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In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.
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TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND TELECOMMUNICATIONS COMMISSION TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES SUBJECT / SUJET: APPLICATIONS FOR BROADCASTING LICENCES TO CARRY ON RADIO PROGRAMMING UNDERTAKINGS ON AVAILABLE AM FREQUENCIES IN MONTREAL / DEMANDES DE LICENCE D'EXPLOITATION D'ENTREPRISES DE PROGRAMMATION RADIOPHONIQUE SUR LES FRÉQUENCES AM DISPONIBLES À MONTRÉAL HELD AT: TENUE À: Holiday Inn Select Holiday Inn Select Ballroom Salle de bal Montreal, Quebec Montréal (Québec) February 16, 1999 16 février 1999 Volume 2 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Transcripts In order to meet the requirements of the Official Languages Act, transcripts of proceedings before the Commission will be bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members and staff attending the public hearings, and the Table of Contents. However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the public hearing. Transcription Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience publique ainsi que la table des matières. Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience publique. tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Canadian Radio-television and Telecommunications Commission Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Transcript / Transcription Applications for broadcasting licences to carry on radio programming undertakings on available AM frequencies in Montreal / Demandes de licence d'exploitation d'entreprises de programmation radiophonique sur les fréquences AM disponibles à Montréal BEFORE / DEVANT: Andrée Wylie Chairperson / Présidente Vice-Chairperson, Broadcasting / Vice-présidente, Radiodiffusion Joan Pennefather Commissioner / Conseillère Andrée Noël Commissioner / Conseillère ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS: Alastair Stewart Commission Counsel / Avocat du Conseil Lyne Lafrance Hearing Manager / Gérante de l'audience Diane Santerre Secretary/Secrétaire HELD AT: TENUE À: Holiday Inn Select Holiday Inn Select Ballroom Salle de bal Montreal, Quebec Montréal (Québec) February 16, 1999 16 février 1999 Volume 2 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 ii TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES PAGE Intervention by / Intervention par: Phase II: Société Radio-Canada 339 Métromédia CMR Montréal Inc. et 364 Diffusion Métromédia CMR Inc. Radio Nord Inc. 380 Phase III: Radiomédia inc. 395 Conseil de presse du Québec 440 Pierre Juneau 453 Florian Sauvagewau 471 Syndicat général de la radio 487 CFOM-FM 499 Nouvelle Musique Country Montréal Inc. 504 The Canadian Country Music Association 528 Fédération professionnelle des journalistes 540 du Québec Syndicat des communications de Radio-Canada 556 Reply by / Réplique par: Radio Nord 569 Diffusion Métromédia CMR Inc. et 583 Métromédia CMR Montréal Inc. Société Radio-Canada 617 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 339 1 Montréal (Québec) / Montreal, Quebec 2 --- L'audience reprend le mardi 16 février 1999 3 à 0903 / Upon resuming on Tuesday, 4 February 16, 1999, at 0903 5 1569 LA PRÉSIDENTE: Bonjour à tous. 6 1570 Madame la Secrétaire. 7 1571 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 8 Présidente. 9 1572 On va procéder à la phase II de cette 10 audience. J'aimerais demander à la Société 11 Radio-Canada de présenter leur intervention. 12 INTERVENTION 13 1573 M. LAFRANCE: Madame la Présidente, 14 mesdames du Conseil, mon nom est toujours Sylvain 15 Lafrance et je suis vice-président de la radio 16 française de Radio-Canada. 17 1574 Je vous présente maintenant les 18 remarques de la Société à l'égard des demandes 19 concurrentes à celles que nous avons soumises pour le 20 projet InfoRadio. Je suis accompagné aujourd'hui de 21 Me Marie-Philippe Bouchard, de M. Selim Baracat de 22 l'Ingénierie et de Mme Patricia Prushenska (ph.), 23 directrice de la radio anglaise de la Société à 24 Montréal. 25 1575 Je vais d'abord vous parler de StenoTran 340 1 Radio-Nord. Radio-Nord a déposé des demandes pour deux 2 nouvelles stations commerciales offrant une 3 programmation de musique country, l'une en anglais, 4 l'autre en français. La requérante a indiqué que la 5 station francophone ne pouvait survivre seule et devait 6 nécessairement s'appuyer sur une station anglophone 7 qui, elle, devrait être affiliée à un réseau existant. 8 1576 Le Conseil a déjà soulevé des doutes 9 sérieux à l'égard de la demande exprimée pour une tel 10 service en français et en anglais à l'égard de la 11 capacité de la requérante de mettre en oeuvre un 12 véritable format country en français. La viabilité 13 financière de ce projet est donc sérieusement mise en 14 question compte tenu du très faible volume de la 15 production canadienne francophone de musique country. 16 Finalement, l'appui de deux nouvelles stations 17 commerciales additionnelles qui, selon le plan 18 d'affaires soumis par la requérante, obtiendraient des 19 parts de marché de 6 pour cent dans le marché 20 anglophone et de 3 pour cent dans le marché 21 francophone, est susceptible de nuire considérablement 22 aux stations existantes malgré la reprise relative du 23 marché publicitaire de la radio à Montréal. Nous ne 24 croyons pas que le marché de Montréal puisse accueillir 25 deux nouvelles stations commerciales sans subir une StenoTran 341 1 déstabilisation importante. 2 1577 Parlons maintenant des demandes de 3 Métromédia. 4 1578 Pour les raisons que nous exposerons 5 ici, nous sommes convaincus que les demandes de 6 Métromédia ne sont pas réalistes, telles que modifiées 7 et présentées à l'audience hier, et que l'attribution 8 des fréquences convoitées par cette requérante non 9 seulement n'enrichirait pas la fonction information de 10 la radio à Montréal mais pourrait, au contraire, avoir 11 pour effet à moyen terme d'appauvrir davantage cette 12 fonction, et ce, de façon irrémédiable. 13 1579 On ne peut comprendre les demandes de 14 Métromédia sans s'intéresser à leur évolution depuis un 15 an. D'abord, CKVL il y a deux ans avait demandé le 16 95,1. Ils ne l'ont pas obtenu. En avril 1998 17 Métromédia demande le 940 pour CKVL. Jusqu'en 18 septembre dernier, toujours pas question de changement 19 de format. En septembre Métromédia change d'idée, 20 demande le 690 pour CKVL et CIQC apparaît dans le 21 portrait pour le 940. En septembre 1998 on parle 22 maintenant d'une formule avec plus d'informations 23 locales, formule en quatre grands blocs en conservant 24 les personnalités d'antenne. 25 1580 Hier, modification additionnelle, on StenoTran 342 1 voit apparaître pour la première fois une roue qui 2 ressemble étrangement à notre projet, du moins en 3 apparence. 4 1581 Comme sa consoeur CKVL, CIQC invoque 5 les limitations de sa fréquence actuelle pour demander 6 un changement de fréquence. Nous estimons cependant 7 que la situation de CIQC est bien différente de celle 8 de CKVL en ce que le rayonnement de nuit de CIQC est 9 pratiquement équivalent à son rayonnement de jour et 10 bien largement supérieur au rayonnement de nuit actuel 11 de CKVL. 12 1582 Dans la demande de CKVL on retrouve 13 une description des émissions qui, loin de laisser 14 présager la formule dévoilée pour la première fois à 15 l'audience hier, annonce un simple repositionnement de 16 cette station avec quatre titres d'émissions couvrant 17 l'ensemble de la journée de diffusion et de vagues 18 promesses d'injecter, du moins pour CKVL, 2 millions de 19 dollars annuellement. 20 1583 Contrairement à ce qu'ont laissé 21 entendre les représentants de Métromédia à l'audience, 22 rien dans les réponses aux questions supplémentaires 23 posées par le Conseil ou dans tout autre élément du 24 dossier public ne pouvait permettre d'anticiper la 25 formule de programmation dévoilée hier. Bien au StenoTran 343 1 contraire, si on en croit les propos de Pierre Arcand 2 rapportés dans l'édition du 13 janvier 1999 de The 3 Gazette, Métromédia n'avait aucune intention de laisser 4 aller ses animateurs vedettes et n'entendait pas offrir 5 un modèle conventionnel de all news. Je cite ici 6 M. Arcand: 7 "It won't necessarily be an all 8 news in the traditional sense of 9 a clock that repeats constantly. 10 It will have a current affairs 11 dimension." (As read) 12 1584 Le journaliste de la Gazette ajoute: 13 "Toujours selon Pierre Arcand, 14 la formule all news de 15 Métromédia inclut les animateurs 16 du matin Jim Duff à CIQC et 17 André Arthur à CKVL." (Tel que 18 lu) 19 1585 Si le format de nouvelles continues 20 était, depuis septembre 1998, dans la mire de 21 Métromédia, pourquoi n'avoir pas testé auprès du public 22 l'intérêt de ce format dans les marchés francophone et 23 anglophone de Montréal avant de déposer le projet au 24 CRTC et non dans les dernières semaines? 25 1586 Métromédia soutient que l'exemple des StenoTran 344 1 stations de nouvelles continues de Toronto et Vancouver 2 l'a incité à adopter ce modèle dans l'espoir de 3 rajeunir ses auditoires et d'étendre leur portée. Or, 4 l'exemple de ces stations qui sont en exploitation dans 5 ce format au Canada anglais indique que les espoirs de 6 Métromédia sont probablement vains. En effet, loin des 7 5 pour cent de part d'auditoire 18-54 visés par 8 Métromédia pour CKVL nouvelle mouture, CFTR de Toronto 9 n'obtient, même après cinq ans d'existence, que 3,6 10 pour cent de part dans cette tranche d'âge. Quant à 11 CKWX, après deux ans, elle se content de 2,3 pour cent 12 de part des 18-54. Rappelons qu'à l'heure actuelle, 13 avec son format parler traditionnel, CKVL obtient déjà 14 2,5 pour cent de part de l'auditoire francophone 18-54 15 ans; simplement en changeant de fréquence au 940 sans 16 changement de programmation, CKVL serait susceptible 17 d'augmenter cette part de marché par simple effet de 18 l'augmentation de la population rejointe par son 19 signal. 20 1587 Alors pourquoi ce changement 21 fondamental de vocation que l'on tente aujourd'hui 22 d'appuyer par un sondage Léger et Léger qui n'est pas 23 au dossier public de l'audience et qui a été réalisé 24 trois mois après que les demandes aient été déposées 25 dans leur forme finale au Conseil? Sans pouvoir StenoTran 345 1 préjuger des motivations de Métromédia pour ces 2 improvisations de dernière minute, nous devons 3 cependant constater qu'elles ont eu pour effet de 4 polariser l'attention sur l'apparente opposition des 5 deux demandes concurrentes en information: celle de 6 Radio-Canada pour un réseau francophone ancré dans le 7 grand marché de Montréal et celle de Métromédia pour 8 deux stations axées sur l'information montréalaise dont 9 on dit qu'elles sont des soeurs siamoises qu'il est 10 impossible de séparer. 11 1588 Nous soumettons au Conseil qu'il n'y 12 a ici qu'apparence de concurrence sur le plan des 13 contenus. Bien sûr, tous ne peuvent ressortir de ces 14 audiences avec une fréquence en poche; après tout, il 15 n'y a que deux fréquences, et cinq projets se les 16 disputent. Mais ce n'est qu'au plan technique que les 17 demandes de Métromédia et de Radio-Canada sont 18 concurrentes. Au plan des contenus, nous mettons en 19 doute la faisabilité, la viabilité et la capacité de 20 Métromédia de mettre en oeuvre avec succès et de façon 21 définitive les changements proposés afin de combler une 22 fois pour toutes la lacune en information radiophonique 23 en français dans le marché. 24 1589 Déjà victime de ses mauvaises 25 fréquences, Métromédia ne tardera pas à constater StenoTran 346 1 qu'elle sera demain victime d'une planification des 2 ressources et des recettes qui ne lui permet pas de 3 remplir les espoirs qu'elle semble vouloir faire naître 4 aujourd'hui. La preuve en est que si le format 5 nouvelles continues tel que soumis hier par Métromédia 6 était la voie de l'avenir pour ces stations, elle 7 aurait eu tôt fait de les convertir dans leur fréquence 8 actuelle. À la place, Métromédia échafaude une série 9 de pré-conditions et de prémisses à la réinjection de 10 ressources en information qui n'ont pour but que de 11 tenter de forcer la main du Conseil pour s'approprier 12 les deux fréquences disponibles, des fréquences de 13 portée régionale de qualité exceptionnelle, sans pour 14 autant offrir de garantie d'un apport significatif et 15 durable au système de radiodiffusion et au service à 16 l'auditoire. 17 1590 Parlons donc du plan de ressources de 18 Métromédia. 19 1591 Un examen rigoureux des détails 20 fournis pour la première fois en fin de journée hier 21 nous permet de conclure que les projets de stations 22 Nouvelles 690 et News 940, sont des leurres et que, si 23 jamais ils voient le jour dans leur forme proposée, les 24 ressources qui leur sont allouées sont à ce point 25 insuffisantes qu'ils se traduiront sans l'ombre d'un StenoTran 347 1 doute par une trahison des attentes du public 2 montréalais pour un véritable service d'information 3 continue ou qu'elles mèneront une réorientation majeure 4 de la programmation à moyenne, sinon à courte échéance. 5 1592 Métromédia prétend investir au total 6 45 millions de dollars dans ces projets pour une 7 période de sept ans sans nous dire quelle proportion de 8 cette somme découlerait de toute façon du maintien de 9 l'exploitation de ces stations dans les formats et aux 10 fréquences actuelles. Au chapitre de la valeur 11 rajoutée, il s'agit donc de poudre aux yeux, purement 12 et simplement. 13 1593 Mais là où l'inquiétude est la plus 14 grande, cependant, c'est au chapitre des ressources 15 allouées aux programmes. Soyons clairs: Avec neuf 16 lecteurs de nouvelles et un effectif journalistique 17 allant de 10 producteurs-reporters pour CKVL à la 18 moitié moins pour CIQC, il est impensable que ces 19 stations puissent produire les 20 minutes de nouvelles 20 par heure de 6 h 00 à minuit, sept jours par semaine, 21 proposés par Métromédia.. Les grandes radios parlées 22 de Montréal, armées de salles de nouvelles régionales 23 équivalentes ou supérieures à l'effectif proposé pour 24 CKVL produisent un maximum de 20 sujets régionaux 25 différents par jour. Imaginez donc le niveau de StenoTran 348 1 répétition, sinon de martelage, que subiraient les 2 auditeurs de 690 et de 940, dont l'effectif est encore 3 plus réduit, pour remplir 360 minutes de nouvelles 4 locales par jour avec au mieux 20 topos différents. 5 1594 Sans vouloir nous attarder sur le 6 sujet, nous invitons le Conseil à bien peser 7 l'expérience passée dans l'évaluation des demandes de 8 Métromédia, une entreprise qui n'a pas hésité à fermer 9 sa salle de nouvelles en 1991 et qui, depuis, subit 10 régulièrement les foudres du Conseil de presse du 11 Québec pour les propos de ses animateurs n'est pas en 12 mesure de tabler sur son passé pour se faire garante de 13 la rigueur journalistique et de la crédibilité de son 14 apport en information. 15 1595 S'il y avait une seule raison de se 16 réjouir de la demande de Métromédia en ce qui concerne 17 CKVL, c'était le fait qu'elle proposait enfin 18 d'embaucher des journalistes pour reprendre 19 l'exploitation d'une salle de nouvelles indépendante 20 après huit longues années de noirceur. 21 1596 Surprise encore une fois hier: Les 22 journalistes affectés aux stations de Métromédia seront 23 logés dans les locaux de NTR, le service de nouvelles 24 exploité par la Presse canadienne, une entreprise 25 contrôlée par les plus grands groupes de presse du StenoTran 349 1 pays. Contrairement à l'argument de diversité, les 2 journalistes de Métromédia seront amalgamés à une salle 3 de nouvelles qui, à l'heure actuelle, est d'ores et 4 déjà présente à l'antenne de plusieurs stations dans le 5 marché, totalisant des parts d'écoute de 29 pour cent 6 du marché francophone, sans compter la pénétration de 7 Broadcast News dans le marché anglophone. Compte tenu 8 de ce partenariat, il aurait été intéressant d'entendre 9 NTR à cette audience. 10 1597 Nous sommes aussi très préoccupés par 11 le fait que Métromédia cherche à se créer un monopole 12 dans le marché de l'information continue à la radio en 13 présentant deux demandes qu'elle dit mariées et 14 indissociables. D'ailleurs, les représentations de 15 Métromédia sur le mariage forcé de ces deux demandes 16 sont cousues de fil blanc. Rien dans ces demandes ni 17 dans les explications confuses fournies à l'audience ne 18 permet de conclure au caractère indissociable des 19 demandes de Métromédia. 20 1598 Premier fait troublant révélé par les 21 chiffres déposés hier est cette façon d'attribuer 22 exclusivement à une station certaines dépenses qui en 23 fait devraient être réparties entre les deux. Cela 24 permet de montrer un bénéfice d'exploitation fictif sur 25 la station anglophone et de maintenir artificiellement StenoTran 350 1 en déficit la station francophone dans une tentative 2 apparente de justifier l'indissociabilité des projets. 3 1599 Métromédia soutient qu'il faut une 4 masse critique d'auditeurs potentiels qu'elle place à 3 5 millions pour lancer une station de nouvelles 6 continues. Elle amalgame les marchés francophone et 7 anglophone de Montréal pour conclure que seul ce marché 8 justifie de lancer non pas une mais deux stations dans 9 ce format. Or, tous s'entendent pour dire que les 10 marchés francophone et anglophone de Montréal sont 11 pratiquement hermétiques, particulièrement dans les 12 formats parlés. On ne peut donc additionner les 13 population de ces deux marchés pour arriver à cette 14 masse critique puisqu'ils ne fréquenteront pas 15 simultanément une seule et même station. Par ailleurs, 16 le marché de Vancouver, qui fait vivre la station CKWX, 17 est bien plus restreint que le marché francophone de 18 Montréal. L'équation ne tient pas. 19 1600 Métromédia semble apporter l'argument 20 d'équilibre linguistique dans le marché de Montréal. 21 Pour rétablir l'équilibre linguistique il faut 22 renforcer l'information en français, sinon on perpétue 23 une situation de déséquilibre qui n'est pas 24 souhaitable. Les Montréalais anglophones ne se 25 trouvent pas à l'heure actuelle en situation de déficit StenoTran 351 1 en information comme leurs compatriotes francophones. 2 Bien qu'ils puissent être intéressés à une station 3 d'information continue, ils ont déjà accès à des 4 bulletins de nouvelles locales diffusées aux 15 minutes 5 par la station CJAD ainsi qu'à des bulletins de 6 nouvelles locales diffusés aux 30 minutes par Radio One 7 de la CBC, qui est beaucoup plus une chaîne 8 d'information que la première chaîne en français, en 9 plus d'une foule d'émissions d'affaires publiques 10 locales mises à l'antenne par ces deux chaînes. 11 1601 Si Métromédia veut ajouter une 12 station d'information continue à cette offre déjà 13 intéressante, elle peut très bien le faire sur sa 14 fréquence actuelle. D'ailleurs, les anglophones de 15 Montréal reçoivent déjà un nombre per capita de 16 services radiophoniques qui se compare avantageusement 17 à ceux des marchés de Toronto et Vancouver. 18 1602 Dans ce contexte, l'occasion qui 19 s'offre au Conseil aujourd'hui est de corriger des 20 lacunes graves présentes dans le marché radiophonique 21 francophone de Montréal en attribuant une fréquence au 22 service qui est le mieux à même de combler cette 23 lacune. Nous sommes plus que jamais convaincus que 24 seule InfoRadio peut répondre à ce critère. 25 1603 Métromédia a à plusieurs reprises StenoTran 352 1 hier affirmé que ses demandes devaient être accordées 2 telles quelles, en bloc, ou rejetées. Il serait bien 3 présomptueux de notre part de nous substituer au 4 jugement de Métromédia sur ce qui est le plus 5 susceptible d'assurer la viabilité et la prospérité de 6 ses stations AM. Toutefois, nous ne pouvons nous 7 empêcher de penser que la demande que formulait en 8 avril dernier Métromédia pour sa station CKVL était 9 celle qui était le plus susceptible de rencontrer les 10 besoins de l'entreprise et du public montréalais. 11 1604 Le passage de CKVL au 940 la mettrait 12 à parité technique avec sa concurrente directe, CKAC. 13 Ce nivelage des forces de frappe permettrait à CKVL 14 d'envisager des auditoires plus intéressants à court, 15 moyen ou long terme. Comme c'est bien son droit dans 16 un contexte où les formats des radios AM ne sont pas 17 réglementés par le Conseil, elle aurait pu à sa guise 18 ajuster sa programmation aux intérêts de l'auditoire et 19 consolider sa situation financière. 20 1605 Notons au passage que pour une 21 station qui veut couvrir Montréal d'abord et avant 22 tout, le 940 fait largement le travail. La fréquence 23 690 couvre un territoire aux réalités régionales 24 multiples, dont celles de la Mauricie et de l'Estrie, 25 et le projet de CKVL les ignore totalement. StenoTran 353 1 1606 Le choix que vous propose aujourd'hui 2 Métromédia, c'est de renoncer aux apports significatifs 3 qu'offre le projet InfoRadio en lui interdisant l'accès 4 à un marché qui comporte 50 pour cent des francophones 5 du pays en échange d'un mirage de service d'information 6 continue sur lequel on ne peut tout simplement pas 7 compter pour cause d'irréalisme et d'absence de 8 viabilité. Dans les circonstances, le Conseil n'a pas 9 à se prononcer sur le changement de format proposé par 10 Métromédia sur ses stations AM. Les demandes qui sont 11 devant le Conseil portent sur des changements de 12 fréquence pour CKVL et CIQC. Il appartiendra à ces 13 stations de déterminer ultérieurement les formats dans 14 lesquels elles veulent opérer. 15 1607 L'attribution de la fréquence 690 à 16 Radio-Canada pour la chaîne InfoRadio permettra 17 l'implantation dans le marché principal de la 18 francophonie canadienne du premier réseau national de 19 nouvelles continues en français au pays et sera garant 20 d'un service radiophonique plus pertinent et plus 21 dynamique, tant dans le secteur privé que dans le 22 secteur public, pour le plus grand bénéfice des 23 auditeurs et de la radio en général. 24 1608 Madame la Présidente, mesdames du 25 Conseil, je vous remercie de votre attention, et nous StenoTran 354 1 sommes prêts à répondre à vos questions. 2 1609 LA PRÉSIDENTE: Merci. 3 1610 Je comprends mal l'argument que 4 Métromédia aurait pu changer de format utilisant les 5 fréquences qu'ils ont en ce moment si vous argumentez 6 que l'excédent de dépenses qu'on propose n'est pas 7 suffisant pour arriver à mettre en oeuvre le projet, 8 puisqu'il est évident, selon les cartes que vous nous 9 avez données ce matin, qu'il y a un problème de 10 fréquence, nocturne au moins. 11 1611 Donc comment peut-on argumenter 12 qu'ils pourraient le faire s'ils voulaient le faire sur 13 les fréquences qu'ils ont, mais que même avec l'ajout 14 de la couverture les effectifs qu'ils proposent ne sont 15 pas suffisants pour y arriver? 16 1612 M. LAFRANCE: Je suis d'accord avec 17 vous que les effectifs qu'ils proposent ne sont pas 18 suffisants. Ce que je dis, c'est que si, malgré cela, 19 ils voulaient lancer une chaîne d'info continue, une 20 radio d'info continue, ils pouvaient très bien le faire 21 il y a six mois. Ils n'avaient pas besoin d'attendre 22 des audiences et de lier le changement d'orientation de 23 la station à l'obtention d'une nouvelle fréquence et 24 surtout à l'obtention de deux nouvelles fréquences. Il 25 n'y avait pas un lien de cause à effet si évident. En StenoTran 355 1 tout cas, je ne l'ai pas vu. 2 1613 LA PRÉSIDENTE: Alors pour vous, vous 3 ne voyez pas un lien entre une couverture plus grande 4 et la capacité probablement d'obtenir plus de revenus 5 et donc de pouvoir dépenser l'argent nécessaire pour ce 6 format qui, vous argumentez, est dispendieux et 7 requiert des effectifs assez sérieux. 8 1614 M. LAFRANCE: Un véritable format de 9 nouvelles continues comme on connaît -- prenons les 10 exemples de Toronto et Vancouver -- ce sont des formats 11 dont les parts de marché oscillent entre 3 et 4 pour 12 cent. CKVL fait actuellement 7 pour cent. 13 1615 LA PRÉSIDENTE: Avec le format qu'il 14 a. 15 1616 M. LAFRANCE: Avec le format actuel 16 ils font 7 pour cent. Alors effectivement, en 17 élargissant le territoire, est-ce qu'ils pourraient 18 vivre avec un format de 3 ou 4 pour cent? Peut-être. 19 Moi, je prétends qu'ils rejoignent quand même, en 20 termes de pourcentage, déjà 7 pour cent des gens à 21 Montréal. 22 1617 Le problème de financement pour un 23 service d'info continue, ils l'auraient de toute façon; 24 ils l'auraient sur le 690 comme ils l'auraient sur le 25 850. Je ne crois pas que l'augmentation de la StenoTran 356 1 puissance du signal influerait à tel point sur les 2 revenus de la station qu'on pourrait subitement créer 3 un service comme celui-là. 4 1618 LA PRÉSIDENTE: Mais là, il s'agit 5 aussi d'examiner non seulement la couverture mais le 6 genre de format qui attire le 7 pour cent. 7 1619 M. LAFRANCE: Oui, absolument. Un 8 format de type nouvelles continues, on ne connaît pas 9 d'exemple sinon... 10 1620 LA PRÉSIDENTE: Non, mais c'est le 11 format du moment qui, vous dites, attire ou se vaut un 12 auditoire plus élevé que celui qu'ils projettent avec 13 le format qu'ils présentent ou qu'ils proposent. Il y 14 a donc une relation; certains formats ont moins 15 d'auditoire, mais ça ne veut pas dire qu'ils ne sont 16 pas valables pour ajouter un enrichissement à l'offre 17 de radiodiffusion dans la ville. 18 1621 M. LAFRANCE: D'abord, nous 19 reconnaissons que CKVL a un problème de fréquence sur 20 le 850, et ce que nous disons, c'est que le 940 est 21 tout à fait la bonne solution. Ce qu'on dit ici, c'est 22 que CKVL joue un drôle de jeu en tentant de dire: 23 "Écoutez, nous ne ferons pas d'information si nous 24 n'avons pas une fréquence plus forte, premièrement; et, 25 deuxièmement, nous n'en ferons même pas si nous n'avons StenoTran 357 1 pas les deux fréquences les plus fortes de Montréal." 2 1622 Je trouve que c'est quand même un 3 argument un peu fort pour une station qui devrait avoir 4 des responsabilités en information comme toutes les 5 stations de Montréal. Ça me semble un argument 6 étonnant. 7 1623 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie. 8 1624 Monsieur le Conseiller juridique. 9 1625 Me STEWART: Merci, Madame la 10 Présidente. 11 1626 Est-ce que vous avez des commentaires 12 concernant les résultats de sondages de Léger et Léger? 13 Est-ce que ces résultats vous semblent raisonnables? 14 1627 Me BOUCHARD: Écoutez, on n'est 15 absolument pas en mesure de les évaluer puisqu'il n'y a 16 aucun dépôt de la documentation nécessaire pour en 17 évaluer l'impact ni la façon dont ils ont été réalisés. 18 Le fait est qu'en apparence le sondage a été réalisé 19 dans les semaines qui précèdent l'audience et non pas 20 avant le dépôt, au moment où on aurait pu en faire une 21 analyse raisonnable. 22 1628 Alors on n'est pas à même d'en juger 23 la pertinence. Cependant, je pense que notre sondage, 24 qui était au dossier public, révèle un certain nombre 25 d'éléments qu'on pourrait imagine se recouper dans le StenoTran 358 1 sondage de Léger et Léger, notamment au point de vue de 2 l'intérêt pour de l'information de type régionale. Ça, 3 je pense que notre sondage l'avait montré. Maintenant, 4 l'intérêt, c'est une chose et, comme on l'a dit à la 5 présentation hier, le public montréalais reçoit déjà 6 passablement d'information régionale par une foule de 7 différents services dans les deux langues. 8 1629 Ce que notre sondage révèle -- et on 9 ne sait pas si le sondage de Léger et Léger l'a 10 testé -- c'est que quand on demande aux gens ce qu'ils 11 ne trouvent pas à la radio, ce qui ressort, c'est 12 l'information internationale et nationale. 13 1630 Me STEWART: Merci. 14 1631 Vous avez parlé de modification de 15 format de CKVL. Est-ce que vous pensez avoir eu 16 l'occasion, pendant cette période d'intervention, de 17 faire valoir votre point de vue concernant le format 18 proposé par CKVL? 19 1632 Me BOUCHARD: Ayant une seule demande 20 devant vous, ayant 10 minutes d'intervention, compte 21 tenu des changements importants qu'on pense qui ont été 22 apportés à la demande, évidemment, ça nous a limités 23 dans le temps pour choisir les éléments les plus 24 évidents des lacunes qu'on souhaitait souligner. Il y 25 aurait une analyse plus détaillée des détails StenoTran 359 1 financiers qui ont été fournis hier qui pourrait 2 éclairer le Conseil, et on n'était peut-être pas à même 3 de le faire dans le délai qui nous était donné pour le 4 présenter oralement. Si ça pouvait intéresser le 5 Conseil, on serait en mesure de faire un dépôt écrit un 6 peu plus détaillé de cette question-là. Je vous le 7 propose si ça pouvait vous éclairer. 8 1633 M. LAFRANCE: Il y a eu aussi 9 certaines difficultés, naturellement, sans les exagérer 10 avec le fait que ce qui nous a été soumis hier était un 11 peu une surprise par rapport à ce que nous connaissions 12 parce qu'on a vraiment proposé un format news and talk 13 et hier on est arrivé avec un projet... d'ailleurs, 14 notre présentation à 9 h 00 disait: L'autre est un 15 format news and talk parce qu'on se fiait sur la 16 demande devant le CRTC, on ne se fiait pas sur ce qui 17 allait être présenté après. 18 1634 Donc je dirais que simplement sur le 19 fond et sur l'équilibre des deux projets en matière 20 d'information continue, ça nous a moins permis de se 21 préparer, je vous dirais, parce qu'on aurait pu à ce 22 moment-là se pencher sur d'autres aspects du dossier 23 qui auraient été intéressants en matière de 24 programmation et de complément de programmation. 25 1635 Me STEWART: Est-ce qu'il y a quelque StenoTran 360 1 chose d'autre que vous voudriez ajouter maintenant que 2 vous avez l'occasion de parler aux Membres du Comité 3 d'audition quant au format, en plus de ce que vous avez 4 dit? 5 1636 Me BOUCHARD: Je pense que le 6 problème de ressources a été bien identifié dans notre 7 présentation. On a une préoccupation sérieuse sur la 8 capacité de réaliser... en soi, le format, la roue 9 qu'ils ont présentée, écoutez, on ne va pas dire que 10 c'est une idiotie, on s'entend bien. L'idée de format 11 de nouvelles continues à la radio est un concept qui 12 existe ailleurs, que nous avons proposé dans une 13 formule qui est légèrement différente au plan des 14 contenus et de la répartition des contenus. 15 1637 Notre grande préoccupation -- on vous 16 l'a dit hier et on vous l'a répété ce matin -- c'est 17 qu'on ne pense pas qu'à ce régime de répétition, compte 18 tenu des ressources qu'ils présentent, ils seront 19 capables de faire autre chose qu'une nouvelle 20 superficielle de la région de Montréal répétée à 21 satiété jusqu'à ce que plus soif. C'est ça, 22 l'inquiétude. 23 1638 M. LAFRANCE: Ce que j'ajouterais 24 aussi sur la question, en ayant vu le projet 25 maintenant, je vous dirais que bénéficier d'une StenoTran 361 1 fréquence comme le 690, qui couvre à toutes fins utiles 2 de Québec à Ottawa, pour offrir un service très local 3 sur Montréal avec des répétitions de nouvelles 4 absolument énormes sur Montréal, on aurait sûrement 5 apporté au dossier beaucoup plus d'éléments qui 6 disaient, écoutez, ça nous semble encore plus un 7 non-sens. Le 690 est une fréquence extrêmement 8 puissante et on peut servir extrêmement de citoyens qui 9 ne vivent pas dans la région immédiate de Montréal avec 10 une fréquence comme celle-là. Là-dessus, on aurait 11 sûrement apporté des éléments au dossier pour dire 12 qu'il y a là une sous-utilisation d'une fréquence d'une 13 très, très grande qualité pour un service 14 essentiellement local sur Montréal. Mais maintenant on 15 vous l'a dit. 16 1639 Me STEWART: Merci, Madame la 17 Présidente. 18 1640 LA PRÉSIDENTE: Si j'étais méchante, 19 je vous dirais que, de fait, ce dont vous nous avez 20 convaincus il y a peu de temps, c'est que 690 ne couvre 21 pas Montréal. 22 1641 M. LAFRANCE: Non. Je vous répète 23 que l'argument central... 24 1642 LA PRÉSIDENTE: Elle ne couvre pas le 25 centre-ville de Montréal. StenoTran 362 1 1643 M. LAFRANCE: Ce n'est pas très 2 méchant, Madame la Présidente, parce que ce qu'on a dit 3 il y a deux ans -- et je l'ai répété en entrée hier -- 4 on n'a pas dit que le 690 était une mauvaise fréquence, 5 on a dit que pour une chaîne généraliste qui travaille 6 beaucoup dans le développement du talent canadien et 7 qui présente beaucoup de musique, le FM est un meilleur 8 support. C'est le point central de l'argumentaire que 9 nous avons fait au CRTC il y a deux ans. 10 1644 On a toujours prétendu, oui, que le 11 690, comme AM, a des problèmes de diffusion dans 12 Montréal comme tous les AM, mais on a dit 13 qu'essentiellement, pour notre chaîne généraliste, le 14 FM était un meilleur choix, et nous soutenons toujours 15 que pour notre chaîne généraliste le FM est un meilleur 16 choix, pour toutes sortes de raisons qui sont assez 17 évidentes à l'oreille. 18 1645 Cela étant dit, on n'a jamais prédit 19 la mort du AM. D'ailleurs, comme je le mentionnais 20 hier, nous sommes encore sur AM dans près de 50 21 marchés. On n'a pas abandonné la bande AM, et nous 22 n'avons pas l'intention de transférer globalement nos 23 fréquences vers le FM. Mais la chaîne généraliste est 24 mieux servie par la fréquence FM à cause de son 25 caractère rassembleur et de la diversité de ses StenoTran 363 1 émissions. Pour une chaîne parlée comme InfoRadio, le 2 690 fait tout à fait l'affaire. 3 1646 LA PRÉSIDENTE: En étant méchante je 4 vous ai donné l'opportunité de nous rappeler vos 5 arguments pour le changement de fréquence. 6 1647 Au sujet de ce document de Léger et 7 Léger, personne n'a demandé de le mettre au dossier. 8 Il n'est pas au dossier, bien que les gens aient fait 9 des commentaires sur ce sondage et le Conseil se doit, 10 au niveau de la procédure, de lui donner le poids ou 11 l'importance qui sera jugé équitable considérant qu'il 12 n'est pas au dossier. Alors je veux rassurer les gens 13 que nous nous devrons de suivre les procédures normales 14 à ce niveau-là. 15 1648 Est-ce que je peux vous demander 16 quand on vous a remis la ventilation des coûts de 17 programmation et une copie de cette roue? 18 1649 Me BOUCHARD: Ça a été fait tel que 19 convenu avec le procureur de Métromédia; donc je l'ai 20 reçu à cinq heures moins quart hier, tel qu'on avait 21 convenu. 22 1650 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie. Et 23 vous aurez évidemment une autre opportunité de nous 24 revoir à la réplique. Nous vous remercions. 25 1651 Madame la Secrétaire. StenoTran 364 1 1652 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 2 Présidente. 3 1653 La prochaine présentation sera faite 4 par Métromédia CMR Montréal Inc. et Diffusion 5 Métromédia CMR Inc., qui ont décidé de faire une seule 6 présentation. 7 0930 8 1654 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, mesdames, 9 messieurs. Allez-y quand vous êtes prêts. 10 1655 M. BÉLAND: Madame la Présidente, 11 Mesdames les Conseillères, membres du Conseil, notre 12 première réponse portera sur la demande de Radio Nord 13 et, par la suite, nous interviendrons dans la demande 14 de Radio-Canada. 15 1656 J'aimerais simplement rappeler que 16 nous avons déposé au Conseil une condition de licence, 17 une définition du format qui s'appliquerait comme 18 condition de licence pour Nouvelles 690 et 940 19 également. 20 1657 D'abord, dans un premier temps, notre 21 intervention par rapport à la demande de Radio Nord. 22 1658 Les requêtes de Radio Nord ne 23 comportent aucun élément nouveau, à notre avis, pour 24 justifier un changement à la décision du CRTC du 4 25 juillet 1997. Rappelons que cette décision était StenoTran 365 1 fondée sur le fait que, d'abord, dans un premier temps: 2 "... l'importance des recettes 3 publicitaires que prélèveraient 4 ces stations dans le marché est 5 susceptible de nuire indûment 6 aux stations en place et de les 7 empêcher de continuer d'assumer 8 les responsabilités qui leur 9 incombent." 10 1659 Deuxièmement, le Conseil avait noté 11 aussi: 12 "... le Conseil a également tenu 13 compte du fait que les études de 14 marché n'avaient pas démontré 15 qu'il existe présentement une 16 demande manifeste pour une 17 station de format 'Country' à 18 Montréal. Le Conseil craignait 19 également que le répertoire de 20 pièces musicales 'Country' 21 francophones disponibles soit 22 insuffisant pour ce genre de 23 station." 