ARCHIVED -  Transcript / Transcription - Montréal, Quebec - 2003-02-03

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Please note that the Official Languages Act requires that government publications be available in both official languages.

In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.

However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.









TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION








TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES








SUBJECT / SUJET


Various broadcasting applications further to calls for applications for a broadcasting licence to carry on a radio programming undertaking to serve Montreal, Quebec, Public Notice CRTC 2002-2; Chicoutimi, Quebec, Public Notice CRTC 2002-3; Sherbrooke, Quebec, Public Notice CRTC 2002-4 and Trois-Rivières, Quebec, Public Notice CRTC 2002-5 /

Plusieurs demandes en radiodiffusion suite aux appels de demandes de licence de radiodiffusion visant l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio pour desservir Montréal (Québec), Avis public CRTC 2002-2; Chicoutimi (Québec), Avis public CRTC 2002-3; Sherbrooke (Québec), Avis public CRTC 2002-4 et Trois-Rivières (Québec), Avis public CRTC 2002-5











HELD AT: TENUE À:



Palais des Congrès de Palais des Congrès de

Montréal Montréal

Room 524 Salle 524

201 Viger Avenue West 201, avenue Viger Ouest

Montreal, Quebec Montréal (Québec)





Februay, 3, 2003 Le 3 février 2003





Volume 1


Transcripts



In order to meet the requirements of the Official Languages

Act, transcripts of proceedings before the Commission will be

bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members

and staff attending the public hearings, and the Table of

Contents.



However, the aforementioned publication is the recorded

verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in

either of the official languages, depending on the language

spoken by the participant at the public hearing.









Transcription



Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues

officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront

bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des

membres et du personnel du CRTC participant à l'audience

publique ainsi que la table des matières.



Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu

textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée

et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues

officielles, compte tenu de la langue utilisée par le

participant à l'audience publique.

Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission


Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes




Transcript / Transcription












BEFORE / DEVANT:



Charles Dalfen Chairperson / Président

Andrée Wylie Vice-Chair of Broadcasting/ Vice-présidente CRTC

Andrée Noël Regional Commissioner for

Quebec / Conseillère régionale

Joan Pennefather National Commissioner / Conseillère nationale

Jean-Marc Demers National Commissioner/

Conseiller national





ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:



Robert Ramsay Hearing Manager /

Gérant d'audience

Pierre LeBel Hearing Secretary / Secrétaire d'audience

Karen Moore Senior Legal Counsel /

conseillère juridique

principale

Sylvie Jones Legal Counsel /

conseillère juridique





HELD AT: TENUE À:



Palais des Congrès de Palais des Congrès de

Montréal Montréal

Room 524 Salle 524

201, Viger Avenue West 201, avenue Viger Ouest

Montréal, Quebec Montréal (Québec)



February 3, 2003 Le 3 février 2003



Volume 1
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES


PAGE / PARA





PHASE I





PRÉSENTATION PAR / PRESENTATION BY





GILLES LAJOIE ET COLETTE CHABOT (SAEC) 8 / 34



GROUPE TVA INC. 63 /  378



9115-0318 Québec inc. 210 / 1075





Montréal, Quebec / Montréal (Québec)

--- L'audience débute le lundi 3 février 2003

à 0930 / Upon commencing on Monday,

February 3, 2003 at 0930

1 LE PRÉSIDENT: Bonjour mesdames et messieurs et bienvenue à cette audience publique. Good morning ladies and gentleman and welcome to this public hearing.

2 Mon nom est Charles Dalfen, président du CRTC. Je présiderai cette audience en compagnie de mes collègues Andrée Wylie, à ma droite, vice-présidente de la radiodiffusion, et, à sa droite, Andrée Noël, conseillère régionale pour le Québec, ainsi que Joan Pennefather et Jean-Marc Demers, conseillers nationaux.

3 L'équipe du Conseil qui nous assiste se compose notamment de Robert Ramsay, gérant de l'audience, Karen Moore, conseillère juridique principale, Sylvie Jones, conseillère juridique, ainsi que Pierre LeBel, secrétaire d'audience, auprès de qui vous pouvez vous enquérir de toute question relative au déroulement de l'audience.

4 Au cours de cette audience, nous étudierons divers projets radiophoniques pour desservir les marchés de Montréal, Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières.

5 Nous examinerons ensuite les demandes présentées par Astral Media pour modifier les licences de stations radiophoniques qu'elle exploite au Québec. Enfin, nous étudierons les demandes du Groupe TVA et de Radio Nord Communications en vue d'acquérir certaines stations radiophoniques au Québec.

6 Suite à la réception des propositions pour exploiter de nouvelles stations radiophoniques FM dans plusieurs marchés du Québec, le Conseil publiait, le 17 janvier 2002, quatre avis d'appel de demandes pour de nouvelles stations de radio afin de desservir les marchés de Montréal, Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières.

7 En réponse à ces avis, nous avons reçu 27 propositions pour de nouveaux services radiophoniques. Par conséquent, au cours de la présente audience, nous étudierons 12 demandes radiophoniques pour la région de Montréal, 3 demandes pour Saguenay, 7 demandes pour la région de Sherbrooke et 5 demandes pour Trois-Rivières.

8 Nous entendrons d'abord les demandes qui concernent le marché de Montréal. Nous enchaînerons ensuite avec celles des marchés de Saguenay, Sherbrooke et, enfin, Trois-Rivières. Plusieurs demandes se livreront concurrence pour l'utilisation de la même fréquence.

9 Le panel examinera les demandes qui lui sont soumises afin de s'assurer qu'elles rencontrent les objectifs culturels, économiques et sociaux définis dans la Loi sur la radiodiffusion. Il sera donc attentif à toute information lui permettant de mieux apprécier de quelle façon ces objectifs seront rencontrés, particulièrement vis-à-vis de la production d'émissions locales et régionales.

10 We will begin by hearing the applications involving the Montréal market, followed by applications for the Saguenay, Sherbrooke and Trois-Rivières markets. Several applications will be competing for the use of the same frequency.

11 Pour évaluer les demandes dans chacun des marchés, nous nous baserons sur plusieurs critères, dont l'état de la concurrence ainsi que la diversité des voix éditoriales dans le marché, la qualité des demandes de même que l'impact potentiel d'un nouveau venu.

12 Nous nous baserons également sur l'analyse des marchés et des recettes publicitaires, la disponibilité des ressources financières ainsi que les initiatives proposées pour le développement des talents canadiens.

13 Enfin, nous examinerons la propriété croisée et le degré de concentration de propriété qui pourrait résulter de nos décisions.

14 À la suite des demandes pour de nouveaux services radiophoniques, nous entendrons les représentants d'Astral Media en vue d'ajouter et de modifier des conditions de licence pour certaines stations de radio qu'elle exploite au Québec.

15 On se rappellera qu'en avril 2002, le Conseil autorisait l'acquisition par Astral Media de stations radiophoniques AM et FM. Cette approbation était notamment assujettie à une condition suspensive à l'effet qu'Astral Media devait déposer des demandes pour ajout de conditions de licence relatives à la programmation et aux nouvelles locales diffusées sur les ondes des stations de radio qu'elle avait acquises au Québec.

16 La titulaire demande au Conseil de modifier les conditions de licence prévues, relatives aux nouvelles diffusées hebdomadairement et au montant versé à un fonds admissible. Le Conseil compte discuter avec la titulaire de la valeur de la transaction autorisée en avril 2002 ainsi que des avantages tangibles associés à ladite transaction.

17 Par la suite, nous entendrons des demandes conjointes de TVA et Radio Nord Communications en vue d'acquérir les actifs de CFOM-FM, Radio Etchemin, ainsi que de certaines stations de radio AM au Québec, détenus actuellement par Astral Media. Cette transaction inclut deux stations de radio numérique et trois réseaux radiophoniques.

18 Le Conseil discutera avec la requérante de divers sujets, dont la concentration de propriété, la propriété croisée, la contribution aux objectifs de la Loi sur la radiodiffusion, particulièrement en regard avec les communautés desservies, la valeur de la transaction, ainsi que les avantages tangibles.

19 Cette audience devrait durer trois semaines, du lundi au jeudi. Le panel ne siégera donc pas les vendredis. Les journées débuteront à 9 h 30 et se termineront vers 17 h 30. Tout changement à l'horaire vous sera communiqué dès que possible.

20 Lorsque vous êtes dans la salle d'audience, nous vous prions de désactiver vos téléphones cellulaires et téléavertisseurs car ils risquent d'importuner les participants ainsi que les membres du Conseil. Nous comptons sur votre collaboration à cet égard durant toute la durée de l'audience.

21 Avant de débuter l'audience, j'invite le secrétaire, monsieur Pierre LeBel, à vous expliquer la procédure que nous suivrons. Monsieur Lebel.

22 M. LeBEL: Merci, monsieur le président. Avant de débuter, j'aimerais d'abord indiquer que la salle d'examen temporaire du Conseil est située dans la pièce 523A.

23 Deuxièmement, une transcription de l'audience est faite par les sténographes à la table, à ma gauche, au centre. Pour plus d'informations concernant l'obtention de la transcription ou une partie de la transcription, adressez-vous à eux pendant une pause.

24 Tel qu'indiqué dans l'ordre du jour, le numéro de téléphone de la salle d'examen est le code régional 514, 871-5864. Il nous fera plaisir d'afficher vos messages à l'extérieur de la salle d'examen. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à communiquer avec nous, il nous fera plaisir de vous assister dans la mesure du possible.

25 Maintenant, monsieur le président, comme vous l'avez indiqué plus tôt, nous procéderons à l'audition des demandes des différents marchés sur une base de marché par marché en débutant avec le marché de Montréal, suivi du marché de Saguenay, de celui de Sherbrooke et, enfin, le marché de Trois-Rivières.

26 Les demandes sont compétitives pour chacun des marchés et seront entendues selon le processus de quatre phases pour chacun des marchés. Nous entendrons d'abord les articles de 1 à 12 à l'ordre du jour, qui sont pour le marché de Montréal, et nous procéderons de la manière suivante.

27 D'abord, nous entendrons chaque requérante dans l'ordre de l'agenda et chaque requérante disposera de 20 minutes pour faire sa présentation et des questions du Conseil suivront chaque présentation.

28 Dans une deuxième phase, les requérantes comparaîtront à nouveau dans le même ordre afin de présenter leur intervention ou demande compétitive. Les requérantes disposeront de dix minutes pour faire leur présentation et, encore une fois, des questions du Conseil peuvent suivre chaque intervention.

29 Dans la troisième phase, les intervenants inscrits à l'agenda feront la présentation de leur intervention et disposeront de dix minutes pour ce faire. Les présentations pourront être suivies de questions de la part du Conseil.

30 La quatrième phase fournit l'occasion à chaque requérante de répondre à toutes les interventions soumises à leur demande. Les requérantes comparaissent dans l'ordre inverse et disposent de dix minutes pour répondre. Le Conseil pourra poser des questions suivant les répliques.

31 Monsieur le président, nous entendrons maintenant la première demande présentée par Gilles Lajoie et Colette Chabot, en vue d'obtenir une licence visant l'exploitation d'une station de radio AM commerciale de langue française à Laval.

32 La nouvelle station serait exploitée à la fréquence 1570 kHz, avec une puissance d'émission de 10 000 watts, jour et nuit.

33 Comparaissent pour la requérante, monsieur Gilles Lajoie et madame Colette Chabot. Vous disposez de 20 minutes pour faire votre présentation.

PRÉSENTATION / PRESENTATION

34 M. LAJOIE: Merci, monsieur Demers. Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers, bonjour. Je m'appelle Gilles Lajoie et je vous présente mon associée, madame Colette Chabot.

35 Certains se demandent à quoi peut bien ressembler une programmation radiophonique de formule « nostalgie ».

36 Peut-être devrais-je dire immédiatement que c'est la situation démographique actuelle au Québec qui a été l'élément déclencheur de notre projet, jumelée à des tentatives de rajeunissement de l'auditoire de la part des stations existantes.

37 En proposant une telle formule, nous nous sommes appliqués à répondre aux besoins d'un auditoire tout en prenant en considération les quatre facteurs qui font l'objet de l'évaluation des demandes par le Conseil.

38 Je vous parlerai d'abord des principaux objectifs qui sous-tendent notre démarche avant d'exposer plus adéquatement notre philosophie de programmation.

39 Enfin, nous démontrerons que notre projet s'inscrit dans une mouvance qui s'exprime à l'échelle occidentale.

40 Une radio de type nostalgique s'identifie par ses musiques, ses créations orales et elle s'adresse à un auditoire d'une cinquantaine d'années. On parle d'une station de radio consacrée aux baby-boomers.

41 Comme je le disais précédemment, l'élément démographique a joué un rôle important dans notre projet. Il en découle un concept qui deviendra le reflet sonore, la réponse aux besoins d'un groupe important de la société lavalloise et métropolitaine.

42 En effet, après le Japon, le Québec a le rythme de vieillissement le plus rapide au monde. En novembre 2002, le Québec comptait 7 millions et demi de personnes, dont plus de 2,3 millions étaient âgées de plus de 50 ans, soit 31 pour cent de la population. Comme la grande région de Montréal compte pour 46,8 pour cent de la population, le potentiel d'auditeurs dépasse le million.

43 Et pour mieux souligner la rapidité avec laquelle notre société avance en âge, rappelons qu'à toutes les huit minutes, une Québécoise ou un Québécois atteint l'âge de 50 ans.

44 Ces statistiques démographiques expliqueraient bien l'ascension, depuis 1997, des formules radiophoniques de type « nostalgie » et « vieux ». À ce jour, selon le rapport de surveillance de la politique sur la radiodiffusion 2002, cette tendance se maintient et occupe une part de marché de 3 pour cent.

45 À Montréal, toutes les stations, tant privées que publiques, tendent vers le rajeunissement de leur auditoire. Nous croyons que la formule « Nostalgie » créera un équilibre au sein des stations déjà existantes. Les adolescents, les jeunes adultes et les friands d'informations et de sports sont très bien desservis par la bande AM-FM de la grande région de Montréal.

46 Ce qui n'est pas le cas des retraités et préretraités et du nombre croissant de ses auditeurs. Une seule station montréalaise, CKGM, diffusait de vieux succès. Depuis, cette station a changé de formule en 2001 pour adopter celle de « all sports ».

47 Comme nous le disions précédemment, Radio Nostalgie vise la cohorte des 50 ans et plus ainsi que ceux qui veulent mieux connaître ce groupe d'âge appelé à devenir le mieux nanti au Canada.

48 La nostalgie est dans l'air partout puisqu'elle se signale dans plusieurs domaines : spectacle, disque, cinéma, automobile, voyage, vêtement, télévision et même dans le monde de l'économie, puisque la population des baby-boomers consomme davantage puisqu'elle est plus riche que la génération précédente et peut-être davantage que celle qui suit.

49 Quels sont nos objectifs? Ils sont au nombre de six. Premièrement :

50 Valoriser la participation sociale des personnes pour qui la vie commence à 50 ans alors que leurs responsabilités familiales et professionnelles se transforment.

51 Promouvoir de nouvelles habitudes de vie à la lueur des plus récentes informations disponibles dans différents secteurs qui éclairent et stimulent la vie humaine : ses valeurs, le sens.

52 Relier un large auditoire aux différentes sources de communication actives dans une société en complète mutation.

53 Aborder tous les sujets qui les concernent et qui sont généralement négligés par les médias.

54 Faciliter la retraite des individus en les informant des nombreuses ressources et possibilités à leur disposition tant au plan intellectuel, social que culturel. Et finalement :

55 Rejoindre la cohorte des 50 ans et plus que les médias négligent ou ignorent tout en favorisant l'échange intergénérationnel pour ceux qui veulent mieux connaître les goûts, les choix et les intérêts de leurs parents et grands-parents.

56 Nous croyons très sincèrement que notre demande s'inscrit de manière très positive en regard des facteurs considérés par le CRTC, à savoir : la diversité des voix éditoriales, l'incidence de l'activité d'un nouveau joueur dans le marché, la qualité de la demande et l'état de la concurrence.

57 Actuellement, seuls les journaux régionaux et, occasionnellement, les grands quotidiens, fournissent de l'information locale, culturelle et communautaire à la population d'une des plus importantes villes du Québec.

58 Radio Nostalgie créera un service de nouvelles locales grâce à la collaboration d'un réseau de personnes évoluant dans les secteurs les plus variés. C'est madame Colette Chabot qui dirigera ce service. Journaliste de presse de formation, madame Chabot a été, entre autres, administratrice au Conseil de Presse du Québec et du réseau TVA. Elle a aussi fondé la station radio CIME à Ste-Adèle.

59 Je vous présente madame Chabot.

60 Mme CHABOT: Monsieur le président, mesdames, messieurs.

61 À l'heure où l'information continue peuple les ondes publiques 24 heures par jour, Radio Nostalgie axera son service des nouvelles sur l'actualité essentiellement lavalloise.

62 Cette ville, qui est pourtant un haut lieu de la dynamique québécoise, souffre d'un déficit journalistique important, puisque, à moins d'un grand coup d'éclat, les gens de la presse écrite ou parlée n'y viennent pas, n'ont pas le temps d'étudier ses grands dossiers, ses grands réseaux, sa vie sociale et communautaire.

63 Radio Nostalgie comblera ce manque dans une ville en développement continu, qui est aussi un important centre pour l'emploi.

64 0945

65 Capitale horticole du Québec, Laval se distingue par ses espaces verts qui couvrent 47 pour cent de son territoire. Ville en pleine expansion, elle a réussi la fusion de plusieurs municipalités bien avant que ce ne soit au goût du jour. Laval développe actuellement son centre-ville.

66 Soulignons qu'elle a déjà son quartier scientifique, son quartier culturel, ses villages historiques, ses quartiers industriels et commerciaux ainsi que ses lieux institutionnels et du savoir.

67 Le métro, qui a commencé à s'y construire, viendra encore changer de manière significative la vie des Lavallois. Equipée autant pour servir ses citoyens que les touristes, Laval mérite vraiment un service d'information bien à elle.

68 Située à 20 minutes des aéroports et du centre-ville de Montréal, Laval accompagne aussi les automobilistes jusque dans les Laurentides, terrain de jeux et jardin de la métropole. Inutile de rajouter ici que le service de l'information de Radio Nostalgie pourra enfin témoigner de la multidimensionnalité de cette ville.

69 Sans renier les grands titres de l'actualité nationale, régionale et locale, le service de l'information éclairera d'autres aspects de la vie lavalloise en servant d'abord et avant tout l'intérêt du citoyen.

70 Radio Nostalgie a déjà pris contact avec différentes personnes-ressources du milieu des affaires municipales, socioculturelles, économiques et commerciales de même qu'elle est d'ores et déjà à même de développer ses antennes dans le réseau de la santé, du tourisme et celui de l'agrotourisme afin d'apporter aux auditeurs des informations de première main qui leur permettront de faire des choix avisés.

71 Le service de l'information veut établir avec les différents intervenants des divers secteurs de la société :

72 Des échanges respectueux et éclairants.

73 Des dialogues qui conduisent au coeur des enjeux.

74 De l'empathie et de la compassion envers ceux que le drame afflige.

75 Des réflexions sereines, même dans la gravité, évitant soigneusement les attitudes qui induisent le sensationnalisme à répétition.

76 Nous voulons que notre approche traduise un souci de l'essentiel afin de témoigner avec justesse des faits qui nous concernent collectivement. Justesse et humanité, oserais-je ajouter, afin de tourner le dos à ce qui pourrait conduire nos auditeurs sur des pistes erronées.

77 Par la proximité du terrain et la qualité de la formulation, nous voulons inviter notre auditoire à ressentir l'émotion qui anime le quotidien en lui fournissant les outils qui entretiendront son propre discernement, lui conservant ainsi toute sa dignité.

78 Nous y arriverons, non seulement par le ton que nous donnerons à l'antenne, mais encore par la base, soit la rédaction même de nos bulletins de nouvelles.

79 Voilà, en résumé, les grandes lignes qui animeront le service de l'information de Radio Nostalgie.

80 Je vous remercie.

81 M. LAJOIE: Et quant à la complémentarité musicale, nous proposons un créneau peu développé, bien que fort apprécié, comme en témoignent les cotes d'écoute des stations qui flirtent avec les anciens succès.

82 Contrairement au sort réservé aux stations canadiennes anglaises de formules « rétro », « nostalgie » ou « vieux succès », il sera aisé pour Radio Nostalgie de satisfaire aux exigences du CRTC en matière de talents canadiens.

83 En effet, les banques de chansons québécoises, gonflées par l'effervescence des années 60-70 nous permettront, dès l'ouverture, de disposer d'une discothèque qui dépasse déjà les 6 000 oeuvres musicales chantées d'ici.

84 Nous croyons sincèrement que la naissance d'une radio de ce type viendra compléter le paysage sonore montréalais sans menacer les stations existantes qui, exception faite du FM classique de Montréal, appartiennent toutes à de grands réseaux, des conglomérats ou encore à un réseau qui demande la permission de naître.

85 Nos études de marché démontrent que Radio Nostalgie remplira sa mission avec seulement 2 pour cent des parts de marché : 1 pour cent provenant des stations qui parsèment parfois leur programmation de musique rétro et que syntonisent à l'occasion les 50 ans et plus. L'autre point de pourcentage proviendra des résidants de Laval qui s'identifieront à la nouvelle station.

86 En conclusion, mesdames, messieurs, nous souhaitons avoir convaincu les membres du Conseil que l'approbation de cette demande enrichira le paysage radiophonique de la région de Laval, tout en répondant aux attentes et aux besoins de tout un auditoire desservi seulement occasionnellement et à un rythme irrégulier par les stations déjà existantes.

87 Inutile ici de rappeler que Radio Nostalgie s'inscrit dans un grand mouvement facilement observable à l'échelle occidentale. Des réseaux radiophoniques inspirés de la « nostalgie » existent déjà dans les principales villes américaines et européennes.

88 Nous aimerions souligner ici que depuis deux ans, le Conseil, en accordant des licences à des programmations à caractère nostalgique, semble vouloir remédier à ce manque dans le panorama musical de certaines régions.

89 La dernière décision en ce sens remonte au mois d'août dernier alors que le CRTC octroyait une licence à Radiolink System, lui permettant d'exploiter une station « nostalgie » afin de desservir Winnipeg.

90 Et deux ans plus tôt, c'est le groupe dirigé par monsieur Michael Caine qui recevait la permission de créer à Toronto une nouvelle station appelée « Standards pour adultes », laquelle courtise les auditeurs de plus de 50 ans et cela en dépit du fait que deux stations déjà existantes faisaient tourner des oeuvres semblables à celles proposées par la future station.

91 Et, à cet égard, la ville de Québec fait figure de pionnière avec la station CFOM qui diffuse de la « nostalgie » dans un bassin plus petit que celui que nous comptons desservir.

92 Radio Nostalgie, Laval 1570, s'engage aujourd'hui à combler ce manque et veut assurer tous les membres du Conseil que nous serions vraiment honorés de doter ville de Laval d'une treizième formule radiophonique qui pourrait se résumer ainsi : un musée sonore des chansons et musiques des années 40, 50, 60 et 70 et un esprit qui témoigne de la joie de vivre.

93 Nous vous remercions.

94 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Madame Noël?

95 CONSEILLÈRE NOËL: Bonjour, monsieur Lajoie, madame Chabot. Alors, j'aimerais vous poser quelques questions ce matin pour clarifier certains aspects de votre demande. On va toucher aux aspects suivants : la programmation, le développement des talents canadiens, la diversité culturelle, votre plan d'affaires, le choix de la bande AM par rapport à la bande FM et le calcul des revenus publicitaires.

96 Et, enfin, je vais vous donner l'occasion, à la fin de mon questionnement, de nous revenir en nous expliquant, à votre manière, pourquoi votre demande est la meilleure pour rencontrer les facteurs élaborés par le Conseil pour l'attribution de licence.

97 Alors, on va commencer par toucher à la programmation. La première question que j'ai, c'est une espèce de contradiction qu'on a relevée entre la demande, où on parlait de 100 heures de programmation par semaine, et ensuite, dans une réponse à une lettre de lacunes, je pense que c'est du 13 décembre si ma mémoire est fidèle, du 13 décembre 2001.

98 Vous nous parlez de 126 heures et vous nous parlez d'une période tampon de 26 heures par semaine afin de pallier à toute ambiguïté. J'aimerais comprendre, est-ce que c'est 100 heures, est-ce que c'est 126 heures? Et qu'est-ce que c'est cette période tampon de 26 heures?

99 M. LAJOIE: Justement, je notais hier soir à peu près la même lacune. Mais dans cette même lettre-là, je crois, il y a deux paragraphes et dans le premier, on parle de 126 heures; dans le deuxième, un peu plus loin, il y a la phrase ambiguë ou alambiquée, mais c'est vraiment 126 heures.

100 CONSEILLÈRE NOËL: C'est parce qu'on avait de la difficulté à saisir ce que vous vouliez dire par une période tampon. Alors, votre programmation proposée est bel et bien de 126 heures par semaine.

101 M. LAJOIE: Oui, madame.

102 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Maintenant, vous nous indiquez que vous aurez 30 heures de programmation hebdomadaire dévouées aux créations orales; 30 heures sur 126 heures, si j'ai bien compris? Alors, on ne parle plus de 100 heures du tout, c'est 126?

103 M. LAJOIE: Oui, oui.

104 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, pouvez-vous nous décrire le genre d'émissions de créations orales que vous voulez faire? On a compté, nous, quatre heures à peu près de nouvelles, puis je vais revenir aux nouvelles, mais décrivez-nous ce que vous allez faire en 30 heures de créations orales?

105 M. LAJOIE: D'abord, il y a une émission quotidienne de deux heures, genre magazine, dans laquelle on va s'adresser vraiment aux personnes visées, c'est-à-dire les 50 ans et plus. Alors, dans ça, toutes les chroniques vont y passer : la santé, l'alimentation, le conditionnement physique, la lecture, les loisirs; alors, c'est deux heures par jour.

106 CONSEILLÈRE NOËL: Deux heures par jour. Et est-ce qu'il va y avoir du contenu musical là-dedans ou ça va être exclusivement des chroniques?

107 M. LAJOIE: Pour faire les transitions.

108 CONSEILLÈRE NOËL: Seulement des liens?

109 M. LAJOIE: Si vous voulez, oui.

110 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, ça va être majoritairement de la création orale. Est-ce que vous comptez avoir des lignes ouvertes là-dedans? Parce que j'ai vu dans votre présentation de ce matin, j'essaie de voir où, où on parlerait de « dialogues qui conduisent au coeur des enjeux ». Est-ce que vous avez l'intention d'avoir des lignes ouvertes? Parce que quand on parle de dialogue, on parle d'une conversation à deux.

111 Mme CHABOT: C'est simplement, maître Noël, la façon d'entrer en communication, en lien avec les principaux intervenants du milieu lavallois. On va les écouter beaucoup afin de bâtir un service des nouvelles, ce qui va être flambant neuf. Ça, c'est uniquement moi qui exprimais ça pour l'information.

112 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, c'est un dialogue entre les intervenants du milieu et les animateurs et non pas un dialogue avec les auditeurs?

113 Mme CHABOT: Non, pas là.

114 CONSEILLÈRE NOËL: Il n'y a aura pas de lignes ouvertes. D'accord. Bon, ça, c'est deux heures par jour, cinq jours semaine, je suppose, ou sept?

115 Mme CHABOT: Cinq.

116 CONSEILLÈRE NOËL: Cinq. Alors, ça, ça fait dix heures, plus vos quatre heures de nouvelles, on est rendus à 14; il m'en manque 16. Avez-vous quelque chose d'autre pour me satisfaire qu'il y a 30 heures de créations orales?

117 M. LAJOIE: Oui, madame Chabot va faire à chaque jour aussi une entrevue avec une personnalité de différents milieux, qui va durer au moins une heure.

118 CONSEILLÈRE NOËL: Et on est rendus à 19, si ma machine à compter fonctionne encore?

119 M. LAJOIE: Oui, mais les fins de semaine ne sont pas comptabilisées, là.

120 CONSEILLÈRE NOËL: Non, non, mais c'est ça, alors, je veux que vous me donniez une description plus complète de vos 30 heures.

121 M. LAJOIE: Les fins de semaine aussi, on va faire appel à des pigistes et aussi on aura des émissions qui vont peut-être quelques-unes ressembler au magazine qu'on va présenter durant la semaine.

122 CONSEILLÈRE NOËL: Des pigistes?

123 M. LAJOIE: Avec des pigistes.

124 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, ça m'amène à me poser la question suivante : Dans votre plan d'affaires, vous prévoyez neuf employés à plein temps, puis neuf employés à plein temps, dont seulement quatre, en fait, ont trait à la programmation, parce qu'il y a des représentants là-dedans, des techniciens.

125 Alors, comment pensez-vous réaliser 30 heures de créations orales par semaine avec quatre employés à plein temps en programmation? Vous venez de me mentionner des pigistes, je suppose que vous allez éclairer ma lanterne à ce sujet-là. Est-ce que ce sont des pigistes qui sont rémunérés ou si ce sont des pigistes qui sont des bénévoles?

126 M. LAJOIE: Ce sont des pigistes qui sont payés, rémunérés, si vous voulez. En fin de semaine, il y aura deux pigistes par jour; ces gens-là vont faire cinq heures de micro, donc, dix heures le samedi, à eux deux.

1000

127 CONSEILLÈRE NOËL: Chacun un cinq?

128 M. LAJOIE: Chacun un cinq et on leur consacrera aussi une heure pour être en disponibilité pour préparer des présentations de musique qui vont passer le soir dans la semaine.

129 Mme CHABOT: Il y a aussi, maître Noël, pour favoriser la compréhension, beaucoup d'artistes et d'artisans de la musique d'ici et qui sont maintenant très âgés, qu'on ne peut pas soumettre à un horaire quotidien. On a un excellent producteur qui va être avec nous et qui va consacrer suffisamment de temps en production.

130 C'est ce que le Conseil appelait jadis « Les émissions de premier plan »; avec des artisans, des grands artistes qui ont bâti la culture d'ici, qu'on ne peut pas soumettre à un rythme quotidien. Donc, ces émissions seront des émissions préproduites.

131 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous pouvez me donner des exemples?

132 Mme CHABOT: C'est difficile, parce que vous ne nous avez pas encore donné une licence.

133 CONSEILLÈRE NOËL: Puis vous n'avez pas encore négocié vos ententes?

134 Mme CHABOT: Non.

135 CONSEILLÈRE NOËL: Si on prend les quatre employés qui sont liés à la programmation à plein temps, je ne parle pas des pigistes dont vous venez de me parler qui vont travailler les week-ends, il y a une adjointe à la programmation, et j'ai compris, à la lecture des documents, que c'était vous, madame Chabot, une animatrice, un animateur et un producteur. Quelles vont être les fonctions de ces employés-là?

136 M. LAJOIE: L'animatrice va occuper...

137 CONSEILLÈRE NOËL: Je comprends qu'elle va animer, mais au-delà de ça?

138 M. LAJOIE: Elle va occuper cinq heures d'affilée, par jour, et la sixième heure sera consacrée à soit faire du script commercial ou encore faire des messages publicitaires. Et ça, ça va couvrir la période de 6 h 30 à 11 h 30; et la période de 13 heures à 18 heures sera par l'autre animateur, lui aussi, cinq heures, et aussi une heure de disponibilité pour préparer des émissions, soit pour la fin de semaine ou pour le service commercial, faire des messages publicitaires.

139 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, est-ce que vous avez l'intention d'offrir de la programmation informatisée?

140 M. LAJOIE: Dans le fond, c'est ça qui nous sauve, c'est l'informatique qui va nous permettre d'être informatisés au moins tous les soirs de la semaine, puis la nuit.

141 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, il n'y aura aucune création orale le soir? Votre bulletin de nouvelles, je pense, c'est à...?

142 M. LAJOIE: C'est 18 heures, c'est le dernier.

143 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, c'est votre dernier bulletin de nouvelles?

144 M. LAJOIE: Oui, mais ça ne sera pas de la musique continue, ça ne sera pas un juxe-box quand même le soir, il va y avoir des présentations de disques qui seront faites ou par les pigistes de fin de semaine ou les gens en disponibilité le jour.

145 CONSEILLÈRE NOËL: Et qui vont être préparées à l'avance?

146 M. LAJOIE: À l'avance, oui, préenregistrées.

147 CONSEILLÈRE NOËL: Et préenregistrées. Alors, durant la semaine de programmation de 126 heures, on parle de combien d'heures de programmation informatisée?

148 M. LAJOIE: Bien, tous les soirs, disons sept soirs.

149 CONSEILLÈRE NOËL: Sept soirs sur sept.

150 M. LAJOIE: Quarante-deux heures.

151 CONSEILLÈRE NOËL: De...?

152 M. LAJOIE: Quarante-deux heures d'informatisées.

153 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, après le bulletin de 6 heures jusqu'à minuit?

154 M. LAJOIE: Jusqu'à minuit.

155 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Maintenant, pour ce qui est des nouvelles, dans ces quatre personnes à plein temps, qui va être responsable pour couvrir des événements locaux, régionaux? Et là, je parle strictement pas d'informations générales socioculturelles sur la santé, mais des nouvelles.

156 Mme CHABOT: On a déjà un environnement de personnes-ressources munies de cellulaires et qui oeuvrent déjà, qui sont impliquées déjà dans les différents milieux et qui sont prêts à entrer en ondes, qui vont être prêts à entrer en ondes n'importe quand. La rédaction, au départ, c'est moi-même qui va m'en charger afin de tracer le mouvement.

157 Mais vous savez, à CIME, déjà, monsieur Lajoie et moi on ne faisait pas juste un travail. La radio, je pense, se compose d'artisans véritables qui sont la base, si vous voulez, ce que je veux dire, qui seraient les mamans de la station et des gens.

158 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne suis pas sûre que monsieur Lajoie est d'accord pour devenir la maman de la station, mais...

159 Mme CHABOT: Ce que je veux dire, c'est que les mamans font toujours deux, trois choses en même temps et, à cet égard, monsieur Lajoie a des capacités de maman. Et puis il y a des gens qui font les papas, qui viendraient de temps en temps, qui sont souvent des stars, mais d'un certain âge aussi, et auxquels on va donner un environnement leur facilitant la vie, et qui seront là aussi sur une base permanente, mais non pas dans l'action quotidienne.

160 CONSEILLÈRE NOËL: Mais aux gens de votre réseau cellulaire, j'ai lu ça dans votre mémoire supplémentaire, les gens de votre réseau cellulaire, est-ce que ce sont des journalistes?

161 Mme CHABOT: Non, ce sont des gens impliqués dans l'action, à qui on va donner une formation pour aller directement au coeur des enjeux, sans jugement et simplement donner aux concitoyens, aux auditeurs l'information qui les concerne.

162 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, vous n'aurez pas de journaliste pour couvrir les nouvelles locales?

163 Mme CHABOT: Non.

164 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que je comprends. Mettons qu'il y a une conduite d'eau, là, on a eu une période de froid assez intense il y a deux semaines ou la semaine dernière, disons qu'il y a une conduite d'eau qui crève quelque part et que ça cause un problème de dégât puis ça perturbe la circulation, comment vous allez couvrir ça?

165 Mme CHABOT: De là, le rôle des mamans, des artisans de la radio. On se retourne, la radio est très souple, on est capables d'être proches immédiatement au fur et à mesure de nos moyens, le service de l'information, si nécessaire.

166 Mais alors que monsieur Lajoie et moi on s'est connus à CFGL, il n'y avait personne qui était attitré et l'information n'était pas réécrite non plus, mais chacun y participait; les animateurs devenaient les lecteurs de nouvelles.

167 Vous savez, on ne veut pas se substituer et reprendre ce qui est bien fait par des réseaux d'information continue et autres. Je pense que la radio s'écoute également avec les doigts et je suis la première, quand j'ai besoin de nouvelles, à aller, par exemple, à Info 690 pour le savoir le plus rapidement possible. Ce n'est pas le sens de notre demande que de créer.

168 CONSEILLÈRE NOËL: Mais est-ce que vous allez être abonnés à un service de nouvelles à ce moment-là?

169 Mme CHABOT: Non, on ne veut même pas ça.

170 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, vous allez re-traiter la nouvelle qui est déjà préparée par d'autres émissions, c'est ça, par d'autres postes de radio ou d'autres postes de télévision? Vous allez avoir un système d'écoute?

171 Mme CHABOT: Avec Internet, vous savez, on est surinformés.

172 CONSEILLÈRE NOËL: Vous n'avez pas besoin de la prendre d'un poste de radio ou d'une station de télévision?

173 Mme CHABOT: Non. On va avoir Telbec, parce que c'est important pour les marchés.

174 CONSEILLÈRE NOËL: Mais aucun journaliste à plein temps. Alors, quand vous nous parlez de quatre heures de nouvelles, dont 80 pour cent seront des nouvelles locales et régionales, qu'est-ce que vous entendez par « locales et régionales »? Ça va jusqu'où locales et régionales? Quelles sont les villes ou les municipalités ou la région qui est visée?

175 Mme CHABOT: On ne veut pas empêcher nos auditeurs d'être conscients de ce qui se passe dans le monde, mais « local », c'est vraiment Laval. Les Basses-Laurentides sont un naturel, vous savez, on ne peut pas trancher ça trop au couteau. S'il arrive quelque chose d'important à Rosemère, on ne va pas décider de ne pas en parler, ou à Ahuntsic, parce qu'on est Laval; on ne sera pas unisexe lavalloise.

176 CONSEILLÈRE NOËL: Vous voulez dire si le pont est bloqué du côté de Montréal, vous allez quand même le dire aux auditeurs?

177 Mme CHABOT: Bien oui.

178 CONSEILLÈRE NOËL: C'est lequel celui-là, le pont Lachapelle?

179 Mme CHABOT: Lachapelle.

180 CONSEILLÈRE NOËL: Et « régionales », c'est quoi?

181 Mme CHABOT: Régionales, ça inclut autant... ça fait quatre ans qu'on travaille à cette demande de licence et on appelle déjà Montréal, la banlieue; ça fait longtemps, c'est clair pour nous.

182 S'il arrive des événements importants, il n'est pas question de s'y soustraire, mais les priorités de Radio Nostalgie ce n'est pas de créer un service d'information qui va être en concurrence. Ce qu'on va faire déjà ajoute beaucoup à Laval.

183 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, si je comprends bien, vous allez avoir combien de bulletins? C'est trois bulletins par jour les week-ends, puis la semaine, c'est cinq?

184 M. LAJOIE: Cinq bulletins.

185 CONSEILLÈRE NOËL: Cinq bulletins de cinq minutes?

186 M. LAJOIE: Oui.

187 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, la fin de semaine, c'est le matin, le midi et à l'heure du souper. La semaine, c'est le matin?

188 M. LAJOIE: Le midi et 17 heures et 18 heures le soir.

189 CONSEILLÈRE NOËL: 17 heures et 18 heures, puis ensuite le matin, c'est à quelle heure?

190 M. LAJOIE: 7 heures, 8 heures, 9 heures.

191 CONSEILLÈRE NOËL: 7 heures, 8 heures, 9 heures,  trois.

192 M. LAJOIE: Et midi.

193 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, ça vous en fait six, ça : 7 heures, 8 heures, 9 heures, midi, 17 heures, 18 heures.

194 M. LAJOIE: Cinq ou six, là?

195 Mme CHABOT: Vous avez dit six.

196 M. LAJOIE: Trois, le matin : 7 heures, 8 heures, 9 heures.

197 CONSEILLÈRE NOËL: Oui.

198 M. LAJOIE: Midi.

199 CONSEILLÈRE NOËL: Midi, ça fait quatre.

200 M. LAJOIE: Ça fait quatre. 17 heures, 18 heures. Bien alors, ça fait six.

201 CONSEILLÈRE NOËL: Ça fait six. Six fois cinq minutes, trente minutes fois cinq, ça fait 150 minutes.

202 M. LAJOIE: Plus 30 en fin de semaine.

203 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, 30 fois 2, 60; 210 minutes. Alors, ce n'est pas tout à fait quatre heures dans le fond, c'est un peu moins que ça.

204 M. LAJOIE: Je sais pas si c'est dans le mémoire, mais on parle aussi que, informellement, je veux dire, il va y avoir des créations orales...

205 CONSEILLÈRE NOËL: Qui vont contenir de l'information?

206 M. LAJOIE: Qui vont contenir de l'information.

207 CONSEILLÈRE NOËL: Régionale, locale, mais ça ne sera pas de la nouvelle comme telle.

208 M. LAJOIE: Comme telle.

209 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, ce serait plus juste de dire que vous avez 210 heures de bulletins de nouvelles?

210 M. LAJOIE: Minutes.

211 CONSEILLÈRE NOËL: Excusez-moi, 210 minutes; 210 heures, ça ferait deux semaines de radiodiffusion. Alors, 210 minutes de bulletins de nouvelles par semaine. Et en parlant des sources d'approvisionnement, vous nous avez mentionné que ce serait Telbec et vos informateurs. Alors, pas de journaliste.

212 Est-ce que vous allez faire un traitement indépendant de la nouvelle que vous allez recevoir ou si vous pensez aussi utiliser de la nouvelle qui a déjà été traitée?

213 Mme CHABOT: Bien, maître Noël, l'information c'est des faits. La répétition de l'information, des fois, n'est pas pertinente à ce que nos auditeurs auront besoin au quotidien. Moi, j'aime bien savoir que les audiences publiques du CRTC se tenaient vraiment ce matin, vous savez, mais il n'y a pas toute cette saveur de dramatisation que d'autres salles de rédaction ont prise en cours de route.

214 Notre information va reposer essentiellement sur des faits, pas des interprétations; ce qui a une conséquence dans la vie des Lavallois. La sélection de l'information aussi. La Cité de la Santé, ça concerne tout le monde, les grandes cliniques, dont les urgences sont ouvertes 24 heures par jour, ça concerne tout le monde; les priorités.

215 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Vous êtes une station musicale, la nouvelle vous allez la donner, mais ça ne sera pas, vous ne serez pas le CNN de Laval?

216 Mme CHABOT: Voilà!

217 CONSEILLÈRE NOËL: Pouvez-vous nous dire comment votre station va se démarquer des autres services radiophoniques de la région en matière de programmation locale et régionale? Je pense que vous avez déjà un peu répondu à cette question-là, mais élaborez peut-être.

218 M. LAJOIE: Dans le fond, c'est avec le contenu musical qui...

219 CONSEILLÈRE NOËL: Non, je vous parle en matière de programmation locale et régionale. Donc, en matière de créations orales?

220 M. LAJOIE: Bien, il y a les entrevues de madame Chabot, dont je vous parlais tantôt; il y a le magazine quotidien et les émissions spéciales de fin de semaine qui vont, des fois, recouper ce qui s'est passé dans la semaine.

221 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Maintenant, pouvez-vous nous dire en quoi votre formule musicale se distingue des stations en place dans le marché de Montréal?

222 M. LAJOIE: Nous croyons qu'en choisissant un créneau « nostalgie » et en présentant des musiques antérieures à 1980 et reculant peut-être jusqu'à 1930, je pense que là, c'est un créneau qui se démarque complètement.

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223 CONSEILLÈRE NOËL: C'est complètement différent de ce qu'on entend à l'heure actuelle sur les autres stations?

224 M. LAJOIE: Oui, je vous le dis.

225 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que ça ressemblerait à ce qu'on entend quelquefois à Radio-Canada?

226 M. LAJOIE: Pas nécessairement, mais si je vous disais...

227 CONSEILLÈRE NOËL: À la première chaîne, je veux dire, pas à la chaîne culturelle, là, mais à la première chaîne.

228 M. LAJOIE: Non, non. Bien, il y a sûrement des musiques françaises qui vont se ressembler, mais je veux dire : Est-ce que vous entendez souvent à la radio des marches militaires, des polkas? Pas à midi, mais je veux dire tôt le matin.

