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Prière de noter que la Loi sur les langues officielles exige que toutes publications gouvernementales soient disponibles dans les deux langues officielles.

Afin de rencontrer certaines des exigences de cette loi, les procès-verbaux du Conseil seront dorénavant bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience et la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.

                TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
                 CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
             ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES

                   TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
             FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
                 TELECOMMUNICATIONS COMMISSION

                       SUJET / SUBJECT:

        AUDIENCE PUBLIQUE SUR LES SERVICES SPÉCIALISÉS
                     DE LANGUE FRANÇAISE /
     PUBLIC HEARING ON FRENCH-LANGUAGE SPECIALTY SERVICES

TENUE À:                               HELD AT:

Complexe Guy-Fravreau                  Guy-Favreau Complex
Centre de conférence                   Conference Centre
Salle des Saules                       Des saules Room
Montréal (Québec)                      Montreal, Quebec

Le 14 décembre 1998                    December 14, 1998

                          Volume  7
tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

Transcripts

In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.

However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.

Transcription

Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.

tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

              Conseil de la radiodiffusion et des
                télécommunications canadiennes

                 Canadian Radio-television and
                 Telecommunications Commission

                  Transcription / Transcript

              Audience publique / Public hearing

          Services spécialisés de langue française / 
              French-Language Specialty Services

DEVANT / BEFORE:

Françoise Bertrand                     Présidente / Chairperson
                                       Présidente du Conseil /
                                       Chairperson of the
                                       Commission
Andrée Wylie                           Conseillère / Commissioner
                                       Vice-présidente,
                                       radiodiffusion / Vice-
                                       Chairperson, Broadcasting
Joan Pennefather                       Conseillère / Commissioner
Andrew Cardozo                         Conseiller / Commissioner
Jean-Marc Demers                       Conseiller / Commissioner

AUSSI PRÉSENTS / ALSO PRESENT:

Tony Lacombe                           Responsable de la tenue de
                                       l'audience / Hearing
                                       Coordinator
Donald Rhéaume                         Conseiller juridique /
                                       Legal Counsel
Lyne Lafrance                          Gérante de l'audience /
                                       Hearing Manager
Lucie Audet/                           Secrétaires / Secretaries
Lyne Lafrance

TENUE À:                               HELD AT:

Complexe Guy-Fravreau                  Guy-Favreau Complex
Centre de conférence                   Conference Centre
Salle des Saules                       Des saules Room
Montréal (Québec)                      Montreal, Quebec

Le 14 décembre 1998                    December 14, 1998

                          Volume  7
tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

            TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES

                                                          PAGE
Intervention par / Intervention by:

Association canadienne de télévision par câble/           2024
Association des câblodistributeurs du Québec

Regroupement des arts médiatiques du Canada               2055

Vidéotron Limitée                                         2073

Cogeco Câble Canada inc.                                  2142

Canal Télé Passeport                                      2170

Canal Évasion                                             2180

Réseau Vision                                             2187

Savoir-Faire                                              2194

Canal Chez Moi                                            2201

Canal Histoire                                            2209

Réseau de l'Histoire                                      2218

Télé Ha ! Ha !                                            2225

Réseau de l'Économie                                      2234

Canal des Affaires                                        2242

Canal Fiction                                             2249

Câblo Distribution G.                                     2258

tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

                             2023

 1                         Montréal (Québec) / Montreal, Quebec
 2     --- L'audience reprend le lundi 14 décembre 1998
 3         à 0830 / Upon resuming on Monday,
 4         December 14, 1998 at 0830
 5  8675                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, bonjour à
 6     tous.  Nous reprenons le cours de nos travaux.
 7  8676                 Avant de demander à Mme la Secrétaire,
 8     Mme Lafrance, qui est avec nous ce matin, de nous
 9     présenter le prochain intervenant, j'aimerais peut-être
10     faire une précision.
11  8677                 Dans l'agenda de l'audience, il y
12     avait de prévu que nous entendrions les demandes
13     concurrentes de CKIA-FM et CHYZ-FM avant d'entendre le
14     renouvellement de CKVL.  Cet horaire est modifié.  Nous
15     entendrons d'abord le renouvellement de CKVL pour
16     ensuite aller vers le point de la demande concurrente
17     entre CKIA-FM et CHYZ-FM.
18  8678                 Le panel sera alors réduit à trois
19     personnes puisque Mme Wylie et moi-même serons absentes
20     de ce panel.  Ce sera Mme Pennefather, M. Cardozo et
21     M. Demers qui seront membres du panel pour ces
22     demandes-là.
23  8679                 Alors, avec cette précision, Madame
24     Lafrance, peut-être pourriez-vous nous rappeler où nous
25     en sommes dans l'audience et, par la suite, nous
                          StenoTran

                             2024

 1     présenter la prochaine intervenante.
 2  8680                 Mme LAFRANCE:  Merci, Madame la
 3     Présidente.
 4  8681                 Nous sommes toujours à la phase II de
 5     l'audience, c'est-à-dire la représentation des
 6     interventions des tierces parties.  Ce matin, nous
 7     débuterons avec l'Association canadienne de télévision
 8     par câble et l'Association des câblodistributeurs du
 9     Québec à présenter leur intervention.
10  8682                 Pour ce faire, nous aurons
11     Mmes Lysline Parenteau et Michèle Beck et MM. Richard
12     Stursberg, Donald Hamel et Sylvain Gauthier.
13  8683                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.  Bienvenue,
14     INTERVENTION
15  8684                 Mme PARENTEAU:  Bonjour, Madame la
16     Présidente, Mesdames les Conseillères, Messieurs les
17     Conseillers.
18  8685                 Mon nom est Lysline Parenteau, je
19     suis directrice générale de l'Association des
20     câblodistributeurs du Québec.  Permettez-moi de vous
21     présenter les personnes qui m'accompagnent:  à ma
22     gauche, Richard Stursberg, président et chef de la
23     direction de l'Association canadienne de télévision par
24     câble, Sylvain Gauthier de la maison de sondage CROP; à
25     ma droite, M. Donald Hamel, membre du conseil
                          StenoTran

                             2025

 1     d'administration de l'ACQ et secrétaire de Cablevision
 2     du Nord de Québec, et Michèle Beck, vice-présidente,
 3     Ingénierie et Réglementation à l'ACTC.
 4  8686                 C'est avec grand intérêt que
 5     l'Association canadienne de télévision par câble et
 6     l'Association des câblodistributeurs du Québec ont
 7     suivi cette audience portant sur l'autorisation de
 8     nouvelles licences de service de programmation
 9     spécialisée.  L'ACTC représente 737 systèmes de
10     distribution par câble qui, ensemble, desservent
11     environ 7 millions d'abonnés au service de
12     câblodistribution. L'ACQ pour sa part, représente 72
13     entreprises de distribution par câble qui desservent
14     près de 1 900 000 abonnés.
15  8687                 Voilà la quatrième occasion qui nous
16     est donnée en 10 ans de nous prononcer sur
17     l'autorisation de nouveaux services spécialisés de
18     langue française.  Depuis 1988, 11 nouveaux services
19     spécialisés sont venus enrichir l'offre de services
20     télévisuels de langue française dans le système de
21     radiodiffusion canadien.  Il est à noter que quatre de
22     ces services sont entrés en ondes il y a un an et demi
23     seulement.  Ainsi, les francophones québécois sont les
24     téléspectateurs les plus choyés en termes de nombre de
25     canaux spécialisés dans leur langue par million
                          StenoTran

                             2026

 1     d'habitants, se classant bien avant la France, les
 2     États-unis et le Canada anglais.
 3  8688                 En effet, les Québécois disposent de
 4     plus de deux canaux spécialisés de langue française par
 5     million d'habitants alors que la France en compte la
 6     moitié d'un et les États-unis les deux-tiers.  Le
 7     Canada anglais est le plus près de nous, disposant de
 8     1,29 canal par million d'habitants.
 9  8689                 C'est dire que depuis les 10
10     dernières années nous avons réussi à doter la
11     population francophone du Québec d'une gamme de
12     services spécialisés de langue française qui se compare
13     très avantageusement à d'autres populations.  Certes,
14     cela ne signifie pas que nous devions nous arrêter là. 
15     Cependant, cela nous permet de mettre en perspective
16     les acquis et de constater qu'en termes de canaux de
17     langue française, dans l'immédiat, il n'y a pas péril
18     en la demeure.
19  8690                 Par ailleurs, bien que le taux de
20     satisfaction des abonnés québécois soit plus élevé que
21     dans le reste du Canada, il n'en demeure pas moins que
22     nous avons des signes évidents de l'essoufflement des
23     consommateurs québécois face à de nouvelles offres de
24     services spécialisés.  Le rapport de plaintes du
25     Conseil des normes pour le dernier lancement de
                          StenoTran

                             2027

 1     services en 1997 démontre que les abonnés ne veulent
 2     plus se voir imposer des services qu'ils doivent payer
 3     sans avoir leur mot à dire.
 4  8691                 On constate dans ce rapport que 53
 5     pour cent des plaintes reçues visaient l'assemblage et
 6     le coût des services offerts.  De plus, lors de ce même
 7     lancement, les abonnés de Cogeco Câble sont passés à
 8     l'action et ce câblodistributeur enregistrait une
 9     baisse de taux d'abonnement de 6 pour cent à son volet
10     facultatif, geste significatif, s'il en est un, indice
11     éloquent démontrant que la limite à se faire imposer
12     d'autres services avait été atteinte chez beaucoup
13     d'abonnés québécois.  Qui plus est, les résultats d'un
14     sondage CROP mené au printemps dernier pour le compte
15     du ministère de la Culture et des Communications du
16     Québec, et dont le Conseil a été saisi, confirment cet
17     état de fait.
18  8692                 Plus récemment encore, l'ACQ a voulu
19     vérifier par elle-même le degré d'intérêt pour de
20     nouveaux services spécialisés de langue française chez
21     les abonnés au service de câblodistribution et leur
22     volonté d'ajouter à leur abonnement actuel un nouveau
23     volet de services spécialisés.  Les résultats de ce
24     sondage ne font que renforcer le constat que les
25     abonnés sont, pour l'heure, rassasiés et demandent un
                          StenoTran

                             2028

 1     répit.  En fait, le meilleur scénario démontre que
 2     seulement 41 pour cent des abonnés actuels affirment
 3     qu'il est probable qu'ils adhèrent à un nouveau volet
 4     de trois services de langue française, à un tarif de
 5     2,40 $.
 6  8693                 Le sondage de l'ACQ a été mené le
 7     plus rigoureusement possible, par la maison de sondage
 8     CROP, l'une des plus crédibles maisons de sondage au
 9     Québec.  Nous avons utilisé un échantillon offrant une
10     très faible marge d'erreur de 3 pour cent, couvrant
11     toutes les régions du Québec et proposant différentes
12     options de volets basées sur les services proposés par
13     les requérantes, aux coûts les plus bas prévisibles. 
14     Nous devons nous rendre à l'évidence:  le sentiment de
15     satisfaction de nos abonnés fait place à la saturation.
16  8694                 Le défi auquel nous faisons
17     maintenant face est celui de proposer de nouveaux
18     services spécialisés de langue française tout en
19     respectant la volonté de nos clients d'exercer un
20     contrôle sur le choix des services qu'ils désirent.
21  8695                 Dans son document De la vision à
22     l'action le Conseil cerne bien le contexte en évolution
23     que nous traversons:  Développement rapide des nouveaux
24     produits, services et nouvelles technologies de
25     communications; convergence des technologies en
                          StenoTran

                             2029

 1     radiodiffusion et en télécommunications et les
 2     démarcations de plus en plus floues entre les
 3     industries traditionnelles; le passage d'un monopole à
 4     un marché concurrentiel; l'évolution des notions de
 5     services de base, d'accessibilité et d'intérêt public.
 6  8696                 La numérisation des réseaux est un
 7     élément de toute première importance dans ce contexte
 8     en évolution.  Il s'agit d'un changement majeur pour
 9     l'avenir de notre industrie et celui du système de
10     radiodiffusion canadien.
11  8697                 L'introduction de la technologie
12     numérique est tout aussi cruciale pour l'industrie de
13     langue française que pour celle de langue anglaise.  La
14     numérisation des réseaux de câblodistribution, c'est
15     non seulement la clé qui permettra aux consommateurs de
16     choisir librement l'offre de services télévisuels
17     qu'ils souhaitent et ne payer que pour le choix qu'ils
18     auront fait, mais c'est aussi l'outil indispensable
19     pour prendre part au marché concurrentiel que le
20     Conseil met en place.
21  8698                 C'est l'outil indispensable pour
22     participer au développement de l'autoroute de
23     l'information et offrir aux consommateurs québécois la
24     véritable vidéo sur demande, l'accès au réseau
25     Internet, au commerce et au courrier électronique par
                          StenoTran

                             2030

 1     le téléviseur, des jeux interactifs et autres services
 2     multimédias.
 3  8699                 Nous comprenons l'impatience de
 4     certains à l'égard du déploiement numérique chez les
 5     câblodistributeurs, impatience que nos membres
 6     ressentent encore plus que quiconque puisque nous
 7     reconnaissons que la distribution numérique nous aidera
 8     à faire face aux nouveaux concurrents qui sont déjà en
 9     mesure d'offrir aux consommateurs plus de flexibilité
10     dans l'offre de services aux abonnés.  Toutefois, vous
11     conviendrez que des décisions hâtives auraient pu avoir
12     de lourdes conséquences non seulement pour les
13     câblodistributeurs mais aussi pour les consommateurs et
14     le système de radiodiffusion canadien.  Rappelons-nous
15     les ratés du lancement des entreprises de distribution
16     par SRD, qui ont engendré une certaine méfiance des
17     consommateurs à l'endroit de cette technologie.  Le
18     lancement de nouvelles technologies est rarement chose
19     facile.
20  8700                 Toutefois, nous disposerons dès
21     l'année qui vient, d'une boîte numérique qui sera
22     facilement accessible pour les consommateurs,
23     multifonctionnelle et normalisée pour l'ensemble de
24     l'Amérique du Nord.
25  8701                 L'industrie de la câblodistribution
                          StenoTran

                             2031

 1     amorce la phase de démarrage de cette nouvelle
 2     technologie.  Vidéotron et Cogeco Câble pourront vous
 3     donner tout à l'heure plus de détails les concernant à
 4     ce sujet.  Quant aux petites entreprises, nous savons
 5     que toutes les PME de 2 000 abonnés et plus prévoient
 6     numériser leurs réseaux d'ici les cinq prochaines
 7     années.  M. Hamel, qui est avec nous, pourra vous
 8     parler de l'introduction de la numérisation qui se fera
 9     dans quelques mois pour Cablevision du Nord de Québec.
10  8702                 Il est probable que le déploiement de
11     cette technologie, pour les petites entreprises, donne
12     lieu à des partenariats ou des ententes soit avec les
13     plus grandes entreprises de câblodistribution ou même
14     avec des entreprises de distribution par satellite ou
15     encore des entreprises de télécommunications.
16  8703                 L'intégration de la numérisation
17     n'est toutefois pas seulement une question de
18     technologie. Nous parlons ici d'une nouvelle approche
19     qui nécessite un changement d'attitude et qui doit être
20     considérée dans le contexte global en évolution décrit
21     précédemment.  Nous parlons d'un nouveau modèle à
22     concevoir et à mettre en place.
23  8704                 Bien sûr, il est tentant de déclarer
24     d'emblée qu'au Québec les services numériques ne seront
25     pas rentables étant donné l'étroitesse du marché. 
                          StenoTran

                             2032

 1     Cette affirmation est basée évidemment sur l'approche
 2     actuelle de la distribution de services télévisuels en
 3     mode analogique.  La comparaison entre le mode de
 4     distribution analogique et de distribution numérique ne
 5     peut tenir.  La distribution numérique doit être
 6     abordée sans référence à la distribution analogique
 7     actuelle où la notion de client est, somme toute,
 8     absente.  La distribution numérique correspond à la
 9     notion de marché concurrentiel, elle répond davantage
10     aux attentes et besoins du client.
11  8705                 C'est donc une approche qui change
12     les rapports non seulement entre les distributeurs et
13     leurs clients, mais aussi entre les distributeurs et
14     leurs fournisseurs.  Nous comprenons les inquiétudes,
15     voire même la peur, des exploitants de services
16     spécialisés à l'idée de la distribution numérique. 
17     Cette inquiétudes découle directement du fait que les
18     câblodistributeurs n'ont pas encore intégré cette
19     technologie dans leur système.
20  8706                 Le déploiement de la compression
21     vidéonumérique exigera une large gamme de services
22     attrayants à offrir aux consommateurs, comme les
23     services qui vous ont été présentés ces derniers jours. 
24     De plus, nous croyons que la vidéo sur demande sera un
25     produit moteur pour le déploiement de la technologie
                          StenoTran

                             2033

 1     numérique d'autant que nous nous rapprochons de plus en
 2     plus de la véritable vidéo sur demande.  En somme, la
 3     distribution numérique nous permettra d'offrir des
 4     services uniques, ainsi que plus de flexibilité dans
 5     l'offre de volets.  Il sera donc essentiel de disposer
 6     de nouveaux services qui seraient disponibles
 7     exclusivement par la distribution numérique.
 8  8707                 Il est vrai que la viabilité des
 9     services n'est pas assurée instantanément avec ce
10     nouveau mode de distribution.  C'est une approche qui
11     nécessite davantage de partage du risque entre les
12     distributeurs et les fournisseurs de services,
13     davantage de partenariats dans les stratégies de
14     commercialisation et des stratégies de publicité plus
15     raffinées.  Nous sommes convaincus que les requérantes
16     qui se sont présentées devant vous ont toutes les
17     assises financières et l'expertise requise pour assumer
18     ce partage du risque et relever ce défi.
19  8708                 En conclusion, Madame la Présidente,
20     il nous apparaît que, compte tenu de l'offre existante
21     des services spécialisés de langue française qui répond
22     déjà à un équilibre par rapport au système de
23     radiodiffusion canadien; compte tenu du degré de
24     saturation élevé des abonnés québécois quant à de
25     nouvelles offres de volets de services spécialisés de
                          StenoTran

                             2034

 1     langue française; compte tenu du déploiement de la
 2     numérisation des réseaux de câblodistribution au Québec
 3     au cours des prochaines années et de la nécessité
 4     d'obtenir une gamme de services attrayants pour assurer
 5     l'implantation de cette technologie; et compte tenu que
 6     la technologie numérique serait la plus adéquate pour
 7     répondre aux attentes des consommateurs québécois comme
 8     à ceux du Canada anglais, nous croyons que rien ne
 9     justifie l'urgence d'autoriser de nouvelles licences de
10     services spécialisés de langue française à ce
11     moment-ci.  Au contraire, à l'heure où le Conseil
12     s'apprête à tenir une audience sur un cadre à établir
13     pour l'introduction de nouveaux services spécialisés
14     numériques, l'autorisation de services spécialisés de
15     langue française en mode analogique viendrait
16     court-circuiter le déploiement de la technologie
17     numérique au Québec, discriminerait les entreprises
18     québécoises de distribution par câble et
19     désavantagerait grandement leurs abonnés.
20  8709                 Pour l'avenir du système de
21     radiodiffusion de langue française et de l'industrie
22     québécoise de la câblodistribution, l'ACQ et l'ACTC
23     proposent que le Conseil autorise une licence de
24     service spécialisé par genre et que chacun de ces
25     services réponde aux exigences suivantes:  contribuer à
                          StenoTran

                             2035

 1     la diversité et à la complémentarité de l'offre
 2     télévisuelle; être autorisé pour distribution
 3     numérique; être lancé deux ans après l'obtention de
 4     l'autorisation du Conseil; avoir un plan d'affaires qui
 5     tient compte des réalités du marché existant et du
 6     partage des risques inhérents à un marché
 7     concurrentiel.
 8  8710                 Nous sommes convaincus que la période
 9     de deux ans est réaliste afin de s'assurer d'un
10     lancement réussi en mode numérique.  Cette période
11     devrait en fait permettre une concertation entre les
12     distributeurs et programmateurs afin d'établir les
13     conditions jugées les meilleures par les parties pour
14     le succès de cette importante étape du système de
15     radiodiffusion de langue française.
16  8711                 Nous remercions le Conseil de nous
17     avoir donné l'occasion de participer à cette audience
18     que nous considérons des plus importantes pour
19     l'évolution de l'industrie de la distribution par câble
20     au Québec.  Il nous fera plaisir de répondre à vos
21     questions.
22  8712                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, madame.  C'est
23     moi qui ai le plaisir de vous poser quelques questions,
24     et ce sera quelques questions parce qu'on n'est
25     certainement pas pour reprendre un dossier qui a été
                          StenoTran

                             2036

 1     bien étoffé au moment du mémoire écrit et auquel,
 2     certainement, tout au cours de la semaine passée vous
 3     avez vu qu'on référait constamment.
 4  8713                 Les questions de sondage, avec tout
 5     le respect que je dois à CROP, il y a eu d'autres
 6     sondages de CROP, il y a eu d'autres sondages de
 7     maisons très respectées, et je pense qu'on peut prendre
 8     l'aboutissement du 41 pour cent et puis du montant de
 9     2,40 $ comme étant le résultat final et maximal ou on
10     peut dire que c'est un point de départ et on construit
11     quelque chose à partir de là.  C'est vraiment, d'une
12     certaine façon, une question de point de vue.
13  8714                 Alors je ne voudrais pas qu'on se
14     lance sur des estimations de statistiques ce matin, ce
15     n'est pas tellement ça, je pense, qui nous rendrait
16     vraiment le maximum de votre expertise.
17  8715                 Moi, ce que j'aimerais comprendre --
18     et je ne reviens pas non plus sur la question de
19     capacité -- c'est que vous dites qu'aller de l'avant à
20     ce moment-ci contreviendrait, si on veut... je
21     m'intéresse davantage dans votre conclusion à la
22     première page, quand vous dites:
23                            "Au contraire, à l'heure où le
24                            Conseil s'apprête à tenir une
25                            audience sur un cadre à établir
                          StenoTran

                             2037

 1                            pour l'introduction de nouveaux
 2                            services spécialisés numériques,
 3                            l'autorisation de services
 4                            spécialisés de langue française
 5                            en mode analogique viendrait
 6                            court-circuiter le déploiement
 7                            de la technologie numérique au
 8                            Québec, discriminerait les
 9                            entreprises québécoises de
10                            distribution par câble et
11                            désavantagerait grandement leurs
12                            abonnés."
13  8716                 J'aimerais savoir, quand vous dites
14     ça, qu'est-ce que ça veut dire.  Pourquoi et sur quels
15     éléments... parce que ce sont des éléments qu'il serait
16     important qu'on comprenne, évidemment, dans l'ensemble
17     des objectifs qu'on poursuit.
18  8717                 Mme PARENTEAU:  Alors, ce qu'on veut
19     dire par là, c'est que, s'il y a l'introduction d'un
20     nouveau volet analogique pour des services spécialisés
21     de langue française, il nous apparaît à ce moment-là
22     que l'introduction de services spécialisés en mode
23     numérique serait pratiquement inexistante ou reportée
24     peut-être à beaucoup plus tard.  Ca nous enlève, à ce
25     moment-là, une possibilité d'offre de services de
                          StenoTran

                             2038

 1     langue française en mode numérique.
 2  8718                 Quand on dit que ça
 3     court-circuiterait, c'est qu'au Québec on va se
 4     retrouver avec des services spécialisés en mode
 5     analogique et on a bien peur qu'on n'ait pas de
 6     services spécialisés à distribuer en mode numérique. 
 7     Alors, qu'est-ce qui devient accessible pour nos
 8     abonnés en mode numérique?
 9  8719                 Quand on dit qu'il désavantagerait
10     nos entreprises et nos abonnés, on sait très bien que
11     les entreprises de distribution par satellite ont déjà
12     l'accessibilité en mode numérique.  Alors qui
13     resterait-il chez les distributeurs à ne pas distribuer
14     de services spécialisés en mode numérique?  Ce serait
15     les câblodistributeurs du Québec.
16  8720                 On va avoir une offre de services
17     spécialisés en mode numérique au Canada anglais, on va
18     avoir une offre de services spécialisés en mode
19     numérique par les distributeurs par satellite et les
20     distributeurs par micro-ondes et les câblodistributeurs
21     vont être coincés avec une offre en volet analogique. 
22     C'est ça qu'on appréhende dans cette attribution de
23     nouvelles licences en mode analogique.
24  8721                 LA PRÉSIDENTE:  On voyait par une
25     autre audience que, à ce moment-ci, il demeure que la
                          StenoTran

                             2039

 1     câblodistribution a quand même des avantages en termes
 2     d'aller rejoindre son client et d'offrir... parce que
 3     vous faites ici référence aussi à la gamme, à
 4     l'éventail des services que peut offrir l'autoroute, et
 5     essentiellement la câblodistribution devient une
 6     autoroute, pas strictement de services de
 7     radiodiffusion ou de produits de radiodiffusion, mais
 8     d'un ensemble de produits.  A cet égard-là, il me
 9     semble qu'à ce moment-ci il y a encore à ce point un
10     avantage concurrentiel important de la part du câble.
11  8722                 Alors, pourquoi devrions-nous nous
12     mettre dans le stationnement, pour utiliser une figure
13     propre aux autoroutes, et attendre qu'il y avait
14     vraiment... parce que même dans le deux ans que vous
15     mentionnez ici, un début de déploiement, ça va prendre
16     un certain temps avant qu'une offre de langue française
17     soit accrue au Québec en termes de services
18     spécialisés.
19  8723                 Autant je peux reconnaître avec vous
20     qu'aujourd'hui il n'y a pas péril en la demeure, en ce
21     sens que ça n'a pas chuté de façon importante au niveau
22     de l'écoute, c'est quand le cri d'alarme et est-ce
23     qu'on laisse les choses arriver pour se retrouver avec
24     une écoute qui aura vraiment eu une érosion importante
25     et qui sera allée vers les services de langue anglaise
                          StenoTran

                             2040

 1     et au profit de qui?
 2  8724                 Mme PARENTEAU:  C'est parce
 3     qu'actuellement l'occasion nous semblait quand même
 4     très belle et même excellente pour, justement,
 5     travailler à l'introduction du mode numérique, étant
 6     donné qu'il n'y a pas, en fait, d'attente, si on peut
 7     parler comme ça, de la part des abonnés.  Même en
 8     région -- et il y a quelques requérantes qui vous l'ont
 9     mentionné -- on n'a pas fini d'introduire les quatre
10     nouveaux services d'il y a un an et demi.
11  8725                 Alors, pour nous, ça nous semblait un
12     bon moment pour dire, ça va être compliqué d'introduire
13     le mode numérique pour les câblodistributeurs parce que
14     les entreprises par satellite n'ont que cette
15     technologie-là.  Nous, nous maintenons notre offre
16     analogique et nous devons, parallèlement, introduire
17     l'offre numérique.  Alors ça va être peut-être pas mal
18     plus compliqué et ça va demander certainement un bon
19     temps avant d'introduire ce mode-là et ça impliquerait
20     aussi la participation des fournisseurs comme tels.
21  8726                 On entendait M. Bureau, non pas
22     samedi, mais quand il a comparu précédemment, qui
23     disait:  Oui, les fournisseurs, on pourrait vous aider
24     à introduire le numérique."  Ce sont des choses, à mon
25     point de vue, qu'on aime entendre parce que c'est clair
                          StenoTran

                             2041

 1     que ça ne sera pas facile à introduire.  C'est clair
 2     qu'il y a un risque à introduire cette technologie-là. 
 3     Mais ce qu'on pense, c'est que si on l'introduit en se
 4     concernant, si on prend le temps de l'introduire, on
 5     pense qu'on peut avoir un bon succès, même ici au
 6     Québec.
 7  8727                 M. STURSBERG:  Puis-je ajouter juste
 8     un mot?  La question centrale ici, c'est: quels sont
 9     les services les plus attrayants pour les boîtes
10     numériques?  On a une certaine expérience au Canada
11     anglais aussi aux États-Unis.  Aux États-Unis
12     maintenant on a déployé presque deux millions de boîtes
13     numériques par Time Warner, TC (ph.) et les autres.  Ce
14     que les clients cherchent, ce sont les services
15     télévisuels avec ces boîtes numériques, des services
16     spécialisés.
17  8728                 Les autres services, comme le
18     commerce, les services transactionnels, les services
19     accès à Internet par télévision sont surtout des
20     services spéculatifs.  Est-ce qu'ils vont être des
21     services gagnants?  Probablement, mais ce n'est pas
22     encore clair.  Les services qui existent à ce moment-ci
23     et qui sont les plus importants sont les services
24     spécialisés, les services télévisuels.
25  8729                 Je sais qu'il y a une certaine
                          StenoTran

                             2042

 1     frustration, si je peux le dire, du Conseil comme
 2     Lysline l'a noté, et aussi chez les câblodiffuseurs en
 3     ce qui concerne le déploiement de ces boîtes
 4     numériques, mais nous avons commencé.  Nous avons
 5     commencé dans les marchés anglophones avec Shaw et les
 6     autres vont commencer cette année, l'année qui vient
 7     c'est-à-dire, l'année prochaine.
 8  8730                 Les autres ici au Québec, il y a des
 9     articles et de la publicité dans les journaux de ce
10     matin de Vidéotron, qui expliquent qu'ils sont en train
11     de le faire et ils vont vous expliquer leur stratégie
12     plus tard ce matin, la même chose avec Cogeco, y
13     compris les petits systèmes comme les systèmes de
14     Donald.
15  8731                 Moi, je crois que c'est très
16     important, parce que ce n'est pas uniquement une
17     question d'avoir des boîtes numériques pour avoir les
18     boîtes numériques.  C'est parce que les boîtes
19     numériques vont donner accès à l'inforoute électronique
20     à tous les gens.
21  8732                 À ce moment-ci il y a juste peut-être
22     un tiers de la population qui a un ordinateur.  Pour
23     l'autre deux-tiers de la population, pour avoir accès à
24     l'inforoute électronique, ils vont passer par la
25     télévision.  Et, pour ce faire, il faut déployer des
                          StenoTran

                             2043

 1     boîtes numériques pour la télévision.  Ça va donner
 2     accès à l'Internet et aux autres services.
 3  8733                 Mais nous croyons, pour avoir un
 4     succès économique en ce qui concerne le déploiement
 5     d'un tel réseau, il faut des services attrayants. 
 6     C'est pour cette raison que nous insistons sur
 7     l'importance centrale des services numériques, comme
 8     Lysline a dit.
 9  8734                 LA PRÉSIDENTE:  Je trouve
10     intéressante votre précision, Monsieur Stursberg, mais
11     c'est parce que j'ai l'impression que, au fond, ça
12     donne l'éclairage qui amène le type de position que
13     vous avez, qui est celui de dire, l'objectif que nous
14     recherchons ultimement passe par offrir aux
15     consommateurs, par le biais de services spécialisés,
16     accès à l'autoroute de l'information et donc, ça dépend
17     beaucoup de l'objectif qu'on poursuit à ce moment-ci
18     dans l'histoire du déploiement des services de
19     télécommunications et de radiodiffusion.
20  8735                 Je pense que, dépendant où se situe
21     l'objectif que vous mentionnez dans la gradation, on a
22     un regard qui est équivalent au vôtre ou un autre type
23     de regard.
24  8736                 M. STRUSBERG:  Aussi, un autre
25     objectif qui est central pour nous.  C'est de respecter
                          StenoTran

                             2044

 1     la volonté de nos clients, et ce que nos clients
 2     cherchent à ce moment-ci, c'est d'avoir plus de
 3     contrôle, c'est d'avoir plus de choix et c'est
 4     impossible à ce moment-ci d'offrir le même niveau de
 5     choix à nos clients si on utilise uniquement ou si on
 6     offre uniquement des services analogiques.  Pour ce
 7     faire, il faut offrir un service numérique.
 8  8737                 À ce moment-ci, je crois qu'on est
 9     dans une situation concurrentielle, comme Lysline a
10     dit, avec les services des distributeurs par satellite
11     ou par micro-ondes, qui ont la possibilité d'offrir un
12     tel niveau de choix à leurs abonnés.  C'est absolument
13     central pour nous aussi.  Et c'est central aussi pour
14     les abonnés.
15  8738                 Les abonnés ont droit au meilleur
16     niveau de choix de leurs services.  Ce n'est pas
17     uniquement une question de l'autoroute.  L'autoroute,
18     c'est central, c'est clair, c'est très, très important,
19     mais c'est aussi une question des clients, pour donner
20     plus de pouvoir dans les mains de nos clients.
21  8739                 LA PRÉSIDENTE:  Poursuivant cet
22     objectif-là, qui est certainement celui de l'ensemble
23     des requérantes je dirais et de plusieurs des
24     intervenants au cours de ce processus-là, que
25     pensez-vous des suggestions qui ont été faites de créer
                          StenoTran

                             2045

 1     un volet strictement en langue française et qui même -- 
 2     certains allaient plus loin -- seraient une priorité en
 3     langue française, pour justement donner une image dans
 4     les choix faits aux consommateurs qui soit plus près de
 5     leur réalité et de leur identité.
 6  8740                 Mme PARENTEAU:  Je pense qu'on n'a pas
 7     de problème avec ça, un volet uniquement en langue
 8     française.  D'ailleurs, on peut ne pas y faire
 9     référence, mais notre sondage indique que c'est mieux
10     reçu quand un volet est uniquement en langue française.
11  8741                 Je pense que, ça, c'est quelque chose
12     qui ne nous cause pas de problème.
13  8742                 LA PRÉSIDENTE:  Pourquoi la plupart
14     des câblos ont rajouté, à ce moment-là, des services en
15     langue anglaise si tel est le cas avec la notion que
16     vous connaissez?
17                                                        0900
18  8743                 Mme PARENTEAU:  Il y avait deux
19     raisons à cela.  Au tout début c'était parce qu'on
20     n'avait pas suffisamment de services en langue
21     française pour former des volets uniquement en langue
22     française.  Ça, c'était une raison.  L'autre raison,
23     c'est qu'au Québec, il y a des marchés où on n'a pas le
24     choix, il faut ajouter des services de langue anglaise. 
25     Et ça c'est une réalité de notre marché aussi.
                          StenoTran

                             2046

 1  8744                 LA PRÉSIDENTE:  Dans certains
 2     territoires, il est vrai qu'il y a une présence de
 3     consommateurs de langue anglaise qui ont droit à des
 4     services, je le reconnais, mais dans bien d'autres
 5     secteurs, ce n'est pas le cas.  Et donc, il y a une
 6     certaine contradiction, vous admettrez.
 7  8745                 Mme PARENTEAU:  Il y a aussi...
 8  8746                 LA PRÉSIDENTE:  Vous nous demandez de
 9     surseoir à une décision, en tout cas, d'établir si
10     jamais on accordait des licences, un moratoire pour
11     deux ans parce qu'il n'y a pas de services en langue
12     française.  Par contre vous avez, dans la plupart des
13     systèmes de câblodistribution au Québec, ajouté des
14     services de langue anglaise.  Alors c'est difficile à
15     réconcilier.
16  8747                 Mme PARENTEAU:  Oui.  Il faut dire
17     aussi qu'historiquement au Québec on a introduit des
18     services de langue anglaise au départ justement parce
19     qu'il manquait de services de langue française.  Et
20     là-dessus, moi, j'aimerais mentionner le fait suivant: 
21     les services de langue française exclusifs au câble,
22     ils ont été développés par les câblodistributeurs au
23     tout début parce que personne n'y croyait.  Ce sont eux
24     qui ont comme introduit ces services-là pour démontrer
25     que, oui, il y avait un potentiel.
                          StenoTran

                             2047

 1  8748                 LA PRÉSIDENTE:  Vous pensez à quoi?
 2  8749                 Mme PARENTEAU:  Je pense à TVFQ 99, je
 3     pense à Télé des jeunes, je pense au Réseau des sports,
 4     qui précédaient les réseaux qu'on connaît actuellement. 
 5     Ce sont les câblos qui ont dû développer les services
 6     de langue française et montrer aux gens, oui, il y a un
 7     potentiel avec les services de langue française sur le
 8     câble.
 9  8750                 Quand il s'est agit du premier volet,
10     ceux qui croyait à un volet avec des services de langue
11     française, c'était les câblos encore une fois; les
12     fournisseurs n'y croyait pas, ils ne voulaient pas
13     faire un étage.  On y croyait et on était prêts à
14     garantir un taux de pénétration de 75 pour cent, ce qui
15     s'est avéré exact; les premiers volets actuellement ont
16     un taux de pénétration de 75 pour cent.
17  8751                 Là, on vous dit qu'un deuxième volet,
18     on pense que c'est risqué; on pense qu'à ce moment-ci
19     c'est risqué un deuxième volet en analogique au Québec. 
20     Prenons le temps de bien ficeler notre introduction de
21     mode numérique, et, oui, on y croit, que ça va être
22     possible d'offrir des services en numérique en langue
23     française.
24  8752                 LA PRÉSIDENTE:  Je sais pas si vous
25     êtes ou si... vous avez dû suivre pas mal la semaine
                          StenoTran

                             2048

 1     passée.  J'ai comme l'impression qu'il y a comme deux
 2     agendas qui se rencontrent.  Ici, juste avant votre
 3     conclusion, vous dites, en parlant du nouveau mode de
 4     distribution que sera le numérique:
 5                            "C'est une approche qui
 6                            nécessite davantage de partage
 7                            du risque entre les
 8                            distributeurs et les
 9                            fournisseurs de services,
10                            davantage de partenariats dans
11                            les stratégies de
12                            commercialisation et des
13                            stratégies de publicité plus
14                            raffinées."
15  8753                 Mais, quelque part, il me semble
16     avoir entendu tout au cours de la semaine passée les
17     requérantes... et on a été très spécifiques dans notre
18     recherche d'informations, à savoir est-ce qu'ils
19     étaient prêts à partager ce risque-là, à investir pour
20     faire en sorte d'aller rejoindre le consommateur, que
21     ce n'était pas strictement la responsabilité de la
22     distribution.  Et ce que j'ai entendu -- et je pense
23     que tout le monde sera d'accord et vous aussi comme
24     téléspectatrice si vous étiez dans la salle -- je pense
25     bien que c'est assez unanime, l'écho à savoir, oui, les
                          StenoTran

                             2049

 1     requérantes pour la plupart sont prêtes à investir et à
 2     partager les risques.
 3  8754                 Là, ce que je vous entends dire,
 4     c'est que ce n'est pas ce risque-là que vous voulez
 5     partager, c'est un autre; vous êtes rendue ailleurs.
 6  8755                 J'avoue que c'est assez difficile
 7     pour le Conseil de voir clair sur quelles sont vos
 8     intentions parce qu'on pourrait voir très bien que
 9     l'offre de partage de risque que vous faites a été
10     comme entendue, parce que ça a été offert la semaine
11     passée, ça m'apparaît assez clair et je pense bien que
12     c'est ce qu'on va entendre en réplique finale
13     aujourd'hui ou demain, mais c'est comme si vous disiez: 
14     C'est pas ce risque-là qu'on veut partager, c'est un
15     autre, alors que vous pourriez partir de ce risque-là
16     pour en développer un nouveau ensemble et être
17     partenaires.  J'avoue que c'est assez...
18  8756                 Mme PARENTEAU:  Madame la Présidente,
19     là-dessus, ce que j'ajouterais, c'est que le partage...
20     il se peut que vous autorisiez des services, un volet
21     de services en mode analogique, et si vous autorisez un
22     volet en mode analogique, Vidéotron l'a exprimé, on va
23     le distribuer, on va faire notre possible pour le
24     distribuer.
25  8757                 Quand on dit "partager le risque", ce
                          StenoTran

                             2050

 1     serait, par exemple, dans le cas... et là, j'apporte le
 2     point des fameux tarifs par pénétration.  Ça, à notre
 3     point de vue, c'est inacceptable.  On vient vous dire
 4     qu'un troisième volet ou un deuxième volet, on le
 5     trouve risqué et jusqu'où on est prêt à aller, c'est de
 6     dire que, s'il y en a un, on va le faire, mais on n'est
 7     pas d'accord avec des taux de pénétration qui vont nous
 8     obliger à garantir à ces services-là des revenus qu'on
 9     n'aura pas. On l'a fait dans le passé, mais on ne peut
10     plus le faire avec un deuxième volet parce qu'on pense
11     qu'il y a trop de risques.  Ça, pour nous, ce serait
12     inacceptable.
13  8758                 Si le volet a 40 pour cent de
14     pénétration au lieu de 60 pour cent, bien le risque
15     devrait être pris par les deux, le distributeur va
16     assumer son risque, il va avoir posé des fameux filtres
17     ou des trappes et payer en conséquence, et les
18     exploitants de services vont devoir vivre avec le 40
19     pour cent.
20  8759                 C'est tout à fait impossible à gérer,
21     des tarifs selon un taux de pénétration qui, d'un mois
22     à l'autre, peuvent varier, et tout à coup le
23     distributeur se voit obligé de verser un tarif
24     différent un mois parce que le taux de pénétration a
25     chuté.  Ça, ça nous apparaît inacceptable.
                          StenoTran

                             2051

 1  8760                 Quand on parle de risques à accepter,
 2     que ce soit avec le volet analogique ou en...
 3  8761                 LA PRÉSIDENTE:  Numérique.
 4  8762                 Mme PARENTEAU:  ... en numérique, ça
 5     en présente un risque certainement.
 6  8763                 LA PRÉSIDENTE:  Dans l'ensemble des
 7     suggestions faites au cours de la semaine, dans
 8     l'éventualité où le Conseil irait avec une autorisation
 9     de licence, est-ce que vous avez des échos à faire?  Je
10     vous entendais tantôt parler des initiatives de la
11     cablôdistribution en termes de presque les premiers...
12     bien pas presque, les premiers services spécialisés. 
13     Vous avez entendu tout au cours de l'audience à ce jour
14     quelques commentaires, des principes émis sur ce qui ne
15     veut pas être une discrimination, mais veut s'assurer
16     qu'il n'y ait pas de préférence indue.
17  8764                 Est-ce que vous avez des commentaires
18     à faire à cet égard-là sur des façons d'aborder la
19     question qui, selon vous, seraient sans discrimination
20     pour la câblodistribution et les autres distributeurs
21     mais à la fois respectueuses des préoccupations émises
22     par les intervenants ou les requérantes?
23  8765                 M. STURSBERG:  Vous savez très bien
24     la position de l'ACTC en ce qui concerne l'intégration
25     verticale et horizontale.  Nous croyons que c'est très
                          StenoTran

