ARCHIVED -  Transcript of Proceeding

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However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.

TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS BEFORE

THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND

TELECOMMUNICATIONS COMMISSION

SUBJECT:

Various broadcasting applications /

HELD AT:

Centre des congrès

Room 303 AB

900 René-Lévesque Blvd. East

Québec, Quebec

May 27, 2009


Transcripts

In order to meet the requirements of the Official Languages

Act, transcripts of proceedings before the Commission will be

bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members

and staff attending the public hearings, and the Table of

Contents.

However, the aforementioned publication is the recorded

verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in

either of the official languages, depending on the language

spoken by the participant at the public hearing.


Canadian Radio-television and

Telecommunications Commission

Transcript

Various broadcasting applications /

BEFORE:

Michel Arpin   Chairperson

Louise Poirier   Commissioner

Timothy Denton   Commissioner

Suzanne Lamarre   Commissioner

Michel Morin   Commissioner

ALSO PRESENT:

Sylvie Bouffard   Secretary

Francine Laurier-Guy   Hearing Manager /

Alastair Stewart   Legal Counsel

HELD AT:

Centre des congrès

Room 303 AB

900 René-Lévesque Blvd. East

Québec, Quebec

May 27, 2009


- iv -

TABLE OF CONTENTS

   PAGE / PARA

PHASE II

INTERVENTION BY:

Michel Cloutier (SDEC)   366 / 1999

PHASE III

INTERVENTION BY:

Voice of English-speaking Québec   370 / 2019

Transparence Multimédia   407 / 2199

Astral Media Radio inc., Cogeco Diffusion inc., Corus Entertainments Inc., Radio-Classique Québec Inc. and RNC Media inc.   414 / 2239

PHASE IV

REPLY BY:

Evanov Communications Inc. (OBCI)   474 / 2522

PHASE I

PRESENTATION BY:

Metromedia CMR Broadcasting Inc. and 591991 B.C. Ltd.   487 / 2584

PHASE II

INTERVENTION BY:

Syndicat des employé(e)s de CKRS radio    591 / 3094

PHASE III

REPLY BY:

Metromedia CMR Broadcasting Inc. and 591991 B.C. Ltd.   613 / 3197

PHASE I

PRESENTATION BY:

Télévision Régionale de Laval inc.   616 / 3212


   Quebec, Quebec

--- Upon commencing on Wednesday, May 27, 2009 at 0903

1988   LA SECRÉTAIRE: À l'ordre, s'il vous plaît.

--- Pause

1989   LE PRÉSIDENT: Bonjour. C'est avec tristesse que nous avons appris au début de la soirée, le soudain décès de Charles Dalfen, qui fut en 1976 le premier vice-président Télécommunication du Conseil et, de 2002 à 2006, le président du CRTC.

1990   Nous offrons nos plus sincères sympathies à Susannah son épouse, ses enfants et ses petits-enfants.

1991   It is with great sadness that we learned last evening the sudden passing away of Charles Dalfen, first CRTC Telecom Vice-Chairman and Chairman 2002-2006 of the organization. Our sincere condolences go to his family, those who knew him and mourn his loss.

1992   Bonjour. Nous passerons maintenant à la deuxième phase de l'audience.

1993   Madame la Secrétaire?

1994   LA SECRÉTAIRE: Merci, Monsieur le Président.

1995   Comme vous mentionnez, nous procédons maintenant à la deuxième phase, au cours de laquelle les requérantes comparaîtront dans le même ordre, afin de présenter leur intervention relative aux demandes compétitives.

1996   Evanov Communications Inc. ont indiqué qu'ils ne comparaîtraient pas à la Phase II.

1997   J'inviterais donc Michel Cloutier, au nom d'une société devant être constituée, à s'avancer à la table de présentation pour présenter son intervention.

--- Pause

1998   LA SECRÉTAIRE: Veuillez vous présenter. Vous aurez ensuite 10 minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

1999   M. SOUCY: Je suis Achille Soucy, conseiller en communications, et à ma droite, Michel Cloutier, pour la requérante.

2000   M. CLOUTIER : Bon matin.

2001   M. SOUCY: Bonjour, Monsieur le Président, mesdames et messieurs.

2002   M. CLOUTIER: Nous avons observé que lorsqu'une entreprise de radiodiffusion pancanadienne, ou souhaitant le devenir, veut faire une percée dans un marché qui ne lui est pas traditionnel (par exemple, dans une autre province ou dans une autre langue que celle de ses stations) elle procède généralement par acquisition. Ainsi, elle reprend des stations qui sont déjà bien implantées dans un marché et poursuit leur opération sans perturber l'équilibre du marché en question.

2003   Cette façon de procéder est surtout valable dans un marché qui est déjà relativement précaire. Elle prend tout le temps nécessaire pour comprendre la nature du marché, nouveau pour elle, et aussi pour connaître la population desservie. Ce fut le cas, par exemple, pour les Corus, Astral, Radio-Nord Communication et Cogeco à l'exception d'une station.

2004   Ici, l'entreprise Evanov Communications veut implanter deux stations additionnelles dans le marché de Québec, qui est réputé saturé et où plusieurs stations ne sont pas encore rentables. Durant la première année d'opération prévue, la ponction de ces nouvelles stations projetées dans le marché publicitaire considéré fragile de Québec serait de près de 2,5 $ millions.

2005   Sans aucunement aborder le sujet de la programmation des deux stations additionnelles projetées pour Québec par Evanov, programmation qui n'apporterait toutefois rien de bien nouveau et d'original selon nous, le seul aspect financier du projet le disqualifie largement dans les circonstances.

2006   Comme nous l'avons dit précédemment, la façon la plus traditionnelle pour une telle entreprise d'entrer dans un marché comme celui de Québec est de procéder par acquisition. Cette façon de procéder lui permet d'entrer dans le marché sans perturber son équilibre et, à titre de requérant concurrent, nous nous opposons donc aux demandes d'Evanov, qui désire implanter deux stations de radio additionnelles dans le marché.

2007   M. SOUCY: Par ailleurs, nous nous opposons aussi à la demande de la Radio communautaire de Lévis.

2008   L'incroyable incohérence décelée dans de très nombreux aspects de son dossier, principalement en ce qui a trait au marché qu'elle vise (Est-ce que c'est l'Abitibi ou est-ce que c'est Lévis?) démontre que ces promoteurs n'ont pas les connaissances et qualifications nécessaires pour implanter une station de radio aux fins de bien desservir la ville de Lévis et cela, à plus forte raison, avec une radio communautaire.

2009   Lorsqu'on étudie un marché et un projet, on ne peut faire autant de grossières erreurs, ne serait-ce que par respect pour les personnes qui ont à lire le dossier. Généralement, lorsqu'un groupe communautaire dépose une demande de licence, il a toujours l'appui inconditionnel du maire de la ville à desservir. Cet appui de la mairesse de Lévis, c'est plutôt nous qui l'avons (et avec celui des principaux groupes d'affaires et culturels de notre ville).

2010   Pour toutes ces raisons, et d'autres, nous nous opposons aux trois demandes désignées comme étant concurrentes à la nôtre et nous sommes persuadés que la demande de Michel Cloutier, pour une société devant être constituée, est unique. C'est la plus réaliste, la plus pertinente, la moins dérangeante pour les stations du grand marché de Québec et, surtout et avant tout, celle qui répondra le mieux aux besoins spécifiques de la ville à desservir, c'est-à-dire la ville de Lévis, mais aussi, et uniquement, la ville de Lévis. Merci!

2011   LE PRÉSIDENT: Merci... Messieurs, merci!

2012   Madame la Secrétaire?

2013   LA SECRÉTAIRE: J'inviterais maintenant la Radio communautaire de Lévis de s'avancer à la table de présentation.

--- No response

2014   LA SECRÉTAIRE : Ceci complète donc la Phase II.

2015   Nous prenons maintenant la troisième phase, au cours de laquelle les parties comparaîtront dans l'ordre indiqué dans l'ordre du jour afin de présenter leur intervention.

2016   Je demanderais à Voice of English-speaking Québec de présenter son intervention. S'il vous plaît, vous avancer à la table.

--- No response

2017   LA SECRÉTAIRE : Je demanderais donc maintenant à Richard Abel de présenter son intervention. Veuillez vous avancer, s'il vous plaît.

--- Pause

2018   LA SECRÉTAIRE: Vous avez dix minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

2019   M. ABEL: D'accord.

2020   Je m'appelle Richard Abel. Monsieur le Président et chers Membres du Conseil, juste avant, je vous offre mes condoléances pour votre collègue et ami qui est décédé hier. La business, c'est bien important, mais je pense qu'il faut être humains quelques secondes -- ça n'a jamais fait de tort à personne.

2021   Permettez-moi de me présenter et de vous faire un court résumé de qui je suis. Je suis un pianiste québécois qui, avec les années, à force de travail et d'acharnement, a réussi à se tailler une place enviable dans l'industrie musicale. Juste à titre d'information, je vous dirai que je cumule 15 albums, dont cinq disques d'or, deux disques platine, cinq Félix pour le meilleur album instrumental de l'année et que j'ai vendu près d'un million d'album.

2022   Cependant, l'ironie du sort a voulu que les choses se soit mises à mieux aller pour moi quand, il y a environ cinq ans, une station de radio non-québécoise, mais plutôt ontarienne, en banlieue de Toronto, a commencé à faire tourner ma musique. Depuis, deux autres stations se sont ajoutées. Et vous comprendrez à la fin de mon exposé pourquoi je désire tant les appuyer aujourd'hui.

2023   Ménandre, un poète grec, a dit un jour que le fruit le plus délicieux au monde est la reconnaissance. Eh bien, c'est cette même reconnaissance qui m'invite à venir devant vous appuyer la requête de monsieur Evanov et l'aider dans l'acquisition de ces deux stations qu'il demande ici à Québec et cela, au non de tous les artistes de musique instrumentale dite populaire, une musique qui est si souvent snobée et mise de côté (et j'en sais quelque chose, croyez-moi!) et qui pourtant est très en demande si on se fie au grand nombre d'exemplaires vendus de cette musique.

2024   Prenez par exemple (à part la mienne, à part ma musique) la musique d'André Gagnon. Plus de 300 000 exemplaires a été vendu seulement avec son disque de Noël, je parle d'un album... Triplatine.

2025   Il y a aussi son album " Wow ". Je ne sais pas combien, mais il en a vendu plusieurs centaines de milliers. Il y a Alain Morisod avec son fameux Lac de Côme, et je pourrais continuer longtemps comme ça.

2026   Lorsque j'ai appris que monsieur Evanov voulait ouvrir une station à Ottawa il y a quelques années, j'ai décidé d'aller l'appuyer dans sa demande. Je l'ai alors entendu dire devant vous et devant votre conseil, qu'il allait promouvoir non seulement les chansons et la musique instrumentale canadienne, mais aussi les artistes qui sont derrière. Je peux vous affirmer aujourd'hui qu'il a tenu parole (je vérifiais tout ça).

2027   J'ai été à maintes reprises invité, avec d'autres artistes canadiens, à faire des spectacles d'envergure, par exemple, au Toronto Centre for the Arts, au Casino du Lac-Leamy, au fameux événement SuperEX d'Ottawa, le Rose Theater à Brampton, le King's Dwarf Theater, (pour ne nommer que ces endroits-là, prestigieux) et je le répète, cela à plusieurs occasions. Nous avions des pages entières dans le Toronto Star et une publicité monstre à ses stations. Il a tenu parole et promesse.

2028   Grâce à tout ça, j'ai pu être entendu et vu hors des frontières du Québec et je suis persuadé que cela a grandement contribué, un, à la signature de mon contrat de distribution avec Universal, aux deux tournées que j'ai fait à travers le Canada avec le prestigieux Glenn Miller Orchestra et à l'obtention, finalement, de mon fameux contrat, récemment, avec le très réputé réseau de télévision PBS. Et, au moment où je vous parle, je suis vu et entendu par des millions d'Américains à travers tous les États-Unis sur plus de 100 stations de télévision.

2029   Pour que ces choses-là arrivent, il faut qu'il y ait des stations comme celles du groupe Evanov pour nous promouvoir, en jouant, dans mon cas, de la musique instrumentale.

2030   Vous allez sûrement vous dire que je ne me débrouillais pas si mal avant la rencontre de monsieur Evanov, puisque j'avais déjà à mon actif quelques disques d'or, platine, et que je me débrouillais quand même finalement assez bien. Mais si ça n'avait pas été de mon gain à la loterie qui, entre parenthèses, m'a permis de prendre des risques financiers que je n'aurais pas pu me permettre, je n'aurais certainement pas aussi bien réussi à ce moment-là.

2031   Et je pense ici à tous ces artistes de musique instrumentale qui n'ont pas eu cette chance que j'ai eue de gagner à la loterie...

2032   Il y a bien des stations qui tournent ma musique, mais elles sont petites et souvent situées dans des régions éloignées des grands centres. Je n'en connais aucune à Québec -- à part Radio-Classique, qui tourne la musique instrumentale et je les en remercie de tout coeur. Mais comme vous le savez, ce sont des stations de musique très majoritairement classiques. Et dans mon cas, comme je n'ai enregistré qu'un seul disque classique sur 15...

2033   S'il n'y a pas d'autres stations comme celle que monsieur Evanov vous propose pour faire tourner la musique instrumentale dite populaire, tous les artistes qui sont dans le même bateau que moi " n'en mèneront pas large ", pour reprendre une expression du Québec.

2034   Pour encore mieux appuyer ce que je viens de vous dire, laissez-moi vous raconter une anecdote et... Oui, je vais vous le dire...

2035   Un jour, j'ai acheté une campagne publicitaire dans un réseau de cinq stations consacrées aux boomers (et ça, c'est bien important). Par courtoisie, je ne la nommerai pas et vous comprendrez pourquoi.

2036   Avec l'achat de cette campagne, j'ai réussi à négocier avec eux une émission spéciale d'une heure en ma compagnie. Eh bien, imaginez-vous que pendant l'heure entière dont j'étais l'artiste invité, on n'a pas pu faire jouer ma musique. L'animatrice était tellement mal à l'aise. Il y avait des lignes ouvertes, les gens téléphonaient... Ça faisait une demi-heure que j'étais là, puis les gens me disaient : Est-ce qu'on va entendre votre musique, monsieur Abel? L'animatrice devant moi était rouge de... parce qu'elle était mal à l'aise; je ne savais pas quoi dire. Pendant l'heure entière pour une musique instrumentale, on a refusé de la faire jouer. Et ça, pour des stations qui s'intéressaient aux boomers, exactement ma clientèle...

2037   C'est une aberration. Je me suis senti... Comment... Comment vous voulez pas qu'on se sente exclu ou que cette musique-là se sente rejetée? Je me suis senti comme un producteur de films qui, dans une station religieuse, essayait de promouvoir Da Vinci Code (rire).

2038   On dit volontiers que nul n'est prophète en son pays et je suis porté à le croire parfois. En tous les cas, cette musique n'est pas snobée dans les stations du groupe Evanov. Grâce à eux, cette musique a la chance d'être entendue à Toronto, Ottawa, Hawkesbury et bientôt Winnipeg. C'est pourquoi j'espère de tout coeur que la ville de Québec s'ajoutera avec fierté à cette liste et que vous accorderez les licences demandées afin que ma musique soit entendue dans mon propre patelin, c'est-à-dire ici au Québec, et même auprès de nombreux touristes, souvent anglophones, qui nous rendent visite ici à Québec. Et aussi, bien entendu, au nom de tous les autres artisans de musique pop instrumentale.

2039   Monsieur le Vice-président et chers membres du Conseil, merci de m'avoir écouté et je vous prie de recevoir l'assurance de ma haute considération.

2040   LE PRÉSIDENT: Merci, Monsieur Abel.

2041   Monsieur Morin?

2042   CONSEILLER MORIN: Oui, merci, Monsieur le Président.

2043   C'est évident que les formules radiophoniques, la diversité... on doit être attentif. Mais il y a eu des insuccès dans le passé.

2044   Vous, qu'est-ce qui vous fait dire que dans un marché comme Québec, par exemple, la musique instrumentale aurait sa place pour deux stations de radio?

2045   M. ABEL: Bien, en fait " deux stations "... parce qu'une s'adresse aux anglophones (donc, je pourrais rejoindre le touriste, aussi et partout où est-ce qu'elle peut être entendue, bien, j'en suis ravi). Et... bien, pour le côté francophone, pour des raisons évidentes, surtout qu'elles ne tournent pas ailleurs. Et...

2046   CONSEILLER MORIN: Mais parlez-nous de l'avenir. Comment vous voyez l'avenir de la musique instrumentale? Pensez-vous qu'avec...? On sait que la population de la région de Québec est plus âgée...

2047   M. ABEL: Voilà!

2048   CONSEILLER MORIN: ...que c'est une région qui ne vote pas toujours comme le reste du Québec...

2049   M. ABEL: Mm-hmm.

2050   CONSEILLER MORIN: ...qui est composée beaucoup de -- Enfin, la fonction publique est très importante ici...

2051   Dans le marché de Québec, est-ce que vous, avec votre propre expérience...

2052   M. ABEL: Oui?

2053   CONSEILLER MORIN: ...est-ce que c'est un marché qui, pour vous, est porteur pour l'avenir?

2054   M. ABEL: Surtout le premier point que vous avez amené, c'est le côté... l'âge... l'âge. La population de Québec qui est un peu plus âgée qu'ailleurs et c'est exactement cette population-là qui écoute le plus la musique instrumentale.

2055   Et le bon sens quand... Je me rappelle la première fois que j'ai gagné mon Félix, je l'avais dit à la télé : Comment pouvons-nous vendre des centaines de milliers d'albums?

2056   Dans mon cas, j'étais rendu à 128 000 albums... exemplaires d'un seul album.

2057   Comment en vendre 128 000 et qu'elles ne jouent pas? Pourtant, ça donne un signe que les gens l'aiment. Juste à voir les achats, ça nous dit très clairement que c'est une...

2058   On m'a dit... Vous savez, l'organisme qui donne... qui certifie les disques d'or, les disques platine... on doit prouver qu'on a vendu tant de copies et le président m'a dit un jour : Monsieur Abel, vous êtes le seul artiste de musique instrumentale à avoir deux disques platine dans tout le Canada, tous instruments confondus.

2059   Mais c'est parce que j'ai eu la chance de la promouvoir. Et là, on parle de partout au Canada, y compris Québec. Alors, je vous le dis avec fierté (et non vantardise) et puis justement, ici à Québec encore, je pense, à cause de... cette population... évidemment, les gens qui achètent ma musique souvent sont âgés de plus de 50 ans. Et elles sont laissées pour compte dans les radios actuelles, qui font un bon travail.

2060   Moi, je... on m'a déjà dit qu'il y avait d'autres façons de m'aider à part de jouer ma musique, mais c'est un gros manque de ne pas la faire jouer.

2061   CONSEILLER MORIN: Est-ce que vous pensez que cette formule radiophonique, il y a vraiment des artistes de relève, qu'il y a vraiment tout ce qu'il faut pour soutenir, en anglais et en français, ce format ou enfin, cette formule radiophonique?

2062   M. ABEL: Bien, vous savez, monsieur Morin, la musique instrumentale n'a pas de barrière de langue. Alors que ce soit anglais ou français ça n'a pas d'importance, vraiment.

2063   Et il y a des artistes... il y en a tellement... et même des émergents. Mais ceux connus comme moi, par exemple, n'arrivent même pas à tourner. Alors, imaginez-vous ceux qui commencent ou ceux qui font des albums. Moi, je suis un friand de musique instrumentale alors, j'en ai toute une collection chez moi qui aimeraient beaucoup tourner à la radio, mais ils n'ont pas la chance.

2064   Et monsieur Evanov, je pense, fait tourner 20 pour-cent de sa programmation en musique instrumentale. Et je sais qu'à tous les soirs, entre 10 heures et minuit, il y a un deux heures de musique instrumentale.

2065   Et vous savez, j'ai à peu près 10 000 membres dans mon fan-club. Je lis toutes mes lettres, par courtoisie pour les gens qui m'écrivent et je veux savoir le pouls. Et c'est incroyable les commentaires que je reçois de gens qui, justement, me parlent de cette émission, surtout dans la région par exemple de l'Outaouais avec Hawkesbury et Ottawa, alors...

2066   Et c'est la phrase (et je le jure devant Dieu)... c'est la phrase qui m'est le plus souvent demandée : Pourquoi, monsieur Abel, on ne vous entend pas à la radio plus souvent et pourquoi on ne vous voit pas à la télévision plus souvent?

2067   C'est la phrase la plus entendue dans mon cas.

2068   CONSEILLER MORIN: Je vous renverrai l'ascenseur. Cet automne, je rencontrais, lors d'un congrès, un responsable musical, enfin, d'un réseau très implanté au Québec et je lui parlais de Catherine Major qui, à mon sens, est une révélation, qui a été consacrée d'ailleurs par un Félix.

2069   Catherine Major, qui est jazz, populaire, mais aussi d'un niveau (au niveau français, et tout ça) assez exceptionnel et qui prétend jouer dans la cour des grands. Et je pense qu'elle le joue effectivement et qu'un jour où l'autre, on va la découvrir beaucoup plus qu'elle ne l'est actuellement.

2070   Mais à ma grande surprise, le responsable musical de ce réseau québécois (et là, je parle de novembre 2008) n'avait aucune idée de qui était Catherine Major.

2071   M. ABEL: Voilà!

2072   CONSEILLER MORIN: Et moi, j'étais complètement surpris.

2073   Quand vous rencontrez les responsables des stations, des gros joueurs actuellement dans le marché et que vous leur parlez de... qu'est-ce qu'ils vous disent, pour ne pas vous passer, pour ne pas vous produire?

2074   M. ABEL: Il y en a qui le font avec respect. Je me rappelle, une fois...

2075   Je voulais faire une parenthèse, quand vous m'avez dit tantôt que vous me retourniez l'ascenseur, ça m'a fait peur un petit peu le mot " ascenseur " parce que (rire) on m'a souvent dit que... on a souvent comparé ma musique, souvent, à de la musique d'ascenseur.

2076   Récemment, j'ai fait une émission avec monsieur Robert Gillet qui me disait : Bien oui, mais c'est de la musique d'ascenseur.

2077   On se fait dire ça en ondes, devant des centaines de milliers... Bon! Alors... Mais je me suis fait une carapace. Avec le temps, il faut quand même trouver le moyen d'être heureux pareil.

2078   Mais comme vous le disiez, il y a des gens qui le font avec plus de doigté, plus de respect, et qui m'ont dit un jour : Vous savez, monsieur Abel, ce n'est pas que votre musique n'est pas belle ou qu'elle n'est pas aimée. Prenez par exemple la musique de Nana Mouskouri, qui est connue mondialement, et nous ne la faisons pas jouer.

2079   Donc, souvent, c'est à cause du format. Et je le comprends très bien. Si je vais dans une radio énergie, une radio pour les jeunes, je comprends très bien. Mais par exemple, quand... Je suis allé, l'autre jour, dans une station, un réseau de cinq stations qui s'adresse aux boomers et que là, j'étais l'invité spécial et qu'on a refusé pendant une heure de temps... et tout le monde était mal à l'aise...

2080   Et l'animatrice me disait : Ça vient de mon boss.

2081   Là, je disais : Bien là, il y a une aberration quelque part. Et eux, ils n'ont pas voulu me rencontrer. Et bon, je comprends leur malaise aussi. Et je pense que... je ne sais pas... je serais intéressé à entendre ce qu'ils auraient à dire.

2082   Mais c'est certain que je m'adresse au même public et ici... Peut-être le groupe Evanov s'adresse à un public encore un petit peu plus âgé, je pense (mais je ne suis pas un spécialiste, mais je pense, aussi) donc... je pense que chacun pourrait faire... ça pourrait venir rétablir un certain équilibre.

2083   Parce qu'il y a des stations que... je comprends très bien, je suis d'accord avec eux. Si j'étais directeur des programmes dans certaines stations, comme Énergie, je ne ferais pas jouer le Lac de Côme, puis je ferais peut-être moins jouer de musique instrumentale, quoiqu'il y a de la musique instrumentale qui se prêterait peut-être bien.

2084   Des fois, je proposais une pièce à l'heure. J'ai déjà proposé ça. Ça ne ferait pas de mal, vraiment, à personne, une pièce à l'heure, ça aurait... pourtant un petit peu d'effort, mais bon...

2085   Mais je comprends que dans certains formats, c'est un peu difficile, puis que les jeunes... j'en rencontre souvent, puis c'est pas leur tasse de thé. Mais avec les stations comme de monsieur Evanov, bien, ça vient peut-être ramener un certain équilibre et puis je pense que tout le monde pourrait être heureux et gagnant, à ce moment-là. Nous, on arrêterait de chialer et eux seraient moins contraints à vouloir...

2086   CONSEILLER MORIN: Et pensez-vous que cette formule radiophonique peut faire vraiment la différence, pour des artistes?

2087   M. ABEL: Bien, vous savez...

2088   CONSEILLER MORIN: Que leur présence, dans certains marchés, qui est toujours de la musique instrumentale...

2089   M. ABEL: Bien oui, effectivement. Comme je vous disais tantôt, j'ai réussi à la promouvoir... à coup de centaine de milliers de dollars. Et j'ai fait la démonstration qu'à ce moment-là on pouvait en vendre. Il y a des gens qui ont eu des succès... parce qu'ils étaient des gros joueurs puis ils ont réussi à promouvoir la musique.

2090   Mais ma mère, par exemple, qui reflète un peu le goût du public... J'entends souvent des gens plus âgés dire : " C'est beau, aujourd'hui. On pense aux jeunes comme nous le faisions à l'époque. " Les radios, de nos jours, pensent aux jeunes et ça, c'est très bien. Ce qui l'est moins, c'est que nous, les aînés, nous soyons mis de côté; qu'on soit oublié, qu'on ne fasse rien pour nous.

2091   Aux États-Unis, ce n'est pas si flagrant. Quand je vais aux États-Unis, il y a des stations, beaucoup de stations boomers et ils trouvent leur compte, ils peuvent écouter leur Connie Francis puis Perry Como et tous ces artistes qui ont bercé leur enfance par leur musique et leurs chansons.

2092   Alors, une station comme cela viendrait justement rétablir ça. On n'enlève rien aux autres et puis on fait juste complémenter un petit peu. Et puis, je pense que les personnes âgées -- vous allez en convenir, vous avez des tantes, vous avez des parents -- ... et je suis certain que vous avez tous entendu le même commentaire : que les radios, de nos jours (même un peu les émissions de télé aussi), ils se sentent un peu mis de côté, ces personnes-là. Vous le savez, vous l'avez entendu comme moi.

2093   Alors, ça viendrait simplement donner un complément sans détruire... Justement, cette musique-là, on rentre... je pense qu'on n'est pas en conflit avec les autres et ils ne la font pas jouer. Et c'est une musique considérée un peu vieillotte pour certains. Écoutez, on n'écouterait pas Fernand Gignac ou des artistes comme ça à des stations existantes, puis, pourtant, c'est des artistes qui ont... Monsieur Gignac a vendu des millions d'albums.

2094   Et je pense qu'il y a une grande partie de la population vieillissante, comme à Québec, qui trouveraient leur compte à écouter ce genre de musique-là. Et pourquoi pas leur faire plaisir? Qu'est-ce qu'il y a de mal...? Un jour, je leur ai dit : Qu'est-ce qu'il y a de mal à faire de la musique pour des personnes plus âgées?

2095   Parce que souvent, on m'insultait, comme ça. Mais je dis : Est-ce que je fais quelque chose de mal? Est-ce qu'aujourd'hui je fais quelque chose de mal à vouloir la promouvoir et dire de penser à eux? Qu'est-ce qu'il y a de mal là-dedans? Il n'y a rien, alors arrêtez de me harceler avec ça. J'essaie simplement d'avoir une petite place comme tout le monde. Je n'essaye pas d'enlever la place des autres, simplement d'avoir un peu de place au soleil comme tout le monde.

2096   CONSEILLER MORIN: Merci beaucoup!

2097   M. ABEL: Bienvenue.

2098   CONSEILLER MORIN: C'est tout, Monsieur le Président, pour moi.

2099   LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur Abel.

2100   M. ABEL: Ça m'a fait plaisir.

2101   LE PRÉSIDENT: Madame la Secrétaire?

2102   LA SECRÉTAIRE: Merci.

2103   Je demanderais maintenant à Voice of English-speaking Québec de présenter son intervention. S'il vous plaît, vous avancer à la table.

--- Pause

2104   LA SECRÉTAIRE: S'il vous plaît, vous présenter. Vous aurez ensuite 10 minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

2105   MR. GIGNAC: Thanks a lot.

2106   My name is Jean-Sébastien Gignac. I am the Executive Director of Voice of English-speaking Québec.

2107   I am sorry that I wasn't here the first time you called me.

2108   Dear President and Commissioners, Voice of English-speaking Québec is a non-profit community organization representing the English-speaking community of the Greater Québec and Chaudière-Appalaches region.

2109   We have been around for more than 27 years now, serving our local community. We have 1,100 members in our organization and we are partners with over 60 groups from the local community, as well as the Francophone majority.

2110   Our main objectives are to support the English community, the organizations and institutions. We research needs of our community on a yearly basis. We support community development. We promote the interest of the community. We inform citizens and we also help newcomers integrate themselves in this beautiful region.

2111   These are all reasons why I am here today to support the Evanov Communications group.

2112   I will quickly present the community. The community in the Greater Québec City region is just over 12,000 people, to which we could add 4,000 on the other side of the river in the Chaudière-Appalaches region. We represent just under 2 percent of the overall population.

2113   What is important, and this is another reason why I am here today, is that every five years 25 percent of our region's Anglophone population is renewed through newcomers and that is important because one of the most important challenges that our newcomers are facing when they arrive in this region is a lack of information about the services and the activities that are available to them in English.

2114   So we are a small but very dynamic community. We like to say that we are an integrated but not an assimilated community. We like to say that we always think outside the box and that is why we are always looking for new partnerships with the majority as well as new partners from the English-speaking community.

2115   Also, we strongly believe that by having strong institutions and organizations we will have a stronger community. So keeping our institutions and, if possible, adding new organizations is certainly a plus for the whole community.

2116   There are two major reasons why we are proud to be here today to support the Evanov Radio Group.

2117   The first one is that in the last few years, and I would even say in the last few decades, there is a steady decline of English media in our region.

2118   Global is no longer here to provide local and daily coverage to our community. Global was certainly a great tool for us, but unfortunately we lost that tool.

2119   The Quebec Chronicle-Telegraph, the English-speaking community newspaper, certainly does a real great job providing local information but that is on a weekly basis, not on a daily basis. So they are doing a great job but an additional tool would certainly help the whole community.

2120   CBC also provides good coverage but it is mostly provincial coverage. So here again, we are missing local coverage on a daily basis.

2121   All that to say that because of that unfortunate situation, the steady decline of English media in our region, we certainly feel that an additional tool would be a great asset for our community as well as for my organization.

2122   We have been working with the community for a long time, as I said at the beginning, and we know for a fact because we always -- every year we do a community consultation and the comment that we get year after year is that members of our community would like to get more tools to get information about the community and about events and activities.

2123   So having an additional radio station would certainly be a great asset for us in terms of news features, coverage of community events and any kind of information that you are looking for when you listen to the radio.

2124   Also, as I said at the beginning, newcomers are really important for our community. In 2008-2009, my organization just released a major study about newcomers and their needs and the challenges they are facing when they arrive in our region and one of the most important challenges, if not the most important challenge, was the lack of information about services and activities in our region.

2125   So getting a tool would certainly be a plus for us. We are already working on different things to get more information to them but a radio station providing daily coverage would be a wonderful asset for us.

2126   In addition to that, we strongly feel that the type of music proposed by Evanov Radio would certainly be appealing for a big percentage of our population. The English-speaking community is an aging population, so we feel that the proposed type of music would be interesting and appealing for our community and that is also something that we can confirm through our community consultation we did with people.

2127   So that is for the community. And also, a new tool would certainly be a major asset for my organization. We are always looking for ways to pass our message to our community and also to the larger community. And also, an additional radio station would certainly provide more coverage about community events and we would get certainly more exposure for events in our community and help us reach our goal of promoting the interests and defending the interests of our local English-speaking community.

2128   So here again, we are proud to be here and to support this group because we feel that -- both my organization and on behalf of the community, we strongly feel that the proposed project by Evanov Radio Group would be a terrific asset for our community and our region.

2129   As we said also, last year we submitted a brief to the CRTC for the consultations about the services offered to minority groups across Canada and as we said in that brief, this situation is not unique to the Québec City region. It could be certainly true for most regions, most minority groups across Canada and also in Québec, maybe except for Montréal.

2130   Linguistic minority communities really lack local coverage. Of course, we do get access to the major groups that offer provincial, if not national, information and that is great, but in terms of local coverage that would certainly lead to a stronger and more dynamic community, we are lacking that coverage right now. So we feel that an additional tool would be really helpful for us.

2131   Thank you for your time.

2132   THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Gignac.

2133   Commissioner Suzanne Lamarre.

2134   CONSEILLÈRE LAMARRE : Merci, Monsieur le Président.

2135   Good morning, Monsieur Gignac. I have a few questions about your presentation this morning. I heard you say that one important aspect of the English community in Québec and the surroundings is that it is being renewed about 25 percent newcomers every five years.

2136   MR. GIGNAC: That is right.

2137   COMMISSIONER LAMARRE: You use the word "renewed." Do you mean that it is increasing by 25 percent?

2138   MR. GIGNAC: No. Right now, looking at the figures that were produced by Statistics Canada in 2006, for the first time in many, many years, almost over a century, we have been just stable. So we haven't declined in the last five years compared to the 2001 Census. So we are really happy with that.

2139   Of course, we have an aging population, so newcomers are crucial not only to balance with the aging population but also with the fact that still we are losing some of our youth, some of our community members that are going elsewhere, living elsewhere, whether it is in Montréal, another part of Canada or elsewhere in the world. So newcomers are really important for these two major reasons.

2140   COMMISSIONER LAMARRE: So it is really a renewal --

2141   MR. GIGNAC: Yes, it is a renewal. Well, in fact, looking at the 2001 Census compared to the 2006, we slightly increased by maybe a couple of hundred but we can say that we are just stable right now.

2142   COMMISSIONER LAMARRE: Okay. And speaking of your organization, you say your organization aims at making the institutions known, informing the population, integrating the community with the majority. Can you be more specific as to what type of actions you undertake to achieve that?

2143   MR. GIGNAC: Well, it depends. In terms of newcomers, we are offering different services to really help them integrate in our region. There are many initiatives like the Newcomer's Package. We are always available to respond to their questions before and after they arrive. We also do a special networking information session for them. So that is for newcomers.

2144   As for the larger community, we organize community events to give opportunities to people to just network in their own language. We also offer different services for youth such as in the past we had a mentorship program to help them realize that being bilingual in this region is a real asset and they don't need to go elsewhere. So by keeping our youth, we certainly make our community stronger. And different types of initiatives like that.

2145   Of course, also, we really focus on partnerships with both English organizations but also the Francophone majority, Université Laval, la Chambre de commerce, these people, to also organize initiatives and to promote the fact that being bilingual is really an asset in this region.

2146   Being bilingual elsewhere could be -- you know, in Montréal and Toronto, that is certainly an asset but there are many people who are bilingual. In this region, there aren't so many, so it is even more of an asset here. So that is what we are trying to do with the different clientele that we are serving.

2147   COMMISSIONER LAMARRE: The way you are describing the interaction of your organization with the community is an explanation we often hear for people who actually want to apply for a community radio station.

2148   I asked Evanov yesterday if they were surprised and if they were concerned that in the past 25-30 years nobody had gone ahead and asked for a community radio station.

2149   So the question I am putting to you this morning is this. Do you feel that as a commercial enterprise, Evanov will be able to meet all the community needs that you have or, if not, to what extent do you think they will be able to do that?

2150   MR. GIGNAC: Well, I think they would, to respond to the first part of your question. Also, it is not because we can feel that there was a need for that that nothing was put in place, it is just that with the small resources, limited resources that we have, it is just impossible right now.

2151   So when we were approached by Evanov, who presented a project like that, for us it was just like music to ears because there is no downside for a community. If somebody is ready to come into our region and offer something more for our community, we are certainly happy with that.

2152   We feel -- as I said, we have been in constant dialogue with our community that this could certainly meet most of the needs of our community in terms of getting local coverage.

2153   And again, also -- that is what I wanted to say at the beginning of my presentation. Also, as an organization, we don't feel that they would be in direct competition with the other tool that we have right now because they are not offering the same type of coverage. Some are weekly. Evanov would obviously provide daily coverage and we feel it would just complement what we have right now to the benefit of our community members.

2154   And also for us it would certainly just -- it would be just another tool when we try to convince people to come here or to stay here. The number of organizations, institutions and also especially media tool that is accessible to our community could certainly help us make our community stronger.

2155   COMMISSIONER LAMARRE: And when you were talking about the coverage that Evanov could be doing for the community, you were talking about covering and reporting on the events of the community or the events that are of interest to the community locally and regionally?

2156   MR. GIGNAC: Activities, initiatives. You know, I was referring earlier to the study that we just released. We feel that is an excellent tool for our community and also for the larger community because this community needs more bilingual people. Well, getting an additional media would just help get more coverage for that important tool, maybe increasing our chance to get more funding to do what we have to do, which is to help the community get stronger.

2157   CONSEILLÈRE LAMARRE : Merci beaucoup, monsieur Gignac.

2158   M. GIGNAC : Merci.

2159   CONSEILLÈRE LAMARRE : Je n'ai plus d'autre question.

2160   LE PRÉSIDENT: Conseillère Poirier... Commissioner Poirier?

2161   CONSEILLÈRE POIRIER : Merci.

2162   Monsieur Gignac, j'aimerais savoir... j'aimerais que vous nous décriviez un peu plus la vie et la réalité anglophone ici, à Québec. Est-ce que les gens sont regroupés dans un secteur de la ville en particulier?

2163   M. GIGNAC : D'accord.

2164   CONSEILLÈRE POIRIER : Est-ce que vous avez des institutions particulières pour vous, ici, comme des écoles?

2165   M. GIGNAC : O.K. Bien, en fait, la situation à Québec est peut-être un peu atypique de ce qu'on voit dans d'autres communautés (quoique je ne connais pas, bien sûr, toutes les communautés d'un océan à l'autre), mais il n'y a pas à proprement parler de quartier anglophone à Québec, il n'y a pas de secteur précis, bien qu'il y ait des concentrations peut-être un peu plus fortes dans des secteurs comme Shannon, Stoneham, Valcartier.

2166   Mais à proprement parler, la population est répartie à travers l'ensemble du territoire à travers toute la région. Donc, c'est sûr qu'en termes démographiques, comme je l'ai dit précédemment, on parle d'une petite communauté. Cependant, c'est une communauté qui est très dynamique et qui bénéficie d'un nombre considérable et impressionnant d'institutions et d'organisations très fortes, qui ont été mises en place, parfois depuis des siècles.

2167   On parle... à tous les niveaux : au niveau soins de santé on a l'hôpital Jeffery Hale-Saint Brigid's, on a... (ce qui était avant le Holland Centre, qui est comme le CLSC anglophone qui s'appelle maintenant Jeffery Hale Community Services). On a le Morrin Centre, qui offre des activités de type culturel et historique. Donc, ça c'est un autre outil précieux pour nous.

2168   On a plusieurs écoles primaires, quatre écoles secondaires dans la région, dans la grande région Québec/Chaudière-Appalaches, un Cégep anglophone et une multitude de groupes communautaires qui servent soit la communauté écossaise, irlandaise, anglaise, les émigrants américains.

2169   Donc, on a vraiment une panoplie d'outils qui nous aident à maintenir cette communauté-là, dans un statut très dynamique et proactif, qui nous permet d'avoir beaucoup plus d'initiative. Et aussi, l'approche que je décrivais, que nous, on a toujours appelée " The Quebec City Way ", qui est de toujours sortir des sentiers battus, de ne pas hésiter à focusser sur la collaboration avec la majorité francophone plutôt que sur la confrontation.

2170   Donc, tous ces éléments-là nous permettent d'être très bien outillés. Aussi, je m'en voudrais de ne pas mentionner le Centre de la famille Valcartier qui aide, bien sûr, la communauté militaire, mais aussi au niveau de l'employabilité, des nouveaux arrivants anglophones dans la région. Un autre outil très précieux.

2171   Donc, une petite communauté, oui, mais une communauté dynamique, qui est très, très, très bien servie par ses institutions et ses organisations et c'est pour ça que je le mentionnais précédemment. Nous, on pense que la force de la communauté est directement tributaire de la force de ses institutions et de ses organisations. Donc, d'avoir un autre outil spécialement médiatique, ça ne peut que nous aider. Et dans la brève exposition que je viens de faire, j'ai mentionné aussi les autres outils médiatiques qu'on a. Le Chronicle et CBC, bien sûr, sont d'un précieux apport.

2172   Donc, on est vraiment très bien servi par les organisations qu'on a dans les différents secteurs. Cependant, comme je le mentionnais précédemment aussi, au niveau de la couverture médiatique sur une base quotidienne, spécialement dans une orientation locale, ça, ça fait défaut encore actuellement.

2173   CONSEILLÈRE POIRIER: Oui. Vous m'amenez à ma deuxième question, justement : CBC. CBC ne répond pas à vos attentes?

2174   M. GIGNAC: CBC fait un -- je ne voudrais pas qu'on se méprenne sur mes propos... CBC fait un excellent travail pour nous. On parle d'une radio d'État qui a toujours été là pour nous et continue de l'être. Cependant, il n'en demeure pas moins que la majorité de l'information qui est présentée au-delà de la couverture médiatique a une perspective un peu plus provinciale que régionale.

2175   Donc, c'est bien, c'est important, c'est essentiel. Mais c'est pour ça que nous, on pense que la venue d'une radio qui aurait un focus un peu plus local ne ferait que donner une valeur ajoutée et ne serait pas en compétition directe avec l'outil qu'on a déjà. Si c'était le cas, si on pensait que c'était le cas, je ne serais pas ici devant vous aujourd'hui pour supporter le Evanov Radio Group.

2176   CONSEILLÈRE POIRIER: Vous savez qu'on tient régulièrement des audiences sur la Société Radio-Canada. Vous avez le droit d'intervenir parce que l'information locale et le reflet des communautés est quelque chose d'important.

2177   M. GIGNAC : Ça serait...

2178   CONSEILLÈRE POIRIER: Puis, je vous invite à le faire, si jamais c'est une orientation que vous voulez prendre.

2179   M. GIGNAC: Ça fait bien sûr partie de ce qu'ils font et on en est conscient. Mais comme j'ai dit, nous, on pense qu'en vertu de notre communauté et aussi de plus en plus de l'intérêt marqué de la majorité francophone pour tout ce qui est outil anglophone, on pense que ça ne sera pas une compétition, mais un ajout intéressant pour tout le monde.

2180   CONSEILLÈRE POIRIER: Le CRTC a tenu, au mois de janvier dernier, des audiences sur le reflet des minorités partout dans la radiodiffusion canadienne. Est-ce que vous avez déposé un mémoire?

2181   M. GIGNAC: Oui. On a déposé un mémoire. À ce moment-là, c'est sûr qu'on l'a... Je dirais qu'on l'a possiblement orienté un peu plus par rapport aux services télévisuels, mais je pense que l'ensemble de nos commentaires peuvent également s'appliquer en ce qui concerne les services radiophoniques.

