ARCHIVED - Transcript - Québec, Quebec - 2002-02-20
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Please note that the Official Languages Act requires that government publications be available in both official languages.
In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.
However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.
TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET :
MULTIPLE LICENSING, BROADCASTING AND
OWNERSHIP APPLICATIONS /
DEMANDES DE LICENCES, RADIODIFFUSION ET
DE PROPRIÉTÉS MULTIPLES
HELD AT : |
TENUE À: |
Congresses Center 1000, René-Lévesque Blvd. E. Quebec, Quebec February 20, 2002 |
Centre des Congrès 1000, boulevard René-Lévesque E. Québec (Québec) Le 20 février 2002 |
Volume 3
Transcripts
In order to meet the requirements of the official Languages Act, transcripts of proceedings before the Commission will be bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members and staff attending the public hearings, and the Table of Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication sousmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience publique.
Canadian radio-television and
Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et
des télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Multiple licensing, broadcasting and
Ownership applications /
Demandes de licence, radiodiffusion et
De propriétés multiples
BEFORE / DEVANT :
Charles Dalfen Chairperson / Président
Andrée Wylie Vice-Chairperson/
Vice-présidente
Joan Pennefather Commissioner/Conseillère
Andrée Noël Commissioner/Conseillère
Jean-Marc Demers Commissioner/Conseiller
ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS :
Gino Grondin Legal Counsels
Nathalie Turmel Conseillers juridiques
Réjean Myre Hearing Manager and
Secretary / Gérant de
l'audience et secrétaire
Pierre Lebel Hearing Secretary /
Secrétaire de l'audience
HELD AT : |
TENUE À: |
Congresses Center 1000, René-Lévesque Blvd, E. Quebec , Quebec February 20, 2002 |
Centre des Congrès 1000, boulevard René-Lévesque E. Québec (Québec) Le 20 février 2002 |
Volume 3
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
PAGE / PARA NO.
Application by / demande par
Genex Communications inc. (suite) 562 / 2314
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR
Gilles Parent 694 / 3061
ADISQ 740 / 3345
Julie Berthold 773 / 3560
Bernard Labrecque 786 / 3641
Productions New Rock 791 / 3667
S.O.S. Grossesse et Miels-Québec 817 / 3835
Promotions Dan Bibo inc. 829 / 3909
Marc Landriault 846 / 4015
REPLY BY / RÉPLIQUE PAR
Genex Communications inc. 855 / 4064
- --- Upon commencing at 9 :35 a.m. / L'audience débute à 9h35
- LE PRÉSIDENT : À l'ordre, s'il vous plaît! Order, please!
- M. F. DELANEY: Du code de Genex, on s'est aperçu que deux (2) articles avaient été oubliés. Alors, j'aimerais déposer une nouvelle version du code de déontologie avec votre permission, qui contient deux (2) articles qui avaient été oubliés. Je pourrais le déposer auprès du secrétaire.
- LE PRÉSIDENT: Oui, je vous en prie. Est-ce que vous voulez lire les paragraphes qui sont en discussion?
- M. F. DELANEY: Alors, les deux (2) articles qui avaient été oubliés, c'était sur la dernière page d'ailleurs, et ce sont les suivants.
- L'utilisation des propos grossiers et/ou vulgaires qui ne font pas partie du langage courant n'ont pas leur place dans la programmation.?
- Cet article n'est pas tout à fait conforme au code de Métromédia car il tient compte de la décision du Conseil dans le cas de CKRS, dont Mme Wylie faisait état hier.
- Et le dernier article, 4.5: « L'animateur, journaliste et autres participants à une émission d'information doivent s'assurer que leurs propos, commentaires ou reportages n'interfèrent pas sur le droit de toute personne à un procès juste et équitable. »
- Voilà les deux (2) articles.
- LE PRÉSIDENT: Merci. Mme Wylie.
- MME A. WYLIE: Bonjour, M. Demers et vos collègues. Alors voilà, comme je vous ai avertis hier, nous commençons par parler des rubans-témoins.
- Vous savez que l'article 8 du règlement sur la radio exige, entre autres, que tout titulaire conserve un enregistrement magnétique clair et intelligible ou une autre copie conforme de toute matière radiodiffusée pour une période de quatre (4) semaines à compter de la date de radiodiffusion.
- Le Conseil a expliqué à maintes reprises dans ses décisions qu'adhérer à cette exigence est fondamental pour qu'il puisse prendre ... pour qu'il puisse, entre autres, faire sa propre vérification du contenu diffusé et aussi donner suite aux plaintes qui pourraient être déposées par le public sur la programmation des radiodiffuseurs.
- Les rubans-témoins que vous avez soumis à la requête du Conseil pour les semaines du deux (2) au huit (8) juillet deux mille (2000) et du trente et un (31) décembre deux mille (2000) au six (6) janvier deux mille un (2001) étaient incomplets.
- Dans une lettre du dix-neuf (19) janvier, par exemple, Genex nous signifiait qu'ils s'étaient munis d'un nouvel appareil pour pouvoir s'assurer que ses rubans-témoins étaient un outil... que l'outil que vous aviez était suffisant pour vous assurer que vous pourriez faire l'archivage exigé par le règlement.
- Et dans une lettre du dix-neuf (19) mars, vous nous disiez que vous aviez, de fait, mis cet appareil complètement en place.
- Est-ce que si nous vous demandions... Vous avez répété aussi, dans votre présentation d'hier, que vous étiez bien muni de l'appareil nécessaire pour avoir des rubans-témoins qui soient toujours fiables.
- Est-ce que si nous vous demandions de nous déposer vos rubans-témoins pour la semaine dernière, vous êtes satisfait qu'ils seraient complets?
- M. P. DEMERS: Permettez-moi tout d'abord un peu de réexpliquer ce qui a pu survenir.
- Il faut comprendre que, lorsqu'on a fait l'acquisition de CHOI, cette station-là avait subi de larges pertes depuis de nombreuses années.
- Et d'un point de vue technique, elle était dans un état lamentable, autant au niveau des rubans-témoins que des consoles, que des micros, que de l'émetteur. Nous avons dû, au fil des cinq (5) dernières années, et même malgré les déficits financiers, investir des sommes substantielles au niveau des équipements techniques.
- Et lorsque les événements sont arrivés en juillet quatre-vingt-dix-neuf (99), on a réalisé que nos équipements qui reposaient sur des bandes sonores analogiques et qui reposaient sur une intervention humaine pour changer les rubans à fréquence régulière, nous avaient occasionné certaines difficultés.
- Peut-être parce que nos animateurs et nos employés sont très familiers avec les fonctions informatiques et beaucoup moins familiers avec des équipements à rubans, puisqu'on en utilise de moins en moins.
- On a, à ce moment-là, fait les recherches pour trouver de nouveaux équipements beaucoup plus modernes, en format numérique, que nous avons acquis et, dans le délai, ont été implantés en février ou mars de l'année deux mille (2000).
- Aujourd'hui, elles sont en fonction depuis cette date. On a même un système de back-up complet, donc tout est enregistré en double.
- Et je suis très confiant qu'on pourrait vous fournir les rubans de n'importe quelle semaine des derniers trois (3) mois puisqu'on maintient maintenant quatre-vingt-dix (90) jours d'enregistrement et que j'ai moi-même accès à ces rubans-là en direct de mon ordinateur, de mon bureau personnel.
- Et lorsque certains propos peuvent m'être soulevés, je me gêne pas pour aller vérifier directement au niveau de l'enregistrement s'il est disponible.
- Et dans les dernières semaines, jamais je n'ai eu de difficultés à retrouver un enregistrement sonore à cet effet.
- Alors, pour répondre à votre question, précisez-moi les journées et les dates et on pourra faire parvenir en format électronique au Conseil, même, je pense qu'il y a une réglementation sur la forme que ça doit être fait, les enregistrements que vous désireriez avoir.
- Mme A. WYLIE: Est-ce qu'il y a une personne qui est particulièrement responsable de ce fonctionnement?
- M. P. DEMERS: On a un technicien à temps plein qui est en charge de tous les équipements techniques quels qu'ils soient et qui surveille l'opération même de ces équipements-là.
- Et comme je vous dis, il y a un équipement en back-up. Et dans le quotidien, on est souvent amenés à aller revoir certaines informations soit pour des propos commerciaux, soit pour des propos qui ont pu être tenus en ondes.
- Et comme je vous le dis, jamais je n'ai constaté de défaut au niveau de l'équipement. Et je pense que notre technicien est avisé dès qu'il y a un défaut sur un des deux (2) équipements, l'autre prend la relève.
- Mme A. WYLIE: Et c'est un système qui va continuer dans le futur?
- M. P. DEMERS: Tout à fait.
- Mme A. WYLIE: Pas seulement pour se préparer pour aujourd'hui?
- M. P. DEMERS: Non, c'est un système qui a été établi en permanence. D'ailleurs, les rubans-témoins analogiques ont été, je crois, retirés puisqu'on est maintenant très confiants de la fiabilité des équipements.
- Mme A. WYLIE: Alors, avez-vous d'autres raisons en plus de celles que vous venez de nous élaborer pour nous convaincre qu'il n'est pas nécessaire d'émettre une ordonnance pour vous obliger à vous conformer à l'exigence du règlement à ce sujet?
- M. P. DEMERS: On n'a pas d'autres raisons si ce n'est de vous réaffirmer qu'on a une technologie très moderne, dotée d'un système de back-up en format numérique qui est disponible et qu'on peut facilement vous acheminer quelque extrait que ce soit de notre programmation, ils sont enregistrés heure par heure et même moi, j'arrive à m'y retrouver.
- Mme A. WYLIE: Maintenant, parlons de musique vocale française. L'article du règlement sur la radio exige que tout titulaire d'une station de radio commerciale de langue française consacre, au cours de toute semaine de radiodiffusion, soixante-cinq pour cent (65 %) des pièces musicales de catégorie 2 qu'elle a diffusées à des pièces musicales vocales de langue française diffusées intégralement; et entre six heures (6 h 00) et dix-huit heures (18 h 00) du lundi au vendredi, cinquante-cinq pour cent (55 %) de ces pièces musicales.
- Sans, au début, vous adresser aux différentes interprétations entre vous et le Conseil en ce que cette exigence veut dire et sans parler de votre perspective sur la justesse ou la valeur ou la pertinence de cette exigence, quelle est votre compréhension du but du Conseil quand il l'a établie?
- M. P. DEMERS: J'imagine que l'objectif est de laisser une large place à la culture québécoise particulièrement au niveau des radiodiffuseurs du Québec.
- Mme A. WYLIE: Maintenant, encore une fois, de façon générale et sans vous adresser aux différentes interprétations, quelle est votre compréhension de l'exercice qui est effectué par le Conseil pour vérifier si un titulaire est en confirmité avec cette exigence?
- M. P. DEMERS: L'expérience des dernières années me porte à comprendre que le Conseil va procéder à des enquêtes ou à des analyses de la programmation d'un titulaire suite à des plaintes.
- Et dans mon cas, ce que j'ai du moins constaté avec chagrin, c'est que ça a été provoqué par des plaintes de mes compétiteurs.
- Mme A. WYLIE: Ma question est beaucoup plus simple. Quelle est votre compréhension du calcul qui se fait ou de l'exercice qui se fait pour vérifier?
- M. P. DEMERS: Bien, de ce que j'ai vu des analyses, c'est qu'ils ont procédé à une écoute complète et totale de notre programmation à la lumière de ce que la loi demande qu'on diffuse et ils ont fait la corrélation entre ce qui avait été mis en onde et ce qui est prévu par la loi.
- Mme A. WYLIE: Et cette corrélation, comment se fait-elle? Je veux simplement voir comment vous envisagez...
- M. P. DEMERS: Si je comprends la loi?
- Mme A. WYLIE: ... qu'on fait l'exercice? Parlez-moi simplement de comment on arrive à ce pourcentage.
- M. P. DEMERS: Ah. Soixante-cinq pour cent (65 %) de contenu de musique vocale de langue française du lundi au dimanche de six heures (06 h 00) le matin à minuit; cinquante-cinq pour cent (55 %) de contenu de musique vocale de langue française du lundi au vendredi...
- Mme A. WYLIE: Oui, mais comment on y arrive?
- M. P. DEMERS: Par le calcul du nombre de pièces.
- Mme A. WYLIE: Voilà! Alors, vous accepteriez avec moi qu'il s'agit d'un dénominateur et d'un numérateur et que le dénominateur contient?
- M. P. DEMERS: Contient? Le dénominateur contient la musique vocale de langue française ou... le numérateur contient la musique vocale de langue française, le dénominateur contient la musique vocale de langue française et les autres musiques vocales.
- Mme A. WYLIE: Et voilà! Alors, vous accepteriez ou accepteriez-vous que diffuser une version... que diminuer le nombre de pièces distinctes au dénominateur réduit le nombre de pièces de langue française requis au numérateur pour satisfaire le pourcentage de soixante-cinq pour cent (65 %) et de cinquante-cinq pour cent (55 %)?
- En d'autres mots, si vous réduisez le nombre de pièces au dénominateur, c'est-à-dire le total de toutes les pièces...
- M. P. DEMERS: Oui.
- Mme A. WYLIE: ... de catégorie 2, accepteriez-vous qu'à ce moment-là, le numérateur peut être beaucoup plus petit pour arriver à soixante-cinq pour cent (65 %) et à cinquante-cinq pour cent (55 %)?
- M. P. DEMERS: Évidemment.
- Mme A. WYLIE: Voilà! Accepteriez-vous aussi que si vous diffusiez une version raccourcie des pièces musicales de langue française qui sont au numérateur, pour satisfaire le pourcentage exigé par le règlement, que vous satisfaisez les exigences tout en accordant moins de temps d'antenne à la musique française... de langue française?
- M. P. DEMERS: Sur une base théorique, oui.
- Mme A. WYLIE: Et que vous accepteriez, à ce moment-là, qu'il y aurait moins de langue française à l'antenne et plus de place pour de la musique de langue anglaise et qui serait contraire à ce que nous avons établi et le but du Conseil?
- Que vous soyez d'avis que c'est pertinent ou juste, il y aurait moins de musique de langue française à l'antenne?
- M. P. DEMERS: Tout dépend comment vous les mesurez. Ma compréhension...
- Mme A. WYLIE: Non. On parle généralement maintenant. Je veux voir si vous comprenez bien l'exercice et le but. Voilà! Alors, si on raccourcit le numérateur et on augmente le dénominateur, l'effet est de diminuer la capacité ou l'apport de la station en question au but du Conseil.
- Et je remarque que vous-même, à la page 3 de votre lettre du dix-neuf (19) janvier, vous dites que le refus de certaines pièces au dénominateur, à la page 3 de cette lettre, je vous cite: « Le refus de ces montages a un impact de cent vingt-six (126) chansons anglophones supplémentaires sur le calcul du contenu canadien et francophone. »
- Donc, vous acceptez que c'est le résultat. Et je crois que, hier, dans votre présentation à la page 8, vous faites le même commentaire, que je vous cite encore: « Le rejet de ces montages a eu évidemment comme impact de faire augmenter de façon significative le nombre de chansons anglophones et de réduire substantiellement le poids des pièces de musique vocale de langue française aux fins du calcul retenu par le personnel du Conseil. »
- Alors, vous auriez pu me lire ce paragraphe-là, on aurait évité cet exercice. Vous semblez très bien comprendre ici quel est le but de l'exercice et comment il est effectué.
- Alors, voilà pour la base. Le but du Conseil est la façon de le faire qui n'est pas tellement compliquée.
- Le Conseil a effectué quatre (4) analyses de votre programmation en ce qui concerne la musique vocale française. Et les résultats de chaque analyse vous ont été transmis. Et vous avez eu l'opportunité de transmettre vos commentaires au Conseil.
- Les résultats, que nous vous avons transmis et que vous connaissez bien, étaient donc, pour la première fois, pour la semaine entière, soixante-trois point quatre pour cent (63.4 %) et cinquante et un point six pour cent (51.6 %) pour la semaine au lieu de cinquante-cinq (55).
- Et la deuxième fois, de cinquante-sept pour cent (57 %) et quarante point six pour cent (40.6 %), cinquante-cinq point sept (55.7) au lieu de soixante-cinq (65) et quarante-six (46), cinquante-trois point deux pour cent (53.2 %) et trente-sept point neuf pour cent (37.9 %) pour la semaine du lundi au vendredi à la dernière analyse.
- Et je vous fais remarquer au départ que malgré les préoccupations du Conseil, l'écart entre le résultat des analyses et le respect du règlement s'est aggravé entre quatre-vingt-dix-neuf (99) et deux mille un (2001), comme vous le voyez, sauf dans un cas.
- Donc, par exemple, en ce qui concerne la musique de langue française du lundi au vendredi, nous avions à la première analyse, qui s'est effectuée en quatre-vingt-dix-neuf (99), cinquante et un point six pour cent (51.6 %) au lieu de cinquante-cinq (55), pour nous retrouver à la dernière analyse, qui était la semaine du vingt et un (21) au vingt-sept (27) janvier deux mille un (2001), à trente-sept point neuf pour cent (37.9 %).
- Dans votre correspondance et, encore hier, à la page 8 de votre présentation, vous plaidez non coupable à toute non-conformité à l'égard de la musique vocale française.
- Et il y a évidemment un différend entre vous et le Conseil sur le résultat des analyses. Et ce différend tourne, à mon avis, sur deux (2) choses.
- L'interprétation du mot « montage » et le fait que vous comptabilisez, au numérateur du calcul des pièces de langue française, les pièces musicales de langue française en version plus courte qu'une autre version de la même pièce qui est accessible. D'accord?
- M. P. Demers: Tout à fait vrai.
- Mme A. WYLIE: Et voilà! Donc, parlons des montages. Notre analyse démontre que vous calculez comme une seule pièce musicale, que vous classifiez comme un montage, des arrangements de pièces de catégorie 2 de langue anglaise avec interruption entre chacune pour annoncer le titre et l'interprète de la pièce suivante et sans aucun enchaînement entre chaque pièce.
- Pour la semaine du deux (2) au huit (8) juillet deux mille (2000), j'ai compté ou décelé moi-même une vingtaine de ces arrangements qui n'ont pas été comptabilisés par le Conseil.
- Et cette analyse-là a été faite du lundi au vendredi, donc cinq (5) jours et ce qui nous donne à peu près une moyenne de quatre (4) de ces montages par jour, qui peut quand même ajouter énormément au dénominateur pour le calcul.
- Je voudrais que vous m'expliquiez comment un tel arrangement satisfait la définition d'une seule pièce musicale qui doit, selon le règlement, être diffusée sans interruption.
- Parce que si vous comprenez, le Conseil n'a pas voulu empêcher les montages, mais il en a fait une définition qui est dans le règlement et aussi qui se trouve en partie dans l'avis public qui a été émis pour expliquer le règlement.
- Et tout d'abord, je vous fais remarquer qu'une pièce musicale doit être d'une minute ou plus et diffusée sans interruption. Et un montage peut être une pièce musicale, mais c'est évident qu'elle doit, elle aussi, le montage devenant une seule pièce musicale, doit être diffusée sans interruption.
- Alors, expliquez-moi comment ces arrangements où il y a des interruptions pour annoncer la pièce suivante et l'interprète, et caetera, peuvent être calculés comme un montage.
- M. P. DEMERS: Un, dans la majorité de nos montages, il y a toujours une thématique ou un lien qui existe, qui est très serré entre chacune des pièces, que ce soit... On l'a fait valoir dans notre discours hier, sur les montages nouveautés, ça a vraiment comme objectif d'introduire de nouvelles pièces.
- Et la meilleure manière d'introduire une nouvelle pièce, c'est quand même de mentionner généralement l'artiste et le titre de la pièce.
- Ces ajouts qui sont faits au niveau du montage sont aussi de pratique courante dans l'industrie mais ne sont là que pour qualifier l'extrait de la pièce qui va être incorporé dans le montage et jamais il y a interruption complète du montage puisque la musique est complètement, je dirais, enchaînée l'une à la suite des autres.
- Ce n'est qu'une voix qui s'en vient par-dessus la musique, qui va qualifier la pièce ou l'extrait de la pièce qui va être intégré dans le montage.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, rien ne vous empêche de diffuser des pièces musicales de catégorie 2 vocales et qu'elles soient d'une minute dix (1:10) secondes ou d'une minute seulement, le Conseil accepte ça.
- La question est: « Est-ce qu'on peut en diffuser cinq, six (5-6) et dire ça en est une seulement quand il y a des interruptions »
- Alors, cette façon de faire est la vôtre. Vous pouvez le faire. La question devient: Est-ce qu'il y a vraiment une seule pièce musicale dans cet arrangement pour le but de nos calculs »
- Mais vous pouvez faire ce que... absolument. Ce que le Conseil a fait, évidemment, c'est de dire: Ce n'est pas un montage, donc si j'y trouve cinq (5) pièces d'une minute ou plus où il y a des interruptions dans le montage, je calcule six (6) pièces, pas une.
- M. P. DEMERS: Je comprends bien ce que le Conseil a fait et, à notre avis, il n'y a pas d'interruption au niveau du montage. Il s'agit bien de cinq (5) ou de six (6) extraits de pièces musicales de langue anglaise généralement qu'on considère comme un montage parce qu'elles sont enregistrées de manière serrée et qu'il y a un thème autour d'eux.
- Mme A. WYLIE: Est-ce que vous acceptez que nous avons trouvé, entre chaque pièce, une interruption où une voix annonce la pièce suivante et l'interprète suivant?
- M. P. DEMERS: Dans certains montages, oui. Je serais pas en mesure de vous dire aujourd'hui dans l'intégralité des montages, c'est le cas. Toutefois, on le fait à chacune des pièces qui peuvent être introduites, qu'on cherche à qualifier.
- Mme A. WYLIE: Est-ce que vous accepteriez que cette voix de l'animateur est une interruption?
- M. P. DEMERS: Je crois pas que cette voix de l'animateur est une interruption de la musique puisque la musique est sous-jacente, elle est encore présente lorsque la voix de l'animateur est là.
- Mme A. WYLIE: Maintenant, je ne sais pas si vous êtes... je crois que le personnel vous a guidé vers l'avis public du Conseil 98-132, sinon j'en cite quelques paragraphes.
- Au paragraphe 28, le Conseil disait et je cite: « Compte tenu de ces préoccupations, le Conseil désire préciser que l'obligation de faire jouer intégralement les pièces musicales visent non pas à contrecarrer les pratiques de programmation courante des stations de radio mais bien à empêcher le montage systématique de pièces musicales. »
- Et ici, on dit « canadiennes et de langue française », évidemment, pour éviter qu'on le fasse au niveau des pièces de langue française et qu'on raccourcisse et qu'on compte... qu'on fasse l'inverse de ce que vous voulez faire, qui est de calculer chaque pièce d'un montage comme une pièce distincte, tandis que vous, vous avez plusieurs pièces distinctes que vous voulez classifier comme montage.
- Parce que, comme nous avons discuté plus tôt, le résultat est inverse au but du Conseil. Il peut être peut-être le résultat que vous voulez mais d'avoir plus de place pour la musique de langue anglaise mais qui est évidemment l'inverse du but du Conseil.
- Et au paragraphe 42 de ce même avis public, le Conseil disait et je cite: « Par conséquent, le Conseil désire préciser que pour être classé comme montage, l'émission devrait consister en des extraits musicaux très serrés et liés par des éléments communs, comme le rythme ou le thème. »
- Plusieurs extraits de musique sans rapport joués les uns à la suite des autres ne seront donc pas considérés comme constituant un montage même s'ils sont du même artiste .?
- Et dans les cas où il n'est clair si l'émission est un montage ou une série de pièces écourtées, le Conseil considérera l'émission comme une série de pièces écourtées.?
- Alors, « très serrés », pour moi, se réfère à sans interruption. Alors, il s'agit de beaucoup plus d'un thème commun, il s'agit surtout, à l'avis du Conseil, qu'il n'y ait pas d'interruption dans cet arrangement.
- Quelle est votre interprétation de « très serrés »?
- M. P. DEMERS: Nos montages sont faits à l'aide d'un équipement informatique qui enchaîne systématiquement une pièce à la suite de l'autre et qu'elles sont intégrées.
- Qu'il y ait l'ajout d'une voix à l'intérieur supplémentaire à la trame musicale, ça veut pas dire qu'il y a une interruption.
- Notre interprétation, on est bien au fait des interprétations. D'ailleurs, on est un peu étonnés qu'une pièce écourtée en anglais devienne une pièce musicale, alors qu'une pièce écourtée en français disparaisse complètement des calculs du Conseil. Mais...
- Mme A. WYLIE: Mais il s'agit de lire le règlement qui, justement, s'inquiète de la diffusion intégrale des pièces de langue française. Et si vous regardez le règlement, ce mot « diffusé intégralement » s'adresse à la musique canadienne et à la diffusion de musique de langue française.
- Le Conseil ne s'inquiète pas trop de la musique...
- M. P. DEMERS: Vous remarquerez qu'à l'intérieur de nos montages...
- Mme A. WYLIE: ... de langue anglaise pour la diffusion intégrale.
- M. P. DEMERS: Vous remarquerez qu'à l'intérieur de nos montages, il arrive très fréquemment qu'il y a des pièces musicales de langue anglaise mais canadiennes.
- L'objectif de ces montages-là a d'abord et avant tout l'objectif de donner un maximum de visibilité à de nouvelles pièces qui nécessitent ce genre de diffusion à fréquence régulière pour pouvoir être connu de notre public.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, vous êtes complètement libre de poursuivre ce but qui est très légitime, mais il s'agit de compter les pièces une par une, si elles ont plus d'une minute et si elles sont un arrangement avec des interruptions plutôt qu'un montage comme défini.
- Est-ce que vous diffusez des montages de pièces de langue française?
- M. P. DEMERS: Non, nous ne diffusons pas de montages de pièces de langue française. Toutefois, un des indicateurs lorsqu'on lit le règlement, un autre des indicateurs pour nous, pour savoir ce qu'est un montage acceptable, et comme on l'a fait valoir dans une communication avec le Conseil, on a regardé ce qui se fait au niveau de notre compétition, pour avoir un indicateur de qu'est-ce qui peut être acceptable, qu'est-ce qui ne peut pas être acceptable parce que ce n'est pas si évident que ça de savoir, ça, c'est un montage acceptable, ça, c'est un montage qui est inacceptable.
- Mme A. WYLIE: Alors, nous en reparlerons comment on pourrait clarifier pour vous. Maintenant, je regarde à la page 9 de votre présentation d'hier où, suite à votre déclaration de non-culpabilité en ce qui concerne la musique vocale de langue française, vous nous dites et je vous cite: « Suite aux éclaircissements que nous espérons obtenir, nous sommes disposés à revoir nos façons de faire, le cas échéant. »
- Est-ce que vous êtes éclairci après notre discussion?
- M. P. DEMERS: Je comprends la problématique que vous avez soulevée sauf que si je vous fais écouter les montages de mes compétiteurs, je serais porté à croire que je devrais me plaindre de tous les autres radiodiffuseurs du Québec.
- Mme A. WYLIE: Allez-y! Il y a plusieurs personnes dans la salle. J'imagine qu'on est intéressés. Mais aujourd'hui, nous examinons votre renouvellement et votre compréhension des exigences réglementaires.
- M. P. DEMERS: Je suis parfaitement conscient qu'on discute de CHOI aujourd'hui et non des autres radiodiffuseurs, sauf qu'on oeuvre dans un contexte compétitif et, dans ce contexte compétitif là, on cherche à offrir la programmation de qualité la plus grande.
- Et si vous me dites aujourd'hui: C'est la présentation de la pièce qui est faite entre les deux (2) qui désalloue les montages que nous jouons, j'ai aucun problème à enlever la présentation de la pièce qui est faite par-dessus la musique, qu'on considère pas comme une interruption.
- Toutefois, je vous dirais que ça va nuire à l'objectif premier du montage que de faire connaître de nouveaux artistes puisque la musique va s'enchaîner sans que l'auditeur ne soit au courant de qu'est-ce qui joue.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, je vous répète, vous pouvez encore le faire exactement comme vous le faites ou, et c'est un but que nous reconnaissons comme légitime.
- La question est: Comment faire le calcul quand on a choisi cet exercice? Pour des buts légitimes? Allez-y, vous pouvez en mettre des pièces de langue anglaise pour cette raison, mais ça ne veut pas dire qu'à ce moment-là, le calcul de ces pièces ne se fera pas comme le règlement l'exige ou comme le Conseil l'interprète.
- Alors, vous n'êtes pas toujours suffisamment éclairci.
- M. P. DEMERS: Si je comprends ce que... je vais peut-être reformuler ce que vous me dites pour être sûr que je comprenne très bien.
- Mme A. WYLIE: Non, non, mais moi je vous répétais ce que vous nous aviez dit hier, que ?suite aux éclaircissements du Conseil... suite aux éclaircissements que nous espérons obtenir, nous sommes disposés à revoir nos façons de faire, le cas échéant.?
- Alors, je vous demande: Est-ce que vous êtes mieux éclairci sur le cheminement du Conseil?
- M. P. DEMERS: C'est ce que j'espère reformuler pour être sûr que j'ai bien compris. Dans le fond, je comprends que les montages que nous avons soumis auraient été acceptables s'il n'y avait pas eu de présentation d'une voix de la station qui mentionnait le titre de la pièce ou le nom de l'artiste.
- Mme A. WYLIE: Oui. Mais là, il faut pas trop simplifier, il faut toujours que chaque pièce ait une minute de plus, que ça dure quatre (4) minutes. Il y a des exigences. Il y a une définition des montages. Je vous en ai lu un paragraphe. Je vous ai lu la définition. Alors, il faudra revoir ça. Ce n'est pas le seul élément qui définit un montage.
- Maintenant, puisque vous semblez toujours avoir des difficultés à accepter le cheminement que nous faisons, est-ce qu'il y aurait lieu pour le Conseil d'exiger, comme condition de licence, pour CHOI en particulier, le respect d'une définition plus serrée d'un montage?
- M. P. DEMERS: J'ai pas de problèmes à ce qu'il y ait une définition plus serrée du montage qui nous soit fournie, mais je souhaiterais que cette définition-là soit appliquée à mes compétiteurs également.
- Puisque, comme je le mentionnais, on oeuvre dans un environnement très compétitif et qu'on a tenté d'interpréter à notre meilleure connaissance le règlement du Conseil en ce qui a trait aux montages musicaux.
- Mme A. WYLIE: Et au lieu, est-ce que le Conseil devrait simplement déterminer que, puisque CHOI a du mal à comprendre notre interprétation de ce qu'est un montage, que nous ne comptabilisions jamais les montages de langue anglaise? C'est une autre alternative.
- M. F. DELANEY: Mme Wylie, je sais pas si je peux apporter une contribution. Lorsque M. Demers m'a fait état des problèmes d'interprétation qu'il avait de la réglementation en matière de musique vocale, j'ai lu le règlement et j'ai constaté que tous les montages qui avaient été présentés avaient été refusés.
- Alors, j'ai essayé de comprendre pourquoi ces montages-là avaient été refusés et je dois dire que, ce matin, c'est la première fois que j'entends parler que c'était à cause de l'interruption entre les pièces.
- On s'est toujours rattaché à la définition des montages avec laquelle nous sommes d'accord. Il y a pas de... C'est comment faire dans la pratique quotidienne, de faire un montage qui rencontre les exigences du Conseil.
- Et je pense que c'est pas une question de condition spéciale ou autre, là, je pense qu'il y a eu certainement un bris de communication entre le Conseil et le titulaire de la licence.
- Et je pense que ça prendrait peut-être d'autres rencontres pour qu'il y ait éclaircissement à ce niveau, mais la volonté de CHOI est de se conformer.
- Et si les interruptions sont un problème, à supposer qu'il y en ait pas d'autres, bien, ou bien il va y avoir interruption et chaque pièce sera considérée comme étant une pièce ou bien, ils vont être sans interruption et alors, le montage devrait être normalement accepté, si toutes les autres conditions de montage, évidemment, sont rencontrées.
- Alors, je crois que la position de CHOI est très simple, là. Si le problème est les interruptions, bien, ils auront une décision à prendre: ou bien il va y avoir des interruptions ou bien il y en aura pas.
- S'il y en a, chaque pièce va être considérée d'une façon individuelle et s'il y en a pas, normalement, le montage devrait être accepté.
- Mais moi, c'est la première fois que j'entends parler que le problème ce matin, c'est la première fois que j'entends parler ce matin que le problème était l'interruption.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, vous êtes satisfait des propos de M. Franklin... de M. Delaney, pardon?
- M. P. DEMERS: Tout à fait.
- Mme A. WYLIE: Le deuxième différend entre CHOI et le Conseil au chapitre de la musique vocale française tourne autour du fait que plusieurs pièces musicales de langue française que vous comptabilisez pour rencontrer l'exigence du règlement, c'est-à-dire le numérateur, consiste en une version plus courte d'une pièce musicale enregistrée dans une autre version.
- Dans une lettre du dix-neuf (19) janvier, vous précisez que les versions différentes musicales sont produites par Productions New Rock dans le cadre du projet Quérock de CHOI-FM et il s'agit ici de sa contribution au développement des talents canadiens.
- Alors, il y a des versions de une minute dix (1:10) secondes à peu près pour diffusion à CHOI-FM et, il semblerait, des versions de trois (3) minutes ou plus qui seraient retrouvées sur l'album du projet Quérock.
- Et ça, c'est vous-même qui l'expliquez dans votre lettre du dix-neuf (19) janvier que, de fait, il y a plus d'une version et vous attachez aussi des affirmations de la part des auteurs de ces pièces que, de fait, ce sont des pièces d'une minute dix (1:10) secondes qui sont intégrales mais qui ne sont pas la seule version.
- Sans aller dans la période des interventions en ce moment, je vous fais remarquer que le directeur général des studios NewRock nous avise, dans son intervention, que l'ensemble du projet Quérock est enregistré aux studios NewRock et est financé par la station CHOI.
- M. P. DEMERS: C'est le cas.
- Mme A. WYLIE: Quelle est la relation entre Productions New Rock et le studio NewRock?
- M. P. DEMERS: Genex est propriétaire à compter de trente-trois pour cent (33 %) de Studio NewRock et en a financé largement le développement et la construction.
- Mme A. WYLIE: Alors, vous êtes actionnaire de Studio NewRock?
- M. P. DEMERS: Studio NewRock. En fait, c'est une compagnie à numéro.
- Mme A. WYLIE: Est-ce que Studio NewRock et Productions New Rock, c'est la même chose?
- M. P. DEMERS: Oui, c'est la même chose.
- Mme A. WYLIE: Et vous en êtes actionnaire au compte de un tiers ou à peu près un tiers, trente-trois pour cent (33 %).
- Est-ce que CHOI-FM défraie l'enregistrement de plusieurs versions d'une même pièce musicale?
- Parce que si je comprends bien, en lisant le projet Quérock, tôt ou tard, il y a des gagnants, il y a des enregistrements qui sont faits, et caetera, et vous défrayez l'enregistrement de ces pièces.
- Alors, à ce moment-là, CHOI, la compagnie Genex, défraie les coûts de ces enregistrements qui sont faits par Productions New Rock...
- M. P. DEMERS: Je pense qu'on...
- Mme A. WYLIE: ... que vous appartenez à trente-trois pour cent (33 %).
- M. P. DEMERS: ... on doit vous donner un bref historique à ce niveau-là. Il y a quatre (4) ans, nous avions un programme d'encouragement de la relève qui était même dans la décision qu'on appelait - je me souviens pas du nom - mais qui était le concours typique de concours de la relève où on mettait des groupes sur scène et qu'un gagnant se méritait deux (2) heures en studio pour enregistrer un album et que ça se limitait à ça.
- Il y a trois (3) ans, Steve Lapointe et Éric Blanchard, deux (2) musiciens producteurs sont venus nous voir, nous ont soumis un projet qu'on appelle Quérock, qui est vraiment un programme de parrainage, prenant un programme où on va identifier les groupes qui ont du talent mais qui n'ont pas les moyens pour pouvoir se permettre d'enregistrer, de quelque façon que ce soit, une pièce musicale dans une qualité sonore acceptable.
- Ils ont investi de leur argent, bâti un studio dans leur sous-sol ou nous leur avons donné de l'argent à l'intérieur du programme pour qu'ils produisent des pièces musicales en français dans le format rock alternatif.
- Et pourquoi on l'a fait? Parce qu'on a un manque désespéré de format francophone qui puisse permettre de maintenir le format rock alternatif, ce qui a fonctionné pendant un an.
- Ces individus-là ont mis énormément d'efforts dans ce projet-là et ils se sont retrouvés dans une situation où est-ce que c'était soit manger, soit poursuivre le programme parce que ça vit pas dans la richesse, ces genres de groupes là.
- Nous avons décidé avec eux de bâtir un studio. Puis si vous voulez, ça me fera un plaisir de vous le faire visiter, sur la rue Saint-Jean. Il y a rien qui est du luxueux, c'est une vieille, vieille maison centenaire où... j'allais dire, ils opèrent dans la pauvreté puisqu'il y a pas de système de ventilation, il y a pas un chauffage adéquat, sauf qu'ils ont un endroit pour produire.
- Nous avons été les financiers principaux de ce projet-là dont on leur a laissé le contrôle parce que c'est eux qui y travaillent.
- C'est vrai aujourd'hui que c'est eux qui produisent la majorité des pièces de Quérock, comme ils produisent un paquet de pièces de d'autres groupes d'artistes de la relève.
- Je sais pas si vous avez lu Le Soleil samedi dernier, il y avait un article complet sur la relève musicale, une nouvelle vague musicale à Québec qui était, d'abord et avant tout, lancée par Quérock, par New Rock et CHOI y a contribué d'une manière significative.
- Si on revient à c'est quoi l'impact pour nos chansons. Lorsque quelqu'un participe au projet Quérock, nous a fourni un démo qui nous apparaît prometteur et qu'un comité indépendant a identifié la chanson comme elle était prometteuse.
- Nous parrainons le groupe. Oui, on finance le financement de la production de la pièce musicale. Ça représente, dépendamment des années, douze cents dollars (1 200 $), dix-huit cents dollars (1 800 $), deux mille dollars (2 000 $) dépendamment de la pièce.
- Puis il y a des efforts de réalisation qui sont faits pour les parrainer. Ils produisent la pièce et nous, on se commet qu'on va le diffuser sur nos ondes à fréquence régulière, pas seulement dans une version écourtée, pas seulement dans une version une minute trente (30), mais également dans une version complète.
- On a des difficultés de catalogue à savoir comment qu'on fait pour ne pas écoeurer nos auditeurs à jouer toujours les mêmes pièces tout le temps. C'est une des façons qu'on utilise.
- Par exemple, si on prend Fragile, des Flangers qui est une pièce qu'on a jouée, puis c'est même pas une toune du projet Quérock, je m'en excuse, Air de Neptune qui est une toune du projet Quérock des Flangers, que nous avons jouée à maintes et à maintes reprises.
- Je pourrais vous donner le nombre de spins qu'on lui a donnés. Nous avons joué...
- Mme A. WYLIE: La version...
- M. P. DEMERS: ... huit cent cinquante-six (856) fois la pièce.
- Mme A. WYLIE: Toujours dans la version écourtée?
- M. P. DEMERS: Non, pas toujours en version écourtée. J'ai vérifié cette semaine avec notre directeur musical. Nous avons joué huit cent cinquante-six (856) fois, depuis son entrée en ondes, l'Air de Neptune des Flangers, probablement la moitié du temps dans sa version écourtée et la moitié du temps dans sa version plus longue.
- Il est de pratique courante dans l'industrie de faire des pièces de différentes natures. Je pourrais vous citer des artistes très connus qui font plusieurs versions d'une même chanson et je vais le faire.
- Jean Leloup, un artiste qu'on peut pas qualifier de la relève, probablement un des artistes les plus connus dans notre format, a fait, pour Je joue de la guitare, trois (3) extraits, trois (3) types de musique... trois (3) versions de la même chanson, une qu'il a qualifiée d'album, une qu'il a qualifiée d'edit 1, une qu'il a qualifiée d'edit 2, de durées respectives de sept minutes et demie (71/2), quatre minutes et demie (41/2) et de trois (3) minutes.
