ARCHIVED - Transcript, Virtual Hearing January 20, 2021
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Volume: 8
Location: National Capital Region, in virtual mode
Date: January 20, 2021
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In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.
However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.
Attendees and Location
National Capital Region, in virtual mode
Attendees:
- Chairperson: Ian Scott
- Vice-Chairperson, Broadcasting: Caroline J. Simard
- Commissioner, Québec: Alicia Barin
- Commissioner, Ontario: Monique Lafontaine
- Commissioner, British Columbia and Yukon: Claire Anderson
- Legal Advisors: Jean-Sébastien Gagnon, James Wilson
- Secretary: Jade Roy
- Hearing Manager: Céline Legault, Manon Auger
Table of Contents
PHASE II – Presentation by the interveners
7592 Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ)
7811 Ontario Association of Broadcasters
7957 National Campus and Community Radio Association
8000 Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec, La société des auteurs de radio, télévision et cinéma et l’Union des artistes
8307 Fédération de la jeunesse canadienne-française
8396 Irene Berkowitz
8481 Electronic Earth
8567 Andrew Simon
Undertakings
8200 Undertaking
Transcript
Gatineau, Quebec
--- Upon commencing on Wednesday, January 20th, 2021 at 10:00 a.m./L’audience débute le mercredi 20 janvier 2021 à 10h00
7588 Mme ROY: Bon matin.
7589 LE PRÉSIDENT: Bon matin. Bonjour.
7590 Mme ROY: Nous débuterons ce matin avec la présentation de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (l’ADISQ).
7591 S’il vous plait, vous présenter et présenter votre collègue, après quoi vous avez 10 minutes pour votre présentation.
7592 PRÉSENTATION/PRESENTATION
7593 Mme DROUIN: Parfait. Merci beaucoup, Madame la secrétaire.
7594 Donc, oui, bonjour Monsieur le président, Madame la vice-présente à la radiodiffusion, Mesdames les conseillères, membres du personnel. Je vous remercie de nous recevoir aujourd'hui.
7595 Je suis Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l’ADISQ et je suis accompagnée aujourd'hui de Marie- Julie Desrochers, directrice aux affaires institutionnelles et à la recherche.
7596 La Société Radio-Canada est un pilier du système canadien de radiodiffusion et un joueur de premier plan pour la découvrabilité de la musique canadienne, notamment francophone. Ce rôle de la Société a d’ailleurs pris une dimension nouvelle ces derniers mois alors que la musique d’ici est privée de la vitrine puissante et essentielle que constitue le spectacle vivant et que notre industrie doit composer avec un effondrement de ses revenus.
7597 L’ampleur des ravages causés par la pandémie est aujourd'hui encore impossible à mesurer dans notre milieu : nous sommes toujours au cœur de la crise. Mais nous savons déjà que ses effets se feront sentir à long terme et qu’un soutien maximal du diffuseur public à notre musique sur l’ensemble de ses plateformes sera plus essentiel que jamais dans les années à venir. C’est pourquoi nous ne pouvions passer sous silence cette importante et dure réalité.
7598 D'entrée de jeu, mentionnons que l’ADISQ appuie le renouvellement de licence des services audio et audiovisuels de langue française de la Société Radio-Canada sous réserve des commentaires émis dans son intervention. Ces derniers visent à contribuer à ce que, dans le monde linéaire comme en ligne, la Société demeure un chef de file en matière de promotion de la culture canadienne.
7599 Dans la présente allocution, nous mettrons l’accent sur nos demandes en ce qui concerne les obligations de la Société à l’égard de la musique à la télévision et à la radio et nous aborderons l’importante question de ses services numériques.
7600 À l’instar de la SRC, nos commentaires sont guidés par le souci « de créer un "pont vers le futur" afin de ne pas perdre une génération ». Toutefois, nous sommes aussi soucieux de ne pas laisser personne de l’autre côté de ce pont – c'est pourquoi il nous paraît important d’insister sur le fait que la radio et la télévision linéaires restent, encore aujourd’hui, largement plébiscitées par la population. Comme vous le releviez au CRTC dans votre rapport de surveillance :
7601 « En moyenne, en 2019, 80 % des Québécois – pardon – des Canadiens – je m’excuse – ont regardé la télévision traditionnelle et 84 % ont écouté la radio traditionnelle n’importe quelle semaine. »
7602 Nous considérons donc qu’en regard de son rôle de diffuseur public, la Société doit maintenir un haut niveau de programmation canadienne sur ses plateformes traditionnelles.
7603 L’arrivée de nouvelles plateformes ne doit pas avoir pour résultat la dilution de la mise en valeur des contenus locaux, mais bien son renforcement. Dans ce cadre, comme l’AQPM – que vous entendrez demain –, l’ADISQ invite le Conseil à refuser la demande de la SRC visant à réduire aux heures de grande écoute son obligation de diffusion d’émissions d’intérêt national – les fameuses « ÉIN » – desquelles les émissions musicales font partie. Nous demandons plutôt que la Société diffuse, aux heures de grande écoute, au moins 10 heures par semaine d’ÉIN et, nous inspirant du cadre de la télévision anglaise, où est imposé de façon juste un nombre minimal d’heures consacrées à certains genres, qu’au moins deux heures par semaine d’ÉIN soient consacrées à des émissions de catégorie 8 ou 9.
7604 La télévision est un formidable média de masse encore aujourd'hui qui permet d’augmenter la notoriété des chanteurs et musiciens auprès d’un vaste public et qui stimule de façon importante la consommation et les ventes de musique. Concrètement, par exemple, une participation à l’excellente émission En direct de l’univers ou encore une prestation livrée dans le cadre de l’émission Tout le monde en parle donne toujours un élan notable aux carrières des artistes. Mais nous croyons que la Société peut et doit faire mieux.
7605 La pandémie a d’ailleurs illustré puissamment la nature d’intérêt public de ces émissions et leur adéquation avec les objectifs de la Loi. Dans un contexte d’isolement et d’anxiété, des émissions musicales à grand déploiement ont rassemblé des auditoires imposants – pensons à Tout le monde ensemble diffusée pendant les fêtes par ICI Télé, Noovo, Télé-Québec et TVA. Des rendez-vous hebdomadaires supplémentaires permettraient au public de découvrir l’étendue du talent de nos artistes, incluant ceux en début de carrière et ceux œuvrant dans des genres spécialisés.
7606 Pour l’industrie de la musique, la radio est aussi une alliée naturelle de la première importance. Se distinguant de ses consœurs privées, la radio francophone de la SRC doit accorder une place prépondérante au contenu musical vocal canadien d’expression française, mettre en valeur une grande diversité de genres musicaux, offrir des vitrines à de nombreux artistes, notamment émergents ou de niche, ainsi que proposer des prestations musicales et des retransmissions de concerts.
7607 De façon générale, nous soulignons la qualité de la station ICI Musique qui offre une précieuse vitrine à un grand nombre d’artistes francophones qui, sans elle, seraient complètement absents des ondes.
7608 Là encore, la pandémie a illustré l’importance de Radio-Canada pour la mise en valeur de notre musique. Depuis mars, la chaîne ICI Musique a par exemple mis sur pied le StudioFest, qui a permis la diffusion de plusieurs prestations musicales. De telles initiatives, toujours appréciées par le milieu et significatives pour les artistes, sont, selon nous, intrinsèquement liées au mandat particulier de la Société. Elles sont toutefois mal documentées et ne sont pas encadrées par des conditions de licence. Le dossier public ne nous permet pas de savoir, par exemple, combien de prestations musicales et de concerts sont diffusés d’année en année. Nous demandons par conséquent que la Société consigne le nombre de prestations musicales et de concerts qu'elle diffuse à la radio chaque année et nous souhaitons qu’elle s’engage à des seuils minimaux à cet égard.
7609 En ce qui concerne les artistes émergents, la semaine dernière, la Société a rappelé le travail important qu’elle accomplit avec son programme Révélations. Nous convenons qu’il s’agit d’une excellente initiative. Cette année, ce programme soutient de façon importante cinq artistes choisis. Mais qu’en est-il des centaines d’artistes émergents qui n’ont pas la chance d’être sélectionnés? En 2020, par exemple, ce sont plus de 200 albums d’artistes francophones émergents canadiens qui ont été lancés. L’ADISQ invite la Société à détailler son soutien aux artistes émergents en matière de diffusion musicale au cours de sa dernière période de licence, et sur cette base, à prendre un engagement en leur faveur pour la période qui s’amorce.
7610 Enfin, dans les informations financières fournies par la Société, nous avons pu constater que les projections de dépenses pour la période 2018 à 2022 pour ICI Musique sont presque deux fois moins importantes que celles qui avaient été présentées pour la période précédente, soit celle de 2013 à 2017 : c'est une baisse inquiétante. Nous aimerions comprendre les motivations de la Société à ce sujet.
7611 En ce qui concerne ICI Première, une station à prépondérance verbale, nous observons que, depuis plusieurs années, l’espace accordé à notre musique y est en constant déclin. De 33 % dans les années 90, elle occupe maintenant moins de 10 % de la programmation. Nous croyons que la vocation verbale d’une station n’est pas incompatible avec un certain niveau de diffusion musicale, bien au contraire. Une chanson diffusée sur ICI Première atteint un vaste public, différent de celui d’ICI Musique, par exemple. ICI Première a le pouvoir, mais aussi le devoir, de soutenir et propulser les carrières d’artistes d’ici. Nous invitons la Société à prendre l’engagement d’y consacrer au moins 10 % de sa programmation à la musique d’ici.
7612 Nous en venons maintenant – et dernièrement – aux activités numériques. La position défendue par la Société dans le présent processus place les intervenants dans une position paradoxale. D’un côté, nous sommes invités à nous exprimer sur le déploiement d’activités numériques de la Société et de l’autre, nous sommes confrontés à un manque important de données sur ces activités ainsi qu’à une ordonnance stipulant que ces dernières ne sont pas soumises aux obligations de la Loi.
7613 Permettez-nous de réaffirmer que nous croyons que la Société ne devrait pas bénéficier de l’ordonnance d’exemption. Le mandat de Radio-Canada, soit de fournir une programmation canadienne de qualité reflétant la diversité du pays à l’ensemble de la population canadienne, demeure intact quelles que soient les pratiques de la population pour accéder à cette programmation. En tant que diffuseur public, Radio-Canada aurait pu et dû agir d’emblée en chef de file en rendant publiques un maximum de données sur ses activités en ligne, incluant des données financières, de programmation et sur la consommation et en acceptant que ces activités soient soumises à la règlementation.
7614 Soyons clairs : nous remarquons qu’un nombre important d’initiative de qualité se déploient sur les plateformes numériques de la Société, notamment en faveur des créateurs et producteurs de musique canadienne, tout particulièrement par le biais du site ICI Musique.ca et de l’application OHdio. Nous pensons à la mise à disposition d’albums pour écoute, à de nombreuses listes de lecture et à la diffusion de prestations musicales. Pour en juger avec rigueur, il est toutefois crucial de bénéficier d’une documentation des activités qu’y déploient. Par exemple, dans les listes de lecture, la Société a-t-elle respecté les quotas en vigueur dans l’univers traditionnel?
7615 En écoutant les audiences la semaine dernière, nous avons appris que la Société semble s’être fixé certaines règles : 20 % des albums mis en valeur seraient des premiers albums et un certain seuil de musique canadienne serait respecté dans les listes de lecture. Nous croyons que ce type d’information devrait être présenté clairement et discuté en profondeur dans le cadre d’un processus public.
7616 Nous prenons acte que le Conseil a demandé à la Société de présenter de nouveaux rapports. Il reste à souhaiter que ces derniers soient les plus exhaustifs possibles.
7617 Pour conclure, rappelons simplement que nous avons la chance de bénéficier d’un radiodiffuseur public de grande qualité. Les commentaires et demandes que nous faisons ici sont le reflet de notre attachement à la Société et notre désir de maintenir un radiodiffuseur public fort et innovant sur les réseaux linéaires comme en ligne.
7618 Merci beaucoup, merci de votre attention et nous sommes maintenant prêtes, Marie-Julie et moi, à répondre à vos questions.
7619 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup Madame Drouin. Je pense que Madame Simard, il y a des questions pour vous.
7620 CONSEILLÈRE SIMARD: Merci beaucoup, Monsieur le président. Bonjour Madame Drouin, bonjour Madame Desrochers. Alors, nous allons passer quelques minutes ensemble à approfondir un peu plus votre proposition, vos suggestions.
7621 Alors, pour commencer, j’aimerais en fait peut-être structurer notre intervention pour d’abord aborder vos suggestions à la télé, à la radio, donc les plateformes traditionnelles puis ensuite, nous nous dirigerons lentement mais sûrement vers les plateformes en ligne.
7622 Alors d’abord, pour la première proposition, donc, je retiens à la télé les EIN, 10 heures aux heures de grande écoute. Alors, j’aurais aimé pour cette question-là… je suis désolée, je dois me référer ici à mes notes. En fait, c’est qu’on fait déjà le pont avec les plateformes en ligne. En quoi cette proposition-là est nécessaire, étant donné la proposition dont on va discuter dans les prochaines minutes, qui concerne les plateformes en ligne?
7623 Mme DROUIN: Écoutez, pour nous, c’est très clair que les plateformes en ligne peuvent être… c’est-à-dire, bon, il est clair de façon générale que la consommation de la télévision ou des produits culturels de façon générale, c’est diversifié – on n’en est plus où on en était au dernier renouvèlement de Radio-Canada et même au renouvèlement de la politique radio et tout ça et on sait que tout ça s’est diversifié.
7624 Mais je vous dirais que tant et aussi longtemps que la radio et la télévision – là, si on parle de télévision – jouent un rôle à ce point fondamental dans le développement de la carrière d’artistes de la chanson – hein, c’est de ça dont on parle aujourd’hui – nous, on tient à ce qu’on ait la part la plus… une part importante de cette programmation-là. Pour nous, il y a des Canadiens qui, oui, écoutent évidemment la télévision de façon linéaire seulement, il y en a qui écoutent seulement en numérique et il y en a qui écoutent de façon hybride – qui en écoutent un peu en linéaire et un peu en traditionnel.
7625 Alors, quand on le regarde d’un point de vue de l’individu, du Canadien ou de la Canadienne qui regarde la télévision, elle regarde un médium à la fois, elle ne regarde pas en même temps deux médiums à la fois, deux médias à la fois; elle les regarde de façon simultanée. Donc, l’offre que doit recevoir cette personne-là assise soit devant son écran de télévision ou devant son ordinateur doit avoir le maximum de contenu d’ici qui lui est proposé.
7626 Alors, c’est pourquoi nous, on trouve qu’on ne doit pas déshabiller l’un pour habiller l’autre; on doit de façon maximale offrir tout ce qu’on peut de visibilité, de mise en valeur de notre contenu à l’un et à l’autre. Et malheureusement…
7627 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait.
7628 Mme DROUIN: … on n’a pas eu la chance d’en discuter ou de voir, bon… écoutez, on commence à parler du numérique – on le sait, on espère qu’on aura la chance d’en reparler devant vous très rapidement avec l’adoption de C-10 et après, on sait tout le travail que vous aurez à faire et on a bien hâte de commencer cette discussion-là avec vous. Mais pour nous, c’est une question qui est entière, qui ne peut pas être décidée comme ça dans le cadre d’un renouvèlement de licence linéaire alors qu’on a très peu d’idées de ce qui se passe, malheureusement, pour l’instant d’après les données qu’on a reçues, même de la SRC, dans ce cas-ci.
7629 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait – on va y venir, comme je disais tout à l’heure, pour le sujet des plateformes en ligne.
7630 Pour l’instant, donc, ma deuxième question concernant les EIN en heures de grande écoute, le 10 heures : votre objectif, est-ce que ça serait pour vous, donc, d’assurer toujours… en fait, une présence des artistes établis ou évidemment, vous avez aussi derrière la tête d’assurer cette découvrabilité-là pour les artistes émergeants?
7631 Mme DROUIN: Les deux – vous avez raison. Nous, évidemment, il y a une… bon, premièrement, nous, ce qu’on demande, c’est qu’on revienne à un 10 heures de EIN et non que… parce qu’on est passés de dix à sept et là, Radio-Canada nous propose six - évidemment, bon, avec la formule qu’ils voudraient appliquer avec les services numériques. Nous, on demande à ce que ça soit… que ça revienne évidemment à 10 heures et on souhaiterait, parce que c’est vraiment un problème important pour nous.
7632 Le fait d’avoir peu de visibilité… vraiment, les émissions de variétés ont connu un déclin à la SRC puis pas seulement à la SRC – on ne veut pas mettre… ils ne sont pas pires que les autres, mais ils ne sont pas mieux non plus à ce niveau-là – c’est-à-dire qu’il y a une émission qui est excellente, qui est En direct de l’univers, en tout cas sur la chaîne principale et bon, qui présente un contenu populaire et tout ça. Mais en même temps, bon, vous le savez comme moi, la richesse de la musique québécoise ne se limite pas au pop, au pop-rock, au rock ou… il y a beaucoup d’autres genres qui pourraient être présentés et on pense que c’est le mandat, justement, de la SRC d’offrir en tout cas cette diversité-là.
7633 Et si j’ai bien compris Monsieur Bissonnette la semaine passée, il a fait état justement de cette flexibilité-là grâce aux crédits parlementaires qu’il recevait de pouvoir étendre évidemment son rôle à autre chose que les genres les plus populaires, qu’on pouvait justement sortir de la course à la cote d’écoute la plus élevée et de présenter des contenus plus nichés ou pour des artistes émergeants qui sont à découvrir et qui demandent peut-être un effort particulier pour les mettre en valeur parce qu’ils ne sont tout simplement pas connus. Mais je pense que si on ne commence pas, ils ne le seront jamais connus.
7634 Alors, nous on pense que… et quand on vous dit deux heures sur les heures de grande écoute, c’est ce qu’on souhaiterait, sur les heures de grande écoute, c’est quatre heures par jour pendant sept jours semaine, c'est 28 heures – on demande deux heures sur les 28 heures qui seraient pour la musique. Il y en a déjà une, donc ce qu’on demande à Radio-Canada, c’est d’ajouter une heure pour les artistes de la chanson sur toutes les heures de grande écoute dans une semaine. Il me semble que c’est possible.
7635 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Quand vous parlez donc de ces 10 heures-là ou de cette heure-là, c’est sous forme de condition de licence, c'est ce que je retiens, mais je veux clarifier pour le dossier public, donc condition de licence puis on ne parle pas d’attente ici?
7636 Mme DROUIN: Non, on ne parle pas d’attentes, on sait que les attentes sont révisées ou en tout cas elles sont évaluées à la fin de la période de licence, et là on peut constater si les attentes sont remplies ou pas. Pour nous, c’est un peu tard de constater tout ça, alors c’est pour ça… c'est pourquoi on souhaite que ça soit une condition de licence parce que on veut qu’il y ait des efforts qui soient faits, que ça soit un message clair de la part du Conseil à ce sujet-là.
7637 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Merci beaucoup, Madame Drouin.
7638 On va passer maintenant à la radio. Donc, je retiens de votre présentation – j’ai seulement la version électronique devant moi, j’avais pris une note –, donc, à la page 6, vous faites mention, donc, d’un nombre minimal de prestations musicales et de concerts, donc des seuils minimaux, alors je vais essayer de me positionner en même temps.
7639 Mme DROUIN: Mm-mm.
7640 CONSEILLÈRE SIMARD: Donc, mais, oui, donc par exemple… oui, c’est ça, c’est ce que j’ai ici, alors, pourriez-vous nous éclairer davantage là sur cette suggestion-là?
7641 Mme DROUIN: Ben, à ICI Musique, il fut un temps où il y avait la diffusion de 150 prestations.
7642 Marie-Julie, corrigez-moi si je me trompe là, c’est des prestations?
7643 Mme DESROCHERS: Captations.
7644 Mme DROUIN: Oui, c’est ça. Donc, on…
7645 Mme DESROCHERS: Des captations.
7646 Mme DROUIN: C’est ça.
7647 Mme DESROCHERS : Des captations. En fait, c’était au dernier renouvellement de licence, la Société disait que, annuellement, ils faisaient jusqu’à 150 captations, retransmissions de concerts annuellement, et en raison des coupes budgétaires qu’ils subissaient à cette époque-là, disaient qu’ils allaient devoir diminuer à 50 pour la dernière période de licence. Et là, au dossier public, on n’a pas pu voir ce qui s’est passé en fait.
7648 Mme DROUIN: Oui.
7649 CONSEILLÈRE SIMARD: Et vous, ce que vous demandez, c'est d’avoir accès à cette information-là, c'est-à-dire que, donc, ce que vous suggérez, si je comprends bien – corrigez-moi si ce n’est pas le cas –, mais qu’on exige que le nombre d’heures de prestations musicales et de concerts soit consigné. C’est ça?
7650 Mme DROUIN: Oui. Premièrement, qu’il soit consigné, et qu’ensuite ça nous serve de barème, si je peux dire, pour établir une condition – et puis là, on s’entend, pour nous, ç’a toujours été le cas, quand on établit une condition ou un quota là, parce que ce mot semble honni dans le vocabulaire public là, c’est clair, mais quand on parle de condition, c’est peut-être plus léger, ça revient au même –, mais ce qu’on souhaite, c’est que… il faut pas oublier que, pour nous, les quotas doivent être assez élevés pour stimuler une augmentation. On ne veut pas constater seulement une situation par des conditions, on veut stimuler en disant, bon, bien, il y a une… je le sais pas, moi, il y a 50 ou 42… 42 prestations, bien, on fait… on veut que ça augmente, donc on met une condition de licence qui est un peu plus élevée pour tirer vers le haut évidemment la pratique de le faire. Parce qu’on sait qu’il y a vraiment cette particularité-là qu’a la radio de la SRC, notre radiodiffuseur public, par rapport à l’ensemble des radios commerciales où il se fait très peu de prestations.
7651 Nous, on a toujours trouvé qu’au-delà de la diffusion d’enregistrements sonores, cette façon de servir les artistes et de les présenter au public, c'est vraiment quelque chose qui est très particulier aux radiodiffuseurs publics puis on trouve que c'est très utile et c'est très significatif pour la carrière des artistes parce que, non seulement là – on va être très terre à terre – quand on fait une prestation, il y a des cachets qui sont payés, donc ça fait déjà vivre – hein? – des artistes, des musiciens, puis, bon, évidemment tout le monde qui les entoure, mais donc, il y a cette valeur-là, mais en plus on voit un artiste, on entend un artiste en action qui peut se présenter différent que sur son enregistrement sonore et ça a un effet bénéfique pour tout le monde.
7652 Alors, c’est pour ça qu’on tient à cette particularité-là et on aimerait… puis on ne comprend pas, je vous avoue, qu’avec les crédits supplémentaires que ICI Première… que la SRC a obtenus avec le gouvernement, pourquoi le budget de ICI Musique, je sais pas si vous aviez des questions là-dessus, mais est presque coupé de moitié, et nous, évidemment, c’est cher, c’est sûr que des prestations c’est plus cher que de faire tourner un disque ou qu’on prenne un enregistrement sonore, mais pourquoi prévoir une coupe si drastique dans les dépenses? On ne comprend pas. On comprend pas pourquoi, alors qu’on a de l’argent supplémentaire, pourquoi ICI Musique n’en bénéficie pas.
7653 CONSEILLÈRE SIMARD: Et donc… là, on parle d’ICI Musique; vous avez aussi, si j’ai bien compris, une suggestion pour ICI Première. Alors, pourriez-vous aussi clarifier davantage votre proposition? Donc, si je comprends bien, vous dites « ICI Musique, ça va bien, on est satisfait, mais on aimerait que ça… qu’il y en ait un peu plus, mais également du côté d’ICI Première », n'est-ce pas?
7654 Mme DROUIN: En termes d’exposition de musique, oui. Parce que je vous dirais que, bon, pour nous, comme je l’ai dit dans la présentation puis on l’a bien expliqué dans le mémoire, le fait d’avoir une radio parlée n’exclut pas du tout le fait d’avoir des prestations musicales aussi, c'est-à-dire d’enregistrements sonores ou, en tout cas, faire jouer de la musique. Alors, pour nous… et on s’entend, ICI Première a une audience qui est différente de celle d’ICI Musique, donc pourquoi priver finalement les auditeurs d’ICI Première de la mise en valeur de notre contenu musical? Et c'est fait dans certaines émissions.
7655 Moi, écoutez, je suis… je le sais, je suis une fan de À la semaine prochaine et, à la demi-heure, il y a… il font jouer toujours deux pièces d’artistes et, premièrement, ça fait une liaison intéressante et en plus ça nous fait… et c'est des artistes souvent, sinon tout le temps, des artistes d’ici. C’est tout à fait possible. On le voit dans Plus on est de fous, plus on lit aussi, on le voit dans Jusqu’au bout de Nicolas Ouellet, on veut juste que ça soit un peu plus présent. On demande une norme qui pourrait s’établir à 10 % de la programmation totale. Il me semble que… parce qu’on parle de musique, on parle de culture beaucoup à ICI Première et on l’apprécie énormément, c’est une autre façon de mettre en valeur les artistes, mais il n’y a rien comme entendre une chanson pour vraiment découvrir un artiste. Alors, on pense que ICI Première pourrait jouer ce rôle-là au moins à 10 % de sa programmation.
7656 CONSEILLÈRE SIMARD: Indépendamment des plages horaires, donc c’est au total, c’est ce que je comprends.
7657 Mme DROUIN: Au total, oui.
7658 CONSEILLÈRE SIMARD: Oui.
7659 Mme DROUIN: Oui.
7660 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Vous aviez parlé, donc… vous avez parlé il y a quelques minutes de cette réduction-là budgétaire pour la radio.
7661 Mme DROUIN: Mm-mm.
7662 CONSEILLÈRE SIMARD: Là, on va parler d’hypothèses, mais si une des hypothèses, c'est de prendre ces argents-là et de développer davantage les outils en ligne – vous avez dans votre présentation fait référence à Ohdio, notamment –, est-ce que pour vous, donc, le fait de développer des applications et même les podcasts – donc je vais aussi ajouter cette couche supplémentaire là –, est-ce que, pour vous, vous pensez qu’on pourrait de cette façon-là continuer de répondre aux besoins des Canadiens ou non? Puis, si oui, sinon pourriez-vous nous expliquer pourquoi, s’il vous plait.
7663 Mme DROUIN: Bien, écoutez, c’est un peu, comme je vous dis… premièrement, oui, on a souligné la valeur, hein, de ce que les services numériques ont mis en place, quoique on a quand même… je sais que y’a certaines personnes qui ont utilisé – c’est pas moi là qui l’ai utilisé – l’espèce de « black hole », c’est une espèce de trou noir, et pas seulement Radio-Canada, on sait qu’en numérique, le CRTC, je pense que le premier, si vous pouvez vous en occuper un jour, dans le sens que vous aurez le mandat clair du gouvernement de le faire, la première chose, c’est de voir qu’est-ce qui se passe dan ce milieu-là, et pour Radio-Canada, c’est encore… on voit bien ce qui este fait, mais en même temps, y’a pas de données probantes sur lesquelles on peut s’appuyer en disant, mon Dieu! est-ce qu’on pourrait faire mieux, est-ce qu’on pourrait pas faire mieux, on pense qu’on peut toujours s’améliorer, mais pour nous, c'est… justement, c’est pas des vases communicants. Au contraire, on devrait utiliser le numérique pour peut-être aller chercher un public qu’on ne rejoignait pas avec ICI Musique traditionnel. Mais au traditionnel, pourquoi priver les gens du traditionnel, d’une exposition maximale de musique parce qu’on pense qu’il y en a certains qui vont l’écouter sur le numérique? Pour nous, c’est comme, tant et aussi longtemps que la radio jouera un rôle à ce point majeur dans le développement de la carrière des artistes canadiens, il faut faire le maximum aussi à cet endroit-là, il ne faut pas que ça soit des vases communicants. Tout le monde n’est pas entre les deux. Oui, il y a des gens de plus en plus qui ont diversifié leur écoute, mais ils n’ont pas non plus pour… n’ont pas non plus délaissé la radio non plus, ils ont augmenté peut-être ou diversifié leur façon d’accéder à leurs produits culturels, mais ils ont délaissé… ils n’ont pas délaissé le traditionnel.
7664 Alors, on pense sincèrement que… on comprend mal que les dépenses d’ICI Musique passent à peu près, il me semble, de 20 millions à 11 millions là. Ça a été coupé de moitié. C’est énorme pour nous et on voit que c’est clair que, s’ils nous ont coupés de moitié, ils vont vous dire qu’ils n’ont plus les moyens de faire des prestations, c’est bien évident.
7665 Alors c’est une espèce de spirale descendante. Nous, on veut que le numérique s’inscrive dans un cercle, cercle plus large, vertueux, de présentation de notre musique. C’est ça qu’on souhaite, que ça élargisse la portée de notre musique. Et il ne faut pas qu’au terme de tout ça on se retrouve avec une situation où on est au même niveau. On en a enlevé là, on en a mis ailleurs, donc ça vient… Plus/moins, ça fait égal. Alors on veut augmenter tout ça. Pas déshabiller l’un pour habiller l’autre.
7666 CONSEILLÈRE SIMARD : Je comprends. Je vais terminer, disons ce chapitre-là, avec une question qui peut… Bien en fait, qui… Pour laquelle il y a eu… Je suis consciente qu’il n’y a peut-être pas de réponse, mais j’ose quand même la poser.
7667 Je sais que les… C'est-à-dire, les besoins sont énormes, tant pour les artistes établis, que les artistes émergents, mais est-ce qu’on peut penser en fait, regarder de plus près un groupe ou un autre, par rapport aux moyens qui sont disponibles ? Ou, au contraire, vous pouvez me dire : « Non pas du tout, on ne peut pas faire ça, les deux groupes vont ensemble. »
7668 Mme DROUIN : Bien écoutez, premièrement dans le milieu de la musique de façon générale, je vous dirais que ça ne va pas bien depuis longtemps. Pensons… Oublions la pandémie là, qui a aggravé la situation encore plus. C’était, c’était pas… Il n’y a rien qui… Un artiste établi… Un artiste établi, un artiste connu, c’était pas plus facile là, de… de… Bon, évidemment il y a le… Il peut bénéficier de sa notoriété et ça ne lui nuit pas, c’est sûr. Mais il y a sûrement… Il n’y a rien de facile pour toutes les catégories d’artistes.
7669 Bon ceci étant dit, les artistes émergents, évidemment, avec le déficit de reconnaissance, évidemment quand tu commences, c’est sûr qu’il y a quelque chose d’encore plus… Un niveau de difficulté supplémentaire pour eux. Et on pense d’ailleurs qu’on devrait aussi avoir un engagement de la part de la SRC sur qu’est-ce qu’ils entendent faire de façon… Pour les artistes émergents en particulier. Sans délaisser, évidemment, ce qu’ils peuvent faire sur la nouveauté que sort des artistes établis aussi, parce qu’évidemment, là aussi c’est difficile.
