre, c'est refléter 10 réellement la réalité locale de chaque ville. 11 220 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Juste parce 12 que je veux que cette idée soit claire, quels sont les 13 avantages de ce réseautage, à part l'échange de 14 programmation, dans la manière que vous décrivez serait 15 appropriée? Quel est l'avantage de ce réseau si ça 16 reste toujours des éléments très indépendants, très 17 différents? 18 221 Vous dites qu'il y a peut-être 19 possibilité d'échange de programmation. Est-ce qu'il y 20 a d'autres avantages pour que ça devienne un réseau, ou 21 même réseautage? Est-ce qu'il y a d'autres avantages à 22 faire ça? 23 222 M. QUERIDO: Comme j'ai dit, on est 24 contre un réseau; on ne veut pas que ça devienne un 25 réseau. Un réseautage... c'est sûr que pour nous le StenoTran 52 1 facteur le plus important est qu'on veut garder 2 l'autonomie. Alors on est contre le fait du réseau 3 mais on trouve que quand même il y a certaines 4 émissions, des choses qui se passent à travers le monde 5 auxquelles on n'a pas accès si on n'a pas le pouvoir 6 d'achat de... ça reviendrait peut-être moins cher à une 7 station de Vancouver ou de Toronto de l'acheter et la 8 distribuer, faire un échange de programmes. 9 223 Je crois que ça se fait déjà en 10 partie en ce moment. Je ne verrais pas la nécessité 11 d'un réseau, qu'un réseau pourrait amener quelque chose 12 de plus qu'un accord entre les différentes stations 13 pour faire un échange. Je ne verrais pas la nécessité 14 d'un réseau. 15 224 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. 16 225 LA PRÉSIDENTE: Alors, Monsieur 17 Querido, nous vous remercions et nous allons passer à 18 M. Tremblay, je crois. 19 226 Mme AUDET: Effectivement, le septième 20 intervenant est M. Michel Tremblay pour la Fédération 21 des professionnels de la CSN. Il comparaîtra aussi à 22 la place de Mme Lise Poulin pour la CSN. 23 PRÉSENTATION / PRESENTATION 24 227 M. TREMBLAY: Avec votre permission, 25 je mêlerais les deux présentations pour éviter de StenoTran 53 1 couper au milieu. 2 228 Premièrement, une brève présentation 3 de la CSN et de la Fédération des professionnels. 4 229 La CSN est l'une des premières 5 organisations syndicales implantées au Québec. Elle 6 représente environ 240 000 membres répartis dans tous 7 les secteurs d'activités et dans toutes les régions du 8 Québec. Dans le secteur des communications la CSN 9 représente environ 6 000 salariés des médias écrits et 10 électroniques. La majorité de ces salariés sont 11 regroupés au sein de la Fédération nationale des 12 communications, et les producteurs membres du SPATEQ 13 sont affiliés à la Fédération des professionnels que je 14 représente. La Fédération des professionnels KTL (ph) 15 existe depuis 1964, et nous représentons présentement 16 6 000 membres dans 32 syndicats. 17 230 Dans le cadre de notre intervention, 18 nous aborderons les éléments suivants: l'importance de 19 la radiodiffusion à caractère ethnique et la nécessité 20 pour le CRTC de tenir compte davantage dans sa nouvelle 21 politique des caractéristiques particulières de la 22 société québécoise. Nous vous ferons également part de 23 notre analyse relative à la radiodiffusion ethnique au 24 Québec des dernières années, en tentant de ne pas trop 25 traverser la ligne fragile. Nous insisterons sur StenoTran 54 1 l'importance de maintenir un cadre réglementaire devant 2 régir les activités de radiodiffusion ethnique et nous 3 tenterons de vous soumettre des propositions 4 spécifiques pour améliorer la situation actuelle 5 notamment quant au créneau québécois privilégié, soit 6 celui d'une télévision ethnique avec production locale, 7 que nous préciserons et développerons davantage dans 8 notre mémoire écrit. Nous tenterons de répondre à vos 9 questions, mais il est possible qu'on y réponde 10 davantage par écrit avant l'échéance. 11 231 Sur l'importance de la radiodiffusion 12 ethnique, il nous faut d'abord inciter le CRTC à tenir 13 compte davantage du contexte particulier de 14 l'immigration au Québec ainsi que du caractère 15 spécifique de la radiodiffusion en milieu 16 majoritairement francophone, soit au Québec. 17 232 Un bref rappel de certains faits 18 marquants. Si, dans l'ensemble du Canada, 80 pour cent 19 des immigrants arrivés au pays entre 1991 et 1996 ne 20 connaissaient ni l'anglais, ni le français, cette 21 proportion tombe, au Québec, à 42,3 pour cent; 34,9 22 pour cent connaissaient le français, 22,2 pour cent 23 connaissaient le français seulement, 22,7 pour cent 24 connaissaient l'anglais et 12,8 pour cent connaissaient 25 le français et l'anglais. Selon les données du StenoTran 55 1 recensement de 1991, 70 pour cent de la population 2 immigrée résidant au Québec connaissait le français 3 alors que cette proportion était de 50 pour cent en 4 1971. 5 233 Rappelons aussi que l'Accord 6 Canada-Québec signé en 1991 confère au Québec la 7 maîtrise d'oeuvre dans l'accueil et l'intégration 8 linguistique, culturel et économique des nouveaux 9 arrivants. Il s'agit toujours, bien sûr, d'un domaine 10 de juridiction partagée, et les lois adoptées par les 11 provinces doivent être compatibles avec celles adoptées 12 par le gouvernement fédéral, ce qui est le cas en ce 13 qui a trait à la politique québécoise. En effet, la 14 politique d'accueil et d'intégration des immigrants du 15 Québec, basée sur un modèle d'intégration pluraliste, 16 qui reconnaît la richesse que représente la diversité 17 culturelle, qui fait de l'intégration des immigrants un 18 droit et un devoir de tous les citoyens, et qui pose 19 aussi la nécessité de développer un sentiment 20 d'appartenance autour d'un cadre civique plus largement 21 partagé, passant principalement par le partage du 22 français comme langue commune de la vie publique de la 23 société québécoise se concilie tout à fait avec la 24 Charte canadienne des droits et libertés ainsi qu'avec 25 l'article 3 de la Loi sur la radiodiffusion, qu'on va StenoTran 56 1 citer abondamment et qui stipule notamment que la 2 radiodiffusion canadienne doit refléter la dualité 3 linguistique et le caractère multiculturel et 4 multiracial de la société canadienne. D'ailleurs, la 5 Charte des droits et libertés de la personne du Québec 6 reconnaît, à l'article 43, le droit des minorités 7 ethniques de maintenir et de faire progresser leur vie 8 culturelle. 9 234 Il est évident, par contre, que 10 l'enjeu de la pérennité du fait français doit être pris 11 sérieusement en considération dans le développement de 12 la radiodiffusion canadienne et de celle plus 13 spécifiquement à caractère ethnique. Une politique de 14 radiodiffusion à caractère ethnique doit donc viser à 15 promouvoir des services pouvant répondre à la fois aux 16 besoins et aspirations des diverses communautés 17 ethnoculturelles et viser aussi l'atteinte des 18 objectifs généraux de la Loi sur la radiodiffusion 19 ainsi que le respect de la Charte canadienne et de la 20 Charte québécoise des droits et libertés. 21 235 Pour la CSN, le maintien et le 22 développement d'un service comme le constitue la 23 télévision ethnique au Québec depuis une vingtaine 24 d'années demeure pertinent pour tenir compte de la 25 spécificité québécoise quant à l'intégration québécoise StenoTran 57 1 des communautés ethnoculturelles. La CSN considère que 2 l'existence de services de télévision s'adressant 3 spécifiquement aux communautés ethnoculturelles 4 représente un outil fort pertinent pour favoriser 5 l'exercice des droits des personnes immigrantes et 6 répondre à leurs besoins spécifiques, et notamment pour 7 garantir le droit de ces communautés au maintien et à 8 la progression de leur vie culturelle tout en 9 facilitant leur intégration. 10 236 La télévision s'adressant 11 spécifiquement aux communautés ethnoculturelles est en 12 effet un bon instrument pour s'assurer la préservation 13 de leur langue et diffuser la vitalité et la richesse 14 de leur culture en la rendant visible, pour promouvoir 15 l'émergence et le développement de talents créateurs et 16 de leaders ici pour ces communautés, pour refléter 17 leurs difficultés et réalités de vie spécifiques 18 d'immigrants dans la société d'ici, pour garantir le 19 droit des personnes immigrantes à l'information et à la 20 participation à la vie sociale et pouvoir ainsi 21 s'intégrer plus facilement dans leur société d'accueil. 22 237 Non seulement existe-t-il une 23 proportion significative de nouveaux arrivants ne 24 connaissant ni l'anglais ni le français, mais il faut 25 considérer que le tiers -- 31 pour cent -- des StenoTran 58 1 allophones vivant au Québec ont des capacités de 2 lecture très limitées en français et en anglais selon 3 une étude réalisée par le ministère de l'Éducation en 4 1991, ce qui signifie que pour une proportion 5 importante des personnes immigrantes la radio et tout 6 particulièrement la télévision ethniques représentent 7 un des seuls moyens leur permettant d'avoir accès aux 8 informations essentielles pour pouvoir fonctionne et 9 s'intégrer dans leur société d'accueil. 10 238 La télévision ethnique comme service 11 se doit aussi de favoriser l'appropriation et 12 l'apprentissage par les personnes immigrantes de la 13 culture publique comme une de leur société d'accueil, 14 dont la langue, la connaissance des institutions 15 démocratiques, les droits et libertés des personnes 16 ainsi que les lois et règlements régissant les rapports 17 sociaux. 18 1715 19 239 Selon la CSN, le fait de promouvoir 20 le développement de services de radiodiffusion à 21 caractère ethnique ne doit pas, par contre, contribuer 22 à déresponsabiliser les autres radiodiffuseurs de leurs 23 obligations de refléter la diversité culturelle et de 24 garantir une représentation équitable des personnes et 25 points de vue des membres des communautés StenoTran 59 1 ethnoculturelles. Depuis quelques années la télévision 2 francophone enregistrait des progrès significatifs à 3 cet égard mais elle est encore loin d'offrir une 4 programmation permettant aux membres des communautés 5 ethnoculturelles de se reconnaître vraiment et de se 6 sentir concernées. 7 240 Sur la base des faits que nous venons 8 d'évoquer relativement à la problématique particulière 9 de la radiodiffusion à caractère ethnique au Québec, 10 sur la base aussi de l'importance que représente le 11 développement de services de radiodiffusion pour 12 répondre aux besoins des communautés ethniques et 13 favoriser leur intégration actuelle et future, la CSN 14 juge particulièrement problématique la situation 15 actuelle de la télévision à caractère ethnique au 16 Québec et se préoccupe aussi de la place encore trop 17 limitée réservée aux réalités ethnoculturelles dans 18 l'ensemble de l'offre télévisuelle québécoise. 19 241 Là, on se réfère aux questions de 20 l'avis. 21 242 En réponse à la première question, la 22 CSN considère que le système actuel de radiodiffusion 23 ne répond pas adéquatement aux besoins des communautés 24 culturelles du Québec. Pour les fins de cette 25 présentation verbale nous nous en tiendrons à quelques StenoTran 60 1 faits le démontrant. 2 243 Depuis que le seul canal de 3 télévision ethnique du Québec a perdu son statut de 4 canal communautaire pour devenir une station 5 commerciale, sa programmation reflète de moins en moins 6 la diversité ethnique du Québec. Les petites 7 communautés sont désormais privées d'émissions 8 s'adressant à elles dans leur langue maternelle alors 9 que les moyennes et grandes communautés ont vu leurs 10 émissions fondre comme neige au soleil. 11 244 De plus, alors que le français 12 constitue la langue commune du Québec, l'anglais occupe 13 une place de plus en plus prépondérante dans la station 14 CJNT. En 1997 le français n'y occupait que 11,6 pour 15 cent du temps d'antenne alors qu'environ 30 pour cent 16 des émissions étaient en anglais. 17 245 Si le CRTC devait accepter les 18 changements demandés par cette station, qu'on a vus 19 dans d'autres avis publics, à leurs conditions de 20 licence pour leur permettre de diffuser non plus 100 21 pour cent d'émissions ethniques mais 60 pour cent et 40 22 pour cent d'émissions étrangères en langue anglaise, ce 23 qu'on retrouve dans d'autres licences d'autres 24 provinces, finalement, le déséquilibre s'accentuerait 25 et créerait un préjudice pour la très grande majorité StenoTran 61 1 des groupes ethniques du Québec mais aussi pour la 2 société québécoise toute entière. 3 246 L'analyse de la nouvelle grille de 4 programmation proposée au moment de la demande de 5 modification de licence révèle en effet que davantage 6 de communautés seront exclues de la grille de 7 programmation. 8 247 Me BLAIS: Je peux comprendre que la 9 première personne était surprise quand je l'ai soulevé, 10 mais là, on a pas mal évolué dans les présentations, et 11 je pense qu'on devrait essayer d'éviter les demandes. 12 248 M. TREMBLAY: D'accord. 13 249 Me BLAIS: Peut-être que je me suis 14 mal exprimé. C'est par équité pour les autres parties 15 qui ont intervenu dans ce dossier public. 16 250 M. TREMBLAY: Ça va, j'ai compris. 17 251 Me BLAIS: Elles ne sont peut-être 18 pas ici dans la salle et elles n'auront pas la chance 19 de répondre. Ce dossier-là est... 20 252 M. TREMBLAY: Je vais essayer de 21 sauter les parties de texte qui réfèrent à ça. 22 253 Me BLAIS: Si vous voulez extrapoler 23 un peu au niveau... peut-être qu'on peut faire les 24 mêmes points quand même. 25 254 M. TREMBLAY: Bien que reconnaissant StenoTran 62 1 les efforts significatifs déployés par les 2 télédiffuseurs francophones pour accroître la présence 3 à l'écran des membres des communautés culturelles et 4 mieux refléter leur réalité, et ce, sous l'impulsion de 5 diverses mesures gouvernementales, de la Politique de 6 la radiodiffusion et celle du CRTC, la CSN constate que 7 les communautés ethnoculturelles sont encore largement 8 négligées par la télévision francophone, entraînant en 9 conséquence un manque d'intérêt de ces communautés pour 10 cette télévision. Selon un sondage réalisé au Québec 11 en 1996 pour le Centre d'études sur les médias, 28 pour 12 cent seulement des membres des groupes ethniques 13 avouaient écouter le plus souvent les stations 14 francophones contre 58 pour cent pour les stations 15 anglophones. Il faut donc en conclure que notre 16 système de télévision est davantage un instrument 17 d'assimilation des membres des communautés 18 ethnoculturelles à la culture anglophone que 19 francophone. 20 255 Cette situation est lourde de 21 conséquences pour l'avenir de notre société. Elle 22 préoccupe la CSN et doit aussi préoccuper le CRTC, 23 notamment quant à sa mission d'application de l'article 24 3 de la Loi sur la radiodiffusion, qui stipule entre 25 autres que la radiodiffusion canadienne doit refléter StenoTran 63 1 la dualité linguistique et le caractère multiculturel 2 et multiracial de la société canadienne. 