24 1660 Deuxièmement, les données de l'ADISQ 25 n'indiquent d'ailleurs aucune production dans le genre StenoTran 366 1 country. M. Gilles Senécal, le directeur des affaires 2 corporatives de Métromédia, qui est absent pour cause 3 de maladie, a lui-même communiqué avec un représentant 4 de l'ADISQ afin de vérifier si les productions de 5 musique country de langue française avaient augmenté 6 depuis 1997. La réponse de l'ADISQ est négative. 7 1661 La liste d'artistes country de langue 8 française soumise par Radio Nord comporte des noms pour 9 le moins surprenants: Francis Cabrel, Laura Fabian, 10 Les Colocs, qui sont inclus dans le genre de musique 11 country, qui ne sont pas identifiés comme des artistes 12 country et qui sont déjà abondamment entendus sur les 13 ondes des stations de radio à Montréal. 14 1662 Les demandes de Radio Nord 15 constituent un chèque en blanc. 16 1663 Divers éléments des demandes de Radio 17 Nord font état de la mauvaise perception des stations 18 country dans les marchés comme Montréal, que ce soit 19 l'étude de Paul Martel ou encore de Descarie et 20 Complices. Dans ce dernier cas, les auteurs ont même 21 suggéré que la mise en marché des stations country 22 serait viable en étant discret sur la nature du 23 service. Cela coïncide, Madame la Présidente, et bien 24 malheureusement, avec notre propre expérience à CIQC, 25 où notre aventure country, même si la station attirait StenoTran 367 1 des auditoires décents, ne s'est pas avérée viable 2 commercialement; ce fut un désastre sur le plan 3 financier, les annonceurs ne souhaitant pas être 4 identifiés ou associés à la musique country à Montréal. 5 1664 Dans le cas de Radio Nord, la 6 stratégie commerciale suggérée par Descarie et 7 Complices nous mène à la conclusion que très rapidement 8 Radio Nord devrait évacuer son étiquette country pour 9 solliciter des annonceurs. 10 1665 Quatrièmement, l'équilibre commercial 11 de la radio privée à Montréal demeure fragile et le 12 marché ne peut à coup sûr accueillir deux nouvelles 13 stations du même coup sans entraîner un excédent de 14 l'inventaire commercial disponible dans le marché alors 15 que le coût par point est déjà plus faible à Montréal 16 que dans les autres marchés canadiens. C'est par 17 ailleurs le coût par point le plus faible partout au 18 Canada. 19 1666 Certes l'année 1998 a été très 20 profitable, mais il ne faudrait pas pour autant 21 considérer une année exceptionnelle comme étant un 22 indicateur fiable de la performance des stations pour 23 l'avenir. La prudence est particulièrement indiquée. 24 1667 Les budgets proposés par Radio Nord 25 ne sont pas réalistes. Par exemple, en anglais, on StenoTran 368 1 prévoit 1,9 million de revenus publicitaires dès la 2 première année, ce qui représente pas loin de 50 pour 3 cent des revenus générés par CJAD, qui est la 4 principale station AM anglophone à Montréal, une 5 station qui est profondément enracinée dans le milieu 6 montréalais. Les projections de Radio Nord pour sa 7 station de langue anglaise sont également supérieures 8 aux revenus générés par les deux stations CKGM à 9 Montréal et notre propre station CIQC. D'ailleurs, je 10 tiens à vous souligner que la disparition de la station 11 CKISS à Toronto a, selon nous, sonné le glas du son 12 country dans les marchés urbains comme Toronto et 13 Montréal. CKISS, de Toronto, n'a jamais cessé, depuis 14 sa création au milieu des années quatre-vingt-dix, de 15 perdre des parts de marché et, à l'automne 1998, elle 16 ne générait plus qu'une part de marché de 3,9 pour cent 17 dans le marché de Toronto. 18 1668 Pour répondre à l'argument de la 19 poule et de l'oeuf de Radio Nord selon lequel il faut 20 une station country pour stimuler la production de 21 musique country, nous aimerions prendre pour exemple la 22 distribution au Québec du Country Music Television, un 23 service spécialisé de télévision de musique country qui 24 est disponible à Montréal depuis l'automne 1995. Cette 25 station a rejoint depuis cette date un maximum de StenoTran 369 1 76 000 personnes dans la province de Québec, soit une 2 part de marché équivalente à 0,2 pour cent à l'automne 3 1998. 4 1669 On peut aussi à bon droit se 5 questionner sur l'intérêt réel de Radio Nord qui 6 accepte de dépendre du bon vouloir de la Société Radio 7 Canada pour louer les installations AM qui seraient 8 laissées vacantes par celle-ci. Il semble que Radio 9 Nord n'est pas intéressée à investir pour se doter des 10 infrastructures nécessaires afin d'offrir les services 11 proposés. 12 1670 Enfin, rappelons que le Conseil a 13 autorisé il y a environ un an une station country de 14 langue française sur la rive sud de Montréal qui n'est 15 pas encore en ondes. Mentionnons également qu'une 16 autre station FM de langue anglaise à Kahnawake diffuse 17 de la musique country. Il nous apparaît donc prudent 18 de vérifier la performance de ces stations avant 19 d'autoriser deux autres stations country à Montréal. 20 1671 En conclusion, nous pensons que les 21 deux fréquences AM seraient mieux utilisées par une 22 formule d'information continue qui bénéficiera 23 assurément d'une portée beaucoup plus considérable 24 auprès de la population de Montréal qu'un service de 25 musique country sur la bande AM. StenoTran 370 1 1672 Ceci complète l'intervention pour la 2 demande de Radio Nord. 3 1673 Radio-Canada maintenant. Nous avons 4 plusieurs points que nous aimerions soulever suite à la 5 demande de Radio-Canada. 6 1674 Premièrement, selon nous, 7 l'autorisation de la demande de Radio-Canada 8 entraînerait une concentration indue de l'information 9 aux mains du secteur public à Montréal. 10 1675 La Société Radio-Canada exploite déjà 11 RDI et Newsworld, totalement consacrées à 12 l'information, deux chaînes généralistes de télévision 13 qui consacrent aussi une partie importante à 14 l'information, deux chaînes FM de langue française, 15 deux chaînes FM de langue anglaise, et ce, sans compter 16 les autres demandes des services spécialisés entendues 17 par le Conseil au mois de décembre dernier. Les 18 ambitions de la Société Radio-Canada nous paraissent 19 exorbitantes. 20 1676 Contrairement à ce que la Société 21 Radio-Canada alléguait hier, les parts de marché de 22 radio exploitées par la Société Radio-Canada à Montréal 23 ne sont pas un bon indicateur pour refléter la position 24 dominante du réseau public en matière d'information. 25 Comme nous avons eu l'occasion de le mentionner dans StenoTran 371 1 notre présentation d'hier, la Société Radio-Canada 2 contrôlera 68 pour cent des minutes totales consacrées 3 à l'information si le Conseil autorise le service 4 InfoRadio. Les représentants de la Société ont de plus 5 mentionné que seulement deux tiers de la programmation 6 sera de l'information originale. Ils ont aussi 7 confirmé que la Société n'entend pas doter InfoRadio 8 d'une salle de nouvelles distincte de celle des autres 9 stations FM ou des autres stations de télévision. Bien 10 au contraire, la Société confirme l'interrelation avec 11 les autres réseaux. Dans ce contexte, il est difficile 12 de croire que le service InfoRadio contribuera à la 13 diversité de l'information à Montréal puisque 14 l'information d'InfoRadio sera de la même facture que 15 celle des autres réseaux de la Société Radio-Canada. 16 1677 Deuxièmement, la proposition de 17 Radio-Canada ne vise que les francophones. 18 Radio-Canada ne propose aucun service pour la 19 population anglophone de Montréal, contrairement à ce 20 que nous proposons. Or, la population anglophone de 21 Montréal représente 655 000 auditeurs potentiels, soit 22 un marché comparable à celui d'Ottawa/Hull. 23 1678 Le marché anglophone de Montréal 24 représente d'ailleurs un plus grand nombre d'auditeurs 25 potentiels que certains marchés francophones que la StenoTran 372 1 Société Radio-Canada entend inclure dans son plan de 2 déploiement national du réseau d'information continue. 3 Or, selon notre sondage de Léger et Léger, les 4 anglophones sont encore plus intéressés par les 5 bulletins de nouvelles radiophoniques que les 6 francophones, avec un taux d'intérêt de 65 pour cent 7 des répondants qui disent écouter les nouvelles très 8 souvent et souvent. 9 1679 Troisièmement, la proposition de 10 Radio-Canada est de nature nationale et ne répond pas 11 spécifiquement aux attentes de la population de 12 Montréal. 13 1680 La radio locale est un service de 14 plus en plus menacé avec la consolidation des stations 15 et des réseaux de radio, ce qu'on appelle en anglais la 16 syndication de la programmation, la mise en commun des 17 ressources qui entraîne nécessairement une 18 normalisation du service. La proposition de 19 Radio-Canada comporte cette mise en commun des 20 ressources du réseau pour le service d'information 21 continue qui s'alimentera à la salle de nouvelles des 22 chaînes FM. On peut même anticiper entendre le même 23 bulletin de nouvelles à la première chaîne répété à la 24 chaîne culturelle et aussi répété au réseau 25 d'information continue. StenoTran 373 1 1681 Cette stratégie ne constitue pas, 2 selon nous, un service au public. En outre, l'apport 3 régional représente 60 pour cent de l'information alors 4 que l'information régionale est déjà très présente dans 5 la programmation des chaînes FM de Radio-Canada, ce qui 6 ne sert pas la diversité dans le marché de Montréal. 7 1682 Le mandat d'inter-régionalisation que 8 la Société Radio-Canada poursuit ne correspond 9 d'ailleurs pas aux résultats du sondage de la Société 10 Radio-Canada quant à l'intérêt des répondants pour une 11 chaîne d'information continue. Ce sondage déposé par 12 Radio-Canada contenait des données intéressantes: 77 13 pour cent des répondants témoignaient de l'intérêt pour 14 de l'information régionale de leurs région, 73 pour 15 cent pour de l'information provinciale, 72 pour cent 16 pour des informations météo et 72 pour cent pour des 17 reportages et des événements spéciaux. 18 1683 En dépit des indications très nettes 19 de ce sondage, Radio-Canada ne consacre que huit 20 minutes à l'heure à l'information locale et régionale. 21 1684 La stratégie de Radio-Canada est mal 22 fondée. 23 1685 Alors que Radio-Canada a fait 24 amplement valoir à l'audition de février 1997 que la 25 bande AM est désertée par les jeunes, elle prétend StenoTran 374 1 aujourd'hui que le service d'information continue 2 visera un auditoire-cible de 18-44. 3 1686 Il est intéressant, Madame la 4 Présidente, de rappeler à cet effet les propos des 5 représentants de la Société en février 1997 devant le 6 Conseil pour justifier l'abandon de la bande AM pour la 7 bande FM. Je cite d'abord le président, M. Perrin 8 Beatty. M. Beatty disait la chose suivante: 9 "La loi prévoit que Radio-Canada 10 doit offrir sa programmation 11 partout au Canada de la manière 12 la plus adéquate et efficace au 13 fur et à mesure de la 14 disponibilité de ses moyens. 15 Et parce que tous les Canadiens 16 paient pour le service AM de 17 Radio-Canada, tous les Canadiens 18 ont le droit de le recevoir. 19 Malheureusement, cet accès à la 20 programmation de la radio AM de 21 Radio-Canada à Montréal est 22 compromis puisqu'un nombre 23 important d'auditeurs délaissent 24 la bande AM. 25 Nous comptons démontrer que la StenoTran 375 1 seule solution possible est le 2 transfert de CBF AM à la bande 3 FM." 4 1687 M. Lafrance avait aussi expliqué à 5 cette même audition, et je cite: 6 "Chez les adultes de moins de 24 7 ans, 85 pour-cent n'écoutent 8 jamais le AM. Pour les 9 auditeurs de 25 à 34 ans, c'est 10 75 pour-cent qui ne syntonisent 11 jamais le AM." 12 1688 Il est clair aujourd'hui que la 13 proposition de la Société Radio-Canada pour récupérer 14 la bande AM n'est pas dans l'intérêt public puisque la 15 bande AM ne permet pas à la Société de rejoindre un 16 nombre suffisant d'auditeurs et de contribuables. On 17 peut d'ailleurs se poser des questions sur la stratégie 18 de Radio-Canada qui, avec son service RDI, offre un 19 service d'information à la nouvelle station de musique 20 classique à Montréal et qui a offert le même service à 21 la station country CKTI si elle obtient une licence. 22 En outre, les représentants de Radio-Canada vous ont 23 indiqué qu'InfoRadio allait recruter des partenaires 24 pour s'associer dans la prestation de certains segments 25 de programmation ou de différents services. Dans notre StenoTran 376 1 réalité de la radio quotidienne, en tant que diffuseurs 2 privés, les partenaires selon l'expression de 3 Radio-Canada portent le nom de "contrat-échange" et 4 sont comptabilisés comme des revenus équivalant à des 5 recettes publicitaires. 6 1689 Cinquièmement, le financement du 7 réseau d'information continue provient du budget des 8 chaînes généralistes FM et risque d'affecter la qualité 9 de leur programmation. 10 1690 Le financement du réseau 11 d'information continue est assuré par une réallocation 12 du budget des nouvelles chaînes FM à Montréal. En 13 dépit des demandes d'éclaircissement du Conseil sur 14 cette question, il demeure très difficile d'identifier 15 quels sont les postes ou secteurs des chaînes FM ou 16 autres qui seront l'objet de réductions en faveur du 17 réseau d'information continue. Cet interfinancement 18 est questionnable compte tenu que la Société 19 Radio-Canada a fait valoir en 1997, pour obtenir les 20 fréquences FM, que les contribuables finançant la 21 Société Radio-Canada doivent être rejoints en plus 22 grande nombre que su la bande AM pour justifier 23 l'intérêt public. 24 1691 À notre avis, l'utilisation des fonds 25 publics serait mieux assurée en dotant les stations FM StenoTran 377 1 d'un son stéréo à Montréal. En effet, lors de la 2 diffusion de son rapport annuel à l'antenne de la 3 télévision de Radio-Canada au mois de janvier dernier, 4 un représentant de la Société a mentionné que c'est par 5 manque d'argent que la Société diffuse en mono sur les 6 chaînes FM de la première chaîne et qu'il faudrait 7 attendre la venue du numérique pour pallier à cette 8 lacune. 9 1692 Ceci complète nos deux interventions 10 dans les deux requérantes. 11 1693 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions. 12 1694 Est-ce que vous vous êtes assurés de 13 donner aux intervenants et aux requérantes des copies 14 des conditions de licence proposées? 15 1695 Me CÔTÉ: Non, Madame la Présidente, 16 ça n'a pas été fait. J'ai remis cependant 25 copies de 17 chaque texte à la secrétaire. 18 1696 LA PRÉSIDENTE: Alors nous invitons 19 ceux qui sont intéressés à les obtenir et nous 20 reviendrons... j'aurai peut-être des questions à ce 21 sujet plus correctement au moment de la réplique. 22 1697 Monsieur le Conseiller juridique. 23 1698 Me STEWART: Merci, Madame la 24 Présidente. 25 1699 J'aurais simplement, premièrement, StenoTran 378 1 une question de clarification. Je pense que dans votre 2 intervention hier... et ça concerne le nombre 3 d'anglophones dans le bassin de Montréal. Vous avez 4 parlé de 655 000 auditeurs potentiels... non, pardon, 5 de 725 000 anglophones alors qu'aujourd'hui vous parlez 6 de 65 000. 7 1700 Est-ce que vous pouvez clarifier?. 8 1701 Me CÔTÉ: Il y a une différence, mais 9 c'est simplement autour des groupes d'âge. Alors le 10 755 000, c'est 12 plus, douze ans et plus, alors que 11 probablement le 650, c'est les 18 ans et plus. 12 1702 Me STEWART: Très bien, merci.. 13 1703 Maintenant, est-ce que vous pouvez 14 clarifier, vous prétendez que le projet d'infoRadio va 15 à l'encontre des objectifs de la loi concernant 16 Radio-Canada. Est-ce que c'est ça, ce vous prétendez? 17 1704 Me CÔTÉ: On ne dit pas que c'est à 18 l'encontre des objectifs de la loi comme tel, on l'a 19 tout simplement replacé dans le contexte de l'audition 20 de 1997 où, pour justifier effectivement le 21 déménagement de la première chaîne sur la bande FM, les 22 représentants de Radio-Canada ont fait valoir 23 abondamment -- et j'aurai d'autres citations à donner 24 au Conseil et également les pages du procès-verbal -- 25 qu'ils ne pouvaient pas rejoindre un suffisamment grand StenoTran 379 1 nombre de contribuables sur la bande AM et que, comme 2 effectivement tous les contribuables paient pour le 3 service de Radio-Canada, il était d'intérêt public 4 d'autoriser le transfert de Radio-Canada sur la chaîne 5 FM. 6 1705 En ce sens-là j'ai fait écho ce matin 7 à la remarque de Mme la Présidente Wylie au 8 représentant de Radio-Canada en disant que les raisons 9 pour lesquelles ils ont fait valoir le déménagement 10 nécessaire et essentiel en 1997, aujourd'hui, on semble 11 les avoir oubliées parce qu'on propose un service de 12 niche, un service très spécialisé sur la bande AM qui 13 ne rejoindra pas, si l'on prend les propos des 14 représentants de Radio-Canada, suffisamment de 15 contribuables pour justifier effectivement 16 l'utilisation de cette fréquence-là par le service 17 public et encore plus avec un service qui s'adresse à 18 un groupe très précis d'auditeurs, beaucoup plus 19 restreint qu'une chaîne généraliste comme c'était le 20 cas ne 1997. C'est ce qu'on dit. 21 1706 Évidemment, le mandat de Radio-Canada 22 dit qu'on doit rejoindre le plus grand nombre possible 23 de contribuables, de citoyens canadiens, et 24 effectivement ça pourrait être interprété, toujours en 25 prenant les propos de Radio-Canada comme étant StenoTran 380 1 convaincant puisqu'ils ont obtenu la licence en 1997, 2 que la chaîne AM ne rend pas un service au public aux 3 termes de la loi. 4 1707 Me STEWART: Très bien, merci. 5 1708 Je n'ai plus de questions, Madame la 6 Présidente. 7 1709 LA PRÉSIDENTE: Merci. 8 1710 Nous vous remercions et nous vous 9 reverrons au moment de la réplique. 10 1711 Madame la Secrétaire, s'il vous 11 plaît. 12 1712 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 13 Présidente. 14 1713 Alors j'inviterais Radio Nord pour le 15 service anglais et le service français à faire leur 16 présentation. Merci. 17 INTERVENTION 18 1714 M. POULIN: Madame la Présidente, 19 Mesdames les Conseillères, membres du personnel du 20 Conseil, je me présente: Gilles Poulin, président et 21 chef d'exploitation de Radio Nord. 22 1715 Radio Nord intervient aux demandes 23 présentées par Métromédia CMR Montréal Inc., qui 24 exploite CKVL AM, Verdun et CIQC AM Montréal et qui 25 visent à changer les fréquences de ces stations et aux StenoTran 381 1 demandes présentées par la Société Radio-Canada pour 2 son projet InfoRadio.. 3 1716 Radio Nord s'oppose à cette demande 4 pour les motifs suivant: 5 1717 Les demandes de Métromédia et de la 6 Société Radio-Canada n'ajoutent rien en termes de 7 réelle diversité dans le marché de Montréal. Elles 8 n'ont pas pour effet d'encourager le développement des 9 talents canadiens ni la concurrence ou le choix pour 10 les auditeurs, comme le souhaite le Conseil dans sa 11 nouvelle Politique de 1998 concernant la radio 12 commerciale, Avis public CRTC 1998-41. 13 1718 Métromédia. 14 1719 Les demandes de métromédia visent 15 essentieLlement à améliorer les caractéristiques 16 techniques de la diffusion des signaux de CKVL et de 17 CIQC. Elles n'ajoutent rien de nouveau au marché. Les 18 formules de la programmation à prépondérance verbale, 19 tel qu'énoncé dans les requêtes et qui contient très 20 peu d'information, semblent demeurer pratiquement les 21 mêmes malgré leurs nouvelles appellations. Ces 22 demandes ne proposent aucune musique ni n'encouragent 23 aucune le développement des nouveaux talents. 24 1720 La requérante invoque que c'est en 25 raison de difficultés techniques reliées au StenoTran 382 1 rayonnement, qu'elle ne peut concurrencer adéquatement 2 dans le marché MA. Elle soutient avoir besoin des 3 fréquences 690 et 940 pour augmenter ses cotes d'écoute 4 et ses revenus. Pourtant, selon les dires mêmes de la 5 requérante, jusqu'en 1994 la station CKVL faisait 6 concurrence à CKAC et CJMS et les heures d'écoute de 7 chacune des trois stations étaient comparables. Ce 8 n'était donc pas une question de puissance de fréquence 9 à ce moment. Pourquoi le serait-ce plus aujourd'hui? 10 La disparition de CJMS en 1994 n'a pu que bénéficier à 11 CKVL. C'était un concurrent de moins dans le marché. 12 D'ailleurs, ses résultats financiers se sont améliorés 13 continuellement à chaque année depuis ce temps. 14 1721 Quant à CIQC, autrefois CFCF, la 15 situation technique actuelle de cette station existe 16 depuis les années cinquante aux dires de la requérante. 17 Au soutien de sa demande elle réfère à CKGM, qui a 18 obtenu en 1995 la permission de transférer à la 19 fréquence 990 afin de pouvoir retransmettre à 50 000 20 watts 24 heures par jour. Elle invoque que ce 21 changement lui est défavorable. Dans les faits, 22 cependant, CKGM est toujours derrière CIQC et elle ne 23 semble pas vraiment avoir amélioré sa situation. Nous 24 invitons donc le Conseil à examiner si le passage à 25 cette nouvelle fréquence pour CKGM a pu vraiment être StenoTran 383 1 défavorable à CIQC. Nous croyons que non. 2 1722 Comme le Conseil le sait très bien, 3 le succès d'une station tient à plusieurs facteurs. 4 Simplement substituer une fréquence pour une autre ne 5 peut rien changer. La preuve, lorsque la requérante 6 dit vouloir modifier la programmation actuelle de CKVL 7 et de CIQC, elle admet qu'autre chose qu'un changement 8 de fréquence doit être fait pour améliorer la 9 performance de ces stations. Il y a donc d'autres 10 avenues pour CKVL et CIQC . Rien n'empêche Métromédia 11 de modifier dès maintenant sa programmation en station 12 d'info continue. 13 1723 En parlant de puissance de 14 rayonnement, la requérante contrôle la plus puissante 15 fréquente MF du marché, soit celle de 96,9, utilisée 16 par CKOI-FM. Cela n'empêche pas la Télémédia ni la 17 Radiomutuel de concurrencer avec les stations CITE-FM 18 et CKMF, avec des puissances de transmetteur beaucoup 19 moindres par rapport à celle de CKOI avec ses 300 000 20 watts. 21 1724 CKVL et CIQC sont implantées depuis 22 longtemps dans le marché et sont bien connues des 23 Montréalais. Les bénéfices avant intérêts et impôts, 24 BAII, de ces stations combinés à ceux de CKOI et CFQR 25 sont positifs. Le défaut d'octroyer les fréquences 690 StenoTran 384 1 et 940 à Métromédia ne ferait pas disparaître ces 2 stations. 3 1725 D'ailleurs, le Conseil est venu aux 4 conclusions suivantes dans sa décision 97-293 du 4 5 juillet dernier, l'instance où Métromédia demandait le 6 transfert de CKVL à la bande MF, et je cite: 7 "Le Conseil observe que les 8 conditions dans lesquelles est 9 exploitée la station CKVL sont 10 semblables à celles de 11 nombreuses autres stations AM 12 commerciales au pays, notamment 13 le fait que cette station ait à 14 réduire sa puissance d'émission 15 de nuit en raison d'ententes 16 internationales. Le Conseil 17 s'est également appuyé sur le 18 fait que le groupe Métromédia 19 est profitable. Il observe, de 20 plus, que CKVL a réussi à 21 augmenter sa part d'écoute dans 22 le marché montréalais de 1990 à 23 1996 et que, même si la 24 situation est encore 25 déficitaire, ses recettes StenoTran 385 1 publicitaires affichent une 2 augmentation constante depuis 3 1993. En conséquence, la 4 demande de la Métromédia est 5 refusée." 6 1726 Qui plus est, l'avènement de la radio 7 numérique, qui améliorera la qualité sonore de tous les 8 signaux, MA autant QU', permettra à toutes les stations 9 émettrices une plus grande couverture régionale. Cela 10 garantit, selon nous, que la requérante continuera ses 11 opérations MA. 12 1727 D'autres part, dans sa Politique de 13 1998 concernant la radio commerciale, l'Avis public du 14 CRTC 1998-41, le Conseil a abrogé sa Politique relative 15 aux marchés radiophoniques afin d'encourager la 16 concurrence et le choix pour les auditeurs. 17 "77. La stratégie du Conseil, 18 établie dans son énoncé de 19 vision de 1997, est de 's'en 20 remettre davantage aux forces du 21 marché pour permettre une 22 concurrence juste et durable'. 23 De l'avis du Conseil, grâce à la 24 nouvelle politique concernant la 25 propriété commune, les StenoTran 386 1 propriétaires de stations de 2 radio en place devraient pouvoir 3 améliorer leur situation 4 financière et leur capacité de 5 livrer une véritable concurrence 6 aux nouveaux venus. 7 78. Par conséquent , 8 conformément à son désir 9 d'encourager la concurrence et 10 le choix, le Conseil a déterminé 11 qu'il n'appliquera plus les 12 critères énoncés dans la 13 Politique relative aux marchés 14 radiophoniques. Après avoir 15 examiné les demandes d'entrée 16 sur le marché, le Conseil sera 17 disposé à attribuer des licences 18 selon les mérites particuliers 19 des demandes, notamment les 20 avantages que leur approbation 21 procurera aux collectivités 22 visées et au système de 23 radiodiffusion dans son 24 ensemble." 25 1728 Métromédia est le troisième plus StenoTran 387 1 grand groupe radio francophone au Canada après 2 Radiomutuel et Télémédia. Elle détient CKOI, CKVL, 3 CFQR, CIQC et est en attente d,acquérir CIEL-FM et 4 CIME-FM, qu'elle gère dans l'intervalle, actuellement. 5 Si cette acquisition est approuvée par le Conseil, 6 Métromédia se retrouvera avec trois stations MF dans le 7 marché de Montréal, dont deux en langue française et 8 deux stations MA. 9 1729 L'approbation de l'utilisation 10 proposée des deux meilleures fréquences MA par les 11 services existants de Métromédia, alors que le marché 12 montréalais se porte bien et peut aujourd'hui permettre 13 l'introduction d'une nouveauté, de plus de choix, de 14 diversité, ne procurera aucun véritable avantage aux 15 Montréalais ni au système de radiodiffusion dans son 16 ensemble. 17 1730 Enfin, accorder le bénéfice de la 18 fréquence 690 à une station comme CKVL, dont une partie 19 importante de la programmation a été jusqu'ici 20 caractérisée par un certain niveau d'abus verbal, ne 21 nous apparaît pas comme l'utilisation la plus 22 judicieuse de la meilleure fréquence MA pour Montréal. 23 1731 Maintenant on va passer à 24 Radio-Canada. 25 1732 M. KIERAN: Radio-Canada est la seule StenoTran 388 1 entité qui opère aujourd'hui quatre stations de radio 2 FM à Montréal, soit la première chaîne et la chaîne 3 culturelle, dans les deux langues. Radio-Canada a 4 obtenu en 1998 l'autorisation de faire migrer la 5 première chaîne de la bande MA à la bande MF après 6 avoir soutenu auprès du Conseil ne plus pouvoir 7 rejoindre tous les auditeurs là où ils se trouvent et 8 de la meilleure façon possible par la bande MA. 9 1733 Comment Radio-Canada peut-elle donc 10 maintenant venir de l'avant avec un projet de radio 11 francophone national qui utilise cette même fréquence 12 MA comme tête de son projet de réseau pour rejoindre la 13 plus importante population de francophones au Canada? 14 Comment peut-elle mieux la rejoindre aujourd'hui et par 15 conséquent remplir son mandat? 16 1734 En 1997 elle faisait entre autres 17 valoir les difficultés techniques au centre-ville de 18 Montréal et, aujourd'hui, dans son étude sur la demande 19 pour le service proposé, il appert qu'un peu plus de la 20 moitié de l'écoute de la radio par les employés de 21 bureau s'effectue au travail. 22 1735 La requérante invoque qu'il y a une 23 grave carence à combler en matière d'information dans 24 l'environnement radiophonique francophone. Pourtant, 25 en faisant le portrait de l'offre d'information dans le StenoTran 389 1 marché francophone, Radio-Canada concentre son examen 2 uniquement sur la situation de la bande MA et passe 3 presque sous silence l'offre d'information sur la bande 4 MF. L'offre d'information à la radio à Montréal, ce 5 n'est pas seulement CKAC-AM. Elle ne fait pas 6 ressortir le véritable portrait. 7 1736 Si Radio-Canada croit qu'il doit y 8 avoir plus d'information à l'intention des Canadiens 9 qu'elle ne l'offre déjà sur ses stations de radio, 10 alors qu'elle augmente simplement cette forme de 11 contenu dans la programmation de ces stations 12 existantes. La requérante contrôle déjà quatre FM à 13 Montréal et, comme elle l'indique elle-même dans son 14 mémoire, et je cite: 15 "Contrairement au premier 16 service de la radio anglaise de 17 Radio-Canada, Radio One, dont le 18 ton est nettement information, 19 la Première Chaîne de la radio 20 française se distingue par une 21 orientation davantage 'culture 22 et société'". 23 1737 Alors, avec la chaîne culturelle en 24 plus, c'est finalement deux chaînes francophones de 25 culture que la requérante opère à Montréal. Elle veut StenoTran 390 1 maintenant une troisième chaîne pour remplir le mandat 2 qu'elle réussit à faire avec deux pour la radio 3 anglaise. C'est trop. 4 1738 La requérante invoque 5 l'appauvrissement de l'information à la radio au profit 6 des autres médias, particulièrement la télévision. 7 Drôlement, ces dernières années, ses services régionaux 8 en télévision francophone subissent des coupures 9 importantes. Si Radio-Canada cherche à rejoindre le 10 plus d'auditeurs possible et qu'elle dispose 11 aujourd'hui de nouveaux moyens financiers, pourquoi ne 12 pas réinvestir alors dans la télévision régionale 13 plutôt que dans un média qu'elle croit en déclin? 14 1739 Quant au service, on peut lire dans 15 la demande, et je cite: 16 "... les genres de contenus qui 17 intéressent en plus grand nombre 18 les francophones à l'égard d'un 19 service comme InfoRadio sont les 20 nouvelles de leur région (77%), 21 les nouvelles spécifiques de 22 leur province (73%)..." 23 1740 Malgré cela, la grille de 24 programmation proposée n'offre que deux segments de 25 quatre minutes à l'heure de nouvelles régionales, StenoTran 391 1 lesquelles comprendraient des thématiques comme l'état 2 des routes, la circulation, la météo locale et le 3 sport, ce qui est bien peu compte tenu de l'intérêt des 4 gens. Il y aurait par ailleurs presque 22 minutes de 5 nouvelles nationales et internationales, 12 minutes de 6 chroniques culturelles et sur l'histoire et 8 minutes 7 de reportages, tant au pays qu'à l'étranger, sur la 8 culture, le sport et la politique. Donc très peu de 9 nouvelles régionales. Et lorsqu'elle sonde la demande 10 pour son service, la requérante, bien sûr, ne spécifie 11 pas ce qui précède. 12 1741 En ce qui a trait à la diffusion sur 13 Internet, nous avons toutes les raisons de croire 14 qu'elle procédera à la construction de son site dans 15 tous les cas, d'abord parce qu'elle entend commencer 16 dès le mois prochain et, deuxièmement, parce qu'elle 17 peut très bien offrir un site d'information aussi 18 étoffé à même les ressources et les contenus dont elle 19 dispose déjà. Quant à la diffusion d'un service 20 d'information sur les nouveaux supports émergents, 21 Radio-Canada peut aussi le faire sans nécessité d'un 22 service radio national. 23 1000 24 1742 Enfin, la diversité des voix et des 25 sources d'information n'est pas tant une préoccupation StenoTran 392 1 dans le marché de Montréal, comme le déterminait le 2 conseil il y a déjà quelque temps dans sa décision CRTC 3 85-733, à la page 22: 4 "Une situation semblable ne 5 prévaut vraiment pas `a Montréal 6 où l'on retrouve une abondance 7 et une diversité inégalée de 8 médias au pays, autant de langue 9 française que de langue 10 anglaise. On compte ainsi, dans 11 la région métropolitaine de 12 Montréal, quelque 23 stations 13 radiophoniques, trois services 14 de télévision conventionnels de 15 langue française et deux de 16 langue anglaise, des réseaux de 17 télévision américains pouvant 18 être captés en direct, sans 19 compter tous les signaux 20 additionnels disponibles par 21 câble, trois quotidiens de 22 langue française et un de langue 23 anglaise et une multitude de 24 publications périodiques dans 25 les deux langues." StenoTran 393 1 1743 Plus récemment, dans sa Politique de 2 1998, en page 7, le Conseil faisait d'ailleurs 3 remarquer que: 4 "... ces dernières années, le 5 nombre de nouvelles locales, 6 régionales et nationales 7 disponibles a augmenté 8 sensiblement dans la plupart des 9 marchés, y compris les nouvelles 10 stations de radio et de 11 télévision conventionnelles, les 12 services d'émissions 13 spécialisées, les stations de 14 radio communautaire et les 15 journaux régionaux, ainsi que 16 les nouvelles sources 17 d'information de rechange comme 18 Internet." 19 1744 Montréal n'a donc pas besoin de 20 nouveaux médias d'information, Montréal a besoin de 21 diversité de format. Tous sont bien capables 22 d'observer que ce grand marché est le moins bien servi 23 de tous les marchés majeurs canadiens. Les Montréalais 24 n'ont accès qu'à deux formats alors que les auditeurs 25 de Toronto et Vancouver s'en voient offrir au moins StenoTran 394 1 cinq. Les stations à Montréal se ressemblent toutes. 2 La concurrence s'établit sur le format adulte 3 contemporain et ses variations, avec CITE, CFGL, CIEL, 4 CKOI et CKMF, et le format talk info avec CKAC et CKVL. 5 La popularité rapide de CJPX-FM, la nouvelle station de 6 M. Coallier, est un bon exemple du besoin de diversité 7 musicale dans le marché. 8 1745 D'ailleurs, la firme Médiavision, 9 dans l'édition janvier-février 1999 du magazine 10 InfoPresse, est d'avis que pour accroître sa part des 11 recettes publicitaires dans le marché montréalais et 12 ainsi se solidifier, la radio doit diversifier ses 13 produits, que c'est d'abord par la variété qu'elle 14 pourra concurrencer les autres médias. 15 1746 Enfin, Métromédia et Radio-Canada 16 proposent toutes deux uniquement des services 17 d'information et de créations orales, donc sans aucune 18 musique et donc sans aucune contribution au 19 développement des talents canadiens. 20 1747 Pour tous ces motifs, nous 21 recommandons au Conseil que les demandes de la 22 Métromédia et de la Société Radio-Canada soient 23 rejetées. 24 1748 Voilà qui complète notre 25 intervention. Nous sommes disponibles pour répondre à StenoTran 395 1 toutes vos questions. 2 1749 Merci. 3 1750 LA PRÉSIDENTE: Merci. 4 1751 Monsieur le Conseiller juridique? 5 1752 Me STEWART: Je n'ai pas de 6 questions, Madame la Présidente. 7 1753 LA PRÉSIDENTE: Merci. 8 1754 Nous vous remercions et nous vous 9 reverrons en réplique. 10 1755 Madame la Secrétaire. 11 1756 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 12 Présidente. 13 1757 Alors maintenant nous allons procéder 14 à la phase III de l'audience publique et nous 15 entendrons les interventions. 16 1758 Le premier intervenant à l'ordre du 17 jour, qui est à la page 6... nous suivrons cet ordre. 18 Aussi, je voudrais mentionner que l'intervention de la 19 Fédération des communautés francophones et acadienne du 20 Canada sera non comparante pour aujourd'hui. 21 1759 Alors j'aimerais inviter Radiomédia 22 inc., avec MM. Normand Beauchamp, Claude Beaudoin et 23 Jacques Papin, à faire la présentation de leur 24 intervention. 25 1760 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, messieurs. StenoTran 396 1 Allez-y quand vous êtes prêts. 2 INTERVENTION 3 1761 M. BEAUDOIN: Madame la Présidente, 4 distingués membres du Conseil, mesdames et messieurs, 5 mon nom est Claude Beaudoin et je suis président des 6 Entreprises Radiomédia. À ma droite se trouve Normand 7 Beauchamp et, à ma gauche, Jacques Papin, 8 vice-président directeur général de CKAC. 9 1762 Radiomédia est la copropriété de 10 Radiomutuel et de Télémédia Communications. Elle 11 exploite les stations CKAC-AM à Montréal, CHRC-AM à 12 Québec ainsi que le réseau d'information Radiomédia. 13 Par ailleurs, Radiomutuel et Télémédia continuent de se 14 livrer concurrence par l'entremise de leurs stations FM 15 à Montréal et à Québec et dans plusieurs autres marchés 16 du Québec, en AM et en FM. L'alliance stratégique des 17 deux groupes visait et vise toujours la disponibilité 18 d'une radio d'information sur bande AM à Montréal et à 19 Québec et la survie du seul réseau privé d'information 20 de langue française au Canada. 21 1763 Nous remercions le Conseil de nous 22 offrir la possibilité d'exprimer notre opinion sur les 23 différentes demandes devant lui. En effet, ces 24 demandes doivent être examinées à la lumière de 25 l'évolution récente de la radio, non seulement à StenoTran 397 1 Montréal mais également à travers tout le Québec. 2 1764 Notre intervention comporte quatre 3 segments: notre vision de l'industrie de la radio, et 4 ensuite nos observations sur chacune des demandes de 5 Radio Nord, Métromédia et Radio-Canada. 