ARCHIVED - Transcript, Hearing February 20, 2019

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Volume: 1
Location: Québec, Québec
Date: February 20, 2019
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Please note that the Official Languages Act requires that government publications be available in both official languages.

In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.

However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.

Attendees and Location

Held at:

Hotel PUR
395 de la Couronne Street
Québec, Québec

Attendees:


Transcript

Quebec, Quebec/Québec(Québec)

--- Upon commencing on Wednesday, February 20th, 2019 at 8:59 a.m./ L’audience débute mercredi, le 20 février 2019 à 8h59

1 LA PRÉSIDENTE: Alors, bonjour et bienvenue à cette audience publique.

2 Lors de cette audience, nous examinerons deux demandes présentées par Leclerc Communication. La première vise à demander l’autorisation d’acquérir les stations de radio commerciale CHOI-FM de Québec et CKLX-FM de Montréal appartenant toutes les deux à RNC Média.

3 La deuxième demande vise à modifier les conditions de licence de CKLX-FM afin de changer la formule spécialisée à prépondérance verbale pour une formule musicale. CKLX-FM offre actuellement une programmation exclusivement axée sur les sports sans que celle-ci ne soit assujettie à une condition de licence.

4 Nous examinerons également la demande d’exception de Leclerc Communication à la Politique du Conseil sur la propriété commune afin de pouvoir exploiter trois stations de radio FM de langue française dans le marché de Québec, alors il s’agit donc d’une station de plus que le maximum requis… ou permis – pardon.

5 Leclerc Communication a indiqué que l’acquisition de CHOI-FM et CKLX-FM est conditionnelle à l’approbation par le Conseil de la modification de la formule proposée, ainsi qu’à la demande d’exception à la Politique sur la propriété commune.

6 Nous chercherons d'abord à déterminer si cette transaction, qui comprend une demande d’exception à la Politique sur la propriété commune, est dans l'intérêt public. Dans cette optique, nous prendrons notamment en considération les engagements du demandeur à l’égard de la programmation et les avantages que cette programmation apporterait aux communautés concernées. Nous prendrons également en considération les avantages intangibles qui découleraient de cette transaction ainsi que les contributions financières en avantages tangibles qui seraient générés pour le système de radiodiffusion.

7 Avant de débuter, je tiens à souligner la présence de mes collègues. Alors, le panel de cette audience sera composé de : Christianne Laizner, vice-présidente des télécommunications ; Yves Dupras, conseiller représentant la région du Québec, et, bien sûr, moi-même, Caroline Simard, vice-présidente de la radiodiffusion.

8 Le personnel du Conseil qui nous appuie est notamment composé, des personnes suivantes : Cédrick Lelièvre, qui est gérant d’audience et analyste principal corporatif, Moïra Létourneau, conseillère juridique, et Jade Roy, secrétaire d’audience.

9 J’invite maintenant Madame Roy à nous expliquer la procédure que nous suivrons durant cette audience.

10 Madame la Secrétaire.

11 Mme ROY: Merci, Madame la présidente, et bonjour à tous.

12 Avant de débuter, j’aimerais souligner quelques points d’ordre pratique qui contribueront au bon déroulement de cette audience publique.

13 Tout d’abord, lorsque vous êtes à la table de présentation, nous vous demandons de bien vouloir éteindre vos téléphones cellulaires, car ils peuvent causer de l’interférence avec l’équipement utilisé par nos interprètes et sténographes.

14 Interpretation services will be available throughout the duration of the hearing. You can obtain an interpretation receiver from the technician in the back of the room.

15 Le service d’interprétation simultanée est disponible durant cette audience. Nous désirons rappeler aux participants d’allouer un délai raisonnable pour la traduction lors de leur présentation à vive voix tout en respectant le temps alloué pour leur présentation.

16 Pendant toute la durée de l’audience, vous pourrez consulter les documents qui font partie du dossier public pour cette audience dans la salle d’examen qui se trouve dans la salle GH. Une transcription des comparutions sera affichée quotidiennement sur le site Internet du Conseil le jour suivant.

17 Nous aimerions vous rappeler que, conformément à l’article 41 des Règles de pratique et de procédure, les seules preuves admissibles à l’audience sont celles faites à l’appui d’allégations déjà sur le dossier public. Si vous souhaitez présenter une preuve nouvelle comme une exception à cette règle, vous devez demander la permission au Comité d’audition avant de le faire.

18 Veuillez noter que les documents seront disponibles sur Twitter, sur le compte du Conseil à @crtraudiences – au pluriel – en utilisant le mot-clic #CRTC.

19 Veuillez noter que si les parties s’engagent à déposer des renseignements auprès du Conseil en réponse à des questions posées par le Comité d’audition, ces engagements seront confirmés dans la transcription de l’audience. Si nécessaire, les parties peuvent s’adresser à la conseillère juridique à une pause après leur présentation afin de vérifier ces engagements.

20 Et maintenant, nous allons débuter avec la phase I de l’audience. Veuillez s’il vous plait vous présenter et présenter vos collègues, après quoi vous aurez 30 minutes pour votre présentation.

21 Merci.

PRÉSENTATION / PRESENTATION

22 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Madame la présidente, Madame la vice-présidente, Monsieur le conseiller, membres du personnel du Conseil, bonjour.

23 Je me présente, Jean-François Leclerc, je suis vice-président Programmation pour Leclerc Communication.

24 Tout d’abord, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue chez nous, dans la belle Ville de Québec! Merci d’avoir choisi de venir à notre rencontre dans cette ville qui nous a vus naître et grandir et où on a également choisi d’évoluer professionnellement.

25 Sans plus tarder, je vous présente notre comité d’audition. À ma droite, Nicolas Leclerc, mon associé et vice-président Ventes et Marketing.

26 M. NICOLAS LECLERC: Bonjour.

27 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Ensuite, Me Suzanne Lamarre, notre conseillère réglementaire, et à sa droite, M. John Pedulla, le directeur musical pour nos stations de Québec WKND 91,9 et BLVD 102,1.

28 Immédiatement à ma gauche, M. Raynald Brière, vice-président exécutif du Conseil de RNC Média, suivi à sa gauche de M. Pierre Brosseau, président exécutif du Conseil de RNC Média.

29 À la table derrière nous commençant par la position la plus éloignée à notre droite, monsieur Steven Croatto, le directeur de la programmation de WKND 91,9; à sa gauche monsieur Robert Ranger, vice-président exécutif, finances et exploitation de RNC et, finalement, monsieur Jonathan Couturier, directeur de la recherche chez RNC Média.

30 Enfin, je tiens à souligner la présence dans la salle de notre président, notre père à Nicolas et moi, monsieur Jacques Leclerc, ainsi que quelques membres de l’équipe de Leclerc Communication.

31 Je vais d’abord céder la parole à monsieur Pierre Brosseau qui désire vous faire part des circonstances qui nous réunissent ici ce matin pour discuter du transfert des actifs des stations de radio de RNC à Leclerc.

32 M. BROSSEAU: Bonjour, Madame la Présidente. Nous sommes ici, mes collègues et moi, pour vous dire que nous appuyons sans réserve les demandes de Leclerc Communication. Nous croyons sincèrement que leurs propositions servent l’intérêt public, comme le Conseil est en droit de s’y attendre, et que l’acquisition par cette jeune entreprise des stations CHOI-FM et CKLX-FM en assurera la pérennité.

33 L’histoire de RNC Média, à l’origine nommée Radio-Nord Communications, s’étend sur plus de 70 ans. Au fil du temps, nous avons déployé nos activités dans plusieurs régions du Québec et de l’Ontario, tant en radio qu’en télévision. Nous sommes particulièrement fiers du travail accompli par nos équipes durant ces sept décennies.

34 Je profite de l’occasion ce matin pour remercier le Conseil de la confiance qu’il nous a… eu envers notre entreprise au fil des années, et en particulier en autorisant la vente de 10 de nos stations de radio à Cogeco Média l’automne dernier.

35 Aujourd’hui, nous présentons devant vous… nous nous présentons devant vous avec Leclerc Communication, qui souhaite obtenir votre autorisation pour acquérir deux de nos stations, une à Québec et l’autre à Montréal.

36 Nous avons l’intime conviction que leur proposition répond à la réalité de ces marchés, aux changements qui marquent notre industrie, à la spécificité du marché francophone, à l’intérêt des auditeurs et, surtout, aux attentes du Conseil et aux exigences de la Loi sur la radiodiffusion.

37 À notre humble avis, les frères Leclerc sont les meilleurs acquéreurs pour ces stations. Ce sont de jeunes entrepreneurs dynamiques qui, avec acharnement, ont réussi en quelques années à mettre au point un format radiophonique à Québec qui plaît à l’auditoire, et comme le démontre la croissance de leurs parts de marché. Mes collègues et moi sommes persuadés qu’ils sauront faire de même avec les stations pour lesquelles nous sommes devant vous aujourd’hui.

38 M. BRIÈRE: Depuis 2004, nos efforts pour développer le marché de Montréal ont été nombreux. RNC Média n’a ménagé ni temps, ni argent, pour s’y tailler une place face à des concurrents aguerris et fort bien nantis. En 2014, après 10 ans de diffusion d’un format spécialisé Jazz déficitaire, nous avons choisi la voie de la radio parlée. La formule d’affaires publiques au départ est devenue celle du sport à la fin de 2015. Ce qu’elle est d’ailleurs encore aujourd’hui.

39 Mais le travail… malgré le travail dévoué d’une équipe exceptionnelle, nous n’avons jamais atteint le seuil de la rentabilité. Il faut reconnaître que l’incapacité d’obtenir des droits de diffusion de sports des ligues majeures constitue un handicap important. À cela, s’ajoutent les coûts d’exploitation exacerbés par la concurrence féroce que se livrent les deux réseaux de sports francophones à la télévision.

40 En 2006, le Conseil nous a octroyé une licence pour exploiter CHOI-FM qui traversait une période d’intenses turbulences à Québec. En 2010, vous avez autorisé CHOI-FM à devenir une station de prépondérance verbale, ce qu’elle est toujours. Au bout de toutes ces années, CHOI-FM demeure la radio numéro 1 à Québec. Elle a évolué pour s’adapter aux changements de l’environnement et aux attentes de ses auditeurs. CHOI-FM offre une programmation essentiellement locale, et son enracinement dans le marché de Québec et de sa région est aussi profond qu’indéniable.

41 En 2006, le Conseil nous a fait confiance pour faire de CHOI-FM une station remplissant les objectifs de la politique canadienne de radiodiffusion. Cette confiance fut renouvelée en 2013 pour une période de sept ans. Nous croyons sincèrement avoir été à la hauteur de cette confiance. Le temps est maintenant venu de passer le flambeau.

42 J’ai la conviction que Jean-François et Nicolas Leclerc seront à la hauteur de ces attentes et leur laisse donc le soin de vous en persuader.

43 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Comme c’est la première fois que nous nous adressons directement à vous, membres du Conseil, j’aimerais saisir l’occasion pour vous raconter notre courte histoire et celle de notre entreprise. De cette façon, nous espérons que vous serez à même de mieux comprendre les valeurs et motivations qui guident nos actions professionnelles et les intentions que nous avons derrière cette transaction.

44 Mon frère Nicolas et moi avons grandi dans une famille d’entrepreneurs du domaine agroalimentaire. À priori, rien nous prédestinait au monde de la radio. Toutefois, si l’esprit d’entrepreneuriat nous vient de notre père, notre passion pour la musique et les communications nous vient sans conteste de notre mère, Fernande Angers. Chanteuse de calibre professionnel qui aurait pu faire carrière dans le monde du spectacle, elle a plutôt décidé de consacrer sa vie à ses enfants, sans pour autant oublier sa passion. Dès notre plus jeune âge, nous assistions régulièrement à des spectacles, professionnels ou amateurs. Nous étions initiés aussi bien à Gershwin qu’au groupe québécois Offenbach.

45 En 2000, lorsque notre mère décide de fonder un chœur gospel à Québec, mon frère et moi en devenions choristes et solistes et nous l’étions encore tout récemment. Cet engagement nous a fait vivre des expériences uniques. Nous avons entre autres : participé à la réalisation et à l’enregistrement de deux albums, dont un album de Noël gospel francophone, en 2011; remporté deux des plus importantes compétitions vocales gospel aux États-Unis; foulé les plus grandes scènes de la province; participé à de nombreuses émissions de radio et de télévision de variétés; et partagé la scène avec quelques-unes des plus grandes voix du Québec et d’ailleurs.

46 La musique et la chanson de toutes langues et de tous genres ont toujours fait partie de nos vies. Et la radio était le principal vecteur de cette passion. Après des études en communications et journalisme, et même pour ma part en animation radio et télévision, nos études subséquentes en droit et nos carrières d’avocat nous ont éloigné de nos premières ambitions jusqu’au jour où nos rêves ont fini par nous rattraper.

47 Un matin d’août 2010, j’entends à la radio – ça s’invente pas - que les stations CKOI 102,1 et Rythme FM 91,9, à Québec, doivent être mises en vente par Cogeco. L’animateur de l’émission à ce moment-là spéculait sur l’identité du futur acquéreur, qui serait probablement un joueur local. J’ai été interpellé instantanément. Je me suis dit, et pourquoi pas nous?

48 Dès mon arrivée au travail ce jour-là, j’ai appelé mon frère Nicolas et mon père pour tâter leur intérêt… pour les informer de ce que j’avais entendu évidemment et tâter leur intérêt pour un tel projet. La suite, vous la connaissez. Grâce à une décision favorable du Conseil, Leclerc est devenue la titulaire des licences de CJEC-FM et CFEL-FM que nous avons commencé à opérer le 30 janvier 2012.

49 C’est un euphémisme de dire que nous avons entrepris ce défi naïvement. Inconscients des risques inhérents au milieu de la radiodiffusion, mais remplis de bonne volonté, nous avons entrepris de reconstruire les équipes, de leur fournir une nouvelle source de motivation et de développer une nouvelle signature musicale pour remplacer la marque Rythme FM, qui connaissait de sérieuses difficultés à Québec depuis son lancement au début des années 2000.

50 Nous avions toujours eu l’impression que les stations de Québec tournaient invariablement les mêmes artistes et les mêmes chansons. Les similitudes sonores d’une fréquence à l’autre étaient flagrantes et nombreuses. À 27 ans, issus de cette génération d'auditeurs ouverts sur le monde qui ne se retrouvaient plus dans la radio musicale traditionnelle, il était clair pour nous qu’il fallait nous démarquer par notre différence.

51 Notre objectif s’impose de lui-même, bâtir un catalogue musical incomparable, à l'image de notre génération. L’idée d’une station Hot AC aux sonorités plus pop-rock que pop est alors née. L’apport de notre personnel, mais également de groupes de discussions auprès de notre auditoire cible, nous amène à intégrer des pièces de format Triple A et alternatif.

52 Avec l’aide de l’agence Cossette, nous avons ensuite créé l’image de cette station en harmonie avec son catalogue musical. Son caractère ensoleillé, positif, familial, spontané et rassembleur a donné vie au nom WKND et au logo jaune soleil qui l’accompagne.

53 M. NICOLAS LECLERC: WKND 91,9 est née le 20 juin 2012, moins de cinq mois après notre arrivée dans le milieu de la radiodiffusion. Immédiatement, nous avons compris que cette nouvelle station répondait à un besoin auprès d’un public entiché de découvertes musicales.

54 L’auditoire de WKND 91,9 s’est bâti petit à petit, sondage après sondage. Les jeunes de 18 à 34 ans ont été les premiers à adopter l’antenne, avant qu’elle ne devienne la station musicale numéro 1 à Québec en 2018, en nombre d’heures d’écoute totale chez les 12 ans et plus. Un exploit en soi, puisque la difficulté incontournable du marché de Québec n’est pas de conserver une formule à prépondérance verbale, mais d’assurer la rentabilité d’une formule musicale.

55 Au début, la concurrence trouvait en l’offre musicale de WKND une source d’amusement. Aujourd’hui, nous démontrons plutôt qu’audace, persévérance et singularité peuvent mener au succès. …

56 Le succès d’estime de cette station ne s’est toutefois pas matérialisé aussi rapidement en un succès financier et le développement de notre deuxième station se fait à un rythme différent.

57 Dès notre achat, les revenus de CKOI 102,1 se sont mis à décroître au même rythme que les heures d’écoute dévolues à la musique Top 40 au Québec et notre détermination a été mise à rude épreuve.

58 L’aide financière apportée par notre père dans les années qui ont suivi l’acquisition est devenue non seulement précieuse, mais indispensable pour faire face à cette période difficile.

59 Nous aimons penser que son soutien financier est bien la preuve qu’il croyait en notre produit autant que nous. Mais dans nos moments de franche lucidité, nous devons admettre que la foi seule n’aurait pas été suffisante pour son esprit d’investisseur. L’affection qu’il nous porte a fait toute la différence.

60 Les beaux jours sont arrivés alors que l’entreprise a franchi le seuil de la rentabilité en 2015. Nous avons alors pus concentrer nos efforts sur la transformation de notre deuxième fréquence.

61 D’essais en erreurs et d’erreurs en bons coups, Boulevard 102,1 en est venue à diffuser un format musical rock actuel, et ce, depuis juin dernier.

62 Leclerc est le seul diffuseur à offrir cette formule à Québec, voire au Québec.

63 Les deux stations de Leclerc Communication enrichissent et renforcent le système canadien de radiodiffusion en offrant aux auditeurs du marché de Québec des formules et une programmation musicale qui se distinguent de celle de ses concurrents.

64 Notre signature musicale audacieuse est reconnue au-delà de son marché local.

65 En 2014, John Pedulla a reçu, dans le cadre des prix Rencontres de l’ADISQ, le titre de directeur musical de l’année. Dernièrement, en 2018, c’est Steven Croatto qui était reconnu à titre de directeur des programmes de l’année. Ne cherchez aucun hasard entre ces reconnaissances du milieu et la diversité musicale offerte par Leclerc Communication, car il n’y en a pas : les deux vont de pair.

66 Nous vous l’avons déjà avoué, à nos débuts en radiodiffusion, nous étions inconscients des défis qui nous attendaient. Sept ans plus tard, après avoir fait face à l’adversité, nous sommes plus forts, plus solides, plus prudents, mais non moins audacieux.

67 Nous avons créé notre zone de confort dans le milieu radiophonique et repérons pièges et périls bien plus rapidement qu’à nos débuts. Nous avons fait nos classes et sommes maintenant prêts à relever de nouveaux défis et avides de les faire.

68 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Pour les passionnés de musique et de radio que nous sommes, la disponibilité des stations CHOI-FM à Québec et CKLX-FM à Montréal ne pouvait survenir à un meilleur moment. L’idée de concrétiser la transaction que nous avons soumise à votre considération nous emballe au plus haut point.

69 Les demandes qui sont étudiées aujourd’hui avec vous sont ambitieuses, mais réalisables. Par-dessus tout, elles sont bénéfiques pour le système de radiodiffusion canadien.

70 Et nous sommes capables de les mettre en œuvre.

71 Nos demandes visent et accompliront les objectifs suivants :

72 Apporter à Montréal une offre musicale radiophonique inédite;

73 Conserver et améliorer une diversité de programmation musicale à Québec;

74 Augmenter la couverture des actualités dans la Capitale Nationale;

75 Apporter une nouvelle voix musicale et éditoriale dans la métropole;

76 Soutenir les artistes musicaux de la scène émergente;

77 Solidifier l’enracinement d’une station de format parlé à Québec;

78 Étendre l’empreinte territoriale d’un radiodiffuseur indépendant au-delà de son marché d’origine et;

79 Consolider une voix éditoriale et entrepreneuriale indépendante dans le marché radiophonique francophone canadien.

80 Parlons d’abord de la musique à Montréal, puisque nous demandons au Conseil un changement de format pour la station CKLX-FM.

81 L’acquisition de cette station est un rêve éveillé que nous faisons depuis des années. Avec CKLX-FM, nous pourrions étendre l’horizon de notre marque Week-end jusqu’à Montréal.

82 Coup du sort extraordinaire, la fréquence est aussi la même que celle de notre station à Québec, soit le 91,9. Comment pourrions-nous laisser passer une telle opportunité?

83 Nous l’avons déjà vécu et savons pertinemment que le lancement d’une nouvelle station musicale est une aventure périlleuse. Cela demande énormément d’investissements financiers et humains, incluant une mise en marché et une stratégie promotionnelle audacieuses. Leclerc Communication s’y risquera, car il y a à Montréal un vide qui ne demande qu’à être comblé.

84 L’ADISQ et de nombreux autres intervenants ont attesté de cette réalité : le marché de Montréal manque de diversité en matière de radio musicale.

85 L’ADISQ va jusqu’à affirmer que le marché montréalais possède non seulement le potentiel pour accueillir une nouvelle chaîne musicale, mais qu’il en a besoin, et ce, depuis longtemps.

86 M. PEDULLA : En effet, de nombreuses chansons francophones et anglophones qui sont des succès pour la radio Week-End 91,9 à Québec sont absentes des ondes des stations de radio musicales francophones de la métropole.

87 Le 21 août dernier, neuf chansons qui faisaient partie du Top 25 actuel (current) francophone de Week-End n’étaient diffusées par aucune station de radio commerciale de ce marché.

88 L’ADISQ a constaté un important taux de recoupement des chansons entre les différentes stations musicales francophones de Montréal. Si Week-End était présentée telle quelle dans la métropole, on y entendrait la différence.

89 Alors que le recoupement des chansons entre Rythme et Rouge à Montréal est de 91 % et que celui entre Énergie et CKOI est de 71 %, celui de Week-End 91,9 Québec avec chacune de ces stations musicales est de l’ordre des 40 %.

90 Bref, près de 60 % des chansons de Week-End ne sont jamais entendues par les auditeurs de la métropole. La diversité musicale qu’amènerait Week-End à Montréal n’est donc pas hypothétique, mais indubitable.

91 Actuellement, les directeurs musicaux de ces stations montréalaises ont le droit de vie ou de mort sur les chansons qui lui sont proposées. Deux titulaires de radio FM qui, ensemble, dominent 100 % du marché de la radio musicale francophone commerciale, si on exclut la radio classique, c’est bien peu de débouchés pour les artistes qui veulent diffuser leurs œuvres. La visibilité du talent existant et émergent en musique francophone est ici soumise au contrôle de deux titulaires de licence seulement.

92 M. NICOLAS LECLERC : Il est grandement temps que cela change, autant pour les auditeurs de Montréal que pour les artistes qui subissent depuis de trop nombreuses années les contrecoups du duopole formé par Bell et Cogeco dans le marché de la radio francophone de la province.

93 Le Conseil aura d’ailleurs déjà noté que nombre d’artistes québécois soutiennent notre demande, animés qu’ils sont par le caractère distinctif de notre station Week-end à Québec.

94 Nous endossons avec plaisir le rôle d’agent perturbateur du statu quo musical dans le marché radiophonique francophone et notre passé sera garant de l’avenir.

95 Leclerc Communication veut insuffler un renouveau musical dans la métropole et continuer à en faire autant à Québec avec Week-End et Boulevard.

96 Pour vous convaincre du sérieux de notre démarche, nous nous engageons entre autres à maintenir la vocation musicale des stations CJEC-FM et CFEL-FM en heure de grande écoute.

97 Nous savons que notre stratégie de programmation est à la hauteur de nos ambitions. Nous devons aussi nous donner les moyens de ces ambitions en y jumelant une stratégie d’affaires avisée.

98 L’acquisition de CHOI-FM s’inscrit parfaitement dans l’optique de ces deux stratégies.

99 Station parlée héritage, marque radio la plus connue et appréciée dans la Ville de Québec, ancrée dans la communauté qu’elle dessert, le temps est venu, selon nous, pour que CHOI Radio X fasse partie d’un groupe qui partage ses origines.

100 Leclerc Communication, une PME dont le seul champ d’activité est la radio traditionnelle est ici toute désignée et ce serait une immense fierté et un privilège, pour mon frère et moi, d’en devenir propriétaires.

101 Nous sollicitions l’approbation du Conseil pour passer du statut de radiodiffuseur d’un unique marché et à une seule vocation musicale à celui de radiodiffuseur opérateur dans deux marchés et offrant aux auditeurs autant de formules musicales qu’une formule à prépondérance verbale.

102 Les synergies dégagées de l’exploitation de quatre stations réparties dans les deux principaux marchés francophones du pays nous permettront de mieux rivaliser avec les entreprises intégrées et multiplateformes, autant sur le terrain de la promotion de notre offre radiophonique que sur celui de la rétention des meilleurs talents.

103 Alors, nous pourrons continuer à innover et contribuer à ramener à la radio traditionnelle les auditeurs qui l’ont délaissée au profit des offres musicales non règlementées.

104 Car aujourd’hui, la compétition vient de tous les fronts, même des plus puissantes compagnies au monde. Il faut contrer la concurrence des géants du numérique, tels Spotify et Apple, qui ne se battent pas à armes égales. Les services d’écoute de musique en continu chambardent l’ordre établi en offrant gratuitement des catalogues musicaux de dizaines de millions de titres à leurs abonnés, qui peuvent choisir en temps réel ce qu’ils veulent écouter, sans aucune obligation quant aux contenus de musique canadienne ou francophone. Rappelons que ces nouveaux compétiteurs de la radio traditionnelle ne contribuent pas non plus au système de radiodiffusion ni au développement du contenu canadien.

105 Certes, l’approbation des demandes soumises au Conseil ferait en sorte que Leclerc Communication exercerait le contrôle sur trois stations francophones à Québec sur 19 : deux stations à formule musicale et une autre à formule parlée.

106 Jusqu’ici, rien d’inhabituel que de voir dans un même marché urbain d’envergure un radiodiffuseur qui contrôle trois stations de radio diffusant dans la même langue, deux dont sont à formule musicale.

107 Oui, ici, toutes trois seraient exploitées sur la bande FM. Mais y en a-t-il une autre, bande de fréquences, qui permettrait à un radiodiffuseur indépendant francophone d'être titulaire de plus de deux stations dans le marché de Québec? La réponse est non.

108 La bande AM à laquelle la Politique sur la propriété commune renvoie les diffuseurs pour compléter leur offre radiophonique jusqu’à quatre stations dans un même marché n’est plus qu’un mirage pour les diffuseurs francophones du Québec.

109 Elle a même totalement cessé d’exister pour les auditeurs de Québec depuis la fermeture de CHRC 80 le 30 septembre 2012.

110 Si dans un élan d’héroïsme un diffuseur francophone tentait de la ressusciter, c’est l’abîme financier et non pas le succès d’écoute qui l’attendrait au bout de la route.

111 Pour qu’un radiodiffuseur indépendant francophone puisse, aujourd’hui en 2019, bénéficier des synergies de consolidation qui ont motivé l’adoption d’une Politique sur la propriété commune par le Conseil, nous vous soumettons respectueusement qu’il est nécessaire de considérer les objectifs de cette politique au-delà de son simple libellé.

112 Nos concurrents à Québec et à Montréal sont la preuve éloquente que les synergies entrepreneuriales constituent un ingrédient indispensable de la recette du succès dans l’industrie médiatique.

113 Leclerc est aujourd’hui loin de pouvoir soutenir la comparaison avec eux. Notre champ d’activité se limite à la radio anglophone. Les leurs s’étendent aussi à la radio anglophone, comme à de nombreuses autres plateformes médiatiques, à la distribution de programmes audio et vidéo et à la fourniture de services de télécommunication.

114 Leur présence dans les services de détail connexes, leur offre multiplateformes et leur notoriété de longue date en font des partenaires d’affaires de premier choix pour tous les acheteurs médias, de même que des commanditaires séduisants pour tous les évènements culturels musicaux, accroissant leur visibilité au détriment de celle des autres diffuseurs.

115 Ce que nous venons de vous décrire n’est pas une doléance. C’est un constat sans complaisance de la situation que vivent tous les diffuseurs indépendants dans le système de radiodiffusion canadien. D’où l’importance et l’intérêt de la transaction à l’étude aujourd’hui, puisque la présence et le succès d’une diversité de diffuseurs sont au service de l’intérêt public et des objectifs de la Loi sur la radiodiffusion.

116 Avec égards, nous invitons le Conseil à faire preuve de la souplesse qu’il annonçait vouloir appliquer au marché francophone dans l’Avis de consultation 2015-318 dans son appréciation de nos demandes.

117 Cette souplesse peut se traduire en considérant notre demande non seulement au regard de son impact dans le marché de la Ville de Québec, mais aussi de l’apport qui en découle pour l’ensemble du marché de la radio francophone de la province.

118 Si le Conseil devait accepter nos demandes, nous deviendrions un radiodiffuseur présent sur deux marchés, avec un total de quatre stations FM. Certes, nous serions alors un joueur plus important dans la Ville de Québec, mais nous serions toujours indépendants et présents dans un seul champ d’activité, la radio traditionnelle, et nous irions chercher une très modeste part des heures d’écoute et des revenus sur l’ensemble du marché francophone.

119 En même temps, la place occupée par Bell ou Cogeco dans le marché de Québec, en termes de revenus et de cotes d’écoute, resterait inchangée. Ils seraient encore présents dans plus d’une dizaine de marchés dans la province. Leurs parts de marché commerciales combinées seraient toujours de 96 pour cent à Montréal et de plus de 60 pour cent dans le reste du Québec, chiffre qui est appelé à augmenter suivant l’achat des stations régionales de RNC par Cogeco.

120 Ils continueront, au jour du transfert de contrôle, à gagner ensemble près, sinon plus, de 80 pour cent des revenus totaux de l’industrie de la radiodiffusion francophone.

121 L’approbation de nos demandes par le Conseil ne changera pas cet état de fait mais elle insufflera une nouvelle vitalité dans le marché de la radio francophone en bonifiant le coffre à outils d’un trop rare diffuseur indépendant dans une industrie subordonnée aux pratiques d’affaires et aux choix musicaux de ses deux joueurs dominants.

122 Évidemment, si nos demandes sont acceptées par le Conseil, nous aspirons à nous accaparer des parts d’écoute à Montréal grâce à une formule musicale et une programmation innovatrice, unique, vivante et différente, qui complétera l’offre radiophonique commerciale déjà existante dans le marché, en répondant aux intérêts et aux goûts de ceux que la programmation actuelle laisse insatisfaits.

123 Bien sûr, nous défendrons farouchement notre position à Québec en offrant une programmation aussi variée et équilibrée que possible et en couvrant l’actualité avec une sensibilité en phase avec celle de nos concitoyens.

124 Mieux encore, nous offrirons un débouché supplémentaire aux artistes de la scène émergente francophone dont le genre musical est largement ignoré actuellement par le courant dominant et contribuerons sans relâche à la mise en valeur, à la promotion et au développement des talents musicaux canadiens.

125 Naturellement, nos demandes font partie d’une stratégie d’affaires d’entreprise, comme toutes celles qui sont soumises au Conseil par des radiodiffuseurs commerciaux. Mais elles ont aussi le mérite d’être conçues pour servir l’intérêt public sans complexe.

126 Les bénéfices de la transaction proposée pour le système de radiodiffusion vont bien au-delà des avantages tangibles à payer sur la valeur monétaire de la transaction. L’approbation de nos demandes par le Conseil confirmerait ce qu’il attend de la relève du système de radiodiffusion.

127 Depuis nos tout débuts, nous avons fait montre d’une capacité d’innovation et de création salutaire pour l’industrie de la radiodiffusion et celle de la musique. Nous avons su offrir des produits différents, à contre-courant de ce qui se fait au Canada. Nous avons été... nous avons créé, pardon, un nouveau format musical qui a fait ses preuves et nous avons été les premiers au Québec à oser intégrer du new country au sein de notre programmation musicale.

128 Nous avons mis sur pied des événements culturels d’envergure uniques qui mettent notamment en valeur les artistes de la scène musicale canadienne émergente. Nous recevons chaque semaine des artistes locaux qui viennent faire une prestation en direct sur nos ondes.

129 Nous avons lancé avec succès une émission 100 pour cent francophone dédiée aux artistes du Québec, en heure de grande écoute, dont la recette est désormais copiée par nos concurrents. Toutes des initiatives uniques qui servent l’intérêt de notre communauté et de l’industrie de la musique canadienne.

130 Si le Conseil approuve nos demandes, cet ADN ne changera pas mais il prendra aussi d’assaut le marché de Montréal, ce qui, nous le croyons très sincèrement, est dans l’intérêt du système de radiodiffusion dans son ensemble.