3 256 Compte tenu que la diffusion de la 4 télévision ethnique à l'extérieur du Québec est très 5 majoritairement anglophone lorsqu'elle n'est pas dans 6 une autre langue que le français ou l'anglais, s'il 7 veut répondre adéquatement à sa mission d'application 8 de cette loi le CRTC doit donc envisager très 9 sérieusement que la seule façon de refléter cette 10 dualité linguistique canadienne, c'est de s'assurer 11 qu'au moins une station favorise la culture francophone 12 et, par conséquent, la station québécoise. 13 257 Sur la question 2, la CSN est d'avis 14 qu'il faut maintenir et renforcer la politique 15 spécifique sur la radiodiffusion ethnique, comme il est 16 d'ailleurs nécessaire de le faire pour l'ensemble du 17 système de radio-télédiffusion. Laissée aux seules 18 lois du marché, la télévision ethnique offrirait à 19 brève échéance une programmation essentiellement 20 étrangère. 21 258 Dans le contexte actuel de la 22 mondialisation, il s'agit là d'une tendance très lourde 23 que seul un cadre politique et réglementaire peut 24 réussir à contre-balancer. Ce cadre politique s'avère 25 aussi nécessaire pour garantir l'équité d'accès aux StenoTran 64 1 services aux petites communautés ethniques. Nous 2 croyons qu'il est en effet possible de tenir compte à 3 la fois des contraintes financières et de prévoir des 4 mesures pour soutenir une offre équitable de services à 5 toutes les communautés. Cette politique devrait aussi 6 garantir que la radiodiffusion ethnique respecte la 7 dualité linguistique ainsi que les Chartes canadienne 8 et québécoise des droits et libertés. Elle devra aussi 9 être compatible avec les politiques relatives à 10 l'accueil et à l'intégration des membres des 11 communautés ethnoculturelles dans la société québécoise 12 et canadienne. 13 259 La multiplication des chaînes 14 spécialisées et l'accès de plus en plus large aux 15 services étrangers sur Internet et par le biais des 16 satellites devrait normalement inciter les 17 télédiffuseurs ethniques canadiens à offrir davantage 18 de programmation ethnique locale. Ce type de 19 production constitue très certainement un des 20 principaux ajouts concurrentiels que peuvent offrir les 21 services de télévision à caractère ethnique d'ici. Il 22 faudra donc renforcer les exigences en regard du 23 pourcentage de contenu local et canadien; il faudra 24 aussi voir à modifier les politiques d'attribution des 25 fonds d'aide à la production canadienne pour qu'ils StenoTran 65 1 soient accessibles aux productions ethniques. Il 2 faudra en outre renforcer les mesures visant à inciter 3 les télédiffuseurs non ethniques à refléter davantage 4 le pluralisme culturel et à faire une plus grande place 5 aux représentants des diverses communautés dans leurs 6 émissions. 7 260 Concernant les questions relatives au 8 cadre d'attribution des licences, comme nous l'avons 9 mentionné précédemment le CRTC se doit d'adapter son 10 cadre d'attribution de licences à l'environnement 11 particulier dans lequel évolue la télévision ethnique 12 au Québec et notamment au milieu majoritairement 13 francophone, aux caractéristiques différentes de la 14 composition ethnique, au fait que le Québec est 15 désormais maître d'oeuvre de l'accueil et de 16 l'intégration des personnes immigrantes à l'évolution 17 spécifique du Canal ethnique du Québec. 18 261 Pour les questions 9 et 10, 19 l'autorisation faite aux stations ethniques à 20 l'extérieur du Québec de diffuser 40 pour cent de 21 contenu d'intérêt général pouvant provenir 22 essentiellement de l'étranger, en l'occurrence des 23 États-Unis, aux heures de grande écoute ne peut et ne 24 doit pas s'appliquer au Québec, et ce, surtout dans 25 l'hypothèse où la station québécoise serait intégrée à StenoTran 66 1 un réseau ethnique national. Cette situation 2 contribuerait, comme nous l'avons indiqué précédemment, 3 à accroître les déséquilibres entre les émissions 4 diffusées en anglais et celles diffusées en français. 5 Elle contribuerait aussi à réduire encore davantage la 6 réponse aux divers besoins des groupes ethniques du 7 Québec. 8 262 Au moment où le plus grand nombre de 9 personnes ethniques sont disponibles pour regarder la 10 télévision, on les prive de la possibilité d'accéder à 11 des émissions dans leur langue, qui traitent de leur 12 réalité et qui les garde en contact avec leur 13 communauté et leur pays d'origine et d'accueil. De 14 plus, l'impact financier d'une telle stratégie n'est 15 pas nécessairement évident, car le type d'émissions qui 16 y sera diffusé est et sera de plus en plus largement 17 accessible sur d'autres chaînes. 18 263 Je vais essayer de ne pas glisser. 19 264 La télévision ethnique au Québec, 20 dont l'existence remonte au début des années 21 soixante-dix, a toujours diffusé 100 pour cent 22 d'émissions ethniques jusqu'au 8 septembre 1997 et elle 23 a fait la preuve que le potentiel publicitaire existe 24 pour financer un nombre considérable d'émissions 25 ethniques et qu'il existe aussi des équipes de StenoTran 67 1 production ayant l'expertise de réaliser des émissions 2 ethniques de qualité. 3 265 La solution ne consiste donc pas à 4 diminuer ces émissions mais à les augmenter et à 5 mobiliser, pour ce faire, les ressources du milieu en 6 obtenant notamment un support financier des pouvoirs 7 publics et une juste part des fonds d'aide à la 8 production télévisuelle canadienne. 9 266 Sur les questions 11, 12, 13, 14 et 10 15, concernant les exigences relatives au type 11 d'émissions ethniques, la CSN est d'avis qu'il faut 12 maintenir ces exigences tout en les adaptant au 13 contexte québécois et aux nouvelles réalités 14 démographiques et technologiques. La programmation des 15 stations ethniques doit, pour maintenir leur 16 spécificité et atout concurrentiel dans l'environnement 17 télévisuel actuel, être composé majoritairement 18 d'émissions s'adressant aux communautés dans leur 19 langue maternelle. Par contre, nous ne croyons pas 20 qu'il faille maintenir les distinctions entre les 21 émissions de types C et D. La CSN insiste toutefois 22 sur l'importance que le CRTC oblige, par condition de 23 licence, la station ethnique de Montréal à utiliser le 24 français plutôt que l'anglais pour diffuser les 25 émissions qui ne sont pas dans la langue d'origine de StenoTran 68 1 la communauté ethnique à qui elle s'adresse, faire 2 l'ouverture, la fermeture, la présentation de sa 3 programmation, les raccords, les sous-titrages, et donc 4 se donner une image plus française de la station. 5 267 Concernant les émissions de type E, 6 bien que le contenu ethnique de la station québécoise 7 soit de 100 pour cent, sa programmation pourrait 8 permettre une fenêtre vers les autres d'émissions à 9 contenu ethnique en français ou sous-titrées en 10 français. La station aurait ainsi le même devoir que 11 tous les canaux de permettre aux communautés de souche 12 de mieux comprendre les communautés ethnoculturelles. 13 268 Le CRTC devrait aussi inciter, par 14 condition de licence, les télédiffuseurs à se doter de 15 lignes directrices relativement au respect de la 16 représentativité sur les ondes des diverses communautés 17 ethniques ainsi que de l'équilibre des points de vue 18 véhiculés. 19 269 Mme AUDET: Monsieur Tremblay, est-ce 20 que vous pouvez conclure? 21 270 M. TREMBLAY: Oui. 22 271 Alors, en conclusion, nous réitérons 23 l'importance que revêt la radiodiffusion à caractère 24 ethnique et la nécessité de maintenir un cadre 25 politique et réglementaire encadrant les activités de StenoTran 69 1 la radiodiffusion ethnique pour que les besoins des 2 diverses communautés soient répondus ainsi que pour 3 favoriser une meilleure compréhension interculturelle 4 et une intégration dans la société québécoise et 5 canadienne respectueuse de l'héritage culturel commun. 6 272 Nous rappelons nos inquiétudes quant 7 à l'avenir de la radiodiffusion ethnique au Québec et 8 pour qu'au Québec on puisse continuer d'offrir une 9 programmation essentiellement ethnique plus équilibrée 10 aux diverses communautés et respecter davantage le 11 contexte particulier de la société québécoise, 12 majoritairement francophone, y compris parmi les 13 personnes issues de l'immigration. 14 273 LA PRÉSIDENTE: Merci, 15 Monsieur Tremblay. 16 274 Madame Audet. 17 275 Mme AUDET: Nous entendrons donc 18 maintenant, pour CFMB Radio, Mr. Andrew Mielewczyk, 19 President, et Mme Anne-Marie Stanczykowski, 20 vice-présidente. 21 PRESENTATION / PRÉSENTATION 22 276 MR. MIELEWCZYK: Good evening, ladies 23 and gentlemen of the Commission. 24 277 CFMB Radio in Montreal is connected 25 with ethnic broadcasting ever since its conception in StenoTran 70 1 1962 and probably is the first multilingual broadcaster 2 in North America. Some 25 years ago its sister 3 station, CKGS, was licensed by the CRTC to provide 4 ethnic programming in Winnipeg. 5 278 In 1985 the CRTC has conducted a 6 review of the ethnic broadcasting in Canada and, 7 through this process, issued a broadcasting policy 8 reflecting Canada's linguistic and cultural diversity. 9 This document serves as a guideline and regulation for 10 ethnic broadcasters as well as mainstream broadcasters 11 wishing to provide programming for multicultural 12 audiences across Canada. This policy assures that the 13 ethnic broadcasters, and radio broadcasters in 14 particular, provide wide diversity of services and 15 programs and generally serves the needs of Canada's 16 ethnic communities very well. 17 279 MS AUDET: I am sorry, could you 18 speak slowly, please? 19 280 MR. MIELEWCZYK: Slowly? Okay. I am 20 afraid of the limit. 21 281 CRTC's 1985 policy allowed ethnic 22 broadcasters to extend their multilingual programming 23 up to 100 per cent of their broadcast week and 24 established the definition which qualify stations 25 broadcasting a minimum of 60 per cent as an ethnic StenoTran 71 1 station. 2 282 In the past few years the Commission 3 considered and in most cases granted licences to ethnic 4 services on SCMO mostly in the markets where full-time 5 ethnic broadcasters are already providing programming 6 in these languages. However, this, combined with the 7 community and campus stations supplementing their 8 program schedules with more financially-promising 9 ethnic groups, creates difficulty for full-time ethnic 10 broadcasters to fulfil their mandate to carry as many 11 different ethnic groups in their weekly schedule as 12 possible. 13 283 Ethnic broadcasters watch as their 14 revenues diminish and struggle to abide by their 15 licence, providing public service airtime to smaller 16 groups that otherwise could not afford to sustain on a 17 commercial basis programming for their communities. 18 Ethnic broadcasters subsidize a large part of their 19 multilingual programming from their revenue derived 20 from those groups that are still able to generate 21 necessary funds, and there are very few. These are the 22 groups that SCMO services and community stations 23 target. But, overall, the 1985 ethnic broadcasting 24 policy works and should be maintained. 25 284 The technological advances and StenoTran 72 1 digitization may open new frequencies and new 2 possibilities but, in all probability, will not expand 3 revenues in ethnic broadcasting. Ethnic broadcasting 4 is, to a very large extent, a local service dependent 5 on the local market and local advertisers. Foreign 6 signals further dilute the ethnic audiences, offering 7 reruns of their programming which was produced for 8 their local consumption and has nothing to do with the 9 ethnic population in Canada. 10 1730 11 285 The extent of the impact on ethnic 12 broadcasters by technological market and programming 13 changes will be in all probability the same as those 14 facing the mainstream broadcasters. It may be that the 15 multicultural and multilingual nature of Canada is 16 increasing by the new immigration, but at the same time 17 this is counter-balanced by assimilation of the older 18 immigration and the new generation which may use their 19 mother tongue at home, however not due to the lack of 20 knowledge of English or French, but rather to maintain 21 the command of a second language. This audience is not 22 limited to listen exclusively to ethnic stations, nor 23 do they. Therefore, this audience expects ethnic 24 broadcasters to be at least at par with conventional 25 broadcasters. StenoTran 73 1 286 The market forces, together with 2 accountability to CRTC at the time of licence renewal 3 or application to establish new broadcasting 4 enterprises, and existing policy regarding ethnic 5 broadcasting in Canada, already ensure that the needs 6 of the audiences are met at the present time and well 7 into the future. 8 287 Having a licence to operate in two 9 very different ethnic markets, both CFMB and sister 10 station CKGS in Winnipeg have considerable difficulties 11 in acquiring Canadian musical selections. The 12 availability of Canadian ethnic musical selections is 13 at status quo, moving in neither direction. Most 14 ethnic groups have no musical selections; others have 15 to make up to fulfil the CRTC's requirement. 16 288 Our philosophy is to provide local 17 ethnic programming, and it would be most desirable to 18 have access to this and home-grown talent. This type 19 of programming distinguishes between ethnic and 20 mainstream media and gives incentive to listeners to 21 tune in the ethnic radio or television. 22 289 The reality is that local performers 23 are just that, local performers interested to 24 supplement their income by performing at weddings and 25 other receptions whereby the reward is tangible and StenoTran 74 1 immediate. Their performances at such occasions are 2 limited to rendition of popular selections written and 3 performed by well-known artists from around the globe. 4 What is available is outdated and overused by ethnic 5 radio stations, more often than not of very poor 6 quality recordings. 7 290 Neither the ethnic broadcasters nor 8 ethnic artists have funds to remedy the situation, and 9 even if either party could permit itself, the artists 10 that hold any promise would divert their attention to 11 performances in one of the official languages to expand 12 horizons and financial situation. 13 291 Ethnic broadcasters are trying to 14 help in any way they can in the creation of ethnic 15 talents. However, special programs dedicated to 16 Canadian talent often run out of participants and most 17 of the ethnic groups have none. 18 292 CFMB as well as CKGS hold annual song 19 competitions with participation of local ethnic 20 Canadian talent. The total cost is absorbed by the 21 stations individually, providing concert halls, music 22 lessons with professionals, practice sessions in 23 recording studios, prizes and awards. This is followed 24 by on-air exposure through interviews and play of the 25 songs performed. One year we have also produced an LP StenoTran 75 1 featuring our local artists. 