- Le radiodiffuseur reçoit ces versions-là... Le radiodiffuseur qui reçoit ces versions-là a le choix de les diffuser.
- De plus, j'ajoute que ces pièces sont produites par le Studio NewRock, produites par l'artiste. Il est parfaitement au courant qu'il nous fournit une pièce relativement plus courte.
- Comme on l'a dit, on la joue davantage pour lui donner le maximum de diffusion et ces pièces sont disponibles à n'importe quel autre radiodiffuseur après la période de trois (3) mois qu'on leur demande d'exclusivité.
- Mme A. WYLIE: Alors, ces pièces sont produites par New Rock. Est-ce qu'il y a des versions écourtées de pièces qui ne sont pas enregistrées par New Rock, qui vous sont fournies pour CHOI par une autre compagnie de production ou quiconque détient les droits de la chanson ou est-ce que c'est spécifique à New Rock d'enregistrer plus d'une version?
- M. P. DEMERS: Bien, je viens de parler de Jean Leloup. Jean Leloup n'a pas été enregistré par New Rock.
- Mme A. WYLIE: Ne serait pas... Et est-ce que vous savez si, dans ce cas-là, il y a des... des versions qui sont d'une minute dix (1:10) secondes qui sont à peine à la limite pour satisfaire l'exigence de la définition d'une pièce musicale?
- M. Demers, il est évident que les questions que nous vous posons ont le but suivant. Est-ce que l'argent qui est donné comme développement des talents canadiens - qui, encore une fois, le Conseil est complètement d'accord que c'est une excellente idée - est utilisé pour artificiellement limiter le temps d'antenne pour la diffusion de langue française... de pièces musicales de langue française pour contrecarrer indirectement le règlement qui exige que la station ait une allure de langue française autant que possible, que nous avons, très tôt ce matin, nous étions d'accord que voilà le but du Conseil.
- Alors, pourquoi ces versions abrégées si courtes et faites justement à vos frais et à votre compte et pour votre antenne?
- M. P. DEMERS: C'est vrai qu'elles sont faites à nos frais pour notre compte et le compte de n'importe quel autre radiodiffuseur au Québec. Et je vous dirais... Et je précise qu'on joue ces pièces plus courtes, dans une version intégrale, d'abord et avant tout pour assurer un maximum de diffusion à ces pièces et aux artistes de la relève.
- J'ajouterais à ça que nous investissons massivement dans l'endossement de la relève autant au niveau de la diffusion de ces pièces qu'au niveau de l'encouragement des concerts.
- On organise nous-mêmes, à nos frais, des concerts pour leur donner de l'expérience de scène, des sommes qui ne figurent même pas dans les programmes d'encouragement aux talents et tels qu'on vous les raconte.
- Je prends l'exemple, hier, de Dutch qui a lancé son album, un groupe qui était membre du projet Quérock, qui a fait une pièce, qui l'a amené à produire un album.
- Hier matin encore, à sept heures et demie (07 h 1/2), on lui a accordé une entrevue en prime time, prime time, sept heures et demie (07 h 1/2) le matin.
- Peu de stations de radio donnent de l'entrevue en prime time, sept heures et demie (07 h 1/2) le matin, pour un groupe qui a pas encore vendu un seul album, parce qu'il faisait son lancement d'album hier soir à Québec.
- Oui, c'est vrai que les pièces écourtées, on les utilise. On les utilise, je dirais, les pièces plus courtes - le terme « écourté » est peut-être mal utilisé - les pièces plus courtes, on les utilise pour maximiser le nombre de diffusions qu'on donne aux artistes de la relève.
- On a fait le calcul et je vous parle de mon catalogue musical à CHOI. Nous avons, dans notre catalogue musical francophone, deux cent soixante-quatre (264) pièces musicales, quatre-vingt-dix-sept (97) artistes.
- Sur ces quatre-vingt-dix-sept (97) artistes, trente-six (36) artistes... en fait, cinquante-quatre (54) artistes sont des artistes de la relève, dix-huit (18) artistes sont des artistes ayant participé au programme Quérock et cent trois (103) pièces musicales sur deux cent soixante-quatre (264) sont des pièces de la relève.
- Pour nous, il est vital de les faire jouer, de leur donner de la diffusion, de les endosser. J'ai moi-même assisté à des spectacles d'à peu près tous ces groupes et on essaie de les encourager.
- Je sais pas si vous savez comment que c'est difficile de vendre un band de la relève à chaque fois qu'on fait ces concerts-là. Et on va voir un établissement pour faire un concert de la relève, on donne du dix (10) pour un en termes de poids médiatique pour être sûr que l'établissement soit un tant soit peu occupé, parce que sinon, ces bands-là joueraient devant leur famille.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, encore une fois, ce projet Quérock est très légitime. Évidemment, l'argent que vous y dépensez est aussi apprécié, je suis certaine, par nous. Nous en reparlerons plus tard au chapitre des talents canadiens.
- Mais voilà... et voilà, la question est ici: Est-ce qu'il y a un raccourcissement des pièces pour le but de jouer moins de pièces de langue française?
- Et même si c'est pas le but, vous allez avouer ou être d'accord avec moi que le résultat est que vous pouvez en jouer moins et avoir plus de temps d'antenne pour les pièces anglophones.
- Alors, je vous demanderais: Est-ce qu'il y aurait lieu, pour le Conseil, de ne pas accepter, comme pièce musicale de langue française, une pièce musicale produite dans une version écourtée particulièrement pour CHOI ou Genex, aux frais de Genex, ou écourtée du propre chef de Genex et d'imposer cette limite par condition de licence?
- M. P. DEMERS: Je vous demanderais de répéter l'affirmation, je suis pas trop sûr de son implication.
- Mme A. WYLIE: Lorsqu'il s'agit de pièce écourtée, celle que vous nous avez mentionnée à trois (3) minutes d'un autre artiste, je ne crois pas que ça poserait le même problème que d'en avoir toute une série à une minute, une minute dix (1:10) secondes.
- Et je vous demande si le Conseil continue à voir cette inquiétude, est-ce qu'il y aurait lieu de dire que, dans votre cas, les pièces écourtées où il y a une pièce plus longue ne seront pas comptées... comptabilisées pour le numérateur si elles ont été écourtées par Genex ou à ses frais ou pour son compte?
- M. P. DEMERS: Donc, je devrais jouer la...
- Mme A. WYLIE: En d'autres mots, on continuerait à faire ce qu'on a fait.
- M. P. DEMERS: Je devrais jouer la pièce de sept minutes et demie (71/2) de Jean Leloup?
- Mme A. WYLIE: Vous pourriez jouer celle de trois (3) minutes, je suppose. Parce qu'à ce moment-là, elle n'est pas faite à vos frais, avec l'argent...
- M. P. DEMERS: Donc...
- Mme A. WYLIE: ... que vous utilisez pour le développement des talents canadiens.
- M. P. DEMERS: Je comprends. Et je répète... je répète. L'utilisation des pièces plus courtes nous permet de jouer avec une diffusion plus grande pour les artistes de la relève.
- Je regarde nos... dans le jargon du métier, nos spins pour nos meilleures chansons, on va jouer jusqu'à quarante-cinq (45) fois par semaine une pièce de qualité, une pièce qu'on juge qui est le palmarès nouvelles, qu'on veut faire passer.
- Si demain matin, je prends une nouvelle pièce des Flangers puis je la joue quarante-cinq (45) fois, dans trois (3) semaines ou dans trois (3) mois, il ne sera plus en ondes et moi j'aurai plus de matériel à jouer.
- Mme A. WYLIE: Je vous fais remarquer aussi qu'il y a au dossier, vous avez sans doute remarqué, au moins une plainte si c'est pas deux (2), où les gens justement se plaignent que les pièces de chanson qu'ils ou elles connaissent sont abrégées et qu'elles sont frustrées par le fait qu'elles n'entendent pas toute la pièce.
- M. P. DEMERS: Vous remarquerez la date de ces plaintes, c'est une date d'avant quatre-vingt-dix-huit (98) et la nouvelle réglementation. Ils ne font pas du tout référence aux pièces de Quérock qu'on a implantées depuis cette date.
- Mme A. WYLIE: Mais le principe est que c'est pas toujours populaire. Souvent, les radiodiffuseurs nous disent exactement le contraire: Ne nous imposez pas de conditions de musique de langue française parce qu'on répète la même chose tout le temps.
- Si vous jouiez la version plus longue, vous la joueriez moins souvent. On se plaint de ça souvent.
- Alors, maintenant, il semble que vous n'avez pas de réponse particulière à ma question si le Conseil voulait clarifier, il pourrait vous demander d'indiquer, pour chaque pièce écourtée, aux frais de qui elle a été produite...
- M. P. DEMERS: Si vous...
- Mme A. WYLIE: ... ou de ne simplement pas accepter des pièces d'une minute dix (1:10) secondes...
- M. P. DEMERS: Si vous...
- Mme A. WYLIE: ... ce qui n'est pas vraiment une version que vous trouvez sur un album.
- M. P. DEMERS: Si vous nous imposez cette condition de licence là, vous tuez le programme Quérock et vous tuez notre endossement à la relève dans le format rock alternatif au Québec, à Québec particulièrement et on devra se contenter, tout comme les autres radiodiffuseurs, d'envoyer notre argent à des organismes plus importants qui, je suis sûr, vont être très contents de l'obtenir et nous, on aura à reconsidérer le format de CHOI.
- Mme A. WYLIE: Alors, vous nous dites que c'est impossible pour vous de continuer d'avoir une station rock de langue française sans jouer des pièces écourtées qui sont calculées comme votre... qui sont calculées pour satisfaire l'exigence du règlement.
- Est-ce que vous nous dites, à ce moment-là, que c'est pas possible d'avoir une station rock de langue française où les pièces musicales sont jouées intégralement dans leur version normale?
- M. P. DEMERS: Vous savez, on a fait valoir, pour toutes les pièces, que les artistes, les interprètes, les producteurs considéraient cette pièce comme intégrale.
- Je ne dis pas que ce n'est pas possible sauf...
- Mme A. WYLIE: Ils considéraient cette pièce comme une version intégrale?
- M. P. DEMERS: Tout à fait.
- Mme A. WYLIE: Parce que dans les affirmations que j'ai au dossier, c'est évident qu'il y a plus d'une version et que c'est une exigence, je suppose, de CHOI... de Genex qu'il y ait plus d'une version.
- M. P. DEMERS: C'est vrai que c'est une de nos demandes. Toutefois, si... et moi, à ma connaissance, on a essayé de lire la réglementation. Une pièce musicale doit avoir une durée minimale d'une minute, ce que je comprends de votre affirmation, une pièce musicale d'une minute vingt (20) n'est pas une pièce musicale.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, il s'agit de revenir à notre première question de ce matin qui est: Quel est le but du Conseil en établissant ces règlements? Pour tout le monde, c'est d'essayer d'avoir, aux stations de radio de langue française, le plus de contenu francophone.
- Évidemment, quand on ajoute au dénominateur, qu'on réduit le nombre de pièces qu'il faut pour le numérateur, ce qui arrive, c'est qu'il y a plus d'espace d'antenne pour diffuser de la musique de langue anglaise.
- M. P. DEMERS: Je crois qu'un des objectifs du Conseil, c'est également la diversité et, à ce titre, comme je le fais valoir, quarante pour cent (40 %) de notre catalogue musical sont des artistes de la relève.
- Sur ce, trente (30) pièces sur cent (100), donc trente pour cent (30 %) de ce quarante pour cent là (40 %) sont des pièces que CHOI a financées, qui n'auraient pas existé si nous, nous les avions pas financées.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, à la page 8 de votre présentation, vous dites, à l'avant-dernier paragraphe et je vous cite, et vous parlez des facteurs montages et pièces écourtées, et je vous cite .:
- Ce sont ces facteurs qui expliquent la non-conformité apparente relevée par le personnel dans ses analyses de la programmation de CHOI. .
- N'eut été du refus de ces pièces et montages, nous aurions rencontré et même excédé les exigences réglementaires au niveau de la musique vocale de langue française.
- Je vous préviens que notre analyse indique que, même en acceptant comme pièces musicales toutes les pièces en versions écourtées et, en plus, en acceptant aussi comme une seule pièce les arrangements en langue anglaise que vous avez classifiés comme montages, les résultats de nos analyses se situent en deçà de l'exigence réglementaire quatre (4) fois sur six (6).?
- Alors, je me réfère seulement aux trois (3) dernières analyses, celle du deux (2) au huit (8) juillet deux mille (2000), du vingt (20) décembre deux mille (2000) au six (6) janvier deux mille un (2001) et du vingt et un (21) au vingt-sept (27) janvier deux mille un (2001).
- Alors, nous avions cinquante-quatre point neuf (54.9) au lieu de cinquante-cinq (55) et soixante-cinq point quatre (65.4). À ce moment-là, vous rencontriez, pour la semaine, cinquante-six point neuf (56.9). Voilà l'autre... où vous rencontriez les exigences. Alors, deux (2), comme je vous dis, sur six (6), mais seulement soixante-trois point un (63.1) pour la semaine et... la dernière semaine, cinquante-quatre point sept (54.7) et soixante-trois point cinq (63.5) pour la semaine.
- Et je vous rappelle également que le Conseil, dans sa lettre du vingt-deux (22) décembre où, pour la semaine du mois de juillet, où vous aviez... où les rubans-témoins étaient incomplets, le Conseil vous disait, à la page 3, et je cite:
- Nous soulignons que, pour les périodes manquantes...?, il s'agit des périodes manquantes dans les rubans-témoins, ?... nous nous en sommes remis entièrement à votre liste musicale et nous avons présumé que ces pièces avaient été diffusées intégralement.?
- Donc, même en vous donnant le bénéfice du doute, et pour les montages, et pour les pièces écourtées, pendant les périodes où les rubans-témoins étaient incomplets, vous ne rencontrez pas nécessairement, comme vous le dites, et vous n'excédez... il y a pas... vos résultats ne sont pas plus élevés que cinquante-cinq (55), soixante-cinq (65).
- Alors, il faudrait que vous revoyiez...
- M. P. DEMERS: Si je peux me permettre un commentaire, Mme Wylie.
- Mme A. WYLIE: ... jusqu'à quel point nous voyons, nous, un problème et une préoccupation qui s'est aggravée depuis quatre-vingt-dix-neuf (99).
- M. P. DEMERS: Nous avons analysé dans les moindres détails les trois (3) analyses et si vous voulez, on pourra vous faire... vous donner les conciliations qui sont à nous.
- Et on a fait valoir que c'était les deux (2) arguments principaux qui avaient été à l'origine des écarts entre les analyses du Conseil et nos propres analyses.
- Par exemple, dans la semaine du vingt et un (21) au vingt-sept (27) janvier deux mille un (2001), il y a un autre élément qui a un impact significatif, une pièce des Flangers, Fragile.
- Cette pièce... puis il est de nature de plus en plus courante pour les artistes qui, eux, souhaitent chanter en anglais, même s'ils sont des francophones, de faire des versions franglaises de leurs pièces.
- C'est une pratique courante, même pour des bands canadiens qui veulent jouer sur les stations francophones au Québec, qui vont faire des versions moitié anglais moitié français.
- Nous avons été induits en erreur par l'ADISQ puisque Fragile de Flangers était continuellement sur les palmarès francophones de l'ADISQ et nous l'avons considéré comme une pièce francophone.
- À notre grand désarroi, elle a été refusée par le Conseil et cette pièce-là, qui était à ce moment-là très populaire, avait joué, dans la semaine du vingt et un (21) au vingt-sept (27) janvier, vingt-six (26) fois dans la semaine au complet et à onze (11) reprises... vingt-six (26) fois pendant toute une semaine et à onze (11) reprises en période de grande écoute, a eu un impact significatif sur les taux.
- N'eut été de cet élément-là supplémentaire, nous aurions été à l'intérieur du soixante-cinq pour cent (65 %) et du cinquante-cinq pour cent (55 %) pour la semaine.
- Mme A. WYLIE: En calculant évidemment tous les montages anglophones et toutes les pièces écourtées...
- M. P. DEMERS: Tout à fait.
- Mme A. WYLIE: ... dans la fraction...
- M. P. DEMERS: Oui.
- Mme A. WYLIE: ... qui mène à notre calcul. M. Demers, est-ce qu'il y aurait lieu d'émettre une ordonnance qui vous obligerait à respecter le règlement qui s'adresse à la musique vocale de langue française comme le Conseil l'interprète?
- M. P. DEMERS: Écoutez, nous ne croyons pas qu'il y a lieu d'émettre une ordonnance. Nous croyons qu'il y a lieu d'émettre ou, du moins, il y a lieu d'avoir des rencontres pour mieux comprendre certaines applications du règlement.
- Et comme on le mentionnait dans notre discours d'ouverture, et je cite, de ma lettre du dix-sept (17) juillet deux mille un (2001):
- Tel que mentionné à nos communications précédentes, nous souhaiterions vous rencontrer pour discuter des différents éléments ci-hauts. Nos appels en ce sens n'ont pas obtenu de réponse.?
- Vous savez, on a... Si on réfère à la première investigation où il y avait eu une difficulté d'interprétation en ce qui a trait à certaines pièces musicales, le Conseil nous avait reçus à Ottawa, nous étions montés vous rencontrer.
- Vous nous aviez fait valoir vos points, même si on en était en désaccord, nous nous sommes pliés à votre décision.
- Dans ces cas-ci, on a fait valoir tous nos arguments, on a demandé des rencontres à multiples occasions et, aujourd'hui, on en discute. On est prêts à se plier à vos décisions.
- On souhaiterait peut-être juste qu'on ait des rencontres plus fréquentes pour tester et vivre avec vous les problèmes que nous, on a, de faire vivre notre format et de trouver du contenu musical francophone dans le format rock alternatif.
- De plus, j'aimerais que le Conseil prenne note de nos engagements et de tous les efforts qu'on fait pour jouer des artistes de la relève.
- J'aimerais bien mieux avoir une condition de licence qui m'impose de jouer un quota de relève francophone. Je suis prêt à me commettre, c'est la survie du format qui en dépend. On fait tous les efforts pour le faire.
- Et je voudrais pas que le Conseil vienne nous rendre la chose encore plus difficile qu'elle est, parce que vous savez, engager... endosser des bands ou des artistes qui, pour vivre, jouent dans les bars le soir et qui ont peu d'argent pour investir dans leur carrière musicale, je pense qu'on contribue au système.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, j'ai un dossier de correspondance ici qui indique que le Conseil vous a invité à faire vos commentaires et qu'il y a eu une... on a divulgué les résultats que nous avions et les raisons pour ces résultats.
- Et nous sommes ici aujourd'hui, cinq (5) Conseillers, à essayer de dialoguer avec vous pour que nous nous comprenions.
- Et je vous répète, vous pouvez jouer des pièces écourtées de langue française de la relève aussi souvent que vous voulez en autant qu'elles ne se retrouvent pas dans le numérateur avec l'effet de justement pas ajouter à la diffusion de pièces de langue française mais à la diminuer.
- Vous pouvez faire les deux (2), simplement ne pas calculer les pièces écourtées et ne calculer que celles... et surtout celles écourtées à vos frais, avec votre argent du développement canadien, vous pouvez en diffuser tant que vous voulez. Et voilà!
- Il s'agit ici de faire un calcul tel que le règlement l'exige.
- Alors, M. Franklin semblait... M. Delaney, pardon.
- M. F. DELANEY: Mme Wylie...
- Mme A. WYLIE: Je vais vous appeler M. Franklin Roosevelt avant la fin de la journée!
- M. F. DELANEY: Ça va! J'accepte les deux (2). J'essaie de comprendre, Mme Wylie. On comprend très bien tous les objectifs du Conseil, là, et toute la question du numérique, là, du facteur numérateur.
- Cependant, le Conseil a comme définition d'une pièce musicale toute pièce au moins d'une minute ou plus.
- Et si je comprends bien, la difficulté pour les pièces de langue française qu'on appelle, nous, versions intégrales, bien qu'il y ait plusieurs versions, il y en a qui sont plus courtes que d'autres, là, celles que vous appelez versions écourtées.
- Le problème, c'est qu'elles comptent pour zéro. À chaque fois, on peut dire qu'on peut en jouer autant qu'on veut mais, pour le Conseil, elles n'ont aucune existence lorsqu'on les joue.
- C'est un peu le caractère ironique de la chose parce que les extraits de musique anglaise, de musique anglophone pour les montages, lorsque le montage est refusé, elles deviennent des pièces distinctes en anglais.
- Mais les pièces, si vous voulez, que vous appelez écourtées en français, lorsqu'elles sont refusées, elles disparaissent tout simplement de l'existence, elles sont comptées pour zéro.
- Mme A. WYLIE: Non, M. Delaney. Elles sont à l'antenne et elles vous permettraient, à votre prochain renouvellement de licence, de nous démontrer jusqu'à quel point vous diffusez de la musique vocale de langue française qui est le but.
- Le cinquante-cinq pour cent (55 %) et le soixante-cinq pour cent (65 %) sont des seuils qui sont de nature minimale. Et nous serions vraiment éblouis par le fait que vous avez, en plus des pièces qui sont calculées dans le numérateur, beaucoup plus de diffusion de pièces vocales de langue française.
- M. F. DELANEY: Je ne sais pas si on parle de la même chose, mais qu'est-ce que j'ai vu, moi...
- Mme A. WYLIE: Elles paraissent pas, elles sont à l'antenne et...
- M. F. DELANEY: Au niveau du calcul, elles disparaissent.
- Mme A. WYLIE: Ah, voilà!
- M. F. DELANEY: Ah bon! C'était ça mon point, c'est au niveau du calcul, elles disparaissent. Et c'est comme si elles n'existaient pas au niveau du calcul.
- Pour enchaîner, vu que c'est peut-être une solution simpliste, là, est-ce que vous nous dites que Genex, par sa position minoritaire dans le studio et dans le projet Quérock, devrait exiger de tous ceux qui s'y produisent, ne produisent qu'une seule et unique version de leurs pièces, que ce soit une minute trente (1:30) secondes ou deux (2) minutes ou je ne sais quoi, pour éviter à l'avenir ce genre de problème? Est-ce que...
- Mme A. WYLIE: Non, j'ai peut-être mal compris, mais j'ai compris que les pièces musicales dont nous parlons ont été produites par une compagnie qui a trente-trois pour cent (33 %) de la propriété de Genex mais que...
- M. P. Demers: C'est bien cela.
- Mme A. WYLIE: ... la production en question est faite totalement aux frais de Genex; est-ce que j'ai mal compris? Ou de CHOI?
- M. P. DEMERS: C'est... Oui, ce que vous avez dit est vrai. Toutefois, nous sommes propriétaires en partie par le studio parce que sans nous, le studio n'aurait jamais existé et on n'aurait jamais pu donner cette chance-là aux artistes de la relève.
- Mme A. WYLIE: Oui, mais...
- M. P. DEMERS: Je vous dirais, ça a été un investissement qui nous a occasionné plus de cent mille dollars (100 000 $) de perte depuis le début...
- Mme A. WYLIE: Oui. Mais...
- M. P. DEMERS: ... et c'est loin d'être la mer à boire!
- Mme A. WYLIE: J'ai un peu de mal à faire le lien entre la question de Productions Rock et l'enregistrement de versions écourtées.
- Je posais la question simplement pour voir quelle était la relation. Et ce que je vous suggérerais, M. Delaney, ce serait peut-être une condition qui... où la pièce a été enregistrée en version écourtée aux frais de CHOI et pour CHOI, qu'à ce moment-là, peut-être que le Conseil ne la calculerait pas, simplement pour nous assurer que, avec des outils qui ne sont pas parfaits, évidemment, mais qui doivent s'appliquer, que le règlement n'est pas contrecarré avec justement l'argent que vous dépensez pour le développement des talents canadiens.
- M. F. DELANEY: À partir de quel moment le Conseil pourrait-il considérer une version comme étant une version non écourtée? C'est ça que j'essaie de...
- Mme A. WYLIE: Je ne suis pas là pour répondre à vos questions mais il est évident qu'entre sept (7) minutes et une minute dix (1:10) secondes, il y a un écart. Entre trois (3) minutes et une minute dix (1:10) secondes, il y a un écart.
- Il s'agit donc de chansons qui sont en versions beaucoup plus longues, trois (3) fois plus longues dans les albums, et caetera.
- Alors, je crois que vous comprenez le but de mes questions et les préoccupations du Conseil, elles vous ont été transmises auparavant.
- M. F. DELANEY: Très bien.
- Mme A. WYLIE: Alors, passons à un autre sujet. Nous allons maintenant procéder à une discussion du contenu verbal de la programme de CHOI pendant sa dernière période de licence et pour essayer de trouver des façons d'avoir des engagements qui nous rassureraient sur les préoccupations qui vous ont été transmises.
- Premièrement, M. Demers, je vous demande: Êtes-vous au courant que l'article 3 de la Loi sur la radiodiffusion déclare expressément que les titulaires d'exploitation d'entreprise de radiodiffusion assument la responsabilité de leurs émissions?
- M. P. DEMERS: Parfaitement. Et je crois même qu'on l'a déclaré dans notre discours d'ouverture.
- Mme A. WYLIE: Vous acceptez donc cette responsabilité totalement pour toute émission diffusée à l'antenne de CHOI?
- M. P. DEMERS: Tout à fait.
- Mme A. WYLIE: Il est intéressant, par exemple, que j'ai relevé, dans la transcription des rubans-témoins du douze (12) mars quatre-vingt-dix-neuf (99), un commentaire de l'animateur Filion comme quoi il déclarait avoir, et je cite, « carte blanche » en réponse à une auditrice qui lui demandait si c'est son boss qui exigeait de lui qu'il blaste tout le monde ou s'il le faisait par son choix personnel.
- Je crois qu'il ajoutait qu'il n'était pas très bien payé mais qu'il avait carte blanche sur son émission.
- Est-ce que ce commentaire, à votre avis, s'insérerait très bien dans l'acceptation de votre responsabilité des émissions qui sont diffusées à l'antenne dont vous êtes titulaire?
- M. P. DEMERS: Je pense que, et j'ai eu l'occasion de le corriger avec lui, il a beaucoup de latitude au niveau de la direction de la station mais il n'a pas carte blanche en ce qui a trait à ce qui peut être dit en ondes puisque comme directeur des programme et comme partenaire dans l'entreprise au niveau moral, à tout le moins, il a les mêmes objectifs que nous et est même aussi commis que nous à respecter la réglementation en vigueur.
- Sa carte blanche voulait davantage vouloir dire sur l'orientation, je dirais, de son émission à l'intérieur d'un contexte réglementaire qu'il doit respecter et d'un nouveau code de déontologie qu'il a lu, qu'il a bien compris et qu'il a respecté.
- Mme A. WYLIE: Est-ce que M. Filion est, vous dites, partenaire moral, est-ce qu'il est partenaire au niveau actionnariat de Genex?
- M. P. DEMERS: Non, mais il est avec nous depuis le tout début. Il a relevé le défi de lancer cette station-là, de relancer cette station-là qui était en difficultés financières énormes et il a accepté, depuis le début, d'être avec nous et c'est un... je dirais, c'est un cadre de l'entreprise et c'est un employé qui nous est très dédié et qui, je peux vous l'assurer, d'ailleurs on a un extrait de son show de ce matin que je serais curieux de vous faire entendre, si ça vous intéresse, où il affirme ceci.
- Mme A. WYLIE: On verra ce qu'il dira demain!
- M. P. DEMERS: Et j'en ai la promesse complète de sa part qu'il a les mêmes objectifs que nous, qu'on a déposés dans le discours d'ouverture et je peux vous dire qu'il a été impliqué dans tout le processus de préparation de cette audience.
- On vous a fait valoir, dans le discours, qu'on s'était... je pense qu'on a mentionné qu'on était malheureusement probablement mal entourés pendant plusieurs années au niveau du contexte réglementaire et qu'on a pris les mesures pour mieux s'entourer, pour mieux encadrer notre programmation, pour mieux baliser nos propos qui sont tenus en ondes.
- Et Jeff a été partie prenante dans ce processus-là et l'endosse. Et d'ailleurs, c'est ce que je pense qu'il a déclaré en ondes ce matin.
- Mme A. WYLIE: Je reviens à ma question initiale. Vous acceptez que vous êtes responsable des émissions à l'antenne de CHOI incluant celle de M. Filion?
- M. P. DEMERS: Tout à fait.
- Mme A. WYLIE: Je vous ai indiqué hier que nous discuterions de votre programmation sous l'article de la réglementation qui exige qu'il n'y ait pas de propos offensants et qui pourraient porter à la haine ou au mépris de certaines personnes ou de certains groupes de personnes pour un certain nombre de motifs, incluant les handicaps physiques ou mentaux et le sexe, et que nous examinerions aussi le contenu verbal de votre programmation et les plaintes, et le contenu que nous avons nous-même écouté, sous l'exigence que vous avez par condition de licence de vous soustraire au code d'application sur les stéréotypes sexuels de l'Association canadienne de radiodiffusion.
- Et je vous répète qu'il vous est imposé, dans la décision qui vous permettait... qui vous autorisait à acheter la station, les actifs de la station CHOI comme condition de licence.
- Je vais maintenant me référer, en examinant cet article 3 b), sur les propos offensants pour des motifs expressément établis, à l'onglet 21 du cartable des plaintes.
- Alors, il s'agissait du vingt-six (26) janvier deux mille un (2001), d'une plainte déposée par M. Christian Corbeil qui déplorait que l'animateur Filion avait déclaré en ondes, dans le cadre d'une émission sur le traitement qu'on devrait réserver au foetus qui pourrait annoncer la possibilité d'un handicap quelconque, les commentaires suivants.
- Et il parlait ici de l'affaire Latimer et de la petite fille en question. Et je cite: ? »Que de toute façon, elle n'était qu'une poubelle qui crachait de la merde des deux (2) bouts et que ça coûtait cher d'entretenir une personne comme ça; que dans le fond, cette enfant-là ne sait même pas qu'elle existe, tout ce qu'il fait, c'est de manger et chier! Et quand on découvre un problème d'un foetus, on fait sauver la crevette! »
- Et M. Filion a rajouté, pour qu'on comprenne bien, qu'il voulait dire « le fotus ».
- Dans une lettre du huit (8) février deux mille un (2001), vous déploriez ce commentaire, mais vous vous êtes attardé à excuser... et vous allez trouver votre réponse au même onglet, à l'onglet 21, que vous déploriez ces commentaires mais que l'événement auquel il faisait référence devrait être évalué comme une réaction spontanée, suite à une décision controversée des tribunaux. C'était justement une décision de la Cour suprême du Canada.
- Ces commentaires vous semblaient déplorables. Est-ce qu'il ne s'agit pas plutôt d'une entorse à l'article du règlement sur la radio qui interdit justement - je peux vous lire la loi telle qu'elle - qui interdit les propos offensants qui pourraient porter à la haine ou au mépris pour de motifs fondés sur la déficience physique ou mentale.
- Quel est votre commentaire sur le fait qu'il se pourrait bien que ce soit une entorse claire au règlement, que ce genre de commentaire pourrait être vu comme portant mépris certainement à la petite fille en question et possiblement à une classe de personne, c'est-à-dire les handicapés?
- M. P. DEMERS: Tel que je le mentionnais dans la lettre, on ne peut être d'accord avec le vocabulaire utilisé ou l'esthétisme du commentaire.
- Toutefois, je pense qu'il est d'intérêt public d'avoir un débat sur... et je l'ai eu avec lui-même, parce que sa copine est enceinte, et j'avais eu le même débat avec ma copine lorsqu'elle était enceinte et qu'elle avait subi un amniocentèse, que la décision qu'un être humain prend lorsqu'il constate que son enfant va être handicapé.
- La cause Latimer a soulevé un débat de société, un débat à savoir qu'arrive-t-il lorsqu'un enfant ou un adulte est dans une situation physique très, très difficile?
- Et je pense, si je me souviens bien des termes de cette cause-là, c'est que le père avait pris les moyens pour mettre fin à la vie de son enfant. C'est un débat d'intérêt public.
- Je ne peux, et je l'ai mentionné, on déplore le vocabulaire qui a été utilisé, l'esthétisme, les propos qui ont pu offenser certains mais le débat d'idées était probablement valable à ce contexte-là.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, le règlement que je vous ai lu a peu à faire au débat ou à la capacité des gens d'émettre des opinions. Il vise les propos offensants qui, pris même dans leur contexte, risquent d'exposer une personne ou une classe de personnes à la haine ou au mépris.
- Est-ce qu'il y a d'autres façons d'émettre cette opinion et d'en discuter sans propos offensants?
- Ce règlement ne vous dit pas que vous ne pouvez pas émettre des opinions ou discuter de ces questions, il vise l'interdiction de propos offensants qui peuvent inciter au mépris ou à la haine.
- M. P. DEMERS: Nous avons admis certaines erreurs. Nous avons mis en place quatre (4) éléments majeurs pour éviter que ça se reproduise à l'avenir.
- Et si je peux me permettre de les répéter. Un code de déontologie auquel tous nos animateurs, incluant Jeff Filion, ont adhéré.
- Deuxièmement, un comité aviseur qui va nous aider à mieux faire comprendre la réglementation, à mieux faire comprendre les exigences des multiples lois et règlements que l'on doit respecter.
- Troisièmement, on rentre membre de l'ACR où on donne un processus de plainte justement pour porter à notre attention tout écart qui pouvait y avoir lieu.
- Et je réaffirme son commitment personnel et le mien, puisque je considère que c'est ma responsabilité de m'assurer qu'il n'y ait plus d'écart.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, cette plainte a été déposée le vingt-six (26) janvier. Je vais maintenant discuter avec vous de plaintes sous les onglets 17, 19, 22, dix-sept (17), dix-neuf (19), vingt-deux (22), qui sont des exemples et qui sont, plus tard, au mois de février, et je suppose quand vous aurez eu ces discussions avec M. Filion, et cette fois-ci, les plaignants sont préoccupés par le fait qu'à maintes reprises, les animateurs de l'émission du matin, qui est en grande partie M. Filion, rabaissent les femmes à un niveau d'objet sexuel et incitent au mépris des femmes par des motifs fondés sur leur sexe et qui, pour le Conseil, pourraient être contraires à ce règlement que je vous lisais, qui aussi inclut des motifs fondés sur le sexe.
- Et ces plaignants, plaignantes et plaignants, nous établissent que probablement il y a cette entorse parce que l'animateur s'informe systématiquement de la grandeur ou de la beauté des seins des auditrices sans référence à l'émission en cours ou à tout sujet qui pourrait être discuté systématique en organisant un concours des plus beaux seins et que le prix gagné serait un élargissement mammaire.
- En dévouant une émission à la largeur des postérieurs d'un groupe de femmes, en misant en ondes sur la grandeur du soutien-gorge d'une femme qui est de passage à l'émission, après son départ.
- En traitant une auditrice, à la plainte 36, de maudite machine à boules. Et, à la plainte 20, où une femme avait simplement fait une erreur en téléphonant chez CHOI, quand elle voulait téléphoner à une autre station, de l'appeler: « Crisse de chienne sale! ».
- Aussi, en traitant la vice-présidence de l'ADISQ comme une maudite plotte, une maudite chienne, une maudite vache, cochonne!
- À l'avis des plaignants, dans vos réponses que nous retrouvons à l'onglet 17, vous banalisez le sérieux de ces propos quand le Conseil vous demande de répondre directement à tous plaignants.
- Avant de parler justement de vos réponses à ces plaintes qui sont souvent exactement les mêmes, dans les mêmes mots, quel est votre commentaire sur le fait qu'il est fort possible que ces commentaires constituent une entorse à l'article du règlement que je vous ai lu plus tôt, qui interdit de diffuser des propos offensants qui, pris dans leur contexte, dans la... il n'y a pas de contexte ici, c'est simplement gratuit, et qui risquent d'exposer une classe de personnes, c'est-à-dire les femmes, à la haine ou au mépris pour des motifs fondés sur leur sexe?
- M. P. DEMERS: Je cite notre discours qu'on a fait hier après-midi. Nous admettons le bien-fondé d'un certain nombre de plaintes, comme certains concours offensants et d'autres qui font état de propos vulgaires et d'attaques personnelles, qui n'auront plus leur place sur nos ondes.
- Sur ce, vous avez fait référence à plusieurs, plusieurs plaintes et il y a quand même certains dossiers que j'aimerais peut-être commenter.
- Vous avez fait référence à une plainte, je crois, qui est celle sur le postérieur, qui est une réaction à un article paru dans un journal étudiant de l'Université Laval et que le propos avait pas été tenu par notre animateur mais bien davantage par le journaliste en question.
- En ce qui a trait aux prothèses mammaires, c'est vrai que nous avons fait le concours à deux (2) reprises.
- Mais on pense qu'on a soulevé un débat sur la chirurgie esthétique qui a été quand même d'intérêt public et qui a toujours été mené avec une certaine retenue ou un certain doigté.
- Et je pense que c'est un débat qui peut être valable dans la société: est-ce que la chirurgie esthétique, particulièrement les prothèses mammaires peuvent ou ne doivent pas être utilisées.
- En ce qui a trait au dossier de l'ADISQ, je vous rappelle qu'on a diffusé sur nos ondes, et je les cite :
- Le vingt-cinq (25) et le vingt-six (26) octobre deux mille un (2001), nous avons tenu des propos à l'égard de l'ADISQ, Mme Solange Drouin, Mme Liette Bouchard et M. Jacques Primeau, qui étaient diffamants et dérogatoires.
- Les propos tenus n'étaient pas justifiés et n'auraient pas dû être prononcés. Nous faisons part à l'ADISQ, Mme Solange Drouin, Mme Liette Bouchard et M. Jacques Primeau de nos excuses.
- Quant aux propos tenus réitérant que ces personnes ne méritaient pas d'être affligées des propos qui ont été tenus à leurs égards, en conséquence nous nous excusons d'avoir tenu les propos susdits et nous nous rétractons.
- Ce dossier fait l'objet d'une poursuite au civil de l'ordre de sept cent cinquante mille dollars (750 000 $). Alors, vous conviendrez qu'on va commenter ce dossier-là avec beaucoup de prudence.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, je vous rappelle que le Conseil s'est prononcé dans des décisions antérieures et ça vous a été confirmé, confirmé à votre procureur du moment, que les poursuites judiciaires, qui peuvent être causées ou intentées, n'ont rien à faire avec l'exercice que nous faisons.
- Nous avons nos règlements et nous examinons justement s'il y a eu entorse à nos règlements.
- Alors, je vous demande: Est-ce qu'à votre avis, cette plainte est une entorse au règlement sur la radio qui interdit les propos offensants qui incitent au mépris?
- M. P. DEMERS: Oui. C'est pour ça que nous nous sommes excusés.
- Mme A. WYLIE: Votre licence est assujettie, comme je vous l'ai mentionné il y a un moment, à la condition que vous respectiez les lignes directrices concernant les stéréotypes sexuels.
- Et vous mentionniez justement, à la page 13 de votre présentation hier, que vous avez entrepris les démarches pour devenir membre de l'ACR et du Conseil des normes de la radiodiffusion. C'est à la page 13 de la présentation.
- Vous êtes au courant que ces lignes directrices vous seront... Il sera nécessaire de respecter ces lignes directrices pour être membre en bonne et due forme...
- M. P. DEMERS: Bien sûr.
- Mme A. WYLIE: ... du Conseil des normes. Donc, il vous est important de les comprendre.
- M. P. DEMERS: Tout à fait.
- Mme A. WYLIE: Ces lignes directrices, à l'article 2 c), exigent que, et je cite:
- Les émissions de radio et de télévision doivent attester l'égalité de la femme, de l'homme et de la femme au plan intellectuel et émotif et respecter la dignité humaine.
- Est-ce que les propos que je vous répétais et qui avaient été sujets de plaintes comme quoi l'animateur de l'émission du matin réduisait les femmes à des objets sexuels, est-ce qu'à votre avis, il est possible que ce soit une entorse aussi à cette condition de licence par l'entremise de l'article 2 c) qui exige de respecter les femmes au plan intellectuel et émotif, et de respecter leur dignité humaine?
- M. P. DEMERS: Je ne peux qu'admettre que je comprends les préoccupations du Conseil quant aux propos tenus par notre animateur.
