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Prière de noter que la Loi sur les langues officielles exige que toutes publications gouvernementales soient disponibles dans les deux langues officielles.

Afin de rencontrer certaines des exigences de cette loi, les procès-verbaux du Conseil seront dorénavant bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience et la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.

                TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
                 CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
             ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES

                   TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
             FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
                 TELECOMMUNICATIONS COMMISSION

                       SUJET / SUBJECT:

        AUDIENCE PUBLIQUE SUR LES SERVICES SPÉCIALISÉS
                     DE LANGUE FRANÇAISE /
     PUBLIC HEARING ON FRENCH-LANGUAGE SPECIALTY SERVICES

TENUE À:                               HELD AT:

Complexe Guy-Fravreau                  Guy-Favreau Complex
Centre de conférence                   Conference Centre
Salle des Saules                       Des saules Room
Montréal (Québec)                      Montreal, Quebec

Le 12 décembre 1998                    December 12, 1998

                          Volume  6
tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

Transcripts

In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.

However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.

Transcription

Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.

tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

              Conseil de la radiodiffusion et des
                télécommunications canadiennes

                 Canadian Radio-television and
                 Telecommunications Commission

                  Transcription / Transcript

              Audience publique / Public hearing

          Services spécialisés de langue française / 
              French-Language Specialty Services

DEVANT / BEFORE:

Françoise Bertrand                     Présidente / Chairperson
                                       Présidente du Conseil /
                                       Chairperson of the
                                       Commission
Andrée Wylie                           Conseillère / Commissioner
                                       Vice-présidente,
                                       radiodiffusion / Vice-
                                       Chairperson, Broadcasting
Joan Pennefather                       Conseillère / Commissioner
Andrew Cardozo                         Conseiller / Commissioner
Jean-Marc Demers                       Conseiller / Commissioner

AUSSI PRÉSENTS / ALSO PRESENT:

Tony Lacombe                           Responsable de la tenue de
                                       l'audience / Hearing
                                       Coordinator
Donald Rhéaume                         Conseiller juridique /
                                       Legal Counsel
Lyne Lafrance                          Gérante de l'audience /
                                       Hearing Manager
Lucie Audet/                           Secrétaires / Secretaries
Lyne Lafrance

TENUE À:                               HELD AT:

Complexe Guy-Fravreau                  Guy-Favreau Complex
Centre de conférence                   Conference Centre
Salle des Saules                       Des saules Room
Montréal (Québec)                      Montreal, Quebec

Le 12 décembre 1998                    December 12, 1998

                          Volume  6
tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

            TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES

                                                          PAGE
Intervention par / Intervention by:

Le Groupe de radiodiffusion Astral                        1850

L'Association des producteurs de films                    1908
et de télévision du Québec (APFTQ)

La Confédération des syndicats nationaux                  1931
(CSN)

L'Association québécoise de l'industrie                   1949
du disque, du spectacle et de la vidéo 
(l'ADISQ)

L'École nationale de l'humour                             1968

Le Groupe Analekta                                        1983

                             1849

 1                        Montréal (Québec) / Montreal, Quebec
 2     ---  L'audience reprend le samedi 12 décembre 1998
 3          à 0900/ Upon resuming on Saturday, December 12,
 4          1998, at 0900
 5  7997                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour tout le
 6     monde.
 7  7998                 Nous reprenons le cours de l'audience
 8     et je demanderais à la Secrétaire, Madame Audet, de
 9     bien vouloir nous présenter le prochain intervenant.
10  7999                 Mme AUDET:  Oui, Madame la Présidente.
11     Nous en sommes toujours à la deuxième étape de l'étude
12     des demandes de canaux spécialisés francophones, c'est
13     à dire l'étape des interventions des tierces parties. 
14     Il y a certains changements à l'ordre de comparution,
15     alors je vais vous donner brièvement quels sont les
16     intervenants qu'on entendra aujourd'hui.  Ceux qui
17     voudraient une liste de l'ordre de comparution pourront
18     l'obtenir à la salle d'examen.
19  8000                 Donc nous entendrons d'abord Astral,
20     l'Association des producteurs de films, la CSN,
21     l'ADISQ, l'École nationale de l'humour, le Groupe
22     Analekta, Mme Angèle Dubeau, et possiblement Mme Hélène
23     Laurendeau et l'Institut amérindien.
24  8001                 Nous débuterons donc par Astral,
25     M. André Bureau, Mme Lisa de Wilde.
                          StenoTran

                             1850

 1     INTERVENTION
 2  8002                 M. BUREAU:  Madame la Présidente,
 3     Mesdames et Messieurs les Conseillers, bonjour.  Je
 4     suis André Bureau, président et chef de la direction du
 5     Groupe de radiodiffusion Astral, et je suis accompagné
 6     ce matin de Mme Lisa de Wilde, qui est la présidente de
 7     TMN Networks.
 8  8003                 En déposant une intervention dans le
 9     cadre du présent processus, Madame la Présidente,
10     l'objectif d'Astral était de contribuer au débat sur
11     des questions de politique générale.  Nous avons voulu
12     que cette contribution soit la plus courtoise et
13     sereine que possible, même si nous sommes conscients
14     que les principes généraux que nous avons proposés
15     peuvent aller à l'encontre des intérêts immédiats de
16     certaines des parties en présence.
17  8004                 Nous l'avons fait, bien sûr, en
18     fonction des positions que notre Groupe défend depuis
19     plusieurs années, mais aussi en fonction de la
20     situation de concentration, de dominance de marché et
21     de disponibilité de canaux qui existe aujourd'hui dans
22     le marché de radiodiffusion de langue française.
23  8005                 Nous croyons que l'adoption de ces
24     principes irait dans le sens d'un meilleur équilibre
25     des parties au sein du système de la radiodiffusion de
                          StenoTran

                             1851

 1     langue français et d'une plus grande transparence des
 2     relations entre entreprises de programmation et
 3     entreprises de distribution.  Mais c'est, bien sûr, au
 4     Conseil qu'il appartiendra d'en juger.
 5  8006                 Je voudrais rappeler que nous avons
 6     dans certains cas suggéré au Conseil de ne pas accorder
 7     de licences aux requérantes qui contreviennent à
 8     certains des principes.  Dans d'autres cas, nous avons
 9     simplement suggéré de ne pas accorder priorité dans le
10     choix des demandes à celles qui contreviennent à
11     certains principes.
12  8007                 En conclusion de notre intervention,
13     nous avons souligné que le Conseil doit continuer
14     d'analyser, bien sûr, chaque demande, au cas par car et
15     selon son mérite.  Et nous avons volontiers reconnu
16     qu'une demande peut contrevenir à l'un des principes
17     tout en offrant, par ailleurs, des avantages en matière
18     de contribution à l'atteinte d'autres objectifs de la
19     politique canadienne de radiodiffusion qui compensent
20     largement.
21  8008                 Ces précisions faites, Madame la
22     Présidente, je me propose de n'aborder à ce moment-ci
23     que les recommandations qui touchent des aspects
24     structurels, reliées soit au mandat d'une des
25     requérantes ou reliées aux situations de concentration
                          StenoTran

                             1852

 1     et de dominance de marché qui soulèvent, à nos yeux,
 2     des problèmes de déséquilibre et d'avantages
 3     concurrentiels indus ainsi que des risques de
 4     traitement préférentiel indu.
 5  8009                 Pour ce qui est de la SRC, nous avons
 6     exposé dans notre intervention écrite les raisons qui
 7     nous incitent à suggérer au Conseil de ne pas lui
 8     accorder de licences de services spécialisés.  Je n'y
 9     reviendrai pas, sauf pour suggérer que lorsqu'une
10     entreprise du secteur privé présente un projet de
11     service spécialisé que le Conseil juge pertinent et de
12     qualité, le Conseil ne devrait pas octroyer de licence
13     à un projet directement concurrent proposé par la
14     Société Radio-Canada.  Le rôle de la Société en matière
15     de télévision spécialisée -- si rôle il y a -- devrait
16     être supplétif et complémentaire, et ne s'exercer que
17     lorsque l'entreprise privée n'est pas en mesure
18     d'offrir des services de qualité dans le même champ ou
19     dans la même niche.
20  8010                 C'est d'ailleurs la politique de
21     facto que Conseil a adoptée jusqu'à ce jour, puisque
22     lorsque la Société Radio-Canada a obtenu une licence
23     pour RDI, aucune entreprise privée n'avait alors
24     proposé de service d'information en langue française,
25     et lorsque NewsWorld a obtenu une licence, la demande
                          StenoTran

                             1853

 1     déposée concurremment par le secteur privé présentait,
 2     selon le Conseil, et je cite:  "des lacunes si
 3     graves" -- fin de la citation -- qu'elle ne pouvait
 4     être acceptée sur son mérite.
 5  8011                 Par ailleurs, en réaction à notre
 6     proposition à l'effet d'accorder priorité dans
 7     l'attribution des licences aux demandes proposées par
 8     des requérantes qui ne sont pas contrôlées ou qui ne
 9     sont pas gérées par des réseaux de télévision
10     généralistes, certains intervenants ont tenté de
11     présenter Astral comme un géant qui, grâce à sa
12     participation minoritaire dans Radiomutuel, était
13     pratiquement devenu l'égal de la Société Radio-Canada
14     et le Groupe TVA.
15  8012                 Le Conseil sait très bien que c'est
16     là une perception inexacte.  Pour que la chose soit
17     claire, nous joignons à la présente présentation -- et
18     versons, de ce fait, au dossier public -- un tableau
19     qui indique le poids relatif des quatre principaux
20     groupes de propriété qui sollicitent de nouvelles
21     licences de services spécialisés de langue française,
22     soit le Groupe TVA, la SRC, Astral et Radiomutuel. 
23     Lorsque l'on se base sur ces faits, la position de
24     dominance la position de dominance de marché des deux
25     groupes propriétaires de réseaux généralistes est
                          StenoTran

                             1854

 1     clairement évidente.
 2  8013                 Nous soumettons simplement que le
 3     Conseil pourrait, s'il le désire, utiliser l'occasion
 4     que lui offre le présent processus d'attribution de
 5     licences pour réduire le déséquilibre des forces en
 6     présence et favoriser le développement de groupes de
 7     télévision spécialisée en mesure d'offrir aux
 8     producteurs indépendants et aux talents créateurs
 9     canadiens une plus grande diversité de voies d'accès au
10     système de la radiodiffusion et une alternative aux
11     réseaux généralistes graduellement plus significative.
12  8014                 À l'inverse, si le Conseil devait
13     accorder des licences aux demandes qui sont contrôlées
14     ou gérées par des réseaux généralistes, il ne ferait,
15     objectivement, que renforcer leur dominance déjà très
16     grande sur les recettes comme sur l'écoute.  Et aussi,
17     il faut bien le dire, sur l'approvisionnement en
18     programmes puisque ces deux groupes sont en mesure
19     d'utiliser le pouvoir de marché que leur confère leur
20     statut de réseaux nationaux de télévision
21     conventionnelle pour réaliser des acquisitions croisées
22     contre lesquelles aucun service spécialisé indépendant
23     d'elles n'est en mesure de lutter à armes égales.
24  8015                 Nous ne faisons de procès
25     d'intention, nous constatons simplement une réalité
                          StenoTran

                             1855

 1     factuelle.
 2  8016                 J'aborderai maintenant la question de
 3     l'intégration verticale/service de programmation
 4     spécialisée/entreprise de distribution de
 5     radiodiffusion.  Là aussi, Madame la Présidente, notre
 6     position découle d'un constat que le Conseil connaît
 7     bien, à savoir qu'en 1997, lors du lancement des
 8     services spécialisés de langue anglaise dans les
 9     marchés anglophones, certains câblodistributeurs ont
10     profité de la situation de faible concurrence et de
11     faible disponibilité de canaux pour abuser de leur
12     situation de dominance dans le marché et de leur
13     position de garde-barrière.
14  8017                 Cela s'est traduit par l'imposition
15     de frais d'accès prohibitifs -- la fameuse taxe de
16     bienvenue -- par des pressions pour réduire le tarif de
17     gros sur lequel étaient basés les plans d'affaires des
18     services autorisés par le Conseil, et par différentes
19     formes de traitement préférentiel, allant jusqu'à la
20     distribution au service de base d'un service autorisé
21     pour distribution numérique dans les systèmes du
22     câblodistributeur qui en était l'actionnaire.
23  8018                 Et le plus inquiétant c'est que,
24     chaque fois, les télédistributeurs ont prétendu que
25     leurs décisions ne contrevenaient pas formellement aux
                          StenoTran

                             1856

 1     dispositions du Règlement sur la distribution de
 2     radiodiffusion ou aux politiques du Conseil.  Ce qui
 3     démontre, à votre avis, que le cadre réglementaire
 4     actuel est insuffisant pour contrer l'abus de position
 5     dominante face aux services de programmation, de même
 6     que pas assez précis et détaillé pour contrer le
 7     traitement préférentiel indu.
 8  8019                 Si nous invitons le Conseil à être
 9     particulièrement attentif aux effets négatifs de
10     l'intégration verticale, c'est que nous constatons que
11     les marchés francophones, cette fois, se retrouvent
12     aujourd'hui dans la même situation que les marchés
13     anglophones en 1997, à savoir, concurrence limitée, une
14     disponibilité de canaux également limitée, des retards
15     considérables dans l'implantation de la distribution
16     numérique, et une volonté clairement affirmée par
17     l'ACQ, l'ACTC et le principal câblodistributeur
18     québécois d'adopter le modèle canadien anglais en ce
19     qui a trait à la négociation à la baisse des tarifs des
20     services spécialisés de langue française.
21  8020                 Nous arrivons également à une étape
22     où, vraisemblablement, comme au Canada anglais, nous
23     aurons plus d'un volet discrétionnaire de services
24     spécialisés, une situation où les formes que peuvent
25     prendre le traitement préférentiel indu deviennent plus
                          StenoTran

                             1857

 1     nombreuses et plus diffuses, comme nous l'avons décrit
 2     dans notre intervention.
 3  8021                 Nous croyons que le Conseil a 
 4     aujourd'hui l'occasion, à travers les décisions qui
 5     seront rendues au terme de cette audience, d'avoir une
 6     action préventive plutôt que curative et, ainsi,
 7     d'éviter la répétition de la situation vécue au Canada
 8     anglais en 1997.
 9  8022                 La question de l'intégration
10     verticale programmation/distribution et des préférences
11     indues qui risquent d'en découler a toujours été une
12     préoccupation du Conseil, qu'il a d'ailleurs réaffirmée
13     dans deux décisions récentes relatives à Shaw et à
14     Rogers, décisions dans lesquelles il s'est dit d'avis,
15     et je cite:
16                            "Que l'actuelle capacité de
17                            transmission et le niveau de
18                            concurrence ne suffisent pas à
19                            réduire l'éventualité que les
20                            câblodistributeurs confèrent des
21                            avantages indus à des
22                            entreprises dans lesquelles ils
23                            sont actionnaires".
24  8023                 Or, les deux conditions qui sont
25     évoquées par le Conseil pour justifier ses décisions
                          StenoTran

                             1858

 1     sont aujourd'hui réunies et présentes avec une
 2     intensité particulière dans les marchés francophones du
 3     Québec.
 4  8024                 La première option logique qui
 5     s'offre au Conseil serait donc de refuser toute demande
 6     visant à accroître le nombre de services spécialisés
 7     dont un câblodistributeur en situation dominante dans
 8     le marché concerné serait, directement ou
 9     indirectement, actionnaire.
10  8025                 Cependant, étant donné que les
11     incidents survenus en 1997 au Canada anglais, et qui
12     ont influencé les décisions du Conseil dans le cas de
13     Rogers et Shaw, ne se sont pas encore matérialisés au
14     Québec, le Conseil pourrait opter plutôt en faveur d'un
15     renforcement et d'une clarification des règles
16     relatives à l'accès, à l'abus de position de
17     garde-barrière et au traitement préférentiel indu
18     applicables à toutes les entreprises de distribution de
19     radiodiffusion.  Si les grandes entreprises de
20     distribution, et tout particulièrement celles qui ont
21     des intérêts dans l'une ou l'autre des demandes sous
22     examen, s'engagent clairement, dans le cadre de cette
23     audience, à respecter les règles suivantes:
24  8026                 Premièrement, à accorder un accès
25     immédiat à la distribution -- analogique dans le cas
                          StenoTran

                             1859

 1     des câblodistributeurs -- à tous les nouveaux services
 2     qui seront autorisés, et à les offrir tous en même
 3     temps et au même volet à pénétration forte ou moyenne.
 4  8027                 Deuxièmement, à respecter
 5     intégralement les tarifs de gros inscrits dans les
 6     plans d'affaires des services que le Conseil a choisi
 7     d'autoriser.
 8  8028                 Troisièmement, à accorder un accès et
 9     un positionnement privilégiés aux services de langue
10     française dans les marchés francophones.
11  8029                 Et, quatrièmement, à n'accorder aucun
12     traitement préférentiel indu aux services dans lesquels
13     elles détiennent, directement ou indirectement, un
14     intérêt.
15  8030                 Alors, Madame la Présidente, nous
16     croyons que le Conseil pourrait, sans risques
17     démesurés, accorder une licence à une requérante dont
18     un distributeur est actionnaire.  Mais si les
19     principaux distributeurs terrestres et par satellite ne
20     fournissent pas, à la satisfaction du Conseil, de tels
21     engagements clairs, fermes et précis, il nous apparaît
22     que le Conseil ne devrait pas accorder de licence à un
23     service dans lequel une EDR est, directement ou
24     indirectement, actionnaire.
25  8031                 Par ailleurs, et dans les deux cas de
                          StenoTran

                             1860

 1     figure, le Conseil devrait probablement, à titre de
 2     mesures intérimaires, indiquer clairement dans le
 3     préambule à ces décisions qu'il s'attend à ce que
 4     toutes les EDR respectent les quatre conditions que
 5     nous venons d'énumérer, car s'il fallait laisser aux
 6     distributeurs la liberté qu'ils sollicitent en ces
 7     matières, cela leur permettrait de contourner les
 8     règles d'accès.  De plus, cela équivaudrait, à toutes
 9     fins utiles, à leur transférer en définitive le pouvoir
10     d'autoriser ou non un service, et à leur permettre de
11     se substituer au CRTC.
12  8032                 Je vous remercie de votre attention.
13  8033                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, Monsieur
14     Bureau.
15  8034                 Je demanderai à ma collègue,
16     Mme Wylie, de commencer avec quelques questions.  J'en
17     aurai moi aussi par la suite.
18  8035                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Bonjour Madame de
19     Wilde, Monsieur Bureau.
20  8036                 Nous vous remercions évidement
21     d'avoir travaillé à essayer de nous aider à trouver des
22     solutions aux préoccupations qui sont apportées par
23     plusieurs des requérantes.  La question va demeurer,
24     évidement, et qui n'est pas toujours claire, à quoi
25     vous vous attendez pour que les principes que vous
                          StenoTran

                             1861

 1     énoncez, ou les recommandations que vous faites au
 2     début de votre présentation ne soient plus des
 3     recommandations qu'il faudrait que nous prenions en
 4     ligne de compte.
 5  8037                 Quand vous dites que vous seriez
 6     satisfaits si les distributeurs prenaient des
 7     engagements clairs vis-à-vis certaines de ces
 8     préoccupations, est-ce que vous attendriez que ce
 9     serait suffisant ou qu'il y a ait une réglementation
10     formalisée qui entérinerait ces engagements?
11  8038                 M. BUREAU:  Madame Wylie, nous
12     comprenons bien qu'il ne peut pas y avoir de changement
13     de règlements entre aujourd'hui et le jour où vous
14     allez rendre vos décisions, probablement, là-dessus. 
15     Alors à partir de ce moment là, c'est pourquoi nous
16     vous suggérons, un qu'il y ait des engagements de la
17     part des télédistributeurs et, deuxièmement, que dans
18     votre décision, dans le préambule des décisions, que le
19     Conseil exprime clairement son attente à ce que toutes
20     les EDR respectent ces conditions-là, peut-être même en
21     annonçant qu'elles seront l'objet d'un projet de
22     règlements au moment où on aura l'audience ou le
23     processus que le Conseil a déjà annoncé relativement à
24     la structure.
25  8039                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Alors vous vous
                          StenoTran

                             1862

 1     attendez à ce qu'elles soient entérinées dans des
 2     modifications aux règlements ou dans des conditions de
 3     licence -- probablement plus, possiblement, des
 4     changements aux règlements, parce que ce sont des
 5     conditions qui devront être rattachées, à votre avis,
 6     aux licences des distributeurs.
 7  8040                 M. BUREAU:  Oui.
 8  8041                 Madame Wylie, je pense bien qu'on n'y
 9     arrivera probablement et ce n'est probablement pas
10     conforme à la vision du Conseil d'aller dans le détail
11     au niveau de la réglementation, mais quand il y a des
12     situations où à un moment donné on s'aperçoit que les
13     règles ne sont pas suffisamment claires ou précises ou
14     qu'il y a des abus de certaines situations, je pense
15     bien qu'à ce moment-là le Conseil doit intervenir, que
16     ce soit sous forme de règlements, que ce soit sous
17     forme de conditions de licence qui soient rattachées
18     aux licences des différents intéressés.
19  8042                 Moi, j'espère toujours que les
20     engagements pris devant le Conseil par les intéressés,
21     qu'ils soient traduits en termes de conditions de
22     licence ou pas, sont valables et doivent être pris pour
23     leur valeur.  Je n'ai pas du tout l'intention ici de
24     faire de procès d'intention à qui que ce soit impliqué
25     dans le processus actuel.
                          StenoTran

                             1863

 1  8043                 Je serais satisfait d'un engagement
 2     formel précis de la part de ces gens-là.  Je ne sais
 3     pas si on aura besoin d'aller jusqu'à mettre tout ça
 4     dans les règlements.  Ça dépendra de l'attitude d'un
 5     peu tout le monde, de tous ceux que vous aurez
 6     entendus, de voir s'il y a lieu ou pas.  Et on aura
 7     l'occasion, au moment de ce processus-là, d'en discuter
 8     et de voir s'il y a, effectivement, nécessité d'insérer
 9     ça dans un règlement ou pas.
10  8044                 Et je dis qu'en attendant, pour que
11     le présent processus donne les résultats attendus, 
12     c'est-à-dire au sortir de ce processus-là on ait un
13     bouquet de services attrayants, un bouquet de services
14     qui soient offerts correctement, que tout le monde
15     dépense leurs énergies à en faire la promotion auprès
16     des consommateurs, à les faire connaître au lieu de se
17     chicaner et au lieu d'être obligés de se présenter
18     devant le Conseil avec des plaintes ou des choses comme
19     ça, qu'on établisse les règles du jeu de façon à ce que
20     ce soit clair, que ce soit précis, et qu'on s'attaque
21     tous au véritable travail positif de les mettre en
22     place.
23  8045                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Maintenant, votre
24     première recommandation, qui serait de donner un accès
25     immédiat à tous les services auxquels nous donnerions
                          StenoTran

                             1864

 1     des permis à la suite de cette audience au même volet,
 2     vous n'avez pas de craintes que ce soit trop
 3     contraignant après la lancée initiale si c'était
 4     entériné ou...
 5  8046                 M. BUREAU:  Quand on dit au même
 6     volet -- excusez-moi, je veux juste être précis -- j'ai
 7     dans la tête au deuxième volet.
 8  8047                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Oui, mais au même
 9     volet sans qu'il n'y ait aucun de ces services-là qui
10     soit, par exemple, mis au premier volet pour quelque
11     raison que ce soit.
12  8048                 M. BUREAU:  C'est justement ce qu'on
13     veut éviter.
14  8049                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Même si c'était
15     le vôtre.
16  8050                 M. BUREAU:  Même si c'était le nôtre,
17     parce que l'inverse peut aussi arriver.  Si on se met à
18     faire des transvidages, il est facile de dire, bon dans
19     la configuration nouvelle on va prendre RDS et on va le
20     mettre dans le deuxième volet, et je ne suis pas sûr
21     que ça fait l'affaire des consommateurs.  Les
22     consommateurs n'aiment pas qu'on change ce qu'ils ont
23     déjà accepté, parfois avec enthousiasme, parfois sans
24     enthousiasme, mais c'est la situation.  Chaque fois
25     qu'on touche à ce qui existe et qu'on essaie de le
                          StenoTran

                             1865

 1     modifier, ça crée des problèmes.
 2  8051                 Alors nous on dit, considérant
 3     l'ensemble des alternatives possibles, la meilleure
 4     c'est de créer un volet séparé avec les nouveaux
 5     services, et qu'ils soient tous là, et qu'on ne
 6     commence pas à faire du jeu de négociations, à aller
 7     promener d'un volet à l'autre, et de dire, bien si tu
 8     acceptes ça, on va te mettre sur le premier volet qui a
 9     une plus grande pénétration que sur le deuxième.  Et
10     vous savez où ça peut nous conduire.
11  8052                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Le deuxième
12     principe serait que le Conseil exige que le tarif de
13     gros mentionné par les requérantes soit respecté
14     d'amblée par les distributeurs, et vous parlez d'un
15     volet, un nouveau volet à pénétration forte ou moyenne
16     et tous les requérantes, ou presque tous les
17     requérants, si pas tous, s'attendent à une pénétration
18     d'au moins 60 pour cent, qui ne sera pas nécessairement
19     acquise immédiatement ou qui, possiblement, ne le
20     serait pas.  Donc, après la période de deux, trois, ou
21     dans quelques cas, quatre mois, de distribution
22     gratuite, est-ce que vous vous attendriez à ce
23     moment-là à ce que les distributeurs paient le tarif de
24     gros calculé à 60 pour cent, même s'il n'y a que 40
25     pour cent de pénétration?
                          StenoTran

                             1866

 1  8053                 M. BUREAU:  D'abord, Madame Wylie, je
 2     pense qu'il faut, au départ, regarder la faisabilité
 3     d'atteindre un niveau de 60 pour cent, et je ne vois
 4     aucune raison pour laquelle, avec l'éventail de choix
 5     qui est devant vous aujourd'hui, s'il y avait un
 6     bouquet de cinq, six ou sept canaux qui obtenaient une
 7     licence, qu'il ne serait pas absolument facile d'aller
 8     chercher 60 pour cent, pourvu que tout le  monde y
 9     travaille, pourvu que tout le monde travaille dans le
10     même sens, pourvu qu'on ne passe pas les trois mois
11     précédant le lancement à se chicaner et à faire des
12     titres dans les journaux d'un bord et de l'autre pour
13     dire que ça ne va pas, et que les services coûtent trop
14     cher, et des choses comme ça.
15  8054                 Si tout le monde travaille dans le
16     même sens en appliquant la théorie qui a cours ici, au
17     Québec, de la façon de présenter la vente de ces
18     services-là, et en y allant de façon positive et
19     promotionnelle, on va atteindre 60 pour cent dès le
20     départ -- mo,m je n'ai aucune hésitation à le croire --
21     facilement.  On a dit moyenne ou forte pénétration
22     parce que devant vous il y a des gens qui ont qualifié
23     65 pour cent de forte pénétration, alors c'est dans les
24     60-65 pour cent, et on dit que c'est faisable.
25  8055                 Le deuxième bouquet de services, qui
                          StenoTran

                             1867

 1     étaient tous le services canadiens du côté anglais, est
 2     à 72 pour cent de pénétration.  Il a commencé au-delà
 3     de 60.  Il est monté à 72, mais il a commencé à 68, 69,
 4     70 pour cent de pénétration et ça malgré, vous savez,
 5     des difficultés qu'il y a eues au départ.  Alors nous
 6     on est encore plus conservateurs que ça, on parle de 60
 7     à 65 pour cent de pénétration et on dit, ça devrait
 8     être facile de l'atteindre rapidement, très rapidement. 
 9     Et on va tous s'y mettre.
10  8056                 Vous avez entendu tous les
11     requérants, et je ne suis pas ici pour parler juste du
12     Groupe Astral, vous avez entendu tous les requérants
13     vous dire quels sont les montants qu'ils sont prêts à
14     mettre là-dedans.  Ce sont des montants substantiels,
15     ce sont des montants qui sont tous dans l'ordre de un
16     million de dollars plus les trois ou quatre mois, dans
17     certains cas il y en a qui ont parlé de quatre mois, de
18     services gratuits, ce qui est encore une très grosse
19     contribution.  Alors à partir de ce moment-là, je n'ai
20     pas d'hésitation à penser qu'on va l'atteindre le 60
21     pour cent, et donc le problème que vous soulevez à
22     l'effet de savoir si on va recevoir paiement pour,
23     supposons qu'ils sont à 50 pour cent au bout de trois
24     mois, est-ce qu'on va recevoir paiement pour le 10 pour
25     cent qui nous manque?  C'est peut-être une chose qu'on
                          StenoTran

                             1868

 1     négociera avec le câble à ce moment-là, mais pour moi
 2     ça ne se présente même pas dans notre hypothèse, parce
 3     que je suis sûr qu'on va atteindre le 60 pour cent au
 4     départ.
 5  8057                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Évidement il
 6     reste que la pénétration du volet sera affectée,
 7     évidement, par le mark-up que le câblodistributeur
 8     s'accorde aussi parce que le prix, évidement, aura un
 9     effet sur la demande.
10  8058                 M. BUREAU:  Absolument.  Et on ne
11     demande pas de réglementer, en tout cas pas
12     aujourd'hui, de réglementer le tarif de détail.  On
13     vous demande de vous assurer que les câblodistributeurs
14     vont respecter le tarif de gros, et on laisse au
15     distributeur, qui est responsable de la mise en marché
16     de ces services-là au fond...  Nous, on est
17     responsables de livrer des services de qualité à un
18     prix raisonnable, des services attrayants, des services
19     de grande qualité.  Et, Madame la Présidente et Madame
20     Wylie et les autres membres, si vous regardez ce qui
21     est arrivé au niveau de tous les services spécialisés,
22     c'est extraordinaire.  L'offre a été faite, le produit
23     a été livré avec une très grande qualité dans tous les
24     cas -- dans tous les cas.  C'est fantastique.
25  8059                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Et vous comparez
                          StenoTran

                             1869

 1     ce deuxième volet au deuxième volet au Canada anglais
 2     plutôt qu'au troisième.
 3  8060                 M. BUREAU:  Oui, absolument. 
 4     Absolument.  C'est le deuxième volet, comme il y a eu
 5     un deuxième volet en langue anglaise.
 6  8061                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Il y a,
 7     évidement, déjà des services additionnels qui sont
 8     disponibles au Canada français au premier volet où à la
 9     base, qui sont assez récents.
10  8062                 M. BUREAU: Oui, c'est vrai, Madame
11     Wylie, mais je pense que quand on se place au niveau du
12     consommateur, le consommateur va être appelé une
13     deuxième fois à faire un choix et, à partir de ce
14     moment-là, ce qu'on dit nous autres c'est que la
15     réaction, basé sur la recherche qu'on a faite et qu'on
16     a présentée devant vous, les sondages qui ont été
17     déposés presque par toutes les parties ont indiqué --
18     quand je dis "presque", évidement il y a toujours des
19     exceptions, et je n'entrerai pas là-dedans -- mais
20     presque toutes les parties ont déposé des recherches
21     pour vous indiquer qu'il y avait cette acceptation.
22  8063                 Il y a un sondage, Baromètre, qui a
23     été fait et qui a tenu compte de l'ensemble des
24     services et de certains bouquets et de certains prix de
25     détail, et cette recherche-là a indiqué qu'autour d'un
                          StenoTran

