ARCHIVED -  Transcript / Transcription - Montréal, Quebec - 2003-02-11

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Providing Content in Canada's Official Languages

Please note that the Official Languages Act requires that government publications be available in both official languages.

In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.

However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.

 

 

TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS

FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND

TELECOMMUNICATIONS COMMISSION

 

 

 

TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU

CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION

ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES

 

 

 

SUBJECT / SUJET

Various broadcasting applications further to calls for applications for a broadcasting licence to carry on a radio programming undertaking to serve Montreal, Quebec, Public Notice CRTC 2002-2; Chicoutimi, Quebec, Public Notice CRTC 2002-3; Sherbrooke, Quebec, Public Notice CRTC 2002-4 and Trois-Rivières, Quebec, Public Notice CRTC 2002-5 /

Plusieurs demandes en radiodiffusion suite aux appels de demandes de licence de radiodiffusion visant l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio pour desservir Montréal (Québec), Avis public CRTC 2002-2; Chicoutimi (Québec), Avis public CRTC 2002-3; Sherbrooke (Québec), Avis public CRTC 2002-4 et Trois-Rivières (Québec), Avis public CRTC 2002-5

 

 

 

 

HELD AT: TENUE À:

Palais des Congrès Palais des Congrès

de Montréal de Montréal

Room 524 Salle 524

201 Viger Avenue West 201, avenue Viger Ouest

Montréal, Quebec Montréal (Québec)

 

 

February 11, 2003 Le 11 février 2003

 

Volume 6

 

 

 

 

Transcripts

In order to meet the requirements of the Official Languages

Act, transcripts of proceedings before the Commission will be

bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members

and staff attending the public hearings, and the Table of

Contents.

However, the aforementioned publication is the recorded

verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in

either of the official languages, depending on the language

spoken by the participant at the public hearing.

 

 

 

Transcription

Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues

officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront

bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des

membres et du personnel du CRTC participant à l'audience

publique ainsi que la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu

textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée

et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues

officielles, compte tenu de la langue utilisée par le

participant à l'audience publique.

Canadian Radio-television and

Telecommunications Commission

Conseil de la radiodiffusion et des

télécommunications canadiennes

 

Transcript / Transcription

 

 

BEFORE / DEVANT:

Charles Dalfen Chairperson / Président

Andrée Wylie Vice-Chair of Broadcasting / Vice-Présidente CRTC

Andrée Noël Regional Commissioner for

Quebec / Conseillère régionale

Joan Pennefather National Commissioner / Conseillère nationale

Jean-Marc Demers National Commissioner/

Conseiller national

ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:

Robert Ramsay Hearing Manager /

Gérant d'audience

Pierre LeBel Hearing Secretary / Secrétaire d'audience

Karen Moore Senior Legal Counsel /

conseillère juridique

principale

Sylvie Jones Legal Counsel /

conseillère juridique

 

 

HELD AT: TENUE À:

Palais des Congrès Palais des Congrès

de Montréal de Montréal

Room 524 Salle 524

201 Viger Avenue West 201, avenue Viger Ouest

Montréal, Quebec Montréal (Québec)

 

 

February 11, 2003 Le 11 février 2003

 

Volume 6

TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES

PAGE / PARA NO.

 

PHASE I (cont'd)

PRÉSENTATION PAR / PRESENTATION BY

COGECO RADIO-TÉLÉVISION INC. 1471 / 7518

GROUPE RADIO ANTENNE 6 1584 / 8110

 

 

 

PHASE II (cont'd)

9121-0070 QUÉBEC INC. 1654 / 8469

 

 

 

PHASE III

L'ADISQ 1668 / 8547

ASTRAL RADIO INC. 1695 / 8689

 

 

 

PHASE IV

GROUPE RADIO ANTENNE 6 1707 / 8745

COGECO RADIO-TÉLÉVISION INC. 1717 / 8796

 

Montréal, Quebec / Montréal (Québec)

--- L'audience reprend le mardi 11 février 2003

à 0935/ Upon resuming on Tuesday,

February 11, 2003 at 0935

7512 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Order, please.

7513 Bonjour. Monsieur le secrétaire?

7514 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président. Ce matin, nous entendrons la phase I pour l'audition des deux demandes pour le marché du Saguenay.

7515 Et la première demande sera présentée par Cogeco Radio-Télévision inc. en vue d'obtenir une licence visant l'exploitation d'une station de radio FM commerciale de langue française à Saguenay.

7516 La nouvelle station serait exploitée à la fréquence 104,1 MHz, au canal 281C, avec une puissance apparente rayonnée de 23 720 watts.

7517 Monsieur Michel Carter nous présentera ses collègues. Vous avez 20 minutes pour faire votre présentation.

0935

PRÉSENTATION / PRESENTATION

7518 M. CARTER: Merci beaucoup. Monsieur le Président, mesdames et monsieur les conseillers, membres du personnel du Conseil, bonjour.

7519 Mon nom est Michel Carter, je suis président et chef de la direction de Cogeco Radio-Télévision et de sa filiale Cogeco Diffusion.

7520 Permettez-moi de présenter les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui : à ma droite, madame Annie Tremblay, qui est directrice de la recherche et du marketing pour nos stations de CFRS et CKTV à Saguenay; ainsi que monsieur Jacques Boiteau, directeur général de la station Rythme FM et directeur général du réseau Rythme FM; à ma gauche, monsieur Yves Mayrand, vice-président affaires corporatives de Cogeco.

7521 Derrière nous : madame Monique Lacharité, vice-présidente administration et contrôle de Cogeco Radio-Télévision; monsieur David Crête, directeur de la programmation de la station Rythme FM de Montréal; madame Lilianne Randall, directrice musicale de la station Rythme FM; monsieur Martin Perkins, directeur technique de la station Rythme FM de Québec ainsi que du FM 93; et monsieur Charles Choquette, président de la firme Médiavision.

7522 Nous vous remercions de nous donner l'occasion de vous présenter notre demande en vue d'obtenir une licence de radiodiffusion pour exploiter une station de radio FM commerciale de langue française à Saguenay, puis de répondre aux questions que notre demande pourrait susciter.

7523 Cogeco Radio-Télévision est une filiale en propriété exclusive de Cogeco, une entreprise de communication diversifiée qui est active dans les secteurs de la câblodistribution, de la radio et de la télévision.

7524 En ce qui concerne le secteur de la radio, Cogeco Radio-Télévision exploite présentement deux stations, soit le 105,7 Rythme FM à Montréal et le FM 93 à Québec. À la suite d'une décision rendue le 16 juillet dernier par le Conseil, elle exploitera également, dès l'automne prochain, une autre station, le 91,9 Rythme FM à Québec.

7525 Lors de l'audience qui a précédé cette décision du Conseil, Cogeco Radio-Télévision a clairement indiqué sa volonté d'implanter un réseau Rythme FM à la grandeur du Québec, dont Montréal serait la tête de pont, et qui compterait des stations dans les autres marchés importants de Québec, de Sherbrooke, de Trois-Rivières et de Saguenay, et au sein desquelles les auditeurs auraient davantage de choix quant à l'écoute radiophonique.

7526 En ce qui a trait au marché concerné par la présente demande, soit celui de Saguenay, Cogeco Radio-Télévision le connaît bien, notamment parce qu'elle y exploite deux stations de télévision, soit CFRS affiliée au réseau TQS et CKTV affiliée à Radio-Canada.

7527 Lorsqu'on examine le marché des stations de radio commerciales de Saguenay, force nous est de constater qu'il est totalement dominé par le Groupe Radio Astral, en particulier dans le groupe cible des adultes âgés de 25 à 54 ans, ses deux stations CFIX-FM (Rock Détente) et CJAB-FM (Énergie) y accaparant, respectivement, 36,5 pour cent et 19,6 pour cent de l'écoute, selon les résultats du sondage BBM de l'automne 2002.

7528 Avec beaucoup d'à-propos, l'étude de marché de novembre 2001 de la firme Médiavision que nous avons présentée au soutien de notre demande a confirmé une concentration surprenante de l'écoute radio dans le marché de Saguenay qui était désigné comme celui de Chicoutimi-Jonquière avant le regroupement municipal du 18 février 2002. Il faut en effet compter huit stations dans le marché francophone de Montréal pour obtenir une concentration de l'écoute radiophonique semblable à celle de Saguenay.

7529 Cette concentration a pour corollaire l'absence de véritables choix dans le créneau de la musique contemporaine pour adultes. D'où notre projet d'établir, dans ce segment de marché sous-représenté, une nouvelle station de musique contemporaine pour adultes qui accroîtra et enrichira l'offre radiophonique régionale, tout en proposant aux citoyens une véritable alternative à CFIX-FM.

7530 L'étude de Médiavision ayant démontré qu'il existe une certaine similitude entre les marchés de Montréal et de Saguenay, en particulier quant à la structure d'âge, nous avons la conviction profonde que les citoyens de la région accueilleront avec enthousiasme une nouvelle station basée sur un modèle qui a fait ses preuves, c'est-à-dire celui de la station Rythme FM à Montréal, dont la pertinence, la qualité, le dynamisme, la créativité et le professionnalisme ont conquis la confiance, le respect et la fidélité d'un vaste public qui ne cesse de croître.

7531 Depuis près de 20 ans maintenant, Cogeco Radio-Télévision est active dans le secteur de la radio. Forts de notre vaste expérience, nous avons les moyens de nos ambitions et la ferme intention de mener à bon port, avec le concours du Conseil, ce projet pour lequel nous avons présenté un plan d'entreprise sérieux et rigoureux qui contient des projections financières détaillées.

7532 Cogeco Radio-Télévision dispose des moyens requis pour assurer le financement de toutes les nouvelles stations Rythme FM, notamment au cours des premières années précédant l'atteinte de la rentabilité de ces stations.

7533 Nous sommes d'opinion qu'il y a place, dans le marché du Saguenay, pour une concurrence accrue et une plus grande diversité des choix au sein de l'industrie de la radio, des valeurs privilégiées depuis longtemps par le Conseil dans sa volonté de favoriser des bénéfices pour les auditeurs, les artistes, les artisans et les annonceurs de la région.

7534 À cet égard, l'obtention d'une licence d'exploitation pour le marché du Saguenay est une composante essentielle d'un réseau qui ne saurait prétendre à ce statut sans antenne dans la principale ville d'une région qui compte près de 250 000 habitants.

7535 Avec votre permission, j'aimerais céder la parole à madame Annie Tremblay, directrice de la recherche et du marketing de nos stations saguenéennes, afin qu'elle vous donne de plus amples renseignements sur la place qu'occupera la station Rythme FM de Saguenay si le Conseil acquiesce à notre demande. Annie?

7536 Mme TREMBLAY: Monsieur le Président, mesdames et monsieur les conseillers.

7537 Pour Cogeco Radio-Télévision, implanter une station qui sera éventuellement partie intégrante du réseau Rythme FM ne consiste pas à transplanter intégralement partout au Québec la formule à succès qu'elle a développée à Montréal. Nous sommes en effet parfaitement conscients que les citoyens de notre région exigent des contenus qui reflètent leurs valeurs et leurs réalités, qu'ils veulent entre autres des stations de radio auxquelles ils s'identifient.

7538 Aussi, Rythme FM de Saguenay sera-t-elle solidement ancrée dans son milieu et facilement reconnaissable, en raison de son profil et de son ton résolument local. Preuve en sont les 77,5 heures d'émissions locales qui constitueront près des deux tiers de la programmation de la station entre 6 heures et minuit.

7539 Pendant la semaine, aux heures de grande écoute du matin et de l'après-midi et durant la fin de semaine, la station produira et diffusera des émissions d'autant plus intéressantes pour les citoyens qu'elles seront animées par des personnalités connues et respectées du milieu.

7540 Afin de refléter adéquatement la réalité quotidienne des auditeurs de la région, les animateurs, les journalistes et les chroniqueurs interviendront régulièrement en ondes. De plus, les activités et les événements locaux et régionaux seront l'objet de promotions constantes.

7541 En pratique, les 152 minutes hebdomadaires de bulletins de nouvelles comprendront 70 pour cent de nouvelles locales et régionales, tandis que les capsules météo, les chroniques culturelles et autres interventions strictement locales occuperont environ 8,5 pour cent de la semaine de radiodiffusion.

7542 À Saguenay, Rythme FM embauchera trois journalistes. L'un sera affecté à la couverture des actualités régionales, tandis que les deux autres seront des chroniqueurs culturels appelés à couvrir la scène locale de Saguenay dans le domaine des arts et spectacles et à faire connaître des chroniques diverses, une initiative saluée par l'ADISQ dans le mémoire qu'elle a déposé au Conseil.

7543 Ces journalistes auront à leur disposition une unité mobile qui leur permettra d'être présents partout pour rapporter l'actualité et, si nécessaire, intervenir directement en ondes avec les animateurs.

7544 Nous pourrons ainsi couvrir adéquatement non seulement les événements artistiques du Théâtre du Saguenay, de l'Auditorium d'Alma, de la salle François-Brassard de l'arrondissement Jonquière ou du Centre culturel mont Jacob ou encore du Théâtre Palace Arvida, mais également les grands événements de toute la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean comme QuébécIssime, La Fabuleuse Histoire d'un royaume de La Baie, les activités de Festivalma du Lac-Saint-Jean ou encore le Festival de musique du Royaume, donnant ainsi à ces activités locales un rayonnement régional complet dans toute l'aire de desserte proposée du 104,1 Rythme FM.

7545 Pour une semaine de radiodiffusion, cette programmation locale sera complétée par 48,5 heures d'émissions réseau diffusées depuis Montréal entre 6 heures et minuit et destinées à ce marché ainsi qu'à celui de Saguenay. Cette programmation réseau comprendra des émissions animées par des personnalités bien connues du public québécois, comme Dominique Bertrand ou George Thurston.

7546 Le sondage BBM de l'automne 2002 auquel nous avons fait référence tantôt démontre de façon convaincante que, dans le marché de Saguenay et dans le créneau musical de type adulte contemporain populaire, il y a amplement de place pour une nouvelle station concurrente au Groupe Astral qui accapare près de 81 pour cent des parts d'écoute reconstituées. Selon l'étude de Médiavision, lorsque Rythme FM sera à maturité, elle devra obtenir 22 pour cent de l'écoute commerciale des adultes âgés de 25 à 54 ans.

7547 Nous estimons que la part de l'assiette publicitaire de la nouvelle station sera inférieure à sa part d'écoute, particulièrement pendant la période de lancement; 85 pour cent de ses revenus publicitaires proviendront des autres stations de radio locales; et 15 pour cent d'autres médias, dont les imprimés. Rythme FM devrait atteindre le seuil de la rentabilité dès sa quatrième année d'existence, alors que ses revenus de publicité locale et nationale totaliseront 1 999 000 $.

7548 Si la station parvient, lors de sa première année d'exploitation, à rencontrer ses objectifs d'auditoire et de revenus, les pertes de revenus publicitaires des autres stations concurrentes ne seront que de l'ordre de 318 000 $. Le Groupe Astral est manifestement capable de faire face à cette concurrence accrue. Rythme FM de Saguenay ne mettra donc pas en péril les stations existantes qui pourront continuer à assumer les responsabilités leur incombant en matière de programmation.

7549 En plus des ressources humaines exclusives qui seront affectées à la station, la nouvelle station bénéficiera des ressources existantes de Cogeco Radio-Télévision à Saguenay, notamment des installations de ses stations de télévision.

7550 En plus de maximiser leur utilisation, le partage de ces installations entraînera des économies et favorisera des synergies qui, ajoutées à celles sur les plans de l'administration, des ventes et du support technique, pourraient totaliser environ 500 000 $ par année que nous réinvestirons en offrant des services locaux plus complets à la population et les avantages au titre de développement des talents canadiens les plus généreux de toutes les demandes qui vous sont présentées pour ce marché.

7551 Il est donc facile de comprendre pourquoi le projet de Cogeco Radio-Télévision a obtenu un large appui au sein de la communauté, notamment d'un grand nombre de représentants des milieux d'affaires et culturels qui sont intervenus auprès du Conseil pour appuyer notre demande.

7552 J'ai brièvement fait référence à la programmation réseau de la nouvelle station. Avec votre permission, j'inviterais monsieur Jacques Boiteau, directeur de la station Rythme FM de Montréal, à vous donner plus de détails sur cette programmations ainsi que sur le concept Rythme FM.

7553 M. BOITEAU: Merci, madame. Monsieur le Président, mesdames et monsieur les conseillers, membres du personnel.

7554 J'assume les fonctions de directeur de la station Rythme FM depuis cinq ans maintenant. À mon arrivée, la station était encore identifiée par ses lettres d'appel CFGL et principalement associée à la communauté lavalloise, puisque c'est à Laval qu'elle a été fondée et que ses studios sont situés.

7555 À compter de 1999, plusieurs changements en profondeur ont été apportés à la formule et au style de la station. Ce faisant, nous avons rapidement conquis la faveur et la fidélité d'un public qui s'est considérablement élargi.

7556 Le sondage BBM de l'automne 2002, qui a consacré la progression spectaculaire de la station, en est une illustration éloquente. Entre le printemps 2001 et l'automne 2002, l'auditoire du 105,7 Rythme FM est passé de 579 000 à près de 665 000. Quant aux heures d'écoute, elles ont augmenté de 6 307 300 à 8 224 000 au cours de la même période.

7557 Cette hausse de 1 917 000 heures représente une croissance de 30,4 pour cent. De fait, nous avons augmenté considérablement notre part de marché dans le groupe des adultes âgés de 25 à 54 ans ainsi que dans celui des adultes âgés de 12 ans et plus.

7558 Le concept de Rythme FM vise une clientèle âgée de 25 à 54 ans, et plus particulièrement les femmes âgées de 35 à 54 ans. Notre son est moins rock que celui de la station CKOI-FM et de la station CKMF-FM du réseau Énergie, et plus contemporain que celui de la station CITÉ-FM du réseau Rock Détente. Rythme FM est incontestablement la station adulte la plus musicale, car nous jouons entre 23 pour cent et 28 pour cent plus de titres de chansons dans une semaine que notre principal concurrent Rock Détente.

7559 Fondée sur un concept éprouvé et avec un auditoire en progression constante, la station Rythme FM de Saguenay offrira dans la région un son nouveau et une véritable alternative musicale dans le créneau de la musique adulte contemporaine.

7560 Près des deux tiers des émissions entre 6 heures et minuit seront produites à Saguenay et animées par des personnalités connues de la région. Cette programmation locale sera complétée par une programmation réseau dont les émissions d'intérêt général ont déjà conquis la faveur des auditeurs du marché de Montréal.

7561 Le concept Rythme FM accorde aussi une place importante à la chanson francophone et aux talents canadiens. À cet effet, bien que le règlement de 1986 sur la radio stipule qu'au moins 35 pour cent des pièces musicales de la catégorie 2, soit musique populaire, rock et de danse, doivent être canadiennes, nous entendons aller au-delà des attentes du Conseil et accorder une place encore plus importante aux pièces musicales canadiennes.

7562 Comment? En s'engageant à ce qu'au moins 45 pour cent des pièces musicales vocales de la catégorie 2 diffusées sur nos ondes durant toute semaine de diffusion soient des pièces musicales vocales canadiennes. Nous avons d'ailleurs été le premier groupe à proposer un tel engagement lors de notre demande de licence pour la région de Québec.

7563 Dans son mémoire, l'ADISQ s'est réjouie de cet engagement de Cogeco Radio-Télévision. Il m'apparaît important de rappeler que nous nous sommes aussi engagés, premièrement, à respecter les exigences réglementaires minimales de diffuser 65 pour cent de musicale vocale de langue française; et, deuxièmement, à ce qu'au moins 55 pour cent des pièces musicales vocales de la catégorie 2 qui seront diffusées du lundi au vendredi entre 6 heures et 18 heures soient des pièces de langue française.

7564 J'inviterais maintenant monsieur Michel Carter à conclure cette présentation en décrivant les avantages de notre demande pour la ville de Saguenay, la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et le système de radiodiffusion canadien.

7565 M. CARTER: Merci, Jacques. Monsieur le Président, mesdames et monsieur les conseillers.

7566 Le projet sur lequel est fondée notre demande a été soigneusement planifié depuis le dépôt de notre demande pour le marché de Québec en septembre 2001. Il constitue un autre jalon important dans l'implantation du réseau Rythme FM, le seul réseau véritablement capable de concurrencer le Groupe Astral au Québec.

7567 De plus, notre projet comporte de nombreux avantages pour la ville de Saguenay, la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ainsi que le système de radiodiffusion canadien, et plus particulièrement pour les auditeurs, les artisans, les artistes et les créateurs ainsi que la relève.

7568 Les auditeurs du Saguenay et de la région auront accès à un contenu plus diversifié, que ce soit par les points de vue exprimés en ondes ou par la musique adulte contemporaine qui y sera diffusée. Selon un examen des pièces identifiées par BDS Canada, une entreprise indépendante qui compile les listes musicales de toutes les stations au Canada, pour la période du 6 octobre au 2 novembre 2002, en moyenne plus de 500 titres de chansons ont été diffusés exclusivement sur l'une ou l'autre des stations Rythme FM ou Rock Détente.

7569 Pour leur part, les artisans et les créateurs auront l'opportunité d'occuper environ 15 nouveaux emplois qui seront créés à Saguenay. Je fais ici référence aux postes de programmation, de promotion, d'animateur, de journaliste, de chroniqueur, de script, de producteur, d'opérateur et de représentants commerciaux qui seront ouverts à Saguenay.

7570 De leur côté, les artistes canadiens et la relève bénéficieront d'une contribution importante au plan de développement des talents canadiens de l'Association canadienne des radiodiffuseurs. Cette contribution totalisera 420 000 $ sur une période de sept ans et sera répartie de la façon suivante.

7571 D'abord, 210 000 $, soit 30 000 $ par année, à MUSICACTION, un organisme voué au développement de la musique vocale de langue française et qui soutient les maisons de disques et les artistes canadiens. Cette contribution est dix fois plus élevée que les 3 000 $ par an prévus dans le plan de l'ACR pour les stations opérant dans les marchés de la taille de celui du Saguenay, et a été saluée par l'ADISQ dans son mémoire.

7572 Puis 140 000 $, soit 20 000 $ par année, au Fonds RadioStar, un nouveau fonds complémentaire aux programmes de MUSICACTION et aux autres programmes de soutien. Ce fonds est dédié au financement, à la promotion et à la commercialisation de la musique de langue française.

7573 Finalement, 70 000 $, soit deux bourses annuelles pouvant totaliser jusqu'à 5 000 $ chacune et qui seront accordées au mérite, par un comité de sélection local, à deux jeunes de la région qui auront participé au concours annuel qu'organisera Rythme FM de Saguenay à l'intention de tous les jeunes désireux de poursuivre leurs études dans le milieu de la radio dans des écoles ou des collèges offrant des programmes en radio, comme l'ATM du cégep de Jonquière ou le Collège Radio-Télévision de Québec.

7574 La demande de Cogeco Radio-Télévision relative à la mise en ondes à Saguenay d'une nouvelle station de radio dans le créneau musical le plus populaire au Québec répond à une demande des auditeurs de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

7575 Je conclus cette présentation en vous assurant que la nouvelle station Rythme FM contribuera à l'atteinte des objectifs de la « Loi sur la radiodiffusion », en particulier ceux relatifs à :

7576 - L'épanouissement de l'expression canadienne, par une programmation traduisant des attitudes, des opinions, des idées, des valeurs et une créativité artistique canadiennes, et mettant en valeur des divertissements faisant appel à des artistes canadiens.

7577 - La contribution des ressources créatrices canadiennes et autres pour la création et la présentation d'une programmation de haute qualité, variée, large et équilibrée, qui renseigne, éclaire et divertit, et qui puise aux sources locales, régionales, nationales et internationales.

7578 En réitérant notre gratitude à tous ceux et celles qui nous ont manifesté leur appui, en particulier les organisations et les personnes qui sont intervenues auprès du Conseil, nous vous remercions de l'attention que vous nous avez accordée.

7579 Mes collègues et moi sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.

7580 LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur Carter. Madame la conseillère Noël?

7581 CONSEILLÈRE NOËL: Merci, monsieur Carter. Et je ne nommerai pas tous les membres de votre équipe, j'ai pris leurs noms en note, mais c'est trop long.

7582 Monsieur Carter, on a l'impression que vous êtes en train de perdre la voix, est-ce que je me trompe?

7583 M. CARTER: Vous savez, hier j'ai confondu 1981 et 2001, je perds mes cheveux, alors la voix c'est peut-être la prochaine étape.

--- Rires / Laughter

7584 M. CARTER: Mais j'ai une équipe qui me soutient et qui, eux, ont de la voix. Alors, ça va bien.

--- Rires / Laughter

7585 CONSEILLÈRE NOËL: Alors ce matin, dans un premier temps, nous allons examiner, moi ce que j'appelle le tronc commun, si vous voulez, de vos demandes, et puis ensuite on ira plus en profondeur dans la demande spécifique de Saguenay.

7586 Alors, je vais aborder avec vous les aspects suivants : la création orale et la programmation locale, les tribunes téléphoniques, l'équité en matière d'emploi, la diversité culturelle, la dissociabilité de vos trois demandes. On y examinera ensuite les aspects économiques de votre demande à Saguenay.

7587 Alors, vous avez indiqué, et vous avez répété ce matin, que vous produiriez 77,5 heures... Avec votre nom, madame Tremblay, on ne pouvait pas douter de votre provenance.

--- Rires / Laughter

7588 CONSEILLÈRE NOËL: Soixante-dix heures et demie de programmation locale par semaine qui comprendraient 14,5 heures de créations orales.

7589 M. CARTER: C'est exact.

7590 CONSEILLÈRE NOËL: Pouvez-vous nous décrire de façon un petit peu plus précise quel genre d'émissions locales de créations orales vous voulez diffuser?

7591 M. CARTER: Oui. Dans quelques instants, David Crête, qui est notre directeur des programmes et qui a une maîtrise de la programmation, et de Montréal et du réseau, va vous apporter des précisions.

7592 Mais essentiellement, pendant, par exemple, les programmes du matin et du retour, il va y avoir des nouvelles, il va y avoir des présentations d'activités culturelles locales, on va avoir la météo, tous les services qui sont utiles aux émissions du matin et du retour.

7593 Et je vais demander à David Crête de compléter pour le reste de la programmation.

7594 M. CRÊTE: Merci, Michel. Je dirais que l'important, pour nous, c'est de s'assurer qu'aux grandes périodes d'écoute, les heures d'écoute en fait les plus stratégiques, qu'on a des émissions locales qui sont directement connectées et branchées sur la réalité du milieu à Saguenay.

7595 Quand on regarde et qu'on analyse d'un peu plus près la grille de programmation de Rythme FM, on se rend compte que les émissions dites « réseau » sont des émissions thématiques, donc des émissions, règle générale, musicales, thématiques et, je dirais, d'un contenu plus généraliste.

7596 Mais quand on arrive dans les portions locales, ce sont des animateurs évidemment de la région qui vont animer ces émissions-là. Et le but, c'est d'être vraiment connectés sur ce qui se passe dans le milieu.

7597 Comme Michel vient de le mentionner, les heures stratégiques sont, évidemment, les heures du matin, les heures du retour, les avant-midi, les après-midi. Et même chose pour la fin de semaine où les émissions du matin et de l'après-midi seront des émissions locales connectées sur le milieu.

7598 CONSEILLÈRE NOËL: Quand vous parlez des animateurs locaux, est-ce que vous avez l'intention d'engager ou de piller les ressources d'Astral? J'ai un nom en tête, mais je ne le prononcerai pas ce matin.

--- Rires / Laughter

7599 M. CARTER: Je ne sais pas quel nom vous avez en tête, mais il est clair que...

7600 CONSEILLÈRE NOËL: On en reparlera quand on parlera des lignes téléphoniques.

7601 M. CARTER: ... mais c'est clair que nous ne serons pas une station de « talk radio ». Nos animateurs vont présenter la musique, vont enrober la musique, vont parler de contenu local. On va faire 152 minutes de nouvelles locales, dont 70 pour cent de ça sera strictement local et régional, et peut-être 30 pour cent va parler des choses internationales ou nationales plus importantes, mais ce n'est pas une formule de « talk radio » de quelque nature que ce soit.

7602 D'ailleurs, notre slogan c'est « La station la plus musicale du Saguenay », donc on veut honorer notre slogan.

7603 CONSEILLÈRE NOËL: Oui. Vous nous parlez du 152 minutes. Moi, j'avais compté 160, mais j'ai dû me tromper quelque part; j'en avais huit de plus, mais j'essaie de voir comment je suis arrivée à mon compte et puis je n'ai pas envie de refaire mes calculs.

7604 Est-ce que ce n'était pas  2 heures 40 minutes que vous aviez dans votre demande?

7605 M. CARTER: Ce n'est pas impossible qu'il y ait quelques minutes d'écart. Évidemment, le vrai décompte à la fin d'une semaine varie toujours d'une minute en plus ou en moins. Le décompte le plus récent qu'on a fait nous amenait à 152 minutes.

7606 CONSEILLÈRE NOËL: Cent cinquante-deux minutes. Et ça, est-ce que ça comprend la météo et puis les bulletins de circulation, ou la météo et les bulletins de circulation sont en plus de votre 152 minutes?

7607 M. CARTER: David?

7608 M. CRÊTE: C'est en plus. C'est en plus.

7609 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, c'est probablement là la différence.

7610 M. CRÊTE: Effectivement, parce que dans le 152 minutes, il y a les bulletins de nouvelles générales et il y a ce que nous on appelle les nouvelles culturelles; en fait, c'est ce qui compose le 152 minutes hebdomadaires.

7611 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, j'aimerais ça que vous me définissiez ce que vous appelez « local » et « régional ». Parce que je regarde le marché central de Saguenay, appelons ça par son nouveau nom, c'est une espèce de grande bande qui s'étend du fleuve vers le nord et qui englobe la ville de La Baie et les anciennes municipalités de Chicoutimi-Jonquière qui sont devenues Saguenay, et puis ensuite ça monte Franc Nord et puis il n'y a pas beaucoup de municipalités là-dedans.

7612 Alors, j'aimerais que vous me décriviez ce que vous appelez votre marché. Quelles sont les villes qui font partie du marché que vous entendez couvrir?

7613 M. CARTER: Comme Annie vous en a fait part dans notre allocution...

7614 CONSEILLÈRE NOËL: J'ai cru entendre Lac-Saint-Jean dans votre exposé.

7615 M. CARTER: Effectivement, notre rayonnement pourra s'étendre jusque-là, et c'est clair qu'au moment où on sera en ondes et que nos chroniqueurs culturels, par exemple, vont parler des choses qui se passent dans la région, c'est très clair qu'on va parler des choses qui se passent au Lac, parce que ça fait partie de la région, de la grande région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

7616 Alors, on va parler des choses qui se passent à La Baie et on va parler, évidemment, de tout ce qui est susceptible d'être d'intérêt pour l'ensemble de la population qui sera desservie par nos émetteurs. C'est une des raisons pour lesquelles on cherche à avoir une couverture régionale le plus clair possible.

7617 CONSEILLÈRE NOËL: Mais ce que je voudrais savoir, c'est : Qu'est-ce qui fait partie de votre couverture locale et puis qu'est-ce qui est votre couverture régionale?

7618 M. CARTER: Je vais demander à Martin Perkins, notre spécialiste de la technique, de vous parler davantage des contours de 3 mV et de 0,5 mV.

7619 M. PERKINS: Bonjour.

7620 CONSEILLÈRE NOËL: Re-bonjour.

7621 M. PERKINS: En fait, le marché central, on peut parler de la région de Chicoutimi, Jonquière, Alma. Ça, c'est plutôt le marché central sur le plan technique, je veux dire.

7622 CONSEILLÈRE NOËL: Sur le plan technique?

7623 M. PERKINS: Oui.

7624 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ça, parce qu'Alma est à l'extérieur du marché central de Saguenay d'après le marché central...

7625 M. PERKINS: Parce que moi, ce n'est pas ce que j'ai sur ma carte, peut-être que...

7626 M. CARTER: C'est BBM versus technique.

7627 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ça. BBM Alma n'est pas dans le marché central de Saguenay.

7628 M. PERKINS: Mais il va être dans notre marché central technique, si on veut.

--- Rires / Laughter

7629 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, vous me parlez d'Alma, de Chicoutimi-Jonquière et puis de ville La Baie, c'est ça essentiellement?

7630 M. PERKINS: Oui.

7631 CONSEILLÈRE NOËL: Ça, ça serait le local?

7632 M. PERKINS: Oui.

7633 CONSEILLÈRE NOËL: Et puis le régional ça engloberait le reste du Lac?

7634 M. PERKINS: Près de Dolbeau, mais en voiture il n'y aura pas de problème pour couvrir aussi la région de Dolbeau.

7635 CONSEILLÈRE NOËL: L'été, en bateau, oui, je comprends qu'on peut se promener.

7636 M. PERKINS: C'est ça.

7637 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, mais Roberval serait-elle dans votre aire de desserte?

7638 M. PERKINS: C'est sur la limite, oui.

7639 CONSEILLÈRE NOËL: C'est sur la limite du 0,5 ou du 3?

7640 M. PERKINS: Du 0,5.

7641 CONSEILLÈRE NOËL: Du 0,5. Alors, dans votre 70 pour cent de nouvelles locales et régionales, quelle proportion va être consacrée exclusivement aux nouvelles locales, c'est-à-dire Chicoutimi-Jonquière, La Baie, Alma?

7642 M. CARTER: Écoutez, évidemment, l'objectif c'est que 70 pour cent du temps soit consacré aux nouvelles locales et régionales. Ça va varier, je présume, d'une saison à l'autre ou d'un événement à l'autre. S'il se produisait un événement dans la grande région qui est vraiment d'intérêt pour l'ensemble de la population, on pourrait à certains moments prendre un peu plus du 70 pour cent.

7643 Ça va varier nécessairement quotidiennement selon les nouvelles culturelles, selon les nouvelles locales et régionales qui seront d'actualité de jour en jour.

7644 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, il n'y a pas de niveau fixe entre la partie de nouvelles qui va être strictement locale, c'est-à-dire les quatre villes que j'ai nommées. Appelons-les par leur ancien nom, parce qu'on a un peu de difficulté, quand on est au Saguenay, de parler de la ville de Saguenay, la région du Saguenay, la rivière Saguenay, ça devient un petit peu confondant.

7645 M. CARTER: Oui. Alors, on peut s'attendre à ce que la plupart du temps ces quatre ex-villes, maintenant arrondissements, vont accaparer la majeure partie du 70 pour cent.

7646 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce qu'Alma est un arrondissement de la nouvelle ville de Saguenay?

7647 M. CARTER: Non.

7648 CONSEILLÈRE NOËL: Quand même pas, il y a un petit bout entre les deux, si j'ai bonne mémoire.

7649 M. CARTER: Oui, oui, oui, absolument. Vous avez raison.

7650 CONSEILLÈRE NOËL: Ça doit prendre un 40 minutes à bonne vitesse.

7651 M. CARTER: On parle de Chicoutimi, Jonquière, La Baie, les trois arrondissements.

7652 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, pouvez-vous me parler de la diffusion ou de la répartition de la diffusion des bulletins de nouvelles en semaine et en fin de semaine?

7653 M. CARTER: Oui. Je vais demander à David Crête de vous en parler davantage.

7654 M. CRÊTE: Les bulletins de nouvelles, en fait il y en a six bulletins locaux par jour; la moitié de ces bulletins-là dans l'émission matin et l'autre moitié dans l'émission du retour ou en fin d'après-midi. Et pour ce qui est de la fin de semaine, samedi et dimanche, les bulletins sont concentrés dans l'émission du matin.

7655 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, il y en a combien le samedi et dimanche?

7656 M. CRÊTE: Il y en a quatre.

7657 CONSEILLÈRE NOËL: Quatre?

7658 M. CRÊTE: Il y en a quatre par jour.

7659 CONSEILLÈRE NOËL: Quatre par jour?

7660 M. CRÊTE: Oui.

7661 CONSEILLÈRE NOËL: Tous les matins?

7662 M. CRÊTE: Oui.

7663 CONSEILLÈRE NOËL: Et ils sont de quelle durée, les bulletins?

7664 M. CRÊTE: Deux minutes.

7665 CONSEILLÈRE NOËL: Deux minutes chacun?

7666 M. CRÊTE: Oui.

7667 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que ça comprend vos chroniques culturelles?

7668 M. CRÊTE: Non.

7669 CONSEILLÈRE NOËL: C'est à l'exclusion des chroniques culturelles?

7670 M. CRÊTE: C'est ça, exactement.

7671 CONSEILLÈRE NOËL: Et c'est le même temps? Le week-end, c'est deux minutes le matin quatre fois?

7672 M. CRÊTE: Oui, c'est ça.

7673 CONSEILLÈRE NOËL: Et la semaine, c'est deux minutes le matin trois fois?

7674 M. CRÊTE: Trois fois.

7675 CONSEILLÈRE NOËL: Et trois fois l'après-midi?

7676 M. CRÊTE: C'est ça, exactement.

7677 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce qu'il y a des nouvelles en soirée?