- Je ne peux que vous rappeler tous les efforts qu'on a mis de l'avant, particulièrement dans les dernières semaines et qu'on va poursuivre dans les prochains mois, pour s'assurer qu'il n'y ait plus d'écart.
- Toutefois, on s'adresse à une clientèle jeune qui a une perspective parfois différente sur un certain vocabulaire ou une certaine façon de traiter les choses et que l'émission du matin, particulièrement, va utiliser l'humour ou un vocabulaire très imagé qui, ma foi, est très souvent bien accepté par notre auditoire.
- La popularité de l'émission en fait foi. Beaucoup de gens apprécient l'émission. Et il faut rappeler aussi que c'est trois (3) heures de live tous les matins et que faire du live, faire de l'émission à contenu verbal... Corus faisait valoir cette semaine qu'on jouait une à deux (2) pièces à l'heure, je veux dire, c'est de faire de la radio sans parachute, parfois il peut y avoir des erreurs.
- Il peut y avoir des propos qui ne devraient pas être tenus mais on met les mesures en place et...
- Mme A. WYLIE: Oui. Je vois la nécessité, par votre hésitation, de vous poser d'autres questions.
- À l'article 4, par exemple, on dit que, de ce même code que vous devez respecter par condition de licence et que vous avez l'intention de respecter comme membre de l'ACR, et je cite l'article 4:
- Il faut s'abstenir d'exploiter les hommes, les femmes ou les enfants dans le cadre des émissions de radio et de télévision et éviter toute observation péjorative ou dénigrante concernant leur place ou leur rôle dans la société.
- Est-ce que les propos que je vous ai lus plus tôt, à votre avis, sont conformes à ces lignes directrices?
- M. P. DEMERS: Non.
- Mme A. WYLIE: Maintenant, une dernière question avant de prendre une pause.
- Vous dites, à la page 5 de votre présentation d'hier, que vous nous proposez une série de mesures qui, nous l'espérons, sauront répondre aux préoccupations du Conseil et nous rassurer sur votre volonté de vous conformer en tous points, et caetera, à la loi, au code et aux conditions de votre licence.
- De quelles mesures exactement s'agit-il?
- M. P. DEMERS: J'ai peut-être pas la même page que vous. De la présentation d'hier, en page 5?
- Mme A. WYLIE: Tout au haut de la page.
- M. P. DEMERS: Alors, dans ce cas-là, on fait référence aux quatre (4) éléments qu'on a soulevés longuement, c'est-à-dire l'adoption de notre guide de déontologie et la discussion et le partage de celui-ci avec tous nos animateurs et, je dirais, l'adhérence de ces animateurs à ce guide de déontologie.
- Le deuxième est la diffusion d'un message qui octroie à notre auditoire un droit de réplique s'il l'a jugé approprié ou s'ils le veulent absolument.
- L'adhésion à l'ACR et au Conseil canadien des normes de la radiodiffusion et vous faisiez référence au code sur les stéréotypes sexuels et j'imagine que c'est déjà inclus. C'est inclus également.
- Et la création d'un comité aviseur qui va nous aider à mieux gérer ce cadre réglementaire là et à la satisfaction du Conseil.
- Ce sont les quatre (4) grandes mesures qu'on veut mettre de l'avant.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, vous nous avez parlé ce matin, justement, de vos discussions avec M. Filion.
- Et je voudrais vous faire... Et de sa compréhension, et caetera. Je devrais... Est-ce qu'il est encore directeur de la programmation?
- M. P. DEMERS: Oui.
- Mme A. WYLIE: Je vous fais remarquer que le dix-neuf (19) janvier deux mille un (2001), vous avez déposé un mémo très important à l'annexe 3 de votre lettre et comme quoi, il y aurait ce mémo, signé justement par M. Filion et Mme Dubé, qui aurait été mis à la disposition de tous les animateurs, et caetera, et ce mémo se lisait en partie comme suit, je cite:
- « Il est strictement défendu d'utiliser des sacres ou des blasphèmes, en bon français, en ondes ainsi que des mots du genre "fuck" ou "shit". »
- Et pourtant, ce même animateur avec lequel vous avez eu des conversations qui semblent... que vous voulez nous dire, seront fructueuses, ce même animateur, le vingt-trois (23) janvier deux mille un (2001), après avoir signé ce mémo et avoir menacé en certains cas de suspension des autres animateurs, ce même animateur, j'ai retrouvé, le vingt-trois (23) janvier, qu'il utilisait le mot « chier » en ondes à plusieurs reprises et le mot « fucking » aussi.
- Et c'était justement les mots qu'il interdisait aux animateurs de la station. Alors, ces mesures que vous allez mettre en place, comment nous rassurer que ces discussions et cette compréhension de M. Filion nous mèneront à un terme de licence moins houleux?
- M. P. DEMERS: Je dois certes avouer que peut-être qu'on a pris à la légère cette lettre et qu'il n'a pas su la respecter.
- Je peux vous assurer toutefois que ça fait déjà un mois qu'on prépare cette audience et qu'il y a été impliqué quotidiennement, et qu'il va faire tous les efforts pour remédier à ce point-là.
- C'est certain, comme je le disais, qu'il reste que c'est une émission de trois (3) heures, journalière, et qu'il y a beaucoup d'intervenants à l'intérieur de l'émission, et que parfois, un langage comme ce genre de mot là peut se glisser dans la conversation.
- Mais je ne peux que réaffirmer mon commitment personnel à titre de directeur de la station et son commitment personnel à titre de directeur des programmes, d'éviter au maximum les écarts qu'on a pu voir dans le passé.
- Mme A. WYLIE: Merci, M. Demers! M. le président, peut-être que nous pouvons prendre une pause si ça vous va.
- LE PRÉSIDENT: Merci! Nous reprendrons dans quinze (15) minutes.
- SUSPENSION/SUSPENSION
- LE PRÉSIDENT: Order please! À l'ordre, s'il vous plaît!
- Mme Wylie, s'il vous plaît!
- Mme A. WYLIE: Je vous mentionnais hier que nous allions aussi examiner la qualité du contenu verbal à l'antenne de CHOI, pas spécifiquement sous l'article 3 b) ou le code sur les stéréotypes sexuels mais en général.
- Est-ce que vous êtes au courant que la Loi sur la radiodiffusion exige que la programmation faite par les entreprises de radiodiffusion soit de haute qualité, en anglais, of high standard?
- M. P. DEMERS: Nous sommes particulièrement au fait et CHOI s'efforce constamment de faire une radio de haute qualité, chose qu'elle réussit à faire en étant pertinent à un auditoire qui provient généralement d'une génération beaucoup plus jeune, qui a beaucoup plus de difficultés à se reconnaître dans le produit des autres stations de radio de la région.
- Évidemment, la particularité du mode d'expression qui est hautement populaire est difficile à baliser, surtout dans un contexte de spontanéité et dans celui où on tente de participer au débat d'idées des gens de cette génération.
- Le péril de cette approche, c'est l'inesthétisme aux oreilles de certains ou de plusieurs.
- Lorsqu'on regarde la programmation de CHOI, il faut tenir compte du contexte dans lequel elle est faite, du type d'émission qu'on fait et du type de clientèle qu'on vise.
- On a choisi un mode populiste, qui rejoint le maximum de monde. Je pense que nos cotes d'écoute en témoignent. On veut être une station qui, au contraire de Radio-Canada, est très, très près de son auditoire et utilise le vocabulaire utilisé par les gens dans le quotidien.
- Toutefois, on s'engage définitivement, je pense, sur une voie de par nos nouvelles orientations.
- Je pense à Rock et Sports qui est une orientation dernière de la station où on cherche à s'imposer dans le milieu du sport, qui est des sujets beaucoup moins à controverse et à attirer de nouveaux auditeurs qui pourraient adhérer à notre type de format radiophonique.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, vous nous parlez souvent de contexte. Est-ce que vous acceptez que le contexte inclut le fait que l'émission, qui a généré la majorité des plaintes, c'est pas l'ensemble des plaintes, est une émission diffusée entre six heures (06 h 00) et neuf heures (09 h 00) du matin, accessible à plus d'un demi-million potentiellement de personnes et, de fait, écoutée, mesurée, si je comprends bien votre commentaire à la page 18 de votre présentation d'hier, par plus de soixante-dix mille (70 000) auditeurs?
- M. P. DEMERS: Ce serait davantage le reach de la station au complet. Pour le show...
- Mme A. WYLIE: Oui.
- M. P. DEMERS: ... du matin, ce serait...
- Mme A. WYLIE: Admettez-vous que, quand vous parlez contexte, il serait légitime d'ajouter ces trois (3) facteurs, que les propos à la radio, dans l'émission en question, sont entre six heures (06 h 00) et neuf heures (09 h 00) du matin, sont potentiellement accessibles à toute tranche démographique, incluant les enfants, et à plus d'un million, un demi-million de personnes dans la région de Québec, et sont, de fait, écoutés, selon vous, par soixante-dix mille (70 000) personnes où, de toute façon, la station est écoutée, je crois que les derniers BBM que j'ai vus indiquaient qu'il y avait à peu près cent mille (100 000) personnes qui écoutaient justement cette émission-là le matin.
- Est-ce que vous êtes d'accord avec moi que c'est une voie puissante?
- M. P. DEMERS: Ce succès-là est, pour nous, signe que c'est...
- Mme A. WYLIE: Évidemment, je ne parle pas de succès ici, je parle du contexte dans lequel les gens se plaignent et nous avons des préoccupations que le contexte inclut ces trois (3) facteurs-là...
- M. P. DEMERS: On en est tout à fait conscients.
- Mme A. WYLIE: Que ça devienne un problème.
- M. P. DEMERS: On en est tout à fait conscients. Toutefois, je ferais peut-être valoir... Parce que quand on regarde les plaintes également, si on regarde l'évolution historique et si on exclut certains dossiers particuliers qui ont pu générer un gros volume de plaintes, le volume de plaintes qu'on a reçues depuis cinq (5) ans va en diminuant.
- Le show, il faut comprendre que nous faisons une radio qui était, jusqu'à un certain point, expérimentale, nous étions les premiers à bâtir ce format rock alternatif, nous sommes les seuls à le faire au Québec et, à ce titre, nous avons expérimenté au niveau du contenu verbal, particulièrement dans le show du matin et nous nous sommes, je dirais, largement assagis depuis quelques années et nous entendons poursuivre sur cette voie.
- De plus, au niveau musical, ça soulève des problématiques fondamentales auxquelles on a mis beaucoup, beaucoup d'efforts pour régler, pour faire vivre un format distinct.
- Et je crois comprendre que la diversité, c'est un des objectifs fondamental du Conseil.
- Et nous, on est peut-être ceux qui contribuent davantage à la diversité plutôt que de faire la même radio que la majorité des radiodiffuseurs font au Québec.
- Mme A. WYLIE: Encore une fois, ayant lu toutes les plaintes, je trouve intéressant qu'il y ait des plaignants qui, justement, disent qu'ils aiment votre radio au niveau musical mais qu'ils déplorent justement, je crois qu'on utilise le mot « la pollution » qui découle de ces propos.
- Donc, ils veulent syntoniser à votre station parce que c'est évident que les gens l'écoutent. Voilà une autre raison de plus pour nous, le Conseil, de nous inquiéter de l'effet des écarts que vous avouez ont été faits puisqu'ils atteignent, à cause de la programmation de votre radio qui apporte de la diversité, qui est populaire, plus de gens.
- C'est donc, pour nous, encore plus inquiétant. Et voilà le principe de la voie puissante qui peut véhiculer justement des écarts sérieux aux yeux de plusieurs et qui pourrait être à l'encontre de la Loi sur la radiodiffusion au Canada.
- Vous admettiez, à la page 10 de votre présentation d'hier, justement, qu'il y avait eu des écarts de langage mais ce n'est pas très spécifique.
- Vous parlez de concours offensants et d'autres qui font état de propos vulgaires et d'attaques personnelles qui n'auront plus leur place sur nos ondes.
- Il nous est intéressant, évidemment, de savoir quels propos, quelles attaques personnelles et quels concours offensants sont, pour vous, des écarts qui ne seront pas répétés à moins de vraiment comprendre qu'est-ce que vous incluez dans le fait que vous acceptiez qu'il y ait eu des écarts.
- Parce que quand vous répliquez aux gens, il y a la plupart du temps des lettres qui sont presque les mêmes. Et vous parlez de couvrir l'actualité, les sujets d'intérêt des auditeurs avec ironie, avec sarcasme, avec humour.
- Je vous avoue que certaines femmes ne trouvent pas très drôle de se faire appeler « une petite crisse de plotte toujours couchée sur le dos »! Est-ce que c'est drôle...
- M. P. DEMERS: Non.
- Mme A. WYLIE: ... ou sarcastique, peut-être sarcastique? Oui? C'est humoristique ou est-ce que c'est un écart?
- M. P. DEMERS: Je considère ça un écart.
- Mme A. WYLIE: Voilà! Et justement, le Conseil vous avait annexé en particulier ce commentaire qui a été fait le quatre (4) juillet à neuf heures (09 h 00)... en tout cas, le matin. Je suis pas certaine exactement de l'heure, mais pendant cette émission.
- Et le Conseil avait annexé, dès le mois de décembre quatre-vingt-dix (90)... deux mille (2000) plutôt, cette lettre, à la lettre qu'il vous a fait parvenir pour que vous sachiez que ce commentaire-là avait été fait.
- Alors, vous trouvez pas ça drôle ce matin ce commentaire, surtout s'il était fait à votre égard ou à l'égard de votre fille ou de votre femme; d'accord?
- M. P. DEMERS: D'accord.
- Mme A. WYLIE: Maintenant, vous dites aussi que les propos vulgaires n'ont pas de place à votre antenne. Cette même annexe C à notre lettre du vingt-deux (22) décembre relevait le fait que vers sept heures et trente-six (07 h 36)... sept heures trente-six (07 h 36) du matin, l'animateur Filion s'amusait à décrire des expériences qu'il alléguait avoir eues, des expériences sexuelles avec des poulets et aussi le fait qu'ils avaient battu et tué des enfants et les lancer dans le fleuve.
- Alors là, on en a... Je vous lirai pas ça parce que c'est pas tellement facile à lire mais si vous regardez l'annexe C, à la lettre du vingt-deux (22) décembre, il y en a pour quelques...
- M. P. DEMERS: Excusez-moi! Je sais pas à quel document...
- Mme A. WYLIE: ... une minute ou deux (2).
- M. P. DEMERS: ... exactement que vous faites référence. Pardon? Est-ce qu'il y a un numéro de plainte?
- Mme A. WYLIE: Oui. C'est une lettre. Le dossier public contenait non seulement des plaintes mais c'est... Le Conseil a relevé ces propos en écoutant les rubans-témoins de la semaine du deux (2) au huit (8) juillet et il annexait, comme annexe C, à sa lettre du vingt-deux (22) décembre, ce qu'il avait relevé sur les ondes.
- Et vous nous avez jamais suggéré que ces commentaires n'avaient pas été faits. Je vous demande, si ces commentaires, à votre avis, s'insèrent dans les propos vulgaires que vous trouvez n'ont pas de place sur vos ondes, à sept heures et demie (07 h 1/2) du matin.
- M. P. DEMERS: L'annexe C?
- Mme A. WYLIE: Oui. À la lettre du vingt-deux (22) décembre...
- M. P. DEMERS: Oui.
- Mme A. WYLIE: ... le dernier paragraphe.
- M. P. DEMERS: Je l'ai trouvé. Ça s'inscrit dans les propos qu'on va devoir retirés.
- Mme A. WYLIE: Est-ce que, aussi, les descriptions des plus explicites et les plus graphiques de la pornographie trouvée sur l'Internet qui est toujours aux dépens des femmes sont des propos vulgaires qui n'ont pas de place à la... et je n'ai pas vu de contexte bien spécifique?
- M. P. DEMERS: Je suis... Vous me permettez de soulever une question sur Internet, parce que je sais que ça a été débattu longuement à l'intérieur...
- Mme A. WYLIE: Non, je vous dis que... je vous demande si le fait que les animateurs trouvent important, entre six heures (06 h 00) et neuf heures (09 h 00) du matin, de décrire de façon très explicite et très graphique ce qu'ils ont vu à l'Internet en termes de pornographie a de la place sur vos ondes?
- Je peux vous lire ce que j'ai entendu, si vous voulez.
- M. P. DEMERS: Je crois pas que ce soit nécessaire. Et je suis convaincu que je vais être d'accord avec vous que ça n'a pas de place.
- Mme A. WYLIE: Vous pouvez peut-être demander à M. Filion de vous faire jouer ces extraits. J'ai...
- M. P. DEMERS: Mais est-ce que je peux prendre l'occasion de parler de la problématique d'Internet? Parce que je sais qu'on nous a reproché souvent...
- Mme A. WYLIE: Non. Parce que maintenant, on parle de la radio. Si vous comprenez bien, ces messieurs avaient censément visionné sur l'Internet, la veille ou à d'autres moments, de la programmation pornographique qu'ils décrivaient maintenant le lendemain.
- Et le seul contexte que j'ai pu dépister, c'était qu'ils parlaient de... c'est vraiment bizarre que ce soit si facile de trouver des femmes prêtes à faire ceci, cela, cela, qu'ils ont décrit avec envergure.
- Est-ce qu'à votre avis, ça a de la place sur vos ondes, entre six heures (06 h 00) et neuf heures (09 h 00) du matin?
- M. P. DEMERS: La description des actes, non.
- Mme A. WYLIE: Voilà! Maintenant, vous parlez aussi de concours offensants. Est-ce qu'à votre avis un concours de fellation, un concours de cri de jouissance, un concours de relations sexuelles en ondes sont des concours offensants, entre six heures et demie (06 h 1/2) et neuf heures (09 h 00)... six heures (06 h 00) et neuf heures (09 h 00) du matin?
- M. P. DEMERS: J'aimerais... La réponse est non. Il n'y aura plus de concours de ce type. Toutefois, et pour mieux positionner, si c'est possible, j'aimerais faire entendre une campagne du gouvernement du Québec récente que nous avons jouée sur nos ondes le matin et que moi-même, je me suis posé la question si je devais ou je ne devais pas la laisser jouer sur nos ondes.
- Et peut-être que vous pourriez m'éclairer à savoir comment je devrais exercer le jugement par rapport à ce type de campagne qui peut être mise sur nos ondes.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, est-ce que vous qualifiez votre « non » de « peut-être », quand je vous demande si des concours de fellation entre six heures (06 h 00)...
- M. P. DEMERS: J'ai...
- Mme A. WYLIE: ... et neuf heures (09 h 00) sur les ondes sont...
- M. P. DEMERS: Je ne qualifie pas...
- Mme A. WYLIE: ... acceptables?
- M. P. DEMERS: ... mon « non ». C'est « non », ce n'est pas acceptable. Toutefois, j'ai été confronté à une situation que j'aimerais avoir l'avis du Conseil.
- Mme A. WYLIE: Nous ne sommes pas là aujourd'hui pour répondre aux questions, surtout pas sur un autre titulaire. Nous examinons votre programmation et sa qualité et ce que nous pouvons attendre de vous dans le terme de licence suivante.
- M. P. DEMERS: Oui. Mais vous m'avez bien fait valoir que tout ce qui est diffusé sur mes ondes, j'en étais bien responsable, ce que j'en dois respecter. Je parle pas d'un autre titulaire.
- Mme A. WYLIE: Alors, vous pouvez dire non même à Télé-Québec?
- M. P. DEMERS: Je parlais pas de Télé-Québec, je parlais du...
- Mme A. WYLIE: Ou au gouvernement du Québec. Je m'excuse!
- M. P. DEMERS: Parfait.
- Mme A. WYLIE: Parce que c'est vous qui êtes responsable. Le gouvernement du Québec ne peut pas avoir de licence de radiodiffusion, donc c'est vous qui devez être responsable de ce que vous choisissez sur les ondes.
- Maintenant, je crois qu'il est... bien, il est peut-être nécessaire de vous demander si les propos dont vous vous êtes excusé vis-à-vis la vice-présidence de l'ADISQ sont des attaques personnelles qui n'ont pas de place sur vos ondes?
- M. P. DEMERS: Ce sont des attaques personnelles qui n'ont pas de place sur nos ondes.
- Mme A. WYLIE: Oui. Parce que je vous rappelle que je vous ai bien indiqué hier que le Conseil a déterminé ou s'est prononcé clairement sur le fait que vous pouvez critiquer les institutions incluant l'ADISQ. Il s'agit de le faire d'une façon raisonnable vis-à-vis les personnes en question.
- Alors, j'ai lu tous ces propos-là dans l'intervention de l'ADISQ. Et il est évident que le Conseil accepte que vous pouvez critiquer mais que ce soit fait de façon qui n'inclut pas des attaques personnelles, des propos vulgaires, et cetera, qui, vous-même, dites qu'elles n'ont pas de place sur les ondes.
- Alors, vous êtes d'accord, vous ayant excusé, qu'elles n'ont pas de place sur les ondes?
- M. P. DEMERS: Tout à fait.
- Mme A. WYLIE: Maintenant, à la page 10 de votre présentation, vous nous parlez de mieux baliser à l'avenir l'ensemble du contenu verbal diffusé sur les ondes.
- Et dans le contexte de notre discussion à date, exactement quelles seront ces balises et des balises qui, dans toutes les circonstances, seraient réconfortantes pour l'agence de réglementation?
- Et je vous avoue que c'est pas très réconfortant de penser que c'est M. Filion qui fera la direction de ce tournant, considérant les circonstances que je vous ai mises... dont j'ai discuté à date.
- M. P. DEMERS: Je peux vous assurer qu'à titre de directeur général et que je travaille à temps plein à la station, je suis pas... au contraire de certains grands groupes de radio, je suis pas une tour à bureaux à Montréal en train d'essayer de gérer une station à Québec, j'y vis, j'y travaille quatre-vingts (80) heures par semaine depuis cinq (5) ans et que je vais m'assurer personnellement du respect de notre nouveau code de déontologie et que nous avons pris les démarches, et pas besoin de vous dire que c'est des démarches relativement coûteuses que de bien nous entourer de gens qui peuvent m'aviser sur l'à-propos et de bien encadrer, et de bien baliser notre programmation à l'avenir.
- Et je réaffirme, puis si vous le voulez, j'ai donné le CD des extraits de l'émission de ce matin qui vous confirme ce que Jeff en pense et son commitment lui-même à réaliser cet ajustement au niveau de notre programmation.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, il faudra vraiment revoir votre code avant que je me sente confortable d'écouter M. Filion dans la semaine qui suit.
- Maintenant, vous parlez, à la page 11, de certaines mesures mises en place. Je crois que, en général, c'est le code et son utilisation pour chapeauter la programmation de CHOI...
- M. P. DEMERS: Bien sûr.
- M. P. DEMERS: Bien sûr.
- Mme A. WYLIE: Alors, il serait intéressant, comme je vous ai indiqué hier, de justement examiner ce code que vous avez déposé au dossier le six (6) septembre deux mille un (2001), en réponse à une lettre de lacunes en date du neuf (9) août deux mille un (2001) et qui vous demandait justement la possibilité de déposer un code de déontologie pour Genex.
- Ce code, si je l'examine de près, est presque identique au code de Métromédia et vous aviez justement censément oublié ou laissé tomber les deux (2) dernières sections, les deux (2) derniers articles, 4.4 et 4.5.
- Il est même numéroté de la même façon. Et vous les avez rajoutés ce matin, si j'ai bien compris, au code sauf que, si je ne m'abuse, vous avez ajouté quelque chose à propos du langage courant.
- M. P. DEMERS: C'est le cas parce qu'on... comme je le faisais valoir, CHOI s'adresse à une clientèle jeune, qui peut avoir des moeurs ou une perception différente d'une clientèle plus âgée.
- Et ce qu'on voulait faire valoir, c'est que les propos grossiers ou vulgaires, c'est dans le langage courant de notre auditoire.
- Mme A. WYLIE: Donc, les propos grossiers, le langage courant, pour vous, n'a rien à faire avec le langage courant du plus d'un demi-million de personnes que vous pouvez atteindre entre six (06 h 00) et neuf heures (09 h 00) du matin. C'est le langage courant de certaines de ces personnes.
- M. P. DEMERS: On mentionne que le langage courant comme thème est extrait de la décision de CKRS et qui avait été utilisé à ce moment-là pour bien refléter ce que devenait un propos grossier ou vulgaire.
- Mme A. WYLIE: Je ne vois pas dans l'article 4.4 du code de Métromédia ces mots « langage courant ». Parce que si vous avez le langage courant, il faudra à ce moment-là, entre six (06 h 00) et neuf heures (09 h 00) du matin, c'est le langage courant de qui?
- M. P. DEMERS: Majoritairement de notre auditoire. Regardez, ça ne veut...
- Mme A. WYLIE: Et cet auditoire...
- M. P. DEMERS: Cet objectif-là n'a pas pour objectif de dire: On va avoir des propos grossiers ou vulgaires. Tout ce qu'on veut dire, c'est qu'on va avoir un propos populaire. Et dans ce sens-là, on cherche à être le plus familier.
- Un des objectifs fondamental de la station, c'est d'être proche de son auditoire, d'être ami avec elle. Si vous avez déjà écouté l'émission du matin où toute autre émission à CHOI, on demande à nos animateurs... Moi, quand j'ai un discours avec eux, je leur demande, un, d'exercer leur jugement.
- Quand je leur ai expliqué le code de déontologie, c'est que c'est d'abord et avant tout dans... À la lecture de ça, il faut savoir exercer notre jugement.
- Et l'autre aspect du mandat est d'être proche de son auditoire et d'être une personnalité. Alors, de tenir des propos grossiers ou vulgaires, c'est à la lumière de l'auditoire qu'on vise et qui nous écoute.
- Je peux comprendre parfois que certains propos que nous utiliserions pourraient être fort acceptables pour un jeune de vingt-cinq (25) ans, de trente-cinq (35) ans mais qui pourraient être grossiers pour ma grand-mère.
- Mme A. WYLIE: J'ai examiné, M. Demers, les derniers BBM justement de ce créneau. Et vous avez des auditeurs, il semblerait, je sais que ce n'est pas parfait ces calculs, mais vous avez des auditeurs de toutes les tranches démographiques.
- Alors, je vous répète, le langage courant de qui? Comment, quand on va vous revoir, s'il y a d'autres problèmes, va-t-on appliquer le 4.4 avec cette porte de sortie?
- M. P. DEMERS: Pour nous, ce n'est pas une porte de sortie, ce n'est qu'un reflet de la réalité qu'une station de radio est au service de son auditoire.
- C'est vrai qu'on a un auditoire plus vieille mais c'est vrai qu'on bâtit un produit pour une clientèle-cible plus jeune.
- Et en radio, on ne peut pas plaire à tous, absolument. Je crois que c'est naturel et normal lorsqu'on provoque un débat d'idées, que certains vont être d'accord puis certains vont être en désaccord avec nous.
- Cet article-là ne veut jamais enlever la force de notre guide de déontologie mais bien reconnaître qu'on est une station populaire.
- Notre mandat est de divertir notre auditoire et de leur proposer un service qui leur plaît. On est fiers de nos résultats d'écoute. Je pense qu'on réussit bien à le faire.
- On est prêts et on va relever le défi de le faire dans un contexte plus respectueux des règlements. On a admis nos torts dans certains cas ou nos erreurs de jeunesse, comme Jean dit souvent.
- Mais il faut respecter le caractère propre de la station qui est une station résolument rock, dans un format musical alternative qui est unique, du moins au Québec, et que nous l'avons bâti au cours des cinq (5) dernières années.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, peut-être que votre code avait meilleure allure avant que vous ajoutiez cet article puisque vous y avez ajouté le langage courant.
- J'ai beaucoup de mal à décider ou à voir comment on peut trouver qu'il y a des propos qui sont grossiers ou vulgaires en utilisant ce critère, qui font partie du langage courant.
- Chez vous, vous avez une famille, monsieur?
- M. P. DEMERS: J'ai une jeune fille...
- Mme A. WYLIE: Oui, vous...
- M. P. DEMERS: ... j'ai deux (2) jeunes filles de cinq (5) ans et de neuf (9) ans.
- Mme A. WYLIE: Et les propos de langage courant dans votre foyer, est-ce qu'ils sont les mêmes que dans le locker room d'une partie de hockey?
- M. P. DEMERS: Ce n'est pas tout à fait le cas... la même chose...
- Mme A. WYLIE: Lequel est courant?
- M. P. DEMERS: ... sauf que je peux vous certifier...
- Mme A. WYLIE: Lequel est courant?
- M. P. DEMERS: ... que je ferme pas la radio quand je suis avec mes filles. Toutefois, si le terme « langage courant » vous indispose, j'ai aucun problème à le voir retirer puisque...
- Mme A. WYLIE: À le retirer.
- M. P. DEMERS: ... pour moi, le code de déontologie est tel que je l'ai expliqué à tous mes animateurs, c'est d'abord et avant tout une question de jugement.
- Et nous avons pris les moyens pour s'entourer, pour pouvoir exercer ce jugement moi-même mais aussi tous mes animateurs, l'exercer dans le feu de l'action.
- Je vous rappelle qu'on fait du live, pour exprimer l'expression anglaise, on est en direct continuellement. On n'a pas de parachute, on n'est pas comme à la télévision où on diffuse trois (3) semaines après.
- Il peut y arriver certains écarts et on repose d'abord et avant tout sur le jugement de nos animateurs.
- On va faire les efforts avec notre comité aviseur pour bien leur enseigner nos obligations réglementaires et je peux vous assurer qu'ils sont tous conscients qu'ils n'ont pas carte blanche à faire n'importe quoi.
- Ils ont carte blanche pour être une personnalité à l'antenne qui va plaire à leur auditoire, en étant respectueux des règlements, de la loi, de notre propre code de déontologie maintenant et de la direction de la station.
- Mme A. WYLIE: Oui. Parce que, M. Demers, vous reconnaissez évidemment que l'argument, s'il y a des enfants, bien, on ferme le poste, et caetera, éventuellement enlèverait toute valeur au règlement.
- Parce que le règlement ne dit pas: Vous ne pouvez pas diffuser de la programmation de... Vous pouvez diffuser de la programmation de basse qualité si personne l'écoute.
- M. P. DEMERS: Tout à fait d'accord là-dessus.
- Mme A. WYLIE: Et je reviens à mon commentaire de la grosse voix qui atteint tout le monde - et vous avez entendu parler évidemment d'heure charnière, je crois, en français, le contexte, vous parlez beaucoup de contexte - nous aussi, entre six heures (06 h 00) et neuf heures (09 h 00) du matin, vous atteignez potentiellement beaucoup de gens pour qui le langage courant n'est pas la vulgarité et la grossièreté qui seraient peut-être possibles au coin de la rue, entre deux (2) adultes.
- Alors voilà, vous avez compris que c'est un problème. Vous êtes prêt à l'enlever et à copier ce que Métromédia avait?
- M. P. DEMERS: Oui.
- Mme A. WYLIE: Maintenant, vous avez, à l'article 2.6, indiqué que les auditeurs disposeraient d'un droit de réplique et vous faites état de cet article aussi à la page 12 de votre présentation où vous dites, je cite:
- « Les auditeurs disposent d'un droit de réplique permettant à toute personne de répondre si elle se sent lésée par une observation, un commentaire, une affirmation ou un reportage qui la concernent. »
- Je voudrais que vous m'expliquiez le cheminement de ce droit de réplique et comment ça va se produire?
- Et pour raccourcir un peu la discussion, nous avions eu cette discussion-là dans le cas de CKRS.
- Si vous étiez, par exemple, la vice-présidente de l'ADISQ, est-ce que vous seriez rassurée de vous présenter ou de devenir une auditrice participante, parce que vous vous sentez lésée avec M. Filion quand il vous a traitée de maudite chienne, de maudite vache, de cochonne, et caetera?
- Est-ce que vous se sentiriez bien rassuré d'exercer votre droit de réplique? Et dans ce contexte, je voudrais que vous m'expliquiez comment vous allez donner ce droit?
- M. P. DEMERS: Je pourrais comprendre Mme Drouin d'être, je dirais, inquiète d'exercer ce droit de réplique avec Jean-François Filion en ondes directement.
- Je vous dirais, je pense que c'est une question de bonne volonté de part et d'autre. Ça pourrait se faire via un enregistrement préenregistré qui serait diffusé sur les ondes.
- On pourrait réserver une plage de temps d'antenne qui lui serait réservée où est-ce qu'il n'y aurait pas d'interaction avec l'animateur en ondes.
- Je vous dirais que ça dépendrait de la demande de Mme Drouin.
- Mme A. WYLIE: Alors, à ce moment-là, une auditrice qui se sent lésée pourrait ne... le problème serait évidemment qu'elle voudrait une rétraction dans l'émission en question.
- M. P. DEMERS: Nous avons, à quelques reprises, dans les dernières années, procédé à des rétractations ou à des excuses dans nos ondes par notre propre voix.
- Et dans certains cas, on a déjà donné le droit de réplique directement à la personne visée. C'est vrai que généralement peu de gens souhaitent l'exercer directement de par le fait qu'ils n'ont pas nécessairement la même aisance que de venir en ondes.
- C'est pas donné à tous, c'est pas facile. Moi-même, je n'ai pas la facilité d'aller sur les ondes d'une station de radio et de pouvoir exprimer tout mon propos de façon aussi aisée qu'un animateur de radio courant.
- D'où on a recours à d'autres... d'autres méthodes comme la diffusion d'un message enregistré par une voix de la station ou encore la diffusion d'excuses directes procédées par la direction de la station.
- Mme A. WYLIE: Comment, à votre avis, évidemment dans le cas de la vice-présidence de l'ADISQ, il s'agissait évidemment de la justesse de l'ADISQ et de ses activités, et comme je vous ai mentionné plus d'une fois, vous avez le droit de critiquer ou vos animateurs peuvent critiquer ce que fait l'ADISQ, peuvent émettre leurs opinions.
- Mais comment répond-on à des commentaires qui nous lèsent parce qu'on s'est fait traiter de maudite cochonne ou maudite plotte? Comment on fait pour répliquer?
- M. P. DEMERS: J'ai de la difficulté à vous répondre si ce n'est que de vous dire que le droit de réplique s'inscrit dans un plan global où notre code de déontologie s'applique. Donc, cette situation-là ne devrait pas se reproduire.
- Et le droit de réplique devrait dorénavant s'appliquer davantage dans les cas où les opinions peuvent être divergentes et où ce sera un débat d'idées bien plus que des propos offensants.
- Mme A. WYLIE: Alors, ce sera facile d'exercer le droit de réplique parce que, à l'avenir, dans le prochain terme de licence, les gens seront rassurés que soit sur les ondes en direct ou si c'est un enregistrement qui est la réplique, ce qui encadre l'émission ne contiendra pas d'autres propos semblables à ceux que nous avons décelés pendant la période de licence du moment.
- Voilà votre commentaire?
- M. P. DEMERS: Je vous dirais, pour moi, le droit de réplique, c'est pour quelqu'un qui a été lésé puis c'est pour assurer le débat d'idées.
- Il est clair que si quelqu'un se sent, je dirais, lésé ou est en désaccord avec une opinion d'un de nos animateurs, le droit de réplique n'autorisera pas nécessairement à empêcher l'animateur d'exercer une opinion sur une personnalité publique ou sur un organisme public.
- On ne veut pas, par là, nuire à la liberté d'expression. Je pense que ceci vise à... Si malheureusement, il se trouvait des situations où quelqu'un se sent lésé directement, sur un point de vue personnel par exemple, il aura la chance de faire valoir son point de vue de manière équitable et on discutera avec lui de la manière de ce faire.
- C'est arrivé à plusieurs reprises dans le passé. Si je peux faire référence à une plainte, M. Carrier qui a écrit un article dans le journal sur CHOI, où il critiquait la programmation de CHOI, nous lui avons octroyé un droit de réplique.
- Il est venu en entrevue avec Jean-François Filion le matin et il a pu échanger sur son point de vue de notre programmation avec Jeff. Et bien que j'aie pas le ruban puis je pourrais peut-être vous le retrouver, ça s'est passé de façon très convenable et très polie entre les deux (2) et je pense même... j'ose croire que M. Carrier nous écoute aujourd'hui.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, en examinant le code, évidemment ce code est pratiquement le même que celui de Métromédia mais il y a aussi le code de Radiomutuel où les difficultés de CKRS ressemblaient un peu plus peut-être à celles que nous discutons aujourd'hui.
- Alors, je me demande si nous n'avons pas lieu de nous inquiéter que vous avez divisé le code, les émissions d'information, les tribunes téléphoniques, et caetera.
- Pourquoi ces deux (2) secteurs séparés? Je vous dis pourquoi. Par exemple, vous dites que les attaques personnelles n'ont pas de place sur les ondes mais l'article 2.3 n'est que sous la rubrique les émissions d'information et la même chose pour 2.4 où les opinions doivent être exprimées avec respect.
- Ne croyez-vous pas qu'il y aurait difficulté à ce moment-là si on argumentait que les émissions d'information, ce sont des émissions de nouvelles, pas des émissions... par exemple, l'émission du matin et donc, que les commentaires seraient soustraits à l'application de ces articles?
- Et si je peux continuer pour que vous compreniez. La même chose aux tribunes téléphoniques, possiblement on pourrait argumenter que vous n'en avez pas, que c'est simplement un programme ou, de temps à autre, les auditeurs ou les auditrices peuvent vous téléphoner et être en ondes en direct.
- Alors, à ce moment-là, par exemple, le 3.2 ne s'appliquerait pas aux émissions. Est-ce que vous accepteriez que ces titres soient éliminés pour ne pas avoir des secteurs où ces articles un peu généraux s'appliquent?
- M. P. DEMERS: Écoutez, nul n'est notre objectif que de jouer sur les points ou sur les virgules ou sur les titres ou sur les catégorisations.
- Mme A. WYLIE: Alors, vous accepteriez de les éliminer et de refaire un peu le code pour qu'il n'y ait pas de discussions sur...
- M. P. DEMERS: D'ambiguïté.
- Mme A. WYLIE: ... l'application dans le genre - exactement - dans le genre de programmation... Vous comprenez où je veux en venir.
- M. P. DEMERS: Oui, je comprends très bien. Puis comme je le mentionnais dans le discours, on s'est équipés. On a maintenant des Conseillers qui sont avec nous, qui sont prêts à nous aider.
- Puis si vous le voulez, on pourrait peut-être vous redéposer un code de déontologie qui soit plus intégral et moins inspiré directement du code de Métromédia mais qui soit plus adaptable ou du moins adapté, je dirais, pour être le bon mot, à la problématique de CHOI et de Genex.
- Mme A. WYLIE: Un des problèmes dont nous discutons ce matin, dont nous avons discuté et qui font l'objet de plaintes sont les concours.
- Le code ne s'adresse pas aux concours. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de les insérer dans ce cas-ci puisque c'est un sujet important qui sous-tend les plaintes?
- M. P. DEMERS: Aucun problème.
- Mme A. WYLIE: Alors, d'insérer de quelque façon que ce soit... Parce que tous ces codes-là, évidemment, le Conseil aime bien s'assurer que les problèmes qui ont été soulevés sont ceux qui sont adressés dans le code qui s'applique justement à la station en question.
- Alors, vous seriez prêt à modifier ce code pour intégrer des balises additionnelles et le déposer au Conseil pour son approbation?
- M. P. DEMERS: Tout à fait. Mais je proposerais probablement qu'on vous redépose...
- Mme A. WYLIE: Une refonte.
- M. P. DEMERS: ... d'ici à demain peut-être, une refonte complète du code...
- Mme A. WYLIE: Oui, oui.
- M. P. DEMERS: ... qui soit plus adaptée à nos discussions d'aujourd'hui...
- Mme A. WYLIE: Oui.
- M. P. DEMERS: ... puis qui soit plus adapté à la problématique de CHOI. J'avoue humblement qu'il a été très inspiré de celui de Métromédia puisqu'on n'avait pas de document de recours et on avait peu de temps pour le faire.
- Mme A. WYLIE: Et qu'il avait été acceptable dans ce cas-là.
- M. P. DEMERS: Exact.
- Mme A. WYLIE: Alors, le conseiller juridique pourra discuter avec vous du temps ou de la période raisonnable pour faire ce dépôt à la lumière des discussions que nous avons aujourd'hui.
- Je vous suggère aussi de lire le code qui a été imposé à Radiomutuel dans le cas CKRS. Il est facile à obtenir et je suis sûre que le personnel se plaira de vous aider, et d'y examiner les articles 6 et 7 où les propos grossiers et vulgaires sont interdits et aussi où on ne doit pas harceler, insulter ou ridiculiser les gens.
- Alors, je vous invite à examiner ces deux (2) articles qui, il me semble, rencontreraient les promesses que vous nous avez faites dans votre présentation.
- Vous indiquiez, à la question du Conseil dans une lettre de lacunes, que, à votre avis, il n'était pas nécessaire d'imposer le code comme condition de licence.
- Quelles assurances pouvez-vous nous donner qu'il sera observé dans un esprit où, justement, on ne s'accroche pas sur les virgules, ni nous ni vous?
- M. P. DEMERS: Je le disais il y a quelques minutes, pour moi, le code, c'est une question de jugement. Et je crois que, à la présente audience, on démontre toute notre détermination à faire évoluer la programmation de CHOI pour qu'elle respecte l'esprit du code de déontologie qui est là.
- On espère avoir fait preuve de toute la bonne volonté et toute la détermination que nous avons mises de l'avant.
- Je pense qu'il y a pas un radiodiffuseur qui peut promettre qu'il n'y aura plus jamais, jamais, jamais d'écart puisque ça repose sur le jugement de... du mien, de mon comité aviseur, de la direction de la station et de tous mes animateurs.
- Mais je pense... j'ose croire qu'on vous a convaincus aujourd'hui qu'on mettait tout en place pour assurer qu'il allait être respecté dans les prochaines années.
- Deuxièmement, la station a évolué également, la station est maintenant rendue... vous parliez de trois cents (300) quelques mille auditeurs, une station qui a un créneau un peu plus large et, à ce titre, on s'intéresse davantage à des sujets qui sont moins propices à des écarts.
- Je parlais du sport. On a, depuis hier, lancé une nouvelle émission qui s'appelle Radio X Sports sur les ondes de la station à tous les midis, qui a pour but de couvrir l'actualité sportive de la région de Québec ainsi que internationale ou nationale.
- Parler de sport, c'est généralement un sujet moins... c'est des sujets moins sujets à écart de conduite au niveau de ce qui a pu arriver par le passé.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, à notre avis, on peut parler de presque tout et le faire dans le contexte de votre code de déontologie.
- Il ne s'agit pas justement de censurer certains genres de programmation, il s'agit de le faire de façon raisonnable en fonction de la voie très puissante qu'on accorde à ceux qui sont titulaires de radio.
- Alors, il ne faudrait pas conclure que le Conseil vous dit qu'il faut parler de sport. Vous pouvez parler de tout et le faire intelligemment et sans des écarts flagrants de langage et de propos.
- Vous indiquiez à la page 12 de votre présentation que, et je vous cite:
- « Sans attendre les conclusions de cette audience, j'ai personnellement porté ce guide à l'attention de notre directeur des programmes et du personnel et à l'animation et j'en ai discuté avec eux des implications réglementaires. Ce guide est maintenant exposé et bien en vue dans les studios de la station. »
- Pouvez-vous nous préciser exactement comment vous vous y prenez pour vous assurer que tout le monde est dans un nouveau bateau et quelles sont les conséquences de ceux qui rament trop vite... pour ceux qui rament trop vite ou qui font des trous...
- M. P. DEMERS: Je suis pas trop sûr de comprendre ce que vous voulez dire par « ramer trop vite ».
- Mme A. WYLIE: Ou faire des trous dans le nouveau bateau pour qu'il coule avant la fin du terme de licence. Est-ce que, quand vous nous dites que votre personnel va être engagé dans une nouvelle voie, quelles assurances pouvez-vous nous donner que les démarches que vous faites assureront justement une cohérence à la station et sinon, quelles seront les conséquences pour le personnel en question?
- M. P. DEMERS: Je vous dirais, en premier lieu, vous savez, CHOI, c'est une petite famille et on a pris soin, lorsqu'on a implanté le code de déontologie, parce que ça l'a provoqué beaucoup d'inquiétude auprès de notre personnel à savoir si on était capables de faire vivre le format ou de faire vivre la station toujours et que ce n'était pas de la censure comme vous venez de l'évoquer.
- Nous avons pris le temps de l'expliquer à tous nos animateurs et on devra le refaire puisqu'on va le refaire en profondeur.
- Dans un deuxième temps, je vous dirais, la pression publique s'est fait sentir sur tous mes animateurs et j'ai senti le besoin... et tous mes employés, d'avoir une réunion avec eux vendredi dernier pour partager nos inquiétudes et notre détermination à toute la direction de la station.
- Et je précise la direction, parce que ça inclut mon directeur des programmes qui est Jeff Filion.
- Parce que nos compétiteurs s'amusaient à laisser planer le doute que vous nous retireriez notre licence et qu'on pourrait ne pas être en opération dès cet été.
- On vit dans une dynamique concurrentielle et malheureusement, il y en a qui s'amusent avec la réglementation pour faire crier au fantôme!
- Et on a fait valoir à nos employés qu'on allait mettre tous les efforts et prendre toutes les démarches nécessaires pour satisfaire le Conseil.
- Je pense que l'audience d'aujourd'hui et de cette semaine a été suffisamment médiatisée pour leur faire prendre conscience de nos engagements. Je suis convaincu que si ce n'est la totalité, la presque totalité de mes employés, animateurs, collègues, amis ont écouté mes propos de ce matin.
- Et je peux vous assurer qu'on aura des réunions dans les prochaines semaines pour bien voir comment qu'on peut le faire vivre dans la vraie vie.
- Mme A. WYLIE: Alors, comme père de cette famille, vous êtes rassuré que vous pouvez remettre au pas vos enfants rebelles?
- M. P. DEMERS: Je suis convaincu avec l'aide de mes grands-pères ici!
- Mme A. WYLIE: M. Demers, il me reste d'autres questions qui sont sur l'utilisation de l'anglais, la publicité sur l'alcool, pour... sur l'alcool, c'est ça, ou les boissons alcoolisées et les talents canadiens après le déjeuner.
- Et évidemment, nous ne reparlerons pas de contenu verbal. Alors, si vous pensez à autre chose que vous voulez nous... En tout cas, moi je ne vous reparlerai pas de contenu verbal, peut-être que mes collègues le feront.
- Alors, si vous avez autre chose à nous dire à ce sujet, vous pouvez le faire quand on revient. Merci, M. le président!
- LE PRÉSIDENT: On va prendre une pause ici et on reviendra à deux heures quinze (2 h 15), quatorze heures quinze (14 h 15).
- SUSPENSION/SUSPENSION
- LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît! Order, please! Messieurs, pour accommoder M. Parent, on va lui laisser la parole même s'il faut interrompre nos questions.
- Mais on va commencer maintenant, on continue avec les questions jusqu'à son arrivée. Est-ce que ça vous convient?
- M. P. DEMERS: Ça me convient parfaitement.
- LE PRÉSIDENT: O.K.
- Mme A. WYLIE: Rebonjour! Je vous ai averti hier qu'on vous parlerait de l'utilisation de l'anglais sur les ondes de CHOI et que le Conseil...
- M. P. DEMERS: Mme Wylie, vous nous aviez... En terminant l'audience, vous avez laissé ou du moins ouvert une porte à faire un mot de la fin sur la musique vocale de langue française et on souhaiterait le faire si ça vous convient.
- Mme A. WYLIE: Allez-y, M. Demers.
- M. P. DEMERS: Merci beaucoup!
- Mme A. WYLIE: J'espère que vous ne me parlerez pas de fraction de numérateur et de dénominateur!
- M. P. DEMERS: Non, je pense qu'on a fait suffisamment de mathématiques pour aujourd'hui!
- Nous souhaitons apporter des précisions importantes en ce qui a trait à notre format musical rock alternatif qui connaît beaucoup de succès auprès de la population comme nos cotes d'écoute le démontrent et même comme des plaignants le reconnaissent.
- D'abord, lorsque le Conseil a établi la nouvelle exigence de musique vocale de langue française de cinquante-cinq pour cent (55 %) de six heures (06 h 00) à dix-huit heures (18 h 00) du lundi au vendredi, le Conseil a mentionné dans sa politique de quatre-vingt-dix-huit (98) sur la radio commerciale que, et je cite:
- L'inventaire de musique populaire de langue française dont disposent les radiodiffuseurs de langue française est plus petit que celui de leur contrepartie de langue anglaise.
- Il observe cependant qu'après presque vingt-cinq (25) ans d'existence réglementés à l'égard de la musique vocale de langue française, les radiodiffuseurs disposent d'un catalogue considérable de pièces contemporaines et passées de langue française.
- Il estime également que le maintien de l'exigence de soixante-cinq pour cent (65 %) de contenu musical populaire de langue française continuera de stimuler l'industrie du disque et garantira la disponibilité constante d'enregistrement de langue française de haute qualité.
- Dans notre cas, toutefois, comme nous l'avons mentionné, notre format musical n'est pas un format rock traditionnel dans lequel nous disposons d'un catalogue considérable de pièces.
- En fait, dans le cas des pièces musicales de langue française, il en existe un nombre très minime, comme Jean Leloup, par exemple, et à ce titre, j'aimerais déposer au Conseil notre liste de pièces qui démontrent qu'on aura recours, en fait, qu'à environ deux cent cinquante (250) pièces musicales dont seulement cent cinquante (150) pièces sont autres que celles de la relève.
- À ce stade, j'aimerais faire référence et vous lire l'article 3.1 f) de la Loi sur la radiodiffusion, lequel stipule:
- Toutes les entreprises de radiodiffusion sont tenues de faire appel au maximum et, dans tous les cas, au moins de manière prédominante aux ressources créatrices et autres canadiennes pour la création et la présentation de leur programmation à moins qu'une telle pratique ne s'avère difficilement réalisable en raison de la nature du service, notamment son contenu ou format spécialisé ou l'utilisation qui y est faite de langues autres que le français ou l'anglais, qu'elles fournissent, auquel cas elles devront faire appel aux ressources en question dans toute la mesure du possible.
- Nous n'avons pas jusqu'à maintenant demandé d'exemption à la réglementation de musique vocale de langue française qui oblige les niveaux de soixante-cinq (65) et de cinquante-cinq pour cent (55 %).
- Au lieu, nous avons fortement investi dans le développement de talents et, en ce sens, l'obligation réglementaire nous a stimulés à investir dans le développement de nouveaux talents.
- Nos pratiques n'ont donc pas recherché à contredire l'esprit de la loi mais plutôt de développer un nouveau format.
- Refuser les pièces musicales courtes qui, autrement, se qualifient dans la définition équivaudrait à détruire tous les efforts que nous avons faits jusqu'à ce jour pour créer cette nouvelle diversité populaire.
- Autrement dit, le refus détruirait le format, enlèverait de la diversité et serait au détriment de la relève.
- À défaut de reconnaître nos réalisations, peut-être n'aurons-nous pas d'autres alternatives que de venir devant vous à nouveau pour obtenir une exemption et avoir des niveaux de contenu plus bas, comme vous avez accepté de le faire dans le cas des Oldies à la radio ou de la télévision spécialisée, justement pour permettre le développement de la diversité.
- Je conclurais par citer à nouveau le Conseil sur la diversité des formules que certains radiodiffuseurs ont dit que la propriété multiple amènerait.
- Par exemple, même si le Conseil accepte l'argument selon lequel le propriétaire de plusieurs stations dans un marché offrira probablement différentes formules à chacune de ses stations, il n'est pas convaincu que ce même propriétaire conserverait des formules différentes de celles qu'utilisent des stations possédées par d'autres radiodiffuseurs en ce même marché.
- Comme nous l'avons dit dans notre présentation, Genex est un parti pris pour l'originalité, la diversité et surtout la relève qui crée et qui créera la nouvelle radio au Québec.
- Mme A. WYLIE: M. Parent va vous avertir quand il est là.
- M. P. DEMERS: Aussitôt qu'il sera arrivé, on vous avertira.
- Mme A. WYLIE: Alors, on pourra interrompre pour lui donner la possibilité de se présenter comme intervenant.
- Alors, vous exploitez une station de radio de langue française et le Conseil, dès le vingt-deux (22) décembre deux mille (2000), vous signifiait qu'il avait des préoccupations quant à l'utilisation répétée de la langue anglaise par les animateurs de CHOI.
- Et le Conseil vous a donné des exemples en annexe B à sa lettre du vingt-deux (22) décembre.
- On y voit, si vous regardez l'annexe B qui est attaché à la lettre, que même l'indicatif d'appel... Oui. Oui, bon, on le voit là aussi, mais on a écouté aussi les bobines et où il y a...
- Ça, c'est la semaine du deux (2) au huit (8) juillet mais depuis, les bobines des deux (2) dernières analyses nous démontrent la même chose où l'indicatif d'appel est mentionné en anglais à plusieurs reprises et le même phénomène, comme je vous dis, a été dépisté dans l'écoute des bobines plus tard.
- Vous indiquiez dans une lettre du dix-neuf (19) mars qu'à votre avis, l'utilisation de l'anglais était minime et qu'elle était de fait inférieure à un pour cent (1 %).
- Le Conseil répétait ses préoccupations dans une lettre du quatre (4) juillet à laquelle vous répondiez le dix-huit (18) juillet que l'utilisation de l'anglais était de fait marginale.
- Est-ce que vous êtes au courant de la politique du Conseil à cet égard?
- Les exemples que nous avons sont plutôt l'utilisation du français sur des stations anglaises, de langue anglaise à Montréal. M. Delaney s'en rappellera sans doute. Vous, M. Demers, vous êtes peut-être trop jeune.
- C'était une station de langue anglaise qui utilisait le français et où le Conseil justement s'inquiétait de cette utilisation puisque c'était une station de langue anglaise.
- Est-ce que vous êtes au courant de la position du Conseil à cet égard?
- M. P. DEMERS: Et je vous rassurerais, je suis très au fait puisque j'habitais sur la rive-sud de Montréal et que j'écoutais CHOM à ce moment-là, et je trouvais ça particulièrement intéressant d'avoir certains commentaires en français.
- Mais dans notre cas, et je pense que la problématique au niveau de CHOM avait été soulevée, puis je pense qu'on a révisé la réglementation à l'effet que c'était suite à des plaintes de radiodiffuseurs qui, eux, en français voyaient venir une compétition d'une station qui était dans un autre marché.
- Dans notre cas, à Québec, il y a aucune station dans le mode anglophone. Et comme on le faisait valoir dans notre réponse, l'utilisation du langage anglophone est minime.
- En pourcentage du contenu verbal total de la station, un des postulants à la nouvelle fréquence faisait valoir qu'on jouait, par exemple, dans le matin, deux (2) pièces musicales et dans le retour, trois (3) pièces musicales.
- Alors, le reste est de l'essentiel du contenu verbal et je peux vous assurer, à part certains... peut-être certains petits anglicismes, est à quatre-vingt-dix-neuf virgule neuf pour cent (99,9 %) en anglais. Euh... en anglais! En français, évidemment.
- Puisque également notre population est à quatre-vingt-dix-huit pour cent (98 %) francophone, il est pas de notre avantage que d'avoir du contenu verbal anglophone et loin de là notre intention.
- Toutefois, on utilise la langue anglaise souvent au niveau de l'image sonore pour rehausser, je dirais, le prestige de la station ou le prestige de l'environnement musical.
- Il reste que trente-cinq pour cent (35 %) de notre contenu musical est en anglais. On sait que c'est celui qui est le plus prisé par nos auditeurs et on cherche à valoriser l'antenne parfois par l'utilisation d'expressions anglaises à l'intérieur de notre image sonore.
- Mais il faut pas voir là un déplacement de l'antenne ou un manque par rapport à son objectif de séduire la clientèle francophone.
- Mme A. WYLIE: Oui. Mon commentaire sur votre âge, M. Demers, découle du fait que vous étiez prêt à déclarer que M. Delaney pouvait être votre père!
- Alors, j'ai jugé que vous étiez probablement beaucoup plus jeune que nous.
- M. P. DEMERS: Ça me désappointe, je croyais ça comme un compliment!
- Mme A. WYLIE: Évidemment, M. Demers, si on éliminait tous les fuck et les fucking, on diminuerait le montant d'anglais.
- Dans les décisions de CHOM, le Conseil s'est surtout penché sur limiter le français, dans ce cas-là, des expressions, des citations, des mots et des phrases qui sont d'usage courant dans la langue anglaise.
- Alors, si on renversait ça puis c'était le langage courant dans la langue anglaise, est-ce qu'à votre avis, Radio X presents; and now music seen... rock radio, what we've got here is brand new stock new rock. We play today's best rock.
- Est-ce qu'à votre avis, ce sont de l'usage courant dans la langue française ou si c'est un langage très spécifique à la radio?
- Pour identifier votre station, par exemple, comme une station de langue française qu'elle devrait être et qu'elle sera évidemment encore davantage si nous nous comprenons mieux sur la musique vocale française.
- M. P. DEMERS: Je ferais peut-être référence à une de nos parties de l'image sonore qui est inhérente à la programmation où un de nos slogans est: « Je suis Radio X » et on le package toujours à coup de trois (3) identifications où il y en a deux (2) en français et on en ajoute une en anglais pour la simple et unique raison, comme je le disais, que beaucoup des artistes que nos auditeurs prisent sont de nature anglophone et, pour eux, ils seraient incapables que de se prononcer à dire: « Je suis Radio X », même si certains ont tenté de le faire.
- Alors, si vous avez déjà entendu, on va avoir un auditeur de la région de Québec qui va dire: « Je suis Radio X » suivi d'un artiste francophone qui va dire: « Je suis Radio X » et d'un artiste anglophone qui va dire: « I am Radio X ».
- On ne nie pas qu'on utilise l'anglophone. Le rock... Malheureusement, le rock alternatif au Québec n'est pas suffisamment développé et c'est ce vers quoi on y met beaucoup, beaucoup d'efforts pour le développer.
- Aujourd'hui, le monde rock alternatif est international, davantage dominé par l'anglais et l'utilisation de l'anglais dans notre image sonore n'a que pour but de mieux s'associer à ce courant musical.
- Qu'est-ce qui pourrait être une norme acceptable en termes d'utilisation ou est-ce qu'on a dépassé les bornes?
- Nous, on croyait que c'était, je dirais, très marginal en termes de contenu verbal puisque notre contenu verbal est, à toutes fins pratiques, exclusivement en français.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, vous mentionnez une proportion de un pour cent (1 %). Est-ce que vous seriez prêt à être soumis à une condition, disons, qui vous tenait à un certain pourcentage du contenu verbal en anglais?
- M. P. DEMERS: Oui.
- Mme A. WYLIE: Et le un pour cent (1 %), vous êtes confortable?
- M. P. DEMERS: Oui.
- Mme A. WYLIE: Maintenant, la publicité pour les boissons alcoolisées, l'article 4 b) du règlement sur la radio permet au titulaire de diffuser des messages publicitaires sur la publicité mais... directe ou indirecte, mais publicité pour les boissons alcoolisées, mais il stipule que c'est à la condition que ça ne soit pas destiné à encourager la consommation en général de l'alcool.
- Et, encore une fois, on vous faisait part des préoccupations du Conseil concernant certains programmes, la publicité qui. y afférant qui est à l'antenne de CHOI le vingt-trois (23) mars et le vingt-deux (22) décembre.
- Et le dix-neuf (19) janvier, vous nous disiez que vous aviez retiré l'émission 6 à 6 Extrême qui était l'émission où nous avions trouvé ces problèmes.
- Est-ce que vous êtes, en ce moment, en conformité avec cette exigence de ne pas diffuser de la publicité qui invite ou encourage la consommation de boissons alcoolisées en général?
- M. P. DEMERS: Vous savez, une large part de notre clientèle sont les brasseries et les établissements...
- Je suis pas certain que je serais prêt à jurer sur la Bible aujourd'hui que j'ai aucun message qui incite à la consommation de bière puisque eux achètent de la publicité.
- Sauf que ce sont généralement des messages qui sont bâtis par des entreprises d'envergure nationale, sujets à une certaine réglementation et qu'on diffuse sur nos ondes.
- J'avoue avoir pris soin, suite aux commentaires du Conseil, d'amoindrir et de demander à nos animateurs ainsi qu'à nos annonceurs locaux et à notre rédacteur de porter une attention particulière à tout ce qui pourrait inciter à une trop grande consommation d'alcool.
- Mme A. WYLIE: Le 6 à 6 Extrême, c'est toujours... ce n'est pas en ondes en ce moment?
- M. P. DEMERS: Ça a été retiré de l'antenne il y a deux (2) ans.
- Mme A. WYLIE: Et vous n'avez aucune émission semblable qui la remplace?
- M. P. DEMERS: En fait, l'émission était remplacée par une émission qui s'appelle le DRX pour Décompte Radio X et il arrive à l'occasion qu'on va se déplacer en direct à un établissement pour une occasion spéciale.
- Par exemple, le vingt-huit (28) février prochain, on va fêter les neuf (9) ans de CHOI dans un format rock et on va le faire en direct d'un bar, mais ce n'est qu'occasionnel.
- Je pense que même vendredi passé, on était en direct du HMV où, évidemment, il y a pas de consommation d'alcool.
- Ça devient un outil pour sortir quelques fois en termes promotionnels mais il n'y a plus de sorties systématiques en direct d'un établissement comme un bar.
- Mme A. WYLIE: Mais j'espère bien que vous nous dites pas que vous allez respecter le règlement plus souvent mais pas tout le temps?
- M. P. DEMERS: Je vous dis qu'on va respecter le règlement, on va tenter de respecter le règlement tout le temps et on porte une attention très particulière à ce sujet-là.
- Mme A. WYLIE: Oui, parce que si je... Je me suis penchée sur exactement ce qui se passait et qui était clairement une invitation: « Viens prendre une bière avec moi » ou, en tout cas, qui était clairement... vous avez même, vous, reconnu, contre le règlement.
- Alors, il s'agit de trouver des façons innovatives... innovatrices, innovatrices de poursuivre votre but de la publicité tout en respectant cette exigence. Et c'est ce que vous avez l'intention de faire?
- M. P. DEMERS: Tout à fait.
- Mme A. WYLIE: Les talents canadiens maintenant.
- Est-ce que votre collègue vient d'arriver? Oui. M. le président, moi je n'ai qu'une autre série de questions mais si vous voulez accommoder monsieur, ça me va.
- LE PRÉSIDENT: Bon. M. le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci, M. le président. Nous allons exceptionnellement entendre, à ce moment-ci, l'intervention comparante de M. Gilles Parent.
- M. Parent, vous disposez de dix (10) minutes pour faire votre présentation.
- INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
- M. G. PARENT: Bonjour. Merci pour cet accroc au règlement, c'est apprécié.
- Je désire aujourd'hui intervenir en faveur du renouvellement de la licence de radiodiffusion de la station CHOI-FM.
- Je suis un petit nouveau, petit étant un grand mot, de l'équipe de CHOI-FM depuis l'été deux mille un (2001) mais loin d'être un nouveau venu à la radio de Québec.
- J'oeuvre dans la vieille capitale, à la radio, depuis mil neuf cent soixante-dix-huit (1978). Je n'ai jamais arrêté mon métier d'animateur pour flirter avec d'autres médias. J'aime la radio, j'ai toujours fait de la radio, toujours à Québec.
- Je vis de la radio depuis près de vingt-cinq (25) ans et fier de pouvoir dire que j'ai eu le plaisir de récolter du succès, beaucoup de succès à l'antenne, notamment depuis mil neuf cent quatre-vingt-cinq (1985), lorsque j'ai orchestré la mise en place au FM 93 du fameux Zoo de Québec qui a fracassé des records canadiens de cote d'écoute qui tiennent encore aujourd'hui.
- Après cinq (5) ans d'un succès soutenu au FM 93, j'avais quitté la petite boîte de l'époque pour le gros réseau Radiomutuel, en mil neuf cent quatre-vingt-dix (1990), où avec la Jungle, nous avons fait les beaux jours de CHIK-FM jusqu'à ma démission fracassante au printemps deux mille un (2001).
- En cours de route, mes deux (2) comparses créateurs et idéateurs, pendant quinze (15) ans, m'ont quitté tour à tour pour Montréal où, pensaient-ils, ils pourraient peut-être pousser plus loin leur rêve.
- Je suis resté à Québec par choix et maintenant pour CHOI, pour aussi la qualité de vie et surtout la créativité de la radio ici à Québec.
- Ayant connu tous les types de gestion et d'administration, les grandes boîtes comme Astral que je viens de quitter ou encore les indépendants comme Genex avec qui je viens de faire équipe, je suis à même de comparer et de choisir ce qui correspond le plus à ma vision personnelle et à ma définition de notre travail d'artisan radiophonique.
- Comme animateur et producteur de radio depuis plus de vingt (20) ans, je réalise que même après tant d'années, il existe au moins deux (2) constantes.
- Le fait d'être en réseau, dont la tête de pont est dans la métropole, centralise les décisions à Montréal et dilue le pouvoir réel des affiliés.
- Gérer, opérer et animer de sa ville de diffusion - dans mon cas, Québec - sans lourdeur d'un réseau, donne non seulement la chance aux artisans d'être près des préoccupations des auditeurs, de leur ville, mais plus encore, les cotes d'écoute sont généralement très solides, un lien direct.
- Lors de mes quatre (4) ou cinq (5) dernières années à CHIK-FM, j'ai pu voir la montée de CHOI-FM et l'érosion lente mais constante de la fidélité à CHIK.
- Comme employé dédié et passionné, j'ai tout fait pour sonner le signal d'alarme, me faire entendre, provoquer les ajustements nécessaires à la progression de CHIK... de CHIK, oui, pour neutraliser les efforts rigoureux et efficaces de CHOI dans le marché de Québec.
- Ils avaient fait une radio simple, proche des gens, actuelle, dynamique et progressiste à la fois.
- Sans résultat. Pire, sans oreille aucune car les stratégies de programmation, de promotion et de marketing sont élaborées en comité réseau et émanent de Montréal.
- Mon acharnement à vouloir défendre CHIK à l'époque m'a au contraire valu d'être catégorisé comme non dédié à l'âme de l'entreprise. Donc, un élément négatif à l'entreprise.
- Moi qui avais donné onze (11) ans de ma vie à CHIK en me maintenant sans arrêt en haut des cotes d'écoute et en faisant faire beaucoup d'argent à mes employeurs, j'en étais rendu à devoir quitter la barque devant l'ineptie de la direction et ma déception qui mettait même en péril mon intérêt pour la radio.
- J'ai sincèrement songé à quitter la radio tellement j'étais découragé de l'ineptie de la direction.
- J'ai donc quitté sans remords avec le sentiment que je ne pouvais faire bouger un empire comme Astral. Après onze (11) ans, je le savais, j'en étais persuadé.
- J'ai accepté l'offre de CHOI-FM (Genex Communications) après en avoir étudié quatre (4) autres l'été dernier.
- CHOI me demandait une seule chose: faire ce que je sais faire de mieux, de la radio, sans aucune contrainte autre que le respect de l'auditoire et des lois et règlements qui régissent notre industrie, que je connais bien.
- CHOI voulait entendre Gilles Parent tel qu'il est et tel que peu d'auditeurs l'avaient connu, dans une formule axée sur ma personnalité. Je commente, j'analyse, je dissèque l'actualité avec une vision jeune, éclairée, naturelle mais respectueuse.
- En moins de quatre (4) mois à l'antenne, la nouvelle émission que j'anime à CHOI a connu une hausse très importante aidant CHOI à gagner plus de quarante mille (40 000) auditeurs avec moins de deux (2) semaines de préparation.
- Pour moi, c'est un virage dans mon style d'animation mais aussi un nouveau début de carrière. Souffle nouveau, dynamique simple, gens compétents autour de moi et plaisir de faire de la radio retrouvé, un environnement inespéré il y a quelques mois.
- J'ai espoir de travailler à CHOI pour les quinze (15) ou vingt (20) prochaines années, vu mon jeune âge, et compte tenu du virage réussi et de la confiance sincère de mes nouveaux patrons qui m'a été démontrée.
- Je ne croyais pas que mon baccalauréat en journalisme pourrait me servir si bien, après vingt-quatre (24) ans de carrière!
- Selon moi, le Conseil doit renouveler sans ambages la licence de CHOI-FM car CHOI est une station importante à Québec. Elle rejoint une majorité de jeunes de quarante (40) ans et moins, leur donne ce qu'ils aiment, les divertit fort bien et ne cesse de gagner des auditeurs depuis quelques années, signe ultime de sa pertinence dans le marché.
- Mais aussi, CHOI est une petite boîte avec des moyens limités certes mais sa petitesse l'oblige à mettre les efforts aux bons endroits pour maximiser ses performances.
- Ainsi à CHOI, le produit en ondes est une totale priorité, ce que je n'avais pas vu depuis des années.
- Je m'ennuyais de cela et dans les grandes entreprises anonymes où j'ai travaillé, détachées et uniquement axées sur les profits comme les Corus, Astral ou Cogéco de ce monde. Ça me fait beaucoup de bien. Merci!
- LE PRÉSIDENT: Mme Pennefather.
- Mme J. PENNEFATHER: Merci, M. le président. Juste une question, M. Parent.
- M. G. PARENT: Oui.
- Mme J. PENNEFATHER: Pourriez-vous nous décrire un peu le genre d'émission que vous avez à couvrir à trois heures (3 h 00)... c'est trois heures (3 h 00) à cinq heures (5 h 00), je pense?
- M. G. PARENT: De trois heures (3 h 00) à six heures (6 h 00), oui.
- Mme J. PENNEFATHER: À six heures (6 h 00).
- M. G. PARENT: Je dirais, bien c'est une émission axée sur ma personnalité mais avec une équipe où je commente l'actualité et on donne aussi des éléments, des faits d'actualité.
- C'est une émission presque cent pour cent (100 %) talk radio. J'appellerais ça young talk en bon québécois, c'est-à-dire des préoccupations plutôt des quarante, quarante-cinq (40-45) ans et moins.
- Mais tous les sujets y sont abordés avec une ouverture sur tous les sujets de l'heure, c'est-à-dire ce qui intéresse la population. Ça peut être de l'économie.
- Dans ce cas-ci, cette semaine ou la semaine dernière, on parle beaucoup des Olympiques, c'est sûr, mais il y a pas un seul thème, c'est un ensemble des éléments qui sont d'intérêt pour les auditeurs.
- Mme J. PENNEFATHER: Et vous décririez le style comme un style jeune, un style comment?
- M. G. PARENT: Bien, en fait, jeune, je l'entends par l'intérêt... par les sujets d'intérêt qu'on prend et aussi peut-être par mon langage, mes préoccupations.
- Je suis père de famille, deux (2) enfants et j'ai des expériences personnelles, une vie familiale. Alors, tout ça influence, c'est-à-dire, mais j'ai l'impression de m'adresser à des gens qui peuvent avoir un... à quarante (40) ans, j'ai quarante et un (41) ans, je pense être au coeur de la population, c'est-à-dire dans l'axe de développement.
- Une quarantaine d'années, il y a beaucoup, beaucoup de monde dans la courbe de population. Alors, je pense que ça représente beaucoup d'intérêt.
- Et aussi mes sujets d'intérêt, j'ai l'impression que ce sont ceux des gens qui m'écoutent aussi.
- Mme J. PENNEFATHER: Merci beaucoup! Je me sens beaucoup mieux quand c'est jeune à quarante (40) ans!
- LE PRÉSIDENT: Oui!
- M. G. PARENT: C'est un bel âge!
- Mme J. PENNEFATHER: Merci beaucoup!
- LE PRÉSIDENT: M. Parent...
- M. G. PARENT: Oui.
- LE PRÉSIDENT: ... est-ce que vous avez participé avec l'équipe en formulant la requête... la présente requête?
- M. G. PARENT: Participer comme tel? Non, pas vraiment.
- LE PRÉSIDENT: Pas vraiment?
- M. G. PARENT: Non.
- LE PRÉSIDENT: Et est-ce que vous avez eu l'opportunité de réviser les plaintes qui ont été reçues par...
- M. G. PARENT: J'avais tout regardé les plaintes. Par contre, j'ai été mis au courant du code de déontologie et je connaissais, parce que j'ai toujours oeuvré dans la radio, les règles.
- Et je vous dirais que ça... Je peux vous dire que, dans mon cas très personnel, dans ma carrière radiophonique, j'ai jamais eu une plainte contre moi en vingt-quatre (24) ans et j'ai jamais eu de poursuite non plus en vingt-quatre (24) ans.
- LE PRÉSIDENT: Bon. Est-ce que vous servez à aider à vos collègues d'établir un tel record?
- M. G. PARENT: Bien, j'espère que mon expérience et ma façon de faire va aider. Je le souhaite! Et quand on me le demande, ça me fait plaisir d'offrir mon aide ou, en fait, mon expérience, là, le fruit de ces années de travail.
- LE PRÉSIDENT: Est-ce que vous participez parfois dans des réunions où on établit des politiques de programmation?
- M. G. PARENT: On me consulte.
- LE PRÉSIDENT: Oui.
- M. G. PARENT: Je suis pas toujours en réunion parce que j'ai d'autres... bien, je veux pas... ça fait un peu prétentieux, là, mais j'ai d'autres entreprises aussi. Je suis en affaires avec mes frères, alors je suis dans d'autres domaines.
- Mais je suis assez présent et on me consulte. Quand il y a des décisions... pas sur tout, là, je vous dis pas... je suis pas membre de la direction mais j'ai toujours dit que j'offrais... je l'ai toujours avec mes employeurs, je vous dirais qu'on me l'a souvent demandé si j'étais prêt à aider.
- Mais pour la première fois, je l'ai offert et on a accepté mon offre. Enfin, on me questionne à l'occasion, on me pose des questions, on me demande l'odeur du marché.
- Parce que ayant toujours travaillé dans la grande région de Québec, je présume qu'une des qualités que je peux avoir, c'est de connaître l'intérêt du monde et ce que les gens aiment à la radio et ce qu'ils n'aiment pas.
- Et comme j'ai eu le plaisir d'avoir du succès, je présume que ce flair-là a dû me servir, il peut me servir encore, il peut servir à mes employeurs.
- Je l'ai toujours offert mais comme je vous disais, la structure des grandes entreprises fait que, en région, j'oserais dire que Québec est une région, dans ce cas-ci, Montréal et les régions, on nous écoute mais c'est de la frime.
- J'ai jamais senti que ça avait changé de quoi. Alors là, je trouve ça agréable parce que j'ai l'impression que les paroles que je peux amener et mon expérience peuvent aider à progresser.
- LE PRÉSIDENT: Pendant plus que vingt (20) ans, est-ce que vous avez travaillé et le matin et l'après-midi comme maintenant?
- M. G. PARENT: Non.
- LE PRÉSIDENT: Jamais le matin?
- M. G. PARENT: J'ai découvert, il y a six (6) mois, les bienfaits du sommeil. J'ai trouvé ça agréable. J'ai été dix-huit (18) ou vingt (20) ans à me lever à quatre heures (04 h 00) du matin.
- Là, maintenant, je travaille l'après-midi. Pour moi, c'est une grande découverte de pouvoir dormir. Non, j'ai surtout travaillé le matin.
- LE PRÉSIDENT: Ah bon. Est-ce que vous pensez que les standards du matin doivent être différents que des standards de l'après-midi?
- M. G. PARENT: Non.
- LE PRÉSIDENT: Non. Ce sont les mêmes.
- M. G. PARENT: Non, c'est la même chose. C'est des périodes de grande écoute. Il y a trois (3) grandes périodes, il y a le matin, l'après-midi et le midi.
- Alors non, je pense que les standards... Si on est... Pour mon avis, là, si on émet des standards, on doit les respecter durant toute la programmation, selon moi.
- LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Je vous remercie pour être venu.
- M. G. PARENT: Merci.
- LE PRÉSIDENT: Bonne chance.
- Mme A. WYLIE: J'espère, M. Demers, que vous allez apprécier que nous sommes flexibles avec nos règles de procédure mais pas avec les règlements.
- M. P. DEMERS: Nous comprenons très bien et j'imagine qu'on vient de voir un candidat pour notre comité aviseur.
- Mme A. WYLIE: Je pense qu'il faudrait peut-être que M. Filion déménage chez M. Parent pour quelques semaines.
- M. P. DEMERS: Je peux vous assurer qu'on a des rencontres tous les trois (3) à fréquence régulière.
- Mme A. WYLIE: Les talents canadiens. La station... Vous avez acheté l'actif de CHOI-FM en quatre-vingt-dix-sept (97) ou peut-être quatre-vingt-seize (96) mais la décision quatre-vingt-dix-sept, quatre-vingt-six (97-86) est la décision qui l'autorisait.
- Et le Conseil notait, je remarque que ce n'était pas une condition de licence à ce moment-là, mais que vous aviez des avantages tangibles proposés, que vous deviez verser huit mille dollars (8 000$) à MusicAction et deux mille dollars (2 000 $) à Pro Scène pendant les cinq (5) ans qui se terminent en août cette année.
- Dans une lettre que vous avez essentiellement fait parvenir au Conseil le six (6) septembre, vous nous précisiez... Non, je regrette.
- Plutôt, vous avez précisé au Conseil, en quatre-vingt-dix-huit (98), votre décision de réallouer ces argents au projet Quérock.
- Et dans votre lettre de lacunes du sept (7) septembre, la réponse à la lettre de lacunes, vous précisiez avoir versé, en quatre-vingt-dix-huit (98), à MusicAction les sommes nécessaires, huit mille dollars (8 000 $), et à Pro Scène, deux mille dollars (2 000 $).
- Et ensuite, à compter de quatre-vingt-dix-neuf (99), que vous aviez versé des sommes qui sont ventilées dans la lettre, pour le projet Quérock, et qui se chiffrent, pour quatre-vingt-dix-neuf (99), à neuf mille neuf cent cinquante dollars (9 950 $) et, en l'an deux mille (2000), à dix-huit mille huit cent trente-six dollars (18 836 $) et, en l'an deux mille un (2001), dix-sept mille deux cent soixante dollars (17 260 $).
- Et que vous proposez maintenant, si je comprends bien, de continuer à dépenser ces sommes au projet Quérock.
- Considérant que vous avez, en deux mille (2000) et en deux mille un (2001), dépensé des sommes beaucoup plus importantes que dix mille dollars (10 000 $), est-ce que vous seriez... et l'importance que vous nous avez décrite ce matin de ce projet, est-ce que vous seriez prêt à vous engager par condition de licence, à dépenser des sommes qui sont plus élevées que dix mille dollars (10 000 $) mais qui ressemblent beaucoup plus aux sommes dépensées en deux mille (2000) et en deux mille un (2001)?
- M. P. DEMERS: Vous savez, même ces sommes-là ne reflètent pas l'investissement réel que nous avons fait dans les dernières années puisque, comme on l'a fait valoir, on a pris une participation dans les studios NewRock et on a été à même de financer un déficit, on a dû financier un déficit important au travers ces années-là.
- J'ai aucun problème à doubler ou à mettre vingt mille (20 000) de contribution annuelle aux talents canadiens puisque c'est une condition de survie pour notre format, comme je le faisais valoir dans notre mot d'ouverture pour cet après-midi.
- Mme A. WYLIE: Maintenant, puisque vous nous donnez... vous nous indiquez dans votre lettre du six (6) septembre que vous avez lancé ce projet, et vous l'avez réitéré encore aujourd'hui, parce que l'approvisionnement en matériel francophone rock, à votre avis, est un souci constant, ce sont les mots que vous utilisez, est-ce que vous seriez prêt à accepter qu'une somme... qu'une proportion de cette somme soit allouée justement pour le développement des talents francophones?
- M. P. DEMERS: La totalité des sommes ont été investies sur du format rock francophone déjà.
- Mme A. WYLIE: Alors, vous seriez prêt, donc, à vingt mille dollars (20 000 $) et à cent pour cent (100 %) pour le développement de talents francophones?
- M. P. DEMERS: Oui.
- Mme A. WYLIE: Pour la période...
- M. P. DEMERS: Oui.
- Mme A. WYLIE: ... de licence qui vous... le terme de licence qui vous serait alloué.
- M. P. DEMERS: Mais...
- Mme A. WYLIE: Oui, allez-y.
- M. P. DEMERS: Mais j'allais dire, ce qui nous importe, c'est que ces argents-là soient versés dans un système structurant.
- Et je me permettrais, encore une fois, de faire valoir que j'ai étudié le rapport de MusicAction, et je cite, dans le format rock alternatif, au cours de la dernière année, comme vous venez de le dire, nous avons investi dix-sept mille deux cent soixante dollars (17 260 $) alors que MusicAction, sur un programme complet de deux millions (2 M), en a investi quinze mille (15 000).
- Nous avons un success story avec Quérock. Nous sommes à l'aube d'avoir... d'obtenir des résultats concrets. On est prêts à poursuivre nos investissements, on est prêts à les augmenter, mais on souhaite avoir la liberté d'investir ces sommes-là à l'intérieur de ce projet-là.
- Et on a fait valoir, dans une demande de CKNU, qu'on tentait ou qu'on tenterait et qu'on allait le faire, de rendre cet organisme-là le plus indépendant possible et le plus autonome possible.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, ça nous mène justement aux termes de la licence.
- Dans les circonstances, pourquoi le Conseil renouvellerait-il votre licence pour CHOI pour une période de sept (7) ans?
- M. P. DEMERS: Nous sommes conscients des erreurs du passé, nous sommes conscients de la réglementation qui pourrait prévoir une durée plus courte et on s'en remet au bon jugement du Conseil.
- Mme A. WYLIE: Vous avez mentionné ou, je crois, mis à la table la possibilité que vous auriez peut-être besoin d'une exception.
- Vous savez que le Conseil, d'habitude, est très réticent à donner des conditions de licence qui leur permet... qui permet à la titulaire de changer les exigences qui lui sont... celles du moment, si elles ne sont pas en conformité.
- À ce moment-là, est-ce que peut-être que ce serait une bonne idée pour nous de vous donner un court terme et de voir ce que vous pouvez faire pour vous conformer et voir si, avec un effort plus ardu, vous pouvez y arriver sans exception ou sans changement de conditions de licence, tout en vous soumettant aux exigences telles que nous les interprétons?
- M. P. DEMERS: Sur le principe, j'ai aucun problème. Mais les seules choses que j'aimerais peut-être mentionnées, c'est que de préparer une audience, ça nécessite beaucoup de temps, beaucoup d'énergie et beaucoup de sous.
- Et on demeure une entreprise jeune qui n'est pas fortunée, qui tente de se développer et dont nos ressources sont relativement limitées.
- Donc, préparer une audience comme celle qu'on vient de faire, ça fait un mois que j'y travaille à temps plein, ça fait trois (3) semaines que j'ai pas vu mes rapports de vente, j'espère que ça va bien.
- Mme A. WYLIE: M. Demers, je sais que vous nous aimez bien mais que vous ne voulez pas nous revoir et nous ne voulons pas vous revoir nous non plus, et que ceux qui sont en conformité ne sont pas comparaissants, ils n'ont qu'à déposer une demande assez simple s'ils sont en conformité.
- M. P. DEMERS: Alors, je réitère que je m'en remets au bon jugement du Conseil.
- Mme A. WYLIE: Et ce serait à vous de ne pas venir nous revoir. Parce que nous, bien qu'on aime bien voir tous nos titulaires, on n'aime pas nécessairement les voir en renouvellement dans des circonstances comme celles que nous avons discutées depuis hier et aujourd'hui.
- Alors, d'autres commentaires sur le terme?
- M. P. DEMERS: Alors, j'espère bien vous revoir dans d'autres occasions, dans ce cas-là.
- Mme A. WYLIE: Merci. Et je vous remercie de votre collaboration. Merci, M. le président.
- LE PRÉSIDENT: Merci, Mme Wylie. Mme Noël.
- Mme A. NOËL: M. Demers, une question. Je reviens aux pièces de musique française version courte et version longue.
- Est-ce que les versions courtes des pièces qui sont produites par New York... New Rock avec la contribution financière de CHOI sont également disponibles dans le commerce, c'est-à-dire chez les disquaires?
- Et est-ce qu'elles sont disponibles chez les autres radiodiffuseurs et, si oui, est-ce qu'elles sont tournées chez les autres radiodiffuseurs?
- M. P. DEMERS: Toutes les pièces sujettes, bâties par Quérock, généralement, on demande aux artistes de nous donner une période d'exclusivité de trois (3) mois.
- Au-delà, de ce trois (3) mois-là, les pièces sont à la... appartiennent à l'artiste et il a la liberté de faire qu'est-ce qu'il veut avec.
- Malheureusement, la majorité de ces pièces-là ne se retrouvent pas sur des disques puisque peu d'entre eux réussissent à trouver le financement requis pour faire un album, mais elles sont certes offertes à la majorité des radiodiffuseurs du Québec.
- D'ailleurs, on regarde, actuellement on est en discussions avec une autre station de radio pour qu'elle participe au projet Quérock, pour qu'elle contribue elle aussi à la relève québécoise.
- Et dans certains cas, certains artistes m'ont demandé même de relever la période de trois (3) mois d'exclusivité qui est prévue à l'entente, ce que nous avons fait.
- Pour vous dire ce qui est fait dans les autres stations de radio, je ne suis pas au courant.
- Mme A. NOËL: Mais vous devez écouter un peu vos compétiteurs pour savoir la concurrence, pour savoir ce qui se joue.
- Est-ce que, à votre connaissance, les versions courtes des artistes qui endisquent ou qui enregistrent chez New Rock sont tournées chez vos compétiteurs?
- M. P. DEMERS: Je pourrais pas vous donner de garantie. Ma perception est que oui, particulièrement dans le cas de COOL à Montréal.
- Mais je ne pourrais pas vous donner de garantie puisque je n'analyse pas mes compétiteurs, je me consacre beaucoup plus à mon entreprise plutôt que de regarder les autres.
- Mme A. NOËL: Est-ce que vous pouvez faire des vérifications et nous répondre là-dessus, éventuellement?
- M. P. DEMERS: J'imagine, si j'appelle les gens de COOL, je suis pas sûr qu'ils vont me répondre! Mais je peux essayer d'enregistrer la station et vous revenir.
- Mme A. NOËL: Merci.
- LE PRÉSIDENT: Merci. M. Demers.
- M. J.-M. DEMERS: Merci, M. le président! À plusieurs occasions, quand les gens disaient : « M. Demers », je me demandais s'ils voulaient me parler.
- Alors, M. le président, je veux bien vous dire que si on est parents tous les deux (2), c'est au moins à la septième génération. Je ne connaissais pas M. Demers avant de le rencontrer il y a une semaine, je pense, même si je viens de la région d'ici, en bonne partie, et ma famille vient d'ici.
- Ma préoccupation... Tout d'abord, peut-être une question très précise. Je veux revenir à vos équipements d'enregistrement. Vous avez dit que vous êtes tout rééquipé.
- Le système que vous avez actuellement, c'est un système qui est aussi utilisé dans d'autres stations au Québec?
- M. P. DEMERS: Oui, dans tout le réseau Télémédia.
- M. J.-M. DEMERS: Merci. Je reviens à vos quatre (4) éléments parce que je me vois à Ottawa en train d'étudier avec mes collègues et je me dis, la question d'une ordonnance ou pas sera à l'ordre du jour et quant à moi, je veux que vous reveniez sur les quatre (4) éléments.
- Premièrement, le code. Est-ce que je me trompe que vous avez initié l'idée du code suite à une question du Conseil ou si c'est vous qui avez suggéré ça?
- M. P. DEMERS: Pour être franc, c'est suite à une question du Conseil.
- M. J.-M. DEMERS: D'accord. Alors, j'y reviendrai à la fin, là. Dans le cas de votre comité aviseur, on connaît M. Delaney et je vois, par votre remarque, quoique ma question était déjà écrite, que peut-être M. Parent en fera partie.
- Mais parlez-moi de ce comité aviseur.
- M. P. DEMERS: Je pourrais peut-être demander à M. Delaney de compléter la réponse. Vous savez, lorsqu'on s'est mis à préparer cette audience-là, on a recherché des gens pour nous aider au niveau réglementaire. On a déjà témoigné au Conseil qu'on était dépourvus d'aide et de Conseillers adéquats pour bien comprendre tout le processus réglementaire.
- Et je devrais vous avouer que plusieurs Conseillers ont refusé de nous aider dans ce contexte-là - je fais référence à des Conseillers de l'extérieur - parce qu'il y avait un jugement ou un préjugé défavorable à notre endroit.
- Dans tout le débat de préparation d'audience, on a jugé bon qu'un comité aviseur pouvait être intéressant et pouvait amener à assurer un meilleur contrôle et vous rassurer sur notre contrôle.
- M. Delaney a accepté d'en prendre la présidence. On pense incorporer des gens de la région de Québec. C'est à la blague que je le proposais à Gilles parce que j'imagine que ce serait considéré peut-être en conflit d'intérêts.
- Mais on va regarder dans le marché de Québec, de voir des gens qui auraient une connaissance suffisante et pourraient nous aider à mieux gérer ce contexte-là et on pourrait revenir dans un délai relativement court au Conseil, avec une composition de ce comité aviseur.
- Peut-être que Franklin... Pas de commentaires.
- M. J.-M. DEMERS: Mais je trouve un peu générale votre idée. Vous n'êtes pas plus... Vous ne pouvez pas être plus précis actuellement sur ce que vous entendez.
- Il va vous aviser ou enfin, peut-être pouvez-vous dire ce sur quoi vous vous attendez à ce qu'il vous avise ou est-ce qu'il vous avisera vous ou est-ce qu'il avisera l'entreprise, c'est-à-dire Genex, là?
- M. F. DELANEY: Je pourrais tenter une réponse additionnelle, M. Demers.
- En fait, le rôle du comité aviseur, ça va être de Conseiller Genex pour empêcher que Genex se retrouve, dans deux (2) ans ou dans trois (3) ans, encore devant le Conseil avec le même genre de problème.
- Le comité aviseur sera formé d'au moins trois (3) personnes, je présume, un maximum de cinq (5) qui ne seront non seulement en rétroaction par rapport au guide mais qui seront aussi en prévision de qu'est-ce qui se passe en ondes, c'est-à-dire voir à ce que le code de déontologie soit bien interprété, soit bien compris par le personnel de CHOI.
- Et aussi, devant les cas précis qui pourraient se présenter au niveau des plaintes par exemple, parce qu'il y a toujours des gens qui feront des plaintes, fondées ou pas.
- Alors, notre rôle sera d'analyser les plaintes et d'aviser la direction de Genex sur les correctifs à prendre, s'il y a lieu, pour régler ce genre de problème là, qu'il soit continuel ou sur une base ad hoc.
- Mais fondamentalement, c'est pour expliquer à Genex, que ce soit une station ou l'autre, leur indiquer qu'est-ce qui se passe ailleurs dans l'industrie.
- Il y a quelque quatre cents (400) stations de radio au Canada qui opèrent et qui ont pas le genre de problème que CHOI a eu.
- Alors, il s'agit pour nous d'aider CHOI à s'aligner, si vous voulez, sur la réglementation canadienne en matière de radio.
- Et dans cette optique-là, et peut-être pour répondre à une question de Mme Wylie plus tôt, notre rôle est de tenter d'apporter une solution à tous les problèmes qui ont été évoqués depuis hier.
- Et je dois vous dire que j'ai eu beaucoup d'hésitation moi-même à accepter ce dossier-là. Il y a pas beaucoup de gens qui voulaient y toucher.
- Mais c'est devant la volonté de la direction de Genex de... en tout cas, celle qu'ils m'ont témoignée, de vouloir régler le problème et de s'aligner sur la réglementation.
- On n'est pas venus ici plein d'excuses, on n'est pas venus ici contester l'interprétation du Conseil sur la réglementation, on n'est pas venus banaliser les propos qui ont été tenus en ondes.
- Moi, je dirais qu'on est venus ici chercher une solution plutôt qu'une punition. Et c'est dans cette optique-là que j'ai accepté de présider le Conseil aviseur pour tant les questions générales de la radiodiffusion que les cas particuliers qui pourraient se présenter en ondes, qu'on puisse faire bénéficier Genex de l'expérience qu'on a pu vivre à date quand on est rendu grand-père!
- M. J. MORIN: En fait, si vous me permettez parce que...
- LE PRÉSIDENT: Oui.
- M. J. MORIN: ... j'ai pas parlé. Étant donné que je suis le plus jeune grand-père, je pense que, dans les faits, on avait besoin d'un deuxième grand-père aussi, dans les circonstances, compte tenu qu'effectivement, on est une très petite société.
- En réalité, il y a Patrice, il y a moi et il y a Télémédia qui ne joue pas un rôle actif si ce n'est un rôle d'investisseur. Et ça nous est apparu, effectivement, indispensable pour nous de... pour augmenter notre capacité de réflexion, pour nous donner une maturité qu'on n'a certes pas, même si j'en ai beaucoup plus que Patrice, ça nous apparaissait important d'être secondé dans ces éléments-là.
- M. J.-M. DEMERS: Alors, ma question suivante serait: Vous vous engagez devant nous, M. Morin, si je me... On n'a pas entendu votre nom souvent, on l'a perdu!
- Vous vous engagez devant nous, aujourd'hui, à l'effet que les Conseils que vous allez recevoir de M. Delaney vont être pris très sérieusement en considération par votre entreprise; c'est ce que je comprends?
- M. J. MORIN: C'est effectivement ça. En fait, je pense que ça joue un rôle de Conseil. Dans une certaine mesure, c'est un Conseil aviseur.
- C'est une philosophie, dans notre esprit à nous, d'un Conseil d'administration aussi qui nous aide à réfléchir sur des perspectives à moyen et long terme qui, effectivement, va augmenter notre capacité de sensibilité à une foule d'éléments dont, entre autres, celui de la réglementation du CRTC.
- Mais c'est une espèce d'ensemble. C'est évident qu'on a besoin d'être appuyés. Et le fait que M. Delaney accepte, malgré son jeune âge, de nous supporter avec toute sa vigueur, ça nous est apparu très important.
- Puis de rajouter aussi des éléments dans la région de Québec, c'est une dimension aussi qui est très importante.
- Parce que la région de Québec, d'un point de vue sociologique, si vous permettez l'expression, il y a un niveau de tolérance ou de sensibilité. La radio, ici, a un rôle qui est très, très particulier.
- Il faut travailler dans la nuance, il faut voir le niveau effectivement, comme je disais, de tolérance et toute la sensibilité à ça.
- On a besoin d'être aidés par des gens aussi, en fait, dans le comité qui sont de la région de Québec.
- M. J.-M. DEMERS: Merci. Justement sur ce point-là. M. Delaney, vous n'êtes pas un résident de la région. Est-ce que vous allez être disponible pour les auditeurs de Québec qui voudraient parler au comité aviseur?
- M. F. DELANEY: D'abord, j'aurais espoir qu'une des premières choses que je vais avoir à faire, c'est de... un peu écrire les thèmes de référence de ce comité aviseur.
- Je présume qu'il y en a des comités aviseurs qui existent dans d'autres entreprises, alors je vais m'inspirer des références de ces comités-là.
- Et c'est évident que, au départ, ça va probablement nécessiter un certain investissement en temps pour former le comité, choisir les membres, bien comprendre les thèmes de référence.
- Et ensuite, bien, je pense bien que c'est une condition que de se rendre disponible. En fait, mon principal problème en tant que président du comité aviseur, chose qui m'a fait peut-être hésiter un peu, c'est que c'est une station par les jeunes et pour les jeunes.
- Et je me demandais si c'était pas mieux que ce soit des jeunes qui siègent sur le comité aviseur.
- Parce que je dois vous dire que la musique de CHOI, moi, je suis plutôt un auditeur de musique classique que du rock alternatif.
- Et aussi, bon, bien, je voulais m'assurer d'être à la page, bien que dans d'autres domaines, je travaille beaucoup avec les jeunes, je travaille beaucoup avec les jeunes dans d'autres domaines, justement le domaine de la musique classique.
- Mais je vais faire en sorte que les demandes, ou bien des téléspectateurs ou bien de Genex, que je vais me rendre disponible pour remplir mon rôle du mieux que je peux et que la distance ne soit pas un facteur.
- M. J.-M. DEMERS: Merci. Il y avait un autre élément, c'était votre adhésion à l'ACR et ce qui comprend un processus pour un règlement de plainte.
- Comment se fait-il que vous, un radiodiffuseur de sept (7) ans, c'est aujourd'hui que vient cette idée?
- Comme vous voyez, mes questions, moi, c'est, je veux bien vous croire mais j'ai besoin de crédibilité. Alors, expliquez-moi qu'est-ce qui fait que, tout d'un coup, vous êtes intéressé.
- M. P. DEMERS: Bien, je vous dirais, la première raison pourquoi on n'était pas membre dans le passé, c'est strictement des raisons monétaires.
- Il reste qu'il faut bien que vous compreniez que nous avons acheté cette station-là, elle perdait près d'un million de dollars (1 M $) par année et nous n'avions... notre première préoccupation était de savoir avec quoi on va payer les employés?
- Alors, de faire une contribution de plusieurs dizaines de milliers de dollars à une association canadienne quelconque, disons, n'était pas nécessairement notre première priorité à cette époque-là.
- On y a réfléchi au cours des dernières années. Mais effectivement, le travail des dernières semaines nous a portés à croire que nous avions besoin de leur aide et on a déjà entrepris les démarches pour devenir membre. La raison est strictement financière.
- Seulement en quatre-vingt-dix-huit (98), on a atteint la rentabilité. Quatre-vingt-dix-huit (98), c'est il y a deux (2) ans.
- M. J. MORIN: Puis une rentabilité modeste!
- M. P. DEMERS: Et une rentabilité très modeste!
- M. J.-M. DEMERS: Oui. Je comprends que vous avez obtenu, en quelque sorte, un achat d'une entreprise qui allait très mal et, si je me rappelle bien, elle était en tutelle, en quelque sorte.
- Mais ça reste une fréquence qui appartient aux gens du Grand Québec et Grand Lévis, les gens qui sont couverts par cette fréquence.
- Alors, ils demeurent ceux qui vous reçoivent et, d'une certaine façon, on a bien vu, par le processus qui a précédé l'audition de votre renouvellement, que plusieurs personnes sont intéressées à ces fréquences qui sont très bonnes, qui sont... et donc, vous opérez sur une base d'une propriété qui appartient à tout le monde.
- Alors, encore là, ça me préoccupait de voir que c'est seulement à votre renouvellement que, tout d'un coup... mais ça peut être bien autrement que ça, et je voudrais vous entendre, que, tout à coup, il y a une réalisation que ça va mal.
- Et là, vous entreprenez des démarches pour rectifier la situation. Alors moi, pour donner de la crédibilité à ces démarches que vous entreprenez, j'ai besoin de vous entendre sur ce qui fait qu'on fait un virage, à un moment donné, dans une telle entreprise dont la matière première appartient à tous les gens d'ici.
- M. P. DEMERS: Je vous dirais que, contrairement à ce que vous avez dit, c'est pas maintenant qu'on réalise que ça va mal, c'est maintenant qu'on réalise que ça commence à aller mieux!
- Puisque ça fait huit (8) ans qu'on a eu de la difficulté et qu'on a eu, je dirais, on a travaillé extrêmement fort autant au niveau du produit que des ventes, à redresser la situation financière de la station.
- Et aujourd'hui, ça commence à aller mieux puis on est capables de se doter d'outils, comme un comité aviseur, comme une association canadienne des radiodiffuseurs, pour s'assurer que ça aille encore mieux!
- Ce n'est pas un rejet, c'est pas qu'on voulait pas être membre de l'ACR, c'est parce qu'on n'en avait tout simplement pas les moyens.
- Il reste que notre premier mandat, puis on faisait référence dans notre discours à la décision qui nous a octroyé l'acquisition, à cette époque-là, il y avait pas beaucoup de gens qui étaient intéressés de l'acquérir.
- Et c'était une station qui était... qui perdait largement d'argent, qui était dernière dans les sondages, qui avait une organisation...
- C'est jamais très bon qu'une organisation d'avoir une pancarte « À vendre » à la porte et être gérée par un syndic, ça aide pas à la contribution!
- Et nos premiers efforts ont été de sauver le bateau. Maintenant que le bateau est mieux et je pense que comme le témoignait Gilles, on a mis beaucoup d'efforts là où ça compte, le produit.
- C'est ça que la population recherche, un produit en ondes de qualité. Et avec les résultats d'écoute, ça prend du temps.
- Corus faisait valoir dans son intervention que, lorsqu'on est un jeune indépendant... lorsqu'on est une petite compagnie indépendante, on n'est pas capables d'aller chercher les dollars dans le marché relatif à nos heures d'écoute. C'est encore le cas aujourd'hui.
- Et même si on a atteint une certaine rentabilité en quatre-vingt-dix-huit (98), je vous dirais que mon banquier, il m'appelle encore à tous les mois.
- Alors, chaque dollar compté, déboursé est examiné et on fait attention à tout ce qu'on fait.
- Je pense que qu'est-ce que vous pouvez voir dans notre détermination aujourd'hui, c'est notre espoir qu'on est prêts à une autre étape, de se prendre en main, de prendre toute la réglementation en main puis de maturer dans les prochaines années.
- M. J.-M. DEMERS: Merci. Une dernière question. Vous avez, au cours des questions de la vice-présidence, indiqué que vous étiez live. Je pense que vous avez insisté sur ça et sur le fait que ça cause... ça vous... ça implique une façon de faire qui a des risques, et caetera.
- C'est toujours la façon dont vous entendez poursuivre. Il n'a jamais été question de retarder de quelques secondes les émissions qui pouvaient causer des problèmes?
- M. P. DEMERS: Nous n'avons jamais examiné cette possibilité. Je pense que le direct, pour utiliser le mot français, a de gros avantages, l'instantanéité du moment.
- Et, à ce titre, je rappellerais peut-être un état... un fait d'arme de CHOI, lorsque le onze (11) septembre, les événements malheureux sont arrivés, puis pour vous montrer la passion de nos artisans à la station, Jeff, le matin, qui finit normalement à neuf heures (09 h 00), a poursuivi jusqu'à midi (12 h 00) pour couvrir les événements et expliquer ce qui se passait le onze (11) septembre.
- Et Gilles qui, normalement, commence à trois heures (3 h 00), est venu à la station pour poursuivre la couverture jusqu'à six heures (6 h 00) le soir.
- Et à six heures (6 h 00), notre journaliste en devoir est resté en ondes jusqu'à minuit pour être sûr que la population de Québec, qui, elle, est majoritairement unilingue francophone, pouvait avoir accès à un feed différent, une information qui pouvait venir des réseaux américains, une information sur-le-champ de qu'est-ce qui se passait.
- Et plusieurs annonceurs de la région de Québec nous ont félicités pour avoir été celle qui a réussi à déroger à son mandat naturel, normal, ce que les autres radiodiffuseurs n'ont pas fait, ont continué à jouer de la musique quotidienne alors qu'on avait un événement majeur dans le marché de Québec.
- Et parce que je crois que le direct a de grands bénéfices. Pour revenir à votre question de mettre un délai. Si on met un délai, ça veut dire qu'il faut mettre quelqu'un qui va surveiller.
- Mettre quelqu'un qui va surveiller, ça veut dire qu'on repose le jugement que sur un individu et ça occasionne des coûts.
- J'ose croire que, avec l'aide du comité aviseur et les efforts qu'on y a mis dans les dernières semaines et qu'on entend y mettre dans les prochaines semaines, nos animateurs, quels qu'ils soient, seront en mesure d'exercer leur jugement de façon acceptable pour le Conseil et pour la réglementation.
- M. J.-M. DEMERS: Merci. Enfin, je veux dire que, comme la vice-président vous l'a dit au début, mes questions portent pas sur la censure de ce que vous faites.
- Mais vous avez beaucoup insisté sur le fait qu'il y avait des choses qui se passaient en ondes et qui étaient des questions de jugement, et que vous avez aussi dit que vous vous étiez assagis depuis que vous êtes en ondes.
- Alors, mes questions portent sur la sagesse mais uniquement sur la sagesse qui concernait le type de discussion qu'on a eue ce matin et non pas penser que vous devez changer ce que vous dites être des débats d'idées ou des questions d'expression de point de vue.
- Je veux qu'il soit clair que c'est pas de cette question-là dont je parle.
- Je vous remercie. Merci, M. le président.
- LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, Conseiller juridique.
- Mme N. TURMEL: Merci, M. le président. Je n'ai que quelques questions complémentaires puis vous verrez, ce sont des questions un peu plus formelles puis peut-être un peu plus juridiques également.
- Concernant les rubans-témoins, vous nous avez dit ce matin que vous conserviez déjà les rubans-témoins pour une période de quatre-vingt-dix (90) jours.
- Croyez-vous qu'il y aurait lieu, en l'espèce, d'imposer une condition de licence vous exigeant de conserver les rubans-témoins pour une période plus longue que celle prévue au règlement?
- M. P. DEMERS: Je vous dirais, de façon générale, je souhaite avoir le moins de conditions de licence possibles, à titre de préambule, mais si le Conseil le jugeait approprié, j'aurais pas de problèmes.
- Mme N. TURMEL: Merci. Maintenant, en ce qui a trait à l'incitation à la consommation de boissons alcoolisées, est-ce que vous pourriez commenter sur la possibilité d'émettre une ordonnance pour faire respecter l'article 4.1 du règlement relatif à l'incitation à la consommation de boissons alcoolisées?
- M. P. DEMERS: Je crois qu'aujourd'hui, on a démontré toute notre bonne volonté. On a mis de l'avant toutes les démarches pour éviter d'avoir tout écart à la réglementation et on penserait qu'une ordonnance serait beaucoup trop punitive.
- Comme le disait M. Delaney, on chercher des solutions, pas des punitions.
- Mme N. TURMEL: Merci. Maintenant, en ce qui a trait au comité aviseur, est-ce que vous vous engagez à nous déposer le nom des membres ainsi que le mandat du comité aviseur dans un délai de trente (30) jours?
- M. P. DEMERS: Sans problèmes.
- Mme N. TURMEL: Et auriez-vous objection à ce que la formation et la mise en fonction du comité aviseur soient imposées en conditions de licence?
- M. P. DEMERS: Pas de problèmes.
- Mme N. TURMEL: Maintenant, en ce qui a trait au contenu verbal, à votre avis, le Conseil doit-il émettre une ordonnance pour faire respecter la condition de licence actuelle quant au code d'application concernant les stéréotypes sexuels?
- M. P. DEMERS: Je répéterais ce que j'ai dit à la dernière question sur la question d'ordonnance. Je pense que l'ordonnance est une mesure punitive beaucoup trop grande par rapport à... du moins, on souhaite qu'elle ne soit pas utilisée.
- On a tenté de vous démontrer toute notre bonne foi et tous les efforts qu'on avait mis pour éviter tout écart. Alors, on aimerait mieux pas.
- Mme N. TURMEL: Est-ce que vous vous opposez à ce que cette condition de licence soit reconduite jusqu'à ce que vous soyez membre en règle de l'ACR?
- M. P. DEMERS: Nous comptons être membre en règle d'ici quelques semaines. Donc, j'imagine que le renouvellement de licence est au trente et un (31) août deux mille deux (2002).
- On risque d'être membre en règle de l'ACR à cette date-là sans problèmes.
- Mme N. TURMEL: Parfait. Vous allez nous en informer?
- M. P. DEMERS: Pas de problèmes.
- Mme N. TURMEL: Merci. Est-ce que vous pouvez commenter maintenant la possibilité de vous émettre encore, en l'espèce, une ordonnance afin de faire respecter l'article 3 b) du règlement quant aux propos offensants, afin d'éviter d'autres plaintes comme celles de l'affaire Latimer?
- M. P. DEMERS: On a démontré au Conseil qu'on mettait de l'avant toutes les mesures qui pouvaient le rassurer quant aux plaintes. On ose croire qu'une ordonnance n'est pas requise.
- Mme N. TURMEL: Merci. Vous vous êtes déjà engagé dans le dossier de votre demande de modification de licence de CKNU-FM à trois (3) choses qui étaient:
- Constituer un organisme à but non lucratif, indépendant de Genex et de ses stations de radio pour administrer le programme Quérock.
- Deuxièmement, former un Conseil d'administration dont les membres seraient également sans lien avec Genex.
- Et trois (3), produire des rapports annuels indiquant les sommes versées au soutien du programme de parrainage Quérock et affectées directement au développement des talents musicaux canadiens de la relève.
- Accepteriez-vous de reconduire les trois (3) mêmes conditions ou des conditions semblables à la licence à l'égard de CHOI?
- M. P. DEMERS: Je dirais, en principe, oui. Ma seule inquiétude, c'est qu'on parle de vingt mille dollars (20 000 $) par année, puis souvent dans ce genre d'organisme là, il peut y avoir des coûts d'administration importants.
- L'objectif de ces sommes-là, et nous, on n'y a jamais fait aucune charge administrative, vous pourrez voir, il y a pas de coordonnateur ou d'administrateur ou de frais d'administration, ce n'est que des coûts directs.
- Si on doit créer un organisme qui nécessite de nombreux coûts pour administrer vingt mille dollars (20 000 $) par année, comme on vient de le mentionner, j'ai juste peur qu'on gaspille de l'argent qui pourrait être beaucoup plus structurant s'il est investi dans la relève directement.
- Mme N. TURMEL: En fait, ce qu'on veut s'assurer, c'est que l'organisme est indépendant, donc ce n'est pas tant former un nouveau comité ou vous imposer une charge additionnelle mais peut-être nous déposer quelque chose qui nous confirmerait que c'est bel et bien indépendant.
- M. P. DEMERS: Aucun problème.
- Mme N. TURMEL: Merci. Donc, maintenant, si un tel projet, c'est-à-dire le projet Quérock ne se qualifiait pas comme dépenses admissibles, seriez-vous prêt à accepter une condition de licence suivant laquelle une telle somme minimale de dix mille dollars (10 000 $) devait être distribuée à une initiative autre admissible?
- M. P. DEMERS: Ça fait trois (3) ans que j'investis cent (100) heures par année et que j'investis des heures et des heures pour supporter des groupes de la relève musicale.
- Ça fait trois (3) ans qu'on se bat pour avoir des pièces de la relève musicale en ondes à CHOI, qu'on encourage ces jeunes bands-là.
- D'accepter de vous dire que je suis prêt à retrancher Quérock puis de donner mon argent à une entreprise communautaire extérieure et de les abandonner, j'ai mal au coeur de vous dire oui.
- Mais si le Conseil le décide, j'imagine que je n'aurais pas le choix.
- Mme N. TURMEL: Merci beaucoup. C'est tout.
- LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Merci beaucoup, messieurs, mesdames. M. le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci, M. le président. Pendant que les gens de Genex se retirent, j'aimerais indiquer à ce moment ici que le Conseil a reçu de TQS une lettre en date du dix-neuf (19) février deux mille deux (2002), dans laquelle ils retirent leur opposition à la demande de télévision NBS.
- Alors, cette demande ne sera pas entendue à cette audience-ci, mais elle demeure à l'agenda comme une demande non comparante.
- Nous allons maintenant passer à l'audition des interventions comparantes et la première sera présentée par l'ADISQ, l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo.
- Comparaissent pour l'ADISQ, Mmes Solange Drouin, Annie Provencher et M. Jacques Primeau.
- INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
- Mme S. DROUIN: M. le président, Mmes et MM les Conseillers, je suis Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l'ADISQ.
- M'accompagnent aujourd'hui, à ma droite, le président de l'ADISQ Jacques Primeau et, à ma gauche, Annie Provencher, analyste aux affaires publiques.
- Malgré tous les efforts qu'on a faits pour respecter le délai réglementaire de dix (10) minutes pour notre intervention, on n'arrive pas à faire moins de douze (12) minutes.
- Alors, je demanderais tout de suite l'indulgence du Conseil, sinon on va parler très, très vite et ça va pas plaire à Mme Wylie. Ça va?
- Mme A. WYLIE: Ni à Mme Noël!
- Mme S. DROUIN: M. le président.
- LE PRÉSIDENT: Allez-y.
- Mme A. WYLIE: Moi, je suis une grand-mère, donc je m'inquiète toujours de celle qui prend les notes ou qui fait la traduction. Quand Mme Drouin arrive, ils sont tous énervés.
- M. J. PRIMEAU: Rebonjour. Je vais faire quelque chose qui est pas habituel. Je vais commencer par la conclusion de façon à ce que tout le long de notre intervention, on ait bien à l'esprit le sens de cette intervention-là.
- Donc, je vais vous référer tout de suite à la conclusion du texte et j'y reviendrai évidemment pour développer.
- La conclusion du texte qu'on a préparé commence comme suit:
- Entendons-nous bien, nous respectons les efforts déployés par CHOI-FM pour diffuser une musique qui a sa place et qui complète le portrait radiophonique québécois.
- Et quand je dis québécois, pas simplement de Québec, Lévis, mais du Québec au grand complet. On reconnaît ce travail-là de favoriser ce genre musical là qui a une place et le travail innovateur de CHOI, à ce niveau-là, est reconnu par l'ADISQ.
- Donc, toute idée de vendetta de l'ADISQ, là, on va s'enlever ça de la tête tout de suite.
- Nous invitons CHOI à travailler avec tous les partenaires du milieu de la musique pour aider à augmenter les moyens de production alloués au genre musical favorisé par cette station au lieu de continuer d'alimenter une situation stérile d'affrontements avec ceux qui partagent, à la base, son désir fort louable d'offrir au public une diversité réelle dans la programmation musicale des stations de radio.
- En termes clairs, on a des membres du Conseil d'administration de l'ADISQ qui sont très satisfaits comment on tourne leur production.
- C'est pas simplement des bands de la... quand on parle de bands de la relève, on parle pas nécessairement de producteurs qui sont pas membres de l'ADISQ.
- Au contraire, beaucoup de membres de l'ADISQ produisent des bands qui cadrent dans ce genre musical là et qui sont aussi des groupes qui sont des vedettes à CHOI puis qui font partie de nos galas de l'ADISQ.
- Donc, je voulais mettre ça au clair dès le départ. C'est pas l'esprit dans lequel on va faire l'intervention. Bon.
- Après le gant de velours, je pense qu'il y a des choses quand même qui peuvent pas passer inaperçues.
- Je pense que, pour l'ADISQ, la demande de renouvellement de licence de la station de radio CHOI-FM, propriété de Genex, soulève quand même de très nombreuses et de très importantes préoccupations que le Conseil a lui-même d'ailleurs soulignées dans l'avis d'audience publique et tout au long des audiences qu'on a entendues, entre autres, aujourd'hui.
- Évidemment, si le passé est garant de l'avenir, force est d'admettre que l'inquiétude et la vigilance sont de mise dans les circonstances.
- L'attitude qu'adoptera le Conseil face aux manquements significatifs et répétés de CHOI est d'une grande importance, pour le public, bien sûr, mais pour les autres radiodiffuseurs et pour l'industrie de la musique en général.
- Elle aura valeur d'exemple et témoignera de sa détermination à faire respecter sa réglementation.
- Nous entendons démontrer dans cette brève présentation orale, que la requérante ne s'est pas comportée en diffuseur responsable - je pense que c'est clair - respectueux de la réglementation du Conseil et des objectifs de la Loi sur la radiodiffusion.
- Pour ce faire, je vais demander à Solange de faire état et de commenter les infractions présumées de la requérante au Règlement de mil neuf cent quatre-vingt-six (1986) sur la radio.
- Et ensuite je commenterai, exemples à l'appui, la teneur de la programmation verbale de la station. Solange.
- Mme S. DROUIN: Évidemment, il y a beaucoup de choses qui ont été dites tout au long de la journée et on avait préparé une intervention écrite de laquelle je vais complètement sortir.
- Je vais faire une version écourtée de ma présentation pour prendre vraiment l'essentiel. Alors, le texte est là aux fins du dossier public mais ce n'est pas la version intégrale.
- Dans notre intervention, donc, on a fait état du manquement de CHOI en matière de musique vocale de langue française.
- Et il faudrait être clair à ce sujet, on ne parle pas d'écarts minimes mais d'écarts pouvant atteindre, et vous l'avez dit, Mme Wylie, des pourcentages de dix-sept (17) points de pourcentage par rapport au pourcentage exigé par la réglementation, notamment en ce qui a trait aux heures de grande écoute.
- Dans ses commentaires, suite aux analyses du Conseil et en réplique à notre intervention écrite et encore hier et encore aujourd'hui, Genex impute ces écarts considérables à deux (2) facteurs: évidemment, la notion de pièce écourtée intégrale et la notion de montage.
- Quand à la notion de pièce écourtée intégrale, Genex prétend qu'il s'agit là d'une pratique courante dans l'industrie et qu'une chanson existe en plusieurs versions dont systématiquement une version écourtée de une minute dix (1:10) secondes ayant valeur de version intégrale lorsque diffusée à CHOI.
- Et, bon, on l'a rappelé, c'est du hasard, bien sûr, ces versions intégrales écourtées, évidemment, sont souvent celles qui sont d'artistes parrainés par Genex. Je reviendrai pas là-dessus parce qu'on en a abondamment parlé.
- Mais contrairement donc à ce que prétend Genex, nous, nous sommes d'avis qu'il ne s'agit pas d'une pratique courante dans l'industrie d'avoir des versions à ce point écourtées d'une même chanson.
- M. Demers a fait référence, par exemple, à une chanson de Jean Leloup qui avait une version de sept (7) minutes, qui a eu une version aussi de cinq (5) et de quatre (4) minutes, retirer un refrain ou un couplet d'une chanson, c'est quelque chose de faisable, c'est des choses qui se font, pour avoir un format radiophonique, bien sûr.
- Mais retrancher deux (2) minutes sur une chanson de trois (3) minutes dont c'est habituellement la norme pour les chansons qui sont jouées à la radio, c'est plus ou moins trois (3) minutes, la longueur, la durée des chansons qui sont jouées à la radio, et prétendre qu'il s'agit là toujours de la version intégrale, il y a un pas que seul Genex semble vouloir franchir, pas l'ensemble de l'industrie, bien évidemment.
- De plus, il est aberrant de voir, on comprend mal que Genex, qui se fait le champion d'être un diffuseur qui soutient la relève, choisisse de diffuser sur ses ondes la version la plus courte d'une chanson lorsqu'il existe des versions plus longues.
- Au lieu d'offrir à ces artistes de la relève une vitrine de trois (3) minutes, comme c'est la norme, je l'ai dit, CHOI ne leur laisse que le tiers de ce temps pour se faire valoir auprès des auditeurs de sa station.
- Bien sûr, Genex pourrait nous répondre et il nous a répondu que cette pratique lui permet d'offrir une vitrine à trois (3) fois plus d'artistes, probablement.
- Mais ici, n'est-ce pas là une autre occasion où la qualité aurait avantage à primer sur la quantité?
- Nous croyons plutôt qu'une telle pratique cache tout simplement une manoeuvre de diversion inadmissible de Genex pour tenter de se soustraire à la réglementation et, comme vous le rappeliez si bien ce matin, Mme Wylie, s'éloigner du principe général de la Loi sur la radiodiffusion qui dit que, au bout du compte, une station de musique francophone doit offrir une programmation musicale en temps minutes qui a une connotation plus francophone qu'anglophone et non seulement compter les pièces une à une qui fait, qu'au bout du compte, même en temps minutes, on n'y arrive pas.
- Ça, c'était pour les pièces écourtées. Quant à l'autre justification avancée par Genex relativement à son recours au montage.
- Il faut voir, et on était tous là en mil neuf cent quatre-vingt-dix-huit (1998), certains d'entre nous, en tout cas pas tous, en quatre-vingt-dix-huit (98), au moment de la révision de la politique radio commerciale, il y a eu tout un débat sur les fameuses pièces écourtées.
- Et le Conseil, il y a eu des représentations non seulement de l'ADISQ mais de l'Association des auteurs compositeurs du Québec et, bon, la même chose des gens du reste du Canada et on avait démontré au Conseil que l'abrègement des pièces musicales était une pratique qu'il fallait décourager.
- Suite à ça, le CRTC a décidé d'inclure une... de faire une modification à ce règlement sur la radio et d'obliger, aux fins du calcul de contenu canadien, vous le savez, contenu francophone, que les pièces soient diffusées intégralement. Pour nous, c'est la norme.
- Bien sûr, le règlement sur la radio prévoit aussi des exceptions qui doivent être considérées comme telles. Les exceptions, ce sont les montages où vous permettez dans votre réglementation que, au lieu de diffuser les pièces intégralement dans certains cas, dans certaines... selon des critères très précis.
- Maintenant, des versions de... des extraits de chansons puissent être comptés aux fins du... des exigences de contenu, ce qui est, selon nous, tout à fait cohérent avec le statut d'exception à l'obligation générale du radiodiffuseur de diffuser intégralement les pièces musicales.
- Et comme M. Demers l'a rappelé hier, dans l'avis public, CRTC 98-132, le CRTC a reconnu que les montages pouvaient avoir des aspects positifs pour faire connaître un plus grand nombre d'artistes.
- Mais par contre, ce que Genex a sans doute omis de rappeler hier, dans le même avis public, un petit peu plus loin, au paragraphe 42, le CRTC précisait également que les véritables montages sont relativement rares dans les émissions radiophoniques et, bon, et je le rappelle, c'est tout à fait cohérent avec cette notion d'exception à la règle, à la norme qui est de la diffusion intégrale des pièces.
- Genex tente d'expliquer les écarts constatés par rapport au minimum réglementaire, justement, par son recours aux montages ou aux pièces écourtées, vous le savez, qui ont été reconnus... non pas reconnus, n'ont pas été, pardon, reconnus comme tels par le CRTC.
- Si l'explication de Genex s'avérait, pour son interprétation des montages, nous vous soumettons bien humblement que le CRTC devrait de toute façon intervenir puisque dans le cas des montages, il s'agirait là d'un usage nettement abusif et systématique d'une pratique qui ne devrait être utilisée que de façon exceptionnelle.
- Quant à toute la polémique autour des pièces écourtées, nous vous soumettons également que le CRTC devrait également agir afin de faire cesser cette manoeuvre de diversion qui ne respecte pas du tout l'esprit du règlement sur la radio.
- Il est d'autant plus difficile de croire que... en la bonne diffusion de la requérante, pardon, lorsqu'elle tente de justifier le non-respect du pourcentage de musique vocale de langue française, que les écarts constatés par rapport au minimum réglementaire sont extrêmement considérables et que Genex a failli à respecter plusieurs autres dispositions du règlement sur la radio, de même que les engagements pris dans le cadre de l'acquisition de CHOI-FM dont il n'a pas été beaucoup question jusqu'à maintenant.
- En effet, Genex, lors de l'acquisition de CHOI, s'était engagée au titre des avantages tangibles à verser huit mille dollars (8 000 $) par année à MusicAction.
- Unilatéralement, Genex a décidé d'arrêter tout simplement de verser ces sommes à MusicAction et les verser dans une autre initiative qui fort demeurant fort louable mais ils avaient quand même une attente du Conseil parce que c'était pas une condition de licence à l'époque, c'est avant la réglementation de quatre-vingt-dix-huit (98), il y avait quand même un engagement de CHOI de verser huit mille dollars (8 000 $) au titre des avantages tangibles.
- C'est donc à notre avis sur ces faits et sur ces pratiques concrètes que doit se baser le Conseil pour évaluer le bilan de Genex, pas sur les efforts d'imagination qu'elle déploie pour tenter de justifier ces manquements aussi nombreux que significatifs.
- Je laisse la parole à M. Primeau.
- M. J. PRIMEAU: Maintenant, que dans un média en direct, comme la radio - puis je pense que la radio, ça se fait en direct, on va s'entendre là-dessus - certains écarts de langage, certains propos malvenus, méprisants, voire diffamatoires puissent occasionnellement être entendus, on peut le comprendre sans pour autant l'excuser.
- On n'en a pas tellement sur des propos grossiers, vulgaires, on se comprend bien, on leur demande pas de parler comme à la chaîne culturelle à Radio-Canada.
- On fait une radio différente, une radio rock, les propos et les mots peuvent peut-être choquer certaines vieilles oreilles comme les nôtres.
- Mais quand même, lorsque la documentation relative aux plaintes reçues à cet égard par une station de radio occupe un cartable complet dans le dossier public, on ne peut plus évoquer l'erreur de bonne foi, l'emportement passager d'un animateur dans le feu d'un échange musclé.
- On a affaire plutôt à une pratique volontaire, à une orientation délibérée qui s'inscrit dans une politique concertée de programmation.
- C'est, à notre avis, ce qui se passe à CHOI-FM.
- On dit souvent qu'un exemple concret vaut bien des explications abstraites. Les propos que vous allez entendre, parce que je pense qu'il faut les entendre, il faut les entendre pour une question de ton.
- Le ton, c'est important à la radio. Parce que c'est pas simplement ce qu'on dit mais c'est de la façon et sur le ton sur lequel on le dit que ça peut signifier beaucoup de choses.
- On en a parlé ce matin, je le sais, on a cité des exemples. C'est une chose de citer de vilains mots ici et là, mais il faut voir comment ça a été dit et on va convenir que c'est tout sauf bon enfant.
- Rapidement, les extraits qu'on va faire entendre, le premier, on attaque l'orientation sexuelle non déclarée d'un animateur d'une station de télévision.
- Deuxième extrait, on s'acharne sur un chanteur populaire québécois handicapé physiquement.
- On poursuit avec des propos diffamatoires sur une animatrice d'une station concurrente. On écorche au passage un autre chanteur gratuitement et, pour clore le bouquet nauséabond, on dilapide une volée d'insultes particulièrement misogynes envers une représentante de l'ADISQ qui a commis le crime de ne pas partager les vues du directeur de la programmation de CHOI-FM.
- Alors, je vous invite à écouter les extraits qu'on a sélectionnés. On a eu beaucoup de difficultés à respecter un maximum de trois (3) minutes, parce qu'on aurait pu passer des heures là-dessus. Merci!
- EXTRAITS:
- - Le gros fif à Musique Plus, comment s'appelle-t-il, là, celui...
- - Claude Rajotte.
- - Il a fait de la...
- - Yes!
- - O.K.
- - Lui, là, il a le trou de cul tellement défoncé que ça ressemble d'une vulve!
- - (inaudible) toute une image là...
- - Ça fait même plus ça, là.
- - Ah non!
- - C'est flouch! flouch! flouch!
- - O.K.
- - C'est quand il marche... brrrrddd... han! han! pouff!!! han, han! euf! euf! euf!
- - O.K. Oui.
- - Gros gay! Gros fifi!.
- - Il faudrait qu'il aille se faire coudre avec de la chaîne!
- - Gros hypocrite!
- - Martin Deschamps, on dirait qu'il sort de Astérix dans le camion... pas dans le camion mais dans le bateau de pirates, là!
- - Ah oui!
- - Oui, oui, oui, oui. L'autre qui a le plan, là, il...
- - Oui.
- - Il est obligé de faire le plan. Oui, oui, oui! Pisseux! Oui, oui, oui. Je sais de qui tu parles!
- - Tu sais, ça a pas l'air de... Comment ça qu'il... il est chanteur puis on a fait une vedette? Voyons donc! C'est...
- - Bien, il a gagné le meilleur show de l'année!
- - Tu sais, il est gentil, Martin, là, mais de le voir à la TV, là, ça me donne mal au coeur, moi! J'ai de la misère avec ça!
- - Il est pas photogénique bien, bien!
- - Tu sais, les enfants sont en train de manger, ça passe à la TV cette affaire-là, là!
- - Ah, ah!
- - Les filles qui ont appelé pour celle qui anime La belle et McLeod, c'était quoi les commentaires en général?
- - Ce qu'on m'a dit, c'est que ce serait, en fait, avant qu'elle fasse de la radio comme tel qu'il y avait des rumeurs comme quoi qu'elle était pas straight mais...
- - Elle était plotte à poque un peu?
- - Bon. Évidemment. Mais on le sait pas. On saura jamais finalement le vrai de l'histoire, là, mais bon, c'est les rumeurs qui circulaient sur son compte.
- - Excellent! Merci!
- - Salut!
- - Bye!
- - Je retenais pas...
- - C'était elle la trois (3) rivières. Three ways, dans la bouche, en avant, en arrière. Il paraît que c'est elle la trois (3) rivières.
- - Sérieusement, dans ta journée, t'as besoin d'aller faire back-stage avec Éric Lapointe, qu'est-ce que t'apprends après ça, une fois que t'es sorti de là, là...
- - Hum-hum.
- - ... c'est un idiot, Éric Lapointe! Vous l'avez tous déjà rencontré, j'imagine, là, c'est un ivrogne idiot!
- - « La radio est de plus en plus difficile à percer. Le son est pareil d'une station à l'autre », note Solange Drouin.
- - Ah!
- - Maudite plotte, de maudite plotte de marde! Brrrrrr... Maudite plotte! C'est la première à mettre tout le monde dans le même paquet. Maudite chienne!
- - Solange Drouin, directrice générale de l'ADISQ et directrice générale du palmarès qui publie les deux (2) reportages de radio et qui veut en avoir seulement que deux (2).
- Maudite folle! De maudite conne! J'ai été déjà dans leur comité. J'ai déjà été espionner voir qu'est-ce qui se passait, j'ai déjà été voir. C'est des pelleteux de nuages puis des malades dans la tête!
- Une petite clique de... Une petite clique de fous, de purs capitalistes qui, au nom de la culture, essaient de nous faire accroire qu'ils sont là pour la bonne raison alors que c'est la mafioso! Mom Boucher est plus straight qu'eux autres, vendeux de caisses à vapeur!
- - Mom Boucher, j'aime mieux faire affaires avec les Hell's qu'avec l'ADISQ. J'ai essayé de leur parler, de les entrer en ondes, ils sont même pas capables de me retourner les appels. Maudites gang de crottés!
- FIN DES EXTRAITS.
- Mme N. TURMEL: M. Primeau?
- M. J. PRIMEAU: Oui.
- Mme N. TURMEL: Pardon. J'aimerais seulement m'assurer que vous allez déposer ces extraits au dossier public.
- Mme S. DROUIN: Oui.
- Mme N. TURMEL: Oui.
- Mme S. DROUIN: Bien sûr.
- Mme N. TURMEL: Merci!
- M. J. PRIMEAU: Bon. La liste d'artistes subissant ce genre d'attaques est longue. On prend rien de personnel là-dedans.
- Mais déclarer que... quand on fait une référence à Mom Boucher qui, je rappellerais est, jusqu'à nouvel ordre, considéré comme le chef d'une bande de criminels, il y a quand même des limites!
- Enfin, bref, la liste des artistes, je le disais donc, subissant ce genre d'attaques est longue. Elle est très, très longue.
- Beaucoup de gens veulent pas se plaindre parce qu'ils veulent pas être barrés à CHOI, c'est évident. À un moment donné, je pense qu'il faut que quelqu'un prenne la parole, on a décidé de le faire.
- De tels propos ne sont pas, donc, des exceptions. Et quand j'entends « erreur de jeunesse », là, je bouille! Voyons donc!
- On parle ici d'un vieux pro de la radio qui a pas dix-sept (17) ans, il a pas vingt-deux (22) ans, il a trente-cinq (35) ans, il a quinze (15) ans d'expérience à la radio. C'est un pro!
- Jeff, je m'excuse, là, c'est un vieux pro! Ça fait longtemps qu'il fait de la radio, il sait comment ça marche.
- Alors, c'est pas des erreurs de jeunesse, c'est un type de radio qui existe depuis longtemps, ça a existé aux États-Unis, ça existe encore, c'est importé, c'est un genre, c'est un choix délibéré.
- On leur dit: Changez de style, changez de track. Ça marche, je comprends que ça marche et c'est rentable!
- Alors, qu'on arrête de parler de liberté d'expression. On parle ici d'un style de radio qui s'adresse aux jeunes mais qui est pas fait par des jeunes mais qui est racoleur et qui... on décide d'aller chercher des cotes d'écoute. Fin de la parenthèse.
- Liberté d'expression, donc, nous en sommes. Tenir des propos encourageant la haine, le mépris voire la violence envers des personnes ou des groupes de personnes, cela outrepasse les pouvoirs d'un médium de communication.
- Quand bien même les Houligan seraient nombreux, ils seraient condamnables quand même.
- Pour cette raison et toutes celles invoquées précédemment, nous croyons que le Conseil devrait renouveler la licence de CHOI-FM pour une période de deux (2) ans seulement et émettre une ordonnance obligeant la titulaire à se conformer aux dispositions du règlement de quatre-vingt-six (86) sur la radio.
- Le Conseil devrait procéder à des analyses de programmation nombreuses et régulières au cours de cette brève période. Advenant tout manquement de la requérante à se conformer au règlement de quatre-vingt-six (86) sur la radio ou son incapacité à fournir la programmation verbale respectant la dignité humaine qu'exige la Loi sur la radiodiffusion, le Conseil devrait entreprendre immédiatement les procédures de résiliation de sa licence.
- C'est une question d'équité par rapport aux autres entreprises de radio et de respect par rapport au public.
- L'ADISQ suggère également au Conseil d'exiger de la requérante qu'elle verse à MusicAction les sommes qui restent à verser pour la période de licence écoulée depuis l'acquisition de CHOI-FM, en conformité avec les engagements au titre des avantages tangibles qui lui ont valu l'approbation de cette transaction.
- Nous invitons le Conseil à exiger, au minimum, que la requérante s'engage à verser à MusicAction, pour la courte période de licence à venir, le montant annuel prévu dans le plan de l'ACR pour les stations du marché de Québec.
- Entendons-nous bien, je le répète, on reconnaît les efforts de CHOI-FM et l'importance de CHOI-FM dans ce style musical, dans, en fait, cette famille musicale.
- C'est un joueur majeur, je le répète, non seulement dans le portrait radiophonique du Grand Québec-Lévis mais du Québec au grand complet.
- Leur travail dans leur créneau musical est reconnu de nos membres, d'une bonne partie de nos membres. Les producteurs de Loco Locass et de Groovy Aardvark, c'est des membres du conseil.
- Une bonne partie de la production donc, c'est des gens qui travaillent avec nous et qui travaillent au sein même de nos comités.
- Les musiciens de rock alternatif de l'ensemble du Québec ont besoin de beaucoup plus que vingt mille piastres (20 000 $) par année.
- Ça veut pas dire que je néglige l'effort qu'ils font, au contraire, ce qu'ils font avec Quérock, c'est merveilleux! Qu'ils continuent.
- Ça n'empêche pas un certain nombre de devoirs qu'une station qui est rendue à plus de trois cent mille (300 000) auditeurs et des parts de marché dans la tête, on ne parle pas d'une station naissante, là, je veux dire, on parle d'une station majeure à Québec. Il y a des devoirs que tous les radiodiffuseurs doivent respecter.
- Le message qu'on lance à CHOI, c'est de contribuer de concert avec les organismes de financement comme MusicAction, entre autres, puis il y en a d'autres, de travailler donc de concert avec l'ensemble des joueurs pour aller chercher davantage de moyens pour ce créneau musical.
- On disait tout à l'heure, c'est bien que la relève... on réussisse à faire en sorte qu'il y ait une chanson qui joue à la radio, mais à un moment donné, il faut qu'ils fassent un album.
- À un moment donné, il va falloir qu'ils fassent le tour du Québec puis peut-être même aller à l'extérieur du Québec. C'est ce qu'on veut, nous.
- Et je pense que les gens de CHOI aussi souhaitent le bien-être et l'expansion de cette musique-là et des musiciens d'ici.
- Donc, on leur suggère de travailler de concert avec le milieu, de sortir de cette atmosphère paranoïaque et finalement, de travailler ensemble pour que ce créneau musical là soit doté de moyens supérieurs.
- Et CHOI est drôlement bien placée pour intervenir, que ce soit MusicAction ou ailleurs, pour dire: On a un besoin d'une plus grande production, d'une meilleure production dans ce domaine musical là, donnez plus d'argent pour les musiciens dans ce secteur-là, on va les encourager.
- Merci!
- LE PRÉSIDENT: Merci bien! On va prendre une pause pour quinze (15) minutes et ensuite, on recommencera avec les questions. Merci!
- SUSPENSION/SUSPENSION
- LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît! Order, please!
- Mme Pennefather.
- Mme J. PENNEFATHER: Merci, M. le président! Bon après-midi, mesdames et messieurs!
- J'ai une couple de questions sur le point que vous avez soulevé concernant ce qu'on appelle les pièces écourtées, les versions, et caetera, et quand vous avez sorti du texte, je voulais être certaine qu'on a bien compris.
- Si j'ai bien entendu, vous avez dit, parce que non seulement pendant cette audience mais aussi dans les interventions et les répliques, c'était dit par écrit que, en effet, c'est une pratique courante de produire différentes versions de différentes durées de mêmes pièces musicales en ce format.
- Et vous nous avez dit tantôt que ce n'est pas le cas, que ce n'est pas une pratique courante.
- Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous dites ça et si vous avez les preuves, les statistiques, les informations claires sur ce point-là?
- M. J. PRIMEAU: Bien, des statistiques, non. Je pense que la pratique courante dans l'industrie, c'est qu'effectivement, au fil des années, et c'est une pratique qui est pas... qui existe pas depuis toujours, dans les années soixante-dix, quatre-vingt (70-80), des pièces de sept (7) minutes, huit (8) minutes, même douze (12) minutes, en particulier dans le rock progressif, exemple, ça passait à la radio sans problèmes.
- Avec le temps, le format de la radio, on a uniformisé quelque chose autour de quatre (4) minutes, quatre (4) minutes trente (30), pour en arriver, dans certains cas, à ce que, effectivement, on fasse des versions de trois trente (3:30).
- Donc, on va en production, on fait un album. En général, les chansons vont varier entre trois (3) minutes et cinq (5) minutes. Et pour avoir plus de chances de jouer à la radio, on va effectivement faire ce qu'on appelle un edit de trois minutes et demie (31/2) ou quatre (4) minutes, dans ces eaux-là.
- Une minute, non, c'est clair que c'est pas une pratique courante, je veux dire, une minute sur une chanson, ça... il arrive qu'il y a des chansons d'une minute, là, dans le répertoire mais c'est exceptionnel.
- Ça m'apparaît plus comme une bande-annonce d'une chanson qu'une version originale d'une chanson.
- Mme J. PENNEFATHER: Laissez-moi retourner là-dessus pour que je sois absolument claire. Alors, la même chanson, le même artiste.
- M. J. PRIMEAU: Hum-hum.
- Mme J. PENNEFATHER: Est-ce que vous êtes en train de nous dire qu'il y en a pas des artistes qui vont faire les versions de la même chanson en version quatre (4) minutes et en version une minute pour les besoins de promotion, et caetera?
- Il y a aucun artiste dans ce genre de rock alternatif qui en font?
- M. J. PRIMEAU: Bien, c'est sûr. C'est-à-dire que... On ouvre une porte. C'est-à-dire que si on dit que c'est une pratique courante dans l'industrie, je pense pas que c'est une pratique courante.
- Mais si c'est la seule façon de jouer à la radio, bien, il y a des gens qui vont être prêts à le faire, comme c'est le cas présentement.
- Un groupe de la relève, si on leur dit: Vous avez le choix entre jouer une minute de votre chanson ou pas du tout, bien, ils vont... ils vont signer le papier pour jouer une minute. Ça, je les comprends.
- Mais si on en fait une pratique régulière, je pense qu'il y a une nuance entre passer un extrait d'une minute ou de changer une chanson qui est à l'origine de trois (3) minutes puis d'en faire une version d'une minute.
- Je pense que c'est aller au-delà de l'esprit dans lequel on édite une chanson. C'est carrément créer un nouveau format, quoi.
- Mme J. PENNEFATHER: Je comprends que vous avez un point de vue sur ça. C'est vraiment une question de fait que je poursuis.
- Est-ce que dans l'industrie, dans le moment, c'est une pratique courante, surtout dans ce secteur de musique, d'en faire ces versions plus courtes de la même chanson?
- M. J. PRIMEAU: Bien, plus courte, oui, mais d'une minute, non, c'est pas une pratique courante.
- Mme J. PENNEFATHER: Alors, il y en a des versions plus courtes que la version originale?
- M. J. PRIMEAU: Oui, oui. Ça, on s'entend tous là-dessus, que ce soit dans le pop ou dans n'importe quelle style musical, on fait souvent des versions radiophoniques plus courtes que la version originale, mais c'est de l'ordre de... comme je disais, de passer de cinq (5) minutes à quatre (4) minutes, à trois minutes et demie (31/2). Mais aller à une minute dix (1:10), non, c'est pas une pratique courante.
- Mme J. PENNEFATHER: Maintenant, est-ce que c'est aussi une pratique courante qu'il y a des stations qui ont fait faire ces versions eux-mêmes, qui paient pour ces versions et qui retiennent ces versions en exclusivité?
- M. J. PRIMEAU: Non, c'est pas une pratique courante. Je dois dire là-dessus que si ça permet effectivement à des groupes d'avoir une fenêtre qui, autrement, il y en aurait pas, moi j'ai pas... j'ai pas un gros problème philosophique avec ça. Bon.
- Une fenêtre de trois (3) mois, si vous avez participé à la production de ça, personnellement, je dis bien personnellement, je vois pas trop de problèmes, à condition qu'effectivement, après ça, on permette à ces groupes-là de prendre de l'expansion et donc, d'être diffusés ailleurs et d'avoir une vocation commerciale. Mais moi, j'ai pas un gros problème à ce niveau-là.
- Mme S. DROUIN: Peut-être au niveau statistiques, je le sais pas, là, j'y vais vraiment de mémoire dans les travaux de la société de gestion du droit d'auteur.
- Je sais que je pars de loin, là, mais on a dû faire des représentations devant la Commission du droit d'auteur pour faire évaluer justement la valeur du droit... des droits voisins que les stations de radio ont à verser maintenant aux artistes interprètes et aux producteurs.
- Et dans le cadre de ces travaux-là, si je me rappelle bien, en quatre-vingt-dix-huit (98), on avait fait une étude sur c'est quoi la durée en moyenne des chansons qui sont jouées à la radio et ça donnait aux alentours de trois (3) minutes.
- Cette étude-là, elle est consignée à la Commission du droit d'auteur. Je peux m'engager à la retrouver et vous la transmettre, mais on avait fait vraiment... cet organisme-là, on avait fait une étude des durées moyennes, là, d'une chanson qui jouait à la radio, c'est quoi.
- Alors, on va voir, je pense, là-dedans, qu'il y en avait très peu, je me rappelle pas, là, mais les durées d'une minute, là, on n'en a pas vu souvent.
- Mme J. PENNEFATHER: On parle surtout du format rock alternatif, rock progressif, c'est un format qui est très spécifique dans un certain sens.
- D'après vous, est-ce que, en effet, il y a une situation difficile pour les artistes producteurs dans ce secteur de musique, est-ce qu'il y a un problème de relève?
- M. J. PRIMEAU: Les problèmes au niveau de la relève, ça existe dans tous les genres musicaux. Tous les groupes qui veulent percer, peu importe le genre musical, ont des problèmes.
- Je pense qu'il y a des problèmes spécifiques dans ce créneau-là mais c'est un problème qui est quand même assez généralisé.
- Alors, je pense que la façon de régler le problème, je le disais encore tout à l'heure, je pense que c'est effectivement d'aller chercher des moyens plus substantiels pour aider ce créneau-là et je pense que CHOI peut être un partenaire idéal pour faire débloquer des choses à ce niveau-là.
- Au-delà de l'argent qu'eux autres mêmes donnent, je pense qu'ils peuvent effectivement intervenir à différents endroits pour aller chercher plus d'argent pour ce créneau musical-là qui en a besoin, effectivement.
- Mme S. DROUIN: Puis contrairement à ce qu'on peut penser, ce format-là qui est, il faut s'entendre, là, à CHOI, il y a du rock alternatif mais aussi rock... rock alternatif, là, la panoplie des rocks en passant par le rock rock, là, il faut s'entendre que...
- J'ai complètement perdu mon idée! Ça va très bien! Je ne m'en rappelle plus.
- Mme J. PENNEFATHER: Alors, entre-temps, peut-être une dernière question.
- Mme S. DROUIN: Excusez-moi!
- Mme J. PENNEFATHER: Combien de producteurs dans la musique rock alternatif auraient... existent au Québec dans le moment?
- M. J. PRIMEAU: Ça dépend ce qu'on entend par producteur. Il y a beaucoup d'autoproduction dans ce domaine-là et ça, je pense que c'est difficile à recenser.
- Mme J. PENNEFATHER: Oui, je comprends, dans la musique maintenant, c'est autoproduction, c'est très important.
- M. J. PRIMEAU: Oui.
- Mme J. PENNEFATHER: Mais est-ce que vous pouvez nous donner une idée de combien de producteurs, y inclus les indépendants autoproducteurs, qui travaillent dans ce genre de musique?
- M. J. PRIMEAU: Bien, je pense que comme producteur majeur et encore là, il faut s'entendre, même les productions majeures... les producteurs majeurs dans cette industrie-là, ça roule pas sur l'or non plus!
- Mais on parle de quatre, cinq (4-5) producteurs importants. Mais là, effectivement, si on parle des autoproductions, c'est-à-dire des bands qui réussissent à s'autoproduire et à envoyer des démos un peu partout ou qui fonctionnent sur Internet ou et caetera, bien là, effectivement, c'est des dizaines et des dizaines, oui.
- Mme J. PENNEFATHER: Merci. Merci, M. le président.
- LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.
- M. le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci, M. le président. Nous entendrons maintenant l'intervention déposée par Julie Berthold.
- INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
- Mme J. BERTHOLD: Bonjour. Moi, mon nom, c'est Julie Berthold. Je suis étudiante en littérature française à la maîtrise à l'Université Laval, mais je suis aussi la guitariste d'un groupe qui s'appelle Penelope.
- On est un groupe punk-rock francophone, un groupe de la relève comme on en a beaucoup parlé au cours de la journée, qui connaît aussi tous les problèmes des groupes de la relève. Face à l'industrie, on est un peu boudés puis on n'a jamais eu de subvention pour faire nos albums.
- CHOI nous a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidés. Donc, c'est pour raconter l'histoire de mon groupe que je suis ici aujourd'hui.
- On fait pas partie du projet Quérock. Donc, je voulais vous montrer que CHOI aide pas juste les bands de Quérock mais qui aide aussi tous les bands de la relève et probablement elle pourrait aider tous les bands s'il y en avait plus qui réussissaient à percer parce qu'il y en a pas beaucoup justement à cause de tous les problèmes.
- Alors, j'ai préparé un petit texte parce que, d'habitude, je suis habitué de jouer devant... de la musique devant des centaines de personnes mais pour ce qui est de prendre la parole, c'est un petit peu plus énervant, alors je vais vous lire un peu la biographie de Penelope.
- L'aventure de Penelope a commencé au printemps mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf (1999). Francis Bédard, chanteur-bassiste du groupe, Éric Roberge qui est le batteur et le principal parolier du groupe, ainsi que moi-même avions composé trois (3) chansons.
- On avait fini par ramasser une partie de la somme nécessaire pour aller enregistrer notre démo; pour l'autre partie, on s'était entendus avec David Champoux qui est un ami et le propriétaire du studio d'enregistrement, pour le payer en petits versements.
- Ça coûte cher le studio professionnel puis on n'avait pas de subvention. Alors, je voulais vous montrer qu'on est vraiment partis de zéro, on n'avait rien.
- Après les trois (3) jours d'enregistrement, on était très satisfaits du résultat, on est allés frapper à la porte de CHOI pour rencontrer Jeff Filion et Marc Landriault.
- On avait entendu parler du projet Quérock mais comme le prix consistait à aller enregistrer une chanson dans un studio professionnel et que nos chansons sonnaient quand même déjà très bien, bien, on a pris une chance d'aller rencontrer directement les responsables de la programmation de CHOI pour leur faire entendre notre maquette.
- Ils ont aimé ce qu'on faisait et dès le lendemain, la chanson Jean D. Rangé commençait à tourner sur les ondes de CHOI, avec une forte rotation, là, pas seulement les soirs, là, quand personne écoute, sur des bonnes heures de diffusion.
- Donc, c'est vraiment, vraiment à partir de ce moment-là que la carrière musicale de Penelope a commencé.
- Durant l'été quatre-vingt-dix-neuf (99), grâce à la visibilité que nous avaient donnée les chansons en ondes à CHOI, on a pu faire plusieurs spectacles afin d'amasser les sommes nécessaires à l'enregistrement de notre premier album qu'on a intitulé J'ai fait fuir la visite.
- Au mois d'août quatre-vingt-dix-neuf (99), on a procédé au lancement de l'album dans un bar de Québec.
- Puis grâce à l'appui des animateurs de CHOI-FM, qui ont fait beaucoup de publicité pour notre lancement puis qui ont contribué aussi à l'animation de la soirée, le spectacle-lancement du premier album de Penelope a été une réussite totale.
- Par la suite, il a fallu trouver un moyen de vendre les albums parce qu'on n'avait aucune entente de distribution, on était un groupe indépendant, on n'avait pas d'entente de disque avec... pas d'entente avec une compagnie de disques, pardon.
- On a donc fait le tour des magasins de disques pour laisser nos albums en consigne et c'est vraiment là qu'on a pris conscience de tout l'impact que pouvait avoir la diffusion de nos chansons sur les ondes d'une station commerciale comme CHOI-FM.
- Les magasins qui étaient situés dans le rayonnement de CHOI attendaient vraiment nos albums avec impatience parce qu'il y avait une forte demande qui avait été créée par la radio, tandis qu'à Montréal ou ailleurs en région, les magasins se risquaient à peine à prendre un ou deux (2) disques en consigne.
- De cette façon et en à peine quelques mois, on a vendu plus de mille (1 000) albums, surtout dans la région de Québec, ce qui est déjà, en soi, un bon début.
- Mais grâce à ces ventes, on a pu réussir à réunir l'argent nécessaire à la production d'un premier vidéoclip pour la chanson Rien à comprendre. Ce vidéoclip qui a beaucoup tourné sur les ondes de Musique Plus nous a permis de nous faire connaître ailleurs au Québec.
- La compagnie de disque indépendante The Union, local 2112, nous a alors approchés et on a signé une entente de distribution avec eux pour l'album J'ai fait fuir la visite. Par la suite, les événements se sont enchaînés très rapidement pour le groupe.
- On a fait plusieurs spectacles partout au Québec dont des événements très importants comme le Vans Warped Tour, l'édition 2000 de Woodstock en Beauce, le spectacle d'ouverture du Nouveau Club Soda à Montréal, Envol et Macadam, et je pourrais en nommer plusieurs autres.
- En tout, pour le premier album de Penelope, trois (3) vidéoclips ont été tournés, cinq (5) extraits radio ont été diffusés abondamment sur les ondes de CHOI ainsi que sur les ondes de quelques autres radios qui ont emboîté le pas par la suite, mais c'est quand même très limité, on n'est pas dans un créneau très commercial.
- Grâce à l'aide de nos amis de la compagnie de disques, parce qu'on n'avait toujours pas de subvention pour le deuxième album, on est partis, en octobre dernier, pour faire un des plus beaux voyages de notre vie.
- On est allés à Washington pour enregistrer le deuxième album de Penelope avec des vraies légendes du punk rock américain, des noms comme Don Zientara, Dave Smalley, Brian Baker. En tout cas, c'est quand même des grandes sommités dans notre genre.
- Donc, sans vouloir nous vanter, le fait que ces artistes aient accepté de travailler avec un groupe punk rock francophone québécois en dit long sur la notoriété du groupe Penelope, puis cette notoriété, nous la devons beaucoup à des gens comme Marc Landriault, Jeff Filion, Patrice Demers, qui ont toujours cru en nous et qui nous ont donné la visibilité nécessaire à la réussite de notre projet.
- Le deuxième album de Penelope, qui est intitulé Face au silence du monde, n'a rien à envier, selon les critiques du moins, aux grandes productions américaines dans notre style, bien entendu. On s'entend.
- Jusqu'à maintenant, on a une très bonne presse, comme vous pouvez le voir par le dossier de presse que je vous ai remis et l'avenir s'annonce des plus prometteurs pour nous.
- Le premier extrait du deuxième album intitulé Pawn Shop se retrouve depuis plusieurs semaines au top 40 du palmarès francophone québécois, ce qui est vraiment rare pour un groupe punk rock, le réseau commercial ne laissant que trop peu de place aux genres musicaux comme le nôtre.
- Puis quand je parle de réseau commercial, je parle bien entendu des médias de masse mais aussi de toute l'institution en général, les « majors », les grosses compagnies de disques, les organismes gouvernementaux qui subventionnent les artistes, les organismes qui récompensent les artistes.
- À défaut d'être reconnu par l'institution et grâce à l'aide de certaines personnes qui croient en nous et qui sont d'avis que la richesse d'une culture s'accorde aussi avec sa diversité, Penelope se débrouille et marche vers la réussite.
- À ce jour, nous avons vendu près de sept mille (7 000) albums, ce qui est vraiment considérable pour un groupe indépendant comme le nôtre. On a produit quatre (4) vidéoclips, on a donné des concerts partout au Québec.
- Penelope est même en nomination cette année dans la catégorie « groupe punk de l'année » au gala des Mimi's qui est un gala para-institutionnel qui s'occupe de récompenser et de légitimer les artistes indépendants de la relève.
- Bref, nous avons accompli de grandes choses et ce n'est qu'un début, je l'espère. Mais sans l'aide de CHOI, on ne se serait jamais, jamais, jamais, jamais rendus là. Puis c'est ça que je voulais vous dire aujourd'hui.
- Je suis donc ici aujourd'hui pour donner mon appui à la demande de renouvellement de la licence de la station CHOI 98.1, non seulement parce que je suis très reconnaissante de tout ce qu'ils ont fait pour Penelope, mais aussi et surtout parce que je suis d'avis qu'une station radiophonique comme CHOI est nécessaire, voire essentielle à la santé du paysage musical québécois.
- Je me fais donc la porte-parole de tous les jeunes et les moins jeunes qui viennent à nos spectacles et qui nous affirment qu'ils nous ont connus grâce à CHOI; la porte-parole aussi de tous mes amis musiciens qui travaillent fort pour créer des pièces originales en respectant leur goût et leurs influences et non les critères de l'industrie, en sachant qu'un jour leur musique différente pourrait trouver une place sur les ondes de CHOI.
- Alors, s'il vous plaît, accordez une réponse positive à la demande de renouvellement de la licence de la station CHOI 98.1, non seulement parce que mon avenir, celui du groupe Penelope, et par le fait même l'avenir la compagnie de disques indépendante qui est la nôtre en dépendent, non seulement parce que je pense que les auditeurs ont le droit à l'alternative musicale et à la diversité mais aussi parce que je pense sincèrement qu'il faut que notre société encourage et soutienne les entrepreneurs qui osent miser sur l'originalité des nombreux talents qui foisonnent au Québec. Voilà.
- LE PRÉSIDENT: Merci bien pour être venue. C'est très encourageant d'entendre votre succès et on espère que ça va continuer.
- J'ai quelques petites questions à vous poser. Peut-être que vous allez les trouver un petit peu techniques, mais quand vous parlez des extraits radio qui ont été diffusés, c'était des extraits...
- Mme J. BERTHOLD: Hum-hum.
- LE PRÉSIDENT: ... du vidéoclip?
- Mme J. BERTHOLD: Les extraits radio...
- LE PRÉSIDENT: Oui.
- Mme J. BERTHOLD: ... c'est des pièces de notre album qui ont été diffusées. On a quatre (4) vidéoclips qui ont été tournés à date.
- LE PRÉSIDENT: Hum-hum.
- Mme J. BERTHOLD: Les vidéoclips ont été diffusés sur les ondes de Musique Plus ainsi que sur les ondes d'autres postes de télévision, mais les extraits radio, c'est vraiment des pièces musicales, là, qui ont tourné sur les ondes de CHOI puis sur les ondes de quelques autres radios au Québec.
- LE PRÉSIDENT: Et est-ce que vous savez combien de temps les extraits prennent sur la radio?
- Mme J. BERTHOLD: La longueur de nos chansons?
- LE PRÉSIDENT: C'est ça.
- Mme J. BERTHOLD: Bien, pour votre...
- LE PRÉSIDENT: À la radio?
- Mme J. BERTHOLD: À la radio, je veux dire, c'est la même longueur. Ils coupent pas, là, nos chansons. C'est ça la question?
- Mais nous, on a des chansons très courtes. Le style qu'on fait, le punk rock, c'est vraiment un style particulier pour ça.
- Pour vous donner un exemple, sur notre deuxième album, on a douze (12) chansons puis l'album dure même pas trente (30) minutes. On a des chansons d'une minute, on en a de deux (2) minutes et de trois (3) minutes.
- Donc, nous, on a déjà un style à nous qui fait en sorte que nos chansons sont pas longues, donc... Mais il faut pas se le cacher non plus que quand on va enregistrer, on pense à ça, on pourrait pas faire une chanson de sept (7) minutes parce qu'on sait qu'elle passerait jamais à la radio, donc on fait aussi en sorte que nos chansons soient courtes.
- LE PRÉSIDENT: Bon. Est-ce que vous en avez une copie?
- Mme J. BERTHOLD: De mon album?
- LE PRÉSIDENT: Oui.
- Mme J. BERTHOLD: Malheureusement pas sous la main!
- LE PRÉSIDENT: Ah bon!
- Mme J. BERTHOLD: Je peux vous en faire parvenir une dans les plus brefs délais.
- LE PRÉSIDENT: La même chose, le premier extrait du Pawn Shop, c'est de quelle durée?
- Mme J. BERTHOLD: Pawn Shop, ça dure... on vient toujours de tourner le vidéo, si ma mémoire est bonne, c'est pas trois (3) minutes, là. La chanson doit durer environ deux minutes cinquante (2:50) mais je peux pas vous dire exactement, là, mais c'est pas une chanson qui est très longue.
- LE PRÉSIDENT: Bon. Je ne sais pas si je vais vous demander pour deux (2) albums mais si vous voulez, envoyez-les nous.
- Mme J. BERTHOLD: D'accord.
- LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.
- Mme J. BERTHOLD: C'est noté.
- LE PRÉSIDENT: Mme Pennefather.
- Mme J. PENNEFATHER: Juste une petite question. Est-ce que vous rencontrez beaucoup de jeunes femmes dans ce métier de punk rock?
- Mme J. BERTHOLD: Pas assez.
- Mme J. PENNEFATHER: Non.
- Mme J. BERTHOLD: Vraiment pas assez. Ça commence. J'ai quelques amies qui se sont mises un peu à la musique mais disons que le style qu'on fait...
- Bien moi, je joue de la guitare. C'est rare aussi les filles qui sont guitaristes. J'ai quelques amies qui jouent de la basse mais pas assez, à mon avis. Ça devrait être...
- Mais c'est pas facile. Comme moi, j'ai un petit bébé, donc, tu sais, quand on est maman, on doit jouer dans les bars, tout ça, le soir, c'est pas évident, là, de s'arranger pour... donc, c'est pas un milieu qui est facile pour... pour les filles en général, je pense.
- Mme J. PENNEFATHER: Merci et bon courage!
- Mme J. BERTHOLD: Merci.
- Mme J. PENNEFATHER: Bonne chance!
- LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup d'être venue.
- M. le secrétaire.
- M. P. LEBEL: M. le président, nous entendrons maintenant l'intervention déposée par M. Bernard Labrecque.
- INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
- M. B. LABRECQUE: Bonjour mesdames, messieurs. Mon nom est Bernard Labrecque de Price Waterhouse Coopers.
- L'objectif de mon intervention aujourd'hui est de partager avec vous le contexte d'affaires qui régnait lors de la mise en tutelle de la station CHOI-FM dans les années quatre-vingt-quinze, quatre-vingt-seize (95-96).
- Peut-être tout d'abord pour mieux positionner le rôle que Price Waterhouse a joué à l'époque, juste vous lire un extrait ici de la description de notre mandat.
- Suite à la décision 95-120 du CRTC du vingt-sept (27) mars quatre-vingt-quinze (95), Price Waterhouse Coopers fut assignée comme gestionnaire intérimaire et les détails du mandat étaient les suivants.
- Télémédia retenait les services du gestionnaire Price Waterhouse comme gestionnaire de CHOI-FM pour la période s'étendant du vingt-cinq (25) septembre quatre-vingt-quinze (95) jusqu'à la date de la vente et prise de possession de CHOI-FM par un nouvel acquéreur.
- Le gestionnaire prendra les moyens raisonnables et nécessaires pour poursuivre le redressement en cours et agira avec prudence, diligence, honnêteté et loyauté.
- Le gestionnaire reconnaît que CHOI-FM opère dans un cadre réglementaire précis et prendra les moyens raisonnables et nécessaires pour gérer les opérations de CHOI-FM de manière autonome, responsable, efficace et concurrentielle dans le respect de la législation applicable et des conditions de licence de CHOI-FM.
- Donc, à l'époque, Télémédia avait plus qu'une station sur le territoire de Québec. C'est pour ça que le CRTC avait requis qu'il y ait un gestionnaire intérimaire.
- Donc, nous avons assumé ce rôle-là de septembre quatre-vingt-quinze (95) à juillet quatre-vingt-seize (96), moment où Genex Communications a fait connaître au CRTC et a émis un communiqué de presse pour annoncer l'acquisition de la station de radio.
- À ce moment-là, Patrice Demers devenait directeur général de la station mais Price gardait la tutelle de la station jusqu'à temps que le CRTC autorise la transaction, ce qui a été fait en février quatre-vingt-dix-sept (97).
- Donc, nous avons commencé notre rôle en septembre quatre-vingt-quinze (95). Le contexte d'affaires et financier était assez négatif.
- Tout d'abord, si je m'arrête deux (2) instants au niveau des parts de marché, on naviguait dans les huit (8) parts de marché. À un moment donné, même, un de nos concurrents nous a doublés puis CHOI-FM s'est retrouvée, là, bon dernier.
- La situation déficitaire, je pense que M. Demers en a parlé. Il y avait une situation déficitaire majeure qui perdurait par contre déjà depuis quelques années.
- Les revenus publicitaires étaient à la baisse. Il y avait des dépenses fixes relativement importantes. Je pense aux contrats des animateurs, entre autres, aux loyers.
- Il y avait un niveau de mauvaises créances assez élevé aussi.
- Les relations de travail. Il y avait, à l'époque, une convention collective très rigide et puis pour une petite entreprise, si je me souviens bien, c'est à peu près vingt-cinq (25) employés, pour une petite entreprise de cette nature-là, c'était trop rigide où il y avait pas de flexibilité ou de mobilité de la main-d'oeuvre possible. Donc, ça rendait les opérations assez difficiles. Il y avait un nombre de griefs assez élevé aussi.
- Les équipements. Les équipements étaient très désuets. Je me souviens, entre autres, des équipements de transmission, il y avait une antenne, si je me souviens bien, à Val-Bélair, qui avait un potentiel extraordinaire mais pour des raisons techniques puis on n'avait pas d'argent à réinvestir, la fameuse antenne ne pouvait pas utiliser sa pleine capacité et, en plus, tombait en panne.
- Je vous ai parlé des revenus publicitaires puis des parts de marché qui étaient à la baisse. Ça avait un impact sur l'équipe de vente. Il y avait un roulement des gens de l'équipe de vente assez important aussi.
- Donc, le portrait était pas trop... très réjouissant à l'époque. On a quand même mis certaines mesures de redressement en marche. On a eu, entre autres... On a nommé un nouveau directeur des ventes.
- On a automatisé certains équipements de programmation. Il y avait un équipement, si je me souviens bien, qui s'appelle RCR, qui a été implanté, donc ça a permis de réduire certains coûts.
- On a pu réduire le loyer. On a dû faire des coupures budgétaires, je pense, au niveau de l'administration, entre autres.
- Donc, en conclusion, étant donné la situation financière que je qualifie de quasi désastreuse, qui prévalait, la meilleure mesure de redressement consistait à l'arrivée d'un acquéreur intéressé à faire croître la station avec une volonté d'investir et de développer une vision et une stratégie à long terme, ce qu'on pouvait pas faire avec une mise en tutelle et sachant jamais combien de temps que ça allait durer.
- Donc, il est clair que l'arrivée d'un acquéreur qui avait l'intention d'investir et de s'impliquer ne pouvait être que bénéfique dans le cas actuel. Ceci clôt mon intervention.
- LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. M. le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci, M. le président. Nous entendrons maintenant l'intervention déposée par Productions New Rock, M. Charles Drouin.
- INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
- M. C. DROUIN: Bonjour, mesdames et messieurs. Je m'appelle Charles Drouin et je suis directeur du Studio NewRock.
- Je suis accompagné à ma gauche de M. Éric Blanchard et Steeve Lapointe, fondateurs et actionnaires de ce studio.
- C'est donc au nom des Productions New Rock et à titre de directeur général de ce studio que je désire intervenir favorablement au renouvellement de la licence de CHOI-FM.
- Il est évident que cette station s'implique activement à l'émergence de nouveaux talents et, plus particulièrement, pour la relève francophone.
- Mon emploi me permet de constater la participation de CHOI-FM au sein du milieu artistique québécois et, par le fait même, de côtoyer quotidiennement les artistes et de les aider à atteindre leurs objectifs.
- Durant les prochaines minutes, je vais vous démontrer par trois (3) éléments principaux que CHOI-FM s'implique ardemment dans la relève francophone, que ce soit par le biais du Studio NewRock, du Programme Révolution Quérock et des spectacles dédiés à la relève.
- À la fin de ce discours, vous serez donc en mesure de constater que l'apport de la station CHOI-FM envers le rock québécois est indéniable et qu'il serait utopique de croire que la situation du rock francophone, en particulier à Québec, serait en si bon état sans l'implication et le support de CHOI-FM.
- Donc, mon premier point, eh bien, c'est le Studio NewRock. Voici un bref historique du studio NewRock.
- Le studio fut fondé il y a un peu moins de deux (2) ans par Steeve Lapointe et Éric Blanchard. D'abord musiciens et ingénieurs de son, ces deux (2) créateurs ont rapidement compris que l'environnement musical québécois offrait peu d'avenir pour les artistes de la relève.
- Ayant pris conscience que plusieurs de ces artistes composent des chansons de calibre international, ils ont dès lors approché CHOI-FM pour élaborer une solution permettant aux groupes d'afficher leurs couleurs et d'obtenir de rotations dans plusieurs stations radiophoniques du Québec, ce qui a donné naissance au projet Quérock.
- Suite à cette réussite, l'idée de créer un véritable studio accompagné des services répondant aux exigences des artistes fit son chemin et, quelques mois après, le studio NewRock vit le jour.
- Évidemment, ce studio me permet de travailler à temps plein, engage régulièrement plusieurs ingénieurs et formera, au cours de la prochaine année, plus d'une dizaine d'ingénieurs.
- Depuis sa création, plus d'une cinquantaine de groupes ont bénéficié du studio et de l'expertise offerte par l'équipe y travaillant.
- D'autre part, vous trouverez la liste des groupes ayant utilisé les services du studio en annexe.
- Malgré le fait que ce studio est devenu en moins de deux (2) ans la référence pour le rock francophone de la relève et que la totalité du projet Quérock y est enregistré, la structure actuelle ne peut supporter l'ensemble des risques financiers qu'un tel studio encourt.
- De plus, il est extrêmement difficile d'exploiter un studio axé sur la relève étant donné que cette clientèle est généralement à faible revenu.
- Et si ce studio est toujours en opération, c'est uniquement grâce à CHOI-FM, car sans l'implication de cette station, le studio serait déjà en faillite.
- D'ailleurs, vous trouverez en annexe de mon discours les états financiers du studio et comme vous le constaterez, le déficit cumulé est de cinquante-cinq mille dollars (55 000 $), déficit qui est financé entièrement par CHOI-FM.
- Malgré ce fait, CHOI-FM continue de croire et de supporter ce studio tout comme il le fait pour la relève.
- Le studio NewRock peut se considérer très chanceux d'avoir un partenariat privilégié avec CHOI-FM.
- Maintenant, mon deuxième point, eh bien, c'est le Programme Révolution Quérock. Le Programme Révolution Quérock a été mis sur pied par le studio NewRock et CHOI-FM et c'est un programme de parrainage qui favorise le développement de la relève.
- Ce programme consiste à enregistrer en studio et aux frais de CHOI-FM une chanson d'un groupe gagnant qui, par la suite, sera diffusée sur les ondes de cette radio pour un minimum de deux cents (200) rotations sur les six (6) mois suivant la production.
- Cette même chanson va se retrouver sur un disque compact incluant les chansons des huit (8) autres gagnants.
- De plus, chaque groupe ayant participé à ce programme va se voir offrir deux (2) spectacles durant l'année de la production.
- Devant l'énorme succès obtenu par ce concours, le projet Quérock permet maintenant de développer des talents de d'autres régions et le Programme Révolution Quérock va devenir régional au cours de l'année deux mille deux (2002).
- Ce développement aura comme avantage de propager et de soutenir le rock francophone à la grandeur du Québec.
- Maintenant, mon troisième point, eh bien, c'est les spectacles. Les spectacles organisés par CHOI-FM sont un autre témoignage au rock de la relève.
- Étant donné que généralement aucun établissement ne veut risquer de présenter des groupes de la relève, CHOI-FM a décidé d'offrir, à ses frais, une chance à des groupes inconnus d'obtenir une expérience de scène.
- Ayant lieu plusieurs fois par année, ces spectacles sont pour les groupes une occasion unique de se faire remarquer et ils permettent à la population et à l'auditoire de CHOI-FM de découvrir et de constater l'immense talent que possède le Québec.
- CHOI-FM présente trois (3) types de spectacles pour encourager la relève.
- Le premier type de spectacle, eh bien, c'est le concept de « La relève à La Relève » et du « Gambrinus ». Bon.
- Pour ce qui est du concept des mardis de la relève, c'est un spectacle qui est organisé une fois par mois et qui présente trois (3) groupes qui, dans la plupart des cas, obtiennent leurs premières expériences de scène.
- Et maintenant, le concept du Gambrinus. Comme vous le savez déjà, CHOI-FM est implantée depuis un an en Mauricie et sans aucune hésitation, cette station s'est associée avec le bar le Gambrinus pour présenter des spectacles de la relève.
- Cette implication représente un investissement de plus de vingt mille dollars (20 000 $) dans la relève et donne un tremplin pour environ trente (30) groupes.
- Maintenant, le deuxième type de spectacle, eh bien, c'est les concerts Quérock.
- Les concerts Quérock font partie du programme Révolution Quérock. Ces spectacles s'inscrivent dans un processus de continuité et soutiennent une fois de plus les artistes ayant participé à ce programme de parrainage, en se voyant offrir deux (2) spectacles par année.
- Le troisième type de spectacle, eh bien, c'est les concerts de l'Agora. Ces concerts donnent une chance unique aux artistes de Québec de se faire valoir en première partie de groupes établis.
- De plus, un important spectacle est en préparation pour cet été, il va regrouper plus de dix (10) groupes de la relève.
- Toutes ces actions sont supportées par CHOI-FM et témoignent de son implication auprès de la communauté et de la jeunesse québécoise.
- En terminant, vous savez tout comme moi qu'avec le système actuel de l'industrie de la musique, il est extrêmement difficile de vendre la relève et, par le fait même, d'opérer un studio dédié à la relève.
- Pour ajouter à ce problème, cette même industrie ne supporte pas ou très peu les groupes de la relève. Par conséquent, ils ont très peu de chances d'obtenir de subventions ou de participer à des programmes offerts par des organismes tels que MusicAction, la Sodec ou le CALC.
- Par ailleurs, le studio se voit confronter lui aussi à des refus globaux de la part de ces organismes, prétextant que nous sommes uniquement un studio d'enregistrement.
- Donc, à la lumière de ces explications, il est incontestable que ce soutien à la relève francophone du Québec est réalisé de façon intègre et sans aucun but mercantile et il est facile de constater que le meilleur reste à venir.
- Pour toutes ces raisons, il est évident qu'en mon nom et au nom des Productions New Rock, j'appuie la demande de renouvellement de la licence de la station de radio CHOI-FM et je vous demande de bien réfléchir avant de prendre votre décision, car l'avenir de la relève francophone québécoise est entre vos mains! Merci!
- LE PRÉSIDENT: Merci!
- Mme Noël.
- Mme A. NOËL: Merci, M. Drouin. Je vais vous poser quelques petites questions et surtout en ce qui concerne les activités de votre studio NewRock.
- Si j'ai bien compris de ce que j'ai entendu ce matin et de ce que vous nous dites aujourd'hui, CHOI ou Genex détient le tiers de la participation dans le capital de Studio NewRock?
- M. C. DROUIN: Effectivement, oui.
- Mme A. NOËL: Et au-delà de ça, ils effacent ni plus ni moins vos déficits annuels?
- M. C. DROUIN: Oui. Oui.
- Mme A. NOËL: Ils absorbent les déficits tout en maintenant leur participation à trente-trois pour cent (33 %)?
- M. C. DROUIN: Effectivement, oui.
- Mme A. NOËL: O.K. Maintenant, vous, vous faites de l'enregistrement prioritairement?
- M. C. DROUIN: Oui.
- Mme A. NOËL: Ce que vous enregistrez, c'est quoi; c'est des démos ou si c'est des CD ou...
- M. C. DROUIN: Pour ces réponses, je peux laisser la parole à mon ami Éric Blanchard?
- Mme A. NOËL: Vous choisissez qui se lance.
- M. C. DROUIN: O.K.
- M. E. BLANCHARD: Bonjour. Je tiens à préciser que mes propos, je veux pas blesser personne en particulier avec ce que je vais dire, mais je vais répondre à votre question pour commencer.
- Nous, on enregistre tout ce qui se produit pour le concours Quérock. Moi, j'agis à titre de réalisateur. Charles, lui, ce serait un studio manager, c'est lui qui s'occupe, bon, de veiller à ce que les dates, tout se passe bien.
- Steeve qui est ici, c'est... il est ingénieur de son, il réalise aussi. Nous, on travaille avec tous ces groupes-là puis on sert d'intermédiaire entre le producteur, qui est CHOI dans le cas du concours Quérock, et les artistes.
- Puis à la lumière de tout ce que j'ai entendu, c'est sûr que ça restera un débat qui va durer plus longtemps que ça, parce que moi, j'ai affaire à tous ces groupes-là puis je le sais c'est quoi vraiment les demandes.
- Nous, quand on a parti ça, ce projet-là, c'était justement pour combler un peu le manque qu'il y avait. C'est qu'il y en avait pas de diffusion à Québec voilà trois (3) ou quatre (4) ans. C'est que tous ces gens-là, ils étaient inconnus.
- Fait que nous, c'est ça qu'on fait, on enregistre pour le projet Quérock, on enregistre aussi des albums que les groupes financent souvent par eux autres mêmes ou trouvent d'autres producteurs qui vont venir les aider à financer ça.
- Souvent, on tourne les coins ronds beaucoup, on fait des budgets extrêmes. Des fois, on enregistre sur des périodes très courtes.
- On dort pas pendant plusieurs jours pour réussir à faire des disques qui, on l'espère puis avec tous les commentaires qu'on a eus, qui sont des productions équivalentes à ce qui se fait beaucoup aux États-Unis puis en Angleterre.
- Parce que c'est eux autres qui sont les chefs de file de cette musique-là; parce que dans ces pays-là, ce genre de musique-là, les jeunes sont beaucoup encouragés, ils investissent beaucoup dans ce type de musique-là qui, en passant, ailleurs dans le monde, est très payante, là, si on peut parler de l'argent.
- Parce que nous, essentiellement on fait de la musique, on fait pas de politique, on fait rien de ça. Nous, notre but avec ça, c'est de faire connaître les groupes puis de faire les meilleures chansons possibles pour, après ça, attirer des intervenants de l'industrie, des gens qui, après ça, vont peut-être avoir les moyens de mettre plus d'argent.
- Puis on a réussi aussi... Il y a des groupes de Québec qui sont allés... qui ont participé à un concours international qui s'appelle Battle of the Band, qui sont allés en finale à Los Angeles et qui se sont classés premier, deuxième parmi, des fois, entre trois (3) et quatre mille (4 000) groupes.
- C'est quand même pas rien. Mais ces groupes-là ont jamais eu d'autre support que l'argent qu'eux autres mêmes ont mis dans leurs poches ou, des fois, nous autres mêmes... Moi, j'ai mis beaucoup de mon argent de mes poches dans ces groupes-là.
- Je me suis ramassé plus de voiture un bout, je paye pas mon loyer et souvent j'appelle l'Hydro-Québec pour retarder mes comptes.
- Ça, c'est de l'action directe. CHOI, ils font leur partie puis il y a d'autres gens qui... bon, j'ai entendu tantôt... peut-être qu'il y en a qui vont faire leur bout aussi, je l'espère bien, mais ça restera un autre débat.
- Mais nous, ce qu'on fait, c'est un genre de guérilla musicale. C'est qu'il y a personne qui nous... Voilà trois (3) ans, il y avait rien, maintenant il y a quelque chose.
- Ça va certainement aller vers d'autres choses. On a souvent... on a été approchés par des producteurs dernièrement américains, des éditeurs qui commencent à voir vraiment, oui, il y a vraiment un talent qui peut être exportable internationalement. Ça s'en vient. C'est beaucoup de travail.
- Mais nous, au studio, on travaille pour ça. Je me suis étiré, excusez-moi!
- Mme A. NOËL: Non. Ça nous aide à comprendre puis, en fait, je vais faire une boutade, là, mais vous avez une espèce de subvention indirecte du gouvernement du Québec, si j'ai bien compris, quand vous payez pas vos comptes d'électricité!
- M. E. BLANCHARD: Oui, oui! D'ailleurs, il faut que je les appelle cette semaine!
- M. S. LAPOINTE: Puis d'ailleurs, peut-être aussi, juste pour rajouter que... - en passant, bonjour! - que beaucoup des productions qu'on a faites, ça s'est ramassé aussi sur les ondes d'autres radios, Radio Énergie, COOL-FM à Montréal, CFJO.
- En tout, depuis le début du projet Quérock, je sais qu'il y a entre quinze (15) et vingt (20) radios qui supportaient les groupes. Mais ça, c'est l'action directe de CHOI-FM qui subventionnait le projet.
- Mme A. NOËL: Ce que je veux savoir...
- M. S. LAPOINTE: Oui.
- Mme A. NOËL: ... en fait, de façon plus précise, c'est quand vous faites des enregistrements, par exemple, de ces fameuses chansons dites version courte et version longue, est-ce que ce sont des CD qui sont mis en vente avec les deux (2) versions sur le même album ou si c'est des rubans, des démonstrateurs; comment ça fonctionne de façon plus terre à terre, là?
- M. S. LAPOINTE: C'est vraiment des edits radio comme il se fait... comme il se fait beaucoup dans le monde. Peut-être au Québec, on est peut-être juste reculés un petit peu, c'est peut-être pour ça, on a quinze (15) ans de retard sur la musique dans le monde, fait que... peut-être que c'est le temps de se mettre à jour.
- Mme A. NOËL: Sur la musique de?
- M. S. LAPOINTE: On est quinze (15) ans en retard dans le rock au Québec par rapport... partout dans le monde. Au Canada anglais, tout le monde est correct. Au Québec, on a vraiment du retard.
- Puis les edits radio, c'est vraiment... il n'y a... Puis moi, je suis un chien de garde des artistes, là, je suis le premier à japper si ça marche pas.
- Quelqu'un qui pense que jouer à la radio, c'est pas... c'est pas une pub, bien, il est dans le champ. Jouer à la radio, c'est une publicité pour un band.
- Puis quand on permet... quand on réussit à doubler les spins de radio, bien, je pense que ça vaut la peine de s'asseoir puis checker puis dire, bien, O.K., si on fait ça, on double les spins.
- Je pense que ça vaut la peine de s'asseoir, pour un band inconnu, ça vaut la peine parce que c'est pas juste de l'enregistrement qu'on fait. Si c'était ça, ce serait facile. C'est du coaching parce que les groupes, bien souvent, ils savent pas tout jouer, il faut leur donner pour le... il faut mettre le double, le triple du temps pour arriver à de quoi, un résultat qui... international.
- Moi, j'appelle ça international parce que je crois pas que le Québec... il faut se refermer sur le Québec; il faut exporter par rapport au Québec puis en anglais, il faut pas avoir peur que... que... ça peut arriver qu'il y ait des bands anglais qui partent d'ici, contrairement à bien du monde qui ont peur. Je pense que c'est une fierté qu'on peut avoir.
- Puis le fait de doubler, si on peut doubler les spins en faisant des edits radio, je pense que c'est génial!
- Mme A. NOËL: Est-ce que sur des stations différentes de celle de CHOI, vous avez parlé de Radio Énergie, de COOL, est-ce que les versions courtes... les versions courtes sont-elles courtes d'une minute dix (1:10) ou bien non, si c'est plus trois (3) minutes?
- M. S. LAPOINTE: C'est fourni sur demande. Si des radios en voulaient, ils les auraient.
- M. E. BLANCHARD: Oui. Puis...
- Mme A. NOËL: Alors, ce que vous me dites, puis là j'essaie juste de comprendre...
- M. S. LAPOINTE: Oui.
- Mme A. NOËL: ... c'est quoi les versions courtes puis les versions longues. Comme M. Delaney disait, j'ai plutôt tendance à écouter la chaîne culturelle puis CJBX à Montréal.
- C'est la station radiophonique qui va commander ce qu'elle veut; c'est ça?
- M. S. LAPOINTE: Bien, dans le fond, le band est tout le temps libre de dire oui ou non. Bien, dans le fond, ce qu'on fait, c'est qu'on prend... on fait un condensé de la... on fait un condensé de la toune.
- On dit, bien, on prend les meilleurs bouts, on en fait une toune. On redessine mais, artistiquement, ça marche. Il y a pas de... artistiquement, tout... tout marche, c'est juste que si ça permet de doubler les spins, ça vaut... ça vaut vraiment la peine.
- Mme A. NOËL: Puis vous, vous écoutez plusieurs sons, vous écoutez pas juste CHOI, vous écoutez d'autres choses?
- M. E. BLANCHARD: Non. Parce qu'on travaille... on a réalisé des albums qui sont... qui sont pas dans... non plus dans ce créneau-là, qui jouent, qui sont signés sur des compagnies de disques, qui jouent dans d'autres radios.
- Il y a aussi des radios qui ont... ils ont des montages francophones le soir, qui vont tourner plein de bouts de une minute, des fois même pas, de plein d'artistes francophones pour combler justement le soixante-cinq pour cent (65 %).
- C'est que c'est un... C'est quelque chose qui... qui est beaucoup plus étendu, là.
- M. S. LAPOINTE: Il faut pas jouer à l'autruche, je pense. Ça existe.
- M. E. BLANCHARD: C'est général. Sauf que nous, comme on dit, notre but c'est de faire connaître de groupes.
- M. S. LAPOINTE: Puis avec la participation de CHOI, à date, c'est... moi puis Éric, on était dans un groupe avant, on a roulé un peu comme Penelope, on a roulé dix (10) ans de temps, indépendants, avant notre compagnie de disques puis à se faire barrer souvent dans les portes d'en haut.
- Puis la participation de CHOI, même depuis les débuts que je fais de la musique, CHOI a été vitale dans ma survie musicale, sinon je serais pas là aujourd'hui, c'est sûr et certain.
- Mme A. NOËL: Vous avez une expérience du terrain. La moyenne de durée d'une chanson qui tourne, qui spin, comme vous dites, c'est quoi à la radio, une chanson française?
- M. E. BLANCHARD: Bien, il y a un format qui est un format moyen, je pourrais dire, pour tous les styles, là, qui est de l'ordre peut-être de trois (3) minutes.
- Mais dans le style alternatif, si vous écoutez des stations de radio américaines justement, parce qu'on va parler de... c'est de là que ça vient en général, il y a des chansons comme Penelope font de une minute, deux (2) minutes, qui se font aussi.
- Puis nous autres, personnellement, moi et Steeve, on n'est pas là pour débattre justement de ça, de la politique des minutes ou tout ça. Nous autres, on est des musiciens, on est des... on est là pour que les bands soient connus.
- M. S. LAPOINTE: Puis l'important dans tout ça, c'est que le band assume qu'est-ce qu'il a fait, l'intégrité artistique est là puis tout le monde est conscient de dire: Bien, on fait ça, ça va nous aider dans notre carrière. Puis c'est ça le but.
- Le plus important dans tout ça, là, c'est pas les grands débats, là, c'est le monde sur le terrain qui crève de faim, au bout de la ligne qui ont rien, que s'ils peuvent avoir un coup de pouce supplémentaire, disent: Oui, on va le faire.
- Puis artistiquement, on est respectés parce que c'est demandé puis oui on... on a le choix de dire oui ou non, bien, on dit oui, puis on fait la version, puis ça double les spins. Ça vaut... Au bout de la ligne, ça vaut la peine parce que c'est à partir de là que là, tu te ramasses dans le top 100 BBS qu'ils appellent puis toutes ces affaires-là.
- Mme A. NOËL: Si on parle de rock alternatif, là, puis là, ce que vous me dites, c'est que, bon, il y a pas grand-monde dans ce genre-là au Québec. Il y a CHOI puis ça s'arrête là.
- M. S. LAPOINTE: Il y a COOL-FM, COOL, à Montréal.
- M. E. BLANCHARD: Il y a COOL à Montréal aussi qui commence...
- Mme A. NOËL: COOL-FM à Montréal.
- M. E. BLANCHARD: CFJO. Il y a des stations qui commencent à suivre, là.
- Mme A. NOËL: Oui.
- M. E. BLANCHARD: Oui.
- Mme A. NOËL: Est-ce que la longueur des pièces qui sont jouées, par exemple, à COOL-FM à Montréal, est-ce que ça se rapproche de ce qui se joue à CHOI?
- Est-ce que c'est des pièces courtes d'une minute dix (1:10), une minute quinze (1:15) ou s'ils font tourner des pièces plus longues?
- M. E. BLANCHARD: Honnêtement, ce serait dur pour moi de vous répondre parce que moi, je suis sur le terrain. J'écoute pas la radio, j'ai pas le temps.
- C'est vrai, j'ai... Moi, en fin de semaine, j'étais à Chicoutimi, à Ville de La Baie, j'ai passé quatre (4) jours là à pas dormir avec un groupe parce qu'ils veulent produire justement un album, ils se préparent.
- Moi, je suis sur le terrain. Puis pour ce qui est... pour du concours Quérock, tous les membres du groupe reçoivent les règlements du concours, ils sont conscients.
- Moi, je fais l'intermédiaire puis ils sont conscients de... s'ils veulent travailler leurs chansons, de tout ce qu'il y a à faire, ils sont conscients de ça, c'est eux autres qui prennent la décision. Moi, je suis là à veiller à ce que ça se passe bien.
- Mme A. NOËL: Mais vous avez pas de connaissances précises, c'est-à-dire que vous produisez pas, par exemple, vous enregistrez pas d'edits pour COOL?
- M. S. LAPOINTE: On a... Ils nous ont pas demandé des edits...
- M. E. BLANCHARD: Non.
- M. S. LAPOINTE: ... malgré que COOL, quand je vais à Montréal, j'ai pas de radio dans mon auto, fait que...
- M. E. BLANCHARD: Oui.
- M. S. LAPOINTE: ... j'écoute pas COOL non plus!
- M. E. BLANCHARD: Ils pourraient n'en demander puis ils pourraient...
- M. S. LAPOINTE: Oui.
- M. E. BLANCHARD: ... n'en faire... ils peuvent n'en faire eux autres mêmes. Comme je vous dis, il y a des montages de musique francophone qui jouent la nuit.
- M. S. LAPOINTE: Toutes les radios n'en font, là. S'il y en a qui... ils font l'autruche, là. Tout le monde le fait. Tout le monde le fait.
- Fait que... à quelque part, mais sauf que je peux... on peut dire que CHOI est pour la relève musicale puis je pense que là, on parle beaucoup de Québec relève, relève, mais à un moment donné, il faut passer à une autre étape.
- Moi, ça fait quinze (15) ans que je suis dans la relève mais je pense pas que je suis dans la relève non plus, là. Je pense que c'est plus une question de visibilité aussi qui est importante d'aller chercher.
- Pour les bands, c'est de la visibilité puis un coup que les bands auront la visibilité, bien, le monde choisiront s'ils les aiment. C'est pas en imposant de quoi que... que tu peux savoir si t'aimes de quoi.
- Mais je pense que les bands... On est rendus même à aller au Canada, on est allés travailler avec un groupe qu'on avait fait, le deuxième gagnant du projet Quérock, Tuppert, on est allés faire masteriser l'album chez Bob Lewick qui était... qui, lui, fait Metallica, c'est le summum du mastering au monde!
- Puis on est allés avec, mais... on va dire, un petit groupe de Québec qui est parti d'ici quand même, puis on est partis... on est partis de rien puis on est allés là. Flangers à Los Angeles. Tuppert, on... il y a Sony...
- Il y a beaucoup de compagnies de disques majors à Toronto qui ont l'album, qui attendent du nouveau matériel pour signer l'album.
- On a des agences, comme un Taxi, à Los Angeles, qui sont des... une agence de ENR indépendant. C'est des agents de recherche de nouveaux talents, qu'on envoie des affaires puis qu'on reçoit beaucoup de commentaires positifs.
- On est vraiment sur le point de sauter une étape avec l'étape relève, de dire, bien, c'est peut-être un nouveau genre qu'au Québec, ça a peut-être pas vraiment existé mais c'est peut-être vraiment de la musique émotionnelle comme... vraiment une musique qu'on ressent puis au Québec, on n'est pas habitués de faire ça. C'est plate à dire, hein, mais c'est ça!
- Mme A. NOËL: Mais juste pour boucler la boucle, là.
- M. S. LAPOINTE: Oui.
- Mme A. NOËL: Quand vous vous comparez à des stations américaines, vous comparez ce qui passe à CHOI avec ce qui se passe sur des stations américaines ou anglaises, parce que vous parlez de l'expérience qui est principalement aux États-Unis puis en Angleterre, est-ce que les pièces sont aussi courtes?
- M. S. LAPOINTE: Il y en a.
- M. E. BLANCHARD: Ah oui, ils font certainement des edits un peu partout. Mais aussi, il faut pas oublier le fait que les stations américaines, elles ont pas de quota à respecter.
- M. S. LAPOINTE: Mais dans le fond, l'edit, si le band accepte et consent artistiquement de l'edit et pourquoi qu'il le fait, il y a pas de problèmes. Moi, je vois pas de problèmes avec ça puis...
- Mme A. NOËL: Quand on parle d'edit, là, vous commencez pas la chanson puis vous l'arrêtez au bout...
- M. S. LAPOINTE: Non, non, non.
- M. E. BLANCHARD: Non, non.
- M. S. LAPOINTE: C'est que la toune est rebâtie artistiquement pour qu'elle marche. Puis moi, je serais le premier à dire, si ça marchait pas, à cogner mon poing. Puis des prises de bec, je suis capable d'en avoir, il y a aucun problème.
- Mme A. NOËL: On n'arrête pas au deuxième couplet, là, puis on dit: On coupe ici.
- M. S. LAPOINTE: Non. Non, non, non, non. C'est artistiquement, tout est beau, tout est correct. Puis quand ça marche pas, bien, je suis un chien de garde, il y a aucun problème.
- Mais le groupe est conscient de ce qu'il... de l'étape, du move qu'il fait dans le fond et assume... bien, dans le fond, assume tout au complet puis tout est bien expliqué puis il a le choix de dire oui ou non.
- Puis je pense qu'à partir de là, bien, c'est des adultes consentants. Bravo!
- Mme A. NOËL: Je vous remercie, messieurs. M. le Président.
- M. E. BLANCHARD: Merci.
- M. S. LAPOINTE: Merci.
- LE PRÉSIDENT: Merci, messieurs.
- M. le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci! M. le président, nous entendrons maintenant M. Marco Tremblay ainsi que Anik Simard au nom de S.O.S. Grossesse et Miels-Québec.
- INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
- M. M. TREMBLAY: Merci. Marco Tremblay, coordonnateur des liaisons avec les communautés, le volet prévention de Miels-Québec. Miels qui est le mouvement d'information et d'entraide dans la lutte contre le sida.
- Nous venons intervenir en faveur du renouvellement de la licence de CHOI.
- Miels-Québec est un organisme communautaire fondé en mil neuf cent quatre-vingt-six (1986) pour répondre aux enjeux soulevés par le VIH-sida.
- La prévention occupe une part importante des activités de Miels-Québec. La présence de partenaires actifs au sein des projets de prévention est essentielle.
- Ces collaborations font en sorte que nos partenaires sont sensibilisés à l'importance de prévenir les MTS et le VIH-sida et ceux-ci sensibilisent à leur tour leur entourage ou leur auditoire, ce qui augmente l'impact de nos interventions.
- CHOI-FM Radio X a été et est encore un partenaire actif, concerné et efficace. L'Escouade Caoutchouc qui est une brigade qui faisait des interventions dans les bars pour faire de la distribution de préservatifs, qui a existé de mil neuf cent quatre-vingt-dix-sept (1997) jusqu'en deux mille (2000).
- La dernière intervention de l'Escouade Caoutchouc s'est produite le premier (1er) décembre deux mille (2000). Cette intervention a mobilisé quatorze (14) bénévoles, trois (3) employés de Miels, trois mille (3 000) condoms ont été distribués dans quatorze (14) bars différents de Québec.
- En l'an deux mille (2000), quatre mille cinq cents (4 500) condoms ont été distribués.
- CHOI fournit les condoms, fournissait les pochettes, le graphisme pour la conception de ces pochettes ainsi que du temps d'antenne pendant ces trois (3) années.
- Évidemment, Miels-Québec n'endosse pas la totalité des opinions émises en ondes, mais nous comprenons que la station en est une d'opinions et de débats.
- Peut-être même que l'expression de ces opinions permet la tenue de débats qui peuvent faire progresser des enjeux qui nous tiennent à coeur.
- Mais surtout CHOI Radio X nous permet de rejoindre la clientèle visée par le projet d'accessibilité du condom chez les jeunes de douze (12) à vingt et un (21) ans et c'est ça qui, pour nous, est primordial.
- Mme A. SIMARD: Bonjour. Anik Simard de S.O.S. Grossesse. Je suis directrice de l'organisme.
- S.O.S. Grossesse est un organisme communautaire sans but lucratif qui existe depuis vingt-sept (27) ans dans la région de Québec.
- C'est un organisme qui vient en aide à toute personne concernée directement ou indirectement par la grossesse, la contraception, l'interruption volontaire de grossesse et la sexualité.
- Il y a des services comme l'écoute téléphonique, les entrevues de relations d'aide, test de grossesse et, évidemment, avec Miels-Québec, énormément d'activités de prévention.
- Je vous dirais, pour commencer, que... peut-être vous situer un petit peu la situation de la grossesse à l'adolescence, parce qu'on peut se demander l'importance d'un tel projet que nous avons avec Miels, en collaboration avec CHOI-FM.
- Au niveau de la grossesse, entre mil neuf cent quatre-vingt (1980) et mil neuf cent quatre-vingt-quatorze (1994), le taux de grossesse chez les quatorze (14) à dix-sept (17) ans a augmenté de soixante pour cent (60 %).
- On en entend beaucoup parler. On pense que c'est une problématique qui n'existe à peu près plus parce qu'il y a plein de méthodes de contraception, mais c'est pas le cas.
- Et là, je passe sous silence toutes les statistiques concernant les MTS et le sida qui ont des conséquences extrêmement graves dans notre société.
- Ce qui s'est passé, c'est que l'année dernière, on a fait une entente avec CHOI-FM. Je vous dirais que ça fait neuf (9) ans que je travailla à S.O.S. Grossesse, j'ai travaillé dans d'autres milieux communautaires avant et on n'a jamais vu une collaboration d'une telle envergure avec une publicité aussi grande.
- On est allés rencontrer Miels-Québec et CHOI-FM, ils sont allés rencontrer... C'est pas ça du tout!
- S.O.S. et Miels sont allées rencontrer CHOI, suite à l'Escouade Caoutchouc qui avait très bien fonctionné et on a regardé qu'est-ce qu'on pourrait faire pour les jeunes, mais les jeunes de douze (12) à vingt et un (21) ans, non les jeunes qui fréquentent nécessairement les bars mais pour les jeunes un peu plus... d'un âge moindre. Et CHOI-FM a accepté de s'impliquer dans cette cause sociale là, donc on nous a dit: Oui, on a le goût de s'impliquer, on trouve que c'est important. On veut contribuer au mieux-être de nos jeunes qui, finalement, est la clientèle-cible future de CHOI-FM.
- Donc, on a fait un premier projet qui s'appelle « Ne remet pas à demain ce que tu peux mettre aujourd'hui » qui était un programme de prévention s'adressant à tous les jeunes fréquentant les organismes jeunesse et les maisons de jeunes de la région 03, ce qui veut dire plus de cinquante-trois (53) organismes jeunesse qui, dans le fond, ont des jeunes de douze (12) à vingt et un (21) ans qui fréquentent leur milieu.
- Le projet, ce qu'on a fait, c'est... CHOI-FM a accepté de nous donner de la valeur dans le fond médiatique, trois cent soixante-quinze (375) messages de trente (30) secondes chacun et soixante-quinze (75) messages live de prévention.
- Ces messages-là avaient une valeur d'environ soixante et onze mille dollars (71 000 $), ce qui est énorme. O.K. Il y a pas un organisme communautaire à Québec qui peut se payer quelque chose comme ça.
- Soixante et onze mille dollars (71 000 $), c'est pratiquement le budget annuel de notre organisme pour desservir plus de trois mille (3 000) personnes.
- Et grâce à ces sous-là, ce qu'on a pu faire, c'est aller se chercher un partenaire qui était Lifestyle, la compagnie de condoms, la compagnie Ansel qui a accepté de fournir soixante mille (60 000) condoms gratuitement pour les jeunes de la région 03.
- À ce niveau-là non plus, il y a pas une organisation qui peut dire qui donne soixante mille (60 000) condoms à des jeunes gratuitement.
- Que ce soit les CLSC, que ce soit la Direction de la santé publique, il y a pas une organisation... et d'ailleurs, la Direction de la santé publique nous appuie énormément dans ce projet-là en disant: Écoutez, on ne pourrait jamais se payer ça.
- Et les maisons de jeunes et organismes jeunesse ne peuvent pas se payer ça non plus.
- Donc, l'entente a été que Lifestyle, voyant qu'il y aurait de la publicité, dans le fond, une visibilité à la radio, ont accepté de nous fournir les condoms gratuitement et, en plus, de nous donner de l'argent pour faire des soirées de prévention.
- Donc, on a eu soixante mille (60 000) condoms pour les jeunes et CHOI-FM a accepté de nous donner gratuitement les services de son graphiste.
- Donc, le graphiste de CHOI a créé une pochette condom ainsi que des affiches qui ont été distribuées partout dans la grande région de Québec.
- On a également, avec CHOI, négocié le prix des disco-mobiles, c'est-à-dire au prix du cost, ce que ça coûtait de fonctionnement.
- Donc, on a fait neuf (9) soirées dans les maisons de jeunes et organismes jeunesse où on commençait par une soirée d'improvisation. Par la suite, c'était une disco-mobile de CHOI-FM.
- On a atteint comme ça plus de mille (1 000) jeunes où on pouvait passer, dans le fond, notre message de relations sécuritaires et, pour une fois, on passait un message de prévention et de promotion non dans un contexte moralisateur mais bel et bien dans un contexte de plaisir et de détente, ce que les jeunes ont extrêmement apprécié.
- Je tiens à souligner aussi que c'est les jeunes qui ont travaillé avec Miels et S.O.S. et avec CHOI-FM pour créer le message... le concept, dans le fond, « Ne remets pas à demain ce que tu peux mettre aujourd'hui », ce sont des jeunes qui l'ont trouvé.
- Et avec ces jeunes-là, on est allés à CHOI. Les deux (2) animateurs de la station ont fait visiter la station, ont expliqué comment ça fonctionnait. Ça a été extrêmement intéressant.
- Ces jeunes-là étaient emballés de comprendre comment ça marchait et même, je dirais aussi que nous, en tant qu'intervenants, c'est un autre monde pour nous, le monde de la radio. Donc, c'était extrêmement stimulant.
- Cette année encore, on a reconduit ce projet-là. CHOI-FM a encore une fois accepté de nous fournir trois cent soixante-quinze (375) messages de trente (30) secondes, soixante-quinze (75) messages live.
- Le nouveau projet, on vient de trouver le thème, il s'appelle « Il suffit de l'ouvrir à temps ».
- On encore le graphiste de CHOI qui travaille avec nous. On est en train de créer le concept. C'est deux (2) mêmes gars qui sautent en parachute. Donc, on penserait pas sauter d'un avion sans ouvrir son parachute, est-ce qu'on penserait à faire l'amour sans mettre un condom?
- On a vraiment travaillé ça avec les gens de CHOI.
- Je dirais que cette année, c'est... la collaboration se fait d'une façon assez exceptionnelle.
- Vous savez, pour des gens qui travaillent dans les organismes communautaires comme nous, essayer de trouver des bailleurs de fonds, c'est énormément d'énergie, énormément de rapports à remettre.
- Que ce soit la Régie régionale, que ce soit la Santé publique, que ce soit le ministère de l'Éducation, ça demande du temps et des énergies énormes.
- Avec CHOI, ça va bien. Ça roule, ça se passe simplement, on rencontre les gens et je vous dirais qu'il y a un respect des ententes qui est tout à fait exceptionnel, un respect de ce que nous, on fait comme travail.
- Et on travaille avec le graphiste, ça va extrêmement bien, on travaille avec les animateurs de CHOI, ça va extrêmement bien également.
- Donc, notre nouveau projet, c'est encore une fois soixante mille (60 000) condoms qui vont être distribués dont dix mille (10 000) dans des pochettes condoms faites par le graphiste de CHOI.
- C'est également des affiches qui vont être faites. Et cette année, c'est une nouveauté, au lieu de faire de l'impro suivie d'une disco-mobile, on va faire un jeu inspiré de La Fureur que CHOI a préparé comme concept.
- On va avoir l'animateur, le DJ de CHOI et on va avoir une animatrice qui va faire notre Véronique Cloutier pour La Fureur.
- C'est des thèmes qui vont porter évidemment sur la contraception, les relations amoureuses, les MTS, le sida, la sexualité.
- Et, par la suite, on va avoir la disco-mobile de CHOI qui va se terminer à minuit.
- Ce que je tiendrais peut-être à souligner également, c'est le... la façon nouvelle et originale d'activités de prévention. C'est quelque chose qui s'est jamais fait. C'est la première fois qu'il se fait une prévention simultanée des grossesses non planifiées à l'adolescence mais également de MTS et du sida.
- C'est quelque chose de tout à fait nouveau. Et dans le milieu communautaire, je le répète encore une fois, c'est absolument impossible de se payer une publicité de cette envergure-là ou un programme de prévention de cette envergure-là.
- Un nombre impressionnant de jeunes nous ont parlé du projet, ont trouvé ça extrêmement intéressant, autant les annonces qui passent à la radio que nos soirées de prévention.
- Et, bon, nous, notre clientèle majoritaire, c'est les douze, vingt et un (12-21) ans. On sait qu'à CHOI, c'est peut-être plus une clientèle dix-huit, vingt-quatre (18-24) ans.
- Bien, je pense qu'en plus d'atteindre notre objectif de toucher les douze, vingt et un (12-21), je veux dire, les messages publicitaires qui passent à raison de trois cent soixante-quinze (375) messages, là, ça peut pas faire de tort aux dix-huit, vingt-quatre (18-24) ans non plus, qui sont tout à fait à risques également d'avoir une grossesse non planifiée ou de contracter une MTS ou d'avoir le sida.
- Je pense que... c'est ça.
- LE PRÉSIDENT: Merci bien. M. Demers.
- M. J.-M. DEMERS: Merci, M. le président. Alors, j'ai vraiment pas beaucoup à vous demander sauf que c'est cette occasion-là qui a fait en sorte que vous avez travaillé ensemble ou si généralement, vous travaillez ensemble?
- Mme A. SIMARD: Non. C'est cette collaboration-là avec CHOI qui fait que Miels-Québec et S.O.S. Grossesse travaillent ensemble.
- On avait toujours travaillé... Bon. On aurait pu se dire pourquoi on l'a pas fait avant, là, mais c'est qu'aussi, on n'avait pas les sous pour le faire avant.
- Et c'est grâce à cette collaboration-là et à CHOI-FM qu'on a un nouveau partenaire qui est Lifestyle, qui, dans le fond, paye au prix du cost la disco-mobile de CHOI, le jeu La Fureur et distribue les condoms, nous donne les condoms pour qu'on puisse les distribuer aux jeunes.
- M. J.-M. DEMERS: Et votre action est à travers le grand Québec et de l'autre côté de la rivière aussi...
- Mme A. SIMARD: Non.
- M. J.-M. DEMERS: ... de l'autre côté du fleuve?
- Mme A. SIMARD: Non. Nous, on est des organismes qui sont de la région 03, donc on parle de Québec, la grande région de Québec, Charlevoix et Portneuf.
- M. J.-M. DEMERS: Merci beaucoup. Merci, M. le président.
- LE PRÉSIDENT: Merci. Merci à vous deux (2).
- M. le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci, M. le président. Nous entendrons maintenant M. Daniel Bibeau.
- INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
- M. D. BIBEAU: Bonjour. Merci de me recevoir. Je suis ici pour intervenir en la faveur de CHOI-FM. Je suis agent d'artistes, producteur aussi de disques. Je suis aussi membre producteur de l'ADISQ ainsi que bénéficiaire de MusicAction. Donc, je porte plusieurs chapeaux.
- J'ai en management ou en gérance Patrick Normand. J'ai le groupe Tuppert, les Flangers et j'ai aussi parti le groupe La Chicane et j'ai travaillé sur le dossier de Noir Silence.
- Donc, ça me donne un assez... ça vous donne un assez... un aperçu de ce que je touche en général, c'est souvent du rock. Et c'est une des raisons principales pour laquelle je sollicite... et que j'appuie CHOI.
- Il est très difficile de développer de nouveaux talents au Québec n'ayant aucun programme de subvention accessible auprès de ceux-ci.
- Quand je dis « accessible », c'est bien entendu des programmes qui permettraient, tel que CHOI ou NewRock Studio permet, d'acquérir des fonds rapidement pour produire des démos.
- Il faut donc se tourner vers des moyens archaïques et plus conventionnels. Un de ces moyens le plus important est sans aucun doute la collaboration des radiodiffuseurs.
- Pour se faire connaître, l'artiste doit être diffusé sur les ondes radiophoniques. Sans cet appui, il est difficile voire même impossible de passer à l'étape amateur, à l'étape professionnelle.
- Donc, leur collaboration est très importante. À cet égard, je peux féliciter la station radio CHOI de Québec pour son implication directe auprès de la relève musicale tant par la diffusion, tant par son implication à développer la relève par l'intermédiaire de NewRock Studio.
- C'est la seule station, à ma connaissance, radiophonique au Québec qui s'implique à un tel niveau.
- Moi, je viens de la région de Montréal, mes bureaux sont à Montréal et à Montréal, aucune de ces stations, et c'est des gros et des majeurs qu'on a à Montréal, ne s'impliquent tel que CHOI fait.
- J'ai résumé les points à la seconde page. Ça dit tout simplement... Parce que mon intervention va être quand même assez brève, mais ça établit un peu le portrait au niveau de la situation des développements des nouveaux talents rock.
- Je vais faire une spécification ici, parce que j'ai marqué talents en général mais je vais spécifier rock.
- Accessibilité d'aide financière très difficile pour la relève, tel que je vous ai dit. MusicAction est une société qui peut nous aider au niveau des subventions, mais c'est trois (3) fois par année.
- Ils ont aussi des budgets et des contraintes budgétaires importants, même s'ils mettent des fonds pour la relève au niveau du rock alternatif, c'est quand même minime, là, par rapport à ce que CHOI peut investir directement ou même avec aussi une rapidité.
- Parce que ayant trois (3) dates de tombée par rapport à MusicAction, alors on se retrouve annuellement avec des comités et ça finit plus.
- Et donc, il serait difficile pour CHOI d'accélérer le processus pour avoir de nouveaux talents rapidement pour diffuser en ondes.
- Il y a peu de moyens de soutien d'envergure pour la promotion de ces nouveaux talents-là. Quand je parle de soutien d'envergure, c'est effectivement ce que nous avons entendu toute la journée, c'est-à-dire des moyens tant par le nombre de diffusions radiophoniques par jour, du même extrait qu'il soit écourté ou impeccable, c'est-à-dire non coupé et aussi au niveau de la promotion de la sortie de cet extrait-là.
- Souvent, les animateurs, j'ai remarqué ici à CHOI, parce que je peux l'écouter à partir de mon Internet au bureau, les animateurs font... ils font beaucoup, beaucoup de promotion au niveau...
- Lorsque l'extrait commence à jouer en ondes, ils annoncent le titre, ils annoncent l'artiste et ils ont pas peur de promouvoir, et que ce soit tant chez un artiste qui sort de chez NewRock ou un artiste qui vient de Montréal.
- J'en aurai quelques exemples: Loco Locass ou encore, à Montréal, on a Groovy Aardvark. Donc, c'est des groupes qui s'adressent à ce style musical là.
- Pour ces jeunes de la relève, il est difficile de convaincre des compagnies de disques de croire en leur talent, car ce ne sont pas des valeurs sûres.
- Et aujourd'hui, sur le marché, ce sont des valeurs sûres que les producteurs veulent et j'en suis le premier à le penser, pour survivre.
- Mais par contre il faut prendre des risques pour justement promouvoir de nouveaux styles, de nouveaux courants et aussi d'aider ces jeunes qui ont une foi en leur musique et en leurs talents, de les stimuler et c'est ce que CHOI fait, selon moi.
- Donc, j'ai avec les groupes Tuppert et Flangers dont j'ai l'opportunité de gérer, j'ai eu un soutien inconditionnel de la part de CHOI. Je parle particulièrement de ces deux (2) groupes là parce que je les dirige.
- J'ai eu un soutien inconditionnel tant lorsque les groupes faisaient des spectacles ou font des spectacles. Souvent aussi, CHOI-FM m'approche pour que les groupes qui sont plus connus comme Tuppert et Flangers puissent permettre à des nouveaux talents qui démarrent de faire leur première partie.
- Et le soutien est incroyable. Et, à Montréal, je n'ai pas cela.
- Il y a COOL-FM qui réussit maintenant et qui commence bien à s'implanter et qui nous aide aussi, parce qu'il voit la bonne direction que CHOI prennent. COOL est en train de faire le même cheminement.
- Alors, je réitère ici mon appui à renouveler la licence de CHOI. Et... voilà! Je suis pas un très bon intervenant.
- LE PRÉSIDENT: Pas du tout. Merci. M. Demers.
- M. J.-M. DEMERS: Merci, M. le président! Alors, quelques questions.
- M. D. BIBEAU: Oui.
- M. J.-M. DEMERS: En fait, vous êtes un bon intervenant, faites-vous-en pas!
- Vous représentez surtout des artistes francophones?
- M. D. BIBEAU: Non, j'ai... Tuppert et Flangers sont particulièrement... leur album est en anglais mais les chansons qu'on tourne à la radio sont en français. Et j'ai aussi des artistes francophones sous ma tutelle. Oui.
- M. J.-M. DEMERS: D'accord. Alors, vous soulignez l'importance de CHOI par rapport au gagne-pain, à la mise en ondes et l'importance de la réaction économique sur vos clients de CHOI du fait que CHOI les présente, les montre au public.
- Donc, la réglementation qui encourage et qui suit de près cette exposition des groupes ou des artistes francophones est importante pour vous; avez-vous des remarques à faire là-dessus?
- M. D. BIBEAU: Bien, c'est très important parce que sans diffusion, on ne vend pas d'album; sans vente d'albums, les stations de radio à large diffusion tel qu'Astral, Cogéco, Corus vont tout simplement nous dire: Bien oui, mais t'as pas assez de spin pour que je t'embarque sur la rotation, je vais attendre qu'il y ait plus de réaction et là, je verrai.
- Alors, c'est toujours conditionnel, c'est toujours un cercle vicieux qui se produit. Donc, on a toujours besoin d'un élément déclencheur.
- Et je vous dirais que dans ce créneau musical, le choix fait partie de ces éléments déclencheurs-là.
- M. J.-M. DEMERS: Et le développement des carrières, c'est la même chose, c'est essentiel que les gens puissent passer à la radio; les ventes, c'est la même chose, c'est tout tissé ensemble cette façon de gagner sa vie en quelque sorte, en s'exposant en spectacle.
- Vous représentez aussi des gens qui vont chez ces compétiteurs de CHOI; avez-vous des...
- M. D. BIBEAU: Oui. En tant qu'artistes?
- M. J.-M. DEMERS: Oui.
- M. D. BIBEAU: Oui, oui, oui. Absolument. J'ai les groupes Flangers, Tuppert. On a aussi au bureau... on fait la promotion de Dutch qui est un nouveau groupe au niveau de la radio parce que j'ai une spécialité en promotion radio.
- Et effectivement, on les diffuse, on essaie de convaincre les autres radiodiffuseurs de tourner ces extraits.
- C'est pas toujours facile parce que lorsqu'on parle de ce créneau musical, ce n'est pas un créneau à diffusion de masse ou bien c'est diffusé après minuit le soir et entre minuit et six heures (6 h 00).
- C'est une qualité chez CHOI. On a l'avantage à ce que ce soit diffusé dans les heures de grande écoute, là où les gens sont pour écouter, avoir une réaction et créer une impulsion chez eux pour aller acheter l'album.
- Et plus qu'il y a de diffusions, plus on l'entend, plus on a le goût d'aller acheter un album. Ça, c'est une équation qui est vraie, qu'elle soit courte ou intégrale.
- Parce que j'ai entendu ce débat-là depuis ce matin et puis je vous avoue que moi, en tant que représentant d'artistes, en tant que producteur de disques, j'ai compris aussi les arguments de mon représentant à l'ADISQ.
- Ils ont des bons arguments mais il y a aussi d'autres aspects qui, moi, vivant au quotidien là-dedans, bon, je passerais outre.
- M. J. M. DEMERS: Vous étiez donc là lorsqu'il a été question de dénominateur et de numérateur et de l'influence que pouvait avoir une chanson, dans une langue ou l'autre, sur les productions de l'autre langue.
- M. D. BIBEAU: Oui.
- M. J.-M. DEMERS: Vous pouvez aller plus loin dans l'idée que vous venez de commencer par rapport à ce sujet-là?
- M. D. BIBEAU: Oui. Un des problèmes fondamental au niveau des radiodiffuseurs au Québec, c'est les formats.
- Si nous prenons le Canada anglais, parce que je vais me permettre une explication pour mieux donner l'image.
- Au Canada anglais, on a des formats gold, des formats rock, des formats country. C'est très, très spécifique. Je le sais pas s'il y en a qui connaissent les postes Galaxy qui sont sur la télé numérique.
- Alors, c'est similaire mais au Canada anglais et ce sont des radios qui sont des radios de masse mais c'est des créneaux très, très, très spécifiques tels que CHOI ou COOL sont très spécifiques.
- Vous prenez les radiodiffuseurs comme Astral, Radio Énergie, ils ont un format qui est plus mélangé. Alors, on va entendre du Isabelle Boulay, du Céline Dion, on va entendre un peu, des fois, de Flangers, de Tuppert, mais le... le...
- J'ai perdu le sens de votre question parce que j'ai voulu donner une image. Pouvez-vous me réitérer votre question, s'il vous plaît?
- M. J. M. DEMERS: Oui. La préoccupation du Conseil dans ces discussions-là était à l'effet de donner de l'ouverture, de donner du temps d'antenne, de s'assurer du temps d'antenne des groupes francophones à la radio francophone.
- Et donc, le règlement qui exige un pourcentage minimum de chansons de langue française par rapport aux artistes de langue anglaise. C'est sur ce point-là.
- M. D. BIBEAU: O.K. Parfait. Maintenant, je vois où est-ce que je voulais m'en aller dans la réponse. C'est que, étant aussi une agence qui offre des services à d'autres producteurs au niveau de la promotion radio, je peux vous dire, en toute connaissance de cause, qu'il faut souvent et régulièrement éditer les chansons.
- Parce que Cité Rock Détente, ils aiment pas quand il y a trop de guitare. Cité Rock Détente n'aiment pas lorsqu'elles durent cinq (5) minutes, on va arriver du côté de Radiomutuel et le problème, ça va être: Il y a trop de guitare, mon format...
- Alors, il y a tellement de restrictions par les radiodiffuseurs par rapport à leur format, par rapport à leurs auditeurs que je respecte, qu'il faut éditer les chansons. Il faut le faire sinon on a un problème de diffusion important.
- M. J.-M. DEMERS: Alors, ça va pour l'édition, pour s'assurer que les artistes francophones aient leur place sur les ondes francophones, l'exigence d'un minimum qui, en application générale, se fait dans ce qu'on a entendu aujourd'hui, dans des moyennes de deux, trois (2-3) minutes par pièce, peut-être plus, de temps en temps plus, des exceptions moins, est-ce que ça vous préoccupe, le fait qu'il pourrait y en avoir moins avec la formule du temps, là?
- M. D. BIBEAU: O.K. Moi, ça ne me préoccupe pas particulièrement et j'aime beaucoup plus d'offrir à une station une chanson écourtée, qui a été retravaillée en studio, en collaboration avec les artistes, les réalisateurs, qui fait que cette chanson même écourtée devient intégrale, est aussi intéressante que la version longue durée sur l'album, que d'avoir une station radiophonique qui pour remplir leur quota va faire écourter des chansons avec leurs propres moyens informatiques et là, c'est pas beau!
- C'est pas drôle parce que là, on peut dire que l'intégralité d'une chanson a été vraiment saccagée, tu sais.
- Tandis que dans ce cas-ci, les chansons sont retravaillées en studio avec l'artiste pour en ressortir une chanson écourtée mais intégrale.
- M. J.-M. DEMERS: Alors, vous avez vu que la conséquence, si les règles demeurent les mêmes pour le Conseil, la conséquence de passer, allons-y jusqu'au bout, d'une moyenne de chanson, mettons, à trois (3) minutes, on va tomber à une moyenne de une minute et demie (11/2), si on devait y arriver là, est-ce qu'il y a une préoccupation qu'on devrait avoir sur le fait que le nombre de chansons de langue française pourrait être réduit, l'exposition des artistes de langue française pourrait être diminuée?
- M. D. BIBEAU: Oui, ça pourrait être une chose qui pourrait se produire si elle n'est pas contrôlée, effectivement, parce que je me mets dans votre position qui doit aussi faire respecter notre langue et l'intégrité.
- Toutefois, je pense que, bon, dans ce cas-ci, ces chansons écourtées sont contrôlées.
- Bien sûr, je dis pas que ce serait l'ensemble des radiodiffuseurs qui pourraient faire cela et qui le feraient d'une façon contrôlée. Et là, on pourrait effectivement tomber dans une problématique importante qui serait, bon, bien, maintenant que je peux faire jouer des chansons d'une minute trente (1:30), bravo!
- Alors, je pense qu'il doit y avoir des balises mais c'est quelque chose, selon moi, par contre, qui ne doit pas être interdit.
- M. J.-M. DEMERS: Merci, monsieur! Merci, M. le président.
- LE PRÉSIDENT: Merci. Mme Noël.
- Mme A. NOËL: Seulement une précision. Est-ce que vous traceriez une distinction entre une version intégrale courte d'une chanson et une version écourtée?
- M. D. BIBEAU: J'aimerais que vous apportiez plus de détails à la question.
- Mme A. NOËL: Une version intégrale courte, là...
- M. D. BIBEAU: Hum-hum.
- Mme A. NOËL: ... comme vous avez décrite, c'est-à-dire une version qui est refaite avec les artistes et une version écourtée où le concours de l'artiste n'est pas mis à profit, c'est-à-dire que la station décide d'enlever des petits bouts...
- M. D. BIBEAU: Oui.
- Mme A. NOËL: ... en refaisant l'enregistrement...
- M. D. BIBEAU: Hum-hum.
- Mme A. NOËL: ... par ses propres moyens, sans utiliser ce que vous avez qualifié...
- M. D. BIBEAU: Oui. O.K.
- Mme A. NOËL: ... tout à l'heure d'une version courte intégrale où l'artiste réenregistre la chanson dans une nouvelle version?
- M. D. BIBEAU: Bien, moi je dis que si la distinction est entre le fait que l'artiste approuve... Parce que le dernier décideur en bout de ligne, c'est l'artiste, qu'importe qu'il y ait un agent d'artiste, qu'il y ait un producteur ou qui que ce soit, c'est l'artiste qui est le seul décideur en bout de ligne.
- Donc, si l'artiste refuse une version intégrale écourtée... une version écourtée de l'intégrale, alors je pense que c'est là qu'on doit faire la distinction, c'est-à-dire d'avoir l'accord officiel de l'artiste et qu'un extrait...
- Et là, je parle d'un extrait écourté vraiment important, comme dans ce cas-ci que vous avez fait part aujourd'hui. Je parle pas nécessairement d'un extrait où est-ce qu'on a enlevé juste un refrain, mais encore là, l'artiste doit toujours approuver pareil.
- Mais il pourrait y avoir la distinction, ça devrait se faire entre le fait qu'il y a autorisation de l'artiste et que l'artiste est en accord en totalité avec sa chanson qui est, à quelque part, modifiée mais avec son accord et que c'est lui-même qui la remodifie.
- Mme A. NOËL: Je vous remercie.
- M. D. BIBEAU: Est-ce que ça répond à la question?
- Mme A. NOËL: À peu près.
- M. D. BIBEAU: À peu près.
- LE PRÉSIDENT: Mme Wylie.
- Mme A. WYLIE: Vous êtes dans ce domaine. Est-ce qu'il y a des débats justement sur le fait que, comme vous suggérez, il y a des stations de radio qui font... qui raccourcissent les versions?
- Est-ce qu'il y a des débats entre vos clients, par exemple, et ce changement à une pièce qui a vraiment un auteur sans l'auteur; est-ce que ça se fait?
- M. D. BIBEAU: Oui.
- Mme A. WYLIE: Du propre chef de la station, sans vraiment consulter l'artiste, avez-vous des débats avec vos clients à vous sur ce point?
- M. D. BIBEAU: Oui. Oui. À Montréal surtout. Oui.
- Mme A. WYLIE: Merci.
- LE PRÉSIDENT: Merci bien, M. Bibeau.
- M. D. BIBEAU: Merci. Au revoir.
- LE PRÉSIDENT: M. le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci, M. le président. La dernière intervention comparante nous sera présentée par M. Marc Landriault.
- INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR:
- M. M. LANDRIAULT: M. le président, Mmes et MM les conseillers, bonjour. Mon nom est Marc Landriault. Je suis programmeur musical à l'emploi de CHOI-FM depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze (1995).
- Avant de débuter mon texte, j'aimerais juste porter peut-être une précision sur un des propos qu'a tenus M. Primeau de l'ADISQ concernant les versions éditées.
- En tant que programmeur de CHOI, je veux juste vous préciser, là, faire bien comprendre que... toutes les chansons qui sortent de Quérock et la relève sont toujours... ce sont toujours des versions intégrales qui sont privilégiées en ondes. O.K.
- Parce que, en écoutant M. Primeau, j'avais l'impression qu'il disait qu'on jouait seulement que les versions éditées, ce qui est faux. On privilégie toujours les versions intégrales des chansons de la relève. Donc, voilà!
- J'aimerais prendre quelques minutes de votre temps pour vous faire part de ma vision en tant qu'employé de Genex Communications dans le dossier du renouvellement de la licence de CHOI-FM.
- Cela fait plus de vingt (20) ans que je travaille dans le domaine de la radio dans la Ville de Québec.
- J'ai toujours occupé l'emploi de programmeur musical et pour la plupart de ces vingt (20) ans, dans un format de radio rock.
- Je suis donc en mesure de vous donner mon appréciation de la présente administration de CHOI-FM.
- Durant toutes ces années, j'ai été à l'emploi de plusieurs gestionnaires avec leurs qualités et leurs défauts et je suis donc en mesure de comparer ce que j'ai vécu versus mon présent employeur soit Genex Communications.
- Lors de mon embauche par CHOI-FM en mil neuf cent quatre-vingt-quinze (1995), en tant que programme musical, les patrons d'alors avaient décidé d'exploiter le créneau rock étant donné l'abandon de ce son par CJMF-FM qui fut achetée par Cogéco qui, eux, décidèrent d'adopter le son adulte contemporain.
- La première année s'est somme toute assez bien déroulée avec l'implantation d'un son rock et l'embauche d'une équipe d'animation plus jeune.
- Par contre, l'administration d'alors devait composer avec plusieurs contraintes et irritants mais la pire chose fut le manque de vision des dirigeants. Ils ne croyaient plus en la viabilité d'exploiter le format rock.
- Il s'en est suivi une période d'instabilité, de manque de direction, de ligne de conduite de vision qui s'est reflétée en ondes puisque les cotes d'écoute stagnaient et ne répondaient pas aux attentes des patrons d'alors qui, par le fait même, ne croyaient plus au succès d'une station rock francophone.
- Après plusieurs mois tumultueux de rumeur de vente, voilà que Télémédia se porte acquéreur de CHRC, CHOI, mais ces derniers devaient se départir de la station FM étant déjà propriétaires de CITF.
- C'est alors qu'entre en scène Genex Communications et son patron M. Patrice Demers, ex-employé de Télémédia qui décide de se lancer dans l'aventure de la radiodiffusion en tant que propriétaire.
- Suite à l'acquisition de CHOI-FM par ce dernier, le climat dans la boîte changea du tout au tout car M. Demers avait une idée bien arrêtée en tête, soit d'aller à fond dans l'aventure d'une station rock francophone et pas seulement rock mais rock alternatif qui, à ce moment-là, connaissait un succès fou à travers l'Amérique comme format.
- Le premier ordre de priorité pour M. Demers fut de dénicher un directeur des opérations bien au fait du produit qu'il voulait exploiter. Arrive alors en scène, M. Jean-François Filion.
- Par la suite, le train a été remis sur ses rails, comme on peut dire, là. Et, par la suite, CHOI n'a jamais regardé en arrière et devenait un joueur majeur dans le marché radiophonique québécois.
- Je dois souligner que Genex Communications a investi d'importantes sommes d'argent dans l'entreprise depuis son acquisition et ce, à tous les niveaux: des équipements techniques modernes, l'acquisition d'un système de mise en ondes des plus performants, des locaux tout neufs et, à ce jour, ne cesse d'investir... même à ce jour, là, il ne cesse d'investir.
- Bref, rien n'a été laissé au hasard pour que CHOI n'ait rien à envier à aucune autre station nord-américaine.
- Également, M. Demers a su mettre en place une équipe d'artisans jeunes, dynamiques et polyvalents qui sont tous fiers de travailler pour Genex Communications.
- Je dois dire en toute sincérité que la gestion de CHOI par M. Demers est une des plus solides pour laquelle j'ai le plaisir de travailler tout à fait avec sérieux et honnêteté.
- En plus de tout cela, ce dernier possède une vision qui va au-delà de CHOI-FM, soit d'éventuellement exploiter d'autres stations de radio et ce, dans d'autres formats pour faire de Genex Communications un joueur majeur dans la province de Québec.
- Je crois qu'en tant que doyen des employés de CHOI-FM, je peux donc parler pour tous les artisans de CHOI et affirmer qu'il est important de renouveler la licence de cette dernière car elle est la seule station radiophonique indépendante dans un marché majeur qui existe aujourd'hui.
- Qui plus est, elle est exploitée par des gens de Québec et demeure farouchement indépendante avec aucune affiliation montréalaise.
- J'aimerais souligner un deuxième point et ceci en tant que programme musical.
- J'ai la chance d'exercer ce travail depuis plusieurs années et pour la plupart de ce temps dans un format rock. Le problème que je veux aborder ici, c'est la rareté du matériel rock francophone, compte tenu des quotas à respecter. Bon.
- La loi sur les quotas est là et nous la respectons. Ça, il y a pas de problèmes de ce côté-là.
- Quelques mois après mon embauche de CHOI en quatre-vingt-quinze (95), en tant que programmeur et toujours pris avec le problème de rareté de chansons rock francophones, j'ai eu la visite d'un jeune groupe rock local qui avait enregistré un disque compact de leur propre composition en français dans un studio d'enregistrement de la région.
- J'ai adoré dès la première écoute et pris l'initiative de le tourner en ondes.
- Je dois dire que ça avait créé tout un émoi parmi tous les musiciens de la Ville de Québec: jamais ils n'avaient pensé, même* dans leurs rêves les plus fous, de pouvoir entendre leurs chansons sur les ondes d'une radio commerciale.
- Suite à cela, plusieurs autres groupes décidèrent de me soumettre des enregistrements de leurs compositions. Je recevais à chaque semaine plusieurs chansons mais également plusieurs en anglais.
- Et c'est ici que CHOI-FM devient important, car à tous ces groupes et musiciens qui arrivaient avec du matériel anglophone, je leur faisais comprendre que c'était beaucoup plus avantageux pour eux de chanter en français car cela leur assurait une diffusion encore plus grande sur les ondes.
- Ça a été difficile pour certains mais finalement, tout le monde s'est rallié derrière l'idée des versions francophones.
- Ça a eu comme effet qu'un mouvement musical a émergé de Québec, qui existe encore aujourd'hui, qui a même des répercussions à Montréal, car après plusieurs hésitations de certains radiodiffuseurs, il se trouve que plusieurs groupes locaux tournent maintenant sur les ondes de quelques-unes des grandes stations montréalaises.
- CHOI-FM a toujours soutenu la relève musicale québécoise. Presque la moitié du palmarès francophone de CHOI consiste à de nouveaux talents et pas seulement de Québec mais également de différentes régions de la province, étant donné que la réputation de CHOI dans ce domaine est reconnue partout.
- Et ce n'est pas terminé, car avec son projet Quérock, CHOI a investi d'importantes sommes d'argent dans la production et le développement de nouveaux talents.
- Également, le projet Quérock assure une qualité d'enregistrement sonore des plus professionnels pour permettre la possibilité de diffusion dans d'autres stations.
- J'aimerais souligner un point important ici. La diffusion des chansons de la relève se fait dans les grandes heures d'écoute et non pas confinée le soir un peu avant minuit.
- C'est ainsi que, par exemple, le groupe de Trois-Rivières Longue Distance côtoie Éric Lapointe et Kevin Parent en trime time sur les ondes de CHOI, sans aucune gêne.
- Je suis donc reconnaissant aux dirigeants de CHOI car, grâce à leur ouverture d'esprit, j'ai le bonheur de pouvoir contribuer à l'émergence de nouveaux talents.
- C'est d'ailleurs la seule station au Québec et même au Canada qui exploite autant la relève.
- J'espère donc que, de par mon intervention aujourd'hui, j'ai pu transmettre l'enthousiasme que j'ai de pouvoir oeuvrer en tant que programme musical dans une station solide et professionnelle comme CHOI-FM.
- Le fait que je puisse travailler dans ce domaine sans devoir m'exiler dans un grand centre rend ma tâche doublement plus agréable.
- En plus de tout ça, Genex Communications est une entreprise à cent pour cent (100 %) québécoise, il serait donc important de continuer à soutenir un nouveau joueur parmi les gros réseaux afin d'offrir une alternative différente, jeune et dynamique aux auditeurs et aussi lui permettre d'évoluer - ça, c'est Genex - lui permettre d'évoluer, grandir et éventuellement élargir son champ d'action dans d'autres régions de la province.
- Merci de votre temps et de votre attention à mes propos.
- LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, M. Landriault. Maintenant, on va prendre une pause pour cinq (5) minutes avant la réplique et on retournera avec la réplique de la requérante.
- SUSPENSION/SUSPENSION
- LE PRÉSIDENT: M. le secrétaire.
- REPLY BY / RÉPLIQUE PAR :
- M. P. LEBEL: Merci, M. le président. Nous allons inviter Genex Communications à répliquer aux interventions qui ont été déposées à leur demande. Vous avez dix (10) minutes pour ce faire.
- M. F. DELANEY: Merci. Notre réplique sera encore plus brève que les dix (10) minutes allouées.
- D'abord, première question. Suite à la période de questions de ce matin avec Mme Wylie au sujet du code de déontologie, nous allons vous soumettre une nouvelle version de ce code avant la fin de la semaine.
- Cet après-midi, on ne pouvait pas travailler en même temps sur le code et les audiences, alors d'ici la fin de semaine, une nouvelle version vous sera remise.
- Avant de passer la parole à M. Demers, j'aimerais vous faire quelques commentaires sur la question du contenu musical et faire suite aux interventions que vous avez entendues.
- Il faudrait peut-être considérer que la répétition de pièces musicales françaises versions courtes et intégrales sont diffusées peut-être pas seulement pour rencontrer un quota réglementaire mais aussi pour assurer la promotion de pièces de langue française en ondes.
- Il semble que toutes les conversations jusqu'à date se sont attardées sur la question des quotas alors qu'il ait pu y avoir un désir bien légitime de faire la promotion de pièces de langue française dans une version courte, nous en convenons.
- Mais quand même comme des professionnels de l'industrie vous l'ont expliqué, c'est une pratique qui est peut-être plus en cours que vous l'aviez soupçonné vous-même dans d'autres marchés.
- Alors, je comprends que le règlement de la radio est écrit pour l'ensemble du Canada. Mais vous avez ici une situation vraiment unique et exceptionnelle dans le créneau rock alternatif.
- Et il serait dommage que, pour toutes sortes de questions réglementaires ou autres, on viendrait tuer une expérience extrêmement valable et qui est pleinement en ligne avec les objectifs de la Loi de la radiodiffusion.
- Et je suis convaincu qu'à ce chapitre, que le Conseil va trouver, dans son arsenal ou bien de règlements ou autres, des moyens pour encourager cette initiative hautement louable car la relève de Québec dans ce créneau n'a pas d'autres endroits à aller, ils vous l'ont dit, que chez CHOI.
- Et s'ils peuvent pas venir chez CHOI pour toutes sortes de conditions de licence ou autres, ils n'ont pas d'autres endroits à aller.
- Alors, j'ai pas pu faire autrement que d'être extrêmement impressionné. Je savais pas, moi, qu'est-ce que les intervenants allaient vous dire, mais j'ai été extrêmement impressionné par les témoignages que j'ai entendus et je dois vous dire que ça m'a vraiment touché et j'espère que ça a réussi à vous toucher également, de sorte que vous puissiez trouver une solution réglementaire ou autre pour s'assurer que l'expérience de CHOI dans ce créneau puisse continuer avec les balises que vous pourrez décréter mais au moins qu'elle se continue. M. Demers.
- M. P. DEMERS: Laissez-moi tout d'abord remercier les nombreux intervenants favorables à notre demande et j'ose croire qu'ils vous ont donné un aperçu de ce que CHOI a pu devenir dans le marché de Québec.
- Quant à l'ADISQ, on note leurs commentaires. Elle dit privilégier la qualité versus la quantité, nous, on privilégie la diversité et pour le reste, on va s'en tenir à notre réplique écrite qui est jointe.
- En ce qui a trait aux propos, je réitère nos engagements à savoir: un code de déontologie que nous allons appliquer, un droit de réplique que nous allons accorder. Nous allons devenir membre de l'ACR et, encore une fois, il semble que nous allons innover par la création d'un comité aviseur.
- Nous vous remercions de votre attention au cours de la journée. La journée a été longue autant pour nous, je vous le promets, et souhaitons que nous nous reverrons dans de meilleures conditions.
- LE PRÉSIDENT: M. Delaney, permettez-moi seulement de commenter, il est tard dans la journée pour faire de l'arithmétique mais notre problème, c'est que si on prend des chiffres et on a un pourcentage de cinquante-cinq pour cent (55 %) sélection française et estimons... prenons l'extrême, une minute chacun, ça fait cinquante-cinq (55) minutes, soit une heure, mettons.
- Dans une heure, si on a des sélections d'une minute, ça fait seulement cinquante-cinq (55) minutes, cinquante pour cent (55 %) de cent (100) sélections.
- Les quarante-cinq (45) à quatre (4) minutes, ça fait cent quatre-vingts (180) minutes. Ça veut dire une relation de trois (3) à un (1). Et ça fait que les sélections françaises sont seulement le quart des sélections, même si on a le cinquante-cinq pour cent (55 %) en nombre, au point de vue temps, on a le quart.
- Et c'est ça le problème à l'extrême. Je ne dis pas que c'est ça que vous faites, mais c'est ça qu'on essaie de régler d'une manière qui est juste à votre format et aussi qui donne effet aux objectifs de notre législation.
- M. F. DELANEY: Peut-être que M. Demers a des commentaires à ajouter, mais je suis conscient du problème mathématique, mais je crois qu'il n'est pas insoluble.
- Une fois qu'on aura réglé notre problème de montage, je crois que c'est une question technique et lorsqu'on aura trouvé la réponse, bon, on aura réglé ce problème-là.
- Ensuite, du côté des versions françaises, si, sur une base expérimentale ou pas, pour la durée de la licence ou pour une période de trois (3) ans ou cinq (5) ans, le Conseil était prêt à considérer, comme il l'a fait pour les radios à créneau Oldies ou bien, comme vous l'avez fait pour la télévision spécialisée où il y avait pas suffisamment de matériel, au moins sur une base expérimentale, permettre avec des balises que les versions françaises intégrales plus ou moins longues ou plus ou moins courtes, comme vous voulez, soient permises.
- Et à ce moment-là, je crois qu'il y a moyen de travailler sur une solution. Je ne sais pas si elle peut se faire avant que vous émettiez votre décision ou après, selon l'éthique permise, mais je suis convaincu qu'on pourrait trouver une solution.
- M. Demers.
- M. P. DEMERS: J'ai peut-être deux (2) commentaires à formuler. Le premier est que la tendance à raccourcir les pièces musicales est nord-américaine et je prendrais pour exemple, puis je voudrais pas être cité à exactitude mais Weezer est un band très connu qui a lancé un album l'été passé où on en a joué beaucoup d'extraits, quatorze (14) pièces sur un album qui a une durée totale d'environ trente-deux (32) minutes.
- Donc, la tendance que Penelope témoignait il y a quelques minutes est vraiment nord-américaine à avoir des pièces plus courtes.
- Deuxièmement, je voudrais pas que le Conseil ait l'impression que les pièces du projet Quérock soient exclusivement diffusées dans leur format plus court.
- Les pièces du format Quérock sont diffusées généralement dans leur format plus long et parfois dans leur format plus court.
- On a même regardé pour avoir des pourcentages, encore une fois il faudrait vérifier, mais plus de la moitié des diffusions des pièces du projet Quérock sont diffusées dans leur format long, celles qui figurent sur l'album.
- L'utilisation des pièces plus courtes permet de leur donner un impact plus important de par une diffusion plus grande à l'intérieur de l'antenne.
- Donc, ce n'est pas un stratagème exclusif pour raccourcir les pièces francophones seulement puis de jouer exclusivement plus d'anglais. C'est une manière pour nous de faire grandir nos artistes plus rapidement parce qu'ils sont inconnus dès le départ.
- LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Et je pense que ça prend fin à notre audience.
- M. P. LEBEL: C'est exact, M. le président, mais avant que vous ajourniez, j'aimerais indiquer qu'il y a aussi, à l'agenda, un nombre de demandes qui ne comparaissent pas à cette audience.
- Des interventions ont été reçues à certaines de ces demandes et le Conseil considérera ces interventions avec les demandes et publiera des décisions à une date ultérieure.
- Merci, M. le président.
- LE PRÉSIDENT: Merci! On est ajourné. Mon collègue me rappelle que j'ai oublié quelque chose de très important et c'est de dire merci à notre personnel qui a travaillé très fort. C'est mon erreur à moi et je voulais les remercier chaleureusement!
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Je, Marie-Hélène Lavallée, sténographe officielle, certifie que la présente est une transcription conforme à mes notes/enregistrements au meilleur de mes capacités, et je le jure.
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Marie-Hélène Lavallée
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