6 1765 Tous les requérants que vous avez 7 entendus ont fait état de la nécessité d'octroyer les 8 fréquences libérées par la première chaîne de la radio 9 de langue française de Radio-Canada et par Radio one de 10 la CBC. Tous ont soulevé de manière plus ou moins 11 détaillée la restructuration de la radio survenue à 12 l'automne 1994. Puisque nous sommes ceux qui ont 13 réalisé cette restructuration, nous avons cru bon ici 14 d'en mettre les divers éléments en perspective et de 15 rappeler au Conseil pourquoi nous l'avons réalisée, ses 16 bénéfices, et pourquoi le nouvel équilibre récemment 17 atteint ne devrait pas être modifié. 18 1766 En premier lieu, regardons 19 l'évolution de l'écoute de la radio québécoise. Il est 20 important de noter que c'est au Québec que la durée 21 d'écoute moyenne hebdomadaire par auditeur est la plus 22 élevée au Canada, avec 23,8 heures alors que la moyenne 23 nationale est de 22,6 heures. 24 1767 Notons également que c'est à Montréal 25 et à Québec que l'écoute hebdomadaire est la plus StenoTran 398 1 élevée dans les marchés de plus de 600 000 personnes au 2 Canada. 3 1768 L'examen de l'évolution de l'écoute 4 hebdomadaire par les auditeurs de la radio nous force 5 de constater qu'elle est supérieure en 1998 à ce 6 qu'elle était en 1988. En effet, pendant la même 7 période, les heures d'écoute des 18 ans et plus 8 augmentaient de 22,7 pour cent alors que la population 9 de ce groupe d'âge s'accroissait de 18 pour cent. 10 1769 L'autre dimension dont il nous faut 11 tenir compte est l'évolution des revenus de la 12 publicité nationale et locale dévolue à la radio. 13 C'est là que les difficultés de la radio au Québec se 14 sont manifestées au cours de la dernière décennie. 15 1770 Il est paradoxal de noter que c'est 16 en 1993 que l'écoute par auditeur de la radio au Québec 17 atteignait son sommet alors que, la même année, les 18 revenus totaux de la radio étaient à leur niveau le 19 plus bas. Cette donnée est fondamentale: c'est elle 20 qui a motivé la décision de Télémédia et de Radiomutuel 21 de procéder à la fermeture de six stations de radio AM 22 et de former Radiomédia afin de pouvoir offrir un 23 service privé viable, non seulement à la région de 24 Montréal mais partout au Québec. 25 1771 Comment en était-on arrivé à cette StenoTran 399 1 situation? En fait, si la radio a vécu des périodes de 2 difficultés économiques jusqu'à la restructuration 3 survenue à l'automne 1994, c'est en bonne partie dû au 4 fait qu'au cours des 20 dernières années Montréal a 5 subi de nombreuses transformations à sa structure 6 économique et à son paysage audiovisuel. 7 1772 Nos stations, touchées par la 8 restructuration, avaient accumulé près de 25 millions 9 de dollars en pertes au cours des cinq années 10 précédentes, et tous les indicateurs financiers 11 démontraient que, comme bien d'autres, elle 12 s'acheminaient rapidement vers un accroissement 13 considérable de ces pertes, n'eut été de ce geste aussi 14 drastique. 15 1773 Ces pertes avaient été occasionnées 16 en grande partie par un surplus d'inventaire 17 commercial, tous médias électroniques confondus, suite 18 à l'arrivée de Quatre-Saisons, de canaux spécialisés et 19 par une guerre des tarifs non productive dont la 20 télévision de Radio-Canada et celle de TVA étaient 21 responsables. 22 1774 La restructuration du secteur de la 23 radio est passée par l'alliance stratégique des 24 entreprises aujourd'hui propriétaires de Radiomédia. 25 Bien sûr, elle leur a été bénéfique, mais elle a aussi StenoTran 400 1 profité à la radio québécoise dans on ensemble et, par 2 le fait même, à son auditoire. 3 1775 En fait, la restructuration a permis 4 de réduire de manière significative le surplus 5 d'inventaire publicitaire en radio et de raffermir les 6 prix. Elle a facilité le contrôle de certaines 7 dépenses de programmation, qui s'étaient accrues de 8 manière exponentielle, au fur et à mesure que la 9 concurrence s'intensifiait. Elle nous a permis 10 d'améliorer l'offre de contenus enrichis aux auditeurs 11 désireux d'écouter une bonne radio commerciale et 12 d'augmenter le nombre et la qualité des nouvelles 13 offertes à l'ensemble des stations de radio exploitées 14 par l'une ou l'autre de nos entreprises, ainsi qu'à nos 15 stations affiliées. 16 1776 Aujourd'hui, les auditeurs de la 17 radio québécoise ont accès à une programmation de 18 qualité, avec des animateurs chevronnés supportés par 19 des salles de nouvelles à la taille d'entreprises 20 viables. Depuis maintenant quatre ans, on ne parle 21 plus de coupures de services, de pertes d'emplois ou de 22 fermetures. La restructuration était essentielle, elle 23 a permis à tous les intervenants -- employés, 24 investisseurs, annonceurs, entreprises et régulateurs, 25 de déployer leurs énergies à améliorer les contenus et StenoTran 401 1 la qualité de la programmation plutôt qu'à chercher de 2 nouvelles façons de réduire les services. 3 1777 Notre intervention d'aujourd'hui a 4 pour objet de vous inviter à la prudence. Ne pensez 5 pas que l'industrie de la radio a surmonté tous les 6 défis. En effet, elle doit faire face à l'avènement de 7 nouveaux canaux spécialisés, de l'Internet et des 8 nouveaux médias. Tous viennent offrir des contenus qui 9 étaient, il n'y a pas si longtemps, l'apanage exclusif 10 de la radio. Ce phénomène est davantage accentué dans 11 le marché francophone compte tenu de son étroitesse et 12 de l'impossibilité de la radio francophone d'avoir 13 recours au concept de syndication. 14 1778 Votre décision affectera non 15 seulement le marché de Montréal mais également toute 16 l'infrastructure radiophonique du Québec. Elle aura un 17 impact sur de nombreuses stations de radio, non 18 seulement sur celles dont Radiomédia et ses 19 actionnaires sont propriétaires mais également sur 20 plusieurs stations affiliées desservant l'ensemble du 21 territoire québécois. 22 1779 Voyons maintenant les différents 23 projets à l'étude du Conseil. D'abord, Radio Nord. 24 1780 Selon nous, Radio Nord échoue au test 25 de la diversité de l'offre musicale faite au marché. StenoTran 402 1 1781 La réglementation sur la musique 2 vocale de langue française oblige les radios 3 francophones à s'en remettre à l'offre musicale 4 disponible pour établir cette diversité. Or, les 5 données publiées dans le cadre des études réalisées par 6 le Groupe de travail sur la chanson sont très 7 révélatrices du faible répertoire de musique country de 8 langue française disponible. La production totale en 9 1996 et 1997 était 256, de laquelle uniquement 127 10 étaient de production francophone et 5 était 11 country-western; 1996-97. 12 1782 Donc en 1996 et 1997 seulement cinq 13 albums de musique country furent produits au Québec. 14 Si l'on conserve le même ratio de production 15 francophone à production anglaise, seulement deux 16 albums en français auraient été produits cette 17 année-là. 18 1783 Cette faible disponibilité nous amène 19 à conclure que, pour se conformer à l'exigence 20 réglementaire de musique vocale de langue française, la 21 nouvelle station de Radio Nord devra diffuser les mêmes 22 oeuvres que les autres stations à vocation musicale du 23 marché, et cela n'ajoutera rien à la diversité. 24 1784 Radio Nord prétend que l'avènement de 25 sa nouvelle station, assortie d'investissements à la StenoTran 403 1 production de musique country, favoriserait la 2 production d'un nombre suffisant d'oeuvres originales. 3 Malheureusement, les sommes consenties par Radio Nord 4 demeurent nettement insuffisantes pour atteindre cet 5 objectif. En effet, selon l'étude sur l'industrie du 6 disque citée plus haut, le coût moyen de production 7 d'un album francophone en 1996-97 était de 49 000 $, 8 auquel il faut ajouter une somme de 20 800 $ pour la 9 promotion. Le budget mis de l'avant par Radio Nord 10 couvre donc à peine la production et la promotion de 11 deux albums par année. 12 1785 Nous recommandons au Conseil de ne 13 pas donne son aval à ce projet. 14 1786 Le projet de Métromédia. 15 1787 Le projet de Métromédia soulève de 16 nombreuses interrogations et préoccupations qui, quant 17 à nous, demeurent entières. 18 1788 En premier lieu, nous avons été 19 surpris d'entendre Métromédia déclarer en audience 20 publique que les marchés francophone et anglophone ne 21 font qu'un. Rappelons qu'au moment de l'acquisition de 22 CKVL et CKOI-FM Métromédia, déjà détenteur de deux 23 licences de radio de langue anglaise, avait convaincu 24 le Conseil qu'il fallait autoriser cette acquisition 25 sur la base que les marchés francophone et anglophone StenoTran 404 1 de Montréal étaient distincts. Ce principe a 2 d'ailleurs été entériné et réitéré par le Conseil à 3 plusieurs reprises. Il constitue même un des 4 fondements de sa récente politique sur la propriété 5 commune. 6 1789 De plus, il serait intéressant 7 d'entendre quelle est la position de Métromédia sur la 8 question de la distinction des marchés dans le contexte 9 de son éventuelle acquisition d'une cinquième licence 10 dans le marché, soit celle de CIEL-FM. 11 1790 Le fait que les demandes de CKVL et 12 CIQC soient indissociables et la confusion que 13 Métromédia entretient entre ces deux projets nous 14 apparaissent totalement inacceptables parce qu'il 15 laisse trop de questions sans réponses. 16 1791 Quelles sont les intentions réelles 17 de Métromédia quant à l'exploitation d'un véritable 18 format de nouvelles continues? A-t-elle prévu, et 19 a-t-elle vraiment l'intention, d'affecter les 20 ressources humaines et financières suffisantes à un 21 projet de programmation de la nature et de l'envergure 22 de celui qu'elle fait miroiter? 23 1792 Combien de journalistes seront 24 affectés et quelles seront la qualité, la quantité et 25 la durée des bulletins de nouvelles produits par CKVL? StenoTran 405 1 1793 Compte tenu que présentement CKVL ne 2 dispose pas de salle de nouvelles, d'où proviendront 3 les ressources? Seront-elles acquises de NTR, 4 produites par NTR pour le bénéfice de CKVL ou bien 5 produites chez NTR par CKVL? Qui, en définitive, sera 6 l'employeur des journalistes de CKVL et par conséquent 7 qui contrôlera le contenu? 8 1794 Lors de sa comparution, Métromédia a 9 accepté de proposer au Conseil un projet de condition 10 de licence décrivant ce qu'elle entend par format de 11 nouvelles continues. Nous sommes d'avis que si le 12 Conseil devait accepter la modification proposée, il 13 devrait obtenir des réponses précises à nos questions 14 et imposer des conditions de licence spécifiques. 15 1795 À cet égard nous suggérons que ces 16 conditions de licence devraient prohiber: tout contenu 17 musical, à l'exception des ritournelles et des effets 18 sonores; la couverture d'événements sportifs; les 19 tribunes téléphoniques; et les émissions d'affaires 20 publiques et de magazines. 21 1796 Le projet de Radio-Canada. 22 1797 Le projet InfoRadio de Radio-Canada 23 menace CKAC et toutes les stations AM régionales du 24 Québec. CKAC est la tête d'un réseau d'information qui 25 alimente des stations de radio AM et FM desservant StenoTran 406 1 l'ensemble du Québec. Le déploiement d'InfoRadio à 2 travers tout le territoire francophone, appuyé par la 3 machine de Radio-Canada et ses coûts de main-d'oeuvre 4 impossibles à concurrencer, est une réelle menace pour 5 la principale source d'information de la radio privée 6 québécoise. Le Conseil doit tenir compte que le 7 système de radiodiffusion de langue française ne 8 pourrait sortir qu'affaibli de l'arrivée d'InfoRadio. 9 1798 Le projet de Radio-Canada disposera 10 pour sa première année d'exploitation d'un budget de 11 4 750 000 $, s'accroissant à 4 920 000 $ l'année 12 suivante. Ce budget d'exploitation comprend l'ensemble 13 de ses coûts. Cette somme est nettement inférieure aux 14 seuls coûts consolidés de programmation des deux 15 stations de Radiomédia qui se chiffraient à 5,7 16 millions, dont 1,4 million au chapitre de l'information 17 pour l'année 1998. 18 1799 L'attribution d'une nouvelle licence 19 à Radio-Canada sur la bande AM quelques mois à peine 20 après que cette dernière eut convaincu le Conseil de la 21 nécessité de faire migrer sa première chaîne de la 22 bande AM à la bande FM nous laisse perplexes. Ce 23 projet aurait dû faire l'objet d'une divulgation lors 24 de la demande de migration de la première chaîne. Le 25 manque de transparence de Radio-Canada est ici flagrant StenoTran 407 1 et le Conseil doit en tenir compte. 2 1800 Nous nous inquiétons que cette 3 demande fasse l'objet d'une audience publique avant que 4 le Conseil n'ait tenu ses consultations et son audience 5 sur Radio-Canada. À notre avis, les enjeux soulevés 6 par la demande d'InfoRadio, conjugués avec les plans de 7 développement concernant la première chaîne, la chaîne 8 culturelle, la télévision traditionnelle, le Réseau de 9 l'information, quatre projets de services spécialisés 10 et un site Internet doivent d'abord faire l'objet d'un 11 plan d'ensemble suivi d'un vaste débat public. Par 12 exemple, rien ne nous dit que ce que propose 13 Radio-Canada avec son projet d'InfoRadio ne devrait pas 14 être l'apanage de la première chaîne. 15 1801 Nous sommes préoccupés de l'influence 16 que Radio-Canada, par sa taille et ses ramifications, 17 exerce déjà en information et qui risque de s'amplifier 18 avec la venue d'InfoRadio. 19 1802 Radio-Canada parle d'un service 20 radiophonique pour les francophones alors que son 21 projet d'InfoRadio est essentiellement structuré sur 22 Montréal, avec éventuellement une couverture à Ottawa, 23 Québec et Moncton. InfoRadio rencontre-t-il l'objectif 24 de l'article 3 de la Loi sur la radiodiffusion, qui 25 stipule, à la section m), que la programmation de la StenoTran 408 1 Société devrait à la fois être offerte partout au 2 Canada de la manière la plus adéquate et efficace, au 3 fur et à mesure de la disponibilité de ses moyens? 4 1803 Ne serait-il pas plus logique, si 5 Radio-Canada dispose de fonds excédentaires, qu'elle 6 poursuive l'implantation de la chaîne culturelle de 7 langue française à titre de service national, 8 accessible à l'ensemble des Canadiens dans toutes les 9 régions du pays plutôt que d'investir dans de nouveaux 10 services radiophoniques hertziens ou sur Internet? Où 11 est le véritable mandat de Radio-Canada? 12 1804 Enfin, le Conseil doit s'interroger 13 sur la question de l'atteinte des objectifs de la Loi 14 sur la radiodiffusion. InfoRadio permet-il l'atteinte 15 des objectifs de la Loi lorsqu'il met en péril le 16 secteur privé du système canadien de la radiodiffusion? 17 Radiomédia croit qu'il incombe au Conseil de s'assurer 18 que, comme par le passé, les secteurs publics, privés 19 et communautaires puissent se développer de manière 20 harmonieuse, sans mettre en péril l'équilibre entre les 21 composantes du système. C'est précisément cet 22 équilibre qui fait la richesse et la force du système 23 canadien de la radiodiffusion et qui suscite l'envie de 24 plusieurs pays au monde. 25 1805 en conséquence, le Conseil devrait StenoTran 409 1 rejeter la demande de Radio-Canada. 2 1806 En terminant, permettez-moi de vous 3 rappeler que le marché francophone est restreint, de 4 plus en plus sollicité et fragmenté, et qu'il ne faut 5 pas sous-estimer l'impact des nouveaux médias sur la 6 radio. 7 1807 Mes collègues et moi-même sommes à 8 votre disposition pour répondre à vos questions. 9 1808 Merci. 10 1809 LA PRÉSIDENTE: Merci. 11 1810 Vous semblez avoir une inquiétude qui 12 sous-tend vos trois interventions sur le marché de 13 Montréal et sa capacité d'absorber un nouveau joueur ou 14 une nouvelle station, ou, comme dans le cas de 15 Métromédia, des stations qui auraient changé de format 16 et de fréquence. 17 1811 Au niveau de Radio-Canada, quelle 18 part d'écoute est-ce que vous prévoyez pour InfoRadio à 19 Montréal? Quand on se rappelle qu'il n'est pas 20 question de vendre de la publicité, le seul impact 21 qu'il y aurait, ce serait de fragmenter l'auditoire 22 encore plus et d'enlever des auditoires, par exemple, à 23 CKAC. Qu'est-ce que vous prévoyez comme part d'écoute 24 pour InfoRadio? Nous parlons ici de Montréal. 25 1812 M. BEAUDOIN: Oui. Dans la région de StenoTran 410 1 Montréal Radio-Canada citait en projection une part de 2 marché de l'ordre, je pense, de 2,5. Si on regarde à 3 Toronto ils sont plutôt proches de 3,5. Enfin, 4 j'imagine qu'on pourrait convenir que ça peut peut-être 5 être entre 3 et 4 pour cent. 6 1813 La menace du projet InfoRadio sur 7 CKAC, elle est bien sûr d'abord au niveau de l'impact 8 d'écoute, parce que CKAC risquerait d'être la première 9 station affectée par l'arrivée de ce nouveau joueur. 10 Donc, évidemment, une réduction de nos parts d'écoute 11 sur CKAC aurait un impact direct sur nos ventes de 12 publicité. 13 1814 Deuxièmement, ce qui nous préoccupe 14 au niveau du projet d'InfoRadio de la Société 15 Radio-Canada, c'est l'impact sur l'ensemble du 16 territoire québécois. Vous savez, c'est assez 17 extraordinaire, ce qu'on a réussi à créer ici, dans le 18 secteur privé en termes de réseau de l'information. 19 Vous savez. Madame la Présidente, CKAC a quelque 20 20 journalistes à Montréal, une dizaine à Québec. Dans 21 son réseau CKAC regroupe quelque 50 -- 50 -- 22 journalistes qui, quotidiennement, alimentent le réseau 23 de l'information de Radiomédia, mais ça, avec des 24 moyens, il faut l'admettre, relativement limités. 25 1815 Demain matin InfoRadio, avec une StenoTran 411 1 machine extraordinaire ayant accès au RDI, à la 2 première chaîne, à la télévision conventionnelle... 3 enfin ils ont des ressources énormes qui pourraient, à 4 notre avis, mettre en péril l'avenir de tout le réseau 5 de l'information de Radiomédia. 6 1816 Alors, sur la région de Montréal, 7 CKAC serait affectée en part d'écoute, ce qui 8 affecterait ses revenus. Sur l'ensemble du territoire, 9 ce serait extrêmement difficile d'imaginer comment 10 notre réseau d'information à travers le Québec pourrait 11 concurrencer adéquatement une machine comme celle de 12 Radio-Canada soutenue par les fonds publics. 13 1817 LA PRÉSIDENTE: Votre opposition à 14 l'ajout d'InfoRadio est basée alors sur l'impact 15 financier, sur l'équilibre dans le marché de Montréal 16 et non sur une inquiétude de concentration d'offre de 17 nouvelles et d'information à la population. 18 1818 M. BEAUDOIN: Non. On l'a indiqué 19 dans le texte je pense clairement, l'autre volet qu'on 20 peut soulever, c'est toute l'uniformisation de 21 l'information et si, de permettre à Radio-Canada de 22 multiplier et de multiplier les services met en péril 23 en plus le secteur privé, je pense qu'on peut se poser 24 la question est-ce que les auditeurs du Québec seront 25 gagnants? StenoTran 412 1 1819 Je vous rappelle que si on veut être 2 capables de soutenir l'infrastructure du service 3 d'information de Radiomédia, qui regroupe quelque 50 4 journalistes, on a besoin d'avoir une masse d'écoute 5 minimum. Or, si Radio-Canada, avec les moyens qu'ils 6 ont, multiplie les services, si ça mène à uniformiser 7 les services, je pense que c'est la population qui 8 pourrait être perdante dans tout ça. 9 1820 Vous savez, un point d'écoute enlevé 10 à CKAC et CHRC, grosso modo, c'est 1 million de dollars 11 qu'on vient d'enlever à Radiomédia. Vous pouvez vite 12 imaginer l'impact financier sur CKAC et CHRC. 13 1821 LA PRÉSIDENTE: Alors votre 14 inquiétude est basée beaucoup sur les effectifs et les 15 capacités de Radio-Canada qui offre à ce moment-là une 16 concurrence qui, à votre avis, n'est pas équitable. 17 Quelle est votre argumentation sur ce même point 18 lorsqu'on parle de Métromédia à ce moment-là, et 19 surtout dans le contexte de ce fameux problème de 20 structuration des médias à Montréal dont j'entends 21 parler depuis mon arrivée au Conseil? 22 1822 Dans le contexte plus concurrentiel 23 que le Conseil tente d'implanter en déréglementant de 24 beaucoup les formats depuis six ans, disons, ou dans 25 les derniers 10 ans, où il y a eu des changement StenoTran 413 1 énormes, est-ce qu'à ce moment-là le Conseil ne suffit 2 pas, justement, aux stations elles-mêmes de pouvoir 3 s'ajuster à ce qui se passe dans le marché? Si on 4 parle de la même préoccupation au niveau de Métromédia, 5 où il n'y a pas les effectifs de Radio-Canada qui 6 peuvent être avancés comme argumentation. Quelle sorte 7 de commentaires auriez-vous si on accordait les 8 licences à Métromédia et qu'ils changeaient leur format 9 comme proposé? 10 1030 11 1823 M. BEAUDOIN: Vous me permettrez, 12 Madame la Présidente, de réitérer d'abord une 13 inquiétude qu'a soulevée la présentation de Métromédia 14 hier, et c'est d'abord cette notion de jumeler Montréal 15 anglais et Montréal français. Il faut y revenir parce 16 que c'est extrêmement fondamental. 17 1824 LA PRÉSIDENTE: Qu'est-ce que vous 18 entendez par "jumeler"? Est-ce que vous parlez des 19 dépenses? 20 1825 M. BEAUDOIN: De rendre indissociable 21 le repositionnement de CIQC à celui de CKVL et 22 inversement et de maintenant tenir un discours que 23 Montréal, avec ses 3 millions de population, représente 24 la masse critique nécessaire à ce service-là. 25 1826 Permettez-moi de vous rappeler qu'on StenoTran 414 1 attaque là un principe très, très fondamental. La 2 raison pour laquelle Métromédia avait eu le privilège 3 de détenir deux licences en anglais et deux licences en 4 français il y a quelque sept ou huit ans, c'était 5 justement parce qu'ils avaient convaincu le Conseil, et 6 le Conseil avait reconnu ce principe-là, du 7 cloisonnement des marchés, et que Montréal français et 8 Montréal anglais étaient deux marchés totalement, 9 totalement distincts. C'est fondamental. 10 1827 Deuxièmement, ce concept ou ce 11 principe-là, le CRTC l'a encore reconnu il y a quelques 12 mois dans sa nouvelle politique en matière de propriété 13 multiple alors que le Conseil a reconnu que Montréal 14 français et Montréal anglais, ou Ottawa français et 15 Ottawa anglais, étaient des marchés distincts. 16 1828 C'est pour nous extrêmement 17 préoccupant qu'on dépose devant le Conseil maintenant 18 une demande qui, elle, fait appel au jumelage des deux 19 marchés et au fait que ces deux marchés-là ne forment 20 qu'un tel que les deux licences doivent être 21 indissociables pour que Métromédia procède à 22 l'implantation de leur plan. Pour nous, on attaque là 23 un principe fondamental qui avait été mis de l'avant 24 par Métromédia d'ailleurs il y a déjà sept ou huit ans 25 et qui a été reconnu par le CRTC. StenoTran 415 1 1829 Alors on invite le CRTC à la 2 prudence. Est-ce qu'on souhaite revoir cette 3 redéfinition-là de Montréal français et Montréal 4 anglais? Si c'était le cas, évidemment, c'est tout le 5 concept de la propriété multiplie qui devra être remis, 6 au niveau du débat, sur la place publique. 7 1830 Alors ça, c'est le premier élément 8 qui nous étonne, et on invite le Conseil à se poser la 9 question: Si la viabilité de CIQC et CKVL est liée au 10 fait que ces deux licences-là deviennent 11 indissociables, et si c'est lié au fait que, pour 12 reprendre les propos de Pierre Arcand ou de Pierre 13 Béland, Montréal est une ville de 3 millions et que 14 c'est ce 3 millions qui représente la masse critique, 15 nous, on soulève au Conseil respectueusement que c'est 16 là tout le principe de la dualité des marchés 17 montréalais qui est remis en avant. 18 1831 LA PRÉSIDENTE: Quel serait votre 19 commentaire si Métromédia nous revenait et nous disait 20 qu'ils seraient satisfaits d'accepter la fréquence pour 21 améliorer CKVL seulement? 22 1832 M. BEAUDOIN: Déjà, au moins, ce 23 serait pour nous un élément rassurant. On 24 reconnaîtrait un principe fondamental qui a été établi 25 il y a une dizaine d'années par le CRTC. StenoTran 416 1 1833 Nous, on se contente de soulever la 2 question sur l'ensemble du projet de CKVL. C'est ce 3 qui ressort, je pense, de notre intervention. Nous 4 suggérons au Conseil de s'assurer... d'abord, CKVL peut 5 fort bien aujourd'hui faire un format de nouvelles 6 continues s'il le souhaitait. S'il est vrai qu'ils ont 7 un certain désavantage technique à la tombée du jour, 8 il faut quand même reconnaître que, d'avril à 9 septembre, c'est un désavantage qui n'existe pas 10 vraiment. La qualité de la fréquence 850 versus 730 en 11 période de jour est essentiellement identique. 12 1834 Mais reconnaissons que la fréquence 13 690 offre certains avantages techniques. À ce 14 moment-là on inviterait simplement le Conseil à avoir 15 des conditions de licence extrêmement précises eu égard 16 au projet de CKVL. 17 1835 Prenons à titre d'exemple CKAC. Je 18 vous rappelle que CKAC, on n'en a pas 9 ou 12, on a 20 19 journalistes... 20. Je vous rappelle que CHRC en a une 20 dizaine et je vous rappelle qu'à travers le Québec on 21 en a 50. Je vous rappelle qu'on a, nous, une condition 22 de licence à CKAC, et c'est pour ça que le dossier de 23 l'information nous préoccupe dans ce sens-là. Le CRTC, 24 vous nous avez imposés en 1994 une condition de licence 25 qui nous oblige à faire 16 heures 35 d'information. StenoTran 417 1 C'est intéressant, donc, de noter que CKAC et le CRTC 2 le souhaitaient. Le CRTC a souhaité que CKAC protège 3 son positionnement et son service en information. 4 C'est ce qu'on a fait. 5 1836 Alors on vous dit simplement: Si 6 CKVL choisissait -- et c'est leur privilège -- d'aller 7 en all news, en service d'information continue, on 8 inviterait cependant le CRTC à s'assurer que ces 9 engagements-là se traduisent en condition de licence 10 pour s'assurer que ce soit vraiment un service 11 d'information continue et que les ressources, à ce 12 moment-là, requises pour offrir ce service-là soient 13 mises de l'avant. 14 1837 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que vous 15 auriez ce même problème avec la proposition de Radio 16 Nord, qui, elle aussi, propose de ne pas mettre en 17 oeuvre la station francophone à moins qu'on leur 18 accorde aussi un permis pour la station anglophone? Le 19 même principe serait... 20 1838 M. BEAUDOIN: Oui, le même principe. 21 Les commentaires qu'on a invoqués eu égard à Métromédia 22 s'appliqueraient tout autant à Radio Nord. Dans le cas 23 de Radio Nord, par ailleurs, la différence principale, 24 c'est que je pense qu'il est extrêmement difficile de 25 réglementer un format musical. StenoTran 418 1 1839 LA PRÉSIDENTE: Alors, selon vous, 2 les subsides qui peuvent passer d'une station à l'autre 3 devraient n'exister que quand ils sont dans la même 4 langue, le même marché? 5 1840 M. BEAUDOIN: Exact. 6 1841 LA PRÉSIDENTE: Et pas dans un marché 7 linguistique différent dans la même ville. 8 1842 M. BEAUDOIN: C'est-à-dire que je ne 9 sais pas, Madame la Présidente, ce que vous entendez 10 par "subsides", mais enfin la reconnaissance du... 11 1843 LA PRÉSIDENTE: Bien, les subventions 12 qui existent, qui sont évidentes dans plusieurs 13 services jumelés, dont ceux de Métromédia, où, si on 14 regarde les résultats, la seule façon de continuer à 15 exploiter des stations AM souvent -- c'est partout au 16 Canada -- c'est de les jumeler. 17 1844 M. BEAUDOIN: Exact. 18 1845 LA PRÉSIDENTE: Alors il y a des 19 subventions qui passent à ce moment-là du FM au AM. 20 1846 Vous, vous n'avez pas de problème 21 parce qu'à ce moment-là c'est dans la même langue, dans 22 le même marché, plutôt que dans deux langues dans le 23 même marché. Parce que c'est ça, finalement, à mon 24 avis, que Radio Nord suggère, qu'il y aurait une 25 meilleure possibilité d'implanter un service country à StenoTran 419 1 Montréal en français si on en implantait un en anglais 2 aussi, et je comprends par là que le tout sera plus 3 facilement fiable. 4 1847 M. BEAUDOIN: Ce qui nous apparaît 5 important, Madame la Présidente, c'est que le principe 6 fondamental qui a été mis de l'avant il y a quelques 7 années et reconnu il y a quelque six mois par le CRTC 8 eu égard à la séparation du marché de Montréal anglais 9 et de Montréal français quand il évalue la pertinence 10 des services offerts soit respecté, parce que si ce 11 principe-là est modifié, si le Conseil choisit de le 12 modifier, il faut comprendre à ce moment-là que ça a un 13 impact direct sur l'ensemble des politiques et en 14 particulier celle de la propriété multiple. 15 1848 La séparation du marché de Montréal 16 anglais et de Montréal français est un principe qui a 17 été mis de l'avant il y a plusieurs années, et on pense 18 qu'il doit demeurer à moins que le Conseil souhaite le 19 modifier, mais on comprend qu'on s'amène un tout autre 20 débat. 21 1849 LA PRÉSIDENTE: Mais si les mêmes 22 propriétaires, dans le cas de Métromédia, ont déjà des 23 stations anglophones et des stations francophones, si 24 elles sont sous la même structure corporative, 25 qu'est-ce qui empêche la même chose de se produire? StenoTran 420 1 1850 M. BEAUDOIN: Madame la Présidente, 2 oui, d'accord, mais attention il y a deux ou trois 3 principes à ce moment-là qu'on doit surveiller. 4 1851 Métromédia a actuellement sous 5 gestion CIEL-FM. À ce moment-là, si vous considérez, 6 Madame la Présidente, que Montréal anglais et Montréal 7 français ne forment qu'un seul marché montréalais, il 8 faudrait peut-être se poser la question sur, à ce 9 moment-là, trois FM et deux AM dans la région de 10 Montréal. 11 1852 Deuxièmement, c'est une chose que de 12 dire qu'on partagera des coûts d'administration entre 13 nos stations anglaises et nos stations françaises; 14 voilà peut-être un principe qui pourrait être 15 acceptable. N'est-ce pas autre chose de dire cependant 16 que de rendre les deux licences indissociables parce 17 que commercialement elles ont besoin du grand Montréal? 18 Là, on change toutes les règles. 19 1853 On a toujours évalué, Madame la 20 Présidente, la viabilité financière d'une licence 21 montréalaise en rapport à son marché francophone et à 22 son marché anglophone. Alors qu'il y ait des économies 23 d'échelle parce qu'un même propriétaire profite de 24 licences anglophones et francophones, c'est une chose. 25 Qu'on demande au CRTC que les deux licences soient StenoTran 421 1 indissociables, qu'une dépend de l'autre, que les 2 ventes de publicité vont être faites de façon jumelée, 3 je trouve qu'à ce moment-là on attaque le principe 4 fondamental que le CRTC a mis de l'avant. 5 1854 LA PRÉSIDENTE: La différence, 6 évidemment, est qu'on le dit au moment de la requête 7 plutôt que de le faire après, parce qu'il n'y a rien 8 qui empêche exactement ça de se produire si c'est sous 9 le même chapeau corporatif, bien que le Conseil, dans 10 sa politique récente, a quand même confirmé qu'une 11 corporation pourrait avoir plus de licences s'ils en 12 ont dans une langue et dans l'autre. C'est basé sur la 13 langue. 14 1855 Alors je ne comprends pas très bien 15 le problème, parce que ce que vous n'aimez pas qu'on 16 mette de l'avant avant d'obtenir les permis est tout à 17 fait possible après. Les gens ferment ou ne ferment 18 pas leurs stations, et le Conseil ne se penche pas sur 19 comment il se fait qu'une station AM, par exemple, ou 20 une station d'une langue de la même corporation ne 21 réussit pas bien; on n'examine pas pourquoi ils ne 22 ferment pas la station même si on s'aperçoit que 23 l'argent vient d'ailleurs. 24 1856 Je ne comprends pas très bien 25 l'argumentation que le seul fait de dire "Je veux deux StenoTran 422 1 licences pour les raisons suivantes" est un problème et 2 que ça va à l'encontre de notre politique. 3 1857 M. BEAUCHAMP: L'argumentaire déposé 4 hier était que Montréal était un marché; donc, à partir 5 du moment que c'est un marché, les deux licences soient 6 octroyés... pas se présenter une journée et dire que 7 Montréal est un marché. Si c'est un marché, à partir 8 de ce moment-là, la réglementation de la propriété 9 multiple applicable aux stations d'un marché devrait 10 être mise en application ici, à Montréal. 11 1858 Si c'est un marché, la requérante 12 Métromédia, donc, à partir de ce moment-là, est déjà en 13 contradiction avec la réglementation actuelle du CRTC 14 parce qu'en admettant qu'elles aient ces deux stations 15 là avec leurs deux stations FM et ils font la gestion 16 d'une autre station FM ici, à Montréal, ça leur donne 17 cinq stations de radio. À partir de ce moment-là, ce 18 n'est pas conforme avec votre politique. Donc c'est ce 19 point-là que nous avançons. 20 1859 Donc l'argumentaire de deux marchés 21 ne peut pas tenir à une audience et un marché à une 22 autre audience. C'est soit deux marchés ou c'est un 23 marché et, à partir de ce moment-là, on présente notre 24 demande en conséquence. Donc, si c'est un marché et 25 tout ça, ça veut dire que Métromédia, à partir de ce StenoTran 423 1 moment-là, ne peut pas avoir ou doit vous rendre compte 2 de la gestion qu'ils font actuellement d'une autre 3 station de radio aussi à Montréal, ce qui leur donne 4 cinq permis, ce qui n'est pas conforme avec la 5 politique du CRTC. C'est ça qu'est notre point. 6 1860 LA PRÉSIDENTE: Vous avez soulevé la 7 question de cerner le format de Métromédia par 8 condition de licence. Est-ce qu'on vous a remis une 9 copie des conditions de licence proposées par 10 Métromédia? 11 1861 M. BEAUDOIN: Oui, j'en ai une copie. 12 1862 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que vous avez 13 des commentaires précis sur la capacité de ce libellé 14 de cerner le format? 15 1863 M. BEAUDOIN: La notion de reportage 16 est risquée. Évidemment, "comprendra une nouvelle", ça 17 va. Reportages, on peut avoir des reportages d'une 18 heure sur l'impact du Viagra dans notre société. Un 19 reportage, c'est un concept très, très vague. 20 1864 LA PRÉSIDENTE: Ça va peut-être 21 passer dans la comédie. 22 1865 M. BEAUDOIN: Oui... la notion de 23 reportage devrait être beaucoup plus fermée ici, la 24 notion de chronique aussi. Actualités, ça peut aller.. 25 Événements majeurs d'intérêt public, évidemment, ça StenoTran 424 1 devrait être complètement retranché, parce qu'un 2 événement majeur d'intérêt public, ça peut être le Gala 3 de l'ADISQ ou le concert de Céline Dion. C'est un 4 concept extrêmement, extrêmement vague. 5 1866 On devrait explicitement exclure la 6 musique; dans un format all news, la musique devrait 7 être explicitement exclue. 8 1867 Alors il faudrait, comme on le 9 suggérait, vraiment prohiber tout contenu musical, 10 prohiber la couverture d'événements sportifs et 11 d'événements majeurs et, comme ils l'indiquent ici, 12 prohiber évidemment les tribunes téléphoniques et les 13 émissions d'affaires publiques et de type magazine. 14 1868 LA PRÉSIDENTE: Vous avez, je crois, 15 proposé, à la page 7 de votre présentation, ce qui 16 devrait être explicitement ou expressément exclu, et 17 nous prenons vos commentaires. Probablement que 18 Métromédia aura une réplique et à cette proposition à 19 la page 7 et à vos commentaires de maintenant. 20 1869 Vous avez relevé au paragraphe 24 de 21 votre intervention écrite, et encore ce matin, ce que 22 vous voyez comme un problème au budget de la 23 programmation. On vous a remis la ventilation des 24 dépenses de programmation que Métromédia a préparée. 25 Est-ce que vous avez des commentaires plus spécifiques StenoTran 425 1 maintenant que vous avez cette ventilation? 2 1870 M. BEAUDOIN: Peu de commentaires 3 parce qu'on vient à peine d'en prendre connaissance, 4 alors il est difficile pour nous de commenter. On peut 5 simplement peut-être réitérer ce qu'on vous indique 6 dans notre intervention. 7 1871 Une station comme CKAC a quelque 20 8 journalistes et le budget consolidé de Radiomédia en 9 matière de programmation d'information en 1998 était de 10 l'ordre de 5,8 millions. Ça vous donne un peu la 11 différence entre les deux. Mais vous comprendrez qu'on 12 vient à peine de recevoir les données, donc il est 13 difficile pour nous de commenter plus à fond. 14 1872 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que vous êtes 15 au courant ou avez-vous une idée un peu plus précise 16 des dépenses en programmation d'une station qui serait, 17 à votre avis, suffisante pour un format comme celui 18 proposé, c'est-à-dire une roue et une répétition à 19 l'heure, une horloge information nouvelles? 