2 293 All this does not even qualify as 3 contribution to the development of Canadian talent and 4 is probably appreciated by immediate family and friends 5 of the artists but not by the general listening 6 audience, who tends to be indifferent to most of our 7 efforts in this regard. 8 294 In our 36 years of operation we have 9 never, to my knowledge, refused to play ethnic Canadian 10 musical selections. The apathy from both the artists 11 and general listening public on the subject, combined 12 with the financial and specialized market limitations, 13 would suggest that any increase in the present level of 14 Canadian content regulation for the ethnic broadcasters 15 would be unrealistic. 16 295 In view of the above, it would be 17 very appreciated by the ethnic broadcasters and the 18 listening audience if the Commission would consider the 19 removal of this requirement and take into account other 20 initiatives that ethnic broadcasters take upon 21 themselves to continue promotion of their home-grown 22 talents. In our opinion, no amount of funding, which 23 in any case is not available, will produce desirable 24 results. The willingness on behalf of the ethnic 25 broadcasters and willingness to participate on behalf StenoTran 76 1 of the artists would have more chance in any meaningful 2 way to promote the development of the ethnic Canadian 3 talent. 4 296 The Commission's acknowledgement as 5 to the fact that most of the ethnic music production in 6 Canada remains very local -- the alternative would be 7 to require ethnic broadcasters to advise their 8 willingness and as a condition of their licence to 9 promote through on-air exposure any musical selections 10 of the ethnic Canadian talent. In a similar fashion as 11 the Canadian Broadcast Standards Council, ethnic 12 broadcasters would have to advertise their undertaking 13 and any refusal to avail their airwaves to ethnic 14 artists who provide such material would have to be 15 justified. The Canadian Broadcast Standards Council 16 and/or the Commission could then request a detailed 17 explanation from the ethnic station to support their 18 denial and render a final decision. 19 297 There is also no great outcry within 20 ethnic communities for access to more ethnic radio 21 programming. The vast majority of the ethnic 22 population, especially those in cities with large 23 ethnic populations, is well served by existing 24 services. 25 298 For the past 36 years CFMB has StenoTran 77 1 fulfilled its role as a multilingual or multicultural 2 station in Montreal, accommodating requests for airtime 3 from different ethnic groups based on their needs and 4 possibilities to produce quality programs meeting basic 5 broadcasting standards. A multilingual station such as 6 CFMB has an inherent difficulty from time to time to 7 satisfy the language criterion due to circumstances 8 beyond its control. Nonetheless, a responsible 9 multilingual station will constantly try to adapt to 10 current realities, whether they be ethnic population 11 shifts or whether it is simply trying to accommodate as 12 many different ethnic groups as is feasible. 13 299 A few years ago the Commission 14 renewed the broadcasting licence for CFMB, approving 15 our proposal to amend our licence by reducing minimum 16 languages we broadcast to 18. Notwithstanding this 17 amendment to our licence, and as a dedicated and 18 responsible ethnic broadcaster, CFMB has, in a very 19 short period of time, increased the number of languages 20 broadcast to 24. This flexibility to adapt to new 21 situations is the key to success of the Canadian ethnic 22 broadcasting system. Ethnic broadcasters know their 23 business and their respective local markets and, as in 24 the past, will continue to adjust their programming 25 approaches accordingly. StenoTran 78 1 300 Today's busy lifestyle does not 2 permit but very few the luxury of spare time. 3 Therefore, the majority of the population prefers 4 concise, to-the-point programming, and that is exactly 5 what CFMB provides. Judging by the feedback from our 6 listeners of various backgrounds, a vast majority is 7 satisfied with the allotment of time to their 8 respective groups. Therefore, continuation of a 9 case-by-case approach to licensing, which takes into 10 consideration the specific characteristic of each 11 market, is still the best approach. 12 301 There are many other points that we 13 can raise regarding the present review. However, due 14 to today's time limitation, we will provide the 15 Commission with a written submission before the 16 March 4th deadline. 17 302 At this time we would be pleased to 18 answer any questions that the Members of the Commission 19 may have. 20 303 Thank you. 21 304 MR. BLAIS: I have a question for 22 you, if I may use your experience in the area. 23 305 In the past few years, when the 24 Commission was reviewing various major policies, radio, 25 television, a recurring theme which has come up in StenoTran 79 1 reviewing the ethnic policy as well is the specificity 2 of the Quebec market for various reasons advanced here 3 today as well. 4 306 Should the Ethnic Broadcasting 5 Policy, on a going-forward basis, have that aspect to 6 it, special rules to reflect that specificity? If so, 7 what would they be, and if not, why not? 8 307 MR. MIELEWCZYK: Special rules, I 9 don't know. I know that programming-wise the 10 Commission cannot expect that the establishment of a 11 national network would serve a purpose because each 12 market is a local market; as previous interveners said, 13 it varies from province to province. So, in that 14 regard, we are all sort of distinct in each province 15 and there is no real intermingling, there is no way to 16 program from Quebec to a Toronto audience because they 17 would not understand our mentality on that point. 18 308 Special rules -- I am not so sure 19 what you mean by "special rules". If you give me an 20 example -- 21 309 MR. BLAIS: I wasn't thinking of 22 anything in particular, I just wanted to see what your 23 input is. Your point basically is that there is a 24 local reality to each market that has to be reflected 25 in the licence. StenoTran 80 1 310 MR. MIELEWCZYK: The basic rules 2 should apply to everybody across Canada. Specialized 3 rules to different markets, I don't know what kind of 4 rules can be introduced in Quebec as opposed to in 5 Vancouver, with the exception of providing better 6 access to the groups that are larger and at the same 7 time ensuring that the broadcaster that has the 8 licence, full-time ethnic licence, would provide some 9 access time to the smaller groups that could not 10 otherwise afford it. 11 311 MR. BLAIS: Thanks for your input. 12 312 COMMISSIONER PENNEFATHER: I want to 13 go back to the questions or the points you were raising 14 about music. To be clear, when you are referring to 15 ethnic musical talent, you are talking about local -- 16 313 MR. MIELEWCZYK: Performers. 17 314 COMMISSIONER PENNEFATHER: -- 18 performers. 19 315 Did you say that those local 20 performers, the tendency is for them to really look to 21 their future in the English and French languages as 22 opposed to their own languages? Is a performer still 23 an ethnic performer when singing in French or English? 24 316 MR. MIELEWCZYK: The ethnic performer 25 is always considered some band or performer that is StenoTran 81 1 able to satisfy the tastes of wedding attendance. 2 Beyond that, there are very few of this type of people 3 who want to expand their horizons that much to go into 4 the English and French markets, although there are 5 some, but they are really not trying. 6 317 What I am saying is, why should the 7 ethnic broadcaster go after them and beg everybody and 8 find them when they don't want to be found? 9 318 In the French and English markets I 10 remember the performers would go from station to 11 station supplying their material and asking if they can 12 be played, and they were accepted or rejected. The 13 same thing can be done with the performers who have 14 aspirations to be in the ethnic market across Canada; 15 they should try approaching the stations, and if the 16 station refused them, what I am saying is that that 17 should be justified for a condition on anybody else, 18 and that would ensure that at least they do their part 19 and we do our part. 20 319 COMMISSIONER PENNEFATHER: I follow 21 you on that. 22 320 A previous intervener, I think it was 23 Mr. Roux, referred to ethnic music and to it being 24 considerably available, that in fact there was a 25 considerable amount of what he referred to as ethnic StenoTran 82 1 music. Was he referring to the same thing? 2 321 MR. MIELEWCZYK: I don't know what he 3 was referring to, but there is no such thing in the 4 catalogue; if you go to HMV you might find a few 5 records of ethnic performers, but they would not 6 necessarily be Canadian performers. There is a foreign 7 language section where you can find foreign-language 8 records, but that doesn't mean that they qualify as 9 Canadian; probably the vast majority doesn't, it is 10 imported stuff from other countries. 11 322 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you 12 for that clarification. It is an important element of 13 this discussion of ethnic music. 14 323 THE CHAIRPERSON: Thank you very 15 much. 16 324 Mme AUDET: Notre dixième intervenant, 17 our tenth intervener is Mr. Hyman Glustein. 18 325 Is Mr. Glustein in the room? 19 --- Short pause / Courte pause 20 326 MS AUDET: We could hear him if he 21 comes at the end. 22 327 Donc, en onzième lieu, Mme Marie 23 Griffith, présidente, et Mme Véronique Verthuy, 24 directrice générale de CJNT-TV, ou CTEQ. 25 1745 StenoTran 83 1 PRESENTATION / PRÉSENTATION 2 328 MS GRIFFITH: Madam Chair, 3 Commissioner, staff of the CRTC, first, thank you for 4 allowing us to take part in your review hearings of 5 this policy. Let me introduce myself. My name is Mary 6 Griffith. I am president of CJNT, which is owned and 7 operated by CTEQ Television Inc. To my right is 8 Véronique Verthuy, and she is our station manager. 9 329 First, I would like to just stress 10 the importance of a regulatory policy that can be 11 applied to ethnic broadcasting services, which are 12 increasing in Canada. 13 330 Véronique. 14 331 Mme VERTHUY: Exactement, je pense 15 qu'il est primordial de parler de l'importance d'une 16 politique réglementaire, surtout en ce qui a trait à la 17 radiodiffusion à caractère ethnique et surtout quand 18 nous voulons parler d'un développement ordonné de la 19 télévision et la radiodiffusion ethnique au Canada. 20 332 Je pense qu'il y a de plus en plus 21 une idée de laisser aux forces du marché la 22 radiodiffusion, et je pense que, en ce qui a trait à la 23 télédiffusion ethnique, ce n'est pas nécessairement une 24 bonne chose puisqu'il va presque sans dire que les plus 25 petits groupes seront sûrement abandonnés en faveur des StenoTran 84 1 groupes plus rentables. 2 333 Je voudrais faire un autre point sur 3 le rôle du CRTC aussi dans la disponibilité des 4 services étrangers en troisième langue. Je veux 5 seulement dire que nous allons revenir sur ce point. 6 Tout ça pour dire qu'effectivement le rôle du CRTC je 7 pense ne peut pas être assez important dans le 8 développement de la radiodiffusion canadienne et 9 particulièrement la radiodiffusion à caractère 10 ethnique. 11 334 MS GRIFFITH: Allow me to give you a 12 little overview of CTEQ. 13 335 CTEQ is the second multilingual 14 television service, conventional, free TV that has been 15 licensed in Canada. It differs in condition of licence 16 on its 100 per cent ethnic programming condition and 17 also in the number of groups we serve. We are obliged 18 to serve a minimum of 25 different languages on CJNT in 19 Montreal. 20 336 I think a picture is worth a thousand 21 words, and the only thing I can say to you is to take a 22 look, if you have a chance, at CJNT. Needless to say 23 we are very, very proud of it. We originally asked for 24 this licence so that the over one million ethnics of 25 Montreal could identify with a mainstream channel. StenoTran 85 1 CJNT today has sent crews overseas, has sent betacam 2 crews out to do original coverage, local coverage, and 3 concentrates -- practically all of its third-language 4 coordinators and producers are hired to do local. I 5 think that's a very important point when you come to 6 your review policy. 7 337 Fundamental principles. 8 338 We would like to tell the Commission 9 today that its existing policy needs very few 10 revisions. We don't feel it has to be reinvented. The 11 policy has worked well in the past. 12 339 I would like to tell you that I had 13 the privilege of sitting with Rhéal Therrien, Leisha 14 Redzenko (ph) and others of the Commission many, many 15 years ago, actually closer to decades, when the 16 government was looking at a policy for multicultural or 17 third-language programming in this country. It has 18 worked well. I think the proof is in the pudding with 19 the two stations that are presently serving two of the 20 largest provinces where ethnics are Canadian citizens 21 and residents. Also, the fact that we are looking into 22 a third-language network coast to coast across this 23 country proves that the policy has served its purpose. 24 340 We would like to impress upon the 25 Commission the important role that it plays -- I think StenoTran 86 1 my colleague made that very clear -- with respect to 2 regulating ethnic broadcasting in Canada. In this 3 regard the ethnic broadcasting industry is too fragile 4 to leave vulnerable to purely economic and commercial 5 forces -- also, maybe a look at a broader version of 6 what is competitive in the case of multilingual, 7 third-language free TV. 8 341 The role of foreign third-language 9 satellite services. We have always intervened in all 10 your policy discussions or any chance we had regarding 11 third-language satellite services coming into this 12 country and not being regulated -- strictly, actually, 13 regulated by the Commission. We are firm believers in 14 regulating -- something rare, I know, from licensees, 15 but we always were firm believers in it. I believe a 16 lot of the success of our industry is because of this 17 body, and we hope you not only keep doing it but put a 18 bigger emphasis on it when it concerns foreign, 19 third-language satellite services. 20 342 The Commission must find a balance 21 between access by Canada's linguistic communities to 22 programming in their own languages and the protection 23 it must be afforded to Canadian multilingual or in 24 general conventional television services, which 25 actually contribute to the Canadian broadcasting StenoTran 87 1 system. 2 343 CJNT understands the interests that 3 the various ethnic communities in Canada have in 4 programming in their own language, but this must not be 5 provided at so high a cost to viable Canadian ethnic 6 broadcasting services. 