229 CONSEILLÈRE NOËL: Pour se réveiller?

230 Mme CHABOT: Les gigues, toutes les musiques de La Veillée québécoise. On n'entend pas ça.

231 CONSEILLÈRE NOËL: On n'entend plus ça, c'est vrai.

232 Mme CHABOT: C'est sûr que les stations de radio déjà existantes sont à l'humeur du jour en diffusant des musiques dites « nostalgiques », mais consacrées à temps plein, c'est autre chose.

233 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, on va parler du développement des talents canadiens. Vous avez demandé une exception à la politique et puis je reviens un peu en arrière en même temps, je reviens à votre présentation. À la page 2, vous nous dites au troisième paragraphe dans votre présentation :

« Comme la grande région de Montréal compte 46,8 pour cent de la population du Québec, le potentiel d'auditeurs dépasse le million. » (Tel que lu)

234 Moi, ce que je voudrais savoir, c'est : Est-ce que votre marché c'est Laval ou si votre marché c'est Laval et sa grande banlieue, Montréal? Parce qu'on parle ici d'un potentiel d'auditeurs qui dépasse le million.

235 Et puis vous allez voir pourquoi je reviens là-dessus, c'est que vous faites une demande d'exception dans votre demande pour verser 8 000 $ au lieu des 27 000 $ qui sont prévus pour le grand marché de Montréal, selon les définitions du BBM.

236 Pouvez-nous m'expliquer pourquoi vous nous demandez cette exception-là?

237 M. LAJOIE: D'abord, c'est parce que lorsqu'on a fait la lecture des contours, le rayonnement des stations, de la nôtre et des stations, disons concurrentes, on s'est aperçus qu'on avait un rayon d'action beaucoup moindre et qu'on couvrait à peine Montréal et peut-être surtout plus le West-Island, où il y a moins d'auditoires francophones.

238 D'ailleurs, les cartes comparatives, je ne sais pas si vous les avez?

239 CONSEILLÈRE NOËL: J'ai vu ça quelque part dans une réponse à une lettre de lacunes, où il y avait un comparatif des couvertures de cinq stations ou de quatre stations, y compris la vôtre.

240 Mme CHABOT: Il y a aussi qu'on demande une fréquence AM, c'est une fréquence qui a été désertée, pour ne pas dire complètement abandonnée, on ne sait pas encore quelle va être la réaction. On dit en riant : Écoutez, c'est des chansons et des musiques des années 40, 50, 60, 70, alors, c'était normal qu'on demande une fréquence AM, mais c'est qu'il n'y avait pas de fréquence FM pour desservir le territoire qu'on voulait desservir.

241 Donc, on ne veut pas promettre au Conseil des choses qui sont à caractère, jusqu'à un certain point, assez expérimental. Un station rétro sur la bande AM, monsieur Lajoie pourrait vous citer des chiffres de fréquentation et de la bande AM et de l'aspect commercial aussi.

242 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, quand vous me parlez de votre carte comparative, c'est ce qui a été déposé en annexe 4C de votre demande, c'est ça?

243 Mme CHABOT: Oui, exactement.

244 M. LAJOIE: Oui, 4C.

245 CONSEILLÈRE NOËL: Où on voit, grand comme un 2 $, je dirais, pour la couverture de votre station proposée et des cercles qui sont, bien, ce n'est pas rond, rond, rond, mais des couvertures beaucoup plus grandes pour CKAC, CINF et Cité FM, c'est ça?

246 M. LAJOIE: Oui.

247 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que votre plan d'affaires serait compromis si on n'accédait pas à votre demande d'exception?

248 M. LAJOIE: Bien, compromis, c'est un grand mot. Disons que sûrement que pour la première année ça augmenterait le déficit, mais ça ne compromet pas.

249 CONSEILLÈRE NOËL: Ça ne compromet pas, mais ça serait difficile la première année, c'est ce que je comprends?

250 M. LAJOIE: Définitivement.

251 CONSEILLÈRE NOËL: Quels sont vos auditoires projetés? Pouvez-vous me dire de façon plus précise qu'est-ce que vous entendez avoir comme potentiel d'auditeurs? Vous parlez de 2 pour cent de la part d'écoute, c'est 2 pour cent de la part d'écoute du grand Montréal, ça?

252 M. LAJOIE: Du grand Montréal, où on irait chercher à peu près 1 pour cent. Puis l'autre 1 pour cent, des gens de Laval qui s'identifieraient à la station.

253 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, les auditeurs que vous prendriez chez les auditeurs de stations existantes, ce serait la moitié de votre auditoire et ça représenterait 1 pour cent du marché du grand Montréal?

254 M. LAJOIE: Oui.

255 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, si on parlait des organismes à qui vous... Là, je voudrais juste une précision, par contre, avant de poser cette question-là. Il y a des organismes, vous avez décidé de ne pas adhérer au plan de l'ACR, c'est-à-dire que vous allez verser directement à des organismes dans la communauté plutôt que de verser à Musication ou et cetera.

256 Alors, est-ce que vous pouvez me parler des quatre organismes que vous avez identifiés comme étant les bénéficiaires de vos bourses d'études, si j'ai bien compris?

257 Mme CHABOT: D'une part, Laval a un orchestre symphonique. On considérait, après mûres réflexions, que si on participe, on donne à Musique Action, ça va être une goutte d'eau. Tandis qu'à Laval, ça peut avoir un impact sur les artistes lavallois, qui n'ont rien pour les entourer, les supporter, les faire valoir.

258 Il y a la chorale des Petits chanteurs de Laval, il y a beaucoup d'autres organismes. Encore une fois, c'est très délicat de parler de projets; on ne pouvait pas tellement s'avancer le nez vis-à-vis certains artistes, certains groupes.

259 CONSEILLÈRE NOËL: Mais ce que j'aimerais, c'est que vous nous décriviez quels sont ces quatre organismes que vous nous avez identifiés dans votre demande, un peu plus longuement.

260 Mme CHABOT: L'Orchestre symphonique de Laval qui est un orchestre symphonique qui ravit les Lavallois, mais à qui on pourrait aider pour qu'ils produisent un CD.

261 Les Petits chanteurs de Laval sont plus connus parce qu'il y a un artiste, Lavallois aussi, Gregory Charles qui s'en occupe. Alors, ils ont déjà une meilleure promotion.

262 On aime aussi beaucoup les chorales, on voudrait voir à la retransmission de certains concerts donnés par des chorales. Il y a des artistes qui s'occupent des arts de La Veillée et des compétitions qui s'organisent.

263 CONSEILLÈRE NOËL: Madame Chabot, ce n'est pas du tout le sens de ma question. Je veux juste que vous me décriviez qui sont les quatre organismes à qui vous nous dites que vous allez donner des bourses de 2 000 $ par année, ces quatre-là, pour un total de 8 000 $, qui est le montant du développement de talents canadiens.

264 Mme CHABOT: On a positionné dix associations uniquement lavalloises, mais de dire on en a peut-être nommé quatre, mais on ne voudrait pas faire une sélection aujourd'hui. On a positionné dix, répertorié dix associations, groupements qui auront notre soutien, en ondes et autrement, mais je ne pense pas qu'on affirmait que c'est à ces quatre-là qu'on va donner.

265 CONSEILLÈRE NOËL: Moi, je vais ici à l'annexe 4B, il y a : Les Ateliers de musique de Laval.

266 Mme CHABOT: Oui.

267 CONSEILLÈRE NOËL: Bourse de 2 000 $ aux quatre organismes suivants : Les Ateliers de musique de Laval; la chorale Au fil des sons; Les Petits chanteurs de Laval et l'Orchestre symphonique des jeunes Laval-Laurendides.

268 Je vais vous dire pourquoi je vous demande ça, parce que, généralement, on demande un engagement ou une condition de licence de verser les montants prévus aux organismes qui ont été identifiés. Alors, j'aimerais savoir à qui on verse ça, qui sont ces organismes, c'est quoi Les Ateliers de musique de Laval? Tout ce que j'ai, c'est une adresse.

269 Alors, c'est pour ça que je vous demande de me décrire plus amplement ici pour qu'on se fasse une idée de qui sont ces gens-là à qui vous voulez verser des fonds, des bourses de 2 000 $ en l'occurrence. Et ça, je vous réfère à l'annexe 4B de votre mémoire supplémentaire, aux pages 1 et 2.

270 Mme CHABOT: Alors, Les Ateliers de musique de Laval est un organisme qui fait la promotion de la musique auprès des musiciens retraités. Les Ateliers de musique de Laval donnent régulièrement des concerts pour venir en aide aux églises, aux centres communautaires et aux résidences de personnes âgées.

271 La chorale Au fil des sons recrute des personnes âgées de 50 ans et plus qui chantent dans les centres d'accueil pour les aînés.

272 Les Petits chanteurs de Laval sont peut-être plus connus que les autres organismes, ils font la promotion du chant en chorale et voient au développement musical et culturel de leurs membres ainsi que du public présent à leurs concerts.

273 CONSEILLÈRE NOËL: Ça, les Petits chanteurs de Laval, c'est là que monsieur Gregory Charles est directeur de chorale?

274 Mme CHABOT: Oui. L'Orchestre symphonique des jeunes Laval-Laurentides, cet organisme permet aux jeunes musiciens de travailler en orchestre et fait découvrir la musique symphonique à un vaste public. Il représente aussi notre région au plan musical. Et il y a beaucoup d'autres organismes aussi.

275 Nous, on aimerait mieux concentrer, parce que en dehors des Petits chanteurs de Laval, ils n'ont pas été très gâtés par rapport aux talents qui pourraient être exprimés et partagés par un plus grand nombre.

276 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que je peux vous demander si vous êtes prêts à accepter une condition de licence comme quoi si on vous octroie une licence, vous allez verser 2 000 $ par année à ces quatre organismes-là?

277 Mme CHABOT: Oui, bien sûr.

278 M. LAJOIE: Oui.

279 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que je voulais entendre. Merci. Maintenant, vous êtes au courant qu'il existe une politique sur la radio commerciale qui encourage les radiodiffuseurs à refléter la diversité culturelle du Canada dans leurs émissions, leurs pratiques d'emploi, en particulier, en ce qui concerne les nouvelles, la musique et la promotion des artistes canadiens.

280 Pouvez-vous nous dire comment vous entendez vous conformer aux objectifs de diversité culturelle à la radio? Au niveau de la promotion des artistes, au niveau des nouvelles, est-ce que vous allez avoir des employés représentatifs des fameux quatre groupes identifiés, dans la Loi sur l'équité en matière d'emploi?

281 Mme CHABOT: Au départ, maître Noël, monsieur Lajoie s'est adjoint une femme, c'est déjà une bonne représentativité de nos intérêts et des valeurs.

282 CONSEILLÈRE NOËL: Mais pour ce qui est des deux autres groupes? Je comprends que vous avez neuf employés à plein temps, mais j'aimerais que vous nous parliez de vos politiques d'embauche et de promotion, de formation, et cetera.

283 M. LAJOIE: La politique d'embauche, que ce soit une femme ou que ce soit un homme, ou que ce soit une minorité, si la personne qu'on recherche est apte à accomplir ce travail, je veux dire, on n'y voit aucune objection.

284 CONSEILLÈRE NOËL: Vous visez la compétence?

285 M. LAJOIE: Exactement, madame.

286 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez une entente avec, par exemple, monsieur Gregory Charles, vu que vous allez sembler le faire bénéficier de vos contributions aux talents canadiens et advenant le cas où on vous octroierait une licence, est-ce que, par exemple, un type comme monsieur Grégory Charles pourrait être un de vos invités occasionnels ou un pigiste?

287 Mme CHABOT: Je l'entends parfois ailleurs et je sais que d'autres ont des propositions d'argent plus intéressantes peut-être que ce qu'on pourrait lui offrir. Mais vous savez, on a des noms qu'on ne peut pas mentionner, parce qu'on a l'air un peu des idéalistes.

288 Vous savez, ça fait quatre ans qu'on prépare cette demande, où le point culminant est aujourd'hui. Et moi, je dois avouer que ça me donne assez le trac de comparaître devant le CRTC, mais tout ça pour vous dire que c'était un peu embarrassant de s'avancer trop vis-à-vis qui que ce soit dans le territoire de Laval.

289 Ceci dit, on a eu beaucoup d'appuis, mais ça ressemble toujours, encore aujourd'hui, à une volonté d'un territoire et d'une ville. Mais si le Conseil veut, dès que la licence sera arrivée, on va vous rassurer en vous donnant les noms, en ouvrant notre chapeau et les lapins vont sortir.

290 CONSEILLÈRE NOËL: J'espère que ce ne sera pas seulement de la magie. Maintenant, si on regardait la rentabilité de la station. Vous nous dites, d'après vos projections financières, que la station que vous proposez pour Laval pourrait être rentable dès la deuxième année d'exploitation.

291 Cependant, nous, on a une expérience ou on a une lecture différente des départs et, généralement, c'est un peu plus long que ça. Est-ce que vous pouvez nous dire comment vous pensez arriver à rentabiliser votre station, surtout qui est une station AM, en aussi peu de temps?

292 M. LAJOIE: C'est parce que, au départ, on n'a pas fait des hypothèses, on a fait une seule hypothèque, la pire, au lieu d'une hypothèse réelle et une hypothèse plus élevée. Pour arriver à cette facturation-là, on a pris l'hypothèse qu'on vendrait quatre minutes à l'heure pendant 12 heures seulement. Alors, on est presque sûrs que...

293 CONSEILLÈRE NOËL: Plus ou moins 31 $ de l'heure, si j'ai bien compris, 15,70 $ le 30 secondes?

294 M. LAJOIE: Oui, au départ, oui. Donc, quatre minutes, ça va se vendre facilement. Alors, cinq, six, sept.

295 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense que vos prévisions de revenus pour la première année, c'est de l'ordre de 550 000 $, avec des ventes qui sont exclusivement des ventes locales. Quand vous parlez de « ventes locales », est-ce que vous parlez de locales à Laval ou locales Laval et Montréal?

296 M. LAJOIE: Globalement, Laval et Montréal.

297 CONSEILLÈRE NOËL: Laval et Montréal.

298 M. LAJOIE: Oui.

299 CONSEILLÈRE NOËL: Dans votre marché, je pense que madame Marie-Ève Fortier mentionnait 990 000 $ comme potentiel de revenus en appliquant des pourcentages successifs à un montant X identifié comme étant le marché de Laval, je pense, pour la publicité dans les médias électroniques.

300 Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu mieux comment elle fonctionne et puis comment vous, vous êtes arrivés à 500 000 $ plutôt que 990 000 $?

301 M. LAJOIE: Elle, elle a fait des calculs et nous, on est allés, disons, par expérience ou un peu peut-être à l'aveuglette, mais je veux dire toujours en tenant compte que c'est un commerce et qu'il faut que ce soit rentabilisé le plus rapidement possible.

302 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, vos chiffres de 500 000 $ sont de l'ordre d'un pourcentage de quoi du marché potentiel identifié par votre expert en marketing?

303 M. LAJOIE: Non, non, j'ai préféré la laisser aller avec ça et nous, être en deçà pour pouvoir nous surprendre plutôt que nous décevoir.

304 CONSEILLÈRE NOËL: Non, mais ça représente quoi comme pourcentage de ce qu'elle a identifié, ce que vous vous projetez, c'est quoi, 550 000 $ sur 990 000 $, ça fait quoi, 50 pour cent, 60 pour cent à peu près?

305 M. LAJOIE: Oui, à peu près.

306 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, si on regarde vos projections de dépenses. Vous prévoyez des dépenses de programmation, puis là, je vais vous ramener à des moyennes que nous on compile chez nous, on a des services d'analyse financière, vous prévoyez des dépenses de programmation qui sont de l'ordre de 31 pour cent de vos revenus totaux à l'année 5.

307 Et nos analyses indiquent que les dépenses de programmation moyennes se chiffrent plutôt autour de 52 pour cent dans la radio AM au Québec et de 60 pour cent si on parle de la radio AM à Montréal, comme telle. La moyenne des radios AM de Montréal c'est 60 pour cent en dépenses de programmation; la moyenne des radios AM au Québec, c'est 52  pour cent. Vous, vous êtes à 31  pour cent.

308 Pouvez-vous nous dire pourquoi c'est beaucoup plus bas? C'est presque la moitié de la moyenne des radios AM à Montréal, par exemple.

309 M. LAJOIE: Là, je ne sais pas si c'est la réponse exacte, mais les stations AM de Montréal ont des dépenses, ont des vedettes. Alors, ces vedettes-là leur coûtent passablement cher. Tandis que nous, c'est vraiment des animateurs pratiquement inconnus.

310 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que le format serait une... parce que vous allez être une radio musicale, finalement; musicale en mono, mais vous allez être une radio musicale?

311 M. LAJOIE: Musicale et non pas de vedettes; la vedette, ce sera la musique chez nous.

312 CONSEILLÈRE NOËL: La vedette sera la musique chez vous. Est-ce que, d'après vous, le fait qu'il y a des radios là-dedans qui soient des radios nouvelles, ça peut influencer le coût?

313 M. LAJOIE: J'imagine.

314 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, vous ne vous êtes pas comparés, vous avez fait vos propres analyses de coûts et vous arrivez à 31 pour cent de vos revenus. Et ça ne vous inquiète pas que, par exemple, la moyenne, à Montréal, soit de 60 pour cent dans la radio AM?

315 M. LAJOIE: Non, aucunement.

316 CONSEILLÈRE NOËL: Merci. Maintenant, si on va du côté technique. Là, c'est l'inverse, vos projections de dépenses techniques sont de l'ordre de 16 pour cent de vos revenus totaux à l'année 5, alors qu'en moyenne, pour l'ensemble des radios francophones, tant au Québec qu'à Montréal, les dépenses au chapitre technique, sont de l'ordre de 3 pour cent des revenus totaux.

317 Avez-vous une explication pour justifier que vos dépenses techniques soient nettement, au-dessus de cinq fois, la moyenne des dépenses techniques des autres stations?

318 M. LAJOIE: Disons qu'au départ, comme on va faire l'acquisition d'équipement usagé, ça va sûrement demander un entretien plus fréquent, les lampes ça coûte cher.

319 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, vous allez avoir un équipement à lampes et non pas transistorisé?

320 Mme CHABOT: Un de nos conseillers suggérait un émetteur à lampes, mais de consommation électrique. C'est tellement hallucinant que c'est peut-être des choses qu'on va devoir reconsidérer.

321 CONSEILLÈRE NOËL: Vos dépenses sont basées sur un système à lampes qui consomme énormément d'électricité?

322 Mme CHABOT: Apparemment, ça donnait un meilleur son au AM, des émetteurs à lampes. Mais ça ne fait pas l'unanimité.

323 CONSEILLÈRE NOËL: Ça expliquerait le coût exorbitant de vos dépenses techniques. En partie, en tout cas.

324 Mme CHABOT: Oui.

325 CONSEILLÈRE NOËL: Là, je vais peut-être être suggestive un peu, est-ce que compte tenu du montant des revenus anticipés et le pourcentage de dépenses qui sont ni plus ni moins que des dépenses fixes ne peut pas être un peu plus élevé que dans une station dont les revenus sont beaucoup plus élevés que les vôtres? Les coûts d'électricité, ils sont incompressibles, je ne sais pas, il y a des dépenses, quant à moi, qui sont des frais fixes, qui ne sont pas une variable des revenus.

326 Est-ce que ça serait peut-être une explication pour expliquer le pourcentage, là, je sais que je suis très suggestive, mais le pourcentage très élevé de vos dépenses techniques par rapport à vos revenus?

327 M. LAJOIE: Oui, ça pourrait être ça.

328 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, parlons du AM comme tel. Dans l'étude de madame Fortier, à la page 19, on dit que c'est au Québec qu'on retrouve le moins de stations AM au Canada : 43 stations AM au Québec sur un total de 338. Est-ce que ce n'est pas quelque chose qui vous inquiète quant à l'attrait que la radio AM puisse avoir sur un auditeur potentiel?

329 M. LAJOIE: Disons au départ qu'on a commencé à regarder des stations, des fréquences FM. Et quand on s'est aperçus que les fréquences FM qui étaient disponibles représentaient des faibles puissances, on s'est retournés du côté du AM et on s'est dit qu'avec de l'équipement usagé et dans l'espoir d'avoir bientôt la radio numérique, là, on sera sur un pied d'égalité avec les autres, c'est ce qui a fait qu'on a opté, finalement, pour le AM.

330 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, ce n'était pas un choix, comment je dirais, ce n'est pas parce que vous préférez le AM?

331 M. LAJOIE: Non, non, non, non.

332 Mme CHABOT: Non, c'est qu'il n'y avait pas de fréquences.

333 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, est-ce que chez la clientèle que vous visez, les 50 ans et plus, est-ce que votre étude a démontré que le AM conservait un certain attrait chez les 50 ans et plus qu'on ne retrouverait pas chez les jeunes? Parce que aujourd'hui on le sait, c'est 12, 13, 14 ans, ceux qui ont les écouteurs dans les oreilles puis qui ne savent plus qu'on existe, là.

334 M. LAJOIE: Oui. D'ailleurs, en lisant les sondages, les BBM, on voit que chez les personnes âgées, 50 ans et plus, le AM est encore assez populaire. D'ailleurs, la musique qu'on va faire tourner chez nous, ces gens-là l'auront écoutée d'abord en AM. Alors, ça va être un retour.

335 CONSEILLÈRE NOËL: Vous parlez de votre discothèque, je reviens en arrière un peu sur la programmation, mais quand vous parlez d'une discothèque, vous avez déjà 6 000 disques. Est-ce que ce sont des vinyles ou si ce sont des repiquages en compacts?

336 M. LAJOIE: Ce sont des vinyles, ce sont des compacts.

337 Mme CHABOT: Beaucoup de vinyles.

338 M. LAJOIE: Beaucoup de vinyles.

339 Mme CHABOT: Qui ont été nettoyés.

340 CONSEILLÈRE NOËL: Beaucoup de vinyles. Puis vous faites de la programmation informatisée avec ça?

341 M. LAJOIE: Oui.

342 CONSEILLÈRE NOËL: Pensez-vous que le fait qu'il y ait moins de stations AM au Québec par rapport au reste du Canada ce soit un handicap pour vous?

343 Mme CHABOT: Au départ, sans doute, ça reflète une tendance. C'est à nous de faire la différence par le contenu.

344 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez l'intention de faire votre demande numérique dès que vous aurez obtenu votre licence, si nous en donnons une, votre licence AM?

345 Mme CHABOT: Oui.

346 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, vous allez le faire immédiatement ou oui vous allez le faire éventuellement?

347 Mme CHABOT: En partie, on démarre avec de l'équipement usagé, parce qu'on souhaite que le numérique arrive enfin.

348 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, madame Fortier n'est pas ici, j'aurais peut-être eu une question, justement, sur le 990 000 $ de revenus publicitaires qu'elle a déterminé dans son étude de marché à la page 28.

349 Peut-être que vous pouvez nous expliquer comment elle a déterminé tous ces montants-là puis elle en est arrivée à son 990 000 $ de revenus potentiels?

350 M. LAJOIE: Dans les répliques, je peux lui parler, et vous revenir avec la réponse lors de notre prochaine rencontre.

351 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie. Maintenant, monsieur Lajoie, madame Chabot, moi, ce sont toutes les questions précises que j'avais. J'aimerais ça que vous nous rappeliez, dans vos propres termes, pourquoi on devrait vous accorder la licence en regard des facteurs déterminés par le CRTC.

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352 Mme CHABOT: Vous avez devant vous deux personnes qui ont consacré leur vie aux communications. Monsieur Lajoie, c'est un des plus purs profils radio. Évidemment, c'est par amour qu'on a bâti cette station, mais on a quand même un sens pratique, on a déjà ouvert une station radio, qui était, elle, à l'époque, à haut risque, un FM de 50 000 watts à Ste-Adèle, il fallait le faire.

353 Ça a quand même donné le FM classique de Montréal quand on a vendu à monsieur Coallier. Et il reste une portion de CIME dans les Pays d'en-haut qui dessert le territoire.

354 Je pense que, à la base, il y avait une inspiration puissante de monsieur Lajoie, un goût, un amour de la radio. Sa vie a été orientée par la radio dès l'âge de 10 ans. Ça, c'est l'aspect, si vous voulez, romantique, intuitif.

355 Mais c'est évident que ce n'est pas pour largement gagner notre vie, on part parce qu'on aime la radio, c'est un médium souple, simple. Et puis moi, j'habite Laval depuis toujours, je pense que je pourrai laisser ça à mes concitoyens et monsieur Lajoie.

356 Voilà. Et puis on a un peu le trac, donc, on n'est pas à même de vous faire revivre tout le mémoire de programmation auquel on a travaillé pendant plusieurs années, mais que vous avez dans la demande de licence.

357 Et je pense qu'à travers les grands enjeux actuels, il y a tout de même pour des radiodiffuseurs indépendants, si ce ne sont pas des gens qui s'improvisent. Voilà, j'espère avoir répondu de mon mieux compte tenu des circonstances.

358 CONSEILLÈRE NOËL: Monsieur Lajoie, vous voulez ajouter quelque chose? On ne vous mangera pas, là.

359 M. LAJOIE: Elle parle tellement bien qu'elle m'arrache les mots de la bouche.

360 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie tous les deux. Moi, je n'ai pas d'autres questions. Monsieur le président?

361 LE PRÉSIDENT: Merci, maître Noël.

362 Bon, merci beaucoup. Ah! voilà le conseiller juridique, pardon.



363 Mme MOORE: Merci. J'ai juste une question. Vous avez parlé tout à l'heure avec madame Noël au sujet de la diversité. Et je vous rappelle que la politique sur la radio commerciale du Conseil encourage les radiodiffuseurs à refléter la diversité culturelle dans leurs émissions.

364 Vous avez parlé de vos politiques pour l'embauche, mais j'aimerais ça si vous pouviez juste nous décrire un petit peu les étapes que vous pourriez prendre pour promouvoir et refléter la diversité dans vos émissions, par exemple.

365 Mme CHABOT: Pourriez-vous répéter votre question, s'il vous plaît?

366 Mme MOORE: Pas de problème. Je voulais juste savoir si vous pouviez commenter un petit peu quelles sont les étapes que vous pourriez prendre pour promouvoir et refléter la diversité dans vos émissions.

367 Par exemple, vous auriez des chroniques et peut-être il y a des étapes que vous pourriez prendre à cet égard pour nous rassurer que vous êtes conscients de la politique du Conseil en termes de promouvoir la diversité culturelle dans les émissions.

368 Mme CHABOT: Est-ce que nous pourrions vous répondre par écrit?

369 Mme MOORE: Bien sûr, dans la réplique.

370 Mme CHABOT: Merci.

371 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

372 Madame Chabot, la conseillère juridique a fait référence à la politique relative à la radiodiffusion à caractère ethnique du Conseil, avis public CRTC, 1999, 117, en date du 16 juillet 1999. Si vous lisez cette politique-là, vous allez voir le contenu de cette question. Merci beaucoup, madame, monsieur.

373 On va prendre maintenant une pause pour 15 minutes et on va ensuite continuer avec l'article 2 sur l'ordre du jour.

374 We will take a 15-minute break and resume with item 2 on the agenda.

--- Upon recessing at 1050 / Suspension à 1050

--- Reprise à 1115 / Upon resuming at 1115

375 LE PRÉSIDENT: Alors, s'il vous plaît. Order, please. Monsieur le secrétaire?

376 M. LeBEL: Merci, monsieur le président, l'article 2 à l'ordre du jour est une demande présentée par le Groupe TVA inc., en vue d'obtenir une licence visant l'exploitation d'une station de radio commerciale FM de langue française, à Montréal.

377 La nouvelle station serait exploitée à la fréquence 100,1 MHz au canal 261B, avec une puissance apparente rayonnée de 4 500 watts. Monsieur Raynald Brière nous présentera ses collègues. Vous avez 20 minutes pour faire votre présentation.

PRÉSENTATION / PRESENTATION

378 M. BRIÈRE: Bonjour, monsieur le président, Madame la Vice-Présidente, mesdames et messieurs les conseillères, conseillers et membres du Conseil.

379 Mon nom est donc Raynald Brière, je suis président et chef de la direction de Groupe TVA.

380 M'accompagnent aujourd'hui : tout d'abord, à ma gauche, Serge Bellerose, qui est vice-président, canaux spécialisés, affaires corporatives et stations régionales de Groupe TVA; à sa gauche, Yves Guérard, qui est un expert en radio au Québec et à l'étranger; et à la gauche de Yves, Marie Comtois, qui est directrice de la recherche de TVA et des ventes de LCN.

381 Derrière moi, de gauche à droite, monsieur Jacques Bouchard, qui est président fondateur de la firme BCP et auteur, entre autres, du livre « Les 36 cordes sensibles des Québécois »; Paul Buron est vice-président et chef de la direction financière de TVA; Philippe Lapointe, vice-président, information et affaires publiques de TVA; et Paule Genest, directrice de l'information de LCN.

382 À la table, à ma droite, vous retrouvez Pierre-Louis Smith, consultant en affaires réglementaires; Gordon Henke, qui est notre ingénieur- conseil; et Serge Lafrance, qui est vice-président de la recherche de la firme Léger Marketing.

383 Enfin, j'aimerais préciser que monsieur Pierre-Karl Péladeau, président et chef de la direction de Quebecor Media, se joindra à nous au retour du lunch.

384 C'est donc avec beaucoup de fierté et d'enthousiasme que nous comparaissons devant vous aujourd'hui afin de présenter une demande qui marque les débuts de TVA dans l'univers de la radio.

385 Avant de céder la parole à Serge Bellerose et son équipe, qui vous présenteront plus en détail notre proposition, permettez-moi de vous exposer les motifs qui incitent TVA à vouloir s'implanter dans la radio à Montréal et au Québec.

386 TVA oeuvre depuis plus de 40 ans dans le domaine de la télévision et est devenue le leader du secteur francophone du système canadien de radiodiffusion.

387 La performance de TVA n'est pas le fait du hasard. Elle s'appuie principalement sur les facteurs suivants :

388 Une offre de contenu populaire, original et de qualité.

389 Un enracinement profond de chacune de ses stations dans leur région et la proximité avec leurs auditoires.

390 Les efforts constants et soutenus de ses employés et artisans.

391 Toutefois, la télévision généraliste, qui constitue le principal secteur d'activité de TVA, est un marché qui a atteint sa pleine maturité. Depuis les dix dernières années, nous assistons à une certaine érosion de l'auditoire généraliste au profit d'autres médias. Cette fragmentation se poursuivra et il deviendra plus difficile de rassembler des auditoires aussi nombreux au cours des prochaines années.

392 Ce n'est pas, évidemment, la capacité de TVA de créer et de produire des émissions populaires qui est en cause, mais bien plus la taille restreinte du marché francophone. Pour assurer son développement et maintenir sa contribution, TVA doit se tourner vers des activités qui cadrent bien avec sa mission, soit d'être le leader dans la création, la production et la diffusion de contenus de qualités. Cette occasion est offerte par la radio, un secteur où nous sommes absents à ce jour.

393 Nous proposons un nouveau format qui élargira l'offre de la radio francophone et fournira un apport important au système canadien de la radiodiffusion. Ce format s'adresse à un large segment de la population qui s'accroîtra au cours des prochaines décennies, soit les baby-boomers.

394 TVA veut combler un vide et propose une option au profit d'une compétition accrue dans un marché en santé. La musique des années 60 à 90 constitue donc un apport original et différent de l'offre actuelle. Nous proposons également de renforcer l'information sur la bande FM.

395 Pourquoi sommes-nous aptes à entrer sur le marché de la radio? Nous avons déjà parlé des succès de TVA et de sa connaissance intime des auditoires et des marchés, à Montréal et dans les régions. Nous avons également les moyens de soutenir le développement de nouvelles stations de radio, tant sur le plan financier que celui des ressources et de la promotion.

396 La radio constitue un prolongement naturel des activités de TVA puisque le divertissement et l'information sont les piliers de nos activités de contenu. Nous souhaitons étendre notre expertise dans un secteur connexe et nous avons la conviction de pouvoir y jouer un rôle actif et complémentaire.

397 D'autant plus qu'on retrouve à l'intérieur de TVA une grande expertise et expérience de la radio. Comme plusieurs de mes collègues, j'ai travaillé pendant de nombreuses années dans les stations de radio francophones de Montréal, bien sûr.

398 Notre appartenance à Quebecor Media est un atout de plus dans notre capacité de relever ce défi. En étendant nos activités de la télévision vers la radio, nous rejoignons tous les autres grands groupes de médias présents à Montréal : Radio-Canada, Astral, Cogeco et Corus. Ces groupes contrôlent la quasi-totalité des actifs et des voix éditoriales radiophoniques dans la métropole.

399 TVA souhaite prendre de l'expansion dans des domaines où son expertise et son expérience pourront contribuer à enrichir le marché francophone. Nous souhaitons continuer à jouer un rôle de premier plan dans le soutien du contenu canadien et dans le renforcement de notre star-système. La radio nous permet d'atteindre le double objectif de faire croître nos activités et contribuer au système de radiodiffusion.

400 Je cède la parole à Serge Bellerose et son équipe qui présenteront notre demande de façon plus détaillée.

401 M. BELLEROSE: Merci, Raynald. Monsieur le président, membres du Conseil, avant de nous lancer dans l'aventure qui nous a conduit au dépôt de la présente demande et à la comparution d'aujourd'hui, nous avons procédé à une analyse minutieuse de l'offre radiophonique francophone à Montréal.

402 Nous avons également voulu cerner non seulement les besoins actuels de l'auditoire, mais aussi les grandes tendances qui influenceront l'écoute de la radio dans les années à venir. Cela nous a permis d'en arriver aux constats suivants.

403 Premier constat: Nous assistons depuis une dizaine d'années au vieillissement de la population montréalaise. En effet, la proportion d'adultes de 35 à 64 ans a augmenté de 6  pour cent depuis 1989. Ce groupe d'âge représente désormais 51  pour cent de la population de la région. Et, il faut se rendre à l'évidence, ce phénomène ne cessera de croître au cours des prochaines décennies.

404 Deuxième constat : L'offre radiophonique francophone montréalaise au FM est principalement centrée sur les besoins et les goûts des adultes de moins de 45 ans.

405 Cela nous indique que la radio FM ne répond pas aux besoins spécifiques d'une partie importante de l'auditoire francophone montréalais.

406 À la lumière de ces constats et fort d'un sondage qui confirme l'intérêt de la population montréalaise pour son approche, TVA propose donc une nouvelle station de radio FM entièrement conçue en vue de répondre aux besoins spécifiques et à l'étendue des goûts de ceux qu'on appelle les baby-boomers, soit le groupe cible des adultes ayant entre 40 et 60 ans.

407 Cette proposition revêt des avantages considérables tant pour le système canadien de radiodiffusion que pour l'auditoire francophone du marché de Montréal. Radio TVA offrira en effet :

408 Une programmation axée sur la présentation des grands succès de la musique populaire des années 60 aux années 90, un créneau musical dont les baby-boomers sont très friands.

409 Un minimum de 25 heures par semaine de programmation à prédominance verbale portant, entre autres, sur l'information artistique et culturelle francophone, tant locale que nationale.

410 Onze heures et demie de bulletins de nouvelles et de capsules d'information, distincts de ceux offerts par la télévision de TVA ou de LCN, dont deux heures et demie d'émissions originales de nouvelles axées sur la couverture de l'actualité locale de la grande région métropolitaine.

411 Une programmation locale de 77 heures par semaine et une programmation réseau reposant sur une approche bicéphale, unique en radio au Québec, où plus de 25 heures d'émissions par semaine proviendraient de CFOM Québec, advenant, bien sûr, l'approbation par le Conseil de la demande de transfert de cette station à la coentreprise détenue par le partenariat TVA/Radio Nord.

412 Enfin, une contribution financière directe d'au moins 1,3 million de dollars au soutien du développement des talents canadiens, dont 870 000 $ seront alloués au soutien de l'enregistrement et de la promotion du disque francophone.

413 J'inviterais maintenant mon collègue, Yves Guérard, à vous parler de la formule de programmation que propose Radio TVA.

414 M. GUÉRARD : Merci, Serge. Mesdames et messieurs du Conseil, fort d'une expérience de près de 30 ans de carrière dans les médias, je suis à même de constater que la radio d'aujourd'hui a délaissé toute une génération d'auditeurs et de consommateurs, à savoir les baby-boomers.

415 Le projet de radio TVA a l'ambition d'explorer tout un pan de la culture musicale qui a marqué l'imaginaire de cette génération des 40 à 60 ans et de remettre en valeur des classiques de la chanson à texte, du rock and roll, du pop, du rock et du disco, ce qui nous permettra de faire découvrir toute l'effervescence et la diversité des genres et des styles de la musique des années 60 à 90.

416 Grâce aux progrès de la technologie qui ont permis de remastériser en code numérique des milliers d'enregistrements sonores, dont plus de 6 000 titres canadiens francophones, nous pouvons désormais offrir au public de langue française un format musical consacré à la diffusion d'un large éventail d'oeuvres du patrimoine musical.

417 Comment cette nouvelle station se démarquera-t-elle des autres stations de radio francophones du marché de Montréal? Vous savez, on a souvent reproché à la radio de langue française, de Montréal et d'ailleurs en province, son manque de diversité musicale. On y entend toujours les mêmes pièces et les mêmes artistes d'une station à l'autre; particulièrement lorsqu'il s'agit de musique canadienne et francophone.

418 Il n'existe pas de station de radio francophone consacrée uniquement à ce créneau musical. Par contre, ce genre est disponible dans le marché anglophone, où CHOM-FM offre depuis l'an dernier une programmation de type « Classic Rock », qui suscite un grand intérêt auprès des francophones; ceux-ci, d'ailleurs, représentant près 70 pour cent de l'auditoire de cette station.

419 La programmation musicale de Radio TVA Montréal adoptera toutefois une approche qui la distinguera très nettement des autres stations du marché en raison des trois facteurs suivants :

420 Contrairement aux stations existantes qui consacrent peu d'espace à la musique des dernières décennies, la programmation musicale de Radio TVA sera 90 pour cent composée de pièces de musique populaire des années 60 aux années 90.

421 Contrairement à la pratique en vigueur dans la plupart des stations de radio commerciales francophones de Montréal, qui répètent en moyenne 21 fois par semaine les pièces musicales les plus populaires, Radio TVA fera un large usage de son catalogue des années 60 à 90. À cet effet, Radio TVA s'engage à limiter en moyenne à sept par semaine la diffusion d'une même pièce musicale.

422 Enfin, Radio TVA s'engage à consacrer au moins 45 pour cent de son temps d'antenne musical à la diffusion de pièces canadiennes répartie de manière équitable à travers la journée de radiodiffusion, soit un niveau supérieur de 10 pour cent à la norme réglementaire exigée par le Conseil.

423 Pour répondre aux passions et aux goûts variés de son auditoire, Radio TVA diffusera les grands succès de la musique populaire d'ici et d'ailleurs, en faisant une large place à l'héritage de la musique d'expression française. Qu'il s'agisse des incontournables, de Gilbert Bécaud, Barbara ou Charles Aznavour à la chanson de années 60 qui a marqué les beaux jours des boîtes à chansons comme la Butte-à-Matthieu ou Le Patriote, d'où ont émergé les Gilles Vigneault, Pauline Julien, Claude Gauthier, pour ne nommer que ceux-là.

424 De cette époque, nous présenterons également de la musique francophone d'influence américaine comme « La poupée qui fait non » des Sultans; « Des croissants de soleil » de Ginette Reno; ou encore « Dans ma Camaro », la première chanson composée par Luc Plamondon et interprétée par Steve Fiset. Ces grands succès de la chanson populaire québécoise, et combien d'autres, ont, il faut le rappeler, d'abord été popularisés par des émissions comme « Jeunesse d'aujourd'hui », de Télé-Métropole.

425 Radio TVA n'oubliera pas la passion de son auditoire pour les différentes tendances du rock québécois : du « Québec Love » de Charlebois au « Québec Rock » d'Offenbach, de « Tiens-toé bien, j'arrive », chanté par Diane Dufresne à « Celle qui va », interprété par Marjo; de « Pour un instant d'Harmonium » à « Ginette » de Beau Dommage, tous des classiques qu'on reconnaît dès les premières notes.

426 Radio TVA fera aussi honneur à des groupes et des oeuvres qui ont marqué un temps l'imaginaire de toute une génération, mais qui depuis sont tombés dans l'oubli, faute de diffusion. Des pièces comme « La maudite machine » de Pierre Flynn et de son groupe Octobre, « J't'aime, puis j't'en veux » de Lucien Francoeur à l'époque « d'Aut'chose », ou encore « Aux Illinois » du groupe rock d'influence folklorique.

427 Plus près de nous, Radio TVA diffusera la musique pop des années 80, des premiers succès de Céline Dion, Martine St-Clair ou Julie Masse, en passant par Roch Voisine et les B.B.

428 Bien sûr, Radio TVA offrira aussi à ses auditeurs les grands classiques de la musique populaire anglophone des années 60 à 90 : des Beatles à Madonna, de Led Zeppelin à AeroSmith, mais en réservant une large place aux articles canadiens.

429 Le public francophone pourra ainsi découvrir ou redécouvrir l'étendue du répertoire canadien de langue anglaise : des classiques de la musique folk de Gordon Lightfoot, d'Anne Murray ou de Leonard Cohen à la musique pop de la formation d'Ottawa, The Spoons; ou des Montréalais, Men without Hats, ou Corey hart, en passant par le rock de Chilliwack, The Guess Who ou du groupe de Montréal, April Wine.

430 Par ailleurs, Radio TVA offrira davantage qu'un format musical complémentaire et unique dans le marché. Elle entend aussi, et surtout,  développer un contenu verbal enrichi. À cet effet, Radio TVA proposera à différents moments de la journée des segments de programmation thématiques, où les animateurs remettront la musique dans le contexte de l'actualité socioculturelle de l'époque.

431 Le public des baby-boomers pourra donc revivre, en paroles et en musique, les grands moments de l'histoire culturelle des années 60 à 90. Et rappelons-nous les événements entourant la tenue de Woodstock en 69; ou le scandale créé à l'époque par la présentation, en 68, de l'« Osstidcho » de Robert Charlebois; l'impact de la super franco-fête de 1974; ou celle de la création, par Luc Plamondon, de l'opéra rock « Starmania » sur l'évolution de la chanson et de l'industrie du disque québécois francophone.

432 Tous ces facteurs de distinction et les engagements qui les accompagnent permettront à Radio TVA de contribuer à accroître de manière significative la diversité de l'offre dans le marché radiophonique de Montréal.

433 J'inviterais maintenant monsieur Jacques Bouchard à vous entretenir des caractéristiques et des besoins de l'auditoire de Radio TVA. Monsieur Bouchard.

434 M. BOUCHARD: Merci, Yves. Mesdames et messieurs du Conseil, d'ici dix ans, plus de 2 millions de Québécois et de Québécoises passeront de l'état de baby-boomers à celui de papy et mamy boomers. La pyramide à laquelle les démographes nous ont habitués, les jeunes en bas et les aînés en haut, sera presque inversée, du jamais vu au Québec et dans plusieurs pays occidentaux.

435 Cette révolution, parce que ça en est une, va bouleverser tous les aspects de la vie en société, les habitudes de consommation, les aspirations de l'électorat et la fréquentation des médias. Les  baby-boomers ne vieilliront pas comme leurs pères ou leur grand-mères. Pour eux, le passage à la cinquantaine est une renaissance, une deuxième vie, sans doute plus paisible, plus paisible que la première, mais encore plus riche d'aventures personnelles, de rêves caressés depuis longtemps qu'ils veulent enfin réaliser. Ils sont plus instruits et en santé, ils ont des moyens financiers et savent jouer de leur poids démographique.

436 Plusieurs secteurs de la consommation vont devenir des booms et voir leurs activités décupler  : les voyages vers des destinations lointaines, les vins d'appellation, la fréquentation des grands restaurants, les voitures de luxe sécuritaires, la rénovation des maison de ville et de campagne, et quoi encore!