20 1873 M. BEAUDOIN: Il est difficile pour 21 nous de commenter. D'abord, sur ça, quand même, les 22 gens de Métromédia connaissent la radio, donc j'imagine 23 qu'ils sont convaincus qu'ils peuvent réaliser ça. 24 1874 LA PRÉSIDENTE: Mais vous, vous ne 25 l'êtes pas. StenoTran 426 1 1875 M. BEAUDOIN: Ce n'est pas ça. On 2 peut seulement vous parler de nos propres expériences. 3 1876 Si on regarde CKAC, avec un service 4 d'information qui regroupe une vingtaine de personnes, 5 où on a une obligation de diffuser quelque 16 heures 6 d'information par semaine, on vous dit que nous, notre 7 budget de programmation à Montréal seulement est de 3,8 8 millions. Si je regarde ce que d'autres stations à 9 travers le pays peuvent faire -- on a d'autres formats 10 spécialisés -- c'est sûr qu'on trouve que les 11 ressources financières allouées sur le projet semblent 12 limitées, mais c'est difficile. 13 1877 M. BEAUCHAMP: Madame la Présidente, 14 aussi, tant qu'on n'a pas l'entente avec NTR, c'est 15 assez difficile de commenter sur les dépenses. Ce 16 n'est pas précis, précis. Nous, on sait ce que ça 17 coûte opérer à Montréal une station de radio, on sait 18 ce que coûtent les conventions collectives, comme 19 d'ailleurs tous les requérants. On trouve les 20 chiffres, à l'oeil, assez conservateurs, mais la 21 demande, vous allez être d'accord avec moi, est loin 22 d'être détaillée ou complète parce que toute l'entente 23 NTR n'est pas claire. Est-ce que c'est une entente 24 forfaitaire ou à un certain prix? On ne le sait pas. 25 1878 LA PRÉSIDENTE: Et qui, à ce StenoTran 427 1 moment-là, réduirait les dépenses de programmation. 2 1879 M. BEAUCHAMP: Les coûts d'opération. 3 1880 LA PRÉSIDENTE: Je crois que c'est ce 4 que la requérante a indiqué hier. 5 1881 M. BEAUCHAMP: C'est pour cette 6 raison-là que c'est très difficile pour nous de 7 commenter tant qu'on n'a pas toutes les ententes. Si 8 ces ententes-là avaient été au dossier public, on 9 aurait pu... nous, on sait que finalement CKAC, ce sont 10 nos employés, on sait ce que ça nous coûte opérer une 11 station de radio à Montréal avec la concurrence et avec 12 les expectatives du marché. Et, comme M. Beaudoin le 13 disait tantôt, quand on regarde ce qui s'en vient en 14 tant que nouveaux médias, on ne peut pas juste mettre 15 une station de radio en ondes, il faut la mettre en 16 ondes pas uniquement comme concurrente aux radios 17 existantes mais comme concurrente aussi à tout ce qui 18 s'en vient en tant que nouveaux services, nouveaux 19 médias et tous ces genres de choses là. 20 1882 LA PRÉSIDENTE: Et le Conseil a 21 évidemment aussi d'autres exemples de stations 22 d'information continue et des dépenses... c'est vrai 23 que les marchés ne sont pas tous les mêmes mais ça 24 donne quand même un barème quelconque. Vous seriez 25 d'avis que ce serait un point de référence pour le StenoTran 428 1 Conseil aussi. 2 1883 M. BEAUDOIN: Oui, totalement. 3 1884 LA PRÉSIDENTE: Maintenant, est-ce 4 que vous seriez plus à l'aise si nous prenions une 5 pause et nous vous permettions de re-commenter sur la 6 ventilation des dépenses ou si vous êtes satisfaits 7 d'avoir eu la chance de le faire? 8 1885 M. BEAUCHAMP: Au moins que d'autres 9 dossiers qu'on peut commenter davantage, je ne pense 10 pas... 11 1886 M. BEAUDOIN: Non. Je pense que ce 12 sont des données publiques, Madame la Présidente. Je 13 peux simplement indiquer que je constate un budget de 14 programmation de l'ordre de 2,3 millions, celui de CKAC 15 est de 3,8 millions. On sait que l'information est un 16 contenu extrêmement coûteux, et j'inviterais le Conseil 17 à faire des comparaisons avec d'autres stations de type 18 all news à travers le pays et vous pourrez vous-mêmes 19 constater à ce moment-là si les ressources sont 20 suffisantes ou pas. 21 1887 LA PRÉSIDENTE: Et ce que vous 22 soulevez, c'est que vous n'avez pas assez 23 d'informations dans les détails de comment ça se 24 produira; vous n'avez que l'information des dépenses de 25 programmation prévues et de leur ventilation, mais à StenoTran 429 1 votre avis il faudrait que vous en sachiez plus sur la 2 connexion ou le chevauchement avec NTR. 3 1888 M. BEAUDOIN: Exactement. Tout le 4 dossier de NTR devrait être pris en considération pour 5 vraiment faire une évaluation juste et équitable de ce 6 dossier-là. 7 1889 LA PRÉSIDENTE: Maintenant, en ce qui 8 concerne Radio Nord, vous soulevez le problème qu'il 9 n'y a pas suffisamment de produits country et de là 10 vous concluez que, pour rencontrer les règlements, il 11 serait nécessaire pour Radio-Nord d'ajouter de la 12 musique de genres autres que country, ce qui à ce 13 moment-là déséquilibrerait l'offre dans le marché. 14 C'est bien ça? 15 1890 M. BEAUDOIN: Oui, exactement. On a 16 indiqué au CRTC le relevé en matière de production au 17 cours des derniers cinq ans, et c'est intéressant, 18 Madame la Présidente, de constater le peu de production 19 de type country-western qui s'est effectué au cours des 20 dernières années. Quand on regarde cette quantité-là 21 disponible, on ne voit pas comment on peut avoir 22 vraiment un format de type country et respecter les 23 objectifs du Conseil en matière de quotas musique 24 vocale française. 25 1891 M. BEAUCHAMP: Pour clarification StenoTran 430 1 aussi, Madame la Présidente, dans notre catégorie ici 2 "Production francophone", quand on voit 127 longs-jeux, 3 on parle ici de toutes catégories; donc on parle des 4 producteurs de disques pour enfants, musique classique, 5 toutes catégories. Il s'en est produit 127, toutes 6 catégories, au Québec, et ça a été une grosse année, en 7 1996-97. 8 1892 LA PRÉSIDENTE: Là, vous faites un 9 argumentaire plus large. Nous parlons de country. 10 1893 M. BEAUCHAMP: Oui, mais il y en a eu 11 cinq en anglais et en français. Il n'y en a pas eu 12 plus, il y en a eu cinq. 13 1894 LA PRÉSIDENTE: Que faites-vous de 14 l'argument de Radio Nord qu'il y a quand même une 15 demande pour le country et qu'il faut qu'il y ait un 16 véhicule pour encourager justement la production? 17 1895 M. BEAUCHAMP: Si dans le Canada 18 anglais, à date, dans les marchés majeurs, il n'y a pas 19 un success story en toute évidence, surtout dans les 20 marchés majeurs, si on parle de Montréal et Toronto, je 21 ne pense pas qu'il y ait un manque à tout casser. 22 1896 La deuxième des choses est qu'il y a 23 des fenêtres du country ici au Québec. Je tiens à vous 24 préciser que Musimax, de par ses engagements, nous 25 diffusons... je ne sais pas exactement combien StenoTran 431 1 d'heures, mais je sais qu'on fait de la musique country 2 par semaine sur tout le territoire québécois, et je 3 peux vous dire que là aussi c'est très difficile de 4 trouver des clips et trouver de la musique et tous ces 5 genres de choses là. Donc il y a une certaine fenêtre 6 pour la musique country. 7 1897 Radio-Canada TV a eu pendant quelques 8 années une émission country -- eux aussi l'ont 9 retirée -- sur la chaîne Radio-Canada français. Je 10 pense que M. Béland a peut-être été mieux placé que 11 quiconque pour commenter parce qu'il a opéré, lui, une 12 station country anglophone. 13 1898 N'oubliez pas que quand vous opérez 14 une station country anglophone vous avez accès aux 15 émissions syndicated. Vous prenez votre soucoupe, vous 16 rentrez un son de Nashville ou peu importe où et vous 17 attachez un peu de programmation locale, et même à 18 ça... s'il n'a pas pu trouver une viabilité financière 19 à sa station country, je pense que ça dit tout. 20 M. Béland a assez d'expérience pour probablement être 21 le meilleur juge là-dedans. Je pense que s'il y avait 22 un avenir country, il serait fort probablement resté 23 dans le country avec CIQC. 24 1899 D'ailleurs, dans les stations 25 anglophones ici à Montréal, il n'est pas le seul à StenoTran 432 1 avoir essayé, au cours des années, des formats country. 2 À Québec aussi, dans la ville de Québec, comme vous le 3 savez, Madame la Présidente, il y avait une station FM 4 qui était country. Cette station FM a fait, encore là, 5 la démonstration très claire qu'elle ne pouvait pas 6 vivre avec le country à l'époque où le CRTC 7 réglementait les formats, et le CRTC a finalement été 8 d'accord avec leur présentation et finalement les a 9 libérés de leur condition, et maintenant CFOM ne fait 10 plus du country. 11 1900 Donc il y a assez d'exemples vrais, 12 vécus, pour prouver que finalement c'est une musique 13 très marginale, malgré qu'elle est marginale au niveau 14 de sa popularité, et je vous dis qu'il y a des fenêtres 15 amplement disponibles pour faire la promotion. Et si 16 jamais il y a une ouverture, je vous prie de nous 17 croire qu'on cherche tout ce qu'il y a de musique en 18 français, et ils vont trouver leur place sur nos 19 chaînes. 20 1901 LA PRÉSIDENTE: Il est intéressant de 21 voir que ça semble bien réussir à Ottawa, et je me 22 demandais hier si je devais être mécontente ou contente 23 puisqu'on a fait le point à plusieurs reprises que la 24 musique country était spécifiquement de la musique 25 simple avec des idées très simples. StenoTran 433 1 1902 M. BEAUCHAMP: Mais vous savez, 2 Madame la Présidente, là-dessus maintenant il y a 3 toutes les définitions, et on a déjà eu de bons débats 4 avec le Conseil sur les définitions musicales. Mais 5 encore là, quand on est country, il faut parler quel 6 format country, sous le vocable "country". Il y a du 7 urban country, il y a du uptown country, il y a toutes 8 sortes de country. 9 1903 LA PRÉSIDENTE: Mais il semblait que 10 c'était la chose qui la définissait, c'était des idées 11 simples, de la musique simple. 12 1904 M. BEAUCHAMP: Mais ici, au Québec, 13 vous allez comprendre que quand on met... 14 1905 LA PRÉSIDENTE: Heureusement que la 15 collègue Mme Noël est de Montréal, mais nous... 16 1906 M. BEAUCHAMP: ... Laura Fabian dans 17 du country, on commence à voir certaines problématiques 18 de... je ne suis pas certain, certain si elle aimerait 19 l'étiquette. 20 1907 LA PRÉSIDENTE: J'ai une dernière 21 question pour vous. Vous parlez de restructuration, de 22 problèmes structurels dans le passé au Québec, 23 d'équilibre, qu'il faut que le Conseil agisse avec 24 prudence. 25 1908 Est-ce que vous pensez, vous, que StenoTran 434 1 l'environnement réglementaire a de fait changé et que 2 les radiodiffuseurs se doivent maintenant de s'attendre 3 à ce que les forces du marché vont jouer davantage et 4 qu'ils devront être prêts à répondre aux changements 5 sans protection réglementaire, ou est-ce que, à votre 6 avis, c'est à nous de nous assurer qu'il n'y ait pas de 7 ces célèbres problèmes de structure industrielle dans 8 les médias de radiodiffusion? 9 1909 M. BEAUDOIN: Je pense que ce qu'il 10 faut constater est que la radio n'évolue pas en vase 11 clos. La radio n'est pas isolée. La radio vit dans 12 tout le contexte de la compétition et la concurrence de 13 tous les médias. Tout ce qu'on vous dit, c'est qu'on a 14 un équilibre qui est extrêmement fragile. 15 1910 Il y aura des nouveaux médias, c'est 16 incontournable. Il y aura des nouveaux canaux 17 spécialisés probablement dans quelques mois ici au 18 Québec, et les canaux spécialisés, contrairement au 19 Canada anglais, ils font une concurrence directe au 20 Québec à cause des ventes régionales, au Québec 21 francophone, ce qui n'existe pas au Canada anglais. 22 1911 Ce qu'on vous dit, c'est qu'il y a 23 des canaux spécialisés qui s'en viennent, il y a une 24 nouvelle station FM à Montréal qui est vieille de six 25 mois, qu'on n'a pas encore absorbée. StenoTran 435 1 1912 Ce qu'on vous dit, c'est qu'on a un 2 réseau d'information qui demeure très fragile. Le CRTC 3 est au fait, on a réorganisé notre station AM à Québec 4 en changeant nos animateurs, en changeant notre 5 stratégie. Ça demande des ressources financières 6 importantes. Ce qu'on vous dit, c'est que tout ça 7 demeure extrêmement fragile. 8 1913 Oui, les forces du marché doivent 9 prévaloir, mais assurons-nous cependant de ne jamais 10 oublier que la radio n'est pas en vase clos, que la 11 radio est "compétitionnée" par tous ces nouveaux médias 12 là, les nouvelles technologies, les nouveaux canaux 13 spécialisés, qu'on a un équilibre qui est extrêmement, 14 fragile, et on invite simplement le Conseil à être 15 extrêmement prudents de ne pas faire en sorte que cet 16 équilibre-là de la radio privée au Québec soit 17 déstabilisé. 18 1914 M. BEAUCHAMP: Moi, Madame la 19 Présidente, je pense que le Conseil doit continue à 20 réglementer. Je pense que finalement entre trop de 21 réglementation et pas de réglementation il y a 22 peut-être à quelque part un juste milieu. Le Canada, 23 c'est un très beau pays, mais avec beaucoup de nuances. 24 1915 Je pense qu'au Canada tout de même on 25 a un système de radiodiffusion qui fait l'envie du StenoTran 436 1 monde entier, et il a été tout de même fait avec de la 2 réglementation et avec des genres de débats comme on a 3 aujourd'hui. 4 1916 Je suis plutôt d'avis qu'il ne faut 5 pas tomber dans un abus de réglementation, mais par 6 contre le Conseil a un rôle à jouer dans le maintien de 7 l'équilibre, dans le maintien des joueurs en présence 8 afin de s'assurer qu'ils offrent à la population ce à 9 quoi la population a le droit de s'attendre, et qu'avec 10 toute demande ou avec tout privilège d'exploiter une 11 licence vient une obligation de servir des populations. 12 Je pense que c'est le rôle du Conseil, c'est votre 13 responsabilité de vous assurer que, dans le processus 14 que vous regardez, ça ne met pas en danger ce qui 15 existe, que ça amène une plus value aux auditeurs, et 16 je pense que vous avez à continuer à réglementer. 17 1917 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions. 18 1918 Nous allons prendre une pause de 15 19 minutes maintenant, donc jusqu'à onze heures et quart. 20 1919 Me STEWART: Madame la Présidente, je 21 m'excuse... 22 1920 LA PRÉSIDENTE: Pardon, je m'excuse, 23 Monsieur le Conseiller juridique. 24 1921 Me STEWART: ... avec votre 25 permission, deux petites questions. StenoTran 437 1 1922 LA PRÉSIDENTE: Allez-y. 2 1923 Me STEWART: Merci. 3 1924 D'après ce que je peux comprendre, 4 Radio Nord parle d'un répertoire de 250 titres de 5 country francophone sur un répertoire total de 750; 6 corrigez-moi si vous n'êtes pas d'accord avec ça. 7 1925 Si c'est le cas, est-ce que vous 8 maintenez toujours que le répertoire francophone n'est 9 pas suffisant pour former la base d'une station country 10 francophone? 11 1926 M. BEAUDOIN: Excusez, vous citez 250 12 titres francophones? 13 1927 Me STEWART: Ce sont les 14 renseignements qui m'ont été fournis. 15 1928 M. BEAUDOIN: La difficulté qu'on a, 16 c'est au niveau de la définition de ce qu'est un 17 country francophone. Quand on nous cite que Les Colocs 18 ou Laura Fabian est qualifiée dans la catégorie 19 country, nous, on ne comprend pas. Ce n'est pas, pour 20 nous, du country. 21 1929 Me STEWART: Combien de titres, 22 alors, est-ce que vous, vous diriez qui constituent le 23 répertoire francophone de country? 24 1930 M. BEAUDOIN: Écoutez, je n'en ai 25 aucune idée, mais si je me fie à ce relevé qui est StenoTran 438 1 devant nous, production et anglophone et francophone, 2 même en appliquant la moyenne du pourcentage 3 français-anglais, à l'oeil, au cours des derniers 4 quatre ou cinq ans, il y aurait, quoi, une quarantaine 5 de titres francophones. Enfin, je peux simplement 6 inviter le Conseil à prendre les données de l'ADISQ, 7 qui, eux, fournissent des relevés sur le country... pas 8 l'ADISQ, le Groupe de travail sur la chanson, excusez. 9 1931 M. BEAUCHAMP: Possiblement, s'il y 10 avait tant de musique country que ça disponible, ce qui 11 me surprend, c'est que Radio Nord, qui exploite des 12 stations de radio dans des marchés éloignés, pour 13 quelle raisons ils ne l'exploitent pas, le country, 14 dans ces marchés-là? Et dans ces marchés-là où ils 15 disent exploiter des country, je vous demande de 16 regarder leur playlist, et vous allez voir... là, on 17 tombe dans tout le débat est-ce que Roch Voisine est 18 country, est-ce que Céline Dion est country, est-ce que 19 tout le monde est country, finalement? Comme 20 aujourd'hui tout le monde est rock. Mais regardez les 21 playlists sur les stations francophones qui, dans les 22 marchés ruraux, diffusent du country, et vous allez 23 voir. 24 1932 Me STEWART: Merci. 25 1933 Une dernière question. Est-ce que StenoTran 439 1 vous êtes d,accord que le projet de Radio-Canada est 2 conforme au mandat de ma tel qu'énoncé dans la Loi sur 3 la radiodiffusion? 4 1934 M. BEAUDOIN: Ce qu'on fait, c'est 5 qu'on soulève la question, on pose la question est-ce 6 que c'est conforme. Compte tenu que dans ce mandat-là 7 il y a une obligation d'assurer un service à travers le 8 pays, on peut au moins soulever la question et on 9 invite le Conseil... je pense que ça devrait faire 10 partie du débat que le CRTC entend mener au mois de 11 juin lors des audiences sur la Société Radio-Canada. 12 Mais, comme on indique, on se permet au moins de 13 soulever la question; ça ne nous semble pas conforme, 14 mais, en tout cas, soulevons la question. 15 1935 Me STEWART: Merci. 16 1936 Merci, Madame la Présidente. 17 1937 LA PRÉSIDENTE: Merci, messieurs. 18 Merci. 19 1938 Nous avons l'intention d'entendre 20 toutes les interventions avant la pause pour le lunch, 21 ce qui permettra ensuite, après le déjeuner, d'entendre 22 les répliques et ça donnera une chance aux requérantes 23 de se préparer si elles ont besoin de ce temps pour le 24 faire. 25 1939 Donc maintenant nous revenons à StenoTran 440 1 11 h 20. 2 --- Courte suspension à / Short recess at 1104 3 --- Reprise à / Upon resuming at 1129 4 1940 LA PRÉSIDENTE: À l'ordre, s'il vous 5 plaît. 6 1941 Madame la Secrétaire. 7 1942 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 8 Présidente. 9 1943 Alors ce matin j'annonçais que la 10 Fédération des communautés francophones et acadienne 11 serait non comparante. Par contre, je voudrais ajouter 12 que maintenant le Syndicat des communications de 13 Radio-Canada va devenir une intervention comparante 14 après le no 10; donc ils seront no 11 à l'ordre du 15 jour, à la page 6. 16 1944 Alors maintenant nous entendrons le 17 Conseil de presse du Québec avec MM. Michel Roy et 18 Robert Maltais. 19 1945 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, messieurs. 20 INTERVENTION 21 1946 M. ROY: Madame la Présidente, 22 bonjour. 23 1947 C'est à l'invitation des dirigeants 24 de la radio française de Radio-Canada que le Conseil de 25 presse a volontiers accepté de commenter la demande de StenoTran 441 1 création du réseau InfoRadio que le radiodiffuseur a 2 déposée devant vous. 3 1948 Sans doute est-il besoin de préciser 4 que le projet d'expansion du réseau radiophonique 5 d'information de Radio-Canada entre pleinement dans le 6 champ des préoccupations du Conseil de presse. Dans le 7 présent mémoire, le Conseil entend expliciter 8 clairement les raisons qui motivent son appui au projet 9 InfoRadio après avoir brièvement rappelé l'essentiel de 10 la raison d'être du Conseil, de son mandat, de sa 11 juridiction et de ses réalisations. J'ajoute que nous 12 ne serons pas trop longs. 13 1949 Donc le Conseil de presse du Québec, 14 fondé en 1973, est un organisme privé à but non 15 lucratif dont la raison d'être est de protéger la 16 liberté de la presse, en tout cas de veiller au respect 17 de la liberté de la presse, défendre le droit du public 18 à une information exacte, complète, une information de 19 qualité aussi. 20 1950 Le Conseil doit sa création il y a 25 21 ans maintenant à l'initiative conjointe de journalistes 22 et de dirigeants d'entreprises de presse auxquels ont 23 été associés dès le départ ceux qu'on appelle les 24 représentants du public. Le Conseil de presse est donc 25 né des besoins convergents et des inquiétudes communes StenoTran 442 1 de ces trois partenaires, indissociables depuis sa 2 fondation. Ainsi, notre conseil d'administration est 3 composé de six représentants des journalistes, de six 4 représentants des entreprises de presse et de six 5 représentants du public, qui sont des organismes qui 6 ont déposé des candidatures auprès du Conseil. 7 1951 Le Conseil a pour mandat de 8 promouvoir donc le respect des plus hautes normes 9 éthiques en matière de droits et responsabilités de la 10 presse. Son action s'étend à tous les médias 11 d'information distribués ou diffusés au Québec, qu'ils 12 appartiennent à la presse écrite ou électronique. 13 L'objectif fondamental du Conseil reste donc d'assurer 14 le droit à une information libre, honnête, véridique et 15 complète sous toutes ses formes. Il a aussi comme 16 principale fonction la protection de la liberté de la 17 presse, c'est-à-dire le droit pour celle-ci d'informer 18 et de commenter sans être menacée, sans être entravée 19 dans l'exercice de ses fonctions par quelque pouvoir 20 que ce soit. Comme vous le voyez, c'est un mandat très 21 ambitieux. 22 1952 Autre trait original du Conseil de 23 presse: Il ne possède aucun pouvoir judiciaire ni 24 réglementaire ni législatif ni coercitif. Ce n'est pas 25 une corporation comme le Barreau chez les avocats ou le StenoTran 443 1 Collège des médecins; c'est un organisme entièrement 2 libre et privé. Il n'impose non plus aucune sanction. 3 Les sanctions qu'il lui arrive d'imposer sont purement 4 morales. Mais la rigueur de ses interventions ainsi 5 que la confiance et l'appui que lui manifestent les 6 médias et le public lui confèrent une autorité 7 indéniable. 8 1953 Concrètement, à titre de tribunal 9 d'honneur de la presse québécoise, le Conseil a traité 10 plus de 1 500 plaintes de citoyens et citoyennes des 11 quatre coins du Québec. Il a également publié près 12 d'une centaine d'avis publics sur des questions 13 d'éthique liées à la pratique du journalisme au Québec, 14 encore là autant à la radio que dans la presse écrite 15 et à la télévision. 16 1954 Son rôle d'ombudsman de la presse 17 comporte aussi un effort d'éducation tant auprès du 18 public qu'auprès de la communauté journalistique tout 19 entière. Lieu de réflexion et de débat permanent sur 20 la déontologie journalistique, le Conseil cherche à 21 susciter dans le public non seulement le goût d'une 22 information complète mais le besoin d'une information 23 complète, rigoureuse et authentique inspiré par un 24 souci constant d'intégrité professionnelle et à rendre 25 les citoyens de plus en plus conscients du rôle StenoTran 444 1 essentiel de la presse dans une société démocratique. 2 1955 Il vise également à favoriser 3 l'exercice d'une presse responsable et soucieuse du 4 respect de son public. Par diverses interventions 5 publiques le Conseil de presse est ainsi amené à 6 contribuer au développement du respect des normes qu'il 7 préconise. Son action s'exerce alors auprès des 8 professionnels de l'information par le biais de blâmes, 9 de décisions, de recommandations, d'encouragements, de 10 propositions. 11 1956 Dans un document intitulé "Les droits 12 et responsabilités de la presse", le Conseil propose 13 depuis plus de 20 ans à tous les médias québécois de 14 même qu'aux professionnels de l'information une série 15 de principes déontologiques toujours d'actualité. 16 1957 Maintenant, quel a été le contexte de 17 la dernière décennie dans le domaine de la presse 18 radiophonique au Québec sinon un contexte de 19 rapetissement de l'espace médiatique consacré à 20 l'information et de réduction des ressources 21 journalistiques. 22 1958 Je cède la parole à notre secrétaire 23 général, M. Robert Maltais, qui va exposer les raisons 24 pour lesquelles nous appuyons la demande de 25 Radio-Canada. StenoTran 445 1 1959 M. MALTAIS: Comme vient d'y faire 2 référence mon président, M. Roy, le contexte n'a pas 3 été sans toucher Radio-Canada, qui n'a pas été 4 épargnée, donc, par ce contexte de réduction de 5 ressources, Radio-Canada qui sort à peine de quelque 10 6 années de décroissance. 7 1960 Dans cette période trouble, qu'on se 8 le rappelle, des centres de production de la SRC ont 9 été fermés au Québec ou à travers le Canada, entraînant 10 d'importantes pertes d'effectifs. Dans les médias 11 privés, au cours de la même période, les ressources 12 financières et humaines vouées à l'information se sont 13 également appauvries. 14 1961 Paradoxalement, au cours de cette 15 même période, le volet divertissement a nettement pris 16 le dessus en programmation sur la mission informative 17 des médias, devenue en quelque sorte parent pauvre. Si 18 le vent a tourné, si la conjoncture s'améliore depuis 19 quelque temps dans le domaine de la presse 20 électronique, cela ne s'est essentiellement produit que 21 du côté de la télévision grâce, il faut le souligner, à 22 la mise en service de chaînes de nouvelles continues. 23 1962 La production radiophonique n'a pas, 24 quant à elle, bénéficié de ce vent favorable. La radio 25 a perdu depuis 20 ans une partie importante de son StenoTran 446 1 auditoire au profit de la télévision. Alors que la 2 radio voit ses bénéfices s'amenuiser au fil des ans, 3 son intérêt et sa qualité fléchissent. Ses auditoires, 4 croyons-nous et estimons-nous, déclinent parce qu'elle 5 ne répond plus aux besoins nouveaux du public. Il faut 6 donc aujourd'hui en favoriser le renouvellement, 7 l'adapter aux conditions nouvelles, c'est-à-dire en 8 faire un instrument d'information et d'analyse qui 9 puisse éclairer, intéresser, voire stimuler les 10 auditeurs. Telle est l'une des voies que nous sommes 11 heureux de voir emprunter aujourd'hui, et c'est pour ça 12 qu'on appuie InfoRadio. 13 1963 C'est en tenant compte, donc, de tout 14 ce contexte que nous intervenons ou qu'intervient donc 15 notre appui au projet de Radio-Canada. Plusieurs 16 facteurs militent en faveur, donc, de ce projet. 17 1964 Le premier, c'est que la réputation 18 de Radio-Canada dans le secteur de l'information n'est 19 plus à faire. On sait que Radio-Canada dispose depuis 20 plusieurs années, au moins d'une décennie, d'une 21 politique journalistique solide à l'interne et qu'elle 22 cherche constamment à produire des émissions 23 d'information de qualité qui présentent à l'antenne une 24 vision plus réaliste de la société et des émissions qui 25 invitent aussi à la réflexion. StenoTran 447 1 1965 Alors nous croyons que nous pouvons 2 affirmer que Radio-Canada s'acquitte généralement d'une 3 manière honorable de son mandat de réseau national 4 d'information. Mais nous croyons que ce radiodiffuseur 5 pourrait faire mieux et plus en tant que réseau public 6 national d'information. 7 1966 La deuxième raison de notre appui, 8 c'est que le projet donc de création d'une chaîne de 9 nouvelles continues à la radio de la SRC tombe donc, 10 pour nous, à point nommé. La mise en service 11 d'InfoRadio favoriserait à la fois l'enrichissement du 12 contenu de sa programmation en information et de ses 13 effectifs journalistiques, comme l'indique d'ailleurs 14 et s'y engage le radiodiffuseur Radio-Canada. 15 1967 La troisième raison de notre appui 16 est qu'une autre retombée positive d'InfoRadio serait 17 de permettre une meilleure utilisation et une mise en 18 valeur du réseau de journalistes déjà en place dans les 19 stations régionales de Radio-Canada au Québec comme à 20 travers tout le Canada. 21 1968 Le dernier élément qui plaide aussi 22 pour ce projet, c'est que voici l'ajout d'une source 23 d'information radiophonique continue, crédible, à la 24 disposition de l'ensemble de la population des citoyens 25 du Québec et des citoyens du Canada. StenoTran 448 1 1969 Donc, en conclusion, à notre avis il 2 est difficile de s'opposer à un projet aussi bien 3 structuré et réfléchi que celui d'InfoRadio, dont la 4 concrétisation aura des effets bénéfiques dans les 5 milieux québécois et canadien de la presse tout autant 6 que pour le grand public consommateur d'information à 7 l'échelle nationale. 8 1970 Le droit du public à l'information à 9 l'aube de l'an 2000 fait, on le sait, désormais partie 10 de la liste des droits universels de la personne, et 11 nul doute que le futur réseau de nouvelles continues de 12 la radio de Radio-Canada contribuera à assurer la 13 pérennité de ce droit auprès de la population 14 québécoise et canadienne. 15 1971 Enfin, si le CRTC agrée la demande de 16 Radio-Canada, le Conseil de presse verrait d'un bon 17 oeil que le réseau InfoRadio songe à enrichir 18 éventuellement sa programmation de quelques segments 19 d'affaires publiques de manière à favoriser sur ses 20 ondes la réflexion sur l'actualité humaine et 21 l'évolution de la connaissance et de la pensée. 22 1972 Alors voilà ce qui constituent les 23 raisons de notre appui. Si vous avez quelque question, 24 on va se faire un grand plaisir de vous répondre. 25 1973 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions, StenoTran 449 1 messieurs. 2 1974 Madame Pennefather. 3 1975 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour, 4 Monsieur Roy et Monsieur Maltais, bienvenue, et on vous 5 remercie beaucoup pour vos commentaires et d'être parmi 6 nous aujourd'hui. J'ai quelques questions parce que je 7 pense que votre présentation orale et écrite est très 8 claire à ce sujet. 9 1976 J'aimerais peut-être commencer avec 10 une question sur le dernier paragraphe et la dernière 11 chose que vous avez dite aujourd'hui. Vous mentionnez 12 souvent aujourd'hui, dans la présentation écrite, 13 l'importance de l'aspect nouvelles information pour la 14 démocratie, pour une société démocratique, et vous 15 mentionnez souvent l'importance d'une contribution à la 16 réflexion, à l'aspect d'une société pluraliste. Aussi 17 vous avez mentionné à la page 6 de votre mémoire écrit 18 que vous proposez que l'InfoRadio songe à enrichir 19 éventuellement sa programmation de quelques segments 20 d'affaires publiques. 21 1977 Pourriez-vous nous donner plus de 22 détails ou préciser votre penser à ce sujet? 23 1978 M. ROY: Oui. On a l'habitude 24 d'appeler affaires publiques les émissions au cours 25 desquelles on s'efforce d'éclairer le contexte de StenoTran 450 1 l'information. Par exemple, dans ce réseau 2 d'information continue, s'il y avait des informations 3 de nature juridique difficiles à comprendre pour un 4 auditeur moyen, on peut penser qu'un journaliste 5 interviendrait pour expliquer le sens exact de cette 6 nouvelle, qu'est-ce que ça signifie, donc expliquer 7 l'information, pas simplement la donner verbalement, la 8 rendre plus sensible, plus présente, avoir une 9 dimension pédagogique, faire comprendre aux gens ce que 10 signifie la nouvelle. 11 1979 De même, dans le champ de 12 l'information étrangère, si on parle d'un conflit entre 13 l'Érythrée et l'Éthiopie, il faut un peu expliquer aux 14 auditeurs ce que ça signifie, d'abord où se trouve 15 l'Érythrée, où se trouve l'Éthiopie, depuis quand cela 16 dure-t-il. Une intervention là encore que l'on inscrit 17 d'ordinaire dans les affaires publiques aurait un rôle, 18 n'est-ce pas, pour encore une fois contribuer à 19 éclairer le public sur le sens de cette information. 20 1980 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. 21 Étant donné le format de nouvelles continues, qui 22 divise les heures dans, disons, des morceaux assez 23 courts -- parce que l'idée de base de ce format est 24 vraiment de souvent avoir accès aux nouvelles -- est-ce 25 que cet aspect horaire rend cette notion possible? StenoTran 451 1 1981 M. ROY: Moi, je le crois. Mon 2 confrère pourra ajouter d,autres détails, si vous 3 voulez, mais il me semble que c'est un peu comme dans 4 les journaux: il y a les colonnes où on donne les 5 nouvelles et il y a les colonnes où l'on explique, les 6 papiers d'analyse. Il y a aussi l'éditorial un peu 7 plus loin. Donc c'est la même chose ici, à la radio: 8 on donne l'information, bien sûr, mais on essaie 9 d'apporter aussi des témoignages pour éclairer cette 10 information; ça peut être le témoignage d'une personne 11 qui est au loin, d'un journaliste au loin, ça peut être 12 aussi un journaliste qui va venir expliquer les données 13 réelles d'un conflit armé quelque part, qu'est-ce qui 14 se passe, pourquoi ce conflit a-t-il éclaté et comment 15 va-t-il se dérouler. 16 1982 Je crois que les auditeurs ont 17 grandement besoin de cela. 18 1983 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais ce 19 n'est pas déjà disponible sur les autres chaînes de 20 Radio-Canada, cette façon de présenter non seulement 21 les nouvelles mais aussi des programmes d'affaires 22 publiques qui vont entrer dans les questions d'une 23 façon plus profonde? 24 1984 M. ROY: Je vois une distinction à 25 établir maintenant à la lumière de votre question. StenoTran 452 1 1985 Il est vrai, par exemple, que dans 2 les deux chaînes continues de Radio-Canada, en anglais 3 et en français, il y a en ce moment des émissions comme 4 celles dont je parle, des émissions où l'on explique, 5 où l'on demande de donner aux auditeurs, aux 6 téléspectateurs une meilleure connaissance et une 7 meilleure compréhension du problème. 8 1986 Dans le cas de la radio qui vous 9 intéresse, je crois qu'on peut trouver des formules 10 plus brèves, plus légères. Je crois en effet que ça 11 irait contre l'idée même d'une radio continue de 12 charger trop ou d'en donner trop longtemps, si vous 13 voulez, mais on peut, par de courtes interventions, 14 bien ciblées, aider l'auditeur à mieux comprendre 15 l'actualité qui se déroule. 16 1987 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. 17 1988 J'ai une autre question. Croyez-vous 18 que l'octroi d'une licence pour un tel service puisse 19 de quelque façon que ce soit contribuer à la 20 concentration des salles de nouvelles de la Société? 21 1989 M. ROY: Écoutez, la statistique 22 indique qu'il n'y a pas vraiment... on en parle depuis 23 deux jours ici de cette concentration, on a même dit de 24 ce monopole, mais vraiment les faits ne corroborent pas 25 cette prétention. StenoTran 453 1 1990 Nous pensions que Radio-Canada, grâce 2 à son personnel important et bien formé, grâce aussi à 3 une longue tradition dans l'information, est bien 4 placée pour entreprendre la réalisation de ce projet. 5 1991 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci 6 beaucoup, messieurs. 7 1992 Merci, Madame la Présidente. Ça 8 conclut mes questions. 9 1993 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions. 10 1994 M. MALTAIS: Merci. 11 1995 M. ROY: Merci à vous, madame. 12 1996 LA PRÉSIDENTE: Madame la Secrétaire. 13 1997 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 14 Présidente. 15 1998 Maintenant, j'inviterais M. Pierre 16 Juneau à faire son intervention. 17 1999 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, 18 Monsieur Juneau. 19 INTERVENTION 20 2000 M. JUNEAU: Bonjour, Madame la 21 Présidente. Bonjour, mesdames. 22 2001 Je vous remercie d'avoir accepté de 23 m'entendre aujourd'hui au sujet de cette demande qui, 24 le Conseil a insisté pour le souligner, est une demande 25 du conseil d'administration de Radio-Canada. Je crois StenoTran 454 1 que vous avez même demandé une sorte d'affidavit pour 2 le souligner. Je suis donc honoré qu'on m'ait demandé 3 de venir appuyer cette demande. 4 2002 Il me fait plaisir, vous le 5 devinerez, de comparaître devant le CRTC, cette fois 6 comme citoyen ordinaire intéressé au progrès, 7 cependant, de la radiodiffusion au Canada et au 8 développement du service public en particulier, et 9 aussi de souligner et de reconnaître l'importance du 10 Conseil auquel vous oeuvrez et que ce matin vous 11 présidez, madame. 12 2003 Dans beaucoup de pays -- je peux le 13 souligner parce que j'ai l'occasion de voyager assez 14 souvent à travers le monde pour parler de 15 radiodiffusion -- ça m'impressionne comme le CRTC est 16 souvent mentionné comme un modèle des plus intéressants 17 pour assurer un sage équilibre dans le développement 18 actuel des médias de communication. J'ai pu le 19 constater encore récemment au cours de discussions avec 20 les autorités de la communication au Maroc ou au 21 Brésil, où ce sujet est intervenu à plusieurs reprises. 22 On s'intéressait en particulier au travail du CRTC dans 23 le cas de la violence et des auditoires d'enfants à la 24 télévision. On sait aussi, par exemple, que la 25 présidente du CRTC a été élue à la présidence d'un StenoTran 455 1 forum international des autorités de régulation de la 2 communication. 