7678 M. CRÊTE: Non, à partir de 18 h 30.

7679 CONSEILLÈRE NOËL: Il n'y a plus de nouvelles à partir de 18 h 30?

7680 M. CRÊTE: Oui.

7681 CONSEILLÈRE NOËL: Vos sources d'approvisionnement de nouvelles, comment vous allez vous approvisionner en nouvelles?

7682 M. CARTER: Vous entrez un peu dans...

7683 CONSEILLÈRE NOËL: Le détail.

7684 M. CARTER: ... la question des synergies.

7685 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que je pensais.

7686 M. CARTER: Tout le « back office », si vous voulez, la direction générale, l'administration, les finances, les fils de presse auxquels nos stations de télé pourrait être abonnées seront mis à contribution. Par contre, il n'y aura aucune synergie, si vous voulez, ou aucune utilisation sur les ondes de la station de radio du personnel des stations de télévision.

7687 Ça, ça va être complètement séparé, ce sont des équipes entièrement séparées. Donc, leur approvisionnement en nouvelles sera le même que les stations de télévision, les communiqués de presse qui sont émis...

7688 CONSEILLÈRE NOËL: Mais vous ne partagerez pas de journalistes?

7689 M. CARTER: Non, d'aucune façon.

7690 CONSEILLÈRE NOËL: Vous ne partagerez pas de journalistes?

7691 M. CARTER: D'aucune façon.

7692 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord.

7693 M. CARTER: Alors, il rentre des fax, il y a des gens qui viennent porter des communiqués de presse aux stations, il y a les fils de presse. Ça va être les mêmes sources, si vous voulez, que les stations de télé.

7694 CONSEILLÈRE NOËL: Je comprends que vous allez partager des locaux avec la station de télévision?

7695 M. CARTER: On va partager des locaux, effectivement.

7696 CONSEILLÈRE NOËL: Parce que, autrement, ça serait...

7697 M. CARTER: Gaspiller.

--- Rires / Laughter

7698 M. CARTER: Comme on l'a mentionné dans notre allocution, on réserve cet argent-là, qui est de l'ordre de 500 000 $, qu'on économise pour le mettre dans le produit et dans les développements de talents canadiens.

7699 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, vous avez dit dans votre présentation que vous étiez pour engager trois journalistes; j'essaie de me rappeler s'ils sont à plein temps ou à temps partiel, est-ce que c'est...?

7700 M. CARTER: Il y a un journaliste et deux chroniqueurs.

7701 CONSEILLÈRE NOËL: Deux chroniqueurs?

7702 M. CARTER: Qui sont, tous les trois, essentiellement à temps plein.

7703 CONSEILLÈRE NOËL: À temps plein. Est-ce que c'est suffisant pour faire la couverture de tous les événements locaux et régionaux dans le marché de Saguenay?

7704 M. CARTER: Nous le croyons. En fait, notre expérience dans le marché de Montréal est à peu près similaire, et ça nous permet de couvrir adéquatement toutes les sorties, et puis à Montréal il y en a beaucoup. Alors, on est confiants qu'avec les deux chroniqueurs culturels on va réussir à bien couvrir la région.

7705 CONSEILLÈRE NOËL: Ensuite, on va y arriver vraiment dans le chapitre des synergies. Est-ce que le traitement de la nouvelle va être indépendant entre la radio et puis la télévision ou s'il va y avoir un contrôle éditorial?

7706 M. CARTER: Ça va être entièrement indépendant. Il n'y aura aucun contrôle éditorial partagé, ça va être entièrement indépendant.

7707 Comme vous le savez, nos deux salles de nouvelles télévision sont déjà entièrement indépendantes, celle de Radio-Canada, celle de TQS, et il n'y a aucun lien entre l'équipe d'information de la télévision et l'équipe d'information de la radio.

7708 La direction des programmes est séparée, c'est entièrement séparé. Donc, l'éditorial va être complètement différent.

7709 CONSEILLÈRE NOËL: Et sur le terrain, est-ce que vous avez des mesures en place pour vous assurer que ça va rester séparé?

7710 M. CARTER: Écoutez, si vous regardez, premièrement, à quel moment les bulletins d'information vont se faire, le matin, en télévision, on ne fait pas vraiment de bulletins d'information dans nos stations de télévision, alors qu'il va y avoir trois bulletins d'information sur notre station de radio. Alors en partant, il va y avoir une séparation.

7711 Au retour, les TV sont très occupées à préparer leurs bulletins de nouvelles de 5 heures et de 6 heures à TQS et à Radio-Canada, alors ces gens-là n'auront pas le temps de se parler, c'est sûr.

7712 Vous avez sûrement déjà vécu comment ça se passe dans une salle de nouvelles de TV, c'est les montages, c'est les topos qui arrivent à la dernière minute, ces gens-là n'ont pas le temps de parler à personne.

7713 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce qu'il y a quelqu'un qui aura la responsabilité de s'assurer que le contrôle éditorial est maintenu de part et d'autre?

7714 M. CARTER: Il y aura un directeur des programmes et de la promotion à la station Rythme FM.

7715 CONSEILLÈRE NOËL: Oui?

7716 M. CARTER: Et lui va être le chien de garde, si vous voulez, en ce qui concerne le produit, pour s'assurer que le produit est entièrement indépendant, d'une part, de la télé et des nouvelles, et, d'autre part, que le produit en ondes est à la hauteur de ce qu'on recherche.

7717 Par ailleurs, il y a un directeur de l'information sur Radio-Canada, qui, je vous l'assure, garde jalousement...

7718 CONSEILLÈRE NOËL: Jalousement, il va sans dire.

7719 M. CARTER: ... l'information pour son équipe. Il ne la partage surtout pas avec TQS et il ne la partagera certainement pas avec la radio. Et du côté de la télévision, le directeur général de la station, qui sera également le directeur général de la station de radio, sera celui qui va s'assurer qu'il n'y a pas de transmission entre les deux.

7720 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, vous me dites que le directeur général de la station TQS va être également directeur général de la station de radio?

7721 M. CARTER: Oui, ça, ça fait partie des synergies qu'on a identifiées.

7722 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Maintenant, vous nous avez rappelé, et on le sait aussi, que vous êtes propriétaires de deux stations de télévision dans le marché de Saguenay; même chose pour Trois-Rivières, même chose pour Sherbrooke.

7723 Pouvez-vous nous expliquer comment, si on vous attribuait des licences de radio dans ces trois marchés-là, ça ne devrait pas soulever des préoccupations au niveau de la concentration de propriété, tant au niveau provincial qu'au niveau strictement local, dans le marché de Saguenay par exemple?

7724 De quelle façon vous allez résister à la tentation d'exercer une influence sur la concentration?

7725 M. CARTER: À mon avis, il n'y aura pas de tentation parce que, déjà, nos deux stations de télévision réunies ensemble ont une part d'écoute inférieure à la seule station de TVA, dans le marché.

7726 TVA, et c'est un peu partout pareil, a une domination des ondes où il va chercher plus de 50 pour cent des heures d'écoute dans les groupes cibles adultes qui nous intéressent. Alors donc, déjà en télévision, malgré que nous ayons deux stations de télévision, nous sommes minoritaires par rapport à TVA.

7727 En radio, le Groupe Astral, on l'a mentionné dans notre allocution, va chercher autour de 80 pour cent des parts d'écoute des adultes des stations de radio commerciales dans le marché de Saguenay. Alors que nous prévoyons à terme avoir environ 22 pour cent de l'écoute des 25-54, nous ne sommes vraiment pas préoccupés par la concentration.

7728 De ce côté-là, en fait, à notre avis, le Groupe Radio Astral, en dépit d'une concurrence accrue, va, lui aussi, demeurer le joueur dominant dans le marché du Saguenay avec ses deux stations Rock Détente et Énergie.

7729 Au niveau de la câblodistribution, on a de petites pochettes au bout du Lac à Alma, Roberval, alors que Vidéotron du Groupe Quebecor a l'essentiel des abonnés à Chicoutimi et Jonquière. Et, comme vous le savez très bien, les satellites offrent une pénétration de plus en plus importante et, je dois le dire, dommageable pour les stations...

7730 CONSEILLÈRE NOËL: Monsieur Carter, c'est un éditorial que vous nous faites ce matin!

--- Rires / Laughter

7731 M. CARTER: Donc, tout ça pour vous dire que la concentration, à mon avis, ce n'est pas un problème de quelque nature que ce soit dans le marché, dans aucun des marchés, en fait, où on va présenter des demandes.

7732 CONSEILLÈRE NOËL: Pouvez-vous nous expliquer comment votre station, si on vous accorde la licence à Saguenay, se démarquerait des autres stations radiophoniques de la région en matière de programmation locale et régionale?

7733 M. CARTER: Évidemment, l'essentiel du produit de Rythme FM, c'est la musique. Nous sommes la station la plus musicale du Grand Montréal et nous allons devenir la station la plus musicale du Grand Québec, et nous voulons être le réseau le plus musical du Québec.

7734 Alors, c'est clair que l'essentiel de la programmation d'une station musicale, c'est la musique. Comment on va se démarquer au niveau de nos créations orales et de notre programmation locale et régionale? Bien, évidemment, nos animateurs vont être locaux et différents des animateurs de d'autres stations et on va présenter une musique qui va être, dans une large part, différente des autres stations.

7735 Alors, au niveau de la création orale, c'est bien certain que c'est principalement le fait qu'on aura des animateurs différents qui présenteront une musique différente. Mais je pense que le point le plus important de différenciation de nos stations, c'est réellement la musique.

7736 Notre directrice musicale à Rythme FM a fait une étude à l'aide de BDS, à laquelle on fait référence tangentiellement dans notre allocution aujourd'hui. Et on a plusieurs éléments, dont je pourrai reparler au fil de nos interventions, qui nous distinguent largement de notre principal compétiteur qui est Rock Détente.

7737 Deux que nous avons mentionnés jusqu'à maintenant, c'est, un : on joue entre 23 et 28 pour cent plus de titres de chansons à chaque semaine qui passe que Rock Détente. Autrement dit, notre catalogue musical est plus large et on a moins de répétitions.

7738 Deuxièmement, entre Rock Détente et Rythme FM, sur une période d'un mois, on a constaté qu'il y avait plus de 500 titres de chansons qui étaient mutuellement exclusifs sur l'une ou l'autre des stations, dont 60 pour cent de ces titres-là sont à l'antenne de Rythme FM.

7739 CONSEILLÈRE NOËL: Si je comprends bien, c'est que 500 titres...

7740 M. CARTER: Sont différents.

7741 CONSEILLÈRE NOËL: ... sont différents de Rythme FM à Rock Détente?

7742 M. CARTER: Entre les deux.

7743 CONSEILLÈRE NOËL: Entre les deux.

7744 M. CARTER: Si je prends une semaine, par exemple, la semaine du 6 au 12 octobre, il y avait 311 titres qui étaient joués seulement à Rythme FM, et il y en avait 192 qui étaient joués seulement à Rock Détente. Pour un total, cette semaine-là, de 503 titres qui étaient différents entres les deux stations.

7745 Alors, 503 titres, sur un total qui a été identifié par BDS de 529, c'est 80 pour cent de la programmation musicale de titres qui sont différents.

7746 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que j'étais pour vous demander : C'est combien de titres en tout dans une semaine que vous jouez?

7747 M. CARTER: Combien on joue de titres en tout dans une semaine? Disons que BDS a identifié dans ces semaines-là entre 730 et 745 titres. Il y a quelques titres que BDS n'est pas encore capable d'identifier, les immortels francophones qui datent des années 60 ou 70, mais l'essentiel des titres qui jouent fréquemment dans les stations de radio sont identifiés par BDS.

7748 Donc, semaine après semaine, c'est 70 pour cent des titres de chansons identifiées par BDS qui sont différents sur les deux stations.

7749 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, on va passer à un sujet qui nous est cher : les tribunes téléphoniques.

7750 Vous parlez, à votre annexe 17, que :

« Dans les émissions du matin et du retour à la maison, les auditeurs seront appelés à s'exprimer sur divers sujets les interpellant directement. » (Tel que lu)

7751 M. CARTER: Oui.

7752 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce à dire que vous allez avoir des tribunes téléphoniques?

7753 M. CARTER: Nous n'aurons pas de tribunes téléphoniques au sens pétillant que vous pourriez avoir en tête.

--- Rires / Laughter

7754 M. CARTER: Il y aura, par exemple, des émissions sur lesquelles nos auditeurs peuvent téléphoner pour faire des demandes spéciales de musique. On appelle, on veut entendre la dernière pièce de Céline Dion ou la dernière pièce de Nicola Ciccone. Bon, on peut entendre l'auditeur en ondes.

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7755 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ça, on l'entend.

7756 M. CARTER: On peut entendre en ondes l'auditeur qui demande sa pièce. Par exemple, on a une ligne défoulement sur Rythme FM, les gens appellent mais c'est en différé. On sélectionne des commentaires que les auditeurs ont fait parce qu'ils sont généralement cocasses par rapport à ce qui se passe dans leur vie de tous les jours. Mais ça, c'est en différé, on en fait une sélection et un montage et on le passe.

7757 Il y a ensuite une émission réseau, qui s'appelle « Musique et confidences », et à chaque jour il y a une question du jour. Aujourd'hui, la question du jour, par exemple, de « Musique et confidences », c'est : Comment vous organisez ça les allocations monétaires avec vos enfants?

7758 Alors, il va y avoir quelques auditeurs qui vont appeler madame Dominique Bertrand et qui vont partager leur expérience de l'allocation monétaire qu'ils font à leurs enfants. C'est suivi, tout ça, d'une pièce musicale. Je pense qu'on joue pendant, cette heure-là, 7 ou 8 pièces à l'heure de musique?

7759 M. MAYRAND: Oui, huit.

7760 M. CARTER: Alors, vous voyez, ça laisse peu de temps pour les interventions.

7761 CONSEILLÈRE NOËL: Mais ça reste des tribunes téléphoniques?

7762 M. CARTER: On pourrait appeler ça une tribune téléphonique, mais qui ne sont pas d'affaires publiques. Qui n'ont pas d'affaire à la politique ou aux affaires publiques ou qui sont susceptibles d'être controversées.

7763 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez des lignes directrices ou une politique interne pour régir ces tribunes téléphoniques?

7764 M. CARTER: Je vais passer la parole à monsieur Yves Mayrand qui a travaillé à l'élaboration d'une telle politique.

7765 M. MAYRAND: Il existe une directive interne d'application, notamment de l'avis du Conseil, relative aux tribunes téléphoniques.

7766 CONSEILLÈRE NOËL: De 1988.

7767 M. MAYRAND: Alors, c'est bien connu du personnel de toutes les stations, et c'est vérifié par les DG des différentes stations du groupe.

7768 Nous avons également présentement un réexamen de toutes les politiques relatives non seulement aux tribunes téléphoniques, mais aussi à la teneur en ondes pour l'ensemble du groupe, qui est en cours présentement. Alors, il y aura bientôt un document revu et à jour pour la télévision ainsi que pour la radio.

7769 Mais c'est pour vous affirmer que les politiques du Conseil en matière de tribunes sont bien connues et bien appliquées. À ma connaissance, il n'y a pas eu de plainte aucune sur les émissions dont on faisait état avec les contributions d'auditeurs sur les thèmes du jour.

7770 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez des équipements au cas où il y aurait des problèmes? Est-ce que vous avez des équipements qui permettent de retarder la diffusion de quelques secondes? Je sais que ça existe, ça a été utilisé pour certains animateurs vedettes dans le passé, mais est-ce que...?

7771 M. CARTER: Ça existe, mais nous n'utilisons pas ces équipements-là. Et, franchement, sur Rythme FM, nous n'avons vraiment aucune préoccupation qu'il y aura des problèmes de quelque nature. En fait, tous les appels sont essentiellement filtrés à l'avance.

7772 Les gens qui appellent pour « Musique et confidences », c'est l'opérateur qui reçoit l'appel, qui demande à la personne : « Bon, c'est quoi votre intervention? De quoi allez-vous parler? Vous connaissez le sujet du jour? Oui. »

7773 On filtre et puis là on passe l'intervention qui est, et je vous invite à l'écouter ce midi d'ailleurs, vous allez voir, très sympathique et qui n'incite pas du tout à la controverse.

7774 CONSEILLÈRE NOËL: Et est-ce que vous êtes en mesure de contrôler s'il y a du dérapage?

7775 M. CARTER: Il y a un opérateur dans le studio. La personne est, comme Dominique Bertrand, le midi, elle est dans son studio, il y a un autre opérateur qui, lui, filtre les appels et qui est à la console et qui opère et qui pourrait très facilement passer à autre chose s'il y avait un problème. Mais nous n'en avons jamais eu depuis que l'émission est en ondes, voilà...

7776 M. CRÊTE: Dans la troisième année.

7777 M. CARTER: ... trois ans.

7778 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, on va laisser les tribunes téléphoniques pour le moment.

7779 M. CARTER: Je pense monsieur Boiteau aimerait peut-être ajouter...

7780 CONSEILLÈRE NOËL: Ah! oui?

7781 M. BOITEAU: Je voulais juste compléter ce que Michel disait, juste pour rassurer le Conseil. C'est qu'avec madame Bertrand, il a été entendu dès le départ qu'elle ne voulait pas s'impliquer dans des questions de politique ou même sport ou quoi que ce soit. Alors, c'est très léger. Ce matin j'ai écouté, c'est concernant la Saint-Valentin : de quelle façon les dames vont passer la Saint-Valentin.

7782 Et, effectivement, il y a un animateur qui est en ondes, qui vérifie. Tout est vérifié, contre-vérifié, avant que les gens viennent en ondes. Et en trois ans d'existence déjà, jamais, jamais il n'est arrivé quelque chose de malheureux en ondes. Alors, aucun problème. On n'a pas de ligne ouverte.

7783 Dans l'émission du matin d'ailleurs, c'est un concours. Alors, les gens qui appellent, c'est pour un concours et non pas pour donner des opinions ou quoi que ce soit. Alors, il n'y a aucun problème de ce côté-là avec Rythme FM.

7784 CONSEILLÈRE NOËL: Et les concours vont être de bon goût?

7785 M. BOITEAU: Ils sont toujours de bon goût, madame, vous pouvez en être assurée. Ils sont très populaires.

7786 CONSEILLÈRE NOËL: Parce que l'imagination des gens peut être fertile pour organiser des concours. On va passer à votre formule musicale. Vous vous êtes engagés par condition de licence :

« À consacrer au cours de toute semaine de radiodiffusion au moins 45 pour cent des pièces musicales de catégorie 2 à des pièces musicales canadiennes. » (Tel que lu)

7787 En passant à travers votre document, j'avais une petite question qui m'est venue en tête, parce qu'on a parlé, et j'essaie de trouver où, vous avez fait une distinction entre le 35 pour cent de pièces musicales canadiennes et les pièces musicales vocales.

7788 Alors, j'aimerais savoir, laissez-moi retrouver ça dans votre présentation de ce matin.

7789 M. CARTER: Page 14, peut-être?

7790 CONSEILLÈRE NOËL: Ça se peut. C'est ça, quand on vieillit, on ne voit plus aussi bien. C'est en plein ça, monsieur Carter.

7791 Alors, à la page 14, vous parlez du règlement de 86 qui stipule :

« Qu'au moins 35 pour cent des pièces musicales de catégorie 2 doivent être canadiennes. » (Tel que lu)

7792 Et vous continuez en disant :

« En s'engageant à ce qu'au moins 45 pour cent des pièces musicales vocales de catégorie 2 soient des pièces musicales canadiennes. » (Tel que lu)

7793 Quelle distinction vous faites entre les deux? Vous avez rajouté un « vocales » que...

7794 M. CARTER: Oui, je comprends. Bien, on n'aurait pas de problème à ne pas le rajouter, mais essentiellement à Rythme FM, de la musique instrumentale, on n'en joue pas. Alors, pour nous, c'est du pareil au même.

7795 CONSEILLÈRE NOËL: C'est de la musique canadienne? C'est de la musique vocale?

7796 M. CARTER: C'est ça. Alors, on ne voulait pas faire une distinction.

7797 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Non, c'est parce que ça m'a un petit peu frappé en voyant ça. Si je reprends votre engagement par condition de licence, c'est :

« ... que 45 pour cent des pièces musicales de catégorie 2 soient canadiennes, diffusées intégralement et réparties de manière raisonnable sur toute la journée de radiodiffusion. » (Tel que lu)

7798 Est-ce que cet engagement de 45 pour cent, qui est plus élevé que ce que le règlement demande, c'est également pour la période d'entre 6 heures et 18 heures du lundi au vendredi, ou si c'est réparti sur l'ensemble de la semaine?

7799 M. CARTER: Si vous vous rappelez l'engagement que nous avons pris à Québec, c'était réparti sur la semaine de radiodiffusion que nous allions jouer le 45 pour cent entre 6 heures et minuit. C'est l'engagement que nous avons proposé au Conseil à Québec et que nous réitérons ici.

7800 Nous sommes conscients que l'ADISQ a soulevé la possibilité que cet engagement-là soit pris sur un horaire plus restreint entre 6 heures et 18 heures. Nous avons pris connaissance de la demande de l'ADISQ, mais ce n'était pas l'engagement auquel nous nous étions engagés originalement.

7801 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce qu'il y a des raisons pour lesquelles vous ne pouvez pas aller au-delà de cet engagement-là?

7802 M. CARTER: Écoutez, je présume qu'on peut toujours définir de plus en plus étroitement ce que les radiodiffuseurs francophones pourront faire sur les ondes publiques. Nous étions sous l'impression qu'une augmentation déjà de l'ordre de 30 pour cent de l'engagement de base de 35 pour cent à 45 pour cent, c'est 30 pour cent de plus que la réglementation, était déjà généreuse et nous laissait quand même la flexibilité de 6 heures à 18 heures.

7803 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, si je comprends bien, vous ne pouvez pas vous engager à plus parce que ça vous ferait perdre la flexibilité dont vous avez besoin?

7804 M. CARTER: Si le Conseil nous le demandait, nous serions en mesure de le proposer. Mais votre question c'était : Est-ce que vous le proposiez dans votre demande? La réponse était : Notre proposition était pour de 6 heures à minuit.

7805 Mais si le Conseil nous demande de le faire entre 6 heures et 18 heures, nous le ferons.

7806 CONSEILLÈRE NOËL: Vous êtes prêts à le faire?

7807 M. CARTER: Oui.

7808 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, si je comprends bien, on n'a qu'à demander?

7809 M. MAYRAND: Si je peux faire, avec votre permission, un petit commentaire. Je pense qu'il y a toujours, je dirais, une certaine réserve à prendre des engagements encore plus détaillés, compte tenu du fait qu'on parle quand même d'une période de licence de plusieurs années.

7810 Alors, je pense que ni le Conseil ni les requérantes ne souhaitent être placés devant une situation où, pour une raison quelconque, les paramètres fluctuent et puis qu'on ait une difficulté dans l'application de l'engagement.

7811 Alors, je pense que c'est la raison pour laquelle on a pris un engagement supérieur aux règlements actuels, il faut bien le dire, mais sans quand même introduire une contrainte additionnelle sur l'horaire de cet engagement supplémentaire.

7812 Ceci étant dit, comme monsieur Carter vous l'indiquait, si, dans sa sagesse, le Conseil estime que pour les prochains sept ans il y a lieu d'avoir cette exigence additionnelle, nous serions disposés à nous conformer à la décision du Conseil.

7813 CONSEILLÈRE NOËL: Merci. Alors, on a déjà parlé de la formule musicale tout à l'heure, je pense que je ne reviendrai pas là-dessus.

7814 On va parler de questions plus terre à terre : d'équité en emploi. Vous avez indiqué à l'annexe 19 de votre demande que votre approche en matière d'équité en emploi, vous nous avez fait part de votre approche et la présence en ondes. Mais vous n'avez pas prévu d'initiative particulière pour améliorer la représentation en ondes des quatre groupes désignés pour ce qui est des employés et des pigistes, s'il en est.

7815 Est-ce que vous pouvez nous donner un peu plus d'information à ce chapitre? Nous aimerions en particulier savoir si vous avez ciblé certains secteurs qui feraient l'objet de recherches ou pour lesquels on pourrait mesurer des changements?

7816 M. CARTER: La politique de Cogeco, évidemment, c'est que tous les emplois sont ouverts à tous les types, à toutes les catégories sans abstraction de couleur, de langue, de race, et caetera.

7817 Nous avons d'ailleurs en ondes à Rythme FM à Montréal, et qui sera entendu sur le réseau, George Thurston, qui est un exemple de l'utilisation de minorités visibles. Si je prends l'exemple de TQS, on a Normand Brathwaite qui est en ondes chez nous.

7818 Alors, c'est clair que là où le talent est, c'est là où nous sommes. Alors, dans chacune de nos stations, c'est très clair pour tout le monde que les postes sont ouverts à ceux qui appliquent, mais, évidemment, à la fin de la journée c'est les gens qui ont le talent et la capacité nécessaires de s'exprimer en ondes, que ce soit devant une caméra ou derrière un micro, qu'on va rechercher.

7819 C'est difficile, peut-être plus particulièrement au Saguenay, de trouver des gens qui pourraient être de la minorité visible, par exemple.

7820 CONSEILLÈRE NOËL: Mais il y a quand même un certain nombre d'autochtones qui vivent dans la région, il y en a à Dolbeau, Mistassini, en tout cas.

7821 M. CARTER: Au moment où on va faire l'embauche de nos 15 employés, nous allons certainement examiner toutes les candidatures qui nous seront proposées pour remplir les emplois. Et c'est clair que nous avons une préoccupation constante en tête de l'équité en matière d'emploi. Et nous faisons d'ailleurs un rapport annuel, comme vous le savez, à cet égard.

7822 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez élaboré des méthodes pour permettre l'évaluation des progrès réalisés, les analyses périodiques, et là je parle de Cogeco en général et non pas juste de la station du Saguenay, parce que c'est à l'échelle de l'entreprise?

7823 M. CARTER: Encore une fois, nous produisons rigoureusement notre rapport annuel année après année. Et, comme je vous dis, c'est clair dans la tête de tous les directeurs généraux, de nos dirigeants de ressources humaines, entre autres à TQS, on a une préoccupation d'équité en matière d'emploi, mais il y a aussi une question d'opportunité. Si les gens qui appliquent pour un poste sont tous des Blancs québécois, on va embaucher la personne qui se présente.

7824 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez des outils éducatifs pour sensibiliser les gens à la question, comme des séminaires, des ateliers?

7825 M. CARTER: Si on prend l'exemple des bourses annuelles qu'on propose de distribuer dans les trois régions où nous pourrions avoir une licence, si le Conseil le permet, ces bourses-là vont être ouvertes à tous les jeunes qui aimeraient... parce que c'est vraiment la relève derrière le micro qu'on veut encourager, on l'a fait à Québec également, et c'est ouvert à tous les jeunes, quelle que soit leur nationalité.

7826 Alors donc, c'est un exemple qu'on a pour promouvoir le talent et la relève, pour éventuellement qu'il y en ait de plus en plus des minorités visibles qui soient présentes derrière le micro ou comme artisans dans nos studios.

7827 CONSEILLÈRE NOËL: Il ne faut jamais oublier que les femmes sont une minorité aux termes de cette loi-là.

--- Rires / Laughter

7828 M. CARTER: Les femmes sont de plus en plus présentes. Comme vous voyez, on en a trois à notre table et on est très choyés avec la qualité des femmes qui travaillent pour le groupe Cogeco.

7829 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez déjà eu des rencontres avec des organismes représentant les groupes désignés pour vous aider à mettre en place des ressources pour les postes en ondes?

7830 M. CARTER: Pas à ma connaissance.

7831 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous faites un relevé, vous me dites que vous envoyez un rapport annuel; est-ce que dans votre rapport annuel vous faites un relevé du nombre de pigistes ou d'employés embauchés à contrat qui appartiennent à l'un ou l'autre des quatre groupes désignés?

7832 Mme LACHARITÉ: Oui, à tous les ans lorsqu'on complète notre rapport, on doit donner les différentes catégories et tenir compte des quatre groupes désignés.

7833 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie. Maintenant, on va passer à la diversité culturelle, question qui a été posée à tous les demandeurs à date, alors vous avez eu le temps d'y réfléchir depuis une semaine et demie.

7834 Dans la politique sur la radio commerciale, le Conseil encourage les radiodiffuseurs à refléter la diversité culturelle du Canada dans leurs émissions et leurs pratiques d'emploi, en particulier en ce qui concerne les nouvelles, la musique et la promotion des artistes canadiens.

7835 Pouvez-vous nous préciser comment, dans ses politiques d'embauche, Cogeco reflétera la diversité culturelle du Canada, notamment à Saguenay?

7836 M. CARTER: Pour ce qui est de la politique d'embauche, on vient d'en parler, madame Noël, c'est clair que nos gens ont les instructions d'examiner toutes les candidatures et d'avoir une diversité la plus complète possible dans les circonstances et selon les opportunités.

7837 Par ailleurs, j'entends dans la diversité culturelle, il faut regarder toutes les initiatives que nous proposons pour promouvoir le Canada, entre autres le 45 pour cent de musique qui sera canadien, qui est déjà, à lui seul, 30 pour cent de plus que ce que le Conseil demande de base. Et nous avons été les premiers à proposer ce 45 pour cent là dans notre demande à Québec.

7838 Nous jouons davantage de musique canadienne que notre compétiteur, nous l'avons dit déjà, et nous aurons l'opportunité d'y revenir lorsqu'on adressera l'ADISQ un peu plus tard dans la journée.

7839 Nous investissons beaucoup d'argent dans le développement de talents canadiens. Nous sommes le demandeur qui a proposé la plus importante enveloppe de développement des talents canadiens, c'est-à-dire 420 000 $ pour chacun des marchés où nous pourrions avoir une licence, un total de 1 260 000 $. Nous pensons sincèrement qu'il s'agit là d'une contribution très significative, comme l'a souligné l'ADISQ d'ailleurs, pour le développement des artistes et des talents canadiens.

7840 Alors, je pense qu'en termes de diversité culturelle, encore une fois, comme notre principal produit en ondes est la musique, alors nous avons nécessairement mis beaucoup d'emphase pour le développement, pour la production de musique avec MUSICACTION et pour la promotion de la musique avec RadioStar, et le développement des talents locaux avec nos bourses d'études dans chacun des marchés.

7841 Nous soutenons déjà d'ailleurs l'ATM de Jonquière et l'École Radio-Télévision de Québec suite à des acquisitions précédentes que Cogeco Radio-Télévision a complétées.

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7842 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que d'après vous la formule de musique contemporaine pour adultes que vous avez choisie contribue à la diversité culturelle?

7843 M. CARTER: Encore une fois, au niveau de la musique, et peut-être Lilianne voudra compléter ce que je dirai, il y a clairement de la musique pour les adultes contemporains et il y a de la musique rock qui s'adresse à un autre groupe. On a parlé tantôt de CKOI et CKMF à Montréal, par exemple, qui s'adressent à un groupe plus jeune; il y avait COOL-FM qui s'adressait aussi à un groupe plus jeune.

7844 On remarque que le succès qu'a connu Rythme FM dans le marché de Montréal au cours des dernières années, et Jacques a parlé de la croissance des heures d'écoute, par exemple, de 30,4 pour cent, ne s'est pas fait aux dépens de Rock Détente qui, lui aussi, a continué de progresser. Alors, il est clair que le créneau d'adultes demande cette variété musicale qu'offrent et CITÉ et Rythme FM.

7845 Donc, est-ce qu'on apporte de la diversité? Certainement. On vous a donné des chiffres tout à l'heure de combien de types de chansons supplémentaires nous produisions, et peut-être que Lilianne pourrait vous parler du nombre de nouvelles pièces musicales que nous présentons sur nos ondes comparativement à notre compétiteur.

7846 CONSEILLÈRE NOËL: Mais, monsieur Carter, je pense que le sens de ma question c'est : Est-ce que cette musique-là reflète la diversité culturelle du Canada, c'est-à-dire les différents groupes culturels, ethno-culturels canadiens? Si Montréal est très cosmopolite, Saguenay est peut-être un peu plus homogène en termes de population. C'est plutôt sur ça que porte ma question que sur le fait que votre liste de titres est différente de celle de Rock Détente, par exemple.

7847 M. CARTER: C'est clair qu'on vise un public adulte et on vise jouer une musique qui va leur plaire, qui va les accompagner tout au cours de la journée, qu'ils vont être capables de fredonner pendant la journée, parce que c'est ce que les gens aiment : être capables de chanter en même temps que le disque joue à la radio.

7848 Et donc, c'est clair que notre format musical se prête à jouer des chansons qui sont généralement des succès. Nous contribuons jusqu'à un certain point à créer ces succès-là en ajoutant de nouveaux titres en ondes, mais c'est clair que nous jouons des succès, et puis c'est clair qu'on ne joue pas sur nos ondes de la musique, disons...

7849 CONSEILLÈRE NOËL: Du rap, du pop?

7850 M. CARTER: ... très spécialisée, je ne sais pas, indienne ou esquimaude, par exemple. Ce n'est pas le format de notre station. Je pense qu'il y a plusieurs autres stations qui peuvent faire connaître ce type de musique là. Ça se prête un peu moins bien pour le format musical comme Rythme FM.

7851 Mme RANDALL: Ce que je peux rajouter, c'est surtout qu'on ajoute beaucoup d'artistes québécois, peut-être que ça pourrait répondre à votre question. Autant des artistes québécois qu'européens.

7852 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, quels sont d'après vous les obstacles auxquels Rythme FM fait face par rapport à la diversité culturelle? On a compris que vous étiez une station musicale et non pas une station de « talk radio »; alors, pouvez-vous peut-être élaborer là-dessus?

7853 M. CARTER: Peut-être que monsieur Boiteau voudra compléter, compte tenu de son expérience de l'embauche de personnel en ondes. C'est clair que c'est une question, encore une fois, d'opportunités. Si on recherche quelqu'un pour un poste et il y a une certaine quantité de personnes qui se présentent et là on examine les talents de ces gens-là, je pense c'est une question, vraiment, d'opportunités.

7854 Est-ce que les gens de différentes cultures, et caetera, appliquent ou recherchent à avoir des emplois? Peut-être, Jacques, tu peux parler de ton expérience?

7855 M. BOITEAU: Bien oui. Si vous me permettez. Tout d'abord, au moment où on se parle, nous avons une station en opération, qui est Rythme FM à Montréal. Alors, nous avons un technicien, et ce technicien est avec nous depuis maintenant peut-être une vingtaine d'années. C'est la même chose, si vous regardez le côté de la discothèque musicale : ce sont des gens qui sont avec nous depuis X nombre d'années.

7856 Alors, ce qui va se produire, si le Conseil daigne bien nous accorder la licence pour le Saguenay, débutons avec le Saguenay, c'est sûr qu'on va faire de l'embauche. On se doit de faire l'embauche, on a dit : on va engager 15 personnes. Et c'est à ce moment-là, selon les critères demandés, les gens qui vont se présenter, on n'a aucune restriction à savoir si c'est une minorité visible.

7857 On l'a prouvé, lorsqu'on a refait la grille horaire de Rythme FM, il y a un monsieur qui s'appelle George Thurston, que, je pense, les gens connaissent, qui est d'une minorité visible, et puis on était fiers de l'accueillir parce que ça représentait exactement... pas monsieur, mais ce qu'il produisait en ondes, ça représentait exactement ce qu'on recherchait et puis il n'y a pas eu... à savoir est-ce que ça va être une autre personne parce que monsieur Thurston... non, au contraire, il a été très bien accueilli et puis on se propose même de le faire entendre...

7858 CONSEILLÈRE NOËL: De l'exporter au Saguenay?

7859 M. BOITEAU: Peut-être pas l'exporter, peut-être qu'il n'aimerait pas ça, mais je veux dire de le faire entendre partout.

7860 CONSEILLÈRE NOËL: Non, via les ondes, je veux dire.

7861 M. BOITEAU: Via les ondes. Via les ondes, certainement. Avec plaisir. Il est déjà très anxieux de ça, il a bien hâte.

7862 Non, pour ce qu'il s'agit de l'embauche, on n'a aucun problème, il n'y a aucune restriction. Dès qu'on a quelqu'un à engager, les critères de base sont le talent et c'est tout. Ça se limite à ça.

