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Prière de noter que la Loi sur les langues officielles exige que toutes publications gouvernementales soient disponibles dans les deux langues officielles.

Afin de rencontrer certaines des exigences de cette loi, les procès-verbaux du Conseil seront dorénavant bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience et la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.

                TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
                 CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
             ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES

                   TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
             FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
                 TELECOMMUNICATIONS COMMISSION

                       SUJET / SUBJECT:

        AUDIENCE PUBLIQUE SUR LES SERVICES SPÉCIALISÉS
                     DE LANGUE FRANÇAISE /
     PUBLIC HEARING ON FRENCH-LANGUAGE SPECIALTY SERVICES

TENUE À:                               HELD AT:

Complexe Guy-Fravreau                  Guy-Favreau Complex
Centre de conférence                   Conference Centre
Salle des Saules                       Des saules Room
Montréal (Québec)                      Montreal, Quebec

Le 11 décembre 1998                    December 11, 1998

                          Volume  5
tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

Transcripts

In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.

However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.

Transcription

Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.

tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

              Conseil de la radiodiffusion et des
                télécommunications canadiennes

                 Canadian Radio-television and
                 Telecommunications Commission

                  Transcription / Transcript

              Audience publique / Public hearing

          Services spécialisés de langue française / 
              French-Language Specialty Services

DEVANT / BEFORE:

Françoise Bertrand                     Présidente / Chairperson
                                       Présidente du Conseil /
                                       Chairperson of the
                                       Commission
Andrée Wylie                           Conseillère / Commissioner
                                       Vice-présidente,
                                       radiodiffusion / Vice-
                                       Chairperson, Broadcasting
Joan Pennefather                       Conseillère / Commissioner
Andrew Cardozo                         Conseiller / Commissioner
Jean-Marc Demers                       Conseiller / Commissioner

AUSSI PRÉSENTS / ALSO PRESENT:

Tony Lacombe                           Responsable de la tenue de
                                       l'audience / Hearing
                                       Coordinator
Donald Rhéaume                         Conseiller juridique /
                                       Legal Counsel
Lyne Lafrance                          Gérante de l'audience /
                                       Hearing Manager
Lucie Audet/                           Secrétaires / Secretaries
Lyne Lafrance

TENUE À:                               HELD AT:

Complexe Guy-Fravreau                  Guy-Favreau Complex
Centre de conférence                   Conference Centre
Salle des Saules                       Des saules Room
Montréal (Québec)                      Montreal, Quebec

Le 11 décembre 1998                    December 11, 1998

                          Volume  5
tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

            TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES

                                                          PAGE

Intervention par / Intervention by:

TVOntario                                                 1560

CHAU-TV                                                   1582

Fédération des communautés francophones et                1611
acadienne du Canada

Société historique du Canada                              1627

Gilles Houde et Réjean Beaudoin                           1650

Canal Savoir                                              1668

Canal Vie/MusiquePlus/MusiMax (Radiomutuel inc.)          1694

Syndicat des communications de Radio-Canada               1734

Le Capitole de Québec                                     1760

Raymond Chabot Grant Thorton                              1774

Jean-Marc Chaput                                          1787

Jean-Paul Couturier                                       1803

Fédération des sociétés d'histoire                        1823

Les conseillers en valeurs Planiges inc                   1837

tel: 613-521-0703         StenoTran         fax: 613-521-7668

                             1560

 1                        Montréal (Québec) / Montreal, Quebec
 2     --- L'audience reprend le vendredi 11 décembre 1998
 3         à 0830 / Upon resuming on Friday, December 11, 1998
 4         at 0830
 5  6825                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjours à tous. 
 6     Nous reprenons le cours de l'audience.
 7  6826                 Madame Audet, auriez-vous la
 8     gentillesse, s'il vous plaît, de présenter le prochain
 9     intervenant.
10  6827                 Mme AUDET:  Oui, Madame la Présidente.
11  6828                 Nous continuons avec les
12     interventions sur les demandes de canaux spécialisés
13     francophones.  Je rappelle aux intervenants qu'ils
14     disposent de 15 minutes pour faire leur présentation.
15  6829                 Ce matin, nous débutons avec la
16     neuvième intervention inscrite à l'ordre du jour, celle
17     de TVOntario.  Pour TVOntario, M. Jacques Bensimon,
18     Mmes Marnie de Kerckhove et Claudette Paquin.
19  6830                 Bonjour.
20     INTERVENTION
21  6831                 M. BENSIMON:  Madame la Présidente du
22     Conseil, Mesdames et Messieurs les Commissaires, je
23     suis Jacques Bensimon, directeur en chef de TFO, et je
24     suis accompagné de Mme Marnie de Korckhove, qui est
25     chef des politiques et relations de radiodiffusion à
                          StenoTran

                             1561

 1     TVOntario et Mme Claudette Paquin qui est directrice de
 2     la planification et des services de soutien à TFO.
 3  6832                 J'aimerais aussi noter la présence de
 4     M. Peter Grant de la firme McCarthy Tétrault, l'expert-
 5     conseil de TVOntario en ce qui a trait aux questions de
 6     réglementation du CRTC.
 7  6833                 TVOntario est un diffuseur éducatif
 8     provincial desservant les Ontariens grâce à TVO, réseau
 9     de langue anglaise, et à TFO de langue française.  TFO
10     est le seul diffuseur canadien de langue française
11     provenant de l'extérieur du Québec.
12  6834                 Ces audiences sont très importantes
13     pour l'avenir de TFO.  Nous remercions le Conseil
14     d'avoir accepté de nous recevoir.
15  6835                 L'intervention générale faite par
16     TVOntario lors de ces audiences vise à clarifier
17     certaines questions relatives à la capacité du câble,
18     au Québec, à distribuer des services de programmation
19     canadienne en langue française et, plus
20     particulièrement, celui de TFO.
21  6836                 Nous avons, de plus, fait une demande
22     de statut de distribution dans les marchés
23     francophones, vu les difficultés auxquelles nous
24     faisons face pour étendre le plus possible la
25     distribution par câble de TFO au Québec.  Le Conseil
                          StenoTran

                             1562

 1     nous a informés que cette demande fera l'objet de
 2     procédures séparées.  Nous ne parlerons donc pas du
 3     bien-fondé de notre demande aujourd'hui.
 4  6837                 Si je peux me permettre, cependant,
 5     je vous avoue que je trouve quelque peu ironique de me
 6     retrouver ici, intervenant dans le dossier des
 7     nouvelles chaînes de langue française alors que je
 8     représente un service existant de télévision
 9     française -- service de qualité, non commercial,
10     reflétant la vie et les aspirations des francophones
11     vivant au Canada -- un service qui, pour des raisons
12     qui ne sont jamais tout à fait claires, n'arrive pas à
13     ce jour à rejoindre la majorité des francophones du
14     pays.
15  6838                 Ceci étant dit, nous concentrerons
16     aujourd'hui notre intervention sur les sujets suivants:
17  6839                 Les enjeux de la distribution du
18     câble au Québec et ailleurs au Canada; l'impact
19     potentiel des nouveaux services sur TFO en Ontario; le
20     cadre de distribution des services de langue française.
21  6840                 Précisons dès le départ que
22     TVOntario, par principe, appuie pleinement
23     l'attribution de licences pour les services de langue
24     française et leur distribution nationale.  Nous l'avons
25     fait récemment dans le cas de la demande de statut de
                          StenoTran

                             1563

 1     réseau de distribution obligatoire de TVA ainsi
 2     qu'auparavant nous l'avions fait pour la distribution
 3     nationale de Super Écran, Canal D et Canal Famille.
 4  6841                 Commençons avec notre premier point
 5     sur les enjeux de la distribution par câble de nouveaux
 6     services au Québec.
 7  6842                 Avec votre consentement, j'aimerais
 8     débuter en décrivant brièvement l'expérience de TFO à
 9     titre de service de langue française distribué par
10     câble au Québec et dans l'est du Canada.
11  6843                 Comme le Conseil le sait, TFO est
12     autorisée à distribuer son signal comme service
13     facultatif sur les systèmes de câble à l'extérieur de
14     l'Ontario en vertu du fait que TFO se retrouve sur la
15     liste des services éligibles par satellite.
16  6844                 Cependant, en septembre 1996, en
17     réponse à la requête de la communauté acadienne, Fundy
18     Câble a commencé à distribuer le signal de TFO au
19     Nouveau-Brunswick.  Puisque la communauté voulait
20     capter TFO sur le service de base, et afin de couvrir
21     les coûts encourus de droits dans ce marché
22     particulier, le CRTC a approuvé, en octobre 1997, un
23     tarif de gros mensuel de 0,13 $ par abonné.
24  6845                 Vers la fin de 1996, avec la venue
25     d'ExpressVu et de Star Choice de même que des canaux
                          StenoTran

                             1564

 1     spécialisés, les diffuseurs québécois ont commencé à se
 2     porter acquéreurs des droits canadiens de leurs
 3     émissions.  Le marché de la programmation s'est alors
 4     transformé du jour au lendemain, indépendamment des
 5     activités de TFO.  Par conséquent, les coûts de
 6     programmation de TFO ont augmenté de manière
 7     substantielle sans qu'elle n'ait jamais accès au marché
 8     qui génère ses coûts additionnels, c'est-à-dire le
 9     Québec.  Pour TFO, il est donc logique au plan
10     financier de tenter de distribuer ses émissions au
11     Québec.  Pendant près de deux ans, TFO a essayé
12     d'accroître sa distribution à grande pénétration du
13     service facultatif au Québec, en retour d'un certain
14     tarif.
15  6846                 Malheureusement, les encouragements
16     positifs que certaines des plus importantes compagnies
17     de câblodistribution nous avaient transmis au début
18     n'ont pas donné de résultat concret ou positif.  Au
19     cours des deux dernières années, des câblodistributeurs
20     québécois nous ont dit que leurs systèmes n'ont pas la
21     capacité d'inclure TFO dans leurs services.  Voilà
22     l'une des raisons, parmi d'autres, pour lesquelles nous
23     avons été incapables de distribuer notre programmation
24     par l'entremise d'un câblodistributeur majeur.
25  6847                 Dans ce contexte, nous avons lu avec
                          StenoTran

                             1565

 1     intérêt les mémoires déposés dans le cadre de ces
 2     audiences par le Groupe Vidéotron et Cogeco Câble
 3     Canada, de même que la présentation commune de
 4     l'Association canadienne de la télévision par câble,
 5     ACTC, et de l'Association des câblodistributeurs du
 6     Québec, ACQ.
 7  6848                 Pour ce qui est de la capacité
 8     analogique, selon l'Association canadienne des
 9     radiodiffuseurs, 700 000 abonnés se retrouvent dans les
10     systèmes de classe 1 qui ont au moins six canaux
11     analogiques qui ne sont pas utilisés.  L'Association de
12     la télévision spécialisée et payante affirme que si des
13     canaux spécialisés de langue française ne les occupent
14     pas bientôt, les services de langue anglaise, voire
15     étrangers ou exonérés le feront à leur place.
16  6849                 Nous aimerions d'une autre côté
17     souligner les quatre points suivants:
18  6850                 - Il est essentiel de distribuer sur
19     un volet facultatif à moyenne ou grande pénétration les
20     services de programmation française de nature
21     culturelle, et j'ajouterais publique;
22  6851                 - Lorsqu'il y a capacité analogique,
23     les services de langue française doivent avoir priorité
24     dans les marchés de langue française;
25  6852                 - À la lumière des arguments repris
                          StenoTran

                             1566

 1     plus haut, le Conseil ne devrait licencier qu'un nombre
 2     limité de nouveaux services pour distribution
 3     analogique;
 4  6853                 La décision de lancer ces nouveaux
 5     services sous forme de bouquet ou un à un, sur une
 6     période de temps, devrait être celle des
 7     câblodistributeurs.
 8  6854                 TVOntario ne se prononce pas à savoir
 9     lesquels des requérants devraient se voir octroyer une
10     licence pour distribution analogique.  Nous espérons,
11     par contre, que le Conseil, lors de ses délibérations,
12     prendra en compte la demande de TVOntario pour un
13     statut de distribution de TFO dans les marchés
14     francophones.
15  6855                 Le deuxième thème touche aux enjeux
16     liés à la distribution par câble des nouveaux services
17     à l'extérieur du Québec.
18  6856                 Nous avons également lu avec un
19     intérêt marqué la section de la présentation de l'ACR
20     dans laquelle l'Association demande qu'ait lieu une
21     analyse détaillée du prolongement des services de
22     télévision québécois ailleurs au pays.  Nous appuyons
23     pleinement l'ACR en ce sens, mais l'expérience nous a
24     appris que cela ne se produira probablement pas tant
25     que la technologie numérique n'aura pas de point
                          StenoTran

                             1567

 1     d'ancrage solide.
 2  6857                 Actuellement, la capacité du câble
 3     pour ce qui est des services de langue française dans
 4     les marchés anglophones est limitée, et les
 5     câblodistributeurs sont peu enclins à les recevoir. 
 6     Même en Ontario, là ou TFO jouit d'une distribution
 7     prioritaire, nous faisons face à des problèmes.
 8  6858                 Au moment de lancer TFO, le service
 9     devrait être distribué sur la bande de base uniquement
10     dans les régions de la province désignées en vertu de
11     la Loi sur les services en français.  Résultat:  au
12     lieu que notre service soit groupé avec celui de Radio-
13     Canada, dans plusieurs communautés à l'échelle de la
14     province, il se retrouve groupé avec les rares services
15     spécialisés de langue française distribués sur la
16     fréquence des 60 et plus que ne peuvent capter les plus
17     vieux téléviseurs.
18  6859                 De plus, tous peuvent citer des
19     exemples de cas où des canaux de langue française
20     existant depuis assez longtemps ont été déplacés de
21     leur position familière s'ils n'ont pas été tout
22     simplement abandonnés par le câbodistributeur.
23  6860                 Concluons ce point en disant que tant
24     que la technologie numérique n'aura pas augmenté
25     énormément la capacité dans les marchés de langue
                          StenoTran

                             1568

 1     anglaise, il est peu probable, sauf dans le cas de TVA,
 2     que plus de services de langue française seront
 3     distribués par câble que ceux offerts actuellement.
 4  6861                 Le troisième point touche à l'impact
 5     potentiel des nouveaux services sur TFO.
 6  6862                 Sur le plan de la programmation, nous
 7     ne sommes pas inquiets outre mesure de la qualité de la
 8     programmation vu que la qualité de la programmation de
 9     TFO pourrait être diluée pour voir l'arrivée des
10     nouveaux canaux, une préoccupation soulevée de manière
11     générale par Vidéotron.
12  6863                 TFO est l'unique diffuseur canadien
13     de langue française provenant de l'extérieur du Québec. 
14     Sa programmation est donc distincte de celle d'autres
15     diffuseurs canadiens de langue française.  Et, après 12
16     ans, nous maintenons cette distinction, malgré l'entrée
17     d'un éventail de services spécialisés de langue
18     française sur le marché de la diffusion canadienne.
19  6864                 Puisque nous provenons d'un milieu
20     différent et qui est différent et nous sommes
21     différents et nous reflétant cette différence, la
22     programmation que nous produisons, coproductions et
23     acquérons est aussi distincte et contribue à enrichir
24     l'ensemble de la programmation canadienne de langue
25     française plutôt que d'affaiblir les chaînes
                          StenoTran

                             1569

 1     existantes.
 2  6865                 Les émissions éducatives de TFO
 3     tiennent compte des besoins d'apprentissage particulier
 4     des enfants, des adolescents et des adultes
 5     francophones vivant en milieu minoritaire.  Ainsi, les
 6     séries comme "Bisou" et "Picoli et Lirabo" ont été
 7     créées pour inciter des enfants âgés de trois à sept à
 8     parler et à lire en français dans le cadre d'un milieu
 9     de vie où l'usage du français n'est pas forcément
10     courant.  En tout et pour tout, TFO offre
11     quotidiennement aux enfants neuf heures de programmes
12     de qualité, sans violence ni publicité.
13  6866                 "Volt", qui est une émission conçue
14     pour les 15 à 17 ans, réussit de façon magnifique à les
15     attirer à la télévision de langue française.  De son
16     côté, notre émission quotidienne d'affaires publiques,
17     "Panorama", est devenue le point de référence au sein
18     de la communauté franco-ontarienne en ce qui a trait à
19     l'analyse des dossiers de l'heure.
20  6867                 Alors que "Volt" et "Panorama" sont
21     des productions maison, la majorité de notre
22     programmation soirée est produite en partenariat avec
23     les producteurs indépendants de l'Ontario, du Québec,
24     du Nouveau-Brunswick et du Manitoba.  Notre expérience,
25     à ce jour, nous porte à affirmer que ce mariage
                          StenoTran

                             1570

 1     d'expertise en provenance de milieux différents résulte
 2     en une programmation de haute qualité.
 3  6868                 Les investissements que fait TFO dans
 4     le milieu de la production indépendante francophone en
 5     milieu minoritaire contribue à bâtir une industrie
 6     naissante.  Le partenariat joignant l'industrie privée,
 7     TFO et les sources de financement public sert à créer
 8     une programmation distincte pour un auditoire qui,
 9     jusqu'à récemment, avait peu accès à de la
10     programmation en langue française.
11  6869                 En Ontario, TFO a une portée
12     hebdomadaire à la minute qui rejoint 972 000
13     téléspectateurs, comparé à Radio-Canada qui en rejoint
14     1 280 000 et TV5 avec 315 000.  En octobre dernier,
15     notre part d'écoute pour la télévision de langue
16     française était de 9 pour cent sur une période de 24
17     heures et de 12 pour cent aux heures de grande écoute.
18  6870                 Nous ne croyons pas que les nouveaux
19     services potentiels auront un impact marqué sur notre
20     part du marché puisque notre programmation a un attrait
21     régional pour les Ontariens, contrairement aux réseaux
22     en provenance du Québec.
23  6871                 Nous aimerions maintenant traiter de
24     la question du cadre de travail pour l'attribution de
25     licence pour des nouveaux services spécialisés de
                          StenoTran

                             1571

 1     langue française.
 2  6872                 Bien que le Conseil n'ait pas prévu
 3     des procédures séparés pour en discuter, ce qu'elle a
 4     cependant fait dans le cas des nouveaux services
 5     spécialisés de langue anglaise, nous croyons qu'il
 6     faille tenir compte de certains enjeux.
 7  6873                 Puisque tous les requérants, sauf un,
 8     demandent une distribution nationale, il faudrait
 9     résoudre les enjeux relatifs aux marchés francophones
10     avant l'attribution des licences.  Lors du congrès de
11     l'ACTC en mai dernier, Mme Bertrand a énuméré quatre
12     initiatives du Conseil durant la prochaine année qui
13     lui permettront d'atteindre ses objectifs.  L'étude de
14     la pertinence d'un nouveau cadre réglementaire pour les
15     entreprises de distribution de radiodiffusion est l'une
16     d'elles.  Cela comprendra notamment les bouquets de
17     services en français et leur distribution à l'extérieur
18     du Québec, et nous reverrons la définition des marchés
19     bilingues.  Selon nous, il s'agit d'une initiative
20     cruciale. Le résultat de ces travaux devrait faire
21     partie du cadre de travail pour l'attribution de
22     licences pour les services de langue française à
23     distribuer à l'extérieur du Québec.
24  6874                 Notre conclusion nous incite à vous
25     dire que nous espérons que ces audiences vont enfin
                          StenoTran

                             1572

 1     clarifier les questions entourant la capacité
 2     analogique de la câblodistribution au Québec pour les
 3     réseaux de langue française, incluant TFO.
 4  6875                 Et puisque ces audiences concernent,
 5     à une exception près, l'octroi de licences nationales
 6     pour des services de langue française, nous espérons
 7     que la distribution pan-canadienne des services de
 8     programmation de langue française d'intérêt national,
 9     deviendra la pratique tant au Québec qu'à l'extérieur
10     du Québec.
11  6876                 En terminant, nous soulevons une
12     question relative au synchronisme de la décision dans
13     le cadre de ces audiences, dans le contexte de la
14     demande de TVOntario pour l'obtention d'un statut de
15     distribution au Québec.  Nous nous préoccupons du fait
16     que le Conseil décide que la capacité analogique est
17     suffisante au Québec et qu'elle accorde ainsi des
18     licences aux requérants pour distribution par service
19     analogique avant même que notre demande ne soit
20     examinée.  Dans ce cas, une telle occasion de
21     distribution pour TFO au Québec pourrait bien ne plus
22     jamais exister.
23  6877                 Si cette situation se produit, nous
24     demandons que le Conseil reçoive notre demande avant
25     qu'une décision finale ne soit prise au sujet des
                          StenoTran

                             1573

 1     travaux actuels.
 2  6878                 Merci de votre attention. Nous sommes
 3     ouverts à des questions.
 4  6879                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, merci beaucoup
 5     de cette présentation ce matin et d'avoir participé à
 6     l'audience.  Vous comprenez, Monsieur Bensimon, qu'il
 7     ne sera pas question dans notre échange ni non plus à
 8     cette audience, comme vous le mentionniez vous-même au
 9     départ, de la distribution à ce moment-ci de TFO ni au
10     Québec ni dans le reste des provinces, mais ce sera une
11     question qui sera séparément examinée par le Conseil.
12  6880                 J'aimerais donc m'attarder à d'autres
13     questions que vous soulevez, qui ont un impact aussi
14     sur la réalité qui fait partie de cette audience, mais
15     aussi qui affectent TVO.  Nous nous sommes beaucoup
16     intéressés pendant l'audience à certains aspects en
17     termes des contenus, à des impacts, par exemple, du
18     côté de Télé-Québec.  Télé-Québec était ici hier pour
19     parler de certaines requérantes qui, d'après leur
20     projet, viennent plus directement en concurrence avec
21     leur projet existant.
22  6881                 Moi, j'aimerais comprendre, dans
23     votre énoncé ou ce matin aussi vous reprenez, vous
24     dites que la distribution de canaux spécialisés sur les
25     services d'ExpressVu et Star Choice ont fait en sorte,
                          StenoTran

                             1574

 1     à cause de la distribution nationale, d'avoir un impact
 2     très important sur vos coûts de programmes.
 3  6882                 Pourriez-vous être un peu plus
 4     explicite là-dessus pour qu'on comprenne de quel impact
 5     vous parlez et qu'on voit dans quelle mesure ce qu'on
 6     examine présentement peut accroître cet impact ou
 7     diminuer cet impact, s'il vous plaît?
 8  6883                 M. BENSIMON:  Il était usuel dans
 9     l'industrie, si vous voulez, de négocier des droits
10     habituellement par province, de façon à ce que au
11     moment où nous négocions les droits il était, par
12     exemple, possible d'acheter pour le même programme ou
13     de participer sur une coproduction d'un même programme
14     en se gardant d'un côté le Québec et, de l'autre côté,
15     l'Ontario, par exemple, quand c'était possible même
16     avec un télédiffuseur comme Télé-Québec.
17  6884                 Or, l'empreinte géographique non
18     limitée aujourd'hui aux murs d'une province font que
19     pour acquérir des droits et être sur ces systèmes de
20     télédiffusion, il faut aller plus large.  À partir de
21     ce moment-là, les coûts il était essentiel d'augmenter
22     les coûts pour pouvoir couvrir un territoire qui, à
23     partir de là, ne se limitait pas aux limites de la
24     province mais couvrait, par exemple, l'est du pays --
25     on sait très bien que si on couvre l'est du pays dans
                          StenoTran

                             1575

 1     ce cas-ci on a couvert pour ainsi dire l'essentiel du
 2     Canada -- ce qui a forcé, si vous voulez, dorénavant à
 3     avoir de moins en moins de programmes disponibles sur
 4     la place publique, qui se subdivisait en territoires
 5     géographiques ou en territoires provinciaux mais qui se
 6     subdivisait sur l'ensemble des droits d'un pays en
 7     entier.
 8  6885                 Ceci, bien sûr, a permis d'augmenter
 9     les prix dans certains cas de la part de distributeurs
10     ou de producteurs et a isolé d'une certaine manière TFO
11     au fur et à mesure puisqu'il n'était plus possible
12     d'aller chercher ces programmes.
13  6886                 Ne voulant pas mourir de notre belle
14     mort, étant convaincus comme nous le sommes de notre
15     mission, nous nous sommes battus et nous avons fait en
16     sorte qu'il a fallu augmenter donc le coût
17     d'acquisition de ces programmes, et de là la logique
18     que nous avons développée qu'en rentrant avec ces
19     programmes une fois acquis et une fois que nous avions
20     établi une programmation de type tout à fait originale
21     et exclusive de par le fait de l'acquisition de ces
22     droits canadiens, que nous devrions aller trouver un
23     moyen de les repayer en rentrant sur le marché le plus
24     large en termes de francophone, c'est-à-dire le marché
25     naturel du Québec.
                          StenoTran

                             1576

 1  6887                 Est-ce que je réponds à votre
 2     question, Madame la Présidente?
 3  6888                 LA PRÉSIDENTE:  Oui, vous répondez à
 4     ma question et ça me rappelle des discussions à
 5     l'époque de TV5.
 6  6889                 M. BENSIMON:  Tout à fait.
 7  6890                 LA PRÉSIDENTE:  Si ma mémoire ne me
 8     fait pas défaut, je me rappelle un temps ou TFO faisait
 9     déjà l'acquisition de droits à l'échelle du Canada pour
10     ensuite s'entendre avec TV5 sur la distribution.
11  6891                 Alors, vous semblez dire que c'est
12     ExpressVu et Star Choice qui ont été comme la cause de
13     ce nouveau mode de distribution, qui avait de fait des
14     empreintes plus grandes et plus larges, qui ont amené
15     l'augmentation du coût alors que je pense que votre
16     pratique était déjà d'acheter les droits canadiens pour
17     ensuite les substituer.
18  6892                 Alors, je vois mal où a été
19     l'augmentation du coût.  Est-ce que c'est plus en
20     termes des reventes que vous n'avez plus été capables
21     de faire?  J'aimerais comprendre.
22  6893                 M. BENSIMON:  Si vous permettez, on
23     ne peut pas appliquer l'exemple de TV5 à la logique que
24     je viens de décrire.  On va citer l'exemple précis
25     auquel vous faites référence; il s'agit d'un bouillon
                          StenoTran

                             1577

 1     de culture.
 2  6894                 Dans le cas de TFO, dès sa naissance,
 3     une émission comme celle de Pivot, qui s'appelait
 4     "Apostrophe" au début, faisait partie de notre soirée
 5     du vendredi soir.  Ce que nous avons essayé de faire et
 6     ce dont vous vous souvenez... TFO a 12 ans et TV5 a 10
 7     ans.  Ceci veut dire que nous avions l'exclusivité de
 8     cette émission "Pivot - France 2" à l'époque et nous
 9     voulions la garder, et la manière de la garder, c'était
10     de dire: le seul moyen de le faire, c'est de payer des
11     droits alors que, comme vous le savez, TV5 obtient ses
12     émissions gratuitement.  Donc, il y avait là un jeu
13     commercial.  Ceci doit être mis de côté et n'a aucun
14     impact avec ceux dont nous parlons maintenant.
15  6895                 Ce dont nous parlons maintenant,
16     c'est que l'empreinte qui fait que le rayonnement de
17     distribution par satellite fait qu'aujourd'hui on ne
18     peut plus acquérir ou on est en porte-à-faux par
19     rapport à la loi si on distribue un programme qui va
20     rayonner uniquement sur un territoire donné, c'est-à-
21     dire l'Ontario.
22  6896                 Nous, ayant signé nos ententes avec
23     ExpressVu, avec Star Choice, on livre aujourd'hui des
24     programmes et on doit livrer des programmes qui sont
25     libres de droit sur l'empreinte globale du territoire
                          StenoTran

                             1578

 1     qu'ils couvrent.  C'est là où l'augmentation des coûts
 2     a eu lieu.
 3  6897                 LA PRÉSIDENTE:  Oui, mais vous avez
 4     aussi une distribution au Nouveau-Brunswick qui doit
 5     aussi nécessiter des acquisitions de droits plus
 6     élevés.
 7  6898                 J'aimerais savoir ce que vous imputez
 8     en termes d'augmentation, sans rentrer dans les secrets
 9     de vos coûts de programmation, mais pour ce que vous
10     attribuez vraiment à la proportion qui provient des
11     droits liés à la distribution nationale en fait.
12  6899                 J'avoue que je suis mal ce
13     raisonnement-là dans la mesure où vous êtes déjà au
14     Nouveau-Brunswick, que le Conseil vous a attribué un
15     droit de récupérer vos coûts.  C'est 0,13 $, je pense,
16     que vous mentionnez ici; c'est exact?
17  6900                 Alors je voudrais comprendre quelle
18     est la proportion, surtout que dans votre présentation
19     ce matin... et pour être résidente de l'Ontario moi-
20     même et connaître votre programmation, il est de fait
21     exact de dire -- et vous le dites vous-même -- qu'il  y
22     a peu de choses qui sont redondantes par rapport à des
23     programmations.
24  6901                 Ici, je comprends mal et je voudrais
25     savoir quelle est exactement la proportion dont vous
                          StenoTran

                             1579

 1     parlez.
 2  6902                 M. BENSIMON:  Je reviens à votre
 3     exemple du Nouveau-Brunswick.  Le Nouveau-Brunswick
 4     est, comme vous le savez, un cas exceptionnel puisqu'il
 5     a été demandé par la communauté acadienne d'avoir accès
 6     au signal de TFO sur le système de base, ce qui n'est
 7     pas ce que nous demandons ici.
 8  6903                 À partir de là, vous vous souvenez
 9     aussi que dans notre soumission nous expliquions qu'il
10     fallait payer 10 pour cent de plus de droit pour
11     libérer les droits pour le Nouveau-Brunswick à
12     l'époque, chose que nous reversons donc aux
13     fournisseurs de programmes et aux distributeurs de
14     programmes.
15  6904                 Pour nous, c'est très simple; c'est
16     que la source des programmes s'est tarie.  Aujourd'hui,
17     l'acquisition des droits dans l'essentiel des
18     programmes disponibles, que ce soit pour enfants,
19     documentaires, et caetera, se négocie sur l'ensemble du
20     territoire canadien.
21  6905                 Il est très rare dans un contrat
22     aujourd'hui que vous puissiez mettre uniquement Québec
23     et jamais en dehors du Québec.
24  6906                 L'essentiel des licences qui vous est
25     proposé sont de type national, donc, à part une
                          StenoTran

                             1580

 1     exception, sont encore une preuve que c'est le
 2     territoire national qui les intéresse.  Dans le cas de
 3     TVA distribué sur l'ensemble du territoire, il devra
 4     voir -- il y a vu sans doute -- à ce que tout ça soit
 5     réglé sur ce plan-là.
 6  6907                 Donc, du jour au lendemain, les
 7     enjeux ont changé.  Les prix des programmes ont changé
 8     et les sources se sont taries complètement quand on
 9     subdivise uniquement le territoire de l'Ontario pour
10     rester dans la province de l'Ontario, même si on prend
11     le Nouveau-Brunswick comme étant ce cas fondamental
12     d'être sur le système de base.
13  6908                 Pour nous c'est-à-dire que ça a
14     entraîné des dépenses quand même fort importantes qu'on
15     essaie de récupérer par le processus de redistribution
16     de ce signal où nous reversons une grande partie de ces
17     fonds parce que l'achat de ces programmes, comme vous
18     le savez, se fait au Québec.  La coproduction de ces
19     programmes se fait au Québec.
20  6909                 Donc, le reversement de ces
21     redevances... parce que c'est en grande partie ce que
22     nous demandons, c'est de pouvoir continuer à exister
23     pour payer les droits aujourd'hui requis par l'ensemble
24     des règles du jeu qui ont été mises en place puisqu'on
25     est tous devenus national de par la technologie.  C'est
                          StenoTran

                             1581

 1     la position que, nous, nous prenons par rapport à ça.
 2  6910                 Je mets au défi les gens de voir
 3     comment on peut trouver d'autres programmes... parce
 4     que pour un distributeur aujourd'hui ou un producteur,
 5     de vendre uniquement à l'Ontario, il reste avec quoi
 6     quand il veut le vendre ailleurs?  Très souvent, moi,
 7     je reçois de plus en plus des appels d'autres
 8     diffuseurs qui me demande de leur donner une de nos
 9     fenêtres pour pouvoir distribuer un programme, parce
10     que c'est en train de devenir la règle du jeu.
11  6911                 LA PRÉSIDENTE:  Si je me rappelle
12     bien notre histoire commune en télévision éducative,
13     Monsieur Bensimon, ça prévalait déjà il y a quelques
14     années, et je pense que le marché canadien dans son
15     ensemble est assez limité par rapport à certains
16     voisins qu'on connaît bien et, donc, a fortiori, le
17     marché francophone; et il y a toujours eu des
18     partenariats et il y en aura encore.
19  6912                 Ceci étant dit, je cherchais
20     davantage à savoir plus précisément sur la question de
21     la distribution nationale; comme je disais et vous
22     disiez vous-même dans votre ouverture, ce sera une
23     question qu'on aura l'occasion de débattre séparément.
24  6913                 Alors, moi, je n'ai pas d'autres
25     questions.  Est-ce que mes collègues en ont?  Non?
                          StenoTran

                             1582

 1  6914                 Alors, nous vous remercions d'être
 2     venus ce matin.
 3  6915                 M. BENSIMON:  C'est nous qui vous
 4     remercions.  Merci bien.
 5  6916                 Mme AUDET:  J'inviterais maintenant le
 6     dixième intervenant, CHAU-TV, MM. Yvon Chouinard,
 7     Pierre Harvey et Gilbert Paquette.
 8                                                        0900
 9  6917                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour et bienvenue.
10     INTERVENTION
11  6918                 M. CHOUINARD:  Bonjour, Madame la
12     Présidente, Madame la Vice-présidente, Madame et
13     Messieurs les Commissaires.
14  6919                 Mon nom est Yvon Chouinard.  Je suis
15     le vice-président exécutif de Diffusion Power et vice-
16     président du conseil de la Télévision de la Baie des
17     Chaleurs; à ma droite, Pierre Harvey, qui est le
18     président de la Télévision de la Baie des Chaleurs et
19     aussi vice-président et directeur régional de Diffusion
20     Power pour le Québec; à ma gauche, M. Gilbert Paquette,
21     qui est le directeur, Recherche et Médias chez Carat
22     Stratégem.
23  6920                 Alors, nous voulons tout d'abord vous
24     remercier de nous donner cette opportunité, cette
25     occasion d'élaborer davantage notre position concernant
                          StenoTran

                             1583

 1     la demande de Câblo Distribution G. d'exploiter un
 2     service dit spécialisé dans la région gaspésienne.
 3  6921                 Bien que la proposition de Câblo G.
 4     paraisse très séduisante au premier abord, elle soulève
 5     rapidement des questions fondamentales concernant les
 6     politiques du Conseil relatives à la télévision
 7     communautaire, les objectifs du Conseil par rapport aux
 8     services spécialisés et la place qu'ils sont sensés
 9     occuper dans le système de radiodiffusion, et
10     finalement l'impact qu'elle aura sur les services
11     existants.
12  6922                 Notre objectif aujourd'hui n'est pas
13     de répéter ce que nous avons déjà dit dans notre
14     intervention écrite.  Nous voulons plutôt nous attarder
15     sur l'impact que l'octroi d'une licence à Câblo G. aura
16     sur la station CHAU.
17  6923                 En effet, nous sommes convaincus que
18     si la demande de Câblo G. était approuvée, cela
19     handicaperait sérieusement la capacité de CHAU de
20     continuer à remplir efficacement son mandat auprès de
21     la population gaspésienne et acadienne.
22  6924                 La Gaspésie est sans doute l'une des
23     plus belles régions du Canada, mais c'est aussi l'une
24     des plus défavorisées du point de vue économique.  Un
25     article de John Gray paru dans le Globe and Mail du 21
                          StenoTran

                             1584

 1     novembre dernier, A losing fight in a codless land,
 2     décrit bien les défis que doit affronter cette région.
 3                            "Si on devait classer les 17
 4                            régions du Québec par ordre de
 5                            prospérité", écrit-il, "la
 6                            Gaspésie arriverait en 17ième
 7                            place."
 8  6925                  
 9                            "Le chômage", poursuit-il, "se
10                            situe à près de 30%, et même
11                            durant l'été, alors que les
12                            emplois sont supposés être plus
13                            nombreux, le taux de chômage
14                            demeure à 21%.  La région qui
15                            compte 100,000 habitants perd
16                            environ 1,000 personnes par
17                            année, des jeunes
18                            essentiellement, qui doivent
19                            quitter la Gaspésie afin de
20                            trouver du travail.  L'industrie
21                            des pêches, qui a déjà nourri
22                            jusqu'à 40% de l'économie
23                            régionale est dévastée, et ceux
24                            qui n'ont plus d'emplois dans ce
25                            secteur ont vu leurs bénéfices
                          StenoTran

                             1585

 1                            d'assurance emploi réduits
 2                            considérablement."
 3  6926                 Madame la Présidente, je connais bien
 4     la Gaspésie.  J'y suis né,  J'en fus aussi le président
 5     de la Chambre de commerce régionale, l'un des
 6     fondateurs de l'Association touristique et certainement
 7     un ardent défenseur à tous les niveaux.  J'ai aussi
 8     géré la station CHAU durant une bonne douzaine
 9     d'années, jusqu'au jour où M. Harvey a pris la relève,
10     et je suis certain qu'il y a de l'eau salée maintenant
11     qui coule dans ses veines.
12  6927                 Les entreprises qui survivent en
13     Gaspésie le font dans une très grande incertitude et
14     dans un environnement économique fragile.  Voilà
15     pourquoi l'étude Soucy, affirmant qu'il y a 1 500 000 $
16     de revenus de publicité résiduels en télévision dans la
17     région est complètement dépourvue de réalisme. 
18     L'analyse de Carat Stratégem que nous avons soumise au
19     Conseil démontre clairement qu'il s'agit d'une
20     hypothèse tout à fait farfelue.
21  6928                 De son côté, l'étude Querry arrive
22     magiquement au chiffre de 1 300 000 $, mais l'auteur
23     concède toutefois que les conclusions de son étude ne
24     sont pas nécessairement valides.  Par contre, il faut
25     admettre que la méthodologie utilisée est tout de même
                          StenoTran

                             1586

 1     plus sérieuse que celle de M. Soucy et l'échantillon
 2     utilisé par Chantal Querry pour son sondage méritera
 3     que l'on s'y intéresse un peu plus tard.
 4  6929                 Monsieur Harvey.
 5  6930                 M. HARVEY:  La station CHAU rayonne
 6     sur un immense territoire qui se divise entre la
 7     Gaspésie et le nord du Nouveau-Brunswick.  C'est un
 8     territoire difficile à desservir dans tous les sens du
 9     terme en raison des distances considérables à
10     parcourir, de la topographie accidentée, de
11     l'éparpillement et de la faible densité de la
12     population ainsi que de son économie anémique.  Mais
13     nous y sommes depuis 40 ans et, malgré ces obstacles
14     majeurs, CHAU a réussi non seulement à maintenir mais à
15     améliorer ses services à la population grâce à sa
16     patiente détermination à servir la région un peu mieux
17     chaque jour, année après année.  Ce sont des acquis
18     précieux, mais fragiles.
19  6931                 CHAU  a aussi un mandat complexe en
20     raison du chevauchement de son signal sur deux régions
21     distinctes, la Gaspésie et l'Acadie, situées dans deux
22     provinces différentes.  C'est un mandat que nous avons
23     toutefois réussi à maîtriser avec le temps, ce qui
24     explique pourquoi il est possible à CHAU de survivre
25     dans une région démunie comme la Gaspésie.
                          StenoTran

                             1587

 1  6932                 CHAU tire environ 53 pour cent de ses
 2     revenus d'annonces locales du nord du Nouveau-
 3     Brunswick.  À toutes fins pratiques, les revenus de
 4     cette région servent à financer notre présence en
 5     Gaspésie, car il nous en coûte beaucoup plus cher pour
 6     desservir la Gaspésie que le nord du Nouveau-Brunswick. 
 7     En fait, la Gaspésie seule ne pourrait même pas
 8     supporter sa propre station de télévision.  D'ailleurs,
 9     si le marché décrit par Câblo G. existait, nous
10     exploiterions certainement une seconde et même une
11     troisième antenne, comme certains radiodiffuseurs dans
12     d'autres régions du Québec l'ont fait.
13  6933                 L'étude Querry affirme que CHAU
14     retire plus de 1 000 000 $ de revenus locaux de la
15     Gaspésie.  C'est évidemment une mauvaise estimation. 
16     En fait, nous en retirons la moitié moins en temps
17     d'antenne et en production inclus, soit à peu près 20
18     pour cent moins que ce Câblo G. pense générer pour ces
19     mêmes postes de revenus des annonceurs gaspésiens. 
20     Nous sommes donc loin du compte.
21  6934                 CHAU retire aussi des revenus
22     d'annonceurs régionaux, c'est-à-dire des annonceurs
23     basés en dehors de la région Sainte-Flavie/Sainte-
24     Flavie, et qui ont des succursales en Gaspésie et au
25     nord du Nouveau-Brunswick ou qui veulent se mettre en
                          StenoTran

                             1588

 1     contact avec les consommateurs de ces deux régions. 
 2     Selon le sondage Querry, seulement 37 pour cent de ce
 3     genre d'entreprises seraient intéressées à annoncer sur
 4     le service de Câblo G.  Mais, tout de même, il y a là
 5     un autre risque pour CHAU de perdre ses revenus
 6     existants.
 7  6935                 Les revenus publicitaires de la
 8     région gaspésienne de CHAU proviennent surtout de
 9     nombreux petits clients.  À cet égard, les données
10     tirées du sondage Querry corroborent en quelque sorte
11     nos propres données internes.  L'échantillon de Querry
12     comprend 87,2 pour cent d'annonceurs qui ont dépensé
13     moins de 5 000 $ au cours des 12 derniers mois et 61,2
14     pour cent qui ont investi moins de 1 000 $ en publicité
15     durant la même période.
16  6936                 Dans le cas spécifique de CHAU, 88,5
17     pour cent de nos clients ont dépensé 5 000 $ et moins
18     au cours de la dernière année et 76,7 pour cent ont
19     investi moins de 1 000 $. Il est difficile d'être plus
20     petit.
21  6937                 Ceci se comprend assez facilement
22     quand nous examinons encore les données de
23     l'échantillon utilisé par Querry, qui indiquent que
24     77,7 pour cent des répondants ont un chiffre d'affaires
25     qui se situe entre 100 000 $ et 500 000 $, et 40,8 pour
                          StenoTran

                             1589

 1     cent à moins de 100 000 $.
 2  6938                 Si on établit une corrélation entre
 3     le chiffre d'affaires et les dépenses publicitaires, ce
 4     que l'on peut certainement faire, il est évident que la
 5     marge de manoeuvre des annonceurs est infiniment mince. 
 6     D'ailleurs, le sondage Querry indique que pour 25 pour
 7     cent des répondants leur budget se chiffre à moins de
 8     300 $.
 9  6939                 Il est donc fort probable que les
10     clients visés par Câblo G. soient déjà des clients de
11     CHAU.  Puisque nous connaissons la faiblesse des
12     budgets en cause, il est clair qu'ils ne seront pas et
13     ne pourront pas être augmentés, mais redistribués ou
14     simplement transférés.
15  6940                 Ajoutons que la plupart des
16     détaillants avec lesquels nous faisons affaires n'ont
17     pas de connaissances marketing très élaborées, et
18     souvent leurs décisions d'achats publicitaires sont
19     prises essentiellement sur la base du prix et des
20     tactiques du vendeur.
21  6941                 En conséquence, la grande majorité de
22     nos clients sont à risque et sans possibilité de
23     compensation, car l'univers des clients est limité,
24     fini et en décroissance et leurs budgets ne sont pas
25     élastiques.  À cet égard, il aurait été utile, pour
                          StenoTran

                             1590

 1     enrichir cette discussion aujourd'hui, que Câblo G.
 2     réponde à notre intervention avant l'audience.
 3  6942                 Notons en passant le succès de Câblo
 4     G. à vendre de la publicité infographique à des tarifs
 5     bas et que cet effort a déjà eu un impact sur les
 6     revenus de publicité de CHAU dans la région de Gaspé,
 7     qui ont diminué de 50 000 $ au cours des trois
 8     dernières années.
 9  6943                 Non contente de cette source de
10     revenu appréciable, l'entreprise Câblo G. veut
11     maintenant avoir accès à la publicité nationale, à plus
12     de publicité régionale et locale, à la production
13     commerciale, à encore plus de publicité infographique
14     ainsi qu'à des revenus d'abonnement supplémentaires,
15     pour un total de 959 000 $ et ce, pour la première
16     année seulement, ce qui représente deux fois les
17     revenus locaux de CHAU en Gaspésie.  Il y a de quoi
18     rêver quand on sait qu'entre 1990 et 1998 les revenus
19     publicitaires de CHAU, dans la seule Gaspésie, ont
20     diminué de 150 000 $ en dollars courants, non pas à
21     cause d'un manque d'effort de notre part, croyez-moi,
22     mais strictement en raison de la contraction graduelle
23     de l'économie.
24  6944                 Prenons seulement les revenus de
25     production projetés de 130 000 $.  Les revenus annuels
                          StenoTran

                             1591

 1     de CHAU  dans la même catégorie en Gaspésie, sont
 2     présentement de 92 000 $ avec un revenu moyen par
 3     production de 223 $ alors que Câblo G. veut demander
 4     250 $.
 5  6945                 Monsieur Chouinard.
 6  6946                 M. CHOUINARD:  Madame la Présidente,
 7     Câblo G. se présente devant vous avec une longue liste
 8     d'appuis de conseils municipaux et d'autres organismes. 
 9     Toutefois, je ne pense pas qu'un seul de ces groupes
10     ait été proprement informé à propos de l'impact que
11     cette proposition aura sur les services existants.
12  6947                 La députée Suzanne Tremblay de
13     Rimouski, qui appuie le dossier de Câblo G., met
14     toutefois un bémol dans son intervention en disant que
15     le Conseil devrait tenir compte de l'impact des
16     nouveaux services sur les chaînes généralistes
17     existantes, qui constituent encore la principale source
18     du menu télévisuel pour les québécois.  Elle rappelle
19     aussi que ces services sont gratuits.
20  6948                 Une licence ne devrait sûrement pas
21     être accordée sur la base du nombre d'appuis reçus.  À
22     cet égard, si l'on tient compte de la base de
23     population, il faudrait qu'une demande présentée par un
24     groupe de Montréal recueille au moins 60 000 appuis
25     pour se mesurer à Câblo G.
                          StenoTran

                             1592

 1  6949                 En plus de son propre sondage
 2     interne, Câblo G. utilise aussi le sondage effectué par
 3     l'Association des câblodistributeurs du Québec, en
 4     affirmant que 88 pour cent des répondants dans son
 5     territoire sont intéressés par une télévision
 6     régionale. Notons aussi que 92 pour cent de ces mêmes
 7     répondants sont également intéressés par un canal
 8     d'humour et 84 pour cent par un canal de divertissement
 9     familial.
10  6950                 Il est aussi intéressant de noter que
11     dans ce sondage, 86 pour cent de tous les répondants,
12     qui comprenaient aussi des clients de Vidéotron et
13     Cogeco, sont abonnés au service étendu, alors que dans
14     le cas de Câblo G. seulement 55 pour cent le sont.
15  6951                 Il semble donc y avoir une réticence
16     économique chez les abonnés de Câblo G. à payer
17     davantage pour obtenir plus de services, ce qui se
18     comprend facilement en raison des conditions
19     économiques régionales.
20  6952                 Malgré tout, nous pensons que c'est
21     mal poser la question à propos de la demande, ou encore
22     estimer la demande de manière très simpliste en vue
23     d'établir des projections économiques réalistes, car
24     vous pouvez aussi leur demander s'ils aiment leur mère,
25     ou s'ils aimeraient avoir une clinique médicale dans
                          StenoTran

                             1593

 1     chaque village, ou un grand magasin à rayons à tous les
 2     50 kilomètres, et les réponses seraient tout aussi
 3     positives.  C'est le genre de question théorique qui ne
 4     vous apprend rien.
 5  6953                 Les services existants ont été
 6     développés patiemment et consciencieusement au cours
 7     des années, dans un environnement économique
 8     décroissant, fragile et imprévisible.  Rien n'est
 9     facile en Gaspésie.  La bataille entre les médias est
10     féroce et sans espoir de croissance véritable.  S'il y
11     avait un seul dollar dormant quelque part, je vous
12     assure que quelqu'un l'aurait déjà trouvé.  Nous sommes
13     absolument convaincus qu'il n'existe pas de budget
14     additionnel en dehors des dépenses actuelles faites
15     auprès des médias existants, que ce soit la radio, les
16     journaux, les pages jaunes, les circulaires et j'en
17     passe.  Toute vente de publicité faite par Câblo G.
18     proviendrait forcément des budgets déjà alloués.
19  6954                 Avec quarante années d'expérience
20     dans la région nous savons aussi que les budgets
21     individuels des acheteurs de publicité doivent être
22     considérés globalement, c'est-à-dire que ces budgets
23     sont placés dans des vases communicants et peuvent
24     ainsi passer d'un médium à l'autre.  Il n'y a pas
25     toujours de budgets télévision, journaux ou radio
                          StenoTran

                             1594

 1     prédéterminés.  Il y a sans doute des pratiques d'achat
 2     individuelles par rapport à chacun des médias, mais
 3     elles ont tendance à changer d'une année à l'autre.  La
 4     preuve, c'est que le taux annuel de conservation de nos
 5     clients est de 60 pour cent.  Donc, il y a toujours 40
 6     pour cent de nos clients qui décident sans doute
 7     d'annoncer ailleurs qu'à CHAU.
 8  6955                 C'est pourquoi la notion de budget
 9     théorique exclusif à la télévision, telle qu'énoncée
10     par Câblo G. dans sa réponse aux interventions des
11     stations de radio, ne peut être qu'une vue de l'esprit.
12  6956                 Dans son Avis public 1986-199, le
13     Conseil définissait un service spécialisé comme:
14                            "... une programmation de
15                            télévision d'intérêt particulier
16                            destinée à satisfaire les
17                            intérêts et les besoins propres
18                            à divers groupes d'âges ou
19                            groupes linguistiques,
20                            culturels, géographiques ou
21                            autres au Canada.  Les
22                            services...", ajoutait-on, "...
23                            pourraient se composer
24                            d'émissions... appelées
25                            'thématiques ou verticales'."
                          StenoTran