7 344 We would like to express our concern 8 that the Canadian market has begun to be flooded with a 9 variety of foreign, third-language satellite services 10 such as Deutsch Villa (ph), the Filipino Channel, TV 11 Japan, TV Pologna (ph), et cetera. Recently, another 12 foreign satellite service, Radio Television Portugal 13 International, sought permission to enter the Canadian 14 marketplace pursuant to the application of Okanagan 15 Skena Group (ph) in Prince Rupert. 16 345 We also wish to impress upon the 17 Commission the seriousness of this and the threat that 18 it poses to the fragile Canadian ethnic or multilingual 19 broadcasting industry, especially if we are looking at 20 a national network in the future. These services make 21 absolutely no contribution to the Canadian broadcasting 22 system. All they do is threaten the existing services 23 that do not have the luxury of programming in a single 24 third language. 25 346 CTEQ has to provide programming on a StenoTran 88 1 monthly basis to 25 language and ethnic groups. This 2 is a difficult task and is made even more difficult by 3 the diversion of television viewers to these imported 4 satellite services. They can be beamed down and serve 5 them in their own language of origin 24 hours a day. 6 347 All of this being said, if the 7 Commission does believe that these services have to be 8 made available, they should be made to pay a monthly 9 levy in support of the Canadian broadcasting system. 10 These monies could be placed in a fund that would help 11 pay for the production of Canadian third-language 12 programming and other Canadian programming, for example 13 drama, which we are much in need of developing. 14 348 I will let Ms Verthuy address the 15 Canadian ethnic-language specialty services. 16 349 Mme VERTHUY: CJNT est 17 particulièrement préoccupée par le fait que les 18 services spécialisés de troisième langue n'ont pas les 19 mêmes conditions de licences, qu'ils ne sont pas requis 20 d'avoir un contenu canadien au même niveau que les 21 autres radiodiffuseurs canadiens. Ça veut dire que ces 22 services normalement viennent importer de la 23 programmation à un coût presque dérisoire en troisième 24 langue et contribuent très peu, donc, à l'intégration 25 des nouveaux Canadiens à la société canadienne. StenoTran 89 1 350 CJNT croit que ces services devraient 2 être requis... on devrait leur demander justement de 3 faire une contribution par exemple à la production 4 ethnique parce que ces services de troisième langue se 5 concentrent exactement dans une troisième langue et non 6 pas dans plusieurs. Donc ils ne devraient pas, en 7 fait, pouvoir faire concurrence directe avec les 8 télévisions multilingues, qui, elles, doivent desservir 9 un plus grand auditoire. 10 351 MS GRIFFITH: The 60-40 rule. 11 352 CJNT supports the existing 60-40 12 formula which allows multilingual television stations 13 to devote up to 40 per cent of their programming time 14 to the broadcast of mainstream English- or 15 French-language programming. This rule is no different 16 than the Canadian content rules governing mainstream 17 television stations that can carry a certain proportion 18 of imported, mainly U.S. programming, such as CFCF, 19 Global, TVA, et cetera. This programming helps pay the 20 cost of either Canadian content or the third-language 21 programming shown by multilingual stations such as CJNT 22 and CFMT. 23 353 This is an important policy that 24 reflects the business reality of operating television 25 stations in Canada. It allows national advertisers to StenoTran 90 1 place ads in mainstream programming that they know and 2 understand and thereby be slowly introduced to 3 ethnic-language broadcasting. All of the mainstream 4 stations in Canada such as those operated by Global, 5 CTV, TVA and the CBC rely on foreign U.S. programming 6 to help generate revenues needed to pay the costs of 7 Canadian-produced programming. This situation is no 8 different to that of multilingual stations. 9 354 Definitions of types of ethnic 10 programming. 11 355 In its public notice, Public Notice 12 CRTC 1998-135, the Commission asked about its current 13 definitions of types of ethnic programs. This is 14 because there are very few programs produced in Types 15 B, C and E. We sit there and do a schedule, and what 16 we enjoy about them -- actually, I am very comfortable 17 with it. I don't know how our colleagues at Rogers 18 feel about it; we are the only two that really use 19 them. 20 356 I think they are good. They are old. 21 It is the first groundwork that was set by Therrien and 22 the Commission then, but it is nice when you can look 23 at your schedule, and she sits with her department and 24 puts the categories down for us, and you can look and 25 you know right away, you know what's only third StenoTran 91 1 language and you know which one is third language avec 2 un anglais ou français; you know which one is a 3 category where they are using either English or French 4 but it is acceptable as ethnic because their country of 5 origin has that language. 6 357 So our opinion on that is we are more 7 or less very comfortable with the categories and really 8 don't see any need for change. They serve us very 9 well. 10 358 Mme AUDET: Je vais devoir vous 11 demander de conclure. 12 359 Mme GRIFFITH: Oui. 13 360 Let me stress the importance of Type 14 E programming in creating a bridge between new 15 Canadians and the Canadian society in general. 16 Nonetheless, multilingual stations are not allowed to 17 count Type E programming towards their ethnic-language 18 content. This acts as a disincentive for these 19 stations to carry this important programming. 20 361 What we would like to put on your 21 drawing board is, if we can maybe do 10 to 15 per cent 22 in E that would not be counted against our 40 per cent 23 U.S. -- we will get more into detail in our written 24 comments to you, but there is a method to the madness 25 in the sense of E programming, because I don't have StenoTran 92 1 much time to get into it. If you have any questions, 2 we feel it is very, very important in general in the 3 Canadian Broadcasting Act. 4 362 Cross-subsidization of smaller 5 communities, we are all for it, we are doing it now. 6 In Montreal we have three to six large communities; 7 they can fund the small ones because U.S. programming 8 is what funds the big ones for that super competitive 9 quality broadcast production that you want to end up 10 with. So, to us, it is a simple equation: the 40 per 11 cent finances the big productions for the large 12 communities; what we can get from the local side in 13 advertising from the large groups, we use to 14 cross-subsidize the small ones that definitely need to 15 be on air. As far as we are concerned, it is not 16 something you should even be looking at, at cutting 17 groups off. Every community needs to have its moment 18 and its representation. Thank you very much. 19 363 I have a note here, by the way, from 20 My Lord that says, "If you get the idea that the 21 Commission is getting impatient, please wrap it up as 22 quickly as possible." 23 364 Thank you very much. 24 365 MR. BLAIS: I just want to note first 25 that it seems that everyone got their fair chance to StenoTran 93 1 push the subject, but I do have one question. 2 366 National network, I take it from your 3 comments you favour that. Some people have suggested 4 that it is inconsistent with the specificity of each 5 market. I don't know if you would care to comment on 6 that issue. 7 367 MS GRIFFITH: I like overall to look 8 at all Canadians as equal viewers. We all have 9 different tastes, that's for sure, but I think Quebec 10 should be not only part of the network, an ethnic 11 national network, I think it should play a leading 12 role, like Quebec always does, in what Canada moves 13 ahead and what Canada develops. 14 368 I see absolutely no problem in 15 working out at the drawing board with colleagues a way 16 to make viable or to maybe fine-tune certain areas 17 because there are differences, but if anything, I think 18 it will bring us all together. 19 369 Originally we had an idea of one day 20 not only being part of it but being able to have, you 21 know, your live screens like you see on "Canada A.M." 22 and that, and have an ethnic journalist here talking 23 and comparing with an ethnic journalist in Vancouver of 24 the same community or not, depending on what the news 25 item or topic would be. StenoTran 94 1 370 So, yes, we think it is part of the 2 evolution for Canadians in general. 3 1800 4 371 MR. BLAIS: But the point being made 5 is that what is needed in Vancouver is different from 6 what might be needed in Toronto because the local 7 reality is quite different and, therefore, you couldn't 8 program to all that group on a network basis. 9 372 MS GRIFFITH: I don't think a 10 national network's programming is intended to focus on 11 the city or the community itself. I think each station 12 or each local station that's part of the network is 13 responsible for reflecting its city and the local or 14 the everyday life of its viewer in the radius it 15 covers. I think a national network, what it would do 16 in its programming is bring us together on the common 17 points across Canada. I can't see a national 18 production centre thinking of doing just local things. 19 It wouldn't make sense; it would be a little 20 self-defeating. 21 373 MS VERTHUY: If I could speak to that 22 just for a second, j'aimerais adresser la question 23 aussi parce que je pense que la question ne se pose pas 24 de la même façon, disons, pour les réseaux anglophones 25 ou francophones. D'ailleurs TVA tout récemment, on lui StenoTran 95 1 a permis de diffuser de façon nationale justement pour 2 rejoindre les communautés à travers le Canada. 3 374 Il reste qu'il y a des spécificités, 4 c'est sûr et certain, d'une province à l'autre mais il 5 reste aussi qu'il y a des points en commun entre 6 communautés; autrement dit, des questions de nature 7 plus large qui vont être peut-être adressées dans leur 8 spécificité différemment, mais il reste que la question 9 est importante pour tout le monde. Donc, ce qui est 10 intéressant, c'est de savoir pourquoi, par exemple, au 11 Québec on l'adresse d'une façon différente qu'en 12 Colombie-Britannique. 13 375 Donc je pense qu'il y a un rôle... 14 peut-être pas immédiat mais à un moment donné dans 15 l'évolution de la radiodiffusion ethnique il y aurait 16 un rôle pour un réseau national. 17 376 Me BLAIS: Merci. 18 377 Madame la Présidente, c'était mes 19 questions. 20 378 LA PRÉSIDENTE: Il n'y a pas d'autres 21 questions. Alors merci beaucoup. 22 379 Madame Audet. 23 380 Mme AUDET: En douzième lieu nous 24 entendrons Mr. Taras Hukalo from Télé Ukraine et 25 M. George Kulycky from the Congrès des Ukrainiens StenoTran 96 1 canadiens. 2 PRÉSENTATION / PRESENTATION 3 381 M. KULYCKY: Si vous me permettez je 4 vais aller en premier. 5 382 Bonjour, mesdames, messieurs du 6 Conseil et tous présents. Permettez-moi de me 7 présenter, George Kulycky, attaché du bureau du Congrès 8 des Ukrainiens canadiens, section de Montréal. Notre 9 congrès représente un vaste éventail d'organisations 10 communautaires et culturelles ukrainiennes dans la 11 grande région de Montréal, et le point de vue que je 12 vais vous donner est un point de vue non de 13 professionnels de broadcasting mais plutôt du public en 14 général, qui sont la majorité des membres de notre 15 congrès. 16 383 En premier lieu nous voudrions 17 féliciter le Conseil pour le travail de consultation 18 dans la préparation de la révision de sa Politique sur 19 la programmation à caractère ethnique. Une écoute 20 attentive donnera sûrement une politique qui continuera 21 d'aider les groupes minoritaires dans l'accès aux 22 médias de diffusion. 23 384 La communauté ukrainienne de la 24 grande région de Montréal consiste en citoyens de 25 première à quatrième génération se chiffrant à près de StenoTran 97 1 20 000, dont les intérêts et préoccupations retrouvent 2 beaucoup de points communs, surtout dans la 3 préservation du patrimoine culturel et de la langue. 4 385 L'accès aux médias de communication, 5 non seulement comme consommateurs mais aussi comme 6 participants, assure un sentiment de bien-être dans une 7 société où la diversité et sa libre expression font 8 partie du quotidien. Le besoin de la grande région de 9 Montréal est d'une programmation qui reflète 10 premièrement et avant tout la vie et les préoccupations 11 locales dans le contexte social unique de Montréal. Il 12 y a aussi un besoin de programmation de nouvelles de 13 l'Ukraine ainsi que de communautés ukrainiennes 14 établies partout dans le monde, ces catégories de 15 nouvelles étant plutôt rares dans la presse et les 16 médias dominants. 17 386 Concrètement, les diffusions de 18 programmes ukrainiens à caractère local atteignent les 19 objectifs suivants cités comme exemples parmi tant 20 d'autres: elles servent de plate-forme aux divers 21 organismes d'informer sur leurs activités et à être 22 informés de ce qui se passe culturellement dans la 23 grande région de Montréal, par exemple comme des 24 rencontres d'église à rencontres d'associations de 25 jeunes, de clubs sportifs, et caetera. Ces programmes StenoTran 98 1 facilitent la diffusion d'informations auxquelles les 2 réseaux principaux consacrent moins ou pas d'attention. 3 Ces programmes donnent un moyen aux gens âgés de rester 4 informés dans leur langue maternelle sur des questions 5 relatives à leur vie quotidienne. Ils donnent un moyen 6 aux nouveaux immigrants de combattre l'isolement et de 7 débuter le processus d'intégration. Ils donnent aux 8 jeunes un sens de validation en voyant ou entendant des 9 diffusions de leurs activités culturelles, scolaires, 10 théâtrales ou autres. 11 387 Concernant la situation spécifique de 12 programmation en langue ukrainienne à Montréal 13 aujourd'hui, voici quelques observations. 14 388 Nous avons le privilège d'avoir 15 depuis plus de 35 ans un programme de radio en langue 16 ukrainienne sur les ondes de CFMB. Ce programme, 17 produit en grande mesure par M. Simon Kucklauski (ph), 18 répond très bien aux besoins de la communauté 19 ukrainienne de Montréal de par son professionnalisme, 20 d'une attitude ouverte aux besoins de tous les secteurs 21 de la communauté et de la qualité de la programmation 22 toujours en évolution. 23 389 Nous avions aussi pendant huit ans le 24 programme de télévision "Télé Ukraine", qui avait connu 25 un succès au réseau TEQ, qui fut malheureusement retiré StenoTran 99 1 des ondes de CTEQ en septembre 1997. Ce programme fut 2 remplacé par un programme ukrainien produit à Toronto 3 diffusé plus ou moins régulièrement et, depuis ce 4 temps, le manque d'informations locales et de 5 reportages sur les événements locaux se fait sentir. 