131 Bref, nous sommes convaincus que la proposition que nous faisons devant vous aujourd’hui est la meilleure pour l’intérêt public et le système de radiodiffusion canadien:

132 Par l’ensemble des avantages tangibles totalisant plus de 1,2 millions de dollars calculés sur la base de la valeur de la transaction établie par le Conseil dans sa lettre du 11 octobre 2018;

133 Par les autres avantages financiers et intangibles qu’elle apporte sur les plans de la diversité musicale, de la diversité des voix éditoriales et de la diversité entrepreneuriale;

134 En assurant la pérennité d’une relève solide pour faire face à la concurrence des géants intégrés;

135 En contribuant positivement à la diversité musicale de Québec, Leclerc s’engageant à assurer la survie de formats musicaux différents pour les prochaines années;

136 En ajoutant une nouvelle voix éditoriale à Montréal, qui propose la création d’une salle de nouvelles locales;

137 En donnant vie à un projet de radio novateur et original, qui vise à amener une diversité musicale essentielle au marché de Montréal, pour ses auditeurs, comme pour ses artistes;

138 En offrant aux artistes émergents des vitrines exceptionnelles via les initiatives proposées avec sa station CJEC à Québec et la station CKLX à Montréal;

139 Et par l’engagement ferme de Leclerc envers la création et la diffusion de nouvelles locales et régionales sur les ondes de CHOI-FM et une meilleure couverture de l’actualité qui bénéficiera aux auditeurs de toutes nos stations.

140 Finalement, ça permettra à un radiodiffuseur indépendant, familial, issu des régions, opéré par deux jeunes passionnés de Québec, entrepreneurs oui, mais aussi artistes, de croître et d’étendre à d’autres marchés la mission qu’ils se sont donnée d’abord et avant tout par amour de la radio, de la musique et des communications.

141 Notre proposition sert la Politique canadienne de radiodiffusion et assurera la survie de... l’avenir plutôt de CKLX-FM et de CHOI-FM. Nous sommes convaincus qu’il y a là une occasion unique à saisir maintenant.

142 Et c’est vous, membres du Conseil, que nous devons convaincre et sommes donc à votre disposition pour répondre à vos questions.

143 Mais juste avant, si vous me permettez et si on a encore un peu de temps devant nous, j’aimerais vous présenter un court extrait audio qui vous montrera un peu l'environnement musical des stations WKND et BLVD à Québec pour que vous puissiez bien saisir la différence, la diversité que nous amenons dans ce marché.

144 (PRÉSENTATION AUDIO)

145 LA PRÉSIDENTE: Alors, j’aimerais vous remercier pour votre présentation. Merci pour la belle qualité de préparation.

146 Juste avant d’aborder la période de questions, est-ce que vous pourriez confirmer pour moi ou clarifier ce document-là, je l’ai reçu mais est-ce qu’il a été déposé au dossier public?

147 Me LAMARRE : En fait, Madame la Présidente, nous, on voulait commencer par vous demander à pouvoir le déposer au dossier public. Le document s’intitule : « Sommaire des bénéfices découlant de l’approbation éventuelle par le CRTC des demandes de Leclerc Communications. »

148 Ce document-là contient des informations qui se retrouvent soit dans notre demande, soit dans nos réponses aux lettres du Conseil, soit dans l’allocution que nous vous avons lu ce matin. Son seul objectif, c’est en étant un sommaire formaté autrement, on veut s’en servir pour pouvoir faciliter les échanges avec le Conseil, si vous acceptez ce document-là au dossier public.

149 LA PRÉSIDENTE: Parfait. C’est-à-dire que je le prends sous réserve j’imagine d’un, c’est-à-dire sous réserve, c’est le terme, je pense. Je regarde ma conseillère (coupure).

150 Me LÉTOURNEAU: Oui, Madame le Vice-Présidente, on peut le mettre au dossier public sur réserve. Il va être publié sur le site web une fois que je vais avoir l’opportunité de passer à travers.

151 LA PRÉSIDENTE: Merci.

152 Me LAMARRE: Merci beaucoup.

153 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup.

154 Alors, ce qui nous amène donc à la période de questions. Cette période de questions-là va être divisée en trois parties : la première va concerner, donc, votre demande d’exception à la politique sur la propriété commune; la deuxième partie traitera du changement de formule que vous demandez pour CKLX-FM; et enfin la troisième partie concernera la valeur de la transaction.

155 Alors, sans plus tarder, nous allons entrer dans le vif du sujet. J’aimerais rappeler, comme vous le savez, le Conseil accorde rarement une exception à la politique sur la propriété commune, et lorsqu’il le fait, il le fait habituellement sur la base de deux critères, donc le premier d’ordre technique ou le deuxième d’ordre économique.

156 Ordre technique pour améliorer la qualité du signal, ou économique pour, en fait, lorsque la viabilité économique d’une entreprise ou d’une station est compromise.

157 Dans le cas qui nous occupe, je comprends qu’aucun motif n’a été soulevé, aucun motif technique n’a été soulevé, ce qui nous amène donc au deuxième type de critère, donc de viabilité économique.

158 Donc, dans votre demande, vous n’avez pas indiqué non plus qu’une exception à la politique sur la propriété commune était nécessaire pour assurer la viabilité économique de vos stations existantes.

159 Alors, pourriez-vous nous éclairer à ce sujet? Pourriez-vous nous dire si l’exception à la politique sur la propriété commune est nécessaire à la viabilité économique de vos stations ou de votre entreprise?

160 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: L’exception règlementaire, elle est nécessaire pour la viabilité économique de les stations que nous avons acquéri, acquises, plutôt. Enfin, nous avons actuellement deux stations de radio : nous avons Boulevard 102.1 et WKND 91.9.

161 En ce moment, la rentabilité de Boulevard 102.1, elle n’est pas là. C’est une station qui est déficitaire année après année. Et c’est la même chose du côté d’une des stations que nous allons acquérir, avec votre permission évidemment, soit la station CKLX-FM. Cette dernière elle est également non-rentable et déficitaire, plutôt, depuis de nombreuses années.

162 Alors, la proposition que nous faisons devant vous vise à permettre la création de synergies qui vont permettre la rentabilité à moyens et longs termes de l’ensemble des stations de Leclerc Communications. Donc oui, il y a une question de viabilité économique pour les stations CKLX-FM et CFEL-FM dans le marché de Québec.

163 LA PRÉSIDENTE: Merci. Vous avez également, en fait, par ailleurs, vous avez indiqué dans votre demande avoir remplacé la programmation hybride de Boulevard.

164 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui.

165 LA PRÉSIDENTE: Donc vous venez de faire allusion à Boulevard. On comprend donc qu’il y a eu un changement de programmation hybride pour une formule rock moderne. Alors, je comprends que ce changement-là a été fait depuis l’entente avec RNC, même si cette entente est conditionnelle à l’approbation du Conseil.

166 Pour quelles raisons avez-vous fait ce changement de programmation pour Boulevard?

167 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: La réponse est simple à ce sujet; nous étions, nous présentions une programmation à Boulevard qui était essentiellement parlée dans le jour. Donc de 6h00 à 18h00 à tous les jours, nous présentions une programmation parlée, et la raison est simple, c’est que la programmation parlée est une de celles qui a le plus de succès à Québec.

168 Il faut comprendre que les stations CHOI-FM, Première Chaine de Radio-Canada, LEFM 93, Énergie, également, le matin et toute la journée présentent des émissions à prépondérance verbale. Le succès d’écoute de toutes ces stations ne se dément pas, et la croissance de leurs heures d’écoute au cours des dernières années, elle est indiscutable. Donc, Nicolas et moi on voyait ça aller, et évidemment qu’on s’est dit en 2015, 2016, qu’il fallait aussi entrer dans cette danse.

169 Lorsqu’on a discuté avec les gens de RNC à partir du mois de mars, si je ne m’abuse, évidemment que la réflexion s’est amorcée, et Nicolas et moi avons pris la décision de changer le format de la station Boulevard. On présentait une programmation parlée à 100%, et sachant que on allait vous demander l’approbation pour cette acquisition, pour cette transaction, il coulait de source de ne plus compétitionner la station parlée la plus performante du marché et de tenter de faire autre chose.

170 Et donc, ç’a amené le format rock actuel de Boulevard 102.1, un format inédit qui n’existe plus dans le marché depuis la disparation de Rock 100.9, et donc ç’a amené certainement plus de diversité dans le marché de Québec et c’est tant mieux, je pense.

171 LA PRÉSIDENTE: Si jamais la demande était refusée par le Conseil, est-ce que vous avez l’intention de continuer dans la même voie, donc avec le rock moderne pour Boulevard?

172 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui, parce que les résultats d’écoute que nous avons sont très encourageants. On a reçu les derniers sondages au cours du mois de, à la fin du mois de novembre, et les résultats d’écoute de la station sont en augmentation. Donc, les pronostics pour l’avenir de cette station sont déjà très bons, alors je pense que ça ferait en sorte qu’on continuerait à opérer cette station-là de cette façon. Maintenant, pour combien de temps, on sait que les cotes d’écoute sont volatiles à Québec, donc on peut pas garantir ce format-là pendant des années, mais… mais quand même, pour l’instant, c’est ce que nous aurions en tête évidemment.

173 LA PRÉSIDENTE: Si on poursuit dans le même sujet de la diversité de programmation, avez l’acquisition de CHOI-FM, comment est-ce que vous entrevoyez cette diversité de programmation là?

174 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Ben, elle serait encore plus forte, hein? Et c’est ça que ça amène, la consolidation, dans un marché. Ça fait en sorte d’assurer une diversité de produits et de formats parce qu’il est bien évident qu’on ne compétitionnera jamais un format qu’on a déjà, donc l’acquisition de CHOI-FM va assurer cette diversité-là. Ça ferait en sorte que Leclerc posséderait, avec votre permission, une station parlée, donc la prépondérance verbale, qui discute d’affaires publiques, des émissions de débats, d’informations, et, de l’autre côté, nous aurions deux stations musicales de format complètement différent, une de format rock actuel, l’autre de format assez éclectique là, Hot-AC, Triple A, alternatif. Donc, ça amènerait certainement une diversité de formats dans le marché de Québec et une assurance, à tout le moins, d’une belle diversité musicale dans le marché.

175 LA PRÉSIDENTE: Merci. Vous avez fait allusion un peu, ben, vous avez décrit la programmation, si on veut, sur vos chaines, puis aussi la part de radio parlée chez vos concurrents. Si la demande d’exception à la propriété sur… à la politique – pardon – sur la propriété commune était approuvée par le Conseil, vous vous êtes engagé, si j’ai bien compris, à maintenir une programmation à prépondérance musicale, donc plus de 50 % musical, en heure de grande écoute – donc, on a fait mention tout à l'heure 6 heures à 18 heures –, donc, pour vos deux stations de Québec, BLVD et WKND.

176 Dans son intervention, Cogeco suggère que cet engagement-là se traduise par une condition de licence, donc soit reflété dans des conditions licence. Est-ce que vous seriez prêt à déposer des demandes de modification de licence pour les deux stations, BLVD et WKND, pour refléter cet engagement-là dans des conditions de licence?

177 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui, Madame la Vice-présidente… Madame la Présidente, nous sommes prêts à déposer une telle demande pour des conditions de licence. Maintenant, selon… par rapport à ce que vous mentionnez pour les stations BLVD et WKND, je pense qu’il faut être très clair sur ce qu’on entend faire.

178 L’objectif de cette offre, c’est d’assurer que nous allons continuer à présenter une programmation musicale sur les ondes de WKND et BLVD, donc de CJEC et de CFEL. Si on avait une condition de licence à souscrire à cet effet, je vous dirais que l’idéal, c’est de s’assurer que cette programmation-là, elle soit à l’exclusion de la publicité. Alors donc, que soit… la programmation qu’on présente orale et musicale qui, nous l’assurons, sera plus à plus de 50 % de prépondérance musicale.

179 LA PRÉSIDENTE: Donc, j’avais préparé une question. Je comprends que vous lui aviez répondu en partie dans votre présentation à la page 20, alors pour s’assurer que toute l’information se trouve bien au dossier public, je vais tout de même vous la poser puis on pourra regarder ensemble si le contenu qui se trouve à la page 20 répond entièrement, complètement, à la réponse… à la question – pardon.

180 Alors, outre la diversité de programmation à laquelle vous faites référence dans votre demande, pouvez-vous expliquer en quoi une exception à la Politique sur la propriété commune dans le marché de Québec serait dans l’intérêt public. Alors, à la page 20, je comprends que vous avez donné les différentes raisons qui feraient en sorte que, selon vous, cette exception-là répondrait à l’intérêt public.

181 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui.

182 LA PRÉSIDENTE: Mais je vous laisse le… c'est-à-dire la liberté de pouvoir compléter la réponse.

183 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Merci. Oui, je pourrais les expliciter. En fait, je répondrais en six volets, si vous me permettez.

184 Je commencerais par des commentaires généraux, ensuite je traiterais des avantages tangibles proposés, ensuite des avantages en matière de musique, des avantages en matière d’informations, je traiterai en cinquième… cinquièmement de consolidation, et finalement de la protection d’une entreprise de radiodiffusion.

185 Si vous me permettez, je commencerais par des commentaires plus généraux. Premièrement, mon frère et moi, on a confiance en l’avenir de la radio. Depuis 2012, avec l’achat des stations… de deux stations globalement déficitaires, on a réussi à les rentabiliser et à leur donner une notoriété certaine dans la ville de Québec.

186 On sait toutefois qu’on vit actuellement une période de perturbations dans l’industrie radiophonique. Les revenus publicitaires sont en décroissance, les Apple Music et Spotify de ce monde accaparent une part d’écoute importante qui ne cesse de s’accroitre à chaque année.

187 Mon frère et moi, on est conscients que le statu quo n’est pas une option pour nous. On se doit de solidifier notre jeune entreprise si on veut demeurer dans le domaine, et on se doit de grossir d’après nos moyens également. Nous sommes seulement deux jeunes entrepreneurs de Québec qui souhaitent saisir les opportunités quand elles se présentent. Et là, il s’en présente une, opportunité, qui ne se représentera probablement jamais : celle d’acheter les stations CHOI-FM et CKLX-FM.

188 RNC a déjà entamé son plan de vente d’actifs en radio en concluant une transaction de 10 stations avec Cogeco Média, qui ne s’objecte pas à la présente transaction par ailleurs. RNC n’a pas l’intention de renoncer à ce plan. Alors, le fait de remettre à plus tard une telle décision, comme le suggère Bell, ne servirait que l’intérêt des compétiteurs qui pourraient bénéficier de l’insécurité qui ne manquerait pas de fragiliser les stations et, par conséquent, les relations avec les annonceurs et leurs employés.

189 Le marché francophone est très largement dominé par seulement deux grands groupes qui bénéficient d’une synergie importante en opérant de nombreuses stations dans plusieurs marchés et disposant de moyens considérables pour en assurer la promotion. Le fait d’être intégré verticalement et les moyens qui en découlent sont un avantage indiscutable pour l’acquisition du talent, sa rétention, la mise en marché et le rayonnement sur diverses plateformes.

190 La demande de Leclerc n’est pas déraisonnable en rapport avec la disproportion des moyens de ses concurrents. Un meilleur équilibre des forces découlerait si le Conseil donne son aval à cette acquisition et il n’y a pas d’autres moyens d’y parvenir.

191 Maintenant, le prix d’achat établi par le Conseil se chiffre à 20 077 579 $ pour le calcul des avantages tangibles – là, je suis à mon point 2. Nonobstant, la clause d’ajustement à la baisse du prix d’achat dans la Convention si certaines cibles ne sont pas atteintes, Leclerc Communication s’engage à verser 6 % sur le 20 077 579 $ établi par le Conseil, ce qui représente une somme totale en avantages tangibles de 1 204 654,76.

192 Si vous voulez, je peux vous faire un résumé des avantages tangibles que Leclerc s’engage à verser sur une période de 7 ans et que vous retrouvez dans le Sommaire des bénéfices qu’on a déposé. Ce sont 602 327 $ qui seront remis au Fonds Radiostar en 7 ans; 301 163 $ à Musication, 100 387 $ au Fonds canadien de la radio communautaire, et 200 775 pour d’autres projets de DCC admissibles, dont au moins 50 000 $… plus de 50 000 $ iront à des initiatives de l’ADISQ pour la promotion des artistes du Québec.

193 Maintenant, abordons la question des avantages intangibles en matière de musique. La proposition va assurer une diversité musicale dans le marché de Québec en s’assurant de maintenir la programmation rock actuelle de BLVD 102,1 et celle éclectique de 91,9 – on a déjà couvert ce point.

194 On s’engage également – vous le savez aussi – à consacrer plus de 50 % de la programmation de CFEL et de CJEC en heures de grande écoute à des émissions à prépondérance musicale.

195 Notre proposition assure la création d’un format musical distinct dans le marché de Montréal. Y’a également nos engagements pour le support de la relève en musique, consacrer 25 % de la musique vocale de langue française à des artistes émergentes sur les ondes de WKND à Montréal. Y’a la mise en valeur des artistes francophones aussi par le maintien d’une émission d’une heure à chaque jour de semaine consacrée à la valorisation de la musique francophone, La scène WKND, qui sera diffusée à Québec comme à Montréal maintenant, et d’autres initiatives au bénéfice des artistes émergents, dont celle d’inviter 175 artistes émergents sur 7 ans à participer à cette émission d’une heure qui leur sera consacrée sur les ondes de CKLX et CJEC à Québec.

196 C'est également favoriser la promotion du talent francophone avec la mise sur pied du programme L’artiste du mois WKND qui comprend la diffusion de messages et d’accroches publicitaires, des entrevues, et la publication de messages sur nos médias sociaux, ce qui représente un avantage financier de 588 000 $ sur 7 ans au bénéfice direct du talent émergent, avantage que nous avons décliné là, le montant est décliné dans notre réponse ou lettre de lacunes ou dans la réplique, je pense que c'est dans la réplique.

197 En information maintenant, le point 4. Ça représente l’ajout d’une salle de nouvelles à Montréal; l’embauche d’au moins deux journalistes-animateurs pour y travailler; et la diffusion d’environ deux heures 30 par semaine de bulletins d’actualités. Ce qui représente un gain net pour Montréal, puisque CKLX ne présente actuellement aucun bulletin d’actualités avec sa station sportive.

198 À Québec, ça représente une bonification de la qualité et de la quantité de nouvelles locales couvertes dans le marché. Présentement, ni CHOI, ni Leclerc ne peuvent faire séparément ce qu’ils vont pouvoir faire en équipe. Avec leurs forces combinées, le talent de leurs journalistes et animateurs aura un endroit pour s’exprimer entièrement, et cet endroit servira également de développement… d’endroit de développement pour la relève.

199 Et toujours aussi à l’actualité locale, on a souscrit à un engagement de diffuser quatre heures de nouvelles locales et régionales à chaque semaine de radiodiffusion sur les ondes de CHOI-FM, dont 20 minutes la fin de semaine. Actuellement, cette station n’est soumise à aucune obligation en matière d’actualités locales et régionales. Alors, c'est une autre assurance importante en faveur de l’actualité locale dans le marché.

200 Cinquièmement, notre proposition amènerait également la consolidation d’une entreprise de radiodiffusion indépendante propriété de deux jeunes opérateurs qui croient en la radio, qui en font leur seule priorité, et qui vont consacrer toutes leurs énergies à assurer la pérennité de la radiodiffusion francophone au Québec. On va offrir un contrepoids modeste, mais un contrepoids tout de même à la domination conjointe des géants intégrés au Québec, ce qui est bénéfique pour la diversité des voix musicales comme éditoriales.

201 Et un des avantages que permet l’achat de CKLX, c'est qu’elle diffuse sur la même fréquence que notre station CJEC à Québec, ce qui permet aussi des économies uniques pour nous. La proposition qui est devant vous aujourd'hui permettra donc de protéger une entreprise de radiodiffusion en assurant sa rentabilité à moyen et long terme.

202 Quelques petites notes en conclusion. Certains intervenants ont fait mention de la position dominante qu’on obtiendrait dans le marché de Québec. C'est sans tenir compte de la volatilité de l’écoute qui favorise les grands groupes qui ont d’énormes moyens pour alimenter une surenchère.

203 Nous vous soumettons que l’intérêt public serait mieux servi par une décision favorable. Le marché francophone est différent par sa taille et par sa culture. La radio joue un rôle de premier plan dans la protection de cette identité. Tout ajout à la diversité devrait être considéré comme un élément important de la vitalisation et de la préservation de cette culture.

204 Y a huit ans, on n’existait même pas, Leclerc Communication. Au fil des années on a travaillé fort pour se construire une crédibilité en faisant preuve de rigueur, de créativité, d’innovation, d’audace, de passion. Le Conseil nous a fait confiance en 2012 et j’estime que le temps lui a donné raison et j’espère que vous le pensez aussi.

205 Nous vous demandons maintenant de faire la même chose avec cette demande. On a le goût d’accomplir de grandes choses. Merci de nous permettre d’essayer de les réaliser.

206 LA PRÉSIDENTE: Merci.

207 Alors, une autre question dans un autre ordre d’idées, vous y avez fait allusion dans votre réponse que vous venez de nous donner, alors ça concerne l’équilibre concurrentiel.

208 M. NICOLAS LECLERC: Oui.

209 LA PRÉSIDENTE: Je comprends dans votre mémoire - et encore une fois vous venez d’aborder ce sujet-là - vous avez mentionné que dans la ville de Québec… que la ville de Québec était dominée par deux… par deux joueurs, principalement Bell et Cogeco, pourriez-vous élaborer sur la dominance de ces deux joueurs dans le marché de Québec?

210 M. NICOLAS LECLERC: C'est-à-dire on parle du marché global de la… de la radio francophone au Québec. À Québec, Bell et Cogeco ne sont pas en situation de domination dans le sens où actuellement les stations… les stations de Québec… si je peux compléter là…

211 LA PRÉSIDENTE: Oui.

212 M. NICOLAS LECLERC: …sont de… disons un peu plus en position… je voudrais pas dire faible là, mais c'est pas des positions de tête dans le marché. Nous, on travaille… en fait, j’aimerais seulement préciser que chaque groupe actuellement à Québec possède sensiblement le même… le même nombre de parts de marché…

213 LA PRÉSIDENTE: Oui.

214 M. NICOLAS LECLERC: …auprès des 25-54 ans. Donc, y a pas personne qui est en position de domination à l’heure actuelle dans le marché de Québec.

215 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Alors, justement dans le même veine, je comprends que - puis là ça serait important que vous clarifiez - dans le mémoire on comprend que y avait cet argument-là que avec une consolidation du groupe Leclerc, on viendrait rééquilibrer les forces du marché, et ça permettrait d’accroitre la concurrence dans ce marché-là. Y a des intervenants comme Bell qui viennent dire le contraire… qui disent au contraire qu’en ayant… en procédant… en allant de l’avant avec l’acquisition des trois stations, on passerait maintenant à 50 pour cent des parts de marché pour le groupe Leclerc, ce qui est le double des autres concurrents dans le marché de Québec. Alors, qu’est-ce que vous répondez à ces intervenants qui soutiennent plutôt que l’équilibre de la concurrence serait négativement affecté?

216 M. NICOLAS LECLERC: En fait, nous sommes d’avis que la concurrence ne serait pas affectée de manière négative à l’heure actuelle dans le marché de Québec. Il faut savoir que les parts de marché sont extrêmement volatiles. Alors, c'est… ou rappelez-vous qu’il y a trois ans nos stations étaient pas du tout dans la même position qu’à l’heure actuelle. Les parts de marché sont… changent énormément d’une… d’un sondage à l’autre et il faut tenir en considération cet état de faits.

217 La transaction proposée va permettre à Leclerc de mieux défendre sa position au niveau… au niveau des recettes publicitaires dans le marché, au niveau des parts de marché aussi; c'est ce que ça va nous permettre de faire. Fait savoir… faut aussi prendre la concurrence je pense plus au niveau global, au niveau du marché de Québec, faut savoir que Bell et Cogeco possèdent énormément de parts de marché. En fait, c'est plus de la moitié… à eux seuls c'est près de 60 pour cent des parts de marché qu’ils détiennent dans le marché francophone de la radio au Québec.

218 Alors, dans le marché de Québec ça nous permettra que de consolider un peu notre position à Leclerc Communication, parce qu’on ne peut aucunement comparer notre entreprise aux leurs dans le marché francophone, autant au niveau des parts du marché ou des heures d’écoute que des revenus publicitaires.

219 Me LAMARRE: Si je peux me permettre, Madame la présidente, la question des parts de marché et de la concurrence pour la publicité dans un marché c'est une chose, mais y a aussi - et c'est sûrement ce à quoi Bell fait allusion là dans son intervention - mais y a un autre élément qui est très important ici à distinguer c'est celui de la diversité des voix. Et en terme de parts de marché ou de parts d’écoute… je devrais plutôt dire les heures d’écoute dans le marché de Québec, même avec la demande qui est présentée devant vous, si vous l’acceptiez, Leclerc Communication aurait moins de 30 pour cent des parts d’écoute dans le marché. La diversité des voix, c'est pas seulement la répartition d’une tarte publicitaire avec des dollars qui y sont attachés. La diversité des voix, le Conseil l’a très bien défini, ça concerne toutes les voix de radio qui sont disponibles dans un marché. Ça devient particulièrement évident si on va sur le site du Conseil là et qu'on…

220 LA PRÉSIDENTE: Oui, ça ça va, parfait, merci.

221 Me LAMARRE: Merci.

222 LA PRÉSIDENTE: Alors, la précision que je suis allée chercher… donc, dans votre mémoire lorsque vous faites - là je le répète pour être sûre que ce soit bien clair pour tout le monde - donc, dans votre mémoire lorsque vous faites mention de ce déséquilibre concurrentiel-là, ce n’est pas pour Québec, mais pour le Québec?

223 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: C'est pour… c'est pour l’ensemble du marché de la radio francophone au Québec.

224 LA PRÉSIDENTE: Parfait, merci beaucoup. Ce qui nous amène aussi à une autre question, vous y avez fait référence également, les revenus publicitaires. Alors, je comprends que contrairement aux tendances actuelles dans le marché de Québec, vous indiquez également dans votre demande que vous anticipez une croissance des revenus publicitaires pour CHOI, WKND, BLVD, si une exception à la politique sur la propriété commune vous était octroyée. Alors, plus précisément, vous avez indiqué que si le CRTC approuvait la transaction, les revenus publicitaires de BLVD augmenteraient davantage. J’aimerais que vous me donniez des précisions à cet égard.

225 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Sur cette question je vais laisser la parole à mon collègue Nicolas.

226 M. NICOLAS LECLERC: Effectivement… évidemment au lendemain d’une transaction on anticipe pas qui aurait vraiment des modifications substantielles au partage des recettes publicitaires dans le marché de Québec. Les trois sta… en fait, toutes les stations du marché vont conserver exactement leurs parts de marché.

227 Là où entrevoit peut-être une augmentation des résultats des revenus, ce serait pour notre station BLVD qui à l’heure actuelle est déficitaire. Une telle proposition permettrait de… au niveau des ventes locales, de faire des propositions aux acheteurs média pour… en combo ou en trio par exemple avec soit les stations CHOI ou WKND. Donc, ça nous permettrait d’inclure dans nos stratégies de vente la station CFEL qui est plus difficile à l'heure actuelle de vendre en raison de ses parts d'écoute qui sont un peu plus faibles.

228 Alors c'est ça qu'on entrevoit. À court ou à moyen terme, cette station-là va probablement être en mesure de pouvoir augmenter sensiblement, pas énormément on s'entend, mais sensiblement ses revenus étant donné nos stratégies de vente qui pourront être jumelées avec l'achat de la station WKND ou CHOI.

229 LA PRÉSIDENTE: Donc ça serait un effet de levier si je comprends bien mais en termes de sources de revenus publicitaires, ces sources-là seraient les mêmes.

230 M. NICOLAS LECLERC: Oui, tout à fait. À l'heure actuelle dans le marché de Québec, y a quand même une diminution année après année-là depuis environ cinq ans des recettes publicitaires dans le marché. Alors c'est pas des diminutions qui sont très importantes mais ce sont des diminution quand même.

231 On s'assure, mon frère et moi et toute notre équipe de vente également, d'aller chercher de l'argent ailleurs, donc pas seulement auprès de nos concurrents mais également auprès de d'autres sources de publicité. Faut savoir que la radio n'est pas la seule source pour les acheteurs médias pour faire la publicité. On le sait avec des plateformes web avec... avec l'affichage, bon y en a énormément de sources de... à l'heure actuelle où on peut faire de la publicité.

232 Alors notre but c'est de ramener aussi les annonceurs qui tranquillement ont décidé de faire confiance au web, aux réseaux sociaux, les ramener à la radio parce que c'est extrêmement important pour nous et on est convaincu également que c'est la meilleure façon et le meilleur véhicule pour ces gens-là d'aller rechercher leur clientèle là où ils se trouvent.

233 LA PRÉSIDENTE: Merci. Ce qui nous amène à un autre type de questions. Dans l'hypothèse où le Conseil refusait votre demande d'exception à la Politique sur la propriété commune, avez-vous considéré d'autres options qui vous permettraient de procéder tout de même à l'acquisition de CHOI et CKLX-FM tout en respectant la Politique sur la propriété commune? Et si oui, dans l'affirmative, quelles sont ces autres options?

234 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Il n'y a pas d'autres options considérées que celles que nous présentons devant vous. C'est peut-être pas la réponse que vous souhaitiez entendre mais malheureusement c'est la seule qu'on peut vous donner aujourd'hui.

235 Il est important pour nous de bénéficier des synergies de quatre stations de radio. Ce que nous proposons à Montréal c'est une aventure coûteuse. C'est une station qui n'est pas rentable présentement, qui ne l'a jamais été, qu'on veut acquérir et qu'on veut transformer en station musicale différente au bénéfice des artistes et des auditeurs de Montréal.

236 Sans l'apport de trois stations à Québec, jamais on ne pourrait offrir une programmation de qualité tel qu'on le propose à Montréal, ni investir autant en publicité pour permettre la découverte de notre station, de sa musique et ultimement des artistes émergents des talents locaux qu'on y tourne.

237 Oui, la station CFEL est pas rentable à l'heure actuelle mais nous croyons fermement que BLVD et son format rock sont la meilleure proposition pour cette station. Les derniers résultats d'écoute sont encourageants. On est certain que cette station pourra è terme contribuer à la rentabilité de notre groupe.

238 Nous départir de CFEL ce serait de mettre un frein à notre élan et à nos efforts pour le développement d'un format musical unique à Québec. Ça ne rendrait service ni à notre entreprise, ni au système de radiodiffusion que de céder cette station.

239 Il faut pas non plus négliger notre attachement personnel envers nos stations, envers les employés qui y travaillent. On forme une belle et grande famille chez Leclerc Communication, puis on peut pas penser laisser aller quiconque de cette belle famille.

240 Et c'est dans l'intérêt public qu'on s'engage à maintenir la vocation musicale rock de BLVD et surtout à offrir aux Montréalais une nouvelle station radiophonique qui va s'appeler WKND 91,9 et qui va jouer un rôle extrêmement important en matière de diversité dans le marché, tant musicale qu'éditoriale.

241 Alors je pense que la réponse doit être très claire ici là. Si on doit céder une de nos stations à Québec pour concrétiser la transaction, malheureusement on ne pourra pas mener à bien l'acquisition des stations CKLX et CHOI.

242 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Une autre question hypothétique, si le Conseil approuvait la transaction mais avait comme condition d'approbation que vous vous conformiez à la Politique sur la propriété commune, est-ce que vous procéderiez tout de même à la transaction? Puis pouvez-vous nous décrire votre raisonnement?

243 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Est-ce que vous pourriez reformuler la question, s'il vous plaît?

244 LA PRÉSIDENTE: Oui. Alors on parle encore une fois d'hypothèse. Dans une hypothèse où le Conseil approuverait la transaction mais avec une condition... comme condition d'approbation que vous vous conformiez à la Politique sur la propriété commune, est-ce que vous procéderiez tout de même à la transaction?

245 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Non. Comme je vous ai déjà... comme j'ai déjà fait la présentation y a quelques instants, la réponse est la même. On ne pourrait pas procéder à l'acquisition des stations.

246 LA PRÉSIDENTE: Parfait, merci.

247 Donc par souci de clarité... de clarté, pardon, est-ce que vous êtes prêts à vendre l'une ou l'autre de vos stations ou à retourner une licence... l'une de vos licences afin de respecter la Politique sur la propriété commune?

248 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: La réponse est non.

249 LA PRÉSIDENTE: Parfait, merci.

250 Des intervenants ont soutenu que si le Conseil exigeait un dessaisissement, il y aurait de l'intérêt dans le marché pour acquérir la station qui ferait ainsi l'objet d'un dessaisissement.

251 Est-ce que vous partagez cet avis?

252 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Y aurait... il pourrait y avoir un intérêt de certains. On vient de... y a eu un avis public récemment là pour... y avait de l'attrait de certains acheteurs pour une fréquence potentielle dans le marché de Québec. Donc oui, c'est certain que certains dans le groupe d'entrepreneurs aimeraient mettre la main sur cette station-là.