                             2052

 1     important pour l'avenir de l'industrie, pas uniquement
 2     l'industrie de câble, mais aussi l'industrie des médias
 3     chez nous.  Vous avez déjà des règlements en place qui
 4     vont protéger les nouveaux services et, s'il y a un
 5     problème, vous allez vous garder l'autorité de changer
 6     ou de décider quoi faire s'il y a des problèmes.
 7  8766                 À ce moment-ci, je crois qu'on a eu
 8     deux lancements importants, un lancement du côté
 9     anglophone, un lancement du côté francophone, il y a un
10     an maintenant, et nous n'avons pas beaucoup de plaintes
11     devant le Conseil en ce qui concerne ces activités
12     discriminatoires.  Et, comme j'ai dit, s'il y a des
13     problèmes, à ce moment-là, les gens qui ont le problème
14     peuvent faire appel au Conseil pour régler la
15     situation.  Vous avez, c'est-à-dire, tous les pouvoirs
16     nécessaires de régler ces problèmes.
17  8767                 LA PRÉSIDENTE:  Est-ce qu'il y a
18     d'autres commentaires que vous souhaitez faire sur ce
19     que vous avez entendu de principes mis de l'avant ou
20     sur d'autres points qui vous apparaissent importants de
21     souligner à ce moment-ci, dans les préoccupations que
22     les requérantes pouvaient avoir ou que les intervenants
23     avaient quant à une hypothèse de nouveaux services, de
24     quelle nature devaient-ils être, les liens avec les
25     compagnies de distribution ou le coût maximal.
                          StenoTran

                             2053

 1  8768                 Est-ce qu'il y a des commentaires que
 2     vous souhaitez faire référant à des commentaires ou des
 3     propositions qui ont été mises de l'avant et qui
 4     correspondaient à des préoccupations que les gens
 5     avaient?
 6  8769                 M. STURSBERG:  Moi, j'ajouterais une
 7     chose.  Moi, je crois que la chose centrale ici, c'est
 8     de laisser le marché décider.  Moi, je crois que ce
 9     n'est pas nécessaire pour le Conseil d'intervenir dans
10     les négociations entre les services et les câblos. 
11     C'est très important de laisser ses questions au
12     marché.
13  8770                 Comme j'ai dit, s'il y a des
14     problèmes, le Conseil a tous les pouvoirs nécessaires
15     pour régler les problèmes à la fin de la journée.  Et
16     s'il y a des difficultés après les négociations, si les
17     services veulent dire "Nous ne sommes pas contents",
18     ils ont le droit de le faire et le Conseil a le pouvoir
19     de régler leurs problèmes.
20  8771                 Moi, je crois que la chose centrale
21     ici, c'est de laisser le marché fonctionner en ce qui
22     concerne pas uniquement les négociations avec les
23     services, mais en ce qui concerne l'offre de ces
24     nouveaux volets, et caetera, et caetera.
25  8772                 Merci.
                          StenoTran

                             2054

 1  8773                 LA PRÉSIDENTE:  Je ne peux vous
 2     quitter sans dire que l'analogie que vous faites avec
 3     la France, et le nombre des canaux spécialisés en
 4     France est un peu tronquée, vous le savez.  Il n'y a
 5     pas autant de pénétration de câblodistribution en
 6     France qu'il existe ici au Canada et il n'y a pas les
 7     mêmes types de voisins que nous avons ici, ni au
 8     Québec, ni au Canada avec les Américains.  Alors, je
 9     pense qu'il y a là une habitude d'écoute extrêmement
10     différente.
11  8774                 Lorsqu'on a des publics québécois ici
12     qui regardent 24 heures de télévision en moyenne et que
13     la télévision est un outil de divertissement mais de
14     bien d'autres choses, je pense que d'avoir un souci et
15     d'avoir une surreprésentation n'est pas anormal, c'est
16     tout à fait en lien avec l'attachement que le public
17     québécois a développé au cours des années pour sa
18     télévision, pour ses artistes, pour la création, mais
19     pour les services aussi qu'il reçoit.
20  8775                 Alors cette analogie, je ne pouvais
21     la laisser passer sans commenter.  Je pense que c'est
22     tout à fait prendre deux publics qui n'ont rien à voir
23     ensemble; et pour la câblodistribution, qui est si
24     préoccupée de son consommateur, je pense que c'est
25     quelque chose que vous savez bien.
                          StenoTran

                             2055

 1  8776                 Mme PARENTEAU:  Vous comprendrez que
 2     c'est pour les fins de la mise en perspective de
 3     différentes populations qu'on a apporté ce point-là. 
 4     En fait, c'était pour dire qu'au Québec, finalement, on
 5     n'est pas si mal placés que ça, mais on est tout à fait
 6     d'accord que... on ne tient pas à s'arrêter là, bien au
 7     contraire, on veut participer à offrir encore plus de
 8     services à nos abonnés et aux Québécois.
 9  8777                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup. 
10     Mesdames, Messieurs, merci.
11  8778                 Mme LAFRANCE:  Je demanderais
12     maintenant à M. Pierre-Paul Lafrenière, coordonnateur
13     national du Regroupement des arts médiatiques du
14     Canada, de présenter son intervention.
15                                                        0915
16     INTERVENTION
17  8779                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour, Messieurs.
18  8780                 M. LAFRENIÈRE:  Bonjour, Madame la
19     Présidente, Mesdames et Messieurs du Conseil.  Mon nom
20     est Pierre-Paul Lafrenière.  Il me fait plaisir de
21     m'adresser à vous à titre de coordonnateur national du
22     Regroupement des Arts médiatiques du Canada, le RAM du
23     Canada.
24  8781                 Le RAM du Canada est une plate-forme
25     et un front commun pour mener des actions concertées
                          StenoTran

                             2056

 1     pertinentes à l'ensemble des professionnels(les) et des
 2     maisons de production des arts médiatiques oeuvrant au
 3     sein des communautés francophones et acadiennes, tant
 4     sur le plan des politiques que de la production, de la
 5     promotion, de la distribution, de la diffusion et du
 6     développement de marchés.
 7  8782                 Avant de poursuivre je voudrais vous
 8     présenter les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui: 
 9     à ma droite, M. Robert Charbonneau, président des
10     Productions R. Charbonneau et producteur des séries
11     "Chez-Nous" et "Histoire Max", qui nous vient d'Ottawa. 
12     M. André Lavoie, que vous avez sur votre liste, n'a pas
13     pu être avec nous autres, il est terrassé par une
14     grippe, et au lit, aujourd'hui.
15  8783                 À ma gauche, M. David Dandeneau,
16     directeur du Bureau de développement du Collège
17     universitaire de St-Boniface.  Il est aussi membre de
18     la Corporation Manitoba Film and Sound Corporation et
19     membre de la Société des communications du Manitoba. 
20     Il vient du Manitoba, de St-Boniface particulièrement.
21  8784                 Nous remercions le Conseil de la
22     radiodiffusion et des télécommunications canadiennes de
23     nous donner l'occasion de faire valoir notre point de
24     vue et de défendre nos intérêts quant à la demande
25     déposée par la Société Radio-Canada et ses partenaires
                          StenoTran

                             2057

 1     ARTE et Bell Satellite pour la mise en ondes du Réseau
 2     des Arts.
 3  8785                 Nous saluons cette initiative parce
 4     que, comme créateurs, producteurs, spectateurs, nous
 5     savons que les arts et la culture sont des moteurs de
 6     notre vitalité et le souffle de notre humanité.  Le RAM
 7     du Canada appuie la demande de la SRC, mais nous
 8     souhaitons apporter certaines conditions à l'octroi de
 9     cette licence.
10  8786                 La francophonie canadienne ne peut
11     être considérée uniquement comme des téléspectateurs. 
12     Nous faisons partie de la culture d'ici; nous sommes
13     créateurs, producteurs de spectacles et d'oeuvres
14     littéraires, de performances, de théâtre, de danse,
15     d'oeuvres visuelles, d'oeuvres télévisuelles et de
16     cinéma.  Ce que nous souhaitons lire plus clairement
17     dans ce projet, ce sont des références directes à nos
18     communautés.
19  8787                 Grâce à son partenariat avec ARTE le
20     RDA se présente déjà comme un ambassadeur de la culture
21     canadienne tant auprès des Canadiens eux-mêmes
22     qu'auprès des auditoires étrangers.  Les artistes et
23     les producteurs de nos communautés ont intérêt à ce que
24     soient élargis les horizons de la diffusion de leurs
25     oeuvres non seulement à l'échelle nationale mais aussi
                          StenoTran

                             2058

 1     à l'échelle internationale.
 2  8788                 Il existe dans les régions des
 3     initiatives quant à l'utilisation des nouveaux médias
 4     pour assurer la présence de la culture et des arts sur
 5     Internet.  Le RDA a tout intérêt à collaborer de près
 6     et avec ouverture aux initiatives et aux projets des
 7     communautés ainsi qu'avec les promoteurs et les
 8     intervenants qui les soutiennent.
 9  8789                 Il va de soi qu'une part du budget
10     consacré à l'établissement et la programmation du RDA
11     doit l'être pour assurer le reflet de nos communautés
12     afin que nos communautés et nos producteurs soient des
13     partenaires à part entière dans cette initiative.  Une
14     part du budget doit être réservée pour favoriser et
15     soutenir ce partenariat.
16  8790                 L'arrivée du RDA ne dispense pas la
17     Société Radio-Canada de ses obligations envers nos
18     communautés en ce qui concerne la première chaîne ou le
19     Réseau de l'information.  L'octroi d'une licence, en
20     plus, n'est pas une garantie que les communautés du
21     Canada français auront accès à RDA chez eux.
22  8791                 Le RAM du Canada appuie donc cette
23     demande en y posant les conditions suivantes :
24  8792                 - Dans sa décision, le CRTC doit
25     s'assurer d'inscrire dans la licence des engagements
                          StenoTran

                             2059

 1     réglementés qui fassent des références directes aux
 2     communautés canadiennes-françaises comme
 3     téléspectateurs, créateurs, producteurs et partenaires. 
 4     Ces engagements doivent se concrétiser dans la mise en
 5     oeuvre du réseau par l'établissement de partenariats
 6     avec les intervenants à l'oeuvre dans les milieux,
 7     artistes, créateurs et producteurs indépendants, et par
 8     l'allocation minimale de 15 pour cent du budget, toutes
 9     catégories de programmation confondues, à la
10     réalisation de cet objectif.
11  8793                 - Deuxièmement, le réseau doit
12     ajouter et contribuer aux initiatives et ressources
13     présentes dans les communautés plutôt que de
14     s'instituer en remplaçant.  Le RAD a tout intérêt à
15     collaborer de près et avec ouverture aux initiatives et
16     aux projets des communautés ainsi qu'avec les
17     promoteurs et les intervenants qui les soutiennent.
18  8794                 - Pour assurer sa distribution dans
19     nos communautés, RDA doit être inscrit dans le volet de
20     base.
21  8795                 Ces conditions s'appliquent également
22     au projet du Réseau de l'Histoire et du Réseau de
23     l'Économie de la SRC, au sujet desquels nous avons
24     déposé des interventions écrites.  Également, au-delà
25     des demandes des réseaux spécialisés de la SRC, que
                          StenoTran

                             2060

 1     nous supportons, le CRTC doit s'assurer que, dans le
 2     cadre des audiences présentes, l'octroi d'une licence à
 3     tout requérant qui se dit national doit être
 4     conditionnel à la reconnaissance et à l'inclusion de
 5     notre présence, tant comme auditoire que comme
 6     créateurs et producteurs.
 7  8796                 Par ailleurs, voici quelques
 8     recommandations stratégiques qui pourraient améliorer
 9     l'accès de nos communautés aux services actuels et
10     éventuels :
11  8797                 - Premièrement, le CRTC doit imposer
12     un moratoire sur l'entrée des services américains tant
13     et aussi longtemps que tous les services canadiens qui
14     ont reçu des licences ne seront pas distribués.
15  8798                 - Deuxièmement, le CRTC doit se
16     pencher sur la situation problématique et chaotique de
17     la câblodistribution au Canada par des audiences sur le
18     sujet.
19  8799                 Nous vous remercions de votre
20     attention et nous sommes prêts à répondre à vos
21     questions.
22  8800                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup,
23     monsieur.  Je me tourne vers ma collègue Mme Joan
24     Pennefather, qui vous adressera quelques questions.
25  8801                 CONSEILLÈRE PENNEFATHER:  Messieurs,
                          StenoTran

                             2061

 1     bonjour.  Merci d'être parmi nous aujourd'hui.
 2  8802                 Vos propos à propos du Réseau des
 3     Arts, Réseaux de l'Histoire et de l'Économie, sont
 4     assez clairs, alors j'ai quelques précisions à vous
 5     demander.
 6  8803                 Vous avez fait la remarque qu'il
 7     devrait y avoir plus de présence garantie pour les
 8     auditoires et pour les producteurs et créateurs.  En
 9     termes de producteurs et créateurs, est-ce que vous
10     avez d'autres précisions à faire sur le genre
11     d'implication, le genre de partenariat que vous voulez
12     voir?  Parlons du Réseau des Arts, mais je prends pour
13     acquis qu'on entend le Réseau de l'Histoire et Réseau
14     de l'Économie.  Est-ce que vous avez d'autres
15     suggestions sur quelle forme ces partenariat vont
16     prendre?
17  8804                 M. LAFRENIÈRE:  Ce que nous amenons
18     comme recommandation c'est de faire en sorte que la
19     programmation n'émane pas strictement des ressources
20     internes du télédiffuseur, premièrement; et,
21     deuxièmement, que ce ne soit pas par une situation de
22     parachuter des ressources dans nos régions.
23     Nous avons dans nos régions une infrastructure de
24     production qui, dans certains cas, a quand même 20, 25
25     ans, d'histoire comme maisons de production et
                          StenoTran

                             2062

 1     producteurs.  Nous avons les ressources nécessaires
 2     afin d'être capables de répondre aux besoins de
 3     programmation, de création de produits pour nourrir le
 4     réseau.
 5  8805                 Dans le cas du RDA, par exemple, la
 6     façon dont ça vous a été présenté lors des audiences la
 7     semaine passée, déjà la SRC s'est avancée pour dire, en
 8     regardant la programmation comme étant 20 pour cent
 9     ARTE, 40 pour cent actualité des arts et 40 pour cent
10     productions indépendantes, que dans le cas de
11     l'actualité ils étaient prêts à dire que 20 pour cent
12     serait en région.  S'ils sont prêts à considérer ça
13     comme une condition de licence, on accepterait ça très
14     bien, en autant que ce 20 pour cent là soit aussi un
15     mélange des services internes qu'ils parlent d'utiliser
16     au niveau de la couverture médiatique des arts ou de
17     l'actualité des arts, avec aussi un parrainage avec les
18     ressources en région de pigistes et de producteurs
19     indépendants, qui peuvent nourrir par des portraits,
20     des captations d'événements, ce type de choses-là.
21  8806                 En ce qui concerne la production
22     indépendante on dit, bien, de ce côté-là aussi il
23     pourrait y avoir une condition pour faire en sorte
24     qu'un pourcentage soit dédié à des productions émanant
25     des régions.  Aussi, lorsqu'on parle des régions, les
                          StenoTran

                             2063

 1     producteurs régionaux du Québec ont les mêmes problèmes
 2     que nous en ce qui concerne ça parce qu'on dit que
 3     c'est quelque chose que l'on vit en région, le contrôle
 4     des métropoles au niveau du contenu, du financement, de
 5     la production, de la distribution et de la diffusion. 
 6     Alors, pour les producteurs régionaux, on a besoin
 7     d'avoir des conditions qui font en sorte que les
 8     télédiffuseurs font usage de nos services.
 9  8807                 Dans le cas de RDA, ça se reflète
10     aussi au niveau des soirées, lorsqu'on parle des
11     soirées thématiques, que notre milieu, nos artistes,
12     nos oeuvres soient reflétés dans cette programmation-là
13     et que nous ayons les moyens en région pour réaliser
14     ces projets-là.
15  8808                 Je ne sais pas si, l'un ou l'autre,
16     vous voulez ajouter quelque chose.
17  8809                 M. DANDENEAU:  Bonjour.
18  8810                 Un exemple chez nous, au Manitoba,
19     est CanWest Global, qui a son siège social chez nous...
20     et là, on parle de la majorité, l'anglophonie.  Depuis
21     que ses engagements ont expiré voilà cinq ans, l'année
22     passée CanWest Global ont fait 0 pour cent de
23     production locale, générale, dans l'ouest.  Alors si la
24     licence n'apporte pas un engagement, puis encore plus
25     dans une situation minoritaire, ça n'arrivera pas; il
                          StenoTran

                             2064

 1     n'y aura pas de nos images, il n'y aura pas de notre
 2     réalité qui va se refléter à l'échelle du pays.
 3  8811                 CONSEILLÈRE PENNEFATHER:  Concernant
 4     Radio-Canada, par contre, vous dites que vous faites
 5     ces recommandations vis-à-vis le Réseau des Arts, mais
 6     vous soulignez aussi l'importance que la chaîne
 7     généraliste, la chaîne principale comme on dit pendant
 8     les audiences, comme on l'appelle, devrait aussi avoir
 9     et continuer à avoir une responsabilité dans les arts
10     mais aussi avec le genre de programmation que vous
11     décrivez.
12  8812                 Est-ce que c'est le même type de
13     partenariat que vous envisagez pour la chaîne
14     généraliste et la chaîne Réseau des Arts?
15  8813                 M. LAFRENIÈRE:  Pour la chaîne
16     généraliste, comme ils ont bien dit eux-mêmes aussi,
17     c'est une situation où ils ne peuvent pas aller en
18     profondeur, que ce soit dans les arts, l'histoire ou
19     l'économie, autant qu'ils peuvent aller dans une chaîne
20     spécialisée.  Toutefois, nous disons que ça ne veut pas
21     dire que ces sujets-là, ces dossiers-là ne doivent pas
22     être évacués de la chaîne généraliste.
23  8814                 Dans le cas de la chaîne généraliste
24     on continue à négocier des partenariats.  Il y a
25     définitivement dans les dernières années eu une plus
                          StenoTran

                             2065

 1     grande ouverture à travailler de près avec les
 2     producteurs indépendants en région, et ça voulait dire
 3     que nous avons eu un accès à la grille de plus en plus
 4     important.
 5  8815                 Alors c'est pour ça que l'on dit, vu
 6     le partenariat qu'on a commencé à développer avec la
 7     chaîne généraliste, on ne voudrait pas voir ça
 8     s'écarter vu qu'il y a de nouvelles chaînes
 9     spécialistes qui pourraient se présenter.
10  8816                 Vous avez soulevé aussi au niveau de
11     la diffusion, ou la distribution.  Dans les audiences
12     de la semaine passée on a entendu beaucoup parler d'un
13     public québécois, de l'histoire québécoise, de
14     l'économie québécoise, la justice québécoise, et ceci,
15     de requérants qui se disent étant des requérants
16     offrant un service national.  On essaie de comprendre
17     la définition de "national" dans ce cas-là.  Est-ce que
18     l'on se réfère au contenu ou est-ce qu'on se réfère à
19     un service qui serait offert d'un bout à l'autre du
20     pays?
21  8817                 Mais lorsqu'on parle quand même de la
22     câblodistribution on parle du problème au Québec de la
23     distribution des signaux ou de services francophones. 
24     On parle d'aménager d'une façon ou d'une autre la
25     distribution de ces canaux-là au Québec.  On fait
                          StenoTran

                             2066

 1     exception complètement de discuter de la distribution
 2     de ces signaux-là dans ce qu'on appelle le marché
 3     anglophone ou le Canada anglais, ce qui n'est pas tout
 4     à fait correct.  Ce n'est pas le Canada anglais, c'est
 5     le Canada; il y a des Anglais et des Canadiens-français
 6     qui demeurent là.
 7  8818                 Dans ces marchés-là, on n'offre pas
 8     de solution, on n'offre pas de faire en sorte que ces
 9     services-là soient à la portée de tous les francophones
10     du pays.  Et puis pour nous, particulièrement en ce qui
11     concerne le RDA, Radio-Canada a fait en sorte d'offrir
12     ces canaux-là gratuitement pour les marchés
13     anglophones.
14  8819                 Alors nous trouvons que si un service
15     est pour être offert gratuitement, ce n'est plus une
16     question de combien ça va coûter au téléspectateur,
17     c'est une question de est-ce que le câblodistributeur
18     est prête à offrir ce service-là?  Il doit y avoir
19     encore une condition là qui fait en sorte que ce
20     service-là est offert au volet de base.
21  8820                 M. DANDENEAU:  En tant que producteur
22     indépendant hors Québec, en région, en Ontario, je dois
23     vous signaler que contrairement peut-être à ce que
24     certaines organisations peuvent croire, il y a quand
25     même une industrie avec des infrastructures assez
                          StenoTran

                             2067

 1     intéressantes en Acadie, au Manitoba et en Ontario. 
 2     Naturellement nous, on bénéficie du fait qu'on fait des
 3     affaires non seulement dans le domaine de la télévision
 4     mais aussi dans le domaine des besoins en vidéo
 5     corporatif, autant sur le côté anglophone que
 6     francophone.
 7  8821                 Il y a aussi le fait que quand même
 8     15 pour cent de la population francophone demeure à
 9     l'extérieur du Québec et qui requiert de plus en plus
10     d'avoir accès à la télévision en français.  Vous savez,
11     quand on vit en région, les gens, j'écoutais ce qui se
12     disait tout à l'heure, trouvent les moyens.  Donc
13     s'acheter une petite soucoupe et un petit outil qui
14     coûte beaucoup moins cher qu'un ordinateur pour capter
15     numériquement des signaux, par exemple, comme une série
16     de produits télévisuels en français, les gens se sont
17     payés ces coûts-là depuis déjà très longtemps. 
18     Lorsqu'on veut éduquer nos enfants en français au
19     Manitoba on trouve les moyens puis, même si ça coûte
20     plus cher, on fait des choix.
21  8822                 Donc je pense qu'en région les gens
22     sont prêts à payer pour obtenir un signal numérique en
23     français avec un choix de produits francophones mais
24     qui représente de plus en plus leur réalité à eux, qui
25     peut être différente de celle du Québec.  Et nous,
                          StenoTran

                             2068

 1     producteurs indépendants, en région, on est prêts à
 2     faire de la télévision dramatique, de la télévision
 3     artistique, de la télévision documentaire en français,
 4     qui concerne et qui intéresse les gens du coin de leur
 5     pays.
 6  8823                 Moi, je me bats depuis plusieurs
 7     années et j'ai réussi à convaincre, par exemple, les
 8     réseaux nationaux, surtout celui de Radio-Canada à bien
 9     vouloir nous laisser la chance d'offrir un produit qui
10     est différent, qui est conçu par ceux qui sont
11     producteurs ici à Montréal, par exemple.
12  8824                 Donc je pense qu'il y a un optimisme
13     que ces canaux-là vont être mis en oeuvre, qu'ils vont
14     être acceptés et que pour l'instant, the best bet,
15     comme on dit, d'après moi, c'est avec Radio-Canada
16     qu'on négocie, parce qu'ils ont quand même non
17     seulement un mandat d'offrir de la télévision mais
18     aussi ils ont un mandat, je pourrais dire, plus
19     politique que les autres diffuseurs pour l'instant. 
20     Ils nous l'ont démontré par leur intérêt en venant nous
21     voir et en nous offrant accès à du temps d'antenne, si
22     je peux dire ainsi.
23  8825                 La grille est difficile à atteindre
24     au réseau, ils l'ont constaté depuis deux ans.  Ils ont
25     implanté une personne à temps plein pour s'occuper des
                          StenoTran

                             2069

 1     régions et il y a beaucoup de négociations qui se
 2     font... déjà présentement, aujourd'hui même, il y a des
 3     négociations pour des séries dramatiques, soit sur le
 4     réseau ou soit sur les chaînes spécialisées.
 5  8826                 Il y a beaucoup de compétition pour
 6     les millions qui sont offerts par Téléfilm Canada et le
 7     Fonds des câblos, et on aimerait que certains de ces
 8     argents-là soient de plus en plus dépensés en région
 9     pour refléter une différente réalité, vous savez.
10  8827                 Il y a les infrastructures aussi
11     artistiques, il y a les comédiens, il y a les
12     techniciens.  On veut bâtir une indépendance de
13     fournisseurs qui va nous permettre de non seulement
14     réaliser de la télévision, soit à temps plein ou à
15     temps partie, mais à cause du fait qu'on a fait de la
16     télévision on peut faire aussi autre chose, comme par
17     exemple les produits vidéo, qui sont nécessaires pour
18     le gouvernement fédéral comme provinciaux et autres.
19  8828                 Donc moi, en tant que producteur
20     indépendant qui fait beaucoup différentes sortes de
21     produits, je pense que je vous parle au nom des autres
22     producteurs en région qui souhaitent beaucoup que ça,
23     ça se réalise.  Ça va nous donner plus d'accès au temps
24     d'antenne; il est tellement limité avec juste le réseau
25     généraliste comme tel.
                          StenoTran

                             2070

 1  8829                 CONSEILLÈRE PENNEFATHER:  Merci.  Une
 2     dernière question d'une autre perspective sur le
 3     concept en soi d'un réseau des arts.
 4  8830                 On parle, Réseau de l'Histoire et
 5     Réseau des Arts, des magazines, du concept des
 6     magazines; le Réseau des Arts, c'est un magazine
 7     électronique qui, d'après ce qu'on en sait, est
 8     vraiment un effort de faire la promotion des arts.
 9  8831                 Est-ce qu'il devrait y avoir une
10     balance entre la promotion des arts... et là, je parle
11     non seulement des documentaires ou des dramatiques,
12     mais présentation des arts de la scène.  Est-ce qu'il
13     devrait y avoir un élément, une balance entre la
14     promotion et la présentation des arts de la scène?
15  8832                 M. LAFRENIÈRE :  Pour nous, dans la
16     programmation qui se présente, ça dépend de ce à quoi
17     vous faites référence au niveau magazine.  Il y a
18     l'aspect magazine soi-disant électronique, qui est en
19     dehors des heures vraiment de programmation d'une
20     journée; c'est principalement la nuit et de bonne heure
21     la matin.  Au niveau de présentation de spectacles ou
22     d'expositions ou encore de documentaires, de courts
23     métrages ou longs métrages dramatiques, c'est pas à ce
24     moment-là que nécessairement il y a les téléspectateurs
25     pour ça.
                          StenoTran

                             2071

 1  8833                 Dans le reste de la journée de
 2     programmation je crois qu'il y a quand même, au niveau
 3     des aspects magazine actualité des arts, une balance
 4     pour nous au niveau du fait qu'au-delà de la
 5     télédiffusion comme telle d'oeuvres télévisuelles, ce
 6     qui est important pour nos communautés, c'est la
 7     distribution et la diffusion de nos produits culturels.
 8  8834                 Nous n'avons pas accès au réseau
 9     traditionnel, voulant dire que les réseaux de
10     distribution des produits culturels francophones sont
11     principalement basés au Québec et ils ont très peu
12     d'intérêt dans les produits francophones hors Québec. 
13     Et, dans le reste du Canada, les réseaux de
14     distribution sont principalement, pour la majorité,
15     anglophones et la majorité anglophone a très peu
16     d'intérêt dans la distribution des produits
17     francophones.
18  8835                 Alors nous qui vivons dans le reste
19     du pays avec des créateurs qui produisent des oeuvres,
20     nous n'avons pas accès à des réseaux de distribution
21     qui permettent de faire la promotion de nos oeuvres
22     artistiques devant un public.  Alors on trouve tous les
23     moyens possibles, dont par exemple sur l'Internet un
24     site qui fait la promotion du produit culturel, même un
25     site qui fait la promotion par le biais de ventes... le
                          StenoTran

                             2072

 1     catalogue Face à Face auquel on a fait référence de la
 2     part de Radio-Canada dans leur déposition.
 3  8836                 Aussi, pour nous, d'avoir un
 4     télédiffuseur qui peut en même temps, en partenariat
 5     avec nous, faire la promotion du produit culturel, nous
 6     donne toute une autre voie pour faire connaître le
 7     produit émanant de nos communautés à un plus large
 8     public.
 9  8837                 CONSEILLÈRE PENNEFATHER:  Merci
10     beaucoup.  Merci, messieurs.
11  8838                 C'est la fin de mes questions, Madame
12     la Présidente.
13  8839                 M. LAFRENIÈRE:  Merci.
14  8840                 LA PRÉSIDENTE:  Merci infiniment.
15  8841                 Nous allons arrêter pour 15 minutes,
16     pour prendre une pause.
17  8842                 Madame la Secrétaire, je pense que
18     vous aviez une information à nous donner sur une des
19     intervenantes.
20  8843                 Mme LAFRANCE:  Oui, merci, Madame la
21     Présidente.
22  8844                 Nous devions entendre Mme Hélène
23     Laurendeau, mais celle-ci s'étant désistée, après la
24     pause nous entendrons Vidéotron Limitée.
25  8845                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.
                          StenoTran

                             2073

 1     --- Courte suspension à / Short recess at 0935
 2     --- Reprise à / Upon resuming at 0945
 3  8846                 LA PRÉSIDENTE:  Madame Lafrance,
 4     pouvez-vous, s'il vous plaît, nous présenter la
 5     prochaine intervenante.
 6  8847                 Mme LAFRANCE:  Merci, Madame la
 7     Présidente.
 8  8848                 Donc nous entendrons maintenant
 9     Vidéotron Limitée, représentée par MM. Guy R.
10     Beauchamp, Stéphane Gendron et Édouard Trépanier. 
11     J'aimerais aussi préciser que Vidéotron aura 20 minutes
12     pour présenter son intervention.
13  8849                 LA PRÉSIDENTE:  Et on peut préciser
14     que M. Chagnon est dans la salle.
15     INTERVENTION
16  8850                 M. BEAUCHAMP:  Madame la Présidente,
17     Madame la Vice-Présidente, Madame la Conseillère,
18     Messieurs les Conseillers et membres du personnel, mon
19     nom est Guy Beauchamp.  Je suis vice-président exécutif
20     de Vidéotron Limitée.
21  8851                 Je suis accompagné aujourd'hui, à ma
22     droite, d'Édouard Trépanier, directeur, Affaires
23     réglementaires et, à ma gauche, de Stéphane Gendron
24     directeur de la recherche commerciale.  Et, comme vous
25     l'avez souligné vous-même, Madame la Présidente,
                          StenoTran

                             2074

 1     M. Claude Chagnon est effectivement également présent
 2     dans la salle au cas où le Conseil aurait des questions
 3     à poser pour le Groupe Vidéotron.
 4  8852                 LA PRÉSIDENTE:  C'est pour les
 5     téléspectateurs...
 6  8853                 M. BEAUCHAMP:  Alors, Madame la
 7     Présidente, évidemment, on n'a toujours pas de neige au
 8     sol; par contre, la grippe est dans les airs.  Alors
 9     vous m'excuserez si j'ai l'air un peu décomposé ce
10     matin.
11  8854                 LA PRÉSIDENTE:  Ce n'est pas nos
12     commentaires au cours de l'audience qui ont fait ça?
13  8855                 M. BEAUCHAMP:  Du tout.
14  8856                 Notre présentation comporte trois
15     volets.  Tout d'abord, comme vous pouvez le voir au
16     tableau, ce que nous voulons faire dans l'introduction
17     c'est bien situer le rôle de Vidéotron dans cette
18     audience et également mettre de côté toute la question
19     de capacité de canaux.
20  8857                 Dans la deuxième partie, nous
21     désirons partager avec vous notre analyse du marché et
22     les grands changements qui se situent dans ce marché et
23     l'impact potentiel que ça pourrait avoir sur le débat
24     de la présente audience.  Et finalement, nous aimerions
25     conclure dans une troisième section avec l'amorce d'une
                          StenoTran

                             2075

 1     recherche d'une solution.
 2  8858                 Tout d'abord, au niveau du rôle,
 3     Vidéotron, évidemment, n'est pas requérante à cette
 4     audience-ci; Vidéotron n'est qu'une intervenante qui
 5     désire contribuer de manière constructive à cette
 6     audience.
 7  8859                 Il serait évidemment facile pour
 8     nous, considérant toute la pression qui s'accumule
 9     depuis une semaine, de dire que tout a bien été, tout
10     ira bien et il n'y aura aucun problème.  Cependant --
11     et c'est là le rôle aussi que nous avons à jouer -- il
12     nous incombe de bien gérer les attentes, parce qu'on
13     sait bien qu'à l'issue de cette audience il y aura des
14     licences et ces licences donneront droit à des
15     distributions et il y aura toutes sortes d'attentes au
16     niveau de la pénétration possiblement d'un deuxième
17     volet de services spécialisés en mode analogue.
18  8860                 Dans ce sens, on a ce rôle parfois
19     bien ingrat, de devoir gérer les attentes surtout dans
20     un environnement comme celui-ci où, depuis une semaine,
21     ont défilé devant vous plusieurs requérantes, toutes
22     aussi enthousiastes sur leurs projets de nouveaux
23     services spécialisés les unes que les autres.
24  8861                 C'est pourquoi nous jugeons utile
25     d'abord de rappeler au Conseil la contribution
                          StenoTran

                             2076

 1     historique de Vidéotron au niveau du rayonnement de la
 2     programmation francophone dans ce marché.  Tout débute
 3     évidemment à la fin des années soixante avec
 4     l'introduction de la télévision régionale, mieux connue
 5     sous "télévision communautaire".  Ça s'est poursuivi au
 6     cours des années soixante-dix avec l'introduction de
 7     TVSQ, la Télévision des sports du Québec, TVJQ, la
 8     Télévision des jeunes du Québec, la TEQ, la Télévision
 9     ethnique du Québec, TVFQ-99, tous des services
10     thématiques qui ont éventuellement été remplacés par
11     des services spécialisés de plein droit à partir de
12     1988 sauf pour la TEQ, évidemment, qui a laissé sa
13     place à CJLT.
14  8862                 Nous avons aussi, juste avant le
15     lancement des premières chaînes spécialisées, contribué
16     à l'expérimentation de MusiquePlus en termes de
17     services payants; je me souviens qu'il y avait à peu
18     près quatre heures de programmation avant que
19     MusiquePlus devienne véritablement un service
20     spécialisé offert dans ce marché-ci.
21  8863                 À partir de 1988, nous avons commencé
22     à déployer une série de services spécialisés: 
23     MusiquePlus, MétéoMédia, Canal Famille, TV5 et ensuite
24     RDS.  Ce déploiement s'est fait avec grand succès pour
25     l'ensemble de ces services-là puisque nous les avons
                          StenoTran

                             2077

 1     inclus à la base, ce qui leur assurait une méthode de
 2     financement à partir de 100 pour cent de la clientèle.
 3  8864                 L'expérience s'est reproduite en 1995
 4     avec Canal D et RDI, et encore une fois, en 1997, Canal
 5     Vie, MusiMax, Télétoon et LCN.  Évidemment, en 1997, il
 6     n'était plus question d'imposer ces services à la base;
 7     nous avons donc créé un premier volet étagé.
 8  8865                 Ce qu'il faut souligner, c'est que
 9     même si ce fut un grand succès pour l'ensemble de ces
10     services spécialisés -- on compte un financement à 83
11     pour cent du marché -- on ne peut pas en dire autant
12     pour Vidéotron parce que l'an passé, lorsque nous avons
13     introduit ces services, pendant quatre longs mois
14     Vidéotron, de septembre à décembre 1997, a été
15     littéralement traînée dans la boue, a été accusée par
16     les consommateurs de leur avoir forcé la main.  Même,
17     l'Office de la protection du consommateur est intervenu
18     publiquement et auprès de vous pour souligner les
19     gestes que nous avions faits pour la promotion de ces
20     services.
21  8866                 Ce qui est quand même frappant, c'est
22     à quel tout ce désordre, toute cette difficulté que
23     nous avons eue à introduire ces services, personne ne
24     l'a rappelée au cours de la dernière semaine.  Aucune
25     des requérantes n'a rappelé le travail important que
                          StenoTran

                             2078

 1     nous avons fait au péril de notre image l'an passé, et
 2     pourtant beaucoup ne se sont pas gênés pour, par de
 3     simples allusions ou allégations, nous dépeindre comme
 4     un distributeur qui ne veut pas faire sa contribution
 5     et que l'on doit pousser constamment.  C'est dommage,
 6     mais malheureusement c'est la situation qui s'est
 7     développée.
 8  8867                 Nous avons prévu un peu ce style de
 9     débat, et c'est pourquoi nous avions pris le soin
10     d'envoyer, le 4 décembre dernier, une lettre pour
11     assurer le Conseil ainsi que l'ensemble des requérantes
12     de notre volonté toujours présente de contribuer à
13     l'essor de ces services et de rendre disponible tout
14     l'espace analogue nécessaire advenant le cas où le
15     Conseil décidait de donner quelques licences au niveau
16     de services spécialisés francophones analogues.  Alors
17     cette question, nous croyons l'avoir bien mise de côté.
18  8868                 Ceci nous amène maintenant à la
19     capacité de canaux.  Évidemment, les gens pourraient se
20     questionner sur les raisons pour lesquelles nous sommes
21     extrêmement confortables d'affirmer aujourd'hui que
22     nous allons avoir la capacité nécessaire pour
23     introduire ces services.
24  8869                 Si on regarde aujourd'hui en 1998,
25     nous avons à la base 28 à 33 canaux dépendant des
                          StenoTran

                             2079

 1     réseaux, nous avons à l'étage 12 à 25 canaux dépendant
 2     encore une fois des réseaux, et sur la télévision
 3     payante et les services discrétionnaires, en utilisant
 4     la technologie notamment de Vidéoway, nous avons 12 à
 5     22 canaux.  Tous ces canaux sont des canaux analogues
 6     qui sont présentement utilisés.  Et d'un réseau à
 7     l'autre nous avons une capacité non utilisée qui peut
 8     aller jusqu'à 18 canaux.  Nous avons en plus 200
 9     mégahertz, qui correspondent à 34 canaux, qui sont
10     prévus d'être utilisés pour le déploiement de la
11     compression vidéo numérique.
12  8870                 Maintenant, à partir de 1999,
13     c'est-à-dire d'ici quelques mois, nous allons
14     introduire la compression vidéo numérique et, en
15     introduisant cette technologie, de concert avec la
16     modernisation qui se poursuit dans l'ensemble des
17     réseaux, nous sommes en tous points confiants qu'il y
18     aura la capacité analogique pour introduire ces
19     nouveaux services pour deux raisons.  Tout d'abord, une
20     fois la technologie numérique implantée, ça nous
21     permettra de répondre aux besoins, aux demandes du
22     marché pour de nouveaux produits qui pourraient être
23     distribués en mode numérique au lieu d'être distribués
24     en mode analogue.  De plus, ça nous donne la capacité
25     de faire migrer certains des services qui sont
                          StenoTran

                             2080

 1     aujourd'hui distribués en mode analogue au mode
 2     numérique, libérant ainsi de l'espace nécessaire si on
 3     doit le faire.
 4  8871                 C'est pourquoi Vidéotron est
 5     parfaitement à l'aise avec son engagement, que je vous
 6     répète.  Nous tenons donc à vous assurer qu'il y a et
 7     qu'il y aura toujours une place de choix disponible
 8     pour la distribution même en mode analogique de
 9     nouveaux services spécialisés francophones.  L'enjeu
10     n'en est donc pas un de capacité.
11  8872                 Permettez-moi maintenant de partager
12     avec vous notre analyse du marché.  D'abord, nous
13     croyons que le marché a beaucoup changé.  Avant, on
14     pouvait parler d'un marché monopolistique, on pouvait
15     parler du marché de Vidéotron et on pouvait, dans ce
16     contexte, contrôler, restreindre l'offre, demander à
17     Vidéotron de ne pas distribuer certains services
18     puisqu'il était le seul moyen de distribuer les
19     services dans ce marché.
20  8873                 Aujourd'hui, ce marché
21     monopolistique, il est passé à l'histoire.  Ce n'est
22     plus le marché de Vidéotron, c'est le marché de tous
23     les distributeurs.  Et l'offre présente dans le marché
24     n'est pas que notre offre mais l'offre également
25     distribuée par les autres distributeurs.
                          StenoTran

                             2081

 1  8874                 L'autre chose importante aussi, c'est
 2     que dans le passé, avec un marché monopolistique, nous
 3     pouvions financer la variété, c'est-à-dire imposer
 4     certains canaux, que ce soit à la base, que ce soit
 5     dans de l'étagement où il y avait un assemblage qui
 6     forçait les gens à les accepter, nous pouvions financer
 7     la variété au motif que c'était la seule façon pour la
 8     clientèle de recevoir ces services.
 9  8875                 Depuis 1998, nous sommes maintenant
10     dans un marché concurrentiel où nous vivons aujourd'hui
11     une véritable explosion de l'offre.  C'est certain, on
12     peut parler des produits que nous avons ajoutés ou que
13     nous nous proposons d'ajouter, mais l'autre réalité,
14     c'est qu'il y a plusieurs distributeurs aujourd'hui
15     dans le marché qui offrent accès à des services qu'on
16     n'offre même pas nous-mêmes.  Alors, ça, c'est une
17     réalité; il y a une explosion de l'offre.
18  8876                 L'autre chose, c'est que le
19     consommateur, on lui a donné un certain pouvoir.  Il
20     peut maintenant exercer un choix.  Les services ne sont
21     plus nécessairement tous assemblés à un service de base
22     ou à un étage à forte pénétration mais, dans le monde
23     numérique, le client peut gérer lui-même son propre
24     rapport qualité/prix.  Alors ce travail doit être fait
25     auprès de chaque client et non plus auprès du marché.
                          StenoTran