6 La grande majorité du public appréciait la spontanéité 7 du programme "Télé Ukraine" et ne ressentait aucun 8 manque de standard betacam ou standard vidéo. 9 390 La situation idéale serait la remise 10 en ondes du programme "Télé Ukraine" et le maintien du 11 programme de Toronto, ce qui donnerait à la communauté 12 ukrainienne de Montréal un plus grand éventail de choix 13 de programmation en ukrainien et une programmation 14 comprenant du contenu local. 15 391 Concernant la politique en matière de 16 radiodiffusion reflétant la diversité linguistique et 17 culturelle du Canada, nous aurions les observations 18 suivantes. 19 392 Vu le nombre croissant d'immigrants 20 au Canada dans toutes ses régions, la politique du CRTC 21 devrait continuer à faciliter l'accès des communautés 22 culturelles aux ondes de radio et de diffusion. 23 393 Dans sa politique de distinction de 24 cinq types d'émissions, une catégorie devrait inclure 25 l'anglais et le français plus une tierce langue dans StenoTran 100 1 une programmation trilingue. Cette catégorie semblait 2 manquer à ma compréhension des documents qu'on a lus. 3 Cette catégorie refléterait toujours aussi 4 l'agrandissement d'une population qui est effectivement 5 trilingue à Montréal et au Québec. 6 394 La politique devrait favoriser les 7 programmes produits localement dans les marchés plus 8 restreints. Cela éviterait la tendance à la 9 centralisation que les économies d'échelle de 10 production encouragent. Cette politique éviterait 11 l'aliénation inévitable que la centralisation produit. 12 395 Le contenu produit au Canada devrait 13 être favorisé pour éviter l'importation trop importante 14 et facile de programmes déjà produits à l'extérieur. 15 396 La politique devrait favoriser le 16 soutien financier de programmation ethnique provenant 17 de dons qui donneraient droit à des réductions d'impôt 18 pour les donateurs. 19 397 La politique devrait continuellement 20 structurer les licences de façon à encourager les 21 détenteurs à prendre une part plus active au 22 développement du contenu de programmation en tierce 23 langue, en offrant par exemple leur équipe technique, 24 studio, équipement et savoir-faire aux producteurs de 25 programmes ethniques, qui travaillent souvent avec des StenoTran 101 1 ressources très restreintes. 2 398 La politique doit continuer à 3 encourager une vaste accessibilité au plus grand nombre 4 de groupes en continuant d'imposer des minimums de 5 représentation des divers groupes aux stations à 6 caractère ethnique. Le Conseil pourrait continuer 7 l'élaboration d'une politique qui encourage les médias 8 en général, non seulement les services spécialisés, à 9 diffuser en tierce langue. 10 399 Ces quelques observations vont être 11 suivies par une opinion écrite plus élaborée avant le 4 12 mars. 13 400 Merci. 14 401 MR. HUKALO: TV is us. 15 402 My name, first of all, is Taras 16 Hukalo. I am the producer of the "Tele Ukraine" 17 program. We have not been asked to participate in the 18 latest CFMT programming. So I will tell you what we 19 have done and elaborate a little bit on who we are. 20 403 TV touches us all. It is a cultural 21 thing. There is much on television that is worthwhile 22 watching. It is a mirror of society. The best TV 23 connects to its audience, to you, because it tells your 24 story, good or bad. Whatever your feelings, it is 25 impossible to stay neutral when facing such a powerful StenoTran 102 1 medium. 2 404 But TV is much more impressive when 3 it depicts reality, when it lets you watch Berliners 4 tear down the Wall or men walk on the moon, and for us, 5 one million Ukrainian Canadians, to hear the Parliament 6 of Ukraine declare full independence after 350 years of 7 occupation. One month later the Chairman of Ukraine's 8 Parliament, Leonid Krawchuk (ph), visits Canada, where 9 Tele Ukraine gets a chance to film and show Ukrainians 10 and Canadian Foreign Minister signing a declaration of 11 future relations broadening its ties in the spheres of 12 politics, the economy, science, technology, 13 education -- 14 405 MS AUDET: Mr. Hukalo, could you slow 15 down a little, please. 16 406 MR. HUKALO: Am I going too fast? 17 407 MS AUDET: Yes. 18 408 MR. HUKALO: Okay. 19 409 -- and then to be honoured by flying 20 with his entourage to Toronto and following him, 21 representing a free Ukraine at the United Nations. 22 410 Also, we were a member of the press 23 on the first visit of President Leonid Krawchuk to 24 Canada and the United States. We organized the first 25 hour-long satellite program between Ukraine and Canada, StenoTran 103 1 which was viewed throughout Ukraine at 10:00 p.m. on 2 July the 7th, 1992. I think that's a rarity that very 3 few people get to do. It was also shown here in 4 Canada, so we had a live satellite show. 5 411 We helped organize Ukraine's first 6 Independence Day celebration on the ship Gruzia (ph) 7 with Ukraine's Ambassador to Canada, Levko 8 Lukinenko (ph), and arranged to change its symbols and 9 flag, making it the first ship in the world, August the 10 21st, 1992, to bear Ukraine's national colours and 11 trezo (ph). 12 412 Our big event was the accompanying of 13 the Governor General Hnatyshyn of Canada on his first 14 visit as Head of State to Ukraine. This was a very 15 interesting thing for our community and for Canada 16 because it was the first western country to recognize 17 Ukraine, and here we had the actual footage. So we 18 were doing on-the-spot reporting. I don't think 19 anybody else has done that. 20 413 We flew with Leonid Kutchma (ph), who 21 was the second Premier, during his visit to Ottawa, 22 Toronto, Edmonton, Regina and Winnipeg on October the 23 23rd to the 27th in 1994, and attended the G-7 Meeting 24 in Winnipeg on October the 23rd to the 24th. We also 25 covered the Ukrainian athletes at the 1996 summer StenoTran 104 1 Olympics, who participated for the first time. 2 414 So we did a lot of firsts. I can't 3 say that CFMT did it, there was no other Ukrainian 4 television that did it. Even the other major 5 television stations didn't do it. We had opened up a 6 door to our general public which let them view in 7 actuality history in the happening. It couldn't have 8 been more accurate that they saw what was developing. 9 The Ukrainians in Ukraine received our help in turn and 10 they were very grateful for this. 11 415 So we have great communications with 12 the country of Ukraine, we have great communications 13 with -- I have even done a show for CFMT. Our quality 14 is just as good as CFMT's; so, if they complain about 15 our quality, that is not true. 16 416 If the CRTC wants us to improve on 17 quality, I think, after 50 years of television, where 18 the CBC, which is being funded to billions of dollars, 19 the other networks were given monopolies -- we have 20 never been given those opportunities. How are we 21 supposed to play on the same level playing field? 22 417 MS AUDET: Mr. Hukalo, could you 23 conclude now, please? 24 418 MR. HUKALO: Yes. 25 419 So, seeing that I have worked for StenoTran 105 1 CFMT, I was asked to work for them, our quality cannot 2 be inferior. So if we are not asked to participate 3 here, there must be something wrong from the other 4 side. 5 420 I would like to conclude on the fact 6 that I think probably we can even go to Ukraine because 7 Ukraine as a country, even though it is in deep 8 economic crisis, does have a role for its minorities; 9 it does provide television, it does provide radio, it 10 does provide newspapers, it provides cultural centres, 11 and maybe we should look to a poorer country for some 12 examples as to what should be done in Canada. 13 421 COMMISSIONER PENNEFATHER: Could I 14 ask you to follow up a little more? 15 422 MR. HUKALO: Yes. 16 423 COMMISSIONER PENNEFATHER: I heard 17 you talk about programming and content, and you 18 described international events that occurred in Canada 19 with players coming from outside Canada. 20 424 MR. HUKALO: Even in Ukraine. 21 1815 22 425 COMMISSIONER PENNEFATHER: Yes. You 23 talked about distribution of that programming outside 24 of Canada. I have heard and we have all heard this 25 afternoon and this evening a great deal of talk about StenoTran 106 1 ethnic programming being highly and essentially local, 2 about local events. 3 426 Can you combine these two for me and 4 tell me about what you think a national ethnic network 5 would do then in terms of -- the kind of programming 6 you are describing I think would be watched by 7 Ukrainians in Winnipeg, let alone some of us Canadians 8 who might like to have a different view of things, and 9 seemed to speak to a larger audience and a larger 10 programming approach, let's say, than local. I am not 11 saying it is an either-or, I am just trying to fix 12 these two elements together in this discussion tonight. 13 427 MR. HUKALO: Yes, it was more 14 national, and I will give you an example. 15 428 In the national scope, when we 16 travelled with the Presidents, we did meet with Premier 17 Filmon of Manitoba who is Ukrainian, we met with Roy 18 Romanow, who is Ukrainian, we met with Mr. Kline, who 19 is German, we met with his Cabinet Ministers. So, from 20 that point of view, we did have the doors open, we did 21 interview all of them, we put them in context of Canada 22 and Montreal, because all Montrealers are interested in 23 the success stories of their fellow Ukrainians; they 24 were interested when Governor General Hnatyshyn went 25 over to Ukraine as the first official delegation from StenoTran 107 1 any western country. I was privileged to be the only 2 journalist on the plane who filmed all of the events, 3 including his home town. 4 429 Knowing all of these people has been 5 a help also to them because, seeing that they had just 6 come out of a Communist system, being a command system, 7 not having the aggressivity that we have here in 8 Canada, they have always asked me to accompany them to 9 open up the doors so that they could get further 10 information about Canada. 11 430 COMMISSIONER PENNEFATHER: But the 12 programming you are talking about, are you doing that 13 just for a Montreal audience or for an audience across 14 the country? 15 431 MR. HUKALO: Some of it was shown in 16 Toronto. There is a question of timing, a question of 17 money, a question of when you produce a one-hour show 18 every week that's original, there is an awful lot of 19 work involved. 20 432 COMMISSIONER PENNEFATHER: What do 21 both of you gentlemen think about the national network 22 concept? There were two differing views on that 23 tonight, and in some ways I may be imposing a thought 24 on you, but you may be referring to that. Vous pouvez 25 parler... StenoTran 108 1 1815 2 433 MR. KULYCKY: Actually, the national 3 network concept generally equals economies of scale, 4 generally equals produced in one office, in one region 5 of the country, generally equals a point of view that 6 may try to take into account regional points of view 7 but inevitably will be written and produced by people 8 within one region and reflect their concerns and will 9 not reflect the sensibilities of people in the region. 10 434 We just don't have much faith -- as a 11 matter of fact, since the program from Toronto has been 12 broadcast here in Montreal the feeling of the community 13 is generally maybe the technical standard is more 14 professional and higher, but it does not reflect our 15 activities here, it does not reflect our concerns here 16 in Montreal and it is sort of alienating a part of our 17 Montreal population. 18 435 COMMISSIONER PENNEFATHER: So that's 19 more important to you than programming which is, can' 20 say just for the sake of discussion, plus généraliste, 21 even on the visit of the Ukrainian President? 22 436 MR. KULYCKY: Ideally, programming 23 that would cover both of those aspects and do the whole 24 scope would be the most interesting all around. 25 437 COMMISSIONER PENNEFATHER: That's why StenoTran 109 1 I am trying to put the pieces together. 2 438 MR. HUKALO: Yes, we did cover local. 3 As a matter of fact, George is a band leader, he plays 4 the Manka (ph), which is Ukrainian New Year's. He does 5 sing in Ukrainian. 6 439 MR. KULYCKY: Should I give out 7 business cards? 8 440 MR. HUKALO: So if there was an 9 anniversary, a 50th anniversary of a certain 10 organization, or -- children are performing our 11 Christmases later, we have St. Nicholas, we would show 12 this, we would show the children, we would show the 13 participants. So we did have a mix of local plus 14 national plus international. 15 441 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you 16 for helping me out on this. Thank you. 17 442 LA PRÉSIDENTE: Alors merci beaucoup. 18 443 Peut-être qu'on pourrait faire une 19 pause d'une dizaine de minutes et reprendre à 6 h 25. 20 --- Courte suspension à / Short recess at 1816 21 --- Reprise à / Upon resuming at 1828 22 444 LA PRÉSIDENTE: Si vous voulez vous 23 rasseoir, on va continuer avec Celya Lister de 24 Caribbean TV. 25 PRÉSENTATION / PRESENTATION StenoTran 110 1 445 Mme LISTER: Bonjour. Mon nom est 2 Celya Lister. Je vous remercie... I thank you very 3 much for inviting me especially on this first day of 4 Black History Month. It is a great honour to be here, 5 Madam Chair and Members of the Commission. 6 446 The present broadcasting system, as 7 you ask in your question, how does it adequately serve 8 Canada's ethnocultural community? My answer to that 9 is, only marginally, and in the sense of a virtual 10 afterthought, given the role that the ethnic 11 communities have played and still continue to play in 12 the development of this country. 13 447 Given the demographic changes that 14 have taken place in Canada, the best way, I think, in 15 my opinion, to improve the situation would be to permit 16 ethnic broadcasting network perhaps that would surpass 17 the present attempts at giving the ethnics a bit of 18 airtime and see how they do. That attitude seems to 19 have produced the hapless CJNT and destroyed the former 20 TEQ, which, despite all the vicious restrictions placed 21 upon it by the machiavellian cable companies, still 22 managed to do an excellent job for many years. 23 448 The development of Canadian 24 ethnocultural services was already in progress, as I 25 noticed, until the intervention of the unholy trinity StenoTran 111 1 of Videotron, Rogers and the ersatz President of CJNT 2 collaborated to turf out the successful ethnic 3 producers and replace their productions with 4 second-rate offerings from the Rogers stable which 5 alienated the ethnic communities and the sponsors in 6 one fell swoop. 