7863 Et je dois vous dire qu'à Rythme FM à Montréal, oui, on respecte les normes de ce que vous nous demandez.

7864 CONSEILLÈRE NOËL: On va changer de sujet, vous allez peut-être être un peu plus à l'aise.

7865 M. CARTER: Peut-être un dernier point, madame Noël?

7866 CONSEILLÈRE NOËL: Oui?

7867 M. CARTER: C'est clair que nous sommes une station de radio commerciale et nous voulons mettre sur pied un réseau commercial qui se doit d'être compétitif avec notre concurrent principal partout, en fait, le concurrent dominant partout, qui est le Groupe Astral.

7868 Alors, il est clair que le talent dans la sélection finale entre en ligne de compte et c'est normal, dans les circonstances, pour être compétitif.

7869 CONSEILLÈRE NOËL: Oui. On va parler de dissociabilité ou de la non-dissociabilité, vous ne me le ferez pas répéter trois fois, de vos demandes.

7870 En réponse à une lettre de lacunes du 16 janvier 2002, vous avez dit dans votre réponse du 18 février que... et la lettre de lacunes était à l'effet :

« Est-ce que vos demandes de nouvelles stations FM à Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières sont dissociables? » (Tel que lu),

vous nous avez répondu seulement que le dépôt des demandes venait confirmer votre engagement sérieux à mettre de l'avant votre projet de réseaux.

7871 Vous indiquez également que l'obtention de la licence FM à Québec, et puis ça, évidemment, cette lettre-là était antérieure à l'audience et à la décision de Québec, que la licence FM à Québec était essentielle à la viabilité du réseau Rythme FM et qu'advenant que le Conseil refuse cette demande, vous devriez réévaluer le maintien de vos trois autres demandes.

7872 Comme votre demande de Québec a été approuvée en juillet dernier, pouvez-vous nous préciser si vos demandes pour Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières sont dissociables? Advenant le cas qu'on vous en accorde une à Saguenay puis qu'on ne vous en accorde pas à Sherbrooke et Trois-Rivières, est-ce que vous allez nous retourner la licence, en bon français?

7873 M. CARTER: Madame Noël, il est clair que nous avons l'intention d'opérer toutes les licences que le Conseil, dans sa sagesse, voudra nous accorder. Donc, s'il n'y en a qu'une ou deux, nous opérerons une ou deux des trois.

7874 J'aimerais rappeler cependant au Conseil que notre objectif est réellement, et est avoué depuis le début, de mettre sur pied un vrai réseau concurrent aux deux réseaux FM qui sont détenus de façon exclusive par le Groupe Astral présentement.

7875 Il y a trois réseaux de radio au Québec, un dont vous allez entendre la demande de transfert la semaine prochaine en AM, et il y a deux réseaux FM. Et les deux réseaux FM appartiennent au même groupe.

7876 Nous voulons mettre sur pied un vrai réseau FM pour être capables de faire concurrence à ce groupe-là, entre autres pour offrir aux annonceurs qui voudraient annoncer dans toutes les régions du Québec, que ce soit des événements de nature provinciale ou des promotions de nature provinciale, nous voulons leur proposer une alternative au Groupe Astral qui est aujourd'hui leur seule alternative.

7877 Et pour faire ça, évidemment, nous souhaitons avoir un réseau le plus complet possible dans la province de Québec.

7878 CONSEILLÈRE NOËL: Là, je vais vous sonder un peu plus, monsieur Carter. On dit que la radio c'est un médium de proximité, n'est-ce pas?

7879 M. CARTER: C'est vrai.

7880 CONSEILLÈRE NOËL: C'est vrai? Est-ce que vous pensez que la seule alternative aux deux réseaux existants d'Astral, parlons de deux réseaux, le troisième étant à vendre, vendu ou à vendre, selon la décision que le Conseil prendra, est-ce que vous pensez que la création d'un troisième réseau c'est la solution pour contrer les effets pervers de la concentration dans les mains d'Astral ou si le fait de donner des licences à des joueurs locaux ou régionaux ne serait pas une alternative?

7881 M. CARTER: Évidemment, en radio, les ventes locales revêtent une importance plus grande que les ventes nationales. Dans une station comme dans le marché de Montréal, c'est peut-être 60-40; dans les marchés de région, c'est une proportion un peu différente.

7882 Et peut-être que Charles Choquette, qui a acheté beaucoup de radios dans sa carrière, pourra nous en parler davantage tout à l'heure, mais il nous apparaît important d'être capables de proposer justement aux agences de publicité qui achètent l'essentiel de la publicité nationale au Québec, une alternative à un groupe comme Astral qui, lorsqu'il se présente, essentiellement au moment où on se parle, détient le monopole dans les marchés régionaux.

7883 Souvent, ils se servent de ce levier-là pour aller chercher plus d'argent dans les marchés comme Montréal ou Québec. Et peut-être Charles peut nous en parler un peu davantage.

7884 M. CHOQUETTE: Effectivement, j'abonde dans ce sens-là. Je pense que c'est un enjeu de présenter une proposition qui viendrait contrer, je dirais, un réseau. Je pense que la rentabilité et la forme de négociation ont changé dans les dernières années, et on négocie de plus en plus avec de grands réseaux établis.

7885 D'abord, il y a des enjeux pas juste sur une base locale, mais aussi pour les clients nationaux, en partie avec les clients nationaux parce qu'on a besoin de plusieurs territoires. Et ce que Michel aborde, c'est effectivement quand on fait face à une négociation réseau avec un client dit national, on arrive avec des contraintes plus importantes à Montréal à négocier et une position tarifaire qui est beaucoup plus difficile.

7886 Quand on veut faire des activités promotionnelles sur une base réseau, on se retrouve à parler uniquement avec un interlocuteur. Donc, à ce moment-là, on subit des pressions encore plus importantes.

7887 Sur une base locale, je pense que plusieurs clients, et même des clients chez nous qui utilisent des agences en général, qui utilisent certains territoires locaux, n'ont pas nécessairement le choix d'aller dans le médium de la radio.

7888 On dit souvent que, bon, ils peuvent faire des hebdos, ils peuvent faire des quotidiens, mais il y a des contraintes stratégiques, tantôt de groupes cibles, tantôt de durée de campagne, qui font en sorte qu'on est confinés en quelque sorte à faire de la radio. Et si on n'a qu'un interlocuteur, bien, nécessairement qu'on est à la merci de cet interlocuteur-là.

7889 Alors qu'il y a, à mon avis, dans les dernières années une nouvelle plate-forme qui s'est installée et cette plate-forme dépend, on négocie maintenant avec des groupes, des réseaux, ici on parle uniquement de réseaux, mais la vraie négociation est rendue à une étape encore plus haut parce qu'on négocie de plus en plus avec de grands groupes, et les clients veulent obtenir un maximum de rentabilité, c'est bien évident.

7890 Mais pour faire face à la puissance de ces grands groupes médias là, on doit, nous, regrouper aussi des possibilités de faire affaire avec ces grands groupes-là seulement.

7891 Et nécessairement, quand on fait face à la radio qui est largement concentrée, je vous rappellerai que, présentement, dans les trois marchés, Sherbrooke, Trois-Rivières et Chicoutimi, qu'on fait des demandes, Astral contrôle à peu près 90 pour cent, si on considère la transaction faite, Astral contrôle à peu près 90 pour cent. Et la station sur laquelle on veut concurrencer, c'est la station qui occupe le créneau le plus important, et c'est la station qui a connu le plus grand succès dans les dernières années également, si on regarde les tendances, c'est dans l'adulte contemporain que la tendance est à la hausse.

7892 Donc, faire face à cette concurrence-là avec un nouveau réseau, ça règle des problèmes sur une base locale et ça règle un problème également sur une base dite nationale avec nos clients.

7893 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que ce n'est pas un peu inquiétant pour l'avenir de la radio locale, les radiodiffuseurs locaux?

7894 M. CARTER: C'est-à-dire, en dépit du fait que nous soyons un groupe, si vous voulez, provincial, notre radio demeure locale. On a Jeff Brown qui est à Québec, qui est directeur général de la station de Québec, qui s'occupe de ses clients de Québec, qui s'occupe du marché de Québec, et ce n'est pas piloté à partir de Montréal.

7895 La radio elle-même, le médium lui-même, demeure un médium local. Et d'ailleurs, plus des deux tiers de notre programmation va être local même s'il va faire partie d'un réseau.

7896 Par contre, au niveau ventes, ici à Montréal, lorsqu'on va rencontrer les agences, on est capables de leur offrir un « package » qui ne serait pas entièrement compétitif avec celui d'Astral, parce qu'on n'a pas d'affichage, parce qu'on ne détient pas autant de stations de télévision réseaux qu'eux mais, au moins, notre espoir c'est qu'on pourrait leur offrir un réseau radio.

7897 CONSEILLÈRE NOËL: Mais, monsieur Carter, vous avez de la télévision généraliste.

7898 M. CARTER: On a de la généraliste.

7899 CONSEILLÈRE NOËL: Alors qu'eux ont de la télévision spécialisée.

7900 M. CARTER: Spécialisée. Qui est en pleine croissance, comme vous l'avez sûrement constaté avec les derniers sondages.

7901 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, mais il faut comparer des pommes avec des pommes.

7902 M. CARTER: Je suis d'accord.

7903 CONSEILLÈRE NOËL: La télévision généraliste, même si elle...

7904 M. CARTER: Je suis d'accord mais, vous savez...

7905 CONSEILLÈRE NOËL: ... elle est en baisse, accapare quand même les plus grandes parts de marché de la télévision?

7906 M. CARTER: Oui. Mais aujourd'hui, madame Noël, l'ensemble des stations spécialisées d'Astral ont une part d'écoute plus grande que notre réseau généraliste. Alors, l'ensemble des stations d'Astral ont plus d'écoute que TQS.

7907 CONSEILLÈRE NOËL: Vous avez aussi Radio-Canada.

7908 M. CARTER: Et si vous regardez, par exemple, et Astral et Quebecor ont tous les deux annoncé avec tambours et trompettes qu'ils avaient conclu des ententes multimédias avec des clients. On a entendu parler de Saturn, on a entendu parler de d'autres qui ont acheté de la télé spécialisée, de la radio, de l'affichage ou, chez Quebecor, de l'imprimé, que ce soit du magazine... Nous, on a fait zéro de ça, on n'en a fait aucun.

7909 Alors, il est clair qu'en termes de concentration on est encore bien loin, bien loin derrière Quebecor évidemment, et encore loin derrière Astral.

7910 M. BOITEAU: Si vous me permettez, juste une seconde?

7911 CONSEILLÈRE NOËL: Oui?

7912 M. BOITEAU: Juste pour confirmer ce que Michel vient d'ajouter. C'est que, oui, effectivement je comprends très bien la position du Conseil disant : bon, TQS... Je peux vous dire que Rythme FM, dans le moment, qui n'a pas de réseau encore à Montréal, est la deuxième station, part de marché 25-54, et quand vous regardez les ventes nationales, est loin, loin en arrière, peut-être cinquième ou quatrième.

7913 Alors, le rapport n'est pas là, même si la station est deuxième côté auditoire. N'ayant pas de réseau, n'ayant pas de synergie, n'ayant pas ce que monsieur Carter vient de vous expliquer, c'est la preuve, puisque les résultats sont là.

7914 CONSEILLÈRE NOËL: Et si vous avez une station à Saguenay, par exemple, est-ce que vos ventes de publicité vont inclure les ventes sur vos deux stations de télévision locales, c'est-à-dire SRC et TQS?

7915 M. CARTER: Les ventes vont être complètement séparées, il n'y a pas de ventes, à notre avis... En tout cas, on n'a pas vu jamais comment on pourrait réussir à faire une vente combo, les équipes de vente vont être séparées, avec des directions séparées.

7916 Évidemment, nous vendons nos deux stations en combo dans les marchés, nos stations de télé, c'est la seule façon qu'on est capables de faire concurrence à TVA qui est le joueur dominant. Mais nos stations de radio vont être vendues séparément.

7917 Je pense que monsieur Choquette voulait compléter.

7918 M. CHOQUETTE: J'aurais un commentaire sur la survie des stations locales dans le nouveau contexte, et j'aimerais peut-être faire un parallèle avec l'industrie de l'alimentation dans les dernières années.

7919 C'est évident qu'on a vu disparaître nos marchands du coin pour voir apparaître les grandes chaînes, et je pense qu'on est en train de vivre un peu le même système économique. Il y a deux éléments à regarder : la survie des entreprises en place et la survie et la qualité du service fourni.

7920 Et je pense que l'industrie est en train de se modifier de façon large; et pour devenir rentable et maintenir les services de qualité en région, il va falloir regarder ça à une nouvelle échelle d'entreprise. Et le parallèle dans l'industrie de l'alimentation est, à mon avis, le meilleur exemple à montrer.

7921 Dernier petit commentaire sur les spécialisés et les généralistes. Il y a les parts de marché, mais il y a aussi la rentabilité. Il fut un temps où j'ai regardé la rentabilité de TQS et regardé la rentabilité de certains canaux spécialisés : c'était un petit peu insultant de voir TQS faire des pertes alors que des canaux spécialisés faisaient des millions de profits.

7922 CONSEILLÈRE NOËL: Mais maintenant que monsieur Carter est à la tête de TQS...

7923 M. CHOQUETTE: Il a fait un revirement.

7924 CONSEILLÈRE NOËL: C'est pour ça qu'il s'est dégarni tranquillement le crâne.

--- Rires / Laughter

7925 M. MAYRAND: Madame Noël?

7926 CONSEILLÈRE NOËL: Oui?

7927 M. MAYRAND: Puis-je apporter un tout petit complément et je vais être obligé d'avouer mon grand âge, parce que si je remonte...

7928 CONSEILLÈRE NOËL: Si, monsieur Mayrand, vous avez votre grand âge, qu'est-ce qui m'arrive à moi?

--- Rires / Laughter

7929 M. MAYRAND: À mes premières expériences dans la formulation de projet de stations FM, il y a déjà plus de 20 ans, effectivement on était à une période où on était encore en train de formuler toutes sortes de projets très locaux, très indépendants, ne participant pas à de grands groupes de radiodiffusion. Mais je pense que vous, comme nous, vous avez vu l'évolution des marchés radiophoniques, vous avez vu qu'on a eu une phase de consolidation qui, en fait, est devenue incontournable.

7930 Et pour aller directement à la question que vous posiez sur la possibilité d'avoir un médium radio local dans ce contexte de grands groupes, je pense que c'est la notion de groupe qui est vraiment importante, où on a des joueurs de groupes qui ont tout un arsenal et des moyens importants, physiques, de marketing et d'identification, et tout le reste.

7931 Je pense qu'on est maintenant à une phase où la force et la durabilité des services locaux passent par l'appui d'un groupe. Et c'est vraiment l'essence du projet que soumet Cogeco dans les trois marchés où nous avons des demandes devant vous.

7932 Je pense qu'on entrevoit la perspective de développement pour les prochains sept ans de ce que peut être un service bien enraciné dans chaque région, mais avec cette force du groupe.

7933 Je dirais en radio, comme probablement en toute autre chose, il n'est généralement pas très salutaire d'avoir à faire face à une seule superpuissance.

7934 CONSEILLÈRE NOËL: On a beaucoup parlé dans les audiences antérieures que... en fait, on a pu amener celles qu'on a aujourd'hui, on a beaucoup parlé de la « montréalisation » des ondes à cause des grands réseaux qui étaient Rock Détente et Radio Énergie. Vous ne craignez pas la « lavalisation » des ondes au Saguenay avec un réseau Rythme FM? C'est quand même la deuxième plus grande ville au Québec.

7935 M. CARTER: Oui. Avec les 77,5 heures de radio locale avec des animateurs locaux, avec nos chroniqueurs, nos journalistes locaux, c'est plus des deux tiers de la programmation qui va être locale. Alors, nous n'avons pas crainte de « lavaliser » les ondes québécoises.

--- Rires / Laughter

7936 CONSEILLÈRE NOËL: Dans le Saguenay ou dans le marché du Saguenay, vous prévoyez que votre nouvelle station obtiendra à maturité 22 pour cent de l'écoute des 25-54 ans, et je vous réfère à l'étude de marché de Médiavision à la page 6.

7937 Pouvez-vous nous parler des impacts de votre station sur l'écoute et les revenus publicitaires des stations qui sont détenues par Astral au Saguenay, en faisant abstraction des stations AM qui font l'objet d'une autre instance?

7938 M. CARTER: Alors, je vais demander à notre spécialiste, monsieur Charles Choquette, qui a fait l'étude, de vous parler davantage de ces éléments-là.

7939 M. CHOQUETTE: En fait, ce qu'on va démontrer : d'abord, le 22 pour cent vient de l'ensemble de l'expertise que Rythme FM a dans la région de Montréal, on obtient à peu près 20 pour cent des heures d'écoute commerciales dans la région de Montréal, donc le 22 pour cent nous apparaît intéressant.

7940 Ce qu'on prévoit dans le marché, c'est l'accroissement du segment adulte contemporain et la tendance qu'on poursuit depuis le dépôt de ces demandes-là nous donne raison.

7941 Juste à titre d'exemple, du printemps 2001, CFIX qui est adulte contemporain dans le marché, a passé d'une part de marché de 28,5 pour cent à 36,5 pour cent. Donc, le marché est en grande croissance. Ce qu'on avait prévu dans l'étude, c'est que le créneau adulte contemporain, pour obtenir notre 22 pour cent, serait de l'ordre de 50 pour cent.

7942 Ce que ça veut dire, c'est que dans la région, 50 pour cent des heures d'écoute seraient consacrés à un format adulte contemporain, sur lequel nous on s'accaparerait 22 pour cent et la compétition s'accaparerait de 28 pour cent. Donc, la tendance semble nous donner raison, parce que CFIX prend de plus en plus de parts de marché.

7943 Ce qui a modifié le marché dans les dernières années, c'est l'apparition de CKYK-FM, avec un peu plus de parts de marché, au détriment de CJAB qui est plutôt un compétiteur Radio Énergie, donc de format plus jeune. Force est de constater que CJAB de format plus jeune est passé d'une part de marché de 27,8 pour cent à 19,6 pour cent, donc une perte d'à peu près de 8 pour cent, alors que la part de CKYK-FM est de l'ordre plutôt de 9 pour cent.

7944 Donc, on s'en vient faire une compétition plutôt à CFIX, on vise CFIX comme marché dans le format le plus important; 50 pour cent à deux, on trouve ça totalement raisonnable, compte tenu de la tendance qui s'inscrit dans le marché.

7945 CONSEILLÈRE NOËL: Pouvez-vous me dire quel serait l'impact d'une nouvelle station du réseau Rythme FM sur les stations d'Antenne 6, notamment CKYK-FM, la station d'Alma? La station d'Alma qui dessert également ce qu'on appelait dans le temps Chicoutimi-Jonquière et qui, en fait, vient tout juste de s'implanter au mont Valin il y a un peu plus d'un an.

7946 M. CHOQUETTE: D'abord, c'est effectivement difficile d'établir l'impact. La première des choses, je ne prévois pas beaucoup d'impact pour l'instant, parce que déjà Antenne 6, avec le groupe de stations, faisait face à la compétition très féroce d'Astral dans leur marché.

7947 Vous n'êtes pas sans savoir que les stations d'Astral pénétraient le Lac de façon magistrale non seulement en termes d'heures d'écoute, mais aussi en termes de dollars publicitaires. Donc, Groupe Antenne 6 s'est toujours bien tiré d'affaire dans ce contexte-là, est venu vous demander à maintes reprises d'avoir accès au Saguenay; j'en suis très conscient pour y avoir contribué.

7948 Présentement, Antenne 6 est en meilleure position qu'il ne l'a jamais été, arrive dans un marché avec une antenne, bon, apparemment avec certaines difficultés, évidemment, pour pénétrer le marché je ne sais pas quelle est la capacité de l'antenne, mais m'apparaît en meilleure position qu'ils ne l'ont jamais été dans le passé.

7949 Ils ont toujours fait face à cette compétition féroce là sur leur territoire et présentement, améliorent leur position avec une antenne dirigée plus vers le Saguenay.

7950 CONSEILLÈRE NOËL: Mais si on regarde l'aire de desserte proposée, vous allez couvrir le marché d'Antenne 6 au Lac-Saint-Jean. Avec votre contour de 0,5 mV, vous raflez Roberval et Dolbeau-Mistassini, Alma également. On oublie Chapais et puis Chibougamau, ça je pense que ce n'est pas votre marché primaire, mais pouvez-vous me dire quel serait l'impact au niveau du Lac?

7951 M. CARTER: En termes monétaires, c'est difficile à dire. Il est clair que nous, notre format vise davantage les auditeurs de Rock Détente que les auditeurs de CKYK-FM ou de CJAB qui, eux, sont plus proches l'un de l'autre en termes de format musical.

7952 Je vous rappelle que la première année on prévoit aller chercher environ 300 000 $ de revenus dans le marché au niveau local. Et comme Astral détient 71 pour cent des parts reconstituées dans le marché du Saguenay, probablement qu'on va aller chercher 71 pour cent ou 75 pour cent de ce montant d'argent là dans les poches d'Astral et certainement pas dans les poches d'Antenne 6.

7953 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez l'intention de faire des ventes publicitaires locales au Lac?

7954 M. CARTER: Oui. Mais, encore une fois, sur le 321 000 $, nous sommes persuadés qu'il y a plus de 70 pour cent de ça qui va provenir d'Astral, qui est ultra-dominant dans ce marché-là.

7955 CONSEILLÈRE NOËL: Merci. Maintenant, on va peut-être essayer de voir l'intérêt pour une station comme Rythme FM, sur quoi vous vous basez pour établir que l'intérêt que Rythme FM a trouvé à Montréal peut se transposer directement au Saguenay-Lac-Saint-Jean, parce qu'on parle du Saguenay-Lac-Saint-Jean, on ne parle pas seulement de Saguenay, si j'ai bien compris?

7956 M. CARTER: Encore une fois, monsieur Choquette, qui a fait notre étude, va vous parler de ça, entre autres des similitudes démographiques des marchés.

7957 M. CHOQUETTE: Madame Noël, c'est probablement d'avoir une chance à évaluer ce genre de pattern là, parce qu'il est déjà existant de façon très précise à Montréal. Rythme FM, dans son format, fait face à de la compétition exactement pareille à Montréal qui va faire face dans chacun des marchés où l'on a fait des demandes. Donc, c'est fort simple de faire la projection en regardant le succès de Montréal et en projetant ça dans des populations.

7958 Nécessairement, le premier critère qu'il faut se demander, c'est : la population dans le territoire dans lequel on s'en va, est-ce qu'elle a la même structure et elle ressemble un peu à ça? Et en quantité moindre, mais en termes de structures relativement semblables pour simuler le marché, il nous est très facile, et peut-être même très simpliste, de faire cette projection-là parce que le modèle existe déjà. Si on partait un format jazz ou un format pas connu ou pas en place à Montréal, bien on aurait peut-être une plus grande difficulté, il faudrait peut-être faire des études de midi à quatorze heures.

7959 CONSEILLÈRE NOËL: Je suis à la page 4 de votre étude, « Les similitudes des marchés ». C'est pour dire que...?

7960 M. CHOQUETTE: Un format existant, dans un format déjà éprouvé avec la compétition éprouvée, c'est le même modèle qu'on transpose dans une population plus petite qui, sensiblement, se ressemble.

7961 Si on allait, je ne sais pas, moi, dans un autre pays avec ce format-là, je ne garantirais pas le format. Mais on ne reste pas loin et la quantité de la population est moindre.

7962 CONSEILLÈRE NOËL: Et d'après votre analyse, les deux populations, il n'y a pas de dissimilitudes remarquables?

7963 M. CHOQUETTE: Pas du tout.

7964 CONSEILLÈRE NOËL: Sinon sur la quantité de personnes étant capables de parler l'anglais.

7965 M. CHOQUETTE: Et ça nous aide. Parce que ce qu'il faut comprendre, et puis vous soulevez un très bon point, c'est que Rythme FM réussit à tirer son épingle du jeu dans un format adulte contemporain à Montréal. On a tendance à oublier que CFQR est également une station compétitrice qui vient chercher des francophones, et donc en ayant une population purement francophone dans la région du Saguenay, bien on va avoir, à toutes fins pratiques, un compétiteur de moins dans le territoire.

7966 CONSEILLÈRE NOËL: Bonne idée!

7967 M. CHOQUETTE: Madame Wylie a une question?

7968 CONSEILLÈRE NOËL: Non, pas vraiment. Elle se demandait à quelle heure j'étais pour vous donner une chance de prendre 15 minutes de repos.

7969 M. CHOQUETTE: Ah! O.K.

7970 LE PRÉSIDENT: Peut-être maintenant?

7971 CONSEILLÈRE NOËL: Peut-être maintenant.

7972 LE PRÉSIDENT: On reprend dans 15 minutes. We will resume in 15 minutes.

--- Suspension à 1120 / Recess at 1120

--- Reprise à 1140 / Upon resuming at 1140

7973 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Order, please. Madame la conseillère Noël?

7974 CONSEILLÈRE NOËL: On va reprendre où on était avant l'interruption, la pause devrais-je dire. L'étude de Médiavision n'indique pas si on a procédé à une enquête auprès du public de Saguenay sur le format choisi par la station. Est-ce qu'il y en a eu une?

7975 M. CARTER: Nous avons procédé exclusivement avec les sondages BBM, qui sont des sondages quand même complets, et la similitude de la démographie entre les marchés de Montréal et de Saguenay pour déduire quel serait l'impact d'une station adulte contemporaine dans le marché de Saguenay.

7976 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, c'est uniquement par comparaison et en étudiant les sondages BBM en place. Il n'y a pas eu d'étude telle quelle faite auprès des gens de Saguenay pour savoir si le format adulte contemporain serait...?

7977 M. CARTER: C'est-à-dire qu'on bénéficie avec BBM d'études exhaustives deux fois par année qui nous indiquent le type de musique qui plaît aux gens du Saguenay et du Lac, et peut-être que Charles voudrait commenter pourquoi nous croyons que ces données-là sont fiables dans notre étude.

7978 M. CHOQUETTE: Ça me fait tout le temps drôle des fois de dire qu'effectivement on n'a pas fait d'étude alors qu'effectivement BBM c'est probablement l'étude la plus crédible avec une taille d'échantillons représentative que toute l'industrie publicitaire utilise et qui dit depuis de nombreuses années que le format adulte contemporain est le format le plus populaire de la région.

7979 Et qui nous dit également une tendance, ce n'est pas juste une fois arrêté dans le temps que BBM nous a dit ça, mais effectivement, on a une tendance claire qui nous confirme que ce format-là est existant.

7980 Et il nous dit en plus l'amour de la population en fonction des trois formats ou trois-quatre formats qui peuvent exister, mais en fait tous les formats qui peuvent exister dans la région là-bas, mais ce qui nous intéresse plus particulièrement, c'est tous les formats « commercial ».

7981 Donc, la position du format adulte contemporain, on le constate dans tous les marchés dans lesquels on fait des demandes, c'est le format de loin le plus populaire, et la tendance le dit depuis plusieurs sondages. Donc, nous on accorde énormément de crédibilité au potentiel de ce format-là.

7982 CONSEILLÈRE NOËL: Et en fonction de ces études-là, des résultats de BBM, vous êtes convaincus que Rythme FM peut rééditer au Saguenay le succès remporté à Montréal?

7983 M. CARTER: Oui.

7984 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, on va parler de votre marché publicitaire. À la page 7 de l'étude de marché de Médiavision, on peut voir la description que vous faites du territoire visé, vous dites :

« Quant à la définition géographique de ce marché, nous ne considérons que les secteurs écoutant exclusivement les stations basées à Chicoutimi-Jonquière, soit, dans ce cas-ci, toute la région économique du Saguenay-Lac-Saint-Jean. » (Tel que lu)

7985 Comme je l'ai mentionné plus tôt, selon BBM, le marché radiophonique central de Saguenay exclut certaines de ces divisions, notamment les divisions « Domaine du roi » et « Maria Chapdelaine » qui ne font pas partie du marché de Saguenay, de même que Lac-Saint-Jean Est.

7986 Pouvez-vous réconcilier votre marché avec les marchés BBM?

7987 M. CHOQUETTE: En fait, le marché utilisé dans l'estimation des recettes publicitaires c'est celui du « Canadian Market Demographic » sur lequel on se base. On a voulu prendre l'ensemble des dépenses du commerce au détail; donc, ça inclut le Saguenay et le Lac-Saint-Jean.

7988 CONSEILLÈRE NOËL: Et le potentiel publicitaire du marché que... excusez-moi, je perds la voix.

7989 M. CHOQUETTE: C'est peut-être une bonne chose pour moi, je ne sais pas.

--- Rires / Laughter

7990 CONSEILLÈRE NOËL: Je pourrais peut-être parler par signes, mais c'est la sténographe qui va avoir des problèmes. Le potentiel publicitaire de 9 431 710 $ est basé sur le marché élargi que vous nous avez décrit.

7991 M. CHOQUETTE: Définitivement. Au fil des années, on a été souvent appelés à faire des études semblables et on a découvert un corollaire très important entre les ventes au détail et les recettes publicitaires.

7992 On a établi ce ratio-là, vous savez que les revenus principaux des stations de radio sont de base locale, donc c'était normal d'établir ce format-là. On a pris le grand territoire, parce que l'intention c'est de faire des ventes aussi dans le Lac, pour évaluer à sa juste valeur les ventes au détail dans le secteur, appliquer le facteur que l'on connaît dans un marché, c'est parce qu'on était capables d'avoir des références dans le marché de Montréal et le marché de Québec, compte tenu qu'on avait les chiffres de revenus radio.

7993 On a fait le corollaire pour établir sur le marché de Chicoutimi le même facteur, et on en arrive à une estimation de 9 157 000 $, sur lequel on a ajouté l'inflation de 3 pour cent pour l'année en cours. Et ça a été la base de la projection des calculs.

7994 CONSEILLÈRE NOËL: Vous venez de re-mentionner que vous allez faire des ventes dans le Lac, ou autour du Lac plutôt que dans le Lac.

7995 M. CHOQUETTE: Partout où il y a des clients, finalement.

7996 CONSEILLÈRE NOËL: Pardon?

7997 M. CHOQUETTE: S'il y a un client au milieu, on va y aller.

7998 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, une île bien cachée. Je reviens à la question que j'ai posée tout à l'heure : Quel serait l'impact à ce moment-là sur Antenne 6, et on comprend qu'ils ont une station d'un autre format à Alma, mais pour leur station de Roberval et de Dolbeau, avez-vous mesuré l'impact que ça pourrait avoir chez un petit radiodiffuseur local régional?

7999 Parce que si on fait le tour du Lac en voiture, c'est une région. Si on le fait à vol d'oiseau, ça devient très local, mais en faisant le tour ça devient une région. Quel serait l'impact des ventes autour du Lac sur un groupe de stations comme celle d'Antenne 6, en excluant encore une fois Chapais et Chibougamau qui, quant à moi, ne sont pas dans le même coin?

8000 M. CARTER: Alors, monsieur Choquette va vous en parler davantage mais, encore une fois, il est très clair pour nous que l'impact pour les stations du Groupe Antenne 6 va être très inférieur à l'impact que nous aurons sur le groupe dominant dans le marché, qui est le Groupe Astral.

8001 CONSEILLÈRE NOËL: C'est parce que j'ai de la misère à visualiser comment Antenne 6, qui faisait face à un gros joueur dans le marché, s'il fait face à deux gros joueurs, comment il va sortir son épingle du jeu? Je vois, je ne sais pas, moi, une petite souris entre deux gros minous, pour continuer sur l'allégorie avec les chats.

8002 Je ne sais pas, alors j'aimerais ça comprendre comment le pauvre petit mulot va passer à travers?

8003 M. CARTER: Vous savez, les ventes locales à la fin de la journée, qu'on fasse partie d'un grand groupe ou d'une station locale, pour ce qui est des ventes locales ce n'est pas vraiment ça qui est important. Nos gens de ventes locales vous diraient : ce qui compte dans le marché local, c'est ce qu'ils appellent, entre guillemets, le « le bédaine-à-bédaine », c'est les contacts que les vendeurs locaux ont auprès des marchands locaux.

8004 Et c'est clair que le Groupe Antenne 6 est très bien installé dans les marchés que vous avez mentionnés, que ce soit Alma, Dolbeau ou Roberval; et nous, on aura une base qui sera située dans l'arrondissement de Jonquière et puis on aura peut-être un représentant qui va aller faire de la représentation dans ce coin-là.

8005 Mais il faut se rappeler que l'essentiel des revenus que nous projetons ici sont présentement dans les coffres du Groupe Astral, et puis c'est nécessairement de là que la plupart de l'argent va venir. On vous a expliqué que 85 pour cent de nos revenus vont provenir des stations existantes et 15 pour cent de d'autres médias.

8006 CONSEILLÈRE NOËL: Vous comprenez ma crainte. Ma crainte, c'est que pour restreindre les appétits d'Astral, on crée un deuxième gros joueur qui pourrait sonner le glas du petit joueur local, je ne sais pas si on y aurait gagné quelque chose.

8007 M. CARTER: À notre avis, ceci n'est pas susceptible de se produire.

8008 CONSEILLÈRE NOËL: Pour les auditeurs, on s'entend. Pour les annonceurs, ils ont une autre perspective, mais je parle des auditeurs.

8009 M. CARTER: Encore une fois, au niveau des auditeurs, madame Noël, on ne s'adressera pas vraiment directement à la clientèle de CKYK-FM et encore moins à la clientèle des radios plus « talk » qui appartiennent au Groupe Antenne 6.

8010 Peut-être monsieur Choquette voudrait ajouter à notre réponse?

8011 M. CHOQUETTE: Merci, monsieur Carter. Effectivement, si on regarde l'impact, là où est le nerf de la guerre, au moment où on se parle à l'automne 92, la part de marché d'Antenne 6 dans le marché est...

8012 CONSEILLÈRE NOËL: À l'automne 92?

8013 M. CHOQUETTE: Moi aussi je vais perdre mes cheveux, je pense. Je suis à la veille de perdre mes cheveux.

--- Rires / Laughter

8014 M. CHOQUETTE: À l'automne 2002, la part de marché est de l'ordre de 9,2 pour cent. Les deux gros minous que vous parliez tantôt, ils cohabitent avec Antenne 6 depuis plusieurs années, ils sont capables de se défendre à l'intérieur de ça. C'est l'ajout d'un autre gros minou, on parle d'un troisième gros minou, j'imagine, et la part sur les dollars reconstitués d'Antenne 6 au moment où on se parle, c'est de 11 pour cent.

8015 Donc, si je ne m'abuse, monsieur Carter, on parlait d'à peu près 300 000 $ d'impact? Donc, 11 pour cent de ça, s'il était à pleine maturité, donc à plein impact.

8016 Généralement, ce qu'on constate dans un marché c'est qu'il n'est pas vrai qu'on est capables d'aller chercher notre part de marché quand on est troisième ou quatrième, on va généralement chercher un peu en bas de notre part de marché. Donc, l'impact réel dans les années qui s'en viennent, à mon avis, est relativement minime sur Antenne 6.

8017 Parce que pour dire vraiment ce que je pense, mon modèle économique que je voyais tantôt, le grand minou va peut-être vouloir manger au complet le petit minou. Les épiceries du coin, il n'en existe plus beaucoup à Chicoutimi-Jonquière, c'est maintenant des grands groupes. Donc, le vrai nerf de la guerre sera lequel dans deux ans? Dans trois ans? Je n'ai aucune idée.

8018 Mais si la tendance se poursuit, il n'y aura plus de petit minou ou... de mulot, vous dites?

8019 CONSEILLÈRE NOËL: Vous êtes en train de me prédire la disparition d'Antenne 6, est-ce que c'est ça?

8020 M. CHOQUETTE: La transformation peut-être plus que la disparition. Mais si on regarde la tendance au Québec et ce qu'on a constaté, le service se maintient et les services, généralement, des stations de radio s'améliorent partout au Québec et c'est plutôt des grands groupes qui sont les propriétaires.

8021 Force est de constater que Groupe Astral maintenant en possède beaucoup, que Cogeco a des plans d'en faire, c'est donc normal, et TVA maintenant embarque dans le bal.

8022 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense qu'ils vous ont laissé un peu de jeu au Saguenay en retirant leur demande. Cependant, il y a aussi une demande d'Antenne 6 pour une station à Saguenay et si on décidait, dans notre grande sagesse, après avoir regardé le marché et la capacité du marché d'absorber les nouvelles stations, si on décidait d'accorder plus qu'une licence à Saguenay, est-ce que ça aurait un impact?

8023 D'abord, est-ce que vous pensez que le marché est en mesure d'absorber une ou deux stations? Une? Première question. Deux? Deuxième question. Et si on accordait deux licences, est-ce que ça modifierait votre plan d'affaires?

8024 M. CARTER: Madame Noël, à notre avis, il est clair que le marché est très en mesure de supporter un compétiteur au groupe existant. D'ailleurs, encore une fois, l'ADISQ en est arrivée à la même conclusion et a même jugé qu'il serait carrément nécessaire d'avoir un nouveau joueur dans ce marché si on veut rétablir un équilibre concurrentiel convenable.