                             1870

 1     prix d'environ 5,65 $, si ma mémoire est bonne, il y
 2     avait au-delà de 60 pour cent d'acceptation.
 3  8064                 Alors à partir de ce moment-là, nous
 4     on dit, à moins que les télédistributeurs n'aient pas
 5     les mêmes objectifs que nous, au départ, il n'y a pas
 6     de raison qu'on n'arrive pas à offrir un bouquet à un
 7     tarif raisonnable dès le départ, et qui va susciter
 8     l'adhésion d'un grand, grand nombre d'abonnés du câble.
 9  8065                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Votre troisième
10     critère compensatoire, plus ou moins, pour faire
11     contrepoids à l'inquiétude de donner des permis où il y
12     a un actionnariat de distributeurs, est qu'on exige un
13     positionnement privilégié aux services de langue
14     française dans les marchés francophones.
15  8066                 Qu'est-ce que vous entrevoyez par
16     positionnement en plus, évidement, de voir ces nouveaux
17     services à un volet, tous ensemble à un deuxième volet? 
18     Quelles autres recommandations nous faites-vous plus
19     spécifiquement?
20  8067                 M. BUREAU:  Au risque de passer pour
21     confirmer les relations très étroites qu'il y entre
22     Astral et Radiomutuel, je vous dirais que j'ai entendu
23     l'échange de vous avez eu hier avec Normand Beauchamp
24     relativement, justement, à ce traitement préférentiel
25     et que sur un aspect de sa présentation, c'est-à-dire
                          StenoTran

                             1871

 1     sur le fait de donner aux services de langue française
 2     le traitement comparable à celui que le CRCT donne aux
 3     services de langue anglaise vis-à-vis les services
 4     américains, je suis tout à fait d'accord avec lui
 5     là-dessus.
 6  8068                 CONSEILLÈRE WYLIE:  De créer un autre
 7     étage, plus ou moins où la même chose arriverait aux
 8     services anglophones canadiens, si nécessaire pour
 9     créer une disponibilité pour les services...
10  8069                 M. BUREAU:  Je pense que,
11     fondamentalement, ce que je pense que nous sommes prêts
12     à supporter c'est que s'il y a lieu d'y avoir, à moment
13     donné, des déplacements temporaires, s'il y a lieu d'y
14     avoir des changements, il n'y a pas de raisons
15      qu'on n'accepte pas de faire de la place pour des
16     services de langue française qui nous paraissent de
17     qualité et pertinents aux dépends, si je peux
18     m'exprimer ainsi, de services de langue anglaise qui
19     soient des duplicatas d'autres services, des doubles
20     versions d'autres services, de services qui
21     appartiennent au câble -- je ne parle pas de services
22     de radiodiffusion, des services non-radiodiffusion --
23     de services exemptés, ou des choses comme ça, qu'on
24     fasse de la place.  Et dans ce sens-là, je trouve que
25     c'est une priorité qui est tout à fait justifiée.
                          StenoTran

                             1872

 1  8070                 Maintenant, je vais plus loin et je
 2     dis aussi que ce positionnement privilégié et cet accès
 3     privilégié doivent se traduire par un espèce
 4     d'engagement ou par des directives données par le
 5     Conseil à l'effet qu'on n'ajoute pas d'autres services
 6     de langue anglaise d'ici ce temps-là pour ne pas
 7     diminuer la capacité qui peut être disponible sur les
 8     réseaux de distribution.  Alors il y a deux aspects. 
 9     Il y en a un qui dit:  Si vous n'avez pas la capacité,
10     créez la.  Ce sont des services de langue française,
11     ils doivent avoir place sur un service de distribution
12     dans un marché francophone.  Deuxièmement, entre-temps,
13     ne posez pas de gestes qui vont réduire cette
14     capacité-là, parce que vous ne savez pas combien de
15     licences le Conseil va accorder et qu'elle est la
16     capacité ultime dont vous aurez besoin pour servir ces
17     services-là.
18  8071                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Mais voyez-vous
19     un problème?  Vous parlez de changements pendant la
20     période de transition.  Voyez-vous un problème
21     juridique à ce que le Conseil se prononce, même s'il y
22     a eu des services anglophones ajoutés?  Il y a un
23     problème de marché évidement, parce que cette offre-là
24     est faite, mais le Conseil pourrait...
25  8072                 M. BUREAU:  On ne parle pas des
                          StenoTran

                             1873

 1     services canadiens, Madame Wylie.  Remarquez qu'on
 2     aurait aimé mieux que la classe...
 3  8073                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Mais pas au
 4     positionnement.  Là vous parlez de disponibilité. 
 5     M. Beauchamp allait beaucoup plus loin.
 6  8074                 M. BUREAU:  Moi je parle d'accès et
 7     je parle de positionnement.  Alors du côté accès, je
 8     dis n'en mettez pas d'autre, et je dis s'il n'y a pas
 9     assez de place, faites-en.
10  8075                 Du côté positionnement -- bien
11     écoutez, il y a tout de même une limite.  On a rien
12     qu'à regarder le déséquilibre qui existe à l'heure
13     actuelle dans l'offre, même dans les marchés purement
14     francophones, de voir le déséquilibre qui existe à
15     l'heure actuelle, et le peu d'écoute.  On est
16     ridicules.  On fait rire de nous.
17  8076                 Il n'y a pas d'écoute à certains de
18     ces postes-là, et sous prétexte de je ne sais pas
19     quelle sorte d'équilibre, je ne sais pas comment ils
20     définissent ça, on en arrive à avoir une situation
21     totalement déséquilibrée.  Alors c'est pour ça que ça
22     ne me gêne pas de dire "faites-en de la place".
23  8077                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Alors vous êtes
24     d'avis que les câblodistributeurs ont besoin d'aide. 
25     Ils comprennent mal le marché.
                          StenoTran

                             1874

 1  8078                 M. BUREAU:  Pas d'aide.  Ils ont
 2     besoin de... oups, ça a l'air que je ne le dirai pas!
 3  8079                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Be smooth!
 4  8080                 M. BUREAU:  Et la question était...?
 5  8081                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Que vous êtes
 6     d'avis que les câblodistributeurs ne comprennent pas
 7     leurs propres affaires s'il font des changements qui
 8     sont, à votre avis, ridicules, et qu'il n'y a pas
 9     d'écoute de ces services-là.  Est-ce que vous êtes
10     d'avis que c'est de la mauvaise volonté?
11  8082                 M. BUREAU:  Non, non.  Je ne sais
12     pas, c'est probablement une question de perception. 
13     C'est peut-être une question de stratégie commerciale. 
14     Je ne sais pas.
15  8083                 J'ai de la misère à le comprendre
16     parce que, franchement, et je ne pense pas aux services
17     canadiens de langue anglaise, il faut être clair
18     là-dessus.  Je ne suis pas ici pour dire qu'on ne
19     devrait pas faire de place pour les services canadiens
20     de langue anglaise, mais je dis qu'il y a tout de même
21     une limite à accentuer le déséquilibre qui existe à
22     l'heure actuelle.  Et je trouve que c'est difficile à
23     comprendre -- je choisis mes mots -- c'est difficile à
24     comprendre qu'on puisse être aussi insensibles à ces
25     situations-là, surtout quand on reçoit les résultats de
                          StenoTran

                             1875

 1     Neilsen et BBM qui montrent que ces services-là ne sont
 2     pas écoutés.
 3  8084                 Il me semble qu'à un moment donné on
 4     devrait être capables de se dire, oups, j'ai fait une
 5     erreur, je vais la corriger.  Ça nous arrive
 6     régulièrement de faire ça, et il faut être capables de
 7     l'accepter, de l'admettre, de prendre les risques que
 8     ça comporte, et d'essayer de poser un geste positif
 9     pour rééquilibrer cette situation-là.
10  8085                 Si on prend tous les services de
11     langue française qui ont été lancés, les services
12     spécialisés, tous les services spécialisés de langue
13     française qui ont été lancés, depuis le premier
14     jusqu'au dernier, ils ont tous une cote d'écoute qui
15     est plusieurs fois celle des services de langue
16     anglaise étrangers qui sont distribués sur les systèmes
17     de distribution.
18  8086                 Alors là, il n'y a pas de question de
19     savoir si les gens aiment ça ou pas; ils aiment ça, ils
20     l'écoutent, ils l'écoutent six fois plus que les
21     services de langue anglaise.  Alors on regarde ça et on
22     dit, alors là, il me semble que c'est assez évident,
23     que si on veut faire un succès de notre pénétration il
24     faut mettre des services de langue française qui soient
25     attrayants, et on regarde dans la liste, et ah,
                          StenoTran

                             1876

 1     regardes-moi donc ça, ils sont pas mal plus attrayants
 2     que les autres.
 3  8087                 Alors cette obsession de se dire, de
 4     penser, encore aujourd'hui, que les services de langue
 5     anglaise vont supporter, exciter les consommateurs au
 6     Canada français, ça n'a jamais été le cas, d'abord, et
 7     ça l'est de moins en moins, et ça ne l'est même plus au
 8     Canada anglais, ça ne l'est même plus.  On fait rire de
 9     nous quand on va aux États-Unis et que les Américains
10     nous disent savez-vous que, parce que vous avez donné
11     l'autorité à tel ou tel service, SpeedVision, ils ont
12     plus d'abonnés au Canada qu'aux États-Unis, et si vous
13     ne leur aviez pas donné cette chance-là d'être
14     distribués au Canada, ils ne seraient probablement même
15     plus en ondes aux États-Unis et au Canada, zéro, c'est
16     des uns mais couchés sur le dos, dans les résultats de
17     BBM.
18  8088                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Alors, évidement
19     ce qui se passe en ce moment, vous utilisez aussi comme
20     critère bien important que le Conseil ne donne pas de
21     services qui seraient concurrentiels avec des services
22     existants ou entre-eux.
23  8089                 M. BUREAU:  Oui.
24  8090                 CONSEILLÈRE WYLIE:  En ce moment,
25     est-ce qu'il y nécessité, à votre avis, d'examiner
                          StenoTran

                             1877

 1     cette situation-là, lorsqu'il s'agit de services
 2     canadiens anglophones et francophones qui seraient
 3     concurrentiels, parce qu'il y a plusieurs demandes
 4     devant nous.
 5  8091                 Il y a, à ce que je comprends, déjà
 6     un service anglophone distribué au Québec, ou que le
 7     sera éminemment, et dont nous avons une demande assez
 8     semblable devant nous en ce moment, et il est possible
 9     que nous donnions des permis qui seraient complètement
10     concurrentiels à des services anglophones canadiens qui
11     ont déjà des licences.  Est-ce qu'il faudrait se
12     pencher sur cet aspect-là aussi?
13  8092                 M. BUREAU:  Madame Wylie, je pense
14     que là-dessus la réponse est très simple.  On se parle
15     de deux marchés différents, et toute l'histoire des
16     services spécialisés de langue française a démontré que
17     les services spécialisés de langue française sont
18     populaires dans le marché francophone au Québec, peu
19     importe que le service canadien de langue anglaise soit
20     distribué ou pas dans ce marché-là.  NewsWorld est
21     présent; ça n'a pas empêché RDI d'être un très grand
22     succès.  On pourrait multiplier ces exemples-là.  Arts
23     and Entertainment est présent; Canal D, un très grand
24     succès.  On pourrait multiplier les exemples de tout
25     ça.  Je ne pense pas que là est le problème.
                          StenoTran

                             1878

 1  8093                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Alors, la demande
 2     francophone est telle qu'à votre avis, il se serait pas
 3     nécessaire de légiférer là-dessus.
 4  8094                 M. BUREAU:  Non, je ne pense pas.
 5  8095                 CONSEILLÈRE WYLIE:  On peut laisser
 6     simplement la demande qui garderait la popularité quand
 7     même.
 8  8096                 M. BUREAU:  La popularité des
 9     services de langue française, absolument.
10  8097                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Maintenant votre
11     quatrième critère serait qu'il y ait des façons ou une
12     réglementation plus pointue à l'égard de l'avantage
13     indu.
14  8098                 Avez-vous des recommandations plus
15     spécifiques là-dessus, ou est-ce que vous envisagez un
16     article 9, comme nous l'avons maintenant, si nous
17     mettions en place les autres recommandations que vous
18     nous avez faites?
19  8099                 M. BUREAU:  Madame Wylie, je pense
20     bien qu'il ne sera jamais possible de pouvoir tout
21     prévoir.  Je vais vous donner un exemple.  La taxe de
22     bienvenue, c'est une création récente, une idée
23     nouvelle.  Je ne pense pas que le Conseil ait jamais
24     pensé à ça, je ne pense pas que le Conseil ait jamais
25     prévu ça, et je ne pense pas que même les requérants
                          StenoTran

                             1879

 1     aient prévu une situation comme celle-là.  À partir de
 2     ce moment-là, je reconnais qu'au départ on ne peut pas
 3     tout prévoir.  On essaie au fur et à mesure d'apprendre
 4     à travailler à l'intérieur d'un système et à voir
 5     quelles sont les mesures les plus importantes, les plus
 6     fondamentales à mettre en place, et je dois reconnaître
 7     qu'on n'est pas en mesure de vous proposer quelque
 8     chose de complètement exhaustif, de tout à fait précis
 9     et pointu pour empêcher toutes ces choses-là.
10  8100                 Moi je vous dis simplement, écoutez,
11     on fait affaire ici, dans le marché francophone,
12     essentiellement avec deux télédistributeurs, avec deux
13     distributeurs en SRD et, éventuellement avec Look Télé. 
14     Ça fait cinq ça, on n'en n'a pas 500, il y en a cinq
15     qui vont changer l'attitude ou le résultat de tout ça. 
16     Il me semble que c'est possible de s'assurer que ces
17     cinq-là aient une -- je ne dirai pas une conduite, je
18     vais avoir l'air du frère directeur -- attitude...
19  8101                 CONSEILLÈRE WYLIE:  On ne pourrait
20     pas dire mère supérieure, évidement!
21  8102                 M. BUREAU:  Évidement pas.  Loin de
22     moi cette pensée.
23  8103                 Mais je ne peux pas croire qu'on ne
24     puisse pas arriver, avec cinq joueurs importants, à
25     s'entendre pour qu'il n'y ait pas ces situations-là. 
                          StenoTran

                             1880

 1     Et là, nous on dit, s'il y avait des engagements qui
 2     étaient pris sur les quatre points qu'on vous a soumis,
 3     on sait bien que ça ne couvre pas tout, on sait bien
 4     que ce n'est pas parfait, que ce n'est pas à toute
 5     épreuve, qu'il va rester des possibilités, mais on dit,
 6     au moins on aura probablement mis en place des balises
 7     suffisantes pour tenir compte de ce qu'on sait, à ce
 8     moment-ci, comme étant les risques les plus grands, que
 9     ça mette en péril le lancement de ces services-là.
10  8104                 Puis on dit, si ces cinq-là venaient
11     vous dire, on est d'accord, et comptez sur nous, on va
12     en faire un succès  -- parce que ce n'est pas juste de
13     dire, on est d'accord, et on s'en va dans le coin et on
14     est en beau "beep, beep", parce qu'on s'est fait
15     imposer quelque chose.  On est d'accord, et en plus de
16     ça, on vous dit qu'on va en faire un succès, comptez
17     sur nous.  À partir de ce moment-là, moi je dis on est
18     prêts à faire confiance encore une fois, et si on s'est
19     trompés, on aura le processus que vous avez mis en
20     place pour aller vous en parler, et si c'est sur des
21     points précis, on vous dit vous avez l'article 12 et
22     l'article 15.  Pour l'amour du bon Dieu, passez de 12 à
23     15 vite pour qu'on ne puisse pas se retrouver dans un
24     dédale de procédures qui traîne...
25  8105                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Vous parlez de
                          StenoTran

                             1881

 1     l'arbitrage.
 2  8106                 M. BUREAU:  Oui, oui.  Si jamais il y
 3     avait un problème, on vous suggère de nous assurer ou
 4     de nous donner l'indication que vous allez passer de 12
 5     à 15 rapidement pour que ça ne dégénère pas, pour que
 6     ça ne devienne pas un problème de plus en plus
 7     difficile à résoudre, et que vous ayez déjà indiqué vos
 8     orientations, vos attentes, de sorte que la décision de
 9     cet arbitrage-là va pratiquement être connue d'avance. 
10     Alors ça va peut-être éviter les problèmes.
11  8107                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Maintenant, vous
12     savez, comme moi, qu'aller en arbitrage est long même
13     si on raccourci les étapes autant que possible et,
14     évidement, faire des modifications aux règlements c'est
15     très long aussi.
16  8108                 Est-ce que vous verriez, vous, comme
17     critère nécessaire que vous soyez satisfaits à la
18     réplique, quand vous allez comparaître comme requérant
19     et que vous aurez entendu les engagements ou non des
20     câblodistributeurs, est-ce qu'à votre avis pour
21     vraiment bonifier ces engagements-là il faudrait que
22     eux se disent prêts à accepter ces recommandations-là,
23     en plus de dire ce qu'ils ont l'intention de coopérer?
24  8109                 M. BUREAU:  Ah oui, les intentions de
25     coopérer, c'est sûr.
                          StenoTran

                             1882

 1  8110                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Et à accepter des
 2     modifications ou des changements très rapides, parce
 3     que nous n'aurions pas besoin d'un processus aussi long
 4     que d'habitude.  Est-ce que vous allez jusque là, ou si
 5     vous seriez satisfaits qu'ils nous fassent des
 6     promesses?
 7  8111                 M. BUREAU:  Madame Wylie, notre
 8     position ce matin c'est de vous dire si ces cinq-là, ou
 9     au moins ceux qui sont impliqués dans les demandes qui
10     sont sous examen, viennent devant vous et vous disent
11     qu'ils sont d'accord et qu'ils s'engagent à respecter
12     ces quatre conditions-là, nous autres on est prêts à
13     fonctionner dans cette structure-là et on pense que ça
14     va permettre à tout le monde de nous orienter
15     positivement.
16  8112                 Si ça n'était pas le cas, si,
17     effectivement, après vous avoir dit ça, ça ne se
18     traduisait pas par des actions concrètes et positives
19     conformément à ça, et qu'on est obligés d'aller devant
20     vous, ce qu'on suggère c'est que l'article 15 vous
21     permet, dès le dépôt d'une plainte, de passer tout de
22     suite à la décision par le Conseil sans passer par tous
23     les mécanismes intermédiaires.
24  8113                 Et si vous avez dans votre décision
25     déjà indiqué dans votre préambule aux décisions quelles
                          StenoTran

                             1883

 1     sont vos attentes de façon précise, il me semble, moi,
 2     que ça va éviter même qu'on ait à avoir recours à cette
 3     procédure d'arbitrage.  Donc je vous ai dit que je ne
 4     m'attendais pas, d'ici à lundi soir, à ce qu'il y ait
 5     un engagement en blanc par rapport à une réglementation
 6     éventuelle.
 7  8114                 Je vous dis, si on a l'engagement sur
 8     ces quatre conditions-là, nous autres on pense qu'on
 9     est prêts à fonctionner dans ce cadre-là pour le
10     moment.  Quand on arrivera au processus suivant, où
11     vous regardez l'ensemble, il faudra regarder l'ensemble
12     et il faudra voir si il y a lieu ou pas d'aller plus
13     loin, d'aller avec des choses plus précises, sous forme
14     de règlements ou autre forme.
15  8115                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Parce qu'il est
16     évident que, comme ça a été un peu discuté avec l'ACR
17     quand ils se sont présentés, si c'était laissé un peu
18     plus libre, il pourrait y avoir, par exemple...
19     lorsqu'on aura donné des permis après six mois, huit
20     mois, un an, il pourrait y avoir une coopération entre
21     les titulaires qui sont à ce volet-là et les
22     câblodistributeurs, pour peut-être revoir certaines
23     choses, parce que ça ne fonctionne pas exactement comme
24     vous le pensiez, et s'il n'y a pas de réglementation
25     très régimentée, c'est plus facile de changer les
                          StenoTran

                             1884

 1     règles du jeu, en coopérant non seulement chacun avec
 2     le câblodistributeur, mais les titulaires des services
 3     dans ce volet-là pour discuter, qu'il y ait une
 4     coopération entre eux.  S'il y a cinq titulaires, les
 5     cinq titulaires et le câblo pourraient essayer de faire
 6     en sorte que ça fonctionne.
 7  8116                 M. BUREAU:  Madame Wylie, il y a une
 8     dimension que vous soulevez qui est bien importante:
 9     c'est la durée de ces conditions-là ou de ces
10     engagements-là.  Dans notre esprit, c'est évident que
11     c'est pour la durée du premier terme de la licence. 
12     C'est évident, parce qu'on prend des engagements qui
13     sont pour la durée du terme de la licence, et on
14     s'engage là-dedans et on ne veut pas être obligés de
15     recommencer à négocier après un an, alors qu'on a des
16     engagements fermes qui sont pris sous forme de
17     conditions de licence relativement, par exemple, aux
18     dépenses en matière de programmation canadienne.
19  8117                 Ce n'est pas juste des pourcentages,
20     c'est ferme la deuxième année, et j'essaie ici de
21     répondre à cet appel profond à la maturité que vous a
22     lancé un des requérants ces jours derniers concernant
23     nos demandes.  J'essaie de venir chez vous et de dire: 
24     On essaie de formuler des conditions ou une situation
25     où on va se faire confiance mutuellement, sur la base
                          StenoTran

                             1885

 1     de certaines règles minimales qu'on demande à tout le
 2     monde d'accepter.
 3  8118                 J'ai l'impression que c'est un bon
 4     test et que c'est conforme à l'approche que le Conseil
 5     avait dans sa vision, et que c'est peut-être une façon
 6     d'essayer de voir s'il n'y a pas moyen, à l'intérieur
 7     d'un tout petit marché comme le nôtre, de trouver des
 8     mécanismes qui vont faire que tout le monde va
 9     travailler en équipe.
10  8119                 On a parlé beaucoup de scoutisme, à
11     un moment donné, pendant les deux derniers jours.  On
12     nous a appelés à des tables de concertation, et tout
13     ça.  Moi, je dis qu'il y a un minimum requis pour qu'on
14     puisse travailler ensemble, et c'est celui-là qu'on
15     vous présente ce matin, mais c'est vraiment un minimum,
16     et c'est un minimum qui doit durer.  Ce n'est pas juste
17     une question de le dire pour le jour du lancement et le
18     lendemain matin c'est fini.  C'est un minimum qui doit
19     durer, et si c'est ça, nous autres on est prêts.
20  8120                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Vous avez élaboré
21     huit principes auxquels le Conseil devrait faire
22     référence en choisissant parmi les requérantes ou les
23     services proposés et, ensuite, vous avez échafaudé
24     trois genres de requérantes qui ne devraient pas avoir
25     de permis:  a SRC, les réseaux généralistes, et les
                          StenoTran

                             1886

 1     EDR.
 2  8121                 Maintenant vous venez de discuter, à
 3     moins qu'il y ait des situations très particulières qui
 4     exigent que le Conseil ne prennent pas ces
 5     recommandations-là en ligne de compteé.  Vous venez
 6     maintenant élaborer les critères qui vous feraient
 7     retirer votre recommandation de ne pas donner de permis
 8     là où il y a un actionnariat de distributeurs.
 9  8122                 M. BUREAU:  Écoutez, dans la liste
10     des points qu'on vous avait suggérés, quand on parlait
11     des demandes proposées par des requérantes qui ne sont
12     pas contrôlées ou gérées par des réseaux de télévision
13     généraliste, on disait "le Conseil devrait accorder
14     priorité" -- pas "ne devrait pas accorder", "devrait
15     accorder" priorité à ceux qui ne sont pas propriété ou
16     gérés par des réseaux généralistes.  Alors ça, c'était
17     le point de départ.  C'est ce qu'on a déposé devant
18     vous.  On ne vous a pas dit de ne pas accorder, on vous
19     a dit d'accorder priorité à ceux qui ne sont pas
20     propriété de télévisions généralistes.  On n'a pas
21     changé d'idée là-dessus.
22  8123                 Vis-à-vis la Société Radio-Canada, on
23     a dit que le Conseil ne devrait pas accorder de licence
24     de services spécialisés à Radio-Canada.  On avait dit
25     ça en général, parce qu'on disait que ce n'était pas
                          StenoTran

                             1887

 1     dans son mandat.  Aujourd'hui, on devient un peu plus
 2     précis et on vous dit que vous ne devriez pas accorder
 3     de licence de services spécialisés à Radio-Canada dans
 4     les cas où il y a, effectivement, une demande qui est
 5     déposée par un intervenant du secteur privé et que
 6     cette demande-là est pertinente et de qualité.  On ne
 7     dit pas à tout prix, et on ne dit pas dans n'importe
 8     quelle circonstance, on dit pourvu que vous la trouviez
 9     pertinente et de qualité, et on vous dit le Conseil a
10     déjà fait ça dans NewsWorld.
11  8124                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Alors il faudrait
12     trouver des raisons spécifiques parce qu'il y a, non
13     seulement dans certains formats ou la SRC ou un réseau
14     généraliste est impliqué et où il y a deux demandes, 
15     donc nous choisir entre les deux selon les huit
16     critères.  Il y a aussi 17 demandes, et disons que nous
17     avions un volet de cinq ou six ou quatre services, on
18     pourrait, à ce moment-là, donner priorité assez
19     facilement à des services où il n'y pas de télévision
20     généraliste impliquée.
21  8125                 M. BUREAU:  Bien, écoutez, je ne veux
22     pas entrer dans les interventions individuelles, ça
23     sera couvert séparément.
24  8126                 Sur le plan des principes, on a bougé
25     sur la question de la recommandation où il y avait dans
                          StenoTran

                             1888

 1     la propriété des câblodistributeurs ou des
 2     distributeurs, et on a dit là-dessus:  Bon voici. 
 3     S'ils acceptent les conditions, on est prêts à prendre
 4     le risque.  Ça c'est un point où on a bougé, où on a
 5     essayé d'amener quelque chose de constructif pour aider
 6     à dénouer la situation.
 7  8127                 Sur le plan des télévisions
 8     généralistes, on vous dit la priorité ne devrait pas
 9     être accordée à ces gens-là parce qu'il y a déjà un
10     déséquilibre dans le marché et, à partir de ce
11     moment-là, il me semble que le Conseil devrait essayer
12     de s'assurer que les groupes de services spécialisés,
13     ou les services spécialisés individuels, prennent plus
14     de forces avant d'en donner encore plus aux télévisions
15     généralistes, pourvu toujours que la qualité soit là et
16     que la pertinence des services soit là.
17  8128                 Dans mon esprit, il n'y a pas de
18     doute.  Si ça n'est pas là, ça vient de régler le cas. 
19     Mais, ceci étant pris pour acquis, c'est ce qu'on dit.
20  8129                 Au niveau de la Société Radio-Canada,
21     Madame Wylie, j'ai passé une certaine partie de ma vie
22     à défendre Radio-Canada et je suis encore prêt à
23     défendre Radio-Canada, parce que je pense qu'on a
24     service public qui est nécessaire, qui est un excellent
25     service public.  J'ai beaucoup de respect pour les gens
                          StenoTran

                             1889

 1     qui dirigent le service de langue française de la
 2     Société Radio-Canada.  Ça n'a rien à voir de ce
 3     côté-là.
 4  8130                 J'ai dit, à un moment donné, quand on
 5     regarde la Société Radio-Canada, quand on regarde son
 6     rôle à l'intérieur son rôle à l'intérieur du système de
 7     la radiodiffusion canadienne, elle a un rôle à remplir. 
 8     Il y a encore des places où ils n'ont pas de FM, il y a
 9     encore des places où ils n'ont pas de télévisions
10     hertziennes.  Il y a encore des places où ils n'ont pas
11     tous les services de Radio-Canada.  Peut-être bien
12     qu'ils devraient concentrer là-dessus un peu avant de
13     se lancer dans autre chose où l'industrie privée peut
14     être là aussi avec un service de qualité et, il me
15     semble, moi, que ce n'est pas déraisonnable de proposer
16     quelque chose comme ça.
17  8131                 Je ne pense pas que le gouvernement
18     ait jamais, ni aujourd'hui, ni hier, donné le mandat à
19     Radio-Canada d'être partout dans tout.  Et l'article 3
20     de la Loi qui est assez clair sur le rôle de
21     Radio-Canada, mais le rôle de Radio-Canada est un rôle
22     général pour pouvoir fournir à tous les Canadiens, de
23     la façon la plus efficace possible, des services.
24  8132                 Moi, je prétends que d'aller dans un
25     service spécialisé quand l'industrie privée est prête à
                          StenoTran

                             1890

 1     l'offrir avec qualité, qu'à partir de ce moment-là on
 2     s'écarte de la mission fondamentale de Radio-Canada,
 3     qu'on lui ajoute des obligations et des
 4     responsabilités.  Dans notre intervention écrite on
 5     vous a expliqué qu'on pensait que ce n'était pas
 6     correct, parce qu'il n'y avait pas de autant de contenu
 7     canadien et tout ça, mais je ne rentrerai pas dans ces
 8     détails-là, mais je dis pourquoi, pourquoi le donner à
 9     Radio-Canada?  Pourquoi ne font-ils pas ça sur le
10     service général, ce qu'ils prétendent vouloir faire
11     aujourd'hui?  Pourquoi est-ce qu'ils ne l'offrent pas à
12     100 pour cent de la population canadienne dans les deux
13     langues ce qu'ils veulent faire dans des services
14     spécialisés, alors qu'il y a des intervenants du privé
15     qui avec expertise, qui avec passion, veulent faire ces
16     services qui sont concurrents à ceux que la
17     Société-Canada présente.  Alors, je vous dis
18     simplement, je ne comprends pas.
19  8133                 Il me semble, moi, que pour un
20     développement normal du système, on devrait plutôt
21     donner la licence à ceux qui veulent le faire à partir
22     du secteur privé.  Ça n'enlève rien à Radio-Canada, ça
23     n'enlève rien à leur mandat.  On ne va pas gruger dans
24     leur mandat, pas une sacrée miette.
25  8134                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Au niveau des
                          StenoTran