                             1595

 1  6957                 Dans son Avis public 1987-260, le
 2     Conseil disait aussi:
 3                            "... qu'une... préoccupation du
 4                            Conseil était de voir à ce que
 5                            tout nouveau service spécialisé
 6                            n'ait pas de répercussions
 7                            indûment négatives sur la
 8                            viabilité des radiodiffuseurs
 9                            conventionnels" et qu'il "...
10                            estimait que le caractère même
11                            des services spécialisés, qui
12                            sont destinés à des auditoires
13                            spécialisés, minimiserait tout
14                            effet négatif sur les
15                            radiodiffuseurs déjà en place."
16  6958                 Le Conseil affirmait également que: 
17                            "... les marchés canadiens
18                            individuels ne sont pas, pour la
19                            plupart, suffisamment vastes
20                            pour soutenir les services
21                            spécialisés visant uniquement
22                            des auditoires locaux."
23  6959                 Selon ces éléments de référence issus
24     du Conseil, il est évident que la demande de Câblo G.
25     devrait être rejetée.  D'ailleurs, dans ses réponses
                          StenoTran

                             1596

 1     aux intervenants Serge Bélair et SARDeC, Câblo G. écrit
 2     en toutes lettres que
 3                            "La demande de Câblo G. ne
 4                            s'inscrit pas de par sa nature
 5                            même dans la catégorie
 6                            traditionnelle des canaux
 7                            spécialisés... il s'agit, en
 8                            effet, d'une télévision
 9                            régionale mais avec un signal
10                            disponible uniquement par le
11                            moyen de la câblodistribution."
12  6960                 Cette demande ne fait évidemment pas
13     partie de la bonne audience.
14  6961                 Si l'on s'arrête aux considérations
15     socio-politiques et géographiques que Câblo G. invoque
16     pour justifier la création d'un canal gaspésien pour
17     toute la Gaspésie, elles ne résistent pas à un examen
18     de la réalité régionale.
19  6962                 En effet, la Gaspésie n'est pas une
20     région homogène en termes de peuplement ni
21     physiquement.  Il s'agit d'un immense territoire avec
22     de nombreuses municipalités qui ont des préoccupations
23     très différentes l'une de l'autre.  Elle n'englobe
24     surtout pas une entité sociale homogène ou qui aspire à
25     le devenir comme le laisse supposer Câblo G.  C'est du
                          StenoTran

                             1597

 1     lyrisme à l'état pur.
 2  6963                 Rien n'est plus éloigné des
 3     préoccupations d'un citoyen vivant à Amqui que celles
 4     d'un autre vivant à Gaspé, étant séparés l'un de
 5     l'autre par près de 400 kilomètres, soit presque la
 6     distance entre Québec et Ottawa.  Quand on parle de la
 7     Gaspésie en termes de territoire, c'est avant tout une
 8     région administrative et une destination touristique,
 9     pas une identité sociale commune.
10  6964                 Donc, même la notion de service
11     spécialisé pour une région géographique homogène ne
12     peut pas être retenue.
13  6965                 Il est évident que le service proposé
14     n'ajoutera rien de significatif à ce qui est déjà fait
15     autant par CHAU que par les télévisions communautaires. 
16     Mais pire, il risque de distraire les télévisions
17     communautaires existantes de leur mandat premier, qui
18     est de desservir leurs territoires respectifs, et même
19     de drainer leurs ressources à des fins commerciales.
20  6966                 Pour comprendre le non-sens de cette
21     demande du point de vue réglementaire, il suffit de la
22     replacer dans le contexte d'un autre marché du Canada. 
23     À Montréal, Vidéotron possède un excellent canal
24     communautaire tout comme Rogers à Toronto, mais sans
25     publicité traditionnelle.  En fait, l'approbation d'une
                          StenoTran

                             1598

 1     telle licence créerait un dangereux précédent pour tout
 2     le reste du Canada.
 3  6967                 En conclusion, Madame la Présidente,
 4     nous vous demandons instamment de refuser la demande de
 5     licence de Câblo G., car le service proposé ne
 6     contribuera pas à l'atteinte des objectifs établis dans
 7     la Loi sur la radiodiffusion en ajoutant de la
 8     diversité et de la qualité dans le système.
 9  6968                 De plus, le service de Câblo G.
10     aurait une incidence considérable sur notre station
11     CHAU et réduirait fortement notre habileté à remplir
12     notre mandat.
13  6969                 Finalement, le service proposé n'est
14     pas un service spécialisé comme l'a toujours entendu le
15     Conseil, il s'agit tout simplement d'une autre station
16     de télévision en concurrence directe avec CHAU.
17  6970                 Nous vous remercions d'avoir bien
18     voulu nous entendre aujourd'hui et nous sommes
19     évidemment à votre disposition pour répondre à vos
20     questions pour répondre à vos questions, s'il y a lieu.
21  6971                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.  Mon collègue,
22     M. Demers, vous adressera quelques questions.
23  6972                 M. DEMERS:  Merci, Madame la
24     Présidente.
25  6973                 Bonjour, Monsieur Chouinard. 
                          StenoTran

                             1599

 1     Bonjour, messieurs.
 2  6974                 Je commence là où vous venez de nous
 3     laisser, c'est-à-dire que vous interprétez, si je
 4     comprends bien, la venue de Câblo G. comme étant un
 5     nouveau service de télévision dans votre région.
 6  6975                 M. CHOUINARD:  Oui, exactement.  En
 7     fait, je pense que l'idée même de Câblo G. est
 8     attrayante et je peux comprendre qu'on soit tenté de
 9     dire, pour la Gaspésie, qui est une région éloignée,
10     une région pauvre, on devrait ajouter des services de
11     télévision.
12  6976                 Je pense qu'au cours des dernières
13     années il y a beaucoup de services qui ont été ajoutés
14     en Gaspésie et la câblodistribution, en fait, a
15     contribué à cet égard-là à ajouter des services à la
16     Gaspésie, autant que les autres régions du pays.  En
17     fait, la câblodistribution nous a même amenés plus de
18     concurrence.  Ici, je voudrais souligner que l'on n'est
19     pas opposés du tout à la concurrence et on en a
20     d'ailleurs sous toutes ses formes.  Cependant, on vit
21     dans un univers réglementé et les rôles de chacun dans
22     cet univers ont été bien établis.
23  6977                 CHAU a obtenu une licence de
24     radiodiffusion et, ça, c'était pour émettre des
25     émissions à l'aide d'antenne.  CHAU, évidemment, est
                          StenoTran

                             1600

 1     affiliée au Réseau TVA,  En passant, soulignons que
 2     CHAU possède 40 pour cent des antennes du Réseau TVA
 3     mais seulement 3 pour cent de l'auditoire, juste pour
 4     vous donner une idée de l'infrastructure nécessaire
 5     pour desservir un territoire comme le nôtre.
 6  6978                 Donc, on a construit et maintenu et
 7     remplacé des équipements, des antennes, avec la
 8     prémisse que nos revenus proviendraient essentiellement
 9     de la publicité.  D'ailleurs, nos revenus ne
10     proviennent que de la publicité.  Mais, d'autre part,
11     notre service est dispensé gratuitement aux
12     téléspectateurs.
13  6979                 Dans le cas de Câblo G., pour
14     répondre à votre question, ils ont obtenu une licence
15     de distribution.  Eux aussi ont eu à bâtir des
16     infrastructures, avec la prémisse, par contre, que
17     leurs revenus proviendraient des abonnés.  Jusqu'à
18     maintenant, je pense que les règles sont claires pour
19     tout le monde et on est d'accord avec ces règles-là,
20     évidemment.
21  6980                 Mais ici, ce que Câblo G. demande,
22     c'est d'utiliser ces infrastructures de distribution
23     pour devenir un concurrent direct de CHAU, sans
24     encourir les investissements que nous avons eu à faire,
25     en termes de tours, d'émetteurs, d'entretien requis
                          StenoTran

                             1601

 1     pour ces émetteurs et ces équipements-là.  En plus,
 2     pour nous concurrencer, ils veulent aussi demander de
 3     l'argent à leurs abonnés.  Nous, c'est un luxe qu'on
 4     n'a pas.
 5  6981                 D'après nous, il est clair que Câblo
 6     G. ici aurait une préférence indue ou un avantage indu,
 7     appelez-le comme vous voulez.  Nous, ce qu'on pense,
 8     c'est que si Câblo G. voulait une vraie station de
 9     télévision, il fallait qu'il demande une licence en
10     conséquence.  Là, évidemment, il faudrait discuter
11     encore une fois de la capacité du marché de supporter
12     une autre station de télévision en Gaspésie.
13  6982                 Je peux vous garantir que le marché
14     de télévision ne s'est pas amélioré, le marché
15     économique ne s'est pas amélioré depuis 1980.
16  6983                 J'aimerais vous ramener au début des
17     années quatre-vingt, lorsqu'il fut question d'étendre
18     les services de Radio-Canada et de TVA en Gaspésie,
19     ainsi que ceux de Radio-Québec; tout s'est fait presque
20     en même temps.  À ce moment-là il a été reconnu que la
21     Gaspésie était un marché trop faible pour supporter
22     deux services commerciaux de télévision.  C'est pour ça
23     que le Conseil, d'ailleurs, a imposé une condition de
24     licence à Radio-Canada pour ne pas solliciter, ne pas
25     vendre de la publicité locale en Gaspésie.
                          StenoTran

                             1602

 1  6984                 C'était un sine qua non pour CHAU
 2     pour se désaffilier de Radio-Canada afin de s'affilier
 3     à TVA et, ensuite, de continuer à exploiter la station
 4     dans un univers où on pourrait survivre.
 5  6985                 En fait, c'est sûr que si la
 6     situation économique changeait du jour au lendemain, je
 7     pense que si le climat de la Floride se déplaçait en
 8     Gaspésie pour de bon et qu'on pouvait dire que
 9     l'économie va changer, il y aurait des possibilités de
10     croire que, oui, on pourrait ajouter de la concurrence
11     en Gaspésie.
12  6986                 Mais, à ce moment-là, je pense que ça
13     ne serait pas Câblo G. qui devrait avoir le droit de
14     vendre de la publicité, ça devrait être Radio-Canada
15     qui a perdu ce droit-là et qui devrait le reprendre.
16  6987                 Donc je pense que pour placer ça dans
17     le contexte, c'est pour ça qu'on dit que, vraiment,
18     Câblo G. ne devrait pas avoir une licence qui les met
19     au même niveau que nous en termes de concurrence en
20     utilisant des infrastructures qui sont destinées à
21     d'autres fins.
22  6988                 M. DEMERS:  Merci.  Alors peut-être
23     pourriez-vous -- et vous l'avez fait un peu dans votre
24     présentation écrite -- nous parler de ce que vous
25     offrez comme programmation locale.  Vous étiez sans
                          StenoTran

                             1603

 1     doute dans la salle quand Câblo G. a indiqué que peut-
 2     être qu'il y avait un service qu'il voulait rendre à la
 3     population qui n'était peut-être pas disponible
 4     actuellement.  Peut-être que, dans ce contexte-là, vous
 5     pourriez souligner ce que vous faites.
 6  6989                 M. CHOUINARD:  Oui.  M. Harvey pourra
 7     compléter ce que je vais dire.
 8  6990                 Au cours des années, CHAU a fait tout
 9     ce que Câblo G. propose de faire.  Présentement on
10     diffuse environ cinq heures d'émissions locales par
11     semaine; c'est un composite de nouvelles, d'émissions
12     d'affaires publiques et également de communiqués à la
13     communauté.
14  6991                 CHAU, que ce soit au niveau de
15     l'histoire de la Gaspésie, au niveau de la présentation
16     des diverses municipalités, ce qu'on propose, par
17     exemple, de faire le tour des municipalités de la
18     Gaspésie, nous, on l'a fait durant trois ans il y a
19     environ sept ou huit ans.  On a presque couvert toutes
20     les municipalités de la Gaspésie.  Alors il y a une
21     répétition dans ce qui est proposé présentement à cet
22     égard-là.
23  6992                 À l'égard des talents locaux, je vous
24     donne juste ici un exemple:  Le premier CD de Kevin
25     Parent, qui n'a jamais été distribué commercialement
                          StenoTran

                             1604

 1     parce qu'il a été produit par nous,  Kevin Parent a été
 2     découvert par CHAU-TV.  C'est une des plus grandes
 3     vedettes aujourd'hui.  Il a été découvert grâce au
 4     concours "Le pouvoir de la chanson" et grâce à notre
 5     association avec nos collègues de la France, de M6 et
 6     de RTL-TVI où, par notre compagnie, nous avons des
 7     intérêts. On a produit un vidéo qui a été ensuite
 8     présenté, grâce à la collaboration de Pierre Marchand
 9     de MusiquePlus, sur les ondes de MusiquePlus et ça a
10     été le départ de Kevin Parent.
11  6993                 Alors, on fait encore à chaque année
12     un concours annuel de talents qui s'appelle "Tremplin",
13     où on découvre des vedettes toujours.
14  6994                 Je pense qu'on ne pourrait pas dire
15     que CHAU fait tout ce que Câblo G. propose de faire,
16     mais sur une période de temps de 10 ans -- et je pense
17     que c'est comme ça qu'il faut l'envisager -- ce sont
18     toutes des choses qu'on a faites ou qu'on fait ou qu'on
19     va faire.
20  6995                 Je ne sais pas si M. Harvey voudrait
21     ajouter.
22  6996                 M. HARVEY:  Oui.  En fait, Monsieur
23     Chouinard, j'aimerais juste ajouter un point.
24  6997                 Quand on dit que la région de Sainte-
25     Flavie/Sainte-Flavie n'est pas couverte par un seul
                          StenoTran

                             1605

 1     média, c'est un peu faux étant donné qu'entre CHAU et
 2     CFER à Rimouski on a des échanges qui sont réguliers à
 3     chaque semaine, environ une moyenne de quatre nouvelles
 4     à chaque semaine qui sont diffusées en provenance de
 5     CHAU-TV sur les ondes de CFER.
 6  6998                 Donc, la partie nord en Gaspésie,
 7     c'est en quelque sorte ce qui se passe au niveau de la
 8     Baie-des-Chaleurs et du comté de Gaspé, et l'inverse
 9     est également vrai.  Alors, on a des échanges fréquents
10     à ce niveau-là.
11  6999                 M. CHOUINARD:  D'autre part, Monsieur
12     Demers, nous avons aussi de temps en temps des échanges
13     avec les télévisions communautaires.  On utilise du
14     matériel que les télévisions communautaires produisent
15     dans la région, et je pense que c'est une chose qu'il
16     faut souligner.  Donc, ça se fait déjà.
17  7000                 D'autre part, CHAU est la voix de TVA
18     dans la Gaspésie.  Au cours de l'été dernier, on le
19     mentionne dans notre mémoire écrit, on était là présent
20     toujours durant la crise à Restigouche, durant la crise
21     de la morue, les récentes saisies de drogue à Sainte-
22     Anne-des-Monts.  En fait, CHAU permet aussi à la
23     Gaspésie d'être présente sur le Réseau TVA à l'année
24     longue.
25  7001                 Je pense que c'est aussi un élément
                          StenoTran

                             1606

 1     important de la contribution de notre station à la
 2     région.
 3  7002                 M. DEMERS:  Et votre activité est
 4     aussi intense du côté de la Baie-des-Chaleurs que du
 5     côté de la rive du Saint-Laurent, de l'autre côté?
 6  7003                 M. CHOUINARD:  En fait, j'aimerais
 7     mieux comprendre.  Quand vous parlez de la Baie-des-
 8     Chaleurs, de la rive nord de la Gaspésie?
 9  7004                 M. DEMERS:  Oui.
10  7005                 M. HARVEY:  Oui du Nouveau-Brunswick,
11     peut-être?
12  7006                 M. DEMERS:  Alors, vous êtes installé
13     dans la région qui nous mène en Gaspésie du côté,
14     évidemment, du Nouveau-Brunswick?
15  7007                 M. CHOUINARD:  On est exactement au
16     milieu de la Baie-des-Chaleurs, entre Percé et
17     Campbellton, en fait sur la rive sud.
18  7008                 M. DEMERS:  C'est ça.  Et vos
19     activités commerciales de nouvelles couvrent
20     entièrement la péninsule, de Sainte-Flavie à Sainte-
21     Flavie, mettons, comme vous expliquez?
22  7009                 M. HARVEY:  En fait, nous avons un
23     journaliste à Gaspé en permanence. On a deux
24     journalistes à Carleton en permanence et un journaliste
25     à Caraquet au Nouveau-Brunswick qui dessert l'Acadie. 
                          StenoTran

                             1607

 1     Mais, si on regarde le niveau d'investissement pour
 2     contrecarrer un petit peu ce qui s'est dit -- on a
 3     semblé dire au cours des derniers jours qu'on se
 4     concentrait principalement au Nouveau-Brunswick -- il y
 5     a 71 pour cent de nos budgets d'information qui sont
 6     consacrés à la Gaspésie.  Alors je pense que les
 7     Gaspésiens ne sont pas défavorisés, au contraire, en ce
 8     qui concerne le service des nouvelles de CHAU-TV.
 9  7010                 M. DEMERS:  D'accord.  Par exemple,
10     le Festival de Mont-Louis, est-ce que c'est vous
11     autres?
12  7011                 M. HARVEY:  Non. Le Festival de Mont-
13     Louis... Mont-Louis n'est pas dans la desserte actuelle
14     de CHAU Télévision, effectivement.
15  7012                 M. DEMERS:  Mais vous êtes sur le
16     câble dans cette région-là?
17  7013                 M. HARVEY: On est sur le câble dans
18     cette région-là.
19  7014                 M. DEMERS:  D'accord.  Vous nous avez
20     donné la situation économique de la Gaspésie. Les
21     chiffres que vous nous avez donnés c'est votre station
22     par rapport à la Gaspésie. Ça ne comprend pas
23     l'activité économique de votre entreprise au Nouveau-
24     Brunswick, ces chiffres-là?
25  7015                 M. CHOUINARD:  Je pense qu'on vous a
                          StenoTran

                             1608

 1     donné une idée à cet égard-là.  C'est que 53 pour cent
 2     de nos revenus locaux proviennent du nord du Nouveau-
 3     Brunswick.
 4  7016                 M. DEMERS:  D'accord.  Dans votre
 5     présentation et oralement vous avez dit que, d'après
 6     vous, peut-être que les gens des municipalités qui ont
 7     pu appuyer le projet de Câblo G. n'auraient peut-être
 8     pas eu toute l'information à ce sujet-là.  Qu'est-ce
 9     qui vous porte à croire ou à dire cela?
10  7017                 M. CHOUINARD:  En fait, j'ai lu le
11     document qui a été envoyé par Câblo G. à toutes les
12     municipalités, à toutes les organisations et à aucun
13     endroit on ne parle de l'impact possible sur les médias
14     existants.
15  7018                 Évidemment, comme je le mentionnais
16     au début, c'est une idée excitante, je pense.  Et je
17     connais M. Arsenault depuis plusieurs années...
18     M. Arsenault c'est un missionnaire.  En Gaspésie, il y
19     a beaucoup de missionnaires.  Je l'ai été moi-même, je
20     peux vous le dire.  On a des rêves parfois qu'on
21     aimerait réaliser, sauf que les réalités économiques ne
22     nous permettent pas de réaliser tous nos rêves. Je dois
23     vous dire qu'il y a beaucoup de rêves qui se perdent en
24     Gaspésie, malheureusement.
25  7019                 M. DEMERS:  Et lorsque Câblo G. nous
                          StenoTran

                             1609

 1     dit qu'il n'y a pas de médias régionaux en Gaspésie,
 2     qu'est-ce que vous répondez à ça?
 3  7020                 M. CHOUINARD:  Il a raison à l'égard
 4     de la Gaspésie de Sainte-Flavie à Sainte-Flavie, mais
 5     d'après nous, il n'y a pas de nécessité pour ce genre
 6     de médias là parce que les préoccupations sont très
 7     différentes.
 8  7021                 En fait, hier, je reconsultais
 9     l'histoire de la Gaspésie, qui est la bible, je pense,
10     à cet égard-là, de mon ami Jules Bélanger de Gaspé, et
11     même dans son histoire de la Gaspésie il ne parle pas
12     de Matane, il ne parle pas de Sainte-Flavie.  Il parle
13     de Cap-Chat, qui est le pays de mes ancêtres
14     d'ailleurs, et il se rend jusqu'à Amqui, mais
15     difficilement.
16  7022                 Alors vous voyez, même dans
17     l'histoire de la Gaspésie officielle... la Gaspésie
18     c'est la mer.  Moi, je suis né à Sayabec; alors en
19     principe, quand j'étais jeune, je ne faisais pas partie
20     de la Gaspésie, mais depuis Câblo G., je réalise que je
21     suis un vrai Gaspésien.  Pour nous, c'était le pays du
22     poisson; quand on parlait de la Gaspésie, c'était le
23     pays du poisson.
24  7023                 Donc, tout ce qui est mer en
25     Gaspésie, je pense, a une certaine homogénéité à cet
                          StenoTran

                             1610

 1     égard, mais si vous parlez aux gens de la Baie-des-
 2     Chaleurs... et j'ai vécu assez longtemps dans la Baie-
 3     des-Chaleurs pour comprendre que les gens de la rive
 4     nord de la Gaspésie ont d'autres préoccupations et ce
 5     sont des gens très différents, ne serait-ce qu'à cause
 6     des différences de climat.  Etre exposé au vent 365
 7     jours par année sur la rive nord crée quelque chose de
 8     différent au niveau caractère humain, comparé à la
 9     Baie-des-Chaleurs.  La Baie-des-Chaleurs, c'est le
10     Saint-Tropez de la Gaspésie.
11  7024                 M. DEMERS:  Je pense que là-dessus,
12     Madame la Présidente, je vous remets M. Chouinard.
13  7025                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup,
14     messieurs, d'avoir participé.  Je comprends maintenant
15     où vous avez pris cette voix, Monsieur Chouinard. 
16     C'était la voix de la Gaspésie.
17  7026                 M. CHOUINARD:  Exactement.  C'est
18     l'air salin.  Merci, madame.
19  7027                 LA PRÉSIDENTE:  Merci infiniment,
20     messieurs.  Merci.
21  7028                 Madame Audet.
22  7029                 Mme AUDET:  J'inviterais maintenant à
23     prendre place la Fédération des communautés
24     francophones et acadienne du Canada, MM. Richard
25     Barrette et Denis Bertrand, en intervention aux
                          StenoTran

                             1611

 1     demandes des Réseaux des Arts, de l'Histoire et de
 2     l'Économie.
 3                                                        0930
 4  7030                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.  Bienvenue.
 5     INTERVENTION
 6  7031                 M. BARETTE:  Bonjour, Madame la
 7     Présidente, mesdames, messieurs.  Mon nom est, comme on
 8     l'a annoncé, Richard Barrette.  Je suis directeur
 9     général de la Fédération des communautés francophones
10     et acadienne du Canada.  Denis Bertrand, notre agent
11     des communications, m'accompagne ce matin.
12  7032                 Au nom de la Fédération des
13     communautés francophones et acadienne du Canada, je
14     remercie le Conseil de nous permettre de prendre part
15     aux discussions qui ont trait à la création de
16     nouvelles chaînes spécialisées de langue française.
17  7033                 Notre présentation aujourd'hui
18     comprendra deux volets.  Nous nous exprimerons tout
19     d'abord sur les demandes déposées par la Société Radio-
20     Canada pour la création de trois nouvelles chaînes
21     spécialisées, soit le Réseau des Arts, RDA, le Réseau
22     de l'Histoire, RDH, et le Réseau de l'Économie, RDE. 
23     Puis nous souhaitons profiter de cette opportunité pour
24     vous entretenir de la question de l'accès de nos
25     communautés aux chaînes spécialisées de langue
                          StenoTran

                             1612

 1     française.
 2  7034                 Nous vous rappelons que la FCFA du
 3     Canada est un organisme national qui regroupe les
 4     associations porte-parole de neuf provinces et de deux
 5     territoires, de même que quatre organismes nationaux à
 6     vocation sectorielle.  Nous avons pour mandat de
 7     défendre et de promouvoir les droits et les intérêts du
 8     million de citoyennes et de citoyens qui composent les
 9     communautés francophones et acadienne du pays.
10  7035                 La FCFA s'est présentée devant le
11     Conseil à plusieurs reprises au fil des ans pour
12     appuyer des initiatives visant à accroître le nombre de
13     services radiophoniques et télévisuels francophones
14     diffusés dans nos communautés et à l'étendue du pays.
15  7036                 Mais revenons-en à la raison pour
16     laquelle nous sommes ici aujourd'hui.  Je suis habilité
17     à vous annoncer que la FCFA du Canada appuie
18     conditionnellement les demandes des réseaux RDA, RDH et
19     RDE de la Société Radio-Canada.  Seule la Société
20     Radio-Canada a pris le temps de communiquer avec nous
21     pour nous présenter ses projets et demander notre
22     soutien, et ce, malgré le fait que plusieurs
23     propositions à l'étude en cours de ces audiences se
24     prétendent d'envergure nationale.
25  7037                 RDA, RDH et RDE ont aussi le mérite
                          StenoTran

                             1613

 1     d'être les seuls réseaux désireux de desservir nos
 2     communautés.  Ils ont l'intention de mettre en ondes
 3     des éléments de programmation issus de nos
 4     collectivités et d'avoir recours à des modes
 5     alternatifs de distribution pour les rejoindre, en
 6     l'occurrence l'Internet et la retransmission par
 7     satellite.
 8  7038                 En effet, nous savons que la majorité
 9     des câblodistributeurs seront probablement très
10     réticents ou incapables de porter vers nos communautés
11     les signaux des chaînes spécialisées de langue
12     française que vous approuverez.  Mais nous aurons
13     l'occasion de revenir sur cette question un peu plus
14     loin.
15  7039                 Entre-temps, penchons-nous sur les
16     conditions qui accompagnent notre appui à RDA, RDH et
17     RDE.  Elles ont trait à la programmation de ces réseaux
18     et a leur accessibilité.
19  7040                 Il est évident qu'en vertu de son
20     mandat la Société Radio-Canada a l'obligation de
21     représenter l'ensemble de la francophonie canadienne
22     sur nos écrans de télévision, que ce soit par
23     l'entremise de sa chaîne généraliste ou de ses réseaux
24     spécialisés.  Advenant une approbation de votre part
25     des trois propositions soumises par la Société Radio-
                          StenoTran

                             1614

 1     Canada, il serait essentiel que vous leur rappeliez cet
 2     engagement.
 3  7041                 La francophonie canadienne qui habite
 4     au-delà des frontières du Québec doit être une
 5     composante intégrale de la programmation de ces
 6     réseaux.  Il s'agit là, à notre avis, d'une condition
 7     sine qua non pour l'acceptation de ces projets.
 8  7042                 Par ailleurs, la présence d'employés
 9     de RDA, RDH et RDE dans nos communautés varie d'une
10     proposition à l'autre.  En effet, RDA veut avoir
11     recours aux chroniqueurs culturels déjà en place dans
12     les stations régionales de la Société Radio-Canada,
13     tandis que RDE et RDH parlent chacun de la mise sur
14     pied de quatre équipes régionales.
15  7043                 Compte tenu de ces divergences, nous
16     les enjoignons tous les trois d'avoir recours aux
17     services des producteurs indépendants actifs dans nos
18     collectivités pour la production d'émissions et de
19     reportages qui alimenteront leurs programmations
20     respectives.  Soyons clairs.  Nous nous attendons à ce
21     que ces réseaux diffusent des émissions entières
22     consacrées aux artistes, à l'histoire et aux
23     initiatives économiques de nos communautés plutôt que
24     de se contenter d'insérer occasionnellement un
25     reportage ici et là dans leurs émissions régulières.
                          StenoTran

                             1615

 1  7044                 Pour ce faire, nous encourageons les
 2     trois réseaux à établir des partenariats avec les
 3     organismes et institutions qui partagent des mandats
 4     similaires aux leurs.  Il peut s'agir de consulter la
 5     Fédération culturelle canadienne-française et son
 6     réseau, dans le cas de RDA; les associations vouées à
 7     la préservation du patrimoine ou les départements de
 8     sciences politiques des universités francophones et
 9     bilingues pour RDH; et le mouvement coopératif dans le
10     cas de RDE.
11  7045                 Il nous fera plaisir de guider les
12     réseaux dans leur recherche de partenariats
13     susceptibles de les aider à étoffer leur programmation
14     en provenance de nos communautés.
15  7046                 Dès que leurs licences leur auront
16     été accordées, nous enjoignons les trois réseaux de
17     faire une promotion active dans nos communautés de leur
18     disponibilité via l'Internet et le service de
19     radiodiffusion directe par satellite ExpressVu.
20  7047                 Nous verrions d'un bon oeil, par
21     exemple, qu'ExpressVu informe les consommatrices et les
22     consommateurs francophones et acadiens de l'étendue de
23     sa programmation en français et qu'il déploie les
24     énergies nécessaires pour leur offrir ses services à
25     des coûts d'introduction avantageux, question de
                          StenoTran

                             1616

 1     faciliter la transition de câblodistribution au service
 2     satellite.  Nous sommes prêts à travailler en ce sens
 3     avec ExpressVu pour faciliter son entrée dans nos
 4     marchés.
 5  7048                 En ce qui concerne l'accessibilité
 6     des chaînes spécialisées de langue française, sachez
 7     que nous apprécions les efforts déployés par RDA, RDE
 8     et RDH pour rejoindre nos communautés.  De plus, nous
 9     saluons l'effervescence qui existe dans l'industrie de
10     la télévision de langue française au pays.
11  7049                 Nous sommes heureux de constater
12     qu'aucune proposition n'a pas été mise de l'avant pour
13     la création d'un réseau bilingue, concept pour lequel
14     nous nous sommes déjà opposés.  Par contre, nous
15     déplorons le fait que les téléspectatrices et les
16     téléspectateurs francophones et acadiens du pays soient
17     obligés de faire des dépenses supplémentaires
18     importantes pour capter RDA, RDE et RDH en se procurant
19     un ordinateur ou en s'abonnant à ExpressVu.
20  7050                 Nous savons que les développements
21     technologiques tels que la télédistribution numérique
22     et la radiodiffusion directe par satellite nous
23     permettront éventuellement de contourner complètement
24     les câblodistributeurs traditionnels, qui refusent
25     régulièrement de porter un nombre accru des chaînes de
                          StenoTran

                             1617

 1     télévision de langue française.  Entre-temps, nous
 2     demandons au CRTC de faciliter la création de marchés
 3     bilingues -- nous disons bien des marchés bilingues et
 4     non des réseaux de télévision bilingues -- pour assurer
 5     une distribution plus équitable des chaînes de langues
 6     française et anglaise, tant généralistes que
 7     spécialisées.
 8  7051                 Puisque la plupart de nos communautés
 9     sont dans des marchés désignés anglophones, elles
10     auront toujours de la difficulté à obtenir des services
11     additionnels de langue française par les voies
12     traditionnelles.  Pourtant, il y a des concentrations
13     importantes de francophones dans de nombreux centres
14     urbains et de nombreuses régions des provinces de
15     l'Atlantique, du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario, de
16     l'ouest et les territoires.  Malheureusement, elles se
17     trouvent dans des marchés anglophones.  C'est le cas
18     d'Ottawa, capitale du pays, où les francophones
19     obtiennent au compte-gouttes des nouveaux services de
20     langue française, même s'ils représentent 20 pour cent
21     de la population locale.
22  7052                 En favorisant la création d'un marché
23     bilingue, le CRTC permettrait au système canadien de
24     radiodiffusion de mieux refléter la dualité
25     linguistique du pays.
                          StenoTran

                             1618

 1  7053                 En conclusion et en résumé, RDA, RDH
 2     et RDE sont les seuls projets qui incluent les
 3     communautés francophones et acadienne du Canada.
 4  7054                 Les obligations de la Société Radio-
 5     Canada et de ses chaînes spécialisées à l'égard de la
 6     francophonie canadienne dans son ensemble doivent être
 7     au coeur des conditions qui leur permettront d'obtenir
 8     leurs licences de diffusion.  RDA, RDH et RDE, de même
 9     que leur partenaire Bell Satellite, devront déployer
10     tous les efforts possibles pour informer nos
11     communautés de l'accessibilité de leurs signaux.
12  7055                 Enfin, nous demandons au CRTC de se
13     pencher sur la création de marchés bilingues pour fins
14     de distribution des chaînes de télévision pour assurer
15     aux consommatrices et aux consommateurs un accès
16     équitable aux services de langue française et anglaise.
17  7056                 Nous vous remercions de l'intérêt que
18     vous avez porté à cette présentation.  Maintenant, il
19     nous ferait plaisir de répondre à des questions, s'il y
20     en a, naturellement.
21  7057                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, merci
22     infiniment de votre participation active à cette
23     audience, tant par votre position écrite que nous aviez
24     fait parvenir que votre présence ce matin.
25  7058                 Pour ce qui est de la question des
                          StenoTran

                             1619

 1     marchés bilingues, vous savez que le Conseil a ça au
 2     programme en termes de son agenda, son plan de travail,
 3     et nous comptons sur votre active participation dans ça
 4     aussi afin de mieux comprendre le concept qui pourrait
 5     être mis de l'avant.
 6  7059                 Nous sommes encore aux balbutiements
 7     de cette étude, mais certainement que vous avez observé
 8     l'importance que le Conseil accorde à sa dimension, aux
 9     services à apporter à l'ensemble des Canadiens et donc
10     toute la question de la dualité dans la Loi de la
11     radiodiffusion est un élément qui est très important.
12  7060                 Lorsqu'on arrive à une certaine
13     maturité comme âge de radiodiffusion dans ce pays,
14     peut-être avons-nous davantage -- à cause aussi des
15     capacités technologiques -- des possibilités d'arriver
16     à rendre un meilleur service.  Alors ce sera une
17     question que nous aurons l'occasion certainement, au
18     cours de l'année 1999, d'examiner ensemble.
19  7061                 Revenons à l'objet même de notre
20     audience et votre appui aux trois réseaux, en fait,
21     présentés par la Société Radio-Canada.  J'aimerais vous
22     entendre sur la nature des engagements qui ont été pris
23     à votre endroit, de quelle manière, et comment vous
24     attendez-vous que le Conseil puisse transcrire ces
25     attentes, si une décision était prise à l'effet
                          StenoTran

                             1620

 1     d'octroyer des permis à la Société Radio-Canada?
 2  7062                 M. BARETTE:  En fait, nous avons été
 3     sollicités par la Société Radio-Canada en ce qui
 4     concerne la formation de ces trois nouveaux réseaux. 
 5     Effectivement, la Société Radio-Canada s'est engagée
 6     verbalement envers nous d'avoir des contenus en
 7     provenance de nos communautés puisqu'elle souhaite
 8     diffuser dans les marchés concernant nos communautés. 
 9     Ils ont compris qu'il était souhaitable qu'il y ait des
10     productions locales pour pouvoir aller chercher
11     l'intérêt des consommatrices et consommateurs de nos
12     communautés.
13  7063                 Ce qu'on souhaite de la part du CRTC,
14     c'est un peu ce que vous avez fait dans le cas de TVA. 
15     Lorsque vous avez accepté la proposition du réseau
16     national de TVA, vous avez émis certaines conditions en
17     ce qui avait trait à la question du contenu en
18     provenance de nos communautés.
19  7064                 Dans le cas de RDA, RDE et RDH, on
20     met aussi une autre condition:  celle qu'il puisse y
21     avoir de la production faite localement à l'intérieur
22     de nos communautés.  Il y a plusieurs maisons de
23     production qui existent ou qui sont en émergence dans
24     nos communautés, il y a des organisations, soit du
25     milieu associatif, du milieu institutionnel qui peuvent
                          StenoTran

                             1621

 1     aussi collaborer à la production d'émissions
 2     spécialisées dans le cas de ces trois nouveaux réseaux
 3     là.
 4  7065                 Un peu ce que vous avez fait en ce
 5     qui concerne TVA, on souhaiterait pouvoir le revoir
 6     dans votre décision concernant ces trois chaînes.
 7  7066                 LA PRÉSIDENTE:  Vous vous
 8     rappellerez, dans le cas de TVA, qu'il y avait eu, de
 9     la même manière j'imagine, des rencontres et des
10     engagements pris et que la requérante à l'époque avait
11     donc pris des engagements fermes sur la manière que ces
12     collaborations et ces partenariats pourraient être
13     faits.
14  7067                 Est-ce que vous avez vu, dans la
15     présentation qui a été faite par la Société Radio-
16     Canada dans les trois projets, des engagements de même
17     nature?
18  7068                 M. BERTRAND:  Oui, Madame la
19     Présidente.  En ce qui concerne, par exemple, la
20     création de partenariats, ça fait partie des
21     engagements entre autres pris par RDH et RDE.  La
22     question aussi d'avoir recours à des producteurs qui
23     sont actifs dans nos communautés, ça fait partie de la
24     proposition qui accompagne RDA.
25  7069                 Donc, il y a déjà des engagements
                          StenoTran

                             1622

 1     écrits dans les documents qui vous ont été soumis et
 2     qui nous ont été soumis également.
 3  7070                 LA PRÉSIDENTE:  Il n'y avait pas de
 4     référence particulière, enfin je ne me rappelle pas...
 5     je regarde ma collègue, Mme Pennefather, qui, elle,
 6     s'est occupée davantage de RDH.  Sur la question
 7     d'heures ou de montants, c'était davantage une
 8     intention formulée de partenariat.  Ça vous rassure?
 9  7071                 M. BARETTE:  Pas vraiment.  Si vous
10     vous souvenez bien, à la Fédération, en ce qui concerne
11     le nombre d'heures de production, même sur les canaux
12     généralistes de Radio-Canada, notre position a toujours
13     été 15 pour cent.  Il devrait y avoir à l'échelle
14     nationale 15 pour cent de contenu en français en
15     provenance des communautés francophones et acadienne du
16     Canada, et on maintient cette base-là, ce minimum-là de
17     15 pour cent en ce qui concerne les trois nouvelles
18     demandes de la Société Radio-Canada.
19  7072                 Ça, on ne l'a pas vu.  On a discuté
20     avec eux de ça et ils n'ont pas pris d'engagement
21     écrit.  Ils sont au courant de nos demandes
22     traditionnelles en termes de pourcentage de contenu,
23     mais ils n'ont pas cru bon de pouvoir l'inscrire dans
24     leurs demandes.
25  7073                 LA PRÉSIDENTE:  Alors est-ce qu'on
                          StenoTran

                             1623

 1     peut interpréter votre intervention ce matin comme un
 2     rappel de ce principe-là?
 3  7074                 M. BARETTE:  Tout à fait.
 4  7075                 LA PRÉSIDENTE:  À ce moment-là, la
 5     requérante aura trois occasions de nous en faire part.
 6  7076                 Sur d'autres questions, je conclus
 7     peut-être à tort, mais enfin je conclus que vous voyez
 8     dans le rôle de Radio-Canada un rôle particulier en
 9     termes d'un pourcentage comme télévision publique. 
10     Conséquemment, vous avez des attentes précises et vous
11     venez de l'avant pro-activement dans une démarche
12     auprès de nous pour appuyer ces trois stations là.
13  7077                 Compte tenu que la vie n'est pas
14     encore parfaite et qu'on n'a pas encore les statuts de
15     marchés bilingues et qu'on est encore, donc, avec des
16     services assez limités -- et j'en suis une victime
17     d'une certaine façon parce que j'habite Ottawa; donc je
18     le comprends bien -- dans la mesure où maintenant, s'il
19     y a un coût significatif mais quand même une
20     possibilité d'avoir accès à d'autres services et que
21     vous êtes un abonné potentiel de services
22     supplémentaires, compte tenu de vos connaissances des
23     communautés à l'extérieur du Québec, des communautés
24     francophones, est-ce qu'il y a des besoins dont vous
25     souhaiteriez nous faire part en termes de thèmes ou
                          StenoTran

                             1624

 1     dans des domaines où il n'y avait pas nécessairement de
 2     concurrence avec les demandes de Radio-Canada?  Est-ce
 3     que vous souhaitez nous communiquer quelque chose à cet
 4     effet?
 5  7078                 M. BERTRAND:  Il y aurait sans doute
 6     l'accès, évidemment, à une programmation accrue pour
 7     enfants.  Ça, c'est un besoin qui a été exprimé à de
 8     nombreuses reprises, et à Radio-Canada et à d'autres
 9     télédiffuseurs qui sont intéressés à venir s'installer
10     dans nos communautés.  C'est de là, d'ailleurs, que
11     vient tout l'appui dont TFO a bénéficié de la part de
12     nos communautés, parce qu'on sait que TFO possède une
13     programmation exhaustive pour enfants et c'est ce qui a
14     motivé à bien des égards notre appui au projet
15     d'exportation du signal de TFO.
16  7079                 LA PRÉSIDENTE:  Est-ce que vous
17     voyez, dans les demandes qui ont été mises de
18     l'avant... parce qu'il n'y a pas vraiment de canal
19     compte tenu des licences qui ont déjà été octroyées
20     dans le passé; donc ce sont d'autres thèmes mais qui
21     n'excluent pas... ça exclut peut-être le panel qui est
22     ici en termes de groupes d'âge visés, mais il semble,
23     d'après ce que les requérantes ont décrit, que souvent
24     ça pourrait à tout le moins, si ce n'est pas les très
25     jeunes, quand même attirer un public jeune.
                          StenoTran

                             1625

 1  7080                 Est-ce que vous avez eu la chance de
 2     regarder les autres demandes et est-ce qu'il y en a sur
 3     lesquelles vous souhaiteriez commenter, qu'il pourrait
 4     y avoir, de fait, un intérêt?
 5  7081                 M. BERTRAND:  Il n'y a rien dans les
 6     autres projets, demandes soumises à ces audiences qui
 7     est d'un intérêt particulier aux communautés
 8     francophones et acadienne, outre un intérêt général,
 9     mais rien dans les autres propositions qui nous touche
10     de façon directe ou qui répond aux besoins déjà
11     exprimés maintes fois par nos communautés.
12  7082                 LA PRÉSIDENTE:  Pour ce qui est de
13     l'appel à tous -- vous faites un appel particulier à
14     ces trois projets là --  j'imagine aussi que c'est
15     l'occasion de rappeler qu'il y a des forces vives de
16     création et de production dans l'ensemble du Canada
17     dans les communautés francophones?
18  7083                 M. BARETTE:  Tout à fait.  Ces forces
19     vives là ont une certaine vitalité ou une vitalité
20     certaine.  Plusieurs créateurs, artistes dans nos
21     communautés ne peuvent pas, à cause des distances et à
22     cause de lois de marchés, être vus et diffusés à
23     travers les réseaux existants.  On aimerait profiter de
24     la création de RDA pour qu'il y ait, effectivement, une
25     visibilité donnée à nos artistes, et à nos artisans
                          StenoTran

                             1626

 1     dans le cas de RDH et RDE aussi, puisqu'on parle de
 2     production télévisuelle.
 3  7084                 LA PRÉSIDENTE:  Vous faites référence
 4     aux projets où Bell Satellite est impliquée; il y a des
 5     projets où Bell Satellite est impliquée et ce n'est pas
 6     la Société Radio-Canada.  Dans l'hypothèse où Bell
 7     Satellite se verrait, par l'entremise d'un autre
 8     partenariat proposer ou, enfin, recevrait un permis,
 9     est-ce que l'appel ici touche strictement les projets
10     avec la Société Radio-Canada ou si vous vous adressez à
11     Bell Satellite comme un des partenaires des différents
12     projets?
13  7085                 M. BERTRAND:  Je crois qu'autant pour
14     Bell Satellite, Star Choice et compagnie, si ces gens-
15     là sont vraiment soucieux de conquérir des marchés
16     autres que francophones au Québec et anglophones, il
17     faut bien le dire, ailleurs au pays, nous, on est
18     réceptifs à aider ces entreprises-là à rentrer dans les
19     marchés francophones et acadien.
20  7086                 Vous l'avez énoncé à maintes reprises
21     et on est d'accord avec ça, c'est évident que ces
22     nouvelles technologies là vont nous permettre enfin de
23     pouvoir dire à nos câblodistributeurs traditionnels: 
24     Bye-bye et on va faire affaire maintenant avec les gens
25     qui sont en mesure de nous livrer un service.
                          StenoTran

                             1627

 1  7087                 Il y a des coûts attenants à tout ça. 
 2     On aimerait quand même que ces entreprises de
 3     retransmission par satellite tiennent compte de ça et,
 4     pour séduire ce nouveau marché là en particulier et
 5     aider, justement, à la diffusion de nouvelles chaînes
 6     spécialisées de langue française et autres, peut-être
 7     nous tendre une petite carotte.  Nous sommes persuadés
 8     que les communautés francophones et acadienne vont
 9     réagir favorablement à ce genre d'approche là.
10  7088                 LA PRÉSIDENTE:  Puissent les ondes
11     voyager, se rendre jusqu'au satellite et que vous soyez
12     entendus.  Merci infiniment de votre participation.
13  7089                 M. BARETTE:  Merci, et au plaisir de
14     vous revoir au moment où vous discuterez de la question
15     des marchés bilingues.
16  7090                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.  Au revoir.
17  7091                 Madame Audet.
18  7092                 Mme AUDET:  J'inviterais maintenant la
19     Société historique du Canada, José Igartua, sur la
20     demande du Réseau de l'Histoire.
21                                                        0955
22  7093                 LA PRÉSIDENTE:  Bienvenue.
23     INTERVENTION
24  7094                 M. IGARTUA:  Bonjour, Madame
25     Bertrand.  Bonjour Mesdames et Messieurs les
                          StenoTran

                             1628

 1     Commissaires.
 2  7095                 Je m'appelle José Igartua, je suis
 3     professeur au département d'histoire de l'Université du
 4     Québec à Montréal et je suis membre du conseil de la
 5     Société historique du Canada.  Le président de la
 6     Société historique du Canada, M. Greg Keeley (ph.), de
 7     l'Université Memorial de Terre-Neuve, m'a demandé de
 8     représenter la Société historique du Canada à cette
 9     audience.
10  7096                 La Société historique du Canada est
11     une association professionnelle bilingue qui regroupe
12     principalement des historiens professionnels à la
13     grandeur du Canada mais qui est également ouverte à
14     toute personne intéressée par l'histoire.
15  7097                 Fondée en 1922, elle regroupe environ
16     1 400 membres partout au Canada, et elle a pour
17     objectifs d'encourager la recherche historique, de
18     stimuler l'intérêt du public envers l'histoire, de
19     promouvoir la préservation du patrimoine et de publier
20     des travaux et des documents historiques.
21  7098                 Je voudrais commencer par adresser
22     une question aux commissaires.  Vous rappelez-vous les
23     cours d'histoire que vous avez suivis dans votre
24     jeunesse?  Rassurez-vous, c'est une question qui est
25     seulement rhétorique, il n'y aura pas d'examen.  Mais
                          StenoTran

                             1629

 1     si vous avez à peu près mon âge -- et je constate que
 2     nous sommes à peu près dans les mêmes cohortes -- si
 3     vous avez étudié l'histoire du Canada au Québec ou au
 4     Canada français, vous avez été initiés à l'histoire du
 5     Canada avec les figures de Cartier, de Champlain, de
 6     Talon, de Marie-de-l'Incarnation, de Dollard-des-
 7     Ormeaux, de Montcalm et de Wolfe, du gouverneur
 8     Carleton, la guerre de 1812, les exploits de Salaberry
 9     et de Laura Secord, la lutte pour le gouvernement
10     responsable, la confédération et le peuplement de
11     l'ouest, les deux grandes guerres, et caetera.  Je
12     m'arrête là, l'énumération serait trop longue.  C'était
13     une histoire de héros et de batailles, une histoire
14     d'hommes politiques, une histoire d'hommes d'église et
15     quelquefois une histoire d'hommes d'affaires.
16  7099                 Depuis ce temps-là l'histoire a bien
17     changé.  Comme toutes les disciplines scientifiques
18     modernes, elle a élargi ses horizons et elle a
19     prospecté de nouveaux territoires.  Elle a été appelée
20     à répondre aux questions de nombreux segments de la
21     société canadienne qui désiraient connaître et faire
22     reconnaître leurs origines et leurs histoires propres.
23  7100                 L'histoire s'est étendue, depuis
24     l'histoire politique et l'histoire militaire, vers
25     l'histoire économique, le social, le culturel.  Elle a
                          StenoTran

                             1630

 1     découvert l'histoire des femmes, celle des classes
 2     sociales, celle des travailleurs, l'histoire des
 3     groupes ethniques, l'histoire des premières nations,
 4     l'histoire des communautés locales et des régions,
 5     l'histoire urbaine et l'histoire rurale, l'histoire des
 6     entreprises, l'histoire des institutions de l'État,
 7     l'histoire des sciences, des techniques et des
 8     communications, l'histoire religieuse, l'histoire des
 9     mentalités, l'histoire des identités collectives, qui
10     est un problème particulièrement bien senti au Canada,
11     et enfin l'histoire de la construction des genres. 
12     "Tout ce qui est humain est mon gibier" disait un grand
13     historien français.
14  7101                 Au Canada et au Québec, la recherche
15     historique s'est nourrie à la fois des préoccupations
16     et des interrogations des contemporains et des
17     problématiques, des méthodes et des interprétations
18     proposées par les grands historiens d'autres pays comme
19     la France, la Grande-Bretagne ou les États-Unis.
20  7102                 Par ses activités scientifiques et
21     ses publications, la Société historique du Canada a été
22     l'un des principaux de développement de ses nouvelles
23     formes d'histoire.  Parmi ses présidents récents on
24     compte deux spécialistes de l'histoire des femmes, un
25     spécialiste de l'histoire des travailleurs, une
                          StenoTran

                             1631

 1     spécialiste des idéologies et de l'histoire de
 2     l'éducation et un spécialiste de l'empire britannique,
 3     domaine qui nous intéresse encore de façon marquée pour
 4     des raisons historiques évidentes.
 5  7103                 Par ailleurs, la Société historique a
 6     soutenu, par ses activités scientifiques de production
 7     et de diffusion de l'histoire de même que par ses
 8     interventions publiques, une conception large et
 9     ouverte de l'histoire.  Elle décerne chaque année, par
10     exemple, ses prix Clio (ph.), qui reconnaissent la
11     contribution des sociétés d'histoire locales ou des
12     historiens régionaux, et c'est une tradition de la
13     Société historique qui nous est très chère.
14  7104                 Par l'énumération des domaines de
15     recherche et de publications que je viens de faire,
16     vous allez comprendre que la Société historique du
17     Canada et l'ensemble de ses membres partagent une
18     conception large et ouverte de l'histoire, et c'est
19     cette conception large et ouverte de l'histoire qu'elle
20     retrouve dans le projet de Réseau de l'histoire et qui
21     constitue notre première raison de l'appuyer.
22  7105                 Le projet de RDH s'apprécie en
23     premier lieu dans la grille de programmation qui est
24     proposée.  Cette grille met l'accent sur l'histoire du
25     Canada, sans oublier l'histoire de la France, de
                          StenoTran