8025 Alors, non seulement il y a la capacité, mais il semble qu'il y ait une nécessité et, effectivement, lorsqu'on voit des parts de marché reconstituées de 81 pour cent pour le Groupe Astral, il est clair que ce marché-là va bénéficier d'un joueur supplémentaire.

8026 Est-ce que s'il y avait deux licences d'émises dans ce marché-là, ça modifierait notre plan d'affaires?

8027 CONSEILLÈRE NOËL: D'abord, est-ce que vous pensez que le marché peut absorber deux stations?

8028 M. CARTER: Écoutez, nous, on a fait un plan d'affaires par lequel, en dépit des économies que nous démontrons de 500 000 $ de synergies, parce qu'on utilise un « back office » qu'on partage avec nos stations de télévision, on constate que cette entreprise-là pourrait dégager un bénéfice seulement la quatrième année.

8029 Alors, il y a un investissement les trois premières années de l'ordre de 1,3 million de dollars de pertes dans le marché pour soutenir la nouvelle station. S'il y en a deux, on peut s'attendre que les pertes durent plus longtemps et que l'investissement requis pour y arriver soit plus important.

8030 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, je dois en conclure que vous pensez que le marché peut supporter une mais pas deux nouvelles stations?

8031 M. CARTER: Je ne voudrais pas me substituer à la sagesse du Conseil, je veux simplement constater...

8032 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous demande votre opinion. Je vous demande de nous éclairer.

8033 M. CARTER: Oui. Disons je constate qu'avec une nouvelle station dans le marché, cette nouvelle station-là, qui fera des investissements importants, j'en conviens, au niveau de la programmation et du développement de talents canadiens, mais ne serait pas rentable avant quatre ans.

8034 CONSEILLÈRE NOËL: Vous avez parlé, ça me ramène à votre présentation de ce matin, des synergies et quand on parlé de la force de vente, vous m'avez dit en fait qu'il n'y avait pas de vente combo et que ce serait des vendeurs distincts. Par contre, à la page 11 de votre présentation de ce matin, on dit :

« En plus de maximiser leur utilisation, le partage de ces installations entraînera des économies et favorisera des synergies qui, ajoutées à celles sur le plan de l'administration des ventes et du support technique, pourraient totaliser environ 500 000 $ par année. » (Tel que lu)

8035 Alors, là j'ai de la misère à réconcilier : c'est une force de vente distincte, mais vous avez des synergies sur le plan des ventes.

8036 M. CARTER: Oui, effectivement. Il faut se rappeler d'abord que notre structure de ventes nationales demeure la même, qu'il n'y a aucun changement qu'il y ait une, deux ou trois stations de plus, notre structure de ventes nationales, qui est présentement partagée entre deux stations opérantes, qui sera entre trois stations opérantes à compter du début septembre prochain, demeure la même force de ventes nationales, et donc il y a effectivement une synergie, on répartit l'équipe de ventes nationales entre davantage de stations.

8037 La direction générale des stations de radio et de télé sera également partagée et la direction des ventes sera partagée, mais les équipes de ventes seront distinctes.

8038 CONSEILLÈRE NOËL: Si on en revient à la diversité culturelle et à la relève, vous investissez dans la relève, votre programme de développement des talents canadiens, c'est d'assurer des nouvelles créations. Est-ce qu'il y aura de la place sur vos ondes, si on vous accorde la licence, pour, justement, les nouvelles créations de la relève qui ne sont pas nécessairement toujours en ligne avec votre format musical?

8039 M. CARTER: Évidemment, en ce qui concerne notre format musical, c'est clair qu'on ne dérogera pas à notre format. Notre format s'adresse à des adultes contemporains, notre format est un format qui joue des grands succès contemporains.

8040 Et ce qui fait le succès d'une station comme Rythme FM, c'est la constance dans son format, dans sa musique, le fait qu'elle joue une musique que les gens aiment fredonner les paroles et la musique en même temps que la pièce joue.

8041 En ce qui concerne les nouveautés, nous vous réitérons que nous mettons à l'antenne, en fait, le double de nouveautés annuellement par rapport à notre compétiteur. Alors, c'est sûr qu'on met plus de nouveautés en ondes, on les joue plus que notre compétiteur et donc, oui, on apporte une diversité culturelle par rapport à notre principal compétiteur dans le format adulte contemporain.

8042 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, dans le marché spécifique de Saguenay, est-ce que vous pensez, par votre investissement dans le développement de talents, pouvoir susciter une relève au Saguenay?

8043 M. CARTER: Évidemment, je l'espère. Mais là on ne veut pas se substituer non plus au rôle de MUSICACTION, par exemple, qui a vraiment la responsabilité de promouvoir à travers le Québec, et en fait à travers le Canada francophone, le financement qu'elle propose aux créateurs, aux artistes, que ce soit directement ou à travers des maisons de disques qui sont reconnues par MUSICACTION.

8044 Et à cet égard-là, je suis un peu au courant, parce que je suis présentement le président du conseil de MUSICACTION, et je sais que le personnel de MUSICACTION a fait une tournée de toutes les régions du Québec et de tout le Canada francophone pour expliquer aux groupes d'auteurs, aux groupes locaux de toutes les régions, incluant le Saguenay, que MUSICACTION est là pour les aider s'ils désirent produire de nouvelles oeuvres. Ils ont expliqué tous les programmes qui étaient disponibles dans chacune des régions du Québec.

8045 Alors, je pense que c'est le rôle de MUSICACTION de le faire, et elle a évidemment des fonds non seulement des radiodiffuseurs, mais elle a des fonds fédéraux pour le faire, également. Et, à mon avis, MUSICACTION le fait très bien.

8046 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, monsieur Carter, ce sont toutes mes questions. Maintenant, comme on le fait avec toutes les requérantes, je vais vous demander de répondre à toutes les questions que j'ai oublié de vous poser et que vous auriez aimé que je vous pose.

8047 M. CARTER: Madame Noël, je ne voudrais pas présumer aucunement qu'il y ait des questions que vous avez oubliées. Au contraire, on en a eu amplement et nous sommes contents d'avoir eu l'opportunité d'y répondre.

8048 CONSEILLÈRE NOËL: Juste avant que vous ne commenciez, ça va peut-être être un peu moins long pour vos deux autres stations, parce qu'il y avait quand même un certain nombre de questions au début, quand je vous ai dit : « c'est le tronc commun ».

8049 Je ne les reposerai pas, à moins qu'il y ait des différences marquées que vous vouliez faire ressortir dans vos autres demandes, je pense que je n'ai pas l'intention de vous reposer les mêmes questions du tronc commun.

8050 M. CARTER: Merci, madame Noël. On avait cru comprendre, effectivement, que le tronc commun compterait pour les trois demandes.

8051 C'est clair que le président a parlé au début de ces audiences des éléments qui vont guider le Conseil dans le choix des personnes qui recevront des licences.

8052 On a parlé du fait de la concurrence, et on est très conscients de notre position concurrentielle dans les marchés, et on est surtout très conscients de la situation concurrentielle des très grands joueurs, comme Quebecor, qui sont dominants dans des médias où nous ne le sommes pas; comme l'imprimé, que ce soit des quotidiens, des hebdomadaires ou encore des publications de type magazine.

8053 On est très conscients de l'importance grandissante des annonceurs qui veulent essayer d'annoncer avec un guichet unique dans plusieurs volets médias à la fois, et nous sommes conscients que nos compétiteurs, et Astral et Quebecor, sont en mesure de faire des offres plus importantes que les nôtres à ce moment-ci.

8054 Et nous représentons au Conseil qu'à cet égard-là, nous ne sommes pas menaçants en termes de concentration dans aucun des marchés.

8055 Nous vous avons exprimé combien différent notre son était de celui de notre principal compétiteur, Rock Détente. Et ça, je pense que c'est très important, parce que souvent on entend les gens dire : « Ah! Rythme FM et Rock Détente, c'est du pareil au même ».

8056 Nous vous avons exprimé combien de pièces différentes nous jouions à chaque semaine, et nous avons fait une étude qui portait sur un mois complet. Et pendant ce mois-là, il y a eu 544 titres qui ont joué exclusivement à Rythme FM, alors qu'il n'y a eu que 154 titres qui ont joué exclusivement à Rock Détente.

8057 Alors, c'est très clair pour nous qu'il s'agit de deux stations qui s'adressent à un marché d'adultes, mais qui sont très différentes et qui apportent une réelle diversité des voix, que ce soit dans le contenu verbal ou dans le contenu musical, qui est notre principal produit.

8058 L'impact sur les joueurs existants, nous comprenons que c'est une préoccupation pour le Conseil. Encore une fois, nous vous réitérons que c'est clair pour nous que l'impact sera sur le joueur dominant, principalement Astral, c'est celui que nous visons. Et Antenne 6, avec ses six stations dans le marché, couvre évidemment des marchés que nous ne serons pas en mesure de couvrir et sa principale antenne, CKYK-FM, joue un format qui est différent du nôtre.

8059 Nous avons le bénéfice d'être là depuis longtemps, d'avoir une station à Montréal dont nous connaissons la valeur, dont nous connaissons l'intérêt du public pour son format et qui est en mesure de nous aider à apporter, d'abord une connaissance des auditeurs, et en plus des moyens financiers pour mettre plus d'argent en programmation et plus d'argent en développement canadien que nos compétiteurs dans ce marché ou dans n'importe quel marché à cet égard. Et nous avons les moyens de nos ambitions dans ces marchés-là.

8060 Je pense qu'on a fait l'essentiel du tour... Je ne sais pas s'il y a un de mes collègues qui voudrait ajouter?

8061 M. MAYRAND: Peut-être tout simplement rappeler que je pense que la perspective de Cogeco Radio-Télévision, clairement dès l'amorce de son projet pour la région de Québec, ça a été de vous dire : il y a en Cogeco un joueur qui est capable d'offrir, de dispenser des services bien implantés dans chacun des marchés radiophoniques du Québec, c'est un groupe qui a l'expérience voulue en radiodiffusion et les moyens de réussir ce qu'il propose.

8062 Et c'est un groupe qui est tout à fait capable et probablement qu'il n'y en a pas beaucoup, c'est à vous d'en décider, mais il n'y en a pas beaucoup de groupes qui sont capables de faire une concurrence efficace au Groupe Astral, compte tenu des réalignements qui sont déjà intervenus et d'autres qui sont devant vous.

8063 Alors, c'est notre perspective depuis maintenant septembre 2001, et on pense que plus que jamais, en 2003, c'est une considération extrêmement importante et c'est ce qui dicte le fait qu'on vous présente des demandes dans trois marchés au cours de ces audiences-ci, de façon à arriver en bout de piste avec une alternative concurrentielle non seulement enracinée dans chaque région, mais également vraiment, véritablement concurrentielle avec le joueur dominant. Voilà!

8064 CONSEILLÈRE NOËL: Je n'ai pas d'autres questions, Monsieur le Président.

8065 LE PRÉSIDENT: Merci, madame Noël. Madame Wylie?

8066 Mme WYLIE: Je n'ai qu'une question. Nous avons discuté plus tôt la possibilité d'imposer le 45 pour cent de contenu canadien dans la catégorie 2 de 6 heures à 6 heures.

8067 Étant donné que votre produit, comme vous dites, est musical et qu'il y aurait 48,5 pour cent ou 48,5 heures de réseau, si nous imposions cette condition, est-ce qu'à votre avis ça aurait l'effet de changer aussi celle de la station de Laval et de Québec? Et si oui, quels sont vos commentaires à ce sujet?

8068 M. CARTER: Madame Wylie, on s'attendait un peu à ce que le Conseil nous questionne là-dessus, compte tenu des suggestions qui ont été faites par l'ADISQ, entre autres, à cet effet-là.

8069 On a examiné comment nous nous comportions déjà en ce qui a trait au 45 pour cent. Et, bien évidemment, lorsqu'on a proposé le 45 pour cent de 6 heures du matin à minuit pour Québec, c'est parce que nous avions la certitude que nous étions en mesure de livrer ça, de 6 heures à minuit, et c'est d'ailleurs la condition de licence que nous avons eue pour le marché de Québec.

8070 Il est clair que si le Conseil nous demande de le faire de 6 heures à 6 heures, on sent l'étau se resserrer un peu en termes d'exigences de : il faut faire attention, différemment, maintenant c'est de 6 heures à 6 heures plutôt que 6 heures à minuit.

8071 Nous sommes très respectueux de nos quotas, que ce soit de musique francophone ou de musique canadienne, et nous avons des rapports régulièrement là-dessus. Nous pensons être en mesure, si le Conseil l'exigeait, d'offrir le 45 pour cent de 6 heures à 6 heures, sans une modification dramatique à ce qu'on fait déjà en ondes sur notre station lavalloise.

8072 Nous souhaiterions conserver, si vous voulez, la capacité d'avoir un peu plus de flexibilité entre 6 heures et minuit, mais si le Conseil le jugeait nécessaire, nous serions en mesure de le faire sans impact dramatique sur ce que nous faisons déjà.

8073 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame la conseillère Pennefather?

8074 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, Monsieur le Président. Monsieur Carter, vous avez dit que vous avez « le double des nouveautés de notre compétiteur ». Qu'est-ce que vous voulez dire par « nouveautés » quand on a parlé de la musique et de la liste de 500 titres? « Nouveautés » veut dire quoi?

8075 M. CARTER: Je vais demander évidemment à notre directrice musicale, Lilianne, de compléter là-dessus, mais les nouveautés ce sont les nouveaux singles qui sont extraits des nouveaux CD qui sont produits par les artistes. On peut penser, par exemple, à Mélanie Renaud qui est une nouvelle artiste, et on a été les premiers à jouer la chanson « Je m'en veux » de Mélanie Renaud qui était non seulement une nouvelle artiste, mais une nouvelle « toon », et on l'a mis en ondes avant notre compétiteur. Ça, c'est une nouveauté.

8076 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça que je voulais savoir, si c'était ça ou bien « nouveautés » dans le sens de différence, parce que vous avez soulevé ce point pendant une discussion, de la différence entre votre programmation musicale et le compétiteur.

8077 Et juste une autre clarification : Quand vous avez parlé des 500 titres qui étaient différents, c'était pendant une semaine?

8078 M. CARTER: On a fait l'étude sur quatre semaines.

8079 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Quatre semaines?

8080 M. CARTER: Et la moyenne, c'était 500 titres pour les quatre semaines.

8081 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Qui étaient différents?

8082 M. CARTER: Mais ça tourne toujours autour de 500 titres d'une semaine à l'autre.

8083 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, vous pensez que cette différence peut continuer pendant toute une année de radiodiffusion étant donné que vous avez dit vous-même que c'est un type de format musical qui est basé sur le connu, on veut l'entendre de temps en temps, mais souvent la même musique. Est-ce qu'il n'y a pas possibilité que cette différence va disparaître à un moment donné?

8084 M. CARTER: Nous, on s'est fiés sur BDS Canada, qui est un organisme complètement indépendant de nous et de d'autres radiodiffuseurs, pour constater; nous constatons, madame Pennefather, que pendant quatre semaines de suite, invariablement il y avait autour de 500 titres qui étaient différents entre Rock Détente et Rythme FM. Est-ce que dans un an, dans deux ans, ce sera encore 500 titres?

8085 Compte tenu de la constance, semaine après semaine, compte tenu du fait que nous jouons davantage de titres que Rock Détente, je présume que les écarts vont se maintenir. Évidemment, s'il y avait un changement de format de la part de notre compétiteur, c'est susceptible de changer; mais toutes choses étant égales, ça va se maintenir.

8086 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. Merci, Monsieur le Président.

8087 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame la conseillère juridique Jones?

8088 CONSEILLÈRE JONES: Merci, Monsieur le Président. Bonjour. J'ai quelques questions de clarification.

8089 Je vais me référer à la page 18 de votre présentation orale, lorsque vous parlez des bourses annuelles. Je vais vous citer le deuxième paragraphe complet, lorsque vous dites :

« Finalement, 70 000 $, soit deux bourses annuelles pouvant totaliser jusqu'à 5 000 $ chacune... » (Tel que lu)

8090 Quand vous indiquez « pouvant totaliser », est-ce que ça veut dire qu'il y a des bourses qui ne seront pas de 5 000 $?

8091 M. CARTER: L'objectif, c'est de dépenser le 10 000 $ annuellement dans chaque marché. On s'est laissé un peu de flexibilité ici, au cas où il y aurait, par exemple, trois candidats ex aequo, où alors là, ce sera chacun 3 333 $; mais le 10 000 $ va être assurément dépensé à chaque année.

8092 CONSEILLÈRE JONES: Merci. Puis, à propos du comité de sélection qui va sélectionner les récipiendaires de ces bourses, dans une lettre que vous avez adressée le 18 février 2002, vous avez précisé que le comité serait composé d'un directeur général de la nouvelle station, du directeur de la programmation et d'un représentant externe.

8093 On se demandait si vous auriez des objections à augmenter le nombre de représentants externes de façon à avoir deux tiers du comité qui soient composés de représentants externes?

8094 M. CARTER: Nous n'aurions aucune objection.

8095 CONSEILLÈRE JONES: Merci. Avant-dernière question : À la page 8 de votre présentation, vous indiquez, et je cite :

« En pratique, les 152 minutes hebdomadaires de bulletins de nouvelles comprendront 70 pour cent de nouvelles locales et régionales, tandis que les capsules météo, les chroniques culturelles et autres interventions strictement locales occuperont environ 8,5 pour cent de la semaine de radiodiffusion. » (Tel que lu)

8096 Vous avez eu des discussions avec madame Noël à ce sujet-là, mais pourriez-vous clarifier si les chroniques culturelles et autres interventions strictement locales font bel et bien partie des 152 minutes de nouvelles hebdomadaires ou non?

8097 M. CARTER: David Crête va vous préciser le minutage. S'il vous plaît?

8098 M. CRÊTE: Le 8,5 pour cent ne comprend pas les 152 minutes de nouvelles.

8099 CONSEILLÈRE JONES: Merci. Puis dernière question : Vous avez fait référence à une étude BDS sur une période d'un mois démontrant votre diversité musicale, puis on se demandait si vous pourriez déposer cette étude-là avant la phase IV de cet après-midi?

8100 M. CARTER: Avec plaisir.

8101 CONSEILLÈRE JONES: Merci beaucoup. Ce sont mes questions, Monsieur le Président.

8102 LE PRÉSIDENT: Merci bien. On va maintenant ajourner jusqu'à 14 heures. We will resume at 2:00 pm with the next application.

8103 M. CARTER: Merci.

--- Suspension à 1220 / Recess at 1220

--- Reprise à 1405 / Upon resuming at 1405

8104 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Order, please. Monsieur le secrétaire?

8105 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président.

8106 Nous entendrons maintenant la demande présentée par 9121-0070 Québec inc., une filiale à part entière du Groupe Radio Antenne 6 inc., en vue d'obtenir une licence visant l'exploitation d'une station de radio FM commerciale de langue française à Saguenay, anciennement Chicoutimi-Jonquière.

8107 Groupe Radio Antenne 6 inc. est une société qui appartient et qui est contrôlée par les familles Leclerc et Lévesque.

8108 La nouvelle station serait exploitée à la fréquence 98,5 MHz, au canal 253C, avec une puissance apparente rayonnée de 23 811 watts.

8109 Monsieur Marc-André Lévesque nous présentera ses collègues. Vous avez 20 minutes pour faire votre présentation.

1405

PRÉSENTATION / PRESENTATION

8110 M. LÉVESQUE: Merci, monsieur le secrétaire.

8111 Monsieur le Président, Madame la Vice-Présidente, mesdames et monsieur les conseillers, membres du personnel du Conseil.

8112 Mon nom est Marc-André Lévesque et je suis coprésident du Groupe Radio Antenne 6. Je suis comptable agréé, mais impliqué dans la radio depuis ma tendre enfance. En effet, ma famille est entrée dans cette industrie il y a 40 ans cette année.

8113 J'ai commencé très jeune à me passionner pour ce média qui est tout à la fois un moyen de divertissement, un compagnon, un organe d'information, un service public, un puissant outil de marketing et une formidable locomotive pour favoriser le développement régional.

8114 Après avoir touché à presque toutes les fonctions qui donnent vie à la radio, je suis aujourd'hui copropriétaire du Groupe Radio Antenne 6 qui exploite six stations dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean-Chibougamau-Chapais.

8115 Je suis accompagné, à mon extrême droite, de Rosaire Leclerc, mon associé et coprésident du Groupe Radio Antenne 6. Avant de se lancer dans la radio, il y a 20 ans, Rosaire a connu une fructueuse carrière dans la vente. Depuis 1993, nous avons bâti ensemble une entreprise dont nous sommes très fiers.

8116 Grâce à la collaboration d'employés engagés et passionnés, nous avons consolidé la radio dans notre région et avons réussi à lui donner une place de choix dans l'estime de nos concitoyens.

8117 À ma droite, Louis Arcand. Louis travaille dans notre entreprise depuis 22 ans. Il a commencé comme animateur et a occupé plusieurs fonctions qui l'ont amené à assumer aujourd'hui la responsabilité de directeur des programmes de nos stations.

8118 À ma gauche se trouve David Béland, directeur de Carat Expert. David est responsable de notre étude de formats et de l'étude de marché.

8119 À la table derrière, de gauche à droite, Peter Fleming, notre consultant.

8120 La présente audience publique revêt une importance considérable. Pour les communautés du Lac-Saint-Jean et du Saguenay, les décisions prises à cette audience pourraient ajouter une diversité de service et renforcer les services locaux ou aggraver le phénomène de la « montréalisation » des médias déjà bien présents au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8121 Pour Antenne 6, cette audience pourrait renforcer notre capacité à fournir des services de qualité axés sur notre implication dans nos communautés ou mettre en péril le développement, voire même compromettre l'existence de notre entreprise.

8122 La nouvelle ville de Saguenay représente à elle seule 60 pour cent de la population totale de la région, qui est d'environ 285 000 habitants. Ville Saguenay génère aussi près des deux tiers des ventes au détail de toute la région. Son pouvoir d'attraction déjà considérable s'est trouvé accentué depuis l'inauguration de la nouvelle autoroute reliant le Saguenay et le Lac-Saint-Jean il y a quelques mois.

8123 Bien que les efforts déployés par Antenne 6 pour consolider sa position et assurer son développement commencent à apporter certains résultats, le contexte radiophonique s'est vu totalement changé avec l'achat de Télémédia par Astral, qui occupe maintenant une position dominante dans le marché de la radio au Saguenay et au Lac-Saint-Jean.

8124 Le Groupe Quebecor est également un géant des médias dans la région et occupe une place importante avec la télévision la plus populaire, la télédistribution et avec ses journaux régionaux. Si la transaction de Radiomédia est approuvée, Quebecor deviendra un joueur radio doté d'importantes ressources.

8125 Et que dire de Cogeco qui détient deux stations de télévision dans le marché et qui est propriétaire de deux systèmes de câble dans notre région.

8126 L'addition possible d'un nouveau concurrent de taille en radio nous préoccupe énormément. Quand les stations FM régionales, maintenant propriété d'Astral, sont arrivées dans la région au cours des années 80, les revenus des stations du Lac-Saint-Jean ont baissé de plus de 50 pour cent en quelques années seulement.

8127 On se demande si l'ajout d'une nouvelle station bénéficiant des propriétés croisées des grands réseaux de Montréal n'aura pas les mêmes effets sur notre capacité à offrir un service axé sur l'implication locale.

8128 M. LECLERC: Membres du Conseil, Monsieur le Président.

8129 En même temps, lorsqu'on analyse l'offre de service au Saguenay, on constate que le nombre de stations par habitant est moins élevé que dans d'autres villes canadiennes.

8130 À titre d'exemple, selon BBM, chez les personnes de 12 ans et plus, le marché de Saint-Jean à Terre-Neuve, qui compte une population de 155 000 habitants, est desservi par cinq stations de radio commerciales tandis que les résidants de Regina en Saskatchewan, dont le nombre s'élève à plus de 170 000, ont le choix parmi six stations commerciales.

8131 Une plus grande diversité nous apparaît donc souhaitable dans le marché du Saguenay qui ne compte que trois stations commerciales pour une population de 150 000 personnes.

8132 Nous avons décidé que la meilleure réponse à la nouvelle situation concurrentielle vécue par nos stations et le peu de services disponibles aux Saguenéens serait de soumettre une demande pour une nouvelle station FM, convaincus que l'offre d'un nouveau format au marché et un service qui reflète les préoccupations et le quotidien de notre région seraient une véritable alternative.

8133 Nous voulions proposer un format qui ajouterait à la diversité des sons disponibles dans le marché et que les auditeurs apprécieraient. C'est pour cette raison que nous avons retenu les services de la maison Solumar Market Facts et de Carat Experts.

8134 M. BÉLAND: Monsieur le Président, membres du Conseil et du personnel, bonjour.

8135 Solumar Market Facts a testé six formats radiophoniques différents auprès de 301 répondants du marché central de Chicoutimi-Jonquière. Cette compagnie bien établie au Canada a développé un indice de performance qui combine à la fois l'appréciation, la probabilité d'écoute et la perception d'exclusivité du format dans un marché. Le sondage a conclu que le format nostalgie serait le plus approprié pour le marché, avec l'indice de performance le plus élevé.

8136 Carat Expert a corroboré l'intérêt déterminé par Solumar avec d'autres faits. Par exemple, tout comme on l'a noté dans notre rapport joint à la demande, le vieillissement des baby-boomers a fait en sorte que le format nostalgie est l'objet d'un intérêt grandissant partout au Québec, au Canada, aux États-Unis et en France.

8137 CJNO Radio Nostalgie rejoindra les auditeurs âgés entre 35 et 64 ans. Ce public cible se distingue nettement de celui visé par les stations actuellement en ondes dans la région, tel que le démontre une carte perceptuelle qui figure à la page 23 de notre étude. Cette station représente donc un complément souhaitable pour le Saguenay.

8138 M. ARCAND: Membres du Conseil, bonjour.

8139 CJNO Radio Nostalgie propose une station à vocation musicale offrant les meilleures chansons des années 60, 70 et 80, des années légendaires en production musicale. Le répertoire proviendra de ballades et succès souvenirs : René Claude, Ginette Reno, Jean-Pierre Ferland, Charles Aznavour, Michel Fugain, Frank Sinatra, Paul Anka et Nathalie Cole alimenteront le répertoire. D'autres chansons d'aujourd'hui qui reprennent des succès cultes seront aussi diffusées.

8140 Radio Nostalgie puisera abondamment dans le répertoire canadien et francophone. C'est pourquoi nous nous engageons à offrir un contenu canadien supérieur à la norme avec un minimum hebdomadaire de 45 pour cent des pièces musicales de la catégorie 2.

8141 Avec le répertoire foisonnant des artistes francophones des années 60, 70 et 80, la musique vocale de langue française sera privilégiée dans la formule que nous proposons, car elle a connu son apogée avec une production de titres sans égal en termes de volume, de qualité et de popularité, tels que « C'est dans les chansons » de Jean Lapointe, « Fais comme l'oiseau », le très grand succès de Michel Fugain, « Amène-toi chez nous » de l'auteur-compositeur Jacques Michel, « Tu te souviendras de moi » du regretté Marc Gélinas, « Femme de rêve », une belle chanson de Claude Dubois, « Le monde est stone » de Fabienne Thibeault, pour ne nommer que ceux-là.

8142 CJNO diffusera plus d'informations que les autres FM du Saguenay. Un minimum de 7 heures 17 minutes par semaine sera consacré aux bulletins de nouvelles, dont 2 heures 26 minutes en informations locales et régionales. Comme les nouvelles diffusées par les autres FM du marché proviennent toutes de la même source, l'ajout d'un journaliste d'Antenne 6 à Saguenay contribuera à la diversité des voix éditoriales.

8143 De plus, nous pourrons offrir à la population du Saguenay des bulletins de nouvelles locales enrichis, grâce à la présence des journalistes d'Antenne 6 aux quatre coins du Lac-Saint-Jean, avantage dont nous sommes les seuls à disposer. De ce fait, nous ajouterons une diversité des sources de nouvelles dans le marché.

8144 Le nouveau journaliste de CJNO apportera aussi un complément d'information en offrant à la population du Lac-Saint-Jean des nouvelles du Saguenay.

8145 De plus, lorsqu'un événement important surviendra partout au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Radio Nostalgie pourra, en tout temps, grâce à sa programmation locale, 24 heures sur 24, interrompre ses émissions pour diffuser un bulletin de nouvelles, un reportage ou une émission spéciale, et ce, sans avoir à obtenir d'abord la permission de Montréal pour interrompre la programmation réseau.

8146 Radio Nostalgie se distinguera en respectant dans sa programmation la spécificité de la population de Saguenay. Conditions pour la motoneige, prévisions maritimes pour les plaisanciers, chroniques de chasse et de pêche, marché aux puces radiophonique, capsules historiques sur les événements survenus dans la région, « Info emploi », « Babillard électronique », et même les avis de décès.

8147 Des reportages sur les activités sportives de la région, comme les Saguenéens de Chicoutimi de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, le junior BB régional, le senior AA et plus encore.

8148 La couverture des événements régionaux, du Festival de la patate de Saint-Ambroise, en passant par Jonquière en musique, Chicoutimi en bouffe, le Festival de la marionnette de Jonquière, le Festival de la pêche blanche de La Baie, le Carnaval souvenir de Chicoutimi, Jonquière en neige, le Rendez-vous musical de Laterrière, sont quelques exemples qui démontrent bien que CJNO sera une station conçue par les gens de la région, pour les gens de la région.

8149 M. LÉVESQUE: Le Groupe Radio Antenne 6 participe actuellement pour toutes ses stations au plan de développement des talents canadiens créé par l'Association canadienne des radiodiffuseurs en récompensant par des bourses la performance d'étudiants du département d'art et technologie des médias du cégep de Jonquière. Nous soulignons d'ailleurs que le cégep de Jonquière et la direction du département d'art et technologie des médias ont tous deux apporté un appui à notre demande.

8150 Malgré les moyens limités qui sont notre réalité de radiodiffuseur indépendant, le Groupe Radio Antenne 6 s'engage à être proactif au plan régional, en soutenant des événements importants qui se dérouleront dans la région pour faire émerger de nouveaux talents régionaux.

8151 À cet égard, nous nous sommes engagés récemment à soutenir le spectacle à grand déploiement QuébecIssime, qui est présenté au Saguenay depuis huit ans. QuébecIssime a acquis une notoriété des plus remarquables, en se produisant notamment aux Francofolies de Montréal, au Gala Métrostar, au Capitole de Québec, au Théâtre Saint-Denis, à la Place-des-Arts, à Davos et à Paris. QuébecIssime a également représenté le Québec lors du trentième anniversaire de la délégation du Québec en Belgique.

8152 Ce spectacle présente de façon éblouissante l'évolution de la musique ayant marqué l'histoire du Québec, de « Céline Dion à la Bolduc » comme le dit leur slogan.

8153 QuébecIssime, c'est 32 artistes musiciens, chanteurs, danseurs. C'est grâce à cette production qu'on a donné la possibilité à des jeunes de notre région de se présenter sur des scènes nationales et internationales. Par exemple, Pierre Doré et Étienne Ratthé sont devenus les musiciens de Laurence Jalbert; et Sébastien Savard est devenu violoniste de Mario Pelchat, lui aussi un « bleuet » du Lac-Saint-Jean, pour ensuite s'envoler avec le Cirque du Soleil. QuébecIssime offre une chance exceptionnelle aux artistes de progresser vers un milieu professionnel et d'être reconnus par la colonie artistique à l'échelle nationale.

8154 Le Groupe Radio Antenne 6 s'engage à investir au moins 21 000 $ sur le terme de la licence dans la Société de développement culturel de QuébecIssime (SDCQ), un organisme sans but lucratif qui assure le renouvellement de la mégaproduction. À cela s'ajoute une somme additionnelle de 21 000 $ à MUSICACTION.

8155 Notre contribution totale représente le double de ce qui est proposé pour un marché de la taille du Saguenay au plan de développement des talents canadiens créé par l'ACR.

8156 Nous offrons aussi de mettre à la disposition des différents événements se déroulant au Saguenay et qui visent à faire émerger de nouveaux talents musicaux, un minimum de 140 000 $ en dépenses indirectes au terme de la licence. Ces contributions prendront la forme de campagnes publicitaires, de promotions conjointes ou diffusion de spectacles.

8157 Notre implication ne se limite pas à des contributions financières ou à de la promotion. Le Groupe Radio Antenne 6 est enraciné dans le marché, ce qui lui permet d'avoir un effet de levier significatif auprès des artistes et de la relève du milieu. En les recevant en entrevue, en tournant leurs disques et en parlant d'eux, nous leur offrons un tremplin pour les faire connaître et mettre en valeur les nombreux talents du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8158 L'économie régionale est en meilleure santé que semblent le démontrer certains indicateurs économiques. Par exemple, l'indice d'activité des ventes au détail est supérieur à la moyenne canadienne des dernières années. De plus, le secteur de la construction est en pleine croissance, et de nombreux projets d'investissements ont été annoncés et seront le moteur du développement régional de la prochaine décennie.

8159 Le portrait est toutefois plus clair lorsqu'on regarde les performances financières des stations de radio du Saguenay qui sont depuis peu la propriété d'Astral.

8160 Malgré une légère baisse de 2,3 pour cent en 2001, le revenu des stations du Saguenay s'est accru de près de 8 pour cent entre 1997 et 2001. Selon les rapports du CRTC, le bénéfice d'exploitation a quadruplé entre 1997 et 2001.

8161 L'arrivée d'une nouvelle station avec un format qui, rappelons-le, s'adresse à un auditoire différent, ne représente aucun risque pour nos concurrents qui sont des entreprises bien consolidées.

8162 Présentement, le marché est en déséquilibre sur le plan concurrentiel. Astral contrôle les deux formats les plus populaires au Québec, s'accaparant la part du lion de l'écoute et des recettes publicitaires de la radio dans les marchés du Saguenay et du Lac-Saint-Jean.

8163 Nous sommes très inquiets, cependant, que l'arrivée d'une autre station dans la région, branchée à un réseau montréalais, accentuera davantage ce déséquilibre et aura un impact dévastateur sur le Groupe Radio Antenne 6.

8164 Alors que nous commençons à faire notre place au Saguenay, une nouvelle station viendra marginaliser notre offre et fragmenter davantage l'écoute de la radio au Lac-Saint-Jean. Ceci aura pour effet de nous placer dans une situation précaire, mettant en péril notre capacité à maintenir les services que nous offrons actuellement.

8165 Notre solution, c'est d'ajouter une radio dont le format vise un auditoire complémentaire à ceux des autres stations, ce qui renforcerait notre position concurrentielle.

8166 La nouvelle station profitera d'importantes synergies avec nos stations, telles que décrites dans notre mémoire. Ces synergies nous permettront d'enrichir notre service et d'investir particulièrement dans notre programmation. Le Groupe Radio Antenne 6 sera ainsi mieux positionné pour faire face à la concurrence d'Astral et de la station de Radiomédia, CKRS.

8167 Notre projet a suscité dans la région beaucoup d'enthousiasme, qui s'est traduit en 45 interventions de qualité provenant de tous les milieux.

8168 Il répond aux critères du Conseil.

8169 Premièrement : diversité de format. CJNO Radio Nostalgie se distinguera nettement des formats offerts par les autres stations de la région.

8170 Deuxièmement : reflet de la collectivité. La programmation sera entièrement locale et contribuera à contrer le phénomène de « montréalisation » des ondes.

8171 Troisièmement : diversité des voix éditoriales. La nouvelle station offrira plus d'information et un traitement différent des autres stations du Saguenay.

8172 Quatrièmement : plan d'affaires et synergies. Le projet de Radio Nostalgie est sérieux, basé sur un plan d'affaires solide qui s'appuie sur d'importantes synergies.

8173 Cinquièmement : contenu canadien. Radio Nostalgie offrira un contenu canadien de 45 pour cent, ce qui est nettement supérieur à la norme.

8174 Sixièmement : développement des talents canadiens. Radio Nostalgie propose un programme de développement des talents canadiens adapté à la réalité du marché et investira le double de ce qui est exigé au plan de l'ACR.

8175 Septièmement : la concurrence. Radio Nostalgie créera un meilleur équilibre face à Astral sur le plan de la compétition et offrira une alternative radio aux annonceurs du Saguenay pour qui le choix n'existe pas actuellement.

8176 Enfin, huitièmement : consolidation de la radio locale. L'autorisation de la présente demande consolidera et assurera le développement d'une entreprise régionale enracinée depuis de nombreuses années et qui a investi dans l'avenir de la région.