                             1891

 1     télévisions généralistes, pourquoi avez-vous ajouté le
 2     mot, ou gérer?
 3  8135                 M. BUREAU:  Parce que, moi je ne veux
 4     pas entrer dans le détail de est-ce que
 5     Télé-Métropole -- ou TVA, pardon, est contrôlé par
 6     Vidéotron?
 7  8136                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Non, mais nous
 8     parlons de gérance...
 9  8137                 M. BUREAU:  Parce qu'à un moment
10     donné dans les demandes qui sont devant vous, Madame
11     Wylie, si on commence à décider qu'il y a une partie
12     qui est là mais qu'elle n'a rien que 20 pour cent de
13     l'actionnariat, mais que si, effectivement, c'est elle
14     qui a la gérance du service, c'est elle qui opère le
15     service, il nous semble que ce n'est pas le rôle de
16     Radio-Canada d'offrir des services de gérance à travers
17     le pays.  Il nous semble que Radio-Canada a un mandat;
18     qu'ils s'en tiennent donc à leur mandat, qu'ils fassent
19     donc leur mandat.
20  8138                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Et faites-vous
21     les mêmes commentaires avec Télé-Métropole?
22  8139                 M. BUREAU:  Non, parce que
23     Télé-Métropole n'a pas de mandat en vertu de la loi. 
24     Ce ne sont pas les citoyens canadiens qui font vivre
25     Télé-Métropole directement, alors Télé-Métropole c'est
                          StenoTran

                             1892

 1     différent.
 2  8140                 Télé-Métropole on a d'autres
 3     arguments qu'on fait valoir -- TVA, je veux dire -- il
 4     y a d'autres arguments qu'on fait valoir, mais on dit
 5     en priorité, dans le cas de Télé-Métropole, on ne dit
 6     pas qu'ils ne devraient pas avoir de licence.
 7  8141                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Mais à ce
 8     moment-là vous vous pencheriez surtout sur
 9     l'actionnariat et pas sur la gestion.
10  8142                 M. BUREAU:  Dans le cas de TVA?  Mais
11     on parle des deux.
12  8143                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Des deux, et pour
13     l'actionnariat et pour la gestion.
14  8144                 M. BUREAU:  Oui, mais c'est à vous à
15     voir qui va être le véritable responsable de ces
16     services-là, et on dit, écoutez si vous donnez une
17     licence à un groupe dans le quel se retrouve une
18     télévision généraliste, à partir de ce moment-là vous
19     accentuez le déséquilibre dans le marché, vous
20     accentuez le déséquilibre et c'est tout.  J'ai peur de
21     rentrer dans les détails.
22  8145                 Mais c'est évident.  C'est ça qui va
23     arriver.  Ils vont acheter une fenêtre de plus et la
24     fenêtre dont ils ne savent pas quoi faire à l'heure
25     actuelle, ils vont la passer à l'autre, c'est bien
                          StenoTran

                             1893

 1     évident, et là, à partir de ce moment-là,
 2     l'indépendant, lui, qui va arriver pour acheter ce
 3     programme-là pour sa fenêtre ou pour son service
 4     spécialisé, ah, ah elle n'est plus là, elle est partie.
 5     Il y a quelqu'un d'autre qui l'a achetée, il a acheté
 6     les deux fenêtres, elle va le passer une fois là, et
 7     une fois là.  Là, on ne rentrera pas dans les détails.
 8  8146                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Je laisse mes 
 9     collègues vous poser des questions s'ils en ont, mais
10     moi je vous remercie de vos "pics", et à votre avis il
11     ne s'agit que d'attendre le ciment!  Merci.
12  8147                 M. BUREAU:  Merci.  Ça prend
13     peut-être une couple de planches de bardeau chaque
14     bord, par exemple, pour les tenir en place!
15  8148                 CONSEILLER CARDOZO:  Je regarde votre
16     principe et vos quatre recommandations.  J'ai des
17     problèmes, et peut-être pourriez-vous m'expliquer
18     clairement votre point de vue.
19  8149                 Pour la SRC, j'ai écouté ce que vous
20     avez dit dans votre discussion avec Mme Wylie, mais
21     pour ça et pour l'autre, il y a un problème pour le
22     marché francophone du Canada, parce que c'est un marché
23     limité, et tout le monde est d'accord, il y a une bonne
24     raison pour des partenariats, quelquefois des
25     partenariats avec les câblos ou la SRC.  Qu'est-ce que
                          StenoTran

                             1894

 1     vous pensez de ce point de vue?
 2  8150                 M. BUREAU:  Bien, Monsieur Cardozo,
 3     c'est bien simple et ça va être très franc.  Si vous
 4     n'êtes pas convaincus que les services qui sont
 5     proposés par l'entreprise privée, indépendamment des
 6     alliances avec Radio-Canada, mais les autres demandes,
 7     les demandes qui viennent purement du privé, si vous
 8     n'êtes pas convaincus qu'elles sont bonnes, valables,
 9     vous ne devriez pas leur donner la licence.  Mais si
10     elles sont perçues comme étant pertinentes et de
11     qualité, et les requérants qui sont devant vous, je
12     pense que le Conseil devrait être content de ça, vous
13     n'avez pas trop de questions à vous poser, vous
14     connaissez tout le monde.  Vous êtes capables de
15     mesurer s'ils ont, oui ou non, fait du bon travail avec
16     les licences qu'ils ont déjà.  Alors, ces requérants-là
17     arrivent devant vous et vous disent voici ce qu'on vous
18     propose.  La Société Radio-Canada -- avec des
19     partenaires, ou peu importe -- décide de proposer une
20     demande concurrente.
21  8151                 Tout ce qu'on vous dit, c'est que ce
22     n'est pas le mandat de Radio-Canada d'être là-dedans,
23     dans les cas où le secteur privé peut vous présenter
24     une alternative de qualité et pertinente.  Et à partir
25     de ce moment-là, je ne vois pas pourquoi ça ne serait
                          StenoTran

                             1895

 1     pas le secteur privé qui l'aurait.
 2  8152                 Ce n'est pas le mandat de
 3     Radio-Canada de s'étendre comme ça, partout, ou
 4     d'offrir des services de gérance.
 5  8153                 CONSEILLER CARDOZO:  Est-ce que vous
 6     pensez qu'il y a une différence entre une situation où
 7     Radio-Canada est le seul requérant et une situation où
 8     Radio-Canada est en partenariat avec une compagnie du
 9     secteur privé?
10  8154                 M. BUREAU:  Non.  Pour moi il n'y a
11     pas de différence tant que Radio-Canada est un joueur
12     important à l'intérieur de cette demande-là.
13  8155                 Je dis à ce moment-là, et dans notre
14     intervention écrite on a décrit tous les risques -- ce
15     ne sont même pas des risques, ce sont des faits -- où
16     il y a une distorsion du marché, où il y a un
17     déséquilibre, où il y a une situation injuste par
18     rapport aux indépendants, par rapport à Radio-Canada, à
19     cause de sa taille, à cause de son omniprésence, à
20     cause de ses possibilités.
21  8156                 Tout ce qu'on vous dit, Monsieur
22     Cardozo, c'est qu'au point où on en est dans le marché
23     francophone, vous avez des joueurs du secteur privé qui
24     viennent devant vous, qui sont prêts à prendre ces
25     risques-là, qui ont donné au Conseil des preuves de
                          StenoTran

                             1896

 1     leur capacité de livrer des produits de qualité et
 2     attrayants.  Vous avez devant vous ces gens-là qui sont
 3     prêts à bâtir une industrie, entre guillemets, de
 4     services spécialisés plus forte qui deviendrait,
 5     graduellement, plus significative par rapport aux
 6     géants de la télévision conventionnelle.
 7  8157                 Il me semble que c'est sain, il me
 8     semble que cette situation-là devrait être encouragée,
 9     et que ça devrait être l'objet d'une priorité, si on
10     avait à accorder une priorité entre les deux
11     situations.  Est-ce que j'ai répondu à votre question?
12  8158                 CONSEILLER CARDOZO:  Oui, mais dans
13     les demandes de la SRC, la proportion de ownership
14     était 50 pour cent ou plus de 50 pour cent si elle
15     était un partenaire minoritaire.  Est-ce que c'est
16     différent pour vous, et est-ce qu'il est important
17     qu'elle ne joue aucun rôle dans ce processus?
18  8159                 M. BUREAU:  Bien, écoutez, je pense
19     que d'abord les positions minoritaires... je n'ai pas
20     toutes les demandes devant moi, je m'excuse, je ne veux
21     pas essayer de jouer sur les demandes, je ne l'ai ai
22     pas devant moi, et je ne veux embarquer là-dedans.  Je
23     laisserai à ceux qui viendront vous faire des
24     recommandations le soin d'en discuter avec vous.
25  8160                 Moi, je dirais que chaque fois que la
                          StenoTran

                             1897

 1     Société Radio-Canada se retrouve en concurrence entre
 2     la demande à laquelle elle est associée, peu importe sa
 3     position à l'intérieur du service, avec une demande qui
 4     vient entièrement du secteur privé, il me semble que
 5     c'est la demande du secteur privé qui devrait avoir
 6     préséance, pour deux raisons.  Premièrement, parce que
 7     ce n'est pas le mandat de Radio-Canada d'être
 8     là-dedans, et deuxièmement, parce que le secteur privé
 9     est déjà dans une position de déséquilibre par rapport
10     à la taille de Radio-Canada ou de TVA et que, donc, on
11     a avantage à encourager la formation d'un secteur
12     spécialisé fort.
13  8161                 Au Canada, on a trois piliers de
14     notre système.  On a la télévision conventionnelle, on
15     a la télévision spécialisée, et on a la production
16     indépendante, et les trois éléments sont reconnus dans
17     la Loi sur la radiodiffusion.  Il y a un élément qui
18     est beaucoup plus gros que tous les autres: c'est la
19     télévision conventionnelle.  Il y a un élément qui est
20     en train de se bâtir et qui a du succès et qui fait
21     bien ça.  Il n'y a pas encore un service spécialisé qui
22     a fait faillite, il n'y a pas encore un service
23     spécialisé qui a été abandonné par ses auditeurs, par
24     les téléspectateurs, c'est pas mal fort ça.
25  8162                 Et il y a le troisième élément: c'est
                          StenoTran

                             1898

 1     la production indépendante.  Et nous on vous dit, si on
 2     essaie pas d'établir au fil des ans -- et ça il me
 3     semble que c'est le rôle de supervision du Conseil en
 4     particulier -- un certain équilibre entre ces trois
 5     groupes-là, à un moment donné il y en a un qui va
 6     étouffer, qui va avoir bien de la misère, qui ne se
 7     développera pas comme les autres.  On voit ces jours-ci
 8     un paquet de projets ou de cas de consolidation à
 9     l'intérieur de l'industrie.
10  8163                 On s'aperçoit que les groupes gros
11     deviennent gros, gros, gros, gros, et à un moment donné
12     on se dit à côté de ça il y a des services, il y a une
13     industrie de services spécialisés qui fait une bonne
14     job, en français et en anglais, qui fait une sacrée
15     bonne job, et qui est en train de se développer.  Il me
16     semble qu'on devrait essayer de l'encourager pour qu'on
17     n'ait pas un déséquilibre total et qu'à la fin de
18     l'année qu'on dise, là nous autres on a deux choix: on
19     va à Shaw ou on va à Vidéotron.  À un moment donné, il
20     faut voir les choses en face.  Si la vague est telle
21     vers les gros qu'il n'y a plus de place pour les moins
22     gros, il va falloir le regarder comme il le faut.
23  8164                 Alors nous, on pense qu'au niveau du
24     rôle de supervision du Conseil, vous avez l'occasion,
25     vous avez une occasion rêvée -- en tout cas elle est
                          StenoTran

                             1899

 1     rêvée par nous, évidement.
 2  8165                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci.  Je pense
 3     que je comprends bien votre point de vue.
 4  8166                 M. BUREAU:  Merci.
 5  8167                 LA PRÉSIDENTE:  Encore un petit cinq
 6     minutes, s'il-vous-plaît.
 7  8168                 Je comprends que vous êtes d'accord,
 8     au fond, avec M. Lamarre lorsqu'il dit, pour peu qu'il
 9     y ait des principes sérieux et bien ancrés, il ne
10     faudrait pas faire de la discrimination, et en ça c'est
11     là où vous dites que votre position a évolué par
12     rapport à votre position de base -- de dire pas de
13     préférence indue mais non plus, pas de l'autre côté, de
14     discrimination et pour peu qu'on peut avoir un
15     traitement qui est vraiment équitable pour tous les
16     joueurs au moment de l'ouverture de la barrière, vous
17     êtes prêts à considérer l'apport possible.  Je
18     comprends ça.
19  8169                 M. BUREAU:  Oui, c'est l'essence de
20     notre proposition sur la relation distribution/
21     programmation.
22  8170                 LA PRÉSIDENTE:  Donc vous aviez
23     évolué en même temps que les positions évoluaient...
24  8171                 M. BUREAU:  Grâce à M. Lamarre.
25  8172                 LA PRÉSIDENTE:  Oui.
                          StenoTran

                             1900

 1  8173                 J'aimerais revenir sur quelque chose
 2     qui, je pense, est importante parce qu'on parle de
 3     principes structurels.
 4  8174                 D'abord, sur la question de la SRC,
 5     on sait qu'il y aura le renouvellement des licences
 6     plus tard dans l'année, et c'est vrai que là on parle
 7     de canaux spécialisés au moment où on a parlé de
 8     contenu canadien à l'automne; on est comme un peu en
 9     cheminement et en marche par rapport à un ensemble
10     d'éléments qui vont se préciser.
11  8175                 J'aimerais savoir ce que vous pensez. 
12     Si jamais la rumeur qui circule à l'effet que les fonds
13     réservés à Radio-Canada et à CBC n'étaient plus
14     réservés, auriez-vous la même vision des choses quant à
15     la possibilité de canaux spécialisés pour Radio-Canada?
16  8176                 M. BUREAU:  Je ne vois pas ce que ça
17     changerait pour Radio-Canada.
18  8177                 Je pense que Radio-Canada a
19     bénéficié -- il y en a qui sont d'accord et il y en a
20     qui sont moins d'accord -- d'un traitement privilégié
21     au niveau des fonds qui ont été créés au cours des ans.
22  8178                 Je pense que Radio-Canada va se
23     trouver des défenseurs pour protéger sa position à la
24     condition que Radio-Canada remplisse son mandat, pas
25     aller jouer dans toutes les plates-bandes à droite et à
                          StenoTran

                             1901

 1     gauche.  Et à partir du moment où Radio-Canada va
 2     remplir son mandat, vous allez voir le gens se déplacer
 3     pour venir supporter Radio-Canda, parce qu'on a besoin
 4     d'un service public fort et, donc, qui soit bien
 5     financé, que le gouvernement mette ses culottes et
 6     décide ce qu'il veut faire avec Radio-Canada au lieu de
 7     jouer à cache-cache, et qu'il va y avoir du support de
 8     ce côté-là, sans aucun doute.
 9  8179                 Je pense que ça n'est pas
10     stratégiquement la meilleure chose à faire pour
11     Radio-Canada que de se diluer, que de se répandre, que
12     donner l'impression qu'elle s'éloigne graduellement de
13     son mandat, même pas vis-à-vis le gouvernement.  Je
14     pense que, effectivement, il faut s'assurer que le
15     gouvernement ne se pose pas de questions et que jamais
16     le gouvernement ne se dise, mais Radio-Canada est-elle
17     devenue une entreprise commerciale, parce qu'à partir
18     de ce moment-là qu'est-ce qu'on fait là-dedans.  Et là
19     le gouvernement décide de réduire ou de couper ou de
20     privatiser, imaginez-vous donc, de privatiser le
21     service public.
22  8180                 LA PRÉSIDENTE:  Mais on aura
23     l'occasion de reparler de tout ça.  Je ne veux pas
24     aller au-delà de ça, mais comme il y a toutes sortes de
25     rumeurs qui circulent, je voulais avoir votre point de
                          StenoTran

                             1902

 1     vue s'il y avait certains paramètres de la réalité
 2     qu'on connaît aujourd'hui qui se modifiaient, si vous
 3     auriez le même point de vue en terme de principes.
 4  8181                 Une dernière question, et c'est celle
 5     où vous revenez ce matin, et j'ai entendu ça quelques
 6     fois au cours de la semaine, où vous faites une
 7     distinction en disant:  La mise en marché, c'est le
 8     distributeur, et nous, notre mandat et notre mission
 9     c'est de faire un produit de qualité.  Je me pose la
10     question, et j'aimerais avoir vos vues.
11  8182                 Vous faites vraiment comme une
12     démarcation, alors qu'il me semble qu'au moment où le
13     marché a maturé, et je me demande s'il n'y a pas là une
14     certaine source du problème qu'on observe, où il y
15     comme peut-être une muraille de Chine trop solide entre
16     le rôle de l'un et le rôle de l'autre et qu'il n'y a
17     pas suffisamment... là je ne parle pas de partenariats
18     et je ne parle pas d'intégration verticale, je parle de
19     responsabilités communes, et je ne parle pas du
20     coûtisme non plus, mais la vie nous a appris qu'à moins
21     qu'on ait un objectif commun de rencontrer les choses
22     et de mettre nos intelligences et nos talents
23     respectifs en marche, qu'il est difficile d'atteindre
24     les objectifs et d'avoir des résultats qui soient
25     vraiment convaincants.
                          StenoTran

                             1903

 1  8183                 Lorsqu'on parle, par exemple, comme
 2     vous le suggérez, de mettre un nouveau volet en marché,
 3     vous auriez beau faire les meilleurs produits
 4     possibles, si on n'attire pas l'attention sur le fait
 5     qu'ils existent et s'il n'y a pas, me semble-t-il, un
 6     marché conclu en termes de faire avancer ça, et je me
 7     demande si vous ne verriez pas un neuvième principe au
 8     vôtre, qui serait de dire une responsabilité des gens
 9     qui s'investissent de façon plus transparente.  Je
10     reconnais l'importance de ça, mais j'aimerais vous
11     entendre là-dessus.
12  8184                 M. BUREAU:  Madame la Présidente,
13     vous soulevez une question fort intéressante.  Quand on
14     dit le rôle du distributeur c'est de distribuer, comme
15     dirait le premier ministre, et le rôle du programmeur
16     c'est de programmer, c'est évidement les deux bases
17     fondamentales, ce sont nos responsabilités
18     fondamentales, et on s'attend à ce que le détenteur de
19     licence fournisse le meilleur produit possible de façon
20     à ce que le distributeur fasse la meilleure
21     distribution possible.  Ceci était dit, ce n'est pas si
22     simple que ça.
23  8185                 C'est bien évident, comme vous le
24     soulignez, qu'il ne peut pas y avoir de muraille de
25     Chine entre les deux.  Au contraire.  Il devrait y
                          StenoTran

                             1904

 1     avoir une attention de tous les jours, partagée, pour
 2     pouvoir faire de cette mise en marché-là le succès
 3     qu'elle doit avoir.
 4  8186                 Maintenant, je comprends très bien
 5     que les distributeurs sont jaloux de leur prérogative. 
 6     Madame la Présidente, on ne sait pas qui sont nos
 7     abonnés.  Même à la télévision payante, même à la
 8     télévision à la carte, on ne sait pas qui sont nos
 9     abonnés.  C'est une prérogative conservée jalousement
10     par le distributeur.
11  8187                 Alors, on comprend ça jusqu'à un
12     certain point, on est prêts à vivre avec ça.  On
13     pourrait les aider si on savait qui sont nos abonnés et
14     qui ne l'est pas.  On pourrait essayer de faire de la
15     promotion ciblée et des choses comme ça.  Mais on ne le
16     sait pas.
17  8188                 Ce qu'on vous dit c'est qu'on vous
18     dit nous on vient à la table, voici nos promesses pour
19     faire un excellent service.  En plus de ça, vous avez
20     bien raison dans votre rappel de nous dire quelle 
21     sorte de mises en marché prévoyez-vous, quelle sorte
22     d'efforts allez-vous faire, et tous les services
23     viennent -- tous les services, pas rien que nous -- et
24     ils vous disent "On va mettre un million de dollars au
25     lancement du service", "On va donner trois mois
                          StenoTran

                             1905

 1     gratuits de services", "On va avoir nos campagnes très
 2     fortes au niveau du lancement", "On va utiliser, si
 3     nécessaire, nos autres services pour mousser la vente
 4     de ce bouquet-là".  Alors je pense qu'on démontre là
 5     qu'on est prêts.
 6  8189                 Le problème, trop souvent, Madame la
 7     Présidente, c'est qu'on a un distributeur qui ne
 8     distribue pas que ce bouquet-là, qui ne distribue pas
 9     que notre service, qui en distribue un paquet, qui,
10     pour des raisons de concurrence ou autres, à un moment
11     donné est un peu distrait de l'attention à apporter à
12     la mise en marché de notre bouquet.  On voudrait qu'il
13     ne pense rien qu'à nous, on voudrait qu'il soit juste,
14     juste, juste préoccupé par ça, mais diable, il faut
15     vendre je ne sais pas quoi à côté pour raccrocher
16     quelqu'un avec ci ou avec ça parce que c'est un service
17     qui n'est pas offert par le ciel alors... bon, on est
18     dans cette situation-là.
19  8190                 Mais notre volonté de collaborer,
20     notre volonté de travailler avec eux, on a du personnel
21     qui ne fait que ça -- qui ne fait que ça.  Écoutez, je
22     vais vous donner juste un petit exemple.  Il y a des
23     années, la télévision payante, quand on faisait un
24     grand débrouillage, les services de câblodistribution
25     qui, dans ce temps-là, fermaient leurs bureaux assez
                          StenoTran

                             1906

 1     tôt l'après-midi et qui étaient respectueux des congés
 2     à leurs employés, ne les faisaient pas travailler en
 3     fin de semaine, ça créait un certain problème parce
 4     qu'il n'y avait personne pour prendre les abonnements. 
 5     Alors ils ont changé cette attitude-là, ils ont mis du
 6     personnel pour prendre les abonnements, sauf qu'à un
 7     moment donné, aujourd'hui, ça devient de plus en plus
 8     congestionné au niveau de leur capacité de recevoir les
 9     appels.
10  8191                 On a mis sur pied, de notre côté, des
11     services de réponse.  On prend toutes les informations
12     et on leur donne les informations pour qu'ils
13     puissent....  C'est un exemple de collaboration qu'on
14     fait avec eux.  Ce n'est peut-être pas à nous autres de
15     le faire théoriquement, c'est vraiment ce qui est
16     accompli comme étant leur rôle au départ.  On n'a pas
17     de problème à le faire, on le fait.  On le fait avec
18     eux, et on espère qu'ils vont faire le follow-up une
19     fois qu'on leur aura donné la liste des gens qui ont
20     appelé pour s'abonner.  Mais, c'est pour vous montrer
21     que ça évolue, et qu'on évolue avec eux, et qu'on est
22     prêts à le faire.
23  8192                 C'est plus dans une question
24     d'attitude que d'autre chose, et on comprend qu'ils
25     sont sollicités par toutes sortes d'autres problèmes. 
                          StenoTran

                             1907

 1     On va essayer de dire, "Je suis là, et je suis prêt",
 2     et on a un chèque pour dire "On va supporter votre
 3     campagne.  Regarde.  Regarde".
 4  8193                 LA PRÉSIDENTE:  Monsieur Bureau,
 5     Madame de Wilde, merci infiniment de votre
 6     participation, surtout un samedi matin.  Ça nous aide
 7     beaucoup à comprendre mieux, et on transmettra votre
 8     main tendue.
 9  8194                 M. BUREAU:  Madame la Présidente, si
10     vous me le permettez, il y a un changement de la garde
11     au niveau du secrétariat de l'audience lundi matin.
12  8195                 Avant que ça se produise, je pense
13     qu'il serait approprié de souligner que Lucie Audet va
14     peut-être avoir sa dernière apparition publique avec
15     nous, Lucie Audet qui a cheminé avec nous depuis plus
16     de 20 ans dans le système de radiodiffusion de langue
17     française, et je voudrais lui dire merci, lui dire
18     qu'on a toujours apprécié son travail, aussi efficace
19     que discret, et la façon dont elle accueille toutes les
20     demandes qu'on peut lui faire.
21  8196                 Je voudrais, au nom de notre groupe
22     en tout cas, lui dire certainement merci.
23     --- applaudissements / applause
24  8197                 Mme AUDET:  Merci beaucoup.
25  8198                 LA PRÉSIDENTE:  Merci de votre
                          StenoTran

                             1908

 1     délicatesse, Monsieur Bureau, et on se joint à vous,
 2     bien sûr.  Merci.
 3  8199                 Madame Audet.
 4  8200                 Mme AUDET:  Oui, Madame la Présidente. 
 5     Nous continuons avec l'Association des producteurs de
 6     films et de télévision du Québec, M. André Picard et
 7     Mme Suzanne d'Amour.
 8  8201                 Comme Astral, l'APFTQ intervient à
 9     l'ensemble des dossiers de canaux spécialisés
10     francophones.
11                                                        1020
12     INTERVENTION
13  8202                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.  Bienvenue.
14  8203                 M. PICARD:  Madame la Présidente,
15     Mesdames, Messieurs les Conseillers du Conseil, je me
16     présente:  André Picard, président de SDA production et
17     président du conseil d'administration de l'Association
18     des producteurs de films et de télévision du Québec,
19     l'APFTQ.
20  8204                 Je suis accompagné aujourd'hui de
21     Mme Suzanne D'Amours, consultante pour notre
22     association au dossier des demandes de nouveaux
23     services spécialisés.
24  8205                 La présentation de l'APFTQ n'est plus
25     à faire.  Créée il y a plus de 25 ans, elle compte une
                          StenoTran

                             1909

 1     centaine de sociétés membres.  En télévision, elle
 2     représente la quasi-totalité de la production
 3     indépendante au Québec.
 4  8206                 Le résultat de ces audiences revêt
 5     pour nous un caractère critique pour le maintien et le
 6     développement ordonné du système de radiodiffusion
 7     canadien de langue française et de langue anglaise.
 8  8207                 Le succès de l'industrie de la
 9     radiodiffusion est indéniable.  Les sommets d'audiences
10     et de part de marchés des émissions francophones ne
11     sont plus à démontrer.
12  8208                 Ceci assure aux diffuseurs
13     conventionnels des revenus importants qui leur
14     permettent d'investir dans une programmation canadienne
15     de qualité, et ce dans une plus grande proportion que
16     leurs homologues anglophones.
17  8209                 La venue des canaux spécialisés de
18     langue française a permis d'enrichir et de diversifier
19     l'offre de programmation aux consommateurs, et c'est
20     tant mieux.
21  8210                 Cependant, ces canaux spécialisés, en
22     plus de se financer à même les revenus d'abonnement,
23     font également appel à la publicité.  Cette
24     fragmentation de l'auditoire et des revenus de
25     publicité nous convainc qu'un trop grand nombre de
                          StenoTran

                             1910

 1     canaux spécialisés viendrait détruire l'équilibre du
 2     système francophone.
 3  8211                 Par exemple, nos membres, réunis en
 4     assemblée générale, ont exprimé une inquiétude quant à
 5     la capacité de divers fonds de financement de supporter
 6     un plus grand nombre de productions.
 7  8212                 Tous, les producteurs, les diffuseurs
 8     et les distributeurs, nous devons faire preuve de
 9     responsabilité, et le CRTC doit s'assurer que les
10     nouveaux services spécialisés autorisés pourront
11     remplir leurs obligations.  Pour ces raisons, nous
12     demandons au Conseil d'accorder un nombre très
13     restreint de licences.
14  8213                 Plusieurs éléments devront être
15     analysés pour permettre au Conseil d'effectuer des
16     choix judicieux.
17  8214                 Premièrement, la complémentarité et
18     la diversité des services offerts.  Nous pensons que
19     chaque service autorisé doit contribuer à la diversité
20     de l'offre télévisuelle.  Plus important encore, chaque
21     service doit offrir une réelle complémentarité à
22     l'offre existante.
23  8215                 Permettre la concurrence entre les
24     services existants et à venir ne servirait ni les
25     diffuseurs ni les téléspectateurs.  Notre marché
                          StenoTran

                             1911

 1     francophone limité ne pourrait supporter une telle
 2     concurrence.  Le résultat à terme serait un
 3     affaiblissement de tous ces partenaires et de la
 4     qualité de la programmation canadienne, ce que personne
 5     ne souhaite.
 6  8216                 Il importe que les diffuseurs
 7     conventionnels et les diffuseurs spécialisés non
 8     affiliés collaborent pour présenter une offre
 9     télévisuelle diversifiée dans un marché compétitif.
10  8217                 Je vous rappelle que les producteurs
11     et ces diffuseurs ont développé, depuis plusieurs
12     années, des partenariats en adoptant des stratégies de
13     coproduction et de partage de fenêtres de diffusion. 
14     Ces partenariats pourraient être compromis par l'octroi
15     de nouveaux services spécialisés détenus par des
16     diffuseurs conventionnels.
17  8218                 Deuxièmement, la programmation
18     canadienne.  Le but ultime du système de radiodiffusion
19     est d'offrir aux Canadiens un plus grand nombre de
20     produits nationaux qui reflètent leur culture.  Avant
21     d'accorder de nouvelles licences, le Conseil doit
22     s'assurer que les requérantes s'engagent à programmer
23     un maximum de contenu canadien à leur antenne.
24  8219                 Troisièmement, l'engagement des
25     nouveaux services spécialisés envers la production
                          StenoTran

                             1912

 1     indépendante.  Certains services spécialisés sont ceux
 2     qui sont le plus engagés par condition de licence
 3     envers la production indépendante.
 4  8220                 Nous nous attendons donc que la
 5     grande majorité de la programmation des nouveaux
 6     services spécialisés soit réalisée par des producteurs
 7     indépendants.  Nous demandons au CRTC d'accorder des
 8     licences aux seules requérantes qui s'engagent à
 9     confier au moins 75 pour cent de leur production
10     originale à des producteurs indépendants non liés.
11  8221                 Encore une fois, ce que nous voulons
12     assurer c'est la diversité et l'originalité dans la
13     production et la programmation offerte.
14  8222                 Dans le cas de tout service
15     spécialisé appartenant à un diffuseur conventionnel, le
16     Conseil doit s'assurer que ce diffuseur garantisse des
17     droits distincts et de juste valeur marchande pour
18     l'acquisition d'émissions diffusées à la fois par son
19     service conventionnel et ses services spécialisés.
20  8223                 Nous avons déjà évoqué, dans une
21     audience précédente, l'idée d'un premier droit de refus
22     à cet égard.  Cette garantie doit faire partie de la
23     condition de licence.
24  8224                 Quatrièmement, la propriété des
25     services spécialisés.  Notre association est aussi
                          StenoTran