                             1632

 1     l'Europe, des États-Unis ou de l'Amérique latine,
 2     toutes connaissances qui sont essentielles à une
 3     connaissance réfléchie de l'histoire du Canada et de
 4     l'environnement dans lequel les Canadiens vivent à
 5     l'heure de la mondialisation.
 6  7106                 La production originale proposée par
 7     RDH conçoit l'histoire comme un objet vivant de
 8     connaissances qui se construisent tant par des
 9     professionnels de l'histoire que par des amateurs, et
10     ceci à l'échelle du Canada, dans les communautés et en
11     particulier au moyen d'un intérêt particulier qui est 
12     manifestée pour l'histoire régionale.
13  7107                 RDH offrira une gamme variée
14     d'émissions allant du film historique et du
15     documentaire aux débats et aux émissions destinées
16     spécifiquement aux jeunes.
17  7108                 L'attention portée à l'histoire des
18     communautés locales, à celle des autochtones et des
19     communautés ethniques, au patrimoine architectural, à
20     l'histoire des sciences et à celle de la musique, le
21     désir de situer l'actualité dans son contexte
22     historique et celui de mettre en valeur des ressources
23     d'archives de toutes sortes qui sont le patrimoine
24     commun des Canadiens répond très bien à la mission
25     principale que se donne RDH:  celle de proposer une
                          StenoTran

                             1633

 1     histoire pertinente à l'échelle du pays dans tous les
 2     milieux d'expression française.
 3  7109                 À ce propos, le projet d'émission
 4     "L'Histoire qui nous entoure" qui, par le moyen de
 5     quatre équipes de production spécialisées sur le
 6     terrain, permettra aux Canadiens de parler d'eux-mêmes
 7     et de leur propre histoire aux autres Canadiens en
 8     langue française.
 9  7110                 Le deuxième élément qui pousse la
10     Société historique du Canada à appuyer le projet de RDH
11     est la très grande qualité du groupe de partenaires qui
12     en font partie.
13  7111                 Les deux principaux partenaires du
14     projet, la Société Radio-Canada et L'ONF, sont des
15     établissements de production télévisuelle de tout
16     premier niveau dont l'expertise, tant technique que
17     professionnelle, est sans conteste.  Ces deux
18     partenaires ont été et demeurent des acteurs importants
19     de l'histoire culturelle canadienne depuis plus de 40
20     ans.  Ils détiennent tous deux des archives
21     audiovisuelles d'une grande richesse, des archives qui
22     ont été constituées à partir des deniers publics et qui
23     forment un patrimoine historique national qu'ils sont
24     les plus aptes à mettre en valeur.
25  7112                 J'insiste ici sur l'importance à la
                          StenoTran

                             1634

 1     fois des documents de production, les films qui ont été
 2     produits il y a 20, 30 ou 40 ans, et qui sont des
 3     témoins des documents de l'histoire culturelle, de
 4     l'histoire des communications, de l'histoire sociale et
 5     de l'histoire politique du Canada, mais aussi les
 6     documents spécifiquement d'archives qui permettent de
 7     situer le contexte de production de ces documents, de
 8     voir quelles étaient les intentions des producteurs et
 9     comment ce matériel a servi à réaliser les productions.
10  7113                 Au moyen de ces ressources
11     archivistiques de ce matériel audiovisuel, on pourra
12     montrer aux Canadiens la manière dont les actualités,
13     les documents d'enquête, les documentaires, les
14     reportages, mais aussi les séries dramatiques ont été
15     conçues, éditées et montées et quels effets elles ont
16     eus lors de leur diffusion, pour qu'on puisse saisir
17     comment l'événement historique se construit à même la
18     représentation qu'en donnent les médias.  Dans une
19     culture des médias, une culture télévisuelle, cette
20     fonction de la compréhension, de la construction du
21     média et de la critique qu'on peut en faire, je pense,
22     est un élément essentiel dans une entreprise de Réseau
23     d'histoire.
24  7114                 Je prendrai seulement comme exemple
25     les grandes séries dramatiques de Radio-Canada que vous
                          StenoTran

                             1635

 1     connaissez des années soixante et vous vous souviendrez
 2     de l'effet qu'elles ont eu sur l'image que le Québec
 3     francophone s'est donnée de lui-même.
 4  7115                 Quant à la collaboration de RDH avec
 5     la Chaîne histoire de France, elle ouvre l'accès à une
 6     production européenne de grande qualité produite en
 7     français et qui mérite d'être mieux connue ici.
 8  7116                 Sur le plan de la diffusion, le
 9     projet de RDH mise en premier lieu sur le partenariat
10     avec Bell Satellite, qui distribuera la diffusion du
11     réseau à la grandeur du pays et même du continent par
12     satellite et par câblodiffusion.
13  7117                 Mais le projet mise aussi sur son
14     propre site Internet et sur celui que l'ONF est en
15     train de développer pour attirer la clientèle jeunesse. 
16     Je vous en reparlerai un peu plus tard dans mon
17     troisième point, je pense que c'est un élément
18     particulièrement important du projet de RDH.
19  7118                 Le site Internet de Radio-Canada,
20     celui qui existe à l'heure actuelle, est déjà devenu
21     une référence dans le monde de l'Internet et on a tout
22     lieu de croire que le site de RDH sera lui aussi un
23     formidable atout pour stimuler l'intérêt envers
24     l'histoire en mettant à la disposition des Canadiens un
25     matériel audiovisuel riche et vivant.
                          StenoTran

                             1636

 1  7119                 Le projet de RDH est également
 2     remarquable par les appuis qu'il a su obtenir dans le
 3     milieu des historiens professionnels.  Je commence par
 4     prêcher pour ma paroisse, évidemment.  RDH a soumis son
 5     projet aux associations processionnelles d'historiens
 6     au Canada et au Québec, au sociétés et des professeurs
 7     d'histoire du secondaire et du cégep, au département
 8     d'histoire de plusieurs universités importantes.
 9  7120                 La variété et l'étendue des appuis
10     obtenus par RDH chez les historiens professionnels
11     indiquent à quel point la conception large et ouverte
12     de l'histoire dont je parlais tout à l'heure, qui est
13     manifeste dans le projet, est partagée par ceux et
14     celles qui sont au coeur de la recherche actuelle en
15     histoire au Canada.  Ces appuis fourniront au projet
16     une expertise collective de la recherche et de la
17     diffusion historique qui est inégalée.
18  7121                 Le comité consultatif du Réseau de
19     l'histoire, auquel j'ai eu l'honneur d'être invité
20     après avoir offert mon appui au projet, comprend des
21     spécialistes de géographie historique, d'histoire de
22     l'architecture, de l'histoire des femmes, de l'histoire
23     des idéologies et de la culture, de l'histoire de la
24     famille, de l'histoire régionale, dont je suis, de
25     l'histoire amérindienne, de l'histoire économique et de
                          StenoTran

                             1637

 1     l'histoire de l'art.  Ceci, je pense, reflète bien
 2     cette conception large et ouverte de l'histoire dont
 3     j'ai parlé tout à l'heure.
 4  7122                 Mais RDH ne s'est pas contentée de
 5     solliciter des collaborations des historiens
 6     professionnels.  L'histoire se fait aussi au niveau
 7     local, dans les sociétés historiques locales ou
 8     régionales qui oeuvrent à la conservation et à la mise
 9     en valeur du patrimoine historique canadien.  Vous
10     aurez, je crois, l'occasion tout à l'heure d'entendre
11     les représentantes de la Fédération des sociétés
12     d'histoire du Québec et elles pourront parler en leur
13     propre nom.
14  7123                 Ce sur quoi je veux insister à ce
15     propos, c'est que les historiens amateurs, les
16     généalogistes qui travaillent dans ce milieu, qui sont
17     très nombreux, sont les personnes qui, dans leur
18     collectivité, transmettent la mémoire collective d'une
19     collectivité, d'un groupe ou d'une association.  Ce
20     sont ces gens-là qui transmettent à leurs enfants et à
21     leurs petits-enfants le goût et l'intérêt pour
22     l'histoire.
23  7124                 Dans ce milieu, donc, RDH a reçu
24     plusieurs appuis.  Je mentionnerais en particulier
25     aussi l'appui de la Canada's National History Society,
                          StenoTran

                             1638

 1     la Société nationale d'histoire du Canada, qui regroupe
 2     75 000 personnes et qui a reconnu l'intérêt supérieur
 3     du projet de RDH; il s'agit d'un appui de taille.
 4  7125                 Je crois que cet effort qui a été
 5     mené par les concepteurs du projet de RDH pour
 6     solliciter des appuis, à la fois chez les historiens
 7     professionnels et chez les amateurs, témoigne du souci
 8     de la qualité de la production historique qui sera
 9     offerte par RDH.
10  7126                 Le troisième élément du projet de RDH
11     qui motive notre appui m'apparaît personnellement comme
12     fondamental.  C'est celui qui offre aux communautés
13     francophones à travers le Canada, et en particulier au
14     milieu scolaire, du matériel pédagogique d'une grande
15     qualité et d'un intérêt certain pour les jeunes.
16  7127                 Dans une société moderne, l'histoire
17     remplit deux fonctions essentielles qui peuvent
18     apparaître parfois contradictoires.  L'histoire crée
19     d'abord une conscience collective d'un passé commun et
20     cimente donc les appartenances, qu'elles soient
21     nationales, de classe, de genre ou de région.  Mais
22     l'histoire doit en même temps développer chez les
23     citoyens et les citoyennes, et en particulier chez les
24     jeunes, un esprit averti, capable de faire la part des
25     choses qu'on leur propose, de décortiquer les
                          StenoTran

                             1639

 1     témoignages, de confronter les interprétations et
 2     d'élaborer graduellement une vision propre du passé.
 3  7128                 Pour atteindre cet objectif qui est
 4     au coeur des programmes d'enseignement d'histoire dans
 5     la plupart des provinces, les enseignants doivent
 6     disposer de moyens documentaires, de ressources
 7     appropriées.
 8  7129                 Par ses projets de produits dérivés,
 9     par ses projets de diffusion sur Internet et par
10     satellite, RDH offrira aux enseignants francophones du
11     matériel audiovisuel inédit et captivant.  Je peux vous
12     assurer que ce matériel fait passablement défaut à
13     l'heure actuelle.
14  7130                 Dans mes fonctions à l'UQÀM je dirige
15     le programme de formation des maîtres au secondaire en
16     histoire et en géographie.  L'an dernier j'ai fait
17     faire à mes étudiants des travaux sur le matériel
18     pédagogique audiovisuel ou sur support informatique qui
19     est disponible pour enseigner l'histoire du Canada
20     avant la confédération au secondaire.  J'en ai conclu
21     avec mes étudiants que les ressources pédagogiques
22     audiovisuelles sont passablement limitées et qu'elles
23     se fondent souvent sur des études historiques qui,
24     elles, datent de 20 ou 30 ans.
25  7131                 Cette semaine, je suis allé visiter
                          StenoTran

                             1640

 1     un de nos stagiaires en enseignement d'histoire, un de
 2     nos meilleurs, qui expliquait à ses élèves l'Acte
 3     constitutionnel de 1791.  Pour expliquer pourquoi le
 4     gouvernement britannique avait décidé de "partitionner"
 5     la Province of Quebec en Haut et Bas-Canada, il a pris
 6     une boîte de carton et l'a sciée pour montrer la
 7     division.
 8  7132                 C'est une image forte, mais
 9     l'apprentissage de l'histoire de cette période aurait
10     pu être combien plus riche si les élèves avaient pu
11     mettre à contribution les grands laboratoires de micro-
12     informatique de leur école pour consulter des documents
13     écrits, des documents éconographiques, des cartes
14     animées, et caetera.
15  7133                 Le projet de RDH offre la promesse de
16     fournir à cet enseignant enthousiaste de l'histoire,
17     dynamique et imaginatif, des moyens pédagogiques
18     autrement plus puissants qu'une boîte de carton. 
19     Merci.
20  7134                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.  Je vais
21     demander à M. Andrew Cardozo de vous adresser quelques
22     questions.
23  7135                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci, Madame la
24     Présidente.
25  7136                 Merci beaucoup, monsieur.  Merci de
                          StenoTran

                             1641

 1     prendre le temps de présenter votre préoccupation et
 2     point de vue.  Vous êtes avec quelle université?
 3  7137                 M. IGARTUA:  L'Université du Québec à
 4     Montréal, que connaît bien Mme Bertrand.
 5  7138                 CONSEILLER CARDOZO:  Votre
 6     spécialité, c'est...?
 7  7139                 M. IGARTUA:  C'est l'histoire du
 8     Canada.  J'ai travaillé sur le XVIIIe siècle,
 9     l'histoire de la bourgeoisie marchande de Montréal.  Je
10     me suis ensuite intéressé à l'histoire du sud-ouest
11     ontarien.  J'ai produit un livre en histoire régionale,
12     l'histoire des travailleurs, l'histoire de l'entreprise
13     qui a fait l'historique de la ville d'Arvida au
14     Saguenay.
15  7140                 Maintenant, je m'intéresse, dans un
16     tout autre ordre d'idées, à l'évolution des
17     représentations de l'identité nationale au Canada
18     anglais depuis le milieu du siècle.
19  7141                 CONSEILLER CARDOZO:  Est-ce que c'est
20     la première fois que vous venez ici avec nous?
21  7142                 M. IGARTUA:  Oui.
22  7143                 CONSEILLER CARDOZO:  Bienvenue.
23  7144                 M. IGARTUA:  Merci.
24  7145                 CONSEILLER CARDOZO:  J'ai quelques
25     questions de clarification.  De ce que je comprends de
                          StenoTran

                             1642

 1     votre présentation, premièrement, vous et vos membres
 2     croyez qu'un service d'histoire est nécessaire.
 3  7146                 M. IGARTUA:  Absolument.
 4  7147                 CONSEILLER CARDOZO:  Mais pourquoi
 5     vous avez choisi le Réseau de l'Histoire et non l'autre
 6     requérant?
 7  7148                 M. IGARTUA:  C'est à cause, je
 8     dirais, de la variété dans la grille de programmation,
 9     du souci de faire de l'histoire régionale aux quatres
10     coins du pays dans les communautés francophones, c'est
11     le contenu principal de la lettre du président de la
12     Société historique qui vous a été adressée.
13  7149                 Mais, comme je l'ai indiqué tout à
14     l'heure, c'est aussi le souci chez la requérante de
15     consulter la recherche de pointe en histoire au Canada,
16     et de collaborer avec les historiens pour faire état de
17     cette diversité dans les sujets, dans les thèmes de
18     l'histoire qui intéressent tous les Canadiens, selon
19     qu'ils s'intéressent particulièrement aux communautés
20     autochtones, aux communautés ethniques, à l'histoire
21     des travailleurs, au patrimoine industriel, enfin,
22     l'éventail des sujets est considérable.
23  7150                 Il m'apparaît qu'il sera plus facile
24     de faire transparaître cet éventail de sujets dans la
25     grille de programmation de RDH que dans celle de
                          StenoTran

                             1643

 1     l'autre réseau, qui me semble plus axée, si on regarde
 2     la grille de production, sur la guerre, par exemple,
 3     l'histoire de l'aviation, les films historiques, des
 4     choses comme ça, qui relèvent de la fiction et qui ne
 5     permettent pas cet espace de production sur des sujets
 6     qui sont souvent de moins grande ampleur mais qui, je
 7     pense, attirent davantage le simple citoyen ou les
 8     communautés particulières qui s'intéressent à
 9     l'histoire du Canada.
10  7151                 CONSEILLER CARDOZO:  Pour vous, la
11     participation de l'ONF est importante aussi?
12  7152                 M. IGARTUA:  Absolument importante. 
13     L'ONF a une histoire de production qui est fascinante. 
14     Dans mes recherches, j'ai eu l'occasion de voir un peu
15     à quoi servait l'ONF lors de sa création, le rôle que
16     son président a joué durant la guerre dans
17     l'élaboration d'une nouvelle conception de l'identité
18     canadienne.
19  7153                 Je sais, sur le plan historique, que
20     l'ONF a fait la place à une diversité de producteurs, à
21     des diversités de thèmes, qu'elle a une histoire riche,
22     que l'Office a une histoire riche, à la fois du côté
23     francophone et du côté anglophone et qu'on a fait place
24     à l'ONF, dans les années cinquante notamment, à un
25     éventail de points de vue qu'on ne retrouvait pas
                          StenoTran

                             1644

 1     ailleurs dans la société québécoise souvent.
 2  7154                 CONSEILLER CARDOZO:  Dans votre
 3     opinion, quelles sont les deux, trois, quatre choses
 4     qui sont très importantes pour un service de
 5     l'histoire?
 6  7155                 M. IGARTUA:  Je pense que la
 7     principale, c'est évidemment que ce service aux grandes
 8     heures d'écoute mettent l'accent sur l'histoire du
 9     Canada dans toute sa variété, dans toute sa diversité,
10     mais que ce soit l'histoire du Canada qu'on voit aux
11     grandes heures d'écoute de façon primordiale, pas
12     exclusive, bien sûr, mais de façon importante, ce qui
13     m'apparaît être moins le cas dans l'autre projet.
14  7156                 CONSEILLER CARDOZO:  Vous avez parlé
15     de l'identité nationale, un sujet qui m'intéresse
16     beaucoup aussi, et je veux votre point de vue sur peut-
17     être un grand débat mais c'est un débat.  Il y a un
18     point de vue, monsieur Jack Granatstein (ph.) vient
19     d'écrire un livre "Who killed Canadian History", "Qui a
20     tué l'histoire canadienne".  Une de ses théories, c'est
21     la pluralité des intérêts.
22  7157                 Vous parlez qu'une chose dans cette
23     demande est qu'elle veut refléter d'autres façons
24     d'histoire, comme l'histoire d'architecture, des
25     Amérindiens, l'histoire de famille, et caetera. 
                          StenoTran

                             1645

 1     Qu'est-ce que vous pensez de ce point de vue où il dit
 2     que le focus sur cette pluralité est mal parce qu'on a
 3     besoin d'une forme presque officielle de notre
 4     histoire?
 5  7158                 M. IGARTUA:  C'est un débat qui est
 6     de plus en plus entendu au Canada maintenant.  Je vous
 7     invite, en passant, à assister à une conférence sur
 8     l'enseignement et l'apprentissage de l'histoire qui
 9     aura lieu à l'Université McGill à la fin janvier qui
10     est organisée par l'Université McGill et la National
11     History Society et plusieurs autres organismes, où
12     cette question-là va être débattue.
13  7159                 La Société historique y participe,
14     elle travaille de concert avec les enseignants du
15     secondaire pour développer et apprivoiser les nouveaux
16     matériels pédagogiques, et caetera.
17  7160                 Mais, pour répondre à votre question,
18     qui est une question fondamentale, je pense que
19     l'évolution de l'histoire depuis 30 ans a reflété et a
20     nourri de façon réciproque l'évolution de la société
21     canadienne depuis 30 ans.
22  7161                 En 1950, 1960, on concevait le Canada
23     essentiellement -- car ce n'était pas exclusivement une
24     conception britannique du Canada -- comme étant formé
25     de ce qu'on appelait à ce moment-là les deux grandes
                          StenoTran

                             1646

 1     fondatrices.  Cette vision du Canada, comme vous le
 2     savez, a évolué dans les années soixante-dix, et on met
 3     davantage l'accent aujourd'hui de façon formelle et
 4     officielle, dans la définition des politiques du
 5     gouvernement canadien, sur la diversité et sur
 6     l'égalité de tous les citoyens sans égard à leurs
 7     origines ethniques, à leur langue ou à leur culture.
 8  7162                 Je pense que l'histoire reflète cette
 9     diversité et la pratique historique au Canada a permis
10     aux groupes qui n'étaient pas entendus autrefois de se
11     faire entendre et de montrer à quel point leur histoire
12     est riche et en même temps d'inscrire leur propre
13     histoire dans celle du Canada au profit de tous les
14     Canadiens.
15  7163                 CONSEILLER CARDOZO:  Pour un canal
16     d'histoire, est-ce que c'est une priorité de
17     philosophie ou c'est seulement qu'ils veulent des
18     programmations pour 24 heures par jour?
19  7164                 M. IGARTUA:  Pardon?  Je n'ai pas
20     compris.
21  7165                 CONSEILLER CARDOZO:  Si un canal
22     comme ça veut refléter les différents aspects, est-ce
23     que c'est une question de philosophie ou une question
24     de besoin de beaucoup de programmations pour 24 heures?
25  7166                 M. IGARTUA:  Je ne crois pas qu'on
                          StenoTran

                             1647

 1     puisse faire ça pendant 24 heures, les ressources
 2     matérielles ne sont pas disponibles pour les
 3     producteurs, c'est assez évident.
 4  7167                 Je pense que tous les citoyens
 5     francophones -- parce que c'est aux citoyens
 6     francophones que s'adresse la production de RDH -- ont
 7     besoin de mieux connaître leur histoire, celle de leur
 8     communauté locale, celle de leur milieu régional et
 9     celle du reste du pays.
10  7168                 Ils prendront ensuite leur conception
11     de l'histoire, leur conception de leur propre identité,
12     leur place dans le Canada selon une connaissance plus
13     éclairée de ce passé que la plupart des Canadiens
14     auraient intérêt à partager.
15  7169                 Vous avez eu tous les sondages qu'on
16     a faits récemment sur le faible degré de connaissance
17     des Canadiens de leur histoire.  Il y aurait des
18     critiques à faire de ces sondages parce qu'ils mettent
19     l'accent sur essentiellement la connaissance factuelle:
20     des noms, des lieux, des grands personnages, et
21     caetera.  Or, la connaissance de l'histoire, c'est plus
22     qu'une connaissance de mémoire, c'est une
23     interprétation du passé d'une collectivité, c'est la
24     compréhension d'où on vient et où on s'en va.  Ça, ça
25     se fait par l'analyse des documents, par la critique,
                          StenoTran

                             1648

 1     par la confrontation des opinions et je pense que le
 2     matériau dont dispose RDH permettra de montrer ça de
 3     façon vivante aux Canadiens.
 4  7170                 CONSEILLER CARDOZO:  Intéressant. 
 5     Enfin, le comité aviseur, le comité consultatif.  Est-
 6     ce que votre société travaille avec le comité?
 7  7171                 M. IGARTUA:  Notre société se ferait
 8     sans doute un plaisir de travailler de façon formelle
 9     avec RDH, j'y participe à titre individuel, ça me fait
10     plaisir de le faire, j'ai plusieurs collègues qui le
11     font et vous aurez noté dans la liste des membres que
12     cette liste s'étend au Nouveau-Brunswick, en Ontario,
13     et je ferai es suggestions pour qu'elle s'étende
14     davantage en Ontario et dans l'ouest canadien pour
15     aller chercher chez les historiens francophones hors
16     Québec des compétences importantes.
17  7172                 CONSEILLER CARDOZO:  Quel est le rôle
18     de ce comité?
19  7173                 M. IGARTUA:  Ce comité est un comité
20     consultatif.  Il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas
21     un comité de production -- ce n'est pas le comité
22     aviseur de l'une ou de l'autre chaîne qui va décider de
23     la production -- mais c'est un comité qui est là pour
24     faire jaillir des idées, des projets, pour proposer des
25     ressources, pour offrir des expertises, pour montrer
                          StenoTran

                             1649

 1     quels sont les fonds d'archives qu'on peut mettre en
 2     valeur sur le plan audiovisuel, par exemple.
 3  7174                 Il y a un bassin considérable de
 4     ressources intellectuelles à la grandeur du pays dont
 5     peut se servir RDH pour ces fins-là.
 6  7175                 Mais, si j'y ai personnellement
 7     participé, c'est aussi en grande partie à cause de
 8     l'importance considérable qui est donnée à l'histoire
 9     du Canada dans la grille horaire des heures d'écoute
10     importantes.
11  7176                 CONSEILLER CARDOZO:  Vous avez parlé
12     d'une conférence sur l'identité nationale et --
13  7177                 M. IGARTUA:  Sur l'enseignement et
14     l'apprentissage de l'histoire à McGill du 29 au 31
15     janvier 1999.
16  7178                 CONSEILLER CARDOZO:  Janvier.  Je
17     pense que vous voulez un nouveau service pour diffuser
18     cette conférence.
19  7179                 M. IGARTUA:  Je pense que les
20     organisateurs ont pris des arrangements avec CPAC pour,
21     en fait, faire la diffusion de cette conférence.
22  7180                 CONSEILLER CARDOZO:  Pas de problème. 
23     Merci beaucoup.
24  7181                 M. IGARTUA:  Merci.
25  7182                 LA PRÉSIDENTE:  Monsieur le
                          StenoTran

                             1650

 1     Professeur, merci beaucoup, et saluez bien mes amis
 2     historiens et tous mes amis de l'UQÀM.  Merci.
 3  7183                 M. IGARTUA:  Ça me fera plaisir.
 4  7184                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.
 5  7185                 Nous allons prendre une pause de 15
 6     minutes, reviendrons à 10 h 40.
 7     --- Courte suspension à / Short recess at 1025
 8     --- Reprise à / Upon resuming at 1045
 9  7186                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, nous
10     poursuivons.
11  7187                 Madame Audet, s'il vous plaît.
12  7188                 Mme AUDET:  Nous poursuivons avec
13     l'intervention de MM. Gilles Houde et Réjean Beaudoin
14     sur la demande du Canal Évasion.
15     INTERVENTION
16  7189                 M. BEAUDOIN:  Merci beaucoup.
17  7190                 Madame la Présidente, comme on l'a
18     mentionné, mon nom est Réjean Beaudoin, je suis un
19     conseiller en tourisme.  J'ai à mes côtés M. Gilles
20     Houde, un journaliste en tourisme mais quand même, je
21     dirais, un grand pionnier et un grand bâtisseur.  Donc
22     j'aurai à parler de la première partie du document, qui
23     est la civilisation du tourisme, et M. Houde parlera
24     spécifiquement du Canada Savoir.
25  7191                 M. Houde est dans le tourisme depuis
                          StenoTran

                             1651

 1     une trentaine d'années, donc il a occupé différentes
 2     fonctions.  Moi, c'est à peu près le même nombre
 3     d'années aussi.  J'ai eu le plaisir de mettre sur pied
 4     le programme de tourisme du réseau collégial québécois,
 5     au début des années soixante-dix, jusqu'à devenir,
 6     Madame la Présidente, le premier professeur de tourisme
 7     à la télévision au Canada, à ce qu'on m'a dit.
 8  7192                 Alors, Madame la Présidente, veuillez
 9     croire qu'il est très agréable d'avoir le privilège de
10     vous soumettre aujourd'hui ce mémoire appuyant le Canal
11     Évasion aux fins d'amplifier la connaissance du
12     tourisme au sein de la collectivité francophone
13     canadienne.  Ce contenu met en relief les actes
14     suivants: la civilisation du tourisme, comme on vous
15     l'a mentionné, le projet Canal Évasion, et notre appui
16     à ce projet-là.  Et en annexe, eh bien nous avons
17     inclus les curriculum professionnels des soussignés,
18     dont l'implication active dans le domaine du tourisme
19     remonte, comme on le disait, depuis 30 ans.
20  7193                 À la page 3, Madame la Présidente, où
21     on va toucher vraiment à la civilisation du tourisme,
22     nous savons tous que les mouvements touristiques
23     nationaux et internationaux nous démontrent clairement
24     que la société actuelle et future sont une véritable
25     civilisation du tourisme.  Que ce soit dans le monde et
                          StenoTran

                             1652

 1     au Canada, le tourisme est une activité socio-
 2     économique importante et d'avenir.  Si on regarde dans
 3     le monde, Madame la Présidente, selon le World Travel
 4     Tourism Council, en l'an 2005, l'industrie mondiale du
 5     tourisme gravitera autour des 8 000 milliards de
 6     dollars américains par année, recettes nationales
 7     intérieures et internationales, ou 26 fois plus que
 8     l'industrie du logiciel.  Donc on voit que le tourisme
 9     c'est très important.
10  7194                 On estime qu'à ce moment-là 348
11     millions de personnes travailleront dans le secteur,
12     faisant ainsi du tourisme le premier employeur dans le
13     monde.  En 1990 il y a eu 459 millions d'arrivées
14     internationales, et l'Organisation mondiale du tourisme
15     en prévoit plus d'un milliard en l'an 2010.  De ce
16     vaste volume anticipé, les Amériques accueilleront 195
17     millions de touristes internationaux, soit 6,5 fois
18     plus la population canadienne actuelle, ce qui est
19     énorme, Madame la Présidente.
20  7195                 Au Canada, en 1950, nous étions la
21     deuxième destination touristique du monde.  En 1997, il
22     se situe au neuvième rang avec 17,6 millions de
23     visiteurs internationaux et ses recettes globales de
24     l'ordre de 44 milliards de dollars par année sont
25     réparties de la façon suivante: recettes
                          StenoTran

                             1653

 1     internationales, 13 milliards de dollars; recettes
 2     nationales, 31 milliards.  Malgré ce dépassement par
 3     sept autres pays, les recettes sont ascendantes ainsi
 4     que les emplois, qui totalisaient, en 1997, 503 200
 5     personnes, englobant de nombreux Canadiens
 6     francophones.  Toutefois, si ailleurs on fait mieux, le
 7     Canada peut aussi faire mieux en matière de tourisme.
 8  7196                 En 1995, il s'est fait 16,1 millions
 9     de voyages interprovinciaux au Canada d'une durée d'une
10     nuitée ou plus.  La plupart de ces déplacements se
11     réalisent entre provinces limitrophes.
12  7197                 Selon nous, Madame a Présidente, il
13     n'y aura jamais assez de voyages interprovinciaux en
14     terre canadienne, incluant ceux des francophones du
15     Canada, et ce, tout en accentuant les déplacements
16     comportant un plus grand nombre de provinces.
17  7198                 Ce marché intérieur canadien existe.
18     En effet, beaucoup de Canadiens qui se rendent aux
19     États-Unis se sentent attirés par le Canada.  C'est un
20     potentiel fort lucratif, tenant compte que ces gens
21     effectuent des voyages plus longs et, par ricochet,
22     dépensent plus.
23  7199                 Actuellement, les Canadiens réalisent
24     approximativement 11,3 millions de voyages par année
25     chez nos voisins du sud.  Mais ce qui est intéressant,
                          StenoTran

                             1654

 1     c'est que 69 pour cent d'entre-eux, soit 7,8 millions
 2     de voyages, songeraient à voyager davantage au Canada
 3     au printemps et à l'automne s'il y avait des forfaits
 4     spéciaux ou des offres à valeur ajoutée, et 65 pour
 5     cent préfèrent prendre des vacances au Canada plutôt
 6     qu'aux États-Unis.  Ainsi, le Canal Évasion doit être
 7     un outil retenu pour inciter ce vaste potentiel à
 8     voyager au Canada.  Une telle puissance d'information
 9     continue est fondamentale.
10  7200                 Rôle socio-économique du tourisme. 
11     La Chambre de commerce des États-Unis exprime depuis
12     longtemps de la manière suivante le rôle socio-
13     économique du tourisme:  Il y a trois façons pour
14     développer l'économie d'une collectivité:
15     l'agriculture, l'industrie et le tourisme.  L'activité
16     touristique est la façon la plus facile et la plus
17     rapide des trois.  En 1995, sous l'impulsion du
18     président Bill Clinton et de la Maison blanche, chaque
19     État américain a organisé une White House Commission on
20     Travel and Tourism qui ont été couronnés par un Sommet
21     qui a eu lieu à Washington en octobre de la même année. 
22     Pour eux, le tourisme est une vaste industrie d'avenir,
23     capable de bénéficier à tous les États de l'union par
24     la création d'emplois et les suites qui en découlent. 
25     J'ai eu le privilège d'être convié à celle de l'État du
                          StenoTran

                             1655

 1     Vermont.
 2  7201                 Mais, relativement à sa croissance,
 3     le gouvernement du Canada pose, lui aussi, des gestes à
 4     noter.  En effet, en novembre dernier, il augmentait de
 5     15 millions de dollars par année, sa contribution à la
 6     Commission canadienne du tourisme, pour fins de
 7     marketing touristique pour porter sa part à 65 millions
 8     de dollars annuellement à cet organisme.  De plus,
 9     comme vous le savez, Madame la Présidente, la France,
10     la première destination touristique du monde, a reçu en
11     1995 plus de 60,5 millions d'arrivées internationales,
12     c'est-à-dire l'équivalent de sa propre population.  La
13     France s'est toujours intéressée au tourisme afin de
14     favoriser la diversification et l'expansion socio-
15     économiques de ses divers départements.
16  7202                 Sur le plan touristique, le Canada
17     francophone aura toujours avantage à multiplier ses
18     contacts avec le milieu français.  C'est un pays de
19     grande tradition en cette matière et la source de
20     professionnels du tourisme pour de nombreux pays. 
21     C'est pourquoi la collaboration acceptée par Canal
22     Voyages France et celle de Canal+ ayant trait à Canal
23     Évasion s'avère fascinante considérant la réussite
24     touristique française à l'échelle mondiale.  De plus,
25     il n'est pas illusoire de souligner dès maintenant la
                          StenoTran

                             1656

 1     justification d'un réseau Évasion francophone mondial
 2     qui pourrait reposer sur le tandem Canal Voyages
 3     France, Canal + et Canal Évasion.  Compte tenu de la
 4     méga progression du tourisme planétaire, un tel projet
 5     deviendra un jour une réalité.  Il serait de classe que
 6     le Canada en soit possiblement la base, le tourisme
 7     étant un moyen connu et reconnu pour rapprocher le
 8     village global francophone du monde, et que 50 pour
 9     cent des Américains, par exemple, qui apprennent une
10     deuxième langue apprennent le français.
11  7203                 Le consommateur: le point central. 
12     Plus que jamais, nous sommes à l'ère du customized
13     economy, ou celle de l'approche client.  Pour réussir,
14     et le consommateur en est conscient, il est impératif,
15     et même incontournable, de répondre en tout temps à ses
16     désirs évolutifs si l'on veut le satisfaire pleinement
17     et demeurer concurrentiels.  Le consommateur est, de
18     nos jours, la référence pour la conception, la
19     fabrication et la promotion d'un produit touristique. 
20     Il voyage beaucoup dans le cadre d'une trilogie
21     touristique baptisée Système NACE, c'est-à-dire nature,
22     culture et éducation.  Il aime amplifier ses
23     connaissances en voyageant et il veut visiter surtout
24     des zones non urbaines.
25  7204                 Aussi, le projet Canal Évasion place
                          StenoTran

                             1657

 1     le consommateur au centre de ses activités dans le but
 2     de produire et diffuser les émissions appropriées.  Non
 3     seulement les promoteurs du projet veulent parler de
 4     tourisme, mais ils veulent également que le Canal
 5     Évasion soit une entité crédible dans le secteur, une
 6     entité en qui on peut faire confiance, une entité vouée
 7     à permettre au consommateur de réaliser des voyages le
 8     satisfaisant.  Et plus les Canadiens francophones
 9     seront heureux de leurs voyages, plus le monde du
10     tourisme, avec son personnel et ses régions, en sera
11     bénéficiaire, tout étant interrelié.
12  7205                 En somme, la civilisation du tourisme
13     est un gigantesque mouvement socio-économique ascendant
14     composé de consommateurs voulant réaliser leurs rêves
15     de voyage et d'une industrie dont le devoir est celui
16     de répondre avec adéquation à cette aspiration des plus
17     légitimes.  Pour atteindre ce stade nécessaire,
18     l'information accessible et continue est cruciale, d'où
19     la pertinence marqué d'un projet comme celui de Canal
20     Évasion reposant sur la force informative de la
21     télévision.
22  7206                 La conclusion, c'est ma propre
23     conclusion, parce que M. Houde en aura une aussi.
24  7207                 En 1973, Madame la Présidente,
25     j'avais eu le plaisir de présenter à Télé-Métropole
                          StenoTran

                             1658

 1     Canal 10, un projet de série d'émissions sur le
 2     tourisme.  J'avais alors rencontré M. Robert L'Herbier
 3     à ce sujet.  Néanmoins, ce projet était trop tôt du
 4     côté des téléspectateurs autant que celui du milieu de
 5     la télévision.  Mais j'ai toujours les documents,
 6     Madame la Présidente, que je peux remettre au CRTC, si
 7     vous le souhaitez.
 8  7208                 En 1993-1995, j'avais soumis un
 9     projet par la voie de trois dossier à Radio-Québec
10     portant toujours sur le tourisme en termes de valeur,
11     d'importance et d'avenir.  Mais, comme le réseau était
12     en réorganisation, il était difficile à ce moment de
13     réaliser ce projet.  Les documents sont disponibles
14     aussi.
15  7209                 Toutefois, en 1996, le réseau Cogeco
16     Câble acceptait, de concert avec la Commission scolaire
17     de Memphrémagog, de réaliser la production et la
18     diffusion de la première série canadienne, huit
19     émissions, de formation télévisuelle en tourisme.  J'ai
20     été le proposeur et le concepteur de la série, qui est
21     présentement diffusée sur plusieurs réseaux de
22     télévision locale du Québec.
23  7210                 Ma compréhension, Madame la
24     Présidente, relativement à l'importance de la
25     télévision pour supporter les besoins des consommateurs
                          StenoTran

                             1659

 1     et de l'industrie, a articulé plusieurs efforts et
 2     espoirs de ma part depuis nombre d'années.  Ma démarche
 3     d'aujourd'hui n'est pas ponctuelle, mais plutôt la
 4     poursuite d'un cheminement qui, d'après moi, doit
 5     aboutir pour le mieux être de la collectivité
 6     canadienne.
 7  7211                 Ainsi, la mise en place de Canal
 8     Évasion destiné aux francophones canadiens est
 9     maintenant l'étape de choix à franchir pour leur
10     devenir touristique mérité.  L'importance et l'avenir
11     du tourisme le confirment au plus haut point:
12     L'industrie a besoin d'un tel support.
13  7212                 Maintenant, M. Houde.
14  7213                 M. HOUDE:  Madame la Présidente,
15     mesdames, messieurs, c'est difficile d'ajouter à ce que
16     vient de dire mon ami Réjean Beaudoin.  Il faut dire
17     que je l'ai choisi pour être ici aujourd'hui, comme
18     ami, mais parce qu'également c'est un des très, très
19     rares Canadiens, et je suis très fier de lui, à
20     posséder un doctorat en tourisme.  Parce que j'ai
21     l'impression que depuis le début de ma carrière, dans
22     les années 50, je me considère, un peu comme les gens
23     de la Gaspésie tout à l'heure, comme un missionnaire.
24     comme un gars qui est un porte-étendard.  Je me
25     souviens de mes batailles pour la cause de l'éducation
                          StenoTran

                             1660

 1     physique dans les années 50 alors qu'il n'y avait
 2     aucune université francophone au Québec qui donnait ce
 3     genre de cours, aucune institution de tourisme et
 4     d'hôtellerie; nos bagarres avec, pas nécessaire de la
 5     nommer, une secte quelconque parce que la Croix-Rouge
 6     initiait le service de natation et de sécurité
 7     aquatique, donc, ça veut dire costumes de bain, ça veut
 8     dire cuisses et jambes à l'air; de mes batailles avec
 9     l'ancien sous-ministre et historien Robert Prévost, qui
10     a été le premier à vouloir mettre dans la tête de nos
11     gouvernements que dans les parcs nationaux et
12     provinciaux il y avait autre chose que les orignaux,
13     les chevreuils, les truites, et les saumons, qu'on
14     pouvait faire de la photo, de la spéléologie, enfin
15     mille et une activités culturelles et de plein air.
16  7214                 Toutes ces batailles, Madame la
17     Présidente, j'ai eu cette impression en tout cas, d'y
18     participer depuis le point de départ, avec d'autres,
19     comme le Père de la Sablonnière, et combien d'autres. 
20     Et c'est très récent, puisque la semaine passée l'ITHQ
21     célébrait son trentième anniversaire de fondation.
22  7215                 Aujourd'hui c'est le tourisme et,
23     depuis quelques années, qui est un petit peu encore à
24     l'état embryonnaire.  Lorsque j'ai appris, il y a
25     quelques semaines à peine, qu'il y avait un groupe qui
                          StenoTran

                             1661

 1     s'apprêtait à venir devant le CRTC présenter un projet,
 2     quand j'ai appris qu'il s'agissait d'Évasion avec deux
 3     gars que je connaissais qui étaient Michel Chamberland
 4     et Serge Arsenault, alors je me suis offert, je n'ai
 5     pas attendu qu'on vienne me présenter ça sur un plateau
 6     d'argent, qu'on vienne me chercher, loin de là; je n'ai
 7     aucune prétention.
 8  7216                 Je l'ai fait parce que, encore une
 9     fois, je me disais, bon moi qui essaie dans ma
10     communauté, par la petite télévision communautaire,
11     j'essaie par mes articles, quand même assez nombreux, 
12     dans La Presse ou dans La Tribune de parler,
13     d'intéresser, de former les gens à se préoccuper de
14     l'industrie touristique, qui est l'une des plus
15     rapides, comme le disait Réjean, et plus faciles à
16     bâtir jusqu'à un certain point, mais mon Dieu, que
17     c'est difficile de convaincre nos chefs politiques d'en
18     parler.  On en a eu un exemple récemment.
19  7217                 Contribution d'un canal, enfin, qui
20     pourrait se consacrer à 100 pour cent à cette
21     industrie.  C'est d'abord un divertissement populaire
22     pour tout le monde, ça c'est évident.  Répondre aux
23     goûts des consommateurs pour le voyage, éduquer,
24     renseigner et élever et non abaisser l'intelligence des
25     téléspectateurs.  Ce n'est pas nécessaire de nommer
                          StenoTran

                             1662

 1     certaines autres émissions.  Faire rêver, procurer de
 2     la joie à ceux qui ne peuvent pas voyager autrement que
 3     virtuellement.
 4  7218                 Le rôle social et culturel de Canal
 5     Évasion, ici au Canada: contribuer à une certaine et
 6     meilleure connaissance de notre pays le Canada.  On ne
 7     connaît pas notre pays, c'est tellement grand, c'est un
 8     continent.  Montrer à tous une application de notre
 9     devise A mare usque ad mare.  Démontrer la
10     compréhension possible entre nous tous.  Nous faire
11     partager les plaisirs des attraits, des attractions,
12     des événements touristiques de nos voisins.  Nous
13     initier aux arts et à la culture générale des autres
14     provinces, enfin, bref, cette chaîne nous donnera envie
15     de voyager chez nous plus souvent car elle aura piqué
16     notre curiosité et diminué nos appréhensions à l'intra-
17     Québec, l'inter-Québec, entre les différentes
18     provinces, enfin, bref, rester un petit peu chez nous.
19  7219                 Comme Réjean l'a dit tantôt, il y a
20     des millions de Canadiens qui vont à l'étranger et qui
21     resteraient ici si on leur donnait la possibilité de
22     connaître ce pays.
23  7220                 Le rôle social et culturel du Canal
24     Évasion d'ailleurs...
25  7221                 LA PRÉSIDENTE:  Monsieur Houde, je
                          StenoTran

                             1663

 1     vais devoir vous demander de conclure brièvement.
 2  7222                 M. HOUDE:  Ah, mon Dieu!  Bon, je
 3     pense à la France, à la Belgique -- je conclus,
 4     madame -- contribuer à la diffusion de la francophonie,
 5     je n'insiste pas c'est tellement évident.
 6  7223                 Certaines émissions étrangères vont
 7     venir augmenter aussi chez nous notre bagage de
 8     connaissances des autres... on parlait d'émissions
 9     françaises.  Rôle économique., je n'insiste pas, c'est
10     une évidence.  Je pense que seulement, quand j'étais en
11     poste à Paris pour la Délégation du Québec, ça ne fait
12     pas longtemps, 400 000 Français et Belges qui viennent
13     ici, au Canada, par année, 85 pour cent viennent au
14     Québec, dépensent un minimum, minimum 1 000 dollars
15     chacun, ça, ça fait 400 millions de dollars, pas de
16     dollars, de francs, de l'argent nouveau.  Ce n'est pas
17     les 25 cents de Brassard et les deux dollars de Sainte-
18     Rose qui s'en vont dans le casino.  C'est de l'argent
19     nouveau qui est injecté dans le Canada.  Impact
20     économique et hébergement, tous les métiers vont y
21     passer.  Augmentation des emplois chez les
22     professionnels du tourisme, encouragement auprès des
23     investisseurs canadiens et étrangers, utilisation de
24     spécialistes de la communication.  Imaginez avec un
25     canal comme ça le nombre de gars, techniciens
                          StenoTran

                             1664

 1     radiotélévision qui vont travailler.
 2  7224                 Je termine.  Les moyens disponibles,
 3     bon, tourisme religieux, tourisme ci, il y en a mille
 4     et un.  Les jeunes, les échanges, les villes jumelées,
 5     les mouvements comme Katimavik, Jeunesse-Canada-Monde,
 6     tout ça touche à l'industrie touristique, les musées,
 7     et cetera.
 8  7225                 Enfin, il y a une autre série
 9     d'émissions qui seront à l'horaire, j'en suis certain,
10     les billets et forfaits réduits comme ça existe en
11     France, les offres de dernière minute pour ceux qui
12     sont prêts à partir, les chroniques médicales pour les
13     voyageurs, les conseil pratiques, les vaccins, les
14     remèdes, les hôpitaux, les assurances, selon les
15     destinations, enfin, les affaires étrangères, les pays,
16     le rôle de nos ambassades, de nos consulats, les pays
17     où il ne faut pas aller pour toutes sortes de raisons.
18  7226                 En conclusion, madame, convaincre
19     tous nos concitoyens et nos amis de rester ici quand
20     c'est possible.  C'est facile de voyager -- ça c'est
21     important aussi pour les étrangers -- dans un pays qui 
22     est encore, aux yeux de millions de gens, une
23     destination exotique et surtout sécuritaire où la
24     qualité-prix est imbattable actuellement dans le monde
25     entier.
                          StenoTran

                             1665

 1  7227                 Alors voilà.  Malheureusement,
 2     j'aimerais ça faire une demi-heure, mais ça sera pour
 3     la prochaine fois.
 4  7228                 LA PRÉSIDENTE:  Mais, Monsieur Houde,
 5     ce n'est pas terminé, ce n'est pas terminé.
 6  7229                 M. HOUDE:  Si un jour Canal Évasion
 7     est accepté, bien, j'aurai peut-être l'occasion
 8     d'aller, grâce à ces gens-là, m'exprimer plus longtemps
 9     que 15 minutes.
10  7230                 LA PRÉSIDENTE:  Vous allez vous faire
11     couper quand même, parce que des fois il faut qu'ils
12     aillent aux commerciaux, c'est sûr.  Mais, Monsieur
13     Houde, j'étais inquiet pendant que M. Beaudoin parlait
14     parce que je vous trouvais bien tranquille et je me
15     disais où est-ce qu'il a mis sa passion, mais je vois
16     qu'elle est très vibrante et très vivante.  Je la
17     confie aux bonnes mains de mon collègue, M. Demers.
18  7231                 CONSEILLER DEMERS:  Merci, Madame la
19     Présidente.
20  7232                 Messieurs, très peu de questions.  Je
21     pense que votre étendard a été bien conservé et que
22     vous avez eu la chance de le ressortir.  C'est
23     formidable.  Juste une question très générale.  Avez-
24     vous participé à l'élaboration de la programmation de
25     Canal Évasion?
                          StenoTran

                             1666

 1  7233                 M. HOUDE:  Pas du tout.  Moi j'ai su
 2     que la demande existait il y à peine 15 jours, trois
 3     semaines.
 4  7234                 CONSEILLER DEMERS:  C'est la même
 5     chose, Monsieur Beaudoin?
 6  7235                 M. BEAUDOIN:  Oui, mais il faut
 7     remarquer, Monsieur Demers, que moi, ce n'est pas
 8     ponctuel.  Ça fait des années que je songe à ça; vous
 9     l'avez noté dans le mémoire.
10  7236                 CONSEILLER DEMERS:  C'est ça.  Si on
11     comprend bien, vous êtes arrivé avant le Canal Évasion.
12  7237                 M. BEAUDOIN:  Oui, en 1973.
13  7238                 M. HOUDE:  Sauf que quand on a vu que
14     le Canal Évasion avait une chance d'arriver un jour,
15     pour nous c'est un moyen, plutôt que de faire de
16     petites conférences comme on le fait trois fois par
17     mois à des groupes de 30 ou de 40 ou de 50 personnes,
18     et qu'on chercher par toutes sortes de moyens de faire
19     connaître une cause, comme je l'ai dit tantôt, c'est
20     difficile même auprès de nos partis politiques de
21     convaincre les gouvernements quels qu'ils soient que
22     l'industrie touristique est quelque chose d'important. 
23     C'est toujours la dernière des préoccupations de tout
24     le monde, avant, après et pendant les élections.
25  7239                 CONSEILLER DEMERS:  Merci, Madame la
                          StenoTran

                             1667

 1     Présidente.
 2  7240                 LA PRÉSIDENTE:  J'étais curieuse. 
 3     Avez-vous déjà un contrat signé dans l'éventualité où
 4     il y aurait un permis, parce que vous êtes bon
 5     communicateur, c'est le moindre qu'on puisse dire.
 6  7241                 M. HOUDE:  Absolument pas, madame. 
 7     Je n'ai aucune attache; aucune attache.  Le seul
 8     contrat que j'ai eu, c'est avec Canal Savoir, et
 9     c'était mon bénévolat:  20 demi-heures consacrées à la
10     France de l'ouest.  Ça s'appelait "Passeport sourire". 
11     Vous regarderez ça, c'était bon.
12  7242                 LA PRÉSIDENTE:  Et en terminant,
13     merci beaucoup de votre participation.
14  7243                 Oui, Monsieur Beaudoin, vous voulez
15     ajouter quelque chose?
16  7244                 M. BEAUDOIN:  Si je peux faire une
17     légère intervention, Madame la Présidente, moi je
18     collectionne les guides touristiques anciens du Québec. 
19     J'ai entre les mains un exemplaire du premier guide
20     touristique québécois, ou canadien francophone, si on
21     veut, qui a été publié en 1872 par M. James McPherson-
22     Lemoyne.  Lui, c'était un membre de la Société royale
23     du Canada.  Il croyait au tourisme à l'époque et son
24     volume s'intitulait "L'album du touriste".  Il avait le
25     courage et l'audace et la vision d'avenir de croire en
                          StenoTran