2182   On avait déposé à ce moment-là... C'est sûr qu'on était dans... À ce moment-là, on venait tout juste -- bien en fait, pas tout juste, mais on venait de perdre Global, donc c'est pour ça qu'on l'avait orienté un peu plus en ce qui concerne les services télévisuels, mais nous, c'est ça. Ce qu'on disait, c'est que dans la... les outils qui sont actuellement à notre disposition, ils remplissent leur mandat et ils font un excellent travail, mais ils ont bien sûr des ressources limitées qui risquent d'être encore amputées un peu. On ne sait pas, la situation est incertaine à ce niveau-là.

2183   Donc, d'avoir un partenaire privé qui arrive dans le décor et qui propose quelque chose qui est intéressant à tous niveaux pour nous, ça ne peut-être qu'un plus.

2184   CONSEILLÈRE POIRIER: Est-ce que vous êtes en lien avec d'autres associations du même type que la vôtre dans le Québec?

2185   M. GIGNAC: Dans d'autres régions, bien sûr. Nous, on est membre du QCGN, le Quebec Community Groups Network, qui est une organisation provinciale et qui regroupe aussi différentes organisations sectorielles ou territoriales. Donc, par exemple il y a l'organisation MCDC qui couvre la région de Thetford et ses environs, il y a Townshippers qui est dans les Eastern Township, CASA dans la Gaspésie.

2186   Donc, il y a plusieurs organisations comme ça et aussi des organisations de type un peu plus sectorielles qui sont membres de cette organisation chapeau provincial.

2187   CONSEILLÈRE POIRIER: O.K. Beaucoup de minorités linguistiques, puis on va prendre l'exemple opposé : minorités linguistiques francophones à l'extérieur du Québec. Si elles n'ont pas la SRC ou si elles ne créent pas leur propre radio communautaire n'entendront pas de français, ne verront pas de français d'aucune façon. Vous, est-ce que c'est votre réalité, ici, à Québec?

2188   M. GIGNAC: Bien, c'est sûr que c'est un peu différent, en ce sens que la communauté anglophone au Québec et à Québec est d'une certaine façon une minorité dans une minorité.

2189   Donc, je n'ai jamais vécu dans une communauté minoritaire francophone au Canada, mais je ne pense pas me tromper en disant que c'est certainement un peu plus facile pour nous d'avoir accès à des outils média-- Bien, pas des outils médiatiques, mais des émissions ou... différentes émissions de variété dans la langue anglaise que ça l'est pour les francophones au Canada.

2190   Ceci étant dit -- et c'est la raison principale pourquoi on est ici -- en termes de couverture locale, c'est là où le bat blesse. Et c'est pour ça qu'on est très fier de supporter Evanov.

2191   CONSEILLÈRE POIRIER: Je vous remercie beaucoup.

2192   M. GIGNAC: Merci!

2193   LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur Gignac.

2194   M. GIGNAC: Merci beaucoup!

2195   LE PRÉSIDENT: Madame la Secrétaire?

2196   LA SECRÉTAIRE: Merci, Monsieur le Président.

2197   Je demanderais maintenant à Transparence Multimédia à s'avancer à la table pour présenter son intervention.

--- Pause

2198   LA SECRÉTAIRE: S'il vous plaît vous présenter et vous aurez ensuite 10 minutes pour votre présentation.

INTERVENTION

2199   M. LÉGARÉ: Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers, Transparence Multimédia, dont je suis le propriétaire, offre depuis 2005 et spécifiquement pour la région de Lévis/Chaudières-Appalaches des services basés sur plus de 30 ans d'expérience professionnelle.

2200   Cette expérience professionnelle est plutôt constituée dans la production de trames sonores, démos, entrevues, voix hors-champ, conception sonore en termes d'aménagement technique, sonorisation, sonorisation d'événements locaux, conférences spectacles amateurs et professionnel et transfert de documents audio anciens sur CD audio, archives et documents historiques. Je fais aussi la vente d'équipement audio et multimédia, spécifiquement pour cette région-là.

2201   Comme homme d'affaires de la région de Lévis, je me sens un peu comme un porte-voix de la communauté d'affaires, puisque je suis impliqué dans plusieurs regroupements de gens d'affaires ainsi que culturellement par mon travail avec différents groupes et artistes. Depuis 2005, j'ai été membre de plusieurs clubs d'affaires BNI, membre de l'Association de Lévis-Centre, META (qui est micro-entreprises Québec-Lévis), Chambre de commerce, l'Association des gens d'affaires Chaudière-Ouest et aussi comme administrateurs pendant un an et demi de temps.

2202   J'ai été aussi impliqué dans le CA du groupe ProContact, qui regroupe des gens d'affaires de la Rive-Sud et aussi de la Rive-Nord. Entre autre, aussi, j'ai été finaliste à l'ADISQ et j'ai été finaliste aux pléiades Prix d'excellence de la Chambre de commerce de Lévis dans la catégorie autonome en 2006-2007.

2203   À mon humble avis, l'arrivée du projet radiophonique de monsieur Cloutier est une bonne nouvelle pour les gens d'affaires et le développement culturel de la ville de Lévis et de la région Chaudières Appalaches. L'implantation d'une station locale permettra de mieux nous faire connaître et d'avoir accès à un véhicule de communication favorisant les gens et leur milieu et d'avoir un canal de diffusion parfaitement adapté aux gens d'affaires, aux artistes et artisans de la culture de la région de Lévis.

2204   Ceci permet aussi d'avoir une voix bien identifiée à la Rive-Sud et de développer un sentiment d'appartenance ou de renforcer ce dernier. Une station de radio locale permet d'avoir des publicités mieux ciblées pour les entrepreneurs, les producteurs de contenu, les groupes d'affaires, les salles de spectacle, les entreprises de service, les commerces de détail et j'en passe.

2205   Ceci permettra aussi d'entendre des émissions produites localement et la production d'artistes locaux pour les aider à émerger ou mieux se faire connaître. Pour ma part, ceci permettra à ma clientèle d'avoir accès à une plateforme de diffusion disponible, ce que nous n'avons pas vraiment présentement.

2206   Ceci aussi permet d'avoir maintenant un diffuseur de nouvelles locales ou régionales autres que ceux concentrés essentiellement sur Québec. Avec tout le développement résidentiel commercial culturel et sportif de Lévis depuis les cinq dernières années et pour les prochaines, il est nécessaire et urgent qu'un poste de radio s'implante et s'occupe réellement de cette grande région très dynamique.

2207   Enfin, pour être au courant de projets complémentaires dans la région de Lévis, je sais que beaucoup d'entreprises et de très nombreux créateurs ne demanderaient pas mieux que de voir arriver dans le décor une station radiophonique professionnelle qui ajoutera un outil important pour leur développement régional et leur croissance.

2208   J'ajouterais que si le contenu musical comprend un volet jazz et blues assez important, la clientèle âgée entre 30 et 65 ans sera encore mieux servie qu'elle ne l'est, puisque ce créneau est particulièrement apprécié, mais pas adéquatement diffusé.

2209   En conclusion, combinée à la production locale, les affaires régionales, un contenu québécois et canadien et des nouvelles régionales quotidiennes, il n'y a aucun doute que cette nouvelle station créera un grand intérêt pour l'ensemble de la population demeurant à Lévis.

2210   Et je peux vous dire... ce matin, pour avoir écouté deux, trois stations, il n'y avait rien au sujet de Lévis. Alors, ceci renforce mon idée qu'une station spécifique à Lévis est de première importance pour tous les citoyens de cette région et les entreprises.

2211   Merci.

2212   LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur Légaré. Vous avez dit dans votre présentation un peu plus tôt que le projet de monsieur Cloutier serait un canal de diffusion bien adapté pour les gens d'affaires. Pouvez-vous élaborer sur cette idée-là, qu'est-ce que vous voulez dire, exactement? Qu'est-ce que c'est que vous, comme homme d'affaires, vous vous attendez d'une station de radio locale?

2213   M. LÉGARÉ: Monsieur le Président, moi, particulièrement, je développe spécifiquement cette région-là, la région Chaudières-Appalaches. Je connais plusieurs centaines d'entreprises qui font la même chose et qui aimeraient être mieux connues sur la région et avoir un canal de présentation plus dynamique que seulement les journaux, qui sont assez fermés et ayant un canal de diffusion très spécifique à la ville de Lévis et ses villes avoisinantes.

2214   Je pense qu'il y aurait bon nombre d'entreprises qui deviendraient des annonceurs et qui profiteraient de l'annonce ou la publicité ciblée et aussi de présentations corporatives qui peuvent être faites par ce canal de diffusion. Alors, je pense que c'est un outil très important pour la communauté d'affaires, dans ce sens-là.

2215   LE PRÉSIDENT: Et qu'est-ce qui a changé à Lévis pour que le projet de monsieur Cloutier devienne viable quand je considère que CFOM a été localement à Lévis avec studio et tout, a diffusé de Lévis pendant plusieurs années. Et CFLS avant... même alors qu'elle était sur la bande AM et que, finalement, CFOM s'est sentie obligée de migrer vers Québec parce qu'elle n'atteignait pas les objectifs commerciaux qui étaient nécessaires.

2216   Même phénomène pour la station de Montmagny qui est allé s'implanter un studio à Lévis et qui a... après que CFOM eut quitté pour essayer de desservir le marché de Lévis. Finalement, je peux comprendre qu'elle servait partiellement le territoire à cause des contraintes techniques de la station. Mais qu'est-ce qui fait que...?

2217   Et ça, c'est quand même des événements récents, c'est dans la dernière décennie, ces deux stations-là.

2218   Et qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui Lévis est différente? C'est l'effusion qui a créé des nouvelles synergies ou c'est...?

2219   M. LÉGARÉ: Moi, je pense que la communauté d'affaires se tient beaucoup plus qu'elle se tenait, a aussi des besoins qui étaient mal exploités par les stations qui existaient. Je pense que le projet de monsieur Cloutier est beaucoup plus solide et s'adresse spécifiquement à cette région et uniquement à cette région, ce qui renforcit aussi l'idée que cet outil-là est nécessaire et viable.

2220   Où sont-ils, les stations, présentement à Lévis? Que font-ils? Moi, dans la communauté d'affaires, en tout cas, on ne les voit pas. Et je crois que le projet de monsieur Cloutier est assez bien étoffé et assez sérieux pour pouvoir être viable et rentable seulement à Lévis et sa région.

2221   LE PRÉSIDENT: Maintenant, vous étiez à la table, hier, avec monsieur Cloutier et monsieur Gourgue... Euuuuuh... Non! c'est...

2222   M. LÉGARÉ: C'est pas grave.

2223   LE PRÉSIDENT: Que je retrouve mes notes, mais --

2224   M. LÉGARÉ: Ça va.

2225   LE PRÉSIDENT: Monsieur Gourgue était avec la radio communautaire et je... Mon erreur, mais les... même à... avec monsieur Soucy, disons.

2226   M. LÉGARÉ: Oui.

2227   LE PRÉSIDENT: Est-ce que vous allez avoir un rôle dans...? On vous a présenté comme un participant... On ne vous a pas entendu hier, mais dans la structure corporative du projet de monsieur Cloutier, allez-vous être un officier de la compagnie ou...?

2228   M. LÉGARÉ: Non... Non, pas du tout... pas du tout. On se connaît depuis...

2229   LE PRÉSIDENT: Donc, vous étiez là hier par solidarité...

2230   M. LÉGARÉ: Tout à fait!

2231   LE PRÉSIDENT: ...comme vous l'êtes aujourd'hui?

2232   M. LÉGARÉ: Tout à fait. Et comme le sont plusieurs entreprises et organismes de la région qui l'ont toujours appuyé (depuis qu'en tout cas je le connais et que je connais le projet), ils ont toujours été là et je fais partie de ceux-là.

2233   LE PRÉSIDENT: D'accord. Je vous remercie, monsieur Légaré, c'est tout.

2234   M. LÉGARÉ: Merci...

2235   LE PRÉSIDENT: Madame la Secrétaire?

2236   LA SECRÉTAIRE: Merci, Monsieur le Président.

2237   Je demanderais maintenant à Astral Media Radio inc., Cogeco Diffusion inc., Corus Entertainment inc., Radio-Classique Québec inc. et RNC Media inc. de s'avancer à la table de présentation.

--- Pause

2238   LA SECRÉTAIRE: Veuillez vous présenter. Vous aurez ensuite 10 minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

2239   M. MAYRAND: Merci, Madame la Secrétaire.

2240   Alors, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers, membres du personnel. Je suis Yves Mayrand, vice-président affaires d'entreprises Cogeco Diffusion inc.

2241   M'accompagnent aujourd'hui :

2242   - à ma droite, Pierre Barbeau, vice-président finances Radio-Classique Québec inc.;

2243   - et à sa droite, Jacques Parisien, président, Astral Media Radio inc.

2244   - À ma gauche, Raynald Brière, président et chef de la direction RNC Media inc.;

2245   - et à sa gauche, Sylvie Courtemanche, vice-présidente, Relations gouvernementales, Corus Entertainment inc.

2246   - Derrière moi, de gauche à droite, Richard Lachance, vice-président Radio;

2247   - et Jean-Paul Lemire, directeur général du marché de Québec, tous deux de Cogeco;

2248   - Réal Marcotte, directeur général du marché de Québec d'Astral;

2249   - et Michel Houle, consultant, Industries culturelles et communications.

2250   Dans la vie de tous les jours, Monsieur le Président, les cinq entreprises qui sont aujourd'hui devant vous sont de fières et farouches compétitrices. Il est plutôt rare que nous soyons tous du même avis. Encore plus rare, qu'en dépit de nos différences, nous décidions d'intervenir conjointement dans un processus compétitif touchant un marché où nous sommes tous les cinq présents.

2251   Mais la situation actuelle, comme les caractéristiques particulières de l'évolution du marché de Québec au cours des dernières années nous ont convaincus de la nécessité d'unir nos voix pour faire valoir un point de vue que nous partageons tous et auquel nous accordons tous une très grande importance.

2252   À savoir que dans les circonstances présentes, il serait lourdement préjudiciable aux stations existantes que le Conseil accorde une licence à une nouvelle station de radio commerciale privée dans le marché de Québec.

2253   Comme vous le savez, Monsieur le Président, puisque le Conseil est à même de consulter les rapports annuels de chaque station individuelle, la majorité des stations de radio commerciale de Québec expérimente une rentabilité décevante, et ce, depuis plusieurs années.

2254   En 2006, le Conseil avait, d'ailleurs, noté qu'entre 2001 et 2005, le taux de croissance annuelle moyen, ou TCAM, des recettes publicitaires du marché de Québec était un des plus faibles parmi les principaux marchés canadiens. Il avait dit s'attendre à ce que le taux de croissance annuelle moyen des revenus publicitaires de la radio dans le marché de Québec, et je vous cite :

« ...pour les cinq prochaines années ne soit pas plus vigoureux que celui enregistré au cours des cinq dernières années. » (Tel que lu)

2255   Les sommaires financiers que le Conseil a publiés depuis, y compris le sommaire financier révisé de 2004-2008 qui est maintenant au dossier public, confirment le bien-fondé de cette prévision.

2256   Alors, vous trouverez, en fait, dans le texte que nous avons rendu disponible pour tous, le tableau qui résume les TCAM pour les périodes 2000-2004 jusqu'à 2004-2008, et dans le cas de 2004-2008, le pourcentage applicable, c'est 1,7 pour cent, un taux moyen.

2257   En fait, ce que ces données nous montrent, c'est une détérioration de la situation puisque le TCAM des recettes publicitaires n'a cessé de décroître depuis, passant à 2,4 pour cent jusqu'à, comme je le mentionnais, 1,7 pour cent pour la période 2004-2008.

2258   Entre 2003 et 2008, la croissance totale des recettes publicitaires du marché n'a été que de 5,4 pour cent, alors qu'au cours de la même période, le nombre de stations se partageant ces recettes a augmenté de 43 pour cent. Alors, le résultat, c'est que le revenu moyen par station a chuté de 30 pour cent entre 2003 et 2008, passant de 4,7 millions à 3,3 millions, soit son niveau le plus bas des neuf dernières années.

2259   Certes, il y a eu quelques mois dans BAII récemment, liés à des circonstances particulières et atypiques, mais ceci ne peut effacer une décennie de croissance anémique et la chute très importante du revenu moyen par station depuis 2003.

2260   Les stations existantes du marché ont besoin de temps pour s'ajuster à l'ajout de trois stations commerciales entre 2003 et 2007, et pour rebâtir une rentabilité collective autrement que par des réductions significatives des dépenses administratives, de personnel et d'émissions.

2261   À cet égard, nous notons que l'amélioration de la rentabilité collective en 2008, selon les données statistiques du Conseil, est exclusivement le fait d'une réduction de 24 pour cent des dépenses d'exploitation, dont une réduction de 17 pour cent des dépenses d'émissions et de 16 pour cent des rémunérations versées.

2262   En dépit de la stimulation de l'économie et du commerce local découlant des célébrations du 400e, les revenus totaux et les recettes publicitaires de la radio dans le marché de Québec ont, respectivement, baissé de 5,8 pour cent et de 3,8 pour cent au cours de l'année de radiodiffusion 2007-2008, par rapport à 2006-2007.

2263   Pour toutes ces raisons, nous sommes absolument convaincus que le marché de Québec n'a pas actuellement de capacité d'accueil d'une nouvelle station de radio commerciale privée, et ce, peu importe qu'elle soit de langue française ou anglaise.

2264   Nous avons exposé en détail dans notre intervention écrite les raisons pour lesquelles une nouvelle station de langue anglaise, qui n'aurait d'autre choix que de s'adresser très majoritairement à la communauté francophone pour survivre, aurait les mêmes incidences négatives sur les stations existantes que l'ajout d'une station de langue française.

2265   Le Conseil l'a, d'ailleurs, lui-même, reconnu lorsqu'il a rejeté la demande de Standard en 2006, sans parler du sérieux problème d'équité concurrentielle au plan des exigences réglementaires applicables à la musique vocale de langue française.

2266   Nous ne développerons pas ces nombreux arguments aujourd'hui oralement. Nous sommes certains que le Conseil en a déjà pris connaissance, et nous serons heureux de répondre à toute question à ce sujet, comme, d'ailleurs, sur tous les autres aspects de notre intervention écrite.

2267   Alors, je vous remercie de votre attention, et nous sommes heureux de répondre à vos questions.

2268   LE PRÉSIDENT : Merci, Monsieur Mayrand. Je vais demander à la Conseillère Louise Poirier d'initier les premières questions.

2269   Madame Poirier.

2270   CONSEILLÈRE POIRIER : Bonjour à vous tous. Bonjour, Monsieur Mayrand.

2271   À la page 3, vous donnez un tableau dans lequel vous précisez que les recettes publicitaires du marché de Québec ont été de 1,7 pour cent en moyenne de 2004 à 2008.

2272   C'est vrai que dans le marché radiophonique canadien, pendant cette même période-là, les revenus ont été de 6 pour cent par année, ce qui est de beaucoup supérieur à ceux du marché de Québec.

2273   J'aimerais que vous tentiez de m'expliquer pourquoi c'est différent à Québec du reste du Canada.

2274   M. MAYRAND : Écoutez, il y a beaucoup de choses qui sont très particulières au marché radiophonique de Québec. Il y a eu énormément de bouleversements, comme vous le savez, dans le marché radiophonique de Québec, non seulement à cause de l'ajout de nouvelles stations, mais aussi à cause de nombreuses controverses que vous connaissez bien.

2275   Alors, il y a toujours eu une situation très particulière à Québec, et aussi, on constate que les caractéristiques du marché ont toujours eu leur dynamique propre, avec moins de croissance généralement que dans d'autres marchés majeurs, par contre, moins de variations plus prononcées au plan des cycles économiques.

2276   Mais j'aimerais référer votre question aux spécialistes du marché de Québec. Je pense que Jean-Paul Lemire et Rhéal Marcotte, qui sont familiers avec le marché, peuvent vous en dire plus là-dessus.

2277   CONSEILLÈRE POIRIER : C'est ça. On aimerait vous entendre pour mieux comprendre la réalité du marché de Québec, qui semble être toujours un peu déphasé par rapport à la réalité radiophonique ailleurs au Canada et même au Québec.

2278   M. MARCOTTE : Je ne connais pas les autres régions du Canada, mais celle de Québec, effectivement, elle a été... ça brassé, il y a trois-quatre ans, et ce que ça fait, ça installé une sorte d'insécurité chez les marchands, qui, pendant qu'il y avait cette bataille à Québec, les clients ont décidé de fuir un petit peu la radio pour faire plus de télé, pour aller ailleurs.

2279   On a un peu contribué, si vous voulez, à l'insécurité du commerçant. Alors, c'est un travail de longue haleine de ramener tout ça, et je pense qu'on commence à voir le bout du tunnel, et on commence à remettre dans le marché cette sécurité-là, avec une programmation qui demeure et qui ne change pas.

2280   M. LEMIRE : Si je peux me permettre, entre 2004 et 2008, j'étais pour les journaux de Gesca, et je peux, effectivement, vous confirmer que ce que Jean-Paul prétend être arrivé, c'est bel et bien arrivé. Il y a eu un climat d'incertitude dans le marché de Québec, et nous, tant au « Soleil » qu'au « Journal de Québec », on se plaisait à véhiculer cette incertitude.

2281   On disait : Écoutez, il n'y a plus vraiment de station de tête de radio à Québec, le marché est chamboulé un peu, profitez-en donc pour investir dans des médias qui sont beaucoup plus stables, dans cette période. Et nos ventes, tant au « Journal de Québec » qu'au « Soleil », ont cru de façon assez impressionnante durant cette période.

2282   M. PARISIEN : Si je peux rajouter, parce que j'étais aussi impliqué dans ces années-là. C'est ce qu'on appelait les années noires dans le marché de Québec, qui résultait du comportement de certains radiodiffuseurs, et qui ont créé ce que mes collègues mentionnent comme étant un manque de confiance ou une perte de confiance de la part des annonceurs dans l'industrie, et elle a été très profonde et très sérieuse.

2283   Le coût par mille, le CPM, de Québec a chuté de façon vertigineuse, et je peux vous dire par expérience, quand un coût par mille chute de cette façon-là, ça prend des années et des années et des années à reconstruire...

2284   CONSEILLÈRE POIRIER : Avez-vous les chiffres?

2285   M. PARISIEN : J'en ai pas ici, mais je pourrais vous en fournir.

2286   Mais ça prend des années à reconstruire la crédibilité, le momentum, et aussi à remonter nos tarifs à des prix qui sont raisonnables. Alors, on paie encore chèrement aujourd'hui pour cette situation-là qu'on a vécue dans le marché de Québec, mais, par expérience également, je ne l'ai pas vu ailleurs au Québec.

2287   CONSEILLÈRE POIRIER : O.K.

2288   M. PARISIEN : Ni au Canada, d'ailleurs.

2289   CONSEILLÈRE POIRIER : Alors, vous venez de nous donner des explications comme quoi, bon, Québec, à sa façon là, a vécu un peu une sorte de crise, qui fait que les gens, au lieu d'investir en publicité à la radio, ont investi ailleurs.

2290   Par contre, il y a eu le 400e. Le 400e, lui, est venu l'année dernière, je pense, un peu plus supporter cette industrie-là, et vous y faites référence aussi dans votre document aujourd'hui.

2291   Alors, est-ce qu'il y a moyen de chiffrer l'impact du 400e? Est-ce que, de votre côté, il y a quelqu'un qui a pris le temps de dire, on a connu une récession, on a reconnu des problèmes, mais quand on regarde l'ensemble de nos revenus, le 400e a eu tel impact sur nos revenus publicitaires?

2292   M. MAYRAND : Là, encore une fois, je pense que les gens du marché de Québec sont les mieux habilités à répondre à votre question, mais je voudrais dire d'entrée de jeu que, vous savez, ça faisait la une des journaux de Québec la fin de semaine dernière. Les retombées totales de cet événement extraordinaire sont presque de l'ordre du demi-milliard de dollars. Alors, c'est une infusion massive dans l'économie locale qui s'est produite pour un événement qui est tout à fait circonscrit, à savoir, le 400e.

2293   Mais Jean-Paul a sûrement à ajouter là-dessus.

2294   M. LEMIRE : Pour ajouter, effectivement, on le sent peut-être un peu plus aujourd'hui, mais ça serait mentir de ne pas tenir compte aussi du relâchement du réseau TQS, de la télévision TQS, qui a laissé beaucoup de dollars sur le marché de Québec, et que la radio a pris.

2295   Alors, écoutez, le 400e, on ne peut pas le chiffrer, mais certainement, on ne connaît pas cette année une décroissance. On connaît plutôt une croissance. Mais est-ce qu'elle va être là pour les prochaines années?

2296   Il y a deux fermetures de concessionnaires automobiles GM. Chrysler va fermer aussi des concessions. Tout ce qui s'appelle Saturn va disparaître. On ne sait pas ce que ça va donner dans la prochaine année, et on est très, très, très anxieux de voir ce que ça va faire. Présentement, on ne peut pas dire qu'on peut bâtir sur un avenir certain.

2297   CONSEILLÈRE POIRIER : Par contre... Oui, allez-y.

2298   M. LEMIRE : Pardon. Une chose est certaine, c'est que TQS va se réorganiser, et on se souvient qu'à une époque, TQS se battait pour la deuxième position avec Radio-Canada, aux alentours de 17 parts de marché. Présentement, ils sont aux alentours de trois et quatre parts. On peut peut-être prétendre qu'ils vont revenir à des parts de marché... entre 10 et 12 parts de marché. Donc, ça représente à peu près un budget de 3 millions ventes locales qu'ils vont probablement venir chercher à la radio et dans d'autres médias.

2299   M. BRIÈRE : Je ne sais pas, Madame la Conseillère, si on pourrait... si on peut dire qu'un événement qui est ponctuel, aussi important soit-il, peut influencer les prochaines années. Je ne le sais pas. Je serais porté à croire que non, parce que souvent, ces événements-là, on les vit intensément dans une période relativement courte. Ça été un événement exceptionnel ici, il n'y a pas de doute.

2300   Est-ce que les retombées sur nos médias, sur la radio vont se faire sentir pendant les prochaines années? Je ne pense pas que c'est une équation qu'on puisse faire. Je ne pense pas qu'on puisse dire ça.

2301   CONSEILLÈRE POIRIER : Mon objectif était plutôt de savoir les retombées dans l'année 2008 et peut-être même 2009, de voir si vous étiez à même de le chiffrer, et j'ai obtenu...

2302   M. BRIÈRE : Non, c'est ça.

2303   CONSEILLÈRE POIRIER : ...une réponse. On n'est pas capable, semble-t-il, de le chiffrer.

2304   M. BRIÈRE : On n'est pas en mesure de le faire, non.

2305   CONSEILLÈRE POIRIER : Quand on entend parler de Québec, on entend parler quand même d'une ville qui se débrouille assez bien sur le plan économique. Quand on pense aux investissements gouvernementaux, en tout cas, dans les nouvelles, il semblerait qu'il va y en avoir plusieurs au niveau des infrastructures.

2306   Au niveau du tourisme, le maire Labeaume va un peu partout et nous parle des spectacles qui vont se poursuivre. On semble vouloir vraiment garder ce momentum-là du 400e. Il y a eu la reprise des chantiers Davie aussi, qui est une bonne nouvelle.

2307   Il y a une sorte d'effet stabilisant qu'on peut dire des fonctionnaires, un peu comme à Ottawa-Gatineau, parce que l'économie ne repose pas de la même façon ici sur les entreprises et les industries qu'elle le fait ailleurs, elle repose sur d'autres prémisses, puis le plus récent rapport TRAM est assez positif. Il parle, grosso modo, d'une hausse de revenu de 13 pour cent.

2308   Alors, je me demande comment expliquer qu'on ait peur qu'il y ait une autre station qui arrive, alors que le profil de l'économie de Québec semble assez positif dans le futur?

2309   M. MAYRAND : Je pense que nous avons été très clair là-dessus. Le groupe ici présent est d'avis que le marché de Québec a connu des développements positifs, particulièrement en 2008.

2310   Cependant, les deux réalités fondamentales qui nous préoccupent, nous, ce sont les données chiffrées que vous avez à même les rapports de toutes les entreprises présentes dans le marché, et les données chiffrées nous montrent que sur une période de temps durable de cinq ans, les chiffres pour notre industrie de la radio commerciale, parce qu'il faut bien le préciser, c'est de ça qu'on parle, les chiffres sont très modestes. Ils posent un défi pour les entreprises commerciales représentées ici, et particulièrement pour les nouvelles venues, et il y en a trois.

2311   Et la deuxième réalité -- nous l'évoquions dans notre présentation -- c'est qu'il y a une grande proportion des stations présentes, stations de radio commerciale présentes dans ce marché qui n'arrivent pas à faire leur plan d'affaires. Alors, ça, c'est préoccupant. C'est très préoccupant dans un contexte où les difficultés macroéconomiques vont se poursuivre.

2312   Alors, vous avez probablement vu les dernières évaluations des économistes, par exemple, du Mouvement Desjardins, qui disent, bon bien, le Québec se tire un peu mieux qu'on avait prévu de l'impact de la récession nord-américaine et mondiale, mais, par contre, le taux de croissance demeurera négatif. Alors, on a une situation macroéconomique qui n'est pas bonne, qui est, en fait, à peu près sans précédent au cours des dernières décennies.

2313   On a eu deux facteurs particulièrement limités et imprévus, dans un cas, qui étaient cet investissement massif de fonds publics et de défense reliés à la tenue des célébrations du 400e, qui ne se reproduiront pas, et ce que j'appellerais cet accident de parcours de TQS, qui s'est trouvé à dégager l'occasion pour le secteur de la radio commerciale de reprendre un peu de poil de la bête à cause de la faiblesse de TQS dans le marché.

2314   Mais ce sont des facteurs qui sont clairement ponctuels et/ou transitoires, et la réalité fondamentale, notre réalité fondamentale collectivement, c'est qu'il y a un grand nombre de stations qui n'arrivent pas à dégager un plan d'affaires acceptable, et ça, c'est très préoccupant.

2315   M. PARISIEN : Et si vous permettez, tout en connaissant la justesse de ce que vous avez énoncé, il y a quand même d'autres données aussi qui sont préoccupantes, parce que je ne pense pas que le marché de Québec est aseptisé de ce qui se passe dans le reste du Canada.

2316   L'industrie de la construction est en baisse de 20 pour cent dans la région de Québec, et c'est un indicateur de premier ordre qu'il faut surveiller. C'est ce qui, d'ailleurs, avait été le signal du début de la crise.

2317   Et aussi, en périphérie de Québec, il y a plusieurs, plusieurs entreprises qui ont fermé, qui ont cessé. Je pense à toute l'industrie du bois d'oeuvre qui est dans le marché de Québec, mais en périphérie de la ville de Québec.

2318   L'industrie de l'automobile est aussi affectée à Québec qu'elle l'est ailleurs au Canada. Il y a des fermetures de concessionnaires, ce qui est une bonne clientèle en radio aussi.

2319   Je pourrais continuer la liste de cette façon-là, mais je ne veux pas être pessimiste. Je veux juste dire qu'il faut balancer tout ça. Je ne pense pas que le marché de Québec soit un marché qui est aseptisé. Je pense qu'il est relativement stable, comme vous avez dit, Madame, mais il faut faire attention quand même.

2320   CONSEILLÈRE POIRIER : O.K. Un des arguments qui était dans votre mémoire mais dont vous n'avez pas fait état aujourd'hui ici, c'était le fait que les radios de langue française doivent avoir 65 pour cent de musique à vocation francophone, et une station de langue anglaise, par exemple, comme celle d'Evanov, ne serait pas tenue d'avoir la même obligation. Or, Evanov nous dit qu'il irait chercher, semble-t-il, 30 pour cent de son auditoire du côté des francophones, le reste beaucoup dans la population anglophone, et possiblement aussi les touristes.

2321   Est-ce que vous pensez que la venue, par exemple, d'une radio anglophone ici, à Québec, pourrait venir chercher un auditoire francophone important, et est-ce que c'est de l'ordre des chiffres avancés par Evanov?

2322   M. MAYRAND : Écoutez, je pense que nous sommes tous très, très préoccupés par la possible venue d'une station musicale de formule générale, et on ne parle pas de formule spécialisée ici, dans un marché qui est un marché francophone. Nous sommes très préoccupés sur la base de notre longue expérience, ou du moins certains d'entre nous, dans les marchés dits bilingues de Montréal et puis d'Ottawa-Gatineau.

2323   Alors, pour notre part, Cogeco Diffusion a déjà soumis des données chiffrées très précises sur la question du transfert des auditoires francophones vers les stations de formule musicale générale anglophone à Montréal. Nous n'avons pas de station dans le marché de la capitale nationale, mais nous sommes à Montréal. Nous avons soumis ça à l'occasion de la révision de la politique sur la radio commerciale.

2324   Nous avons également soumis un mémoire très détaillé avec des données chiffrées, également sur les transferts d'auditoires, des données qui étaient à l'époque encore plus récentes, dans le marché de Montréal.

2325   Alors, les transferts sont massifs, et ce qu'on constate, c'est qu'il y a des stations à Montréal, par exemple, qui vont chercher jusqu'à 60 pour cent de leur auditoire total chez les francophones.

2326   Alors, ça, c'est la réalité, et quand on entend monsieur Evanov nous dire que le projet de station anglophone, c'est son projet prioritaire -- je pense qu'il l'a dit par écrit, il l'a répété en audience, c'est sa priorité -- et qu'il nous dit que son plan d'affaires est basé sur une population d'anglophones ou de bilingues d'environ 12 000 personnes, et que, de surcroît, son groupe cible, c'est des gens de 45 ans et plus, bien écoutez, on parle de 3 000 à 4 000 personnes. Alors, il est évident que ça ne peut fonctionner que dans la mesure où on va chercher un auditoire massivement du côté des francophones.

2327   Ça soulève la question de l'équité concurrentielle, comme on le dit dans notre présentation et comme on en a parlé plus abondamment dans notre mémoire écrit, parce que nous, ici, collectivement, à cette table, nous avons des obligations réglementaires pour soutenir la musique vocale de langue française, et ça pose un problème structurel, un problème structurel très majeur pour l'industrie, pour le Conseil, pour l'industrie de la musique aussi.

2328   Nous avions cru que la question avait été bien débattue lors de la considération de la demande de Standard, mais, apparemment, il reste encore des gens qui pensent qu'il y a une façon de justifier ce transfert massif d'auditoire. Vraiment, nous ne le croyons pas.

2329   CONSEILLÈRE POIRIER : Une autre question, puis ensuite, je laisserai la place aux autres commissaires.

2330   Bon, Evanov français, je pense, parlait de venir chercher 35 pour cent des revenus la première année chez les radios existantes et 65 pour cent chez les nouveaux commerçants.

2331   Qu'est-ce que ça pourrait avoir comme impact, pour vous, et pourquoi il y a des gens à Québec qui aimeraient faire de la radio, être présents sur le plan publicitaire, mais qui ne sont pas prêts à le faire avec vous, mais ils seraient prêts à le faire avec un nouveau joueur?

2332   M. MAYRAND : Je pense que je vais demander à Michel Houle de vous parler, d'abord, de l'expérience collective au cours des années dans les situations où il y a eu de nouveaux venus dans un marché radiophonique, et puis, ensuite, peut-être que Jean-Paul et Rhéal pourront parler plus spécifiquement des annonceurs locaux qui, pour une raison ou une autre, n'annonceraient pas présentement sur les véhicules radiophoniques existants.

2333   M. HOULE : Merci. Pour les besoins de l'Association canadienne des radiodiffuseurs, j'ai réalisé, il y a une année et demi environ, une étude sur plusieurs grands marchés canadiens pour voir l'impact de l'arrivée d'une nouvelle station sur la croissance des heures d'écoute, et caetera, pour les besoins de la Commission du droit d'auteur.

2334   Ce qu'on réalise, c'est que presque dans tous les marchés qui ont plus que huit stations, où il y a déjà une offre à diversifier les stations locales, l'ajout de stations n'a une incidence que très marginale sur l'augmentation des heures d'écoute.

2335   De façon systématique, l'écoute se répartie autrement entre les nouveaux joueurs, mais il n'y a pas de phénomène significatif d'augmentation des heures d'écoute, et lorsqu'il y a quelques points de pourcentage, ce sont généralement des facteurs temporaires. C'est-à-dire il y a un attrait de la nouveauté dans certains marchés où on additionne, disons, plusieurs stations à la fois, on ajoute deux ou trois stations. Il y a un effet de curiosité dans le moment, mais si on suit... on a suivi dans l'étude, pendant quelques années, les sondages successifs. Ça se résorbe et on revient au niveau d'avant.

2336   Donc, l'arrivée d'une station dans un marché de la taille de celui de Québec, où il y a déjà 10 stations commerciales, deux stations de Radio-Canada, et caetera, va hausser marginalement les heures d'écoute. Donc, il y va y avoir, essentiellement, une redistribution entre les nouveaux joueurs.

2337   Donc, il me semble très difficile, à la lumière des analyses que j'ai faites, d'imaginer qu'une station puisse aller chercher seulement 30 pour cent de ses recettes publicitaires auprès des stations existantes et qu'il y a 70 pour cent ou 65 pour cent qui puisse provenir de nos annonceurs.

2338   Il faut penser que le marché de Québec, si on illumine les stations de Radio-Canada qui n'ont pas de publicité, est quand même sollicité actuellement par 10 stations de radio commerciale, et il est aussi sollicité par six ou sept stations de radio communautaire, autochtone, religieuse et touristique, qui ont quand même droit aussi à la publicité et qui vont chercher un autre type de client de publicité.

2339   Donc, dans un marché à 21 stations, il est fort peu probable qu'il reste beaucoup d'espace pour aller chercher une portion importante des nouveaux revenus publicitaires de nouveaux annonceurs ou d'annonceurs provenant d'autres médias, surtout qu'on est quand même dans un phénomène où la croissance des recettes publicitaires favorise davantage l'Internet et les nouveaux médias qu'elle ne favorise les médias traditionnels.

2340   M. MARCOTTE : L'industrie de la radio à Québec embauche à peu près 80 représentants. Ces 80 représentants sollicitent des clients de Québec. Alors, ceux qui n'annoncent pas ont été sollicités. S'il y a en a qui veulent annoncer, on prend les commandes, vous comprenez. Alors, si on pense qu'on peut réussir à aller solliciter mieux que ces 80 représentants, ça me surprendrait.

2341   On arrive à faire nos ventes avec les stations de tête et dépasser nos objectifs. Les stations qui sont moins de tête, les stations qui sont après la quatrième position, cinquième position, c'est très rare qu'on réussisse à vendre nos parts de marché d'écoute. On vend beaucoup moins que nos parts.

2342   Alors, c'est compliqué d'arriver à justifier qu'on ne prendra pas cet argent-là dans l'argent qui existe présentement. Il y a eu trois stations nouvelles qui sont arrivées, il y a deux ans, et on a joué encore dans la même tarte. Ça été une redistribution des argents.

2343   M. LEMIRE : Seulement pour compléter, d'après l'étude du Groupe Evanov, le 65-35 tenait d'un sondage qu'il avait fait auprès de certains clients qui étaient mal desservis par la radio actuelle. Lui prétendait qu'il y a un paquet de clients, donc, son 65 pour cent, qui seraient intéressés à acheter.

2344   Il faut quand même se rappeler qu'il y a une différence entre une intention d'achat, dire à quelqu'un lors d'un sondage, oui, on achèterait ta station si un jour tu ouvres, et un engagement ferme d'un contrat publicitaire.

2345   CONSEILLÈRE POIRIER : Oui?

2346   M. BRIÈRE : Un point qui est lié à ça, au fond, c'est le groupe cible, parce que ce qui a été présenté hier, c'était les 45 ans et plus, puis on disait que c'est un marché qui est moins bien desservi. Donc, dans le fond, la position du groupe était de dire : Bon, ce marché-là étant moins bien desservi, il y a des clients pour ça.

2347   Les faits ne sont pas tout à fait ceux-là. En tout cas, notre lecture n'est pas du tout celle-là. Je vais donner quelques chiffres, mais ils sont importants ici.

2348   Ça représente 50 pour cent du marché, les gens de 45 ans et plus.

2349   CONSEILLÈRE POIRIER : O.K.

2350   M. BRIÈRE : Cinquante pour cent du marché. Ces gens-là génèrent 60 pour cent de l'écoute, 59.4 exactement. Alors, ils génèrent une écoute supérieure à leur représentation.

2351   CONSEILLÈRE POIRIER : M'hmm.

2352   M. BRIÈRE : Parmi les 13 stations, c'est une proportion, de 45 ans et plus, supérieure, 60 pour cent et plus. Donc, le poids de sept stations... donc, il y a sept stations qui génèrent un auditoire supérieur, dans les 45 ans et plus, à 50 pour cent.

2353   Depuis les 10 dernières années, il y a eu une croissance de 20 pour cent de cette écoute-là. Donc, si on veut aller chercher des nouveaux revenus dans cette clientèle-là, a forcieri, on va aller les prendre là où ils existent, et cette clientèle-là existe dans les stations actuelles.

2354   Ça boucle un peu la boucle, au fond, parce que si on dit que les revenus, on va les prendre chez les nouveaux clients, faut-il encore que cet auditoire-là soit disponible, mais l'auditoire est disponible dans les stations actuelles. Alors, ça paraît difficile de croire qu'on va aller chercher un nouvel auditoire, et, par conséquent, de nouveaux clients dans ces groupes cibles là.

2355   M. PARISIEN : Si vous permettez, j'aimerais juste compléter aussi en partageant avec vous un constat qu'on fait comme industrie présentement en temps de crise.

2356   Normalement, dans une station de radio, dans les ventes locales, vous avez un roulement de clientèle de 20-25 pour cent que vous devez remplacer chaque année. Or, en temps de crise, ce chiffre-là est plutôt de l'ordre de 40 à 50 pour cent.

2357   Alors, les gens du marché, les gens qui sont assis ici avec nous, évidemment, sont saisis de cette problématique-là. Le nombre de représentants, c'est 80 dans le marché. Il n'y a pas grand monde qui n'a pas été visité parce qu'on n'a pas le choix, on perd beaucoup de clientèle qui ferme ou qui annonce plus ou qui coupe ses budgets, mais il faut les remplacer.

2358   Alors, je pense que le marché de Québec, de la Ville de Québec, a été un marché qui a été très bien sondé. Il est présentement encore très bien sondé. On le voit, nous autres, par les rapports de ventes qu'on a, par les rapports d'activités, et on se parle aussi pour voir comment ça va chez vous, et la réponse est la même partout, ça prend trois-quatre fois plus de présentation et d'ouvrage pour couvrir nos objectifs.

2359   Et ça, ce n'est pas une situation qui va revenir rapidement, parce que l'autre phénomène qu'on constate, puis je le constate dans d'autres marchés qu'ici, c'est que plusieurs clients qui nous ont quittés pour des raisons économiques, évidemment, ils ont coupé les budgets ou ils n'en ont plus ou ils ont fermé, beaucoup d'entre eux vont avoir découvert d'autres façons de faire de la publicité, et ça va être compliqué pour nous de ramener ça à des niveaux où ils étaient avant la crise. On se regarde et on dit, ça va nous prendre plusieurs années à y arriver.

2360   Alors, la situation financière du marché de Québec est encore, quant à moi, une situation qui est précaire et dans laquelle il faut faire bien attention.