7670 Alors même si on, avec tout ce que je vous ai dit, on pense quand même que les artistes émergents… La SRC aurait avantage aussi à nous présenter leurs engagements. Présenter des engagements, comme a été obligé de le faire, par exemple Bell. Au moment de la transaction, ils se sont engagés par… Ils se sont engagés dans un rapport à présenter 25% d’artistes émergents. Il me semble que, au moins, la SRC pourrait s’engager à un tel niveau de présentation d’artistes émergents.
7671 CONSEILLÈRE SIMARD : Parfait.
7672 Mme DROUIN : Mais c’est… Mais écoutez, puis avec la pandémie, je sais que j’en ai parlé dans ma présentation, on ne peut quand même pas l’oublier. Parce que c’est vraiment venu aggraver une situation et il y aura des effets durables à cette, malheureusement, à cette pandémie-là. Vous le savez, bon avec le tourisme, avec la restauration, le milieu culturel est celui qui est le plus touché par cette pandémie-là.
7673 Alors je pense que le Conseil, même si on sait que vous ne voulez pas mettre des conditions basées sur une situation exceptionnelle, ça on le comprend, mais moi je pense bien que la prochaine période de licence, en tout cas pendant plusieurs années, de la SRC, on ne peut pas quand même oublier le fait que les artistes d’ici vont avoir besoin encore plus de soutien de la part de l’ensemble du système canadien de radiodiffusion, incluant le radiodiffuseur public.
7674 CONSEILLÈRE SIMARD : Je comprends, puis je vais tenter de résumer, pour m’assurer que je comprenne bien vos propos. Donc vous me dites, évidemment, c’est difficile pour tout le monde. Il faut s’assurer que le soutien est là pour tout le monde, mais avec une petite touche particulière pour les artistes émergents. Disons-le comme ça. Est-ce que j’ai bien compris ?
7675 Mme DROUIN : Oui.
7676 CONSEILLÈRE SIMARD : Parfait, excellent. Évidemment donc, dans vos suggestions, vous faites état d’exigences de présentations. Je retiens qu’il n’y a pas de suggestions concernant d’exigences de dépenses. Alors pourriez-vous clarifier ?
7677 Mme DROUIN : En radio ? En radio ?
7678 CONSEILLÈRE SIMARD : En radio et en télé. Ce que j’ai retenu de vos propositions, c’est en présentation seulement. Des exigences de présentations.
7679 Mme DROUIN : Il me semble qu’en télé, bon en télé on fait nôtre les revendications aussi avancées par l’AQPM.
7680 CONSEILLÈRE SIMARD : Parfait.
7681 Mme DROUIN : Avec un niveau de 20% il me semble, Marie-Julie, si tu peux m’aider là-dessus ?
7682 Mme DESROCHERS : Oui.
7683 CONSEILLÈRE SIMARD : Parfait. Excellent.
7684 Mme DESROCHERS : Oui…
7685 CONSEILLÈRE SIMARD : Je l’ai lu.
7686 Mme DROUIN : C’est ça, d’accord.
7687 CONSEILLÈRE SIMARD : Je ne l’avais pas dans votre présentation…
7688 Mme DROUIN : Non.
7689 CONSEILLÈRE SIMARD : Mais je l’ai…
7690 Mme DROUIN : On ne peut pas tout redire dans la présentation, malheureusement.
7691 CONSEILLÈRE SIMARD : Parfait. Excellent. Oui alors merci donc, de le confirmer. Donc, ça sera au dossier public. Ça l’était déjà avec votre intervention, mais là, ça va être clair dans le procès-verbal. Donc, exigences de présentations, exigences de dépenses. Si jamais on n’allait pas dans ce sens-là, ou peut-être même si on y allait, je serais curieuse aussi de vous entendre et intéressée à vous entendre, sur d’autres outils, disons plus alternatifs, qui chercheraient à mesurer l’opinion publique, donc, les sondages, les consultations. Vous pensez quoi de ça ?
7692 Mme DROUIN : Bien écoutez, on en fait nous-mêmes des sondages, alors je serais… Puis on en a présenté, on présente des résultats, alors je pense que c’est utile, c’est sûr de sonder l’opinion publique. Mais pour moi, à chaque fois qu’on fait un sondage, pour moi ça donne évidemment, un portrait, un « snapshot » d’une situation. Mais après, une fois qu’on a cette situation-là, qu’on a mieux compris, pour moi ce n’est pas, on répond… on répond à cette… À cette question… c'est-à-dire, ça ne répond pas à des questions, sur l’état de l’industrie ou qu’est-ce qu’on devrait faire pour l’industrie.
7693 Pour moi, ça montre où on en est et où… Ça ne nous dit pas où on devrait aller. Par exemple, si on nous disait que les gens aiment à 33%, ou achètent 33% d’albums d’artistes québécois. Bon, c’est un constat. Est-ce qu’on doit se contenter de ça ? Est-ce qu’on doit offrir une meilleure… un meilleur… Une meilleure présentation, ou des meilleures contributions ? Et se donner un objectif de 50%, de 55% ? Pour nous, ce n’est pas juste, on doit le prendre pour ce que c’est, mais ça ne fixe pas des objectifs. C’est comme ça que moi je pense que c’est très important. D’avoir une lecture d’où on en est. La lecture est en fonction de ce qu’on reçoit, comme en cas, comme produit culturel, de ce qui nous est proposé.
7694 Ça ne veut pas dire que c’est là où on doit rester. Ça nous donne un état de situation, mais là après, fixer des objectifs de présentation ou de contribution financière, pour moi c’est complètement autre chose. C’est, c’est… Ça ne nous dit pas où on va, ça nous dit où on est.
7695 CONSEILLÈRE SIMARD : Très bien. Merci pour la précision. Vous avez aussi fait état de rapport, donc pourriez-vous en fait, nous dire comment v… quelle est votre vision par rapport aux rapports ? C'est-à-dire, est-ce que pour vous, en fait, pour que les rapports soient utiles, comment ils peuvent être rendus de faç… Rendus publics, de façon efficace ?
7696 Mme DROUIN : Marie-Julie, est-ce que tu veux répondre à cette question-là, vu que tu eum… Tu demandes des informations. (rires)
7697 Mme DESROCHERS : Oui, bien vous parlez d’une forme de présentation des données ou d’une fréquence ou…
7698 CONSEILLÈRE SIMARD : Oui. De lieu de présentation, donc sur le site web de Radio-Canada.
7699 Mme DESROCHERS : Oui.
7700 CONSEILLÈRE SIMARD : Notre site, votre site. En fait, on pourrait peut-être vous écouter sur votre expérience, lorsque vous faites ce genre de publication-là, quels sont les résultats atteints ? Obtenus ?
7701 Mme DESROCHERS : Par rapport à des rapports ?
7702 CONSEILLÈRE SIMARD : Oui.
7703 Mme DESROCHERS : Témoignant de ce que Radio-Canada aurait fait. Bien, sur le site du CRTC c’est toujours… Plus c’est accessible, plus c’est facilement accessible, mieux c’est. Des rapports annuels, je crois, concernant les activités en programmation, c’est suffisant. Puis dans le fond, nous ce qu’on demande, c’est d’être capable de s’appuyer sur des éléments concrets pour mesurer ce qu’a fait la Société.
7704 Parce que, que ce soit en télé, ou en radio, on navigue un peu… Par exemple en télé, nous ce qu’on fait, c’est qu’on archive les programmations de la Société nous-mêmes, en allant les télécharger sur leur site, puis on les conserve d’année en année. Puis ensuite on scrute les grilles, puis on essaie de déterminer, évidemment on ne passe pas… On ne peut pas écouter toutes les émissions tout le temps, puis savoir exactement quel est le contenu, donc on doit déterminer nous-mêmes si on considère qu’une émission semble répondre aux critères des catégories 8, 9 parce qu’il y a 50 pour cent de prestations, et cetera.
7705 Donc c’est un travail de moines qui certainement est fait à Radio-Canada puisque, eux, doivent se conformer à la réglementation.
7706 Donc, si les grilles, par exemple, de programmation pouvaient être rendues disponibles avec du détail sur les catégories des émissions, ça faciliterait beaucoup notre tâche pour mesurer l’évolution de la présence de la musique à la télévision, par exemple, parce qu’elle est en déclin. On documente du mieux qu’on peut mais ça pourrait être amélioré.
7707 Et c’est la même chose pour ce qui est fait à la radio. On aimerait beaucoup savoir… en fait, de la part du radiodiffuseur public, des fois, on s’explique mal les réticences puisqu’il y a beaucoup d’initiatives d’excellente qualité qui sont faites et on pense qu’il gagnerait, en fait, à en témoigner avec rigueur. À nous permettre, par exemple, peut-être dans certains cas de féliciter un travail qu’il a fait puis à fixer des barèmes qui peuvent servir après aussi pour l’ensemble du système canadien de radiodiffusion.
7708 Quand on voit qu’un tel niveau d’initiatives est possible, ça peut nous inspirer quand on regarde ce qui se fait ailleurs.
7709 Puis il y avait le nombre de captations musicales, le nombre de prestations, le soutien accordé aux artistes émergents. Solange l’a mentionné, Bell a déjà lui-même rendu des rapports là-dessus.
7710 Donc nous, en ce moment, on n’est même pas capables de savoir il y a quel pourcentage de la musique diffusée qui est consacré à des artistes émergents.
7711 Mme DROUIN: Mais c’est de façon générale, je vous dirais, cette obligation…
7712 Bon, premièrement, si on veut placer des obligations ou même les rendre un peu plus flexibles, pour moi, ça s’accompagne d’une reddition de compte.
7713 Moi, j’ai de la difficulté à penser que la reddition de compte elle soit, premièrement, bon, que le CRTC soit obligé, par exemple, de faire… bon, ils peuvent continuer de le faire, c’est sûr, des évaluations sporadiques. Mais il me semble que c’est le diffuseur qui a cette obligation-là.
7714 Nous, c’est comme si ça repose sur… en tout cas, sur nos épaules à nous, pour l’ADISQ, pour la musique. La même chose pour la télévision, pour d’autres associations, puis même pour le public en général qui a un intérêt particulier pour la musique.
7715 Écoutez, c’est très difficile de savoir. Puis nous, on n’est pas différents des autres. C’est sûr que c’est notre job et ça nous fait plaisir de la faire. Mais en même temps, moi, je comprends mal que cette obligation-là ne soit pas… ne repose pas sur les détenteurs de licence vraiment et de façon plus régulière qu’ils l’ont fait par le passé.
7716 Il y a tellement d’outils maintenant. On n’arrête pas de dire comment les technologies sont innovantes et sont merveilleuses et qu’on veut de façon… de plus en plus être capable de préciser, de répondre aux attentes des gens. Il y a des outils informatiques vraiment merveilleux qui peuvent être utilisés facilement.
7717 Ça fait que la production de rapport, il ne faudrait pas non plus en faire comme si c’était une tâche épouvantable à faire. Il faut relativiser maintenant, à l’heure où on est, en 2020.
7718 Alors moi, je pense que ça serait hautement utile et que ce soit rendu public annuellement comme on a, nous, des rapports annuels à faire. Je sais que la Société en fait, la SRC, mais avec plus de détails.
7719 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Je vous remercie.
7720 Je pense que c’est clair dans votre présentation de ce matin et dans votre intervention écrite que vous vous opposez à cette idée d’étendre, disons, les normes applicables aux plateformes en ligne pour l’instant.
7721 Si jamais on allait tout de même dans ce sens-là, avez-vous des idées précises quant à la mesure des visionnements qui pourraient être faits?
7722 Est-ce que vous voulez tout de même vous exprimer sur le sujet?
7723 Mme DROUIN: Bien, écoutez, c’est… bon, je vous dirais que, pour nous, partout où dans les outils… premièrement, dans les nouveaux outils numériques que met en place le Conseil, puis ça va être la même chose quand on pourra en discuter de façon plus large sur les autres services en ligne; c’est de voir quand il pose un geste de curation, quand il propose quelque chose. Premièrement, il faut être dans l’offre, hein. C’est sûr qu’en télé, on vous parlera d’autres choses. Évidement, il faut être dans le catalogue de l’offre, en premier.
7724 Nous, c’est pas vraiment un enjeu parce que l’offre de musique, elle est assez déjà numérisée puis tout le monde a accès aux 50 millions de chansons planétaires.
7725 Alors ça, nous, ce n’est pas tant ça. C’est qu’est-ce qu’on en fait après et quelle présence quand on propose une liste de lectures à un Canadien, quelle est la présence de la musique canadienne, dans ces listes de lectures-là de musique, et francophone évidemment.
7726 Donc, il y a de gestes qui sont posés et on prend des décisions algorithmiques ou humaines de faire une proposition X à quelqu’un en particulier.
7727 Alors nous, c’est ça qu’on devrait être capable d’évaluer. Dans les listes de lectures qui sont proposées à l’heure actuelle déjà par Radio-Canada, quelle est l’apport qu’ils se donnent pour mettre en valeur notre contenu? C’est des décisions qui peuvent être prises aujourd’hui que dans chaque… j’sais pas, déjà dans chaque liste de lectures.
7728 Par exemple, une lecture de musique populaire, une lecture de musique jazz, tout… ils le font par genres musicaux. C’est sûr qu’on ne demandera pas 65 pour cent de musique canadienne, j’sais pas moi, je ne voudrais pas dire une niaiserie là, mais en classique ou en… non ça, je vais me faire… (rires).
7729 Bien, je n’sais pas, en…
7730 Mme DESROCHERS: En bossa nova.
7731 Mme DROUIN: En bossa nova, admettons. Oui, merci, Marie-Julie.
7732 Mais on dit bien, écoutez, oui mais là, dans ce cas-là c’est peut-être 5, c’est peut-être 10. Mais la musique Pop, pourquoi ce serait différent? Une liste de lectures, pour moi, c’est comme une station de radio, ça peut être un niveau élevé de musique canadienne.
7733 Alors, c’est quand on pose des gestes comme ça d’affaires, hein, l’offre qu’on fait, bien c’est à ce moment-là que ça devrait s’exercer et que les conditions devraient s’appliquer d’exposition à de la musique maximale de musique canadienne…
7734 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait. Puis qu’en est-il… Oui?
7735 Mme DESROCHERS: Bien j’allais juste… pour l’instant, on ne sait pas du tout comment ils ont construit ces listes de lectures-là.
7736 On les a entendus en parler de façon très rapide et sommaire la semaine dernière mais pour savoir quelles règles adopter, il faudrait déjà savoir quels objectifs ils se sont donnés avec chaque liste, et cetera. On n’a pas ce détail-là.
7737 CONSEILLÈRE SIMARD: Je comprends.
7738 Puis qu’en est-il des visionnements d’émissions qui font la promotion et qui assurent la découvrabilité de la musique? Voulez-vous vous exprimer sur le sujet?
7739 Mme DROUIN: Dans le numérique?
7740 CONSEILLÈRE SIMARD: Oui, c’est ça; sur les plateformes numériques.
7741 Mme DROUIN: Oui.
7742 Bien, écoutez, là-dessus, je pense qu’il faut voir; premièrement, être dans l’offre et qu’elle soit là. Ça, c’est évident.
7743 Et après, c’est quand même… quand on navigue sur un site, on sait très bien qu’on est plus attentif à ce qui est présenté au début que ce qui est présenté à la 102ième page.
7744 Alors, est-ce qu’il y aurait une façon de mieux les présenter, de les mettre en valeur rapidement sur un site? Je sais bien qu’il y a d’autres choses; il y a de la dramatique excellente à Radio-Canada, et tout ça.
7745 Mais en même temps, il ne faudrait pas que ce soit relégué aux oubliettes facilement. Alors, ce serait en termes de place, d’être là dans l’offre et en plus, présenter de façon… à le mettre en valeur, de façon à le mettre en valeur sur des propositions.
7746 Je n’sais pas, Marie-Julie, si tu veux ajouter?
7747 Mme DESROCHERS: Mais actuellement, à notre connaissance, sur… vous pouvez leur poser la question pour avoir plus d’information. Mais il n’y a pas vraiment d’émission qui mette en valeur les artistes d’ici sur TOU.TV.
7748 Donc, en tout cas, quand on revient à la question initiale sur la diminution des émissions ÉIN, bien pour l’instant, nous, notre place sur la plateforme numérique on n’en a pas trouvée encore.
7749 Mme DROUIN: M’hm. Pais peut-être qu’ils pourraient vous répondre et ça, on l’a entendu, c’est une question de payer les artistes, évidemment, bon, tout ça.
7750 Mais avec une diminution des budgets, je n’sais pas. C’est sûr qu’à un moment donné c’est la poule avant l’oeuf, l’oeuf avant la poule. Si pour acheter une passe à la télévision, ça coûte X, puis pour augmenter cette… pouvoir l’utiliser en numérique, ça coûte un supplément, c’est peut-être tout à fait normal. Mais si on coupe nos budgets puis on ne se permet pas d’aller là, bien, à ce moment-là, on ne la présente pas.
7751 Mais là, pour moi, c’est… il y a des décisions là-dedans, dans toute cette… le fait de ne pas les voir, il y a quand même des décisions budgétaires qu’on a prises au départ.
7752 CONSEILLÈRE SIMARD: Est-ce que justement les plateformes en ligne ne permettraient pas justement de donner de nouvelles occasions de découvrabilité? Est-ce que ça, vous le voyez à ce stade-ci?
7753 Donc, vous en fait état, des limitations qu’on a avec les plateformes conventionnelles; mais est-ce que n’y a-t-il pas là des occasions nouvelles à saisir au vol, justement, pour…?
7754 Mme DROUIN : Mais tout à fait pour… moi, on n’est pas en train de… là, j’espère que… soyons bien compris, loin de moi de présenter l’ADISQ comme étant anti-développement numérique et tout ça, au contraire. Nous, c’est juste… on ne doit pas le mettre dans la balance par rapport aux services linéaires. Mais il y a de très belles initiatives et il y en a encore et il faut qu’il y en ait de plus en plus, des initiatives comme ça de la part de la SRC; nous, évidemment, on les encourage. C’est juste que face à un état de situation où on ne connaît pas trop ce qui est fait parce que c’est dans un trou noir de peu d’information, manque de transparence, premièrement, on ne peut pas qualifier ce qui est fait et deuxièmement, après, se donner des objectifs.
7755 Je comprends, oui, tout à fait : il faut augmenter… pour nous, il faut augmenter les fenêtres de diffusion, augmenter si… il faut que ça soit positif à la fin; il faut en avoir plus là, plus là, pour que ça donne deux fois plus [Rires] et non moins, plus, pour que ça donne égal, au terme de l’exercice entre les différentes plateformes. C’est ça qu’on décrit, tout simplement : c’est que ça doit être un autre univers à exploiter dans tout ce qui présente et essayer d’en faire le plus possible sans mettre de côté le traditionnel.
7756 Parce qu’encore aujourd’hui, quand le traditionnel sera moribond, là peut-être qu’on changera d’idée. Je vous donne un exemple dans notre secteur : la vente d’albums physiques, on est passés… on a perdu depuis 2005, on a perdu 90 % de notre marché – on vendait 13 millions d’albums au Québec puis là, pendant la pandémie, on en a vendu à peine un million. Un moment donné, c’est clair qu’on va se dire : oups, ce n’est plus un game-changer, ça ne change pas. Mais en même temps, il faut le faire parce que c’est le début d’un processus créatif puis évidemment, qui se traduit après en spectacle et tout ça. Mais c’est clair que là, il va falloir lui donner la place au niveau… dans les revenus puis dans le développement des affaires des gens.
7757 Mais pour l’instant, on ne peut pas dire ça de la télé puis on ne peut pas dire ça de la radio – je veux dire, c’est encore un outil de masse important. Et ça, je dirais, pour la prochaine période de licence de Radio-Canada, ça me surprendrait que ça tombe, que ça soit moribond dans cinq ans ou sept ans, je ne sais pas ce que vous envisagez comme période de licence. Ne parlons pas de 20 ans, parlons de la prochaine période de licence, qu’est-ce qui va se passer – ça me surprendrait que la télé perde tout son sens et que la radio aussi.
7758 CONSEILLÈRE SIMARD: Madame Drouin, Madame Desrochers, je vous remercie pour votre participation à cette audience. Ceci met fin à mes questions. Je m’adresse maintenant au président. Merci!
7759 Mme DROUIN: [Rires] Merci! Merci à vous pour vos questions.
7760 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup pour votre présentation. Madame Barin, vous avez une question?
7761 CONSEILLÈRE BARIN: Oui, merci beaucoup, Monsieur le président.
7762 Merci, Madame Drouin et Madame Desrochers pour votre présentation et pour votre participation. J’aurais une question qui touche sur les mesures, mais aussi la catégorisation ou comment classer les pièces – parce que pour mesurer, il faut savoir ce qu’on mesure.
7763 Alors, j’aimerais savoir qu’est-ce qui est important de mesurer – et ça touche de comment les pièces de musique doivent être classifiées. Alors, est-ce que c’est canadienne, québécoise, artiste émergent? Alors ça, c’est ma première question.
7764 Et ma deuxième question : si on parle des plateformes en ligne et l’utilisation de ces plateformes comme outils de découvrabilité, est-ce que c’est important de savoir qu’une pièce est une pièce qui provient d’un artiste émergeant québécois ou que ça soit une pièce canadienne ou est-ce que ça suffit que c’est un artiste canadien qui soit sur la liste? Est-ce qu’il faut l’identifier, selon vous?
7765 Mme DROUIN: Écoutez, plus de données nous avons, mieux on se porte parce qu’il y a de la donnée, bon, de l’identification de l’artiste, la provenance – bon, on vit, nous, depuis toujours avec les MAPL, je veux dire, c’est quand même pas… on n’est pas… ce n’est pas nouveau dans notre secteur qu’on doive qualifier les pièces, chacune des pièces. Et je vous dirais, avec le développement des droits, les sociétés de gestion et les droits qui sont payés, les redevances qui sont versées et des contributions à des sociétés de gestion qui gèrent, évidemment, des catalogues, l’identification, le plus de données possible entourant une œuvre, c’est rendu maintenant… c’est rendu beaucoup plus loin que ce ne l’était il y a 20 ans même si la SOCAN était là déjà, mais là maintenant, évidemment avec les droits qui ont été reconnus dans la Loi sur le droit d’auteur en 98, avec les droits voisins, avec les droits voisins qui touchent les producteurs et les artistes interprètes, évidemment on s’en vient avec de nombreuses données rattachées à une œuvre.
7766 Et je vous ferais part d’une initiative qui est faite aussi… qui est partie du Québec, mais qui pourra s’étendre : on a créé au Québec une corporation, carrément, un organisme sans but lucratif qui s’appelle MétaMusique qui… où sont assis autour de la table l’ensemble des ayant droits : les producteurs, les artistes interprètes et les auteurs et on est tous là – je parle de l’ADISQ, je parle de l’Union des artistes, la SOCAN, la SOPROQ, tout ce monde-là, on est neuf membres. Et notre objectif, c’est justement de faciliter le plus possible l’identification de toutes les données importantes relatives à une œuvre pour la traçabilité, pour les trouver et ensuite pour mieux les rémunérer et aussi comme outil de mise en valeur. Parce que maintenant on le sait, il y a beaucoup de mises en valeur qui vont se faire de façon algorithmique, donc si on demande à un service de musique en ligne de mettre en valeur le contenu canadien, il faut lui donner les outils pour le faire. Donc, il faut qu’il y ait une case « canadienne » puis il faut une case de la langue puis il faut une case d’artiste émergeant et ça, on travaille là-dessus et on est prêts à collaborer avec tout le monde pour rendre ces bases de données là disponibles pour tout le monde, pour faire le meilleur travail possible, les meilleurs tris possible.
7767 Donc ceci étant dit, donc oui, nous on veut une mise en valeur de la musique canadienne, bien évidemment, de toutes langues, mais oui aussi, il faut reconnaître que la musique francophone en Amérique et au Canada, a un niveau de difficulté dont on parlait tantôt supérieur de mise en valeur. Et ça pour nous, un, ce n’est pas un ou l’autre, c’est l’un et l’autre. Donc oui, la pièce, la qualification de la pièce francophone ou pas, évidemment pour nous, c’est important et cette mise en valeur des artistes émergeants aussi. C’est sûr que cette donnée-là, nous, on travaille déjà avec elle parce qu’on fait du travail pour l’Observatoire de la culture et des communications, par exemple, ou d’autres applications. Mais je veux dire, nous, on est prêts à mettre, à aider tout le monde pour que l’identification de ces champs-là qui sont nécessaires pour ensuite en faire soit une traçabilité ou une découvrabilité, le nouveau mot à la mode depuis quelques années.
7768 Alors oui, donc, c’est pour nous, c’est canadien, francophone et artiste émergeant, c’est des identifications, c’est des champs qui doivent être rendus disponibles pour tout le monde.
7769 CONSEILLÈRE BARIN : Parfait, merci beaucoup Madame Drouin. Je sens… oh?
7770 Mme DROUIN : Non, c’est parce que vous aviez deux questions, je ne me rappelle plus de la deuxième?
7771 CONSEILLÈRE BARIN : Bien, la deuxième, c’est qu’est-ce qui est important pour identifier…
7772 Mme DROUIN : Ah, pour identifier.
7773 CONSEILLÈRE BARIN : … alors et je sens aussi que vous dites que vous êtes prête à collaborer…
7774 Mme DROUIN : Bien sûr!
7775 CONSEILLÈRE BARIN : … pour y arriver à avoir cette mesure.
7776 Mme DROUIN : Je vous dirais qu’on est tellement convaincus de tout ça qu’on a même déposé un projet au Québec pour faire la même chose dans le domaine du spectacle, ça va s’appeler… nom de code MétaSpectacle! [Rires] Après MétaMusique, MétaSpectacle!
7777 CONSEILLÈRE BARIN : Parfait, merci beaucoup. Je repasse le plancher au président.
7778 LE PRÉSIDENT : Merci, Madame Barin. Madame Lafontaine?
7779 CONSEILLÈRE LAFONTAINE : Merci Monsieur le président et merci bien Madame Drouin et Madame Desrochers pour votre présentation aujourd’hui. J’aurais deux questions pour vous ce matin. Ma première porte sur l’un des commentaires que vous avez faits dans votre allocution concernant l’importance de la télévision, que c’est un formidable média de masse. Et vous avez parlé des deux émissions Tout le monde en parle et En direct de l’univers et l’importance de ces deux émissions pour les carrières des artistes.
7780 Et j’aimerais vous demander d’en parler un peu plus longuement, des bénéfices de ces deux émissions en particulier pour les carrières des Canadiens et des Canadiennes, des Québécois, Québécoises qui apparaissent ou qui vont avoir l’opportunité d’être invités sur ces émissions.
7781 Mme DROUIN: Alors, écoutez, on a, dans notre mémoire, fait référence… écoutez, il y a des exemples et ça devient… c'est des exemples, y’en a de nombreux, mais on en a… nous en avons mis un en valeur qui est celui de Roxane Bruneau qui, lors… après son passage à Tout le monde en parle, a carrément vu sa carrière, en tout cas, prendre une ampleur qui n’avait pas… et c’est évident que quand on est vu après… devant près de 2 millions de personnes, ça fait une différence dans la vie des artistes. Je vous dirais qu’on ne le « monitore » pas de façon spécifique, on pourrait quand même le faire, mais on le « monitore » dans le cadre du Gala de l’ADISQ par exemple, ça, c’est quelque chose qu’on connait un petit peu plus, et on est capable de voir l’impact non seulement d’être en nomination au Gala – ça, c'est une chose –, mais d’avoir une prestation, et une prestation évidemment dans une émission qui a une forte cote d’écoute, c’est clair que dans les semaines qui suivent une prestation dans une émission qui a une forte cote d’écoute, ça a un impact en termes de ventes d’albums, même si on en vend de moins en moins parce qu’il y a des ventes physiques, des ventes numériques en termes de streaming aussi, il y a des « peaks » dans le « stream », et aussi en termes de vente de billets de spectacles, parce qu’il faut pas se le cacher qu’aujourd'hui, en tout cas dans l’industrie francophone, canadienne, la part des revenus du spectacle dans le total des revenus est près de 60 % des revenus maintenant à cause justement de la baisse qu’on a de façon continue des revenus dans le domaine de la vente d’enregistrements sonores. Donc, oui, c’est extrêmement important pour tous les aspects en termes de notoriété, mais il y a vraiment des impacts en termes de sonnant, en termes d’argent sonnant et trébuchant, en termes de soit de plus de consommation d’enregistrements sonores sous toutes ses formes et de billets de spectacles qui est vraiment maintenant un aspect hyper important dans le développement de la carrière d’un artiste, et même au niveau financier.
7782 Mme DESROCHERS: Au lendemain du Gala de l’ADISQ, on peut observer des augmentations de ventes et d’écoute sur les services en continu qui vont être… ça va doubler, tripler, des fois quadrupler, selon les artistes, dépendamment à quel niveau ils se trouvaient avant de passer… de faire leurs prestations au Gala, par exemple.
7783 Mme DROUIN: Oui.
7784 Mme DESROCHERS: Il y a un impact vraiment très, très, très visible.
7785 Mme DROUIN: Puis en plus, il ne faut pas se cacher non plus que, quand c’est fait de façon régulière comme le fait maintenant Tout le monde en parle – hein? – de façon plus régulière, et aussi avec l’excellente émission En direct de l’univers là, je veux dire, y’a aussi… faut pas se cacher non plus que y’a énormément d’artistes qui en tirent un revenu de prestation, et ça, c’est pas à négliger non plus en termes de… je suis sûre que toute l’équipe d’En direct de l’univers a sûrement une partie de son budget important qui est en cachets d’artistes, et ça, ça fait vivre évidemment des choristes, des chanteurs, des danseurs, bon, tout ce beau monde-là, il faut pas négliger ça non plus quand c'est fait de façon régulière. Et nous, c’est ce qu’on souhaiterait à la télévision de Radio-Canada, c’est qu’on ait des rendez-vous, pas sporadiques, mais des rendez-vous réguliers comme a… comme nous avons un rendez-vous le samedi soir avec En direct de l’univers, et ça, y’a des gens qui s’assoient le samedi soir pour regarder ça.
7786 Nous, on aimerait qu’on soit capable de créer un autre… une autre heure dans la semaine de rendez-vous de musique à Radio-Canada avec les moyens qu’il faut y accorder. On voit très bien que juste en regardant tout le budget de cette émission-là, on en fait quelque chose vraiment qui en fait un rendez-vous important, et c’est clair que ça prend des ressources importantes et on aimerait que ça soit une priorité pour Radio-Canada comme sont des priorités pour Radio-Canada les dramatiques où on investit des sommes importantes.