3 2004 Pourquoi appuyer cette demande de la 4 Société Radio-Canada? Parmi toutes les raisons qu'on 5 peut évoquer et qui sont évoquées dans la demande qui 6 vous a été soumise par Radio-Canada, j'en retiens 7 d'abord une qui me semble la plus importante, en tout 8 cas de mon point de vue. C'est qu'il faut renforcer le 9 rôle du service public de la radio et de la télévision. 10 Le service privé, on le sait sûrement au Canada, le 11 Conseil le sait, a un rôle ou une obligation de service 12 public, mais il serait illusoire à mon avis de penser 13 qu'on peut renforcer le service public sans des 14 organisations vouées entièrement et exclusivement au 15 service public. 16 2005 Ce n'est pas mon rôle de faire une 17 réplique ce matin à ce qu'on a entendu, mais 18 inévitablement on est un petit peu imbibés par des 19 choses qui ont été dites, il me semble qu'il est assez 20 évident qu'au Canada comme dans le monde l'importance 21 relative du service public n'augmente pas, elle diminue 22 considérablement. En termes de budgets, par exemple, 23 on sait les coupures considérables qui ont eu lieu à 24 Radio-Canada, 400 millions à peu près dans les fonds 25 gouvernementaux fournis à Radio-Canada. StenoTran 456 1 2006 Il y a des difficultés du côté privé, 2 du côté des stations de radio en particulier, mais on 3 n'assiste pas dans l'ensemble à une diminution du côté 4 commercial de la radio par rapport au côté public, ni 5 ici, au Canada, ni dans le monde. Il y a même des 6 parties considérables du monde, on pourrait dire 7 géographiquement et peut-être en termes démographiques 8 la majorité du monde, où il n'y a pas du tout de 9 services publics. Il y a ou des services commerciaux, 10 ou des services gouvernementaux, c'est-à-dire 11 étatiques, contrôlés par le secteur politique. 12 2007 Quand on considère, donc, une 13 proposition comme celle dont nous parlons, ou qu'on la 14 soutient comme je le fais, il ne s'agit donc pas de 15 glorifier une organisation, une corporation, pour 16 utiliser une notion qui remonte au Moyen-Âge, mais de 17 solidifier, de renforcer un service à la société 18 canadienne, et dans ce cas-ci canadienne, québécoise, 19 ontarienne, acadienne, colombienne, en somme à 20 l'ensemble du pays. 21 2008 Il saute aux yeux que la télévision 22 publique, celle que représente Radio-Canada en 23 particulier, a besoin d'être renforcée. Le CRTC doit 24 d'ailleurs le mois prochain, je crois, tenir des 25 consultations à travers le Canada au sujet des services StenoTran 457 1 de Radio-Canada. Cependant, le service public est un 2 ensemble et la radio en est une partie essentielle. 3 2009 Il est vrai, comme je le disais tout 4 à l'heure, que les radios privées ont connu des 5 difficultés financières au cours des dernières années, 6 en particulier au Québec et à Montréal, mais il ne faut 7 pas perdre de vue que l'ensemble du secteur privé de 8 radio et de télévision continue de se développer -- les 9 journaux à tous les jours en donnent des nouvelles -- 10 et que ce phénomène risque de s'intensifier avec la 11 technologie numérique. Dans la mesure où il y a des 12 problèmes, il est normal, c'est de bonne guerre que les 13 responsables de la radio privée, qui naturellement doit 14 faire des profits et se financer commercialement, 15 fassent valoir les difficultés du secteur privé. 16 Cependant, le développement de la radio privée risque 17 de s'intensifier avec la technologie numérique. 18 2010 Il faut tenir compte aussi, on ne 19 peut pas l'ignorer, de l'impact sur les Canadiens de la 20 télévision américaine par les zones hertziennes, par le 21 câble et par les satellites. L'honorable Sheila Copps, 22 la ministre du Patrimoine, étudie à l'heure actuelle 23 les moyens de donner une place plus importante au 24 cinéma canadien sur nos écrans, et il faut s'en 25 réjouir, naturellement. Il s'agit toutefois d'un StenoTran 458 1 problème extrêmement difficile, on le sait. Certains 2 parmi vous le savent bien. 3 2011 Grâce à la Loi sur la radiodiffusion, 4 cependant, qui créa le CRTC, lui conféra la mission et 5 les pouvoirs que l'on connaît, on a réussi à maintenir 6 des services canadiens, tant francophones 7 qu'anglophones, en radio et en télévision plus 8 importants que dans n'importe quel autre média, sauf 9 peut-être la presse écrite. Les statistiques 10 démontrent clairement que le secteur public en radio et 11 en télévision, c'est-à-dire principalement 12 Radio-Canada, Télé-Québec, TVOntario, la Chaîne 13 française, et ajoutons le secteur communautaire, joue 14 en termes de programmation canadienne et culturelle le 15 rôle tout à fait prédominant. 16 2012 Il me semble important aussi, dans 17 cet esprit, c'est-à-dire de renforcer le service public 18 en radio, d'exploiter le mieux possible 19 l'investissement que les citoyens font déjà dans la 20 radio actuelle de Radio-Canada, et d'autres qui m'ont 21 précédé y ont fait allusion. 22 2013 Si, en remaniant les budgets de 23 Radio-Canada, on peut rediriger 4,5 millions de dollars 24 et créer un nouveau service pour rejoindre 25 éventuellement 75 pour cent des francophones canadiens StenoTran 459 1 et plus tard l'ensemble des francophones canadiens, il 2 me semble qu'il y a là une sage et compétente 3 exploitation du patrimoine qui est confié à 4 Radio-Canada dans le but de servir le public. 5 2014 On peut voir dans cette initiative 6 une augmentation, une amélioration de la radio comme 7 service public à Montréal, où il ne manque pas de 8 radios privées axées sur divers types de 9 divertissements, parlés ou chantés, mais il faut voir 10 aussi qu'en créant ce moteur à Montréal c'est la radio 11 de service public de Moncton, de Québec, d'Ottawa qu'on 12 renforce, et éventuellement, comme on l'a dit, celle de 13 Toronto, Rimouski, Chicoutimi et de tout le reste du 14 pays. 15 2015 Il y a lieu de souligner aussi qu'on 16 ne peut pas prévoir la création de journaux canadiens 17 francophones ou de revues francophones dans beaucoup de 18 régions du Canada que rejoindra InfoRadio, et 19 probablement qu'on ne peut pas prévoir non plus de 20 journaux nationaux comme certains journaux anglophones 21 tentent d'être. 22 2016 Par la présence d'InfoRadio sur 23 Internet et l'exploitation des technologies 24 appropriées, c'est tout le journalisme francophone du 25 Canada qu'on pourra enrichir. Notons aussi que, par le StenoTran 460 1 biais de l'Internet, InfoRadio sera également une 2 présence internationale et rendra donc un service 3 important aux embassades, par exemple, aux 4 organisations canadiennes à l'étranger et à tous les 5 Canadiens vivant à l'étranger qui disposeront 6 d'Internet. 7 2017 InfoRadio, nous dit-on, est en 8 pourparlers avec les radios communautaires afin 9 d'arriver avec ces radios à des modes de collaboration. 10 Il faut espérer que ces discussions aboutiront au 11 succès. Il y a en effet une parenté naturelle, me 12 semble-t-il, entre la radio de Radio-Canada et les 13 radios communautaires. Il est heureux, me semble-t-il, 14 que Radio-Canada recherche toutes les formes possibles 15 de partenariats, qui n'altèrent pas sa nature propre 16 mais augmentent sa capacité de servir le public. 17 2018 On note qu'InfoRadio n'a pas 18 l'intention de se financer par la vente d'espace 19 publicitaire. C'est heureux, à mon avis. Ainsi, on ne 20 fera pas concurrence aux radios privées, et InfoRadio 21 sera protégée de la tentation de rechercher des succès 22 pour augmenter ses ventes plutôt que des succès pour 23 augmenter son service au public. 24 2019 En période de difficulté financière 25 comme on en a vu depuis quelques années, il peut être StenoTran 461 1 en effet très tentant de résoudre ses problèmes 2 d'argent en puisant dans le marché de la publicité. 3 J'en sais quelque chose. En effet, sans les conditions 4 de licence imposées par le CRTC à la radio de 5 Radio-Canada, il eut été difficile à certains moments 6 au conseil d'administration de Radio-Canada de résister 7 à cette tentation... et j'espère que vous ne me 8 demanderez pas de confidences. 9 2020 Il faut cependant souhaiter vivement 10 que le Conseil soutiendra la politique proposée par 11 Radio-Canada dans le cas présent et proposée à l'époque 12 par le conseil d'administration de Radio-Canada, et 13 appliquera par condition de licence la politique 14 existante à InfoRadio. Cette politique-là, d'ailleurs, 15 comporte un certain nombre de nuances qui permettent 16 une souplesse raisonnable et dont, il me semble, 17 Radio-Canada n'a pas abusé. 18 2021 Je termine ces remarques en revenant 19 sur l'idée qui me semble fondamentale, à savoir, quand 20 il s'agit de Radio-Canada, et donc de cette demande en 21 particulier, il ne faut pas la voir, soit à 22 l'intérieur, soit à l'extérieur de Radio-Canada comme 23 un agrandissement de Radio-Canada mais comme une 24 amélioration du service à la population. Ce n'est pas 25 la radio de M. Beatty, ce n'est pas la radio de StenoTran 462 1 Mme Saucier, ce n'est pas la radio de Sylvain Lafrance, 2 c'est la radio des citoyens canadiens puisqu'on s'est 3 donné au Canada un système qui comporte un secteur 4 commercial privé et un secteur public. C'est donc à ce 5 secteur de service au public, complètement dévoué au 6 public, qu'il faut penser. 7 2022 Il ne s'agit pas là d'une idée 8 théorique, du moins pas à mon sens, mais d'une idée qui 9 peut avoir de grandes conséquences pratiques dans le 10 comportement d'une société publique et ceux qui la 11 composent, de grande conséquence aussi dans la façon 12 dont elle est perçue. 13 2023 Mesdames du Conseil, je vous remercie 14 d'avoir accepté de m'accueillir encore une fois et de 15 votre bienveillante attention. Le cas échéant, il me 16 fera plaisir de répondre à vos questions. 17 1200 18 2024 LA PRÉSIDENTE: Merci, 19 Monsieur Juneau. 20 2025 Vous parlez à plusieurs reprises du 21 besoin de renforcer le service radiophonique public 22 mais, selon vos commentaires, je conclurais qu'à votre 23 avis une réallocation des effectifs vers un nouveau 24 service, pour vous, réussirait à renforcer Radio-Canada 25 davantage que si ces effectifs étaient gardés ou StenoTran 463 1 étaient utilisés pour s'assurer que le service 2 radiophonique existant ne devienne encore moins 3 populaire en étant plus répétitif, et caetera, et 4 caetera. Parce qu'il s'agira de réallocation. 5 2026 Alors il y a deux façons d'examiner 6 comment on peut renforcer la radiophonie ou les 7 services radiophoniques offerts par Radio-Canada, et 8 d'un côté certaines personnes diraient qu'il s'agit de 9 garder ces argents pour s'assurer que les chaînes 10 existantes demeurent alléchantes ou le soient 11 davantage. 12 2027 Nous savons tous qu'il y a beaucoup 13 plus de programmes répétés aux chaînes existantes en ce 14 moment, et de l'autre côté je vous entends dire qu'il 15 faut permettre à Radio-Canada d'établir de nouvelles 16 chaînes avec les argents réduits qui leur sont 17 disponibles. 18 2028 M. JUNEAU: Je pense que, dans le 19 phénomène d'éclatement de la télévision et de la radio 20 à l'heure actuelle dans le monde, les stratèges, les 21 responsables de la radio et de la télévision, qu'elle 22 soit commerciale ou publique, ont raison de vouloir 23 multiplier leur façon de rejoindre le public. Ce 24 serait une stratégie de dire qu'on va tout concentrer 25 nos moyens sur une chaîne et on va essayer de mieux StenoTran 464 1 rejoindre le public avec une seule chaîne. La plupart 2 des stratèges ne vont pas dans cette direction-là mais 3 vont dans la direction de la multiplication. 4 2029 Le Conseil, il me semble, a été assez 5 favorable à l'idée de permettre à des diffuseurs 6 privés, par exemple, de fonctionner avec plusieurs 7 canaux, canaux généralistes et canaux spécialisés, et 8 il est possible que ça continue, d'autant plus que dans 9 le cas du Canada, je pense au côté anglophone peut-être 10 en particulier, on pense toujours à la présence des 11 États-Unis et la nécessité de donner à des diffuseurs 12 suffisamment de façons d'atteindre le public. 13 2030 Je pense que c'est cette stratégie-là 14 qui vaut aussi pour le secteur public, c'est-à-dire de 15 permettre à Radio-Canada d'atteindre le public de 16 diverses façons. Il reste quand même que, dans le cas 17 de la radio francophone, la part d'auditoire de 18 Radio-Canada, à cause du mandat de Radio-Canada, qui 19 n'est pas un mandat commercial... la part du mandat de 20 Radio-Canada fait que Radio-Canada est loin, loin, loin 21 d'avoir une majorité de la part d'écoute dans le cas 22 de Montréal, par exemple, ou dans le cas du Québec en 23 général. Certains le lui reprochent. Je pense que ce 24 n'est pas juste de lui reprocher. C'est que le mandat 25 de Radio-Canada -- qui est sans doute appliqué avec StenoTran 465 1 plus de rigueur dans le cas de la radio que dans le cas 2 de la télévision et on pourrait discuter pourquoi -- 3 fait qu'on ne peut pas s,attendre à avoir des 4 auditoires aussi considérables que si on faisait une 5 politique commerciale, donc populaire, axée sur des 6 choses qui ont le plus de chance de succès au point de 7 vue du grand public. 8 2031 Donc la radio de Radio-Canada es 9 d'avoir une majorité de la part d'écoute du marché 10 montréalais ou du marché du Québec. 11 2032 LA PRÉSIDENTE: Alors vous êtes 12 d,avis que cet éclatement dont se prévalent les 13 compagnies privées devrait être aussi possible pour 14 Radio-Canada et qu'on ne devrait pas prendre la 15 position qu'il s'agit d'utiliser les deniers qui sont 16 disponibles pour enrichir davantage le service public 17 plutôt que de poursuivre cette stratégie de satellites 18 que Radio-Canada nous propose, parce que c'est évident 19 que, du côté privé, c'est une question commerciale; 20 l'éclatement ou les fenêtres multipliées deviennent 21 importants pour pouvoir oeuvrer et produire de la 22 programmation. 23 2033 M. JUNEAU: Pour rejoindre plus de 24 monde, donc faire plus de revenus, donc faire plus de 25 profits. Dans le cas de Radio-Canada, pour rejoindre StenoTran 466 1 plus de monde pour être plus en mesure de rendre un 2 meilleur service. 3 2034 LA PRÉSIDENTE: Mais vous n'acceptez 4 pas que possiblement la richesse de deux chaînes 5 radiophoniques, par exemple, vaudrait mieux que trois 6 chaînes qui ont plus de répétition et qui sont moins 7 riches et qui sont moins différentes? 8 2035 M. JUNEAU: D'abord, le 4,5 millions 9 que Radio-Canada va investir dans InfoRadio, si vous 10 accordez le permis, ne vient pas de la chaîne AM ou de 11 la chaîne FM mais de l'ensemble de Radio-Canada. C'est 12 d'ailleurs -- je cherche le bon terme -- assez 13 généreux, assez large d'esprit de la part de la 14 direction de Radio-Canada d'avoir pris cette 15 décision-là. 16 2036 LA PRÉSIDENTE: Mais il s'agira de 17 plus. Dans les phases II et III, si on envisage 18 d'implanter InfoRadio partout au Radio-Canada, ce sera 19 plus d'agent que maintenant. Il reste quand même qu'il 20 y a certaines sommes affectées à Radio-Canada du côté 21 radiodiffusion qui ne sont pas nourries par la vente de 22 publicité et qu'il y a toujours une argumentation 23 possible qu'il vaut mieux enrichir ce qu'on a que de se 24 multiplier, mais vous n'êtes pas de cet avis. 25 2037 M. JUNEAU: Vous savez, on a dit la StenoTran 467 1 même chose, c'est une analogie qui n'est pas tout à 2 fait impeccable, je l'avoue, mais vous savez je me 3 souviens quand le CRTC a dû décider s'il devait 4 accorder une licence à ce qui est devenu le réseau 5 CanWest, s'il ne valait pas mieux mettre toutes les 6 forces dans CTV et ne pas autoriser... Il y avait donc 7 cet argument malthusien qu'il fallait concentrer les 8 efforts, alors que le CRTC à l'époque a dit: "Oui, 9 mais si ce n'est pas CanWest"... ça ne s'appelait pas 10 comme ça dans le temps, j'ai oublié. 11 2038 LA PRÉSIDENTE: Global? 12 2039 M. JUNEAU: "Si ce n'est pas Global, 13 ça va être Buffalo. Et on a vu ce qui s'est passé. Ce 14 n'est pas une des phases de tout ce que fait Global, 15 mais, quand même, c'est quand même, d'un certain point 16 de vue, un succès. 17 2040 Non, je pense qu'il faut faire 18 confiance à... c'est une autre façon de rejoindre le 19 public avec le même objectif, et il faut espérer aussi 20 qu'éventuellement, les problèmes financiers du 21 gouvernement canadien étant dans une certaine mesure 22 résolus et la situation financière canadienne étant 23 améliorée, que le gouvernement éventuellement 24 continuera de donner aux services publics de radio et 25 de télévision au Canada l'importance qu'on lui donnait StenoTran 468 1 dans le passé, parce que la concurrence internationale 2 ne diminue pas. 3 2041 C'est sûr que je disais que la 4 télévision a eu des problèmes et qu'elle n'est pas en 5 mesure d'appliquer son mandat avec autant de rigueur 6 que la radio, mais c'est le résultat d'un ensemble de 7 politiques, ça; c'est le fait que la télévision est 8 obligée d'aller 300 millions nets, un peu plus je pense 9 maintenant, 310 peut-être, par année dans le marché de 10 la publicité. 11 2042 Pour revenir à certaines choses qui 12 ont été dites ce matin, les gens qui craignent que 2 13 pour cent de part d'écoute ou 2,5 pour cent de part 14 d'écoute qu'aurait cette nouvelle chaîne, si vous le 15 permettez, pourrait réduire les revenus de certaines 16 chaînes de radio, je pense que le problème est plutôt 17 du côté de la télévision et qu'il n'est bon ni pour le 18 secteur privé ni pour Radio-Canada que Radio-Canada 19 télévision se finance avec un si haut niveau de 20 recettes commerciales. 21 2043 LA PRÉSIDENTE: Maintenant, je 22 conclus que vous ne vous inquiétez pas du fait que wu 23 cette fréquence... les fréquences sont quand même 24 limitées. Donc nous avons trois requérantes pour une 25 fréquence dont une propose aussi un service de StenoTran 469 1 nouvelles et d'information. 2 2044 Vous ne vous inquiétez pas du fait 3 que l'auditoire québécois, si nous accordions une 4 licence à InfoRadio, recevrait cinq sources de 5 nouvelles et d'informations du secteur public en langue 6 française et quatre en langue anglaise dans un marché 7 finalement bilingue? Vous ne vous inquiétez pas du 8 fait que ces nouvelles-là, finalement, proviendraient 9 et l'information proviendrait d'une seule source? 10 2045 M. JUNEAU: Je pense qu'il faut 11 penser aussi, comme je le disais tout à l'heure... 12 c'est une bonne question; c'est une question qu'un 13 organisme comme le Conseil doit se poser, mais je pense 14 qu'il faut penser aussi en termes de parts d'écoute, et 15 la part d'écoute combinée sans doute de 16 l'information -- on ne parle pas de tout le côté 17 divertissement de la télévision -- de Radio-Canada 18 télévision et radio n'est pas majoritaire dans le 19 contexte de Montréal, dans le contexte du Québec ou 20 dans le contexte canadien en général, je ne pense pas, 21 surtout dans le contexte canadien en général si on 22 tient compte de la pénétration des stations américaines 23 en télévision; non, je ne pense pas. 24 2046 Il faut se poser la question aussi de 25 savoir non seulement le nombre de canaux, la part StenoTran 470 1 d'écoute, qui de toute façon est minoritaire, mais 2 penser à la qualité de l'information qu'on veut mettre 3 à la disposition du public. C'est pour ça que 4 Radio-Canada existe et c'est pour ça que le Conseil de 5 presse, je suppose, a appuyé devant vous... parce qu'il 6 faut se préoccuper de ça aussi et surtout du côté 7 francophone. De l'information francophone quotidienne 8 de type journalistique à l'extérieur du Québec, de la 9 région d'Ottawa et peut-être de la région acadienne, 10 c'est loin d'être majoritaire, si on inclut la presse. 11 2047 Ou on croit à l'idée d'une cohésion 12 sociale au Canada d'un océan à l'autre parmi les 13 francophones et entre les francophones et les 14 anglophones, où on y croit, à ça, et on prend les 15 moyens pour que ça existe, ou alors on se résigne, on 16 n'y croit pas, comme c'est le cas de certains. Ça, ça 17 me semble très important. 18 2048 Là, il va y avoir une source très 19 considérable d'informations additionnelles francophones 20 de bonne qualité pour l'ensemble du Canada, surtout si 21 on tient compte des radios communautaires avec 22 lesquelles Radio-Canada semble vouloir collaborer et si 23 on tient compte de l'Internet. 24 2049 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions 25 de votre participation, Monsieur Juneau. Ça a été un StenoTran 471 1 plaisir de vous revoir. 2 2050 M. JUNEAU: C'est moi qui vous 3 remercie de m'avoir accueilli. 4 2051 LA PRÉSIDENTE: Madame la Secrétaire. 5 2052 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 6 Présidente. 7 2053 Alors l'intervention suivante sera 8 faite par M. Florian Sauvageau. 9 2054 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, 10 Monsieur Sauvageau. 11 INTERVENTION 12 2055 M. SAUVAGEAU: Bonjour, Madame la 13 Présidente, bonjour mesdames. Je vous remercie d'abord 14 de me donner la possibilité de m'exprimer dans ce 15 dossier que je trouve particulièrement important comme, 16 pour utiliser les termes de M. Juneau, simple citoyen. 17 Je veux préciser d,ailleurs que je m'exprime en mon nom 18 et non au nom des organismes qu'il m'arrive parfois de 19 représenter. 20 2056 Essentiellement, ce que je 21 souhaiterais faire avec vous, c'est trois choses. 22 2057 Premièrement, dire l'importance de 23 façon générale que j'accorde à la création d'un réseau 24 d'information continue à la radio, de façon générale, 25 pourquoi à la radio. StenoTran 472 1 2058 Deuxièmement, je voudrais poser une 2 question qui m'apparaît la question essentielle: 3 Est-ce que nous avons besoin au Canada d'un réseau 4 national d'information continue... vous comprendrez 5 déjà la réponse que je vais donner à la première 6 question; on n'en a besoin d'un, d'un réseau 7 d'information continue. Est-ce qu'on a besoin d'un 8 réseau national ou de la création d'une chaîne 9 d'information continue locale? 10 2059 Et, troisièmement, je voudrais dire 11 quelques mots du rôle particulier que me semble 12 jouer... de l'importance... un autre ancien président 13 de Radio-Canada, Gérard Veilleux, a déjà dit que la 14 radio de Radio-Canada, tant en anglais qu'en français, 15 c'était un joyau qu'il fallait préserver. 16 2060 Alors je voudrais vous dire pourquoi, 17 quant à moi, la radio française de Radio-Canada est, 18 dans le contexte de l'ensemble des médias de langue 19 française dans ce pays, une source d'information si 20 importante. 21 2061 Donc, premier point, l'importance de 22 l'information continue à la radio. Je pense qu'on 23 aurait dû y penser bien avant. C'est assez étonnant, 24 d'ailleurs, qu'un peu partout dans le monde tout à 25 coup, après le mouvement des chaînes d'information StenoTran 473 1 continue à la télévision il y a déjà maintenant 2 plusieurs années, on découvre les vertus de 3 l'information continue à la radio. Pourtant, ça 4 m'apparaît une évidence que la radio se prête bien 5 davantage que la télévision à ce type d'information à 6 cause évidemment de la mobilité possible dans l'écoute 7 de la radio, ne serait-ce qu'en voiture, par exemple. 8 Alors toute personne qui a besoin d'information, qui 9 s'intéresse à l'information trouve avec la radio 10 beaucoup plus de possibilités quant à l'écoute qu'avec 11 la télévision. 12 2062 Deuxièmement, je pense aussi que la 13 radio est, bien davantage que la télévision, un média 14 d'information. On découvre de plus en plus les 15 faiblesses de la télévision comme média d'information. 16 La télévision, c'est d'abord un média de 17 divertissement, et de plus en plus la portion 18 divertissement de la télévision occupe un immense 19 espace, y inclus dans les émissions d'information. Je 20 pense qu'il y a une parenté entre le cinéma et la 21 télévision et qu'il y a une parenté entre la presse 22 écrite et la radio, et que presse écrite et radio sont 23 bien davantage des outils d'information que la 24 télévision, qui s'apparente beaucoup plus au cinéma, 25 donc, et au divertissement. StenoTran 474 1 2063 Troisièmement, je pense que la 2 création d'un réseau d'information continue en langue 3 française contribuerait à revitaliser l'information à 4 la radio dans son ensemble. Il ne s'agit pas ici de 5 faire un recul sur le passé, de s'interroger sur les 6 causes qui ont fait que l'information à la radio... je 7 distingue l'information nouvelle de l'opinion. 8 L'opinion à la radio au Québec est, ma foi, en assez 9 bonne santé; certains diraient peut-être méchamment 10 qu'elle est en trop bonne santé. Mais l'information 11 nouvelle, elle, au fil des ans, pour toutes sortes de 12 raisons qui permettent de comprendre, d'ailleurs, que 13 certaines stations privées ont dû faire des coupes 14 importantes. 15 2064 Les nouvelles à la radio connaissent 16 des difficultés depuis un certain nombre d'années. 17 C'est vrai qu'au cours des dernières années le 18 mouvement d'une certaine façon s'est résorbé, mais je 19 pense que, autant on constate actuellement à quel 20 point, avec la création d'un nouveau quotidien au 21 Canada, la concurrence est une source extrêmement 22 dynamique dans le monde de l'information -- le National 23 Post, par exemple, provoque un renouveau dans les 24 journaux au Canada anglais, en particulier dans le 25 marché de Toronto -- je pense que de la même manière la StenoTran 475 1 création d'une chaîne d'information continue, c'est une 2 excellente chose pour l'ensemble de l'industrie de la 3 radio parce que ça va dynamiser l'information dans le 4 sens nouvelles à la radio. 5 2065 Deuxième question: Est-ce qu'on a 6 besoin au Canada d'un service national ou d'une station 7 locale -- c'est pour ça que j'ai accepté de venir vous 8 en parler -- ou est-ce qu'on a besoin d'un service 9 national pour l'ensemble des citoyens francophones de 10 ce pays? 11 2066 Moi, il m'apparaît évident que nous 12 avons besoin d'une radio nationale. Je sais bien qu'on 13 discute d'une fréquence à Montréal, mais il y a aussi 14 une demande de réseau, et ce réseau ne peut fonctionner 15 sans une base importante à Montréal. 16 2067 Je pense que nous avons besoin d'une 17 chaîne d'information où l'on traite tous les aspects de 18 l'information, autant les aspects culturels que les 19 aspects économiques que les aspects scientifiques, une 20 chaîne d'information qui soit ouverte sur le pays, dans 21 un premier temps, sur l'ensemble du pays, et une chaîne 22 d'information qui soit aussi ouverte sur le monde. 23 2068 Dans ce sens-là, évidemment, vous 24 n'allez pas vous étonner que j'accorde de l'importance 25 à un projet du service public -- je n'ai jamais caché, StenoTran 476 1 au cours des 15 dernières années, l'importance que 2 j'accordais au service public -- mais je pense que dans 3 ce cas-ci seul le service public a l'infrastructure 4 nécessaire pour nous donner le service d'information 5 dont nous avons besoin avec ces stations régionales, 6 avec les liens que Radio-Canada a déjà et qui vont 7 s'accroître, d'ailleurs, avec ce service, avec 8 l'information étrangère. 9 2069 Donc Radio-Canada -- j'y arrive dans 10 un moment -- c'est notre seule façon ou presque à nous, 11 francophones de ce pays, de voir le monde avec nos 12 propres yeux. Vous le savez bien, les quotidiens n'ont 13 pas de correspondants permanents à l'étranger; c'est la 14 seule source d'information, Radio-Canada, qui nous 15 permette de poser notre regard à nous sur les affaires 16 du monde. 17 2070 Dans un contexte où les affaires du 18 monde deviennent plus importantes... d'ailleurs, 19 personnellement, j'aime de moins en moins toutes ces 20 distinctions, nouvelles nationales, internationales, 21 locales; je pense que tout ça devient un peu obsolète, 22 démodé, et que ce qui se passe à l'étranger maintenant, 23 dans bien des cas, c'est une nouvelle locale, et il 24 faut trouver une façon de présenter l'information dans 25 un contexte général. StenoTran 477 1 2071 On a trop vécu dans des domaines de 2 spécialisation. Il faut maintenant intégrer autour du 3 même problème les aspects culturels, les aspects 4 économiques, les aspects politiques, les aspects 5 scientifiques, et je pense que seule Radio-Canada a les 6 ressources pour faire ça. 7 2072 J'en arrive donc au dernier point de 8 mon argumentation: Le rôle particulier du réseau 9 français de Radio-Canada dans notre univers médiatique. 10 2073 Toutes les sociétés du monde ont 11 besoin pour se développer de ce qu'on appelle -- parce 12 que le plus souvent ce sont des journaux qui jouent ce 13 rôle -- un quality paper. Toutes les sociétés... le 14 Canada anglais a son quality paper, le Globe and Mail, 15 depuis des années; il y en a peut-être un deuxième qui 16 est en train de naître. 17 2074 Toutes les sociétés ont besoin, comme 18 ça, d'un outil d'information, d'un outil d'information 19 complet où l'on peut trouver l'ensemble de 20 l'information où l'on fait des liens, comme je viens de 21 l'indiquer, entre l'international et le local, entre le 22 culturel, le scientifique et l'économique. 23 2075 Notre quality paper à nous, pour des 24 raisons de marché que je n'ai pas à vous expliquer, 25 c'est la radio française de Radio-Canada. Le Devoir, StenoTran 478 1 évidemment, voudrait bien jouer ce rôle mais il n'en a 2 pas les ressources. Et, compte tenu de la dérive de la 3 télévision publique, tout ce qu'il nous reste pour 4 jouer ce rôle, qui est capital pour toute société 5 démocratique, c'est la radio de Radio-Canada. 6 2076 Je pense que cette chaîne qu'on nous 7 propose devrait s'appuyer davantage sur cette force de 8 la première chaîne de Radio-Canada en accordant plus 9 d'importance, par exemple, à l'information 10 scientifique. Déjà on parle de l'information 11 culturelle, de la Bourse, mais ce n'est qu'à la radio 12 de Radio-Canada qu'on a des journalistes qui font de 13 l'information sur une base régulière sur des questions 14 scientifiques, sur des questions économiques, dans des 15 émissions d'affaires publiques. 16 2077 Mes amis du Conseil de presse vous 17 disaient tout à l'heure "Faisons un peu plus d'analyse 18 à la chaîne d'information continue." Moi, je vous 19 dirais, Madame la Présidente, faisons un peu plus de 20 nouvelles à la chaîne d'information continue à partir 21 de la base des affaires publiques et de la base 22 analytique de la première chaîne. 23 2078 Je souhaiterais que le projet soit un 24 peu modifié pour qu'il y ait... on a parlé, et c'est un 25 mot à la mode, de "synergie" dans la présentation de StenoTran 479 1 Radio-Canada. Je souhaiterait qu'il y ait plus de 2 complémentarité entre les deux réseaux pour en dégager 3 justement un pluralisme, parce que ce type de nouvelles 4 scientifiques, culturelles, économiques, que l'on fait 5 très bien maintenant, depuis quelques années, dans la 6 culture avec InfoCulture... je ne vois pas pourquoi il 7 n'y aurait pas InfoScience et qu'on ne multiplierait 8 pas comme ça les créneaux de nouvelles en s'appuyant 9 sur la première chaîne et en dégageant le pluralisme et 10 en répondant ainsi à l'objection de la concentration 11 que certains ont faite. 12 2079 Je voudrais conclure en disant aussi 13 que je ne suis pas convaincu que les décrochages 14 régionaux sont essentiels dans ce type de réseau auquel 15 moi, en tout cas, je pense, parce que je me demande un 16 peu en quoi ils vont être différents, ces décrochages 17 régionaux, de ce qu'offre la première chaîne. 18 2080 Sans décrochages régionaux on 19 reconnaîtrait de façon spontanée la distinction ou le 20 caractère distinctif du service public et de cette 21 chaîne d'information. L'information locale, on saurait 22 bien, les services et tout ça, que c'est l'affaire des 23 stations privées, que le service public veut jouer un 24 autre rôle, un rôle distinct; comme le dit Patrick 25 Watson, quand on tourne le bouton à la radio, on sait StenoTran 480 1 bien distinguer le public du privé, ce qui, hélas, 2 n'est pas toujours le cas pour la télévision. 3 2081 Je vous remercie beaucoup et, si vous 4 avez quelques questions, j'y répondrai avec grand 5 plaisir. 6 2082 LA PRÉSIDENTE: Merci, 7 Monsieur Sauvageau. 8 2083 Quand vous parlez de la télévision à 9 la dérive, est-ce que vous incluez RDI? 10 2084 M. SAUVAGEAU: Non. Évidemment, 11 quand on parle de la télévision, on parle de la chaîne 12 la plus écoutée; j'ai peut-être tort d'ailleurs. 13 2085 Non, RDI n'est sûrement pas à la 14 dérive. 15 2086 LA PRÉSIDENTE: Si je vous comprends 16 bien, je me réfère aussi à votre intervention écrite, 17 où vous suggérez que la création d'InfoRadio, 18 résolument axée sur les nouvelles, permettrait à la 19 première chaîne de se concentrer sur ses fonctions 20 d'analyse et d'explication, et vous parliez il y a un 21 moment de synergie et de complémentarité entre les deux 22 si InfoRadio était mise en exploitation. 23 2087 Est-ce qu'il n'y a pas un problème si 24 on diminue, disons, les nouvelles telles quelles à la 25 première chaîne ou à la deuxième chaîne? InfoRadio ne StenoTran 481 1 sera pas accessible partout comme les deux chaînes le 2 sont, certainement pas dans un avenir qu'on peut 3 prévoir, parce que déjà la première phase 4 Moncton-Québec-Ottawa est encore à définir et le reste, 5 on ne sait pas vraiment comment ça se déroulera. 6 2088 Alors si au départ on essaie de faire 7 une complémentarité entre les deux, à ce moment-là, on 8 risque d'enlever au public justement la nouvelle et la 9 remplacer par de l'analyse, et il y aura une perte due 10 à tout ça. 11 2089 M. SAUVAGEAU: Mais je ne suggère 12 pas, si vous permettez, Madame la Présidente, 13 d'éliminer les bulletins de nouvelles à la première 14 chaîne. C'est d'ailleurs un faible pourcentage de 15 toute la programmation de la première chaîne. Je pense 16 que j'ai lu 15 pour cent dans les documents de 17 Radio-Canada; en tout cas, on me corrigera si j'ai 18 tort, mais c'est quand même un faible pourcentage. 19 2090 Je ne suggère pas de l'éliminer. Au 20 fond, ce que je suggère... 21 1230 22 2091 LA PRÉSIDENTE: Ni moi non plus. Je 23 parle de complémentarité, et lorsque vous dites 24 "résolument axé sur les nouvelles à InfoRadio pour 25 permettre à la chaîne de se concentrer sur ses StenoTran 482 1 fonctions d'analyse et d'explication", je ne suggère 2 pas qu'il y aurait une élimination, mais, à moins que 3 ce soit aux dépens d'autres genres de programmation, la 4 complémentarité n'existera que dans certains grands 5 centres au Canada tandis que la première chaîne, elle, 6 si elle était changée, il n'y a plus de complémentarité 7 quand on ne reçoit que la première chaîne, la deuxième 8 chaîne et pas InfoRadio. 9 2092 M. SAUVAGEAU: Au fond, la 10 complémentarité, c'est d'une part dans le sens où je 11 l'ai expliqué il y a un instant, c'est-à-dire qu'on 12 utilise davantage les ressources de la première chaîne 13 pour faire de la nouvelle dans la chaîne d'information 14 continue. À l'inverse, sur la première chaîne, moi, je 15 souhaiterais qu'il y ait davantage de documentaires à 16 la première chaîne, de reportages de fond qui durent de 17 longues minutes, enfin plus que les petits reportages 18 de 10 minutes, des émissions, un peu comme il y en a à 19 la télévision, de dossier. Je pense que la radio se 20 prête à ça. 21 2093 Contrairement à la télévision, qui 22 est un média et le lieu de l'émotion, la radio est un 23 haut-lieu de réflexion. Je souhaite qu'à 24 Radio-Canada... je comprends bien que le secteur privé 25 a des contraintes où on ne peut pas en faire StenoTran 483 1 nécessairement un haut-lieu de réflexion 24 heures sur 2 24, mais je souhaiterais qu'à Radio-Canada, la première 3 chaîne, on développe cet aspect davantage réflexion. 4 2094 LA PRÉSIDENTE: Vous avez cité 5 M. Veilleux, qui disait il y a quelques années à ceux 6 qui m'ont précédée que la radio de Radio-Canada est un 7 joyau à préserver. Alors, si je vous posais la même 8 question qu'à M. Juneau, répétant les suggestions qu'il 9 y a peut-être danger si on multiplie les chaînes avec 10 les mêmes effectifs de finalement amoindrir les 11 capacités des joyaux que nous avons déjà, vous auriez 12 la même réponse que M. Juneau, que ce n'est pas un 13 problème? 