8177 Le développement de la radio au Québec ne doit pas nécessairement passer par des solutions provenant de Montréal et imposées en région. La force de la radio tient à sa proximité avec la communauté qu'elle dessert. Notre parcours est la preuve concrète qu'une entreprise régionale est en mesure d'offrir une radio de qualité à partir d'une communauté locale.

8178 Comme nous venons de le démontrer, l'avenir de notre entreprise passe maintenant par l'exploitation d'une nouvelle station de radio dans le marché du Saguenay.

8179 Pour toutes ces raisons, nous demandons au Conseil d'autoriser la demande de Groupe Radio Antenne 6 d'implanter une nouvelle station de radio de format nostalgie à ville Saguenay.

8180 Monsieur le Président, aujourd'hui, c'est l'avenir de la radio indépendante au Saguenay-Lac-Saint-Jean qui est en train de se jouer.

8181 Merci de votre attention.

8182 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Maître Demers?

8183 CONSEILLER DEMERS: Merci, Monsieur le Président. Bon après-midi, messieurs.

8184 Et peut-être pour débuter et réchauffer un peu l'atmosphère des questions, je partirais de votre dernière synthèse où vous parlez de consolidation de la radio locale dans la région pour vous demander de décrire, en vous rattachant un peu au terrain, ce qu'est votre entreprise aujourd'hui. Et puis ensuite, on pourra développer le projet d'aujourd'hui.

8185 M. LÉVESQUE: Notre entreprise, le Groupe Radio Antenne 6, est composée de six stations de radio. CKYK-FM est notre station la plus importante parce qu'elle est dans le marché le plus important et a le plus grand rayonnement. CKYK-FM est située à Alma, elle couvre, par son rayonnement, l'ensemble du Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis peu.

8186 Nous avons également une station AM à Alma, CFGT. Nous avons également une station que nous venons de convertir à la bande FM à Dolbeau-Mistassini, CHVD, que nous venons de faire passer de 10 000 à 50 000 watts pour avoir un bon rayonnement dans tout le Lac-Saint-Jean.

8187 Nous avons également CHRL à Roberval, qui vient de passer à la bande FM il y a bientôt un an et qui est passée également de 10 000 à 50 000 watts pour offrir un bon signal, une bonne qualité de service dans l'ensemble du Lac-Saint-Jean. Et nous possédons la licence d'une station à Chibougamau et celle d'un réémetteur de cette station à Chapais.

8188 CONSEILLER DEMERS: Je suppose que les deux derniers, Chibougamau, Chapais, ne sont pas, bien sûr, captés dans la région dont nous parlons aujourd'hui?

8189 M. LÉVESQUE: Vous avez raison.

8190 CONSEILLER DEMERS: La station de Roberval couvre-t-elle la région de ville Saguenay?

8191 M. LÉVESQUE: Les stations de Roberval et de Dolbeau ne couvrent pas la région de Saguenay, elles couvrent uniquement la région du Lac-Saint-Jean, et avec un signal de qualité depuis bientôt un an.

8192 CONSEILLER DEMERS: Merci. Et si on se réfère à la demande actuelle, c'est plutôt avec votre nouveau site de la station d'Alma qu'on pourrait dire que vous êtes présents dans cette région de Saguenay?

8193 M. LÉVESQUE: Vous avez raison. Depuis décembre 2001, notre site de diffusion, de transmission est établi dans la tour de Télé-Québec au mont Valin et nous permet d'avoir un rayonnement qui s'étend sur l'ensemble de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean avec un bon signal.

8194 CONSEILLER DEMERS: Et la station AM d'Alma, pouvez-vous décrire un peu son rayonnement?

8195 M. LÉVESQUE: Oui. La station AM d'Alma a un rayonnement plus limité qui rejoint la ville d'Alma et les petites municipalités qui l'entourent.

8196 CONSEILLER DEMERS: Merci beaucoup. Avec ce début, je vais vous poser des questions sur la programmation et sur l'économie. Et sous ces deux aspects-là, on va retrouver probablement tous les thèmes qui nous sont chers et dont vous avez pu entendre parler dans les derniers jours.

8197 Commençons aussi par un point que vous avez souligné aujourd'hui et aussi dans votre conclusion, c'est le fait que vous proposez d'offrir un contenu canadien de 45 pour cent. Alors, la question que je vous pose dans ce sens-là, c'est : Est-ce que ce pourcentage plus élevé de pièces musicales canadiennes de catégorie 2 s'appliquerait également du lundi au vendredi de 6 heures à 18 heures?

8198 M. LÉVESQUE: Notre engagement n'amène avec lui aucun compromis. Alors, effectivement, du lundi au vendredi, nous allons respecter ce quota également.

8199 CONSEILLER DEMERS: Vous seriez prêts à accepter une condition de licence à cet effet?

8200 M. LÉVESQUE: Absolument.

8201 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur Lévesque. Maintenant, il s'agirait de revenir sur la formule musicale. Pouvez-vous préciser en quoi la formule musicale que vous proposez se distingue des stations en place dans le marché du Saguenay, y compris les vôtres?

8202 M. LÉVESQUE: Afin de nous assurer qu'elle allait se distinguer, nous avons procédé à une étude rigoureuse avec la maison Solumar Market Facts et Carat Expert. Mais pour vous expliciter davantage l'image que donnera le contenu musical, je vais demander à Louis Arcand de vous donner un peu plus d'explications.

8203 CONSEILLER DEMERS: Et si c'est possible, quand vous nous l'aurez décrit en détail, de la comparer aux autres.

8204 M. ARCAND: Oui, d'accord. Alors, dans le marché de Saguenay actuellement, il y a CKRS Radio qui est une station donc affiliée au réseau Radiomédia, qui est une station d'information. Donc, évidemment, ce sera très différent de ce que nous proposons avec Radio Nostalgie.

8205 Dans le cas du groupe Énergie, une station qui appartient à Astral, c'est un format jeune, qu'on appelle CHR dans les termes de radio, donc c'est de la musique qui rejoint un public cible beaucoup plus jeune, donc c'est totalement différent de ce que fera Radio Nostalgie.

8206 Existe également dans le marché Rock Détente, qui est un format adulte contemporain. Encore là, Radio Nostalgie offrira une musique différente et visera un auditoire plus adulte et plus âgé que Rock Détente.

8207 Maintenant, la station CHRL à Roberval a un format qui marie à la fois l'information et la musique dite populaire. Alors donc, il n'y a aucune ressemblance avec Radio Nostalgie.

8208 Dans le cas de notre station CHVD à Dolbeau, elle a également un format adulte contemporain. Alors, encore là, c'est différent.

8209 Et la station CFGT marie à la fois beaucoup d'informations, beaucoup d'émissions provenant du réseau, et ses portions locales sont agrémentées, entre autres, de musique country et de musique populaire. Donc, Radio Nostalgie se démarque à ce titre.

8210 CONSEILLER DEMERS: Merci. Allons au noeud et au nerf de la guerre. Comme vous l'avez soulevé aujourd'hui et comme vous le constatez, le Conseil étudie deux demandes, et j'ai compris de votre présentation que la région, le marché de Saguenay, à votre avis, ne pourrait prendre qu'une nouvelle station. Est-ce que j'ai raison ou j'ai tort, une nouvelle?

8211 M. ARCAND: Nous sommes du même avis.

8212 CONSEILLER DEMERS: Pourriez-vous élaborer un peu là-dessus?

8213 M. ARCAND: Oui. Nous croyons qu'actuellement dans le contexte où Astral est propriétaire des stations Énergie et Rock Détente, sa position dans le marché est démesurée, sa dominance est trop grande et ça met un peu en péril la viabilité de notre station CKYK-FM dans le marché du Saguenay.

8214 Lorsque nous avons demandé au Conseil de nous autoriser d'étendre le signal de CKYK-FM, qui est une radio classique rock, vers le marché du Saguenay, à ce moment-là les joueurs en place étaient Télémédia, il y avait Rock Détente, CJAB qui avait le format Énergie, CKRS, et tous ces gens-là étaient en concurrence l'un contre l'autre et se partageaient l'assiette de l'écoute, finalement, et le marché publicitaire.

8215 Aujourd'hui, depuis que nous avons eu cette autorisation d'étendre le signal de CKYK au Saguenay, où nous espérions aller chercher environ 15 parts d'écoute dans ce marché-là, le jeu a changé, en fait le contexte a changé. Astral est devenue propriétaire des deux stations les plus performantes du marché et contrôle maintenant au Saguenay 67 pour cent de l'écoute des parts de marché.

8216 Ça fait en sorte que notre offre devient marginalisée, notre offre qui aurait pu être un peu concurrente avec Télémédia et CJAB-FM Énergie dans le passé, devient un peu marginalisée du fait que les deux réseaux ensemble détiennent une part si importante du marché qu'ils peuvent nous déclasser dans le marché publicitaire très facilement.

8217 Et là, il est question que TVA achète la station de Radiomédia, CKRS. Ça va faire un autre joueur important, doté de ressources importantes dans la radio. Ce qui fait que notre offre devient encore de plus en plus marginale.

8218 Et là, si on ajoute en plus à ça une licence qui pourrait être donnée à Cogeco, qui exploiterait son réseau Rythme FM, bien, notre offre aurait l'air de quoi dans tout ça? Je pense qu'on ne serait plus compétitifs. On ne l'est déjà plus, à notre avis, dans le moment, et c'est pour ça qu'on veut ajouter une station dans un format complémentaire à ce qui existe déjà, mais complémentaire à celui qu'on offre déjà.

8219 Et avec ces deux formats-là ensemble, nous autres on serait en mesure d'être plus concurrentiels, d'avoir une offre plus valable face à notre concurrent qui est Astral.

8220 Et le même raisonnement se fait au Lac-Saint-Jean. Bien qu'on ait d'autres stations au Lac-Saint-Jean, la dominance d'Astral dans le marché, avec 62 pour cent des parts d'écoute, nous déclasse à tous coups dans le marché publicitaire ou chez les clients chez qui on peut se présenter. Ils n'ont pas encore exploité toute la force de leurs deux réseaux, mais ça va se faire dans les prochaines années.

8221 Alors, on est un peu inquiets de la situation, et c'est pour ça qu'on veut être en mesure de répondre, par l'ajout d'une station, à la gamme de celle qu'on est en mesure d'offrir et de niveler notre offre avec celle d'Astral, notre concurrent dans le marché.

8222 CONSEILLER DEMERS: Vous n'avez aucune relation avec d'autres types de médias écrits ou autres?

8223 M. ARCAND: Non, nous n'oeuvrons que dans la radio.

8224 CONSEILLER DEMERS: Et vous faites ça à temps plein, monsieur Lévesque?

8225 M. LÉVESQUE: Jour et nuit.

--- Rires / Laughter

8226 CONSEILLER DEMERS: C'est que vous en rêvez?

8227 M. LÉVESQUE: Je vous l'ai dit, je suis né dans ça.

8228 CONSEILLER DEMERS: Oui, en effet, j'ai connu votre père. On va tomber dans quelques statistiques. Vous avez indiqué que votre station proposée diffusera 126 heures de programmation par semaine, dont 100 heures, 80 pour cent on s'entend, sera de la programmation locale et 6 heures 53 minutes seront dévouées à des émissions locales de créations orales.

8229 Quel genre de programmation proposez-vous diffuser pour ce qui est du 20 pour cent qui reste?

8230 M. LÉVESQUE: Je vais demander à Louis, peut-être, d'élaborer sur la programmation.

8231 M. ARCAND: Oui. Merci, monsieur Lévesque.

8232 Alors donc, dans la programmation, Radio Nostalgie diffusera une émission du matin, comme le fait toute station de radio bien collée sur son milieu.

8233 À tire d'exemple, juste pour vous montrer notre préoccupation pour la région : vous savez, souvent on entend à la radio les animateurs relater des événements qui se sont déroulés au fil des ans. Nous, on a l'intention de le faire en collaboration avec la Société d'histoire du Saguenay, non pas pour parler des événements qui sont survenus à New York, mais pour parler de ceux qui sont survenus dans la région.

8234 Donc, dans la programmation que nous diffuserons, il y a, entre autres, les émissions régulières de semaine dont vous venez de parler. Nous aurons également des émissions la fin de semaine, dont vous avez la grille au mémoire.

8235 En plus de tout ça, nous avons prévu à la programmation, compte tenu que la préoccupation du chômage est très présente au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ce que nous appelons l'« Info emploi ».

8236 Nous avons également le « Babillard électronique » pour permettre finalement à tous les organismes de la région qui ont des activités d'en faire, finalement, la mention en ondes pour inviter les gens à y assister.

8237 Évidemment, s'ajoute à ça, et ça, vous le comprendrez, ça reflète spécifiquement la situation du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Parc des Laurentides. Alors, évidemment, l'hiver ça prend des bulletins pour les conditions routières compte tenu de ce qu'on retrouve dans le Parc des Laurentides.

8238 Nous avons également ajouté à tout ça, bien sûr, la couverture sportive de la région. Vous savez que c'est un milieu où il se pratique beaucoup de sports.

8239 Et on est allés plus loin également, on veut répondre aux préoccupations des gens en matière de chasse et de pêche. La région du Saguenay-Lac-Saint-Jean est un endroit où on pratique énormément la chasse et la pêche, c'est un des grands passe-temps. La motoneige, c'est la même chose.

8240 Au niveau, entre autres, de la pratique de la navigation, le Lac-Saint-Jean est une mer intérieure, comme vous le savez, alors autant au Lac-Saint-Jean que, évidemment, dans le fjord du Saguenay, les gens font du bateau. Bref, ça prend des conditions pour les informer de la situation.

8241 Est-ce que je réponds bien à votre question?

8242 CONSEILLER DEMERS: Vous décrivez probablement la partie qui n'était pas identifiée de 20 pour cent de l'horaire de programmation. Donc, si ce n'était pas prévu, ça répond à ma question.

8243 M. ARCAND: Non, mais on parle, là, de sujets divers dans la programmation.

8244 M. LÉVESQUE: Monsieur le conseiller, vous faites référence au tableau qui a été fourni dans la réponse à une question de lacunes?

8245 CONSEILLER DEMERS: Oui. Vous semblez ne pas avoir décrit ce qu'il y avait pour 20 pour cent de votre programmation. Le reste, comme je vous le disais, vous avez 100 heures qui sera programmations locales et 6 heures et 53 minutes qui est dévoué à des émissions de créations orales. Bon, ça nous fait 106 heures et 53 minutes. Et vous n'avez pas parlé de l'autre partie qui est 20 pour cent des émissions.

8246 M. LÉVESQUE: Ce sont tous les autres sujets. Quand on reçoit des gens en entrevue, les chroniques de chasse et pêche, comme Louis a parlé. Je pense qu'il a bien élaboré sur les différents sujets qui sont abordés dans les sujets d'intérêt divers tels qu'indiqués au tableau.

8247 CONSEILLER DEMERS: Vous êtes donc satisfait que vous nous avez décrit 100 pour cent de votre programmation?

8248 M. LÉVESQUE: Oui, je pense qu'elle est bien documentée ici. On vient de complémenter un peu la portion qui l'était peut-être un peu moins.

8249 CONSEILLER DEMERS: D'accord. Passons aux nouvelles. Alors, vous aurez approximativement 7 heures 17 minutes, c'est plus qu'approximativement ça, qui y seront consacrées et 2 heures 26 minutes des bulletins de nouvelles seront composées de nouvelles locales et régionales. Alors, vous avez entendu ces questions-là.

8250 La première question qui se pose, c'est les 2 heures 26 minutes. Pouvez-vous nous indiquer le pourcentage qui sera dévoué exclusivement aux nouvelles locales? Vous avez un peu élaboré dans votre texte tout à l'heure, mais pouvez-vous revenir sur ce point-là?

8251 M. ARCAND: Oui, monsieur. Alors donc, les nouvelles de CJNO Radio Nostalgie, 80 pour cent des nouvelles seront strictement de Saguenay. Et environ 20 pour cent pourront provenir du Lac-Saint-Jean.

8252 Il faut comprendre que le Saguenay et le Lac-Saint-Jean finalement, c'est deux sous-régions dans une même région. Alors, souvent, des événements importants qui se déroulent au Lac-Saint-Jean intéressent les gens de Saguenay.

8253 Et c'est à ce titre-là que nous diffuserons donc quelques nouvelles provenant du Lac-Saint-Jean qui ont un intérêt pour les gens à Saguenay.

8254 CONSEILLER DEMERS: Est-ce que quand vous allez faire rapport de quelque chose au Lac-Saint-Jean, pour vous c'est local ou régional, ça, dans votre esprit?

8255 M. ARCAND: Non, quand je parle de local, je parle directement de Saguenay, le marché central.

8256 CONSEILLER DEMERS: O.K.

8257 M. ARCAND: Quand je parle de régional, je parle de nouvelles qui proviennent du Lac-Saint-Jean, mais qui ont un intérêt pour les gens de Saguenay.

8258 À titre d'exemple, je ne sais pas, juste pour vous mettre dans le contexte : au Saguenay-Lac-Saint-Jean, il y a le Jardin zoologique de Saint-Félicien. Bien ça, ça fait la fierté des gens de toute la région. Alors, lorsqu'il se produit un événement au Jardin zoologique, qu'il reçoit une subvention du gouvernement ou peu importe, ça intéresse les gens de Saguenay parce que ça a un impact sur l'industrie touristique de toute la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8259 CONSEILLER DEMERS: Merci. Est-ce que vous voyez ville de La Baie de la même façon?

8260 M. ARCAND: Oui, ville de La Baie fait partie de la nouvelle ville Saguenay. La nouvelle ville Saguenay, c'est le regroupement de La Baie, Chicoutimi, Jonquière.

8261 CONSEILLER DEMERS: Donc, des nouvelles de La Baie, elles, vous les considérez comme locales?

8262 M. ARCAND: Oui, absolument.

8263 CONSEILLER DEMERS: Ça fait partie de votre créneau particulier?

8264 M. ARCAND: Oui.

8265 CONSEILLER DEMERS: Pouvez-vous nous décrire la répartition des nouvelles au cours de la journée de diffusion ou de la semaine?

8266 M. ARCAND: Oui, bien sûr. Alors, évidemment, dans l'émission du matin, nous aurons, à titre d'informations locales et régionales, plus de 15 minutes d'information. Alors, aux demi-heures, aux niveaux local et régional, donc 6 h 30, 7 h 30 et 8 h 30.

8267 Nous diffusons également des bulletins plus courts en durée, en matinée, un bulletin à 10 h 30. Nous aurons un bulletin un peu plus important sur l'heure du midi, donc à 12 h 30, de trois minutes. Au cours de l'après-midi, à 14 h 30, un bulletin de deux minutes. Et, en fin d'après-midi, deux bulletins de trois minutes chacun à 15 h 30 et 16 h 30.

8268 CONSEILLER DEMERS: Merci. Tout à l'heure, vous nous avez décrit dans votre présentation comment vous alliez recueillir l'information.

8269 M. ARCAND: Oui.

8270 CONSEILLER DEMERS: Est-ce que vous pouvez revenir sur ce point-là et décrire plus précisément, parce que vous indiquez que vous allez engager un journaliste, vous en avez parlé aussi.

8271 M. ARCAND: Oui.

8272 CONSEILLER DEMERS: Alors, pouvez-vous revenir sur comment tout ça arrive à être diffusé sur votre nouvelle station, puisqu'il y a aussi une autre station qui va contribuer? Voulez-vous revenir là-dessus?

8273 M. ARCAND: Oui, je vous explique. Alors, donc actuellement, comme monsieur Lévesque vous l'a expliqué tantôt, nous avons des stations au Lac-Saint-Jean.

8274 Alors, chacune des stations, au niveau de sa salle des nouvelles, est indépendante. Chacune des stations a un territoire à desservir que nous avons délimité. À tire d'exemple, la station de Roberval au Lac-Saint-Jean couvre tout ce qui se passe à partir de Desbiens jusqu'à Saint-Félicien. Alors, tout ce territoire-là qui entoure Roberval est couvert par la station de Roberval.

8275 À Dolbeau-Mistassini, la station CHVD, elle, couvre à partir de la limite de Saint-Félicien où s'arrête Roberval et couvre l'ensemble de son territoire. Et c'est la même chose pour CKYK.

8276 Alors donc, les journalistes en place dans chacune des stations recueillent l'information, vont aux conférences de presse et composent leurs bulletins de nouvelles. À ce moment-là, le journaliste de Roberval achemine aux autres stations les nouvelles et les pochettes de presse lorsqu'il y a des conférences de presse.

8277 Le journaliste de l'autre station, par exemple celui de Dolbeau, recueille l'information provenant de la station d'Alma, provenant de la station de Roberval, et détermine à partir de ses propres nouvelles ce qui provient de Roberval ou d'Alma peut avoir un intérêt pour sa communauté. Parce que l'objectif premier de nos stations est de desservir leur communauté directe.

8278 Alors, à partir de ça, il se fait un choix éditorial différent dans chacune des stations, et nous voulons établir le même principe avec CJNO à ville Saguenay.

8279 CONSEILLER DEMERS: Oui. Est-ce que j'ai bien compris, en tout cas, je voyais la partie régionale dans votre description?

8280 M. ARCAND: Oui.

8281 CONSEILLER DEMERS: Et maintenant, pour ce qui est de ce que vous appelez le local, vous avez un journaliste?

8282 M. ARCAND: Oui.

8283 CONSEILLER DEMERS: Et est-ce que j'ai bien compris qu'il va recevoir de l'aide de la station actuelle? C'est pour le local, pour ville Saguenay.

8284 M. ARCAND: Pour ville Saguenay, je vous explique. C'est que nous avons un journaliste à mi-temps actuellement à ville Saguenay. Celui-ci va collaborer avec le journaliste de CJNO Radio Nostalgie à ville Saguenay pour la couverture des événements à ville Saguenay.

8285 CONSEILLER DEMERS: Alors, on va aller encore un petit peu plus dans les détails pour comprendre le rôle de ce journaliste. Il fera quoi? Il sera en ondes? Il prépare les nouvelles en studio? Comment envisagez-vous que ce journaliste desservira la station?

8286 M. ARCAND: D'accord. Oui, il sera en ondes. Oui, il fera les nouvelles. Si vous me permettez, j'aimerais vous expliquer qu'au Saguenay-Lac-Saint-Jean, c'est tout de même une petite communauté. Les associations, avant d'obtenir des conférences de presse, appellent même les journalistes pour connaître leur disponibilité.

8287 Alors, ça, c'est une situation qu'on vit sur le marché. On le vit aussi bien à Alma, à Dolbeau-Mistassini ou à Roberval. Donc, le journaliste établit son horaire en fonction des couvertures qu'il a à faire au cours de la journée et en fonction de la présence qu'il aura à faire au cours de la journée à la station.

8288 On répète exactement le même scénario qu'on fait déjà dans nos stations du Lac-Saint-Jean. Vous savez que le travail d'un journaliste apporte également une certaine souplesse quant à l'horaire, et ça se vit très bien actuellement chez nous. Alors donc, oui, il va à des conférences de presse; oui, s'il ne peut s'y rendre, il délègue l'autre journaliste.

8289 CONSEILLER DEMERS: Et le contrôle éditorial exercé par la station, comment se fera-t-il?

8290 M. ARCAND: Il appartient au directeur des programmes de la station, qui est à la fois directeur des programmes et de l'information. Et il se base sur le respect des politiques du Conseil et de la politique interne d'information du Groupe Radio Antenne 6.

8291 CONSEILLER DEMERS: Merci. Est-ce que c'est possible que CJNO puisse avoir en ondes des journalistes des autres stations?

8292 M. ARCAND: À l'occasion d'événements exceptionnels, pour expliquer davantage un fait particulier, oui, c'est une collaboration qui est possible, mais qui ne se fera pas sur une base régulière et permanente.

8293 CONSEILLER DEMERS: Merci. Et je passe maintenant au chapitre des talents canadiens. Alors, au chapitre du développement des talents canadiens, vous mentionnez que vous vous engagez à supporter localement les activités du Saguenay visant à promouvoir la relève musicale et le talent local en versant une somme de 3 000 $.

8294 Alors, pouvez-vous nous fournir la ventilation des dépenses associées à cette initiative?

8295 M. LÉVESQUE: Oui. Comme nous avons dit dans notre présentation, nous allons contribuer au niveau du talent canadien à 3 000 $ à MUSICACTION et 3 000 $ à QuébecIssime.

8296 Dans notre mémoire, nous n'avions pas arrêté notre choix sur un organisme en particulier, mais le temps a passé depuis qu'on a présenté notre mémoire, et tout nous a fait converger vers QuébecIssime qui est un organisme qui est très réputé dans la région, qui a fait sa marque, on en a fait l'énumération tout à l'heure, qui a acquis beaucoup de notoriété depuis huit ans.

8297 Et le 3 000 $ sera remis à une société sans but lucratif qui est créée par QuébecIssime et qui permet le renouvellement de la mégaproduction. Cette société sans but lucratif tient des activités, des ateliers de formation, organise des spectacles et permet à des jeunes de la relève de venir prendre contact avec la scène, prendre contact avec le public, faire connaître leur talent.

8298 Et ça permet à QuébecIssime de renouveler ses artistes qui font partie du spectacle et de trouver de nouveaux talents régionaux qui pourront, eux aussi, poursuivre éventuellement une carrière et avoir l'opportunité de se faire connaître.

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8299 CONSEILLER DEMERS: Merci. Dans l'éventualité où il y aurait quelques changements à ce sujet-là, accepteriez-vous de réaffecter ces sommes à des initiatives qui seraient admissibles selon les règles du Conseil?

8300 M. LÉVESQUE: Oui, bien sûr. Mais QuébecIssime a beaucoup d'avenir devant lui. Il vient de produire un nouveau spectacle qui est « QuébecIssime chante Noël », alors il y a deux spectacles. C'est une troupe qui a pris beaucoup d'ampleur et qui n'est pas appelée, je pense, à disparaître bientôt.

8301 CONSEILLER DEMERS: Merci. Toujours dans l'éventualité, vous seriez prêts à accepter une condition de licence à cet effet?

8302 M. LÉVESQUE: Oui, monsieur le conseiller.

8303 CONSEILLER DEMERS: Merci. À l'annexe 16 de votre document, vous faites une liste d'activités que vous indiquez comme pouvant être possiblement subventionnées, supportées par vous. Est-ce que maintenant je dois comprendre que cette liste-là est en quelque sorte désuète par votre proposition de QuébecIssime?

8304 M. LÉVESQUE: Notre contribution monétaire ira à QuébecIssime, celle de minimum 3 000 $ par année, 21 000 $ sur le terme de la licence, mais tous les organismes qui sont là profiteront de notre aide, de notre support par les autres moyens dont nous avons parlé également et que nous avons l'intention de mettre de l'avant.

8305 Nous avons l'intention de contribuer pour 140 000 $ en contributions indirectes sur le terme de la licence, et ces contributions pourront prendre la forme de campagnes de publicité, de promotions croisées, diffusions de spectacles, et tous les organismes qui sont listés là pourront en profiter.

8306 CONSEILLER DEMERS: Merci. Et toutes ces activités sont à l'intérieur de votre rayonnement projeté?

8307 M. LÉVESQUE: Tous les organismes, tous les festivals, les activités qui sont là se tiennent au Saguenay.

8308 CONSEILLER DEMERS: Avez-vous une entente ferme avec MUSICACTION pour ce qui est de la contribution de 3 000 $ qui serait allouée au développement du talent dans la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean?

8309 M. LÉVESQUE: Nous n'avons pas eu de contact avec MUSICACTION, nous avons pris l'engagement de leur remettre 21 000 $ au cours des sept prochaines années.

8310 CONSEILLER DEMERS: Merci. Concernant la liste des activités ou organismes de l'annexe 16, vous n'avez pas là non plus d'entente ferme ou autre?

8311 M. LÉVESQUE: La seule entente officielle que nous avons prise, le seul engagement que nous avons pris si nous obtenons la licence, c'est envers QuébecIssime.

8312 CONSEILLER DEMERS: Merci. Sur la diversité culturelle maintenant, le Conseil vous a envoyé une question portant sur la promotion de la réalité culturelle du Canada. Dans votre réplique du 12 novembre, vous avez omis d'adresser comment, dans votre formule musicale et dans la promotion d'artistes canadiens, vous entendez refléter la diversité culturelle du Canada.

8313 Pouvez-vous nous dire et élaborer les mesures que vous entendez prendre à cet égard?

8314 M. LÉVESQUE: Je pense qu'il faut comprendre, tout d'abord, que la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans son ensemble, est une région qui est particulièrement homogène. La seule communauté qui est un peu importante dans les minorités, c'est la communauté des autochtones.

8315 Il y a une réserve à Mashteuiash qui est tout juste à côté de Roberval, avec qui nous entretenons d'excellentes relations et que nous couvrons par nos informations, par notre programmation, abondamment, je pense qu'on a beaucoup d'auditoire dans cette communauté, bien qu'elle ait une station communautaire locale avec laquelle nous collaborons régulièrement.

8316 Mais en ce qui concerne Radio Nostalgie, il faut comprendre que cette communauté a des goûts musicaux qui se rapprochent beaucoup de ceux du Québécois moyen ou de la population du Québec. Alors, au niveau de la musique ou de la programmation, nous allons suivre sur CJNO les événements, ce qui se passe d'important dans cette communauté-là, parce que c'est une communauté qui, malgré son petit nombre, prend beaucoup de place dans la région et est très impliquée dans la région.

8317 Alors, nous allons continuer à parler d'eux sur la nouvelle station, comme nous le faisons déjà dans les autres stations. Au niveau de la musique, bien, je vous dis les goûts sont pas mal près...

8318 On me passe une note ici comme de quoi Kashtin est un groupe qui joue, qui va jouer sur Radio Nostalgie, parce que ça correspond à la période musicale que nous allons couvrir. Mais voilà, je pense que la communauté se retrouve sur nos médias actuellement et se retrouvera aussi sur CJNO éventuellement.

8319 CONSEILLER DEMERS: Est-ce qu'actuellement vous avez, par exemple, sur vos autres stations, des reportages ou quelque création orale qui fait entendre des gens de cette communauté?

8320 M. LÉVESQUE: La communauté de Mashteuiash est très près de celle de Roberval. Alors, tout ce qui s'y passe est couvert très régulièrement par l'information de Roberval. Je vous dirais, même, particulièrement ces temps-ci où il y a un dossier majeur dont il est question dans l'actualité québécoise, c'est-à-dire l'approche commune.

8321 Alors, on en parle régulièrement et les gens de la communauté sont invités de façon régulière à intervenir sur nos ondes, à faire connaître leur point de vue sur différents sujets. Et ce qui constitue l'actualité pour Roberval ou pour le milieu du Lac-Saint-Jean concerne également les Montagnais et ils y participent activement.

8322 Alors, oui, une portion de la création orale de CJNO portera également sur ce qui se passe dans cette communauté-là puisqu'elle est très impliquée dans notre milieu. Et les gens de la communauté seront invités à parler en ondes, à intervenir régulièrement lorsque des sujets feront l'objet de l'actualité où ils sont concernés.

8323 CONSEILLER DEMERS: Est-ce que ce serait trop pousser que de dire que, sans doute, il y a des gens à cette station, communautaire je suppose, ou enfin autochtones, qui auront de l'expérience en radiodiffusion, si vous deviez avoir une licence, et qui pourront vouloir postuler des postes chez vous?

8324 M. LÉVESQUE: Si des gens de cette station postulent sur des postes, ils seront hautement considérés parce qu'ils ont déjà acquis une expérience intéressante dans leur station locale. Alors, ils seront considérés, effectivement.

8325 Nous avons déjà eu à notre emploi quelqu'un de la communauté de Mashteuiash.

8326 CONSEILLER DEMERS: Je passe maintenant à des questions un peu plus de chiffres et économiques. Et comme, monsieur Lévesque, vous êtes un comptable, vous allez être sûrement en mesure de répondre et d'expliquer toutes ces questions.

8327 Alors, selon vos projections, les recettes publicitaires du marché radiophonique du Saguenay devraient croître à un taux annuel de 3 pour cent au cours des sept prochaines années.

8328 Vous prévoyez cependant un taux de croissance de 1 pour cent pour 2002 en raison de la conjoncture peu favorable, comme vous l'écrivez à la page 48 de l'étude de marché de Carat Expert. Vous estimez ainsi que les recettes publicitaires du marché s'élèveront à 6 600 000 $ à l'an 1 d'exploitation et à 7 900 000 $ à l'année 7.

8329 Puisque vous estimez, à la page 33 de cette étude de marché, que les revenus publicitaires radio de 2001 au Saguenay étaient de 6,4 millions, nous calculons qu'il y aurait environ 260 000 $ de revenus publicitaires additionnels entre 2001 et 2002.

8330 À votre avis, ce montant serait-il suffisant pour accommoder un nouveau service radiophonique?

8331 M. LÉVESQUE: Nous croyons qu'il y a de la place dans le marché du Saguenay pour accueillir une nouvelle station si nous l'exploitons, parce que nous allons pouvoir faire profiter à cette station de beaucoup d'économies d'échelle et de synergie, et nous croyons, effectivement, qu'avec cette assiette publicitaire et le fait que le seul joueur vraiment touché sera Astral, qui est maintenant une entreprise, je pense qu'elle était très solide avant, mais elle l'est encore plus maintenant, est bien consolidée, elle contrôle une part importante du marché et a presque la totalité des recettes publicitaires de ce marché.

8332 Alors, nous croyons effectivement qu'il y a de la place pour accueillir notre station.

8333 CONSEILLER DEMERS: Alors, avec une croissance de 3 pour cent, vous croyez que le marché peut supporter une nouvelle station?

8334 M. LÉVESQUE: Nous le croyons.

8335 CONSEILLER DEMERS: Alors, selon vos projections financières, la station que vous proposez sera rentable dès la deuxième année d'exploitation. Ceci semble être différent de l'expérience des nouvelles stations radiophoniques qui affichent généralement des résultats positifs après plusieurs exercices.

8336 Pourriez-vous nous expliquer comment vous arrivez à rentabiliser votre entreprise aussi rapidement?

8337 M. LÉVESQUE: C'est bien simple, c'est que nous avons attribué dans nos projections financières uniquement les coûts additionnels que nous allons devoir assumer. C'est de cette façon que nous avons réussi à bâtir notre station CKYK à Alma, et dès la première année nous avons été rentables, nous avons rencontré nos objectifs, même dépassé à ce moment-là.

8338 Et dans ce cas-ci, comme nous attribuons à cette station-là uniquement les frais additionnels et que la station pourra bénéficier d'importantes synergies que nous avons évaluées à plus de 300 000 $.

8339 Nous n'avons pas peur, nous n'avons aucun doute de rencontrer les résultats et les projections que nous avons mis de l'avant.

8340 CONSEILLER DEMERS: Une autre question dans le même sens. Vous prévoyez une marge de bénéfices avant intérêts et impôt de 38 pour cent à l'année 5 d'exploitation de votre station. Cette marge bénéficiaire, encore là, semble assez élevée comparativement à la moyenne de l'industrie, qui se situe de 14 pour cent à 19 pour cent.

8341 Alors, pouvez-vous expliquer, peut-être me donnerez-vous la même réponse que dans l'autre cas, mais pouvez-vous expliquer ce phénomène?

8342 M. LÉVESQUE: Il faut évidemment tout mettre en perspective. Comme je vous disais, c'est que les frais qui sont attribués à la nouvelle station ne sont que les frais additionnels que l'entreprise aura à supporter.

8343 Alors, si on devait lui octroyer une portion des coûts de la direction générale et toutes les synergies dont on peut profiter, c'est évident que le résultat pourrait être un peu différent.

8344 CONSEILLER DEMERS: Je vous remercie. Je vous pose quand même une question ici sur l'administration. Vous projetez des dépenses d'administration représentant environ 11 pour cent des revenus totaux à l'année 5. Nos analyses indiquent, encore là, que des dépenses d'administration représenteraient 21 pour cent à 26 pour cent des revenus totaux pour l'ensemble des radios FM au Canada et au Québec.

8345 Alors, encore là, pouvez-vous donner quelques explications?

8346 M. LÉVESQUE: Est-ce que c'est possible de me répéter votre question, s'il vous plaît?

8347 CONSEILLER DEMERS: Oui. Alors, vous projetez que les dépenses d'administration de votre station représenteront environ 11 pour cent de ses revenus totaux. Nos analyses indiquent que les dépenses d'administration représentaient entre 21 pour cent et 26 pour cent des revenus totaux pour l'ensemble des radios FM au Canada et au Québec.

8348 Comment expliquez-vous cette différence?

8349 M. LÉVESQUE: On revient encore un petit peu à la même explication. Au niveau de l'administration, la nouvelle station n'aura pas à assumer le coût d'un directeur général, je vais m'en charger. Le personnel, il y aura des économies, des synergies au niveau du routage, au niveau du loyer, des assurances, des frais de représentation; on en a ciblé plusieurs.