7787 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Je vous remercie. C’est noté.
7788 Ma deuxième question porte sur votre recommandation concernant ICI Première, le 10 % de la programmation. Vous suggérez 10 % de la programmation soit de la musique… de la programmation musicale. Est-ce que je comprends que votre recommandation, c’est donc 10 % des heures de la semaine de radiodiffusion, donc 10 % de 126 heures, donc 12,6 heures par semaine seraient de la programmation musicale? Est-ce que c’est cela votre recommandation?
7789 Mme DROUIN: Bien, écoutez, c’est difficile de l’évaluer autrement que comme ça parce qu’on aurait pu évaluer un pourcentage sur la programmation musicale, mais vu qu’il n’y en a pas beaucoup, je veux dire, le seul barème qu’on a, c’est en termes d’heures. Alors, oui, ça serait 10 % de… 10 % de la semaine de radiodiffusion. C’est ça, oui.
7790 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: OK. C’est ça.
7791 Mme DROUIN: De la semaine, c’est ça.
7792 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien. De 126 heures. OK.
7793 Mme DROUIN: C’est ça.
7794 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien.
7795 Mme DROUIN: Oui.
7796 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: OK. Merci. Ça répond à ma question. Je vous remercie.
7797 Et merci, Monsieur le président. Ce sont toutes mes questions.
7798 LE PRÉSIDENT: Merci.
7799 Je pense qu’il n’y a pas d’autres questions, alors encore, merci beaucoup, Madame Drouin, Madame Desrochers.
7800 Et avec ça, Madame la secrétaire?
7801 Mme DROUIN: Merci. Merci de votre intérêt et merci de vos questions. Au revoir!
7802 LE PRÉSIDENT: Merci. Au revoir!
7803 Mme ROY: Merci.
7804 Je proposerais qu’on prenne une petite pause de 15 minutes, la pause du matin.
7805 LE PRÉSIDENT: Merci.
7806 Mme ROY: Donc, de retour à 11 h 20.
7807 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.
7808 Mme ROY: Merci.
--- Upon recessing at 11:05 a.m. /
L’audience est suspendue à 11 h 05
--- Upon resuming at 11:21 a.m./
L'audience est reprise à 11 h 21
7809 MS. ROY: Welcome back. We will now hear the presentation of Ontario Association of Broadcasters. Please introduce yourself and your colleagues, and you have 10 minutes for your presentation.
7810 MR. BINGLEY: Thank you very much.
7811 PRESENTATION / PRÉSENTATION
7812 MR. BINGLEY: Good morning, Mr. Chair, Members of the Commission, and Commission staff. Thank you for hearing our intervention today.
7813 My name is Doug Bingley, I'm the President of the Ontario Association of Broadcasters. I'm also the President and controlling shareholder of Central Ontario Broadcasting, licensee of three Ontario radio stations, and operator of an online news service, barrie360.com.
7814 Joining me on this call are Ed Torres. Ed is the Chair of the OAB Government Relations Committee, also the Owner and President of SkyWords Media; licensee of three Ontario radio stations, including a station in Ottawa, Rebel 101.7; also one station in Valleyfield, Quebec, 103.1 Max FM, and a brand new station recently launched in Georgina, Ontario.
7815 And Megan Bingley. Megan is a member of the OAB Government Relations Committee. She is also a director of Central Ontario Broadcasting and the General Manager of CIND-FM, Indie 88, Toronto's own Indie radio station, and its integrated digital offering, indie88.com.
7816 And to set the stage, the Ontario Association of Broadcasters is primarily composed of smaller, independent broadcasters. Our panel today is actively involved in the operation of radio stations, so you're going to hear a view from the trenches. And due to the makeup of our membership, our presentation is focused upon radio and the digital products that accompany that service.
7817 As a prelude to our presentation I'd like to emphasize one key point: That the OAB supports the CBC. We don't view them as a natural or necessary competitor. The specialized content that CBC Radio provides is extremely valuable, and it's complementary to the local content provided by the private sector. Combined, we provide enormous public benefits.
7818 Our presentation today is about maximizing those benefits, the benefits that both private sector and public sector broadcasters provide to Canadians. I'm going to ask Megan Bingley to talk about that.
7819 MS. BINGLEY: The CBC's core strength is built upon its national networks. Those networks are unique. They provide a country-wide perspective on a variety of issues. The CBC is able to devote resources to projects that would be too costly or too narrow in scope for the private sector to undertake.
7820 For example, while private sector broadcasters do provide service to official language minorities, the commercial imperative limits what the private sector can deliver. The CBC does an admirable job of serving OLM communities across the country. Due to their parliamentary appropriation, the CBC is also well positioned to provide enhanced services to Indigenous communities, racialized communities and persons with disabilities.
7821 In summary, the CBC provides content that for financial reasons cannot be provided by the private sector.
7822 But here are the strengths of the private sector: Our radio stations provide service to over 500 towns and cities across Canada. We are a predominant producer of original, spoken word content, over 440,000 hours annually. We employ over 8,200 Canadians, and we invest almost half a billion dollars each year into programming. We're also the primary showcase and outlet for Canadian music.
7823 With the loss of so many of our daily newspapers, our stations have stepped up to fill the void in local news. This is a logical extension of our local newsrooms which already have established journalistic standards and a core group of journalists.
7824 In addition to providing a public benefit, our extension into online is providing us with a path to the future. And it's important that we recognize that news and information is not just restricted to formal newscasts. Our on-air talent provide valuable content from a local perspective spread across a number of breaks throughout the day.
7825 In summary, private radio's core strength is our strong engagement with, and service to our local communities.
7826 MR. TORRES: Let's talk for a moment about competition. Although in a general sense competition is good, we believe that competition between the public and private sectors is not in the public interest. From the CBC's perspective, there's only so much money to go around.
7827 A moment ago, Megan reviewed some of the unique things that the CBC and only the CBC can do, but every dollar spent duplicating something that someone else already does is a dollar not available to properly support CBC's primary objectives. It's as simple as that.
7828 Now to the private sector: Due to expansion into the digital realm, publicly funded, local CBC services are increasingly competing with us. This increased competition limits our ability to maintain existing services and to provide new, local news services. Competition from the CBC represents a triple threat: competition for talent, competition for audience, and, they competition for revenue.
7829 The ultimate danger is that the publicly funded broadcaster will crowd-out private sector broadcasters.
7830 What's a better alternative? The CBC should focus on maximizing service to underserved constituencies and providing underrepresented programming to all Canadians. Private sector radio should focus on maximizing service to their local communities.
7831 And before proceeding into digital on an ad-hoc basis, we'd respectfully suggest that the CBC should first consider: Is someone else already doing this? Could someone else do this? And are we liable to disrupt their business model? And finally, given our financial limits, is this where we really want to be expending funds?
7832 MR. BINGLEY: Here are our specific recommendations:
7833 One, that the CBC maintain the current balance of national and regional programming and specialized content. They should not be entering into any new local markets. Specifically, if they wish to convert a regional rebroadcaster into what is effectively a local station, through the addition of morning and drive shows and a local news room, then a rigorous public process should be followed in order to review the validity of their plans, as well as to examine the impact upon the ability of other players to adequately serve the market.
7834 Second, before expanding into other areas, regardless of the medium, the CBC must demonstrate that parliamentary appropriations are already providing maximum support for their key constituencies and that a shift of spending into the new areas would not impact current levels of service.
7835 Three, implementation of new CBC digital content should take into consideration the impact upon existing and developing Canadian news sites. This can best be achieved by requiring the CBC to submit to the Commission evidence as to the true need for the service. Additionally, there should be analysis into the impact that a new local service would have upon other local players. And finally, since funds are limited, there should be clear evidence that shifting funds to the new local service would not jeopardize delivery of content to other underserved groups or communities.
7836 Four, that the CBC cease purely commercial activities such as Tandem. Those activities by their very nature promote competition for audience and the inherent duplication flowing from that need. Tandem has clearly raised the question of how a market-based approach to revenue impacts, or potentially impacts the journalistic independence of the CBC.
7837 Also, you have seen many interventions by members of the public, who truly believe that CBC news coverage is biased. And by the way, we don't share that, but the fact is that's what these people believe. Projects such as Tandem only serve to support that belief, thus undermining the credibility of the corporation.
7838 And finally, throughout this hearing CBC managers have commented on how they have worked with independent producers and other groups.
7839 Private sector broadcasters are also major producers of content. We urge our colleagues at the CBC to broaden their horizons. Please do not view private sector broadcasters as competitors, view us as potential partners. By working together, we can all become stronger, and at the end of the day, it's the Canadian public that will be the winner.
7840 Thanks for your consideration, and we're happy to answer your questions at this time.
7841 THE CHAIRPERSON: Thank you. Thank you for your presentation.
7842 I believe Commissioner Lafontaine has some questions for you.
7843 COMMISSIONER LAFONTAINE: I do. Thank you very much, Mr. Chair, and thank you very much Mr. Bingley, Ms. Bingley, and Mr. Torres for your presentation today.
7844 I have a few questions for you that will focus on local programming and the corporation's local programming on both its traditional and online platforms. I'd also like to talk about the CBC's musical offering on its digital platform and it's proposals for the next licence term. And then to conclude, I'd like to hear a little bit more from you about this cooperation that you mentioned, both in your oral submission today and in your written submission, just to flesh that out a little bit.
7845 So -- so just to start on local programming, and I -- you know, I do hear the OAB's concern about the CBC's presence in that realm. You know, you indicated in your -- in your written intervention that the CBC's commitment to expand and strengthen its local digital news will have a serious impact on private sector broadcasters, and that it could in fact impact on their -- the viability of these stations. And in your presentation today, you outlined an approach for the CBC expanding into that area, sort of like a competitive test that the Commission uses for non-Canadian broadcasters, it sort of mirrors that. But I'd be interested to hear from you a little bit more about why the corporation, why the CBC should not be expanding further into local, given that, as the CBC submits, this is where the audiences are going. They're increasingly consuming content online, including local programming, and they want to service their audiences where they are. So, I'm wondering if you could speak to that.
7846 MR. BINGLEY: Sure. I'm going to ask Ed to perhaps make some comments on that.
7847 MR. TORRES: Sure, thank you, Doug.
7848 We don't necessarily think that the CBC should not expand into their local programming, but we want is, you know, a rigorous public process, and, really, it's the same kind of test that's applied to private broadcasters. If Mr. Bingley wanted to start a radio station in Beaverton, the first thing that would happen would be an economic impact analysis by the Commission, and then they would call for comments on that analysis. And that's a very rigorous public process that doesn't happen when CBC makes a decision to move into a new market.
7849 When we look at the example of London, Ontario, which is an example that our members have brought to our committee, that's a market that's served by 14 originating stations and two out of market stations. You know, and then CBC turns one of their rebroadcasters and creates a local morning and drive show. So, in essence, it's creating a brand-new commercial radio station except for the ads part.
7850 Now, when you move into the digital side now, you see that the CBC is circumventing its restrictions on receiving radio advertising by receiving digital advertising revenue. So this morning, CBC Local News in the CBC local news page in London, Ontario featured a Jaguar and a Land Rover advertising, and that is, as you know, the number one sector for revenue for radio is the automotive sector.
7851 So then when we start to look at things like Tandem, there is the ability now to create branded content for Land Rover, to use the local dealers, to create remote broadcasts, maybe create events. So this mission creep of the CBC into local is really concerning for our members, particularly also they don't just compete for audience. And CBC does an excellent job, as you've heard them say today at this hearing, they're number 1 in 20 of 27 markets. And soon they will be, you know, in 27 markets they'll be number 1, I think. They're very powerful audience attractor already. So, we're concerned that -- also, in the London example, they took talent away from private broadcasters because they pay more than private broadcasters can afford to pay.
7852 So there's a talent drain, there's an audience drain, and then there's a revenue drain. And that's really our concern, and we think that the Commission really needs to be aware of this mission creep, and our proposals, our recommendations are based around that.
7853 Doug?
7854 MR. BINGLEY: Yes, and I think -- I understand the CBC's perspective. We understand it. In fact, I think there was a mandate letter to Heritage that the CBC should provide more local and regional content. But equally important, the Government of Canada is very concerned about the loss of independent news voices. So, it's really a question of balance within the broadcasting sector, broadcasting system, and actually in the total media environment, how do you balance that?
7855 So if, for example, in the great example, we are developing a product in Barrie, Ontario called Barrie 360. We've hired five more people into our newsroom to produce this online content. There's other local players that are developing their own local content. And we're trying to develop this. Now, if in the midst of that renaissance, if you will, in local news, CBC comes in, with good intentions, and is overlaid on top of that, that could crowd out those initiatives and that could destroy those initiatives. And that's the real concern that we have.
7856 COMMISSIONER LaFONTAINE: Right. Thank you very much.
7857 You know, I hear that part of your concern or the concern rests in large part in terms of, as Mr. Torres indicated, you know, the impact on talent, on audiences, on revenue, in terms of the expansion into local -- and I guess that can be in various ways, and one of them, as you mentioned, was this -- the London, Ontario example, which I'm -- I'd like to circle back to in a moment. But, you know, you mentioned, you know, balancing, and that's certainly what our task is here in terms of rendering a decision that balances all of the concerns and interests. And you may have heard Quebecor's presentation yesterday where their submission was that the CBC/Radio-Canada should be expanding its local presence in all of the markets that it serves, so on -- I note your intervention. But on the other hand, we have Quebecor saying, you know, full tilt ahead. So I don't know whether you have any comments in terms of that submission. And any concerns or anything -- any -- excuse me. I don't know if you heard that. There's an animal in the room. Sorry. If there are any characteristics about the Ontario market, the smaller markets, medium markets that the Quebecor submission would not ring true for.
7858 MR. BINGLEY: Well, yes, there's -- to answer your direct question, what we can see in our markets is a number of our members are developing news sites and using that as -- it's part of our bridge to the future, if you will. So, we view that as an opportunity to not only provide better service to the public, but to extend the life of our product. That's our biggest challenge, as you're aware. How do we make sure that radio continues to be relevant and is viable in the future? So that's very important to us.
7859 The other part of that though is, when you talk about balance, our submission really comes down to three issues. We call them the three Ps: priorities, partnerships and impact upon other players.
7860 So, the first part of that is priorities. So when you talk about local content, local where; okay? We've heard a lot about local content for northern and Indigenous communities. And so there's that priority.
7861 When it comes to Indigenous communities, we worked a lot with Indigenous community radio stations, and there's a huge need for support for those stations. You take a community that has perhaps 500 people, limited resources, sporadic funding streams, technical issues, how do we -- large number of their members who live off-reserve, and the community radio station wants to stream audio to those groups. That's a huge challenge. And so that's another big priority. So, where does the money go? I think that's an important factor.
7862 And finally, it's the impact upon other players. And as we've said -- and I don't know if the other intervenors have considered this, but when we say other players, it's not just other radio stations. It's nascent news services that are being developed. And so is the addition of a new radio station or a new news service additive? Or if it silences an emerging news voice, is it subtractive? And that's the challenge.
7863 MR. TORRES: Doug, could I just add to that? That as an operator of a radio station in Valleyfield, Quebec, we think that probably we -- you know, having not -- without the benefit of seeing Quebecor's presentation, I think that maybe what they -- what they're suggesting is that, again, there's a lot of underserved communities in Quebec that don't have radio stations. And that is where the focus of CBC should be, just like there's communities up and down the coast of Hudson's Bay in Ontario that don't have a -- don't benefit from a local morning show, say, in Moosonee. So I think that the thrust of their intervention might be, you know, in line with ours, which is we should look to partner. Certainly, in Valleyfield, I can tell you that if you put a local morning show, a CBC morning show, I would lose a huge amount of listeners, because they listen to my station for local news and local information. It's the only place they can get it. We get all that spill from Montreal, so the people that live in Valleyfield and, again, in the -- in that region, they really depend on us for local content. We have partners with the online -- with the newspaper, in fact, to create some of our news content.
7864 So, you know, insofar that we’ve created private partnerships with online newspapers to get the content on the air, that’s also what we suggest is that CBC should look to partner with the private sector as opposed to compete with us head-on, because certainly in Valleyfield, a local CBC morning show would have a very dire effect on us.
7865 COMMISSIONER LAFONTAINE: Thank you very much for that -- those responses.
7866 I’d like to come back to your recommendation about your concerns of a regional station flipping, as it were, to a local station. And, again, you used the London, Ontario market as a concern, and you’ve put forward a proposal on how to deal with these kinds of situations.
7867 And I’m wondering if you could speak to that a little bit more and identify if there are any particular markets in Ontario that are particularly vulnerable to this transition, these types of transitions, as it were.
7868 MR. BINGLEY: Okay. Really, it’s on -- in two parts; first is digital and online, and the second is over the air. So I’ll address your direct question, which is about on-air, first.
7869 About 10 years ago, the CBC identified a number of markets across the country that they wanted to convert to local originating stations, one of them included Barrie, Ontario, for example. And I could dig up that information and pass it to you afterwards, but that was something that the CBC clearly had an intent to do but due to budgetary constraints, they didn’t proceed. That was at the time the former government had cut their budgets, and that kind of put that on hold, and the only station, I believe, that came out of that was London, and possibly Kitchener-Waterloo. So that’s on the radio side.
7870 On the digital side, this is an area, as I say, that really almost any market, and so you know, my market, Ed’s market, and so on. We talked about the Hamilton market. And you have to consider this in the fullness of time because what you see is an industry that is slowly having their revenue decline, and the impact today might be moderate but in the future it could be extreme. So that’s another consideration to take into account.
7871 And, finally, in terms of CBC, and I think this is very important, what is CBC’s funding going to be like in the future? And the post-COVID universe, there’s no guarantee that the levels of government funding will remain the same, as a matter of fact, because there's going to be so many calls on the government.
7872 So to decide to go to do something local that duplicates something that is already being done in the market, could, in the fullness of time -- first today, can limit the CBC from doing all the things that they need to be doing for underserved communities, for which you’re going to hear many intervenors in the next little while; and, secondly, in the future could jeopardize their ability to continue to serve those communities.
7873 COMMISSIONER LAFONTAINE: Thank you.
7874 I’d like to move now to musical content and the concerns that you’ve expressed about that.
7875 In your intervention, you outlined concerns about the CBC’s newest corporate plan; you used some very strong words saying that it was on a collision course with private broadcasters over the course of, I guess it’s four -- three or four years now in terms of the current corporate plan. You outlined in your intervention the types of music that you saw on the CBC’s digital platform, streaming the mindboggling, to use your words, curated music streams from classical to active rock, from everything in between.
7876 So in terms of this and this concern that you have about the musical content, I guess that my starting point is when you refer to digital platforms with regard to CBC music, are you referring to the CBC Listen platform as it is now branded, or is it -- are there other platforms that you’re concerned about in terms of the availability of musical content provided by the CBC and Radio-Canada?
7877 MR. BINGLEY: I’ll ask Megan Bingley to address that.
7878 MS. BINGLEY: Yeah. So, specifically, we were looking at the Listen platform, which is essentially an evolution of their CBC Music platform, which I believe initially launched in 2012. At that time, they had 47 online radio stations and I believe now they said that they have over 190 different streams that they are offering musical selections in that area.
7879 And one of the observations that we have made in doing monitors of that platform is that a lot of it is duplicated content, content that is already available in the Canadian broadcasting system. And pride of place in those streams are -- they’re not always given priority to the Canadian service that -- or the streams that are fully Canadian or largely Canadian. In fact, in many cases they are American services like the Hot Country, rock, nineties rock, pop rock, et cetera, et cetera. In many cases you have to scroll over several pages before you even encounter a clearly Canadian playlist.
7880 And to us, that is a concern because, one, it is a duplication of effort; and, two, it is disruptive to -- potentially disruptive to the Canadian broadcasting system where we are already providing this content, and there are opportunities, perhaps, for us to be partnering with CBC to help provide that mainstream flavour instead of them having create mainstream playlists that will then go on to compete with other radio stations.
7881 COMMISSIONER LAFONTAINE: Thank you.
7882 So I think what I’m hearing is there are a number of concerns with respect to the musical content. One is the very musical content that they are offering, the types of the content of music. And the other is, you identified this as well in your written intervention, is the lack of Canadian presence in their playlists.
7883 So I’m wondering if you could speak to a couple of things and then -- so if the musical content that they are offering, to your mind, is not appropriate, what would be? Are there some examples of content that you think -- you know, areas in which the CBC/Radio-Canada should be venturing more specifically than that which is currently found on CBC Listen? And I’ll come back to the Canadian content issue, let’s just start with the “what,” as it were.
7884 MS. BINGLEY: I suppose I would say with 197 playlists, it’s quite likely that they are covering pretty much everything. I know that they do have -- the intention of reaching every Canadian on every platform with everything. And I think that if they were to be focusing on things that are perhaps not mainstream, maybe not commercially viable, then that would be a great use of the funding and would really help to fill in the gaps in the broadcasting system.
7885 So that’s what I would encourage them to do is perhaps do a monitor of the system as it currently exists, ask is somebody already doing this, and if they are doing this, can we partner with them to bring it onto our site, if they view it as being a real benefit. And perhaps looking for the gaps in the system and helping to fill some of those.
7886 COMMISSIONER LAFONTAINE: thank you.
7887 In terms of the submission that you made about the lack of Canadian presence in the playlists, to your mind if it were the type of music that you think for those playlists that, to your mind, come within the CBC/Radio-Canada’s mandate, should the Commission be imposing exhibition requirements on those playlists for the CBC? I had an exchange with the Corporation last week about mirroring the type of exhibition requirements that are currently imposed on their traditional radio stations and that they’re proposing to carry over to the next licence term. And this relates to the amount of Category 2, Category 3, subcategories 31 and 34, and whether those Canadian content requirements should be superimposed, as it were on the digital platforms.
7888 The CBC did not -- was not amenable to that, but I’m curious to hear what your thoughts are on such a regulatory obligation imposed on the corporation with regard to the exhibition of Canadian music on their digital platforms?
7889 MS. BINGLEY: On that, I suppose I would say that they have shown that on their own, perhaps they have strayed into a realm that is perhaps not optimal for the exhibition of Canadian music on that online platform. And if that is something that we all view as being incredibly important, to be on there, and if they are not doing it on their own, then perhaps that is a level that you could explore.
7890 MR. BINGLEY: And if I may just add to that, we’ve noticed since we wrote that intervention, that the prominence of the Canadian playlists has greatly improved. And that’s not to say -- that’s not a shot at the CBC, I think that’s good. I think that reflects the fact that someone brought it to their attention, and they did something about it.
7891 And when it comes to regulation, I think it’s one thing to regulate, but one of the key points, you know, the words wasn’t -- what doesn’t get measured doesn’t happen, I think the original phrase was, what doesn’t get measured doesn’t get managed, or doesn’t get better. So the fact that they’re measuring it and are required to report on it just -- it brings attention to the whole issue.
7892 The second part of that, as Megan alluded to, is partnership. So the CBC mentioned the other day that they have just put on three new streaming services favouring the Black community, which is wonderful. We commend that.
7893 But the reality is in Toronto, for example, there is one station you’re well aware of with G98, which is a Black community station, and it is struggling. So why would you not put that on the CBC site, put it across Canada, and perhaps provide some opportunities for them to have some financial benefit out of that, and help that. So that helps the whole system. You know, there may be reasons not to do that, but I can certainly see some reasons where that would be beneficial.
7894 COMMISSIONER LAFONTAINE: Thank you very much. I do want to come back to the -- this notion of partnerships, but before that, I’d just like to conclude on the point of regulation.
7895 So we talked about potentially exhibition requirements. Are there any other specific regulatory requirements that you would advocate for, in terms of requirements that the Commission could or should impose on the public broadcaster during the next licence term?
7896 MR. BINGLEY: You’re talking specifically music?
7897 COMMISSIONER LAFONTAINE: Well, I mean, we’re talking about music right now. But I guess -- I guess, you know if there was something else you wanted to say in terms of local programming, now is your chance.
7898 MR. BINGLEY: Okay. Well, first for music, I’m going to turn that over to Megan. Would you like to comment on that?
7899 MS. BINGLEY: I suppose I would just comment on that and just say that, I think that it is important that the CBC maintain their primary mandate, which would be Canadian or primarily Canadian content across all of their platforms in all of the musical arena. So I would -- I would hope and expect that they would perhaps even expand into -- expand further into supporting Canadian music. Whether that be on the radio, Radio One, Radio Two, or in their online platforms. And I mean, I suppose that’s -- I suppose that’s it really.
7900 MR. BINGLEY: Thank you, Megan.
7901 And seeing as you’ve given me the opportunity, I would say when it comes to regulation, and measurement, and all of these things, there is really a couple of issues. The first is, digital. That’s kind of, you know, one of the big issues at this hearing, and the problem with digital is that it provides so many opportunities for exhibition. And in the olden times of 10, 15 years ago, CBC was limited in terms of -- and Radio-Canada, in terms of the opportunity for exhibition. There was only so much content that you could push down through the analog distribution channels. Today it is wide open. You can do everything for everyone in every way. And so now we come to the issue of focus.
7902 So in terms of regulation, I think the first issue is, what is the focus? What is, you know, what are your priorities, justify the priorities, and then what are you going to allocate towards each of those priorities?
7903 And finally, in terms of measurement, is it in dollars, or is it in exhibition? Doesn’t really matter to us, but whatever is the best way, but to make sure those priorities are being met so that you’re -- because of the temptation, I guess, of this huge distribution platform, the CBC doesn’t inadvertently go in a direction that’s not optimal for the public benefit.
7904 COMMISSIONER LAFONTAINE: Thank you.
7905 Excuse me -- if, sort of conversely to regulation, if the Commission were to adopt an approach that did not include exhibition, how do you think the Commission could hold the public broadcaster accountable? Are there any -- do you have any ideas on approaches, or measurements, reports that the Commission could impose on the public broadcaster that could have them serve Canadians, in terms of meeting their mandates and addressing concerns that you’ve raised today?
7906 MR. BINGLEY: Well, I think first, any sort -- there’s a balance between putting in place measurement, and of course, there’s a burden to providing that information. And obviously, no one wants to take up too many resources at the CBC to meet those obligations, so there’s an optimal point between need to know and need to ensure they’re on the right track, if you will, and creating too much work, frankly, for them or the CRTC for that matter.
7907 But second to that, it comes down primarily to what I said before, which is, what is the priority? What are the priorities? And you may wish to say to the CBC, how do you wish to report it? I guess you’re asking that. But there needs to be some ---
7908 COMMISSIONER LAFONTAINE: We’ve asked them. They’ll be coming back on that point.
7909 MR. BINGLEY: And you know what? I think frankly, that’s one of the best ways of doing it. When our sales managers manage sales staff, part of it is to say, “Hey, you’re not doing enough prospecting.” But really, you’re saying, “Look, measure your prospecting calls so that you can self manage.” That’s the key point, and I think that would be the way of optimizing it, be it dollar expenditures, or exhibition requirements. And then at the end of the day you say, “Well, we expect you to use the money wisely.” So you know, it could -- either one would achieve the purpose.
7910 COMMISSIONER LAFONTAINE: Great. Thank you very much.
7911 My final question, and I am mindful of the time, but I would like to hear a little bit more from you on this recommendation that you’ve put forward about cooperation between the private sector and the CBC Radio-Canada. You, you know, gave an example during our exchange this morning. But I’m wondering if you could speak a little bit more to what exactly you could -- you envisage in terms of cooperation with CBC Radio-Canada?
7912 MR. BINGLEY: Okay. Megan, perhaps you -- yeah, okay.
7913 MS. BINGLEY: Yeah. I have -- there are a number of different ways that I believe that we could explore and to my knowledge, many of these have not been explored. But the first is, CBC would like to distribute their content. And it appears as though strategically they’ve decided that the best way to be distributing their content is to build their own platform, and own the platform, create the content themselves and distribute it on CBC Listen.
7914 There is another potential way, which is if they have created some content they could perhaps use kind of an affiliate type program, so if they created some news content, instead of opening a brand new radio station, perhaps they could revisit an old TV model, which was having CBC affiliate stations, so they would be providing news reports that would be distributed on those stations in markets that perhaps don't have the robust resources to be delivering this content.
7915 They could also do something very similar for -- on radio station -- existing radio station web sites. Instead of, again, directly competing, they could be providing the content through existing sites.
7916 The second is, in terms of development, if they are looking at developing a platform, perhaps they could be partnering with an existing service like Radio Player Canada, for instance, if it's not currently meeting their needs, to help make that be a more robust platform that everybody can play -- can play in the sandbox instead of just creating a CBC-specific zone which is not conducive to cooperation.
7917 And then the third is if they do still very strongly believe that becoming an aggregator themselves and distributing content on their own platform is the best way of achieving CBC's goals, then when they need to create that mainstream flavour on their web site instead of creating clones of existing products or services, radio stations that already exist, they could be using our services and perhaps distributing our streams on their site.
7918 And that's something that's kind of similar to what Tune-in might do in the States where they have both commercial stations and streams of their own on that platform.
7919 So I -- and there may even be other ways of cooperating. Those are just, you know, a couple of examples that we thought may work.
7920 COMMISSIONER LAFONTAINE: Sure, great.
7921 Well, thank you very much for your submission today and for responding to my questions.
7922 Mr. Chair, those are all of my questions for the Ontario Association of Broadcasters.
7923 THE CHAIRPERSON: Thank you very much.
7924 Commissioner Barin, I believe you have a question.
7925 COMMISSIONER BARIN: Yes, I do. Thank you, Mr. President.
7926 Thank you very much, Mr. Bingley and team.
7927 I have a -- I would like to go back to the London example that you discuss with Commissioner Lafontaine and the advertising.
7928 The way -- so the way I understood it, you -- the radio properties of CBC are complementary, they're fine, you don't have an issue with them. Where you have an issue is where there is a CBC presence online.
7929 And there -- I guess there's a fine line between where CBC is acting as a radio player online and where CBC is acting as a -- kind of a newspaper player online.
7930 And from what I understand, your concern about advertising was less about advertising generally because the CBC is currently using advertising across its digital properties, whether they be CBC Gem and other platforms, but more where it uses advertising in relation to news or musical programming that would compete with existing radio players.
7931 Did I understand that correctly?
7932 MR. BINGLEY: Ed?
7933 MR. TORRES: Yeah. In essence, you know, we're worried about the thin edge of the wedge, so this is -- space that we're all trying to compete in is the digital space. We're all trying to move our radio stations onto the digital platform, and there's only so many advertising dollars available in a budget.
7934 So when you see that Land Rover and Jaguar have taken the opportunity to advertise on a local newspaper page that is linked -- and that's CBC's web page. But certainly they use their radio to promote their web page. They do it every day.
7935 So although the -- Jaguar and Land Rover cannot buy ads on Radio One -- and they would love to because that's a great demographic for them, but they can't buy it, but they can buy the web page, which is the second-best thing.