437 Par exemple, on prévoit que la vente de motocyclettes va doubler d'ici dix ans tant chez les hommes que chez les femmes de ce secteur. Les médicaments en prescription, les diètes anticholestérol, les soins de santé en général vont connaître une popularité encore jamais vue.

438 Les plans d'épargne, les placements, les contrats d'assurance-santé vont également atteindre des sommets inégalés. Autre caractéristique, les boomers tenteront de vieillir plus tard. Si leur père était traditionnel à 50 ans, ils le seront à 65.

439 Il va de soi que ce nouveau marché va créer d'immenses mouvements de commercialisation. Déjà en Europe, des banques se spécialisent uniquement dans le marché du pouvoir gris et aux U.S.A des agences de publicité se vouent à ce même segment.

440 Au Canada, annonceurs et agences de pub vont devoir réagir. Ils vont réaliser que si une femme met longtemps à atteindre 50 ans, elle en met encore plus à en sortir; que le motard au casque noir qui vous dépasse sur la route a peut-être trois fois l'âge des jeunes rédacteurs des agences de publicité.

441 Aux élections provinciales prévues en 2003, 2,3 millions d'électeurs auront plus de 50 ans. Dans dix ans, ils seront passés à 3,4 millions. Et plus la population vieillit, plus elle vote. Ces électrices et ces électeurs seront plus futés; ils ont connu la révolution sexuelle, le féminisme, l'éclatement de la famille traditionnelle, les années glorieuses de la bourse. Ils vont donc exiger des résultats tangibles de leurs leaders politiques et surtout de la transparence. Pour cela, ils vont devoir être bien informés.

442 Il se produira également des booms dans les médias, les boomers vont vouloir « leur » musique d'abord. Mick Jagger est venu à Montréal récemment et des milliers de 50 ans et plus, jeans, baskets et t-shirt, leur costume traditionnel, sont allés l'applaudir.

443 Les boomers, selon les scientologues et les sociologues américains, forts de leur nombre, deviendront des modérateurs, des médiateurs, des accompagnateurs. Ils vont donc chercher une radio qui peut répondre à leurs besoins physiques et à leurs aspirations psychologiques. Ils souhaiteront que l'on parle de voyage, bien sûr, de vins, de soins de santé, de leur besoin de se renouveler, de leurs placements financiers, de bricolage, de sports de participation et de loisirs, mais dans leur style à eux.

444 C'est pourquoi il m'apparaît clair que la proposition que vous avez devant vous répond au profil bien particulier de cette catégorie d'auditeurs qu'on appelle les boomers. Ce genre de radio fait cruellement défaut dans l'offre radiophonique actuelle et il ne fait aucun doute dans mon esprit que l'arrivée dans le marché d'une telle station, disposant de la volonté et des moyens de répondre aux attentes de cette catégorie d'auditeurs, connaîtrait un vif succès.

445 M. BELLEROSE: Merci, monsieur Bouchard. Je tiens à vous rappeler que notre demande devant vous aujourd'hui en vue d'obtenir une licence visant l'exploitation d'une station de radio commerciale FM de langue française à Montréal a été déposée avant celle visant à obtenir l'autorisation pour l'acquisition, avec Radio Nord Communications, de certains actifs de radio appartenant à Astral Media.

446 Par conséquent, celle d'aujourd'hui ne présume pas l'approbation de celle impliquant Radio Nord et Astral. Cependant, nous sommes à votre disposition pour discuter des implications de l'une sur l'autre, si vous le désirez.

447 Ceci complète notre présentation. Nous vous remercions de votre attention et sommes maintenant disponibles pour répondre à vos questions.

448 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, monsieur Brière, monsieur Bellerose et toute l'équipe, c'est une présentation très intéressante.

449 J'ai des questions à poser à monsieur Péladeau plus tard après notre déjeuner, mais je vais commencer avec les questions sur la programmation et ce qui suit à votre équipe, monsieur Brière. C'est à vous à décider qui va répondre aux questions qui vont être posées.

450 On commence avec la programmation et je pense que vous avez bien présenté votre vision de programmation et les raisons pour lesquelles vous présentez une telle requête aux pages 9 et 10 jusqu'à 14 dans votre présentation orale, mais j'aimerais vous poser une question; je vois que monsieur Lafrance est ici, de l'étude Léger.

451 À la page 18 du rapport de la firme Léger Marketing, sur le sondage d'opinion et perception des citoyens de Montréal et des autres villes à l'égard d'une nouvelle station radio dans la région, nous lisons que pour 58 pour cent des personnes interrogées, la nouvelle station radio qui vous apparaît comme semblable à ce qui est présentement diffusé à la radio dans la région, contrairement à 35 pour cent qui, au contraire, estiment que cette nouvelle station radio serait différente.

452 Comment interprétez-vous ce résultat, comment la station que vous proposez se démarquera-t-elle des stations existantes dans le marché de Montréal? J'ai bien entendu votre présentation, mais si vous pouvez élaborer dans le cadre de l'étude de Léger Marketing.

453 M. BELLEROSE: Alors, je vais demander à mon collègue, Serge, effectivement de répondre. Peut-être pourra-t-il nous expliquer, de façon plus globale, quel était le but du sondage au départ et peut-être expliquer les résultats de façon plus concrète.

454 M. LAFRANCE: Alors, en référence à la page 18, effectivement, nous avons demandé à la population sondée, donc, dans la grande région de Montréal, si la nouvelle station était, pour eux, différente ou semblable à ce qu'il existe actuellement dans le marché.

455 Nous obtenons des scores qui indiquent que 58 pour cent des individus considèrent que c'est semblable, alors que 35 pour cent considèrent qu'il s'agit d'une offre radiophonique qui est différente.

456 En ce qui nous concerne, compte tenu de l'intensité concurrentielle sur le marché, il s'avère ici que c'est un résultat qui est positif pour le projet déposé ici aujourd'hui, parce que c'est près d'une personne sur trois qui considère qu'il s'agit ici d'éléments qui sont novateurs et différenciateurs sur le marché.

457 M. BELLEROSE: J'ajouterais peut-être, monsieur Dalfen qu'évidemment il faut situer le contexte d'un sondage par rapport à une présentation. Vous avez eu ici une présentation de 20 minutes qui vous explique en détail quels sont les éléments de notre proposition et en quoi cette proposition-là se distingue de l'offre actuelle.

458 Dans un sondage, la question est posée, ma foi, en 30 secondes. Alors, il est difficile aussi de décrire une volonté et un concept dans une période assez limitée de questionnement dans un sondage. N'est-ce pas, Serge?

459 M. LAFRANCE: Oui, effectivement, mais ici à l'intérieur du sondage, lorsque nous avons présenté la station, et ça va aller en complément à ce que mentionne monsieur Bellerose, nous avons précisé à l'intérieur de notre question les éléments suivants. Et je pense que je vais porter ça à l'attention ici du Conseil.

« Si une nouvelle station de radio francophone était créée dans votre région avec une programmation qui propose une variété de musique francophone et anglophone des années 1960 et 1990, et dont le contenu d'information porterait principalement sur l'actualité de votre région, seriez-vous favorable, très favorable, assez favorable, peu ou pas du tout favorable à ce que cette nouvelle station de radio diffuse dans votre région »? (Tel que lu)

74 pour cent des individus considèrent qu'ils sont favorables à un tel projet et c'est par la suite que nous avons demandé aux individus s'ils y voient ici des éléments différenciateurs sur le marché.

460 Encore une fois, le résultat obtenu est de l'ordre de 35  pour cent, ce qui nous apparaît, compte tenu de l'intensité concurrentielle, un résultat très positif. Donc, parce que ça représente près d'une personne sur trois.

461 LE PRÉSIDENT: Oui, je comprends, mais est-ce que dans votre étude, est-ce que vous n'avez pas présenté les détails comme a présenté monsieur Guérard ce matin, par exemple que 90 pour cent des pièces seront des années 60 à 90 et qu'il y avait des facteurs de répétition, le tiers, en comparaison avec les autres postes de radio et tout ça, est-ce que ça a été présenté aux gens?

462 M. LAFRANCE: Ce qui a été présenté, c'est le libellé que j'ai présenté il y a donc une minute. L'approche utilisée par sondage téléphonique et donc, compte tenu de la méthode utilisée, nous n'allons pas dans l'ensemble de tous ces détails pour décliner. Mais je pense que les répondants ont bien compris l'esprit général de cette nouvelle station.

463 Un autre résultat d'enquête également démontre que le choix d'une station par rapport à une autre c'est, dans une très large proportion, associé au contenu musical et nous avons mesuré si les contenus musicaux ici qui sont proposés, c'est-à-dire classique rock, rétro et « old days », correspondaient bien aux attentes et à ce que souhaite entendre la population de la grande région de Montréal.

464 Donc, c'est par l'affirmative, parce que c'est, en rang, le quatrième groupe ou catégorie de musique que les gens aiment bien entendre. En fait, c'est 77 pour cent des gens qui apprécient ce type de musique.

465 LE PRÉSIDENT: Monsieur Brière, est-ce que vous avez d'autres informations au point de vue d'impression publique de votre auditoire potentiel qui apprécie la différence, la différenciation que votre station aura dans le marché, à part de Léger Marketing?

466 M. BRIÈRE: Non, on a fait cette étude-là, bien sûr, mais quand on regarde la composition du marché, je pense qu'on se rend compte que ce genre-là n'est pas représenté comme il devrait l'être dans le marché actuel. Il y a une espèce de concentration, je dirais, de regroupement autour des groupes cibles un petit peu plus jeunes, alors que nous, le projet qu'on propose est sur un groupe cible beaucoup plus âgé.

467 Il peut être intéressant de souligner aussi que certaines stations actuelles, on le reconnaît, présentent des segments, de courts segments dans leur grille, de ce type de musique là; on le sait. Et, effectivement, ça remporte un certain succès.

468 Évidemment, c'est une petite portion des grilles actuelles, mais on voit quand même par le succès remporté par ces émissions-là qui sont beaucoup la fin de semaine, le matin tôt, enfin, une journée, le soir, on voit qu'il y a une espèce d'engouement pour cette musique-là. Et ce sont des indicateurs, quant à moi, qui illustrent la portée du projet et qui, ajoutés au sondage, illustrent la portée et la force de notre projet.

469 M. BELLEROSE: Monsieur Dalfen, peut-être en complément, il existe un format qui comporte certaines similitudes dans le marché de Québec également, avec la station CFOM. Et, à cet égard-là, l'expérience de CFOM nous fournit certaines indications fort intéressantes sur la capacité pour le marché de Montréal d'accueillir une station au format qui aurait des similitudes avec celui de notre station de Québec.

470 M. BRIÈRE: Je ne voudrais pas, monsieur Dalfen, si vous le permettez, prolonger indûment cette question, mais il y a un autre phénomène, qui est celui de l'écoute francophone dans les stations anglophones, le repositionnement de CHOM à Montréal, qui s'adresse à une clientèle un petit peu plus âgée, permet de constater que quand on regarde des groupes cibles 35-64, qui sont des groupes cibles à l'intérieur desquels on retrouve notre cible, on se rend compte qu'à peu près 25 pour cent de la clientèle francophone qui est à l'écoute de stations anglophones, une bonne partie à CHOM, l'autre partie à Mix, l'autre partie à CFQR.

471 Je pense qu'il y a une opportunité pour nous de rapatrier une partie de cette écoute anglophone là vers le secteur francophone. C'est probablement parce que les gens n'y trouvent pas actuellement dans le marché, ils n'y trouvent pas actuellement la musique et l'environnement qu'ils ont besoin, donc, ils s'en vont vers une écoute du marché anglophone. Je voulais porter ça à votre attention.

472 LE PRÉSIDENT: Merci. En proposant une formule musicale axée sur les grands succès de la musique des années 60 à 90, est-ce qu'il y a de la place pour les nouveautés musicales pour la relève et le développement des talents canadiens? De quelle façon Radio TVA entend-elle pallier à cette situation et, effectivement, contribuer au développement et à la diffusion de nouveaux artistes canadiens?

473 M. BELLEROSE: Évidemment, nous proposons un format musical qui est particulier et la force de notre proposition repose justement sur le fait que nous ne diffuserons pas d'oeuvres récentes de palmarès. Nous voulons effectivement concentrer notre proposition en termes musical sur les oeuvres qui ont été des oeuvres à succès dans les années 60, 70, 80.

474 Yves pourrait peut-être expliquer quelles sont les situations d'exception qui pourraient survenir dans le cas d'oeuvres récentes. On pense, par exemple, dans le cas peut-être d'émissions thématiques où on voudrait jumeler une oeuvre d'un artiste qui a pu être reprise, telle celle de Jacques Michel, qui a été reprise récemment par Sylvain Cossette. Ou encore, des émissions de nature thématique où on voudrait revoir l'oeuvre d'un artiste qui a évolué dans cette époque-là et où il nous faudrait peut-être déborder compte tenu de la nature de la thématique développée à l'intérieur de la programmation.

475 Ce qui risque de survenir, cependant, en termes de développement de talents canadiens et qui est particulièrement intéressant, c'est que nous allons faire jouer des oeuvres qui ne sont plus disponibles dans bien des cas, à la radio, à l'heure actuelle. Parce que, de façon générale, les stations de radio existantes diffusent un catalogue qui, ma foi, est relativement limité.

476 Nous, nous avons l'intention de diffuser un catalogue qui est beaucoup plus élargi. Notre auditoire, donc, va redécouvrir des oeuvres qu'il n'a pas eu la chance d'entendre depuis fort longtemps. Et la conséquence directe d'un scénario semblable, c'est qu'on va assister à une accélération de la renumérisation de certaines oeuvres, de la remise en marché de certaines de ces oeuvres-là et, de cette façon-là, ces artistes qui, dans bien des cas, ont eu beaucoup de succès et continuent leur carrière actuellement, vont y trouver un second souffle au niveau de la production qu'ils ont.

477 M. BRIÈRE: Si vous permettez d'ajouter quelque chose à ce propos-là. On constate, c'est intéressant, un engouement chez des plus jeunes face à ce type de musique là.

478 Vous me permettrez de puiser dans mon expérience un peu plus personnelle, mais j'ai trois enfants, dont deux de 15 et 17 ans, puis je suis étonné, en même temps ravi, de constater que ces jeunes-là vont voir des groupes qui reprennent, des groupes nouveaux, des groupes jeunes, qui reprennent la musique des années 60, 70, 80. Je pense aux Beatles, je pense à Pink Floyd, entre autres.

479 Et ils se retrouvent à 100, 200, 300, 400, 500, un peu comme on l'a fait à une certaine époque, pas si lointaine quand même, mais depuis un certain temps. Alors, ces jeunes-là se retrouvent ensemble et ce sont de nouveaux talents qui interprètent ces grands succès qui ont marqué et qui continuent de marquer l'histoire de la musique.

480 Alors, dans cet esprit-là, ça ajoute, je trouve, parce que ça permet, en popularisant cette musique-là, en la poussant, je pense que ça permet à des plus jeunes, à de nouveaux artistes de reprendre ces chansons-là, de les interpréter et d'attirer une clientèle un petit peu plus large.

481 M. BELLEROSE: Et je terminerai peut-être en conclusion, monsieur Dalfen, que nous avons quand même une proposition fort intéressante en termes de soutien au développement des talents canadiens, une proposition qui, si nos projections s'avèrent justes, pourrait se traduire par une contribution de plus de 1,3 million de dollars sur une période de sept ans, ce qui, à notre avis, est loin d'être négligeable.

482 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Si on parle des émissions de service dont vous parlez dans votre demande, je me demande si chacune des stations du réseau proposées par Radio TVA auraient l'autonomie nécessaire pour conserver leur identité et pour émettre des émissions de service? Pouvez-vous me rassurer? D'abord, décrire ces émissions de service un peu et ensuite est-ce que les stations dans les régions auront l'autonomie pour les présenter?

483 M. BELLEROSE: Tout à fait, monsieur Dalfen, monsieur le président, on aura sans doute l'occasion lors de l'étude de nos demandes dans les marchés de Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières de préciser nos intentions à cet égard. Mais plus spécifiquement pour le marché de Montréal, bien sûr, la station agira comme tête de réseau pour une partie de la programmation, mais chaque station, comme vous l'avez sans doute en dossier, aura 77 heures de production locale. Ce qui signifie qu'à Montréal, évidemment, c'est 77 heures de programmation adaptées au marché plus particulier de Montréal.

484 S'ajoutera à ce 77 heures-là, évidemment, d'autres émissions produites à partir de Montréal si le Conseil consent à la transaction de Radio Media, de CFOM, une partie viendra de Québec également. Mais pour l'essentiel, 77 heures auxquelles s'ajoute un 25 heures de Montréal, possiblement 50 heures au niveau de la production, qui proviendra de Montréal.

485 Donc, il y a énormément de segments qui seront intégrés à l'intérieur de la grille qui s'adresseront très, très, très spécifiquement aux préoccupations et aux particularités des auditoires desservis dans les marchés et ça s'applique aussi au marché de Montréal. Notamment dans notre émission du matin et du retour à la maison, qui seront des émissions à prédominance verbale. Évidemment, le contenu qui y sera diffusé sera un contenu qui sera spécifiquement adapté à la clientèle des baby-boomers, non seulement dans le choix des segments qui y seront diffusés, mais dans l'approche qui sera utilisée pour diffuser le contenu.

486 LE PRÉSIDENT: Merci. Dans les 77 heures par semaine, pour moi, c'est la première fois que j'ai vu l'idée d'une approche bicéphale. C'est peut-être ma faute, mais je n'ai pas lu ça avant que plus de 25 heures d'émission proviendraient de CFOM de Québec, avec l'approbation du Conseil de la demande.

487 Et vous dites ici à la page 9 de votre présentation de ce matin que ce sera 50 pour cent. Comment est-ce que je fais l'arithmétique?

488 M. BELLEROSE: Peut-être pour préciser, monsieur Dalfen, une grille horaire hebdomadaire comporte 126 heures, si je ne m'abuse, nous proposons 77 heures dans chacun des marchés de programmation locale; il nous reste donc une cinquantaine d'heures.

489 Deux scénarios possibles : Dans l'hypothèse où l'acquisition de CFOM n'est pas autorisée, évidemment, ce scénario-là ne tient plus. Alors, la programmation de 50 heures sera entièrement produite par la station FM de Montréal. Ce qui, dans les faits, veut dire que la station de Montréal aura une production de 126 heures par semaine, dont 77 heures seront uniquement diffusées dans le marché de Montréal et 51 heures seront diffusées dans l'ensemble du réseau.

490 Si le Conseil consent à la transaction au profit de TVA et Radio Nord, ce que nous proposons, c'est qu'une partie de la programmation qui, à l'origine, devait être faite par la station FM de Montréal, une partie de cette programmation-là proviendra de la station de Québec et c'est là qu'on parle de 50 pour cent.

491 LE PRÉSIDENT: Je comprends. Veuillez décrire le genre d'émissions locales de créations orales que vous entendez diffuser.

492 M. BELLEROSE: Je demanderais peut-être à mon collègue, Yves, de donner un aperçu plus détaillé du type d'éléments que nous proposons dans notre grille.

493 M. GUÉRARD: Monsieur le président, on pourrait séparer en deux blocs, si vous voulez, il y a ce qu'on appelle, nous, l'info-service et l'autre, je vous dirais, c'est l'animation pour le baby-boomer, qui est aussi une info-service, mais plus large.

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494 Donc, par exemple, on peut mettre l'information, si vous voulez, locale, nationale, et cetera, de côté, mais on se garde, par exemple, des chroniques; comme l'info-santé, dont vous parlait un petit peu Jacques Bouchard tout à l'heure, qui est, effectivement, une information réseau, où on va parler des nouvelles thérapies, du contrat d'assurance, du système de santé lui-même. Il y a aussi au niveau du réseau l'info-consommation.

495 Bon, le baby-boomer a une consommation peut-être différente; on a eu de longues discussions avec ma collègue, madame Comtois, sur les nouveaux produits. Jacques Bouchard vous parlait tout à l'heure de renaissance, on parle aussi de nouvelles expériences pour le baby-boomer. Il parlait de moto, mais on peut parler de produits de beauté pour l'homme baby-boomer, et cetera.

496 Il y a aussi les sorties, on dit : Qu'est-ce qui se passe au point de vue activités culturelles pour le baby-boomer, pour la personne qui est âgée entre 40 et 60 ans? Que Britney Spears soit ici au forum, ce n'est peut-être pas important pour lui, mais que Léveillée soit venu faire un spectacle et qu'il refasse ses vieux pianos, ça, c'est important pour lui. Donc, il y a une info qui est, à ce moment-là, toujours locale, si on veut, mais sur les activités qu'on a.

497 On a aussi l'emploi; il ne faut pas oublier que l'info-emploi, nous, on l'appelle « info-job... boom », mais c'est effectivement une info pour le baby-boomer. Pourquoi le baby-boomer? C'est que lui vise très souvent une deuxième carrière. Avant, il se retirait à 50, 55 ans, maintenant, il se dit : Qu'est-ce que je peux faire? Est-ce que je vais travailler à temps partiel? Il ne veut pas abandonner le marché du travail, il ne veut peut-être pas se retrouver seul, il a peut-être des besoins aussi financiers ou économiques qu'il aurait besoin de combler, si vous voulez. Alors, il y a une info-job, une info-emploi qui est totalement dirigée vers le baby-boomer ou cette génération des 40-60 ans.

498 Par exemple, on parle de capsules humoristiques dans l'émission du matin. Bien entendu, si on écoute la radio à Montréal, vous me direz, il y a beaucoup d'humour. Nous vous dirons : Il y a un humour que le baby-boomer a écouté à l'époque par des stations AM ou des stations FM, qui n'était pas du tout dans ce format-là, qu'il n'a plus retrouvé après, bien entendu, ce sont des modes, l'humour.

499 Je peux vous dire qu'on a écouté de très bonnes pièces des années 70 et 80, des pièces humoristiques de nos humoristes, je prends Yvon Deschamps avec « Les Unions, qu'ossa donne? » Et du fait : Oui, l'actualité est encore d'aujourd'hui.

500 Et pour le baby-boomer, puis on ne parle pas de nostalgie, on ne parle pas de regret, tout simplement, il a aimé un bon vieux Deschamps, il a aimé, il ne regrette pas cette période-là, il a aimé ces gens-là. Donc, ça, c'est au point de vue de l'humour.

501 Il y a aussi les tendances mode et déco pour les baby-boomers. Bien oui, mais est-ce que le baby-boomer, son enfant part, et on parlait de rénovation tout à l'heure avec Jacques, de rénovation, de bricolage et tout ça, oui, peut-être qu'il va déménager, sa grande maison à six pièces, à huit pièces, peut-être qu'il va aller s'installer dans le Vieux-Montréal, dans un loft, et cetera. Alors, il y a une émission qui, à ce moment-là... on parle toujours de local.

502 Il y a aussi ce qu'on appelle le « rock and pop ». Par exemple, dans l'émission de l'avant-midi, où on analyse les compositeurs et les interprètes dont les oeuvres ont traversé, ce dont Serge vous parlait tout à l'heure. Je prends Édith Piaf; non, Édith Piaf était dans les années 50, mais quand un Jerry Boulet a chanté l'« Hymne à l'amour », c'était la même chanson qu'Edith Piaf, l'« Hymne à l'amour », qu'il ramenait. Et on passe d'une musique pop à une musique rock et vice-versa. Ça aussi, ce sont des segments de programmation, alors, ça peut être ou thématisé ou l'animateur.

503 On parle de flash très souvent; on a parlé de révolution sexuelle au Québec, de révolution informatique, de révolution biologique dans ces années-là. Peut-être qu'il faudrait, non pas l'expliquer, mais la faire revivre : Qu'est-ce que ça a apporté aujourd'hui pour pouvoir le comparer avec toute cette renaissance aujourd'hui?

504 M. BRIÈRE: Monsieur le président, comme vous voyez, ce n'est pas l'enthousiasme qui manque, puis on pourrait rester ici jusqu'à 7 h. Juste un point, si vous me le permettez, une réflexion aussi qu'on a faite quand on a préparé cette demande-là.

505 On se dit qu'au fond, bien sûr, la radio FM, c'est la musique, la radio FM, c'est la radio la plus écoutée maintenant dans tous les marchés et on se dit que l'information n'est pas l'apanage uniquement de la radio AM. Bien sûr, c'est une place importante, par le son, on le sait, mais il y a eu un déplacement, il y a eu la création depuis 92 au Québec de 32 nouvelles stations sur la bande FM, c'est des transferts pour bon nombre, il y avait plusieurs stations AM là-dedans, mais je pense qu'aujourd'hui on doit peut-être évoluer vers des stations FM dont le contenu est plus enrichi puisque ça devient au fond la référence davantage en matière de radio.

506 Et on ne réinventera pas, évidemment, la radio, mais ce qu'on cherche à faire, c'est essayer d'entrer dans cette nouvelle tendance-là. Bien sûr que la musique reste extrêmement importante, ça reste la base, mais l'enrichissement du contenu devient extrêmement important.

507 Il n'est pas dit que l'information doit uniquement être sur la bande AM, je pense qu'on peut maintenant comprendre que l'information, au sens large, le contenu, a sa place sur la bande FM et j'ai l'impression de plus en plus. Et c'est dans cette perspective-là qu'on a voulu enrichir le contenu et non pas se limiter seulement à faire de la radio, dite musicale, pour répondre à un besoin beaucoup plus grand maintenant que ça pouvait l'être il y a 10 ou 15 ans.

508 LE PRÉSIDENT: Est-ce que le programme sur l'humour est un exemple d'un programme qui va être diffusé sur l'ensemble des stations FM du groupe?

509 M. GUÉRARD: Dans le cadre, bien entendu, pour Montréal, ça devient local, mais oui, ça serait une émission réseau, mais on regarde en marché possiblement à Sherbrooke, à Trois-Rivières, dépendant, bien entendu, du Conseil, mais on regarde en marché la possibilité... parce qu'il y avait des humoristes qui, à l'époque, on appelait ça l'époque des cabarets, il y avait de humoristes locaux aussi. Il faut retrouver, dans le cas, justement, ce que nous donne très souvent et possiblement la synergie d'un TVA, retrouver dans la voûte, si vous voulez, de ces années-là, d'aller chercher peut-être ces gens.

510 LE PRÉSIDENT: Quel serait le meilleur exemple d'une émission qui serait diffusée sur l'ensemble des stations?

511 M. GUÉRARD: Ça serait peut-être de révéler aux compétiteurs possibles, si vous voulez, mais c'est...

512 M. BELLEROSE: Mais prenons le segment de l'humour. Je pense que l'idée du segment de l'humour est davantage d'avoir un segment qui ne serait pas, en tant que tel, une émission nécessairement de très longue durée, mais ce serait un segment qu'on intégrerait à l'intérieur des différents véhicules dans chacun des marchés.

513 Je pense qu'à cet égard-là, l'humour est universel et l'humour de cette époque et de cette génération-là va autant aller rassembler les auditeurs de Sherbrooke, de Trois-Rivières, de Saguenay que de Montréal. Donc, c'est à cet égard-là.

514 Il y a dans la grille, à titre d'exemple, nous avons une proposition sur la programmation du midi. Le midi, nous avons « Le choix du Québec », qui est une proposition d'émission réseau où on veut, par la même occasion, permettre aux auditeurs de tout le Québec d'entendre des pièces de leur choix. Alors, ça fait partie des exemples dans la grille.

515 Mais, essentiellement, la grille du jour, elle va être locale, parce qu'on veut justement que dans chacun des marchés les gens s'identifient à leur radio.

516 LE PRÉSIDENT: Et ça serait 77 heures qui seront ciblées dans chaque marché?

517 M. BELLEROSE: Oui, 11 heures par jour, oui.

518 LE PRÉSIDENT: Et pour le reste, ça fait à peu près cinquante... combien? On vient de parler, la moitié ça sera approvisionné de Montréal et si CFOM est approuvée la moitié de CFOM?

519 M. BELLEROSE: Tout à fait, monsieur Dalfen.

520 LE PRÉSIDENT: Je pense que j'ai compris. Dans votre lettre du 28 octobre 2002, en réponse à des questions sur les lacunes, vous mentionnez que vos demandes de nouvelles stations sont dissociables l'une de l'autre, c'est vrai?

521 M. BELLEROSE: Ce que nous avons dit en réponse aux questions de clarification, c'est qu'elles étaient dissociables dans la mesure où elles pouvaient compter sur une tête de réseau. Alors, évidemment, on ne pouvait pas présumer des décisions que le Conseil prendrait. La tête de réseau, évidemment, idéalement, serait de Montréal et de Québec, comme telle est notre proposition, mais un scénario d'une tête de réseau à partir de Montréal seulement ou d'une tête de réseau à partir de Québec sont des scénarios qui peuvent être envisageables aussi.

522 LE PRÉSIDENT: Advenant un refus de votre demande pour le marché de Montréal, veuillez nous indiquer quelle station deviendra à la tête du réseau?

523 M. BELLEROSE: Je ne veux pas présumer des décisions que le Conseil prendra d'ici la fin des audiences ou au terme des audiences. Vous allez entendre dans deux semaines également la transaction pour le transfert des actifs de certaines stations AM et de CFOM Québec à la coentreprise TVA-Radio Nord.

524 Alors, évidemment, si le Conseil consent favorablement à cette transaction, une des hypothèses qui peut être envisagée est que la station impliquée à Québec puisse agir comme tête de réseau dans l'hypothèse où le Conseil ne nous aurait pas consenti la licence de Montréal.

525 LE PRÉSIDENT: Je comprends et il faut faire les « assumptions » pendant les audiences pour avoir la clarification. Selon vos prévisions financières actuelles pour Montréal, quelle proportion ou pourcentage de vos dépenses de programmation serait attribuable à la production des émissions réseau dédiées à l'ensemble des stations?

526 M. BELLEROSE: Pour ce qui est des stations, je préférerais répondre à cette question lorsque nous entendrons ou nous défendrons nos demandes pour les marchés de Saguenay, Trois-Rivières et Sherbrooke. Je n'ai pas en ma possession actuellement les données et je pourrai les avoir à ce moment-là.

527 Pour ce qui est de nos projections de dépenses pour le marché de Montréal...

528 LE PRÉSIDENT: C'est ça la question.

529 M. BELLEROSE: Nous avons fait nos projections en prenant pour hypothèse que l'ensemble de la grille de Montréal, des 126 heures, devait être produite à partir de Montréal. Parce que, évidemment, il faut se rappeler que quand on a fait le plan d'affaires au printemps, il n'y avait pas eu la transaction avec Radio Media et CFOM.

530 Donc, on ne pouvait pas poser comme hypothèse, à cette époque-là, qu'une partie de la programmation réseau pourrait venir de Québec. Ce n'est que subséquemment que nous avons envisagé cette possibilité-là. Donc, lorsqu'on a produit nos projections financières, ces projections, pour Montréal, prévoient la production de 126 heures de programmation. Donc, c'est ce qui est reflété dans les chiffres.

531 Évidemment, si la transaction est approuvée, ça va avoir un impact dans nos projections financières parce qu'on aura la capacité de faire des synergies additionnelles qui auront une incidence positive sur la réduction des coûts sans que cela n'affecte en rien la qualité de la programmation qui sera offerte.

532 LE PRÉSIDENT: Il faut comprendre que les chiffres, là, je pense que c'est à peu près... dépenses d'exploitation, programmation, à peu près 22 millions et demi de dollars.

533 M. BELLEROSE: Oui, oui, tout à fait. Oui, je crois que c'est ça, oui, tout à fait.

534 LE PRÉSIDENT: Vous pouvez vérifier, si vous voulez.

535 M. BELLEROSE: Oui.

536 LE PRÉSIDENT: Moi, j'ai les chiffres, 22,4 millions.

537 M. BELLEROSE: Est-ce que c'est exact, Paul?

538 M. BURON: Oui.

539 M. BELLEROSE: Tout à fait.

540 LE PRÉSIDENT: Et ça, pour 126 heures de programmation?

541 M. BELLEROSE: Tout à fait, monsieur Dalfen.

542 LE PRÉSIDENT: Si vous avez, comme vous parlez, un type de réseau bicéphale, ça va être réduit?

543 M. BELLEROSE: De 4 millions et demi à peu près; 600 000 $ par année, actualisés à un taux de 2 pour cent?, n'est-ce pas, Paul?

544 M. BURON: C'est ça.

545 LE PRÉSIDENT: Ça veut dire qu'on a attribué à peu près 4 millions et demi pour chaque 25 heures? Est-ce que c'est comme ça?

546 M. BELLEROSE: Ce n'est pas tout à fait comme ça, c'est plus compliqué que ça.

547 LE PRÉSIDENT: Et si on fait la division entre 77 et le 25 et 25, la répartition serait comment?

548 M. BELLEROSE: C'est que dans les synergies de 600 000 $ d'économies que j'évoque devant vous, c'est qu'elles proviennent de plusieurs éléments. Il y a une partie des synergies qui vient du fait qu'il y a de la programmation qui viendrait de Québec, nécessairement, donc, ça aurait une incidence au niveau des coûts de programmation.

549 Une autre partie des synergies qu'on envisagerait serait également du fait que des ententes de service pourraient être faites avec les stations AM pour la fourniture de certains éléments en matière d'information.

550 Alors, c'est notre volonté de consolider et de concentrer des activités d'information à partir de la base que constituerait la station AM. Et également, on pourrait réaliser d'autres synergies et des économies de coût qui découleraient d'ententes qui pourraient exister en termes de production commerciale, à titre d'exemple.

551 Alors, on les a chiffrées globalement à 600 000 $ et d'où sur sept ans, 4,5 millions. L'impact d'un scénario semblable, pour nous, serait de ramener la rentabilité une année plus tôt, à l'année 4, je crois, Paul, n'est-ce pas?

552 M. BURON: Exactement, Serge.

553 LE PRÉSIDENT: Merci. Bien que le 22,5 millions, la grande partie des dépenses d'exploitation, est-ce qu'il y a d'autres dépenses d'exploitation qui sont prévues pour approvisionner le réseau?

554 M. BELLEROSE: En fait, dans notre proposition, nous avons déjà appliqué les synergies. Paul pourrait peut-être donner plus d'explications à cet égard-là.

555 M. BURON: En fait, monsieur le président, dans notre proposition, évidemment, on prévoit des synergies entre la station de radio FM de Montréal et le réseau TVA ou le groupe TVA, en tant que tel, installé à Montréal, surtout au niveau des services administratifs et autres services qui peuvent être finalement rendus à même ce qu'on possède déjà.

556 Et on évalue à peu près entre 300 000 $ et 400 000 $, je dirais, l'aide ou l'apport, finalement, des synergies qui seraient réalisées à ce niveau-là et qui sont incluses dans les projections financières qui vous ont été déposées.

557 LE PRÉSIDENT: Quelle est la proportion attribuable au service des nouvelles?

558 M. BELLEROSE: À titre d'exemple, notre proposition qui est devant vous aujourd'hui prévoit l'embauche de huit journalistes pour les fins du FM de Montréal uniquement.

559 LE PRÉSIDENT: En ce qui concerne la production des nouvelles locales originales, je pense que vous avez précisé que chaque station y consacrerait deux heures trente minutes d'émissions par semaine? Veuillez décrire ce que vous entendez par « locales »?

560 M. BELLEROSE: En fait, question de clarification, nous avons effectivement mentionné que chaque station ferait deux heures et demie de nouvelles locales. C'était une réponse générale qui s'appliquait à l'ensemble des quatre demandes, celles de Saguenay, Trois-Rivières, Sherbrooke et Montréal.

561 Ce n'est pas uniquement deux heures et demie de nouvelles qui seront faites, on faisait uniquement référence à deux heures et demie de nouvelles locales, c'est-à-dire qui s'adressaient uniquement et spécifiquement à l'actualité du marché visé.

562 À ça s'ajoutent, évidemment, beaucoup d'autres informations. Notre proposition prévoit cinq grands bulletins de cinq minutes réseau qui seraient diffusés à la fois à Montréal et dans les stations du lundi au vendredi. Elle prévoit également des grands bulletins qui seraient de durée un petit peu moins longue la fin de semaine.

563 On prévoit également des segments d'informations financières, d'info-santé, d'informations culturelles et de show-business. En tout, notre proposition prévoit onze heures et demie, comme je le disais dans la présentation initiale, et qui, globalement, représenteraient cinq heures réseau et plus de six heures et demie localement. On aura la chance, à ce moment-là, de venir expliquer dans les autres propositions en quoi notre proposition en termes de contenu est intéressante et attrayante pour les marchés.

564 Il faut aussi cependant voir l'information dans son sens le plus large. C'est sûr qu'il y a de l'information qui est véhiculée à l'intérieur de bulletins plus conventionnels, mais notre contenu verbal est enrichi, comme nous l'avons mentionné, et l'information sera aussi véhiculée à l'intérieur des interventions de nos animateurs et à l'intérieur des différents concepts d'émissions qui seront développés.

565 LE PRÉSIDENT: Merci. Comment sera répartie la diffusion des bulletins de nouvelles locales sur semaine et en fin de semaine?

566 M. BELLEROSE: Ce que nous avons proposé, c'est d'avoir un bulletin de nouvelles locales de deux minutes par heure, entre 6 heures et 18 heures, du lundi au vendredi, et de deux minutes par heures entre 6 heures et 2 heures, si je ne m'abuse, les fins de semaine, les samedis et dimanches.

567 Mais il faut savoir également, cependant, monsieur Dalfen, qu'avec les effectifs dont nous disposerons à Montréal, il y aura aussi des effectifs en région, puis compte tenu que nous voulons avoir une programmation qui va vraiment venir chercher et répondre aux besoins, qui sont très exigeants, comme mon collège, Jacques Bouchard, l'a mentionné, rien n'exclut que dans des situations très particulières que ce volume-là soit augmenté.

568 Si la nouvelle justifie qu'on augmente le contenu des nouvelles locales dans chacun des marchés, on va le faire évidemment parce qu'il y aura toute la souplesse voulue pour que le marché soit adéquatement desservi par sa station.

569 LE PRÉSIDENT: Est-ce que j'ai bien compris que pendant la fin de semaine, ce sera une minute par heure entre 6 heures le matin et 6 heures le soir ou si j'ai mal compris?

570 M. BELLEROSE: Non, notre proposition prévoit deux minutes également.

571 LE PRÉSIDENT: Deux minutes pendant les fins de semaine?

572 M. BELLEROSE: Deux minutes par heure, oui. Il y a moins de nouvelles la fin de semaine, de façon générale, alors, nous, notre proposition nous semble être sensée dans la mesure où on propose un deux minutes au milieu de l'après-midi.

573 Si les circonstances faisaient en sorte que l'actualité requerrait qu'on en fasse davantage, bien sûr qu'on va le faire. Mais on pense, par notre expérience, que l'actualité locale la fin de semaine sera bien servie avec notre proposition.

574 LE PRÉSIDENT: Quelles seront vos sources d'approvisionnement en matière de nouvelles locales?

575 M. BELLEROSE: Je vais permettre peut-être à mon collègue, Philippe Lapointe, de donner plus de détails en cette matière. Ce que je mentionnerais, dans un premier temps, c'est que notre proposition c'est d'avoir des salles de nouvelles distinctes, dans l'hypothèse où la transaction n'est pas tenue en compte avec Astral.

576 Si le Conseil accepte la transaction, bien, évidemment, nous aurons une salle de nouvelles unique qui pourra desservir le FM, mais avec les mandats particuliers qui lui seront attribués. Mais, de façon générale, ce sont des salles distinctes qui auront entièrement l'autonomie éditoriale et qui disposeront également des outils nécessaires pour remplir adéquatement leurs mandats en termes de nouvelles nationales et internationales. Et là-dessus, je laisse Philippe peut-être compléter ma réponse.

1215

577 M. LAPOINTE: Merci, Serge. Nous avons pris la décision, donc, de maintenir deux organisations entièrement distinctes entre la télévision et la radio. Donc, des politiques, des orientations éditoriales tout à fait distinctes. Donc, pas de réunion, d'affectation commune le matin; donc, indépendance dans la cueillette et le traitement.

578 Alors, ça veut dire, par exemple, dans le marché de Montréal, que les huit journalistes qui vont travailler aux nouvelles de la radio vont faire leur cueillette et faire le traitement de l'information comme bon va leur sembler, en bons journalistes qu'ils vont être. Alors, comme toutes les autres salles de nouvelles, si on veut. Alors, de manière complètement distincte des nouvelles télé.

579 LE PRÉSIDENT: Comment allez-vous assurer la couverture des événements locaux et régionaux?

580 M. LAPOINTE: Bien, c'est-à-dire que nous allons le faire comme les radios le font, c'est-à-dire ils ont des reporters qui vont couvrir, il va y avoir des chefs de pupitre qui vont faire, ce qu'on appelle le « line up »; un animateur qui va présenter les nouvelles; on va être proches de la communauté.

581 Et c'est très important, évidemment, la couverture locale. Alors, comme toutes les stations de radio aussi, la salle de nouvelles sera dotée d'agences de presse, de Telbec à la Presse canadienne et autres. Donc, ils vont être équipés de la bonne manière pour faire ça, comme ça se fait dans les salles de nouvelles. Comme disait monsieur Bouchard, les baby-boomers ne sont pas seulement des consommateurs de musique, c'est aussi des citoyens qui veulent être bien informés et qui sont critiques à cet égard-là.

582 LE PRÉSIDENT: À Montréal, combien de journalistes entendez-vous embaucher?

583 M. LAPOINTE: À Montréal, on a dit huit journalistes.

584 LE PRÉSIDENT: Huit journalistes. Plein temps?

585 M. LAPOINTE: Oui, huit journalistes à plein temps.

586 LE PRÉSIDENT: Et à temps partiel, vous n'en comptez pas maintenant?

587 M. BELLEROSE: Nous avons une enveloppe budgétaire qui est significative pour l'embauche de collaborateurs et de pigistes, monsieur Dalfen.

588 LE PRÉSIDENT: Et les journalistes, est-ce qu'ils vont se concentrer exclusivement sur la production de nouvelles locales pour la station proposée, c'est-à-dire entre les stations de Montréal et les stations dans les régions?

589 M. LAPOINTE: Non, c'est-à-dire que les journalistes de la salle de nouvelles de Montréal, comme je vous disais, selon ce qui va arriver à CFOM et tout, là, mais ils sont la tête de réseau. Donc, ils vont couvrir les nouvelles locales et les nouvelles nationales, internationales et tout.

590 Il faut comprendre aussi que la partie « nouvelles », il y a l'information de manière plus large dont Serge parlait tantôt, la partie « nouvelle ». Hier, il est arrivé l'explosion d'une navette spatiale, c'est sûr que les journalistes de la salle de nouvelles de Montréal vont parler de ça; la journée du samedi, c'était ça la grosse nouvelle. Alors, c'est de ça qu'ils vont parler. Et des jours où il y a plus de nouvelles locales, ils vont faire plus de nouvelles locales. C'est la vie normale d'une salle de nouvelles. Alors, ça va être comme ça que ça va se passer.

591 LE PRÉSIDENT: Merci. Et le contrôle éditorial, est-ce que ça va rester à Montréal?

592 M. LAPOINTE: La salle de nouvelles de Montréal de la station de radio FM va être complètement indépendante. Alors, il y a un chef de pupitre qui donne les orientations de la station, mais la direction de l'information des nouvelles, il fait ses nouvelles comme bon lui semble.

593 LE PRÉSIDENT: Et pour les nouvelles locales en région, où reposera la responsabilité du contrôle éditorial?

594 M. LAPOINTE: Je pense qu'on ira plus en détail quand on va en reparler de chacune des régions, sauf qu'il y a un principe, c'est sûr, dans chacune des régions, il y a un chef de pupitre et puis les gens des nouvelles relèvent de cette personne-là et puis ils couvrent les nouvelles qui touchent la communauté; dans le fond, c'est la clé de notre succès.