7 449 As a former producer and CEO of 8 Caribbean TV on the late TEQ Cable 24, I never had any 9 difficulty in the acquisition of major sponsors such as 10 Sony, Bank of Montreal, Transat Tours, Air Canada, 11 Barbados Tourism, Western Union and Bell Sympatico, the 12 reason being that I produce quality programming, as 13 would be expected from my European training and 14 practical experience at CFCF. 15 450 I relate to this in this 60-40 16 formula. I can't see why it is necessary, we aren't 17 babies that need to have our hands held, and if you 18 produce a good product the sponsors will literally come 19 to you. There is no need, from my experience, to have 20 this 60-40 donut type ring whereby we, the ethnics, 21 have to be supported by second-rate American 22 programming. 23 451 In the absence of specific policy, 24 the ethnic population will continue to be ignored, I 25 fear, if not humiliated, by what passes for an ethnic StenoTran 112 1 channel in Toronto -- second-rate, cheap 2 programming/high profits. 3 452 Your idea about linking programming 4 that serves as a link to the origination of your 5 listeners I think is top notch. To inform the ethnic 6 viewers about Canada is of primordial importance. 7 Promotion, as in your section b) of Question 3, 8 promotion of cross-cultural understanding, makes for 9 harmonious relations. In d) you ask information about 10 community events. That's a given. That was already 11 being well served by the late great TEQ in Montreal, 12 and the various ethnic publications and alternative 13 newspapers, also broadcasting, would fill the gap, but 14 for the non-literate, as always a picture is worth a 15 thousand words. 16 453 Also, government information and on 17 human rights, information is always essential for the 18 newcomer when you come to a new country, whether it be 19 for ethnics or non-ethnics alike. Many Canadians are 20 unaware of their rights. In my own programs I always 21 had discussions with people who could inform both 22 Canadians and non-Canadians of their rights and thereby 23 make people feel that they were part of this. 24 454 Entrepreneurship was something we 25 also played heavily in our programs. It is also StenoTran 113 1 possible to be encouraged, especially for the young, 2 and it should be the goals of ethnic broadcasting. 3 455 Specific changes necessary would be a 4 removal of the ambiguity in the Commission's rules 5 because there aren't a myriad forms of interpretation. 6 Guidelines are meant to clarify issues and not 7 obfuscate. The cable companies seized upon the 8 shortcomings in clarity and used them as loopholes to 9 subjugate their viewers and subscribers alike as well 10 as producers. 11 456 Also, for Question 5, I notice you 12 asked about what is the importance of third-language 13 ethnic programming. To me, I see that as less 14 dependence on U.S. programming. The face of Canadian 15 ethnic TV should not reflect our neighbours to the 16 south of the border with this all-pervasive American 17 way of life. Localized information, entertainment as 18 well as linking ethnic populations with the cultural 19 aspects of their homelands, it serves as a two-way 20 street, helping people to understand the new country 21 and the host country to understand where the ethnics 22 are coming from. 23 457 The existing framework marginalizes 24 everything that is not Anglo-Saxon or American. The 25 policy framework for ethnic broadcasting should let go StenoTran 114 1 of the idea that community broadcasting must be 2 substandard. The current generation is very well 3 exposed to the most advanced technology, including 4 digitization, coupled with artistic offerings which you 5 can download from the Internet, will show production 6 distribution of ethnic programming is very, very 7 viable. The need was well served by TEQ, the late 8 great TEQ, until it was axed by a commercial licence 9 landing in the hands of an incompetent organization 10 with no funding. 11 458 The reason for Toronto Ethnic 12 Channel's dilemma, this 60-40, is its disregard for 13 high quality in its ethnic programming and its 14 voracious appetite for obscene profits with minimal 15 cost outlay. Their experience is not a benchmark for 16 ethnic programming but like an often-repeated lie it 17 passes into the lexicon of acceptability. 18 459 Thank you very much. 19 460 THE CHAIRPERSON: Thank you very 20 much. 21 461 We will now go to Caroline Côté, 22 National Campus and Community Radio. 23 462 MS AUDET: Just for the record, 24 Pontian Association of Montreal doesn't wish to appear. 25 PRÉSENTATION / PRESENTATION StenoTran 115 1 463 Mme CâTÉ: Bonsoir. Mon nom est 2 Caroline Côté. Je suis la présidente de l'ANREC, la 3 NCRA. L'ANREC est l'Association nationale des radios 4 étudiantes et communautaires. Aujourd'hui je 5 représente 42 stations de campus, campus communautaires 6 et huit communautaires anglophones. 7 464 J'aimerais avant de commencer 8 mentionner tout simplement, dans votre documentation 9 que vous avez faite, votre recherche, que dans les 10 stations de campus, il y en a seulement 11 qui sont 11 mentionnées et qu'il y a plus de 40 stations de radio, 12 comme je vous ai mentionné, de campus et campus 13 communautaires qui sont licenciées et, de ces 11 qui 14 sont considérées présentement dans la recherche il y en 15 a cinq qui viennent juste d'avoir leur licence ou qui 16 viennent juste d'être renouvelées. On avait beaucoup 17 parlé pendant les recherches que la plupart de nos 18 stations de radio vont être renouvelées bientôt; donc 19 ce n'est pas vraiment la réalité de la programmation 20 ethnique dans nos stations de radio. 21 465 Aujourd'hui je suis devant vous parce 22 qu'on veut que notre programmation de caractère 23 ethnique soit protégée et que le maximum de 15 pour 24 cent soit élevé à 20 pour cent avant de faire une 25 demande pour une exemption. On veut que notre StenoTran 116 1 programmation ethnique soit protégée car elle est très 2 différente de celle qui est offerte par la radio 3 commerciale. 4 466 On est différents parce que notre 5 programmation est locale, personne n'est payé, personne 6 ne paie pour leur temps d'antenne, nous produisons des 7 émissions à caractère ethnique qui sont primordialement 8 de création orale, et aussi toutes nos émissions de 9 musique ont un bon pourcentage d'expression orale, de 10 création orale; les gens qui participent à ces 11 émissions sont de cette communauté et sont connus par 12 celle-ci et souvent choisis par celle-ci. Aussi, parce 13 que les radios de campus sont à l'université, il y a 14 plusieurs étudiants internationaux qui participent à 15 ces émissions, ce qui est différent aussi des stations 16 de radio commerciales ethniques. 17 467 J'aimerais mentionner que le 18 pourcentage d'étudiants internationaux est à la hausse 19 dans toutes les universités au Canada. Comme vous avez 20 mentionné, le multiculturalisme a beaucoup changé au 21 Canada, et avec le pourcentage d'étudiants 22 internationaux qui est à la hausse, c'est pour les 23 mêmes raisons qu'on demande que notre maximum de 15 24 pour soit élevé à 20 pour cent avant de demander pour 25 une exemption. StenoTran 117 1 468 On aimerait juste avoir plus de 2 flexibilité, parce que ça prend plusieurs années avant 3 que vienne le temps de renouveler nos licences, et 4 justement pour vos statistiques et aussi pour nous... 5 les gens voient ça comme un empêchement. Ça les 6 décourage d'aller plus loin dans la programmation 7 ethnique, et on veut encourager tous nos membres, 8 toutes les radios campus communautaires et 9 communautaires, à en avoir, à être aussi diversifiés 10 qu'ils peuvent et à suivre vraiment les communautés, 11 les nouvelles communautés, et caetera, dans leur 12 marché. 13 469 D'autres choses que je voulais 14 mentionner sont les catégories de musique et les A, B, 15 C, D, E. Nous, on n'a pas de problème avec les A, B, 16 C, D, E; on avait des problèmes avec le glossaire des 17 termes, mais celles que vous avez mises dans l'avis 18 public sont plus spécifiques, sont plus faciles à 19 suivre et on les aime bien. 20 470 Pour nous, on en fait beaucoup, du E, 21 et parce qu'on est limités dans la programmation 22 ethnique qu'on peut faire on ne voudrait pas 23 nécessairement que le E soit inclus dans la 24 programmation ethnique. Si oui, on va vous demander 25 pour avoir encore un plus haut montant de programmation StenoTran 118 1 ethnique avant d'avoir une exemption. 2 471 Ça, c'est pour les A, B, C, D, E. 3 472 Pour les catégories de musique, tel 4 que Bernard Roux a mentionné... je voudrais surtout 5 parler justement du contenu canadien, que j'ai déjà 6 mentionné aux consultations campus, communautaires, 7 commerciales. Au niveau de notre 7 pour cent de 8 contenu canadien dans la programmation ethnique, la 9 plupart des stations de radio, on ne se cache pas de 10 ça, on ne le fait pas. On ne le fait pas; on ne le 11 fait pas. On essaie, on dépense de l'argent là-dessus, 12 de l'argent qu'on n'a pas, on se met au téléphone, et 13 caetera, on court après le monde. 14 473 On veut cette musique, on la veut "au 15 boutte" mais on n'y a pas accès. Montréal et Toronto, 16 c'est beaucoup moins pire, mais même à Ottawa on avait 17 de gros problèmes, et même Calgary et Vancouver. Ça 18 dépend vraiment des communautés, mais si ce n'est pas 19 Toronto, Montréal il y a des problèmes. Même à 20 Montréal un groupe espagnol qui connaît deux stations 21 de radio à but non lucratif sur quatre va amener son 22 matériel là-bas et va oublier les autres parce qu'il ne 23 connaît pas ces gens-là dans ces stations de radio là 24 personnellement. Donc ce ne sont pas des disques qui 25 vont se rendre partout au Canada, et on n'y a pas accès StenoTran 119 1 dans d'autres stations de radio. 2 474 Comme je vous ai dit, ce n'est pas 3 qu'on ne veut pas jouer cette musique, on veut "au 4 boutte" jouer cette musique, et ça nous aiderait si 5 l'argent qui est donné à FACTOR et à MusicAction aille 6 vers ces communautés. 7 475 Certaines suggestions, c'est qu'ils 8 achètent... je sais qu'ils n'ont pas de budget pour ça, 9 mais ce serait le fun, s'ils en avaient, de mettre un 10 petit peu d'argent de côté pour acheter du temps de 11 publicité dans nos stations de radio pendant ces 12 émissions à caractère ethnique qui parlent à leur 13 communauté... "Si vous faites de la musique, apportez 14 vos démos, venez nous voir, on a des bourses pour 15 vous", et aussi dans les journaux communautaires, comme 16 Little Burgandy ou n'importe quelle communauté; il y a 17 plein de journaux communautaires, surtout quand on 18 parle des grosses villes, mais justement pour rejoindre 19 les artistes dans ces communautés-là qui ne pensent pas 20 à MusicAction et qui ne connaissent probablement pas 21 MusicAction ou qui voient MusicAction en arrière, 22 justement, d'un disque de Lara Fabian et ne pensent 23 pas: "C'est une place pour moi, ça va me donner de 24 l'argent." Donc on aimerait bien voir ça. 25 476 Aussi, une autre chose qu'ils StenoTran 120 1 pourraient faire -- j'ai mentionné plein de choses -- 2 serait peut-être même d'exiger de donner un certain 3 pourcentage de leur budget à ces artistes de ces 4 communautés-là. S'il faut qu'on joue 7 pour cent -- et 5 on veut le jouer et même le dépasser -- pourquoi ne pas 6 dire: Il faut que vous produisiez 14 pour cent 7 d'artistes, ou je ne sais pas comment on ferait ça, 8 parce que c'est sûr que ce ne sera pas tous les 9 artistes qui vont être joués partout, et on ne veut pas 10 non plus être obligés de jouer tout ce qui nous est 11 envoyé, on aimerait ça avoir un certain choix, et ça 12 dépend de la sorte d'émission, justement, si ce sont 13 les plus traditionnelles ou les très mixtes, et 14 caetera. 15 477 Donc si on pouvait mettre peut-être 16 un pourcentage, demander un minimum de pourcentage de 17 leurs fonds qui sont mis envers certaines communautés, 18 ces communautés, au moins pour la distribution, parce 19 que MusicAction et FACTOR n'ont pas argent de 20 distribution à donner à ces artistes-là. Alors une 21 fois même qu'ils ont leur 500 CDs, ils n'ont pas 22 nécessairement l'argent pour les distribuer, ils n'ont 23 pas la liste de distribution pour envoyer ça aux 24 radios, et caetera. Si au moins il pouvait y avoir un 25 peu d'argent mis de côté, même des bourses à part, pour StenoTran 121 1 ces artistes-là pour la distribution, quelque chose d'à 2 part, que si vous êtes accepté, je ne sais pas, au plus 3 haut niveau vous avez le CD, le temps d'enregistrement 4 et la distribution, ou vous avez seulement la 5 distribution, dépendamment des besoins de ces 6 artistes-là. 7 478 C'est tout ce que j'ai pour vous ce 8 soir. 9 479 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Juste pour 10 clarifier certaines choses, je prends pour acquis que 11 vous dites que le campus a vraiment un rôle à jouer 12 dans la programmation à caractère ethnique. 13 480 Mme CâTÉ: Oui. 14 481 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense 15 que j'ai entendu plus tôt que, si vous allez trop loin, 16 disons, là-dedans -- vous voulez aller "au boutte" avec 17 ce genre de musique -- est-ce que ça ne met... pas en 18 péril, mais est-ce que ça fait une compétition avec la 19 radio dite ethnique? 20 482 Mme CâTÉ: C'est ce que j'essaie de 21 dire, c'est qu'on n'est pas du tout de la compétition, 22 on est très différents de la radio commerciale en 23 général; aussi du côté ethnique, j'ai mentionné toutes 24 les façons dont on est différents et aussi qu'on donne 25 une programmation alternative. Les nouvelles sont StenoTran 122 1 alternatives. On va jouer les petites cassettes, on va 2 amener des groupes en studio. Ce sont vraiment des 3 gens de la communauté qui vont dans la communauté. On 4 va faire la programmation de la communauté pendant des 5 fêtes, pendant... pour n'importe quelle raison on va se 6 rendre dans la communauté. 7 483 Notre programmation est très 8 différente et même complémentaire à une radio 9 commerciale, et on est très contre qu'il y ait même de 10 la programmation achetée d'ailleurs, de d'autres pays, 11 ce qu'on voit beaucoup dans la radio commerciale 12 ethnique; je pense surtout à Calgary ou des choses 13 comme ça. C'est sûr que c'est différent de CINQ, qui 14 est communautaire. 15 484 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si on met 16 le côté le chapeau de radio campus, en général, est-ce 17 que vous pensez que le système de radiodiffusion 18 canadien sert les besoins des communautés ethniques au 19 Canada? 20 485 Mme CâTÉ: J'ai bien de la misère à 21 enlever mon chapeau. 22 486 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Laissez-le, 23 alors. 24 487 Mme CâTÉ: J'ai souvent entendu des 25 stations de radio dire: "On est rendus presque à notre StenoTran 123 1 15 pour cent, il faut arrêter", dire ça même aux 2 groupes: "Ah, non, non, on est presque rendus à notre 3 15 pour cent, on ne peut plus en accepter." Je trouve 4 que c'est important d'ouvrir cette porte. 5 488 Nos communautés changent, elles 6 changent beaucoup. Même, je vous demanderais d'avoir 7 jusqu'à 40 pour cent sans avoir d'exemption, mais je 8 commence peu à peu. On va commencer peut-être avec 20, 9 mais même ce serait le fun d'avoir le 40 pour cent et 10 d'ouvrir cette porte à toutes les communautés. 