7936 But what that does is take dollars away from the private broadcaster that may have a web site that also targets that demographic and just doesn't have the ratings that Radio One does because, as we've heard, Radio One is a winner across the country.
7937 MR. BINGLEY: And if I can just add to that, there's two impacts when you talk about advertising.
7938 One is going after -- directly after ad dollars and, you know, there's a lot of issues around that, not the least of which is if you're trying to maximize ad dollars, you're trying to maximize your audience and that inevitably leads, we believe, to being a mainstream type of operator, which is contrary, in many ways, to what the CBC's mandate is.
7939 The second thing is, it comes down to numbers of impressions. So you know, at the end of the day, advertisers pay for eyeballs, they pay for ears or sets of ears, and so if the CBC in a market is competing for those impressions, there's an impact there.
7940 You spoke about newspapers, and that's a key point. Fifteen (15), 20 years ago, if CBC said you know what, there's some problems with newspapers. We're going to put another newspaper into London, Ontario, another newspaper into Hamilton and so on, there'd be a lot of questions. Well, why are you doing that?
7941 So the newspapers are impacted by that as well.
7942 And an example -- my personal example -- and I'm a news junkie, and so I subscribe to the Globe and Mail and I used to get -- go to the Toronto Star every day. And the Toronto Star put up a pay wall and, guess what, I go to CBC.
7943 So because that is there, that's having a direct impact on those other news services.
7944 And so what we're saying is, I think the CBC has to be mindful of that and I think, hopefully, after this they will be. And secondly, the Commission has to be mindful of that in terms of what expansion to digital can ultimately lead to.
7945 And it's a little bit scary, frankly. I shouldn't be afraid of Google, Facebook and the CBC, but that's kind of the way it is.
7946 COMMISSIONER BARIN: Thank you very much.
7947 I guess there's a lot of thin edges of wedges.
7948 That's all my questions. Thank you very much.
7949 THE CHAIRPERSON: Thank you very much.
7950 Thank you for your presentation and your responses to our questions.
7951 Madam Secretary.
7952 MS. ROY: Thank you.
7953 Thank you for your participation.
7954 We will now connect with the National Campus and Community Radio Association.
7955 MR. ROOKE: Hello. Good morning.
7956 MS. ROY: Good morning. So you may begin your presentation. You have five minutes.
7957 PRESENTATION/PRÉSENTATION
7958 MR. ROOKE: Good morning. My name is Barry Rooke. I'm the Executive Director of the National Campus and Community Radio Association, or NCRA. With me today is Luke Smith, our Director of Learning and Development.
7959 We’re speaking today on the unceded traditional territory of the Algonquin Anishnaabeg people.
7960 We thank the CRTC for the opportunity to speak in support of the CBC/Radio-Canada’s licence renewal and expand on our written comments, which relate only to radio and audio programming.
7961 As you know, the NCRA is a non-profit association committed to volunteer-driven, non-profit community radio in Canada. Our goals are to ensure stability and support for local campus and community radio stations and promote the long-term growth and effectiveness of the community radio in our sector, which, like the CBC, serves Canadians from coast to coast to coast.
7962 Each of the NCRA/ANREC’s 113 members is rooted in the community and guarantees local broadcasting through community ownership, be it Norris Point, Newfoundland, or Vancouver, British Columbia. Our sector’s 10,000 volunteers create programming in 65 different languages, including 13 Indigenous languages.
7963 We work closely with two associations that represent Canada’s Francophone community radio sector: l’Alliance des radios communautaires du Canada, with 28 members across Canada, and l’Association des Radio diffuseurs Communautaires du Québec, which represents 34 stations in Quebec. They are not here today, but they have indicated that they support our comments.
7964 On the first day of this hearing, Michel Bissonnette, CBC/Radio-Canada’s Executive Vice-President of French Services referred to the balance between public, private, and community media, which he says, "must not be broken". This balance lies in the heart of our comments today.
7965 CBC/Radio-Canada has a huge mandate, quote, "reflect(ing) Canada and its regions to national and regional audiences while serving the special needs of those regions", unquote, on multiple platforms.
7966 Community radio's mandate is very focused and deeply local. Even though technology lets our stations reach listeners all over the world, community radio stations are owned, operated, managed, and controlled by their -- by people in their communities, and exist to serve those communities.
7967 This local orientation is set out in CRTC 2010-499, the Campus and Community Radio Policy, which says our programming should, quote, "distinguish itself from that of commercial and public sectors in both style and substance." End quote. It asks us to meet the needs of the interests of the communities in ways that are not met by commercial radio stations and the Canadian Broadcasting Corporation.
7968 CBC/Radio-Canada's three-year corporate strategy, Your Stories, Taken to Heart, express their commitment to prioritize their local connection with Canadians, quote, "with significant local and regional content that is relevant to people in their communities." Unquote. If this local radio and audio content could be seen as duplicating or competing with our community radio stations, it could affect our stations' market share, listener support, and viability to attract volunteers.
7969 Last week, Commissioners Simard and Barin asked the corporation about how its role in the Canadian broadcasting environment differs from that of private and community broadcasters. CBC/Radio-Canada's President, Catherine Tait, explained that the Corporation complements, rather than competes with private services.
7970 This is as it should be, and in service of this idea, we would like to find ways to work with the corporation to ensure that our respective local content remains complementary. The Commission can help us by ensuring that CBC's local services are distinctly oriented to their members as a national broadcaster and encouraging CBC to work to ensure that their content remains complementary.
7971 On the first day of this hearing, President Tait was asked by the corporate -- allocates financial resources to the various platforms when fulfilling their mandate. She said that, rather than a one-size-fits-all solution they look at each community. One of the questions they consider is which other services are available in that community?
7972 We see this as an opportunity for dialogue here, for the CBC/Radio-Canada and community broadcasters to work more closely together and intentionally to ensure that local communities are served in the best possible way.
7973 Community radio and the CBC/Radio-Canada have shared many long-standing and informal ties. Each year, CBC/Radio-Canada journalists and producers serve as judges for the NCRA's National Community Radio Awards. And many CBC/Radio-Canada employees made their media debut at campus community radio stations, or when they have completed their broadcasting career, bring their experiences to community radio.
7974 We thank you for the opportunity to speak today and welcome your questions.
7975 THE CHAIRPERSON: Thank you. Thank you for your presentation.
7976 You're emphasizing the issue of complementarity, and I understand -- and are asking the Commission to take steps to ensure, I think if the -- if I have your words correct, that the CBC/SRC's local programming is oriented specifically to its role as a national broadcaster. Can you just elaborate for me what that -- exactly what that means? Is that means they would -- does that mean they would convey national or regional information, let's say, and news, and not local information?
7977 MR. ROOKE: The -- the challenge that we're seeing or that we're believing is that with this idea of local first as a push, it is moving away from that mandate as national or regional. It doesn't mean that stories can't be local stories on the different services that are provided, specifically again to radio that we're talking about, and it -- but it does mean that if they're attempting to create dramatic focussed news stories that are local news broadcasts or of that nature, that's where we're starting and we see some concern about there being overlap and taking away from different markets.
7978 Now of course, it's a little different when we're talking about the commercial market, who are often found in urban or suburban communities, where community radio is found even in a smaller niche to that, whether it's on a campus, a specific language, or so on, but these are still areas that do need to be addressed and we're concerned that there could some pulling away of opportunities for our stations, specifically related to volunteerism, that this drive for the CBC's interest to move to local as part of their mandate.
7979 THE CHAIRPERSON: Thank you. I'm still trying to fully grasp the issue though. You'll recognize that we have heard from many Canadians who are submitting or commenting that they want the CBC to provide more local reflection and accurate reflection. So I'm still struggling a little bit with where -- how -- how do you balance this notion of complementarity while fulfilling that objective? I think the CBC's answer, which you partially quoted, was "well, we'll look at it on a case-by‑case basis and figure out what's best in that community." Is that a problem from your perspective?
7980 MR. ROOKE: I don't think it's a problem as long as we're talking about information that is being shared as not part of a larger plan or platform, or when it comes to hyperlocal and local news or information. So again, breaking stories, news of the day, important to have covered, listeners want to have that information, that's what they're looking for.
7981 We're talking about, for example, we could use Hamilton for example, where CBC has moved into the area. We do have a radio station that is at Mohawk College. It could be at -- or at, sorry, McMaster, there is also another one at Mohawk as well, and their focus is specifically on the campus community. Now, if the CBC was deciding to run a campus-based story or program around what's happening in the local college and universities, there -- there would be some of that, you know, disconnect there.
7982 And that's where we're saying we would like to have communication if there's looking to move into some of those bigger discussions.
7983 Luke, did you have anything else you wanted to add to that?
7984 MR. SMITH: Yeah. The only thing I would add is that we've seen this sort of complementary relationship happen already, especially in markets such as Ottawa, where the CBC is functioning fine, and we see the focus of the three campus stations in Ottawa being very, very specific, very sort of hyperlocal, very unique to very individual communities, and they don't seem -- they sort of fly into the radar of what the CBC seems to be covering.
7985 So we do see it work quite well in some markets already, and I think we'd just like to have that relationship consistent across the board.
7986 THE CHAIRPERSON: Okay, I think I understand it better. Are there specific measures that you would like to suggest to the Commission that we might be able to take in this regard to further that objective?
7987 MR. ROOKE: Yeah, I think the big thing that we've had challenges with is consistent communication. We have opportunities on various different aspects and so on. There is no direct liaison between our sector and the CBC. We know that there is, for example, in the last year or so a communications liaison outreach officer which we've had some work with. We've tried to touch base with people around programming opportunities and so on, and they're very ad hoc, and sometimes it's simply put "We don't want to talk to you so we're not going to respond or give you any opportunity to do so."
7988 So I think there's -- it would be good to be able to have a stronger communication between, whether it's, you know, twice a year meetings that are arranged or setup at a minimum, something of that nature, especially when it comes to areas where programming that could be directly targeted toward the same listeners in these local or hyperlocal areas is being produced.
7989 THE CHAIRPERSON: Thank you. Are you -- I know you're not speaking on behalf of your Québec-based colleagues today, but are you familiar or would you be able to comment on whether the same experience exists with Radio-Canada, and is it the same objective or suggestion that there be greater communication and cooperation?
7990 MR. ROOKE: I couldn't -- I couldn't speak to the very specifics about that. In casual conversation I believe they do agree with us that there is a larger disconnect, or there is a disconnect to Indi organisations as well and having that -- a facilitated way to be able to have those stronger communications would be needed and necessary, yes.
7991 THE CHAIRPERSON: Well, thank you. Thank you for responding to my questions. I don't believe there -- I don't see any indication of other questions, so I will thank you again for taking the time to participate. It's important to hear from all corners of the system, and you play a unique and important role in the broadcasting system, so thank you.
7992 MR. ROOKE: Thank you very much.
7993 THE CHAIRPERSON: Madam Secretary?
7994 MS. ROY: We will now take a lunch break and be back at 1:20.
7995 THE CHAIRPERSON: Thank you very much.
7996 MS. ROY: Thank you.
--- Upon recessing at 12:21 p.m./
L’audience est suspendue à 12 h 21
--- Upon resuming at 1:21 p.m. /
L'audience est reprise à 13 h 21
7997 Mme ROY: Bon après-midi.
7998 Nous entendrons maintenant la présentation de l’Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l’image et du son, l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec, la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma, et l’Union des artistes.
7999 S’il vous plait, vous présenter et présenter vos collègues, après quoi vous avez 10 minutes pour votre présentation.
8000 PRESENTATION/PRÉSENTATION
8001 Mme PRÉGENT: Merci beaucoup.
8002 Bonjour, Monsieur le président et membres du panel. Je m’appelle Sophie Prégent, et je suis la présidente de l’Union des artistes, et aujourd'hui je suis en compagnie de Gabriel Pelletier, président de l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec, de Stéphanie Hénault, directrice générale de la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma, de Christian Lemay, président de l'Association québécoise des techniciens et techniciennes de l’image et du son, de Dominic Pilon, vice-président télévision et documentaire, et finalement, de Robert Armstrong, notre conseiller dans ce dossier.
8003 La télévision de Radio-Canada constitue un élément structurant dans l'environnement télévisuel de notre pays. Par sa programmation qui renseigne, éclaire et divertit, par sa diversité culturelle et son étendue régionale, la télévision de Radio-Canada apporte une contribution inestimable à notre société, servant de référence aux autres services audiovisuels.
8004 Aujourd'hui, l’ARRQ, la SARTEC, l’Union des artistes et l'AQTIS appuient les demandes de renouvellement de licence de la Société Radio-Canada, mais nous souhaitons signaler les modifications aux exigences courantes du Conseil qui devraient accompagner toute approbation de ces demandes.
8005 Pour la prochaine période de licence, Radio-Canada propose un objectif réglementaire correspondant au nombre total d’heures de diffusion à la télévision généraliste, à la télévision facultative et aux plateformes numériques combinées ensemble. Dans l'esprit de la SRC, les plateformes numériques audiovisuelles n'auraient que de simples attentes, en fait, du CRTC, plutôt que des conditions de licence, car les services de diffusion en continu de la Société, comme tou.tv par exemple, sont exemptés de la réglementation. La télévision généraliste et les services facultatifs continueraient d'être assujettis aux conditions de licence, mais à des niveaux inférieurs que ceux qu’on connait d'aujourd'hui.
8006 En parallèle, selon les prévisions financières accompagnant ses demandes de renouvellement, Radio-Canada compte accroître ses dépenses sur sa programmation audiovisuelle francophone sur Internet en puisant dans les dépenses affectées à la télévision généraliste, alors que les auditoires et les conditions de travail des créateurs et interprètes sont en très grande majorité moins bons à la télévision en ligne. Plus précisément, Radio-Canada propose de réduire toutes ses obligations en matière d'émissions d'intérêt national et d'émissions pour la jeunesse à la télévision généraliste de langue française.
8007 Christian. Ton micro.
8008 M. LEMAY: CBC/Radio-Canada propose d’exclure le service de programmation Curio, Radio-Canada International et ses sites web, tels que radio-canada.ca et cbc.ca, de tout examen du CRTC prétendant qu'ils sont des « services hors programmation » assujettis à la Loi sur les télécommunications plutôt que la Loi sur la radiodiffusion.
8009 Selon la Société, les dépenses sur ces « services hors programmation » seront de 254 millions de dollars au cours de l’année 2020-2021. La Société prétend que ces montants reflètent les dépenses en contenu et en production prévues surtout pour les sites web Radio‐Canada.ca/CBC.ca – sites qui, selon la Société, consistent principalement en des textes alphanumériques. Or, à l'heure actuelle, ces sites comportent beaucoup d'émissions télévisuelles, ce qui explique l'importance des dépenses qui y sont investies.
8010 Nous ne sommes pas d'accord avec l'approche réglementaire proposée par Radio-Canada, et nous recommandons au CRTC de prendre en note les engagements de la Société concernant l'ensemble de ses services en ligne, dont tou.tv et le site web radio-canada.ca, tout en se concentrant sur les obligations de ses services de télévision réglementés qui sont exécutoires devant le Conseil en cas de non-conformité. En ce qui nous concerne, il ne s'agit pas de ralentir la progression inexorable des services audiovisuels numériques de Radio-Canada, mais plutôt de s'assurer que la Société respecte l'actuel cadre culturel et financier de la radiodiffusion canadienne.
8011 Dans sa décision renouvelant les licences de Radio-Canada en 2013, le CRTC n'a imposé une exigence de diffusion que de sept heures par semaine d’émissions d'intérêt national aux heures de grande écoute à la télévision généraliste de langue française, même si le niveau historique de cette chaine était de 10 heures.
8012 Considérant tout d’abord le rétablissement de 675 millions de dollars sur cinq ans de ses crédits parlementaires en 2016;
8013 Considérant aussi la diffusion par la SRC d’une moyenne de 9,8 heures par semaine d’ÉIN à la télévision généraliste au cours des cinq dernières années, dont 10,2 heures par semaine en 2018-2019, qui est la dernière année pour laquelle nous avons des chiffres;
8014 Considérant aussi l'exigence actuelle de la télévision généraliste de langue anglaise de la SRC d'une diffusion d'au moins 9 heures d'ÉIN par semaine;
8015 Et finalement, considérant la diffusion par la SRC d’une moyenne de 5,4 heures par semaine de dramatiques à la télévision généraliste au cours des cinq dernières années, dont 5,3 heures par semaine en 2018-2019;
8016 Nous considérons, donc, que le CRTC devrait revoir à la hausse plusieurs conditions de licence élaborées dans la décision de 2013 concernant la diffusion d'émissions d'intérêt national à la télévision généraliste de la SRC.
8017 Stéphanie.
8018 Mme HÉNAULT: Le tableau 4 de notre mémoire du 19 février, donc à la page 26, résume nos recommandations de conditions de licence quant au nombre d'heures à la télévision généraliste. Si les émissions diffusées à la télévision généraliste se retrouvent sur tou.tv, c'est tant mieux, mais cela ne devrait pas réduire les obligations concernant la télévision généraliste et facultative.
8019 Il est inexact de prétendre qu'une heure de web-séries originales dans un catalogue en ligne équivaut à une heure d'émissions d'intérêt national originales en heures de grande écoute à la télévision linéaire. La qualité de production, les coûts de production et les auditoires en ligne sont inférieurs à ceux de la télévision généraliste. En l'absence d'une condition de licence relative aux dépenses sur les émissions d'intérêt national à la télévision généraliste, la porte serait grande ouverte à la Société pour réduire le volume et la qualité d'émissions d'intérêt national au cours des prochaines années.
8020 À l'instar des grands groupes du secteur privé, le Conseil devrait viser un financement stable pour la production canadienne diffusée par la Société par l'imposition de diverses obligations en dépenses de programmation. Si l'on applique le même calcul aux revenus bruts de l'année précédente, il serait raisonnable d'exiger de la télévision généraliste de la Société Radio-Canada, par condition de licence, des dépenses sur les émissions d'intérêt national d'au moins 22 % de ses revenus bruts – chiffre que la Société a atteint avant la pandémie.
8021 Gabriel.
8022 M. PELLETIER: La proposition de Radio-Canada concernant la définition d'une émission originalepour la prochaine période de licence nous semble très problématique. Si le CRTC devait souscrire à une telle définition, une production partiellement financée par un tiers étranger comme Netflix, Amazon Prime ou Disney+ pourrait être diffusée sur des plateformes autres que celles de la SRC et comptabilisée comme « originale de première diffusion » par la Société.
8023 Indépendamment des questions que soulève l'approche réglementaire globale de la SRC et la gratuité des services du radiodiffuseur national public, nous sommes en profond désaccord avec la proposition de la Société. Son adoption constituerait une modification substantielle de la notion d'une émission « originale de première diffusion », réduisant l'importance de ses engagements, créant un précédent pour l'ensemble de la télévision publique et privée, et signifiant une révision en profondeur des politiques du Conseil au cours d'une instance de renouvellement de licences. Nous recommandons donc le maintien de la définition actuelle du Conseil, ce qui exclut d'ailleurs les émissions canadiennes doublées.
8024 En ce qui concerne nos recommandations au sujet d'ARTV et de RDI, nous vous référons à notre mémoire du 19 février dernier. Le déclin d'émissions originales sur ces deux services, particulièrement le déclin de documentaires, nous préoccupe grandement. Calquer les obligations des chaines facultatives sur celles du secteur privé ne devrait pas être un objectif primaire de la télévision publique.
8025 En guise de conclusion, il y a un écart important entre les dépenses par heure consacrées aux émissions d'intérêt national par la télévision généraliste de Radio-Canada et celles de la télévision généraliste de la CBC, écart qui a d’ailleurs grandi au fil des dernières années. L'écart est particulièrement frappant au chapitre des séries dramatiques et des comédies, les deux sous-catégories dramatiques les plus importantes. Nous rappelons au CRTC et à la SRC que le sous-alinéa 3(1)m)(v) du mandat de la Société énoncé dans la Loi sur la radiodiffusion recommande que sa programmation devrait « chercher à être de qualité équivalente en français et en anglais ».
8026 Enfin, compte tenu du manque de détails dans les informations fournies par Radio-Canada concernant ses services numériques, l'impact probable de la pandémie de COVID-19 après le 1er septembre 2021 et la possibilité qu'il y aura des modifications à la Loi sur la radiodiffusion au cours de l'année courante, nous proposons que le CRTC renouvelle les licences de Radio-Canada pour une période de trois ou quatre ans – tout en suivant les recommandations élaborées dans nos interventions écrites et orales.
8027 Nous vous remercions de votre attention, Monsieur le président et chers membres du panel. Nous sommes prêts à répondre à vos questions. Merci.
8028 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Merci pour votre présentation.
8029 Madame Barin.
8030 CONSEILLÈRE BARIN: Merci beaucoup, Monsieur le président.
8031 Bienvenue à vous tous à cette audience virtuelle et merci pour vos contributions à ce processus.
8032 J’aimerais commencer en faisant référence à quelques commentaires que vous avez faits dans votre présentation orale cet après-midi. Vous avez décrit les conditions de travail des créateurs et interprètes comme étant majoritairement « moins bons » à la télévision en ligne. J’aimerais comprendre ce que vous voulez dire par ça. Est-ce que vous faites référence aux couts de production? Est-ce que vous faites référence à la performance des programmes sur les différentes plateformes? Qu’est-ce que… à quoi référez-vous?
8033 M. PELLETIER: Si je peux me permettre…
8034 Mme PRÉGENT: Je pense que c'est moi qui ai parlé de ça. Ah!
8035 M. PELLETIER: Allez-y. Vas-y, Sophie.
8036 Mme PRÉGENT: En fait, clairement, au moment où on a commencé à créer des ententes collectives pour le web pour tout ce qui fait à la télévision en ligne, on était plutôt dans un système de diffusion exploratoire et laboratoire où on créait différemment qu’à la télé conventionnelle. Donc, quand on a établi des ententes collectives avec les producteurs, c’était avec cette perception-là, avec ce sentiment-là qu’on essayait de trouver un consensus, en fait, entre la production puis les interprètes que l’Union des artistes par exemple ou les autres associations représentent. Ce qui fait que… et finalement, ça s’est terminé en arbitrage, ce qui fait qu’on a à peu près essentiellement coupé la poire en deux.
8037 Ces ententes collectives là sont très, très loin de la qualité et des notions, en fait, qu’on a établies dans les ententes collectives de télévision traditionnelle. Ça n’a rien à avoir avec des budgets de production qui n’ont rien à voir. Forcément – forcément –, la qualité de ces émissions-là sur le web n’accote pas la qualité des émissions qui d’abord sont destinées à la télé traditionnelle.
8038 Généralement, ce qu’on fait en français, je ne peux pas parler en anglais, mais ce qu’on fait en français, c'est de prendre les ententes collectives de qualité et de budget qui partent d’abord de la télé traditionnelle puis qui se mutent, qui s’en vont après ça sur le web. Donc, on a accès à une qualité de télévision, bien qu’elle soit sur le web, qui ressemble beaucoup plus à la télé traditionnelle. Si ces ententes-là, si ces conditions-là sont diminuées, forcément – forcément – c'est la qualité de tout le travail du web qui va en subir les conséquences.
8039 Je ne sais pas si je suis claire.
8040 M. PELLETIER: Oui, en fait, si je peux compléter, en fait, le problème en est un de financement, c'est-à-dire qu’on est dans une période de transition, comme vous le savez d’ailleurs, le CRTC lui-même fait la transition vers le numérique et les lois n’ont d’ailleurs pas encore suivi. Alors, au niveau du financement, c’est encore la télé traditionnelle qui finance les émissions qui sont les plus couteuses. Les émissions qui sont destinées principalement aux plateformes numériques – et là, je parle des émissions particulièrement francophones, on ne parle pas d’émissions qui viendraient de plateformes comme Netflix ou autres ou qui seraient en partenariat avec des grandes… on parle des web-séries qui sont sur les plateformes numériques francophones –, elles ont très peu de financement parce que, encore là, les institutions n’ont pas suivi au niveau du financement.
8041 Ce qui veut dire, quand on parle de qualité et de conditions de travail, c’est qu’on n’a pas les outils pour avoir des productions de qualité dans le sens que, par exemple, pour un réalisateur d’une web-série destinée principalement au numérique, il va cumuler les fonctions : le réalisateur va être à la fois producteur, réalisateur, monteur, et parfois caméraman; le comédien va être obligé de faire son propre maquillage parce qu’on n’a pas les moyens de payer une maquilleuse – là, je vois Sophie qui approuve. Donc, on travaille avec des outils diminués et, évidemment, c’est pas la même qualité, et quand on parle de qualité, il y a un critère objectif qui est celui évidemment du budget parce que ça part du financement.
8042 Donc, en transférant… Radio-Canada, en transférant des sommes destinées à la télé traditionnelle vers le numérique, va se trouver à appauvrir aussi les productions puis les conditions de travail quand on parle de productions qui ne sont pas convergentes, c'est-à-dire qui ne sont pas présentées à la fois à la télé traditionnelle sur les plateformes numériques, quand on parle de productions qui sont destinées uniquement aux plateformes numériques.
8043 M. LEMAY: Monsieur le président, si vous me permettez.
8044 Madame la conseillère, c'est une très bonne question. À l’égard des métiers en arrière, je dirais, de la caméra, en arrière de tout ce qui est visible pour nos téléspectateurs/téléspectatrices, je rajouterais que, vous savez, dans l’ensemble de la société, l’univers numérique a un impact sur l’ensemble des emplois qui peuvent exister au Canada et c’est pas différent dans notre secteur. Ce que, moi, je sous-entends, c’est qu’on est tous d’avis qu’il faut avoir une transition juste, alors s’assurer – un peu comme Gabriel le disait – qu’on ne déshabille pas Paul pour habiller Pierre, c'est-à-dire que les niveaux de budget sont au rendez-vous parce que ça a un impact sur nos conditions de travail et de ceux et celles qui sont les techniciens et techniciennes de notre industrie.
8045 M. PELLETIER: Oui. On a établi en fait des conditions de travail qu’on appelle « minimales »; des conditions minimales d’emploi, c’est ce qu’on négocie dans nos ententes collectives. Ça nous a pris des années à obtenir ces conditions minimales là dans la télé traditionnelle, et là, on est en rattrapage, c'est-à-dire que pour avoir une ouverture au numérique, on a tous fait des compromis pour travailler à rabais pour que nos membres puissent contribuer aux plateformes numériques, mais c'est en deçà des conditions minimales d’emploi.
8046 Alors, tant que les plateformes numériques vont être sous le couvert de l’ordonnance d’exemption pour les médias numériques, le financement ne sera pas au rendez-vous. C'est dans ce sens-là que, pour l’instant, on considère qu’on doit maintenir les obligations, les conditions de licence en se basant sur la télé traditionnelle.
8047 Mme HÉNAULT: Si je peux me permettre, pour la Société des auteurs de radio, télévision et du cinéma, je suis d'accord avec mes collègues, avec la nuance selon laquelle nous n’avons pas établi de conditions moindres pour la télévision numérique, notre interprétation est à l’effet que nos conditions minimales à la télé traditionnelle, s’appliquent aussi à la télévision numérique. Cela étant, on constate des budgets moindres et des productions de qualité moindre à la télévision numérique.
8048 Donc, d’où l’importance que le Conseil réaffirme la nécessité d’avoir une télévision francophone originale de qualité, qui est déjà sous haute pression. Et sous haute pression, étant donné les budgets moindres que nous avons, par rapport à la télévision qui inonde notre population. Et même par rapport au budget qu’on a au Canada anglais.
8049 CONSEILLÈRE BARIN : Parfait. Merci pour tous vos commentaires. Alors je retiens que oui, que vous êtes dans une période de transition et je me demande si cette problématique est unique au marché francophone, ou si c’est aussi quelque chose qui arrive dans le marché anglophone ?
8050 Cette semaine, plus tôt cette semaine, on a pu parler avec deux producteurs qui étaient plutôt dans le marché anglophone, mais selon eux, il n’y a pas de différence entre les budgets pour les productions en ligne et les productions télévisuelles.
8051 Alors, j’aimerais savoir… Et d’ailleurs, CBC/Radio-Canada, prétendent la même chose : que ce n’est pas une question de budget de production ou une question de qualité nécessairement.
8052 Alors, j’aimerais savoir si vous êtes d’accord avec la position des producteurs, en fait c’est deux producteurs indépendants qu’on a questionnés : Sinking Ship Productions et le producteur de Kim’s Convenience. Pour eux, le marché est à un point où la qualité est équivalente, que ce soit une production axée sur une ou l’autre des plateformes.
8053 M. PELLETIER : Il y a une…
8054 Mme PRÉGENT : Si je peux me permettre de…
8055 M. PELLETIER : Oui, vas-y.
8056 Mme PRÉGENT : Non vas-y.
8057 M. PELLETIER : Il y a une différence entre le marché anglophone et le marché francophone. Dans le moment, les grandes plateformes numériques Netflix a produit plusieurs séries en partenariat, par exemple, avec CBC. Et donc, on parle d’un type de production entièrement différent.
8058 Quand on dit que les conditions sont moindres du côté francophone, on parle par exemple, de web-séries de court format ou des web-séries qui sont destinées uniquement à la plateforme Tou.tv, par exemple. Et on ne parle pas donc, de ces grandes séries qui vont être faites en partenariat avec les plateformes étrangères donc. Et c’est dans ce sens-là qu’il faut différencier là.
8059 C’est certain que, avec l’arrivée par exemple, de la loi… du projet de loi C10 ou d’une loi… Une révision de la loi sur la radiodiffusion, où est-ce qu’il y aurait des obligations pour les grandes plateformes de contribuer au système. Et bien là, on va assister peut-être à plus de grandes productions francophones destinées à des plateformes numériques. Mais pour l’instant, on considère qu’il est encore trop tôt pour tenir compte en fait, des plateformes numériques dans les contenus.
8060 CONSEILLÈRE BARIN : D’accord, merci.
8061 M. PILON : Excusez-moi, si je peux juste compléter ce que Gabriel disait.
8062 CONSEILLÈRE BARIN : Oui.
8063 M. PILON : Il faut comprendre que la production anglophone est, présentement, hautement exportable, contrairement à la production francophone qui n’est, encore là, pas du même niveau. On le dit dans notre mémoire là, où les budgets de production sont nécessairement plus bas présentement en français.
8064 C’est encore plus vrai dans ce qui est numérique. Et en plus, on n’est pas capable d’aller chercher du budget ailleurs, pour rendre notre produit exportable. Ce qui fait qu’on, effectivement du côté francophone, il y a une différence majeure par rapport aux productions.
8065 Mme PRÉGENT : En fait, il ne faut pas oublier non plus que les budgets de la CBC par rapport à ceux de la Société Radio-Canada, on parle probablement de deux pour un. Donc 66% CBC, 33% Radio-Canada. Si bien qu’on fait avec la moitié des budgets pour qualité à peu près comparable donc.