595 M. BELLEROSE: Monsieur Dalfen, ce qui est important de noter dans notre proposition, c'est que nos activités radio sont des activités distinctes : la radio sera le secteur radio, la télé, c'est un autre secteur. Bien sûr qu'on va faire bénéficier des synergies au niveau des...

596 LE PRÉSIDENT: Excusez-moi, monsieur Bellerose, on va en parler cet après-midi sur ce sujet-là.

597 M. BELLEROSE: Très bien.

598 LE PRÉSIDENT: Mais maintenant, je veux avoir quelques détails, si vous le permettez. Comment est-ce que votre station se démarquera des autres services radiophoniques en région en matière de programmation locale et originale par rapport aux autres stations? On vient de parler de la différenciation au point de vue musical, mais au point de vue programmation locale et régionale?

599 M. BELLEROSE: Elle va apporter un élément additionnel à l'offre actuelle dans le marché, parce qu'elle va s'adresser directement à son groupe cible des babys-boomers de 40-60 ans, y compris dans ce qui touche davantage les activités à connotation plus locale.

600 Il peut s'agir des activités de loisirs, de santé; oui, ces éléments-là aussi vont être traités à l'intérieur de la station et je pense que c'est à cet égard-là que la contribution va être intéressante et distinctive de l'offre actuelle, monsieur le président.

601 LE PRÉSIDENT: Merci. C'est difficile à décrire les sujets qui... monsieur Bouchard a fait un grand effort d'adresser les questions : À quoi les baby-boomers s'intéressent et c'est assez difficile.

602 Et dans le marché présentement, vous dites que ça n'existe pas un service qui donne les informations au point de vue programmation locale, nouvelles locales, qui est de l'intérêt des baby-boomers? Que ça n'existe pas ou ce n'est pas suffisamment adressé? Est-ce que c'est plus gentil de dire ça comme ça?

603 M. BRIÈRE: Non, je pense que ça n'existe pas comme tel un service complet, ça n'existe pas, il y a des morceaux. Mais un morceau, ça ne fait pas une entité. Et ce qu'on propose, c'est un ensemble.

604 Il faut réaliser que c'est un groupe important, puis c'est probablement dû au fait qu'il y a une pression des annonceurs, bien sûr, pour acheter... c'est un défi qu'on se donne, puis, évidemment, on pense qu'on a les moyens, et on les a, de supporter ça.

605 Parce que la pression des annonceurs fait que les stations de radio ont une tendance à s'adresser à une clientèle beaucoup plus jeune; donc, c'est des propos beaucoup plus jeunes. Le défi qu'on se donne, c'est de renverser cette tendance-là et de proposer une radio qui va vraiment correspondre au goût de cette clientèle-là. Ce n'est pas le même langage; ce n'est pas le même ton; ce n'est pas la même musique; ce n'est pas le même contenu.

606 Si on pouvait écouter aujourd'hui, s'arrêter quelques instants, puis placer toutes les stations en ligne sur leur fréquence, puis les écouter, on en arriverait rapidement à la conclusion que ce groupe cible là, qui est important, cette clientèle-là, n'est pas bien desservie par la radio actuellement. Alors, notre proposition vise à combler ce vide-là.

607 LE PRÉSIDENT: Merci. Dans votre réponse aux lacunes, du 28 octobre, vous acceptiez l'imposition éventuelle d'une condition de licence relativement à votre engagement à proposer de consacrer 45 pour cent de votre musique locale à la diffusion des pièces canadiennes durant la journée de radiodiffusion. Pouvez-vous préciser si cet engagement s'applique également du lundi au vendredi entre 6 heures et 18 heures?

608 M. BELLEROSE: C'était un engagement qui s'appliquait pour l'ensemble de la programmation sept jours semaine, je crois, monsieur le président.

609 M. SMITH: Et répartie de façon équitable à travers la journée de radiodiffusion de la même façon que les autres stations de radio pour ce qui est de la répartition.

610 LE PRÉSIDENT: Mais est-ce qu'on peut compter sur 45 pour cent de contenu canadien pendant les heures de 6 heures et 6 heures le soir? C'est ça la question.

611 M. BELLEROSE: Il pourrait y avoir un certain danger, compte tenu qu'il pourrait y avoir concentration d'émissions à prédominance verbale à l'intérieur de ce créneau-là qui pourrait créer un certain déséquilibre.

612 Alors, c'est la raison pour laquelle nous avons pris l'engagement, nous avons accepté la condition de licence sur l'ensemble de la programmation qui est réglementée entre 6 heures et minuit.

613 LE PRÉSIDENT: Oui, je comprends, mais je demande si vous êtes prêts d'accepter. Pour nous, c'est important la répartition d'une manière équitable à travers la journée de radiodiffusion. Est-ce que vous seriez prêts d'accepter une condition de 6 heures à 6 heures?

614 M. BELLEROSE: Tout à fait, monsieur le président.

615 LE PRÉSIDENT: Merci. Avant le déjeuner, je veux seulement vous poser quelques questions sur vos propositions sur les dépenses en talents canadiens, dont les concepts sont détaillés dans votre mémoire supplémentaire, annexe 20, et plus récemment dans la lettre du 28 octobre.

616 Est-ce que vous avez des élaborations, j'ai vu ce matin que vous avez mentionné encore une fois les chiffres de 1,3 million de dollars, dont 800 070 $ qui seront alloués au soutien de la promotion des disques francophones. Mais la répartition que vous présentez dans votre lettre du 28 octobre est divisée en, je pense, trois morceaux : Musicaction, Radiostar, talents locaux?

617 M. BELLEROSE: Oui, tout à fait. Mais on parle de soutien et de promotion. Le 870 000 $ englobe la contribution à Musicaction et à Radiostar monsieur le président. Et le dernier tiers est destiné à des initiatives dans le milieu, ce sont les bourses que nous voulons créer.

618 LE PRÉSIDENT: Les talents locaux, c'est tout le 435 000 $, c'est toutes les bourses?

619 M. BELLEROSE: Exactement. En fait, notre proposition de 1,3 million, ça se répartit en trois tiers : le premier, c'est un tiers à Musicaction, le deuxième tiers à Radiostar et le troisième tiers à programme de bourses que nous mettons sur pied.

620 LE PRÉSIDENT: Et est-ce que vous êtes prêts à accepter une condition de licence pour les dépenses comme elles sont présentées à l'annexe 5 de votre lettre du 28 octobre?

621 M. BELLEROSE: Tout à fait, monsieur le président.

622 LE PRÉSIDENT: Merci. En ce qui a trait au programme proposé des bourses, dans votre lettre du 28 octobre, vous avez mentionné que vous aviez encore certains détails à régler concernant le mécanisme d'attribution des bourses. Est-ce qu'il y a eu des développements à cet égard depuis le temps?

623 M. BELLEROSE: Nous avons fait quelques consultations, particulièrement dans le marché de Montréal, ce qui nous a confirmé une très, très bonne réceptivité à l'égard de notre proposition.

624 Cependant, nous voulons nous laisser le maximum de latitude possible pour permettre au comité indépendant qui aura à gérer ce programme de bourses, de le mettre en application avec les règles qui seront les plus appropriées.

625 LE PRÉSIDENT: Est-ce que c'est les stations qui vont administrer ces bourses-là, chaque station dans chacune région?

626 M. BELLEROSE: En fait, ce n'est pas véritablement les stations parce qu'on tient vraiment à ce que ce fonds-là soit administré par une majorité de tiers indépendants. Donc, il y aura un représentant, bien sûr, de la station qui en fera partie, mais nous voulons vraiment qu'il s'agisse d'une initiative à laquelle les tiers indépendants auront une large emprise.

627 LE PRÉSIDENT: Ça veut dire dans les décisions?

628 M. BELLEROSE: Dans les milieux, dans les décisions, exactement.

629 LE PRÉSIDENT: Mais pour l'administration des bourses?

630 M. BELLEROSE: Il n'y aura aucuns frais d'administration qui seront chargés. Donc, les sommes prévues vont entièrement à l'octroi de bourses.

631 LE PRÉSIDENT: Et qui va choisir les autres membres des jurys dans chaque région?

632 M. BELLEROSE: En concertation avec le milieu, nous allons déterminer des gens qui représentent le milieu, mais les règles précises de sélection des gens ne sont pas déterminées, monsieur le président.

633 LE PRÉSIDENT: Ne sont pas encore déterminées. Et ma dernière question avant le déjeuner, c'est : Quelles sont les opportunités des défis que vous voyez par rapport à la présentation à la diversité culturelle de radio? On vient de parler avec le requérant qui vous a précédé. Est-ce que vous avez des informations là-dessus?

634 M. BELLEROSE: Tout à fait. Vous savez d'ailleurs que nous nous reverrons le 27 février pour avoir l'occasion de parler davantage de ce dossier. Comme vous le savez, TVA a déposé un plan d'action sur la diversité culturelle; nous avons expédié vendredi des compléments d'information à notre plan à la demande du Conseil.

635 Ce que nous pouvons vous dire, c'est que notre station de radio FM de Montréal sera assujettie à ce plan au même titre que nos stations de télévision. Nous sommes toujours dans un processus pour préciser les éléments de ce plan. À titre d'exemple, nous avons un groupe de discussions conduit par Léger Marketting demain soir, pour les fins du processus qui est en cours, qui va nous conduire à cette rencontre du 27 février avec le Conseil.

636 À la suite des résultats de ce groupe de discussions, nous avons des rencontres avec les communautés culturelles qui sont prévues dans les prochaines semaines, de façon à vraiment mesurer, dans le cas de la télévision de façon plus spécifique, la perception générale que les communautés ont à notre égard, de façon à pouvoir prendre des décisions concrètes et de poser des actions concrètes, de façon à jouer ce rôle de façon beaucoup plus active.

637 Au niveau de la radio et au niveau de notre proposition, nous voyons là une opportunité très grande de pouvoir jouer un rôle déterminant dans le reflet de la diversité culturelle, parce que nous aurons toute latitude voulue, compte tenu que c'est une nouvelle entreprise dont nous parlons actuellement, qui aura embauché, à partir de zéro, de nouvelles ressources.

638 Alors, pour nous, ce sera une opportunité remarquable de pouvoir tenir compte dans le processus d'embauche de cette nouvelle réalité. Au niveau du format comme tel, musical, ça s'y prête peut-être un petit peu moins, parce que, évidemment, le patrimoine musical de la période à laquelle on se réfère est peut-être un petit peu moins riche à cet égard.

639 Cependant, nous voulons faire de notre station, Radio TVA de Montréal, une station rassembleuse et on veut que les minorités puissent aussi découvrir le patrimoine musical de leur communauté d'accueil.

640 Et, à cet égard, c'est la raison pour laquelle, à l'intérieur de notre contenu d'information, nous allons prévoir des éléments qui vont leur être spécifiquement destinés.

641 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. On va maintenant prendre une pause jusqu'à 2 h, 14 h.

--- Suspension à 1230 / Upon recessing at 1230

--- Reprise à 1420 / Upon resuming at 1420

642 LE PRÉSIDENT: Alors, s'il vous plaît, reprise. Bonjour, monsieur Péladeau.

643 M. PÉLADEAU: Bonjour, monsieur.

644 LE PRÉSIDENT: Je vais commencer avec quelques questions qui seront peut-être mieux dirigées vers vous, monsieur Péladeau. C'était au sujet de l'organisation de vos compagnies. Ce sont des dossiers publics, mais seulement pour réviser ces documents-là.

645 TVA, au niveau de TVA, la compagnie requérante, on voit que c'est Quebecor Media qui détient 90,91 pour cent des votes, c'est vrai?

646 M. PÉLADEAU: Oui. Est-ce que vous me permettez, monsieur le président, avant de répondre à votre question, peut-être de vous remercier et puis évidemment de saluer tous les membres du Conseil, de vous remercier d'avoir eu la gentillesse de faire en sorte que je puisse venir cet après-midi plutôt que ce matin.

647 Je dois vous dire qu'on avait un conseil d'administration de Quebecor World, où d'importants changements au niveau de leur direction étaient annoncés. Donc, ma présence était requise et je vous remercie d'avoir aménagé votre horaire en conséquence. Messieurs, dames, les commissaires.

648 Donc, à la question que vous avez posée, je n'ai pas les chiffres exacts, mais ça me donne à penser que vous avez raison, c'est 99 et quelque chose.

649 LE PRÉSIDENT: Et les administrateurs de TVA sont nommés par qui?

650 M. PÉLADEAU: Les administrateurs de TVA sont nommés par le président du conseil en assemblée générale ou sont proposés par la direction de Quebecor Media et probablement que vous n'êtes pas sans savoir qu'à la demande, donc, du conseil, au moment du transfert de licence, dans le cadre de la transaction avec Vidéotron, le Conseil a demandé que le conseil de TVA soit en majorité composé d'administrateurs indépendants.

651 Et c'est effectivement le cas. Donc, il y a six administrateurs indépendants et quatre internes. Je pense même que c'est une condition de licence, si ma mémoire est exacte.

652 LE PRÉSIDENT: Et est-ce que les détenteurs des 45 pour cent des votes de Quebecor Media inc., Capital Communication, CDPQ, est-ce qu'ils ont droit à nommer des administrateurs au niveau de TVA?

653 M. PÉLADEAU: Si les représentants de la Caisse de dépôt...?

654 LE PRÉSIDENT: Ont le droit de nommer les administrateurs au niveau de TVA?

655 M. PÉLADEAU: Non, ils n'ont pas de droits de cette nature.

656 LE PRÉSIDENT: Ça veut dire que c'est six indépendants et quatre internes et vous vous incluez dans les internes, j'imagine?

657 M. PÉLADEAU: Tout à fait, monsieur le président.

658 LE PRÉSIDENT: Les autres sont qui?

659 M. PÉLADEAU: Jean Neveu, le président du conseil de TVA, qui est également président du conseil de Quebecor; Serge Gouin, qui est président du conseil de Quebecor Media, et le représentant de la Caisse de dépôt, qui était antérieurement Pierre Bélanger et qui a été remplacé par André Bourbonnais.

660 Je ne sais pas si la transaction a été... je ne sais pas le papier « paper work, quote unquote » a été effectué, mais c'est l'intention de la Caisse de présenter, comme candidature, André Bourbonnais.

661 LE PRÉSIDENT: Mais je pensais que... la question antérieure, vous avez répondu que la Caisse n'ont pas le droit de nommer?

662 M. PÉLADEAU: Vous avez raison, mais on a convenu, étant donné l'importance économique de la Caisse à l'intérieur de Quebecor Media et afin de satisfaire, je dirais, le besoin d'informations financières et économiques ainsi qu'industrielles, je pense qu'il est « de bon commerce », entre guillemets, de faire une place à un représentant de la Caisse de dépôt.

663 LE PRÉSIDENT: Ça veut dire que vous, Jean Neveu et... qui est le troisième?

664 M. PÉLADEAU: Serge Gouin.

665 LE PRÉSIDENT: Serge Gouin, mais représentant de la Caisse?

666 M. PÉLADEAU: Non, il n'est pas représentant de la Caisse, c'est un administrateur indépendant, mais il est président du conseil de Quebecor Media.

667 LE PRÉSIDENT: Non, ça, je comprends, mais c'est seulement au niveau de TVA que je cherche les administrateurs qui sont les indépendants, qui sont internes. Pierre Péladeau, c'est vous, Jean Neveu et monsieur Gouin, est-ce qu'il est indépendant ou interne?

668 M. PÉLADEAU: On le considère comme étant un interne puisqu'il est président du conseil de Quebecor Media.

669 LE PRÉSIDENT: Et le quatrième?

670 M. PÉLADEAU: André Bourbonnais, qui est le président de Capital Communication.

671 LE PRÉSIDENT: Et je n'ai pas son nom sur ma liste. Est-ce qu'il remplace quelqu'un?

672 M. PÉLADEAU: Oui, il remplace Pierre Bélanger.

673 LE PRÉSIDENT: Il remplace Pierre Bélanger.

674 M. PÉLADEAU: Qui était l'ancien président de Capital Communication.

675 LE PRÉSIDENT: Ce monsieur Bourbonnais va être effectivement le représentant de la Caisse?

676 M. PÉLADEAU: On ne peut pas dire qu'il est le représentant de la Caisse, il travaille à la Caisse. Mais comme tous les administrateurs, il représente l'intérêt des actionnaires au conseil d'administration.

677 LE PRÉSIDENT: Merci. Et au niveau de Quebecor Media, on a une liste d'administrateurs. Je vois ici que des compagnies numérotées, qui sont contrôlées par Quebecor, ont à peu près 54 pour cent des votes et la Caisse a à peu près 45. Est-ce que ça, c'est correct.

678 M. PÉLADEAU: Oui, à peu près, oui.

679 LE PRÉSIDENT: Merci. Et la nomination des administrateurs est faite comment au niveau de Quebecor Media?

680 M. PÉLADEAU: Je ne voudrais pas vous induire en erreur, monsieur le président, donc, je ne peux pas vous donner les détails précis, mais peut-être pendant une pause je pourrais demander à mes collaborateurs de répondre adéquatement afin d'éviter justement que je vous induise en erreur.

681 LE PRÉSIDENT: Pas de problème. Je sais que Vidéotron n'est pas directement liée à cette requête-ci, mais c'est une compagnie qu'on voit, est aussi contrôlée par Quebecor Media inc., n'est-ce pas?

682 M. PÉLADEAU: Oui.

683 LE PRÉSIDENT: Et je n'ai pas devant moi le comité d'administration de Vidéotron Ltée, mais pour employer un bon mot français, le « overlap » entre les administrateurs de TVA et Vidéotron est comment? Si vous voulez fournir ces informations après, ça peut être aussi, mais si vous le savez maintenant.

684 M. PÉLADEAU: Si vous le permettez, monsieur le président, je peux peut-être répondre. Le conseil d'administration de Vidéotron est essentiellement, je dirais, un conseil d'administration sur papier, dans la mesure où Vidéotron est une filiale à 100 pour cent de Quebecor Media, alors que ce n'est pas le cas pour TVA qui, comme vous le savez, est une entreprise cotée à la Bourse, dont Quebecor Media détient 36 pour cent de l'intérêt économique, mais 99 pour cent du droit de vote pour les raisons réglementaires que vous connaissez.

685 LE PRÉSIDENT: Est-ce qu'au niveau de Quebecor Media, monsieur Bélanger va être remplacé aussi par monsieur Bourbonnais?

686 M. PÉLADEAU: Oui, monsieur le président, c'est déjà fait d'ailleurs.

687 LE PRÉSIDENT: C'est déjà fait. Je vois monsieur Gouin aussi; il y a aussi une majorité, est-ce qu'il y a une majorité interne, comme vous dites, nommée par Quebecor?

688 M. PÉLADEAU: Oui, le conseil est composé en majorité de représentants de Quebecor.

689 LE PRÉSIDENT: Et je vois monsieur Neveu et monsieur Gouin.

690 M. PÉLADEAU: Il y a mon frère, Éric, ainsi que le tès honorable Brian Mulroney.

691 LE PRÉSIDENT: Oui. Je ne vois pas votre frère Éric comme administrateur au niveau de QMI?

692 LE PRÉSIDENT: À moins qu'il y ait eu du changement, mais à ma connaissance, il est administrateur de Quebecor Media.

--- Rires / Laughter

693 M. PÉLADEAU: Mais peut-être que je me trompe, écoutez. Il faudrait que je vérifie.

694 LE PRÉSIDENT: Si vous pouvez fournir d'ici quelques heures ou demain matin...

695 M. PÉLADEAU: Avec plaisir.

696 LE PRÉSIDENT: ... une liste exacte des administrateurs de Groupe TVA, Quebecor Media inc, Quebecor et Vidéotron, bien que j'aie bien compris vos remarques sur Vidéotron.

697 M. PÉLADEAU: Avez plaisir, monsieur le président, mon collaborateur, Édouard Trépanier, va s'occuper de ça dans la minute.

698 LE PRÉSIDENT: Et la dernière ligne de questions là-dessus, je vois que les Placements Péladeau ont à peu près le contrôle de Quebecor et aux Placements Péladeau, c'est la fiducie spéciale Pierre Péladeau qui détient 71 pour cent des votes à peu près.

699 Ça veut dire qu'on peut dire que si on trace le contrôle, c'est la fiducie spéciale, Pierre Péladeau, qui peut être dite en contrôle de toutes les compagnies? Est-ce que vous êtes d'accord?

700 M. PÉLADEAU: C'est exact, monsieur le président.

701 LE PRÉSIDENT: Et les fiduciaires sont qui?

702 M. PÉLADEAU: Pierre-Karl et Éric Péladeau, mon frère et moi.

703 LE PRÉSIDENT: Vous êtes des « trustees » de cette fiducie?

704 M. PÉLADEAU: Je ne sais pas si on est fiduciaires, mais je dirais qu'on est les bénéficiaires, « the ultimate beneficiairies ».

705 LE PRÉSIDENT: Oui, ça je sais que vous êtes bénéficiaires. Et aussi des administrateurs des Placements Péladeau, vous deux? C'est ça que j'ai?

706 M. PÉLADEAU: Exact.

707 LE PRÉSIDENT: Si ce n'est pas correct, vous pouvez corriger.

708 M. PÉLADEAU: C'est exact, monsieur le président.

709 LE PRÉSIDENT: Et au niveau de fiducie spéciale, est-ce que vous dites que c'est vous avec votre frère ou vous seul qui détient...

710 M. PÉLADEAU: Non, mon frère moi.

711 LE PRÉSIDENT: Les deux?

712 M. PÉLADEAU: Oui.

713 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

714 M. PÉLADEAU: Deux citoyens canadiens, monsieur le président.

--- Rires / Laughter

715 LE PRÉSIDENT: Merci. Monsieur Péladeau, votre philosophie de direction, j'aimerais explorer pour quelques minutes. Est-ce que c'est vous qui essayez de donner des grandes lignes de politique à des administrateurs des comités d'administration? Comment est-ce que vous introduisez les grandes lignes politiques corporatives dans vos comités de direction, les compagnies dont on vient de parler?

716 M. PÉLADEAU: Ça varie un peu, monsieur le président. Évidemment, tout dépendant s'il s'agit d'une entreprise dont le capital est détenu à 100 pour cent ou s'il s'agit d'une entreprise qui est constituée par un conseil d'administration et dont la majorité est détenue par Quebecor Media.

717 Donc, en ce qui concerne TVA, probablement, plus particulièrement, ce qui vous intéresse, bon, il y a une direction et il y a, je dirais, de plus en plus, et vous êtes probablement au fait de cette problématique-là, ce qu'on appelle le « corporate governance » et donc la création de comités et les obligations qui sont faites aux administrateurs.

718 Donc, je dirais, d'une part, TVA, comme entreprise publique, a toujours été, je dirais, gérée en fonction des impératifs qui existent. Et c'est d'autant plus vrai aujourd'hui que, dorénavant, dans l'environnement que nous connaissons à l'égard des responsabilités, les administrateurs, de plus en plus, donc, le conseil, est une autorité qui prend ses propres décisions et se consulte régulièrement pour déterminer la philosophie et l'orientation de l'entreprise.

719 LE PRÉSIDENT: Et vous voyez une différence, par exemple, entre Vidéotron et TVA, étant donné, comme vous avez mentionné, que vous détenez 100 pour cent des votes de Vidéotron?

720 M. PÉLADEAU: Vidéotron, comme Sun Media d'ailleurs également, où on détient 100 pour cent. Donc, il n'y a pas de forum en tant que tel, il n'y a pas un conseil d'administration qui est constitué comme celui des autres entreprises publiques.

721 D'ailleurs, Netgraf et Nurun également sont des entreprises publiques qui sont détenues par Quebecor Media. Donc, je dirais que le procédé ou le processus est plus informel, on le fait, mais cette fois-ci avec, je dirais, les membres de la direction et, je dirais, la détermination des orientations et de la politique, elle, à ce moment-là, est plus réglée au niveau du conseil d'administration de Quebecor Media, où on va déterminer les orientations politiques, les perspectives, les initiatives qui doivent être prises par chacune de ces entreprises. Évidemment, en très étroite collaboration avec la direction de ces entreprises.

722 LE PRÉSIDENT: Et sans révéler des secrets internes, est-ce que vous voyez une différence en résultats entre les décisions qui sont faites par le comité de QMI/Vidéotron, d'un côté, et TVA, de l'autre?

723 M. PÉLADEAU: Non, je dirais qu'il n'y en a pas nécessairement énormément, puisque la philosophie, en général, c'est de faire en sorte de défendre les intérêts des entreprises, d'assurer une pérennité, un développement profitable de l'organisation et une intégration des plus optimisée éventuellement possible à l'intérieur d'un grand groupe de communication que représente Quebecor Media.

724 LE PRÉSIDENT: Je vois aussi le groupe Archambault. Est-ce que c'est une division ou une filiale de QMI?

725 M. PÉLADEAU: Peu importe que ce soit une division ou une filiale, mais c'est une entreprise qui est détenue à 100 pour cent ou presque. Je pense qu'il y a quelques actionnaires minoritaires, mais pas de façon marginale.

726 LE PRÉSIDENT: C'est dirigé par Quebecor Media et vous ne savez pas si cette compagnie-là a un comité d'administration?

727 M. PÉLADEAU: Non, il y a un conseil d'administration puisque, comme vous le savez... Bien, je ne suis pas sûr qu'il y a un conseil d'administration comme il y a des administrateurs qui est requis, évidemment, pour toute entreprise, pour toute compagnie. Je ne sais pas si c'est une compagnie fédérale ou une compagnie provinciale non plus.

728 Mais c'est une entreprise détenue à 100 pour cent et, je dirais, plus équivalente ou similaire au processus que j'ai décrit avec Vidéotron et Sun Media. L'entreprise est dirigée par une femme, qui s'appelle Nathalie Larivière, et Archambault, bien, a plusieurs activités, dont la vente au détail par les magasins Archambault, mais également est le plus important producteur et distributeur de musique francophone au Québec.

729 LE PRÉSIDENT: On va peut-être commencer par des actifs que vos compagnies possèdent, une grande liste, bien sûr, et on peut commencer peut-être avec Archambault. Vous venez de mentionner que c'est le plus grand distributeur de quoi, de disques de langue française au Canada?

730 M. PÉLADEAU: Au Canada, mais au Québec, particulièrement, évidemment, puisque le marché francophone est ici.

731 LE PRÉSIDENT: Et vous êtes fier d'Archambault?

732 M. PÉLADEAU: Bien, Archambault, c'est le nom qu'on connaît tous, parce que c'est celui qui nous vient à l'esprit puisqu'il est un grand détaillant de musique et il existe, évidemment, depuis de nombreuses décennies.

733 Mais la maison de distribution s'appelle Sélect et Sélect est, effectivement, vous l'avez bien décrit, une belle entreprise qui a donc un positionnement extrêmement intéressant et qui lance des artistes. On aime toujours dire que Céline Dion a commencé chez nous. Malheureusement, on n'a pas été capables de lui offrir, je dirais, la plate-forme planétaire des talent déployés, mais on est toujours à la recherche de nouvelles Céline Dion et on y travaille assidûment. Il y a Isabelle Boulay qui est chez nous et d'autres grands artistes francophones comme ça.

734 LE PRÉSIDENT: Maintenant, aussi, on a octroyé une licence pour « Vidéo sur demande » à Archambault et Vidéotron. Ça marche bien cette affaire-là?

735 M. PÉLADEAU: Vidéotron est en train de compléter l'aspect technique. Donc, on a quelques problèmes dans la mesure où les systèmes qui sont disponibles sont essentiellement des systèmes américains probablement comme vous pouvez vous en douter et on a eu des « glitches », si je peux dire, pour la production des thèmes et puis des interfaces francophones, mais tout devrait rentrer dans l'ordre et puis on devrait, pour Vidéotron, avec Archambault, lancer dans les semaines qui viennent le « Video on Demand », «le « Vidéo sur demande ».

736 LE PRÉSIDENT: Ce n'est pas encore lancé?

737 M. PÉLADEAU: Pas encore.

738 LE PRÉSIDENT: Et vous comptez lancer ce service-là d'ici quelques semaines?

739 M. PÉLADEAU: Je pense que c'est prévu pour le début avril.

740 LE PRÉSIDENT: Services spécialisés, vous avez le LCN et le LCN Affaires?

741 M. PÉLADEAU: TVA.

742 LE PRÉSIDENT: TVA, oui.

743 M. PÉLADEAU: TVA qui détient les licences de LCN et LCN Affaires, oui.

744 LE PRÉSIDENT: Et TVA, nos chiffres à nous, la part d'écoute de TVA dans le marché québécois, c'est quoi selon vous?

745 M. PÉLADEAU: Les plus récents sondages ont été divulgués il y a deux semaines et on est très heureux de constater qu'il s'agit d'une part de marché de 36 pour cent, une part qui est en hausse sur les chiffres antérieurement.

746 LE PRÉSIDENT: Trente-six pour cent de revenus publicitaires?

747 M. PÉLADEAU: Non, de « rating » je parle, de part d'écoute.

748 LE PRÉSIDENT: Et les revenus publicitaires au Québec, c'est à peu près les mêmes chiffres?

749 M. PÉLADEAU: Je pense que c'est un peu plus.

750 LE PRÉSIDENT: Un peu plus.

751 M. PÉLADEAU: Quarante pour cent, monsieur le président.

752 LE PRÉSIDENT: À peu près 40 pour cent Vidéotron, on a quel pourcentage des abonnés maintenant? Au Québec, nous avons 78, 79 pour cent?

753 M. PÉLADEAU: Monsieur Trépanier me dit que c'est 75.

754 LE PRÉSIDENT: Ça tombe?

755 M. PÉLADEAU: D'accord, 75. Et vos journaux, le tirage au Québec de vos journaux, nous avons un chiffre vers 38 pour cent. Est-ce que c'est correct?

756 M. PÉLADEAU: Peut-être pour, encore une fois, monsieur le président, éviter de commettre un impair, on pourra vérifier, mais ça semble être autour de 38 pour cent. Évidement, ça dépend s'il s'agit de la région métropolitaine ou de la région métropolitaine de Québec ou les hebdomadaires régionaux.

757 LE PRÉSIDENT: Nos chiffres sont, et vous pouvez les corriger s'ils ne sont pas justes, on a le chiffre 44,5 pour cent du tirage à Montréal et le « Journal de Montréal » a 28, 29 pour cent au Québec. Mais ça, c'est seulement le « Journal de Montréal ». Je n'ai pas le chiffre pour tous vos journaux appartenant à la province; si vous pouvez fournir ces informations.

758 M. PÉLADEAU: Avec plaisir, monsieur le président.

759 LE PRÉSIDENT: Et Internet, qu'est-ce que vous avez maintenant comme plate-forme en termes de service?

760 M. PÉLADEAU: On a presque finalisé l'exercice de regrouper un grand nombre de sites qui existaient. Quand on a repris Vidéotron, il y avait Infini-T, il y avait Canoë. Il y avait malheureusement, je dirais, beaucoup de confusion dans le secteur, on a pris 12 mois à 18 mois pour refaire un petit peu, je dirais, le paysage de l'Internet en ce qui nous concerne.

761 Donc, regrouper nos actifs sous Canoë et Job Boom ainsi que Réseau Contact, qui sont deux sites spécialisés. Donc, c'est difficile de pouvoir vous donner un chiffre tout dépendant, je dirais, de la question. Est-ce que vous voulez parler des généralistes ou des spécialisés? Mais je suis certain que mes collaborateurs, si vous voulez préciser votre question peut-être; alors, à ce moment-là, on vous donnera les réponses les plus exactes possible, sachant, par ailleurs, que les outils de mesure pour l'Internet ne sont pas aussi raffinés qu'ils ne le sont dans d'autres activités de média qui, elles, bénéficient, je dirais, d'une antériorité.

762 Bon, que ce soit pour la télévision ou pour les journaux, il y a des entreprises qui sont là depuis de nombreuses années à calculer les parts de marché respectives de chacun des intervenants. Je ne suis pas sûr qu'on a la même, je dirais, la même « accuracy » pour l'Internet. Mais on va vous fournir les chiffres que nous avons.

763 LE PRÉSIDENT: Combien d'abonnés est-ce que vous avez sur votre service Internet maintenant?

764 M. PÉLADEAU: Au niveau de Vidéotron, comme accès?

765 LE PRÉSIDENT: Oui.

766 M. PÉLADEAU: Parce que, au niveau de l'Internet, donc, Netgraf, je dirais, est plus une entreprise de contenu; donc, il n'y a pas d'abonnés en tant que tels, sinon pour Job Boom et puis Réseau Contact, qui sont des sites spécialisés. Sinon, pour l'accès Internet qui est procuré par Vidéotron, on a plus de 300 000 clients au niveau de la Haute Vitesse et autour de 45 000 en ce qui concerne l'accès téléphonique.

767 LE PRÉSIDENT: Trois cent mille à Haute vitesse?

768 M. PÉLADEAU: Oui.

769 LE PRÉSIDENT: Et seulement 45 000?

770 M. PÉLADEAU: C'est exact.

771 LE PRÉSIDENT: C'est un pourcentage très intéressant.

772 M. PÉLADEAU: On a travaillé très fort l'année dernière pour faire en sorte de bien positionner notre accès Internet Haute Vitesse et on y arrive, je pense, assez bien.

773 LE PRÉSIDENT: Vous voulez parler du contenu et c'est le contenu qui est provisionné par qui? C'est peut-être une introduction au thème de synergie, parce que cette requête est basée, en partie, sur le thème de synergie. Je peux peut-être explorer avec vous ces questions-là. Peut-être qu'on peut commencer avec Internet?

774 Quelle synergie trouvez-vous entre vos émetteurs de contenu, comme les journaux et les stations de télévision et les canaux spécialisés, quelle sorte de synergie est-ce que vous trouvez qui existe?

775 M. PÉLADEAU: Si vous permettez, parce que, effectivement, sur la question de l'Internet, je pense que c'est utile de préciser ce que nous entendons lorsqu'on parle d'Internet. Je pense qu'il y a deux choses : il y a le contenu et/ou il y a l'accès.

776 LE PRÉSIDENT: L'accès.

777 M. PÉLADEAU: Donc, l'accès, comme je vous l'indiquais, est essentiellement une activité qui est procurée par Vidéotron et qui fait en sorte de rouler sur le même réseau, qui est le réseau de câblodistribution de Vidéotron, bien qu'il y ait un « backbone », c'est-à-dire des serveurs et une infrastructure qui, elle, est spécifique à l'Internet, notamment pour ce qui concerne les serveurs de courriels et autres services techniques et autres infrastructures de cette nature-là.

778 Au niveau du contenu, je dirais que les relations entre le groupe sont nombreuses; que ce soit, par exemple, avec les journaux, Canoë, qui est donc, je dirais, la bannière qui a regroupé les anciens sites Internet qui étaient un peu disséminés à gauche et à droite, procure, par exemple, un service d'accès à des annonces classées qui sont alimentées soit par le « Journal de Montréal » ou le « Journal de Québec », mais également par les hebdomadaires régionaux; c'est un exemple.

779 Il y a de la publicité avec Job Boom, qui est notre site spécialisé, avec lequel ils travaillent très étroitement avec nos quotidiens également et nos imprimeries, puisque Job Boom a une publicité, je pense, bimensuelle sur l'emploi en général.

780 Je pourrais vous en donner beaucoup d'exemples, il n'y a rien de... je dirais « nothing flabbergasting », mais c'est des initiatives très nombreuses qui font en sorte que chacune des composantes à l'intérieur du groupe peut s'aider ou peut procurer, a une relation particulière avec une autre des composantes.

781 Avec TVA, il y a de nombreuses initiatives qui ont été lancées, probablement peut-être que Serge en a parlé ce matin, il y a LCN qui devrait être disponible sur Internet; probablement aussi peut-être qu'il vous en avait parlé, Star Académie, qui est une programmation qui va être lancée très bientôt, dans deux semaines sur TVA; donc, bénéficie d'un  « exposure », d'une exposition, d'une notoriété, un positionnement important sur Canoë, où les gens peuvent venir s'inscrire et puis suivre tout ce qui se passe sur l'écran.

782 Il va également y avoir de l'accès Internet sur Webcam en permanence, justement sur le site où va se dérouler la Star Académie. Donc, encore une fois, de très nombreuses initiatives, rien de particulièrement, je dirais, renversant, mais très nombreuses, et je pense que c'est ce qui forge le quotidien des entreprises et des composantes de Quebecor Media.

783 LE PRÉSIDENT: Et vous êtes optimistes sur la question des convergences entre la télévision, la télévision spécialisée et l'Internet?

784 M. PÉLADEAU: Ça, monsieur le président, c'est une question peut-être un peu délicate, puisque, comme vous le savez, il y a eu d'énormes débats sur la question de la convergence. Bon, quand on s'est présentés devant vous pour faire le transfert de la licence de Vidéotron et de TVA, on a parlé de convergences, mais peut-être qu'à l'époque on avait tendance à dire que la convergence c'est une réponse à tout.

785 Non, la convergence, je dirais, est un phénomène d'intégration des entreprises, mais plus particulièrement dans le domaine des médias. Parce que tant qu'à ça, la convergence existe dans d'autres activités industrielles et, à ma connaissance, les entreprises qui réussissent aujourd'hui sont les entreprises qui ont intégré plusieurs prestations.

786 Moi, je viens de l'imprimerie et des pâtes et papiers. Donahue, qui a été, je dirais, un succès dans le domaine papetier au Canada, était intégrée de la coupe de bois jusqu'à la scierie, en faisant la fabrication des copeaux. Évidemment, fabriquait sa pâte et son papier journal et était intégrée à l'intérieur de Quebecor à l'époque, Communication Quebecor, qui achetait le papier journal. Donc, il s'agit, je dirais, d'un processus d'intégration.

787 Et en ce qui concerne celui de la convergence dans les médias, bien, on est un peu à l'image de ces phénomènes d'intégration qui se sont produits ailleurs dans d'autres industries.

788 LE PRÉSIDENT: On ne parle plus de convergence maintenant, on parle de synergie; c'est engagement, pas mariage?

789 M. BELLEROSE: « Depends the flavor of the day ».

790 LE PRÉSIDENT: C'est ça. Mais aussi, même au niveau des synergies, c'est difficile de trouver le « killer application ».

791 M. BELLEROSE: Vous savez, monsieur le président, il y a eu évidemment, comme on le sait, énormément d'effervescence dans le domaine de Télécom, de l'Internet et évidemment aussi beaucoup de déceptions. Bon, peut-être que cet environnement d'un entousiasme débordant a cessé.

792 Est-ce que c'est des synergies, est-ce que c'est de la convergence? Nous, on pense qu'il faut, je dirais, gérer notre entreprise ou nos entreprises le plus efficacement possible et c'est ce sur quoi tous les jours on s'attarde et qui, jusqu'à maintenant, a amené, en ce qui concerne chacune des composantes, un succès relativement intéressant à ce jour.

793 LE PRÉSIDENT: Ce matin, j'ai dit à monsieur Bellerose et à monsieur Brière que je vais les laisser parler sur le sujet de synergies cet après-midi, parce qu'ils pensent qu'il y aura des synergies entre les stations FM, si elles sont octroyées.

794 Vous voulez parler maintenant de ce sujet-là ou donner la parole à monsieur Brière? C'est à vous à décider, monsieur Péladeau. Les synergies que vous voyez entre les FM et les autres membres du grand « stable » que vous avez?

795 M. BRIÈRE: C'est clair qu'un peu comme à l'instar de la télévision, je pense que les synergies viennent principalement de la capacité de faire la promotion à ce stade-ci du développement, je dirais, de la convergence.

796 C'est beaucoup la capacité de faire la promotion de nos activités. C'est important, on est dans un marché qui est concurrentiel, qui est très fort, où les joueurs sont en santé, les joueurs sont forts.

797 On dispose d'une capacité importante et il est nécessaire, ma foi, de faire la promotion de nos activités. Avec TVA, ça nous sert bien. C'est bien sûr, on le fait avec le journal; avec la radio, on envisage aussi de le faire. Avec l'Internet, qui nous offre une plate-forme, avec les autres médias du groupe, ça nous offre ces opportunités-là.

798 Il y a des synergies plus précises entre TVA et les groupes FM au niveau, on en a parlé ce matin, de la gestion financière de ces questions-là, mais, essentiellement, je dirais que pour le moment ce sont des synergies qui nous aident à positionner dans un marché extrêmement concurrentiel, ça nous permet de faire face à cette compétition-là.

799 LE PRÉSIDENT: C'est promotionnel pour la plupart?

800 M. BRIÈRE: C'est-à-dire qu'on regarde deux, trois éléments; je dirais qu'en premier, c'est beaucoup ça à ce stade-ci. On regarde le potentiel de développement des revenus, ultimement, mais on n'en est pas là encore.

801 Je pense qu'il faut prendre le temps de regarder ça dans les prochaines années quelles orientations et quelles directions ça prendra. Il y a des synergies, je l'ai dit, au niveau du partage des coûts aussi; ça, c'est clair.

802 M. BELLEROSE: J'ajouterais peut-être, monsieur Dolfen, que ce matin mon collègue, Paul Buron, signalait, si je ne m'abuse, qu'on avait déjà intégré pour une valeur d'à peu près 300 000 $ de synergies qui sont déjà dans le plan qui vous est déposé.

803 Ces synergies-là nous ont permis dans le fond d'ajouter à la valeur des budgets de programmation. Essentiellement, si nous n'avions pas été en mesure de faire ces synergies-là, c'est des budgets de programmation moins élevés dont on aurait parlé pour lancer les stations.

804 À ça aussi s'ajoutent, effectivement, comme le signalait Raynald, des sommes importantes qui ne figurent pas au budget en termes de promotion. On peut imaginer que cette station FM dans le marché de Montréal va nécessiter un support promotionnel énorme, compte tenu de l'environnement concurrentiel dans lequel il va se trouver.

805 À cet égard-là, évidemment, les propriétés de TVA, particulièrement, vont être beaucoup mises à contribution, de façon à permettre d'aider au lancement avec succès de la station.

806 LE PRÉSIDENT: Économie...?

807 M. BELLEROSE: Oui. Voyez-vous, les frais d'administration ne sont pas très élevés si vous comparez peut-être des dossiers comparables. Du fait qu'on installe la station à l'intérieur de nos murs, du fait qu'on puisse faire partager des services administratifs au niveau de la comptabilité, ça nous permet de maintenir les coûts administratifs le plus bas possible, de prendre cet argent-là qu'on économise et de l'investir dans la programmation.

808 M. BRIÈRE: Je peux peut-être ajouter que, dans le fond, ce n'est pas différent de ce qui se passe dans les autres groupes, c'est un peu la même façon. C'est-à-dire que les synergies, on les voit un peu partout maintenant, le marché est constitué de cette façon-là. Donc, nous, on travaille dans ce cadre-là.

809 LE PRÉSIDENT: Parce que vous avez déjà un grand « stable » d'actifs dans les médias au Québec, au lieu de les énumérer, pour nous, c'était toujours un problème potentiel de concentration de propriétés et de propriétés croisées qui peut apporter des limites à la diversité d'avoir accès au poste par des artistes et des journalistes indépendants et une pression sur le marché qui crée des limites. Et, pour nous, il faut explorer ces sujets-là.

810 Est-ce que vous pensez que cette grille de concentration peut conduire à l'uniformisation de l'information dans le domaine du reportage et des affaires publiques, autant au niveau régional et national?

811 M. BRIÈRE: Je demanderais à mon collègue, Serge Bellerose, de poursuivre, mais à première vue, non. D'abord, la première des choses qu'il faut se rappeler, c'est que... deux éléments qui me viennent en tête : le premier, c'est qu'il existe déjà un code de déontologie entre les journaux puis la télévision, qui a été adopté lors du transfert, vous vous en souvenez. Donc, c'est passablement étanche; ça fait qu'il n'y a pas de lien; donc, il n'y a pas de lien.