8350 Alors, comme les projections financières ne tiennent compte que du supplément de dépenses que nous aurons à assumer, peut-être que les proportions, quand on les compare à l'industrie, amènent certaines différences qui peuvent amener des questions.

8351 CONSEILLER DEMERS: Merci. Alors, une question dans un autre domaine. Actuellement, globalement, vos radios actuelles font partie d'une entreprise rentable, une entreprise qui a des revenus, qui fait des profits... Non, c'était pour vous faire confirmer ça.

8352 Moi, ça termine les questions que je voulais vous poser. Peut-être auriez-vous voulu répondre à des questions que je n'ai pas posées?

8353 M. LÉVESQUE: Monsieur le conseiller, simplement peut-être pour refaire un petit peu le tour de la question, nous considérons que le statu quo dans la région actuellement est inacceptable, tant pour la population, pour les artistes, les nouveaux talents, les annonceurs que pour nous-mêmes.

8354 La position d'Astral est tellement forte dans le marché que ça crée une disproportion, ça crée un déséquilibre qui doit être réglé, à notre avis. Et le format de station que nous proposons, le projet que nous avons mis de l'avant amène une station qui va se distinguer de tout ce qui est offert dans le marché et nous permettre d'avoir une offre qui se compare à celle de notre concurrent Astral.

8355 Une offre avec des stations dans des créneaux différents, complémentaires; complémentaires entre nous et complémentaires à ce qui est offert dans le marché. Notre projet va permettre de rééquilibrer la concurrence dans le marché avec les deux formats d'Astral.

8356 Et nous sommes une entreprise qui est impliquée localement, nous connaissons notre marché, nous connaissons les gens qui nous écoutent, nous connaissons notre population, c'est pour ça que nous avons déterminé qu'il y avait un format où il y avait un créneau de la population où le service était déficient.

8357 À ces gens-là, nous voulons présenter une musique qui correspond à leurs attentes, davantage d'information que ce qui est offert sur toutes les stations FM du marché et une information collée davantage à la réalité régionale.

8358 Une licence que vous pourriez nous donner permettrait en tout cas de renforcer le seul joueur régional qui reste dans la région, et la radio indépendante c'est important dans notre système de radiodiffusion.

8359 C'était un peu pessimiste d'entendre ce qui s'est dit ce matin. Je ne crois pas que c'est vrai que la radio indépendante est appelée à disparaître au Québec. Elle coexiste déjà avec les grandes entreprises, et lorsqu'on disait qu'on ne disparaîtra pas mais qu'on va être transformés, je vous dirais qu'on est déjà transformés.

8360 On vient d'investir 1,5 million depuis deux ans dans notre entreprise pour nous permettre de donner un service à la population du Saguenay, d'améliorer le service à Dolbeau, d'améliorer le service à Roberval et à tout le Lac-Saint-Jean avec nos stations du marché.

8361 Alors, je trouvais ça un peu triste d'entendre ce que j'ai entendu ce matin. Moi, j'ai confiance dans l'avenir de la radio, de la radio indépendante, et j'ai encore plus confiance dans l'avenir de mes radios, de mon entreprise dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8362 Pour nous, ce projet-là, c'est une chance qui se présente et qui ne se présentera plus par la suite. Parce que dans notre projet, nous prévoyons nous installer dans l'antenne que nous avons installée pour CKYK-FM dans le mont Valin. Et dans cette tour-là, c'est le seul endroit dans toute la région qui permet d'avoir une couverture parfaite de tout le Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8363 Si on veut avoir une offre comparable à Astral, ça nous prend des outils comparables à Astral. Et le seul moyen d'avoir des outils comparables à Astral, on a déjà CKYK-FM dans un format classique rock plus jeune, on a besoin d'avoir une station qui est complémentaire à ce qu'on a là, et qui va permettre un rayonnement de l'ensemble de la région.

8364 Et ça, on peut l'avoir uniquement dans la tour de Télé-Québec au mont Valin. Il ne reste qu'une place dans cette tour. Télé-Québec a été très d'arrangement avec nous pour nous donner accès à notre station CKYK-FM. Ils ont fait une rallonge à la bâtisse, mais ce n'est plus possible, parce que c'est sur le sommet d'une montagne.

8365 Ce n'est plus possible de l'agrandir, cette bâtisse-là, il reste une place pour une station de radio. Et dans la tour, il n'y en a plus de place. Il faut se jumeler, il faut se multiplexer avec l'antenne qu'on a déjà.

8366 Alors, si on n'a pas ce projet-là, pour nous c'est terminé, cette opportunité-là de couvrir ou d'avoir une offre comparable à Astral, elle ne se présentera plus. Alors, ce projet-là pour nous, il est extrêmement important.

8367 J'aimerais compléter en vous disant que, dans notre région, la télévision, les journaux, la radio, la câblodistribution, toutes les entreprises qu'il y a dans ces domaines-là sont propriété de gens de l'extérieur.

8368 Nous sommes la dernière et la seule entreprise à oeuvrer dans le monde des médias au Saguenay-Lac-Saint-Jean, et nous sommes des gens qui demeurons dans le milieu et qui croyons dans l'avenir de notre région.

8369 Pour une grande entreprise, une station de plus au Lac-Saint-Jean ou au Saguenay-Lac-Saint-Jean, c'est comme une goutte d'eau dans... j'allais dire dans l'océan, mais je dirais c'est une goutte d'eau dans le Lac-Saint-Jean. Pour nous, c'est notre survie, c'est notre avenir qui passe par là. C'est pour ça que je demande au Conseil de nous accorder cette station-là.

8370 Pour nous, c'est vraiment important, c'est notre avenir qui se joue aujourd'hui, je l'ai dit dans la présentation. Merci.

8371 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur Lévesque. Merci, messieurs. Merci, Monsieur le Président.

8372 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Noël?

8373 CONSEILLÈRE NOËL: Monsieur Lévesque, je ne sais plus lequel l'a mentionné, au niveau de la couverture journalistique dans la ville de Saguenay, vous avez mentionné qu'il y avait déjà un journaliste à mi-temps.

8374 Est-ce que je dois comprendre que vous avez un journaliste à mi-temps qui couvre la ville de Saguenay pour votre station d'Alma?

8375 M. LÉVESQUE: Depuis que nous couvrons le marché du Saguenay, nous avons voulu que les gens du Saguenay se sentent concernés par ce qu'on faisait dans notre programmation, dans notre station de radio, alors nous avons engagé une personne pour couvrir ce qui se passe dans le marché du Saguenay et complémenter, donner davantage, d'avoir un meilleur suivi de l'information de l'actualité dans ce marché-là.

8376 Et ce journaliste-là achemine son information à notre journaliste d'Alma qui s'occupe de la station CKYK.

8377 CONSEILLÈRE NOËL: Et à l'heure actuelle, ce journaliste-là est déjà à l'emploi de la station d'Alma. Est-ce que je comprends bien qu'il est à l'emploi de la station d'Alma mais à mi-temps, c'est ça?

8378 M. LÉVESQUE: Il est à temps plein.

8379 CONSEILLÈRE NOËL: Il est à temps plein?

8380 M. LÉVESQUE: En fait, on dit qu'il est à mi-temps comme journaliste, parce que sa tâche est un peu plus grande que d'occuper la fonction de journaliste au Saguenay. On lui demande aussi de participer à l'animation d'une de nos émissions.

8381 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Maintenant, vous avez mentionné que la nouvelle station aurait, elle, un journaliste à temps plein.

8382 M. LÉVESQUE: Oui.

8383 CONSEILLÈRE NOËL: Et pourrait utiliser votre demi-journaliste, appelons-le votre demi-journaliste ou votre journaliste à mi-temps. Alors, est-ce que cette personne-là va être délestée de ses autres fonctions à Alma ou si elle va ajouter à sa tâche?

8384 M. LÉVESQUE: Non, on revient à ce qu'on expliquait tout à l'heure, la dynamique qui existe entre notre salle des nouvelles, qui est toute indépendante mais qui travaille ensemble.

8385 Alors, on a des journalistes à Dolbeau, à Roberval, à Alma; on en a un qui travaille à Saguenay, on en a un à Chibougamau aussi. Et ces personnes-là travaillent ensemble, s'occupent de leur station locale, mais acheminent l'information qui peut intéresser les autres.

8386 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, si je comprends bien, il y aura vraiment à ce moment-là un journaliste et demi pour couvrir la nouvelle dans la ville de Saguenay?

8387 M. LÉVESQUE: Oui, absolument.

8388 CONSEILLÈRE NOËL: Parce que la personne qui est déjà à votre emploi va continuer d'acheminer ces informations-là à Alma, mais elle va effectivement couvrir Saguenay?

8389 M. LÉVESQUE: Vous avez raison. Les deux personnes, en fait, vont se répartir le travail, parce que Saguenay est une ville, une région beaucoup plus grande que les régions que nous couvrons au Lac-Saint-Jean, alors, à deux, ils ne seront pas de trop pour faire le travail.

8390 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, on comprend qu'il n'y a pas un seul journaliste de prévu dans votre plan d'affaires, mais plutôt un journaliste et demi?

8391 M. LÉVESQUE: Il y en a un dans notre plan d'affaires et il y en a un qui est déjà là.

8392 CONSEILLÈRE NOËL: Il y en a un qui est déjà en place. J'ai parlé avec les gens qui vous ont précédé au micro ce matin de l'impact que pourrait avoir le fait de donner une station au Groupe Cogeco sur votre groupe de stations.

8393 En fait, vous avez mentionné tout à l'heure que c'était plus facile quand il y avait Astral et Télémédia parce qu'il y avait une concurrence entre ces deux groupes-là, ce qui fait que vous aviez une chance de passer à travers et que la donne est changée considérablement maintenant qu'il n'y a plus qu'Astral qui contrôle les deux radios existantes.

8394 Est-ce que l'introduction d'un troisième joueur, ça ne leur permettrait pas de se battre entre eux et de vous permettre de passer... Ça arrive aux élections des choses comme ça, je veux savoir si ça arrive dans la concurrence en radio?

8395 M. LÉVESQUE: Le danger de voir deux gros se battre entre eux c'est la guerre des prix, et on serait probablement la première victime.

8396 Et amener un autre joueur important dans l'assiette publicitaire, écoutez, l'assiette publicitaire elle a une certaine grandeur et plus on amène de gens pour y manger, bien plus les gens qui sont là restent sur leur appétit.

8397 Et qui réussit à manger le plus, habituellement, dans cette tarte-là? Bien, c'est les plus forts. C'est la loi de la jungle. Alors, qui va être la victime? C'est le plus petit, et c'est nous dans le contexte.

8398 Alors, l'arrivée de Cogeco, je vous dirais, nous fait extrêmement peur, parce que Cogeco dispose déjà de deux stations de télévision dans le marché, ils sont déjà très agressifs, spécialement au Lac-Saint-Jean parce qu'ils ont une concurrence dure à livrer à TVA dans le Saguenay. Alors, le Lac-Saint-Jean, veut, veut pas, par la bande, écope un peu.

8399 Et je peux vous dire que la télévision dans notre région fait beaucoup mal à la radio en raison des prix auxquels elle se vend. Alors, si en plus Cogeco est en mesure d'ajouter une offre de radio à ses deux stations de télévision, notre offre perd énormément d'intérêt quand on la compare à ce qu'il y a d'équivalent dans le marché.

8400 Cogeco va se présenter avec ses deux stations de télévision et sa station de radio, Astral va se présenter avec ses deux stations dans des formats les plus performants au Québec et dans la région, et peut-être TVA tout à l'heure avec une station de radio également.

8401 Alors, je vous avouerai qu'on veut bien tout faire ce qu'on peut pour garder notre place, mais il faut sentir qu'on a une chance aussi.

8402 CONSEILLÈRE NOËL: Il va falloir que vous mangiez des épinards!

8403 M. LÉVESQUE: On se contente de manger des bleuets!

--- Rires / Laughter

8404 CONSEILLÈRE NOËL: Merci.

8405 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Wylie?

8406 Mme WYLIE: Vous nous avez parlé un peu plus tôt des synergies possibles et des réductions dans vos dépenses qui découleraient du fait que vous avez d'autres stations dans les marchés limitrophes.

8407 Est-ce que vous êtes en position de quantifier ces réductions en dépenses selon les différentes rubriques du Conseil? Par exemple, si on compare les dépenses projetées, disons à la cinquième année, par vous et par Cogeco, disons, elles sont plus basses.

8408 Vous nous avez dit qu'il y aurait des synergies avec vos stations, mais est-ce que vous les avez quantifiées selon, par exemple, la technique, ventes et promotion, l'administration, les émissions? Est-ce qu'il y aura un genre de réseautage ou d'utilisation d'émissions dans vos autres stations qui vous permette d'avoir des dépenses projetées assez basses, finalement?

8409 J'examinais la cinquième année.

8410 M. LÉVESQUE: Écoutez, madame Wylie, je ne l'ai pas fait pour la cinquième année, je l'ai fait pour la première.

8411 Mme WYLIE: Alors, allez-y.

8412 M. LÉVESQUE: Je l'ai fait pour la première, et je vous dirais ça nous coûte moins cher nous autres, là, je vous ai dit qu'on bénéficie de beaucoup de synergies, mais ça nous coûte moins cher aussi parce qu'on n'engage pas des animateurs vedettes, on n'a pas de service réseau très dispendieux à assumer.

8413 On est aussi plus efficaces parce qu'on a mis beaucoup l'emphase dans les dernières années, depuis qu'on a créé Antenne 6, on a mis beaucoup l'emphase sur le développement de la radio avec l'informatique. Et on a fait des miracles avec ça.

8414 On a aussi des employés qui sont plus polyvalents. On a un contrôle de nos dépenses qui, nous le pensons bien, est peut-être beaucoup plus rigoureux. En tout cas, c'est plus facile pour nous d'avoir un contrôle sur nos dépenses puisque Rosaire et moi, qui sommes les deux propriétaires, sommes impliqués dans l'opération quotidienne de notre entreprise.

8415 C'est plus facile de voir quand l'argent se dépense pour rien dans ce temps-là. Parce qu'on signe tous les chèques qui sortent; tout l'argent qui sort de l'entreprise, on signe les chèques. Alors, on n'a pas aussi de frais de maintien à un siège social à payer ou à assumer en proportion de sa contribution à nos stations, parce qu'on n'en a pas de siège social.

8416 J'ai comparé nos prévisions financières avec celles, et puis on s'est basés là-dessus en fait pour les faire, de nos autres stations. Quand je compare avec CHRL, 2001 et 2002; CHVD, 2001 et 2002, là je vous parle de la station de Roberval et de Dolbeau, nos prévisions de dépenses sont plus élevées que ce que ça nous coûte dans chacun des départements.

8417 Quand je compare avec CKYK-FM, 2001 et 2002, nos prévisions de dépenses sont plus faibles un peu que CKYK-FM, mais parce qu'on va profiter de synergies. Et l'évaluation de ces synergies-là, j'en ai fait un petit exercice juste pour avoir un aperçu : on peut sauver combien, finalement, de pouvoir opérer cette station-là dans le cadre de nos opérations d'Antenne 6 plutôt que de l'avoir à l'opérer comme une station autonome et individuelle?

8418 En programmation, je suis arrivé à 80 000 $. Et puis là on ne fait pas d'excès en engageant des animateurs vedettes.

8419 Mme WYLIE: Oui, mais quand vous dites ça, monsieur Lévesque, là vous aurez des vedettes comme concurrents.

8420 M. LÉVESQUE: Oui, il y en a sur le marché, effectivement.

8421 Mme WYLIE: Et à Dolbeau, qui sont vos concurrents?

8422 M. LÉVESQUE: À Dolbeau, le signal des stations FM du Saguenay rentre à Dolbeau, et ce sont nos concurrents, oui.

8423 Mme WYLIE: Et c'est vrai dans les six stations que vous opérez?

8424 M. LÉVESQUE: Pas les six, parce qu'à Chibougamau et Chapais, les stations du Saguenay ne rentrent pas là-bas. Nos stations du Lac non plus d'ailleurs.

8425 Mme WYLIE: Alors, seulement à Dolbeau?

8426 M. LÉVESQUE: Dolbeau, Roberval...

8427 Mme WYLIE: Alors, j'ai mal choisi?

8428 M. LÉVESQUE: Dolbeau, Roberval et Alma. Pardon?

8429 Mme WYLIE: J'ai mal choisi mon exemple. Ma question est évidemment : Oui, vous allez avoir des synergies, mais il reste quand même qu'il s'agira ici de faire concurrence aux deux stations d'Astral qui n'a pas l'intention de quitter le marché?

8430 M. LÉVESQUE: Je n'en doute pas un instant.

8431 Mme WYLIE: Alors, quand vous dites que vous allez dépenser moins pour vos émissions, il va falloir quand même que vous attiriez des auditeurs?

8432 M. LÉVESQUE: Absolument.

8433 Mme WYLIE: Et donc, ce n'est pas rassurant de dire que vous, vous n'allez pas payer cher pour des animateurs quand vos deux concurrents vont le faire?

8434 M. LÉVESQUE: Madame Wylie, les vedettes, nous, on les crée. C'est moins dispendieux que d'aller les acheter.

8435 Mme WYLIE: Alors là, c'est dangereux qu'il va passer chez Astral?

--- Rires / Laughter

8436 M. LÉVESQUE: Ça va prendre quelques années. Mais je vous dirais que je ne suis pas inquiet des revenus qui sont là et des projections de dépenses qu'on a mis là.

8437 Mme WYLIE: Alors, continuez l'exercice. Vous me dites alors 80 millions à... 80 000 $ à « Émissions », c'est évident que c'est beaucoup. Alors, ensuite technique?

8438 M. LÉVESQUE: En technique, j'évalue à 40 000 $; au niveau des ventes à 70 000 $; au niveau de l'administration à 130 000 $. Et je vous dirais que ce qui a fait notre succès dans nos stations actuellement au Lac-Saint-Jean c'est que, justement, on n'est pas partis en peur dans les dépenses et puis dans les coûts pour des vedettes ou tout ça.

8439 Nous, on a mis l'accent sur la qualité de la programmation, l'implication locale. Quand on s'occupe des gens du milieu, on n'a pas besoin de vedettes pour que les gens se sentent concernés par ce qu'on fait et par ce qu'on dit. Il suffit de parler d'eux. Et ça, on sait bien le faire. Si on ne savait pas bien le faire, on ne serait pas là aujourd'hui, ça ferait longtemps qu'on ne serait plus là, parce qu'on a passé des périodes très difficiles, je peux vous l'assurer.

8440 Et on le fait bien, et la stratégie derrière le succès qu'on s'attend d'avoir au Saguenay est toute concentrée sur le format que nous avons choisi, qui est un format nostalgie, qui va plaire à un public qui est différent, qui n'est pas rejoint, qui est mal servi par les autres stations de la région.

8441 Et si on fait bien ça, nous, notre but, c'est d'être les meilleurs dans les créneaux qu'on a choisis, rock classique et nostalgie. On ne veut pas aller jouer sur le terrain d'Astral, parce que sur ce terrain-là on ne gagnera pas. Ils sont trop puissants pour nous.

8442 Mais sur le terrain que nous on a choisi, ils ne peuvent pas servir tout le monde très bien. Ils servent des créneaux bien spécifiques, et c'est ce qu'on veut faire aussi : servir des créneaux de la population bien spécifiques. Et nous, notre vedette, ce sera la musique.

8443 Et avec la musique, on est convaincus qu'on est capables de bien offrir le service que la population qui est mal desservie actuellement attend. Et c'est une population plus âgée qui s'intéresse davantage à l'information, à ce qui se passe dans le milieu, et on va lui en donner de l'information, beaucoup plus que ce qui s'en donne actuellement sur les stations FM de la région.

8444 Mme WYLIE: D'accord. Parce que quand vous dites que vous faites concurrence, même, disons à Dolbeau, avec les stations d'ailleurs qui sont audibles, vous desservez Dolbeau et vous pouvez devenir la station de radio vraiment perçue comme la station locale et tout ça.

8445 Mais à Saguenay vous allez être en concurrence face à face à ce niveau-là aussi avec le radiodiffuseur existant, à moins que vous me disiez que ce radiodiffuseur-là n'en fait pas, lui, de programmations locales et n'engage pas la population de Saguenay.

8446 En d'autres mots, ce sera une concurrence de Saguenay à Saguenay, pas de Saguenay à Dolbeau?

8447 M. LÉVESQUE: Vous avez raison. Et pour les raisons que je vous ai données tout à l'heure, parce que nous voulons exceller dans le créneau que nous nous sommes donné, nous sommes convaincus que nous pouvons faire notre place.

8448 Et on n'a pas besoin d'autant d'argent qu'eux pour faire notre place. On réussit à opérer nos stations avec des frais qui sont acceptables pour nous et qui assurent notre viabilité, notre rentabilité, et nous sommes confiants d'obtenir du résultat avec le plan d'affaires qu'on a mis de l'avant.

8449 Mme WYLIE: Merci, monsieur Lévesque. C'est malheureux que ce 80 millions là ne pouvait pas se matérialiser. Merci.

--- Rires / Laughter

8450 LE PRÉSIDENT: Merci. Conseillère juridique Jones?

8451 CONSEILLÈRE JONES: Merci, Monsieur le Président. J'aurais juste une question. Vous vous engagez à investir de l'argent dans la société de développement culturel de QuébecIssime. Est-ce que vous pourriez nous donner un peu d'information à savoir qui est cette société à but non lucratif comme, par exemple, les administrateurs? Et quels sont les argents que vous allez leur donner, la ventilation de ces argents-là?

8452 M. LÉVESQUE: Je n'ai peut-être pas d'informations très techniques sur la société de développement, mais c'est une société qui est rattachée à QuébecIssime. C'est monsieur Robert Doré qui est la principale personne impliquée, c'est lui qui s'occupe de QuébecIssime et qui s'occupe également de la société de développement.

8453 Cette société-là a été créée justement parce que c'est un visionnaire, cet homme-là, il voulait assurer la pérennité de son spectacle, de sa troupe, et il a mis de l'avant cette société-là pour assurer que ces jeunes, qui arrivent à un certain niveau à un moment donné, qui sont remarqués par le milieu artistique et qui vont quitter, comme Sébastien Savard qui est rendu avec le Cirque du Soleil, bien il a besoin d'être remplacé dans la production, c'est un violoniste.

8454 Alors, il faut les trouver, ces gens-là de talent. Alors, avec toutes les activités qui sont organisées par cette société-là, qui est une entreprise sans but lucratif, on peut cibler des jeunes qui peuvent avoir la formation, les compétences, le talent pour éventuellement prendre la place de ceux qui s'en vont.

8455 Mais je n'ai pas de détails techniques. Je pourrais les avoir; ce serait très simple de savoir qui sont les administrateurs, les adresses civiques, et caetera. Si c'est ça que vous voulez savoir?

8456 CONSEILLÈRE JONES: Si c'est de l'information qui serait disponible, que vous pourriez déposer avant la phase IV, on apprécierait.

8457 M. LÉVESQUE: Je m'excuse, je n'ai pas entendu.

8458 CONSEILLÈRE JONES: Est-ce que vous seriez en mesure de déposer cette information avant les répliques, la phase IV?

8459 M. LÉVESQUE: Non. Avant la phase IV, ce ne sera pas possible. Avant la fin des audiences publiques, dans les prochains jours ce serait facile. Peut-être pas d'ici la fin de la journée.

8460 CONSEILLÈRE JONES: O.K. Aussitôt que possible. Merci.

8461 M. LÉVESQUE: Est-ce que ça va être possible de savoir l'information exacte dont vous avez besoin?

8462 CONSEILLÈRE JONES: La composition comme, par exemple, du conseil d'administration.

8463 M. LÉVESQUE: D'accord. Merci.

8464 CONSEILLÈRE JONES: Merci. Ce sont toutes mes questions.

8465 LE PRÉSIDENT: Merci. Ça termine la phase I et on va prendre une pause maintenant. Et on va commencer avec la phase II après la pause dans 15 minutes. We will resume in 15 minutes.

--- Suspension à 1525 / Recess at 1525

--- Reprise à 1555 / Upon resuming at 1555

8466 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Order, please. Monsieur le secrétaire?

8467 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président. Nous sommes maintenant en phase II des deux demandes concurrentes pour le marché du Saguenay, où les requérantes interviennent à la demande compétitive, si elles le désirent, et la compagnie Cogeco Radio-Télévision inc. a indiqué qu'elle ne désirait pas intervenir en phase II.

8468 Alors, nous entendrons maintenant la compagnie 9121-0070 Québec inc. qui va intervenir à ce moment-ci. Vous avez dix minutes pour présenter votre intervention.

PHASE II

1555

INTERVENTION / INTERVENTION

8469 M. LÉVESQUE: Monsieur le Président, Madame la Vice-Présidente, mesdames et monsieur les conseillers.

8470 Mon nom est Marc-André Lévesque. Je suis à nouveau accompagné de mon associé, Rosaire Leclerc; et de Louis Arcand, David Béland et Peter Fleming.

8471 Le Groupe Radio Antenne 6 exploite actuellement quatre stations au Lac-Saint-Jean : CHVD-FM à Dolbeau-Mistassini; CHRL-FM à Roberval; et deux stations à Alma, CFGT et CKYK-FM. Toutes ces stations offrent des formats différents.

8472 Le Groupe Antenne 6 demande au Conseil de rejeter la demande déposée par Cogeco pour l'implantation d'une nouvelle station au Saguenay pour les motifs suivants.

8473 Premièrement, cette demande n'apporterait aucune diversité puisqu'elle propose un format qui existe déjà dans la région.

8474 Deuxièmement, le projet de Cogeco ne favoriserait pas la diversité des voix éditoriales.

8475 Troisièmement, la demande de Cogeco accentuerait davantage encore le phénomène de la « montréalisation » des ondes.

8476 Quatrièmement, la demande de Cogeco aggraverait le déséquilibre concurrentiel et affaiblirait la radio régionale.

8477 Cinquièmement, enfin, le marché du Lac-Saint-Jean ne peut pas absorber le projet de Cogeco.

8478 Avant d'élaborer sur chacun de ces points, j'aimerais souligner le fait suivant.

8479 Le rayonnement proposé par Cogeco pour sa station offrirait un signal puissant dans l'ensemble du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ceci signifie que l'impact de cette station ne serait pas limité au marché du Saguenay, mais il affecterait également nos stations du Lac-Saint-Jean.

8480 Nous le voyons sur sa carte de rayonnement, Cogeco prévoit s'installer dans l'antenne que nous avons installée dans la tour de Télé-Québec, donc elle aurait le même patron que CKYK-FM.

8481 Prenons maintenant les points un à un.

8482 Sur le plan de la diversité, l'ajout d'une station branchée au réseau Rythme FM n'apporterait rien de nouveau, tant au Saguenay qu'au Lac-Saint-Jean. Le format musical de type adulte contemporain est identique à celui offert par la station CFIX Rock Détente au Saguenay et par notre station CHVD Émotion Rock au Lac-Saint-Jean.

8483 Nous avons trois preuves pour soutenir cette affirmation.

8484 D'abord, deux tiers des pièces diffusées à Rythme FM se trouvent sur la liste musicale de Cité Rock Détente et sur celle de notre station Émotion Rock, CHVD de Dolbeau-Mistassini.

8485 Nous avons comparé la liste des pièces musicales diffusées sur les trois stations dans la semaine du 20 au 26 janvier 2003. Nous avons trouvé que 869 des 1 335 pièces musicales de Rythme FM sont identiques à Cité Rock Détente. Sur les 1 487 chansons qui ont joué à CHVD, 946 faisaient également partie de la liste de Rythme FM.

8486 Deuxièmement, la composition de l'auditoire de Rythme FM et de Rock Détente est identique. Selon les résultats du BBM de l'automne 2002, 30 pour cent de l'auditoire de Rock Détente est dans le groupe d'âge de 55 ans et plus, Rythme FM aussi. Les 35-54 ans constituent 53 pour cent de la clientèle de Rock Détente, même pourcentage pour Rythme FM. Et les chiffres sont aussi identiques pour les deux stations dans le groupe des 12-34 ans, 17 pour cent.

8487 Les femmes représentent 62 pour cent du public de Rock Détente, c'est 61 pour cent pour Rythme FM. Chez les hommes, c'est 38 pour cent pour Rock Détente et 39 pour cent pour Rythme FM.

8488 Finalement, selon le sondage mené par Solumar Market Facts auprès de la population du Saguenay déposé avec notre demande, le format qualifié d'Émotion Rock, qui est en effet le son de Rythme FM, est celui qui a été jugé le moins différent de l'offre déjà présente dans le paysage radiophonique régional.

8489 Monsieur le Président, le format proposé par Cogeco est identique à celui déjà offert par deux stations dans notre région. Peut-être que des marchés comme Montréal ou Québec sont assez grands pour permettre à deux stations de format identique de cohabiter, mais ni le Lac-Saint-Jean ni le Saguenay ne peuvent le permettre.

8490 Cogeco est titulaire dans la région de deux stations de télévision qui couvrent l'ensemble du Saguenay-Lac-Saint-Jean, CKTV-Radio-Canada et CFRS, la station du réseau TQS. Elle est aussi propriétaire de systèmes de câblodistribution dans les marchés de Roberval et Alma. Sur chacun des systèmes de câble, Cogeco exploite un canal de télévision communautaire.

8491 Donc, sur le plan des voix éditoriales, la station proposée par Cogeco n'apporterait rien de nouveau dans le marché et ne fera qu'ajouter une station à la concentration des entreprises de presse en région, contrôlées à partir de Montréal.

8492 La requérante propose l'implantation d'une station faisant partie d'un réseau diffusant à partir de Montréal à l'image des stations d'Astral et, comme c'est aussi le cas pour la station CKRS, affiliée au réseau Radiomédia.

8493 Plus de la moitié de la programmation journalière proviendra de Montréal. Toute la programmation musicale sera décidée à Montréal. La plus grande partie des tâches de gestion sera faite à partir de Montréal.

8494 La région est située à 500 kilomètres de Montréal.

8495 Cette façon de faire, inhérente à toutes les stations exploitées en réseau, accentuerait davantage le phénomène de « montréalisation » des ondes qui a l'effet pervers d'éloigner la radio de son public et de sa communauté. Cette situation est d'ailleurs décriée depuis de nombreuses années en région, particulièrement au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8496 Afin d'éliminer le déséquilibre qui existait dans les marchés du Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis plusieurs années, le Conseil permettait en juin 2002 à la station CKYK-FM d'Alma au Lac-Saint-Jean d'augmenter sa puissance pour que son signal soit capté dans la région du Saguenay. Depuis cette décision, CKYK-FM poursuit sa progression dans le marché.

8497 Cependant, l'achat des stations Rock Détente par Astral vient de recréer ce déséquilibre concurrentiel car, avec deux stations, Astral contrôle maintenant 67 pour cent des heures d'écoute de la radio commerciale au Saguenay et 62 pour cent au Lac-Saint-Jean.

8498 Avec une seule station pouvant être captée dans le marché du Saguenay, notre offre est devenue marginale par rapport à celle d'Astral. De plus, notre position au Lac-Saint-Jean est aussi menacée puisque Énergie et Rock Détente peuvent maintenant unir leurs forces pour nous déclasser dans notre marché primaire.

8499 Si le Conseil attribuait en plus une licence de Rythme FM à Cogeco, cette décision aggraverait davantage le problème de déséquilibre au Saguenay et viendrait, de surcroît, affecter l'auditoire de CHVD qui offre un format identique. Elle fragmenterait aussi l'assiette publicitaire du Lac-Saint-Jean.

8500 Tout ceci au moment où nous venons de compléter des investissements de plus de 1,5 million de dollars dans nos stations afin d'améliorer les services dans la région.

8501 Rappelons aussi que Cogeco dispose déjà de puissantes forces de vente pour ses télévisions, tant au Saguenay qu'au Lac-Saint-Jean. L'ajout d'une station de radio lui donnerait un avantage compétitif qu'il nous serait impossible d'égaler.

8502 Enfin, l'implantation d'un quatrième réseau dans nos marchés accentuerait la tendance des annonceurs nationaux à limiter leurs achats à ces grands réseaux plutôt que d'en consacrer une partie à des stations régionales indépendantes.

8503 Nous croyons que le marché du Saguenay est en mesure d'accueillir une nouvelle station si le format est différent, mais le marché du Lac-Saint-Jean ne pourra pas soutenir un nouveau joueur, et les données dont dispose le CRTC le confirment.

8504 À titre d'exemple, le BAII des stations de Saguenay a grandement progressé, passant de 186 000 $ en 1997 à 732 000 $ en 2001. Celui de toutes les stations du Saguenay-Lac-Saint-Jean était de 769 000 $. Ça laisse une marge de 37 000 $ pour le Lac-Saint-Jean. On voit bien que les stations du Lac-Saint-Jean ne peuvent pas faire face au projet de Cogeco qui viendrait puiser des revenus dans le marché du Lac-Saint-Jean.

8505 L'étude de marché soutenant la demande de Cogeco démontre bien que Rythme FM va puiser dans le marché publicitaire du Lac-Saint-Jean, puisque le calcul de leurs prévisions de revenus est basé sur l'assiette publicitaire totale du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qu'ils évaluent à 9,4 millions pour l'année 2002.

8506 Ils l'ont d'ailleurs confirmé ce matin : ils visent le marché du Lac-Saint-Jean. Avec un format identique à notre station CHVD et un plan d'affaires qui démontre qu'ils tireront des revenus dans le marché du Lac-Saint-Jean, il est évident qu'une bonne partie des revenus de Cogeco proviendrait de nos stations.

8507 Nous notons aussi qu'au terme de la première période de licence, malgré qu'elle aura puisé 12 millions de dollars dans le marché publicitaire régional, Cogeco n'aura dégagé qu'un maigre bénéfice de 51 000 $.

8508 Par contre, grâce aux synergies et aux économies d'échelle que nous avons décrites, le Groupe Radio Antenne 6 prévoit obtenir la rentabilité dès la deuxième année d'opération avec 50 pour cent moins de revenus qu'anticipe Cogeco pour la première période de licence.

8509 Antenne 6 est donc le seul capable de rendre intéressante l'exploitation de cette station au cours du terme de la licence.

8510 De plus, nous sommes convaincus que l'ajout d'un nouveau joueur dans le partage de l'écoute et de la tarte publicitaire ne ferait qu'aggraver le déséquilibre actuel en ne permettant à personne de se démarquer pour présenter une offre en radio qui soit équivalente à celle d'Astral.

8511 Monsieur le Président, membres du Conseil, nous vous demandons de refuser la demande de Cogeco.

8512 Cette demande n'apporterait qu'une duplication des stations déjà en place au Saguenay et au Lac-Saint-Jean.

8513 La demande accentuerait la « montréalisation » des ondes dans notre région où tous les médias, sauf Antenne 6, sont contrôlés de l'extérieur.

8514 La demande de Cogeco aurait pour effet d'augmenter la concentration des médias dans notre région.

8515 Ce projet aggraverait le déséquilibre concurrentiel dans le marché.

8516 Le projet de Cogeco aurait un effet néfaste sur la capacité d'Antenne 6 à continuer d'offrir un service local aux communautés du Lac-Saint-Jean.

8517 Pour toutes ces raisons, nous croyons que le Conseil devrait refuser cette demande.

8518 Merci de votre attention.

8519 LE PRÉSIDENT: Merci. Maître Noël?

8520 CONSEILLÈRE NOËL: Monsieur Lévesque, dans l'avant-dernière page de votre intervention en opposition, vous dites :

« Le Groupe Radio Antenne 6 prévoit obtenir la rentabilité dès la deuxième année d'opération avec 50 pour cent moins de revenus qu'anticipe Cogeco pour la première période de licence. Antenne 6 est donc le seul capable de rendre intéressante l'exploitation de cette station au cours du terme de la licence. » (Tel que lu)

8521 Si je compare les projections de revenus, est-ce que vous avez des projections de revenus pour l'année 1 à 7 qui part de 574 000 $ à 1 502 000 $, est-ce que vous avez quelque chose pour soutenir vos projections de revenus? Avez-vous une étude?

8522 M. LÉVESQUE: Oui. Toutes les projections de revenus sont tirées de l'étude de marché réalisée par Carat.

8523 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie. Et c'est assez étonnant de comparer, à la première année en tout cas, votre projection de revenus est supérieure d'environ 200 000 $ à la projection de revenus de Cogeco. Vous prévoyez 574 000 $ contre 374 000 $ la première année.

8524 Pouvez-vous m'expliquer comment, avec une force de ventes probablement moins importante, vous pouvez dégager 200 000 $ de plus en revenus, et c'est surtout au niveau des ventes locales, que la demande concurrente?

8525 M. LÉVESQUE: Nous avons effectivement noté la différence, et nous croyons sincèrement que les revenus de la première année de Cogeco sont sous-évalués.