253 Mais ce qu'on vous dit aujourd’hui c'est que la meilleure proposition dans l'intérêt du système canadien de radiodiffusion et de l'intérêt public c'est celle qu'on vous soumet aujourd'hui. Peu importe qu'y a des acheteurs intéressés à cette station, il en demeure que ce qu'on propose autant dans le marché de Montréal que dans le marché de Québec en termes d'avantages tangibles, intangibles ou financiers, ce sont des éléments à considérer importants et je réitère la proposition que vous avez devant vous, nous l'estimons sincèrement, est la meilleure dans l'intérêt du marché et du système canadien de radiodiffusion.

254 M. BRIÈRE: Est-ce que vous me permettez de...

255 LA PRÉSIDENTE: Certainement.

256 M. BRIÈRE: ...dire un mot sur cette question-là?

257 Dans le fond est-ce que l'intérêt général est mieux servi si on fragmente ça en petit groupe ou si aujourd'hui dans le contexte où on vit là, dans le contexte de 2020, est-ce qu’on est pas mieux de penser à avoir un joueur qui va être solide, qui va être capable d'apporter une importante contribution au système? Je pense que c'est un peu ça la proposition de Leclerc fait... demande aujourd'hui.

258 Parce que c'est sûr qu'un joueur pourrait être intéressé par une station mais c'est quoi la capacité de se battre contre des grands groupes, contre des gros joueurs? À la fin dans le fond ce qui compte c'est qu'on renforcisse le système. Pis là je pense qu'y en a une opportunité aujourd'hui de le renforcer ce système-là.

259 Si on était resté, on aurait demandé la même chose. C'est parce qu'on s'en va parce que c'est pas possible autrement. T'sais veut dire, comment on fait comme petit joueur parc que c'est ça qu'on est, pis c'est pas de la victimisation-là. C'est la réalité.

260 Alors oui, y a peut-être des gens qui seraient intéressés. Oui, j'aimerais ça acheter ça. Oui, j'aimerais ça acheter ci, mais c'est quoi les moyens aujourd'hui pour se battre contre l'intégration verticale?

261 En parallèle, on a une station de sports à Montréal, on l'a dit tantôt, déficitaire. Même avec tout le cœur, l'acharnement pis tout ce qu'on y met pis notre volonté, on réussit pas. Pourquoi? Parce qu'on se bat contre de gens qui payent des milliards de dollars pour acheter des droits de sports. On n'a pas cette capacité-là.

262 Fait que si on veut un système qui fonctionne, si on veut un système qui est capable de... la diversité on va la créer aussi en bâtissant des groupes qui ont la capacité de nourrir le système pis de faire grandir ce système-là, pis d'offrir des produits.

263 Je pense pas qu'on y parviendrait si on segmente par petits groupes. C'est une opinion que je voulais vous soumettre, Madame la présidente.

264 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie.

265 Ça nous amène à un autre type, une autre famille de questions.

266 Alors dans le cadre du dernier renouvellement de licence de CHOI-FM en 2013, le Conseil a noté avoir reçu un grand nombre de plaintes provenant d’auditeurs et de citoyens préoccupés par la programmation offerte par la station.

267 « Donc, à l’époque, RNC a indiqué s’être doté d’un code de déontologie au moment de la relance de CHOI-FM en 2006 et avoir mis en place diverses mesures afin d’assurer un meilleur contrôle du contenu diffusé par la station. »

268 Un de ces exemples, c’était l’embauche d’un vice-président expérimenté à la programmation et à l’information :

269 « Dont l’un de ces mandats était l’encadrement et l’amélioration des émissions de contenu parlé. Or depuis 2013, CHOI-FM ne fait toujours pas bonne figure quant au nombre et à la nature des plaintes formulées par les auditeurs et les citoyens. »

270 « Le Conseil Canadien des Normes de la Radio et Télévision, le CCNR, a depuis rendu quatre décisions défavorables à l’égard de CHOI-FM. Et donc, durant cette même période, aucune décision favorable n’a été rendue par le CCNR à l’égard de CHOI-FM. »

271 Donc, ces quatre décisions référaient à 37 plaintes qui ont été jugées recevables par le CCNR, et ça, c’est sans compter la centaine de plaintes qui ont été jugées irrecevables pour toutes sortes de raisons; manque de renseignements, des trucs comme ça.

272 Alors, CHOI-FM a donc, les conclusions, c’est que :

273 « CHOI-FM a enfreint le code de déontologie de l’Association Canadienne des Radiodiffuseurs pour avoir utilisé du langage grossier, et dans un cas précis il a été décidé que la station a diffusé des commentaires indument discriminatoires, stéréotypés et dégradant à l’égard des femmes autochtones. »

274 Alors, vous êtes bien au courant; détenir une licence de radiodiffusion, c’est un privilège et les titulaires doivent offrir une programmation de haute qualité aux Canadiens. C’est ce qui est prévu dans la loi sur la radiodiffusion.

275 À la lumière de ces pierres angulaires du système de radiodiffusion que je viens d’évoquer, advenant l’approbation de l’acquisition de CHOI par Le Groupe Leclerc, et advenant aussi l’approbation de l’acquisition, donc, de CHOI... par le CRTC, avez-vous l’intention de mettre en œuvre des mesures ou des politiques internes afin d’assurer le respect des codes administrés par le CCNR et d’assurer une programmation de haute qualité pour les Canadiens?

276 Et évidemment, si la réponse est oui, je vous inviterais à nous décrire ces mesures et ces politiques-là. Puis aussi à nous expliquer en quoi ces mesures et politiques-là seraient différentes de ce qui a été mis en place par RNC dans le passé. Merci.

277 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Merci beaucoup. Sur cette question, je vais céder la parole à Nicolas. Mais je veux quand même être très clair avec vous que tous nos animateurs vont bénéficier, bénéficient déjà et bénéficieront d’un encadrement rigoureux et seront soumis à un code de déontologie de l’entreprise, lequel va s’appliquer à tout le personnel en ondes sans exception.

278 On a l’habitude de nous conformer aux différents règlements, et on va s’assurer que notre programmation sera de grande qualité en tout temps.

279 Mais pour discuter de manière plus spécifique, je vais céder la parole à Nicolas.

280 M. NICOLAS LECLERC: C’est un engagement que nous avons toujours pris, Madame la Présidente, chez Leclerc Communications, d’offrir une programmation de très grande qualité. Nous avons déjà pris connaissance du code de déontologie dont vous faites référence par rapport à CHOI, qui est annexé à chacun des contrats de leurs animateurs. Et c’est quelque chose que nous étions déjà en train d’implanter chez Leclerc Communications.

281 Alors, au cours des derniers mois, nous avons entamé la révision de l’ensemble de nos politiques de ressources humaines, et avons débuté la rédaction de notre propre code de déontologie. Alors, c’est un code que nous mettrons en place, et qui non seulement sera distribué à l’ensemble du personnel en ondes de CHOI, mais aussi à chacune de nos stations, tant à Boulevard que WKND, Québec ou Montréal. L’ensemble du personnel en ondes recevra une copie du code de déontologie que nous mettrons en place, et qui assurera, nous sommes persuadé… assurera la programmation de grande qualité, toujours.

282 Et aussi, sachez que au-delà, avant d’être des entrepreneurs, nous sommes aussi des opérateurs de radio. Alors, je pense que ce qui fait notre distinction aussi, à mon frère et moi, c’est que nous sommes tous les jours la porte grande ouverte dans nos bureaux à côtoyer l’ensemble de nos animateurs.

283 Alors, pour nous, c’est non seulement une priorité, mais on en fait un point d’honneur, d’assurer cette programmation-là, et de conscientiser nos animateurs à tous les jours aux différents problèmes qui peuvent survenir ou différents propos qui peuvent tenir, qui peuvent parfois être un peu sur la ligne. Pour nous, c’est un devoir de les sensibiliser à tous les jours à ces problématiques.

284 LA PRÉSIDENTE: Peut-être de façon plus précise, je comprends que vous avez indiquer qu’à Québec la rentabilité est l’attrait pour le format parlé, parfois avec controverses et provocation n’est plus à démontrer.

285 Vous avez également précisé, si j’ai bien compris, conserver la grille de programmation actuelle de CHOI. Est-ce que vous conserveriez le même style d’animation et la même façon d’aborder les différents sujets d’actualité qui sont présentement diffusés sur les ondes de CHOI?

286 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Nous souhaitons évidemment opérer CHOI-FM dans la continuité. Alors, nous n’entendons pas procéder à quelques changements que ce soit, à tout de moins à brève échéance.

287 On veut que les employés continuent de travailler dans cette station de la même façon qu’ils le font présentement. Évidemment qu’on va s’assurer avec rigueur du respect des lois et règlements qui nous sont dévolus, mais cependant on tient à conserver, à continuer à opérer CHOI dans la continuité.

288 LA PRÉSIDENTE: Vous avez fait mention, donc, des actions que vous avez prises, là, récemment; révision des politiques internes, même la création de votre propre code de déontologie.

289 Je comprends que ça, ça serait appliqué à CHOI dans le cas hypothétique où la transaction était approuvée?

290 M. NICOLAS LECLERC: Exactement.

291 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que par ailleurs, ça, c’est de façon préventive, de façon curative, si il y avait des sanctions à imposer ou des mesures efficaces, donc, pour éviter que de telles contraventions aux normes établies en radiodiffusion soient faites, que feriez-vous, quelles seraient ces mesures dites curatives?

292 M. NICOLAS LECLERC: Madame la Présidente, j’ai un passé d’avocat en droits du travail, alors je sais très bien ce que c’est les mesures disciplinaires et la progression des sanctions, également. Soyez assurée que dans le cas, dans un cas de problématique avec un animateur qui transgresserait des règles claires de notre code de déontologie ou des lois et règlements de la radiodiffusion, soyez certaine que nous y veillerons et que nous appliquerons les mesures qui s’appliquent dans les circonstances.

293 LA PRÉSIDENTE: Pour poursuivre, encore une fois, dans ces cas hypothétiques-là, s’il y avait, donc, des plaintes formulées par vos auditeurs, par les citoyens, comment gèreriez-vous ces plaintes-là?

294 Donc, on parle évidemment-- peut-être faire état de comment c’est traité actuellement, pis si vous procèderiez à l’acquisition de CHOI, comment ça serait fait?

295 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Les plaintes sont toujours traitées avec rigueur, on en reçoit de temps en temps. Vous savez, même les auditeurs à WKND puis à Boulevard, des fois ils entendent des choses pis ça peut irriter une personne ou deux.

296 On répond toujours avec énormément de respect à nos auditeurs pour les assurer qu’on veut toujours s’améliorer, qu’on veut toujours être meilleur, qu’on veut toujours offrir un produit de meilleure qualité. Donc, ça, c’est certain qu’on est habitué à faire un suivi.

297 Maintenant pour des plaintes plus formelles, notamment liées au CCNR. On a eu à en traiter dans le passé, également, et le CCNR a toujours noté qu’on le faisait avec énormément de rigueur. Nos réponses aux plaignants sont toujours extrêmement complètes, que l’on soit d’accord avec eux ou pas sur la position qu’ils ont prise.

298 Alors, pour nous, on va continuer à traiter si nous avons, si vous nous permettez d’acquérir CHOI, nous allons continuer à traiter ces plaintes-là avec le même sérieux et la même rigueur.

299 LA PRÉSIDENTE: En pratique, comment ça marche? Qui reçoit les plaintes actuellement chez WKND et Boulevard? Puis est-ce que, j’imagine, c’est des plaintes par téléphone encore, j’imagine, courriel?

300 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui, oui.

301 LA PRÉSIDENTE: Alors, pourriez-vous m’éclairer un peu à ce sujet-là?

302 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Si on pense aux plaintes du SSNR, par exemple, des plaintes plus formelles, tout est géré par moi, là. C’est moi qui les reçois directement dans ma boite courriels, et qui gère tout le processus qui entoure ça. Je suis également avocat de formation, donc répondre à des plaignants c’est pas une tâche qui me rebute, au contraire. Et réfléchir à est-ce qu’on l’a effectivement échappé? Est-ce qu’il y a eu une erreur ou est-ce qu’il n’y en a pas eu une? Ce sont des éléments que j’ai l’habitude de traiter.

303 Donc, toutes les réponses au plaignant, tout le processus avec le CCNR, c’est de mon côté que je le fais. Et d’ailleurs, je suis également (inaudible) pour le CCNR ; si vous voyez dans les notes biographiques qu’on a jointes au dossier, à notre allocution, je suis également membre décideur au CCNR, donc je connais bien les règles, elles sont importantes pour moi et on va veiller avec rigueur à leur respect.

304 Donc, voilà. Puis pour ce qui est des plaintes moins formelles, elles peuvent arriver de n’importe où ; souvent, nos directeurs des programmes peuvent en recevoir eux-mêmes. Et dans ce contexte, eux sont appelés à y répondre et ils le font avec beaucoup de sérieux puis les réponses sont exhaustives, sont complètes, elles ne sont pas laconiques.

305 M. NICOLAS LECLERC : Et si vous me permettez, ce n’est pas seulement auprès de ceux qui déposent des plaintes qu’on fait des interventions, mais aussi ceux qui sont visés par les plaintes. Évidemment, on se fait un point d’honneur de les conscientiser, à partir du moment où une plainte est déposée par rapport à la situation qui est exposée et à faire un suivi rigoureux par rapport à ce comportement-là, s’il y a un comportement qui doit être adressé.

306 LA PRÉSIDENTE : Merci.

307 Dans les prochaines minutes, nous aborderons deux sujets : les synergies que vous souhaitez obtenir en faisant l’acquisition de CHOI puis votre proposition quant au seuil minimal de nouvelles locales diffusées sur les ondes de CHOI-FM. On l’a abordé sommairement tout à l’heure, mais ça va vous donner l’opportunité de compléter vos réponses, encore une fois, pour avoir un dossier public complet.

308 Alors, dans votre mémoire complémentaire, vous avez indiqué que les synergies engendrées par les trois stations dans le même marché vous permettraient de dédier des ressources pour le suivi et la couverture des affaires publiques et politiques dans la région de Québec.

309 Pouvez-vous nous fournir plus de détails quant à ces synergies anticipées?

310 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Merci.

311 Avec trois stations, on va pouvoir créer un service de nouvelles plus fort à Québec. Je vous l’ai dit tout à l’heure, je pense : présentement, ni CHOI ni Leclerc ne peuvent faire séparément ce qu’ils vont pouvoir faire en équipe. La force des journalistes des deux groupes de stations va être mise en commun et permettre un meilleur suivi et une meilleure couverture de l’actualité. Les ressources dédiées à l’info pour les antennes vont pouvoir dorénavant couvrir plus de terrain et, donc, générer plus de nouvelles qu’en ce moment.

312 Je peux vous donner un exemple concret, par exemple, si vous le souhaitez. Il y a le Carnaval de Québec qui vient de finir, à Québec ; il y a toujours des conférences de presse qui sont données. Actuellement, et Leclerc et CHOI doivent envoyer un journaliste couvrir une conférence de presse du Carnaval de Québec. Maintenant, si vous nous permettez d’acquérir CHOI et de conserver nos deux stations à Québec, il n’y a qu’une seule ressource des deux groupes qui va être dédiée à la couverture de cette nouvelle. Ce faisant, nous pourrons dédier une deuxième ressource à la couverture de l’Hôtel de ville, du Palais de justice ou encore d’un autre fait divers qui se déroule à Québec.

313 Alors, l’avantage pour le marché de Québec en matière d’information, il est indéniable, parce qu’on va pouvoir couvrir plus de terrain, en groupe, qu’on ne le fait maintenant.

314 LA PRÉSIDENTE : Donc, est-ce que… c’est donc dire que vos services de nouvelles seraient uniques, c’est-à-dire concentrés?

315 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Non.

316 LA PRÉSIDENTE : Non?

317 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Pas du tout.

318 LA PRÉSIDENTE : Sinon, le partage se ferait comment?

319 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Oui, puis c’est important de vous rassurer de ça : tous les acteurs de nos stations qui travaillent en ondes vont conserver leur indépendance. L’apport de CHOI va nous permettre d’avoir un service de nouvelles plus fort, mais dans les faits, les équipes vont travailler encore pour leur station et aux choix éditoriaux qu’ils feront de leur station.

320 Alors, autant les animateurs que les journalistes qui sont attitrés à leur station vont garder le choix éditorial de traiter des nouvelles qui leur seront soumises. Alors, évidemment qu’il y aura des journalistes terrain qui iront sur le terrain récolter du matériel brut ; cependant, chacun des animateurs et chacun des journalistes attitrés à une station spécifique aura le loisir d’utiliser ou non ce matériel brut là dans le cadre de son bulletin de nouvelles, par exemple.

321 LA PRÉSIDENTE : Puis vos équipements, tout ça… je ne sais pas s’il y a des camions, ce que tu disais ou des trucs comme ça… ça, ça serait…

322 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : C’est-à-dire qu’il y a des mobiles pour Week-End, pour Boulevard, il y a des mobiles pour CHOI. Donc, tout dépendant qui couvre, de quelle antenne le journaliste provient principalement, c’est le mobile de cette antenne-là qui va y aller.

323 Donc, non, on ne prévoit pas de… ce n’est pas une fusion des salles de nouvelles, c’est vraiment.., ce que ça va permettre, par contre, c’est d’améliorer, bonifier le contenu et le nombre de nouvelles auprès… dans chacune des antennes des stations.

324 LA PRÉSIDENTE : On parle encore d’hypothèses, de cas hypothétiques : si le Conseil exigeait le dessaisissement de l’une de vos stations, quel serait le résultat sur ces synergies anticipées et plus précisément également, à quoi pourrait ressembler les plans d’affaires de ces stations?

325 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Ouf… c’est une question difficile à répondre puisqu’elle est hypothétique. Évidemment, on vous a répondu tout à l’heure qu’il n’était pas question pour nous d’abandonner une station à Québec pour pouvoir procéder à l’acquisition – ce n’est même pas un plan d’affaires envisageable.

326 D’ailleurs, si on achetait une station qui n’est pas rentable à Montréal, ça nous prend des stations fortes pour permettre cette acquisition-là puis trois stations à Québec vont nous permettre une meilleure rentabilité, de tirer de meilleurs… et qui vont nous permettre de faire de plus gros et de meilleurs investissements dans le coin de Montréal également.

327 LA PRÉSIDENTE : Maintenant, nous allons parler des nouvelles locales plus précisément. Vous avez fait mention tout à l’heure du fait qu’advenant l’approbation par le Conseil de la transaction, vous avez indiqué que la programmation de CHOI continuerait d’être 100 % locale – vous avez parlé aussi local-régional.

328 Peut-être ma première question : qu’entendez-vous par régional?

329 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : C’est-à-dire, la définition de nouvelles locales, elle est déjà prévue par le Conseil, c’est couvert très clairement. On a ajouté « régional » parce qu’on veut s’assurer que CHOI va également pouvoir traiter de toutes les nouvelles qui touchent la périphérie de Québec, donc toute la communauté métropolitaine de Québec, évidemment, que l’on pense au comté de Portneuf, que l’on pense à Lévis, Chaudière-Appalaches. C’est important également que CHOI puisse être une voix pour l’actualité de ces endroits-là, de ces régions-là également.

330 LA PRÉSIDENTE : Je comprends, donc, qu’on parle de quatre heures de nouvelles locales et régionales au cours de chaque semaine de radiodiffusion puis 20 minutes la fin de semaine, sur les ondes de CHOI-FM?

331 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Oui.

332 LA PRÉSIDENTE : Dans quelle mesure ce seuil minimal de nouvelles locales proposé se compare à celui actuellement offert par CHOI?

333 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Il est difficile à comparer, ce seuil de nouvelles, parce que CHOI n’a pas l’habitude de faire des bulletins de nouvelles à proprement parler, dans sa programmation.

334 En fait, l’actualité à CHOI, elle est couverte par des animateurs et journalistes qui dialoguent ensemble sur des sujets d’actualité ou, par exemple, sur un sujet qui a été couvert par un journaliste terrain.

335 Donc, il n’est actuellement… on pourrait demander à RNC de répondre, si vous souhaitez…

336 M. BRIÈRE : C’est ça, c’est que c’est intégré à la programmation et on n’a pas d’engagement à cet effet-là. Donc, il n’y a pas… le seuil de quatre heures est en ajout à ce qu’on fait, d’ailleurs, actuellement, que je pense que la station va continuer de faire parce que ce dialogue-là entre l’animateur puis son collaboration journaliste, ça continue, mais ça ne se déroule pas commun bulletin de nouvelles, de la façon dont vous l’entendez.

337 LA PRÉSIDENTE : Parfait, merci.

338 Vous avez fait référence, tout à l’heure, aux journalistes qui seraient dédiés aux nouvelles, tout ça. Il y en aurait combien qui seraient dédiés précisément aux nouvelles, à la météo, aux sports?

339 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Alors, on note actuellement trois… disons que si on parle de ressources d’information, on peut établir qu’il y a trois ressources d’information du côté de Week-End et Boulevard, donc chez Leclerc Communication. Du côté de RNC, on calcule également trois ressources en matière d’information. On est donc à six journalistes actuellement qui vont couvrir le terrain, six journalistes-animateurs à proprement parler, donc qui vont discuter des nouvelles dans les différentes émissions des stations.

340 Donc, ce nombre-là ne changera pas à Québec ; par contre, fait important à mentionner, on va créer deux nouveaux postes du côté de Montréal, ce qui va donc faire passer la force de nouvelles de Leclerc Communication de six à huit journalistes dans les deux marchés.

341 LA PRÉSIDENTE : Merci.

342 Est-ce que vous accepteriez que le Conseil impose une condition de licence pour ces quatre heures de nouvelles locales et régionales au cours de chaque semaine de radiodiffusion, dont 20 minutes la fin de semaine?

343 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Absolument.

344 LA PRÉSIDENTE : Est-ce que vous accepteriez également une condition de licence à l’effet ou concernant la diffusion de 126 heures de programmation locale?

345 MME LAMARRE : Pour quelle station?

346 LA PRÉSIDENTE : Pour CHOI.

347 MME LAMARRE : Pour CHOI.

348 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: C'est ce qui est fait présentement. Nous ne voyons pas d’enjeux, donc.

349 LA PRÉSIDENTE: Merci.

350 C'est ce qui fait… c'est ce qui met fin, pardon, à la première vague de questions pour l’avant-midi. On va prendre une pause de 15 minutes et nous reviendrons poursuivre la période de questions avec, comme je l’ai indiqué en entrée de jeu, la deuxième… la deuxième série de questions et la troisième avant l’heure du lunch. Merci.

351 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Merci beaucoup.

--- Upon recessing at 10:36 a.m.

--- L’audience est suspendue à 10 h 36

--- Upon resuming at 10:57 a.m.

--- L’audience est reprise à 10 h 57

352 LA PRÉSIDENTE: Alors, la pause terminée, on va reprendre les travaux, la période de questions.

353 Contrairement à ce que je vous ai indiqué, y’aurait quelques questions additionnelles à vous poser pour le premier bloc de questions, puis je comprends également que y’aurait une clarification que vous souhaitez faire. Peut-être commencez par la clarification?

354 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui, certainement. Merci de me permettre de le faire.

355 Donc, oui, y’a une précision qu’on veut apporter quant à la première question que vous nous avez posée sur la catégorie de la demande d’exception, technique ou économique, et je vous ai répondu partiellement.

356 Je comprends que vous faisiez référence aux lignes directrices établies en 2010 dans le Bulletin 2010-341; cependant, je veux porter à votre attention que dans la décision Cogeco/Corus du mois de décembre 2010, donc la décision de radiodiffusion 2010-942 qui est sortie après le bulletin, le Conseil a établi que d’autres types d’exceptions qui ne figuraient aux lignes directrices pourraient être considérées par le Conseil. Alors, je souhaiterais vous référer aux paragraphes 53 et 54 de cette décision.

357 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Merci.

358 J’avais indiqué « habituellement », alors…

359 (RIRES/LAUGHTER)

360 Mme ROY: 2010-543.

361 LA PRÉSIDENTE: 543.

362 Mme ROY: Excusez-nous, de la décision là.

363 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Merci.

364 Ce qui nous amène à poser, donc, d’autres questions. Mes collègues ont des questions pour vous, alors le conseiller Dupras a des questions pour vous.

365 CONSEILLER DUPRAS: Bonjour.

366 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Bonjour.

367 CONSEILLER DUPRAS: Alors, j’aimerais ça savoir pourquoi vous avez besoin de trois stations à Québec pour votre développement, et vous dites c'est pour supporter le développement de nouvelles stations à Montréal. Si je comprends, CHOI-FM serait comme une locomotive pour vous aider à maintenir une diversité musicale à Québec, également pour supporter le développement d’une nouvelle station à Montréal.

368 Je pense que si vous avez seulement une station à supporter plutôt que deux, je veux dire qu’est-ce que… je veux dire en quoi trois stations seraient nécessaires pour supporter Montréal quand avec deux stations à Québec vous auriez encore plus de ressources pour supporter Montréal?

369 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Sur ce sujet-là, c'est important de revenir sur le fait que CHOI-FM, d’abord, on souhaite pas l’utiliser uniquement comme locomotive. Je comprends l’expression à laquelle vous référez; cependant, la possibilité d’acquérir CHOI, c’est au-delà de ça, c'est une marque héritage à Québec, une marque importante, et ça nous permet d’avoir une… d’apporter une voix éditoriale à Québec par l’intermédiaire d’une station de radio à prépondérance verbale. Et ça, c'est un enjeu… c'est un enjeu important pour nous, et CHOI, c'est une station qu’on serait très, très fiers de pouvoir acquérir.

370 Ceci étant dit, les bénéfices que cette transaction-là apporterait sont nombreux et en matière de stations à Québec, je vous le redis, l’ensemble des synergies qu’on va pouvoir créer avec les quatre stations de radio sont essentielles pour nous permettre d’opérer cette transaction et d’opérer éventuellement ultimement ces stations. Nous avons besoin de ces stations comme de… c'est un nombre de boucliers, les quatre stations dont on a besoin pour pouvoir défendre tous les fronts de… qui… de… le système canadien de radiodiffusion et je pense que c'est important qu’on puisse bénéficier de quatre stations de radio pour le faire.

371 Malheureusement, ça implique que on posséderait trois stations de radio FM dans le marché de Québec; cependant, il faut rappeler que la bande AM n’existe plus, que y’a pas d’autres possibilités, donc, d’aller chercher une autre station de radio que sur la bande FM, et ce qu’on vous propose, c’est une proposition qui répond à de multiples avantages tangibles, intangibles, financiers, et qui va nous permettre d’amener une diversité musicale dans le marché avec CHOI-FM, BLVD et WKND 91,9. Ce sont trois stations différentes et c'est ça que la consolidation va amener, la diversité, et c’est ce qu’on va assurer dans le marché.

372 Et donc, on veut pas se servir de CHOI comme locomotive, mais évidemment, la rentabilité qu’on va pouvoir tirer de la possibilité d’avoir quatre stations de radio, dont trois stations dans le même marché, va nous permettre d’être plus fort, d’avoir davantage de ressources, et ces ressources-là vont effectivement pouvoir servir à des investissements importants en matière de promotion de cette nouvelle station à Montréal et investir également dans la qualité de la programmation du côté de Montréal.

373 Jamais on pourrait investir ce qu’on s’apprête à investir avec votre permission à Montréal en termes de promotion et de qualité de programmation si nous ne pouvions pas bénéficier des synergies que vont nous permettre trois stations à Québec une station à Montréal. Ça, c’est certain.

374 M. NICOLAS LECLERC: Et si vous me permettez, pour…

375 CONSEILLER DUPRAS: Est-ce que vous pouvez être un peu plus détaillé sur les synergies dont vous parlez là?

376 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Veux-tu commencer?

377 M. NICOLAS LECLERC: Ben, si vous me permettez, je voulais juste rajouter qu’au niveau de la transaction aussi, le fait d’obtenir trois stations à Québec va nous permettre d’opérer deux formats, deux stations en format musical. On l’a dit, c’est un engagement qui est clair pour nous, c'est au bénéfice du système de radiodiffusion, et d’arriver avec aussi un nouveau format musical du côté de Montréal, ça aussi, c'est au bénéfice du système de radiodiffusion dans son ensemble.

378 CONSEILLER DUPRAS: Oui, mais vous dites qu’à Québec, avec trois stations, vous allez avoir des synergies qui vont vous rendre plus forts puis c'est ça qui va vous aider à développer la station à Montréal. Pouvez-vous nous parler de ces synergies-là et où vous gagnez, où vous êtes plus forts que si vous n’avez que deux stations très populaires à Québec, qui serait une opération sans doute plus rentable que d’avoir trois stations à Québec.

379 M. NICOLAS LECLERC: Permettez-moi de répondre à cette question.

380 Je l’ai effleuré tout à l'heure au niveau des revenus où nous sommes très, très confiants à l’idée que cette transaction et les synergies dégagées par les trois stations vont nous amener à augmenter les revenus de la station CFEL par les différents plans… les différents plans de vente que nous pourrons mettre en place. Donc… et qui nous permettront d’utiliser les stations WKND et/ou CHOI pour… comme effet de levier pour que ces stations-là… pour que la station CFEL dégage un peu plus de revenus.

381 Au niveau des dépenses, c’est aussi là que y’aura des synergies qui seront faites évidemment parce que c'est en groupe qu’on va être plus forts et l’ensemble des ressources que l’on a qui sont disponibles sur… par rapport à Leclerc Communication, bien, seront réparties sur l’ensemble des quatre stations. Alors ça, c'est vraiment là où les synergies seront plus fortes. À terme, c'est certain, c’est une évidence que les dépenses de BLVD 102,1, donc de CFEL, seront beaucoup moins élevées en raison de cette répartition de plusieurs dépenses sur l’ensemble des stations du groupe Leclerc.

382 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Et, Monsieur le conseiller, si vous me permettez, la station BLVD n’est peut-être pas rentable à l’heure actuelle, mais nous sommes persuadés qu’avec le format que nous présentons actuellement, nous allons pouvoir l’amener à de meilleurs niveaux, et que l’ensemble des synergies qu’on va pouvoir dégager dans quatre stations, dont trois à Québec, vont nous permettre de dégager des meilleurs bénéfices qui vont augmenter la rentabilité de cette station-là.

383 BLVD, sans la synergie de deux autres stations à Québec et une autre à Montréal, je pense que ce serait plus difficile de soutenir son succès financier à long terme, mais là, avec cette… la répartition des dépenses, les bénéfices qu’on va pouvoir dégager vont nous permettre, nous en sommes persuadés, d’atteindre la rentabilité à terme.

384 M. NICOLAS LECLERC: Permettez-moi finalement d’ajouter que, pour nous autres, Jean-François l’a mentionné tout à l'heure, c’est impensable de se séparer d’une station qu’on a mise au monde, les employés sont comme nos familles, c’est des moments très stressants qu’ils vivent, et tous les jours ils viennent dans nos bureaux pour dire : « Est-ce que le Conseil va vous demander de laisser tomber une station? », et ils nous écoutent certainement aujourd'hui avec une crainte qu’on leur réponde oui.

385 On va vous permettre de se dessaisir de ces faits-là, mais la réalité, c’est que mon frère et moi nous ne sommes pas des lâcheurs. Cette station-là, nous l’avons mise au monde, nous sommes convaincus qu’elle aura du succès à terme, le format rock que nous proposons est exceptionnel, et nous sommes fiers de cette station-là puis nous espérons vraiment que le Conseil nous permettra de conserver nos trois stations à terme à Québec.

386 CONSEILLER DUPRAS: Alors, à défaut d’avoir les trois… avoir l’exception à Québec, on refuse tout. Le Conseil, c'est ce que le Conseil doit rendre comme décision, un refus sur toute la ligne.

387 M. NICOLAS LECLERC: Nous avons évidemment plusieurs… fait plusieurs concessions, puis on va probablement y revenir plus tard sur différents points, mais sur ce point précisément, c’est essentiel effectivement, la transaction ne procèdera pas si le Conseil nous demande de nous dé-saisir de Boulevard ou de l’une de nos stations. Malheureusement.

388 CONSEILLER DUPRAS: Et comme dernière question, vous savez que l’exception c’est dans des cas rares et circonstances exceptionnelles seulement, alors j’aimerais ça à nouveau que vous nous dites quelles sont ici les circonstances exceptionnelles.

389 M. NICOLAS LECLERC: On est aujourd’hui dans un moment de perturbation ou de turbulence dans l’univers de la radio; au Québec plus particulièrement. Pour toutes sortes de raisons. La compétition vient de tous les fronts.

390 On a maintenant même Québecor qui vient de partir une nouvelle platform web qui s’appelle QUB Radio, qui nous fait compétition maintenant même sur le web de manière non-réglementée.

391 Y’a les Spotify, y’a Apple Music, y’a de… la compétition vient de partout. Et vous avez devant vous aujourd’hui un radio diffuseur indépendant familiale, qui ne vit que par et pour la radio, qui se présente avec vous… devant vous avec un beau projet.

392 Un beau projet pour la culture, un beau projet pour le système canadien de radio diffusion. Et ce projet-là va permettre un, d’amener une nouvelle station musicale à Montréal et ça on le sait le marché de Montréal en a bien besoin, L’ADISQ l’a mentionné dans son intervention, il manque de diversité dans le marché de Montréal. Et ce que ce projet-là vise à amener c’est cette diversité musicale-là essentielle autant pour les artistes que pour les auditeurs de Montréal.

393 Et du côté de Québec, bien là aussi y’a une diversité musicale et éditoriale qui est assurée par le fait que le Conseil nous permettrait de posséder… d’avoir l’exception règlementaire à Québec.

394 Et ce sont un ensemble de circonstances, y compris les nombreux avantages tangibles financiers et intangibles qu’on propose dans cette transaction qui, à notre sens, devrait vous permettre de nous octroyer cette exception règlementaire à Québec.

395 Me SUZANNE LAMARRE: Si je peux me permettre aussi de vous demander de considérer le fait que de la manière dont l’exception… pardon, la propriété… la politique sur la propriété commune est formulée, à ce moment ci c’est impossible pour un radio diffuseur francophone au Québec d’avoir plus que deux stations et de s’y conformer.

396 Parce que une station AM ça se lance pas. Ça s’écoute pu dans le marché francophone de la radio. Alors que dans le marché anglophone au Québec ou ailleurs, la radio AM a encore des parts d’écoute et franchement très intéressante même à certains endroits dans l’ouest du pays, mais c’est pu le cas.

397 Donc aujourd’hui la seule façon pour un radio diffuseur d’obtenir plus que trois stations… plus que deux stations sur le même marché c’est de les avoir sur la bande FM.

398 Et lorsqu’on regarde l’origine de la politique sur la propriété commune qui date de 1973, je vous sortirai pas tous mes vieux papiers, mais on voit que ce qui était la préoccupation du Conseil c’était la diversité de la programmation.

399 Et dans ce cas-ci les demandes de Leclerc protègent cette diversité-là autant à Québec qu’à Montréal. À Québec en assurant deux formats musicaux différents qui sont pas diffusées par d’autres radio diffuseurs et un format parlé. Et en en amenant à Montréal – en développement à Montréal – un format musical qui n’y est pas encore présent.

400 CONSEILLER DUPRAS: Bon, alors je vais juste terminer par dire qu’advenant que… oui, mais dans le cas où vous auriez accepté un dessaisissement, on a vu que d’autres parties qui sont intéressées à venir démarrer des radios à Québec alors cette diversité musicale là est-ce que y’a seulement Leclerc qui est en mesure de l’assurer?

401 M. NICOLAS LECLERC: Nous somme convaincu que oui, étant donné le fait que nous possédions trois stations nous allons nous assurer de garder deux formats musicaux. Jean-François vous l’a dit tout à l’heure, le problème du marché de Québec n’est pas de générer des bénéfices avec des stations parlées, mais de garder en vie des stations musicales.

402 Les heures d’écoute d’évoluent. Les options musicales à l’heure actuelle sont en constante diminution. Vous l’avez vu, de ma mémoire, depuis 2010. Les heures d’écoute ont diminué d’environ 30 pourcent dans le marché de Québec. Dévolues aux stations musicales, on s’entend. Alors que du côté parler, les heures d’écoutes ont monté durant… depuis 2010.

403 Alors le problème dans le marché est vraiment au niveau musical et ce que nous offrons à l’heure actuelle avec cette proposition qui vous est présentée aujourd’hui, c’est de pouvoir vous assurer que les deux stations de musicales de Leclerc Communication vont continuer à diffuser de la musique à… au minimum à 50 pourcents en heure de grande écoute de 6 h 00 à 18 h 00, ce que d’autres stations musicales du marché à l’heure actuelle ne font pas.

404 Alors malgré une licence musicale, certaines stations dans le marché à l’heure actuelle sont 100 pourcents parler en heure de grande écoute entre 6 h 00 et 18 h 30, pour se conformer aux permis de radio diffusion qu’ils ont.

405 Pour nous c’est si un concurrent voulait acheter l’une de nos stations, c’est une évidence qu’il tenterait d’aller là où il y a le plus d’heures d’écoute dans le marché. Et à l’heure actuelle là où y’a le plus d’heures d’écoute dans le marché c’est dans la radio parler.

406 Alors la proposition que nous faisons aujourd’hui, à notre sens, est vraiment dans l’intérêt public et est la meilleure proposition. On est convaincu que si on était dans un processus concurrentiel on aurait la meilleure proposition aujourd’hui à offrir au système canadien de radio diffusion.

407 CONSEILLER DUPRAS: Merci.

408 LA COMMISSAIRE SIMARD: Alors, Madame la Vice-présidente Laizner avait des questions également pour vous.

409 CONSEILLÈRE LAIZNER: Bonjour et premièrement j’aimerais vous félicitez sur votre succès à Québec. Juste sur le point que vous avez fait dernièrement, est-ce que votre position c’est que vous avez besoin de choix pour subventionner les pertes de Boulevard?

410 M. NICOLAS LECLERC: Non, absolument pas.

411 CONSEILLÈRE LAIZNER: O.k.

412 M. NICOLAS LECLERC: C’est pas du tout la raison de l’achat. Nous avons besoin de l’ensemble du groupe des quatre stations pour pouvoir lancer une nouvelle station musicale à Montréal dans un marché qui en a cruellement besoin.

413 À Québec ça va nous permettre de dégager des synergies qui nous permettront dans… possiblement à moyens termes de ramener la rentabilité à cette station-là.

414 On est convaincu qu’elle aura du succès et qu’elle a déjà du succès mais qu’elle en aura encore plus au niveau des heures d’écoute dans le marché de Québec. Et donc ce n’est aucunement la question d’acquérir Choix dans le but de l’utiliser comme une vache à lait pour l’ensemble de nos plateformes.

415 Ce n’est pas du tout… ce n’est pas du tout ce que nous proposons, au contraire, puis je vous l’ai mentionné d’amblée aussi, l’achat de Choix en elle-même c’est une fierté et un honneur et ça serait un privilège si vous pourriez nous l’accorder. C’est une station absolument formidable dans le marché de Québec qui a du succès depuis des années.

416 En fait, aussi jeune que l’on peut se rappeler, mon frère et moi, cette station-là elle a toujours eu du succès dans le marché de Québec et nous serions extrêmement fier si la station pouvait retourner entre les mains de propriétaires de Québec.

417 Elle appartient aux gens de Québec cette station-là. Les gens ce sont… ce la sont appropriés et ils sont fiers de cette station-là et on serait tout aussi fier nous d’en devenir propriétaire également.

418 CONSEILLÈRE LAIZNER: Et est-ce que vous pouvez me décrire en plus de profondeur votre plan de chercher les revenus publicitaires dans le marché ici à Québec?

419 M. NICOLAS LECLCERC: Au niveau… je vous l’ai mentionné tout à l’heure, au niveau des ventes on ne s’attend pas à terme à ce qu’y’ait vraiment… dans les mois qui suivent la transaction à ce qu’y’ait vraiment des différences.

420 D’ailleurs, si vous me le permettez, j’aimerais aussi vous faire le point au niveau des ventes nationales. Parce que y’a une grande partie des ventes au niveau du marché de Québec qui se font par les ventes nationales.

421 Du jour au lendemain les parts de marché chacune de nos stations ne changeront pas. Ça c’est extrêmement important de vous le mentionner. La façon dont les ventes nationales sont faites à l’heure actuelle, c’est que les acheteurs média achète trois ou quatre stations les mieux positionnées dans un marché dans leur groupe cible d’achats.

422 Alors supposons qu’un acheteur média vise les adultes de 25 – 54 ans, alors bien souvent l’acheteur va acheter les trois stations numéros un, deux et trois, dans cette tranche d’âge-là et donc peu importe les synergies qu’on voudrait apporter avec nos stations, ça ne changera rien.

423 Ce sont les parts de marché, les heures d’écoute dévolues à chacune de ces stations-là qui vont nous permettre de générer… qui vont permettre de générer l’argent qui revient et les revenus qui reviennent à chacune de ces stations-là.

424 Donc du jour au lendemain et même à long terme, y’aura absolument aucun changement au niveau des revenus nationaux dans ce marché-là, qui représente environs 35 pourcents des revenus dans le marché.

425 Et par rapport, comme je vous le mentionnais, au marché local, les changements seront très mince, comme je vous l’ai dit. Nous anticipons seulement une augmentation sensible des revenus du côté de Boulevard grâce au synergies dégagées par les ventes de l’ensemble de nos stations du marché.

426 CONSEILLÈRE LAIZNER: Mais vous avez parlé de chercher des revenus qui sont maintenant sur les autres niveaux comme le web.

427 M. NICOLAS LECLERC: Oui, bien sûr.

428 CONSEILLÈRE LAIZNER: Alors c’est --- Comment est-ce que vous allez le faire?

429 M. NICOLAS LECLERC: Bien, on le fait déjà, on a une équipe absolument extraordinaire au niveau des ventes chez Leclerc Communications qu’on a bâti depuis sept ans. C’est, quand on est arrivé en 2012, mon frère et moi, évidemment c’était la programmation que nous avions en tête. On a tout mis nos efforts, toutes nos énergies au niveau de la programmation pour bâtir un succès avec cette station-là.

430 Mais quand on a eu les problèmes financiers dont on vous parlait au moment de notre allocution, on s’est rendu compte que c’était pas seulement la programmation qu’il fallait avoir en tête, mais encore plus donner l’attention qu’il faut à notre force de vente.

431 Notre force de vente, depuis sept ans nous l’avons bâti, nous en sommes extrêmement fiers. Et non seulement on va chercher des revenus au niveau du marché de la radio au Québec, à Québec, mais ce que nous faisons c’est essayer de convaincre les acheteurs médias que la radio est la meilleure plateforme pour aller chercher les acheteurs, les consommateurs là où il se trouvent.

432 Bien au-delà de ce que Facebook ou Google adverts peuvent leur offrir, la radio permet une notoriété absolument extraordinaire. Et c’est ce que notre équipe de vente est formée à dire, c’est ce que notre équipe de vente est formée à faire, et on est très fiers, nous, de ce que nous avons réussi à bâtir au niveau de la force de vente depuis qu’on est arrivé en radio en 2012. Et c’est pour ça que je peux vous confirmer qu’on est convaincu que non seulement nous le faisons déjà mais que nous pourrons le faire encore plus à l’avenir.

433 COMMISSAIRE LAIZNER: Et quand on regarde la question de concentration d’un tel titulaire dans un marché par rapport à notre politique sur la propriété commune, d’habitude le Conseil, la pratique du Conseil et notre politique c’est que les marchés sont des marchés locaux.

434 Alors, en ce concerne votre demande, est-ce que c’est votre demande qu’on... regarde les marchés des deux villes comme un seul marché ou le marché du Québec comme un seul marché en considérant la concentration qui serait le résultat de cette transaction pour Leclerc, ici, dans la ville de Québec?

435 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui. Nous sommes convaincu que les bénéfices à eux seuls, qui seront générés dans la ville de Québec, justifient l’exception règlementaire. Mais ce que je tiens à vous dire c’est qu’effectivement je pense qu’il faut regarder, ici, l’ensemble des avantages et bénéfices au profit du système de radiodiffusion francophone canadien.

436 Je pense que le marché du Québec doit être vu dans un, d’un angle et d’un point de vue différent, et dans ce contexte, je vous soumets qu’il faut voir tous les bénéfices que cette proposition présente pour l’ensemble du marché plutôt que seulement un marché en particulier.

437 COMMISSAIRE LAIZNER: Mais quand on considère les bénéfices par rapport à la politique de propriété commune, on regarde pas les avantages tangibles, parce que notre politique sur les avantages tangibles, c’est une exigence à cause du fait que la transaction n’est pas le résultat d’un processus concurrentiel, et non pas parce que c’est une exception à la politique sur la propriété commune.

438 Êtes-vous d’accord avec cette rationale (phon.)?

439 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Je vous dirais que dans la décision Cogéco, dans la décision Bell Astral, il y a une partie de cette décision-là et de la... l’attribution, le Conseil a demandé à Bell de payer 7% d’avantages tangibles, notamment du fait qu’il allait y avoir une question de propriété commune dans le marché de Montréal.

440 Cogéco a soumit également un montant d’avantages tangibles de 9% pour la conclusion de l’acquisition des stations du groupe Corus, en 2010.

441 Donc, les avantages tangibles pourraient se prendre en compte, mais de toute façon ce que je veux vous soumettre aujourd’hui, c’est que l’ensemble des avantages intangibles sont importants pour le Québec, et à eux seuls devraient justifier l’exception règlementaire.

442 COMMISSAIRE LAIZNER: O.K. Et pour noter le document que vous désirer déposer avec votre Conseil que vous nous avez donné ce matin, c’est votre engagement à payer 6% d’avantages tangibles?

443 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: L’engagement de payer 6% d’avantages tangibles sur...

444 COMMISSAIRE LAIZNER: Qui est le montant normal quand nous avons une transaction qui n’est pas le résultat d’un processus concurrentiel.

445 M. NICOLAS LECLERC: Oui.

446 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Non, là-dessus, je vais céder la parole à Nicolas.

447 M. NICOLAS LECLERC: On comprend tout à fait que la politique règlementaire 2014-459 prévoit que les avantages tangibles doivent représenter en général au moins 6% de la valeur de la transaction, et que le Conseil a évidemment toute la latitude pour imposer un pourcentage plus élevé s’il le juge opportun. Mais permettez-moi de vous expliquer les raisons pour lesquelles nous sommes convaincu que la norme de 6% est tout à fait justifié dans les circonstances.

448 D’abord, parce que l’ensemble des avantages tangibles et intangibles que nous offrons au système de radiodiffusion sont proportionnelles à la taille et à la nature de la transaction proposée. Mais aussi et surtout parce que ces avantages donnent l’assurance au Conseil que l’ensemble de nos stations vont participer à la mise en valeur, à la promotion et au développement des talents musicaux canadiens, et finalement en raison des approches du Conseil face à des situations comparables. Si vous me permettez, je reprendrais chacun de ces éléments plus en détails.

449 Leclerc Communications est une entreprise indépendante, familiale, qui ne vit que par et pour la radio traditionnelle. Nous possédons seulement deux stations, et proposons d’en acquérir que deux autres, dont une, il fut le rappeler, accumule d’importantes pertes financières depuis 14 ans, déjà.

450 La transaction proposée ne cause aucun problème de concurrence; au contraire, c’est notre station CKLX qui aurait à affronter la vive concurrence de deux entreprises fortement intégrées qui se partagent 96% des parts d’écoute commerciale dans le marché francophone de Montréal.

451 Nous vous soumettons que l’intérêt public serait mieux servi si plutôt que de payer un pourcentage plus élevé d’avantages tangibles que la norme de 6%, nous puissions investir davantage dans notre nouvelle station déficitaire, non seulement pour la faire connaître auprès des montréalais et des montréalaises, mais aussi pour en assurer la pérennité et investir aussi dans l’amélioration des infrastructures de cette station.

452 Aussi les engagements concrets que l’on offre visent la mise en œuvre d’avantages clairs et sans équivoque pour la promotion des talents musicaux canadiens et le développement des artistes francophones. Notamment, on vous l’a dit tout à l’heure, la mise sur pied sur programme « l’artiste du mois WKND », qui représente un avantage financier de 588 000$ sur sept ans au bénéfice direct du talent émergent. Mais aussi par notre engagement à consacrer pas moins de 25% de la musique vocale de langue française à des artistes émergents sur les ondes de WKND à Montréal.

453 Ce sont, à notre humble avis, des avantages concrets qui compensent largement un pourcentage plus élevé d’avantages tangibles du fait qu’on demande une exception à la politique sur la propriété commune à Québec.

454 Et évidemment, nous sommes allés consulter les décisions prises par le Conseil afin d’examiner les situations dans lesquelles il était sorti de cette norme de 6% pour en imposer une supérieure; ces situations-là sont presque exceptionnelles. En fait, en 2013, Bell s’est vu imposer par le Conseil un pourcentage de 7% parce que la transaction proposée d’une valeur de plus de 3 milliards de dollars, dont plus de 800 millions concernait l’achat de 74 stations de radio du groupe Astral, représentait un degré de concentration sans précédent au Canada.

455 Et aussi, je pense que c’est important de le noter, afin de prendre en considération l’insuffisance des avantages intangibles proposés par Bell à l’époque. Il s’agit pour nous de deux différences fondamentales avec la demande que nous avons déposée devant le Conseil. Non seulement en transaction en espèce ne peut aucunement se comparer à celle de Bell Astral en terme de valeur, de nombre de stations ou de degré de concentration, mais elle ne peut pas non plus se comparer au niveau des avantages intangibles proposés.

456 Nous vous soumettons que les avantages que nous avons proposés dans la demande servent clairement à l’intérêt public, qu’ils sont proportionnels à la taille et à la nature de la transaction, et encore une fois, nous croyons sincèrement qu’il s’agit de la meilleure proposition possible dans les circonstances pour l’ensemble du système de radiodiffusion canadien.

457 COMMISSAIRE LAIZNER: Merci. J’aurais plus tard des questions sur les avantages tangibles, mais je redonne la parole à Madame la Vice-Présidente de la Radiodiffusion pour la prochaine section de nos questions.

458 LA PRÉSIDENTE: Avant de passer, donc, à cette deuxième partie, à ce deuxième bloc de questions qui portera sur le changement de formule pour CKLX, je m’en voudrais de pas poser cette questions-là : à ce stade-ci, on a parlé beaucoup de diversité dans la programmation, mais on a peu parlé de la diversité des joueurs dans un marché. Ici, bien sûr, on perdrait un joueur.

459 Alors pourriez-vous nous dire en quoi effectivement... quelle serait pour vous la façon malgré tout d’assurer une diversité de programmation avec un joueur de moins, et donc une moins grande diversité au niveau des joueurs?

460 M. NICOLAS LECLERC: En fait, à l’heure actuelle, je crois que les cinq stations au lendemain de la transaction, les cinq groupes qu’il y a actuellement commercial vont rester dans le paysage radiophonique. Alors, pour nous, je crois pas que c’est un vrai changement, une vraie diminution au niveau des voix. Par contre, comme on vous l’a mentionné tout à l'heure, cette consolidation va nous permettre d’avoir une voix régionale plus forte et de la faire entendre non seulement à Québec, mais aussi dans le marché extrêmement concurrentiel de Montréal. C'est le plus grand marché de radio francophone en Amérique du Nord, et pour nous ça serait vraiment une fierté de pouvoir… de pouvoir faire notre entrée dans ce marché-là.

461 LA PRÉSIDENTE: Parfait, merci. Je… oui, j’avais oublié un joueur. Alors, parfait, merci.

462 Je passe la parole au conseiller Dupras qui abordera avec vous le deuxième bloc de questions.

463 CONSEILLER DUPRAS: Alors on continue. Vous voulez changer la formule à Montréal pour… une formule musicale, ça créé un tollé chez les auditeurs montréalais du 91,9 Sport qui ont soulevé l’importance de maintenir cette station-là. J’aimerais que vous m’expliquiez comment la perte de la seule station de radio sportive francophone du marché sera compensée par l’arrivée d'une station musicale à Montréal, et en quoi ce changement-là est dans l’intérêt public.

464 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Sur cette question, on tient d'abord à assurer tous les auditeurs de cette station de Montréal qu'on comprend la déception que la perte d'une telle station peut représenter pour les férus de sports de la métropole, mais il faut comprendre que la transformation du 91,9 en station musicale ne signerait pas la fin du sport à la radio de Montréal, et ça c'est important de le souligner.

465 La programmation de la chaîne 98,5 FM CHMP à Montréal présente de nombreuses émissions sportives et matchs en direct sur son antenne. Après vérification, ce sont 33,5 heures de programmation sportive que présente le 98,5 à chaque semaine à Montréal, soit 20 pour cent de l’ensemble de sa programmation. Le 98,5 présente des émissions sportives à tous les jours de semaine de 18 heures 30 à minuit, et tous les samedis de 18 heures à minuit. Et ce, en plus de nouvelles… des bulletins de nouvelles sportives et des intervenants et chroniqueurs sportifs qui se relaient sur l’antenne toute la journée.

466 Et même si 98,5 n’est pas à proprement parlé une station sportive, c'est elle - et c'est un point important à rappeler - qui est le radiodiffuseur officiel des concessions sportives les plus importantes de la métropole, et qui donc possède tous les droits de diffusion des matchs du Canadiens de Montréal, des Alouettes de Montréal et de l’Impact de Montréal, sans compter de nombreux combats de boxe professionnelle.

467 Le 98,5 emploie également plusieurs des animateurs et chroniqueurs sportifs les plus influents et appréciés à Montréal. Cette programmation toute étoile, de même que les droits de diffusion des matchs de hockey du Canadiens de Montréal, le sport chéri des québécois, permettent à la station 98,5 d’engendrer des parts de marché de 41,7 pour cent auprès de l’adulte de 25 à 54 ans, et de 52,2 pour cent auprès des hommes de 25 à 54 ans sur l’ensemble de sa programmation sportive en soirée.

468 En comparaison, l’émission sportive diffusée tous les soirs de semaine de 20 heures 30 à 23 heures sur les ondes du 91,9 Sport, engendre l’écoute de 1,9 pour cent auprès de l’adulte de 25-54 ans, et de 2,9 pour cent auprès de l’homme du même âge.

469 Alors, on a beau faire accroire que 91,9 Sport est écouté par 371 000 auditeurs, ça change rien au fait que cette station est en situation de décroissance de ses parts de marché depuis cinq sondages.

470 La conclusion incontournable, c'est qu’il est extrêmement difficile, voir impossible, pour une station sportive qui est pas le radiodiffuseur officiel des concessions sportives les plus importantes de ce marché de tirer son épingle du jeu dans ce contexte.

471 On comprend que les mordus de sports seraient déçus de perdre l’unique station axée 100 pour cent sur le sport à Montréal, mais la réalité - et Monsieur Brière pourrait peut-être en témoigner mieux encore - c'est que le nombre d’individus qui souhaitent entendre parler de sports toute la journée, il est limité. Et que ceux-ci peuvent de toute façon syntoniser une autre station de radio quand ils veulent entendre les matchs de leurs concessions sportives préférées. Alors, c'est un enjeu important qui faut pas négliger.

472 Faut aussi noter que le marché de Montréal est déjà bien servi en termes d’émissions sportives. On a parlé du 98,5, mais faut aussi parler de la TV. Y a de nombreuses… de nombreuses stations de télévision qui présentent du contenu sportif à tout heure du jour et de la nuit au Québec. Donc, c'est important de rappeler que ça ne signerait pas la fin du sport à Montréal.

473 Et il faut aussi comprendre que la gestion d’une station sportive, on s’y connaît pas. Nous, on opère depuis sept ans des stations musicales avec du succès et on souhaite que le Conseil nous permette de continuer dans cette voie.

474 CONSEILLER DUPRAS: Merci. Alors, c'était pour vous donner l’occasion justement de répondre aux intervenants entre autres là qui…

475 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui.

476 CONSEILLER DUPRAS: …comme on va voir plus tard. Maintenant, comme vous savez, les marchés de Montréal et de Québec sont différents, c'est plus musical à Montréal, c'est plus parlé à Québec. Y a déjà eu des stations de Québec qui ont essayé de… d’avoir la même formule à Montréal, des stations de Montréal d’avoir la même formule à Québec et ça fonctionnait pas. Alors, moi j’aimerais savoir qu’est-ce qui… qu’est-ce qui fait… qu’est-ce qui vous fait croire que vous pouvez réussir à Montréal? Est-ce que vous avez fait des études, des sondages?

477 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Y a une chose qui est importante de rappeler, vous venez de me dire… vous me parlez d’études et de sondages, quand on a lancé la station WKND 91,9 à Québec on a fait une étude de marché, on a fait des « focus groups » pour savoir est-ce que la station qu'on proposait… qu'on propose actuellement allait correspondre à des attentes et à des besoins à Québec. Et je vous… je vais vous apprendre avec surprise que l’ensemble du groupe de personnes qui était présent au « focus group » nous ont dit qu’ils étaient déjà amplement bien servis par l’offre radiophonique de Québec, et que la station qu'on présentait correspondait pas nécessairement à un besoin pour eux, mais on l’a fait quand même. On a pris le risque, on a pris le pari et on a lancé cette formule musicale, et sept ans plus tard on est numéro 1 en marché… dans le marché en station musicale.

478 Et donc oui, c'est important de s’assurer que le produit répond aux attentes et aux besoins et aux goûts et aux intérêts des auditeurs de Montréal. Mais y a une chose qu'on peut faire par exemple, c'est s’adapter, comme on l’a fait à Québec à tout ce que nos auditeurs vont nous dire et nous faire sentir. Et nous, on est opérateurs de radio, on est présents à tous les jours au sein de nos stations, on reçoit les commentaires des auditeurs, on voit sur Facebook si ils écrivent, on reçoit les… des appels de gens qui nous disent, « Aye, c'est beau ce que vous faites, c'est bon », ou encore, « Oui, j’aime moins ça », et on adapte à chaque année notre programmation en conséquence de ces commentaires-là.

479 Et on le fait aujourd'hui puis on l’a écrit en réponse à nos lacunes. Vous pourrez voir toutes les… tout ce qu'on fait pour pouvoir mesurer les attentes de notre audience face à notre station, des sondages Web, des sondages de notoriété, on incite nos auditeurs à voter pour leurs chansons sur… dans le catalogue de WKND sur notre site Web. Y a de multiples façons qu'on… avec lesquelles on est en… toujours en phase avec les ententes de nos auditeurs à Québec, et c'est exactement ce qu'on entend faire à Montréal.

480 Puis un autre exemple concret que je peux vous donner c'est sur le New Country. On est la première station à Québec à diffuser ce style musical même au Québec. Et donc, on l’a fait après que on ait senti… qu'on ait demandé à nos auditeurs quel style de musique ils aimeraient entendre sur les ondes de WKND. Et les commentaires qu'on a reçu sur Facebook étaient nombreux à l’effet que les auditeurs voulaient du New Country et on l’a fait, on a osé, on a lancé une première émission New Country y a de ça quelques années maintenant avec le succès qu'on connaît. Alors, on est toujours, toujours à la recherche des goûts, des besoins de nos auditeurs. On est des auditeurs nous-mêmes, on aime notre produit, on l’écoute et on va s’assurer que le produit de Montréal correspond aux mêmes goûts, attentes, besoins des Montréalais comme on le fait si bien depuis sept ans à Québec.

481 CONSEILLER DUPRAS: Parfait, merci. Et si à Montréal ça fonctionne pas, à ce moment-là vous auriez toujours le loisir de vendre la station, et puis là vous vous retrouveriez à Québec avec trois stations en ayant à plaider pour une exception pour développer une station à Montréal. Mais je veux dire, y a pas d’empêchement pour vous de vous départir de la station de Montréal si ça fonctionne pas dans un délai assez court?

482 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Premièrement, ça va marcher.

483 (RIRES/LAUGHTER)

484 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Deuxièmement, si vous souhaitez qu'on prenne un engagement concret pour le maintien d’une formule musicale à Montréal, on va le faire.

485 CONSEILLER DUPRAS: O.k. Alors écoutez, je… c'est pas pour être négatif que je vous pose ces questions-là…

486 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Non, je comprends.

487 CONSEILLER DUPRAS: …vous comprenez là? Bon, ensuite j’aimerais savoir… alors disons que la formule est acceptée, la transaction est approuvée, qu’est-ce que vous voyez comme impact sur les stations existantes?

488 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: « Sur les stations… » vous dites, pardon?

489 CONSEILLER DUPRAS: Existantes dans le marché.

490 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: L’impact va être nul en termes de cotes d’écoute à court terme, parce que c'est pas vrai que le jour où on va prendre les reines de cette station à Montréal, ça va changer les cotes d’écoute. Ça va venir avec le temps et actuellement, ce sont deux joueurs, Bell et Cogeco, qui se disputent l’ensemble des parts de marché dévolues à la musique en radio francophone, si on exclut la station de Grégory Charles, la Radio classique.

491 Donc, pour nous, c’est certain qu’on va, au fil du temps, aller chercher des parts de marché, c’est ce qu’on souhaite, plus importantes, dans le marché de Montréal, mais ça serait exclusivement au détriment de deux géants intégrés qui ont les stations musicales dans le marché, CKOI, Rythme FM, Énergie et Rouge FM. Donc, il n’y a pas de joueur indépendant qui pâtirait de notre arrivée dans le marché de Montréal, c’est important de le rappeler.

492 M. BRIÈRE: Est-ce que vous me permettez, Monsieur le conseiller Dupras, de faire un pont, un commentaire additionnel là-dessus? Il ne faut pas oublier qu’il y a une forte écoute, une écoute importante chez les anglophones des francophones, qui sont là aussi, qui pour toutes sortes de raisons, ne sont pas satisfaits de ce qui se diffuse dans le marché. Il y a probablement là une opportunité de rapatrier une partie de cette écoute-là aussi.

493 Puis, dans le fond, je dirais, on a une voix additionnelle, on a… ce qu’ils ont démontré, qu’ils ont 60 % de différence au niveau de… vous savez, que la musique n’est pas du tout la même. Donc, on peut présumer que c’est une musique qui est vraiment différente.

494 Donc, à partir de là, peut-être que cette opportunité-là… parce que ça, c’est préoccupant, aussi, ce transfert d’écoute là, aujourd’hui, qui ne diminue pas, il y a une possibilité de rapatrier une partie de cette écoute-là au profit d’une station de radio francophone. Et ça, je pense que c’est un élément important à considérer quand on évalue la situation du marché.

495 M. NICOLAS LECLERC : Si vous me permettez aussi, si vous aviez le nombre de témoignages que nous avons reçus au lancement de Week-End puis encore, à peu près à toutes les semaines, on reçoit des commentaires de gens qui disent : « Merci, vous m’avez fait revenir à la radio traditionnelle. Je n’écoutais plus la radio traditionnelle et grâce à vous, grâce à la musique, à la différence que vous apportez dans le marché, j’ai retrouvé le goût d’écouter la radio. »

496 Et ça, pour nous, c’est le plus beau des cadeaux qu’on peut recevoir, des témoignages des auditeurs en ce sens-là. Et c’est ce qu’on va apporter, aussi, du côté de Montréal. Alors, ça, pour nous, c’est d’une importance capitale.

497 Et non seulement ça : les artistes aussi, qui sont incapables à l’heure actuelle de percer le marché radiophonique parce qu’il y a seulement deux directeurs musicaux qui ont droit de vie ou de mort, comme on l’a dit dans notre allocution, sur qui va passer dans ces stations-là. Alors, étant donné qu’ils jouent à peu près tous le même style musical, ces artistes-là n’ont plus d’autre vitrine pour se faire entendre par les millions d’auditeurs montréalais.

498 Donc, pour nous, c’est une vitrine exceptionnelle qu’on va apporter dans le marché de Montréal, qui va permettre à ces artistes plutôt émergents ou qui ne correspondent pas aux styles à l’heure actuelle proposés dans le marché de Montréal de se faire entendre.

499 Chaque jour, des artistes cognent à la porte… notre directeur musical, John Pedulla, est une personne extraordinaire, qui prend soin de répondre à chacune des personnes, chacun des artistes qui l’approche ou qui lui propose des chansons. Alors, ça va continuer, cet ADN-là ne changera pas ; c’est extrêmement important pour nous, cette vitrine-là.

500 Puis l’ADISQ aussi, je suis extrêmement honoré qu’elle appuie notre demande, parce qu’elle le voit, l’impacte que ça aura dans le marché pour l’ensemble des artistes qui veulent avoir une plateforme, une nouvelle vitrine autre que celle, évidemment, qu’on connaît tous, Spotify et les autres, Apple, qui proposent des musiques, mais qui ne les rémunère pas autant que ce que nous, nous offrons en tant qu’acteurs du système de radiodiffusion. Puis ça, c’est extrêmement important de le mentionner également.

501 MEMBRE DUPRAS : Excusez-moi : la question de l’engagement que vous disiez, d’opérer pour sept ans, auquel cas, si jamais vous ne respectiez pas cet engagement-là, vous vous engageriez à vendre une station à Québec?

502 M. NICOLAS LECLERC : Bien, c’est-à-dire, on prend en engagement de continuer à opérer ces stations-là de manière musicale. Si vous le souhaitez, on va le prendre, cet engagement-là.

503 MEMBRE DUPRAS : Non, mais à part vous départir à Montréal avant l’expiration de votre…

504 M. NICOLAS LECLERC : Ce n’est pas du tout… ce n’est pas du tout dans notre intérêt de nous départir de Montréal, de toute façon, avant l’expiration du terme.

505 Cependant, si on le fait, si on venait à vendre cette station-là à Montréal, nos auditeurs… le propriétaire qui va suivre pourrait être également soumis à cet engagement-là de continuer à opérer sous le même format.

506 MEMBRE DUPRAS : Non, mais c’est parce que vous dites : « On a besoin de trois stations à Québec pour opérer à Montréal. » Donc, en vendant…

507 M. NICOLAS LECLERC : Permettez-moi de vous confirmer que nous n’avons absolument pas l’intention de se départir de la station de Montréal, mais absolument pas! [Rires] Et donc, pour nous, c’est un engagement que nous pourrons prendre sans aucun problème.

508 MEMBRE DUPRAS : Mais advenant que cet engagement-là ne soit pas respecté, c’est quoi la conséquence?

509 M. NICOLAS LECLERC : Ce n’est pas envisageable que cette condition-là ne soit pas respectée.

510 MEMBRE DUPRAS : S’il y a une exception qui a été donnée pour réaliser ça?

511 ME LAMARRE : Bon, d’abord, c’est même choquant d’y penser, que l’engagement ne soit pas respecté, mais si vous devez considérer toutes les possibilités…

512 MEMBRE DUPRAS : C’est ça.

513 ME LAMARRE : … mais si cette possibilité-là se matérialisait, c’est encore le CRTC qui a le dernier mot… de toute façon, parce qu’il faudrait que ça soit approuvé et à ce moment-là, vous pourriez prendre, au moment où cette transaction-là serait présentée au Conseil, les mesures que vous estimez appropriées.

514 Mais, comme je vous le dis… dans tous les exercices, les pratiques qu’on a faites, ce n’est même pas quelque chose qui nous est venu à l’idée.

515 MEMBRE DUPRAS : Je comprends.

516 ME LAMARRE : Okay.

517 MEMBRE DUPRAS : Mais si vous prenez cet engagement-là, prenez-vous l’engagement aussi de vous départir de Québec si vous ne respectez pas votre engagement à Montréal? C’est ça, la question.

518 M. NICOLAS LECLERC : On va répondre à cette question-là après la prochaine pause, si vous le permettez.

519 MEMBRE DUPRAS : Okay, merci.

520 M. NICOLAS LECLERC : Merci.

521 ME LAMARRE : Vous nous avez surpris, Monsieur Dupras!

522 MEMBRE DUPRAS : Oui, mais écoutez, ce sont des questions qui me viennent au fur et à mesure, là, alors… comme vous dites, on essaie de voir toutes les possibilités. Puis ce sont ce genre de questions… ça nous mène à ce genre de questions-là.

523 Enfin, bon, maintenant, pour ce qui est des synergies, hormis la synergie proposée pour la programmation réseau, quelle autre synergie pourrait bénéficier CKLX-FM – je pense à des synergies techniques, administratives. Vous avez parlé du fait que vous avez la même fréquence à Québec qu’à Montréal.

524 Pouvez-vous me donner plus de détails sur les autres synergies?

525 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : Les avantages sont nombreux et l’un des avantages les plus intéressants qu’on voit, c’est que la station aurait la même fréquence à Montréal que sa station sœur à Québec. Week-End 91,9 serait Week-End 91,9 d’un bout à l’autre de la 20, donc c’est quelque chose d’assez extraordinaire pour nous de penser ça, de penser pouvoir réaliser cet objectif, parce que ça nous permettre des économies d’échelle importantes.

526 Qu’on pense à tout ce qui est marketing, tout ce qui est promotion ; les possibilités d’avoir une station qui porte la même identité, la même signature sonore, sont vraiment importantes et intéressantes.

527 Alors, il y a des synergies claires qui vont bénéficier également à Montréal. Il y aura également la mise en commun de toutes nos ressources : des ressources humaines, financières, qui vont pouvoir également servir à des investissements à Montréal.

528 Puis c’est clair que Montréal va également bénéficier de la rentabilité puis, en fait, des bénéfices qui vont se dégager de l’ensemble de nos stations à Québec parce que cet argent-là va être réinvesti dans notre marché de Montréal en matière de publicité, en matière de promotion pour cette station-là, qui va d’abord et avant tout bénéficier… qui va faire en sorte que plus de gens vont nous découvrir et entendre la différence, les chanteurs et artistes qu’on tourne à notre station. Donc, c’est aussi un avantage au bénéfice des artistes francophones du Québec.

529 Alors, les synergies sont vraiment nombreuses et importantes et c’est la raison pour laquelle on souhaite notamment acquérir Montréal aussi.

530 MEMBRE DUPRAS : Au niveau de la programmation, vous avez indiqué vouloir offrir 82 heures de programmation locale par semaine de radiodiffusion et environ 35 % de votre programmation serait consacrée à des émissions de création orale.

531 Pouvez-vous nous dire le nombre d’heures de nouvelles locales et régionales que vous comptez offrir sur CKLX?

532 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC : On compte offrir… c’est-à-dire, on n’a pas déterminé le nombre de nouvelles locales et régionales qui pourraient être… parce que dans les faits, ce qu’on sait, c’est qu’on prévoit deux heures trente de bulletins de nouvelles dans le marché de Montréal avec Week-End 91,9.

533 Sur ces deux heures trente là, il y a évidemment, oui, des nouvelles locales et régionales, mais il y a également des nouvelles nationales et internationales. Donc, on n’a pas déterminé un pourcentage qui serait dévolu exclusivement aux nouvelles locales et régionales.

534 Cependant, il y a notre engagement de présenter deux heures trente de bulletins de nouvelles par semaine à WKND Montréal, et ça, c’est certain.

535 CONSEILLER DUPRAS: OK. Et local là, y’a pas de… y’a pas de chiffres.

536 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Y’a pas… non, j’ai pas de… je peux pas vous dire de chiffres pour le local, c'est seulement en termes de bulletins d’actualités et je peux vous dire également qu’on prévoit l’embauche de deux journalistes animateurs pour discuter des bulletins de nouvelles, pour lire les bulletins de nouvelles, mais… mais donc, y’a pas de… on n’a pas d’heure présentement dévolue à strictement les nouvelles locales et régionales, mais c'est certain que ça va être une priorité dans le marché de Montréal.

537 CONSEILLER DUPRAS: Les nouvelles régionales, ça, c'est les nouvelles-réseaux là? Ben, du moins des nouvelles que vous partagez entre Québec et Montréal?

538 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Non, les nouvelles régionales, c’est les nouvelles qui concernent pas seulement le marché de Montréal, mais la périphérie aussi, je vous dirais, de Montréal, le 450 ou…

539 CONSEILLER DUPRAS: OK.

540 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Donc, régional va… englobe plus… plus que le local.

541 CONSEILLER DUPRAS: OK, parfait. Mais c’est pas les nouvelles de Québec là.

542 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Non, non, pas du tout.

543 CONSEILLER DUPRAS: OK. Bon. Donc, vous dites deux journalistes dédiés aux nouvelles, la météo, aux sports?

544 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Évidemment, oui. Culturel, mais tout ce qui est surtout nouvelles, actualités locales, nationales, régionales et internationales.

545 CONSEILLER DUPRAS: OK. Vous accepteriez ça comme condition de licence, ce nombre d’heures là, deux heures et demie?

546 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui, nous serions prêts à l’accepter.

547 CONSEILLER DUPRAS: Également le 82-heures de programmation locale, vous accepteriez ça comme condition de licence?

548 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Em… on prévoit même faire davantage que le 82-heures de programmation locale là, c’est un minimum qu’on a prévu. On va y réfléchir pour le prendre comme condition de licence là, on va vous revenir après la pause si vous nous le permettez.

549 CONSEILLER DUPRAS: OK. Et également là, vous aviez proposé que 25 % de la musique francophone soit dédié à des artistes émergents, vous avez pris un engagement à faire ça. Est-ce que c’est quelque chose que vous accepteriez également comme condition de licence?

550 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui, tout à fait.

551 CONSEILLER DUPRAS: OK. Bon. Alors, vous avez fait allusion à la montréalisation des ondes à Québec, je veux dire, c’est quelque chose que plusieurs déplorent depuis longtemps. Maintenant, vous, vous avez une émission qui va originer à partir de Montréal, qui est l’émission du midi qu’on a remarquée dans votre grille, qui va être rediffusée sur les ondes de WKDN. Pouvez-vous nous décrire un peu plus la programmation qui y sera offerte?

552 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui. En fait, cette émission est La Scène WKDN, c’est une émission d’une heure qui est consacrée à 100 % à la valorisation de la musique francophone au Québec. C’est une émission qui présente des entrevues, des performances acoustiques ou en direct d’artistes et de talents locaux, et également qui présente uniquement des chansons francophones sur l’ensemble de l’heure, cinq jours par semaine. Donc, c’est une émission qu’on souhaite… qu’on a déjà actuellement à WKND à Québec et qu’on souhaite implanter à Montréal, et la réalité, c’est que ça va être plus facile encore de produire cette émission-là de Montréal, parce que la plupart des artistes francophones demeurent à Montréal, on a même actuellement de la difficulté à avoir des performances ou des artistes à WKND pour pouvoir… pour voir présenter notre heure à chaque jour.

553 CONSEILLER DUPRAS: Mm-mm.

554 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Donc ça, ça va faciliter les choses en permettant aux artistes francophones de participer à cette émission-là de nos studios de Montréal. Et, par ailleurs, ça va… on va pouvoir diffuser cette programmation-là également sur les ondes de WKND 91,9.

555 Alors, c'est vraiment des questions pratiques, mais c'est un très beau projet pour nos deux stations, à Québec comme à Montréal.

556 CONSEILLER DUPRAS: OK. Pour ce qui est des artistes émergents, vous aviez dit que y’aurait 25 artistes par année qui seraient diffusés là et… pour être découverts. Est-ce que c’est quelque chose que vous faites déjà sur CJEC-FM?

557 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui. Ben, c'est-à-dire, on n’a pas nécessairement compté le nombre d’artistes qu’on a sur nos ondes; cependant, actuellement à WKND 91,9, on se fait déjà un point d’honneur de valoriser la musique francophone et les artistes et les talents d’ici. Alors, oui, on reçoit déjà des chanteurs et des artistes locaux sur La Scène WKND à Québec.

558 Cependant, ce qu’on s’engage à faire maintenant, c’est d’inviter au moins 25 artistes de la scène émergente sur nos deux stations, à Québec comme à Montréal. Et ça, c’est un engagement concret intéressant pour l’ensemble de l’industrie de la musique.

559 CONSEILLER DUPRAS: Alors, quand vous parlez de votre 588 000 là pour les artistes émergents, est-ce que ça profite également à CJEC-FM?

560 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: En fait, l’engagement relatif à L’Artiste du mois WKND et les avantages financiers qui en découlent sont partagés sur les deux antennes, c'est-à-dire WKND Québec et WKND Montréal – hypothétiquement, évidemment. Et donc, on a présenté un calcul très clair de ce que ça représente de passer les accroches publicitaires, les messages publicitaires, les publications Facebook notamment, sur les deux antennes à WKND Montréal et Québec.

561 CONSEILLER DUPRAS: OK. Et pour ce qui est de votre programme L’Artiste du mois WKND qui représente un avantage financier de 588 000, est-ce que vous pouvez nous donner plus de détails?

562 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui. On l’a fait dans notre réplique, si ma mémoire est bonne, mais ç’a été déposé confidentiellement.

563 Me LAMARRE: Les détails ont été déposés en réplique, mais confidentiellement. On n’a pas besoin de publiciser notre plan d’affaires non plus trop largement à l’avance.

564 CONSEILLER DUPRAS: C'est bien décrit dans votre réplique suffisamment pour nous donner toute l’information dont on a besoin…

565 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui, c'est au paragraphe…

566 CONSEILLER DUPRAS: …pour bien évaluer ce programme-là?

567 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: C'est au paragraphe 13 de la page 3 de la réplique du 14 janvier 2019.

568 CONSEILLER DUPRAS: OK. Maintenant, y’a l’ADISQ qui a suggéré au Conseil de vous imposer comme condition de licence que vous déposiez un rapport annuel sur la programmation de CKLX là afin de garantir que la proposition de programmation demeure différente dans le marché de Montréal. Seriez-vous prêts à accepter une condition de licence à cet effet?

569 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Par rapport au rapport annuel avec l’ADISQ, c'est un engagement qu’on a pris. J’ai pas… j’ai pas discuté encore de la possibilité qu’on en fasse une condition de licence. Si vous permettrez, j’en discuterai avec mon associé puis on vous reviendrait après la pause.

570 CONSEILLER DUPRAS: Parfait. Bon, eh bien, ce sont toutes mes questions. Je vous remercie.

571 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Merci à vous.

572 LA PRÉSIDENTE: Concernant ce rapport, j’aurais une question. Est-ce que, selon vous, c'est le meilleur moyen d’assurer que la programmation de CKLX-FM demeure différente?

573 M. NICOLAS LECLERC: Si vous me permettez, ça serait vraiment pas un choix d’affaires logique si nous décidions, mon frère et moi, de faire comme tout le monde. En fait, ce n’est pas un bon choix pour Leclerc Communication de faire ce que les joueurs dominants font à l’heure actuelle dans le marché de Montréal. Alors, pour nous, c’est… et puis c’est d’ailleurs de ce que se plaignent plusieurs intervenants dans le sens où tout le monde joue la même chose, tout le monde fait à peu près la même chose.

574 Alors, c'est certain que de notre côté, on n’achète pas… on veut pas acheter cette station-là dans le but d’en faire une copie de Rythme FM ou de CKOI à Montréal. On souhaite en faire une station unique, tout comme le succès qu’on a connu du côté de WKND à Québec, et ce qui fait notre force, c’est notre différence et notre unicité. Nous sommes d’avis, mon frère et moi, que le meilleur pari qu’on peut faire est celui de la différence et le passé peut être ici garant de l’avenir.

575 Alors, nous sommes tous les deux sur le comité d’écoute de nos stations. Je pense que c’est important de le mentionner. On est passionnés de musique, ça, je pense que ça transcende notre présentation depuis le tout début, mais on est à toutes les semaines sur les comités d’écoute, autant francophones qu’anglophones, pour décider des choix des chansons qui tournent en rotation sur nos ondes. Jamais nous n’entrons une chanson simplement parce qu’elle tourne chez l’un de nos concurrents. C'est une priorité pour nous. Nous l’ajoutons parce qu’elle est compatible avec l’esprit festif, ensoleillé et positif de notre station.

576 On se fait un point d’honneur d’être toujours au fait des nouveautés et on fouille très régulièrement les membres du comité, du comité d’écoute, dans les albums directement pour trouver des pistes musicales intéressantes pour nos stations. Parce que ce qu’on a souvent remarqué par le passé, c'est que les pisteurs radio vont proposer une chanson pour un artiste à toutes les stations de radio. Toutes les stations de radio. Et on s’est rendu compte que ça ne servait pas les stations comme Leclerc parce qu’on est tellement uniques dans le marché qu’on se faisait proposer des chansons qui malheureusement ne « fittaient » pas, comme je vous le disais, dans l’esprit, le caractère ensoleillé et festif de la station. Alors, on s’est rapidement aperçu que on devait aller plus loin, et fouiller dans les albums, dénicher la pièce qui elle allait être encore plus raccord avec notre programmation. Et c’est ce qui nous différencie de ce qui se fait à l’heure actuelle ailleurs dans les autres marchés; nous allons plus loin à ce niveau.

577 LA PRÉSIDENTE: Merci. Mais en terme de fardeau administratif, vous pensez quoi de ce rapport-là? Est-ce que c’est la meilleure façon d’atteindre le résultat visé? Selon votre réponse, est-ce qu’il y aurait d’autres moyens d’atteindre plus facilement ce résultat-là?

578 M. NICOLAS LECLERC: On est extrêmement fiers d’être parvenu à un accord avec l’ADISQ concernant le rapport que nous avons laissé aux bons soins de Madame Drouin de vous présenter tout à l’heure.

579 On est convaincu que ce rapport, et je crois aussi que Madame Drouin l’est convaincue aussi, va rassurer non seulement l’ADISQ et l’industrie musicale toute entière au Québec, mais également le Conseil.

580 La crainte de Madame Drouin était tout à fait logique; quelle garantie nous pouvons offrir comme entreprise au niveau de la diversité musicale? Parce que c’est ça le point central de notre demande, aujourd’hui.

581 Nous, nous sommes convaincus que nous allons rester totalement diversifiés avec cette station WKND que nous croyons va avoir un succès à Montréal, et va apporter cette diversité-là.

582 L’ADISQ souhaitait être rassurée, nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’ADISQ, l’un des piliers de la musique au Québec, pour bâtir un projet de rapport qui allait convenir à l’ADISQ et qui permettrait aussi probablement au Conseil de se rassurer que nous avons l’intention de mettre tout en place, autant au niveau des investissements financiers qu’au niveau de nos choix musicaux pour assurer la diversité dans le marché francophone de Montréal.

583 LA PRÉSIDENTE: Mais qu’est-ce que ça représente d’un point de vue administratif pour vous d’avoir à écrire ou à monter ce rapport-là? L’avez-vous évalué, puis pourriez-vous m’informer à ce sujet-là?

584 M. NICOLAS LECLERC: Tout à fait. C’est sûr que ça va prendre du temps. C’est sûr que on s’attend à ce que on ait beaucoup de travail à faire à ce niveau-là, parce que c’est un rapport qui est très complet. Et qu’on va devoir produire deux fois la première année, et ensuite à toutes les années jusqu’en 2025. Pour nous, c’est une évidence que ça va représenter une somme de travail supplémentaire, mais en même temps, mon frère et moi, on n’a pas peur du travail.

585 Et on est conscient que ce que nous demandons à l’heure actuelle au Conseil, une demande des garanties supplémentaires, puis on est très, très, très confiants que le rapport que nous allons produire va vous permettre d’être rassuré sur ce que l’on veut offrir en terme de diversité au niveau de la musique au Québec et à Montréal précisément. Et donc c’est pour ça que nous n’avons pas peur à l’heure actuelle du temps que ça va prendre.

586 C’est certain que c’est notre directeur Musical, John Pedulla, qui avoir une grande partie du travail à faire, parce que c’est beaucoup d’évaluer l’ensemble des nouveautés, des listes de chansons, des quotas, des pourcentages, des musiques émergentes. Madame Drouin va vous déposer le document tout à l’heure, mais vous allez voir qu’il est très complet, donc il y a une grande partie du travail qui devrait être faite pour mon acolyte, ici, Monsieur Pedulla.

587 Mais on l’a consulté, on est allé le voir aussi, on lui a confirmé qu’on allait travailler avec lui de concert pour être certain d’offrir un produit de grande qualité auprès de l’ADISQ. Alors, pour nous, ça, c’est certain que c’est un travail qu’on est prêt à faire, qu’on s’est engagé à faire, et qu’on va garder à terme si évidemment le Conseil nous autorise cette transaction.

588 Me LAMARRE: Vous constatez que Leclerc Communications va à contrecourant pas seulement avec les musiques, pour vouloir faire des rapports (rires).

589 M. NICOLAS LECLERC: Effectivement, pis c’est une fierté, si vous me le permettez, de s’être entendu avec l’ADISQ à cet effet-là. Je pense que c’est le début d’une longue et fructueuse collaboration avec l’ADISQ.

590 On a beaucoup apprécié notre approche avec cette industrie qui est extrêmement importante pour la culture au Québec, on pense que nous, nous avons notre part à faire pour la culture au Québec aussi en tant qu’entreprise de radiodiffusion.

591 Et donc c’est pour ça qu’il nous fait vraiment un très grand honneur de pouvoir collaborer encore plus précisément avec un rapport qui rassure l’ADISQ sur notre diversité au niveau du marché de Montréal. Mais c’est vraiment une fierté pour mon frère et moi d’avoir réussi à nous entendre et à assurer notre collaboration pleine et entière avec l’ADISQ pour les années à venir.

592 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Alors, ça met fin au deuxième bloc de questions, et ça nous amène maintenant au troisième, à la troisième partie. Non mais je vais y venir à la fin. Alors, ça nous amène maintenant au troisième bloc de questions qui concerne la valeur de la transaction et les avantages tangibles.

593 COMMISSAIRE LAIZNER: Et j’avais beaucoup de questions avant (rires), moins de questions maintenant, mais j’aimerais confirmer votre position.

594 Vous connaissez que la pratique du Conseil c’est d’établir la valeur de la transaction et le montant d’avantages tangibles dans la décision sans nécessiter de suivi ou de processus additionnel.

595 Et nous avons compris originalement que vous avez proposé que les valeurs finales de la transaction et dont les avantages tangibles à verser soient déterminés à la clôture de la transaction. Mais je comprends dès ce matin que maintenant vous avez abandonné cette proposition et vous êtes dans la mesure d’avoir une décision qui établie la valeur de la transaction comme vous avez mis dans votre doc qui a été déposé provisionnellement ce matin.

596 M. NICOLAS LECLERC: Exactement. Bien qu’on s’attende à un ajustement à la naisse du prix d’achat à la suite de la clôture de la transaction, nous acceptons que la valeur de la transaction inclus le prix d’achat tel que fourni au dépôt de la demande, soit 19 millions de dollars, ainsi que les baux que nous avions précédemment exclus dans nos réponses aux lettres de lacune.

597 Donc, la valeur de la transaction proposée serait celle calculée par le Conseil dans la lettre de lacune envoyée le 11 octobre 2018, soit le montant de 20 077 579.30$.

598 COMMISSAIRE LAIZNER: Et ça comprend les deux baux pour chaque station de radio, même que vous avez l’intention de pas aller de l’avant avec une des vôtres?

599 M. NICOLAS LECLERC: Ça inclus le bail de Montréal.

600 COMMISSAIRE LAIZNER: Oui.

601 M. NICOLAS LECLERC: Pas celui de Québec.

602 COMMISSAIRE LAIZNER: O.K., alors c’est quoi le statut actuel du bail pour CKLX-FM, maintenant?

603 M. NICOLAS LECLERC: Exactement. Même si le bail se termine au mois d’août, nous acceptons de…

604 COMMISSAIRE LAIZNER: Inclure?

605 M. NICOLAS LAIZNER: Oui, qu’il soit, de l’inclure dans la valeur de transaction pour les fins de l’analyse de la demande.

606 COMMISSAIRE LAIZNER: Et quelles sont vos intentions relativement aux locaux pour la poursuite des activités de CKLX-FM?

607 M. NICOLAS LECLERC: En fait, c’est la raison pour laquelle à la base nous vous demandions de ne pas considérer le bail. Nous envisageons toutes les possibilités mais rien de concret à l’heure actuelle, alors il est possible que nous poursuivions nos activités dans ce local après le mois d’août.

608 Donc comme on n’avait pas nécessairement d’arguments concrets à amener au Conseil ce matin, nous avons préféré accepter que l’ensemble de la valeur de transaction comprenne le bail de Montréal.

609 COMMISSAIRE LAIZNER: O.K. Et est-ce qu’il est question que les ajustements à la clôture vont augmenter le prix ou est-ce que c’est juste une question de baisser le prix avec les ajustements concernant...

610 M. NICOLAS LECLERC: La seule possibilité à l’heure actuelle c’est que le prix diminue, c’est pas une possibilité que le prix augmente...

611 COMMISSAIRE LAIZNER: O.K.

612 M. NICOLAS LECLERC: À la clôture de la transaction.

613 COMMISSAIRE LAIZNER: O.K. C’est ça pour la valeur de la transaction. En ce qui concerne les avantages tangibles, vous avez parlé de ça avant.

614 Mais j’aimerais explorer un peu... vos engagements financiers liés au programme « l’artiste du mois WKND », parce que je comprends que vous pensez que ça, ça augmente le montant des avantages tangibles plus de 6% ou non?

615 M. NICOLAS LECLERC: Non.

616 COMMISSAIRE LAIZNER: O.K.

617 M. NICOLAS LECLERC: Nous comprenons que ça ne peut pas être inclus comme un avantage tangible. Cependant nous aimerions que vous le considériez comme un équivalent en espèces presque sonnante et trébuchante, parce que ce sont du temps d’antenne que l’on va offrir en visibilité à des artistes émergents qui va sortir de l’inventaire de notre entreprise et que nous ne pourrons pas... vendre à des annonceurs locaux ou nationaux.

618 Alors je pense que c’est important quand même que le CRTC le voit avec un petit peu, un peu plus de manière importante qu’un avantage intangible, là.

619 COMMISSAIRE LAIZNER: O.K. Et selon les chiffres que vous nous avez donnés ce matin pour les avantages tangibles proposés sur sept ans de 6%, est-ce que-- parce que moi, j’ai pas fait le math et je suis pas bonne dans ce métier, non plus.

620 J'aimerais que vous confirmiez que ces montants-là sont conformes avec notre politique. Alors 3 pour cent pour Fonds Radiostar, est-ce que le chiffre est conforme à ce pourcentage? Musicaction, ça représente 1.5 pour cent?

621 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Un point cinq (1.5) pour cent.

622 CONSEILLÈRE LAIZNER: Les Fonds canadiens de la radio communautaire, ça représente .5 pour cent?

623 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Point cinq (.5) pour cent.

624 CONSEILLÈRE LAIZNER: Et finalement les autres projets discrétionnaires ça représente 1 pour cent.

625 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Ça représente 1 pour cent.

626 CONSEILLÈRE LAIZNER: O.k.

627 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Et on inclut dans ce 1 pour cent là les initiatives de l’ADISQ. On s'est déjà entendu avec eux pour leur offrir 25 pour cent du montant total des avantages tangibles discrétionnaires.

628 CONSEILLÈRE LAIZNER: O.k. Alors dans l'hypothèse que le Conseil exige des avantages tangibles au-delà du seuil de 6 pour cent, quels seraient les impacts financiers sur les opérations et le plan d'affaires de Leclerc?

629 M. NICOLAS LECLERC: Comme je vous le disais tout à l'heure, ça va avoir un impact direct parce que ce sont des sommes évidemment que nous ne pourrons pas réinvestir dans la mise en marché de cette station-là.

630 Mon frère vous le disait tout à l'heure, l'aventure de construire et de bâtir une nouvelle station dans le marché de Montréal dominé par deux géants de la radiodiffusion est extrêmement périlleuse et on le sait qu’elle sera très coûteuse.

631 Alors c'est important pour nous que le Conseil puisse tenir ça en considération que nous préférerions dans l'intérêt de cette station-là mais aussi dans l'intérêt public pouvoir investir plus largement encore dans notre mise en marché, dans le développement de cette station-là, dans les ressources aussi de cette station-là, dans la formation du personnel et dans l'amélioration des infrastructures de la station.

632 Alors c'est sûr qu’un pourcentage plus élevé, on est une entreprise, une jeune entreprise de radiodiffusion qui ne possède aussi que deux stations actuellement, qui en aurait seulement quatre. Alors on n'est pas dans le même contexte-là que Bell et Cogeco à l'époque où ils ont obtenu leur exception à la politique réglementaire.

633 La taille et la nature de la transaction ce n'est absolument pas comparable à celle de Bell et Cogeco à l'époque et pour nous c'est important là que le Conseil considère la taille de notre entreprise et également l'ensemble des autres avantages tangibles et intangibles des engagements concrets que l'on prend dans le cadre de cette transaction-là.

634 CONSEILLÈRE LAIZNER: Alors si le Conseil exige des avantages au-delà du seuil de 6 pour cent, est-ce que Leclerc procéderait toujours à la transaction?

635 M. NICOLAS LECLERC: Évidemment là c'est une question un peu hypothétique là parce qu'y a pas de chiffres amenés de la part du Conseil, alors c'est difficile pour nous de vous dire si oui ou non la transaction va procéder. On pense qu'on vous a soumis l'ensemble de nos arguments tout à l'heure pour vous convaincre que le 6 pour cent, la norme de 6 pour cent est acceptable et suffisante dans les circonstances sur la transaction à l'heure actuelle compte tenu de l'ensemble des bénéfices que nous apportons pour le système de radiodiffusion.

636 CONSEILLÈRE LAIZNER: Mais vous n'avez pas considéré cette question avant de venir aujourd'hui?

637 M. NICOLAS LECLERC: Oui, tout à fait.

638 CONSEILLÈRE LAIZNER: Alors est-ce que vous avez des buts à donner autres que vous ne voulez pas avoir un seuil plus de 6 pour cent?

639 M. NICOLAS LECLERC: Évidemment j'ai pas dit que nous n'accepterions pas un seuil plus élevé que 6 pour cent. Cependant, la question était elle pouvait nous amener à des seuils encore plus élevés qu'un 7 pour cent par exemple. Alors pour nous, c'est important de vous mentionner que comme entreprise on pourrait pas accepter des seuils qui dépasseraient par exemple 10 ou 12 pour cent là. Ça serait pas pensable dans notre situation.

640 On pense encore une fois que nous avons soumis des arguments qui sont très forts, qui nous permettent de... en fait qui nous permettent de nous différencier totalement des décisions qui ont été rendues dans les deux cas précédents par rapport à la Politique sur les avantages tangibles. Cependant, si vous souhaitez imposer un pourcentage de 7 pour cent par exemple, nous apprécierions si le Conseil tenait en considération que nous allons acheter une station déficitaire. Alors la portion de la transaction de CKLX qui est déficitaire je crois ne devrait pas entrer dans ce calcul-là supplémentaire du pourcentage-là que vous avez en tête.

641 CONSEILLÈRE LAIZNER: Alors quel serait l'impact sur les autres engagements, notamment le programme Artiste WKND si on augmente le seuil?

642 M. NICOLAS LECLERC: Évidemment nous demandons au Conseil de prendre en considération que ces avantages intangibles là sont très importants pour le système de radiodiffusion et qu'ils compensent un pourcentage plus élevé que 6 pour cent.

643 Cependant, comme entreprise responsable, nous avons mis sur la table ce programme-là pour les artistes émergents et il est fort probable que nous voulions quand même aller de l'avant là malgré une décision différente sur le pourcentage du 6 pour cent.

644 CONSEILLÈRE LAIZNER: Et est-ce que vous avez une marge de manœuvre entre le 6 pour cent et le 10 pour cent que vous avez dit que ça serait impossible d’atteindre?

645 Me LAMARRE: Disons que si on regarde les deux dernières décisions qui ont été prises et pour lesquelles y a eu un pourcentage d'avantages tangibles au-delà de 6 pour cent pour une transaction radio qui a été imposée en 2010 dans le cas de Cogeco, ben c'est Cogeco qui s'est senti très généreux et qui a offert... qu'ils ont offert eux-mêmes un pourcentage de 9 pour cent pour la transaction-là qu'ils proposaient.

646 En 2013, le 7 pour cent qui a été imposé par le Conseil à Bell principalement pour le niveau de concentration exceptionnel là qui en découlait et qui avait quand même une exception, selon nous ce 7 pour cent là représenterait plus une... disons un écart par rapport au minimum qui pourrait être acceptable si le CRTC décidait de l'imposer mais je vais laisser Monsieur Leclerc parler pour lui-même là.

647 M. NICOLAS LECLERC: Puis permettez-moi aussi de rappeler que contrairement aux entreprises multiplateformes qui se sont vues imposer un pourcentage supplémentaire par le passé, Leclerc Communication ne vit que par et pour la radio. On peut pas se fier aux bénéfices engendrés par d'autres secteurs d'activités d’entreprise. Nous ne vivons que pour la radio traditionnelle.

648 Alors ce que Bell et Cogeco peuvent faire avec l'ensemble de leur entreprise et des secteurs d'activités qui génèrent des flux monétaires, nous, nous ne pouvons pas le faire. Alors même si le pourcentage en particulier représente peut-être un plus faible montant que le pourcentage dans le cas de Bell, Bell est une entreprise qui a une capitalisation de plus de 50$ milliards. Nous considérons que nous ne sommes pas du tout dans la même situation à l'heure actuelle.

649 CONSEILLÈRE LAIZNER: Ce sont toutes mes questions. Merci.

650 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que le personnel a des questions sur en fait ce troisième bloque de questions ou même peut-être sur les bloques précédents de questions?

651 Me LÉTOURNEAU: Juste dans le but de compléter le dossier public, je vois qu’y a quelques questions que le personnel aurait aimé avoir une réponse qui ont pas été posées. Alors c'est seulement quelques questions puis je vais me permettre de les poser moi-même.

652 Excusez, mes questions sont parties plus loin. Advenant que le Conseil refuse la demande de modification de licence pour CKLX à Montréal, veuillez nous expliquer l'impact que ça l'aurait sur votre demande?

653 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Il serait majeur. Il pourrait pas y avoir d'acquisition parce que le projet d'affaires qu'on propose, il est bâti sur la possibilité qu'on a d'emmener WKND dans le marché de Montréal et donc d'emmener une diversité musicale qui en plus est essentielle dans le marché de Montréal.

654 Donc c'est sûr et certain que les deux vont de pair là. Il faut qu'on puisse procéder à ce changement de format pour pouvoir faire cette acquisition.

655 Me LÉTOURNEAU: Enfin ma question était plus à l'effet on sait que la formule parlée c'est une formule de 50 pour cent. Votre plan d'affaires prévoit que vous pourriez pas faire... si je comprends bien, pourriez pas faire 50 pour cent de verbal et en arriver au même résultat?

656 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Non, parce que on veut présenter une programmation cohérente tout au long de la journée de radiodiffusion. Nous lorsqu’on... lorsqu’on invite les auditeurs de WKND à nous syntoniser, on veut qu’ils sachent à quoi s'attendre. On veut qu'ils retrouvent chez-nous de la bonne musique, des animateurs qui vont leur faire plaisir, et non pas risquer qu'ils tombent en soirée sur une émission sportive par exemple ou à contenu essentiellement verbal.

657 Alors on veut que la promesse qu'on offre à nos auditeurs soit la même à toute heure du jour.

658 Me LÉTOURNEAU: Alors je comprends bien que vous allez avec les mêmes propos que vous avez mis dans votre demande que les demandes sont indissociables et que vous iriez pas de l'avant avec la transaction si la demande de modification du licence serait refusée. Est-ce que c'est bien le cas?

659 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: C'est exact.

660 Me LÉTOURNEAU: Merci.

661 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Merci à vous.

662 LA PRÉSIDENTE: Alors ceci met fin à la période de questions qui était prévue à l'horaire pour ce matin. On va prendre une pause pour reprendre des forces j'imagine pour attaquer l'après-midi.

663 Alors cet après-midi on va entendre divers intervenants et y aura une réplique évidemment qui suivra.

664 Donc un bon lunch à tout le monde, puis on se revoit à 13h45.

665 M. NICOLAS LECLERC: Merci.

666 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Merci.

--- L'audience est suspendue à 12h16

Upon recessing at 12:16 p.m.

--- Upon resuming at 1:46 p.m./

L’audience est reprise à 13 h 46

667 LA PRÉSIDENTE: Alors, nous allons reprendre l’audience pour l’après-midi en entendant différents intervenants, et nous allons débuter avec Messieurs Houde, Girard et Leduc. Alors, on vous écoute pour vos présentations. On va commencer par Messieurs Houde et Girard.

PRÉSENTATION / PRESENTATION

668 M. HOUDE: Bonjour, Madame la présidente. Merci de l’opportunité qui nous est donnée par les membres du CRTC ainsi que les employés du CRTC. Notre présentation sera courte et espérons assez claire pour que ça puisse vous aider.

669 Considérant que l’enjeu majeur est l’autorisation du CRTC pour la possession de trois stations de radio francophone dans le marché de Québec, une clause Cogeco; considérant la mouvance de l’enveloppe publicitaire des grands annonceurs, tel que le Mouvement Desjardins avec plus de 50 pour cent maintenant dépensés sur le web, et le Gouvernement du Canada qui dépense les 2/3 de leur 39,2 millions sur le web, soit environ 26 millions; considérant les nouvelles méthodes pour l’écoute de la musique tant gratuite que payante : Sirius, XM, Stingray, Spotify, Apple Music, les MP3, les « playlists » et même les bons vieux CD, nous proposons ce qui suit.

670 Nous ne sommes pas contre la possession de trois stations francophones dans la région de Québec par le Groupe Leclerc qui a démontré tout son professionnalisme au courant des dernières années, nous suggérons au CRTC la solution suivante : conserver le format du 98,1 tel quel; prendre le format du 91,9 Québec et le transférer au 102,1, pour ainsi faire migrer les auditeurs à cette antenne et la rentabiliser; faire du 91,9 tant Québec que Montréal une station sportive à caractère provincial.

671 Nous comprenons que la rentabilité est un enjeu primordial. Alors, il faut faire de la radio différemment. Voici quelques pistes pour y arriver. Le 91,9 provincial pourra se positionner pour compétitionner Cogeco pour obtenir des droits de diffusion des grandes propriétés sportives, surtout avec les retours probables des Expos ainsi que celui des Nordiques.

672 En consultant vos données financières du groupe Leclerc, numéro 5 à numéro 18 de leur réplique, pour les droits musicaux ainsi que la publicité gratuite à l’artiste du mois où on parle d’environ 2 millions pour sept ans, selon vos études pour une station de type provincial. Ces sommes n’auraient pas à être dépensées via une station sportive.

673 Faire des ententes stratégiques avec des entreprises médiatiques telles que RDS, La Presse, Le Soleil et bien d’autres.

674 Convergence de vos propres stations tant au niveau des salles de nouvelles, journalistes et commentateurs comme Cogeco et QMI le font. Exemple, Vincent Cauchon qui est au 98,1 présentement est déjà un intervenant au 91,9 Sport de Montréal. Et encore plus important, le développement de jeunes journalistes tel que Maxime Van Houtte et Daphnée Malboeuf, pour ne parler que de deux.

675 Les cibles publicitaires 25-54 ans étant très importantes, voici l’avantage de la solution proposée. De trois stations complètement différentes, tant au niveau contenu que clientèle, cela couvre de façon optimale le spectre des auditeurs au niveau sportif, musical ainsi que d’idées. Trois cent soixante et onze mille (371 000) auditeurs à Montréal avec une antenne déficiente, ce n’est pas à rejeter du revers de la main. Serait-il possible de doubler ce nombre au niveau provincial? Nous y croyons avec une bonne grille et une bonne stratégie de marketing.

676 Finalement, faire de la radio différemment veut aussi dire aller chercher des revenus de façons innovatrices, comme la création d’un « Fan Club » ou d’un Club VIP avec certains avantages aux membres, rencontres avec les animateurs, concours personnalisés, rabais chez certains annonceurs. Les sommes perçues viendraient directement des compétiteurs tel que Spotify et autres, que je vais démontrer qu’avec 2 pour cent 371 000 auditeurs actuels ça pourrait amener beaucoup d’argent au moulin.

677 Si je prends l’exemple en chiffres, 1 000 membres or à 100 $, on vient d’avoir 100 000 $ récurant annuellement qui est là; 2 000 membres argent à 50 $, un autre 100 000; et 4 000 membres bronze à 25 $, donc ça fait un autre 100 000 $. Ce qui fait en bout de ligne 300 000 par année, d’où un autre 2,1 millions.

678 Si nous prenons le 2 millions que je vous ai parlé au point numéro 2 et qui était calculé dans la réplique du groupe Leclerc, et que je rajoute mon 2,1 millions, chacun sur sept ans, nous arrivons à des revenus supplémentaires d’environ 585 000 par année, ce qui couvrirait déjà une portion des frais d’exploitation.

679 Au besoin, ce plan marketing pourrait être fourni gracieusement… on pourrait fournir le canevas de marketing global de cette façon de faire en avril dès le retour d’un autre amateur de sports, qui ne pouvait être ici aujourd'hui car il est présentement en voyage et dont c’est la spécialité, et je crois qu’avec la qualité des gens en place comme Monsieur René à Montréal, vous pourriez le mettre facilement en exécution.

680 Merci à vous les membres du CRTC pour ce droit de parole. Nous souhaitons que ces propositions puissent vous aider lors de votre décision finale. Bien humblement Martin Houde, Carl Girard, au nom de la plupart des amateurs de sports et du 91,9.

681 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup pour votre présentation, merci pour la préparation également. Je vais céder la parole au conseiller Dupras qui a des questions pour vous.

682 CONSEILLER DUPRAS: Merci.

683 LA SECRÉTAIRE: Désolée, je crois que avant nous allons entendre la présentation de Monsieur Leduc.

684 LA PRÉSIDENTE: Pardon, c'est vrai, excusez-moi, je suis pas habituée d’avoir des intervenants à la table comme ça.

685 LA SECRÉTAIRE: C'est correct.

686 LA PRÉSIDENTE: Désolée, merci.

687 LA SECRÉTAIRE: Vous pouvez débuter.

PRÉSENTATION / PRESENTATION

688 M. LEDUC: Merci à vous. Alors, je me présente, Guy Leduc, fier auditeur du 91,9 Sport et fier québécois et francophone aussi. Madame la présidente, Madame la vice-présidente, membres du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, représentants de RNC Média et de Leclerc Communication, je vous remercie de m'accorder ces précieuses minutes afin d'élaborer sur le mémoire présenté en mon nom en lien avec la demande en cours par Leclerc Communication inc.

689 Je réitère mon opposition au changement de vocation de radio parlée sportive de la station CKLX-FM à Montréal sous l’appellation du 91,9 Sport FM en radio… pardon, pour la conversion en vocation de radio musicale demandé par Leclerc Communication inc. en lien avec la présente demande. Cette question en est une des plus sensibles dans la communauté sportif et l'auditoire sportive de Montréal et ailleurs au Québec.

690 L’historique à ce sujet. Le CRTC est bien au fait que l'auditoire francophone de la radio sportive a déjà perdu une station sportive sous l’appellation de CKAC Sports à l'antenne 730 AM en 2011 avec des cotes d'écoute de près de un million d'auditeurs au moment de sa fermeture. Cogeco… Cogeco diffusion, dans leur communiqué du 2 septembre 2011 à ce sujet, avait mentionné que ce n’était pas de gaieté de cœur que nous avons pris la décision de fermer CKAC Sports, ils n’avaient pas le choix. La station a dû changer de vocation suite à l'objection d'Astral Média sur le nombre de stations que Cogeco pouvait posséder.

691 La fermeture de CKAC Sports, une station rentable, a donc été la victime subissant les dommages collatéraux pour l’ouverture de la station de Radio Circulation à la même fréquence. Maintenant, pour une deuxième fois pour la situation actuelle, la radio à vocation sportive Montréal se trouve menacée de disparition. Encore une fois, elle sera victime des dommages collatéraux alors que Leclerc Communication inc. fortement intéressé à l’achat de l’antenne CHOI Radio X de Québec ont aussi acheté le 91,9 Sports suite aux négociations avec RNC Média. Leclerc Communication propose de changer la vocation de la radio sportive en radio musicale malgré l’augmentation de cotes d’écoute récemment annoncées de 371 000 auditeurs selon le dernier sondage Numeris paru pour la période de l’automne 2018. Encore une fois, on demande aux amateurs de radio sportive de Montréal de céder leur antenne et de payer le prix malgré que celle-ci soit la seule radio dans le marché montréalais en croissance en ce moment.

692 La question de la langue : français versus anglais.

693 Excusez, mais j’ai oublié un petit paragraphe.

694 Les auditeurs ont déjà payé chèrement la perte de leur première radio sportive et n'ont pas à devoir subir les dommages collatéraux une deuxième fois, spécialement que cette station est désormais à proximité ou dans la zone de la rentabilité après seulement 42 mois d’existence. De plus, si le CRTC autorise la transaction et/ou changement de vocation, la région de Montréal, largement majoritaire avec ses 4 000 000 de francophones perdrait l'accès à leur radio à vocation sportive francophone alors que la communauté anglophone et ses 400 000 résidents continueraient à avoir accès à la leur sous la radio de TSN Radio.

695 La question de la langue : français versus anglais – c’est triste qu’on en soit rendus à un tel sujet.

696 Ce dernier point pose un grand problème et devra être examiné avec tout le respect qu'elle le mérite étant donné la situation linguistique présente dans le marché de Montréal. Comment expliquer que la perte d'une station à vocation sportive de langue française alors que la station à vocation sportive de langue anglaise sous l'appellation de TSN Radio 690 Montreal continuerait d'opérer dans un marché largement francophone? L'auditoire de la radio sportive francophone s'attend au même questionnement de la part du CRTC pour le cas présent, comme elle l’a exprimé lors des audiences du CRTC en 2012 lors de la demande par Bell Astral de convertir la radio sportive anglophone TSN Radio 990 en radio sportive francophone RDS 990. Le CRTC a ultimement refusé la transaction globale proposée par Bell dû à plusieurs enjeux, dont l'un d'entre eux : le préjudice que ceci aurait causé auprès de l'auditoire anglophone de Montréal. Il en va de même dans le dossier-ci.

697 La mission du CRTC est entre autres de défendre les intérêts du public, spécialement dans une province comme le Québec et une ville comme Montréal où la majorité de la population vit en français dans un pays à majorité anglophone. Les politiques et décisions antérieures du CRTC ont toujours envoyé un message clair et fort à ce sujet. D'ailleurs, en matière de radiodiffusion francophone musicale, le CRTC impose un quota de 65 % de contenu de langue française.

698 Est-ce que le chiffre est bon? 65 %?

699 LA PRÉSIDENTE: Oui.

700 M. LEDUC: Parfait.

701 Dans l'esprit de cette règle de contenu francophone de 65 % à la radio, si le CRTC autorise la transaction et/ou changement de vocation du 91,9 Sports en radio musicale, le contenu de radio sportive parlée dans la région de Montréal aurait l'allure suivante :

702 168 heures de contenu au TSN Radio 690 et 33,5 heures de contenu sportif francophone via le 98,5 FM. On parle d’un ratio de 83 % de contenu anglophone versus 17 % de contenu francophone en matière de radio sportive dans un marché ou 80 % de la population est francophone.

703 Sur ce point même, la demande de fermeture du 91,9 Sports va à l'encontre de l'esprit des politiques et règles du CRTC en matière d'obligation de diffusion de contenu francophone dans un marché francophone comme Montréal.

704 Rentabilité. Selon le peu d'information disponible « off the record », la station serait près de la zone de la rentabilité après seulement 42 mois d’existence. RNC Média pourrait le confirmer au CRTC tout à l'heure en réplique et peut-être donner le montant du déficit d’opération du dernier trimestre dans les livres.

705 Les déficits d’opération auraient été réduits à chaque année avec l'augmentation des revenus de publicité. Toute personne œuvrant dans le milieu des affaires sait qu'en moyenne, selon ce qu'on enseigne dans diverses écoles d’entrepreneuriat, une entreprise peut prendre jusqu'à 7 ans avant d'atteindre la rentabilité.

706 D'ailleurs, lors de la demande de conversion par Bell pour convertir TSN Radio en RDS Radio, Bell avait… a mentionné dans leur plan d'affaires déposé au CRTC s'attendre à vivre 7 années d’exploitation avant de pouvoir dégager des profits. Curieusement, un peu plus tôt, Leclerc Communication a mentionné la même chose pour atteindre la rentabilité dans leur proposition en cours.

707 Pour le 91,9 Sports, arriver à ce point après trois ans et demi d'opération tient du miracle malgré l'incertitude et les rumeurs de vente et de changement de vocation qui règnent autour de la station depuis la dernière année. De plus, la pauvre performance des trois équipes sportives majeures de Montréal – on se le cachera pas – n’a vraiment pas aidé. On a rarement vu une si pauvre performance de nos équipes de Montréal, mais malgré toute cette adversité, le 91,9 Sports serait près ou dans la zone de la rentabilité.

708 Les artisans ont fait un excellent travail, souligné par RNC Média eux-mêmes. Les artisans ont su sortir des sentiers battus du hockey, une religion à Montréal, et parler davantage de soccer, de boxe, de baseball, de basketball, de sports olympiques – d’ailleurs, un des animateurs du 91,9 Sports était sur place aux derniers Jeux olympiques d'hiver de PyeongChang –, d'actualités et de politique dans le sport hors du milieu professionnel, mais aussi dans le sport amateur en rapportant et critiquant la façon dont certaines fédérations sportives, organisations, équipes et certains entraîneurs traitent de jeunes athlètes, voire nos enfants. Ces sujets et bien d'autres ont contribué à l'essor du 91,9 Sports et de son jeune succès.

709 Imaginez maintenant ce que la performance de la station pourrait devenir avec de bons propriétaires qui croient en la radio sportive, avec des équipes sportives performantes – on parle possiblement du retour des Expos avec le groupe de Stephen Bronfman à sa tête pour mener le retour

710 De plus, la station a une opportunité devant elle d'augmenter ses revenus en commençant par investir sur sa plateforme web, qui est sous-développée, en y présentant du contenu audio et vidéo numérique – à titre d’exemples : des points de presse des équipes, des interventions des animateurs, diffusion de podcasts, et ainsi de suite – avec présentation de publicités.

711 En ce moment, le 91,9 Sports ne tire très peu de revenus côté Web. D’ailleurs, une branche de publicité qui est peu exploitée par les compagnies – mais j’étais content d’entendre parler Leclerc Communication tantôt que, eux, ils semblent le faire –, c’est de faire du placement de publicités qu’on appelle « cout par clic » très commun au niveau de l’Internet, une entreprise aujourd'hui, je crois, que toutes les radios vont devoir s’adapter, et rapidement, et offrir un guichet unique pour offrir des « packages » de publicités, autant que leur plateforme qu’ils possèdent, mais également à les placer pour leurs clients sur le Web, cette publicité. C’est une grande opportunité qu’ils ont pour augmenter tous leur rentabilité.

712 Diversification culturelle. Dans l’énoncé de la mission du CRTC, ce dernier contient le texte suivant :

713 « Créer. Les activités sous ce jalon assurent que les Canadiens ont accès à du contenu créatif attrayant et diversifié sur une variété de plateformes, et que ce contenu reflète la diversité culturelle du Canada et permet à la population de participer à la vie démocratique et culturelle du pays. »

714 Je suis content que la présidente y a touché un petit peu plus tôt aujourd'hui.

715 Le sport, à cause de notre histoire avec le hockey, est un des piliers de la culture canadienne aux côtés des arts, des lettres et de la musique. Ces volets ne doivent pas s'affronter mais plutôt vivre et s'épanouir un à côté de l'autre. La pratique du sport et tout ce qui s'y rattache est aussi important pour une société autant que l'expression musicale. La radio sportive ne sert pas juste à parler du score du match de la veille ou de l'étoile de la rencontre. Elle sert aussi pour discuter d'enjeux qui se vivent dans un cadre sportif mais qui affectent une société tout entière.

716 Les segments de type Sports et société ont toujours été fort populaires sur le 91,9 Sports. La radio sportive remplit ainsi son devoir journalistique en enquêtant, en racontant et en discutant des enjeux qui affectent entre autres, encore une fois, aux jeunes spécialement à la pratique du sport.

717 La culture sportive – oui, c’est bien une culture – doit être considérée aussi importante que l’expression musicale et artistique. À titre d’exemple, pourrions-nous un seul instant imaginer les Jeux olympiques sans la présence des arts et de la musique durant les cérémonies d’ouverture et de clôture ainsi que de remise des médailles? Certainement pas. Mais on ne pourrait pas non plus imaginer les Jeux olympiques sans sports non plus.

718 Dans ce contexte, les deux se complémentent bien et on devrait agir ainsi dans le dossier présent. La radio sportive francophone doit avoir sa place aux côtés des stations de musique d’expression francophone ; l’un ne doit pas écraser l’autre, les deux sont essentiels dans le grand territoire francophone… dans le plus grand territoire francophone en dehors de la France, le Québec.

719 Personnellement, je déteste qu’en ce moment, on met en adversité une radio sportive francophone versus un projet de station musicale francophone.

720 Saturation des postes de radio musicale existantes et services streaming :

721 Le projet de la venue de Week-End est intéressant, mais Leclerc Communication ne peut écraser une autre vocation radio… une autre radio avec une vocation francophone sportive. Si elle veut aller de l’avant avec ce projet, d’autres antennes sont ou seront disponibles dans le futur.

722 Mais on ne peut sacrifier une radio prometteuse en la 91,9 Sports, en route pour le succès pour la remplacer par un autre format qui n’a rien de garanti que le… pardon, que rien ne garantit le succès de l’arrivée d’une nouvelle radio musicale francophone avec un marché saturé, pas seulement de stations de radio francophone tout court, mais une saturation avec des stations anglophones de Montréal, les autres satations en région qui se captent à Montréal, telles les stations à Drumondville, Sherbrooke ainsi que les Laurentides, sans parler également des stations anglophones des États-Unis en provenance de Plattsburgh, New York et Burlington, Vermont.

723 (RIRES/LAUGHTER)

724 À tout moment, on peut capter entre 20 et 25 stations de radio à Montréal, sans compter que via l’Internet, les services de streaming dont les jeunes sous l’âge de 30 ans sont adeptes, comme Spotify, iTunes, YouTube Music et ainsi de suite se comptent par dizaines de milliers. Juste l’application Radio Garden, mise en ligne par le Netherlands Institute for Sound and Vision contient plus de 7 000 chaînes de radiodiffusion sur le Net.

725 Voilà contre quoi une station comme Week-End et toutes les autres radios musicales vont devoir se battre comme concurrence, spécialement le jour pas très loin où les forfaits de données mobiles vont exploser en quantité de données et cela, à faible coût. Le radio cutting de masse (version cord cutting) va bientôt être à nos portes – d’ailleurs, c’est déjà commencé avec les plus jeunes. D’ailleurs, devant un tel phénomène, il est de mon opinion que toute forme de radio parlée, comme le 98,5 FM, le 91,9 Sports et CHOI Radio X devraient survivre dans le prochain contexte de la radio numérique.

726 C’est donc comprenable que Leclerc Communication veuille acquérir la station CHOI Radio X. Cette station aura plus de chances que son auditoire la suive sur de la diffusion web au moment venu, où la population délaissera la radio traditionnelle pour se tourner massivement vers la radio web. Cette station diffuse du contenu parlé local qui se passe en direct et qui est un grand atout. L’auditoire voudra continuer à l’écouter, cette radio parlée. Voilà la même raison pourquoi le 91,9 Sports se dirige lui aussi vers une avenir prometteuse.

727 En terminant, le CRTC ne peut changer la vocation du 91,9 Sports CKLX-FM, une radio prometteuse au pied de la rentabilité et le seul service de son genre offert 24 heures par jour à un auditoire francophone, alors que la communauté anglophone a accès eux aussi à leur propre radio sportive dans leur propre langue.

728 La radio musicale francophone possède déjà une multitude de stations permettant aux artisans francophones de s’exprimer et s’épanouir. Les auditeurs francophones de radio sportive ont le droit eux aussi d’avoir leur place au soleil en la demeure du 91,9 Sports.

729 Merci au CRTC de considérer nos arguments dans la prise de décision en lien avec cette demande en cours.

730 Guy Leduc, fier de faire partie des 371 000 auditeurs.

731 LA PRÉSIDENTE : Alors, merci.

732 Comme je le disais tout à l’heure, merci pour votre présentation, mais également, merci pour le temps et l’énergie consacrés à la préparation de cette présentation.

733 Je vais donc maintenant céder la parole au conseiller Dupras.

734 CONSEILLER DUPRAS : Bonjour!

735 M. LEDUC : Bonjour!

736 CONSEILLER DUPRAS : Alors, mes questions vont s’adresser à vous trois, peut-être que vous pouvez répondre chacun votre tour si vous le désirez.

737 Dans le marché de Montréal, on a un opérateur qui est RNC Média, qui a le 91,9 depuis 2004 et qui a essayé quatre formules, jusqu’à date : deux musicales, deux verbales… deux orales, sans succès. La rentabilité n’est pas au rendez-vous, alors… ils sont prêts aujourd’hui à se départir de cette station-là.

738 Comme vous le savez aussi, dans les conditions de licence de cette station-là, la seule… pas les conditions, mais le genre de licence qu’ils détiennent, c’est une radio orale sans qu’il n’y ait de condition de licence pour que ça soit axé sur le sport.

739 Alors, advenant qu’on refuse la transaction, même là, il n’y aura pas de garantie que le sport va demeurer à l’antenne ; l’entreprise pourrait toujours choisir d’aller avec une radio parlée dans un autre genre que le sport. Donc, le Conseil peut difficilement, ici, empêcher le titulaire d’opérer sa licence comme il l’entend, selon les politiques qu’on a en ce moment et le genre de licence qu’il détient.

740 Alors, en ce moment, dans le marché, il y a une autre station, qui est le 98,5, qui offre quand même cinq heures de sport par jour ou 25 à 30 heures de sport par semaine. Selon vous, est-ce que cette programmation-là, elle est… la programmation offerte aussi par les autres médias, dans le sport, ne répondraient pas tout de même à vos besoins et à vos intérêts en matière de sport?

741 M. HOUDE : Je vais y aller.

742 Mais ça… l’une des grosses différences entre le 91,9 versus le 98,5 qu’on vous parlait tout à l’heure des grandes propriétés sportives. Donc, c’est la facture éditoriale qui est beaucoup différente. Quand votre gros client est le Canadien de Montréal, l’Impact ou les Alouettes, vous êtes beaucoup moins critique, donc moins libre de vos paroles, parce que le contrat peut décider quel journaliste va continuer si un journaliste est trop… sans le faire directement, mais quand il arrive le temps de renouveler les ententes commerciales, bien, il va dire : « Je renouvellerais avec toi si un tel ne couvre plus » et ça, ça s’est vu. Donc, je pense que vous êtes au courant de ce qui se passe dans les possibilités.

743 Donc, avec deux radios, avec plus de concurrence, donc un meilleur choix éditorial, développement des jeunes journalistes aussi; c’est l’un des mandats au niveau de la relève journalistique.

744 Oui, la musique, c’est important, comme disait Monsieur Leduc, mais d’un autre côté, la radio parlée sportive aussi. Il y a des nouvelles propriétés qui s’en viennent ; pensez-vous que… ils ont mentionné qu’il y avait, bon, 98,5 a le Canadien, a les Alouettes, a l’Impact.

745 Septembre dernier, fin septembre, il y avait un match des Alouettes, il y avait un match de l’Impact et il y avait un match hors-concours du Canada. À quoi on a eu le droit, vous pensez, sur les ondes du 98,5? Son plus gros fournisseur de publicité, c’est-à-dire au Canadien de Montréal, un match hors-concours, quand l’Impact courait pour se qualifier en séries.

746 C’est ça qu’on appelle la diversité, aussi : avoir une qualité d’antenne qu’on nous offre, avoir la possibilité d’écouter autre chose. Le retour des Expos, ça va donner quoi? On en parle de plus en plus, on parle d’un an, deux ans… bon, les personnes se sont inscrites au registre des lobbyistes... en quelque part, je pense que ça veut dire beaucoup. Ça peut tomber à l’eau, mais en bout de ligne, quand on regarde tout ça, s’il n’y a qu’un seul… à offrir le service de diffusion bien on va se ramasser avec quoi. Y’en vaut aussi de la mise en œuvre de la visibilité de ces équipes-là. C’est sûr et certain que 91-9 tel quel on le connait avec la petite antenne, que l’été quand je vais à mon chalet à Saint-Mélanie puis que le temps est beau c’est le 91-9 de Québec, Radio Weekend, qui l’écrase, parce que je suis juste à 9 kilomètres de Joliette ce qui est un peu spécial, mais une radio sportive provinciale ben on aurait…

747 CONSEILLEUR DUPRAS: Oui, je comprends.

748 M. HOUDE : …des redifuseurs qui seraient vraiment de qualité. C’est un peu ça la différence. Diversité? Oui. Ce que les Leclercs ont fait, bravo. Ce qu’y’ont fait avec la marque « weekend », bravo. Mais à quelque part aussi, comme le nombre d’heures qu’on peut avoir au niveau du sport en français versus en anglais, bien on appelle ça aussi l’assimilation si t’es obligé de l’écouter en anglais.

749 CONSEILLER DUPRAS: Non, mais vous trouvez que les sources de nouvelles ou d’émissions de sport dans les médias en général sont insuffisantes pour rendre essentielle une station de radio parler dans le sport?

750 M. HOUDE: Oui, parce que maintenant vous voyez même des journalistes se partir des podcasts individuels sur des plateformes web et même si ils sont affiliés avec des grands réseaux. Si on regarde-là aujourd’hui y’a des podcasts qui sont partis sur le baseball avec des gens qui sont au 98.5 ou ailleurs. Y’a des podcasts partis sur l’impact… même sur le soccer en général, mais l’impact plus en particulier.

751 CONSEILLER DUPRAS: M’hm.

752 M. HOUDE: Et qui sont aussi des employés de grandes stations de radio. Donc si ces personnes-là du milieu se rendent compte que on doit donner plus d’information via des podcasts à 3.75 U.S. par mois, ben à quelque part c’est un peu pour ça que je vous ai mis un plan avec un club VIP à l’intérieur pour aller chercher plus de revenus.

753 Le monde sont prêt à payer. Dans votre auto vous pouvez payer un abonnement pour Sirius ou XM. Ben c’est sur le même principe.

754 CONSEILLER DUPRAS : Encore là ça… oui, allez-y.

755 M. LEDUC: Je voulais juste rajouter un point. Moi je trouve que c’est insuffisant parce que comme vous savez très bien au niveau de la radio, les grandes heures de code d’écoute c’est du lundi au vendredi de 6 h00 le matin jusqu’à 18 h 00 le soir.

756 Pas pour rien que le 98.5 FM, la plus grande station au Canada, diffuse de la musique la fin de semaine. Ils veulent même pas investir dans du contenu parler, alors c’est dans cette fenêtre… nous on n’a pas accès à aucune émission sportive sous la radio, parce que le 98.5 à ce moment-là est une radio parler d’actualités et de nouvelles. C’est un grand manque.

757 Je soulignerais aussi l’indépendance journalistique comme mes collègues viennent de dire à côté de moi. C’est de plus en plus dur pour les journalistes d’être indépendant et de s’exprimer. Ils travaillent tous pour des grandes boites médiatiques. Qu’on parle de Québecor, qu’on parle de Bell, même Cogeco. Je peux pas sous silence les évènements qui ont mené au congédiement de Monsieur Dutrizak au 98.5 FM dont vous êtes surement au courant.

758 Semble qu’y’aurait eu des pressions qui auraient été fait et qu’il a dû quitter son poste à cause que on n’aimait pas ce qu’il disait versus certains partis politiques au Québec.

759 L’indépendance moi je trouve c’est important, même si on parle ici du milieu sportif. Je vais vous donner un exemple, Hockey Québec. Hockey Québec chapeaute tous le hockey amateur dans la Province de Québec à part du hockey qui commence à émerger du côté scolaire.

760 La seule radio qui a rapporté les problèmes qu’on vit en ce moment avec Hockey Québec au niveau du mauvais comportement de certains coachs, certaines équipes, certaines organisations envers les jeunes c’est le 91.9 Sport qui en on parlé en premier. C’est eux-autres qui ont mis la lumière sur cette situation-là.

761 Je trouve c’est important de garder cette indépendance journalistique. C’est… on doit… si on commence à sacrifier le sport, ça veut dire la prochaine chose qu’on va commencer à sacrifier c’est la politique, les commentaires sur la politique, l’actualité? J’ai de la misère avec ça.

762 Moi je suis pour l’indépendance et plusieurs sources pour être capable d’aller chercher mon information. Que ça soit du sport ou tout autres formes d’actualités.

763 CONSEILLER DUPRAS : Bon, alors je vous remercie. Ce sont toutes mes questions. Merci pour votre présentation.

764 M. LEDUC : Merci.

765 M. HOUDE : Merci.

766 CONSEILLÈRE LAIZNER : Je voulais savoir c’est quoi les autres sources de vos nouvelles sportives à Montréal au lieu de la radio?

767 M. LEDUC : Y’a 98.5 FM au niveau sportif qui est le diffuseur du Canadien de Montréal, y’a RDS propriété de Bell qui est le diffuseur du Canadien de Montréal, y’a TVA Sport qui est le diffuseur officiel de la Ligue Nationale de Hockey. Est-ce que j’en oublie?

768 Ben y’a les journalistes de différents quotidiens.

769 CONSEILLÈRE LAIZNER : Sur le web.

770 M. LEDUC : …qui sont aussi commentateur au 98.5.

771 CONSEILLÈRE LAIZNER : Oui.

772 M. LEDUC : …ou même au 91.9. Y’a seulement que le groupe Québecor qui a gardé ses propres journalistes à l’interne. QMI-là c’est… y’ont comme refermé la boule et y’a pu personne qui peut aller parler à l’extérieur.

773 C’est à l’intérieur de la maison Québecor sinon tu travailles pu pour Québecor. Et là tous les autres ben les… exemple… je vais vous donner un exemple. Un Mathias Brunet est au 91.9, mais un Philippe Cantin… les deux sont de la Presse, mais un Philippe Cantin est au 98.5.

774 CONSEILLÈRE LAIZNER : Oui.

775 M. LEDUC : Donc mais c’est deux opinions qui peuvent être totalement différentes sur le même sujet et pourtant ils sont du même journal.

776 Donc c’est de là que c’est important d’avoir des opinions et des idées différentes. Et même de traiter de sujets différents. Fait que c’est là qu’y’a une grosse différence entre avoir seulement qu’un poste, que d’en avoir deux et d’aller chercher d’autres personnes.

777 Comme je disais tout à l’heure, Vincent Cochon qui est ici à Québec au 98.1, intervint au 91.9 et parle autant de football collégial, football universitaire que de football professionnel que de hockey. Donc c’est quelqu’un qui parle du sport en général. C’est quelqu’un qui amène une vision complètement différente.

778 On a des vieux de la vieille, y’a des plus jeunes, comme je mentionnais des jeunes journalistes. Daphné Malboeuf est à la Presse Canadienne. Ça lui donne une antenne qu’elle n’aurait pas au 98.5.

779 Une autre chose qui est arrivée, Marc-André Godin… Grondin? Qui était au « The Athletic », une formule payante sur le web comme journal sportif, a été mis en onde en premier au 91.9. Y’était tellement bon le 98.5 le prend maintenant pendant les parties de hockey, entre deux périodes.

780 C’est ça la voie d’avoir deux stations différentes. Deux sources pour alimenter les informations. Un joueur de hockey qui était au 91.9, Daniel Brière, est rendu maintenant commentateur au 98.5.

781 La force d’une bonne station compétitrice à Cogeco fait que les meilleurs éléments vont pourvoir être retenus aussi. Donc il faut pas affaiblir le monde du sport, parce que sinon vos jeunes journalistes y’auront pas de débouchés ou très peu. C’est vraiment-là un, la qualité, le développement, les opinions et vraiment de savoir est-ce qu’on veut avoir une diversité comme c’est mentionné dans le mandat du CRTC.

782 Mais là pourquoi on est venu comme partisant de cette… et vraiment pas partisant de sport, mais partisant de cette station de sport.

783 M. LEDUC : Après un petit peu de réflexion, je vous dirais les sources indépendantes à part du 91.9 Sport, on parle du journal La Presse et The Gazette, qui sont des journaux. C’est tout. Tous les autres sont affiliés d’une façon ou d’une autre via un contrat avec une ligue sportive ou une équipe sportive professionnelle.

784 Donc c’est certain qu’un journaliste… je me l’ai fait dire par des journalistes. Je nommerai pas les noms, mais que ils sont obligés de censurer un certain point parce qu’ils savent très bien qu’ils vont perdre leur emploi.

785 Vous êtes très aux faits de ce phénomène. Je suis sûr que vous en avez entendu parlé dans d’autres milieu médiatique au Canada. C’est tout ce qu’on a comme sources indépendantes.

786 CONSEILLÈRE LAIZNER : Et en ce qui concerne les cotes aux nouvelles de sports amateurs, on se trouve plutôt sur le 91.9 au lieu de l’autre station de radio? Ou est-ce que les deux vont parler des choses comme ça?

787 M. HOUDE: Je vous dirais que présentement le 91,9, dans huit cas sur dix, va faire la première entrevue avec un médaillé de sport amateur et le soir, dans la journée, sur… c’est l’avantage d’avoir toute la journée, va avoir une entrevue soit le matin avec l’émission du matin ou en cours de journée à l’heure du midi avec Stéphane Gonzalez et en soirée où, comme par hasard, le 98,5, s’il n’y a pas de diffusion de match de hockey, va faire une entrevue avec cette personne-là.

788 Et ça arrive… je vous dirais, huit fois sur dix. C’est sûr que des fois, c’est eux qui sont en avance, mais je vous dirais que souvent, 91,9 est en avance. Et c’est bien de souligner, exemple, qu’un Pierre Harvey a bien réussi à une Coupe du monde de ski de fond dans un pays étranger ou que même, il est revenu pour se remettre en forme pour les prochaines étapes. Ben, c’est ça, avoir de la diversité dans le propos.

789 M. LEDUC : Une des personnalités sportives les plus rafraîchissantes que j’aie entendu cette année, c’est Mikaël Kingsbury, un skieur acrobatique qui a remporté nombre… je ne sais plus combien de nombres de Championnats de… de ce qu’on appelle la Boule de cristal, il est le champion mondial dans sa discipline, un exemple pour les jeunes, un modèle pour les jeunes.

790 J’aime beaucoup la place que le 91,9 Sports fait au sport amateur ; ça donne, je trouve, l’occasion aux jeunes… pis il y a une autre histoire assez jeune au 91,9 Sports de rêver et de voir que c’est possible, qu’on peut continuer de foncer puis essayer de travailler pour aller chercher ses rêves. Ce sont des histoires inspirantes.

791 Et malheureusement, on en entend beaucoup moins au 98,5 Sports : ils sont limités, eux aussi, dans le nombre d’heures de contenu et doivent faire des choix. Et c’est bien sûr les histoires du Canadien qui vont passer en premier et peut-être de l’Impact et peut-être des Alouettes.

792 Je suis certain que si vous demanderiez à Monsieur Joey Saputo, qui est le propriétaire de l’Impact de Montréal, je suis certain que s’il serait ici aujourd’hui, qu’il dirait qu’il est insatisfait de la couverture qu’il reçoit des autres médias parce que le Canadien est roi, c’est difficile de le contrer.

793 C’est très fort, le Canadien. Tant mieux, j’adore le Canadien de Montréal ; c’est le Manchester United du hockey, connu mondialement. Mais par la grosseur de cette concession sportive au niveau international, sans faute de leur part, ils portent ombrage aux autres.

794 91,9 Sports fait un grand travail pour mettre à la lumière les autres sports et les autres concessions sportives. Elle joue un rôle majeur en ce sens.

795 CONSEILLÈRE LAIZNER : Je vous remercie pour votre excellente présentation à vous trois.

796 M. HOUDE : Merci!

797 M. LEDUC : Merci à vous!

798 LA PRÉSIDENTE : J’aurais une dernière question. Alors, si on parle d’hypothèses ici, si le CRTC n’approuvait pas cette transaction… c’est-à-dire, s’il approuvait la transaction ou si encore, comme le conseiller Dupras l’a bien mentionné, ici, on parle d’une condition de licence qui couvre seulement la partie parlée, hein – alors, ça ne couvre pas… ça ne s’étend pas jusqu’à la partie sport.

799 Alors, dans l’un ou l’autre de ces scénarios-là, il y avait fermeture de cette station ou un changement, c’est-à-dire plutôt un changement de formule. La migration, à votre avis, des auditeurs, se ferait-elle plus vers la radio parlée sports anglophone ou la radio… c’est-à-dire radio parlée 98,5 ou peut-être plus une formule buffet avec, évidemment, les autres sources d’information dont vous avez parlé?

800 M. HOUDE : Je vais parler pour moi. Moi, je vais être sur mes playlists puis je vais aller chercher mes informations sur des sites étrangers. Malheureusement, c’est le Canada qui va perdre, le Québec et le Canada qui va perdre un auditeur régulier.

801 Parce que oui, je veux écouter le Canadien quand je suis en auto, mais comme retraité, j’ai le temps de prendre mon ordi puis de me brancher sur Radio Manchester United ou sur le Paris Saint-Germain, je suis capable d’aller me chercher beaucoup d’information.

802 Mais quand on a, exemple, au 91,9, qui n’a pas les droits de l’Impact, mais qui ont une émission d’une demi-heure sur le soccer, bien… je n’ai pas besoin d’aller chercher de l’information, de courir par pays parce que dans la semaine, je sais qu’ils vont me parler des grands championnats, je sais qu’ils vont me parler de l’Impact, des changements, de où est-ce que ça s’en va.

803 Et je suis aussi un consommateur de six à dix matchs par année au Stade Saputo. Donc, l’effet de créer ça est, comme je vous le disais tout à l’heure, quand il disait que Monsieur Saputo, il l’a dit carrément, il y a deux ans, comme de quoi qu’il était pas satisfait de la couverture médiatique… le Canadien représente 80 %, bon.

804 Ben à ce moment-là, est-ce qu’un autre poste, bien ancré avec des propriétaires qui y croient, qui y vont, avec quelques chiffres que j’ai mis là, un plan marketing bien établi, bien étoffé et je vous dirais, pour des membres Or, Argent et Bronze, ce n’est pas une invention – ça s’est fait sur Twitter, dans des… par personne privée, on s’est envoyé des choses : « Embarquerais-tu? » « Oui, combien? », tout ça. Puis en dedans de 24 heures, mettons trois plages de huit heures, trois jours, je vous dirais qu’on était rendu à 200 personnes qui étaient dans le 100 $. Et là, je ne suis pas un professionnel de marketing, j’étais plus en fiscalité, moi, dans ma carrière.

805 Fait que oui, il y a des possibilités de faire de la radio différemment. Oui, il y a des possibilités de faire de l’argent, de la rentabiliser puis à ce moment-là, bien… on peut même déposer le canevas global de marketing gratuitement puis c’est… parce qu’on y croit.

806 M. LEDUC : Moi, je peux vous dire, après la fermeture de CKAC Sports, à la fréquence 730, ça va laisser un grand vite et je n’ai jamais pu me raccrocher à une autre station. J’écoutais un petit peu CHOM-FM. Je vais vous avouer que… je comprends la nécessité des règles de contenu canadien et de contenu francophone. Le hic, c'est que les radios ont l’habitude de jouer le même contenu francophone et le même contenu canadien anglophone à répétition. On vient tanné de l’entendre et est forcé à aller au service de streaming et aux playlists.

807 S’il y a une chose que j’aimerais que le CRTC prenne note, que j’ai trouvé quand même intéressant, lors des prochains renouvellements de licence de toutes les radios au Canada, que ce soit anglais ou français, ils devraient tous avoir la clause de 25 % de contenu d’artistes émergents, que ce soit en anglais ou que ça soit en français. C’est plate à dire : si vous ne les obligez pas à le faire, ils ne le feront pas. Ça aiderait sûrement la cause que l’ADISQ va venir plaidoyer un petit peu plus tard aujourd’hui.

808 Et je crois que c’est nécessaire, en tant que Canadien, en tant que Québécois, je serais très fier si le CRTC prendrait cette décision-là, au moins en considération et en réflexion pour l’avenir.

809 Merci à vous.

810 LA PRÉSIDENTE : C’est moi qui vous remercie. Merci beaucoup.

811 MME ROY : J’inviterais maintenant Genex Communication à venir en avant. S’il vous plait, vous présenter ; vous avez 10 minutes pour votre présentation.

812 M. DEMERS : Madame la présidence, Madame la vice-présidente, Monsieur le conseiller, membres du personnel du Conseil, je me nomme Patrice Demers, président de Genex Communication.

813 J’ai œuvré pendant près de 30 ans dans le domaine de la radio, dont plus de 20 ans dans la région de Québec. Genex Communication et ses sociétés associées, notamment dans le domaine de l’automobile avec Lévis Chrysler, Lévis Mazda, demeure un annonceur intéressé dans ce marché de Québec.

814 Notre intervention repose essentiellement sur trois arguments :

815 Le marché de Québec radiophonique est en santé;

816 La concurrence est souhaitable pour les auditeurs, pour les annonceurs et aussi pour les artisans et;

817 L’offre musicale sera améliorée si la règlementation du contenu était allégée.

818 En premier lieu, nous tenons à mentionner également notre appréciation des produits offerts par Leclerc Communication dans le marché de Québec. Ceux-ci ont su démontrer un sens des affaires et une persévérance indéniables menant au succès de Week-End et de Boulevard. Nous sommes et demeurerons des auditeurs et des annonceurs de ces stations.

819 Le 6 décembre 2018, dans sa décision 2018-453, le CRTC concluait ne pas lancer un appel de demandes pour desservir le marché radiophonique de Québec, et ce, malgré la forte rentabilité des stations de Québec. Selon les chiffres même déposés par la requérante, les neuf radiodiffuseurs présents sur le marché de Québec ont réalisé, en 2017, un bénéfice d’exploitation de 7,3 millions de dollars sur un chiffre d’affaires de près de 42 millions, soit une rentabilité supérieure à 17 %. Plusieurs entrepreneurs aimeraient réaliser ce genre de rentabilité là dans leur entreprise.

820 Les raisons évoquées par le Conseil pour ne pas faire d’appel d’offres, sont le déclin du niveau de la rentabilité depuis 2014, la situation déficitaire, la situation déficitaire de quatre des neuf stations ainsi que la faible pénétration des stations hors marché dans celui-ci.

821 Bien que nous soyons en désaccord avec la conclusion du Conseil, comme je le mentionnais, une rentabilité supérieure à 17 % demeure très enviable, et le marché de Québec a toujours été un marché de stations dominantes dans celui-ci, et l'impact d'une station anglophone aurait, selon moi, eu un impact sur le volume d’écoute et sur la capacité de générer des revenus.

822 Plusieurs groupes, dont Genex Communications, ont démontré un intérêt pour cette nouvelle licence, un appel d'offres aurait accru le niveau de la compétition et la compétition assure la diversité des formats dans bien des cas, l’équilibre de l’offre d’emploi et l’équilibre de l’offre publicitaire.

823 Nous croyons que la décroissance du nombre de stations musicales est essentiellement la conséquence du quota trop élevé de contenu francophone impose par la règlementation.

824 Les radiodiffuseurs en place ne se tourneraient pas irrémédiablement vers le contenu verbal s'ils avaient la possibilité d'offrir un produit musical diversifié et correspondant aux attentes des auditeurs.

825 La décroissance du volume d'écoute qui sévit depuis plusieurs années s'explique selon nous majoritairement par la disponibilité de nombreux produits offerts par les nouvelles technologies, qui eux n'ont pas à composer avec de telles exigences règlementaires.

826 À notre grand étonnement, peu de radiodiffuseurs soulèvent cette problématique propre au marché radiophonique francophone, qui est, à notre avis, l'enjeu principal quant à la survie du système de radiodiffusion canadien francophone.

827 La consolidation de la propriété des médias conventionnels n'a cessé de progresser dans les dernières années, le marché de Québec est en santé, et nous croyons fermement dans la concurrence des médias, autant pour les auditeurs et les artisans que pour les annonceurs.

828 Une concentration qui excèderait la règlementation en vigueur ne serait qu'un obstacle supplémentaire a un marché équilibré et qui n'est aucunement justifié dans les circonstances.

829 La demanderesse affirme qu'une rentabilité accrue à la propriété des trois stations dans le marché de Québec lui permettrait d'être plus compétitive face aux grands groupes, et de supporter leurs efforts à la relance d'une station musicale dans le marché de Montréal. N'est-ce pas un peu le monde à l'envers? Québec qui subventionne Montréal. Trop souvent, les stations de Québec par ailleurs utilisent des artisans de Montréal, des produits réseaux, et leur mandat n’est-il pas d’offrir un produit local pour les gens de Québec?

830 Plusieurs groupes et entreprises – je le répète – ont démontré de l'intérêt pour une nouvelle station dans le marché, et c'est fort probablement aisé pour tout radiodiffuseur qui désirerait ou devrait se départir d'une station de trouver un juste prix dans ce contexte et assurer la diversité du marché.

831 En conclusion, Genex est favorable à la transaction proposée, toutefois, on ne pense pas que c’est justifié de faire une exception à la propriété, donc à la condition expresse que la demanderesse s'engage à se départir d'une de ses stations du marché de Québec.

832 Merci.

833 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup pour votre présentation. C’est Madame la Vice-présidente Laizner qui va vous poser des questions.

834 CONSEILLÈRE LAIZNER: Bon après-midi.

835 Alors, vous indiquez qu’une concentration qui excèdera la règlementation serait un obstacle à un marché équilibré. Alors, j’aimerais savoir si vous pouvez élaborer à ce sujet, et plus particulièrement sur les conséquences sur le marché d’octroyer une troisième station FM à Leclerc à Québec.

836 M. DEMERS: Ben, il est clair… pour moi, il est clair que si on limite le nombre de propriétaires, ils ne tenteront pas de se compétitionner eux-mêmes, et je pense qu’ils l’ont même déclaré dans leur présentation. Il est clair que si regarde ce qu’il y avait dans le marché depuis quelques années, il y avait quatre stations à contenu verbal qui se compétitionnaient, et lorsqu’ils ont fait la transaction, y’ont décidé de changer le format de BLVD pour aller dans un format musical, qui, par ailleurs, avait été abandonné par une autre station du marché.

837 Donc, le fait d’avoir des propriétaires distincts, je pense, qui assurent une diversité au niveau des formats, chaque propriétaire ayant l’objectif de rentabiliser ses propres stations, ben, va chercher à aller chercher le créneau de marché le plus rentable ou le plus opportun où la demande est la plus grande, qui va lui permettre de se rentabiliser.

838 Alors, de réduire le nombre de propriétaires, c’est, dans un certain sens, réduire le nombre de formats disponibles, réduire le nombre d’employeurs et réduire le nombre de produits offerts au niveau publicitaire également.

839 CONSEILLÈRE LAIZNER: Mais, je pense que pour la troisième station, ils vont garder le format.

840 M. DEMERS: Euh… est-ce que… oui, possiblement.

841 CONSEILLÈRE LAIZNER: Alors, est-ce que ça va faire vraiment une différence s’ils ont une troisième station en vertu de la diversité des voix à Québec?

842 M. DEMERS: Ben, si la station elle était autonome, par un autre propriétaire, on n’aurait pas la même salle de nouvelles, les mêmes journalistes…

843 CONSEILLÈRE LAIZNER: OK.

844 M. DEMERS: …les mêmes… la même synergie et le même propos au niveau des nouvelles. Donc, c’est sans contredit une voix de moins.

845 CONSEILLÈRE LAIZNER: OK. Également, quant à l’achat de la station de Montréal et au changement de formule proposé, avez-vous une position?

846 M. DEMERS: En fait, la station de Montréal, à ma connaissance, a un défi de taille qui est son rayonnement, qui est assez limité. Je pense que, comme je le mentionnais, le groupe Leclerc a détermi… a prouvé avec le temps sa détermination puis le succès qu’il a connu avec BLVD. Je pourrais exprimer des doutes sur leurs projets ou la réussite, mais à la fois, qui peut prédire l’avenir, qui peut prédire le succès? Je pense que le succès de BLVD Québec assure que c'est un produit de qualité et je leur souhaiterais le plus grand succès possible dans cette aventure.

847 CONSEILLÈRE LAIZNER: Alors, pour résumer, vous n’avez pas d’objection en principe avec la transaction, seulement qu’ils devraient se conformer à notre Politique sur la propriété commune en allant de l’avant.

848 M. DEMERS: Exactement.

849 CONSEILLÈRE LAIZNER: Alors, ça veut dire qu’ils devraient se dessaisir d’une station.

850 M. DEMERS: Exactement.

851 CONSEILLÈRE LAIZNER: OK. Parfait. Merci, Monsieur.

852 M. DEMERS: Merci.

853 CONSEILLÈRE LAIZNER: Ce sont toutes mes questions.

854 LA PRÉSIDENTE: Moi, j’aurais une question. J’aimerais revenir sur cette question-là de la diversité des voix et de la diversité des joueurs. Ici, bien sûr, dans cette hypothèse-là où on approuvait la transaction pour CHOI et qu’on accordait également l’exception à la Politique sur la propriété commune, en termes de joueurs, on demeure… je veux dire, le résultat, c’est quand même que le même nombre de joueurs au total demeure le même, donc, RNC toujours dans le marché de Québec.

855 M. DEMERS: Oui.

856 LA PRÉSIDENTE: Alors, j’aimerais que vous clarifiiez peut-être la réponse, c'est-à-dire quand vous avez dit y’aura un joueur de moins…

857 M. DEMERS: Là, je comprends que ce serait le même nombre de joueurs.

858 LA PRÉSIDENTE: Oui.

859 M. DEMERS: On peut imaginer que dans le contexte, RNC va se départir de cette station-là et va créer un autre groupe ou un autre propriétaire de stations qui, lui, aura à se débattre avec une seule station par rapport à des groupes qui en auront deux et un qui en aura trois.

860 LA PRÉSIDENTE: Merci.

861 Est-ce que le personnel a des questions?

862 Me LÉTOURNEAU: Non, Madame la présidente.

863 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup.

864 Je vous remercie pour votre présentation.

865 M. DEMERS: Merci.

866 Mme ROY: J’inviterais maintenant l’ADISQ à venir à l’avant.

867 S’il vous plait vous présenter et vous avez 10 minutes pour votre présentation.

PRÉSENTATION / PRESENTATION

868 Mme DROUIN: Oui, bonjour.

869 Alors, merci de nous inviter à comparaitre devant vous, devant… dans cette affaire concernant l’achat de stations par Leclerc Communication.

870 Je suis Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l’ADISQ. Je suis accompagnée d’Annie Provencher, directrice aux Affaires réglementaires et à la recherche à l’ADISQ. Elle fera une partie aussi de la présentation.

871 Nous sommes ici devant vous afin de vous faire part de nos commentaires à l’égard de la demande de Leclerc Communication, que tout le monde connait maintenant à ce stade-ci. La station… la station de… – pardon, je recommence –, donc, en vue d’acquérir la station – la station c'est CKLX – est actuellement une station verbale consacrée aux sports et deviendrait, si la transaction est approuvée, une station musicale. Et je le souligne d’emblée, c’est cet élément, tout particulièrement, qui nous amène ici aujourd’hui, parce que le marché de la radio francophone de Montréal n’est pas seulement disposé à accueillir une nouvelle station, il en a besoin.

872 Nous appuyons donc cette transaction, mais par cet appui, c’est véritablement toute la grande question de la diversité musicale que nous soutenons, une diversité dont les producteurs et créateurs de contenu ont besoin, aujourd’hui plus que jamais, pour permettre à leurs contenus de rayonner, d'être découvrables, un mot inventé par le CRTC y a quand même quelques années.

873 Cette demande comporte des éléments qui suscitent des inquiétudes, voire de l’opposition. On l'a vu de la part de certains membres du système, notamment des compétiteurs de Leclerc Communication, tout particulièrement parce qu’elle comporte une demande d’exception aux règles de propriété commune. Nous y reviendrons.

874 Permettez-moi d’emblée d’affirmer que nous avons bien conscience du caractère exceptionnel de cette demande et que notre appui prend en considération tous les éléments présentés.

875 Au final, nous croyons, à l’instar de nombreux intervenants qui ont pris le soin de transmettre à des... et je pense autant à des créateurs que des producteurs de contenus qu'à des auditeurs. Donc ces gens ont transmis leurs commentaires et ont affirmé que si la transaction est bien encadrée, les bénéfices qu’elle apportera pour la musique francophone dans l’important marché de Montréal justifient son approbation.

876 Notre position repose sur une étude approfondie de la demande. Nous avons d’ailleurs effectué une série d’analyses, dont les résultats se trouvent dans notre mémoire.

877 De surcroît, nous avons dès le départ établi un dialogue, entretenu tout au long du processus, avec Nicolas et Jean-François Leclerc.

878 Cette conversation avec les demandeurs, qui s’est avérée rassurante et même enthousiasmante pour l’industrie de la musique, a été entamée, en premier lieu, afin de bien comprendre le projet. Puis, à la lumière de nos analyses, nous avons pu travailler conjointement à sa bonification, nous assurant ainsi qu’il sera véritablement au service de la diversité musicale.

879 Nous pensons que ces démarches communes peuvent avoir pour résultat de mettre en place des conditions de licence et des mécanismes innovants qui permettront au Conseil comme au public de mesurer les avantages tangibles, mais aussi intangibles, apportés par cette transaction.

880 Au sein de la population québécoise, un sondage effectué par l’ADISQ il y a moins d’un an le confirme une fois de plus. La radio demeure en tête des moyens favoris encore aujourd'hui pour écouter et découvrir de la musique, et ce dans tous les groupes d'âge.

881 Bien sûr, les services de streaming sont en croissance. Mais faut-il le rappeler? Sur ces derniers, les contenus locaux sont très peu mis en valeur.

882 La diffusion radio d’une chanson continue d’avoir le pouvoir immense de lancer, relancer, consolider la carrière d’un artiste. La radio traditionnelle de langue française et l’industrie musicale vocale francophone fonctionnent en symbiose. La première contribue à la visibilité et au financement de la seconde et la seconde améliore la qualité et l’attractivité de la première.

883 Le marché radiophonique de Montréal est particulier. En plus d’être bilingue, il comporte au total, pour des raisons techniques, peu de stations musicales. Résultat, c’est à Montréal que l’on retrouve la plus grande concentration d’auditeurs francophones au Canada, pour le plus petit nombre de stations se consacrant à la diffusion de musique en français.

884 À titre d’exemple, à Québec, on compte cinq stations musicales francophones, contre seulement quatre à Montréal alors que la masse d'auditeurs est bien différente.

885 Mais les obstacles pour la musique francophone dans la métropole ne s’arrêtent pas là. Les analyses de l’ADISQ révèlent un important et récurrent problème de diversité, parce que les programmations des différentes stations se recoupent de façon très importante.

886 Déjà qu’ils n’ont que peu de chaînes à syntoniser, les amateurs de musique francophone montréalais sont en plus exposés à un nombre restreint de chansons différentes, même lorsqu’ils naviguent d’une station à l’autre. Ces derniers, définitivement, sont mal desservis dans le marché actuel, une situation malheureuse, documentée, qui perdure depuis plusieurs années et que nous répétons depuis plusieurs années.

887 C’est ici qu’entre en jeu la demande présentée par Leclerc Communication.

888 Actuellement, deux très grandes entreprises ayant des actifs de plusieurs natures partout au Canada se disputent le marché. Nous croyons que le projet de Leclerc Communication pourrait y insuffler une diversité plus que bienvenue.

889 Depuis 2012, l’entreprise opère à Québec la station musicale WKND qui se distingue significativement des autres chaînes musicales grâce à une programmation musicale différente.

890 Nos discussions avec les dirigeants de Leclerc Communication nous ont permis de faire la rencontre de deux entrepreneurs qui sont aussi des mélomanes, et dont l’approche est audacieuse.

891 Lors du lancement de WKND, l’entreprise promettait aux auditeurs une radio différente qui ferait tourner des chansons à mi-chemin entre l’underground et la pop formatée. Honorées, ces promesses se sont révélées profitables puisque la chaîne enregistre depuis une constante augmentation de son auditoire.

892 Cette approche plaît autant aux auditeurs qu’à l’industrie. J’en veux pour preuve, outre les parts d’écoute, leurs parts d'écoute, certains des commentaires déposés en soutien à cette demande qui soulignent tantôt le retour à la radio d’un auditeur qui avait jusque-là déserté le média, tantôt la reconnaissance de producteurs et artistes, dont certains sont membres de l’ADISQ, qui considèrent WKND comme un véritable acteur de leur succès.

893 Mme PROVENCHER: Intéressons-nous maintenant plus concrètement à la demande.

894 Leclerc Communication souhaite proposer aux auditeurs montréalais un format similaire à celui de la station WKND, soit une programmation mélangeant les genres « Alternatif/Triple A/Hot AC », format qui n’est pas proposé par aucune autre station montréalaise actuellement, comme le confirment nos analyses.

895 En effet, nous avons comparé les musiques diffusées par WKND et les quatre stations montréalaises, Rythme, Rouge, CKOI et Énergie, entre le 29 juillet et le 1er septembre 2018, l’équivalent d’un mois.

896 Il en ressort que la programmation musicale de WKND est significativement différente de celles des quatre stations montréalaises. En effet, tel que présenté dans la figure ci-dessous, nous avons constaté qu’entre 42 et 48 pour cent de la programmation musicale de la station WKND est aussi diffusée par chacune des stations montréalaises.

897 Or, les quatre autres stations présentent des programmations nettement plus similaires les unes par rapport aux autres. Par exemple, 90 pour cent de la musique diffusée par Rythme l’est aussi par Rouge FM.

898 Leclerc Communication propose également de se distinguer en consacrant 25 pour cent de sa programmation de musique vocale francophone à des artistes émergents et en mettant en place un programme dédié à ces derniers, sous l’appellation « L’artiste du mois WKND ».

899 Nous notons à la lecture du dossier que les demandeurs sont ouverts à ce que ces engagements soient entérinés en tant que condition de licence et nous invitons par conséquent le Conseil à le faire.

900 Ces promesses sont réjouissantes mais nous sommes particulièrement fières d’avoir réussi à nous entendre avec Leclerc Communication pour qu’elles soient accompagnées de garanties.

901 En effet, l’entreprise accepte de s’engager à publier régulièrement un rapport détaillé illustrant objectivement le caractère distinct de la station.

902 Nous avons de surcroît élaboré conjointement un modèle de rapport. Vous en avez reçu une copie signée par l’ADISQ et Leclerc Communication que nous avons soumis ce matin que nous vous demandons d’accepter.

903 Nous souhaitons que la publication de ce rapport fasse partie des conditions de licence du demandeur.

904 Leclerc Communication fait une demande d’exception à la Politique sur la propriété commune du Conseil puisque, si la transaction est approuvée, la société détiendra trois stations FM francophones dans le marché de Québec.

905 Nous croyons qu’il ne faut pas perdre de vue que, bien qu’un joueur important dans la ville de Québec, Leclerc Communication demeurerait bien modeste dans l’ensemble du pays, et même dans la province, contrairement à ses compétiteurs qui sont toutes de grandes entreprises actives partout au Canada.

906 En d’autres termes, nous voyons d’un bon œil le renforcement d’un joueur intermédiaire indépendant spécialisé dans la radio francophone face à des gros joueurs horizontalement et verticalement intégrés pouvant mutualiser des coûts et dégager des économies d’échelle.

907 Bell et Cogeco possèdent, au Québec seulement, chacune 21 stations de radio commerciale francophones. Or, Leclerc Communication possèderait, au terme de cette transaction, quatre stations au total.

908 Nous considérons que ces gros joueurs possèdent l’envergure et les ressources pour rivaliser avec la nouvelle entité que formerait Leclerc Communication.

909 Lancer une nouvelle radio est un processus coûteux. Le succès de WKND témoigne de la capacité de Leclerc Communication à mener à bien ce type de projet. Mais il permet aussi de prendre conscience de l’ampleur du travail à accomplir et de la patience pour arriver à récupérer les investissements et les coûts fixes nécessaires.

910 Leclerc Communication fait valoir qu’il entend consacrer des sommes importantes à la programmation et à la promotion de la nouvelle station, un argument auquel l’ADISQ se montre sensible.

911 Quand on ne bénéficie pas de la puissance et des synergies d’un grand réseau, les efforts et investissements à déployer sont très importants et les possibilités d’éponger les pertes sont, elles, plus restreintes.

912 Notons à cet égard que l’achat simultané de la station CHOI, bien établie à Québec, permettrait à l’entreprise de se doter d’une certaine marge de manœuvre.

913 À ce sujet, Leclerc s’est engagé à fournir un rapport démontrant que l’exploitation de la station verbale permettra de dégager des sommes qui seront réinvesties dans la nouvelle station musicale montréalaise, un engagement rassurant que nous tenons à souligner et qui plaide en faveur de l’accord d’une exemption.

914 Mme DROUIN: Pour terminer, nous avons beaucoup parlé des avantages tangibles de la transaction… intangibles, pardon. Nous avons beaucoup parlé des avantages intangibles de la transaction, permettez-nous de prendre un moment pour parler des avantages tangibles – je saute maintenant au paragraphe 21, puisque la question a été répondue pour les paragraphes 19-20.

915 Dans l’état actuel des choses, les avantages tangibles s’élèvent à 1,2 million de dollars et seraient répartis conformément à leur politique. On notera que Leclerc Communication s’engage à ce qu’au moins 25 % de son enveloppe réservée aux projets discrétionnaires, soit environ 50 000 $, soient versés à l’ADISQ afin de financer des projets de promotion qui bénéficieront de la meilleure manière possible aux artistes canadiens. Nous accueillons bien sûr favorablement cette proposition.

916 Par contre, répartie sur sept ans, cette somme ne représente toutefois que 7 000 $ par an, environ, soit bien peu pour réaliser un projet significatif. Nous avons abordé cette question avec les demandeurs et nous pensons qu’une solution intéressante serait que le CRTC permette que la somme soit versée à l’ADISQ sur une période plus courte que les sept années habituelles.

917 Concrètement, la première année, Leclerc Communication verserait l’ensemble des sommes prévues pour des initiatives discrétionnaires à l’ADISQ, soit environ 28 000 $ et le résiduel prévu pour, donc… le résiduel prévu pour notre association, pour des projets avec notre association, pas à nous, mais pour des projets, serait octroyé au maximum au cours des deux années suivantes et peut-être plus rapidement si les projets le justifient. Nous aimerions que cette disposition soit consignée dans votre décision.

918 Nous vous remercions pour votre écoute et nous sommes prêts à répondre à vos questions.

919 LA PRÉSIDENTE : D’abord, j’aimerais vous remercier pour votre présentation et j’aimerais commencer par le rapport… ou en fait, plutôt, l’entente sur le rapport que vous avez déposé.

920 Alors, dans votre présentation, vous disiez qu’il était accepté ; en fait, là, moi, je l’accepte, présentement, alors il n’était pas accepté, mais là, nous, on l’accepte. Mais vous comprendrez évidemment que je n’ai pas eu l’occasion de le lire, d’en prendre connaissance. Alors, je vais poser des questions, j’imagine, peut-être pour lesquelles il y a déjà des réponses à l’intérieur du document, mais encore une fois, c’est-à-dire que le contexte fait en sorte que je ne peux pas faire autrement.