                             1913

 1     préoccupée par la propriété des services spécialisés. 
 2     Jusqu'à maintenant, les services spécialisés étaient,
 3     pour la plupart, la propriété d'entreprise non
 4     intégrée.
 5  8225                 Au Québec, l'industrie de la
 6     radiodiffusion évolue dans un marché d'oligopole.  Le
 7     principal câblodistributeur détient un contrôle: la
 8     grande majorité de la distribution.  Il est
 9     propriétaire d'un réseau national de radiodiffusion qui
10     demande un nombre important de licences spécialisées. 
11     Il est primordial que ce distributeur ne puisse pas
12     donner un accès privilégié à ses propres services
13     spécialisés.
14  8226                 En conséquence, le CRTC se doit de
15     réglementer les services offerts sur les volets et
16     obliger les distributeurs à respecter des règles
17     d'accès équitables, et pourquoi pas prioritaires, aux
18     services spécialisés canadiens de langue française.
19  8227                 À cet effet, Monsieur Bureau, du
20     Réseau Premier Choix et d'Astral Communications,
21     apportait cette semaine, et il l'a réitéré ce matin de
22     façon plus détaillée, quatre propositions qui
23     pourraient être retenues par le Conseil concernant,
24     entre autres le volet, le bouquet et les tarifs.
25  8228                 De plus, le Conseil ne devrait pas
                          StenoTran

                             1914

 1     accorder des licences de services spécialisés à des
 2     entreprises liées à un distributeur tant qu'il n'aura
 3     pas établi des règles pour assurer un accès équitable
 4     et éviter toute forme de préférence indue.  Daniel
 5     Lamarre cette semaine a fait écho aussi à cette demande
 6     du Conseil.
 7  8229                 En conclusion, l'APFTQ recommande au
 8     Conseil de faire preuve de sa vigilance habituelle,
 9     sinon légendaire, avant d'accorder des licences pour de
10     nouveaux services spécialisés.  Il doit exiger des
11     garanties que les requérantes pourront rencontrer leurs
12     obligations et conditions de licence, particulièrement
13     au niveau du contenu canadien, de leur caractère
14     distinct et du recours à la production indépendante.
15  8230                 Voilà pour l'essentiel la position de
16     l'APFTQ.  Nous sommes maintenant prêts à répondre aux
17     questions du Conseil.
18  8231                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup,
19     Monsieur Picard.
20  8232                 Je vous confie à M. Cardozo.
21  8233                 CONSEILLER CARDOZO:  Bonjour Monsieur
22     Picard, Madame D'Amours.
23  8234                 Je trouve toujours votre intervention
24     très importante, parce que vous représentez une partie
25     du système très importante, essentielle et clé.
                          StenoTran

                             1915

 1  8235                 J'ai bien noté les quatre principes
 2     dont vous avez parlé et écrit dans votre mémoire aussi,
 3     et j'ai des questions par rapport à vos huit
 4     recommandations dans votre soumission écrite, et si
 5     vous parlez d'autre chose dans ça, c'est O.k.
 6  8236                 La première recommandation, vous avez
 7     recommandé que nous accordions un nombre très restreint
 8     de licences.  Avez-vous un nombre précis, un nombre
 9     optimal?
10  8237                 M. PICARD:  Il ne faudrait pas y en
11     avoir plus qu'il y en a sur un dé.
12  8238                 CONSEILLER CARDOZO:  Je veux juste un
13     ou deux mots.
14  8239                 M. PICARD:  Mais ce n'est pas comme
15     ça que la décision doit être prise, bien sûr.
16  8240                 Franchement, surtout quand je dois
17     comparer les moyens à la disposition de notre
18     association pour préparer les demandes qui ont été
19     faites par les requérantes puis les gens qui les
20     entourent puis les services de recherche qu'ils ont, je
21     m'en remettrais plutôt à ce que j'ai entendu ici, ce
22     qui a été évoqué cette semaine.  On a parlé de
23     peut-être un minimum de quatre, pas plus de 10. 
24     Peut-être un chiffre entre quatre et sept.
25  8241                 Franchement, je crois qu'en parlant,
                          StenoTran

                             1916

 1     nos membres diraient on s'en remet au Conseil devant
 2     l'information que vous avez, des sondages dont vous
 3     disposez, les études économiques aussi, mais il nous
 4     semblait franchement, nous autres, devant un nombre
 5     comme 17, que c'était démesuré, ça n'avait pas de sens,
 6     mais peut-être quatre ou cinq.
 7  8242                 Mais entre quatre et six, ça nous
 8     semblerait un chiffre qui, aussi en fonction des
 9     contenus de programmation distincts et de leur
10     caractère unique, pourrait être respecté.  Une fois
11     qu'on va au-delà de ça, il y a beaucoup de
12     dédoublement.
13  8243                 J'en profite pour dire aussi qu'il
14     faut être vigilant dans la gestion de ces licences à
15     plus long terme parce que souvent tout programmeur,
16     conventionnel ou spécialisé, devant la concurrence
17     accrue, est porté à regarder sa propre grille de
18     programmation et voir où il y a des créneaux qui ne
19     sont pas encore occupés par d'autres et comment
20     apporter une expansion à son propre service.
21  8244                 CONSEILLER CARDOZO:  Votre réponse
22     est quatre à six?
23  8245                 M. PICARD:  Si on avait un chapeau,
24     on mettrait peut-être trois chiffres entre quatre et
25     six dedans.
                          StenoTran

                             1917

 1  8246                 LA PRÉSIDENTE:  Entre quatre et six,
 2     il y en a rien qu'un!
 3  8247                 M. PICARD:  Je ne fais pas de
 4     référence au processus du Conseil, loin de là.
 5  8248                 CONSEILLER CARDOZO:  Dix-sept, c'est
 6     trop.
 7  8249                 M. PICARD:  Je pense que oui. 
 8     Au-dessus de cinq ou six, une demi-douzaine, pour
 9     donner une réponse claire -- il n'y a pas d'élections
10     ce soir, je veux quand même vous donner une réponse
11     précise, mais c'est en fonction des caractéristiques
12     distinctes des demandes et des soumissions qui sont
13     proposées et de ce qui est un volet raisonnable à
14     offrir aux consommateurs et aux téléspectateurs pour ne
15     pas que le prix soit trop élevé non plus.
16  8250                 Je pense que quand on équilibre le
17     prix sur le volet, les tarifs individuels qui doivent
18     respecter les plans d'affaires des requérants, c'est un
19     nombre raisonnable.
20  8251                 CONSEILLER CARDOZO:  De la façon dont
21     je comprends votre message de restreindre, ce n'est pas
22     en matière des sondages, c'est en matière des fonds.
23  8252                 M. PICARD:  Oui, des fonds de
24     financement, des volets qui vont être construits autour
25     de ces offres de nouveaux services, le prix de ce
                          StenoTran

                             1918

 1     volet, la redistribution des revenus à ceux qui
 2     géreront ces services pour qu'ils puissent offrir un
 3     service équilibré, où est-ce qu'ils vont devoir faire
 4     la balance entre les fonds disponibles, et les revenus
 5     qui leur seront versés par les distributeurs.
 6  8253                 Parce qu'il faut se dire aujourd'hui,
 7     et on a juste à regarder le processus de demandes
 8     auprès des fonds de production, aujourd'hui ce qui
 9     s'appelle le Fonds canadien de télévision, on a vécu
10     une situation -- je ne sais même pas si le mot "crise"
11     est approprié -- au printemps dernier, et il y a eu une
12     annonce vendredi, un système qui est d'une complexité
13     assez grande, et je n'enlève pas tout le mérite à ceux
14     qui essaient de déterminer un système d'objectif de
15     gestion d'un financement limité.
16  8254                 Quand on essaie de remplacer la
17     subjectivité par l'objectivité dans un système de
18     revenu restreint, c'est quasi impossible.
19  8255                 CONSEILLER CARDOZO:  Je pense que
20     vous et beaucoup d'autres gens avez parlé d'une
21     prédominance de programmation canadienne et, à votre
22     point de vue, avec quatre ou six nouveaux services. 
23     Est-ce que ça existe, une prédominance des services
24     francophones?
25  8256                 M. PICARD:  Ça nous semble
                          StenoTran

                             1919

 1     atteignable dans les propositions que les requérants
 2     qui font état d'une programmation canadienne
 3     majoritaire, c'est-à-dire au-dessus de 50 pour cent,
 4     certains à 60, que c'est possible.
 5  8257                 CONSEILLER CARDOZO:  La troisième
 6     recommandation, limiter l'intégration verticale et
 7     l'intégration horizontale.  Avez-vous des
 8     recommandations spécifiques?  Quelle est votre
 9     préférence maximum?  Un nouveau service avec chaque
10     distributeur?  Un maximum d'un peut-être, ou un maximum
11     d'ondes avec chaque diffuseur conventionnel?
12  8258                 M. PICARD:  Bien entendu, quand nous
13     avons écrit notre mémoire, nous n'avions pas consulté
14     les mémoires des requérants et de tous ceux qui
15     interviennent dans ces audiences.
16  8259                 CONSEILLER CARDOZO:  Vous avez parlé
17     des principes.
18  8260                 M. PICARD:  Oui, c'est ça.
19  8261                 CONSEILLER CARDOZO:  Et je comprends
20     bien les principes.
21  8262                 M. PICARD:  Voilà.
22  8263                 CONSEILLER CARDOZO:  Mais je veux
23     qu'on traduise les principes.
24  8264                 M. PICARD:  En réalité.
25  8265                 CONSEILLER CARDOZO:  En réalité,
                          StenoTran

                             1920

 1     avec...
 2  8266                 M. PICARD:  Je pense que le premier
 3     critère doit toujours être la nature de la demande et
 4     la qualité de ses partenaires et de la programmation
 5     qui est proposée.
 6  8267                 De vous répondre très pratiquement
 7     qui devrait bénéficier de quelle licence et est-ce que
 8     chacun devrait en avoir une, et peut-être qu'il y en a
 9     un ou deux qui devraient en avoir une de plus, parce
10     que ça va revenir à ça si on est vraiment pratique,
11     c'est un peu délicat.
12  8268                 Premièrement, nous avons des membres
13     de notre association qui eux-mêmes sont requérants.  Je
14     trouve honnêtement la réponse un peu facile de dire: 
15     On va en donner une à chacun, puis peut-être en
16     distribuer une ou deux autres à deux autres.
17  8269                 Il est certain dans notre esprit,
18     puis on a vu même l'opinion d'André Bureau quand même
19     évoluer rapidement, ce qui est déjà une grande
20     réalisation pour le Conseil!
21  8270                 LA PRÉSIDENTE:  Ainsi que monsieur
22     Lamarre!
23  8271                 M. PICARD:  Oui.  Donc, je dirais que
24     les audiences ont déjà été très fructueuses.
25  8272                 Notre opinion au départ quand on a
                          StenoTran

                             1921

 1     déposé notre mémoire, c'est qu'il y a quand même des
 2     forces dominantes dans le marché et ce qui est
 3     difficile dans un marché limité ou restreint comme le
 4     Québec, c'est de garder une offre diversifiée, une
 5     propriété diversifiée, et c'était vraiment la
 6     principale motivation qu'on avait, par exemple dans les
 7     audiences un peu controversées pour notre association
 8     de Télévision Quatre-Saisons.
 9  8273                 Je ne veux pas, encore une fois,
10     esquiver votre réponse, parce qu'elle est très
11     pratique, mais c'est un peu délicat pour nous de
12     déterminer aujourd'hui que chacun a droit à sa licence. 
13     Je trouve ça un peu simpliste comme approche.  Et je ne
14     veux pas non plus me pencher sur chacune des licences
15     et dire qui présente la meilleure demande dans les
16     circonstances et dans l'équilibre des parts de marché
17     et des forces en place.
18  8274                 CONSEILLER CARDOZO:  Dans ma question
19     de l'intégration horizontale, vous avez parlé seulement
20     de l'intégration entre un service spécialisé et un
21     service conventionnel.  Vous n'avez pas de problème
22     avec l'intégration entre plusieurs services
23     spécialisés?
24  8275                 M. PICARD:  Non.  J'imagine que
25     peut-être un jour il pourra y avoir une limite, parce
                          StenoTran

                             1922

 1     que ce qui est le plus difficile dans ce processus
 2     c'est d'essayer de prévoir un peu le paysage
 3     audiovisuel dans quelques années, puisqu'on la regarde
 4     un peu comme un cliché aujourd'hui.
 5  8276                 Non, parce que quand on regarde les
 6     parts de marché relatives de chacun, la part de marché
 7     totale des télévisions spécialisées aujourd'hui est
 8     quand même très limitée dans son ensemble.  Alors, à ce
 9     titre-là pour le moment on n'a pas vraiment de
10     restrictions particulières, ou de réserves.
11  8277                 Mme D'AMOURS:  Si je peux ajouter que
12     malgré qu'il n'y ait pas de restrictions ou de
13     craintes, comme l'a exprimé André tout précédemment,
14     c'est qu'on s'attend quand même, les producteurs
15     s'attendent, à ce qu'il n'y ait pas de programmation
16     croisée.
17  8278                 Donc déjà on prévoit certaines
18     pratiques qui pourraient se mettre en place à la suite
19     d'un nombre d'intégrations horizontales, et c'est ce
20     que les producteurs souhaitent, qu'il n'y ait pas, au
21     moins, de programmations croisées entre elles -- entre
22     les services.
23  8279                 CONSEILLER CARDOZO:  Le coeur du
24     problème, c'est la programmation croisée?
25  8280                 M. PICARD:  Oui.  C'est quelque chose
                          StenoTran

                             1923

 1     qu'il est très difficile de déterminer dans un marché. 
 2     Qu'il soit, en fait, canadien anglais ou canadien
 3     français, on partage ça.  Même si les licences sont
 4     d'un niveau différent, ce n'est pas un marché où les
 5     règles d'un marché comme tel qu'on retrouve en partie
 6     dans des marchés comme les États-Unis, l'Angleterre,
 7     l'Allemagne ou la France...
 8  8281                 On l'a vu quand le Fonds de la
 9     câblodistribution a établi des seuils de licences en
10     pourcentage, presque immédiatement les diffuseurs ont
11     établi leurs licences en fonction précise de ces
12     seuils, pas 1/4 ou 1/2 pourcentage de plus.
13  8282                 Alors ce qu'on souhaite maintenir,
14     dans la mesure du possible, c'est une juste valeur
15     marchande pour des droits de diffusion, donc pas
16     d'accumuler des droits de distribution sur divers
17     canaux quand on achète une licence initiale, ni
18     d'autres droits de distribution étrangers, pour prendre
19     cet exemple-là, et une façon de faire ça, c'est
20     d'éviter la programmation croisée.
21  8283                 Je pense que Michel Chamberland en a
22     fait état cette semaine qui, lui, oeuvre depuis
23     quelques années à la production d'émissions pour des
24     canaux spécialisés et des canaux conventionnels, et qui
25     trouve deux fenêtres.
                          StenoTran

                             1924

 1  8284                 Ça, c'est une richesse dans notre
 2     système, surtout dans le système canadien français et
 3     il y a une différence fondamentale avec les catalogues
 4     d'émissions des producteurs indépendants.  C'est que la
 5     valeur des catalogues de langue française au Québec
 6     sont relativement limités.  Ils n'ont presque pas de
 7     valeur à l'étranger, que ce soit en France, en Belgique
 8     ou en Suisse.
 9  8285                 Le seul type de ce qu'on pourrait
10     appeler une "syndication" horizontale, c'est la
11     capacité du producteur de vendre à plus d'un client
12     dans des fenêtres en cascades.  Tandis qu'un catalogue
13     de droit canadien anglais, une fois qu'on atteint des
14     seuils comme 65 épisodes, 105 ou 120 épisodes, a des
15     possibilités de distribution verticale ou de
16     "syndication" quasiment illimitées.
17  8286                 CONSEILLER CARDOZO:  Je veux
18     comprendre votre point de vue sur le système, sur le
19     problème de l'intégration, programmation croisée.  Je
20     comprends que vous avez des problèmes avec ça, mais
21     acceptez-vous qu'il y a un autre point de vue qui dit
22     que, dans un marché limité comme le marché francophone
23     du Canada, il y a des gens qui pensent que
24     l'intégration et la consolidation sont nécessaires? 
25     Quel est votre point de vue?
                          StenoTran

                             1925

 1  8287                 M. PICARD:  La consolidation fait
 2     partie de notre réalité.  C'est un mouvement qui est,
 3     on peut presque dire naturel, et il faut trouver
 4     l'équilibre dans notre marché entre avoir des joueurs,
 5     des partenaires forts qui ont une présence pas
 6     seulement provinciale, nationale, mais aussi
 7     internationale.
 8  8288                 Comme producteurs indépendants, on
 9     veut être associés à des diffuseurs forts, qu'ils
10     soient privés ou publics, qui ont des partenariats qui
11     vont au-delà de nos frontières.  La consolidation passe
12     en partie par ça.
13  8289                 Ce qui est un défi dans chacun des
14     processus qu'on entreprend, chacune des décisions en
15     fonction d'octroyer des licences ou de propriétés de
16     ces licences-là, c'est jusqu'où ça va.
17  8290                 Pour donner un exemple très pratique,
18     je suis président d'une société qui s'appelle SDA
19     production.  Récemment, Télé-Système a pris une
20     participation de contrôle dans l'actionnariat du groupe
21     dont SDA est une filiale à part entière.  Voilà un
22     premier phénomène pour une entreprise de
23     télécommunications.  Récemment, il y a eu Alliance et
24     Atlantis.
25  8291                 C'est inévitable.  Mais il faut
                          StenoTran

                             1926

 1     mettre des balises, il faut mettre des limites, et
 2     toujours avec qu'un but en tête, c'est d'assurer une
 3     diversité de la programmation pour le téléspectateur,
 4     pour le consommateur.
 5  8292                 CONSEILLER CARDOZO:  J'ai une autre
 6     question, je cherche un numéro précis.  Dans la
 7     quatrième recommandation, vous avez parlé de contenu
 8     canadien, un maximum de contenu canadien.  Quand je
 9     pense à maximum, je pense à 100 pour cent.  Quelle est
10     votre recommandation?
11  8293                 M. PICARD:  Si je peux me permettre
12     quand même un commentaire, qui est lié aussi à la
13     question de la propriété de licence spécialisée de
14     diffuseurs publics et de télévision conventionnelle.
15  8294                 On doit se dire quand même que ces
16     diffuseurs conventionnels accomplissent,
17     particulièrement en langue française, un niveau de
18     contenu canadien très élevé, qui approche presque le
19     100 pour cent, qui dépasse tout autre service au
20     Canada.  Ça, il faut le reconnaître, et il faut
21     s'assurer qu'il puisse le poursuivre.  Le fait de
22     peut-être détenir une licence de télévision spécialisée
23     pour la télévision publique fait peut-être partie d'une
24     stratégie à plus long terme.
25  8295                 Cependant, pour regarder la question
                          StenoTran

                             1927

 1     précise du contenu canadien aujourd'hui, je pense que
 2     ce qu'il faut éviter c'est la dilution des contenus.  À
 3     un moment donné, il y a un seuil critique d'un coût de
 4     production minimum, en deça de quoi on ne peut pas
 5     aller, surtout une fois qu'on sort simplement
 6     d'émissions d'information, d'affaires publiques et de
 7     magazines.
 8  8296                 Je ne sais pas si tu veux ajouter
 9     quelque chose, toi, Suzanne.
10  8297                 Pour nous, le seuil, en général,
11     devrait être au moins de 50 pour cent puis en général
12     la plupart des requérants ont proposé un seuil de 60.
13  8298                 Mme D'AMOURS:  En fait, le contenu
14     canadien importe beaucoup pour les producteurs, et ça
15     se comprend très bien.  D'autant plus que ce qu'on
16     constate, c'est que dans les dernières rondes
17     d'attribution de licences, le Conseil avait très bien
18     indiqué qu'il s'attendait et qu'il avait donné, choisi
19     ses licences, justement, à cause du contenu canadien et
20     de l'importance de son contenu.
21  8299                 Comme disait André, l'importance du
22     contenu, il doit être aussi de qualité.  Alors je pense
23     que quand ça se justifie, il est bien entendu qu'on ne
24     peut pas demander à un service spécialisé d'offrir
25     100 pour cent de contenu canadien quand une partie de
                          StenoTran

                             1928

 1     sa programmation s'adresserait, par exemple, je ne sais
 2     pas, moi, à des documents historiques qui viendraient
 3     des pays du monde.  C'est bien évident que ça peut se
 4     faire et que ce soit possible.
 5  8300                 Mais dans la mesure du possible, les
 6     licences devraient être attribuées selon les
 7     producteurs à des entreprises qui s'engagent à
 8     programmer un large contenu canadien.
 9  8301                 CONSEILLER CARDOZO:  Est-ce que j'ai
10     bien entendu que vous avez dit aujourd'hui un minimum
11     de 60 pour cent?
12  8302                 M. PICARD:  J'ai évoqué 50, beaucoup
13     ont approché du 60, aujourd'hui les télévisions
14     spécialisées font 60, et ça peut être progressif aussi. 
15     Le Conseil et des requérants ont souvent proposé des
16     seuils de lancement, et des seuils qui évoluent avec le
17     temps.e
18  8303                 CONSEILLER CARDOZO:  Enfin, quel est
19     le point de vue de l'Association sur la participation
20     de SRC dans les demandes?
21  8304                 M. PICARD:  Lors de l'audience de
22     septembre, dont le but était de regarder le système de
23     radiodiffusion à plus long terme dans son ensemble,
24     puis la nature des partenariats et des équilibres entre
25     tous les partenaires, une question avait été posée par
                          StenoTran

                             1929

 1     un de vos commissaires sur, par exemple:  Est-ce que
 2     Radio-Canada devrait continuer à faire de la
 3     programmation jeunesse?
 4  8305                 Il est pour moi important qu'un
 5     radiodiffuseur public, conventionnel, évolue avec le
 6     marché.  C'est certain qu'on doit toujours évoquer la
 7     loi et la réglementation qui en découle quand on pose
 8     des questions sur la possibilité qu'ils détiennent, par
 9     exemple, un canal spécialisé.  Mais il faut aussi
10     regarder la loi puis la réglementation en fonction de
11     quand elle a été écrite et quelle était la perception
12     du système de radiodiffusion à ce moment-là et de
13     télédistribution et de télécommunications, qui évolue
14     très très rapidement.
15  8306                 En même temps, il faut regarder le
16     nombre de licences qui vont être accordées.  Si un
17     certain nombre de licences sont accordées, dont les
18     nombres ont été évoqués ici, je pense qu'il serait
19     judicieux pour le Conseil de réfléchir à considérer une
20     des demandes de la Société Radio-Canada en fonction du
21     critère principal de complémentarité, de caractère
22     unique de cette nouvelle programmation qui va être
23     offerte, parce que je crois qu'il est essentiel que
24     tout joueur important, qu'il soit public ou privé,
25     puisse évoluer avec le système de radiodiffusion, en
                          StenoTran

                             1930

 1     maintenant un équilibre puis en étant très prudent
 2     vis-à-vis les positions de dominance qui existent dans
 3     le marché ici de la radiodiffusion française.
 4  8307                 Mais il ne faut pas non plus
 5     cantonner, pousser dans un coin un diffuseur parce
 6     qu'il fait une chose bien, ou moins bien.  Il faut lui
 7     donner les moyens de réagir avec le marché et les
 8     nouveaux moyens de radiodiffusion qui existent.
 9  8308                 Est-ce que ça répond à votre
10     question?
11  8309                 CONSEILLER CARDOZO:  Pensez-vous
12     qu'il est approprié que SRC travaille en partenariat
13     avec les compagnies privées?
14  8310                 M. PICARD:  Comme l'exemple de Bell
15     Canada dans...
16  8311                 CONSEILLER CARDOZO:  Ou TVA, oui.
17  8312                 M. PICARD:  D'après moi, oui.  Les
18     Français ont une expression que je trouve très belle,
19     qu'ils appellent "économie mixte" et qu'ils pratiquent
20     depuis plusieurs décennies dans des sociétés qui ont
21     une mandat d'exploiter une franchise d'un bien public,
22     comme sur les ondes de la radiodiffusion ou de la
23     culture en général, par des moyens privés, en gardant
24     un esprit de gestion privée.
25  8313                 Je crois que les modèles d'économie
                          StenoTran

                             1931

 1     mixte, que ça soit dans l'actionnariat ou dans le
 2     partenariat de réalisation de ces mandats-là, est une
 3     voie d'avenir à approfondir puis à concrétiser,
 4     certainement.
 5  8314                 CONSEILLER CARDOZO:  C'était mes
 6     questions.  Merci pour votre participation et
 7     clarification aussi.
 8  8315                 Merci, Madame la Présidente.
 9  8316                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.
10  8317                 Madame, monsieur, merci beaucoup.
11  8318                 Mme AUDET:  J'appellerais maintenant
12     la Confédération des syndicats nationaux, représentés
13     par Mme Claudette Carbonneau, vice-présidente de la
14     CSN.  La CSN intervient dans le dossier du Réseau de
15     l'économie.
16                                                        1050
17     INTERVENTION
18  8319                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.  Bienvenue.
19  8320                 La parole est à vous.
20  8321                 Mme CARBONNEAU:  Madame la Présidente,
21     Membres du Conseil, mesdames, messieurs.  Dans une
22     lettre qu'elle vous adressait en octobre sous la
23     signature de son président, Gérald Larose, la
24     Confédération des syndicats nationaux faisait état d'un
25     appui au projet présenté par la Société Radio-Canada,
                          StenoTran

                             1932

 1     le Réseau de l'économie.
 2  8322                 Dans cette lettre, nous indiquions
 3     notre désir de venir en témoigner devant vous à
 4     l'occasion des présentes audiences.
 5  8323                 Retenu en Europe, le président Gérald
 6     Larose me prie de l'excuser de son absence.  Je sais
 7     qu'il aurait fortement apprécié vous livrer lui-même la
 8     position de la CSN là-dessus, car c'est une question
 9     qui l'a véritablement intéressé depuis qu'il a pris
10     connaissance du projet de RDE en avril dernier.
11  8324                 Si les audiences s'étaient
12     poursuivies jusqu'à lundi, il aurait pu vous livrer
13     lui-même ce message puisqu'il rentre demain au Québec,
14     mais dans les circonstances je tenterai de vous livrer
15     l'essentiel de la position de notre Centrale.
16  8325                 La CSN est une centrale syndicale qui
17     compte 240 000 membres répartis dans 2 300 syndicats de
18     base et rassemblés dans neuf fédérations
19     professionnelles et 13 conseils centraux qui sont, de
20     fait, nos organismes régionaux.
21  8326                 Nous sommes engagés depuis plus de
22     75 ans dans la formation de nos membres, ce qui fait
23     que pour nous le projet de RDE représente un instrument
24     intéressant qui s'ajoute à ceux déjà en place qui sont
25     susceptibles de mieux outiller les citoyennes et les
                          StenoTran

                             1933

 1     citoyens pour affronter les multiples défis posés par
 2     nos sociétés modernes de plus en plus complexes.
 3  8327                 Vous me permettrez de vous exposer
 4     notre point de vue en abordant trois aspects:  D'abord,
 5     les canaux spécialisés, ensuite les projets importants
 6     sur l'économie et les affaires, et enfin, quelques
 7     observations visant à améliorer le projet de RDE.
 8  8328                 Pour ce qui est des canaux
 9     spécialisés, plusieurs groupes et analystes de la chose
10     télévisuelle ont manifesté leur inquiétude devant la
11     prolifération des canaux spécialisés.
12  8329                 Le danger est réel, en effet, qu'une
13     fragmentation trop poussée de l'auditoire n'ait pour
14     conséquence d'affaiblir les télévisions généralistes,
15     ce qui ne servirait pas les intérêts du public.
16  8330                 À cet égard, nous partageons
17     entièrement les points de vue contenus dans le mémoire
18     en date du 12 novembre dernier qui a été déposé devant
19     le CRTC par la Fédération nationale des communications,
20     la FNCCSN, à l'occasion d'une audience publique portant
21     sur de nouveaux services spécialisés de langue
22     française.  Vous me permettrez de citer un passage du
23     mémoire de la FNC:
24                            "Nous souhaitons que l'octroi de
25                            licences d'exploitation à de
                          StenoTran

                             1934

 1                            nouvelles entreprises de
 2                            programmation spécialisée
 3                            contribue à leur consolidation
 4                            en plus d'enrichir la production
 5                            télévisuelle nationale."
 6  8331                 Il est bien sûr qu'une organisation
 7     syndicale, à l'instar des organismes de Protection du
 8     consommateur, souhaiterait que tous les projets qui ont
 9     été soumis pour adoption devant le CRTC soient
10     accessibles sur les chaînes traditionnelles sans qu'il
11     ne soit nécessaire de débourser des sommes
12     additionnelles pour y avoir accès.
13  8332                 Nous sommes prêts, à la CSN, à
14     poursuivre le débat là-dessus pour que soient prises
15     toutes les dispositions visant à éviter qu'il y ait une
16     télévision pour les biens nantis à laquelle les
17     personnes à revenus plus modestes ne pourraient avoir
18     accès qu'en puisant dans des revenus déjà fort limités.
19  8333                 Mais en cette matière, comme dans
20     d'autres, il faut aborder la réalité en face; au Canada
21     comme dans la plupart des pays du monde, la télévision
22     se développe par la multiplication des canaux
23     spécialisés.  Les développements technologiques que
24     nous connaissons viennent même accélérer ce processus,
25     qui paraît irréversible.
                          StenoTran

                             1935

 1  8334                 C'est pourquoi, puisque ce phénomène
 2     ne peut être contré, il importe de le canaliser afin
 3     que, comme le souligne encore la FNC dans le document
 4     auquel je faisais référence, les projets qui seront
 5     acceptés ajoutent réellement à l'offre télévisuelle et
 6     ne constituent pas une concurrence nuisible aux
 7     services actuels.
 8  8335                 Nous faisons enfin nôtres les voeux
 9     formulés auprès du CRTC par la FNC quand cette dernière
10     demandait au Conseil de s'assurer que l'ajout de
11     services spécialisés permettra réellement de favoriser
12     le maintien d'une industrie télévisuelle canadienne
13     forte, tout en préservant l'accessibilité à des
14     services conventionnels de qualité.
15  8336                 Pour ce qui est des projets portant
16     sur l'économie et les affaires, notre organisation
17     syndicale a toujours pris le parti de la télévision
18     publique qui, de notre point de vue, jouit à ce titre
19     d'une plus grande liberté d'action.
20  8337                 Nous avons, dans le passé, participé
21     à des coalitions visant à soutenir la Société
22     Radio-Canada quand elle a été victime de compressions
23     qui mettaient sa survie en danger.
24  8338                 De même, nous sommes intervenus à
25     maintes reprises pour que le gouvernement du Québec
                          StenoTran