11 1845 12 489 Pour nous, la diversité, c'est le 13 numéro un, et notre programmation ethnique, c'est ça 14 qui aide à nous démarquer. Surtout avec la hausse des 15 étudiants d'ailleurs, ils ont besoin d'une place, eux 16 autres aussi et ils viennent à nous, et on aimerait ça 17 que la porte soit ouverte. Qu'il y ait une bonne 18 diversité dans la radio en général, aux audiences 19 publiques de la radio commerciale j'ai pas mal dit ce 20 que je pensais de la radio commerciale, et, non, 21 qu'elle n'est pas diversifiée et c'est pour ça que je 22 suis en radio communautaire; je crois en la radio 23 communautaire, pas en la radio commerciale. Il y a 24 encore mon gros chapeau. 25 490 Je comprends pourquoi les groupes StenoTran 124 1 communautaires se présentent et disent qu'ils ont peur 2 d'avoir une télé nationale parce que, même si on 3 regarde le Québec avec Radio Énergie... j'habite à 4 Ottawa et j'écoute CKTF, et les "parties" de Montréal, 5 c'est ce qu'ils annoncent. Je ne suis pas à Montréal. 6 Je ne suis pas là. On est à Ottawa, l'Outaouais, qui a 7 quand même une grande population francophone, et on 8 n'entend pas de nouvelles de la région. Ça ne reflète 9 pas du tout la culture même francophone de cette 10 région-là. 11 491 Donc si je regarde pour la radio 12 ethnique et télévision ethnique, quelque chose de 13 national, si on voit ça d'un niveau provincial radio, 14 je n'ai pas de difficulté du tout à imagine que, oui, 15 ça va arriver à un niveau national télé et radio 16 ethniques; on le voit, ça arrive, et il n'y a rien qui 17 empêche ça d'arriver. 18 492 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Une 19 dernière question. L'avis public mentionne -- et je 20 pense que quelqu'un ce soir l'a mentionné -- les 21 nouvelles technologies. Quand on parle de nouveaux 22 médias, nouvelles technologies, on parle surtout de 23 l'Internet, mais il y en a d'autres; mais certainement 24 c'est un moyen d'avoir accès, de promouvoir et de 25 supporter la distribution de types de programmation... StenoTran 125 1 ça peut être la musique, ça peut être un programme 2 complet, un film à caractère ethnique. 3 493 Quel sera l'impact de ces nouvelles 4 technologies sur cette politique-là? Encore une fois, 5 je parle de la politique sur laquelle on demande des 6 questions pour l'avenir. Les choses changent vite. 7 494 Quel devrait être le positionnement 8 de ces nouvelles technologies dans notre réflexion sur 9 la programmation ethnique au Canada? 10 495 Mme CâTÉ: Plusieurs personnes ont dit 11 qu'il y a des problèmes de fonds, et effectivement il y 12 a des gros problèmes de fonds, quand on parle de... en 13 tout cas, ici. Au niveau campus communautaire on a 14 beaucoup parlé d'avoir une radio sur l'Internet, 15 justement, où les gens pourraient mettre leurs 16 programmes, et la communauté de Vancouver pourrait 17 aller sur ce site-là et entendre cette émission-là et 18 comparer, admettons, les nouvelles internationales de 19 cette émission-là aux nouvelles internationales 20 d'Ottawa, Montréal, n'importe quelle région. 21 496 On aimerait ça qu'il y ait une 22 station de radio Internet, parce que ça coûte des 23 peanuts, mais on n'a pas l'argent, on n'a pas ces 24 peanuts d'extra là. On aimerait ça, avoir un réseau de 25 ce genre, et je vois l'Internet comme étant une place, StenoTran 126 1 comme je vous ai dit, qui n'est pas chère, et on 2 pourrait plus développer ce côté-là. Là, je vois plus 3 le national. 4 497 Aussi, les gens pourraient choisir... 5 c'est national, c'est international, et on met nos 6 programmes dans une place et on peut entendre les 7 programmes d'ailleurs ou juste de notre place; les gens 8 ont un choix. C'est ça que je vois plus comme projet 9 national pour différentes émissions. 10 498 Et, oui, ça nous aide. Je ne vois 11 pas l'Internet nous nuire, pas du tout. 12 499 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, 13 Carole. 14 500 Mme CâTÉ: Merci. 15 501 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. 16 502 Alors on va passer à Lorna Roth et Fo 17 Niemi, Centre for Research Action on Race Relations. 18 PRÉSENTATION / PRESENTATION 19 503 M. NIEMI: Bonsoir, mesdames et 20 messieurs. Il me fait grand plaisir de participer à 21 cette consultation publique ce soir. Ceci constitue, 22 depuis les huit derniers mois, notre quatrième 23 intervention devant vous sur toute une gamme de 24 politiques en matière de radiodiffusion, et c'est un 25 très grand honneur pour nous de continuer cette StenoTran 127 1 tradition. 2 504 Vous savez que nous ne sommes pas le 3 seul groupe à intervenir sur la question. En fait, 4 notre organisme va tenir au cours des six prochains 5 mois sept réunions dans les grandes villes canadiennes 6 à travers le pays sur la question de la diversité dans 7 la radiodiffusion canadienne, de Vancouver à Halifax, 8 culminant en un forum national ici, à Montréal, sur la 9 question pour permettre au plus grand nombre de 10 personnes, surtout les intervenants qui ne sont pas de 11 l'industrie et des syndicats de la radiodiffusion, de 12 participer dans le processus national de façonner un 13 nouveau système de radiodiffusion canadien pour le 14 vingtième siècle. 15 505 Notre intervention ce soir se situe 16 dans un contexte que Marsha McGloon (ph) a appelé il y 17 a des années le village global. Nous sommes un peu 18 inquiets d'entendre qu'il y a des gens qui ont fait des 19 interventions en oubliant le mot "global" ou 20 "international" tout en restant coincés avec le mot 21 "village". Donc ce soir on aimerait rappeler les 22 grands principes de la question de radiodiffusion et 23 peut-être soulever des questions qui n'ont peut-être 24 pas encore été soulevées jusqu'à maintenant pour 25 peut-être enrichir la réflexion et pour revenir StenoTran 128 1 éventuellement avec un mémoire beaucoup plus détaillé 2 en nous basant sur les recherches des données 3 empiriques sur les sujets que nous allons soulever. 4 506 Let me start first by introducing 5 Dr. Lorna Roth, who is a former board member of our 6 organization, who is also an expert in broadcasting in 7 Canada for the last almost 30 years, without revealing 8 her age, particularly multicultural and broadcasting 9 policy. 10 507 We would like to focus on several 11 themes at issue. First of all, we would like to 12 address the need for a national framework for the 13 twenty-first century. Je crois qu'il faut se rappeler 14 que depuis l'adoption de sa politique en 1985 il y a eu 15 beaucoup de développements, surtout au niveau 16 législatif, au niveau fédéral et dans un sens au niveau 17 national en matière de radiodiffusion, tel que 18 l'adoption de la Loi sur l'équité en matière d'emploi 19 en 1986, qui lie un grand nombre de radiodiffuseurs 20 nationaux qui sont directement impliqués dans cette 21 question, et aussi la Loi sur le multiculturalisme en 22 1988, qui énonce aussi de grands principes desquels il 23 faut s'inspirer pour peut-être refaçonner la politique 24 actuelle. 25 508 One of the things we find interesting StenoTran 129 1 in the way these policy discussions have taken place -- 2 because at the time we raised it when we intervened on 3 the Broadcasting Act -- is the racial dimension seems 4 to be neglected. Effectivement, on semble évacuer la 5 question de la dimension raciale quand on parle de la 6 diffusion multi-ethnique et multilingue, et on croit 7 que c'est une question importante parce que la question 8 actuelle repose sur quelques grands principes: 9 509 Le principe d'accès équitable, fair 10 access, non seulement les questions d'emplois au sein 11 de ces radiodiffuseurs mais aussi accès à la propriété 12 des stations multi-ethniques. So fair access is an 13 issue. 14 510 Fair representation is the other 15 issue, non seulement la représentation qualitative mais 16 aussi quantitative de la programmation ethnique dans 17 les services divers. 18 511 Nous croyons aussi qu'il est 19 important de situer le contexte actuel dans un débat de 20 renforcer le caractère multiculturel, multiracial et 21 bilingue de la société canadienne et renforcer aussi le 22 caractère multiculturel et multiracial de la société 23 québécoise dans un monde de mondialisation, tant 24 économique que culturelle. 25 512 Dernièrement, c'est important que StenoTran 130 1 nous situions ce débat sur la notion de renforcer la 2 diversité des éléments publics, privés et 3 communautaires du système de radiodiffusion canadien et 4 des objectifs de diversité contenus dans la Loi sur la 5 radiodiffusion afin de réaliser un système complet et 6 intégré. 7 513 Of course, the emphasis on the 8 multiracial dimension in order to eliminate what we 9 consider is a very strong ethnic mosaic within the 10 ethnic broadcasting constituency is of primordial 11 experience and priority because we are concerned that 12 people of colour are being neglected right here in 13 Quebec from the process and from the industry of ethnic 14 broadcasting and mainstream broadcasting. So, if you 15 focus on multicultural, don't forget the multiracial 16 dimension. 17 514 I would like to invite now Dr. Roth 18 to discuss some of the broader issues, perhaps some of 19 the technical policy issues with regard to broadcasting 20 that can help bring the discussion back to the broader 21 issue of creating a system adapted for the twenty-first 22 century. 23 515 DR. ROTH: Thank you, Fo. 24 516 I am very happy to be here before 25 you. I have been away for a while and I am pleased to StenoTran 131 1 be able to present some of our ideas to you. 2 517 As Fo recorded in the public record, 3 I have been around for a long time doing broadcasting 4 policy studies. I was a wee one when I started but I 5 have been able to manage to develop an overview over 6 the period of time that I have been interested in 7 broadcasting. So I was not surprised at all to hear 8 that the CRTC is re-evaluating the Ethnic Broadcasting 9 Policy at this time. I suspected after 1991, with the 10 enshrinement of multicultural and multiracial 11 broadcasting in the Broadcasting Act, that this would 12 happen a little sooner, but I am pleased that it is 13 happening now. 14 518 I would like to focus on some of the 15 broader questions. As Fo mentioned, we will be writing 16 an intervention in print and submit it to you at the 17 March 4th deadline with all the details. 18 519 The first question I would like to 19 look at is whether or not there is need for retention 20 of the policy. I think it is very important to note 21 that Canada was the first country in the world to 22 develop a broadcasting policy focusing on cultural and 23 racial diversity and linguistic diversity. I think 24 that it has set a mark for Australia, for example; it 25 is a model for Australia, and it has made ethnic StenoTran 132 1 broadcasting have an international kind of profile 2 within the U.N., for example, and within the academic 3 literature and industry literature. 4 520 We definitely think, at CRARR, that 5 there is a need to continue the Broadcasting Policy in 6 this regard. It has been enshrined in the Act; that 7 makes it a policy but not necessarily a strong policy. 8 Having an extra or a second policy focusing on 9 specialty services related to ethnic broadcasting makes 10 the enshrinement of multiculturalism and multiracialism 11 in the Broadcasting Act much stronger a policy and much 12 stronger an imperative for the industry to follow. 13 521 We believe there is a need for 14 third-language broadcasting as well for all sorts of 15 reasons, some of which we will detail in our written 16 proposal but some of which I will mention now. Elders 17 of a particular cultural community or racial community 18 tend to speak the language, but the youth don't. They 19 watch English and French television in Canada, and very 20 few of them have access to third-language broadcasting. 21 522 Should they have access to 22 third-language broadcasting, this would enable them to 23 develop better familiarity with their mother tongue, it 24 would give them a certain amount of self-esteem in 25 relation to speaking their mother language, and it StenoTran 133 1 would also build inter-generational relationship and a 2 certain kind of social cohesion within their community. 3 523 This is important in terms of social 4 cohesion related to becoming a Canadian citizen as 5 well. If you have a strong social and cultural 6 identity at home, you will have a strong basis on which 7 to become a serious and strong Canadian citizen. 8 524 So those are some of the initial 9 reasons. 10 525 We think there is a need for a fair 11 portrayal in all aspects of the broadcasting system. 12 Having a specialty service as well as having that 13 principle enshrined in the Act will make fair portrayal 14 and employment equity a much stronger element of the 15 Canadian broadcasting system. 16 526 The second question we would like to 17 look at is the question of whether or not there should 18 be a national service. We know this has been very 19 contentious in Canada, there have been several attempts 20 at applying for such services and all have failed in 21 the past. 22 527 I just have returned from Australia, 23 and one of the best services in Australia is their 24 ethnic broadcasting service. It is absolutely 25 exquisite as a service. It has all sorts of national StenoTran 134 1 and international programming and it has subtitles, so 2 that when there are international films or 3 international programming sourced from another country 4 anybody can watch it and anybody can gain access to the 5 program information that's being conveyed. I found 6 that a particularly interesting model. 7 528 They, of course, used our country as 8 a model for thinking about ethnic broadcasting, but 9 they went ahead and, rather than just focus on the 10 local and regional, they went national. We might take 11 a look at some of what they have to say to us as well 12 at this point. 13 529 At CRARR we have thought long and 14 deeply about this question and we believe that there 15 should be a national service but that it should not 16 break up with the existing services. We see or we 17 envision a national service with affiliates, with local 18 affiliates, with regional affiliates. It would be a 19 national service that would allow for Quebec co-op 20 programming, that would allow for programming from 21 across the country. 22 530 It is the way to go, we think, the 23 details of which have not been ironed out, and we are 24 not going to express those details at this point, but 25 the idea of setting up a national service with StenoTran 135 1 affiliates so that local and regional existing services 2 are not bypassed is probably a feasible solution to 3 some of the problems and complexities of building an 4 infrastructure for ethnic broadcasting. 5 531 We see the national service as having 6 subtitling similar to that in Australia so that people 7 from across the country who are watching programming 8 from Italy, sourced from Italy, can actually understand 9 what is going on in the program and can appreciate 10 foreign product. 11 1900 12 532 We believe also that the national 13 service should have a kind of multicultural/ 14 intercultural kind of focus, that it should be 15 anti-racist in explicit ways, not just as is indicated 16 in the policies to build cross-cultural understanding. 17 Building cross-cultural understanding is one thing, but 18 it is not an explicit activity, it happens through 19 exposure over time. But explicit kind of anti-racist 20 programming slotted in at particular times might be a 21 very useful way of addressing some of the issues of 22 racism in Canada. 23 533 MS AUDET: Mrs. Roth, could I ask you 24 to conclude? 25 534 DR. ROTH: Just two other minor StenoTran 136 1 things. 2 535 One is funding proposals that we 3 would suggest, that perhaps an ethnic program fund be 4 set up for production of programming and music in order 5 to facilitate an easier development of the industry. 6 536 Finally, I would like to raise a 7 couple of points about the title of the policy, which 8 to me is a little confusing. It is not clear, for 9 example, to most people whether or not aboriginal 10 peoples are represented in this title, in this policy. 11 I know for example that there is a little confusion in 12 the field about that. 13 537 Secondly, we, at CRARR, have pointed 14 out on several occasions -- and Fo has reinforced it -- 15 the issue of multiracial as opposed to just 16 multicultural. 17 538 Thirdly, I just want to point out 18 that the word "ethnic" itself has this kind of 19 invisible norm imbedded in it which assumes that 20 anglophones and francophones don't have ethnicity and 21 that only other people have ethnicity. That might be 22 an issue that the Commission might want to look at and 23 clarify. 24 539 Thank you very much for hearing our 25 opinions. StenoTran 137 1 540 COMMISSIONER PENNEFATHER: Can I ask 2 you a couple of questions? 3 541 On the funding proposal, you say an 4 ethnic programming fund for programming -- you mean 5 television programming? 6 542 DR. ROTH: Television programming and 7 radio programming, music. 8 543 COMMISSIONER PENNEFATHER: Where is 9 this fund coming from? 10 544 DR. ROTH: We were sort of 11 contemplating this, and one of the ways in which we 12 thought about it was that, certainly for the television 13 programming, the cable operators that are going to be 14 carrying the service might be required to donate a 15 couple of cents per subscriber for the development of 16 this fund. The music organizations as well might be in 17 a position to donate a couple of cents per sale of 18 record or whatever for the establishment of a fund like 19 this. 20 545 COMMISSIONER PENNEFATHER: In terms 21 of the cable, this would be in addition to the current 22 commitments to Canadian programming? It is in addition 23 to that? 24 546 M. NIEMI: Il y a aussi peut-être 25 l'autre question qu'il faut voir, et ce qu'on va faire StenoTran 138 1 aussi dans les semaines à venir, c'est faire une 2 vérification des fonds publics et privés de production 3 pour la télévision, radio et musique pour examiner 4 l'accessibilité de leurs fonds aux personnes d'origine 5 ethnique. Selon nos expériences préliminaires et 6 surtout nos collaborateurs de Toronto et de Vancouver, 7 ces fonds, qui sont souvent gérés par les gens de 8 l'industrie, ne sont pas accessibles. En fait, nous 9 avons développé un cas dans le cadre de l'article 15 de 10 la Charte canadienne afin de voir si ces fonds-là, dans 11 leur application et selon les critères de la 12 définition, par exemple, de ce qu'est la culture ou la 13 musique canadienne avec toute leur dimension 14 "eurocentrique", représentent une forme de racisme 15 systémique. 16 547 Nous allons aussi proposer dans le 17 mémoire que nous allons vous soumettre peut-être une 18 possibilité d'imposer une exigence de la part de ce 19 fonds-là d'inclure dans leur rapport annuel le montant 20 des ressources qui seront allouées à la production de 21 ce qu'on appelle la programmation ethnique... je 22 mettrais ça entre guillemets parce que, si nous 23 reprenons le principe et la procédure de la Loi sur 24 l'équité en matière d'emploi, on exige d'une part un 25 rapport public sur la représentation des groupes StenoTran 139 1 désignés par la Loi et, deuxièmement, des mesures pour 2 corriger la sous-représentation. Donc, si ce principe 3 s'applique à des fonds de production, je crois que ça 4 ouvrirait la porte pour encourager, entre autres, la 5 disponibilité des opportunités économiques pour les 6 stations de radiodiffusion. 7 548 Je voudrais peut-être insérer aussi 8 la nécessité de voir... parce que nous avons déjà 9 discuté avec certains radiodiffuseurs ethniques dont 10 nous ne mentionnerons pas le nom la possibilité de 11 peut-être des pratiques discriminatoires dans la 12 publicité de la part des annonceurs nationaux 13 mainstream, dont l'argent est souvent peut-être réservé 14 de manière très conditionnelle à ces radiodiffuseurs 15 ethniques. 16 549 You may know that the Federal 17 Communications Commission in the United States has 18 recently conducted a study about the practice that is 19 very present in the advertising industry in the United 20 States for minority-owned stations or 21 minority-programmed stations. The practice has been 22 one into no-urban -- is no-Spanish dictate, meaning 23 that if the minority owns it, then a lot of advertisers 24 were pressured not to fund or advertise, or the other 25 one is basically a cheaper minority advertising rate StenoTran 140 1 because they don't believe that some ethnic groups have 2 that economic consumption potential. 3 550 So I believe this issue should be 4 looked at because, in an early intervention, when we 5 talked about Canadian content for television review, we 6 raised the fact that the study in 1994 done by the 7 Advertising Standards, Canada showed that a lot of 8 advertising and marketing executives in Canada's 9 companies are still very reluctant to include visible 10 minorities in their ads. So, if we are going to look 11 at it closely, we may look at the fact that possibly 12 there is some sort of discrimination that can prevent a 13 lot of ethnic stations from getting their due share of 14 the advertising revenues, and I believe that it is an 15 issue that is very important to enable ethnic stations 16 and ethnic producers and programmers to obtain the 17 economic ability to produce high-quality programs and 18 more accessible programs for the communities and for 19 the rest of Canadian society. 20 551 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. 21 Just a final point of clarification. 22 552 Ms Roth, you were talking about a 23 national service. I want to make sure I understood. 24 Did you say in addition to existing services or were 25 you referring to those services becoming affiliates of StenoTran 141 1 a national network? 2 553 DR. ROTH: I was referring to those 3 services becoming affiliates of the national service. 4 554 COMMISSIONER PENNEFATHER: Retaining 5 their local aspect. But what are the advantages of 6 their being affiliated as a national service? 7 555 DR. ROTH: I think, if there would be 8 a national service that would bypass the local and 9 regional services, that the local and regional services 10 would eventually lose some of their advertising revenue 11 which would be going to the national service because 12 there would possibly be a larger audience. I think 13 that there would be a kind of interprovincial 14 portability; broadcasters from Ontario could possibly 15 find it easier to go work elsewhere, et cetera, in 16 terms of employment opportunities. 17 556 I think, given the history of the 18 debate around ethnic broadcasting, that there cannot be 19 a national service imposed on the existing structures 20 without taking into account the needs of the local 21 populations, without taking into account the various 22 individual languages of the local populations, and 23 giving them more time in their provinces than in other 24 provinces. 25 557 MR. NIEMI: I think the question was StenoTran 142 1 also raised, when we looked at the Aboriginal Peoples' 2 Television Network, of how do you deal with reconciling 3 regional differences, cultural differences, linguistic 4 differences. C'est pour ça que nous avons proposé une 5 approche différente, une nouvelle approche, parce que 6 souvent c'est comme si chaque communauté ethnique va 7 regarder ou entendre seulement la programmation pour sa 8 communauté ethnique et de sa communauté ethnique. 9 558 Dans un contexte pour renforcer 10 l'identité canadienne et le caractère multiracial et 11 multiculturel de la société, il faut peut-être 12 envisager un autre niveau de programmation qui permet 13 la "transférabilité" ou la réduction de barrières 14 culturelles, linguistiques et régionales aussi pour 15 permettre que des gens de telle souche puissent 16 regarder des émissions des gens d'autres souches avec 17 des sous-titres et avec une meilleure qualité, ceci 18 pour réduire entre autres ce qu'on appelle les deux 19 solitudes, ou peut-être maintenant la multitude de 20 solitudes. 21 559 Je crois que c'est pour ça que dans 22 l'avis public du CRTC il y a des questions qui ont été 23 soulevées qui, dans un sens, sous-entendent la 24 nécessité d'avoir une nouvelle approche dans laquelle 25 il y a un système un peu plus mixte et plus innovateur StenoTran 143 1 pour faire la transmission de ces programmes à travers 2 les frontières, à travers les langues, à travers aussi 3 les différences culturelles. 4 560 DR. ROTH: I think it is really 5 important that a national station be multicultural in 6 terms of approaching the programming as a 7 cross-cultural tool and that, rather than the model 8 used in ethnic broadcasting, which is broadcasting in 9 your language to your own cultural community and not 10 across communities, a national service should broadcast 11 and focus across communities to build constituency 12 support across the country, to build a Canadian 13 national identity based on a recognition of diversity, 14 which is the Multicultural Policy -- unity and 15 diversity. 16 561 Having the co-operation at the local 17 level and the regional level as affiliates I think 18 would serve to accommodate the people who are 19 interested in only local and regional programming, but 20 having the national umbrella programming would allow 21 for those moments of cross-cultural communications, 22 when somebody in the Chinese community out West can 23 understand somebody in the Italian community in Quebec 24 or can understand the Québécois in Quebec. 25 562 There was a history meeting this StenoTran 144 1 weekend in Montreal at which Mark Starwicz (ph), who is 2 one of the star producers, so to speak, of CBC talked 3 about the isolation that is emerging from watching 4 broadcasting as it exists in Canada, and his critique 5 was that the broadcasting system is reinforcing the 6 separate cultural communities because it is not 7 cross-cultural in nature. The people out West have no 8 idea what is going on within Quebec or have no 9 communication whatsoever with anyone in Quebec, and 10 vice versa. 11 563 The two isolated communities are 12 being reinforced by not setting up a broadcasting 13 system that intends to promote cross-cultural 14 communications and understanding. 15 564 COMMISSIONER PENNEFATHER: You are 16 opening the doors on many long, interesting questions 17 which I am sure we will pursue. 18 565 My final comment/question is, you 19 started by using the term "global" and I think let us 20 feel that perhaps we hadn't referred to that enough -- 21 global in the sense too that we all will have access to 22 a multitude of programs, let alone direct conversation, 23 with our neighbours here and around the world. 24 566 Is that the twenty-first century you 25 are talking about? It is in that context that I am StenoTran 145 1 hearing your ideas, and I wonder if you had a comment 2 on how global this proposal is. 3 567 MR. NIEMI: The issue of the global 4 dimension is one of the four fundamental pillars or 5 components that -- we suggest, when we review this 6 policy addressing multicultural, multiracial, 7 multilingual diversity of Canada, we should look at how 8 this policy can help strengthen the sort of cultural, 9 linguistic and racial as well as the bilingual nature 10 of Canadian identity in all its diversity, because if 11 we are moving at the national level we have the 12 French-language national television, the 13 English-language, and hopefully soon the aboriginal, 14 the APTN. 15 568 So we believe that there may be a 16 missing element there, that multicultural, multiracial, 17 multi-dimension, the so-called ethnic -- we will find a 18 word to it so we can complete what we call the national 19 identity, or identities, and its ongoing quest. We 20 don't want to get into the question of what is Canadian 21 culture, who is Canadian, but we believe it is through 22 sharing of the sense of common values and the sense of 23 citizenship values in a single space within the 24 community of communities, which is what this country is 25 really becoming, and then that can be used to StenoTran 146 1 strengthen our national broadcasting policy, which 2 fundamentally includes what we call now an ethnic 3 broadcasting policy. 4 569 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you 5 very much. 6 570 Thank you, Madam Chair. 7 571 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. 8 572 Alors il nous reste un dernier 9 intervenant, M. Gustavo Santos, de l'Église chrétienne 10 Manne. 11 573 Mme AUDET: Est-ce que M. Santos est 12 dans la salle? 13 574 Dernier appel pour M. Gustavo Santos. 14 --- Courte pause / Short pause 15 575 Mme AUDET: À ce moment-là je ferais 16 un dernier appel pour M. Hyman Glustein. 17 576 Est-ce que M. Glustein serait arrivé? 18 --- Courte pause / Short pause 19 577 Mme AUDET: Je ne le vois pas, et je 20 note pour le dossier que nous n'avons pas de nouvelles 21 inscriptions à la liste que nous avions déjà, ce qui 22 semble conclure. 23 578 LA PRÉSIDENTE: Alors je vous 24 remercie tous de votre présence ce soir. Thank you 25 very much for coming in such a big crowd. Maybe we StenoTran 147 1 chose a small room so that we felt more at home. 2 579 We will be hearing from you for the 3 written arguments or the written answers before 4 March 4th. Thank you very much et bonsoir. 5 580 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonsoir et 6 merci. 7 --- L'audience se termine à / Whereupon the hearing 8 concluded at 1916 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
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