8526 Et pour soutenir le chiffre que nous avons mis dans notre propre dossier, je demanderais à David Béland de Carat Expert d'expliquer comment nous avons procédé pour en arriver à ce chiffre.

8527 M. BÉLAND: Bonjour. Tout d'abord, en radio, il y a à peu près, je dirais, 80 pour cent des achats médias qui reposent sur la base des adultes 25-54 ans. Donc, on a projeté la part d'écoute de la station auprès de ce groupe cible pour avoir une lecture plus juste du potentiel commercial de la station.

8528 Souvent, les stations qui visent un groupe d'âge un peu plus élevé sont pénalisées au plan publicitaire puisqu'elles ne rejoignent pas la masse qui est le nerf de la guerre en publicité, soit les adultes 25-54 ans.

8529 Donc, d'après les projections d'écoute qu'on a établies, en se basant à la fois sur les résultats du sondage de Solumar Market Facts et des données de sondage BBM, nous avons projeté une part d'écoute que l'on a multipliée par la valeur d'une part de marché commercial dans le marché, pour arriver à une projection qui me paraît réaliste.

8530 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous considérez que la prévision de 374 000 $ de Cogeco est plus que conservatrice pour le marché?

8531 M. BÉLAND: On a établi des projections à 575 000 $ qui m'apparaissaient réalistes, donc, oui, on peut considérer très conservatrice la projection à 373 000 $, je crois.

8532 CONSEILLÈRE NOËL: Et je vois que la courbe est beaucoup plus douce pour la hausse des revenus publicitaires au cours des sept années. Vous passez de 574 000 $ à 1,5 million, alors qu'ici on note 374 000 $ à 2,5 millions.

8533 Est-ce que vous pensez que 2,5 millions c'est élevé comme ventes, dont 2 millions qui seront des ventes locales, pour le marché de Saguenay?

8534 M. BÉLAND: Les projections que nous avons vues dans le dossier de Cogeco, on suppose qu'on va aller chercher 12 millions et on veut aller en chercher dans l'ensemble du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8535 Ce qui nous rend le plus craintifs, en fait, c'est que Cogeco va aller nécessairement chercher des revenus au Lac-Saint-Jean, des revenus importants.

8536 CONSEILLÈRE NOËL: O.K. Et vous, vos projections sont basées uniquement sur des revenus à Saguenay?

8537 M. BÉLAND: Uniquement sur le Saguenay.

8538 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie.

8539 LE PRÉSIDENT: Merci. Maître Jones?

8540 CONSEILLÈRE JONES: Merci. J'aurais juste une question. À la page 3 de votre présentation orale, vous parlez d'une comparaison de listes que vous avez faite; est-ce que vous pourriez nous faire parvenir le plus tôt possible votre liste qui a servi de points de comparaison?

8541 M. LÉVESQUE: Nous en avons deux copies qu'on pourrait vous remettre.

8542 CONSEILLÈRE JONES: Merci beaucoup.

8543 M. LÉVESQUE: Merci.

--- Pause / Pause

PHASE III

8544 LE PRÉSIDENT: Merci, messieurs. Monsieur le secrétaire?

8545 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président.

8546 La première intervention comparante en phase III nous sera présentée par l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo, madame Solange Drouin.

--- Pause / Pause

1615

INTERVENTION / INTERVENTION

8547 Mme DROUIN: Bonjour tout le monde. Monsieur le Président, mesdames les conseillères, monsieur le conseiller.

8548 M'accompagne encore une fois aujourd'hui madame Annie Provencher, analyste aux affaires publiques de l'ADISQ.

8549 Michel Gendron qui a comparu devant vous hier, qui est vice-président à l'ADISQ et président des Disques Tox, aurait bien aimé pouvoir comparaître encore aujourd'hui, mais des changements à l'horaire l'en ont empêché.

8550 Au nom du conseil d'administration de l'ADISQ et de ses membres, je voudrais encore vous remercier de nous avoir invités à comparaître pour le marché de Saguenay.

8551 Hier, lors de notre intervention et de nos échanges avec le Conseil, nous avons soumis des recommandations visant à assurer la pérennité et le renouvellement du patrimoine musical canadien de langue française, en vous proposant de mettre en place des mécanismes qui, selon nous, auraient pour effet d'évaluer pleinement la portée réelle des quotas de contenu canadien et francophone.

8552 Nous aimerions préciser au Conseil que nous sommes sensibles à l'inquiétude que vous avez manifestée hier à l'égard de l'augmentation potentielle du fardeau administratif que pourrait engendrer la production de rapports supplémentaires.

8553 Et nous croyons que le Conseil doit se donner les moyens pour que les exigences de la « Loi sur la radiodiffusion » soient rencontrées, notamment en ce qui a trait en termes de diversité.

8554 Soit dit en passant, évidemment nous avons eu un long échange avec vous, l'ADISQ n'entend pas réitérer les mêmes commentaires qu'hier avec autant de détails.

8555 Nous estimons que les commentaires à l'égard du développement des talents canadiens, du contenu francophone et canadien s'appliquent également au marché de Saguenay.

8556 On aimerait plutôt saisir l'occasion aujourd'hui de vous entretenir de deux autres éléments qui figurent dans notre intervention écrite mais que nous n'avons pas eu le temps d'aborder hier.

8557 Il s'agit des deux premiers facteurs énoncés dans la décision 1999-480 qui guide le Conseil dans son évaluation des demandes concurrentes, soit l'incidence sur le marché de la venue d'un nouveau joueur et la concurrence dans le marché.

8558 Comme ce fut le cas à l'égard des observations et des recommandations que nous avons soumises hier, les propos que nous tiendrons aujourd'hui s'appliquent à la fois aux trois autres marchés à l'étude dans la présente audience.

8559 Avant d'aborder plus particulièrement le premier facteur, soit celui de l'incidence pour le marché du Saguenay de la venue d'un nouveau joueur, nous souhaiterions rappeler au Conseil, comme nous l'avons fait d'ailleurs dans notre mémoire, qu'à notre avis la santé financière globale de l'industrie canadienne de la radio et les projections optimistes de la firme Deloitte & Touche constituent des éléments favorables à la venue d'une nouvelle station sur chacun des marchés en cause dans la présente audience.

8560 D'ailleurs, en tenant compte exclusivement du nombre élevé des demandes de nouvelles licences de radios concurrentes qui ont été déposées au Conseil dans le cadre de ce processus public, cela témoigne de la santé financière du marché radiophonique au Québec.

8561 Si l'industrie de la radio n'était pas viable et rentable, nous ne croyons pas que la concurrence en vue d'obtenir possiblement une nouvelle licence dans un marché pour l'exploitation d'une entreprise de radio aurait été aussi marquée.

8562 Quant aux données relatives plus spécifiques au marché de Saguenay que nous avons soumises dans notre mémoire, nous constatons que les entreprises radio du marché du Saguenay ont obtenu en 2001, si on les regroupe, une rentabilité, il est vrai, légèrement inférieure à celle constatée pour l'ensemble du Québec et pour l'ensemble du Canada.

8563 La marge des bénéfices avant intérêts et impôt de l'industrie radiophonique de ce marché a été seulement de 11 pour cent en 2001, comparativement à un taux de près de 14 pour cent en 2001 pour l'ensemble du Québec, et à un taux de 16 pour cent pour l'ensemble du Canada, pour la même année.

8564 En revanche, cependant, ce marché a accumulé des bénéfices toujours positifs et croissants au cours des cinq dernières années. D'ailleurs, ces bénéfices ont connu, depuis cinq ans donc, une impressionnante croissance annuelle moyenne de près de 41 pour cent. De plus, la marge des bénéfices avant intérêts et impôt a également soutenu, depuis 1997, une croissance annuelle moyenne de près de 40 pour cent.

8565 Si cette croissance se maintient au cours des prochaines années, il ne serait donc pas étonnant que le marché de Saguenay rejoigne rapidement les performances financières moyennes des entreprises de programmation de radio canadiennes et québécoises.

8566 Dans ces circonstances, et en se basant uniquement sur ces performances financières, l'ADISQ est d'avis que la conjoncture économique du marché en général et les incidences financières probables favorisent l'arrivée d'une nouvelle entreprise de programmation de radio sur le marché de Saguenay.

8567 Maintenant, afin d'évaluer les demandes des requérantes à la lumière du deuxième facteur d'évaluation du Conseil, soit celui de la concurrence dans le marché, l'ADISQ a procédé à une analyse de la répartition de l'écoute dans le marché de Saguenay, comme vous l'avez vu dans notre mémoire.

8568 Le tableau que nous avons soumis démontre que même sans la station CKRS dont il doit se départir, Astral s'accapare tout près de la moitié des parts d'écoute. Par conséquent, l'ADISQ est d'avis que l'arrivée d'un nouveau joueur dans ce marché est non seulement souhaitable, mais carrément nécessaire si l'on veut encourager un certain équilibre concurrentiel. C'est d'ailleurs un des arguments principaux que défendent les requérantes.

8569 Mais à cela nous répondons que sans minimiser l'importance de cet argument de la saine concurrence, l'ADISQ aimerait encourager le Conseil à d'abord rechercher l'équilibre entre les différents facteurs d'évaluation que vous avez établis.

8570 En d'autres mots, même si l'ADISQ estime que malgré les conclusions qu'elle a tirées de son analyse de l'incidence et de la concurrence dans le marché de Saguenay, l'octroi d'une nouvelle licence pour l'exploitation d'une station de radio ne doit pas se faire au détriment des autres facteurs énoncés dans la décision 99-480.

8571 De plus, l'ADISQ est d'avis que l'atteinte d'une saine concurrence dans le marché de Saguenay ne doit pas être guidée uniquement par le choix d'un joueur ayant une taille et des capacités financières équivalentes au joueur dominant déjà en place dans ce marché. Encore faut-il que l'ensemble des critères soit rencontré de façon satisfaisante.

8572 Et permettez-moi encore d'insister sur le critère de la diversité des voix culturelles dont vous avez abondamment parlé aussi.

8573 En effet, selon nous, même dans le marché du Saguenay, et surtout dans le marché du Saguenay je dirais, le Conseil doit, comme nous vous le rappelions hier, porter une attention particulière à la contribution de chacun des projets à la diversité de l'offre radiophonique dans un marché donné.

8574 À cet égard, malheureusement l'ADISQ a noté d'importantes lacunes en ce qui concerne les projets qu'ont proposés les requérantes Antenne 6 et Cogeco. En effet, à l'heure actuelle dans le marché du Saguenay, Astral, comme on le sait, possède une station AM dont elle doit se départir et deux stations FM qui se présentent respectivement sur les formats adulte contemporain léger et grands succès contemporains.

8575 Or, en examinant les demandes de Cogeco et de Antenne 6, il est difficile de voir comment elles contribueront à améliorer l'offre aux auditeurs de cette localité à l'égard de la diversité. Les formats proposés, vous le savez, sont adultes contemporains et grands succès années 70 à aujourd'hui et musique de format nostalgie.

8576 Pour pallier au manque de diversité, l'ADISQ recommande donc au Conseil d'encourager les requérantes, si elle le juge à propos, à améliorer la qualité de leur demande en proposant des alternatives à ce facteur affichant des déficiences.

8577 Et dans l'éventualité où le Conseil devait approuver une demande comportant des lacunes auxquelles la requérante n'a apporté aucun correctif, l'ADISQ suggère au Conseil d'utiliser les outils dont il dispose pour amener la requérante à les corriger.

8578 Merci beaucoup. Nous sommes maintenant heureux de répondre à vos questions.

8579 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, madame Drouin. Madame Wylie?

8580 Mme WYLIE: Bonjour ou re-bonjour, maître Drouin et madame Provencher.

8581 Nous ne reprendrons pas les discussions d'hier parce que je crois qu'elles sont les mêmes et elles sont au dossier et vous les avez justement entérinées pour votre intervention au niveau du Saguenay.

8582 Alors, je vais me pencher surtout sur votre présentation écrite et orale en ce qui concerne le Saguenay. Vous êtes d'avis qu'il est absolument nécessaire d'avoir une saine concurrence contre les stations Astral qui dominent le marché, mais vous ne semblez pas satisfaite d'une ou l'autre des propositions devant nous au niveau de la diversité.

8583 Alors, votre solution semble être non pas nécessairement de les refuser toutes les deux, mais de leur apporter des corrections vers la diversité.

8584 Vous avez entendu Cogeco et Antenne 6 et, comme vous le savez sans doute, un document a été déposé pour justement essayer de démontrer que la formule de Cogeco et celle de Rock Détente sont, de fait, très différentes, même si elles ciblent le même groupe démographique.

8585 Alors, est-ce que vous avez des commentaires à faire sur, premièrement, la validité de ce qui a été proposé et, deuxièmement, quels devraient être les correctifs, puisque vous ne semblez pas prête à dire non aux deux demandes puisque vous prônez une concurrence immédiate, nécessaire et significative dans le marché de Saguenay?

8586 Mme DROUIN: Oui, c'est vrai, il serait, selon nous, très souhaitable pour assurer, oui, un accès à un marché, qu'il y ait sur un même marché des joueurs différents auxquels les producteurs et les artistes peuvent avoir accès pour avoir leur musique diffusée à la radio.

8587 On pense que, en principe général, il serait souhaitable que dans l'ensemble des marchés on ait accès à une panoplie de joueurs qui permettent un accès très large.

8588 Évidemment, ça c'est la théorie. En pratique, ce qu'on dit cependant, c'est : oui, la diversité de propriété, si je peux utiliser ce mot-là, et diluer un peu la concentration, mais pas à tout prix. Encore faut-il qu'elle ajoute quelque chose à l'auditoire déjà de ce marché.

8589 J'ai pris connaissance rapidement avec Annie du document qui a été proposé par Cogeco, qui a été déposé. Malheureusement, je ne peux pas en faire une analyse fine parce qu'il y a beaucoup de données là-dedans et d'où l'importance... Je trouve que ça démontre juste, quand on a des rapports, quelle pertinence ils peuvent avoir parce qu'il y a une foule d'informations qu'il faudrait décoder.

8590 Il y en a cependant une qui me saute aux yeux, c'est sur la première page, quand on dit qu'il y a tellement de diversité entre Rythme FM et Cité Rock Détente dans ce marché. Je porte juste à votre attention qu'à la première page, les nouvelles entrées francophones pour l'année 2002, il est clairement indiqué, ce n'est pas nous qui le disons, ce n'est pas l'ADISQ qui le dit, c'est Cogeco :

« Rythme FM a fait 30 nouvelles entrées dans l'année et Cité Rock Détente 15 nouvelles entrées dans l'année. » (Tel que lu)

8591 Ça ne nous dit pas, peut-être qu'ils le préciseront, combien d'artistes différents, combien entre les entrées de Rythme FM et de Cité Rock Détente lesquelles sont les mêmes? Il y en a peut-être 15, 10, qui sont les mêmes, mais on voit que, dans une année, il y a eu 30 nouvelles entrées francophones seulement.

8592 Seulement quand on sait qu'à l'ADISQ, dans le cadre du gala de l'ADISQ, on recense en moyenne 200 à 225 disques par année qui comportent 12 chansons. Alors, ça fait un nombre impressionnant.

8593 Alors, ce qu'on dit c'est que même si on dit adulte contemporain et les autres formats qui semblent pour bien du monde, mais pas pour nous, être si différents, nous on ne la voit pas réellement cette différence-là.

8594 Et dans les formats qui sont proposés, si on prend le format Cogeco... mais le format qui est proposé par les gens d'Antenne 6, quand on entend, et on est heureux d'entendre ça : « Notre vedette sera la musique », j'ai entendu ça de mes oreilles aujourd'hui, on se dit : Ah! oui, tant mieux.

8595 Mais la musique d'hier, bien; mais la musique de demain? Ils n'ont pas l'intention de faire de la place à la musique de demain ni pour renouveler ce parc de musique là. Alors, on se demande : la musique oui, mais seulement pour quelles fins?

8596 Mme WYLIE: Mais là, vous parlez nouveautés. Quand nous parlions d'une nouvelle entrée, je croyais que nous étions d'accord hier, vous y avez peut-être repensé, qu'il y a deux questions différentes.

8597 Une c'est la relève, la nouveauté. Et l'autre, c'est... parce que je suppose que le format « Nostalgie » d'Antenne 6 est légitime. Alors, il s'agit à ce moment-là de voir, et ça c'est une autre chose, c'est de voir si dans le marché il y a un autre format nostalgie.

8598 Est-ce que vous voyez toujours ces deux questions-là comme étant différentes?

8599 Mme DROUIN: Oui, tout à fait.

8600 Mme WYLIE: Et il devient un petit peu plus difficile, évidemment, d'avoir des nouveautés quand le format est nostalgie, mais on peut le faire quand même.

8601 Mme DROUIN: Et là, il faut le regarder, je crois, à l'intérieur du marché. Et si on se dit le format nostalgie, quand on sait que déjà dans la programmation de stations qui veulent s'implanter des stations en place, et c'est déjà beaucoup nostalgie parce qu'il y a très peu de nouvelles entrées, quelle est la grosse différence entre un format réellement nostalgie et un format qui offre 15 nouvelles entrées dans un marché différent par année?

8602 Est-ce que déjà les joueurs en place en adulte contemporain et autres formats ne puisent pas déjà beaucoup dans le format nostalgie, c'est là la pertinence de voir ça à l'intérieur du marché.

8603 Mme WYLIE: Je voulais vos commentaires sur la validité, de ce que j'ai compris, de ce document qui était en partie de dire : dans une semaine, je vais peut-être ne pas le faire exactement correctement, mais dans une semaine de programmation, il n'y a pas de chevauchement entre les pièces musicales à l'antenne dans le format contemporain entre Rock Détente.

8604 Quels sont vos commentaires sur la validité de cette argumentation-là pour dire que c'est évident que c'est un format différent? Entre d'autres mots, sur 500 pièces, il y en a un très petit nombre qui ont été aux deux antennes. Donc, nous avons une formule musicale différente de l'autre.

8605 Mme DROUIN: Écoutez, je pense que ce sont des données importantes. Je pense qu'elles ne sont pas complètes. Il ne suffit pas de savoir qu'est-ce qui est différent, il faut savoir combien d'artistes différents ont été... Il faudrait raffiner ces données-là pour vraiment dire : voici, on est tellement différent.

8606 Parce que, selon nous, vous avez raison, il y a la différence entre les formats, donc un accès plus large à une profondeur d'un même genre musical, et il y a aussi la différence dans le nouvel accès de nouveautés.

8607 Mais c'est vrai que c'est un indicateur, il faut le regarder. C'est un indicateur important mais, selon moi, il mériterait d'être raffiné : combien d'artistes différents, les genres musicaux, il faudrait raffiner cette donnée-là.

8608 Mme WYLIE: Maître Drouin, la semaine prochaine vous êtes un conseiller et vous êtes assise ici et vous lisez le paragraphe 234 de l'ADISQ qui dit que :

« Le Conseil doit questionner --alors, ça c'est vous qui devez faire ça -- à l'audience la requérante afin que celle-ci démontre de façon précise -- et c'est souligné -- en quoi la formule musicale qu'elle propose se distingue des formules musicales des stations déjà en place dans un marché et contribue ainsi à offrir une alternative musicale à population. » (Tel que lu)

8609 Alors, suggérez-moi des questions que je peux poser qui démontreraient de façon précise... Cogeco en a suggéré une, je vous demande quelle est en la valeur, vous dites : « Ce n'est pas suffisant ».

8610 Quels autres mécanismes sont possibles?

8611 Mme DROUIN: C'est sûr que, premièrement, que nous entendions de la bouche du Conseil traiter beaucoup de diversité culturelle et ne pas seulement le traiter au sens où on l'entend aujourd'hui, c'est un concept très large, et qu'on entend que le Conseil se préoccupe de diversité des voix éditoriales dans un même marché, on est très heureux de l'entendre, c'est déjà des questions qu'on était très heureux d'entendre de la part du Conseil.

8612 Écoutez, c'est bien sûr que c'est un octroi de nouvelle licence, on se projette dans l'avenir. C'est pour ça que, pour nous, c'est important que, oui... évidemment, ce sont des intentions que vous donnent les requérants aujourd'hui, mais c'est pourquoi on pense qu'une licence de sept ans, c'est long.

8613 Je ne serai probablement plus ici devant vous dans sept ans, je serai ailleurs, je l'espère, je ferai d'autre chose. Je ne sais pas, vous serez peut-être vous aussi ailleurs... mais c'est long sept ans, et on se dit : donner un chèque en blanc à des radiodiffuseurs qui, sur la foi d'intentions aujourd'hui, qui sont des bonnes intentions, on ne remet pas en cause la bonne foi des radiodiffuseurs qui se présentent devant vous, mais on se dit qu'ils doivent aussi considérer l'industrie de la musique comme un partenaire et on ne se sent pas nécessairement traiter comme tel parce qu'on sent que les radiodiffuseurs ne se préoccupent pas de notre développement.

8614 Ils se préoccupent de, oui, de leur part de marché, on en est, on veut des radiodiffuseurs en santé, qui ont accès à un bassin de revenus publicitaires suffisants pour justement avoir les ressources pour diffuser de la musique.

8615 Mais quand on est vraiment partenaire de quelque chose, on développe ensemble, on se soucie du développement de son partenaire. Des fois on sent dans les formules qui sont proposées le développement de la musique de demain qui sera la source de leur programmation dans cinq ans, on ne sent pas cette préoccupation-là aussi marquée qu'on le souhaiterait.

8616 Maintenant, c'est pourquoi on souhaiterait que le Conseil mette en place et exige des radiodiffuseurs la production de rapports pour qu'on puisse « monitorer » ça et que vous ayez les outils, qu'on ait les outils pour vraiment voir si ça a été le cas. Est-ce qu'il y a eu vraiment une réelle contribution?

8617 C'est vrai qu'aujourd'hui les intentions, ils pourraient vous amener des « play lists », comme on dit, et ce ne serait que des intentions. Il va falloir dans les faits voir ce que c'est... Oui?

8618 Mme WYLIE: Alors, un des mécanismes est-ce que serait, par exemple, de nous assurer d'année en année, assumant que vous acceptez que ça c'est un indice de diversité, que ce même manque de chevauchement soit indiqué au Conseil année par année.

8619 Vous acceptez ça comme un indice assez important de la diversité de formule entre deux stations?

8620 Mme DROUIN: Avec plus de détails, oui. Parce que le nombre de rotations aussi c'est important, et on voit dans le rapport que Cogeco présente qu'il y a quand même des données. Comme je vous dis, on ne l'a pas analysé en détail, mais il n'y a pas juste le nombre d'entrées, le nombre de rotations qu'on leur a données.

8621 Mme WYLIE: Exactement.

8622 Mme DROUIN: S'il y a 500 entrées à une rotation, ça ne fait pas...

8623 Mme WYLIE: Et les nouveautés, ça je m'y comprends mieux, parce que souvent vous parlez de relève, je vois ça comme un deuxième volet.

8624 Et une fois qu'on a défini ce que c'est une nouveauté, je suppose qu'on peut exiger de démontrer qu'il y en a un certain nombre, dépendant de la formule, je suppose.

8625 La diversité, c'est un peu plus difficile à vraiment pouvoir trouver des mécanismes satisfaisants. Et donc, c'est un départ pour vous?

8626 Mme DROUIN: Oui, c'est un départ. Vous avez très raison d'appuyer sur le fait qu'il y a deux choses : il y a les nouveautés... Et même, on n'est pas contre un format adulte contemporain, ce n'est pas ça, on le sait que cette tranche de la population a le droit aussi d'avoir un format qui lui ressemble et tout ça.

8627 Mais on veut plus de profondeur dans le même genre musical si vous décidez que dans ce marché-là il y a lieu d'octroyer une licence pour ce format-là, mais au moins qu'il y ait une profondeur dans ce format.

8628 Mme WYLIE: Oui, nous rappelant qu'il n'y a pas de format. Ces discussions que nous avons eues hier, et nous y revenons facilement quand on commence à identifier la musique.

8629 Je suppose que ce genre de rapport là n'est pas tout à fait aussi compliqué que le format, puisque c'est simplement de démontrer que les pièces musicales jouées à une station plusieurs fois, en prenant la rotation en considération, sont différentes de l'autre.

8630 Alors, ce n'est pas une question d'établir le format, mais de dire : elles sont différentes, parce qu'elles jouent des pièces musicales différentes.

8631 Maintenant, dans votre intervention écrite, vous semblez remettre en question le réalisme et la faisabilité de la demande déposée par Antenne 6 et qui, je suppose, dans l'équilibre que vous vouliez que nous établissions dans les critères pour donner une licence, seraient d'une certaine importance pour vous puisque vous avez mis la concurrence comme significative dans ce marché particulier.

8632 Comment êtes-vous arrivés à ce paragraphe 218 remettant en question la faisabilité de la demande?

8633 Mme DROUIN: On a évalué, on s'est dit : évidemment, une nouvelle station de radio va commander des dépenses de programmation importantes, évidemment, si on veut solliciter une nouvelle... peut-être une nouvelle tranche de la population et on se dit : est-ce que les radiodiffuseurs veulent dépenser comme argent pour mettre en place des programmations qui intéressent le public, pour nous à l'ADISQ c'est un indicateur important.

8634 Et on s'est aperçus qu'en étudiant la demande de Cogeco, bon TVA qui n'est plus là, mais de Cogeco par rapport à celle d'Antenne 6, il y a une très grande différence entre le montant des dépenses de programmation qu'entend faire Cogeco par rapport à Antenne 6.

8635 Alors, c'est pourquoi on soulève ce point-là, et vous avez posé des questions aujourd'hui pour voir... ce qu'ils vous ont répondu, c'est qu'ils étaient capables de faire plus avec moins, c'est ce que j'ai compris. Alors, est-ce que c'est une réponse satisfaisante pour vous, je vous laisse juge, mais c'était, nous, surtout au niveau des dépenses de programmation.

8636 Mme WYLIE: Alors, pour vous, vous êtes arrivés au paragraphe 218 pour les raisons que vous élaborez dans le paragraphe 218?

8637 Mme DROUIN: Oui, tout à fait. Tout à fait, c'est ça.

8638 Mme WYLIE: C'est-à-dire les dépenses de programmation?

8639 Mme DROUIN: Oui, c'est ça.

8640 Mme WYLIE: Vous avez les retenues, et caetera.

8641 Mme DROUIN: Oui.

8642 Mme WYLIE: Maintenant, au paragraphe 222 vous revenez à votre préoccupation première, je dirais?

8643 Mme DROUIN: Oui.

8644 Mme WYLIE: Oui, qui est les argents en développement de talents canadiens.

8645 Mme DROUIN: Oui.

8646 Mme WYLIE: Et vous suggérez que vous êtes prêts à accepter la plus petite taille d'Antenne 6 comparé, si je me souviens bien, c'est 6 millions comparés aux 60 millions de Cogeco, et qu'à votre avis Antenne 6 devrait trouver une position mitoyenne entre ces chiffres-là.

8647 À quoi vous attendiez-vous? En plein milieu ou un petit peu plus à gauche? À droite?

8648 Mme DROUIN: Écoutez, pour analyser l'impact pour un radiodiffuseur, évidemment de la contribution, de sa contribution au développement de talents canadiens, évidemment la norme qu'on s'est donnée à l'ADISQ, c'est de dire : sur l'ensemble de ces revenus bruts totaux qu'il ira tirer du marché, combien est-il prêt à en retourner pour, évidemment, le développement du talent canadien?

8649 Évidemment, il y aura un avantage à aller chercher des revenus, alors combien en redonnera-t-il pour développer? Alors, nous, le critère qu'on analyse, évidemment, c'est le pourcentage des contributions sur les revenus totaux.

8650 En faisant cette analyse-là, on s'est aperçus que, oui, c'est une plus petite entreprise que Cogeco, évidemment, mais malgré cela, Cogeco, le pourcentage, c'est 3 pour cent de ses revenus totaux qu'il compte réinvestir en contributions de talents canadiens, tandis que pour Antenne 6 on parle de 0,5 pour cent de ses revenus totaux qu'il compte réinvestir en contributions au développement de talents canadiens.

8651 On se dit, évidemment, en même temps : Cogeco a des synergies dont il peut bénéficier, évidement c'est une plus grosse boîte, alors il faut tenir compte de tout ça, on ne peut pas nécessairement demander le même 3 pour cent, mais quand même, on se dit parce que Cogeco, lui, a des synergies qui... on espère qu'il y aura des économies d'échelle face à l'implantation de son réseau.

8652 On peut peut-être être un peu moins exigeant pour une entreprise indépendante, mais quand même pas, on trouve que ce que propose Antenne 6 n'est pas satisfaisant; 0,5 pour cent des revenus, ce n'est sûrement pas satisfaisant.

8653 Mme WYLIE: Vous avez fait une analyse de toutes les demandes?

8654 Mme DROUIN: Oui.

8655 Mme WYLIE: Moi, j'aurais pu le faire mais je ne l'ai pas fait.

8656 Mme DROUIN: Oui.

8657 Mme WYLIE: Quelle est le moyenne de pourcentage de revenus projetés?

8658 Mme DROUIN: Ça varie entre 3 et 5. À peu près 3, 4,1... dans les autres marchés on l'a dans...

8659 Mme WYLIE: Des revenus projetés?

8660 Mme DROUIN: Des revenus totaux, oui. C'est ça, c'est 3, 4,1 dans certains marchés... On pourrait regarder chacun de nos paragraphes, mais... Pour nous, très significatif, on commence 3 à 5 pour cent, ça commence à être très significatif.

8661 Mme WYLIE: Au moins, c'est divisé également entre MUSICACTION et autres.

8662 Mme DROUIN: C'est ça. C'est ça. Et puis il y a « très significatif », « acceptable » et « non acceptable ».

8663 Mme WYLIE: Vous êtes prête à devenir conseillère, maître Drouin.

8664 Mme DROUIN: Ah! oui, n'importe quand.

8665 Mme WYLIE: Vous avez déjà des barèmes de... Merci. Merci, Monsieur le Président.

8666 LE PRÉSIDENT: Madame Noël?

8667 CONSEILLÈRE NOËL: Une question, madame Drouin. Les projections de revenus de BAII, ne sont évidemment pas les mêmes dans les deux stations ici qu'on a devant nous, les deux stations proposées, celle d'Antenne 6 et celle de Cogeco.

8668 Pour une petite opération comme celle d'Antenne 6, est-ce que ça ne serait pas un problème en augmentant de façon assez substantielle ses contributions au développement de talents canadiens? Ce ne serait pas un problème que de traîner des résultats négatifs sur une longue période alors qu'on n'a pas la profondeur de revenus d'un groupe intégré comme Cogeco?

8669 Je pense que c'est aussi un autre point de vue, peut-être, qu'il faut envisager. Quand on a des revenus en câblodistribution, des revenus de télévision, des revenus de radio, on peut se permettre de traîner un BAII négatif pour un certain nombre d'années et important.

8670 Mais j'ai entendu tout à l'heure que le BAII du Lac-Saint-Jean, si on faisait le différentiel entre le Saguenay et le Lac-Saint-Jean, le BAII du Lac-Saint-Jean c'est 39 000 $. Quelles ressources on a, et il faut se rappeler que le marché central de Saguenay, le montant qui est prévu, c'est 3 000 $, on le double dans le cas d'Antenne 6.

8671 J'aimerais ça avoir vos commentaires là-dessus.

8672 Mme DROUIN: Je dirais là-dessus que, bien sûr, ce sont des projections. Ce sont des projections financières et on l'analyse en pourcentage et on pense que les pourcentages... Quand vous parlez des autres revenus, les revenus de Cogeco, par exemple, ou les revenus d'un autre groupe, on regarde le pourcentage des contributions sur les revenus de Cogeco dans ce champ d'activité là, je veux dire, les autres revenus de Cogeco en câblodistribution ou ailleurs ne sont pas pertinents dans l'analyse que l'on fait là, mais...

8673 CONSEILLÈRE NOËL: Je comprends, mais ils sont pertinents dans la capacité de cette entreprise-là de subir des pertes année après année, ce qui n'est pas le cas d'une petite entreprise qui n'a pas d'autres formes de revenus positifs.

8674 Mme DROUIN: Oui, mais je n'ai pas les états financiers, je ne les ai pas regardés...

8675 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous demande juste une réflexion sur le thème.

8676 Mme DROUIN: Sur le thème « variation sur un même thème ». On a dit, dans notre mémoire, qu'on était prêts à voir qu'une entreprise indépendante comme ça, une plus petite entreprise, que vous n'ayez pas la même exigence en matière de contributions au développement de talents canadiens, on est prêts à mettre ça dans la balance.

8677 Mais, en même temps, Antenne 6 a une autre station de radio, je n'ai aucune idée comment vont leurs affaires dans leur autre station de radio, mais j'imagine que s'ils demandent une autre licence et qu'ils veulent grossir, ils veulent grandir, ils ont probablement les reins solides pour en partir une nouvelle, c'est ce que je pense.

8678 CONSEILLÈRE NOËL: D'après ce qu'on nous a dit, ils veulent survivre.

8679 Mme DROUIN: On comprendrait que le Conseil soit moins exigeant mais, en même temps, je le répète, ils ont dit : « Notre vedette sera la musique », je pense que c'est dans leur intérêt qu'il y ait des contributions qui aillent au développement du talent canadien, peut-être pas à court terme parce que c'est nostalgie, mais dans cinq ans ils seront contents que les producteurs d'aujourd'hui produisent des disques pour qu'ils puissent les tourner dans cinq ans.

8680 CONSEILLÈRE NOËL: Merci.

8681 Mme DROUIN: J'aurais juste un point. Pour nous, ce n'est pas clair. On a entendu Cogeco et Antenne 6 parler, évidemment, de leur 45 pour cent de contenu canadien. On voulait juste savoir si vous pouvez leur poser la question que le 45 pour cent, on sentait Cogeco réticent à l'appliquer aux heures de grande écoute sur la semaine de radiodiffusion, mais...

8682 CONSEILLÈRE NOËL: Ils ont accepté.

8683 Mme DROUIN: Ils ont accepté? O.K., parfait. C'est beau.

8684 CONSEILLÈRE NOËL: Ils n'étaient pas charmés de l'idée, mais nous leur avons posé des questions précises auxquelles ils ont finalement répondu qu'ils pouvaient vivre avec cette exigence. Si ce n'est pas le cas, on va en entendre parler à la réplique avec des précisions précises.

8685 Mme DROUIN: D'accord. Parfait. Merci.

8686 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, mesdames. Monsieur le secrétaire?

8687 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président.

8688 La prochaine intervention comparante sera présentée par Astral Radio inc., monsieur Michel Arpin.

--- Pause / Pause

1650

INTERVENTION / INTERVENTION

8689 M. PARISIEN: Monsieur le Président, mesdames et monsieur les conseillers, membres du personnel.

8690 Je suis Jacques Parisien, président d'Astral Radio inc. M'accompagnent aujourd'hui : à ma droite, Luc Sabbatini, vice-président exécutif d'Astral Radio; et, à ma gauche, Richard Turcotte, directeur général des stations d'Astral Radio au Saguenay.

8691 Monsieur le Président, le but de notre intervention est simple : faire valoir au Conseil qu'il serait prématuré d'octroyer une nouvelle licence de station de radio commerciale dans le marché de Saguenay.

8692 Notre ferme conviction à cet effet repose sur deux prémisses de base.

8693 Premièrement, le marché du Saguenay est un marché économiquement fragile, déjà bien pourvu en stations locales qui proposent un large éventail de formules.

8694 Deuxièmement, une nouvelle station de radio commerciale a été introduite il y a à peine 15 mois dans ce marché, et on doit donner à cette dernière ainsi qu'aux stations qui y étaient déjà présentes le temps de s'adapter à cette concurrence accrue.

8695 M. SABBATINI: Comme nous l'avons indiqué dans notre intervention écrite, Saguenay est un marché économiquement fragile, où le taux de chômage est sensiblement plus élevé que la moyenne québécoise, alors que le revenu des ménages et le revenu disponible à la consommation y sont sensiblement plus faibles.

8696 Les ventes au détail y ont chuté de 10 pour cent entre 1999 et 2001, alors que la valeur des permis de construction et le nombre de mises en chantier sont en baisse, depuis 1998, de 40 pour cent et 22 pour cent, respectivement.

8697 Il y a quelques jours, l'économiste Jean-Pierre Lachance notait que le Saguenay-Lac-Saint-Jean est le seul territoire avec le Bas-Saint-Laurent qui échappe à la très forte croissance de l'économie constatée dans la province.

8698 Bien qu'il soit de taille comparable à celle des marchés de Trois-Rivières et de Sherbrooke, le marché de Saguenay, en dépit de sa fragilité économique, compte beaucoup plus de stations locales de langue française : sept en tout.

8699 Ces stations sont très diversifiées, tant en termes de propriété que de format : cinq entreprises différentes se partagent la propriété de ces sept stations. Et un large éventail de formules est offert, des stations à prédominance verbale à la musique classique en passant par les formats grands succès contemporains, rock classique, nostalgie et adulte contemporain.