8066 Et tant et aussi longtemps que la Société Radio-Canada va d’abord utiliser le matériel en première diffusion sur la platef… la télé traditionnelle, ils vont se coller en fait, à cette qualité-là. Après ça, quand ça s’en va sur le web, on demeure avec une qualité essentielle. La différence entre les ententes collectives du web, c’est quand elles se… Elles n’iront jamais sur la plateforme de la télé traditionnelle. C’est là en fait que ces ententes-là sont pauvres, comparativement à ceux de la télé traditionnelle.
8067 Quand ça n’ira jamais sur la plateforme traditionnelle, autrement dit.
8068 CONSEILLÈRE BARIN : Alors pour poursuivre sur votre point, de la différence entre les budgets dans… pour CBC et les productions de Radio-Canada. Je note que vous avez dit que, selon vous, ce n’est pas d’une qualité équivalente à cause de cet écart de budget de production. J’aimerais connaitre votre position parce que, historiquement, les budgets de production dans les deux marchés ont toujours connu un écart.
8069 Alors est-ce que vous demandez que les budgets soient à parts égales, pour pouvoir arriver à une qualité équivalente ? Est-ce que c’est bien ça votre proposition ?
8070 M. PELLETIER : Oui, on parle de budget à l’heure, équivalents. On a déposé dans notre mémoire, des chiffres à titre d’exemple. Dans les dramatiques par exemple, c’est pratiquement trois fois les budgets pour les productions anglophones, par rapport aux productions francophones. Alors oui, on définit nous, la qualité avec un critère objectif qui est celui des moyens. Parce que quand on… il y a plus d’argent sur une production et on a évidemment plus de temps de conception, de développement. On a plus de temps de tournage, on a plus de temps de répétition pour les comédiens. Si on a besoin de costumes, de décors.
8071 Par exemple il y a certains sujets qu’on ne peut pas aborder dans les productions francophones, ou si peu. Par exemple une production historique, où est-ce qu’il y a une exigence en termes de costumes, en termes de décors, qui doivent être contrôlés, qui coûte beaucoup plus cher. Donc, ce qui fait qu’on a très peu de séries historiques. On en a une à Radio-Canada, qui fonctionne très bien d’ailleurs. Mais quand on dit qu’on n’a pas les moyens de raconter son histoire, alors ça c’est essentiel de la part d’un diffuseur public, d’être capable de représenter l’histoire des Canadiens.
8072 Donc, oui on demande des niveaux équivalents au niveau des budgets de productions à l’heure.
8073 CONSEILLÈRE BARIN : Eum…
8074 Mme HÉNEAULT : En complé…
8075 CONSEILLÈRE BARIN : Oui a…
8076 Mme HÉNEAULT : Peut-être en complément, si vous le permettez. À la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma, nous avons fait… Nous avons recouru… Nous avons regroupé les auteurs de la télévision il y a environ un an et je vous dirais que, en complément à ce que mon collègue Gabriel indique, qu’il y a des récits de science-fiction, qui sont impossibles à écrire là, parce que ce n’est même pas un récit que tu peux écrire avec ton… Les auteurs disent souvent que leur calculatrice n’est pas très loin de leur clavier.
8077 Mais on atteint, je vous dirais, au niveau de l’écriture des scénarios, des limites qui briment vraiment l’imaginaire et qui briment notre culture au fond. Parce qu’il ne s’agit pas quasiment… Seulement de ne pas pouvoir faire de récits de science-fiction, mais c’est aussi de devoir limiter le nombre de personnages, le nombre de lieux, d’avoir toujours les mêmes… Moins de diversité aussi dans les rôles donc… Et la rapidité aussi avec laquelle les scénaristes doivent composer font en sorte que, comparativement à la production anglophone, la production francophone a vraiment besoin de plus de budget. Donc de vouloir les réduire encore au profit de la télévision…
8078 M. PELLETIER : Numérique.
8079 Mme HÉNAULT : Numérique, c’est un très grave problème pour notre culture francophone.
8080 M. LEMAY : Madame la conseillère, je rajouterais, dans le même ordre d’esprit, que vous n’êtes pas sans savoir que faute de budget, des fois ça uniformise… il y a une certaine uniformité des sujets qui sont traités. Ça fait partie maintenant des informations qu’on a eues via les médias là, certaines productions étaient critiquées un petit peu, parce que le sujet tournait autour du Plateau Mont-Royal, sur l’île de Montréal. Et ce qui est malheureux au dehors de ça, c’est que certains Canadiens, Canadiennes, Québécois, Québécoises en région ne s’identifie pas nécessairement à la SRC ou à Radio-Canada, parce que le contenu ne les touche pas. Un contenu profondément urbain.
8081 Je sais qu’on a tenté une certaine diversité, mais sachez qu’il y a un coût rattaché à ça. Tourner en région, il y a des coûts supplémentaires, il y a un ensemble d’équipe, membres d’équipe, comédiens, comédiennes, qui doivent se déplacer. Il y a des coûts rattachés à ça. Alors si le producteur ou la productrice n’est pas capable de payer ces coûts de déplacements là, bien ça uniformise les sujets.
8082 Alors on se tient autour du Plateau Mont-Royal à Montréal et le contenu francophone de la SRC tourne autour de cette réalité-là. Ce qui est un peu désolant à mes yeux.
8083 CONSEILLÈRE BARIN : Merci. J’essaie de voir si dans l’esprit de pouvoir mesurer la qualité de programmation, on a d’autres éléments que le budget. Les productions francophones ont quand même un très grand succès si on les compare avec les productions dans le marché anglophone.
8084 Alors selon vous, est-ce qu’il y a d’autres éléments qu’on devrait considérer en faisant la comparaison de qualité équivalente entre le marché anglophone et francophone?
8085 Et j’aimerais aussi vous entendre sur, en fait, qu’est-ce que vous pensez de la performance de Radio-Canada à jour? Est-ce que vous pensez qu’ils ont parvenu à ces fins d’avoir une programmation francophone de qualité?
8086 M. PELLETIER: Oui, généralement, on est satisfait de la performance de Radio-Canada et c’est pour cela qu’on veut préserver… quand on parle de qualité, oui, il y a d’autres critères.
8087 Nous, évidemment, on s’appuie beaucoup sur les émissions d’intérêt national. Pour nous ce sont les meilleurs véhicules culturels. Donc, le mot le dit, « émission d’intérêt national », elles sont d’intérêt national.
8088 Alors oui, pour nous, c’est les émissions qui ont la plus grande qualité et souvent qui ont des plus grandes exigences au niveau des budgets.
8089 Évidemment, Radio-Canada est limitée par ses propres budgets. Ceci dit, ils ont eu, comme on l’a dit, $675 millions supplémentaires de crédit parlementaire. Donc, on considère qu’ils doivent maintenir leur mission et ne pas réduire leurs exigences de condition de licence.
8090 C’est pour cela que, d’ailleurs, au niveau des émissions d’intérêt national, on veut amener ça à 10 heures par semaine plutôt que… à 10 heures plutôt qu’à sept heures, comme le CRTC avait décidé de réduire cette exigence donc en 2013.
8091 On sait que les niveaux historiques étaient de 10 heures avant cette décision du CRTC. Et dans les cinq dernières années, les émissions d’intérêt national, on est à 9,8 heures en moyenne. Donc, on considère que Radio-Canada est capable justement d’avoir une exigence de 10 heures.
8092 CONSEILLÈRE BARIN: Merci.
8093 Alors, vous parlez des exigences en diffusion de contenu canadien.
8094 M. PELLETIER: Oui.
8095 CONSEILLÈRE BARIN: Et sur le plan de diffusion Radio-Canada, au cours de la dernière période de licence, a dépassé ces exigences minimales pour la diffusion d’émissions canadiennes sur la télé conventionnelle.
8096 Alors à ce titre, est-ce que vous croyez que les exigences de diffusion, en particulier, sont encore nécessaires; en particulier, dans son environnement multi-plateformes si vous voulez?
8097 Mme PRÉGENT: Si je peux me permettre, je pense que si le public ne suivait pas, je n’pense pas que Radio-Canada offrirait autant de cette programmation-là.
8098 Je pense qu’ils ont bien compris que si c’est payant puis si le public est captif et qu’il continue, si l’audimat suit, c’est en leur faveur de continuer de le faire.
8099 Puis donc ils sont très, très capables de le faire puis non seulement ils sont capables de le faire mais ils sont capables de… excusez-moi, mon téléphone… désolée.
8100 Donc, non seulement ils sont capables de le faire mais ils voient un intérêt à le faire. Mais on sait, en fait, que la télévision est en mutation présentement, en grande évolution. Alors, il faut juste faire attention. Il faut pouvoir continuer de faire en sorte que ce soit payant pour une télé d’état d’aller au-delà de ses exigences. Puis le fait est qu’on ne sait pas demain… de quoi sera fait demain, parce que TVA fait la même chose. Ils vont au-delà de leurs exigences.
8101 Une très, très bonne chose mais à mon avis ce serait un piège que de penser que c’est une bonne idée d’enlever ces exigences-là parce qu’on ne sait pas de quoi sera fait demain.
8102 Et la preuve en est que quand tu le mets à la programmation, les gens suivent. Qu’adviendrait-il du fait qu’il y en ait moins, et de moins en moins, et de moins en moins? Je ne l’sais pas.
8103 M. PELLETIER: Oui.
8104 CONSEILLÈRE BARIN: Compris. Merci beaucoup. Allez-y.
8105 Mme PRÉGENT: J’allais juste parler de la télé-jeunesse de Radio-Canada parce qu’il semblerait en fait que la raison pour laquelle Radio-Canada voudrait enlever une part, en fait, de sa programmation qui s’adresse aux adolescents, si j’ai bien compris. On montrait la catégorie de 12 à 13 ans. De 13 à 17 ans, il n'y aurait à peu près rien sur la télé traditionnelle.
8106 Et on tente, avec la télé qui s’adresse aux adultes de récupérer ce public-là.
8107 Moi, l’inquiétude que nous avons c’est de penser qu’on puisse rendre un public, un jeune public de deux ans à 13 ans captif, le laisser après ça déménager sur les plateformes, se trouver des habitudes d’écoute et penser que, en adultes, ils vont revenir à la télé traditionnelle.
8108 Si tu as laissé tomber ton public à 13 ans, je ne vois pas pourquoi, lui, il reviendrait à la télé traditionnelle rendu à l’âge adulte.
8109 C’est des habitudes d’écoute qu’on est en train d’essayer d’installer, de penser deux secondes qu’on laisse tomber un public de 13 à 18 ans, ça va être une bonne stratégie. C’est un petit peu difficile de concevoir cette idéologie, à mon sens.
8110 M. PELLETIER: Oui, en fait, monsieur Bissonnette nous disait la semaine dernière qu’ils veulent aller chercher ce public-là sur les plateformes numériques parce que c’est là qu’il se trouve.
8111 Ceci dit, il nous a aussi dit que la majorité des émissions… de leurs émissions de la télé traditionnelle sont aussi présentées sur les plateformes numériques.
8112 Alors, la façon… si on suit cette logique, si on maintient des exigences pour la télé traditionnelle, ces émissions-là, la majorité de ces émissions-là vont donc être présentées sur les plateformes numériques et donc vont rencontrer ce public-là.
8113 Alors, en influençant, en gardant un œil de façon vérifiable et avec des décisions exécutoires sur les conditions de licence, on influence aussi les plateformes numériques.
8114 CONSEILLÈRE BARIN: O.k. Et par rapport aux exigences, vous avez indiqué que vous aimeriez qu’il y ait des exigences pour les dépenses sur les émissions jeunesse. Mais vous n’avez pas formulé une proposition concrète.
8115 Est-ce que vous avez une position…
8116 Mme PRÉGENT: Oui, je pense qu’on a proposé quelque chose de concret. On a une annexe, peut-être que Robert pourra répondre à cette question.
8117 Mme HÉNAULT: C’est au tableau.
8118 Mme PRÉGENT: Oui.
8119 Mme HÉNAULT: Le tableau 100, page 26 du mémoire qu’on a déposé le 19 février.
8120 Alors, ce que l’on propose pour les émissions destinées aux jeunes de 12 à 17 ans, c’est au moins cinq heures par semaine. En ce qui a trait aux moins de 12 ans, c’est au moins 15 heures par semaine pour les enfants de moins de 13 ans.
8121 Pour les émissions canadiennes originales destinées aux moins de 12 ans, on demande un minimum de 100 heures par année aux enfants de moins de 13 ans.
8122 Donc, c’est…
8123 Mme PRÉGENT: La SRC propose 80 heures. Nous, on en demande une centaine.
8124 Mme HÉNAULT: Oui.
8125 CONSEILLÈRE BARIN: O.k. Et par rapport aux plateformes numériques, est-ce que vous pensez que la Société devrait être assujettie à des attentes aussi, par rapport à la programmation jeunesse?
8126 M. PELLETIER: On pense que le CRTC devrait prendre note de leurs engagements pour usages futurs. On pense qu’il faut justement accumuler des données. Et une fois que le cadre légal canadien va suivre, à ce moment-là, ce sera le temps d’avoir de véritables conditions de service pour les plateformes numériques.
8127 Comme on dit, on est encore dans une période de transition et c’est pour ça qu’on recommande de réduire la période de licence parce que, éventuellement, le cadre légal, comme on sait… en tout cas, on le souhaite, le cadre légal va changer. Et les plateformes numériques vont donc être réglementées et ce sera à ce moment-là qu’il faudra avoir de véritables exigences.
8128 M. LEMAY: Monsieur le président, si vous me permettez, et Madame la conseillère.
8129 Dans nos discussions préparatoires des différents groupes qui sont devant vous aujourd’hui, à l’égard de la télévision jeunesse, les exigences qu’on a, un des commentaires qui est sorti c’est le suivant. Puis je tiens à vous soumettre bien respectueusement, c’est qu’il faut créer un sentiment d’attachement à la Société Radio-Canada et à la CBC. Et ça commence dès le jeune âge et ça se poursuit jusqu’à l’adolescence et jusqu’au moment où on devient adulte.
8130 On est plusieurs d’entre nous qui s’identifient à Bernard Derome, qui était aux nouvelles d’une certaine époque. Et à cette époque-là, je peux vous dire j’étais un adolescent et j’ai poursuivi mon écoute de Radio-Canada encore aujourd’hui.
8131 Alors, le sentiment d’appartenance à la Société Radio-Canada, il est extrêmement important puis il faut le développer dès le jeune âge, sinon notre télé publique est un petit peu… va tendre à disparaitre de la réalité collective.
8132 M. PELLETIER: Oui, puis il faut encore tenir compte du fait que dans certaines régions éloignées l’internet haute vitesse n’est pas encore disponible, alors il faut que… donc, maintenir les exigences sur la télé traditionnelle là et rejoindre ces publics-là. Il n’y a pas que les publics urbains, les ados qui ont accès à la haute vitesse qui sont des plateformes numériques, il y en a aussi dans les coins qui n’ont pas la haute vitesse.
8133 CONSEILLÈRE BARIN: Merci.
8134 J’aimerais maintenant aborder votre définition proposée pour des émissions originales. Alors, dans votre intervention, vous avez proposé une définition pour une « émission originale de langue française », et plus précisément, ça serait un programme… qu’il s’agirait… qui serait canadien, produit en français, et présenté pour la première fois sur le marché de langue française, à l’exclusion de programmes doublés canadiens.
8135 Pourquoi croyez-vous qu’une définition différente est nécessaire pour le marché de langue française? Et une sous-question : on a parlé des coproductions avec des joueurs parfois étrangères, pourquoi ça ne serait pas une bonne chose de pouvoir permettre des coproductions de grand budget, qualifiées, surtout dans le marché francophone où, comme vous avez parlé, c’est difficile d’avoir des gros budgets?
8136 M. PELLETIER: Oui. Si je ne m’abuse, je regarde Robert, et la définition qu’on propose, c’est la définition actuelle des émissions originales.
8137 Est-ce que je me trompe, Robert? Tu peux peut-être… mets ton micro à « on ».
8138 M. ARMSTRONG: Oui, en effet, c’est la définition actuelle du CRTC qui était décidée en 2018 à la suite d’un processus, d’un appel au Conseil des ministres et un rappel en deuxième audience. Et donc, nous proposons tout simplement que Radio-Canada se conforme à la définition qui a été imposée à ce moment-là.
8139 M. PELLETIER: Pour répondre à…
8140 CONSEILLÈRE BARIN: Merci.
8141 M. PELLETEIR: Pardon. Pour répondre à la deuxième partie de votre question, oui, on pense que c'est une bonne chose qu’il puisse y avoir des coproductions. En fait, c’est… la question, c’est plutôt la première fenêtre de diffusion. On voudrait éviter… on veut éviter que, par exemple, une coproduction avec Amazon Prime par exemple soit présentée longtemps sur le marché, sur la plateforme d’Amazon Prime avant d’être diffusée sur Radio-Canada, par exemple là. Alors, mais oui, on a une ouverture absolument pour qu’il y ait de la coproduction, comme ça s’est passé avec la CBC là.
8142 CONSEILLÈRE BARIN: Merci beaucoup. Je m’excuse, oui, j’avais mêlé les définitions. En fait, c’est Radio-Canada qui propose une définition plus large pour pouvoir en tenir compte de ce type de coproductions. Mais d’après ce que je comprends, Monsieur Pelletier, vous dites que vous avez quand même une ouverture, mais c’est par rapport à la longueur de la fenêtre que vous…
8143 M. PELLETIER: Oui, possiblement là. Je pense que, oui, c’est la longueur de la fenêtre possiblement ou même l’exclusivité de la véritable première diffusion là. C’est ça, on ne veut pas que ce soit consommé sur d’autres plateformes avant d’arriver sur la télé de Radio-Canada, par exemple, pour que ce soit défini comme une émission originale.
8144 Ceci dit, Radio-Canada comptabilise les émissions canadiennes anglophones doublées en français comme des émissions originales, et ça, on a un problème avec ça là.
8145 Mme PRÉGENT: Non pas que ce ne soit pas une bonne idée de les doubler au Québec là, entendons-nous bien là…
8146 M. PELLETIER: Oui.
8147 Mme PRÉGENT: …parce que…
8148 M. PELLETIER: Oui, oui.
8149 Mme PRÉGENT: …ça représente toute une partie de notre membrariat qui travaille à doubler ces émissions-là; cependant, bien, je ne vous cacherai pas que ça représente à peu près 5-6 % du revenu des membres de l’Union des artistes, le doublage. Peut-on considérer en fait que c’est une production « originale » quand ç’a été présenté d’abord en anglais, après ça traduit? Ça fait bien sûr travailler beaucoup de gens, mais pas tant que ça dans le système francophone. Est-ce qu’on pourrait vraiment appeler ça une production « originale francophone »? C'est peut-être sur la définition là qu’on s’entend pas. Bien sûr, ça fait travailler des gens, mais c’est pas vrai que ça fait travailler tout un système de productions en français.
8150 Et pour en revenir aux coproductions, c’est une bien, bien bonne idée, c’est juste bien, bien difficile de proposer à un producteur, qu’il soit francophone ou anglophone, à un producteur étranger de dire, « bien, on va coproduire, excellente idée, on va coproduire en français », peu de producteurs anglophones nous diraient, « bien sûr que nous allons produire en français ». Ce qu’ils vont faire, c'est « bien sûr, on pourrait très bien produire, alors produisons en anglais ». Nous, ce qu’on vous dit, c'est qu’on a une identité puis un marché ici puis on essaye de faire de la rétention de gens et de talents, c’est ça qu’on essaye de faire, t'sais? Ça fait que c’est sûr qu’on va d’abord promouvoir la qualité puis l’expression originale francophone canadienne – pancanadienne, d’ailleurs – hein? –, pas juste au Québec.
8151 M. PELLETIER: Oui.
8152 CONSEILLÈRE BARIN: Bien compris. Merci.
8153 Là, pour revenir aux conditions et attentes, je comprends bien votre position de vouloir des conditions explicites, et si le Conseil devait imposer des conditions uniquement sur les types de contenus qui nécessitaient des mesures de protection, selon vous, ça serait quel type de contenus? On a parlé des émissions d’intérêt national, de la programmation jeunesse, est-ce que, selon vous, il y a en particulier des types d’émissions qui ont besoin de plus de soutien que d’autres?
8154 Mme HÉNAULT: Je vous dirais les émissions de fiction en particulier qui nécessitent des investissements. Raconter nos histoires d’ici, ça occasionne des couts; bien entendu, il y a des retombées aussi, mais ce sont des émissions qu’il faut particulièrement protéger de manière à ce qu’elles aient des fenêtres et du financement auprès de notre diffuseur public.
8155 M. PELLETIER: Mais ça fait évidemment partie des émissions d’intérêt national là.
8156 Mme HÉNAULT: Oui.
8157 M. PELLETIER: Je dirais que, grosso modo, pour faire une réponse courte, c’est vraiment, pour nous, la plus grande importance est vraiment sur les émissions d’intérêt national. Et évidemment, on l’a mentionné, il y a la représentativité, représentativité au niveau de la diversité culturelle, mais aussi au niveau des régions, et puis, comme on l’a exprimé plus tôt, on a de la difficulté à représenter les régions, encore une fois pour des questions de budget et de moyens.
8158 CONSEILLÈRE BARIN: Merci. Alors, je vais vous poser une dernière question, et je note que vous avez déposé différentes analyses et vos propositions dans vos soumissions écrites, elles sont sur le dossier public et on les prend en considération, alors inquiétez-vous pas, mais j’aimerais comme dernière question aborder le point que vous avez soulevé par rapport au budget de programmation numérique, en ligne, et vous avez utilisé l’exemple de Curio et le fait que c’était des budgets qui soutenaient la programmation sur les sites web de CBC.ca ou Radio-Canada.ca. J’aimerais comprendre votre préoccupation. Est-ce que l’objectif, c'est de connaitre le budget de programmation globalement, et ce que vous soulevez, c’est l’incapacité de pouvoir identifier le budget de production par rapport aux budgets totaux en ligne? Juste pour savoir exactement ce qui vous préoccupe.
8159 M. PELLETIER: En fait, ce qui nous préocc… on n’a aucun problème, et d’ailleurs on encourage le fait que des émissions qui ont été financées via la télé traditionnelle se retrouvent sur les plateformes numériques. Donc, ces plateformes-là ou les applications – par exemple, des applications pour les enfants – qui vont permettre de donner accès à des émissions qui ont été financées via la télé traditionnelle, qu’elles soient consommées, c’est parfait, donc c'est tant mieux que ces productions-là de qualité se retrouvent aussi sur des plateformes comme ICI TOU.TV, donc on n’a pas de problème avec ça. Pour l’instant, comme on est en transition des productions qui sont destinées principalement uniquement aux plateformes numériques, nos ententes collectives sont des compromis et donc, ont très peu d’exigences. Plusieurs de nos ententes sont du gré à gré et donc, il n’y a pas de filet social, il n’y a pas de protection. Et aussi, au niveau des outils, on l’a exprimé, c’est plus difficile de faire des productions de qualité.
8160 Le résultat net, c’est que souvent, ce sont les gens de la relève qui vont se retrouver sur ces productions-là, donc à des conditions où est-ce qu’ils trouvent leur compte en termes d’aller chercher de l’expérience, de commencer des carrières. Alors, c’est là qu’on a plus de difficultés, donc pas sur les grandes séries dramatiques de type Netflix/CBC donc ces coproductions-là, mais sur vraiment des petites webséries où est-ce que nos ententes électives ne suivent pas. C’est vraiment là la différence.
8161 CONSELLRE BARIN: Parfait, merci beaucoup.
8162 M. LEMAY: Madame la conseillère, je rajouterais juste un commentaire. Ce que Gabriel nous a dit, en quelque sorte, c’est qu’il n’y a pas un créateur, une créatrice qui va s’opposer au fait que sa série télé soit revue sur une plateforme, mais qu’elle a été produite dans un contexte qui est normal, dans un contexte où les conditions de travail sont connues, reconnues par nos membres, appliquées pour le meilleur intérêt, autant pour la partie patronale que la partie syndicale.
8163 Quand on arrive avec une production qui est à l’origine et que c’est là que les travailleurs et travailleuses de l’industrie se retrouvent avec des conditions moindres et c’est un peu – j’aimerais rappeler que cette transition juste à laquelle on fait référence, c’est celle-là qu’on cherche, des budgets équivalents parce que sachez qu’on se retrouve dans une position un peu étrange. Nous, on œuvre en contexte de production et là, on parle de moyens de diffusion, alors c’est bien entendu notre position, on aimerait vous dire qu’on aimerait produire dans le même contexte que la télévision traditionnelle, et ce, pour le meilleur intérêt des créateurs et créatrices.
8164 Parce que sachez que déjà en télé traditionnelle, il y a une pression énorme sur la productivité de nos membres, des acteurs/actrices qui subissent une… qui veulent… on veut produire de plus en plus rapidement et cette pression-là, on est à la limite de voir un point de rupture, là. On peut présumer qu’on le voit déjà à l’écran sans vraiment tout le temps s’en apercevoir, qu’il y a une diminution de la qualité parce que peut-être qu’on n’a pas la chance de faire une deuxième prise pour un comédien, une comédienne qui a peut-être un peu bafouillé son texte, mais sachez que c’est une réalité.
8165 Et cette réalité-là, il ne faudrait pas qu’elle se transpose dans la production à l’origine sur les plateformes. Il faudrait qu’on soit dans le meilleur contexte possible.
8166 CONSEILLÈRE BARIN: Merci. Alors, peut-être un dernier commentaire : on parle d’où on vient et où on veut s’en aller et Radio-Canada nous a présenté une vision de où ils veulent s’en aller avec des productions qui chevauchent le numérique et le traditionnel.
8167 Est-ce que vous, selon vos expériences, vous voyez cette ouverture du radiodiffuseur public de vouloir aborder cette problématique de qualité sur les deux plateformes et de pouvoir évoluer, quand vous dites vos ententes, pour que ça puisse être…
8168 M. PELLETIER: Absolument.
8169 CONSEILLÈRE BARIN: … une transition qui se transforme en résultats concrets?
8170 M. PELLETIER: Absolument, on encourage la transition. On est tous en transition puis ça inclut Radio-Canada et puis ça fait un bout de temps qu’ils y travaillent. Et là, je veux dire, l’ensemble du système de radiodiffusion doit suivre. Tout ce qu’on dit, en fait, on a tous une ouverture, on a tous fait des compromis, on veut que nos membres puissent créer sur les plateformes numériques autant que sur les plateformes traditionnelles. Mais tout ce qu’on dit, c’est qu’il est encore trop tôt, on est encore à quelques années; il faut que le cadre législatif suive et que l’ensemble du système, donc, tienne en compte, une fois qu’il y aura une règlementation qui s’applique sur les plateformes numériques, qu’il y aura aussi un financement qui va suivre. Donc, les contributions vont suivre, il va y avoir un afflux de capitaux qui va permettre, donc, des conditions de travail ou des conditions d’exercice du métier qui vont être équivalentes et même peut-être meilleures pour des productions qui sont destinées aux plateformes numériques directement.
8171 Alors, on a cette ouverture-là, on encourage Radio-Canada à poursuivre, sauf qu’on veut pour l’instant maintenir les exigences en se servant des conditions de licence parce que ces conditions-là s’appliquent indirectement sur les plateformes numériques, parce que ces contenus-là de qualité vont se retrouver éventuellement sur les plateformes numériques. Et Monsieur Bissonnette nous l’a dit pour nous rassurer, d’ailleurs, il a dit : la majorité de nos productions se retrouvent dans les deux univers. Alors, pourquoi pas, donc? On a un système qui fonctionne encore pour l’instant. C’est comme la transition Trump/Biden [Rires] : on est dans la transition, là, ça se passe aujourd’hui aux États-Unis, mais nous, on pense qu’au niveau règlementaire, ça s’en vient aussi, c’est imminent, on a tous hâte – je pense que tous les acteurs de l’industrie ont hâte de voir cette transition-là arriver pour de vrai et officiellement et ça s’en vient. Alors, je pense qu’il faut encore être un petit peu patient.
8172 M. LEMAY: Madame la conseillère… ah, vas-y, Stéphanie.
8173 Mme HÉNAULT: Christian, pour… je vous dirais qu’au niveau de ceux qui écrivent les histoires canadiennes-francophones qui seront portées à l’écran, un budget, c’est un coffre à outils de base qui permet de raconter l’histoire. Et pour avoir… et nos contenus de qualité, les histoires qu’on raconte à la télévision de Radio-Canada comme 5e Rang, comme District 31, comme Une autre histoire et tant d’autres, sont aimées des Canadiens. Mais la pression budgétaire est énorme – mes collègues en ont parlé – la cadence des tournages, le nombre de lieux, la pression qui s’exerce pour tout le monde, des auteurs jusqu’aux techniciens en passant par les acteurs, les réalisateurs, la pression a atteint un niveau insoutenable actuellement et nous ne pouvons pas concevoir que le niveau baisserait encore davantage pour se retrouver sur des plateformes non règlementées sans engagement.
8174 Ce qu’on vous dit, comme Monsieur Pelletier nous le disait, continuons, augmentons les obligations de contenu canadien de qualité en émissions d’intérêt national sur la télévision généraliste, la seule qui est règlementée, la seule pour laquelle Radio-Canada aura des comptes à vous rendre et ça améliorera les choses. On ne peut pas diminuer actuellement; il faut augmenter.
8175 M. LEMAY: Madame la conseillère, à votre question, je rajouterais qu’écoutez, il ne faut pas… il est clair que la Société Radio-Canada est à l’écoute de ses téléspectateurs et téléspectatrices, il y a une tendance d’aller vers les plateformes et c’est rassurant de voir que cette tendance-là va être suivie. Par contre, j’appuie mes collègues : il faut s’assurer que le niveau de qualité de productions destinées aux plateformes soit au rendez-vous et à l’égal de la télé traditionnelle.
8176 M. PELLETIER: Madame Barin, si vous me permettez d’amender une réponse que je vous ai donnée à une question précédente, vous parliez de genres à protéger en particulier – j’aimerais juste souligner que le documentaire a besoin d’être protégé et qu’on manque de fenêtres pour le documentaire. On a récemment fait une étude à l’UQAM en collaboration avec l’ARRQ qui disait justement que les conditions étaient terribles à la fois au niveau du financement et au niveau des conditions d’exercice du métier en documentaire. Et s’il y a un endroit, c’est bien au diffuseur public qu’il faut ouvrir des fenêtres, notamment à RDI; on l’a mentionné dans notre mémoire, il faut augmenter, donc, les budgets consacrés et même des heures de diffusion consacrées au documentaire.
8177 CONSEILLÈRE BARIN: Bien noté. Ceci fait le tour de mes questions, merci beaucoup pour vos réponses et je vais passer le plancher au président. Encore merci pour votre participation.