                             1936

 1     donne à Télé-Québec les moyens d'assumer véritablement
 2     ses responsabilités en matière de télévision éducative.
 3  8339                 C'est dans cet esprit que nous avons
 4     analysé la question de l'attribution d'un canal
 5     spécialisé en économie.  Étant moins soumise à
 6     l'obligation d'enregistrer des profits pour satisfaire
 7     ses actionnaires, la télévision publique a, en
 8     conséquence, les coudées plus franches pour aborder les
 9     problèmes de société.
10  8340                 Les questions économiques occupent
11     une importance capitale pour la majorité de la
12     population.  C'est un monde sur lequel,
13     malheureusement, règne une poignée de personnes qui
14     savent et dont la fonction est de dire au reste de la
15     population ce qu'elle doit en penser.
16  8341                 De notre point de vue, la démocratie
17     n'est pas bien servie quand il n'y a pas suffisamment
18     de lieux prévus pour qu'un autre point de vue que celui
19     de ceux qui savent puisse s'exprimer.
20  8342                 On voit aujourd'hui à l'oeuvre le
21     fonctionnement d'un système économique ou sous le
22     couvert de la mondialisation, les citoyennes et les
23     citoyens sont dépossédés du minimum d'outils qui
24     pourraient les guider dans leurs analyses et dans la
25     fabrication de leur opinion.  À peu près tout leur
                          StenoTran

                             1937

 1     échappe.  Même les plus avertis ne s'y retrouvent plus
 2     parfois face, par exemple, à ces fusions gigantesques
 3     dont l'annonce quasi quotidienne nous interpelle sans
 4     pourtant que nous puissions toujours apporter les
 5     réponses qui devraient s'imposer.
 6  8343                 Notre organisation syndicale consent
 7     de grands efforts financiers pour assurer la formation
 8     de ses membres, tant au plan social qu'économique et
 9     culturel.
10  8344                 Dans cette perspective, le projet du
11     Réseau de l'économie présenté devant vous par la
12     Société Radio-Canada nous apparaît fort intéressant.
13  8345                 Après avoir analysé les deux projets,
14     nous voudrions vous expliquer de quelle manière celui
15     de RDE nous semble davantage utile socialement.
16  8346                 Si les mots ont encore un sens, la
17     dénomination qu'on a accolée aux deux projets est très
18     révélatrice à cet égard.  L'une se présente comme le
19     Réseau de l'économie, RDE, l'autre comme Le Canal des
20     affaires, LCA.
21  8347                 On se souviendra que l'économie
22     recouvre un monde beaucoup plus vaste que le les
23     affaires ne peuvent en couvrir.  D'ailleurs, au plan
24     des contenus, les deux projets sont rigoureusement
25     conformes aux appellations qui leur ont été données.
                          StenoTran

                             1938

 1  8348                 Le RDE se situe beaucoup plus du côté
 2     des problèmes vécus par la population, tentant d'y
 3     apporter des éclairages et de proposer des solutions. 
 4     La consommation occupe une place de choix.
 5  8349                 Le Canal des affaires, de son côté,
 6     ne cache pas ses vraies couleurs et avance à visage
 7     découvert; c'est le monde des affaires -- avec ses
 8     vedettes, les services financiers, la Bourse -- qui
 9     occupe l'essentiel de la grille.  Le reste, qui
10     pourtant nous préoccupe au plus haut point, apparaît
11     comme accessoire.
12  8350                 Alors que ce citoyen ordinaire n'a
13     que très peu de chances de se faire entendre et même de
14     comprendre ce qui se passe au-dessus de sa tête, nous
15     trouverions inapproprié qu'un canal spécialisé, octroyé
16     par un organisme public de réglementation, fasse en
17     quelque sorte un cadeau à un monde, celui des affaires,
18     qui a tous les moyens de se les payer autrement.
19  8351                 Par ailleurs, le projet de la Société
20     Radio-Canada a été conçu sans qu'un financement
21     publicitaire n'intervienne.  Ce qui n'est pas le cas
22     pour le projet du groupe dirigé par TVA.  Pour nous,
23     cela n'est pas secondaire, et nous partageons là-dessus
24     les réflexions qui ont été exprimées devant vous par
25     les porte-parole de la Société Radio-Canada quand ils
                          StenoTran

                             1939

 1     sont venus vous exposer leur projet.
 2  8352                 Bien qu'on se trouve parfois en
 3     situation assez problématique, si la présence de
 4     publicité dans les chaînes généralistes peut être
 5     acceptable à certaines conditions, en respectant des
 6     balises strictes, la situation n'est certainement plus
 7     la même quand il s'agit du type de canal qui est
 8     actuellement en débat.
 9  8353                 Je sais que ce matin vous avez
10     entendu beaucoup de représentations en faveur du
11     secteur privé, et c'est ce qui m'amène à affirmer que
12     de notre point de vue, seule la télévision publique et,
13     en l'occurrence Radio-Canada, puisqu'elle est seule à
14     produire une demande pour un canal économique, peut
15     s'acquitter d'une telle mission avec l'indépendance et
16     la crédibilité requises.
17  8354                 La défense des intérêts des
18     consommateurs a des exigences, et la première en est
19     une qui relève de la crédibilité.  On ne peut pas, dans
20     deux séquences consécutives, procéder aux tests d'un
21     produit en mettant nécessairement l'accent sur ses
22     lacunes et en vanter l'instant d'après les mérites sans
23     intervention critique.  Ce sont des principes que la
24     population est à même de comprendre et pour lesquels
25     elle serait prête, nous semble-t-il, à payer quelques
                          StenoTran

                             1940

 1     sous mensuels supplémentaires pour qu'ils soient
 2     respectés.
 3  8355                 Il nous apparaît important de
 4     souligner aussi cet aspect parce qu'il a un impact non
 5     seulement avec l'emploi généré -- je parle du contenu
 6     canadien -- mais aussi sur le contenu du produit avec
 7     les conséquences culturelles qu'il ne manque pas d'en
 8     découler.  Le projet de RDE prévoit un contenu minimal
 9     de 90 pour cent.  Les porte-parole de la SRC ont
10     indiqué cette semaine que ce contenu, dans les faits,
11     serait presque à 100 pour cent.
12  8356                 Le Canal des affaires prévoit, selon
13     les périodes de la journée, un contenu variant de 50 à
14     60 pour cent.  C'est une énorme différence.  La part du
15     contenu fabriqué ici, à toutes fins utiles, a une
16     incidence directe sur l'emploi et sur l'emploi syndiqué
17     aussi.
18  8357                 Enfin, je termine avec quelques
19     observations visant à améliorer le projet de RDE.
20  8358                 Comme je l'ai souligné plus tôt dans
21     mon intervention, la CSN consent à des efforts
22     importants au chapitre de la formation de ses membres.
23  8359                 La formation en matière économique
24     n'est pas la moindre de nos préoccupations.  Ainsi,
25     plus qu'un support à nos efforts, le projet de la
                          StenoTran

                             1941

 1     Société Radio-Canada pourrait s'intégrer adéquatement à
 2     nos programmes de formation.  C'est pourquoi nous
 3     aimerions y aller de quelques suggestions que nous
 4     croyons susceptibles d'améliorer le contenu du projet
 5     déposé devant le CRTC le 6 juillet dernier.
 6  8360                 Nous avons vu d'un bon oeil que la
 7     défense des intérêts des consommatrices et des
 8     consommateurs occupe une place de choix dans le projet
 9     de programmation mis de l'avant.  Radio-Canada a
10     d'ailleurs fait ses preuves en ce domaine, et c'est là
11     un aspect du projet qu'elle saura assumer de la
12     meilleure façon, nous en sommes convaincus.
13  8361                 Par contre, il nous semble que le
14     volet de la défense des droits des travailleuses et des
15     travailleurs, même s'il est présent, pourrait davantage
16     être mis en valeur.
17  8362                 Dans nos sociétés de consommation, le
18     citoyen est forcément un consommateur et il faut lui
19     donner les moyens de se défendre sur ce front, mais il
20     est aussi un travailleur à qui il faut expliquer ses
21     droits, à qui il faut enseigner la meilleure manière de
22     le faire valoir devant les multiples organismes chargés
23     en principe de s'en occuper.  Il est aussi souvent, et
24     c'est d'ailleurs le cas pour plus de 1 million d'entre
25     eux au Québec, une personne syndiquée.
                          StenoTran

                             1942

 1  8363                 Les syndicats sont de plus en plus
 2     engagés dans la vie économique alors que le travail se
 3     réorganise, que les entreprises s'ouvrent, même si
 4     c'est encore trop timidement du point de vue de leurs
 5     employés.
 6  8364                 Cet aspect de la réalité économique
 7     devrait pouvoir être traduit dans la programmation de
 8     RDE, et un autre aspect de cette vaste réalité du monde
 9     économique aurait intérêt à être mieux intégré à la
10     programmation de RDE.  La définition qu'on y donne de
11     l'entreprise demeure des plus classiques et
12     conventionnelles.  Cette définition néglige toutes ces
13     nouvelles formes d'activités économiques qui se
14     développent aujourd'hui en dehors des sentiers battus. 
15     Nous voulons parler des coopératives de travail ou de
16     production, de l'économie sociale et solidaire, et de
17     toutes ces nouvelles avenues qu'on est en train
18     d'ouvrir.
19  8365                 Le RDE pourrait, selon nous, jouer un
20     rôle extrêmement important en faisant connaître et en
21     expliquant comment se développe une économie qui est
22     loin d'être marginale au Québec, seulement des
23     milliards de dollars y sont engagés.
24  8366                 Je conclurais en remerciant le CRTC
25     d'avoir invité la CSN à exprimer son point de vue. 
                          StenoTran

                             1943

 1     Nous n'avons aucune prétention à poser en spécialistes
 2     des questions télévisuelles, mais comme ces questions
 3     nous rejoignent dans notre action, dans nos convictions
 4     et dans nos intérêts, aussi bien en tant que
 5     travailleurs que comme citoyens, elles ne nous sont pas
 6     indifférentes.
 7  8367                 Dans un temps où les présumées vertus
 8     de la déréglementation sont chantées sur tous les tons,
 9     nous nous réjouissons de l'existence d'un organisme
10     comme le vôtre chargé de civiliser ces fameuses voies
11     du marché.
12  8368                 Nous vous souhaitons tout le courage
13     nécessaire pour résister aux appels de ceux qui
14     voudraient abandonner notre télévision précisément tout
15     au marché.  Nous comptons que vous saurez trouver la
16     sagesse nécessaire pour que vos choix se posent sur les
17     projets les plus socialement utiles parmi tous ceux qui
18     vous sont présentés, et c'est en agissant de la sorte,
19     à notre avis, que vous vous acquitterez de la meilleure
20     manière de la responsabilité énorme qui vous est
21     confiée.
22  8369                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, madame.
23  8370                 Je vous confie aux bons soins de Mme
24     Wylie.
25  8371                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Bonjour, madame.
                          StenoTran

                             1944

 1  8372                 Vous avez donc une recommandation
 2     générale et une qui est plus spécifique à la demande de
 3     RDE.  La générale serait que le Conseil se doit de
 4     consolider les stations généralistes plutôt que de les
 5     affaiblir davantage en augmentant le fractionnement de
 6     l'auditoire.  Est-ce que j'ai bien compris?  Ensuite,
 7     vous vous penchez plus particulièrement sur RDE.
 8  8373                 Donc la recommandation générale que
 9     vous faites est de nous dire que si nous ne
10     privilégions pas les télévisions généralistes en
11     donnant des permis spécialisés à des joueurs qui ne
12     sont pas des téléviseurs généralistes, nous
13     affaiblissons les télévisions généralistes.  En
14     général.
15  8374                 Je suis certaine que vous seriez de
16     notre avis que s'il y a une différence énorme entre les
17     demandes, que ce sera pris en considération.  Mais en
18     général, c'est votre position.
19  8375                 Mme CARBONNEAU:  Je pense que vous
20     devez comprendre que nos représentations sur les canaux
21     spécialisés sont un appel à la prudence.  Il est clair
22     qu'on souhaite, oui, une consolidation de la télévision
23     publique, mais on se dit dans les considérations
24     prudentes que vous devez faire, quant à nous, les
25     projets spécialisés doivent être soumis sévèrement à
                          StenoTran

                             1945

 1     deux balises, d'une part d'ajouter vraiment à l'offre
 2     télévisuelle et de ne pas constituer une concurrence
 3     nuisible aux services actuels.
 4  8376                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Monsieur Larose,
 5     dans son intervention écrite, nous dit que la
 6     télévision publique a les coudées plus franches pour
 7     aborder les problèmes de société.  À ce moment-là, vous
 8     vous pencheriez sur certains formats plutôt que
 9     d'autres, où il y a des questions d'intérêt social?
10  8377                 Par exemple, est-ce que vous
11     n'apporteriez pas cette même recommandation ou ce même
12     critère à une télévision sur la comédie, par exemple? 
13     Vous parlez ici de choses sociales comme...
14  8378                 Mme CARBONNEAU:  De fait, on considère
15     que ça se pose avec plus d'acuité encore, notamment
16     quand on regarde les licences à accorder, ou à ne pas
17     accorder, à un réseau qui traiterait des questions
18     économiques.  La part des questions de consommation
19     forcément est importante là-dedans, et ce serait tout à
20     fait incongru et non crédible de voir intervenir toutes
21     sortes de jeux d'intérêts, toutes sortes de publicités
22     dans le cadre du financement de ce genre de réseau là.
23  8379                 Oui, il y a là une question de
24     principe qu'on porte de façon assez générale à la CSN,
25     mais je pense que quand on regarde l'opportunité d'être
                          StenoTran

                             1946

 1     particulièrement ferme sur ces principes-là en regard
 2     d'un canal dont la vocation et le traitement de la
 3     nouvelle économique, ça nous apparaît d'autant plus
 4     pertinent.
 5  8380                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Et votre
 6     inquiétude est générée surtout par l'aspect économique,
 7     c'est-à-dire profits, ou par les participants
 8     eux-mêmes, qui auront des intérêts peut-être qui leur
 9     seraient plus spécifiques?
10  8381                 Mme CARBONNEAU:  Je pense que vous
11     devez comprendre notre propos, particulièrement sur le
12     deuxième volet.  Il apparaît important que ces
13     questions-là, dans l'intérêt du grand public, soient
14     traitées avec la plus grande indépendance.
15  8382                 En ce sens-là, les intérêts privés de
16     certains groupes ne permettent pas de garantir la
17     crédibilité nécessaire.
18  8383                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Vous vous penchez
19     aussi sur un aspect très spécifique des deux demandes,
20     qui visent les affaires, l'économie en général, dans le
21     sens que le Canal des affaires est beaucoup plus dirigé
22     vers les gens d'affaires que la population en général. 
23     Vous avez, évidemment, relevé et concédé que le canal
24     spécialisé n'atteindra, de fait, qu'une certaine
25     proportion de la population.
                          StenoTran

                             1947

 1  8384                 Est-ce que le service de télévision
 2     généraliste de Radio-Canada ne pourrait pas être, à cet
 3     effet-là, complémentaire?  Est-ce qu'il ne pourrait pas
 4     y avoir de la programmation qui serait complémentaire
 5     sur les affaires, justement, qui s'adresserait à la
 6     population en général?
 7  8385                 Mme CARBONNEAU:  Je pense qu'au départ
 8     dans notre représentation on vous mettait un peu en
 9     garde contre un fractionnement excessif des auditoires. 
10     Ça, c'est mon premier commentaire par rapport à cette
11     perspective-là.  Et pui, vous avez raison d'interpréter
12     notre représentation en disant que nous prétendons que
13     RDE, forcément, vise un auditoire plus large.
14  8386                 Mais au-delà de la largeur de
15     l'auditoire, je voudrais aussi insister que pour la
16     CSN, les questions économiques, l'éducation qui en
17     découle en regard du grand public sont quelque chose
18     d'extrêmement important.
19  8387                 Alors, outre le nombre de personnes
20     visées, la largeur de l'auditoire qui, de notre point
21     de vue, est sûrement un critère dont vous devez tenir
22     compte, il y a aussi une représentation à l'effet
23     d'affirmer qu'il y a un besoin dans la population en
24     termes d'éducation économique, puisque nous évoluons
25     dans un monde qui est de plus en plus complexe et
                          StenoTran

                             1948

 1     inter-dépendant de cette question-là.
 2  8388                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Je vous remercie,
 3     madame.  Vos propos sont très clairs et je vous
 4     remercie, nous vous remercions tous, je suis certaine,
 5     de votre présentation un samedi matin.  Transmettez à
 6     monsieur Larose nos meilleures salutations.
 7  8389                 Madame la Présidente.
 8  8390                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.  Je pense que
 9     votre présence et la participation de la CSN, pas
10     strictement par la Fédération des communications,
11     signifie bien l'intérêt que vous portez à la question,
12     alors on l'apprécie beaucoup et on le remarque.  Merci.
13  8391                 Nous allons prendre une pause pour
14     15 minutes.  Nous allons reprendre à 11 h 25, à
15     laquelle heure nous allons par la suite poursuivre avec
16     l'ensemble des interventions pour terminer avant le
17     déjeuner, qui risque peut-être d'être un peu tard, mais
18     certainement pas se prolonger après le déjeuner.
19  8392                 Merci.
20     --- Courte suspension à / Short recess at 1110
21     --- L'audience reprend à / Upon resuming at 1130
22  8393                 LA PRÉSIDENTE:  Madame la Secrétaire,
23     pourriez-vous s'il vous plaît présenter le prochain
24     intervenant.
25  8394                 Mme AUDET:  Bien sûr.  Il s'agit de
                          StenoTran

                             1949

 1     l'Association québécoise de l'industrie du disque, du
 2     spectacle et de la vidéo, représentée par M. Robert
 3     Pilon et Mme Solange Drouin.  L'ADISQ intervient à
 4     quatre des demandes à l'ordre du jour.
 5     INTERVENTION
 6  8395                 M. PILON:  Bonjour, Madame Audet.
 7  8396                 Mon nom est Robert Pilon.  Je suis le
 8     Vice-président aux affaires publiques de l'ADISQ.  Je
 9     suis accompagné par mon collègue, le Directeur général
10     et Conseillère juridique, Mme Solange Drouin.  L'ADISQ
11     représente, comme vous le savez, les producteurs
12     indépendants québécois de disques et de spectacles de
13     variétés.
14  8397                 On voudrait d'abord vous remercier de
15     nous recevoir dans cette audience qui est de la plus
16     haute importance.  Peut-être une remarque générale
17     avant de commencer. brièvement.  On n'a pas vraiment
18     fait allusion à ça dans notre mémoire, mais on l'avait
19     fait dans le passé dans d'autres audiences sur les
20     canaux spécialisés, à quel point il nous apparaît
21     important de maintenir un équilibre entre les services
22     anglophones et les services francophones au niveau de
23     l'offre des services spécialisés.  Je sais... je n'ai
24     malheureusement pu suivre de très très près toute
25     l'audience cette semaine, mais je sais que cette
                          StenoTran

                             1950

 1     question-là a été discuté abondamment.  Je voudrais
 2     juste, même si ce n'est pas écrit dans notre mémoire,
 3     réitérer que, pour l'ADISQ, c'est une question qui est
 4     fondamentale.
 5  8398                 Bien sûr, il doit y avoir... et vous
 6     avez une tâche très difficile à remplir, la recherche
 7     de l'équilibre, d'éviter une trop grande fragmentation
 8     du marché également, de maintenir ça entre services
 9     spécialisés et services conventionnels.
10  8399                 Tout ça est important, mais ceci
11     étant dit, il faut quand même se rendre à l'évidence
12     que c'est un phénomène qui est là, c'est une phénomène
13     qui se développe partout en Amérique du Nord et même
14     ailleurs dans le monde occidental.  Des canaux
15     spécialisés, il va y en avoir et, à partir du moment où
16     il va en avoir, il va en avoir de plus en plus.  Il
17     faut maintenir un équilibre, mais il faut maintenir
18     aussi un équilibre entre services anglophones et
19     services francophones.  C'est très important.
20  8400                 D'une manière générale, je vais
21     intervenir rapidement sur nos principales conclusions
22     sur le service du Réseau des Arts présenté par
23     Radio-Canada et ses partenaires, et ma collègue dira
24     quelques mots également sur les autres services sur
25     lesquels nous apportons des commentaires,
                          StenoTran

                             1951

 1     principalement le service Télé Ha! Ha!
 2  8401                 D'abord, et on n'a pas beaucoup
 3     insisté dans notre mémoire là-dessus mais c'est assez
 4     évident, l'ADISQ apporte son appui, et c'est un appui
 5     qui est fort, au projet du service Réseau des Arts.  Il
 6     nous semble absolument important que ce service-là
 7     obtienne une licence.  Il y a un créneau-là qui n'est
 8     pas occupé, et qui doit être occupé.  Ça l'est dans
 9     d'autres marchés à travers le monde et ce le sera dans
10     les années à venir dans la plupart des pays
11     occidentaux.  Il faudra donc qu'ici aussi il y ait un
12     service francophone qui occupe ce créneau-là.
13  8402                 Ceci étant dit, bien qu'on apporte un
14     soutien très fort à ce projet-là, il y a un certain
15     nombre de lacunes dans la proposition de Radio-Canada
16     et de ses partenaires, et je voudrais les rappeler
17     brièvement.
18  8403                 D'abord, la question de la
19     programmation de chansons.  Bien sûr, Madame la
20     Présidente, Mesdames et Messieurs les Conseillers, vous
21     connaissez notre position sur la question de la chanson
22     à la télévision, en général.  Nous avons déposé un
23     mémoire substantiel et détaillé lors des récentes
24     audiences sur la programmation de télévision, et on
25     attend avec anxiété la décision du Conseil.  On est
                          StenoTran

                             1952

 1     confiant que le Conseil saura apporter des réponses à
 2     nos attentes.  Il nous apparaît évident que la chanson
 3     doit retrouver, dans la programmation des réseaux
 4     conventionnels, la place importante qu'elle y occupait
 5     dans le passé, et qu'elle doit y occuper
 6     proportionnellement à sa contribution à la culture
 7     canadienne et québécoise.
 8  8404                 Ceci étant dit, ce n'est pas parce
 9     que le Conseil inciterait ou imposerait des conditions
10     aux services conventionnels comme Radio-Canada ou TVA
11     d'avoir une plus grande programmation de chanson dans
12     les années à venir.  C'est pas parce qu'on le ferait
13     qu'il ne devrait pas y avoir également, sur un service
14     spécialisé, une place plus significative pour la
15     chanson.  Bien sûr, ça ne sera peut-être pas exactement
16     les mêmes programmations.  Soyons réalistes-là.
17  8405                 On ne vous demande pas d'imposer au
18     Réseau des Arts de programmer quatre concerts par mois
19     de Céline Dion.  Je pense qu'il y a un certain type de
20     chanson qui a plus sa place dans les services
21     conventionnels, et d'autres types de chansons qui
22     visent un public plus restreint peut-être qui, a sa
23     place au service spécialisé, tel que Réseau des Arts,
24     et ça fait partie de la culture.
25  8406                 Bien sûr, c'est un long débat.  C'est
                          StenoTran

                             1953

 1     un débat d'ailleurs que nos collègues connaissent aussi
 2     dans d'autres pays, comme la France.  J'ai eu
 3     l'occasion d'en parler avec des Espagnoles aussi.  Ce
 4     problème-là, on l'a un peu partout à travers le monde. 
 5     C'est un problème où malheureusement, bien souvent,
 6     étant donné la jeunesse de notre industrie, les
 7     pouvoirs publics ou les organismes publics ou le milieu
 8     en général ne reconnaît pas encore suffisamment que la
 9     chanson est une composante pleine et entière de la
10     culture au même titre que le théâtre, la danse, la
11     musique ou la littérature.  Malheureusement, ça semble
12     être une lacune dans la proposition de Radio-Canada.
13  8407                 Je ne veux pas passer en détail sur
14     ce qu'on a dans notre mémoire.  Je pense qu'il est
15     assez court et assez structuré.  Notamment, on se
16     serait attendu, nous, à ce qu'il y ait... c'est
17     succinct, leur présentation, et malheureusement je n'ai
18     pas pu assister à toute leur présentation.  Peut-être
19     que vous leur avez posé des questions.  J'ai dû quitter
20     avant la fin de leur comparution sur cette question-là.
21  8408                 Il y a beaucoup d'ambiguïté dans leur
22     proposition.  Notamment, on semblerait s'attendre... on
23     devrait s'attendre à ce que dans la soirée thématique
24     écriture ou dans la soirée thématique musique, il y ait
25     un peu plus de place pour la chanson, mais ça ne semble
                          StenoTran

                             1954

 1     pas, à première vue, être le cas.
 2  8409                 Donc, nous on pense que vous devriez
 3     leur imposer comme condition de licence... ça peut
 4     être, à la limite, une condition de licence
 5     relativement souple, mais que la chanson, à tout le
 6     moins un certain type de chanson qui ne rejoint pas ou
 7     qui ne pourrait pas exister sur des réseaux
 8     conventionnels, puisse être présente dans leur
 9     programmation.
10  8410                 Notamment aussi, dans la série
11     "Enfance de l'art", je pense qu'il est très important,
12     et si vous avez suivi les travaux du groupe de travail
13     sur la chanson, qui avait été mis en place par le
14     gouvernement du Québec et si vous avez regardé le
15     rapport de ce groupe de travail-là, on se rend compte
16     que c'est exagéré de parler de crise de la chanson
17     québécoise, mais les difficultés qui traversent
18     présentement la chanson québécoise et ces difficultés
19     d'atteindre le jeune public viennent entre autres du
20     fait que la chanson n'est plus présente dans les
21     écoles, comme elle l'était dans les années soixante et
22     soixante-dix, et il y a un problème.  Si on veut
23     refaire un public pour la chanson québécoise, il faut
24     commencer au bas de l'échelle.  Il faut commencer
25     commencer au bas de l'échelle, et il faut commencer
                          StenoTran

                             1955

 1     avec les enfants et avec les jeunes adolescents.  Donc,
 2     il est important que la série "L'enfance de l'art"
 3     donne également sa place à la chanson.
 4  8411                 Le contenu canadien:  À première vue,
 5     ça semble intéressant, 50 pour cent sur l'ensemble de
 6     la journée de radiodiffusion et 44 pour cent entre 18 h
 7     et 24 h.  Cependant, je pense qu'il y a un peu
 8     d'ambiguïté.  Même des gens de Radio-Canada, lorsqu'ils
 9     ont présenté leur dossier, se sont rendus compte qu'il
10     y a un peu d'ambiguïté.  L'ambiguïté relève surtout du
11     fait, du statut de la fameuse émission le matin "Le
12     fameux magazine électronique".
13  8412                 Je comprends que la requérante a un
14     petit peu changé sa position en cours de route, mais il
15     ne faut quand même pas charrier là.  C'est pas vraiment
16     de la radiodiffusion au sens fort, cette émission-là. 
17     Ça le deviendra peut-être dans cinq ans ou dans dix
18     ans, mais ça ne l'est pas vraiment pour l'instant.  Ça
19     ressemble beaucoup plus à un service alpha-numérique.
20  8413                 Alors, si on veut vraiment calculer
21     le niveau de contenu canadien dans la programmation
22     offerte à la requérante, je pense qu'il faut exclure
23     cette émission-là pour avoir des pourcentages qui sont
24     réalistes, et c'est ce qu'on a fait.  Là, on se rend
25     compte qu'à l'exclusion de cette émission-là, entre 7 h
                          StenoTran

                             1956

 1     et 1 h, on se rend compte que le pourcentage si on
 2     exclut cette émission-là, "Magazine électronique",
 3     cette "émission", le pourcentage de contenu canadien
 4     est beaucoup plus faible.
 5  8414                 On ne parle plus de 50 pour cent mais
 6     on parle de 41 pour cent, et si par ailleurs on regarde
 7     les soirées thématiques, qui est vraiment le coeur de
 8     la programmation et probablement ce qui ira chercher le
 9     public le plus important, là on parle d'un niveau de 24
10     pour cent de contenu canadien.  Alors, c'est
11     relativement faible.
12  8415                 Il nous apparaît que le Conseil
13     devrait imposer comme condition de licence un niveau de
14     contenu Canadien plus élevé, notamment dans les soirées
15     thématiques.  Vingt-quatre pour cent, c'est clairement
16     insuffisant.
17  8416                 Je saute rapidement sur la question
18     des contributions financières.  Cinquante-six pour cent
19     des dépenses totales, productions et acquisitions
20     combinées, serait consacré aux émissions canadiennes. 
21     Bien sûr si on augmente, notamment dans les soirées
22     thématiques, le pourcentage de contenu canadien,
23     automatiquement il faudra que les pourcentages de
24     dépenses soient plus élevés -- les pourcentages des
25     dépenses consacrés aux émissions canadiennes.
                          StenoTran

                             1957

 1  8417                 Deux petites remarques très rapides
 2     sur la question des dépenses consacrées aux émissions
 3     canadiennes.
 4  8418                 Le 3,3 millions qui est consacré au
 5     développement d'émissions canadiennes, il faudra aussi
 6     là qu'une petite partie, au moins, une partie... pas
 7     une petite partie, une partie significative, une partie
 8     réaliste, une partie adéquate, soit consacrée au
 9     développement d'émissions canadiennes mettant en
10     vedette les artistes de la chanson.
11  8419                 L'initiative du 150 000 $ pour les
12     scénarios de courts métrages, c'est une initiative
13     extrêmement intéressante.  On ne voit pas pourquoi on
14     ne pourrait pas penser à une initiative similaire du
15     côté de la chanson aussi ou du côté des émissions
16     mettant en vedette des artistes de la chanson.
17  8420                 Enfin, le dernier point:  le recours
18     à la production indépendante.  Soixante-quinze pour
19     cent de la programmation canadienne, hormis les
20     émissions de type information, c'est un pourcentage qui
21     est significatif, qui est important.  Cependant,
22     lorsqu'on décortique un petit peu -- on l'a fait et
23     vous pouvez le voir au tableau qu'on a reproduit, les
24     pourcentages qui sont là, au bas de la page 7 -- en
25     réalité, on parle seulement de 22 pour cent des
                          StenoTran

                             1958

 1     dépenses d'émissions qui vont être consacrées à
 2     l'acquisition d'émissions canadiennes, donc à la
 3     production aux indépendants.
 4  8421                 Sur le 22 pour cent.... sur le 56
 5     pour cent, ça fait à peu près 33 pour cent, donc le
 6     tiers seulement des dépenses de programmation
 7     canadienne vont aller à la production indépendante. 
 8     C'est relativement simple à comprendre.  C'est qu'il y
 9     a une partie importante qui est en production -- 34
10     pour cent.
11  8422                 Donc ce rapport-là, sur le 56 pour
12     cent consacré aux émissions canadiennes, il se
13     décompose en deux parties:  22 pour cent à
14     l'acquisition, 34 pour cent à la production.  On pense
15     que le rapport devrait être plus adéquat que ça.  Une
16     partie plus significative des dépenses consacrées à
17     l'acquisition sur le total devrait être... il devrait y
18     avoir une partie plus significative des dépenses sur
19     émissions canadiennes qui soit consacrée à
20     l'acquisition, et un peu moins à la production.
21  8423                 Voilà.  Je pense que ça couvre
22     l'essentiel de nos remarques sur le Réseau des Arts.
23  8424                 Mme DROUIN:  L'autre projet,
24     d'ailleurs, dont la programmation est composée
25     d'émissions dans des domaines d'activités où oeuvrent
                          StenoTran