14 2095 M. SAUVAGEAU: Non, pas 15 nécessairement. D'abord, on ajoute quand même un peu 16 d'effectifs. Est-ce que c,est suffisant ou pas... 17 2096 LA PRÉSIDENTE: Mais, quand même, ces 18 effectifs-là, s'ils sont accessibles, pourraient être 19 ajoutés aux effectifs qu'on a à Radio-Canada pour les 20 chaînes existantes. Alors, quand on dit qu'il y a des 21 réallocations mais il y a aussi des ajouts, à ce 22 moment-là, est-ce qu'on peut dire que ces ajouts-là 23 d'effectifs devraient être utilisés pour s'assurer que 24 le joyau ne perd pas de son brillant? 25 2097 M. SAUVAGEAU: Je ne sais pas si vous StenoTran 484 1 allez dire que je fais la même réponse que M. Juneau, 2 c'est bien possible, parce qu'on est de la même famille 3 de pensée... 4 2098 LA PRÉSIDENTE: Non, non, je vous le 5 demandais. Évidemment, on n'est pas prêts à endosser 6 sa réponse, alors on écoute la vôtre. 7 2099 M. SAUVAGEAU: Écoutez, moi, j'ai 8 toujours été opposé à la multiplication des chaînes à 9 la télévision. Excusez-moi de faire un détour, mais 10 pour arriver à ma réponse il faut que je fasse le 11 détour. 12 2100 Je pense que le Canada, pour contrer 13 la menace américaine, a adopté le modèle américain, et 14 je ne suis pas certain que ce soit une grande réussite 15 d'adopter les outils des autres pour les contrer. Mais 16 il y a un moment où ça suffit de jouer au Don 17 Quichotte. Alors j'ai bien beau dire que la 18 multiplication des chaînes, ce n'est pas une bonne 19 idée, on vit avec la multiplication des chaînes. La 20 multiplication des chaînes va continuer, et plus on 21 multiplie les chaînes, plus le service public 22 rapetisse, se ratatine, alors que quand on a créé le 23 service public c'était plus que le joyau, c'était le 24 panthéon du système de radiodiffusion au Canada, et le 25 panthéon devient un petit palais. StenoTran 485 1 2101 Donc moi, je pense que le service 2 public effectivement maintenant doit jouer les règles 3 du jeu qu'on s'est données. Même si ce sont de 4 mauvaises règles du jeu on ne va pas retourner en 5 arrière maintenant. Il faut faire ça. 6 2102 À la radio, ça m'apparaît qu'il y a 7 une logique là-dedans. Si on fait trois cercles 8 concentriques, la nouvelle, la réflexion sur la 9 nouvelle et la réflexion encore plus globale sur la 10 société, la culture et tout les éléments culturelle, il 11 me semble qu'il y a une complémentarité là-dedans et 12 une logique qui font partie du rôle d'un service public 13 qui est le service public qui va aborder le nouveau 14 siècle, qui doit jouer, comme les autres services 15 public le font, comme la BBC par exemple, la règle du 16 jeu, qui est celle de la multiplication des chaînes. 17 2103 LA PRÉSIDENTE: Alors même si vous 18 n'êtes pas d'accord que c,est la meilleure perspective 19 ou la meilleure façon, cet éclatement ou cette 20 multiplication-là doit être équilibrée entre le secteur 21 privé et le secteur public si le secteur public doit 22 jouer son rôle. 23 2104 M. SAUVAGEAU: Certainement, 24 autrement on va de plus en plus ratatiner -- j'utilise 25 ce terme à dessein -- le secteur public. Mais ce qu'il StenoTran 486 1 faut conserver, je pense, par contre, c'est une chaîne, 2 tant à la radio qu'à la télévision, généraliste assez 3 forte. C'est pour ça qu'il faut garder, à mon avis, 4 des nouvelles à la première chaîne. 5 2105 LA PRÉSIDENTE: Et accessibles à tous 6 où qu'on soit. 7 2106 M. SAUVAGEAU: Vous voulez dire où 8 qu'on soit sur le territoire par les stations 9 hertziennes locales? Oui, oui, bien sûr. 10 2107 LA PRÉSIDENTE: À la radio... 11 2108 M. SAUVAGEAU: Et à la télévision 12 aussi. La chaîne généraliste, c'est capital. 13 2109 LA PRÉSIDENTE: Parce que la chaîne 14 généraliste est accessible, comme je mentionnais plus 15 tôt, partout, tandis qu'il reste à voir avec le projet 16 InfoRadio jusqu'à quel point elle serait accessible 17 partout. Je comprends qu'il y ait un aspect 18 linguistique aussi, qu'on va viser les secteurs où il y 19 a plus de francophones. 20 2110 M. SAUVAGEAU: C'est malheureux, 21 d'ailleurs. Je pense que, ultimement, ça rejoint 85 22 pour cent des francophones. Donc c'est malheureux. 23 2111 Qu'il y ait des liens avec les radios 24 communautaires, je pense aussi que ce serait une bonne 25 chose. StenoTran 487 1 2112 LA PRÉSIDENTE: Mais là, vous parlez 2 de toutes les phases. 3 2113 M. SAUVAGEAU: Oui, oui, bien sûr. 4 C'est pour ça qu'à la seconde question ma réponse est 5 qu'on a besoin d'un réseau national parce que, comme 6 l'a dit M. Juneau ou M. Roy, je ne sais pas lequel des 7 deux, le marché ne permet pas à l'extérieur du Québec 8 de créer des médias qui soient viables. Voyez comment 9 les quelques médias privés qui existent à l'extérieur 10 du Québec en arrachent. 11 2114 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions 12 de votre participation, Monsieur Sauvageau. 13 2115 M. SAUVAGEAU: C'est moi qui vous 14 remercie, madame. 15 2116 LA PRÉSIDENTE: Au revoir. 16 2117 Madame la Secrétaire. 17 2118 Mme SANTERRE: merci, Madame la 18 Présidente. 19 2119 Maintenant, j'inviterais le Syndicat 20 général de la radio à faire son intervention. 21 INTERVENTION 22 2120 Mme PERRON: Bonjour, Madame la 23 Présidente, Mesdames les Conseillères, membres du 24 Conseil. 25 2121 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, mesdames. StenoTran 488 1 2122 Mme PERRON: Permettez-moi de me 2 présenter. Mon nom est Lise Perron. Je suis 3 présidente du Syndicat général de la radio depuis 22 4 ans à MétéoMédia, auparavant Radio Futura. À ma 5 droite, Johanne Miron, secrétaire du même syndicat. 6 2123 Fondé il y a plus de 40 ans, le 7 Syndicat général de la radio représente environ 85 8 employés des stations de radio CKVL et CKOI. Ces 9 employés occupent des postes d'animateurs, 10 journalistes, discothécaires, techniciens, rédacteurs 11 publicitaires et préposés au routage et à la 12 comptabilité. Le SGR est affilié à la Fédération 13 nationale des communications, laquelle regroupe 7 000 14 membres dans le secteur des communications et à la 15 Confédération des syndicats nationaux. 16 2124 Le SGR est en accord avec la demande 17 présentée par Métromédia CMR Montréal Inc. Compte tenu 18 de la forte concurrence qui existe entre les 19 différentes stations de radio existantes et aussi de la 20 concurrence entre les différents types de médias pour 21 le partage des recettes publicitaires, il nous semble 22 que le Conseil devrait favoriser la stabilité dans 23 l'industrie de la radio et faciliter la compétition 24 entre les différentes stations existantes en levant la 25 barrière technologique qui touche la station CKVL à la StenoTran 489 1 fréquence 850 de la bande MA. 2 2125 De plus, le SGR constate que le 3 projet de programmation proposé par la requérante 4 favorisera l'émergence d'une nouvelle source 5 d'information axée sur l'information. 6 2126 Depuis le début de la décennie 7 l'industrie radiophonique a connu des périodes 8 difficiles. Le niveau de rentabilité de plusieurs 9 stations étant insuffisant, les coupures de postes, les 10 rationalisations et les fermetures ont été nombreuses. 11 À titre d'exemple, l'entente intervenue entre Télémédia 12 et Radiomutuel, entente par laquelle ces deux 13 entreprises ont procédé à la fermeture de six stations 14 MA et se sont partagé les principaux marchés MA du 15 Québec, est significative. Dans le marché montréalais 16 cette entente impliquait la fermeture de CJMS et sa 17 fusion avec la station CKAC. Ceci a permis à CKAC 18 d'acquérir des ressources humaines -- les animateurs, 19 les journalistes -- et de consolider sa place dominante 20 dans le marché montréalais francophone au chapitre des 21 stations offrant une programmation parlée. 22 2127 Présentement seulement deux stations 23 de langue française, CKAC et CKVL, offrant une 24 programmation parlée demeurent sur le marché 25 montréalais. StenoTran 490 1 2128 De même, quelques années avant, la 2 requérante, faisant face à une baisse inquiétante de 3 ses recettes publicitaires, a dû procéder à des 4 rationalisations importantes, dont la fermeture de la 5 salle des nouvelles et le recours à l'agence de presse 6 NTR pour répondre de façon minimale aux exigences de 7 l'information. Ces rationalisations qui ont eu cours 8 entre 1991 et 1993, en plus de causer la disparition de 9 la salle de nouvelles, qui était l'abolition de 15 10 postes, dont 10 de journalistes réguliers, ont entraîné 11 la mise à pied des téléphonistes et une diminution des 12 effectifs d'animateurs, de discothécaires, de 13 techniciens et de rédacteurs publicitaires. Ces mises 14 à pied ont eu pour conséquence de réduire le personnel 15 au niveau minimum. 16 2129 Par ailleurs, le travail incessant de 17 ceux qui ont conservé leur emploi et un rajeunissement 18 de l'image de la station ont permis d'améliorer les 19 cotes d'écoute. Ces dernières sont passées de 290 000 20 en 1992 à 410 000, niveau auquel elles plafonnent 21 depuis quelques années. 22 2130 Dans le cadre d'une autre audience du 23 CRTC Métromédia faisait état que la station CKVL a 24 encaissé plus de 4 millions de pertes pour la période 25 de 1993 à 1996. De plus, les projections soumises StenoTran 491 1 alors par Métromédia ne montraient aucune perspective 2 de rentabilité dans l'éventualité du statu quo pour 3 CKVL. 4 2131 Fondée il y a plus de 50 ans la 5 station CKVL a été une figure dominante de 6 l'information montréalaise. La salle de nouvelles a 7 atteint à certaines périodes plus de 25 journalistes, 8 qui permettait une couverture de l'actualité sept jours 9 par semaine et 24 heures par jour. 10 2132 Depuis la fermeture de la salle de 11 nouvelles, Métromédia a procédé à l'embauche de 12 quelques journalistes, affectés notamment à la 13 circulation et aux faits divers. Le SGR ne peut donc 14 qu'accueillir positivement le projet de Métromédia de 15 transformer la programmation actuelle afin de créer un 16 premier service privé d'information continue à la radio 17 au Québec. 18 2133 Nous croyons que ce projet pourra 19 constituer un choix supplémentaire aux éditeurs en 20 matière d'information radiophonique. Rappelons que 21 présentement seule Radiomédia et Radio-Canada offrent 22 une information originale, les autres stations 23 recourant à des services de nouvelles. Par ailleurs, 24 l'intention de la requérante de prioriser l'information 25 locale et régionale permettrait de combler une place StenoTran 492 1 laissée vacante par les deux réseaux en place. 2 Cependant, le Conseil devrait exiger de la requérante 3 des engagements clairs concernant la réouverture d'une 4 salle de nouvelles. 5 2134 Le mémoire soumis par la requérante 6 fait grandement état des limitations techniques 7 imposées à la station par sa situation sur la bande MA. 8 Cette limitation fait en sorte que nous ne pouvons être 9 entendus clairement sur l'ensemble du territoire de la 10 région montréalaise. Le faible rayonnement de 11 l'antenne empêche CKVL de concurrencer efficacement 12 CKAC, qui domine le marché radiophonique sur la bande 13 MA. Depuis toujours, les créateurs et artisans de 14 CKVL, occupant des cases de grille-horaire se situant 15 entre le coucher et le lever du soleil, déplorent le 16 faible rayonnement de leurs émissions. Par respect 17 pour leurs auditeurs, ces employés mettent autant 18 d'énergie à la préparation et l'animation de leurs 19 émissions. Cette situation est d'autant plus criante 20 que durant les principales périodes de sondage la 21 station doit opérer à puissance très réduite. 22 2135 À ce niveau, le passage à la 23 fréquence 690 de la bande MA, en permettant un meilleur 24 rayonnement et une meilleure qualité de réception, 25 favorisera une meilleure concurrence entre les deux StenoTran 493 1 stations privées de langue française sur la bande MA de 2 la région montréalaise. 3 2136 Au fil des ans les membres du SGR ont 4 obtenu des conditions de travail qui se comparent 5 avantageusement avec les conditions prévalant dans les 6 autres stations radiophoniques. Ces bonnes conditions 7 de travail ont permis de constituer des équipes 8 d'artisans chevronnés qui ont à coeur la diffusion d'un 9 produit radiophonique de qualité. 10 2137 Le SGR, en tant que représentant de 11 ces artisans, désire attirer l'attention du Conseil sur 12 l'importance de conserver les emplois existants et d'en 13 créer, évidemment, des nouveaux. Le SGR croit que 14 cette audience doit favoriser le transfert de la 15 fréquence de CKVL à la fréquence 690. Le SGR croit 16 aussi que l'adhésion du public aux service existants 17 doit être préservé en favorisant une concurrence 18 équitable entre radiodiffuseurs actuellement présents 19 sur le marché montréalais. 20 2138 Le SGR croit que la création d'un 21 premier service radiophonique privé d'information 22 continue est un projet qui améliorera l'offre de 23 services radiophoniques 24 2139 Enfin, le SGR vous demande 25 d'accueillir favorablement cette requête de Métromédia StenoTran 494 1 afin de permettre à CKVL de redorer son blason et de 2 reprendre la place qu'elle a déjà occupée dans le 3 domaine de l'information à Montréal. 4 2140 Merci. 5 2141 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame. 6 2142 Madame Noël. 7 2143 CONSEILLÈRE NOËL: Madame Perron, 8 vous nous parlez d'engagements clairs concernant la 9 réouverture d'une salle de nouvelles. Comment 10 voyez-vous ces engagements? 11 2144 Mme PERRON: Madame Noël, lorsque nous 12 avons rédigé ce document nous avions pris connaissance 13 de ce qui avait été déposé au CRTC, ce qui était, vous 14 allez l'avouer, assez flou. La semaine dernière nous 15 avons eu une rencontre avec notre employeur, qui nous a 16 dévoilé ce qu'il vous a dévoilé ici, hier et 17 aujourd'hui, avec l'assurance totale, nette et entière 18 que la salle d'information de CKVL serait membre de 19 l'Unité d'accréditation du Syndicat général de radio, 20 que ses nouvelles à CKVL seraient indépendantes de CIQC 21 et de NTR, et que les services de NTR seraient 22 utilisés, comme dans le passé d'ailleurs alors que nous 23 avions une salle de nouvelles, pour l'information 24 régionale et internationale, ce qui nous satisfait. 25 2145 LA PRÉSIDENTE: Combien voyez-vous de StenoTran 495 1 journalistes? Est-ce que le projet qui a été déposé ou 2 dont on a discuté vous satisfait en termes de nombre de 3 journalistes... 4 2146 Mme PERRON: Vous comprendrez que, 5 pour un syndicat, Madame Noël, ce n'est jamais assez, 6 c'est évident, mais l'ouverture d'une salle de 7 nouvelles... je vous ferais remarquer que le syndicat 8 s'était opposé, avec tous les moyens disponibles, à la 9 fermeture de la salle de nouvelles en 1991 et que si 10 jamais cette salle de nouvelles ne rencontrait pas les 11 objectifs visés, le syndicat s'en mêlerait de façon 12 aussi énergique. 13 2147 Pour nous, il est très plaisant de 14 voir qu'un poste qui a déjà été numéro un dans le 15 domaine de l'information à Montréal pourrait redevenir 16 le numéro un de l'information à Montréal. Je pense 17 que, avec le personnel de départ, qui sera choisi, 18 j'imagine, avec beaucoup de précautions pour leur 19 compétence, pourra faire renaître ce service de 20 l'information, qui deviendra un service d'information 21 continue. 22 2148 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie 23 beaucoup. Maintenant, sur le plan des limitations 24 techniques, est-ce que vous croyez que, si le statu quo 25 est maintenu, il y a un avenir quelconque pour un poste StenoTran 496 1 d'information continue à CKVL? 2 2149 Mme PERRON: je dois vous avouer, 3 Madame Noël, que non seulement le poste d'information 4 mais le poste de radio comme tel est plafonné dans ses 5 cotes d'écoute à cause justement de ses problèmes 6 technologiques, qui durent depuis quarante ans passés, 7 et que, comme l'a souligné notre employeur ce matin, 8 nous sommes les seuls postes de radio... CKVL est le 9 seul francophone à avoir de ces difficultés techniques 10 là en 1999, l'aube de l'an 2000, ce qui est tout à fait 11 impensable. 12 2150 À travers les années nous sommes 13 venus régulièrement témoigner de ce phénomène qui 14 faisait que les gens qu'on représente étaient dans tous 15 leurs états parce que, en plein milieu d'une émission 16 en fin d'après-midi, qui sont les heures de grande 17 écoute, on tombe à 10 000 watts, et la même chose tôt 18 le matin, qui est la locomotive d'un poste de radio, on 19 tombe à 10 000 watts toute la nuit jusqu'au moment où 20 le soleil se lève. Alors, forcément, on n'a pas les 21 outils pour compétitionner avec CKAC, c'est évident. 22 2151 Pour répondre plus précisément à 23 votre question, non seulement je ne suis pas certaine 24 que le poste d'information continue verrait le jour 25 mais je ne suis pas certaine que CKVL continuerait ses StenoTran 497 1 opérations, ce qui nous dérange beaucoup. 2 2152 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous comprends. 3 2153 Dans votre mémoire vous nous parlez 4 de diversité et d'un choix supplémentaire. 5 Pourriez-vous élaborer là-dessus, au niveau des sources 6 d'information, c'est-à-dire que vous dites: 7 "Ce projet pourra constituer un 8 choix supplémentaire aux 9 auditeurs en matière 10 d'information radiophonique car 11 présentement seules Radiomédia 12 et Radio-Canada offrent une 13 information originale." (Tel que 14 lu) 15 2154 Mme PERRON: C'est parce qu'au moment 16 où on se parle, à part CKAC et Radio-Canada, les seules 17 sources d'information, c'est NTR. Ce sont les mêmes 18 journalistes, le même traitement de la nouvelle. Vous 19 syntonisez n'importe quel poste et vous entendez la 20 même couverture, ce qui fait qu'il n'y a pas de 21 diversité dans la couverture de l'information. 22 2155 Pour avoir connu l'existence d'une 23 salle de nouvelles, je sais très bien ce que des gens 24 qui forment le noyau d'une salle de nouvelles peuvent 25 faire avec une information. StenoTran 498 1 2156 CONSEILLÈRE NOËL: Ce qui permettrait 2 d'avoir une meilleure présentation de la nouvelle à 3 travers le... 4 2157 Mme PERRON: Effectivement, une 5 diversité d'opinion aussi et de traitement. 6 2158 CONSEILLÈRE NOËL: Je n'ai pas 7 d'autres questions. Je vous remercie. 8 2159 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie, 9 mesdames. 10 2160 Mme PERRON: Merci. 11 2161 LA PRÉSIDENTE: Contrairement à ce 12 que j'avais cru, il va être un peu difficile de termine 13 toutes les interventions avant de prendre une pause 14 pour déjeuner. Alors nous allons prendre cette pause à 15 ce moment et reprendre à deux heures et quart. 16 2162 Merci. 17 --- Suspension à / Recess at 1250 18 --- Reprise à / Upon resuming at 1420 19 2163 LA PRÉSIDENTE: Rebonjour. 20 2164 Madame la Secrétaire. 21 2165 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 22 Présidente. 23 2166 Maintenant, je voudrais inviter Mario 24 Paquin, de CFOM-FM, à faire sa présentation. 25 2167 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, StenoTran 499 1 Monsieur Paquin. 2 INTERVENTION 3 2168 M. PAQUIN: Bonjour. 4 2169 Madame la Présidente, Membres du 5 Conseil, la raison pour laquelle j'appuie la demande de 6 Métromédia pour l'obtention d'une fréquence 690 AM sont 7 les suivantes. 8 2170 En tout premier lieu Radio Nord 9 demande une station country à Montréal et qui pourrait 10 déborder probablement à Québec. Je ne vois absolument 11 pas une station sur bande AM diffuser de la musique, et 12 encore moins de la musique country. On en a d'ailleurs 13 la preuve depuis 1982, où les stations AM qui 14 diffusaient de la musique ont perdu énormément 15 d'auditoire. Les stations musicales AM n'existent à 16 peu près plus à cause de la moins bonne qualité sonore. 17 2171 De plus, nous mêmes, Entreprises 18 Radio Etchemin, durant les deux dernières années de 19 CFLS, où le format était country, nous n'avons pas 20 réussi à rentabiliser la station pour laquelle 21 l'auditoire était de 80 pour cent âgé de 50 ans et 22 plus. Cela était très difficile à vendre. 23 2172 Depuis 1995 CFLS Country est devenue 24 CFOM 102,9 FM, format oldies, et est passé de 92 000 25 auditeurs à l'automne 1994 à 192 000 auditeurs à StenoTran 500 1 l'automne 1998. Quatre-vingt-un pour cent de 2 l'auditoire se situe entre 25 et 54 ans, et le nombre 3 d'employés est passé de 12 à 30. Depuis ce temps la 4 station est rentable. 5 2173 Je n'ai absolument rien contre la 6 musique country, mais chaque région a des goûts 7 musicaux différents. Pour bien illustrer mes propos, 8 dans les provinces maritimes et dans l'ouest canadien, 9 spécifiquement CHNX Régina est dans les premières 10 positions avec un format country ainsi que CFQC 11 Saskatoon et CKRY Calgary. Ce qui est également 12 intéressant aux États-Unis, c'est-à-dire à Nashville, 13 le country domine avec plus de 36,6 pour cent de part 14 de marché. Par contre, à New York, le format de 15 station de services domine le marché avec 15,6 pour 16 cent, mais par contre aucune station country n'existe, 17 ce qui veut dire que les régions sont vraiment 18 différentes. 19 2174 Toutefois, au Québec, il y avait 20 plusieurs stations country, comme CFLS, CIRO-FM entre 21 autres dans la Beauce et d'autres qui sont maintenant 22 choses du passé. La semaine dernière à Toronto la 23 station country CKISS a dû même changer de format pour 24 manque de popularité. Donc, maintenant, aucune station 25 country n'est diffusée à Toronto. Encore une fois, StenoTran 501 1 chaque région a ses goûts musicaux particuliers. 2 2175 J'appuie donc la demande de 3 Métromédia CMR entre autres à cause de l'expérience et 4 la crédibilité des gestionnaires. Ils amélioreront 5 ainsi, sur 690 AM, le signal pour desservir un plus 6 grand nombre avec une station d'information continue. 7 2176 Également, si vous le permettez, ce 8 dont j'ai peur versus Radio-Canada, qui s'implanterait 9 avec un service d'information continue qui pourrait 10 probablement déborder à Québec, je pense que dans la 11 région de Québec à date il y a une station AM qui 12 existe qui diffuse entre autres de l'information, une 13 station de services, et qui déjà est très fragile. Je 14 pense qu'en mettant en plus une autre station dans la 15 région de Québec ce serait probablement, selon moi, un 16 peu trop exagéré compte tenu que la station qui diffuse 17 actuellement de l'information, comme je disais tantôt, 18 est déjà fragile. 19 2177 LA PRÉSIDENTE: Merci, 20 Monsieur Paquin. 21 2178 Monsieur Paquin, je comprends mal ce 22 qui sous-tend votre appui à Métromédia et votre 23 opposition à la station country. Si la station country 24 ne fonctionne pas à Québec, il ne vaudrait pas mieux 25 que la fréquence qui se rend à Québec soit donnée à un StenoTran 502 1 format qui n'est pas populaire? 2 2179 Votre inquiétude, c'est qu'InfoRadio 3 sur la fréquence en question va rejoindre Québec et 4 donc vous donner, à vous, de la concurrence. 5 2180 M. PAQUIN: Absolument. 6 2181 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que ce ne sera 7 pas le cas aussi de Métromédia et de la station country 8 puisque ce sont les mêmes fréquences dont il s'agit et 9 que vous seriez mieux, à ce moment-là, avec un format 10 qui n'est pas populaire puisque ça ne vous ferait pas 11 de tort et que, censément, la station... ah, elle 12 changerait de format? C'est ça, votre inquiétude? 13 2182 M. PAQUIN: Ce qui arrive, c'est que 14 si Métromédia ont une fréquence 690, je sais bien que 15 ça va déborder à Québec, mais ils ne vendront pas de 16 publicité à Québec, par contre. Par contre, si 17 Radio-Canada est déjà sur place, je suis convaincu 18 qu'ils ne vendront pas de publicité non plus, mais 19 quand même ils vont être locaux, sur place, et le 20 signal va être, évidemment, 10 fois meilleur, parce 21 que, quand même, il faut bien dire que ça déborde un 22 peu à Québec, mais pas tant que ça. 23 2183 LA PRÉSIDENTE: Parce qu'ils seraient 24 sur un transmetteur différent. 25 2184 M. PAQUIN: Sûrement. StenoTran 503 1 2185 LA PRÉSIDENTE: Et la station 2 country, si elle rentrait à Québec, si elle couvrait 3 Québec, si vous dites qu'elle n'est pas populaire à 4 Québec et qu'eux argumentent que c'est populaire à 5 Montréal, pourquoi vous inquiétez-vous? 6 2186 M. PAQUIN: Ce dont j'ai peur 7 justement au niveau de la demande de Radio Nord, à 690 8 je sais bien que ça déborderait à Québec, mais ils 9 parlent d'installer éventuellement un réseau country, 10 ce qui veut dire éventuellement peut-être d'autres 11 fréquences. Il y a des fréquences disponibles 12 actuellement au Québec. 13 2187 LA PRÉSIDENTE: Alors vous pensez au 14 futur... 15 2188 M. PAQUIN: Absolument. 16 2189 LA PRÉSIDENTE: ... par exemple 17 l'implantation d'une station régionale du réseau 18 Infomédia plutôt que du fait que la fréquence 690 19 couvrirait le même territoire que vous. 20 2190 M. PAQUIN: C'est ça. 21 2191 LA PRÉSIDENTE: C'est plutôt l'étape 22 suivante qui vous inquiète. 23 2192 M. PAQUIN: Absolument, parce que 24 690, c'est sûr que ça déborde, pour les inconditionnels 25 peut-être, mais ce ne sera pas un son quand même à 100 StenoTran 504 1 pour cent que les gens vont apprécier. La qualité ne 2 sera pas à 100 pour cent. 3 2193 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie. Je 4 comprends mieux maintenant. 5 2194 M. PAQUIN: Merci. 6 2195 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions. 7 Bon voyage de retour. 8 2196 M. PAQUIN: Merci. 9 2197 LA PRÉSIDENTE: Apparemment qu'il va 10 neiger ce soir. 11 2198 M. PAQUIN: Ah, oui? 12 2199 CONSEILLÈRE NOËL: Ça vient plus tard 13 à Québec. Ça vient toujours de l'ouest. 14 2200 LA PRÉSIDENTE: C'est nous, en 15 retournant à Ottawa, qui allons attraper ça. 16 2201 Au revoir. 17 2202 Madame la Secrétaire. 18 2203 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 19 Présidente. 20 2204 J'inviterais maintenant Nouvelle 21 Musique Country Montréal Inc. à présenter son 22 intervention. 23 INTERVENTION 24 2205 M. TIETOLMAN: Madame la Présidente, 25 Mesdames les Conseillères, mesdames et messieurs du StenoTran 505 1 Conseil, je vous remercie de me permettre aujourd'hui 2 d'intervenir en personne concernant les demandes de 3 Radio Nord pour un nouveau AM de langue française et 4 pour un nouveau AM de langue anglaise à Montréal. 5 compte tenu du court délai qui m'est accordé, mon 6 exposé ne touchera que les principaux aspects de 7 l'intervention déjà déposée. 8 2206 Lors de l'octroi de la dernière 9 fréquence FM à Montréal en 1997, notre compagnie, 10 Nouvelle Musique Country de Montréal Inc., et Radio 11 Nord avions toutes deux présenté une demande de licence 12 afin d,exploiter un format de musique country en 13 français. 14 2207 Mme SANTERRE: Monsieur Tietolman, 15 est-ce que je peux vous demander de ralentir? 16 2208 M. TIETOLMAN: Oui. 17 2209 Tout d'abord, la présente demande de 18 Radio Nord ne s'appuie que sur des études datant de 19 1996 et destinées au marché de la radio FM, études 20 bonifiées par un sondage auprès d'une cinquantaine de 21 personnes seulement. Cela est totalement inapplicable 22 et insuffisant. 23 2210 Aussi, les formats musicaux qui 24 fonctionnent avec succès sur la bande FM échappent au 25 succès sur la bande AM partout, que ce soit à Montréal StenoTran 506 1 et partout au Canada. Quel que soit le format musical, 2 la bande FM est la bande musicale et la bande AM est la 3 bande d'information, des affaires publiques et des 4 événements spéciaux. 5 2211 Les compagnies même avec des 6 ressources illimitées, comme CHUM Ltd., n'ont pas 7 encore réussi à gagner un public à l'écoute de leur 8 station AM à Montréal; on parle de CKGM. On n'a qu'à 9 regarder la situation déjà mentionnée de CIQC 10 lorsqu'elle diffusait de la musique sur la bande AM; 11 même que c'était de la musique country. Cela ne 12 marchait pas, ne marche pas et ne marchera pas dans 13 l'avenir. 14 2212 C'est pour ces raisons et d'autres à 15 énumérer dans les prochaines minutes que notre 16 compagnie, Nouvelle Musique Country de Montréal Inc., 17 n'a présenté aucune demande pour le 690 AM et le 940 AM 18 visant la diffusion de la nouvelle musique country 19 francophone. 20 2213 Bien que nous soyons toujours très 21 anxieux et enthousiastes à l'idée de faire de la radio 22 et surtout de lancer ce type de format country, cela ne 23 doit pas se faire au risque d'un échec ou de décevoir 24 le public, les artistes et nos actionnaires. Il est 25 primordial qu'un tel projet se réalise dans le respect StenoTran 507 1 des règles du CRTC de façon à remplir adéquatement nos 2 mandats de radiodiffuseur expérimenté, et ce, pour le 3 bien des auditeurs, des annonceurs, pour la 4 francophonie ainsi que pour notre culture. 5 2214 En 1997 Radio Nord affirmait qu'il y 6 avait suffisamment de musique country en français pour 7 programmer la radio FM, soit 850 sélections. Personne 8 n'a jamais eu la chance de consulter une liste. Par 9 ailleurs, Radio Nord a dévoilé les noms de certains 10 artistes contemporains, folks, et caetera, ceux-ci 11 étant déjà toutefois sur plusieurs autres stations 12 francophones à Montréal. Nous avons débattu longuement 13 du nombre de sélections en disant qu'il n'y avait pas 14 plus de 300 à 350 sélections country francophones 15 disponibles. 16 2215 Aujourd'hui Radio Nord est en accord 17 avec nos chiffres et admet même qu'il y a une pénurie 18 plus sérieuse que jamais. Puis Radio Nord se propose 19 de se lancer directement et d'investir dans la 20 production musicale, mais n'est pas prête à investir 21 les sommes d'argent nécessaires pour créer un catalogue 22 de musique country francophone adéquat. 23 2216 Nous pouvons par expérience vous 24 assurer que la promesse de réalisation de Radio Nord 25 est très loin de la réalité, que les sommes qu'elle StenoTran 508 1 promet d'investir pour arriver à un tel succès sont 2 insuffisantes. 3 2217 Encore en 1997 Radio Nord a fait une 4 promesse de réalisation, imaginez donc, qui accordait 5 250 000 $ par année à MusicAction et cette fois-ci elle 6 n'a promis que 5 000 $ par année. Elle a également 7 présenté en 1997 une promesse d'investir autour de 8 4 500 000 $ pour une période de cinq ans afin 9 d'encourager le nouveau talent country francophone. 10 Maintenant elle promet seulement -- seulement -- 11 840 000 $, et ce, sur une période de sept ans, pour 12 encourager le nouveau talent country francophone. 13 2218 De plus, en aucun endroit dans les 14 demandes nous ne pouvons voir quel est le montant 15 d'argent que Radio Nord est prête à investir dans le 16 développement de la musique française pour 17 l'inauguration de la station. Rien. 18 2219 La promesse de réalisation faite 19 aujourd'hui par Radio Nord ne pourra jamais 20 fonctionner. Elle ne pourra jamais satisfaire les 21 besoins musicaux en langue française et, pour survivre, 22 elle devra rompre sa promesse faite au Conseil et celle 23 faite sur son format. Elle sera obligée de mettre en 24 ondes les artistes qui sont trop souvent entendus 25 ailleurs sur d'autres stations ou alors elle se verra StenoTran 509 1 dans l'obligation d'exploiter un format country sans 2 égard aux promesses et aux règles du CRTC en matière de 3 contenu français; on parle bien sûr de 65 pour cent. 4 2220 De plus, Radio Nord ne démontre pas 5 une grande confiance en son propre projet francophone. 6 Elle est d'ailleurs prête à abandonner un tel projet si 7 la licence anglophone ne lui était pas accordée; mais 8 elle accepterait d'exploiter une station country 9 anglophone, comme tout le monde sait, sans son pendant 10 francophone. 11 2221 Radio Nord doit être consciente 12 qu'elle ne pourra jamais réaliser son objectif et ses 13 promesses de se procurer ou de développer suffisamment 14 de musique francophone pour le format en question. 15 2222 En même temps, comment pouvons-nous 16 faire autrement que de remettre en question toutes les 17 hypothèses et prévisions que Radio Nord a présentées au 18 CRTC quand elle prétend que sa station country 19 francophone bénéficiera des quarts d'heure d'écoute 20 no 1 à Montréal à compter de la première année en 21 ondes? Peut-être que ça semble bizarre, mais je vous 22 explique. 23 2223 Dans sa demande elle prévoit des 24 quarts d'heure à l'écoute dans les zones centrales aux 25 heures de pointe égaux et supérieurs aux stations no 1 StenoTran 510 1 et no 2 dans les sondages BBM, et ce, avec une 2 fréquence AM contre les stations musicales FM. Ces 3 chiffres nous consternent. Radio Nord dit pouvoir 4 arriver à un quart d'heure à l'écoute de 72 000 5 personnes entre 19 h 00 et 24 h 00 le soir. Aux mêmes 6 heures les stations no 1 et no 2 ont respectivement 7 seulement 20 500 et 18 500 personnes à l'écoute selon 8 les derniers BBM. 9 2224 Il n'y a personne dans l'industrie de 10 la radio ni même dans le domaine des études de marché 11 et sondages d'écoute qui pourrait accepter le 12 raisonnement des prévisions de Radio Nord. Ces 13 chiffres sont tellement loin de la réalité. 14 2225 En 1997 Radio Nord avait reçu des 15 lettres d'appui de quelques radiodiffuseurs au Québec 16 pour former un réseau. Cette fois-ci il n'y en a 17 aucune en provenance des radiodiffuseurs puisque Radio 18 Nord a diminué ses promesses énormément. Même, quelque 19 chose qu'on ne comprend pas, parmi les six lettres 20 d'appui reçues, deux sont favorables à la demande de 21 Radio Nord mais pour la fréquence FM 95,1 et non pas 22 pour le 690 AM et le 940 AM. 23 2226 C'est sûr qu'un format qui ajoute de 24 la diversité en ondes ajoute une valeur positive à la 25 radio montréalaise. Le projet de Radio Nord est StenoTran 511 1 cependant irréalisable et fera perdre à l'ensemble de 2 la population la fréquence 690 AM, qui sera mieux 3 exploitée dans un format autre. 4 2227 Regardons peut-être un scénario 5 optimiste possiblement. 6 2228 Dans l'hypothèse même où Radio Nord 7 réussissait à programmer la musique country en ondes 8 sur la bande AM, une station FM de Montréal qui ne 9 rencontrerait pas les rendements escomptés dans les 10 sondages pourrait facilement adopter le format new 11 country au détriment de la station country AM. S'il y 12 avait une station FM country, la station AM country, 13 dans ce cas Radio Nord, serait presque totalement 14 effacée des préférences de l'auditoire. 15 2229 Il n'y a pas d'avenir pour la musique 16 country ou pour n'importe quel format musical sur la 17 bande AM. Le public optera rapidement pour la qualité 18 supérieure de la radio FM et la radio AM ne pourra pas 19 survivre à cette concurrence. Mais, entre-temps, on va 20 simplement perdre une bonne utilisation pour la 21 fréquence 690 AM. 22 2230 Pour Radio Nord, on appelle ça a no 23 win situation. 24 2231 Maintenant, j'aimerais commenter sur 25 le réseau Radio Nord. StenoTran 512 1 2232 Ils ont mentionné dans la demande 2 qu'ils voulaient former un réseau partout au Québec. 3 Mais, encore là, il y a d'autres faits ambigus et 4 contradictoires qui existent dans ces demandes, surtout 5 concernant l'implantation d'un réseau régional de 6 musique country qui proviendra de sa station de 7 Montréal. C'est illogique et même presque impossible. 8 Laissez-moi vous expliquer pourquoi. 9 2233 Tout le monde sait que le 690 AM est 10 une fréquence régionale. 11 2234 Le 690 AM est un clear channel, une 12 fréquence qui couvre un territoire très vaste, de sorte 13 que l'on retrouve même à l'intérieur de ce même 14 territoire certaines stations appartenant déjà à Radio 15 Nord. Dans ce cas, la même programmation sur son 16 réseau produira la duplication et la répétition de la 17 programmation et enlèvera la diversité possible dans 18 ces régions. Il y aura donc deux stations identiques. 19 Ceci risque de mettre en danger les stations dans les 20 régions secondaires. Je pense même que le monsieur de 21 Québec a mentionné ça. 22 2235 Radio Nord n,aura pas le potentiel 23 pour former un réseau avec la capacité d'alimenter les 24 régions secondaires sans les concurrencer directement. 25 2236 maintenant, si vous me permettez, StenoTran 513 1 j'aimerais commenter rapidement la demande de Radio 2 Nord pour la fréquence 940 AM, pour lancer une radio de 3 musique country anglaise. 4 2237 D'abord, les demandes de Radio Nord 5 indiquent que son projet anglophone sera alimenté par 6 des émissions de l'extérieur du Québec à 66 pour cent. 7 Un tel apport extérieur ne contribuera d'aucune façon 8 au développement et à la création d'emplois dans 9 l'industrie de la radio à Montréal et, en plus, ne 10 reflétera pas adéquatement l'aspect de Montréal et 11 Québec en ondes. Et il ne faut jamais oublier, si je 12 peux ajouter, que Montréal est une ville de 3 millions 13 et plus de personnes; ce n'est pas un village de 20 000 14 personnes. Comment une station radiophonique, soit 15 anglaise ou française, pourrait se permettre de devenir 16 membre d'un réseau qui vient de l'extérieur du Québec 17 ou même de n'importe où? On ne comprend pas ça. 18 2238 Radio Nord a fait plusieurs 19 affirmations dans sa promesse de réalisation dans le 20 cadre de ses demandes de licence dont la réalisation 21 peut être sérieusement mise en doute. 