2361   CONSEILLÈRE POIRIER : J'ai terminé, Monsieur le Président. Merci beaucoup.

2362   LE PRÉSIDENT : Monsieur le Conseiller Morin.

2363   CONSEILLER MORIN : Merci, Monsieur le Président.

2364   Vous avez évoqué cette contre-performance du marché de la région de Québec au cours des dernières années. Effectivement, quand on regarde les revenus publicitaires, ça tourne autour de 31 millions en radio, 31-32 millions, de 2004 à 2008. Quand on va un peu plus loin, par contre, on se rend compte que de 2009 à 2013, on va passer autour de 35 à 40 millions.

2365   Évidemment, on ne sait pas très bien qu'est-ce qu'il va se passer au point de vue économique, si la reprise, vraiment, va se montrer aussi rassurante, et peut-être aussi que la récession dans la région de Québec va frapper moins fort que dans les régions, qui, au cours des dernières années, ont connu des croissances substantielles dans l'Ouest du pays ou dans d'autres régions en Amérique du Nord.

2366   Mais il reste une chose, c'est que la diversité musicale, elle ne semble pas là. Vous êtes les gros joueurs. Évidemment, si on regarde votre performance individuelle sans donner de chiffres, vous n'êtes pas tous sur le même pied d'égalité. Il y en a la moitié d'entre vous qui ont amélioré drôlement, semble-t-il, d'après les chiffres que j'ai, leur rentabilité, peut-être pour des raisons que vous avez évoquées tout à l'heure, comme la réduction de la programmation ou des choses comme ça.

2367   Mais la diversité musicale, elle semble vous faire peur, en tout cas en ce qui concerne la musique instrumentale. Il y a eu des témoignages, puis il ne semble pas que vous ayez beaucoup d'intérêt, et s'ils ne vous font pas peur au point de vue de diversité musicale, vous ne semblez pas livrer la marchandise.

2368   Alors, c'est quoi le risque pour vous qu'une entreprise comme Evanov vienne dans le marché en offrant cette diversité musicale, qui est nécessaire aux artistes, qui est nécessaire aussi même aux artistes émergents pour assurer la pérennité d'une formule radiophonique?

2369   Pourquoi vous avez si peur que ça, compte tenu des chiffres possiblement de projections au niveau des revenus publicitaires en radio, qui, semble-t-il, vont décoller au cours des prochaines années dans la région de Québec, une fois que cette mauvaise passe, cette contre-performance dont on vient de parler, aura passé?

2370   Qu'un nouveau joueur offre de la diversité musicale à une classe de gens qui n'y ont pas accès actuellement, c'est quoi votre problème?

2371   M. MAYRAND : Monsieur Morin, deux choses, fondamentalement. Je pense qu'il y a une de vos collègues, hier, lors des périodes de questions à la requérante Evanov, qui a évoqué le fait que le cadre de réglementation actuelle permet à une station d'une formule musicale générale, évidemment, de programmer très librement sa politique musicale. J'ai connu, comme d'autres ici, une période où le Conseil imposait des formules très précises et très rigides. Ce n'est plus le cas, et c'est fort bien ici, mais ça, c'est la réalité.

2372   Alors, ce que nous constatons, nous, c'est que la proposition ou les propositions qui vous sont faites de stations pour les groupes cibles dans les 45+, axées sur les femmes et clairement, dans l'un et l'autre cas, sur un auditoire très majoritairement francophone, vont taper exactement dans la même cible d'auditoire et de publicité de plusieurs stations existantes dans le marché. Ça, c'est la réalité.

2373   Maintenant, deuxième point qu'on voudrait vous faire valoir aujourd'hui, c'est qu'au plan de la diversité musicale comme telle, nous avons ramassé ou colligé des données sur ce que les stations existantes du marché de Québec offrent comme diversité musicale pour le groupe précisément des 45+, et je demanderais à Richard Lachance de vous donner quelques chiffres là-dessus.

2374   Mais comprenons bien que des stations privées de radio commerciale -- on parle bien de ce groupe-là -- qui ont des formules de programmation musicale générale, vont nécessairement offrir un regroupement dans leur liste musicale.

2375   Alors, Richard, je ne sais pas si tu veux compléter la réponse.

2376   M. LACHANCE : Je pense que Jacques avait quelque chose à ajouter.

2377   M. PARISIEN : Richard va vous donner des statistiques, mais moi, je vais vous répondre, au nom d'Astral, ce qui me fait peur.

2378   Ce qui me fait peur, c'est que ça ne marche pas, encore une fois, que ça vienne perturber le marché de Québec, parce que, avec 12 000 de bassin de population pour écouter une station anglophone viable, ça ne peut pas marcher. C'est impossible. Donc, il va aller chercher de l'auditoire francophone partout chez les diffuseurs qui sont à la table ici, aujourd'hui. Ce faisant, il va y avoir encore un glissement de l'auditoire francophone vers les stations anglophones.

2379   Quant au format musical auquel vous faites allusion, tous d'entre nous, on a tous fait nos recherches, on les a tous testés. On a des systèmes de recherche avec les auditoires qu'on fait toutes les semaines, toutes les semaines, toutes les semaines, et ça ne rentre pas dans le modèle d'affaires puis dans le modèle de format qu'on a établi, et ça ne rentrera pas plus pour lui.

2380   Alors, qu'est-ce qui va arriver? Vous allez le revoir dans deux-trois ans, il va avoir changé, il va avoir glissé, et il va être allé chercher, par le glissement et le changement de format, de l'auditoire francophone encore chez tout le monde.

2381   CONSEILLER MORIN : Mais ça semble marcher pour lui dans d'autres marchés.

2382   M. PARISIEN : Bien, pour moi, ce n'est pas évident, ça non plus. Moi, je vois à Toronto... je suis présent à Toronto.

2383   CONSEILLER MORIN : Est-ce que vous avez des noms de stations où il a changé de format?

2384   M. PARISIEN : Moi, je suis à Toronto. Je regarde son format, puis son format n'est certainement pas celui qu'il a représenté au Conseil quand il s'est présenté.

2385   CONSEILLER MORIN : C'est-à-dire...?

2386   M. PARISIEN : Je ne dis pas que monsieur Evanov ou quoi que ce soit... je ne veux pas parler de cas spécifique. Je vous dis juste que comme expérience, nous autres, comme radiodiffuseurs, je ne crois pas qu'un format comme ça va fonctionner et que c'est dangereux pour tout le marché.

2387   CONSEILLER MORIN : Mais lui, si ça fonctionne?

2388   M. PARISIEN : Bien, si ça fonctionne...

2389   CONSEILLER MORIN : Est-ce que vous avez... vous aurez l'occasion d'avoir une réplique écrite plus tard, mais il semble, d'après les chiffres qu'on nous présente, que ça fonctionne ailleurs.

2390   M. PARISIEN : Monsieur Morin, ça ne peut pas fonctionner avec 12 000 personnes anglophones à Québec. Ça ne peut pas fonctionner. C'est impossible. Mathématiquement, ça ne fonctionne pas.

2391   M. BRIÈRE : Monsieur le Conseiller Morin, notre groupe, on a vécu et on vit encore cette expérience, parce que... je veux parler de l'intervention concernant la diffusion de la musique instrumentale. En théorie, on a raison. Tout le monde devrait diffuser de la musique pour tout le monde, puis ça serait ça qui serait le meilleur plan.

2392   Nous, on a présenté au Conseil une demande de transfert de licence, qui a été approuvée, à Gatineau. Une grande partie de notre programmation était basée sur la diffusion de la musique instrumentale, et, au fond, on n'a pas réussi. Trois millions plus tard là, on n'a pas réussi. À Montréal, on diffuse Jazz. Trois-quatre millions plus tard, on a de la misère, disons.

2393   Il y a une réalité économique, puis il y a une réalité de format, puis il y a une réalité d'écoute. C'est sûr que sur le principe, on devrait tous être d'accord, mais il y a une réalité. Ces clientèles-là écoutent autre chose. Ils parviennent... puisque j'ai cru comprendre que le succès financier était là, en tout cas, et on s'en félicite. Puis il y a d'autres cas où ça... il y a comme d'autres circuits où les gens réussissent à trouver cette musique-là, mais dans la radio commerciale privée, l'expérience concrète montre que, économiquement, ça ne fonctionne pas.

2394   CONSEILLER MORIN : Mais ce dont vous avez peur, c'est... ce dont vous avez peur, au fond, c'est qu'ils changent de format?

2395   M. BRIÈRE : On a peur de rien. Je suis un peu du même avis que Jacques, on a peur que ça vienne déstabiliser le marché pour un projet qui ne fonctionnera probablement pas.

2396   CONSEILLER MORIN : Et si c'était ça, est-ce que ce n'est pas parce qu'il répondrait à la demande?

2397   M. BRIÈRE : Si c'était...? Pardon.

2398   CONSEILLER MORIN : Autrement dit, s'ils vous faisaient vraiment mal, pour déstabiliser le marché, c'est peut-être parce qu'ils répondraient aussi à une demande?

2399   M. BRIÈRE : Non, non. Je pense qu'on... Excusez-moi, mais je ne suis pas tout à fait de votre avis.

2400   Je veux dire, on va venir chercher de l'auditoire dans nos stations. Il y a un certain nombre de stations, puis mon groupe en fait partie, où on est loin d'avoir atteint la rentabilité encore. On a introduit ici, dans ce marché-là, au cours des dernières années, trois ou quatre stations, incluant les changements de format.

2401   Est-ce qu'il y a urgence? Est-ce que ça presse? Est-ce qu'il n'y a pas lieu de laisser digérer ça, de laisser absorber ça, puis de se donner un petit peu le temps de stabiliser ce marché-là puis d'assurer la rentabilité des stations d'abord existantes?

2402   C'est ça, je pense, qui est le point, si on devrait se dire s'il n'y a pas urgence. S'il y a urgence, bon bien, qu'on le souligne, puis qu'on voit quelle est cette urgence-là. Mais s'il n'y a pas urgence, on devrait peut-être se dire non.

2403   Il y a suffisamment de stations, il y a suffisamment de médias actuellement, et on devrait se dire : Absorbons ce qu'on a là, parce qu'il y en a eu l'ajout de stations et de transferts de fréquence. Il y en a. S'il n'y en avait pas eu, on ne discuterait pas de ça. Il y en a eu. Est-ce qu'il faut en ajouter encore pour faire une expérience? Parce que c'est de ça qu'on parle. Est-ce que c'est ça qu'il faut faire? De même, la décision appartiendra au Conseil.

2404   CONSEILLER MORIN : Je me permets de revenir sur ma question.

2405   Si, par condition de licence, on voulait s'assurer de la pérennité du mandat pour la prochaine période de licence en ce qui concerne la musique instrumentale, autrement dit, qu'il ne serait pas possible à Evanov de changer de format en cours de route, à tout le moins, pour une première période de licence, est-ce que ça vous rassurerait quelque part?

2406   M. BRIÈRE : Non.

2407   M. LACHANCE : Bien non, parce que, écoutez, moi, je peux jouer de l'instrumental de 11 h 00 à minuit. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de réglementation, d'une part. Puis, d'autre part, on parlait de 80 pour cent d'autres musiques qui s'adressent à des gens de 45 ans et plus. On vient de dire tout à l'heure que ça représente plus de 60 pour cent de l'écoute dans le marché.

2408   Quel est l'attrait de la nouveauté réelle dans le marché? Quel est l'ajout? Quel est le bénéfice réel de toute cette programmation-là? Je ne parle pas de quelques pièces instrumentales. On parle quand même de diffuser 24 heures par jour, sept jours par semaine.

2409   Donc, j'ai cru comprendre que ce n'était pas ça qui était le plan, de diffuser 128 heures de programmation instrumentale. Alors, je ne pense pas que ça soit un bon plan.

2410   M. HOULE : Si je peux peut-être me permettre d'ajouter quelque chose.

2411   Dans ce que vous dites, vous parlez de la musique instrumentale, qui est une des composantes de la proposition de monsieur Evanov, mais il y a le volet majoritaire, qui est la musique populaire de catégorie 2, et comme on l'a dit tantôt, pour une station de langue anglaise, si on prend l'exemple de Montréal, à Montréal, les trois stations musicales de langue anglaise, qui peuvent quand même compter sur un bassin de population de langue anglaise à Montréal qui est très important, vont quand même chercher 55 pour cent de leur auditoire total chez les francophones.

2412   Alors, si vous transposez la situation à Québec, où il y a moins de 2 pour cent d'anglophones, il est inévitable que pour survivre, une station commerciale de langue anglaise musicale va aller chercher, au minimum, 90 pour cent de son auditoire chez les francophones.

2413   Donc, ce dont on parle, c'est aussi un transfert important d'écoute de la radio de langue française vers la radio de langue anglaise, qui va avoir des effets négatifs pas seulement sur l'économie des stations du marché, mais aussi pour les artistes francophones, puisqu'il va y avoir un déplacement vers une station, et les gens vont écouter cette station de langue anglaise, parce que les Québécois francophones, comme, je dirais, les francophones à travers le monde, sont friands de musique de langue anglaise. C'est un phénomène que le rapport Dunbar-Leblanc a documenté, de même que plusieurs mémoires de l'ACR.

2414   Le fait est qu'il y a un large attrait pour la musique de langue anglaise et que si on offre, dans un marché même très majoritairement francophone comme Québec, une station musicale de langue anglaise, les francophones vont avoir tendance à y aller, puisque les données, par exemple, du Bureau de la statistique du Québec, qui sont compilées à partir de SunScan, indiquent que le Québécois moyen achète deux disques de langue anglaise pour chaque disque de langue française.

2415   Donc, dans un univers non réglementé, spontané, sa consommation, c'est deux fois plus de musique de langue anglaise que française. À la radio, qui est un univers réglementé, on lui offre l'inverse, deux chansons de langue française pour une de langue anglaise, parce que c'est la règle du 65 pour cent.

2416   Donc, il est normal, il est prévisible que ce consommateur essaie de rééquilibrer les choses pour en revenir à ce qui est sa consommation normale, et donc va aller écouter des stations de langue anglaise pour avoir son ratio d'écoute de musique de langue anglaise. C'est simplement une règle qui découle des goûts et des intérêts des Québécois, qui sont une réalité.

2417   Donc, ce transfert d'écoute va avoir un rôle très important, et, comme le disait Raynald, peut-être faire une expérience et bouleverser le marché et transférer de l'écoute.

2418   On voit aussi que ce phénomène de transfert d'écoute, il est très dur de le résorber après, et il s'accentue. Par exemple, à Montréal, en 2001, c'était 16 pour cent de l'écoute totale des radios musicales par les francophones qui allait aux radios de langue anglaise. En 2007, c'était 22 pour cent. Donc, il y a une croissance constante et continue.

2419   Alors, si on amorce la pompe, il y a une chance que les transferts s'installent, et qu'il ne soit pas possible de revenir en arrière ensuite.

2420   Si vous voulez bien, Monsieur le Conseiller Morin, j'aimerais ajouter deux histoires vécues de la radio québécoise que plusieurs se souviendront.

2421   D'abord, je veux vous parler du cas de CIEL-FM à Montréal, qui est une station qui appartenait à Jean-Pierre Coallier, qui, lorsqu'elle est passée aux mains de nouveaux propriétaires, ont décidé de faire de CIEL... une station qui était une station MOR a passé à un nouveau son, avec une épellation qui s'appelait Kool FM, qui s'adressait à une clientèle plus jeune, où la musique émergente était très présente, et finalement, ils ont dû, quelques mois après, faire un changement de format et un virage dans une organisation qui était Corus, qui est tout de même une très bonne organisation, de Radio-Canada.

2422   En 1998 et 1997, la station CFGL de Laval se cherchait un format, avec les déboires qu'elle avait connus. Ils ont donc décidé, eux aussi, d'aller dans un son émergent, avec beaucoup de musique émergente, de rajeunir leur format, d'offrir une grande diversité. Je vous inviterais à regarder les statistiques radio des années '97 et '98, alors que cette station-là, qui avait tourné au premier rang de la radio à Montréal, se ramassait dans les bas fonds. En est surgi, bien sûr, en 1999, la formation de Rythme FM, qui, aujourd'hui, est une station qui occupe le premier rang du marché de Montréal, dont on est très fier.

2423   Pourquoi, à Québec, après opéré Rythme FM pendant six ans que nous sommes ici à Québec, on offre le même format que nous offrons à Montréal, on offre le même format que nous offrons à Trois-Rivières, dans des marchés où nous sommes très concurrentiels avec les autres joueurs, puis notre station n'a jamais pris son envol ici à Québec depuis six ans?

2424   La question qu'il faut vraiment se poser, c'est : Y a-t-il vraiment de la place? Parce que lorsqu'on regarde le marché de Québec, dans les stations présentement, il y a, effectivement, plusieurs stations qui vivotent, et il y a quelques stations, bien sûr, qui occupent le premier rang.

2425   Hier, les gens d'Evanov ont soulevé le point que leur objectif était de couvrir, bien sûr, une clientèle délaissée au niveau musical, la clientèle des 40 ans et plus. Alors, j'ai fait sortir des statistiques qui sont très récentes.

2426   Du 19 au 25 mai -- donc, c'est des statistiques récentes -- sur la musique qui a été diffusée dans cinq stations de Québec, cinq stations qui étaient, d'ailleurs, visées hier par le Groupe Evanov dans son évaluation, je peux vous dire qu'au 93, 71 pour cent de la musique diffusée pendant cette semaine-là s'adressait aux gens de 40 ans et plus; à CJEC, qui est la station Rythme à Québec, 34 pour cent; à CITF, RockDétente, 46 pour cent; à CHIK, qui est une station plus jeune, 12 pour cent; et également, à CFOM, 83 pour cent. Cette musique-là s'adressait -- donc, c'est de la musique des années '60, '70, '80 et début des années '90 -- s'adressait directement à la clientèle de 40 ans et 45 ans et plus.

2427   Lorsque vous parlez de diversité de format à Québec, si CHIK-FM joue 12 pour cent de musique qui s'adresse aux gens de 40 ans et plus, c'est donc dire qu'il y a une grande diversité dans son format, avec CFOM, qui, elle, en joue 83 pour cent, Rythme qui en joue 34, puis CITF qui en joue 46. On n'est pas dans les mêmes formats.

2428   Maintenant, c'est sûr qu'il y aura toujours... étant donné les quotas de musique francophone de 65 pour cent, il y aura toujours, dans tous les marchés de langue française, duplication, bien sûr, des mêmes chansons, parce que si vous regardez le nombre, justement, d'albums enregistrés au Canada anglais, 4 400 albums par année de langue anglaise, ici, au Québec, environ 300 albums de langue française qui sont enregistrés annuellement.

2429   CONSEILLER MORIN : Quand vous parlez de 4 400, vous parlez de l'Amérique du Nord?

2430   M. HOULE : Oui.

2431   CONSEILLER MORIN : O.K.

2432   M. HOULE : Alors, vous comprendrez que c'est sûr qu'il y aura toujours une duplication.

2433   L'autre chose, je veux juste revenir sur la nécessité d'une station anglaise à Québec et faire le point suivant, tel que monsieur Parisien l'a fait tantôt.

2434   Tout d'abord, il faut comprendre une chose. Les radiodiffuseurs, depuis quelques années, ont fait face à des nouveaux joueurs. Ces nouveaux joueurs-là s'appellent les nouvelles plateformes qui ont émergé d'un peu partout.

2435   Je vous ferais remarquer qu'à Québec, quelqu'un qui veut vraiment écouter de la musique en anglais a la possibilité d'en écouter sur des nouvelles plateformes qui sont non réglementées. Vous le savez, Internet en offre de la musique en anglais. Alors, je ne pense pas que ce service musical anglophone à Québec soit absent, étant donné le grand nombre de personnes qui sont abonnées à des services Internet. Et la radio satellite.

2436   Alors, il y a beaucoup de signaux maintenant qui rentrent. Ce n'est pas la même radio qu'il y a 20 ans et ce n'est pas le même marché non plus qu'il y a 20 ans, auquel il faut faire face.

2437   M. LACHANCE : Si je peux me permettre, Monsieur Morin, juste pour apporter une précision à votre question.

2438   Ce n'est pas nord-américain. Il y a eu en moyenne 4 400 CD commercialisés au Canada de langue anglaise pour 300 CD de langue française, et ça comprend l'ensemble, peu importe l'origine, qu'ils soient québécois, français, belge, juste pour les français, ou américains. Donc, c'est la commercialisation, ceux qui sont disponibles sur le marché annuellement en moyenne.

2439   M. HOULE : Vous excuserez le ton. Je n'étais pas fâché après vous, c'est parce que la micro était loin là, au cas où vous pensiez des fois que je vous en voulais.

--- Laughter

2440   M. HOULE : Vous avez toujours été excellent à Radio-Canada. Je vous regardais à tous les soirs.

--- Laughter

2441   CONSEILLER MORIN : Justement, j'ai eu l'habitude dans une vie antérieure. Il n'y a pas de problème.

2442   LE PRÉSIDENT : On l'a connu dans une vie antérieure. On l'a tout de suite reconnu quand il a pris la micro.

2443   M. HOULE : Oui. Comme tu dirais, Michel, c'est le père et le fils en diagonal.

--- Laughter

2444   CONSEILLER MORIN : Merci beaucoup. C'est tout, Monsieur le Président.

2445   LE PRÉSIDENT : J'ai besoin de votre aide. Les données de revenus TRAM ou 2008 m'indiquent que le marché de Québec a eu des revenus de publicité de 34 423 600 dollars. Ça, c'est TRAM au 31 août 2008, et ça, c'est pour 10 stations de radio.

2446   Les données financières que le Conseil a rendues publiques la semaine dernière -- parce que les préliminaires n'avaient que neuf stations de radio, et on a déposé la semaine dernière les données financières basées sur les mêmes stations répertoriées par TRAM -- me montrent des revenus totaux de publicité, et, d'ailleurs, à votre tableau numéro 1, je retrouve la donnée 32 261 000 dollars.

2447   C'est quoi la différence entre le 34 423 000 répertorié dans TRAM et le 32 261 000, les données du Conseil? Où est la différence? Je la cherche, puis je ne l'ai pas encore trouvé, donc j'ai besoin de votre aide.

2448   M. MAYRAND : Juste pour 2008?

2449   LE PRÉSIDENT : Pardon?

2450   M. MAYRAND : Est-ce que la question est juste pour 2008?

2451   LE PRÉSIDENT : Oui.

2452   M. MAYRAND : Et on a comparé le même nombre de semaines dans cette année?

2453   LE PRÉSIDENT : Oui.

2454   M. MAYRAND : Effectivement, Monsieur Arpin, nous avons constaté la différence. Nous avons vu vos données révisées que très récemment. Alors, on n'a pas eu le temps de faire une corrélation avec les auteurs de TRAM pour comprendre comment ils arrivent, effectivement, à ce chiffre-là.

2455   Tout ce qu'on sait, nous, c'est que les données statistiques que vous avez, et que vous avez tout récemment mises au dossier public, proviennent des rapports annuels de chacune des stations qui sont assujetties à votre réglementation.

2456   LE PRÉSIDENT : Et vous êtes neuf sur 10 à la table présentement qui sont concernés. La dixième station, bien, c'est la station AM du marché, donc, qui n'est pas représentée présentement à la table, mais qui est contributeur.

2457   MME COURTEMANCHE : Un élément qu'on a pensé, c'est que ça pourrait être la 53e semaine normalisée à qui on pourrait attribuer ça, mais là, on ne le sait pas. Mais c'est une possibilité.

2458   M. MAYRAND : Alors, Monsieur Arpin, à votre question, qui est totalement légitime, le mieux que nous pouvons faire, c'est d'essayer de parler aux auteurs de TRAM pour obtenir la réponse.

2459   LE PRÉSIDENT : Bien, écoutez, j'aimerais bien que vous le fassiez et le fassiez rapidement et que vous nous déposiez la réponse que les responsables de TRAM pourraient fournir, et que vous en copiez également les différents demandeurs à cette audience, parce que, effectivement, toute la dynamique du marché est toute là.

2460   Entre les données du Conseil et celles que vous avez utilisées pour faire vos présentations, et elles proviennent de vous, et les données que TRAM a répertoriées, mais qui aussi proviennent de vous, j'essaie de faire l'équation.

2461   Je peux comprendre qu'il aurait pu y avoir des write-off là, parce que les données que vous nous avez fournies, évidemment, vous avez pris... les données que vous fournissez à TRAM mensuellement, bien, c'est des données de ventes mensuelles, cumulées, puis et caetera, tandis que les données que vous déposez au CRTC à la fin de l'année, bien, vous avez tenu compte de la non perception que vous avez faite de certains comptes.

2462   M. MAYRAND : Exact.

2463   LE PRÉSIDENT : Mais est-ce que ça peut représenter 2 200 000 dollars? Ça va mal si c'est 2 200 000 dollars. Mais j'aimerais ça le comprendre, et puis, comme vous êtes neuf sur les 10 là, peut-être qu'entre vous, vous pouvez aussi échanger sur cette question-là.

2464   M. MAYRAND : Oui.

2465   LE PRÉSIDENT : Une autre question qui me trotte à l'esprit, c'est entre 2007-2008 et 2006-2007, vous avez eu des sérieuses réductions de coûts. Est-ce que c'est conjoncturel ou bien si c'est structurel, ces réductions-là?

2466   Vous avez des réductions à la programmation. Les données du Conseil sont publiques là. Je ne dévoile rien. Les données, on parle de 2 500 000 dollars à la programmation, de 1 500 000 dollars pour ventes et promotion, et, évidemment, 5 millions de dollars à l'administration et aux frais généraux.

2467   Or, évidemment, est-ce que ces réductions de coûts dans vos opérations, c'est un événement ponctuel, et puis, cette année, les choses se replacent et vous retrouvez les moyennes historiques, la croissance historique, ou si c'est des coups de barre qui ont été donnés dans chacune des entreprises ou dans certaines des entreprises pour essayer de corriger le tir?

2468   Le Conseil a noté déjà que chez les stations leaders, il y avait une bonne rentabilité, mais chez les stations du dernier tiers, puis même de la deuxième demie, c'était plus fragile.

2469   M. MAYRAND : Ça, Monsieur Arpin, je pense qu'on a l'explication. Vous avez une combinaison de facteurs ponctuels et conjoncturels.

2470   Alors, évidemment, si vous regardez la ligne des effectifs moyens, vous verrez qu'il y a une diminution. Alors, c'est sûr qu'il y a eu des coupures, et puis, évidemment, c'est très compréhensible parce que, comme vous le savez, il y a un nombre important de stations existantes, stations de radio privée et commerciale, qui n'arrivent pas à réaliser leur plan d'affaires. Alors, clairement, ça, c'est une situation de fond.

2471   Il y a également un élément conjoncturel qui s'applique, je pense, spécifiquement dans le cas de CHOI, et je pense que Raynald est en mesure d'en parler.

2472   M. BRIÈRE : Un commentaire dans le cas de la station. C'était des provisions qui avaient été mises là par l'ancienne administration pour régler un certain nombre de problèmes, et...

--- Laughter

2473   M. BRIÈRE : ...ces problèmes-là...

2474   LE PRÉSIDENT : Un euphémisme.

--- Laughter

2475   M. BRIÈRE : Je n'ai pas, évidemment, à commenter, vous comprendrez, Monsieur le Président, cette situation-là, parce que nous ne fûmes pas là avant.

2476   Donc, certains problèmes, disons-le, et ces problèmes-là s'étant réglés, ça nettoyé l'affaire, finalement.

2477   LE PRÉSIDENT : D'accord.

2478   M. BRIÈRE : Et ça ramené ça à une proportion beaucoup plus juste. Donc, c'était, au fond, très ponctuel, et ça, ça explique une très large partie de ce dont nous parlons.

2479   LE PRÉSIDENT : Au plan administratif?

2480   M. BRIÈRE : Oui, absolument, mais une très, très large partie de ce dont nous parlons.

2481   LE PRÉSIDENT : Oui.

2482   MME COURTEMANCHE : Au niveau de la programmation, moi, je parlerais juste pour Corus, je parlerais de la station CHRC, on perdait à peu près un million par année. Alors, à ce moment-là, on avait lancé la formule nouvelles parlées, une formule qui est très dispendieuse, mais face aux pertes qu'on faisait, c'est sûr qu'on a fait des coupures à la programmation aussi. Et, en bout de ligne, on est venu à bout de vendre la station, et maintenant, elle est opérée par le groupe Cadrin, avec un effectif beaucoup plus petit que qu'est-ce qu'il y avait à l'époque de Corus, qui lui était aussi pris avec des conventions collectives assez difficiles.

2483   Alors, je pense que ça explique en partie, peut-être pas tout, mais on va certainement faire notre travail au niveau des TRAM, mais c'est sûr que je pense c'est expliqué par le fait que, où les stations étaient déficitaires, elles étaient très déficitaires, et à ce moment-là, des mesures concrètes et assez importantes ont été prises.

2484   M. HOULE : Chez Cogeco également, on a procédé en 2008 à des coupures importantes dans la station 91,9 de Rythme FM, bien sûr, étant donné la situation de leur station, la situation économique. Alors, ça peut aussi expliquer, bien sûr, au niveau des grilles de programmation, les montants.

2485   LE PRÉSIDENT : Le procureur du Conseil aurait une petite question.

2486   Me STEWART : Merci, Monsieur le Président.

2487   Pour commencer, quand est-ce que vous... et j'imagine que ce serait assez difficile d'y répondre avec précision en ce moment, mais si vous pouvez nous donner une indication quand vous serez prêt à fournir cette réconciliation entre les données du CRTC et les chiffres du TRAM. Comme vous le savez, c'est un processus compétitif, et ces renseignements sont très importants pour le dossier public, et le Conseil aimerait que ces renseignements soient déposés le plus vite possible.

2488   M. MAYRAND : Alors, nous allons faire le plus rapidement possible. Je pense que nous aurions probablement besoin -- on est déjà rendu mercredi -- alors, au moins jusqu'à la fin de cette semaine. Nous pourrions effectuer un dépôt écrit, avec possibilité pour les autres parties intéressées de répondre par écrit dans un délai raisonnable.

2489   Cependant, juste pour bien comprendre la situation, dois-je en conclure que le Conseil considère que les données du TRAM 2008 feraient partie du dossier public? Parce que, à l'heure actuelle, ce n'est pas du tout clair que ça fait partie du dossier public.

2490   LE PRÉSIDENT : Non, elles ne font pas partie du dossier, mais le Conseil a accès aux données de TRAM sur la même base que vous, et vous ne les retrouverez jamais déposer par le Conseil dans les dossiers publics. À l'occasion, certains radiodiffuseurs l'ont fait, mais, en principe, ça ne devrait pas être fait, parce que l'entente entre TRAM... enfin, le Radio Marketing Bureau et les usagers est à l'effet que c'est des données à caractère privé et qui ne démontrent que des tendances.

2491   La raison pour laquelle je soulève la question, c'est que quand je regarde, TRAM donne des statistiques sur une base de l'année de calendrier et sur l'année financière des radiodiffuseurs et sur un 12 mois rotatif, et je constate qu'en septembre, on a ajouté aux 34 millions. Donc, il n'y a pas eu d'ajustement. Il est demeuré comme tel dans le système.

2492   Donc, si je regarde les dernières données qui sont disponibles -- et je les ai avec moi -- je regarde les dernières données disponibles, c'est celles au mois d'avril 2009, donc, c'est les mêmes que vous avez. Or, si je regarde le tableau de la page 4, je vois bien qu'ils donnent une année rotative de 12 mois. Vous verrez que vous êtes probablement en meilleure santé que vous l'étiez par rapport aux données que vous avez fournies au Conseil au 31 août 2008.

2493   M. MAYRAND : Alors, nous allons faire, évidemment, de notre mieux pour trouver la raison de ce delta, qui est vraiment atypique là. Alors, il doit y avoir une question méthodologique quelconque.

2494   La difficulté que nous avons, évidemment, c'est que chaque entreprise présente aujourd'hui opère dans un silo, tant pour le dépôt de ses rapports statistiques au Conseil que pour le dépôt des données TRAM.

2495   LE PRÉSIDENT : Absolument. C'est pour ça que j'ai dit, vous êtes ici neuf, vous pouvez vous parler si vous voulez. Puis la dixième personne, bien, vous savez qui elle est.

2496   Donc, est-ce que vous avez complété, Monsieur le Procureur?

2497   Me STEWART : Non, j'ai une autre petite question, s'il vous plaît, Monsieur le Président.

2498   LE PRÉSIDENT : Oui.

2499   Me STEWART : Vous avez parlé de la difficulté pour la station Evanov en langue anglaise du très petit bassin d'auditeurs.

2500   Est-ce que vous avez des commentaires à faire concernant la performance d'Evanov à Hawkesbury, qui est une petite ville, qui a à peu près le même bassin, si je ne me trompe pas, de population?

2501   MME COURTEMANCHE : Moi, la seule observation que je ferais, c'est que la station de Hawkesbury est appuyée par la station d'Ottawa. Elle opère comme une station satellite de la station d'Ottawa. Alors, il y a beaucoup de financements à plusieurs niveaux qui subventionnent les activités à Hawkesbury et qui permettent sa rentabilité dans un plus petit marché.

2502   Me STEWART : Donc, ce n'est pas une comparaison juste?

2503   MME COURTEMANCHE : Ce n'est pas une bonne comparaison parce qu'elle est appuyée par une station dans un plus grand marché qui lui fournit de la programmation et d'autres synergies qui se font. Alors, à ce moment-là, ce n'est pas comme une opération discrète complètement dans un marché de 12 000. Non. Dans mon esprit, mon.

2504   M. MAYRAND : De surcroît, Maître Stewart, en fait, le but principal de notre propos quant au projet de station anglophone d'Evanov, c'est de vous dire, écoutez, en réalité, indépendamment de la comparaison avec un tout petit marché comme celui de Hawkesbury, la réalité, c'est qu'on parle ici d'un marché qui, en pratique, est énormément plus considérable, parce qu'il y aura transfert massif d'auditoire francophone, et je pense que les données vous ont été données par la requérante elle-même hier à l'effet qu'il y a plus de 200 000 personnes qui comprennent l'anglais.

2505   Alors, sur la base de ce qu'on voit, tant dans le marché bilingue d'Ottawa que le marché bilingue de Montréal, et à plus forte raison de ce qu'on sait du nombre de personnes qui comprennent l'anglais à Québec, ce n'est pas correct, à notre point de vue, de faire une adéquation entre le marché de Québec et le marché de Hawkesbury.

2506   On parle d'une toute autre question et d'un problème, à ce moment-là, structurel et grave pour la radio commerciale de langue française, parce que monsieur Evanov n'a pas proposé, je pense, ni par écrit, ni dans sa présentation, ni en réponse aux questions, de diffuser 65 pour cent de musique vocale de langue française sur sa station de langue anglaise.

2507   MME COURTEMANCHE : Je répéterais seulement, le tableau qui est inclus au paragraphe 19 de notre intervention, qui parle justement des communautés qui sont beaucoup plus nombreuses, où la langue minoritaire... pardon, la population de langue minoritaire est beaucoup plus nombreuse qu'à Québec, et dans ces marchés-là, il n'y a aucune radio commerciale qui dessert la communauté minoritaire. C'est juste des stations communautaires ou de la première chaîne.

2508   Alors, s'il y avait un plan d'affaires qui aurait pu fonctionner pour un bassin... dans un marché, ça serait fait. Ça serait fait, c'est certain, parce que tout le monde cherche toujours un fil pour un marché d'affaires, puis ça ne marche pas à Toronto, ça ne marche pas à Winnipeg, ça ne marche pas à Vancouver. Ça ne marchera pas à Québec.

2509   Me STEWART : Merci. Merci, Monsieur le Président.

2510   LE PRÉSIDENT : Madame, messieurs, je vous remercie. Nous allons prendre une pause de 10 minutes, et après ça, on entendra les répliques aux diverses interventions.

--- Upon recessing at 1110

--- Upon resuming at 1129

2511   LA SECRÉTAIRE : Order, please. À l'ordre, s'il vous plaît.

2512   LE PRÉSIDENT : Madame la Secrétaire.

2513   LA SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

2514   Avant de continuer, j'aimerais aviser que, pour les fins du dossier... noter que Michel Cloutier, au nom d'une société devant être constituée, a déposé, en réponse à un engagement, le nombre des résidants de Lévis qui travaillent à Québec et inversement. Ce document sera disponible à la salle d'examen et déposé au dossier public.

2515   Aussi, veuillez noter que la Radio communautaire de Lévis a déposé les documents aussi en réponse aux engagements, qui seront ajoutés au dossier public et disponibles à la salle d'examen.

2516   Nous allons maintenant poursuivre avec la quatrième phase, au cours de laquelle les requérantes peuvent répondre à toutes les interventions soumises au sujet de leur demande.

2517   Les requérantes comparaîtront dans l'ordre inverse.

2518   Radio communautaire de Lévis et Michel Cloutier ont indiqué qu'ils ne comparaîtront pas à la Phase IV.

2519   J'inviterais donc Evanov Communications Inc. à s'avancer à la table de présentation s'ils veulent participer à cette phase.

--- Pause

2520   LA SECRÉTAIRE : Veuillez vous présenter pour les fins du dossier, et vous aurez 10 minutes. Merci.

2521   MS LAURIGNANO: Thank you.

REPLY

2522   MS McLAUGHLIN: Good morning, Mr. Chairman, Commissioners, Commission staff.

2523   For the record, my name is Carmela Laurignano. With me today are Andrée Wylie and Debra McLaughlin.

2524   We would like to take this opportunity to thank our many supporters and to reply to the intervention by the incumbent broadcasters. That panel was so impressive and those men so impressive that our men were seen running through the Plains of Abraham in flight just when we last saw them.

2525   But anyway, in response to the intervention by Astral, Cogeco, Corus, Radio-Classique and Radio Nord, we submit the following.

2526   These five broadcasters together own and operate nine commercial stations in the market and control 75 percent of all tuning. To put it in perspective, our first-year share for the English station is projected to be at 2.7 and the French 3.2. Our combined share in this market is approximately 4.5.

2527   Each of these interveners enjoys both a larger current share and four of them have the advantage of having two FMs. As we have described, neither of the services we are proposing could be considered mainstream and each has been carefully crafted to fill a gap in the service in the market, complementing rather than directly competing on format and advertiser base.

2528   This means that while the incumbent services will likely experience some loss in tuning, the loss will be from secondary demographics and largely drawn from the strongest services in the market. Therefore, the concerns expressed regarding impact from an additional service operating in each format, run by a small broadcaster and serving a secondary demographic seems to be somewhat overstated.

2529   With all due respect, while there will be a couple of stations with lower profit margins for whatever reasons, the Québec City market average PBIT is over 17 percent and this only clearly confirms that some stations in the market are doing extremely well and are very profitable.

2530   Logically, we have to conclude that these would be the stations with the largest share and, as our research indicates, it is from these stations that we expect to draw the small portion of our audience that currently tunes to radio.

2531   MS McLAUGHLIN: The interveners also contend that the market economics do not support a new station. But again, respectfully, we disagree.

2532   Québec City is a strong market. In the face of a global meltdown where seven of the largest metropolitan markets in Canada will actually contract in terms of GDP in 2009, Québec City will post growth.

2533   The facts are there from the Conference Board as recently as spring 2009 for everyone to examine.

2534   Population is growing at approximately 1 percent per year. Real GDP output will increase this year, placing Québec City in fourth position when ranked among all metropolitan markets in Canada. Further, for the next five years, growth in GDP is forecast average 2.6 percent each year.

2535   Employment will grow during this period, as will personal income. Housing starts are expected to average just under 4 percent for the next five years. Importantly, retail sales, which grew by 5.6 percent last year, are forecast to grow by 4 percent per year between 2010 and 2013.

2536   Over the years, in similar proceedings, the Commission and the industry have consistently recognized the relationship between retail sales and radio ad revenues. Nothing in the interveners' written intervention, in what was said today, nor in our own investigations revealed anything to suggest this should not hold true in this market.

2537   From my experience, the relationship between retail sales and ad revenues is demonstrable, clear, and as such is a critical indicator in determining whether a market can absorb new services.

2538   Simply to inject some perspective, if you look at the retail sales growth in 2008, it was over $600 million. This is equivalent to or larger than entire retail sales bases for many small markets that currently support radio services.

2539   The same volume that supports smaller radio markets like Orillia, Bancroft, Pembroke and Cranbook was added to Québec City in a single year, and contrary to what the interveners suggested, this is not a single year phenomenon, a result of the 400th year anniversary.

2540   The most recent figures from the Conference Board suggest that by 2011, the soonest this applicant could launch if licensed, the retail sales revenues will have increased by close to $1 billion. By 2013, the increase will be $2.1 billion. This is more than enough to cover off the revenue they expect to generate and to improve the revenues of less profitable stations.

2541   Just as a point of reference, we have been tracking the Conference Board's projections for this market since 2006 and find them impressively accurate. Their projections for last year, made as far back as 2006, were only off by $100,000, and even then they underestimated the value.

2542   If we use the RNB formula for estimating the radio ad sales generated by retail sales, by 2011, $3.8 million in ad sales should have been added to this market. But given that last year a $600-million injection into the retail sales base resulted in a loss, it is hard to imagine how this could happen if the status quo remains.

2543   MS LAURIGNANO: For us it is a chicken and egg scenario. Consolidation in combination with regulation on formats can allow broadcasters to focus on the most profitable mainstream formats. This has resulted in a decrease in choice from the consumer perspective for all the reasons we articulated yesterday and is the reason for the decline in use of radio.

2544   Lower tuning makes radio less efficient and less competitive in an increasingly diverse spectrum of advertising opportunities. As a result, revenues for radio follow audiences, declining proportionately.

2545   A case in point is Québec City. BBM shows that the audience loss between fall of 2007 to fall of 2008 was approximately 4 percent. The financial summaries released by the Commission show that local sales are down by 4.7 percent.

2546   The interveners have ignored the almost linear relationship that exists between audiences and revenues in stating their case and in doing so have missed the point. To recover this market, you have to stimulate it.

2547   The point of stimulation that is going to change the volume of ad sales is at the consumer level. If you do not grow your audience, you will not be successful at growing your revenues.

2548   Our research demonstrated that while there is currently lots of choice in terms of formats, there is insufficient choice in terms of music and spoken word. As a result, people are tuning less or tuning out.

2549   We have found a format that introduces choice while at the same time leaves the audiences the incumbents have developed relatively untouched.

2550   At the end of the day, we serve the audience, they do not, and we provide that listening option that will excite the disenfranchised and drive tuning. Once the efficiencies on radio improve, so too will the level of ad sales.

2551   MME WYLIE : Les seuls cinq radiodiffuseurs, de tous les diffuseurs qui oeuvrent déjà dans le marché de la Ville de Québec, qui ont choisi de s'opposer à la proposition de monsieur Evanov ont cité dans leur intervention la décision du Conseil de 2006 en ce qui concerne la dernière demande de licence pour un service de langue anglaise dans le marché de la Ville de Québec.

2552   Le Conseil concluait dans cette décision qu'une proposition projetant une part de marché s'élevant à 8 pour son plan d'affaires, proposant un format déjà offert dans le marché, desservant une démographie et des annonceurs déjà bien desservis dans le marché, et projetant des revenus recueillis seulement chez les annonceurs de langue anglaise, ne serait ni rentable, ni dans l'intérêt du marché.