                             1668

 1     cette industrie-là pour son pays.
 2  7245                 Aujourd'hui, 126 ans plus tard, je
 3     trouve qu'on est privilégiés tout le monde de regarder
 4     ensemble la création du premier canal Évasion canadien. 
 5     Ce serait une suite vraiment louable et une suite
 6     vraiment honorable à la suite de tous les efforts de
 7     M. James McPherson-Lemoyne.
 8  7246                 Merci.
 9  7247                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, Monsieur
10     Beaudoin.  Merci, Monsieur Houde.  Merci.
11  7248                 Madame la Secrétaire.
12  7249                 Mme AUDET:  Madame la Présidente.  La
13     Société nationale de l'Acadie nous a indiqué qu'elle ne
14     pourrait pas se présenter aujourd'hui.  J'inviterais
15     donc maintenant le Canal Savoir, Mme Sylvie Godbout,
16     M. Gilbert Paquette.
17  7250                 LA PRÉSIDENTE:  Bienvenue.  Bonjour.
18     INTERVENTION
19  7251                 M. PAQUETTE:  Bonjour, Madame la
20     Présidente, Mesdames et Messieurs les Commissaires. 
21     Merci de nous recevoir.
22  7252                 Canal Savoir, évidemment, représente
23     la presque totalité des universités québécoises et les
24     principaux collèges qui participent à la formation à
25     distance et nous opérons une télévision éducative
                          StenoTran

                             1669

 1     depuis 14 ans.  Évidemment, nous allons nous adresser
 2     uniquement aux demandes qui concernent et qui ont un
 3     impact sur l'éducation, c'est-à-dire Canal
 4     Savoir-Faire, Réseau de l'économie, Canal des Affaires,
 5     Canal Z, aux limites du savoir, Canal Justice, Canal
 6     d'Histoire et Réseau de l'Histoire.
 7  7253                 D'abord nous devons dire que nous
 8     reconnaissons le caractère positif pour le grand public
 9     de l'arrivée de nouveaux canaux spécialisés qui
10     diversifient l'offre télévisuelle dans le sens d'une
11     information plus éducative.  Nous nous devons toutefois
12     d'émettre certaines réserves à l'égard de certains
13     projets qui, dans leur forme actuelle, remettent en
14     question les possibilités de redéploiement d'une
15     télévision éducative comme la nôtre et la
16     multiplication des chaînes de télévisions par le biais
17     des canaux spécialisés.
18  7254                 L'ouverture et la concurrence dans le
19     domaine télévisuel sont bien souvent perçues comme le
20     moyen par excellence pour accentuer la présence de
21     contenu canadien pour le public et pour s'assurer d'un
22     rempart contre une présence trop envahissante de la
23     télévision américaine.  Nous reconnaissons tout cela.
24  7255                 Cependant, pour Canal Savoir, la
25     venue de nouveaux canaux thématiques ayant un certain
                          StenoTran

                             1670

 1     caractère éducatif, si elle n'est pas balisée, aura
 2     pour conséquence de limiter les capacités de
 3     développement de la téléformation et l'actualisation du
 4     mandat d'une télévision éducative comme Canal Savoir. 
 5     En effet, ces canaux en s'orientant vers l'information
 6     à caractère éducatif avec des moyens financiers très
 7     importants, beaucoup plus importants, évidemment, que
 8     ceux dont nous disposons, viendront occuper une partie
 9     de l'espace stratégique de télédiffusion éducative à
10     caractère public.
11  7256                 C'est pourquoi il nous apparaît
12     indispensable que l'ouverture à la concurrence dans le
13     domaine éducatif tienne compte du caractère
14     fondamentalement public de l'éducation.  À ce titre,
15     des balises doivent être mises en place pour soutenir
16     les différents rôles que la télévision sera appelée à
17     jouer dans l'avenir et la diversité des préoccupations
18     sociales qu'elle devrait promouvoir, particulièrement
19     dans le domaine de l'éducation.
20  7257                 Madame Sylvie Godbout, qui est
21     directrice générale de Canal Savoir, va maintenant vous
22     présenter l'aspect de notre mémoire qui concerne la
23     programmation.
24  7258                 Mme GODBOUT:  Merci.
25  7259                 Madame la Présidente, messieurs,
                          StenoTran

                             1671

 1     mesdames, sans être une institution d'enseignement,
 2     Canal Savoir remplit son mandat de développer du télé-
 3     enseignement par la gestion et la coordination de sa
 4     station de télévision dont une large part de ses
 5     activités est la diffusion de cours télévisés produite
 6     par les établissements qui en sont membres.  La
 7     majorité des cours sont offerts avec possibilité
 8     d'accréditation pouvant mener à l'obtention d'un
 9     diplôme auquel s'ajoutent d'autres activités parallèles
10     ainsi qu'une formule d'encadrement.
11  7260                 À la diffusion de cours crédités,
12     s'ajoutent des cours relevant de la formation continue
13     ou de la formation coopérative ainsi que des
14     conférences et des émissions d'information à caractère
15     éducatif s'adressant à un plus large public.
16  7261                 Les thématiques abordées sont variées
17     et couvrent des domaines tels que l'administration, les
18     arts, les lettres, les communications, l'éducation,
19     l'information et les télécommunications, la religion,
20     la théologie, les sciences humaines et sociales, la
21     santé et les sciences pures et appliquées.
22  7262                 L'année 1997 a marqué un point
23     tournant pour Canal Savoir, qui a décidé d'entreprendre
24     un redéploiement de ses activités.  En vue d'améliorer
25     l'accessibilité des émissions produites par ses membres
                          StenoTran

                             1672

 1     et d'actualiser ainsi sa mission, Canal Savoir s'est
 2     doté d'un plan stratégique en trois volets: le
 3     renouvellement de sa programmation misant sur la
 4     qualité et la diversité des produits, le développement
 5     de nouveaux services de diffusion par la formation à
 6     distance aux moyens de technologies numériques et le
 7     développement de solutions au sous-financement
 8     chronique de la télévision éducative.
 9  7263                 C'est en relation avec ces trois
10     points que nous situons notre analyse de la
11     multiplication de canaux spécialisés ayant certains
12     caractères éducatifs.  La distinction entre information
13     à caractère éducatif et formation télévisée n'est pas
14     toujours facile à établir.  Il existe une zone grise
15     entre les deux concepts que nous allons tenter de
16     cerner.
17  7264                 Tous les postes de télévision font
18     parfois de l'information à caractère éducatif, que l'on
19     pense à certains reportages à caractère sociologique ou
20     anthropologique, à la diffusion de documentaires sur
21     les populations, à des émissions sur les affaires ou
22     l'économie ou des missions de type scientifique ou
23     artistique.  Nous pourrons dire qu'il y a formation
24     télévisée lorsqu'il y a un support explicite et
25     systématique à l'apprentissage, autrement dit une aide
                          StenoTran

                             1673

 1     à la transformation par le téléspectateur de
 2     l'information à caractère éducatif en connaissance
 3     personnelle.  Cette aide et ce support peuvent être
 4     internes, intégrés ou format de l'émission, ou
 5     externes, prenant la forme de document ou d'activité
 6     d'accompagnement d'une série télévisée documentaire.
 7  7265                 La programmation de Canal Savoir est
 8     presque entièrement dans le champ de la formation
 9     télévisée, à l'exception des blocs d'émissions dédiées
10     à la formation continue ou à l'info-savoir, où on
11     retrouve de l'information à caractère éducatif.  Ces
12     blocs sont appelés à prendre de l'importance dans
13     l'avenir en regard des contraintes financières
14     auxquelles doivent faire face les institutions
15     d'enseignement et en regard d'un divertissement des
16     besoins éducatifs de la population.  Par ailleurs, nous
17     pouvons constater, à la lecture des différentes
18     demandes, que les nouvelles chaînes, qui se
19     spécialisent sur une base thématique, accordent une
20     place importante à l'aspect éducatif.
21  7266                 Il est à noter cependant que l'aspect
22     éducatif de la programmation s'oriente davantage vers
23     l'information à caractère éducatif, à l'exception de
24     Canal Justice, qui entend réserver une partie de sa
25     grille horaire à l'éducation formelle.  On peut en
                          StenoTran

                             1674

 1     effet y lire:  "tables rondes d'experts, magazines,
 2     émissions de formation continue, émissions éducatives
 3     formelles."
 4  7267                 L'importance accordée au volet
 5     éducatif se traduit également par la présence du milieu
 6     universitaire et d'autres maisons d'enseignement dans
 7     l'élaboration de plusieurs de ces projets de chaînes
 8     spécialisées.  Prenons, par exemple, le Réseau de
 9     l'économie, où les universités deviennent des
10     fournisseurs de contenu.  Dans son plan d'affaires,
11     Canal Savoir-Faire et Canal Z prévoient aller chercher
12     un certain pourcentage de recettes publicitaires auprès
13     d'annonceurs non-traditionnels.  Canal Z évoque ainsi
14     l'Université Concordia, Laval, l'Université du Québec,
15     l'Université de Montréal.  Ces établissements sont tous
16     membres de Canal Savoir.
17  7268                 Canal Savoir-Faire, outre le monde de
18     l'édition et des détaillants d'équipements audio-
19     visuels, évoque lui aussi les établissements
20     d'enseignement comme potentiel de revenus
21     publicitaires.  Ces projets ne sont pas totalement en
22     concurrence avec la programmation de Canal Savoir, mais
23     ils offrent la partie glamour, initiatrice à la
24     formation. Compte tenu des moyens financiers importants
25     dont leurs promoteurs disposent, l'augmentation massive
                          StenoTran

                             1675

 1     de l'offre d'émissions à caractère éducatif risque de
 2     fermer toute possibilité de financement de la formation
 3     continue en-dehors de ce cadre.
 4  7269                 Notons aussi que l'accès aux produits
 5     éducatifs devient également plus limité si l'on tient
 6     compte des ententes que certaines chaînes prévoient
 7     réaliser avec des organismes gouvernementaux ou non-
 8     gouvernementaux, des corporations professionnelles et
 9     des universités pour leur fournir des contenus.
10  7270                 Canal Savoir mise sur le
11     développement de ce secteur dans sa programmation. 
12     Celui-ci est aussi une responsabilité qu'assument les
13     collèges et les universités et que le gouvernement
14     invite à actualiser davantage, notamment, comme moyen
15     d'accroître les clientèles de l'enseignement supérieur. 
16     Il est intéressant, à cet égard, de consulter le récent
17     rapport du Conseil supérieur de l'éducation intitulé
18     "La formation continue du personnel des entreprises: un
19     défi pour le réseau public d'éducation."  Nous aurons
20     plus loin des recommandations à formuler quant à la
21     possible collaboration entre les nouveaux canaux qui
22     seront autorisés et notre organisation, à la fois sur
23     le plan des contenus et du financement.
24  7271                 Un autre élément préoccupant est
25     l'utilisation du terme "savoir" dans l'appellation de
                          StenoTran

                             1676

 1     certains des nouveaux canaux.  Nous avons pu constater
 2     une augmentation de l'écoute de notre canal depuis que
 3     nous avons adopté cette marque de commerce et nous
 4     tenons à préserver ce mince, mais tangible, avantage.
 5  7272                 M. PAQUETTE:  (Microphone éteint).
 6  7273                 Le second volet consiste à accroître
 7     l'accessibilité des connaissances produites par les
 8     établissements d'enseignement par le biais des
 9     technologies numériques.  Celles-ci représentent
10     assurément un puissant moyen d'enrichir et de dynamiser
11     des contenus.  Ce volet de notre plan stratégique a
12     donné lieu à un nouveau plan d'affaires pour une
13     infrastructure polyvalente de diffusion du savoir, et
14     c'est le projet SavoirNet.  Ce plan d'affaires,
15     particulièrement soucieux de développement, de
16     production et d'utilisation de matériels multimédias,
17     prévoit la mise sur pied d'une infrastructure
18     technologique "interfacée" avec les principales
19     entreprises de diffusion par téléphone, câble ou
20     satellite, avec lesquelles d'ailleurs nous avons
21     entrepris des discussions et qui nous ont, pour la
22     plupart, manifesté leur appui.
23  7274                 Si on regarde maintenant les projets
24     de certains des canaux spécialisés, ceux-ci prévoient
25     compléter leurs opérations par du matériel
                          StenoTran

                             1677

 1     complémentaire diffusé sur imprimé, CD-ROM ou Internet. 
 2     C'est le cas notamment des projets de Savoir-Faire et
 3     du Réseau de l'économie, avec lesquels nous avons eu
 4     d'ailleurs des discussions.  Ceux-ci intègrent le site
 5     Internet à leur projet en vue d'une plus grande
 6     participation du public et d'apprentissage plus
 7     personnalisé, une approche que nous partageons
 8     d'ailleurs.
 9  7275                 Nous pensons également, comme eux,
10     qu'il existe un marché de la revente de produits à
11     caractère éducatif qui irait en augmentant face aux
12     besoins croissants de la population en matière de
13     formation continue.  À cet égard, nous souhaitons la
14     collaboration des canaux spécialisés dont les projets
15     seront retenus, et peut-être même les autres, et leur
16     investissement dans les activités de SavoirNet, une
17     infrastructure de diffusion qu'ils pourraient utiliser
18     de concert avec les institutions d'enseignement que
19     nous représentons.
20  7276                 D'autre part, ces matériaux à
21     caractère éducatif, relativement coûteux à produire et
22     à développer, devraient pouvoir être intégrés de façon
23     économique dans des cours et divers types de formation
24     offerte par les universités et les collèges.
25  7277                 Enfin, une participation aux
                          StenoTran

                             1678

 1     activités de recherche et de développement de Canal
 2     Savoir pourrait être bénéfique à l'ensemble des
 3     partenaires.
 4  7278                 J'en arrive maintenant à l'aspect
 5     financement.  C'est le troisième élément du plan
 6     stratégique de Canal Savoir.  Il suffit d'évoquer les
 7     coupures dans les universités pour comprendre qu'il n'y
 8     a peut-être pas beaucoup de revenus publicitaires à
 9     aller chercher là, et encore moins de revenus, de fonds
10     pour développer du multimédia et des émissions de
11     télévision éducatives.  Nous avons donc cherché, et
12     nous cherchons, à diversifier nos sources de revenus
13     par divers moyens, dont la recherche de commandite,
14     encourageant ainsi la mise sur pied d'une formule de
15     co-financement pour la production de nouveaux cours.
16  7279                 Au cours de la dernière année, nous
17     avons d'ailleurs diffusé un certain nombre de nouvelles
18     émissions en développant une collaboration avec
19     Télébec, Le Groupe Option Retraite, Multi-prêt
20     Hypothèque, et le ministère de l'Industrie, Science et
21     Technologie.  La multiplication des chaînes dans le
22     domaine éducatif affaiblira la possibilité pour Canal
23     Savoir et pour d'autres projets de formation télévisée
24     d'obtenir des commandites ou de vendre du temps
25     d'antenne à des corporations ou organismes extérieurs.
                          StenoTran

                             1679

 1  7280                 À l'opposé, les promoteurs des
 2     projets de canaux spécialisés disposent de fonds
 3     importants pour développer et faire la promotion de
 4     leurs produits.  On parle ici de budgets au moins de 10
 5     à 20 fois plus élevés que ceux dont dispose
 6     actuellement Canal Savoir, sans compter le support
 7     d'infrastructure technologique de diffusion, de
 8     marketing des grandes chaînes de télévision qui sont,
 9     pour la plupart, à l'origine de ces projets.
10  7281                 On remarque à la lecture de la
11     demande du Réseau de l'économie, par exemple, que la
12     CEQ et la Fondation canadienne pour l'éducation ont
13     accepté de céder à ce projet de chaîne le droit
14     d'adaptation et de diffusion de la presque totalité de
15     leur matériel éducatif.  Ces deux organismes pourraient
16     constituer des clients potentiels de Canal Savoir, qui
17     a d'ailleurs eu l'occasion déjà d'entreprendre des
18     pourparlers avec certains d'entre eux.  On remarque
19     également que plusieurs projets de chaînes spécialisées
20     misent sur le caractère ciblé de leur auditoire pour
21     obtenir des commandites ou des promotions
22     d'établissement oeuvrant dans un domaine proche de leur
23     thématique.
24  7282                 Également, l'accès aux produits
25     éducatifs devient plus limité si l'on tient compte des
                          StenoTran

                             1680

 1     ententes que certaines chaînes prévoient réaliser avec
 2     des organismes gouvernementaux, non-gouvernementaux,
 3     des corporations professionnelles, et des universités,
 4     pour leur fournir des contenus.
 5  7283                 Dans ce contexte, il deviendra
 6     difficile pour Canal Savoir d'offrir une véritable
 7     compétition à des productions assurant une solide
 8     qualité visuelle, laquelle n'est pas nécessairement
 9     suffisante pour assurer une qualité sur le plan
10     éducatif.  D'autre part, même s'il en coûte plus aux
11     commanditaires, une publicité vantant les mérites de
12     son produit sera probablement perçue comme plus retable
13     qu'une commandite de prestige, qui est la seule forme
14     que nous pouvons faire compte tenu de notre licence
15     actuellement mais qui interdit une promotion du
16     produit.
17  7284                 Il est évident que ces moyens
18     importants à la disposition des futurs canaux
19     spécialisés serviront à occuper les créneaux les plus
20     rentables de l'information à caractère éducatif,
21     donnant ainsi l'impression que la formation télévisée
22     du grand public est assurée.
23  7285                 J'en arrive maintenant à nos
24     recommandations.
25  7286                 C'est pourquoi nous croyons qu'il est
                          StenoTran

                             1681

 1     indispensable que le CRTC pose certaines contraintes à
 2     l'établissement de ces nouveaux canaux spécialisés tout
 3     en assurant une saine concurrence dans le domaine
 4     télévisuel.  Une réglementation basée uniquement sur le
 5     choix des consommateurs dans une optique de
 6     rentabilisation à court terme écarte, par le fait même,
 7     la possibilité d'un soutien adéquat pour cette
 8     préoccupation sociale de première importance qu'est
 9     l'accessibilité à la formation et le rôle essentiel que
10     la télévision doit jouer en cette matière.
11  7287                 C'est dans cet esprit que nous
12     soumettons au Conseil les recommandations suivantes:
13  7288                 - Premièrement, que de nouvelles
14     licences de canaux spécialisés comportant une
15     programmation d'émissions à caractère éducatif soient
16     accordées sur une base de complémentarité et non de
17     concurrence avec la formation télévisée, autant sur le
18     plan du contenu que sur celui du financement;
19  7289                 - Deuxièmement, que l'établissement
20     d'ententes de collaboration entre les nouveaux canaux
21     spécialisés à caractère éducatif et Canal Savoir soit
22     défini comme une obligation de licence; cette
23     collaboration pourrait viser, selon les projets, selon
24     les intérêts des partenaires aussi, la réalisation
25     conjointe d'émissions de téléformation ou d'émissions à
                          StenoTran

                             1682

 1     caractère éducatif; elles pourraient viser la
 2     réutilisation d'émissions des chaînes spécialisées dans
 3     un cadre de téléformation; elles pourraient aussi
 4     inclure la reconnaissance et l'utilisation de
 5     l'expertise de Canal Savoir en téléformation, qui
 6     pourrait agir comme producteur délégué, se chargeant
 7     notamment d'appels de projets dans les établissements
 8     d'enseignement qui composent le membership de Canal
 9     Savoir;
10  7290                 - Troisièmement, que les canaux
11     spécialisés et Canal Savoir participent en commun à la
12     commercialisation du matériel pédagogique
13     complémentaire en diffusion numérique; nous sommes
14     actuellement à mettre sur pied une société de
15     commercialisation, et cette société pourrait être
16     établie conjointement avec les canaux spécialisés qui
17     seront retenus;
18  7291                 - Quatrièmement, que les canaux
19     spécialisé utilisant le mot "savoir" soient invités à
20     adopter une marque de commerce qui ne suscite aucune
21     confusion avec l'appellation Canal Savoir; nous nous
22     adressons ici plus particulièrement aux deux projets
23     Canal Savoir-Faire et Canal Z, aux limites du savoir.
24  7292                 En terminant, la particularité d'une
25     chaîne de télévision comme Canal Savoir, dont le mandat
                          StenoTran

                             1683

 1     réside principalement dans le domaine de la
 2     téléformation, représente, selon nous, une richesse
 3     pour le réseau de télédiffusion québécois et canadien
 4     grâce à l'expérience et l'expertise que le Canal Savoir
 5     a eu l'occasion de développer depuis 14 ans.
 6  7293                 Par la nature de son mandat, Canal
 7     Savoir veut répondre aux besoins sociaux grandissants
 8     en matière de formation.  Dans le contexte d'un marché
 9     du travail en pleine mutation, qui exige de plus en
10     plus un degré de compétence élevé et à l'intérieur
11     duquel le profil professionnel d'un même individu peut
12     être appelé à se modifier, à se redéfinir plusieurs
13     fois, la téléformation devient un outil indispensable
14     pour la société québécoise et canadienne en rendant
15     accessible au grand public, à domicile ou au travail,
16     le savoir qui se développe, notamment dans les
17     établissements d'enseignement supérieur.
18  7294                 Nous espérons que le CRTC, les autres
19     intervenants aussi, nous aideront à nous donner les
20     moyens de ces objectifs.  Merci.
21  7295                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup.  Je
22     vous confie à M. Jean-Marc Demers.
23  7296                 CONSEILLER DEMERS:  Merci, Madame la
24     Présidente.
25  7297                 C'est très intéressant de voir dans
                          StenoTran

                             1684

 1     votre mémoire et aussi dans le mémoire écrit que vous
 2     tendez la main assez précisément aux gens qui ont fait
 3     des demandes devant nous.  C'est très intéressant. 
 4     Est-ce que, concrètement, cette main tendue vient de
 5     CANAL -- excusez, j'étais pour dire "de CANAL" -- de
 6     Canal Savoir?
 7  7298                 M. PAQUETTE:  Il faut dire que la
 8     corporation s'appelle C.A.M.A.L.
 9  7299                 CONSEILLER DEMERS:  Et non pas S.A...
10  7300                 Alors, est-ce que c'est de votre
11     corporation que viendrait cette main tendue ou des
12     institutions qui la composent?
13  7301                 M. PAQUETTE:  Bien, la raison pour
14     laquelle notre corporation a été crée il y a 14 ans,
15     c'était dan le but de mettre en commun, justement, les
16     ressources de diffusion du savoir dont disposent les
17     universités et les collèges et, également, des
18     institutions d'autres niveaux.  Par conséquent, je
19     crois que CANAL a bien joué ce rôle jusqu'à maintenant
20     et a contribué à l'essor de la formation télévisée.
21  7302                 Dans le fond, ce que nous proposons,
22     c'est que Canal Savoir, comme représentant dans le
23     domaine de la formation télévisée des institutions
24     d'enseignement supérieur, établisse ces ententes avec
25     les projets de canaux spécialisés qui seraient retenus
                          StenoTran

                             1685

 1     par le CRTC.
 2  7303                 CONSEILLER DEMERS:  Merci.  Juste une
 3     autre question.  C'est votre première recommandation où
 4     vous souhaitez que, évidemment, les permis qui seraient
 5     octroyés soient sur une base complémentaire.  Vous avez
 6     sans doute suivi les jours qui ont précédé, et c'est un
 7     mot qui a été employé plusieurs fois au cours de cette
 8     audience.  Mais vous précisez, vers la fin, en disant
 9     que c'est non seulement sur le contenu mais sur le
10     financement.
11  7304                 M. PAQUETTE:  Oui.
12  7305                 CONSEILLER DEMERS:  Est-ce que vous
13     êtes capables de mettre ça dans le concret encore?
14  7306                 M. PAQUETTE:  Oui.
15  7307                 Peut-être pour préciser davantage,
16     sur le plan du contenu nous pensons qu'il n'y a pas
17     trop de problèmes, sauf dans certaines propositions où
18     on se propose de faire de la téléformation.  Nous
19     faisons une distinction dans le mémoire entre
20     l'information à caractère éducatif -- par exemple on
21     diffuse un documentaire sur l'histoire ou l'économie --
22     et la formation télévisée, qui implique un certain
23     traitement pédagogique, soit interne à l'émission ou
24     soit par le biais d'instruments externes à l'émission
25     de télévision, comme on l'a fait dans plusieurs cours,
                          StenoTran

                             1686

 1     notamment à Canal Savoir, qui sont accompagnés de
 2     documents imprimés ou informatisés.  Mme Godbout a
 3     mentionné deux exemples dans son intervention où il y a
 4     une certaine non-complémentarité dans deux des projets.
 5  7308                 C'est surtout sur le plan du
 6     financement qu'est le problème, et c'est là où logent
 7     nos inquiétudes.  Dans ce sens-là nous luttons, si on
 8     veut voir ça dans une optique de concurrence, avec des
 9     moyens totalement inégaux, les coupures de fonds dans
10     les universités font en sorte que nous avons des moyens
11     modestes contrairement aux promoteurs des projets, qui
12     ont des moyens extrêmement importants.
13  7309                 De plus, ceux-ci demandent un
14     financement à la source auprès des abonnés, pourront
15     bénéficier de revenus de publicité dans certains cas...
16     évidemment; il faut faire des distinctions selon les
17     projets.  Donc ce sont des canaux qui vont opérer à
18     hauteur de six ou sept millions récurrents par année,
19     alors que nous, nous avons des moyens infiniment plus
20     modestes dans les six chiffres.
21  7310                 Donc, c'est surtout ça qui nous
22     inquiète.  Justement, le plan stratégique que nous
23     venons de donner consistait à aller chercher la
24     collaboration du secteur privé, la collaboration au
25     niveau de la commandite, ce que nous avons commencé à
                          StenoTran

                             1687

 1     faire.  Et ça nous apparaît une tâche maintenant
 2     presque impossible s'il n'y a pas des ententes avec les
 3     nouveaux canaux qui seront accordées sur ce plan, sur
 4     le plan financier.  Il y a plusieurs modalités
 5     possibles, on en mentionne quelques-unes dans la
 6     deuxième recommandation.
 7  7311                 CONSEILLER DEMERS:  Merci beaucoup. 
 8     On verra ce que les demandeurs pourront nous dire
 9     après.
10  7312                 Madame la Présidente.
11  7313                 LA PRÉSIDENTE:  Pour précision,
12     j'aimerais ça comprendre, pour le dossier public, le
13     Canal Savoir, sa base ce sont les universités, c'est un
14     consortium des universités québécoises, mais en fait
15     est-ce que la câblodistribution n'est pas impliquée?
16  7314                 M. PAQUETTE:  Canal Savoir est une
17     corporation sans but lucratif qui a été mise sur pied
18     par les universités, effectivement.  Actuellement, nous
19     comptons comme membres la majorité des universités
20     québécoises, donc il y a quatre constituantes de
21     l'Université du Québec, l'Université de Montréal,
22     l'Université Laval, l'Université de Sherbrooke,
23     l'Université Concordia.  Nous avons, également, comme
24     membres deux collèges publics ou d'intérêt public qui
25     sont dans le domaine de la téléformation, le Centre
                          StenoTran

                             1688

 1     collégial de formation à distance, et l'Institut
 2     Teccart et également trois collèges privés.  Nous avons
 3     ouvert notre conseil d'administration à des
 4     représentants des entreprises.  Nous avons un
 5     représentant de Vidéotron, un représentant de Bell et
 6     un représentant de Cancom.
 7  7315                 Ceci ne veut pas dire que nous
 8     n'avons pas de collaborations avec d'autres diffuseurs
 9     également.  Nous sommes rediffusés d'abord par 
10     Vidéotron, le signal est transmis par satellite par
11     Cancom et, ensuite, le signal est repris par différents
12     câblodistributeurs, actuellement surtout au Québec,
13     mais la possibilité est offerte sur l'ensemble de
14     l'Amérique du nord par la diffusion par satellite
15     actuellement.
16  7316                 LA PRÉSIDENTE:  Vos coûts, c'est
17     essentiellement votre uplink?  Vous ne payez pas les
18     cours que vous offrez; c'est la contribution de chaque
19     université.
20  7317                 M. PAQUETTE:  Oui, et ça, ça
21     fonctionnait très, très bien jusqu'à tout récemment,
22     jusqu'à ce qu'il y ait deux facteurs qui se présentent: 
23     les coupures budgétaires importantes dans les
24     universités qui font en sorte que... notamment tous les
25     départements d'audiovisuel ont été intégrés avec
                          StenoTran

                             1689

 1     l'informatique.  Ceci n'est pas mauvais en termes
 2     d'intégration et technologie, mais il y a une
 3     préoccupation budgétaire là-dedans et, de fait, on est
 4     alimentés de moins en moins par les université, qui
 5     n'ont pas les moyens de produire actuellement.
 6  7318                 Ce que nous cherchons à faire pour
 7     résoudre ce problème-là, c'est la mise sur pied,
 8     notamment, d'un fonds de développement de produits
 9     éducatifs télévisuels qui pourraient ensuite être
10     diffusés sur Canal Savoir, d'une part et, d'autre part,
11     être diffusés par des moyens comme Internet... je
12     parlais tantôt du marché de la revente de produits
13     éducatifs complémentaires.  C'est vraiment là qu'est la
14     solution.  Maintenant, pour créer un tel fonds, il faut
15     la participation des entreprises privées, dont
16     certaines sont, justement, à l'origine des canaux
17     spécialisés qui vous sont soumis.
18  7319                 LA PRÉSIDENTE:  La question de votre
19     lien avec l'Internet, je sais personnellement que vous
20     faites des recherches en ce domaine-là.
21  7320                 M. PAQUETTE:  Oui.
22  7321                 LA PRÉSIDENTE:  N'y voyez-vous pas là
23     une façon intéressante d'apporter une contribution et,
24     au contraire, que de nouveaux canaux spécialisés, ce
25     serait l'occasion pour vous d'accroître vraiment vos
                          StenoTran

                             1690

 1     clientèles?
 2  7322                 M. PAQUETTE:  Oui.  Oui,
 3     certainement.  Nous ne voyons par l'arrivée de nouveaux
 4     canaux nécessairement comme négative.  Nous soumettons
 5     respectueusement qu'il faudrait baliser, et même
 6     obliger la conclusion d'entente à ce sujet.
 7  7323                 Évidement, on pourrait toujours dire
 8     qu'on va laisser ça à la bonne collaboration, mais nous
 9     savons très bien que les nouveaux canaux qui seront
10     reconnus vont être extrêmement préoccupés par la mise
11     en place de leurs infrastructures, par l'efficacité,
12     par des exigences de rentabilité et, encore une fois,
13     la télévision éducative, et la collaboration avec la
14     télévision éducative risque d'attendre.
15  7324                 Nous, en ce qui nous concerne, nous
16     pensons que nous ne pouvons pas attendre.  Il y a des
17     gestes à poser maintenant, dans le court terme, pour
18     favoriser la collaboration entre le secteur privé et
19     les institutions d'enseignement dans le domaine de la
20     télévision éducative, et des moyens complémentaires
21     comme Internet.
22  7325                 LA PRÉSIDENTE:  Je m'inquiète quand
23     même, parce qu'il demeure que ces nouveaux outils là
24     sont des outils aussi de propagation du savoir qui, au
25     lieu d'être un coût supplémentaire aux universités, aux
                          StenoTran

                             1691

 1     maisons d'enseignement, pourraient être une nouvelle
 2     façon d'acheminer le savoir qui, peut-être, demande un
 3     investissement de nouvelles formules mais qui, au bout
 4     de la ligne, pourrait être même au plan financier très
 5     avantageux.
 6  7326                 M. PAQUETTE:  Oui, exactement.
 7  7327                 LA PRÉSIDENTE:  Si je me rappelle les
 8     chiffres, il y avait 45 fois le cours ADM-1100 par
 9     session à l'UQÀM, pour ne parler que d'une seule
10     université, si on fait trois sessions, il me semble que
11     si on développe des formules qui peuvent mettre à
12     profit les nouvelles technologies, ce serait de grandes
13     économies pour les université qui peut-être pourraient
14     être au rendez-vous de payer certaines émissions.
15  7328                 M. PAQUETTE:  Tout à fait, mais vous
16     savez, ces questions-là pourront se résoudre lorsqu'il
17     y aura des fonds de production parce qu'actuellement,
18     vous êtes sans doute au courant de l'expérience des
19     Presses universitaires multimédia.  C'est un projet qui
20     avait été lancé par la Conférence des recteurs et
21     principaux des universités du Québec, la CRÉPUQ, et ce
22     projet a tourné en rond parce que d'abord il fallait
23     mettre d'accord toutes les universités sur les cours à
24     grande clientèle et s'entendre pour les produire de
25     concert d'une part, ce qui n'est pas facile et, d'autre
                          StenoTran

                             1692

 1     part, les fonds qui ont été demandés, n'ont pas été mis
 2     à la disposition du projet.  Donc, en l'absence de
 3     fonds, il n'y a pas d'incitations.
 4  7329                 Nous, nous pensons que la
 5     collaboration que nous pourrions faire -- nous sommes
 6     d'ailleurs en interaction avec les gens de la CRÉPUQ,
 7     qui avaient parti ce premier projet, et je pense qu'ils
 8     ont reconnu, lors d'une réunion précédente, le rôle que
 9     nous pouvons jouer dans ce domaine-là.
10  7330                 Alors nous pensons que les ententes
11     avec le secteur privé, avec les promoteurs des canaux
12     spécialisés, pourraient mobiliser une partie de ces
13     fonds, l'autre partie évidemment devant être fournie
14     par le secteur public, je pense, et c'est par une
15     collaboration entre le secteur privé et le secteur que
16     nous pourrons générer les fonds suffisants pour que ce
17     projet se mette en route.
18  7331                 LA PRÉSIDENTE:  Oui, parce qu'au bout
19     de la ligne je pense que ça ne serait pas une dépense,
20     mais un investissement.
21  7332                 M. PAQUETTE:  Je pense qu'il y a un
22     moyen de faire un plan d'affaires qui va prouver la
23     rentabilité.  Nous partageons votre opinion là-dessus.
24  7333                 LA PRÉSIDENTE:  C'est bien.  Madame,
25     monsieur, merci beaucoup de votre participation.
                          StenoTran

                             1693

 1  7334                 Madame Audet.
 2  7335                 Mme AUDET:  Oui, Madame la Présidente.
 3  7336                 Les deux prochains intervenants qui
 4     étaient inscrits aux articles 16 et 17 de l'ordre du
 5     jour nous ont confirmé depuis qu'ils ne pourraient se
 6     présenter.  Il s'agissait du Théâtre du Nouveau Monde
 7     et de Heritage Canada Foundation.
 8  7337                 Les prochains intervenants que
 9     j'appellerai étaient prévus pour cet après-midi.  Ils
10     ne sont peut-être pas encore arrivés, mais je vais les
11     appeler une première fois.  Je les rappellerai au début
12     de l'après-midi si jamais ils ne sont pas dans la
13     salle.
14  7338                 Je débuterai donc à l'article 18 par
15     l'Association des loisirs éducatifs et patrimoniaux.
16  7339                 Est-ce que M. Gilles Cossette est
17     dans la salle?
18     --- Pas de réponse / No answer
19  7340                 Mme AUDET:  Une deuxième fois, M.
20     Gilles Cossette?
21     --- Pas de réponse /  No answer
22  7341                 Mme AUDET:  J'inviterais donc, à
23     l'article 19, le Capitole de Québec.  Je ne crois pas
24     que M. Cloutier soit là.
25  7342                 Cet après-midi, on me confirme.
                          StenoTran

                             1694

 1  7343                 Le vingtième, les Conseillers en
 2     valeur Planiges, est-ce que Mme Julien est là?
 3     --- Pas de réponse / No answer
 4  7344                 Je vois que le vingt et unième est
 5     bien là.  Il s'agit de Radiomutuel, au nom du Canal
 6     Vie, MusiquePlus et MusiMax, MM. Normand Beauchamp,
 7     Paul-Émile Beaulne, et Michel Arpin.
 8                                                        1140
 9  7345                 LA PRÉSIDENTE:  Rebonjour, messieurs. 
10     Alors c'est à vous.
11     INTERVENTION
12  7346                 M. BEAUCHAMP:  Merci beaucoup.
13  7347                 Madame la Présidente, distingués
14     Membres du Conseil, mesdames et messieurs, je me
15     présente. Mon nom est Normand Beauchamp. Je suis le
16     président et chef de la direction de Radiomutuel.  J'ai
17     le plaisir de vous introduire les personnes qui
18     m'accompagnent.  À ma droite se trouve mon collègue,
19     Paul-Émile Beaulne, vice-président exécutif de
20     Radiomutuel et, à ma gauche, Michel Arpin, vice-
21     président, Planification de Radiomutuel.
22  7348                 Pour le bénéfice du Conseil, je
23     rappelle que notre intervention écrite a été
24     répertoriée dans le livre des interventions au numéro
25     33.
                          StenoTran

                             1695

 1  7349                 Nous nous présentons ici ce matin à
 2     titre d'entreprise exploitante de canaux spécialisés
 3     et, plus particulièrement, à titre de titulaire de la
 4     licence de Canal Vie et de co-titulaires des licences
 5     de MusiquePlus et MusiMax.
 6  7350                 Radiomutuel s'est impliquée dans
 7     l'exploitation de canaux spécialisés francophones dès
 8     les premières heures de l'arrivée de ces services.  En
 9     effet, c'est dès 1986 que nous avons entrepris nos
10     premières démarches qui se sont conclues par la mise en
11     marche de MusiquePlus en septembre 1988.  Nous avons
12     cru, dès les premiers instants, que les services
13     spécialisés seraient habiles à rencontrer la faveur du
14     public, malgré le fait qu'il pouvait s'agir
15     d'investissements risqués, plus particulièrement pour
16     une entreprise qui venait à peine de sortir d'une
17     longue crise financière.  Nous nous sommes impliqués
18     comme gestionnaires et avons appris les règles de la
19     télévision spécialisée.
20  7351                 Nous étions, Paul-Émile et moi, deux
21     partenaires engagés et nous croyions au potentiel des
22     canaux spécialisés.  Les premières années furent
23     critiques, nous avons perdu des sommes importantes,
24     mais l'avenir était devant nous et nous avons maintenu
25     notre implication et connu le succès.  Notre confiance
                          StenoTran

                             1696

 1     nous a amenés à poursuivre et lancer en 1997 Canal Vie
 2     et MusiMax.
 3  7352                 Aujourd'hui, c'est forts de notre
 4     expérience que nous voulons partager avec le Conseil
 5     quelques observations sur l'audience présentement en
 6     cours.  Bien entendu, nous sommes favorables à ce que
 7     le Conseil octroie de nouvelles licences.
 8  7353                 Nos observations portent sur les cinq
 9     aspects suivants:
10  7354                 Le cadre de développement des
11     services de langue française; l'équilibre concurrentiel
12     entre les joueurs; la distribution préférentielle des
13     services francophones; l'accès et la distribution des
14     services francophones hors Québec et, finalement, mais
15     non le moindre, le rôle du Conseil.
16  7355                 Dans l'univers à 100, 200 ou 500
17     canaux, le premier défi des exploitants de canaux
18     spécialisés de langue française, compte tenu de
19     l'étroitesse du marché, consiste à offrir des produits
20     imaginatifs et de qualité comparable à ceux provenant
21     du Canada anglais et de l'étranger.  Avant que la vague
22     déferle, il faut que nous occupions la place et que
23     nous établissions auprès de nos diverses clientèles
24     notre notoriété, notre franchise.
25  7356                 Et je me permets de partager avec le
                          StenoTran

                             1697

 1     Conseil des commentaires tout récents d'un sommet qui a
 2     été tenu à New York par The Wall Street Journal, qui a
 3     cité M. Summer Redstone (ph.), qui est le chairman de
 4     Viacom, qui en quelque sorte s'était rendu célèbre à
 5     une certaine époque en utilisant la phrase "Content is
 6     king".  Aussi récemment qu'il y a quelques mois
 7     M. Summer s'est repris, puis je cite:
 8                            "Content is King and branded
 9                            content ranks supreme."
10  7357                 Donc, quand on fait la place qu'il
11     faut occuper, mais on a X montant de temps pour créer
12     la notoriété de nos franchises.  Je pense qu'en quelque
13     sorte on partage la vision de nos confrères américains
14     dans l'établissement de nos franchises.
15  7358                 Pour ce, il faut que le Conseil
16     attribue un nombre suffisant de nouvelles licences de
17     sorte que les exploitants de canaux spécialisés
18     francophones occupent la place.  Pour réussir, ils
19     doivent bénéficier de conditions favorables, de la même
20     façon que les exploitants anglophones sont protégés de
21     l'envahissement des services américains.
22  7359                 Présentement, les services
23     spécialisés de langue française sont désavantagés à
24     bien des égards, et ce, pour de multiples raisons. 
25     Premièrement, parce que le taux de pénétration de la
                          StenoTran

                             1698

 1     câblodistribution au Québec est plus faible qu'ailleurs
 2     au Canada, probablement parce que l'offre des services
 3     en français n'est pas suffisamment diversifiée.
 4  7360                 Deuxièmement, parce que le taux de
 5     pénétration de l'étage est également plus faible au
 6     Québec qu'ailleurs au Canada, probablement dans
 7     plusieurs cas parce que l'offre de services
 8     francophones est souvent moins nombreuse que celle des
 9     services anglophones.
10  7361                 Depuis quelques années l'industrie du
11     câble a essayé divers scénarios pour accroître sa
12     pénétration, mais ce qu'elle n'a jamais réellement
13     essayé, c'est une solide offre de services
14     francophones.  Nous croyons que, si le Conseil ne fait
15     rien, il existe une réelle menace de transfert des
16     auditoires francophones vers des services de langue
17     anglaise canadiens et/ou étrangers.  À cet égard,
18     notons l'importante part d'écoute que The Learning
19     Channel s'est accaparé en moins d'une année chez les
20     jeunes adultes francophones.
21  7362                 Pour faire face au défi décrit plus
22     haut, il faut dans le marché francophone créer et
23     assurer le maintien de forces concurrentielles
24     équilibrées.  Un tel équilibre concurrentiel est, à
25     notre avis, nécessaire pour maintenir le dynamisme et
                          StenoTran

                             1699

 1     la compétitivité du système de la radiodiffusion
 2     canadienne.  Pour ce faire, le Conseil doit renforcer
 3     les entreprises exploitantes de canaux spécialisés
 4     avant de consolider les entreprises généralistes de
 5     télévision, qu'elles soient privées ou publiques.
 6  7363                 Nous croyons que le Conseil devrait
 7     avoir pour préoccupation d'assurer que les entreprises
 8     de télévision spécialisée peuvent diversifier leurs
 9     opérations de manière à bénéficier de toutes les
10     synergies possibles afin d'offrir aux téléspectateurs
11     une gamme variée de services de programmation de
12     qualité au plus bas prix possible pour les
13     consommateurs.  De plus, ces entreprises doivent
14     pouvoir s'accaparer, au total cumulatif, un pourcentage
15     des parts d'auditoire et des recettes publicitaires
16     dans le marché francophone qui soit significatif.
17  7364                 Ces règles du jeu sont primordiales
18     pour développer une saine concurrence entre les
19     différents joueurs et pour assurer que la télévision
20     maintienne sa position comme média publicitaire.
21  7365                 À notre avis, l'équilibre entre les
22     joueurs doit tenir compte:
23  7366                 - de l'intérêt des consommateurs qui,
24     comme abonnés du câble auront à défrayer pour ces
25     nouveaux services et qui, comme téléspectateurs, seront
                          StenoTran

                             1700

 1     ceux qui regarderont les émissions qui sont offertes;
 2  7367                 - des artisans et des artistes qui,
 3     par la production d'émissions originales, y trouveront
 4     une nouvelle source de travail;
 5  7368                 - des producteurs indépendants
 6     puisque les exploitants de services spécialisés ont
 7     recours à leur expertise et à leurs services dans une
 8     plus grande proportion que les télédiffuseurs
 9     généralistes, qui sont habitués de produire à l'interne
10     une portion très importante de leur programmation
11     canadienne et qui cherchent des façons de recycler et
12     d'amortir leurs coûts de production et d'opérations; et
13  7369                 - de l'industrie du doublage, qui a
14     besoin de l'effet structurant qu'offre le doublage des
15     émissions étrangères proposées par les exploitants de
16     canaux spécialisés.
17  7370                 Au chapitre de la distribution, la
18     situation actuelle fait en sorte que les services de
19     langue française sont confrontés, dans le marché
20     francophone, à une concurrence de services de langue
21     anglaise offrant des formules de programmation
22     similaires, services auxquels, pour des raisons qui
23     nous échappent, certains câblodistributeurs accordent
24     une position plus avantageuse que celle octroyée aux
25     services de langue française de même nature.
                          StenoTran

                             1701

 1  7371                 Ainsi, dans l'ouest de l'Île de
 2     Montréal, les services spécialisés de langue française
 3     lancés en septembre 1997 sont tous positionnés au-delà
 4     de la position 42 alors que des services américains
 5     comme The Learning Channel, Arts & Entertainment, CNN
 6     et des services canadiens de langue anglaise comme TSN,
 7     Bravo!, Showcase, Discovery, de même que les nouveaux
 8     services CTV Sportsnet et Space, the Imagination
 9     Station, introduits alors que le processus découlant de
10     l'avis d'audience publique relative à l'étude des
11     nouvelles demandes de canaux spécialisés de langue
12     française était en cours, occupent des positions en-
13     deçà de 40 et pour certains en-deçà du 30.
14  7372                 De notre avis, la présente audience
15     permet au Conseil d'assurer une priorité absolue et un
16     positionnement préférentiel aux services spécialisés
17     canadiens de langue française dans les marchés
18     francophones, par rapport aux services de langue
19     anglaise, de sorte que les téléspectateurs de langue
20     française aient un accès prioritaire à des services
21     variés et de qualité dans leur langue.  Pour ce faire,
22     le Conseil doit réitérer que dans les marchés
23     francophones, les services de langue française destinés
24     aux francophones devraient avoir priorité sur les
25     services spécialisés de langue anglaise autorisés.
                          StenoTran

                             1702

 1  7373                 Lors de son entrée en ondes en 1988,
 2     MusiquePlus a bénéficié des règles d'assemblage mises
 3     au point par le Conseil et a vu son service offert dans
 4     divers endroits du pays, notamment dans la région de
 5     Toronto et surtout en Colombie-Britannique, où nous
 6     avons bénéficié d'une large distribution jusqu'à
 7     octobre dernier.  Aujourd'hui, dans le but de faire
 8     plus de place à une offre de programmation de services
 9     en langue anglaise, MusiquePlus se retrouve, hors
10     Québec, essentiellement dans le nord du Nouveau-
11     Brunswick, dans la région de la Capitale Nationale et à
12     Kingston.  De notre avis, et pour ce motif, nous
13     remercions le Commissaire aux langues officielles pour
14     son intervention.
15  7374                 Cette situation doit être revue. 
16     Pour ce faire, le Conseil doit créer des incitatifs à
17     l'accès et à la distribution des services de télévision
18     spécialisé de langue française dans les marchés
19     anglophones à l'étendue du Canada et plus
20     particulièrement dans les marchés hors Québec ayant une
21     concentration de francophones.
22  7375                 Nous notons que, dans l'univers
23     analogique actuel, les membres de l'ACTC se sont
24     engagés à distribuer les services spécialisés canadiens
25     à caractère ethnique lorsque les groupes ethnoculturels
                          StenoTran

                             1703

 1     auxquels ces services s'adressent représentent au moins
 2     10 pour cent de la population de la zone de desserte.
 3  7376                 Il nous apparaît pour le moins
 4     ironique que cette disposition ne s'applique pas aux
 5     minorités de langues officielles et, plus
 6     particulièrement, aux nombreux marchés francophones où
 7     le pourcentage de la population de langue française
 8     dépasse très largement les 10 pour cent, comme ceux
 9     d'Ottawa, Gloucester, Vanier et Cumberland, Timmins,
10     Sudbury ou encore de Moncton.  Nous croyons que cette
11     disparité de traitement devrait être corrigée le plus
12     rapidement possible.
13  7377                 En terminant, permettez-nous de
14     conclure en exprimant notre opinion sur le rôle du
15     Conseil, comme suite à cette audience.
16  7378                 En premier, le Conseil doit exercer
17     son pouvoir de régulateur en octroyant un nombre
18     significatif de licences à des services offrant un
19     contenu attrayant pour les abonnés et en conformité
20     avec les objectifs de la Loi.  Par "significatif", nous
21     entendons un minimum de six services puisque ce nombre:
22  7379                 - permet de constituer une offre
23     attrayante, diversifiée, avec des contenus pour divers
24     groupes cibles;
25  7380                 - semble être à l'intérieur de la
                          StenoTran

                             1704

 1     capacité que les entreprises de distribution peuvent
 2     ajouter sans faire des investissements majeurs; et
 3  7381                 - permet aux services spécialisés de
 4     bénéficier des économies d'échelle découlant de
 5     l'utilisation d'un seul segment spatial sur le
 6     satellite.
 7  7382                 Le Conseil, à l'intérieur de son rôle
 8     de régulateur, doit approuver les tarifs de gros et
 9     s'assurer que les plans d'affaires des nouveaux
10     titulaires ne sont pas contestés par les distributeurs.
11  7383                 Le Conseil doit exercer son pouvoir
12     de surveillance en procédant à une revue de la capacité
13     de toutes les entreprises de classe 1 afin de
14     déterminer exactement le niveau de disponibilité et
15     l'offre présente de services.
16  7384                 De plus, le Conseil devrait procéder,
17     dans les marchés francophones, à une revue de la
18     capacité de canaux disponibles chez les distributeurs
19     de classe 2 afin de déterminer si les règles des
20     entreprises de classe 1 ne doivent pas également
21     s'appliquer aux entreprises de classe 2.
22  7385                 Le Conseil doit s'assurer que les
23     négociations et le lancement des nouveaux services se
24     fassent en conformité avec les conclusions de sa
25     décision, particulièrement afin de faire en sorte
                          StenoTran

                             1705

 1     qu'aucun avantage indu, incluant volet, positionnement,
 2     tarif et promotion, ne soit conféré à un titulaire
 3     associé de près ou de loin avec une entreprise de
 4     distribution.
 5  7386                 Le Conseil doit conserver son rôle
 6     d'arbitre et être prêt à intervenir dès qu'une plainte
 7     lui est déposée, même si cette dernière n'a pas fait
 8     l'objet de médiation.  L'expérience du lancement des
 9     nouveaux services au Canada anglais nous enseigne que
10     certains problèmes se présentent dans les semaines qui
11     précèdent le lancement.
12  7387                 Finalement, le Conseil dispose d'un
13     pouvoir incitatif.  Ce dernier découle de son autorité. 
14     Le Conseil doit le maintenir et l'exercer selon les
15     besoins.
16  7388                 Mesdames et messieurs du Conseil, mes
17     collègues et moi-même sommes à votre disposition pour
18     répondre à vos questions.
19  7389                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup,
20     messieurs.  C'est moi qui ai le plaisir de poursuivre
21     un peu plus avant vos idées.  Vous échappez à Mme Wylie
22     ce matin, mais elle aura certainement des questions
23     supplémentaires.
24  7390                 M. BEAUCHAMP:  Je commence à prendre
25     ça personnel, c'est la deuxième fois.
                          StenoTran