8178 M. PELLETIER: Merci.
8179 LE PRÉSIDENT: Merci, Madame Barin.
8180 Madame Lafontaine, vous avez des questions?
8181 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Oui, merci.
8182 Et bonjour à l’équipe. Je vais tout d’abord m’excuser pour l’éclairage, ça arrive des fois avec ma connexion Zoom et je suis désolée que c’est avec vous, les créateurs ou les représentants des créateurs et des créatrices que j’ai ce mauvais éclairage, mais on persiste, et j’ai bien tout entendu votre intervention aujourd'hui.
8183 Alors, je reviens à cette question que… concernant les documentaires et les émissions d’intérêt national. Vous, vous proposez que Radio-Canada ait l’obligation de diffuser 10 heures en moyenne par semaine pendant chaque année de radiodiffusion. Vous, vous proposez, si j’ai bien compris, 5 heures… un minimum de 5 heures par semaine en moyenne pour les dramatiques, catégorie 7.Nous avons entendu Mme Drouin ce matin de l’ADISQ qui nous a proposé 2 heures par semaine de hors de la scène, 8 et 9 – catégories 8 et 9, je crois.
8184 Est-ce que vous proposez… et encore, pour revenir aux documentaires, est-ce que vous proposez un montant d’heures, un minimum par semaine pour la diffusion des émissions d’intérêt national ou, pour les documentaires, si on fait la tarte de 10 heures, est-ce qu’il y a une heure là-dedans ou des heures là-dedans pour les documentaires, selon vous?
8185 M. PELLETIER: Si je ne m’abuse, et puis Robert peut préciser, mais je pense qu’on a parlé de dépenses en termes de documentaires, d’augmenter les dépenses. Je ne pense pas qu’on a parlé de nombre d’heures au niveau du documentaire, mais évidemment ce serait un souhait, oui, qu’il y ait une ouverture…
8186 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Alors, vous…
8187 M. PELLETIER: …en termes de…
8188 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: C’est ça, alors vous êtes ouvert à cette idée du partage, disons, de la tarte des heures des ÉIN pour les documentaires.
8189 M. PELLETIER: Absolument.
8190 Mme HÉNAULT: Pourrions-nous…
8191 M. PELLETIER: Absolument.
8192 Mme HÉNAULT: …vous revenir avec une proposition plus précise, si vous le voulez bien?
8193 M. PELLETIER: Oui.
8194 Mme HÉNAULT: Si c’est pas précisé dans notre mémoire, je proposerais peut-être qu’on…
8195 Mme PRÉGENT: On y réfléchisse.
8196 Mme HÉNAULT: …qu’on vous fournisse une réponse plus précise.
8197 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien. C'est très bien. Je vous remercie.
8198 Et j’ai une autre question pour vous concernant les émissions originales et, en particulier, les émissions pour enfants. Dans votre intervention écrite, et vous en avez parlé aujourd'hui aussi, vous, vous recommandez que Radio-Canada soit tenue à diffuser 100 heures originales d’émissions pour enfants, et c'est vraiment une précision règlementaire, mais vous avez parlé du doublage. Selon vous, est-ce que ces 100 heures d’émissions pour enfants originales par année ne devraient pas inclure les émissions doublées? Parce que si je me souviens bien, Radio-Canada propose que les émissions doublées soient incluses dans les heures originales d’émissions pour enfants.
8199 Mme PRÉGENT: Ça non plus je pense pas que notre mémoire précise ce genre de choses. Si vous voulez qu’on vous arrive avec une proposition, ce serait peut-être une bonne chose qu’on y réfléchisse ensemble, à savoir : est-ce que l’on considère les productions originales anglophones doublées comme du contenu original francophone.
8200 ENGAGEMENT/UNDERTAKING
8201 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Voilà.
8202 Mme PRÉGENT: Ça serait peut-être une bonne idée qu’on s’y attarde plus.
8203 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: OK. Très bien. Et ce sont toutes mes questions. Je vous remercie.
8204 Merci, Monsieur le président.
8205 Mme PRÉGENT: Merci.
8206 M. PELLETIER: Merci, Madame Lafontaine.
8207 LE PRÉSIDENT: Merci.
8208 Commissioner Anderson?
8209 COMMISSIONER ANDERSON: Hello. Bonjour. Can you hear me?
8210 THE CHAIRPERSON: Yes.
8211 CONSEILLÈRE ANDERSON: Okay.
8212 Merci pour vos soumissions. J’ai une question à propos du groupe de travail sur la diversité. Je comprends que vous participez à ce groupe et puis vous êtes en train de discuter d’un baromètre sur la diversité dans tes soumissions écrites. C'est quoi ce baromètre et quel est… qu’est-ce que le baromètre mesure?
8213 M. PELLETIER: En fait, ce qu’on a discuté, c’est différents moyens pour parvenir à une véritable représentation de la population canadienne en termes de diversité. C'est un… on est plusieurs membres d’associations qui sont ce groupe de travail en compagnie de diffuseurs, dont Radio-Canada et TVA, et le problème… l’approche est globale, c'est-à-dire que pour en venir à avoir cette représentativité-là, il y a différentes façons d’y arriver. D’abord, il y a la discrimination positive au niveau du financement, et là, il y a plusieurs institutions fédérales, particulièrement qui se sont penchées sur ce problème-là, et donc, qui ont créé des fonds dédiés pour la diversité – on parle donc de Téléfilm Canada, du FMC en télévision, et de l’ONF. Alors donc, ça fait partie de la solution.
8214 Mais on s’est rendu compte qu’il y a aussi un problème au niveau de la disponibilité, puis ça, ça dépend aussi de nos associations, c'est-à-dire que si on voulait mettre un baromètre comme un… si on voulait mettre un quota demain matin – pour vous donner un exemple, chez nous, pour les réalisateurs, si on disait ça prend x % de réalisateurs autochtones par exemple, j’aurais… on aurait un problème parce qu’actuellement j’ai aucun membre autochtone dans mon association –, donc, on s’est rendu compte qu’il y a des problèmes au niveau de notre propre représentativité, c'est-à-dire que la population canadienne n’est pas représentée au niveau des artistes et qu’il faut attirer des artistes, et donc, avoir de la formation. Il y a plus de… puis Sophie Prégent peut en témoigner, au niveau des acteurs, il y a plus de diversité, mais encore là on a pris des moyens comme les auditions pour les diversités, c'est-à-dire qu’on a créé des auditions spécifiquement pour attirer des nouveaux talents en termes de comédiens.
8215 Donc, le baromètre ultime, ce serait d’avoir les mêmes proportions de talents qu’on a dans la population canadienne et il faut, donc, se fixer des objectifs, comme Téléfilm l’a fait par exemple pour la parité entre les hommes et les femmes là : Téléfilm Canada voulait atteindre 50 % d’hommes et de femmes au niveau des rôles clés dans la production et en ayant de la discrimination positive en termes de financement, c'est-à-dire des sommes dédiées aux femmes, aux réalisatrices ou aux scénaristes, eh bien, on approche maintenant de la parité là, et il y a des changements. Donc, il faut se fixer des objectifs.
8216 Et puis un autre moyen, ce sont les données, c’est la raison pour laquelle je peux vous dire… parce qu’on n’avait pas de données justement. T'sais, quels sont les membres de la diversité dans nos associations? La raison pour laquelle je peux vous dire aujourd'hui qu’il n’y a pas d’Autochtones membres de l’ARRQ, c’est parce qu’on a commencé, donc, à compiler des données et à demander à nos membres de s’autodéclarer, et puis d’ailleurs on va faire des représentations auprès d’institutions pour qu’il y ait une autodéclaration volontaire au niveau de la diversité quand on fait application auprès des institutions de financement.
8217 Alors, le baromètre ultime, ce serait effectivement d’avoir les mêmes proportions au niveau de nos œuvres en termes de représentation que qu’est-ce qu’on a dans la population canadienne.
8218 Mme PRÉGENT: Mais, si je peux ajouter, s’il pouvait y avoir un… en termes de représentation à l’écran de ce que le téléspectateur regarde là, ce serait tout à fait possible d’avoir des quotas. Ça serait tout à fait possible. Pourquoi? Parce que, à l’Union des artistes – je parle, en français, je vous parle pas d’ACTRA, mais je parle de l’Union des artistes –, vous pouvez très bien jouer dans un film ou dans une télésérie en n’étant pas membre. Vous allez signer un contrat Union des artistes et vous allez devenir un stagiaire. Donc, on peut aller fouiller dans la population en général.
8219 Vous allez me dire que trouver le talent de tenir un premier rôle sur ses épaules quand t’as pas d’expérience, c'est pas la chose la plus évidente, vous aurez raison, donc les premières années pourraient être difficiles, par exemple à trouver une distribution autochtone en totalité, mais c'est pas impossible. Et le bassin, il est aussi grand que la population l’est. Alors, y’a pas… y’a rien d’impossible là.
8220 M. PELLETIER: Oui, puis…
8221 Mme PRÉGENT: Mais ça prend une volonté.
8222 M. PELLETIER: Madame Prégent a parfaitement raison. Au niveau des acteurs, c’est plus facile, mais le problème est plus complexe dans le sens que, par exemple, si… est-ce que un Blanc peut écrire ou réaliser une histoire qui raconte la… l’histoire d’une famille haïtienne? Ça devient de l’appropriation culturelle, par exemple. Et donc, c’est… on peut, et c’est le… on… J’ai été membre de ce groupe de travail là et c’est complexe par ce qu’on peut faire du « colour-blind casting », ok donc, un rôle où est-ce que c’est pas défini de quelle communauté appartient un acteur, on peut « caster » de n’importe quelle communauté culturelle.
8223 Mais si on veut faire un portrait, ça prend des scénaristes qui vont écrire des histoires. Donc, des scénaristes des communautés culturelles. Ça prend des réalisateurs, réalisatrices, des communautés culturelles aussi, qui vont raconter ces histoires-là, pour ne pas faire de l’appropriation culturelle et vraiment exprimer. Donc le problème est plus complexe et il faut aller…
8224 C’est pour ça que les quotas s’appliquent plus difficilement peut-être, en termes de scénaristes, réalisateurs, qu’au niveau des acteurs. Mais, et donc, c’est pour ça qu’il faut aller chercher de la formation. Il faut attirer des gens vers ces métiers-là. On sait que le métier d’artiste ce n’est pas toujours facile et puis, dans certaines communautés culturelles, on va favoriser des métiers traditionnels. Alors c’est ça.
8225 Donc c’est un problème qui doit être vu dans son ensemble. Il n’y a pas de solution juste en disant « OK, demain matin on met « X » pour cent, on fait ces exigences-là. » Ça ne règlera pas le problème. Il faut l’accompagner, avec de la discrimination positive, il faut l’accompagner avec de la formation. Puis il faut l’accompagner avec des données probantes pour voir, qu’on puisse se fixer des cibles, voir où on en est puis voir si on atteint nos cibles.
8226 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you.
8227 I’m going to ask my next question in English, my first language, so I’m sorry about that.
8228 MR. PELLETIER: No problem.
8229 COMMISSIONER ANDERSON: My next question is whether you include diversity groups in any discussion when determining what those objective criterias ought to be. And then kind of related to that, yesterday, I don’t know if you got to hear Jesse Wente’s submissions on behalf of the Indigenous Screen Office, but one of the concerns that he raised is sometimes proportional representation or equal representation of a group that has been historically, and maybe even currently, oppressed might not be fair, sometimes you require a bit more.
8230 So I was wondering if you could talk about that as well, so both including the diverse groups in any discussion about objectives, and whether or not proportional representation always results in a fair result.
8231 Thank you.
8232 M. PELLETIER : Absolument. À l’ARRQ, on a formé un comité diversité, donc justement parce qu’on ne peut pas parler à la place de ces groupes-là. Puis je regarde Sophie parce que je sais qu’à l’UDA aussi. Allez peut-être, Sophie, tu peux en parler. C’est ça, nous on a donc créé un groupe pour aborder ces problèmes-là, pour aussi nous conseiller sur les meilleurs moyens d’accompagner la diversité culturelle dans nos métiers. Vas-y Sophie.
8233 Mme PRÉGENT : En fait, à l’Union des artistes, on a aussi un groupe qui s’appelle la Mosaïque, où on se penche vraiment très sérieusement à ce genre de problématique auquel tous ces gens-là font face. Puis c’est encore plus complexe quand on parle… Parce qu’il y a la diversité qu’on voit à l’écran puis il y a celle qu’on entend. Il y a des gens qui ont des accents, qui…
8234 Autrement dit, les immigrants de première génération ont de forts accents quand ils parlent en français ou en anglais. Puis dans la population québécoise francophone, peut-être, je ne peux pas parler des autres provinces, mais je vais vous parler de la province de Québec. Ça passe difficilement quand ça s’entend. Donc, il y a la diversité audible et la diversité que l’on voit à l’écran.
8235 M. PELLETIER : Visible.
8236 Mme PRÉGENT : Beaucoup, beaucoup de travail encore à faire, en ce qui concerne… Et c’est le… Et c’est les artistes, les immigrants artistes qui arrivent ici. C’est ceux qui sont le plus précaires, qui ont le moins d’argent donc, on est rendu à cette étape-là là, je pense, quand on parle de la Mosaïque puis de la diversité, d’essayer d’inclure ces groupes qui a une diversité audible dans le français. Puis beaucoup.
8237 Puis on a aussi beaucoup travaillé avec vous… Avec la Société Radio-Canada en fait, parce que Radio-Canada avait ce que ça prenait, les outils à l’interne pour créer des comités. On s’est beaucoup, beaucoup penchés. Toutes les instances, les écoles de formation, la SARTEC est là, l’ARRQ est là, l’École nationale de théatre… Le conservatoire, l’INIS.
8238 M. PELLETIER : L’INIS, ouais.
8239 Mme PRÉGENT : L’institut national d’image et de son… Bref, on s’est tous volontairement, sans aucune obligation, on s’est tous réunis pour dire, il y a quelques années, au début de mon mandat là, ça fait dans… je suis dans ma huitième année. Peut-être il y a six ans. Pour dire, là ça n’a juste aucun sens, il n’y a pas de représentation visible ni audible d’ailleurs à l’écran. Il faut faire quelque chose. Puis ça a parti un mouvement, mais c’est difficile, changer des mentalités, mais… Puis on s’est aussi rendu compte qu’il y avait très peu de ces gens-là qui étaient… Parce que, la di…
8240 Le problème là, il est dans les instances décisionnelles, puis il est dans la représentativité à l’écran. Donc il faut attaquer le problème par les deux côtés. D’où le fameux « blind colour casting », dont Gabriel parlait tantôt. On peut raconter des histoires sur les autochtones, mais on pourrait aussi, dans nos histoires à nous, intégrer des autochtones. Jusqu’à quel point on peut les intégrer, puis est-ce que ce sera assez ? C’est une bonne question. Donc, il y a les… Mais il faut faire toute. Toute. Il faut faire les deux. Il faut pouvoir faire en sorte que… Je me rends compte que je parle vite là, je m’excuse pour la traduction.
8241 Il faut faire en sorte de raconter des histoires qui sont différentes de, des gens de souche. Il faut les intégrer aussi dans nos histoires. Il faut qu’il y ait une diversité audible, il faut qu’il y ait une diversité visible. Donc là, on attaque le problème, on essaie en fait d’attaquer le problème, avec tous les moyens qu’on a, puis les outils qu’on a, mais ce n’est certainement pas une prise de conscience qui manque.
8242 Puis juste vous dire qu’on le sait et qu’on voit. On voit les résultats. Radio-Canada a fait des efforts surhumains d’ailleurs, soit dit en passant, pour cette minorité visible là. Maintenant, on est en train d’intégrer la deuxième sorte de minorité, qui est la minorité audible, puis on rencontre beaucoup de vents contraires, je dois l’avouer. Voilà.
8243 M. LEMAY : Madame la conseillère Anderson, j’aimerais rajouter que, bien entendu, AQTIS 514, bien IATSE, suit les recommandations de IATSE Canada. On est très au fait que le premier ministre Trudeau et le gouvernement canadien veut une présence dans tous les aspects de la culture provenant de la diversité. C’est une réalité. Ça a été mentionné et je tiens à souligner que l’Institut national de l’image et du son, l’INIS, a un département qui est dédié aux communautés culturelles. Alors il y a des élèves, qui proviennent des communautés culturelles, dont la communauté autochtone. Qui viennent étudier la cinématographie documentaire, ou de fiction, ou encore télévisuelle. Et je dois souligner, parce que je suis membre du conseil d’administration de l’INIS, que c’est financé en partie, une très grande partie, par Netflix. Alors c’est à souligner. Je pense qu’il y a des gestes qui se font de différentes personnes, compagnies ou institutions qui vont faire avancer ce dossier.
8244 À l’égard de notre organisation, nous avons un comité de la diversité. Et j’ai adressé, par lettre, à Netflix s’ils avaient une politique d’intégration de techniciens et techniciennes provenant de communautés culturelles. Ils ont dit que non, mais ils étaient ouverts à ce qu’on soumette des politiques, ou des idées de politiques à cette compagnie-là. Alors j’aimerais être rassurant ici, je pense que tranquillement des petits gestes vont faire qu’on va changer un peu le portrait, autant devant l’écran qu’en arrière de l’écran.
8245 Alors comme l’a dit la présidente de l’UDA, on est tous, je pense qu’il y a beaucoup de bonnes intentions, il s’agit juste de mettre les efforts pour les réaliser maintenant.
8246 Mme HÉNAULT : Et du point de vue des auteurs, pour compléter, on est heureux aussi de travailler avec Radio-Canada pour promouvoir les auteurs issus de la diversité. On a des programmes de mentorat, on va dans les écoles aussi, pour insuffler le goût de l’écriture aussi, à toutes les communautés, donc… Et je vous dirais que Radio-Canada est un partenaire à ce niveau-là, pour y revenir. Et on l’en remercie.
8247 Mme ROY : Madame Anderson, your mic is on mute.
8248 CONSEILLÈRE ANDERSON : Merci pour vos réponses. Thank you for your answers.
8249 M. PELLETIER : Merci.
8250 LE PRÉSIDENT : Thank you Commissioner Anderson. Je pense que la Vice-présidente, Madame Simard, avait des questions aussi.
8251 CONSEILLÈRE SIMARD : Oui. Alors je vais être brève. Je suis consciente du temps qui file. D’abord j’aimerais vous remercier pour votre participation à l’audience, puis vous remercier pour les réponses fournies à mes collègues.
8252 Donc, si je vais à l’essence, en fait j’essaie de profiter de votre présence. Je pense que vous pouvez apporter une lumière très particulière et importante à cette question à deux volets. Donc je suis consciente aussi… je suis consciente que vous limitez… en fait, vous mettez l’accent de vos interventions surtout sur les plateformes conventionnelles.
8253 Mais j’aimerais tout de même aborder avec vous la plateforme en ligne, donc s’il y avait une décision qui permettait une certaine ouverture dans ce sens-là – on a eu donc plusieurs intervenants qui sont venus discuter de la découvrabilité, mais sans… en fait, c’est très difficile d’identifier une solution. Quelle est votre position sur une solution qui permettrait une meilleure découvrabilité des artistes et des artisans? Est-ce que ça passe par la façon que l’algorithme est construit? On parlait – Monsieur Bissonnette notamment nous donnait l’exemple de références lorsqu’on regarde par exemple une série, on peut recevoir ensuite une suggestion parce qu’il y aurait une familiarité entre d’autres séries par exemple.
8254 Est-ce que vous pensez que ça pourrait aller plus loin puis ça pourrait par exemple inclure certains artistes, certains acteurs par exemple ou peut-être réalisateur ou auteur ou non?
8255 M. PELLETIER: Oui. Bien, on s’est penchés là-dessus en fait… justement, quand on a été consultés pour le projet de loi C-10, il faut trouver… c’est complexe, la découvrabilité, mais effectivement, c’est par les algorithmes; il faut avoir accès aux algorithmes, on a demandé ça. Donc, il faut que l’information nous parvienne sur comment fonctionnent les algorithmes.
8256 D’abord, ce qu’on souhaite, c’est que les émissions canadiennes soient d’abord mises de l’avant; quand tu vas arriver sur un site et particulièrement de Radio-Canada, ça devrait être les émissions canadiennes qui sont mises de l’avant sur la page d’accueil. Et effectivement… et encore une fois, le référencement devrait nous diriger vers des productions originales canadiennes quand on en écoute une.
8257 Donc oui, il faut aussi qu’on voie donc le fonctionnement de l’algorithme au niveau du référencement. Et le référencement, on le sait, ça peut être soit en termes de sujet, mais ça peut, oui, être en termes de vedettes, de réalisateurs ou de scénaristes, donc absolument.
8258 Mais d’abord et avant tout, il va falloir éventuellement – et encore là, c’est ce qu’on souhaite dans une révision de la Loi sur la radiodiffusion – c’est que le CRTC ait les outils de voir comment fonctionne l’algorithme.
8259 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait, merci.
8260 Le deuxième volet de ma question fait référence et fait écho à des commentaires qu’on a reçus de Canadiens et Canadiennes qui viennent, en fait, mettre en lumière les petits problèmes au niveau du manque d’accès à notre radiodiffuseur public par certains artistes par exemple et artisans. Donc, c’est cette semaine je pense, on avait un citoyen qui nous parlait de Clic. Alors, là, quand on parle des nouveaux… des plateformes en ligne, on a l’Extra – dans l’Extra, on a des options qui sont offertes par le radiodiffuseur public, d’autres radiodiffuseurs publics, mais également un accès à un membre, c’est-à-dire, de cette communauté-là, donc c’est Véro.tv. Est-ce que ce genre d’approche-là… est-ce que vous avez des commentaires à exprimer à ce sujet-là? Est-ce qu’autrement dit, vous voyez une plus grande ouverture en termes d’accès, notamment pour la plateforme Extra de TOU.TV?
8261 M. PELLETIER: C’est certain qu’en tant que citoyen, on voudrait le plus grand accès, c’est-à-dire que là, le modèle économique, c’est que souvent, on a des exclusivités sur ICI TOU.TV Extra. Alors, en tant que citoyen, on voudrait abolir, donc, ces barrières-là.
8262 Mais je vous avoue franchement – puis je regarde mes collègues – c’est-à-dire qu’on a aussi un souhait que Radio-Canada soit capable d’offrir et de remplir son mandat. Et donc, et la question se pose aussi sur la publicité. Donc, TOU.TV Extra assure une certaine forme de financement dans le modèle économique actuel; idéalement, ce qu’on voudrait, c’est que les crédits parlementaires soient suffisants pour que Radio-Canada n’ait pas à créer de barrière, donc de coûts supplémentaires.
8263 Et là où peut-être on trace la ligne, c’est plutôt dans un service comme Tandem, qui à notre avis devient… est sur une ligne trop fine entre une émission et une publicité et tu peux créer de la confusion au niveau des auditoires, alors qu’on se tourne vers Radio-Canada pour avoir de l’information fiable et on doit pouvoir compter sur notre diffuseur public pour avoir des émissions qui ne sont pas biaisées ou des points de vue qui sont biaisés. Évidemment, à partir du moment où un commanditaire finance une émission, il peut y avoir, donc, un biais possible. Et c’est peut-être là qu’on trace la ligne.
8264 CONSEILLÈRE SIMARD: Excellent – puis pour l’Extra, est-ce que vous avez quelque chose à ajouter? Donc là, on parle du futur puis là, on parle d’un accès, alors avez-vous un commentaire bref à formuler à ce sujet-là?
8265 M. PELLETIER: Bien idéalement, on voudrait que ce soit entièrement gratuit, mais encore là, c’est tempéré par notre désir que Radio-Canada ait les moyens d’offrir une programmation riche et diversifiée.
8266 CONSEILLÈRE SIMARD: Si je peux me permettre, c’est au niveau de l’offre, donc on parle d’une offre de radiodiffuseurs publics au pluriel, mais là on a une offre dans le secteur privé. Alors, est-ce que… avec Véro.TV. Alors est-ce que ça, pour vous, c’est problématique pour répondre, donc, à la préoccupation du citoyen?
8267 Mme PRÉGENT: C’est effectivement une drôle de branche, un drôle d’embranchement que de considérer que Véro.TV, qui est privé, qu’on ait accès à ça seulement en payant puis seulement en ayant la plateforme de TOU.TV. Mais en même temps, j’imagine que ça finance aussi une forme de télévision diverse et différente. Comment faire pour que ça ne soit pas, au bout du compte, le citoyen qui paie?
8268 Il y a des avantages à faire en sorte que cette télé-là puisse être accessible à tout le monde sans payer, mais ça voudrait dire qu’on augmente la note du citoyen pour pouvoir faire en sorte que cet argent-là soit compensé d’une façon ou d’une autre. Bref, que ce soit d’une façon ou d’une autre, le citoyen va se retrouver avec la note.
8269 Alors, c’est une excellente question que vous posez – je n’ai personnellement pas trop la réponse, mais effectivement, ce que j’entends autour de moi, c’est : comment se fait-il qu’on doive payer pour la télé Extra…
8270 M. PELLETIER: Oui.
8271 Mme PRÉGENT : … puis en plus de ça qu’on doive payer pour Véro.TV, parce que là, un moment donné, effectivement, on paie beaucoup, on paie beaucoup pour une télé d’État qui… en tout cas, passe par l’embranchement de la télé d’État.
8272 CONSEILLÈRE SIMARD: Parfait, je vous remercie beaucoup, merci d’avoir répondu à nos questions.
8273 LE PRÉSIDENT: Oui, merci beaucoup pour votre présentation. Before we break, Madam Secretary, could I ask legal council just to summarize the undertakings? Monsieur Gagnon?
8274 M. GAGNON: Oui, merci Monsieur le président. Donc, je voudrais juste prendre un moment pour finaliser l’engagement dont il a été question un peu plus tôt. Je crois que c’était pendant la discussion avec Madame Prégent et Madame LaFontaine, donc l’engagement que j’ai noté, c'est de commenter sur si selon vous, les productions originales anglophones doublées peuvent compter comme du contenu original francophones.
8275 Mme PRÉGENT: Exactement.
8276 M. GAGNON: Vous aurez aussi le langage dans la transcription demain matin, si jamais vous voulez avoir accès à la discussion. Est-ce qu’on peut vous demander de fournir votre réponse d’ici la fin de la journeé vendredi?
8277 Mme PRÉGENT: Je pense que oui.
8278 M. PELLETIER: Oui, je crois que oui.
8279 Mme PRÉGENT: Je pense que oui.
8280 M. PELLETIER: Robert, je pense que oui?
8281 Mme PRÉGENT: Je pense que ça sera possible.
8282 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Si je peux ajouter, on avait aussi parlé des documentaires à considérer…
8283 M. PELLETIER: Absolument, un nombre d’heures, oui.
8284 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: C’est ça.
8285 M. PELLETIER: Oui, il y avait une demande, donc si on avait une recommandation sur un nombre d’heures de présentation de documentaires.
8286 Mme PRÉGENT: Exactement.
8287 M. GAGNON: Parfait – alors on ajoutera ça aussi pour fin de la journée vendredi.
8288 Mme PRÉGENT: Je comprends que des précisions à notre…
8289 M. ARMSTRONG: Je trouve que vendredi… oui, vendredi, c’est un peu tôt, est-ce qu’on pourrait… est-ce ça pourrait être plutôt…
8290 M. GAGNON: Est-ce que fin de journée lundi, ça vous irait?
8291 M. ARMSTRONG: Ça irait mieux, oui, certainement mieux, oui.
8292 M. GAGNON: Parfait. Donc, on dit alors fin de journée lundi. Donc, ça complète pour moi, Monsieur le président, merci.
8293 Mme HÉNAULT: Juste une question de précision, donc je comprends que c’est de notre tableau à la page 26 que nous allons donner plus de détails par rapport aux demandes que nous proposons aujourd'hui.
8294 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Oui, c’était pour savoir, étant donné que vous parlez des 5 heures pour les dramatiques, vous avez également mentionné une préoccupation pour les documentaires, alors j’étais curieuse de savoir si cette préoccupation allait jusqu’à une recommandation pour un nombre d’heures minimum par semaine pour les ÉIN.
8295 Mme HÉNAULT: Entendu. Je vous remercie.
8296 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup encore.
8297 Madame la secrétaire, we’ll take our afternoon break now returning at 3:05?
8298 MS. ROY: Perfect. Thank you very much.
8299 Merci beaucoup.
8300 LE PRÉSIDENT: Merci.
8301 Mme PRÉGENT: Merci beaucoup.
8302 LE PRÉSIDENT: Merci.
8303 Mme PRÉGENT: Merci beaucoup pour votre écoute.
8304 LE PRÉSIDENT: Merci.
--- Upon recessing at 2:51 p.m. /
L'audience est suspendue à 14 h 51
--- Upon resuming at 3:07 p.m. /
L'audience est reprise à 15 h 07
8305 Mme ROY: Bon retour.
8306 Nous entendrons maintenant la présentation de la Fédération de la jeunesse canadienne-française.
8307 S’il vous plait, vous présenter et présenter votre collègue. Vous avez 10 minutes pour votre présentation. Merci.
8308 PRESENTATION / PRÉSENTATION
8309 Mme DUGUAY: Parfait. Merci beaucoup.
8310 Alors, bonjour. Moi, je me présente, c'est Sue Duguay, je suis présente de la Fédération de la jeunesse canadienne-française, puis c’est avec plaisir que je me retrouve parmi vous aujourd’hui pour présenter nos recommandations pour le renouvellement de licences de la Société Radio-Canada.
8311 Je suis accompagnée de notre directrice générale, Josée Vaillancourt, et je tiens à souligner que les terres sur lesquelles, moi, je me retrouve font partie du territoire traditionnel non cédé des Mi’kmaqs et des Malécites, tandis que notre directrice générale se retrouve sur les terres traditionnelles non cédées des Algonquins.
8312 Alors, la FJCF, la Fédération de la jeunesse canadienne-française, est un organisme national géré par et pour les jeunes d’expression française au Canada. Nos membres sont des organismes jeunesse basés dans neuf provinces et deux territoires, et on représente les intérêts des jeunes d’expression française de 14 à 25 ans. Notre expertise, c’est le vécu des jeunes, puis c'est pour ça qu’on est ici aujourd'hui.
8313 Sachant que vous avez pris connaissance de notre mémoire, je vais prendre le temps de vous raconter aujourd’hui ce qu’est la réalité sur le terrain pour la jeunesse canadienne d’expression française.
8314 J’aimerais d’abord souligner l’importance capitale de la Société Radio-Canada – puis je le répèterai encore, en fait plusieurs fois tout le long de cette comparution – pour nos communautés francophones en situation minoritaire. C’est essentiel d’avoir un média francophone national qui permet d’avoir accès à du contenu et d’entendre les nouvelles de partout au pays en français, mettant de l’avant les accents aussi divers que nombreux. Alors, malgré les avancées de Radio-Canada au fil des années, il y a place à l’amélioration.