8700 Parmi les autres caractéristiques du marché de Saguenay, mentionnons le dynamisme exceptionnel de la station de radio communautaire CKAJ-FM qui détient une part de marché de près de 12 pour cent, ce qui est sans équivalent dans les autres marchés québécois de taille comparable.

8701 Bien que l'écoute des stations extérieures au marché y soit beaucoup plus faible qu'à Trois-Rivières ou Sherbrooke, les stations commerciales locales de Saguenay se partagent un montant total de recettes publicitaires sensiblement inférieur et qui croît à un rythme moins soutenu.

8702 Avec pour résultat des marges BAIIA inférieures de moitié environ à celles des stations de Sherbrooke et Trois-Rivières.

8703 M. TURCOTTE: Par ailleurs, une nouvelle station locale a été autorisée dans ce marché il y a à peine 15 mois.

8704 Il s'agit de CKYK-FM d'Alma qui, suite au transfert de son antenne au mont Valin et à la résolution des problèmes de qualité de réception de son signal, rayonne sur l'ensemble du marché du Saguenay depuis décembre 2001. Elle y a déployé une force de vente commerciale de premier plan, en plus d'y installer au cours des derniers mois bureaux et studio dans l'arrondissement de Chicoutimi.

8705 Avec pour résultat qu'entre l'automne 2001 et l'automne 2002, sa part d'écoute auprès de son auditoire cible 18-34 ans a doublé dans le marché du Saguenay, passant de 11 pour cent à 22 pour cent. Auprès de l'ensemble de l'auditoire, sa part de marché a augmenté de 47 5.

8706 Et ce n'est, bien sûr, qu'un début, puisqu'il est généralement reconnu dans l'industrie qu'il faut trois ans à une nouvelle venue pour atteindre sa maturité et faire le plein d'auditeurs dans son nouveau marché.

8707 Quant à l'incidence de l'arrivée de CKYK sur les recettes publicitaires des autres stations du marché, elle ne pourra en fait être mesurée qu'à compter de l'automne prochain, puisque les annonceurs attendent généralement deux sondages consécutifs avant d'ajuster de manière significative leurs pratiques d'achat.

8708 Nous soumettons que, dans un tel contexte, il n'est ni nécessaire ni souhaitable d'octroyer dès maintenant une nouvelle licence de station de radio commerciale dans ce marché.

8709 Nous croyons au contraire que cela serait préjudiciable aux stations de radio existantes.

8710 Des stations dont la rentabilité collective était déjà historiquement plus faible que celle des stations de Trois-Rivières et de Sherbrooke et qui, contrairement à ces dernières, doivent actuellement absorber la concurrence découlant de l'implantation d'une nouvelle station commerciale dans le marché.

8711 Ajoutons que dans le cas de Trois-Rivières ou de Sherbrooke, l'ajout d'une nouvelle station de radio commerciale pourrait sans doute contribuer à rapatrier une partie de l'écoute très importante accaparée par les stations hors marché.

8712 Alors que dans le cas du Saguenay, où les stations locales accaparent déjà 97 pour cent de l'écoute, l'impact de la concurrence d'une nouvelle station devra être entièrement assumé par les stations locales existantes.

8713 M. PARISIEN: Pour toutes ces raisons, nous demandons au Conseil de rejeter les deux demandes de nouvelles stations de radio pour le marché de Saguenay de façon à donner aux stations existantes le temps d'absorber l'accroissement de la concurrence et de stabiliser leurs revenus.

8714 Nous soumettons qu'il n'y a pas d'urgence à accorder une nouvelle licence dans ce marché et qu'un report de quelques années ne porterait pas préjudice au système de la radiodiffusion ni aux auditeurs du Saguenay, déjà mieux pourvus en stations locales que ceux de Sherbrooke et de Trois-Rivières.

8715 Deux marchés où il n'y a pas eu d'ajout de nouvelles stations commerciales locales depuis au moins 15 ans, alors que Saguenay est encore en période d'adaptation à l'arrivée d'un nouveau concurrent.

8716 En terminant, je voudrais souligner que nous ne sommes pas les seuls à soutenir que le marché de Saguenay est trop fragile économiquement pour supporter l'ajout immédiat d'une nouvelle station de radio commerciale.

8717 C'est aussi la position défendue par le Syndicat des employés de CJAB-CKRS. C'est aussi la conclusion à laquelle en est arrivé le Groupe TVA, qui a décidé en conséquence de retirer sa demande. C'est enfin la position que défendait il y a peu Cogeco qui considérait que l'ajout de CKYK allait réduire indûment l'assiette publicitaire disponible et compromettre le fragile équilibre du marché saguenéen.

8718 Nous vous remercions de votre attention et serons heureux de répondre à vos questions.

8719 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, monsieur Parisien.

8720 Je pense que votre présentation était très claire et je n'ai plus de questions à vous poser, sauf quelques-unes.

8721 Si vous retournez à l'intervention du Groupe Antenne 6... Est-ce que vous l'avez devant vous, sinon je peux vous lire le paragraphe en question, ce n'est pas long.

8722 M. PARISIEN: Peut-être vous pourriez le lire?

8723 LE PRÉSIDENT: Il écrit à la page 5 :

« L'achat des stations Rock Détente par Astral vient de recréer ce déséquilibre concurrentiel car, avec deux stations, Astral contrôle maintenant 67 pour cent des heures d'écoute de la radio commerciale au Saguenay et 62 pour cent au Lac-Saint-Jean. » (Tel que lu)

8724 Est-ce que vous avez des commentaires à apporter là-dessus?

8725 M. PARISIEN: Je vais demander à monsieur Sabbatini de répondre à la question.

8726 M. SABBATINI: Les données que monsieur Lévesque nous donne sont celles de l'automne 2002, le sondage BBM de l'automne 2002. J'écoutais avec beaucoup d'enthousiasme ce que monsieur Lévesque nous annonçait tantôt, il semble être un comptable de formation, mais un entrepreneur très enthousiaste dans sa vision de la radio du Saguenay.

8727 On a une nouvelle station qui s'appelle CKYK qui, on l'a entendu depuis ce matin, a connu des problèmes techniques lors de son implantation sur le mont Valin, et on sait qu'une station de radio doit prendre de deux à trois ans avant d'atteindre sa maturité. Et déjà, seulement en un an, malgré des problèmes techniques, il a doublé son auditoire dans le groupe cible 18-34 et a augmenté sa pénétration auprès des 12 ans plus de 47 pour cent.

8728 Alors, on sait que cette station-là va continuer de grandir. Présentement, nos heures d'écoute sont de 67 pour cent; on a un nouveau joueur qui, possiblement TVA ou autre, va faire l'acquisition de CKRS, qui va investir dans cette station-là, qui va peut-être continuer de grandir encore, et sûrement que CKYK va pouvoir bénéficier au cours des prochains sondages d'une croissance de ses heures d'écoute, au détriment d'Astral.

8729 Alors, 67 pour cent est une bonne note maintenant; elle risque d'être 60 pour cent au prochain, 55 pour cent à l'autre.

8730 LE PRÉSIDENT: Merci. Les deux requérantes ont fait référence au fait que, quant à elles, il existe maintenant un déséquilibre concurrentiel avec la dominance d'Astral dans le marché. Je vous invite à faire des commentaires là-dessus.

8731 M. PARISIEN: Lorsqu'on a préparé notre intervention, on s'est proposés un peu plus comme amicus curiae du CRTC en essayant de contribuer à votre réflexion et en suggérant qu'il n'y aurait pas état d'urgence ou qu'il n'y aurait pas nécessité de donner une nouvelle licence dans ce marché.

8732 Et on a volontairement pris une approche, si je peux dire « soft », ou comme ce matin on l'a qualifiée un peu « minou », parce qu'il n'y aurait pas besoin d'avoir une autre attitude que celle-là. Par contre, en écoutant ce matin les propos que Cogeco a tenus à l'égard d'Astral en utilisant des termes comme « dominant », bien, ça fait perdre un peu le côté « soft » et ça fait ressurgir le côté un peu plus agressif.

8733 Et puis je pourrais partir dans un discours ou un débat sur les parts de marché publicitaire. Dans le marché qui nous concerne, présentement, nous évaluons que nous avons 12 pour cent du marché publicitaire dans les médias radio, télévision, journaux, et caetera. Cogeco a 24 pour cent avant l'octroi d'une nouvelle licence de radio, si jamais c'est eux qui avaient la nouvelle licence.

8734 Donc, je pense que ce matin, dans ses propos, Cogeco comparait des pommes et des oranges, je pense qu'on a fait la preuve devant le Conseil à plusieurs occasions, et on continue dans ces audiences à faire la preuve que la radio compétitionne toujours contre la télévision et contre les autres médias, et que si on veut évaluer le potentiel d'un marché il faut regarder l'assiette publicitaire et non seulement, je dis bien non seulement, celui de la radio.

8735 LE PRÉSIDENT: Merci. Finalement, les requérantes ont estimé le taux de croissance des recettes publicitaires dans le marché du Saguenay d'ici les prochaines cinq ou sept années. Est-ce que vous avez vous autres un chiffre à nous offrir pour votre estimation de la croissance du marché en revenus publicitaires?

8736 M. SABBATINI: On remarque avec les données du CRTC que le marché du Saguenay, en fait de Chicoutimi-Jonquière, est celui qui a connu le plus faible taux de croissance lors des cinq, six dernières années.

8737 Il semble qu'une croissance de 3 pour cent peut être une croissance qui est raisonnable dans le contexte actuel, en notant toutefois que c'est un marché fortement instable. D'une année à l'autre, on a des croissances négatives, des croissances positives.

8738 Et vous avez beaucoup d'indicateurs économiques, qu'on a soulignés tout au cours de la journée et dans notre introduction, qui font qu'on est très inquiets de la santé économique de ce marché-là. Mais peut-être que le marché peut soutenir un 3 pour cent, ce n'est pas abusif.

8739 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, messieurs. Je n'ai plus de questions.

8740 M. PARISIEN: Merci beaucoup.

8741 LE PRÉSIDENT: Monsieur le secrétaire?

8742 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président.

8743 En phase IV, je demanderais maintenant au Groupe Radio Antenne 6 de répondre aux interventions à ce moment-ci.

--- Pause / Pause

PHASE IV

1700

8744 LE PRÉSIDENT: Monsieur Lévesque?

INTERVENTION / INTERVENTION

8745 M. LÉVESQUE: Monsieur le Président, Madame la Vice-Présidente, mesdames et monsieur les conseillers.

8746 Mon nom est Marc-André Lévesque. Je suis accompagnée une fois de plus de Rosaire Leclerc, Louis Arcand, David Béland et Peter Fleming.

8747 La seule intervenante à manifester son opposition à notre projet est Astral Radio inc., titulaire des licences des stations CKRS, CFIX-FM et CJAB-FM de Saguenay, au motif que le marché ne peut supporter l'ajout d'une nouvelle station. L'ADISQ a également soulevé des questions à l'égard de notre demande.

8748 Astral prétend, à partir des données tirées de notre demande, que l'économie du Saguenay-Lac-Saint-Jean est fragile. Elle omet cependant de faire état d'une donnée plus positive qui est aussi fournie à notre demande. L'indice d'activité des ventes au détail est supérieur à la moyenne canadienne.

8749 Cet indice permet entre autres de mesurer la vitalité économique d'une région ou d'un marché. Dans notre région, l'activité de commerce au détail provient à 70 pour cent de la nouvelle ville de Saguenay, où une nouvelle station pourrait être implantée.

8750 De plus, les données mises à jour depuis le dépôt de notre étude démontrent une baisse du taux de chômage, une augmentation des ventes au détail et de la construction dans la région.

8751 Ces chiffres sont confirmés par les plus récentes données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, qui montrent une progression de 77 pour cent de la construction dans notre région au cours de la dernière année.

8752 D'ici 2010, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, de grands projets déjà annoncés totalisant des investissements de 8 milliards de dollars auront un effet tonifiant sur l'économie régionale, comme :

8753 - Le projet hydroélectrique de la Péribonka, 1,2 milliard.

8754 - Celui du réservoir Kénogami, 172 millions.

8755 - La modernisation de l'usine Vaudreuil et une nouvelle usine de cuves de la compagnie Alcan auront des retombées de 165 millions de dollars et créeront 400 emplois.

8756 - La construction de l'autoroute reliant Québec à Saguenay emploiera plus de 1 000 travailleurs par année pendant cinq ans et injectera dans l'économie régionale des sommes approchant le demi-milliard de dollars.

8757 D'ici 2008, les entreprises et travailleurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean vont profiter de 17,5 milliards d'investissements dans l'ensemble des zones de rayonnement nordique de la région.

8758 Avec les mesures mises en place par les gouvernements afin de favoriser la deuxième et troisième transformation du bois et de l'aluminium, nous sommes confiants que l'économie régionale poursuivra sa croissance au cours des prochaines années.

8759 Astral prétend que le marché compte 7 stations de radio locales : 2 stations de Radio-Canada, 1 communautaire et 4 stations commerciales privées. Elle inclut dans ce nombre la station CKYK-FM du Groupe Radio Antenne 6, dont la licence stipule pourtant qu'elle est une station d'Alma. Les rapports BBM considèrent aussi CKYK-FM comme la station locale d'Alma.

8760 Pour évaluer le marché de la radio au Saguenay, il faut considérer seulement les stations commerciales qui partagent l'assiette publicitaire. Nous avons démontré dans notre demande que la population du Saguenay profite de moins de services différents par habitant que d'autres marchés comparables, et ce, même si on incluait CKYK-FM dans ce marché.

8761 Astral soulève dans son intervention le fait que les revenus totaux de la radio commerciale au Saguenay en 2001 étaient inférieurs à ceux réalisés dans les marchés de Sherbrooke et Trois-Rivières, et que la marge de BAII était également inférieure.

8762 Tout d'abord, nous tenons à faire remarquer au Conseil que ces deux marchés affichent une rentabilité deux fois supérieure à la moyenne québécoise. Notons aussi que la marge de profits avant impôt dans le marché du Saguenay est plus élevée que dans le marché de Montréal.

8763 Dans sa demande pour l'achat des stations de Télémédia, Astral a fourni des prévisions financières qui prévoyaient que les revenus des stations du Saguenay bondiraient de 7,4 pour cent la première année et de 4,5 pour cent par année par la suite. Les profits d'exploitation devaient s'élever à 16 pour cent la première année, pour atteindre 27 pour cent au terme de la licence.

8764 Astral s'inquiète des conséquences de l'arrivée d'une nouvelle station sur la radio communautaire de Jonquière en prétendant que le format que nous proposons est déjà en place dans le marché sur les ondes de CKAJ.

8765 Cette station diffuse une large gamme de styles de musique, tel qu'exigé par les politiques du Conseil. Elle s'affiche aussi comme celle offrant le plus de diversité. Sa popularité est attribuable principalement à ses émissions de musique country. En plus, elle offre à son public des émissions de musique rétro, latino et disco, du folklore, du rock et de la musique de tous les pays du monde.

8766 Même si la station diffuse certaines émissions de musique « oldies » et quelques-unes de nostalgie, CKAJ ne prétend pas à l'exclusivité de chacun de ceux-ci. À preuve, CKAJ n'est pas intervenue pour s'opposer à notre demande.

8767 L'arrivée récente de CKYK-FM dans le paysage radiophonique du Saguenay est l'autre motif invoqué par Astral pour s'opposer à notre demande.

8768 Dans la décision permettant à CKYK-FM d'étendre son signal au Saguenay, le Conseil déclarait qu'il souhaitait faire en sorte d'éliminer le déséquilibre qui existe dans les marchés du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8769 Astral, qui s'était opposé à la demande de CKYK-FM, s'est depuis porté acquéreur de la station de Télémédia à Saguenay, ce qui a pour conséquence d'amplifier davantage le déséquilibre puisque cette entreprise contrôle maintenant à elle seule 67 pour cent des heures d'écoute de la radio commerciale au Saguenay et 62 pour cent au Lac-Saint-Jean.

8770 Astral Média est l'une des premières entreprises média au Canada. Elle emploi 1 700 personnes. En radio, elle détient, au Québec seulement, 24 stations FM. C'est une compagnie publique détenant un actif total frisant le milliard de dollars. Son chiffre d'affaires, qui a presque quadruplé au cours des quatre dernières années, s'élevait en 2002 à plus de 400 millions, lui permettant de dégager un profit d'exploitation approchant les 100 millions de dollars.

8771 Le Groupe Radio Antenne 6 est, pour sa part, la seule entreprise média au Saguenay-Lac-Saint-Jean qui soit la propriété des gens de la région. Elle exploite six stations de radio et emploi 35 personnes. Son actif total s'élève à moins de 4 millions et son chiffre d'affaires à moins de 3 millions.

8772 Astral est certainement capable de faire face à notre concurrence au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Antenne 6, pour sa part, ne pourra affronter la puissante machine de ses deux réseaux s'il n'est pas en mesure de développer une offre comparable dans le marché.

8773 J'aimerais ajouter également qu'Astral précise qu'il est un peu prématuré d'ajouter une station dans le marché, qu'on devrait attendre un peu, et je vous ai fait part lors de notre présentation que c'est maintenant ou jamais pour nous la chance d'avoir une offre équivalente à celle d'Astral, puisque dans la tour du mont Valin il ne reste qu'une place et il y a déjà un candidat en lice, il y a une radio religieuse qui attend.

8774 Télé-Québec attend de voir si nous allons obtenir cette licence, et si nous ne l'obtenons pas, c'est la radio religieuse qui va prendre la place. Alors, pour nous, ce n'est pas prématuré, c'est maintenant ou jamais.

8775 Concernant l'intervention de l'ADISQ, maintenant. Afin de permettre à FACTOR et MUSICACTION de profiter des fonds nécessaires à la réalisation de leurs objectifs, l'ACR a mis en place un plan qui tient compte de la capacité financière des stations de tous les marchés au Canada.

8776 Pour les marchés de la taille de Saguenay, la contribution prévue est de 3 000 $ annuellement. Le Groupe Radio Antenne 6 s'est engagé à investir le double, dont la moitié sera remise à MUSICACTION et l'autre moitié consacrée au développement de talents régionaux par un soutien à la troupe QuébecIssime.

8777 Nous nous engageons aussi à investir au moins 140 000 $ au cours du terme de la licence en services indirects, qui prendront la forme de campagnes publicitaires, de promotions conjointes ou de diffusions de spectacles. Ces engagements sont d'une grande importance pour les organismes qui en profitent.

8778 L'ADISQ s'interroge à savoir si Antenne 6 est prête à investir les ressources nécessaires à la réalisation de son projet.

8779 La demande que nous avons préparée est fondée sur des synergies importantes de la nouvelle station avec ses opérations actuelles de l'entreprise. Cette façon de procéder nous a permis d'assurer la survie et le développement de toutes nos stations depuis dix ans.

8780 Alors que les grandes entreprises de notre industrie ont fermé plusieurs stations pendant cette période, nous avons réussi à consolider chacune de nos stations dans son marché local.

8781 Les prévisions financières que nous avons soumises ne tiennent en compte que les coûts additionnels requis pour l'exploitation de la nouvelle station. Nous avons estimé les synergies par rapport à l'exploitation complète d'une station à plus de 320 000 $ annuellement.

8782 Les dépenses en programmation de la nouvelle station sont comparables à celles de nos stations de Roberval et Dolbeau-Mistassini. Les économies par rapport aux sommes investies dans CKYK-FM sont attribuables aux synergies dont nous sommes en mesure de profiter.

8783 La proportion des sommes investies en programmation par rapport aux dépenses totales est aussi comparable à celle de nos autres stations et dépasse la moyenne des stations FM au Québec. Radio Nostalgie peut donc être assurée de toutes les ressources nécessaires pour en faire un succès, tant au niveau de l'écoute que sur le plan financier.

8784 Quarante-cinq intervenants ont tenu à faire savoir au CRTC qu'ils appuyaient notre démarche. Nous sommes particulièrement fiers de souligner que ces intervenants proviennent de tous les coins de notre région et de tous les milieux.

8785 Ces interventions reprenaient pour la plupart les éléments suivants :

8786 - CJJO Radio Nostalgie diffusera une programmation locale, ce qui nous a toujours permis de réussir dans les communautés que nous desservons actuellement.

8787 - Rejoindra également le groupe des 35-64 ans présentement mal desservi dans la région.

8788 - Offrira une voix nouvelle et un traitement de l'information différent de ce qui est offert sur les autres stations de radio du Saguenay.

8789 - Permettra d'instaurer une concurrence plus sensible aux besoins des commerçants et organismes du milieu.

8790 - Consolidera enfin et assurera le développement d'une entreprise régionale.

8791 Nous désirons, en terminant, remercier toutes les personnes et organismes qui se sont manifestés pour soutenir notre demande.

8792 Merci.

8793 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, messieurs. Monsieur le secrétaire?

8794 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président.

8795 Je demanderais maintenant à Cogeco Radio-Télévision inc. de répliquer aux interventions à ce moment-ci.

--- Pause / Pause

1715

INTERVENTION / INTERVENTION

8796 M. CARTER: Monsieur le Président, mesdames et monsieur les conseillers, membres du Conseil.

8797 Mon nom est Michel Carter. Je suis président et chef de la direction de Cogeco Radio-Télévision et je suis entouré de l'équipe que je vous ai présentée un peu plus tôt ce matin, à l'exception de madame Annie Tremblay qui a dû nous quitter pour reprendre un vol vers le beau pays du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8798 En débutant, nous aimerions remercier chaleureusement les près de 200 intervenants qui ont soutenu très majoritairement nos demandes dans les trois marchés où nous avons présenté des demandes. Ces intervenants proviennent de toutes les facettes de la vie sociale, politique et culturelle de chacun des marchés, et nous leur sommes très reconnaissants.

8799 Nous aimerions tout d'abord répondre aux arguments que l'ADISQ a faits lors de son intervention.

8800 Nous aimerions tout d'abord les remercier, nous notons qu'ils ont fait une étude très sérieuse de l'ensemble des propositions qui ont été déposées devant le Conseil.

8801 Nous notons également que l'ADISQ a salué d'abord notre proposition de promettre 45 pour cent de musique canadienne francophone, et nous rappelons au Conseil que nous étions les premiers au Québec à proposer ce niveau de musique canadienne.

8802 Vous avez justement souligné, madame Noël, notre acceptation, si le Conseil le juge nécessaire, d'étendre ce 45 pour cent de 6 heures le matin à 6 heures le soir.

8803 Nous notons également que l'ADISQ a salué notre contribution au développement des talents canadiens, la seule jugée très significative dans la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean. En fait, notre contribution au développement de talents canadiens est dix fois supérieure à celle de notre compétiteur.

8804 Finalement, nous avons noté que l'ADISQ souhaite la bienvenue à l'arrivée d'un nouveau joueur qui est jugé nécessaire pour rétablir un équilibre concurrentiel dans le marché.

8805 Comme l'ADISQ l'a suggéré, notre contribution à MUSICACTION est la plus importante de toutes les contributions que nous proposons au titre de développement de talents canadiens. Pour le marché de Saguenay, cette contribution est équivalente à dix fois celle qui est recommandée par l'ACR.

8806 Par ailleurs, nous devons avouer que nous avons du mal à réconcilier les données présentées par l'ADISQ au début des audiences, particulièrement les tendances remarquées en début d'année 2003 et les remarques qui touchent le top 100 francophone.

8807 En effet, à Rythme FM seulement, nous jouons plus de 80 pièces françaises de moins de deux ans à chaque semaine de radiodiffusion. En y ajoutant les pièces francophones jouées exclusivement sur des stations plus rock telles que CKFM, CKOI et Cool à Montréal, ou CHOI et CHIC à Québec, nous ne nous expliquons pas comment le total ne peut pas excéder 100 pièces.

8808 Nous sommes convaincus que compte tenu du format proposé par Rythme FM comparativement au format nostalgie d'Antenne 6, nous maximisons pour le marché du Saguenay l'exposition des nouvelles pièces musicales et des nouveaux artistes, tel que prôné par l'ADISQ.

8809 Il est démontré dans le marché de Montréal que Rythme FM fait vendre des disques. Les membres de l'ADISQ nous en témoignent régulièrement.

8810 Au sujet de la diversité, nous avons amplement démontré que les stations Rythme FM et Rock Détente sont substantiellement différentes, et nous avons déposé un rapport concluant à cet effet.

8811 Nous invitons l'ADISQ à utiliser les données de BDS, auxquelles elle souscrit également, pour obtenir l'assurance qu'elle recherche, semaine après semaine, de la différence des formats musicaux et de la profondeur des catalogues musicaux.

8812 Nous avons également pris connaissance de l'intervention de Groupe Astral et avons entendu leurs remarques cet après-midi.

8813 Nous aimerions rappeler les faits.

8814 Astral jouit d'une position très dominante dans le marché du Saguenay parmi les stations commerciales. Tel que l'ADISQ l'a démontré, quoique la rentabilité des stations du marché soit légèrement inférieure à la moyenne québécoise, il n'en demeure pas moins que cette rentabilité s'est substantiellement améliorée depuis 1999, comme l'a d'ailleurs souligné le Groupe Radio Antenne 6.

8815 À notre première année d'opération, nous prévoyons des revenus de l'ordre de 300 000 $, ce qui, vous en conviendrez, ne devrait pas empêcher le Groupe Astral, de qui la majorité de ces revenus pourrait provenir, de rencontrer ses obligations de programmation dans le marché.

8816 En effet, le Groupe Astral a dévoilé des profits records de 57 millions de dollars au 31 août dernier; et pour le premier trimestre 2002-2003, après l'inclusion des revenus du réseau Rock Détente dont le transfert a été autorisé par le Conseil, le Groupe Astral a démontré une augmentation de 65 pour cent de ses profits par rapport au même trimestre de l'année précédente.

8817 Il nous apparaît très clair que l'intervention d'Astral vise essentiellement :

8818 - Premièrement, à maintenir sa position dominante dans le marché de Saguenay, et pour ses heures d'écoute et pour ses revenus publicitaires.

8819 - Et, deuxièmement, à empêcher Cogeco de mettre sur pied un réseau musical panquébécois qui sera le seul à véritablement compétitionner avec leur monopole de réseau de stations FM au Québec, particulièrement à la lumière des succès d'écoute du 105,7 Rythme FM dans le marché de Montréal.

8820 À cet effet, l'ADISQ a souligné que non seulement il y avait de la place pour une nouvelle station, mais que l'implantation d'une nouvelle station était nécessaire pour rétablir un équilibre concurrentiel convenable.

8821 Par ailleurs, nous sommes d'accord avec Astral quand il suggère que le Groupe Radio Antenne 6 dessert déjà très bien le Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis leur changement de fréquence et l'augmentation de puissance qui en a découlé, et au déménagement de leur site d'antenne au mont Valin.

8822 C'était d'ailleurs l'objectif recherché par Antenne 6 dans sa demande au Conseil. Antenne 6 a maintenant une couverture incomparable pour toutes les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean non seulement avec CKYK qui couvre le territoire, mais avec ses quatre antennes au total qui couvrent Alma, Dolbeau et Roberval. Antenne 6 a d'ailleurs un bureau d'affaires maintenant opérationnel et un studio à Saguenay.

8823 Nous ne comprenons pas comment Antenne 6 pourra aider les nouveaux talents, qu'ils soient locaux ou provinciaux, alors que, de par leur format, ils ne joueront qu'une musique nostalgique des années 60, 70 et 80, ce qui ne donne aucune place aux nouveaux talents.

8824 Nous vous rappelons encore une fois que nous proposons d'investir près de dix fois le montant qu'Antenne 6 propose au sujet du développement des talents canadiens.

8825 Compte tenu de la dominance sans équivoque soulignée par Antenne 6, il nous semble donc qu'Antenne 6 devrait concentrer ses ressources pour proposer une alternative réelle et musclée contre CJAB Énergie appartenant à Astral plutôt que de diviser ses ressources, que nous comprenons être limitées, pour attaquer Astral sur les deux fronts, soit le rock et l'adulte contemporain.

8826 Pour faire une analogie, si vous jouez un peu à « Risques » et vous avez quelques soldats seulement, vous les concentrez sur un même pays pour pouvoir le gagner. Si vous les divisez, vous êtes assuré de perdre.

8827 Selon Antenne 6, la presque totalité des revenus de Saguenay appartient à Astral, donc l'impact que pourrait avoir la mise en ondes de Rythme FM sur Antenne 6 serait, de leur propre aveu, négligeable.

8828 Je vais demander à maître Mayrand de compléter notre intervention.

8829 M. MAYRAND: Je n'ai pas vraiment de commentaire à ajouter, sauf peut-être un tout petit commentaire au passage.

8830 Je pense que dans l'intervention d'Astral, on vous a fait valoir qu'il n'y avait pas vraiment de problème à retarder l'attribution d'une nouvelle licence dans le marché de Saguenay et qu'il n'y avait absolument aucune incidence sur le système de radiodiffusion.

8831 Je ne peux pas m'empêcher de soulever à votre attention le fait que vous avez devant vous un dossier absolument limpide sur l'énorme concentration des parts de marché et de l'écoute des stations combinées d'Astral dans le marché Saguenay. Vous avez des données statistiques extrêmement concluantes sur les produits, les bénéfices avant impôt et les bénéfices nets du Groupe Astral en radio.

8832 J'attire votre attention aussi sur le fait que la requête que nous vous avons proposée met de l'avant des avantages pour le système de radiodiffusion qui sont vraiment sans précédent, et je ne crois pas qu'on puisse utilement prétendre que ça n'est d'aucun intérêt pour les systèmes de radiodiffusion de retarder indéfiniment les avantages que nous avons mis de l'avant, qui sont des avantages très réels qui vont exactement dans le sens que divers intervenants, dont l'ADISQ, vous ont fait valoir les exigences.

8833 Alors, voilà, ça complète nos remarques.

8834 M. CARTER: Monsieur le Président, mesdames et monsieur les conseillers, nous sommes convaincus que la proposition de Cogeco Radio-Télévision pour une nouvelle licence dans le marché de Saguenay est celle qui rencontre le mieux l'ensemble des critères du Conseil, et nous vous demandons donc de la considérer comme telle.

8835 Merci beaucoup.

8836 LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur Carter.

8837 Quelques questions. Encore une fois, votre présentation a été assez claire. Est-ce que vous avez une copie de l'intervention d'Astral? J'attire votre attention au septième paragraphe où ils ont présenté un tableau sur la valeur des parts d'écoute dans les marchés centraux.

8838 M. CARTER: Monsieur le Président, est-ce que vous faites référence à l'intervention du 9 janvier 2002?

8839 LE PRÉSIDENT: C'est exact.

8840 M. CARTER: Très bien. Nous avons une copie en main.

8841 LE PRÉSIDENT: Au septième paragraphe, il y a un tableau qui est présenté, une valeur des parts d'écoute pour Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières. Vous l'avez?

8842 M. CARTER: Oui.

8843 LE PRÉSIDENT: Est-ce que vous avez des commentaires à apporter ou est-ce que vous acceptez ça comme correct?

8844 M. CARTER: Compte tenu de notre compréhension du marché, ici on fait référence au marché de Chicoutimi-Jonquière, peut-être a-t-on volontairement exclu le marché d'Alma.

8845 À notre avis, lorsqu'on a fait l'analyse, tel que monsieur Choquette vous en a parlé ce matin, l'ensemble des recettes publicitaires, incluant le marché d'Alma, devrait se situer davantage près de 9 400 000 $ que de 6 400 000 $.

8846 Évidemment, ce sont des estimés que nous faisons à partir de ventes au détail et de notre connaissance des revenus approximatifs de chacun des radiodiffuseurs radio du marché. Alors, nous pensons que le chiffre ici sous-estime les revenus totaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8847 LE PRÉSIDENT: Et quant à vous, les chiffres dans les colonnes Chicoutimi-Jonquière pourraient être corrects; pour le Saguenay, quant à vous, ils doivent être lesquels?

8848 M. CARTER: Notre étude suggère que les revenus radio de toute la région Saguenay-Lac-Saint-Jean devraient être de l'ordre de 9,4 millions de dollars.

8849 LE PRÉSIDENT: Ça veut dire un autre 3 millions.

8850 M. CARTER: Et non 6,4.

8851 LE PRÉSIDENT: Et les autres chiffres, avez-vous des amendements à suggérer?

8852 M. CARTER: Pour les marchés de Sherbrooke et Trois-Rivières, je vais demander...

8853 LE PRÉSIDENT: Non non, pour la part d'écoute des stations commerciales pour Chicoutimi et Jonquière. Vous ajoutez peut-être une colonne Saguenay, n'est-ce pas?

8854 M. CARTER: C'est-à-dire nous ajoutons la colonne Alma ou Lac-Saint-Jean, si vous voulez, qui semble être exclue ici.

8855 LE PRÉSIDENT: O.K.

8856 M. CARTER: Peut-être monsieur Choquette peut vous parler davantage des parts d'écoute des stations commerciales.

8857 LE PRÉSIDENT: Vous dites que le marché est vendu comme un marché total?

8858 M. CARTER: Les stations du Groupe Astral sont clairement vendues dans toute la grande région Chicoutimi, Jonquière, Lac-Saint-Jean.

8859 Nos gens de radio ou de télévision vont vous confirmer ça facilement et, de la même façon, CKYK-FM est vendue et au Saguenay maintenant, depuis leur déménagement, et au Lac-Saint-Jean. Donc, les trois principales stations de radio commerciales, il ne nous reste que la station AM, vendent dans l'ensemble du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

8860 LE PRÉSIDENT: Comme ça, est-ce que vous avez un amendement à suggérer pour les valeurs d'un point de parts d'écoute où ils mentionnent 82 000 $?

8861 M. CARTER: Un moment, s'il vous plaît.

--- Pause / Pause

8862 M. CARTER: Compte tenu de nos données, Monsieur le Président, nous pensons qu'une part d'écoute est beaucoup plus près de 100 000 $ que de 82 000 $.

8863 LE PRÉSIDENT: Et dans vos projections financières qui sont soumises au Conseil, vous avez inclus le grand marché dont on vient de parler?

8864 M. CARTER: C'est exact.

8865 LE PRÉSIDENT: Oui. Est-ce que vous avez un chiffre, peut-être que ça a déjà été porté à notre attention, mais moi je ne l'ai pas vu, pour le taux de croissance d'un tel marché?

8866 M. CARTER: Charles?

8867 LE PRÉSIDENT: Dans les années prochaines?

8868 M. CARTER: On a prévu 3 pour cent.

8869 LE PRÉSIDENT: Trois pour cent. C'est 3 pour cent du marché de 9,4?

8870 M. CARTER: C'est exact.

8871 LE PRÉSIDENT: Ça fait combien par année, un chiffre moyen à peu près?

8872 M. CARTER: Près de 280 000 $ d'augmentation, annuellement.

8873 LE PRÉSIDENT: Est-ce que c'est tout?

8874 M. CARTER: Environ. Si vous voulez, 3 pour cent de 10 millions, ça ferait 300 000 $.

8875 LE PRÉSIDENT: 300 000 $. Et vos projections donc, quand vous projetez des montants qui commencent dans la première année de 374 000 $ jusqu'à la septième de 2,5 millions, c'est beaucoup. C'est beaucoup plus que le taux de croissance, n'est-ce pas, dans le marché?

8876 M. CARTER: C'est clair qu'on prévoit aller chercher des revenus qui sont présentement, pour l'essentiel, dans les coffres d'Astral Radio, puisque Astral est tellement dominant dans le marché du Saguenay.

8877 Donc, comme on prévoit avoir 22 pour cent de l'écoute, disons à terme, on prévoit aller chercher environ pas tout à fait, mais presque notre part de marché en dollars, et c'est clair que notre écoute on va aller la gruger principalement à la station Rock Détente de Saguenay.

8878 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

8879 M. CARTER: Merci, Monsieur le Président.

8880 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, messieurs, mesdames. Monsieur le secrétaire?

8881 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président.

8882 Ceci complète la phase IV de l'audition des demandes pour le marché de Saguenay. Nous entendrons maintenant en phase I une demande présentée par Cogeco Radio-Télévision inc. en vue d'obtenir une licence visant l'exploitation...

8883 LE PRÉSIDENT: Attention, monsieur le secrétaire. Je pense qu'on va les laisser se reposer un petit peu jusqu'à 9 h 30 demain matin et on va commencer le matin.

--- Rires / Laughter

8884 M. CARTER: Écoutez, Monsieur le Président, on est prêts.

--- Rires / Laughter

8885 LE PRÉSIDENT: Je comprends, mais quand même. We will resume at 9:30 tomorrow morning.

--- L'audience est ajournée à 1730, pour reprendre le mercredi 12 février 2003 à 0930 / Whereupon the hearing adjourned at 1730, to resume on Wednesday,

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