                             1706

 1  7391                 LA PRÉSIDENTE:  C'est pour ça.  Ça
 2     faisait deux fois, et on a dit: on change; on fait un
 3     changement de rôle.
 4  7392                 D'abord, vous venez ce matin comme
 5     intervenant, donc non pas comme requérante ayant des
 6     projets mais davantage comme ayant une vaste expertise
 7     dans le domaine, comme vous le dites plus avant.  Est-
 8     ce que vous n'avez pas aussi de la gestion de canaux
 9     alphanumériques?  Vous n'en parlez pas ici mais je
10     crois que vous l'avez?
11  7393                 M. BEAUCHAMP:  C'est-à-dire que nous
12     venons de conclure une entente avec Vidéotron pour
13     l'exploitation du Canal Télé-Annonces qui est tout
14     nouveau depuis, je pense, début octobre.
15  7394                 LA PRÉSIDENTE:  Début octobre.  Ce
16     canal se retrouve où?
17  7395                 M. BEAUCHAMP:  Ce canal, au moment où
18     on se parle, écoutez, l'entente que nous avons, c'est
19     pour tout le territoire de Vidéotron excluant, et
20     j'espère ici que je vais être précis, l'Outaouais; je
21     pense que c'est le seul marché qui est exclu.
22  7396                 Il n'est peut-être pas dans la même
23     position dans tous les canaux.  Je sais que dans
24     l'ouest de l'île...  la définition de "ouest" ici, on
25     comprend que c'est la moitié de Montréal.  Dans l'ouest
                          StenoTran

                             1707

 1     de la ville il est à la position 12.
 2  7397                 LA PRÉSIDENTE:  Donc vous vous
 3     retrouvez dans les premiers.  Vous ne faites pas face,
 4     sur ce canal-là, aux mêmes types de problèmes que vous
 5     décrivez ici.
 6  7398                 M. BEAUCHAMP:  Non.  Madame la
 7     Présidente, je demanderais peut-être à mon confrère
 8     Michel de..., parce que ma force n'est pas tellement du
 9     côté technique, mais je pense que c'est un des espaces
10     qui...
11  7399                 LA PRÉSIDENTE:  Vous comprenez que ce
12     n'est pas la mienne non plus.
13  7400                 M. ARPIN:  En fait, c'est un canal
14     sujet à interférence, évidemment.  C'est la position 12
15     dans la région de Montréal qui est celle occupée sur le
16     volet hertzien par CFCF, donc qui est un canal qui est
17     assujetti à des interférences.  C'est la position que
18     Télé-Annonces occupe à Montréal.
19  7401                 Dans d'autres marchés ce sera une
20     autre position mais qui est aussi assujettie à des
21     interférences.
22  7402                 LA PRÉSIDENTE:  Mais qui est
23     avantageuse parce qu'elle se retrouve dans le premier
24     balayage que le téléspectateur fait quand il n'y a pas
25     d'interruption du service.
                          StenoTran

                             1708

 1  7403                 M. BEAUCHAMP:  Elle est avantageuse. 
 2     Par contre, si je comprends bien encore.  Je comprends
 3     qu'elle pourrait être désavantageuse pour certains
 4     services où il y a beaucoup de mouvement à l'écran;
 5     c'est là où l'interférence pourrait possiblement être
 6     au désavantage de l'exploitant, si vous voulez.
 7  7404                 LA PRÉSIDENTE:  Je pose cette
 8     question parce que vous proposez ici qu'on donne une
 9     priorité... en fait ça indique la nécessité que le
10     Conseil protège la dominance de langue française ici
11     sur le territoire du Québec comme nous avons réussi à
12     travers le temps à protéger l'ensemble du Canada par
13     une prédominance de services canadiens.
14  7405                 C'est certain aussi que, lorsque vous
15     dites qu'il faut faire une supervision un peu de ce qui
16     se passe en termes des capacités des systèmes de
17     distribution, il faut avoir un regard sur ces fameux
18     canaux qui sont censés ne pas être disponibles pour
19     pouvoir offrir les canaux spécialisés.
20  7406                 Compte tenu de votre expérience à la
21     fois dans les canaux alphanumériques et à la fois dans
22     les canaux spécialisés, quel est votre regard sur la
23     fameuse déclaration des canaux disponibles?
24  7407                 M. BEAUCHAMP:  Un regard sur les
25     canaux disponibles?
                          StenoTran

                             1709

 1  7408                 Ma compréhension encore, puis je
 2     demanderais probablement à mon collègue Michel en ce
 3     qui concerne l'alphanumérique, Télé-annonces, ce sont
 4     vraiment des canaux qui... quand on faut allusion au
 5     positionnement privilégié, on ne fait pas tellement
 6     allusion à certains de ces canaux-là, à ce que je
 7     puisse en déduire qu'ils ne seront pas des canaux ou
 8     des endroits favorables pour des canaux à grand
 9     mouvement.
10  7409                 Nous, on fait allusion au fait que -- 
11     et c'est pour cette raison-là que j'ai cité tantôt
12     M. Redstone -- on se doit, dans la mise en marché et
13     les câblodistributeurs avec nous, on se doit de créer
14     nos marques, populariser nos marques et s'assurer qu'on
15     prenne tout ce qu'on peut pour les rendre attrayantes.
16  7410                 Il est évident que le phénomène
17     "zapping", quand vous êtes à l'autre bout, est loin de
18     vous favoriser.  Donc, quand vous partez avec votre
19     bidule, vous commencez du 2, le Canal Vie, s'il est à
20     44, vous risquez peut-être en chemin de trouver
21     certaines places où cantonner votre regard pour une
22     partie de temps X; et ce n'est pas uniquement à
23     Montréal, c'est dans les régions, et ce n'est pas
24     uniquement dans le West Island.  On parle des régions
25     100 pour cent francophones.
                          StenoTran

                             1710

 1  7411                 Il s'agirait de mettre les produits
 2     francophones, si on voulait être sérieux puis si on
 3     voulait vraiment faire la mise en marché de cette
 4     offre-là, puis de regarder ça comme une force et non
 5     comme des services qu'il faut distribuer à des coûts X
 6     et rentrer plein de services anglais, et le force
 7     marketing... et les services anglais.  Il s'agirait de
 8     regarder possiblement une belle séquence de produits
 9     francophones.  Ce serait à l'avantage de tout le monde,
10     et peut-être des câblodistributeurs.
11  7412                 C'est pour cette raison-là que,
12     possiblement, on ferait monter la distribution, on
13     ferait monter les étages.  Il va falloir commencer à
14     regarder d'une façon beaucoup plus agressive la mise en
15     marché de ces services francophones là.
16  7413                 LA PRÉSIDENTE:  La mise en marché
17     c'est une autre chose.  Ce dont vous parlez, c'est quel
18     présentoir.  Dans le monde des imprimés, c'était comme
19     ça.  C'était les présentoirs et quelle sorte
20     d'investissement doit faire la câblodistribution pour
21     pouvoir l'offrir.
22  7414                 Ce que j'en comprends, s'il y a comme
23     une espèce de saut même sur ce qu'on appelle le service
24     de base, on peut même se retrouver après les canaux 44
25     pour être sur les services de base parce que... comment
                          StenoTran

                             1711

 1     on appelle les trappes en français?
 2  7415                 M. ARPIN:  Un filtre.
 3  7416                 LA PRÉSIDENTE:  Un filtre... ont été
 4     faits sur un ensemble de canaux et, forcément, ça
 5     demande le grand saut.
 6  7417                 M. ARPIN:  En fait, particulièrement
 7     pour les abonnés qui ne souscrivent pas à un étage, je
 8     doute qu'ils sachent qu'il puisse y avoir des canaux
 9     sur la base au-delà des positions où, finalement, ils
10     ne reçoivent plus aucun signal.  Or, on voit,
11     effectivement, un certain nombre de canaux qui sont
12     distribués au-delà de l'étage.
13  7418                 Peut-être pour le bénéfice du
14     Conseil, MusiquePlus a été déplacée récemment dans
15     certains cas, a été ramenée à l'étage dans certains
16     systèmes, et on a appris qu'on avait été replacés à la
17     position 46.
18  7419                 Je doute que les abonnés de ces
19     territoires-là sachent que MusiquePlus est aujourd'hui
20     à la position 46.
21  7420                 M. BEAUCHAMP:  Ça complique aussi,
22     Madame la Présidente, tout le principe de mise en
23     marché, tout le principe de promotion, tout le principe
24     de dire au monde: regardez ces stations de radio, cette
25     continuité, cette habitude d'écoute.  Ce sont des coûts
                          StenoTran

                             1712

 1     de mise en marché pour populariser tous ces services-
 2     là.
 3  7421                 LA PRÉSIDENTE:  N'étiez-vous pas un
 4     peu étonné hier...
 5  7422                 M. ARPIN:  MusiquePlus, pour un, et
 6     les autres canaux sous la supervision de Radiomutuel,
 7     soit MusiMax ou Canal Vie, on a toujours eu le souci de
 8     notre positionnement sur le câble.  On s'est assurés en
 9     1988, quand les câblos ont lancé Canal Vie, que nous
10     occupions la position 20 à travers le Québec.  De façon
11     générale ça nous a été accordé.  Évidemment, avec
12     l'arrivée de l'étage, on s'est assurés que sur l'étage
13     MusiquePlus occupe la position 30.  De manière générale
14     les câblos nous l'ont accordé, mais ça a été toute une
15     autre romance avec l'arrivée des nouveaux services en
16     1997 à telle enseigne qu'aujourd'hui on est obligés
17     d'ignorer totalement notre positionnement parce que,
18     finalement, dans certains marchés on est au 32, dans
19     d'autres on est au 48 -- je parle pour MusiMax -- et
20     donc...
21  7423                 LA PRÉSIDENTE:  D'où votre pomme.
22  7424                 M. ARPIN:  D'où notre pomme, au 44 ou
23     au 35.
24  7425                 LA PRÉSIDENTE:  Mais... j'ai perdu
25     mon idée encore.
                          StenoTran

                             1713

 1  7426                 M. BEAUCHAMP:  Vous faisiez allusion
 2     à ce qu'il y avait de disponible.
 3  7427                 LA PRÉSIDENTE:  Oui, c'est ça.
 4  7428                 Donc vous ne remettez pas, parce que
 5     je sais bien que dans la région de Montréal c'est
 6     particulièrement problématique, mais les
 7     déclarations... parce que vous demandez quand même au
 8     Conseil de suivre de façon un peu plus étroite, si je
 9     comprends bien, la question des capacités disponibles
10     dans les systèmes de distribution, non seulement dans
11     les classes 1, mais dans les classes 2 aussi.
12  7429                 M. BEAUCHAMP:  Oui.
13  7430                 LA PRÉSIDENTE:  Qu'est-ce que vous
14     voulez dire par ceci: au-delà des déclarations qui ont
15     déjà été en cours suite à l'appel retardé?
16  7431                 M. ARPIN:  Évidemment, une des
17     préoccupations qu'on a, c'est l'étroitesse du marché. 
18     Donc tous les canaux disponibles sont d'intérêt parce
19     qu'ils sont pertinents.  Évidemment, dans un univers
20     comme le Canada anglais, les classes 2 sont une petite
21     composante. Pour nous, c'est significatif.  Malgré
22     tout, ils représentent pour nous 150 000 foyers.
23  7432                 Or, certaines de ces entreprises-là
24     ont ajouté des services au fur et à mesure des années,
25     des services autorisés de langue anglaise ou des
                          StenoTran

                             1714

 1     services américains qui étaient sur les listes
 2     d'éligibilité et qui viennent, finalement, occuper une
 3     place, une place qu'on désire obtenir, évidemment, pour
 4     tous ceux qui sont des requérants, pas juste nous. 
 5     Tous les requérants, ce sont des places qu'ils
 6     cherchent à obtenir.
 7  7433                 Donc je pense que le Conseil va être
 8     obligé, dans le cas du marché francophone, de vérifier
 9     aussi la portée des classes 2.  On ne peut pas les
10     ignorer, ils sont trop importants.
11  7434                 M. BEAUCHAMP:  Je pense, Michel, que
12     la négociation dans certains cas... et encore pour
13     faire le point de Michel, quand c'est petit le marché,
14     chaque chiffre compte.
15  7435                 Votre question, on a de la difficulté
16     à y répondre au niveau de ce qui est accessible ou ce
17     qui est disponible parce que c'est difficilement
18     disponible parce qu'il n'y a plus de place pour les
19     produits francophones et tout d'un coup, pouf! il y a
20     de la place pour d'autres services.
21  7436                 C'est dans cette optique-là qu'on
22     dit:  Répertorions ce qui est disponible et statuons
23     sur le fait que les canaux français ont une première
24     priorité là-dessus.
25  7437                 LA PRÉSIDENTE:  Ça laisse entendre
                          StenoTran

                             1715

 1     que, si on trouvait des canaux disponibles occupés par
 2     des services qui ne sont pas nécessairement
 3     prioritaires, on serait amenés à poser des gestes de
 4     faire des modifications ou d'imposer des modifications.
 5  7438                 M. BEAUCHAMP:  Madame Bertrand, oui,
 6     vous avez raison, mais regardez ce qui arrive un peu.
 7     C'est pour ça que je dis que notre intention n'est pas
 8     de sortir qui que ce soit du marché, ce n'est vraiment
 9     pas ça.  Tout le monde devrait avoir accès aux mêmes
10     services.  Les services anglais ont d'excellents
11     services et ils font de bons produits.  Encore faut-il,
12     si on veut un système francophone, qu'on le protège.
13  7439                 La réglementation, si on reste dans
14     le cas de MusiquePlus... si MTV pouvait vendre son
15     signal au Canada anglais pour un sou, deux sous, trois
16     sous, possiblement que MuchMusic au Canada anglais aura
17     de la difficulté à partir de moment-là.  Mais on a
18     limité ça, on a protégé les services anglophones.  On a
19     dit: Les services américains, vous n'avez pas le droit
20     de rentrer si les services canadiens prennent place, ce
21     qu'on supporte.
22  7440                 Par contre, regardez ce qui arrive au
23     Québec.  Ils peuvent tout rentrer au Québec à un cent,
24     deux cents, trois cents.  C'est bien plus facile pour
25     un câblo de rentrer deux, trois, quatre à dix sous que,
                          StenoTran

                             1716

 1     finalement, donner la place à des services que vous
 2     octroyez.
 3  7441                 Le système canadien est fait avec des
 4     composantes de toutes les langues et il doit continuer
 5     de cette façon-là.  La seule chose qu'on demande, c'est
 6     de s'assurer -- et je n'aime pas utiliser le mot
 7     "dumping", mais en quelque part ces services-là du
 8     Canada anglais rentrent à pleine porte à des prix
 9     auxquels on ne pourrait jamais les offrir -- qu'il y
10     ait ce même équilibre entre la protection américaine
11     aux Canadiens et canadiens aux marchés du Québec.
12  7442                 Puis on y va, nous, d'une façon
13     beaucoup plus généreuse, on dit: ne les excluez pas,
14     mais assurez-nous au moins qu'on puisse avoir notre
15     place sur le cadran, puis qu'on puisse avoir notre
16     place sur le cadran d'une façon privilégiée.  C'est
17     uniquement ça qui est notre raisonnement, si vous
18     voulez, en le dégradant.
19  7443                 LA PRÉSIDENTE:  Comment voyez-vous ça
20     en termes concrets?  On fait le décompte, l'inventaire,
21     on le soumet à l'attention, on s'entend et on propose
22     quoi?  Ça veut dire un remaniement de l'ordre de
23     lancement existant?  Parce que c'est comme si, au-delà
24     des éléments que vous mettez de l'avant sur la
25     protection du tarif de gros, on devait d'ores et déjà
                          StenoTran

                             1717

 1     presque réserver un positionnement, qu'il soit acquis
 2     et qu'il fasse partie de l'ensemble de la licence,
 3     quasi.
 4  7444                 M. BEAUCHAMP:  Mais avant tout, je
 5     pense que ce qu'on demande, c'est, de par l'intention
 6     de votre avis public, de le rendre règlement.  Là
 7     encore, peut-être que M. Arpin peut m'aider,  mais
 8     Canal Vie et MusiMax, ça a pris au-delà d'une année. 
 9     Il y a des compagnies de câble -- et on parle dans des
10     marchés francophones pure laine -- qui ne nous ont pas
11     pris.
12  7445                 Vous nous avez donné un permis, et
13     ces stations de télévision on a été obligé de négocier. 
14     Ils en veulent un, ils ne veulent pas l'autre, c'est
15     si, puis c'est ça.  Mais, bottom line, un an après
16     l'octroi de notre licence... et je pense que le
17     Conseil, j'espère en tout cas que le Conseil est à même
18     de mesurer le respect des engagements que nous avons
19     pris, mais il y a des câblodistributeurs qui ont
20     attendu plus d'une année pour nous prendre.
21  7446                 Donc, si la réglementation avait été
22     claire puis dire:  "Vous n'avez aucun choix; ça a été
23     donné. Vous avez la disponibilité.  Ce sont des
24     services francophones.  Ce sont des marchés à 100 pour
25     cent francophones."  Je ne veux pas nommer les marchés
                          StenoTran

                             1718

 1     mais je peux vous dire que ce n'est définitivement pas
 2     des marchés où le Parti libéral est entré.  C'est
 3     évident qu'on aurait pu être là, mais on n'est pas là. 
 4     On a perdu des revenus pendant une année qu'on a été
 5     obligés de compenser d'autres façons puis négocier.
 6  7447                 Donc, nous, quand on dit que vous
 7     avez le pouvoir à partir du moment où vous approuvez
 8     notre plan d'affaires, à partir du moment où,
 9     finalement, on a un marché comme tel, de rendre ça plus
10     officiel, il n'y a pas de négociation, vous vous devez
11     de nous faire de la place.
12  7448                 Maintenant, la gestion... Radiomutuel
13     ne va pas s'interposer comme celui qui va gérer la
14     business des câblodistributeurs; l'assemblage comme tel
15     devrait se faire, mais donnez de la place aux services
16     qui ont reçu, de par le processus, une licence.
17  7449                 M. BEAULNE:  Ce que j'ajouterais,
18     c'est que ç'aurait, comme Normand le mentionnait, un
19     avantage net en termes, je pense, de pénétration à la
20     fois du câble et de l'étage, parce que plus de services
21     francophones quand on sort des grands centres de
22     Montréal, on s'aperçoit que le niveau de bilinguisme
23     est très, très bas.  Donc sans doute que les câblos y
24     gagneraient, et je pense qu'on travaillerait
25     définitivement en fonction des préoccupations des gens
                          StenoTran

                             1719

 1     du marché et vraiment du service à la clientèle, de
 2     servir une population qui réclame des services
 3     francophones.
 4  7450                 J'ajouterais également que, tout en
 5     faisant des réaménagements, il faudrait avoir la
 6     prudence de ne pas mettre en péril les acquis de ceux
 7     qui sont déjà distribués dans ce premier volet, parce
 8     que l'objectif du 60 pour cent ne devrait pas se faire
 9     au détriment de ce qui existe déjà mais, au contraire,
10     devrait être fait dans une architecture très créative
11     qui permette à la fois de donner priorité aux services
12     francophones, d'en introduire plus et, vraiment, de
13     prendre notre place avec tout ce que cela comporte.
14  7451                 LA PRÉSIDENTE:  Mais, j'avoue, dans
15     la mesure où il reste des espaces qui sont bien
16     positionnés, ça ne pose pas tellement de problèmes,
17     j'imagine, de trouver des solutions.
18  7452                 Là où la question est plus difficile
19     en termes de trouver la meilleure réponse, c'est
20     justement ce à quoi vous faites allusion, Monsieur
21     Beaulne:  Que ce soit pour les gens qui ont
22     présentement ces licences-là ou le téléspectateur qui a
23     certaines habitudes, qui n'aime pas beaucoup être
24     bousculé et pour cause, comment prend-on soin de ses
25     intérêts?
                          StenoTran

                             1720

 1  7453                 On peut bien dire: C'est pour votre
 2     bien, vous allez avoir plus de services, mais il s'est
 3     installé de façon assez confortable dans un certain
 4     univers télévisuel et il ne verra pas d'un bon oeil
 5     qu'on souhaite son bien en le bousculant trop.
 6  7454                 M. BEAUCHAMP:  Mais c'est ça qui est
 7     tout le défi.
 8  7455                 LA PRÉSIDENTE:  Le paradoxe.
 9  7456                 M. BEAUCHAMP:  Madame la Présidente,
10     je ne pense pas qu'un défi va pouvoir être rencontré
11     sans pour autant que les règles du jeu soient claires
12     et l'intention du chemin qu'on veut parcourir ensemble,
13     qu'il n'y ait pas de nuances.
14  7457                 C'est évident, évident, évident que
15     tous les plans d'affaires sont pour 60 pour cent
16     minimum et c'est évident, évident que tout le monde, à
17     partir du moment où les règles du jeu sont claires et à
18     partir du moment où les licences sont données, on a
19     tous le même objectif:  C'est d'amener ça au
20     consommateur d'une façon intelligente, qu'il l'accepte
21     et, par le fait même, augmenter la distribution du
22     câblodistributeur.  On devient un à un certain moment
23     donné, sans aucun doute.  Mais, en quelque part, faut-
24     il que toutes ces règles-là soient claires pour qu'on
25     puisse travailler dans le même objectif.  C'est
                          StenoTran

                             1721

 1     uniquement ce qu'on dit.
 2  7458                 Mais si le choix est de prendre des
 3     services autres que les services francophones parce que
 4     ça coûte 0,10 $, 0,15 $, 0,20 $ pour bâtir... c'est
 5     évident qu'à partir de ce moment-là on vient d'établir
 6     l'avenir des postes francophones au Québec; c'est
 7     évident, on ne pourra pas compétitionner.  Je pense que
 8     c'est ça le défi.
 9  7459                 Possiblement qu'on pourrait aller
10     chercher ou augmenter la pénétration de câble; on fait
11     allusion à ça dans notre intervention.  On pourrait
12     possiblement augmenter la pénétration de câble,
13     possiblement augmenter la pénétration des échelles et,
14     si tous les plans de marketing de tout le monde sont
15     bien faits et sont coordonnés avec les
16     câblodistributeurs, peut-être que si on demandait aux
17     Québécois "Un étage français de tant, seriez-vous
18     intéressés à ça?  Ça coûte combien?" et tout ça... il y
19     a toutes sortes de jeux pour apporter ça aux marchés.
20  7460                 Donc, nous, on ne veut pas sortir qui
21     de droit, on ne veut pas nuire au plan d'affaires...
22     c'est bien évident qu'on a trois stations de télévision
23     qui sont distribuées, c'est bien évident qu'à partir de
24     ce moment-là on ne voudra pas voir nos acquis diminués,
25     la valeur de nos acquis diminuée mais, en quelque part,
                          StenoTran

                             1722

 1     il va falloir prendre des défis et changer les règles
 2     du jeu parce que sans ça, en quelque part, ça ne
 3     marchera pas.
 4  7461                 M. BEAULNE:  Juste pour ajouter à
 5     l'élément du consommateur, on a vu dans l'introduction
 6     de l'étage actuel dans certains marchés où l'offre
 7     était beaucoup plus centrée en termes de produits
 8     francophones, bien sûr bonifiée avec quelques services,
 9     au même prix comparé à une offre à la fois bonifiée,
10     mais beaucoup plus large de services anglophones.
11  7462                 On a vu des francophones souscrire
12     d'abord pour le premier volet parce qu'il y avait une
13     question de ressemblance avec leurs goûts, usages, de
14     consommer dans leur langue des produits qu'ils
15     pouvaient reconnaître.
16                                                        1215
17  7463                 On sait que l'importance de la
18     production originale dans tout le champs visuel
19     francophone, ce que ça représente.
20  7464                 Alors, il est évident que dès qu'on
21     va commencer à ajouter des offres francophones, qu'on
22     va bien les vendre, les "promotionner", les emballer
23     toutes ensemble, je pense qu'à ce moment-là on va
24     réussir à franchir le cap, des fois, où les gens ont
25     l'impression qu'ils sont un peu réticents aux
                          StenoTran

                             1723

 1     changements ou aux bouleversements qu'on va faire.
 2  7465                 Je pense que le moment est venu, tout
 3     le monde ensemble, d'aller un petit peu plus loin, mais
 4     surtout en prenant en considération ce que le
 5     consommateur veut et en tenant compte de ça dès le
 6     départ sur la base de notre réflexion.
 7  7466                 M. BEAUCHAMP:  Madame la Présidente,
 8     peut-être pour amener quelque chose, je ne sais pas si
 9     ça a été discuté, mais sans aucun doute une des
10     inquiétudes des câblos -- je n'ai pas la réponse mais
11     peut-être qu'il va falloir, pour le Conseil, commencer
12     à regarder ça -- c'est que les câblos réagissent aussi
13     eux-mêmes à leur propre compétition.
14  7467                 Il y a eu des références de chiffres
15     des compagnies de satellite, puis on dit que ce n'était
16     statistiquement pas important, mais quand on regarde le
17     marché, quant à moi, 1 000 abonnés, c'est
18     statistiquement important dans mon plan d'affaires.
19  7468                 C'est évident qu'on parle uniquement
20     ici dès règles d'assemblage pour les câblos, puis c'est
21     évident que dans un autre tantôt les câblos commencent
22     à avoir de la compétition dans d'autres secteurs, de
23     par les satellites et les autres technologies.  Je me
24     mets à leur place puis je partage un peu avec eux.  Si,
25     moi, je m'inquiète de perdre 1 000 abonnés parce que je
                          StenoTran

                             1724

 1     ne suis pas distribué, possiblement qu'ils ont la même
 2     inquiétude qui justifie de perdre 1 000 abonnés
 3     possiblement au satellite.
 4  7469                 Donc, les règles d'assemblage pour
 5     leur compétition non plus ne sont pas nécessairement
 6     claires.
 7  7470                 Encore là, les satellites, comme vous
 8     le savez, hypothétiquement, peuvent offrir leurs
 9     services au Québec uniquement avec les services de
10     base, les chaînes généralistes puis des bouquets.  On
11     appelle ça des bouquets, mais des bouquets de stations
12     américaines et des bouquets de n'importe quoi d'autre. 
13     Sans aucun doute que dans une autre audience on aura
14     l'opportunité de faire le point là-dessus.
15  7471                 Moi, en tout cas, pour avoir échangé
16     avec des câblodistributeurs, je suis un petit peu
17     sensible à leurs défis.  Ils vont avoir à
18     compétitionner avec d'autres transporteurs de signaux
19     qui n'ont pas les mêmes règles d'assemblage qu'eux, et
20     je dis juste qu'en quelque part il va falloir penser
21     que, dans ce petit marché-là, possiblement ces règles-
22     là soient...  Donc, j'ouvre la parenthèse.
23  7472                 Je n'ai malheureusement, au moment où
24     je vous parle, pas de suggestions, mais je veux vous
25     dire que je sympathise avec ce point de vue-là des
                          StenoTran

                             1725

 1     câblos.  Peut-être que, encore là, tous ensemble on
 2     peut arriver à trouver quelque chose.
 3  7473                 Il va falloir, je pense, que le
 4     Conseil commence à regarder ces règles d'assemblage
 5     pour que la compétition se fasse d'une façon équitable.
 6  7474                 LA PRÉSIDENTE:  Dans la ronde qui
 7     nous occupe, où on n'est pas à changer les règles de
 8     distribution à ce moment-ci et les règles d'accès, de
 9     quelle manière pensez-vous que le Conseil peut aller de
10     l'avant dans des décisions s'il choisissait, dans sa
11     grande sagesse éclairée par toutes les requérantes et
12     les intervenants, de donner des permis?  De quelle
13     manière pourrait-il encadrer la décision de telle sorte
14     qu'à tout le moins, sans régler tous les problèmes, ça
15     pourrait donner des paramètres et des balises qui
16     iraient dans la bonne direction?
17  7475                 Vous voyez bien encore que cette
18     direction en est une, et je pense que vous faites
19     référence à ça, de travailler avec les distributeurs.
20     Le premier élément de la mise en marché de vos services
21     et de rejoindre le consommateur et le téléspectateurs,
22     c'est de travailler avec le distributeur.
23  7476                 Alors, qu'est-ce que vous voyez qui
24     pourrait être mis de l'avant dans cette étape-ci?  Je
25     comprends que vous faites référence à des étapes
                          StenoTran

                             1726

 1     subséquentes, mais dans celle-ci, qu'est-ce que vous
 2     voyez de façon concrète?
 3  7477                 M. BEAUCHAMP:  Vous allez comprendre
 4     que je ne suis pas... à force de vous dire ce que je ne
 5     suis pas, vous allez peut-être me poser la question sur
 6     ce que je suis.
 7  7478                 Au niveau de la réglementation puis
 8     de la loi, et je ne voudrais pas, Madame la Présidente,
 9     aller dans une... ma première réflexion, c'est de
10     statuer très clairement dans la décision l'intention de
11     rendre règlement... je ne sais pas si ça peut être à
12     l'intérieur de la décision que vous rendez, mais pour
13     moi, la première des choses c'est de statuer sur
14     l'importance ou la situation privilégiée des
15     francophones.
16  7479                 Je pense qu'à partir du moment où ça,
17     ça va être clair et net et que le message va avoir été
18     donné que vous avez l'intention de vous impliquer
19     davantage, ça va être beaucoup.
20  7480                 Je pense aussi qu'il y a un rôle
21     d'arbitrage, au moment où on se parle, qui est un petit
22     peu complexe, puis qu'on pourrait fort probablement
23     sauter une étape et impliquer directement le Conseil
24     dans des décisions qui ne sont pas favorables pour les
25     uns et pour les autres.  On pourrait court-circuiter ce
                          StenoTran

                             1727

 1     circuit-là.
 2  7481                 Je pense qu'à partir de ce moment-là,
 3     c'est la seule chose que j'ai, fraîche à la mémoire,
 4     qui pourrait aider la décision.
 5  7482                 Je sais que les deux autres fois que
 6     vous avez donné des licences il y a eu des lois
 7     d'assemblage qui ont favorisé, la première, "Take one,
 8     take all" puis la deuxième, il ne fallait pas que
 9     personne ait un traitement inférieur.  Donc, vu que je
10     ne suis pas en période d'intervention et je n'ai pas
11     l'intention d'être en intervention pour ...
12  7483                 LA PRÉSIDENTE:  C'est-à-dire, vous
13     êtes en intervention.
14  7484                 M. BEAUCHAMP:  Je n'ai pas
15     l'intention de favoriser la demande.  Donc vous allez
16     comprendre que je ne pense pas... Madame la Présidente,
17     selon moi, ces deux décisions-là, c'est  même en
18     quelque sorte une inquiétude davantage pour vous, parce
19     que si vous avez dans vos anciennes décisions pris la
20     peine de faire des lois d'assemblage pour protéger les
21     licences que vous octroyez, c'est évident que vous,
22     dans votre sagesse, vous voyez la même chose,
23     possiblement, à l'horizon, qu'on voit.
24  7485                 Donc nous, la seule chose que je peux
25     dire, c'est les points qu'on a avancés là-dessus.
                          StenoTran

                             1728

 1  7486                 M. BEAULNE:  Ce que j'ajouterais à la
 2     réponse de mon partenaire, c'est bien sûr d'avoir
 3     présent en tête l'accès et permettre à tous les
 4     services francophones d'être accessibles et, également
 5     le positionnement, qui est pour nous extrêmement
 6     important, non seulement d'avoir l'accès, mais de
 7     s'assurer que le positionnement est préférentiel par
 8     rapport aux autres, et surtout le tarif de gros,
 9     lorsque viennent les négociations, que ce soit bien
10     clair.
11  7487                 Comme Normand le disait, les règles
12     du jeu doivent être établies; qu'elles deviennent
13     règlements plus tard, oui, mais ça devrait être
14     suffisamment clair pour que l'harmonie existe dès le
15     départ lorsque nous aurons à faire des synergies et à
16     travailler ensemble dans le même objectif d'assurer une
17     présence de services francophones dans notre
18     communauté.
19  7488                 Alors, je pense que c'est important
20     qu'il n'y ait pas du tout d'ambiguïté.
21  7489                 LA PRÉSIDENTE:  Ne trouvez-vous pas,
22     par rapport à la position de l'ACR hier -- vous avez
23     sûrement pris connaissance de la position de l'ACR -- 
24     un peu curieux qu'on demande à ce moment-ci au Conseil
25     d'être un accompagnateur présent alors qu'à chaque fois
                          StenoTran

                             1729

 1     que c'est possible on demande plutôt au Conseil de non
 2     pas prendre ses distances au point d'en être
 3     désintéressé, mais de suivre d'un peu moins près?
 4  7490                 D'entendre l'ACR dire qu'il ne
 5     faudrait pas importer ce qui aurait pu être observé
 6     comme des problèmes du côté anglais dans le marché
 7     francophone, que le marché francophone, somme toute, va
 8     assez bien, surtout parlaient-ils de la préférence
 9     indue à cet égard-là... avez-vous un commentaire?
10  7491                 M. BEAUCHAMP:  Ils ont en même temps
11     semblé vendre l'idée que c'était mieux de se
12     consolider, tous ces genres de choses-là.
13  7492                 Le problème, il n'est peut-être pas
14     aussi grave qu'au Canada anglais, probablement pour la
15     simple et bonne raison que l'opportunité comme telle
16     n'a pas été... le problème s'est découvert au Canada
17     anglais, suite à l'octroi de toutes les licences. 
18     Donc, à partir du moment où ici on a très peu de
19     licences, qu'il y a une capacité de tant, le problème
20     n'a sans aucun doute jamais été aussi... mais de dire
21     que toute la vertu, Madame la Présidente, est au
22     Québec, c'est peut-être un petit peu exagéré. Les
23     tentations peuvent être les mêmes, peu importe quelle
24     langue ou quelle place au pays nous vivons.
25  7493                 LA PRÉSIDENTE:  Non, mais je
                          StenoTran

                             1730

 1     m'appuyais sur le fait que plusieurs ont dit que le
 2     passé serait garant de l'avenir.  Comme vous avez une
 3     vaste expertise, je voulais que vous commentiez le
 4     passé.
 5  7494                 M. ARPIN:  Je peux vous donner une
 6     note à même du passé qui pourrait être garante de
 7     l'avenir.  On parle de préférence indue.  On n'a pas
 8     traité ça sous forme de préférence indue, mais LCN
 9     s'est retrouvée à la position 29 et à la position 43
10     dans l'ouest de Montréal.  C'est la première des
11     positions occupées par les nouveaux canaux
12     francophones.  MusiMax est au 32, Canal Vie est au 35,
13     Télétoon est au 36 si ma mémoire est fidèle... je suis
14     moins jeune.
15  7495                 M. BEAULNE:  Et MusiquePlus est au
16     30, Michel.
17  7496                 M. ARPIN:  Oui, mais MusiquePlus, on
18     parle d'un autre univers; et 30, on l'a demandé.
19  7497                 Donc, sans dire que c'est un
20     traitement préférentiel, ils sont quand même assurés
21     d'un meilleur positionnement.  Alors l'argument de
22     Vidéotron, c'est que RDI était au 19 et, en plaçant LCN
23     au 29, les abonnés s'y retrouveraient plus rapidement. 
24     C'était bon pour eux.
25  7498                 M. BEAUCHAMP:  Mais, Madame la
                          StenoTran

                             1731

 1     Présidente, je voudrais aussi juste dire que d'une
 2     façon générale, entre les majors puis les détenteurs de
 3     canaux spécialisés au Québec, je pense qu'on --
 4     l'industrie quand je dis "on" -- on s'est comporté
 5     d'une façon assez responsable.  C'est bien évident que
 6     tout le monde défend ses propres intérêts.
 7  7499                 C'est évident, tout de même, que le
 8     message qu'on se fait envoyer depuis un bout de temps
 9     sur l'avenir nous insécurise un petit peu plus, par
10     contre.  Vous avez fait allusion à des lettres et tout
11     ça.
12  7500                 Donc je pense, si on pouvait, comme
13     industrie, ici au Québec, passer moins de temps sur la
14     négociation et plus de temps sur les défis que nous
15     avons à rencontrer ensemble, ça pourrait être beaucoup
16     plus productif que cette période indue de négociation.
17  7501                 On le répète encore:  On a une
18     licence, on a des engagements, on se doit de rencontrer
19     nos engagements à tous les niveaux envers le public en
20     particulier, et c'est là où il faut passer notre temps
21     et nos efforts et non dans la négociation et dans ces
22     genres de choses-là.
23  7502                 C'est pour ça que je dis, que je dois
24     déduire que le Conseil, de par les décisions qu'il a
25     toujours rendues, a toujours vu une inquiétude. 
                          StenoTran

                             1732

 1     L'inquiétude, s'il y en a une, risque d'être encore
 2     plus grave, tout dépend, et la seule façon de la
 3     régler, c'est d'avoir des règles du jeu très claires et
 4     qu'il n'y ait pas de questionnement.  On s'en va, d'une
 5     façon, ensemble.
 6  7503                 LA PRÉSIDENTE:  Mais vous, Monsieur
 7     Beauchamp, si vous n'avez pas besoin de négocier, que
 8     vous n'êtes pas attaqué et vous n'êtes pas un avocat,
 9     qu'est-ce que vous allez faire si jamais les décisions
10     du Conseil sont si claires que ça?  Vous allez vous
11     ennuyer.
12  7504                 M. BEAUCHAMP:  On va continuer à
13     faire ce qu'on a fait, Madame la Présidente, depuis
14     qu'on a acheté Radiomutuel.  On va continuer à faire
15     des produits, fabriquer des produits ici au Québec,
16     dans un petit marché, qui sont appréciés
17     quotidiennement de par de plus en plus de gens.  C'est
18     ça.  On est des broadcasters, on n'est pas des
19     négociateurs.
20  7505                 LA PRÉSIDENTE:  Vous êtes des hommes
21     d'affaires aussi.
22  7506                 J'ai ma collègue Mme Wylie qui a une
23     question pour vous.
24  7507                 CONSEILLÈRE WYLIE:  J'ai une seule
25     question, Madame la Présidente.
                          StenoTran

                             1733

 1  7508                 Comment allez-vous ce matin?
 2  7509                 M. BEAUCHAMP:  Madame Wylie, ça va
 3     très, très, très bien.  Je commençais à m'ennuyer.
 4  7510                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup de
 5     votre présence.
 6  7511                 M. BEAUCHAMP:  C'est nous qui vous
 7     remercions.
 8  7512                 Et je vous souhaite, Madame Wylie,
 9     une belle fin de semaine.
10  7513                 LA PRÉSIDENTE:  À tous, bon appétit. 
11     Nous revenons à 2 h 00.
12     --- Suspension à / Recess at 1230
13     --- Reprise à / Upon resuming at 1400
14  7514                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, Madame Audet,
15     notre prochaine intervenante.
16  7515                 Mme AUDET:  Oui, Madame la Présidente.
17  7516                 Je commencerais par appeler les trois
18     intervenants que j'ai appelés ce matin et qui étaient
19     absents.  Le premier était l'Association des loisirs
20     éducatifs et patrimoniaux, M. Gilles Cossette.  Dernier
21     appel pour M. Cossette.
22     --- Pas de réponse / No answer
23  7517                 Mme AUDET:  J'appellerais donc
24     maintenant le Capitole de Québec, M. Guy Cloutier.
25     --- Pas de réponse / No answer
                          StenoTran

                             1734

 1  7518                 Mme AUDET:  M. Cloutier était bien
 2     prévu pour cet après-midi.
 3  7519                 Le troisième intervenant manquant,
 4     Les conseillers en valeurs Planiges. Madame Linda
 5     Julien.  Madame Julien?
 6     -- Pas de réponse / No answer
 7  7520                 Mme AUDET:  Le prochain, le Syndicat
 8     des communications de Radio-Canada, M. Rosaire
 9     L'Italien et M. Yvan Sinotte.
10  7521                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.  Vous avez
11     passé la semaine avec nous, vous.  Presque?
12  7522                 M. SINOTTE:  Presque.
13  7523                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, à vous la
14     parole, maintenant.
15     INTERVENTION
16  7524                 M. SINOTTE:  Je laisse la parole à
17     M. L'Italien.
18  7525                 M. L'ITALIEN:  D'abord, Madame la
19     Présidente, permettez-moi de vous présenter Yvan
20     Sinotte, le directeur général du Syndicat des
21     communications de Radio-Canada et également conseiller
22     à la FNC; à sa gauche, Jean-Hughes Bastien qui est un
23     sous-titreur depuis plus de 10 ans à Radio-Canada, donc
24     quelqu'un d'expérience, et j'ai vu au début de la
25     semaine que ça intéressait beaucoup les membres du
                          StenoTran

                             1735

 1     CRTC; également, à ma droite, Paul Toutant, journaliste
 2     culturel au "Téléjournal" et au "Point".
 3  7526                 Le Syndicat des communications de
 4     Radio-Canada, FNC-CSN, est l'organisation syndicale la
 5     plus importante du réseau français de la Société Radio-
 6     Canada, en télévision, en radio et Internet.  Il
 7     représente tout un éventail d'artisanes et artisans
 8     allant des journalistes aux assistantes à la
 9     réalisation, des recherchistes au personnel affecté au
10     sous-titrage, des présentatrices et présentateurs des
11     bulletins de nouvelles aux animatrices et animateurs
12     des émissions culturelles et de variétés; au total près
13     de 1 500 professionnels de la radiodiffusion.
14  7527                 Les projets de chaînes spécialisées
15     soumis à l'examen du Conseil depuis le début de cette
16     semaine ont comme particularité, dans la majorité des
17     cas, de s'adresser au consommateur, c'est-à-dire à
18     celle et celui en mesure de se payer des abonnements
19     supplémentaires sur les services de distribution par
20     câble ou satellite.  La Société Radio-Canada s'est
21     distinguée de l'ensemble en proposant des chaînes qui
22     s'inscrivent dans le respect du mandat qui lui a été
23     dévolu par la Loi sur la radiodiffusion. La SRC veut
24     informer, divertir et enrichir par des projets portant
25     sur l'économie, les arts et l'histoire.
                          StenoTran

                             1736

 1  7528                 Dans ces trois domaines, la SRC a
 2     démontré sa capacité de dispenser un service public de
 3     haute qualité à sa première chaîne généraliste comme au
 4     Réseau de l'information.  De plus, en s'associant à des
 5     partenaires comme Sept Arte et l'Office national du
 6     film, Radio-Canada promet de greffer à une expertise
 7     déjà impressionnante un contenu novateur et une
 8     richesse patrimoniale sans égal.
 9  7529                 Mais avant de s'engager sur le choix
10     des chaînes spécialisées qui s'ajouteront à notre
11     paysage audiovisuel, il convient de s'interroger sur
12     l'à-propos d'envisager une augmentation de ces
13     services.
14  7530                 M. SINOTTE:  Deux aspects doivent
15     être pris en considération à cet égard: la
16     fragmentation de l'auditoire et les limites du partage
17     de l'assiette publicitaire, le tout dans un petit
18     marché.
19  7531                 L'auditoire francophone de la
20     télévision peut difficilement prendre de l'expansion,
21     et l'arrivée d'un nouveau service parcellise
22     l'auditoire potentiel.  L'auditoire attiré par la
23     thématique exploitée par un nouveau service spécialisé,
24     ce sont des téléspectatrices et téléspectateurs de
25     moins pour les chaînes existantes.  Jusqu'où peut-on se
                          StenoTran

                             1737

 1     permettre de fractionner ainsi l'auditoire sans mener à
 2     l'agonie les canaux de télévision existants?  En
 3     comptant notamment sur le CRTC pour exercer son
 4     jugement avec discernement.
 5  7532                 L'argent investi en publicité repose
 6     sur la capacité estimée du véhicule publicitaire
 7     envisagé.  Cependant, tout nouveau média qui émerge
 8     vient gruger une partie de l'argent disponible à cette
 9     fin sans en ajouter nécessairement du neuf.  Un nouveau
10     média qui sollicite les annonceurs secoue tout le
11     système en place.  Il arrive que des annonceurs
12     abandonnent la radio ou la presse écrite pour un
13     créneau plus pointu offert par un service spécialisé. 
14     La relève chez les entreprises acheteuses de publicité
15     n'est pas infinie et un média ou l'autre finira par
16     subir une diminution de son chiffre de ventes
17     publicitaires.
18  7533                 Pour ces raisons devons-nous écarter
19     toute nouvelle chaîne spécialisée?  Nous ne le croyons
20     pas, car si les chaînes francophones n'occupent pas ces
21     espaces, ceux-ci seront comblés par des services de
22     langue anglaise, canadiens ou américains.  Le dommage
23     provoqué par une telle situation risque donc d'être
24     plus grand que les inconvénients appréhendés.
25  7534                 La Société Radio-Canada, dans ce
                          StenoTran

                             1738

 1     contexte, doit-elle être autorisée à s'engager
 2     davantage dans ce marché des chaînes spécialisées? 
 3     Nous croyons que non seulement Radio-Canada doit y
 4     être, il est impératif qu'elle soit présente.  Écarter
 5     les projets soumis par Radio-Canada, c'est marginaliser
 6     le service public de radiodiffusion.
 7  7535                 Cette marginalisation pourrait aller
 8     jusqu'à la banalisation si les services spécialisés
 9     recèlent le potentiel d'avenir qu'on leur prête.  Cette
10     situation pourrait engendrer l'appauvrissement de la
11     première chaîne généraliste puisque les ressources
12     financières à sa disposition seraient en décroissance
13     continue sans grand espoir de compter sur de nouveaux
14     crédits parlementaires.  Or, le réseau français de
15     Radio Canada demeure une télévision attrayante qui
16     connaît des succès d'auditoire qu'on ne peut comparer à
17     son pendant de langue anglaise et il demeurera la
18     référence qu'il est seulement si on lui permet de
19     continuer de produire des émissions de qualité.
20  7536                 La possibilité pour Radio-Canada
21     d'offrir de nouveaux services spécialisés, c'est
22     l'occasion d'amortir les coûts d'infrastructure
23     nécessaires pour dispenser une programmation de haute
24     qualité sur la première chaîne et de continuer à
25     développer l'expertise qu'il lui faut pour produire des
                          StenoTran

                             1739

 1     émissions grand public.
 2  7537                 M. BASTIEN:  La Société Radio-Canada
 3     est pionnière dans un secteur auquel le CRTC accorde
 4     toujours plus d'attention:  le sous-titrage.  Avec les
 5     années, le personnel de la Société affecté au sous-
 6     titrage a su développer une expertise unique en ce
 7     domaine.  Ainsi, pour pallier aux déficiences des
 8     systèmes automatisés destinés au direct, les sous-
 9     titreuse et sous-titreurs de Radio-Canada recourent à
10     la sténotypie adaptée à la fonction sous-titrage pour
11     les émissions diffusées en direct.  Aucun autre
12     radiodiffuseur de langue française ne dispose d'un tel
13     procédé.  Il a été plus facile de développer
14     l'équivalent en langue anglaise parce que cette langue
15     se prête mieux à l'exercice et que la sténotypie de
16     radiodiffusion y est plus répandue.
17  7538                 La Société Radio-Canada dispose ainsi
18     d'une capacité de production du sous-titrage instantané
19     ou à court délai unique dans l'industrie.  Ceci
20     signifie également qu'il lui est loisible d'offrir du
21     sous-titrage sur les trois services proposés, qui
22     couvrirait la totalité de sa programmation d'ici
23     l'échéance des licences qui seraient accordées.
24  7539                 M. SINOTTE:  Autre domaine
25     d'expertise unique à Radio-Canada: Internet.  Ces
                          StenoTran

                             1740

 1     dernières années, la SRC a su s'adapter à l'émergence
 2     des nouveaux médias et a développé des sites Internet
 3     reprenant ses émissions tant générales que
 4     d'information.
 5  7540                 Cette incursion dans les nouveaux
 6     médias rend la Société en mesure de s'engager dans la
 7     convergence des divers médias qui s'imposera avec
 8     l'avènement de la technologie numérique.  Le jour où
 9     Internet fera son entrée sur les écrans des
10     téléviseurs, Radio-Canada pourra exploiter adéquatement
11     cette technologie au bénéfice de ses auditoires en
12     raison de sa célérité à avoir apprivoisé une
13     technologie encore en développement.
14  7541                 Le Conseil insiste beaucoup sur
15     l'intention des requérantes de recourir à la production
16     indépendante.  Nous voulons vous rappeler que les
17     entreprises de radiodiffusion sont encore les meilleurs
18     milieux de formation et de développement de l'expertise
19     en production d'émissions de télévision.  La priorité,
20     en conception et développement de projets télévisuels,
21     doit être accordée aux créateurs et artisans.  Il faut
22     cesser d'obliger les entreprises de radiodiffusion à
23     recourir aux maisons privées de production pour accéder
24     aux fonds de financement.
25  7542                 Vu par la lorgnette de l'utilisation
                          StenoTran

                             1741

 1     judicieuse des fonds publics, le coût horaire d'une
 2     émission produite par la Société Radio-Canada se
 3     compare avantageusement à celui d'une émission financée
 4     par Téléfilm Canada.  Selon les données du rapport
 5     annuel 1997 de Téléfilm, les 77 projets de langue
 6     française ont coûté 148,6 millions de dollars, soit
 7     316 000 $ l'heure en moyenne pour produire aussi bien
 8     des téléromans que des quiz ou des téléséries, toutes
 9     choses que la SRC est en mesure de produire à prix
10     concurrentiels.
11  7543                 Si l'on s'inquiète de la viabilité du
12     secteur de la production indépendante, on peut se
13     rassurer.  La télévision francophone privée, en 1996, a
14     dépensé, selon Statistique Canada, 136,8 millions de
15     dollars pour produire ses émissions, c'est-à-dire moins
16     que ce que Téléfilm Canada a accordé aux producteurs
17     privés en 1997.
18  7544                 M. TOUTANT:  Nous croyons, en outre,
19     qu'il est plus réaliste de recourir à la production
20     interne à Radio-Canada en raison de l'expertise
21     présente susceptible d'être mise à la disposition des
22     chaînes spécialisées.  La culture a toujours, bien sûr,
23     occupé une place de choix à la première chaîne et les
24     artisans et créateurs du milieu se retrouvent nombreux
25     à Radio-Canada.  Dans le cas du Réseau des Arts, nous
                          StenoTran

                             1742

 1     croyons toutefois qu'il serait possible de profiter de
 2     l'implantation de ce nouveau service pour faire
 3     davantage de place à la jeunesse dans la programmation. 
 4     Au Réseau de l'Histoire, la capacité de recherche qui
 5     existe à la Société et une exploitation appropriée des
 6     archives-maison justifient le recours au personnel
 7     existant, qui se verrait adjoindre les ressources
 8     externes nécessaires.  Quant au Réseau de l'Économie,
 9     il approfondira des champs de couverture largement
10     familiers au personnel de la Société.
11  7545                 M. L'ITALIEN:  La Société Radio-
12     Canada et ses syndicats ont négocié des ententes qui
13     permettent une souplesse de gestion du personnel
14     inédite jusqu'à ce jour à la SRC.
15  7546                 En effet, il est maintenant possible
16     d'embaucher du personnel pour des périodes déterminées
17     afin de réaliser des projets qui nécessitent un apport
18     temporaire en personnel.  Cette flexibilité introduite
19     dans les conventions collectives a suscité beaucoup
20     d'anxiété et de perplexité au sein du personnel de la
21     Société.  Nous sommes d'avis que les personnes qui
22     oeuvrent à la production d'une programmation télévisée
23     de qualité ne doivent pas être pénalisées au profit de
24     la production indépendante pour le seul motif qu'elles
25     évoluent dans une entreprise publique de
                          StenoTran