812 Donc, de ce côté-là, on peut dire qu'il n'y a pas de problème. Les conventions collectives sont aussi assez précises sur ces questions-là. Au Québec, particulièrement, je pense qu'on peut se vanter, dans le marché francophone, d'avoir une grande liberté d'expression.

813 Cette liberté-là vient, je pense, de la volonté des entreprises d'être différentes aussi. Ça vient aussi, évidemment, par le fait que depuis des années les conventions collectives ont des moyens de garantir cette libre circulation-là de l'information.

814 Et le marché du Québec, vous faisiez allusion au domaine artistique, c'est un marché qui est restreint, qui est petit, on voit une libre circulation aussi des concepts, des idées, puis des artistes.

815 Une Fabienne Larouche, qui est auteur, elle écrit pour nous, mais elle écrit une quotidienne à la compétition. Un artiste va d'une station à une autre, ça se fait régulièrement, ça s'est toujours fait, ça se fait encore aujourd'hui.

816 Et on pourrait difficillement, on ne pourrait pas, ça ne fonctionnerait pas dire à un artiste : Écoute, tu fais uniquement ça ou tu vas faire partie uniquement d'un groupe. La taille du marché ne favorise pas ça, ce n'est pas la culture de notre marché, et les choses ne se passent pas de cette façon-là.

817 Alors, je ne vois pas, personnellement, vraiment de quelle façon ça peut poser un problème pour ce qui est de la radio, plus précisément pour nous, mais on n'est pas présents dans ce secteur-là, donc, c'est une nouvelle voix et on a déjà mentionné que les salles de nouvelles seraient distinctes, avec un chef de nouvelles, et tout.

818 Donc, il y a là suffisamment de mesures, il y a là suffissament de culture, je dirais aussi, ici, pour assurer une grande diversité des voix.

1440

819 M. PÉLADEAU: Si vous me permettez, monsieur le président, comme vous le savez, donc, le Conseil avait, au moment de la reprise de TQS par Québécor, quand même, je dirais, créer un précédent dans la mesure où devant le Conseil, pour la première fois au Canada, se présentait une requérante qui était propriétaire de journaux et demandait le transfert d'une licence pour un réseau de télévision.

820 Je dirais que Quebecor, à l'époque, a innové en mettant en vigueur ce code de déontologie, qui a été suivi à la lettre et qui a été reconduit au moment du transfert de la licence de Vidéotron et de TVA lors des audiences de l'année 2000.

821 Et, à ce jour, donc six ans plus tard, le dossier de Quebecor, Quebecor Media ou Quebecor TQS ou TVA est complètement irréprochable, aucune plainte n'a été retenue de quelque façon que ce soit, et je pense que les plaintes ont été très peu nombreuses, deux ou trois au maximum, donc, en six ans.

822 Vous savez que le code de déontologie est extrêmement plus rigoureux que ce que le Conseil a accepté en ce qui concerne les autres transactions au Canada entre CTV et Bell Globe Glob Media et CanWest Global. Aujourd'hui, peut-être doit-on s'interroger aussi sur le degré de sévérité ou l'exception culturelle québécoise versus le régime prédominant; donc, dorénavant, au Canada.

823 Mais nous sommes devant vous, TVA est devant vous ce matin avec des assurances qu'ils vous ont données ce matin en ce qui concerne l'étanchéité des salles de rédaction.

824 LE PRÉSIDENT: Oui. Pour ajouter, pour les FM, les mêmes conditions qui existent entre les journaux et les télévisions. Vous êtes prêts à accepter les mêmes conditions?

825 M. BRIÈRE: C'est-à-dire ce qu'on a précisé, c'est que le code s'applique entre les journaux et la radio.

826 LE PRÉSIDENT: Le même code s'applique entre la radio et la télévision?

827 M. BRIÈRE: Non, on n'a pas soulevé cette question-là, on a dit ce matin que le code s'appliquerait, le Code, tel qu'il existe, celui qu'on connaît s'appliquerait entre la radio et les journaux, mais on n'a pas précisé que c'est entre la radio puis la télévision.

828 LE PRÉSIDENT: Ah! bon, mais qu'est-ce qui va se passer?

829 M. BRIÈRE: Parce que le plan d'affaires qu'on a présenté prévoit des synergies, puisque le mot est là, entre la radio et la télévision à peu près autour de 300 000 $. Et cet argent-là nous permet d'injecter des sommes plus dans le contenu et le domaine de l'information.

830 Donc, on croit que le code, il s'applique entre la radio et les journaux, mais il ne devrait pas s'appliquer intégralement entre la télévision et la radio de la façon dont il est construit actuellement.

831 LE PRÉSIDENT: Ça veut dire que si on ajoute une voix, vous cherchez des licences, et nous, on doit promouvoir la diversités des voix dans la société et vous ne voyez pas aucune raison pour avoir un mur entre les opinions, éditoriaux des radios et des télévisions ou ça peut être les mêmes opinions?

832 M. BRIÈRE: Non, ce n'est pas ce qu'on dit. Ce qu'on dit, d'abord, on a présenté des salles de nouvelles distinctes, avec un chef de pupitre distinct, des journalistes distincts. Mais il y a peut-être un partage de certains services qu'on pourrait faire, c'est peut-être uniquement à ce niveau-là. Je pense qu'on a été clairs, je le répète, des salles de nouvelles distinctes, des journalistes distincts.

833 Après ça, on s'est dit, puisque la demande avait été faite avant les demandes de transfert de propriété du groupe Astral, on a dit : Maintenant, si ça, ça arrive, on va fournir les services à partir de la bande AM, comme ça se fait ailleurs.

834 Mais il est clair dans notre esprit, c'est un engagement ferme qu'on a pris, c'est des salles de nouvelles distinctes, autonomes, contenu éditorial complètement différent.

835 LE PRÉSIDENT: Ah! bon. C'était seulement au niveau des services de cueillette et des...

836 M. BRIÈRE: Exact, exact, absolument.

837 LE PRÉSIDENT: Je vous ai mal compris.

838 M. BRIÈRE: Peut-être m'étais-je mal exprimé aussi, monsieur le président.

839 LE PRÉSIDENT: Vous savez que le code de déontologie est maintenant sous examen, si on adopte un code pour l'industrie, la radio ne sera pas incluse, n'est-ce pas? C'est seulement pour les téléviseurs et les journaux. Accepterez-vous une condition de licence pour maintenir une séparation entre la radio et les journaux si on change le Code dorénavant?

840 M. BRIÈRE: Je ne suis pas sûr de bien saisir ce que vous dites?

841 LE PRÉSIDENT: Le code industriel, ça n'inclut pas la radio, c'est la télévision qui est traitée séparément des journaux. Maintenant, si on adopte un code pour l'industrie, partout au Canada, est-ce que vous allez maintenir votre position par rapport aux salles de nouvelles de radio vis-à-vis les journaux que vous venez de mentionner? Les mêmes rigueurs qui existent maintenant dans votre code de déontologie?

842 M. BELLEROSE: monsieur le président, évidemment, si vous avez à étudier actuellement ce code qui vous a été soumis, si je ne m'abuse, par le Conseil des normes, donc, vous avez une proposition devant vous, alors, c'est bien évident que si nous décidons de nous assujettir aux dipositions du code, que nous allons respecter les dispositions du code. Et si la radio en est exclue, évidemment, que nous n'irons pas à l'encontre des dispositions du code, monsieur le président.

843 M. BRIÈRE: Tout à fait.

844 LE PRÉSIDENT: D'accord.

845 M. BRIÈRE: Nous sommes très confortables avec cette position-là. Évidemment, on ne connaît pas les conclusions, mais...

846 LE PRÉSIDENT: Non, non, bien sûr. Il faut faire beaucoup « d'assumptions ».

847 M. BRIÈRE: Oui, oui, absolument, mais dans la perspective où vous le soulevez, absolument. On pourrait maintenir ça, bien sûr.

848 LE PRÉSIDENT: J'aimerais savoir : si on adopte un code pour l'industrie, est-ce que c'est votre position que la radio doit être traitée comme la télévision dans ce cas-là ou est-ce que vous allez maintenir des conditions plus rigoureuses? C'est ça la question.

849 M. BELLEROSE: Très franchement, monsieur Dolfen, je pense qu'il n'y a pas de raison véritable d'exclure la radio du code. J'ai vu différentes versions du Code, malheureusement, je n'ai pas vu la version finale.

850 Pour être très honnête, je n'avais pas pour compréhension que la radio en était formellement exclu. Évidemment, la dernière version, je ne l'ai pas vue, peut-être que c'est le cas. Mais comme je vous l'ai mentionné, nous ne pouvons présumer de la décision finale que le Conseil prendra et nous allons nous ranger à la bonne volonté du Conseil à cet égard.

851 LE PRÉSIDENT: D'accord, merci. Maintenant, je ne sais pas si c'est formellement exclu ou peut-être pas inclus directement, c'est ça.

852 M. BRIÈRE: C'est pour ça que je...

853 LE PRÉSIDENT: Maintenant, comment pouvez-vous nous convaincre que l'approbation de vos demandes de radio FM ne contribueraient pas à affaiblir la concurrence ou à influencer de façon significative les revenus publicitaires au Québec?

854 M. PÉLADEAU: Peut-être, Serge... C'est peut-être aussi bien de rentrer dans le détail, j'aimerais peut-être faire un « statement » là-dessus.

855 Comme vous le savez, monsieur le président, TVA, quand même, oeuvre comme joueur important dans le domaine de la télévision généraliste. La télévision généraliste est, aujourd'hui, dans un contexte extrêmement concurrentiel. Le Conseil, dans sa grande sagesse, a octroyé un grand nombre de licences, que ce soit des licences spécialisées, analogiques ou numériques.

856 Aujourd'hui, les généralistes sont donc dans un environnement extrêmement concurrentiel, et bien que TVA soit dans une situation privilégiée en ce qui concerne sa part de marché, elle a aussi l'obligation, comme entreprise publique et comme entreprise de radiodiffusion, de diversifier, je dirais, ses activités.

857 Elle a entamé cette diversification depuis quelques années par, notamment, l'intégration d'un certain nombre de publications. Plus récemment, l'année dernière, elle a fait l'acquisition des activités d'édition qui étaient antérieurement localisées dans Quebecor Media, et aujourd'hui elle se présente devant vous pour des licences de radio.

858 Je pense que c'est important d'assurer une pérennité solide pour TVA afin que justement, si je peux dire, cette exception culturelle qui règne ici au Québec où on constate que la population francophone est bien servie par, justement, des entreprises comme TVA ou comme les autres entreprises à l'image de Quebecor Media qui mettent en valeur le talent d'ici.

859 Comme vous le savez, la télévision francophone, et vous l'avez souligné récemment dans le rapport publié en novembre dernier sur l'état de la télédiffusion, fait état quand même de près de 80 pour cent, ou peut-être Serge, si je me trompe, tu me corriges, des émissions ou de la production locale qui est donc d'origine francophone et qui est regardée par les francophones qui diffère de cette habitude d'écoute qui est celle qu'on retrouve dans le reste du Canada où là c'est plutôt, je dirais, des productions américaines ou étrangères qui ont le haut du pavé.

860 Si nous voulons, et c'en est véritablement notre volonté, que TVA puisse poursuivre cet effort qui est le sien depuis de nombreuses années, donc, dans un contexte où la concurrence est de plus plus importante, que ce soit par les chaînes numériques, ou que ce soit également aussi par d'autres véhicules dans le domaine des communications, l'Internet et autres, donc de s'assurer la diversification appropriée pour justement permettre de poursuivre sa performance et également toutes les initiatives qu'elle a prises dans le passé auprès de la production locale.

861 M. BELLEROSE: Merci, Pierre-Karl. Et je demanderais peut-être à Marie Comtois, ma collègue de gauche, de compléter l'information. Marie est experte en recherche et évolue dans le secteur de la publicité, donc, elle sera à même de donner une information encore plus pointue.

862 Je pense que la première chose qu'il faut se dire, c'est qu'on évolue actuellement dans un marché en santé. Le marché de la radio au Québec est en santé actuellement. Au cours des quatre ou cinq dernières années, je crois qu'il a eu une croissance moyenne autour de 6 pour cent.

863 Nous avons fait des évaluations pour les prochaines années, nous avons travaillé sur une hypothèse où la croissance serait de 3 pour cent, ce qui est relativement conservateur compte tenu de ce que nous avons constaté au cours des dernières années.

864 Autre élément, en 1997, je pense, lorsque le Conseil a étudié des demandes pour des licences FM dans le marché, je vous rappellerai qu'il y avait eu de l'opposition. Si je ne m'abuse, Astral et Radio Mutuel, à l'époque, s'étaient opposées, parce qu'elles estimaient que le marché ne pouvait pas permettre l'ajout, l'arrivée d'une station FM.

865 Dans le processus aujourd'hui, je rappelle qu'il n'y a eu aucune opposition si ce n'est que des oppositions pour des considérations d'ordre technique. Et si les joueurs de l'industrie, à Montréal, avaient voulu s'opposer, ils l'auraient fait, Astral l'a fait pour le marché de Saguenay.

866 Astral prétend qu'à Saguenay, il n'y a pas de place pour une nouvelle station FM, ils se sont fait fort de le faire savoir, ils sont intervenus au Conseil; dans le cas présent, ils ne l'ont pas fait. On présume donc qu'ils sont du même avis que nous et qu'il y a de la place pour le lancement de nouvelles stations FM dans le marché.

867 Ceci dit, nous arrivons avec une proposition où nous pensons accaparer, dans le 25-54, autour de 7,4 pour cent des parts de marché. L'impact sur les revenus publicitaires va être nettement inférieur à ça, on pense que nous allons aller chercher autour de 3 pour cent de recettes publicitaires du marché actuel, parce que notre proposition présuppose que nous allons aussi aller chercher des revenus nouveaux, additionnels, de nouvelles clientèles et également du secteur de l'imprimé. Et là-dessus, je demande peut-être à Marie de compléter ma réponse.

868 Mme COMTOIS: Merci, Serge. Alors, effectivement, simplement pour compléter, l'estimation qu'on en a faite est qu'à peu près 45 pour cent de nos revenus proviendraient des stations radiophoniques francophones déjà existantes.

869 Pourquoi 45 pour cent? Parce que, actuellement, les stations de radio rejoignent un groupe cible qui est beaucoup plus jeune et les annonceurs qui cherchent des baby-boomers, on en a beaucoup parlé ce matin, n'ont pas réponse encore à leur demande avec les stations qui sont présentement existantes.

870 Évidemment, comme Serge le disait, il va y avoir une croissance des revenus en général dans le marché, on souhaiterait bien que toute cette croissance vienne chez nous, mais ça serait un peu utopique, sauf qu'il y a une certaine partie, de nouveaux budgets qui vont être créés avec la part de cette radio-là.

871 Et on sait aussi que les baby-boomers sont des gros consommateurs de journaux. Alors, on pense qu'il y a une portion de nos revenus publicitaires qui va venir des journaux, qu'ils soient quotidiens ou qu'ils soient hebdomadaires.

872 LE PRÉSIDENT: On a pensé que l'impact que vous avez élaboré est peut-être un petit peu limité sur les autres radiodiffuseurs. Ça, ce n'est pas tellement un grand chiffre, l'impact que vous prévoyez dans la première année?

873 Mme COMTOIS: C'est-à-dire que les annonceurs qui cherchent vraiment les baby-boomers, qui cherchent les gens qui ont une certaine maturité financière, les annonceurs ne se retrouvent pas beaucoup actuellement avec l'offre radiophonique qui est existante.

874 Et on pense à des catégories, monsieur Bouchard en a parlé ce matin, on pense à des voitures un petit peu plus de luxe, on le sait, on est tous dans cette catégorie de baby-boomers là, alors, on a juste à regarder nos tendances de consommation.

875 Et ce qu'on entend comme campagne publicitaire actuellement, je pense aux services financiers. Alors, on nous dit de contribuer à un REER. Pourtant, ce n'est pas ça qui nous préoccupe en ce moment, c'est le rendement de notre REER.

876 Alors, c'est un petit peu ça qui fait en sorte qu'actuellement, il n'y a pas beaucoup de réponses pour ces annonceurs-là dans le marché actuel. Et c'est comme ça qu'on prévoit que l'influence sur les autres stations ne sera pas plus forte que celle-là.

877 LE PRÉSIDENT: La croissance du marché, monsieur Bellerose vous venez de mentionner un chiffre d'à peu près 6 pour cent, c'est sur quelle période?

878 M. BELLEROSE: Je crois que c'est la période de 1996 à 2000.

879 LE PRÉSIDENT: Selon nous, c'est plutôt 5,2?

880 M. BELLEROSE: On peut s'entendre sur 5,2, ultimement, moi, j'ai d'autres données, mais dans les deux cas, on voit que c'est quand même une croissance significative.

881 LE PRÉSIDENT: Et qu'est-ce que vous comptez que sera la croissance du marché d'ici cinq ans?

882 M. BELLEROSE: Je pense que nos hypothèses reposent sur une croissance de 3 pour cent par année, monsieur Dolfen.

883 LE PRÉSIDENT: À Montréal?

884 M. BELLEROSE: Non, dans le marché de la radio du marché de Montréal, oui... au Québec plutôt, excusez.

885 LE PRÉSIDENT: Mais vos propres chiffres, et j'ai fait les calculs, et si je prends votre annexe financière, je vois que vous comptez avoir dans votre total de revenus, on vient de mentionner des dépenses ce matin, c'est les mêmes chiffres que je vois, vos données économiques, et je vois que vous comptez avoir un « ramp-up » assez fort, à peu près 38 pour cent de la première année jusqu'à la deuxième; 24, 2 à 3;; année 3 à 4, 27, et ensuite un chiffre moyen de 6,5 à peu près. Est-ce que ce n'est pas...

886 M. BELLEROSE: Vous parlez au niveau de la croissance des recettes publicitaires, monsieur Dolfen?

887 LE PRÉSIDENT: Des recettes publicitaires, c'est ça.

888 M. BELLEROSE: Marie peut peut-être expliquer, compléter l'information, mais je pense qu'il y a un ensemble de facteurs. C'est sûr que lorsque vous entrez dans le marché, vous devez tenir compte de ce facteur-là.

889 Lorsque vous arrivez, vous ne pouvez pas charger pleine tarification autant au niveau du coût par point, et nous en avons tenu compte dans nos projections. N'est-ce pas, Marie?

890 Mme COMTOIS: Oui. En fait, forts de notre expérience en télévision, on a établi nos estimations de recettes publicitaires basées sur trois facteurs principalement. C'est-à-dire : les heures d'écoute; la portion des heures d'écoute qu'on prévoit aller chercher d'année en année; le coût par point qui se fait dans le marché. Évidemment, dans les premières années, on prévoit escompter légèrement ce coût par point là comparativement aux compétiteurs, parce que justement il n'y a pas de données historiques, on demande carrément à nos annonceurs de nous faire confiance et de faire confiance au produit.

891 Donc, on escompte légèrement le coût par point, mais pour le rétablir graduellement, pour le ramener au niveau du marché au bout de trois ans. Finalement, la dernière variable qu'on utilise pour prévoir nos recettes publicitaires, c'est le taux d'inventaire commercial qu'on prévoit vendre.

892 Évidemment, si vous regardez dans vos tableaux, en première année, on prévoit un taux de 35 pour cent, mais qui va graduellement augmenter au fur et à mesure où la confiance des annonceurs va s'établir.

893 LE PRÉSIDENT: Oui, vous avez un « ramp-up » pour trois années ou est-ce que c'est un escompte que vous prenez des points que vous avez obtenus dans l'année?

894 Mme COMTOIS: Oui, je vous dirais que la première année, le coût par point est escompté d'à peu près 15 pour cent.

895 LE PRÉSIDENT: Quinze pour cent.

896 Mme COMTOIS: Et la deuxième année, on ne peut pas demander, parce qu'on aura une année d'historique au niveau des sondages BBM, on aura une année de chiffres; donc, on va encore demander aux annonceurs de suivre avec nous l'aventure.

897 Mais après ça, si vous voyez la courbe de croissance, les revenus, c'est-à-dire le coût par point va prendre une augmentation assez rapide pour rejoindre le coût par point du marché.

898 LE PRÉSIDENT: Mais est-ce que ce n'est pas optimise, 6,5 de croissance année par année? J'ai vu dans vos hypothèses que vous utilisez un taux d'inflation de 2 pour cent et maintenant 6,5 pour cent après un « ramp-up » assez élevé.

899 Mme COMTOIS: Je crois que c'est possible, dans la mesure où on va chercher un groupe cible qui est très différent de ce qui se fait actuellement dans le marché. Et les annonceurs qui recherchent ce groupe cible de gens qui sont plus matures financièrement vont être prêts à payer pour rejoindre ce groupe cible là et c'est pour ça que dans les deux premières années, tant qu'on n'aura pas de données historiques, c'est difficile de demander les coûts du marché. Mais par la suite, une fois que la confiance des annonceurs va être établie.

900 Et on le vit actuellement avec une station comme LCN, où la confiance s'est établie après quelques années et les annonceurs sont prêts à payer, puis on a des augmentations qui sont même supérieures à ce que vous voyez là.

901 LE PRÉSIDENT: C'est récent, parce que ça, c'est peut-être optimiste, mais votre «break even » est assez pessimiste, parce que, normalement, on reçoit les pro forma avec les « break-even » dans la troisième, quatrième année. Moi, je ne vois pas le « break-even » pendant les premières sept années ici.

1500

902 M. BELLEROSE: C'est exact, monsieur Dolfen, et on pourra le faire si on peut faire aussi l'acquisition, avec Radio Nord, de Radio Media, comme je vous l'ai mentionné ce matin, les économies additionnelles qu'on pourrait réaliser à partir des synergies additionnelles nous permettraient, effectivement, de devancer d'un an au niveau du BAIA, l'atteinte de la rentabilité et même au niveau du bénéfice net, je ne crois pas, là, à l'année 4, qu'on atteindrait...

903 Mais dans le cas présent, c'était le prix à payer pour entrer dans le marché, monsieur Dolfen, ça fait uniquement une preuve additionnelle que seulement un gros joueur aux reins solides peut pénétrer le marché de la radio actuellement pour venir faire concurrence aux joueurs qui sont présents.

904 LE PRÉSIDENT: On va peut-être retourner à ce sujet-là. Je veux vous demander, ou monsieur Péladeau ou un autre de votre équipe, est-ce qu'on peut envisager une alliance entre les journaux, la radio et la télévision, une alliance pour les annonces? Et si oui, quel impact est-ce que ça aura dans le marché?

905 M. PÉLADEAU: Je dirais que chacun des véhicules, chacun des médias, a une cible spécifique, peut-être que Marie, une grande spécialiste des médias, est en mesure de mieux répondre que moi, mais c'est indéniable qu'en général on va dire que la télévision a une portée pour les annonceurs nationaux plus importante que celle des journaux ou des quotidiens dont, je dirais, la vocation est davantage de pouvoir offrir une prestation performante auprès des annonceurs locaux et/ou des petites annonces ou « classified ad ».

906 Donc, est-ce qu'il y a ce qu'on appelle, comme vous l'avez indiqué tout à l'heure un peu plus tôt, de l'« overlap »? Oui, c'est clair qu'il y a de l'« overlap », la télévision fait du local et puis les journaux font du national.

907 Ce que nous essayons de faire depuis un certain temps en ce qui concerne Quebecor Media, c'est de faire en sorte de proposer et d'offrir une palette de véhicules à nos annonceurs et jusqu'à maintenant la réaction que nous avons d'annonceurs qui, antérieurement, étaient peut-être appelés à privilégier un média au détriment des autres, nous apparaît plutôt positive.

908 C'est-à-dire que nous pouvons leur offrir une aventure ou une perspective différente de celle qu'ils ont toujours adoptée antérieurement, au grand plaisir d'ailleurs de ces annonceurs qui retrouvent un degré d'efficacité relativement intéressant.

909 Donc, est-ce que la radio peut s'intégrer à l'intérieur de cette stratégie? Définitivement, personnellement, je le crois. Je ne sais pas si mes collègues en pensent autant, mais c'est peut-être le soin de...

910 M. BRIÈRE: Établissons d'abord des équipes de vente distinctes dans chacune des unités. Ce que monsieur Péladeau dit est tout à fait exact, il y a des catégories d'annonceurs auxquelles on peut s'adresser, mais il reste que, particulièrement les clients locaux, c'est plus difficile parce qu'ils ciblent de façon plus précise certains médias par rapport à un autre.

911 Votre question était sur l'incidence, je pense, sur les revenus? Ça ne m'apparaît pas, au moment où on se parle, important, et ça ne m'apparaît pas significatif. Entre la radio, disons, et le journal, puis la radio et la télé, c'est des domaines différents. La télévision dessert une majeure partie de clients nationaux, la radio dessert une majeure partie de clients locaux; c'est même la proportion inverse.

912 LE PRÉSIDENT: De votre point de vue, je comprends bien, on veut tirer des avantages et donner une plus grande palette à des annonceurs, mais de l'autre côté, il y a des gens qui sont indépendants des radiodiffuseurs, des télédiffuseurs, des journaux, qui ne peuvent pas faire ça et c'est une question de justice en concurrence, « fair competition ».

913 Est-ce que je peux avoir vos commentaires sur la possibilité que le Conseil impose certaines limites quant aux ventes de publicité afin de maintenir un niveau commercial acceptable? Par exemple, vente de publicité de radio séparée de la télévision, aucune combinaison avec les journaux et les radios? Quels sont vos commentaires là-dessus?

914 M. BRIÈRE: Je comprends votre intervention, mais quand je regarde actuellement ce qui se fait dans les autres groupes, est-ce que ces règles-là s'appliqueraient à d'autres joueurs? Est-ce que les services spécialisés ne peuvent pas vendre avec la radio dans certains marchés? La radio est contrôlée, à 90 pour cent, par un seul joueur, qu'est-ce qui va arriver à ce moment-là? Je vous soumets ça.

915 Quand je vois Radio-Canada et Gesca travailler ensemble dans des projets de production à la télé, faire de la vente conjointe, est-ce que ça nous mène dans une situation de concurrence différente par rapport aux autres?

916 C'est des équipes de vente, je le répète, qui vont être distinctes, c'est l'annonceur en dernier ressort qui choisit. On ne fait pas de vente à rabais. Ce n'est pas notre philosophie, ce n'est pas notre façon, ce n'est pas une préoccupation que le Conseil, à mon avis, doit avoir à notre égard, parce que la performance de nos entreprises le démontre, ce n'est absolument pas ça.

917 LE PRÉSIDENT: On parle de forfait, par exemple?

918 M. BRIÈRE: Non, non, mais on voit couramment, même sans que ça puisse exister, il peut très bien arriver un cas d'annonceur qui décide : Aie, « by the way », je voudrais acheter le journal et puis je veux mettre de la radio là-dedans. Ça se présente, mais ce n'est pas la majorité des cas. Et notre intention, ce n'est pas d'avoir des unités de vente conjointes, c'est des unités de vente séparées, là.

919 Dans ce contexte-là, puis dans le contexte que je vous ai exposé antérieurement, je ne sais pas comment on arriverait à nous imposer une condition qui, sur le plan de la concurrence, ne créerait pas un problème, puisque les autres groupes on accès à cette façon de faire.

920 Puis il faut dire qu'entre la télévision spécialisée et la radio ça se prête mieux, parce que les tarifs sont parfois à peu près les mêmes et les clients sont à peu près les mêmes. Il y a un plus grand risque là.

921 En télévision, dans notre cas, les tarifs sont infiniment plus élevés, les clients ne sont pas de même nature, je le répète, que les clients qui constituent... C'est 75 pour cent des clients nationaux qui sont à la télé, puis à la radio, c'est exactement le contraire, ce n'est pas du tout le même monde.

922 Je comprends la préoccupation, mais il faudrait voir comment ça serait libellé, mais à première vue il me semble que dans le processus de la concurrence, ça aurait un impact. On a déjà pris des engagements dans notre présentation qui vont au-delà, ne serait-ce qu'en contenu canadien, et cetera.

923 On veut jouer le jeu, on est conscients des moyens dont on dispose, donc, on veut que le système en profite, mais je ne pense pas que ce soit nécessaire que le Conseil en arrive à cette conclusion-là.

924 LE PRÉSIDENT: Gesca et Radio-Canada ne sont pas encore sous la même propriété.

925 M. BRIÈRE: Non, vous avez parfaitement raison, puis je ne voulais pas fournir un mauvais exemple, monsieur Dolfen, je voulais dire que la pratique, je comprends qu'ils ne sont pas sur la même propriété, heureusement, mais malgré que parfois on aurait tendance à le croire, mais ça existe ça, puis on le vit à chaque jour, nous. Alors, des règles qui sont valables pour les autres, pourquoi ne le seraient-elles pas pour nous, j'aimerais ça voir où ça se situe.

926 LE PRÉSIDENT: Non, ce n'est pas une question, monsieur Brière, on veut encourager les opportunités.

927 M. BRIÈRE: D'accord.

928 LE PRÉSIDENT: Mais c'est seulement de l'autre côté, si on oblige des gens, si vous voulez, à avoir ce forfait-là, vous êtes obligés de passer des annonces dans tous les médias et c'est ça qu'on veut éviter.

929 M. BRIÈRE: Mais il serait étonnant qu'on parvienne à imposer aux annonceurs, il y a du choix dans le marché ici.

930 LE PRÉSIDENT: Non, mais imposition par la nature de la proposition.

931 M. BRIÈRE: Non, non, je veux dire, non.

932 LE PRÉSIDENT: Quand vous dites non, c'est un engagement de ne pas faire?

933 M. BRIÈRE: Non, non, on ne le fait pas, puis on ne le fera pas. Il y a des opportunités d'affaires qui se présentent, qui sont marginales, occasionnelles, au même titre qu'ailleurs, au même titre que dans d'autres entreprises et on est dans un marché qui est compétitif et puis on joue les règles du jeu, mais les annonceurs sont intelligents, ils connaissent leurs médias, puis je leur fais pas mal confiance, je dois vous dire.

934 LE PRÉSIDENT: La question, c'est simplement ça : Sur quel niveau est-ce que vous voulez que je prenne votre engagement de ne pas faire...

935 M. BRIÈRE: La confiance, monsieur le président, sur la confiance.

--- Rires / Laughter

936 M. BRIÈRE: Et la bonne foi.

--- Rires / Laughter

937 LE PRÉSIDENT: Oui, je comprends. On verra d'ici quelques semaines un autre dossier. Il y a des certaines limites qui sont imposées pour nos amis.

938 M. BRIÈRE: J'ai pensé qu'on aura l'occasion de s'en parler, mais juste avant, je voudrais vous dire quand même que vous savez, si les publicitaires y avaient vu une menace, ils auraient pu s'opposer, ils auraient pu apporter un point de vue.

939 Au contraire, ce que j'en ai lu, ce que j'en ai discuté, ils sont bien contents qu'il y ait un nouveau joueur, si telle était la volonté du Conseil, bien sûr, qu'il y ait un nouveau joueur, ça crée de la compétition, ça crée des activités.

940 On est reconnus comme une entreprise qui a une certaine force en création, on apporte quelque chose de nouveau. Donc, ça leur assure une certaine diversité au niveau des tarifs aussi.

941 LE PRÉSIDENT: On va laisser le sujet pour le moment et peut-être on va revenir dans la discussion d'ici quelques jours.

942 Messieurs, j'aimerais aussi vous parler de la question de propriétés croisées au sujet d'Archambault, qu'on vient de parler. Quels sont les critères et mesures que vous prévoyez mettre en place pour assurer que les artistes, producteurs et distributeurs canadiens aient des conditions d'accès aux ondes plus équitables, qu'ils soient ou non dans le giron du groupe Archambault, étant donné la puissance de ce groupe-là dans le marché?

943 M. BRIÈRE: C'est un peu les mesures qu'on a actuellement, c'est-à-dire on y va selon le talent, on y va selon le format, il va sans dire. À ma connaissance, il ne se pose pas de problème ou il ne se pose pas de problème important; en tout cas, ça n'a pas été soulevé.

944 Quant à moi, je sais que c'est une préoccupation de certains, mais je n'ai pas de cas précis en tête. Et, à mon avis, il n'y en a pas de cas précis où on ferait un avantage... Vous parlez sans doute de dire qu'on prendrait un artiste et puis il aurait l'obligation de faire affaire avec nous, parce que nous sommes dans le domaine du disque, nous sommes dans le domaine de la télévision et nous serions dans le domaine de la radio.

945 LE PRÉSIDENT: Question d'une fenêtre privilégiée pour les artistes.

946 M. BRIÈRE: Tournons ça à l'autre avantage. Si j'étais un artiste, je serais heureux de pouvoir compter sur une machine comme celle-là, je serais heureux de pouvoir me dire : Il y a une opportunité, je pousse la machine. Il ne me semble pas y avoir de problème particulier. Il n'a jamais été soulevé, on parle d'une hypothèse qui ne se présente pas.

947 La garantie, c'est notre engagement vis-à-vis la culture, vis-à-vis le star système, on a besoin du star système au Québec dans le marché francophone, vous le savez, c'est le fondement même de notre télévision, de notre radio et on va poursuivre dans cette direction-là.

948 Puis, évidemment, on a l'engagement, puis ça a toujours été ça, on a cet engagement ferme de promouvoir tout le secteur de la culture. Il y a des artistes qui tournent, qui viennent à TVA, qui ne sont pas du groupe, ne sont pas distribués par Archambault. Ça se passe comme ça à tous les jours, il ne me semble pas y avoir un problème.

949 LE PRÉSIDENT: Non, en réglementation, c'est toujours des balances qu'on doit tirer, on veut avoir les avantages de ces synergies mais aussi il faut avoir les protections contre des activités qui sont peut-être discriminatoires. Et c'est ça que j'essaie de trouver. Est-ce que vous n'avez pas pensé à ces questions-là?

950 M. BRIÈRE: Tout à fait honnêtement, un peu naïvement, je vous dirais non, parce que le problème, quant à nous, ne se pose pas, mais si vous en parlez, on peut réfléchir à ça et peut-être revenir avec une réflexion.

951 Mais à première vue, je vous dirais que c'est quelque chose qui n'est pas du tout à notre avantage nécessairement, puisque, encore une fois, la taille du marché fait qu'on a un certain nombre d'artistes disponibles et on met à contribution puis à profit tous les artistes disponibles.

952 Je répète qu'à la télévision les acteurs vont d'une antenne à l'autre, les scénaristes vont d'une antenne à l'autre, les comédiens vont d'une antenne à l'autre. Ici, je ne sais pas, mais le problème ne se pose pas.

953 Les premières pages de nos journaux, de nos magazines sont faits avec les plus vendeurs. Si la compétition qui vend mieux... je veux dire, on veut vendre des magazines. Alors, c'est clair que c'est comme ça qu'on procède. Donc, on n'a pas pensé, à ce stade-ci en tout cas, qu'il se serait utile d'avoir une espèce de mesure, puis je ne sais pas exactement à quoi vous pensez, mais...

954 LE PRÉSIDENT: Non, mais par exemple, on est dans une décision récente relativement à la transaction Astral-Télémédia, on a élaboré une condition d'approbation quant au maintien de la diversité des formules musicales et en vue d'assurer aux artistes canadiens de langue française un accès équitable aux ondes, et c'était une obligation de déposer un rapport annuel, dont la formule a été développée en collaboration avec l'ADISQ et l'IDA.

955 Vous êtes familier, monsieur Bellerose, accepteriez-vous d'accepter une condition de licence semblable, un rapport annuel?

956 M. BELLEROSE: Tout à fait, absolument. Toute transparence à cet égard nous convient, aucun problème.

957 LE PRÉSIDENT: Merci. Ensuite, en général, et c'est peut-être une question que je voudrais adresser à monsieur Péladeau, c'est le même sujet mais ciblé sur le marché de Montréal. Étant donné la dominance du CFTM TV à Montréal et le « Journal de Montréal », comment pouvez-vous nous rassurer que nous ne devons pas être préoccupés par la présence accrue du TVA Radio-FM ainsi que le AM-CKAC avec son pouvoir, dans un autre dossier?

958 Globalement, ce sera beaucoup de médias à Montréal. Comment, si vous étiez à notre place, vous seriez content d'accepter une telle situation? Comment pouvez-vous nous rassurer?

959 M. PÉLADEAU: Si vous permettez, monsieur le président, peut-être que c'est important de mettre tout ça en contexte. Comme vous le savez, le phénomène de la concentration n'est pas nouveau et peut être même souhaitable à certains égards pour justement assurer la pérennité des entreprises dans le domaine des médias.

960 Tout à l'heure, on parlait des artisans de la télévision, on parlait du rôle de TVA à l'intérieur du paysage audiovisuel au Québec et celui des artistes également, donc, ça déborde le cadre de la télévision et ça fait en sorte de créer, en ce qui concerne les milieux culturels à Montréal et au Québec en général, d'avoir une vivacité ou un aspect quand même exceptionnel quand on compare, je dirais, notre vie culturelle avec celle peut-être de d'autres provinces qui peut-être n'ont pas le bénéfice de pouvoir avoir des entreprises comme celle de TVA.

961 C'est un peu anecdotique, mais mercredi dernier j'étais malade, j'avais une espèce de virus, j'ai écouté à la télévision, ce que malheureusement je n'ai pas toujours le temps de faire, puis je regardais donc une émission comme « Les poupées russes », bien, on retrouve sur « Les poupées russes » des artistes, des artisans de la télévision.

962 J'en veux comme exemple Marie Tifo, qui est une grande comédienne. Donc, on la retrouve à la télévision mais on la retrouve également au théâtre et dans des grandes pièces, donc, le fait de cette appartenance au milieu du paysage audiovisuel. Et Marie Tifo et beaucoup d'autres permettent justement d'avoir une vie culturelle extrêmement forte.

963 Et c'est pour ça que je dis, d'une certaine façon, la concentration est souhaitable dans la mesure où elle permet de maintenir cette exception culturelle qui existe parce qu'il s'agit ici d'un groupe qui a les capacités financières d'investir en production locale.

964 Ceci étant, on constate aussi que la concurrence également, elle, se concentre. Et vous êtes à même de le savoir puisqu'il reste aujourd'hui peut-être cinq ou six joueurs importants au Québec. Il y en avait probablement peut-être davantage avant, mais qui étaient des intervenants, peut-être pas nécessairement importants.

965 Et quand on regarde, par exemple, en ce qui concerne la télévision spécialisée, on a une très grande domination d'Astral, par exemple, qui, probablement, je n'ai jamais fait le calcul mais à première vue j'aurais tendance à penser qu'il contrôle facilement 50 pour cent de la télévision spécialisée. Et qui est un petit peu, comme le dit Raynald, vend énormément la convergence.

966 Je prenais connaissance de leur rapport annuel pendant les vacances de Noël et on y met bien en valeur la capacité d'Astral de commercialiser ses différentes plates-formes, que ce soit, donc, la radio, les chaînes spécialisées en télévision et/ou l'affichage.

967 On peut penser également à notre confrère, Cogeco, dans le domaine de la câblodistribution, mais comme diffuseur il est également propriétaire de stations de télévision, détenteur d'un intérêt majoritaire dans le réseau TQS et également détenteur de plusieurs postes de radio.

968 Donc, cette concentration-là s'effectue et je pense que TVA ne devrait pas être à la remorque d'une situation où cette concentration entre la télévision et la radio s'est déjà effectuée, que ce soit sur le marché de Montréal ou sur les autres marchés à l'extérieur de Montréal.

969 M. BRIÈRE: Si vous me permettez un point additionnel. Vous parlez de la dominance de TVA dans le marché, puis vous avez parlé des journaux, me semble-t-il. C'est vrai que TVA a une part de marché importante, c'est 36 pour cent au Québec, mais c'est 32, 33 pour cent à Montréal, ce qui est quand même assez significatif.

970 On assiste quand même, il ne faut pas se le cacher, à une érosion de l'écoute de la télévision généraliste à Montréal et au Québec. Il y a un changement de méthodologie de sondage qui va être en vigueur dans quelques mois. On verra l'impact que ça aura. Il n'y a rien d'acquis là-dedans, il n'y a rien qui dit que TVA, puisqu'on essaie de projeter ici les prochaines années, il n'y a rien qui dit que cette importante part de marché là va pouvoir se maintenir. On le souhaite, puis on va travailler dans cette direction-là.

971 Mais c'est un marché intéressant sur le plan de la diversité, il y a une quinzaine de stations de radio, ce n'est pas rien, il y a des quotidiens dont deux plus importants, deux, en langue française, j'oublie le quotidien en langue anglaise pour un moment, mais il y a des stations publiques en télé aussi, puis tout ça mené par des groupes importants.

972 Puis on n'est pas présents, évidemment, en radio. Donc, est-ce que demain on va être un joueur plus dominant encore dans trois ans ou dans cinq ans par, notamment, le fait que TVA risque d'être hypothéquée, à mon avis, ou risque d'être touchée par l'éclosion des services spécialisés, ça va se poursuivre, ce n'est pas terminé.

973 Nous, en 1998, on avait déposé des demandes pour être en télévision spécialisée analogique. À ce moment-là, il y avait un obstacle, parce que nous étions la propriété d'un distributeur, obstacle qui a été enlevé par la suite. On a une télévision numérique actuellement, dont l'avenir est un petit peu plus incertain, on a des engagements puis on va les respecter, mais je pense que notre déploiement en radio n'ajoute pas à la concentration.

974 Au contraire, on va être une voix de plus, on va ajouter une espèce de diversité au fond, puisque la radio va avoir une voix de plus, une voix de contenu puis une voix de musique de plus.

975 Alors, quand on parle de la dominance de TVA dans le marché, c'est vrai aujourd'hui, mais est-ce que ça va l'être dans les prochaines années, je ne le sais pas. Puis si on veut garder... on a une contribution à faire, cette contribution-là, on la fait du mieux qu'on peut puis je pense qu'on y réussit plutôt bien en termes de contenu. On veut continuer de la faire pour s'assurer d'avoir certaines assises et il y a une opportunité qui se présente.

976 LE PRÉSIDENT: Monsieur Péladeau, monsieur Brière, vous avez raison et c'est encore une question de tirer les balances, mais comme vous le savez, votre requête est concurrentielle, pour la fréquence 100,1, à Montréal, il y a des concurrents : Aboriginal Voices Radio, Azzahra Foundation, qui aussi cherchent la même fréquence.

977 Et, pour nous, c'est toujours une question : Quelle est la meilleure utilisation? Et la balance qu'il faut tirer ici, c'est : voilà des voix indépendantes qui ne sont pas maintenant sur la radio par rapport à votre voix qui est déjà dans les médias du Québec : en télévision, dans les journaux, câblodiffusion, LCN, et cetera, et cetera.

978 Sur la question d'addition à des voix, c'est très clair, mais votre proposition c'est que nous, il faut contrebalancer ça avec les bénéfices des synergies que vous proposez. Est-ce qu'on se comprend?

1525

979 M. BRIÈRE: Je comprends parfaitement, je pense que c'est un peu pour ça, vous avez vu que notre offre est bonifiée par rapport à d'autres offres, comparée dans les propositions qui sont sur la table.

980 Peut-être une réflexion, la radio est un marché extrêmement compétitif, ça ne sera pas facile dans les prochaines années, je pense qu'on apporte là une expertise et une expérience qui va assurer le Conseil, puis évidemment le marché, puis, ultimement, ce qu'il y a de plus important, les gens qui écoutent qu'on va offrir un produit de bonne qualité, un produit différent.

981 En ce sens-là, on pense qu'on ajoute à la diversité. On va ajouter, parce qu'on va avoir le moyen de soutenir les périodes qui vont être plus difficiles, que ce soit au début, ça peut survenir à n'importe quelle époque, on a les ressources pour le faire.

982 Puis on a un projet qui me semble tellement différent, tellement complémentaire de ce que le marché présente actuellement, ça n'empêcherait pas qu'il y ait peut-être une autre licence dans un secteur qui rejoint moins un grand groupe, je pense que l'un ne devrait pas exclure l'autre. Mais notre demande à ce niveau-là, je pense, est tellement, à mon avis, porteuse pour le marché que l'un ne devrait pas empêcher l'autre.