2553   La requérante partage votre avis, Messieurs les Conseillers. Voilà pourquoi, en préparant ses demandes, la requérante cible un groupe démographique mal desservi, propose un format qui n'existe pas dans le marché, ni en français, ni en anglais, propose des parts de marché qui ne pourront être considérés concurrentiels, même avec le dernier arrivant dans le marché, Radio-Classique, qui s'approprie déjà une part de marché qui s'élève à 5,6.

2554   Une requérante qui a aussi confirmé son intention de dépasser, et non pas d'éviter, l'exigence minimum de 65 pour cent des types de musique vocale de catégorie 2 en français, à sa station de langue française, et s'est engagée à respecter l'exigence du pourcentage des grands succès que le Conseil applique dans les marchés bilingues, et ceci, Messieurs les Conseillers, quand le BAII collectif pour la radio dans le marché de la Ville de Québec s'élève à plus de 17,69 pour cent.

2555   MS LAURIGNANO: We know there will be francophone listeners because the format has high appeal, and to address the concern that the French radio system would lose listeners, we proposed a companion French service.

2556   In the short term, the payoff is not obvious, and intuitively, one can reasonably conclude that the French service would be the service we would choose if we had to pick one.

2557   However, long term and as early as the first year of our second licence term, the dual licensing sales being to pay off and the revenues from the combo exceed that generated by each stand-alone scenario.

2558   In conclusion, Mr. Chairman, Commissioners and Commission staff, this hearing presents you with a choice. You can choose to protect the incumbent broadcasters against new entries or you can allow us to take the risk of serving an unserved anglophone audience, supplementing the choices available to the francophone majority and developing the radio market by bringing new advertisers and audiences to radio.

2559   We think the choice is clear and we hope you will agree to allow us to bring a new voice and choice to Québec City radio and a first service to the anglophone minority. There is no need for anyone to save us from ourselves. We are experienced broadcasters and good business people. There is a business case for our service and we are eager to show all our detractors that this is the case.

2560   Finally, like all of us, we were saddened to hear about the premature passing and untimely passing of Mr. Charles Dalfen. We add our condolences to his colleagues, his friends and his family.

2561   And finally, we thank you for your attention and patience and we would, of course, be happy to answer any questions you may still have.

2562   THE CHAIRPERSON: Thank you, Mrs. Laurignano.

2563   I only have one question and it has to do with the frequency 105.7. If the Commission was to grant the licence to Communications Lévis, which has sought the use of frequency 105.7, and was to grant you the French application that you have filed -- in your written submission you said that you were ready to cooperate with Communications Lévis in case the Commission was to license it. Obviously, they are second adjacent frequencies.

2564   What will be your own expectation regarding their location? Because their plan is to have their antenna on top of the Loews Le Concorde Hotel here, while your application is predicated on establishing yourself on Mont-Bélair. They are catering to serve only Lévis, not to serve Québec City. That is their argument.

2565   So how do you see the working arrangement between you and them if we were to grant both licences but not in accordance with the plan that you have submitted?

2566   MS LAURIGNANO: A couple of things.

2567   As you correctly stated, the other applicant is proposing to service primarily, and has reaffirmed, just the portion called Lévis, which geographically is a small area. So in our view, the awarding of the 103.7, the best use of spectrum would be for us to be awarded that licence.

2568   We chose that licence versus the adjacent .5 because it is slightly larger. The view there was that although the anglophone community is smaller, we need to reach as many as possible and we need the broadest reach because there isn't a ghetto and there isn't a concentration or a specific neighbourhood where the population lives. So we need that big signal to try and encompass as many people as possible.

2569   So our preference and our business plan, and we believe that the best use of spectrum would be for us to get the big frequency.

2570   We have some experience with adjoining frequencies and it becomes very hard to manage when there are different broadcasters or different interests that attempt to use those adjacencies. The reason for that is that there is a relationship between one and the other, that if one moves, there has to be like a counter-move.

2571   So assuming that one is relegated to the same tower location at the same time forever, at the same technical parameters and there is an understanding that those areas of interference are acceptable, then that is one scenario. But as you know, things change, improvements happen, there are economic considerations, you may have a better tower site, some thing that could improve your technical parameters.

2572   So then the secondary one could be influenced or there could be some disagreements that would be really not in the best interest of the system because you have two different parties fighting.

2573   Having said that, we have considered the situation with Lévis. I spoke with some engineers and I believe that there are some available options still for them given their intention to serve that particular area and the scope of their business plan. I can submit what those are. I think Mr. Moltner identified the possibility of three channels that currently could do as well as the possibility of some other ones that may open up in 2011.

2574   So our preference really would be for the same broadcaster, and coincidentally we have a proposal that fits both there, and that certainly is also within the Industry rules, Industry Canada rules, where neither we nor you are in a position to force the other to use that. It would have to be like a voluntary cooperative effort.

2575   So our preference clearly would be to not have to do that unless, you know, if it is mutually convenient at some point, without any guarantee now, we would certainly talk to them or anybody for that matter.

2576   THE CHAIRPERSON: Okay. Thank you very much.

2577   MS LAURIGNANO: You are welcome

2578   THE CHAIRPERSON: Ladies, thank you very much. This concludes Phase IV of this hearing of the applications for new services to serve Québec City.

2579   We will take a five-minute break in order to allow Corus Entertainment to install themselves at the table. Thank you.

--- Upon recessing at 1149

--- Upon resuming at 1202

2580   LE PRÉSIDENT : Madame la Secrétaire.

2581   LA SECRÉTAIRE : Merci, Monsieur le Président.

2582   Nous entendrons maintenant l'article 5, par 591991 B.C. Ltd. et Diffusion Métromédia CMR inc., concernant leurs demandes de renouvellement indiquées dans l'avis de consultation CRTC 2009-157.

2583   Monsieur John Cassaday comparaît pour 591991 B.C. Ltd. et Diffusion Métromédia CMR inc., et il nous présentera ses collègues. Vous disposez de 20 minutes pour faire votre présentation.

PRESENTATION

2584   M. CASSADAY : Merci, Sylvie.

2585   Bonjour, Monsieur le Président. Je m'appelle John Cassaday. Je suis le Président et Chef de la direction de Corus Entertainment. Depuis septembre dernier, j'assume également la direction de la division de radio de Corus.

2586   Avant de débuter notre allocution verbale, j'aimerais vous présenter les membres de notre équipe qui m'accompagnent aujourd'hui :

2587   - Mario Cecchini, Vice-président, Corus Québec;

2588   - Martin Fournier, Contrôleur, Corus Québec;

2589   - Daniel Dubois, Vice-président des ventes, Corus Québec;

2590   - Guy Beaudoin, Directeur technique, Corus Québec; et

2591   - Sylvie Courtemanche, Vice-présidente, Relations gouvernementales.

2592   J'aimerais également vous présenter les autres membres de notre équipe qui sont dans l'auditoire :

2593   - Sylvie Charrette, directrice à Gatineau;

2594   - Yves Bombardier, directeur à Montréal;

2595   - Hermann Charest, directeur à Québec City;

2596   Pierre De Mondehare, directeur à Trois-Rivières;

2597   - Daniel Larocque, directeur à Chicoutimi;

2598   - Jocelyn Proulx, directeur à Sherbrooke;

2599   - et enfin, la directrice de la recherche, Mélanie Bégnoche.

2600   Mr. Chair, I will make very brief introductory remarks and then I will pass the baton to my colleagues who will proceed in French. We are after all here today to renew the licences of 10 of the 14 radio stations we operate in Quebec. All of these stations that are up for renewal operate in the French language.

2601   But before we begin, we would like to add our condolences to the Dalfen family and to the CRTC family and to all broadcasters who lost a good friend with the passing of Charles Dalfen. It was indeed a true and far too fast loss of a dear friend.

2602   In the last three years alone, Corus has made substantial capital investments in the province of Quebec. These investments exceed $15 million and include a state-of-the-art radio facility in Place Bonaventure in Montréal, out of which 6 of our 14 stations in Quebec operate. This facility is the most high-tech and fully integrated radio operation in North America.

2603   In addition, we have made substantial capital investments in the region to support the conversion of four radio stations to the FM band as well as investments related to the improvement of the signal of our radio stations in the regions and in Quebec City.

2604   The Commission has been very supportive of our applications in Quebec and we would like to acknowledge this and express our thanks. In fact, we wanted to thank you in particular for the speed in which you approved our most recent technical amendment application for CKOY-FM in Sherbrooke.

2605   Corus Radio has also been an industry leader in the launch of PPM. We have invested in excess of $200,000 in Quebec alone and significant staff resources in order to ensure the successful launch of PPM in Montréal and our General Manager Mario has been actively involved in communication the benefits of PPM to broadcasters across Canada. Corus understands that in a multi-platform environment we need to be at the cutting edge of technology in every respect. Our investments in PPM are just another example of this.

2606   Notwithstanding these significant investments and improvements, many of our radio stations in Quebec are still operating at a loss. This is due in large part to the economic crisis we are currently facing but it is also due to the structural issues radio operators in Quebec face today. We will explain this later in our oral remarks.

2607   M. CECCHINI : Avant de parler de nos défis et de nos plans pour le prochain terme de licence, nous aimerions parler un peu du contexte économique de la radio au Québec.

2608   Le taux de chômage québécois entre janvier et avril 2009 a augmenté de 7,7 pour cent à 8,4 pour cent, le plus haut niveau enregistré depuis de nombreuses années. Selon le Conference Board of Canada, il faudra attendre au premier trimestre de l'année calendrier 2010 afin que le PIB de Montréal atteigne le même niveau que celui enregistré en 2008.

2609   En 1991, lors de la dernière crise économique, il a fallu quatre ans avant que les investissements de radio reprennent une croissance à Montréal. Bref, la situation économique demeure précaire, et nous ne pouvons prévoir avec certitude comment se déroulera la reprise économique.

2610   Face à cette incertitude et face aussi aux défis reliés à la structure de l'industrie de la radio au Québec, Corus Radio a effectué plusieurs changements au courant des derniers mois. Ces changements reflètent ce qui se passe généralement au Canada et plus particulièrement dans l'industrie de la radiodiffusion. Celle-ci a effectué plusieurs mises à pied ainsi que des retranchements afin d'assurer la viabilité d'entreprises de radiodiffusion.

2611   En ce qui concerne Corus au Québec, nous avons aussi effectué plusieurs changements au niveau de la programmation et sur le plan technique. À ce chef, nonobstant le fait que le Conseil nous a permis en novembre 2006 de convertir nos stations AM à Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières et Chicoutimi à la bande FM, celles-ci accusent toujours des pertes importantes.

2612   Sur le plan technique, la congestion sur la bande FM rend de plus en plus difficile l'implantation de nouvelles stations FM. Ces difficultés ont nécessité le dépôt de nouvelles demandes de modifications techniques, représentant des investissements supplémentaires de plus de 2 millions de dollars et qui ont retardé substantiellement le lancement de ces stations FM avec un signal robuste qui dessert l'ensemble des marchés en question.

2613   Ces investissements continuent puisque nous devons dépenser plus de 1,2 million de dollars afin d'effectuer les modifications techniques pour CFEL-FM et CKOY-FM dès cette année. Et enfin, l'année prochaine, nous prévoyons des investissements de plus de 1,3 million de dollars afin d'effectuer des modifications techniques à nos installations situées sur la tour du Mont-Royal.

2614   M. DUBOIS : Par ailleurs, la récession n'a fait qu'aggraver la situation. Au niveau du rendement financier des stations en région, si on compare les revenus projetés dans les demandes de nouvelles licences FM en 2006 avec les revenus réels obtenus, nous voyons que ces stations accusent des retards importants variant de -11 pour cent à -30 pour cent pour l'année 2007 et entre -10,6 pour cent et -47,6 pour cent pour l'année 2008. Pour l'année courante, nous estimons que ces retards se chiffrent entre -25 pour cent et -58,6 pour cent.

2615   Cette situation financière critique explique les motifs pour les changements effectués à ces stations au mois de mars. Nonobstant que nous gardons la formule spécialisée à prépondérance verbale, nous avons introduit également une composante musicale selon les normes réglementaires que nous nommons la formule « Souvenirs Garantis. »

2616   De plus, nous avons recoupé l'offre de nouvelles locales dans ces stations. Nous détaillons en annexe l'offre de nouvelles et informations qui est fournie présentement par ces stations et l'engagement de Corus à ce niveau pour le prochain terme de licence. Nous avons également détaillé dans cette annexe l'offre de nouvelles locales pour l'ensemble des stations en renouvellement.

2617   Le réseau Corus Nouvelles demeure le réseau d'information privé de radio le plus important au Québec. En effet, ce réseau est alimenté par 43 journalistes à temps plein et à temps partiel. Nous avons en annexe fourni le décompte de l'effectif journalistique de Corus pour la province.

2618   Au niveau de la programmation, nous avons innové avec le sport à CKAC 730, amélioré la formule de 98,5 FM qui atteint des sommets d'écoute dans son créneau, sans négliger que nous avons procédé à des changements importants au niveau de l'animation avec les départs de Louis Champagne et du Doc Mailloux.

2619   Conséquemment, Corus Québec a vécu plusieurs moments tumultueux, mais avec les changements effectués, nous estimons pouvoir nous positionner positivement au niveau de notre programmation et nous espérons aussi avec nos bilans financiers.

2620   M. FOURNIER : Passons maintenant à nos plans pour le prochain terme de licence.

2621   Corus Radio a l'intention, pour les 10 stations en renouvellement, de maintenir les formules présentement exploitées. Nous allons aussi offrir une offre locale importante. Notre engagement est d'offrir au minimum 42 heures de programmation locale sur nos antennes FM, mais nous pouvons confirmer que présentement, toutes nos stations FM dépassent ce seuil largement, et six des stations en renouvellement offrent une programmation locale à 100 pour cent.

2622   La station CHMP, une station à prépondérance verbale, et le réseau dans l'ensemble des régions du Québec offrent la « Tribune parlementaire » chaque semaine. Cette tribune importante d'une durée de 27 minutes offre une voix aux quatre parties de l'Assemblée nationale. Nous anticipons poursuivre la tribune en septembre 2009.

2623   Pour sa part, la station CFOM-FM a été un des promoteurs les plus importants des spectacles aux Plaines d'Abraham lors des activités du 400e anniversaire de la Ville de Québec l'année dernière. Enfin, nos stations FM offrent une couverture réseau des fêtes de la St-Jean à travers la province.

2624   Sur nos antennes AM, nous offrons une programmation 100 pour cent locale. La station CKAC sport est la seule station offrant la formule sport en français à Montréal. CKAC diffuse les matchs des Canadiens de Montréal, de l'Impact, des Alouettes et des Carabins, ainsi que de l'équipe de hockey le Junior de Montréal. Nous sommes pratiquement la référence radio des sports à Montréal.

2625   Nous sommes particulièrement fiers de notre récente entente avec le Consortium médiatique des Olympiques de Vancouver en 2010. En effet, Corus au Québec est un partenaire important puisqu'il offrira sur une base exclusive la couverture radio des Jeux de Vancouver sur 10 de ses stations francophones. Cette couverture comprendra les événements préolympiques et sportifs en direct ainsi que des reportages et sommaires des Jeux et la promotion d'athlètes canadiens. Nous serons également en mesure d'offrir en simultané le contenu relié aux Jeux, disponible des télédiffuseurs francophones, TQS, RDS et RIS Info Sports.

2626   Au niveau des sports, nous désirons également souligner que la station CJRC-FM à Gatineau vient de conclure une entente de trois ans avec les Sénateurs d'Ottawa. La station continuera d'être le radiodiffuseur francophone des parties des Sénateurs pour la saison régulière et en séries éliminatoires.

2627   Pour sa part, la station CINF ou Info 690 a accumulé des pertes financières considérables totalisant 7,2 millions de dollars sur huit ans, d'où la nécessité de restructurer la salle des nouvelles. Cette restructuration a été effectuée par des départs volontaires ainsi que des rachats d'emplois.

2628   Toutefois, la station continue d'offrir une programmation locale à 100 pour cent et continue d'alimenter le réseau Corus Nouvelles, qui, lui, fournit le service national de nouvelles à RNC Média et au Groupe Simard. De plus, le site Web CorusNouvelles.com offre aux auditeurs et à la population en général une source de nouvelles importantes couvrant une multitude de sujets d'intérêts locaux, régionaux, nationaux et internationaux.

2629   Corus s'engage d'offrir au minimum 40 heures de programmation locale sur ces stations, mais comme indiqué plus tôt, ces stations dépassent largement ce seuil présentement. Toutefois, dans le contexte économique actuel, nous estimons que nous devons garder la plus grande marge de flexibilité dans le contexte où la crise économique se prolongerait à moyen ou à long terme.

2630   Nous avons fourni en annexe le décompte de la programmation locale pour les stations en région, ainsi que la grille de programmation pour 9 des 10 stations, la seule exception étant Info 690 puisqu'elle offre un service de nouvelles continues.

2631   Au niveau du développement des talents canadiens, nous nous engageons à verser 60 pour cent des contributions annuelles de base pour le développement du contenu canadien à MUSICATION pour les 10 stations présentement en renouvellement.

2632   Nous sommes également très fiers de notre appui au Festival international de la chanson de Granby. Ce festival de musique important offre une opportunité unique pour les auteurs-compositeurs-interprètes qui désirent percer le marché. Notre appui se chiffre à 65 000 dollars par année, et cette entente se poursuit jusqu'en 2012, pour une contribution totale de 345 000 dollars. Entre 2006 et 2008, notre apport financier au niveau du développement de contenu canadien excède 475 000 dollars.

2633   Nous allons poursuivre nos activités communautaires et nos levées de fonds. Depuis 2006, nos initiatives charitables représentent un apport financier de 15 millions de dollars. Nos nombreuses interventions en appui font foi du fait que Corus est un radiodiffuseur qui s'implique et offre un apport substantiel aux communautés qu'elle dessert. Nous allons poursuivre nos efforts à cet égard.

2634   En ce qui concerne notre apport aux artistes de la relève, Corus Radio offre un appui important. L'annexe 1B de notre demande ventile les activités des 10 stations à cet égard.

2635   Toutefois, nous aimerions souligner que la station CHMP-FM, à elle seule, a interviewé depuis septembre dernier près de 500 personnes qui gravitent dans le monde artistique.

2636   Enfin, le réseau Corus Radio diffuse depuis 18 mois une campagne de messages visant à décourager le piratage de la musique.

2637   MME COURTEMANCHE : Dans le contexte tumultueux qui vous a été décrit par mes collègues et qui bouscule le travail de tous, il y a, malheureusement, eu des erreurs au niveau de la conformité réglementaire. Toutefois, il est important de faire le décompte à ce sujet, car les erreurs se font d'une part et d'autre.

2638   En effet, le Conseil a lui-même reconnu qu'il y a eu des erreurs de sa part au niveau de la conformité réglementaire. À deux reprises, le Conseil a modifié l'Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2009-157 afin de supprimer les manquements allégués des stations CJRC-FM et CFOM-FM.

2639   Le Conseil a, le 8 avril dernier, demandé que les stations CJRC-FM et CKRS-FM fournissent les rubans témoins et d'autres documents pour la semaine de radiodiffusion du 29 mars au 4 avril 2009. Pour les stations CHMP-FM, CHLT-FM et CHLN-FM, le Conseil a demandé qu'on lui fournisse le registre des émissions pour la même semaine.

2640   Le Conseil a effectué ses études de rendement et a, dans son Avis de consultation de radiodiffusion 2009-157-5, indiqué qu'il pourrait y avoir eu manquement par la station CKRS-FM en ce qui concerne ses obligations au niveau de la musique vocale de langue française, ainsi que la condition de licence qui stipule qu'au moins 50 pour cent de la programmation diffusée au cours de la semaine de radiodiffusion soit consacrée à des émissions tirées de la catégorie 1 (créations orales).

2641   Nous avons analysé étroitement le rapport de rendement du Conseil et nous estimons qu'il y a des erreurs au niveau de cette analyse. Nous avons fourni en annexe notre réponse qui démontre que la station CKRS-FM était bel et bien conforme au niveau des exigences sur la musique vocale de langue française et au niveau des émissions tirées de la catégorie 1 durant la semaine de radiodiffusion en question. Nous serons heureux lors de la période de questions de vous ventiler notre conformité réglementaire.

2642   Corus reconnaît toutefois qu'il y a eu des erreurs qui se traduisent en manquements au niveau de trois des 10 stations en renouvellement. Ces stations, CHLT-FM, CHLN-FM et CKRS-FM, qui avaient converti à la bande FM durant la période 2007-2008, ont inclus la diffusion de pièces musicales à un moment où le plan de programmation pour les stations en question ne prévoyait aucune diffusion de pièces musicales sur une base régulière. Durant la période transitoire et avant que Corus crée sa nouvelle politique interne concernant la diffusion de pièces musicales en région, il y a eu certaines erreurs.

2643   Dans une lettre datée du 26 novembre 2008, nous avons expliqué que la station CHLN-FM a eu un imprévu de parcours. Bien accidentellement, l'opérateur a dû combler une période de quelques minutes pour faire l'arrimage entre la fin de la période de réseau et le début de la diffusion locale. En effet, on a utilisé deux pièces musicales anglophones afin d'éviter un blanc en ondes; c'est ce que l'opérateur avait à la main et cet ajout n'avait donc pas été programmé.

2644   L'étude de rendement démontre clairement que la diffusion de pièces musicales à ce moment était faite sur une base exceptionnelle, car du lundi au vendredi en journée, avant 18 h 00, la titulaire n'avait diffusé qu'une seule pièce musicale qui était canadienne et francophone et faisait suite à la visite impromptue d'un artiste québécois de passage en région.

2645   Pour les stations CHLT-FM et CKRS-FM, nous avons expliqué dans des lettres datées du 24 novembre 2008 que le niveau de diffusion de pièces musicales était un peu plus élevé, mais ne dépassait pas, dans le contexte de CHLT-FM, plus de six pièces au courant de la journée du samedi, et ceci faisait suite à l'ajout d'une nouvelle émission locale en fin de semaine qui reprenait les meilleurs moments d'une émission locale offerte au courant de la semaine de radiodiffusion et qui comprenait des pièces musicales. Dans le contexte de CKRS-FM, la diffusion de pièces musicales était limitée à environ deux pièces par jour, sauf le lundi, où il y avait quatre pièces musicales.

2646   Toutefois, Corus Radio a reconnu dans ses lettres au Conseil que nonobstant le fait qu'elle diffusait à ce moment un très faible niveau de pièces musicales, son obligation de respecter les exigences réglementaires existe à tout moment de la journée et de la semaine de radiodiffusion.

2647   Corus a indiqué au Conseil qu'avant même d'avoir reçu l'étude de rendement, elle avait déjà effectué une analyse de ses pratiques internes concernant la diffusion de pièces musicales sur les stations à prépondérance verbale en région. La nouvelle politique prévoit que le personnel de la station CFOM-FM va programmer la diffusion de pièces musicales sur ses stations et sera en mesure d'assurer que la programmation musicale sur ses stations en région sera en tout temps conforme avec la réglementation applicable.

2648   Et c'est le cas puisque nous avons expliqué pourquoi la station CKRS-FM est conforme pour la semaine de radiodiffusion du 29 mars au 4 avril.

2649   M. CECCHINI : À ce stade, nous aimerions expliciter nos préoccupations concernant la structure de l'industrie de la radio au Québec.

2650   Nous en avons fait longuement mention dans notre mémoire complémentaire déposé au mois de janvier. En effet, nous avons ventilé comment l'industrie de la radio au Québec est dominée dans les marchés régionaux par le groupe de radio Astral, avec des parts de marché allant de 70 à 80 pour cent.

2651   Ajoutons à cette réalité le fait que le réseau TQS, qui, suite à une ordonnance en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies et une vente, demeure une entreprise fragilisée et qui, à toute fin pratique, avec ses tarifs publicitaires, concurrence directement avec la radio.

2652   Soyons clairs, nous n'en avons pas contre le succès d'Astral. Toutefois, il nous apparaît très clair que cette structure a un impact direct sur le niveau de concurrence dans les marchés radiophoniques québécois. Ailleurs qu'au Québec, aucun groupe de radio canadien n'obtient une position aussi dominante dans des marchés radiophoniques.

2653   Nous ne sommes pas ici pour demander un redressement de cette structure. Nous demandons toutefois au Conseil une grande ouverture d'esprit. En effet, nous croyons qu'avec la crise économique et les problèmes structurels de l'industrie de la radio québécoise, que, durant le prochain terme de licence, des solutions structurelles innovatrices provenant des concurrents du groupe radio Astral, telles des conventions de gestion locale et des conventions sur les ventes locales, devront être sérieusement considérées afin de redresser le déséquilibre concurrentiel qui existe présentement au Québec.

2654   Nous comprenons que nous devrons formuler des demandes à cet effet et que nous devrons également très bien les motiver. Et en ce sens-là, j'invite le Conseil à rester à l'écoute.

2655   En tant que vice-président du groupe Corus Radio au Québec, je suis très fier de mon équipe et de la feuille de route de ces derniers au niveau de leur implication communautaire et de leur engagement envers les auditoires et les clients qu'ils desservent. Nous sommes tous friands de ce média qu'est la radio, il s'agit de celui le plus présent et le plus interactif des médias traditionnels locaux.

2656   Avant de terminer, j'aimerais vous parler des initiatives de Corus Radio en ce qui concerne la crise économique dont nous parlons tant. Corus estime qu'elle doit s'impliquer et contribuer au redressement économique.

2657   Nous avons amorcé une campagne radio visant à promouvoir l'importance de conserver les habitudes de consommation en période de creux économique sur l'ensemble des stations Corus au Québec, et ceci, depuis le mois de février 2009. Cette campagne a été très bien reçue par l'Association des concessionnaires automobiles du Québec, ainsi que par plusieurs autres détaillants.

2658   Une deuxième campagne non commerciale a été créée de concert avec la Fédération des chambres de commerce du Québec pour la diffusion quotidienne d'une bonne nouvelle économique. Avec cette campagne, Corus souhaite stimuler la confiance des consommateurs et faire obstacle au concert de mauvaises nouvelles qu'apporte la crise économique.

2659   Depuis le 2 mars 2009, Corus diffuse systématiquement sur ses antennes francophones au Québec une capsule de 30 secondes trois fois par jour contenant une bonne nouvelle économique.

2660   Nous avons inclus en annexe des communiqués de presse qui décrivent nos initiatives à cet égard.

2661   Si vous permettez, Monsieur le Président, nous aimerions vous jouer deux de ces capsules réalisées et diffusées par Corus Radio au Québec.

--- Audio clip

--- Technical difficulties

2662   M. CECCHINI : On a dit que les difficultés techniques étaient nombreuses.

--- Laughter

2663   LE PRÉSIDENT : Ça n'arrive qu'aux gens de la radio.

--- Laughter

2664   M. CECCHINI : C'est déjà arrivé à Bill Gates, Monsieur le Président.

--- Audio clip

2665   M. CECCHINI : Alors, voilà, Monsieur le Président.

2666   J'ajouterais aussi que nous diffusons en permanence depuis plus de 18 mois une campagne anti-piratage, comme il a été mentionné ce matin, sur les ondes de Corus Québec.

2667   Merci, ceci termine notre allocution. Nous vous remercions de votre attention et nous sommes maintenant disponibles pour répondre à vos questions.

2668   LE PRÉSIDENT : Madame, messieurs, nous allons interrompre pour l'heure du lunch, et nous reprendrons à 2 h 00 cet après-midi.

2669   We will break for lunch. You can remove your earphone.

--- Laughter

2670   THE CHAIRPERSON: We will break for lunch and we will be back at 2:00. Thank you.

2671   M. CECCHINI : Merci.

--- Upon recessing at 1228

--- Upon resuming at 1404

2672   LE PRÉSIDENT : Rebonjour. Je vais débuter à partir de votre présentation orale, parce que vous nous faites des recommandations sur lesquelles j'aimerais, quand même, que vous élaboriez.

2673   Vous commencez au bas de la page 15 en parlant de la crise économique, et vous continuez à la page 16, nous invitant à des solutions innovatrices, pour prendre vos propres termes, notamment, en parlant de :

« ...conventions de gestion locale et des conventions sur les ventes locales, [qui] devr[aie]nt être sérieusement considérées afin de redresser le déséquilibre concurrentiel qui existe présentement au Québec. »

2674   Sans entrer dans trop de détails... parce que, évidemment, la dominance d'Astral a été souvent plaidée devant nous par divers intervenants, encore même ceux qui ont comparu dans la journée d'hier, et on l'entend aussi à d'autres occasions dans d'autres forums.

2675   Mais les solutions innovatrices que vous cherchez, elles ont déjà existé. Elles avaient été abolies par le Conseil au moment où le Conseil a favorisé la consolidation des entreprises, ce qui vous a permis dans certains marchés, certainement, comme Montréal, Québec et Sherbrooke, de vous retrouver, aujourd'hui, avec deux stations FM dans le marché.

2676   Jusqu'où voulez-vous aller plus loin dans vos solutions innovatrices? Puis est-ce qu'elles seraient... comme je m'adresse quand même... monsieur Cassaday est là. Est-ce que ce sont des solutions aussi recherchées ailleurs qu'au Québec? Et peut-être, à la même occasion, en élaborant... nous le spécifier.

2677   M. CECCHINI : Merci, Monsieur le Président, pour votre question.

2678   Premièrement, je vais concentrer ma réponse sur le Québec. Après ça, peut-être avec Sylvie ou si monsieur Cassaday veut, effectivement, ajouter pour le reste du Canada.

2679   Vous mentionnez d'entrée de jeu que la dominance ou le déséquilibre structurel d'Astral a souvent été mentionné devant vous, avec raison, parce que, comme on a mentionné dans notre allocution verbale ce matin, même si on reconnaît le changement de réglementation, on a devant nous une situation unique, avec une dominance aussi forte de deux stations FM dans des formats... dans notre langage courant, on dirait des formats à forte marge.

2680   Et si on recule jusqu'à la décision de 2002, sans avoir le chiffre précis de cette décision-là, où Astral avait acquis le réseau de Télémédia, au fond, on parlait de la possibilité... le Conseil reconnaissait dans cette décision-là la notion d'avoir les deux stations FM pour bien faire vivre le réseau parlé. À ce moment-là, il y a eu flottement. Il y a eu flottement suite à une situation que vous connaissez trop bien et puis qui a donc sérieusement...

2681   LE PRÉSIDENT : Je ne suis pas sûr que mes collègues la connaissent très bien là, la situation dont vous faites allusion. C'est sûr que moi, je la connais très bien.

2682   M. CECCHINI : Oui.

--- Laughter

2683   M. CECCHINI : Alors, si vous me permettez, pour le bien de...

2684   LE PRÉSIDENT : Donc, sans...

2685   M. CECCHINI : Je vais être bref.

2686   LE PRÉSIDENT : Sans la décrire en longueur parce qu'on va être ici encore la semaine prochaine.

--- Laughter

2687   LE PRÉSIDENT : Mais quand même si vous voulez donner un petit peu plus d'information pour que mes collègues puissent bien saisir de quoi vous parlez.

2688   M. CECCHINI : Oui.

2689   Bien, essentiellement, je fais référence au moment où le Bureau de la concurrence était intervenu suite à une décision positive du CRTC qui permettait à Astral Média, à ce moment-là, de faire l'acquisition de Télémédia, et dans les quatre régions que l'on nomme, ça donnait donc la propriété de... prenons un marché comme Gatineau, le réseau Énergie, le réseau RockDétente et CJRC, la station parlée.

2690   Dans cette dispute entre le Bureau de la concurrence et le CRTC, si je peux prendre cette expression, il s'est passé beaucoup de temps avant une résolution, où, ensuite, le réseau, à ce moment-là AM, donc, dans ces marchés-là, CJRC, CKRS, CHLT et CHLM, dans les marchés respectifs de Gatineau, Saguenay, Trois-Rivières et Chicoutimi, ont été sous tutelle jusqu'à l'acquisition de Corus au mois de mai 2005.

2691   Vous savez trop bien qu'une entreprise qui est en tutelle, forcément, donc sans vision, sans vision d'avenir pendant une si longue période, évidemment, ça déstabilise. Alors, ça l'a probablement, cette situation-là, accentué le déséquilibre que l'on vit aujourd'hui.

2692   Alors, tant bien que mal, depuis cette période, Corus a fait beaucoup... on a fait état ce matin, notamment, dans l'allocation mentionnée par monsieur Cassaday, d'énormes investissements au Québec. On a, d'ailleurs, salué et remercié le Conseil d'avoir accordé, suite à ça, le transfert de ces stations AM sur la bande FM.

2693   On est, aujourd'hui, malgré tout cela, face à une situation où, sur l'ensemble des quatre stations que j'ai nommées, on fait face en 2008 à 1 million -- Monsieur Fournier, vous me corrigerez -- 1 647 000 dollars de déficit d'opération.

2694   Par conséquent, on jumelle aussi la conjoncture, au moment où on se parle, du point de vue économique... pour paraphraser, on pense souvent au film « The Perfect Storm », parce qu'on semble que tout converge vers des difficultés au moment où on se parle, et surtout dans le contexte des médias, qui rendent toute la notion, nous, qui vivons de la publicité à 100 pour cent, d'un contexte extrêmement difficile au moment où on se parle.

2695   Alors, vous avez raison, Monsieur le Président, lorsque vous mentionnez que certaines de nos solutions qu'on pourrait potentiellement avancer ne sont pas nécessairement nouvelles, et c'est pour ça qu'on mentionne et qu'on se donne un peu de temps, parce que vous savez, quand on parle de ce genre de convention là, il faut s'asseoir avec des partenaires pour voir comment les choses pourraient avancer. Ça ne se fait définitivement pas en criant ciseau.

2696   Par contre, ce qui a déjà existé, on le mentionne parce que ça pourrait possiblement être des solutions tout à fait appropriées au contexte économique actuel et au contexte qui compenserait pour un déséquilibre au niveau des cotes d'écoute, entre autres, et vous comprenez, par conséquent, au niveau des revenus, de façon importante, qui handicapent un peu certains éléments que nous, on aurait souhaité faire, qui, par la force des choses, on a été obligé d'altérer notre fusil d'épaule il n'y a pas si longtemps.

2697   C'est sûr que je pourrais élaborer, Monsieur le Président, sur des visions particulières, mais...

2698   LE PRÉSIDENT : Je vous pose la question, premièrement, parce que vous m'incitez à la poser, en l'ayant mis, vous-mêmes, dans votre texte, puis, je vois que vous avez quand même regroupé, sous le nom de Groupe Force Radio, vos ventes nationales avec les stations de Cogeco, de RNC Media, et, je crois, de monsieur Coallier aussi. Je ne suis pas sûr là.

2699   M. CECCHINI : Non.

2700   LE PRÉSIDENT : Non. Mais au moins Cogeco et RNC Media?

2701   M. CECCHINI : C'est exact.

2702   LE PRÉSIDENT : Donc, sous l'égide de Groupe Force Radio. Et ce que vous envisagez, jusqu'à un certain point, ça serait de faire de même au niveau des ventes locales, puis probablement avec les mêmes associés que vous avez dans Groupe Force Radio?

2703   M. CECCHINI : Oui. Et essentiellement, pour le bénéfice, encore, de tous, d'abord rappeler que Groupe Force Radio est une maison de représentation de ventes nationales en co-actionnariat entre Cogeco Radio Inc. et Corus Québec, et Radio Nord est donc client de cette maison de représentation là, ne fait pas partie de l'actionnariat.

2704   C'est évident, si je pousse la réflexion au maximum -- et on est en grande spéculation -- est-ce qu'un jour, les ventes locales, d'après nous, ça pourrait être envisageable que Corus, Cogeco et Radio Nord, dans les marchés où tous les trois opèrent, seraient réunis sous un même toit dans une structure, peu importe la forme qu'elle prendrait?

2705   Pour nous, ça pourrait peut-être. Aujourd'hui quand on regarde le contexte économique et surtout sur une période de sept ans, où vraiment les meilleurs experts économiques se perdent en termes de projections et en termes de prédictions, si je pousse la réflexion à l'extrême, c'est certainement une possibilité qu'on pourrait envisager soumettre au Conseil, une fois bien motivée, une fois bien décortiquée, puis, effectivement, avec preuve à l'appui.

2706   On a fait un exercice, il n'y a pas longtemps à l'interne, pour une projection de cinq ans, pour un plan quinquennal, pour se rendre compte rapidement que les trois groupes dont vous parlez, quand on recensait tous les dollars publicitaires au Québec, ça arrivait à 47 pour cent, et le restant étant environ Astral à peu près équivalent, et 3-4 pour cent à des groupes indépendants dans des marchés.

2707   Alors, quand on parle de rétablir un équilibre de force, par exemple, même au niveau mathématique, quand on parle des revenus, c'est un élément pour pourrait se présenter de cette façon-là.

2708   LE PRÉSIDENT : Maintenant, avez-vous consulté, à ce stade-ci, des experts en droit de la concurrence? Parce que vous comprendrez que je travaille avec un expert en droit de la concurrence tous les jours de la semaine. Donc, ces questions-là vont préoccuper le Conseil au premier chef.

2709   Je ne dis pas qu'on est fermé à l'idée, mais il y a des discussions, certainement, à avoir, puis à mettre en place des balises et de vérifier les enjeux de concurrence qui peuvent en découler, et le Conseil est plus sensible que jamais à ces questions-là, mais est aussi plus ouvert aussi aux forces de marché.

2710   Donc, je vous pose la question : Est-ce que c'est juste à ce stade-ci, comme c'est dans le cadre d'un document formel qui est déposé au moment de l'audience, une approche ou bien si c'est quelque chose sur lequel vous avez commencé à investiguer davantage pour arriver avec un dossier dans un laps de temps...

2711   M. CECCHINI : À déterminer.

2712   LE PRÉSIDENT : ...raisonnable?

2713   M. CECCHINI : Oui. Alors, effectivement, Monsieur le Président, au point où nous en sommes actuellement, vous avez constaté depuis 2006 beaucoup de restructuration, beaucoup de changements de format qui ont été faits à l'intérieur de Corus Québec, et nous, on voyait ça comme la prochaine étape.

2714   Alors, si on a consulté au moment où on se parle, non. Si on entend le faire plutôt rapidement, oui. En bon français, on dirait, c'est un heads-up au Conseil, de dire, on est en grande réflexion sur ça.

2715   On arrive aujourd'hui... ça converge avec notre comparution aujourd'hui, et ça nous permet, donc, de regarder par en avant, et définitivement, c'est pour ça qu'on dit, il y a encore des étapes à franchir, mais on ne s'attend pas nécessairement, si on décidait d'aller dans cette route-là, que ça prenne cinq ans.

2716   C'est sûr qu'on voit un délai assez raisonnable, plutôt court, c'est-à-dire c'est quelque chose qu'on veut explorer. On va voir, d'abord, si ça passe, effectivement, la barrière de la concurrence.

2717   C'est sûr que si on l'avance aujourd'hui à cause du déséquilibre, encore une fois, des forces en place qui génèrent un paquet de décisions qui ne sont pas nécessairement toujours dans l'intérêt des auditeurs, et même des annonceurs peut-être jusqu'à un certain point, mais j'ai surtout les auditeurs en tête parce que ça altère les bilans financiers. Ça rend la performance un peu plus difficile.

2718   Alors, c'est sûr qu'il y a des étapes à franchir d'un point de vue légal qui sont très importantes, et, à ce moment-là, si, par exemple, on ne les franchissait pas, c'est là qu'il faudra se rasseoir avec ces personnes-là, puis potentiellement avoir d'autres façons de faire, et là, à ce moment-là, on rentre dans les vraies solutions innovatrices.

2719   THE CHAIRPERSON: I don't know if, Mr. Cassaday, you have something to add to what Mr. Cecchini just stated because, as he says, it is a heads-up to the Commission but being the CEO of the company and finding this in a formal document from Corus, I will guess that the CEO of Corus is in agreement with the statement.

2720   MR. CASSADAY: Well, I think, first of all, what we should consider is what we are not asking for and what we are not asking for is that any constraints be put on Astral. They find themselves in a position that they have earned, which is a dominant position in various markets.

2721   And in the likelihood that we all share in one sort of objective, and that is to maintain a degree of competitiveness in radio, what we are saying is that going beyond the sale of national advertising to agencies that we need to begin to look at other areas where we can improve the operating efficiency of our operation and improve our ad sales effectiveness, and given that in most markets this would represent a combination of less than 30 percent, in some as high as 45 percent, as Mario said, it is not an extraordinary ask or heads-up, as Mario offered.

2722   Outside of Québec, we don't find any other market where this degree of competitive imbalance exists but we are seeing, through this economic downturn, tremendous impact on our price points, and as a result it is becoming clear in our mind that this industry needs to be consolidated further and that we need to look at our MLO policies as an industry collectively in the years to come.

2723   It will require a degree of flexibility, innovation and, I think, joint deliberation as to what the right structure is but I am convinced, based on what I am seeing happening to pricing in the radio industry across the country, that we don't have the right market structure right now to ensure our long-term success.

2724   THE CHAIRPERSON: Okay, well, that is for the record. It is formally at least in the record because surely we have heard you in other forums raising the need for further consolidation. But I think it is really the first time that you put it in the transcript that you will survive over time.

2725   MR. CASSADAY: Well, thank you for the opportunity.

2726   THE CHAIRPERSON: Okay.

2727   Monsieur Cecchini et toute votre équipe, en fait, un des grands enjeux de l'audience de 2005, quand vous avez procédé à l'échange de stations entre Astral Radio et Corus, touchait beaucoup l'information. Vous en avez, d'ailleurs, fait allusion dans votre présentation orale.

2728   Parmi les questions qui s'y trouvaient, notamment, il y avait la fermeture de la salle de nouvelles de CKAC, la disparition du réseau d'information Radio Média, les changements d'orientation de programmation de CKAC et de prépondérance verbale des nouvelles à sport, et le transfert des principaux animateurs de CKAC, et nommément, Paul Arcand, Jean Lapierre, Gilles Proulx, au FM parlé de Montréal. Ça, c'était le contexte de cette audience-là.

2729   Or, lors de l'audience, une longue discussion a porté sur le nombre de journalistes qui seraient à l'emploi des stations de Corus, et ce, par marché. Puis je vois que vous avez déposé une annexe où vous en avez fait état.

2730   Or, compte tenu de l'importance que cette question a eue lors des audiences, puis vous nous donnez un nombre de 43 dans votre présentation orale, et vous nous donnez dans l'annexe un nombre détaillé par marché et par station, et, en plus, vous nous donnez le nombre de personnes qui peuvent être employées aussi à vos sites Internet.

2731   Cependant, si je compare avec 2005, est-ce que vous êtes capable de m'aider à réconcilier... est-ce que le nombre de journalistes a crû, a décrû, est stable par rapport à l'audience de 2005?

2732   MME COURTEMANCHE : Moi, je peux répondre parce que j'étais là. C'était 52 à ce moment-là l'effectif. Alors, oui, il y a eu une suppression, mais de 52 à 43. Alors, ça n'a pas été 50 pour cent, ça n'a pas été 75 pour cent. Ça fait que c'était le chiffre à ce moment-là qu'on préconisait, 52 journalistes à travers la province.

2733   M. CECCHINI : Et pour aller à votre question, Monsieur le Président, ça l'a crû jusqu'à 55, et, jusqu'aux coupures récentes qui ont été effectuées à Info, aux 12 journalistes, on est revenu à 43.

2734   MME COURTEMANCHE : Il ne faut pas oublier, Monsieur Arpin, là-dedans, il y a les suppressions qui découlent du fait qu'on a fermé CHRC aussi, qui était une station...