921 Alors, peut-être, on pourrait commencer sur les questions sur ce rapport-là. Est-ce que c’est… comment je pourrais… c’est-à-dire, ce qui n’est pas clair pour moi, c’est : est-ce que ce rapport-là serait public? Est-ce que ce que vous proposez, c’est que le rapport qui est fait annuellement ou biannuellement, je crois, par Leclerc, ça serait un rapport public ou plutôt c’est un rapport qui serait acheminé à l’ADISQ ou au Conseil? Comment ça fonctionnerait?

922 Puis peut-être, en fait pour être efficace, si vous pouviez prendre quelques minutes pour nous faire un résumé, ça aiderait peut-être à comprendre.

923 MME PROVENCHER : Donc, le rapport contient différents engagements. Nous, l’objectif de ce rapport-là, c’était de se doter d’indicateurs qui nous rassureraient sur le caractère différent qu’aurait la station musicale dans le marché de Montréal.

924 Alors, au fil de plusieurs discussions avec l’équipe de Jean-François et Nicolas Leclerc, on a établi certains indicateurs qui étaient faisables, pas trop contraignants, mais qui dressaient un bon portrait de la programmation de Leclerc et à quel point elle est complémentaire aux stations musicales existantes à Montréal.

925 Donc, il y a des indicateurs qui portent sur la programmation musicale spécifiquement, comme l’apport des nouveautés dans leur programmation – on ne parle pas d’artistes émergents, mais de nouveautés, ils ont accepté qu’on la définisse ensemble alors que ce n’est pas un concept qui a été défini encore par le CRTC.

926 On a aussi voulu savoir la part de la programmation pour les artistes émergents francophones dans leur programmation, la part de la programmation qui va être programmée localement à Montréal, la programmation musicale. On a aussi défini… on a aussi un élément aussi qui concerne les artistes québécois anglophones, qui n’est pas non plus une définition qui a été établie par le CRTC, mais on voulait savoir quelle attention porterait sur cette catégorie d’artistes-là.

927 On a aussi établi une fréquence ; on était intéressés à savoir rapidement l’évolution de leur projet à Montréal. Donc, la première année d’exploitation, il y aurait deux rapports qui seraient soumis : au printemps 2020 et à l’automne 2020. Chacun de ces rapports-là porte sur les quatre périodes PM, donc chaque année du rapport est divisée en quatre et pour chaque période, il y aurait une semaine qui serait analysée, semaine qui serait choisie par l’ADISQ après la fin de la période et Leclerc s’engagerait dans un certain délai à soumettre les rapports des indicateurs.

928 Outre la programmation musicale, il y a aussi un engagement de présenter dans ce rapport-là les sommes qui ont été consacrées durant la période à la promotion de la station, promotion qui prend diverses formes. Et ça, c’est un élément qu’ils voulaient garder confidentiel dans le rapport.

929 Je pense que ça résume bien…

930 MME DROUIN : Tout à fait.

931 Alors, écoutez, c’est clair que bon, nous, ce qu’on vous soumet, bien humblement, on souhaiterait que ce soit une condition de licence, on souhaiterait que la production du rapport soit une condition de licence consignée dans leur licence. À ce moment-là, est-ce que ça devient public? J’imagine que jusqu’à un certain point, oui, c’est vous qui décidez.

932 Mais c’est clair que la portion sur la programmation… bon, évidemment, la programmation est publique, tout le monde l’entend, alors… moi, écoutez, il faudrait voir avec nos amis Leclerc s’ils ont… s’ils avaient objection à ça. Mais c’est clair que tout ce qui était concernant les investissements réalisés, ça, on s’était entendu que ça demeure confidentiel. Alors, il faudrait voir : est-ce que l’ensemble de la production du rapport l’est ou il y a une certaine partie où on parle plus d’investissements, à ce moment-là, la portion de ce rapport-là pourrait être plutôt confidentielle.

933 LA PRÉSIDENTE : Mais envisagiez-vous qu’il soit déposée auprès de chez vous ou chez nous, au CRTC?

934 MME DROUIN : Les deux.

935 LA PRÉSIDENTE : Les deux?

936 MME DROUIN : Les deux.

937 MME PROVENCHER : À l’exemple de la transaction Bell Astral, où il y a des rapports semblables qui vous sont fournis de façon régulière, ça pourrait prendre cette forme-là.

938 LA PRÉSIDENTE : Puis au niveau du contenu comme tel, si vous me permettez, pour être sûre que l’information est bien consignée au dossier public, je vais revoir avec vous les informations que j’avais au dossier, les informations que vous souhaitiez voir apparaître dans un rapport.

939 Alors, est-ce que la répartition de la musique diffusée apparaîtrait? Est-ce que ça fait partie, donc, de l’entente? Oui.

940 J’ai entendu tout à l’heure l’aspect franco/anglo ; alors, est-ce que la répartition des titres également apparaîtrait?

941 MME DROUIN (hors micro) : Oui.

942 LA PRÉSIDENTE : La part des catégories, donc, musicales était demandée également, les catégories générales 21 et… là, ça m’échappe, là…

943 MME DROUIN : Ça, non.

944 MME PROVENCHER : Non, ça, on n’a pas élaboré de conditions.

945 LA PRÉSIDENTE : Okay. Puis vous êtes à l’aise avec ça?

946 MME DROUIN : Oui.

947 LA PRÉSIDENTE : Puis il y avait enfin un point sur une étude sur le taux de recoupement avec les autres stations musicales francophones de Montréal.

948 MME PROVENCHER : Oui, ça, j’ai oublié de le mentionner, mais c’est un autre élément qui va être fourni dans le rapport, mais que l’ADISQ s’engage à réaliser à partir des bases de données dont on dispose, de toutes les stations montréalaises. En discutant avec eux, afin de réduire leur fardeau de leur côté, on s’est engagés à faire le même type d’analyse que nous avons fait dans l’intervention écrite que nous avons soumise dans notre mémoire.

949 LA PRÉSIDENTE : Puis là, comment ça fonctionnerait? Vous, vous nous soumetteriez cette information-là, les résultats de votre étude?

950 MME PROVENCHER : Elle serait intégrée dans un même rapport, mais cet élément-là du rapport, ce serait nous qui le fournirions à Leclerc.

951 LA PRÉSIDENTE : Okay, parfait.

952 Donc, dans votre présentation, à la page 11, vous avez fait mention, donc, d’une demande de paiement des avantages tangibles qui serait différente de la pratique habituelle. Alors, en fait, je comprends que ce serait sur une période de trois ans, c’est ça?

953 MME DROUIN : C’est ce dont on a discuté avec Nicolas et Jean-François, c’est que pour la première année, ce serait l’entièreté, alors, c’est leur offre- même, c’est eux qui nous ont proposé ça – donc l’entièreté, le 100 % de 1 % serait versé pour les projets avec l’ADISQ, donc un petit peu plus que 50 % de ce qu’ils avaient l’intention de nous donner au total. Et qu’on se donnait maximum deux autres années pour verser le résiduel ; nous, on pense les convaincre de nous donner la deuxième année le résiduel complètement l’année qui suit parce qu’on pense qu’on a des projets intéressants à leur proposer, mais en même temps on n’a pas non plus objection à ce que ça s’étire sur trois ans. Mais je vous avoue que… en tout cas, dans nos plans à nous, on vous dirait deux ans, mais, écoutez, on a accepté avec eux de prolonger ça sur trois ans maximum, si on n’était pas capables de les convaincre, qu’on avait d’excellents projets… un autre excellent projet à leur proposer.

954 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Dans votre intervention écrite et non pas présentation, à moins que ça m’est…

955 Mme DROUIN: Oui.

956 LA PRÉSIDENTE: …échapper, vous faites référence à la spécificité de la programmation de WKND à Québec et de l’intérêt pour la diversité des voix là d’avoir une programmation du même type à Montréal. Qu’est-ce que vous entendez par « spécificité de la programme de WKND »?

957 Mme DROUIN: Ben, écoutez, c’est vraiment les analyses qu’on a faites de recoupement avec les autres stations dans un même marché. Vous l’avez vu, c’est pas la première fois qu’on le fait, on l’a fait dans le cadre de ces dossiers-là, mais on l’a fait dans le cadre des nombreuses révisions de politique radios commerciales, qu’on fera encore bientôt, j’imagine, mais on a toujours… on a démontré… on regarde chaque marché et on voit comment les stations de ce marché-là ont le même genre de programmation.

958 C’est ce genre d’analyses là qu’on fait, donc on prend les stations de même genre et on les compare entre elles en termes de types et en termes de diffusion parce que les types, c’est une chose, mais en termes de diffusion, et on arrive à des constats selon nous qui sont… qui démontrent pas malheureusement autant de diversité.

959 Et on a fait les mêmes analyses avec la programmation de WKND et les autres stations de ce marché-là, du marché de Québec, on voit que c’est fort différent, qu’ils se recoupent à un niveau beaucoup plus bas, aux alentours de 40, 42 %, si je ne m’abuse, alors que y’a des stations de même genre qui peuvent se recouper, leur programmation musicale peut se recouper jusqu’à 90 %. Alors, on pense que pour les auditeurs d’un marché, c’est un atout important en termes de diversité et d’accès aux ondes pour des artistes, comme le disent si bien Nicolas et Jean-François, des artistes qui ont pas… qui ont pas accès finalement à cet accès-là au public et qui est encore très important dans la carrière d’un artiste au Québec.

960 Je pense que, à tort, on pense que la radio, à cause des autres services de musique en ligne, est autre, maintenant on peut découvrir la musique ailleurs et que c’est ce que les gens font, mais les sondages qu’on a faits encore récemment nous montrent que la radio joue encore un rôle très important, puis c'est pourquoi on tient finalement à cette vitrine-là parce que ça a un impact réel : lorsqu’une chanson est jouée à la radio, ça fait une différence dans la carrière des artistes. Et donc, si y’a plus de place pour un grand nombre d’artistes, ben, tant mieux, tout le monde est gagnant : l’industrie, les auditeurs et les stations de radio.

961 LA PRÉSIDENTE: J’aimerais qu’on poursuive sur cette lancée-là. Pourriez-vous être plus précise quant aux avantages pour vos membres de… donc, de voir cette transaction-là approuvée.

962 Mme DROUIN: Ben, écoutez, je pense que y’a une production musicale au Québec, et dans le monde de façon générale, mais au Québec, y’a une très grande production de disques. Y’a… et, écoutez, juste dans le cadre du Gala de l’ADISQ, on en recense, bon an mal an, depuis de nombreuses années et encore récemment, un petit peu moins maintenant, aux alentours de près de 200 albums, un peu moins cette année, mais c’est beaucoup de nouveaux disques qui sortent à chaque année. Ça, c'est sans compter ceux de l’année d’avant et l’autre d’avant. Et étant donné que ce qu’on constate qu’à la radio on prend des risques sur un nombre limité d’artistes, les autres, à part… et puisque la radio joue encore un rôle important, y’a pas d’autres débouchés aussi… aussi… aussi performants encore que la radio.

963 Donc, y’a beaucoup d’artistes qui ont de la misère à accéder à ces ondes-là, à cet accès du public par les ondes radio, et donc, pour nous, le fait qu’il y ait plusieurs… qu’il y ait des artistes nouveaux, ben… pas nécessairement nouveaux, mais des artistes établis qui sortent des nouveaux disques, mais donc que y’a une plus grande… un plus grand titre… nombre de titres qui trouvent leur place à la radio, c'est un plus incroyable. Puis dans le marché de Montréal où y’a… évidemment c’est un marché où y’a énormément d’auditeurs, c’est le plus gros marché stations évidemment de radio au Québec, pour nous, on pense sincèrement que ça va faire de la différence pour dans la carrière des art… de plusieurs artistes. Alors, c'est des dizaines de milliers de diffusions de plus dans un marché, non seulement en termes de droits d’auteur, c’est des sommes de plus qui seront versées – ça, on s’en réjouit, bien sûr –, les radios en… paient des droits d’auteur et des droits voisins depuis longtemps et de façon très conséquente et appréciée, mais c’est des dizaines… y’a pas juste ça, ça, c'est un aspect du positif, mais c'est surtout la vitrine qui nous est donnée pour accéder au public là.

964 Nous, on essaie à chaque année de faire le plus qu’on peut avec la vitrine qu’on a, c'est-à-dire le Gala de l’ADISQ et l’autre gala, mais y’en font beaucoup plus que ça. Les vitrines à la télévision, mais les vitrines à la radio, c'est encore très, très important, et dans les… dans tous les groupes d’âge.

965 Peut-être qu’Annie, tu peux peut-être être un petit peu plus précise justement sur le fait que les… même les jeunes – les jeunes – les jeunes d’aujourd'hui écoutent la radio et quand même la radio, parce qu’on entend beaucoup ça, je l’ai entendu aujourd'hui encore, on disait, ben là, les gens délaissent la radio. Je m’excuse, oui, ils l’écoutent peut-être moins, mais ils l’ont pas délaissé complètement. C'est pas vrai que les jeunes ne sont plus… ne sont plus du tout là et qu’ils n’écoutent pas la radio.

966 Mme PROVENCHER: Oui, mais très simplement, on entend souvent que les radios… les jeunes ont abandonné la radio, notre sondage, comme Solange l’a dit, la radio est le moyen numéro 1 pour découvrir la musique et écouter la musique. Chez un certain groupe d’âge, comme les 18-24, c’est pas le numéro 1, mais c'est le numéro 2 bien souvent, et non pas le numéro 4. Alors, c’est un médium qui est important encore pour tous les groupes d’âge, à notre avis.

967 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Je n’ai plus d’autres questions. Je vais regarder mes collègues pour voir si y’ont des questions. Peut-être juste avant, pour être sûre que j’ai été bien précise, j’accepte le rapport et il est consigné au dossier public. Alors, je vais m’assurer que c’est bien sur… consigné ça aussi par écrit.

968 Je passe la parole à ma collègue, la vice-présidente Laizner.

969 CONSEILLÈRE LAIZNER: Bon après-midi.

970 J’avais juste une question pour clarifier votre position en ce qui concerne les avantages tangibles. Alors, dans votre intervention originale, l’ADISQ a mentionné avoir une composition de principes, que pour permettre à un requérant d’obtenir une exception à notre Politique de propriété commune, le Conseil doit s’assurer que le système canadien de radiodiffusion en retire un bénéfice qui se traduit notamment par l’augmentation des avantages tangibles versés au-delà du minimum de 6 %, mais je vois que dans votre présentation orale, maintenant vous avez dit que vous êtes très satisfaits avec le fait que vous avez une entente avec Leclerc qu’ils vont s’engager qu’au moins 25 % de leur enveloppe discrétionnaire soit réservé au projet de l’ADISQ.

971 Alors, est-ce que ça veut dire que vous avez abandonné votre position originale que le Conseil devrait exiger des avantages tangibles d’un montant de plus de 6 %?

972 Mme DROUIN: Écoutez, là-dessus, c’est clair qu’on en a discuté, premièrement, je pense que c'est important de vous le dire, on en a discuté avec Leclerc Communication parce que, oui, toute mesure exceptionnelle, selon nous, devrait appeler des mesures exceptionnelles, alors aller au-delà des minimums parce que le 6 %, on l’a répété souvent, c'est évidemment un minimum, donc on a discuté de ça avec Leclerc Communication.

973 Je vous avoue que quand on a… on s’est dit, bon, mettons que ça passe de 6 à 7 %, ça équivaut quoi? Ça équivaut à combien? Combien de plus dans… en termes d’avantages tangibles? On parle de 200 000 $ sur 7 ans, on parle de 28 000 $ par année. C’est ça, si vous allez à 7 %. Ben là, c’est sûr que si vous allez jusqu’à 10 %, c’est une autre affaire, mais jusqu’à 7 %, c'est 28 000 $ de plus par année.

974 Et on a regardé l’ensemble du dossier. Le dossier, on a regardé ce bénéfice-là de 28 000 $ de plus par année, donc un petit peu plus d’argent à Radiostar, un petit peu plus à… dans la même proportion, donc, à Musicaction puis dans les projets discrétionnaires, donc… et en regardant tout ça, et le problème de la diversité à la radio est un problème qui est de… capital pour nous, vraiment, c'est… d’augmenter cette vitrine-là, ça a une valeur très importante, et on veut donner à ce joueur, qui est pas de la même trempe que les autres joueurs de l’industrie, évidemment c’est un joueur intermédiaire qui se compare pas à Bell évidemment ni à Cogeco, on s’est dit on veut donner les outils, tous les outils possibles pour réaliser ce beau projet qui est de… de finalement faire vivre une station diversifiée avec un contenu musical diversifié à Montréal.

975 Donc, on s’est dit que sur l’ensemble du rapport des bénéfices versus des inconvénients de pas avoir accès à 28 000 $ de plus par année, on s’est dit que le total de tout ça faisait… faisait du sens, et donc qu’on pouvait laisser cette… l’obligation à 6 % parce qu’en plus de faire, évidemment, en termes d’argent sonnant, il y a quand même aussi des autres projets, les autres projets intéressants qu’ils vous ont présentés, l’artiste du mois et tout ça.

976 Et en plus, ils ont accepté de nous dévoiler ces sommes-là parce que oui, on l’a vu par la passé, on a déjà, dans notre long passé au CRTC, dans plusieurs cas de nouvelles licences, il y a des radiodiffuseurs qui commençaient qui avaient notre appui au début d’un projet, mais finalement, après le projet ne fonctionnait pas et on changeait d’idée rapidement pour passer à un autre. Alors, on a voulu vraiment consigner tout ça par écrit et on pense sincèrement que les entrepreneurs que sont Leclerc Communication ont vraiment… nous, on les croit, on croit qu’ils veulent vraiment se distinguer parce qu’on pense sincèrement que le plus qu’ils peuvent apporter dans un marché, ce n’est pas de faire plus comme Cogeco ou faire plus comme Bell – ils ne gagneront pas. Je pense que c’est dans leur intérêt et c’est dans leur intérêt de faire ça.

977 Alors nous, on croit qu’ils vont mettre l’énergie puis on pense aussi, étant donné leur structure, qu’ils ne sont des compagnies cotées en Bourse, qui, évidemment, c’est eux qui voient leurs risques, c’est eux qui décident de la marge bénéficiaire dont ils vont se contenter, alors on pense qu’ils ont peut-être plus de patience que certaines grosses entreprises, évidemment, qui sont sujettes aux fluctuations boursières, ce qui n’est pas le cas avec eux.

978 Alors, je pense qu’ils ont été patients avec Week-End, ils l’ont implanté sur plusieurs années ici à Québec. Alors nous, ça nous fait penser qu’ils vont porter ce projet-là à terme et nous, on veut juste du succès, évidemment, de cette nouvelle voix-là qu’ils nous donneraient… qu’ils donneraient à plusieurs artistes sur le marché de Montréal.

979 LA PRÉSIDENTE : Merci.

980 Est-ce que le personnel a des questions?

981 ME LÉTOURNEAU : Non, Madame la présidente, merci.

982 LA PRÉSIDENTE : Merci beaucoup.

983 Il est présentement, je vais dire, 15 h 20. On va prendre une pause de 30 minutes. Alors, si je calcule bien, on reprendrait à quatre heures moins dix, 15 h 50 et avec la réplique du Groupe Leclerc.

984 Merci.

--- Upon recessing at 3 :17 p.m.

L’audience est suspendue à 15 h 17

--- Upon resuming at 15:50 p.m.

L’audience est reprise à 15 h 50

985 LA PRÉSIDENTE: À l’ordre, s’il vous plait!

986 Nous procéderons maintenant en phase III pour laquelle le demandeur peut répliquer aux interventions.

987 S’il vous plait, veuillez vous présenter à nouveau aux fins de la transcription. Vous avez 10 minutes pour votre présentation.

RÉPLIQUE / REPLY

988 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Merci beaucoup.

989 Je m’appelle Jean-François Leclerc. Je suis vice-président Programmation de Leclerc Communication. Je suis accompagné de mon frère et associé, Nicolas Leclerc, vice-président Ventes et Marketing de Leclerc Communication, et également de notre conseillère règlementaire, Me Suzanne Lamarre.

990 Membres du Conseil, merci de nous donner l’occasion de répondre suivant les interventions qui ont été faites devant vous cet après-midi. J’aimerais tout d’abord remercier sincèrement tous les intervenants qui ont écrit au Conseil pour appuyer nos demandes, notamment plus de 1 000 auditeurs de nos stations, de même que tous les intervenants, le personnel du Conseil et les interprètes qui se sont déplacés pour l’audience d’aujourd'hui.

991 D’emblée, je tiens à dire qu’on a déjà déposé une réplique écrite et qu’on maintient évidemment tout ce qui a été écrit dans cette réplique qui est au dossier public de notre demande.

992 Si vous me permettez, j’aimerais d’abord répondre à l’intervention de Messieurs Houde et Girard et à celle de M. Guy Leduc, des auditeurs passionnés de leur station sportive. Nous estimons avoir déjà répondu aux préoccupations que soulèvent leurs interventions en réponse aux questions du Conseil plus tôt aujourd'hui. Permettez-nous simplement de rappeler que nous comprenons la déception que la perte d’une telle station peut représenter pour les férus de sports de la métropole, mais que la transformation du 91,9 en station musicale ne signerait pas la fin du sport à la radio de Montréal.

993 Je le redis, le 98,5 est le radiodiffuseur officiel des compétitions sportives les plus importantes de ce marché et possède donc tous les droits de diffusion des matchs du Canadien de Montréal, des Alouettes de Montréal, de l’Impact de Montréal, de nombreux combats de boxe professionnelle. Le 91,9 Sports est en situation de décroissance de ces parts de marché depuis cinq sondages, malgré que la station récolte à peine 3,5 % des parts de marché commerciales en 25-54, des adultes de 25-54 ans.

994 Une telle situation ne peut pas être viable à moyen ou à long terme. La conclusion incontournable, c'est qu’il est extrêmement difficile, voire impossible, pour une station sportive qui n’est pas le radiodiffuseur officiel des concessions sportives les plus importantes de son marché de tirer son épingle du jeu dans ce contexte.

995 Faut noter aussi que le marché de Montréal est déjà bien servi en termes d’émissions sportives autant par le 98,5 que par les nombreuses stations de télévision francophones qui se disputent les amateurs de sports de Montréal.

996 Quant aux arguments soulevés par M. Leduc à l’effet que la radio musicale traditionnelle n’aurait plus sa place avec l’arrivée des nouvelles plateformes de diffusion comme Spotify, permettez-nous de rappeler que les stations musicales en ligne ne contribuent pas au système de radiodiffusion canadien ni au développement du contenu canadien, et que la fin de la radio musicale traditionnelle signifierait une perte immense pour les Canadiens en matière de découvrabilité des contenus musicaux canadiens et francophones, notamment. Il ne faudrait donc pas décourager les efforts des radiodiffuseurs pour ramener les auditeurs à la radio musicale traditionnelle, mais plutôt, je pense, saluer leur audace et leur volonté d’aller en ce sens dans cette période de grandes mutations.

997 Maintenant, en réponse à l’intervention de l’ADISQ, nous souhaitons ajouter que nous avons eu des discussions très fructueuses avec les représentants de l’organisme au cours des derniers mois et que nous sommes très heureux de l’appui enthousiaste de l’ADISQ face à nos demandes. L’ADISQ souhaitait notamment obtenir des garanties démontrant que la proposition de programmation différente n’était pas une promesse en l’air. En réponse à cette inquiétude compréhensible, Leclerc a rassuré l’ADISQ et j’espère que nous avons également rassuré le Conseil dans le cadre de cette audience.

998 Nous avons confiance en notre proposition pour Montréal et nous ferons preuve de patience et de persévérance dans le développement de notre marque, comme nous l’avons fait à Québec.

999 Leclerc peut témoigner d’expériences récentes que les habitudes d’écoute des auditeurs de radio sont bien ancrés et difficiles à changer, mais elle est aussi confiante en son produit et en ses artisans et elle est prête en toute lucidité à fournir les efforts, le temps et les investissements nécessaires pour assurer le succès de WKND 91,9 à Montréal. Le passé peut ici être garant de l’avenir.

1000 Finalement, Leclerc s’est également entendu avec l’ADISQ suivant le dépôt des interventions sur un modèle de rapport qui serait produit annuellement au sujet de la programmation diffusée par WKND 91,9 Montréal. L’ADISQ sera ainsi en mesure de mesurer objectivement l’apport de WKND à la diversité musicale du paysage radiophonique de Montréal. Ce rapport présentera également à titre confidentiel le bilan de nos investissements promotionnels afin de dresser un portrait juste des bénéfices de notre proposition pour le système canadien de radiodiffusion et les artistes francophones.

1001 Par ailleurs, sur les avantages discrétionnaires, tangibles et discrétionnaires, nous sommes en accord avec les propos de l’ADISQ ou, en fait, la proposition de l’ADISQ à l’effet que le versement serait étalé sur trois ans plutôt que sur les 7 ans, comme il avait été déterminé plus tôt dans nos réponses aux lacunes du Conseil. Donc, on est prêt à le faire avec plaisir.

1002 Et ce sont là les éléments qu’on souhaitait ajouter dans le cadre de la réplique orale aujourd'hui.

1003 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Merci.

1004 Je comprends donc que vous avez préparé… est-ce que vous avez préparé en plus des réponses aux questions qui étaient demeurées en suspens?

1005 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui.

1006 LA PRÉSIDENTE: Oui? Parfait. Alors, je vais vous laisser en fait aborder ces réponses-là puis nous pourrons compléter avec des questions par la suite.

1007 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui. Je veux d’abord faire un commentaire général sur la différence entre une condition de licence puis un engagement là. Je veux que vous comp… on comprend très bien qu’une condition de licence, c'est plus contraignant qu’un engagement envers le Conseil, et on préférerait comme petit radiodiffuseur conserver le plus de latitude opérationnelle et que les engagements auxquels on a souscrit demeurent des engagements.

1008 Évidemment, si le Conseil préférait que ces engagements deviennent des conditions de licence, nous acceptons les conditions de licence auxquelles nous avons acquiescé aujourd'hui. C’est un point que je voulais faire évidemment.

1009 Sur les questions qui demeuraient en suspens, il y avait d’abord une question liée à la programmation locale de la station CKLX à Montréal. On nous demandait si nous étions prêts à nous engager à une condition de licence pour 82 heures de programmation locale à Montréal, la réponse est oui.

1010 Concernant le rapport de l’ADISQ, la possibilité d’en faire une condition de licence, là-dessus, le point que je ferais, c'est qu’on préfère que ce soit un engagement parce que c'est une entente que nous avons avec un organisme et non avec le Conseil. Conceptuellement, ce serait plus difficile d’accepter une condition de licence sur un engagement que nous avons avec une tierce partie privée; cependant, on est évidemment disposés à déposer une partie du rapport confidentiellement au Conseil.

1011 Sur le point de l’engagement, la question de M. Dupras sur la possibilité de se départir de Québec si on vend à Montréal hypothétiquement, je cèderais la parole à notre conseillère règlementaire, Maitre Lamarre.

1012 Me LAMARRE: Monsieur Dupras et membres du Conseil, j’ai pas une réponse tellement plus créative que la dernière que vous ai faite un peu plus tôt aujourd'hui, c'est-à-dire que si Leclerc devait abuser de la confiance du Conseil – ce qui n’arrivera pas – en essayant de se dégager de ses engagements de façon soit en essayant de vendre CKLX-FM après avoir obtenu une exception règlementaire à Québec, selon moi, les outils dont dispose le Conseil, que ce soit dans les Règles de procédure ou dans la Loi sur la radiodiffusion, feront en sorte que le Conseil sera à même de rendre la vie aussi misérable qu’il veut à Leclerc Communication dans un tel cas et pourra mettre en place les sanctions qu’il estime nécessaires.

1013 J’en ai pas de sanction spécifique à vous proposer autre que vous réitérez que toute demande de transfert de licence, de révocation de licence, la décision finale est les conditions qui y sont assorties vous revient toujours et que, avec ces pouvoirs-là, vous avez la meilleure garantie, outre celle que le… en plus que celle que Leclerc vous a fournie, que les engagements vont être respectés.

1014 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que ça fait le tour, donc, des réponses aux questions qui étaient en suspens?

1015 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Ça fait le tour de ce qui demeurait en suspens.

1016 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Moi, j’aurais une dernière question. Lorsqu’on a eu un échange avec les représentants de l’ADISQ, en fait ce qui n’était pas clair pour moi, c’est si ce rapport-là serait rendu public ou… et/ou acheminé à l’ADISQ et/ou au Conseil. Alors, quelle est votre position à ce sujet-là?

1017 M. NICOLAS LECLERC: En fait, comme le mentionnait mon frère Jean-François à cet effet-là, l’entente que nous avons eue avec l’ADISQ à la base est une entente qui est privée, alors nous avions l’intention de notre côté de déposer le rapport à l’ADISQ.

1018 Maintenant, nous sommes tout à fait disposés à déposer aussi une version de ce rapport au Conseil, mais évidemment sous forme confidentielle parce qu’on ne voudrait pas que ces informations puissent être évidemment utilisées par nos concurrents, surtout dans le marché de Montréal là qui est très fortement concurrentiel. Alors, pour nous, c’est important que ce rapport-là demeure privé même s’il est déposé devant le Conseil.

1019 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Je vais me tourner vers mes collègues pour voir s’il y a d’autres questions.

1020 CONSEILLÈRE LAIZNER: Juste pour clarifier, vous êtes prêts à déposer le rapport complet, mais de façon confidentielle, ou juste une partie du rapport?

1021 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Nous sommes prêts à déposer le rapport de façon complète, mais de façon confidentielle.

1022 CONSEILLÈRE LAIZNER: OK. Merci.

1023 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que les membres du personnel ont d’autres questions?

1024 Me LÉTOURNEAU: Non, la dernière question de Mme Laizner a répondu à notre question. Merci.

1025 LA PRÉSIDENTE: Merci.

1026 Alors, avant de conclure cette audience…

1027 Oui?

1028 Mme ROY: Je crois vous vouliez un petit dernier 3-minutes pour…

1029 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Si vous nous le permettez, évidemment.

1030 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Donc, un mot de la fin?

1031 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui, très rapidement.

1032 LA PRÉSIDENTE: Parfait. Oui. Alors, bref.

1033 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Oui.

1034 LA PRÉSIDENTE: Mais certainement, oui.

1035 M. JEAN-FRANÇOIS LECLERC: Merci.

1036 Je vais parler au nom de mon frère, mais également au nom de tous les employés de Leclerc Communication. Cette demande, pour nous, c’est le premier jalon de la croissance de notre entreprise et on est rendus là. Ça fait sept ans, donc, maintenant qu’on travaille sur l’implantation de deux formats à Québec, qu’on travaille au succès de deux stations musicales qu’on aime, sur lesquelles on travaille fort avec de nombreux employés à Québec et nous sommes mûrs pour un nouveau défi. Nos employés sont mûrs pour un nouveau défi.

1037 Ça fait longtemps que tous ces gens-là travaillent fort à bâtir cette station, nos stations, et on est prêts à relever un défi plus grand, et je pense que la possibilité d’acquérir les stations CHOI et CKLX est un projet emballant et stimulant pour l’ensemble des employés de Leclerc Communication.

1038 Et la croissance serait modeste, mais elle serait ambitieuse. Vous nous avez rencontrés pour la première fois aujourd'hui, mais ce ne sera pas la dernière. On est là pour rester. Et j’espère que notre passion pour la radio et la musique s’est rendue jusqu’à vous aujourd'hui, que notre enthousiasme face à cette demande transcendait notre présentation. On vous l’a dit tout à l'heure : on a le gout de faire de grandes choses et de travailler avec acharnement à assurer la pérennité de la radio francophone au Québec.

1039 On espère sincèrement vous avoir convaincus qu’on mérite votre confiance et on entend être à la hauteur de cette confiance.

1040 Merci beaucoup.

1041 LA PRÉSIDENTE: Merci. Merci beaucoup.

1042 Alors, avant de conclure cette audience, permettez-moi de remercier diverses personnes qui ont participé à sa planification et à sa réalisation.

1043 Au nom de mes collègues, j’aimerais remercier les intervenants qui ont participé à la présente instance, que ce soit par écrit ou par leur présence à l’audience d’aujourd'hui.

1044 J’aimerais également remercier ceux qui ont travaillé à appuyer le travail de cette audience, dont Monsieur le sténographe, les professionnels de l’interprétation simultanée derrière la salle, le personnel du Conseil, ainsi que mes collègues du Conseil.

1045 Je tiens également à rappeler que ici, dans ce cas-ci, y’a pas d’engagements? Donc, pas d’engagements, parfait.

1046 Alors, je vous remercie encore une fois pour votre participation.

1047 La présente audience est maintenant terminée. Alors, une bonne fin de journée à tous et à toutes. Merci.

--- Upon adjourning at 4:04 p.m.

--- L’audience est ajournée à 16 h 04


Court Reporters

Sean Prouse

Nadia Rainville

Mathieu Philippe

Dale Waterman

Lyne Charbonneau

Jocelyne Lacroix

Anne Michaud

Renée Vaive

Julie Lussier


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