8315 Premièrement, dans un contexte minoritaire, les jeunes d’expression française n’ont pas accès à un contenu très majo… ont accès à un contenu très majoritairement anglophone dans lequel ils ne se reconnaissent pas toujours, ce qui est un facteur d’assimilation important.
8316 Ceci étant dit, plus vrai que depuis presque un an, la COVID-19 cause une perte de contact des jeunes avec la langue française et nos cultures francophones. Sans les rassemblements en personne, comment est-ce qu’on peut trouver des échanges en français, si ce n’est pas présent dans les médias? Ce qui capte l’attention des jeunes, ce sont les productions des géants américains, parce que c’est ce qui est le plus facilement accessible. Dans ce contexte, il est tellement important pour nous d’avoir plus facilement accès aux contenus produits par Radio-Canada sur les plateformes que nous utilisons. Je rêve du jour où le contenu de Radio-Canada pourra réellement occuper une place d’importance dans la vie des jeunes au quotidien.
8317 En décembre 2019, on a pris le temps de consulter des jeunes de partout au Canada en préparation de notre intervention au CRTC, puis le message était clair : les jeunes savent que Radio-Canada existe – ce qui est bien –, toutefois, il y en a peu qui s’identifient au diffuseur public, perçu comme étant un média pour leurs parents. De plus, quand Radio-Canada s’adresse aux jeunes, il s’agit vraiment d’un très jeune public. Si on clique sur l’onglet jeunesse de TOU.TV, on se dit que des dessins animés, ce n’est pas pour nous, alors les jeunes de 14 à 25 ans ne se retrouvent pas du tout dans ce contenu que l’on catégorise « jeunesse ». Ils reconnaissent l’importance de Radio- Canada pour nos communautés francophones, mais veulent du contenu qui les intéresse et qui leur ressemble. Alors, il faut que les jeunes – la jeunesse – fassent partie de la réflexion et de la solution pour susciter leur intérêt à consommer les contenus offerts.
8318 Dans ce sens, on recommande que Radio-Canada fasse une analyse poussée de la tranche d’âge de l’audience en fonction des produits et organise des séances de discussions avec les organismes jeunesse.
8319 On est d’avis que la Société Radio-Canada doit continuer ses efforts de création de contenu numérique de langue française informatif et rigoureux, créé par et ciblé pour un public jeunesse d’expression française. Il faut se le dire, il y a des bons coups, comme le contenu et la formule de Rad – dont moi-même je suis fan. C’est une formule qui est intéressante pour les jeunes.
8320 Cela étant dit, Rad doit s’intéresser davantage… Rad et d’autres doivent s’intéresse davantage aux enjeux de la jeunesse francophone pour que l’on puisse y voir des jeunes de nos communautés impliqués dans la production et dans l’animation. Je parle ici de faire des efforts significatifs de collaboration et d’embauche de journalistes, nos graphistes, nos artistes, nos créateurs et créatrices francophones provenant de nos communautés partout au pays. Puis en plus de favoriser l’embauche des jeunes d’expression française, Radio-Canada se doit… aurait dans ses équipes des personnes concernées par les sujets qu’ils aborderaient, ce qui est extrêmement important. Alors, on y trouverait tous notre compte, en fait.
8321 Radio-Canada doit faire davantage la promotion de la diversité d’accents de la francophonie canadienne sur toutes ses plateformes. Il y a là un lien direct au concept de sécurité linguistique, soit le sentiment de confiance et d’appartenance par rapport à ses accents, sa manière de parler ou son registre de langue.
8322 Au cours des trois dernières années, la FJCF a travaillé avec une variété de partenaires à développer la Stratégie nationale pour la sécurité linguistique et Radio-Canada a un rôle à jouer dans la mise en œuvre de cette stratégie. La façon la plus évidente serait de créer plus de contenu numérique en français qui ferait une place à la valorisation de nos accents. Les jeunes ont besoin de se voir et ont besoin de s’entendre pour pouvoir s’identifier à Radio-Canada justement. Radio-Canada a une opportunité de leur apporter cette confiance en offrant une représentation qui leur permettra de contribuer au développement de leur sentiment d’appartenance à leur langue et à leur culture.
8323 Cet enjeu de sécurité linguistique dont je vous parle concerne aussi les jeunes qui souhaitent devenir journalistes. Qu’est-ce qui les encourage à poursuivre ce métier si leur accent est absent des médias, ou si on ne leur donne pas une chance en raison de leur accent? On leur envoie le message qu’il n’y a pas de place pour eux, que leur accent est une barrière. Pour éviter cela, on aimerait que Radio-Canada contribue davantage à l’embauche de talents journalistiques locaux, et qu’on leur offre des opportunités de couverture médiatique tant locale que nationale ainsi que des occasions de création de contenu varié de partout au pays.
8324 Pour ce qui est question de découvrabilité, comment est-ce que c’est possible de consommer un produit dont on ne connait pas l’existence? Pour piquer la curiosité des jeunes très tôt et les habituer à consommer des produits canadiens et francophones qui leur ressemblent, il faut rendre ces produits facilement découvrables. Les jeunes ne connaissent pas tout ce qui est disponible, puis comme les jeunes consomment de moins en moins les médias traditionnels, les sujets abordés à la radio et à la télévision doivent systématiquement être adaptés au format numérique. Pour les intéresser, on devrait faire davantage la promotion des médias alternatifs comme TOU.TV ou faire la promotion de contenus médiatiques sur des pages web comme celles de Rad ou encore de MAJ – ce sont des exemples, des exemples à succès.
8325 Peu importe la plateforme ou le contenu, il est d’une grande importance que Radio-Canada diffuse plus de contenu produit localement pour que les émissions canadiennes et francophones originales ne se résument pas seulement à des nouvelles – naturellement. La pandémie nous a montré l’importance d’appuyer ce qui est local. Ce principe est d’autant plus important quand on parle de production de contenu en français dans toutes ses formes. Alors, on souhaite que la SRC investisse davantage dans du contenu produit en région.
8326 Il va sans dire que Radio-Canada doit assurer une représentativité équitable de l’actualité à l’extérieur des grands centres urbains. Nous aimerions aussi une plus grande représentation des francophones de partout au Canada dans le contenu national diffusé par la Société Radio-Canada. Trop souvent, les communautés francophones minoritaires doivent se contenter de sujets qui ne leur parlent pas. Je rêve du jour où je pourrai écouter un bulletin de nouvelles et comprendre ce qu’il se passe dans les autres communautés francophones à travers le pays au lieu de seulement entendre les dernières nouvelles en provenance du Québec.
8327 En dernier lieu, j’aimerais souligner l’importance que CBC et Radio-Canada s’engagent davantage à promouvoir la diversité linguistique au pays. Alors, au cours des dernières années, il y a eu une augmentation de la stigmatisation, et puis de la discrimination, et même de la francophobie, alors, dues au manque de connaissances justement des diverses communautés au travers du payas. En tant que diffuseur national, CBC et Radio-Canada peuvent faire partie de la solution justement à ce défi-là, à cette problématique-là.
8328 Ça résume en gros ce que notre mémoire proposait, c’est vraiment pour mettre la table, puis maintenant on est ici pour répondre à vos questions, moi et puis Josée également.
8329 LE PRÉSIDENT: Merci. Merci beaucoup pour la présentation.
8330 Madame Lafontaine?
8331 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci, Monsieur le président.
8332 Et merci beaucoup, Madame Duguay et Madame Vaillancourt pour votre présentation aujourd'hui et pour votre intervention écrite. C'est très intéressant et très important pour nous d’avoir une perspective de la jeunesse, et donc, on apprécie vraiment beaucoup que vous preniez le temps pour nous parler aujourd’hui. Et en écoutant votre présentation, ce que j’entends c’est que ce n’est pas seulement qu’il y a un problème… ou la problématique n’est pas seulement pour les communautés francophones en situation minoritaire mais il y a un problème en ce qui concerne la programmation ou la disponibilité de programmation pour les jeunes. Alors, il y a deux aspects qui concernent votre intervention.
8333 Et si vous avez suivi les audiences, vous n’êtes pas les premières à venir nous parler de ce problème de reflet des communautés francophones en situation minoritaire ou les francophones hors-Québec.
8334 Et vous avez parlé de ce manque d’opportunité d’entendre les différents accents dans les différents coins du pays. Et encore une fois, vous n’êtes pas les premières à nous parler de ce problème. En particulier, il y avait la représentante de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, qui nous a parlé de ce problème.
8335 Donc, vous avez parlé d’une de vos recommandations à cet effet, il y en a d’autres mais en particulier, vous avez mentionné aujourd’hui, ici aussi, l’embauche de journalistes ou de l’embauche de gens des différentes régions comme une des solutions.
8336 Une des propositions que Radio-Canada a mis de l’avant, c’est de continuer à faire les consultations qu’ils ont faites pendant la dernière période de licence, à avoir des discussions avec les différents groupes dans des CLOSM à travers le pays.
8337 Et je serais intéressée de savoir si vous, vous avez participé à ces échanges, à ces consultations; si vous avez trouvé qu’ils ont porté fruit, s’ils sont utiles? Et si vous êtes d’accord ou si vous recommandez que la société continue avec ces consultations pour adresser les préoccupations que vous soulevez aujourd’hui?
8338 Mme DUGUAY: En fait, je relancerais la question. On a des roulements à la présidence toujours mais on a une directrice générale pour cet historique-là.
8339 Alors je lui laisse la parole.
8340 Mme VAILLANCOURT: Merci beaucoup, Sue. Merci beaucoup, Madame la commissaire.
8341 En effet, on a participé à des consultations par le passé. Je dirais que ce n’est pas… je pense qu’on a participé à une session qui est quand même assez récente; on parle de l’automne 2020.
8342 C’est super de pouvoir participer à ce genre de consultation-là. C’est parfois difficile de voir ce que ça donne parce que je veux dire on peut partager nos opinions, on peut partager nos idées mais parfois ça prend plusieurs mois, années avant même de pouvoir apporter certains changements qui sont proposés. Donc, à ce niveau-là, c’est plus difficile.
8343 Par rapport à la jeunesse dans tout ça, je pense ce qui serait encore plus profitable c’est de faire des consultations spécifiques par rapport à la jeunesse.
8344 Parce que les consultations qu’on voit présentement, qui regroupent des groupes de toutes nos communautés… ce qui est super, je ne voudrais certainement pas perdre cette occasion-là. Mais je pense que si on veut réellement engager les jeunes à s’intéresser et à consommer régulièrement les produits variés de Radio-Canada, bien il faut avoir cette conversation-là directement avec eux.
8345 Je pense qu’on le dit souvent dans les communautés, oui, il y a une obligation de consulter les communautés. Mais si on n’est pas en mesure de voir le résultat de ces consultations-là, je veux dire, c’est comme un coup d’épée dans l’eau.
8346 Consulter c’est plus que de faire un petit « check » à côté et de dire, « ah, on a une obligation de faire cela ». Il faut vraiment avoir ce dialogue-là constant puis de pouvoir faire des échanges.
8347 Donc dans ce cas-ci, pour répondre à votre question, ce qui serait encore plus profitable et bénéfique pour les jeunes c’est de les impliquer eux-mêmes et de faire des consultations spécifiques aux enjeux et aux intérêts des jeunes.
8348 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien. Merci. Alors ça, c’est pour le côté consultation. C’est un point de départ pour le reflet.
8349 Vous avez aussi énoncé un problème de disponibilité de programmation, c’est-à-dire d’accès à la programmation pour les jeunes 14 à 25 ans. Radio-Canada nous a parlé de leur stratégie pour la programmation pour les jeunes et on en a parlé un peu plus tôt cet après-midi avec les membres de UDA, et cetera, et de tout ce groupe.
8350 Et quelque chose que Radio-Canada avait énoncé, sur la plateforme traditionnelle ils misent plus les enfants préscolaires; et ils misent les adolescents plus sur les plateaux numériques.
8351 Alors, on serait intéressé de vous entendre sur ce point de vue, puisque c’est là où Radio-Canada semblerait vouloir mettre l’accent pendant la prochaine période de licence. Si vous appuyez cette approche et alors je vous laisse la parole.
8352 Mme DUGUAY: Oui. Alors à ce niveau-là, on l’a ressorti sous différentes formes, en fait, cette question-là ou la réponse à cette question-là.
8353 Puis le concept c’est que bien qu’il y ait des efforts qui peuvent être déployés à ce niveau-là, puis on n’peut pas…
8354 Ou en fait, je devrais commencer en disant que le fait qu’il y a l’intention d’avoir des énergies de déployer cette stratégie-là de recruter ou de rendre accessible l’information, le contenu médiatique pour les adolescents et les adolescentes, c’est excellent.
8355 Mais au-delà de ça, il faut s’assurer de mettre les efforts nécessaires. Il faut qu’il y ait des objectifs à atteindre puis on comprend… on est très transparent à l’idée qu’on est conscient que notre membriété consomme énormément de produits américains puis que ces entreprises américaines ont des ressources incroyables.
8356 Cela étant dit, ce n’est pas une raison pour Radio-Canada de ne pas déployer justement ces mêmes efforts-là ou je veux dire de déployer ces efforts-là pour rejoindre la jeunesse canadienne d’expression française chez elle.
8357 Parce que la difficulté c’est que… en fait, la difficulté mais c’est peut-être une belle constatation, c’est que du moment qu’on est conscient en tant que jeune qu’il y a des ressources, qu’il y a des médias à consommer en français, on le fait parce qu’on sait que c’est là et on va s’y rendre pour le consommer. Et je parle d’expérience personnelle puis d’amis aussi que je côtoie à ce niveau-là. Notre membriété l’a soulevé également.
8358 Mais ce n’est pas la réalité pour tous. Alors, il faut que cette première étape, ce premier pas soit fait. Puis on comprend que c’est énormément d’énergie à déployer, de ressources à y mettre mais c’est nécessaire.
8359 Mme VAILLANCOURT: Je me permettrais d’ajouter, Madame la commissaire, si vous permettez.
8360 Je pense que c’est… on apprécie le vouloir justement d’adapter les façons de rejoindre ces jeunes-là.
8361 Donc, c’est clair que les jeunes sont sur les réseaux sociaux, que ce soit sur Instagram, d’autres plateformes aussi. Puis on sait qu’il y a une présence de Radio-Canada, de la SRC, sur ces plateformes-là. Si on regarde la page Facebook de RAD ou encore… il y a du contenu.
8362 Par contre, d’abord le jeune doit savoir que ça existe. Donc, il y a du marketing, il y a une promotion qui doit être faite en ce sens-là.
8363 En deuxième lieu, les jeunes vont s’intéresser à un produit qui leur parle et qui leur ressemble. Donc, bien qu’il y a des productions incroyables qui sont faites, il y a très peu de productions qui mettent en avant les enjeux spécifiques ou réalité de nos jeunes d’expression française en contexte minoritaire. Et encore plus, les différents accents qu’on entend dans la francophonie.
8364 On a parlé tantôt de diversité audible avec le groupe qui a comparu avant nous. Nous, on parle de sécurité linguistique ici. S’il y a un jeune qui a un accent et qu’il ne peut pas entendre son propre accent, c’est comme si son accent n’est pas légitime et donc il questionne un peu son appartenance à la langue ou encore aux différentes cultures de la francophonie canadienne.
8365 Alors, oui, c’est bien de vouloir être sur ces plateformes-là pour rejoindre les jeunes. Mais il faut créer aussi du contenu et des produits qui leur ressemblent pour qu’ils s’intéressent vraiment à être des habitués et consommer ce contenu-là régulièrement.
8366 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Merci. Et pour la création du contenu, Radio-Canada a proposé de maintenir une de ses obligations, c’est-à-dire contribuer 6 pour cent de son budget pour la production indépendante pour les communautés à l’extérieur de Montréal. Donc, je l’avais ici, c’est les régions de l’Atlantique, l’Ontario, l’ouest, le nord et le Québec à l’extérieur de Montréal.
8367 Alors, il y a ce 6 pour cent, pour la production indépendante. Et ce que Radio-Canada propose cette année c’est de s’assurer que 3 pour cent de ce 6 pour cent soit dépensé à l’extérieur du Québec. Et ça, ça va aller à… ça serait les ressources qui pourraient être utilisées pour cette programmation dont vous parlez pour les émissions possiblement pour les jeunes francophones hors-Québec.
8368 Alors, je serais intéressée de savoir votre perspective sur cette proposition de Radio-Canada, c’est-à-dire le 6 % pour la production indépendante qui était dans la dernière ou dans la licence actuelle et leur proposition de limiter le 3 % pour les régions à l’extérieur du Québec. Et si vous pensez que ça, ça pourrait avoir un impact sur la création de contenu qui pourrait intéresser vos membres ou pour la jeunesse, plutôt.
8369 Mme DUGUAY: Oui… oui, je pense que c’est important. Premièrement, il y a un élément que vous venez de soulever que je trouvais particulièrement intéressant : les fonds qui se rendent dans les… comment je dirais, je devrais parler un peu de la situation atlantique, qui est un exemple qui ressortait… (Problème technique)… désolée, j’ai pesé mon piton!
8370 Mais c’était une situation qui était souvent soulevée par la communauté de l’Atlantique, si on veut, des différentes régions de l’Atlantique, que quand on voyait de la création médiatique en français, c’était souvent en direct de Moncton, par exemple, en Acadie, pour les Acadiens et les Acadiennes, les jeunes Acadiens et Acadiennes. Puis le défi, c’est qu’il y a des communautés francophones acadiennes autres qu’à Moncton en Atlantique.
8371 Alors encore là, le concept, quand on parle de vraiment d’identifier d’où ça vient, on veut vraiment se rendre… il faut que ça se rende dans les communautés parce qu’une jeune Acadienne de l’Île-du-Prince-Édouard qui se voit constamment présentée ce qui est être Acadienne à Moncton au Nouveau-Brunswick, ce n’est pas sa réalité à elle. Alors, je pense que… puis ça, c’est la réalité au travers du pays, alors je pense que ça, c’est important à prendre en considération dès le départ.
8372 Au-delà de ça, ça prend énormément de (inaudible, problème de son) alors c’est un peu difficile puis je ne suis pas non plus experte à ce niveau-là, je dois vous l’avouer, mais c’est un peu difficile de s’imaginer qu’un petit pourcentage d’un budget qui devrait être, selon moi, plus important pourrait avoir un impact aussi grand que ce qu’on doit avoir pour le bien-être de notre jeunesse canadienne d’expression française. Est-ce que… je ne suis pas une personne pessimiste, je suis optimiste qu’à partir de ça, ils seront capables de justement mettre l’effort nécessaire.
8373 Mais ça va au-delà, justement, de ces ressources-là; c’est de savoir comment est-ce que ces ressources-là seront utilisées, est-ce qu’on va vraiment s’assurer que ça doit diversifié, est-ce qu’il y a une garantie qu’il y aura une partie de cela qui va être réservée pour la jeunesse? Est-ce qu’on est garantis que cette jeunesse-là, ça sera les adolescents et les adolescentes ou est-ce que ça sera la jeunesse de cinq à… je ne me souviens pas exactement le laps d’âge qu’on donnait. Mais c’est difficile d’y répondre quand on ne sait pas exactement où ça se rend.
8374 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: M'hm m'hm, oui, merci. Oui, mais ce que j’entends, c’est plus de ressources, une plus grande répartition des ressources dans les différentes communautés pour refléter, bien sûr, les communautés à Moncton, mais aussi les communautés, par exemple, acadiennes à l’extérieur de Moncton et ailleurs aussi, dans les communautés - je vois Madame Vaillancourt qui fait oui [Rires] – dans les communautés à travers le pays francophone et la jeunesse, les jeunes francophones. Donc, merci.
8375 Alors là, on a parlé de la programmation; j’aimerais aussi revenir, vous en avez parlé aussi un peu pendant notre échange et dans vos interventions, sur cette notion de découvrabilité – on en a beaucoup parlé pendant cette audience. Et ça serait très intéressant pour nous d’entendre un peu plus de vous sur le genre de découvrabilité qui pourrait être intéressante pour les jeunes. Vous, vous parlez que c’est nécessaire d’avoir la promotion et que les jeunes puissent accéder ou avoir des moyens pour accéder le contenu, mais de quoi est-ce que vous parlez? Est-ce que vous avez un point de vue sur ce que Radio-Canada devrait faire pour la promotion, pour attirer les jeunes à leurs plateformes traditionnelle et numérique?
8376 Mme DUGUAY: Alors, ça va peut-être sembler un peu redondant, mais dès le départ, la publicité qui est faite doit être faite par rapport à du contenu, comme Josée venait de le mentionner, dans lequel la jeunesse se voit. Alors, on peut investir des sommes incroyables dans du marketing, mais si le marketing… si le produit à l’arrière du marketing n’est pas bien ciblé, ça sera difficile, justement, de convaincre la jeunesse que ça vaut la peine d’aller télécharger cette application-ci, d’aller justement peut-être s’abonner, payer pour voir un certain contenu. Alors ça, je pense que c’est extrêmement important.
8377 Au-delà de ça, le marketing en soi ou la découvrabilité qui doit être mise sur le terrain, ça peut être fait, on pense… mais il faut que ça soit fait sur les plateformes sur lesquelles on se retrouve pour commencer. Alors, la télévision, ce n’est pas nécessairement quand on consulte notre membriété, ce n’est pas là où notre membriété se trouve exactement. Peut-être est-ce qu’elle le sera dans quelques années – moi, je dois avouer que quelques années passées, ce n’était pas tellement mon truc, mais là, j’y suis. Mais c’est un peu ça l’idée; c’est qu’il faut développer cette sensibilité;-là à ce qui est Radio-Canada, à est-ce que je me vois dans Radio-Canada – à un jeune âge, il faut qu’on puisse justement continuer de consommer ces médias-là.
8378 Alors, cette découvrabilité-là doit être faite sur des plateformes comme Instagram par exemple où tout de suite… moi, je ne suis pas très active, mais TikTok, par exemple, alors il faut toujours être à jour des tendances. J’aime jamais être la personne qui donne l’exemple d’applications parce que ça peut tellement changer rapidement. Alors, il faut rester… il faut rester au courant de ce qui se passe puis il faut être très rapide à réagir, justement, à ces nouveautés-là. Puis je pense que c'est l’un des plus grands défis pour… en fait, c’est l’un des plus grands défis, c’est de réagir rapidement. Puis si on ne réagit pas suffisamment rapidement, bien il y en a d’autres qui réussiront peut-être avant nous à le faire. Alors, c’est d’être rapide, d’être au courant de ce qui se passe puis à partir des tendances, bien là la jeunesse sera justement encouragée à aller consommer ce média-là qui, encore une fois, je me répète, je ne peux pas mettre suffisamment d’emphase là-dessus, ce média-là qui lui ressemble, qui la ressemble et qui, justement, qui lui offre cette opportunité-là de s’entendre, de se voir dans la production de Radio-Canada, des contenus de Radio-Canada.
8379 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Très bien. Et toujours dans cette même veine de découvrabilité, est-ce que selon vous, il y a des mesures règlementaires que le CRTC devrait imposer à Radio-Canada pour assurer cette découvrabilité de la programmation pour les jeunes francophones hors-Québec ou en situation minoritaire?
8380 Mme DUGUAY: Oui. Je ne suis pas excellente à ce niveau-là, je peux donner mon point de vue, une opinion puis si je l’ai vraiment manqué, vous me le laisserez savoir. Mais je pense… il y a quand même une possibilité de réguler les budgets qui sont déployés, dans le sens où on comprend qu’il y a des masses de population à certains endroits du Canada où c’est plus attrayant d’investir de l’argent, peut-être – parce que le réflexe, c’est d’y mettre de l’argent parce qu’on sait qu’il y a une masse. Le défi avec les langues officielles au Canada, c’est qu’on ne peut pas simplement se fier sur la masse si on veut justement assurer la survie de nos langues officielles, du français dans ce cas-là.
8381 Alors, je pense que le CRTC, si c’est dans le pouvoir, justement, si c’est dans votre pouvoir de le faire, d’imposer des règlementations ou des limites, des minimums en fait à ce niveau-là, en fait, en question de budget, c’est ça, en question… en termes de budget justement à investir dans la découvrabilité hors-Québec en francophonie – ça, c’est un exemple, selon moi.
8382 Mais comme je dis, je suis convaincue qu’il y a des gens qui pourraient répondre plus spécifiquement à ça.
8383 CONSEILLÈRE LAFONTAINE: Non, mais c’est noté et c’est apprécié.
8384 Ma dernière question, je reviens à cette notion de la stratégie pour la programmation pour votre communauté, disons. Vous avez mentionné votre étude de marché ou votre étude de vos membres concernant la programmation qui les intéresse ou la programmation ou leur expérience avec Radio-Canada.
8385 Est-ce que vous pensez que ce genre d’étude devrait être poursuivie ou une obligation pour Radio-Canada, qu’il consulte, qu’il fasse ce genre d’étude de recherche de marché pour s’assurer que la programmation reflète votre communauté?
8386 Mme DUGUAY: Moi, j’ai le réflexe de vous dire absolument, intuitivement, du fait que… je pense que c’est l’exemple parfait que vous soulignez : c’est que nous, on a travaillé – bien, je dis « nous », mais en fait, c’est important de comprendre que la stratégie nationale pour la sécurité linguistique a été mise sur pied par un groupe de travail qui est issu de plein de différents milieux du milieu associatif francophone puis au-delà du milieu associatif, je devrais dire. C’est pas seulement la jeunesse, c’est vraiment fait… Il y a différentes sphères, alors on se concentre, bref, autant sur le marché du travail que de création. Alors ça, c’est important de le comprendre de prime abord. Au-delà de ça nous, en tant que groupe-travail, on a consulté la population, la population canadienne d’expression française. Puis la population canadienne d’expression française nous a dit à nous, directement, que Radio-Canada se devait d’être un acteur clé pour cette sécurité linguistique là. C’est écrit noir sur blanc, ils nous l’ont communiqué directement.
8387 Alors quand vous me demandez : « Est-ce que Radio-Canada se doit de faire un travail du genre ? » Ça serait impossible pour moi de vous dire non, parce que je peux simplement imaginer à quel point la communauté en a à dire, puis a le goût d’échanger avec la Société de Radio-Canada. Du fait que c’est ressorti à nous, dans nos livres à nous, alors je suis convaincue que ça serait justement, enrichir la programmation puis tout ce qui est créé par Radio-Canada. En fait, ça serait un win-win, on en ressortirait gagnant-gagnant, parce que les communautés se sentiraient réellement écoutées, puis Radio-Canada réussirait réellement à comprendre qu’est-ce que sa membriété a besoin.
8388 Mme VAILLANCOURT : Si je peux me permettre d’ajouter rapidement, on a aussi consulté nos… Les jeunes de notre réseau pour savoir un peu concrètement comment ils utilisent Radio-Canada. C’est-tu plus pour de l’information, pour du divertissement, Etc. Mais je pense que ça, ça serait… Quand on parlait tantôt de consulter les jeunes, une coche plus loin d’apporter cette consultation-là, c’est justement de les sonder. De voir concrètement comment ils utilisent Radio-Canada. Si on ne sait pas exactement ce qui se passe sur le terrain, comment on peut ajuster nos stratégies, que ce soit de promotion ou découvrabilité ou même de création de contenu. Donc je pense que d’imposer cette consultation-là directe avec… Auprès des jeunes, et puis pas juste des jeunes francophones, mais des jeunes d’expression française, d’un bout à l’autre du pays. Alors je pense que c’est vraiment… ça serait vraiment important, puis ça donnerait… On dit toujours que, on est très bien servi avec toutes les données qu’on peut recueillir, ça nous permet d’être plus stratégique dans nos décisions. Bien, c’est un peu ce que ça permettrait justement, de réellement savoir ce que les jeunes ont besoin pour ajuster les stratégies ensuite du diffuseur public à la rigueur.
8389 CONSEILLÈRE LAFONTAINE : Bien, je vous remercie infiniment, Madame Vaillancourt. Mesdames, Me Vaillancourt et Mme Duguay, pour vos… Votre soumission aujourd’hui et répondre à mes questions. Et je passe la parole à Monsieur le Président. Merci.
8390 LE PRÉSIDENT : Oui, merci. I don’t believe there are other questions. Alors merci beaucoup pour votre présentation et Madame la secrétaire, le prochain intervenant.
8391 Mme ROY: Merci beaucoup.
8392 We will now hear the presentation of Irene Berkowitz.
8393 Madam Berkowitz, can you hear me?
8394 DR. BERKOWITZ: Yes. Can you hear me?
8395 MS. ROY: Yes, perfectly, thank you very much.
8396 You may begin your presentation. Thank you.
8397 PRESENTATION/PRÉSENTATION
8398 DR. BERKOWITZ: Thank you.
8399 Thank you, Chairperson Scott, Vice-Chair Simard, Commissioners, I’m so honoured that you have
8400 invited me here.
8401 My views are my own and they do not represent Ryerson University.
8402 So over the last week as I watched and listened, when I could, the conversations did fill me withpride in all involved in this complex service.
8403 So count me in the 81 percent who believe in CBC. And I’m hereto suggest that CBC could be a standout, go-to global media brand, but to do that, it must get bold andbe distinct.
8404 If your first discussions were from 40,000 feet, mine, like my submission to you, are from 80,000.
8405 Isee big picture thinking in documents like Your Stories, Taken to Heart; CEO Tait’s, The world
8406 needs more Canada, and applaud her very much for founding the Global Task Force for Public Media, which has huge potential, I think.
8407 CBC agrees the media market is global, to quote, “there’s no such thing as a domestic market.”
8408 On the entertainment side, of course, Britbox to Netflix and many more; in info, we’ve allwitnessed thecatastrophic political and public health consequences of what is aptly called the “infocalypse”. And I do believe that CBC has much to offer the world in information and entertainment.
8409 Perhaps because I’m an outsider, it feels to me like CBC is aligning with the online era, but not leading.That explains my subtitle, “Any organization designed for the 20th Century is doomed to fail in
8410 the 21st.”
8411 I read and see much talk about, and hear much talk about outcomes, but these aren’t the same as goals because, of course, they measure previous goals.
8412 An Elon Musk story illustrates the difference in what I’m trying to show. He is said to figure outwhere things will be in a decade and set a goal to intersect that curve in five to 10 years.
8413 So now we’re well into the biggest shift in media in 600 years, and to me that calls for all new vision, not incremental.The fact is, the global market actually vanished the reason for our Canada’s 20th Century approach to media policy; namely, the mantra that Canada’s small domestic market limits audience and revenue. This no longer applies. That’s a “Wow”.
8414 A potential audience of five billion implies an all-in shift to three keywords in media: audience, audience, audience.