                             1743

 1     radiodiffusion.
 2  7547                 La Société Radio-Canada dispose des
 3     infrastructures pour produire les émissions qu'elle
 4     entend mettre en ondes sur ses nouvelles chaînes, sans
 5     devoir procéder à des investissements majeurs; la
 6     Société Radio-Canada dispose d'un personnel expérimenté
 7     pour créer des grilles de programmation enrichissantes
 8     et attrayantes; la Société Radio-Canada dispose de
 9     toute la souplesse nécessaire pour produire avec autant
10     d'efficacité et plus économiquement que le secteur
11     privé de la production.
12  7548                 Il ne reste plus maintenant au CRTC
13     que d'arrêter son choix sur les chaînes spécialisées
14     dont le contenu saura le mieux répondre à ce qu'il
15     estime être les attentes des auditoires potentiels des
16     nouvelles chaînes spécialisées de télévision en tenant
17     compte, cependant, des avantages tangibles qui seront
18     offerts à ces auditoires:  une programmation originale
19     et de qualité.
20  7549                 Nous remercions les Membres du
21     Conseil de leur attention et nous demeurons à votre
22     disposition pour répondre à vos questions.
23  7550                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, messieurs.  Je
24     pense que votre point de vue est assez conforme et
25     cohérent par rapport à ce qui avait déjà été présenté
                          StenoTran

                             1744

 1     dans votre mémoire écrit.  Je n'ai pas tellement de
 2     questions de clarification.
 3  7551                 Je me demandais, cependant, au-delà
 4     du fait qu'il est clair vous appuyez les trois demandes
 5     de Radio-Canada -- c'est ce que je comprends.  Qu'en
 6     est-il de votre opinion de ce que vous croyez être...
 7     parce que vous êtes des artisans de cette télévision
 8     québécoise, vous avez une bonne connaissance aussi des
 9     publics.
10  7552                 Quelle serait, selon vous, la
11     capacité du public québécois à recevoir un nombre de
12     chaînes supplémentaires, au-delà de Radio-Canada, ou si
13     vous voyez que les trois chaînes de Radio-Canada comme
14     le bouquet à ajouter?
15  7553                 M. L'ITALIEN:  Bien sûr, il est
16     difficile de se substituer un peu à l'analyse que vous
17     allez devoir faire des projets qui vous ont été soumis. 
18     Mais on pense que les projets qui devraient faire
19     l'objet d'un examen plus attentif, c'est ce qui vient
20     véritablement enrichir le paysage audiovisuel.
21  7554                 Il y a, bien sûr, d'autres
22     considérations à prendre en ligne de compte, comme par
23     exemple le type d'étagement qu'on va faire des services
24     spécialisés par rapport aux bouquets que les câblos ou
25     les entreprises de distribution par satellite vont
                          StenoTran

                             1745

 1     constituer comme produits et comme assemblage.
 2  7555                 C'est sûr qu'un va un peu avec
 3     l'autre, dépendant de la façon dont on va gérer ces
 4     nouveaux services avec ceux qui sont existants, dans
 5     quel assemblage on va les placer.  Donc, c'est la
 6     capacité de payer des abonnés aussi qui rentre en ligne
 7     de compte.
 8  7556                 Mais on pense que la priorité devrait
 9     être accordée à des services qui viennent vraiment
10     compléter une programmation qui reçoit une audience
11     respectable à ce jour, mais qui ne remplit peut-être
12     pas à la satisfaction de l'auditoire toutes les
13     attentes.  Par exemple, on sait qu'à RDI on présente
14     actuellement des volets économiques, des volets
15     d'information économique, comme à la première chaîne,
16     on présente une émission comme "La Facture"; et on
17     pourrait dire Télé-Métropole a une émission comme
18     "J.E.".  Il est évident qu'il y a un intérêt marqué
19     pour ces questions de défense des consommateurs,
20     d'économie, de toutes les questions qui entourent les
21     finances personnelles.  Donc je pense qu'on en a fait
22     assez la démonstration pour conclure que c'est un genre
23     de service qui retiendrait l'attention d'un auditoire.
24  7557                 Maintenant, est-ce qu'une télévision
25     humoristique doit prendre le pas sur une télévision
                          StenoTran

                             1746

 1     plus culturelle ou, enfin, qui exploite d'autres
 2     créneaux culturels, parce que l'humour peut être aussi
 3     une forme de culture?  Il s'agit de voir un petit peu
 4     qu'est-ce que sont les attentes du public là-dessus,
 5     des auditoires là-dessus.
 6  7558                 C'est sûr qu'on a un parti pris. On a
 7     considéré le tout sous l'angle de ce que la Société
 8     Radio-Canada, donc les membres de notre syndicat, sur
 9     ce qu'ils réalisent, qu'ils produisent tous les jours,
10     par rapport à d'autres projets qui sont externes et
11     qu'on voit difficilement être en mesure de concurrencer
12     adéquatement ce qui est fait actuellement à Radio-
13     Canada.
14  7559                 On pense qu'il faut regarder les
15     projets qui sont susceptibles d'intéresser, bien sûr,
16     et d'attirer un auditoire, mais aussi susceptibles de
17     donner davantage à l'auditoire et d'enrichir l'ensemble
18     de ce qui est offert dans la programmation de langue
19     française au Canada.
20  7560                 M. SINOTTE:  Si vous me permettez,
21     aux États-Unis actuellement il y a, si ma mémoire est
22     bonne, 171 chaînes spécialisées; et aux États-Unis, ce
23     sont les lois du marché.  Au Canada français, c'est
24     différent.
25  7561                 Moi, je suis journaliste à Moncton,
                          StenoTran

                             1747

 1     je travaille en milieu minoritaire.  Quand, chez nous,
 2     le service n'est pas en français, on va le chercher en
 3     anglais.  Il ne faudrait pas que le CRTC devienne -- le
 4     mot est gros, mais je vais le dire quand même -- il ne
 5     faudrait pas que le CRTC devienne un promoteur de
 6     l'assimilation.  Chez nous, ça fait des ravages.  Et
 7     quand je dis "chez nous", ce n'est pas seulement en
 8     Acadie, c'est partout à l'extérieur du Québec, et même
 9     au Québec dans certaines villes.
10  7562                 Ça, je pense, est important.  C'est
11     une des raisons qui devrait vous motiver.
12  7563                 L'autre chose, c'est qu'au niveau des
13     chaînes spécialisées, quand on dit qu'aux États-Unis ce
14     sont les lois du marché, ici au Canada, qu'est-ce que
15     c'est?  Finalement, c'est l'excellence du produit qui
16     est en ondes; les gens avec la "zappette" ont le choix.
17  7564                 Vous allez dire que je prêche pour
18     mon clocher et que je prêche pour mes membres, mais à
19     Radio-Canada on a un code d'éthique qui nous régit, on
20     a des politiques journalistiques, on a un ombudsman. 
21     Nos propriétaires, finalement, c'est le public et je
22     pense que jusqu'à maintenant, on a bien répondu aux
23     attentes du public.  Les indices d'écoute sont là pour
24     certaines émissions pour le prouver.
25  7565                 Si vous me permettez une certaine
                          StenoTran

                             1748

 1     analogie, c'est que Radio-Canada, la chaîne
 2     principale -- et c'est comme à CBC -- on est devenus
 3     comme des marchés grande surface.  Il faut maintenant
 4     attirer les gens.  Et si on regarde au niveau du
 5     commerce, la façon dont ils ont réagi, c'est que les
 6     gens d'affaires ont mis des boutiques spécialisées tout
 7     le tour et ils s'amènent un public.  Je pense que
 8     l'avenir de Radio-Canada passe par nos boutiques
 9     spécialisées, nos chaînes spécialisées qui vont
10     maintenir Radio-Canada et CBC, des télévisions
11     généralistes de qualité que les gens voudront voir.
12  7566                 Tout le monde dit qu'on s'en va vers
13     des chaînes spécialisées, mais il va y avoir un retour
14     du pendule à un moment donné, parce que si on est un
15     million de personnes qui regardent un soir la télé, il
16     n'y aura pas un million de chaînes parce qu'on a des
17     choix différents.
18  7567                 M. TOUTANT:  Moi, depuis le temps que
19     je fais de la culture au "Téléjournal", je constate
20     qu'à travers le Canada dans la francophonie, il y a une
21     soif terrible pour de la culture.  Les petits
22     reportages, les moindres petits reportages qu'on peut
23     faire à Montréal, si vous saviez l'intérêt que ça
24     suscite à Vancouver, à Winnipeg, des gens qui nous
25     téléphonent à Moncton:  "Est-ce qu'on pourrait en avoir
                          StenoTran

                             1749

 1     un peu plus?  Est-ce qu'on peut savoir ce qui se
 2     passe?"
 3  7568                 Bien sûr ces gens-là, souvent, n'ont
 4     pas accès au Riveau-Vert, au TNM ou à la Place des
 5     arts, aux Grands ballets canadiens, quoiqu'il y a des
 6     tournées qui existent.  Ces gens-là ont soif, ils ne
 7     veulent pas perdre le contact avec la culture
 8     française.
 9  7569                 Évidemment, comme on le signalait
10     tantôt, tout est possible du côté américain.  On a
11     l'embarras du choix avec le satellite maintenant, c'est
12     fabuleux.
13  7570                 Mais, il y a une soif terrible qu'à
14     la première chaîne on ne peut pas éteindre parce qu'on
15     est obligé de vivre avec d'autres sortes de
16     programmation.  On est obligé de faire de la
17     généralisation pour aller rejoindre le plus grand
18     public possible.  Mais au niveau culture, on aimerait,
19     nous, parler, par exemple, de l'Orchestre symphonique
20     de Sherbrooke, l'Orchestre symphonique du Lac Saint-
21     Jean.  Il se passe des choses fabuleuses dans le nord
22     de l'Ontario, en Acadie.
23  7571                 Je suis allé au Festival de la poésie
24     de Trois-Rivières, j'ai rencontré des poètes acadiens. 
25     Je disais:  "Hein! il y a des poètes en Acadie?"  Bien,
                          StenoTran

                             1750

 1     oui.  J'en connaissais un ou deux -- excuse-moi -- et 
 2     ces gens-là ont décidé, eux, de rester chez eux... et
 3     c'est très fort ça; ils ont décidé de rester chez eux
 4     pour vivre la poésie, le théâtre, la musique chez eux,
 5     même si c'est à Montréal, dit-on, que tout se passe.
 6  7572                 Alors, une chaîne comme ça, imaginez,
 7     ça mettra tout le monde ensemble, ça mettra tout le
 8     monde en contact.  Je pense à une foule de
 9     possibilités.  Moi, je suis excité, ça ne se peut pas!
10  7573                 Quand RDI était dans l'air, on se
11     disait comme journalistes:  "Vingt-quatre heures par
12     jour, on va pouvoir faire des trucs", et vous avez vu
13     le succès que ça eu au niveau du public.  Les gens vont
14     voir RDI dès qu'il se passe des trucs: Les Éboulements,
15     des catastrophes ou des événements plus heureux, les
16     gens vont là.  On a dépassé les prévisions de RDI.
17  7574                 Pour la culture, c'est fabuleux ce
18     que ça va faire pour cimenter la culture française.  Et
19     pas seulement la culture française.  Ce que j'aime dans
20     le projet, moi, c'est qu'on parle d'une collaboration
21     avec le réseau anglais.
22  7575                 Moi, il y a quelques semaines, je
23     suis allé à Las Vegas pour parler du Cirque du soleil
24     qui fait un spectacle dans l'eau.  Écoutez, les Anglais
25     de Toronto, quand ils ont vu ça, ils m'ont téléphoné et
                          StenoTran

                             1751

 1     je leur prépare une demi-heure d'émission pour le 1er
 2     janvier, pour la chaîne anglaise de Radio-Canada, with
 3     my French accent, et c'est fabuleux.
 4  7576                 LA PRÉSIDENTE:  Il est temps.
 5  7577                 M. TOUTANT:  Oui, et c'est fabuleux.
 6  7578                 Vous dites "il est temps".  Il était
 7     grand temps, Madame Bertrand, parce qu'on a une
 8     compagnie fabuleuse et on ne se le dit pas.  On est
 9     tellement attaqués souvent de l'extérieur, parce qu'il
10     y a beaucoup de gens qui nous jalousent des fois, même
11     si on n'a pas des conditions de travail faciles... ils
12     pensent que chez nous c'est la Rolls Royce des
13     conditions de travail; ce n'est pas toujours le cas.
14  7579                 Mais, si on pouvait faire ce projet-
15     là -- moi je parle du Réseau des Arts parce que c'est
16     plus ma tasse de thé, pour prendre un anglicisme -- ce
17     serait fabuleux, pour cimenter justement toutes les
18     régions et donner à manger à ces gens-là qui n'en ont
19     pas assez actuellement, qui sont sous-alimentés au
20     niveau culture.  Je ne parle pas que de culture pointue
21     et excessivement pointue, je parle aussi de culture
22     populaire, d'initiation à la culture.
23  7580                 Je parlais de la jeunesse tout à
24     l'heure.  Les adolescents, les jeunes adultes, on ne
25     les retrouve nulle pas souvent.  À MusiquePlus peut-
                          StenoTran

                             1752

 1     être, en musique, mais même là c'est un système de
 2     musique qui s'impose à eux.  Mais quand est-ce qu'on
 3     les entend vraiment parler?  Moi, je trouve ce projet-
 4     là fabuleux et j'oserais même dire que je vous en
 5     remercie d'avance.
 6  7581                 LA PRÉSIDENTE:  Pas trop vite.
 7  7582                 M. L'ITALIEN:  Paul a soulevé une
 8     chose que l'on n'a pas soulignée dans notre
 9     intervention qui est importante, et c'est l'aspect
10     national des trois réseaux, l'aspect canadien des trois
11     projets soumis par la Société Radio-Canada avec des
12     antennes en région, donc qui couvriraient l'ensemble du
13     pays.  Ce sont les seuls projets qui ont cette
14     dimension-là et on pense que ça mérite aussi d'être
15     pris en considération.
16  7583                 LA PRÉSIDENTE:  C'est ma dernière
17     question, je ne sais pas si mes collègues ont des
18     questions... et, je m'excuse, ça ne s'adresse pas à la
19     question de sous-titrage, mais vous, comme artisan de
20     cette télévision, j'aimerais entendre par rapport à
21     plusieurs commentaires qui sont faits de dire Radio-
22     Canada, c'est une télévision publique qu'on soutient
23     déjà par le moyen de nos taxes... il y a une crainte
24     que le mandat de Radio-Canada soit évacué, si on veut,
25     dans les chaînes spécialisées et que par la chaîne, la
                          StenoTran

                             1753

 1     première chaîne comme vous l'appelez, ça devienne un
 2     instrument davantage de concurrence avec le secteur
 3     privé.
 4  7584                 J'aimerais ça, vous, comme artisan...
 5     Mme Fortin a eu la chance d'en parler, et je suis
 6     certaine qu'elle en reparlera dans d'autres phases de
 7     l'audience, mais j'aimerais vous entendre, vous, comme
 8     artisan, comment vous répondez à ces commentaires que,
 9     j'imagine, je ne suis pas la première à évoquer.
10  7585                 M. TOUTANT:  Écoutez, la culture au
11     Canada en télévision, ça apparaît prétentieux peut-être
12     de dire ça mais c'est Radio-Canada qui l'a inventée. 
13     Nous avons inventé la culture française.  S'il y a une
14     culture française encore en Amérique, c'est beaucoup à
15     cause de Radio-Canada.  On a formé les gens, on a formé
16     un théâtre, on a formé des musiciens.
17  7586                 Moi, je vois cette chaîne -- je parle
18     de la chaîne des arts, mais également les autres --
19     comme un complément, comme un enrichissement.  Je le
20     signalais tout à l'heure, les gens n'en ont pas assez. 
21     Des télé-théâtres, par exemple, ce n'est pas à TVA que
22     les gens vont en avoir plus.  Ce n'est pas à TQS non
23     plus.  Si on fait un reportage d'une heure sur Robert
24     Lepage à l'étranger, son rayonnement à l'étranger, ce
25     n'est pas TVA qui va faire ça et ce n'est pas TQS.
                          StenoTran

                             1754

 1  7587                 LA PRÉSIDENTE:  Mais la critique,
 2     Monsieur Toutant, est à l'effet qu'il n'y en a plus
 3     beaucoup sur la chaîne première.  Et quand vous dites,
 4     et je serais assez d'accord avec vous pour dire que ça
 5     a été très important comme outil de la culture
 6     francophone au Canada, il n'y a pas de doute.  C'est
 7     sûr qu'il y a eu, par la suite, beaucoup
 8     d'effervescence et beaucoup d'autres voix.
 9  7588                 Je veux bien reconnaître le caractère
10     pionnier, mais la critique que nous entendons et dont
11     je me fais, disons, la transmission cet après-midi, est
12     à l'effet que comment il se fait que ce mandat-là de
13     Radio-Canada qui est un outil de culture important,
14     doit se déplacer vers des chaînes spécialisées et qu'on
15     observe que dans la chaîne première il y ait moins de
16     ces outils ou de ces éléments qui sont plus fidèles à
17     la mission première?
18  7589                 M. TOUTANT:  Je prendrai 30 secondes
19     avant mon président.
20  7590                 Je ne crois pas qu'il y en aura
21     moins.  Si je lis attentivement ce que Radio-Canada
22     présente, c'est qu'on dit qu'il y en aura plus à la
23     première chaîne et à la chaîne spécialisée.  C'est que
24     ça va nourrir la première chaîne.
25  7591                 La chaîne spécialisée va avoir les
                          StenoTran

                             1755

 1     moyens de faire des productions ou d'acheter des
 2     productions qui pourront être reprises à la première
 3     chaîne.  Alors, moi, je ne vois pas comment il y en
 4     aurait moins, au contraire, et je pense que Radio-
 5     Canada s'est engagée là-dessus.
 6  7592                 Mais, encore là, je pense que les
 7     efforts de la concurrence ne sont pas évidents,
 8     évidents à ce niveau-là, et si le passé est garant du
 9     futur, moi je fais confiance à Radio-Canada, qui dit
10     clairement, noir sur blanc, "Il y en aura plus parce
11     que ça va se nourrir", comme RDI a nourri la première
12     chaîne.  Si on fait plus de reportages en région, si on
13     a une ligne, par exemple, satellite avec Rouyn-Noranda,
14     c'est depuis RDI.  Avant, il n'y en avait pas.  On
15     envoyait nos reportages en avion ou en autobus.  Depuis
16     RDI on a les moyens de parler à Rouyn-Noranda en
17     direct.  Ça c'est fabuleux pour cette région-là.
18  7593                 Moi, je vois ça un peu, ce pattern-
19     là, agrandi à l'échelle du Canada.
20  7594                 M. SINOTTE:  Il faut se rappeler
21     aussi, Madame Bertrand, qu'on parlait de avant Radio-
22     Canada.  Avant Radio-Canada, avant les coupures
23     budgétaires, nous étions une dizaine, un douzaine de
24     milliers de travailleurs et de travailleuses à Radio-
25     Canada/CBC.  Ensuite, il y a eu des coupures
                          StenoTran

                             1756

 1     budgétaires, il y a eu un presque massacre, vous me 
 2     permettrez de le dire, parce que Radio-Canada a mis à
 3     la retraite des gens qui n'étaient pas prêts à partir à
 4     la retraite et Radio-Canada a arrêté d'embaucher des
 5     jeunes.  Donc on se privait de notre expérience et de
 6     notre histoire et on s'est privé de gens compétents, de
 7     jeunes.  Donc on est en train de devenir un réseau qui
 8     n'avait plus de passé parce qu'on se privait de notre
 9     histoire, et qu'il n'y avait plus d'avenir parce qu'on
10     se privait d'une jeune main-d'oeuvre.
11  7595                 Puis est arrivé le Fonds des câblos,
12     où Radio-Canada a été obligée d'aller jouer sur la même
13     patinoire que les autres pour avoir accès à des budgets
14     qu'on n'avait plus.
15  7596                 Maintenant, si on regarde ce qui s'en
16     vient avec les chaînes spécialisées, c'est qu'il va y
17     avoir de l'embauche.  On va revenir à un Radio-Canada
18     où les idées vont s'entrechoquer entre les gens et ça
19     va devenir des centres de production. Il va y avoir une
20     sorte d'émulation entre les gens, une sorte d'ambition.
21  7597                 Moi, ce que j'aime à travers tous ces
22     projets-là, c'est que surtout les régions viennent
23     ajouter.  Vous allez me dire qu'il y a presque la
24     moitié de la population du Canada français qui vit dans
25     la région de Montréal, mais ça ne veut pas dire que les
                          StenoTran

                             1757

 1     gens à Saint-Jean (Terre-Neuve) ou les gens à Vancouver
 2     ou à Winnipeg ne sont pas intéressés non plus par ce
 3     qui se passe à Montréal.
 4  7598                 LA PRÉSIDENTE:  Ou à Ottawa.
 5  7599                 M. SINOTTE:  Et surtout, ça ne veut
 6     pas dire... c'est le temps peut-être que la télévision
 7     devienne bi-directionnelle parce que quand on joue au
 8     réseau, ce n'est pas un point central qui diffuse
 9     partout.  D'ailleurs, Radio-Canada nous l'a bien dit. 
10     Radio-Canada veut jouer sa vocation de réseau; c'est
11     d'aller voir ce qui se passe en région et de l'amener
12     chez nous pour que tout le monde le sache.  Ça, ça
13     devient une dimension importante.
14  7600                 Ce que j'ai entendu cette semaine,
15     c'est qu'il y a seulement Radio-Canada qui a parlé de
16     réseau pan-canadien qui irait chercher la connaissance,
17     le vécu et l'expérience des gens dans les régions pour
18     le faire connaître à tout le monde, parce que le
19     problème, c'est que si on vit chacun en vase clos, on
20     va trouver que notre village est grand mais, si on le
21     ramène au niveau du pays, notre pays à un moment donné
22     devient à dimension humaine.
23  7601                 M. L'ITALIEN:  Je pense que la
24     Société Radio-Canada n'a pas intérêt à appauvrir la
25     programmation de sa première chaîne pour structurer une
                          StenoTran

                             1758

 1     programmation "payante", entre guillemets, de ses
 2     autres chaînes.  D'ailleurs, regardez le projet du
 3     Réseau de l'Économie.  Le Réseau de l'Économie se
 4     ferait sans apport publicitaire, en tout cas pour la
 5     durée de la première licence.
 6  7602                 LA PRÉSIDENTE:  Mais avec les sous
 7     des abonnés.
 8  7603                 M. L'ITALIEN:  Oui, oui, bien sûr,
 9     avec les abonnés, mais encore là...
10  7604                 LA PRÉSIDENTE:  Qui paient déjà des
11     taxes.
12  7605                 M. L'ITALIEN:  ... est-ce que les
13     abonnés vont se lancer à corps perdu dans les chaînes
14     spécialisées?  C'est pour répondre à une demande
15     particulière qui origine de segments particuliers de la
16     population.  D'ailleurs, les sondages sont constants
17     aux États-Unis:  Les gens qui sont abonnés, même les
18     plus mordus de télévision, abonnés à tous les services
19     qui existent, chaînes conventionnelles et chaînes
20     spécialisées, quand les sondages arrivent et qu'on veut
21     tester quelle est l'écoute réalisée par les gens, il y
22     a quatre, cinq, six services qui reviennent
23     constamment.  C'est toujours ça.  On en offre 10, les
24     gens regardent quatre ou cinq.  On en offre 100, les
25     gens regardent aussi quatre ou cinq.
                          StenoTran

                             1759

 1  7606                 Donc, c'est juste parce que c'est une
 2     question d'offrir plus toujours au même nombre de
 3     personnes et au même bassin de population, sauf
 4     qu'effectivement il y a des gens qui ressentent le
 5     besoin d'en avoir davantage, qui sont plus boulimiques
 6     que d'autres.  Donc c'est plus dans ce sens-là.  Et il
 7     faut que Radio-Canada ait sa place dans tout ça parce
 8     qu'autrement Radio-Canada sera marginalisée dans le
 9     système.  C'est l'importance que ça comporte d'avoir
10     Radio-Canada présent sur le marché des chaînes
11     spécialisées.
12  7607                 LA PRÉSIDENTE:  Merci infiniment,
13     messieurs.
14  7608                 M. BASTIEN:  Si je peux ajouter, le
15     sous-titrage des émissions en langue française va
16     permettre une meilleure diffusion de la langue
17     française, mais cette fois la langue écrite puisque
18     notre public cible, ce ne sont pas des auditeurs, ce
19     sont des lecteurs.
20  7609                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.  Merci
21     infiniment, messieurs.
22  7610                 Madame la Secrétaire, voulez-vous
23     présenter notre prochain intervenant?
24  7611                 Mme AUDET:  Oui, Madame la Présidente. 
25     Je crois qu'un des intervenants précédents, M. Guy
                          StenoTran

                             1760

 1     Cloutier du Capitole de Québec est maintenant arrivé,
 2     s'il veut bien s'avancer pour faire sa présentation.
 3     Monsieur Cloutier est accompagné de Mme Linda Germain.
 4                                                        1430
 5  7612                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.  Bienvenue.
 6     INTERVENTION
 7  7613                 M. CLOUTIER:  Bonjour, Madame la
 8     Présidente.  Bonjour, tout le monde du Conseil et tout
 9     le monde.  Je suis très heureux d'être là.  J'ai suivi
10     ça à la télévision depuis trois, quatre jours.  Je suis
11     un amateur de télé donc j'ai recruté des talents.  J'ai
12     des contrats de prêts.
13  7614                 LA PRÉSIDENTE:  Notre collègue est
14     pas mal comique.
15  7615                 M. CLOUTIER:  J'ai remarqué, oui,
16     oui.  Il a des talents vraiment.
17  7616                 Je suis là, donc, à titre
18     d'actionnaire principal du Capitole de Québec et comme
19     producteur indépendant, naturellement.  Je vous
20     présente quelqu'un avec moi qui est Mme Linda Germain
21     qui est directrice du marketing et ventes au Capitole
22     et qui travaille beaucoup au niveau des voyages, tout
23     ça, pour le Capitole de Québec.  Donc elle va vous
24     raconter un petit peu de l'histoire.
25  7617                 Mme GERMAIN:  Alors, bonjour.
                          StenoTran

                             1761

 1  7618                 Madame la Présidente, Mesdames,
 2     Messieurs les Conseillers et distingués membres du
 3     Conseil, vous savez sans doute que le Capitole
 4     représente un des plus beaux ensembles récréo-
 5     touristiques du Québec et du Canada.
 6  7619                 À la fois salle de spectacle,
 7     restaurant et hôtel, Le Capitole a nécessité plus de 15
 8     millions d'investissements en restauration et en
 9     aménagement.  Au cours des six dernières années, une
10     programmation riche et diversifiée a permis d'attirer
11     en moyenne plus de 300 000 personnes par année.
12  7620                 Cependant, son potentiel est encore
13     beaucoup plus large et nous sommes d'avis que plus de
14     gens pourraient y venir s'ils étaient mieux informés de
15     ce qui est présenté.
16  7621                 Vous comprendrez que le projet de
17     Canal Évasion, une chaîne de télévision spécialisée
18     dans le voyage, les déplacements et les séjours,
19     représente pour nous un intérêt certain, d'autant plus
20     que nous sommes situés à Québec.
21  7622                 En effet, étant donné que la majorité
22     de la population québécoise vit dans cette région de
23     Montréal, toute forme d'information télévisuelle sur
24     les activités artistiques et culturelles en région ne
25     pourra que nous être bénéfique.
                          StenoTran

                             1762

 1  7623                 Au Québec, plusieurs études le
 2     démontrent bien, les gens voyagent de plus en plus.  En
 3     effet, ils sont de plus en plus nombreux aujourd'hui
 4     les gens qui jouissent d'une grande disponibilité de
 5     temps et de ressources.  Ils en profitent donc pour
 6     faire de plus en plus de voyages et de séjours et ce,
 7     en toutes saisons.
 8  7624                 Une chose n'a pas changé:  Leur
 9     destination de premier choix demeure toujours le Québec
10     et ses nombreuses régions touristiques.  Pourtant, à la
11     télévision actuellement, trop peu d'émissions informent
12     les Québécoises et les Québécois sur ce qui se passe
13     chez eux au plan récréatif et surtout sur ce qui se
14     déroule en région.
15  7625                 Il y a quelques années, des émissions
16     comme "Boubou" à la télévision de Radio-Canada étaient
17     diffusées une semaine par année à partir de certains
18     festivals comme, par exemple, le Carnaval Souvenir de
19     Chicoutimi où le Bal de neige à Hull.  De cette
20     manière, ces émissions se trouvaient à faire de la
21     promotion précieuse pour ces événements et ces régions,
22     ce qui était absolument nécessaire.
23  7626                 À sa façon, Canal Évasion apportera,
24     lui aussi, une promotion essentielle et inestimable à
25     certains des plus grands événements touristiques du
                          StenoTran

                             1763

 1     calendrier québécois.  La programmation de Canal
 2     Évasion prévoit donner aux téléspectateurs des
 3     suggestions et des idées de vacances, de séjour et de
 4     randonnée.  On y traitera, entre autres, de
 5     gastronomie, des arts, des spectacles, des festivals et
 6     des événements spéciaux.
 7  7627                 Vous comprendrez que pour Le Capitole
 8     de Québec toute cette information ne peut que nous être
 9     favorable.  Il ne fait pas de doute non plus que Canal
10     Évasion saura devenir un stimulant pour toute
11     l'industrie touristique québécoise.  Par exemple,
12     l'émission "Tour du Québec" veut faire découvrir aux
13     téléspectateurs la gastronomie, la diversité, les
14     trésors touristiques et les activités offertes aux
15     voyageurs dans les quatre coins de la province.
16  7628                 De son côté, l'émission "Les métiers
17     de l'hôtellerie" permettra d'explorer toutes les
18     facettes de cette industrie très importante au Québec,
19     en particulier, dans une région comme la nôtre.
20  7629                 Toutefois, sans vouloir enlever quoi
21     que ce soit à Télé Passeport, je suis personnellement
22     d'avis, pour un certain nombre de raisons, que Canal
23     Évasion présente une meilleure garantie de succès.  La
24     richesse de son partenariat de même que la compétence
25     et l'expérience de chacun de ces actionnaires, sans
                          StenoTran

                             1764

 1     oublier les moyens financiers et technologiques dont
 2     ils disposent, font qu'à mon avis ils sont les mieux
 3     placés pour faire de ce projet non seulement une
 4     réalité, mais aussi une réussite, aussi bien en termes
 5     de qualité des contenus qu'en volume d'écoute.
 6  7630                 Par ailleurs, dans sa demande, Canal
 7     Évasion a prévu consacrer plus de deux millions et demi
 8     de dollars pour le développement d'émissions à
 9     thématique voyages.  Tout producteur indépendant vous
10     dira que c'est là une excellente nouvelle.  Également,
11     j'ai été particulièrement sensible à divers engagements
12     très clairs pris par les partenaires de Canal Évasion, 
13     notamment, celui de présenter 730 heures de
14     programmation originale par année; également,
15     l'engagement de réserver 75 pour cent des dépenses
16     relatives à la production d'émissions canadiennes
17     originales à des producteurs autres que les
18     actionnaires du service ou de leur affilié.
19  7631                 J'y vois pour nous une réelle
20     occasion d'affaires qui se traduira pour notre
21     entreprise par un plus grand nombre d'heures
22     travaillées et plus d'emplois créés.
23  7632                 Enfin, l'idée que certaines de nos
24     productions puissent être diffusées en Europe est fort
25     séduisante.  En effet, une entente de réciprocité entre
                          StenoTran

                             1765

 1     Canal Évasion et Canal Voyages France fait en sorte que
 2     des émissions produites ici pour Canal Évasion seront
 3     diffusées en France et dans toute la francophonie.
 4  7633                 A l'heure de la globalisation et des
 5     marchés de la compétitivité internationale, le fait que
 6     la qualité de nos productions puisse être vue et
 7     appréciée par les Européens donne à Guy Cloutier
 8     Communications des chances effectives d'accroître sa
 9     production et, éventuellement, de produire pour
10     l'étranger.
11  7634                 Je vous remercie.  M. Cloutier et moi
12     sommes disponibles pour répondre à vos questions.
13  7635                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.
14  7636                 M. CLOUTIER:  Merci.  En plus, je
15     suis content d'une chose, Madame la Présidente, c'est
16     que mon ami Michel Chamberland ne produira pas tout; il
17     va nous en donner un peu.  Ça, c'est la bonne nouvelle.
18  7637                 LA PRÉSIDENTE:  Il ne pourra pas, 75
19     pour cent des productions originales doivent être
20     confiées à d'autres.  C'est pour ça.
21  7638                 M. CLOUTIER:  Ça, c'est la bonne
22     nouvelle.  C'est ça qui est intéressant pour nous.
23  7639                 LA PRÉSIDENTE:  Écoutez, ma question,
24     en ayant lu votre lettre, c'était:  Quelles sont les
25     raisons qui vous amènent... compte tenu qu'il y a deux
                          StenoTran

                             1766

 1     projets un peu en concurrence dans le domaine du
 2     voyage, pourquoi celui-là?  Je pense que votre exposé
 3     illustre très bien les raisons.
 4  7640                 Alors, je profiterais de votre
 5     passage à l'audience pour profiter de votre expertise. 
 6     Connaissant le public québécois, connaissant son
 7     attachement pour la télévision québécoise, les
 8     productions, les artistes d'ici, selon vous, est-ce
 9     qu'il y a vraiment un attrait pour des canaux
10     supplémentaires et dans quelle mesure voyez-vous ça
11     dans l'univers où vous êtes du spectacle, des artistes,
12     de production télévisuelle vous-même?  Voyez-vous ça
13     comme une synergie intéressante, un développement
14     incontournable, un mal nécessaire?  Comment?
15  7641                 M. CLOUTIER:  On parle toujours, on
16     prêche pour notre paroisse, naturellement, quand on est
17     producteur; en plus que j'ai la chance d'être
18     propriétaire du Capitole.  C'est sûr que des nouveaux
19     canaux comme ça, ça peut nous aider à être encore plus
20     prolifique, meilleur en affaires en ce sens qu'on a
21     plus d'ouvertures.
22  7642                 Moi, je pense que c'est un besoin le
23     Canal Évasion.  Ce n'est pas parce qu'on est là pour
24     défendre le Canal Évasion ou pour les représenter, mais
25     je veux dire que beaucoup de gens ne savent pas
                          StenoTran

                             1767

 1     vraiment la façon de voyager.  Moi, j'ai de la chance,
 2     mon agent de voyage, c'est René Angelil.  C'est vrai
 3     parce qu'à toutes les fois qu'on voyage, c'est lui qui
 4     me "booke" mes voyages.  Il me dit:  "Guy, tout est
 5     arrangé.  On s'en va.  On s'en va."  Mais il y a
 6     beaucoup de gens qui ne savent pas vraiment comment
 7     s'organiser pour voyager seuls.  Nous, on s'en rend
 8     compte avec le Capitole.  Je pense que c'est 80 pour
 9     cent...
10  7643                 Mme GERMAIN:  De notre clientèle de
11     l'été, oui.
12  7644                 M. CLOUTIER:  ... de notre clientèle
13     de l'été qu'on fait avec notre fameux succès de "Elvis
14     Story", qui viennent du Québec, mais ce sont des gens
15     qui découvrent Québec, vraiment le Québec, parce qu'ils
16     viennent et s'organisent deux trois jours au Québec.
17     Ils viennent à "Elvis Story", ils vont à Chicoutimi,
18     ils vont au fameux spectacle à Bagotville, tout ça.
19  7645                 Donc je pense que c'est important,
20     toutes les nouvelles chaînes, les nouveaux canaux sur
21     lesquels vous travaillez, pour essayer de mettre ça
22     encore plus intéressant au niveau de la production et
23     tout ça.  Je pense que pour nous c'est primordial,
24     c'est important pour le futur.  Si on se fie juste aux
25     chaînes généralistes en ce moment, c'est plus compliqué
                          StenoTran

                             1768

 1     un petit peu pour produire.  On coproduit avec les
 2     chaînes, donc il n'y a pas beaucoup d'ouverture au
 3     niveau de ça.
 4  7646                 Moi, je fais dans le moment une
 5     émission que tout le monde connaît un peu, "La fureur". 
 6     On est coproducteur avec Radio-Canada.  On est content
 7     de l'entente mais, par contre...
 8  7647                 LA PRÉSIDENTE:  C'est votre fille?
 9  7648                 M. CLOUTIER:  Oui.  Je la connais
10     bien, oui.
11  7649                 LA PRÉSIDENTE:  Je ne l'avais jamais
12     réalisé.
13  7650                 M. CLOUTIER:  Non, mais c'est parce
14     que je suis rendu le père de Véro.  J'ai commencé comme
15     Guy Cloutier, puis je suis rendu le père de Véro; c'est
16     drôle.  De toute façon, j'ai joué au hockey avec les
17     boys, la semaine dernière, puis ils m'ont présenté
18     comme le père de Véro, mais je ne suis pas insulté
19     parce que je suis fier de ma fille.
20  7651                 LA PRÉSIDENTE:  Non, non; il faut
21     bien que vos cheveux blancs servent.
22  7652                 M. CLOUTIER:  C'est vrai que ces
23     canaux-là vont nous aider vraiment à être encore
24     meilleurs, puis encore être plus prolifiques au niveau
25     de la production.  C'est ce qu'on veut, nous, parce
                          StenoTran

                             1769

 1     qu'on a des équipes qu'il faut faire travailler, tout
 2     ça, mais je pense que c'est un bien.
 3  7653                 LA PRÉSIDENTE:  Mais vous qui êtes
 4     capable d'aller chercher des dollars dans les poches
 5     des Québécois...
 6  7654                 M. CLOUTIER:  Comment je fais?
 7  7655                 LA PRÉSIDENTE:  ... pour des
 8     spectacles de qualité, puis des disques de qualité,
 9     croyez-vous qu'il y a une possibilité auprès du public
10     québécois de rajouter des sous, parce qu'ils ont déjà
11     une facture assez importante dans le domaine de la
12     câblodistribution?  Croyez-vous qu'on soit capables...
13     je ne dis pas "nous" parce que, nous, c'est une
14     décision et ultimement ce sont les gens qui ont les
15     chaînes spécialisées et les câblos et, bien sûr, les
16     nouveaux moyens de distribution, ExpressVu.
17  7656                 Est-ce que vous pensez qu'il est
18     possible d'aller chercher un autre 5 $, 6 $, 7 $, 4 $
19     chez le téléspectateur?
20  7657                 M. CLOUTIER:  Moi, je pense que oui. 
21     Si on regarde le succès du dernier combat de boxe avec
22     le Canal Indigo, c'était quand même assez cher au
23     niveau des gens; les amateurs de boxe comme tels ont
24     fait des efforts pour essayer de voir ce combat-là. 
25     Donc, quand on sait qu'en plus, le combat, il y avait
                          StenoTran

                             1770

 1     des billets à vendre au Centre Molson, qu'il avait 16
 2     000, 17 000 personnes, je pense qu'il y a une
 3     possibilité pour tout.
 4  7658                 Ça, c'est dépendant.  Même dans le
 5     domaine du disque on s'en rend compte.... l'an dernier,
 6     même si c'est un marché qui est de plus en plus
 7     difficile avec la compétition et tout ça, on a vendu
 8     des disques comme jamais depuis que je suis dans le
 9     métier, depuis 35 ans.
10  7659                 Donc, il y a toujours une place pour
11     les gens si on leur vend des services et si on veut
12     leur présenter d'une façon que c'est un besoin pour
13     eux.  Ça dépend comment c'est présenté aussi.
14  7660                 Moi, je pense que le Canal Évasion
15     c'est important pour ça.  C'est vrai que les gens ne
16     savent pas vraiment comment voyager et où ça se passe
17     vraiment.  Si on les renseigne, qu'il y a des émissions
18     pour ça, les gens sont prêts pour ça.  Ce n'est pas des
19     grandes dépenses non plus.  Ce n'est pas exagéré. 
20     Quand on sait le prix des disques maintenant... ça a
21     changé.  Je me souviens quand on vendait des petits 45
22     tours, à mes débuts -- je ne conterai pas mes débuts --
23     à 0,99 $ dans ce temps-là... je parle un peu comme
24     Maurice Richard mais c'est vrai.
25  7661                 Par contre, aujourd'hui, il y a des
                          StenoTran

                             1771

 1     disques qui sont vingt -- moi, j'ai un disque en ce
 2     moment qui se vend 30 $.  Encore je reviens sur mon jeu
 3     de "La Fureur", mais ça va être le numéro un des ventes
 4     la semaine prochaine.  Les gens avaient besoin de ça. 
 5     C'est un besoin pour leur party des fêtes.  Ils vont
 6     jouer à l'émission "La fureur", puis ils n'ont pas
 7     regardé le prix parce qu'ils ont dit: on en a besoin,
 8     on le fait.
 9  7662                 C'est la même chose pour soit un
10     Canal Évasion ou d'autres canaux que vous allez
11     accorder.  Je pense que, dépendant du besoin des gens,
12     les gens ne sont pas obligés de tout le prendre, mais
13     je pense que ce n'est pas trop.
14  7663                 LA PRÉSIDENTE:  Êtes-vous confiant
15     qu'au Québec, ou dans les talents francophones au
16     Canada, il y a suffisamment de créativité pour faire en
17     sorte qu'on puisse alimenter avec la qualité
18     nécessaire?
19  7664                 M. CLOUTIER:  Absolument; on le
20     prouve avec le talent québécois maintenant. Moi, j'ai
21     des offres, je viens de signer une primeur, d'ailleurs,
22     une maison de disque en France avec Sony, récemment,
23     pour développer des talents québécois.  Pourquoi?  A
24     cause de Céline Dion, Lara Fabian et Notre-Dame-de-
25     Paris.  Tout le monde veut des voix, les voix du
                          StenoTran

                             1772

 1     Québec, ce sont les meilleures, puis tout le monde le
 2     dit.
 3  7665                 En France on dit qu'il n'y a pas
 4     beaucoup de chanteurs à voix et, justement, j'ai eu une
 5     réunion avec le président de Sony il y a deux semaines
 6     à Paris, qui m'a demandé, qui m'a signé une entente de
 7     cinq ans pour découvrir des belles voix du Québec.
 8  7666                 Donc, je pense que le talent, le
 9     potentiel est énorme chez nous.  On le voit,
10     d'ailleurs, avec le genre de show business qu'on peut
11     faire nous-mêmes quand on compare à Toronto ou
12     ailleurs.  Donc, ici, on a vraiment notre show business
13     personnel avec des ventes de revues qu'on connaît, ça
14     ne se voit pas nulle pas ça.  Ça ne se voit pas nulle
15     part à travers le Canada même.  Les 7 jours, toutes les
16     revues, mais c'est parce qu'il y a un potentiel pour
17     ça. Le 7 jours, ça vend.  Je vois Écho-Vedettes qui
18     vend pour 125 000 par semaine, 7 jours vend 180 000. 
19     Donc il y a une possibilité, il y a un potentiel, puis
20     ils paient le 7 jours quand même 4 $, je pense, 4,25 $. 
21     Quand on parle d'une nouvelle chaîne à 6 $, je ne sais
22     pas le prix, je ne suis pas spécialiste là-dedans, je
23     vais vous laisser faire les prix, mais je veux dire ...
24  7667                 LA PRÉSIDENTE:  Je vais laisser les
25     gens d'affaires vous parler de prix.
                          StenoTran

                             1773

 1  7668                 M. CLOUTIER:  Oui, d'affaires.
 2  7669                 Ce que je veux dire par là, c'est que
 3     c'est sûr qu'il y a de la possibilité ici parce que les
 4     gens en mangent du show business, puis ils mangent de
 5     la télévision, puis ils aiment ça, moi,
 6     personnellement, le premier.
 7  7670                 LA PRÉSIDENTE:  Merci infiniment.
 8  7671                 M. CLOUTIER:  J'aimerais ça avoir un
 9     canal juste pour moi, que je puisse parler comme je
10     veux.
11  7672                 LA PRÉSIDENTE:  Écoutez, la prochaine
12     audience, Monsieur Cloutier, c'est un rendez-vous.
13  7673                 M. CLOUTIER:  Je vais venir me
14     présenter.  Merci.  Merci tout le monde.  Merci de
15     m'avoir écouté.  Au revoir.
16  7674                 LA PRÉSIDENTE:  Merci infiniment,
17     merci, madame.  Merci, Guy.
18  7675                 Mme AUDET:  Nous revenons donc dans
19     l'ordre.  Nous étions rendus à l'intervention 23.
20     L'Institut national de la recherche scientifique a
21     demandé à comparaître demain.  M. Couturier est en
22     route et je ne crois pas qu'il soit arrivé encore, à
23     l'intervention 24.
24  7676                 Je voudrais vérifier si l'intervenant
25     25, M. Georges Sioui est dans la salle.
                          StenoTran

                             1774

 1     --- Pas de réponse / No answer
 2  7677                 Mme AUDET:  Alors, on rappellera
 3     M. Sioui plus tard.
 4  7678                 Nous passerons donc, puisque la
 5     SARDeC ne se présente pas, à l'intervention de M. Serge
 6     Saucier pour Raymond Chabot Grant Thornton.
 7  7679                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour, bienvenue.
 8     INTERVENTION
 9  7680                 M. SAUCIER: Mesdames et Messieurs les
10     conseillers, membres du Conseil, Madame la Présidente,
11     je me présente. Mon nom est Serge Saucier.  Je suis le
12     président et chef de la direction de Raymond Chabot
13     Grant Thornton.
14  7681                 Au Québec, notre société se classe au
15     premier rang des cabinets oeuvrant dans les domaines de
16     la vérification, de la fiscalité, des services de
17     conseil à l'administration et de la réorientation.
18     J'agis aussi comme président du Conseil de la Chambre
19     de commerce de la province de Québec qui est, comme
20     vous le savez peut-être, la fédération de toutes les
21     Chambres de commerce au Québec.  J'agis aussi comme
22     président du Conseil de l'École des hautes études
23     commerciales qui, peut-être le savez-vous aussi, est le
24     plus grand business school au Canada.
25  7682                 Faisant écho aux lettres d'appui
                          StenoTran

                             1775

 1     concordantes et multiples que le Conseil a déjà reçues,
 2     la perspective de voir naître en l'an 2000 la première
 3     chaîne francophone en Amérique du Nord consacrée aux
 4     questions économiques et financières me rend très
 5     enthousiaste.  Voici brièvement pourquoi.
 6  7683                 Je suis convaincu que le Canal des
 7     Affaires comblera d'abord un besoin très important dans
 8     le domaine de l'information et de l'éducation
 9     économique et financière, un aspect malheureusement
10     négligé par la télévision francophone.
11  7684                 Les gens d'affaires, les cadres, les
12     professionnels francophones du Canada français auront
13     enfin une chaîne d'affaires qui pourra les informer et
14     à laquelle ils pourront s'identifier.
15  7685                 Mais, au-delà du traitement en
16     profondeur de l'actualité économique et financière qui
17     fait défaut actuellement à la télévision, je constate
18     également que LCA propose une approche attrayante et
19     concrète à la pratique des affaires.  En plus d'être
20     instructive, une telle vulgarisation ne pourra que
21     plaire à l'ensemble des téléspectateurs francophones.
22  7686                 Notre bureau compte plus de 1 300
23     personnes réparties dans plus de 60 bureaux à travers
24     le Québec.  Nous sommes donc à même de témoigner des
25     besoins immenses des Québécois en matière de finances
                          StenoTran

                             1776

 1     personnelles.
 2  7687                 Aussi, je suis fort heureux
 3     d'apprendre que LCA consacrera une partie de sa
 4     programmation aux finances personnelles et contribuera
 5     ainsi à favoriser l'autonomie des téléspectateurs
 6     francophones en matière de placement, de planification
 7     fiscale et successorale, de préparation à la retraite,
 8     de stratégie d'investissement, et caetera.
 9  7688                 Notre société conseille également des
10     milliers de personnes qui sont en réorientation de
11     carrière.  Il y aura de plus en plus, au cours des
12     années à venir, de telles personnes à cause des
13     bouleversements qui transforment actuellement
14     l'économie tant canadienne qu'à un niveau planétaire. 
15     Ceux-ci entraînent un besoin énorme en termes de
16     formation, identification de nouveaux débouchés,
17     notamment le travail autonome.
18  7689                 Je crois qu'une chaîne spécialisée
19     comme LCA peut être un instrument de développement
20     économique et personnel très pertinent en offrant une
21     programmation qui répondra aux besoins spécifiques de
22     ce type de clientèle grandissant.
23  7690                 Mais mon enthousiasme ne s'arrête pas
24     seulement au projet comme tel, il porte également sur
25     l'équipe exceptionnelle de LCA.  L'expertise et
                          StenoTran

                             1777

 1     l'expérience combinées des partenaires de LCA
 2     fournissent, à mon avis, une base très solide sur
 3     laquelle LCA pourra construire sa programmation,
 4     fidéliser et élargir son public.
 5  7691                 À cet égard, le secteur privé qui
 6     réunit déjà toutes les compétences requises me semble
 7     le mieux placé pour répondre aux besoins de la
 8     population en matière d'information économique et
 9     financière.  La contribution, notamment, de deux chefs
10     de file dans leur domaine respectif, Publications
11     Transcontinental du côté de l'information économique et
12     financière et Groupe TVA du côté de la télévision,
13     m'apparaît comme une combinaison gagnante.
14  7692                 L'enjeu de la présente ronde de
15     demande de licence pour les services spécialisés
16     m'apparaît très important pour la société canadienne-
17     française.  Nous entrons de plein pied au 21ième  siècle,
18     une ère gouvernée par le savoir.  Pour bénéficier des
19     retombées de la nouvelle économie, les Canadiens
20     francophones devront se doter de tous les outils qui
21     leur permettront de progresser financièrement.
22  7693                 La télévision, le médium le plus
23     démocratique qui soit, peut accroître les possibilités
24     d'améliorer la richesse collective et individuelle de
25     tous les Québécois.
                          StenoTran