22 2239 Radio Nord propose, pour la demande 23 en langue anglaise, de diffuser 38 pour cent de contenu 24 canadien la deuxième année et 40 pour cent la troisième 25 année. Toutefois, malgré la demande du Conseil, Radio StenoTran 514 1 Nord a indiqué qu'elle n'était pas prête à accepter ses 2 propres propositions comme une condition de licence. 3 Devons-nous attendre qu'une station radiophonique à 4 Montréal aussi importante que le 690 AM soit obligée 5 même de suivre les règlements ou les politiques d'un 6 programmateur à l'extérieur du Québec? On ne le croit 7 pas. Cela nous incite à nous interroger sur ses vraies 8 intentions et sur sa capacité à respecter ses 9 engagements. 10 2240 Également, il est très important que 11 le CRTC et l'industrie travaillent afin de rétablir 12 l'équilibre entre le nombre des stations de langue 13 française et celles de langue anglaise à Montréal. 14 Voici une autre opportunité pour le Conseil d'assurer 15 aux Montréalais et aux Québécois qu'il n'encouragera 16 pas l'augmentation du nombre de stations anglophones 17 mais qu'il visera plutôt à augmenter le nombre des 18 stations francophones pour ensuite diversifier la radio 19 française par des choix additionnels pour les auditeurs 20 francophones à Montréal. 21 2241 Accorde une licence de musique 22 country anglophone va simplement déstabiliser 23 l'environnement radiophonique à Montréal. Même en ce 24 moment il y a plus de stations de langue anglaise sur 25 la bande AM que de stations francophones. Si Montréal StenoTran 515 1 a une station e radio de musique country anglophone, 2 cela amenuisera les chances de succès pour une radio 3 francophone country éventuellement. 4 2242 Les recherches démontrent que depuis 5 des années les francophones ont tendance à trop écouter 6 la radio anglophone pour l'écoute de la musique. C'est 7 le temps de reconquérir les auditeurs francophones, le 8 temps de changer les tendances qu'ils ont à écouter la 9 radio anglophone. 10 2243 Dans l'édition du 16 janvier 1999, 11 imaginez donc, du journal La Presse, les directeurs des 12 stations anglophones montréalaises se sont fait un 13 plaisir de déclarer que 40 pour cent des auditeurs de 14 CFQR, 50 pour cent des auditeurs de CJFM et plus de 60 15 pour cent des auditeurs de CHOM-FM sont des 16 francophones. De plus, les récents sondages BBM 17 confirment l'article publié dans le journal La Presse. 18 2244 Si le CRTC décide de ne pas accorder 19 le 690 AM et/ou le 940 AM à Radio nord, de quelle 20 manière devons-nous exploiter ces deux fréquences de 21 grande qualité et de grande valeur? 22 2245 Les auditeurs de la radio 23 montréalaise méritent de bénéficier d'une plus grande 24 diversité radiophonique que maintenant. Le Conseil 25 devrait tout faire pour encourager et appuyer les StenoTran 516 1 efforts de tous les radiodiffuseurs montréalais 2 désirant diffuser une programmation diversifiée sur les 3 ondes montréalaises. 4 2246 Montréal manque de diversité à la 5 radio. Étant donné que la radio AM, comme vocation 6 primaire, est le médium de l'information, des affaires 7 publiques et des événements spéciaux, notre compagnie, 8 Nouvelle Musique Country Montréal Inc., est d'avis que 9 si le Conseil veut vraiment assurer la diversité 10 radiophonique aux auditeurs montréalais ainsi 11 qu'assurer l'équilibre entre le nombre des stations 12 anglophones et francophones, il fera bien d'accorder 13 les fréquences 690 AM et 940 AM aux demandes nouvelles 14 continues, une sur l'échelle nationale et l'autre sur 15 l'échelle locale/régionale. 16 2247 Si Radio Nord veut vraiment faire un 17 succès avec la musique country, j'ai une suggestion: 18 Elle devra trouver une fréquence FM pour diffuser la 19 nouvelle musique country comme il faut. 20 2248 En conclusion, il est évident que 21 Radio Nord n'a pas confiance en son propre projet 22 francophone. Elle déclare ne pas être prête à accepter 23 la décision du Conseil qui ne lui accorderait que la 24 licence française et irait jusqu'à refuser la licence 25 française si le permis anglais ne lui était pas StenoTran 517 1 accordé. Radio Nord a même le courage de demander une 2 subvention du CRTC car elle prétend que les profits 3 d'une radio anglophone à Montréal seront utilisés pour 4 assurer la survie de la station francophone. 5 Mérite-t-elle vraiment des fréquences si bonnes, si 6 importantes que le 690 et le 940? Nous, nous ne le 7 croyons pas. 8 2249 En conclusion, nous requérons par la 9 présente intervention le rejet des deux demandes 10 présentées par Radio Nord, celle pour la fréquence 690 11 AM et celle pour la fréquence 940 AM, afin de se voir 12 octroyer deux licences en vue d'exploiter un format 13 musical new country en français et en anglais. 14 2250 Nous avons la plus grande confiance 15 que le CRTC considérera sérieusement tous nos arguments 16 et points de vue et que vous arriverez aux meilleures 17 conclusions pour le bien-être des auditeurs 18 montréalais, les artistes et les artisans de la radio 19 d'aujourd'hui et de demain ainsi que pour l'industrie 20 de la radio en général et bien sûr surtout pour 21 l'encouragement de notre culture et notre langue 22 française. 23 2251 Madame la Présidente, Mesdames les 24 Conseillères, mesdames et messieurs du Conseil, je suis 25 maintenant disponible pour répondre à toutes vos StenoTran 518 1 questions. 2 2252 Merci beaucoup. 3 2253 LA PRÉSIDENTE: Merci, 4 Monsieur Tieltolman. 5 2254 Madame Pennefather. 6 2255 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, 7 Madame la Présidente. 8 2256 Bonjour. 9 2257 M. TIETOLMAN: Bonjour. 10 2258 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'ai 11 quelques questions et j'aimerais être sûre que je 12 comprends bien votre argumentation. Peut-être que vous 13 pouvez m'aider en clarifiant certaines choses. 14 2259 Si j'ai bien compris, vous nous dites 15 que... ou est-ce que vous nous dites qu'il n'y a pas 16 d'auditoire pour la musique country à Montréal? 17 2260 M. TIETOLMAN: Non. Ce que je dis, 18 c'est qu'il y a des auditeurs pour la musique country 19 mais il n'y a pas de produit musical disponible en ce 20 moment à Montréal, au Québec, pour programmer comme il 21 faut et, bien sûr, en même temps respecter toutes les 22 règles du jeu du Conseil et 65 pour cent en français. 23 Moi, j'ai déjà programmé de la musique country, et je 24 peux vous dire que je comprends ça clairement. 25 2261 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors vous StenoTran 519 1 clarifiez pour nous aujourd'hui que, quand on parle de 2 la musique country francophone... et je vois que vous 3 utilisez "musique country" et "nouvelle musique 4 country". 5 2262 M. TIETOLMAN: Oui. 6 2263 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'aimerais 7 que vous nous clarifiez si c'est différent, ces deux 8 choses-là... qu'il n'y a toujours pas de disponibilité 9 assez grande de la musique francophone en musique 10 country et la nouvelle musique country pour vraiment 11 aller de l'avant, même si vous avez vous-même présenté 12 une demande il y a une couple d'années. 13 2264 Vous dites à votre présentation 14 écrite, à la page 13: 15 "On constate que Radio Nord a 16 présenté une demande sans 17 prendre d'engagements sérieux 18 afin de mener à terme un tel 19 projet sachant très bien que le 20 format de la musique country sur 21 la bande AM ne peut plus 22 survivre." (Tel que lu) 23 2265 Over to you. 24 2266 M. TIETOLMAN: Il y a plusieurs 25 questions dans une question... StenoTran 520 1 2267 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça. 2 2268 M. TIETOLMAN: ... et je vais le 3 prendre partie par partie. 4 2269 Pour commencer, il faut définir la 5 musique country. La musique country est une musique 6 traditionnelle, la musique contemporaine et même la 7 nouvelle musique country qu'on nomme aujourd'hui. 8 Surtout, peut-être, d'un côté c'est une étiquette, mais 9 de l'autre côté, quand on écoute et on programme la 10 musique d'autrefois -- quand on dit "d'autrefois", 11 c'est avant 1990 peut-être -- le son de la musique 12 country en général est différent de la musique qu'on 13 pourrait produire ou qu'on peut entendre aujourd'hui. 14 2270 Il y a eu une certaine révolution à 15 la fin des années quatre-vingt dans la musique country, 16 et bien sûr l'expression la "nouvelle musique country", 17 c'est surtout et avant tout une étiquette comme Rock 18 Détente ou Radio Passion ou Immersion Rock ou Rythme 19 quelque chose. On joue avec les paroles de temps en 20 temps dans le domaine de la radio pour donner une 21 étiquette, pour donner une identification à notre 22 station radiophonique qu'on programme et on fait la 23 promotion autour de ces expressions. 24 2271 La musique country qui existait ou 25 qui était là il y a quelques années, c'est sûr que StenoTran 521 1 c'est un son que, si on le présentait demain matin... 2 il y a deux ans on a fait une demande pour une licence 3 FM. C'est sûr qu'on ne pourrait jamais jouer ces 4 chansons parce qu'il n'y avait pas un niveau de 5 qualité, il n'y avait pas un niveau de son qui "fitait" 6 avec, exemple, la musique américaine qui sort en ce 7 moment côté country et la musique canadienne qui sort, 8 le contenu canadien de musique country. 9 2272 C'est sûr que le contenu francophone 10 devrait être de qualité égale, son égal en tout temps 11 sinon on perdra l'auditoire bien vite. Ils vont 12 écouter un petit peu et ils vont débarquer bien vite. 13 2273 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, pour 14 que ce soit clair, ni sur le côté FM, il sur le côté AM 15 il n'y a une disponibilité assez grande à ce moment de 16 la musique francophone country, new country, whatever. 17 2274 M. TIETOLMAN: Pas du tout. Oui, 18 exactement, soit une forme ou une autre, soit le 19 country traditionnel ou même la nouvelle musique 20 country d'aujourd'hui ou même la musique qu'on va avoir 21 demain, il n'y en a pas assez. 22 2275 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce 23 qu'il y a un auditoire pour la musique country? 24 2276 M. TIETOLMAN: Oui. Quand on a fait 25 faire nos études il y a deux ans par la maison CROP et StenoTran 522 1 la maison Stratégem, on avait des réponses surprenants. 2 Ça, c'est un point peut-être que je ne pouvais pas 3 argumenter avec Radio Nord, je dois admettre la vérité, 4 il y a un public caché, un grand public caché, qui 5 adore, qui aime la musique country. C'est même 6 surprenant qui aime la musique country et où on va les 7 trouver dans la vie quotidienne. C'est incroyable le 8 nombre de gens... 9 2277 COMMISSIONER PENNEFATHER: Closet 10 country music lovers. 11 2278 M. TIETOLMAN: Exactement. Merci 12 beaucoup d'avoir volé l'expression de mes lèvres. 13 C'est exactement ça. 14 2279 J'ai déjà été témoin de ça, même des 15 avocats qui étaient dans l'auto avec les fenêtres 16 fermées mais tout à coup ils arrêtent et ils ouvrent la 17 fenêtre, et on entend la musique country et on dit: 18 "Ah!", et ils disent: "Dis rien." Ils changent 19 peut-être de station immédiatement. 20 2280 Écoutez, dans la vie, il y a des gens 21 qui aiment toutes sortes de musiques, et il faut 22 respecter les goûts du public et il faut essayer de 23 leur donner ce qu'ils veulent, mais en même temps il 24 faut être capables de livrer un produit en ondes. 25 C'est inutile de promouvoir quelque chose qui est vide. StenoTran 523 1 On ne peut pas vendre une boîte qui n'a pas de produit 2 dedans. 3 2281 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça 4 que je ne comprends pas, parce que si cet auditoire est 5 là, si on est là parce qu'on aime la musique country, 6 un des arguments de Radio Nord était que, s'il y avait 7 un outlet pour ça, s'il y avait une station qui avait 8 cette musique disponible, on peut rencontrer les 9 besoins d'une grande partie... ce qu'on appelle dans 10 une autre place a huge audience pour ce genre de 11 musique, et je pense que c'est un argument intéressant 12 pour dire qu'on ne l'aime pas parce qu'on ne l'entend 13 pas, mais si on l'avait, peut-être... 14 2282 M. TIETOLMAN: Oui, mais c'est un 15 petit peu comme I'm damned if I do and I'm damned if I 16 don't, pour prendre l'expression anglaise, mais les 17 oeufs et les poulets. Ce qui arrive dans l'industrie 18 de la radio et l'industrie de la musique chez nous, 19 c'est que les gens de chaque côté attendent que l'autre 20 agisse et fasse quelque chose, que chacun fasse quelque 21 chose pour programmer la musique country et pour 22 produire la musique country. 23 2283 Pour cette raison, il y a deux ans, 24 quand on a vu que personne ne voulait bouger sans 25 l'autre, on a dit: "La seule façon dont ça pourrait StenoTran 524 1 fonctionner, c'est de créer un modèle où on va être un 2 petit peu comme les stations de télévision, les 3 producteurs qui ont déjà la licence en main en même 4 temps que de produire leurs propres émissions pour 5 l'écran; on va produire, on va enregistrer la musique 6 pour le format de nos ondes et pour plaire à un public 7 qu'on a à l'écoute ou qu'on pourrait avoir à l'écoute." 8 Si on attend impatiemment pour que les fournisseurs, 9 les producteurs nous alimentent avec le produit 10 musical, on va être vraiment pris avec un manque de 11 produit, un manque flagrant. Il y a une pénurie 12 vraiment. 13 2284 Ce qu'on avait fait dans le temps, il 14 y a deux ans, on est allés aussi loin que de faire une 15 promesse qui représentait un investissement de 6 à 7 16 millions de dollars dans le temps pour produire et 17 enregistrer la musique country et on est allés aussi 18 loin même que d'aller voir et rencontrer les grands 19 artistes canadiens anglophones et les américains, qui 20 ne chantaient jamais en français, et on les amenés ici, 21 à Montréal pour enregistrer dans notre langue, ici, au 22 Québec. Et il n'y avait pas un artiste, que ce soit 23 Garth Brooks ou Shanya Twain, qui me disait "non". Ils 24 disaient tous ensemble: "Oui. Oui, ça va nous faire 25 plaisir. Ça va nous emballer de venir à Montréal et StenoTran 525 1 d'enregistrer une chanson en français." 2 2285 Si on ne fait pas une affaire 3 semblable, ça ne marchera pas, parce qu'il faut donner 4 aux auditeurs montréalais, avec grand respect, qualité 5 égale et avoir la musique disponible pour eux autres en 6 ondes même avant que le produit en anglais sorte dans 7 le marché. Sinon, les francophones sont sophistiqués, 8 ils ne vont pas accepter un produit recyclé, de seconde 9 main, qui arrive six mois plus tard. Pour cette 10 raison, on a mis notre cou sur la ligne et on a dit: 11 On est prêts à faire une promesse de réalisation dans 12 les millions de dollars sans savoir exactement le sort, 13 bien sûr, de l'autre côté, si on pouvait peut-être 14 vendre les masters aux compagnies de disques, aux 15 distributeurs, et caetera. 16 2286 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais on 17 parle de ces demandes-ci, et je voulais que ce soit 18 clair aussi que vous vous opposez aussi à la station 19 anglaise. 20 2287 M. TIETOLMAN: Oui, sûrement, parce 21 que c'est sûr que si tout à coup on oblige, par 22 exemple... on l'a fait, on a pris Michel Roy, Jason 23 McCoy, Charlie Major... 24 2288 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais ce 25 n'est pas pour la même raison, qu'il n'y a pas de StenoTran 526 1 disponibilité. 2 2289 M. TIETOLMAN: Non. Écoutez, il y a 3 du produit en anglais disponible, mais si on veut 4 vraiment créer une industrie de la musique country au 5 Québec en français, inutile d'injecter dans le marché 6 un modèle anglophone... il n'y a pas de synergie. Il 7 n'y a pas une façon d'expliquer aux Montréalais, aux 8 Québécois, que s'il y a un modèle en anglais, c'est sûr 9 que vous allez acheter un modèle en français. Ce n'est 10 pas du tout la vérité. Je ne comprends même pas la 11 logique qui arrive avec cette histoire-là, pas du tout. 12 Ce n'est pas acceptable comme idée, pas du tout. 13 2290 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est 14 clair. Merci. 15 2291 M. TIETOLMAN: Excusez-moi. 16 2292 THE CHAIRPERSON: Since you are so 17 enthusiastic, Mr. Tietolman, can you explain to me why 18 lawyers have to hide when they listen to country music? 19 2293 MR. TIETOLMAN: I really don't 20 understand that. I guess we are all a bit shy because 21 there is a stigma, il y a une perception qui est mal 22 placée quelque part. You know, people identify with 23 certain things and don't want to be identified with 24 other things until they become popular and then become 25 something special, something acceptable to the StenoTran 527 1 mainstream. That's what we were trying to do. 2 2294 When Garth Brooks came to Montreal 3 several months ago, a journalist from one of the French 4 newspapers asked him point blank, at 7:30, eight 5 o'clock in the morning, "Is it true that you are coming 6 back to Montreal to record songs in French?", and he 7 answered, "Absolutely, yes, ma'am." 8 2295 Now, why would Garth Brooks do that? 9 Obviously, we had approached him, we had said to him, 10 "You want us to play you on the radio in Montreal and 11 throughout Quebec, then you respect le fait français, 12 tu vas chanter en français, tu vas même parler en 13 français, et on va vous jouer en ondes à la radio 14 éventuellement." Et il a dit "oui". Il n'y a pas un 15 artiste qui m'a dit "non", pas un. On avait 200 16 artistes de partout au Canada et 300 aux États-Unis qui 17 ont dit: "Dites-nous quand et on va sauter sur l'avion 18 et on va être là", et ça, pour encourager les studios 19 de chez nous, les musiciens de chez nous, les 20 auteurs-compositeurs, le produit de chez nous, et 21 caetera, et caetera. 22 2296 LA PRÉSIDENTE: Vous avez entendu 23 hier quelqu'un dire que Willie Nelson thinks he sings 24 in French already. As long as you didn't tell me 25 lawyers do that because they are too square-headed to StenoTran 528 1 wear cowboy hats -- 2 2297 MR. TIETOLMAN: Absolutely not. 3 Madame Wylie, absolutely not. On the contrary, you are 4 just too ahead of your time and you are too 5 avant-garde, and we will catch up to you eventually. 6 We will, if you give us the right to do so. 7 2298 LA PRÉSIDENTE: Madame Pennefather. 8 2299 COMMISSIONER PENNEFATHER: Speaking 9 of hats, just with your hat on as knowledgeable, do you 10 include celtic music in country music? 11 2300 MR. TIETOLMAN: Yes, there is some, 12 definitely, that fits into that framework, absolutely. 13 2301 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. 14 2302 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur 15 Tietolman. Au plaisir de vous revoir. 16 2303 M. TIETOLMAN: C'était un grand 17 plaisir pour moi. Merci infiniment. Et bientôt, 18 Willie Nelson, il va chanter en français. 19 2304 LA PRÉSIDENTE: Madame la Secrétaire. 20 2305 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 21 Présidente. 22 2306 The next intervention will be by the 23 Canadian Country Music Association. 24 2307 THE CHAIRPERSON: Good afternoon. 25 INTERVENTION StenoTran 529 1 2308 MS HAMILTON: Good afternoon, Madam 2 Chairman, ladies and gentlemen. My name is Sheila 3 Hamilton, and I am the Executive Director of the 4 Canadian Country Music Association. 5 2309 On behalf of the CCMA I would like to 6 thank you for giving us the opportunity to make an oral 7 submission to you today. The prospect of opportunities 8 for country music artists, particularly Canadian 9 artists, is important to our members. 10 2310 The Association has been active for 11 some 21 years. We support a variety of provincial and 12 regional grassroots country music organizations, and 13 our annual Country Music Week convention is held 14 alternately in central and western Canada. The 15 Canadian Country Music Awards has been a top-rated 16 television special for more than a decade, and in 17 recent years this event has also been televised across 18 the United States, in Europe and in the Pacific Rim 19 countries. 20 2311 THE CHAIRPERSON: Not so fast, 21 please -- 22 2312 MS HAMILTON: Okay, sorry. 23 2313 THE CHAIRPERSON: -- because there is 24 translation going on and it becomes very difficult. 25 2314 MS HAMILTON: Sorry. StenoTran 530 1 2315 The CCMA is an organization with some 2 1,600 members who represent every segment of the 3 country music industry in Canada, from the performers 4 and songwriters who create the music, their managers, 5 publishers, agents and publicists, as well as those who 6 present country music to enthusiastic audiences in 7 clubs, concert halls and other venues. 8 2316 Our membership also includes 9 representatives of the companies, large and small, 10 which market country music to Canadian record buyers. 11 And, of course, our membership also includes radio 12 broadcasters in major, medium and small markets across 13 Canada who bring country music every day into the 14 homes, offices and workplaces of millions of listeners 15 from coast to coast. 16 2317 Our mandate is to support the 17 individuals who make and market country music, inform 18 and educate our members, and above all to work to 19 increase the popularity of country music and widen its 20 acceptance as a valid form of musical expression in 21 Canada. It is this mandate that brings us before you 22 today. 23 2318 At this point I would like to 24 introduce Mr. Ted Southam, First Vice-President of the 25 Canadian Country Music Association. StenoTran 531 1 2319 MR. SOUTHAM: Thank you, Sheila. 2 2320 Madam Chair, two years ago the CCMA 3 was privileged to appear before the Commission when 4 not one, but two separate applications for country 5 radio stations in this market were presented to you, 6 with one of them coming from Radio Nord. 7 2321 We said at that time, in part, the 8 uniqueness of Montreal is its blend of cultures. 9 Country music's huge international appeal, and the 10 roots of the music, which are so much closer to the 11 surface in Quebec, guarantees that Montreal listeners 12 will support such a venture. I remain as convinced of 13 those words now as our spokesperson was back then. 14 2322 If I may, I would like to talk a 15 little bit about the music itself. Country is a unique 16 form of music, based on European and Celtic roots, 17 filtered through the experiences of North America's 18 early settlers, and brought up to date by writers and 19 performers who reflect the reality of today's life. 20 2323 The antecedents of today's country 21 music are live and well in the heart of Quebec's own 22 folk music. Quebec's great stars of the past -- and 23 please excuse my English translation of the names -- La 24 Bolduc, Gilles Vigneault, Felix Leclerc among them, 25 incorporated naturally in their own music the country StenoTran 532 1 folk they heard as children. And their modern-day 2 counterparts, Gildor Roy, Bourbon Gauthier, Roch 3 Voisine, Richard Séguin, Laurence Jalbert, do the same 4 with their music. 5 2324 Canadian country music, historically, 6 has differed from what our friends and neighbours in 7 Nashville call country; the Celtic traditions that 8 influenced the roots of Quebec's traditional folk music 9 even more obviously informs the music of our Maritime 10 provinces, and some country programmers, particularly 11 in eastern Canada, include the music of, for instance, 12 Leahy, Great Big Sea and the Rankins in their 13 playlists. 14 2325 I say that, however, because there is 15 no question that country music with a Quebec accent is 16 sure enough still country. Quebec country music will 17 be unique. The CCMA applauds the efforts to develop 18 new and distinct Canadian country music and we welcome 19 them into our organization. We also know Canadian 20 country music needs financial investment and we are 21 pleased by Radio Nord's plan to invest in French 22 country music. 23 2326 As Commissioners, you know how the 24 perception of country music has changed in the last 25 decade. You have watched the spectacular growth of StenoTran 533 1 country music as a format. You have seen how loyal 2 country music listeners are. 3 2327 We know that 72 per cent of country 4 listeners own their own homes, we know that their 5 educational and working backgrounds mirror those of all 6 Canadians. We know that country music fans rely on 7 radio as their main source of the music they love. We 8 know they are loyal to the artists, and to the music 9 which they see as entertaining, as understandable and, 10 most of all, as reflective of their own lives. Country 11 songs are about real people, real events, real places, 12 and they consist of real stories, and that's why 13 country music has built and retained its popularity. 14 2328 We know that there is a large country 15 music constituency in Montreal that has not been served 16 in the past. This city has talk radio, gold radio, 17 adult radio, news radio, alternative radio, and CHR 18 radio, in two languages. It does not have country 19 radio. It misses a vital part of the diversity, and 20 Radio Nord, in its application, has presented 21 practical, reasonable, workable proposals for two 22 country stations in the one city that has, for years, 23 gone without the kind of music that one in five 24 Canadians, 20 per cent, loves and listens to. 25 2329 Montreal will take country radio to StenoTran 534 1 heart -- first en anglais, then in French -- if this 2 Commission agrees that diversity in radio programming 3 is a desirable objective. For our part, at the CCMA, 4 we are looking forward to welcoming more members from 5 Quebec. We know that you have the power, and we hope 6 the will, to help build a country music infrastructure 7 in this province. We know the music is there, we know 8 the market is there. We know the audience is ready and 9 waiting. 10 2330 As we said last time when we came 11 before you, country music's time in Quebec is now. 12 That was true then; it is even more a fact today. We 13 hope and trust that your decision will make it 14 possible. 15 2331 THE CHAIRPERSON: Thank you. 16 2332 Madame Pennefather. 17 2333 COMMISSIONER PENNEFATHER: Hello and 18 welcome. 19 2334 MR. SOUTHAM: Thank you. 20 2335 COMMISSIONER PENNEFATHER: I would 21 like to ask you a couple of questions about today's 22 presentation and your written presentation. First, 23 let's talk about the French-language proposal. 24 2336 Obviously, one of the most 25 fundamental questions here is the availability of StenoTran 535 1 country music, and let's accept your definition on a 2 fairly large description, including Celtic music and 3 folk music, et cetera. Is there or is there not the 4 availability at the present time of enough French 5 country artists to launch a service in Montreal? 6 1500 7 2337 MR. SOUTHAM: I would answer that 8 question by paraphrasing I think part of the 9 presentation from yesterday and that baseball movie, 10 you know, if you build it, they will come. We are 11 firmly convinced that an opportunity for Quebec artists 12 to record in formats where they may feel more 13 comfortable and have not yet will add to those 14 opportunities. There are people, artists, record 15 companies and others who are looking for an opportunity 16 to express themselves more completely. 17 2338 Sheila, do you want to add to that? 18 2339 MS HAMILTON: There are artists in 19 Canada right now, Gil Grant (ph.) comes to mind, who 20 can speak French, would love to speak in French. 21 2340 I think that the need is there and, 22 like Ted said, if there is a radio station and an 23 outlet and development for the music, then they have an 24 opportunity to express themselves through it. 25 2341 COMMISSIONER PENNEFATHER: So you are StenoTran 536 1 really putting more of an emphasis on the proposal by 2 Radio Nord to invest money into the development and 3 promotion of French and Quebec country artists. 4 2342 MS HAMILTON: I believe so, yes. 5 2343 COMMISSIONER PENNEFATHER: Now, this 6 morning we heard that what they are proposing as 7 investment to bring forward I think something like 10 8 compilation albums is highly insufficient. What is 9 your comment? You say here: 10 "... country music needs 11 financial investment and we are 12 pleased [with their] plan to 13 invest..." 14 2344 Do you consider their investment plan 15 to be sufficient to produce albums to the number 16 that -- obviously, your support for this is based on 17 what can be produced in the future. So do you think 18 the investment plan is sufficient? 19 2345 MR. SOUTHAM: I don't think that the 20 investment plan specifically addresses all of what we 21 feel will happen if this Commission grants this 22 licence. The investment plan becomes a spur or a 23 beginning in an opportunity to show other people that 24 money can be put back in the other direction. It is 25 not necessary, in our viewpoint, that all this money be StenoTran 537 1 coming from radio to creative to create a market. 2 2346 COMMISSIONER PENNEFATHER: A couple 3 of other questions. 4 2347 With your expertise, what is the size 5 of the catalogue you need to launch a station, a 6 country music station? We can take English and French. 7 Can you just give me a general idea? 8 2348 MR. SOUTHAM: We are not 9 broadcasters, so I couldn't answer that. 10 2349 MS HAMILTON: Neither of us are 11 broadcasters. 12 2350 COMMISSIONER PENNEFATHER: Okay. 13 2351 Finally, what is your comment on the 14 position of Radio Nord that they would not go ahead 15 with the French-language station unless the 16 English-language station was also given a licence? Do 17 you have a comment on that? 18 2352 I am asking because you seem to put 19 quite a bit of emphasis here on the fact that there is 20 an interest in this market and you think we are ready 21 to go. 22 2353 MS HAMILTON: The CCMA's mandate is 23 to promote country music nationally and 24 internationally. So, wherever there is an avenue for 25 country music to be built, to be created and build the StenoTran 538 1 awareness, we would support that. So the development 2 of country music in the Montreal market in English 3 meets our mandate, and we would support it, yes. 4 2354 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thanks 5 very much. 6 2355 MS HAMILTON: Thank you. 7 2356 THE CHAIRPERSON: Legal counsel. 8 2357 MR. STEWART: Thank you. 9 2358 Just one small question. On page 2 10 of your original intervention you say, in the second 11 paragraph: 12 "... the impact of country in 13 both Ottawa and Toronto has been 14 powerful,..." 15 2359 Can you explain to the Commission how 16 this statement jives with the developments that, of 17 course, have taken place with respect to CKISS-FM in 18 Toronto? 19 2360 MR. SOUTHAM: Again, we are not 20 broadcasters, we are an association representing a 21 group of members, and I think that perhaps for us to 22 comment directly on the situation in Toronto would be 23 inappropriate. But, if I might answer the question by 24 quoting Tom Tompkins, our President, who is a 25 broadcaster, who is with Pelmorex, he is quoted in this StenoTran 539 1 week's Record magazine saying -- and I quote directly: 2 "I still think there is a need 3 for country music in Toronto. 4 There is a hole for it and there 5 is a share for it, and I think 6 that there is an advertising 7 community that wants it. With 8 all those things in place, I 9 don't see any reason why someone 10 in the future might not take 11 another run at it. If it was my 12 money, I would take that chance. 13 I believe you can make a share 14 that's profitable with country 15 music on FM in Toronto as long 16 as you stay true to the format." 17 (As read) 18 2361 Also, not directly in a quote, he 19 insists that the format flip was based purely on 20 economic reasons and is a misstatement about the state 21 of country music today. 22 2362 That would have to serve as our 23 answer. Beyond that, I don't have the qualification to 24 answer more directly. 25 2363 MR. STEWART: Thank you very much. StenoTran 540 1 2364 I have no further questions. 2 2365 THE CHAIRPERSON: I stand to be 3 corrected, but my understanding is initially that the 4 share of the market rose very quickly to over 7 I think 5 in Toronto and stabilized at around 5. I haven't seen 6 Mr. Tompkins fall off his chair yet. So I think that 7 that's approximately correct, that it was still 5 when 8 it changed its format. -- 4 in 1997, but six five, six 9 five, and had a spectacular beginning I think where it 10 rose above 7. So that may add a comment on the 11 popularity of CKISS-FM. Of course, I am showing my -- 12 Mr. Tietolman is convinced that lawyers like country. 13 2366 Thank you very much. 14 2367 MR. SOUTHAM: Thank you. 15 2368 THE CHAIRPERSON: Madam Secretary. 16 2369 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 17 Présidente. 18 2370 J'inviterais maintenant la Fédération 19 professionnelle des journalistes du Québec à présenter 20 leur intervention. 21 2371 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, madame. 22 Allez-y. 23 INTERVENTION 24 2372 Mme BOILEAU: Bonjour, Madame la 25 Présidente, Mesdames les Membres du Conseil. Mon nom StenoTran 541 1 est Josée Boileau. Je suis la vice-présidente de la 2 Fédération professionnelle des journalistes du Québec, 3 qui compte près de 1 500 membres et qui est donc 4 largement représentative des journalistes québécois à 5 travers l'ensemble de la province. 6 2373 Nous avons examiné les trois 7 propositions qui sont en concurrence pour obtenir la 8 fréquence 690 et nous avons conclu, à la lumière des 9 propositions présentées, que nous allions appuyer le 10 projet InfoRadio. Je vais vous expliquer les grandes 11 lignes de notre mémoire pour que vous compreniez notre 12 position. 13 2374 Il est clair que, depuis peu, 14 l'information en français sur la bande AM à Montréal 15 est pour ainsi dire presque moribonde. Elle a déjà 16 connu des jours de gloire il y a quelques années, à une 17 époque où chaque station de radio avait sa salle de 18 nouvelles et que chacun se faisait concurrence et qu'il 19 y avait là, donc, une stimulation et une possibilité 20 pour les citoyens d'aller chercher de l'information qui 21 était fort intéressante. 22 2375 L'information marque de commerce de 23 la radio AM, ce n'est plus tellement vrai, et il y a là 24 possibilité, avec la possibilité d'avoir des chaînes 25 d'information continue, d'un côté de retrouver ce StenoTran 542 1 rôle-là de la bande AM qui nous apparaît fort 2 intéressant. 3 2376 Dans ce contexte-là, vous comprendrez 4 que nous ne nous sommes guère attardés, donc, à la 5 proposition de créer une chaîne de musique country 6 puisqu'il ne nous semble pas qu'il y ait nécessité de 7 consacrer une station de radio à un style de musique 8 mais qu'au contraire, avec l'évolution de 9 l'information, avec le fait qu'on a maintenant des 10 chaînes d'information continue en télévision, il nous 11 apparaît tout à fait approprié d'en avoir aussi du côté 12 de la radio, comme il se fait déjà ailleurs. 13 2377 Donc nous nous retrouvons face à deux 14 projets: celui de CKVL et celui de Radio-Canada. 15 2378 Nous avons décidé de regarder les 16 deux propositions selon trois critères: la crédibilité 17 en information des demandeurs, la programmation qui est 18 soumise et les moyens qui y sont consacrés. 19 2379 La crédibilité des demandeurs 20 d'abord. 21 2380 Pour nous, nous n'avons pas de boule 22 de cristal; donc nous devons nous fier à une maxime qui 23 dit que le passé est garant de l'avenir. À cet 24 égard-là CKVL tire nettement de l'arrière par rapport à 25 l'autre proposition qui est présentée. StenoTran 543 1 2381 Pour nous, un aspect majeur ou un des 2 événements majeurs qui est survenu en matière 3 d'information radiophonique est en 1991 quand CKVL a 4 décidé du jour au lendemain de fermer sa salle de 5 nouvelles pour rétablir une situation financière qui 6 était difficile à l'époque. Il n'était pas le seul 7 média avec des difficultés, mais cette décision-là 8 avait profondément choqué le milieu journalistique et 9 il y avait eu beaucoup de remous à l'époque sans que 10 CKVL revienne sur sa décision. 