                             1959

 1     des membres de l'ADISQ, est bien sûr le service Télé
 2     Ha! Ha!, un service spécialisé de langue française dans
 3     le domaine de l'humour.
 4  8425                 L'ADISQ, on est d'avis, on est
 5     fortement convaincu que ce service pourra constituer un
 6     ajout fort intéressant dans le paysage télévisuel
 7     offert au public canadien et pourrait avoir des
 8     retombées extrêmement positives sur les artistes qui
 9     agissent dans ce secteur-là, ainsi que les entreprises,
10     les producteurs qui agissent dans ce milieu.
11  8426                 Comme vous l'avez constaté dans notre
12     mémoire, l'ADISQ a donc apporté son appui, un appui
13     fort, à ce projet-là, sous réserve de deux... avec les
14     deux réserves suivantes, notamment, au niveau des
15     exigences de contenu canadien ou au niveau des
16     contributions aussi financières, au développement et à
17     la production de contenu canadien.  Je pense que, de
18     tout ça, les lacunes dont je vais vous faire état -- je
19     parle vite!
20  8427                 LA PRÉSIDENTE:  J'allais dire, je
21     pense que vous êtes l'intervenante qui parlez le plus
22     vite aux audiences du Conseil.  Mais il n'y a pas de
23     traduction-là.  C'est pas pire.
24  8428                 Mme DROUIN:  Alors, malgré ces deux
25     réserves-là, on est convaincu que les deux réserves
                          StenoTran

                             1960

 1     dont je vais vous faire état sont des réserves que le
 2     CRTC pourrait pallier assez facilement.
 3  8429                 Quant au niveau général de contenu
 4     canadien dans la programmation, il faut rappeler que
 5     Télé Ha! Ha! s'est engagée dans son projet à programmer
 6     30 pour cent de contenu canadien par semaine de
 7     radiodiffusion, le pourcentage grimpant jusqu'à 35 pour
 8     cent à la 5e année.  Nous sommes bien sûr conscients
 9     des contraintes inhérentes à la programmation d'un
10     service spécialisé.  Le législateur l'a d'ailleurs
11     prévu dans la Loi sur la radiodiffusion à l'article
12     3f).
13  8430                 L'article 3f) prévoit, bien sûr, que
14     toutes les entreprises devraient faire appel au
15     maximum, et à tout le moins, de façon prédominante, au
16     contenu canadien.  Ça c'est la règle générale.  Mais
17     également, dans sa sagesse, le législateur a prévu que
18     pour les services de nature spécialisée, il essaie, le
19     CRTC, à avoir le pouvoir, finalement, de déroger à
20     cette règle de prédominance et de demander un service
21     de nature spécialisée lorsque ça l'exige, d'avoir une
22     programmation avec moins de 50 pour cent de contenu
23     canadien.  Ça on le comprend bien quand la nature des
24     services l'exige.  Mais à ce moment-là, le CRTC quand
25     même doit exiger l'utilisation du contenu canadien dans
                          StenoTran

                             1961

 1     toute la mesure du possible.
 2  8431                 Nous demeurons toutefois convaincus
 3     que la nature spécialisée de ce service-là,
 4     Télé Ha! Ha!, permettrait à la requérante d'atteindre
 5     un niveau de 40 pour cent de contenu canadien plutôt
 6     que de 35 pour cent, comme il le propose, à la 5e
 7     année.  Ce niveau de 40 pour cent de contenu canadien,
 8     selon nous, serait d'ailleurs plus comparable au niveau
 9     que le CRTC a exigé dans d'autres dossiers comme, par
10     exemple, celui du service de musique country en 1994,
11     où vous avez exigé que le service passe de 30 pour cent
12     à 40 pour cent, donc une augmentation graduelle de 2
13     pour cent par année, pour atteindre 40 pour cent après
14     cinq ans.  On pense que cette règle-là serait très
15     raisonnable à exiger... que le CRTC exige à
16     Télé Ha! Ha! et aussi très réalisable la part de
17     Télé Ha! Ha! .
18  8432                 Quant aux engagements de Télé Ha! Ha!
19     au niveau des contributions au développement et la
20     production de contenu canadien, le Télé Ha! Ha! entend
21     consacrer une sommes très importante de 65,6 millions
22     de dollars à la production et l'acquisition d'émissions
23     canadiennes et étrangères, dont plus de 65 pour cent
24     pour l'acquisition ou la production d'émissions
25     canadiennes.  On trouve ça... c'est une proportion qui
                          StenoTran

                             1962

 1     est très appréciable déjà, mais étant donné ce qu'on
 2     vous demande d'ailleurs de leur imposer des niveaux de
 3     contenu canadien plus élevés, il faudrait, comme mon
 4     collègue me le rappelait pour Réseau des Arts, que les
 5     dépenses de production soient également augmentées, de
 6     façon à permettre à Télé Ha! Ha! de prévoir un niveau
 7     de contribution adéquat pour rencontrer ce nouvel
 8     objectif de 40 pour cent et non plus de 35 pour cent.
 9  8433                 Quant à Télé Ha! Ha!, un point où il
10     y aurait une amélioration aussi... où nous
11     souhaiterions, nous, voir une amélioration, c'est au
12     niveau de...  Il prévoit consacrer 35 000 $ par année
13     au titre du développement d'émissions canadiennes, ce
14     qui fait un total, sur sept ans, de 245 000 $ sur un
15     budget global d'émissions canadiennes de 15 millions $,
16     ce qui ne fait même pas 2 pour cent de ce budget-là qui
17     serait consacré au titre du développement d'émissions
18     canadiennes.  On croit que Télé Ha! Ha! pourrait faire
19     un effort, avec le CRTC... devrait les encourager dans
20     ce sens-là.
21  8434                 En terminant sur ce projet,
22     j'aimerais souligner deux aspects qui nous sont apparus
23     fort intéressants, qui sont soulignés dans leur projet. 
24     C'est, premièrement, le fait de, dans le budget
25     d'acquisition d'émissions canadiennes... pardon, budget
                          StenoTran

                             1963

 1     d'acquisitions globales de 50,7 millions, il y a la
 2     majorité de ces sommes-là d'acquisitions qui sont
 3     consacrées à des émissions canadiennes, cinquante-cinq
 4     pour cent de ce total-là versus 44 pour les émissions
 5     non-canadiennes.  Alors c'est un rapport qu'on trouve
 6     très intéressant.
 7  8435                 De plus, de façon justement à
 8     garantir aux producteurs indépendants, autres que ceux
 9     qui font partie de l'actionnariat de Télé Ha! Ha! ou de
10     leurs affiliés, de façon à garantir à ces producteurs
11     qu'ils aient une chance équitable de fournir des
12     émissions pour le service de Télé Ha! Ha!, ils s'engage
13     donc à recourir à ce que 75 pour cent des dépenses
14     relatives à la production d'émissions soient dirigés
15     vers les producteurs indépendants.  Alors, on pense que
16     c'est une garantie... ça témoigne de l'intérêt de
17     Télé Ha! Ha! de bâtir avec le secteur de la production
18     indépendante autre qu'eux-mêmes une relation
19     harmonieuse en vue d'offrir une programmation
20     canadienne de qualité.
21  8436                 Donc, pour conclure sur ce projet,
22     j'aimerais insister à nouveau sur le fait que l'ADISQ
23     est très favorable à ce projet et que les réserves que
24     nous avons émises pourraient être corrigées facilement.
25  8437                 Finalement, deux mots, rapidement,
                          StenoTran

                             1964

 1     sur Télé Passeport et Télé-Classique.  Nous avons
 2     souligné deux initiatives intéressantes dans ces
 3     projets-là.  Télé Passeport, qui offre... évidemment,
 4     c'est une programmation qui est consacrée au voyage
 5     mais qui offre des informations concernant les
 6     activités et les événements culturels au Québec --
 7     alors, on trouve que c'est une initiative qui pourrait
 8     avoir un apport positif sur le milieu de la culture
 9     canadien et québécois.
10  8438                 Quant à Télé-Classique, le service
11     qui est consacré exclusivement à la reprise d'oeuvres,
12     aussi présente certaines émissions classiques, des
13     grandes émissions d'ailleurs dont on s'ennuie, qui
14     donnaient vraiment une vitrine très intéressante aux
15     artistes de la chanson comme "l'Autobus du
16     Showbusiness" et tout ça, et on souligne cet aspect-là,
17     qui est très intéressant, de Télé-Classique.
18  8439                 Alors voici, nous sommes prêts à
19     répondre à vos questions.
20  8440                 LA PRÉSIDENTE:  Madame, Monsieur,
21     merci.  Mme Wylie a quelques questions pour vous.
22  8441                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Bonjour, Madame
23     Drouin.  Bonjour, Monsieur Pilon.
24  8442                 Madame Drouin, votre débit phénoménal
25     est tel que j'ai très peu de questions, parce que ça
                          StenoTran

                             1965

 1     vous permet de nous donner les détails les plus
 2     volumineux sur ce que vous désirez des requérantes. 
 3     Évidemment il y a aussi la question générale de la
 4     catégorisation de la programmation et de son effet, que
 5     vous réitérez dans votre intervention écrite et qui, je
 6     crois, rejoint celle que vous nous avez faites lors de
 7     l'audience sur la politique de la télévision.
 8  8443                 Alors je n'ai vraiment pas de
 9     questions, parce que c'est très clair ce que vous
10     voudriez, des services que vous êtes prêts à appuyer
11     sous condition et, à la réplique, peut-être que vous
12     entendrez des réflexions des requérantes en question
13     sur vos propositions.
14  8444                 Alors, à moins que vous vous ayez
15     quelque chose à ajouter ou peut-être mes collègues,
16     moi, je n'ai pas de questions puisque la clarté de
17     votre dépôt écrit et le débit de Mme Drouin nous permet
18     d'avoir toute la gamme de vos pensées.
19  8445                 Merci, Madame.
20  8446                 Oui, Monsieur Pilon?
21  8447                 M. PILON:  Est-ce que vous avez des
22     questions ou...
23  8448                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Non, non, ça va,
24     je regardais mes collègues pour voir s'il y avait
25     des...
                          StenoTran

                             1966

 1  8449                 M PILON:  Peut-être juste une
 2     remarque qui nous semble importante.
 3  8450                 Comme j'ai dit, on n'a pas pu
 4     assister à toute l'intervention sur Radio-Canada et
 5     Télé Ha! Ha!  Je n'ai pas pris connaissance entièrement
 6     non plus des comptes-rendus de l'audience.  Donc, je ne
 7     sais pas au juste les questions qui ont été posées,
 8     mais il nous semble important que les ambiguïtés soient
 9     éclaircis et c'est pas vraiment compliqué de demander à
10     un requérant, dans cette émission-là exactement, de
11     quoi ça aurait l'air la soirée thématique écriture dans
12     la vraie vie?  Si vous avez la licence, la soirée
13     thématique écriture, de quoi ça aurait l'air?  Est-ce
14     que oui ou non il y aurait des émissions qui mettraient
15     en vedette des artiste de la chanson ou pas?
16  8451                 Tant qu'on n'a pas posé ces
17     questions-là dans le fond, et nous on n'a pas
18     l'occasion de les poser aux requérantes, enfin pas
19     officiellement, on ne peut pas le savoir.  Donc, moi,
20     c'est peut-être une requête que je pourrais faire aux
21     membres du Conseil, c'est de soulever ces questions-là
22     pour éclaircir ces ambiguïtés là.
23  8452                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Il faudra lire le
24     procès-verbal.
25  8453                 M. PILON:  Oui.
                          StenoTran

                             1967

 1  8454                 CONSEILLÈRE WYLIE:  À moins que Mme
 2     Drouin ne réponde à nos questions et les pose pour nous
 3     aussi.
 4  8455                 LA PRÉSIDENTE:  Non, mais soyez
 5     assurés, d'une part, que les requérantes, je suis
 6     certaine, nous regardent ce matin.  Certains sont dans
 7     la salle, d'autres... il n'y a pas de doute et c'est
 8     pourquoi d'ailleurs cette étape du processus de
 9     l'audience publique permet en effet de venir joindre
10     aux questions du Conseil de nouvelles questions ou de
11     re-frapper sur le même clou.  Soyez assurés que s'il
12     n'y a pas de commentaires faits à la suite de votre
13     intervention, nous soulèverons... nous serons vos
14     porte-voix.
15  8456                 M. PILON:  D'accord.
16  8457                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.
17  8458                 M. PILON:  Merci beaucoup.
18  8459                 LA PRÉSIDENTE:  Madame Audet.
19  8460                 Mme AUDET:  J'inviterais maintenant,
20     pour l'École nationale de l'humour, Mme Louise Richer. 
21     Évidemment, l'École intervient sur la demande de
22     Télé Ha! Ha!
23                                                        1130
24  8461                 Mme RICHER:  Non, j'ai changé d'idée.
25  8462                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour, Madame.
                          StenoTran

                             1968

 1  8463                 Mme RICHER:  Bonjour.  Vous allez
 2     bien?
 3  8464                 LA PRÉSIDENTE:  Bien, merci. 
 4     Vous-mêmes?
 5  8465                 Mme RICHER:  Oui, ça va bien.
 6  8466                 LA PRÉSIDENTE:  Oui, en ce beau
 7     samedi matin.
 8  8467                 Mme RICHER:  Oui, c'est sûr.
 9  8468                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, on vous
10     écoute.
11     INTERVENTION
12  8469                 Mme RICHER:  Madame la Présidente,
13     Mesdames, Messieurs les Conseillers, membres du
14     Conseil, bon samedi à tous.
15  8470                 Mon nom est Louise Richer, et à titre
16     de directrice générale et pédagogique de l'École
17     nationale de l'humour, c'est avec beaucoup
18     d'enthousiasme et de ferveur -- et un petit peu de
19     nervosité -- que je plaiderai ici aujourd'hui en faveur
20     de la création d'une chaîne spécialisée en humour,
21     Télé Ha! Ha!
22  8471                 Mon argumentation s'articulera de
23     façon complémentaire à la présentation faite devant
24     vous mercredi dernier par les partenaires et promoteurs
25     de la chaîne Télé Ha! Ha!  Je m'attarderai à exposer
                          StenoTran

                             1969

 1     prioritairement l'importance et l'extrême pertinence
 2     d'une telle chaîne en relation avec nos activités et
 3     celles des jeunes créateurs que nous côtoyons chaque
 4     jour.  Dans un premier temps, j'ai jugé quand même
 5     important d'asseoir la crédibilité de l'École nationale
 6     de l'humour auprès du Conseil.  Voici donc un portrait
 7     sommaire de l'École de l'humour.
 8  8472                 Fondée par le groupe Juste pour rire,
 9     l'École de l'humour a ouvert ses portes en janvier
10     1988.  Maintenant, et ce depuis 1993, elles est
11     autonome et gérée par un Conseil d'administration
12     indépendant.  Depuis 1992, le programme d'études est
13     reconnu par le ministère de l'Éducation et sanctionné
14     par une attestation d'études collégiales.  Son
15     programme est aussi subventionné par le ministère de la
16     Culture du Québec.
17  8473                 L'École de l'humour a la mandat
18     d'offrir une formation intensive aux humoristes et aux
19     auteurs désireux de se spécialiser dans le domaine de
20     l'humour.  Au cours de cette formation d'une année
21     complète, composée de trois sessions, l'ÉNH privilégie
22     une approche pratique et vise à recréer de façon
23     réaliste et objective les conditions qui prévalent sur
24     le marché du travail.
25  8474                 Aussi, l'École met l'accent sur un
                          StenoTran

                             1970

 1     enseignement individualisé.  Chaque élève est considéré
 2     comme un cas unique et original, recevant un soutien
 3     personnalisé.  Donc, en principe, chacun de nos
 4     diplômés est un créateur original apte à adapter sa
 5     créativité aux exigences du milieu et ainsi faire
 6     évoluer l'humour et son industrie.
 7  8475                 Depuis 1993, comme j'en ai fait
 8     mention un petit peu plus tôt, l'ÉNH est dirigée par un
 9     Conseil d'administration de 16 membres.  Tous sont des
10     personnalités très actives et influentes dans le milieu
11     culturel (télévision, radio, scène, cinéma, publicité)
12     et dans le milieu des affaires (télécommunications,
13     droit d'auteurs, et caetera).  D'ailleurs, un ancien
14     membre du Conseil est même aujourd'hui Présidente du
15     CRTC.  Vous dire comment être associé à l'ÉNH peut
16     mener très loin.
17  8476                 Vous trouverez aussi en annexe la
18     liste du Conseil d'administration et vous serez en
19     mesure d'apprécier la qualité de nos membres, qui font
20     souvent partie d'organismes puis qui sont en
21     compétition.  Le prestige de ce Conseil vient confirmer
22     la pertinence et la légitimité de l'École nationale de
23     l'humour, et lui permet d'entretenir des liens étroits
24     avec le milieu.
25  8477                 L'année 1998 a marqué le 10e
                          StenoTran

                             1971

 1     anniversaire de l'ÉNH.  En 10 ans, l'École a développé
 2     une expertise unique et acquis une crédibilité
 3     enviable, en plus de se tailler une place de choix dans
 4     le paysage éducationnel et culturel québécois. 
 5     Aujourd'hui, l'École nationale de l'humour peut, sans
 6     mentir, se déclarer "meilleure école d'humour au
 7     monde"... tout en étant la seule.  Sa formation a
 8     d'ailleurs été évaluée récemment fort positivement par
 9     la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial.
10  8478                 Là où la réussite du mandat de l'ÉNH
11     est la plus éloquente c'est à travers le rayonnement de
12     ses diplômés sur la scène artistique québécoise.  Plus
13     de 78 pour cent travaillent en humour, 60 pour cent en
14     vivent à plein temps.  Les Patrick Huard, Claudine
15     Mercier, Jean-Marc Parent, François Massicotte, Mario
16     Jean et, plus récemment, les Jean-Michel Anctil,
17     François Morency, Maxim Martin, Peter McLoed ou Martin
18     Matte sont devenus des joueurs importants à l'intérieur
19     du panorama culturel québécois.  Beaucoup d'autres sont
20     à venir.
21  8479                 Mais ces personnages publics font
22     parfois oublier une masse importante de créateurs et
23     d'idéateurs issus de l'ÉNH qui oeuvrent aujourd'hui
24     dans les coulisses de la scène, de la télévision, en
25     radio, en cinéma, en publicité ou en littérature.  À la
                          StenoTran

                             1972

 1     télévision, que ce soit en scénarisation, en idéation,
 2     en développement de projets, nos finissants du
 3     programme d'écriture humoristique s'illustrent tant des
 4     les émissions jeunesse... j'en donne quelques exemples
 5     ici, "Bouledogue Bazar", "Radio enfer", "Macaroni tout
 6     garni", "Télé-Pirates"; dans les quiz, comme "Les
 7     Mordus", "Piment fort", "Fais-moi rire"; dans les
 8     talk-shows, le "Point J" et "L'Écuyer"; dans les
 9     comédies de situation, "Un gars, une fille", "Kilomètre
10     heure", "Catherine", qui est à venir, et autres
11     émissions humoristiques comme "La fin du monde" et
12     "Dieu reçoit aussi", qui sera en ondes en janvier
13     prochain.
14  8480                 Une décennie c'est plus de 190
15     finissants, au-delà de 175 représentations de
16     spectacles à travers le Québec depuis 1992, six
17     émissions de télévision originales, un bureau de
18     placement, la direction de la Collection Humour chez
19     Lanctôt Éditeur, qui a fait paraître cette année
20     l'intégrale de l'oeuvre de M. Deschamps, des colloques
21     impliquant le milieu culturel, des conférences, et
22     caetera, et caetera.  Je m'arrête ici.
23  8481                 L'École, donc, par son implication
24     sans relâche dans le milieu, dépasse largement son
25     mandat de formation.  L'École nationale de l'humour se
                          StenoTran

                             1973

 1     veut l'entremetteuse, la madame Claude, entre le marché
 2     et les créateurs en humour.  Et pour nous aujourd'hui,
 3     l'apparition d'un projet de chaîne spécialisée en
 4     humour, Télé Ha! Ha!, constitue une suite logique à
 5     cette aventure et l'assurance d'un développement
 6     significatif et intégré.
 7  8482                 D'ailleurs, l'ÉNH est à mettre sur
 8     pied une année supplémentaire de formation vouée à la
 9     spécialisation en télévision.  Une expérience pilote
10     conduite conjointement avec l'Institut national de
11     l'image et du son sera d'ailleurs menée dès janvier
12     prochain.  L'École est aussi en lien avec le
13     département des Technologies des médias du CÉGEP de
14     Jonquière.  Ainsi, l'École souhaite stimuler la
15     collaboration entre les différentes institutions,
16     orchestrer la convergence des forces en humour et
17     ultimement réaliser un arrimage encore plus efficient
18     avec l'industrie.
19  8483                 Dans cette perspective, le
20     développement de l'ÉNH peut se trouver étroitement lié
21     à celui de Télé Ha! Ha! et nous osons croire que celui
22     de Télé Ha! Ha! le sera tout autant avec le
23     développement de l'ÉNH, sur qui la chaîne pourra
24     compter, car l'ÉNH souhaite être un partenaire
25     privilégié et actif dans l'essor que prendra une telle
                          StenoTran

                             1974

 1     chaîne.
 2  8484                 De son poste d'observation, l'ÉNH
 3     voit le talent et l'originalité passer entre ses murs,
 4     un talent utilisé en-deça de ses capacités sur les
 5     chaînes généralistes:  tant de créateurs qui ont fait
 6     leurs classes dans les projets d'autrui, qui ont
 7     développé leurs propres concepts, ont expérimenté et
 8     qui attendent dans l'antichambre d'une réelle
 9     production; qu'on offre enfin au talent, à la
10     créativité et à l'audace l'espace télévisuel où
11     s'exprimer; vivement un lieu où l'expérimentation est
12     permise, où les lois du marché sont moins tonitruantes. 
13     Les plus grands gagnants seront les amants d'humour
14     québécois, et ils sont nombreux.
15  8485                 Télé Ha! Ha! sera une fenêtre ouverte
16     sur l'humour d'ici et d'ailleurs, sur l'humour d'hier,
17     d'aujourd'hui, mais surtout de demain.  En plus, tout
18     cela se fera au profit d'une crédibilité grandissante
19     pour les créateurs et d'une évolution constante de
20     l'humour vécue en direct par le téléspectateur.  Qui
21     dit mieux?
22  8486                 L'ÉNH veut faire partie de
23     l'aventure.  En tant que Madame Claude de l'humour,
24     elle est prête à toutes les collaborations... ou
25     presque.
                          StenoTran

                             1975

 1  8487                 Bonne chance à Télé Ha! Ha! et bonne
 2     chance à tous les créateurs prêts à exploser pour votre
 3     plus grand plaisir!
 4  8488                 LA PRÉSIDENTE:  Madame Richer, merci
 5     de votre participation.  Je vois que votre énergie et
 6     votre passion est décuplée et continue à vraiment
 7     alimenter la vitalité de l'École.
 8  8489                 J'aimerais savoir... vous avez
 9     peut-être suivi de loin ou vous avez entendu parler un
10     peu des différents projets qui sont devant nous.  Il y
11     a, dans un des projets, une espèce de promesse à
12     l'endroit de l'INIS et je me demandais si dans le
13     projet de Télé Ha! Ha!, au-delà de l'appui, et en effet
14     dans la programmation qui est proposée, il y a une
15     place pour la relève, parce qu'on dit qu'elle n'est
16     plus du tout sur les ondes des télévisions
17     conventionnelles, bien qu'elles se retrouvent peut-être
18     en radio maintenant.
19  8490                 Mais enfin, je me demandais s'il y a
20     des ententes qui ont été prises pour s'assurer qu'il y
21     ait vraiment... parce que je sais que l'École a
22     toujours des besoins d'argent aussi.  Est-ce qu'il y a
23     des ententes dont il a été discutées qui ne sont
24     peut-être pas conclues à ce moment-ci mais qui...
25  8491                 Mme RICHER:  Vous parlez de l'INIS ou
                          StenoTran

                             1976

 1     de la collaboration avec les autres institutions?
 2  8492                 LA PRÉSIDENTE:  Oui.
 3  8493                 Mme RICHER:  Voyez-vous, ce qu'on va
 4     faire c'est qu'on va procéder à cette expérience pilote
 5     dès janvier où on va réunir, nous, de notre côté, des
 6     auteurs et des humoristes, eux, de leur côté, des
 7     réalisateurs et des producteurs.  Alors, on est à
 8     développer... donc, on va expérimenter.  Par la suite,
 9     il y aura lieu, effectivement, de préciser le type de
10     collaboration dans l'avenir.  Alors, c'est une
11     expérience qui sera menée et qui semble fort
12     prometteuse.
13  8494                 C'est le but de l'École aussi:  de
14     tendre la main à différentes institutions.  On pense
15     aux multimédias aussi.  Il y a plein d'autres éléments. 
16     On pense à Jonquière, où les forces sont
17     complémentaires et les gens ont besoin des uns et des
18     autres.  Ils permettent au projet de pouvoir être mené
19     à terme, parce qu'un texte c'est intéressant, sauf que
20     tant qu'il n'a pas trouvé sa finalité et qu'il ne se
21     retrouve pas en production, l'évaluation même du projet
22     n'est pas aussi complète.  Alors, c'est dans cet
23     objectif-là, évidemment, de toujours mener les projets
24     à terme.
25  8495                 LA PRÉSIDENTE:  Non, je me
                          StenoTran

                             1977

 1     demandais... bien oui, ça c'est intéressant... très
 2     valable.
 3  8496                 Mme RICHER:  Mais c'était pas ça le
 4     sens de votre question.
 5  8497                 LA PRÉSIDENTE:  Je me demandais...
 6     c'est parce qu'il y a un autre projet qui est sur la
 7     table où on parle que si jamais la licence était
 8     donnée, qu'il y aurait une collaboration avec l'INIS et
 9     il y a un engagement, de la part de la requérante, à
10     cet effet-là.
11  8498                 Dans le projet de Télé Ha! Ha!, à
12     l'endroit de l'École nationale de l'humour, bien qu'il
13     y ait des fenêtres dans la grille, il ne semble pas y
14     avoir une espèce de contribution à l'École directement. 
15     Alors, je me demandais si vous avez eu des discussions
16     à cet effet-là, parce que vous n'êtes pas partenaire du
17     projet.
18  8499                 Mme RICHER:  Non, non, non.
19  8500                 LA PRÉSIDENTE:  Je le comprends bien,
20     mais vous êtes quand même...
21  8501                 Mme RICHER:  On est fournisseur!
22  8502                 LA PRÉSIDENTE:  C'est ça que j'allais
23     dire.  Vous êtes une banque de ressources première.
24  8503                 Alors, je me demandais s'il y a eu
25     des discussions à l'effet de...
                          StenoTran

                             1978

 1  8504                 Mme RICHER:  On a commencé les
 2     discussions.  Évidemment, notre rôle se situe à deux
 3     positions, je dirais, dans un premier temps, comme on
 4     l'a fait déjà d'ailleurs, parce que les projets
 5     d'humour qui existent -- et la collaboration est
 6     réelle -- avec les producteurs, avec les diffuseurs. 
 7     Donc, je pense que les deux positions de l'École, les
 8     deux façons d'intervenir c'est dans un premier temps
 9     d'identifier et de repérer les finissants qui sont fins
10     et prêts, parce qu'on ne parle pas ici non plus d'une
11     expérimentation qui fait n'importe quoi devant le
12     public.
13  8505                 Alors nous, de toute façon, on assure
14     un suivi à nos finissants.  On est en mesure
15     d'identifier ceux qui sont parvenus à maturité et qui
16     sont donc prêts à soutenir un projet... à y collaborer
17     ou à le soutenir.  Donc, on a un rôle d'identificateur
18     pour repérer, et dans un deuxième temps -- et ça, ça
19     sera à discuter -- effectivement, à quel point on
20     pourra initier certains projets et peut-être pourquoi
21     pas être co-producteurs sur certains projets.
22  8506                 LA PRÉSIDENTE:  Dites-moi, je
23     m'inquiétais... c'est moi qui avait rencontré cette
24     requérante et qui avait fait, au nom du Conseil, la
25     première exploration des questions.  Le Conseil avait
                          StenoTran

                             1979

 1     quelques questions à l'endroit de l'espèce de goulot
 2     d'étranglement... non pas goulot d'étranglement mais un
 3     peu créer... comme quoi il était incontournable le jour
 4     où la relève passerait en grande partie par cette
 5     voie-là, dans la mesure où il y a une analyse qui
 6     semblait être faite des partenaires qui sont venus nous
 7     rencontrer -- vous semblez la confirmer aujourd'hui --
 8     qu'il y avait peu d'audace ou peu de relève dans les
 9     télévisions plus conventionnelles.
10  8507                 On se demandait s'il n'y avait pas un
11     danger qu'à un moment donné, à ce moment-là, il y ait
12     comme le monopole de qui serait choisi.  Il faudrait
13     absolument que ce soit un peu contrôlé en intégration
14     verticale dans la mesure où il y avait des producteurs
15     partenaires avec TVA dans ce projet-là.  Je me demande,
16     vous qui connaissez vos étudiants, vos diplômés, puis
17     les nouveaux qui poussent, parce que les premiers 10
18     ans c'est pour mieux lancer les 10 prochaines années...
19  8508                 Mme RICHER:  Oui, oui, oui.
20  8509                 LA PRÉSIDENTE:  ...est-ce que c'est
21     une question qui vous préoccupe, ou on ne devrait pas
22     être inquiet de cette situation-là?
23  8510                 Mme RICHER:  Il y a toujours la
24     notion... je vais répondre de plusieurs façons.
25  8511                 Quand on pense aux chaînes
                          StenoTran

                             1980

 1     généralistes ou aux risques que celles-ci peuvent
 2     prendre à chaque saison, ils vont peut-être, bon,
 3     prendre...  Si on pense à des émissions comme "La fin
 4     du monde", c'est sûr qu'on n'aurait pas les quatre
 5     diffuseurs qui prendraient ce risque-là.  Dans ce
 6     sens-là, nous, on va être en mesure de développer et de
 7     présenter et d'expérimenter de nouvelles formules que
 8     la plupart des diffuseurs résistent à faire.  On a même
 9     remarqué au cours des dernières années, au lieu
10     d'évoluer dans le sens d'une ouverture à la relève,
11     c'est d'une fermeture à la relève, et on l'observe même
12     en radio.  Vous évoquiez la radio tantôt.
13  8512                 Alors, pour nous, c'est important. 
14     D'abord, on essaie de mettre le pied dans la porte,
15     même chez les diffuseurs des chaînes généralistes
16     aussi, mais je pense que Télé Ha! Ha! ... Il y a
17     vraiment des talents.  Il y a des gens qui vraiment
18     sont en attente.  Ça me fait un petit peu penser à
19     l'époque de "Les lundis des ha! ha!" où on était
20     excessivement surpris de voir la qualité des humoristes
21     qu'on a présentés dans un premier temps.  Mais ces
22     gens-là, les Lemire, Verville, André-Philippe Gagnon,
23     faisaient des tournées à travers la province.  On ne
24     soupçonnait même pas leur existence.
25  8513                 Nous, on est en mesure, de notre
                          StenoTran