                             1778

 1  7694                 Je suis d'avis que dans un
 2     environnement économique en pleine mutation LCA
 3     permettra aux Canadiens francophones de prendre toute
 4     la place qui leur revient et ce, tant à l'avant-scène
 5     de l'actualité que sur le plan du travail, de l'argent
 6     et des placements.
 7  7695                 En conclusion, j'estime que le
 8     Conseil devrait accepter le projet de LCA parce qu'il
 9     remédie au manque affligeant d'information économique
10     et financière à la télévision francophone et que, à
11     notre avis, celui-ci apporte une valeur ajoutée à tout
12     ce qu'offrent actuellement les canaux francophones en
13     matière d'éducation économique et financière.
14  7696                 Je vous remercie de votre attention.
15  7697                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, Monsieur
16     Saucier.  Mon collègue Monsieur Cardozo aurait une
17     question ou deux pour vous.
18  7698                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci, Madame la
19     Présidente; juste une question ou deux.
20  7699                 Vous avez présenté votre point de vue
21     très clairement et je vous remercie pour ça.
22  7700                 Pouvez-vous me résumer les deux ou
23     trois choses, à votre avis, qui sont très importantes
24     pour une chaîne comme ça sur le sujet des finances et
25     l'économie des affaires?
                          StenoTran

                             1779

 1  7701                 M. SAUCIER:  Voyez-vous, à l'heure
 2     actuelle il y a un manque d'information qui m'apparaît
 3     être extrêmement important.  Il y a peu d'information
 4     financière qui soit accessible à l'ensemble du grand
 5     public.  Or, dans une société comme celle dans laquelle
 6     nous vivons, ça devient extrêmement vital.
 7  7702                 Prenez la question des impôts.  Un,
 8     on paie tous des impôts ici dans la pièce, puis on en
 9     paie tous trop.  On veut donc trouver des façons
10     légitimes, si on peut, tout en achetant des produits
11     financiers qui soient sûrs, de pouvoir réduire notre
12     facture fiscale.
13  7703                 Il y a énormément de produits qui
14     existent. Un, les gens ne les connaissent pas et, deux,
15     souvent, les gens se font tromper par des produits qui
16     ne sont pas appropriés, des produits tout à fait
17     légitimes dont le gouvernement a lui-même fait la
18     promotion.  Un petit exemple de ça: le régime épargne-
19     actions.  Tout le monde ici dans la pièce peut acheter
20     des actions d'une société cotée en bourse et qui permet
21     à l'individu de réduire sa facture fiscale.  C'est
22     complexe.  Ce n'est pas tout le monde qui sait comment
23     acheter un régime épargne-actions, qui sait comment se
24     diriger.  Il y a des gens sur leur chemin pour leur
25     proposer des actions, mais ça finit par être un jungle
                          StenoTran

                             1780

 1     dans laquelle les gens s'y retrouvent très peu.
 2  7704                 Un canal comme LCA va pouvoir
 3     apporter une information paisiblement, calmement, dans
 4     les foyers des gens, leur expliquer d'abord que ça
 5     existe, démystifier ce que c'est qu'un produit comme le
 6     régime épargne-actions, et permettre à ceux qui
 7     aujourd'hui ne le savent pas, d'y avoir accès.
 8  7705                 Dans la planification de vos finances
 9     personnelles, c'est la même chose.  Tout le monde veut
10     planifier sa retraite.  Qu'est-ce qu'on fait pour
11     prendre sa retraite?  Quelle sorte de produit on
12     achète?  Auprès de qui on le fait?  C'est quoi les gens
13     sérieux dans le métier et ceux qui sont un peu des gens
14     à éviter?  Alors, comment on fait pour rendre
15     accessible cette information, puis une information qui
16     bouge tout le temps?
17  7706                 Il y a d'abord, évidemment, les
18     journaux spécialisés, mais la télévision rejoint bien
19     plus de monde et d'une façon plus rapide.  Elle est
20     capable de parler des choses qui se sont passées dans
21     la journée même.
22  7707                 Il y a constamment, on le voit, les
23     cotes financières, juste être en mesure de les lire les
24     cotes.  Ça peut sembler, pour les gens du métier un peu
25     ridicule ce que je dis, mais pour le commun des
                          StenoTran

                             1781

 1     mortels, ça ne l'est pas.  Comment on lit ça une cote
 2     dans les journaux?  Si vous êtes capable déjà
 3     d'apprivoiser ça, vous allez vous ouvrir davantage à ce
 4     type de placement.
 5  7708                 Les Québécois, à cet égard, sont en
 6     retard.  Ils sont en retard au Canada comparativement
 7     aux autres Canadiens.  Il y a un besoin d'information
 8     qui n'existe pas.
 9  7709                 Transcontinental a été un pionnier. 
10     C'est lui qui a le plus publié de magazines puis de
11     journaux portant sur les affaires.  Mais les journaux,
12     on le sait, c'est quelque chose de sympathique,
13     d'accessible, mais la télévision c'est 100 fois
14     meilleur.  Ça rejoint les gens beaucoup plus
15     rapidement.
16  7710                 Donc, à cet égard, je répondrai à
17     votre question en disant que c'est pour répondre à un
18     besoin d'information et pour permettre dans une
19     certaine mesure, aux Québécois puis aux Canadiens
20     d'expression française d'évoluer et de se développer en
21     ayant accès à une information qui leur échappe.
22  7711                 CONSEILLER CARDOZO:  Pour vous, la
23     participation de Transcontinental est très importante?
24  7712                 M. SAUCIER:  Oui, parce que,
25     certainement en tout cas dans le milieu francophone,
                          StenoTran

                             1782

 1     c'est Transcontinental qui a publié le plus de
 2     magazines et de journaux portant sur les affaires. 
 3     Donc, pour démystifier un peu ce que je disais tantôt,
 4     démystifier des notions de bourse et les instruments
 5     financiers qui sont offerts aux gens, il va donc être
 6     capable d'apporter non seulement sa crédibilité mais
 7     son expertise à ce nouveau canal spécialisé en faisant
 8     bénéficier de ses journalistes.
 9  7713                 Il y a le journal Les Affaires qui
10     sort le mercredi.  Juste pour vous donner un exemple de
11     l'importance que ça peut avoir, les gens sont abonnés
12     au journal Les Affaires n'attendent même pas de
13     recevoir le journal Les Affaires par abonnement, ils
14     vont le chercher en kiosque le mercredi matin parce que
15     c'est accessible plus rapidement.  Pourquoi font-ils
16     ça?  C'est qu'il y a à l'intérieur du journal des
17     nouvelles dont ils veulent absolument connaître
18     l'existence.  Vous y apprenez des choses qui sont
19     essentielles.
20  7714                 On vient de voir récemment, on a tous
21     vu dans les journaux, Loblaws se porter acquéreur de
22     Provigo.  Les gens qui avaient les actions de Provigo
23     sont ravis.  Ils ont fait 100 pour cent de rendement. 
24     Mais pourquoi les Québécois n'avaient pas d'actions de
25     Provigo?  Pourquoi ils ne savaient pas ça?
                          StenoTran

                             1783

 1  7715                 Ceux qui ont lu le journal Les
 2     Affaires savaient que ça se discutait, ça faisait
 3     longtemps que ça se discutait qu'une OPA se préparait
 4     sur Provigo.  C'est dommage que peu de gens l'aient su
 5     et que pas plus de monde aient pu prendre connaissance
 6     d'une information qui est simple -- Provigo, tout le
 7     monde savait que c'est là -- puis de se dire:  Pourquoi
 8     je n'en achèterais pas des actions?  Peut-être que je
 9     pourrais aussi bénéficier d'une plus-value.
10  7716                 Il ne faut pas que ça soit réservé
11     uniquement aux grandes caisses de dépôt de ce monde. 
12     Ça nous appartient, à l'ensemble des Québécois, c'est
13     sympathique, mais il faut aussi qu'on soit capable de
14     détenir des actions nous-mêmes.
15  7717                 Alors cette information, les
16     financiers l'ont, les gens qui sont les courtiers en
17     valeurs mobilières l'ont, et les banquiers l'ont.  Mais 
18     moi, ce n'est pas ça que je veux, je veux que ce soit
19     le public d'expression française qui l'ait.  À cet
20     égard, il faut que vous ayez des gens pour la fournir,
21     ladite information, et Transcontinental est un leader
22     incontestable dans ce milieu.  Je pense qu'il va
23     apporter un soutien considérable sur le plan du contenu
24     à la chaîne.
25  7718                 CONSEILLER CARDOZO:  Je pense que
                          StenoTran

                             1784

 1     vous trouvez qu'il n'y a pas assez d'information comme
 2     ça sur RDI et le nouveau canal?
 3  7719                 M. SAUCIER:  Non, non, pas du tout. 
 4     Voyez, RDI, ça couvre un aspect..., comme le Canal des
 5     nouvelles, la même chose de TVA, ça couvre l'ensemble
 6     des nouvelles.  La partie qui est réservée à
 7     l'information financière est trop petite et, donc,
 8     c'est quant à moi totalement insuffisant.
 9  7720                 On ne peut pas couvrir à la fois la
10     question des finances personnelles, les questions
11     boursières, les questions des nouvelles émissions, les
12     questions de la planification successorale et
13     financière, les questions fiscales.  C'est complexe. 
14     Les gouvernements, à tous les ans, complexifient
15     davantage la Loi de l'impôt.  Tant mieux parce que nous
16     en vivons chez nous.  Mais pour l'ensemble du monde, ce
17     n'est pas bon et ils ne se retrouvent pas.  C'est
18     compliqué.
19  7721                 Si vous avez essayé de faire votre
20     déclaration d'impôt tout seul et que vous avez réussi
21     d'un seul coup, vous êtes bon.  Puis, si vous avez eu,
22     en plus d'un T4, un T5 pour vos intérêts, puis si vous
23     avez fait un gain en capital, oubliez ça, vous n'êtes
24     pas capable d'y arriver.  Pourquoi?  Parce qu'on a
25     introduit des notions comme l'impôt minimum de
                          StenoTran

                             1785

 1     remplacement.  Ne demandez pas aux Québécois de se
 2     retrouver là-dedans.
 3  7722                 Alors, il faut être capable, encore
 4     une fois, très doucement, d'expliquer aux gens que ça
 5     existe et d'indiquer les trucs.
 6  7723                 Je peux vous le dire aujourd'hui, il
 7     n'y a personne qui nous écoute à part vous, il y a une
 8     façon d'acheter un régime épargne-actions sans prendre
 9     de risque -- sans prendre de risque -- et d'aller
10     chercher une diminution fiscale.  Ça existe; c'est là. 
11     Comment il se fait que les gens ne le savent pas?  Il
12     faut que vous fassiez une vente à découvert... vous
13     pouvez le noter, là, c'est ça.  Vous pouvez faire une
14     vente à découvert, vous achetez, bon.
15  7724                 Mais il faut que les gens sachent ça. 
16     C'est une façon d'y arriver, et je suis certain qu'il
17     va y avoir un volet au sein de LCA pour expliquer aux
18     gens comment, en utilisant des moyens parfaitement
19     légitimes, encouragés par les gouvernements, réduire
20     votre facture fiscale en devenant investisseurs et
21     propriétaires d'actions.  C'est un des volets.
22  7725                 Les chaînes comme RDI ne peuvent pas
23     arriver à faire ça; elles ont une autre mission que
24     celle-ci.
25  7726                 CONSEILLER CARDOZO:  Enfin, dernière
                          StenoTran

                             1786

 1     question.  Comme vous le savez, il y a deux demandes de
 2     requérants pour un service à ce sujet.  L'autre, c'est
 3     le Réseau de l'économie.  Pourquoi avez-vous choisi
 4     cette requérante?
 5  7727                 M. SAUCIER:  Pour sa programmation,
 6     pour la qualité de ses partenaires.  On n'inventera pas
 7     un deuxième Transcontinental.  Il n'y en a qu'un, il
 8     est là, il est attaché à celle-ci.  L'équipe de TVA,
 9     des gens comme Bernard Lamarre qui sont, quant à moi,
10     des bâtisseurs de l'économie du Québec... c'est pour
11     l'équipe et c'est pour leur programme.  Ils ont une
12     présentation, quant à moi, qui répond beaucoup mieux
13     aux attentes de la population que les autres et c'est
14     la raison pour laquelle je m'y associe.
15  7728                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci beaucoup. 
16     Pour nous, la participation du public comme vous c'est
17     très important et je veux vous remercier pour ça. 
18     Merci, Madame.
19  7729                 M. SAUCIER:  Je vous en prie.
20                                                        1500
21  7730                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, Monsieur
22     Saucier.  Peut-être que l'autre solution c'est de vous
23     inviter régulièrement à des audiences et, comme c'est
24     diffusé, les conseils seront gratuitement fournis aux
25     téléspectateurs.
                          StenoTran

                             1787

 1  7731                 M. SAUCIER:  Peut-être une petite
 2     capsule fiscale à chaque fois.
 3  7732                 LA PRÉSIDENTE:  C'est ça.  "Votre ami
 4     comptable". Merci beaucoup de votre participation.
 5  7733                 M. SAUCIER:  Merci.
 6  7734                 LA PRÉSIDENTE:  ... jusqu'à ce qu'on
 7     soit trop riches pour venir.
 8  7735                 Madame Audet.
 9  7736                 Mme AUDET:  Oui. L'Association des
10     producteurs de films comparaîtra demain. J'inviterais
11     donc maintenant M. Jean-Marc Chaput en intervention au
12     Canal des Affaires.
13  7737                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour.  Il y a
14     longtemps qu'on vous a vu.
15  7738                 M. CHAPUT:  C'est parce que c'était à
16     Ottawa.
17  7739                 LA PRÉSIDENTE:  Ça a dû être pour ça. 
18     Vous ne venez pas nous voir souvent.  Bienvenue.
19  7740                 M. CHAPUT:  J'y étais cette semaine.
20  7741                 LA PRÉSIDENTE:  C'est vrai?  C'est
21     pour ça.  On a passé la semaine ici, nous.
22  7742                 M. CHAPUT:  Oui, je sais.
23  7743                 LA PRÉSIDENTE:  Alors, la parole est
24     à vous.
25     INTERVENTION
                          StenoTran

                             1788

 1  7744                 M. CHAPUT:  Il y a des gens qui
 2     semblent me connaître.  Je suis Jean-Marc Chaput. 
 3     Depuis 1970 j'ai la chance de parler à des gens, petits
 4     et grands groupes, surtout du côté affaires, mais
 5     employés d'entreprises, fonctionnaires de la fonction
 6     publique fédérale et provinciale, compagnies
 7     d'ordinateurs; hier, j'étais avec Cisco, et caetera. 
 8     C'est, je dirais, 3 000 interventions que j'ai eu à
 9     date.
10  7745                 Une des choses qui me frappe le plus,
11     c'est que les gens ont besoin de savoir ce qui se passe
12     mais ils ne le savent pas.  Tous les soirs quand je
13     regarde la télévision, je regarde le Dow Jones puis la
14     cote de la Bourse à Toronto, mais je suis convaincu
15     qu'il y en a une bonne partie qui regardent ça après
16     les nouvelles, puis ils ne savent pas ce que ça veut
17     dire.  On n'a pas fait ce bout-là.
18  7746                 C'est dans ce sens-là que je dirais
19     que le Canal Affaires va aider ce point-là.  Je pense
20     tout à l'heure on parlait de Provigo.  C'est curieux
21     parce que dans le même journal, voilà trois semaines,
22     où on annonçait Loblaws qui prenait le contrôle de
23     Provigo, et on savait déjà que Soby's prenait IGA, est
24     apparu un tout petit texte:  Fidelity Investment, qui
25     est le plus grand fonds de placement au monde,  plaçait
                          StenoTran

                             1789

 1     dans Métro-Richelieu.
 2  7747                 Il me semble qu'il y a toute une
 3     nouvelle là-dedans, de demander en faisant venir des
 4     gens de Fidelity:  C'est quoi l'affaire?  Métro-
 5     Richelieu, ça veut dire quoi par rapport à Loblaws, par
 6     rapport à IGA.  Ça, ça passe inaperçu.
 7  7748                 Hier soir, on parlait aux nouvelles
 8     de cette chose extraordinaire, qu'il y a un journal de
 9     Québec, du Québec, du Canada aussi, qui venait
10     d'acheter le Sun à Toronto. Je regardais la nouvelle,
11     elle était toute politique.  Mais il n'y a pas
12     seulement la politique. Pourquoi ils ont payé 1,8 des
13     revenus au lieu de 1,5?  Il doit y avoir une raison
14     derrière.
15  7749                 Ce que M. Carl disait, on ne l'a pas
16     su, puis on ne le saura pas non plus, parce qu'il n'y a
17     personne qui va prendre le temps de faire une heure
18     avec M. Carl pour dire: on va oublier la politique, on
19     va oublier ton père, qui était un gars extraordinaire. 
20     Mais comment vous voyez ça, votre gang?  Ce bout-là
21     n'est jamais fait.  C'est ça que je veux dire.
22  7750                 C'est évident que la nouvelle va
23     sortir, mais elle va sortir dans ça avec l'accent sur
24     l'économie et pas seulement sur l'accent... je 
25     voudrais faire juste une petite remarque en passant. 
                          StenoTran

                             1790

 1     Je suis d'accord avec "La facture", je suis d'accord
 2     avec "J.E." mais, sacrifice!, tout le monde ne se fait
 3     pas fourrer dans la vie.  Ça ne se peut pas que tout le
 4     monde se fasse jouer.
 5  7751                 Il se vend combien de maisons par
 6     année au Canada?  Ce n'est pas tous des contrats mal
 7     faits par la Caisse populaire.  "Sarpent!"  C'est ce
 8     bout-là que je trouve... à un moment donné tout ce
 9     qu'on a à "La facture", c'est t'oses plus rien faire. 
10     Tu fais remonter ton mur, tu dis: pour moi, il va me
11     tromper.  Ça se peut pas; il doit y avoir des gars qui
12     montent des murs comme il faut.  C'est ce bout-là.
13  7752                 Alors, ça, je tiens à le dire, c'est
14     ça que je vois dans le Canal Affaires, de remettre les
15     choses en position.
16  7753                 La deuxième chose aussi que je veux
17     dire et que je prêche depuis 28 ans maintenant, c'est
18     qu'il faut donner un sens de responsabilité aux gens. 
19     Ce n'est pas la Caisse de dépôt qui va faire mon
20     avenir; c'est moi qui vais le faire.  À l'heure
21     actuelle, ce bout-là, on "déresponsabilise" les gens en
22     leur disant:  Les autres vont s'occuper de toi.  Ton
23     fonds de pension, t'en occupe pas, c'est tout fait, ça,
24     au fédéral puis au provincial; c'est tout prévu, puis
25     tu vas avoir tant pour cent.  Je peux-tu dire
                          StenoTran

                             1791

 1     autrement?  Je peux-tu faire des choses autrement?
 2  7754                 Je pense que dans un Canal Affaires
 3     on pourrait commencer à dire aux gens:  Il est peut-
 4     être temps que tu commences à décider toi-même.  Au
 5     lieu de donner des cours à la polyvalente comme je vois
 6     l'an passé, un cours qui m'a précédé, à des enfants de
 7     16 ans... on leur a expliqué comment investir dans un
 8     REER.  Ils ont 16 ans.  Sacrifice!  Ils vont-tu vivre
 9     entre-temps?  Ils vont-tu aller quelque part?  C'est ça
10     que je veux dire, de dire à des jeunes de 16 ans:  Vous
11     pouvez réussir.
12  7755                 La troisième chose que je veux dire
13     par rapport à LCA qui m'impressionne, c'est le monde,
14     de voir grand, d'arrêter de voir petit, d'être capable
15     de dire à quelqu'un qui commence: As-tu déjà pensé que
16     SoftImage était petit, qu'un jour c'était dans la tête
17     de quelqu'un?
18  7756                 Hier, je travaillais avec Cisco, qui 
19     travaille dans l'électronique; tous les échanges entre
20     l'Internet et tout, c'est Cisco.  La compagnie vend 8
21     milliards US par année.  Elle a été fondée en 1984 dans
22     un garage.  L'autre fois, je travaillais avec Sun
23     Microsystems, Cisco et Oracle.  Les trois compagnies
24     n'existaient pas voilà 20 ans; 25 milliards de chiffres
25     d'affaires à date.
                          StenoTran

                             1792

 1  7757                 D'être capables de donner cet
 2     exemple-là pour dire: l'idée que tu as dans ton garage,
 3     c'est peut-être 8 milliards dans 15 ans... on ne bâtit
 4     pas des statues seulement pour admirer quelqu'un qui
 5     réussit des choses plus grandes que nous autres.  On
 6     bâtit des statues pour se rappeler qu'on peut peut-être
 7     le faire nous autres aussi.  C'est pour se rappeler que
 8     même si t'es petit, t'as le droit d'être un roi.  Voir
 9     grand.
10  7758                 Ça fait 10 ans que je collabore à
11     PME, pour les petites et moyennes entreprises.  Depuis
12     un an, je fais un portrait par mois, d'une PPE, une
13     petite, petite, petite entreprise, la plus petite que
14     je peux trouver, juste pour essayer de dire aux gens:
15     As-tu pensé que tu pouvais faire des choses par toi-
16     même?  Va essayer, voir.  Et je vois ça dans un Canal
17     Affaires, des portraits.
18  7759                 Ce qui me plaît avec LCA plutôt que
19     d'autres propositions, je pense qu'on l'a dit
20     précédemment, c'est l'équipe.  Ce qui me plaît, c'est
21     de ne pas mettre trop d'emphase sur la technique, mais
22     de mettre de l'emphase sur un contenu, de faire en
23     sorte que quand on a une revue comme Commerce qui fête
24     100 ans, on doit savoir comment ramasser des
25     informations.  Quand on a le journal Les Affaires qui
                          StenoTran

                             1793

 1     parle d'un REER et de ses affaires personnelles, quand
 2     on a PME qui s'adresse aux petites entreprises et non
 3     pas aux grandes, un journal Les Affaires qui rapporte
 4     des nouvelles, touttes petites mais qui disent
 5     tellement de choses, je me dis:  Les possibilités de
 6     tie-in seraient incroyables.
 7  7760                 Je regarde beaucoup CNN parce que je
 8     connais l'entreprise, je connais M. Turner, puis j'ai
 9     eu la chance de voir un peu leur programmation se
10     faire.  Mais ce que je trouve de merveilleux à l'heure
11     actuelle c'est le tie-in de CNN/Fortune dans lequel, la
12     semaine, je vois l'article de Fortune qui me dit: C'est
13     ça qui s'en vient.  Si tu veux creuser cette idée-là,
14     elle va être là.  Je vois Times Fortune puis je dis: 
15     Je peux creuser ça.
16  7761                 Si vous imaginez que PME
17     commencerait... mes portraits; je parle pour moi. 
18     M. Cloutier parle pour lui, quand même je parlerais
19     pour moi aussi.  Je vois mes portrait à un moment
20     donné, être capable de les faire sur place.  Un
21     prototypiste, j'avais jamais entendu parler de ça.  Un
22     gars qui fait des modèles de quelqu'un qui veut faire
23     son premier produit pour pouvoir le montrer, qui a
24     appris en Angleterre, quatre employés, 247 000 $ de
25     chiffre d'affaires.  Des fous de faire des petites
                          StenoTran

                             1794

 1     affaires, de montrer comment ça va avoir l'air.  Ça
 2     serait le fun de pouvoir le montrer dans son atelier. 
 3     Quelqu'un qui fait des tables avec des dessus en
 4     pierre, ça serait pas le fun?  C'est ça que je veux
 5     dire.
 6  7762                 Deux petites remarques pour terminer. 
 7     On a parlé beaucoup de sondages.  Je vous ai entendu
 8     jeudi en parler.
 9  7763                 Je pense qu'il y a une distinction à
10     faire qui est fondamentale.  Il y a de la demande et il
11     y a des besoins.  Les sondages testent la demande.  Le
12     Cirque du soleil n'a jamais fait de sondages au début. 
13     S'ils en avait fait, personne n'aurait embarqué.  Faire
14     un cirque avec des acrobates, il n'y a pas un éléphant,
15     il n'y a pas un lion, tout le monde va dire... si on
16     avait fait un sondage et on avait dit: On voit un
17     cirque dans le futur, ça va être autour d'une piscine
18     avec du monde qui vont plonger"... "T'es malade!"  Ça
19     ne se fait pas de même."
20  7764                 Sony n'a jamais fait de sondage pour
21     des Walkmans, pour la simple raison que personne ne
22     savait ce que c'était.  Demandez à quelqu'un à New
23     York: te vois-tu sur Wall Street avec des écouteurs
24     dans tes oreilles te dandiner sur la rue.  On aurait
25     dit: T'es malade, toi.  Ils ont fait le produit parce
                          StenoTran

                             1795

 1     que ça répondait à un besoin, par exemple.
 2  7765                 Je pense que LCA répond à un besoin
 3     et je pense que, ça, c'est important.  C'est de savoir:
 4     est-ce qu'il y a un besoin?  Est-ce que les gens ont
 5     vraiment besoin de savoir qu'est-ce que c'est, comment
 6     on peut se "déresponsabiliser" facilement en remettant
 7     tout aux autres?  Si oui, embarquons dans le besoin.
 8  7766                 Et la différence entre les deux, pour
 9     vous aider peut-être à comprendre, quoique c'est très
10     simple, quand quelqu'un va à la quincaillerie pour une
11     perceuse, la demande est la perceuse, mais le besoin,
12     c'est le trou.  Puis il n'y a jamais personne qui parle
13     du sacrifice de trou!
14  7767                 Ma dernière petite remarque qui m'a
15     bien impressionné... et je pense que c'est vous, Madame
16     Wylie, qui l'avez sortie jeudi.  Vous avez sorti cette
17     expression extraordinaire des murs de Chine.  Je pense
18     que c'est vous, je ne sais pas, si j'ai bonne mémoire. 
19     Oui, c'était les murs de Chine.  Ça m'impressionne, ça,
20     les murs de Chine, parce que j'ai un gros client qui
21     s'appelle Postes Canada.  Ça fait dix ans que je
22     travaille avec Postes Canada à donner des conférences à
23     des facteurs puis la direction et de mêler les touts
24     avec les syndicats à l'intérieur, et tout ce que ça
25     veut dire.
                          StenoTran

                             1796

 1  7768                 Postes Canada a bâti un mur de Chine:
 2     "Personne d'autre n'a le droit de faire du courrier
 3     autre que nous autres avec des petits facteurs qui vont
 4     de porte en porte."  Hier, Cisco nous apprenait qu'aux
 5     États-Unis, il y a 10 fois plus de courrier
 6     électronique que par la poste. Où est-ce qu'il est le
 7     sacrifice de mur qu'ils s'étaient bâti?
 8  7769                 Les alliances se font partout.  Tout
 9     est embarqué l'un dans l'autre. Voilà 86 ans le
10     gouvernement américain a voulu sectionner Standard Oil;
11     86 ans après Exxon puis Mobile se refusionnent.
12  7770                 On ne peut pas bâtir des murs.  Ce
13     qu'on doit bâtir c'est des humains qui sont capables
14     voir comment on fait pour vivre en société.  Or, j'ai
15     peur à un moment donné qu'on bâtisse des murs puis
16     qu'on s'enferme.  Je voudrais que le Canada soit ce
17     qu'il a été quand il a été fondé voilà 400 ans:  un
18     pays d'aventure qui n'a même pas pensé à des
19     frontières. On est allé découvrir le Mississippi sans
20     savoir ce que c'était ailleurs.  La Baie James, puis on
21     est parti vers l'ouest.  On est un pays d'aventure et
22     non de frontières.  Et c'est pour ça que j'ai choisi,
23     quand on m'a demandé d'endosser le Canal des Affaires,
24     de le faire.  LCA, L-C-A, Canal des Affaires.  C'est
25     pour moi primordial.  Je suis content de voir qu'ils
                          StenoTran

                             1797

 1     vont obtenir une licence.  Merci.  Il faut demander la
 2     commande, non?
 3  7771                 LA PRÉSIDENTE:  Il n'y a rien comme
 4     demander.
 5  7772                 M. CHAPUT:  Il n'y a rien comme le
 6     demander.
 7  7773                 LA PRÉSIDENTE:  Si on ne le demande
 8     pas, on ne le reçoit pas...
 9  7774                 M. CHAPUT:  Jamais.
10  7775                 LA PRÉSIDENTE:  ... c'est certain.
11  7776                 Je vais demander à mon collègue
12     M. Cardozo de vous poser quelques questions.
13  7777                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci, Madame la
14     Présidente.
15  7778                 Merci beaucoup, Monsieur Chaput.
16  7779                 M. CHAPUT:  Vous êtes bienvenu.
17  7780                 CONSEILLER CARDOZO:  Je sens
18     beaucoup, beaucoup d'enthousiasme pour cette demande.
19  7781                 M. CHAPUT:  J'en ai beaucoup.
20  7782                 CONSEILLER CARDOZO:  Quand j'ai lu
21     votre soumission écrite et quand je vous écoute
22     aujourd'hui, vous me donnez l'impression que ce canal
23     pourrait sauver le monde et peut-être sûrement le monde
24     économique.
25  7783                 M. CHAPUT:  Mais, rappelez-vous,
                          StenoTran

                             1798

 1     Monsieur Cardozo, ceux qui pensent pouvoir changer le
 2     monde, ce sont ceux qui le changent.  Ce n'est pas moi
 3     qui ai dit ça, c'est Apple Computer.
 4  7784                 CONSEILLER CARDOZO:  À votre avis,
 5     qui sont des audiences cibles et qui sont des priorités
 6     pour ce service?
 7  7785                 M. CHAPUT:  L'audience cible?  Une
 8     grand-mère qui vient me voir après une conférence et
 9     qui me dit:  "C'est-tu bon, ça, des fonds mutuels? 
10     C'est-tu garanti?  C'est-tu certain, certain qu'on va
11     avoir notre argent?"  Je lui dis "Regardez" quoi? C'est
12     évident qu'elle ne lira pas le journal Les Affaires. 
13     C'est évident qu'elle ne lira pas la revue Commerce. 
14     Mais ça serait-tu extraordinaire si elle pouvait, au
15     lieu de regarder "La Facture" un soir ou "J.E.",
16     regarder un canal qui lui expliquerait c'est quoi un
17     fonds mutuel puis comment ce n'est pas dangereux, puis
18     comment c'est répartir des risques de façon à être
19     encore plus sûr.  Pour moi, ça c'est une partie...
20  7786                 CONSEILLER CARDOZO:  C'est beaucoup
21     plus que seulement des gens des affaires?
22  7787                 M. CHAPUT:  Dans les gens des
23     affaires, ce que je verrais, c'est les jeunes de 20 ans
24     qui, au lieu après on bac, à 23 ans, de prendre une
25     maîtrise, se demandant s'il peut être admis au
                          StenoTran

                             1799

 1     doctorat.  Sacrifice, quand il va finir son cours, il
 2     va passer direct au fonds de pension.  Il faut toujours
 3     bien partir.  T'es capable de lui dire:  "À 22 ans, tu
 4     en sais assez.  Envoie.  Embraye."  Ça, je vois ça.
 5  7788                 Malheureusement, les gens s'endorment
 6     à étudier.  On fait des études d'études, d'études.
 7     Quand est-ce que tu embarques?  Ça, on pourrait avoir
 8     une partie des émissions, et la nuit ça irait bien
 9     parce qu'en général, ceux-là, ce sont des auditeurs de
10     nuit.  Je verrais ça au Foufounes Électriques, la demi-
11     heure de LCA, du Canal Affaires.  On commencerait à
12     dire aux gens:  Pourquoi vous n'essayez pas de faire
13     d'autre chose?
14  7789                 Je pense que c'est ça.  Ça, c'est une
15     clientèle.  Je vois beaucoup plus ça que Carl Péladeau. 
16     Pour moi, il ne sera pas un auditeur féroce.  Il n'a
17     pas besoin de ça.  Et je ne pense pas qu'il soit bon
18     là-dedans.  Quand j'écris PME, ce n'est pas à lui que
19     je parle.  Je parle au petit qui essaie de dire:  Sais-
20     tu que t'es grand à l'intérieur, mais tu ne l'as jamais
21     fait.  Ça, pour moi, c'est la clientèle.
22  7790                 Or, je ne peux pas le faire quand
23     c'est une télévision généraliste, parce que quand tu
24     suis "La Fureur", tu ne peux pas être sérieux tout le
25     long.  C'est ça le drame.  Je ne suis pas contre ça, au
                          StenoTran

                             1800

 1     contraire.  Quand tu fais les nouvelles et que t'as
 2     juste une demi-heure pour cerner l'ensemble d'un pays
 3     ou d'une région, sacrifice, tu fais juste passer par-
 4     dessus.
 5  7791                 Je veux un canal qui puisse aider ces
 6     gens-là.
 7  7792                 CONSEILLER CARDOZO:  Pensez-vous que
 8     l'autre demande va faire la même chose?
 9  7793                 M. CHAPUT:  Ce que je crains de
10     l'autre demande, quand je l'ai entendue lundi, j'étais
11     content jusqu'à un certain point parce que je avais pas
12     lu leur demande.. ils parlent beaucoup d'économie. Ma
13     grand-mère, elle ne pense pas que les fonds mutuels ça
14     va dans l'économie.  Elle, c'est juste pour savoir, le
15     12 000 $ , il est-tu bien?  Il est-tu sûr?  Est-ce que
16     je vais l'avoir pour plus tard?
17  7794                 On a parlé aussi de "La Facture" puis
18     on a parlé de "J.E.".  Pour moi, ce n'est pas ça, le
19     Canal les Affaires.
20  7795                 Alors, dans ce sens-là, je pense que
21     celui-ci correspond plus aux besoins que depuis 28 ans
22     je ressens:  le besoin pour quelqu'un d'être encouragé
23     avec son projet; le besoin pour quelqu'un d'être
24     encouragé à essayer de placer; le besoin pour quelqu'un
25     de voir c'est quoi, ça, un REA?  Comment on fait pour
                          StenoTran

                             1801

 1     placer là-dedans?
 2  7796                 J'ai entendu quelqu'un dire qu'on
 3     pouvait le faire sans risque. Qu'est-ce que c'est?
 4  7797                 Ça, je vois beaucoup plus ça que
 5     d'expliquer de faire attention quand tu signes un
 6     contrat, que tous les gens sont là pour t'en vouloir,
 7     de travailler sur ce complexe de persécution constant. 
 8     C'est vrai qu'il y a 10 pour cent des gens -- peut-
 9     être, peut-être moins -- qui sont bêtes.  Il y en a 90
10     pour cent qui sont honnêtes.  Alors, je vois plus ça.
11  7798                 CONSEILLER CARDOZO:  Enfin, quand je
12     regarde la grille horaire avec la demande je ne vois
13     pas votre nom dans la grille horaire.  Je pense qu'on a
14     besoin d'un programme comme "Le monde de Chaput" ou
15     quelque chose comme ça.
16  7799                 LA PRÉSIDENTE:  "Le monde selon 
17     Chaput".
18  7800                 M. CHAPUT:  Ça m'a peut-être échappé,
19     mais ce n'est pas pour rien qu'ils m'ont demandé, je
20     pense.  Quand ils m'ont appelé, c'était un peu ça. 
21     Peut-être que c'est un point de vue différent, mais
22     rappelez-vous du besoin des gens.  Les gens ont besoin
23     de savoir qu'ils sont bons, pas qu'ils se font jouer.
24  7801                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci beaucoup.
25  7802                 M. CHAPUT:  Merci.
                          StenoTran

                             1802

 1  7803                 LA PRÉSIDENTE:  Merci infiniment,
 2     Monsieur Chaput.  Merci.
 3  7804                 Nous allons prendre une pause jusqu'à
 4     moins vingt et nous allons revenir. Nous avons à ce
 5     moment-là quatre intervenants?
 6  7805                 Mme AUDET:  Oui.  Nous reviendrons
 7     avec les Conseillers en valeurs Planiges, suivi de
 8     M. Couturier de la Fédération des sociétés d'histoire
 9     et de l'École nationale de l'humour.
10     --- Courte suspension à / Short recess at 1515
11     --- L'audience reprend à / Upon resuming at 1545
12  7806                 LA PRÉSIDENTE:  Madame Audet.
13  7807                 Mme AUDET:  Nous entendrons maintenant
14     trois interventions dans l'ordre où ils apparaissaient
15     à l'ordre du jour.  Nous débuterons donc par
16     l'intervention no 20, l, représentés par Mme Linda
17     Julien.
18  7808                 Je crois que nos intervenants sont
19     sortis de la salle.  Si vous voulez attendre deux
20     secondes, je vais voir.
21     Courte pause / Short pause
22  7809                 Mme AUDET:  Nous les rappellerons donc
23     plus tard.
24  7810                 J'inviterais M. Couturier à prendre
25     place.
                          StenoTran

                             1803

 1     INTERVENTION
 2  7811                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour, Monsieur
 3     Couturier.  Bienvenue.
 4  7812                 M. COUTURIER:  Madame la Présidente,
 5     Messieurs, Mesdames les Commissaires, je m'appelle
 6     Jean-Paul Couturier.  Je suis professeur d'histoire à
 7     l'Université de Moncton.  Vous me permettrez, au tout
 8     début de mon intervention, de prendre quelques instants
 9     pour me présenter puisque je suis beaucoup moins connu,
10     en fait, que mon homonyme, Jacques Lacoursière.
11  7813                 Je suis tout de même historien moi
12     aussi, même si j'oeuvre dans une petite université.  Au
13     cours de ma brève carrière, j'ai fait un certain nombre
14     de petites choses, je pense, qui justifient le fait que
15     je sois ici cet après-midi en votre compagnie.
16  7814                 Je suis historien donc, je suis
17     professeur d'université, mais je suis aussi un
18     historien qui s'est intéressé à la production de
19     matériel pédagogique.  Alors j'ai rédigé, par exemple,
20     un manuel d'histoire du Canada qui est utilisé dans les
21     écoles secondaires du Nouveau-Brunswick et aussi dans
22     quelques écoles ailleurs au pays.  J'ai aussi rédigé un
23     manuel d'histoire universitaire qui est utilisé dans
24     presque toutes les universités canadiennes
25     actuellement, les universités canadiennes de langue
                          StenoTran

                             1804

 1     française, bien entendu.
 2  7815                 Je n'espère pas pour autant que je
 3     suis le type d'intervenant que vous allez trouver un
 4     peu endormant.  Je n'ai pas l'énergie d'un Jean-Marc
 5     Chaput.  Moi ,j'ai passé une bonne partie de ma vie à
 6     étudier, mais j'espère quand même qu'il me reste un peu
 7     de vie productive devant moi.
 8  7816                 Si j'ai demandé à être entendu par le
 9     Conseil, c'était justement pour vous faire part de mes
10     impressions au sujet de la demande de Radio-Canada et
11     de ses partenaires de créer une chaîne spécialisée en 
12     histoire.
13  7817                 Je suis content par le fait même que
14     vous m'ayez invité aussi parce que vous avez, au même
15     moment, une voix acadienne et je trouve que c'est
16     intéressant que les Acadiens puissent participer à ce
17     que les historiens, je n'en doute pas, un jour
18     appelleront le grand débat sur la création d'une chaîne
19     spécialisée en histoire.
20  7818                 Mon intervention, elle sera brève cet
21     après-midi.  Je veux essentiellement vous dire deux
22     choses:  premièrement, je pense qu'il y a à la fois une
23     demande et un besoin pour une chaîne en histoire, donc
24     dans ce cas-ci, il n'y a pas simplement un besoin mais
25     il y a une demande aussi, il y a les deux; et d'autre
                          StenoTran

                             1805

 1     part, parmi les deux propositions qui sont parmi vous,
 2     je crois que c'est celle du Réseau de l'histoire qui
 3     est la plus intéressante, la plus stimulante et c'est
 4     elle qui mérite de recevoir votre approbation.
 5  7819                 Pourquoi une chaîne spécialisée en
 6     histoire premièrement?  Très brièvement, je pense que
 7     vous connaissez aussi bien que moi les paramètres du
 8     problème, vous avez entendu notamment mon collègue,
 9     José Igartua de la Société historique du Canada qui
10     vous a parlé du renouvellement de l'histoire, qui vous
11     a parlé aussi de l'intérêt pour l'histoire.
12  7820                 Je pense que très concrètement, cet
13     intérêt-là, on le voit partout, on le voit, par
14     exemple, quand on se rend visiter la Forteresse
15     Louisbourg l'été et qu'on constate les dizaines, les
16     centaines et les milliers de touristes qui fréquentent
17     ce lieu touristique.  On le voit aussi quand on se rend
18     au Lac-Saint-Jean et qu'on va à l'Économusée du fromage
19     où là il y a aussi des dizaines et des centaines de
20     personnes qui, chaque jour, vont visiter cette petite
21     infrastructure.
22  7821                 Donc je pense qu'il y a un intérêt,
23     un intérêt très répandu actuellement pour l'histoire. 
24     Et ça, ça m'apparaît un élément important.
25  7822                 Les sondages aussi l'attestent.  Je
                          StenoTran

                             1806

 1     ne vous parlerai pas des sondages, ce n'est pas de mon
 2     ressort, je pense que les promoteurs des différentes
 3     chaînes l'ont fait, mais quand même, on peut noter que
 4     les sondages qui sont faits par Angus Reid, par
 5     exemple, relèvent assez fréquemment l'intérêt des
 6     Canadiens pour leur histoire, pour leur connaissance de
 7     l'histoire.
 8  7823                 Ces quelques éléments, donc,
 9     l'intérêt, le besoin, la demande, m'apparaissent
10     justifier la création d'une chaîne spécialisée en
11     histoire.
12  7824                 Le besoin, il est évident aussi parce
13     que le Canada anglais a maintenant une chaîne de ce
14     type, les États-Unis ont aussi une chaîne de ce type,
15     et je pense que la population de langue française, le
16     téléspectateur de langue française a aussi besoin d'une
17     telle chaîne.
18  7825                 Pourquoi appuyer un projet
19     spécifique, pourquoi appuyer le projet du Réseau de
20     l'histoire?  Après avoir pris connaissance des deux
21     projets, puisque j'ai vraiment bien pris connaissance
22     des deux projets, en bon professeur d'université, j'en
23     suis arrivé à la conclusion que celui de Radio-Canada
24     et de ses partenaires était le meilleur.
25  7826                 La principale raison, la plus grande
                          StenoTran

                             1807

 1     des raisons qui m'ont amené à cette conclusion, c'est
 2     la vision qui se dégageait du projet présenté par
 3     Radio-Canada.  On y trouvait un projet qui était axé
 4     sur la notion de service public où l'histoire n'était
 5     pas simplement traitée comme un élément de
 6     divertissement mais aussi comme étant un élément qui
 7     peut contribuer à l'enrichissement culturel d'une
 8     population et, plus loin encore, qui peut contribuer à
 9     améliorer la qualité du débat public, à améliorer,
10     finalement, la culture civique des citoyens et des
11     citoyennes.  Je pense que ça, c'est une dimension
12     importante.
13  7827                 Il y a du sérieux dans la demande du
14     réseau de l'information, il y a un comité aviseur dont
15     je fais partie mais je vous le dis tout de suite, moi
16     je suis juste le junior du comité, il y a des gens là
17     très intéressants qui ont un bon dossier et qui ont
18     aussi appuyé ce comité.
19  7828                 Donc, il y a cette vision dans le
20     projet, la notion de services publics, la notion
21     d'aller plus loin que le divertissement, qui m'a
22     beaucoup séduit.
23  7829                 Très concrètement et brièvement
24     aussi, il y a un certain nombre d'éléments très
25     spécifiques qui m'ont aussi amené à opter pour le
                          StenoTran

                             1808

 1     projet de Réseau de l'histoire.  Premièrement, il y a
 2     l'accent qui est placé sur l'histoire canadienne, j'ai
 3     trouvé ça intéressant.  Je pense que les Canadiens ont
 4     le goût de mieux connaître leur histoire, et le Réseau
 5     de l'histoire permettrait de répondre à ce besoin.
 6  7830                 Il y a un équilibre, par contre,
 7     entre histoire nationale et histoire internationale,
 8     mais il y a quand même un accent sur la dimension
 9     canadienne.
10  7831                 Il y a l'idée du partenariat avec
11     l'ONF qui m'apparaît aussi une idée intéressante, en
12     particulier pour ce qui est de l'utilisation des
13     ressources Internet, et j'y reviendrai dans quelques
14     instants.
15  7832                 À titre de professeur aussi, il y a
16     une chose que j'ai trouvée particulièrement
17     intéressante et qui vous a été soulignée aussi par mon
18     collègue Igartua, c'est toute la dimension pédagogique,
19     le fait qu'il y a, dans le projet du Réseau de
20     l'histoire un souci de rencontrer un certain nombre
21     d'objectifs pédagogiques, de s'abouter, en quelque
22     sorte, à ce qui se fait dans les écoles, dans les
23     collègues, dans les universités.
24  7833                 Moi, comme personne qui est à chaque
25     jour dans une salle de classe, on dit que les
                          StenoTran

                             1809

 1     professeurs d'université ne sont pas à tous les jours
 2     dans une salle de classe, c'est vrai, mais qui est
 3     périodiquement ou parfois dans une salle de classe,
 4     j'ai besoin de matériel et il me semble que dans le
 5     projet du Réseau de l'histoire, j'y vois la possibilité
 6     d'aller chercher du matériel qui me permettrait de
 7     rendre l'histoire plus intéressante pour mes étudiants.
 8  7834                 Et je vois la même possibilité pour
 9     les gens qui sont dans les salles de classe dans les
10     collèges et dans les écoles secondaires de la même
11     manière.
12  7835                 Cette dimension-là, elle m'apparaît
13     intéressante et je pense que le Réseau de l'histoire,
14     elle a un élément qui lui donnerait rapidement une
15     personnalité.
16  7836                 Un autre élément qui m'a séduit,
17     c'est la dimension Internet.  En outre, le fait que je
18     me suis amusé à faire un ou deux manuels d'histoire, je
19     me suis amusé aussi, comme les gens de ma génération,
20     avec Internet et j'ai contribué à bâtir un site Web en
21     particulier sur l'histoire acadienne.
22  7837                 De plus en plus, je me rends compte
23     que pour, en fait, plus d'une génération ça devient un
24     instrument intéressant.  Il y a cette dimension dans le
25     projet du Réseau de l'histoire.
                          StenoTran

                             1810

 1  7838                 On propose d'utiliser déjà ce qui va
 2     se faire du côté de l'ONF mais d'aller plus loin
 3     encore.  Or on le sait, Internet, et le Web en
 4     particulier,  offre de multiples possibilités.  Je
 5     pense entre autres à ce qui se fait du côté des États-
 6     Unis au réseau PBS.  Le réseau PBS a exploité
 7     abondamment Internet et le Web et, grâce à Internet,
 8     les gens qui sont dans les écoles, dans les universités
 9     mais aussi les téléspectateurs en général peuvent aller
10     chercher des éléments complémentaires à ce qu'ils ont
11     vu à la télé.  Donc il y a une belle interconnexion
12     entre Internet et la télévision.
13  7839                 Il me semble que dans le projet de
14     Réseau de l'histoire, il y a cette possibilité-là qui
15     est présentée et qui mériterait aussi qu'on s'y
16     attarde.
17  7840                 Donc ça veut dire concrètement du
18     matériel supplémentaire, de la discussion avec des
19     historiens, donc la possibilité de faire le lien et
20     d'approfondir ce qu'on voit dans son salon entre 9 h 00
21     et 10 h 00 le soir.  Ça, ça m'apparaît très intéressant
22     dans le projet de Réseau de l'histoire.
23  7841                 Deux derniers éléments très
24     rapidement qui m'ont plu dans ce projet.
25  7842                 Premièrement, celui de s'adresser
                          StenoTran

                             1811

 1     directement aux jeunes.  Il y a un souci dans le
 2     document du Réseau de l'histoire d'aller chercher les
 3     jeunes.  Or, les jeunes aiment l'histoire.  Il suffit,
 4     par exemple, d'aller dans une bibliothèque publique et
 5     de regarder les livres qui sont produits à l'intention
 6     des jeunes, "Vivre au Moyen ¶ge", "Vivre parmi les
 7     Romains" et de voir la circulation de ces livres-là. 
 8     Ces livres-là sont magnifiques, ils sont empruntés
 9     constamment par les gens, j'y vais souvent avec ma
10     petite fille et on a de la difficulté à mettre la main
11     sur ces livres-là, ils sont populaires.  Donc quand
12     l'histoire est bien présentée, elle attire les jeunes.
13  7843                 On a un bel exemple, je trouve, tout
14     de suite à la télé publique, c'est l'émission "Carmen
15     Santiago" qui voyage dans l'histoire cette fois-ci
16     plutôt que voyager à travers les continents, et c'est
17     le genre d'émission qui intéresse les jeunes.  Ma
18     propre fille a 8 ans, ce n'est pas de son niveau
19     pourtant mais elle l'écoute et ce n'est pas parce que
20     son père est historien.  Je ne pense pas du moins.
21  7844                 Donc, il y a la possibilité de faire
22     des choses comme ça.  Je voyais ces éléments-là dans le
23     projet du Réseau de l'histoire.
24  7845                 Le dernier élément, je vais prêcher
25     pour ma paroisse, ma paroisse acadienne, le dernier
                          StenoTran

                             1812

 1     élément dans le projet du Réseau de l'histoire, c'est
 2     une espèce de souci de refléter la diversité régionale
 3     du Canada.  Dans le projet concurrent, je vais vous
 4     avouer que je me suis senti, à certains moments, mis à
 5     l'écart dans certains projets d'émissions en
 6     particulier, le mot "Canada" n'apparaît plus, il y a
 7     seulement le mot "Québec".  Je n'ai pas du tout le goût
 8     d'entrer dans un débat politique, ce n'est pas ma
 9     fonction, mais quand même, je n'ai pas senti que
10     j'avais toujours ma place dans ce projet-là.  Ce serait
11     peut-être à moi de la faire, qui sait.
12  7846                 Dans le projet du Réseau de
13     l'histoire, j'ai senti quand même qu'il y avait un
14     souci de parler de tout le monde, et ça, ça m'a
15     beaucoup plu.  L'Acadie a une histoire qui est très
16     riche, l'Ontario francophone aussi a une histoire qui
17     est très riche.
18  7847                 Donc avec ce qu'on retrouve au
19     Québec, avec ce qu'on retrouve dans les autres
20     provinces, il me semble que la dimension régionale est
21     une dimension importante, j'ai peut-être caricaturé un
22     peu, mais je l'ai mieux retrouvée dans le document du
23     Réseau de l'histoire.
24  7848                 Alors voilà, ce sont essentiellement
25     ces éléments-là qui m'ont amené à solliciter d'être
                          StenoTran