2735   LE PRÉSIDENT : Oui.

2736   MME COURTEMANCHE : Alors, il faut inclure là-dedans ce chiffre-là. Et ça, Hermann, c'était combien de personnes?

2737   M. CHAREST : Cinq journalistes.

2738   MME COURTEMANCHE : Cinq journalistes juste pour CHRC, Monsieur Arpin.

2739   LE PRÉSIDENT : Oui, effectivement. Puis ça fait l'objet de discussions avec le groupe de monsieur Cadrin quand il a procédé en audience pour l'acquisition de la station.

2740   MME COURTEMANCHE : J'étais là également.

--- Laughter

2741   LE PRÉSIDENT : Maintenant, quand je regarde vos demandes, avec les divers amendements qui ont été faits entre le moment où vous avez déposé la demande de renouvellement et aujourd'hui, d'ailleurs, monsieur Cecchini vient de faire allusion à des coupures à Info 690, puis quand je regarde, alors que vous étiez centré en 2005 avec toutes les stations AM sur essentiellement des formats à prépondérance verbale et d'information, est-ce qu'il est vrai de dire que la prépondérance verbale, elle est encore là, mais l'information comme telle, l'information locale, a moins d'importance dans votre grille de programmation et dans votre philosophie de programmation qu'elle en avait en 2005?

2742   M. CECCHINI : Monsieur le Président, sur cette question, il est clair que par nos demandes, on réduit le nombre d'heures. Ce qui est, par contre, important, c'est le contexte, encore une fois.

2743   2005 était littéralement, quand on regarde le contexte, une autre époque en termes d'économie, et quand on regarde, aujourd'hui et tout récemment, les changements qui ont été faits, vous allez, malheureusement, m'entendre, probablement à chaque réponse, faire allusion, quand on parle des marchés en région, à cette fameuse structure dont on parle, à laquelle on essaie par tous les moyens de se démarquer et d'amener donc une prospérité à ces stations-là.

2744   Alors, en ce sens-là, les changements qu'on a apportés vont dans deux volets. Alors, si on regarde les nouvelles pures, de la façon que vous le regardez, indéniable que nos engagements sont moins grands en termes d'heures qu'ils ont été.

2745   Par contre, ce qu'on a essayé de faire dans nos changements le plus, c'est de valoriser le côté local, parce que ce qu'il faut aussi se rappeler, c'est qu'on reste à prépondérance verbale. C'est très important. Les changements qui ont été effectués l'ont été faits dans le respect des conditions de licence qui nous ont été attribuées.

2746   Ceci étant dit, les changements récents nous ont permis d'être à 100 pour cent local dans ces marchés-là entre 5 h 30 le matin et 17 h 30, ce qui n'était pas le cas. Lorsque vous faites référence au FM parlé, c'était, effectivement, des émissions donc, à part les deux émissions de pointe du matin et du retour, qui venaient, nommément, du réseau 98,5, de la station 98,5 à Montréal.

2747   Le changement qu'on vient d'effectuer nous permet de mettre un animateur/une animatrice locale, pertinente, par conséquent, dans tous ses propos, et, par conséquent, d'avoir toujours des gens qui sont là, prêts à intervenir au besoin s'il y a une nouvelle importante qui émerge. On a déjà quelqu'un qui est au micro là, qui peut prendre une relève.

2748   Et dans les cas où ce n'est pas nécessairement le cas, bien, à ce moment-là, on a des structures où les gens peuvent, surtout de surnuméraires, au niveau des nouvelles, où des gens sont sur appel et peuvent être là de façon présente assez rapidement.

2749   Alors, on n'a pas nécessairement l'impression de délaisser le service.

2750   Il y a un argument qui a été fait ce matin pour la musique, où on disait, effectivement, que l'accès à la musique maintenant est partout. Je pense qu'on peut faire le même parallèle, si on veut, en ce qui a trait aux nouvelles aussi.

2751   La compétition est féroce, mais on était pris dans une conjoncture, et c'est un premier pas. On souhaite que ça va nous ramener une rentabilité. Dans certains cas, on parle de 2010-2011. Dans d'autres cas, on parle jusqu'à 2013-2014 avant d'atteindre la rentabilité de cette façon dans ces stations-là.

2752   Alors, c'est dans ce sens-là qu'on souhaite, à ce moment-là. Puis on pourra voir comment, dans un deuxième terme, ces structures-là pourront être revues, parce que ce qu'on constate aujourd'hui quand on regarde le futur, c'est que la visibilité avec clarté est très courte, et ce qu'on cherche beaucoup dans nos structures, c'est de la flexibilité.

2753   LE PRÉSIDENT : Si je prends les marchés de Saguenay, de Sherbrooke, Trois-Rivières et Outaouais, est-ce que les changements qui ont été apportés sont de même nature dans chacune de ces stations-là? Donc, si on parle d'une, on a parlé de tout le monde?

2754   M. CECCHINI : Exactement. Essentiellement, à quelques différences mineures proches, entre Gatineau, Saguenay, Trois-Rivières et Sherbrooke, les quatre stations, nommément de Souvenirs Garantis, on parle essentiellement d'une programmation où les changements de programmation étaient identiques.

2755   LE PRÉSIDENT : Avec une structure de grille horaire qui se ressemble là, parce que, un, vous nous les avez présentées ici...

2756   M. CECCHINI : Voilà! Vous les avez en annexe.

2757   LE PRÉSIDENT : ...et puis j'avais passé la fin de semaine sur l'Internet à me les photocopier.

--- Laughter

2758   M. CECCHINI : Avoir su.

2759   MME COURTEMANCHE : Avoir su.

2760   Juste noter, sur la grille horaire, je pense qu'il y a une petite erreur qui s'est glissée, parce qu'il faudrait que quatre stations, qu'on inclue la « Tribune parlementaire » le dimanche à midi 30. Alors, on l'a marqué pour la grille horaire de CJRC. Il y a un petit astérisque, mais je voulais...

2761   LE PRÉSIDENT : Qui est sur votre site Internet la plus détaillée, d'ailleurs.

2762   MME COURTEMANCHE : Oui.

2763   LE PRÉSIDENT : La grille horaire de CJRC est la plus élaborée parce qu'elle décrit davantage les émissions, alors que sur les autres...

2764   MME COURTEMANCHE : Mais c'est juste pour dire que la « Tribune »...

2765   LE PRÉSIDENT : C'est votre business, ce n'est pas la mienne.

2766   MME COURTEMANCHE : Oui. Mais juste pour dire que la « Tribune », elle joue à Sherbrooke, Trois-Rivières, Saguenay et à Gatineau à midi 30 le dimanche.

2767   LE PRÉSIDENT : Maintenant, on a bénéficié de l'heure du lunch pour faire des comparaisons, et quand on a regardé votre demande et qu'on consulte l'annexe que vous nous avez déposée, on trouve des... enfin, il y a des changements qui...

2768   Donner à titre d'exemple, prenons CJRC. Dans votre demande, vous dites 2 heures 35 minutes de nouvelles locales. Dans l'annexe, on trouve 3 heures 37. On trouve 1 heure 14 de météo; 36 minutes 40 secondes de météo. Vous aviez 57 minutes 10 secondes de sport; vous en avez 49 minutes 30.

2769   Je comprends que ça fluctue. Une stratégie de programmation, c'est mobile là. Mais est-ce que, si je prends les données que je trouve dans l'annexe... parce que, à des variantes près, c'est la même chose au niveau de l'information locale pour CHLT, CHLN et CKRS. Quant au sport et la météo, bien là, ça varie selon les marchés.

2770   Ce que je trouve à l'annexe, c'est ce que vous faites en date d'aujourd'hui, mais c'est votre stratégie de programmation pour les prochains mois, les prochaines années ou...?

2771   MME COURTEMANCHE : Juste une correction à votre tableau. Pour CJRC, les nouvelles locales, ça devrait être 3 heures 7 minutes, pas 37. Le restant, c'est correct. Tous les autres chiffres sont corrects.

2772   Au niveau de la demande, la météo, c'était 1 heure 8 minutes, mais ça, ce n'est pas grave. Mais au niveau de l'annexe, je voulais juste... ce qu'on fait présentement, pour CJRC, c'est 3 heures 7 minutes.

2773   M. CECCHINI : Alors, Monsieur le Président, en ajout à ça, effectivement, comme on a mentionné ce matin... madame Courtemanche a mentionné dans son allocution, effectivement, qu'on a fait des changements récents, puis on est désolé, des fois, que ça l'a pu causer certains ajustements, créer des ajustements dans les documents.

2774   Oui, Monsieur le Président, pour répondre à votre question, au moment où on se parle, c'est la stratégie souhaitée qu'on va maintenant appliquer parce la période dite de transition, si on veut, entre janvier et le lancement le 28 mars, maintenant est complétée. Alors, à partir de ce moment-là, c'est ce qu'on envisage pour le futur.

2775   LE PRÉSIDENT : Et quand je lis dans la demande qui a été déposée en janvier une volonté d'augmenter les nouvelles jusqu'à 5 heures 54 du lundi au vendredi et 24 minutes les fins de semaine, est-ce que ça demeure toujours un objectif ou si je dois davantage me fier à l'annexe?

2776   M. CECCHINI : Je pense que vous devez, à ce point-ci, davantage vous fier à l'annexe, et en ce sens-là, le point que vous soulevez, au fond, illustre un peu, au moment du dépôt, le questionnement que nous, on avait et l'incertitude dans laquelle on vivait. Alors, on a fait un choix de programmation autre en février-mars, qui a mené au réseau.

2777   Alors, au moment où on se parle, Monsieur le Président, le Conseil devrait se fier à l'annexe.

2778   MME COURTEMANCHE : C'est exactement la raison pourquoi on vous l'a produite, parce qu'on voulait vous donner l'heure juste. On savait qu'il y avait une confusion au niveau du dossier. Quand on fait 10 renouvellements en même temps, des fois, ça porte à confusion, puis c'est moi qui en est coupable. Mais c'est exactement la raison pourquoi on vous a tout itemisé ça. C'est ça. C'est moi qui vais être chicanée ce soir.

--- Laughter

2779   LE PRÉSIDENT : Maintenant, si je prends le marché de Montréal, où on a trois stations qui sont en demande de renouvellement... Je vais commencer par les deux AM.

2780   Si je prends Info 690, est-ce que je suis sur la bonne voie quand je constate, à la lecture de la demande et de la correspondance, que ça va devenir de plus en plus une radio parlée plutôt qu'une radio d'information, ça ne sera plus l'horloge d'information?

2781   M. CECCHINI : Je ne crois pas, Monsieur le Président. Ce qu'on fait avec Info, même dans la soumission récente, c'est des nouvelles continues. Alors, ce n'est certainement pas des nouvelles parlées au sens qu'on pourrait l'entendre peut-être si on fait le parallèle avec 98,5 ou CHMP.

2782   Mais essentiellement, on continue d'offrir des nouvelles en continu sur Info. Comme on l'a mentionné, d'ailleurs, c'est une des raisons qu'on disait pourquoi il n'y a pas nécessairement de grille de programmation. Donc, on le voit plus comme une nouvelle... c'est une station de nouvelles. Ce n'est que des nouvelles en permanence, effectivement.

2783   Il peut y avoir un commentaire ou deux dans les émissions de pointe, par exemple, un commentaire de Jacques Demers au niveau du sport, qui peut être impliqué dans notre station. Mais essentiellement, on est en nouvelles continues.

2784   LE PRÉSIDENT : Parce que, quand je regarde à la page 19 de votre mémoire principal, le dernier paragraphe complet, sous CINF, d'ailleurs, en titre, je lis :

« Corus Radio propose un engagement de programmation locale similaire à celle proposée pour CKAC, soit 40 heures par semaine de radiodiffusion. En ce qui concerne les nouvelles locales, la titulaire s'engage à diffuser un minimum de 10 heures 5 minutes par semaine de radiodiffusion. L'offre de nouvelles locales comprendrait au minimum un bulletin de 5 minutes à chaque heure entre 6 h 00 et minuit sur l'ensemble de la semaine de radiodiffusion. » (Tel que lu)

2785   Ça, c'est dans votre mémoire principal déposé en janvier dernier.

2786   Ce que vous me dites, Monsieur Cecchini, c'est qu'il n'y a pas de changement dans la stratégie de programmation d'Info 690. Donc, ce paragraphe-là...

2787   MME COURTEMANCHE : Je pense que le paragraphe à la page 19, c'était tout simplement pour nous donner une plus grande marge de manoeuvre dans le contexte où le recouvrement économique ne se faisait pas à moyen ou à long terme.

2788   À court terme, notre stratégie de programmation n'a pas changé. Vous le voyez dans l'annexe qu'est-ce qu'on offre présentement.

2789   Mais on s'est dit, vu qu'on est ici devant le Conseil pour des licences de sept ans, et ne sachant pas quand est-ce la reprise économique, il y aurait peut-être besoin au courant de cette durée de licence de faire d'autres modifications, et on voulait avoir un encadrement qui nous permettrait de le faire.

2790   Donc, ce qu'on vous disait, c'est qu'au pire aller, l'engagement local ne serait jamais en bas de 40 heures par semaine, et le niveau de nouvelles serait au minimum 10,5 heures ou 10,5 heures de nouvelles locales par semaine. Ça fait que c'était vraiment au pire là.

2791   Mais ce n'est pas ce qu'on fait présentement, et ça ne serait pas notre intention, mais on ne sait pas. Sept ans, c'est long. Alors, on voulait un encadrement beaucoup plus...

2792   LE PRÉSIDENT : Mais on peut vous donner plus court si vous voulez.

--- Laughter

2793   MME COURTEMANCHE : Non, non. C'est un bon engagement, 40 heures. C'est une station très déficitaire.

2794   LE PRÉSIDENT : Parce que je fais le même constat au sujet de CKAC, sur la même page, d'ailleurs, mais au sommet de la page, et là, je lis :

« Corus Radio est prêt à s'engager à diffuser 40 heures de programmation locale par semaine à CKAC-AM. En ce qui en trait aux nouvelles locales, nous proposons un total de 20 minutes du lundi au vendredi puisque ce niveau est conforme avec le niveau d'information offert dans d'autres marchés sur des stations AM qui sont axées sur le sport. » (Tel que lu)

2795   En fait, comme ce sont des stations de Montréal, si vous avez dans chacun des cas 40 heures de programmation locale... En fait, si je prends l'hypothèse que ça va très mal, on a 40 heures de programmation locale à chacune des stations, la tête de réseau s'en va à Saguenay ou...?

2796   M. CECCHINI : Monsieur le Président, le contexte est toujours important en termes du moment de la rédaction de ces mémoires-là, comme madame Courtemanche a mentionné. Ce qu'on cherche le plus, c'est une notion de flexibilité.

2797   On est, encore une fois, dans une période où on parle pour sept ans. On est, encore une fois, dans la plus grande incertitude sur le futur, d'un point de vue économique, qu'on a probablement jamais vécu depuis 20 ans.

2798   Ensuite, on était surtout, encore une fois... vous faites référence à des stations qui sont déficitaires encore au moment où on se parle. Info 690, on l'a mentionné ce matin, 7,2 millions de pertes sur huit ans. CKAC, depuis 2005, a opéré un changement important, mais n'a pas encore atteint cette rentabilité-là souhaitée.

2799   C'est dans ce sens-là que dans nos rédactions et dans nos engagements, on souhaite, au fond... on se commet, mais on souhaiterait avoir cette marge de manoeuvre là, cette flexibilité-là pour nous permettre de réagir dans le contexte où, encore une fois, au sens plus large au Québec, on, définitivement, fait face à un déséquilibre structurel, et à Montréal, encore une fois, dans des stations qui, les deux ci-nommées, n'ont pas encore atteint une rentabilité.

2800   MME COURTEMANCHE : Je pense que pour répondre, par exemple, à votre question, ce que vous voulez savoir, c'est que dans la mesure où on a des stations qui sont 100 pour cent locales, puis on s'en va juste 40 heures, comment est-ce qu'on va combler la grille de programmation? Je pense que c'est ça votre question.

2801   M. CECCHINI : C'est sûr que, pour être clair, au moment où on se parle, il n'y a aucun plan que la tête du réseau soit au Saguenay, pour reprendre votre analogie, et c'est sûr que les stations CINF et CKAC, on est là, au moment où on se parle, comme on a dit, à 100 pour cent au local, et ça prendrait, encore une fois, une situation économique qui s'empire de façon extraordinaire, mais il est très, très, très peu probable que ces stations soient jamais 100 pour cent locales.

2802   LE PRÉSIDENT : Faisons l'hypothèse que, effectivement, vous êtes confrontés à réduire les opérations d'une ou des deux stations AM. Le reste de la programmation, ça serait de la programmation qui émanerait de CHMP?

2803   M. CECCHINI : Toutes les possibilités de diffusion en simultané, dans un contexte où on est en hypothèse, et on prend un contexte encore plus -- là, on serait rendu à prendre le mot « désastreux », je pense, dans votre exemple -- c'est sûr que le premier réflexe serait de regarder la diffusion simultanée, par exemple, entre les trois antennes à Montréal. Possiblement, c'est un scénario.

2804   Pour le reste, vous le savez comme moi. J'ai déjà, moi, opéré des stations à Toronto. C'est un peu plus facile d'avoir accès à du contenu anglophone, des fois, qui peut venir hors marché. C'est pratiquement impossible en termes de Québec. On ne pourrait pas se revirer rapidement vers Radio France 2 ou Radio France RFI et diffuser ça, je ne pense pas, avec grand succès ou avec grand intérêt pour nos auditeurs.

2805   Alors, on ferait face à des situations qui pourraient mettre en question, si je prends ce scénario-là, encore une fois, à l'ultime, qui pourrait peut-être remettre même la viabilité, au fond, de ces stations-là.

2806   Et encore une fois, je réponds à votre question dans le contexte d'une période de sept ans, où on a de la misère, dans le fond, à prévoir ce qui se passer le prochain trimestre, et ça, ça sous-tend beaucoup, comme vous l'avez constaté, les changements et les demandes qu'on fait aujourd'hui.

2807   LE PRÉSIDENT : Évidemment, et vous avez fait allusion à des pertes importantes que vous avez encourues avec CKAC et CINF, ainsi que du moins les anciennes stations AM, où le redressement n'a pas encore été totalement réalisé ou même que partiellement réalisé.

2808   Mais si je prends maintenant CHMP, qui... Là, je n'ai pas beaucoup de questions au sujet de CHMP, mais vous ne vous engagez qu'à diffuser 12 heures de contenu musical... Vous avez 12 heures de contenu musical à CHMP. Vous avez ça présentement?

2809   M. CECCHINI : Comme engagement.

2810   LE PRÉSIDENT : Et vous prenez l'engagement de le maintenir?

2811   M. CECCHINI : Non. Non. On l'élimine.

2812   LE PRÉSIDENT : Bien, dans ce cas-là, la question est à l'envers. Ce n'est pas parce que je tiens à ce que vous le conserviez, mais pourquoi vous aviez un engagement de...

2813   M. CECCHINI : Je vais laisser -- c'était réglementaire -- madame Courtemanche.

2814   MME COURTEMANCHE : Parce que c'est moi qui ai écrit la demande quand on a fait ça, ça fait que je le sais pourquoi.

2815   C'est parce que... au moment où on a fait ça, c'est parce que, comme vous le savez, quand on opérait la station CKOO à Montréal, qui était un format de musique alternatif, ça n'allait vraiment pas bien, et on avait fait un changement au format.

2816   On a changé les lettres d'épellation, mais on avait aussi changé le format au maximum du cadre réglementaire qu'ils nous permettaient. On avait commencé à faire le format parlé jusqu'à 49 pour cent, et ensuite, on avait été au Conseil faire une demande de modification qui nous permettait d'opérer en formule spécialisée.

2817   Et on s'est dit, à ce moment-là, c'était monsieur Arcand qui était là et qui est maintenant le Ministre Arcand, avait à l'esprit à ce moment-là, il s'est dit, durant la période transitoire, vu qu'on prend une station de formule musicale et qu'on en fait une station format parlé 100 pour cent, pour un détachement, pour réconcilier l'industrie de la musique, on va leur donner un engagement, on va dire: regarde, 12 heures par semaine, on va parler de la communauté artistique, on va parler de...

2818   Ça fait qu'on a fait ça pour une période transitoire parce qu'on partait de COOL pour s'en aller à CHMP. Ça fait que c'est vraiment la raison qu'on l'a fait. Et puis ce motif-là en 2005, bien, regarde, on est rendu en 2009 et puis on l'a dit ce matin, CHMP se démarque à tous les niveaux.

2819   On a interviewé plus de 500 artistes depuis le mois de septembre dernier, ce n'est pas parce qu'on ne fait pas notre job, mais on s'est dit, c'est une entente qu'on avait faite pour une raison qui n'a plus son sens aujourd'hui.

2820   M. CECCHINI: D'ailleurs, si vous me permettez de rajouter parce que vous... madame Courtemanche mentionne les 500 invités du côté artistique.

2821   Il ne faudrait surtout pas confondre au niveau du Conseil, 98,5 de façon particulière est aussi la station de Montréal qui a offert le plus de performance aux artistes, soit qui reçoive les artistes en ondes qui peuvent faire des performances en direct, live, puis dans ce sens-là c'est certainement un support au milieu artistique qui est très important.

2822   LE PRÉSIDENT: Avez-vous transporté le piano du Studio Maybeline de la rue Gordon à la Place Bonaventure?

2823   M. CECCHINI: C'est plutôt des guitares acoustiques.

2824   LE PRÉSIDENT: Parce que j'ai vu le Studio Maybeline, ça dit... ça vous donne l'âge que j'ai, hein!

2825   Si je regarde maintenant CKOY et puis... que vous devez prononcer CKOY, je suppose?

2826   M. CECCHINI: Exactement.

2827   LE PRÉSIDENT: Est-ce que ça fait de la confusion?

2828   M. CECCHINI: Non.

2829   LE PRÉSIDENT: Non?

2830   M. CECCHINI: Ça ne fait pas de confusion. Je pense que les auditeurs aiment voir un réseau se déployer, les marques se déployer comme les annonceurs aussi.

2831   LE PRÉSIDENT: Non, mais à l'interne, quand on parle de CKOY, on sait toujours lequel on parle?

2832   M. CECCHINI: Alors, on parle de CKOY. À l'interne, on parle de CKOI et de CKOY, il faut bien se comprendre.

2833   LE PRÉSIDENT: Ah! bon. D'accord. Quand je regarde CKOY et CFEL, je note -- je veux juste confirmer que votre engagement est de 42 heures de programmation locale par semaine?

2834   M. CECCHINI: Oui, c'est bien ça.

2835   Mme COURTEMANCHE: Bon. On dépasse le seuil présentement largement, mais c'est l'engagement minimum.

2836   LE PRÉSIDENT: C'est l'engagement minimum que vous... et qui est l'engagement réglementaire et c'est celui-là que vous voulez maintenir. Vous n'avez pas l'intention de le réduire?

2837   M. CECCHINI: Non. Encore une fois, monsieur le président, on est -- comme madame Courtemanche a mentionné -- largement au-dessus de ce nombre d'heures-là. Mais, encore une fois, sur la fenêtre de sept ans, il est clair qu'on va toujours respecter le cadre du 42 heures et le souhait, c'est de rester au niveau où est-ce qu'on est actuellement.

2838   LE PRÉSIDENT: J'aurais dû également inclure CFOM qui fait partie de votre groupe de stations FM qui... existantes.

2839   Les anciennes stations AM qui sont... qui ont été converties en FM et ont actuellement des conditions de licence relatives... et qui sont semblables à celles de la réglementation, c'est-à-dire 42 heures par semaine, et c'est ce que vous voulez maintenir également, je présume?

2840   M. CECCHINI: Oui, exactement.

2841   LE PRÉSIDENT: Maintenant, le Conseil a quelques préoccupations, vous l'avez... madame Courtemanche l'a noté dans sa présentation orale, concernant les... certains enjeux de non-conformité pour lesquels on semble être deux solitudes. Vous semblez avoir une réponse, on semblait en avoir une autre et...

2842   Par exemple, et je vais prendre celle que vous avez citée tantôt dans votre présentation orale où vous parlez de CHLN où vous avez utilisé deux pièces musicales anglophones pour... afin d'éviter un blanc en ondes.

2843   Dans la régie, là, il n'y a pas moyen d'avoir des pièces francophones?

2844   M. CECCHINI: Au niveau de... vous avez parfaitement raison, monsieur le président, et je peux vous dire que c'est les nouvelles directives qui sont en place. Ça nous a... et ça nous a juste... c'était encore une fois dans les éléments de transition, ce sont des éléments qui ont échappé.

2845   Maintenant, on a d'abord un des grands éléments pour ces quatre stations-là. Au niveau du contrôle, la musique parvient de CFOM, comme on a mentionné dans un des mémoires et, je crois, dans la présentation orale de ce matin aussi. Alors, ce sont des erreurs qui, en principe, ne se répéteront plus parce que les contrôles sont beaucoup plus serrés.

2846   Mme COURTEMANCHE: Oui. C'était un moment. C'est parce que ces stations-là n'avaient pas l'habitude de diffuser de la programmation musicale.

2847   Ce qui est arrivé, c'est que l'opérateur devait faire un raccord... de faire un raccordement parce qu'il arrêtait la programmation en réseau pour ensuite pouvoir couvrir une programmation locale à un match de hockey. Et en faisant ça, il y a eu un blanc d'ondes puis il s'est fait «pogner les culottes baissées».

2848   M. CECCHINI: Le disque le plus proche était anglophone.

2849   Mme COURTEMANCHE: Malheureusement. Céline, elle chantait en anglais ce jour-là.

2850   M. CECCHINI: Félix Leclerc.

2851   LE PRÉSIDENT: Or, comme vous le savez, le Conseil, des fois on lui reproche d'être tatillon, ça fait que, là, bien, monsieur Pierre Dion nous l'a dit à l'audience de renouvellement de TVA qu'on était...

2852   Mme COURTEMANCHE: Je noterais, par exemple, que durant la semaine de radiodiffusion, on dépassait largement... ça fait que c'est clair qu'on a eu des manquements, mais en même temps qu'on avait des manquements, on avait 100 pour cent... pour la même semaine, on avait 100 pour cent de contenu canadien entre 6 h 00 et 18 h 00 parce qu'on avait joué juste une pièce puis on avait joué une pièce francophone. C'était...

2853   Alors, c'est comme... c'est... oui, on était non conforme puis d'autres, on était comme 100 pour cent conforme, en fait, parce que c'est différentes règles, là, mais c'est juste pour dire que c'était vraiment une anomalie.

2854   LE PRÉSIDENT: Bien, il y a deux non-conformités, en tout cas, sur lesquelles je voudrais revenir.

2855   Il y en a une qui concerne l'émission de la tribune parlementaire du 29 mars 2009 parce que, pendant l'interruption, on a demandé au personnel de vérifier, qui a fait une deuxième vérification du ruban, et qui nous confirme que de 11 h 00 à 13 h 00, cette émission n'a jamais été diffusée, malgré le fait qu'on note qu'il y a eu de la promotion durant... dans les journées précédentes qui annonçait cette émission-là. Mais le 29 mars, elle n'est pas sur le ruban témoin.

2856   Mme COURTEMANCHE: On va le vérifier, mais selon l'information que moi je... qu'on avait repérée nous autres que c'était... que c'était l'heure à laquelle la Tribune parlementaire se diffusait et, d'ailleurs, partout dans le réseau, CJRC, CKRS et partout, ça a été diffusé.

2857   Alors, s'il y a eu un problème technique puis... parce que c'est une émission réseau, ça tombe réseau, alors je ne comprends pas qu'est-ce qui est arrivé.

2858   M. CECCHINI: Exactement, c'est en principe une opération mais, par conséquent, on va vérifier ça assez rapidement, c'est relativement facile, mais on n'a jamais eu de rapport et normalement... C'est arrivé une fois où il y avait un pépin avec la Tribune au début et on l'a su assez rapidement le lendemain par les partis politiques eux-mêmes qui étaient à l'écoute.

2859   J'ose croire qu'on l'aurait su, mais on va aller, si vous permettez, une triple vérification, parce que ce n'est pas notre lecture et on va vous revenir très rapidement.

2860   LE PRÉSIDENT: Puis c'est... je suis juste un tiers ici. Je suis la courroie de transmission. Donc, malheureusement, je serais un mauvais témoin parce que ce n'est pas moi qui ai fait l'analyse.

2861   La deuxième aussi, ça touche le sujet des montages, là, où on me dit que ça ne peut pas être considéré comme un montage parce qu'il y a eu des interruptions complètes de musique d'environ cinq secondes entre chaque sélection incluse. Durant ces cinq secondes, on annonce qu'il s'agit de l'émission «Les 100 meilleurs souvenirs».

2862   Donc, étant donné que la musique cesse, le lien est brisé. Donc, les pièces sont comptées séparément. Et je peux vous dire que... ce n'est pas ce qui est écrit ici, là, mais je peux vous dire et vous pouvez consulter CKOI, ils connaissent bien la règle.

2863   Vous pouvez aussi consulter CKMF, ils la connaissent très bien également parce que dans une autre vie, j'ai eu... j'ai vécu l'enjeu.

2864   M. CECCHINI: Donc, essentiellement, c'est notre... si vous l'avez vécu, vous connaissez notre réponse, mais notre interprétation va... vous savez, d'abord, il y a deux raisons et il faut insérer ça pour s'assurer qu'il n'y a pas de... que lorsque... si jamais quelqu'un prenait le signal, que c'est bien clair que ça vient de notre station, et de un, et, deuxièmement, évidemment, c'est une façon d'identifier ce que les gens écoutent.

2865   LE PRÉSIDENT: Bien, à ce moment-là, donc, ça affecte tout le calcul du contenu canadien puis du contenu francophone. C'est ça.

2866   La contrepartie à ça, c'est que chacune des pièces est comptée individuellement et là, bien, la vérification du contenu canadien puis du contenu francophone est comptée pièce par pièce puisqu'il y a eu une interruption, alors que dans les montages, évidemment, il y a une espèce... il y a une intégration puis c'est pour ça que je vous dis que dans des... demandez aux spécialistes des montages chez CKOI.

2867   M. CECCHINI: Alors, c'est ce qu'on fera.

2868   LE PRÉSIDENT: Et ils vont vous l'expliquer.

2869   M. CECCHINI: Excellent.

2870   LE PRÉSIDENT: Il y a d'autres non-conformités, là, que, exactement, de vérifications qu'on a faites. Je sais qu'il y a un échange de correspondance.

2871   Je n'ai pas l'intention d'entrer dans les détails de chacune de ces non-conformités-là, mais... parce que vous les avez, de toute façon fait... vous y avez fait allusion et vous avez des éléments de réponses et nous autres aussi il faut le regarder. On apprécie votre apport.

2872   Évidemment, on va être obligé de faire de nouvelles contre-vérifications, on n'a pas eu le temps de tout voir.

2873   Donc, quant à moi, c'était l'ensemble des questions que j'avais à vous poser pour le renouvellement, mais je sais que... madame Poirier me l'a envoyée pour courriel puis, bien, elle vient de me passer un petit papier: «J'ai des questions.»

2874   CONSEILLÈRE POIRIER: C'est parce que parfois on a des présidents qui sautent notre tour. Alors, dans votre cas, vous me prouvez que vous êtes fidèle à nos demandes.

2875   Écoutez, moi aussi j'ai fait un petit calcul rapidement à partir des annexes que vous avez fournies aujourd'hui et de la demande initiale que vous aviez fait concernant les nouvelles en général. Et je vais regarder les mêmes quatre stations que le président a regardées.

2876   Dans vos demandes, vous parliez toujours d'un total de quatre heures 46 minutes à peu près pour chacune des stations de nouvelles quotidiennement.

2877   Et là, maintenant, quand je fais le calcul dans vos annexes, là, quand je regarde ce que vous nous avez présenté, si vous les regardez chacune, on se retrouve Gatineau, ce n'est plus quatre heures 46, c'est quatre heures 33.

2878   On se retrouve avec Sherbrooke avec six heures une au total; avec CHLN avec cinq heures 55 et puis avec Saguenay, six heures cinq, O.k.

2879   Mme COURTEMANCHE: Juste pour être clair, par exemple, quand on parle des totaux, là, ça, ça comprend les nouvelles de réseau...

2880   CONSEILLÈRE POIRIER: Nouvelles, météo et sports.

2881   Mme COURTEMANCHE: Réseau, les nouvelles réseau et les nouvelles locales, sport local, bulletins de météo. Alors, c'est juste au niveau du chiffre, là, je voulais juste préciser.

2882   CONSEILLÈRE POIRIER: Ah! Peut-être que...

2883   Mme COURTEMANCHE: Si vous regardez la description au début et on parle de nouvelles réseau sur semaine, après ça les nouvelles réseau sur le week-end et puis les nouvelles locales sur semaine, ça fait que je voulais juste préciser qu'on a inclus pour le grand total...

2884   CONSEILLÈRE POIRIER: Dans le grand total par semaine, vous avez inclus...

2885   Mme COURTEMANCHE: Oui. Ça fait que, ça, ça change...

2886   CONSEILLÈRE POIRIER: Bon. Merci de me le dire, mais ma question va quand même rester la même, mais sans avoir des chiffres à l'appui.

2887   Est-ce que pour chacune de ces stations-là il va y avoir de grandes variantes dans les nouvelles locales, dans la météo et dans le sport qui va être diffusé à chaque jour?

2888   M. CECCHINI: Vous voulez dire entre les marchés, pour être sûr de bien répondre à votre question?

2889   CONSEILLÈRE POIRIER: Dans chacun de ces marchés-là...

2890   M. CECCHINI: Oui.

2891   CONSEILLÈRE POIRIER: ... est-ce qu'il va y avoir des grandes variantes en terme de temps total de nouvelles, de météo et de sports pour les quatres villes: Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay?

2892   M. CECCHINI: Alors, entre elles, il n'y aura pas de grande variante, non.

2893   CONSEILLÈRE POIRIER: Mais il y aura des variantes quand même?

2894   M. CECCHINI: Il y aura des variantes, oui, parce que ça peut dépendre de chaque marché, il peut y avoir des particularités dans chaque marché, mais des variantes qui ne dépasseront pas les genres de variantes que vous avez lues là. Ça va être les mêmes proportions.

2895   Alors, il n'y aura pas de grande variante au niveau de... entre les quatre marchés que vous avez nommés au niveau des nouvelles locales, pour être bien sûr de bien répondre et de bien saisir votre question.

2896   CONSEILLÈRE POIRIER: O.k. Bon. Quand je regarde quand même... prenons l'exemple des nouvelles locales pour Sherbrooke, on se retrouve avec, mettons, trois heures 35?

2897   M. CECCHINI: Oui.

2898   CONSEILLÈRE POIRIER: O.k. Puis si je regarde tout de suite la page ensuite, attendez, là, c'est l'autre Sherbrooke, mais allons à Trois-Rivières.

2899   M. CECCHINI: Trois-Rivières.

2900   CONSEILLÈRE POIRIER: J'ai trois heures 20?

2901   M. CECCHINI: Trois heures 20, par exemple.

2902   CONSEILLÈRE POIRIER: O.k. Et si on regardait, bon, le sport ou la météo, ça peut varier, et j'aimerais savoir qu'est-ce qui fait que ça varie d'une place à l'autre parce que si je prends CJRC, pour le sport ça va être seulement 49 minutes alors que les autres vont en avoir une heure 30, une heure 42?

2903   M. CECCHINI: Ça va varier selon le cas, probablement dans la structure de l'émission parlée qui est le matin parce que, encore une fois il est important de mentionner que ça reste des stations à prépondérance verbale.

2904   Donc, dans les émissions du matin et l'émission du retour à la maison, c'est à l'intérieur de ces émissions-là qu'il y a des variantes. Il y a des marchés où il y a plus de collaborateurs, des marchés où il y en a moins, plus de politique à certains endroits, moins à d'autres stations.

2905   Alors, dépendant de cette programmation-là, ça va faire varier le temps alloué aux nouvelles pures. Il y a des marchés qui font deux minutes au-delà du bulletin national à l'heure pile, qui font quatre minutes à la demi-heure, qui rajoutent deux minutes à ce bulletin-là.

2906   Alors, c'est des variantes qui vont surtout dépendant de l'animateur en place aussi, donc de l'équipe de programmation. Mais, essentiellement des variantes qui vont rester toujours relativement faibles, là.

2907   CONSEILLÈRE POIRIER: Les variantes sont-elles dépendantes des besoins de la population ou des besoins exprimés ou simplement des ressources disponibles chez vous?

2908   M. CECCHINI: Dans la majorité du temps, si on parle surtout des émissions du matin et du retour, on parle beaucoup plus du marché des besoins qu'on pense que nos auditeurs viennent chercher.

2909   Alors, quand je fais référence à des collaborations ou à des collaborateurs, c'est en ce sens-là; pas nécessairement dans cette période-là aux ressources disponibles.

2910   CONSEILLÈRE POIRIER: O.k. Mon autre question est plus en référence au mémoire que vous avez présenté et, là, vous me direz encore si j'ai bien compris, au même titre que parfois Longueuil pourrait servir à diffuser pour l'ensemble des stations de Montréal la même musique partout, est-ce que Québec et Lévis pourraient avoir la même vocation pour Trois-Rivières, Chicoutimi et Sherbrooke?

2911   M. CECCHINI: Vous avez bien compris, dans le sens qu'au moment où on se parle les stations Souvenirs garantis, CHLM, CHLT, CJRC et CKRS, donc nommément Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay, sont alimentés par CFOM Québec.

2912   CONSEILLÈRE POIRIER: Hum-hum!

2913   M. CECCHINI: C'est le format de CFOM Québec, c'est au niveau de la musique qui a été donc exportée suite à son succès à Québec, a été exportée dans ces marchés-là.

2914   Alors, on est, jusqu'à un certain point, je vous dirais avec fierté qu'un réseau Québec est en train de s'établir avec tête de pont Québec et non Montréal.

2915   CONSEILLÈRE POIRIER: Oui. De la façon dont vous le présentez, ça semble être une bonne nouvelle, mais quand même, il y a des institutions comme l'ADISQ qui dénotent dans cette pratique-là un manque de diversité musicale; c'est-à-dire qu'on va se retrouver à Chicoutimi, à Trois-Rivières, ce serait la même musique, alors que peut-être anciennement ou si c'était fait d'une autre façon, il y aurait d'autre musique qui pourrait être présentée.

2916   C'est un des arguments qui est souvent répété par l'ADISQ.

2917   Est-ce que vous pensez que cette façon de faire là est un plus pour la diversité musicale et pour les artistes?

2918   M. CECCHINI: Je pense que oui. D'abord, c'est toujours toujours intéressant de débattre avec l'ADISQ. Mais, essentiellement, ce qu'il faut comprendre, c'est le point de départ.

2919   Au moment où on se parle, ces stations-là, avant le virage de Souvenirs garantis ne diffusaient pas de musique. D'ailleurs, madame Courtemanche l'a dit avec éloquence, au fond, le pourcentage, les pièces musicales jouées étaient tellement faibles que les pourcentages soit de réussite ou de manquement deviennent, par conséquent, élevés. Ça, c'est un.

2920   Alors, je pense que l'ADISQ de ce côté-là serait sûrement heureuse et est heureuse, je pense, de voir un réseau de plus qui offre de la musique.

2921   Ceci étant dit, pour le reste on revient au déséquilibre structurel. Si on pouvait, peut-être qu'on aurait -- et si on pouvait, on retournerait à une époque où chaque station dans son marché avait une livraison locale et, par conséquent, vivait très bien.

2922   Malheureusement, aujourd'hui, on fait face à une situation où ce n'est pas le cas et la structure qu'on a proposée est essentiellement en ligne au fond avec ce que ASTRAL fait avec ses autres réseaux ou, encore COGECO avec Rythme-FM.

2923   Alors, ce qu'on a fait, au fond, c'est d'amener une voie supplémentaire et ça me fait plaisir que vous ameniez, madame la conseillère, l'axe de la variété parce qu'on est... on s'est beaucoup questionné aussi sur ça pour être devant vous aujourd'hui puis dire Souvenirs garantis va apporter quoi.

2924   Et Souvenirs garantis apporte un catalogue musical -- vous me passerez l'expression -- qui duplique environ à 45 pour cent avec Rock Détente, à peu près à 57, 58 pour cent avec Rythme-FM, alors que Rock Détente et Rythme-FM ensemble, dans la majorité des semaines qu'on a étudiées duplique à 80 pour cent.

2925   Alors, nous, on apporte une diversité de ce côté-là qui est vraiment différente.

2926   D'ailleurs basée sur le succès d'écoute qu'on a obtenu à Québec où, essentiellement, CFOM depuis deux sondages maintenant est une station en terme de part de marché chez les 12 plus, pour être bien cité, domine le marché suite à un travail acharné de l'équipe depuis plusieurs années face à des machines qui étaient définitivement bien huilées.

2927   CONSEILLÈRE POIRIER: Et ma dernière question, monsieur le président, c'est concernant les artistes de la relève. Bon, vous en faites... vous faites référence aujourd'hui un peu à la page 11 dans votre document, mais quand on parle des artistes émergents, vous savez, on n'est pas arrivé encore à la définition, on n'a pas encore, du côté du Conseil, complété le travail.

2928   Mais qu'est-ce que vous avez l'intention de faire du côté des artistes émergents et qu'est-ce que vous ferez surtout, parce qu'on pense à une licence de sept ans, O.k., et notre politique et notre définition va arriver en cours de licence pour vous, qu'est-ce que vous êtes prêt à faire lorsqu'on aura complété notre travail.

2929   Et d'ici ce temps-là aussi, qu'est-ce que vous êtes prêt à faire pour les artistes émergents?

2930   M. CECCHINI: Je vais... d'abord, une chose, dans la... on a été clair, je crois, dans notre réplique à l'ADISQ, dans notre mémoire en réponse à ça, où on disait clairement que dès que le Conseil aura statué avec les intervenants... les différents intervenants, CORUS Québec va effectivement suivre cette réglementation-là sans aucun problème.

2931   Deuxièmement, au niveau des artistes émergents, on s'est commis il y a maintenant... on est dans la deuxième année d'une entente de cinq ans qui va jusqu'en 2012, on a mentionné ce matin encore uns fois pour les artistes de Granby.

2932   C'est pour nous excessivement important puis cet engagement-là est, je pense, très révélateur. C'est avec grand plaisir à toutes les années que je vais remettre les bourses et que je vais travailler avec les gens de Granby et c'est les...

2933   Monsieur le président Arpin faisait tantôt référence à CKOI, tout... à Granby, tous les présentateurs de galas sont les animateurs de la station CKOI, c'est vraiment une implication large; d'ailleurs, autant CKOI Sherbrooke que CKOI Montréal, de ce côté-là.

2934   C'est une question qui nous préoccupe aussi parce qu'il en va de notre futur beaucoup, de la musique au fond et on a plusieurs plans de développement de talents par les biais de certaines stations et quand certains réseaux sont complétés aussi. Ce sont des éléments qui vont nous permettre de mettre de l'avant beaucoup plus les talents.

2935   Et je m'en voudrais, encore une fois, de ne pas re-mentionner, parce que je l'ai dit rapidement, mais même des stations comme 98.5-FM qui sont entièrement parlées, ont une vocation de supporter le contenu artistique et le contenu des artistes émergents.