                             1981

 1     poste d'observation, de connaître et de savoir qu'il y
 2     a plein de gens qui sont vraiment prêts à être à la
 3     barre de nouveaux projets de télévision, et pour
 4     l'instant, ils sont bloqués.  Ils ne peuvent pas se
 5     manifester.
 6  8514                 LA PRÉSIDENTE:  Je comprends par
 7     rapport aux télévisions généralistes, mais par rapport
 8     à Avanti, par rapport à Juste pour rire, ça ne vous
 9     inquiète pas que les artistes se sentent obligés de
10     signer...
11  8515                 Mme RICHER:  Obligés de passer par
12     ces...
13  8516                 LA PRÉSIDENTE:  ...par ces agences-là
14     qui sont à la fois producteurs.
15  8517                 Mme RICHER:  Le problème existe déjà.
16     J'ai l'impression, pas parce que Télé Ha! Ha! est là et
17     que, bon, Juste pour rire a un rôle actif, ou Avanti. 
18     Nous, de notre côté, on collabore déjà.  On collabore
19     avec Juste pour rire, on collabore avec Avanti, qui
20     siègent sur le Conseil d'administration, mais on
21     collabore aussi avec M. Latraverse de Sogestal, avec
22     PRAM, avec Coscient.  Alors déjà cette ouverture-là,
23     dépendant des besoins aussi des projets qui sont
24     développés, l'École est contactée et on peut agir sous
25     différentes façons pour travailler dans ces projets-là.
                          StenoTran

                             1982

 1  8518                 Alors, en tant que Madame Claude,
 2     nous sommes de toutes les... nous aimons avoir
 3     plusieurs partenaires.  Alors, moi, ça ne m'inquiète
 4     pas vraiment parce que je trouve que le passé est
 5     garant de l'avenir, et compte tenu aussi que si
 6     l'octroi de la licence est assorti d'une condition
 7     telle que les partenaires de Télé Ha! Ha! ne peuvent
 8     produire que 25 pour cent des émissions,
 9     automatiquement je pense que les autres producteurs
10     pourront profiter, en tout cas, de notre expertise.
11  8519                 LA PRÉSIDENTE:  Bien, Madame Claude,
12     merci infiniment, et faites bien attention à la façon
13     que vous gérez votre fiscalité cependant.
14  8520                 Merci infiniment, Madame Richer.
15  8521                 Mme RICHER:  Merci beaucoup.  Bonne
16     fin de journée.
17  8522                 LA PRÉSIDENTE:  À vous aussi.
18  8523                 Madame Audet.
19  8524                 Mme AUDET:  J'inviterais maintenant à
20     se présenter le Groupe Analekta, M. Mario L'Abbé. 
21     Mme Angèle Dubeau se présentera avec M. L'Abbé.
22  8525                 LA PRÉSIDENTE:  Madame, Monsieur,
23     bonjour.
24  8526                 M. L'ABBÉ:  Bonjour.
25  8527                 Mme DUBEAU:  Bonjour.
                          StenoTran

                             1983

 1  8528                 LA PRÉSIDENTE:  On cherchait le
 2     violon!
 3  8529                 Mme DUBEAU:  Il n'est pas loin!
 4     INTERVENTION
 5  8530                 M. L'ABBÉ:  Bonjour.  Je suis Mario
 6     L'Abbé, le président de la maison de disques Analekta.
 7  8531                 Ce matin, si vous permettez, j'ai
 8     invité le groupe Sinequanon à se joindre à nous,
 9     M. Ouellette et M. Hébert, parce que ce sont des
10     partenaires en production télé.  Ils l'ont été avec
11     nous, et c'est un de nos partenaires.  Ils vont amener
12     un point de vue complémentaire au nôtre.
13  8532                 Notre intervention se veut spontanée
14     et personnelle.  On ne représente pas de groupe.  Donc,
15     on ne vous a pas déposé de document.  On va essayer de
16     vous apporter rapidement un éclairage complémentaire à
17     ce qui a déjà été fait ici.
18  8533                 Brièvement, qui est Analekta?  Bien,
19     on dit qu'on est les plus gros producteurs de musique
20     classique indépendants au pays -- ce qui est vrai en
21     terme de volume -- et probablement de ventes aussi.  On
22     a une part de marché qui est équivalente à 10 pour cent
23     du marché de la musique classique ici au Canada.  Cette
24     part de marché est probablement équivalente à une
25     multinationale sur le marché canadien.
                          StenoTran

                             1984

 1  8534                 On essaie de produire les meilleurs
 2     talents de chez nous en musique classique et notre
 3     catalogue, qui est maintenant près de 200 titres, est
 4     distribué ici et un peu partout dans le monde, sauf aux
 5     États-Unis, et sur la majorité des pays d'Europe
 6     occidental.  Donc, on a forcément un parti-pris pour le
 7     développement d'un Réseau des Arts fait par la Société
 8     Radio-Canada, et je vais vous expliquer pourquoi.
 9  8535                 La première raison c'est que quand
10     j'ai fondé cette maison de disques en 1988, le premier
11     obstacle auquel je me suis heurté c'était la diffusion
12     de mes produits, parce qu'à part Radio-Canada Radio et
13     CBC, il n'y avait à peu près personne qui pouvait
14     diffuser mes produits au Canada.  Il y a eu CFMA, par
15     la suite, à Toronto, quand ils ont grossis un peu, et
16     il y a maintenant, fort heureusement, Radio-Classique,
17     qui est à Montréal, projet qu'on a appuyé, évidemment.
18  8536                 Mais tout ça ne suffisait pas, et ça
19     ne suffit toujours pas, pour plusieurs raisons.  Je
20     vais commencer par faire un aparté, vous dire comment a
21     été fondé Analekta.
22  8537                 Moi, j'étais un imprésario
23     d'importance ici.  Je faisais 300 concerts par année et
24     spectacles d'envergure ici.  J'ai emmené... je ne veux
25     pas faire du name-dropping mais juste pour situer un
                          StenoTran

                             1985

 1     peu le contexte, j'ai amené les ballets Kirov, la
 2     compagnie Martha Graham, l'orchestre de Moscou, Kiri
 3     Tekanawa, et caetera.
 4  8538                 On faisait, donc, beaucoup de
 5     concerts spécialisés dans un domaine assez pointu, dans
 6     les grands théâtres à travers le pays.  Un jour, la
 7     compagnie, la maison de disques Polygram, m'a invité,
 8     avec d'autres imprésarios -- il y avait autour de la
 9     table Donald K. Donald et quelques autres imprésarios
10     assez majeurs au pays -- pour nous montrer une nouvelle
11     technologie.  Ça s'appelait le laser disque, avec une
12     télévision haute définition.  On était en 1987.
13  8539                 Je je suis sorti de là... je venais
14     de voir Margot Fonteyn, Rudolph Nureyev, redigitaliser
15     un machin, avec un grand écran.  Je suis sorti de là en
16     me disant:  Dans les prochaines années, on va vendre
17     moins de tickets.  Home Entertainment, ça va peut-être
18     prendre un sens.  Puis ça c'était avant... et c'est
19     devenu, effectivement, une réalité, pour moi,
20     quotidienne.  Je l'ai venu venir grandement.
21  8540                 C'est tombé, ça, en même temps que
22     Angèle Dubeau, pour qui je négociais un contrat
23     international avec une multinationale.  On s'est fait
24     envoyé promener par cette multinationale parce que le
25     président changeait à New York, puis ils nous ont dit,
                          StenoTran

                             1986

 1     "We won't sign any more regional artists."  Ça, ça
 2     voulait dire des artistes canadiens.  "If she wants to
 3     be signed with us, she has to live either in New York,
 4     Paris or London".  J'ai dit:  Merci beaucoup, je vais
 5     faire la même chose que j'ai fait dans le showbusiness. 
 6     On va s'en faire une maison de disques.  Et là,
 7     trois-quatre masters plus tard, on avait vendu 125 000
 8     disques au Canada en musique classique, et ça allait
 9     très bien.  J'ai réinvesti cet argent-là dans cette
10     maison.  C'est un peu né comme ça, mais c'est né aussi
11     à partir de ce besoin de cette nouvelle technologie que
12     j'avais vue.
13  8541                 Moi, depuis ce temps-là, je n'ai
14     cessé de penser à ça.  Récemment, on a introduit sur le
15     marché une technologie qui s'appelle le DVD, Digital
16     Video Disk... non, ils ont changé...  Ils appellent ça
17     Digital Virtual Disk maintenant, et c'est là qu'il faut
18     aller.  C'est là que des maisons comme Analekta doivent
19     aller.  Pour ce faire, on doit faire des partenariats. 
20     J'en ai fait avec Sinequanon, à qui je vais passer la
21     parole tout à l'heure.  J'en ai faits avec d'autres
22     maisons aussi.  On en a faits avec... enfin, on a faits
23     avec d'autres maisons.
24  8542                 J'aurais souhaité en faire de plus en
25     plus.  Il faut qu'on se stocke une banque d'images
                          StenoTran

                             1987

 1     parce que les multinationales le font, eux, et ils le
 2     font en collaboration avec les télés publiques
 3     européennes.  Il semble qu'ici c'est difficile de faire
 4     ça en collaboration avec nos télés publiques, parce
 5     qu'on n'a tout simplement pas assez de créneaux de
 6     diffusion.  Donc, il faut qu'on se stocke une bande
 7     d'images pour pouvoir rentrer dans cette
 8     technologie-là.  Sinon, les multinationales vont tout
 9     ramasser et on dira adieu, dans quelques années, aux
10     compagnies comme Analekta.
11  8543                 Je vais revenir sur un point.  Je
12     ferme cette parenthèse pour revenir sur un point, un
13     point encore plus fondamental pour lequel, à mon avis,
14     on devrait accorder ce permis-là.
15  8544                 Je m'en réfère à la difficulté qu'on
16     a, encore une fois, à diffuser nos produits et à les
17     faire connaître.  Je m'en réfère aussi au fait que les
18     salles de concert se vident.  C'est un phénomène que
19     vous connaissez.  C'est un phénomène que M. Lebrec de
20     Londres a fort bien expliqué dans quelques volumes,
21     dont un qui s'appelle "Maestro", et c'est un phénomène
22     sur lequel il faut se pencher.
23  8545                 À la base, les gens de la génération
24     qui m'a précédé ont été exposés de façon continue à la
25     musique -- pas de façon extraordinaire mais de façon
                          StenoTran

                             1988

 1     continue.  Il y en avait à l'école, il y en avait
 2     surtout dans les activités parascolaires et il n'y
 3     avait pas de télévision.  Il n'y avait que ça à faire.
 4  8546                 Donc, ces gens-là se retrouvent dans
 5     les salles de concert des années plus tard.  Ils
 6     vieillissent.  Les salles de concert ont de plus en
 7     plus de têtes blanches et ça se vide.  Les jeunes, les
 8     Baby Boomers et les plus jeunes, ils n'y vont pas.  Les
 9     tout jeunes, eux, ça va, on a remis de l'éducation dans
10     les écoles, mais on sait qu'ils sont fort exposés à la
11     télé.  Les gens de ma génération n'ont pas été exposés
12     à la musique.  J'en suis un cas flagrant.  Il n'y en
13     avait pas dans les écoles secondaires dans le nouveau
14     système après la réforme scolaire et ça été comme ça
15     pas juste au Canada, c'était comme ça en Amérique et
16     dans tous les pays occidentaux, principalement en
17     Amérique du Nord.
18  8547                 Cette non-exposition à la musique a
19     entraîné les Baby Boomers à tout simplement pas en
20     écouter et à développer d'autres formes.  Mais
21     aujourd'hui, il y a un phénomène qui se passe où les
22     gens de ma génération veulent en écouter.  La preuve,
23     et ça c'est vrai, c'est pas des paroles en l'air, c'est
24     vrai, ça se chiffre.  Le succès d'Analekta est dû au
25     fait que je vend des disques à ces gens-là, aux gens de
                          StenoTran

                             1989

 1     ma génération d'ailleurs.  Tout notre marketing est
 2     orienté comme ça.  C'est très jeune, et on y arrive. 
 3     Donc, ces gens-là ils en veulent.
 4  8548                 Ce que je veux vous exprimer c'est
 5     que leurs habitudes d'écoute passent graduellement de
 6     Pink Floyd à Mozart, parce qu'ils vieillissent, parce
 7     qu'ils ont des enfants, puis parce qu'ils veulent leur
 8     communiquer autre chose, une culture plus large. 
 9     Cependant, ils sont très timides face à ça.  Ils ont
10     beaucoup de difficulté à... ils sont très timides parce
11     qu'ils ne connaissent pas, puis ils connaissent de plus
12     en plus.  Donc, on les amène et Angèle va vous
13     expliquer comment, elle, elle a beaucoup et continue
14     beaucoup à contribuer à ça.  Mais je me dis:  Quel
15     meilleur moyen que la télévision pour y arriver.  Quel
16     meilleur moyen que la télévision pour leur donner autre
17     chose, pour leur montrer autre chose.
18  8549                 Actuellement, vous savez ce qu'il
19     vend sur le marché -- et c'est la preuve que les Baby
20     Boomers en écoutent -- ce sont les crossover... ce
21     qu'on appelle les crossover, c'est-à-dire que c'est de
22     la musique classique plus légère, plus facile, ou de la
23     musique classique plus accessible.  Graduellement, ils
24     vont passer des trois ténors à Milan.  Ça on le sait,
25     mais ça va prendre combien de temps?  Il faut accélérer
                          StenoTran

                             1990

 1     ce phénomène, et il faut se servir de ce merveilleux
 2     outil qu'est la télé pour le propager.
 3  8550                 D'autres notes un peu éparses.  Je
 4     pense qu'un réseau comme ça...moi, un des aspects qui
 5     m'a fasciné dans le projet RDA c'est l'aspect
 6     international et son partenariat avec ARTE.  Ça, pour
 7     nos musiciens, c'est une porte ouverte sur l'Europe,
 8     une porte qui n'est pas facile à franchir, puis moi,
 9     dans un contexte comme celui-là, vous pouvez être
10     certain que la maison de disques Analekta appuierait,
11     de façon promotionnelle sur les marchés européens, la
12     diffusion des produits, c'est-à-dire qu'on ferait des
13     opérations de marketing en synergie.  Ça ça va de soi. 
14     J'imagine très bien de lancer une série de disques, le
15     catalogue d'un musicien, en même temps qu'on a une
16     émission de télévision sur ce même musicien et, là, de
17     faire du joint marketing avec ARTE ou avec le Réseau
18     des Arts.  C'est un aspect très important.
19  8551                 L'autre aspect très important, j'en
20     ai parlé tout à l'heure, c'est l'aspect nouvelles
21     technologies.  Il nous faut de plus en plus de
22     partenaires pour ces nouvelles technologies. 
23     Évidemment, une compagnie comme nous on se positionne
24     comme co-producteurs.  Nous, on a les artistes et on a
25     le contenu musical.  C'est donc, forcément, très
                          StenoTran

                             1991

 1     bénéfique pour les artistes, parce que c'est une
 2     question de vase communiquant.  Pendant que les salles
 3     de concert se vident, il faut que les artistes trouvent
 4     de nouveaux moyens de se faire diffuser et aussi
 5     d'avoir des revenus, parce qu'il faut qu'ils vivent.
 6  8552                 On forme des musiciens, on en a de
 7     très, très bons, mais ce qu'on oublie c'est que pour
 8     tous nos orchestres et tous nos solistes, et ça c'est
 9     mondial, leurs revenus ont baissé et puis il va falloir
10     qu'on leur trouve... il faut que leurs engagements
11     continuent.  Évidemment c'est non seulement bénéfique
12     pour eux, c'est aussi bénéfique pour notre commerce.
13  8553                 Je vais vous donner deux autres
14     exemples aussi, dont un qui m'achale un peu là, puis
15     c'est une raison peut-être pour laquelle aussi il
16     faudrait foncer là-dedans.  L'exemple de Bravo!  Nous,
17     on a fait des vidéoclips chez Analekta qui sont
18     régulièrement diffusées chez Bravo!  Je vous dirais que
19     ça contribué grandement à notre percée dans le marché
20     canadien anglais il y a trois-quatre ans.  C'est
21     indéniable.  Et ça ne nous a rien coûté, sauf
22     évidemment de faire les clips, qui ont été, en partie,
23     financées par des fonds comme MusicAction.
24  8554                 L'autre exemple que je vais vous
25     donner pour vraiment enfoncer le clou dans l'importance
                          StenoTran

                             1992

 1     de la télédiffusion dans le domaine de la musique
 2     classique, même s'il y en a très peu, dès qu'il y en a,
 3     on s'aperçoit que ça un impact monstre.  Je vais vous
 4     parler de ce qui se passe à PBS, juste de l'autre côté
 5     de la frontière.
 6  8555                 Vous avez vu récemment des phénomènes
 7     comme... au Canada, des phénomènes de ventes monstres: 
 8     Helmut Lotti, André Rieux, Bocelli.  J'en nomme trois. 
 9     Ces trois-là ont utilisé la même stratégie de
10     marketing, c'est-à-dire que des multinationales ont
11     produit pour eux une émission de télévision qu'ils ont
12     donnée à PBS -- donnée à PBS -- pour diffusion, d'abord
13     de façon stratégique, sur les sept stations PBS
14     stratégiquement limitrophes, sur la frontière, et
15     c'était leur stratégie de pénétration au Canada.  Le
16     résultat, Helmut Lotti, 300 000 ventes au Québec,
17     500 000 à travers le Canada.  Bocelli, c'est près du
18     million.  Et Rieux a des chiffres comparables, mais
19     lui, il a rempli des forums ici à Montréal deux fois, à
20     Détroit, à Toronto, un peu partout.
21  8556                 Comment ils ont fait ça?  Ils ont
22     fait ça en passant par la télé américaine.  Nous, on
23     aimerait bien aussi en faire.  D'ailleurs, j'en prépare
24     un projet avec eux aussi, mais je me dis, c'est quand
25     même incroyable.  On pourrait peut-être faire ça chez
                          StenoTran

                             1993

 1     nous.
 2  8557                 Je vais maintenant passer la parole à
 3     mes collaborateurs de Sinequanon, qui vont vous donner
 4     l'aspect de mes co-producteurs en télé.  Je vous
 5     remercie.
 6                                                        1220
 7  8558                 M. HÉBERT:  Premièrement, je voudrais
 8     vous situer.  Sinequanon Films, depuis 1982, a été
 9     fondé et le cheval de bataille principal est la
10     production d'émissions sur les arts et de films d'art. 
11     Notre spécialité nous a amenés à collaborer avec
12     Radio-Canada, entre autres, avec la chaîne généraliste,
13     puis en 1985-1986, où on a produit une, voire deux,
14     parfois trois émissions par année, principalement en
15     présentant des adaptations d'oeuvres qui ont été créés
16     pour les arts de la scène.  On pense, entre autres, au
17     "Vertigo", à Michel Lemieux, l'OSM, au "Quatuor" Alcan
18     justement, qui est chez Analekta, et pour nous, il
19     apparaît clair qu'on appuie très favorablement le
20     projet du Réseau des Arts puisqu'on croit beaucoup et
21     que le Canada francophone se doit d'avoir un outil de
22     développement aussi important qu'un réseau parce que,
23     dans le domaine qu'on occupe, la production d'émissions
24     sur les arts c'est, bien entendu, pas un créneau où il
25     y a à la base un gros public.  Donc c'est sûr que, pour
                          StenoTran

                             1994

 1     toute chaîne généraliste, c'est difficile.
 2  8559                 Par contre, ce qu'on croit c'est que
 3     la synergie entre des diffusions dans une chaîne
 4     généraliste et des réseaux câbles et spécialisés est
 5     une des très bonnes alternatives, pour pouvoir offrir
 6     constamment à un public plus large la possibilité de
 7     voir ça et pour aussi pouvoir continuer à soutenir un
 8     public qui est plus ciblé et qui s'intéresse déjà à ça. 
 9     La théorie des vases communicants est, pour nous, un
10     outil qui, à notre avis, est idéal et qui devrait être
11     la meilleure avenue.
12  8560                 Depuis la fondation de Bravo! -- New
13     Talent Channel -- à Toronto, on a collaboré avec eux
14     pour aussi deux à trois émissions et aussi pour des
15     films de cinéma qui ont été produits en collaboration
16     avec eux, dont les sujets étaient dans différentes
17     disciplines artistiques.  Je crois que mon collègue,
18     Michel Ouellette, qui est avec moi, peut élaborer, à
19     l'aide de chiffres, sur le partenariat avec Bravo! et
20     sur la pénétration du marché qu'on a réussie à faire
21     avec une chaîne spécialisée au Canada anglais.
22  8561                 Mme AUDET:  Peut-être, brièvement,
23     Monsieur Ouellette.
24  8562                 M. OUELLETTE:  Mon nom est Michel
25     Ouellette.  Je suis producteur.  Donc, j'ai produit
                          StenoTran

                             1995

 1     au-delà de 60 films sur les arts, toujours basés sur
 2     les arts.
 3  8563                 Ce que Bernard apporte, je pense, en
 4     termes de chiffres, si on regarde l'exemple qui nous a
 5     réunis, impression autour du "Quatuor", accord de
 6     Claude Debussy, dans les premiers six mois de diffusion
 7     sur Bravo!, on a atteint un chiffre alentour de 235 000
 8     personnes, donc une moyenne qui se situe habituellement
 9     entre 30 000-35 000 personnes par diffusion sur Bravo!,
10     ce qui est très bon pour nous.  On trouve que c'est
11     vraiment excellent.
12  8564                 Michel Fortin a donné l'exemple de la
13     même émission sur les ondes de Radio-Canada.  Donc,
14     dans une diffusion, elle évaluait, je pense, alentour
15     de 100 000 ou 150 000.  Je n'étais par certain de
16     l'auditoire exactement.  Ce sont des chiffres qui sont,
17     toute proportion gardée, modestes, et toute proportion
18     gardée, très importants aussi, si on compare l'exemple
19     que Mario apportait tantôt.  C'est-à-dire que s'il faut
20     aller en salle pour écouter de la musique classique,
21     c'est évident que pour rejoindre un public, on a un
22     outil important.  C'est un outil, nous, qu'on voit.
23  8565                 Je pense qu'on ne réfléchira pas ou
24     on ne donnera pas de commentaires sur la proposition
25     comme telle.  Je pense que ces propositions-là de
                          StenoTran

                             1996

 1     contenu doivent se développer et s'élaborer avec les
 2     producteurs et avec le diffuseur une fois que la
 3     licence est accordée, bien sûr, mais je pense que, pour
 4     nous, c'est une infrastructure.  C'est un minimum. 
 5     C'est un minimum d'autant... si on regarde, disons,
 6     l'effervescence qu'il y a au Québec au niveau des arts
 7     de la scène.  Si on se rappelle, au début des années
 8     1980, la danse québécoise était à peu près inconnue et,
 9     par la suite, certains exemples, entre autres, la
10     "Human Steps".  Bernard a parlé de "Vertigo", Marie
11     Chouinard, et caetera.  Il y en a un nombre assez
12     impressionnant.
13  8566                 Du côté du théâtre, on peut penser à
14     Carbone 14, Robert Lepage, et caetera.  Tout ce
15     phénomène-là est assez étonnant, étant donné qu'il y a,
16     dans la base... j'entendais la personne qui parlait de
17     l'humour tantôt.  C'est un peu le même phénomène.  Il y
18     a un talent énorme.  Il n'y a pas l'infrastructure qui
19     permet l'arrivée du talent auprès du public et du
20     public qui est éloigné des grands centres, bien sûr. 
21     Le Conseil est bien au courant de ces éléments-là.
22  8567                 Nous, on pense que l'infrastructure
23     doit, au minimum, actuellement garder, dans les
24     télévisions généralistes, un espace pour les arts, ne
25     pas l'évacuer totalement, mais on pense qu'il faut
                          StenoTran

                             1997

 1     aussi rajouter un réseau en français et non pas
 2     simplement un réseau en anglais, et je pense qu'il faut
 3     en plus, à mon avis, si je peux me permettre un avis
 4     supplémentaire, il faut que Bravo! reste présent et
 5     demeure présent au Canada français, c'est-à-dire qu'il
 6     ne faut pas évacuer Bravo! du Québec, parce qu'on
 7     aurait un Réseau des Arts.
 8  8568                 À titre de producteur, je pense que
 9     depuis plusieurs années, si vous regardez les
10     structures de financement dans ce type de
11     productions-là et dans d'autres -- mais dans le nôtre,
12     c'est flagrant -- il y a toujours trois, quatre, et
13     même jusqu'à six ou sept diffuseurs dans une émission. 
14     La raison est simple, à mon avis, c'est que lorsque
15     vous faites une émission avec un orchestre, avec des
16     danseurs, avec des comédiens, vous avez le même
17     phénomène que les dramatiques lourdes.  Donc, vous avez
18     un phénomène qu'il faut mettre les gens devant la
19     caméra, il faut les éclairer, il faut les habiller, et
20     caetera, et caetera.
21  8569                 Je vais laisser peut-être Bernard
22     terminer un point, je pense, qui est important. 
23     Là-dessus, je lui passerai la parole tout de suite
24     après pour... je pense qu'il faut pas seulement parler
25     des arts mais les montrer.  Lui, il va élaborer un
                          StenoTran

                             1998

 1     petit peu le point.
 2  8570                 Je finirais en disant qu'il faut
 3     absolument qu'il y ait plus de co-productions entre les
 4     télédiffuseurs canadiens, mais il faut aussi garder une
 5     ouverture pour être capable d'être en co-production
 6     avec les autres pays dans le monde.  Il n'y aura pas 50
 7     réseaux des arts au Canada, il n'y en a dans aucun
 8     pays, et il faut être capable de travailler ou avec le
 9     Japon ou avec l'Europe ou avec les États-Unis dans ce
10     domaine-là comme dans les autres, et c'est un domaine
11     qu'il faut être capable de retourner l'ascenseur. 
12     Actuellement, moi, comme producteur au Canada français,
13     je ne peux pas retourner l'ascenseur.  J'ai à peine la
14     capacité, en travaillant pendant plusieurs années, pour
15     trouver une ouverture.
16  8571                 On a annoncé une collection.  Le
17     premier qu'on a fait dans la collection de chambre avec
18     Analekta, c'est-à-dire avec le Groupe Alcan, va se
19     poursuivre jusqu'en l'an 2001.  Ça nous a pris quand
20     même deux ans et demi pour être capable de mettre une
21     petite collection sur place.  Donc, le retour de
22     l'ascenseur est très difficile et il faut, à mon avis,
23     même que je soutiens, disons, le contenu canadien...
24  8572                 Mme AUDET:  Monsieur Ouellette,
25     vraiment, il faudrait conclure.
                          StenoTran

                             1999

 1  8573                 M. OUELLETTE:  D'accord.  Je vais
 2     passer... qu'on reste tout le temps centrer sur le
 3     Canada.  Il faut aussi garder une ouverture sur le
 4     monde.
 5  8574                 LA PRÉSIDENTE:  Je m'excuse, mais
 6     nous avions prévu 15 minutes pour inclure Mme Dubeau.
 7  8575                 Mme AUDET:  Non, Mme Dubeau a droit à
 8     son 15 minutes, à moins qu'elle veuille prêter du temps
 9     à Monsieur.
10  8576                 M. L'ABBÉ:  Non, je vous ai expliqué
11     qu'on avait décidé de partager la demi-heure.
12  8577                 LA PRÉSIDENTE:  Vous faites ça
13     ensemble alors.
14  8578                 Mme AUDET:  Trente minutes au total. 
15     Il y en a déjà 21 de passer.
16  8579                 LA PRÉSIDENTE:  Oui.
17  8580                 M. OUELLETTE:  On pourrait juste
18     conclure deux minutes, Bernard, peut-être sur un point,
19     je pense...
20  8581                 M. HÉBERT:  Je vais être très très
21     bref.
22  8582                 Simplement de mettre l'accent sur le
23     fait... ça semble peut-être pas évident, mais pour
24     nous, c'est d'une évidence.  Vous remarquerez que dans
25     la présentation, entre autres, un point qui nous
                          StenoTran

                             2000

 1     frappe, nous, dans la présentation du Réseau des Arts
 2     c'est qu'on parle de montrer et de représenter, entre
 3     autres, les arts à la télévision.  C'est un point
 4     crucial.
 5  8583                 En ce moment, il y a beaucoup de
 6     chaînes généralistes qui offrent des magazines
 7     culturels, qui offrent des entrevues, qui offrent des
 8     plate-formes pour connaître des artistes, mais pour
 9     montrer des oeuvres à la télévision, c'est beaucoup
10     plus difficile et c'est moins constant.  Ça prend
11     absolument une constance dans ce domaine-là et nous,
12     bien entendu, on a réussi à développer un public pour
13     ça.  Mais ça prend un outil au Canada français pour
14     pouvoir éventuellement aussi faire un partenariat qui
15     serait idéal entre le Canada anglais et le Canada
16     français.
17  8584                 Donc, je vais conclure là-dessus et
18     je vais passer la parole à Angèle Dubeau.
19  8585                 Mme DUBEAU:  Mon témoignage sera tout
20     à fait spontané et bref, je vous le jure.
21  8586                 Ma présence ici ce matin se veut
22     personnelle, en tant que violoniste, mais je veux
23     également certainement vous faire partager mon
24     expérience à la télévision et l'impact aussi que j'ai
25     ressenti, donc, peut-être donné une autre
                          StenoTran

                             2001

 1     perspective... et la violoniste dirait peut-être une
 2     variation sur un même thème.
 3  8587                 Donc, si je résume, j'ai, pendant
 4     trois ans, animé et conçu une émission de télévision à
 5     Radio-Canada, qui s'appelait "Faites vos gammes", une
 6     émission qui était consacrée uniquement sur la musique
 7     classique, où on offrait aux téléspectateurs une image
 8     très globale de la musique, c'est-à-dire que ça se
 9     voulait très accessible... ça l'était, de toute façon,
10     on le voyait par les cotes d'écoute... où on
11     accueillait des jeunes, où on accueillait des
12     mélomanes, des gens qui le faisait juste pour leur
13     plaisir à la maison, mais également aussi nos musiciens
14     d'ici.
15  8588                 Vous savez, nos musiciens d'ici on en
16     a beaucoup qui sont vraiment reconnus à
17     l'international, des musiciens de tout premier ordre,
18     et ce que je trouve vraiment désolant c'est que le
19     public ne les connaît pas, enfin, il y a quelques noms
20     qu'on connaît mais il y en a tellement plus qu'on ne
21     connaît pas.
22  8589                 Si je reviens, par exemple, à cette
23     expérience de "Faites vos gammes", vraiment... j'ai
24     ressenti de toute façon quand j'ai fait la conception
25     de l'émission, c'est que je ressentais cette lacune,
                          StenoTran