                             1813

 1     entendu par vous et je tiens à vous remercier de
 2     m'avoir invité à comparaître.  Merci.
 3  7849                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, Monsieur
 4     Couturier.  Je demanderais à mon collègue M. Cardozo de
 5     vous poser quelques questions.
 6  7850                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci.
 7  7851                 Bonjour, Monsieur Couturier,
 8     bienvenue ici et merci pour votre présence ici à
 9     Montréal pour cette audience publique.
10  7852                 Vous venez ici pour appuyer le Réseau
11     de l'histoire.  Avez-vous vu l'autre demande?
12  7853                 M. COUTURIER:  Oui, j'ai obtenu
13     l'autre demande, je l'ai lue attentivement.
14  7854                 CONSEILLER CARDOZO:  Parfait.  Pour
15     vous, quelles sont les différences entre les deux?
16  7855                 M. COUTURIER:  Essentiellement, de
17     manière globale, c'est la vision qu'on y retrouvait. 
18     Mon impression était que dans l'autre demande
19     l'histoire était considérée essentiellement comme un
20     divertissement, ce qui est légitime d'une part parce
21     que oui, effectivement, l'histoire, ça peut être un
22     objet de divertissement.  Des films que "Le Retour de
23     Martin Guerre", par exemple, oui, c'est tout à fait
24     intéressant à visionner, c'est passionnant.
25  7856                 Sauf qu'il me semble que le Réseau de
                          StenoTran

                             1814

 1     l'histoire proposait d'aller un petit peu plus loin et
 2     de voir l'histoire non seulement comme un élément de
 3     divertissement, mais aussi comme un élément qui est
 4     important dans la vie d'une société, un élément qui est
 5     important dans la culture politique d'une société pour
 6     nous permettre d'avancer, de mieux développer nos
 7     débats, de mieux appuyer nos débats.
 8  7857                 Essentiellement, c'est cette grande
 9     dimension là tout d'abord qui m'a séduit.  Ensuite,
10     comme je vous le soulignais tout à l'heure, il y a des
11     dimensions particulières.
12  7858                 Du point de vue du débat en
13     particulier, il y a un projet d'émission que je
14     trouvais intéressant dans le Réseau de l'histoire,
15     c'est l'émission quotidienne qui met à profit la
16     contribution des régions avec des équipes en région et
17     qui pouvait elle, justement, tenir compte de
18     l'actualité, tenir compte des débats de société pour
19     les examiner dans une perspective historique.
20  7859                 CONSEILLER CARDOZO:  Pour faire notre
21     décision, pouvez-vous nous donner votre recommandation
22     pour les deux, trois principes qui sont les plus
23     importants pour choisir le meilleur service?
24  7860                 M. COUTURIER:  Moi je pense que ce
25     qui est important, c'est de considérer la manière dont
                          StenoTran

                             1815

 1     le projet est conçu, l'objectif ultime du projet.  Dans
 2     ce cas-ci, l'objectif ultime du projet devrait amener
 3     les commissaires à penser non seulement en termes de
 4     divertissements, c'est évident que c'est un critère
 5     important, on parle de télévision.
 6  7861                 Mais par-delà le divertissement, il 
 7     a la fonction des l'histoire dans une société et je
 8     pense que ça, c'est un élément important.
 9  7862                 Un autre élément important pour moi
10     qui, venant de l'Acadie, un autre élément important,
11     c'est la dimension régionale.  Je pense qu'à travers le
12     projet du Réseau de l'histoire,  cette dimension
13     régionale était beaucoup mieux véhiculée que dans le
14     projet concurrent.
15  7863                 CONSEILLER CARDOZO:  Expliquez-moi
16     une chose que vous avez dite dans votre soumission
17     écrite.  Vous avez noté que vous aimez cette demande à
18     cause de l'accent mis sur la dimension pédagogique. 
19     Vous avez parlé de ça aujourd'hui aussi, mais vous avez
20     aussi dit que les jeunes aiment l'histoire lorsqu'elle
21     est présentée de manière dynamique ou originale.
22  7864                 Je trouve ces deux sentiments
23     contradictoires.  Quand je pense à des choses
24     pédagogiques, je pense à des choses traditionnelles,
25     ennuyantes, ennuyantes avec les professeurs, pas comme
                          StenoTran

                             1816

 1     vous; et quand je pense à de la programmation pour les
 2     jeunes, je pense à de la programmation active,
 3     dynamique, et caetera.  Est-ce que j'ai mal compris
 4     votre point de vue?
 5  7865                 M. COUTURIER:  Je pense qu'il y a des
 6     manières, il y a des façons de rendre l'histoire
 7     dynamique, intéressante.
 8  7866                 On a beaucoup changé la façon de
 9     concevoir l'histoire.  Je pense que le professeur
10     Igartua vous en a parlé, il y a 30 ans ou même encore
11     un peu moins, mais encore il y a 25 ans, l'histoire,
12     c'était essentiellement les grands hommes, les grands
13     traités, la dimension politique.  Alors qu'aujourd'hui,
14     l'histoire, c'est la vie quotidienne.
15  7867                 Ce sont toutes sortes de dimensions,
16     donc.  Ce sont les grandes femmes aussi, maintenant; ce
17     sont les femmes maintenant.  J'ai dit à dessein les...
18  7868                 LA PRÉSIDENTE:  Ça, c'est un bon
19     point.
20  7869                 M. COUTURIER:  J'ai dit à dessein
21     "les grands hommes" parce que c'était ça, en fait,
22     autrefois ça se limitait à ça.  On faisait brûler
23     quelques martyres aussi, c'était peut-être la dimension
24     la plus excitante pour les jeunes.
25  7870                 Maintenant la façon de faire
                          StenoTran

                             1817

 1     l'histoire a vraiment beaucoup changé, elle est
 2     éclatée, l'histoire s'intéresse à toutes sortes de
 3     domaines, à toutes sortes de dimensions et je pense
 4     qu'il y a moyen, à travers la télévision, de rendre
 5     compte de cette nouvelle façon de faire l'histoire.
 6  7871                 Encore une fois, je vous renvoie à
 7     une émission comme "Carmen Santiago", par exemple, qui
 8     m'apparaît, de ce point de vue là, vraiment bien
 9     réussie.  Ou je peux même vous renvoyer aussi à
10     quelques-uns des dessins animés, par exemple, qui
11     seront proposés par le Réseau de l'histoire et que j'ai
12     eu l'occasion de visionner avec ma fille. C'est aussi
13     une façon de rendre l'histoire intéressante, d'attirer
14     ces jeunes intelligences, de les éveiller à la notion
15     du temps, du passé, de notre histoire et, par la suite,
16     les amener comme ça peu à peu à faire d'eux des
17     citoyens éclairés.  Peu importe les choix politiques ou
18     sociaux ou économiques qu'ils feront par la suite, au
19     moins ils seront éclairés.
20  7872                 CONSEILLER CARDOZO:  Mais ça, c'est
21     le défi pour un service d'histoire.  Où est le lien
22     entre les choses ou les programmations intéressantes et
23     le divertissement?
24  7873                 M. COUTURIER:  Je pense que les deux
25     ne sont pas mutuellement exclusifs à mon point de vue. 
                          StenoTran

                             1818

 1     Par exemple, encore une fois, "Carmen Santiago",
 2     l'émission est à la fois divertissante et elle
 3     s'adresse aussi à l'intelligence des jeunes.  Moi, je
 4     ne vois pas d'exclusion.
 5  7874                 Il me semble aussi que les autres
 6     éléments qui figurent dans la demande viennent nourrir
 7     cette dimension-là; l'accès sur Internet, par exemple,
 8     qui m'apparaît un élément pour aller chercher cette
 9     dimension dynamique, aller chercher les jeunes en
10     particulier, moi, ça m'apparaît séduisant dans la
11     demande.
12  7875                 CONSEILLER CARDOZO:  Sur le comité
13     consultatif, je vois que vous êtes un homme très
14     important, vous êtes le deuxième sur une longue liste
15     de 29.
16  7876                 M. COUTURIER:  C'est le bonheur de
17     l'ordre alphabétique.
18  7877                 CONSEILLER CARDOZO:  De 19.  Quel a
19     été votre rôle dans ce comité par le passé et celui
20     pour le futur?
21  7878                 M. COUTURIER:  Ma participation au
22     comité est récente parce que je suis un historien qui,
23     même si je pense que j'ai fait une ou deux choses de
24     conséquence comme, par exemple, le fait d'avoir un
25     manuel d'histoire qui est utilisé à Laval, Montréal,
                          StenoTran

                             1819

 1     Sherbrooke et un peu partout ailleurs, j'enseigne dans
 2     une très petite université.  L'Université de Moncton
 3     est une université à trois campus et j'enseigne à un
 4     des campus secondaires de l'Université de Moncton, donc
 5     je ne suis pas nécessairement dans le réseau
 6     montréalais des historiens, ce qui n'est pas une
 7     critique et je ne pleure pas sur mon sort non plus.
 8  7879                 Ma participation au niveau du comité
 9     est très récente, mais j'ai bien l'intention, si les
10     gens de Radio-Canada obtiennent leur licence et s'ils
11     souhaitent toujours que je contribue au Comité, j'ai
12     bien l'intention de me faire entendre et de leur
13     apporter, non pas simplement un son de cloche de celui
14     qui est content de venir approuver un projet et de
15     venir en discuter de temps à autres à Montréal, mais de
16     celui aussi qui est capable de poser un regard critique
17     et être capable de leur dire qu'ils ne font pas
18     toujours bien leur travail.
19  7880                 CONSEILLER CARDOZO:  Si vous n'êtes
20     pas d'accord avec quelque chose, pensez-vous que vous
21     pouvez en parler ouvertement?
22  7881                 M. COUTURIER:  Des discussions
23     téléphoniques que j'ai pu avoir avec les gens du Réseau
24     de l'histoire, il m'a semblé qu'il y avait beaucoup
25     d'ouverture d'esprit, qu'en fait on était prêt à
                          StenoTran

                             1820

 1     accueillir les idées nouvelles; et d'ailleurs dans la
 2     composition même du comité, dans la correspondance qui
 3     a été échangée entre les membres du comité, on ouvre la
 4     porte à la participation d'autres personnes au sein de
 5     ce comité.
 6  7882                 Moi j'ai vu beaucoup d'ouverture
 7     d'esprit du côté du Réseau de l'histoire pour vraiment
 8     se doter de la meilleure équipe possible pour pouvoir
 9     encadrer, discuter, débattre de la façon dont ils
10     auront à articuler leurs projets.
11  7883                 CONSEILLER CARDOZO:  Dernière
12     question, la distribution de ce service.  Vous venez
13     d'Edmundston et peut-être que vous visitez Moncton
14     quelquefois.  Est-ce qu'il y a des plans pour la
15     diffusion de ce service à Edmundston, dans la province
16     du Nouveau-Brunswick?
17  7884                 M. COUTURIER:  Des plans concernant
18     la diffusion?
19  7885                 CONSEILLER CARDOZO:  Pour la
20     diffusion, pour la distribution de ce service.  Avez-
21     vous parlé avec Fundy Cable?
22  7886                 M. COUTURIER:  Tout ce que je sais,
23     c'est que Fundy Cable, dans la région où j'habite moi,
24     n'a pas encore jugé bon de distribuer le dernier
25     bouquet de chaînes francophones qui a été approuvé.  Je
                          StenoTran

                             1821

 1     ne connais pas la position de Fundy.
 2  7887                 Je pense qu'il y a plusieurs autres
 3     consommateurs comme moi dans la région... la région est
 4     essentiellement francophone, le nord du Nouveau-
 5     Brunswick est francophone à 95 pour cent.
 6  7888                 CONSEILLER CARDOZO:  Mais Fundy
 7     Cable...
 8  7889                 M. COUTURIER:  Fundy Cable, je crois
 9     que dans la région Fundy Cable a un problème technique
10     essentiellement, c'est que le réseau n'a pas été
11     modernisé suffisamment rapidement.
12  7890                 CONSEILLER CARDOZO:  Pour les gens du
13     Nouveau-Brunswick, comment recevraient-ils ce service? 
14     Je vois que Bell Satellite est un partenaire dans cette
15     demande.  Est-ce que c'est la seule façon de recevoir
16     ce canal?
17  7891                 M. COUTURIER:  Si le projet était
18     adopté, j'espère bien que Fundy Cable saura le rendre
19     disponible.  Je pense que ce serait important que les
20     autres diffuseurs, que ce soit Star Choice ou Bell
21     ExpressVu, rendent aussi cette chaîne disponible.
22  7892                 Je pense que de manière générale, il
23     y a un goût et un besoin pour de la télé française au
24     Nouveau-Brunswick francophone.  On a fait des progrès
25     très importants au cours des dernières années de ce
                          StenoTran

                             1822

 1     point de vue là; maintenant, par exemple, RDI est
 2     disponible partout, la plupart des chaînes québécoises
 3     le sont aussi, ce qui est excellent.
 4  7893                 Le goût se développe avec l'usage en
 5     plus, et je pense que c'est le cas ici.  S'il y avait
 6     un Réseau de l'histoire, d'autant plus, qui parlerait
 7     périodiquement de l'histoire acadienne, je pense qu'il
 8     y aurait un intérêt très grand pour un tel service.
 9  7894                 CONSEILLER CARDOZO:  Toujours des
10     défis.
11  7895                 M. COUTURIER:  Oui.
12  7896                 CONSEILLER CARDOZO:  Merci beaucoup.
13  7897                 Merci, madame.
14  7898                 LA PRÉSIDENTE:  Merci, monsieur
15     Couturier, de votre participation.  Merci infiniment.
16  7899                 Madame Audet.
17  7900                 Mme AUDET:  J'inviterais maintenant la
18     Fédération des sociétés d'histoire, M. Marc Beaudoin.
19                                                        1610
20  7901                 LA PRÉSIDENTE:  On a rencontré
21     beaucoup d'historiens.  Vous êtes très généreux de vos
22     participations.  Ça doit être un trait de caractère.
23  7902                 M. BEAUDOIN:  C'est peut-être parce
24     que les historiens sont des passionnés, madame.
25  7903                 LA PRÉSIDENTE:  Bien, c'est ce qu'on
                          StenoTran

                             1823

 1     comprend.
 2  7904                 Alors, bienvenue.  La parole est à
 3     vous, Monsieur Beaudoin.
 4     INTERVENTION
 5  7905                 M. BEAUDOIN:  Madame la Présidente,
 6     Mesdames, Messieurs les Membres du CRTC, la Fédération
 7     des sociétés d'histoire regroupe 135 sociétés
 8     d'histoire à travers le Québec, soit 29 000 membres qui
 9     sont tous des passionnés de l'histoire, de la
10     généalogie, que ce soit l'histoire locale, régionale,
11     familiale et même nationale.  Elle s'occupe aussi
12     d'archéologie, technologie et toutes les sciences dites
13     auxiliaires de l'histoire.
14  7906                 La Fédération se réjouit de constater
15     qu'enfin les sondeurs ont prouvé l'intérêt qu'il
16     pourrait y avoir à offrir sur des canaux de télévision
17     une chaîne spécialisée en histoire.  Pour nous, c'est
18     vraiment significatif et le fait que deux projets
19     concurrents vous soient présentés aujourd'hui prouve
20     encore plus que ça peut mobiliser des énergies et des
21     institutions nationales pour donner un tel service.
22  7907                 La Fédération, après avoir étudié les
23     deux projets en lice, a décidé donc de donner son appui
24     au projet de la Société Radio-Canada, de l'ONF et de
25     Bell Satellite parce qu'il proposait une programmation
                          StenoTran

                             1824

 1     sur l'histoire canadienne -- et pour nous, c'est très
 2     important -- faisait appel aux ressources des
 3     historiens et passionnés de l'histoire dans chaque
 4     région du pays, et du Québec en particulier, et propose
 5     une approche familiale et jeunesse propre à introduire
 6     la curiosité historique dans les foyers canadiens. 
 7     C'est vraiment la pierre d'angle, je pense, du projet
 8     du Réseau de l'histoire.
 9  7908                 Nous apprécions beaucoup que le
10     Réseau de l'histoire désire faire appel aux ressources
11     des organismes et personnes qui se passionnent pour
12     l'histoire locale, régionale, nationale, en les faisant
13     participer au projet d'émission quotidienne "L'histoire
14     qui nous entoure" et de quatre autres magazines, "D'où
15     viennent ces noms", "Les Conteurs", "Les Historiens" et
16     "Tribune".  C'est utiliser vraiment ces ressources des
17     passionnés de l'histoire que nous sommes.
18  7909                 Par cette initiative, le Réseau de
19     l'histoire donne la parole aux personnes et aux
20     organismes qui, souvent contre l'opinion publique,
21     tiennent à protéger et mettre en valeur notre
22     patrimoine et notre histoire.
23  7910                 Nous applaudissons aussi au fait de
24     constater que 60 pour cent de la programmation du
25     Réseau de l'histoire est axé sur l'histoire canadienne. 
                          StenoTran

                             1825

 1     Dans un contexte où il est important de connaître d'où
 2     nous venons pour mieux choisir vers où on veut aller,
 3     il nous apparaît important qu'enfin, cette information-
 4     là puisse être donnée de façon la plus large possible
 5     d'autant plus que, malheureusement encore, le
 6     curriculum scolaire est assez déficient à ce chapitre.
 7  7911                 Aussi, nous sommes d'accord avec le
 8     fait qu'allant chercher la curiosité naturelle des
 9     jeunes, on leur donne l'opportunité de s'intéresser à
10     notre histoire et à la fouiller et à agrandir leur
11     curiosité par les émissions qui sont proposées.
12  7912                 Enfin aussi, nous regardons tous la
13     question des ressources archivistiques, filmiques, que
14     recèlent les institutions nationales que sont Radio-
15     Canada et l'Office national du film.  Que ces services
16     soient mis en commun pour nous proposer des choses
17     originaires tout en étant -- certains pourront dire du
18     réchauffé peut-être -- mieux utilisé ou mieux
19     représenté, remis dans un contexte, permet vraiment à
20     l'ensemble de la population canadienne de pouvoir
21     découvrir son histoire.
22  7913                 Nous avons proposé, dans notre
23     mémoire aussi quelques petites remarques, quelques
24     petits points en ce qui concerne le type de Réseau de
25     l'histoire que nous aimerions voir sur les écrans.
                          StenoTran

                             1826

 1  7914                 Dans un premier temps, la publicité
 2     c'est un mal nécessaire, c'est le nerf de la guerre,
 3     mais on vous demande que les huit minutes de publicité
 4     à l'heure ne se fassent pas à l'intérieur des émissions
 5     mais bien au début et à la fin de chacune de ces
 6     émissions-là, qu'on ne vienne pas nous interrompre au
 7     meilleur moment.  Je sais que ça fait partie de la
 8     stratégie, souvent, promotionnelle, mais il me semble
 9     qu'il y a moyen d'innover en ce sens-là et enlever le
10     caractère publicitaire tout en le permettant quand même
11     de générer les fonds nécessaires au maintien d'un tel
12     Réseau de l'histoire.
13  7915                 Il faudrait aussi éviter que le
14     projet de Réseau de l'histoire tombe dans le piège de
15     l'histoire officielle.  Notre pays est un pays
16     diversifié avec des écoles, des tendances et des
17     analyses de l'histoire et des faits et des gestes qui
18     ont été posées derrière nous.  On sait très bien que ça
19     aboutit même souvent sur la scène publique et au niveau
20     même politique.  C'est au public à se former une
21     opinion.  Ce n'est pas aux historiens à venir imposer
22     telle ou telle option de notre histoire.
23  7916                 Dans la proposition du Réseau de
24     l'histoire, on voit qu'il y a, des forums.  Des
25     endroits sont prévus pour permettre aux différentes
                          StenoTran

                             1827

 1     alternatives de présenter leur point de vue, mais c'est
 2     au public à faire un choix.  Donc, il faudrait surtout
 3     être bien attentif à ce volet-là.  Ça, c'est bon pour
 4     les deux réseaux, de toute façon.
 5  7917                 Il faudrait aussi faire, au niveau de
 6     la programmation, une place au patrimoine vivant.  Déjà
 7     dans la programmation du Réseau de l'histoire, il y a
 8     une émission qui s'appelle "Mémoire", qui veut faire un
 9     espèce d'album-souvenir des grands Canadiens.  Nous
10     sommes tout à fait d'accord avec ce projet.  Toutefois,
11     il faudrait ajouter un volet qui nous permettra d'aller
12     voir les moins grands Canadiens mais des personnes qui,
13     par leur savoir, par leur savoir-faire, ont été des
14     porteurs de traditions.  Il ne faudrait pas oublier que
15     l'ethnologie, les arts et la tradition populaire font
16     partie de notre patrimoine collectif et le Réseau de
17     l'histoire devrait offrir cette opportunité-là aux
18     téléspectateurs.
19  7918                 Un autre élément aussi c'est que le
20     comité d'historiens qui est prévu dans le Réseau --
21     d'ailleurs, les deux projets de réseaux parlent de
22     comité d'historiens -- on voudrait s'assurer que ce
23     comité-là reflète vraiment les différentes tendances de
24     l'histoire au Canada, qu'il soit un conseil, qu'il
25     fasse plus que simplement donner ses opinions sur la
                          StenoTran

                             1828

 1     qualité des émissions, les objectifs du réseau, le
 2     contenu de la programmation, et caetera, donc qui soit
 3     vraiment un véritable comité de critiques.  Il nous
 4     apparaît essentiel pour assurer la survie.
 5  7919                 Enfin, et ça je ne l'avais pas dans
 6     le mémoire que je vous ai envoyé dans un premier
 7     niveau, mais nous jugeons qu'il serait essentiel que le
 8     Réseau de l'histoire soit offert en service de base aux
 9     abonnés et non pas en option, parce que l'histoire au
10     Canada c'est un service public essentiel, de façon à ce
11     que chacun comprenne mieux qui nous sommes, d'où nous
12     venons et ce qu'on peut faire avec notre pays.
13  7920                 Merci beaucoup.
14  7921                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup,
15     Monsieur Beaudoin.  C'est moi qui vous poserai quelques
16     questions.  D'abord, pouvez-vous nous présenter qui est
17     votre fédération?
18  7922                 M. BEAUDOIN:  La Fédération des
19     sociétés d'histoire, nous avons été fondés en 1965. 
20     Nous regroupons 135 sociétés, à travers le Québec
21     principalement et aussi à l'extérieur, et même des
22     membres au Manitoba.  Nous regroupons les principales
23     sociétés d'histoire que sont Québec, Montréal, Trois-
24     Rivières, Sherbrooke.  Nous couvrons l'ensemble du
25     territoire québécois par nos membres, dans les
                          StenoTran

                             1829

 1     différentes régions administratives, mais aussi, nous
 2     avons la Société historique de Saint-Boniface.
 3  7923                 LA PRÉSIDENTE:  Est-ce que les
 4     sociétés d'histoire regroupent des gens passionnés
 5     d'histoire ou des historiens seulement?
 6  7924                 M. BEAUDOIN:  C'est vraiment le grand
 7     public que nous regroupons.  Ce sont vraiment ce que
 8     certains appellent les curieux de l'histoire.  Ce sont
 9     les gens qui ne sont pas nécessairement des historiens
10     patentés -- excusez l'expression -- donc, forcément
11     diplômés, quoiqu'on en a dans nos membres.  J'en suis
12     moi-même:  un historien en bonne et due forme qui a
13     passé par les diplômes universitaires mais qui est
14     aussi un curieux.  Mon travail maintenant fait que je
15     ne travaille pas dans le domaine de l'histoire mais ma
16     curiosité a toujours été maintenue.
17  7925                 Parmi les membres des sociétés
18     d'histoire, il ne faut pas oublier qu'une société
19     d'histoire comme celle de Québec regroupe 500 membres. 
20     Ce ne sont pas tous des historiens patentés, ce sont
21     vraiment des curieux, des gens qui sont intéressés par
22     l'histoire, au sens large du terme.  Quand on dit au
23     sens large, ils sont prêts à tout, fouiller et c'est
24     souvent... remarquez qu'il y a beaucoup d'éléments.  On
25     parle des historiens; il faut parler aussi des
                          StenoTran

                             1830

 1     généalogistes là-dedans.  Beaucoup d'éléments de notre
 2     histoire actuelle ont été découverts par des historiens
 3     amateurs.
 4  7926                 LA PRÉSIDENTE:  J'aurais une
 5     question.  Ce que vous proposez, ce que vous soutenez
 6     me semble assez apparenté à un projet qui est plus
 7     éducatif que divertissant et, dans la mesure où quand
 8     même les lois du marché font en sorte que la
 9     concurrence pour occuper ces temps libres -- d'abord le
10     temps libre est de moins en moins grand, en dépit de la
11     société des loisirs qu'on attend toujours -- je me
12     demande s'il n'y a pas un certain porte-à-faux par
13     rapport au rôle d'un canal spécialisé, par rapport à
14     des besoins -- je ne nie pas ces besoins-là -- ou des
15     aspirations que des gens comme les membres de la
16     société d'histoire pourraient avoir.
17  7927                 Comment peut-on réconcilier ça?  Il
18     me semble que... ce n'est pas pour nier l'intérêt, mais
19     je me dis, l'appétit est-il vraiment là et est-ce qu'on
20     viendra à la table lorsqu'elle sera mise?
21  7928                 M. BEAUDOIN:  Déjà, actuellement,
22     même si je fais partie du projet concurrent, à Québec,
23     à Radio-Canada radio, Jacques Lacoursière anime tous
24     les dimanche matins à une heure que d'aucuns
25     considèrent comme une période non intéressante, de
                          StenoTran

                             1831

 1     7 h 00 le matin à 9 h 00, une émission hebdomadaire
 2     d'histoire qui dure deux heures, une première partie,
 3     différentes chroniques plus une deuxième heure
 4     thématique.  Malheureusement, je n'ai pas les chiffres
 5     en mémoire, mais c'est une des émissions les plus
 6     connues, les plus courues dans la région de Québec. 
 7     Malheureusement, elle n'est pas à l'ensemble du réseau
 8     de Radio-Canada.  Ça c'est une autre histoire.
 9  7929                 Chaque fois qu'il y a eu des projets,
10     des intérêts, ne serait-ce que le fait que les gens
11     sont curieux... à chaque fois qu'à Québec il y a
12     l'organisation des fêtes de la Nouvelle-France et les
13     Fêtes du médiéval avant, la participation, l'intérêt,
14     le nombre de questions qu'on se fait poser... et c'est
15     pas du domaine du divertissement que les gens nous
16     posent des questions, c'est du domaine véritablement
17     que les gens veulent savoir.  De quelle manière on doit
18     leur présenter ça?  Évidemment-là, il y a un choix à
19     faire entre les deux propositions.
20  7930                 Je pense que le Réseau de l'histoire
21     nous propose des choses qui sont à la fois tout autant
22     divertissantes mais qui nous apportent une présentation
23     qui respecte vraiment les différentes régions du pays
24     et qui va chercher ces curieux de l'histoire que sont
25     les historiens amateurs et les gens dans les régions. 
                          StenoTran

                             1832

 1     Contrairement au projet concurrent qui... soit dit en
 2     passant, il nous avait été très difficile d'obtenir
 3     l'information relatif à leur projet.
 4  7931                 J'ai trouvé, d'une certaine manière,
 5     qu'il nous considérait comme moins intéressant comme
 6     clientèle.  Je me pose beaucoup de questions sur leurs
 7     connaissances du milieu des historiens amateurs et des
 8     curieux de l'histoire, parce que nous regroupons 29 000
 9     adhérents, et c'est sans compter tous ceux qui se font
10     simplement acheter la revue "Cap-aux-Diamants" ou toute
11     autre revue d'histoire, qu'elle soit européenne,
12     américaine ou canadienne.  C'est sans compter tous ceux
13     qui lisent passionnément toutes les petites chroniques
14     d'histoire qu'on retrouve dans les médias régionaux, et
15     ce ne sont pas nécessairement des abonnés à nos
16     sociétés.  Donc, il y a des multiplicateurs de ce côté-
17     là.
18  7932                 LA PRÉSIDENTE:  Une autre question
19     c'est celle de la question de l'histoire officielle. 
20     Ça me rappelle un film d'ailleurs.  Vous le mentionnez. 
21     Par contre, vous dites rapidement, bon, ça peut être
22     évité.  Je voudrais poser la question:  Est-ce que
23     c'est par rapport aux historiens et à l'angle qu'ils
24     peuvent apporter à la narration qu'ils pourraient avoir
25     de l'histoire ou si c'est lié aux partenaires du
                          StenoTran

                             1833

 1     projet, votre souci?
 2  7933                 M. BEAUDOIN:  Mon souci, jusqu'à
 3     présent... de toute façon, je pense que Radio-Canada,
 4     de par ses mandats traditionnels, a su quand même assez
 5     bien naviguer à travers ce dure élément-là qu'est la
 6     politique parce que veut, veut pas, on tombe toujours
 7     dans le panneau de la politique dès qu'on parle de
 8     l'histoire.  Ça fait partie intégrante de notre vie et
 9     on l'écrit à tous les jours cette histoire.  Donc, de
10     ce côté-là, j'ai plutôt confiance à ces institutions
11     nationales que sont Radio-Canada et l'Office national
12     du film.
13  7934                 Quand je vous demande d'être prudents
14     en ce qui concerne l'histoire, c'est que, là aussi, il
15     y a quand même une facilité de tomber dans le piège. 
16     Il faut être prudent de ce côté-là.  Les historiens ont
17     été formés à travers... moi, je sais bien que j'ai
18     étudié à l'Université de Montréal, pour un exemple. 
19     Donc, les professeurs que j'ai eu avaient une
20     idéologie, avaient une vision de l'histoire qui était
21     différente de ceux de mes confrères qui ont étudié à
22     l'Université Laval.  Donnons ces deux seuls exemples-là
23     et vous venez d'avoir les écoles de Montréal et de
24     Québec.  Si on va du côté de l'histoire du Canada
25     anglais, là aussi, on a toute une dynamique qui est
                          StenoTran

                             1834

 1     différente et les mêmes événements, les mêmes faits ne
 2     sont pas analysés de la même manière, selon qu'on est
 3     d'une école ou d'une autre.
 4  7935                 C'est pour ça que je pense qu'il faut
 5     ouvrir la porte pour au moins présenter ces différents
 6     volets-là, que le public se fasse son opinion par la
 7     suite, mais qu'au moins ça leur soit présenté et non
 8     pas imposé.  Il ne faudrait pas choisir comme exemple
 9     l'école de Montréal plutôt que l'école de Laval, ou
10     l'école de Laval plutôt que l'école de Montréal, ou ce
11     qui s'enseigne, admettons, à l'Université d'Ottawa ou
12     celle de Vancouver.  C'est dans ce sens-là que je vous
13     mets en garde sur le piège d'une histoire officielle.
14  7936                 Jusqu'à présent, au grand dam de ceux
15     qui aimeraient bien en avoir une histoire officielle,
16     il n'y en a pas au Canada d'histoire officielle.  On le
17     sait.  Il y a eu des tentatives de manuels d'histoire
18     qui couvraient l'ensemble du territoire canadien et ça
19     n'a jamais fait l'unanimité, de toute façon.
20  7937                 Donc, le Réseau de l'histoire -- et
21     ça, peu importe votre choix -- devra, je pense, faire
22     attention à cet aspect, qui est important.  Sans ça,
23     très rapidement, il va y avoir de l'opposition.  Je
24     pense que vous allez avoir à tenir des audiences sur
25     les impacts du réseau que vous aurez proposé, des
                          StenoTran

                             1835

 1     problématiques qu'ils en tireraient.
 2  7938                 LA PRÉSIDENTE:  Parfois, à la
 3     télévision, c'est intéressant quand il y a des débats. 
 4     C'est ce qui crée l'intérêt qui fait en sorte qu'il y a
 5     de l'achalandage.  Vous savez, ce n'est pas comme dans
 6     le domaine de l'éducation où il faut avoir absolument
 7     un accord.  Au contraire, ça peut être tout à fait la
 8     petite manière d'avancer, d'attirer l'attention et de
 9     faire sa promotion.
10  7939                 Une dernière chose:  Voyez-vous, pour
11     votre relation avec le Réseau de l'histoire, un rôle
12     particulier à la Fédération si on accordait une licence
13     ou si le plaisir d'être téléspectateur est celui qui
14     vous amène ici?
15  7940                 M. BEAUDOIN:  Notre désir est,
16     d'abord et avant tout, d'avoir enfin quelque chose où
17     les historiens amateurs vont avoir le plaisir de
18     pouvoir découvrir d'autres volets.  Remarquez que,
19     présentement, on a quand même quelques chaînes qui nous
20     ont offert toujours un certain côté de l'histoire, mais
21     là, en ayant un réseau propre à l'histoire au Canada,
22     je trouve ça intéressant.
23  7941                 Comme fédération, nous n'avons pas
24     d'acquaintance avec aucun des deux projets concurrents. 
25     Notre appui au projet de Radio-Canada, c'est tout
                          StenoTran

                             1836

 1     simplement qu'après analyse, c'est celui qu'on jugeait
 2     qui répondait le mieux à nos attentes comme historiens
 3     amateurs.  C'est pour ça qu'on l'appuie et non pas
 4     parce qu'on a eu une promesse en arrière.
 5  7942                 LA PRÉSIDENTE:  Non, je ne le voyais
 6     plus...
 7  7943                 M. BEAUDOIN:  Mais d'un autre côté,
 8     je pense que même au niveau... mais on sera toujours
 9     intéressé, peu importe le choix que vous ferez, de
10     collaborer, d'apporter nos commentaires et notre appui
11     comme historiens, et ça je peux parler facilement au
12     nom de l'ensemble des sociétés d'histoire.
13  7944                 LA PRÉSIDENTE:  Si je comprends bien,
14     vous serez un téléspectateur interactif.
15  7945                 M. BEAUDOIN:  Absolument.
16  7946                 LA PRÉSIDENTE:  Merci infiniment.
17  7947                 M. BEAUDOIN:  Merci, madame.
18  7948                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.
19  7949                 Mme AUDET:  J'appellerais de nouveau
20     Les conseillers en valeurs Planiges inc.  Je crois que
21     Madame Linda Julien est maintenant dans la salle.
22  7950                 LA PRÉSIDENTE:  Bonjour, madame.  On
23     s'excuse.  On espère qu'on ne vous a pas trop bousculé
24     avec nos changements d'horaire.
25  7951                 Mme JULIEN:  Non, je peux comprendre. 
                          StenoTran

                             1837

 1     C'est un peu la même chose pour tout le monde.
 2  7952                 LA PRÉSIDENTE:  Merci de votre
 3     compréhension.  Quand vous serez prête, la parole est à
 4     vous.
 5     INTERVENTION
 6  7953                 Mme JULIEN:  Alors, merci de me donner
 7     cette opportunité de venir devant vous.  J'aimerais en
 8     premier lieu peut-être préciser que je ne suis pas là
 9     pour mettre en évidence la valeur de la présentation
10     qui a été faite par le Canal des Affaires.  Je ne suis
11     pas du Groupe de TVA.  Je suis simplement un
12     intervenant qui a été consulté et je pensais qu'il
13     était important de répondre à cette invitation-là qui
14     m'avait été faite.
15  7954                 J'ai pris connaissance des
16     représentations.  J'étais là mercredi aussi pour
17     écouter l'échange et puis les arguments qui ont été
18     présentés.  Alors vraiment, je suis là pour le monde
19     des affaires et la clientèle derrière le monde des
20     affaires pour expliquer, d'une certaine façon, que je
21     pense qu'il est non seulement utile mais nécessaire de
22     multiplier le genre d'appui médiatique qui est offert,
23     tel que celui qui a été présenté par le Réseau TVA pour
24     le Canal des affaires.
25  7955                 Maintenant, j'ai fait distribuer, si
                          StenoTran

                             1838

 1     vous voulez, deux tableaux auxquels je vais faire
 2     référence tantôt dans ma présentation et qui sous-
 3     tendent un peu l'importance des arguments au niveau de
 4     l'investissement ou de l'importance d'avoir un soutien
 5     médiatique pour les informations financières.
 6  7956                 Alors, je vais commencer, si vous
 7     voulez, la cadre des commentaires que je veux faire. 
 8     C'est très bref.  Je n'en mettrai pas plus qu'il faut
 9     mais j'espère que ça pourra ajouter un éclairage sur la
10     décision que vous auriez à prendre.
11  7957                 Je répéterais qu'il est important de
12     mettre en relief le fait que nous avons été consultés
13     et je pense que déjà c'est une approche qui est à
14     l'honneur du Réseau TVA parce qu'on voit tout de suite
15     qu'ils se sont préoccupés de la clientèle, des cibles,
16     et déjà là, je pense que c'est un argument en leur
17     faveur parce qu'on n'a pas eu d'autres consultations ou
18     d'autres invitations pour les projets qui ont été
19     amenés devant nous.  Alors, déjà là, il y a une
20     conscience qui, je pense, est importante à amener.
21  7958                 L'autre point que je veux faire c'est
22     celui concernant le secteur des services financiers,
23     comme vous savez, qui est un secteur de croissance des
24     plus dynamiques et pour cela, il justifie une attention
25     supplémentaire du côté des médias pour répondre aux
                          StenoTran

                             1839

 1     besoins grandissants des multiples usagers à ce niveau-
 2     là.  Je vais revenir à certaines statistiques que vous
 3     aurez sûrement eu l'occasion d'entendre, notamment sur
 4     la démographie, qui justifient aussi la présentation.
 5  7959                 Parmi les téléspectateurs, je dirai,
 6     usagers, quant à moi, potentiels, dudit Canal des
 7     affaires, il y a notamment l'importante génération des
 8     babyboomers, qui n'est pas sans un impact au niveau des
 9     investissements.  La croissance démographique qui est
10     prévue, des 35 ans et plus, qui est supérieure à 35
11     pour cent pour les deux prochaines décennies, est
12     supérieure à 84 pour cent pour la génération des plus
13     de 65 ans pour la même période, selon Statistiques
14     Canada.  Alors, ces individus représenteront, d'ici
15     quelques années, plus de 4 millions de personnes au
16     Québec, et ce, au début du millénaire.
17  7960                 Les actifs collectifs de ces gens
18     représentent des sommes extrêmement importantes au
19     niveau de l'investissement financier, et pour illustrer
20     mon propos, je joins les deux tableaux que je vous ai
21     fait circuler.  J'aimerais peut-être attirer votre
22     attention à ces tableaux-là.  Ils ont été tirés de ce
23     qu'on appelle l'IFIC, qui est le Investment Funds
24     Institute of Canada, qui donne des statistiques assez
25     révélatrices.
                          StenoTran

                             1840

 1  7961                 Le tableau 1 donne une idée de ce
 2     qu'est la répartition des placements des caisses de
 3     retraite au Canada -- ça c'est au 31 décembre 1997, qui
 4     sont les dernières statistiques par rapport aux caisses
 5     de retraite -- et là, vous voyez que le montant
 6     totalise près de 400 milliards de dollars, répartis en
 7     actions, comme vous voyez, canadiennes, obligations,
 8     titres étrangers, immobilier, court terme et autres.
 9  7962                 Au niveau du tableau 2, qui est à la
10     seconde page, vous avez ici une ventilation
11     d'investissements qui, elle, touche les fonds mutuels,
12     qui sont principalement des investissements, non pas
13     par des caisses de retraite mais des individus.  Alors,
14     vous voyez que, cumulée, la deuxième somme est de
15     l'ordre de 320 milliards et les deux montants
16     approchent, si vous voulez, près du billion de dollars,
17     en français, par opposition à... qui serait le
18     trillion, en anglais.  Alors, ce sont des sommes très
19     importantes.
20  7963                 Si on prend la portion québécoise de
21     ces montants-là, qui est environ à 25 pour cent, assez
22     sérieusement, nous sommes encore dans des centaines de
23     milliards de dollars, seulement pour une catégorie de
24     placements; je ne parle même pas de l'ensemble de
25     catégories de placement.  J'ai mis en évidence la
                          StenoTran

                             1841

 1     question des fonds mutuels parce que nous-mêmes sommes
 2     présentement en train de développer de nouveaux
 3     produits pour lesquels il y a une demande et c'est
 4     l'attrait et l'intérêt des gens de cumuler la sécurité
 5     des placements, évidemment une croissance, et le plus
 6     d'informations que les gens auront à ce niveau-là, le
 7     mieux ce sera.
 8  7964                 Il y a un autre secteur que j'ai
 9     décidé de mettre en exergue dans ma présentation, qui
10     va peut-être vous surprendre parce que ce n'est pas un
11     secteur auquel on fait référence beaucoup, que ce soit
12     de par les présentations qui vous sont faites ou même,
13     en général quand on pense à des valeurs, à des actifs
14     importants.  J'ai choisi de parler du secteur agricole.
15  7965                 Vous allez peut-être dire:  Pourquoi
16     parler du secteur agricole?  Je veux en parler dans le
17     sens de l'importance des actifs qui ne sont que dans ce
18     secteur-là, et j'ai pris la région de Saint-
19     Jean/Valleyfield, qui est une partie de la Montérégie. 
20     C'est la région d'où je viens moi-même.  J'ai eu à
21     travailler avec ces gens-là.  Même si je suis dans le
22     domaine des valeurs mobilières, j'ai eu à faire du
23     travail avec les agriculteurs.
24  7966                 Les statistiques que j'ai -- et puis
25     là, je regrette, je m'aperçois que la note n'a pas été
                          StenoTran

                             1842

 1     ajoutée -- viennent de l'Union des producteurs
 2     agricoles du Québec.  Alors, tous ces chiffres-là sont
 3     confirmés.
 4  7967                 Alors, juste pour vous donner une
 5     idée assez importante, le seul secteur de Saint-
 6     Jean/Valleyfield, qui est un tout petit secteur de la
 7     Montérégie, a quelques 4 400 agriculteurs.  Cet automne
 8     -- vous allez savoir ça en retournant chez vous en fin
 9     de semaine -- un âcre de terre drainée se vendait en
10     moyenne de 2 800 à 3 200 $.  Un fermier moyen possède,
11     dans cette région, 216 âcres de terre qui valent au
12     moins, si on calcule à 3 000 $ en moyenne, 650 000 $ en
13     biens-fonds.
14  7968                 En outre, un quota de lait pour un
15     producteur laitier, encore dans cette région, valait
16     cet automne entre 19 000 $ et 20 000 $, puis ça ça
17     représente un kilo de lait seulement.  La moyenne des
18     producteurs agricoles ont 35-36 kilos de lait de quota. 
19     Alors, si vous voulez, un seul petit producteur moyen
20     dans cette région a des actifs limités -- puis là, je
21     parle seulement des terres fonds et puis des quotas de
22     lait -- une valeur de 1 350 000 $.
23  7969                 Pour cette même région, il y a 786
24     producteurs laitiers.  Donc, pour cette toute petite
25     portion de la Montérégie, les actifs partiels de ces
                          StenoTran

                             1843

 1     gens-là représentent plus de 1 500 000 000 $.
 2  7970                 Je dis que c'est important d'en tenir
 3     compte parce que je pourrais prendre un ensemble, les
 4     professeurs, les professionnels, et caetera, mais j'ai
 5     pensé que ce serait un groupe de la population qu'il
 6     serait intéressant pour vous de regarder en termes
 7     d'actifs et de valeurs que ces gens-là ont à gérer.
 8  7971                 Alors, cette petite portion de
 9     population rurale qui est, en passant, francophone, a
10     des actifs -- comme je disais tantôt -- dans les
11     milliards de dollars, et ces gens-là sont non seulement
12     intéressés aux questions financières mais veulent et se
13     doivent d'être éduqués, d'être informés, d'avoir les
14     nouvelles économiques, pour certainement, non seulement
15     gérer eux-mêmes ou faire gérer le genre d'actifs parce
16     qu'ils sont maintenant des entreprises et des petites
17     PME.
18  7972                 À cela aussi, si on peut ajouter, ce
19     qui est important pour cette catégorie de personnes-là
20     parce que ce sont de durs travailleurs, c'est d'avoir
21     une disponibilité d'information qui est, soit continue
22     ou aussi disponible à des moments où eux sont
23     disponibles, qui sont pas nécessairement les heures de
24     grande écoute normale auxquelles les téléspectateurs
25     sont normalement occupés pour recevoir ce genre
                          StenoTran

                             1844

 1     d'information-là.  Alors, une information continue a
 2     des heures qui ne sont pas nécessairement usuelles,
 3     c'est le genre, si vous voulez, de créneau qui peut
 4     intéresser ce groupe-là.
 5  7973                 L'industrie des valeurs mobilières
 6     aussi -- si je peux faire un saut rapidement à une
 7     autre industrie -- celle que je connais un peu plus, au
 8     Québec, a plusieurs dizaines de milliers de
 9     représentants seulement qui gèrent, si vous voulez, le
10     développement de l'information, l'éducation, les
11     nouvelles économiques, et ceci permet finalement de
12     répondre aux demandes des gens, non seulement à leurs
13     demandes mais au choix ou aux opportunités qu'on peut
14     leur offrir.
15  7974                 J'aurais pu élaborer plus longuement
16     mais vous avez eu énormément d'information et ce que je
17     voulais mettre en évidence seulement, du point de vue
18     de deux secteurs, que ce soit des portions très minimes
19     du Québec francophone qui ont besoin d'information
20     continue et dont les actifs justifient d'avoir le genre
21     de canal qui leur permettra d'avoir des accès à une
22     information qui leur est nécessaire... ce sont des
23     demandes qui sont faites.  Il y a de plus en plus de
24     gens qui s'inscrivent à différentes séries de cours, à
25     toutes sortes d'information, de publications.  Je pense
                          StenoTran

                             1845

 1     que vous avez aussi entendu le groupe Transcontinental
 2     qui a confirmé que les tirages hebdomadaires sont de
 3     l'ordre de près de 100 000 copies vendues par semaine. 
 4     Alors, ce n'est là qu'un autre exemple.
 5  7975                 Maintenant, vous pourriez dire: 
 6     Pourquoi un canal par rapport à un autre?  Ma réponse à
 7     ça sera la suivante.  Je pense qu'il y a l'intérêt de
 8     la population qui doit être tenu en compte.
 9  7976                 On parle de postes accessibles, de
10     postes avec lesquels les gens ont une certaine
11     ressemblance ou aussi ont une information qui est non
12     seulement élitiste mais qui est aussi accessible. 
13     Alors, on parle d'un discours qui pourra être ciblé
14     vers des gens qui sont habitués à avoir une écoute
15     d'information qui représente énormément ce qui a
16     rapport à cette portion de la population.
17  7977                 Évidemment, ce que je veux que vous
18     reteniez c'est que l'importance de l'information
19     financière sera croissante.  Elle l'est déjà à un
20     certain niveau et elle ne pourra que continuer à
21     croître.  Le domaine est un domaine qui est créateur
22     d'emplois aussi et je pense que c'est un rôle qui est
23     intéressant pour vous de jouer.  C'est de contribuer à
24     cette croissance au niveau de l'emploi et de répondre
25     aux besoins des usagers, des téléspectateurs et
                          StenoTran

                             1846

 1     finalement, de la population, en général, qui est
 2     maintenant en mesure d'avoir un tel genre de service.
 3  7978                 Merci.
 4  7979                 LA PRÉSIDENTE:  Merci beaucoup,
 5     Madame Julien.  M. Demers a quelques questions pour
 6     vous.
 7                                                        1640
 8  7980                 CONSEILLER DEMERS:  Très brièvement,
 9     Madame la Présidente.
10  7981                 Merci, madame, d'être demeurée avec
11     nous jusqu'à vendredi soir à près de 5 h 00.  On ne
12     voudrait pas vous laisser partir sans quand même vous
13     demander si vous avez donné quelques points de vue...
14     parce que vous avez écouté les deux, sans doute, vous
15     étiez ici à l'intérieur de la salle pour les deux
16     présentations.
17  7982                 Vous parlez d'accessibilité, de
18     ressemblance.  Est-ce qu'il y avait d'autres éléments
19     que vous avez vus et que vous voudriez nous faire
20     connaître entre les deux propositions que nous avions
21     devant nous?
22  7983                 Mme JULIEN:  En fait, je pense que
23     celle que je privilégie -- encore une fois je vous dis,
24     je suis complètement détachée, je n'ai aucun intérêt
25     dans un par rapport à l'autre -- c'était surtout au
                          StenoTran

                             1847

 1     niveau de ce qu'on voulait offrir.
 2  7984                 Il y a eu des références qui ont été
 3     faites à quatre axes, si je ne m'abuse, de
 4     présentation:  l'information financière et économique,
 5     les entreprises, familiariser les gens au niveau des
 6     entreprises.  Ce sont des points que j'entends et qui
 7     sont soulevés, plus qu'un service au niveau de
 8     considérer le téléspectateur comme étant un simple
 9     consommateur à qui on donne des informations générales.
10  7985                 Dans la présentation, dans
11     l'argumentation qui a été mise de l'avant, il y a plus
12     de corrélation avec les gens que je rencontre, avec les
13     clients potentiels avec lesquels on fait affaire, et il
14     y a l'élément éducation qui est extrêmement important,
15     et là j'ai parlé du secteur agricole.
16  7986                 Ce sont en général, comme je vous
17     dis, des gens qui n'ont pas nécessairement eu une
18     culture au niveau de l'information financière, et le
19     volet de l'information qui a été mis de l'avant par le
20     réseau TVA était un point important, quant à moi, qui
21     répondait plus aux besoins que moi je ressens avec les
22     gens avec qui je fais affaire.
23  7987                 CONSEILLER DEMERS:  Merci, madame.
24  7988                 LA PRÉSIDENTE:  D'où vient le nom
25     "Planiges"?  On se demandait, ce n'est pas latin.
                          StenoTran

                             1848

 1  7989                 Mme JULIEN:  C'est un acronyme qui
 2     vient de la contraction planification et gestion.
 3  7990                 LA PRÉSIDENTE:  C'est moi, je
 4     remporte le prix.
 5  7991                 Merci beaucoup, Madame Julien, de
 6     votre participation.  Merci infiniment.
 7  7992                 Mme JULIEN:  Merci.  Ça me fait
 8     plaisir.  Bonnes délibérations et sagesse à vous tous.
 9  7993                 LA PRÉSIDENTE:  Merci.
10  7994                 Mme AUDET:  Je ferais simplement un
11     tout dernier appel pour l'Association des loisirs
12     éducatifs et patrimoniaux.  Je ne crois pas qu'ils
13     soient arrivés.  Dernier appel.
14     --- Pas de réponse / No answer
15  7995                 Mme AUDET:  Merci.
16  7996                 LA PRÉSIDENTE:  Alors ceci conclut
17     notre journée d'audience.  Nous reprendrons les travaux
18     demain matin à 09 h 00.  Merci beaucoup.
19     --- L'audience est ajournée à 1645, pour reprendre
20         le samedi 12 décembre 1998 à 0900 / Whereupon
21         the hearing adjourned at 1645,  to resume on
22         Saturday, December 12, 1998 à 0900
23
24
25

       
           
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