2936   On le fait avec grand plaisir en particulier dans des émissions où, comme je le disais, il y a soit des performances ou, encore, on donne la parole à des gens qui viennent s'exprimer de ce côté-là et parler de leur expérience.

2937   Et je peux vous dire que c'est souvent ces témoignages-là que... où on reçoit beaucoup de courriel en retour que les auditeurs apprécient énormément. Ça, c'est valorisant parce qu'on sait qu'on remplit un besoin qui est spécifique et, par conséquent, ça nous pousse à en faire plus.

2938   Mme COURTEMANCHE: Je veux juste rajouter qu'à l'annexe 1-B on a détaillé pour chaque station qu'est-ce qu'on faisait exactement au niveau de la promotion des artistes canadiens de la relève, ça fait qu'il y a quelques... ça fait que vous pouvez utiliser exactement ce qu'on fait.

2939   CONSEILLÈRE POIRIER: O.k.

2940   Mme COURTEMANCHE: Et je voulais juste rajouter à ce point-là que la promotion des artistes de la relève dépend beaucoup du format. Vous avez entendu quand on a comparu devant... avec l'équipe contre la demande Evanov que le produit musical francophone, il est 14 fois plus petit que qu'est-ce qui existe au Canada anglais. Ça fait que les artistes de la relève, il n'en mouille pas.

2941   Et puis d'autre chose qu'on réalise, c'est que les artistes québécois se réalisent en anglais souvent pour aller chercher des marchés internationaux. Ça fait que c'est juste pour mettre ça.

2942   Mais revenir à la composante, c'est relié au format. La CR a déposé un mémoire au Conseil dans le contexte de votre audience publique sur les artistes émergents et selon leur décompte à eux, si la formule s'apparente aux artistes émergents, 44 pour cent du produit musical était des artistes émergents dans le contexte où la formule l'appuyait. Et aux États-Unis, quand ils ont fait une comparaison, il y a eu seulement 30 pour cent.

2943   Alors, c'est pour vous dire que dans le contexte où la formule s'apparente aux artistes émergents, l'industrie de la radio fait déjà beaucoup de diffusion d'artistes émergents. Je voulais juste noter ça pour le dossier public.

2944   CONSEILLÈRE POIRIER: Merci beaucoup tous les deux.

2945   M. CECCHINI: Merci pour vos questions.

2946   LE PRÉSIDENT: Le conseiller Morin.

2947   CONSEILLER MORIN: Merci, monsieur le président.

2948   Vous vous présentez devant nous comme le réseau d'information privé le plus important au Québec avec 43 journalistes et vous faites un appel du pied pour un redressement réglementaire suite à un déséquilibre dans le marché où un joueur occupe une position très dominante.

2949   Cela étant dit, vous vous êtes présenté tout à l'heure avec des clips de bonnes nouvelles et je vous en félicite parce que je trouve que les audiences du CRTC pour des gens qui sont en communications, soit en radio, soit en télévision, c'est souvent assez «drabe» et je trouve que ça ajoute beaucoup au paysage de ces audiences-là qui portent, comme vous le savez, sur l'ensemble des médias.

2950   Mais j'aurais préféré, personnellement, avoir, puisqu'on parle d'un réseau et pas seulement de permis station par station, j'aurais préféré, personnellement, que vous vous présentiez devant nous avec une demi-douzaine de scoops ou de dossiers ou de nouvelles, de séries, de choses qui disent... qui pourraient marquer CORUS est le plus important réseau d'information privé au Québec, qui pourrait dire, bien, voici, ça c'est CORUS.

2951   Et je ne sais pas, mais il me semble que vous avez une force de frappe et il ne me semble pas que c'est évident qu'on la sent à tous les jours.

2952   Alors, si vous demandez un redressement réglementaire, est-ce qu'en retour vous proposez de nouvelles avenues pour que le Conseil s'y penche sérieusement à ce redressement complémentaire, réglementaire? Enfin c'est ma première question.

2953   Et quand je parle de scoop, je vais être plus précis parce que vous pouvez me dire c'est un scoop. Moi, je peux vous dire, non, ce n'est pas un scoop. Disons-le autrement. Je vais vous poser une question très précise.

2954   Au cours de la dernière année -- je vous donne 12 mois -- combien à toutes vos stations, avec toutes les stations que vous avez, avec tous les journalistes que vous avez, combien de nouvelles ont été projetées dans une de vos stations et reprises par la Presse canadienne? C'est un intermédiaire indépendant.

2955   Y a-t-il... avez-vous quelques nouvelles à me dire pour que le plus important réseau d'information privé au Québec a soulevé autant de lapins depuis 12 mois? Avez-vous des exemples?

2956   Moi, je peux vous en donner pour d'autres radiodiffuseurs, je ne le ferai pas, mais vous savez très bien ce dont je parle et la mesure, ça va être la Presse canadienne dans ce cas-là.

2957   M. CECCHINI: D'abord, monsieur le conseiller, ce n'est pas... ce n'est pas avec vous que je vais débattre c'est quoi un scoop, je ne me sentirais pas à la hauteur. J'ai Yves Bombardier qui est avec nous pour cette réponse-là. Je ne sais pas, Yves, si on a une réponse immédiate ou si on veut un peu de temps?

2958   M. BOMBARDIER: Je pourrais prendre un peu de temps. Je peux vous dire, monsieur Morin qu'à une dizaine d'occasions et, essentiellement, des scoops provenant du Palais de Justice, ont fait l'objet d'une diffusion plus large sur l'ensemble du Québec.

2959   Je pourrais vous revenir avec des exemples précis au cours des prochaines minutes, si vous voulez.

2960   CONSEILLER MORIN: Et de la Presse canadienne, plus spécifiquement.

2961   Vous parlez des échanges à travers le Québec. Est-ce que, étant donné que vous êtes un réseau d'information privé le plus important au Québec, est-ce qu'il y a vraiment des échanges entre les régions?

2962   Est-ce que vous disposez, par exemple, d'un programme informatique, d'un logiciel qui permet à... parce que vous n'avez pas une abondance de journalistes dans chacune des régions, mais à un journaliste, par exemple, du Saguenay, de dire: Tiens, cet item de Sherbrooke m'intéresse. Et non seulement il pourrait suivre notre nouvelle, mais même en quelques heures on pourrait accompagner ça, par exemple, les hôpitaux.

2963   Est-ce que vous avez des échanges réguliers, récurrents, pour augmenter l'offre parce que les régions, il y a des problèmes similaires et on en sort souvent des faits divers avec des nouvelles ou des informations qui sont plus thématiques, mais qui concernent néanmoins tous les gens et souvent sur la base d'une comparaison, on apprend beaucoup sur notre région.

2964   M. CECCHINI: Encore une fois, monsieur le conseiller, la réponse à votre interrogation sur les logiciels ou le partage est oui et je voudrais profiter, encore une fois, de la présence de Yves Bombardier qui, au-delà d'être directeur général des trois stations à Montréal et directeur général de CORUS Nouvelles aussi et, par conséquent, peut vous expliquer beaucoup mieux que moi le mécanisme. Yves?

2965   M. BOMBARDIER: Merci, Mario. Monsieur Morin, la réponse à votre question, c'est oui dans les deux cas. Il y a un logiciel chez nous qu'on utilise, qui s'appelle «le Burley», c'est une espèce de serveur central sur lequel chacune des stations régionales met, installe ses reportages, son information par écrit et chacune des stations peut donc aller puiser à même cet outil de travail-là, si vous voulez, que toutes les salles de nouvelles utilisent.

2966   Et deuxième réponse à votre question aussi, nous avons... tous les matins, une réunion téléphonique met en ligne par l'entremise de notre directeur de l'information, monsieur Robert Languedeau, l'ensemble des responsables de chacune des salles de nouvelles en région.

2967   Et on essaie, tous les matins de, à partir de la liste d'épicerie -- appelons-la comme ça -- d'une certaine liste d'épicerie, on essaie tous les matins de voir comment on est capable de bonifier, utiliser, aller plus loin, faire faire du millage, en d'autres termes, faire faire du millage aux histoires de chacune des régions et toujours en fonction des critères que l'on a dans nos salles, c'est-à-dire les trois dernières nouvelles de l'heure et qu'est-ce qui est le plus hot au moment où on se parle.

2968   CONSEILLER MORIN: Donc, vous mettez à profit pour l'ensemble du réseau, pour l'ensemble des stations, quitte à ce que la décision éditoriale soit prise dans chacune des régions. C'est ça?

2969   M. BOMBARDIER: Oui, absolument, absolument.

2970   CONSEILLER MORIN: Est-ce qu'il y a une évolution à ce niveau-là? Est-ce que... autrement dit, est-ce qu'il y a de plus en plus d'échanges sur... au cours des cinq dernières années entre les régions? Est-ce que vous avez des chiffres à nous donner là-dessus?

2971   M. BOMBARDIER: Je n'ai pas de chiffres clairement à vous donner à ce moment-ci. Je peux vous dire que c'est une structure qui est à ses premiers pas et qui fonctionne relativement bien. On a de grands espoirs dans cette structure-là.

2972   CONSEILLER MORIN: Quand vous dites «à ses premiers pas»?

2973   M. BOMBARDIER: À ses premiers pas, on a une année et demie à peu près dans ce fonctionnement-là de fait, alors vous comprenez que c'est assez nouveau, on est encore en train de mettre des outils en place.

2974   Une fois les outils bien rodés, pardonnez-moi l'anglicisme, bien rodés, on va passer à une étape plus philosophique de mise en place d'outils de travail éditoriaux qui vont vous nous permettre d'avoir des balises un peu plus claires. C'est dans les prochains mois, c'est dans les projets sur la table.

2975   À l'heure où je vous parle, je ne suis pas capable, comme vous dis, de vous donner des chiffres exacts.

2976   CONSEILLER MORIN: Est-ce que vous avez néanmoins, je ne sais pas, des objectifs cibles, par exemple, que dans l'ensemble de vos bulletins, sur une période d'un mois ou plus longue, vous auriez, je ne sais pas, 20 pour cent de contenu qui vienne des régions. Peut-être, c'est... De région en région, je parle d'échange.

2977   Est-ce que vous avez ce genre de chiffres ou de plan ou de... ou, là, vous êtes vraiment à tatillon, sans trop avoir d'objectif précis?

2978   M. BOMBARDIER: On est encore à l'analyse de la situation. On est en train d'analyser comment on interagit entre nous, quelle est la conséquence de ces interactions-là, quel résultat ça donne.

2979   Alors, vous comprendrez qu'à ce stade-ci, on n'est pas en mesure de vous dire on a l'objectif d'avoir 25 pour cent du contenu diffusé sur l'ensemble des régions qui nous provient des stations régionales en terme information. On n'est pas à ce stade-là encore parce qu'on est en train de faire l'état de la situation.

2980   Ceci étant dit, c'est une démarche qui va prendre... qui va avoir un aboutissement très rapidement. Je vous dirais qu'au cours de la prochaine année, sans avoir une date fixe, au cours de la prochaine année, il y a beaucoup d'étapes, cette étape-là devrait être complétée et beaucoup de gestes concrets de posés pour établir une recette ou des balises de travail.

2981   M. CECCHINI: Pour ajouter, monsieur le conseiller, si vous le permettez.

2982   On a fait référence encore une fois à beaucoup de restructuration dans notre... dans notre allocution verbale ce matin et de moments tumultueux. Et ce que monsieur Bombardier décrit, c'est exactement le genre de plan qui... qu'on est plutôt impatient de faire avancer les choses, mais en même temps que les bases que l'on devait se donner pour mieux avancer viennent d'être complétées au mois de mars.

2983   On a pour la première fois devant nous depuis 2006 des plans vraiment clairs pour nous, au moment où on se parle, toujours dans le contexte d'une visibilité courte où on pense que, là, on a les balises pour avancer et nécessairement aller plus loin en terme de livraison à notre auditoire. Et là on verra comment les choses évoluent.

2984   Mais comme on a déposé ou j'ai mentionné que la profitabilité de certaines stations ne serait pas encore là avant plusieurs années, ça, c'est des éléments qui nous forcent à fonctionner d'une façon étapiste.

2985   M. BOMBARDIER: Monsieur Morin, simplement un ajout, une parenthèse à la question... la première question que vous me posiez.

2986   Mon directeur général du Saguenay m'a dit deux nouvelles, par exemple, proviennent de Saguenay et ont fait la Presse canadienne, ont été reprises par l'ensemble des réseaux québécois, un drame familial qui s'est déroulé dans la région du Saguenay Lac-St-Jean et toute l'histoire entourant Nathalie Simard, son conflit avec son producteur, ça prend des proportions...

2987   CONSEILLER MORIN: Donc, pour la Presse canadienne c'était combien?

2988   M. BOMBARDIER: La Presse canadienne.

2989   CONSEILLER MORIN: O.k. Évidemment, le plus important réseau d'information privé n'a que 43 journalistes. Dans des audiences précédentes, j'ai pris votre partie à Kelowna à Ottawa et j'ai même écrit des opinions minoritaires de plusieurs dizaines de pages parce que je vous trouvais «innovatifs» et parce que, aussi, je trouvais que vous aviez une ouverture aux nouvelles technologies, ce qui n'était pas souvent... qui n'était pas nécessairement le cas d'autres diffuseurs, radiodiffuseurs.

2990   Il me semble que, cet après-midi, là, je suis... je dois vous dire plus rassuré, mais parlons, par exemple, pour être plus spécifique, du journalisme citoyen. On le sait, beaucoup d'événements passent par là aujourd'hui parce que les radiodiffuseurs, les télédiffuseurs n'ont tout simplement pas les équipes nécessaires et c'est non seulement vrai dans l'information locale, mais c'est vrai à l'internationale. On donne des caméras pour avoir des images puis on rassemble le tout puis, et caetera, on s'assure, bon, il y a toutes sortes façons de le faire.

2991   Le journalisme citoyen, je pense que vous n'en parlez pas, est-ce que dans le marché québécois c'est quelque chose à laquelle vous pensez? Je pense spécifiquement, comme je viens de vous le dire, au marché d'Ottawa. Est-ce que, à ce niveau-là, il y a une ouverture? Est-ce que ce sont les structures syndicales qui vous empêchent d'être plus à l'aise?

2992   J'aimerais savoir un peu votre point de vue là-dessus.

2993   M. CECCHINI: Question fort intéressante parce que ça fait le... c'est le sujet de débat, je dirais, si ce n'est pas quotidien, à tout le moins hebdomadaire avec la salle puis avec les gens. Et le dernier point que vous avez mentionné est pour nous le plus... c'est la contrainte la plus importante, si on veut, c'est l'environnement syndicalisé de CORUS Québec en ce sens-là.

2994   Alors, je veux être bien compris encore une fois. Mon commentaire n'est pas nécessairement que ça ne se ferait pas dans un contexte de syndicat, mais il y a des contraintes à respecter et c'est moins évident.

2995   Ceci étant dit, lorsqu'on déborde ou qu'on discute ou qu'on devrait mettre de l'avant peut-être des programmes de façon plus claire, comme vous le mentionnez parce qu'on ne l'est pas nécessairement. Mais on revient, on n'a pas seulement de programme qui promeut ça ou qui font la promotion de ce genre de journalisme-là, sans le qualifier, ceci étant dit.

2996   Mais, essentiellement, ce n'est pas à date l'option qu'on privilégie ici au Québec, au moment où on se parle, parce qu'on se dit aussi qu'à travers l'élément parlé que l'on fait à travers les émissions du matin et du retour qui sont à prépondérance verbale aussi, qui ne sont pas de la nouvelle pure, mais où on discute de l'actualité locale à tout moment et par l'intervention qu'est la radio.

2997   C'était intéressant ce matin, allocution verbale, il ne faut jamais oublier les bases de notre média. Ça fait longtemps, nous, que le citoyen intervient en onde via les lignes ouvertes. Quand Paul Arcand à Montréal ouvre les lignes sur 98.5 et qu'on a des témoignages qui sont exactement en ligne avec la nouvelle ou avec l'intervention que monsieur Arcand vient de faire, on est essentiellement en reportage en direct avec un citoyen en ce sens-là ou à un auditeur, on peut l'appeler d'une autre façon.

2998   Donc, ce sont des éléments qui sont pour nous peut-être sous d'autres formes, peut-être pas sur des formes, si on pourrait dire traditionnelles, je ne suis pas sûr qu'il y a encore une tradition dans le journalisme de citoyen, mais, bon, auquel... au sens auquel vous faites référence, mais on n'a pas l'impression pour le moment d'un manquement.

2999   Nous, ce n'est pas un élément, ce n'est pas la façon pour le moment qu'on privilégie ici au Québec, pour être bien clair, mais ceci étant dit, encore une fois je reviens sur le point de débat hebdomadaire, ça ne veut pas dire que c'est des éléments qui sont évolutifs et qui sont pour nous très très très importants.

3000   Il y a toute la notion ensuite des sites web qui viennent s'ajouter à ça et on débat souvent, justement du côté légal de ces éléments-là. Juste ouvrir des blogues où c'est un peu moins compromettant sur un site web comme CORUS Sport. Prenons où c'est beaucoup moins compromettant où on parle d'échanger un jouer des Canadiens puis il n'y a rien de tragique, déjà là, il y a des gens qui peuvent, lorsqu'on encourage un blogue, qui peuvent essentiellement...

3001   Il faut être très vigilant, ça demande donc beaucoup plus de ressources, il faut être vigilant pour vérifier qu'est-ce qui est écrit et qu'est-ce qui est publié parce que, évidemment, on prend nos responsabilités assez au sérieux et je pense qu'on l'a prouvé depuis trois ans avec certains virages. Donc, à partir de ce moment-là c'est des... c'est des voies qu'on explore et qu'on n'a pas encore embrassées à 100 pour cent.

3002   CONSEILLER MORIN: Dernière petite question.

3003   Mme COURTEMANCHE: Juste... ah! pardon! Je voudrais juste préciser, par exemple, qu'on le fait à Edmonton. On a une station qui est différente.

3004   CONSEILLER MORIN: Absolument. J'avais même acheté. Alors, dernière petite question. Les PPM, comment vous voyez maintenant ces mesures par rapport à votre formule et je vous demande un peu de parler en terme d'avenir, compte tenu de ces nouveaux résultats?

3005   M. CECCHINI: Bien nous on est... d'abord, encore une fois, dans l'allocution verbale ce matin de monsieur Cassidy on était... j'étais très heureux de... qu'on prenne la peine de vous en parler parce que j'étais... personnellement, c'est un sujet qui me rejoint parce que je sais que la recherche des fois rejoint pas toujours tout le monde autour d'une table, mais, moi j'aurai... je conserve la fierté d'avoir été du premier meeting en 1992 où à BBM on a parlé des PPM où Radio Mutuelle et Télémédia étaient présents.

3006   On souhaitait à l'époque que ça ne soit pas comme la radio numérique et qu'on voit l'aboutissement de ça et on l'a vu récemment. Et je suis d'autant plus fier que Montréal a été le premier marché au fond à ouvrir la voie pour l'ensemble du pays.

3007   Ceci étant dit, c'est une mesure avec un changement de... et soyez sans crainte, je n'irai pas dans la méthodologie, à moins de répondre à des questions, mais fondamentalement, fondamentalement, qui n'a rien à voir avec les cueillettes d'écoute si ce n'est qu'un élément méthodologique où on passe d'un échantillon aléatoire réparti sur un temps donné, nommément huit semaines où maintenant on est en panel, où des gens peuvent avoir le bidule électronique pendant des années. Alors, on est fondamentalement sondé aussi 365 jours par année.

3008   Pour nous... d'abord pour la radio, et vous me permettrez d'avoir ce discours-là pour avoir été président du Conseil du BCRQ, le Bureau de commercialisation de la radio du Québec au moment de cette transition-là, toute l'industrie était unanime derrière le positivisme que ce changement-là était pour amener, même si dans tout changement il y a du chaos, il y a de l'incompréhension, on est assez fier d'avoir passé à travers cette période-là de façon relativement bien en dedans de trois à quatre mois, considérant le changement fondamental et important que ça représentait.

3009   Alors, pour la radio, premièrement, de constater ça et de le voir s'étendre le plus rapidement possible; d'ailleurs CORUS avec d'autres joueurs est une des compagnies qui a demandé le plus rapidement possible de voir la viabilité, d'avoir les PPM dans le marché de Québec ici, tout simplement parce qu'on croit que c'est une meilleure mesure pour notre média, moderne en tout cas, qui nous amène dans le 21ième Siècle et unifié avec la télévision.

3010   Et quand on parle d'achat, d'achat publicitaire par les agences et par les annonceurs, pour nous c'est important.

3011   Maintenant, j'arrive à la deuxième partie de votre question. Nous... j'ai toujours un peu de... je n'ai pas envie de répondre que la mesure a favorisé une station ou une autre. Je pense que c'est d'abord le travail acharné de ses artisans qui favorise une station et je le crois très sincèrement.

3012   L'avantage ou la crédibilité qu'on peut apporter, nous, par cette réponse-là, c'est qu'on a, par exemple, six stations à Montréal. Il y en a, nommément, qui ont gagné à travers ce changement-là et il y en a qui ont perdu. Alors, nous, on n'est pas... on n'est pas... on est touché de tous les côtés par ce changement-là, mais même dans les stations ou dans le transfert, j'ai aussi dit à mes gens, on n'a pas blâmé la méthode trop... si on a perdu des parts, on ne commencera pas à dire que c'est à cause des PPM.

3013   On va améliorer notre musique, on va améliorer notre livraison puis on va aller plus loin. Mais pour nous, essentiellement, ce qui est extraordinaire au niveau des produits qu'on livre, nommément de nouvelles, entre autres, c'est d'être sondé 365 jours par année. Ça nous permet d'avoir maintenant des mesures à toutes les saisons.

3014   On a parlé beaucoup de la radio, comment elle est saisonnière, comment la radio réagit... réagit aux températures. On voit les mouvements des auditoires quand il y a tempête de neige à Montréal.

3015   Je parle de Montréal parce que les PPM sont juste à Montréal au moment où on se parle et le Pont Champlain est bloqué pendant quatre heures, on le constate, on le voit comment les parts d'écoute... les gens se dirigent vers Info 690, vers 98.5, quittent les stations pour aller voir ce qui se passe. Et ça, c'est des mouvements qui nous permettent d'analyser le comportement. Alors, pour nous, c'est une mine d'or.

3016   J'ai aussi dit beaucoup... il va falloir que vous m'arrêtiez, monsieur le président, parce que je peux en parler pendant cinq heures des PPM. Mais, effectivement, je suis peut-être le seul passionné au Québec sur les PPM.

3017   CONSEILLER MORIN: Vous êtes en train de tester sa patience, là.

3018   M. CECCHINI: Oui, là. Alors, si j'ai répondu à votre question, je m'arrête là.

3019   CONSEILLER MORIN: Ça va. Merci.

3020   LE PRÉSIDENT: Deux brèves puis madame Lamarre veut aussi vous poser des questions.

3021   Au sujet de CFEL, vous avez présentement comme une condition de licence de faire un rapport annuel sur la diversité musicale. J'ai vu dans le mémoire que vous souhaitez être libéré de cette obligation.

3022   Pouvez-vous nous justifier davantage... d'ailleurs, nous donner les motifs pour lesquels vous voulez être libéré de cette obligation?

3023   M. CECCHINI: Oui, peut-être madame Courtemanche.

3024   Mme COURTEMANCHE: Bien, premièrement, c'est un rapport qui, à notre estimation se rapportait plus à toute la question des artistes émergents pour savoir comment l'offre de musique se distingue de station à station. Mais nous autres on s'est dit qu'avant de commencer à déposer des rapports et on ne connaît même pas le contexte dans lequel on va oeuvrer au niveau des artistes émergents, puis avant de prendre des obligations, une station, une le fait, une ne le fait pas; il n'y a pas de cohérence dans le marché.

3025   Si on veut vraiment se pencher sur la question de comment les stations se distinguent au niveau de la musique, il faudrait que tout le monde on travaille dans le même sens. Ça fait que c'était vraiment ce sens-là de dire...

3026   LE PRÉSIDENT: Est-ce que votre souhait c'est qu'on l'impose... qu'on profite de la présence de CFOM pour l'imposer à CFOM? Puis si on attribue des licences à monsieur Evanov, lui imposer à monsieur Evanov même si on n'en a pas discuté puis éventuellement quand ASTRAL viendra puis RNC se présentera, qu'on leur demande de faire des rapports ou si c'est d'être...

3027   Mme COURTEMANCHE: Bien, je dirais, premièrement, des rapports annuels, ça prend bien du temps. C'est comme la diversité culturelle, monsieur le président. Au début, on faisait ça à chaque année. Là, je pense que ça a plus son sens pas une ou deux fois durant le terme de licence, ça prend bien du temps. Je ne veux pas chialer parce que c'est moi qui fais ça, mais en tout cas, ce n'est pas grave, mais...

3028   Je trouve que d'avoir des rapports, je me demande sérieusement au sein du CRTC, vous allez recevoir ces rapports-là, qu'est-ce que vous allez en faire? Est-ce que... tu sais, au niveau légal?

3029   LE PRÉSIDENT: Écoutez; je peux vous dire que... j'ai l'expression que monsieur Von Feinchenstein utilise fréquemment «feed the beast»?

3030   Mme COURTEMANCHE: Feed the beast, mais en téléphonie, je regarde, il y avait des rapports annuels sur toutes sortes d'affaires puis personne ne le regardait puis, en fin de compte, on a fait le ménage là-dedans.

3031   Je pense que s'il y a une utilité avec... qui concorde avec le cadre réglementaire dans lequel c'est clair, on a besoin d'avoir un rapport parce que le Conseil, lui, va faire une audience qui, lui, va juger il y a de la progression qui se fait au niveau de la diversité ou non et à ce stade-ci on va demander à tous les groupes radio de déposer des mémoires en même temps pour voir si on... là, je verrais son utilité.

3032   Mais juste le déposer à chaque année puis quelqu'un le regarde ou ne le regarde pas puis on fait quelque chose, on ne fait pas quelque chose avec, je pense que c'est vraiment ça.

3033   LE PRÉSIDENT: On va prendre votre réponse en délibéré.

3034   Mme COURTEMANCHE: Oui.

3035   LE PRÉSIDENT: Bon. Mon autre question concerne CKRS. Quand on a fait une analyse de vérification des rubans témoins de la période du 29 mars au 4 avril, le Conseil conclut qu'il y avait... au niveau des créations orales, vous étiez... il y avait une lacune. Or, vous aviez trois matchs de hockey pendant cette semaine-là.

3036   S'il n'y avait pas eu ces matchs de hockey-là, vous auriez rencontré les... qu'est-ce qu'il y aurait eu en ondes qui aurait fait que vous auriez rencontré... vous auriez été en conformité?

3037   M. CECCHINI: C'est-à-dire que la direction générale de CKRS est avec... est présente si jamais ma réponse n'était pas précise Daniel.

3038   Mais lorsqu'on n'est pas en match de hockey dans cette période-là dans les quatre stations, la plupart prenne l'émission que vous connaissez bien de monsieur Fournier. Donc, on est en contenu verbal, émission sportive, dans le même thème à travers le... à travers le... donc, qui aurait été diffusé à CKRC, donc émission verbale.

3039   LE PRÉSIDENT: D'accord. Madame Lamarre.

3040   CONSEILLÈRE LAMARRE: Merci, monsieur le président. Alors, par la force des choses je vais devoir être brève et c'est peut-être tant mieux pour vous, monsieur Cecchini parce que la radio numérique, moi je pourrais vous en parler aussi longtemps que vous pouvez parler des PPM.

3041   Alors, j'ai deux questions sur des éléments que vous avez soulevés dans votre présentation. Le premier, c'est à la page 8, quand vous parlez de la fameuse part de CKAC. Je veux mettre ça dans le contexte, là, de votre demande de renouvellement qui est évidemment pour sept ans et toute l'explication que vous nous avez donnée plus tôt cet après-midi, à savoir pourquoi on devrait vous donner plus de flexibilité, compte tenu de l'incertitude, du contexte économique et tout ça.

3042   Vous avez les droits pour diffuser les matchs des Canadiens, de l'Impact, des Alouettes, des Carabins et du Junior de Montréal. Moi, quand je vois ça, là, je vois des signes de dollars s'aligner les uns à côté des autres.

3043   Alors, ce que je me demande c'est la chose suivante: C'est quand est-ce que les droits que vous avez présentement prennent fin et quand allez-vous devoir les renouveler et comment est-ce que vous allez gérer cet impact-là parce que ça serait étonnant que les droits sur... en tout cas, au moins sur les Canadiens de Montréal, l'Impact et les Alouettes diminuent de prix, là, au moment de leurs renouvellements?

3044   M. CECCHINI: D'abord, j'espère que votre vision des dollars qui s'alignent va se réaliser par rapport à ces droits-là; ce n'est pas nécessairement le cas, mais je comprends que ce n'est pas le but de votre question.

3045   Dans le cas des Canadiens de Montréal, on parle d'un renouvellement en 2012.

3046   CONSEILLÈRE LAMARRE: Hum-hum!

3047   M. CECCHINI: Alors, si on parle, on est en... on parle de la licence jusqu'en 2016, sauf erreur, alors, il resterait quatre ans à une licence dans l'éventualité où cette entente-là ne serait pas renouvelée.

3048   Les Alouettes de Montréal aussi sont en 2012. Encore une fois, monsieur Bombardier, sauf erreur, vous me corrigez. L'Impact, on est dans la deuxième année d'une entente de trois ans, donc qui se termine en 2011. Le Carabin est une entente annuelle?

3049   M. BOMBARDIER: Annuelle.

3050   M. CECCHINI: Et le Junior de Montréal aussi?

3051   M. BOMBARDIER: Aussi.

3052   M. CECCHINI: Alors, voilà.

3053   CONSEILLÈRE LAMARRE: O.k. Et j'imagine que vous avez pris les mesures nécessaires pour vous donner de la flexibilité de les négocier ces droits-là et que CKAC demeure ce que vous appelez et ce que toute femme mariée connaît comme étant la formule sport en français à Montréal.

3054   Mme COURTEMANCHE: La référence.

3055   M. CECCHINI: La référence.

3056   CONSEILLÈRE LAMARRE: Oui, la référence, oui, la référence, oui.

3057   M. CECCHINI: Alors, oui, effectivement, ça a été... au moment où on se parle encore une fois, c'est une... c'est un enjeu qui pourrait être important et on a effectivement des mécanismes qui nous assurent, en tout cas, d'être aux premières loges quand viendra le temps de renouveler.

3058   CONSEILLÈRE LAMARRE: O.k. Mon autre question porte sur la congestion de la bande FM, là, dont vous discutez à la page 5, j'ai un commentaire et une question et, là, je vais vous avouer que je vais essayer de rester sur une frontière un peu fine, là, quitte à me faire taper sur les doigts par la suite.

3059   J'entends ce que vous dites, là, au niveau des investissements que vous avez dû faire, là, pour des nouvelles demandes pour modifier des paramètre techniques dans certaines localités pour avoir un signal qui était plus concurrentiel et je dois vous dire, là, que... en toute connaissance de cause j'estime que CORUS a réussi avec brio, là, à tirer une épingle d'un jeu qui n'était pas facile.

3060   Ceci étant dit, la situation n'est pas plus simple pour autant aujourd'hui, elle ne le sera pas non plus dans le futur et pendant la période de votre prochain terme de licence et la concurrence va vouloir prendre de l'ampleur et vous-même, vous allez vouloir probablement prendre de l'expansion peut-être dans d'autres marchés québécois et peut-être dans d'autres marchés à l'extérieur du Québec et peut-être aussi que la politique du CRTC en matière de nombre de licences dans un marché va peut-être vouloir changer.

3061   Là, je ne vous annonce rien, là; je vous parle d'hypothèse.

3062   M. CECCHINI: On prend des notes.

3063   CONSEILLÈRE LAMARRE: Alors... dans ce cas-là, oui, prenez des bonnes notes parce que la question s'en vient.

3064   En regardant vers le futur, on se rend compte qu'il faut des solutions pour permettre une meilleure diversité de programmation et que pour arriver à ces solutions-là il faut avoir une concertation continue entre l'industrie, l'organe réglementaire technique et Industries Canada et aussi le CRTC.

3065   Alors, je sais que par le passé CORUS a été relativement actif, peut-être même on pourrait dire très actif là, au niveau de ces participations-là. Est-ce que vous pouvez me dire que... me rassurer que CORUS va continuer dans le futur à s'impliquer de façon très active pour arriver à des solutions innovatrice à ce niveau-là?

3066   M. CECCHINI: Je vous dirais rapidement avant de passer la parole à madame Courtemanche, je vous dirais qu'au niveau de CORUS Entertainment et au niveau de CORUS Québec aussi, c'est la volonté de tous dès qu'on fait partie d'un groupe ou d'une organisation, d'être impliqués à 100 pour cent et de faire valoir les points de l'industrie d'abord et les points de CORUS ensuite.?

3067   Mme COURTEMANCHE: Je vais vous dire oui, résolument oui, et je vais vous donner un exemple. Récemment, notre ingénieur en chef, monsieur Jack Hepner, est allé aux États-Unis. Il était le seul Canadien présent à un colloque où on parlait de la numération, là, la transition numérique de la télévision et de l'utilisation par la radio des canaux 5 et 6 et on a préparé avec Gordon Keith de DIMA un document qui, lui, parle de tout le mouvement qui se passe aux États-Unis, de toutes les étapes qui pourraient justement libérer et aller chercher beaucoup beaucoup de...

3068   CONSEILLÈRE LAMARRE: Trente canaux.

3069   Mme COURTEMANCHE: Pardon?

3070   CONSEILLÈRE LAMARRE: Trente canaux pour...

3071   Mme COURTEMANCHE: Merci. J'essayais de me rappeler c'était quoi le nombre de canaux. Alors, et oui, effectivement, et c'est nous autres qui avons subventionné le mémoire qui a été préparé par monsieur. On l'a présenté aux BETAC à Ottawa récemment, il y a deux semaines. On a présenté notre document, on en a remis une copie au Conseil et cette semaine notre ingénieur-chef et Gordon Keith ont eu une longue discussion d'une heure avec Martin Daigle du CRTC pour justement parler.

3072   Ça fait que, oui, on est des chefs de file puis on veut continuer à être des chefs de file puis ça c'était le meilleur exemple que je pouvais vous donner.

3073   CONSEILLÈRE LAMARRE: Donc, l'ensemble de l'industrie de la radiodiffusion peut continuer à compter sur une partie de vos ressources et on va souhaiter longue vie à monsieur Hepner, évidemment.

3074   M. CECCHINI: Absolument, absolument. Merci pour vos questions.

3075   LE PRÉSIDENT: Monsieur le conseiller juridique.

3076   M. STEWART: Merci, monsieur le président. Pas de question, mais simplement pour noter ou aviser, dirais-je, le panel de CORUS que le Conseil s'attend à ce que vous soyez prêt à la période de réplique de justifier pourquoi une période de quatre ans ne serait pas appropriée pour les stations qui se trouve en non-conformité.

3077   Mme COURTEMANCHE: On s'entend que c'est trois stations: CKRS, CHLN et CHLT, que ce sont les seules trois stations sur lesquelles... je veux juste m'entendre.

3078   M. STEWART: C'est le principe?

3079   Mme COURTEMANCHE: Oui, oui, mais je veux juste m'entendre de quelles stations on parle.

3080   M. STEWART: On pourrait se parler après.?

3081   Mme COURTEMANCHE: O.k.

3082   LE PRÉSIDENT: Bon. Bien, enfin, c'est celles sur lesquelles, celles dont vous parlez effectivement: CHRS, CHLN notamment.

3083   Mme COURTEMANCHE: Et CHLT à Sherbrooke.

3084   LE PRÉSIDENT: Oui?

3085   Mme COURTEMANCHE: Oui, oui. C'est juste... je voulais juste clarifier le dossier pour s'entendre de quelles stations on parlait.

3086   LE PRÉSIDENT: Oui. Je vous remercie pour votre présentation.

3087   On va passer immédiatement aux interventions et, donc, madame la secrétaire.

3088   M. CECCHINI: Merci. Merci beaucoup de votre attention.

3089   LA SECRÉTAIRE: Merci, monsieur le président.

3090   Nous procéderons maintenant à la deuxième phase au cours de laquelle les parties comparaîtront dans l'ordre indiqué à l'Ordre du jour afin de présenter leur intervention.

3091   Aux fins du dossier, l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo ou l'ADISQ nous a indiqué qu'elle ne comparaîtrait pas à l'audience publique.

3092   J'inviterais donc le Syndicat des employés de CKRS Radio a s'avancer à la table de présentation.

--- Pause

3093   LE PRÉSIDENT: Quand vous serez prêt, on vous écoute.

--- Pause

INTERVENTION

3094   M. VALLÉE: Monsieur le président, membres du Conseil et employés, mon nom est Luc Vallée. Je suis le président du Syndicat des employés de CKRS associée à la FNC et la CSN.

3095   Je suis en compagnie du secrétaire de notre syndicat, monsieur Nicholas St-Pierre. Nicholas est journaliste à temps plein à CKRS et, moi, je suis animateur à la station CKRS.

3096   Monsieur le président et membres du Conseil, donc au point 1 de notre mémoire, nous mentionnons que nous sommes favorables à la demande de CKRS, mais, quand même, nous nous questionnons sur les effets à l'auditoire, comme mentionné au paragraphe 2.2, de la réduction de personnel et nombre d'heures de travail, ce qui implique le nombre de bulletins d'information.

3097   En .2.3 nous mentionnons que le titulaire est responsable du produit, particulièrement de notre rayonnement qui est plus faible et du rendement peu performant du côté des ventes.

3098   Quant au changement de vocation, notre interrogation vient principalement du virage de radio parlée à ce que nous considérons un peu plus musicale et non de la qualité de la diversité du catalogue musical.

3099   Nous étions distincts parmi tant d'autres, maintenant nous sommes un parmi tant d'autres dans le domaine de la musique au Saguenay-Lac-St-Jean. Nous devons, en contrepartie, admettre que nous sommes beaucoup plus local qu'auparavant puisque nous diffusons de 5 h 30 à 17 h 30, mais à quel prix et, à ce sujet, j'aimerais céder la parole à Nicholas St-Pierre.

3100   M. ST-PIERRE: Merci. Bonjour à tous. Depuis son entrée en ondes il y a plus de 60 ans CKRS Radio a toujours été une référence en information dans son marché au Saguenay-Lac-St-Jean. Jusqu'à mars dernier, la salle des nouvelles comprenait trois journalistes reporters à temps plein, un journaliste à temps partiel et un correspondant au Lac-St-Jean à temps partiel.

3101   Il y avait des journalistes au travail 12 heures par jour, de 5 h 30 le matin à 17 h 30 en semaine et tous les avant-midi de fin de semaine.

3102   Malgré des semaines bien chargées, nous arrivions à effectuer la recherche, la cueillette d'information, faire une couverture adéquate des événements d'actualités sur le vaste territoire qui est desservi par la station.

3103   La situation est tout autre depuis quelques semaines. Depuis mars dernier en fait, il n'y a plus de bulletin d'information la fin de semaine, les heures de travail sont passées de huit à deux heures la fin de semaine. Une journaliste entre en poste le dimanche pour préparer quelques nouvelles pour le lendemain, mais lors de ses deux heures de travail, elle n'entre pas en ondes.

3104   Il y a trois semaines un de nos collègues a accepté une offre de départ, son poste à temps plein, selon l'horaire régulier de 9 h 00 à 17 h 30 a été remplacé par deux heures par jour l'après-midi.

3105   La semaine dernière, notre patron a accepté d'ajouter une heure de travail, donc on se retrouve avec trois heures maintenant l'après-midi.

3106   Le travail de recherches pour l'émission du matin qui était autrefois effectué par un animateur est maintenant fait par un journaliste qui consacre environ trois heures et demie par jour à ce travail. Les heures de travail donc à la salle des nouvelles ont pratiquement diminué de moitié.

3107   Avec si peu d'effectif, nous ne pouvons plus assister à certaines conférences de presse et autres événements publics. Nous sommes vite débordés en cas d'urgence dans l'actualité, grave accident, incendie, tremblement de terre ou même un déluge comme notre région a déjà connu, bien nous craignons de manquer tout simplement de ressource.

3108   L'émission du matin a certes gagné en contenu avec la venue de Myriam Ségal, une animatrice dont la démarche est disons plus journalistique que son prédécesseur, mais il demeure tout de même difficile dans un horaire aussi comprimé de faire la cueillette et le traitement de l'information et l'on doit souvent se contenter de reprendre ce qui est écrit dans le journal du matin.

3109   La disparition de l'émission d'information régionale le midi prive aussi les auditeurs d'une source originale et différente, la durée et le nombre de bulletins a été réduit. On vous a présenté à cet effet un tableau. J'espère que vous avez eu... oui, le voilà.

3110   Il y a... donc, dans ce tableau, ça a été préparé, là, par nos services avec l'information qu'on a colligée auprès e nos membres. Il y a une petite différence par rapport à notre mémoire écrit sur le nombre de minutes. Peut-être préciser que ce tableau, en tout cas à mon avis, est une mise à jour par rapport au mémoire écrit, il y a quelques minutes de moins.

3111   Il faut dire que lors de la rédaction du mémoire, la programmation venait d'être changée, donc c'est tout simplement une mise à jour, là, il n'y a pas nécessairement moins de minutes que lors de la rédaction du mémoire, mais il n'y a pas eu de changement. C'est donc une mise à jour.

3112   Il est aussi important de préciser que CORUS a effectué d'importantes coupures, comme il en a été question dans ces audiences, dans son réseau de nouvelles à Montréal, on entend plus souvent qu'autrement des reportages, des textes en provenance de la Presse canadienne.

3113   Il n'y a aucun bulletin de nouvelles nationales en soirée à CKRS qui puise sa programmation de CKAC Sport et la nuit, de la musique en continu, aucun bulletin. Il n'y a, à notre connaissance, aucun bulletin de nouvelles nationales les après-midi et les soirs de fin de semaine.

3114   Nous comprenons donc que la requérante vit des heures difficiles au plan économique. Nous croyons toutefois qu'il est de son devoir de bien servir le public qui a droit à une information variée et de qualité. Donc, nous souhaitons que le Conseil regarde en détail l'offre de service actuel de CORUS en terme de bulletin de nouvelles pour CKRS spécifiquement et se demande s'il correspond à ses engagements et ses conditions de licence.

3115   Et je me permettrais d'ajouter, monsieur le président, ce que vous évoquiez tout à l'heure à l'effet que la tête du réseau de l'information soit à Saguenay et on serait parfaitement d'accord.

3116   LE PRÉSIDENT: Ça complète votre présentation, non?

3117   M. VALLÉE: Ou presque.

3118   LE PRÉSIDENT: Ah! Je vous écoute, monsieur Vallée.

3119   M. VALLÉE: La raison principale que nous demandons de limiter la durée de la licence de CKRS, c'est l'instabilité u;n peu idéologique de CORUS Québec. Comparons la première demande initiale et où nous en sommes aujourd'hui par rapport à la programmation en général.

3120   Il nous semble assez difficile de lancer une licence de cet ordre dans le contexte que nous connaissons présentement et les audiences sont un moment propice pour permettre aux gens, aux organismes comme le nôtre de pouvoir s'exprimer et questionner le Conseil.

3121   Un permis de radio doit être opéré avec respect de ses promesses et surtout des auditeurs, ce dont on entend peu parler. Notre syndicat croit de son devoir d'intervenir lorsque nécessaire, non pour défendre des postes, mais dénoncer, questionner.