                             2002

 1     cette vitrine qui était importante, qui est la
 2     télévision, et depuis des années certainement j'essaie
 3     de démystifier et de faire comprendre aux gens que
 4     cette musique, dite classique, elle s'adresse à eux et
 5     qu'elle est accessible, et qu'elle est pour eux.
 6  8590                 Je veux certainement témoigner d'une
 7     chose -- et ça, je peux le garantir -- c'est que la
 8     télévision est une vitrine par excellence pour
 9     démystifier ce côté élitique de la musique classique. 
10     Je peux le dire très concrètement aussi en d'autres
11     mots.  Avant la télévision, on m'abordait sur la rue en
12     disant, "Bonjour, Madame Dubeau".  Après la télévision,
13     c'est "Salut, Angèle," et c'est la petite claque dans
14     le dos.  Je suis allée dans leur salon chaque semaine. 
15     J'ai amené la musique classique, chaque semaine, dans
16     leur maison, et ce que ça eu comme impact, je le vois
17     même certainement au niveau des disques, mais je le
18     vois aussi en concert.
19  8591                 Actuellement, je suis en tournée de
20     concert.  J'en ai un d'ailleurs ce soir, on en avait un
21     hier soir.  Et je vois des jeunes dans ma salle.  Je
22     vois vraiment un public qui se renouvelle, et ça, je
23     peux... certainement il y a peut-être d'autres points
24     qui sont en cause, mais je peux garantir que la
25     télévision a vraiment fait beaucoup, beaucoup.
                          StenoTran

                             2003

 1  8592                 Je sais aussi que, avec cette
 2     émission de "Faites vos gammes", j'ai senti qu'on avait
 3     aussi créé une attente.  Vous savez, tous ces jeunes
 4     qui travaillent, qui ont commencé la musique, ont
 5     besoin de sentir qu'ils ont une vitrine, et ces
 6     jeunes-là maintenant je les rencontre et ils me disent,
 7     "Mais, Madame Dubeau, quand est-ce qu'on va avoir
 8     encore l'occasion... est-ce qu'il y a un autre 'Faites
 9     vos gammes'?  Avez-vous d'autres projets? 
10     Avez-vous..."  Là, je parle des jeunes mais je peux
11     parler aussi du public en général.  Les gens m'en
12     parlent et m'en reparlent.
13  8593                 Donc vraiment c'est pour appuyer sur
14     le fait que cette émission a eu un impact vraiment sur
15     le public large, très large, pas juste le petit groupe
16     de mélomanes.  Alors, c'est vraiment un besoin.  On a
17     besoin de cette vitrine, de ce tramplin, pour élargir,
18     pour faire connaître nos musiciens, et pour faire
19     comprendre certainement aux gens que la musique, elle
20     est accessible.
21  8594                 Est-ce que j'ai oublié des petits
22     points?  Écoutez, certainement aussi, je pourrais
23     peut-être conclure en disant que, pour moi, ce Réseau
24     des Arts est certainement un complément naturel à
25     Radio-Canada.  Il y a un point qui est important pour
                          StenoTran

                             2004

 1     moi, c'est que certainement je ne voudrais pas que ce
 2     Réseau des Arts remplace la partie culturelle existante
 3     déjà, qui est minime, si je peux me permettre, et je
 4     pense qu'il y a encore plus de place au niveau du
 5     mandat de donner une vitrine importante à la musique,
 6     mais vraiment d'apporter un complément.
 7  8595                 C'est important... enfin, j'ai lu un
 8     peu.  On parle, par exemple, de la représentation
 9     vraiment un peu partout dans la province, des régions
10     éloignées, les jeunes... donc vraiment, peut-être aller
11     combler les points que Radio-Canada, le Réseau déjà
12     existant, ne peut pas combler.  Je pense que c'est un
13     complément naturel et essentiel.
14  8596                 Est-ce que j'ai oublié des points? 
15     Enfin... si vous avez des questions.
16  8597                 LA PRÉSIDENTE:  Madame, Messieurs,
17     merci.
18  8598                 Je demanderais à M. Cardozo de vous
19     poser quelques questions pour clarifier, bien que la
20     passion y était.
21  8599                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci beaucoup.
22  8600                 Selon nous, la participation du
23     public est très importante dans un processus comme ça,
24     et la participation des professionnels très connus
25     comme vous est très importante aussi.  Je vous dis
                          StenoTran

                             2005

 1     bienvenue et merci pour votre travail toujours, et
 2     aujourd'hui aussi.
 3  8601                 Vous avez parlé de l'expérience avec
 4     Bravo!  Mais dans le marché francophone, quelles sont
 5     les opportunités pour la musique classique qui existent
 6     maintenant dans les chaînes actuelles?
 7  8602                 M. L'ABBÉ:  Il n'y en a pas.
 8  8603                 Mme DUBEAU:  C'est aussi simple que
 9     ça.
10  8604                 CONSEILLER CARDOZO:  Il n'y en a pas
11     sur Radio-Canada ou TVA?
12  8605                 M. L'ABBÉ:  Non, ça n'existe pas pour
13     la musique classique et il n'y en a pas, à l'exception
14     de Radio-Canada dans le cadre de ses "Beaux Dimanches"
15     et on l'a dit, de façon de plus en plus restreinte
16     depuis ces cinq dernières années.  Autrement, pour
17     diffuser un concert présentement, au moment où on se
18     parle, il n'y en a pas.  Apparemment, Télé-Québec
19     aurait des plans.
20  8606                 CONSEILLER CARDOZO:  Pour un service
21     dans ce domaine avec crédibilité, avec succès, quelles
22     sont les deux ou trois choses qui sont très
23     importantes?  Qu'est-ce que vous voulez dans une
24     demande pour ce service?
25  8607                 Mme DUBEAU:  Bien, certainement d'y
                          StenoTran

                             2006

 1     trouver une vitrine, de pouvoir faire connaître notre
 2     musique et nos musiciens.  Ça, c'est vraiment
 3     primordial et je reviens sur ça.  On a vraiment
 4     d'excellents musiciens au niveau international qui ne
 5     sont pas connus ici.
 6  8608                 Certainement aussi, donner cette
 7     vitrine, si je résume, pour arriver à démystifier et à
 8     faire comprendre que cette musique, elle est
 9     accessible.  Donc finalement, parce que, comme
10     M. L'Abbé le dit, on n'en a pas.  On n'en a pas de
11     vitrine actuelle.  Alors, déjà de trouver une place
12     pour nous, je pense que déjà ça viendrait combler un
13     grand grand vide, juste de trouver une vitrine pour le
14     faire.
15  8609                 Peut-être, Mario, tu as autre chose.
16  8610                 M. LABBÉ:  Les deux points les plus
17     forts de la demande du RDA, parce qu'évidemment on peut
18     toujours dire qu'il faut... comme producteur de musique
19     classique, je vous dirai, oui, il faut développer aussi
20     des nouveaux moyens de présenter cette musique avec
21     eux.
22  8611                 Mais les deux points les plus forts
23     c'est que, ayant un réseau spécialisé, justement, on va
24     s'asseoir puis on va trouver des nouvelles façons et on
25     va pouvoir devenir innovateurs en de nouvelles façons
                          StenoTran

                             2007

 1     de présenter la musique à la télé.  Moi, j'en ai marre
 2     un peu de me faire dire par les gens des chaînes
 3     généralistes, "la musique à la télé, ça ne passe pas". 
 4     C'est pas vrai que ça ne passe pas.  Pourquoi ça
 5     passerait pas?  Pourquoi, moi, je vendrais des milliers
 6     de disques au Canada puis que j'aurais une part de
 7     marché de 10 pour cent et que ça intéresserait pas les
 8     gens qui écoutent le télé?  Ça c'est pas vrai.
 9  8612                 Ce qui est vrai, par contre, c'est
10     que, effectivement, de présenter la musique classique
11     comme on l'a toujours présentée depuis la création de
12     la télé, c'est peut-être un peu ennuyeux, puis il y a
13     peut-être de nouvelles façons qu'il faut développer. 
14     Ce qu'on a fait avec Sinequanon, ce qu'on a fait avec
15     d'autres...  Bon, ça, il y a des façons... alors, si on
16     a un réseau, on va pouvoir... on aura une obligation de
17     produire.  Conséquemment, on va pouvoir développer de
18     nouvelles façons de le présenter, et peut-être
19     deviendra-t-on très innovateurs.  Ça, c'est le premier
20     point important.
21  8613                 Le deuxième point important c'est la
22     relation avec ARTE.  Ce sont les deux aspects très très
23     forts de leur demande et qui, moi, m'ont enthousiasmé
24     parce que vous savez, on est très indépendant
25     là-dedans, et à l'égard de leur demande, sincèrement,
                          StenoTran

                             2008

 1     je pense que ce sont deux points assez fondamentaux.
 2  8614                 M. HÉBERT:  Si je peux me permettre
 3     de compléter, justement, c'est un peu le sens de
 4     l'intervention finale que j'ai voulu amener.  Nous, à
 5     Sinequanon Films, on s'est concentré, bien entendu,
 6     sur... on a réfléchi sur une façon de traduire des
 7     oeuvres existantes, que ce soit en musique classique,
 8     que ce soit des concerts, que ce soit des pièces
 9     dansées, pour les amener à la télévision, parce que
10     bien entendu le public, de nos jours, n'est pas dupe. 
11     Il est emporté par un mouvement visuel important, la
12     venue du vidéoclip au début des années 80, et c'est pas
13     étranger à ça.
14  8615                 Donc effectivement, pour nous et dans
15     le travail que l'on fait actuellement, on a misé sur
16     une façon où le spectateur, à la fois visuellement et à
17     la fois musical, peut s'intéresser et est constamment
18     sollicité, dans son imagination, pour pouvoir avoir
19     accès et découvrir peut-être des oeuvres qui peuvent
20     être des oeuvres plus difficiles.  Pour nous, c'est la
21     clé, c'est de trouver une façon justement, comme Mario
22     L'Abbé disait, d'amener à la télévision, et ça prend
23     justement un réseau qui a des créneaux.
24  8616                 Un réseau spécialisé va justement
25     pouvoir offrir la place, avec des créneaux plus larges,
                          StenoTran

                             2009

 1     de pouvoir trouver des façons nouvelles de représenter
 2     des arts qui sont plus difficiles à amener à la
 3     télévision traditionnelle.  On le fait déjà avec SRC
 4     aux "Beaux Dimanches", mais effectivement, avec une
 5     case plus grande et plusieurs cases, on pourrait
 6     élaborer, et c'est ce qu'on fait avec Bravo!, un
 7     développement de public et une pénétration de marché
 8     qui est plus lente que dans les émissions
 9     traditionnellement plus commerciales, mais qui, bon an
10     mal an, fait son chemin.
11  8617                 Mme  DUBEAU:  Si je peux juste me
12     permettre un petit ajout.  Tout ce qui a été dit, je
13     suis d'accord, la violoniste va intervenir en disant,
14     tout ça c'est important, en gardant le respect de la
15     musique.  Vous savez, pour moi, depuis des années ce
16     que j'essayais de faire c'est sans changer la musique,
17     le contenu, on change l'enrobage.  Vous savez, ce n'est
18     pas parce qu'on joue de la musique qui a été écrit il y
19     a 300 ans qu'on doit la présenter d'une façon aride
20     et... enfin, vieux jeu, comme diraient plusieurs
21     jeunes.
22  8618                 Je pense qu'il y a vraiment moyen de
23     changer l'enrobage, de l'actualiser.  Je l'ai fait
24     concrètement.  D'ailleurs, il y a des adolescents qui
25     me disent, "T'es cool, toi".  Il n'y a pas beaucoup de
                          StenoTran

                             2010

 1     musiciens classiques qui peuvent se faire dire ça, je
 2     suis certaine, mais ce que je veux dire c'est que dans
 3     le respect de la musique, il y a moyen de l'actualiser
 4     et de faire comprendre qu'on peut rajeunir l'enrobage,
 5     tout ce qui est autour.  La recette est bonne pour
 6     d'autres musiques.  Elle est bonne aussi pour le
 7     classique, en gardant le respect.
 8  8619                 CONSEILLER CARDOZO:  Il y a des gens
 9     qui pensent que la musique classique est très élitiste,
10     pour les très éduqués, et caetera.
11  8620                 Mme DUBEAU:  Vous le pensez pas?  Vous
12     n'avez pas ce genre de préjugé, j'espère.
13  8621                 CONSEILLER CARDOZO:  Non, non. 
14     Oubliez les sondages, et caetera, pour un moment.  Par
15     vos expériences, pensez-vous qu'il y a beaucoup de
16     gens, différents types, des jeunes, des âgés, et
17     caetera, qui sont intéressés, qui veulent un service
18     comme ça?
19  8622                 Mme DUBEAU:  Oui.  Si je peux me
20     permettre de parler personnellement, ce que je vis,
21     moi, ces dernières années, par exemple.  Une autre
22     corde à mon violon est la Fête de la musique au
23     Mont-Tremblant, que j'organise toutes les années depuis
24     trois ans.  L'an prochain ça sera la quatrième édition. 
25     C'est une fête de la musique sur un week-end, le
                          StenoTran

                             2011

 1     week-end de la Fête du travail.  Première année
 2     d'existence,  42 500 personnes, sur un week-end,
 3     musique classique; deuxième année, 45 000; et l'année
 4     passée, 48 000.  On parle d'un week-end, trois
 5     éditions, et là, je vous parle d'un public qui vient
 6     de... 55 000, pardon.  Je ne suis pas bonne dans les
 7     chiffres.
 8  8623                 Donc, ce que je veux dire c'est
 9     que... et là, ce que je voulais rajouter c'est que
10     c'est un public qui part du petit enfant qui vient en
11     carrosse avec ses parents à vraiment un public très
12     très large.  Les gens viennent, et tout ça, comme je
13     disais tantôt, dans le respect de la musique, mais on
14     actualise... on change l'enrobage.  Ça c'est une preuve
15     que je peux vous donner.
16  8624                 Je peux vous donner... écoutez, je
17     suis en tournée actuellement.  Je le vois, il y a du
18     monde.  Quand on parle, par exemple, de "Faites vos
19     gammes", que j'ai animée, vous êtes certainement à
20     même... vous pourrez vérifier, il y avait des cotes
21     d'écoute comme toutes les émissions.  On est un
22     dimanche après-midi à 3 h.  La première année où je
23     suis arrivée, on m'a dit, écoutes, 20 000-25 000, on va
24     être content.  On était au-dessus de 100 000.  On n'a
25     jamais eu de publicité pour faire cette émission, rien. 
                          StenoTran

                             2012

 1     On est une émission à petit budget.  Dès la première
 2     année, un dimanche après-midi à 3 h, on faisait 100 000
 3     et plus de cote d'écoute, et ensuite, ça a augmenté.
 4  8625                 Oui, il y a un public.  Oui, je le
 5     sens.  Oui, je le vois, je le vis.  Il y en a un, et de
 6     plus en plus grand.  La seule chose c'est qu'il faut
 7     être capable de démystifier et justement enlever tous
 8     ces préjugés qui disent que s'il faut comprendre, qu'il
 9     faut l'avoir étudiée.  C'est pas vrai.  On a...
10     écoutez, j'écoute du jazz, j'écoute du rock,
11     j'écoute... pourtant, je n'ai jamais étudié.  Alors,
12     tout ce que ça prend c'est un coeur, deux oreilles, et
13     certainement de sentir que cette musique, elle
14     s'adresse à nous.  Ce que je dis, finalement, c'est que
15     la télévision est certainement le véhicule parfait pour
16     faire comprendre que c'est accessible et que ça
17     s'adresse à ce public très large.
18  8626                 CONSEILLER CARDOZO:  Avez-vous eu des
19     discussions sur la demande avec avec Radio-Canada ou...
20  8627                 M. L'ABBÉ:  Non.
21  8628                 CONSEILLER CARDOZO:  Vous n'avez pas
22     offert de discuter vos idées avec eux?
23  8629                 M. L'ABBÉ:  Non, c'est une démarche
24     essentiellement personnelle.  Ils nous ont envoyé le
25     document et Angèle et moi, de façon séparée d'ailleurs,
                          StenoTran

                             2013

 1     on a décidé de venir témoigner parce qu'on pense que
 2     c'est un bonne idée.  Mais on n'a pas eu de...
 3  8630                 CONSEILLER CARDOZO:  Mais vous êtes
 4     confiant de ses qualifications et expérience?
 5  8631                 M. L'ABBÉ:  Il y a aussi autre chose
 6     que j'apporterais en complément.  Radio-Canada --est-ce
 7     qu'on est confiant de leurs expériences et de leurs
 8     qualifications?  Écoutez, c'est certainement les plus
 9     compétents au Canada et les mieux outillés pour le
10     faire.  Est-ce qu'ils sont aussi compétents qu'ils
11     l'étaient il y a dix ans?  Je ne suis pas sûr, parce
12     qu'il y a de moins en moins de monde en musique
13     classique dedans les deux boîtes, tant à Radio-Canada
14     qu'à CBC, mais ils sont encore bien outillés pour le
15     faire.  C'est la première des choses.
16  8632                 La deuxième chose que je me dis c'est
17     que s'ils ont un réseau où ils ont une grande banque de
18     projets, de produits, ce sera peut-être plus facile
19     après ça de les convaincre d'augmenter dans leur
20     grille, sur le réseau principal, de les rediffuser là
21     ces produits-là, et d'autant plus que la qualité va
22     augmenter.  Ça c'est indéniable, parce que plus on va
23     en produire, plus ça sera de qualité.  Regardez ce que
24     font les maisons comme Pixcom, que font Sinequanon. 
25     Pixcom, avec qui j'ai travaillé, on a fait un document
                          StenoTran

                             2014

 1     magnifique qui est diffusé partout dans le monde.  Il
 2     s'appelle "Le chant de l'âme".  Regardez ce que font
 3     les gens comme Rombus.  Plus on en produit chez nous,
 4     plus la qualité augmente de fois en fois, et moi, c'est
 5     tout ce que je me dis.  Et plus la qualité va
 6     augmenter, plus on va rejoindre ce public-là... le
 7     grand public.
 8  8633                 Et le public... présentement, si vous
 9     voulez des chiffres en termes de ventes au niveau du
10     disque, le public est en augmentation.  Le public
11     stagnait alentour de 3 pour cent de tous les disques
12     vendus en Amérique du Nord, puis en Europe, c'est 8
13     pour cent, toute catégorie confondue, musique classique
14     pure et dure.  Là maintenant, on est rendu à une
15     proportion, en Amérique, de 4 pour cent, et en Europe,
16     on reste à 8-9 pour cent.
17  8634                 Je vais vous donner une autre donnée
18     très importante.  Je l'avais notée tout à l'heure, puis
19     j'aurais dû le mentionnée.  RDA s'est situé quand
20     même... ça s'adresse à la francophonie.  Au Québec,
21     notre proportion de marché est de plus que 8 pour cent,
22     peut-être même jusqu'à 10 pour cent.  La consommation
23     de musique classique per capita au Québec est une des
24     plus élevée au monde.
25  8635                 Saviez-vous que plus de 50 pour cent
                          StenoTran

                             2015

 1     de tous les disques classiques vendus au Canada sont
 2     vendus au Québec?  Ça, c'est une donnée importante. 
 3     D'ailleurs, ça explique, entre autres... j'ai souvent
 4     dit, en entrevue, c'est une des raisons du succès de
 5     Analekta, le fait qu'on était basé à Montréal plutôt
 6     qu'à Toronto où sont tous mes compétiteurs, et ça c'est
 7     une donnée intéressante.  Évidemment, au Québec, on le
 8     sait que le public est là.  Il est là probablement plus
 9     qu'à Toronto.  C'est d'ailleurs un peu paradoxal que le
10     seul réseau qui diffuse de la musique classique au pays
11     soit à Toronto.
12  8636                 M. HÉBERT:  Oui et effectivement,
13     nous, c'est un point aussi où on voulait aborder, dans
14     le même sens, dans le sens qu'il y a une telle
15     ébullition culturelle et artistique au Canada français,
16     il y a un tel entrepreneurship au niveau culturel, il
17     est un petit peu contradictoire qu'à l'heure actuelle
18     il n'y ait toujours pas de réseau spécialisé sur les
19     arts.
20  8637                 Je crois que, pour répondre à votre
21     question par rapport à la Société Radio-Canada, comme
22     je le disais au tout début, pour nous à Sinequanon qui
23     s'est spécialisé dans les émissions sur les arts,
24     Radio-Canada est le seul diffuseur francophone au
25     Canada qui, bon an mal an, avec lequel on a une
                          StenoTran

                             2016

 1     relation de collaboration en continuité pour produire
 2     des émissions depuis 1985-1986.  Il n'y en a pas eu
 3     d'autres.  Bravo! s'est ajoutée comme chaîne
 4     spécialisée.  On développe de la même façon.  Mais
 5     c'est un point pour nous qui est important à
 6     comprendre.
 7  8638                 M. OUELLETTE:  Juste un petit détail. 
 8     Il y a un point économique qui est important de retenir
 9     ici.  Le public est là, mais il va falloir être
10     patient.  Si on regarde la portion d'auditoire que
11     Bravo! avait, puis les diffusions qu'on avait eues à
12     l'époque avec Moses, c'est qu'il était très conscient,
13     le Groupe CHUM, que ça monterait lentement, puis il
14     fallait être patient.
15  8639                 Un des points je pense qui peut être
16     intéressant avec Radio-Canada c'est que je pense que
17     Radio-Canada est prêt à être patient et a réuni un
18     consortium économique suffisamment pour durer, parce
19     que ça ne sera pas instantané.  Ça va faire comme ARTE. 
20     Il va falloir prendre son temps et aller
21     progressivement.  De ce côté-là, on pense que la
22     situation à Radio-Canada est peut-être la mieux
23     présentement au Canada français.  Si on était au Canada
24     anglais, peut-être pas, mais au Canada français, à mon
25     avis, ce sont les mieux positionnés actuellement d'un
                          StenoTran

                             2017

 1     point de vue économique.
 2  8640                 M. L'ABBÉ:  Mme Dubeau, par ailleurs,
 3     pourrait vous parler de son expérience parce qu'elle,
 4     elle l'a vécu directement à l'interne.
 5  8641                 Mme DUBEAU:  C'est ça.  Moi, j'ai
 6     travaillé, finalement, pendant trois ans, à l'interne à
 7     Radio-Canada.  J'ai toujours été bien bien desservie. 
 8     C'est évident qu'ils ont déjà une bande de données. 
 9     Ils ont déjà... enfin, bande de personnel, les
10     connaissances, et justement, moi je ne connais pas
11     d'autre station qui puisse donner... véhiculer toute
12     cette bande de données.  Par contre, je rajouterais que
13     je suis peut-être de nature plus optimiste.  Vous
14     parlez de patience et tout.  Moi, je dis que le public
15     a déjà assez patienté et ma nature optimiste fait que
16     moi je ne serais pas patiente, parce que je sais que le
17     public est là et la réponse sera immédiate.
18  8642                 CONSEILLER CARDOZO:  Monsieur L'Abbé,
19     vous avez dit que les gens de Montréal achètent plus de
20     disques classiques que les gens de Toronto, mais d'être
21     plus cultivés que les gens de Toronto, c'est pas
22     grand-chose!
23  8643                 M. L'ABBÉ:  C'est pas ce que j'ai
24     dit.  Je vous ai parlé de la consommation de musique
25     classique!
                          StenoTran

                             2018

 1  8644                 CONSEILLER CARDOZO:  O.k.  Une
 2     dernière question.
 3  8645                 M. L'ABBÉ:  Et il y a des raisons
 4     démographiques qui expliquent ça.
 5  8646                 Mme DUBEAU:  On peut parler du vin
 6     rouge aussi... musique classique et vin rouge.
 7  8647                 CONSEILLER CARDOZO:  Dernière
 8     question.
 9  8648                 La programmation pour les enfants et
10     les jeunes, je connais le pouvoir de quelques disques. 
11     Peut-être que vous connaissez, en anglais, il existe
12     une série "Kids' Classic" comme "Tchaïkovski Comes to
13     America" and "Mr. Beethoven Lives Upstairs".  J'ai des
14     enfants qui ont maintenant 9 et 10 ans, mais depuis
15     quelques années ils connaissent la musique de ces
16     musiciens très bien par ses disques.  Je veux demander
17     s'il y a des disques comme ça en français, ou est-ce
18     qu'il y a des places pour des disques comme ça?
19  8649                 Mme DUBEAU:  Tout à fait.  Il y a
20     déjà... je pense que c'est IMUSICI qui vient de sortir,
21     en plus, une autre version du "Carnaval des Animaux de
22     Saint-Saëns" ou "Pierre et le Loup".  Oui, il en
23     existe.  J'ai fait aussi une approche au niveau des
24     enfants à ce niveau-là.  J'ai déjà fait un disque de
25     berceuses.
                          StenoTran

                             2019

 1  8650                 CONSEILLER CARDOZO:  Est-ce qu'il est
 2     dans votre catalogue?
 3  8651                 Mme DUBEAU:  Ah! Il devrait être là,
 4     oui.  Mais c'est pas mon catalogue.  Moi, je suis une
 5     pouliche de l'écurie.  C'est le catalogue de Monsieur.
 6  8652                 Ce que je veux dire c'est que oui,
 7     certainement, il en existe, et vous savez, ça c'est un
 8     phénomène qui est important parce que les enfants, si
 9     on leur donne une approche, une facilité, une fenêtre
10     très jeune à la musique classique, ça fait partie de
11     leur vie.  Je peux vous donner l'exemple de ma petite
12     fille, certainement.  Elle a six ans et demie
13     maintenant.  Très jeune, elle a entendu le violon. 
14     Mais à la maison, elle écoute les Spice Girls et les
15     Backstreet Boys entre Jean Sébastien Bach et
16     Tchaikovski, mais c'est comme ça pour elle, et dans 20
17     ans, elle sera comme ça.  Elle va continuer à écouter
18     ce qu'elle aime, mais dans sa discothèque et son
19     répertoire il y aura aussi de la musique classique. 
20     C'est une question de goût.  On aime, on m'aime pas, on
21     aime plus une oeuvre, mais c'est important de vraiment
22     commencer très jeune au niveau des enfants aussi.
23  8653                 M. L'ABBÉ:  Monsieur Cardozo, vous
24     êtes après me dire que vous avez réussi à faire écouter
25     cette série-là à vos enfants et qu'ils ont suivi toute
                          StenoTran

                             2020

 1     la série... cette série de disques?  Moi, j'ai essayé,
 2     parce qu'il y a une version française de ça... j'ai
 3     essayé avec mon plus vieux fils, qui est maintenant un
 4     adulte, plus jeune.  Avec lui, ça n'a pas marché.  Avec
 5     ma fille, ça fonctionne, mais avec lui, ça n'a pas
 6     marché.  Avec lui, par contre, et c'est là qu'on avait
 7     eu, après coup, avec Angèle, l'idée qu'on a toujours,
 8     le projet de faire la même chose en télé, parce qu'avec
 9     lui, en télé, ça aurait marché.
10  8654                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Mais ça existe.
11  8655                 M. L'ABBÉ:  Oui, je sais que ça
12     existe.
13  8656                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Il y en a de
14     cette série-là qui sont vidéo maintenant aussi.  On
15     parle de la série "Beethoven Lives Upstairs"?
16  8657                 CONSEILLER CARDOZO:  Oui.
17  8658                 M. L'ABBÉ:  Ah! mais je ne l'ai pas
18     vue en vidéo, mais à l'époque, ça n'existait pas.
19  8659                 CONSEILLÈRE WYLIE:  Il y en a au
20     moins un qui est en vidéo.  Mais souvent, le vidéo
21     marche moins bien parce que les gens sont en costumes
22     que les enfants ne reconnaissent pas.
23  8660                 Mme DUBEAU:  Mail il y a moyen de le
24     faire.  C'est certain... et je pense que ça, personne
25     pourra renier, que si on veut rejoindre les
                          StenoTran

                             2021

 1     adolescents, probablement d'ailleurs la catégorie la
 2     plus difficile à rejoindre quand on regarde les
 3     consommateurs, les adolescents c'est probablement les
 4     plus difficiles à rejoindre.  Certainement la
 5     télévision et le côté visuel est important.
 6  8661                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci.  Vous me
 7     donnez de l'espoir, parce que si vous avez permis à
 8     votre enfant d'écouter les Spice Girls et Backstreet
 9     Boys...
10  8662                 Mme DUBEAU:  Tout à fait.
11  8663                 CONSEILLER CARDOZO:  ...je pense que
12     c'est o.k. avec moi aussi!
13  8664                 Mme DUBEAU:  Moi, je n'ai pas de
14     préjugés.
15  8665                 CONSEILLER CARDOZO:  Oui, je vois.
16  8666                 Merci beaucoup.
17  8667                 Mme DUBEAU:  Merci.
18  8668                 LA PRÉSIDENTE:  Madame, Messieurs,
19     merci infiniment de votre participation, surtout là on
20     est plus que samedi matin, allant vers le samedi
21     après-midi.  Bon concert, Madame Dubeau, ce soir.
22  8669                 Merci infiniment.
23  8670                 Mme AUDET:  Madame la Présidente,
24     l'Institut national de la recherche
25     scientifique - Culture et Société, M. Fernand Harvey
                          StenoTran

                             2022

 1     nous a indiqué qu'il ne pouvait pas comparaître ce
 2     matin.
 3  8671                 J'appellerais donc le dernier
 4     intervenant qui était à l'ordre du jour aujourd'hui. 
 5     Je ne crois pas qu'il soit dans la salle, mais je
 6     voudrais le vérifier.  Il s'agissait de l'Institut
 7     amérindien international Otsehaweh, M. Georges Sioui.
 8  8672                 M. Sioui n'est pas dans la salle.  Ça
 9     conclut donc notre audience pour aujourd'hui. 
10     Mme Hélène Laurendeau et le Regroupement des arts
11     médiatiques seront entendus, comme prévu, lundi.
12  8673                 LA PRÉSIDENTE:  Alors nous
13     interrompons nos travaux pour les reprendre lundi matin
14     à 8 h 30.  Le premier intervenant sera l'Association
15     des câblodistributeurs du Québec.
16  8674                 Merci infiniment.  Bon dimanche, tout
17     le monde.
18     --- L'audience est ajournée à 1255, pour reprendre le
19         lundi 14 décembre 1998 à 0830 / Whereupon the
20         hearing adjourned at 1255, to resume on Monday,
21         December 14, 1998, at 0830
22
23
24
25

       
           
Date de modification :