983 Et à cet égard-là, il me semble que les avantages, ce qu'on appelle la balance des inconvénients, les avantages sont plus grands que les inconvénients pour le Conseil et pour le marché. Et c'est dans cet esprit-là qu'on a des engagements fermes en termes de contenu, en termes de rotation, en termes d'investissement, dans le talent canadien.

984 On a quelque chose qui est original, on dit : Si les revenus augmentent, on va investir plus, puis on a un plancher à 1,3. Donc, on est conscients, on est conscients qu'il faut faire cet effort-là, puis on l'a fait. Alors, dans cet esprit-là, on pense que notre demande devrait être entendue.

985 M. BELLEROSE: Monsieur Dolfen, vous me permettez, je compléterais la réponse de Raynald au sujet de la concurrence au plan de la fréquence, ça été une de nos préoccupations à cet égard.

986 Nous soumettons au Conseil que nous croyons faire la meilleure utilisation dans le meilleur intérêt du système de radiodiffusion de cette fréquence de 100,1, ne serait-ce qu'en termes de puissance de rayonnement à 4 500 watts; également, en termes de portée et de part de marché projetée.

987 Cependant, je signale au Conseil qu'il existe des alternatives de fréquence qui pourraient satisfaire des demandes concurrentes que sont celles d'Aboriginal Voices et de Azzahra International Foundation, et notre ingénieur-conseil, si le Conseil le désire, pourra fournir de l'information à cet égard.

988 LE PRÉSIDENT: Permettez-moi maintenant, peut-être que c'est madame Comtois, je ne sais pas, c'est des chiffres, des finances encore. Comme je viens de dire, on n'a pas des résultats positifs et j'ai des difficultés de réconcilier ces pertes pendant toute la période licence avec et l'expérience des autres radiodiffuseurs et aussi avec votre témoignage que vous allez obtenir des bénéfices des synergies avec la télévision et les autres médias.

989 C'est difficile à réconcilier ces deux choses-là. Si vous avez des bénéfices de synergies, ça vous coûte moins, mais je vois une ligne de pertes jusqu'à la septième année.

990 M. BRIÈRE: Vous faites allusion, précisément, pour nous aider peut-être, monsieur Dolfen, à répondre à la question, vous faites référence à des items précis ou c'est plus une question générale?

991 LE PRÉSIDENT: Non, conceptuellement.

992 M. BRIÈRE: Conceptuellement, oui.

993 LE PRÉSIDENT: Oui. Pourquoi des grandes pertes? Je peux peut-être ajouter aussi un autre élément qui me surprend un petit peu. Quand on fait les calculs, on voit que votre chiffre de programmation est à peu près 62 pour cent des revenus totaux. Est-ce que ce n'est pas ça?

994 M. BELLEROSE: C'est fort possible, monsieur Dolfen. Il faut cependant tenir compte du fait que c'est une entreprise en démarrage, que les niveaux de revenus, au départ, n'y sont pas nécessairement à maturité et que, nécessairement, ça joue dans les pourcentages, dans les ratios. Et c'est normal que les ratios à cet égard soient plus élevés que dans le cas d'une entreprise à maturité.

995 LE PRÉSIDENT: Monsieur Bellerose, je parle, et c'est ma faute, c'est la quinzième année que j'examine, où vos dépenses programmation sont 3,2 et vos recettes sont 5,3. Et ça fait à peu près 62 pour cent.

996 Et nos analyses indiquent que les dépenses de programmation représentent 24 pour cent des revenus totaux de l'ensemble de l'industrie radiophonique FM au Canada en 2001 et 30 pour cent pour l'ensemble de l'industrie radiophonique FM francophone du Canada et 31 pour cent pour l'ensemble de l'industrie radiophonique FM... plus que le double de ce chiffre-là, les pertes pendant sept années et les synergies. J'ai des difficultés à réconcilier ces choses.

997 M. BELLEROSE: Comme je vous ai mentionné ce matin, monsieur Dolfen, les synergies n'y sont pas toutes, nous avons tenu compte des synergies à l'intérieur de la situation que l'on connaît.

998 Nous avons incorporé des synergies à l'intérieur de l'univers de TVA, tel qu'on le connaît, en excluant totalement la réalité de la transaction qui pourrait amener les actifs de Radio Media et de CFOM à la coentreprise, TVA-LNC. Auquel cas, s'ajouteraient à ce moment-là des synergies additionnelles d'économie de coûts de l'ordre de 4,5 millions, ce qui, effectivement, aurait un impact extrêmement positif sur nos résultats financiers sans l'ombre d'un doute.

999 Maintenant, ce qu'il faut réaliser, et je vous signalerai que quand on a préparé le plan d'affaires, mon vice-président finances, qui est juste derrière moi, me faisait exactement les mêmes commentaires, il trouvait que ça coûtait pas mal cher. C'est d'ailleurs sans doute pourquoi il s'est installé juste en arrière de moi pour avoir l'assurance que je n'en rajouterai pas davantage.

1000 Mais plus sérieusement, je vous signalerai que quand on a préparé notre demande, il nous a fallu regarder dans quelle aventure on se lançait.

1001 Quand vous regardez le marché de la radio actuellement à Montréal, c'est devenu une radio de personnalité. Les radios qui ont beaucoup de succès et qui, grâce à leur succès, génèrent des revenus qui sont très élevés et réussissent à obtenir leur part de marché en mettant à l'antenne des Normand Brathwaite, des Patrice L'Écuyer et des François Morency, des Peter McLoed, des Dominique Bertrand à Rythme FM.

1002 Comme on retrouve sur la bande AM, à CKAC, des Paul Arcand, des Claire Lamarche, des Jean Lapierre, des personnalité de renom, de talent, qui commandent les cachets en conséquence.

1003 C'est ça le marché dans lequel nous désirons entrer, c'est le marché concurrentiel que nous voulons pénétrer. Alors, nous nous sommes dit qu'il nous fallait nous donner les moyens de nos ambitions et nous avons consenti à investir énormément en programmation pour y parvenir, en essayant d'être le plus réaliste et le plus conservateur possible au niveau des recettes publicitaires afin de voir quel serait le scénario dans le pire des cas.

1004 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Comtois, est-ce que vous avez quelque chose à ajouter? Non, merci. Et ma dernière question de détail, c'est au sujet du code de sécurité 6. Vous êtes familier?

1005 M. BELLEROSE: Monsieur Dolfen, oui, je suis très familier avec le dossier. C'est un dossier qui est en évolution, and I would ask my colleague, Gordon Henke, to provide the Commission more information on that.

1006 MR. HENKE: Your question is related the safety code 6 on Mount Royal?

1007 THE CHAIRPERSON: Yes.

1008 MR. HENKE: The safety code 6 is certainly a problem at the current time upon Mount Royal and there is -- at the present time, the way the FM and television antenna as I can figure up there, there is a limit on the amount of energy that is available.

1009 We had a meeting this week with the CBC and they are going through some technical evaluations on how to address that. Within the next few weeks, there will be a request for proposals being put out to a couple of manufacturing suppliers.

1010 There are very definite technical solutions to remedying the safety code 6 issued on Mount Royal through some changes on the particular FM antenna. Within a period of about four months or six months from now, I except those issues to be resolved to the point where we could add two or three additional FM channels and UHF channel on the mountain without any problems.

1011 THE CHAIRPERSON: You are confident that you don't have to choose an alternative site?

1012 MR. HENKE: We are very confident we do not have to choose an alternative site, yes.

1013 THE CHAIRERSON: Thank you very much.

1014 MR. HENKE: Thank you.

1015 LE PRÉSIDENT: Ce sont mes questions, mais mes collègues ont des questions et je vais commencer avec la vice-président, madame Wylie.

1016 CONSEILLÈRE WYLIE: Merci, monsieur le président. J'ai seulement une question. Le président mentionnait justement qu'à l'année 5, vos dépenses en programmation, quand on les examine comme pourcentage de vos revenus publicitaires que vous prévoyez, sont beaucoup plus élevées que la moyenne.

1017 Et de fait, ils sont à 62 pour cent au lieu du 31 pour cent que monsieur Dolfen mentionnait pour le Montréal français, et ils ne diminuent qu'à 59 pour cent des revenus en l'année 6 et 56 pour cent des revenus en l'année 7, ce qui vous garde, en partie, en déficit pendant sept ans, contrairement à l'expérience que nous avons connue avec les nouveaux FM. Surtout quand vous nous dites que le marché de Montréal est un marché que vous prévoyez être assez intéressant.

1018 Et pour répondre à cette question : Quelle est la différence, vous avez mentionné les Jean Lapierre, les Claire Lamarche, et cetera, mais je suppose que ces stations-là doivent payer elles aussi assez cher pour avoir des personnalités.

1019 Ma question est : Est-ce que vous pouvez nous donner des exemples concrets de la valeur de la programmation FM que vous allez offrir à Montréal qui justifie ces sommes en émissions qui semblent être beaucoup plus élevées quand on considère, comme monsieur le président l'a mentionné, les synergies dont vous nous parliez.

1020 En d'autres mots, vous allez être en déficit pendant sept ans, vos dépenses de programmation sont beaucoup plus élevées, donnez-nous des exemples plus concrets que de dire que Jean Lapierre coûte cher pour nous démontrer qu'est-ce que vous allez offrir qui va coûter tellement plus cher que ce que les autres offrent en ce moment?

1021 M. BELLEROSE: Nous proposons huit journalistes, madame Wylie, notamment, ce qui n'est pas rien. C'est une proposition qui est relativement différente de ce qui est offert actuellement dans l'univers du FM, où le secteur du contenu dans le FM est davantage orienté du côté de l'humour, je dirais.

1022 Mais un FM, à ma connaissance, dans la radio commerciale privée, qui met autant d'emphase sur un contenu verbal enrichi, c'est une offre qui est relativement nouvelle quant à moi et c'est ce que nous croyons qui réussira à nous distinguer et à nous permettre d'occuper une niche intéressante à l'intérieur de l'offre actuelle.

1023 Mais évidemment, il y a un coût qui est rattaché à ça et ça, c'est des coûts qui viennent se rajouter, évidemment, aux coûts du talent d'animation et des ressources afférentes qui sont nécessairement requises pour la préparation des émissions.

1024 Évidemment, le pari qu'on fait, madame Wylie, c'est que notre proposition, avec les investissements importants en programmation que nous soumettons, aura un impact significatif au niveau de nos revenus. Tant mieux si le résultat net, c'est que nous réussissons à décrocher des parts de marché légèrement plus élevées qui se traduisent par des recettes publicitaires plus élevées.

1025 La beauté de notre proposition, c'est qu'en pareille circonstance, c'est le développement du talent canadien qui va en bénéficier, parce que notre proposition est directement liée aux recettes publicitaires. Alors, si nous réussissons à faire grimper plus rapidement nos recettes publicitaires, nos dépenses de développement en talents canadiens pourraient atteindre 1,5 ou 1,6 million de dollars, madame Wylie.

1026 CONSEILLÈRE WYLIE: À ce moment-là, évidemment, moi, je considérais seulement les émissions. Et si on y ajoute le 5 pour cent des revenus aux talents canadiens, là, les dépenses d'émissions sont à 66 pour cent des revenus publicitaires à la cinquième année. Est-ce que c'est correct?

1027 Mais c'est justement ce que je voulais que vous nous présentiez, pourquoi ça va vous coûter tellement plus cher que la moyenne des stations qui ont oeuvré dans le marché. Alors, voilà, les journalistes, il faudra maintenant aller voir combien de journalistes les autres stations FM montréalaises emploient.

1028 M. BELLEROSE: Vous pourriez leur poser la question, madame Wylie.

1029 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Il y a autre chose que vous voudriez ajouter?

1030 M. BELLEROSE: Non.

1031 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, c'est surtout le contenu verbal, alors, la cueillette des nouvelles, et cetera. Et même en considérant les synergies possibles avec les actifs que vous avez déjà? Et sans considérer ce qu'on entendra la semaine prochaine?

1032 M. BELLEROSE: Non, c'est ça, on ne considère pas ce qu'on entendra. Avec ce qu'on entendra, évidemment, il y a des synergies additionnelles qui seraient quand même significatives. Ce matin, je l'ai mentionné, c'est de l'ordre de 4 millions et demi sur la durée de la licence.

1033 CONSEILLÈRE WYLIE: Et possiblement, vous rentriez dans la moyenne au niveau de commencer à faire de l'argent?

1034 M. BELLEROSE: On serait sans doute en haut de la moyenne encore, mais nos dépenses...

1035 CONSEILLÈRE WYLIE: Non, non, mais vous seriez dans la moyenne à pouvoir faire de l'argent à compter de la même année que l'expérience qu'on a d'habitude avec les nouveaux FM?

1036 M. BELLEROSE: On en ferait à l'année 4 et mon vice-président finance serait bien content.

1037 CONSEILLÈRE WYLIE: Merci.

1038 LE PRÉSIDENT: Madame Noël?

1039 CONSEILLÈRE NOËL: Une question, je veux revenir sur un aspect technique. Votre demande, monsieur le président l'a mentionné tout à l'heure, est mutuellement exclusive au point de vue technique avec celle de AVR et celle de Azzahra Foundation à Montréal, mais elle est également mutuellement exclusive avec celle de Cogeco à Trois-Rivières. Et, d'après le plan d'allocation, la fréquence 100,1 a été allouée à Trois-Rivières. Est-ce que vous avez des commentaires à me faire là-dessus?

1040 M. BELLEROSE: Oui, je vais demander à Gorden Henke de répondre à cette question, mais en fait, ce qui s'est produit, c'est que la fréquence de Trois-Rivières a été déplacée à Montréal, une fréquence alternative existe maintenant à Trois-Rivières et Cogeco pourrait très bien l'utiliser, elle est à 100,3. Gordon Henke va vous donner les détails.

1041 MR. HENKE: Thank you. As the Commission is well aware, the selection of a frequency within any market and particularly a large market like Montreal is a significant problem.

1042 And, obviously, in preparing the application, we don't know what anybody else is applying for until the information becomes public. So, once this information became public, we did a frequency search for Sherbrooke-Trois-Rivières to try to get rid of those mutual exclusive situations.

1043 And we have been able to find two additional frequencies which will get rid of all the mutual exclusivity in the Sherbrooke and Trois-Rivières market. That's still bringing us back to the problem of finding sufficient number frequencies in the Montreal market. There are through this application process 7 frequencies identified for all of the applicants, for the 11 applicants.

1044 COMMISSIONER NOËL: But the fact that 100.1 was originally allocated to Trois-Rivières, when was it moved or is it a move that he is taking place now that 3 applicants are looking to drop it in Montreal?

1045 MR. HENKE: Over the past year, Industry Canada, in order to try and rectify some of these problems of finding frequencies went through and revised some of the FM allocation rules.

1046 The move of 100.1 into the Montreal market is partly result of that change in rules and allocation. We searched through the FM frequency band and moved 100.1 into Montreal as what we considered to be the most efficient use to the spectrum within the entire regional market.

1047 We did not eliminate a frequency out of Trois-Rivières because we dropped a new frequency back in to Trois-Rivières to replace it. So, it's really not --

1048 COMMISSIONER NOËL: But the move was not triggered by the applications?

1049 MR. HENKE: Yes, absolutely.

1050 COMMISSIONER NOËL: Thank you very much.

1051 COMMISSIONER WYLIE: So, here is the applicant?

1052 MR. HENKE: Absolutely.

1053 LE PRÉSIDENT: Merci. Finalement, monsieur Péladeau, peut-être que je me trompe, mais j'imagine que vos comités d'administration n'approuvent pas souvent des pro forma avec sept années de pertes? Ça démontre peut-être un grand enthousiasme pour ce projet-là, est-ce que vous pouvez me dire sur quoi votre enthousiasme est basé?

1054 M. PÉLADEAU: Monsieur le président, vous me mettez un petit peu mal à l'aise, je dois dire que je n'ai pas regardé les projets de la direction et donc je suis un peu surpris, effectivement, de constater que...

--- Rires / Laughter

1055 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce que vous voulez poser des questions?

--- Rires / Laughter

1056 M. PÉLADEAU: Je suis désolé, monsieur le président.

1057 LE PRÉSIDENT: Merci. Messieurs, mesdames, est-ce que vous voulez ajouter quelque chose, des réponses à des questions qui n'étaient pas posées?

1058 M. BRIÈRE: Oui, on aurait envie de poser des questions, mais on va attendre, on aura l'occasion de se revoir.

1059 Mais peut-être en terminant, vous remercier, d'abord, de nous avoir accueillis et puis vous dire qu'on pense que notre projet est formidable, on pense qu'on amène quelque chose qui est différent. Vous voyez, on fait des investissements additionnels, à tel point que mon président a semblé un petit peu inquiet.

1060 Mais ça s'inscrit dans ce qu'on veut faire, dans ce qu'on est en train de faire. On est une entreprise de contenu, Groupe TVA, particulièrement, je parle pour notre antenne. Alors, on a une opportunité qui se présente à nous.

1061 On propose un format unique, je le répète, un format qui est différent pour une clientèle différente. Forte présence locale aussi, le marché peut le supporter, je pense qu'on est tous de cet avis-là aussi.

1062 On a la capacité financière et promotionnelle de le faire, on a l'expertise, on a le goût, on donne des avantages, on soumet des avantages au marché. Je reviens encore sur la question du contenu canadien à 45 pour cent, je reviens sur la question du talent canadien. On donne suffisamment de garanties, je pense bien, en information.

1063 Alors, cela étant dit, on pense que la proposition devrait s'avérer intéressante et on a espoir que vous allez bien l'entendre.

1064 M. PÉLADEAU: Si vous le permettez, monsieur le président, je ne veux pas renchérir sur ce que dit Raynald. Moi de même également, j'aimerais vous remercier et puis c'est vrai que c'est peut-être anecdotique mais ce n'est pas anecdotique de dire que la demande est faite par TVA et puis bien, il y a une équipe de direction qui fait un excellent travail et je pense que ce n'est pas mon rôle comme président de Quebecor Media d'orienter ou de déterminer, de prendre toutes les décisions.

1065 Donc, je pense que d'une part, comme entreprise publique, d'autre part, je dirais, parce que, comme vous l'avez bien indiqué ou je l'ai indiqué un petit peu plus tôt concernant les conditions de licence, l'entreprise est dirigée de façon extrêmement autonome et puis elle travaille au sein de Quebecor Media pour le bénéfice de TVA et le bénéfice, je dirais, de son succès. Succès qui, à ce jour, s'est avéré extrêmement positif et dont la vocation et l'intention est de rester la même.

1066 Et je tiens donc peut-être, à ce moment-là, à réitérer le souhait de la direction de TVA de pouvoir justement diversifier ses activités, tel que je l'ai indiqué un peu plus tôt, pour, une fois de plus, pérenniser son succès dans un environnement extrêmement concurrentiel.

1067 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

1068 Merci, mesdames, messieurs. On reprend dans 15 minutes avec le prochain article.

1069 We will be resuming in 15 minutes.

--- Upon recessing at 1550 / Suspension à 1550

--- Reprise à 1615 / Upon resuming at 1615

1070 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Order, please. Monsieur le secrétaire?

1071 M. LeBEL: Merci, monsieur le président.

1072 La prochaine demande sera une demande présentée par 9115-0318 Québec inc., une société dont les actionnaires sont Radio Nord Communications inc. et La Société Spectra-Scène inc., en vue d'obtenir une licence visant l'exploitation d'une station de radio FM commerciale spécialisée de langue française à Montréal.

1073 La nouvelle station serait exploitée à la fréquence 91,9 MHz, au Canada 220B1, avec une puissance apparente rayonnée de 900 watts.

1074 Monsieur Pierre Brosseau nous présentera ses collègues. Vous avez 20 minutes pour faire votre présentation.

PRÉSENTATION / PRESENTATION

1075 M. BROSSEAU: Merci, monsieur le secrétaire. Bonjour, monsieur le président, madame la vice-présidente, mesdames et messieurs les membres du Conseil, membres du personnel.

1076 Mon nom est Pierre Brosseau. Je suis président et chef de la direction de Radio Nord Communications. Avec les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui, nous tenterons de vous convaincre d'autoriser une nouvelle demande FM de langue française à Montréal, Couleur Jazz.

1077 Les partenaires qui se sont associés pour Couleur Jazz sont La Société Spectra-Scène et Radio Nord Communications, des nouveaux venus, chacun à sa façon, dans le marché radiophonique de Montréal.

1078 Je suis fier de vous présenter les artisans de cette proposition. À ma droite, Francine Côté, vice-président développement de Radio Nord Communications; à la droite de Francine, Alain Simard, président de La Société Spectra-Scène et fondateur du Festival international de Jazz de Montréal.

1079 À la droite d'Alain, je suis ravi de vous présenter monsieur Jean-Pierre Major, notre nouveau directeur des services radio à Radio Nord Communications, qui compte plus de 25 ans d'expérience dans le domaine de l'industrie de la radio, dont la plus grande partie a été passée dans la région de Montréal.

1080 À ma gauche, André Ménard, premier vice-président de la Société Spectra-Scène et directeur artistique du Festival international de Jazz de Montréal.

1081 Derrière nous, en commençant par ma gauche, Jacques Dorion, président de Carat au Canada. Jacques est responsable de l'étude de marché versée à notre demande; David Béland, directeur chez Carat Expert. David a piloté le sondage avec Solumar Market Fact; Réjean Nadeau, directeur général, finances et administration de Radio Nord Communications; Robert Parent, directeur général, région de l'Outaouais de Radio Nord Communications; Brian Sawyer, ingénieur, Transmission de Solutions Avancées, qui a préparé notre mémoire technique.

1082 Depuis 1980, pour une dizaine de jours, à chaque mois de juin, les rues, les salles de spectacles et les clubs de Montréal vibrent au rythme du jazz.

1083 En effet, le Festival international de Jazz de Montréal est devenu le plus important événement de ce genre au monde. À chaque année, le Festival présente près de 3 000 musiciens venus d'une vingtaine de pays pour divertir 1,7 million de festivaliers, curieux de découvrir des musiques qu'ils n'entendent pas le reste de l'année à la radio commerciale de Montréal.

1084 Notre proposition aujourd'hui est de donner la place qui revient au jazz afin que la capitale de la francophonie en Amérique puisse célébrer le jazz toute l'année par la mise en ondes de Couleur Jazz.

1085 À cette fin, nous avons mis en place un partenariat qui réunit l'expertise et les ressources nécessaires pour garantir la popularité et le succès de Couleur Jazz.

1086 Radio Nord Communications, une entreprise présente en radiodiffusion depuis plus de 50 ans, exploite 5 stations de télévision et 4 stations de radio, particulièrement dans les régions de l'Outaouais et de l'Abitibi-Témiscamingue.

1087 Notre vision, monsieur le président, est de poursuivre notre expansion en radio à travers la province. Nous avons récemment, à cette fin, multiplié les démarches visant à renforcer notre position. La réalisation de notre vision de créer un groupe radio solide passe cependant par notre présence à Montréal.

1088 Notre partenaire, Spectra, est elle-même active sur la scène montréalaise et partout au Québec depuis 25 ans, notamment dans les domaines du spectacle, du disque, de l'événementiel et de la production télé.

1089 Dirigée par Alain Simard, Spectra jouit d'une réputation enviable à Montréal, au Québec, aussi bien qu'à l'étranger. Pour nous, Spectra s'imposait comme le partenaire naturel pour une station de jazz à Montréal.

1090 La réponse d'Alain Simard ne s'est d'ailleurs pas fait attendre pour se joindre à nous, puisqu'une radio de jazz est un rêve que Spectra caresse depuis longtemps. Alain vous en parle.

1091 M. SIMARD: Mesdames et messieurs du Conseil, bonjour.

1092 En effet, ce n'est pas d'hier qu'on caresse chez Spectra le rêve de créer à Montréal une radio qui se consacre à l'année longue à toutes les musiques du jazz. L'idée a germé depuis les premiers succès du Festival international de Jazz de Montréal.

1093 Il faut dire qu'on l'a créé il y a maintenant 24 ans dans le but premier de faire découvrir au grand public cette forme d'expression musicale qu'on entend trop peu sur les ondes de la radio à Montréal.

1094 Alors, vous savez certainement que depuis 14 ans vous nous permettez de mettre en ondes à chaque année Radio Jazz, une radio éphémère, qui s'allume pendant trois semaines, au début juin, à l'occasion du Festival et qui disparaît le jour de la clôture du Festival.

1095 Alors, vous pouvez imaginer combien de fois des musiciens, des artisans, des producteurs, mais surtout des amateurs de jazz, nous ont demandé si nous pouvions assurer une présence permanente à cette station pour répondre à l'année longue à leur engouement pour ce genre musical et combler le vide radiophonique qu'il y a pendant le reste de l'année.

1096 Alors, combien de fois on a soupiré en croyant ce rêve impossible, parce qu'on nous avait dit qu'il n'y avait plus de fréquence FM disponible à Montréal.

1097 Alors, pour nous, il était tragique que Montréal ne puisse avoir sa station de jazz. Un sondage Nielsen, qui est cité dans notre demande, indique en effet que 42 pour cent de la population francophone de Montréal s'intéresse à la musique jazz. À tel point que l'été dernier près de 25 000 on fait un don de 10 $ en se procurant la carte des amis du Festival pour soutenir le Festival, qui, j'ouvre une parenthèse, est une société sans but lucratif, indépendante de Spectra.

1098 Alors, le succès du Festival a véritablement créé auprès des Montréalais, particulièrement chez les francophones et les allophones, un intérêt toujours grandissant pour toutes les formes de musique au jazz.

1099 Selon une étude qui est effectuée à chaque année par Décarie & Complices pour le Festival, 80 pour cent des foules qui envahissent le site, bon an, mal an, sont des francophones, et 15 pour cent des festivaliers proviennent des différentes communautés culturelles de Montréal.

1100 Et ce n'est pas étonnant, parce que le jazz est né il y a 100 ans à la Nouvelle-Orléans de la rencontre d'une culture afro-américaine et des Cajuns et s'est enrichi au fil des années des différents courants musicaux de toutes origines, de tous pays et de toutes origines ethniques, à tel point qu'elle a influencé toutes ces musiques et a été influencée en retour.

1101 Ce qui fait qu'aujourd'hui, le jazz constitue beaucoup plus qu'un phénomène américain ou spécifiquement anglophone, car il est devenu la forme d'expression musicale privilégiée par de nombreux musiciens de toute la planète; notamment en Amérique Laine, en Europe et surtout en France.

1102 Alors, les auditeurs francophones et allophones de Montréal se reconnaissent donc particulièrement dans cette musique, parce qu'elle fusionne les différentes influences qui se retrouvent dans la mosaïque démographique et culturelle de la métropole, une ville qui compte d'ailleurs plus de 1 000 musiciens de jazz et 3 étiquettes de disques spécialisées.

1103 Et pourtant, il n'y a toujours pas de station de jazz à Montréal à l'année longue, alors que plusieurs villes canadiennes ont déjà la leur. Déjà en France aussi, un réseau d'une trentaine de stations s'étend depuis Paris à travers tout le pays.

1104 Des stations avec lesquelles nous collaborons de plus en plus pour la tenue du Festival, tout comme les stations de jazz aux États-Unis, avec qui nous organisons des concours pour que les Américains viennent au Festival international de Jazz de Montréal. Et André pourra vous en parler davantage sur quel type de collaboration nous pourrons avoir avec eux, si vous le souhaitez plus tard.

1105 Alors, le choix de notre nom, de notre signature, Couleur Jazz, illustre bien notre volonté de décliner tous les styles de musique qui enrichissent le jazz, sans frontières, à l'instar un peu de la programmation du Festival, qui est reconnu pour son éclectisme, mais surtout pour sa capacité de faire découvrir toutes les facettes de cette musique au grand public.

1106 Avec Couleur Jazz, nous voulons donc lui faire aimer, à ce grand public, le jazz dans tous ses styles, classique et actuel, le be-bop, le swing, le latin-jazz, le cool ou le smooth jazz, le fusion, complété par des musiques métissées qui incluent des musiques de soul, de gospel, des musiques du monde et d'autres musiques croisées comme la bossa-nova et le reggae et avec une place de choix pour la musique vocale francophone jazzée, parce qu'il s'en fait beaucoup puis on ne l'entend pas à la radio.

1107 Alors, Couleur Jazz va apporter une diversité très attendue sur les ondes montréalaises puisque le jazz et ses musiques voisines ne sont présentés actuellement que de façon marginale sur les ondes des autres stations radio.

1108 Et Couleur Jazz offrira une alternative de choix aux auditeurs et un débouché formidable pour les musiciens de jazz canadiens, qui auront enfin une vitrine permanente pour leurs disques.

1109 Alors, notre rêve commence à se concrétiser aujourd'hui, avec notre association avec Radio Nord Communications. Et évidemment, si le Conseil décide de nous octroyer la licence, bien notre rêve pourra enfin voir le jour à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire du Festival de Jazz qui sera célébré en 2004.

1110 Alors, je vous invite maintenant à regarder un vidéo que nous avons préparé pour vous faire partager ce rêve avec nous.

--- PRÉSENTATION VIDÉO / VIDEO PRESENTATION

1630

1111 M. MAJOR: Bonjour aux membres du Conseil.

1112 Notre programmation musicale sera à 70 pour cent de catégorie 34, Jazz & Blues, comptant 35 pour cent de contenu canadien. Nous sommes confiants d'atteindre ce niveau qui dépasse largement la norme réglementaire, compte tenu de l'expérience et du succès de Spectra à rechercher et développer des talents canadiens dans le genre jazz et aussi de notre détermination à demeurer à l'affût de toutes les productions canadiennes.

1113 Pour exemple, il est intéressant de souligner que les ventes de disques de jazz à Montréal représentent plus de 31 pour cent des ventes au Canada selon Distribution Sélect; 50 pour cent des spectacles du Festival international de Jazz de Montréal mettent des artistes canadiens en vedette; plus de 80 pour cent des spectacles de jazz et de blues présentés à Montréal durant toute l'année donnent l'affiche à des artistes canadiens.

1114 Vous entendrez donc sur les ondes de Couleur Jazz les oeuvres de François Bourassa, Alain Caron, Oscar Peterson, Lorraine Desmarais, Diana Krall, Michel Cusson, Karen Young, Vic Vogel et beaucoup d'autres.

1115 Le virus du jazz a depuis longtemps envahi la France, qui est devenue un véritable creuset d'artistes de jazz qui ont accès aux ondes de nombreuses radios.

1116 Nous serons heureux de pouvoir compter sur la collaboration de la station TSF 89,9 à Paris pour mettre à jour et enrichir le catalogue de Couleur Jazz en musique vocale de langue française.

1117 Pour compléter la musique de catégorie 34, Couleur Jazz offrira à ses auditeurs de musiques voisines, dont la musique du monde, le rhythm and blues, le reggae et aussi de la musique puisée dans la catégorie 2, avec 45 pour cent de contenu canadien pour cette catégorie 2.

1118 Couleur Jazz s'engage, bien sûr, à respecter les niveaux de musique vocale de langue française pour la musique de catégorie 2 qu'elle diffusera sur ses ondes.

1119 En plus de couvrir l'actualité dans ses bulletins d'information, Couleur Jazz se fera complice des auditeurs en les informant au quotidien, particulièrement des événements, des concerts, des spectacles de jazz à Montréal, grâce à un journaliste affecté à la couverture de l'actualité culturelle de la métropole.

1120 Tout comme le Festival a contribué à lancer les Diane Krall, Oliver Jones, Bete.e & Stef, François Bourassa, Lorraine Desmarais, Suzie Arioli, Couleur Jazz donnera un sérieux coup de main à nos musiciens, dont les disques ne tournent presque pas sur les ondes des autres stations de radio commerciale.

1121 Couleur Jazz sera un précieux outil de promotion pour nos musiciens canadiens du jazz avec une émission quotidienne, l'émission « Jazz d'ici et d'ailleurs », diffusée en heure de grande écoute, qui comportera un segment de 30 minutes consacré exclusivement aux artistes canadiens pour mieux les faire connaître aux auditeurs.

1122 Couleur Jazz a de plus élaboré un programme de développement des talents canadiens de 1,4 million de dollars au cours du terme de la licence comportant différentes initiatives pour encourager et soutenir les artistes de la relève à différents stades du développement de leur carrière.

1123 Cet investissement bénéficiera sans aucun doute d'un formidable effet de levier par les synergies, par exemple en promotion, que Spectra et ses partenaires, comme le journal « La Presse » pourront offrir.

1124 Mme COTÉ: Bonjour, mesdames et messieurs.

1125 Notre étude de marché, notre sondage, les statistiques à l'appui de notre demande et l'expérience vécue par notre partenaire Spectra démontrent bien que s'il y a une ville au Canada qui peut accueillir une station de jazz, c'est bien Montréal.

1126 Et nous en sommes convaincus, notre proposition est la meilleure pour le marché de Montréal, car elle répond aux critères du Conseil.

1127 Couleur Jazz est la station qui apportera le plus de diversité à l'offre radiophonique actuellement disponible à Montréal parmi toutes les demandes que vous avez devant vous.

1128 Couleur Jazz présente des avantages significatifs pour tous les artisans du jazz, sans compter l'effet multiplicateur des activités déjà poursuivies par Spectra dans ce domaine.

1129 Le marché de Montréal affiche de plus une excellente santé financière; la venue de Couleur Jazz, une station spécialisée, ne risque donc pas d'affecter les autres stations du marché.

1130 Radio Nord Communications est une radiodiffuseur expérimenté, qui possède le savoir-faire pour implanter une nouvelle station à Montréal, en partenariat avec Spectra, qui a fait découvrir le jazz aux Montréalais. Personne n'est mieux placé que ces deux partenaires pour faire un succès de cette nouvelle station de jazz.

1131 J'aimerais conclure notre présentation avec cette réflexion, si vous me le permettez. Tout en reconnaissant la nécessité d'avoir de grandes entreprises solidement consolidées avec une vision globale, il demeure souhaitable d'assurer la viabilité de joueurs qui continuent leurs activités en privilégiant l'aspect local.

1132 Le système de radiodiffusion devrait être assez souple pour offrir une place aux indépendants, comme nous, qui contribuent à leur manière à l'enrichissement du système. Cette approche est porteuse, selon nous, d'une plus grande pluralité des ondes qui assure davantage de diversité et d'originalité.

1133 Nous vous remercions de votre attention et sommes prêts à répondre à vos questions.

1134 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. D'abord, j'ai une question plutôt de procédure. Vous avez déposé un document « Demande par Radio Nord/Spectra :Informations techniques supplémentaires ». Est-ce que ces informations-là sont nouvelles ou est-ce que c'est une version qui a déjà été déposée?

1135 Mme COTÉ: Ce n'est pas une version qui a déjà été déposée, monsieur le président, nous avons pensé faire ce document, il y en a des exemplaires disponibles également pour les autres requérants ou intervenants qui voudraient le consulter, s'il y a des questions qui sont posées sur la question de l'étendue des fréquences qui sont proposées.

1136 C'est simplement pour aider à comprendre les différents problèmes techniques qui peuvent être posés avec chacune des fréquences. Et nous l'avons donné au secrétaire pour consultation, mais je n'en fais pas un document à verser, je ne demande pas à le verser au dossier, c'est simplement pour faciliter les explications s'il y a des questions posées sur l'aspect technique.

1137 LE PRÉSIDENT: Oui, mais malheureusement on n'a pas... ici, c'est sur le dossier public ou non.

1138 Mme COTÉ: Ce que j'essayais de dire, monsieur le président, c'est que si vous posez des questions, on pourra se référer à ce document et vous en aurez une copie devant vous.

1139 LE PRÉSIDENT: Je vois que c'est une comparaison que vous avez faite des paramètres techniques, des antennes. Peut-être au moment de l'intervention étant donné que ça porte sur les autres requêtes.

1140 Si vous pouvez peut-être passer des copies aux autres requérantes et aussi à des intervenants et ensuite quand on s'en vient à la phase des interventions, si on a des questions, on peut...

1141 Mme COTÉ: Je suis tout à fait à l'aise avec ça, monsieur le président, j'en ai déjà donné des copies au secrétaire, alors, tous ceux qui voudront le consulter peuvent le faire.

1142 LE PRÉSIDENT: Merci. Je passe la parole à madame la conseillère Pennefather.

1143 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, monsieur le président, bon après-midi. Madame, messieurs.

1144 Nous commencerons avec les questions sur la programmation. Dans la programmation, j'aimerais qu'on discute de la programmation locale et créations orales, premièrement. Et ensuite, quelques précisions sur le contenu canadien.

1145 Ça va de soi qu'on va parler de la programmation musicale et on va faire juste un petit arrêt pour le moment, j'ai vu monsieur Biddle sur le vidéo. Est-ce que monsieur Biddle est toujours en difficulté ou est-ce qu'il va bien? On ne sait pas?

1146 M. SIMARD: Non, à ma connaissance, disons qu'il approche probablement la phase terminale d'un cancer, malheureusement.

1147 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On envoie nos souhaits pour la famille, c'est sûr.

1148 Ensuite, on continuera sur la programmation musicale et j'aimerais parler, en effet, du partenariat avec Spectra, le développement des talents canadiens et la diversité culturelle. Ça, ça va pour la programmation.

1149 Ensuite, on passera en question sur l'analyse économique. On parlera surtout du rapport Carat Expert, les clarifications sur les choses là-dedans, et les question techniques. Mais je resterai avec les questions que j'avais avant le dépôt du document suivant la procédure que le président vient d'annoncer.

1150 D'abord la programmation locale. Et j'aimerais parler des nouvelles. Si on prenait la page 3 du mémoire et les lettres de lacunes d'octobre 28, à la page 19. Je pense que ce n'est pas nécessaire que vous les consultiez, mais c'est de là que je prends ces chiffres.

1151 Moi, je vois un éventail nouveau qui arrive à 2 heures 32 minutes de nombre d'heures orales. Est-ce que j'ai bien raison?

1152 M. MAJOR: Madame, moi aussi quand j'ai fait une vérification à partir de votre lettre du 28 octobre, moi, j'arrivais à 2 heures 42 minutes.

1153 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Quarante-deux.

1154 M. MAJOR: Vous, 2 heures 32. C'est certain que, pour nous, 2 heures 32 ou 2 heures 42... Moi, je suis plus à l'aise en en mettant un petit peu plus, mais quand on a fait le calcul, à la suite de votre question, effectivement, si on comptabilise tout on arrive même un petit peu plus que 14 heures de créations orales à la semaine.

1155 Vous savez, quand on prépare les documents presque il y a un an maintenant et plus on approche, bien, effectivement, il y a des choses. D'ailleurs, le Conseil le fait très bien en nous soulevant des petites questions, en nous demandant des précisions, il y a des choses qui nous ont échappé.

1156 Mais je pense qu'on devrait plutôt lire, en ce qui concerne les nouvelles à proprement parler, de 2 heures 42 minutes.

1157 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Quarante-deux maintenant. Oui, parce que la lettre d'octobre, 28, c'était 2 heures 19 minutes. Alors, ça clarifie un peu.

1158 Et à l'intérieur de ce chiffre, on voit 7 fois une minute de nouvelles locales; 8 fois 2 minutes, nouvelles internationales; 3 fois 2 minutes pour les temps culturels, et on va revenir à ça, ça, c'est la semaine. Et les fins de semaine, 3 fois 2 minutes locales, régionales, nationales, internationales.

1159 Alors, si on prend ce calcul et on regarde d'une autre façon, quand vous dites, sur la même page de la lettre du 28 octobre que l'information locale sera privilégiée, on arrive avec combien d'heures locales, incluant les nouvelles et les bulletins culturels?

1160 M. MAJOR: Si on compte les bulletins culturels et les bulletins de nouvelles locales et régionales, à la semaine, nous arrivons à 2 heures dix minutes.

1161 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Deux heures dix?

1162 M. MAJOR: Je m'excuse, deux heures seize minutes, pour être précis, parce que j'oubliais un samedi/dimanche.

1163 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Veuillez décrire ce que vous entendez par « local » et ensuite, ce que vous entendez par « régional ».

1164 M. MAJOR: Il va de soi que l'élément local de notre programmation vise essentiellement Montréal. Et quand on parle de régional, on s'en va un peu plus autour, c'est-à-dire plus vers la banlieue nord ou la banlieue sud. Mais tout ça est relié aussi à notre signal technique.

1165 Il n'y a pas de nouvelles nationales et internationales dans ce volet-là, mais s'il y a un spectacle de jazz ou s'il y a un théâtre qui se passe au cÉgep de Longueuil, par exemple, et que ça vise notre clientèle, on va en parler sur les ondes.

1166 Au chapitre de la nouvelle à proprement parler, c'est la même chose. Ce matin, j'entendais quelqu'un sur le panel soulever le fait qu'une conduite d'eau peut briser, la circulation peut être déviée. Alors, si ça arrive à Laval ou à Longueuil, c'est du régional, ce n'est pas du local pour nous, mais on va en parler dans le cadre de nos bulletins sur les ondes de la station.

1167 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et quelles seraient vos sources d'approvisionnement en matière de nouvelles locales?

1168 M. MAJOR: En matière de nouvelles locales, essentiellement, on se repose sur nos deux journalistes : le journaliste alloué exclusivement à l'information, plus le journaliste qui, lui, est alloué exclusivement au culturel. Ce sont ces deux personnes-là qui vont faire l'information locale et régionale sur les ondes de la station.

1169 C'est certain que les différentes sources disponibles aujourd'hui pour une radio FM spécialisée sont faciles, c'est-à-dire Internet, les autres médias, évidemment, que ce soit écrit, électronique. Il y a différentes sources, surtout à Montréal où on est gâtés.

1170 En plus, pour ce qui est du culturel, on a la chance d'avoir dans notre équipe l'équipe Spectra, qui est aussi dans Spectra Marketing, qui est une des plus grandes agences de presse au Canada. Alors, ils sont à l'affût de tous les événements culturels, pas seulement le Festival international de Jazz de Montréal, bien sûr. Alors, il y aura un avantage pour nous de rester près de Spectra Marketing pour connaître tout ce qui se passe à Montréal.

1171 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si j'ai bien compris, il y aura un journaliste pour les nouvelles, c'est à temps plein?

1172 M. MAJOR: Oui.

1173 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et un journaliste pour l'actualité culturelle?

1174 M. MAJOR: À temps plein aussi.

1175 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: À temps plein. Est-ce que ce journaliste à temps plein qui couvrira l'actualité culturelle, travaillera exclusivement pour la station de Montréal?

1176 M. MAJOR: Oui.

1177 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Exclusivement?

1178 M. MAJOR: Les deux journalistes, c'est exclusivement pour Couleur Jazz.

1179 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais je dois noter dans votre mémoire, à la page 11, où vous dites au paragraphe 4, si je lis bien l'idée, que vous allez prendre les nouvelles en provenance des régions :

« Et notre station de Montréal fournira les informations des stations régionales, si elle est pertinente. » (Tel que lu)

1180 Je vois que vous faites référence au lancement d'une station à Ottawa-Hull, mais pour moi, c'est dénoter une approche vis-à-vis les sources de nouvelles qui étaient de Montréal ou locales ou des régions. Alors, pourriez juste m'expliquer un peu plus sur le traitement que vous allez donner aux nouvelles locales de Montréal?

1181 M. MAJOR: Pour le traitement de Montréal, on se base exclusivement parmi le marché montréalais. Quand on parlait tout à l'heure du journaliste culturel, s'il y a un événement dans le marché d'Ottawa ou de Gatineau, par exemple, où on parle de possibilité de synergies dans notre demande, nous avons depuis peu, grâce à la sagesse du Conseil, obtenu une licence classique dans le marché de Gatineau et il y a un volet jazz à cette station-là.