3122   Nous savons très bien le Conseil n'est pas un tribunal du travail, mais un juge, d'une certaine façon et les juge du respect des engagements, des promesses du titulaire. Nous savons très bien les auditeurs ont droit à un service de qualité et nous croyons bien représenter d'une certaine façon leur point de vue.

3123   CORUS prétend qu'une licence de courte durée va les déstabiliser. Nous nous demandons de quelle façon cette courte durée pourra les déstabiliser. Qu'elle soit longue ou courte, si on respecte ses promesses, ses engagements, un renouvellement se fera sans problème. Nous nous demandons quelle flexibilité leur procurera une licence plus longue.

3124   Dans son document, CORUS fait mention des Syndicats de l'automobile qui ont consenti à des changements. Monsieur le président, je ne pense pas que CORUS ait fait appel au gouvernement dernièrement parce qu'ils étaient en faillite.

3125   Malgré tout, le syndicat a quand même consenti à renoncer à des augmentations de salaire prévues en mars dernier. Ce n'est là qu'un des éléments qui prouve que le syndicat est prêt, a toujours été prêt et est disposé à participer pour quelque façon que ce soit à la relance et au profit de la compagnie.

3126   Encore dernièrement un poste de journaliste a été, comme l'a mentionné Nicholas il y a un instant, ajouté à la liste des emplois disparus; c'est le cinquième depuis l'arrivée de CORUS au Saguenay. Curieusement, on regardait les demandes faites, les pronostics faits lorsqu'on a demandé l'acquisition de notre station de radio et on ne prévoyait pas de bénéfice avant 2010. Le contexte économique, on le comprend a changé, et on doit s'adapter.

3127   La situation s'est tellement assombrie à un moment à la station de CKRS que des employés ont fait des démarches pour fonder une coopérative et devenir propriétaire de l'entreprise.

3128   Notre syndicat a collaboré et va continuer de le faire comme je le mentionnais. La responsabilité de CORUS comme propriétaire est claire, il prend des décisions, doit les assumer. Nous, les artisans, devons faire de notre mieux et pouvons que le faire davantage.

3129   On peut mentionner les éléments suivants comme éléments étant négatifs, notre couverture est beaucoup moins que lorsque nous étions diffusés sur le AM. Le passage au FM n'a pas eu l'effet positif escompté et fort heureusement qu'un intervenant de notre syndicat a fait mention au technicien de CORUS puisque la chose aurait pu être encore pire.

3130   Le département ne fonctionne pas malheureusement au rythme où il devrait fonctionner, changement radical de programmation, passer de parler à presque musical en pleine période de sondage, service beaucoup moins présent, par exemple comme les fins de semaine où il n'y a plus de service de nouvelles locales, le babillard électronique qui permettait à des gens de s'exprimer via les communiqués et convocation et de plus en plus de nouvelles pré-enregistrées.

3131   Pour équilibrer le manque de revenus CKRS a diminué dans les dépenses, chose que tout bon gestionnaire, nous croyons et comprenons, doit faire, mais à un moment donné où ça doit-il s'arrêter et imaginer si CORUS avait une licence de sept ans.

3132   Dans l'embauche d'un nouveau représentant, on a pu le lire dans les communications du requérant, on nous mentionne que les effets se font encore attendre et nous remarquons que les effets se font encore attendre.

3133   Dans la réplique de CORUS, il a été démontré que d'essayer de trouver du bon personnel en région était difficile. On se passera de commentaires.

3134   Quand au départ de Louis Champagne, même s'il n'est plus là il fait encore quand même parler de lui, eh! bien, on ne peut que féliciter le changement effectué pour ce qui est de cette programmation. Tout comme nous ne pouvons nous réjouir d'être de plus en plus local, soit de 9 h 00 a 15 h 30, plutôt de 5 h 30 à 17 h 30, mais avec quel impact sur la salle des nouvelles.

3135   Des changements majeurs ont été effectués pendant des périodes cruciales et nous croyons que nous devons en subir les conséquences. On est d'ailleurs prêt à répondre à vos questions, monsieur le président et membres du Conseil.

3136   LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur Vallée.

3137   Je regarde le tableau que vous nous avez remis. Vous totalisez trois heures et cinq minutes. La demande de CORUS parlait de trois heures et sept. On est dans les mêmes eaux là, hein! On s'entend que, finalement, il n'y a pas de disparité entre votre tableau et puis ce que CORUS a mis dans sa demande.

3138   M. ST-PIERRE: Non, mais c'est un état de fait, là, le tableau qu'on a présenté ici. C'était simplement pour informer les membres du Conseil.

3139   LE PRÉSIDENT: Oui. Mais c'est conforme à ce qu'ils ont écrit dans la demande.

3140   M. ST-PIERRE: Bien, c'est...

3141   LE PRÉSIDENT: C'est parce que ça arrive à trois heures et six finalement.

3142   M. ST-PIERRE: C'est parce qu'il y a beaucoup de chiffres dans la demande, là. Ça serait important de préciser de quoi on parle exactement auprès de la requérante, là, parce que, à un moment donné c'était cinq heures, à un autre moment donné on tombe à trois. Alors, de quoi on parle au juste là. Est-ce que c'est...

3143   LE PRÉSIDENT: Est-ce que cinq heures ça comprenait le sport, la météo.

3144   M. ST-PIERRE: Exact, exact.

3145   LE PRÉSIDENT: La circulation sur le boulevard Talbot et puis l'hélicoptère.

3146   M. ST-PIERRE: On en parle parfois, oui.

3147   LE PRÉSIDENT: Non?

3148   M. ST-PIERRE: L'hélicoptère, non. Il est encore là.

3149   M. VALLÉE: C'était pour confirmer que présentement, ce qui se passe est la réalité, monsieur le président.

3150   LE PRÉSIDENT: D'accord. Parfait. Monsieur le conseiller Morin.

3151   CONSEILLER MORIN: Oui. Merci, monsieur le président. Bonjour.

3152   Vous réclamez une courte durée pour le renouvellement de la licence. CORUS, comme bien d'autres entreprises à travers l'Amérique du nord actuellement, subit des problèmes que vous reconnaissez vous-même. Vous participez à ces problèmes.

3153   J'ai bien compris que vous avez négocié des augmentations de salaires qui étaient minimales. À ce moment-ci, un radiodiffuseur... je ne sais pas s'il y a beaucoup d'options, là, vous parlez d'une coopérative, mais j'ai connu moi-même d'autres coopératives et ça ne s'est pas toujours très bien terminé. Il y a eu d'autres succès, mais ce n'est pas toujours évident.

3154   Est-ce que CORUS, à ce moment-ci, ce qu'il a besoin puis on a vu des témoignages tout à l'heure de CORUS qui disaient que tout était en discussion, qu'ils essaient de mettre les choses au point, à l'évidence, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas au point.

3155   Est-ce que... il y a un concept que je trouve, moi, particulièrement important au CRTC et c'est un concept que le président a mis de l'avant lors de sa nomination il y a deux ans. C'est la prévisibilité pour les entreprises.

3156   Il n'y a pas... est-ce qu'on ne fait pas face ici à un mauvais joueur? Ils investissent, ils disent même dans leur cas que pour l'ensemble du Québec, pas juste pour la région du Saguenay, ils font des investissements majeurs à Montréal. Ça fait partie d'un réseau, le plus important réseau privé au Québec.

3157   À ce moment-ci, est-ce que... je le sais que ce n'est pas difficile... que c'est difficile de répondre à cette question-là, mais je veux sonder jusqu'à quel point vous y teniez à ça?

3158   Est-ce que vraiment, compte tenu de l'histoire, vous reconnaissez que la ligne éditoriale de CORUS a changé et vous applaudissez à ce changement? Est-ce que, à ce moment-ci, trois ans, ce n'est pas dire, bien, nous autres au Saguenay-Lac-St-Jean -- et, en passant, je m'étonne pourquoi il n'y a que vous, ce syndicat du Saguenay et pourquoi les autres ne sont pas ici?

3159   On pourrait avoir une belle table aussi grande que celle de CORUS, aussi impressionnante que celle de CORUS pour demander trois ans au lieu de sept ans.

3160   M. VALLÉE: Je serais tenté de vous répondre comme le Premier Ministre: je ne peux pas répondre à leur place, pour ceux qui sont absents.

3161   Chez nous, quand je dis chez nous, c'est au Saguenay-Lac-St-Jean, on a toujours suivi de près puis monsieur le président est à même de pouvoir le constater, on a toujours été comme un chien de garde de ce qui se passait au niveau de la radio.

3162   On demeure en attente d'être convaincu des bonnes volontés de la compagnie qui en est propriétaire actuellement. Je serais tenté de vous dire, monsieur Morin, pourquoi avoir une bonne Ferrari, si elle n'a pas d'essence?

3163   De la technologie, c'est beau, mais nous faisons de la radio, du contenu, un produit. Les artisans ont beau avoir la meilleure radiodiffusion possible, c'est le contenu. La radio, depuis 1978 que j'y travaille, vous savez comment c'est plus difficile que la télévision.

3164   C'est un médium qui demande temps et argent, on l'a mentionné, pour pénétrer à l'intérieur d'un véhicule, à l'intérieur d'une résidence. Il faut que les gens se sentent comme des amis lorsqu'on leur parle et c'est ce qui est important à la radio.

3165   La technologie, je comprends très bien et les investissements qui ont été faits, je ne remettrai pas en question les investissements qui ont été faits, je vous ai parlé du rayonnement chez nous et je peux, je pense, sans me tromper trop, que plusieurs autres régions du Québec ont éprouvé des problèmes de réception avec leur émetteur, mais, ça, c'est une autre histoire. Je comprends très bien que d'avoir une limite de temps peut être une certain contrainte.

3166   Est-ce que, monsieur Morin, si les gens de CORUS respectent en totalité les demandes, ça pourrait poser une problème au CRTC de faire un renouvellement sans audience?

3167   En quoi d'avoir une licence de sept ans va faciliter la rentrée d'argent? On a besoin de travailler, on a besoin de vendre, d'augmenter les revenus, la partie des dépenses coupées est faite présentement, on doit travailler à un autre secteur.

3168   Pourquoi nous sommes les seuls? On a toujours été près du CRTC lorsque venait le temps de faire notre travail au niveau justement des mémoires et on considère, comme on l'a demandé la dernière fois, que CORUS est un nouveau joueur au Québec, CORUS demeure en travail présentement et je pense que d'ici trois ans, si ça se poursuite de cette façon-là, si l'élément programmation qui a été amorcé se poursuit, il ne devrait pas y avoir de problème. Mais je pense que ça vaut la peine dans trois ans de se reparler si tout fonctionne bien.

3169   M. ST-PIERRE: Ça pourrait prendre différentes formes aussi. Nous, on amène des suggestions ici. Évidemment, le Conseil va décider en bout de ligne, mais au bout de trois ans, ça pourrait être aussi un processus révisionnel, administratif, sans avoir, évidemment, à revenir en audience publique, bon, subir tout le processus, et caetera, si la requérante, effectivement, semble trouver le processus un peu lourd.

3170   Il y a peut-être d'autres avenues à explorer pour, effectivement, faire une certaine révision de la licence, re-visiter tout ça au bout de trois années.

3171   CONSEILLER MORIN: Mais quel genre de signal on envoie au plus important réseau d'information privé au Québec qui investit, et ils ont donné des chiffres ce matin? Moi, par exemple, depuis 10 ans j'étais avec mon PALM, maintenant, je n'écoute plus ou à peu près les nouvelles télévisées et radio sans mes Pod Cast, mes balado diffusion sur mon appareil Zoom de Microsoft.

3172   Je ne reçois pas CORUS Québec pour l'instant, mais je reçois Radio-Canada, CNN, FOX, CNBC et c'est... quand vous parlez des investissements de la technologie c'est bien beau, mais on n'a pas le contenu, mais c'est un premier pas ces investissements que fait CORUS. C'est comme s'ils y croyaient à l'information aussi quelque part, même si... et vous n'avez pas à me convaincre de ça même si le nombre de journalistes n'est peut-être pas au rendez-vous et même si toutes les synergies ne sont pas là.

3173   Cela étant dit, parmi les autres avenues, il y a le journalisme citoyen. J'aimerais vous entendre vous exprimer. Je les ai entendus à Ottawa.

3174   Je ne sais pas si vous avez lu leur présentation à Ottawa, mais madame Courtemanche avait bien dit et clairement que, pour elle, le journalisme citoyen voulait mettre sur pied une vingtaine de journalistes dans les différents quartiers ou régions d'Ottawa, du grand Ottawa, mais ils étaient encadrés par des journalistes professionnels.

3175   Ça n'enlève pas des emplois, ça, mais ça bonifie le contenu, ça l'encadre et, finalement, c'est qui qui risque d'être gagnant à peine, c'est les radios de prépondérance verbale et c'est des emplois en journalisme.

3176   Alors, j'aimerais savoir, vous qui avez une longue tradition syndicale, plus militante que d'autres régions, qu'est-ce que vous pensez du journalisme?

3177   M. ST-PIERRE: Mais je réponds un peu à titre personnel ou professionnel là. On n'a pas consulté nos instances là-dessus, mais, personnellement, je n'y verrais absolument rien de mal.

3178   D'ailleurs, de toute façon, je ne sais pas de quoi on parle exactement lorsqu'on parle d'un journaliste citoyen, mais, moi, comme journaliste dans une région du Québec depuis dix ans, l'une de mes principales source d'information, ça demeure le public parce que la radio est un médium de proximité dans laquelle il y a beaucoup d'interaction avec le public de toute sorte, de toute forme.

3179   Que ce soit aujourd'hui par courriel, par tribune téléphonique, par appel à la salle des nouvelles, par contact dans la rue, dans une région comme la nôtre où beaucoup de personnes se connaissent, on obtient beaucoup d'information très pertinente de la part de monsieur madame tout le monde, des informations qu'on vérifie par la suite avec notre étique journalistique et qui deviennent des nouvelles et qui, très souvent...

3180   Vous parliez tout à l'heure des nouvelles qui vont être reprises par la Presse canadienne, la plupart du temps parce que, je veux dire au cours de la dernière année, dans mon cas très personnel, là, je crois que c'est arrivé à sept ou huit reprises qu'un des reportages que j'ai produits pour la station a été diffusé à la Presse canadienne. Je le sais parce qu'on reçoit de temps en temps un petit chèque, là, de 10 $ ou 20 $. Bon, alors ça arrive régulièrement.

3181   Mais la plupart du temps, cette information-là, lorsqu'il s'agit d'une information d'une primeur, d'une information exclusive, la plupart du temps, elle provient du public.

3182   Alors, je ne sais pas quelle forme ça prendrait, le journalisme citoyen, mais je ne vois pas en quoi... en tout cas, pour ce qui est de notre syndicat, il y aurait absolument aucun problème puisque, comme vous le dites d'ailleurs de façon tout à fait juste, ça n'enlève d'emploi à personne et il n'y aurait aucun problème à amener cette synergie-là et même, au contraire, je vois ça d'un très bon oeil.

3183   M. VALLÉE: C'est plus difficile à la radio, monsieur Morin, vous comprendrez, d'avoir un journaliste qu'à la télévision où les gens n'ont qu'à fournir des images vidéo de temps à autre. Ce n'est pas le... faire des interventions en onde, faire des interventions, vous l'avez mentionné, ça a besoin d'un certain encadrement.

3184   Bon, chez nous, ce serait assez difficile d'avoir de l'encadrement, nos deux journalistes travaillent à temps plein et sont affectés à la salle des nouvelles et très peu de couverture, mais ça serait, je pense...

3185   CONSEILLER MORIN: Mais il peut y avoir de la formation.

3186   M. VALLÉE: Et voilà, sans aucun problème. Et je pense... j'ai vu en quelque part, si vous changez le téléphone, CORUS est disponible avec une autre compagnie, je pense, hein! sur le téléphone. Vous pouvez les avoir avec une autre... pas celle-là, une autre compagnie, si ça vous intéresse.

3187   CONSEILLER MORIN: Parfait, parfait. Je ne me suis pas encore abonné.

3188   M. ST-PIERRE: Juste un petit complément. Une des choses qu'on fait souvent dans nos émissions locales ou, enfin, qu'on faisait aussi lorsqu'on avait une émission le midi, une émission d'information, on utilise souvent comme chroniqueurs, des citoyens, des personnes qui sont spécialisées dans certains domaine, des... pas nécessairement des commerçants, mais des gens qui sont... qui ont un champ de compétence particulier, qui deviennent des chroniqueurs réguliers.

3189   On a transposé ça maintenant dans notre nouvelle émission du matin et quotidiennement il y a des chroniqueurs qui viennent et ce sont des gens qui proviennent du public et qui ont des connaissances tout à fait particulières, tout à fait pertinentes à partager avec les auditeurs.

3190   CONSEILLER MORIN: Merci. C'est tout, monsieur le président.

3191   LE PRÉSIDENT: Messieurs, merci beaucoup. On va entendre la réplique.

3192   LA SECRÉTAIRE: Nous poursuivons maintenant avec la troisième phase au cours de laquelle la requérante peut répondre.

--- Pause

3193   M. STEWART: Monsieur le président, peut-être je pourrais suggérer qu'il y ait une pause de dix minutes. J'aimerais proposer qu'il y ait une pause de 10 minutes afin de laisser la requérante... non?

--- Pause

3194   LE PRÉSIDENT: Madame la secrétaire.

3195   LA SECRÉTAIRE: Nous poursuivrons maintenant avec la troisième phase, au cours de laquelle la requérante peut répondre à toutes les interventions soumises au sujet de sa demande.

3196   Nous demandons à 591991 BC Limited et Diffusion MétroMédia CMA Inc. de répondre aux interventions relatives à leur demande. Vous disposez de dix minutes pour ce faire.

REPLY

3197   M. CECCHINI: Merci, madame la secrétaire. Membres du Conseil d'abord vous me permettrez avant de passer la parole à madame Courtemanche qui va répondre directement à la question de monsieur Stewart, je profite... j'aurais dû le faire plus tôt, de remercier les 217 personnes qui ont supporté et qui sont intervenues par des lettres de support à nos demandes, alors on les remercie.

3198   J'aimerais aussi remercier les membres du Syndicat de CKRS et les employés de CKRS pour leur participation à cette audience et, de toute évidence, dire merci à tout le travail, aux conseillers et aux employés de CRTC qui ont travaillé sur cette audience qui nous ont permis d'exprimer nos visions, nos plans, et on apprécie votre ouverture. Merci.

3199   Mme COURTEMANCHE: En réponse à la question du conseiller juridique, bien voici la réponse qu'on va vous donner.

3200   La non-conformité était non matérielle, était sur une courte durée et c'est clair que c'était sur une période transitoire, que dans certains cas notre conformité était... excédait, était d'un niveau de 80 et 100 pour cent et c'est clair que les non-conformités n'étaient pas matérielles.

3201   Elles n'étaient pas intentionnelles et, comme je vous ai dit précédemment, c'était durant une période transitoire, mais comme ma mère a toujours dit, une fois qu'on est enceinte, on n'est pas juste un petit peu enceinte. Ça fait que quand on n'a pas fait notre conformité, c'est clair qu'on ne l'était pas.

3202   Mais c'était certainement des motifs qu'on aimerais que le Conseil prendrait en considération pour ne pas nous donner une période écourtée.

3203   Maintenant, quels sont les outils que vous avez pour assurer notre conformité réglementaire? Vous pouvez, au besoin, faire «monitorer» la situation, de re-demander à une autre moment, et de procéder à une autre étude de rendement pour s'assurer au besoin qu'on reste conforme durant la période. Et vous avez, en vertu de la Loi, l'article 12, si je ne me trompe pas -- je n'ai pas ma Loi devant moi ça fait que j'y avais de mémoire -- qui permet au Conseil d'avoir l'autorité d'émettre des ordonnances dans le cas de non-conformité répétée.

3204   Alors, on ne considérait pas que ce serait de l'intérêt public, surtout dans le contexte où si j'ai bien saisi, le Conseil veut faire des renouvellements en groupe. Alors, plutôt que de procéder à un renouvellement écourté, on vous proposerait de plus monitorer et de s'assurer qu'on est conforme de cette façon-là.

3205   C'est notre réponse et on vous remercie encore de votre attention et des audiences à Québec, c'est toujours le fun. Merci.

3206   LE PRÉSIDENT: Merci. Ça complète la phase III. Nous prendrons une pause de dix minutes.

--- Upon recessing at 1617

--- Upon resuming at 1633

3207   LE PRÉSIDENT: Madame la secrétaire.

3208   LA SECRÉTAIRE: Merci, monsieur le président.

3209   Nous entendrons maintenant l'article 6 qui est une demande de Télévision Régionale de Laval en vue d'obtenir une licence de radiodiffusion afin d'exploiter une entreprise de programmation de télévision communautaire de faible puissance de langue française, sans but lucratif, à Laval et dans certaines communautés avoisinantes.

3210   La nouvelle station serait exploitée au Canal 4 avec une puissance d'émission de 79 watts. Monsieur Soucy comparaît pour la requérante et il nous présentera ses collègues.

3211   Vous disposez de 20 minutes pour faire votre présentation.

PRESENTATION

3212   M. SOUCY: Merci, madame la secrétaire.

3213   Monsieur le président, mesdames et messieurs les commissaires. Je m'appelle Achille Soucy, je suis conseiller en communications et il me fait plaisir de vous présenter à ma droite monsieur Marcel Alexander, président du Conseil d'administration de la Télévision Régionale de Laval. Monsieur Alexander qui siège à titre de bénévole sur plusieurs conseils d'administration dans la communauté est le directeur général de la Salle André-Mathieu de Laval, laquelle, incidemment, est aussi une organisation à but non lucratif.

3214   À ma gauche, monsieur Francis Cuggia, le vice-président de TVRL. Monsieur Cuggia est courtier en assurances, il est bien connu du milieu et il connaît aussi très bien sa ville et sa région économique. Il est le co-fondateur de la Télévision régionale de Laval, telle qu'on la connaît présentement.

3215   TVRL est une télévision communautaire qui a débuté ses opérations il y a cinq ans et qui présente depuis ses productions locales à l'intérieur des plages horaires rendues disponibles par Vidéotron sur son canal VOX à Ville de Laval.

3216   Il est vite devenu évident que Ville de Laval, maintenant une région économique, deuxième ville en importance au Québec avec les fusions, avait besoin de beaucoup plus de temps d'antenne pour faire connaître à sa population tous les groupes de citoyens organisés et les très nombreuses activités sociales, culturelles, sportives, éducatives, commerciales et autres qu'ils offrent aux lavallois.

3217   Malgré le peu d'heures accordées présentement à la TVRL, on a pu constater que déjà sa programmation alimente et renforce le lien d'appartenance très particulier de cette communauté à sa ville, laquelle n'a jamais voulu être assimilée à Montréal, ce qui est bien connu.

3218   Avant de préparer cette demande, nous savions que le CRTC se proposait d'étudier la télévision communautaire au cours de l'automne 2009. Nous avons alors spécifiquement demandé au Conseil s'il était préférable d'attendre les conclusions de cette étude avant de préparer et soumettre notre propre demande. C'était alors au tout début de 2008.

3219   On nous a répondu non, en nous suggérant de procéder immédiatement avec la réglementation existante et c'est ce que nous avons fait.

3220   Depuis 2003, le Conseil a accordé certaines licences de télévision communautaire de faible puissance dont le signal est distribué par la câblodistribution locale dans le secteur autorisé par le Conseil. Ce secteur autorisé peut éventuellement être plus étendu que l'aire de rayonnement même de l'émetteur.

3221   Voilà qui convenait fort bien à la TVRL. Ainsi, non seulement nous pourrions desservir la totalité de Ville de Laval, ce qui est l'essentiel même et la raison d'être du projet. Mais aussi, il nous serait possible, avec l'assentiment du Conseil de rendre éventuellement notre nouveau service disponible aux localités riveraines situées au nord de l'Île Jésus, lesquelles ont non seulement une proximité géographique, mais aussi beaucoup d'affinités, croyons-nous, avec la Ville de Laval.

3222   Cette offre a toutefois soulevé une rapide levée de boucliers et de virulentes protestations de la part des collègues des deux télévisions communautaires se disant concernées: celle des Basses-Laurentides situé à Saint-Jérôme et celle des Moulins, localisée à Terrebonne. Notons que ces localités sont toutes deux exclues de notre proposition de couverture additionnelle.

3223   Devant ces objections plutôt inattendues et cette quasi «guéguerre» entre groupes de bénévoles, nous désirons aujourd'hui informer le Conseil que nous ne sommes aucunement intéressés à alimenter quelque controverse que ce soit à ce sujet ou à démarrer une bataille de bénévolat, ce qui serait parfaitement ridicule.

3224   Après leurs interventions écrites et notre propre réplique de décembre dernier, en ce qui nous concerne, c'est plus que largement suffisant et nous avons définitivement tourné la page sur le sujet.

3225   Conséquemment, nous ne souhaitons pas insister davantage à propos de notre offre de service aux localités mentionnées situées au nord de Ville de Laval, même si elle est maintenue dans notre présente demande de licence.

3226   Si le Conseil décidait d'accorder la desserte de la totalité du territoire proposé dans notre demande originale, nous nous conformerons à sa décision et nous agirons alors comme nous l'avons déjà indiqué en réponse à une question précise des analystes sur ce sujet.

3227   Il est utile de rappeler ici que la télévision communautaire de faible puissance que nous proposons diffusera avec son propre canal sur tout le territoire qui sera autorisé par le Conseil. Les deux télévisions communautaires intervenantes poursuivront leur diffusion actuelle sur les plages horaires rendues disponibles par VOX tout comme elles le font présentement, donc aucun changement n'est à prévoir sur ce point.

3228   Par ailleurs, nous sommes et nous serons toujours ouverts à des collaborations ponctuelles pertinentes avec les artisans de ces deux télévisions communautaires si elles le souhaitent. Ces productions profiteront ainsi à un plus vaste auditoire, celui de leur propre canal et celui de l'éventuel canal de TVRL si la licence est accordée.

3229   Je laisse maintenant la parole au président de TVRL, monsieur Marcel Alexander.

3230   M. ALEXANDER: Bonjour. Permettez-nous tout d'abord de souligner au Conseil l'appui inconditionnel reçu d'un très grand nombre d'organismes tout à fait représentatifs de Ville de Laval et de sa région économique et au premier chef, celui du maire de Laval, monsieur Vaillancourt.

3231   Ces très nombreux appuis en provenance de la région lavalloise sont un gage d'appréciation et de support en faveur du projet de la télévision régionale de Laval. Parlons-en donc maintenant de ce projet.

3232   Dans notre mémoire, nous avons indiqué que la télévision régionale de Laval a réalisé depuis sa mise en onde une série impressionnante d'émissions locales de grande qualité. Ces émissions ont été basées sur les besoins et les attentes de notre population et, au surplus, elles ont été entièrement produites par des personnes en provenance de cette même population. C'est là notre credo et la base même de la pensée qui nous motive dans notre projet.

3233   Cette réalisation est tout à fait conforme à la politique du Conseil qui vise à assurer la création et la présentation d'une programmation produite localement ainsi qu'à encourager la diversité des voies et des alternatives en favorisant la vie de nouveaux venus à l'échelon local.

3234   Nous avons mentionné à quelques reprises dans notre demande que nous avions un modèle en tête en parlant d'une télévision communautaire de faible puissance établie dans un marché comparable au nôtre. Il s'agit, bien sûr, de Télémag à Québec, la station qui a obtenu la toute première licence de ce type au Canada en 2003.

3235   Nous voyons évoluer cette station depuis et nous sommes toujours renversés de constater la pertinence de sa présence dans l'offre télévisuelle du marché de Québec ainsi que la diversité autant que l'intérêt de sa programmation, laquelle conserve toujours sa touche définitivement locale.

3236   Voilà ce que nous avons à coeur de faire, voilà ce que nous ferons avec la licence que nous demandons au Conseil de nous accorder. Avec cette licence TVRL pourra offrir à Laval et sa région ce que Télémag donne présentement à Québec.

3237   Puisque nous mentionnons le marché de Québec, je me permettrai d'amener un argumentaire qui ne faisait pas partie intégrante de notre présentation. Alors, le marché de Québec qui est quand même assez comparable à celui de Laval et de sa région économique, on y trouve là de nombreux médias électroniques et écrits, dont deux journaux quotidiens et quelques hebdomadaires de quartier, quatre station de télévision et, finalement, le nombre impressionnant de 21 stations de radio au moment où on se parle.

3238   Quand on se transpose à Laval -- je n'utiliserai pas le terme «ville existentielle», mais on s'aperçoit que la situation est loin d'être comparable -- nous avons une publication bi-hebdomadaire francophone, un hebdo anglophone, aucune station de télévision, à l'exception, bien sûr, de TVRL, la télévision communautaire.

3239   Il y a deux stations de radio, une station AM qui diffuse les vieux succès et une station FM qui non seulement s'adresse à la population de Montréal, mais qui est aussi la tête de réseau provincial, RYTHME-FM. Alors, on s'aperçoit que nous sommes grossièrement sous-représentés en terme de médias à Laval.

3240   Ces deux marchés comparables à plusieurs égards ne le sont certainement pas au plan des médias, voilà pourquoi nous tenons tant à notre projet de télévision communautaire car nous savons que c'est une occasion unique pour nous d'avoir un nouveau média électronique entièrement dédié à Ville de Laval et à sa région économique, un média qui accompagnera notre population 24 heures par jour, sept jours par semaine.

3241   Monsieur Cuggia va maintenant terminer la présentation.

3242   M. CUGGIA: Bonjour. Dans le mémoire de notre dossier, nous avons mentionné la disponibilité de dizaines et de dizaines de collaborateurs bénévoles et nous en avons nommés expressément plus d'une quarantaine, lesquels étaient sur notre liste au moment de sa rédaction. Cette collaboration essentielle ne nous fera jamais défaut, nous en sommes assurés.

3243   La programmation sera généralement de type magazine, permettant ainsi la présentation d'un très grand nombre de sujets et d'invités. Le Conseil aura constaté que nos administrateurs proviennent tous de différents secteurs stratégiques de la vie communautaire de Laval.

3244   Ils ont des responsabilités soit au développement d'entreprises à Laval, soit à la salle de concert de notre Ville, à la Commission scolaire, dans des organismes sportifs, des organismes communautaires de bénévolat, dans les collèges dont un possède même un département de journalisme et communications et d'autres domaines tout aussi pertinents.

3245   On aura compris que de telles ressources sont très précieuses et elles représentent une garantie de soutien indéfectible au milieu lavallois, au projet de modification de notre télévision communautaire actuelle par une licence que nous demandons expressément aujourd'hui au Conseil.

3246   Dans certaines lettres d'interventions à propos de notre projet, on a pu dégager deux points communs: des intervenants résidant dans les villes riveraines au nord de Laval se disent déjà servis par les deux télévisions communautaires établies aux deux extrémités de ce secteur et aussi se disent inquiets à propos de l'équilibre budgétaire à conserver pour ces deux organismes.

3247   En ce qui concerne tout particulièrement l'aspect financier en question, nous soumettons au Conseil que les revenus des deux télévisions communautaires concernées ne seront absolument pas affectés. Si la licence demandée nous est accordée, ces sommes seront les mêmes que celles qu'elles retirent présentement.

3248   Les revenus en provenance de câblodistributeur pour leur heure de production ne changeront pas. Les revenus reçus pour leurs émissions diffusées sur le canal VOX seront aussi les mêmes. Les revenus en provenance de divers organismes de soutien, comme les subventions salariales et autres subventions de partenaires locaux, gouvernementaux seront toujours là et finalement, les revenus d'entreprises et de commerces accordant des commandites de prestige seront aussi toujours disponibles.

3249   De son côté, avec la licence demandée, notre télévision va éventuellement perdre tous les revenus relatifs à la production locale actuellement payés par le câblodistributeur Vidéotron, mais elle va compenser cette perte par la vente de messages commerciaux, ce qui n'enlève absolument rien aux télévisions communautaires voisines car celles-ci ne sont pas autorisées à vendre ni à diffuser ce genre de message. Voilà qui devrait mettre le pendule à l'heure en ce qui concerne l'équilibre financier dont il a été question.

3250   Notre télévision communautaire existe et opère depuis cinq ans. TVRL a sa charte et ses règlements, ses membres de son conseil d'administration. Ce que nous demandons au CRTC aujourd'hui, c'est l'autorisation de changer de statut pour devenir la deuxième télévision communautaire de faible puissance au Québec.

3251   Il est important de noter qu'il s'agit toujours ici d'une entreprise sans but lucratif et qui va le demeurer.

3252   Si le Conseil nous accorde cette licence, nous demandons que le signal soit transporté par le câblodistributeur dans la totalité de l'Île Jésus, soit la Ville de Laval au complet. Au surplus, notre demande originale est aussi maintenue.

3253   Comme nous l'avons dit plus tôt, le Conseil décidait d'accorder une licence autorisant aussi la desserte de villes riveraines situées au nord de Laval, nous comprendrons que le signal devrait être distribué au moyen du câble également dans ces villes.

3254   Nous remercions le Conseil et ses analystes pour avoir procédé avec célérité à l'étude de notre demande. Nous sommes maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions.

3255   Merci.

3256   LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur Cuggia, monsieur Alexander et monsieur Soucy.

3257   L'objet de l'audience, c'est de parler de votre projet et non de répliquer aux diverses interventions. Le Conseil veut vous entendre vanter les mérites de votre projet et donc, je pense que vous êtes aussi des vendeurs aussi dans la vie, donc c'est pour vous le jour où vous essayez de nous vendre un concept pour lequel en contrepartie vous voulez obtenir une licence.

3258   Donc, je vois que... et pour ça, je vais demander à la conseillère Poirier d'initier les premières questions.

3259   CONSEILLÈRE POIRIER: Merci beaucoup, monsieur le président.

3260   Dans un premier temps, monsieur Soucy, vous dites Laval, la deuxième plus grande ville avant la fusion, mais ça l'est aussi après les fusions.

3261   M. SOUCY: Malheureusement, je dois vous parler de Québec.

3262   CONSEILLÈRE POIRIER: Ah! Tout de suite après Québec; donc, vous êtes devenue la troisième plus grande ville au Québec. Vous avez perdu. La quatrième?

3263   M. ALEXANDER: Oui, je crois que nous sommes derrière Longueuil maintenant.

3264   CONSEILLÈRE POIRIER: Non, monsieur. Ça, je peux vous le garantir; c'est Gatineau qui arrive ensuite et je suis bien placée pour ne pas confondre les téléspectateurs sur internet. Ça reste Montréal, Québec, Laval, Gatineau et Longueuil ensuite parce qu'il y a eu des «défusions» là-bas. Donc, ça resitue le contexte de la discussion.

3265   Et, bon, j'ai bien compris ce qu'il y a de nouveau dans ce que vous nous dites, c'est que l'Île Jésus, bon, c'est un objectif au complet, mais vous maintenez aussi la possibilité d'être diffusé par câble dans les villes avoisinantes. On a fait faire une carte de et l'ensemble des membres ici au Conseil l'ont bien vu.

3266   On va traiter de gouvernance, d'accès des membres, on va arrêter... bon, la zone de desserte, on verra si les questions sont toujours pertinentes, on parlera aussi de question sociale pour ma part et sûrement que les autres auront d'autres questions de ce côté-là.

3267   C'est assez exceptionnel, quand j'ai lu votre document, j'ai vu que votre TV communautaire fait affaires avec des producteurs indépendants, deux producteurs indépendants: les Productions télévisuelles SOFT-TV et les Productions WILD-TV.

3268   Est-ce que... moi, je ne connais pas; d'autres diffuseurs communautaires comme les vôtres qui fassent affaires avec des producteurs indépendants? Alors, j'aimerais connaître quelle est la proportion dans le projet que vous voulez développer avec nous qui sera réservée à la production indépendante ave ces deux compagnies-là par rapport à la production que vous allez faire avec vos bénévoles à l'interne?

3269   M. ALEXANDER: Pour répondre à votre question, c'est une excellente question d'ailleurs, je vous dirai que tout dépendra de notre possibilité d'acquérir rapidement les équipes dont nous avons besoin pour produire le plus possible nous-mêmes et aller, à l'occasion en production privée.

3270   Le but de l'exercice n'est pas de devenir simplement un diffuseur qui ne fera que diffuser des choses qui lui sont fournies par d'autres. C'est sûr d'ailleurs dans nos locaux nous avons un studio, donc c'est notre volonté, c'est vraiment de produire nous-mêmes.

3271   Maintenant, nous avons des limites techniques actuellement qui font que nous faisons affaires avec un producteur privé.

3272   CONSEILLÈRE POIRIER: Alors, actuellement, donc le projet tel que présentement ça se passe, combien de votre programmation est faite par des producteurs privés et combien est fait par vous à l'interne actuellement?

3273   M. ALEXANDER: Je vais demander à monsieur Cuggia de nous dire ça, je n'ai pas cette information-là.

3274   M. CUGGIA: Sur le quatre heures et demie quand on fait le... entre parenthèses, ce n'est pas deux producteurs, c'est SOFT-TV qui a changé de nom pour Productions Wild, ce qui est important.

3275   CONSEILLÈRE POIRIER: Merci de la précision.

3276   M. CUGGIA: Deuxièmement, on fait sur le cinq heures une heure et demie, il y a une émission d'une heure sur l'aspect économique et il y a une émission d'une demi-heure qui représente un peu Kino et les productions sont produites et données à la télévision régionale en support. Il n'y a aucune contrepartie financière.

3277   CONSEILLÈRE POIRIER: Alors, sur les quatre heures et demie, il y aurait trois heures...

3278   M. CUGGIA: Non, non; une heure et demie... oui, trois heures...

3279   CONSEILLÈRE POIRIER: Trois heures par le producteur privé.

3280   M. CUGGIA: Non; exactement le contraire. Trois heures pour la télévision régionale et une heure et demie par les producteurs privés.

3281   CONSEILLÈRE POIRIER: Et les producteurs privés font ça gratuitement?

3282   M. CUGGIA: Oui, c'est on est les prometteurs qui avons supporté la télévision tout simplement.

3283   CONSEILLÈRE POIRIER: Parfait. Il y a aussi dans le document, on le voit beaucoup et quand on regarde les états financiers, beaucoup de liens d'affaires avec monsieur Cuggia et la famille de monsieur Cuggia par le biais des producteurs indépendants. Je pense au bail de location, la station est fournie par bail chez vous, les producteurs. Il y a de la location d'équipement, je pense aussi? Oui.

3284   Il y a un prêt sans intérêt, O.k. et il y a le membership sur le conseil d'administration. C'est à peu près ça?

3285   M. ALEXANDER: C'est exact.

3286   CONSEILLÈRE POIRIER: Parfait. En théorie, on dit une télé communautaire appartient à ses membres. Alors, dans ce cas-là, en ayant dit ce que je viens de dire, comment pouvez-vous vous assurer que la télé communautaire appartient bien à ses membres?

3287   M. ALEXANDER: Écoutez, il est clair dans notre esprit que s'il n'y avait pas eu l'injection de fond que monsieur Cuggia a fait, il n'y aurait plus de télévision communautaire. En tout cas, TVRL n'existerait plus à tout le moins. Je ne peux pas présumer qu'il n'y aurait pas autre chose, mais TVRL n'existerait plus, dans un premier temps.

3288   Dans un deuxième temps, nous sommes au conseil d'administration certains qu'il n'y a pas de conflit d'intérêt et conscient qu'il peut y avoir apparence de conflit d'intérêt. À cette fin, lors des derniers états financiers vérifiés, nous avons spécifiquement demandé à la firme de vérification de bien nous situer par rapport aux liens économiques et autres qu'il pouvait y avoir entre les entreprises de monsieur Cuggia et la télé communautaire.

3289   Entre autres, il nous mentionne que le prix du loyer est le prix du marché et ça ne semble pas créer de problème.

3290   Par ailleurs, les liens opérationnels avec la famille Cuggia sont à ce moment-ci à peu près inexistants. Il n'y a plus d'employé de la famille... il n'y a plus de membre de la famille de monsieur Cuggia qui travaille à TVRL. Ils ont, évidemment, leurs fonctions chez WILD-TV, mais c'est deux entités complètement séparées et c'est à travers ça.

3291   Alors, nous, c'est quelque chose sur laquelle nous avons travaillé beaucoup dans la dernière année. Nous sommes conscients qu'il y a beaucoup de critiques qui ont été émises à ce sujet-là. C'est notre réalité, nous vivons avec elle, mais l'ensemble des membres du conseil d'administration, je vous dirais, me donne une garantie que s'il y avait un problème, ces gens-là ne seraient pas là.

3292   Il y a ça aussi, en terme de gouvernance, je vous dirais qu'il y a eu... il y a eu changement au niveau du conseil d'administration. Ce que vous voyez là, ce n'est pas le conseil d'administration original, bien sûr. La provenance des gens est tout à fait différente et ces institutions-là n'ont pas d'intérêt à ce qu'il y ait soit conflit d'intérêt ou apparence de conflit d'intérêt, mais nous en sommes conscients et nous y travaillons, bien sûr, très fort.

3293   CONSEILLÈRE POIRIER: De quelle façon y travaillez-vous? Est-ce que vous avez une sorte de politique interne, de code d'étique qui a été adopté par le conseil d'administration? Parce que c'est souvent une façon de faire dans un conseil d'administration, se donner une politique interne qui fait en sorte qu'il y a des règles pour éviter conflit d'intérêt et apparence même à la limite de conflit d'intérêt?

3294   M. ALEXANDER: Ce que nous avons fait tout à fait récemment, c'est que nous avons confié un mandat à un conseiller externe d'étudier cette situation-là, de nous dire, de faire rapport au conseil d'administration d'où sont les risques potentiels et de nous faire des propositions sur où on s'en va à l'avenir concernant cette situation-là.

3295   CONSEILLÈRE POIRIER: Oui. Monsieur Alexander, est-ce qu'il serait possible que vous nous fournissiez la résolution ou l'entente que vous avez signée avec cette personne-là pour faire cette étude-là pour que le conseil soit saisi de vos intentions à l'égard de ce dossier-là?

3296   M. ALEXANDER: Je pense que j'en ai une copie dans mes documents, sinon c'est quelque chose qu'on peut vous faire parvenir dès demain matin, là.

3297   CONSEILLÈRE POIRIER: Oui, tout à fait et on le prend en note. On s'entendra tantôt de quelle façon vous pouvez nous faire état de ça.

3298   M. ALEXANDER: D'accord.

3299   CONSEILLÈRE POIRIER: Pour voir les démarches que vous avez entreprises à ce moment-ci.

3300   M. ALEXANDER: D'accord.

3301   CONSEILLÈRE POIRIER: Tantôt, vous m'avez dit que la production indépendante, vous ne savez pas jusqu'à quel pourcentage elle participera à la programmation, mais en supposant que vous obteniez tous vos équipements, là, quel est votre souhait dans l'avenir et dans les deux prochaines... les trois prochaines... les quatre prochaines années au niveau de la production indépendante?

3302   M. ALEXANDER: Je peux vous exprimer mon souhait personnel. Cependant, ça fait également partie des recommandations que nous attendons de notre consultant. Nous lui avons demandé également de se pencher là-dessus parce que, effectivement, on doit voir clair là-dedans.

3303   Bon. Nous pensons que nous ne serons pas... moi, je pense en fait que nous ne serons pas toujours capable de faire ça à 100 pour cent, compte tenu que nous devrons aller à l'extérieur, compte tenu que j'ai l'impression que nous allons nous concentrer sur les productions plus simples à réaliser en studio avec une équipe de bénévoles.