                             2082

 1  8877                 Un bon exemple, c'est la question de
 2     Sportsnet.  Beaucoup, beaucoup ont critiqué l'addition
 3     de Sportsnet de Vidéotron, mais la réalité pour
 4     Vidéotron était la suivante.  Nous savions que
 5     Sportsnet lançait au début octobre, nous savions que
 6     Sportsnet était pour être disponible dans le marché,
 7     était pour être offert dans le marché par d'autres
 8     distributeurs.  Alors l'alternative que nous avions,
 9     c'était de ne pas l'offrir et de donner une raison de
10     plus à nos consommateurs de changer de distributeur ou
11     de l'offrir pour répondre aux besoins du marché, et le
12     choix que nous avons pris, c'est de répondre aux
13     besoins du marché.
14  8878                 Alors on voit à quel point même nos
15     propres comportements ont changé en passant d'un marché
16     monopolistique à concurrentiel.  Dans le passé, la
17     réaction Vidéotron aurait très bien pu être:  C'est
18     intéressant de voir qu'il y a de la demande pour
19     Sportsnet; mettons-le de côté, on s'en servira dans
20     deux ans pour l'assembler avec d'autres produits.  La
21     réalité a beaucoup changé pour nous tous.
22  8879                 Cela évidemment crée de nouveaux
23     enjeux.  Nous avons, à l'intérieur du marché
24     concurrentiel, deux univers aujourd'hui:  un univers
25     analogique et un univers numérique.  Dans l'univers
                          StenoTran

                             2083

 1     analogique il y a un service de base, où encore une
 2     fois le financement est assuré à 100 pour cent pour
 3     RDI, TV5, Canal Famille et MétéoMédia.  Il y a aussi un
 4     service étagé où le financement est assuré à 83 pour
 5     cent pour RDS, MusiquePlus, Canal D, LCN, MusiMax,
 6     Télétoon et Canal Vie, et finalement des services
 7     payants.
 8  8880                 Aujourd'hui, cet univers analogique
 9     est en régression, il n'est pas en progression.  Ce qui
10     est en progression, c'est l'univers numérique.  Et,
11     dans cet univers numérique, très peu de ces services
12     spécialisés francophones déjà établis ont une méthode
13     de distribution qui leur assure un bon financement.
14  8881                 Regardons-le de plus près.  Si on
15     commence, par exemple, avec ExpressVu, ExpressVu, eux,
16     n'offrent à la base que deux services spécialisés
17     canadiens:  RDI et Newsworld.  Les autres services
18     spécialisés francophones sont tous regroupés dans un
19     même volet, appelé la crème, offert entre dix autres
20     volets possibles, tous composés de services
21     anglophones, dix raisons pour le consommateur de ne pas
22     prendre le volet de produits francophones.
23  8882                 Star Choice.  Star Choice, lui, offre
24     l'ensemble des services spécialisés francophones
25     éclatés dans trois volets possibles:  au niveau du
                          StenoTran

                             2084

 1     choix total bronze, au niveau du choix famille et au
 2     niveau du choix actif; aucun assemblage ensemble de ces
 3     services-là.
 4  8883                 Et le champion de tous, le
 5     dernier-né, Look, qui vient de lancer à Montréal, ici
 6     même, a à la base Canal D et RDI, Newsworld et puis --
 7     regardez donc ça -- Sportsnet.  Sportsnet est offert à
 8     la base et RDS ne l'est même pas.  Ce distributeur est
 9     dans le marché de Montréal.  Quant aux autres services
10     francophones, ils sont tous offerts à la pièce; alors
11     neuf raisons pour ne pas tous les prendre.
12  8884                 Ça, c'est la nouvelle réalité.  C'est
13     ça, l'univers numérique, un univers pas très chaleureux
14     dans lequel les services francophones sont également
15     vendus, mais qui est aussi un univers en progression.
16  8885                 C'est un signal pour nous, parce que
17     le danger, c'est que si on augmente trop le nombre de
18     services spécialisés francophones dans l'univers
19     analogique, deux choses vont se produire:  d'abord on
20     doit reconnaître que ça causera davantage de
21     cannibalisation au niveau de l'offre francophone
22     puisqu'on sait que, pour un service francophone établi,
23     il n'y a rien de plus cannibalisant qu'un autre service
24     spécialisé francophone.  Deuxièmement, ça contribue à
25     augmenter la facture; à ce moment-là, ça risque de
                          StenoTran

                             2085

 1     créer un incitatif additionnel pour la clientèle de
 2     quitter l'univers analogique pour aller vers l'univers
 3     numérique.  Et lorsqu'ils vont vers l'univers
 4     numérique, évidemment, le financement des canaux étagés
 5     dans l'analogique en souffre.
 6  8886                 À la recherche d'une solution.
 7  8887                 Évidemment, notre premier point -- et
 8     c'est le point que nous avons fait dans notre
 9     mémoire -- c'est que nous encourageons toujours
10     l'émergence de tous nouveaux produits francophones en
11     mode numérique.  Quant à la création de nouveaux
12     services francophones qui seraient offerts dans un
13     deuxième étage, ce que nous voulons faire, c'est
14     d'inviter toutes les parties intéressées au réalisme de
15     cette offre et quant à son potentiel de succès pour
16     deux raisons.
17  8888                 Tout d'abord, on ne peut pas les
18     imposer, il est pas question pour nous d'imposer ces
19     services à la base ou à l'étage actuel.  Et j'ai
20     remarqué notamment l'ouverture annoncée samedi par la
21     comparution de M. Bureau, qui reconnaissait
22     qu'effectivement ce serait de créer de graves
23     problèmes.  La deuxième chose, cependant, c'est qu'on
24     ne peut pas en garantir le succès non plus.  En quelque
25     part, il va falloir accepter que tous les deux, on doit
                          StenoTran

                             2086

 1     prendre des risques et vivre avec ces risques.  On ne
 2     peut donc garantir un tarif-plancher qui varie selon la
 3     pénétration.
 4  8889                 Imaginez, pour nous, comment
 5     allons-nous lancer un étage ne sachant pas à quel
 6     pourcentage l'adhésion va se terminer, sans connaître
 7     d'avance le coût de ces services.  Comment est-il
 8     possible de lancer un étage sans déterminer un prix?
 9  8890                 C'est pourquoi on doit se replier,
10     finalement, sur le rapport qualité/prix.  La seule
11     façon pour nous d'assurer un succès avec un deuxième
12     étage, c'est de travailler très fort au niveau du
13     rapport qualité/prix.
14  8891                 Il y a trois items au niveau du
15     rapport qualité-prix.  Le premier, c'est qu'il y a une
16     relation directe entre le nombre de services qui seront
17     ainsi autorisés et le prix de l'étage.  On sait, en
18     regardant les demandes, qu'en général, avec un taux de
19     pénétration peut-être de 60 pour cent, c'est rare que
20     les services ne seront pas des services d'à peu près
21     0,70 $ chacun.  Et déjà trois fois 0,70 $, c'est
22     2,10 $.  Ça monte très rapidement.
23  8892                 D'ailleurs, au niveau du sondage
24     auquel certains ont fait référence, l'étude Baromètre,
25     nous estimons qu'il y a des failles importantes dans
                          StenoTran

                             2087

 1     cette étude et qu'en ce sens il ne faut pas s'attendre
 2     à une pénétration élevée en fonction juste à cause des
 3     résultats de l'étude Baromètre.
 4  8893                 Il y a une relation directe aussi
 5     entre la valeur et la popularité.  Ce qu'on veut dire,
 6     c'est que si certains concepts de programmation, le
 7     seul argument pour leur donner une licence c'est de
 8     dire que ça serait bon pour le système d'avoir ce type
 9     de programmation, que ce serait donc gentil d'avoir ce
10     type de programmation, malgré le fait que tous les
11     sondages démontrent que ce sont parmi les concepts les
12     moins populaires, nous, ce qu'on dit, c'est: 
13     Attention.  Si on fait ça, ça va devenir, ce
14     service-là, un poids pour l'ensemble du succès de tout
15     cet étage-là.
16  8894                 Alors il faut s'en tenir aux services
17     qui auront marqué une certaine popularité auprès des
18     gens qui, ultimement, vont décider du succès de cet
19     étage.
20  8895                 Finalement, il y a une relation
21     directe entre la valeur et la complémentarité.  Si tout
22     ce qu'on réussit à faire, c'est de transférer l'écoute
23     d'un service spécialisé existant à l'autre, au niveau
24     du consommateur, il n'y a aucune augmentation de la
25     valeur perçue parce que le consommateur continue à
                          StenoTran

                             2088

 1     payer pour l'ancien service spécialisé qu'il n'écoute
 2     plus.
 3  8896                 Alors ça conclut notre présentation. 
 4     Il y a certainement des questions.  Nous sommes
 5     disponibles pour répondre à toutes vos questions.
 6  8897                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, Monsieur
 7     Beauchamp.
 8  8898                 Je demanderais à Mme la
 9     Vice-Présidente, Mme Wylie, de vous adresser les
10     questions du Conseil.
11  8899                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Merci, Madame la
12     Présidente.
13  8900                 Bonjour, messieurs.  Au niveau de
14     votre engagement, il faut donc regarder la position que
15     vous avez prise dans votre intervention écrite, la
16     lettre du 4 décembre et ce que vous nous dites ce
17     matin.
18  8901                 La lettre du 4 décembre suggère que
19     vous n'aviez pas été bien compris dans votre
20     intervention écrite.  Je regarde, par exemple, le
21     paragraphe 9.1 dans votre intervention écrite et -- et
22     je suppose que vous pouvez clarifier pour moi -- je
23     suppose que votre position est que vous aviez été très
24     clairs à ce moment-là aussi en disant que le Conseil
25     fasse son choix parmi les requérantes concurrentes de
                          StenoTran

                             2089

 1     façon à ne conserver qu'une entreprise par concept de
 2     programmation pour obtenir la diversité, et caetera,
 3     par la suite que le Conseil évalue les concepts qui
 4     sont véritablement thématiques et de qualité suffisante
 5     pour représenter un attrait, et enfin... et c'est en
 6     caractère gras pour y mettre de l'emphase ou de
 7     l'accent. que le Conseil attribue des licences pour
 8     distribution exclusivement numérique à toutes les
 9     requérantes qui restent.
10  8902                 Alors est-ce que c'est justement la
11     position qui avait été mal comprise, que vous
12     entrevoyez la possibilité de services qui auraient
13     immédiatement accès et que les autres auraient des
14     permis exclusivement numériques?  Et c'est parce que
15     les gens n'avaient pas compris que ce paragraphe-là
16     suggérait que vous étiez prêts, comme vous l'avez
17     répété ce matin, à distribuer certains canaux, certains
18     services que le Conseil pourrait approuver en mode
19     analogique et le reste en mode numérique.  C'est bien
20     ce que vous aviez conçu départ?
21  8903                 M. BEAUCHAMP:  C'est effectivement
22     cela.  Le premier point, c'est de dire: Bien, lorsqu'on
23     voit ce qui se passe dans le marché présentement, que
24     l'univers analogique est en régression, que l'univers
25     numérique est en progression, nous on croit important
                          StenoTran

                             2090

 1     de ne pas trop tarder et d'adresser la problématique,
 2     de voir comment les services spécialisés francophones
 3     actuels vont progresser dans ce nouvel univers là et
 4     comment on peut créer d'autres services spécialisés. 
 5     Ce qu'on voulait faire enfin, et ce qu'on répète ce
 6     matin, c'est qu'on veut toujours encourager le Conseil
 7     et toutes les parties intéressées du système, à
 8     travailler dans ce sens-là.
 9  8904                 Maintenant, on se dit ouverts,
10     d'ailleurs dans notre lettre, nous citions le
11     paragraphe 7.8 de notre intervention, que je cite:
12                            "Toutefois, étant donné que des
13                            sommes considérables ont été
14                            dépensées jusqu'ici par les
15                            requérantes et parce que
16                            l'audience publique a déjà été
17                            reportée une fois, nous allons
18                            tenter d'offrir une avenue de
19                            solution à explorer.  Nous
20                            n'avons naturellement pas toutes
21                            les réponses, car l'ère des
22                            garanties s'estompe lorsque le
23                            consommateur commence à exercer
24                            un choix."
25  8905                 Alors, ça, c'est notre ouverture. 
                          StenoTran

                             2091

 1     Évidemment, on préférerait le mode numérique de sorte à
 2     faire en sorte que l'on puisse bâtir dans ce nouvel
 3     univers une offre francophone intéressante.  Mais si le
 4     Conseil arrive à la détermination qu'il veut avoir des
 5     services spécialisés francophones analogues distribués
 6     sur un volet discrétionnaire, alors, à ce moment-là,
 7     nous allons jouer le rôle que nous avons toujours joué,
 8     mais dans la mesure où ne force pas ce service-là sur
 9     le consommateur, soit à l'étage ou au volet actuel.
10                                                        1015
11  8906                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Alors, vous
12     entreverriez un deuxième volet selon que l'on choisit
13     certaines demandes selon leur capacité à rencontrer des
14     critères que vous avez proposés, et le reste numérique
15     pour une distribution plus loin dans le temps,
16     évidemment, quand le numérique sera déployé.
17  8907                 À ce moment-là, avez-vous songé à la
18     largeur du volet et au prix?  Est-ce que vous retenez
19     les recommandations de l'étude CROP, la vôtre, ou celle
20     de l'ACQ?  Parce que nous en avons eu des différentes,
21     et je sais que les câblodistributeurs disent: 
22     Évidemment, quand les études de la même maison nous
23     disent que les gens sont prêts à payer une certaine
24     somme pour un certain service, on teste à ce moment-là
25     ce service.
                          StenoTran

                             2092

 1  8908                 Mais je ne crois pas que l'étude de
 2     CROP à laquelle vous vous référez a testé un volet avec
 3     certains services qui pourraient être complémentaires,
 4     alléchants, et caetera.  Vous avez testé, à ce
 5     moment-là:  Combien êtes-vous prêt à payer davantage. 
 6     Personne n'a dit:  Pour ce thème-là, ce genre de
 7     service là.  Alors, il y a des lacunes assez sérieuses
 8     là aussi.
 9  8909                 M. BEAUCHAMP:  Ma compréhension,
10     c'est que plusieurs études ont été déposées, notamment
11     par les requérantes, et à part d'une seule exception
12     qui est l'étude Baromètre, toutes les autres études
13     essayaient de déterminer qu'est-ce que la clientèle
14     était prête à payer pour un seul concept de
15     programmation.  C'est ça, la faiblesse de ces études
16     quand on sait que la réalité, c'est qu'ils ne seront
17     pas vendus individuellement, ils vont être vendus à
18     l'intérieur d'un volet.
19  8910                 Donc les études importantes pour nous
20     afin de déterminer la grosseur de ce volet, c'est de
21     savoir quelles sont les études qui ont regardé
22     l'ensemble des services.  Il n'y avait que deux études,
23     celle qui a été déposée par l'ACQ et l'ACTC de CROP et
24     celle de Baromètre.
25  8911                 Sur les deux distinctions, je vais
                          StenoTran

                             2093

 1     laisser Stéphane compléter la réponse.
 2  8912                 M. GENDRON:  Bonjour.
 3  8913                 Dans les deux études qui ont été
 4     réalisées, vous aviez raison de dire que c'est encore
 5     théorique parce qu'on n'a pas mis un assemblage avec
 6     d'autres canaux qui pourrait être permis.  Néanmoins,
 7     on voit une certaine tendance, dans le cas de l'étude
 8     CROP où, Mme la Présidente, vous avez mentionné un
 9     plancher de 40 pour cent.  Par contre on pourrait voir
10     aussi que ça pourrait être un plafond de 40 pour cent;
11     on voit que le prix varie entre 20 et 40 pour cent de
12     taux de pénétration selon les prix qui ont été testés.
13  8914                 Cette étude-là démontre une très
14     forte sensibilité aux prix de nos clients.  Vous allez
15     voir aussi par la même occasion, dans les questions
16     précédentes -- c'est vrai pour Baromètre et c'est vrai
17     pour SOM, le sondage de Radio-Canada -- que nos clients
18     manifestent un intérêt pour des nouveaux services,
19     manifestent un intérêt pour du nouveau contenu, mais en
20     même temps, lorsqu'on leur demande:  Êtes-vous prêts à
21     payer, ils ont des réticences, ils ont des réserves.
22  8915                 L'étude de Baromètre, vous voyez à la
23     page 45 de l'étude, dans les conclusions, qu'on dit que
24     72 pour cent des abonnés à l'étage seraient prêts à
25     débourser en moyenne 5,65 $ de plus par mois.
                          StenoTran

                             2094

 1     Par contre, quand on lit un peu plus en détail, on nous
 2     dit que lorsqu'on met ça en perspective d'un prix
 3     global... à la page 45 on nous mentionne:
 4                            "Nous estimons que 371 000
 5                            foyers, soit 31 pour cent des
 6                            câblés à l'étage, seraient
 7                            disposés à payer en moyenne
 8                            34,43 $." (Tel que lu)
 9  8916                 D'une certaine manière, je vois un
10     point commun entre ces deux études là où on voit qu'il
11     y a peut-être environ entre 20 et 40 pour cent ou 30
12     pour cent de gens spontanément qui semblent disposer à
13     payer quelques dollars de plus, mais c'est loin d'être
14     les 60 pour cent qui ont été mentionnés par certains
15     requérants.
16  8917                 Je ne dis pas par là que ce n'est pas
17     possible, mais à la lumière des résultats qu'on a en ce
18     moment, je pense que sur ces deux points là les deux
19     études nous mentionnent qu'il y a probablement un
20     marché potentiel d'autour de 30 pour cent à des prix
21     supplémentaires qui varieraient autour de 4 $.
22  8918                 Juste pour terminer là-dessus -- et
23     nos clients nous le rappellent souvent -- j'ai entendu
24     cette semaine certains commentaires qui disaient:  Si
25     on rajoute quelques dollars de plus, ce n'est peut-être
                          StenoTran

                             2095

 1     pas énorme.  Par contre, nos clients nous font le
 2     raisonnement qu'on paie déjà beaucoup et ils voudraient
 3     presque, pour le même prix, avoir ces nouveaux services
 4     là.
 5  8919                 Il y a un seuil psychologique de
 6     30 $, qui est la moyenne que le client paie
 7     présentement pour son abonnement à l'étage.  Passé ce
 8     seuil-là, psychologiquement, il y a des réserves que
 9     nos consommateurs, nos clients nous mentionnent.
10  8920                 Ces points-là, je pense qu'ils sont
11     importants à souligner et à prendre en considération.
12     On les entend, nous, régulièrement on fait du suivi de
13     satisfaction de notre clientèle.  Ils nous le
14     rappellent à tous les mois que leur sensibilité au prix
15     est très élevée.
16  8921                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Ça me fait
17     penser, si mon mari me demande si je veux une nouvelle
18     voiture, je dis oui immédiatement; s'il me demande si
19     je veux en payer une partie, j'hésite un peu.  C'est
20     toujours la situation.  Est-ce que ça veut dire que,
21     finalement, ce n'est pas ça qui va se passer?  C'est
22     une autre question encore.
23  8922                 Monsieur Beauchamp, pour vraiment
24     mettre en contexte votre engagement à 9,1 dans la
25     lettre du 4 et ce matin, vous avez entrevu combien de
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                             2096

 1     services analogiques et à quel prix... parce qu'il y a
 2     des contradictions.  À 7,7 de votre intervention
 3     écrite, vous dites que le Conseil devrait retourner les
 4     requérantes refaire leur plan d'affaires en tenant
 5     compte de l'environnement concurrentiel.
 6  8923                 Alors il y a deux réponses ici; la
 7     première c'est ce que vous avez entrevu, et la
 8     deuxième, j'imagine que vous vous référez à leurs plans
 9     d'affaires au niveau de la pénétration et du prix. 
10     Mais qu'est-ce que vous avez entrevu comme nombre de
11     canaux analogiques à un nouveau volet?
12  8924                 M. BEAUCHAMP:  On parle évidemment
13     des études.  Les études démontrent une chose,
14     cependant, c'est qu'il y a une sensibilité au prix, une
15     préoccupation au niveau de la facture totale de la part
16     de la clientèle.  Au-delà de ça, évidemment, il
17     faudrait faire en sorte que les services soient les
18     plus attrayants possible.
19  8925                 Tout ce qu'on a aussi... on a un
20     certain historique, quand même.  Si on regarde le
21     premier étage, le premier étage, on l'a introduit en
22     1997; l'augmentation de la facture pour quatre nouveaux
23     services spécialisés francophones étaient de 3,99 $. 
24     On a obtenu 83 pour cent de pénétration en moyenne.  On
25     peut dire que c'est très bien.  Cependant, si les gens
                          StenoTran

                             2097

 1     ne prenaient pas cet étage-là, ils perdaient le Canal
 2     D, RDS et MusiquePlus.
 3  8926                 Donc de penser qu'on peut introduire
 4     un deuxième étage pour plus que le 3,99 $ qu'on a
 5     introduit avec toutes les sécurités qu'on a, à notre
 6     avis, c'est extrêmement dangereux, parce que notre
 7     expérience à ce jour... en fait, on a introduit un
 8     deuxième étage au Québec.  On a introduit un deuxième
 9     étage dans l'ouest de l'Île de Montréal et on a
10     introduit un deuxième étage dans l'Outaouais québécois;
11     et ce deuxième étage, avec les quatre nouveaux services
12     spécialisés francophones, s'est fait à 1,99 $.
13  8927                 Là, nous avons réussi à obtenir un
14     taux de pénétration d'autour de 70 pour cent, mais il
15     n'y avait pas que quatre services francophones, il y
16     avait aussi quatre services anglophones.
17  8928                 Alors tout de suite on a déjà ces
18     deux expériences là. ce qui nous amène à dire que, si
19     on regarde le prix de ces services-là, à notre avis, le
20     maximum de nouveaux services spécialisés sur cet étage
21     devrait être de trois, parce que là, ça nous amène en
22     moyenne à un coût de 2,10 $ et, avec un bon assemblage,
23     on pense que peut-être on pourrait le vendre à 2,99 $,
24     donc c'est psychologiquement en bas du 3 $, pour un
25     ensemble de trois bons services spécialisés
                          StenoTran

                             2098

 1     francophones et assemblés, lorsqu'il le faut, par
 2     certains produits moteurs anglophones pour aider à sa
 3     pénétration.
 4  8929                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Monsieur
 5     Beauchamp, vous misez beaucoup dans votre intervention
 6     écrite et ce matin, sur cet aspect de la concurrence
 7     comme si la concurrence dans la distribution du vidéo
 8     est déjà là.  Vous dites même que la concurrence en
 9     distribution s'est d'ailleurs établie beaucoup plus
10     rapidement qu'en téléphonie, au paragraphe 7,2 de votre
11     intervention.
12  8930                 Vous voulez dire sans doute la
13     téléphonie locale ici.  Parce que vous auriez du mal à
14     supporter cette observation au niveau des services
15     téléphoniques interurbains.
16  8931                 M. TRÉPANIER:  Oui.  Effectivement,
17     nous parlions de la téléphonie locale.  Mais nous
18     voulions insister sur le fait que, même si on parle de
19     concurrence en distribution depuis quelques années,
20     dans les faits ça ne fait pas tellement longtemps
21     qu'elle a débuté sur le terrain et déjà on sent, dans
22     certains de nos marchés, une réaction du consommateur. 
23     On parle dans l'intervention de 3,5 pour cent du marché
24     en général au Canada.
25  8932                 On pense que ça fonctionne bien la
                          StenoTran

                             2099

 1     concurrence en distribution, on en est même convaincus.
 2  8933                 CONSEILLÈRE WYLIE:  À votre avis,
 3     Monsieur Trépanier et Monsieur Beauchamp, la
 4     concurrence en distribution est telle dans les marchés
 5     francophones que ça devrait être le point de référence
 6     pour la réglementation de la part du Conseil.  La
 7     concurrence devrait être le moteur en ce moment qui
 8     éclaire nos décisions.  La concurrence en distribution
 9     au marché francophone devrait éclairer les décisions
10     que nous prendrons dans les quelques mois qui suivent.
11  8934                 M. BEAUCHAMP:  Ce que nous disons,
12     c'est que la concurrence, elle est là et que la
13     concurrence a donné, par la technologie numérique, par
14     ses méthodes d'assemblage, un certain pouvoir aux
15     consommateurs.
16  8935                 Le consommateur maintenant,
17     individuellement, peut décider lui-même où il trouve
18     son propre rapport qualité/prix.  S'il décide de ne
19     prendre aucun service spécialisé francophone, il le
20     peut.  S'il décide d'en prendre certains, il le peut.
21  8936                 Ce pouvoir, le consommateur l'a
22     présentement entre les mains et il l'exerce.  En
23     quelque part, certainement, oui, ça doit avoir un
24     impact sur notre réalité à nous, ainsi que la réalité
25     du Conseil.
                          StenoTran

                             2100

 1  8937                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Il est
 2     intéressant, par exemple, de voir l'intervention de
 3     Cogeco, que nous allons entendre bientôt, où ils font
 4     référence aux analyses du Bureau de la concurrence sur
 5     ce qu'est la concurrence, et je vous assure qu'il ne
 6     s'agit pas de 3,5 ou 3 pour cent du marché.  Savez-vous
 7     quels sont les chiffres exacts au Canada français de la
 8     pénétration de la concurrence?
 9  8938                 M. BEAUCHAMP:  Non, mais une chose
10     est certaine... parce que lorsqu'on écoute parler
11     Bell/'ExpressVu ou Star Choice ou même Look Télé qui
12     viennent de débuter, ils ne parlent qu'en bien, sont
13     très enthousiastes, ont de belles projections, sont
14     extrêmement confiants, tout ça pour indiquer qu'après
15     un an seulement ces gens-là n'ont aucune raison de
16     croire qu'ils ne sont pas implantés dans le marché.
17  8939                 Je me permets de vous citer un
18     dépliant distribué par Bell/ExpressVu au monde
19     financier  "The Future of Television is Clear", un
20     extrait de M. Michael Newman, President and Chief
21     Executive Officer, où il dit:
22                            "From a standing start in
23                            September 1997, adding 10 000 to
24                            20 000 new customers every month
25                            to an estimated 200 000
                          StenoTran

                             2101

 1                            subscribers by early 1999, we
 2                            predict that there will be 2
 3                            million DTH households in Canada
 4                            in the next five years. 
 5                            Canadians are stampeding towards
 6                            the first real alternative to
 7                            cable television."
 8  8940                 Et il conclut que:
 9                            "Bell/ExpressVu and our retail
10                            partners are well at position to
11                            achieve the next level, even
12                            faster growth and greater
13                            market, share moving us ever
14                            closer to our corporate mission
15                            to put a dish on every home."
16  8941                 Alors, en ce qui me concerne, il y a
17     une concurrence, elle est là, elle est déterminée, elle
18     a les moyens et c'est une nouvelle réalité pour nous.
19  8942                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Monsieur
20     Beauchamp, laissez-moi vous rappeler que le Conseil a
21     l'habitude de lire des "prononcements" semblables. 
22     Nous avons entendu, par exemple, toute l'analyse Beacon
23     (ph.).  Nous avons entendu les câblos nous dire combien
24     de mille décodeurs seraient accessibles plus d'une fois
25     dans des termes aussi florissants et nous avons
                          StenoTran

                             2102

 1     l'habitude, ne vous inquiétez pas, de lire les
 2     brochures des gens et nous, nous devons réglementer
 3     selon les faits.  Et, s'il n'y a pas tellement plus de
 4     3 pour cent de pénétration à la câblodistribution en ce
 5     moment, il faudrait me donner d'autres arguments pour
 6     nous dire que ça devrait être le moteur qui suit nos
 7     décisions.
 8  8943                 Ceci m'amène à relever cette fameuse
 9     question Sportsnet.  Vous nous dites ce matin que la
10     décision aurait justement été prise pour répondre à la
11     concurrence offerte par SRD.
12  8944                 Mes collègues connaissent mieux que
13     moi les régions spécifiques du Québec, mais est-ce que
14     vous pouvez clarifier pour moi si Sportsnet et Space,
15     surtout Sportsnet, ont été ajoutés seulement dans des
16     marchés où il y a une proportion assez significative de
17     foyers anglophones ou, si je faisais une analyse plus
18     poussée avec l'aide, justement, de mes collègues ou du
19     personnel qui s'y connaissent davantage, je
20     retrouverais Sportsnet dans des marchés qui sont
21     presque totalement francophones?
22  8945                 M. BEAUCHAMP:  La réalité, c'est que
23     Sportsnet a été ajoutée à peu près partout, dans tous
24     les marchés, parce qu'on sait une chose, c'est que le
25     sport est un de ces concepts de programmation où la
                          StenoTran

                             2103

 1     langue constitue beaucoup moins une barrière.  Ce que
 2     beaucoup de clients francophones, par ailleurs, nous
 3     disaient, c'est qu'ils voulaient pouvoir accéder à plus
 4     de choix au niveau des parties de hockey, notamment. 
 5     On sait que Sportsnet offre plus de parties des
 6     Sénateurs d'Ottawa.
 7  8946                 Alors pour une personne même
 8     francophone, un amateur de hockey, suivre une partie
 9     des Sénateurs d'Ottawa qui n'est pas disponible
10     ailleurs sur d'autres services spécialisés, même si
11     c'est en anglais, ce n'est pas la fin du monde parce
12     qu'il est un amateur de hockey et on sait qu'au niveau
13     du sport la langue a moins d'importance.
14  8947                 D'ailleurs, c'est la raison
15     principale qui a milité en faveur de l'octroi d'une
16     licence à RDS en 1988, c'était justement pour éviter
17     l'effritement possible de l'auditoire francophone vers
18     des services spécialisés anglophones si on n'avait pas
19     un canal de sports de qualité en français.
20  8948                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Mais n'est-ce pas
21     exactement ce qui va se passer maintenant si la langue
22     n'est pas un critère?  On entend tout le temps des
23     statistiques qui démontrent que les francophones, les
24     Québécois, regardent la télévision en français, et là,
25     vous nous dites que la langue n'a pas d'importance et
                          StenoTran

                             2104

 1     vous n'avez aucune inquiétude d'effriter RDS.  Je situe
 2     ma question dans votre intervention.
 3  8949                 M. BEAUCHAMP:  Non.  Notre point
 4     c'est qu'effectivement, ça peut effriter RDS, mais on
 5     peut l'effriter en le mettant dans l'univers
 6     analogique, où RDS est financée à 83 pour cent par la
 7     clientèle, ou on dit aux clients:  Très bien, on ne
 8     distribue pas Sportsnet.  Alors, les clients sont
 9     encouragés à passer à l'univers numérique.
10  8950                 À chaque fois qu'on n'a pas un
11     produit, le client, ce qu'il nous dit, c'est:  Écoutez,
12     je n'ai pas accès à ce produit-là.  Voici une autre
13     raison pour moi de vous abandonner puis d'aller dans
14     l'univers numérique et, à chaque fois qu'un client fait
15     ça, il cesse de financer à 100 pour cent RDI, TV5,
16     Canal Famille, MétéoMédia, à 83 pour cent RDS,
17     MusiquePlus, Canal D, LCN, MusiMax, Télétoon et Canal
18     Vie.
19  8951                 Alors l'impact sur les services
20     francophones, même existants, est quand même là, est
21     quand même une possibilité si on n'adresse pas cette
22     demande-là dans le marché à l'intérieur de l'univers
23     analogue.  Sinon, tout ce qu'on va dire aux clients,
24     c'est:  Écoutez, à chaque fois que vous voulez avoir
25     accès à un nouveau service en anglais, laissez faire
                          StenoTran

                             2105

 1     l'univers analogique, passez au numérique parce que
 2     vous n'en aurez plus dans l'analogique.
 3  8952                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Avez-vous tenté
 4     d'établir quelle part du marché vous perdriez aux
 5     services satellites si vous ne distribuiez pas
 6     Sportsnet?
 7  8953                 M. BEAUCHAMP:  C'est difficile à
 8     prévoir, comme toutes les études.  Mais ce n'est pas
 9     acceptable.  Ce n'était pas acceptable pour nous de
10     dire:  On va priver notre clientèle d'un service qu'ils
11     demandent.  Pourquoi?  On a la capacité pour le
12     distribuer.
13  8954                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Ah!  Si vous avez
14     la capacité.
15  8955                 Maintenant, vous insistez dans votre
16     intervention que le Conseil ne devrait pas donner plus
17     d'un permis dans un format quelconque.  Donc, si à
18     votre avis la langue n'est pas significative, vous avez
19     maintenant deux services de sports qui sont en
20     concurrence.
21  8956                 M. BEAUCHAMP:  Oui, mais en fait,
22     vous avez donné des licences à trois, RDS, TSN et
23     Sportsnet; ce sont tous des services canadiens qui ont
24     des licences.  Ils existent, on les distribue, ils sont
25     en concurrence entre eux, oui.  Mais on les distribue
                          StenoTran

                             2106

 1     parce qu'ils existent et parce qu'ils sont demandés.
 2  8957                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Ce que je vous
 3     entends dire vraiment, c'est que le Conseil devrait
 4     stationner tout dans le parking de la présidente et
 5     gérer ou réglementer là où il semble nécessaire quand
 6     il y a seulement 3 pour cent de la population qui
 7     obtiennent leurs services de vidéo par d'autres parties
 8     que vous, tout stationner là et, chaque fois qu'il y a
 9     le moindre indice de concurrence possible, il faut que
10     vous ayez la possibilité à tout prix de faire la même
11     chose, les câblodistributeurs, au Canada français, sans
12     prendre autre chose en considération, justement parce
13     qu'il y a une possibilité de concurrence.
14  8958                 M. BEAUCHAMP:  Non.  Une chose est
15     claire pour nous:  l'univers numérique, aujourd'hui il
16     y a Bell/ExpressVu, il y a Star Choice, il y a Look,
17     mais nous aussi on sera là dans l'univers numérique; on
18     l'annonce, on aura le terminal numérique.
19  8959                 Alors, qu'est-ce qu'on veut?  Est-ce
20     qu'on veut donner davantage d'incitatifs à la clientèle
21     d'abandonner l'univers analogique pour aller dans le
22     numérique où on sait qu'ils ont beaucoup de pouvoir au
23     niveau de la gestion de leur offre?  Si c'est ça que
24     l'on veut, à ce moment-là on n'a qu'à continuer à
25     augmenter la facture et le nombre de services
                          StenoTran

                             2107

 1     obligatoires dans l'analogique.  C'est ça le danger;
 2     c'est le danger qu'on souligne.  C'est tout ce qu'on
 3     dit.
 4  8960                 On ne dit pas que vous devriez
 5     adopter une réglementation spécifique à cause de
 6     l'arrivée du numérique, ce n'est pas ce qu'on vous
 7     propose.  Ce qu'on dit tout simplement, c'est que la
 8     réalité, c'est ça.  La réalité, plus on va augmenter la
 9     facture dans l'univers analogue, plus on va imposer des
10     services là, plus on va donner un incitatif à la
11     clientèle de sortir de cet univers-là pour aller au
12     numérique, qui existe aujourd'hui.
13  8961                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Space?
14  8962                 M. BEAUCHAMP:  Space a été ajouté
15     dans l'ouest de l'île.
16  8963                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Seulement dans
17     l'ouest.
18  8964                 M. BEAUCHAMP:  Et dans l'Outaouais
19     aussi.  Dans l'ouest de l'île, 50 pour cent de la
20     clientèle est anglophone.  Dans le cas de l'Outaouais,
21     80 pour cent à peu près de la clientèle francophone est
22     bilingue.  Et -- d'ailleurs, c'est démontré par nos
23     propres statistiques de télévision payante -- dans le
24     cas de l'ouest de l'Île de Montréal, la pénétration de
25     The Movie Network est plus élevée que celle de Super
                          StenoTran

                             2108

 1     Écran et, dans le cas de l'Outaouais québécois, ils
 2     sont à peu près nez à nez.
 3  8965                 Alors on voit là que le consommateur,
 4     lorsqu'il a le choix entre un poste de films en
 5     français ou en anglais, dans ces deux marchés là, il y
 6     a une proportion quand même importante de cette
 7     clientèle qui prend un service en anglais.
 8  8966                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Si nous acceptons
 9     votre proposition que vous vous devez, pour faire face
10     à la concurrence, de suivre ce que font exactement les
11     services satellites, et donc d'ajouter Sportsnet parce
12     qu'eux peuvent l'offrir aux Québécois, où vous
13     situez-vous face à la proposition que vous avez sans
14     doute entendue de plusieurs requérantes, et en
15     particulier d'Astral dans son intervention, sur le
16     besoin pour l'agence de réglementation d'établir une
17     priorité pour les services francophones au Québec pour
18     qu'il n'y ait pas seulement ce moteur concurrence que
19     vous trouvez si important pour diriger vos décisions ou
20     sous-tendre vos décisions?
21  8967                 Quel est votre commentaire sur la
22     recommandation que le Conseil établisse une priorité au
23     Québec où les services francophones auraient priorité
24     sur les services anglophones canadiens et ensuite les
25     services étrangers?
                          StenoTran

                             2109

 1  8968                 M. BEAUCHAMP:  J'aurais plutôt
 2     tendance à être en accord avec M. Bureau en disant que
 3     tout d'abord ce n'est pas l'objet de cette audience,
 4     donc il faudrait entamer un autre processus au niveau
 5     de la révision de la réglementation.  Alors dans le
 6     temps c'était son souci.  Si c'est ça l'objectif, ça
 7     prendra trop de temps.
 8  8969                 Maintenant nous, ce qu'on tient à
 9     rappeler, c'est que la question de priorité aux
10     services francophones, ce n'est pas nécessaire de la
11     traiter d'une manière réglementaire parce que, d'une
12     part, on l'a toujours accordée et, d'autre part, on 
13     dit, et on l'a répété, il y aura tout l'espace de
14     canaux nécessaires pour les distribuer.
15  8970                 Alors dans la mesure où on dit ça,
16     pourquoi est-ce qu'il est nécessaire d'avoir un
17     règlement qui dit qu'eux doivent passer avant les
18     autres?  Dans la mesure où on s'engage à rendre ces
19     canaux-là disponibles, il n'y a pas de nécessité de
20     développer un tel type de réglementation.
21  8971                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Alors, à votre
22     avis, en autant qu'ils aient accès, vous ne retenez pas
23     les propositions qui viseraient à assurer plus que
24     l'accès aux services francophones mais un certain
25     privilège au niveau du positionnement, que le volet ne
                          StenoTran

                             2110

 1     soit que francophone, qu'on aille plus loin que
 2     simplement l'accès.
 3  8972                 M. BEAUCHAMP:  Je ne suis pas
 4     d'accord, tout d'abord, que le volet ne soit pas que
 5     francophone.  Pourquoi le volet ne serait pas que
 6     francophone?
 7  8973                 Nous, lorsqu'on a déterminé le volet
 8     où on a introduit les quatre derniers services
 9     spécialisés francophones, les services anglophones
10     qu'on a mis dans ce volet-là, ce n'est pas vrai de dire
11     que ça n'a pas du tout aidé à la pénétration. 
12     Lorsqu'on les a identifiés, ces produits-là, on s'est
13     assis avec ces requérantes-là, on s'est assis avec les
14     services spécialisés qui étaient dans ce volet-là et on
15     leur a dit quels étaient nos plans, on leur a dit: 
16     Écoutez, regardez, on a fait des études, on pense qu'en
17     mettant tel et tel produit, ça va aider à la
18     pénétration.
19  8974                 Ils ne nous ont jamais dit:  C'est
20     épouvantable, vous nous assemblez avec des services qui
21     sont un poids mort pour nous.  Ils ne nous ont jamais
22     dit ça.
23  8975                 En quelque part, le client, quand il
24     a le choix à exercer, quand c'est 3,99 $ pour quatre
25     canaux, mais quand on peut dire:  Non, ce n'est pas
                          StenoTran

                             2111

 1     juste pour quatre, c'est plus que ça, c'est pour 11
 2     canaux, c'est vrai que ça en inclut certains en anglais
 3     mais quand même... je pense que les gens l'écoutent,
 4     FOX.  Je ne pense pas qu'il y ait juste les anglophones
 5     qui écoutent FOX, je ne pense pas qu'il y ait juste les
 6     anglophones qui écoutent RDS ou The Learning Channel.
 7  8976                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Quelle allure
 8     aurait donc votre deuxième volet puisque vous suggérez
 9     que le Conseil n'accorde que trois permis en mode
10     analogique?  Qu'est-ce que vous entrevoyez comme
11     deuxième volet?
12                                                        1045
13  8977                 M. BEAUCHAMP:  Bien, tout d'abord, il
14     va falloir savoir ce sont lesquels, parce que nous
15     allons vouloir assembler avec ces trois services-là des
16     services qui seraient peut-être complémentaires, qui
17     viendraient aider à la pénétration de l'étage.
18  8978                 On ne veut pas assembler d'autres
19     produits anglais avec ces trois services français parce
20     qu'on a un objectif de promouvoir d'autres services
21     anglais.  Ce n'est pas ça le point.  Le point, c'est
22     qu'on va vouloir mettre des services anglais qui vont
23     aider à la pénétration de cet étage-là.
24  8979                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Des services que
25     vous ne distribuez pas en ce moment.  Vous n'entrevoyez
                          StenoTran

                             2112

 1     pas ici un réaménagement de ce que vous pouvez
 2     distribuer en ce moment dans un deuxième volet, avec
 3     les permis que le Conseil approuverait?
 4  8980                 M. BEAUCHAMP:  Non.  Là-dessus, je
 5     suis en parfait accord encore une fois avec M. Bureau,
 6     qui s'est présenté samedi matin, lorsqu'il a dit
 7     qu'effectivement, si on se met à commencer à enlever
 8     des choses dans les étages ou dans les services de base
 9     actuels, ça va juste antagoniser la clientèle, ça va
10     nous faire de la mauvaise publicité et tout va mal
11     aller.
12  8981                 Alors je suis d'accord avec lui;
13     c'est une très bonne lecture.  On le sait très bien,
14     les gens n'aiment pas ça lorsqu'on leur impose des
15     changements.
16  8982                 Je pense que le meilleur exemple,
17     c'est que lorsqu'on a mis RDS, MusiquePlus et Canal D à
18     la base, les gens ont protesté; lorsqu'on les a enlevés
19     de la base pour les mettre à l'étage, ils ont protesté
20     encore.  Ils n'aiment pas se faire imposer des
21     changements.  Alors ne touchons pas à ce qu'ils ont et,
22     si on veut éviter que ça dérape au niveau de
23     l'introduction du deuxième étage, permettons aux
24     clients de préserver le statu quo.
25  8983                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Au niveau de
                          StenoTran

                             2113

 1     Sportsnet, ce n'est pas le statu quo.  On voit
 2     maintenant qu'on ne charge pas pour ce service-là, mais
 3     il reste quand même que, et dans le cas de Sportsnet et
 4     dans le cas de Space, vous l'achetez sans doute en gros
 5     et, tôt ou tard, vous allez passer la facture aux
 6     abonnés.  Et ce n'est plus le statu quo.
 7  8984                 M. BEAUCHAMP:  Dans le cas de Space
 8     et Sportsnet, le client, lorsqu'on lui ajoute quelque
 9     chose et que c'est gratuit, ça, il ne s'en plaint
10     jamais.
11  8985                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Oui, mais ma
12     question est:  Est-ce que ça restera gratuit?  Ceci me
13     semble peu possible, à moins qu'on vous le donne.
14  8986                 M. BEAUCHAMP:  Il y a des services
15     spécialisés francophones qui se sont présentés devant
16     vous cette semaine en suggérant qu'ils devraient être
17     payés ici et offerts gratuitement à l'extérieur du
18     Québec.
19  8987                 C'est sûr que lorsqu'on s'assoit avec
20     les services spécialisés anglophones, nouveaux,
21     désireux d'entrer dans le nouveau marché, disons que
22     les négociations vont assez bien.  Ils sont très
23     ouverts à des modèles intéressants pour eux et pour
24     nous.  Ils savent qu'on n'a pas de marge de manoeuvre
25     parce que c'était très clair avec eux qu'il n'était pas
                          StenoTran

                             2114

 1     question de refiler la facture à la clientèle.  Alors,
 2     nous avons négocié dans ce contexte-là.
 3  8988                 Maintenant, quelle est l'entente
 4     précise?  Évidemment, je ne peux pas la dévoiler parce
 5     qu'il faudrait que j'aie la permission de Sportsnet et
 6     Space de vous dévoiler les termes de cette entente-là. 
 7     Mais c'est certain que si c'était des services
 8     dispendieux, on n'aurait pas pu se permettre de les
 9     offrir gratuitement à notre clientèle.
10  8989                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Et je ne crois
11     pas que la comparaison entre l'achat par un
12     câblodistributeur d'un service anglophone spécialisé au
13     Québec, quand on considère la grandeur des marchés, est
14     comparable à l'inverse.
15  8990                 Maintenant, au niveau des tarifs,
16     non, parce que vous nous dites que l'idée d'assurer le
17     tarif est hors question, mais à part ça vous semblez
18     être assez en accord avec M. Bureau ce matin.  Et,
19     comme on dit en anglais, since we are on a roll, je
20     vais vous poser la question suivante:
21  8991                 Où en êtes-vous avez la suggestion de
22     M. Bureau que l'intégration verticale entre les
23     câblodistributeurs et les services de programmation
24     devraient être contrôlés par le Conseil, soit par des
25     exigences réglementaires particulières ou, sinon, en
                          StenoTran

                             2115

 1     refusant d'accepter ce croisement de propriété dans le
 2     contexte du moment?
 3  8992                 M. BEAUCHAMP:  Je n'ai pas pris de
 4     notes mais je l'ai écouté à la télévision samedi matin,
 5     et ce que j'ai compris, c'est qu'il n'était maintenant
 6     plus en désaccord, s'il y a un service qui a un lien de
 7     parenté avec un distributeur, que ce service puisse
 8     exister en autant qu'il n'y ait pas de préférence
 9     indue.  C'est bien ce que j'ai compris.
10  8993                 Alors dans ce sens-là, évidemment,
11     nous ne donnerons pas de préférence indue à ces
12     services-là, comme on ne l'a jamais fait d'ailleurs
13     dans le passé.  Et si, pour vous, on doit renouer cet
14     engagement, je n'ai aucune difficulté.  On ne donnera
15     pas une préférence indue à un autre service parce qu'il
16     y a un lien de parenté indirect.  Notre responsabilité
17     est d'abord et avant tout auprès de la clientèle.
18  8994                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Il est évident
19     que vous n'avez pas pris de notes, parce que M. Bureau
20     et plusieurs autres requérantes ont suggéré d'abord que
21     le Conseil ne devrait pas permettre plus de propriétés
22     croisées qu'il n'existe déjà entre les
23     câblodistributeurs qui ont, selon vous, 97 pour cent du
24     marché des abonnés, s'il y a 3 pour cent qui n'est pas
25     le vôtre, et les services de programmation qu'il doit
                          StenoTran

                             2116

 1     distribuer dans un contexte où la commercialisation,
 2     l'accès, la capacité sont encore assez complexes.  Ce
 3     n'est seulement que quand le Conseil sévit et insiste
 4     sur certaines propositions, qu'il a dans son texte lu,
 5     que vous pourriez facilement obtenir, qu'il serait prêt
 6     à ce moment-là à accepter le risque que plusieurs
 7     parties entrevoient à donner des permis à des
 8     compagnies qui sont apparentées aux compagnies de
 9     câblodistribution.
10  8995                 Donc, au premier abord, lui, si je le
11     comprends bien -- le texte écrit est facile à avoir --
12     à la page 12 il élabore quels sont les critères qui
13     seraient nécessaires pour que le Conseil puisse se
14     permettre de donner des permis lorsqu'il y a
15     intégration verticale.  Je ne crois que les engagements
16     oraux des compagnies de câblodistribution lui
17     semblaient suffisantes.
18  8996                 M. BEAUCHAMP:  Pouvez-vous me répéter
19     c'est quoi, les quatre conditions?
20  8997                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Il y en a que
21     vous avez déjà rejetées.  Donc, il y aurait un accès
22     immédiat à la distribution, respecter intégralement les
23     tarifs de gros, accorder un accès et un positionnement
24     privilégiés aux services de langue française dans le
25     marché francophone et n'accorder aucun traitement
                          StenoTran

                             2117

 1     préférentiel.  Nous avons déjà un règlement qui prohibe
 2     le traitement préférentiel qui serait ex post facto,
 3     après le fait.  M. Bureau, je crois, allait plus loin.
 4  8998                 M. BEAUCHAMP:  Quant à respecter le
 5     tarif de gros, je vois difficilement le rapport entre
 6     respecter le tarif de gros et la propriété croisée.
 7  8999                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Non, mais si on
 8     parle d'avantage indu, Monsieur Beauchamp, vous voyez
 9     comme moi que la possibilité est là que si le tarif de
10     gros n'est pas réglementé, il peut y avoir la
11     possibilité de traitement préférentiel entre le
12     câblodistributeur et les services auxquels il est
13     apparenté.
14  9000                 M. BEAUCHAMP:  En disant, par
15     exemple, qu'on pourrait payer plus le service affilié
16     que l'autre?  Ce ne sont pas les mêmes produits, ils
17     n'ont pas les mêmes tarifs.  Ils n'ont pas les mêmes
18     plans d'affaires.  On n'a pas fait le processus de
19     négociation.
20  9001                 Moi, pour optimiser l'étage et éviter
21     que j'aie le moins de filtres ou de trappes à
22     installer, je dois regarder très attentivement au
23     niveau du coût et du prix à charger.  Alors mon
24     incitatif c'est de négocier ça le plus bas possible,
25     essayer d'avoir chez eux une certaine ouverture à une
                          StenoTran

                             2118

 1     période de prévisionnement la plus longue possible.
 2  9002                 On a vu, lorsque le Conseil a
 3     interrogé quelques requérantes, justement, sur
 4     l'ouverture à une période de prévisionnement, que
 5     certains ont dit tout bonnement: Écoutez, oui, c'est
 6     vrai, on ne l'a pas dans le plan d'affaires, mais on ne
 7     peut pas tout mettre sur la table parce qu'il faut se
 8     garder des choses à négocier.  Alors tout le monde a
 9     fait des plans d'affaires avec des choses à négocier
10     dedans.  Donc, il faut laisser au processus de
11     négociation le temps de s'enclencher.
12  9003                 Maintenant, si le processus de
13     négociation amène à une impasse où le service
14     spécialisé, trouve qu'il est injustement traité et que
15     le tarif qu'on lui propose, il est incapable de
16     l'accepter, ça va remonter au Conseil immédiatement. 
17     Mais je vous ferai remarquer que ça ne s'est jamais
18     produit dans le passé, et Dieu sait qu'on a négocié
19     plusieurs ententes.  Les 11 services spécialisés, on
20     s'est toujours entendus avec eux.
21  9004                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Vous ne mettez
22     donc aucune foi dans les préoccupations des requérantes
23     et leur recommandation qu'une meilleure coopération
24     s'établirait au départ si certaines épines, comme on a
25     mentionné, étaient retirées pour que les négociations
                          StenoTran

                             2119

 1     passent plus rapidement à la coopération, qu'il y ait
 2     une apparence de coopération entre les deux parties de
 3     l'industrie...
 4  9005                 M. BEAUCHAMP:  Oui, j'ai entendu
 5     certaines requérantes dire ça.  Il y a une expression
 6     en anglais, c'est "self-serving."  Évidemment, on veut
 7     troquer des épines pour une armure.  Ce que l'on veut,
 8     c'est pouvoir avoir un service spécialisé qui s'assied
 9     devant moi et qui dit:  Voilà mon plan d'affaires,
10     voici les tarifs, voici la pénétration, tu me livres ça
11     et ça finit là.  Il ne reste plus rien à négocier.
12  9006                 Pour moi, ce ne sont pas des épines. 
13     On négocie ou on ne négocie pas.  On négocie avec un
14     objectif commun, qui est d'assurer une pénétration la
15     plus élevée possible, très bien.  On le poursuit cet
16     objectif-là.
17  9007                 Je répète encore une fois que dans le
18     passé, on a toujours négocié comme ça, on est toujours
19     arrivés avec des ententes.  Et il n'y a pas eu de
20     préférence indue pour qui que ce soit, il n'y a
21     personne qui s'est plaint.  J'aimerais savoir s'il y a
22     des requérantes aujourd'hui qui peuvent dire qu'on a
23     négocié des ententes qui ne sont pas justes et
24     équitables.  On s'est donné la main, on les respecte. 
25     Pour moi, le processus est bien suivi.
                          StenoTran

                             2120

 1  9008                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Dans cet esprit
 2     de coopération que le Conseil désire et que les parties
 3     requérantes... comme Mme la Présidente relevait ce
 4     matin, les parties requérantes se sont dites prêtes à
 5     coopérer au niveau de la commercialisation le plus
 6     possible.  On leur a tous posé des questions à ce
 7     niveau-là ou au niveau des sommes et des efforts qu'ils
 8     devraient faire.
 9  9009                 Je me demande, Monsieur Beauchamp,
10     pour vraiment cerner les préoccupations du Conseil,
11     est-ce déraisonnable, par exemple, qu'une partie
12     suggère que la marge de temps ou le décalage entre
13     l'avis à certains services pendant cette audience
14     qu'ils allaient changer de volet, de positionnement et
15     de redevance, et ce, deux jours après l'avis, que...
16     comme on dit en anglais, there is no way que ça se
17     passerait comme ça si le câblodistributeur avait 80
18     pour cent, 65 pour cent, 40 pour cent de la propriété
19     du service en question, que Mme Legris leur enverrait
20     la même lettre avec le même décalage.
21  9010                 M. BEAUCHAMP:  Bien, oui.
22  9011                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Ça éclaire un peu
23     la préoccupation.  Quand on dit, non, non, pas
24     d'avantage indu, si on essaie de mettre un peu une
25     lampe de poche sur un aspect qui nous a été relevé
                          StenoTran

                             2121

 1     pendant l'audience, est-ce que ça n'illustre pas
 2     l'apparence ou le problème de manque de transparence?
 3  9012                 M. BEAUCHAMP:  Madame la
 4     Vice-Présidente, on va en parler de la transparence.
 5  9013                 Ça, c'est le cas de MusiquePlus. Je
 6     pense que c'est, effectivement, le cas auquel vous
 7     référez?
 8  9014                 CONSEILLÈRE WYLIE:  C'est un exemple
 9     qui nous a été apporté... qui n'a pas été apporté dans
10     ce contexte-là, qui a été apporté dans le contexte de
11     l'avis.  Mais moi, je vous pose la question:  Quand on
12     parle généralement d'influence indue, a priori et après
13     le fait, et la difficulté pour le Conseil dans
14     certaines circonstances de déterminer si l'attitude de
15     méfiance des requérantes est justifiée... alors moi, je
16     regarde par exemple, cet aspect-là qui est très
17     particulier.  Ce n'est pas le contexte dans lequel il
18     nous a été présenté, il nous a été présenté plutôt dans
19     le manque d'avis, qui semble avoir été corrigé, qui est
20     requis par la réglementation, mais ça soulève une
21     question très, très spécifique.
22  9015                 M. BEAUCHAMP:  Oui.
23  9016                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Est-ce que vous
24     verriez un employé de Vidéotron envoyer ce genre d'avis
25     là aussi facilement à un service qui est la propriété
                          StenoTran

                             2122

 1     de la compagnie câblodistributeur?  J'essaie tout
 2     simplement de vous donner une illustration.
 3  9017                 M. BEAUCHAMP:  Oui.  Vous ne
 4     l'accepteriez pas parce que si on avait envoyé une
 5     lettre comme celle-là à LCN au lieu de MusiquePlus, on
 6     aurait donné à LCN un avantage indu.  En fait,
 7     MusiquePlus, on leur a envoyé une lettre pour leur
 8     suggérer de passer de l'étage où il y avait 83 pour
 9     cent des gens qui payaient pour à la base, à 100 pour
10     cent.  On n'a pas pris MusiquePlus pour l'envoyer en
11     orbite au canal 78.  On lui a donné un avantage.  Il y
12     a 100 pour cent des gens qui maintenant le reçoivent.
13  9018                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Monsieur
14     Beauchamp, je parle de décalage, d'avis simplement.
15  9019                 M. BEAUCHAMP:  Au niveau du temps.
16  9020                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Est-ce que c'est
17     une façon commerciale raisonnable au niveau de la
18     coopération?  Je ne veux pas faire une histoire avec ce
19     que Radiomutuel a relevé, je veux simplement essayer
20     d'illustrer quelles sont les inquiétudes des gens et ça
21     en est une petite.
22  9021                 M. BEAUCHAMP:  Oui, mais j'essaie
23     juste de vous démontrer qu'en fait on a pris une
24     situation puis, à mon avis, on l'a mise hors de
25     proportion.
                          StenoTran

                             2123

 1  9022                 Dans le cas de MusiquePlus, j'ai
 2     écrit le 23 octobre 1998 à M. Arpin, et on lui a
 3     signifié qu'on était pour faire l'introduction de
 4     Sportsnet.  Par après, j'ai revu M. Arpin, j'ai revu
 5     M. Beauchamp pendant deux jours de temps au Congrès de
 6     l'ACQ en novembre.  Je l'ai revu au début des audiences
 7     ici le 7 où je l'ai salué pour leur souhaiter bonne
 8     chance pour leur présentation.
 9  9023                 Dans aucun cas est-ce qu'ils m'ont
10     dit, on a reçu votre lettre, puis on n'est pas
11     d'accord.  Ils n'ont jamais soulevé cette question-là. 
12     S'ils s'étaient donné la peine de m'appeler et dire: 
13     Écoutez, on a un problème avec ça; est-ce qu'on peut en
14     parler, on en aurait parlé.  C'est pour ça que ça
15     m'étonne un peu que ça sorte ici, dans ce contexte-ci,
16     pour nous faire mal paraître, je ne sais pas, mais en
17     fait ça cause cet effet-là.
18  9024                 Dans mon cas, je veux dire, on lui a
19     envoyé une lettre et comme on s'est toujours parlé, je
20     ne vois pas pourquoi il ne nous a pas rappelés s'il y
21     avait un problème.
22  9025                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Dans d'autres
23     changements qui ont été faits aussi, est-ce que vous
24     savez si Vidéotron a jusqu'à maintenant suivi la règle
25     qui exige pour les classes 1 et tous les services qui
                          StenoTran

                             2124

 1     ont plus de 2 000 abonnés, un avis de 60 jours?
 2  9026                 M. BEAUCHAMP:  S'il y a eu d'autres
 3     cas où ça s'est produit?
 4  9027                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Non. Je vous
 5     demande: est-ce que vous avez déjà donné un avis de 60
 6     jours à qui que ce soit?
 7  9028                 M. BEAUCHAMP:  Oui, on a déjà donné
 8     un avis de 60 jours.  On l'a fait, notamment, au niveau
 9     de la préparation de l'introduction de l'étage en 1997,
10     parce qu'il y avait à peu près comme 50 canaux qui
11     changeaient de place.  Tout le monde avait reçu son
12     avis bien avant.  Il y avait eu beaucoup de
13     préparation.
14  9029                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Des changements
15     particuliers plus semblables à ceux de MusiquePlus.
16  9030                 M. BEAUCHAMP:  Des changements
17     particuliers, c'est déjà arrivé dans le passé où on n'a
18     pas pu donner le 60 jours d'avis.  Dans certains cas
19     même, en fait un cas assez récent, c'est avec la CPAC,
20     où on est nous-mêmes actionnaires.  Mais on leur a
21     parlé. On leur a dit:  Écoutez, est-ce ce que c'est
22     correct si l'on vous donne si peu d'avis?
23  9031                 Pour nous, et c'est peut-être mon
24     erreur, mais mon interprétation de ce règlement-là,
25     c'était pour éviter des déplacements abusifs où on
                          StenoTran

                             2125

 1     allait porter le service loin et qu'on ne donnait pas
 2     l'occasion au service de se défendre.  C'est la façon
 3     dont je l'ai interprété.
 4  9032                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Mais ce n'est pas
 5     seulement une question de se défendre.  C'est une
 6     question de commercialisation raisonnable qui donnerait
 7     aussi aux services spécialisés le temps de se préparer
 8     en conséquence même si, dans plusieurs cas, ils ne
 9     peuvent pas résister.  C'est simplement de leur donner
10     la possibilité raisonnable de s'organiser.
11  9033                 En tout cas, ce n'est pas le procès
12     de cette situation-là que je veux faire, c'est
13     simplement d'essayer d'illustrer qu'il y a maintes
14     façons d'entrevoir l'avantage indu, qu'il soit là ou
15     non.  Et j'ai souvent dit que, à mon avis, le fait que
16     les circonstances sont telles que c'est éminemment
17     facile d'en voir, un avantage indu, requiert qu'on
18     enlève cet irritant le plus possible en s'engageant à
19     plus que de dire, nous n'allons pas faire d'influence
20     indue ou conférer des avantages.
21  9034                 Mais je vous repasse à Mme la
22     Présidente maintenant et je vous remercie, messieurs.
23  9035                 M. BEAUCHAMP:  Puis-je juste
24     compléter?
25  9036                 Au niveau des avantages indus,
                          StenoTran

                             2126

 1     d'abord je tiens à répéter quand même qu'on en a jamais
 2     donné à LCN et c'est le seul service, d'ailleurs, qui
 3     avait un lien.  Ils n'ont eu aucun avantage.  La
 4     décision, lorsqu'elle avait été sortie dans le cas de
 5     LCN, on avait prévu d'ailleurs qu'on n'avait pas le
 6     droit de l'assembler différemment des autres.  On a
 7     tout respecté ça, et je peux vous assurer qu'il n'y a
 8     aucun avantage indu.
 9  9037                 Cependant, quand des gens qui sont
10     tous en concurrence -- vous avez plusieurs requérantes
11     qui sont en concurrence devant vous -- voient un de
12     leurs concurrents comme ayant ce potentiel-là, c'est
13     évident qu'ils vont l'exploiter parce que c'est à leur
14     avantage, ils sont en concurrence avec lui à titre de
15     requérante.
16  9038                 Si on veut voir l'avantage indu,
17     regarder Bell Satellite Service est avec Radio-Canada
18     dans toutes ses demandes.  Pourtant Bell Satellite
19     Service doit avoir un lien avec Bell ExpressVu, et les
20     deux seuls services spécialisés qui sont à la base chez
21     Bell ExpressVu, c'est RDI et Newsworld.  Ce n'en est
22     pas, ça, un avantage indu?
23  9039                 LA PRÉSIDENTE:  Si je me rappelle
24     bien, Bell Satellite est aussi dans un projet avec
25     d'autres joueurs, dont TVA, n'est-ce pas?  Mais, moi,
                          StenoTran

                             2127

 1     j'aimerais revenir sur deux petites choses.
 2  9040                 Vous avez référé à ce qui s'est passé
 3     avec les consommateurs lors du dernier lancement et,
 4     c'est vrai, il y a eu un nombre significatif de
 5     consommateurs mécontents et c'était lié à la façon de
 6     la mise en marché, l'option négative.  On se
 7     rappellera... bien, c'était beaucoup lié au fait qu'on
 8     avait enlevé des services de la base pour les mettre à
 9     l'offre et ils étaient des drivers, comme on dit en bon
10     français, et les gens qui y tenaient se devaient donc
11     d'aller à l'étage.
12  9041                 Il y avait une certaine diminution du
13     service à la base, mais pour aller par la suite vers un
14     5 $... parce que vous parliez de trois dollars et
15     quelque chose mais, compte tenu de l'ensemble du
16     bouquet qui a été offert, quand même, au total, pour un
17     service de base qui avait moins de produits, si on
18     tenait aux services qui avaient été réduits et
19     déménagés, il fallait se payer quand même l'étage qui
20     était plus élevé.
21  9042                 M. BEAUCHAMP:  En fait, de la
22     situation où le client partait, il avait deux choix:
23     accepter une réduction de service pour une diminution
24     de 2 $ ou accepter une augmentation de services pour
25     une augmentation de 3,99 $.
                          StenoTran

                             2128

 1  9043                 LA PRÉSIDENTE:  Oui, mais avec des
 2     choses que, nécessairement, il ne pouvait pas... en
 3     tout cas, toujours est-il que c'était sur la façon et
 4     non pas sur l'accueil des services.  Mais je veux
 5     revenir sur la question de l'option négative.
 6  9044                 Sur ça, le Conseil a toujours
 7     suivi... parce qu'au bout de la ligne, ce qu'on tentait
 8     de faire, je pense ici au Québec, c'était, compte tenu
 9     qu'il y a une reconnaissance que le marché est plus
10     petit, à moins qu'on ait une pénétration suffisante, on
11     ne peut pas parler d'un service de qualité.  Et jamais
12     le Conseil ni les joueurs ni le téléspectateur ne
13     viendra au rendez-vous, quand on est habitué à une
14     télévision de qualité au Québec, pour un canal
15     spécialisé qui n'offrirait pas une qualité équivalente.
16  9045                 Alors dans les approches -- et on l'a
17     défendu encore assez récemment -- c'était un des moyens
18     où on se disait, dans un territoire où la population
19     est plus petite, si on veut être capables, pas de faire
20     simplement des plans d'affaires au plan du profit de
21     l'entreprise mais da profit du téléspectateur pour
22     qu'il y ait une qualité, il y avait une nécessité
23     d'avoir une pénétration donnée.  C'était ça.
24  9046                 On dit aujourd'hui, compte tenu de ce
25     qu'on a fait -- vous le dites et tout le monde a dit ça
                          StenoTran

                             2129

 1     la semaine passée -- ça ne semble pas que ce soit une
 2     bonne approche et il faut voir autrement.
 3  9047                 Alors, ça, je veux préciser ça.  Le
 4     Conseil n'a pas forcé la façon dont ça s'est fait.  Le
 5     Conseil a tenté, en bon entendement, d'accompagner, et
 6     ne s'est pas opposé à des manières; d'abord, ce n'était
 7     pas de son ressort, mais il a accompagné, je pense, à
 8     la fois le téléspectateur et les gens qui offraient le
 9     service, pour tenter de trouver les manières où la
10     qualité était accrue et la qualité était augmentée par
11     le biais de nouveaux services.
12  9048                 M. BEAUCHAMP:  Et d'aucune façon
13     est-ce que j'ai voulu laisser entendre, que le Conseil
14     nous avait forcés.  Le point que je voulais faire,
15     c'est qu'on a obtenu un bon taux de pénétration pour
16     3,99 $ de plus, pour quatre nouveaux services français,
17     mais les gens, s'ils ne les prenaient pas -- ce qui a
18     artificiellement, il faut l'admettre, augmenté le taux
19     de rétention ou le succès de cet étage-là -- perdaient
20     trois services auxquels ils étaient bien habitués.
21  9049                 LA PRÉSIDENTE:  Absolument.  Et ça,
22     ça semble unanime:  personne ne veut recommencer ça, ou
23     à peu près.  Enfin, il y a peu de gens qui se sont
24     levés puis ont dit, oui, ce serait la façon de faire.
25  9050                 M. BEAUCHAMP:  Mais au début de la
                          StenoTran

                             2130

 1     semaine, ce n'était pas très unanime.
 2  9051                 LA PRÉSIDENTE:  Tout le monde a
 3     évolué depuis une semaine, monsieur.  Je pense que
 4     c'est ça qui donne aussi l'intérêt d'un processus
 5     public, c'est la capacité non pas simplement de
 6     remettre des choses et de dire le Conseil décidera,
 7     mais de faire tous un cheminement ensemble qui permette
 8     au Conseil d'arriver à des décisions plus balancées et
 9     plus sages.
10  9052                 Mon deuxième point, c'est quand vous
11     parlez de Sportsnet et vous dites les distributeurs
12     concurrents, et je pense que c'est vrai... le Conseil
13     est même complice de cette concurrence-là dans la
14     mesure où on a donné des licences à des gens pour venir
15     faire concurrence à la câblodistribution.
16  9053                 Maintenant, je pense qu'on est
17     surtout en marché francophone encore avec un très petit
18     nombre, mais c'est vrai, et une des requérantes disait
19     la semaine passé:  Tout abonné qui change de système
20     est un abonné important et, quand on est dans une
21     business, c'est pour augmenter et non pas pour
22     diminuer.  Donc on reconnaît ça.  La concurrence a
23     commencé à jouer, mais elle est encore assez minime,
24     surtout du côté de la langue française.
25  9054                 Mais, moi, je m'inquiète.  Quand vous
                          StenoTran

                             2131

 1     dites, on met Sportsnet parce que les autres vont
 2     offrir Sportsnet, le problème, c'est qui va mettre un
 3     canal de langue française si, vous, vous ne le mettez
 4     pas?
 5  9055                 M. BEAUCHAMP:  Nous, on va le mettre.
 6  9056                 LA PRÉSIDENTE:  Non, non, mais ce
 7     dont on entendait parler, c'était une espèce d'attente,
 8     que ce serait mieux d'attendre vers le numérique.
 9     l'Association des câblodistributeurs, à laquelle vous
10     participez activement, a quand même une position.
11  9057                 Ce que je veux exprimer ici, c'est
12     que vous, quand vous vous inquiétez d'offrir un service
13     parce que le distributeur l'offre dans votre
14     concurrence, nous on dit, par ailleurs, peut-être que
15     la concurrence est en train d'émerger, mais elle est
16     loin d'être suffisamment prenante pour permettre
17     qu'aucun des canaux qu'on a entendu des applications
18     puisse partir sans avoir non seulement la distribution
19     mais la complicité de la câblodistribution, parce que
20     ça ne pourra plus être par l'option négative.
21  9058                 Il semble, en effet, qu'il y ait une
22     espèce d'accord pour dire que c'est hors de portée
23     comme moyen maintenant, mais il faut donc trouver un
24     moyen qui va faire en sorte qu'une pénétration soit
25     suffisante pour qu'on amène de la qualité parce que,
                          StenoTran

                             2132

 1     sinon, le téléspectateur, qu'est-ce qu'il a gagné dans
 2     tout l'exercice?  Et c'est lui qu'on veut servir au
 3     bout de la ligne.
 4  9059                 M. BEAUCHAMP:  Oui, mais, nous, ce
 5     qu'on dit, c'est qu'on aurait bien aimé pouvoir avoir
 6     l'opportunité de voir des plans d'affaires de création
 7     de nouveaux services pour aller en mode numérique,
 8     parce qu'on s'en va là., mais on dit, cependant, une
 9     fois qu'on a dit ça, si on veut introduire un autre
10     volet, très bien.  qu'on respecte qu'on ne peut pas les
11     imposer à la base, qu'on respecte qu'on ne peut pas les
12     imposer au deuxième étage, qu'on ne peut pas garantir
13     leur viabilité, même si on va tout faire pour assurer
14     leur succès.  Et on vous dit, il y aura l'espace de
15     canaux disponibles.
16  9060                 Alors on n'est pas un obstacle à
17     personne, on veut contribuer à ça.  Cependant, on veut
18     s'assurer que personne ne parte d'ici en pensant qu'on
19     peut en mettre un nombre illimité avec une augmentation
20     de facture.
21  9061                 LA PRÉSIDENTE:  Mais quand vous
22     parlez de trois, Monsieur Beauchamp, combien
23     d'américains et de canadiens anglais allez-vous mettre
24     dans votre volet?
25  9062                 M. BEAUCHAMP:  Ça va dépendre.
                          StenoTran

                             2133

 1  9063                 LA PRÉSIDENTE:  Mais qu'est-ce que
 2     vous avez?  Vous avez dû faire des dessins, vous avez
 3     dû avoir des estimés?
 4  9064                 M. BEAUCHAMP:  Non, parce que je ne
 5     sais même pas quels seront les trois français et, en
 6     quelque part, ça a beaucoup d'impact, ça, au niveau de
 7     la construction de l'étage.
 8  9065                 LA PRÉSIDENTE:  Mais quand vous
 9     parlez que vous avez besoin de moteur anglophone, ne
10     croyez-vous pas que l'expertise établie à travers les
11     années de la télévision francophone peut être un moteur
12     en soi, peut-être même plus performant par rapport à
13     certains publics?
14  9066                 M. BEAUCHAMP:  Je ne suis pas ici
15     pour juger de la valeur d'un service selon sa langue. 
16     Moi, tout ce que je dis, c'est qu'on en veut trois.  Si
17     on en assemble avec des services anglais, c'est parce
18     qu'ils vont contribuer à la pénétration de cet
19     étage-là; sinon on ne les assemblera pas.
20  9067                 Pourquoi je le ferais si je croyais
21     que ça m'aiderait d'aucune façon?  Je ne les
22     assemblerais pas.  C'est juste un coût de plus en
23     quelque part, ça.
24  9068                 LA PRÉSIDENTE:  C'est ça que j'allais
25     dire.  C'est pourquoi... oui, mais ça a beaucoup à
                          StenoTran

                             2134

 1     voir, Monsieur Beauchamp, parce que dans les éléments
 2     qu'on doit prendre en compte pour le Conseil, pour le
 3     nombre pour lequel on peut donner des permis, on doit
 4     aussi avoir en tête ce que ça pourra signifier au bout
 5     de la ligne pour le prix aux téléspectateurs.  Et, dans
 6     ça, on sait bien qu'entre le prix qui a été discuté
 7     très souvent ici la semaine passée, c'est un prix
 8     qu'ils vont vous charger à vous et qu'en contre-partie
 9     vous, vous avez des opérations à mener, de la
10     technologie à mettre en place et que, conséquemment, la
11     facture aux téléspectateurs, d'une part, va être plus
12     élevée parce que votre mark-up à vous et tous les
13     travaux que vous aurez faits et que vous allez
14     recharger aux téléspectateurs, plus le fait qu'il n'y a
15     pas un service à la fois qui va être offert.  Donc, le
16     bouquet comme tel signifie un prix plus élevé.
17  9069                 Alors, c'est important de savoir
18     combien vous avez l'intention d'en mettre.  Je
19     comprends bien que l'espèce de fine-tuning, lequel va
20     avec lequel, dépend de ceux qui sont choisis, mais
21     quand même vous avez une idée en tête, et il y a donc à
22     ce moment-là des sous du téléspectateur qui iront pour
23     des services anglophones et américains au bout de la
24     ligne.
25  9070                 C'est ça que je veux dire,
                          StenoTran

                             2135

 1     contrairement à dire:  On peut faire un bouquet
 2     francophone parce que le consommateur serait prêt mais,
 3     à ce moment-là, on a une approche qui est de dire:  On
 4     met le paquet pour vendre des services francophones qui
 5     sont l'extension et une autre forme d'expression, mais
 6     à partir de l'expertise... parce que s'il y a une
 7     denrée connue au Québec en langue française... parce
 8     que c'est avant tout là où on parle, même si, bien sûr,
 9     les Canadiens-français ailleurs seront ravis d'avoir de
10     nouveaux services, mais le marché ou, enfin, la
11     proposition d'affaires doit se faire d'abord au Québec,
12     et s'il y a déjà un numéro gagnant bien avant d'autres
13     choses, bien avant le sport, c'est la télévision d'ici. 
14     On le voit à tous les jours et toutes les semaines avec
15     les performances d'écoute.
16  9071                 Alors c'est important qu'on ait en
17     tête combien vous avez, vous, en tête, si jamais, de
18     fait, la sagesse du Conseil faisait en sorte qu'on
19     donnerait des permis à des nouveaux canaux spécialisés. 
20     Vous voyez ce bouquet-là, donc, pas en langue française
21     uniquement, c'est clair par votre intervention ce
22     matin, mais vous le voyez à quoi idéalement?  Vous
23     l'avez dit, vous avez dit trois francophones.  Vous
24     voyez quoi avec?  Quatre anglophones, trois américains?
25  9072                 M. BEAUCHAMP:  Non.
                          StenoTran

                             2136

 1  9073                 LA PRÉSIDENTE:  Qu'est-ce que vous
 2     voyez?
 3                                                        1115
 4  9074                 M. BEAUCHAMP:  On réagit spontanément
 5     ce matin.  Ça serait définitivement pas plus que trois,
 6     possiblement moins, et ça ferait le sujet de
 7     discussions avec les gens qui auraient la licence. 
 8     Parce que notre premier travail, avant même de
 9     commencer à négocier les tarifs avec chacun d'eux, ça
10     sera de s'asseoir avec eux et dire:  Bon, très bien, on
11     a ces concepts-là.  Faisons une petite étude d'abord,
12     une première passe, et allons voir quel genre de
13     pénétration on peut obtenir à tel prix et à tel prix.
14  9075                 Le coeur de toute notre première
15     discussion au niveau de la tarification, ça va être
16     notre compréhension commune de quel est le taux de
17     pénétration qu'on pourrait obtenir.  C'est à partir de
18     là qu'on va vraiment négocier les tarifs.  Et pour
19     faire ça on va voir ensemble qu'est-ce qu'on peut
20     ajouter dans cet étage-là qui pourrait l'agrémenter.
21  9076                 Prenez, l'ouest de l'île.  Si vous
22     mettez juste trois services français, je suis aussi
23     bien de le vendre sur la télévision payante parce que
24     c'est à peu près ça le taux de pénétration qu'il va
25     avoir.  Je le sais, ça.  Alors, en quelque part, si je
                          StenoTran

                             2137

 1     veux maximiser la pénétration il faut que je le fasse. 
 2     Je prends des secteurs, même qui ne sont pas dans
 3     l'ouest de l'île et où on dessert avec moins de
 4     services anglophones, vous savez, Parc Extension, dans
 5     Parc Extension il y 7 sept pour cent des gens qui
 6     parlent le français à la maison... 7 pour cent.
 7  9077                 Alors, c'est une réalité cosmopolite,
 8     surtout dans le marché de Montréal, avec lequel on doit
 9     composer.  Et le succès de l'implantation des services
10     francophones vient aussi dans l'attrait de cette
11     offre-là pour des gens qui peut-être ne les écoutent
12     pas du tout.
13  9078                 LA PRÉSIDENTE:  Mais pour aller dans
14     le numérique avec des bouquets anglophones.
15  9079                 M. BEAUCHAMP:  Ah! oui, ça il n'y a
16     aucun problème.
17  9080                 LA PRÉSIDENTE:  Mais voilà.  Mais,
18     j'aimerais savoir, dans les canaux spécialisés, prenons
19     existants, Vidéotron représente combien des abonnés des
20     ces canaux spécialisés-là?
21  9081                 M. BEAUCHAMP:  Lesquels?  Les
22     services francophones?
23  9082                 LA PRÉSIDENTE:  Oui, ceux existants.
24  9083                 M. BEAUCHAMP:  Je ne le sais pas, je
25     ne sais pas combien ils ont de clients avec ExpressVu
                          StenoTran

                             2138

 1     ou Star Choice.
 2  9084                 LA PRÉSIDENTE:  Mais ce serait un
 3     chiffre à peu près 60, 70, 80 pour cent?
 4  9085                 M. BEAUCHAMP:  Peut-être oui.
 5  9086                 LA PRÉSIDENTE:  Environ?
 6  9087                 M. BEAUCHAMP:  Oui.
 7  9088                 LA PRÉSIDENTE:  Si je détiens une
 8     licence et je viens négocier avec vous, vous êtes
 9     crucial pour que non seulement je réussisse mais pour
10     que j'existe.
11  9089                 M. BEAUCHAMP:  Oui, comme ce
12     service-là est crucial aussi parce que si j'aime pas ce
13     service-là je suis pris avec, il a été décidé que c'est
14     ce service-là, je dois le prendre.
15  9090                 LA PRÉSIDENTE:  Donc, mon pouvoir de
16     négociation, si vous êtes crucial pour que j'existe, il
17     est réduit.
18  9091                 M. BEAUCHAMP:  Bof!
19  9092                 LA PRÉSIDENTE:  Dans du un à un.
20  9093                 M. BEAUCHAMP:  Mon expérience dans
21     les dernières années, je peux pas dire que ces gens-là
22     étaient à genoux devant moi, bien au contraire.  Ils
23     arrivaient avec leur plan d'affaires... ta
24     responsabilité, voici mon plan d'affaires, j'ai mon
25     tarif, puis débrouille-toi; et, même si tu as 60 pour
                          StenoTran

                             2139

 1     cent de pénétration, tu vas me payer sur 100 pour 100
 2     des abonnés à la base puis tu vas me payer des
 3     pénalités.  Je vais vous dire, ils sont pas à plaindre,
 4     ils se défendent très bien ces gens-là.  Et ils ont de
 5     l'expérience puis ils ont beaucoup d'autres produits.
 6  9094                 LA PRÉSIDENTE:  Mais vous aussi,
 7     Monsieur Beauchamp.
 8  9095                 M. BEAUCHAMP:  Oui, oui, et c'est
 9     pour ça qu'on arrive toujours à une entente.
10  9096                 LA PRÉSIDENTE:  Et le Groupe
11     Vidéotron aussi.  Mais c'est que vous dites on va
12     négocier, et les lois du marché, mais le jour où un
13     distributeur représente non seulement ce qui fait la
14     différence entre un bottom line et un profit, mais
15     représente le moyen par lequel j'existe, il y a quand
16     même un rapport de force qui est comme en cause.  Je ne
17     dis pas qu'il faut prendre toute l'armée au complet,
18     comme vous faisiez référence, mais il y a un souci réel
19     et qui a été exprimé par toutes sortes de façons.
20  9097                 M. BEAUCHAMP:  Oui.
21  9098                 LA PRÉSIDENTE:  Et je pense que, et
22     c'est évident, la vie étant ce qu'elle est, ça se fait
23     toujours à deux ces choses-là, mais on ne peut pas
24     ignorer le fait qu'il y a encore non seulement, et ça
25     particulièrement au Québec, des entreprises de
                          StenoTran

                             2140

 1     câblodistribution qui sont encore en grande
 2     prédominance, mais a fortiori le Groupe Vidéotron, qui
 3     en plus est partenaire d'applications ou qui fait
 4     partie de requérantes, ça pose des questions
 5     supplémentaires compte tenu la petitesse du marché au
 6     Québec.
 7  9099                 M. TRÉPANIER:  Peut-être deux petites
 8     choses, si vous permettez, Madame la Présidente.
 9  9100                 D'un point de vue réglementaire nous
10     disons que nous allons les distribuer, d'une part.  Et
11     d'autre part, il existe le mécanisme de résolution de
12     conflit sur les prix si jamais il y avait une
13     problématique de ce côté-là.  Donc, nous pensons que le
14     cadre réglementaire est très à propos.
15  9101                 L'autre précision, si vous permettez,
16     ce serait sur le concept du stationnement.  Je ne crois
17     pas que l'on ait demandé un moratoire à long terme.  On
18     n'a jamais utilisé ces mots-là.  Je voulais tout
19     simplement expliquer que les sondages nous ont indiqué
20     que les gens avaient peut-être besoin d'un répit -- on
21     venait de lancer un paquet de nouveaux services, 
22     certains ne les avaient pas encore lancés -- et que
23     peut-être que, si on avait un petit peu de temps, ça
24     aiderait tout le monde, pas nécessairement beaucoup,
25     mais un petit peu.
                          StenoTran

                             2141

 1  9102                 Ensuite, ça prend un certain temps de
 2     toute façon pour que la décision soit prise, pour que
 3     ces requérantes-là s'embauchent des gens et aillent
 4     jusqu'à l'exploitation du service.
 5  9103                 Il y a aussi un autre facteur qui est
 6     le facteur modernisation... la modernisation de nos
 7     réseaux s'achèvent mais ça va prendre encore un certain
 8     nombre de mois.
 9  9104                 Et le dernier facteur, c'est le
10     précédent que le Conseil a créé au Canada anglais, où
11     il a donné des licences pour mise en oeuvre un peu plus
12     tard.
13  9105                 Alors, tout ce que nous avons dit, ce
14     n'est pas "Faites un moratoire", tout ce que nous avons
15     dit c'est:  Prenons le temps nécessaire, et on pense
16     que si vous prenez le temps de décider là-dessus et de
17     dire, par exemple, janvier 2000 ou septembre 2000
18     serait une date adéquate pour le lancement, ce serait
19     plus facile pour tout le monde, et pour le marché et du
20     point de vue technologique.
21  9106                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.  Et dans ce
22     que vous venez de lancer, Sportsnet et Space, avez-vous
23     l'intention d'augmenter le service à la base dans les
24     mois qui viennent?
25  9107                 M. BEAUCHAMP:  On n'a pas l'intention
                          StenoTran

                             2142

 1     d'augmenter le service à la base dans les mois qui
 2     viennent.
 3  9108                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup.
 4  9109                 Moi, ça ça conclut mes questions. 
 5     Merci, messieurs.
 6  9110                 Mme LAFRANCE:  Je demanderais
 7     maintenant à l'intervenante Cogeco Câble Canada inc. de
 8     présenter son intervention.  Les représentants de
 9     Cogeco sont Mme Hélène Dubuc et MM. Jacques Bégin et
10     Christian Jolivet.
11  9111                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour, bienvenue.
12     INTERVENTION
13  9112                 M. BÉGIN:  Madame la Présidente,
14     Mesdames et Messieurs les Conseillers, bonjour.  Mon
15     nom est Jacques Bégin.  Je suis vice-président et
16     directeur général de Cogeco Câble Canada.  Je suis
17     accompagné à ma droite de Mme Hélène Dubuc,
18     vice-présidente, Communications et Programmation et, à
19     ma gauche, par M. Christian Jolivet, directeur,
20     Affaires juridiques pour Cogeco.
21  9113                 Cogeco Câble est une filiale en
22     exploitation de Cogeco Câble inc.  Elle exploite les
23     réseaux de la Société au Québec, qui desservent
24     approximativement 251 000 clients au service de base. 
25     Cogeco Câble Canada est membre de l'Association des
                          StenoTran

                             2143

 1     câblodistributeurs du Québec et de l'Association
 2     canadienne de télévision par câble, ACTC et appuie
 3     entièrement la position défendue par les deux
 4     associations dans cette instance.  Elle n'entend donc
 5     pas revenir en détail dans son intervention sur les
 6     points déjà abordés par les associations.
 7  9114                 Cogeco Câble est constamment à
 8     l'affût de nouveaux services de programmation
 9     attrayants qui sauront plaire à sa clientèle.  Nous
10     avons été parmi les toutes premières entreprises à
11     offrir un volet facultatif au Québec en janvier 1995. 
12     Deux ans plus tard nous avons procédé au lancement des
13     quatre derniers services spécialisés de langue
14     française autorisés par le Conseil.  Notre volet élargi
15     comporte actuellement 18 chaînes dans certains secteurs
16     modernisés et 14 chaînes dans les secteurs offrant
17     moins de capacité.
18  9115                 Les associations du câble vous ont
19     exposé ce matin les résultats des sondages de la firme
20     CROP effectués respectivement pour le compte de l'ACQ
21     et du ministère de la Culture et des Communications du
22     Québec.  Les résultats de ces sondages sont clairs:  La
23     très grande majorité des consommateurs québécois ne
24     veulent pas à ce moment-ci se voir imposer et payer
25     pour des services qu'ils ne choisissent pas.
                          StenoTran

                             2144

 1  9116                 Nous nous présentons aujourd'hui
 2     devant vous pour vous proposer d'abord ce qui nous
 3     apparaît toujours être le meilleur scénario de
 4     distribution pour les futurs services spécialisés de
 5     langue française, un scénario de distribution qui
 6     tienne compte des attentes et des besoins réels de la
 7     majorité de nos clients qui ne veulent pas se voir
 8     imposer de nouveaux services sur lesquels ils ne
 9     peuvent exercer le choix.
10  9117                 Nous nous activons présentement chez
11     Cogeco Câble à satisfaire le plus rapidement possible
12     ce désir de nos clients d'exercer un libre choix sur
13     les services qui leur sont offerts.  Comme nous l'avons
14     exposé en détail dans notre mémoire, Cogeco Câble, tout
15     comme les autres câblodistributeurs canadiens, entend
16     déployer progressivement des compresseurs vidéo
17     numériques, soit la CVN, à compter du printemps 1999. 
18     Un déploiement à plus grande échelle se fera à
19     l'automne 1999 et s'accentuera à compter de l'an 2000
20     avec la disponibilité à moindre coût aux points de
21     vente des décodeurs numériques OpenCable.
22  9118                 Le succès du déploiement des
23     décodeurs numériques reposera évidemment sur la
24     disponibilité de services numériques attrayants de la
25     vidéo sur demande et d'autres services interactifs. 
                          StenoTran

                             2145

 1     Dans notre mémoire nous avons proposé au CRTC une
 2     séquence d'attribution de licences de vidéo sur demande
 3     et de licences de services de programmation
 4     spécialisées pour distribution numérique qui
 5     permettrait, croyons-nous, une transition réussie au
 6     numérique et qui profiterait à tous les partenaires de
 7     la radiodiffusion en privilégiant, comme il se doit,
 8     les intérêts des consommateurs.
 9  9119                 À notre avis, la vidéo sur demande
10     est sans l'ombre d'un doute la locomotive qui peut
11     assurer le succès du déploiement des décodeurs
12     numériques.  Dans un premier temps, nous avons donc
13     proposé au Conseil d'octroyer rapidement des licences
14     de vidéo sur demande aux câblodistributeurs qui en
15     feront la demande, selon une procédure accélérée qui
16     pourrait être déterminée de concert entre le CRTC et
17     les associations industrielles du câble.
18  9120                 La VSD permettrait d'assurer un
19     déploiement initial optimal de la CVN au cours des deux
20     premières années.  Les conditions initiales seraient
21     alors réunies pour assurer dans un deuxième temps la
22     réussite du lancement des nouveaux services de
23     programmation numérique en 2001.
24  9121                 Nous avons exposé en détail dans
25     notre mémoire les paramètres qui devraient guider le
                          StenoTran

                             2146

 1     Conseil dans l'octroi aux requérantes de nouvelles
 2     licences pour distribution numérique.  Le Conseil
 3     dispose clairement de la latitude voulue pour octroyer
 4     aux requérantes choisies des licences numériques à ces
 5     conditions, aux termes notamment de l'Avis public
 6     1996-60 sur les règles d'accès.
 7  9122                 Nous sommes évidemment déçus, quoique
 8     non surpris, de l'accueil qui a été réservé à notre
 9     proposition depuis le début de l'audience.  Toutes les
10     requérantes ont soutenu que leurs plans d'affaires ne
11     seraient pas viables dans l'univers numérique québécois
12     en se basant souvent uniquement sur les projections
13     d'abonnés numériques des câblodistributeurs et en
14     ignorant celles de nos concurrents comme ExpressVu qui
15     se sont pourtant déclarés prêts lors de cette audience
16     à porter tous les services qui seraient autorisés par
17     le Conseil.
18  9123                 Les entreprises de services
19     spécialisés veulent pourvoir compter sur une base
20     importante d'abonnés numériques au Québec pour lancer
21     leurs services mais savent bien que les consommateurs
22     ne feront pas la transition au numérique si on ne leur
23     offre pas plutôt un contenu numérique nouveau,
24     attrayant et abordable.  À ce jeu, nous risquons tout
25     simplement de rater complètement le virage numérique au
                          StenoTran

                             2147

 1     Québec et c'est pourquoi nous insistions dans notre
 2     intervention sur le rôle que le Conseil peut jouer à
 3     cet égard.
 4  9124                 Le Conseil semble toutefois vouloir
 5     s'orienter vers l'attribution d'un certain nombre de
 6     licences analogiques aux requérantes.  Si vous nous y
 7     contraignez, Cogeco Câble distribuera sur ses réseaux
 8     les services qui seraient ainsi autorisés par le
 9     Conseil sur une base analogique aux deux conditions
10     suivantes.
11  9125                 La première a trait à la distribution
12     des nouveaux services spécialisés.  Ne nous forcez pas
13     à imposer à nos clients de nouveaux services sur le
14     volet élargi actuel ou à remanier ce volet, comme le
15     suggère certaines requérantes.  Lors du dernier
16     lancement de services spécialisés il y a 15 mois, nos
17     clients nous ont clairement fait comprendre qu'ils en
18     avaient assez des changements à la grille de
19     distribution de ce volet et qu'ils ne voulaient plus se
20     faire imposer de nouveaux services dans ce même volet. 
21     Nous ne pouvons nous permettre d'antagoniser nos
22     clients, au risque de les voir passer aux mains des
23     concurrents.
24  9126                 Autorisez plutôt la distribution des
25     nouveaux spécialisés dans un deuxième volet de services
                          StenoTran

                             2148

 1     facultatifs.  Ce deuxième volet devrait être composé
 2     d'un nombre raisonnable de services, comme vous le
 3     recommandent plusieurs intervenants du milieu de la
 4     radiodiffusion au Québec, si l'on veut lui donner
 5     quelque chance de succès.  Je ne vous cacherai pas que
 6     nous entretenons toujours des doutes sérieux sur la
 7     viabilité à long terme d'un tel scénario de
 8     distribution si nous obtenons des taux comparables aux
 9     taux de 30 à 40 pour cent suggérés par le sondage CROP
10     effectué pour le compte de l'ACQ.
11  9127                 C'est une situation avec laquelle
12     devront composer, le cas échéant, les entreprises qui
13     vous demandent de leur accorder des licences de
14     services spécialisés tout en laissant entendre que
15     leurs plans d'affaires ne sont pas viables avec des
16     taux de pénétration inférieurs à 60 pour cent.  Pour
17     notre part, nous devrons aussi prendre les risques
18     financiers avec ce deuxième volet en raison des frais
19     techniques et de commercialisation du nouveau volet.
20  9128                 En définitive, ce sont nos clients,
21     les consommateurs de services, qui nous feront savoir
22     si le produit offert leur convient ou non.  Avec le
23     cadre de concurrence déjà mis en place par le Conseil,
24     le consommateur a non seulement le choix des services
25     mais aussi le choix des distributeurs de ces services. 
                          StenoTran

                             2149

 1     Nous vous prions donc de ne pas l'oublier.
 2  9129                 La deuxième condition a trait aux
 3     tarifs des nouveaux services spécialisés.  Dans le
 4     nouvel environnement concurrentiel, les entreprises de
 5     services spécialisés ne peuvent plus s'attendre à ce
 6     que les câblodistributeurs leur garantissent des
 7     revenus d'abonnement fixes, peu importe le taux de
 8     pénétration atteint par ces services.
 9  9130                 Si elles croient en leurs propres
10     sondages et veulent aller de l'avant, les entreprises
11     de services spécialisés doivent être prêtes à partager
12     les risques avec les entreprises de câblodistribution
13     lors du lancement de leurs services, comme c'est
14     maintenant le cas dans le marché anglophone.  Le
15     Conseil ne doit plus prescrire de tarifs de gros, mais
16     plutôt s'en remettre aux parties pour négocier des
17     tarifs de distribution équitables et n'intervenir qu'en
18     cas de litige, comme l'y autorise d'ailleurs le
19     Règlement de la distribution.
20  9131                 Nous invitons donc le Conseil à
21     prendre clairement position sur cette question dans sa
22     décision pour qu'il ne subsiste aucun malentendu à cet
23     effet, et ne pas se plier au désir des requérantes
24     d'être mises à l'abri de la réaction des clients à
25     leurs services par intervention réglementaire sous la
                          StenoTran

                             2150

 1     forme d'un revenu minimum garanti financé par les
 2     câblodistributeurs.
 3  9132                 Mes collègues et moi sommes à votre
 4     dispositions pour répondre à vos questions.  Merci
 5     beaucoup.
 6  9133                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.  Mon collègue
 7     M. Jean-Marc Demers vous adressera les questions du
 8     Conseil.
 9  9134                 M. BÉGIN:  Bonjour, Monsieur Demers.
10  9135                 CONSEILLER DEMERS:  Bonjour, madame,
11     messieurs.  Alors, si vous voulez, nous allons prendre
12     les questions selon l'évolution de l'audition.
13  9136                 Vous avez entendu les questions qui
14     ont été posées à Vidéotron, votre collègue dans
15     l'industrie, il y a quelques instants.  Alors si vous
16     avez même des commentaires à faire avant que je
17     commence mes questions vous pouvez les faire.  Sinon
18     vous pouvez évidemment être assurés que les questions
19     pourront toucher à peu près aux mêmes points de vue et
20     aux mêmes sujets qui ont été discutés avec Vidéotron.
21  9137                 Alors vous avez évidemment indiqué
22     ici que vous aviez suivi avec attention les auditions
23     la semaine dernière et vous avez vu à la toute fin la
24     discussion avec Vidéotron en ce qui concerne le volet
25     analogique versus le volet numérique, et vous en avez
                          StenoTran

                             2151

 1     fait état dans votre document écrit qui a été déposé
 2     précédemment.
 3  9138                 Vous voyez l'orientation de la
 4     discussion vers le service analogique.  Y a-t-il un
 5     nombre ou y a-t-il des restrictions sur le fait que ce
 6     volet analogique comprendrait différentes choses? 
 7     Avez-vous quelque commentaire à ce sujet-là?
 8  9139                 M. BÉGIN:  Le premier commentaire
 9     qu'on aimerait faire, on l'a repris dans notre
10     présentation ce matin, c'est un tarif raisonnable pour
11     la clientèle.  Nous sommes dans différentes régions du
12     Québec; on peut vous dire à titre d'exemple que nos
13     volets actuellement offerts dans les régions comme
14     Thetford ou Saint-Georges ou Rimouski dépassent à peine
15     les 70 pour cent de pénétration et, quand on regarde le
16     niveau de capacité financière de ces populations-là, ça
17     a un lien direct.
18  9140                 Donc il faudra que les nouveaux
19     services licenciés en mode analogique, s'il en est,
20     aient un tarif raisonnable.  "Tarif raisonnable", on
21     pourra discuter de ça de différentes façon, mais il
22     faudra que le tarif soit le plus bas possible pour
23     permettre à la clientèle de pouvoir acheter ce
24     produit-là.  C'est un problème de plus en plus criant à
25     travers le Québec.  On l'a vu, nous, quand on a lancé
                          StenoTran

                             2152

 1     les quatre nouveaux services français il y a à peine 15
 2     mois.  On a ajouté les quatre services dans notre
 3     premier volet et notre taux a baissé immédiatement de 6
 4     pour cent au niveau moyen à travers le Québec.
 5  9141                 Si on exclut certaines régions, comme
 6     Sept-Iles, Baie-Comeau et Alma, où il y a un besoin
 7     plus grand de consommation de télévision, le taux a
 8     baissé à tout près 72, 73 pour cent.  Alors c'est un
 9     impact important l'arrivée de nouveaux produits.  Même
10     à 2,99 $ ça a eu un impact majeur sur la perception de
11     la clientèle.  Donc le nombre de canaux peut varier
12     mais l'important, c'est que le tarif à la clientèle
13     soit raisonnable.
14  9142                 CONSEILLER DEMERS:  Tout à l'heure il
15     a été question que dans un autre volet, un nouveau
16     volet, possiblement pourraient s'ajouter d'autres
17     services dans ce volet-là.  Est-ce que vous avez des
18     précisions là-dessus de votre point de vue?
19  9143                 M. BÉGIN:  Vous parlez de services
20     anglophones?
21  9144                 CONSEILLER DEMERS:  Oui.
22  9145                 M. BÉGIN:  En fait, on a de la
23     pression présentement de la part de notre clientèle,
24     particulièrement en région, comme vous savez à Rimouski
25     et à Baie-Comeau il y a des équipes de hockey de la
                          StenoTran

                             2153

 1     Ligue junior majeure du Québec, et ces parties de
 2     hockey ne sont retransmises que sur CTV Sportsnet. 
 3     Donc, on a de la pression présentement de notre
 4     clientèle pour recevoir ce service-là.
 5  9146                 Nous avons choisi de ne pas l'offrir
 6     pour l'instant jusqu'à ce que les décisions sur ces
 7     audiences-ci soient connues.  Ça pourra être un produit
 8     qui, compte tenu de la demande des consommateurs,
 9     pourrait être ajouté à ce moment-là aux quelques
10     produits francophones qui seraient licenciés.  Mais
11     c'est strictement pour répondre aux besoins des
12     consommateurs.
13  9147                 CONSEILLER DEMERS:  Quelle attitude
14     auriez-vous sur la question de donner priorité aux
15     services francophones?
16  9148                 M. JOLIVET:  C'est sûr qu'on entend
17     se conformer aux dispositions actuelles du Règlement
18     sur la distribution qui prévoit que dans un marché
19     francophone priorité doit être accordée aux services
20     francophones spécialisés qui seront licenciés par le
21     Conseil.
22  9149                 CONSEILLER DEMERS:  Est-ce que faire
23     un volet francophone c'est quelque chose qui est
24     rébarbatif, qui n'est pas acceptable?
25  9150                 M. JOLIVET:  Je pense qu'ici la
                          StenoTran

                             2154

 1     principale question, c'est au niveau de l'accès et,
 2     dans la mesure où il y aurait un certain nombre de
 3     services qui seraient licenciés par le Conseil, nous
 4     autres, ce qu'on vous dit, c'est qu'il n'y a pas de
 5     préoccupation de ce côté-là.  Dans le deuxième volet,
 6     ces services-là seraient distribués en priorité.
 7  9151                 CONSEILLER DEMERS:  Vous avez, dans
 8     votre document écrit, parlé du plan d'affaires des
 9     entreprises qui font des demandes devant le Conseil
10     pour ces services.  Est-ce que vous avez une opinion
11     sur leurs plans d'affaires?  Est-ce que ce sont des
12     plans d'affaires qui se tiennent?
13  9152                 M. BÉGIN:  Écoutez, là-dessus, je
14     pense que chaque requérante peut défendre son plan
15     d'affaires.  Nous, la préoccupation qu'on a,
16     particulièrement dans le cadre des plans d'affaires,
17     c'est le minimum garanti 60 pour cent de pénétration. 
18     Ce qu'on dit c'est que dans un volet deux, dans un
19     environnement concurrentiel il n'est pas question de
20     fournir des garanties, des minimum garantis.  Ça, c'est
21     la chose la plus importante qui regarde les plans
22     d'affaires.
23  9153                 Si le lancement du nouveau volet
24     fonctionne et qu'on atteint des chiffres de 60, 65 pour
25     cent, tant mieux, tout va bien aller.  Il se peut que
                          StenoTran

                             2155

 1     le sondage de l'ACQ soit véridique, il se peut que la
 2     pénétration soit de l'ordre de 40 ou 45 pour cent, et à
 3     ce moment-là ils doivent accepter de prendre le risque
 4     avec le câblodistributeur.
 5  9154                 De notre côté, nous avons des
 6     investissements importants à faire.  Nous avons des
 7     filtres à acheter et, dans le cas de Cogeco, on a une
 8     quarantaine de têtes de lignes à travers le Québec. 
 9     Donc, si on parle d'un ajout de quatre ou cinq canaux,
10     vous pouvez immédiatement penser que c'est quatre ou
11     cinq fois 40 multiplié par les montants requis aux
12     têtes de lignes pour à la fois recevoir les signaux par
13     satellite et à la fois les transmettre sur le réseau de
14     câble.  C'est des millions de dollars, Monsieur Demers,
15     qui sont à investir et qui doivent être consentis à ce
16     moment-là.
17  9155                 Donc le risque financier est majeur
18     pour la compagnie de câble et, dans un environnement
19     concurrentiel maintenant, il faut que les requérantes
20     acceptent de partager le risque.
21  9156                 CONSEILLER DEMERS:  Il en a été un
22     peu question au cours de l'audience, du type
23     d'ouverture que les personnes qui demandent les permis
24     décrivaient; leur ouverture était décrite d'une façon
25     ou de l'autre par rapport à votre responsabilité de
                          StenoTran

                             2156

 1     distribution.  Avez-vous vu là-dedans quelqu'élément
 2     intéressant dans leur ouverture?
 3  9157                 M. BÉGIN:  Vous parlez de l'ouverture
 4     pour la distribution sur les réseaux de câble?
 5  9158                 CONSEILLER DEMERS:  L'ouverture, oui,
 6     du partage des risques, comme vous avez indiqué, pour
 7     le lancement, par exemple.
 8  9159                 M. JOLIVET:  Je pense qu'il y a
 9     clairement ouverture, mais ce qu'on cherche à obtenir
10     dans la décision que vous allez rendre, c'est vraiment
11     préciser cette question-là clairement de façon à ce
12     qu'il ne subsiste pas de malentendu.  Le Conseil l'a
13     fait en 1996 quand il a donné les dernières licences de
14     services spécialisés anglophones, où il a dit que
15     dorénavant il n'y avait plus de make-all.  On
16     souhaiterait que dans la décision que vous allez
17     prendre que la situation soit aussi précisée
18     clairement.
19  9160                 Mme DUBUC:  En fait, si je peux me
20     permettre, toujours sur ce sujet, on remarque que,
21     depuis qu'on est dans un univers concurrentiel même
22     s'il n'y a pas encore un nombre inouï... Look Télé
23     n'est pas encore arrivée dans nos marchés mais on
24     appréhende son arrivée aussi, et au fur et à mesure que
25     nos taux de pénétration, par exemple, n'atteignent pas
                          StenoTran

                             2157

 1     ce que nos services spécialisés nous demandent,
 2     lorsqu'on doit garantir un taux de pénétration minimum,
 3     ça veut dire qu'à la fin de chaque mois on doit envoyer
 4     le même montant d'argent aux fournisseurs, de toute
 5     façon, qu'on ait ou qu'on n'ait pas les revenus de
 6     notre clientèle.
 7  9161                 Les conséquences de ça, c'est que
 8     nous, pour le câblodistributeur ça fait moins de
 9     revenus mais ultimement, avec l'arrivé de la
10     concurrence, les services spécialisés maintiennent leur
11     niveau de revenus pendant qu'en plus ils reçoivent des
12     nouveaux revenus des SRD, par exemple.  Alors nos
13     intérêts ne convergent pas nécessairement à ce
14     moment-là.  Ce qui arrive c'est que nous, moins on a de
15     clients mois on fait d'argent, mais nous, moins on a de
16     clients plus les services spécialisés ultimement
17     peuvent faire de l'argent parce qu'ils reçoivent les
18     mêmes revenus de la part des câblodistributeurs et en
19     plus ils reçoivent des revenus des SRD.
20  9162                 Alors il faut trouver une façon qu'on
21     ait les mêmes objectifs d'augmenter les taux de
22     pénétration au maximum.
23  9163                 CONSEILLER DEMERS:  Sur la
24     concurrence, il en a été question aussi dans
25     l'intervention qui vous a précédé, et il y a eu des
                          StenoTran

                             2158

 1     chiffres qui ont été avancés.  Est-ce que dans le cas
 2     de Cogeco la concurrence est plus présente, moins
 3     présente, est-ce que vous êtes plus vulnérables?  Qu'en
 4     est-il?
 5  9164                 M. BÉGIN:  Plus vulnérable, je ne le
 6     sais pas, mais je peux vous dire qu'au cours des trois
 7     derniers mois la concurrence a pratiquement doublé à
 8     chaque mois.  Ce ne sont pas des gros chiffres mais ça
 9     commence.  Dans le cadre de certains territoires,
10     particulièrement dans l'Estrie, près de la région de
11     Thetford, la région de Saint-Georges, je peux vous dire
12     qu'il y a tout près de 20 pour cent des gens qui
13     débranchent de façon mensuelle, qui nous disent qu'ils
14     le font pour aller au satellite.
15  9165                 Évidemment, les débranchements c'est
16     pas le pourcentage du client de base, c'est ceux qui
17     quittent annuellement, ce qu'on appelle le churn, mais
18     c'est quand même une personne sur cinq qui quittent la
19     compagnie dans un mois qui choisit d'aller à la
20     concurrence.
21  9166                 Ultimement, les projections de
22     l'industrie, qui étaient qu'on pourrait perdre de 10 à
23     15 pour cent des abonnés au service de base, basées sur
24     ces chiffres-là depuis les trois derniers mois,
25     semblent vouloir se concrétiser.  Je ne vous dis pas
                          StenoTran

                             2159

 1     qu'on va perdre 15 pour cent de nos abonnés de base
 2     cette année, mais je vous dis que c'est la tendance qui
 3     avait été projetée et là on la vit.  On la vit plus
 4     particulièrement depuis septembre dernier.  Je vous
 5     dirais qu'entre janvier et septembre on a perdu
 6     quelques clients au satellite mais en septembre on en a
 7     perdu autant que dans les neuf premiers mois de l'année
 8     et, là, ça s'accentue vraiment à chaque mois.
 9                                                        1145
10  9167                 CONSEILLER DEMERS:  Ça semble être
11     géographiquement un peu plus précisé.  Est-ce que vous
12     avez trouvé les raisons ou est-ce que vous avez pu
13     élaborer quelques raisons pour ça?
14  9168                 M. BÉGIN:  En fait, ce qui se passe,
15     c'est que les gens ont accès sur satellite à certains
16     produits qui ne sont pas encore sur le câble et ils
17     choisissent de s'y abonner.  C'est un peu ce qu'on peut
18     relever.
19  9169                 Par exemple, on n'offre pas CTV
20     Sportsnet.  Il y a des gens qui veulent voir la Ligue
21     junior majeure du Québec et donc s'y abonnent.  Ce ne
22     sont des gros chiffres dont on parle; on parle
23     probablement de l'équivalent d'un millier d'abonnés,
24     peut-être 1 500 abonnés qui ont été perdus, mais c'est
25     un début, c'est une trace qu'on commence à voir et qui
                          StenoTran

                             2160

 1     est préoccupante dans le milieu concurrentiel dans
 2     lequel on entre.
 3  9170                 CONSEILLER DEMERS:  Dans les
 4     négociations qui auraient lieu après l'émission de
 5     licences -- je reviens toujours, pour qu'on avance dans
 6     la discussion -- la description qu'a pu nous faire
 7     l'intervenante précédente sur la façon dont ces
 8     négociations-là se passent, est-ce que ça ressemble à
 9     ce que vous faites ou que vous avez déjà fait avec ces
10     gens-là, avec les personnes qui ont eu des licences.
11  9171                 M. BÉGIN:  Oui, ça se ressemble.  En
12     fait, j'aimerais juste rappeler qu'on a été les
13     premiers à offrir un volet.  Vidéotron l'a offert en
14     1997, nous on l'a offert en 1995.  Par conséquent, on a
15     été les premiers à négocier avec les fournisseurs de
16     services spécialisés le démarrage d'un volet au Québec. 
17     Mais les négociations se ressemblent.  Je pense que les
18     gens du câble négocient sensiblement de la même façon
19     avec les fournisseurs de services.
20  9172                 L'objectif, c'est d'avoir le meilleur
21     tarif possible pour que le consommateur en bout de
22     piste ait le meilleur prix possible pour une plus
23     grande variété de produits.
24  9173                 CONSEILLER DEMERS:  Par la suite,
25     quand il y a des ententes et actuellement, les
                          StenoTran

                             2161

 1     relations se font comment... je ne dirais pas
 2     quotidiennement, mais quelle est la relation que vous
 3     avez avec tous ces services-là dans le cours normal des
 4     affaires?
 5  9174                 M. BÉGIN:  Je pense que, là-dessus,
 6     Hélène pourra compléter parce qu'elle est
 7     particulièrement responsable des relations au niveau de
 8     la programmation, mais on a des ententes régulières,
 9     des campagnes de promotion régulières avec eux. 
10     Présentement on est à la recherche même avec eux de
11     solutions pour augmenter la pénétration du volet.  Je
12     rappelle qu'à Thetford, le volet de Cogéco est à 70
13     pour cent, à Saint-Georges à 72 et à Rimouski 74.  On
14     n'est pas à 83 ou 85.  On est déjà 10 pour cent en bas
15     de la moyenne québécoise.
16  9175                 Alors on travaille avec eux
17     présentement à chercher des solutions qui pourraient
18     peut-être permettre une relance des produits comme tels
19     dans ces régions-là.
20  9176                 Mais je réitère qu'il y a un problème
21     financier au Québec de plus en plus.  Les gens ont des
22     problèmes d'argent et ils veulent donc pour se
23     divertir, choisir les produits.  Ils ont une enveloppe,
24     comme on parlait tout à l'heure, autour de 30,00 $ par
25     moi; c'est ce qu'on sent nous autre aussi.  Donc ils
                          StenoTran

                             2162

 1     veulent utiliser le mieux possible de 30,00 $ là.  Et
 2     si c'est d'avoir un service de base et de choisir
 3     certains bouquets, c'est ce qu'ils souhaitent faire.
 4  9177                 Dans ce contexte-là, il y a
 5     avantage... une des raisons pourquoi on penche de plus
 6     en plus vers le démarrage du numérique, c'est que ça va
 7     permettre dans les prochaines années d'offrir ce
 8     choix-là à la clientèle.
 9  9178                 Maintenant, nos relations comme
10     telles avec eux, je pense que c'est continuel, de façon
11     annuelle, on a des projets avec eux.  Je pense que,
12     chez Cogéco, ils ont toujours eu une oreille attentive
13     et un bon collaborateur.
14  9179                 CONSEILLER DEMERS:  Merci.  S'il
15     devait y avoir des licences octroyées au secteur
16     analogique, les délais d'implantation, dans votre
17     esprit, où se situent-ils?
18  9180                 M. BÉGIN:  Un peu comme le disait
19     M. Trépanier tout à l'heure, nous sentons que nos
20     clients sont essoufflés.  On a ajouté beaucoup de
21     services au cours des dernières années,
22     particulièrement l'automne dernier avec quatre nouveaux
23     services français.  En fait, ils ont commencé à les
24     payer en janvier dernier, donc c'est tout récent; ça ne
25     fait même pas un an qu'ils consomment ces produits-là
                          StenoTran

                             2163

 1     et qu'ils paient pour ces produits-là, et on sent un
 2     certain essoufflement là... comme:  Pouvez-vous nous
 3     donner le temps de respirer avant d'en ajouter
 4     d'autres?
 5  9181                 Alors une date choisie pour nous,
 6     comme on le présentait dans notre mémoire, c'est plus
 7     le début de 2001.  Ça permettrait en parallèle de
 8     développer nos décompresseurs numériques, mais c'est
 9     vraiment la problématique du consommateur.  Il va
10     falloir être très à l'écoute du consommateur et pas
11     juste dans la région de Montréal.  Je réitère que
12     Montréal, c'est un million de clients, mais il y a un
13     autre million dans le reste de la province et il faut
14     penser à ce territoire-là.
15  9182                 Vous savez très bien que dans la
16     région de Rimouski ou de Gaspé c'est une problématique
17     particulière.  Il va falloir que les gens aient le
18     temps de respirer pour pouvoir absorber la prochaine
19     vague de services.  Ultimement, je souhaiterais plus le
20     début de 2001 si c'était possible.
21  9183                 CONSEILLER DEMERS:  D'accord.  Vous
22     avez touché à un point, vous avez terminé en quelque
23     sorte votre mémoire sur la concentration ou enfin les
24     relations qui pourraient exister entre certaines
25     demandes et d'autres entreprises, télévision
                          StenoTran

                             2164

 1     conventionnelle ou autres.  Vous avez parlé assez
 2     généralement et vous avez même énuméré environ sept
 3     points en particulier que vous suggériez que le CRTC
 4     devrait regarder attentivement.
 5  9184                 Peut-être pour placer dès le début
 6     une réponse à cette question, cette interrogation,
 7     avez-vous indirectement ou directement, des intérêts
 8     dans les demandes qui sont devant nous actuellement?
 9  9185                 M. JOLIVET:  Présentement, on n'a
10     aucun intérêt dans les demandes de services spécialisés
11     qui sont présentées devant le Conseil.
12  9186                 CONSEILLER DEMERS:  Et en avez-vous
13     dans des chaînes qui actuellement sont...
14  9187                 M. JOLIVET:  Du côté de la
15     télévision, Cogéco, Radio Télévision détient quatre, 
16     maintenant, suite à l'approbation du Conseil, six
17     stations affiliées à Radio-Canada et à TQS.  Ici on
18     parle des marchés de Sherbrooke, Trois-Rivières et
19     Jonquière maintenant.
20  9188                 Par ailleurs, comme vous le savez, on
21     a une participation minoritaire dans TQS et aussi dans
22     le Canal Indigo.
23  9189                 CONSEILLER DEMERS:  Ma question était
24     vraiment sur des chaînes spécialisées.  Vous n'avez
25     aucun intérêt directement?
                          StenoTran

                             2165

 1  9190                 M. JOLIVET:  Non, non.
 2  9191                 CONSEILLER DEMERS:  D'accord.
 3  9192                 Pour ce qui est de la concurrence,
 4     vous faites certaines suggestions, vous soulevez des
 5     préoccupations.  Pourriez-vous en quelque sorte
 6     commenter là-dessus?
 7  9193                 M. JOLIVET:  Oui, avec plaisir.
 8  9194                 Écoutez, je pense que la première
 9     chose qu'on souhaiterait voir, c'est que le Conseil
10     clarifie ou précise les règles actuelles qui régissent
11     la question de l'intégration d'entreprises de
12     distribution et de programmation.
13  9195                 Par ailleurs, nous autres, on a
14     beaucoup de difficulté chez nous avec des limitations
15     catégoriques qui seraient basées sur le type
16     d'activités qu'exercent une entreprise -- je pense ici
17     évidemment à la ligne entreprises de distribution,
18     entreprises de programmation -- et ce, pour plusieurs
19     raisons.
20  9196                 D'abord, la première, il y a
21     plusieurs groupes actuellement au Canada qui détiennent
22     à la fois des entreprises de distribution et des
23     entreprises de programmation spécialisées. 
24     Deuxièmement, le Conseil a introduit la concurrence
25     dans la distribution déjà depuis quelques années. 
                          StenoTran

                             2166

 1     Troisièmement, effectivement, s'il y a un problème, le
 2     problème ne tient pas tellement à la qualification
 3     d'entreprises de distribution, ça tient plus à la
 4     possibilité pour une entreprise d'exercer un pouvoir de
 5     marché excessif de façon à pouvoir accorder à une
 6     entreprise de programmation spécialisée qui lui serait
 7     liée des conditions préférentielles ou, inversement, à
 8     soumettre des entreprises de tierces parties à un
 9     désavantage concurrentiel.
10  9197                 CONSEILLER DEMERS:  Je vous remercie
11     de votre réponse.
12  9198                 Si on la renversait, pour bien la
13     comprendre, ces remarques-là pourraient s'appliquer si
14     par exemple vous aviez une demande pour une chaîne
15     spécialisée.
16  9199                 M. JOLIVET:  Écoutez, ce qu'on dit,
17     c'est que finalement le Conseil a juridiction pour
18     émettre des licences de radiodiffusion.  Ce qu'on
19     suggère, c'est que quand le Conseil le fait, qu'il
20     s'appuie sur des critères économiques.  Il y a des
21     critères économiques reconnus qui ont été développés
22     dans la littérature, critères de pouvoir de marché puis
23     de dominance qui sont appliqués par le Bureau de la
24     concurrence.
25  9200                 Donc on dit que le Conseil pourrait
                          StenoTran

                             2167

 1     rendre ses décisions en se basant sur ces critères-là,
 2     ce qu'il a d'ailleurs fait d'une certaine façon en 1997
 3     dans la décision sur TQS, où notamment, dans la demande
 4     de Vidéotron qui était devant lui, il a pris en
 5     considération le fait que suite à cette transaction-là
 6     la requérante détiendrait là approximativement 47 pour
 7     cent du marché.
 8  9201                 Donc vous avez déjà appliqué ce
 9     type-là de critères économiques dans vos décisions, et
10     on vous dit d'appliquer sensiblement les mêmes critères
11     lorsque vous émettez de nouvelles licences puis de
12     préciser les règles du jeu pour l'avantage de tout le
13     monde, qu'on sache à quoi s'attendre.
14  9202                 CONSEILLER DEMERS:  Est-ce que, quand
15     vous parlez de concentration, vous parlez surtout de
16     propriété?  Est-ce que dans votre raisonnement un
17     contrat de gestion c'est un peu la même chose ou c'est
18     très différent?
19  9203                 M. JOLIVET:  Vous référez au fait,
20     qu'une entreprise pourrait seulement détenir un intérêt
21     minoritaire?
22  9204                 CONSEILLER DEMERS:  Non.  À titre
23     d'exemple, vous pourriez... je ne dis pas que vous le
24     voulez, mais votre entreprise pourrait avoir un contrat
25     de gestion avec une nouvelle chaîne et l'administrer. 
                          StenoTran

                             2168

 1     Est-ce que par là, dans votre esprit, les règles que
 2     vous suggérez devraient s'appliquer?  Est-ce qu'il y a
 3     un danger là?  Est-ce que c'est une question même?
 4  9205                 M. JOLIVET:  Écoutez, ça revient au
 5     Conseil...
 6  9206                 CONSEILLER DEMERS:  Ah, je sais.
 7  9207                 M. JOLIVET:  ... d'examiner
 8     soigneusement cette question-là, mais à mon avis, je
 9     pense qu'il faut regarder la convention évidemment
10     entre actionnaires, les termes de la convention de
11     gestion en question, le cas échéant possiblement les
12     conventions d'affiliation qui seraient négociées pour
13     voir si effectivement il y a pas exercice d'un contrôle
14     par cette entreprise-là de distribution qui exerce un
15     pouvoir de marché.  Je ne sais pas si ça répond à votre
16     question?
17  9208                 CONSEILLER DEMERS:  C'est une
18     réponse.  Alors, dans votre cas, là, pour résumer la
19     question de propriété croisée et concentration, c'est
20     surtout dans l'achat possible ou la préférence dans
21     l'achat de la programmation dans le fond.
22  9209                 M. JOLIVET:  Uh-huh.
23  9210                 CONSEILLER DEMERS:  Ça se résume à
24     ça?
25  9211                 M. JOLIVET:  Pour résumer notre
                          StenoTran

                             2169

 1     position, c'est que d'abord, un, on ne croit pas qu'il
 2     devrait y avoir des restrictions basées sur le fait
 3     qu'une entreprise est une entreprise de distribution 
 4     et, de ce fait-là, elle ne pourrait pas détenir une
 5     entreprise de programmation spécialisée.  Soyons bien
 6     clairs, pour nous, il ne devrait pas y avoir
 7     d'interdiction catégorique de ce type-là.
 8  9212                 Par ailleurs, ce qu'on suggère au
 9     Conseil, c'est de regarder les demandes en appliquant
10     des critères économiques reconnus, les questions de
11     pouvoir de marché et les questions de dominance, et
12     voir si effectivement une entreprise de distribution
13     serait à même, d'exercer un pouvoir tel sur le marché
14     qu'elle pourrait dicter ses conditions au marché.
15  9213                 Nous autres, Cogéco, pour donner un
16     exemple, on détient approximativement 12 pour cent du
17     marché de la radiodiffusion au Québec.  Si on prend le
18     marché de Trois-Rivières, il y a trois distributeurs,
19     bientôt, il va y en avoir quatre avec Look Télé.  Donc,
20     vous comprendrez que dans ces circonstances-là on n'est
21     pas à même de dicter nos conditions à quiconque, à
22     aucun fournisseur de services spécialisés.
23  9214                 Donc, pour la même raison, on ne voit
24     pas, si un jour on est tentés de déposer une demande
25     devant le Conseil ou de prendre une participation dans
                          StenoTran

                             2170

 1     une entreprise de services spécialisés, pourquoi on
 2     serait empêchés de le faire si on ne détient aucun
 3     pouvoir de marché.
 4  9215                 CONSEILLER DEMERS:  Alors, Madame la
 5     Présidente, je n'ai plus de questions.
 6  9216                 Merci, messieurs, merci, madame.
 7  9217                 LA PRÉSIDENTE:  Nous n'aurons pas
 8     d'autres questions pour vous.  Peut-être voulez-vous
 9     faire un dernier commentaire?
10  9218                 M. BÉGIN:  Juste pour vous remercier
11     beaucoup de nous avoir entendus, madame.
12  9219                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, madame,
13     Messieurs, merci beaucoup.
14  9220                 Madame la Secrétaire, nous allons
15     entamer la troisième phase.
16  9221                 Mme LAFRANCE:  Oui, et j'aimerais
17     rappeler que les représentants pour chaque demande se
18     verront allouer un maximum de 15 minutes pour faire
19     leurs interventions orales à l'égard de toutes les
20     autres demandes.
21  9222                 Maintenant j'inviterais la requérante
22     pour le Canal Télé Passeport à présenter son
23     intervention.
24  9223                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, messieurs, la
25     parole est à vous.
                          StenoTran

                             2171

 1     INTERVENTION
 2  9224                 M. BEAUCHAMP:  Madame la Présidente,
 3     Mesdames et Messieurs du Conseil, je me présente,
 4     Normand Beauchamp; voici mon associé, Paul-Émile
 5     Beaulne et Michel Arpin, tous de Radiomutuel.
 6  9225                 Radiomutuel, d'entrée en matière,
 7     considère toutes les demandes dans lesquelles elle n'a
 8     pas d'intérêts comme étant concurrentes aux siennes, en
 9     ce qui regarde le nombre limité de licences que le
10     Conseil pourra autoriser.  Nos projets ont atteint un
11     fort niveau d'attrait dans tous les sondages, tant pour
12     leur intérêt que pour leur pertinence.
13  9226                 Notre intervention, par contre,
14     portera essentiellement sur le projet concurrent à Télé
15     Passeport, soit la demande soumise au Conseil par
16     Groupe TVA, Bell Services Satellite et Serdy Direct
17     afin d'obtenir une licence de radiodiffusion pour le
18     projet Canal Évasion.
19  9227                 Le premier point que nous voulions
20     relever est le protocole d'entente entre les
21     actionnaires.
22  9228                 En premier lieu, nous désirons
23     attirer l'attention du Conseil sur le protocole
24     d'entente entre actionnaires intervenu entre Cancom,
25     BCE inc. et Serdy Direct.  Malgré ses nombreux
                          StenoTran

                             2172

 1     amendements, les fondements mêmes de ce protocole sont
 2     toujours en place.  À notre avis, il permet de
 3     comprendre pourquoi Groupe TVA, malgré sa faible
 4     participation dans l'actionnariat joue un rôle
 5     prépondérant dans cette demande.
 6  9229                 En effet, selon l'article 5 de cette
 7     convention, toutes décisions relatives à l'exploitation
 8     de la société requièrent une résolution spéciale de
 9     75,1 pour cent, même si Bell Satellite en détient le
10     contrôle majoritaire avec 50,1 des actions, après
11     exercices de diverses options.
12  9230                 Selon l'article 5 de la convention,
13     l'approbation du plan annuel et la nomination ou la
14     révocation du chef de la direction et la définition de
15     ses devoirs, responsabilités et obligations requièrent
16     une majorité spéciale.
17  9231                 Bell avec 50,1 et les deux associés
18     français à 10 pour cent chacun totalisent 70,1 pour
19     cent et n'auront pas la majorité spéciale requise
20     décrite plus haut.  Conséquemment, cette majorité
21     spéciale ne pourrait être obtenue qu'avec l'accord du
22     Groupe TVA et de son associé Serdy, un producteur
23     indépendant disposant d'une association privilégiée
24     avec TVA.
25  9232                 Ce qui nous préoccupe dans cette
                          StenoTran

                             2173

 1     convention, ce sont les inters liens entre TVA ou
 2     Serdy.  Ces inters liens accordent à l'un la
 3     coordination et la supervision des activités, la
 4     fourniture de l'espace, de l'équipement et du personnel
 5     et à l'autre la production du segment d'émissions
 6     canadiennes, en l'occurrence 25 pour cent des
 7     investissements en émissions originales que les
 8     partenaires se sont conservées.
 9  9233                 La présence du Groupe TVA comme
10     actionnaire de la demande confirme la dominance et
11     soulève toute la question de l'équilibre entre les
12     divers joueurs.  En effet, Groupe TVA est le plus
13     important radiodiffuseur du Canada français et un des
14     plus importants du Canada.  Si le Conseil accorde la
15     licence à Canal Évasion, il ne ferait que permettre à
16     Groupe TVA d'accroître son influence dans le système
17     canadien de radiodiffusion.
18  9234                 Je demanderais à Michel Arpin
19     maintenant d'analyser la demande.
20  9235                 Michel.
21  9236                 M. ARPIN:  Madame la Présidente,
22     distingués Membres du Conseil, nous avons remis une
23     copie de notre intervention aux représentants de Canal
24     Évasion.
25  9237                 Notre intervention va porter sur
                          StenoTran

                             2174

 1     quatre points qui sont tous spécifiques à Canal
 2     Évasion.  Le premier, c'est l'entente avec Voyage pour
 3     l'acquisition de 400 heures d'émissions par an.  Cette
 4     partie de notre intervention découle de la portée
 5     effective de la convention intervenue entre Voyage et
 6     le groupe de demandeurs, convention d'une durée de 7
 7     années, quoiqu'elle soit résiliable après la cinquième.
 8  9238                 En effet, si nous avons bien compris
 9     l'entente déposée avec la demande, à l'article 5.2
10     Canal Évasion s'est engagée à acheter de Voyage une
11     licence d'exploitation pour un minimum de 400 heures de
12     programmation par an que Voyage aura produites,
13     co-produites ou aura elle-même acquises auprès de
14     tiers.  Dans le même article Canal Évasion s'engage,
15     quant à lui, à acquérir, dans des conditions que nous
16     décrirons plus loin, la totalité des programmes
17     proposés et fournis par Voyage.
18  9239                 À l'article 7.1 on note que Canal
19     Évasion paiera à Voyage la somme de 12.375 francs
20     français pour chaque heure de programme, soit une somme
21     annuelle en dollars canadiens, en date du 11 décembre
22     1998, pour 400 heures de programmes, de 1 424 000 $. 
23     Selon un autre alinéa du même article, ce montant
24     s'accroît de 10 pour cent annuellement, à la seule
25     discrétion de Voyage, à compter du 1er juillet 2000.
                          StenoTran

                             2175

 1  9240                 Or, selon la promesse de réalisation,
 2     Canal Voyage diffusera 292 heures par année d'émissions
 3     acquises de sources étrangères pour lesquelles Canal
 4     Évasion consacrera pendant sa première année
 5     d'exploitation une somme de 876 000 $, s'accroissant à
 6     987 000 $ à la dernière année de la licence.  Le
 7     tableau un, joint à la fin de notre intervention,
 8     montre un écart annuel dans les projections de dépenses
 9     pour les acquisitions étrangères qui totalisera près de
10     7 millions de dollars durant la première licence.
11  9241                 Compte tenu que l'entente entre Canal
12     Évasion et Voyage prévoit que les heures de
13     programmation provenant de Voyage peuvent être des
14     acquisitions réalisées par Voyage, nous avons refait
15     les calculs en octroyant tout le budget d'acquisitions
16     canadiennes à Voyage.  Même en procédant de la sorte,
17     voir le tableau 2, nous arrivons encore à un écart
18     important, soit environ 5 millions durant la première
19     licence.
20  9242                 En fait, c'est seulement en
21     attribuant une partie du budget de la production
22     canadienne à Voyage, une moyenne annuelle de 18 pour
23     cent du budget de production, comme l'indique le
24     tableau 3, que Canal Évasion parvient à rencontrer ses
25     engagements financiers envers Voyage.
                          StenoTran

                             2176

 1  9243                 Or, basé sur ce que nous avons
 2     entendu à l'audience, nous sommes d'avis que Canal
 3     Évasion a des engagements envers Voyage nettement
 4     supérieurs à la capacité financière de son plan
 5     d'affaires.
 6  9244                 Un examen détaillé de l'entente entre
 7     les partenaires et Voyage soulève également la question
 8     suivante: Voyage est-il lui-même un partenaire comme le
 9     mémoire spécial de la requérante le décrit dans la
10     section intitulée "Une alliance stratégique
11     internationale" et comme a voulu le laisser entendre
12     son directeur général M. Georges Bonopéra lors de sa
13     comparution à l'audience... et nous attirons
14     l'attention du Conseil au paragraphe 702 à 706 de la
15     transcription, dont vous trouverez une copie en annexe,
16     ou tout simplement un fournisseur de service qui
17     détiendra suite à l'exercice de son option, 10 pour
18     cent du capital de Canal Voyage.
19  9245                 Deuxième point, le calcul des foyers
20     câblés.  La structure des revenus de Canal Évasion
21     nécessite d'être soulignée.  Nous nous questionnons à
22     savoir jusqu'à quel point, à cet égard, est réaliste
23     leur plan d'affaires.
24  9246                 Canal Évasion a retenu dans son
25     calcul des revenus d'abonnement projetés que 65 pour
                          StenoTran

                             2177

 1     cent de 1 995 000 foyers du Québec disposant du câble
 2     souscriraient à son service.  Cette hypothèse nous
 3     apparaît irréaliste et a pour effet de gonfler le
 4     nombre de ses abonnés, ce qui lui autorise à réduire de
 5     manière significative le prix de gros sur lequel sa
 6     demande est structurée.
 7  9247                 Faisons un calcul rapide:  65 pour
 8     cent de 1 995 000 câblés égale 1 297 000 foyers qui
 9     souscriront à l'étage de Canal Évasion.  Cette
10     hypothèse n'est pas réaliste  puisqu'elle n'a pas tenu
11     compte:
12  9248                 - qu'un certain nombre d'entreprises
13     ne puissent offrir son service parce qu'elles ne
14     disposent pas de la capacité nécessaire à la
15     distribution des nouveaux services,
16  9249                 - que certaines entreprises sont
17     susceptibles d'offrir les nouveaux services à la base,
18     pour lesquels Canal Évasion n'a prévu d'ailleurs aucun
19     tarif.  À notre avis, ce n'est qu'après avoir fait ces
20     calculs que l'on peut établir le nombre de foyers qui
21     seront susceptibles d'offrir le service projeté.
22  9250                 Basés sur notre expérience et sur nos
23     analyses, c'est plutôt sur 1 600 000 foyers, soit
24     l'étage actuel et les abonnements à la SRD que Canal
25     Évasion aurait dû faire son calcul, ce qui lui aurait
                          StenoTran

                             2178

 1     donné environ 1 050 000 foyers câblés souscrivant à son
 2     service.
 3  9251                 En gonflant son niveau de
 4     présentation à 80 pour cent de l'étage actuel, Canal
 5     Évasion en est arrivé à établir un tarif de gros
 6     avantageux, mais peu réaliste.
 7  9252                 Or, cette erreur risque de coûter
 8     cher à Canal Évasion et sa correction serait un
 9     avantage préférentiel conféré à Canal Évasion par les
10     entreprises de distribution, en l'occurrence Bell
11     Satellite et Vidéotron, directement ou indirectement
12     actionnaires de son service.
13  9253                 En effet, pour atteindre ses
14     objectifs financiers, Canal Évasion devra obtenir un
15     tarif de gros supérieur à celui inscrit dans sa
16     demande, assortie d'une augmentation annuelle, alors
17     que le projet de la requérante n'en prévoit aucun pour
18     toute la durée de sa licence.
19  9254                 La catégorie 5b).  Notons que Canal
20     Évasion a inscrit sous la catégorie 5b, éducation
21     informelle, toute sa grille de programmation.  Compte
22     tenu que Canal Évasion entend diffuser un nombre
23     important de documentaires, nous demandons au Conseil
24     de clarifier cette question, Télé Passeport ne
25     souscrivant pas à la réponse de la demanderesse dans la
                          StenoTran

                             2179

 1     phase I de l'audience à l'effet que toute la
 2     programmation de Canal Évasion est éducative, donc de
 3     catégorie 5b), puisqu'elle informe ses téléspectateurs.
 4  9255                 Et finalement, le traitement
 5     préférentiel.  Nous demandons au Conseil de tenir
 6     compte que Canal Évasion, avec ses deux sociétés,
 7     directement ou indirectement affiliées à des
 8     entreprises de distribution, pourrait bénéficier d'un
 9     traitement préférentiel indu quant au volet, au
10     positionnement, au tarif et à la promotion.
11  9256                 En résumé, ce qui nous préoccupe,
12     c'est que:
13  9257                 - Bell Satellite et/ou ExpressVu sont
14     contrôlées par la même personne.
15  9258                 - TVA est contrôlé par le plus
16     important distributeur du Québec.
17  9259                 - TVA, par son contrat de gestion et
18     par la convention d'actionnaires, requérant une
19     majorité spéciale, bénéficie d'une influence
20     prédominante sur cette requérante.
21  9260                 Mesdames et Messieurs, mes collègues
22     et moi-même sommes à votre disposition pour répondre à
23     vos questions.
24  9261                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.
25  9262                 M. RHÉAUME:  Juste une précision,
                          StenoTran

                             2180

 1     Madame la Présidente.
 2  9263                 Monsieur Beauchamp, on vous rappelle
 3     que vous avez le droit de déposer un mémoire
 4     additionnel de 20 pages.  Merci.
 5  9264                 LA PRÉSIDENTE:  Merci infiniment.
 6  9265                 Mme LAFRANCE:  Je demanderais
 7     maintenant aux représentants du Canal Évasion de
 8     présenter leur intervention.
 9  9266                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.
10     INTERVENTION
11  9267                 M. GOURD:  Bonjour, Madame la
12     Présidente, Mesdames, Messieurs les Conseillers et
13     Membres du Conseil.
14  9268                 Mon nom est Alain Gourd et je suis
15     président et chef de la direction de Bell Satellite.  À
16     ma gauche est M. Serge Arsenault, président de Serdy
17     Vidéo et également président du conseil
18     d'administration de Canal Évasion; à ma droite,
19     Francine Côté, conseillère juridique et, à sa droite,
20     Michel Chamberland, président-directeur général du
21     Canal Évasion.  Nous avons aussi sur la table de côté
22     M. Gilbert Marin de Paul Martel et Mme Hamaoui de
23     Arthur Anderson.
24  9269                 Dans notre intervention
25     d'aujourd'hui, mesdames et messieurs, nous aborderons
                          StenoTran

                             2181

 1     en premier lieu le besoin et la pertinence d'une chaîne
 2     voyage dans le marché francophone et, en second lieu,
 3     nous ferons valoir pour quelles raisons Canal Évasion
 4     est un meilleur choix pour les abonnés que Télé
 5     Passeport, un peu comme eux ont fait réciproque tout à
 6     l'heure.
 7  9270                 Tout d'abord, abordons le besoin et
 8     la pertinence d'une chaîne voyage.  Une chaîne voyage
 9     suscite de façon constante, l'un des plus haut taux
10     d'intérêt auprès des abonnés du câble.  Je vous le
11     rappelle que même le sondage CROP des
12     câblodistributeurs classe une chaîne voyage au
13     troisième rang des intérêts avec 68 pour cent des
14     répondants qui se déclarent intéressés.  Ce n'est
15     d'ailleurs contesté par aucun des requérants.
16  9271                 Parmi les différentes thématiques
17     proposées depuis lundi dernier, mis à part l'humour,
18     c'est ensuite une chaîne voyage qui suscite le plus
19     haut taux d'intérêt.  Je pourrais aussi faire référence
20     aux consommateurs qui investissent annuellement
21     quelques 41 milliards au Canada et 7 milliards au
22     Québec en tourisme et voyage et qui méritent en ce
23     domaine une fenêtre télévisuelle qui offre à la fois
24     service et divertissement.  Une chaîne voyage doit
25     donc, selon nous, faire partie du bouquet de services
                          StenoTran

                             2182

 1     qui pourraient être autorisés par le Conseil suite à
 2     cette audition.
 3  9272                 Dans la thématique voyage, la demande
 4     de Canal Évasion présente des bénéfices plus importants
 5     pour les abonnés, les auditeurs, que la demande de Télé
 6     Passeport.
 7  9273                 Tout d'abord, au niveau de
 8     l'expertise, l'un des aspects les plus attrayants du
 9     Canal Évasion, selon nous, est le regroupement de
10     talents et ressources dans le domaine du voyage et de
11     la télévision au plan national et international, par
12     l'alliance avec des intervenants canadiens, de même
13     qu'avec Canal Voyage France et Médias Overseas.  On ne
14     retrouve pas ce mariage de compétences dans le domaine
15     du voyage chez Télé Passeport.
16  9274                 Rappelons qui sont les actionnaires
17     de Télé Passeport:  70 pour cent Radiomutuel, 20 pour
18     cent Astral, 10 pour cent Netstar.  Ces partenaires,
19     déjà connus comme fournisseurs de services spécialisés
20     dans différents domaines du divertissement, n'ont en
21     effet pas cru bon de s'associer à des experts canadiens
22     et internationaux du marché du voyage.
23  9275                 En termes maintenant de propriété,
24     Radiomutuel et Astral sont, on doit le souligner, deux
25     entreprises dominantes dans le marché de la télévision
                          StenoTran

                             2183

 1     spécialisée francophone.  Selon les actionnaires de
 2     Télé Passeport, ils devraient avoir priorité pour
 3     consolider leur emprise de la télévision spécialisée,
 4     en obtenant entre autres la licence de Télé Passeport
 5     "pour être en mesure", dit Astral, "d'offrir une
 6     alternative concurrentielle significative aux
 7     producteurs d'émissions."  Nous ne partageons pas ce
 8     point de vue.
 9  9276                 Nous pensons en effet que les
10     producteurs d'émissions et surtout les abonnés seraient
11     mieux servis par l'apport d'un service comme Canal
12     Évasion, qui introduira davantage de diversité dans la
13     propriété des services spécialisés francophones avec de
14     nouveaux venus, tels Bell Satellite, actionnaire
15     majoritaire, Serdy, Pathé/Canal Voyage et Vivendi/Media
16     Overseas.  Qui dit nouveaux venus dit nouvelles
17     perspectives, nouvelle fenêtre pour les producteurs
18     indépendants et nouveaux débouchés canadiens et
19     internationaux.
20                                                        1215
21  9277                 Au titre de la programmation, l'offre
22     de Canal Évasion est définitivement plus attrayante
23     pour le consommateur que celle de Télé Passeport.  Le
24     caractère ciblé de Canal Évasion n'autorise aucune
25     possibilité de chevauchement avec la programmation de
                          StenoTran

                             2184

 1     d'autres services spécialisés ou généralistes.
 2  9278                 La proposition de Télé Passeport est
 3     ambiguë.  Un indice de cette confusion dans la nature
 4     du service se reflète notamment par le large registre
 5     de catégories d'émissions proposées par Télé Passeport. 
 6     La programmation de Télé Passeport s'apparente beaucoup
 7     plus à un concept du genre Discovery ou Canal D, avec
 8     l'emphase qu'elle met sur l'environnement, la faune,
 9     les animaux sauvages, les loisirs et les activités
10     culturelles et qui dilue l'importance de la thématique
11     "voyage" et la notion de service aux abonnés.  La
12     programmation de Canal Évasion ne laisse aucun doute
13     quant à la dualité de sa mission de divertissement et
14     service dans le domaine du voyage.
15  9279                 Nous voulons souligner ici que Canal
16     Évasion s'est doté d'un code d'éthique qui assure une
17     protection efficace des intérêts des consommateurs au
18     niveau de la programmation et de l'offre publicitaire,
19     que nous déposons tel que convenu au dossier public et
20     qui est annexé aux présentes.  Canal Évasion s'engage à
21     maintenir l'indépendance de sa ligne éditoriale et à ne
22     laisser faire aucun placement de produits contre
23     rémunération à l'intérieur du contenu éditorial d'une
24     émission produite et portée à l'antenne.
25  9280                 La proposition tarifaire de Canal
                          StenoTran

                             2185

 1     Évasion est aussi, quoi qu'on en dise, plus attrayante
 2     à plus d'un titre.  Nous proposons un tarif fixe de
 3     0,49 $ pour une pénétration de 65 pour cent, pour les
 4     sept ans de la licence.  Tel que précisé dans les
 5     réponses aux lacunes, ce tarif sera de plus ajusté à la
 6     baisse si le taux de pénétration est supérieur à 65
 7     pour cent. Le tarif de Télé Passeport est de 0,70 $
 8     l'an un pour une pénétration de 60 pour cent avec une
 9     augmentation de 0,01 $ par année, tout au long de la
10     licence.
11  9281                 Au niveau des engagements, Canal
12     Évasion démontre également son souci d'apporter une
13     contribution significative au système de la
14     radiodiffusion qui se traduit par des engagements
15     concrets:
16  9282                 - maintenir un contenu canadien
17     minimum de 60 pour cent pendant la journée, y compris
18     la soirée, alors que Télé Passeport s'engage à un
19     minimum de 50 pour cent;
20  9283                 - verser 28,5 millions de dollars sur
21     sept ans au secteur de la production indépendante dont
22     75 pour cent iront à des producteurs non affiliés aux
23     actionnaires et, en contraste, Télé Passeport n'offre
24     que 19,2 millions de dollars en termes d'apport aux
25     producteurs indépendants dont 7,2 millions iront au
                          StenoTran

                             2186

 1     doublage;
 2  9284                 Télé Passeport insiste sur cet
 3     engagement de 7,2 millions de dollars au doublage comme
 4     élément structurant.  Notre position est différente. 
 5     Nous pensons qu'il est plus structurant d'investir dans
 6     les produits plutôt que le doublage et notre alliance
 7     avec nos partenaires européens nous permet d'avoir
 8     accès à des émissions étrangères en langue française à
 9     un prix de partenariat.  Autant de gagné pour la
10     production canadienne.
11  9285                 Enfin, nous consacrerons 2,5 millions
12     de dollars en développement d'émissions contre
13     seulement 175 000 $ du côté de Télé Passeport.
14  9286                 En outre, les synergies résultant de
15     la participation de chefs de file européens dans Canal
16     Évasion créent de nouveaux débouchés d'exportation et
17     de nouvelles fenêtres de diffusion.  À cet égard, Canal
18     Voyage France s'est engagée à faire l'acquisition d'au
19     moins 52 heures par année d'émissions produites par
20     Canal Évasion.  De plus, par le biais de Vivendi Media
21     Overseas, allié à Canal +, la programmation de Canal
22     Évasion est assurée d'un rayonnement de l'espace
23     audiovisuel francophone canadien, non seulement en
24     France mais, également, sur la scène internationale.
25     Télé Passeport n'offre pas ce bénéfice inédit.
                          StenoTran

                             2187

 1  9287                 Dans cette ronde de services
 2     spécialisés où vous avez à faire un choix parmi de
 3     nombreux projets, la qualité des propositions et le
 4     besoin exprimé par les abonnés sur le service proposé
 5     seront sûrement des critères fondamentaux et, encore
 6     une fois, Canal Évasion, selon nous, se qualifie haut
 7     la main.
 8  9288                 En terminant, nous vous soumettons
 9     donc respectueusement que Canal Évasion devrait faire
10     partie des nouveaux services autorisés par le Conseil
11     et nous serons heureux de répondre à toutes vos
12     questions, y compris en matière de distribution.
13  9289                 LA PRÉSIDENTE:  Je ne crois pas que
14     nous ayons des questions.  Madame, messieurs, merci
15     beaucoup.
16  9290                 Mme LAFRANCE:  Nous entendrons
17     maintenant l'intervention devant être présentée par la
18     requérante le Réseau Vision.
19  9291                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.
20     INTERVENTION
21  9292                 M. DUBUC:  Bonjour, mesdames,
22     bonjour, messieurs.
23  9293                 Madame la Présidente, Mesdames,
24     Messieurs les Conseillers, membres du Conseil, bonjour. 
25     Je m'appelle Jean-Guy Dubuc, je suis président et chef
                          StenoTran

                             2188

 1     de la direction de Réseau Vision.  Je suis accompagné
 2     aujourd'hui, à ma gauche, de René Desmarais, président
 3     et directeur général de CF Télévision; à ma droite, de
 4     Pierre Brosseau, vice-président du conseil et chef de
 5     la direction de Radio Nord et de Paul Racine,
 6     vice-président, Programmation de Bell Satellite.
 7  9294                 Le besoin pour une chaîne spirituelle
 8     et religieuse est sans équivoque.  Le Conseil l'a
 9     exprimé clairement dans sa politique de 1993, et je
10     cite:
11                            "Certaines parties ont exprimé
12                            le souhait que le système
13                            canadien de radiodiffusion offre
14                            des services dont les valeurs
15                            sont nettement différentes de
16                            celles qui sont véhiculées dans
17                            les émissions offertes à l'heure
18                            actuelle aux auditoires
19                            canadiens.  À cet égard, le
20                            Conseil note qu'il a favorisé la
21                            disponibilité de nombreux
22                            services de radio et de
23                            télévision canadienne offrant
24                            des solutions de rechange au
25                            flot principal des émissions
                          StenoTran

                             2189

 1                            commerciales.  Néanmoins, le
 2                            Conseil a été persuadé par
 3                            l'argument selon lequel les
 4                            valeurs religieuses, en
 5                            particulier, jouent un rôle
 6                            important dans la vie d'un grand
 7                            nombre de Canadiens.  Étant
 8                            donné que ces valeurs sont
 9                            véhiculées de plus en plus par
10                            la radio et la télévision, le
11                            Conseil estime qu'il ne faut pas
12                            décourager les groupes religieux
13                            qui choisissent d'utiliser le
14                            système canadien de
15                            radiodiffusion pour rejoindre
16                            leur groupe."  (Tel que lu)
17  9295                 Le Conseil exprime ainsi une
18     préférence pour les services offrant des solutions de
19     rechange au flot principal des émissions commerciales. 
20     C'est le cas de Réseau Vision.
21  9296                 Alors, nous estimons que dans la
22     course vous devriez réserver une place à Radio Vision,
23     comme il en existe une au Canada anglais qui connaît un
24     beau succès.  Il nous apparaît, en effet, que Réseau
25     Vision a une vocation beaucoup plus spécifique que des
                          StenoTran

                             2190

 1     services comme Justice, un sujet déjà très longuement
 2     rapporté par les médias généralistes, comme la Chaîne
 3     gourmande, alors que l'on retrouve des émissions de
 4     cuisine sur toutes les chaînes généralistes et même sur
 5     Canal Vie, ou comme Fiction, qui propose des téléfilms
 6     de source internationale ou, encore, comme Canal Z qui
 7     cible, selon ses dires, les jeunes de plus de 30 ans. 
 8     Cette chaîne, d'ailleurs, bénéficierait d'un traitement
 9     préférentiel si elle était autorisée maintenant alors
10     que le Conseil entendra une requête pour un service
11     bilingue qu'il porte sur ce sujet dans la ronde des
12     services spécialisés de langue anglaise.
13  9297                 Plusieurs des demandes devant vous
14     accentuent, d'ailleurs, le niveau de concentration dans
15     le domaine de la télévision spécialisée.  Certains
16     prétendent ainsi que la priorité devrait leur être
17     accordée pour consolider leurs entreprises.
18  9298                 Selon nous, le Conseil ne devrait pas
19     s'attarder à cette question mais considérer la valeur
20     des requêtes, notamment au niveau des besoins de la
21     population et au niveau de la propriété.  Ainsi, de
22     nouveaux intervenants auront l'occasion d'influencer de
23     façon positive la qualité et surtout la diversité des
24     émissions qui seront offertes par ces services.
25  9299                 Il nous apparaît que Réseau Vision
                          StenoTran

                             2191

 1     propose un actionnariat qui va contribuer à
 2     décloisonner la propriété des services spécialisés et
 3     lui insuffler un nouveau dynamisme et une
 4     diversification des sources de programmation.
 5  9300                 Enfin, Réseau Vision se démarque
 6     aussi des autres requérantes par le tarif modeste
 7     qu'elle propose, c'est-à-dire 0,35 $ au volet
 8     facultatif, dans l'hypothèse d'un taux de pénétration
 9     de 65 pour cent.  Ce tarif modeste est possible grâce
10     aux synergies entre nos actionnaires et Vision TV.
11  9301                 Concernant les besoins, je vais dire
12     ici quelque chose qui pourrait lever l'ambiguïté
13     véhiculée par les nombreux sondages utilisés par chaque
14     intervenant.
15  9302                 Je voudrais souligner que les
16     sondages reflètent les intérêts des gens, alors que ces
17     mêmes gens ont des besoins profonds qu'ils ressentent
18     privément et qu'ils expriment plus discrètement à
19     divers moments de leur vie.  Je suis personnellement
20     bien placé pour le savoir, étant à l'écoute de ces
21     divers moments de vie privée que j'entends chez tous
22     les gens de la société, et j'en connais plusieurs.
23  9303                 Tout le monde cherche, à un moment ou
24     l'autre, un point de référence spirituel pour éclairer
25     sa vie.  Cette référence, c'est ce que Réseau Vision va
                          StenoTran

                             2192

 1     offrir à toutes les démarches religieuses et
 2     spirituelles des Canadiens de langue française... je
 3     répète, à toutes les démarches religieuses ou
 4     spirituelles de la société.  Et Réseau Vision est seul
 5     à pouvoir répondre à ce besoin.
 6  9304                 Cela complète nos propos dans cette
 7     phase de l'audition.  Merci de votre attention.
 8  9305                 LA PRÉSIDENTE:  Cela conclut notre
 9     rencontre.  Merci.  Merci infiniment.
10  9306                 Nous allons arrêter pour le déjeuner
11     et nous reprendrons à 2 h 00 cet après-midi.
12     --- Suspension à / Recess at 1230
13     --- Reprise à / Upon resuming at 1400
14  9307                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, nous reprenons
15     nos travaux et nous poursuivrons l'audience allant de
16     la phase III à la phase IV, c'est à dire, la réplique
17     des requérantes.  Nous, on serait certainement ouverts,
18     mais puisque pour les requérantes on a toujours annoncé
19     que c'était demain matin, je pense qu'à ce moment-ci ce
20     ne serait pas équitable de changer cette ordonnancement
21     de l'audience, si bien que cet après-midi nous
22     terminons la phase III de l'audience, les interventions
23     des requérantes vis-à-vis d'autres requérantes, et
24     demain matin nous commencerons à 8h30 la réplique des
25     requérantes.
                          StenoTran

                             2193

 1  9308                 Alors, en espérant que ça rencontre
 2     le plus d'assentiment possible... oui,
 3     Monsieur Rhéaume.
 4  9309                 Me RHÉAUME:  Merci, Madame la
 5     Présidente.
 6  9310                 Nous allons demander à tous de
 7     déposer une grille, un barème qui traiterait des
 8     ajustements au niveau de la pénétration si les
 9     objectifs n'étaient pas rencontrés.  Alors, au niveau
10     des répliques demain, on s'attend à tout ça.
11  9311                 Merci.
12  9312                 LA PRÉSIDENTE:  C'est-à-dire des
13     barèmes.
14  9313                 Me RHÉAUME:  C'est ça.
15  9314                 LA PRÉSIDENTE:  Comment fluctue le
16     tarif en vertu du taux de pénétration.
17  9315                 Me RHÉAUME:  Exact.
18  9316                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.
19  9317                 Madame Lafrance, nous poursuivons
20     avec les intervenants.
21  9318                 Mme LAFRANCE:  Merci.
22  9319                 Tout d'abord, j'aimerais faire une
23     petite précision.  Les requérantes pour le Réseau des
24     Arts, La Chaîne gourmande et le Canal Justice ne
25     désirent pas se prévaloir de leur droit d'intervention. 
                          StenoTran

                             2194

 1     Alors, nous entendrons dès maintenant l'intervention
 2     présentée par la requérante Savoir-Faire.  Est-ce
 3     qu'ils sont présents?  Il manque un joueur?  On peut
 4     attendre un petit cinq minutes que le joueur soit
 5     retrouvé.
 6  9320                 On pourrait peut-être préciser que
 7     nous allons entendre Savoir-Faire, le Canal Chez Moi,
 8     le Canal Histoire, le Réseau de l'Histoire, le Canal Z,
 9     aux limites du savoir, Télé Ha ! Ha !, le Réseau de
10     l'Économie, le Canal des Affaires, Canal fiction, Câblo
11     Distribution G. inc., et demain matin nous entendrons
12     Télé Classique en intervention.
13  9321                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, Madame
14     Lafrance, pour peut-être replacer l'ordre des choses,
15     voulez-vous nous dire à quel intervenante nous sommes
16     rendus maintenant, s'il vous plaît?
17  9322                 Mme LAFRANCE:  Oui, nous allons
18     entendre Savoir-Faire.
19     INTERVENTION
20  9323                 M. BRIÈRE:  Madame la Présidente,
21     Mesdames, Messieurs les Conseillers membres du Conseil,
22     à ma gauche, Michel Cyr, président des Éditions
23     Télémédia; à sa gauche, Louis Fournier qui est
24     vice-président, Distribution et Marketing, Corporation
25     Cinar; à ma droite Michel Chamberland, vice-président,
                          StenoTran

                             2195

 1     Producteur et Développement, Serdy Direct; et, à sa
 2     droite, Pierre-Louis Smith, directeur, Affaires
 3     réglementaires, Groupe TVA.  Mon nom est Réal Brière,
 4     je suis vice-président de Groupe TVA.
 5  9324                 Savoir-Faire est une chaîne
 6     spécialisée dans la diffusion d'émissions de conseils
 7     pratiques, de connaissances générales et
 8     d'enrichissement personnel.  Sa programmation s'étend
 9     de la rénovation domiciliaire au jardinage, de la
10     cuisine à l'entretien automobile, de la décoration
11     intérieure à l'initiation à l'Internet.
12  9325                 Chez Moi est essentiellement un canal
13     de conseils pratiques sur la rénovation et le
14     jardinage.  Près des deux-tiers des heures
15     hebdomadaires de la grille sont consacrées à ces deux
16     seuls segments de la consommation.  Au moment
17     d'élaborer le concept de Savoir-Faire nous avons
18     envisagé de présenter un service plus restreint qui ne
19     visait que les thèmes rénovation, jardinage et
20     décoration.  Après analyse des tendances et en
21     s'appuyant sur l'expérience de nos partenaires, tels
22     que Télémédia qui possède, on le sait, une grande
23     expérience dans les magazines, nous avons constaté la
24     nécessité d'élargir notre champ d'intérêt pour inclure
25     d'autres thèmes connexes tout en gardant la spécificité
                          StenoTran

                             2196

 1     de la chaîne.
 2  9326                 Nous avons donc opté pour une
 3     approche thématique plus diversifiée.  Nous sommes
 4     convaincus que dans le domaine des émissions de
 5     services et de conseils pratiques cette approche est
 6     mieux adaptée aux besoins et goûts variés du
 7     consommateur et à la réalité du marché francophone.
 8  9327                 Le projet Chez Moi repose sur un
 9     modèle bien différent de celui de Savoir-Faire.  Le
10     modèle traditionnel favorisé par Radiomutuel Astral est
11     un service qui s'apparente au service canadien.  Ce
12     modèle permet d'amortir les coûts d'une partie de la
13     programmation d'un service de langue anglaise doublée
14     pour le marché de langue française.
15  9328                 Dans le cas de Chez Moi, c'est HGTV
16     Canada, un service anglophone élaboré à partir du
17     service lancé initialement aux États-Unis.  HGTV, une
18     filiale de Atlantis Broadcasting, n'a aucune expérience
19     ni connaissance du marché francophone.  Notre modèle
20     dans Savoir-Faire propose une approche originale basée
21     sur un partenariat diversifié et expérimenté offrant
22     une programmation originale pour répondre aux besoins
23     de l'auditoire francophone.
24  9329                 Savoir-Faire réunit quatre
25     partenaires qui représentent quatre sociétés
                          StenoTran

                             2197

 1     importantes qui apportent leur expertise du marché
 2     francophone dans les domaines de la télévision
 3     généraliste, de la télévision spécialisée, les
 4     magazines imprimés dans le domaine du savoir-faire
 5     ainsi que la production et la distribution d'émissions
 6     indépendantes.
 7  9330                 Les grilles de programmation
 8     proposées par Chez Moi et Savoir-Faire reflètent les
 9     différentes contributions des partenaires.  Si nous
10     comparons les deux grilles, nous constatons que la
11     grille de programmation de Chez Moi comporte, certes,
12     une quantité impressionnante d'émissions -- 1 066
13     émissions, selon M. Beaulne -- où le téléspectateur,
14     selon nous, peut avoir peine à se retrouver.  Cette
15     approche de programmation risque de semer la confusion
16     auprès des abonnés qui, selon nous, recherchent en
17     priorité des rendez-vous.
18  9331                 Par exemple, la grille de Chez Moi
19     comporte très peu de rendez-vous sous la forme
20     d'émissions multi-jours.  Nous avons identifié un seul
21     titre, "Les Grands jardins victoriens", qui provient de
22     HGTV.  À l'inverse, la grille de Savoir-Faire est
23     construite de manière à fidéliser les téléspectateurs
24     en offrant une régularité des rendez-vous avez les
25     téléspectateurs en se basant sur une programmation
                          StenoTran

                             2198

 1     multi-jours.
 2  9332                 Cette approche multi-jours favorisée
 3     par Savoir-Faire est réservée aux émissions originales
 4     canadiennes.  Elle permet la production en série et
 5     s'avère beaucoup plus intéressante pour les producteurs
 6     indépendants que la production des émissions dites à la
 7     pièce.  L'approche multi-jours assure un volume de
 8     production significatif aux producteurs, leur
 9     permettant de déployer les moyens financiers
10     nécessaires à la production d'émissions de meilleure
11     qualité.
12  9333                 La convention entre actionnaires
13     liant Radiomutuel et HGTV prévoit que le quart de la
14     programmation de Chez Moi pourrait être constitué
15     d'émissions destinées aux marchés canadiens et
16     américains par HGTV Canada ou HGTV États-Unis.  Ces
17     émissions seront tout simplement doublées pour
18     l'auditoire francophone.  Rien ne prouve que ces
19     émissions seront pertinentes pour l'auditoire
20     francophone mais elles seront néanmoins diffusées
21     puisque la contribution de HGTV Canada dans ce
22     partenariat provient de la valeur de son inventaire.
23  9334                 En dépit du fait que l'entente entre
24     Radiomutuel et HGTV Canada prévoit que l'acquisition
25     d'émissions du catalogue de HGTV n'entraîne pas de coût
                          StenoTran

                             2199

 1     pour le service, Chez Moi consacre moins de dépenses à
 2     la programmation canadienne que Savoir-Faire.  Selon
 3     nos analyses, Chez Moi consacre 20 pour cent de moins
 4     par émission que Savoir-Faire.  Dans le cas des
 5     émissions canadiennes originales devant être produites
 6     par le secteur indépendant de la production, jumelée au
 7     manque d'occasions pour produire sur une base
 8     multi-jours, l'approche de Chez Moi favorise donc le
 9     volume au détriment de la qualité.
10  9335                 L'entente entre actionnaires de Canal
11     Chez Moi prévoit que l'accès aux émissions en
12     provenance de HGTV États-Unis n'est pas garantie. 
13     Cependant, on lit à l'article 4a) de la convention que,
14     et je cite:
15                            "HGTV will provide Canal Chez
16                            Moi the French-language Canadian
17                            rights to the extent available
18                            for the programming that is
19                            acquired by HGTV from the
20                            programm library of HGTV
21                            États-Unis." (As read)
22  9336                 Ce libellé laisse place à la
23     possibilité que les coûts d'acquisition des émissions
24     étrangères de Canada Chez Moi soient plus élevés que le
25     prévoit la requérante.
                          StenoTran

                             2200

 1  9337                 En tout, Chez Moi offre 80 heures de
 2     moins que Canal Savoir-Faire en termes d'émissions
 3     originales, ce qui diminue la capacité de choix en
 4     fonction des besoins des consommateurs.  Transposé sur
 5     une semaine, Chez Moi a 25 heures d'émissions en
 6     première diffusion, soit 68 pour cent de moins que
 7     Savoir-Faire.  Savoir-Faire offre donc une
 8     programmation qui fait une plus large place à la
 9     présentation d'émissions originales en première
10     diffusion que Canal Chez Moi.
11  9338                 En comparant les plans d'affaires des
12     deux services proposés on constate que Chez Moi, malgré
13     le discours soulignant l'apport en synergie provenant
14     de l'implication de Radiomutuel, consacre des sommes
15     très importantes au secteur technique, soit près du
16     double de Savoir-Faire, c'est-à-dire 9,8 millions
17     versus 5,7 millions.
18  9339                 Dans un univers hautement
19     concurrentiel où le consommateur aura de plus en plus
20     la possibilité de choisir les services auxquels il
21     souhaite s'abonner, nous constatons que Canal Chez Moi
22     propose de consacrer près de un million de dollars de
23     moins à la promotion de son service que Savoir-Faire. 
24     La nécessité de consacrer de façon constante des sommes
25     importantes à la promotion du service, non seulement au
                          StenoTran

                             2201

 1     moment du lancement, mais à chaque année de la période
 2     de licence, nous apparaît un critère important
 3     démontrant la capacité de la titulaire à travailler en
 4     partenariat avec les différentes entreprises de
 5     distribution en radiodiffusion.
 6                                                        1415
 7  9340                 Pour toutes ces raisons, nous croyons
 8     que le Conseil ne devrait pas retenir la proposition
 9     Canal Chez Moi.
10  9341                 Nous vous remercions encore une fois
11     de votre bonne attention et nous sommes prêts à
12     répondre à vos questions.
13  9342                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup,
14     madame, messieurs.
15  9343                 M. CHAMBERLAND:  Nous nous excusons
16     pour le délai.  On s'excuse pour le délai.
17  9344                 LA PRÉSIDENTE:  Je vous en prie;
18     aucune offense.
19  9345                 Madame la Secrétaire.
20  9346                 Mme LAFRANCE:  Merci, Madame la
21     Présidente.
22  9347                 J'inviterais maintenant la requérante
23     le Canal Chez Moi en intervention.
24     INTERVENTION
25  9348                 M. ARPIN:  Madame la Présidente, je
                          StenoTran

                             2202

 1     vous présente notre groupe:  à ma droite, Normand
 2     Beauchamp, Paul-Émile Beaulne et Marie Collin. Je suis
 3     Michel Arpin.
 4  9349                 Mesdames et Messieurs du Conseil,
 5     Radiomutuel considère toutes les demandes dans
 6     lesquelles elle n'a pas d'intérêt comme étant
 7     concurrent aux siennes en ce qui regarde le nombre
 8     limité de licences que le Conseil pourra autoriser. 
 9     Nos projets ont atteint un fort niveau d'attrait dans
10     tous les sondages tant pour leur intérêt que pour leur
11     pertinence.
12  9350                 Ceci étant dit, la présente
13     intervention porte essentiellement sur le projet
14     concurrent de Canal Chez Moi, soit la demande soumise
15     au Conseil par Groupe TVA, Télémédia Communications,
16     Cinar Films et Serdy Direct afin d'obtenir une licence
17     de radiodiffusion pour le projet Savoir-Faire.
18  9351                 La thématique du service.
19  9352                 Notre première interrogation quant au
20     projet Savoir-Faire porte sur le caractère même du
21     service proposé.  En effet, avec 15 thématiques,
22     Savoir-Faire est-il vraiment un canal spécialisé ou
23     est-il une station de télévision généraliste avec un
24     segment important de 16 pour cent de sa programmation,
25     dévolue à des reprises d'émissions ayant déjà fait
                          StenoTran

                             2203

 1     l'objet d'une première diffusion sur les stations
 2     exploitées par TVA?
 3  9353                 Les acquisitions canadiennes.
 4  9354                 Notre seconde interrogation touche le
 5     plan d'affaires de Savoir-Faire, en ce qui regarde plus
 6     spécifiquement ses engagements à l'égard des émissions
 7     canadiennes.
 8  9355                 Savoir-Faire a confirmé au Conseil
 9     qu'il acceptait comme condition de licence que 75 pour
10     cent des dollars consentis à la production canadienne
11     soient accordés aux producteurs indépendants.  Mais
12     Savoir-Faire n'a fait aucun commentaire sur ses
13     engagements quant aux acquisitions d'émissions
14     canadiennes.  Or, à ce chapitre, on trouve des sommes
15     fort substantielles pour un nombre d'émissions très
16     restreint.
17  9356                 Ainsi, l'annexe B de la demande nous
18     indique que sur une base annuelle trois séries
19     d'émissions acquises le seraient par Savoir-Faire.  Ces
20     émissions sont:  "Maquillage et coiffure", 17 épisodes
21     originaux et 187 reprises d'une durée de 30 minutes,
22     d'un producteur non mentionné;  "Taillefer et fille",
23     85 épisodes originaux et 985 reprises d'une durée d'une
24     heure, production Guy Cloutier; et "Fleurs et jardins",
25     17 épisodes originaux et 187 reprises de 30 minutes,
                          StenoTran

                             2204

 1     production Serdy Vidéo.
 2  9357                 En tout, ces trois séries totalisent
 3     119 épisodes en première diffusion, totalisant 102
 4     heures et 1 359 reprises, représentant 1 172 heures de
 5     temps d'antenne.
 6  9358                 Afin d'acquérir ces émissions,
 7     Savoir-Faire consacrera 3 724 000 $ dès la première
 8     année.  Ce montant s'accroîtra à 4 368 000 $ à la
 9     septième année.  C'est donc une somme de 28 285 000 $
10     qui sera consacrée à l'acquisition de ces trois séries
11     d'émissions.  Cette somme est d'ailleurs corroborée à
12     la page 19 du mémoire spécial de Savoir-Faire, qui
13     déclare et je cite:
14                            "Dans le même esprit, en
15                            consacrant 28,3 millions de
16                            dollars à l'acquisition
17                            d'émissions canadiennes sur sept
18                            ans..." (Tel que lu)
19  9359                 De fait, au cours de sa première
20     licence, Savoir-Faire consacrera aux émissions
21     canadiennes ci-dessus mentionnées une moyenne annuelle
22     de 34 000 $ par épisode original, alors que les
23     producteurs indépendants se partageront, au cours de la
24     même première période de licence une somme de
25     11 532 000 $ pour 459 heures par année de productions
                          StenoTran

                             2205

 1     originales, soit plus ou moins 3 600 $ de l'heure.
 2  9360                 Nous attirons l'attention du Conseil
 3     sur le fait qu'une des acquisitions mentionnées, soit
 4     "Fleurs et jardins", provient d'un des partenaires, en
 5     l'occurrence une filiale de Serdy Direct.  Par
 6     ailleurs, nous nous étonnons que l'intervenant Guy
 7     Cloutier, le producteur de "Taillefer et fille", n'ait
 8     supporté que la demande de Canal Évasion, alors qu'il
 9     retire un bien plus important bénéfice de la demande de
10     Savoir-Faire.
11  9361                 La convention de création de
12     l'entreprise Savoir-Faire et la production d'émissions
13     originales.
14  9362                 L'article 8,5 de l'entente intervenue
15     relativement à la création du Canal Savoir-Faire, nous
16     laisse perplexes quant à sa portée particulière suite
17     aux déclarations des divers partenaires lors de
18     l'audience.  En effet, à de nombreuses reprises les
19     porte-paroles de Savoir-Faire ont affirmé que 75 pour
20     cent de la production des émissions originales de leur
21     service seraient consentis à des producteurs
22     indépendants.  Or, l'article 8,5 de l'entente, intitulé
23     "Droits prioritaires" stipule que:
24                            "Les parties conviennent de
25                            faire en sorte que la production
                          StenoTran

                             2206

 1                            des émissions qui seront
 2                            diffusées de temps à autre par
 3                            la Société leur soit confiée en
 4                            priorité, à hauteur de 25 pour
 5                            cent des émissions devant être
 6                            diffusées..." [on retient les
 7                            mots "devant être diffusées"]
 8                            "... par la Société." (Tel que
 9                            lu)
10  9363                 Le calcul des heures diffusées nous
11     permet d'établir à 178,5 heures, selon l'article 8,5 de
12     l'entente, le nombre d'heures appartenant aux
13     partenaires.  Les heures allouées à la production
14     d'émissions originales, quant à elles, totalisent 374
15     heures.  Selon notre calcul, c'est la production de
16     93,5 heures d'émissions originales qui pourrait être
17     confiée aux partenaires.  Nous sommes donc face à un
18     écart de 85 heures.  Ce nombre nous apparaît
19     suffisamment significatif pour le souligner au Conseil. 
20     À notre avis, il semble indiquer une certaine confusion
21     entre les partenaires sur leurs droits dans ce projet.
22  9364                 Finalement, pour clore le chapitre de
23     la production canadienne, nous tenons à faire remarquer
24     au Conseil qu'à l'annexe B de la promesse de
25     réalisation, Savoir-Faire attribue toute la production
                          StenoTran

                             2207

 1     des émissions originales canadiennes au secteur de la
 2     production indépendante malgré les déclarations à
 3     l'effet qu'ils s'en réservaient 25 pour cent.
 4  9365                 Nous demandons au Conseil de vérifier
 5     ces aspects du dossier de la requérante et d'établir
 6     des critères envers les acquisitions canadiennes afin
 7     d'éviter qu'une requérante utilise ce subterfuge pour
 8     pallier à son engagement de soutenir l'industrie de la
 9     production indépendante.
10  9366                 La convention de création de
11     Savoir-Faire.
12  9367                 La convention prévoit que Groupe TVA
13     détiendra 40,3 pour cent de Savoir-Faire et qu'il aura
14     deux représentants au Conseil de la société.  La
15     convention prévoit également que toutes les décisions
16     seront approuvées à la majorité simple, soit 50 pour
17     cent des voies plus une.
18  9368                 La même convention prévoit que Serdy
19     Direct, un producteur indépendant dont la majeure
20     partie des revenus provient des émissions qu'il produit
21     pour le compte du Réseau de télévision TVA, détiendra
22     19,9 pour cent des actions et aura un représentant au
23     conseil de l'entreprise.
24  9369                 En d'autres termes, avec son allié
25     Serdy Direct, Groupe TVA aura le contrôle absolu de
                          StenoTran

                             2208

 1     Savoir-Faire dans les situations où une majorité
 2     spéciale de 60 pour cent des voies est requise.
 3  9370                 Ce contrôle, évidemment, ne tient pas
 4     compte d'une autre disposition de la convention qui
 5     octroie à Groupe TVA un contrat de gestion pour fournir
 6     les services requis pour la gestion des activités, la
 7     mise en marché, les ventes, la diffusion ainsi que la
 8     gestion des services techniques et financiers et celles
 9     des relations avec les entreprises de distribution,
10     pour mettre à la disposition de Savoir-Faire toutes les
11     ressources humaines nécessaires pour acquitter les
12     tâches ci-dessus mentionnées et préparer le plan
13     d'affaires qui doit être soumis au conseil
14     d'administration.
15  9371                 En concluant, nous désirons rappeler
16     au Conseil que la présence de Groupe TVA à titre
17     d'actionnaires à hauteur de 40,3 pour cent dans ce
18     projet, disposant d'un imposant contrat de gestion,
19     soulève toute la question de l'équilibre entre les
20     divers joueurs.  En effet, Groupe TVA est le plus
21     important radiodiffuseur du Canada français et un des
22     plus important du Canada.  Si le Conseil accorde la
23     licence à Savoir-Faire, il ne fera que permettre à
24     Groupe TVA d'accroître son influence dans le système
25     canadien de radiodiffusion.
                          StenoTran

                             2209

 1  9372                 De plus, nous demandons au Conseil de
 2     tenir compte que Savoir-Faire, par l'affiliation de
 3     Groupe TVA avec Vidéotron, pourrait bénéficier d'un
 4     traitement préférentiel indu quant au volet, au
 5     positionnement, au tarif et à la promotion.  Cette
 6     question est d'autant plus préoccupante que, selon le
 7     contrat de gestion, c'est Groupe TVA qui assurera les
 8     relations avec les entreprises de distribution.
 9  9373                 Mesdames et Messieurs du Conseil, mes
10     collègues et moi-même sommes à votre disposition pour
11     répondre à vos questions.
12  9374                 LA PRÉSIDENTE:  Madame et messieurs,
13     merci beaucoup. Nous n'avons pas de question pour vous. 
14     Merci à vous.
15  9375                 Madame Lafrance.
16  9376                 Mme LAFRANCE:  Merci.
17  9377                 Nous entendrons l'intervention de la
18     requérante le Canal Histoire.
19                                                        1430
20  9378                 LA PRÉSIDENTE:  La parole est à vous.
21     INTERVENTION
22  9379                 M. ROY:  Madame la Présidente,
23     Mesdames et Messieurs les Conseillers, membres du
24     Conseil, je suis Pierre Roy, président et chef de la
25     direction des Réseaux Premier Choix.  Mme Phillis Yaffe
                          StenoTran

                             2210

 1     d'Alliance Atlantis est retenue à Toronto pour des
 2     raisons personnelles; elle n'a pu se joindre
 3     aujourd'hui avec nous mais elle sera ici demain matin
 4     pour la période de réplique.
 5  9380                 L'intervention de Canal Histoire
 6     portera sur la demande directement concurrente déposée
 7     par la SRC et ses partenaires.
 8  9381                 RDH ou RDI 2?  D'entrée de jeu, je
 9     voudrais d'abord insister sur une différence
10     fondamentale de philosophie entre Canal Histoire et le
11     Réseau de l'Histoire.  À la lecture de la demande de
12     RDH, il semble évident que RDH sera avant tout une
13     chaîne d'affaires publiques qui traite sous forme de
14     reportage des événements de l'actualité quotidienne.
15  9382                 Dans un univers où les services
16     spécialisés sont de plus en plus nombreux, nous croyons
17     qu'il est essentiel que chacun se donne une
18     personnalité propre, une niche déterminée et aisément
19     identifiable, qui ne provoque pas de confusion chez le
20     téléspectateur.
21  9383                 Radio-Canada semble, pour sa part,
22     vouloir faire de son Réseau de l'Histoire un RDI 2, où
23     chaque matin elle assignera des équipes de production à
24     aller couvrir l'histoire.  Nous croyons sincèrement
25     qu'elle se trompe et qu'elle n'a pas saisi ce qu'est
                          StenoTran

                             2211

 1     une chaîne thématique histoire.
 2  9384                 Nos études quantitatives et
 3     qualitatives de marché, comme l'expérience des chaînes
 4     consacrées à l'histoire à travers le monde, dont celle
 5     de History Television au Canada, démontrent que les
 6     attentes des téléspectateurs sont très élevées à
 7     l'endroit d'une chaîne histoire et qu'ils croient qu'il
 8     faut un certain recul et une certaine distance critique
 9     pour aborder l'histoire.
10  9385                 Ils veulent avoir accès à des
11     émissions approfondies, solidement documentées, aussi
12     attrayantes qu'accessibles, pas à des reportages
13     tournés et diffusés la même semaine, pas à des reprises
14     intégrales de vieux téléjournaux, pas à une kyrielle de
15     magazines légers, comme le propose RDH dans sa grille
16     de programmation-témoin.
17  9386                 Même le sondage que RDH a déposé en
18     appui de sa demande le confirme:  Ce que les gens
19     veulent voir sur une chaîne histoire, c'est d'abord et
20     avant tout de grands documentaires et de grandes
21     fictions historiques, pas des émissions d'affaires
22     publiques, pas une réduction simplificatrice de
23     l'histoire à l'actualité quotidienne.
24  9387                 Lors de sa présentation orale, Mme
25     Lina Allard a indiqué que si RDH obtient une licence
                          StenoTran

                             2212

 1     les téléspectateurs de langue française devront
 2     attendre la troisième année avant de se faire offrir
 3     des documentaires originaux canadiens ou des émissions
 4     jeunesses de qualité.  En attendant, ils devront se
 5     contenter essentiellement de magazines, de remontages
 6     d'archives et de reportages tournés à la vidéo légère.
 7  9388                 Nous pouvons vous assurer, Madame la
 8     Présidente, que si Canal Histoire obtient une licence,
 9     les téléspectateurs auront droit à de véritables
10     documentaires historiques dès notre entrée en ondes, à
11     des documentaires qui répondent à la définition que
12     Premier Choix a récemment proposé au Conseil,
13     c'est-à-dire des émissions qui proposent un traitement
14     approfondi d'un sujet, qui exigent un temps
15     significatif de préparation, de production et de
16     montage, qui s'appuient sur une construction narrative
17     et visuelle originale et qui ont un potentiel d'attrait
18     leur permettant une vie commerciale prolongée.  Car
19     nous sommes convaincus que c'est  à cette seule
20     condition qu'une chaîne consacrée à l'histoire pourra
21     répondre aux attentes, très exigeantes, des
22     téléspectateurs canadiens, ce que ne semble pas
23     reconnaître d'emblée le Réseau de l'Histoire, avec un
24     concept de chaîne avec une approche plus près d'une
25     chaîne d'information continue.
                          StenoTran

                             2213

 1  9389                 La SRC et l'ONF ont présenté le fait
 2     qu'ils disposent, chacun, d'une banque d'archives
 3     impressionnante comme un avantage intrinsèque de leur
 4     demande comme s'ils étaient les seuls à pouvoir y
 5     accéder et en bénéficier.  L'expérience de Canal D et
 6     de History Television démontre qu'il n'en est rien.
 7  9390                 Les producteurs indépendants qui
 8     réalisent des émissions pour nous ont accès, sur une
 9     base ad hoc et non discriminatoire, aux archives des
10     agences de nouvelles, des banques spécialisées et de
11     l'ensemble des diffuseurs conventionnels, canadiens et
12     étrangers, y compris les archives de l'ONF, et ce, sans
13     qu'il doit besoin de conclure des ententes formelles
14     entre nos chaînes et ces sources d'archives.  C'est là
15     une pratique courante et universellement admise dans
16     l'industrie.  Mme MacDonald, commissaire de l'ONF, l'a
17     d'ailleurs elle-même confirmé à l'audience.  L'avantage
18     que fait valoir RDH n'en est donc pas un.
19  9391                 Canal Histoire pourra bénéficier de
20     la même qualité et quantité d'archives canadiennes que
21     RDH, voire même d'une plus grande diversité puisque
22     nous ne serons pas préoccupés d'exploiter au maximum
23     notre propre stock d'archives.
24  9392                 La SRC insiste beaucoup dans sa
25     demande sur la vision commune qu'elle partage avec
                          StenoTran

                             2214

 1     l'ONF, sur le caractère naturel de leur partenariat,
 2     mais il semble que ce n'est qu'au moment de préparer
 3     son projet de chaîne histoire qu'elle s'en soit rendue
 4     compte.  En effet, ce sont essentiellement les chaînes
 5     privées qui donnent actuellement une visibilité
 6     régulière aux oeuvres de l'ONF.  History Television,
 7     par exemple, présente quotidiennement une émission
 8     produite par l'ONF, diffuse régulièrement des oeuvres
 9     de son catalogue et plusieurs des documentaires
10     produits par elle utilisent les archives de l'ONF, ce
11     que Mme MacDonald a également confirmé.
12  9393                 Ajoutons que lorsque le Conseil a
13     octroyé des licences à Canal D et RDI en 1994, c'est
14     Canal D qui a décidé d'accorder une place de choix aux
15     documentaires de l'ONF à son antenne, pas RDI, pour
16     lequel cette programmation cadrait pourtant
17     parfaitement bien, aussi bien avec sa formule qu'avec
18     sa mission de service public.
19  9394                 C'est Canal D qui, depuis son entrée
20     en ondes en janvier 1995, présente "Filière D", une
21     émission d'une durée de deux heures, diffusée chaque
22     semaine, en heures de grande écoute, ce qui a permis
23     aux téléspectateurs de langue française de voir ou de
24     revoir l'immense majorité des longs métrages
25     documentaires produits par l'ONF, et ce, dans un cadre
                          StenoTran

                             2215

 1     qui les met en valeur puisque nous avons assigné à la
 2     présentation et à la mise en contexte de cette émission
 3     des animateurs de grande réputation comme Claude
 4     Charron.
 5  9395                 Radio-Canada identifie les émissions
 6     consacrées aux arts et à la culture comme l'un de ses
 7     quatre axes prioritaires, bien qu'elle n'y consacre,
 8     selon nos calculs, qu'à peine 4 pour cent de la grille
 9     de programmation de l'automne 1998 de sa chaîne
10     principale.  Pourtant, encore une fois, ce n'est pas la
11     SRC qui présente régulièrement les films d'animation
12     expérimentaux, audacieux et extrêmement créatifs de
13     l'ONF, c'est Télétoon.
14  9396                 Nous trouvons donc pour le moins
15     étrange qu'après 50 ans de relations pour le moins
16     distantes avec l'ONF la SRC découvre seulement
17     aujourd'hui qu'ils ont un parenté commune!
18  9397                 Lors de sa présentation orale, la SRC
19     a laissé entendre que sa demande était la seule qui
20     soit vraiment pan-canadienne, la seule à être enracinée
21     dans les deux cultures, la seule à pouvoir refléter
22     l'histoire des différentes régions et des différentes
23     communautés qui composent le Canada.
24  9398                 Mme Fortin a ajouté que la SRC était
25     la seule entreprise de radiodiffusion canadienne
                          StenoTran

                             2216

 1     capable de produire et de diffuser des émissions grand
 2     public de très grande qualité.  De telles insinuations,
 3     pour le moins arrogantes, résistent mal à l'analyse.
 4  9399                 Canal Histoire a pour actionnaires, à
 5     parts égales, deux entreprises de télévision
 6     spécialisée qui ont des racines solidement établies
 7     dans les deux grandes communautés culturelles et
 8     linguistiques au Canada, des entreprises qui ont
 9     elles-mêmes pour partenaires l'ensemble des producteurs
10     indépendants canadiens, de langue française et
11     anglaise, où qu'ils se situent.
12  9400                 La Conseil a d'ailleurs pu constater,
13     en visionnant des extraits de la série produite par
14     White Pine Pictures, que History Television travaille
15     avec des producteurs et des réalisateurs de toutes les
16     régions du pays et s'intéresse à l'histoire de toutes
17     les communautés culturelles qui composent le Canada.
18  9401                 Nous croyons que, sur ces points,
19     notre demande n'a donc rien à envier, au contraire, à
20     celle de Radio-Canada.
21  9402                 Nous terminerons sur une autre
22     différence fondamentale de philosophie entre des leux
23     demandes.
24  9403                 RDH prévoit que plus de 80 pour cent
25     de ses heures de programmation canadienne, autres que
                          StenoTran

                             2217

 1     les acquisitions, proviendront des sociétés
 2     actionnaires du service, dont un large part sera
 3     composée d'émissions préexistantes et d'archives
 4     provenant des sociétés actionnaires.  RDH a même créé
 5     un Fonds de production canadienne de 300 000 $ par
 6     année dont la principale caractéristique est d'être
 7     réservé à l'usage exclusif de l'un de ses actionnaires.
 8  9404                 Mme Fortin a d'ailleurs indiqué, lors
 9     de sa présentation orale, que l'objectif le plus
10     important que poursuivait RDH, quant à elle, était
11     d'élargir la distribution des productions de la SRC et
12     de l'ONF.  Bref, l'accent est clairement mis sur
13     l'auto-financement et l'auto-perpétuation de deux
14     organismes publics actionnaires de la demande, dont la
15     voix et la vision institutionnelles domineront
16     nettement toutes les autres.
17  9405                 Nous avons pris l'exact contre-pied
18     de cette philosophie.  Nous voulons privilégier la
19     pluralité et la diversité des sources de création. 
20     Nous voulons miser sur l'expertise et l'inventivité
21     d'une multitude de producteurs indépendants canadiens
22     installés dans toutes les régions du pays et nous
23     prévoyons verser à ce milieu extrêmement diversifié de
24     créateurs et de producteurs indépendants canadiens au
25     moins 33 millions de dollars sur sept ans, soit plus du
                          StenoTran

                             2218

 1     double que ce que prévoit lui consacrer RDH, soit 15
 2     millions.
 3  9406                 Pour toutes ces raisons et pour
 4     celles qu'a présentées le Groupe de radiodiffusion
 5     Astral dans son intervention, nous croyons que si le
 6     Conseil doit choisir entre Canal Histoire et RDH, il
 7     devrait accorder la licence à Canal Histoire.
 8  9407                 Merci beaucoup.
 9  9408                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, Monsieur Roy.
10  9409                 Mme LAFRANCE:  J'aimerais maintenant
11     inviter la requérante le Réseau de l'Histoire à
12     présenter son intervention.
13     INTERVENTION
14  9410                 Mme ALLARD:  Madame la Présidente,
15     Mesdames, Messieurs les Conseillers, je suis
16     accompagnée de Me Marie-Philippe Bouchard et
17     j'interviens ici en commentaires et remarques sur la
18     proposition le Canal Histoire, qui est concurrente de
19     la nôtre.  Je m'adresse à vous au nom des trois
20     partenaires qui vous proposent le Réseau de l'Histoire,
21     soit Radio-Canada, l'Office national du film et Bell
22     Satellite.
23  9411                 Le CRTC a permis les présentes
24     audiences afin que la production d'émissions
25     canadiennes de télévision en français augmente et se
                          StenoTran

                             2219

 1     diversifie et également, pour que les talents créateurs
 2     canadiens conçoivent et alimentent des chaînes
 3     spécialisées viables et attrayantes qui soient capables
 4     de concurrencer ce que le marché anglophone offre de
 5     plus en plus à nos auditoires.
 6  9412                 Il nous semble que la proposition du
 7     Réseau de l'Histoire que nous présentons répond
 8     nettement mieux à ces attentes que ne le fait celle du
 9     Canal Histoire.
10  9413                 D'abord, le contenu original canadien
11     du Canal Histoire est relativement beaucoup plus faible
12     que celui de RDH, du Réseau de l'Histoire.  Les
13     engagements financiers du Canal Histoire en production
14     canadienne le sont aussi.
15  9414                 Comme le contenu canadien du Canal
16     Histoire est relativement faible -- 35 pour cent au
17     départ et 45 pour cent en fin de licence -- et qu'une
18     partie a déjà été vue au Canada, son contenu original
19     canadien en langue française est d'autant diminué.  En
20     effet, une portion va aux productions originales en
21     anglais qui sont faites avec History et que Premier
22     Choix vous demande de compter deux fois comme des
23     productions originales canadiennes en primeur.
24  9415                 Quelle est la portion réelle des
25     investissements en production originale indépendante
                          StenoTran

                             2220

 1     qui ira avec Canal Histoire aux primeurs canadiennes? 
 2     Quelle sera la part du doublage dans ce montant?  Même
 3     si l'industrie du doublage a besoin de soutien, nul ne
 4     peut ignorer que la production originale a un effet
 5     beaucoup plus structurant sur le système de la
 6     radiodiffusion et de la production.
 7  9416                 Du côté du Réseau de l'Histoire, nos
 8     chiffres sont clairs à cet égard.  Le Réseau de
 9     l'Histoire dépensera, sur sept ans, 32 millions de
10     dollars en primeurs canadiennes et 63 pour cent de ce
11     montant sera dépensé en régions pour la production des
12     équipes régionales et par les producteurs indépendants.
13  9417                 Les fonds de développement
14     maintenant.  L'engagement du Réseau de l'Histoire à
15     travailler au développement et à la production de
16     nouvelles émissions canadiennes en histoire est encore
17     plus évident lorsque l'on regarde les montants que nous
18     avons prévus en développement.  Sur sept ans, RDH
19     investira 7 millions en fonds de développement de
20     nouvelles productions canadiennes et plus de 5 millions
21     si on exclut le fonds de l'ONF.  En sept ans, le Canal
22     Histoire n'investit que 750 000 $ en développement.
23  9418                 Les dépenses totales maintenant en
24     émissions canadiennes sur sept ans.  Le Canal Histoire
25     s'engage à dépenser 4,5 million en production
                          StenoTran

                             2221

 1     d'émissions canadiennes au cours de la deuxième année
 2     de sa licence et 35 pour cent des recettes brutes de
 3     l'année précédente, par la suite.  RDH s'est engagé à
 4     verser 6,3 millions en l'an 2 et, par la suite, 50 pour
 5     cent des recette brutes de l'année précédente.  Au bout
 6     de sept ans, RDH aura ainsi investi 12 millions de plus
 7     en production d'émissions canadiennes.
 8  9419                 Conclusion.  Beaucoup moins de
 9     matière nouvelle offerte aux Canadiens avec le Canal
10     Histoire.  Douze millions de moins en dépenses faites
11     en programmation canadienne.
12                                                        1445
13  9420                 Nous sommes loin de ce que Pierre Roy
14     appelle le recyclage des inventaires de la SRC et de
15     l'ONF.  Je pense que le recyclage est plutôt du côté de
16     Canal Histoire, des catalogues de vieilles séries
17     documentaires et dramatiques de History et de Canal D
18     et un tapissage de sept films par semaine en prime time
19     et repris a satiété.
20  9421                 Il n'y a rien pour les régions dans
21     le Canal Histoire.  Vous vous souvenez de l'historien
22     Jean-Paul Couturier d'Edmundston, qui est venu vous
23     parler l'autre soir.  Il vous a dit:  "Lorsque j'ai lu
24     le projet le Canal Histoire, je me suis senti exclus
25     comme francophone hors Québec."
                          StenoTran

                             2222

 1  9422                 Canal Histoire, en fait, ne prend
 2     aucun engagement et n'annonce même aucune intention de
 3     faire produire ces séries documentaires ou dramatiques
 4     en région ailleurs qu'à Montréal et à Toronto.  Le
 5     Réseau de l'Histoire embauchera ses équipes régionales
 6     sur place et confiera la majorité de ses productions
 7     indépendantes à des producteurs régionaux qui vivent à
 8     proximité des lieux où les histoires que nous voudrons
 9     raconter se passent.
10  9423                 Nous prévoyons que les équipes
11     régionales et les producteurs indépendants qui
12     travailleront pour le Réseau de l'Histoire produiront
13     environ 247 heures annuellement en régions,
14     c'est-à-dire en dehors de la grande région de Montréal.
15  9424                 Au total, les dépenses qui seront
16     ainsi faites sur sept ans en régions par RDH
17     s'élèveront à 20 millions de dollars.
18  9425                 Les jeunes sont également oubliés par
19     Canal Histoire.  Au moment où on parle beaucoup de
20     l'ignorance des jeunes en histoire et du fait qu'il
21     s'agisse d'un sujet de connaissance d'une importance
22     première dans n'importe quelle société, il est
23     difficile de penser que le CRTC pourra accorder une
24     licence pour une chaîne d'histoire à un groupe qui n'a
25     même pas pensé à inclure les jeunes dans sa
                          StenoTran

                             2223

 1     programmation.  Bien sûr, Astral ne veut pas nuire à
 2     une autre des chaînes de son groupe, le Canal Famille.
 3  9426                 RDH s'engage dès le départ à réserver
 4     huit heures de programmation par semaine aux jeunes et
 5     à faire produire à leur intention, et dès la première
 6     année en ondes, un quiz pan-canadien sur l'histoire. 
 7     C'est également beaucoup à leur intention, parce qu'ils
 8     en sont les principaux utilisateurs, que nous
 9     développerons le site Web RDH et que nous participerons
10     à l'alimentation de celui de l'ONF sur l'histoire du
11     Canada.
12  9427                 Le Canal Histoire n'a fait aucune
13     mention de la mise en place d'un site Internet.
14  9428                 Concernant les jeunes toujours, je
15     vous rappelle que nous donnerons accès à notre matériel
16     libre de droit aux institutions d'enseignement et aux
17     groupes sans but lucratif.  À cet égard, nous
18     poursuivrons nos pourparlers avec Rescol dans le but de
19     parvenir rapidement à une entente de distribution vers
20     les ordinateurs des écoles.
21  9429                 Visiblement, le Canal Histoire n'a
22     aucun projet à cet égard.
23  9430                 Nous n'avons pas inventé cette idée
24     de remettre ainsi aux écoles une partie de notre
25     matériel de diffusion;  History Channel USA le fait
                          StenoTran

                             2224

 1     déjà depuis ses débuts il y a trois ans.  J'en profite
 2     pour vous signaler que History USA ne fait pas pour
 3     autant une télévision que l'on pourrait qualifier
 4     d'éducative et d'ennuyeuse et qu'il a maintenant vendu
 5     sa marque de commerce et sa programmation dans 31 pays
 6     différents.
 7  9431                 Un projet sans vision.  Le Canal
 8     Histoire s'inscrit dans le plan d'affaires et de
 9     développement du groupe Astral-Premier Choix comme
10     c'est normal, et comme l'a bien expliqué Pierre Roy. 
11     C'est ainsi que dans son mémoire déposé au CRTC Premier
12     Choix nous dit que la programmation de Canal Histoire
13     ne doit pas trop s'engager du côté du documentaire de
14     façon à ne pas nuire à Canal D un autre membre du même
15     groupe.
16  9432                 Au bout du compte, excluant les
17     jeunes, tempérant le documentaire, voulant sans doute
18     aussi recycler plusieurs des vieux films de guerre et
19     les séries d'History, l'on se demande quelle sera
20     l'apport réel et surtout l'originalité de cette
21     nouvelle chaîne qui, en histoire en plus, ne sera
22     jamais très directement sur le terrain.
23  9433                 Il semble que le Canal Histoire
24     mettra beaucoup d'énergie dans la production de
25     mini-séries dramatiques, qu'il diffusera un film par
                          StenoTran

                             2225

 1     soir en prime time, ce qui n'est pas mauvais en soi,
 2     mais qui ne peut être l'artillerie lourde d'une chaîne
 3     d'histoire.  L'histoire, ce n'est pas d'abord de la
 4     fiction.
 5  9434                 Le Canal Histoire vous propose et
 6     propose aux Québécois et aux Canadiens une chaîne de
 7     télévision traditionnelle qui est une sorte d'hybride
 8     qui se situe quelque part entre Canal D et le projet
 9     Canal Fiction du même groupe Premier Choix.
10  9435                 Le Canal Histoire a comme prétexte et
11     incidence l'histoire perçue d'abord comme un
12     divertissement.
13  9436                 Le concept de base du Canal Histoire
14     n'a pas de lien organique solide avec son sujet,
15     l'histoire, et on ne voit pas ce qu'il apportera de
16     majeur et de significatif à la connaissance
17     intéressante, fiable et vivante de l'histoire du Canada
18     et de celle du monde.
19  9437                 Je vous remercie.
20  9438                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, mesdames.
21  9439                 Mme LAFRANCE:  La requérante Canal Z,
22     aux limites du savoir, ne désirant pas présenter une
23     intervention, j'invite donc Télé Ha ! Ha ! à présenter
24     son intervention.
25     INTERVENTION
                          StenoTran

                             2226

 1  9440                 M. PROVENCHER:  Bonjour, Madame la
 2     Présidente. Mon nom est André Provencher et les
 3     collègues qui m'accompagnent aujourd'hui sont
 4     Jean-Pierre Plante, responsable du développement des
 5     émissions de chez Avanti Ciné Vidéo et Andy Nulman,
 6     directeur général du Groupe Rozon Juste pour rire. 
 7     Bien entendu, nous agissons ici au nom de
 8     Télé Ha ! Ha !, la télévision de l'humour et de la
 9     comédie.
10  9441                 Nous prenons part à cette étape du
11     processus afin de partager avec vous nos vues et nos
12     préoccupations à l'égard des projets de services
13     spécialisés de langue française qui sont examinés au
14     cours de cette audience.
15  9442                 D'entrée de jeu, qu'il nous soit
16     permis d'établir que Télé Ha ! Ha ! ne fait l'objet
17     d'aucune demande concurrente dans le créneau qu'elle se
18     propose de développer.  Au surplus, il a été mis en
19     évidence jusqu'ici que notre projet répond au besoin
20     prioritaire identifié tant par le public que par les
21     clients des systèmes de distribution par câble.  Malgré
22     ce statut, nous réalisons toutefois que Télé Ha ! Ha !
23     est en lice pour un permis accordé dans la perspective
24     d'un nombre limité de canaux.
25  9443                 Notre intervention d'aujourd'hui n'a
                          StenoTran

                             2227

 1     pas pour but de renchérir sur les mérites de notre
 2     demande, mais plutôt de mettre en lumière certaines
 3     questions qui nous ont frappés dans l'exposé des autres
 4     requêtes.  Nous osons croire que nos remarques sont
 5     pertinentes et qu'elles s'inscrivent bien dans la
 6     démarche d'examen public mise en place par le Conseil.
 7  9444                 Nous attirons donc l'attention du
 8     Conseil sur quatre questions sous-jacentes aux critères
 9     de pertinence, de qualité, de diversité et de
10     complémentarité amplement discutés avec les requérantes
11     au cours de la semaine dernière.  Ces questions ont
12     trait au degré de spécialisation des services proposés,
13     à la concentration potentielle des décisions de
14     programmation et à l'impact des engagements des
15     requérantes sur les fonds de financement pour la
16     production d'émissions canadiennes.  Nous nous sommes
17     enfin demandés si les projets soumis avaient les moyens
18     de leurs ambitions, c'est-à-dire est-ce que les
19     ressources planifiées pour soutenir l'offre de
20     programmation sont suffisantes et réalistes.
21  9445                 La demande de Télé Ha ! Ha ! a été
22     conçue et développée pour répondre affirmativement à
23     toutes ces interrogations.  Nos réserves, vous l'aurez
24     compris, sont exprimées à l'endroit de requêtes qui,
25     comme nous, ambitionnent de contribuer à
                          StenoTran

                             2228

 1     l'enrichissement de l'offre de services francophones.
 2  9446                 Traitons d'abord du degré de
 3     spécialisation des chaînes projetées.  Nous vous avons
 4     proposé d'être à l'humour et à la comédie, ce que RDS
 5     est au sport ou ce que LCN est à l'information.  Il
 6     s'agit là, selon nous, d'un facteur de cohérence
 7     indispensable pour asseoir la personnalité d'un service
 8     thématique et permettre aux téléspectateurs de le
 9     distinguer nettement dans un environnement éclaté.  La
10     raison d'être d'une chaîne thématique tient, autrement
11     dit, au niveau de spécialisation de sa programmation.
12  9447                 Sous cet angle de la spécialisation
13     des programmes, nous soumettons au Conseil nos
14     interrogations sur la valeur d'une proposition comme
15     Canal Z.  Il nous a semblé que le couvert de la science
16     et de la technologie cache de fait un assemblage
17     d'émissions plutôt disparates, consacrées tantôt aux
18     nouveaux médias, tantôt aux phénomènes paranormaux,
19     tantôt à la science fiction.  Le tracé éditorial que la
20     requérante propose de suivre est à nos yeux large et
21     confus, assez pour effacer le caractère fondamental
22     d'un service thématique.
23  9448                 Pour démontrer sa raison d'être dans
24     l'univers des services spécialisés, chaque projet doit
25     répondre en un minimum de mots à la question suivante:
                          StenoTran

                             2229

 1     Quel thème sera l'épine dorsale de sa programmation? 
 2     Dans le cas de Canal Z, il nous a été difficile de
 3     déterminer lequel des sous-thèmes proposés serait
 4     dominant.
 5  9449                 La seconde question qui a retenu
 6     notre attention a trait à l'acquisition croisée
 7     d'émissions, ce qui peut conduire à un niveau
 8     intolérable de concentration des décisions de
 9     programmation ou encore à l'intégration des
10     grilles-horaires.  Il est clair à nos yeux que les
11     entreprises autorisées doivent être et demeurer en tout
12     temps les seuls maîtres d'oeuvre de la programmation,
13     sans souffrir d'interventions systématiques de la part
14     d'un autre détenteur de licence.
15  9450                 Telle qu'exposée, la proposition de
16     Canal Fiction porte, à notre avis, les risques d'une
17     concentration abusive des choix de programmation. 
18     L'acquisition promise de 12 téléfilms par année est
19     envisagée en croisant les intérêts de Super Écran et de
20     Canal Fiction, toutes deux détenues par Réseaux Premier
21     Choix.  Il s'agit là d'une situation d'intégration
22     indue susceptible de porter préjudice aux autres
23     acteurs du système de radiodiffusion.  Nous croyons que
24     le Conseil, dans sa sagesse, devrait adapter ses
25     décisions à cette éventualité.  Nous aborderons à
                          StenoTran

                             2230

 1     l'étape de la réplique les autres aspects de
 2     concentration qui ont été évoqués au cours de cette
 3     audience.
 4  9451                 À notre avis, la collaboration entre
 5     les services de programmation est souhaitable, a
 6     fortiori si elle implique des services de différentes
 7     catégories comme, par exemple, une réseau généraliste
 8     et une chaîne thématique.  Dans le contexte d'un marché
 9     au potentiel restreint comme l'est celui de la
10     télévision francophone au Canada, ces échanges sont de
11     nature à favoriser une exploitation plus rationnelle et
12     plus ordonnée des produits.  Mais nous partageons avec
13     le Conseil certaines préoccupations légitimes par
14     rapport aux effets non désirés d'une telle pratique. La
15     concentration abusive fait partie de celles-là.
16  9452                 La programmation croisée a déjà, à
17     toutes fins utiles, été érigée en système par la
18     Société Radio-Canada et sa filiale, le Réseau de
19     l'information.  Si la SRC planifiait l'expansion de
20     cette stratégie avec le Réseau des Arts, le Réseau de
21     l'Histoire et le Réseau de l'Économie, nous pourrions
22     craindre qu'elle ne devienne inadmissible et
23     inacceptable compte tenu de la concentration des
24     décisions de programmation, de la limitation à la
25     diversité, qu'elle impose et de l'effritement du
                          StenoTran

                             2231

 1     caractère même de la télévision spécialisée qui en
 2     découle.
 3  9453                 Le troisième thème que nous désirons
 4     discuter concerne l'impact des engagements des
 5     requérantes sur les fonds de financement de la
 6     programmation canadienne.  Les propositions de 
 7     Télé Ha ! Ha ! sont à cet égard sages et réalistes. 
 8     Nous ne croyons pas qu'elles puissent entraîner une
 9     exacerbation de la délicate situation constatée le
10     printemps dernier.  Tout en étant significative, la
11     programmation d'émissions canadiennes de Télé Ha ! Ha !
12     ménage les impacts négatifs que leur production
13     pourrait avoir sur les fonds de financement.
14  9454                 D'abord, ce ne sont pas toutes les
15     émissions canadiennes de  Télé Ha ! Ha ! qui feront
16     appel à l'intervention financière du Fonds canadien de
17     télévision. Les jeux, par exemple, n'y sont pas
18     admissibles et n'auront en conséquence aucun effet. 
19     Ensuite, les émissions projetées entrent pour la
20     plupart dans la catégorie des émissions de variétés,
21     laquelle constitue le secteur le moins sollicité tant
22     au niveau du programme des droits de diffusion qu'à
23     celui du programme de participation au capital.  Il va
24     de soi que les fonds de financement sont appelés à
25     évoluer au cours des prochaines années, mais il est
                          StenoTran

                             2232

 1     tout aussi indéniable que cette évolution commandée par
 2     l'apparition de nouveaux services ne doit pas se faire
 3     au détriment des services existants.
 4  9455                 À cet égard, nous invitons le Conseil
 5     à s'attarder au dangereux effet d'entraînement de
 6     projets comme Canal Fiction et Réseau des Arts sur la
 7     raréfaction des ressources financières de production. 
 8     Comme vous l'avez fait remarquer, Madame la Présidente,
 9     en ouverture de cette audience, l'examen des projets
10     déborde aujourd'hui les questions usuelles et doit
11     inclure les risques de déstabilisation découlant de la
12     pression exercée sur les programmes administrés par des
13     tiers.
14  9456                 En conséquence, les requérantes
15     doivent faire la preuve que l'ajout proposé aux
16     services existants constituera non seulement une
17     amélioration significative de l'offre disponible, mais
18     minimisera les effets pervers sur l'ordre structural
19     qui règne.  Cet ordre, nous le savons particulièrement
20     délicat et fragile dans l'univers de la télévision
21     canadienne de langue française.
22  9457                 Notre dernière question porte sur le
23     réalisme des propositions faites devant vous.  Les
24     projets doivent être en mesure de tenir la route et de
25     livrer les résultats attendus par le Conseil et les
                          StenoTran

                             2233

 1     téléspectateurs.  Dans cette perspective, nous doutons
 2     par exemple de la suffisance des ressources planifiées
 3     par Canal Z et nous craignons que sa mise en oeuvre ne
 4     soit pas conforme aux standards de qualité établis par
 5     l'industrie de la télévision spécialisée.
 6  9458                 Enfin, nous sommes convaincus que le
 7     Conseil, dans sa sagesse, voudra aussi retenir les
 8     meilleures propositions.  Notre intervention
 9     d'aujourd'hui s'inscrit dans cette démarche.  Sous
10     réserve de l'intérêt public, les attentes des
11     téléspectateurs doivent être placées à l'avant-plan des
12     décisions qui seront prises.  La recherche de solutions
13     aux problèmes de concentration et d'intégration
14     verticale qui a interpellé tous les participants au
15     processus en cours est à nos yeux un révélateur de
16     cette intention: restreindre le plus possible le cadre
17     de décision à la considération d'éléments liés au
18     mérite, à la pertinence, à la qualité, à la diversité
19     et à la complémentarité.
20  9459                 Tous les enjeux ne sont pas résolus
21     du même coup, mais cette démarche a l'avantage
22     incommensurable de couronner à la fois l'intérêt public
23     et celui des téléspectateurs francophones.  Dans cet
24     esprit, nous sommes confiants que Télé Ha ! Ha !,
25     compte tenu de l'intérêt soulevé par l'humour auprès du
                          StenoTran

                             2234

 1     public, aura un effet locomotive dans la mise en marché
 2     des nouveaux services et facilitera leur introduction. 
 3     Les consommateurs auront ainsi plus de chances d'en
 4     rire.
 5  9460                 Nous sommes, si vous en aviez, bien
 6     sûr, prêts à répondre à vos questions.
 7  9461                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.  Je ne crois
 8     pas.  Merci infiniment, messieurs.
 9  9462                 Mme LAFRANCE:  J'invite maintenant la
10     requérante le Réseau de l'Économie à présenter son
11     intervention.
12  9463                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.
13     INTERVENTION
14  9464                 M. RACINE:  Maître Philippe Bouchard
15     et moi vous proposons nos commentaires sur la demande
16     de LCA.
17  9465                 L'élément principal qui nous
18     préoccupe est le concept même de cette chaîne: sa
19     mission, ses objectifs, son public.  Le projet original
20     de RCA est né à Toronto et porte le nom de Report on
21     Business.  C'est un partenariat entre Cancom et le
22     Globe and Mail.  Le CRTC a accordé une licence à ce
23     projet en anglais, mais la chaîne n'est pas encore en
24     ondes.  Report on Business, c'est la copie conforme des
25     chaînes américaines Bloomberg et CNN-FN, deux chaînes
                          StenoTran

                             2235

 1     axées entièrement sur la nouvelle économique et
 2     financière.
 3  9466                 Dans tous les pays, ces chaînes au
 4     contenu très ciblé s'adressent à une démographie
 5     précise.  Je cite: les professionnels, cadres
 6     supérieurs, intermédiaires et propriétaires
 7     d'entreprises, appelés communément en anglais "MOPE",
 8     managers, owners, professional and executive.
 9  9467                 Stratégem dans son étude pour LCA
10     définit les MOPE comme étant le marché cible primaire
11     de la chaîne.  Sur une carte à deux axes, scolarité et
12     revenu, Stratégem positionne les 11 chaînes
13     spécialisées existantes; LCA est la plus proche des
14     hommes les plus riches et les plus scolarisés.  C'est
15     la figure 5A, page 88.
16  9468                 Il y a cependant un grave problème
17     avec ce genre de chaîne au Canada francophone, c'est
18     qu'il n'y a pas suffisamment de professionnels cadres
19     supérieurs et intermédiaires et propriétaires
20     d'entreprise pour faire vivre une chaîne de télévision. 
21     De plus, comment convaincre l'ensemble des câblés de
22     payer pour une chaîne qui s'adresse aux gens les plus
23     riches et les plus scolarisés?
24  9469                 La solution retenue sera donc
25     d'élargir la base de clientèle en superposant sur le
                          StenoTran

                             2236

 1     public de base, les MOPE, tous les autres clients
 2     possibles.  On ajoute donc, tour à tour, sur le modèle
 3     d'une pyramide inversée les petits entrepreneurs, les
 4     épargnants, les travailleurs autonomes.
 5  9470                 Mais à chaque fois que l'on ajoute un
 6     nouveau groupe de téléspectateurs, il faut leur donner
 7     des émissions, il faut changer la grille, il faut
 8     refaire la structure.  Alors, ce qui se produit, au
 9     bout du compte, c'est que la personnalité originale a
10     disparu, la mission est complètement diluée et la
11     raison d'être passablement moins évidente pour tous les
12     publics.
13  9471                 Le projet déposé en juillet inclut 22
14     demi-heures d'infomerciaux placées juste après les
15     émissions de finances personnelles.  Ces infomerciaux
16     devaient justement porter sur les produits de finances
17     personnelles.  À l'audience, les infomerciaux ont
18     sauté; les gens de TVA et du journal Les Affaires ont
19     dit qu'ils avaient toujours été contre les
20     infomerciaux.  Alors, quoi comprendre?
21  9472                 Autre changement majeur, le Globe and
22     Mail s'est retiré à la dernière minute.  Ce sont les
23     promoteurs du projet original qui, rappelons-le, est la
24     base de la construction de ce projet, qui sont des
25     partenaires sérieux et crédibles.  Que se passe-t-il?
                          StenoTran

                             2237

 1  9473                 Me BOUCHARD:  À cet égard-là on
 2     constate que le dossier, en tout cas jusqu'à la
 3     dernière vérification, était encore incomplet et que le
 4     contrat de gestion entre la chaîne et TVA n'avait pas
 5     encore été déposé.  Ça l'a peut-être été depuis la
 6     dernière vérification, mais si ce n'est pas le cas, à
 7     tout événement, ça nous place dans une situation où on
 8     a des éléments quand même fondamentaux qu'on n'est pas
 9     à même d'évaluer.
10  9474                 On apprend aussi au cours de
11     l'audience que c'est maintenant LCA qui embauchera le
12     personnel affecté à la production.  Alors la question
13     qu'on se pose, c'est: Qui exercera véritablement le
14     contrôle.  On aura des observations écrites à faire à
15     ce sujet quand le dossier sera complet.
16  9475                 M. RACINE:  Donc l'impression
17     générale qui ressort de l'audience, c'est que le projet
18     est inachevé.  Il est toujours en discussion; il est
19     toujours en recherche.  Il y a deux écoles de pensée. 
20     Ça pourrait devenir un canal de nouvelles économiques
21     ou une chaîne pour les petits investisseurs. On voit
22     même apparaître un nouveau public cible: une mère de
23     famille avec ses deux petits enfants dans le vidéo.
24  9476                 Viennent ensuite les interventions. 
25     Un des intervenants les plus enthousiastes nous annonce
                          StenoTran

                             2238

 1     que les hommes d'affaires ne regarderont pas LCA, ils
 2     n'en ont pas besoin.  La vraie cliente de la chaîne,
 3     c'est une grand-mère, oui, une grand-mère qui se
 4     demande où placer son 10 000 $ en toute sécurité.  On
 5     vient de passer de Bloomberg à la grand-mère.
 6  9477                 Vient ensuite M. Saucier, un homme
 7     d'affaires éminent du Québec. M. Saucier explique
 8     comment cette chaîne pourra servir le grand public,
 9     qui, malheureusement, n'est pas encore assez formé dans
10     les choses boursières.  Il parle des cours pour
11     apprendre à lire les codes de la Bourse, il déplore que
12     pas assez de québécois aient profité de la vente des
13     actions de Provigo.  Il déplore également que les
14     contribuables ne soient pas bien informés des méthodes
15     pour réduire les impôts.  Décidément, le concept a
16     l'air à s'en aller vers le grand public.
17  9478                 Une des dernières intervenantes,
18     elle, ne parle plus du public, mais elle parle des
19     clients potentiels.  Elle ne parle plus d'information
20     ou d'éducation; elle parle de support médiatique,
21     support médiatique pour les conseillers en valeurs
22     mobilières.
23  9479                 Finalement, on comprend où le projet
24     s'en va.  Vous devinez.  Nous sommes dans un grand
25     endroit public, une grande salle, il y a des
                          StenoTran

                             2239

 1     motivateurs, il y a des firmes de conseillers, il y a
 2     des firmes de vendeurs de valeurs mobilières, il y a
 3     des mères de famille, des grand-mères, des
 4     agriculteurs, des gens qui veulent réduire l'impôt.  On
 5     est, comme l'indiquent d'ailleurs les pages 30, 31, 32
 6     de l'étude de LCA, au Salon de l'épargne-placement
 7     télévisuel.
 8  9480                 Le Salon de l'épargne-placement,
 9     c'est un support médiatique qui amène chez les vendeurs
10     de produits financiers une clientèle qui a besoin de
11     sécuriser sa retraite.  LCA va amener les vendeurs
12     financiers dans le salon de ceux qui planifient leur
13     retraite.
14  9481                 Remarquez qu'il n'y a rien de
15     répréhensible à vouloir faire une chaîne d'épargne et
16     de placement, mais qu'on le dise clairement et qu'on le
17     justifie.  Rappelons, cependant, pour mémoire, que le
18     salaire moyen au Canada est inférieur à 30 000 $ et que
19     seulement 6 pour cent de la population gagne plus de
20     60 000 $... 6 pour cent gagnent plus de 60 000 $.
21  9482                 Au bout de l'analyse, je pense que le
22     problème fondamental a été d'essayer d'adapter aux
23     réalités du marché francophone un concept américain en
24     essayant de le conserver tout en essayant de ne pas le
25     conserver.  La mayonnaise n'a pas monté.
                          StenoTran

                             2240

 1  9483                 À notre avis, le CRTC ne devrait pas
 2     accorder de permis à LCA.  Si LCA avait un permis,
 3     voici ce qui pourrait, à notre avis, arriver.
 4  9484                 Premièrement, LCA devient le frère
 5     jumeau de LCN, exactement comme CNN et CNN-FN.  Nous
 6     aurons alors trois chaînes d'information continue en
 7     français, ce qui n'a pas de sens, évidemment.
 8  9485                 Deuxièmement, LCA devient un canal de
 9     promotion des produits financiers et des véhicules de
10     placement, un salon de l'épargne-placement fait pour
11     les vendeurs autant que pour le public.
12  9486                 Même sans infomerciaux, ce genre de
13     chaîne est extrêmement difficile à gérer:  Une chaîne
14     d'épargne et de placement attirera des centaines
15     d'annonceurs de tous genres, et cela représente un
16     danger de manipulation.  Il ne faut pas oublier que ce
17     qui est en cause ici c'est l'argent.  C'est l'argent
18     des gens, leurs économies, leurs épargnes, leur
19     sécurité.  C'est assez sérieux.
20  9487                 Nous pensons qu'il sera impossible
21     d'empêcher que la publicité sur cette chaîne constitue
22     un véritable risque pour le public.  Par exemple, on
23     pouvait voir sur LCN et à "J.E. en direct" à TVA
24     jusqu'à tout récemment une publicité qui offre à ceux
25     qui ne peuvent plus avoir de carte de crédit, de leur
                          StenoTran

                             2241

 1     en procurer une.  Pour l'avoir, il faut devenir membre
 2     du club et débourser 1 400 $.  Ceci donne droit à une
 3     carte Visa dont Visa Canada n'a jamais entendu parler
 4     et qui est émise par une banque d'Antigua crée en 1996. 
 5     Si TVA, avec toute son expérience, laisse passer ce
 6     genre de publicité dans ses émissions d'information,
 7     imaginons ce qui pourrait se passer sur une chaîne
 8     spécialisée en placements.
 9  9488                 Voilà, c'est ce que nous avions à
10     dire sur le projet de LCA.  Si vous avez des questions,
11     nous sommes disponibles.
12  9489                 LA PRÉSIDENTE:  Madame Wylie aurait
13     une question pour vous.
14  9490                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Vous n'avez rien
15     contre les dollars des grands-mères.
16                                                        1500
17  9491                 M. RACINE:  Pardon?
18  9492                 LA PRÉSIDENTE:  Vous n'avez rien
19     contre les dollars des grands-mères?
20  9493                 M. RAACINE:  Non, non, non, du tout.
21  9494                 LA PRÉSIDENTE:  Je suis rassurée.
22  9495                 M. RACINE:  Mais les courtiers en
23     valeurs non plus.
24  9496                 LA PRÉSIDENTE:  Monsieur Rhéaume.
25  9497                 Me RHÉAUME:  Maître Bouchard, on
                          StenoTran

                             2242

 1     m'informe que le dossier est pratiquement complet.  Ça
 2     devrait être fait cet après-midi.
 3  9498                 Me BOUCHARD:  Ça me fait plaisir
 4     d'entendre ça.  Maintenant, j'aimerais quand même avoir
 5     le temps de pouvoir examiner ces documents-là.
 6  9499                 Est-ce que vous souhaitez qu'on
 7     dépose nos commentaires...
 8  9500                 Me RHÉAUME:  Vous avez jusqu'au 23.
 9  9501                 LA PRÉSIDENTE:  Jusqu'au 23. 
10     Parfait.
11  9502                 Me RHÉAUME:  On vous complète ça
12     aujourd'hui.  Merci.
13  9503                 Me BOUCHARD:  Excellent, merci.
14  9504                 LA PRÉSIDENTE:  Merci infiniment,
15     madame et monsieur.  Merci.
16  9505                 Mme LAFRANCE:  Nous entendrons
17     maintenant une intervention présentée par la requérante
18     le Canal des Affaires.
19  9506                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour, monsieur.
20     INTERVENTION
21  9507                 M. BLONDEAU:  Bonjour.  Alors, mon
22     nom est Marc Blondeau de Groupe TVA.  Je suis
23     accompagné de M. Jean-Paul Gagné du journal Les
24     Affaires et du Groupe Transcontinental et de M. Bernard
25     Lamarre, président du conseil d'administration de LCA.
                          StenoTran

                             2243

 1  9508                 Bien qu'on soit en concurrence
 2     directe avec l'ensemble dans le fond des demandes, la
 3     nôtre, notre intervention cet après-midi va surtout
 4     porter sur RDE.
 5  9509                 Écoutez, à notre avis nous, LCA
 6     répond à un besoin fondamental de société en matière
 7     d'informations économiques et financières, ce qui
 8     vient, d'après nous, en contact direct avec ce que RDE
 9     propose.
10  9510                 Le public et les gens d'affaires
11     veulent de LCA et ne s'en cachent pas; à preuve, le
12     nombre impressionnant d'interventions favorables, 122,
13     de toutes les couches de la société et des
14     contributions que vous avez pu entendre ici à
15     l'audience, des comparutions fort pertinentes et
16     remarquées.
17  9511                 À notre avis, LCA est un service
18     mieux ciblé que RDE, parce que LCA vise, oui, le grand
19     public par les finances personnelles, informations
20     générales, mais aussi les gens d'affaires, les
21     entrepreneurs, les cadres d'entreprise sur la gestion
22     des entreprises, les travailleurs autonomes, les
23     épargnants et les investisseurs, alors que RDE vise les
24     consommateurs et, à notre avis, la façon dont leur
25     projet est présenté, c'est un créneau beaucoup trop
                          StenoTran

                             2244

 1     étroit.
 2  9512                 L'offre de programmation de LCA
 3     contribue de façon directe à la diversité.  LCA offre
 4     un concept innovateur, complémentaire avec quatre
 5     grands axes de programmation, une pertinence et une
 6     variété:  d'abord l'information économique et
 7     financière, les gens d'affaires et leurs entreprises,
 8     les finances personnelles et le monde du travail.  On
 9     ne retrouve pas ce large éventail dans la proposition
10     de RDE.
11  9513                 Et, sur chacun de ces axes, comme on
12     l'a fait valoir et comme d'autres l'ont fait valoir
13     également, il y a un manque d'informations pour le
14     grand public.  Les initiés ont accès à beaucoup
15     d'informations de ce genre, mais nous souhaitons que le
16     grand public soit informé de la même façon.
17  9514                 L'offre de programmation de RDE est
18     insuffisante pour combler les besoins des
19     téléspectateurs francophones.  Lorsqu'on regarde de
20     plus près le contenu de la grille et des émissions
21     proposées, on constate que la programmation de RDE
22     s'adresse surtout aux consommateurs, que l'idée tient
23     sa source dans l'émission "La Facture" alors qu'il y a
24     à notre avis beaucoup d'autres champs à occuper.
25  9515                 On l'a vu même dans le vidéo, c'est
                          StenoTran

                             2245

 1     la présence de l'animateur de l'émission de "La
 2     Facture" et quantité d'informations émanant de cette
 3     émission-là qui ont donné source à l'idée du projet
 4     RDE.
 5  9516                 Le partenariat ici dans le cas de LCA
 6     aurait pu lui aussi s'appuyer sur le succès de "J.E."
 7     et présenter un projet du même genre, mais à notre
 8     avis, ça aurait été la solution de la facilité.  "La
 9     Facture" et "J.E.", entre autres, et la télévision
10     généraliste de façon générale, servent bien le
11     consommateur et le guident bien dans ses choix, à notre
12     avis.
13  9517                 RDE n'a pas une approche aussi
14     concrète à la pratique des affaires et de l'économie. 
15     L'émission "Guide d'achats", chacun des épisodes est
16     répété en moyenne 30 fois, c'est-à-dire 3 pour cent du
17     contenu original, 97 pour cent des répétitions; "Guide
18     d'Achats" qui totalise 36 pour cent de la
19     grille-horaire, c'est-à-dire qu'un titre vaut un tiers
20     de la grille.
21  9518                 La programmation de RDE, bien qu'on
22     en parle dans le mémoire, n'offre peu ou pas
23     d'émissions sur les finances personnelles alors que LCA
24     y consacre au moins 16,5 heures par semaine.  La
25     programmation de RDE n'offre aucune programmation
                          StenoTran

                             2246

 1     thématique sur l'économie et les régions québécoises,
 2     alors que nous proposons neuf heures par semaine sur
 3     les nouvelles technologies, l'immobilier, le portrait
 4     des régions, les exportations et les ressources
 5     naturelles.
 6  9519                 L'émission "Le Babillard" de RDE, 14
 7     heures par semaine, est un moyen ingénieux, on doit le
 8     reconnaître, d'accroître le nombre d'heures originales
 9     et le contenu canadien, mais "Le Babillard" n'apportera
10     pas de diversité;, là aussi, c'est un peu la solution
11     de la facilité.  Enfin,  plusieurs des émissions, "La
12     Facture", "Marketplace", "Capital-Actions" émanent déjà
13     de d'autres fenêtres de diffusion, SRC, CBS ou RDI.
14  9520                 Au niveau du plan d'affaires, on
15     parle d'une chaîne à but non lucratif sans publicité,
16     mais ça impose un plus lourd fardeau pour les abonnés,
17     surtout que la chaîne RDE a besoin de 86 employés à
18     temps plein et 8 occasionnels pour son service.
19  9521                 L'absence de publicité représente au
20     moins 0,05 $ par mois par abonné, c'est le chiffre
21     qu'on nous a présenté en l'an 1, ça veut dire au moins
22     un million par année, sept millions sur sept ans et
23     bien davantage de fardeau qui retombe directement sur
24     les épaules de l'abonné.
25  9522                 En outre, les employés de RDE
                          StenoTran

                             2247

 1     proviendront de l'antenne principale dont le personnel
 2     est en attrition, comme on sait.  On peut s'interroger
 3     sur l'aptitude de RDE à créer de nouveaux emplois. 
 4     Est-ce que ce sera plutôt des permutations entre
 5     l'antenne principale et le service de RDE?  La question
 6     se pose.
 7  9523                 On peut donc convenir, comme l'ont
 8     fait les intervenants MM. Saucier et Chaput, que, pour
 9     offrir un service d'affaires qui encourage le
10     développement et l'entrepreneurship notamment, le
11     secteur privé est peut-être mieux placé que la société
12     d'État.
13  9524                 Pour démystifier le monde des
14     affaires, RDE propose de protéger les abonnés malgré
15     eux de la publicité.  Il y a quand même une
16     contradiction dans les termes alors qu'il y a de la
17     publicité dans "La Facture" notamment, tant à la SRC
18     qu'à la RDI.
19  9525                 Et enfin, le questionnement du
20     Conseil sur ce qui arrive aux profits projetés
21     lorsqu'on se présente comme entreprise à but non
22     lucratif, ça c'est un questionnement fort à propos.
23  9526                 La différence fondamentale, je
24     dirais, c'est que le fondement de l'argumentaire de
25     RDE, si on écoute la présentation qui a été faite la
                          StenoTran

                             2248

 1     semaine dernière, c'est la crainte de la multiplication
 2     des canaux d'infopub.  Pour LCA, il n'y a pas une
 3     crainte, mais une conviction:  Celle que les
 4     francophones au Canada vont se retrouver en situation
 5     désavantagée au plan de l'information économique et
 6     financière si LCA ne voyait pas le jour.
 7  9527                 L'enjeu, c'est la prise en main de
 8     notre destinée économique au plan personnel, avec, oui,
 9     des décisions importantes pour les gens à prendre, des
10     décisions qui ont un impact sur le portefeuille, sur
11     les produits financiers, sur la planification de la
12     retraite, planification successorale, l'immobilier, les
13     choix de produits technologiques et bien d'autres, mais
14     aussi un enjeu important comme société et LCA veut
15     parler d'entrepreneurship, des idées qui savent
16     inspirer les gens des exemples de succès.
17  9528                 S'il n'y a pas d'emplois, s'il n'y a
18     pas de vigueur économique, il n'y aura pas de
19     consommation.  Alors, pour nous, LCA vient avant tout
20     le reste, si je puis dire.  Et le partenariat qui s'est
21     développé autour de LCA est éloquent; on en a parlé à
22     la présentation.  RDE, à notre avis, n'a pas su puiser
23     aux sources de compétences reconnues en la matière
24     notamment avec la participation du Groupe
25     Transcontinental.
                          StenoTran

                             2249

 1  9529                 Alors, à notre avis, LCA est le
 2     projet qui mérite davantage l'approbation du Conseil,
 3     et nous sommes prêts à répondre à vos questions s'il y
 4     en a.
 5  9530                 LA PRÉSIDENTE:  Non, je ne crois pas
 6     que nous ayons des questions pour vous.
 7  9531                 M. BLONDEAU:  Merci.
 8  9532                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup. 
 9     Merci de votre participation.
10  9533                 Mme LAFRANCE:  Puisque la requérante
11     Télé Classique sera entendue en intervention demain
12     matin, je demanderai donc à la requérante Canal Fiction
13     de présenter son intervention.
14     INTERVENTION
15  9534                 M. ROY:  Rebonjour.
16  9535                 Madame la Présidente, Mesdames et
17     Messieurs les Conseillers, membres du Conseil, je suis
18     Pierre Roy, président et chef de la direction de Les
19     Réseaux Premier Choix.  L'intervention de Canal fiction
20     portera sur la demande Télé Classique.
21  9536                 Les concepts qui sous-tendent
22     Télé-Classique et Canal Fiction sont tellement
23     différents, Madame la Présidente, que les deux
24     propositions pourraient presque être considérées comme
25     n'étant pas concurrentes.  Cependant, comme nous
                          StenoTran

                             2250

 1     l'avons indiqué lors de notre présentation orale, si
 2     les deux demandes devaient obtenir une licence, elles
 3     seraient en concurrence directe pour l'acquisition
 4     d'émissions dramatiques canadiennes de répertoire.
 5  9537                 Les deux actionnaires de Télé
 6     Classique possèdent les droits sur bon nombre de ces
 7     émissions, et elles disposent ensemble d'un pouvoir de
 8     marché extrêmement considérable qu'elles peuvent mettre
 9     à profit pour faire des acquisitions groupées de droits
10     de télévision conventionnelle / télévision spécialisée.
11  9538                 Si Télé Classique devait obtenir une
12     licence, il serait extrêmement difficile, sinon
13     impossible pour Canal Fiction, ou pour tout autre
14     service spécialisé non-affilié à un réseau généraliste,
15     d'entrer en compétition avec eux pour obtenir ces
16     droits.  Nous avons donc un intérêt objectif, que nous
17     ne cachons pas, à ce que Télé Classique n'obtienne pas
18     de licence.
19  9539                 Mais les raisons qui nous incitent à
20     nous opposer à Télé Classique sont beaucoup plus vastes
21     et plus nombreuses.
22  9540                 La première de ces raisons est que
23     Télé Classique sera exclusivement un canal de reprises
24     qui n'offrira aucune programmation originale.  En
25     effet, aucune émission original canadienne, sauf les
                          StenoTran

                             2251

 1     encadrements, n'a été prévue dans la demande telle que
 2     déposée.  La requérante a tenté in extremis de corriger
 3     cette lacune fondamentale en contrevenant aux règles du
 4     Conseil qui, pour éviter qu'il y ait surenchère à
 5     l'audience, prévoit que les requérantes ne peuvent
 6     modifier leur demande une fois qu'elle a été déposée au
 7     dossier public.  Même si le Conseil acceptait cette
 8     entorse aux règles de procédure, nous ne croyons pas
 9     que Télé Classique ait vraiment fourni d'engagements
10     sérieux en la matière.
11  9541                 Le Conseil sait d'expérience ce que
12     valent les engagements en matière de dépenses de
13     programmation originale canadienne qui sont basés
14     uniquement sur d'éventuels profits.  C'est d'ailleurs
15     pourquoi il exige maintenant de toutes les requérantes
16     à des licences de services spécialisés qu'elles
17     prennent leurs engagements en pourcentages des recettes
18     brutes totales du service.
19  9542                 La deuxième raison, conséquente de la
20     première, est que Télé Classique apporte fort peu à la
21     diversité de la programmation offerte aux
22     téléspectateurs de langue française.
23  9543                 Ce n'est pas la première fois, Madame
24     la Présidente, que le Conseil se trouve face à des
25     propositions de chaînes spécialisées qui ne proposent
                          StenoTran

                             2252

 1     aucune programmation inédite.  À ce jour, il les a
 2     toujours refusées.
 3  9544                 Lors de la ronde de 1987, le Conseil
 4     a invoqué à l'appui de son refus de plusieurs demandes
 5     de ce type le fait que ces requérantes, et je cite:
 6                            "... entendaient s'en remettre
 7                            dans une trop grande mesure aux
 8                            matériels de stock sans offrir
 9                            de nouvelles productions;
10                            d'autres avaient l'intention de
11                            se fier aux émissions déjà
12                            offertes." [Décision du CRTC
13                            87-906, page 2]
14  9545                 Et lors de la ronde de 1996, il a été
15     encore une fois évoqué à l'appui de son rejet de la
16     demande pour le service "Computer ACCESS - the Computer
17     Channel", et je cite à nouveau:
18                            "[Le Conseil] n'est pas
19                            convaincu que le service proposé
20                            accroîtrait la diversité des
21                            émissions de haute qualité
22                            offertes aux Canadiens
23                            suffisamment pour justifier
24                            l'attribution d'une licence.  En
25                            particulier, le Conseil note le
                          StenoTran

                             2253

 1                            niveau très peu élevé
 2                            d'émissions originales que la
 3                            requérante a proposées, ainsi
 4                            que le recours important à des
 5                            émissions en rediffusion et à
 6                            des émissions partagées avec
 7                            d'autres radiodiffuseurs."
 8                            [Décision du CRTC 96-618, page
 9                            1]
10  9546                 Nous ne voyons aucune raison qui
11     justifierait aujourd'hui un changement de politique du
12     Conseil.  Au contraire.
13  9547                 Dans l'environnement actuel, il nous
14     apparaît fondamental que le Conseil prenne en
15     considération, lorsqu'il attribue des licences, le fait
16     que les nouveaux services spécialisés se distinguent
17     entre eux en termes de thématiques, de publics-cibles
18     et de champs d'intérêts.  Mais aussi que leur
19     programmation se distingue très clairement de celle
20     offerte par les services existants, conventionnels ou
21     spécialisés, ce qu'à l'évidence Télé Classique ne fait
22     pas.
23  9548                 C'est là une des conditions
24     indispensables de succès du bouquet de nouveaux
25     services spécialisés de langue française.
                          StenoTran

                             2254

 1  9549                 Comme le disait Mme Yaffe, lors de la
 2     présentation orale de Canal Fiction, la première
 3     question que pose le consommateur lorsqu'on lui propose
 4     une nouvelle chaîne c'est: What's new in it?  Et si la
 5     seule réponse que Télé Classique est en mesure de lui
 6     offrir, c'est: "Rien, absolument rien de neuf", je ne
 7     crois pas qu'elle marque beaucoup de points et qu'elle
 8     suscite un niveau d'adhésion élevé.
 9  9550                 La troisième raison est l'absence
10     d'engagements formels à l'endroit des producteurs
11     indépendants canadiens.
12  9551                 Si Télé Classique dit avoir recensé
13     des émissions indépendantes qui pourraient convenir à
14     sa formule et exprime de l'intérêt à les acquérir, elle
15     ne prend aucun engagement ferme, précis et chiffré à
16     cet effet.  Si une licence lui était octroyée, elle
17     pourrait en théorie acquérir la totalité de sa
18     programmation canadienne des deux sociétés
19     actionnaires.
20  9552                 Nous croyons que le Conseil ne
21     devrait pas accorder la licence à des requérantes qui
22     ne prennent aucun engagement ferme et chiffré à l'effet
23     de consacré une part importante de leurs dépenses de
24     programmation canadienne à des producteurs indépendants
25     canadiens non-affiliés, comme les y invite la Loi sur
                          StenoTran

                             2255

 1     la radiodiffusion.
 2  9553                 C'est une position que nous avons
 3     défendue, avec d'autres, dans le cadre de l'audience
 4     sur l'examen des politiques relatives à la télévision
 5     canadienne, avant même que les demandes de licences que
 6     vous analysez aujourd'hui ne soient rendues publiques. 
 7     Nous croyons qu'elle est toujours pertinente.
 8  9554                 La quatrième raison est que nous
 9     partageons les inquiétudes exprimées par l'APFTQ à
10     l'effet que la propriété croisée réseaux généralistes /
11     services spécialisés ne favorise l'interfinancement et
12     une réduction de la valeur des droits de diffusion.
13  9555                 Comme Mme Fortin l'a souligné, la SRC
14     et Groupe TVA sont les seuls diffuseurs de langue
15     française à pouvoir financer des fictions lourdes et de
16     longues séries dramatiques canadiennes.  Et comme
17     M. Lamarre l'a indiqué, un des objectifs que poursuit
18     Télé Classique est d'offrir des fenêtres additionnelles
19     aux émissions produites à l'origine pour les deux
20     grands réseaux généralistes.
21  9556                 Il y a donc un risque non négligeable
22     qu'il devienne implicitement entendu dans l'industrie
23     qu'un producteur indépendant a plus de chance de faire
24     accepter un projet de séries dramatiques par TVA ou par
25     la SRC s'il consent à céder du même coup les droits de
                          StenoTran

                             2256

 1     reprise de cette série sur Télé Classique, et cela, au
 2     même prix ou à un prix additionnel marginal par rapport
 3     à la situation présente.
 4  9557                 Notons que le même modèle peut
 5     également s'appliquer à l'acquisition de longs métrages
 6     et de séries originales étrangères, voire pour les
 7     émissions de répertoire:  un distributeur ou un
 8     producteur peut croire qu'il améliore ses chances de
 9     vendre des émissions en première diffusions à la SRC ou
10     à TVA, s'il cède les droits qu'il possède sur des
11     émissions de répertoire à Télé Classique.
12  9558                 Cela pose de très sérieux problèmes. 
13     Surtout lorsque l'on considère que, pour Télé
14     Classique, une émission devient classique et
15     patrimoniale un an seulement après sa première
16     diffusion.
17  9559                 Nous pourrions donc nous retrouver
18     avec premièrement, un problème d'avantage concurrentiel
19     indu face aux autres services spécialisés que nous
20     avons déjà évoqués; deuxièmement, un problème de non
21     paiement à leur juste valeur marchande des droits de
22     diffusion des émissions canadiennes évoqué par l'APFTQ;
23     enfin, un problème grave d'interfinancement.
24  9560                 Il y a également le risque que les
25     montants d'acquisition versés par Télé Classique
                          StenoTran

                             2257

 1     servent en fait à amortir les dépenses de programmation
 2     canadienne des deux sociétés actionnaires; autrement
 3     dit, que les dépenses de programmation canadiennes que
 4     sera en mesure d'effectuer Télé Classique, grâce aux
 5     recettes d'abonnement et publicitaires qu'elle
 6     réalisera, ne viennent en fait réduire d'autant les
 7     coûts de programmation des deux actionnaires en tant
 8     que réseaux généralistes.  Si tel devrait être le cas,
 9     il n'y aurait, hormis les droits de suite versés aux
10     créateurs et artistes-interprètes, aucun argent frais
11     d'injecté dans le système, mais plutôt un transfert
12     d'obligations par vases communicants.
13  9561                 Nous voudrions souligner, par
14     ailleurs, ce qui nous apparaît comme un contradiction
15     dans les propos tenus par SRC et le Groupe TVA.
16  9562                 D'une part, M. Lamarre soutient que
17     les deux sondages comparatifs déposés dans le cadre de
18     cette audience, qui placent tous deux Télé Classique
19     aux tous derniers rangs en termes d'indice d'intérêt
20     auprès du public, se trompent, que si on enfermait un
21     groupe de Québécois dans une salle, toutes et chacune
22     de ces personnes témoigneraient d'un grand enthousiasme
23     à l'idée de revoir cette programmation.
24  9563                 Si cela est vrai, on se demande
25     pourquoi les deux grands réseaux généralistes ne
                          StenoTran

                             2258

 1     développent pas une stratégie intelligente et bien
 2     ciblée de reprogrammation de ces émissions sur leurs
 3     ondes respectives, comme les y invite d'ailleurs la
 4     SARDeC, plutôt que de les y "garrocher comme des
 5     bouche-trous" pour reprendre intégralement la formule
 6     utilisée par Mme Fortin.
 7  9564                 Enfin, mentionnons que nous appuyons
 8     évidemment la position défendue par le Groupe de
 9     radiodiffusion Astral en ce qui a trait à l'implication
10     de la Société Radio-Canada dans ce dossier.
11  9565                 Pour toutes ces raisons, Madame la
12     Présidente, nous croyons que le Conseil ne devrait pas
13     accorder de licences à Télé Classique.  Merci beaucoup.
14  9566                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup,
15     M. Roy.
16  9567                 Mme LAFRANCE:  La dernière requérante
17     à être entendue cet après-midi en intervention sera
18     Câblo Distribution G.  Je l'invite donc à se présenter.
19                                                        1530
20  9568                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour, messieurs.
21     INTERVENTION
22  9569                 M. SOUCY:  Bonjour.  Vous nous voyez
23     arriver avec nos deux chapeaux.
24  9570                 Madame la Président, Mesdames et
25     Messieurs les Conseillers, Je suis Achille Soucy,
                          StenoTran

                             2259

 1     conseiller en communication.  J'accompagne à ces
 2     audiences M. Alban Arsenault, actionnaire et
 3     vice-président de Câblo Distribution G inc.
 4  9571                 La présente période est réservée aux
 5     interventions des requérantes à l'encontre des autres
 6     demandes soumises au Conseil à l'occasion de ces
 7     audiences.  Il est bien évident que la demande déposée
 8     par Câblo Distribution G est différente à tous égards
 9     de toutes les autres présentement à l'étude.  En raison
10     de sa spécificité et du secteur limité de territoire
11     qu'elle propose d'occuper, nous soumettons que la
12     demande de Câblo Distribution G n'est en compétition
13     avec aucune des autres demandes inscrites.
14  9572                 En conséquence, nous n'entendons pas
15     nous opposer ici à quelle qu'autre demande.  Notre
16     propos sera différent.  En effet, Câblo Distribution G
17     souhaite utiliser l'opportunité qui lui est offerte
18     pour établir sa position cette fois non pas à titre de
19     requérante mais plutôt de câblodistributeur ou, si l'on
20     préfère d'entreprise de distribution de radiodiffusion.
21  9573                 Je laisserai à M. Alban Arsenault le
22     soin de préciser la pensée de Câblo Distribution G, à
23     propos de l'attribution de nouvelles licences de canaux
24     spécialisés de langue française.
25  9574                 M. ARSENAULT:  Madame la Présidente,
                          StenoTran

                             2260

 1     Mesdames, Messieurs les Conseillers, établissons
 2     immédiatement et clairement notre position.  Même si
 3     nous avons comparu au cours des présentes audiences à
 4     titre de requérante, nous sommes fondamentalement une
 5     entreprise de câblodistribution, et c'est
 6     essentiellement à ce titre que nous intervenons
 7     présentement.
 8  9575                 Je dois dire que dans nos réseaux de
 9     la Gaspésie, il ne reste actuellement plus que quelques
10     canaux disponibles sur notre plateau de distribution
11     analogique, trois pour être plus précis.  Par ailleurs,
12     l'autre point que nous voulons mentionner, c'est que
13     nous avons vécu chez nous les mêmes problèmes de mise
14     en marché de la dernière série de canaux spécialisés
15     que nos collègues de l'industrie ont connus partout au
16     Québec.  En conséquence, nous n'étonnerons personne en
17     précisant que notre position s'appuie précisément sur
18     celle de nos associations, ACTC et ACQ, face à la venue
19     éventuelle de nouveaux canaux spécialisés de langue
20     française.
21  9576                 Nous avons pris connaissance du
22     mémoire écrit qu'elles ont soumis à l'occasion des
23     présentes audiences et nous sommes persuadés que son
24     contenu reflète fidèlement les enjeux technologiques et
25     commerciaux qui confrontent l'industrie de la
                          StenoTran

                             2261

 1     câblodistribution à l'heure actuelle au Québec.
 2  9577                 Puisque nous parlons de mémoire
 3     écrit, mentionnons que nous avons également pris
 4     connaissance de celui déposé avant les présentes
 5     audiences, par Cogeco Câble Canada inc.  Nous
 6     considérons la réflexion de cette intervenante comme
 7     étant tout à fait pragmatique face à la venue
 8     éventuelle de nouveaux canaux spécialisés de langue
 9     française.  Sa suggestion d'émettre de nouvelles
10     licences pour distribution sur une base numérique
11     seulement et aussi d'offrir aux abonnés le libre
12     exercice de choix et d'assemblage des canaux rejoint
13     bien notre position.
14  9578                 Si vous me permettez, suite à
15     l'intervention de Mme Hélène Dubuc de Cogeco Câble ce
16     matin, je sortirais quelque peu du texte que je vous ai
17     remis pour vous préciser un point de vue de Câblo G
18     concernant les pénalités que les fournisseurs de
19     signaux spécialisés aux câblodistributeurs qui ont une
20     faible pénétration à l'étage.
21  9579                 Vidéotron est le principal
22     câblodistributeur du Québec et il a l'avantage d'offrir
23     ses services dans la métropole québécoise, là où il y a
24     la plus grande concentration de population et là aussi
25     où il y a une foule de canaux disponibles, si vous me
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 1     permettez l'expression anglaise, off air.  Cette
 2     situation a comme conséquence que ceux qui ne veulent
 3     qu'un service de base très restreint n'ont pas à
 4     s'abonner au câble.
 5  9580                 Dans notre région ce n'est certes pas
 6     le cas parce que si vous voulez capter Radio-Québec,
 7     TVA, Quatre-Saisons ou Radio-Canada vous devez, la
 8     plupart du temps, avoir le câble.  Alors le taux de
 9     pénétration à la base est donc supérieur chez nous, en
10     région éloignée, mais comme à Montréal ce ne sont que
11     les mordus de la télévision qui ont le câble, il s'en
12     suit que le pourcentage de ceux qui adhèrent à l'étage
13     est supérieur.  Alors Vidéotron et les
14     câblodistributeurs qui opèrent dans de telles
15     situations n'ont pas à payer de pénalité pour une trop
16     faible pénétration à l'étage.  Vidéotron fait état d'un
17     étage à au-delà de 80 pour cent.  Chez nous c'est 72
18     pour cent et on a vu les mêmes statistiques avec Cogeco
19     en régions.
20  9581                 Nous soumettons que le Conseil
21     devrait tenir compte de cette problématique avant de
22     permettre aux nouvelles titulaires de canaux
23     spécialisés d'avoir le privilège de nous pénaliser de
24     la sorte.
25  9582                 Nous sommes également d'accord avec
                          StenoTran

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 1     l'analyse que Mme Dubuc de Cogeco a faite ce matin à
 2     l'effet que la politique actuelle favorise indûment les
 3     transporteurs par mode numérique et par satellite, qui
 4     ne sont pas soumis aux mêmes exigences et aux mêmes
 5     pénalités vis-à-vis de l'étage.  Je reviens à mon
 6     texte.
 7  9583                 Vous comprendrez sans peine que si
 8     nous avons choisi de citer le mémoire de Cogeco, c'est
 9     que cette intervenante a pris soin de bien mentionner
10     que la demande de Câblo Distribution G devait être
11     considérée comme étant une exception, ce qui nous
12     rejoint aussi bien évidemment.
13  9584                 Une autre intervention écrite fait
14     également état à cette exception qui devait être faite
15     vis-à-vis de la demande de la licence pour implanter
16     une Télévision régionale en Gaspésie.  Il s'agit de
17     l'intervention de Mme Suzanne Tremblay du Bloc
18     québécois, et pour cela, nous l'en remercions.
19  9585                 Les trois interventions dont nous
20     venons de parler prennent toutes trois en compte, et de
21     manière très sérieuse, le dernier sondage CROP commandé
22     le mois dernier par l'ACQ pour les fins de sa propre
23     intervention à ces audiences.
24  9586                 Nous avons nous-mêmes récupéré avec
25     beaucoup de satisfaction les résultats de ce même
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 1     sondage dans le but d'appuyer et de justifier encore
 2     davantage notre demande soumise plus tôt au Conseil. 
 3     Nous y référons encore en répétant ce qui en est
 4     clairement ressorti:  Des nouveaux canaux?  Oui.  Des
 5     majorations de coûts?  Dans nos régions, c'est très
 6     pénible.
 7  9587                 Cela implique pour l'avenir les deux
 8     aspects bien précis déjà énumérés il y a un instant,
 9     soit, un, l'usage de la technologie numérique
10     permettant de multiplier le nombre de canaux
11     disponibles au client, et aussi, deux, le libre choix
12     de ce dernier dans l'assemblage des canaux qu'il
13     désire.
14  9588                 Toutefois, à titre de requérante
15     d'une licence pour implanter une télévision régionale
16     en Gaspésie, demande qui semble faire l'unanimité chez
17     les usagers du câble dans notre région, nous souhaitons
18     terminer notre intervention en affirmant qu'il s'agit
19     ici d'une exception que le Conseil doit prendre en
20     considération.
21  9589                 Nous précisons au Conseil que nous
22     pourrons transporter le signal de cette télévision
23     régionale sur un des derniers canaux analogiques encore
24     disponibles chez nous, tout comme chez nos voisins
25     immédiats, lesquels nous appuient sans réserve pour la
                          StenoTran

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 1     distribution de la télévision régionale aux fins
 2     d'assurer la couverture totale de la Gaspésie.
 3  9590                 Mesdames, messieurs, merci.
 4  9591                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, messieurs,
 5     merci infiniment.
 6  9592                 Mme LAFRANCE:  Je pourrais peut-être
 7     brièvement indiquer les procédures de demain et les
 8     séquences.
 9  9593                 Nous terminerons donc demain la phase
10     III des procédures avec l'audition de l'intervention de
11     la requérante Télé Classique.  Ensuite nous entamerons
12     la phase IV des procédures durant laquelle les
13     représentants pour chaque demande disposeront d'un
14     maximum de 10 minutes afin de répliquer à toutes les
15     interventions soumises à l'égard de leurs demandes et,
16     ce, dans l'ordre inverse de leur comparution.  Donc
17     nous entendrons en premier Câblo Distribution G pour
18     Télé régionale, Canal Fiction, Télé Classique, le Canal
19     des Affaires, le Réseau de l'Économie, Canal Justice,
20     Télé Ha ! Ha !, le Réseau de l'Histoire, Canal
21     Histoire, Savoir-Faire, la Chaîne gourmande, le Réseau
22     des Arts, Réseau Vision, le Canal Évasion, et puisque
23     la requérante pour Canal Z, le Canal Chez Moi et le
24     Canal Télé Passeport désire faire une réplique, elle
25     sera donc entendue en dernier pour le Canal Télé
                          StenoTran

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 1     Passeport.
 2  9594                 Merci, Madame la Présidente.
 3  9595                 LA PRÉSIDENTE:  Alors ça conclut nos
 4     travaux pour aujourd'hui.  Nous reprendrons donc pour
 5     conclure la phase III à 8 h 30, demain matin.
 6  9596                 À tous bon travail et à demain.
 7     --- L'audience est ajournée à 1530, pour reprendre le
 8         mardi 15 décembre 1998 à 0830 / Whereupon the
 9         hearing adjourned at 1530, to resume on Tuesday,
10         December 15, 1998, at 0830
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