1182 Alors, s'il se passe un événement là-bas, il y a des synergies possibles, c'est-à-dire d'appeler notre journaliste pour fournir l'information et en parler, mais ça ne sera pas dans le cadre du calcul local ici, parce que ce sera un événement qui va se dérouler en dehors du local et régional et régional, il faut s'entendre.

1183 Ce qu'on fait référence dans le mémoire, c'est vraiment une source parmi d'autres et c'est la source de Gatineau notamment. Il y a aussi le volet des nouvelles nationales et internationales où nous allons utiliser une agence de nouvelles reconnue.

1184 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si on comprend bien, il y aura un traitement indépendant des nouvelles sur place, à Montréal?

1185 M. MAJOR: Définitivement, madame.

1186 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et est-ce que la station locale, à Montréal, maintiendra le contrôle éditorial?

1187 M. MAJOR: Définitivement.

1188 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et la responsabilité pour les nouvelles restera à Montréal?

1189 M. MAJOR: Définitivement.

1190 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si on met la promotion locale orale ensemble, les nouvelles et les informations culturelles, pouvez-vous nous expliquer comment votre station se démarquera des autres services radiophoniques des régions de Montréal en matière de programmation locale et régionale? Qu'est-ce qui va faire la différence?

1191 M. MAJOR: Avec plaisir. Au départ, ce qui va faire la différence, c'est la musique et, par ricochet, les intervenants sur les ondes sont des amateurs de jazz, de musique du monde, il sont amateurs de la scène musicale multiculturelle de Montréal. Donc, on parle d'une radio avec plus de contenu que ce qu'on entend sur des radios adultes contemporaines en ce moment. C'est le premier volet.

1192 Des éléments-clés dans la création orale, il y a des entrevues. Nous avons parlé dans notre demande, entre autres, de l'émission « Jazz d'ici », qui est diffusée au retour à la maison entre 16 et 18 heures, où nous nous engageons à avoir un volet d'une demi-heure par jour, du lundi au vendredi, pour des artistes canadiens, pour faire découvrir les artistes canadiens aux grandes heures d'écoute. Ça fait qu'évidemment, il y a un volet « entrevue » qui est relié directement à cette émission-là.

1193 Outre ça, il y a également à notre programmation des profils d'artistes qui sont programmés, entre autres, avec « Jazz en herbe », qui est diffusée à 18 heures, sept jours par semaine. Nous avons mis des petites chroniques aussi qui sont standard en radio.

1194 Évidemment, dans la création orale, on n'échappe pas, dans une grande ville comme Montréal, à la circulation, à la météo, à quelques manchettes de sport pour savoir qu'est-ce qui s'est passé hier ou qui a gagné le Super Bowl, pour qu'on soit sur la même planète que tout le monde, revue de presse.

1195 Mais on essaiera d'amener toujours, essentiellement, le volet jazz. Une chronique Internet, mais pour faire découvrir tout ce qui a de jazz. On vous a parlé brièvement dans la présentation de TSF à Paris, mais il y a plusieurs sites pour les artistes canadiens de jazz, mais aussi pour les artistes étrangers. Et, à cet effet-là, notre chronique « Net Jazzée » va être intéressante.

1196 Il y a aussi une page d'histoire du jazz. C'est sûr que c'est un classique dans les radios d'avoir les éphémérides, mais là, de faire le focus uniquement sur l'histoire du jazz et, par ricochet, presque l'histoire de la musique, si on file dans le temps. On a un directeur artistique très poussé pour nous parler de musique; monsieur Ménard pourra le faire tout à l'heure si vous le voulez.

1197 Alors, ça, ça va faire partie de la programmation quotidienne. Il y a évidemment, outre ces éléments, il y a les mini-reportages de notre journaliste culturel. Parce que d'avoir un journaliste culturel à temps plein, mais qui ne fait que trois bulletins par jour, il faut avouer qu'on le paierait pour peu de choses et il se passe beaucoup de choses à Montréal. Alors, il y a d'insérés dans la programmation des mini-reportages qui vont provenir, entre autres, de notre journaliste culturel.

1198 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, ces mini-reportages, c'est les :

« trois fois deux minutes bulletin culturel par journée, cinq jours par semaine? » (Tel que lu)

1199 M. MAJOR: Ça, c'est ce qui est les bulletins de nouvelles culturelles; les mini-reportages sont en dehors de ça.

1200 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ils sont en dehors de ça. C'est parce que je si je vois bien, les nouvelles en soi sont assez... la météo et tout ça, c'est à peu près la même, mais si vous mettez six minutes par semaine de faire une différence pour les auditoires à Montréal, de faire quelque chose qui est différent, six minutes par semaine qui va faire cette différence?

1201 M. MAJOR: En tant que tel, je n'arrive pas tout à fait à votre six minutes. C'est sûr que juste de nouvelles culturelles avec les mini-reportages, nous, on s'attend à ce que notre journaliste culturel nous fournisse une heure six minimum de contenu par semaine. Ça, vraiment, en provenant uniquement du journaliste ou de la journaliste culturel.

1202 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Je prends simplement les chiffres, c'est pourquoi j'avais cité la place où j'ai trouvé :

« trois fois deux minutes, bulletin culturel chaque semaine. » (Tel que lu)

1203 M. MAJOR: Oui, vous faites référence aux bulletins du matin, du midi et du retour à la maison, mais il y aura des mini-reportages qui vont joindre les autres heures, parce qu'il y a beaucoup d'activités culturelles qui se déroulent en soirée et le week-end pour les festivals. Alors, ce sera le mandat de notre journaliste, entre autres.

1204 Pour l'instant, tout ce qu'on a fait dans la présentation, on a fait allusion à des mini-reportages, mais c'est ceux-là qui vont nous permettre de totaliser un minimum d'une heure six par semaine, incluant les trois bulletins dont vous faites allusion, madame.

1205 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Maintenant, le contenu canadien, c'est en effet une précision que je vous demande. Vous êtes d'accord, à la page 19 de cette lettre du 28 octobre, vous êtes d'accord que vous allez accepter une condition de licence à l'effet que 35 pour cent de la catégorie 3 sera canadienne?

1206 M. MAJOR: C'est bien ça. Et on est fiers de ce 35 pour cent, qui est un minimum, soit dit en passant.

1207 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Maintenant, dans votre réponse 24C, dans la même lettre, concernant la catégorie 2, vous dites :

« Nous prévoyons diffuser de la musique de catégorie 2. Nous consentons aussi à consacrer au moins 45 pour cent des pièces musicales de catégorie 2 à des pièces musicales canadiennes diffusées intégralement, réparties de manière raisonnable sur toute la journée de radiodiffusion. » (Tel que lu)

1208 Maintenant, accepterez-vous une condition de licence à l'effet de consacrer au moins 45 pour cent des pièces musicales de catégorie 2 à des pièces musicales canadiennes, diffusées intégralement ou réparties de manière raisonnable sur toute la journée de radiodiffusion?

1209 M. MAJOR: Il va de soi.

1210 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui.

1211 Mme COTÉ: Oui.

1212 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En plus, est-ce que ce pourcentage plus élevé, ça veut dire que 45 pour cent des pièces musicales canadiennes de catégorie 2, s'appliquerait également du lundi au vendredi, entre 6 heures et 18 heures?

1213 Mme COTÉ: Oui, madame Pennefather.

1214 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si oui, accepteriez-vous une condition de licence à cet effet?

1215 Mme COTÉ: Oui.

1216 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Maintenant, la programmation musicale. Je vais parler de ça maintenant et après quand on parle aussi du rapport Carat Expert, parce que ça devient toujours une question de base, qui est la complémentarité de ce propos avec les stations existantes à Montréal et comment vous pouvez nous décrire comment ça va offrir quelque chose d'unique et de nouveau.

1217 Pour ce qu'on parle maintenant, juste un petit moment sur le concept jazz en soi, et c'est bien d'avoir un peu de musique tard dans l'après-midi avec les lumières un peu plus basses, mais il faut revenir à des choses un peu plus précises.

1218 Si je regarde, encore une fois, la fameuse lettre d'octobre, le 28 octobre, page 20, je vois une description de la musique, inspirée, votre programmation inspirée du jazz, du blues, tels que : urbain, hip-up, Rhythm and blues, contemporain, blues des années 50 et 60, jazz rock et les musiques électroniques.

1219 Ça couvre un éventail assez large de musique si j'ai bien lu. Et, ensuite, dans votre mémoire, vous parlez d'une station hybride; en effet, pas une station jazz, une station hybride. Ça veut dire, pour moi, hybride, que c'est non seulement le format jazz ou le jazz en soi, mais aussi d'autres formats qui sont déjà disponibles à Montréal.

1220 Alors, pouvez-vous nous expliquer comment vraiment le propos musical que vous avez offre quelque chose de différent, que c'est complémentaire avec ce qu'on a à Montréal aujourd'hui et est-ce que c'est vraiment le jazz qui est attendu ou qu'on cherche le public cible que vous avez vous-même choisi, ça veut dire les 35 à 64. Pas les baby-boomers, les 35 à 64. Merci.

1221 M. MAJOR: Alors, pour répondre à votre question, je vais vous donner des pourcentages et vous allez voir qu'on est vraiment complémentaires du marché actuel, de l'offre actuelle et nous avons le loisir, si vous le désirez, de même y aller avec des exemples d'artistes.

1222 Notre format inédit de programmation musicale origine, je vous rappelle, d'une recherche accentuée d'un répertoire inédit sur les ondes montréalaise et sur l'expérience des 24 années du Festival de Jazz.

1223 Couleur Jazz est une station de langue française qui diffusera 24 heures sur 24, sept jours sur sept, tous les styles de jazz et blues, catégorie 34, incluant le be-bop, le jazz brésilien, le jazz cubain, africain, smooth jazz, cool jazz et swing.

1224 Plus concrètement, Couleur Jazz offrira un minimum de 70 pour cent de catégorie 34 à prédominance vocale, avec 35 pour cent de contenu canadien. Si on cite des artistes, on pense à Ella Fitzgerald, à Sara Wong, à Baby King, Harry Connick, junior; des canadiens comme Holly Kroll, Diana Krall, Bob Walsh, Carol Egan, Suzy Arioli, Oscar Peterson.

1225 Couleur Jazz présentera aussi des musiques teintées de jazz provenant des sous-catégories 33, musique du monde et internationale, 32, folklore; et 21, pop rock et danse. Des exemples, entre autres, en musique du monde, les canadiens Lhasa DeSala, Paolo Ramos; des artistes étrangers en musique du monde, Cezaria Evora, Mori Kante.

1226 Nos titres francophones proviendront des répertoires, sous la musique du monde, de Mano Solo; du côté français de France, Claude Nougaro; ici, Dorothée Berryman. Également Arthur H, si on retourne en France, de Bet.e & Stef, les Montréalais, Sylvain Lelièvre, Michel Jonas.

1227 Michel Jonas a fait un titre qui s'appelle « La boîte de jazz », ça rentre dans la catégorie 21, ça a joué sur les radios pop il y a de ça plusieurs années, mais ça ne joue plus aujourd'hui.

1228 Je vous rappelle que pour toutes les pièces issues de la catégorie 2, soit un maximum qui peut être de 30 pour cent, mais comme on inclut de la musique du monde, ça veut dire que le pourcentage va être beaucoup plus bas, nous nous engageons, comme madame Côté l'a dit tout à l'heure, à diffuser 45 pour cent de contenu canadien.

1229 Du côté francophone, nous comptons, et je le rappelle, sur une alliance avec TSF 89,9. À ce stade-ci, si vous le permettez, André Ménard, le directeur artistique du Festival de Jazz et fin connaisseur de jazz, beaucoup plus que moi d'ailleurs, pourrait vous parler de l'expérience de TSF, qui pourrait être plus proche de la situation que nous décrivons de station hybride.

1230 Pourquoi on a parlé d'hybride dans notre demande, c'est parce que les demandes de stations jazz ici au Canada, et quelquefois aux États-Unis, sont plus du « easy listening » ou du « smooth jazz ». Nous, on veut vraiment être plus variés que ça.

1231 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, certainement, mais vous comprenez le but du questionnement? C'est parce qu'à la fin de la journée, il faut vraiment qu'on puisse faire un choix entre les compétiteurs.

1232 Et quand on parle d'un certain type de musique, étant donné que c'est sur ça qu'on base notre plan d'affaires, il faut qu'on soit clair. Et quand on lit que la sous-catégorie 34 inclut, d'après vous, « Urban and hip-pop » j'ai des doutes que vraiment on parle du jazz entendu par les groupes.

1233 M. MAJOR: Et vous avez raison.

1234 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, s'il vous plaît, pouvez-vous peut-être nous décrire, je comprends « world beat », et cetera, mais le côté qui est plus préoccupant, c'est le « mix » entre la catégorie 21-34. Il faudrait être vraiment sûr; 21, c'est catégorie 2, c'est rock, la musique contemporaine.

1235 M. MAJOR: André?

1236 M. MÉNARD: Oui. On a pu le voir dans la production musicale de ces dernières années, beaucoup d'artistes, par exemple, de la sphère rock, évoluer vers le jazz. On a vu Bryan Ferry, par exemple; Rod Stuart vient de sortir un album de jazz aussi avec les grandes chansons du « Song book » américain.

1237 Donc, il y a des évolutions au niveau des artistes, il y en a aussi au niveau des publics. Vous parliez tantôt de public cible; quel est le public cible de Diana Krall? Pour que Diana Krall arrive à vendre 800 000 albums au Canada de son dernier, son public cible a dû beaucoup s'élargir.

1238 Elle n'a pourtant pas fait d'évolution au niveau de sa musique, Diana Krall fait à peu près la même chose depuis le début de sa carrière, c'est seulement au troisième album qu'elle a décollé, en partie grâce au Festival de Montréal. Ça, c'est elle qui l'a dit, ce n'est pas moi. Mais maintenant, elle atteint un public très large et pourtant, elle, n'a à peu près pas changé de format musical.

1239 Je pense qu'il y a aussi une évolution dans les publics. Et c'est ce dont on veut tenir compte aussi dans cette station de radio là de la même façon qu'on en a tenu compte aussi dans la programmation du Festival de Jazz à travers les années.

1240 En musique francophone, par exemple, il nous est arrivé de programmer des gens comme Sylvain Lelièvre au Festival de Jazz. C'est là que lui est venue l'idée de faire son album jazz en fin de carrière. Malheureusement, il n'est plus des nôtres maintenant.

1241 Thérèse Montcalm, Daniel Lavoie, des artistes québécois qui se sont produits au Festival de Jazz et qui s'y sont trouvé un peu une vocation. Diane Tell, à l'époque aussi, Richard Desjardins l'a fait, Steve Faulkner.

1242 Il y a toutes sortes de sonorités au Québec, il y a toute une grande partie du répertoire de la musique québécoise, par exemple, qui n'est pas en ondes jamais, qui ne fait pas partie des priorités des stations de radio avec ces artistes-là. Quand ils sont en ondes, parce que quand on parle de Richard Desjardins ou de Sylvain Lelièvre, ils n'ont pas beaucoup d'échos ou de rententissements dans les stations commerciales à Montréal, je pense.

1243 Donc, question d'inventaire, je pense que je ne m'en fais pas trop pour ça, toute l'espèce de terrain sur lequel on retrouve la musique jazz ou la musique jazzée est bien assez fertile pour alimenter une programmation qui soit très spécifique à Montréal.

1244 Parce que l'expérience du Festival nous a un peu enseigné ça, les montréalais, tout comme la musique de jazz, ont une grande capacité d'accueil sur le plan culturel, une grande ouverture. Et ces dernières années, on a peut-être parfois poussé l'enveloppe un peu avec le Festival du jazz pour voir que le monde du jazz y adhérait peu après.

1245 On a fait Van Morrisson en 1986 au Festival de Jazz, ça a été critiqué. L'automne suivant, il faisait la première page du « DownBeat », par exemple.

1246 Donc, comme je vous dis, il y a des évolutions chez les artistes et dans le public qui nous portent à croire que, parfois, la musique jazz peut avoir, peut souffrir d'un certain préjugé, d'un certain élitisme et tout. Nous, c'est tout le contraire qu'on veut faire avec ça.

1247 De la même façon que le Festival de Jazz de Montréal est devenu un événement de masse alors que c'était considéré musique marginale il y a 25 ans, la station et le format unique qu'on veut mettre en place, je pense qu'on peut y arriver aussi de la même façon. Mais c'est évidemment une question de dosage et de mélange, c'est assez subtil.

1248 Et j'en veux pour ça l'exemple qu'il citait tantôt de la radio TSF à Paris, qui fait, elle, avec beaucoup de contenu local et du contenu vocal francophone, une station qui pourtant est très, très, très jazzée. Et c'est la référence des stations de jazz en France.

1249 Il y en a une trentaine, mais celle-là, c'est un peu la tête de pont. Même s'il n'y a pas de réseau formel en France, TSF a fait un très grand succès avec un mélange de musique où on retrouve de la musique du monde, beaucoup de jazz américain, mais une très forte présence du jazz français et ils sont crédités pour une grande partie du développement du jazz en France maintenant.

1250 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. J'aimerais maintenant passer au partenariat avec la Société Spectra-Scène. J'ai quelques questions.

1251 C'est très clair et je vous félicite pour le support pour les artistes canadiens et surtout les artistes en jazz de tous les types pendant les dernières 25 années; il n'y a pas de questions sur ce point-là. En effet, j'ai un document qui parle, d'une façon très juste, du travail de l'équipe Spectra pendant ces 25 années.

1252 On voit aussi que le protocole d'entente qui est sur le dossier public parle des synergies entre l'équipe Spectra et Radio Nord. En effet, le vidéo nous a donné un exemple de ça. Même la nouvelle radio sera localisée dans le complexe Spectrum.

1253 Il n'y a pas de question que Spectra a déjà une présence très importante dans la musique à Montréal, musique jazz, mais autre musique aussi. Et ça va de soi qu'on peut voir les avantages, les opportunités que ça peut donner aux artistes et les avantages de ce partenariat pour cette station proposée.

1254 Mais il n'en demeure pas moins qu'on puisse avoir un autre point de vue peut-être, certaines préoccupations concernant l'ampleur du rôle de Spectra dans l'industrie de musique de Montréal.

1255 Si on présentait cette préoccupation en termes même d'un avantage indu quand on arrive au rôle dans la station proposée. Par exemple, il me vient à la tête de penser peut-être à la possibilité que vous allez vous octroyer les droits exclusifs aux événements, à titre d'exemple, les festivals de jazz, et cetera, et d'autres événements à cause de votre participation comme partenaire.

1256 Est-ce que vous avez des commentaires sur cette préoccupation possible, voyant ce partenariat peut-être d'une autre façon?

1257 Mme COTÉ: Si vous permettez, madame, d'abord, je voudrais rappeler que le partenariat est de 25 pour cent avec Spectra et 75 pour cent Radio Nord Communications. Je pense qu'on a évidemment avantage à explorer toutes les synergies.

1258 La question que vous avez soulevée sur la concentration, surtout après avoir entendu la présentation de TVA tout à l'heure, ça nous fait réfléchir à cette question-là.

1259 J'ai pris connaissance évidemment de cette proposition dans l'intervention de Radio-Canada et je demanderais à Alain Simard, parce que quand vous parlez des droits de diffusion ou des spectacles, du Festival de Jazz que la station Couleur Jazz puisse se les approprier avant tout autre, nous avons discuté abondamment de cette question-là avec Alain et puis je lui demanderais de vous faire part de ses commentaires là-dessus.

1260 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, madame Côté. Je ne parle pas nécessairement de la période d'intervention, on l'avait mentionné tantôt aussi, dans ce secteur, il y a certainement les avantages des grandes compagnies qui prennent leur place, non seulement dans la production, mais la distribution de la musique aussi, mais à un moment donné, il faut aussi demander : Est-ce que pour certains artistes ça peut être un problème de rentrer dans le système, d'être vu, d'être entendu, et cetera, si on n'est pas à l'intérieur du groupe ou à l'intérieur de la gérance de l'équipe Spectra. Ce n'est pas une question nouvelle, j'imagine.

1261 M. SIMARD: Madame Pennefather, ça va me faire plaisir de vous rassurer là-dessus, parce que je comprends que ça puisse paraître éventuellement problématique.

1262 Je vous dirais d'abord que l'équipe Spectra, parce que la demande est faite par la Société Spectra-Scène, et que Spectra ce sont donc les mêmes actionnaires, c'est la même chose autrement dit. Donc, l'équipe Spectra est une compagnie importante dans le secteur culturel au Québec évidemment, puisqu'elle a un chiffre d'affaires de 65 millions de dollars. Elle est présente dans l'organisation de grands événements, de productions télévision et de spectacles. Elle n'a pas de compagnie de disque, ceci dit.

1263 Je dirais, au niveau des synergies d'abord, qui sont possibles avec la radio, l'équipe Spectra peut amener son expertise, évidemment, au niveau de sa connaissance des goûts musicaux des montréalais.

1264 Parce que, avec nos salles de spectacles, le plus important guichet de vente de billets à Montréal sur la rue Ste-Catherine aussi, c'est nous qui le gérons, nous organisons trois festivals, on connaît les goûts des montréalais. On connaît leurs besoins, on sait les spectacles pour lesquels ils achètent des billets, puis pourtant qui ne jouent pas à la radio. Il y a ça qu'on peut apporter.

1265 Il y a notre expertise de marketing aussi. Par exemple, l'agence de marketing de Spectra a fait des ventes annuelles de 20 millions de dollars en commandites culturelles. C'est la plus importante au Canada. Je vous disais tout à l'heure qu'une radio jazz à Montréal, on se disait toujours que ce n'était pas possible parce qu'il n'y avait pas de fréquence, mais l'autre problème c'est comme la rentabiliser, parce que ça reste une radio spécialisée.

1266 C'est évident qu'il y a des synergies possibles pour que Spectrum Marketing puisse amener des commanditaires qui sont aussi présents au festival, par exemple, pour aider à consolider le financement d'une station de jazz.

1267 Mais tout ça pour dire que dans un domaine aussi spécialisé que le jazz, il n'y a pas vraiment un problème de concentration autant que l'importance de réunir les forces justement pour avoir un impact le moindrement significatif.

1268 Et quand je vous parlais de Spectra, qui est présente à la foi dans les festivals, la télévision et les salles de spectacles, ce que je voulais vous dire et que j'ai oublié, j'ai perdu le fil, c'est qu'on a déjà démontré depuis 25 ans, parce qu'on célèbre notre vingt-cinquième anniversaire, je dirais une éthique à toute épreuve avec nos compétiteurs.

1269 L'équipe Spectra loue ses salles de spectacles à tous les producteurs de spectacles de Montréal. Elle engage tous les artistes de tous les producteurs qui seraient ses concurrents dans les festivals ou dans ses émissions de télévision. Et jamais, en 25 ans, personne ne l'a accusée de conflit d'intérêt ou de trafic d'influence ou surtout pas de maraudage, par exemple.

1270 Et pour ça, pour garder cette crédibilité-là, être complémentaire à toute l'industrie étant donné la position qu'on occupe, évidemment, il fallait avoir une éthique à toute épreuve.

1271 Le Festival international de Jazz, c'est une société indépendante, une société sans but lucratif qui reçoit des subventions, qui se doit d'être transparente et que l'on se doit de gérer, évidemment, en bon père de famille, c'est même le syndrome du frère de l'arbitre, on ne peut prendre le risque avec Le Festival de Jazz de se faire accuser de favoriser soit Spectra ou une compagnie dans laquelle Spectra a des intérêts financiers.

1272 Il existe d'ailleurs un code d'éthique très rigoureux qui est entériné par la Société de développement des entreprises culturelles, qui le vérifie, qui existe depuis les débuts du Festival de Jazz pour s'assurer qu'il n'y a même pas d'apparence de conflit d'intérêt, mais surtout que les fonds publics, évidemment, sont investis à bon escient dans la promotion de la musique francophone.

1273 Et le Festival de Jazz ne pourrait certainement pas se permettre de risquer de mettre sa crédibilité en péril et surtout que le Festival de Jazz travaille déjà en partenariat promotionnel avec 8 stations privées de radio à Montréal, sans compter évidemment la radio de Radio-Canada, les réseaux FM, francophones et anglophones, depuis ses tout débuts.

1274 On travaille aussi en partenariat, évidemment, avec les médias écrits, des partenaires à long terme avec la télévision de Radio-Canada, avec le journal « La Presse », et cetera.

1275 Donc, le Festival de Jazz a, avec la radio de Radio-Canada, une entente sur l'enregistrement de concerts. Et ce n'est ni le mandat et Couleur Jazz non plus, n'a pas les moyens financiers d'enregistrer des concerts de musiciens pour les diffuser sur ses ondes.

1276 Et monsieur Daniel Lafrance, qui est le directeur de la radio de Radio-Canada est aussi le président du conseil d'Art TV, sur lequel je siège aussi, puis on avait l'occasion justement d'en discuter.

1710

1277 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais on rentrera dans cette phase peut-être plus tard. J'avais juste demandé une question qui était plus générale dans l'ensemble et une question, un autre type de concentration sur lequel on peut voir les avantages, mais pour les artistes certains ennuis peut-être peuvent être soulevés.

1278 Mais il y aura certainement les autres phases de la discussion pour en parler, des interventions spécifiques.

1279 Je peux peut-être aller au sujet de développement de talents canadiens en continuant un peu sur ce thème-là aussi. Une clarification, premièrement; tout est clair, sauf que dans la lettre du 28 octobre, vous avez parlé d'avoir demandé à Musiaction de vous confirmer que l'enveloppe de 50 000 $ pouvait être destinée au soutien de la relève jazz dans la région de Montréal.

1280 Or, vous écrivez que votre proposition doit d'abord être acceptée par le conseil d'administration de Musicaction, qui s'est tenu le 5 décembre dernier. Pouvez-vous maintenant nous dire si la contribution annuelle de 50 000 $ à Musiaction est destinée au soutien de la relève jazz à Montréal ou à la relève canadienne en oral?

1281 M. BROSSEAU: J'ai eu l'occasion de discuter avec madame Audrey Ménard de Musiaction suite à la tenue du conseil d'administration auquel on faisait référence dans la lettre du 28 octobre et elle m'a d'abord indiqué qu'elle allait expédier une lettre au conseil à cet effet et que Musiaction ne peut accepter de créer des programmes spécifiques à chaque fois qu'une requérante offre, évidemment, une contribution dans le cadre d'une demande de licence.

1282 Cependant, elle m'a rassurée immédiatement en me disant que, même si on ne crée pas de programme spécifique pour chacune des contributions des requérantes qui se voit octroyer une licence, il y avait une sensibilité tout à fait présente chez Musiaction que les sommes, et surtout quand on parle d'un montant aussi important que celui qu'on propose dans notre demande, soient dépensées dans le secteur spécifique.

1283 Par exemple, ici, pour la relève dans le jazz. Mais c'est une sensibilité, ce n'est pas, à ce moment-là, une enveloppe clairement indiquée qui va être mentionnée dans le rapport annuel, par exemple, de Musiaction, si vous me comprenez?

1284 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si j'ai bien compris, une sensibilité, mais pas un accord que ce soit la relève jazz ni la relève jazz de Montréal, ni la relève jazz canadienne, ils ne vont pas aller aussi loin?

1285 Mme COTÉ: Je rapporte les propos de madame Ménard en utilisant le terme « sensibilité », c'est le mot qu'elle a utilisé.

1286 M. SIMARD: Si je peux me permettre d'ajouter quelque chose, c'est qu'ils ne reçoivent pas énormément de demande de production de disques de jazz, parce que, forcément, n'ayant pas de débouché radiophonique pour en faire la promotion, les producteurs de jazz sont plutôt timides.

1287 Mais forcément à partir du moment où une licence serait accordée, musiaction recevrait forcément plus de demande parce que, évidemment, il y aurait plus d'intérêt de la part des producteurs, l'effet de la saucisse Hygrade.

1288 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je comprends le cercle vicieux un peu, mais étant donné que vous avez demandé et fait cette suggestion vous-mêmes, il faut faire la suite et j'espère qu'en effet ça peut déboucher vers le jazz.

1289 Pour ce qui est des bourses d'étudiants en musique jazz, par contre, un autre élément, je pense que c'était 25 000 $ par année.

1715

--- Bruit de fond / Background noise

1290 What did I say? I think we will try that again.

--- Bruit de fond / Background noise

1291 Non.

1292 CONSEILLÈRE NOËL: Ce n'est pas avec vous qu'on avait eu le même problème à Hull?

1293 Mme COTÉ: Je pense que oui.

1294 LE PRÉSIDENT: Le secrétaire est allé voir qu'est-ce qui se passe. On va continuer, mais étant responsable pour... je vous laisse si vous voulez partir. Vous êtes contents de continuer?

1295 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On continuera, mais si ça continue, n'hésitez pas à arrêter si vous voulez.

1296 En effet, pour les bourses aux étudiants en musique jazz, êtes-vous maintenant en mesure de nous donner les renseignements précis sur le processus de sélection de la composition du jury. Avez-vous finalisé les ententes avec les organisations concernées? Je pense que dans la lettre c'était un peu à finir.

1297 M. SIMARD: En ayant des discussions préliminaires avec les responsables dans différents universités, on en est arrivés à la conclusion, on parle de cinq bourses de 5 000 $. Il y a quatre universités qui ont des facultés de musique, mais il y a aussi le Conservatoire de musique du Québec.

1298 Alors, on donnerait une bourse, plutôt qu'avoir cinq bourses distribuées par un jury à travers les étudiants de ces différentes universités-là, on donnerait tout simplement une bourse à chacune des universités et la faculté de musique serait responsable de décider de l'étudiant qui recevrait cette bourse-là plutôt qu'un jury extérieur.

1299 Ce qui apparaît plus réaliste et c'est le souhait des facultés d'universités qui sont très heureuses de cette initiative-là et à qui on n'a pas demandé de lettre d'appui en échange.

1300 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Et en ce qui concerne les concours « Couleur Jazz » et le volet « Concert Jazz », pouvez-vous nous parler de l'évolution du projet « Complexe Spectrum ». Vous avez un projet qui s'appelle « Complexe Spectrum », ça fait partie du concours « Couleur Jazz » et le volet « Concert Jazz ».

1301 M. MAJOR: Je crois que vous faites allusion à la possibilité que les concerts « Couleur Jazz » puissent être présentés dans une salle de spectacles qui pourrait être la nouvelle salle, mais il n'y a pas d'engagement, il n'y a pas de contrat avec aucune salle pour l'instant et elle n'est même pas construite cette salle.

1302 Alors, pour le volet des concerts gratuits additionnels durant le Festival, ça, monsieur Simard peut élaborer. Et sur les concerts jazz qui auraient lieu entre octobre et mars, il peut également vous donner plus de détails, si vous le souhaitez.

1303 Mais pour ce qui est de la boîte de spectacles, c'est une synergie possible éventuelle, mais il n'y a pas d'engagement, vous faites allusion à quelque chose qui n'est pas construit encore.

1304 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais l'idée, les concerts jazz, il y avait 30 000 $ par année, est-ce qu'alors on a un plan B, disons, si la salle n'est pas disponible, mais il faut être clair que si vous avez proposé ça que ça va aller de l'avant.

1305 M. SIMARD: Oui, absolument. Il y a un engagement de... c'est 1,7 million?

1306 M. MAJOR: Un point quatre sur sept ans.

1307 M. SIMARD: Un point quatre millions, pardon, sur sept ans, oui, pour aider le jazz canadien. Là-dedans, il y a deux interventions qui sont la présentation de deux concerts avec des musiciens canadiens dans le cadre du Festival de Jazz avec un budget de 30 000 $, si ma mémoire est bonne, et de deux concerts dans l'année.

1308 Et la façon dont ça va se faire, c'est d'ajouter, premièrement, des concerts qui ne se font pas déjà à l'intérieur du Festival de jazz et des concerts qui ne se font pas déjà à l'année longue, de façon à faire la promotion, avoir un outil additionnel de promotion pour les musiciens canadiens.

1309 Et ce qui est intéressant là-dedans, si vous regardez les budgets qui vous ont été soumis, c'est que vous verrez qu'il n'y a pas de coût de publicité et de marketing, parce que le Festival de Jazz, avec qui ce sera fait en collaboration, va amener un effet de levier qui va décupler l'impact pour ces promotions-là et pour, surtout, les musiciens qui vont en bénéficier.

1310 Par exemple, aussi, vous avez vu, il y a un projet de concours de jazz, avec un jury dans ce cas-ci, pour qu'il y ait un lauréat qui puisse endisquer et tout ça. Le Festival de Jazz organise déjà un concours de jazz pancanadien.

1311 Donc, on sait déjà que le lauréat du concours « Couleur jazz », qui sera un groupe montréalais, sera parmi les finalistes pour le concours pancanadien du Festival de Jazz et obtiendra ainsi plus de visibilité et se produira au Festival de Jazz. Ça ne fait pas partie, ces coûts-là, de l'engagement, ça fait partie de l'effet de levier.

1312 De la même façon, dans les concerts qui sont présentés à l'année, le Festival de Jazz organise déjà une série qui s'appelle « Jazz à l'année ». Il y a deux séries, une à l'automne et une à l'hiver, qui jouissent chacune d'une campagne médiatique de l'ordre d'un quart de million de dollars, en collaboration avec des partenaires média dont le journal « La Presse ».

1313 Et dans chacune de ces deux séries-là, le concert « Couleur Jazz » sera ajouté et bénéficiera du véhicule publicitaire de la série « Jazz à l'année », de façon à ce que les artistes obtiennent donc beaucoup plus de publicité qui n'apparaît pas à ce budget-là, cet engagement-là.

1314 Alors, ça, c'est le genre de synergie qui est possible et qui, je le répète, n'est pas exclusif entre le Festival de Jazz et Radio Couleur Jazz, puisqu'il le fait aussi avec Radio-Canada.

1315 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. Maintenant, la diversité culturelle. Comme vous le savez très bien, la politique sur la radio commerciale encourage les radiodiffuseurs à refléter la diversité culturelle du Canada dans leurs émissions et leur pratique d'emploi et en particulier en ce qui concerne les nouvelles, la musique et la promotion des artistes canadiens.

1316 Pourriez-vous nous décrire comment vous proposez d'entreprendre cet objectif, dans le plus grand détail possible. Et, d'après vous, quels sont les possibilités et les défis dans le secteur de la radio particulièrement?

1317 M. BROSSEAU: Nous sommes conscients de la préoccupation du Conseil quant à la diversité culturelle et nous avons pris connaissance des documents émis par le Conseil à cet effet.

1318 Dans le passé, nos opérations se situaient dans des marchés, que ce soit l'Abitibi ou l'Outaouais, qui sont relativement homogènes et c'est ce qui explique que nous n'avions pas à ce jour de politique comme telle ou de stratégie face à la diversité culturelle.

1319 Par ailleurs, nos récentes interventions, que ce soit la nouvelle station à Gatineau, CHLX-FM, que vous avez autorisée récemment, notre venue dans le partenariat avec TVA pour radiomédia, qui nous amènerait une présence à travers la province ainsi que les trois demandes qui sont devant vous cette semaine, nous ont amenés à nous poser la question et à vouloir être évidemment plus conformes aux volontés du Conseil.

--- Bruit de fond / Background noise

1320 LE PRÉSIDENT: Pardon, monsieur. Monsieur le secrétaire, est-ce que vous avez des informations?

1321 M. LeBEL: Non, monsieur le président, on m'annonce que c'est des fausses alertes, ils sont en train de vérifier certains systèmes et c'est des erreurs, ce n'est pas un incendie.

1322 LE PRÉSIDENT: Merci. Monsieur Brosseau.

1323 M. BROSSEAU: Merci. Nous avons, en ce sens-là, à la venue de tous ces nouveaux projets, décidé de développer une politique et une stratégie relativement à la diversité culturelle.

1324 Dans un premier temps, nous avons donné mandat à notre directeur des ressources humaines d'établir cette politique et nous avons, dans un deuxième temps, sollicité le support de monsieur Phil Fraser, qui, comme vous le savez, est membre de notre conseil depuis déjà quelques années, qui était président jusqu'à il n'y a pas longtemps de Vision TV, un organisme qui est reconnu pour l'aspect de la diversité culturelle qu'il pourrait représenter dans le monde des médias au Canada.

1325 Monsieur Fraser a accepté et nous sommes en voie de réaliser une telle politique. Malheureusement, la situation qui prévaut actuellement en Abitibi-Témiscamingue, où sévit une grève, a occupé passablement notre directeur des ressources humaines et nous ne sommes pas en mesure aujourd'hui de vous partager le fruit de son travail, mais dans les prochains mois, nous nous ferons un plaisir de le faire.

1326 Et il est clair pour nous, puis si on revient plus particulièrement à Couleur Jazz, que le choix même du son musical de Couleur Jazz implique une multitude de groupes ethniques montréalais.

1327 Vous avez vu le vidéo tantôt qui vous a été montré et Couleur Jazz va se vouloir et va être le reflet de la mosaïque culturelle qu'on retrouve à Montréal, qui est un centre cosmopolitain et où l'embauche d'une équipe flambant neuve que nous allons devoir créer de toutes pièces, va être une occasion exceptionnelle de témoigner de la diversité et d'appliquer notre nouvelle politique qui sera, à ce moment-là, en force.

1328 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, monsieur Rousseau. J'imagine que la politique va couvrir alors l'emploi et la promotion orale en plus de la musique?

1329 M. BROSSEAU: Effectivement.

1330 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Maintenant, quelques questions économiques qui, encore une fois, visent à clarifier pour nous la complémentarité de la station FM proposée, l'impact sur les stations existantes et les capacités de ce marché de soutenir une ou plus qu'une nouvelle station.

1331 Et, finalement, une discussion sur l'impact de la station FM de Montréal sur les autres stations FM proposées dans vos demandes et vice-versa.

1332 Je prendrai surtout le rapport Carat Expert pour le moment et quelques clarifications là-dedans. Again, on parle du format, maintenant ça s'appelle « cool jazz », mais j'imagine qu'on parle du même type de hybride qu'on a discuté tantôt. Et je mentionne ça parce que c'est la base de l'étude, si j'ai bien compris, de cette sélection qui s'appelle « cool jazz ».

1333 Et à la page 15 de l'étude, on dit que le groupe cible sera les adultes de 35 à 64 ans, un public, d'ailleurs, qui est recherché par plusieurs autres stations dans le marché déjà existant. Alors, vous allez comprendre pourquoi je veux être plus précise sur comment vous pouvez aller rechercher ce groupe cible.

1334 À la page 23 de cette étude, on lit  que :

« La nouvelle station sera complémentaire puisqu'elle occupera un créneau actuellement inexploité par les stations du marché, tant au niveau de son format radiophonique que de son auditoire cible. » (Tel que lu)

1335 C'est sur cet auditoire cible que je veux continuer la discussion.

« De plus, le calcul de la portée de la station effectué par Carat Expert tient compte des intérêts des auditeurs 12 ans et plus et celui de 25 à 54 ans. » (Tel que lu)

1336 Et on peut voir ça sur le tableau 11 de l'étude, à la page 37.

1337 Or, cet auditoire, 12 ans, et surtout 25 ans à 54 ans, cet auditoire est celui qui dessert présentement les stations existantes. Comment la station que vous proposez se démarquera-t-elle des stations existantes dans le marché de Montréal au niveau de l'auditoire cible?

1338 M. BROSSEAU: Dans un premier temps, madame, j'aimerais vous dire, quand on regarde les appellations « cool jazz », « smooth jazz », comme on serait la première station de jazz de langue française en Amérique du Nord, il a fallu en quelque sorte inventer un format jazz qui colle à la réalité francophone et c'est pour ça qu'on a choisi une appellation, on n'a pas essayé de traduire « cool jazz » ou « smooth jazz », une appellation, c'est Couleur Jazz, 70 pour cent de sous-catégorie 34 dans les catégories du Conseil.

1339 Et je pense que ça, c'est un format qui est relativement spécialisé et pointu et c'est une demande de service spécialisée qu'on a faite. C'est pour ça qu'on retrouve, effectivement, des appellations qui sont plus techniques dans le reste du Canada, puis au États-Unis aussi pour les autres stations qui ont été autorisées « smooth jazz », mais ça ne colle pas à notre réalité. On a eu l'occasion de le mentionner à plusieurs reprises.

1340 Maintenant, quand on parle de public cible, puisque c'était ça le but de votre question, je pense que c'est important de réaliser qu'on s'adresse aux 35-64. À Montréal, il n'y a pas beaucoup de stations FM qui visent le public cible entre 54 et 64. Et nous, on inclut ça dans notre public cible, c'est, en général, un sous-groupe ou une catégorie d'un public cible qui est moins recherchée par les annonceurs et, en ce sens, je pense que c'est intéressant aussi de regarder dans l'étude de Carat, c'est la figure 10, à la page 24.

1341 Et pour compléter mes propos là-dessus, je demanderais à Jacques Dorion de répondre encore plus précisément à votre question.

1342 M. DORION: Madame la conseillère, d'abord, le sondage a été effectué chez 600 consommateurs à Montréal et, malgré l'appellation « smooth jazz », qui est une appellation, appelons ça, californienne, dans la mesure où c'est une appellation surtout qui a lieu dans l'ouest des États-Unis, les types musicaux ou les genres musicaux qui ont été testés, c'est Harry Connick, Diana Krall, Stan Getz, Sylvain Lelièvre, Ella Fitzgerald.

1343 On a parlé d'un format « smooth jazz » aux gens, on a parlé de pièces musicales de jazz léger et de mélodies des grands noms du jazz. Donc, l'expression, elle est galvaudée un peu, mais elle se veut rassembleuse dans la définition qu'André Ménard et Jean-Pierre ont donnée tantôt.

1344 Ça, c'est la première chose. Au niveau de la cible, au niveau de votre commentaire sur les pages 23 et 24, à savoir différente au niveau du format et de l'auditoire cible. La plupart des stations, la démonstration de l'étude, c'est que la plupart des stations cibles, des groupes cibles relativement jeunes, jeunes dans notre jargon média, ça veut dire 18-49 ans, 25-49 ans.

1345 Il y a peu de stations ou pas de station à Montréal qui ciblent vraiment les 35-64, parfois les 35 plus, mais les 35-64, au niveau musical. C'est une cible qui, on l'a entendu tantôt, on définit ça baby-boomers, le baby-boomer, c'est 37-57 ans à l'état pur.

1346 Mais si vous regardez les gens qui écoutent le jazz, les gens qui consomment le jazz, André pourra peut-être vous parler tantôt des gens qui vont dans les salles écouter les grands classiques du jazz, ce sont des adultes, entre 35 et 64 ans majoritairement, mais un peu plus masculin peut-être et, à Montréal, la majorité des stations programment 25-49, programment beaucoup pour les femmes aussi, les formats « Rock-détente », les format « Rythme FM », des formats adultes contemporains.

1347 Il y a peu de stations ou pas de station, en fait, la démonstration c'est qu'il n'y a pas de station qui va chercher cette cible de 35-64 qui consomme de la musique jazz ailleurs qu'à la radio et qui voudrait se faire, j'allais dire se faire bercer. Mais les gens de 35-64 écoutent la radio, mais par extension ils écoutent ce qui est déjà offert.

1348 Donc, la cible, c'est une cible qui n'est pas nouvelle, mais elle est la conséquence de la démographie, on en a parlé aujourd'hui, elle est aussi la conséquence des goûts d'un public.

1349 Au niveau des annonceurs sur votre remarque, votre commentaire, le lien qu'on a fait entre la part de marché des 12 ans et plus et des 25-54, c'est qu'on l'a ramené sur le 25-54 pour une compréhension facile, à savoir qu'à peu près 80 pour cent des acheteurs de publicité achètent le groupe cible 25-54. c'est devenu un cliché. Il y a 5 ans, 6 ans, 7 ans, on achetait 18-49, c'est un phénomène évolutif, il y a un vieillissement de la population, ça ne se fait pas du jour au lendemain : maintenant on achète le 25-54.