3304   Alors, j'ai l'impression qu'il y en aura probablement toujours un peu, mais je vous dirais que c'est... mon souhait en tout cas, c'est clairement pas de donner la télévision communautaire à une ou plusieurs boites de production.

3305   CONSEILLÈRE POIRIER: O.k. Sur votre conseil d'administration aussi vous avez des représentants de la Ville de Laval?

3306   M. ALEXANDER: Un représentant de la Ville de Laval.

3307   CONSEILLÈRE POIRIER: Un représentant de la Ville de Laval. Bon, il y a aussi du financement qui vous provient, je pense, du CLD de la Ville de Laval?

3308   M. ALEXANDER: Il y a eu financement du CLD pour un projet d'immobilisation, les améliorations locatives.

3309   CONSEILLÈRE POIRIER: Bon. Alors, de ce côté-là, est-ce que vous pouvez garantir une forme d'indépendance journalistique dans le traitement des nouvelles, malgré le fait que vous couvriez, bon, la politique municipale, vous avez un représentant de la Ville sur votre conseil d'administration.

3310   Alors, dans ce sens-là, quelle est votre garantie de l'indépendance journalistique?

3311   M. ALEXANDER: Je vous dirais ça fait plusieurs années, moi, que je suis au conseil, je n'ai jamais eu connaissance qu'il y ait des discussions concernant des contenus spécifiques qui pouvaient porter... je ne sais pas, moi, problème. Je ne me souviens pas qu'on ait eu ce genre de discussion-là.

3312   Exemple: on ne fera pas ça parce que... ce n'est jamais arrivé au niveau du contenu de la programmation. Le type de programmation, le type de discussion qu'on a au niveau de la programmation, c'est sur la grille plus générale, le type d'émission, ce genre de chose-là, mais il n'y a aucune forme d'intervention du conseil d'administration dans le contenu spécifique des émissions.

3313   CONSEILLÈRE POIRIER: Sûrement que votre conseiller va se pencher là-dessus parce qu'il peut y avoir des pratiques instaurées dans votre conseil d'administration qui le garantissent.

3314   M. ALEXANDER: Qui garantissent l'indépendance, oui, tout à fait.

3315   CONSEILLÈRE POIRIER: Est-ce que c'est un volet qui sera étudié par la personne que vous avez embauchée?

3316   M. ALEXANDER: Si c'est le souhait du conseil, nous le ferons, oui.

3317   CONSEILLÈRE POIRIER: En tout cas, j'en prends note à ce moment-ci.

3318   M. ALEXANDER: Oui.

3319   CONSEILLÈRE POIRIER: Et on pourra voir parce qu'il y a des pratiques, comme vous le savez, dans tout conseil d'administration que des personnes peuvent se retirer quand certains sujets sont abordés, pour éviter et les conflits d'intérêts et les apparences de conflits d'intérêts.

3320   M. ALEXANDER: Tout à fait.

3321   CONSEILLÈRE POIRIER: Mais, ça, ça pourra vous appartenir tout à fait.

3322   J'aimerais savoir comment vous procédez pour créer des émissions? J'ai été voir sur votre site web, vous avez une belle programmation. J'ai pu voir aussi en direct... pas en direct, mais en différé des émissions fort intéressantes, très variées, qui traitent de sports, de vie sociale et ainsi de suite.

3323   Mais imaginons que des citoyens vous arrivent avec un projet... un projet d'émission, comment procédez-vous pour recevoir ce projet-là et faire en sorte que vous restez d'un accès libre et ouvert à tout projet provenant de la communauté?

3324   M. ALEXANDER: Je ne me souviens pas que ça me soit arrivé. Moi, je n'ai pas eu connaissance que ça soit arrivé. Il est clair qu'il est plus que souhaitable que ça se passe comme ça.

3325   Nous projetons l'image d'être comme un petit cercle fermé qui fait ses affaires entre eux. On a eu beaucoup de travail à faire pour mettre cette télévision-là sur pied, l'installer, lui donner son air d'aller et essentiellement c'est une télévision qu'on veut au service de la communauté et il est essentiel que nous soyons outillés pour le faire.

3326   Je vous dirais qu'on ferait un premier cas qui a un projet à livrer. À savoir comment on va le traiter, il faut supporter ce genre de support-là.

3327   On a, évidemment, les équipements techniques dont nous disposons nous permettraient sûrement de favoriser la production d'une émission de ce... enfin, qui nous viendrait de quelque groupe que ce soit.

3328   CONSEILLÈRE POIRIER: Monsieur?

3329   M. CUGGIA: À votre question, on a des émissions comme Sport neuf, Vivre que c'est des citoyens qui ont apporté l'idée. Donc, on a de plus en plus d'idées.

3330   Au tout début, il n'y avait personne, on n'était pas connu, il fallait créer. Maintenant, on a au moins une ou deux personnes qui arrivent avec des projets. On est limité dans le temps, on ne peut pas produire plus que quatre heures par semaine, on est limité à 21 heures, mais on a en banque peut-être... moi, je dirais, 20 ou 22 projets de citoyens, tous différents, qu'on sera prêt à produire et, éventuellement, déposer si telle était la volonté du conseil, mais on a sur la table énormément de projets.

3331   CONSEILLÈRE POIRIER: Hum-hum! Vous savez qu'une télé communautaire, c'est ça son mandat. C'est de directement produire. Alors, pour celles que vous avez réussi à produire, quel a été le processus pour que ce soit accepté?

3332   Est-ce que c'est à vous au conseil d'administration que c'est présenté ou est-ce que c'est présenté au producteur indépendant?

3333   M. CUGGIA: Bien non, c'est... il y a... les émissions qui viennent du public sont produites par la télévision régionale. Un producteur indépendant n'intervient pas du tout dans le processus et c'est des gens qui vont sur notre site qui vont remplir le formulaire, qui vont soumettre le formulaire. Le formulaire est soumis au directeur général qui, lui, après avoir rencontré les gens, va leur demander soit de faire un démo.

3334   On va leur prêter une caméra pour faire un démo puis après ça c'est référé au Comité de mise en ondes et pour l'instant, on a les émissions, mais on ne peut pas aller plus loin parce qu'on n'a pas de plage. On n'a pas d'endroit pour mettre les émissions.

3335   CONSEILLÈRE POIRIER: Donc, en cinq ans, il y a eu un projet provenant de la communauté qui a été réalisé?

3336   M. CUGGIA: Non, non. Il y en a eu plusieurs. Il y a eu Surf Action, il y a eu Sport neuf, il y a eu Laval en bref, il y a eu Vivre, il y a eu... qui d'autre... là, j'y vais de mémoire, mais on en a eu plusieurs.

3337   Dans la première année, on en demandait, on se disait même chaque semaine, dans le journal local on demandait, mais on n'avait rien, alors... et, là, actuellement, on a beaucoup beaucoup de dossiers en suspens. C'est d'ailleurs un peu la demande, c'est qu'on n'a pas de place pour les faire.

3338   CONSEILLÈRE POIRIER: Parfait.

3339   M. ALEXANDER: Est-ce que je peux ajouter?

3340   CONSEILLÈRE POIRIER: Oui.

3341   M. ALEXANDER: Au niveau de la gouvernance, nous avons mis en place un Comité de programmation qui est formé de membres du conseil et de la direction et du personnel de TVRL, qui reçoit et qui analyse ces demandes-là.

3342   CONSEILLÈRE POIRIER: Parfait. Alors, puisque vous me parlez des bénévoles, vous avez dit que vous aviez une quarantaine de bénévoles, j'ai vu la liste dans le document et en allant sur le site web, j'ai vu aussi qu'il y a une place où, bon, vous avez le volet bénévole.

3343   Cependant, quand je suis allée dans le site plus loin c'était marqué «en construction». Alors, est-ce que... comment un bénévole peut chez vous devenir, outre le fait de se présenter à vos locaux, parce que c,est la seule façon que j'ai trouvé de devenir membre et j'aimerais ça que vous m'expliquiez comment, si je veux devenir membre, je me présente à vos locaux, quelles seront les étapes que je dois franchir pour être acceptée comme membre?

3344   M. CUGGIA: D'office, vous êtes acceptée, madame, parce qu'on accepte absolument tout le monde.

3345   CONSEILLÈRE POIRIER: Le conseil d'administration. Excusez-moi, j'aurais dû le préciser.

3346   M. CUGGIA: O.k. Au conseil d'administration à ce moment-là, il faut tout simplement faire... il faut être membre de la télévision régionale et tout simplement si vous voulez devenir membre du conseil d'administration, je pense qu'il y a trois ou quatre places pour le public, c'est tout simplement poser sa candidature.

3347   Je n'ai pas en note les règlements, mais il doit avoir... il doit être appuyé par un ou deux ou trois membres, poser la candidature et en assemblée annuelle, quand il y a un poste qui est en élection, bien tout simplement poser votre candidature et vous faire élire.

3348   CONSEILLÈRE POIRIER: Alors, on doit être commandé par un membre du conseil d'administration. C'est ça?

3349   M. CUGGIA: Non. C'était comme ça à l'époque, mais il me semble que ça a été changé. Ce n'est pas une recommandation du conseil d'administration.

3350   M. ALEXANDER: En fait, n'importe quel membre peut présenter sa candidature, appuyé par une autre membre ou deux autres membres, on ne se souvient pas du nombre, mais ça ne passe pas par le conseil d'administration. Ça ne prend pas l'appui ou la recommandation d'un membre du conseil.

3351   CONSEILLÈRE POIRIER: Et vous n'avez pas de difficulté à trouver des membres pour devenir membre du conseil d'administration?

3352   M. ALEXANDER: Pas de difficulté; tout est relatif. Les cadres sont pleins. Maintenant, il y a des gens qui sont là depuis un certain temps, là. Il n'y a pas nécessairement un roulement. Donc, ça indique peut-être qu'il y a une certaine difficulté.

3353   CONSEILLÈRE POIRIER: Est-ce que vous avez une assemblée générale annuelle à laquelle tous vos membres sont conviés?

3354   M. ALEXANDER: Tout à fait. Tout à fait.

3355   CONSEILLÈRE POIRIER: Et les 40 qui sont là, il y en a une bonne proportion qui se présente?

3356   M. ALEXANDER: Je vous dirais que quand on est 15, 20, c'est à ce jour... un 50 pour cent c'est quand même pas si mal que ça.

3357   Je voudrais aussi ajouter le fait que nous avons récemment fait une tentative de recrutement par la poste. Nous sommes conscients que nous devons élargir notre membership, c'est clair. Maintenant, il faut prendre les outils pour le faire. Notre membership est... si je ne me trompe pas c'est 5 $, donc ce n'est pas... ce n'est pas excessif.

3358   Nous avons... je sais qu'on l'a fait par la poste à partir de listes de dressage que nous avions reçue. On n'a pas envoyé ça à 165 000 personnes, là, mais à partir de liste de dressage que nous avions et c'est une préoccupation, tout à fait.

3359   CONSEILLÈRE POIRIER: J'ai vu dans les états financiers qu'il y avait une diminution des revenus du membership. Est-ce que c'est parce qu'il y a des gens qui n'ont pas renouvelé? Est-ce que c'est parce qu'il y a moins de membres suite à la création aussi de la tv communautaire Grand Laval?

3360   M. ALEXANDER: Je ne crois pas que les deux éléments soient reliés. Je vous dirais qu'il y a eu cependant une baisse de cotisations. Alors, les chiffres précédents étaient à partir frais d'admission qui étaient plus élevés.

3361   Il y avait des catégories de membres et il y avait des gens qui payaient un coût d'admission supérieur et on a comme mis fin à cette pratique-là, ce qui fait que ça a eu un impact sur les revenus de membership.

3362   CONSEILLÈRE POIRIER: O.k. En supposant que vous obteniez une licence pour non seulement l'Île Jésus, mais les villes avoisinantes, il y en a plusieurs: Boisbriand, bon, Sainte-Thérèse, je ne vais pas les nommer toutes, comment allez-vous faire de la place à ces citoyens-là, à cette représentation citoyenne d'un territoire plus vaste.

3363   M. ALEXANDER: Le plan d'origine était de travailler avec les télévisions communautaires locales. Ça ne semble pas possible au moment où on se parle. Ceci étant dit, ça demeurait dans notre esprit à nous une façon intelligente de travailler; c'est-à-dire de passer par l'organisation qui a déjà son noyau de gens qui sont intéressés à faire la télévision communautaire et avoir une diffusion plus large.

3364   Ceci étant dit, ça va obligatoirement poser une problème, c'est certain. Je voudrais souligner que le coeur de notre demande, c'est vraiment Ville de Laval et que si tout ça présente des problèmes insurmontables, concentrons-nous sur Laval s'il le faut.

3365   Nous croyons que c'est une bonne idée d'avoir un diffuseur communautaire qui couvre 24 heures sur 24 une plus grande région. Nous ne voulons pas le faire au détriment des télédiffuseurs qui sont déjà là et si eux voient ça comme une menace, bien on ne le voit pas comme ça, nous, mais conséquemment, ça va nous compliquer la vie pour s'assurer que nous élargissons notre membership qu'il faudra probablement modifier notre appartenance au conseil d'administration pour laisser de la place à des gens qui sont issus de ces milieux-là. C'est ce que je peux vous dire à ce moment-ci.

3366   CONSEILLÈRE POIRIER: Oui. Alors, bon, si je comprends bien, si vous gardez comme territoire uniquement l'Île Jésus, vous allez garder la représentation telle que vous l'avez au niveau du conseil d'administration.

3367   Mais si vous agrandissez le territoire, vous n'êtes pas prêt à ce moment-ci d'ouvrir sur le conseil d'administration des places pour les gens qui proviendraient de ces municipalités-là?

3368   M. ALEXANDER: Là, je vais m'avancer, je vous dirais que si ça devenait une exigence du conseil, ça ne créerait pas de problème. À partir du moment où on couvre ce territoire-là, de toute façon, il fallait qu'on s'en aille vers ça.

3369   CONSEILLÈRE POIRIER: Et du côté de la programmation, est-ce que vous seriez prêt aussi à prendre un engagement si le Conseil vous permettait de diffuser par câble à l'extérieur de l'île Jésus, seriez-vous prêt aussi à vous engager à diffuser des émissions, des reportages, peu importe, des autres municipalités?

3370   M. ALEXANDER: Bon, bien sûr que oui. Je crois que nous avons répondu à ça. Vous me permettrez de dire que les lavallois souffrent de la concentration des médias sur Montréal et qu'il serait illogique pour nous de tenter de faire la même chose de Laval vers la rive nord. Alors, il faut nécessairement ouvrir, nécessairement.

3371   CONSEILLÈRE POIRIER: La formation des bénévoles; qu'est-ce que vous faites pour former vos bénévoles? Vous en avez quand même un bon nombre, vous produisez trois heures par semaine chez vous. Alors, quel encadrement, quelle formation vous leur offrez?

3372   M. ALEXANDER: Monsieur Cuggia.

3373   M. CUGGIA: Alors, on a des techniciens, on a notre nouveau directeur général qui est un ancien de TQS. On a nos techniciens en interne, en général deux ou trois soirées, mais pas en ligne, de formation soit à la caméra, soit en studio.

3374   Et lorsqu'ils font des premiers reportages, le premier est supervisé avec un des techniciens puis, par la suite, on les laisse aller tout seul. C'est de la télé communautaire. Je pense que le meilleur moyen d'apprendre une fois que tu as la base, c'est d'y aller par toi-même, un peu comme les langues, tu es doué ou pas doué.

3375   Ce que l'expérience nous démontre, ceux qui ont vraiment la passion, qui sont doués, restent et persistent. Il y en a d'autres qui viennent deux, trois fois puis ils sont vraiment pas capables. Ce n'est pas qu'ils ne veulent pas, ça fait qu'on essaie de les orienter vers d'autres choses. Alors, il y en a qui deviennent animateurs, des animateurs qui deviennent des cameramen, des cameramen qui viennent des soundmen.

3376   Mais ma conviction personnelle c'est d'ouvrir la porte puis laisser les gens aller en fonction des aspirations. Ce n'est pas à nous de leur dire, tu vas faire telle ou telle chose. C'est de leur demander à eux ce qu'ils veulent avoir et je pense que c'est pour ça qu'on a réussi à avoir plusieurs cameramen et bénévoles, c'est la formation qu'on leur donne.

3377   CONSEILLÈRE POIRIER: Et quel est le taux de rétention? Est-ce que vous avez réussi à garder, que ce soit au niveau des animateurs, au niveau de l'ensemble des bénévoles depuis cinq ans, là?

3378   M. CUGGIA: Je vous dirais que du tout début, il nous reste quatre bénévoles dont une cameraman qui est là depuis le tout début, Pauline. Il y a beaucoup de... excusez-moi l'expression très anglaise, de turn-over. C'est que Laval, ce n'est pas une région comme une région éloignée du Québec. C'est que les jeunes, ils viennent, ils veulent s'impliquer, mais à un moment donné il y a quelque chose de spécial, il y a une activité, ils disparaissent.

3379   Donc, on n'a pas nécessairement un gros taux de rétention, mais c'est parce qu'on n'arrive pas à intéresser les jeunes parce qu'ils ont beaucoup d'activités.

3380   Mais dans l'ensemble des gens, si vous regardez, par exemple, Marie-Andrée Poulin qui va nous quitter et vient de partir pour TQS, elle est en Europe actuellement pour faire une émission. Le jeune Lirette s'en va à Sherbrooke pour une autre compagnie. On a deux employés qu'on a formés qui sont à Radio-Canada: un cameraman, un monteur. On a un employé aussi qui a été monteur à TQS, mais là il a perdu son emploi.

3381   Donc, il ne faut pas oublier que, selon moi, une télévision communautaire, c'est un tremplin. On a des jeunes qui viennent du Cégep Montmorency et qui sont restés un an ou deux puis soit qu'ils sont partis à leur compte.

3382   Actuellement, avec les productions de mon épouse, on est en train de faire une série et les réalisateurs qui sont là, ce sont de jeunes réalisateurs qu'on a formés et qui font du commercial actuellement. Donc, une télévision doit servir de tremplin.

3383   CONSEILLÈRE POIRIER: C'est un incubateur.

3384   M. CUGGIA: Exactement. Il n'y a pas quelqu'un qui va rester là pendant 20 ans, à moins qu'il a le nerf et l'intérêt, mais quelqu'un qui fait des études universitaires ou de Cégep qui viennent chez nous, en général, ils sont là six mois à un an, ils prennent de l'expérience puis ils se trouvent des emplois dans les grands réseaux.

3385   CONSEILLÈRE POIRIER: Hum-hum! J'aimerais aborder le sujet du sous-titrage codé. C'est quelque chose qu'on a beaucoup à coeur au CRTC. Pour nous c'est important de desservir l'ensemble de la population, entre autres en le faisant par le sous-titrage codé qui est très populaire, qui sert beaucoup, entre autres, aux personnes âgées, aux mal-voyants des fois ou, en tout cas, les personnes je dirais plutôt mal-entendants.

3386   Alors, de ce côté-là j'aimerais savoir si vous êtes prêt à prendre un engagement qui spécifierait que vous êtes prêt à faire 10 pour cent de votre programmation en sous-titrage dès la cinquième année, de le faire grimper à 20 pour cent la sixième et à 30 pour cent la septième année?

3387   M. SOUCY: Alors, j'ai eu à répondre à cette question-là. Je n'ai pas besoin de vous dire que j'ai beaucoup lu et j'ai aussi beaucoup consulté parce que j'ai vu les engagements pris antérieurement et récemment même par des petites compagnies qui s'appellent Vidéotron, vous savez, les gens qui n'ont pas beaucoup d'argent pour développer, et j'ai vu la prudence avec laquelle ils s'engageaient. J'ai parlé aux gens de Télémag.

3388   Enfin, je pense que tout le monde est d'accord, tout le monde est pour la vertu, mais tout le monde est d'accord pour dire que, oui, il faut s'en aller vers ça et ce que vous avez mentionné, je pense que ça... si je me souviens bien, ça correspond à peu près à ce que nous avons déjà donné comme réponse aux analystes et, effectivement, ça pourrait faire partie d'un engagement, selon moi là, mais ce n'est pas moi qui m'engage, mais il me semble que... il me semble que oui, 10 pour cent dans cinq ans, oui.

3389   CONSEILLÈRE POIRIER: Dix pour cent, 20 pour cent, 30 pour cent, vous seriez prêt à aller vers ça, monsieur Alexander?

3390   M. ALEXANDER: Oui, tout à fait.

3391   CONSEILLÈRE POIRIER: Parfait. Il me reste quelques questions encore, monsieur le président. Dans un premier temps, j'aimerais savoir puisque vous nous dites aujourd'hui, on est prêt à prendre uniquement l'Île Jésus, si jamais le Conseil en décide ainsi, est-ce que votre plan d'affaires va demeurer réalisable, parce que celui que vous nous avez présenté était un plan d'affaires qui incluait les autres municipalités.

3392   Alors, j'aimerais que vous passiez un peu de temps à nous expliquer l'impact de ce changement-là sur votre plan d'affaires, vos revenus, entre autres?

3393   M. ALEXANDER: Bien, écoutez, les revenus sont essentiellement des revenus de vente de publicité.

3394   CONSEILLÈRE POIRIER: Oui.

3395   M. ALEXANDER: Nous croyons que ce type de publicité-là représente une alternative intéressante pour des commerces qui n'ont pas les moyens de s'offrir la télévision, particulièrement en banlieue de Montréal où les... je peux vous en parler, je suis dans le spectacle et je sais combien ça coûte aller dans les médias montréalais qui se voient et qui se perçoivent et qui sont probablement des médias nationaux.

3396   Alors, nous, on pense qu'il y a un marché suffisant à Laval pour atteindre nos objectifs. Il va s'agir de travailler autrement. Il est certain que dans un marché plus large, nous aurions couvert... nous couvririons l'ensemble des revenus. On parle de 438 000 $ de revenus, ce qui représente une vente d'environ 30 minutes de commerciaux par jour à un prix moyen de 40 $ la minute, par heure.

3397   CONSEILLÈRE POIRIER: Oui. Alors, sans les villes au nord, quelle serait la diminution de vos revenus escomptés là?

3398   M. ALEXANDER: Moi, je n'anticiperai pas de diminution. Je serais prêt à me tenir à côté de ce plan d'affaires-là puisque... je vous dirais que le marché primaire visé de toute façon était Laval, mais comme je vous disais, il s'agira d'ajuster légèrement nos plans, mais il est clair que notre efficacité première en terme de recherche de publicité commandite, on va être plus efficace à Laval, de toute façon qu'on l'aurait été ou qu'on le serait sur la rive nord.

3399   Maintenant, il est clair que si nous avions des partenaires dans des régions voisines, c'est sûr que ça nous permettrait d'augmenter nos prévisions que nous considérons à ce moment-ci réalistes et prudentes.

3400   CONSEILLÈRE POIRIER: Oui, tout à fait. Bon. Alors, ça veut dire que vous n'escomptiez pas beaucoup de revenus de la ceinture nord de la ville?

3401   M. ALEXANDER: Pas dans un premier temps. Pas dans un premier temps. On se dit, la demande c'est pour une durée suffisamment longue pour avoir le temps de s'établir. On considère que comme nous sommes dans une perspective de continuité d'opérations, nous sommes mieux implantés à Laval que nous ne le sommes à l'extérieur. Donc, il y a du temps de démarrage et du temps d'installation à faire, qui fait qu'on ne pensait pas être extrêmement efficace en dehors de Laval dans les premières années.

3402   CONSEILLÈRE POIRIER: Et comment pouvez-vous affirmer, là, d'être absolument certain, comme vous le dites dans votre document d'aujourd'hui, que les stations communautaires environnantes ne seront pas affectées si jamais vous décidiez d'aller quand même sur ce territoire-là avec notre bénédiction et de vendre de la publicité.

3403   Je comprends bien la différence entre la publicité et la commandite, mais n'empêche que pour un client parfois ça revient à des investissements similaires. Il y a peut-être des gens qui investissent un montant de commandite qu'ils ne seront peut-être pas prêt à transformer en publicité ou inversement, non?

3404   M. CUGGIA: Non. En fait, au niveau des commanditaires, ce qui est important pour eux, monsieur Alexander l'a bien dit, c'est la diffusion. Faire une diffusion à Montréal à 1 000 $ ou 2 000 $ le 15 secondes alors qu'on est à 10 $ à Laval, il y a tout à fait un intérêt.

3405   Les tv communautaires qui sont là, les revenus ne sont pas des revenus publicitaires et les revenus que nous visons sont des revenus publicitaires. Et si vous regardez les revenus des autres tv communautaires, en grande majorité, viennent du diffuseur Vidéotron et des diffusions du réseau national... bien, du réseau provincial.

3406   Donc, la part de marché qu'on irait chercher ne touche en rien ou n'affectera en rien les revenus des télés communautaires compte tenu que les télés communautaires n'ont pas accès à la publicité. Ils ont accès aux commandites. Mais encore là, nous, on ne sera pas aux commandites on est à publicité. Donc, je ne vois pas comment ça pourrait les affecter et leur gros pourcentage de revenus viennent soit des infrastructures des gouvernements locaux ou le plus gros revenu vient de Vidéotron. Alors, ça ne touche absolument pas le revenu à ce niveau-là.

3407   CONSEILLÈRE POIRIER: O.k. Est-ce que vous... oui.

3408   M. ALEXANDER: Si vous me permettez. Ceci étant dit, madame Poirier, je n'aurais pas de problème à m'entendre avec une télévision communautaire qui a déjà sollicité avec succès une ou plusieurs entreprises pour dire nous nous engageons à ne pas solliciter ces gens-là ou une entente plus large que ça là, de façon à ne pas effectivement aller se cannibaliser mutuellement.

3409   CONSEILLÈRE POIRIER: Hum-hum! J'aimerais ça que vous nous expliquiez comment... si vous avez fait une demande auprès du Ministère de la culture et des communications et de la condition féminine pour obtenir, pour être reconnu et si vous comptez le faire dans un proche avenir?

3410   M. ALEXANDER: Nous sommes en processus de rédaction de demande de reconnaissance auprès du Ministère de la culture, des communications et de la condition féminine.

3411   CONSEILLÈRE POIRIER: Vous avez donc une demande de déposée?

3412   M. ALEXANDER: Non. On est en processus de rédaction; excusez-moi, de rédaction. Nous sommes dans cette activité-là, mais elle n'a pas été déposée à ce jour.

3413   CONSEILLÈRE POIRIER: O.k. Et du côté de l'Association des télés communautaires du Québec, est-ce que vous pensez devenir membre de cette association-là?

3414   M. ALEXANDER: C'est une excellente question.

3415   CONSEILLÈRE POIRIER: La Fédération; excusez-moi.

3416   M. ALEXANDER: Écoutez; si on avait des raisons de penser que nous pourrions être acceptés, c'est avec plaisir que nous serions membres.

3417   CONSEILLÈRE POIRIER: Parfait. Peut-être une dernière question à ce moment-ci. Comment vous voyez votre... là, rêvons puis allons dans le sens où monsieur Arpin a parlé, comment vous voyez votre tv, votre télévision communautaire dans cinq ans, dans dix ans?

3418   Vous avez sûrement du, avant de venir ici, faire cette réflexion-là, on veut une télé communautaire, on la voit comment cette télé-là?

3419   M. ALEXANDER: On la voit d'abord, vue à Laval et sur le territoire de la desserte-là, on comprend, on la voit... on veut d'abord qu'elle soit vue, donc qu'elle soit d'intérêt local, que l'ensemble des groupes qui peuvent y avoir accès y aient accès, que la production originale augmente d'année en année et qu'on ait de moins en moins de reprises.

3420   Et on la voit aussi capable non seulement de faire ses frais, mais de payer les équipements dont elle a besoin, de rembourser les dettes qu'elle a à rembourser. On voit donc une télévision sur le plan de la programmation qui va refléter le milieu dans lequel elle évolue et ça c'est clair, l'ensemble des tendances.

3421   On voit une télévision où le citoyen va pouvoir participer. Je vous dirais qu'à la limite si on a l'image de travailler ça en petits groupes fermés, c'est... dans le pire des cas, c'est une question de transition, O.k.

3422   On n'a pas les ressources... moi, personnellement et mon organisation n'avons pas les ressources pour m'impliquer à fond dans cette... Il faut qu'elle se prenne en main, que la population la prenne en main. Non, mais il faut qu'elle soit vue. Ça veut dire qu'on va devoir faire des efforts sérieux de mise en marché de cette télévision-là et ça va aller avec les revenus. Les revenus vont aussi découler du fait que la télévision est vue, qu'elle est appréciée et que sa programmation est acceptée, acceptable et intéressante.

3423   CONSEILLÈRE POIRIER: Mais je vous écoute, là, et je me dis, et vous en faites état dans le document, vous parlez souvent de Télémag. Considérant la situation où vous êtes et considérant que ça prendra de gros efforts de votre part pour faire encore plus d'ouverture à la communauté, pourquoi n'avez-vous pas tout simplement décidé de faire une demande de licence de station privée comme Télémag. Ce n'est pas la même sorte de licence qu'ils ont.

3424   M. ALEXANDER: Parce que, fondamentalement, les gens qui sont alentour de la table croient au concept de télévision communautaire. C'est vraiment ça. L'espèce de -- j'utilise souvent ce terme-là -- de petit groupe qu'il y a là, c'est des gens qui sont connectés sur la communauté. C'est les institutions d'enseignement, c'est la Commission scolaire, c'est le Centre de bénévolat, la Corporation de la Salle André-Mathieu, on est carrément, là, implanté dans notre milieu.

3425   Alors, ces gens-là ont une pensée locale, une pensée communautaire et dans le meilleur des cas, on essaie de tenir le fort en attendant que tout ça s'organise comme une vraie télé communautaire. On n'a pas le choix de faire un organisme à but non lucratif et aussi rattacher au fait qu'on ne veut pas en faire une entreprise où le profit va déterminer d'une façon ou d'une autre ce qui va passer, ce qui ne passera pas ou ce qui passerait ou ce qui ne passerait pas, en fonction de critère économique.

3426   L'objectif, c'est de dire: est-ce qu'on peut s'arranger pour que les revenus et les dépenses finissent par balancer. Donc, c'est la raison pour laquelle on a pris ce cheminement-là.

3427   CONSEILLÈRE POIRIER: Merci beaucoup.

3428   LE PRÉSIDENT: Dans la foulée de cette réponse-là puis la comparaison avec Télémag, Télémag, vous y revenez fréquemment comme étant un modèle. Cependant, ce n'est pas une OSBL, Télémag, c'est une entreprise privée avec deux actionnaires dont un a le contrôle et puis...

3429   Or, cette distinction-là, je sais que Télémag, le Conseil la considère comme une entreprise de télévision communautaire, du moins la licence qui lui a été émise est une licence de télévision communautaire, mais qu'est-ce qui vous intéresse dans la formule de Télémag qui pourrait intéresser une OSBL?

3430   M. SOUCY: Je vais tenter de répondre un peu à cette question-là parce que, moi, je suis... je demeure à Québec -- Télémag est dans ma cour ou vice-versa -- et j'ai donc été... quand j'ai commencé à travailler sur le projet il y a un peu plus d'un an, j'ai regardé un peu ce qui se faisait ici et j'ai examiné, bien sûr, les décisions puis, enfin, tout ce qui a été fait à propos de Télémag, ce que Télémag a dit comme engagement, a pris comme engagement, et caetera.

3431   C'est sûr, j'en ai parlé avec les gens qui m'ont mandaté pour ce travail-là et j'ai tout de suite compris que Télémag, c'est une orientation dû au fait que les propriétaires ou, enfin, les promoteurs étaient des gens qui voulaient, qui étaient des entrepreneurs. Ce n'est pas du tout le cas du groupe de Laval.

3432   Ce sont des entrepreneurs peut-être, mais qui voulaient le faire pour la communauté et non pas pour eux-mêmes et c'est comme ça qu'on a gardé l'image de Télémag parce que Télémag s'est montrée dynamique dans son organisation, dans son cheminement et Télémag devenait un peu un exemple à suivre, mais ça n'a rien à voir avec la propriété. Et, ça, ça a été mis de côté tout de suite au départ.

3433   Alors, c'est pour ça que c'est une télévision communautaire, mais sans but lucratif, tout comme Québec est désignée comme une télévision communautaire à but lucratif, mais je pense que c'est simplement parce qu'il n'y a pas une autre appellation plus précise dans ce cas-là.

3434   LE PRÉSIDENT: D'accord. Monsieur Alexander, vous avez dit que le Conseil d'administration, et c'est normal dans des entreprises de cette nature-là, change à chaque assemblée annuelle. Je vois que la liste que nous avons vous considère comme administrateur, mais dit que c'est monsieur Jean-Louis Bédard qui est président.

3435   Avez-vous une liste à jour ou, sinon, êtes-vous en mesure de nous la produire rapidement?

3436   M. ALEXANDER: Au même titre que le document de tantôt, si on peut prendre un arrangement pour vous la faire parvenir rapidement.

3437   LE PRÉSIDENT: D'accord. Parfait. Je vais demander à la conseillère Lamarre de vous poser quelques questions.

3438   CONSEILLÈRE LAMARRE: Merci, monsieur le président. Bonjour, monsieur. Merci de votre patience, je vais essayer de ne pas trop l'étirer. Vous avez attendu toute la journée et la journée s'allonge.

3439   J'ai quelques questions surtout reliées à votre demande pour une licence de télévision hertzienne. Je vais vous avouer que compte tenu de mon expérience passée, je suis un petit peu perplexe de voir ce que vous avez présenté.

3440   Premièrement, du fait que à moins de deux ans ou à peu près là, d'ici à ce que le Conseil prenne une décision si le Conseil vous octroie une licence, à moins de deux ans de la fin de la télévision analogique au Canada, vous décidez d'aller de l'avant avec une demande de licence pour une fréquence analogique.

3441   Et dans les réponses que vous nous avez faites, vous nous dites que: «Compte tenu de la faible puissance de l'équipement -- et je vous concède que c'est le cas -- la transition n'occasionnera pas de coût significatif.»

3442   Ça occasionne quand même des coûts, ne serait-ce que de remplir et de demander à votre consultant de remplir les formulaires, de vous trouver un canal numérique qui fait à peu près l'équivalent du canal anologique que vous avez là.

3443   Donc, vous avez déjà payé un montant en analogie, vous allez peut-être devoir payer une étude pour un canal numérique. Alors, je ne comprends pas pourquoi vous avez fait ce choix-là. Quelle est la raison?

3444   M. SOUCY: Si vous permettez, je vais vous répondre. C'est parce que le canal analogique était disponible immédiatement. Le canal numérique n'est pas disponible à tous les récepteurs, pour l'instant en tout cas, et le seul coût qui est impliqué, c'est le coût de l'émetteur qui est un petit émetteur et je crois que...

3445   Écoutez, je ne suis pas connaissant comme vous qui avez une carrière dans ce domaine-là, mais 50 watts je pense que c'est un... ce n'est pas un coût très élevé pour un émetteur. Ce sera la seule pièce à changer parce que tout le reste est numérique... numérique, pardon, oui, tout le reste de l'équipement, oui.

3446   CONSEILLÈRE LAMARRE: Et je vais vous avouer que... disons, étant au Conseil, je suis quand même heureuse d'entendre au moins une fois un diffuseur qui va nous dire que ça ne lui coûtera pas cher de passer au numérique, là, mais vous êtes définitivement l'exception en ce qui concerne le passage au numérique.

3447   Et dites-moi, est-ce que votre consultant a déjà identifié le canal numérique que vous pourriez utiliser en 2011?

3448   M. SOUCY: Non, ça n'a pas été fait. Ça a été assez difficile de trouver un canal analogique, là, mais ça ne sera pas un exercice très coûteux, même pour l'ingénieur parce que, écoutez, on travaille avec des ingénieurs -- moi, personnellement, sur mes projets -- avec des ingénieurs qui sont à peu près toujours les mêmes et qui ont... qui ont beaucoup beaucoup d'expertise et qui sont capables à peu de frais à venir à bout d'un problème comme celui-là et ils l'ont démontré plusieurs fois.

3449   Le numérique, ce n'est pas encore le cas, il y a très peu... je viens de m'acheter un appareil et je me rends compte qu'il y a bien peu de signaux qui sont numériques actuellement, même parmi les grandes... les canaux des grandes organisations, mais tout le monde va y arriver puis je pense qu'en 2011, on serait capable de le faire aussi et à peu de frais, vraiment à peu de frais.

3450   CONSEILLÈRE LAMARRE: Donc, avez-vous une estimation de la part de votre agent-conseil sur le coût pour faire l'étude pour vous trouver un canal de remplacement numérique?

3451   M. SOUCY: Je n'oserais pas avancer un chiffre pour l'étude, mais en tout et partout, ça ne devrait pas dépasser, incluant l'émetteur, une trentaine de mille dollars.

3452   CONSEILLÈRE LAMARRE: Une trentaine de mille dollars?

3453   M. SOUCY: Oui.

3454   CONSEILLÈRE LAMARRE: Et pour vous c'est un coût qui n'est pas significatif, ça?

3455   M. SOUCY: Bien, je ne travaille pas souvent avec des communautaires, mais ce n'est pas trop significatif, il me semble, 30 000 $ pour...

3456   CONSEILLÈRE LAMARRE: Parce que, moi, j'aurais estimé que c'était significatif pour une télévision communautaire, mais... au moins, je suis rassurée, je pense que vous êtes réaliste dans vos estimations.

3457   L'autre chose, c'est que la politique en ce qui concerne les télévisions communautaires de faible puissance exigent que le critère qui soit rencontré, c'est que vous ayez une puissance d'émission maximum de 50 watts ou un rayon de grade B, maximum 12 kilomètres.

3458   Dans votre cas, compte tenu du brouillage, et je le vois très très bien, là, dans le rapport du consultant, vous avez dû aller au-delà de 50 watts pour contourner ou contrecarrer une situation de brouillage de stations existantes. Mais il demeure que le 50 watts et le 12 kilomètres, ce sont deux maximums à respecter. Donc, dans les faits, vous demandez une exception a la règle.

3459   Pouvez-vous nous justifier pourquoi on devrait vous permettre d'obtenir cette exception-là?

3460   M. SOUCY: Ce qui m'a rassuré, c'est de voir que cette exception-là a été suggérée par des personnes du Conseil en disant: écoutez, voici les limites, vous êtes à l'intérieur de ces limites-là. Cependant, si vous demandez une exception, on peut... on peut extensionner la limite et c'est ce que nous avons fait. Nous avons répondu à cette...

3461   Et ça nous rassure, d'une certaine manière, dans le sens que ça devient une classe qui est protégée, une fréquence qui est protégée dans le secteur, en tout cas, parce que ce n'est plus une faible puissance.

3462   CONSEILLÈRE LAMARRE: Tout à fait.

3463   M. SOUCY: Oui, on est conscient de ça, mais...

3464   CONSEILLÈRE LAMARRE: Mais d'où ma question. Disons que, bon, ça a peut-être été suggéré avec vos discussions avec le personnel, là, mais c'est le Conseil ici qui a à décider et, alors, je vous demande de me convaincre, moi et mes collègues ici sur le Comité d'audition que c'est nécessaire qu'on vous octroie cette exception-là.

3465   M. SOUCY: Oui. Bien, je pense que vous venez de me dire que vous avez vu le rayonnement, vous avez vu le brouillage et pour contrer un peu le brouillage, pour avoir une réception la meilleure possible à l'intérieur du rayonnement sans brouillage, c'était nécessaire d'aller au maximum de ce qui était acceptable et permis par le Conseil et par Industries Canada.

3466   Et c'est pour ça que nous avons dit, oui, on va prendre cette opportunité-là puis on va la mettre dans le dossier parce que c'est une opportunité à laquelle, moi, je n'avais pas pensé, pas assez connaissant en termes techniques, là, de ce genre de problématique.

3467   CONSEILLÈRE LAMARRE: Et pouvez-vous m'expliquer quel est l'avantage d'avoir une antenne hertzienne sur le canal 4 dans votre cas, pour une télévision communautaire par opposition à avoir seulement une distribution câblée?

3468   M. SOUCY: Bon, l'avantage, c'est la réglementation du Conseil.

3469   CONSEILLÈRE LAMARRE: C'est la première fois que j'entends une réponse comme ça, moi, comme quoi que la réglementation du Conseil est un avantage.

3470   M. SOUCY: Oui. La réglementation du Conseil nous dit qu'avec une télévision communautaire de faible puissance, le câblodistributeur peut être... on peut demander au câblodistributeur, le Conseil peut demander au câblodistributeur de distribuer le signal dans son rayonnement et même au-delà de son rayonnement s'il y a une demande qui est justifiée.

3471   Et c'est ça que... et c'est sur ça qu'on s'est appuyé. Autrement, je ne vois pas d'ouverture dans la réglementation du Conseil pour une distribution uniquement par le câble, sauf pour un canal spécialisé, si je ne me trompe pas.

3472   CONSEILLÈRE LAMARRE: Un peu dans le même ordre d'idée, si on regarde le rayonnement de grade B, à sa limite là, incluant la zone d'interférence, vous vous trouvez à toucher une partie du nord de la Ville de Montréal. Avez-vous l'intention de demander la distribution sur le nord de l'Île de Montréal?

3473   M. SOUCY: Évidemment, ce serait... c'est... non, c'est absolument pas le cas et la demande a été faite dans le sens précis, et monsieur Alexander me l'a mentionné à plusieurs reprises, de donner la couverture à la Ville de Laval et c'est ça qui est prioritaire. Les autres villes ou localités sur la couronne nord, oui, mais ça devient moins prioritaire. La Ville de Laval seule.

3474   Alors, évidemment, pour répondre simplement à votre question, non, il n'est pas question de couvrir le nord de Montréal.

3475   CONSEILLÈRE LAMARRE: Merci. Je n'ai plus d'autres questions, monsieur le président.

3476   LE PRÉSIDENT: Merci. Le conseiller Morin.

3477   CONSEILLER MORIN: Merci, monsieur le président, mes questions ont été répondues.

3478   LE PRÉSIDENT: D'accord.

3479   LE PRÉSIDENT: Oui. Merci pour la présentation. Ceci complète l'examen de la première partie. Nous débuterons les interventions de la deuxième partie demain matin à 0900.

3480   CONSEILLÈRE POIRIER: Il y a un rappel d'une demande, monsieur le président, demain matin.

3481   LE PRÉSIDENT: Quelle demande?

3482   CONSEILLÈRE POIRIER: J'ai demandé d'obtenir la preuve que vous aviez entrepris une démarche. Alors, peut-être qu'il faut...

3483   M. ALEXANDER: Et la liste des membres du Conseil d'administration également.

3484   LE PRÉSIDENT: Il a dit qu'il rencontrerait le procureur du Conseil.

3485   CONSEILLÈRE POIRIER: Ah! O.k. Parfait. Je voulais m'assurer, monsieur le président. Excusez-moi.

3486   LE PRÉSIDENT: Parfait.

3487   M. ALEXANDER: Vous m'indiquez la procédure que vous souhaitez suivre puis...

3488   LE PRÉSIDENT: Donc, à demain matin.

3489   M. ALEXANDER: Merci.

--- Whereupon the hearing adjourned at 1741, to resume on Thursday, May 28, 2009 at 0900

   REPORTERS

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Johanne Morin         Monique Mahoney

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Madeleine Matte

Date modified: