TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET:
CONSULTATIONS PUBLIQUES PORTANT SUR LES SERVICES DE RADIODIFFUSION DE LANGUE FRANÇAISE ACCESSIBLES AUX FRANCOPHONES HORS QUÉBEC /
PUBLIC CONSULTATIONS ON FRENCH-LANGUAGE BROADCASTING SERVICES AVAILABLE TO FRANCOPHONES OUTSIDE QUEBEC
HELD AT:
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TENUE À:
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Ramada Inn Sudbury
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Ramada Inn Subdbury
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85 Ste. Anne Road
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85, Chemin Ste-Anne
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Sudbury, Ontario
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Sudbury (Ontario)
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October 5, 2000
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le 5 octobre 2000
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Transcripts
In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.
Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Consultations publiques portant sur les services de radiodiffusion de langue française accessibles aux francophones hors Québec / Public consultations on French-language broadcasting services available to Francophones outside Quebec
BEFORE / DEVANT:
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Joan Pennefather
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Commissioner / Conseillère
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ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTE:
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Manon Cloutier
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Hearing Manager and
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Secretary / Gérante de
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l'audience et secrétaire
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HELD AT:
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TENUE À:
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Ramada Inn Sudbury
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Ramada Inn Sudbury
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85 Ste. Anne Road
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85, Chemin Ste-Anne
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Sudbury, Ontario
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Sudbury (Ontario)
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October 5, 2000
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le 5 octobre 2000
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TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
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PAGE
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INTERVENTIONS PAR / INTERVENTIONS BY:
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M. André Roberge
Université Laurentienne
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3
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Mme Suzanne Roy
ACFO Sudbury
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18
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M. Réjean Grenier
Carrefour francophone
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30
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Mme Pauline Auger
ACFO Nipissing
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68
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M. Gratien Allaire
Université Laurentienne
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80
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Mme Liliane Beauchamp
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101
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Mme Estelle Noël-de Tilly
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107
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Mme Noémie Paquette FESFO
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129
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Sudbury (Ontario) / Sudbury, Ontario
--- La consultation débute le jeudi 5 octobre 2000
à 1300 / Upon commencing on Thursday, October 5,
2000 at 1300
1 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, on va commencer. Bonjour, mesdames, et messieurs, Mme Roy, M. Roberge. Je vous souhaite la bienvenue à cette consultation publique. Mon nom est Joan Pennefather et suis Conseillère au CRTC.
2 Nous vous remercions de vous joindre à nous pour discuter de l'accessibilité des services de radiodiffusion de langue française à vous, francophones et francophiles, qui habitez à l'extérieur du Québec.
3 Until october 17, my Commission colleagues and I will be hearing opinions on this issue from people from Halifax to Vancouver.
4 This meeting is taking place in a more informal setting than the public hearing that begins on October 18 in Hull, and it will be part of the public record, as are all of the written comments we have received to date.
5 Le but de ces consultations est de permettre au CRTC de recueillir toute l'information pertinente qui l'aidera, d'une part, à faire rapport à la Gouverneure en Conseil sur la disponibilité et la qualité des services de radiodiffusion en langue française dans les communautés où le français est la langue de la minorité, et d'autre part, à préparer un projet de politique qui, en tirant partie du nouvel environnement numérique et de la concurrence en distribution, rendrait plus facilement disponibles aux abonnés du câble, des services de télévision spécialisés dans la langue officielle de la minorité.
6 Vous connaissez les questions sur lesquelles vous êtes invités à vous prononcer. Ä celles soulevées dans les avis publics qui donnent suite à la politique proposée par le Conseil et la requête de la Gouverneure en Conseil, le CRTC a ajouté la question suivante lorsqu'il a accordé une licence à la Télé des Arts, et je cite:
"Dans le contexte de la politique proposée et dont nous discutons avec vous aujourd'hui, le Conseil devrait-il accorder un statut de distribution prioritaire en mode numérique à la Télé des Arts, le nouveau service national axé sur les arts et la culture?" (Tel que lu)
7 Juste quelques mots sur... Some housekeeping matters.
8 Je vous présente Thérèse Lamarche. Je pense que vous l'avez tous rencontrée. Thérèse is our Director of decisions. Please, do not hesitate to ask her for any information you need.
9 I will call on you in the order, more or less, in which you have joined us and we have, I think, a sufficient amount of time to not only hear your presentations but to discuss your presentations.
10 Comme j'ai souligné au début, les discussions seront transcrites et feront partie du dossier public. Pour que nous puissions en faire des enregistrements fidèles, je vous demanderais de bien vouloir appuyer sur le bouton rouge -- ou le bouton blanc, dans ce cas, à la base du microphone lorsque vous parlez.
11 Merci de votre attention. Nous sommes prêts à commencer et vous écouter.
12 Je demanderais, premièrement à M. André Roberge, Vice-Recteur à l'enseignement et à la recherche à l'Université Laurentienne de bien prendre le micro et donner vos commentaires. Merci.
INTERVENTION / INTERVENTION
13 M. ROBERT: Merci. Je pense que je voudrais commencer tout d'abord par faire une mise en contexte pour mes commentaires, de mentionner certaines choses qui sont en elles-mêmes évidentes mais que si je ne les mentionnais pas, il serait peut-être difficile de voir le lien avec mes commentaires.
14 En premier, c'est qu'on a un système à deux niveaux pour permettre l'accès aux émissions de radio et de télévision dans le pays. C'est qu'on a d'abord des firmes soit nationales ou commerciales qui font la production, puis on en a d'autres qui font la distribution.
15 Initialement, ma compréhension était qu'au début, quand on produisait, également, les producteurs avaient leurs propres antennes et on diffusait selon les limites de l'antenne, les limites géographiques qui étaient imposées par la technologie.
16 Par la suite, avec l'introduction du câble, on a eu les câblodistributeurs qui sont intervenus, ce qui a fait qu'on a eu toute une emprise commerciale d'établie de câblodistribution.
17 Alors l'avantage de cette câblodistribution, de cette distribution par câblodistribution, c'était d'étendre la portée géographique de la distribution des émissions de radio et de télévision.
18 Le désavantage de cet approche, c'est que ces entreprises de câblodistribution sont des entreprises commerciales, donc elles doivent réaliser un profit, et que leur base d'opération est de savoir, si on transmet tel signal, est-ce que, pour nous, c'est rentable et c'est profitable.
19 Alors on a la technologie pour transmettre tout ce qui est produit en français dans les endroits où il y a des communautés minoritaires francophones, mais la question se pose chez les câblodistributeurs, est-ce que c'est rentable.
20 Maintenant, on est en train d'entrer dans une nouvelle ère. Enfin, on est déjà entré, c'est l'ère de l'Internet. L'Internet nous permet maintenant de transmettre des signaux par différents modes, que ce soit par le câble, ou il est également possible de transmettre à haute vitesse par des simples lignes téléphoniques ordinaires. Ä ce moment-là, il est possible, une fois qu'on est raccordé à un distributeur d'Internet, d'avoir accès à tout ce qui est diffusé sur Internet, peu importe son origine, et de ce fait, de ne pas dépendre d'un fournisseur d'information, d'un fournisseur de signal. Les fournisseurs de signaux sur Internet ne sont pas limités dans ce qu'ils offrent comme le sont les câblodistributeurs.
21 Alors, ça nous amène à la situation suivante où maintenant, on pourrait, si on se dirige vers cette approche, avoir une diffusion à la grandeur du pays de tout ce qui est produit.
22 Il est évident que les gros perdants là-dedans, ce sont les câblodistributeurs traditionnels, à moins qu'ils ne s'ingèrent -- puis il y en a plusieurs qui ont commencé déjà à s'insérer pour être fournisseurs de distribution par Internet de façon globale. Mais présentement, il y en a plusieurs qui ont un marché à protéger, leurs intérêts à protéger pour empêcher...
23 Alors on a un blocage là, mais je rappelle que c'est un blocage qui a une base historique qui est un peu accidentelle. Il n'y a rien dans l'historique qui nous a amené toute la câblodistribution au Canada, la diffusion d'émissions radio et télévisées, qui ne suppose à la base qu'on devrait avoir un système de distribution par câble.
24 Alors il serait possible dès maintenant, à toutes les fois que le CRTC voudra accorder une licence d'exploitation pour transmettre un signal, que ce signal soit maintenant accessible à tous les gens qui ont accès à une distribution sur Internet.
25 La technologie présentement pour la télévision sur Internet, le signal est encore un peu déficient, mais probablement que d'ici un an ou deux, la qualité serait présente.
26 Alors, selon moi, il est important que le CRTC fasse abstraction dans un certain sens de toute l'infrastructure et de pouvoir de lobbying des câblodistributeurs comme tels dans la structure. Cela est un aspect important que je voulais mentionner.
27 L'autre aspect, c'est celui de notre radio et télévision nationale, la Société Radio-Canada, qui a le mandat de promouvoir la francophonie, les diffusions à grande échelle des différentes productions au niveau régional sur une plus grande échelle.
28 Maintenant, encore une fois, pour des raisons économiques et de temps, parfois, ce ne sont pas toutes les régions qui sont bien représentées, de telle sorte que différentes provinces ont décidé d'avoir leur propre réseau. Entre autres, on a ici, en Ontario, la chaîne TFO qui est la chaîne des francophones de l'Ontario, pour l'Ontario.
29 Mais on voudrait également que cette information-là, ces émissions-là qu'on produit ici soient accessibles à l'extérieur de l'Ontario.
30 Dans le système actuel de câblodistribution, où est -- et il ne faut pas les blâmer, c'est un intérêt commercial où le profit prime. C'est évident que dans bien des marchés, les câblodistributeurs disent non, on ne veut pas, notre clientèle de base ne veut pas payer pour le service supplémentaire qui pourrait donner accès à des émissions de TFO ou d'autres. Et la même chose pour nous, en Ontario, pour les émissions qui pourraient être produites par la francophonie du Nouveau-Brunswick ou de la Nouvelle Écosse.
31 Cela étant dit, si on fait abstraction de l'infrastructure de la câblodistribution, puis si on essaie de prévoir dans l'avenir ce que devrait être l'avenir de la radiodiffusion et de la télédiffusion au Canada, à ce moment-là, cet argument-là ne tient plus debout. On devrait pouvoir prévoir avoir accès à la grandeur du pays à toutes les émissions qui sont produites, peu importe les régions où elles sont produites en français, que ce soit disponible par l'Internet, et à ce moment-là, ça enlèverait un poids énorme de responsabilité pour notre chaîne nationale, la Société Radio-Canada, de produire des émissions qui satisfont toute une population diverse, en fait des petits segments de population, sans viser un gros marché et à ce moment-là, être moins compétitive avec les chaînes privées.
32 Alors selon moi, c'était un des points qui étaient mentionnés dans le communiqué, dans l'avis public de consultations. L'aspect technologique avec Internet, selon moi, c'est quelque chose qui peut amener pour les communautés francophones minoritaires hors-Québec. Alors on a beaucoup à gagner.
33 Mais pour que les francophones y soient gagnants, et les anglophones dans les communautés minoritaires anglophones, il faut éviter une sur-réglementation et un découpage géographique à ce niveau-là, mais de permettre que l'Internet soit utilisé à son plein potentiel, même si cela risque de déplaire carrément aux câblodistributeurs traditionnels qui ont beaucoup de sommes investies dans leurs entreprises commerciales.
34 Selon moi, dans l'intérêt national, c'est important de penser plus loin et de ne pas se laisser arrêter par les impératifs économiques de certains à ce moment-ci.
35 Alors voilà, c'était l'essentiel des propos dont je voulais communiquer aujourd'hui.
36 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, Monsieur Roberge. Comme je l'ai dit au début... Bonjour aux autres messieurs qui se joignent à nous.
37 J'ai quelques questions sur les commentaires de M. Roberge. Ensuite, Mme Roy va prendre la parole et ensuite, vous auriez peut-être des commentaires que vous aimeriez faire de nouveau et aussi les autres personnes à la table.
38 J'ai juste quelques clarifications. Je suis là pour écouter et pour faire certain que ce qu'on a sur le dossier public soit aussi clair que possible.
39 Quand vous parlez de l'Internet et de son plein potentiel, est-ce que pour vous, ça sera une façon de visionner et d'avoir accès à la production francophone qui sera une technologie qui sera disponible au plus grand nombre de francophones dans ce pays? Est-ce que vous pensez que les consommateurs et consommatrices francophones auront accès à l'Internet jusqu'à ce point où ça peut balancer, disons, si j'ai bien compris, le positionnement des câblodistributeurs dans ce pays?
40 Je pense que vous voyez l'Internet comme étant un moyen de rebalancer l'accessibilité aux services, mais est-ce que les citoyens auront accès à l'Internet d'ici 10 ans, disons, de façon que ça puisse vraiment faire l'objectif que vous voyez pour l'Internet?
41 M. ROBERGE: Peut-être que je peux commenter à ce niveau-là. Présentement, il y a deux technologies majeures pour accès à l'Internet. Les gens utilisent soit les lignes téléphoniques, mode traditionnel avec un modem qui est quand même à relativement basse vitesse, et tout récemment, les câblodistributeurs, c'est peut-être un maximum de deux ans, ont commencé à offrir le service d'accès à l'Internet par le câble.
42 Cela étant dit, la différence entre les deux technologies, l'écart technologique a commencé à diminuer. On a maintenant disponible dans certaines régions -- entre autres, ici, à Sudbury maintenant, c'est disponible -- l'accès par le câble téléphonique ordinaire à Internet, un accès Internet à haute vitesse.
43 Donc, pratiquement tous les Canadiens et Canadiennes qui ont un poste de télévision ont également normalement un téléphone, une ligne téléphonique. Il y a certaines lignes téléphoniques existantes qui ne sont pas facilement nécessairement adaptables pour la transmission à haute vitesse, mais on peut voir déjà qu'il y a une compétition qui s'installe entre les câblodistributeurs, en particulier Bell Canada, pour offrir un accès Internet à haute vitesse qui pourra donner cet accès.
44 Donc, pour ce qui est de... Pour revenir un peu à votre question, présentement, tous les Canadiens et Canadiennes qui ont accès au service de câblodistribution direct par câble ont accès en principe à la technologie, au même accès au réseau Internet. Donc, pour ces gens-là, l'accès est déjà là en principe.
45 Habituellement, on a des câblodistributeurs qui chargent des coûts d'opération qui sont, l'accès pour Internet est comparable à un accès moyen aux émissions du câble. Ce ne sont pas toutes les émissions nécessairement qui sont offertes -- toute la brochette des émissions qui sont offertes sur le câble présentement. Si moi je souscris au câble à Sudbury, je peux avoir un accès Internet sur le câble pour le même prix que j'ai à payer pour le câble ordinaire, juste pour la bande télévision.
46 Donc, en principe, l'infrastructure technologique et les coûts sont là, puis les coûts vont en diminuant pour l'accès à l'Internet pour permettre à tous ceux qui ont l'accès par câblodistribution d'avoir accès à l'Internet. Donc, cet accès est là.
47 Pour les autres, pour le téléphone, comme j'ai dit, les lignes téléphoniques vont augmenter de qualité dans plusieurs régions. On a l'accès ici à haute vitesse dans la région de Sudbury déjà pour Internet.
48 Il reste une troisième catégorie de gens qui ont accès aux émissions de câblodistribution -- excusez le terme si ce n'est pas approprié -- par satellite. On a différents pourvoyeurs qui nous donnent -- avec les antennes paraboliques. Alors, ces gens-là n'ont pas de lien direct.
49 Mais également la technologie est là qui permet le même genre d'accès à l'Internet par satellite qu'on a présentement pour recevoir les émissions de radio et de télévision qui sont l'équivalent du câble sans le câble physique.
50 Donc, la technologie est soit là dans la vraie vie ou dans les laboratoires qui permet, que ce soit par ligne téléphonique, par câble traditionnel ou par satellite, d'avoir accès au réseau Internet.
51 Alors, ce qui serait l'idéal, ce serait si on a cet accès au réseau Internet, à ce moment-là, que le groupe duquel on loue les services d'accès au réseau Internet ne soit plus simplement un distributeur d'un groupe d'émissions qu'il choisit pour des impératifs commerciaux, mais tout simplement, ils nous vendent une certaine bande. Ils nous disent, voici, vous êtes branchés sur Internet, vous avez telle capacité de transfert qui soit suffisante pour avoir accès à moins à une émission de télévision à la fois, ou deux, selon les besoins des foyers.
52 Ä ce moment-là, c'est portes ouvertes puis ils n'ont plus à se préoccuper de savoir, est-ce que j'ai besoin d'avoir tel signal d'un producteur à tel foyer, est-ce que ça va être rentable pour tel groupe de foyers. Tout ce qu'on a c'est portes ouvertes sur le réseau national, le branchement général Internet, puis les gens choisissent quel signal exactement ils veulent tirer.
53 Alors, la technologie est là.
54 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Okay, merci. C'est plus clair, parce que c'est vraiment une approche technologique dont vous parlez. Parce qu'au début, on peut penser que pour avoir l'Internet, on a toujours besoin d'avoir les câblodistributeurs, et vous avez, au début de vos remarques, fait ressortir le point que le câblodistributeur joue un rôle primordial dans ce portrait-là.
55 Mais vous parlez de, dès qu'on a l'accès, quelles sont les possibilité technologiques d'ici quelques années pour avoir un choix plus large à cause de la technologie en soi. Est-ce que j'ai bien compris?
56 Vous avez parlé de Radio-Canada et la responsabilité de Radio-Canada. Est-ce que j'ai bien compris que vous pensez, à cause de cette disponibilité ou à une gamme plus large de services de toutes sortes, incluant les services francophones qui viennent de partout au pays, est-ce que vous avez bien dit que cela enlève un peu la responsabilité de Radio-Canada à cet égard?
57 M. ROBERGE: Je me suis peut-être un peu mal exprimé. J'ai peut-être dit ça un peu trop rapidement.
58 Ce n'est pas nécessairement que ça enlèverait de la responsabilité à Radio-Canada dans le sens de responsabilité d'avoir à fournir. Mais il y a une différence entre avoir comme mandat de promouvoir toute la francophonie canadienne, qu'elle soit représentée de Terre-Neuve jusqu'à la Colombie-Britannique et d'être les seuls à pouvoir le faire. On a cette responsabilité énorme parce qu'on doit être...
59 Je ne suis pas de Radio-Canada mais j'imagine qu'ils sentent une responsabilité énorme, parce qu'ils sont les seuls à pouvoir donner ce service-là aux francophones d'un océan à l'autre. Alors que si on a accès -- si je pense par exemple aux Maritimes -- au signal de TFO par le biais de l'Internet, à ce moment-là, la responsabilité est moindre pour Radio-Canada d'essayer de plaire à tout le monde à ce niveau-là, puis ils peuvent plus se concentrer, se spécialiser pour essayer de se concentrer sur certaines choses puis de représenter les différents points du pays, c'est sûr, mais en plus, la seule responsabilité de représenter toute la francophonie du pays, à ce moment-là, ça peut permettre de plus se concentrer à être compétitif face aux producteurs commerciaux à ce niveau-là.
60 Présentement, souvent, Radio-Canada et la contre-partie anglophone, CBC, sont parfois accusés de produire des émissions qui n'intéressent qu'un petit segment de la population et donc, c'est moins rentable, ça attire moins de... Les gens sont moins prêts à débourser des gros montants pour faire de la publicité pendant ces émissions-là.
61 C'est un fait, si on veut essayer de représenter tous les coins du pays, la Société Radio-Canada est désavantagée par rapport aux producteurs privés.
62 Maintenant, si on a tout un ensemble de petits producteurs régionaux qui peuvent diffuser des émissions, à ce moment-là, ça placerait Radio-Canada dans une meilleur position d'équilibrer son mandat de représenter tout le monde et en même temps, d'être plus compétitif avec les réseaux. Je pense qu'à long terme, ça pourrait assurer une plus grande stabilité à la Société Radio-Canada. Donc, on a besoin d'avoir un réseau national solide.
63 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci pour cette clarification. C'est un aspect très important de la discussion. Je pense que le rôle de Radio-Canada est important, mais aussi, il y a d'autres joueurs dans le système. C'est en effet le but de notre questionnement, les lacunes et les défis, parlant de la prestation et la disponibilité de services sur tout le système.
64 Il y avait aussi une autre question concernant la Télé des Arts. Je ne sais pas si vous avez eu le temps de regarder cette question-là.
65 Est-ce que vous avez un commentaire sur la disponibilité du nouveau service Télé des Arts?
66 On a soulevé une question de distribution, que ce service devrait avoir une distribution prioritaire en mode numérique à l'extérieur du Québec. Est-ce que vous avez un commentaire?
67 M. ROBERGE: Non.
68 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je n'ai pas d'autres clarifications. C'était très intéressant.
69 Si vous pouvez rester avec nous, on peut peut-être revenir sur d'autres points. Merci, Monsieur Roberge.
70 Maintenant, je demanderais à Mme Suzanne Roy, agent de développement, ACFO du Grand Sudbury à faire sa présentation.
INTERVENTION / INTERVENTION
71 Mme ROY: Bonjour. Au nom de l'ACFO du Grand Sudbury, nous vous remercions de l'occasion qui nous est donnée de vous présenter nos observations sur les mesures à prendre afin d'encourager et de favoriser la prestation et l'accès au plus large éventail possible de services de radiodiffusion de langue française dans les communautés minoritaires de langue française au Canada.
72 Le processus de consultation publique revêt une importance particulière pour l'ensemble de la communauté francophone canadienne. Plus de 30 pour cent des résidents de la région de Sudbury sont francophones.
73 Les enjeux reliés à cet exercice sont de la plus haute importance pour notre communauté, dont le développement dépend de l'accès à un nombre accru de réseaux de télévision et de chaînes de radio d'expression française. Il en va du respect d'une valeur fondamentale de ce pays, la dualité linguistique.
74 Le CRTC est un organisme fédéral et doit assumer son rôle de défenseur et de promoteur des intérêts nationaux du Canada. La Loi sur les langues officielles révisée en 1988 engage le gouvernement fédéral à appuyer le développement et l'épanouissement des minorités de langues officielles.
75 En tant qu'organisme fédéral, le CRTC est lié par l'article 41 de cette loi. Sa réglementation doit être établie en fonction de ces deux objectifs et servir à les atteindre, particulièrement en ce qui a trait à la minorité de langue française.
76 Cette réglementation doit amener les distributeurs de l'industrie privée, que ce soit les câblodistributeurs, la distribution par satellite, les pourvoyeurs Internet, à desservir la communauté francophone hors-Québec adéquatement.
77 Le CRTC doit s'assurer, par sa réglementation et les normes qu'il fixe, que l'industrie privée tienne compte de la dualité linguistique du pays et de la région de Sudbury, entre autres, et favorise de façon spéciale la communauté francophone dans sa diffusion.
78 La prestation et l'accès à un plus large éventail de services de la radiodiffusion en français seront assurés par des normes nationales. Le CRTC doit exiger à court terme la distribution obligatoire de tous les services francophones existants, canadiens et étrangers, d'un bout à l'autre du pays, sans égard à la langue du marché.
79 Le CRTC doit obligatoirement abandonner le projet de sous-peser quels marchés sont suffisamment bilingues pour recevoir des services additionnels en français. Un service autorisé est donc obligatoirement offert aux consommateurs dans tous les marchés.
80 Le CRTC doit aussi, dans sa réglementation pour l'obtention de permis, viser à s'assurer d'une représentation francophone au sein des conseils d'administration des distributeurs. Le CRTC doit aussi s'assurer de l'application de ses normes.
81 L'omniprésence de notre voisin américain doit nous réconforter dans notre résolution de maximiser le contenu canadien. Ä cette norme, il faudrait en ajouter concernant le contenu de langue française pan-canadien et international proposé aux consommateurs.
82 Il est totalement inadmissible dans ce contexte que TFO, l'unique réseau de télévision éducative hors-Québec, ne soit pas accessible au Québec, ni, par ailleurs, que Télé-Québec ne soit pas accessible dans les autres provinces. Il s'agit là d'un savoir de langue qui mérite d'être très largement diffusé.
83 Le gouvernement fédéral et ses agences se doivent de contribuer au développement et à l'épanouissement de la minorité francophone. Les médias francophones jouent un rôle crucial pour les francophones de l'Ontario. Les masses-médias sont maintenant parmi les plus puissants agents de transmission de la culture et de socialisation.
84 En milieu minoritaire, pour que la communauté reste vivante et puisse s'épanouir, l'accès à des outils de communication en français est primordial à sa survie.
85 L'élargissement des services en français aura pour effet l'augmentation de la demande. Une réglementation en ce sens amènera les réseaux à utiliser les services des régions. Ceci aurait pour effet de contribuer au développement d'outils de promotion et de réalisations artistiques professionnelles de la francophonie hors-Québec.
86 Le gouvernement et le CRTC pourront ainsi favoriser et soutenir la production régionale pour éviter l'exode des talents vers les grands centres, tels Toronto ou Montréal.
87 Contribuer au développement de notre industrie de production mettra l'accent sur notre savoir-faire tout en favorisant sa promotion, sa distribution au Canada et à l'étranger.
88 Appuyer le développement de la production régionale aurait pour effet de mieux répondre aux besoins des divers publics cibles identifiés, c'est-à-dire les adolescents et jeunes adultes qui n'ont pas, exemple, accès à MusiquePlus, donc ils vont regarder MuchMusic. Le peu de francophone qu'ils pourraient retrouver sur MusiquePlus serait avantageux pour tous. La petite enfance, donc, TFO et Télé Québec, possiblement TV5 et d'autres chaînes qui offrent des produits de qualité pour la petite enfance. Il faut penser aussi qu'on a une population vieillissante et il faut faire des productions adaptées à ces gens-là afin de s'assurer la disponibilité et l'accessibilité à tous les réseaux et chaînes en français au Canada.
89 Dans l'optique de la programmation régionale, les radios communautaires sont souvent les seuls moyens de relier les gens à leur communauté. Il est temps de donner aux communautés minoritaires de langue française l'accès à cet outil.
90 Le refus du CRTC, la décision 2000-206, d'octroyer un permis à la coopérative de Toronto va à l'encontre d'abord des déclarations faites par Mme Bertrand quelques jours avant, et c'est tout à fait inacceptable. Elle va également à l'encontre des meilleurs intérêts d'une communauté francophone en pleine expansion. Non seulement cette dernière est privée d'un média en langue française, mais encore est-elle privée d'un média qui la reflète davantage.
91 Il convient d'insister sur l'extrême urgence que revêt la question de la radiodiffusion sur les communautés de langues officielles. L'envahissement des médias électroniques anglophones amplifie la menace de l'assimilation.
92 Afin de freiner cette assimilation, la clientèle jeunesse de la petite enfance à l'adolescence, jeunes adultes et retraités doivent pouvoir s'identifier au contenu de ce qu'ils consomment en français, si non, ils consommeront en anglais.
93 Il est essentiel de développer à l'Internet une base de langue française et de faire en sorte que l'éventail de toute la distribution en français soit accessible et disponible partout et pour tous. On se dirige vers la mondialisation avec ces services-là, donc prenons-en avantage.
94 Les organismes fédéraux et les décideurs politiques sont responsables de cette vision d'un Canada doté de deux grandes communautés linguistiques et ils ont le devoir d'en faire la promotion.
95 Au nom de l'ACFO, je tiens à vous remercier de l'occasion qui m'était offerte de vous transmettre ces observations.
96 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, Madame Roy.
97 Je vois que vous suivez les lignes et les recommandations un peu qui ont été faites dans les interventions écrites par l'ACFO.
98 Mme ROY: Entre autres choses, oui.
99 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça, oui.
100 Alors si vous me permettez, pouvez-vous élaborer un peu plus sur ce qui est disponible dans ce secteur-ci, le Grand Sudbury?
101 Vous avez mentionné à titre d'exemple l'industrie privée, la radio communautaire, etc. Ä ce jour-ci, qu'est-ce qu'on peut voir à la télévision et sur la radio en français dans le Grand Sudbury?
102 Mme ROY: Bien, dans le Grand Sudbury, par câble, à la télévision, il y a évidemment la chaîne Radio-Canada, TVA, TQS, RDI et TV5.
103 Du côté radio, il y a une des seules chaînes privées francophones en Ontario, CHIC, et puis Radio-Canada.
104 Donc les jeunes, -- parce qu'on a maintenant, avec nos collèges et tout ça, il y a les jeunes du post-secondaire qui viennent de l'extérieur. Ils s'en viennent ici et ils n'ont pas accès à des chaînes comme MusiquePlus.
105 Moi, je regarde et je pense au Grand Sudbury, et puis je vois les câblodistributeurs qui ont refusé l'accès en région à TV5 disant qu'ils ont envoyé un sondage à leurs abonnés, qui sont anglophones majoritairement, et puis que TV5 n'était pas dans les premières demandes. C'est sûr que si tu envoies ça aux anglophones, ils ne vont pas dire que c'est ce qu'ils veulent.
106 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, le résultat c'est, à titre d'exemple, en services spécialisés, vous avez, à part des services que vous avez mentionnés, vous n'avez pas les services spécialisés en français dans cette région. C'est ça que je vois dans mes notes aussi, mais je voulais juste... Des fois, les notes, il y a une chose, mais ce qu'on voit à la télé, c'est autre chose.
107 Mme ROY: En fait, pas par câble. Les gens qui sont abonnés à des services peuvent acheter les paquets francophones. Là, on voit encore le problème de l'accessibilité. Ce ne sont pas les jeunes que ces choses-là pourraient intéresser qui ont les moyens de se payer ça en plus. Donc, ça n'est pas accessible.
108 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je voulais venir à ce point-là, juste pour être claire. Vous avez fait le point que -- et je pense que c'est dans l'intervention -- qu'on recommande, qu'on insiste que tous les services soient disponibles partout au Canada.
109 Vous parlez de tous les services français, tous les services anglais canadiens? Est-ce que c'est ça ou juste les services français?
110 Mme ROY: Bien, nous, on parlait des services français.
111 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Qu'est-ce que sera le résultat de ça pour le consommateur et la consommatrice? Est-ce que ça va devenir un paquet trop cher, à titre d'exemple, si on insiste que tout soit disponible?
112 Mme ROY: Je ne peux pas vraiment répondre. Mais il y a sûrement des négociations à faire, puisqu'il y a différentes façons, dans un terme un peu plus long, d'avoir accès à certaines choses via l'Internet. Mais d'ici là, on doit se fier à nos câblodistributeurs.
113 En fait, sur le niveau de base, il devrait y avoir de quoi intéresser tout le monde, les différents publics cibles.
114 Donc il n'est absolument pas... Ä dire, en Ontario, ici, avec TFO, on rejoint les jeunes dans la petite enfance, les programmes et puis suite à ça, avant de tomber à la population adulte, il n'y a plus rien. Donc, il faudrait s'assurer que tout le monde a au moins l'accès à quelque chose qui touche toutes les couches de la population, toutes les clientèles.
115 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si on répondait à la question sur la qualité des services -- et je pense que dans un autre avis public, on a parlé de ce qu'on appelle l'éventail des services, vous dites que c'est très limité en termes de diversité, de public servi.
116 Mme ROY: Oui.
117 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça que vous dites...
118 Mme ROY: C'est ça.
119 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le résultat de tout ça.
120 Les normes nationales que vous avez mentionnées, pouvez-vous élaborer un peu plus? Qu'est-ce que vous voulez dire par les normes nationales?
121 Mme ROY: Bien, il s'agit, à un moment donné, comme le CRTC est l'organisme qui fait ces normes, de faire en sorte qu'il -- je n'ose pas vraiment dire forcer -- mais qu'il amène les câblodistributeurs... Je veux dire, vous êtes l'organisme qui les crée ces normes. Donc, on sait que ces organismes, les câblodistributeurs, sont là pour le profit. Mais ils devraient aussi être en mesure de répondre à la clientèle qu'ils desservent, et puis sur ce, il devrait y avoir les normes pour Appuyer ça et puis dire, okay, tous les marchés doivent au moins desservir chaque clientèle et puis créer les choses en fonction de dire, ah bien, non, nous, TV5, on ne pense pas que ça vaut la peine.
122 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Justement, en parlant de ça, l'avis public 2000-38 dont l'ACFO a fait un commentaire, je pense, aussi sur la télévision numérique et comment cet environnement peut mieux servir, on a suggéré, en effet, des normes différentes qui insisteraient à ce qu'il y ait plus de services francophones disponibles.
123 Est-ce que vous avez des commentaires sur ces propos?
124 Mme ROY: Bien, peut-être que ça ne sera pas accessible à tous. Ce n'est pas nécessairement oui, on va en arriver là, parce qu'il faut voir en fonction de, ce sont des choses qui s'en viennent. Mais d'ici là, ce n'est pas tout le monde qui a accès à cette technologie-là, donc il faut que les normes actuelles puissent servir le plus grand nombre de francophones possible au Canada.
125 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. Je n'ai pas d'autres questions.
126 Est-ce que vous avez autre chose dont je n'ai pas demandé la question et vous voulez faire la réponse?
127 Mme ROY: Non, ça va.
128 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense qu'avec vos commentaires et les commentaires qu'on a déjà reçus, les recommandations de l'ACFO sont claires.
129 Je vous remercie d'avoir été parmi nous cet après-midi.
130 On a d'autres interlocuteurs qui sont avec nous maintenant. Peut-être qu'on peut continuer.
131 Est-ce que vous pouvez rester avec nous un peu, Monsieur Roberge? Bravo! Je souhaiterais qu'on puisse peut-être avoir une discussion après que tout le monde aura fait leurs interventions.
132 Alors le prochain, c'est M. Réjean Grenier. M. Grenier est directeur général, Carrefour francophone. Est-ce que c'est bien dit?
133 M. GRENIER: C'est bien ça.
134 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. C'est à vous.
INTERVENTION / INTERVENTION
135 M. GRENIER: Bonjour. Réjean Grenier, directeur du Carrefour francophone, le plus vieux centre culturel de l'Ontario français, et je pense, même du Canada, Canada hors-Québec, bien sûr. On n'est pas trop sûr au sujet du Québec des fois.
136 Je voulais aussi mentionner que je suis, bien que ça ne soit pas dans votre mandat de nous étudier, je suis aussi propriétaire du journal Le Voyageur qui, à compter de cette semaine, devient le journal au plus gros tirage -- le journal francophone le plus gros, à part le quotidien Le Droit, bien sûr -- devient le journal francophone au plus gros tirage au Canada. Et j'ai été journaliste à la Société Radio-Canada et la CBC pendant 20 ans. Cela est mon background.
137 Maintenant, je voudrais vous remercier et remercier le CRTC, bien qu'il ait été forcé par la ministre, je veux remercier le CRTC de nous donner l'occasion de parler un petit peu de la situation des médias francophones hors-Québec, surtout de la radio et de la télédiffusion.
138 Je vais commencer, et vous m'en pardonnerez, madame, je vais commencer par vous chicaner. Je vais commencer par vous chicaner pour deux choses.
139 La première chose c'est, nous sommes très heureux que vous soyez ici, mais il me semble qu'il y a bien des Commissaires au CRTC et je me demande où ils sont. Premier point.
140 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Il y a en a 13. Il y en a deux déjà à Windsor aujourd'hui.
141 M. GRENIER: Voilà. Deux à Windsor pour combien de francophones? Enfin. On passe là-dessus.
142 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense que vous ne voulez pas dire que le nombre fait la différence.
143 M. GRENIER: Absolument pas. Je suis sûr que vous en valez plusieurs.
144 Par contre, je vais aussi vous chicaner pour une chose à laquelle je tiens beaucoup plus à coeur que ça. Le nombre de Commissaires n'est pas très important.
145 Ce qui est très important, c'est une dernière décision que vous avez prise quant à TFO. Elle est abominable, elle est inexcusable et elle est à reprendre, Madame. Je ne crois pas qu'il est dans l'intérêt du pays de dire non à la diffusion de TFO, non seulement au Québec, mais n'importe où ailleurs au Canada. Je pense que cette décision ne tient pas debout et doit être revue.
146 Je sais que le sénateur Jean-Robert Gauthier a décidé de porter cette situation en appel. Je ne sais pas quelle est la situation de TFO là-dessus, mais je sais que pour les Franco-ontariens qui se retrouvent à cet écran et à cette antenne, il aurait été très important d'être présent dans les foyers québécois.
147 Enfin, peut-être que les Québécois auraient compris qu'ils ne sont pas les seuls à parler français dans ce pays. Enfin, peut-être que le CRTC aurait pu jouer son rôle -- ou, pardon, ne pas jouer son rôle, mais permettre à des diffuseurs de jouer le rôle qui leur est prescrit par la loi, c'est-à-dire de présenter les Canadiens les uns aux autres.
148 Cela étant dit, je ne m'étendrai pas sur le sujet. Je suis sûr que vous en entendrez parler ailleurs, ne serait-ce que devant les tribunaux.
149 Un petit commentaire -- je n'ai rien de préparé, vous remarquerez. On m'avait dit que c'était très informel, alors je vous le fais de cette façon.
150 Un commentaire au sujet du CRTC en général. Pour avoir suivi quelques décisions et étant très néophyte en la matière et ne connaissant pas, bien sûr, les rouages du CRTC, des lois sur la radio et la télédiffusion, toutes ces choses-là, il me semble, par exemple, que souvent, les décisions du CRTC sont prises en fonction de deux majorités; une majorité francophone au Québec et une majorité anglophone hors-Québec. Premier point.
151 Deuxièmement, je pense que depuis quelques années, les décisions du CRTC sont prises en fonction des besoins du secteur privé uniquement au détriment des secteurs publics qui nous appartiennent et qui vous appartiennent. Je pense que cela peut, pour des personnes vivant en situation minoritaire, être très néfaste.
152 Ce que ça veut dire, le secteur privé lui, son but primordial, c'est de faire de l'argent. J'en sais quelque chose, je possède un journal.
153 Le secteur public doit aussi, bien sûr, fonctionner à l'intérieur de certains critères financiers, des budgets qui s'amenuisent de plus en plus, mais le secteur public n'est pas obligé de payer les Mercèdes puis les Cadillacs des propriétaires. Donc, il peut fournir de plus grands services à la population qu'il dessert, et c'est son but premier.
154 Quand on prend des décisions en fonction du secteur privé, et surtout en fonction du secteur privé, c'est bien simple, quand tu es un simple citoyen, on dirait qu'ils vous ont dans leurs mains, comme ça là. Et sûrement que vous avec des réponses à ça.
155 Mais pour moi, qui vient ici et qui voit ça à la télévision, dans les journaux, qui est éloigné de ça, dans le fond, c'est l'impression que ça donne. Et si ce n'est pas là la réalité, bien, vous avez une job de "p.r." à faire.
156 Mais je pense que c'est la réalité, en partie, en tout cas, et qu'il faudra corriger ça. Je pense que c'est Radio-Canada, c'est les TFO et les autres diffuseurs publics et communautaires de ce monde qui finissent pas en souffrir et en général, la population.
157 J'ai fini de vous chicaner là. Je pense que vous faites aussi de très bonnes choses. Le CRTC protège, jusqu'à un certain point, les droits des minorités et protège aussi, je pense, jusqu'à un certain point, les droits de l'auditeur ou du téléspectateur, dépendant des cas. Je pense que ça, c'est un rôle fondamental qui vous est donné par la loi, je crois, et que vous remplissez assez bien, sauf quand on vous chicane. Mais en général, je pense que le CRTC joue un rôle important pour la protection des droits.
158 Je vais parler maintenant de la situation hors-Québec. Il est assez difficile souvent... Les gens qui vivent en situation minoritaire ne sont habituellement pas des quémandeurs. Ils ne sont habituellement pas des "brasseurs de merde".
159 Il y a une raison fondamentale pour ça. C'est psychosocial. C'est que quand on émigre -- et les trois-quarts des gens qui vivent en situation minoritaire sont, à une, deux, trois ou quatre générations près, des gens qui viennent soit du Québec ou d'ailleurs où ils parlaient français -- alors quand tu arrives dans un milieu, quand tu décides de t'en aller en Ontario, par exemple, soit du Québec ou de la France ou d'ailleurs, souvent, c'est pour des raisons économiques. Tu t'en vas en quelque part, puis ton but, d'abord, ce n'est pas toujours de rester. Des fois, c'est de revenir puis, quatre générations plus tard, tu es encore là.
160 Deuxièmement, ton but, c'est de te faire une meilleure vie économique financière, une meilleure situation. Ce n'est pas dans ton intérêt de chialer, puis tu ne chiales pas. Donc, tu subis. Souvent, c'est facile de subir, parce que tu penses que tu t'en vas dans quelques années de toute façon, alors, on s'en fou.
161 Donc, le processus même du CRTC qui est où il faut aller faire des présentations est un processus qui n'est pas très accessible à un peuple qui, par définition, ne chiale pas. Il reste chez-eux et il subit.
162 Je ne sais pas comment vous pouvez changer ça, mais je pense que ça, c'est une des choses fondamentales. Si vous voulez vraiment connaître l'opinion des francophones hors-Québec sur des dossiers sur lesquels vous devez prendre des décisions, il faut trouver un autre moyen que celui de mettre une annonce dans le journal -- n'arrêtez pas de mettre des annonces dans le journal, là, je ne dis pas ça -- autre que celui de mettre une annonce dans le journal invitant les gens à venir faire une présentation sur quelque chose à dire. Il y a peut-être bien des gens qui auraient des choses à dire, mais ils n'iront pas chialer. Ce n'est pas dans notre nature. On est quelques-uns autour de la table ici, et il y a 50 000 francophones dans notre région.
163 Alors il faut trouver d'autres moyens. Je ne sais pas, l'Internet, par exemple, pourrait peut-être vous fournir des moyens de sondage, des choses comme ça. Je ne sais pas comment vous pourriez le faire. Ça me ferait plaisir d'y penser à un certain moment donné, et peut-être que d'autres pourraient se réunir et penser à des moyens comme ça avec vous et avec les autres autorités politiques ou commerciales pour essayer d'aller vraiment tâter le pouls de la population, pas juste leur dire, si vous avez de quoi à dire, venez nous le dire.
164 Je ne sais pas combien j'en ai vu de vos annonces dans ma vie, puis j'ai toujours eu quelque chose à dire dessus, puis je ne vous l'ai jamais dit. Puis pourtant, je suis un de ceux qui le disent quand il y a quelque chose.
165 Alors je me dis, pour ceux qui n'ont pas cette habitude-là de le dire, bien ça devient beaucoup plus difficile.
166 Alors je ne sais pas comment vous pouvez faire, mais il me semble qu'il y a quelque chose à faire là qui serait très important pour avoir vraiment le pouls de la population et qui vous permettrait, vous, de, j'imagine, de faire votre travail plus facilement et avec plus de résonnance dans le pays, je crois.
167 Ça, c'est sur le CRTC en général.
168 Maintenant, parlons de la situation, ce pourquoi vous êtes ici, la situation des médias hors-Québec.
169 Je pense qu'il faut séparer entre le diffuseur public, Radio-Canada, et les autres. Dans le fond, il faudrait passer pas mal plus de temps sur Radio-Canada parce qu'il est quasi le seul.
170 Quand on parle de radiodiffusion en Ontario, il y a quatre postes communautaires, deux postes privés. Nous, nous sommes chanceux ici, à Sudbury, nous avons un poste privé et nous avons aussi, bien sûr, l'excellente radio de Radio-Canada.
171 Radio-Canada est en train de mourir de sa petite mort, d'une lente agonie créée par les pouvoirs politiques et entérinée par le CRTC. Ce n'est pas correct.
172 Je pense, dans un pays où on a déjà détruit les moyens de communication qui nous ont permis d'être un pays -- je pense notamment aux chemins de fer, par exemple -- on ne peut pas se permettre, à l'ère des communications, de détruire ce qui nous unit d'une mer à l'autre. On ne peut pas. Et les politiciens qui sont en train de le faire sont en train de faire un crime de lèse-peuple, de lèse-nation. On ne peut pas dire lèse-majesté, on n'en a pas de ça ici. Enfin, on en a mais...
173 Le CRTC entérine ça et le CRTC ne s'oppose pas à ça, et je n'ai pas vu beaucoup de décisions du CRTC -- et corrigez-moi si je me trompe -- où le CRTC se serait levé debout et aurait dit à Mme Copps et aux autres qui prennent ces décisions-là, non, madame, nous ne pouvons renouveler les licences de Radio-Canada dans la situation actuelle dans laquelle vous l'avez mis. Et je pense que ça, ce serait un des rôles que le CRTC devrait avoir, de pouvoir dire aux politiciens, vous êtes en train de détruire quelque chose d'important pour le peuple. Peut-être que le CRTC l'a fait, et j'en serais très heureux si vous l'avez fait, et je suis sûr que dans les coulisses du pouvoir, ça se fait. Mais je ne me souviens pas -- je perds la mémoire en vieillissant, mais je ne me souviens pas de ces choses-là.
174 Deuxièmement, la télévision de Radio-Canada. La télévision de Radio-Canada hors-Québec, ça n'existe pas. Peut-être quelques petits bulletins de nouvelles qui proviennent d'Ottawa. Avant, au moins, ils venaient de Toronto où est le siège de notre gouvernement, sacrament. Maintenant, ils viennent d'Ottawa où on n'a même pas de gouvernement puis où, entre vous et moi, les gens sont souvent beaucoup plus préoccupés par ce qui se passe de l'autre côté de la Rivière Outaouais que par ce qui se passe à Toronto ou à Sudbury ou à Hearst.
175 Radio-Canada fait des efforts, bien sûr, au niveau des nouvelles. Ils ont des correspondants à Timmins, ils ont des correspondants à Hearst, ils ont des correspondants à Windsor, et nous les applaudissons pour ces initiatives. Mais ça demeure des nouvelles.
176 Entre vous et moi, les enfants qui ont sept, huit et 25 ans, les nouvelles là, ce n'est pas ça qu'ils regardent. Pourtant, tous les petits Québécois, eux peuvent regarder des émissions qui sont faites pour eux, chez-eux, par eux. Pas ici. Pourtant, je paye les mêmes taxes que le Québécois moi. Et théoriquement, il y aurait une partie du budget de taxes que je paye qui devrait me revenir.
177 Je trouve tout à fait désolant qu'il n'y ait jamais eu, depuis Côte de Sable dans les années 60, aucun téléroman à Radio-Canada dont l'action se déroule et qui parle de gens à l'extérieur du Québec, j'oserais même dire à l'extérieur de Montréal. Je ne pense pas que les gens de Chicoutimi ne soient mieux bien desservis que nous, et surtout pas en Abitibi non plus. Je trouve ça péché mortel. C'est incroyable.
178 On a, nous, en Ontario, des écrivains qui ont gagné deux prix du Gouverneur général. Pas un, deux. Puis on va chercher des petits n'importe qui au Québec pour faire des scénarios, puis on leur montre comment puis après ça, ça devient des vedettes, des écrivains, soi-disant. Ils font de belles choses, remarquez. Je regarde la télévision de Radio-Canada et j'aime beaucoup.
179 Mais on a des gens comme ça qui ont gagné des prix du Gouverneur général. Ce ne sont pas des petits "écrivaillons", là. Ce sont des gens qui savent ce qu'ils font. Radio-Canada n'est jamais allé les voir pour leur offrir d'écrire un téléroman. Non, il faut que ça se passe, j'oserais même dire, entre le quadrilatère Saint-Denis puis je ne sais pas trop quoi à Montréal.
180 Alors il y a un grand problème au niveau de la télévision qui ne nous met tout simplement pas en ondes, sauf une minute ou deux par jour pour un petit topo de nouvelles qui provient de Sudbury. Whoopee! En anglais, on dit "it doesn't cut it".
181 Alors je pense qu'il y a deux choses au sujet de Radio-Canada: Il faut que Radio-Canada change ça, surtout au niveau de la télé. Au niveau de la radio, ils sont beaucoup plus présents, bien sûr
182 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que je peux vous demander une petite question, Monsieur Grenier?
183 On va revenir un peu sur vos commentaires sur Radio-Canada, mais on avait eu une consultation publique là-dessus. J'étais même ici moi-même à Sudbury. Il y a peut-être, dans le temps qu'on a -- et j'aimerais peut-être revenir sur certaines choses.
184 Il y a cinq questions dans notre avis public concernant les services pour les francophones partout au Canada dans des situations minoritaires. Je suis certaine que vous avez mis l'accent sur SRC et ses services.
185 Est-ce qu'il y a d'autres aspects de vos commentaires sur ces questions que vous voulez mettre sur le dossier public à ce moment-ci, juste pour qu'on puisse avoir le temps de vraiment explorer tous vos commentaires.
186 M. GRENIER: Ä part quatre postes de radio communautaires et deux postes de radio privés, il n'y a que Radio-Canada, Madame. Donc, si on passe un peu de temps là-dessus, c'est peut-être nécessaire. C'est mon premier point.
187 Deuxième point, parlons des autres, maintenant. Les autres, c'est, à Sudbury et à Timmins, deux postes privés qui sont jumelés à des postes anglais. Pas jumelés en ondes, bien sûr, mais jumelés en termes de propriété.
188 Je sais, pour avoir parlé à M. Grossman de Haliburton Radio, que lui, il se trouve un peu mal placé, et je le cite. Il me dit, je me sens un peu mal à l'aise parce que les deux postes de langue française, je ne sais pas c'est quoi la culture de la langue française. Il l'avoue lui-même. Un très gentil homme, M. Grossman, qui comprend la situation dans laquelle il se retrouve avec deux postes de radio française. Il est très ouvert à laisser, donc, la direction à son personnel et tout ça, et qui font un merveilleux travail depuis que vous leur avez accordé la licence.
189 Ce qui arrive souvent, c'est que quand on a deux postes de radio dont un de langue minoritaire dans un milieu minoritaire, bien où vous pensez qu'on met l'effort et où vous pensez qu'on met l'argent? On met l'argent à bâtir le poste de langue anglaise.
190 On n'a qu'à regarder, on n'a qu'à écouter ici, à Sudbury, la fréquence de Z-103 qui est le poste anglais et de CHIC-FM. C'est bien sûr que l'émetteur qu'on a mis à Z-103 est de bien plus grande qualité.
191 Alors au départ, on vient de se couper de plusieurs personnes qui vivent, j'oserais dire, en banlieue à Sudbury ou enfin, dans la plus grande région, qui ne peuvent capter la radio française. Ils peuvent capter 103, par exemple.
192 D'un côté, je comprends très bien l'argument commercial de M. Grossman. Mais d'un autre côté, on lui a permis de faire ça. Je me dis que lui, il ne connaît pas le marché. Moi, je pense personnellement qu'il y a bien plus d'argent à faire en français que d'essayer de concurrencer les postes anglais qui sont déjà ici. Mais enfin. Lui, il ne le sait pas ça. Ce n'est pas son marché. Il ne connaît pas ce marché-là.
193 Alors je pense qu'il y a un problème de propriété au niveau des postes privés. Mais comme il n'y en a pas beaucoup, on ne s'étendra pas là-dessus.
194 Les postes communautaires. Encore là, on devrait chicaner le CRTC de ne pas avoir accordé... Mais là, je ne suis pas au courant du dossier, puis je ne le sais pas, peut-être que la présentation du groupe de Toronto qui voulait une radio communautaire, peut-être qu'ils n'étaient pas prêts. Je ne sais pas. Je ne peux pas en parler en connaissance de cause.
195 Encore là, de Sudbury, ici, en regardant cette décision-là, on se dit, tabarnouche, il y a plus de 100 000 francophones à Toronto puis ils ne peuvent pas avoir une radio communautaire. C'est quoi le problème là? Puis on donne, bien sûr, d'autres types de licence radio assez, comment on dirait, en anglais, ils appellent ça un marché niche, de marché à d'autres communautés à Toronto. Alors on se dit, on sait quel poids les francophones ont en Ontario et au CRTC. Alors cette question-là, elle reste en suspens dans ma tête.
196 Quant aux autres, je sais que le CRTC a changé certains règlements, par exemple, permettant aux postes communautaires de vendre plus de publicité, ce qui, à mon sens, mérite des félicitations et pas de se faire chicaner. Bien sûr, les gens du privé aiment peut-être moins ça, mais il faut quand même donner une chance à tout le monde, et je pense qu'en ce sens-là, c'est très bien.
197 Même si je possédais un poste de radio, je pense qu'il faudrait bien que je sois capable d'accepter ça et je pense que les radiodiffuseurs privés ont accepté ça maintenant.
198 Il faut quand même donner une chance, par exemple, à la radio communautaire de s'étendre. Mais je ne pense pas que la radio communautaire est la clé. En milieu minoritaire, il n'y a pas grands endroits où une radio privée peut survivre, parce que financièrement, ce n'est pas évident. Il y a quelques communautés -- je dirais qu'il y a peut-être quatre villes en Ontario où on pourrait investir puis pas avoir peur de perdre sa chemise. Donc, la radio communautaire demeure l'alternative.
199 Mais plus que ça, ce n'est pas la radio communautaire qui demeure l'alternative, c'est la radio publique, et je reviens à Radio-Canada, malgré. C'est Radio-Canada qui est la clé. Parce qu'en milieu minoritaire... On vit dans un pays qui a un système qui s'appelle la péréquation, où les provinces riches font vivre les provinces pauvres. Ça devrait s'appliquer à la radio. Ça devrait s'appliquer à tout le reste. Et c'est le secteur public qui peut faire ça.
200 Je pense que lorsqu'il y aura des renouvellements de licences de Radio-Canada... Il y a peut-être un problème aussi dans le sens qu'on renouvelle une licence dans un endroit, mais on ne regarde pas toujours -- vous l'avez fait lors de certaines décisions, vous l'avez mentionné, mais on ne regarde pas toujours le portrait global de Radio-Canada, et peut-être qu'il serait nécessaire de transférer certains fonds, du Québec à ailleurs, par exemple. Je ne sais pas comment ça peut se faire, mais il me semble que ce serait une possibilité.
201 Une dernière chose, je pense qu'il est important maintenant que quand vous aurez corrigé tous ces commentaires, que le CRTC, non seulement les publie, bien sûr, ce que vous allez faire, c'est sûr, ou enfin, un sommaire, mais que ce rapport-là soit rendu public de façon agressive pour que les câblodistributeurs entendent ce que nous avions à dire, pour que les propriétaires de stations de télévision et de radio privée entendent ce que nous avions à dire et que pour Radio-Canada entende, et que pour surtout, les politiciens entendent ce que nous avions à dire. En bout de ligne, ce sont eux qui prennent les décisions. Je pense que ça serait très utile.
202 Je termine en vous remerciant encore une fois d'avoir eu la patience de m'écouter.
203 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, Monsieur Grenier. J'apprécie vos commentaires de toutes sortes. Il n'y a pas de problème du tout. Les chicanes, ça fait partie du business et ça fait partie de la discussion en public. C'est pourquoi on est là.
204 Juste quelques petites informations qui peuvent être intéressantes pour vous et pour continuer la discussion de façon intéressante.
205 Comme j'ai dit au début, j'ai eu quelques remarques, oui, notre but et nos objectifs aujourd'hui et dans les autres discussions partout au pays, on est 13 pour couvrir le pays, alors on a décidé de partager le travail un peu. En effet, on devrait répondre à une demande de la Gouverneure en Conseil de faire un rapport qui est très important sur les services de radiodiffusion pour les francophones en communautés minoritaires.
206 Mais on a aussi, nous autres, lancé, il y a déjà quelques mois, un processus de discussion sur ce point aussi. Alors étant donné que vous avez utilisé le terme "forcé", je devrais juste nuancer ça un petit peu.
207 Aussi, je pense qu'il est important de juste mettre au clair -- et j'ai les dossiers avec moi et peut-être que mes collègues auront d'autres copies -- les décisions récentes sur le renouvellement des licences de Radio-Canada. Ça vient de sortir, au mois de janvier, et j'en ai les copies des renouvellements avec moi qui, en effet, renouvellent toutes les licences de Radio-Canada.
208 Étant donné que j'ai participé à cette discussion en termes des consultations et l'audience publique, je dois vous dire qu'on cite, dans nos décisions, les commentaires des citoyens et citoyennes partout au Canada qui soulignent vos points de l'importance de Radio-Canada, surtout dans les questions de programmation et les questions de reflet du pays. On cite, en effet, dans notre décision, plusieurs commentaires de ce genre.
209 Alors je peux peut-être vous donner un peu de confort que vos commentaires ont été reçus déjà et ils ont même bien influencer les décisions du CRTC. Je pense que vous seriez intéressé de lire la façon que le CRTC a, non seulement supporté les décisions et les engagements de la SRC concernant la production en région, non seulement les nouvelles, mais aussi la production documentaire, fiction, etc., mais aussi les exigences du CRTC à cet égard qui, en effet, a causé un peu de discussions quand la décision est sortie.
210 Mais ça reflète un CRTC qui a vraiment pris en considération le rôle primordial de Radio-Canada en termes de refléter ce pays, ce qui inclut la distribution des perspectives, la production, les événements de tous les jours de tout le monde partout au Canada, ce qui n'est pas facile. Je pense que c'est M. Roberge qui a mentionné tantôt qu'en effet, c'est une responsabilité qui devrait être partagée par plusieurs, pas juste Radio-Canada.
211 Alors c'est un peu en ce sens-là que je voulais aussi prendre votre passion et intérêt dans ce sujet et l'appliquer à d'autres joueurs dans le système et c'est en effet en ce sens-là qu'on peut peut-être continuer la discussion sur le rôle de la radio communautaire et la télévision que Mme Roy a mentionné aussi, dans le sens que... Je veux juste être claire sur...
212 Merci pour les compliments concernant la politique de la radio communautaire et de campus. Je pense qu'en effet, l'ARC du Canada nous a dit la même chose. En effet, c'est une politique qui avance leur dossier de façon importante.
213 Mais même si c'est bon, vous dites que ce n'est pas l'alternative. J'ai bien compris cela. Mais vers l'avenir, est-ce que vous nous dites qu'on met trop d'emphase sur la radio communautaire en termes de remplir les responsabilités du système de radiodiffusion pour les francophones, ou est-ce qu'il y a d'autres étapes qu'on peut prendre pour que la radio communautaire et peut-être la télévision communautaire aussi prennent une place plus importante? Quels sont les défis précis et les lacunes précises dans cet aspect du système de radiodiffusion qu'on puisse poursuivre?
214 Mme Roy a mentionné aussi, en effet, même si on peut avoir un questionnement -- et c'est votre droit -- sur les décisions du CRTC, il est clair que le CRTC a annoncé, dans cette politique et d'autres discours, que la radio et la télévision communautaires sont très importants. J'ai participé à plusieurs colloques à l'extérieur et à l'intérieur du Québec sur ce sujet.
215 Alors, là-dessus, j'aimerais avoir plus de clarification de vous. Quels sont les lacunes et les défis dans cet aspect-là de la radiodiffuions? Quels sont les avantages et peut-être les désavantages que vous voyez?
216 M. GRENIER: Je pense que le plus grand désavantage de la radio... Commençons en disant, bien sûr, et prenons pour acquis que la radio et la télévision communautaires, c'est très bien. Nous en avons besoin, et dans certaines communautés, il n'y a pas d'autre solution. Je ne pense pas qu'il y en ait d'autre.
217 Dans certaines communautés, je pense à Hearst, par exemple, où on fait une radio communautaire du tonnerre, donc je me dis, ça peut vraiment être très bien.
218 En général, je pense que les lacunes et les défis auxquels font face, par exemple, les radios et les télévisions communautaires, c'est le manque de formation. C'est communautaire, donc souvent, le manque de financement.
219 Je travaille dans un centre culturel communautaire. Je sais c'est quoi le communautaire. Le communautaire, c'est pas un cadeau. Le communautaire, c'est difficile. On passe la moitié de notre temps à tenter de se financer plutôt qu'à tenter de faire des choses.
220 Vous me direz, c'est la même chose en commerce. Mais en commerce, normalement, quand on le fait, c'est parce que justement, il y a possibilité commerciale de réussir. Normalement, quand on fait une radio communautaire, c'est parce qu'il n'y a pas possibilité commerciale de réussir. Dans plusieurs cas, en tout cas. Ce n'est pas toujours la motivation.
221 Bien sûr que si on parle d'une radio communautaire à Montréal, ce n'est pas la même chose qu'une radio communautaire à Penetanguishene. C'est vraiment pas pareil.
222 Alors je me dis que souvent, la motivation dans un plus petit milieu comme Penetanguishene, par exemple, qui fait aussi une très belle radio, c'est souvent qu'il n'y a pas de possibilités commerciales. Donc, on passe son temps à tenter de financer et non pas de produire, ce qui devrait être notre rôle.
223 Deuxièmement, bien c'est la formation. J'écoute la radio de CKLU ici, par exemple, à l'Université Laurentienne. Bien tu sais, cela a ses hauts et ses bas. Disons que ça n'a pas la qualité de -- je m'en excuse auprès des gens de CKLU qui sont mes amis, mais ça n'a quand même pas la qualité de Radio-Canada, bien sûr, et même du privé.
224 Pour certaines personnes, ça peut être un attrait ça. C'est aussi une force. Mais ça peut être, dans certains cas, une déficience.
225 Mais je pense que le financement est... Et toujours, de renouveler aussi. Bon, communautaire, ça veut donc dire bénévoles. Ce sont des bénévoles qui viennent travailler là. C'est dur gérer des bénévoles. J'en sais quelque chose, je travaille dans un centre culturel. C'est dur gérer des bénévoles. Et il est difficile de bâtir quelque chose de vraiment solide sur le travail de bénévoles qui, ah non, je peux pas, je m'en vais pour six mois en Floride. Ils font bien d'aller en Floride. Ils ont droit. Ils sont à la retraite. Tant mieux. Ils ont travaillé toute leur vie pour ça. Je suis heureux pour eux. Mais c'est difficile de bâtir quelque chose de solide avec ça.
226 Ou souvent, ce sont des jeunes qui commencent et dès qu'ils peuvent avoir une vraie job, ils vont partir.
227 Alors c'est très difficile. Moi, je vois le communautaire comme étant -- et c'est mon opinion personnelle là. D'autres ne seront pas d'accord. Mais mon opinion personnelle, c'est que c'est la voie de dernier recours, quand il y a vraiment aucune autre possibilité.
228 Je pense que la radio publique est le véhicule pour les milieux minoritaires, et deuxièmement, là où c'est possible, bien sûr, la radio privée.
229 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Étant donné que vous êtes impliqué dans la culture, je suis certaine que vous avez un commentaire sur l'autre question que ce processus a soulevé concernant Télé des Arts. On avait publié une question précise.
230 Comme vous le savez, vous suivez Radio-Canada de près et Télé des Arts vient d'être lancée, le nouveau service national axé sur les arts et la culture.
231 On demande, dans le contexte de la politique proposée, c'est-à-dire la politique proposée dans l'avis public 2000-38 où on parle de l'environnement numérique et qu'on suggère qu'il y aura un règlement du CRTC à l'effet que pour 10 services anglophones, on doit faire la distribution d'un service francophone dans les secteurs où la langue est minoritaire, dans ce contexte-là, on demande, le Conseil devrait-il accorder un statut de distribution prioritaire en mode numérique à la Télé des Arts.
232 Est-ce que vous avez un commentaire là-dessus?
233 M. GRENIER: Étant dans un centre culturel et ayant passé une grande partie de ma vie dans le secteur des arts et de la culture, j'aurais tendance à dire oui.
234 Mais il me semble que, encore là, peut-être devrait-il y avoir un sondage auprès de la population canadienne française hors-Québec à savoir ce qu'elle veut. Peut-être qu'elle veut du sport. Moi, je n'aime pas le sport, mais tu sais, s'il y en a qui aime ça... Je veux dire, si la majorité demandait ça, ce serait ça à mon sens. Ça devrait plutôt être la Télé des Sports et non pas la Télé des Arts.
235 Mon opinion personnelle, c'est celle-là que vous demandez, je dirais oui.
236 Il y a une chose qui est dans votre avis public, par exemple, pour 10 télévisions de langue anglaise, il devrait y avoir...
237 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Services spécialisés seulement.
238 M. GRENIER: Oui, voilà. Il devrait y en avoir une de langue française. Bien, je me dis, depuis quand est-ce qu'on forme rien que 10 pour cent de la population, nous? Il me semble qu'au pays, on forme 25 pour cent de la population.
239 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Il faut être précis, on parle -- et Mme Roy en avait parlé aussi du rôle des câblodistributeurs. On prend le marché dans lequel les câblodistributeurs travaillent et c'est depuis quelque temps que les règlements, les normes dont Mme Roy a fait mention se poursuivent et c'est dans ce contexte-là.
240 M. GRENIER: Je comprends très bien. On est quand même 25 pour cent, et un à 10, ça ne fait pas le compte.
241 Mais il me semble que... Je connais personnellement le gérant général du câblodistributeur ici qui couvre tout le nord de l'Ontario. C'est un monsieur très ouvert à la possibilité de faire de l'argent en français. C'est ça dans le fond. C'est pour ça qu'il est là. Lui, il comprend très bien que le marché français dans le nord de l'Ontario, ce n'est pas ce qu'on appelle un marché de niche, mais plutôt un marché secondaire, et un marché secondaire, à ses yeux en tout cas, très important. Lui, il est très intéressé à des services spécialisés en français.
242 Le problème qu'il a -- puis je sais pour en avoir discuté avec lui il y a deux semaines, le problème qu'il a, c'est qu'il peut diffuser sur tant de bandes. C'est sûr que c'est illimité, mais c'est illimité en fonction des sous qu'on a aujourd'hui à la câblodistribution. Il pourrait bien avoir 100 postes s'il voulait, mais il n'en a pas 100. Il a, je crois, 60 ou enfin quelque chose comme ça.
243 Il peut maintenant, avec la nouvelle technologie, séparer un poste, séparer un canal en quatre ou quelque chose comme ça. Il m'a expliqué ça. Je ne suis pas un technicien.
244 Alors, ce qu'il devra faire, c'est bien sûr enlever un poste pour faire ça. Il ne veut pas enlever un poste américain, là. Il n'est pas fou. Il va enlever un autre poste français. Il va enlever TV5. C'est celui-là qui est le moins écouté.
245 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet, la politique dit... Nos règles vont faire en sorte qu'il ne peut pas faire ça. Le service français est déjà disponible sur la sélection numérique, c'est-à-dire analogique. Il ne peut pas le prendre de l'analogique et le mettre sur le numérique pour ouvrir un espace pour un autre service anglophone. Le service francophone doit rester.
246 C'est justement dans la politique proposée. Alors vos commentaires sont très intéressants.
247 M. GRENIER: Bien, c'est ce qu'il a l'intention de faire. Je suis sûr qu'il ne connaît pas la politique, mais quand il va la connaître, il va avoir une mauvaise surprise. Et nous, on risque d'avoir une mauvaise surprise aussi, parce que ce qui va arriver, c'est qu'il n'offrira pas, à ce moment-là, les services numériques de télévision spécialisée. Nous, on attend toujours pour avoir, je ne sais pas moi, le Teletoon en français, par exemple. On attend toujours pour avoir Historia. On attend toujours pour avoir, je ne sais pas moi, le Réseau des Sports. Tout ça, on n'a pas ça ici.
248 Je trouve désolant qu'ici, à Sudbury, on ait, pour une population francophone beaucoup plus importante que celle de Chicoutimi, six postes de télévision sur le câble alors qu'à Chicoutimi, il y en a 28 anglais. Il me semble que ce sont les chiffres que j'ai entendus récemment.
249 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors comme Mme Roy disait, maintenant, le monde analogique et le monde où la population est majoritaire, au lieu de parler de la population minoritaire qui est vraiment la question du décret de la Gouverneure en Conseil et la politique. Mais je comprends très bien -- je fais un peu le même point.
250 M. GRENIER: Je ne comprends pas ce que vous dites.
251 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est que vous parlez de la disponibilité des services dans le système actuel où la population francophone est minoritaire.
252 M. GRENIER: Non, non, non. Je comprends ce que vous dites, mais ce n'est pas ça que j'ai dit.
253 Ce que je veux dire, c'est que, je pense qu'à Chicoutimi, il y a 28 postes anglais. Les anglais ne sont pas majoritaires à Chicoutimi là. Il y en a un pour cent de la population. Ici, on est 35 pour cent de la population et on a six postes français.
254 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On dit un peu la même chose.
255 M. GRENIER: Okay.
256 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je n'ai pas d'autres questions. Je voulais savoir si... J'avais mentionné au début qu'on n'a pas d'autres interventions. Je pense que nos collègues sont ici comme observateurs et ils travaillent avec Radio-Canada ou d'autres entreprises. On aura le temps peut-être de revenir et si vous avez d'autres commentaires à faire, Madame Roy et Monsieur Grenier, vous pourriez peut-être mettre d'autres points sur la table ou répondre à d'autres questions que je n'ai pas demandées.
257 Mme ROY: Je sais que dans une des questions, il était question d'Ottawa, de traiter Ottawa différemment. Peut-être qu'on peut revenir sur ce côté-là, puis malheureusement, je vais ramener Radio-Canada.
258 Radio-Canada, la radio, exemple, son émission culturelle de midi à deux heures qui est faite en Ontario, la communauté francophone d'Ottawa ne la reçoit que de 13h30 à 14 heures parce qu'on préfère leur donner le côté québécois. Donc, on ne veut pas vraiment rapporter ce que nous, on fait ici en affaires publiques, en culture et en magazine d'information du côté québécois. Je veux dire, la petite demi-heure sur les deux heures est amplement suffisante pour leurs pauvres oreilles.
259 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Est-ce que vous avez d'autres commentaires, Monsieur Grenier?
260 M. GRENIER: J'aurais un seul commentaire relié à ça, et j'en aurais un autre après. Je pense qu'il est très important que... Il semble qu'il y a une peur de la part des gens dans le domaine des communications, que ce soit au CRTC ou à Radio-Canada, d'imposer -- parce que c'est comme ça qu'eux le voient. Je ne dis pas que c'est le bon mot là -- d'imposer quelque chose qui viendrait de l'extérieur du Québec aux Québécois. Et il est de mon expérience que les Québécois sont très heureux de savoir ce qui se passe ailleurs. Si les Québécois des fois sont un peu xénophobes, c'est peut-être qu'on les rend xénophobes. Généralement, ce peuple-là n'est pas xénophobe. Au contraire, il est très ouvert.
261 Mais à cause des médias d'information qui ne leur disent même pas qu'il y a des francophones hors-Québec, bien ils ne le savent pas. Mais pourtant, ils sont très ouverts à ça et je pense qu'ils seraient heureux, en Outaouais, de savoir ce qui se passe à Queen's Park autant qu'ils le sont de savoir ce qui se passe à l'Assemblée nationale, bien sûr.
262 Alors je pense que ça c'est quelque chose à laquelle, et Radio-Canada et le CRTC, doivent penser.
263 Mais le vrai point que je voulais apporter c'est, est-ce que vous avez l'intention, lors de ces audiences, de... Avez-vous demandé aux câblodistributeurs de vous faire des présentations? Moi, j'aimerais bien ça voir le câblodistributeur local vous dire ce qu'il pense des services en français. Je pense que ça éclairerait beaucoup le dossier, au niveau de la télé, en tout cas. Et non seulement juste l'Association des câblodistributeurs qui, elle, dit toujours des belles choses, mais le câblodistributeur qui, lui, doit se démerder pour faire de l'argent dans le milieu, qu'est-ce qu'il pense, lui, de ça?
264 Je m'adonne à savoir, pour en avoir jasé avec le gérant général, mais je pense que ça serait très important d'avoir ça de chaque compagnie de câblodistribution. Pourquoi vous diffusez comme ça, puis pourquoi vous ne diffusez pas comme ça.
265 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est certain qu'on leur demande à l'intérieur des règlements qu'on a à poursuivre avec eux des discussions. Dans ce processus-ci, l'Association des câblodistributeurs a fait une intervention qui est disponible, comme toutes les interventions sont disponibles, et on les a invités comme on a invité tout le monde de venir à ces séances. Je ne sais pas si dans les autres villes les représentants étaient là.
266 En effet, c'est un excellent point et c'est notre but. C'est d'avoir les commentaires de toutes les communautés.
267 En effet, je voulais demander à Mme Roy si vous êtes -- si l'ACFO a discuté de vos propos avec les câblodistributeurs. Par exemple, il y a d'autres suggestions concernant les Classes 3. Est-ce que vous en avez parlé avec eux?
268 Mme ROY: Non, pas localement à ce moment-ci.
269 M. GRENIER: Mais je pense que de les inviter, c'est pas assez.
270 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, ils seront...
271 Mme Cloutier n'était pas avec nous au début, alors je vous la présente. Elle me dit qu'en effet, les câblos seront aux audiences publiques le 18 octobre à Hull.
272 M. GRENIER: Tous les câblodistributeurs?
273 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pas tous.
274 Mme CLOUTIER: Pas tous les câblodistributeurs, mais les organisations nationales. Il y aura peut-être quelques câblos, mais on n'a rien de confirmé encore.
275 M. GRENIER: C'est ce que je veux dire. Vous avez le pouvoir de les forcer à vous dire ce qu'ils pensent. Enfin, ils peuvent bien vous mentir s'ils le veulent, mais je ne pense pas qu'ils le feraient. Ce sont des gens honnêtes.
276 Mais il me semble qu'ici, à Sudbury, les gens de Sudbury ont le droit de savoir ce que ces gens-là pensent. Dans une consultation comme ça qui touche à des choses assez fondamentales, -- on ne parle pas de renouvellement de licences ici qui, pour eux, est, bien sûr, fondamental aussi. On parle de la structure du pays là. Et je me dis, les câblodistributeurs, qui jouent un rôle capital dans la culture de notre pays, ce n'est pas juste une invitation là. C'est venez nous dire ce que vous pensez, point, à la ligne.
277 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci pour vos suggestions. Normalement, les câblos viennent à l'intérieur de leur association.
278 C'est important aussi que je souligne, vous avez mentionné au début de vos commentaires l'importance de ces sessions et un peu les lacunes de ce genre de consultations.
279 Je dois vous dire que toutes nos discussions d'aujourd'hui, les discussions partout au pays pendant l'audience publique seront disponibles, non seulement sur papier mais sur l'Internet. Il y a une participation de plus en plus accrue de tous les citoyens et citoyennes au Canada utilisant l'Internet. Vous avez complètement raison de souligner l'importance de cet outil technologique.
280 En effet, je dois vous dire aussi que le CRTC a entrepris beaucoup de consultations publiques. Il y a des points où on peut faire mieux, oui, on est d'accord. Mais on en fait beaucoup plus qu'avant, et je pense que même si des fois c'est difficile, ça vaut énormément la peine. Je suis certaine que vous êtes d'accord avec moi que c'est très important d'ouvrir nos portes. Vous pouvez venir dans une atmosphère plus informelle comme aujourd'hui, et on invite tout le monde.
281 En effet, on ne force pas la discussion mais on est aussi clair que notre dossier public devrait avoir tous les points de vue possibles, et c'est pourquoi les deux façons, consultations informelles, consultations -- disons discussions formelles à l'audience publique à Hull, et là, les câblodistributeurs vont donner leurs commentaires, comme ils l'ont déjà fait par interventions écrites.
282 S'il n'y a pas d'autres commentaires, je dois vous remercier. Notre session va jusqu'à cinq heures. On n'avait pas d'autres gens inscrits mais on s'attend à ce qu'ils viennent. On reprend encore à six heures et on a une intervention à six heures aussi. Alors si vous êtes libres, vous pourrez revenir pour cette discussion. Si non, il y aura le dossier public, et j'espère que vous allez suivre l'audience publique à Hull et suivre les rapports qui vont sortir après, et les politiques du CRTC. Merci de votre présence.
283 Nous allons prendre une pause.
--- Suspension à 1430 / Recess at 1430
--- Reprise à 1450 / Upon resuming at 1450
284 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Juste avant qu'on invite Mme Auger à parler, je voudrais juste répéter un peu les commentaires que j'ai faits au début de la séance. Vous n'étiez pas avec nous, alors je voudrais juste mettre un peu de contexte.
285 Le but de nos consultations est de permettre au CRTC de recueillir toute l'information pertinente qui l'aidera, d'une part, à faire rapport à la Gouverneure en Conseil sur la disponibilité et la qualité des services de radiodiffusion en langue française dans les communautés où le français est la langue de la minorité, et d'autre part, à préparer un projet de politique qui, en tirant partie du nouvel environnement numérique et de la concurrence en distribution, rendrait plus facilement disponibles aux abonnés de câble les services de télévision spécialisés dans la langue officielle de la minorité.
286 Alors je vais aussi faire la présentation de Mme Manon Cloutier et de Mme Thérèse Lamarche, Directrice des décisions. Si vous avez besoin de plus d'information, n'hésitez pas à leur demander.
287 Comme je l'ai souligné aussi, tous vos commentaires seront transcrits et feront partie du dossier public. Pour faire ces enregistrements-là, il faut pousser sur le bouton.
288 Je vous demanderais non seulement de pousser le bouton, mais de commencer vos commentaires.
INTERVENTION / INTERVENTION
289 Mme AUGER: Merci. Alors, mon nom est Pauline Auger et je suis l'Agente de développement pour l'ACFO Nipissing.
290 Le district de Nipissing qui comprend les villes de Mattawa, North Bay et Sturgeon Falls, ainsi que les nombreux villages qui les entourent compte au-delà de 23 000 francophones.
291 Dans la ville de North Bay, où le nombre de francophones s'élève à environ 10 000, donc presque 50 pour cent de la population francophone totale, nous avons accès à seulement quatre chaînes de télévision en français. Ces quatre chaînes-là sont TFO, Radio-Canada, RDI et TVA.
292 Les francophones de North Bay évidemment ne trouvent pas cela acceptable du tout. On a eu plusieurs plaintes à l'ACFO à ce sujet-là. Les gens veulent des chaînes spécifiques. On a eu des demandes pour un minimum -- un strict minimum, d'après moi, de huit chaînes de télévision de langue française. On veut voir s'ajouter à la liste le Réseau des Sports, MusiquePlus, TQS et TV5.
293 De plus, partout dans le district de Nipissing comme ailleurs dans la province, il est impossible d'accéder à plusieurs chaînes françaises spécialisées. Ceci doit changer.
294 Le personnel de Cogeco, qui est notre câblodistributeur m'a informé que Canal Famille, par exemple, est seulement disponible à Cornwall et à Lancaster.
295 Le Nipissing-ouest qui comprend Sturgeon Falls, Lavigne, Verner, et River Valley compte une population francophone de 83 pour cent. Je ne sais pas quelle sorte de pourcentage qu'il faut avoir pour avoir accès aux médias de langue française, mais c'est inacceptable parce qu'ils sont majoritaires, et puis plusieurs ne connaissent même pas les canaux qui sont disponibles ailleurs dans le pays de langue française.
296 Des 13 chaînes spécialisées de langue française offertes en Ontario, le Nipissing-ouest en a accès à cinq, même pas la moitié.
297 L'ACFO provinciale a fait des recherches au sujet des chaînes qui sont offertes partout dans le pays, et puis si on compare au Québec, les anglophones de Chicoutimi, qui s'élèvent à entre un et deux pour cent de la population, sont mieux desservis que les francophones de Sturgeon Falls qui comptent 76 pour cent de la population.
298 Ä l'heure des médias, je crois que le CRTC doit jouer un rôle primordial pour contrer l'assimilation des francophones de l'Ontario.
299 On se demande encore une fois pourquoi les Franco-ontariens ont toujours à justifier leur existence et à demander les services en français, même quand ils sont en majorité comme c'est le cas à Sturgeon Falls et dans Nipissing-ouest.
300 L'ACFO Nipissing appuie fortement les recommandations de l'ACFO provinciale. Il faut absolument que les câblodistributeurs reçoivent des directives fermes du CRTC à l'égard des chaînes de langue française.
301 De plus, un petit mot au sujet de TFO. J'ai compris que TFO voulait être diffusée au Québec et puis le CRTC a refusé cette demande. Je crois que c'est déplorable. Les Québécois ont tendance à penser qu'il n'y a pas de francophones hors leur province. Certains vont dire oui, il y en a au Nouveau-Brunswick, mais en Ontario, ça ne se peut pas. Je crois qu'on a une population qui fait preuve d'une culture riche et qu'on se doit de la promouvoir ailleurs dans le pays.
302 Alors, ça serait une chose aussi qu'on voudrait voir, la diffusion de TFO au Québec. Merci beaucoup.
303 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, Madame Auger. C'est clair et précis. Justement, j'apprécie, en effet, le portrait local. J'ai demandé
à Mme Roy aussi...
304 Je sais que l'ACFO a fait une étude très intéressante sur la disponibilité des services dans chaque secteur de l'Ontario et je trouve ça très important. Je suis certaine que vous en avez discuté avec Cogeco.
305 Mme AUGER: Oui.
306 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et la réaction, si vous aviez des directives fermes, si vous étiez à notre place, quel type de directives donneriez-vous aux câblos?
307 Mme AUGER: Aux câblodistributeurs, que si la population est majoritaire, il n'y pas de question. Il faut absolument offrir les chaînes de télévision française. Même pour le "package" de base, il faut avoir un minimum de -- je ne sais pas combien de... Mais par exemple, tout le TV5, le RDS, MusiquePlus, surtout les chaînes aussi qui répondent aux besoins des adolescents.
308 Les écoles, les enseignants, les parents, on dit aux jeunes tout le temps, parlez français, c'est important de garder votre langue, votre culture. Mais tout le reste, les médias et tout ce qu'ils voient à l'extérieur de l'école et du foyer, si ça se passe en anglais, c'est difficile de transmettre ce message-là aux jeunes.
309 Alors s'ils peuvent avoir accès aux chaînes qui les intéressent, eh bien, on va aider au problème du parlé des jeunes, de la langue des adolescents.
310 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense que personne ne met en question l'importance d'avoir accès à une diversité, un choix de services médiatiques. En effet, c'est souligné souvent par le CRTC et ça dirige beaucoup de nos questions à toutes sortes de joueurs dans le système, y inclut Radio-Canada, comme on vient de discuter tantôt.
311 Mais ça revient toujours à une question d'équilibre aussi, la balance entre ce besoin culturel et social et tout l'aspect aussi de diversité et de choix, et de choix aussi sur combien on paye pour ce système. Et souvent, la question est jusqu'à quel point les consommateurs et consommatrices seront prêts à payer pour avoir cet éventail.
312 En effet, ce que vous recommandez, c'est que les huit chaînes soient obligatoirement disponibles.
313 Mme AUGER: Oui, oui.
314 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et vous mentionnez même les chaînes que vous avez choisies d'être disponibles.
315 Est-ce que ce choix est basé sur un sondage ou est-ce que...
316 Mme AUGER: C'est basé sur les plaintes qu'on a reçues à l'ACFO au Nipissing.
317 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Quand vous avez discuté avec les gens qui ont fait les plaintes à l'intérieur de l'Association, on s'est parlé de ça tantôt, la télévision change, ça devient aussi la télévision numérique très bientôt.
318 En effet, on a lancé une politique, c'est-à-dire qu'on a lancé un avis public sur une politique proposée qui ferait face à ce nouvel environnement vis-à-vis les services spécialisés francophones.
319 Est-ce que vous avez fait une étude sur cette politique et est-ce que vous avez des commentaires? Est-ce que c'est une approche qui peut aider. Là, on parle, c'est clair, du système numérique, mais le système numérique, ça devient de plus en plus le système. On se penche sur cet avenir et on adresse spécifiquement l'accessibilité aux services spécialisés francophones.
320 Qu'est-ce que votre association pense de l'approche proposée? C'est l'avis public 2000-38.
321 Mme AUGER: Je ne suis pas au courant de la politique du tout. Je m'excuse.
322 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En général, c'est une politique qui dit que -- un projet qui part de l'effet que si un câblodistributeur distribue 10 services spécialisés anglophones, il faut que cette même entreprise distribue un service francophone aussi. Alors quand il y en a 10, il y en a un, et c'est obligatoire. Et ça, c'est dans le système numérique et c'est pour les services spécialisés dont Réseau des Sports, MusiquePlus, etc. C'est en effet le but.
323 Et on parle de ça dans des endroits servis par Cogeco ou Rogers ou Shaw, où la population francophone forme 5 pour cent ou 5 000 personnes, c'est-à-dire 10 pour cent de la population et 5 000 personnes, ce qui définit une situation où le français est minoritaire.
324 Alors si vous prenez à titre d'exemple le Grand Sudbury, on voit peut-être une situation où les francophones sont majoritaires où la situation est 25 ou 30 pour cent. Alors on aura une situation où, en effet, cette politique s'appliquera.
325 Est-ce que vous pensez que c'est une approche qui puisse aider à la situation?
326 Mme AUGER: Alors si je comprends bien, pour chaque 10 chaînes de télévision spécialisée de langue anglaise, il y a une chaîne de télévision spécialisée en français.
327 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Obligatoirement, oui, dans le secteur numérique.
328 Mme AUGER: Okay, ça explique un peu ce que Cogeco fait à North Bay. Alors si tu veux payer un 20 $ de plus pour ton câble, tu reçois 24 chaînes de télévision spécialisée, dont une en français, puis c'est TV5. Je trouve que, personnellement, TV5, je ne trouve pas que c'est acceptable que ça ne soit pas dans le câble de base.
329 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bien là, il ne faut pas mélanger le monde analogique et le monde numérique. La politique n'est pas encore sortie. C'est toujours une base de discussion.
330 Mais en effet, s'il y a 20 services anglais, il devrait y en avoir un minimum de deux. On n'encourage pas le minimum, par contre, dans cette politique. Mais c'est une approche qui va au moins faire face à la situation.
331 L'ACFO a fait les commentaires par écrit, et si vous avez d'autres commentaires... C'est intéressant, si on voit les questions qui sont proposées pour cette discussion, cette consultation. Est-ce que vous avez d'autres suggestions concernant le système de radiodiffusion, comment on peut améliorer l'accessibilité et la qualité des services?
332 Mme AUGER: Oui. Ä North Bay, il y a la radio communautaire de Nipissing qui avait déjà été sur les ondes. Par contre, ils ont eu de la difficulté parce que, bon, toujours manque de financement.
333 Mais aussi, la radio était en ondes à des temps... Par exemple, ils étaient en ondes pendant la nuit. Alors les gens n'écoutaient pas la radio. Les gens n'étaient même pas au courant que la radio communautaire existait parce qu'ils étaient en ondes à des temps qui n'étaient vraiment pas disponibles -- pas disponibles -- pas accessibles parce que les gens ne sont pas debout à cette heure-là.
334 Alors cela a posé des problèmes. Ils n'ont pas eu l'appui de la communauté parce que la communauté ne les a pas connus à cause de, justement, le temps qu'ils ont eu pour être en ondes.
335 Alors c'est une chose qui est quand même importante. Je comprends que quand une radio commence, elle n'est pas en ondes à 100 pour cent du temps et il faut trouver les sous pour le faire. Mais si notre radio communautaire pouvait être en ondes à des heures de pointe, je pense qu'il y aurait moins de difficulté à se mettre sur pied.
336 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous parlez de quelle radio communautaire précisément?
337 Mme AUGER: Radio communautaire de Nipissing.
338 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: De Nipissing.
339 Sur la question qu'on a proposée aussi, est-ce qu'on devrait adopter une approche différente dans la région d'Ottawa quand on parle de l'encouragement et de favoriser l'accès à un plus grand nombre de services francophones? Est-ce qu'on devrait prendre une approche différente dans la région d'Ottawa? C'est une question qu'on a proposée.
340 Mme AUGER: Je ne suis pas vraiment au courant. Je ne peux pas dire qu'est-ce que vous devriez faire à Ottawa parce que je ne suis pas au courant de qu'est-ce qui se fait déjà. Alors je me sens un peu mal à l'aise de faire des commentaires quand je ne suis pas vraiment au courant de qu'est-ce qui se passe.
341 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ça va. C'est juste que si on... Je vois que vous avez un portrait très clair de qu'est-ce qui se passe ici et c'est primordial pour vous qu'on adresse cette situation-là.
342 On a discuté beaucoup sur Radio-Canada tantôt. Est-ce que vous avez des commentaires sur le rôle de Radio-Canada en région en termes de services pour les francophones?
343 Mme AUGER: Je pense que Radio-Canada est d'une qualité exceptionnelle. Je n'ai aucune plainte. Je crois que c'est accessible à tout le monde, dans mon district, toujours. Non, c'est très bien.
344 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors pour vous, si on adresse l'aspect de services spécialisés, c'est une étape de base qu'on devrait faire.
345 Mme AUGER: Oui.
346 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Juste un petit mot aussi. Vous avez mentionné la décision sur TFO. On ne se penchera pas sur cette décision aujourd'hui. Mais c'est juste pour dire qu'en effet, comme vous le savez, le TFO est, en effet, disponible au Québec. Ce qu'on a décidé, c'est que ce n'est pas obligatoire.
347 Mme AUGER: Oui, mais ça devrait l'être.
348 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Alors si vous pourriez rester, -- Mme Roy est toujours avec nous aussi -- on va entendre la prochaine présentation et on peut peut-être revenir et faire des commentaires sur les autres présentations et aussi poser d'autres questions.
349 Madame Cloutier va maintenant présenter notre prochain intervenant.
350 Mme CLOUTIER: M. Gratien Allaire de l'Université Laurentienne est avec nous. On vous donne la parole.
INTERVENTION / INTERVENTION
351 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour, Monsieur Allaire. Bienvenue.
352 M. ALLAIRE: Bonjour. Merci de me donner la possibilité de m'adresser au CRTC par votre intermédiaire.
353 La qualité que je me donne pour me présenter ici est comme quelqu'un qui connaît bien la francophonie canadienne d'un bout à l'autre du pays. Peut-être moins toutes les technicalités au niveau des médias, mais certainement, les services que les médias peuvent rendre au niveau des communautés comme telles.
354 En ce qui regarde la consultation actuelle, je vais probablement déborder ce qu'est le mandat ou enfin, ce qui est prévu comme le mandat, c'est-à-dire la disponibilité et la qualité des services de radiodiffusion en langue française dans les communautés.
355 On peut penser en termes de diffusion, en termes d'émission et de réception, mais je pense qu'il faut qu'on pense également en termes de production, c'est-à-dire de faire en sorte qu'on arrive à des médias qui représentent les communautés, qui sont à l'image des communautés.
356 Je vais faire attention parce que je ne voudrais pas qu'on l'interprète comme étant une volonté de régionalisation à outrance. Bien au contraire. Je pense qu'on doit voir le rôle des médias comme étant possiblement à trois étages, si vous me permettez l'expression.
357 Ä l'image des communautés, ça veut dire que ça doit refléter des régions, ça doit refléter le pays et ça doit -- la province, le pays.
358 Et puis il y a un quatrième étage qui doit être là. En fait, ça doit aussi amener le niveau international, et à mon avis, ça va dans les deux sens. Ce n'est pas seulement d'apporter la bonne nouvelle de l'extérieur vers la région mais d'apporter la région vers l'extérieur aussi. C'est cette dimension-là, je pense, à laquelle il faut faire attention.
359 Je vais rajouter, avant d'aller un peu plus loin, je vais ajouter une autre dimension au discours ou à la place actuelle des médias.
360 Il me semble qu'on est en train de passer à travers un changement de culture extrêmement important qui se fait au niveau des médias par l'avance numérique par rapport à l'analogique. Mais ça, c'est au niveau purement technique.
361 Je pense qu'au niveau de la culture comme telle, ce que les jeunes sont en train de nous dire, c'est la culture que vous nous proposez, ce n'est pas toujours celle qu'on veut. La culture que vous nous proposez nous, on a envie de s'en servir, mais comme vous l'avez. On veut s'en servir, on veut l'adapter.
362 Donc, ne me demandez pas de donner plus de substance à ça, c'est plus une intuition qu'autre chose, pour avoir essayé de suivre des jeunes pendant un bon bout de temps puis d'avoir un peu réussi mais un peu beaucoup pas réussi à les suivre, justement parce qu'ils sont en train de penser à une autre culture. Et je pense que si les médias actuels, les médias futurs ne permettent pas à cette culture-là d'éclore dans un contexte de francophonie, ce ne sera pas une culture de souche francophone, ça va être une culture de souche anglophone. Elle peut être de souche francophone avec un inspiration anglophone, et je pense que c'est ce que ça va être. C'est ce mélange auquel je pense qu'il faut faire attention.
363 Mon point de référence, c'est le changement culturel des années 60 dans le nord de l'Ontario, les changements culturels des années 70 qui étaient de souche francophone avec une inspiration de contre-culture américaine, qui a donné des Robert Paquette, qui a donné tout le grand mouvement de canaux, qui a donné l'éclosion culturelle. En fait, à mon avis, qui a donné la culture franco-ontarienne actuelle.
364 C'est cette partie-là, je pense, à laquelle il faut faire attention. Je ne suis pas en mesure -- je ne serais pas en mesure de dire, voici comment ça va se passer, parce que ce n'est pas moi qui va la bâtir. Ce sont des jeunes qui vont la bâtir, et il me semble que les médias doivent être en mesure d'appuyer ce mouvement-là. Ils doivent être en mesure de faire en sorte que ce mouvement-là prenne sa force, sa richesse dans la culture francophone et non pas seulement dans le rêve et puis dans des mouvements culturels des jeunes actuels.
365 On peut essayer de les nier les mouvements. On peut dire, ça n'a pas de bon sens, ça n'a pas d'allure. Ça ne changera pas grand-chose. Ce qu'on peut essayer de faire, c'est de faire en sorte qu'ils aient une pertinence dans la francophonie chez les jeunes francophones. C'est en fait ce que j'aimerais voir.
366 Donc les médias, dans leur ensemble, à mon avis, doivent refléter tous ces mouvements-là, doivent refléter les communautés au niveau régional, au niveau provincial et au niveau du pays.
367 Pour commenter très rapidement sur Radio-Canada. Je pense que Radio-Canada fait un très bon travail au niveau de l'ensemble du pays pour apporter la connaissance -- en français, en tout cas -- pour apporter la connaissance de ce qu'est le Québec vers l'extérieur, mais un pas très bon travail pour amener les communautés extérieures vers le Québec, pour les faire connaître au Québec.
368 Et c'est pour une raison très simple. La structure de Radio-Canada est chargée lourdement du côté de Montréal. C'est compréhensible, c'est là qu'est le marché. Dans la loi du marché actuel, c'est comme ça. Il y a d'autres connotations culturelles qui entrent en ligne de compte, mais simplement, les préoccupations commerciales sont là.
369 Il me semble que dans ce domaine-là, le CRTC peut jouer un rôle en disant, il doit y avoir davantage qui vient de l'extérieur. Et ce n'est pas seulement du côté de Radio-Canada, c'est aussi du côté de TVA. J'ai l'impression que la décision du CRTC par rapport à TVA, TVA prend beaucoup de temps à la mettre en place, à faire en sorte que les communautés de l'extérieur du Québec paraissent au Québec, paraissent exister au Québec. Je n'ai pas l'impression que ça fonctionne très bien actuellement.
370 Cela m'amène, finalement, au point principal de ce que je veux présenter. Il me semble que la politique du CRTC doit faire en sorte que l'on puisse, que les gouvernements, que les grandes chaînes, que Radio-Canada, que les chaînes de câblodistribution, que les serveurs Internet favorisent la production au niveau local. Une production qui va permettre d'amener le point de vue du nord de l'Ontario, le point de vue de l'Alberta, celui de la Colombie-Britannique, celui de l'Acadie, celui du bout de la péninsule de la Nouvelle-Écosse, dans le bout de Ste-Anne. Permettre de l'amener au niveau du pays de façon à ce que les communautés francophones se connaissent d'un bout à l'autre du pays, mais également, que les communautés francophones soient connues à la communauté la plus grande, qui est celle du Québec.
371 Cela est, il me semble, la mission. Je pense qu'on doit parler de mission. C'est la mission des grands réseaux de faire ça dans un pays comme le nôtre, qui se dit bilingue, qui se dit multiculturel, qui met l'accent sur la culture.
372 La présentation des communautés à l'extérieur du Québec, leur présentation aux autres communautés ou au Québec, ça ne se passe pas seulement par les bulletins de nouvelles. C'est probablement la pire place pour le faire passer parce que les bulletins de nouvelles, par définition, ont tendance à faire ressortir les problèmes.
373 Donc, pour les gens du Québec, on est des gens qui sont en train de s'assimiler. C'est généralement ce qui se passe. On est des gens qui avons de la misère. On est des gens qui, à chaque jour, sont en train de se battre pour le drapeau, alors que ce n'est pas juste. Ce sont des communautés qui vivent, qui ont des problèmes -- en fait, je ferais le tour du Québec puis j'en trouverais un bon paquet de problèmes aussi -- mais qui ont une qualité de vie importante qui ressort.
374 Lorsque l'on parle de téléromans, lorsque l'on parle de séries télévisées, j'en n'ai pas vu de séries télévisées sur les francophones de Toronto ou sur ceux du nord de l'Ontario ou sur ceux du nord de l'Alberta. J'en n'ai pas vu. Il n'y a pas personne qui en produit.
375 Pourquoi on n'en produit pas? Parce que les producteurs des régions s'en vont à Montréal, puis une fois rendus à Montréal, pour être écoutés, pour être entendus, ils vont produire des machins qui sont pour Montréal. Ou ils s'en vont à Toronto pour produire en anglais.
376 Donc, la politique - les politiques ou la recommandation, c'est la deuxième partie du mandat du CRTC vis-à-vis des politiques canadiennes. C'est, il me semble, de favoriser cette expression-là. Ça ne revient pas nécessairement à Radio-Canada mais ça revient aussi à Radio-Canada de le faire. Ça ne revient pas nécessairement à TVA de le faire, mais ça revient aussi à TVA de le faire.
377 Et puis dans le monde numérique qui va être le nôtre, dans le monde de l'Internet qui va être le nôtre, c'est l'occasion absolument fabuleuse de permettre ce genre de chose-là, mais il faut des politiques qui vont permettre de le faire.
378 Est-ce que ce sont des politiques qui visent à augmenter les proportions francophones dans les distributions? Peut-être. Certainement.
379 Est-ce que ce sont des politiques qui vont plutôt permettre à des producteurs dans les milieux de se développer, de s'épanouir, de faire des produits, de rester dans leur milieu puis de représenter leur milieu au reste? Ce serait mon approche préférée.
380 Ça veut dire des sous? Oui, ça veut toujours dire des sous. Est-ce que ce sont les chaînes privées qui devraient les fournir? Ä mon avis, elles devraient faire leur part. De quelle façon le CRTC peut favoriser ça? Je ne le sais pas, parce que c'est vraiment de l'intervention au niveau de l'entreprise privée. Mais n'importe quelle politique du CRTC est de l'intervention au niveau de l'entreprise privée.
381 Est-ce que le gouvernement canadien seul doit faire ça? Non. Est-ce que seul le Patrimoine canadien doit faire ça? Non. L'ensemble du gouvernement canadien doit certainement participer. S'il s'agit de politiques qui visent à dire, de la même façon qu'on l'a fait au niveau de l'éducation et puis des langues, qui visent à ce que le gouvernement provincial transfère aux provinces des montants d'argent que les provinces vont égaler ou augmenter de façon à faire de la production francophone au niveau des communautés francophones, pourquoi pas.
382 Les provinces doivent aussi prendre leurs responsabilités. Elles se sont battues pendant longtemps pour dire que le domaine des communications était aussi le leur, donc elles doivent faire leur part.
383 Si j'avais une recommandation, ce serait celle-là: Que le CRTC recommande au gouvernement qu'il y ait des ententes avec les provinces à l'effet qu'on favorise la production locale. Et ça ne s'applique pas simplement aux francophones dans ce cas-là. Ça s'applique à tout le monde. Mais connaissant la créativité des francophones, je sais qu'ils en profiteraient davantage. Merci.
384 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. C'est une description d'une mission éloquente et une discussion éloquente dans le même sens. C'est très clair.
385 Je pense qu'on pourrait élaborer un peu sur certains de vos propos. Je dois aussi dire que la mission que vous décrivez a vraiment influencer les décisions récentes du CRTC, si je puis dire ça, un peu "wave the flag", comme on dit.
386 Mais en toute sincérité, la décision sur une nouvelle politique de la télévision, pour la première fois, a indiqué que les productions régionales seront les programmes prioritaires pour avoir les crédits de contenu canadien dans les heures de grande écoute.
387 La décision sur SRC, comme vous le savez, a certainement, certainement proposé une action régionale pour Radio-Canada côté anglais, côté français, et on a supporté les efforts de Radio-Canada elle-même de faire plus de programmation, productions en région et pas juste des nouvelles, mais aussi des productions documentaires, des productions de fiction.
388 Mais vous soulignez les défis à l'intérieur de cette mission et cette vision. Un défi dont je suis très au courant, étant donné que j'ai passé 17 ans de ma vie avec l'Office national du film du Canada où on a fait des efforts très importants en ces termes-là. Je suis au courant aussi des défis de faire une production régionale en français partout au Canada. Il faut en mettre de l'argent, mais il faut aussi mettre de la volonté de le faire.
389 Mais si vous étiez à notre place -- et je vais vous pousser un peu là-dessus. Vous avez dit que vous ne savez pas ce qu'on doit faire, mais je ne suis pas convaincue que vous n'avez pas d'idées là-dessus.
390 Quelle est la meilleure façon de prendre cette mission en charge? Il y a toutes sortes de choses qu'on peut faire. Vous avez mentionné, et vous avez complètement raison, que c'est un partenariat entre des joueurs; le gouvernement, les agences du gouvernement comme Téléfilm, comme l'Office, comme Radio-Canada, le secteur privé, le CRTC.
391 Le CRTC maintenant, quelles sont les étapes qu'on devrait prendre pour vraiment faire en sorte que oui, la disponibilité, mais on mentionne aussi la qualité des services, soient améliorées?
392 M. ALLAIRE: Je ne pense pas qu'il y ait une seule réponse à cette question-là et je sais bien que vous en êtes très consciente.
393 Je pense qu'il y a certainement... Bon, ce que je disais tantôt au niveau d'ententes fédérales-provinciales à ce sujet-là, je pense que c'est certainement une avenue à poursuivre. C'est probablement l'une des plus difficiles actuellement.
394 Mais au niveau du CRTC, une réglementation au niveau des contenus. Que ce ne soit pas seulement une réglementation qui dit contenu francophone, mais qui dit un pourcentage de contenu régional.
395 Vous avez indiqué des orientations dans ce sens-là. Je peux comprendre qu'en termes politique, c'est toujours un peu difficile d'aller un peu plus vite que le courant. Mais je pense que l'indication d'intentions précises du côté d'une mission justement permet aux entreprises privées, aux entreprises publiques de s'orienter puis de savoir qu'est-ce qui risque de leur donner des sous ou de ne pas leur en donner. Les câblodistributeurs ne vivent pas que de leurs revenus privés. Ils vivent beaucoup aussi d'autres revenus qui sont parfois des revenus gouvernementaux et ça en fait partie.
396 Il y a peut-être un autre élément qui, à mon avis, jouerait un rôle considérable. Je ne suis pas trop sûr quelles sont les étapes pour y arriver, mais je suis assez convaincu du résultat.
397 Lorsque je parle de productions régionales, il ne s'agit pas seulement de dire, bon, on va faire de la production régionale. Je pense qu'il faut réussir à favoriser l'établissement de communautés artistiques de production dans les régions de façon à ce que les créateurs qui sont là -- créateurs dans le sens très large du terme -- les créateurs qui sont là, ou les créatrices, se retrouvent dans un milieu qui les favorisent, qui leur permet de s'épanouir et puis d'atteindre la qualité qui leur permet de concurrencer les autres.
398 C'est bien que Robert Marinier se retrouve à Montréal, mais Robert Marinier à Montréal va venir ici aider à la préparation de créateurs au niveau du théâtre, au niveau des médias, principalement au niveau du théâtre, mais il va retourner à Montréal. Et les personnes qui risquent d'être formées ou qui vont être formées par la visite de Robert Marinier ou de Jean-Marc Dalpé, ces personnes-là risquent de se retrouver à Toronto puis à Montréal. Une fois rendus là, ils vont représenter Sudbury, ils vont représenter la région, ils vont avoir une connotation de région jusqu'où et jusqu'à quand et de quelle façon.
399 Attention, ce n'est pas du régionalisme fermé dont je parle. Certainement pas. Pour moi, le régionalisme, cette création régionale-là est une façon de dépasser également la région puis d'arriver à l'universel, ce qui est l'objectif de toute création artistique. On veut bien atteindre un public mais on veut atteindre un public le plus grand possible, le plus large possible.
400 Donc, c'est de favoriser l'éclosion de ces communautés-là. Est-ce que c'est par l'investissement dans des programmes de formation? Comme universitaire et ancien administrateur universitaire, je dirais certainement oui. Ça passe par des ententes fédérales-provinciales là aussi en éducation.
401 Il y a des programmes qui sont en place actuellement qui vont former des créateurs, qui vont former des producteurs mais des producteurs qui risquent de se retrouver à Montréal ou à Toronto ou à Edmonton ou à Vancouver plutôt que de rester à Sudbury.
402 Les moyens numériques permettent de produire à Sudbury et puis de diffuser sans aucun problème partout. C'est ça, je pense, qui est une des avenues.
403 Ça reste un peu rêveur, je l'admets facilement. Mais je pense qu'il faut partir d'un rêve comme ça à un moment donné et dire, bon, voilà, on va avoir des productions qui ont leurs sources au niveau de la région et qui sont de qualité, qui deviennent de qualité. Il faut un bassin quand même assez important.
404 Il y a je ne sais pas combien de créateurs à Montréal pour les quelques-uns qui réussissent à avoir ce qu'on considère comme étant de la qualité radio-canadienne ou encore, un autre type de qualité qui est TVAsienne ou un autre type de qualité qui est TQSienne. Puis on n'a pas parlé de tous ces créateurs qui, à Montréal, travaillent au niveau de l'animation, de l'animation classique, au niveau de la création artistique de toutes les sortes.
405 C'est rêver de créer un milieu comme ça ici? Peut-être. Certainement pas aussi riche que celui de Montréal ou celui de Toronto, mais certainement, un milieu qui a plusieurs dimensions et qui a un nombre important d'artistes.
406 Il y a un programme d'animation classique à Elliott Lake qui peut produire. Il y a un programme qui est en train de se mettre en place à la Laurentienne. Il y a un programme à Cambrian. Le Collège Boréal serait certainement prêt à embarquer dans ce genre d'aventure-là.
407 Mais ça n'aura pas de succès, ou en tout cas, de succès important, à moins que ces personnes-là puissent trouver à Sudbury même, ou enfin, dans leur région, les moyens d'un échange artistique important, d'une communauté artistique, d'une communauté de création.
408 Je ne sais pas si j'ai répondu à votre question. Il y a certainement d'autres moyens beaucoup plus pratiques, mais je pense qu'avant d'arriver à des moyens purement pratiques, je pense qu'il faut rêver.
409 Il y a un organisme qui s'appelle Fednor qui peut certainement servir à appuyer cette communauté-là, en autant qu'on lui donne un mandat beaucoup plus large. Je ne dis pas que Fednor se perçoit comme étant simplement ça, mais il a surtout servi actuellement au développement des entreprises. Des entreprises artistiques, ça existe. Le développement du produit artistique, je pense que ça peut passer par là aussi.
410 Et si on dit à ces agences qui sont déjà en place, au-delà de Patrimoine canadien, dans le cadre de l'article 41 de la Loi révisée des langues officielles, si on dit, vous avez un mandat qui dépasse, qui touche la culture -- parce que c'est un des points qui va être l'un des plus importants.
411 J'ai toujours peur des réglementations, je dois le dire aussi. Mais à un moment donné, il faut en avoir.
412 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On est d'accord.
--- Rires / Laughter
413 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais en effet, c'est le défi du CRTC, c'est de juste balance, de supporter le côté création sur le long terme aussi. C'est important qu'on regarde l'avenir.
414 Vous avez touché sur les points de base, je pense, dans la discussion, que ce n'est pas simple, mais aussi, il faut non seulement rêver, mais il faut prendre l'action. Je pense qu'en effet, on a fait des étapes récemment qui sont très importantes.
415 Il y a une autre étape qui s'en vient. Le CRTC va rendre sa décision bientôt sur les nouveaux services spécialisés. Là-dedans, il y aura certainement les services francophones qui sont les autres façons de faire en sorte que la création, ce n'est pas juste produit mais aussi disponible.
416 Là, on vient à la question de la distribution. Est-ce que vous avez des recommandations en particulier sur le rôle des câblodistributeurs dans ce pays, vis-à-vis votre mission de production qui reflète bien les aspects régionaux du Canada?
417 M. ALLAIRE: Les câblodistributeurs, dans un contexte comme celui-là, ont deux rôles importants. Le premier, c'est de distribuer le produit. Je pense que ça, c'est leur rôle principal. Ça peut comprendre Télé Québec à l'extérieur du Québec et puis TFO au Québec.
418 Ici, il y a actuellement les moyens de faire connaître les communautés de l'extérieur du Québec au Québec, c'est TFO. Et si c'est un optionnel, je pense que ça na marche pas. Je pense que TVA n'est pas toujours un optionnel et puis Radio-Canada ne l'est absolument pas. Ça c'est une première.
419 La deuxième, c'est que ces câblodistributeurs-là doivent investir dans les régions. Ils doivent prendre le risque de productions qui, à leur avis, ne passeront pas la barre mais qui peuvent être distribuées beaucoup plus facilement dans les régions.
420 Là encore, il y a l'avance numérique qui n'est pas aussi rapide qu'on aimerait. La distribution par Internet, j'ai l'impression qu'on a, d'après ce que j'ai lu, en tout cas, dans le Star il y a une couple de jours, on en met beaucoup actuellement. J'ai l'impression que ça va être plus lent que ce qu'on dit.
421 Ça va favoriser la distribution de productions locales au niveau local. Donc un étagement des services puis un étagement de la distribution des productions locales devraient favoriser la production locale et puis l'émergence de ces données-là.
422 Mais d'ici là, les câblodistributeurs doivent avoir... Complètement idéaliste, les câblodistributeurs doivent se donner une mission de favoriser ça. Complètement réaliste, on doit leur dire vous devez le faire.
423 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Déjà, ils sont obligés de contribuer au Fonds de production canadien, comme vous le savez, et ils peuvent aussi, dans certaines classes de distribution, faire une contribution à la programmation de communauté, à la télévision communautaire.
424 Je pense que là, on va arrêter et peut-être revenir un peu après.
425 M. ALLAIRE: Si vous me permettez une dernière remarque.
426 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, certainement.
427 M. ALLAIRE: La radio et la télé communautaires ont, à ce niveau-là, probablement des rôles beaucoup plus importants que ce qu'on veut leur accorder.
428 J'étais dernièrement dans le bout de Ste-Anne-Pointe-de-l'Église en Nouvelle-Écosse et ce qu'on m'a fait remarquer, un de mes collègues a dit, tu dois écouter la radio communautaire ici. Pourquoi pas? La langue est importante. Ah bon, okay.
429 On a tourné à la radio communautaire et il a dit, tu n'as pas l'impression d'être en Louisiane? Oui, en partie. On était à Ste-Anne. Une radio communautaire qui utilisait la langue du coin, qui n'est pas nécessairement la langue radio-canadienne, loin de là, mais qui atteint son public, qui empêche que son public passe à la télé puis à la radio anglaise. Ce qui fait que, si je reviens au changement de culture, qui va dans le sens du changement de culture puis qui va peut-être refléter davantage les jeunes qu'on a puis les jeunes qui sont en train de s'en venir.
430 Donc, il me semble -- puis ça, c'est la fonction du CRTC, de favoriser véritablement l'éclosion de la radio communautaire. La télé communautaire, c'est un peu plus compliqué. Mais certainement, la radio communautaire, actuellement, a un rôle important. Si on pense dans le Nord, dans le Grand-Nord, la radio communautaire qui est là, qui est trilingue, elle a aussi un rôle considérable pour transmettre l'idéal régional -- pas régional étroit mais de communication entre les communautés puis de réflexion de ce qu'une communauté est. Voilà. Merci.
431 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. On peut peut-être revenir si vous avez des questions ou des commentaires.
432 Est-ce que vous avez des commentaires sur ce qu'on vient de discuter, Madame Auger et Madame Roy? Est-ce que vous avez d'autres commentaires. Non.
433 Alors on va passer à la prochaine intervenante.
434 Mme CLOUTIER: Madame Beauchamp, est-ce que vous voulez participer à la discussion?
435 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Allez-y, s'il vous plaît.
INTERVENTION / INTERVENTION
436 Mme BEAUCHAMP: Bonjour. Je suis Liliane Beauchamp. Je suis née dans cette communauté de Sudbury. J'ai toujours oeuvré ici, mais de plus, j'ai oeuvré au niveau provincial national dans plusieurs organismes, en éducation, en socio-communautaire, etc. Présentement, je suis avec les hôpitaux. Alors, c'est toute une expérience diversifiée, avec tous les problèmes qu'on puisse avoir aujourd'hui.
437 J'endosse fortement... Je ne suis pas venue préparée. Je suis venue juste parce que je passais et j'ai vu votre annonce. Mais je l'avais d'ailleurs vue avant. Je ne suis pas venue préparée avec aucun texte. Je voulais simplement vous dire du fond du coeur.
438 Ça fait plusieurs fois que nous sommes consultés à Sudbury pour la radio et la télé. J'endosse fortement les propos de Gratien Allaire que vous venez d'entendre et les quelques propos, quand je suis arrivée, de madame sur le dossier TFO. Je pense que c'est obligatoire qu'on puisse endosser ce dossier-là pour la survie des francophones.
439 Je vais simplement vous dire du haut de ma pensée ce que je pense comme auditrice fidèle de Radio-Canada et de la télé et de la radio.
440 D'abord, j'écoute principalement Le Téléjournal, parce qu'autrement, je fais du bénévolat toute la journée, je n'ai pas le temps de regarder la télé.
441 Mais je trouve que, comme M. Allaire disait, c'est trop orienté vers Montréal et on aimerait beaucoup entendre parler nous aussi des francophones de Edmonton, de Calgary, de Vancouver, des communautés éloignées plutôt qu'entendre parler, pendant Le Téléjournal, pendant des fois de sept à huit minutes sur le maire Bourque et sur ses élections au Québec. On veut bien savoir que le maire Bourque va être élu à Montréal, mais à part ça, connaître toutes ses péripéties puis tout ce qui va avec son partie, ça nous intéresse très peu.
442 Alors c'est là que parfois, souvent, les jeunes décrochent et s'en vont aux postes anglais parce que ce n'est pas de leur... Et même nous, les adultes, ça nous tanne un peu d'entendre tout ça.
443 Je pense que c'est important -- et on serait surpris quand on va dans des congrès au Québec et qu'on rencontre des Québécois qui sont tout à fait surpris qu'on vient de l'Ontario ou qu'on vient de Calgary ou qu'on vient de Vancouver et que l'on parle français dans ces communautés-là. Pour eux, c'est une révélation complète d'entendre parler des autres communautés qui existent et qui vivent en français ailleurs qu'à Montréal.
444 Alors comme Gratien Allaire disait, ce serait très important de faire le portrait de ces communautés-là extérieures pour le Québec, parce qu'en fait, c'est le berceau de la francophonie puis on y tient, mais ils ne nous connaissent pas. Les Québécois ne nous connaissent pas. Ils connaissent beaucoup plus Old Orchard et puis la Floride qu'ils connaissent les francophones qui vivent au Canada.
445 Alors c'est un point sur lequel j'aimerais bien que Radio-Canada et le CRTC exigent qu'il y ait plus de créativité.
446 Gratien mentionnait Robert Marinier. Nous avons des talents, comme Linda Sargini, qui fait vedette à Montréal et tout ça. Elle est native de Sudbury. Elle est d'ici. Mais on ne voit jamais le portait de ces francophones-là vraiment dans une émission qui pourrait vraiment leur donner un appui, un encadrement. Et je suis certaine qu'il y en a à Vancouver et partout ailleurs de ces francophones-là qui vraiment se dirigent vers Montréal et vers Toronto pour continuer de pouvoir oeuvrer en français.
447 Ce qui parfois aussi nous agace quand on regarde, par exemple, Radio-Canada, c'est que souvent, on quitte le réseau pour faire des annonces publicitaires et ce sont des commerçants de la région de Montréal qui n'existent même pas dans nos communautés.
448 Alors encore là, les gens décrochent dans les communautés, parce que vraiment, ce n'est pas -- ça ne se rattache pas à ce qu'ils vivent dans leur communauté.
449 Alors je pense que Radio-Canada ou le CRTC a un rôle à jouer dans ce domaine-là, à savoir que ce qui est produit pour le national s'adresse bien au national et non pas... Que ce soit du régional. Que les annonces passent à travers à Montréal, à Québec, je suis bien d'accord. Mais que ce ne soit pas sur le réseau national pour nous, qui ne connectons pas du tout avec cette réalité-là.
450 Je vais vous faire un petit commentaire. Des fois, je regarde Le Babillard de Radio-Canada, puis il y a même des événements qui sont déjà finis, passés et qui paraissent encore au Babillard de Radio-Canada. C'est juste pour dire comment, des fois, c'est insignifiant. Mais nous, ça nous insulte un peu dans la communauté, qu'on regarde ça puis qu'on dit, bien, mon doux!, ils ont même... Pourtant, ils ont des employés là, puis il n'y a personne qui a vu que cet événement-là était fini puis qu'on mettre quelque chose à jour pour nous intéresser, pour garder notre intérêt à regarder Radio-Canada. Alors ce sont juste des petits renseignements.
451 Quant à la radio, bien je trouve que des fois, il y a des grandes améliorations à la radio. Mais encore là, je ne suis pas certaine combien les postes de radio investissent dans la formation de leurs annonceurs pour que leur langage soit plus approprié, plus intéressant que ce qu'il est. On remarque beaucoup que certains annonceurs ont du bégaiement tellement longtemps que parfois, on va dire, je vais tourner plutôt que d'écouter ça.
452 Alors c'est un peu pour contrer l'assimilation aussi qu'on écoute. C'est un outil parfait, Radio-Canada, et la télé et la radio, pour encourager les jeunes de se servir de ces moyens-là. Mais parfois, ce n'est pas à la hauteur des jeunes, et c'est vraiment là où ils décrochent.
453 Et je pourrais vous dire, comme Gratien vous l'a dit, il y a tellement de belles choses créatives qui se font dans les communautés qui ne sont jamais couvertes, ni par le réseau local, ni par le réseau national.
454 Je vous donne un exemple. Le concours de dessin des Caisses populaires, c'est un concours de dessin provincial. C'est quelque chose qui rassemble, qui sort la communauté pour venir voir ces choses-là. On ne voit jamais ça dans les bulletins de nouvelles, ni à la radio ni à la télé.
455 Vous allez me dire, c'est peut-être des petites choses très impertinentes, mais ce sont des choses que, comme utilisateurs réguliers, je suppose qu'il y en a beaucoup d'autres qui se sentent comme moi mais qui ne sont pas venus l'exprimer aujourd'hui.
456 Je vous remercie de nous avoir donné l'occasion de vous faire signe.
457 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est notre plaisir, Madame Beauchamp. On est très content que vous avez pris le temps de venir nous voir. Comme je l'ai dit au début, vos commentaires seront transcrits et seront sur le dossier public. Et comme je l'ai mentionné à la journaliste tantôt, comme c'était le cas dans la consultation de Radio-Canada, vos commentaires entrent certainement à l'intérieur de nos décisions, même les petits détails, qui sont souvent les plus intéressants et qui donnent le portait exact de ce qui se passe. Merci.
458 Madame De Tilly.
INTERVENTION / INTERVENTION
459 Mme NOöL-De TILLY: Je me présente. Je suis Estelle Noël-De Tilly, une fidèle auditrice de Radio-Canada depuis longtemps.
460 Je seconde tout ce que Liliane Beauchamp vient de dire. J'ai autre chose aussi à ajouter. L'expérience de Liliane est bien plus vaste que la mienne, mais enfin, j'apporte la mienne.
461 D'abord, plusieurs items. Quand j'écoute Radio-Canada RDI et que j'entends le Québec et le Canada anglais, c'est effrayant ce que ça me fait. Et je ne suis pas la seule.
462 Je ne vois pas pourquoi on dit le Canada anglais, parce que du même coup, ça m'exclut automatiquement parce que je suis canadienne française d'abord. On ne dit pas le Québec français et le Canada anglais. Pourquoi alors est-ce qu'il faut ajouter au Canada cette dimension linguistique qui ne reflète pas, d'ailleurs, en totalité la vérité de la situation.
463 Et parce que, c'est vrai, pour ajouter aussi, j'arrive d'un voyage de trois semaines en France. On s'est déplacé dans plusieurs villes, le nord, le sud, l'est et l'ouest, et le centre. Les gens me disaient, vous avez un autre accent. Oui, je dis, je suis de l'Ontario. Ah bon, vous n'êtes pas québécois? Non. Mais vous parlez français en Ontario? J'ai dit, on parle français partout au Canada. Pas toujours avec la même proportion de population, mais quand même. Ah bon, bien ce n'est pas l'image qu'on reçoit du Canada.
464 Eux, ils reçoivent RDI que je pouvais capter à certains endroits en France et puis ces choses-là. Il m'est arrivé quelquefois d'entendre ça.
465 Alors ça revient un peu, pour ce qui est de la dimension canadienne, c'est vrai et ça manque beaucoup et Radio-Canada en est responsable par le fait qu'il permet à ses annonceurs d'employer des termes pareils.
466 Vous avez une émission le matin avec Marie-France Bazeau, très intéressante, très éducative. Mais une émission que j'écoute très souvent parce qu'elle m'apprend un tas de choses.
467 Sauf qu'on a l'impression que c'est une émission qui s'applique aux Québécois parce qu'il est très rare qu'on interview des gens du reste du pays. Oh, il y a beaucoup d'Européens qui passent sur son émission et très souvent, quand eux se mettent à parler du français ou tout ça et qu'ils envoient dans leurs paroles, dans ce qu'ils disent comme quoi il n'y a que du français au Québec, je ne l'ai à peu près jamais entendue rectifier la situation et leur dire que, non, non, non, il n'y a pas que des français au Québec, il y en a partout au Canada et que cette émission, elle est pour la dimension canadienne.
468 Alors je trouve que quand une émission se veut à l'échelle nationale, elle devrait refléter la dimension nationale parce qu'il est très important que les francophones, par exemple, de Port-aux-Basques entendent parler des francophones de Vancouver et vice-versa, et du nord au sud et de l'est à l'ouest.
469 Alors si vous voulez que l'émission soit québécoise, gardez-là chez-vous au Québec. Mais si vous la voulez à l'échelle nationale, eh bien, voyez à ce que son contenu et contenant et tout reflètent vraiment cette dimension-là puisque vous la voulez ainsi. Alors c'est une chose. J'aime beaucoup apprendre ce qui se passe en France, en Belgique, en Suisse et tout, mais qu'elle s'applique aussi à nous d'abord.
470 Aussi, quand on parle d'une ville dans une émission au réseau national, j'aime beaucoup quand on oriente cette ville-là par rapport -- disons que c'est une ville au Québec, un petit village ou ces choses-là, mais qu'on l'identifie un peu. Qu'on l'oriente un peu soit par rapport à Montréal, à Québec ou sur la Côte Nord pour que nous qui écoutons cette nouvelle, on puisse s'associer davantage à cet élément historique qui se passe dans cette communauté-là.
471 Comme par exemple, quand on a parlé de là où on a enterré la dépouille mortelle de M. Trudeau, eh bien, ce n'est pas tout le monde qui sait que ce n'est pas loin de Montréal. Alors il me semble que quand une émission comme ça, un item comme ça passe au réseau national, on devrait, nous, la fixer davantage dans sa géographie, ce qui fait qu'à ce moment-là, on est capable de mieux visualiser la nouvelle qui nous arrive, qu'il s'agisse du Québec ou de n'importe quelle communauté.
472 D'ailleurs, j'ai déjà appelé en personne - j'ai déjà appelé aussi directement d'autres émissions par rapport à ça pour nous identifier.
473 Nous avons ici une chorale qui, après plusieurs années, a tourné un microsillon. Je ne sais pas pourquoi, mais il est à peu près impossible pour cette chorale-là de se faire entendre sur le réseau de CBOM ici. Pourtant, ce sont tous des gars de chez-nous, ce sont des gens qui ont fait leur marque, ce sont des gens dans la musique et ces choses-là. Pourquoi est-ce qu'ils n'arrivent pas à se faire entendre puis que nous on n'arrive pas à les entendre ici puisque c'est quelqu'un de la région?
474 Ils ont appelé, ils ont fait des contacts, ils ont donné des microsillons et tout ça, et pour toutes sortes de raisons techniques et je ne sais quoi, ça ne passe pas sur les ondes.
475 Alors si on veut que CBOM -- ce qu'il fait déjà beaucoup, d'ailleurs -- s'identifie encore à la communauté, bien c'est une autre dimension à ajouter à sa réalité.
476 Il y a aussi autre chose. Quand CBOM, avec son équipe, part pour se déplacer -- parce que maintenant, en Ontario, c'est très très grand -- et qu'ils arrivent dans des communautés et là, Radio-Canada prend une forme vivante, animée, que les gens de la communauté, que nos écoles secondaires dans ces coins-là peuvent dire, ah bon, c'est lui un tel, c'est lui un tel, c'est lui un tel. C'est de ça qu'il a l'air. Il vient chez-nous, il quitte Sudbury, il s'en vient chez-nous dans notre école secondaire, alors là, Radio-Canada prend une force très animée, très vivante. Et là, ces jeunes-là, après, ça les intéresse d'envoyer des communiqués des activités sociales qui se passent dans leur école parce qu'il sentent que puisque Radio-Canada est venue chez-eux, bien il y a un lien qui s'est établi. Ce n'est pas de l'anonymat, ce ne sont pas juste des voix, ce n'est pas juste un numéro à la radio.
477 Cela est très important, parce que vous prenez les francophones qui sont dans l'ouest de la province -- enfin, il y a bien des petites municipalités, ça leur fait très chaud au coeur. Mais ce n'est pas juste ça. Ça fait partie pour moi, comme auditeur et comme canadienne, ça fait partie de la responsabilité de Radio-Canada de se déplacer et d'aller dans ces régions-là.
478 Quand on vit à Montréal, c'est un peu facile de développer du nombrilisme. Je comprends pourquoi. J'y vais souvent à Montréal. C'est parce qu'il y a tellement, tellement de choses qui se passent là qu'on est -- ça suffit presque. Mais ce n'est pas ça Radio-Canada. C'est très important.
479 Alors la qualité de la langue aussi. Quand on entend des gens qui parlent en ondes -- et je parle des annonceurs et ces choses-là -- et qui, à certains mots, certains adjectifs ou certaines tournures de phrase qui reviennent, c'est parce qu'il y a une pauvreté de langage. Eh bien, s'il y a une pauvreté de langage, alors c'est aux patrons à voir à former davantage leurs employés et puis à leur donner de meilleurs outils et tout ça parce que c'est le reflet de ce que nous sommes.
480 Alors moi, jusqu'à il n'y a pas très longtemps, j'étais occupée à la maison et puis je me disais, est-ce que j'y vais, est-ce que j'y vais. J'ai dit oui, j'y vais. Ça finit là. J'ai des choses à dire. Enfin, c'est ça. J'en aurais d'autres, mais je pense que ça suffit pour le moment, parce que j'écris souvent des petits mots.
481 En tous les cas, ce que je veux que vous reteniez -- en tout cas, que moi je trouve est important dans ce que je viens de dire et ce qui est essentiel, c'est que je ne veux plus entendre les mots "Canada anglais" sur les ondes de Radio-Canada. C'est une insulte que Radio-Canada fait à tous nous autres qui sommes à l'extérieur.
482 Le Québec n'est pas plus français que le Canada est anglais. Il est bilingue, chacun dans sa dimension et on doit nous respecter nous autres, les francophones qui sont à l'extérieur du Québec.
483 Et puis Radio-Canada se doit de mieux renseigner les Français, les Suisses, les Belges, les gens de l'Afrique française aussi ce que c'est que le Canada, ce que c'est que le Québec et qu'il n'y a pas qu'au Québec qu'on parle français, mais partout au Canada. Merci. Bonjour.
484 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci Madame Noël-de Tilly. Je pense que vos commentaires sont très importants et ça fait un peu la suite des commentaires qu'on a reçus pendant les consultations concernant le renouvellement des licences de Radio-Canada.
485 Je suis certaine que vous êtes au courant de la décision -- et en effet, on a cité souvent les commentaires que des gens comme vous nous ont amenés pendant ces consultations en prenant nos décisions, les décisions qui, certainement, parmi d'autres, mettent l'accent sur la présence des francophones hors-Québec sur les ondes de Radio-Canada, télévision et radio. Et il y a des exigences précises en ces termes-là. Mais ça reste toujours un point très important que vous soulevez.
486 Si je peux me permettre d'aller juste un petit peu plus loin, Madame De Tilly et Madame Beauchamp, vous avez parlé surtout de Radio-Canada. Mais je voulais savoir, Mme Roy et Mme Auger parlent surtout avec le dossier de l'ACFO -- pas juste -- mais surtout de la distribution des services spécialisés sur la câblodistribution et sur satellite, si j'ai bien lu le dossier.
487 Si vous pouvez aller vers d'autres aspects du système de distribution que Radio-Canada, est-ce qu'ils ont la responsabilité aussi et qu'est-ce qu'on peut faire, d'après vous, pour améliorer, comme on l'a demandé dans le décret, la disponibilité et la qualité des services francophones pour les francophones à l'extérieur du Québec, à part du rôle de Radio-Canada.
488 En disant cela, je ne mets pas en doute ni à côté ce rôle primordial. Et vous l'avez décrit de façon très claire et avec beaucoup de passion.
489 Mais est-ce que vous avez des réflexions sur les autres aspects du système de radiodiffusion au Canada? Télévision, radio, les joueurs qui font la télévision commerciale, les joueurs qui font la radio communautaire, la distribution des services. Il y en aura beaucoup plus de services à l'avenir, incluant les services francophones, les services sur le sport, les services sur la culture, les services sur la santé, à titre d'exemple.
490 Alors est-ce que vous avez des suggestions comment on peut améliorer la disponibilité de ce genre de médias pour les francophones hors-Québec?
491 Mme NOöL-De TILLY: Si vous voulez que les gens vous saisissent, vous captent, vous voient, il faut que vous soyez présents. Il faut que la radio française soit présente. Il faut qu'elle soit présente dans nos écoles secondaires. Il faut qu'elle soit présente dans nos collèges, même dans nos écoles primaires. Ça, c'est essentiel pour que ça apporte une continuité, un éveil.
492 Nous, les parents... Moi, j'ai élevé une famille assez nombreuse. J'étais très aux aguets de tout ce qui était francophone dans ma maison et tout ça. Puis l'école aussi, d'ailleurs, faisait sa part. Ce n'est pas un reproche. Je n'ai rien à dire.
493 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il faut que ça continue. Et puis de plus en plus, parce que je remarque que dans un milieu où je vis, où il y a plus d'anglophones maintenant que de francophones et puis tout ça, il faut être encore plus aux aguets. Puis ça passe par la culture. Si vous voulez que ça touche, ça passe par la culture. Il faut que ça passe par les tripes, il faut que ça passe... Puis il faut que les jeunes aient une raison de se sentir fiers de parler français et tout ça.
494 Radio-Canada, l'an dernier ici, a mis -- on est allé chercher dans les écoles primaires des jeunes. Ils ont élaboré une formule assez intéressante, ce qui fait que les jeunes du primaire ont participé. C'est génial cette affaire-là. Alors cela a donné aux jeunes des outils puis savoir comment mieux s'exprimer puis tout ça.
495 C'est aussi important, quand il y a des activités et que Radio-Canada fait des dons, par exemple, pour supporter des artistes parce que la réalité économique des fois de certains milieux ne leur permet pas d'être capables de subventionner à 100 pour cent les frais qu'un artiste demande pour son spectacle. Il est très important que la radio fasse ça.
496 Il est très important que Radio-Canada, on la sente au niveau national, c'est-à-dire qu'elle nous réunisse avec les gens de l'Est et de l'Ouest. Nous, les Ontariens, on est vraiment au centre du pays. On ne se sent pas très loin des deux dimensions. Mais c'est tout à fait le contraire, par exemple, pour ceux de Vancouver qui se sentent souvent délaissés.
497 En tout cas, je reviens à votre question que c'est très important pour moi que la radio fasse partie - se déplace beaucoup. Puis le nord de l'Ontario et le nord du Québec, c'est un peu la même topographie, mais quand même, qu'elle se présente et soit dans le milieu. Si vous voulez que les jeunes collent à quelque chose, il faut qu'ils voient les gens, il faut qu'il les connaissent puis il faut -- ah bon, ils sont venus me voir, ils prennent du temps à préparer une émission chez-nous.
498 On en a eu quelques expériences qui ont été extraordinaires ici. Et puis nous aussi, c'est bon.
499 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup. Est-ce que vous avez d'autres commentaires? Madame Beauchamp.
500 Mme BEAUCHAMP: Seulement un commentaire au sujet des câblodistributeurs. Je pense que c'est là où vous adressez votre question.
501 Moi, selon moi, le CRTC devrait exiger aux câblodistributeurs de rendre leurs produits disponibles dans toutes les communautés, qu'elle soient de Chapleau ou de Sault-Ste-Marie ou de Pointe-de-l'Église au même prix et dans le même paquet que dans les autres.
502 Je pense, je ne suis pas certaine là, mais je pense qu'à un moment donné, il y a eu des câblodistributeurs qui offraient le produit en français au-delà du coût de ce qu'on demandait pour le coût minimal de ce produit-là, et si je me souviens bien, il y a des communautés plutôt petites et plutôt éloignées comme Chapleau, etc., qui n'avaient pas accès à ce même genre de services par le câblodistributeur que les grandes communautés avaient.
503 Alors il faut donc que le CRTC s'assure que les câblodistributeurs offrent le même service partout à tout le monde au même prix et que ça ne soit pas un coût additionnel parce que nous sommes francophones et que nous voulons telle et telle chose en français sur le câble.
504 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On sait que si on ajoute les services sur ce que vous dites de base, c'est-à-dire ce qui est obligatoire, le prix augmente. Est-ce qu'on est prêt à accepter de payer ce prix? On a discuté de ça tantôt. Il y a toujours cette balance qu'on doit faire. Je comprends très bien votre point, -- et on parle de ce qu'on a à ce moment-ci. Est-ce qu'on est prêt à payer ce coût augmenté pour avoir ces services-là?
505 Mme BEAUCHAMP: Je ne veux pas répondre pour tout le monde. Moi, le câble, ce n'est pas ma priorité, donc c'est difficile de répondre à cette question-là. Sauf que je trouve que dans le paquet de base, on devrait avoir le service francophone inclut dans le paquet de base. Et à ma connaissance, -- je ne sais pas si cela a changé, mais à ma connaissance, il y a quelques années, c'était au-delà du prix de base pour avoir les réseaux en français au travers le câble.
506 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Il y a certains réseaux, par contre, par la loi, qu'il faut qu'ils soient sur le service de base, c'est-à-dire Radio-Canada, à titre d'exemple, et les télévisions éducatives, si je comprends bien. Mais on parle aussi de TVA qui est maintenant aussi obligatoire partout au pays.
507 Alors, on fait des étapes, mais... On parle aussi d'un monde où il y a des services spécialisés existants et les services qui viendront qui auront aussi un impact important dans la mission que M. Allaire et la mission que Mme Noël décrivent aussi, c'est-à-dire la fierté de la langue, la culture. C'est très beau d'avoir ces services-là, mais il faut qu'ils soient disponibles. C'est ça un peu le dossier que vous nous apportez aussi, si j'ai bien compris.
508 On voit, le CRTC, un avenir assez important si on s'adresse aux nouvelles technologies qui nous donneront un choix. Il n'y aura pas cette limitation de nombre de canaux disponibles, alors on pourra avoir plus de services. Mais on propose une politique qui dit que même s'il y a plus de services, ça ne veut pas dire que ce seront juste des services en anglais. Il faut avoir un règlement qui dit qu'il y aura un minimum et on propose aussi qu'on doit aller plus loin.
509 Mais ce que je trouve important pour mes collègues et pour le dossier public, c'est de connaître la situation actuelle dans le sens que, vis-à-vis les règlements actuels, vis-à-vis ce qu'on reçoit et jusqu'à quel point -- et quels sont nos propos précis pour changer la situation déjà existante. Pour l'avenir, c'est important aussi, mais...
510 Je vois aussi qu'il y avait cet aspect que vous avez mentionné -- et Mme Auger l'a décrit très bien. C'est très différent dans les différents secteurs, villes, etc. Alors vous voulez avoir quelque chose qui est plus stable, si j'ai bien compris.
511 Est-ce que vous avez d'autres commentaires? Madame Roy.
512 Mme ROY: Oui, moi c'était juste pour ajouter, j'avais dit dans la présentation que le CRTC devrait obligatoirement abandonner le projet de sous-peser les marchés, donc qui est assez bilingue pour recevoir telle ou telle chose, et puis créer pour tous le même genre de paquet partout comme Mme Beauchamp disait tantôt.
513 Donc, si le package X que ton câble t'offre, bien le câble chez le voisin va offrir la même chose au même prix ou semblable, pas parce que chez-vous, il y a juste cinq pour cent de la population, donc ça, ça va aller dans un package qui est encore plus haut ou est-ce qu'on va devoir payer encore plus cher. Il faudrait qu'il y ait une norme et puis que la base soit la même partout, et puis dire, non, vous n'êtes pas assez bilingues ou oui, vous êtes assez... où il y a assez de francophones pour vous permettre d'avoir ces postes-là.
514 Mme BEAUCHAMP: En d'autres mots, il ne faut pas que ce soit le nombre qui justifie le service mais que quand le service est offert, il est offert partout, et que ça soit la discrétion des personnes qui s'abonnent au service mais qu'ils peuvent l'avoir dans leur communauté, qu'ils soient à Dubreuilville, cinq pour cent et à Sudbury, 30 pour cent, il n'y a pas de différence. Il faudrait qu'ils soient disponibles partout.
515 Mme NOöL-De TILLY: J'aimerais ajouter à ça, parce que ça nous donne l'impression que nous, les francophones hors-Québec, on est toujours une dimension monétaire qui prend le dessus sur la dimension culturelle. Ça ne devrait pas être comme ça quand il s'agit de langue. On a juste à penser tout ce qu'on vient de vivre dans les derniers jours et ce que le décès de M. Trudeau nous a rappelé à travers le pays. Je pense que cette dimension qu'il voulait apporter à notre pays, la dimension bilingue et tout ça, il faut que ça continue.
516 D'abord, les francophones dans les petites communautés, ils se sentent déjà assez loin. Il ne faut pas accentuer l'assimilation. Et puis pour moi, en tant que Canadienne, ça revient à la responsabilité de Radio-Canada. Peut-être que je me trompe, mais si oui, expliquez-moi. J'aimerais ça le comprendre.
517 Mme CLOUTIER: Quand vous parliez, Madame Roy et vous toutes, quand vous parliez des services francophones que vous aimeriez que les câblos distribuent, de quels services est-ce que vous parlez exactement? Est-ce que vous aviez des services en tête?
518 Mme ROY: Bien moi, j'avais mentionné plus tôt les services pour répondre à toutes les couches de la population. Donc, par exemple, ça prend des services pour les jeunes adultes et les adolescents style MusiquePlus. Ça ne fait pas l'affaire de tout le monde, mais c'est au moins les concentrer à avoir de la musique ne français.
519 Donc, il faut vraiment être en mesure d'aller rejoindre chaque cible de la communauté et de s'assurer que des services ciblant chacune de ces cibles-là soient disponibles partout.
520 Puis là, je prends l'exemple de MusiquePlus... Les jeunes enfants, la petite enfance est mieux desservie avec TFO. Il y a déjà des choses en masse. Mais bon, on tombe dans un "gap" pour les adolescents et les jeunes adultes.
521 Et puis ensuite de ça, on tombe dans un autre "gap" avec les retraités qui, s'ils n'ont pas les français, ils vont consommer en anglais. On ne veut pas les envoyer vers les téléromans américains. Donc il faut mettre des choses à leur disposition qui vont les enrichir et puis des choses qu'ils veulent bien avoir, mais pas des banalités puis des stupidités.
522 Mme CLOUTIER: Alors si on regarde, par exemple, des services spécialisés que des gens ont, par exemple, au Québec, à titre d'exemple. Ils ont quand même une brochette de services. Ils ont tous les services au Québec. Donc on parle de MusiquePlus, on parle de RDS, on parle de peut-être une vingtaine ou une quinzaine de services en français.
523 Est-ce que ce sont ces services-là dont vous parlez?
524 Mme ROY: Oui, peut-être pas nécessairement dans l'ensemble, mais en tout cas, qu'il y en ait quelques-uns qui touchent à toutes les couches de la population.
525 Mme CLOUTIER: Donc on avait MusiquePlus, RDS, on pourrait penser à...
526 Mme ROY: Bien je ne le sais pas, moi, parce que je ne connais pas tellement ce qui se passe au Québec. Mais je veux dire, je ne sais pas, moi. On peut aller à Canal Vie ou...
527 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous avez mentionné Réseau des Sports, MusiquePlus, TQS, TV5. Madame Auger.
528 Mme AUGER: Si je peux me permettre un petit commentaire, si on s'arrête sur les détails, je trouve ça dommage... Comme moi, je demeure à Sturgeon Falls et puis on a, par exemple, dans le paquet de base du câble, on a accès, on a le -- je ne sais pas comment ça s'appelle, pour la météo en anglais, the Weather Network. C'est ça qu'on a. Et puis, j'étais toute étonnée de voir que ça existait en français. Je ne savais même pas que ça existait.
529 Pour moi, je trouve que c'est dommage que dans une population comme la nôtre, qu'on regarde la météo en anglais tout le temps quand c'est disponible en français et puis on n'a pas accès.
530 Alors, en anglais, ça fait partie du paquet de base et puis ça existe en français. Pourquoi est-ce que ce n'est pas là? Pourquoi est-ce qu'on ne le sait même pas?
531 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous venez de mettre le point sur des défis très importants. Même si on veut qu'il y ait une certaine sélection obligatoire, qu'est-ce que sera cette sélection. Ici, dans cette salle, on aura tous des choix différents à part des "basics" comme la loi -- comme Radio-Canada et TFO, etc.
532 Le problème qu'on voit, c'est d'avoir l'éventail et d'être capable de choisir. Si c'est choisi pour nous, vous dites que c'est important que ça soit, comme on avait dit, in the other range of services...
533 Mme BEAUCHAMP: Une gamme de services.
534 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Une gamme. C'est ça, Madame. Merci.
535 Mme BEAUCHAMP: Un éventail.
536 Mme AUGER: Une autre chose. Étant mère d'un petit de trois ans, si je peux parler de façon personnelle, TFO nous dessert très bien. Mon petit peut regarder des émissions appropriées pour son âge. Mais si jamais il y a une émission qui ne fait pas l'affaire, c'est trop vieux ou... Par exemple, Arsène Lupin, bien là, c'est d'aller à des chaînes anglaises, parce que Radio-Canada, je trouve, éprouve une lacune de côté-là. Le matin, ce sont des émissions pour adultes seulement et puis, notre seule ressource pour le petit, c'est TFO. Alors qu'on ait un choix quand ça arrive à la petite enfance.
537 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Encore une fois, je dois mentionner que la lecture des intérêts que vous avez pour Radio-Canada était vraiment soulignée dans notre décision, y inclue la programmation destinée aux enfants, d'augmenter cela.
538 Je n'ai pas d'autres questions. Je pense que tout le monde s'est exprimé de façon très claire, mesdames.
539 Est-ce qu'on a d'autres intervenants? On a toujours quelqu'un à six heures.
540 Alors il est maintenant 4h10. Nous, on va rester ici encore quelques minutes au cas où quelqu'un arriverait, mais je pense que notre discussion est finie pour le moment. Je vous remercie énormément d'être avec nous et je suis très contente, avec mes collègues, d'être à Sudbury encore une fois.
--- Suspension à 1610 / Recess at 1610
--- Reprise à 1800 / Upon resuming at 1800
541 COMMISSIONER PENNEFATHER: We will recommence. On va recommencer.
542 Je vous souhaite la bienvenue, Madame Noémie Paquette. Je suis Joan Pennefather et je suis Conseillère au CRTC. Ceci est Mme Manon Cloutier du CRTC et Mme Thérèse Lamarche qui est aussi avec le CRTC. Si vous avez des questions ou vous voudriez avoir des informations supplémentaires, vous n'avez qu'à leur demander.
543 Comme vous savez, le but de ces consultations est de permettre au CRTC de recueillir toute l'information pertinente qui l'aidera, d'une part, à faire un rapport à la Gouverneure en Conseil sur la disponibilité et la qualité des services de radiodiffusion en langue française dans les communautés où le français est la langue de la minorité, et d'autre part, à préparer un projet d'une politique qui, en tirant partie du nouvel environnement numérique et de la concurrence en distribution, rendrait plus facilement disponibles aux abonnés du câble des services de télévision spécialisée dans la langue officielle de la minorité.
544 Maintenant, vous connaissez les questions sur lesquelles vous êtes invitée à vous prononcer.
545 J'aimerais souligner qu'il y a une autre question. Un avis public a été annoncé et on a ajouté une question concernant la Télé des Arts.
546 Dans le contexte de la politique proposée et dont nous discutons avec vous, le Conseil devrait-il accorder un statut de distribution prioritaire en mode numérique à la Télé des Arts qui est le nouveau service national sur les arts et la culture?
547 Alors comme j'ai mentionné formellement tantôt, vous avez à simplement appuyer sur le bouton blanc. C'est important parce que tous vos mots seront transcrits et feront partie du dossier public.
548 Alors avec ça, je vous laisse la parole.
INTERVENTION / INTERVENTION
549 Mme PAQUETTE: Merci. Je me nomme Noémie Paquette et je suis représentante au Conseil de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne. Je suis ici ce soir pour vous transmettre les opinions et les besoins des jeunes francophones.
550 Il y a deux points que j'aimerais soulever: L'importance la culture francophone dans la vie des jeunes et comment faire vivre cette culture dans nos vies de tous les jours.
551 Nous remarquons chaque jour une augmentation de l'assimilation des jeunes. Ceci provient du fait qu'ils sont constamment entourés de la culture anglophone. Ils se lèvent le matin à la radio anglophone, ils lisent le journal en anglais, ils sont entourés d'amis qui ne parlent que l'anglais, ils vont se coucher après avoir écouté une émission à la télévision anglophone.
552 Personne n'aime faire plus de travail qu'il n'a besoin et les jeunes ne sont pas l'exception.
553 La FESFO, après consultation auprès de plusieurs jeunes de tous les coins de la province, a déterminé que la plupart des jeunes franco-ontariens semblent ne pas trop s'attarder à la langue de la programmation mais plutôt à la qualité et la quantité de divertissement que celle-ci apporte. Évidemment, le plus de programmes intéressants pour les jeunes en français, le moins qu'ils auront à chercher.
554 Il est vrai qu'il y a des jeunes qui ne ressentent pas le besoin de vivre en français. Mais ces jeunes-là sont souvent ceux qui ne savent pas qu'ils ont un choix. Je crois sincèrement que tout le monde devrait avoir le choix dans sa culture et que ce choix doit être évident.
555 Il faut aussi que les deux options soient égales. Nous avons le droit, comme jeunes, de recevoir des médias créés pour nous et dans notre langue. C'est bien beau d'avoir plusieurs postes en français, mais n'importe quel jeune préférerait regarder une émission qui traite de sa réalité, n'importe la langue, que de regarder un reportage d'un sujet qui ne l'intéresse nullement.
556 Dans les années passées, la maison était un refuge pour les jeunes où ils pouvaient vivre en français sans interférence. Malheureusement, l'assimilation est rendue chez-nous grâce aux médias anglophones.
557 La solution à ce problème est d'offrir les médias en français pour donner une alternative aux médias anglais.
558 Aussi, notre vie à la maison pendant notre enfance affecte notre vie une fois adultes. Il est prouvé que si un enfant écoute la radio en anglais, la télévision en anglais et il lit en anglais, son imaginaire sera en anglais. Ceci est très épeurant pour nous, Franco-ontariens, puisqu'il est très difficile de changer la langue avec laquelle nous pensons.
559 Pour assurer notre avenir en tant que pays bilingue, il est essentiel d'offrir de la programmation en français pour tous les âges, non seulement les tout petits et les adultes, mais aussi toutes les années entre ces deux stages de la vie.
560 Cette programmation doit aussi être très divertissante. Il est très important d'avoir des émissions éducatives, mais il ne faut pas oublier le divertissement.
561 Les médias sont là pour nous garder au courant des actualités, pour nous enseigner et pour nous permettre de relaxer.
562 Pour finir, j'aimerais ajouter que les emplois de demain sont dans la communication. Ces emplois, ce sont nous, les jeunes d'aujourd'hui qui vont les occuper et nous voulons travailler en français. L'avenir nous appartient et nous le voulons en français. C'est tout.
563 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, Noémie. Est-ce que ça va si je t'appelle de ton prénom?
564 Mme PAQUETTE: Pas de problème.
565 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pourriez-vous parler un peu de l'association la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne.
566 Mme PAQUETTE: Bien nos buts, c'est surtout de pouvoir promouvoir le français au niveau scolaire et de... Nous avons aussi plusieurs dossiers politiques sur ce qui nous affecte en tant que jeunes Franco-ontariens. Puis nous avons une représentation à travers la province. Notre Conseil est formé trois représentants par région, puis la province est divisée en cinq régions, et aussi d'une présidence et d'une vice-présidence.
567 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, ça représente combien de jeunes?
568 Mme PAQUETTE: Environ -- je crois que c'est environ 300 000.
569 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: La présentation est très claire concernant la mission, le but de vos inquiétudes, etc. Elle sont claires.
570 Est-ce qu'on peut tourner un peu au comment.
571 Mme PAQUETTE: Comment le faire?
572 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Comment faire en sorte que, quand on parle des médias, de la radiodiffusion au Canada, on peut vraiment améliorer la situation.
573 Mme PAQUETTE: Ce serait d'avoir des programmes plus pour les adolescents.
574 Ce que nous autres on a vraiment retrouvé, c'est qu'il y a des bons programmes pour les très jeunes et pour les adultes. Mais il manque une grosse section environ de l'âge de huit ans, environ de huit ans et plus, jusqu'à environ 20 ans puis une fois qu'ils sont rendus sur le marché du travail. Alors c'est garder ces programmes en français, puis que ce soit intéressant pour les jeunes.
575 Ä Sudbury, on reçoit plusieurs postes en français, mais malheureusement, il n'y en a pas beaucoup qui nous intéressent nous autres.
576 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous êtes au courant de services existants qui peuvent être intéressants pour vous autres?
577 Mme PAQUETTE: Oui.
578 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Lesquels?
579 Mme PAQUETTE: Présentement, à la radio à Sudbury, nous avons le poste CHIC dont plusieurs jeunes écoutent et aiment. Alors ça, c'est une grosse amélioration.
580 Mais au niveau de la télévision, il en manque plus. Nous avons TFO et Radio-Canada, mais les autres postes ne nous offrent pas vraiment rien pour nous. On aimerait avoir des choses comme MusiquePlus puis des choses plus pour nous autres.
581 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, vous êtes au courant des services spécialisés qui existent déjà, qui sont disponibles ailleurs. Ä titre d'exemple, au Québec, on a pas mal de sélection, et c'est ce genre de services existants que vous voulez voir.
582 Mme PAQUETTE: Oui.
583 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Comment est-ce qu'on peut faire ça? Est-ce que vous vous êtes penchés sur cette idée-là, pourquoi ils ne sont pas là et qu'est-ce qu'on peut faire pour changer ça?
584 Mme PAQUETTE: Je pense que une des choses, ça serait juste d'avoir plusieurs émissions qui touchent les jeunes directement où nous serions à la télévision, que c'est nous autres qui soient représentés. Je pense que ça serait pas mal ça la solution au problème. C'est que ce soit des émissions qui nous touchent.
585 Ce qu'il y a présentement, il y en a quelques-unes qui sont bonnes, mais évidemment, les jeunes, quand ils regardent la télévision, ils ne vont pas s'asseoir là puis vraiment chercher pour le poste qui a la meilleure émission. Ils prennent la première chose qui a l'air vraiment intéressant.
586 Alors ça serait de faire qu'il y ait plus d'émissions intéressantes qui nous affectent. Les jeunes vont commencer à les regarder et puis là, ils vont apprendre qu'il y en a toute une gamme de bonnes émissions.
587 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et MusiquePlus, par exemple, pourquoi ça n'est pas disponible?
588 Mme PAQUETTE: J'ai aucune idée. J'ai ai parlé avec l'ACFO régionale. Ça fait des années qu'ils essaient mais nos câblodistributeurs ne l'offrent pas.
589 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Justement, sur ce point-là, il y a eu beaucoup de commentaires tantôt. On a eu d'autres interventions.
590 Et on adresse, dans les autres avis publics qu'on a émis dans cette discussion, la situation de disponibilité de services spécialisés. Je pense que c'est un peu sur ça qu'on parle, où il y a diversité pour les jeunes et pour les autres, mais surtout pour les jeunes. Et c'est ça qui vous intéresse. Et c'est comment faire en sorte qu'il y ait plus de choix parmi la distribution.
591 Alors la question de distribution, câblo, satellite, etc., est sur la table.
592 Est-ce que la Fédération a fait des recommandations de comment le CRTC peut adresser la situation?
593 Mme PAQUETTE: Une des choses, ça serait d'avoir plus de -- j'imagine que tu pourrais appeler ça de postes d'autres pays ou du Québec ou d'autres places, puis surtout encourager les postes franco-ontariens comme TFO, surtout les encourager ceux-là.
594 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors l'intérêt pour vous, c'est aussi de voir les services français qui viennent d'autres pays?
595 Mme PAQUETTE: Oui.
596 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors une gamme plus vaste.
597 Ça me ramène à l'Internet. Est-ce que vous avez des commentaires sur comment l'Internet puisse entrer dans la discussion?
598 Mme PAQUETTE: Une chose qui serait vraiment intéressante ça serait si nous pouvions avoir la télévision en français, comme si ça serait permis de l'avoir en français à la télévision. Définitivement, cela attirerait l'attention des jeunes, c'est certain. Puis là, une fois de là, là ils pourraient commencer à regarder, puis ça se pourrait même que même si c'est juste une ou deux émissions qu'ils regardent à l'Internet, une fois qu'ils savent que c'est disponible, ils vont être plus prêts à essayer de le chercher à la télévision.
599 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pourquoi tout cela est tellement important pour vous?
600 Mme PAQUETTE: Bien c'est pas mal ce que j'ai dit. On voit souvent ça maintenant dans nos écoles secondaires, que moi, j'ai été élevée avec la musique francophone, la télévision francophone. C'est tout ce que je regardais. Mes parents ne me laissaient même pas regarder quelque chose d'autre. Ils allaient chercher des films en français au Québec. C'est la grosse différence entre moi puis plusieurs autres personnes dans mes classes, puisque je pense en français. C'est comme ça que je m'exprime. C'est ma façon de m'exprimer. C'est comme ça que je vis.
601 Tandis qu'il y a beaucoup de monde qui ont plus de difficulté à s'exprimer en français et ils perdent l'intérêt puisqu'ils ne pensent pas en français. Ils pensent en anglais et c'est très difficile de toujours être en train de traduire.
602 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous avez mentionné la radio. Est-ce que pour vous c'est aussi important ou moins important que des services de télévision?
603 Mme PAQUETTE: Pour nous autres, c'est très important puisque la majorité des radios sont dans nos régions, donc ça parle vraiment de plus de qui nous sommes et moins d'autres pays qui est important, mais pour nous autres aussi, on aimerait savoir ce qui se passe dans la région. Alors c'est pour ça que la radio, c'est bon. Puis à cause que la musique francophone, ça nous ouvre tout un autre monde que nous n'avons pas du tout à la télévision puisque nous avons juste MuchMusic puis on n'a pas la musique francophone ici, en Ontario. Il y en a très peu.
604 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Il y en a très peu mais grâce à certains règlements pour la radio, il y a au moins...
605 Mme PAQUETTE: Oui, ça c'est bon.
606 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ...le contenu français et le contenu canadien.
607 Est-ce que vous vous êtes penchés sur le dossier de la radio communautaire ou universitaire?
608 Mme PAQUETTE: Non, on en n'a pas vraiment parlé.
609 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que c'est un dossier qui peut être intéressant pour vraiment, à titre d'exemple, entrer dans des emplois, la formation, etc.?
610 Mme PAQUETTE: Oui bien, on en a parlé un tout petit peu lorsque nous avons discuté des emplois. Comme j'ai dit tantôt, la communication, c'est là où tous les emplois s'en vont puis il y a plusieurs jeunes qui ne sont pas aussi attirés au métier puisque tu ne peux pas vraiment travailler en français. Il y a tellement peu d'emplois en français dans les communications.
611 Si on aurait plus, disons, de programmes télévision faits par des francophones, là, définitivement, ça ouvrirait beaucoup de portes pour nous autres, puis ça encouragerait les jeunes de continuer en français puis de garder leur langue.
612 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous avez des questions ou commentaires, Manon?
613 Mme CLOUTIER: Non, je pense que ça va.
614 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et moi aussi ça va. C'était très clair. On vous remercie beaucoup d'être là avec nous ce soir. Suivez le dossier.
615 Mme PAQUETTE: Okay.
616 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On sera de retour.
617 We will wait a few moments. Possiblement, il y aura une autre intervention. On va attendre un peu.
618 We will take a short break and we will resume when and if the next intervenor joins us.
--- Pause / Pause
619 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bon, il est sept heures. Il n'y aura plus d'interventions. Alors je déclare la séance close.
--- La consultation se termine à 1900 /
Whereupon the consultation concluded at 1900
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