8415 So here’s another wow; our marvellously diverse audience. I did a very quick Google search yesterday and found thatin addition to ourseven million Francophones, two million Indigenous Canadians, we have six million Asians, and overall we’re 22 percent visible minorities, including South Asian, Chinese, Black, Filipino, Latin American, Arab, WestAsian, and many more groups if you want to parse by gender, age, ethnicity, religion, politics; we’re all Canadian.
8416 So the rest of my remarks will address four arenas; our goal, global reach or global contact, must-see content, and funding.
8417 In my upcoming book, I make the case for a goal that I call, “globality,” which combines two words; global plus popularity equals globality. On the ground that means global contact, must-see content; contact, content.
8418 How does this relate to CBC? Well, I think that the mission to inform, enlighten, and entertain is an elegant and enduring statement of what audiences need. But, to me, what seems missing is a really audacious aspirational update to an MTP, ormassive transformational purpose. Something like -- and I’m not saying this is it, because it’s a really tough thing to figure out, but something like, “To be the world’s most popular public broadcaster via content by Canadians that informs,enlightens, and entertains.”
8419 The UK set a globality sub-goal to increase their exports 50 percent by 2030. So if CBC audiences really are the priority, not expenditures or exhibitions, could CBC aim to double their audiences by 2030? Just an example.
8420 I’m no expert in CBC stats, but some seem notable. Canadians visit Facebook 14 million times a
8421 day but CBC digital 18 million times a month. CBC News on YouTube has more than a billion views, but on Legacy
8422 TV, CBC gets 1.7 percent of the audience.
8423 So could we use top-down metrics and cross-platform data to increasefunding to platforms where audiences are growing, and decrease it to where they’re shrinking?
8424 So I’ll go super-wide on globality now. A study finds only 5 percent of export-viable
8425 Canadian companies do export. Another study looked at 138 countries and16 factors that inhibit business around the world, and found that Canada’s number one challenge is our capacity to innovate.
8426 We’re shy to capture the world stage, and that reticence may be our cultural instinct to protect ourselves. It served us well, especially in
8427 the aberrant post-truth of the last few years. But some theorists do find that being outward facing
8428 strengthens a local cluster, and that competition, not protection, builds strength.
8429 So far, for CBC, the globality goal seems a “nice to have” not a “must have.” So for high-budget-- just FYI for high-budget, scriptedcontent, I created an instrument that I called the globality or G-Score, to incentivize globality; perhaps that’s adaptable.
8430 Overall, the superpower of an audacious goal, like globality, is to be a north star that enables everydecision to be assessed against it: Does this get us closer? Does that? What would?
8431 Global contact, or global reach, is number one of two globality components.GEM is a start; it’s free, kind of free-ish to Canadians. I don’t know if a follow-on is in the works, but I suggestCBC become a paid subscription service to the rest of the world. Media demand is leaping, and now seems a moment to test the global market for the CBC brand. Britbox costs about $9 a month and it’s not difficult to envision the potential upside of economic and soft power.
8432 It takes time; I hope not as long as South Korea. They began their mission to become a leading mediaexporter in 1948, decades before K-Pop or Parasite, but today they still support global reachby requiring foreign financing to qualify for public funds.
8433 I’ll conclude on reach by recognizing there are hurdles to global distribution such as entertainment rights. But I actually believe there are modern, win, win, win ways to solve this for CBC, producers and Canada.
8434 Part 2 of globality is must-see content. Popularity is, and always has been, themedia business model. I’ve said before: Content is not king: Hit content is king. And that is true whether it's entertainment or news thought-leadership, or tragically, big lies.
8435 Our Broadcasting Act focuses on supply, not demand, and I do think this was accidental. Our system evolved to be supply driven. Brilliant policy delivered strength in broadcasting and production, but not much to incentivize popularity. But here's great news: policy issues are so fixable. As one of my sources in my research said, "If we made the rules, we can change them."
8436 I want to be super clear we don't have a creative problem. Canada is teeming with talented writers and producers and just lacks a policy structure to financially incentivize market success.
8437 Popularity has been most linked to great writing. In Israel, they call it "radical locality" begets "radical universality." Mr. Fecan mentioned this about Kim’s Convenience, and I agree, the CEO tape Schitt’s Creek is a hilarious take on our values.
8438 But perhaps more key is afterthe Schitt’s Creek Emmy "schweep," it became the top trending show on Netflix.
8439
8440 So another thing I really want to be super clear on, global and domestic popularity are the same. They reinforce each other. Audiences are more similar than different. With our diversity, we should
8441 knowif Canadians are moved to laughter, tears, horror or concern, global popularity follows. Denmark, with 5.8 million people and almost 87 percent of them homogeneous, uses domestic popularity of 50 percent to predict export potential.
8442 Even language no longer limits popularity. Denmark's Borgen andKorea's Parasite both claim credit for breaking the subtitle barrier. And global hits in many languages means lots of upside for our French- language content on the world stage.
8443 Finally funding. Its funding model to me suggests CBC's real audience is not Canadians, but the government of the hour. So aiming to please shifting political priorities doesn't seem to me the best way to finance media. Here are two ideas that could lighten the Parliamentary load, and I'm not saying either would be easy. This is that 80,000-foot view.
8444 Could we do a screen device tax of a few dollars to CBC? I would go so far as to suggest audience-based funding could engender a mutual spirit of obligation and pride between CBC and Canadians.
8445 Secondly, many have suggested a commercial free, all Canadian CBC, and that's actually a goal I applaud. Could CBC distinguish itself as a global, commercial free service powered by two crowd-driven revenue streams, a domestic screen tax and an international subscription?
8446 So in closing, Canada should beCanada -- CBC, excuse me, should be Canada on the world stage, lead with our diversity, inclusion, tolerance, gun control, health care, maternity leave, secure banking and so much more. Such values are implicit in our information and our entertainment, and actually our gracious civility in discussing matters of importance, like this one, which brings me to the end. To all involved, thank you so much for inviting me here today.
8447 THE CHAIRPERSON: Thank you. Thank you very much for your presentation.
8448 Commissioner Anderson, do you have questions?
8449 COMMISSIONER ANDERSON: I do, yes.
8450 MS. BERKOWITZ: Thank you very much.
8451 THE CHAIRPERSON: Please, go ahead.
8452 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you for your presentation.
8453 MS. BERKOWITZ: Thank you.
8454 COMMISSIONER ANDERSON: It was very well done. So in your intervention, you speak about exporting Canadian programming to a global audience and that global popularity will strengthen our national culture. And then you also speak about popularity around the world enhancing popularity here in Canada. While that might be true, can you please elaborate on whether popularity should be a measure for success, given that our current legislative framework requires that CBC's content be distinctively and predominantly Canadian and serve Canadians?
8455 MS. BERKOWITZ: Can I observe, and I might be misunderstanding, but those are two separate questions. Because I -- on the one hand, I believe that CBC should be an all -- 100 percent Canadian commercial free service because it's publicly funded. On the other hand, I don't think that that means that it would be less popular. You know, going back to a very, very basic thing about writing, which they talk about in Denmark, they talk it in Israel, they talk about it -- you know, that the more specific you are, the more universal. I think that reaching audiences is a positive pressure and would not preclude something that's incredibly Canadian from becoming a hit.
8456 So, I think those two things are sort of separate question; does that help?
8457 COMMISSIONER ANDERSON: It does. Wondering if -- I think that you said that every single decision should be made in terms of expanding the global reach, and I was wondering how that operates or what that would look like, given the current mandate is to focus on Canadian distinctiveness. So, if the focus is always on expanding the global reach, is there a risk that we lose that Canadian essence of programming in virtue of -- or trying to cater to a global audience?
8458 MS. BERKOWITZ: Okay.
8459 COMMISSIONER ANDERSON: And maybe you disagree with that.
8460 MS. BERKOWITZ: Yeah, no, I don't think those -- I don't think every decision should be made in terms of expanding to a global distribution service, not every decision. And I do think there's going to be always a rule or room and an importance of the mandate for CBC to advance the media needs and interests of all Canadians, and we have a lot of underserved populations because of the geography of our country, whether that be due to geography or linguistic or ethnic, and I think that's, you know, probably going to always be a role for a certain amount of government funding. But I actually don't think that having a goal to meet audiences will damage the distinctive Canadian nature of it. I think it will actually -- I mean, and this comes down to, again, whether you believe that competition or protection builds strength.
8461 I have something to back this up with, and I recently was the leader of quite a large study on YouTube. And YouTube, which is a completely open, global service that has no gatekeeper and no public funding, we find Canadians lead in literally every genre on that platform. We find that Canadians are the -- literally the number one exporter of all nations with 90 percent of their views outside the country. And that on a number of diversity -- and that diversity parameters come across as equal or more than Stats Can and the various quotas in the regulated system.
8462 And this is entirely based on audience. Ways that Canadian YouTubers make money, the only way they make money is by reaching audiences, getting feedback from those audiences, growing -- and growing audiences. It's actually a theoretical, you know, position that we probably can't, you know, flesh out completely here, but it's -- it's probably at odds with the way the Broadcasting Act was written, and I think that was accidental, that there really hasn't -- there really isn't a lot of language about audiences in the Broadcasting Act. Maybe if it had been written a little differently, the whole system would have evolved differently.
8463 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you for that. And so are there any other metrics then that you can think of by which we can -- sorry -- any other metrics that you can think of by which we can determine whether or not the CBC is meeting its current legislative mandate in addition to readings and views?
8464 MS. BERKOWITZ: I'm not sure why my background, my virtual background is not -- is -- sorry, I'm just trying to ---
8465 COMMISSIONER ANDERSON: No, that's fine.
8466 MS. BERKOWITZ: Just going to -- I don't understand why this is -- okay, there we go. Sorry.
8467 Okay. You -- is there any other metrics? Well, I -- again, I want to -- not hide, but I want to say this is an 80,000-foot view the way you might paraphrase what I have to say is that audience metrics really matter and that the goal to reach audiences makes media better.
8468 And this applies to, you know, not only entertainment, but it also applies to inform enlightenment and can inform and enlighten on the news side. And when we saw digital disruption really decimate global brands in information, such as the Washington Post and the New York Times and threaten the Globe & Mail, and we saw that they have crawled their way back to become very popular, and I -- I took a look, the Globe & Mail now has 6.5 million, you know, readers a week, and I think that when something stands out the best defence on discoverability is content that can win the battle for public attention. And I think that there is a -- overall, there is a very positive pressure that that can produce. Now, there's a huge discussion about the disinformation crisis, and I look forward to, you know, on designing some research on that.
8469 But for public media like CBC or -- or BBC that has a mandate, you know, similar to enlighten and inform, I don't -- you know, that -- I think that can be quite strengthened by the desire by a goal to reach double audiences, triple audiences with -- domestically and international.
8470 COMMISSIONER ANDERSON: Thank you. I have no further questions.
8471 THE CHAIRPERSON: Thank you, Commissioner Anderson, and thank you very much for the presentation. We appreciate you taking the time to intervene in the process and to appear and share your views. Much appreciated, and I'll bid you good afternoon ---
8472 MS. BERKOWITZ: Thank you.
8473 THE CHAIRPERSON: --- and turn it back to the hearing secretary.
8474 MS. ROY: Thank you.
8475 MS. BERKOWITZ: Thank you so much.
8476 MS. ROY: Thank you.
8477 Mr. Simon, can you hear me? So I think that maybe Mr. Simon is having a technical difficulty, but we will come back to him.
8478 Mr. Young, can you hear me?
8479 MR. YOUNG: I can hear you, yes.
8480 MS. ROY: Perfect. Can you turn your video on, please? Perfect.
8481 So we will come back to Mr. Andrew Simon after, but we will proceed with you. So you may please introduce yourself, and you have 10 minutes for your presentation.
8482 PRESENTATION / PRÉSENTATION
8483 MR. YOUNG: Thank you very much.
8484 Good afternoon Commissioners and Officers of the Canadian Radio-Television, sorry, Canadian Radio-Telecommunications Commission or the CRTC, colleagues and -- from across the nation and to the Canadian public observing our hearing today.
8485 My name is Sean Young, and I am the President and Founder of Electronic Earth, a not‑for‑profit corporation that supports the collaboration of Canadian and international creative professionals in bringing provocative and unique ideas to life in multi-medium or transmedia projects, including film, television, streaming content, podcasts, live events, interactive and digital media, with a focus on working with and supporting underrepresented groups and individuals.
8486 I'd love to detail my professional and educational background to you today to further substantiate my collective 15‑plus year award-winning experience -- expertise in these areas, but I'm told I only have 10 minutes to present. So if there is interest in that background, I refer you to our website at electronicearth.ca, where a biography can be found by clicking on "About" from our menu. This biography contains links to my professional LinkedIn and Internet Movie Database or IMDb profile.
8487 Collectively, Electronic Earth has worked with and has membership to its organization of over 500 unique Canadian and permanent residents within the entertainment sector, as within our mandate, focusing specifically on supporting new and emergent creators.
8488 Today, I am appearing before you individually as the voice of that community to participate in the Canadian Broadcasting Corporation or CBC's CRTC Broadcast Licence Renewal Application Hearing to present issues that Electronic Earth has discovered within this licence renewal application that could harm the Canadian broadcast television, film, and streaming content industry now and set dangerous precedents for future damage to its cultivation in the future.
8489 Those issues that I'll speak to you about today can be broken down into the following 4 topics:
8490 One, how the current Canadian public funding model for emergent creators has more barriers instead of access to that public funding;
8491 Two, how CBC's request to remove 29 million dollars of television broadcast programming conditions from their current CRTC broadcast licence enflames and further creates barriers to that public funding;
8492 Three, two proposed initiatives that the CRTC could impose as conditions of the CBC Broadcast Licence Renewal that would create a balance in the use of that public funding without hindering CBCs goals; and finally,
8493 Four, how the CBC Broadcast Licence Renewal Application, if approved, could irreparably harm the Canadian Broadcast Industry, substantiating the necessity of implementing conditions of licence, either those proposed by Electronic Earth or otherwise.
8494 To illustrate and support these topics, I have submitted a book of documents, which I'm sure you've have all had a chance to review, in advance, as required by this hearing process that I will make reference to through my time allotment today. Within it you will find:
8495 A copy of Electronic Earth's intervention Number 1 on the CBC Broadcast Licence Renewal Application, including the summarized supporting reference materials dated July 13th, 2020;
8496 A copy of CBC's Collective Intervener Response made to all interventions filed by application interveners of July 23rd, 2020;
8497 And a docket of letters from television and film professionals across the country supporting the Electronic Earth intervention and our initiatives proposed by Electronic Earth that the Commission may impose as proposed by Electronic Earth as conditions upon CBC in their broadcast licence renewal process; and finally,
8498 Electronic Earth's CBC CRTC Licence Renewal Application Hearing Presentation, which is a written copy of my presentation today.
8499 I'd like to refer the Commission to page 8 within the Electronic Earth book of documents, which is page 6 or Schedule A within the Electronic Earth intervention. It will look like this.
8500 This chart demonstrates that while public funding is available to creators within the Canadian film and television or broadcast industry, each of the prominent funds that are in place have restrictive barriers, which are highlighted in gray or visually today in yellow, that prevent public funding from being awarded to emergent Canadian creators, even though some of those funding bodies tout being specifically for that purpose. Some of them even provide that they are for emergent creators yet guarantee funding for already successful filmmakers who have won Tier 2 or higher festival awards further reducing available funding to truly new and emergent creators.
8501 So if the public funds are supposed to be for emergent creators to create Canadian programming, why are we granting that public funding to already moderately successful Canadian programming creators? This question illustrates why the Electronic Earth-proposed CBC Canadian Emergent Creator Fund and CBC Gem Digital Incubator Initiative is vital to ensuring the ongoing development of Canadian programming content into the future, and thereby enhancing the Canadian footprint in the international or global broadcast and content industry, which I believe is both a mandate of the CRTC and of CBC in its desire and public claim purporting to be the engine of Canada's creative sectorSummarizing the Electronic Earth intervention, it seeks to address CBC's budgetary changes in the use of public funding. Specifically, the collection -- sorry, the collective reduction of $29 million from its current CRTC broadcast licence television programming commitment with it seeming to reappear under alphanumeric non- programming for investment into CBC website content. To be clear, this would represent CBC's application includes a $29 million reduction to their CRTC programming pool, subsequently removing $29 million from the Canadian film, television and streaming content production industry.
8502 If you refer to page 12 in the Electronic Earth book of documents, which is page 4 of the Electronic Earth Intervention Source Material Package and CBC's own Public Financial Summary, it demonstrates under the Operating Expenses section in subheading 'Television' where the budget is reduced and in 'Websites, Curio and Other' the budget inflates. Note that 'CBC Gem', which would be considered streaming content and part of the programming commitment the Commission recognizes as a condition of licence is separate from 'Websites, Curio and Other'.
8503 This document clearly details that the $29 million reduction in the programming licence commitment or proposal does in fact repopulate under a non-programming area of the budget.
8504 This begs the question, if CBC's Broadcast Licence Renewal Application details receiving an increase in public funding, why are they proposing a reduction in their proposed conditions of licence to produce Canadian television programming to the tune of $29 million?
8505 Electronic Earth actually sought to have that question answered by identifying this within our own intervention. If you refer to pages 3 and 4 of the Electronic Earth Book of Documents, which is pages 1 and 2, sections 4 through 10 under 'Proposed Reallocation of Programming Dollars', Electronic Earth was clear in the presentation of this information; yet, CBC did not address this in their collective response to interveners, which can be found on pages 15 through 18 of the same book of documents. More specifically, if you focus attention on page 17 of the Electronic Earth Book of Documents, or page 3 of CBC's collective
8506 intervener response of July 23rd, 2020 and 'Appendix A' to that response, Electronic Earth is clearly marked as one of the interveners that their response is
8507 in reply to.
8508 To me, not having a response or conflict of opinion to Electronic Earth's presentation of this information, especially when addressing $29 million of programming, would substantiate agreement or not having a variance of opinion to Electronic Earth's presentation of this information.
8509 Now, like most people, I'm a firm believer in not being told what to do, or how to spend my own money. or how I should run my company. However, it is my professional opinion that when dealing with public funding that you shouldn't take things away from the public unless you’re willing to give something back, like an emergent creator's fund to the tune of $3 million per year of the current CBC budget projections of their application, with 5 million per year of the non- projected licence term, and an emergent creator incubator program within the CBC Gem Digital Streaming environment, representing collectively $14.5 million or 50 percent of the $29 million programming reduction CBC proposes.
8510 In conclusion to my presentation of Electronic Earth's intervention, I also wanted to touch on something that I mentioned during the opening of my appearance wherein I stated that if the approval of CBC's Broadcast Licence Renewal Application in removing $29 million without the conditions being suggested by Electronic Earth sets dangerous precedents, that in allowing the application to move forward without imposing those conditions of licence potentially sets precedent for future broadcast license renewal applications not only by CBC, but by any other broadcasters seeking reductions or reliefs from their programming commitments which could cause continuing and ongoing irreparable harm to the Canadian Broadcast, Film, Television and the Streaming Content industries.
8511 I want to thank the Commission for the privilege of appearing today at this hearing and presenting this information, hopefully together with the CBC, we can improve the landscape for the public funding in the cultivation of emergent creators for the future.
8512 I will now make myself available for questions from the Commission regarding the Electronic Earth's intervention, proposals and my presentation.
8513 THE CHAIRPERSON: Thank you. Thank you very much for your presentation and intervention. As I've said to a number of intervenors, we very much appreciate you taking the time to appear before us and to participate in the proceeding.
8514 I'd like to follow up on a couple of things that you mentioned in your presentation. So I understand that you find the CBC's we'll call it criteria for qualifying for funding unhelpful and limiting. They use -- let's just -- I'll sort of summarise it perhaps a bit unfairly to simply say they want to see that applicants have a proven track record, to some extent. And your point is that is a very limiting factor. What should they do then? Presumably, they do need criteria, they do need something upon which to rely so that they can triage or funnel proposals. So, what would be the criteria if they don't use previous experience or success as metrics?
8515 MR. YOUNG: Well, I believe, through my intervention -- I'm just scanning through it really briefly here. Just give me one moment. So, okay. So under -- the Electronic Earth intervention, under paragraph I guess it would be 18, yeah, yeah ---
8516 THE CHAIRPERSON: Yeah, you start the discussion on funding at paragraph 17.
8517 MR. YOUNG: Right.
8518 THE CHAIRPERSON: And you propose specific conditions of licence, but I'm trying to go back to, well, the eligibility criteria is more general there.
8519 MR. YOUNG: Oh, the eligibility -- sorry, eligibility criteria is what you're focussing on. Okay. So the eligibility program would be -- the way that I looked at it when I summarized it was the eligibility of it would be to a level that there is an education or knowledge of individual or the organisation, but it would not hit a threshold to eliminate it from future goals of other funds. So, for ---
8520 THE CHAIRPERSON: M'hm.
8521 MR. YOUNG: --- instance, the telefund -- or telefilm, sorry, has a program for emerging creators I think $25,000 or $20,000, just in that regard. In my Schedule A, in the intervention, it states that they have thresholds for that program. So if they’d been awarded funding of those amounts, then they would become ineligible for the new initiative that Electronic Earth is proposing and that would create the eligibility ---
8522 THE CHAIRPERSON: Criteria.
8523 MR. YOUNG: --- criteria for it, yeah.
8524 THE CHAIRPERSON: I’m not trying to belabour the point. The way that you describe it in your invention is really a list of things that it shouldn’t do. I guess maybe I can put it differently; in other words, you should be disqualified -- not disqualified; they shouldn’t be accepting proposals if they are already a successful producer, if they have ---
8525 MR. YOUNG: That’s correct.
8526 THE CHAIRPERSON: --- had a film with theatrical ---
8527 MR. YOUNG: I totally agree with that.
8528 THE CHAIRPERSON: I understood all of that. I’m trying to look at the other side of it to go, then what criteria do you use to accept? It’s like is it everything else? Because it strikes me that there could be a very large and broad pool of applicants and I’m not sure how they filter out -- filter out proposals.
8529 MR. YOUNG: Well, (indiscernible) low bar, you mean?
8530 THE CHAIRPERSON: Sure, you can put it that way. I didn’t want to say it that way but there has to be criteria and it can’t be endless.
8531 MR. YOUNG: No, I understand what you’re saying. For sure.
8532 When you’re talking about public money, of course, you want to establish that it’s going to, you know, encourage and cultivate the growth of the sector, of creativity for the future. And hopefully that money would go towards people that would follow through and have long-lasting careers in the future, and represent Canada.
8533 So in that mindset, you don’t want to just qualify two few individuals, but you would have, like, a certain bar, like, an educational standpoint. Like, whether they’ve gone through a television or broadcasting or film production program that would enable them to understand the industry as a whole, or they’ve produced or contributed towards one singular, above-line credit towards a product into the industry, and that threshold would substantiate they have knowledge of that industry.
8534 THE CHAIRPERSON: Okay. So that’s the sort of baseline criteria.
8535 MR. YOUNG: Yeah.
8536 THE CHAIRPERSON: Let me go on from there a little bit, if I could.
8537 MR. YOUNG: I just wanted to ---
8538 THE CHAIRPERSON: Oh, go ahead.
8539 MR. YOUNG: Sorry. I just wanted to continue on that a little bit, in that there is a little bit of a gap in the funding models that are prevalent in today’s society, sorry; in today’s funding models, I should say, that there is some funds available for brand new or green filmmakers or broadcast or content creators, but then once you hit that first product threshold, you have to go into this other grey area which is more of a, I guess, up and coming filmmaker before you hit emerging, because emerging filmmakers is what most of the funds target, and emerging filmmakers are the ones, under my Schedule A, the reference document, has substantial limitations to funding.
8540 So if you look at those, the grey area is specific with what I’m targeting, the CBC should have, as a public broadcaster and using public money, the Commission should mandate that that fund be available to fill the gap to allow people coming out of school to jump from their first product into an area that they can have funding available to them, which is not present now but can be if the Commission imposes those as conditions.
8541 THE CHAIRPERSON: Thank you.
8542 So just moving on from the general criteria -- and that was very helpful and thank you for your answer. So that would create a category, as you’ve suggested, investing in truly new and emerging talent. I don’t know if you had an opportunity to tune into the proceeding last week. I had, and the other Members had, several discussions with the CBC/Radio-Canada on definitions and measurement, and I’m trying to figure out how, in your view, they would differentiate that. How would you measure it? How do you create a category? And I can kind of make it a two-part question, if you want.
8543 So how do you distinguish new and emerging talent from the rest of the programming? And beyond that, how would you make it discoverable? Like, how would -- you know, we’ve discussed with a number of intervenors, you know, the desirability of ensuring that Canadian content is discoverable. How would the CBC then make sure that, define new and emerging content is discoverable?
8544 MR. YOUNG: Okay. Well, the definitions of emerging creators are pretty much set out by the industry itself. So, I mean, if we look at funding bodies like Telefilm or Canada Creates, or the CMF fund, those have the viewpoints that into their second or third film or second or third broadcast series would be a classification of an emerging filmmaker. And so that’s where the classification comes through. Again there’s that grey area before that. Like in school, before you become your second or third property, in school you’re only going to get your first property at the door or your first short film, so it’s like how do you get from your first short film to a second or third feature film or second or third broadcast series on the air, essentially. So ---
8545 THE CHAIRPERSON: So that’s the criteria. I don’t think I posed my question very well for you.
8546 The programming that flows from that, how does it get tracked? I’m trying to -- so you want to see the programming tracked, and we have criteria for new and emerging talent, you get something produced. How does it get tracked and how does it become discoverable?
8547 MR. YOUNG: Well, one of the -- the second initiative that we proposed was the -- on CBC’s Gem platform, they could have an incubator program which was, I believe, outlined in the intervention submission. I’m just going through it here quickly, again.
8548 THE CHAIRPERSON: Yeah. No, I have it.
8549 MR. YOUNG: So it’s under, “Exposure” ---
8550 THE CHAIRPERSON: Paragraph 26.
8551 MR. YOUNG: Yeah, 26. Okay. So you’re actually -- I like that you’re following through with me, this is great.
8552 Yeah, so CBC has the resources to be able to create an incubator program for distributors to be able to actually go in on not only a national but an international or global arena and be able to circumvent or preview properties that would be expandable or buyable from these students or incubatable products to become franchisable properties or feature film properties or series properties or trans-media properties into the future.
8553 So CBC is in an entirely unique position that they are the public broadcaster and want to be the creative engine into the future for Canadians, that they have the ability to do this. So why can’t we do it?
8554 THE CHAIRPERSON: Understood. Thank you.
8555 I have no other questions today. I’m just looking at my colleagues to see if there were any others. I see none.
8556 So I’d like to thank you again for taking the time to appear at our proceeding today and for submitting your proposals and comments.
8557 And I will turn it back to the Hearing Secretary to see if we have found our other intervenor.
8558 Madame la secrétaire.
8559 MS. ROY: Yes, thank you, Mr. Chairman.
8560 MR. YOUNG: Thank you for your time today, guys.
8561 THE CHAIRPERSON: Thank you.
8562 MS. ROY: Thank YOU. Thank you, Mr. Young.
8563 Hi, Mr. Simon, can you hear me? I think you are muted? If you can just unmute your...?
8564 MR. SIMON: Yes, now you can hear me?
8565 MS. ROY: Yes, perfectly. And I can see you, so thank you very much.
8566 So you can begin when you want to make your presentation.
8567 MR. SIMON: Thank you very much.
8568 PRESENTATION / PRÉSENTATION
8569 MR. SIMON: Hello everybody. I'm Andrew Simon, and my disclosure statement is that I spent 30 years of my life with the CBC, as a radio producer, a TV producer, a programming executive, and head of Radio-Canada International. And before those 30 years, I spent 4 years of my university years working part time for the CBC in Montreal as a guide, because we used to be open for visitors. I don't know if they still are.
8570 My first reason for asking to appear here is to counter the Conservative Party's platform to eliminate the entire CBC. On being pushed, its leader, Erin O'Toole, modified their stand to close only English television, as he could tolerate the continued operation of French television and radio in both languages.
8571 I trust the Commission will remind him that the country needs CBC no less now than in 1936, and also, how could you ever deprive English Canada from a service that French Canada would continue to receive? He forgot about the Official Languages Act.
8572 My second and main topic for you today is the corporation's incredible 30 year campaign to abandon its obligation to run Canada's Voice to the World. In 1990, when I was Executive Director of Radio-Canada International, and when we broadcast in 14 languages, 7 days a week, CBC tried to shut us down. Then it got a $12‑milion -- $12 million from the then External Affairs to operate a much-reduced service. In 2012, it stopped broadcasting on shortwave and later demolished its Sackville transmitters. RCI continued on the internet in only five languages.
8573 Now in December, CBC has decided to transform RCI into a service for ethnic communities in Canada. They need to be reminded that the word "international" means "to another country". As well, they added two new languages, Tagalog and Punjabi, to serve immigrants in Canada, thus taking away RCI's core mandate to serve listeners in foreign countries. I am positive that this was in no way based on advice from Global Affairs that the Philippines or the Indian region of Punjab are new priorities for information about Canada.
8574 The Broadcasting Act requires CBC, and I'm quoting, "to operate an international service which produces and distributes programming targeted at international audiences to increase awareness of Canada, its values, its social, economic and cultural activities."
8575 When former CBC President, Gérard Veilleux, moved RCI and its budget from being a corporate entity and put it under the French Radio component, likely for administrative reasons since it was located in Montreal, he eliminated a leadership and staff with an international purview, and this, what I just said, is the result. This needs further examination by the Commission and we certainly require an immediate ruling on CBC's latest policy announcement that I just mentioned.
8576 I think Parliament, and not the corporation, should decide if Canada has the Voice to the World, and how well such a service should be funded. As everyone tell us, the world needs more Canada.
8577 Thank you.
8578 THE CHAIRPERSON: Thank you very much for your intervention. And you may know that we did have a discussion and some discussion last week about the current status of the service with executives from CBC Radio-Canada.
8579 I'd like to thank you for taking the time to appear before us today and sharing your views, it's much appreciated, and we value very much the participation of all Canadians. So thank you for taking the time.
8580 Madam Secretary?
8581 MS. ROY: Thank you very much.
8582 Thank you, Mr. Simon.
8583 MR. SIMON: Thank you.
8584 MS. ROY: This concludes the hearing for today. We will be back tomorrow morning at 10:00 a.m.
8585 THE CHAIRPERSON: Merci, madame la secrétaire.
8586 Mme ROY: Merci. Bonsoir.
--- Upon adjourning at 4:33 p.m./
L'audience est close à 16h33
Court Reporters
Sean Prouse
Mitchell Kersys
Mathieu Philippe
Nadia Rainville
Nancy Ewing
Julie Lussier
Jocelyne Lacroix
Suzanne Jobb
Patricia Cantle
Jackie Clark
Lucie Morin-Brock
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