1350 Avec le temps, les annonceurs vont migrer lentement, à peu près un an à la fois, avec beaucoup de circonspect vers le 35-64; alors, c'est une cible qui va être convoitée. En plus de ça, c'est une radio qui est nichée. Si vous regardez les gens qui consomment du jazz, qui achètent du jazz, la plupart du temps ils ont des niveaux d'éducation supérieurs, socio-économiques moyens et supérieurs; donc, deviennent une cible intéressante.

1351 Donc, on a produit une étude 25-54 pour vraiment se comparer aux parts de marché commercial, mais si vous regardez dans notre modèle de revenus, nous avons escompté, on a parlé d'un taux de monnayabilité de 65 pour cent, à la page 48. Nous avons escompté de 35 pour cent les revenus potentiels de la station.

1352 À partir du moment où c'est une cible qui est moins convoitée par les annonceurs, il y a une éducation à faire au niveau des annonceurs, au niveau de la cible, au niveau du format, du son de la station et c'est une station qui, il faut se le dire, va être dans le bas du classement.

1353 Donc, c'est une station qui n'ira pas chercher son plein potentiel commercial. Ce qu'on appelle en radio le « power ratio », c'est-à-dire on favorise les stations du haut du classement, mais les stations qui sont dans le bas du classement, qui, en plus ne sera pas 25-54 majoritaire, vont être un peu, si on veut, défavorisées.

1354 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si j'ai bien compris, moi, je suis à la page 48, en effet, le tableau 17, je pense que partout dans l'étude, on ne trouve pas une analyse de l'auditoire cible précisément, ça veut dire les 35 à 64. On trouve partout partout les analyses des 25 à 54 ans.

1355 Alors, si je suis ça les recettes publicitaires projetées, la station proposée est basée sur une part d'écoute projetée de cette cible, 25-54, pas 35-64. Alors, pourquoi vous n'avez pas choisi de nous donner précisément les recettes publicitaires projetées pour une station proposée pour le groupe 35 à 64.

1356 Et c'est la même question un peu partout qu'il faut peut-être prendre alors un certain, comme vous dites, taux de monnayabilité pour trouver la cible 35-64. Mais pour nous, c'est un peu difficile à comprendre pourquoi on n'a pas ici une étude sur le public cible choisi précisément? Parce que c'est tellement précis de dire c'est 35 à 64.

1357 Et pourquoi vous avez choisi de faire toutes vos analyses, partout, sur le groupe 25 à 54? Je ne trouve pas aucune information pour l'auditoire cible.

1358 M. DORION: En fait, dans l'étude on a fait des parallèles avec la radio américaine des dix marchés les plus importants qui programment de la musique jazz. Les formats aux États-Unis varient mais partout la constance, c'est que c'est un groupe type 35-64. Si on ne l'a pas, dont l'âge moyen est de 46 ans. C'est d'ailleurs ce qu'on a indiqué dans notre « mapping » dans les pages subséquentes.

1359 Si on n'a pas fait d'étude 35-64 au niveau des recettes publicitaires d'une façon précise, c'est que c'est un groupe cible qui n'est pas commun, pas encore. Actuellement, comme je l'ai dit tantôt, 80 pour cent des achats se font sur le 25-54. Donc, ça, c'est le potentiel d'une station...

--- Bruit de fond / Background noise

1360 LE PRÉSIDENT: Ce n'est pas une nouvelle forme de jazz, ça?

--- Bruit de fond / Background noise

1361 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On s'excuse pour ces interruptions, c'est difficile à poursuivre, mais quand même.

1362 M. DORION: En fait, ce que je vous dis, c'est que le 35-64 est un groupe cible, ça commence à être un groupe recherché par les annonceurs, ce n'est pas un groupe de consommateurs qui consomment des nouvelles catégories de produits. Sauf que dans les catégories de produits, par exemple comme les services financiers, comme les voyages, les voitures, il y a des segments porteurs où les 35-64 ans sont à meilleurs revenus, plus scolarisés.

1363 Donc, quand on fait nos analyses, toutes nos analyses qu'on a déposées historiquement chez vous, on les fait toujours sur le 25-54 parce que c'est le dénominateur commun média, surtout en radio, c'est 80 pour cent des achats.

1364 Mais parce qu'on a une cible qui est moins convoitée, 35-64 ans, nous avons utilisé un taux de monnayabilité, la capacité de la station de monnayer son inventaire commercial, nous l'avons escompté beaucoup, 35 pour cent, et si vous voyez, il n'atteindra jamais 100 pour cent. Si une station proposée par Radio Nord avait visé un groupe cible différent, 25-54, peut-être qu'avec le temps on l'aurait nivelé à 100 pour cent.

1365 Donc, il n'y a pas d'étude qui existe vraiment sur les 35-64. On aurait pu le faire, mais c'est une espèce de sous-groupe, dans le fond, c'est une excroissance du groupe 25-54 avec la démographie, la population qui vieillit.

1366 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Une autre clarification. Vous dites que l'impact de la station sur le marché sera 75 pour cent de l'écoute de votre nouvelle station.

1367 Maintenant, si vous prenez à la page 45, le tableau 16. Là, vous avez le rang de la station dans le marché central de Montréal francophone 12 ans et plus, c'est le numéro 8, et ça compare où se rendent les autres stations.

1368 Mais si vous prenez le tableau 4, à la page 21; et je regarde la part d'écoute des stations existantes de Montréal. Par exemple, Cité FM, Télémédia, la part d'écoute est 16,2. Et ça reste 16,2 dans le tableau 16.

1369 Ça veut dire que l'impact de la station proposée n'a pas affecté les stations existantes. Est-ce que c'est une erreur dans les tableaux? Parce que si on dit que c'est 65 pour cent, on devrait avoir des changements dans les parts d'écoute des autres stations.

1370 M. DORION: Ce n'est pas une erreur, mais l'information que vous soulevez est inexacte, à savoir dans le tableau à la page 16, ce que nous avons voulu faire c'est la situer dans l'univers actuel, 3,4 pour cent et également nous avons, pas prédit, mais nous pensons que 65 pour cent des heures de cette nouvelle station proviendront de toutes les stations 35-64.

1371 Mais il est difficile pour nous de prévoir d'où viendront ces heures, mais on peut penser qu'elles viendront, si on le fait au prorata, c'est 2 pour cent, deux tiers de 3,4, c'est 2 pour cent, donc, 2 pour cent pour chacun. En fait, 2 pour cent de 16 pour cent, 2 pour cent de 13 pour cent. Donc, ça serait un chiffre qui serait marginal pour chacune des stations.

1372 M. MAJOR: Si vous me le permettez, madame, on peut ajouter aussi qu'il s'agit ici d'un tableau pour les 12 ans et plus. Alors, évidemment, la part affectée, je ne suis pas spécialiste de sondages, mais ça devient très, très minime. Si ça avait été fait avec des tableaux 25 et plus, 25-54, c'est sûr que les chiffres auraient reflété, à ce moment-là, un impact mineur, mais un impact quand même.

1373 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, je comprends, c'est encore une fois la raison pourquoi je dis que si on veut avoir une compréhension vraiment sur le public cible. Mais par contre, si on dit que 75 pour cent des stations existantes seront affectées et on ne voit pas de changements dans les chiffres, c'est ça qui est important de voir.

1374 M. MAJOR: Il y a deux volets également, il y a le volet programmation; on vise une clientèle très spécialisée. C'est un peu comme l'arrivée de CJPX il y a quelques années en musique classique.

1375 D'ailleurs, si vous regardez, encore une fois, le « mapping » du positionnement de notre station, c'est très près de celui de CJPX, un peu plus jeune, mais c'est dans le même créneau du haut, dans l'auditoire plus âgé. Il y a évidemment un développement qui va se faire de nouveaux auditeurs.

1376 L'aspect financier, je pense que monsieur Dorion l'a bien spécifié, l'utilisation dans le marché via BBM, la base des 25-54, on est coincés avec ça. Par contre, au point de vue de la programmation, il est clair que notre cible est 35-64 et notre positionnement moyen de 46 ans le prouve bien et le « mapping » est très clair aussi là-dessus.

1377 Et ça vient également du fait et de l'expérience du Festival de Jazz. Il n'y a pas seulement les amateurs, mais il y a aussi les musiciens eux-mêmes qui sont des maniaques de jazz et blues et il y en a de la relève, bien évidemment, mais il y a une forte concentration de musiciens assez âgés dans le jazz.

1378 On s'en va vraiment vers quelque chose d'extrêmement spécialisé. On veut amener des nouveaux publics à écouter la radio, mais on va développer quelque chose.

1379 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Vous prévoyez dans votre demande que 20 pour cent des revenus publicitaires de votre nouvelle station FM de Montréal proviendront des stations existantes. Selon l'étude de marché Carat Expert, l'impact sur les stations prises individuellement sera proportionnel à leur part d'écoute auprès du groupe cible primaire de la station proposée, soit les adultes 35 à 64.

1380 Pourriez-vous nous fournir une estimation, en termes monétaire, de l'impact prévu, en termes de revenus publicitaires?

1381 M. DORION: Dans l'étude, madame Pennefather, on a fait effectivement état de 20 pour cent qui proviendraient de la radio, c'est à peu près un demi- million, 429 000 $. Donc, ça va être réparti, j'imagine, ce n'est pas une boule de cristal, mais ce sont des annonceurs qui achetaient d'autres stations de radio pour rejoindre les 35-64 ans, mais dont l'écoute était majoritairement 25-54 ans.

1382 Donc, il y a 500 000 $ qui va être réparti, en fait qui va être perdu par les stations existantes, surtout celles qui programment plus, plus âgé, si je peux dire.

1383 On a fait des hypothèses de revenus, des croissances de revenus de 3 pour cent, on a parlé de l'incidence des ventes locales. Les ventes totales de radio à Montréal vont très bien, même que de septembre à décembre, les chiffres, c'est des chiffres vraiment extraordinaires, c'est plus 15 pour cent dans le Montréal français.

1384 Les ventes locales, si vous regardez, il y a une tendance à Montréal, la radio devient de plus en plus un médium local et c'est deux tiers des ventes maintenant au local et c'est là qu'il y a une très forte pression de la part des annonceurs qui cherchent du temps d'antenne. Donc, je pense que ce 500 000 $ n'est pas très conséquent.

1745

1385 Le point le plus important aussi c'est de vous dire que, ça a été mentionné par un requérant cet après-midi, la cible des 35-64, toutes les études médias le montrent : le facteur discriminatoire le plus important pour les quotidiens, c'est l'âge.

1386 Les quotidiens, l'âge moyen, c'est ça, c'est 45, 56 ans. Il y a beaucoup de revenus publicitaires au niveau local : dans l'automobile, les télécommunications, dans les services financiers qui n'ont pas de débouché parce que ces annonceurs-là ne veulent pas acheter du 25-54 pour aller toucher les 35-64. Ils préfèrent les imprimés, les quotidiens. Donc, nous, on pense qu'il va yavoir beaucoup de revenus, avec des efforts, mais qui viendront du domaine des quotidiens.

1387 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous pouvez nous dire quelles seront, d'après vous, les tendances de croissance des recettes publicitaires dans le marché de Montréal, quel sera le taux dans les prochaines années, d'après vous?

1388 M. DORION: L'étude parle de 3 pour cent. Quand on fait des études, on essaie d'être le plus conservateur possible, le plus réaliste, mais en même temps conservateur. Je peux vous dire que l'industrie, sur cinq ans, ça donnait, on a parlé tantôt de 5, 6 pour cent de croissance? Ça va relativement bien.

1389 Cette année, c'est une année probablement exceptionnelle. Je pense qu'on est encore, à Montréal, sur un élan d'un an ou deux, si je regarde les commandes des annonceurs chez nous, entre autres, parce qu'on achète du média; mais difficile de prédire. Donc, nous, on a fait des hypothèses à 3 pour cent, ça pourrait être plus, mais le marché est bon, le marché est en santé.

1390 Mme COTÉ: Si je peux ajouter aussi un commentaire, c'est qu'une petite station spécialisée comme celle qu'on propose, avec des recettes qui varieraient en l'an 1 de 2 à 4,5 millions en l'an 7 et un taux de croissance très conservateur du marché à 3 pour cent, avec une enveloppe, quand on regarde le marché publicitaire de la radio à Montréal, qui a augmenté considérablement au cours des dernières années, mais mettons-le à 76 millions, alors, seulement la croissance naturelle du marché, à 3 pour cent, permet à Radio Jazz d'aller faire une ponction des revenus qui sont prévus dans les projections de 2,4 à 2,5 millions à sa maturité sans affecter personne dans le marché. Seulement un taux de croissance de 3 pour cent.

1391 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Maintenant, une discussion sur l'impact ou la relation entre les trois stations FM proposées.

1392 Dans votre lettre du 28 octobre, vous mentionnez que vos demandes de nouvelles stations FM sont dissociables l'une de l'autre. Vous dites aussi prévoir les synergies entre vos stations existantes et à venir. Parlez-nous des types de synergies que vous prévoyez entre votre nouvelle station FM proposée pour Montréal et les stations FM proposées pour Sherbrooke-Trois-Rivières, quelles sont les synergies exactement?

1393 Mme COTÉ: Comme on l'a mentionné, et puis Pierre va pouvoir parler un petit peu plus de vision si vous le désirez, mais le groupe de radio que nous proposons va être composé de différentes stations qui n'ont pas nécessairement le même format musical.

1394 Au Québec, on retrouve des réseaux avec une tête de réseau qui décline une programmation qu'on retrouve dans les différentes régions. Mais nous, ce qu'on propose, c'est peut-être l'organisation d'un groupe radio qui est plus semblable à ce que font Standard, sans se mesurer en taille, évidemment, d'entreprise, mais question d'opération, de structure, Standard, CHUM ou Rogers.

1395 Alors, les synergies qu'on a indiquées, par exemple, dans l'annexe 20, et puis également en réponse de clarification, sont tout d'abord dans les services qu'on rend aux différentes stations de façon générale en administration, en comptabilité, au plan juridique, au plan réglementaire, dans les ressources humaines.

1396 Également échange d'informations comme source additionnelle d'information, et non pas pour remplacer le traitement éditorial de la nouvelle locale, mais pour enrichir tout simplement les différentes stations. Alors, c'est le genre de synergies que l'on envisage.

1397 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pensais que monsieur Brousseau avait quelque chose à ajouter à ça.

1398 Alors, selon vous, quel sera l'impact sur les stations Sherbrooke-Trois-Rivières si votre station proposée à Montréal n'est pas autorisée?

1399 Mme COTÉ: Merci. Il n'y a pas d'impact.

1400 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Il n'y a pas d'impact.

1401 Mme COTÉ: Comme on l'a mentionné, chaque projet est viable en soi. Il y a des synergies, évidemment, comme je l'ai mentionné, qui permettraient de rendre les stations respectivement plus efficaces et qui enrichiraient également la qualité du service qu'on donnera dans chacune marché, mais chaque projet est viable individuellement.

1402 M. MAJOR: Je pourrais peut-être ajouter du point de vue programmation, comme différentes stations américaines le font, organisent des concours pour amener des amateurs au Festival international de Jazz de Montréal, il y a des stations existantes actuellement, il y aura peut-être lieu de prévoir certaines promotions pour cet événement qui est majeur et international.

1403 Et plus on va avoir de stations, plus il va y avoir de possibilités d'organiser des promotions très sporadiques sur des grands événements montréalais. Notre journaliste culturel aussi pourrait être interviewé dans le cadre d'événements majeurs sur les ondes des autres stations.

1404 Ça devient un atout d'avoir pour Radio Nord une station à Montréal, et surtout une station spécialisée du point de vue culturel et aussi branchée que sera Couleur Jazz.

1405 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si on prend la station de Montréal, à titre d'exemple, les programmes, les dépenses en programmations resteront les mêmes, même s'il y a d'autres stations ou non?

1406 M. MAJOR: Il n'y a rien de prévu de synergies. Comme je vous expliquais, c'est des choses qui pourraient être possibles. Outre les synergies administratives, il n'y a rien qui est prévu entre les stations actuellement, parce que, évidemment, ça va dépendre de la décision du Conseil pour pouvoir établir ce genre de chose là.

1407 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Maintenant, parlons de la réponse que vous avez soumise dans la même lettre, à la page 2. Deux réponses m'intéressent sur une question du Conseil. Et on parlera de la relation ou bien l'impact, on parle dans notre question des incidences de la transaction avec Astral, que vos demandes de nouvelles licences FM présentent. Autrement, quel sera l'impact de cette transaction. Vous dites, en réponse à cette question, réponse 2B, vous avez une liste de six points de synergies possibles.

1408 Pouvez-vous nous en parler un peu plus de ces synergies qui incluent qu'il y aura accès aux sources de nouvelles nationales internationales; il y aura les traitements différents; partager les infrastructures physiques, et cetera? Pouvez-vous nous en parler un peu plus de ces synergies? Est-ce qu'elles sont un peu plus détaillées et chiffrées que les synergies qu'on vient de discuter?

1409 Mme COTÉ: Non. Madame, tout d'abord, la réponse a été fournie à une question du Conseil qui disait : Pouvez-vous donner des exemples de synergies possibles entre vos services de programmation existants, potentiels et les services additionnels proposés dans vos demandes?

1410 Alors, la liste de synergies que vous retrouvez en réponse à cette question-là, ce sont des exemples de synergies possibles. À ce jour, nous n'avons aucune entente avec TVA ou avec Radiomédia pour exploiter de telles synergies, ce sont des exemples en réponse à la question du Conseil.

1411 Évidemment, si le Conseil décidait d'autoriser la transaction avec Radiomédia, dans laquelle nous sommes partenaires, il serait tout à fait raisonnable qu'on s'assoit ensemble, les deux partenaires, et qu'on voit quelles sont les synergies dont nos stations respectives peuvent profiter.

1412 Et vous avez là une liste des synergies, comme exemples, à titre d'exemple purement en réponse à une question du Conseil.

1413 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, je pense que vous étiez ici pendant la discussion tantôt avec TVA et comme le président a mentionné, il faut dans ces situations-là, peut-être faire les « assumptions », aller de l'avant avec les possibilités et c'est assez détaillé ici.

1414 Ça veut dire, pour moi, que vous présentez les possibilités de synergies. Alors, allons de l'avant sur ce niveau-là, j'ai bien compris la réponse. Mais pourriez-vous élaborer sur la possibilité de ces synergies, surtout la synergie numéro 2 et relier ça à notre discussion tantôt sur les dépenses éditoriales du bureau des nouvelles à Montréal.

1415 Mme COTÉ: Je vais laisser Jean-Pierre...

1416 M. MAJOR: Dans le budget, nous avons alloué un montant d'argent pour s'abonner à un service de nouvelles. Alors, évidemment, c'est le même montant. Si ce n'est pas ce qu'on connaît aujourd'hui comme étant Radiomédia, ça pourrait être une autre agence de nouvelles tout simplement.

1417 On a déjà prévu des montants, mais si jamais le Conseil accepte le transfert des stations Radiomédia actuellement à TVA et Radio Nord, nous allons, évidemment, pour les nouvelles nationales et internationales, privilégier un abonnement où nous avons un investissement.

1418 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si on voit la possibilité de la synergie numéro 1, on parle là de la possibilité d'avoir accès aux salles de nouvelles des stations AM. Tantôt, on a parlé, encore une fois, l'indépendance éditoriale; est-ce que vous avez des commentaires sur le résultat d'une telle synergie?

1419 M. MAJOR: Il y a deux volets à cette information-là, il y a le volet de nouvelles nationales et internationales. Pour nous, il est clair dans la demande de Couleur Jazz, il y a un montant d'alloué pour s'abonner à une agence de nouvelles nationales.

--- Bruit de fond / Background noise

1420 Il y a donc un montant clair pour s'abonner aux nouvelles nationales et internationales, ça ne touche aucunement notre journaliste local ou notre journaliste culturel. Il se peut qu'il y ait des partages de locaux, mais notre journaliste Couleur Jazz va demeurer un journaliste Couleur Jazz, ne sera pas un journaliste de Radiomédia ou du AM.

1421 Mme COTÉ: J'aimerais ajouter aussi sur cette question qu'une synergie avec Radiomédia, ça va être une source de nouvelles parmi d'autres qu'on va exploiter, tout en maintenant l'indépendance éditoriale de notre station locale.

1422 Évidement, on a avantage à avoir un enrichissement des nouvelles nationales et internationales le plus possible par une multiplication des sources qui seraient disponibles pour nous à, évidemment, un tarif ou un coût raisonnable également pour une petite station.

1423 Rappelons-le, c'est une station qui est à vocation musicale d'abord et avant tout. On n'a pas l'intention, dans un marché comme celui de Montréal, où il y a une multitude de sources d'information, où on retrouve évidemment les têtes de réseaux, les trois grands réseaux, également à la télévision, des services spécialisés d'information comme LCN et RDI, de faire concurrence à ces gens-là.

1424 Nous, on peut être efficaces, et comme le mentionnait Jean-Pierre tout à l'heure, c'est au niveau local en offrant une information qui vraiment origine de notre station.

1425 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, finalement, vous pouvez comprendre comment on a lu la réponse à notre 2. Si on revient à la réponse numéro 2a) : la transaction n'a aucun effet. Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction entre numéro 2a) et numéro 2b)?

1426 J'ai de la difficulté à comprendre comment il n'y aura pas d'effet si vous pouvez imaginer ces genres de synergies si la transaction va de l'avant, il y aura des effets et vous dites qu'il n'y aura pas d'effet.

1427 Mme COTÉ: Non, en fait, ce que j'ai mentionné, madame, c'est que nous n'avons aucune entente à cet effet-là pour des synergies, c'est quelque chose qu'on pourrait explorer, mais nos demandes, pour chacun des trois marchés, et c'est comme ça que j'ai compris la question qui était posée par le Conseil, ce sont des demandes qui sont viables individuellement sans que la transaction avec Radiomédia ait un effet. C'est-à-dire que même si elle n'est pas autorisée, nos demandes sont viables. Et c'est comme ça que j'ai interprété les questions.

1428 Et la deuxième partie de la question, c'est : Donnez des exemples de synergies. Bien, c'est ça qu'on a fait, on a donné des exemples de synergies qu'on pourrait vouloir explorer avec nos partenaires, mais il n'y a rien de conclu à cet effet, à ce jour.

1429 M. DORION: J'ajouterais peut-être, madame Pennefather, le fait que, d'une part, comme vous savez, les trois demandes de Montréal, Sherbrooke et Trois-Rivières ont été déposées avant la transaction avec TVA et Radiomédia. Il s'agit de choses tout à fait distinctes qui illustrent la volonté de Radio Nord Communications de devenir un joueur plus présent dans le monde de la radio francophone.

1430 Mais en aucun cas il n'y a de lien entre les deux. Il est évident qu'on espère, si le Conseil nous permet de nous donner une masse critique, une certaine masse critique dans le domaine de la radio, ça va nous permettre de regrouper des ressources au niveau des cadres et du personnel chez nous qui vont avoir une compétence à la radio.

1431 Et, indirectement, il va certainement y avoir des synergies qui vont pouvoir se réaliser. Mais il n'y a pas de lien comme tel et les trois demandes qui sont devant vous sont viables indépendamment les unes des autres et certainement distinctes de la participation que nous avons choisi de prendre par la suite dans le dossier de Radiomédia.

1432 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Maintenant, on tourne vers la question technique. Comme vous le savez, votre requête est compétitive et techniquement exclusive avec une autre requête qui vise l'utilisation de la fréquence 91,9.

1433 Dans un tel cas, le Conseil vise à recueillir l'opinion des compétiteurs afin de... à savoir quel titulaire propose l'utilisation optimale de la fréquence convoitée.

1434 D'un point de vue strictement technique, et je veux dire qu'il faut qu'on reste à l'intérieur du dossier déjà déposé publiquement, madame, de quelle façon votre requête fait-elle un usage optimal de la fréquence 91,9 suite aux informations déjà déposées au dossier public?

1435 Mme COTÉ: Quand on a, évidemment, considéré avec notre ingénieur, monsieur Brian Sawyer, les différentes options possibles, ce sont des petites fréquences et notre objectif...

1436 LE PRÉSIDENT: Excusez-moi, madame Côté. J'ai pensé plus comment on va traiter ce document et je pense qu'étant donné que ça a l'air d'être une intervention, je pense que c'est mieux que vous donniez des copies à TVA Global et Hellenic.

1437 Et avant de considérer si on va le mettre sur le dossier public, on va entendre les objections s'il y en a et s'il n'y en a pas ça peut continuer et sinon on va peut-être faire notre décision si ça va être mis sur le dossier public.

1438 Mme COTÉ: Monsieur le président, ça me convient tout à fait, c'est à la discrétion totale du Conseil. J'ai mis ce document à la disposition des autres requérants tout simplement pour faciliter notre compréhension à tout le monde des différents contours et vraiment je n'en fais pas du tout une demande qui va demander aux autres requérants de se prononcer là-dessus. C'est vraiment pour aider la compréhension.

1439 LE PRÉSIDENT: Non, mais le texte porte sur les autres requêtes et comme ça je pense que c'est juste que eux, les trois, auront l'opportunité de commenter.

1440 Mme COTÉ: Moi, en fait, je me sens tout à fait à l'aise de retirer le document.

1441 LE PRÉSIDENT: Comme vous voulez.

1442 Mme COTÉ: C'était simplement, moi, pour aider la cour, dans un sens.

1443 LE PRÉSIDENT: On peut procéder dans une direction ou dans une autre. Si vous voulez retirer le document, c'est à vous à décider; si vous voulez qu'on traite du document sur le dossier public, on va procéder comme je viens de mentionner.

1444 M. MAJOR: Je pense que la question de madame, on peut y répondre sans tenir compte du document.

1445 Mme COTÉ: Tout à fait.

1446 M. MAJOR: De toute façon, pour le choix du 99,9 et l'optimisation de la fréquence.

1447 LE PRÉSIDENT: Tout à fait, mais avant que ça soit utilisé, je voulais seulement préciser qu'on ne va pas parler du document avant qu'on ait passé ça.

1448 Si vous voulez retirer le document, avant ça, vous pouvez nous dire, mais nous sommes à l'aise de le prendre avec les aspects procéduraux que j'ai décrits.

1449 Mme COTÉ: Alors, je regardais, monsieur le président, tout simplement notre carte, avec notre contour, pour vous dire que la fréquence que nous avons choisie, c'est celle qui nous permet de rejoindre le mieux notre groupe cible francophone, près de 1 777 000 francophones.

1450 Donc, pour le projet que nous vous proposons, c'est la fréquence qui rejoint le mieux notre groupe cible et qui, effectivement, en fait, englobe la ville de Montréal et puis les banlieues nord-est et elle est un peu moins, évidemment, elle pénètre moins les banlieues ouest qui comportent une population plus bilingue et anglophone.

1451 M. MAJOR: Et elle a l'avantage d'avoir reçu l'assentiment d'Industrie Canada auprès de notre ingénieur. Il n'y a pas d'interférence provenant de d'autres marchés, comme celui de Trois-Rivières, par exemple. Alors, notre choix de 91,9, il y a la réponse de madame Côté qui est très claire sur la population francophone et il y avait également qu'on n'entrait pas en conflit.

1452 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. C'est la fin de mes questions et je vous remercie de votre collaboration, surtout avec les interruptions et je vous laisse le dernier mot si vous avez quelque chose à ajouter en réponse à une question que je n'avais pas demandée, allez-y. Merci.

1453 M. MAJOR: Je demanderais à mon président de me donner quelques secondes, s'il vous plaît. C'est la première fois depuis quelques années que j'ai l'occasion de siéger devant le Conseil. La dernière fois ça remonte à 1988; alors, ce n'est pas d'hier. C'est tout un privilège pour moi de vous rencontrer aujourd'hui et de rencontrer ce qu'est devenu le CRTC au fil des années.

1454 Je suis un opérateur radio, surtout versé vers la programmation et la direction générale. J'ai été agréablement surpris de la demande Couleur Jazz et surtout de mon contact avec l'équipe Spectra et le directeur artistique, monsieur Ménard, qui a plus de 6 000 disques de jazz à son bureau; c'est assez impressionnant.

1455 Le fait d'apprendre qu'il y a 100 productions canadiennes à chaque année de disques, ça a été aussi pour moi excitant, parce que je disais : on s'en va dans le jazz. Là, de commencer à travailler sur ce dossier-là, ça a été palpitant. De voir aussi que du côté anglais, ça fait déjà un bout de temps qu'on le reconnaît, avec la remise de trois prix aux Juno et avec un maintenant à l'ADISQ.

1456 Alors, je suis choyé de faire partie de cette équipe et je suis très flatté également d'avoir pu vous rencontrer aujourd'hui. Merci, monsieur Brosseau, et je m'excuse de vous avoir interrompu.

1457 M. BROSSEAU: Je vous remercie de cette occasion et j'en profiterais pour très brièvement, compte tenu de l'heure qui est avancée, vous souligner quelques-unes des caractéristiques qui nous apparaissent placer Couleur Jazz en tête de liste.

1458 Dans un premier temps, Couleur Jazz vous offre un format qui est complémentaire à l'offre actuelle que les Montréalais se voient proposer et je pense que c'est une caractéristique importante, la diversité du format qu'on vous offre.

1459 Dans un deuxième temps, on ne saurait trop insister sur l'importance que peut avoir, pour l'ensemble de l'industrie, des gens qui oeuvrent dans le domaine de la musique de jazz et des musiques voisines de leur offrir une vitrine qui est une vitrine permanente, 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Ces gens-là vont avoir accès au marché de jazz le plus important au Canada.

1460 Montréal est, effectivement, l'endroit où se vendent le tiers des disques de jazz au Canada, bien que sur d'autres façons de l'évaluer, c'est 10 pour cent de la population comme telle.

1461 D'autre part, j'attirerais l'attention du Conseil sur la qualité du partenariat que je crois que nous avons réussi à créer avec Spectra. Sans s'allonger sur nos qualités propres, je me permettrais d'insister sur le fait que l'équipe Spectra est une entreprise très crédible qui a un chiffre d'affaires d'au-delà de 65 millions de dollars par année. C'est probablement la plus importante entreprise des industries culturelles montréalaises et nous sommes particulièrement fiers et nous pensons que sa présence dans le partenariat va nous permettre d'assurer le succès de notre projet.

1462 Couleur Jazz également permet l'accès au marché montréalais à un nouveau joueur, qui est le partenariat Radio Nord/Spectra et je pense que ça peut avoir un intérêt à un moment où dans les dernières années la consolidation a vu le nombre de joueurs réduit d'une façon importante.

1463 Et en finale, j'aimerais vous dire qu'il m'apparaît clair, d'après les études que l'on a faites, que Montréal désire et Montréal mérite d'avoir une station Couleur Jazz et je laisserais à Alain peut-être le loisir de vous élaborer un peu là-dessus.

1464 M. SIMARD: C'est sans doute quelque chose qui fait largement consensus que Montréal doit avoir une radio jazz. J'ai pu comprendre que vous pouviez avoir certaines inquiétudes, à savoir si notre demande en quelque part, étant donné le mot « hybride », pouvait, en fait, on pouvait avoir une intention déguisée de faire finalement une autre radio MOR ou « Easy Listening ».

1465 Je peux vous assurer que ce n'est pas le cas. C'est vraiment 70 pour cent de jazz qui est notre engagement, quand on parle à la demande, de hip-up ou de... C'est pour donner des exemples de comment le jazz a pu influencer certaines musiques. On ne parle pas du hip-up qui joue sur la radio commerciale.

1466 Il y a certaines formes de hip-up qui ont été développées avec des musiciens, avec des saxophonistes et qui font partie de tous les grands festivals de jazz, mais c'est évidemment tès marginal. Il ne faudrait pas interpréter qu'on va jouer du hip-up et du rock et du techno sur les ondes de Couleur Jazz. C'est vraiment 70 pour cent de jazz, tel qu'on peut le voir au Festival.

1467 Et aussi, pour ce qui est de votre inquiétude au niveau de l'accessibilité des musiciens, je peux vous dire que le Festival de Jazz emploie 1 500 musiciens de jazz canadiens et que jamais quiconque n'a pas été choisi par les programmateurs, l'équipe de programmation pour des raisons que je pourrais qualifier de politiques.

1468 Il y a des musiciens comme Yannick Rieux ou Jean Beaudet qui ont déjà critiqué publiquement le Festival, parce qu'ils trouvaient que ce n'était pas assez « pure jazz ». Ils sont toujours mis en vedette année après année. Il y a même des musiciens qui organisent un « Off Festival » et les musiciens qui jouent au « Off Festival » sont engagés au Festival, je pense qu'il ne faudrait pas douter de l'intégrité artistique et de la volonté de remplir le mandat de ce Festival-là et le rôle de l'équipe Spectra au sein de Couleur Jazz s'en porte garant.

1469 Mais ce que je voulais dire, c'est que je pense que Montréal, effectivement, en est rendue là, comme pour paraphraser Lorraine Desmarais, c'est une alternative qu'on va offrir qui est complémentaire à ce que les autres radios offrent.

1470 Une alternative aussi dans la mesure où les gens qui ne veulent pas nécessairement écouter une radio avec beaucoup de bla-bla puis des humoristes qui rient très fort, quelque chose de différent, où on va pouvoir écouter de la musique, élargir nos horizons musicaux.

1471 Une radio qui va être le reflet de la diversité culturelle de Montréal. Puis ça, j'insiste là-dessus, on ne retrouve pas sur les ondes des radios ce qui compose actuellement la diversité culturelle de Montréal, il y a énormément de musiciens et d'artistes, qui viennent de partout dans le monde, qui habitent Montréal actuellement, qui font des disques, qui jouent, non seulement dans les festivals, dans les salles, et qu'on n'entend pas à la radio : les Laudwein Classen, les Paolo Ramos et tant d'autres, vont avoir enfin une radio qui reflète cette réalité-là.

1472 Et vous avez, effectivement, deux projets qui vous sont soumis, qui sont tous les deux, je pense, de très grande qualité.

1473 Ah! je m'excuse. Non, mais je voulais dire que c'est la preuve qu'effectivement il y a de la demande à Montréal, il y a une place pour ça, pour remplir un besoin. Mais je pense que c'est important quand même de dire que si Montréal doit avoir une radio jazz, c'est important qu'elle soit accessible aux francophones, ils constituent certainement 80 pour cent de l'écoute et des acheteurs de disques de jazz à Montréal et la musique de jazz ou jazzée francophone qui occupe une part importante doit être reflétée dans cette radio-là. Et je vous remercie.

1474 LE PRÉSIDENT: Monsieur Simard, comment est-ce qu'on sait la langue maternelle d'un acheteur de disque de jazz?

1475 M. SIMARD: On peut savoir, je peux vous dire, sur le site du Festival, on a une tente qui vend des disques de jazz et il y a un magasin de disques aussi, le magasin Archambault de la Place des Arts. Ces trois magasins de disques là vendent, pendant le Festival de Jazz plus de disques qu'ils en vendent n'importe quand dans l'année et on a des sondages sur le site du Festival qui indiquent que 80 pour cent de la clientèle est francophone et, évidemment, les vendeurs nous font rapport.

1476 LE PRÉSIDENT: Ce n'est pas un sondage scientifique, n'est-ce pas?

1477 M. SIMARD: Celui du 80 pour cent est scientifique, oui.

1478 LE PRÉSIDENT: On demande à l'acheteur : Quelle est votre langue maternelle?

1479 M. SIMARD: Les gens qui sont sur le site du Festival.

1480 LE PRÉSIDENT: Pardon?

1481 M. SIMARD: Ça, c'est les gens qui viennent sur le site du Festival, ils sont à 80 pour cent francophones.

1482 LE PRÉSIDENT: Mais qui fait les sondages, comment est-ce qu'on sait?

1483 M. SIMARD: Décarie & Complices, ça fait partie des questions qui sont demandées.

1484 LE PRÉSIDENT: Dans votre évaluation que vous avez du Festival?

1485 M. SIMARD: Oui, c'est un sondage qui est effectué.

1486 LE PRÉSIDENT: Et vous posez la question : Est-ce que vous achetez des disques, et comme ça vous...

1487 M. SIMARD: Ça et la langue maternelle et la moyenne d'âge des gens sondés est de 44 ans. Vous savez, la moyenne d'âge est de 44 ans des gens qui viennent au Festival de Jazz.

1488 LE PRÉSIDENT: Ah! des jeunes.

--- Rires / Laughter

1489 LE PRÉSIDENT: Madame Wylie?

1490 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous avez mentionné plus tôt que Spectra a un code d'éthique ou de déontologie, est-ce que vous seriez en mesure de nous indiquer certaines de ses clauses qui rassureraient ceux qui ont des inquiétudes à la possibilité de bénéficier de façon indue du partenariat entre vous deux?

1491 Est-ce que vous pouvez nous indiquer quelles clauses de ce code d'éthique vous empêcheraient de faire ça et donneraient un certain réconfort à ceux qui s'en inquiètent?

1492 M. SIMARD: Ce code est aussi un manuel à l'intention des employés administratifs qui vise à faire en sorte que, premièrement, toute transaction entre le Festival de jazz et une compagnie apparentée à l'équipe Spectra doit être faite à des conditions meilleures que celles offertes à un tiers.

1493 Par exemple, l'équipe Spectra est propriétaire de différentes salles de spectacles, dont le Spectrum, qui est utilisé par le Festival de Jazz pendant le Festival. Le fait que le Festival de Jazz utilise le Spectrum, et ça a été corroboré par la firme KPMG, par la SODEC, fait en sorte que c'est une économie pour le Festival et non un avantage pour Spectra.

1494 De la même façon, évidemment, cette vérification-là fait en sorte de vérifier que le Festival de Jazz est indépendant de Spectra. Par exemple, quand vous faisiez référence au club de jazz qui est prévu avoir lieu dans le complexe Spectrum.

1495 Le complexe Spectrum, Spectra va avoir des intérêts là-dedans, minoritaires, c'est un édifice qui va être construit avec Daniel Langlois, d'Ex-Centris et LGF, mais le club de jazz en question sera opéré par le Festival de Jazz et non par Spectra.

1496 Et tous les profits qui vont venir de ce club de jazz-là ou tous les profits qui viennent de la vente de la bière sur le site du Festival de Jazz, Spectra ne touche pas un sou là-dessus, c'est complètement indépendant, c'est le Festival de Jazz, et ces revenus-là lui permettent de faire son mandat de promotion pour la musique de jazz et plus spécifiquement les musiciens, le jazz canadien.

1497 Donc, si, par exemple, Radio Couleur Jazz louait le club de jazz du Festival, ça n'apporte rien à Spectra. Ça peut permettre, par contre, de bénéficier d'une synergie puis des moyens, des outils de promotion du Festival international de Jazz pour faire faire plus de millage aux musiciens canadiens qui feraient l'objet donc de ces concerts-là. Vous comprenez? Est-ce que c'est suffisant?

1498 CONSEILLÈRE WYLIE: Ça affecte aussi votre rôle de producteur qui vous empêcherait, à ce moment-là, et pas simplement de donner des prix avantageux, mais aussi de refuser d'en octroyer à qui que ce soit, qui est l'inquiétude qui a été soulevée?

1499 M. SIMARD: D'octroyer? Je voudrais bien vous comprendre.

1500 CONSEILLÈRE WYLIE: D'octroyer des droits de radiodiffusion, disons?

1501 M. SIMARD: Ah! bien oui.

1502 CONSEILLÈRE WYLIE: À d'autres stations de radio qui voudraient avoir un bloc jazz? Je crois que c'est l'inquiétude qui est soulevée, que vous ne soyez pas dans une position où vous pouvez, en fin de compte, empêcher d'approvisionner...

1503 M. SIMARD: Définitivement. Ça ne serait pas, premièrement, dans l'intérêt du Festival, puis ça mettrait en jeu toute sa crédibilité. De la même façon que si un spectacle est produit pour Radio Couleur Jazz, est produit par le Festival de Jazz » et non par Spectra, il reste que le Festival de Jazz ne pourrait se permettre en aucun cas de favoriser une filiale de Spectra, ce serait une violation du code d'éthique, d'une part.

1504 Et, d'autre part, l'intérêt à long terme du Festival de Jazz, c'est de collaborer avec tous les radiodiffuseurs, tous les télédiffuseurs. Cet événement-là réussit à rallier et à faire consensus. On met à une même table, si vous regardez les programmes du Festival de Jazz qui sont là, vous allez voir les logos de postes de radio tout à fait concurrents pour la première fois réunis. Et le Festival de Jazz ne peut faire autrement.

1505 Il faut dire que Couleur Jazz, c'est une station locale à Montréal uniquement, alors que, par exemple, Radio-Canada diffuse à travers le Canada, les enregistrements notamment qu'il fait au Festival international de Jazz de Montréal et le rayonnement du Festival de Jazz, on cherche, évidemment, à ce qu'il soit même plus que pancanadien, qu'il soit à l'échelle mondiale.

1506 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous mentionniez que ce ne serait pas à votre avantage. En ce moment, mais possiblement l'inquiétude qui est soulevée, c'est que cet avantage-là changerait maintenant que vous êtes partenaire avec une radio qui, justement, va faire de la musique jazz, qui va présenter de la musique jazz. Alors, voilà pourquoi ces questions sont posées. Et c'est simplement pour nous assurer au dossier public que ces revendications-là ont des réponses.

1507 M. SIMARD: Je comprends qu'on puisse s'inquiéter, puis qu'on souhaite que ça ne soit pas le cas.

1508 CONSEILLÈRE WYLIE: Parce que vos intérêts à vous vont changer si nous vous accordions une licence.

1509 M. SIMARD: Écoutez, depuis 24 ans, le Festival de Jazz existe et jamais il n'a favorisé les intérêts de Spectra, jamais il n'a favorisé les artistes qui sont dans l'agence de Spectra ou même à l'époque où Spectra était impliquée dans la maison de disque Audiogram, avant 92, jamais personne n'a reproché que ça favorise les artistes d'Audiogram.

1510 Parce qu'on était sur un code d'éthique absolument rigoureux. Et comme je disais, on était même victimes du syndrome du frère de l'arbitre, pour être sûrs qu'on ne pouvait pas créer même de suspicion de conflit, on a mis les choses nous-mêmes de façon à ce que ce soit...

1511 CONSEILLÈRE WYLIE: Ce que vous nous dites, c'est que cette attitude-là sera transportée vis-à-vis vos relations avec les radiodiffuseurs, même si vous en devenez un?

1512 M. SIMARD: Définitivement, parce que moi, évidemment, je porte deux chapeaux, mais en tant que président du Festival de Jazz je ne pourrais jamais me permettre de prendre le risque de me faire accuser d'avoir favorisé une radio dans laquelle je suis actionnaire, c'est sûr.

1513 CONSEILLÈRE WYLIE: Merci.

1514 LE PRÉSIDENT: Madame Moore?

1515 Mme MOORE: Merci, monsieur le président. Dans sa décision CRTC-2002-90 relative à la transaction Astral/Télémédia, le Conseil a élaboré une condition d'approbation relative au maintien de la diversité des formules musicales et aussi en vue d'assurer aux artistes canadiens et canadiennes de langue française un accès équitable aux ondes.

1516 Je voulais savoir si vous seriez disposés à accepter une condition de licence comme ça et cette condition implique, par exemple, le dépôt d'un rapport annuel, dont la formule aura été développée en collaboration avec l'ADISQ et L'IDA?

1517 Mme COTÉ: Oui, tout à fait, maître, nous sommes disposés à accepter une telle condition de licence, avec plaisir.

1518 Mme MOORE: Merci. Merci, monsieur le président.

1519 LE PRÉSIDENT: Merci, madame Moore.

1520 Merci, madame, messieurs, pour votre présentation. On va vous voir à la phase des interventions. Et on reprend demain matin à 9 h 30 avec le prochain article.

1521 We will resume tomorrow morning at 9:30 with the next item.

--- L'audience est ajournée à 1820 pour reprendre

le mardi 4 février 2003 à 0930 / Whereupon

the hearing adjourned at 1820, to resume on

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