11 2382 Depuis les années ont passé. On 12 aurait pu espérer que CKVL retrouve un rôle qu'il avait 13 déjà eu, si ce n'est de leader en information, à tout 14 le moins d'essayer de reconstruire une salle de 15 nouvelles. Ça n'a absolument pas été le cas. Au 16 contraire, on a mis en ondes une programmation qui 17 s'éloigne de ce qu'est l'information, c'est-à-dire une 18 information basée beaucoup sur des lignes 19 téléphoniques, sur des réactions d'animateurs vedettes 20 à la limite de la provocation et aussi sur de 21 l'information de services avec une programmation autour 22 d'astrologues, de naturopathes, ce qui ne correspond 23 guère à la notion d'information que tire la Fédération 24 des journalistes du Québec. 25 2383 D'autre part, CKVL, au cours des StenoTran 544 1 dernières années, a toujours fait preuve d'une certaine 2 attitude désinvolte par rapport à des organismes qui 3 sont porteurs d'une vision d'information au Québec; on 4 pense notamment au Conseil de presse. Il est arrivé 5 que CKVL fasse l'objet de plaintes au Conseil de presse 6 et, à chaque fois, CKVL a refusé de collaborer avec le 7 Conseil, qui est quand même un organisme reconnu dans 8 le milieu journalistique québécois, ce qui vient encore 9 nous démontrer que l'information à CKVL, on en prend et 10 on en laisse; en fait, on en laisse plus qu'on en 11 prend. 12 2384 Dans ce contexte-là, nous avons été 13 fort étonnés de voir la proposition de Métromédia sur 14 le fait de créer une chaîne d'information continue. 15 C'était soudain. On se demandait, mon Dieu, d'où vient 16 ce soudain intérêt pour l'information. Nous devons 17 vous dire que notre scepticisme est encore plus grand 18 depuis qu'on a su hier qu'on avait encore développé 19 davantage cette chaîne d'information continue, donc qui 20 a vraiment l'air de sortir de nulle part puisque rien 21 de l'attitude de CKVL au cours des années passées nous 22 a laissé croire qu'ils s'en allaient sérieusement vers 23 ce créneau-là. 24 2385 Je dois dire aussi que le témoignage 25 de la présidente du syndicat ce matin, qui nous a StenoTran 545 1 annoncé qu'ils avaient appris ça la semaine dernière, 2 ce nouveau projet, vient un peu confirmer nos craintes 3 à l'effet qu'on n'a pas du faire de très longues études 4 de marché, de faisabilité ou je ne sais trop pour 5 arriver à cette conclusion-là, et en tout cas que ça ne 6 part certainement pas d'un désir qui était latent 7 depuis des années qu'enfin on a décidé de faire éclore. 8 2386 D'autre part, il faut aussi signaler 9 que, quand il y a une licence qui est octroyée, c'est 10 pour longtemps, et nous sommes particulièrement 11 refroidis par des expériences passées. Je pense 12 notamment à la fusion de Télémédia et Radiomutuel. On 13 avait alors, à l'époque, promis la création d'une 14 agence de nouvelles. On l'attend encore, la création 15 de l'agence de nouvelles. Le service d'information qui 16 a maintenant pris place à CKAC n'est plus que l'ombre 17 de ce qu'il a déjà été. 18 2387 Alors, dans un contexte comme 19 celui-là, il y a bien sûr la proposition de 20 Radio-Canada. Radio-Canada a peut-être ses défauts, 21 mais en tout cas son engagement en information ne s'est 22 jamais démenti. Elle a toujours eu une information où 23 on a cherché à travailler sur la rigueur, 24 l'objectivité; l'information radio à cet égard-là... on 25 a employé le terme "joyau" ce matin, mais enfin il peut StenoTran 546 1 s'appliquer à l'information radio sans problème, et 2 l'information sur la première chaîne vient donc, encore 3 là, nous rassurer sur la crédibilité d'un projet 4 d'information continue qui est issu de Radio-Canada. 5 C'est sûr qu'il y a aussi une expérience en matière de 6 télévision sur l'information continue qui n'est pas à 7 négliger non plus. 8 2388 Dans ce contexte-là, du niveau de la 9 crédibilité, on passe à la programmation. 10 2389 Il est sûr pour nous, à la Fédération 11 des journalistes, qu'on a toujours eu pour principe que 12 l'importance de l'information, c'est de sortir le 13 citoyen de sa cour et des trois rues qui l'entourent. 14 L'information, on ne peut la comprendre que si on est 15 capables de la contextualiser, de savoir que ce qui se 16 passe dans notre ville peut aussi arriver dans la ville 17 d'à côté, dans la région d'à côté, dans le reste du 18 pays et sur la scène internationale. 19 2390 On parle toujours de mondialisation, 20 de village global. Ce ne peut pas être que des mots, 21 il faut aussi que ça s'applique... quand quelqu'un veut 22 vraiment faire de l'information, il faut qu'il ait 23 conscience de la place du citoyen dans l'univers dans 24 lequel il vit. Alors avoir une chaîne d'information 25 continue qui ne se limiterait qu'à la région StenoTran 547 1 métropolitaine, c'est avoir une vue terriblement 2 étroite de l'information. 3 2391 Il nous plaît bien qu'InfoRadio 4 veuille faire plus d'information régionale, veuille 5 aussi accorder plus de place à l'information 6 internationale, avec l'idée d'avoir des ententes aussi. 7 Ça nous apparaît tout à fait répondre aux 8 préoccupations que nous avons à la Fédération des 9 journalistes. 10 2392 En matière de moyens, maintenant, 11 j'avoue qu'on est un peu mêlés parce que nous, quand on 12 a préparé notre mémoire, ce qu'on avait comme projet de 13 CKVL, Radio-Canada nous disait qu'il allait créer des 14 postes, une cinquantaine; CKVL nous disait qu'il allait 15 prendre ses 85 employés et tout simplement les envoyer 16 au nouveau projet de la chaîne d'information continue. 17 Tout à coup on apprend qu'il va y avoir création de 19 18 postes; oui, d'accord. D'où ça vient, ça? C'est très 19 récent. On n'est pas très sûrs dans quelle mesure 20 c'est très crédible ou si ce n'est que des promesses et 21 des voeux pieux. On ne sait pas trop non plus ce que 22 vont faire les 85 autres employés; il n'en est plus 23 question. Ils vont probablement rester, mais que 24 feront-ils? On ne le sait pas. 25 2393 Il était aussi question dans le StenoTran 548 1 premier mémoire de CKVL d'investir 2 millions par année 2 en information. Là, on en a 30 millions sur sept ans. 3 D'où ça sort? Encore là, c'est très flou. Il y a 4 peut-être des réponses, mais, en tout cas, sur la base 5 de ce qu'on avait, il était impossible d'en avoir. 6 2394 Donc, encore là, au niveau des 7 moyens, ça nous apparaît disproportionné. Radio-Canada 8 a l'air d'avoir été beaucoup sérieuse dans sa démarche 9 et l'avoir préparée de plus longue haleine. 10 2395 En fait, en conclusion, je répète que 11 pour nous l'intérêt public d'une chaîne d'information 12 continue à la radio au AM ne fait pas de doute, qu'il 13 n'y a pas de doute non plus, à l'égard des deux projets 14 présentés, que le plus crédible, le plus sérieux, le 15 plus étoffé, c'est celui d'InfoRadio. 16 2396 C'est sûr que nous, l'information à 17 la radio publique, on n'en fait pas une religion. On 18 aurait été ravis d'avoir deux projets de force égale 19 devant nous avec une radio privée qui s'était investie 20 depuis 10 ans en information et qui aurait voulu avoir 21 sa part du gâteau; ç'aurait peut-être été intéressant. 22 Mais, pour le moment, ce n'est pas ça. La radio privée 23 n'a pas démontré son intérêt pour l'information et, 24 dans ce cas-là, particulièrement CKVL. 25 2397 Alors, eu égard à la situation, pour StenoTran 549 1 nous il est clair que c'est le projet d'InfoRadio qui 2 doit l'emporter. 3 2398 Merci. 4 2399 LA PRÉSIDENTE: Merci, 5 Madame Boileau. 6 2400 Madame Noël. 7 2401 CONSEILLÈRE NOËL: Madame Boileau, ça 8 ne vous inquiète pas que la Société Radio-Canada 9 exploite finalement déjà deux chaînes de radio sur la 10 bande FM en français, deux chaînes de radio sur la 11 bande FM en anglais à Montréal, ce qui fait quatre 12 chaînes d'information, puisqu'il y a de l'information; 13 ce n'est pas de l'information continue, mais il y a un 14 service de nouvelles important. 15 2402 Ça ne vous inquiète pas qu'il y ait 16 une cinquième chaîne de radio qui soit exploitée par la 17 même entreprise publique, sans compter ses quatre 18 chaînes de télévision, dans une même région... parce 19 qu'on parle de région, on ne parle pas de ville, mais 20 dans une même région? 21 2403 Mme BOILEAU: Tout à fait. Écoutez, 22 nous, c'est sûr qu'on a une préoccupation pour la 23 diversité de l'information et que, comme je vous dis, 24 on serait dans la situation où on était il y a 20 ans 25 où on avait CKVL, CKAC, CJMS et Radio-Canada qui se StenoTran 550 1 feraient concurrence, on applaudirait à deux mains. 2 2404 Or, la situation présente n'est pas 3 le cas. On n'a aucune garantie que CKVL, une fois 4 qu'ils auront leur licence, garderont un service 5 d'information. Ça, c'est un point important. 6 2405 D'autre part, sur votre question 7 précise, il nous apparaît qu'une chaîne d'information 8 continue n'est quand même pas une chaîne généraliste. 9 Radio-Canada, à l'heure actuelle, n'est pas une chaîne 10 d'information continue; donc elle ne répond pas à ce 11 nouveau besoin des citoyens d'avoir accès à ce type de 12 chaîne là. 13 2406 La création d'une nouvelle chaîne va 14 répondre à un besoin qui n'est pas celui de la première 15 de la deuxième chaînes telles qu'elles sont en ondes à 16 l'heure actuelle en dépit du fait que, oui, on a des 17 nouvelles à toutes le heures et que, oui, on a des 18 émissions d'affaires publiques. Le projet tel qu'il 19 est présenté amène quand même une autre diversité. On 20 parle aussi d'information qu'on n'entendrait pas 21 ailleurs sur la première chaîne non plus. Ça nous 22 apparaît fort intéressant. 23 2407 Donc, à cet égard-là, on n'a pas de 24 craintes. Évidemment, on ne parlera pas des cotes 25 d'écoute, je pense que ça a été un sujet abordé, mais StenoTran 551 1 Radio-Canada ne fait quand même pas des cotes d'écoute 2 non plus à tout casser. 3 2408 CONSEILLÈRE NOËL: Vous parlez dans 4 votre mémoire de la présence régionale et vous 5 soulignez qu'il n'y aurait pas de programmation 6 régionale chez CKVL comparativement à la grille prévue 7 à InfoRadio. Cependant, ce qu'on retrouve à la grille 8 prévue d'InfoRadio, c'est 4 minutes deux fois par 9 heure, soit 13 pour cent du temps d'antenne. 10 2409 Mme BOILEAU: Vous voulez parler de 11 l'entente avec NTR? 12 2410 CONSEILLÈRE NOËL: Non, non, je parle 13 d'InfoRadio. Je parle d'InfoRadio. 14 2411 Mme BOILEAU: Oui. 15 2412 CONSEILLÈRE NOËL: InfoRadio, c'est 16 la Société Radio-Canada. 17 2413 Mme BOILEAU: Parfait. Excusez-moi. 18 2414 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord? Alors 19 il y a 13 pour cent du temps d'antenne qui est consacré 20 aux régions. 21 2415 Mme BOILEAU: Oui. 22 2416 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous 23 trouvez que c'est un temps important, 13 pour cent du 24 temps d'antenne? 25 2417 Mme BOILEAU: Écoutez, nous, on n'est StenoTran 552 1 pas rentrés dans ce détail-là. J'entendais d'autres 2 intervenants ce matin souhaiter des améliorations au 3 projet de Radio-Canada. On n'est pas rentrés, nous, 4 dans ce type de détail là à savoir est-ce qu'ils ont 5 mis assez de régional, devraient-ils mettre une minute 6 de plus à l'international ou en couper à une autre 7 place? On n'est pas rentrés dans ce type d'analyse là. 8 Donc, à cet égard-là, je ne peux pas vous répondre. 9 2418 Nous, ce qui nous est apparu 10 intéressant, c'est qu'il y ait au moins une 11 préoccupation d'avoir de l'information régionale et 12 d'avoir de l'information internationale, de ne pas se 13 limiter qu'à un créneau purement montréalais mais de 14 chercher à sortir de ça. 15 2419 CONSEILLÈRE NOËL: En parlant de 16 l'information internationale, les ententes proposées, 17 notamment du genre France-Info, vous êtes d'avis que 18 ces ententes-là pourraient contribuer à augmenter la 19 quantité et la diversité de l'information 20 internationale au Québec. À cet égard, Radiomédia, 21 elle, s'inquiète de l'impact que pourrait avoir 22 InfoRadio sur l'écoute du réseau AM dont la station 23 mère est CKAC. 24 2420 Avec l'ajout d'InfoRadio, pensez-vous 25 qu'il y aurait un déséquilibre entre l'offre de StenoTran 553 1 l'information provenant du réseau public par rapport à 2 l'offre provenant des réseaux privés? 3 2421 Mme BOILEAU: Non, dans le sens où, si 4 Radio-Canada en fait plus -- et j'ai vu des chiffres, 5 68 pour cent ou je ne sais trop -- il n'y a rien qui 6 empêche la radio privée d'en faire plus à l'heure 7 actuelle. 8 2422 C'est là que c'est un petit peu 9 trompeur, et je ne sais pas si je comprends bien votre 10 question, mais Radio-Canada a mis sur pied un projet 11 qui est intéressant, et maintenant on irait dire: 12 "Bien là, ils en font plus et, parce qu'ils vont en 13 faire plus que nous autres, ce n'est pas correct." 14 Mais, mon Dieu, la radio privée, ça fait 10 ans qu'on 15 espère qu'ils vont en faire plus. On n'attendait que 16 ça de Radiomédia, qu'ils fassent une agence de 17 nouvelles, et ils ne l'ont pas fait. Aujourd'hui, on 18 ne va pas taper sur les doigts de Radio-Canada parce 19 qu'ils veulent faire une chaîne d'information continue 20 et la faire de qualité. 21 2423 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous 22 pensez que la présence d'InfoRadio sur Internet ajoute 23 une dimension très importante à leur projet? 24 2424 Mme BOILEAU: C'est un aspect qui est 25 très intéressant pour nous, on l'a d'ailleurs noté. Ce StenoTran 554 1 n'est pas le point tournant qui fait qu'on les appuie, 2 mais c'est sûr que c'est un aspect qui nous intéresse, 3 oui. 4 2425 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, 5 pensez-vous que le service d'InfoRadio soit un élément 6 essentiel dans la réalisation du mandat de 7 Radio-Canada? 8 2426 Mme BOILEAU: Vous voulez dire en tant 9 que service public? 10 2427 CONSEILLÈRE NOËL: En tant que 11 service public. 12 2428 Mme BOILEAU: Je suis un peu embêtée 13 de répondre à une question comme celle-là. On ne s'est 14 pas non plus penchés sur ce que doit être le mandat de 15 service public de Radio-Canada, est-ce qu'il appartient 16 à Radio-Canada de le faire. Ce n'est pas comme ça, 17 nous, qu'on a regardé les propositions. 18 2429 On a trouvé intéressant qu'il y ait 19 une possibilité d'avoir une chaîne d'information 20 continue, il y a deux projets sur la table, et c'est ça 21 qu'on a comparé. On n'est pas rentrés dans ce genre 22 d'analyse là à savoir est-ce que, bon, ça va venir 23 raffermir, rafraîchir, renforcer le mandat de 24 Radio-Canada. Ce n'est pas comme ça qu'on a examiné la 25 proposition. StenoTran 555 1 2430 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. 2 2431 Maintenant, vous avez émis des 3 réserves sérieuses à l'égard du projet de CKVL en 4 notant qu'ils avaient déjà fermé leur salle de 5 nouvelles et que vous n'étiez pas certains qu'ils s'en 6 tiendraient au format qu'ils présentent. 7 2432 Si des conditions de licence étaient 8 imposées à CKVL dans le cadre de l'octroi d'une licence 9 éventuellement, est-ce que vous seriez rassurés? 10 2433 Mme BOILEAU: Pas du tout. 11 2434 CONSEILLÈRE NOËL: Pas du tout? 12 2435 Mme BOILEAU: Bien, pas du tout, parce 13 qu'on peut tellement jouer sur ce qu'est de 14 l'information une fois qu'on a la licence. Non. On 15 est peut-être trop sceptiques, mais l'expérience nous a 16 démontré dans le passé qu'on peut facilement jouer sur 17 des concepts et ce que c'est que l'information et tout. 18 Donc, non, on n'est pas rassurés. 19 2436 CONSEILLÈRE NOËL: Merci. 20 2437 LA PRÉSIDENTE: Merci, 21 Madame Boileau. 22 2438 Mme BOILEAU: Merci. 23 2439 LA PRÉSIDENTE: Madame la Secrétaire. 24 2440 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 25 Présidente. StenoTran 556 1 2441 Alors maintenant j'inviterais le 2 syndicat des communications de Radio-Canada à faire la 3 présentation de son intervention. 4 2442 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. 5 INTERVENTION 6 2443 Mme LAROUCHE: Madame la Présidente, 7 mesdames, mon nom est Cécile Larouche. Je suis 8 journaliste à Radio-Canada depuis 24 ans. Je suis 9 membre de l'exécutif du Syndicat des communications. 10 C'est un syndicat qui représente quelques centaines de 11 journalistes au Québec et à Moncton. 12 2444 Je suis accompagnée du directeur du 13 syndicat à ma droite, Yvan Sinotte, de Robert Fontaine, 14 qui est journaliste à Montréal, et de Marc Poirier, qui 15 est journaliste à Moncton. 16 2445 J'aimerais aussi souligner la 17 présence derrière d'Alain Louis-Seize, qui est de la 18 station CBOF à Ottawa, qui est aussi le vice-président 19 de la Guilde canadienne des médias, qui est 20 l'équivalent, au réseau anglais de Radio-Canada, de 21 notre syndicat, le syndicat des communications. 22 2446 Alors on vous remercie d'avoir 23 accepté de nous entendre. 24 2447 Vous avez pu constater à la lecture 25 de l'intervention écrite qui a été soumise au Conseil StenoTran 557 1 le 21 janvier que notre syndicat a adopté une approche 2 fort critique du projet qui a été présenté par la 3 Société Radio-Canada, projet auquel on a quand même 4 accordé notre appui. D'ailleurs, le Conseil a retenu 5 plusieurs des observations formulées afin de solliciter 6 de nombreuses précisions de la part de Radio-Canada, 7 preuve d'ailleurs de l'attention que le Conseil porte 8 aux remarques qui lui parviennent. 9 2448 La direction de la Société 10 Radio-Canada, Sylvain Lafrance, le vice-président de la 11 radio, en tête, plutôt que de balayer du revers de la 12 main les interrogations et les appréhensions qui ont 13 été soulevées par le syndicat, a accepté de se pencher 14 sur ces questions et corriger le tir afin que le projet 15 soit conforme aux capacités de production des salles de 16 nouvelles de la première chaîne. Cette volonté de 17 corriger le tir s'effectue toutefois dans les limites 18 budgétaires imposées par le conseil d'administration de 19 la Société Radio-Canada. Soyez assurés que nous 20 demeurerons fort vigilants pour la suite des choses si 21 jamais vous accordez le permis demandé par 22 Radio-Canada. 23 2449 Ce que nous pouvons reprocher encore 24 aujourd'hui au projet, ce sont certaines lacunes 25 concernant le fonctionnement des salles régionales de StenoTran 558 1 Québec, de Moncton et d'Ottawa. Il est certain que les 2 effectifs envisagés dans ces villes ne suffiront pas à 3 la tâche pour expédier le volume de travail qui leur 4 est demandé. Cependant, le fait d'intégrer les 5 ressources additionnelles d'infoRadio aux salles 6 existantes constitue une amélioration notable par 7 rapport au projet original qui vous avait été présenté. 8 2450 Pour solutionner la question, la 9 direction de la Société jongle présentement avec des 10 hypothèses d'horaire ou de possibilité de détachement 11 au besoin. On croit qu'il faille pousser plus loin 12 l'analyse et conclure que les ressources financières 13 allouées par le d'administration ne correspondent pas 14 tout à fait aux ambitions qui animent ces promoteurs. 15 2451 Il est évident que les régions 16 doivent se voir accorder un niveau de ressources 17 correspondant à la participation qu'on en exige. de ce 18 point de vue, Montréal semble au premier abord 19 adéquatement dotée, tandis que les régions 20 souffriraient de carence structurelle qui menacerait 21 l'apport quant au volet régional du projet. 22 2452 Pour toutes ces raisons, nous 23 souhaitons que le CRTC incite dans sa décision le 24 conseil d'administration de la Société Radio-Canada à 25 attribuer une enveloppe budgétaire accrue qui StenoTran 559 1 s'adresserait spécifiquement aux régions afin que le 2 projet réponde de manière satisfaisante aux attentes 3 qu'il ne manquera pas de soulever. À défaut, la 4 direction de la radio devra envisager un déploiement 5 différent des ressources en considérant prioritairement 6 la problématique régionale. 7 2453 Il faut profiter du projet InfoRadio 8 et de la complémentarité anticipée pour que l'apport 9 régional renforce l'information diffusée à Montréal et 10 sur tout le réseau. Il faut éviter de voir la 11 contribution et la desserte régionale comme un boulet à 12 traîner, comme le suggère le projet concurrent à celui 13 de Radio-Canada. 14 2454 Dans le même esprit, il est impératif 15 que l'avènement d'InfoRadio ne vienne effriter les 16 services d'information en place à la première chaîne. 17 L'information a toujours été et demeure la marque 18 distinctive de Radio-Canada. Nos observations se 19 veulent un incitatif pour qu'on évite que la quantité 20 de nouvelles diffusées se substitue à la qualité de 21 l'information. 22 2455 Il faut éviter de tenter de tout 23 faire superficiellement pour bien faire ce qui mérite 24 d'être couvert. Si on demande à un ou à une 25 journaliste d'intervenir deux ou trois fois en direct StenoTran 560 1 en ondes pour rendre compte d'un événement, il se peut 2 qu'il ou qu'elle doive négliger le suivi de cet 3 événement pour répondre à la demande. La recherche de 4 la qualité pour nous doit primer sur la quantité. 5 2456 Il est clair que l'ajout d'effectifs 6 journalistiques, tel qu'il apparaît déjà au projet 7 InfoRadio, en plus de ce que le conseil 8 d'administration pourrait éventuellement allouer, 9 permettra cependant d'élargir le champ de couverture 10 tout en conservant la qualité souhaitée. 11 1530 12 2457 D'autre part, on ne peut pas 13 dissocier l'implantation d'InfoRadio à Montréal de sa 14 présence régionale. Pour nous, Montréal doit être la 15 tête de ce réseau, cette ville étant le pôle économique 16 et culturel de la vie francophone canadienne. Rejeter 17 InfoRadio pour attribuer les fréquences 690 et 940 à 18 d'autres projets strictement montréalais revient à dire 19 que quelque 5 millions de francophones vivant hors 20 Montréal seront privés d'un réseau radiophonique de 21 nouvelles continues -- j'en suis, j'habite à Québec -- 22 pour satisfaire aux ambitions de diffuseurs recherchant 23 d'abord la rentabilité du marché métropolitain. 24 2458 Le projet concurrent à celui 25 d'InfoRadio invoque une supposée menace de StenoTran 561 1 concentration en information que détiendrait la Société 2 Radio-Canada. 3 2459 Il est heureux que cette 4 concentration soit maintenue à l'écart des impératifs 5 commerciaux qui animent les entreprises privées de 6 radiodiffusion. Cette pseudo-concentration de 7 l'information entre les mains de Radio-Canada n'est que 8 la conséquence de décisions néfastes prises en radio 9 privée au cours de la décennie qui s'achève. 10 2460 Quand CKAC, CJMS et CKVL opéraient 11 des salles de nouvelles avec des effectifs en nombre 12 suffisant, comme l'a dit tout à l'heure la FPJQ, 13 l'auditoire montréalais était en mesure de jauger la 14 qualité de l'information diffusée à ses antennes de 15 même qu'à celles de Radio-Canada. La station CKVL de 16 Verdun a fait un choix en 1991, et c'était délibéré: 17 fermer la salle de nouvelles et en consacrer 18 l'essentiel du budget à l'embauche d'un animateur 19 vedette en la personne de Pierre Pascau, débauché de 20 CKAC avec tous les imbroglios juridiques qui s'en sont 21 suivis. 22 2461 Ce fut le véritable premier pas vers 23 la concentration de l'information à Radio-Canada. Ce 24 fut la décision Métromédia. 25 2462 Une restructuration et une StenoTran 562 1 rationalisation ont présidé à la fermeture de la moitié 2 des stations appartenant aux groupes Télémédia et 3 Radiomutuel. Voilà la seconde phase de la 4 concentration de Radio-Canada sur l'information. 5 C'était une décision Radiomédia. Et quand aujourd'hui 6 la Société Radio-Canada veut enrichir le contenu 7 informatif de la radio, on lui reproche de tenter de 8 prendre le contrôle de l'information. C'est une façon 9 de plaider sa propre turpitude. 10 2463 Les dirigeants de Métromédia, s'ils 11 étaient préoccupés d'information, il y a un peu plus 12 d'un an, avaient le loisir de reconstituer une salle de 13 nouvelles plutôt que d'investir une part importante de 14 leur masse salariale sur un autre animateur vedette, 15 soit André Arthur pour ne pas le nommer, un homme dont 16 le salaire à lui seul doit sans doute représenter les 17 trois quarts d'une salle de nouvelles. 18 2464 Le projet concurrent de Métromédia, 19 de plus, ne viendra d'aucune manière accroître l'offre 20 d'information aux auditoires de Montréal, malgré ce 21 qu'on est venu présenter au Conseil. De fait, c'est le 22 service Nouvelles Télé-Radio (NTR) de la Presse 23 canadienne qui se verra confier, probablement en 24 sous-traitance, le mandat d'alimenter CKVL. Le service 25 NTR est déjà présent dans tous les services privés de StenoTran 563 1 radiodiffusion ou presque. Nous ne remettons pas en 2 question la qualité du travail de NTR. On constate 3 seulement que NTR est déjà en place. 4 2465 Par ailleurs, NTR ne détient pas de 5 licence émise par le CRTC. Si la décision du Conseil 6 favorisait CKVL et que NTR n'était pas en mesure, en 7 raison de décisions prises à Toronto par son conseil 8 d'administration, de mettre en place l'effectif 9 supplémentaire nécessaire pour offrir le service 10 envisagé, le CRTC n'aurait aucun pouvoir d'intervention 11 si ce n'est auprès de Métromédia, qui s'empresserait 12 probablement de rejeter la faute sur son fournisseur. 13 2466 Il nous semble que ce projet est bien 14 trop imprécis et aléatoire pour retenir l'attention du 15 Conseil. Si la station CKVL désire un changement de 16 fréquence, qu'elle le demande mais qu'elle ne prétexte 17 pas une modification de programmation pour y parvenir. 18 2467 De toute manière, il n'y aura pas de 19 salle de nouvelles reconstituée à CKVL avec ou sans 20 nouvelle fréquence, avec ou sans licence pour un 21 service de nouvelles continues. 22 2468 Le projet InfoRadio, une fois les 23 correctifs apportés, deviendra un service de référence 24 de première importance en information radiophonique, le 25 seul service qui permettra de prendre connaissance de StenoTran 564 1 l'événement au fur et à mesure qu'il se déroule, que 2 nous soyons en voiture, à la maison ou en train de 3 faire des courses. Le projet est crédible, sérieux, et 4 de nature à offrir à l'auditoire francophone canadien 5 un service qui réponde à ses attentes: apprendre ce 6 qui se passe partout ailleurs et informer l'extérieur 7 de ce qui se déroule chez soi. L'information est une 8 ressource qui doit circuler, et InfoRadio est le projet 9 qui offre cette garantie. 10 2469 On vous remercie de votre attention 11 et on demeure à votre disposition si vous avez des 12 questions à nous poser. 13 2470 LA PRÉSIDENTE: Merci. 14 2471 Madame Noël. 15 2472 CONSEILLÈRE NOËL: J'aurais une 16 question et je me base sur le mémoire que vous avez 17 déposé, votre intervention... 18 2473 Mme LAROUCHE: La première. 19 2474 CONSEILLÈRE NOËL: ... où vous disiez 20 que vous sembliez inquiets quant à l'impact qu'aurait 21 InfoRadio sur la première chaîne car vous craignez 22 qu'un affaiblissement de la première chaîne survienne 23 plutôt que le renforcement souhaité. 24 2475 Est-ce que vous êtes encore de cet 25 avis-là ou si les modifications qui ont été apportées StenoTran 565 1 vous ont satisfaits? 2 2476 Mme LAROUCHE: Nous avons encore 3 quelques interrogations, quelques inquiétudes. 4 Cependant, pour la majorité, pour la plus grande partie 5 de nos inquiétudes, la direction de Radio-Canada nous a 6 assurés que, par exemple, il y aurait une 7 complémentarité et qu'on ajouterait les ressources à la 8 première chaîne plutôt que d'en ajouter seulement à la 9 chaîne de nouvelles continues, ce qui pour nous répond 10 en bonne partie à nos interrogations. 11 2477 CONSEILLÈRE NOËL: Si je vais à la 12 page 4 de votre mémoire, sous la rubrique 8, intérêt 13 public, vous dites, et je vous cite: 14 "Sous L'Intérêt public..., le 15 projet avance le renforcement de 16 la couverture journalistique de 17 la première chaîne, avec quoi on 18 ne peut qu'être d'accord puisque 19 sans ce renforcement on risque 20 de mettre en péril la vocation 21 régionale de celle-ci.. 22 Toutefois, lorsqu'on consulte le 23 plan d'affaire, on relève que la 24 Société planifie une ponction de 25 500 000 $ à 700s000 $ dans la StenoTran 566 1 première chaîne pour le 2 financement des deux premières 3 années d'opération de la 4 nouvelle. Comment peut-on 5 renforcer et couper tout à la 6 fois?" 7 2478 Pouvez-vous commenter là-dessus, s'il 8 vous plaît? 9 2479 M. SINOTTE: C'est que dans le projet 10 original on ne ventilait pas les réallocations, ce qui 11 vous a d'ailleurs été précisé à la présentation d'hier 12 matin par la Société. Donc, la façon dont les 13 réallocations sont établies, ont été élaborées, sans 14 doute que c'est possible que ça ait été fait plus en 15 détail après le dépôt du projet. 16 2480 La façon dont on procède semble 17 satisfaisante, et effectivement on procède davantage 18 par réorganisation du milieu de travail, par 19 réallocation des ressources aux différents endroits et 20 par des apports technologiques qui n'existent pas 21 présentement. Donc dans ce contexte-là la crainte d'un 22 affaiblissement disparaît par le fait même. 23 2481 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, vous 24 aviez une autre préoccupation, et c'était les 25 partenaires de contenu et de technologie. Est-ce que StenoTran 567 1 vous pouvez élaborer sur ces préoccupations-là? 2 2482 M. SINOTTE: Je pense que le Conseil 3 a posé un certain nombre de questions hier matin sur 4 cet aspect-là dont, en tout cas, les réponses nous ont 5 satisfaits. Le Conseil a effectivement pris la peine 6 d'élaborer assez longuement sur le sujet et de ce 7 côté-là également je pense que les réponses de la 8 Société ont été assez claires et précises pour nous 9 rassurer sur les objectifs recherchés. 10 2483 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, dans 11 votre mémoire -- attendez que je me retrouve -- vous 12 nous dites à un moment donné: 13 "Les auteurs du projet 14 escamotent complètement la 15 compétition qui s'installera 16 entre la première chaîne et la 17 chaîne de nouvelles lors 18 d'événements majeurs." 19 2484 Est-ce que la nouvelle présentation 20 vous satisfait à ce niveau-là ou si vous avez encore 21 des angoisses? 22 2485 M. SINOTTE: Une des précisions qui 23 ont été apportées est dans les réponses écrites qui 24 vous ont été transmises. On signale notamment dans ces 25 réponses-là que, pour les événements spéciaux, s'il StenoTran 568 1 arrive une urgence, par exemple, s'il arrive un 2 événement du type catastrophe ou tempête en milieu 3 urbain, tempête démesurée, les garanties qui sont 4 données, c'est que la direction des salles de nouvelles 5 va affecter des ressources spécifiques pour InfoRadio 6 pour couvrir ces événements-là et ne requerra pas le 7 travail des journalistes de la première chaîne 8 doublement pour InfoRadio. Donc InfoRadio va avoir sa 9 propre source d'alimentation dans ces cas-là. 10 2486 De ce point de vue là, effectivement, 11 ça répond à nos appréhensions. 12 2487 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie. 13 2488 Je n'ai pas d'autres questions. 14 2489 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame, 15 messieurs. Merci. 16 2490 M. SINOTTE: Merci beaucoup. 17 2491 LA PRÉSIDENTE: Voilà les 18 interventions. 19 2492 Nous allons maintenant prendre une 20 pause jusqu'à 4 h 00 et, à 4 h 00, nous entendrons les 21 répliques. 22 --- Courte suspension à / Short recess at 1539 23 --- Reprise à / Upon resuming at 1605 24 2493 LA PRÉSIDENTE: Madame la Secrétaire. 25 2494 Mme SANTERRE: Merci, Madame la StenoTran 569 1 Présidente. 2 2495 Maintenant nous procéderons à la 3 phase IV. Dans l'ordre inverse nous entendrons les 4 requérantes en réplique aux interventions formulées. 5 Alors nous commencerons avec Radio Nord pour le service 6 francophone et le service anglophone. 7 2496 Messieurs, madame. 8 2497 LA PRÉSIDENTE: Rebonjour. Allez-y. 9 RÉPLIQUE / REPLY 10 2498 M. POULIN: Bonjour. 11 2499 Madame la Présidente, Mesdames les 12 Conseillères, membres du personnel, dans un premier 13 temps nous désirons remercier les appuis que nous avons 14 reçus à nos demandes; dans un premier temps la Canadian 15 Country Music Association, le CCMA, qui nous a appuyés. 16 On a eu aussi comme appui important la Société 17 professionnelle des auteurs et des compositeurs du 18 Québec, la SPACQ; par ailleurs, c'était la première 19 fois de leur histoire que la SPACQ appuyait un 20 requérant dans une demande de licence au CRTC. 21 2500 Ces deux organismes représentent les 22 milieux artistiques, qui voient le besoin pour ce 23 format, qui affirment la disponibilité du produit sur 24 disque et qui confirment le bien-fondé et le réalisme 25 de notre plan de développement des talents canadiens. StenoTran 570 1 2501 Monsieur Kieran. 2 2502 M. KIERAN: D'abord, un bref mot 3 final, si vous me permettez, sur les oppositions à nos 4 demandes. 5 2503 On remarque que la grande majorité 6 des stations de Montréal ne se sont pas opposées, y 7 compris tous les autres radiodiffuseurs anglophones. 8 On en tire donc la conclusion qu'ils ne s'inquiètent 9 pas de l'impact. La seule opposition des 10 radiodiffuseurs en place vient de Radiomédia, qui 11 inclut Télémédia et Radiomutuel. 12 2504 Rappelons que ces radiodiffuseurs 13 dominent l'écoute à Montréal et en fait partout en 14 province. Ces radiodiffuseurs contrôlent même 100 pour 15 cent des heures d'écoute commerciale dans les marchés 16 tels Trois-Rivières, Chicoutimi, Ottawa franco et 17 Sherbrooke. Donc, tout ce qu'ils veulent, c'est de 18 protéger leur bastion extrêmement rentable, on les 19 comprend alors que, pourtant, Montréal est un des 20 marchés radio les plus forts au Canada, tel que nous en 21 avons discuté hier. Les profits sont excellents et 22 l'augmentation des recettes est considérable, y compris 23 au AM, avec 3,5 millions d'augmentation de revenus de 24 1996 à 1998. En fait, l'an prochain, on estime les 25 revenus radio à Montréal à 107 millions. Nous irions StenoTran 571 1 donc chercher, avec nos deux stations, environ 3 pour 2 cent des revenus radio. 3 2505 Mais revenons à notre demande pour la 4 radio à Montréal. 5 2506 Notre plan est conservateur, donc 6 facilement réalisable, et notre plan est solide. Nos 7 parts d'écoute sont basées sur de nombreuses études de 8 marché qui démontrent la demande: le PMB, le Print 9 Measurement Bureau de 1996, Descarie et Complices de 10 1996 et, plus récemment, le ministère des Affaires 11 culturelles du Québec de 1997, le PMB de 1998 et 12 Descarie et Complices de 1998. Toutes ces études sont 13 unanimes: de un, il y a un marché clair pour le 14 country, autant chez les francos que chez les anglos; 15 de deux, il existe un intérêt, entre 20 et 30 pour 16 cent, pour le country sur le AM. 17 2507 Mais, pour être plus conservateurs, 18 nos chiffres sont basés sur les prévisions les plus 19 modestes, celles des autres grands marchés canadiens: 20 Toronto, avec une part de marché du country d'environ 5 21 pour cent, Vancouver avec environ 4 pour cent, 22 Ottawa/Hull, 10 pour cent chez les anglos et 5 pour 23 cent chez les francos. Alors notre plan est basé sur 24 le fait que ce format est un format de niche à 25 Montréal, avec des prévisions d'écoute similaires à StenoTran 572 1 Toronto, Vancouver et Ottawa. On parle de 4,9 du 2 marché central anglo et 3,2 du marché central franco. 3 2508 Soulignons aussi que toutes les 4 requérantes reconnaissent qu'une radio de niche est 5 viable, comme le classique de Jean-Pierre Coallier 6 l'était ou comme le sont les demandes des formats all 7 news des autres requérantes. Nous ne visons pas à être 8 un no 1, mais avec 275 000 auditeurs francos et 75 000 9 auditeurs anglos, et un auditoire exclusif d'environ 40 10 pour cent dû à des auditeurs très fidèles à ce type de 11 format, nous offrirons de la vraie diversité et nous 12 serons rentables. 13 2509 Si vous me permettez une parenthèse, 14 M. Tietolman a bien sûr raison sur un point, et nous en 15 avons brièvement parlé hier avec M. Marin: la fameuse 16 erreur commise dans la demande sur nos moyennes au 17 quart d'heure, où nous avons par erreur inscrit 18 l'auditoire cumulatif de l'émission plutôt que la 19 moyenne au quart d'heure. Mais notre plan d'affaire 20 n'est pas basé sur ces chiffres au quart d'heure; 21 d'ailleurs, cela est très clair dans la demande. 22 Gilbert Marin est ici pour reclarifier ce point si, 23 hier, ce n'était pas suffisant. 24 2510 Un mot sur CKISS-FM. Cette station 25 obtenait des cotes d'écoute l'année dernière StenoTran 573 1 équivalentes à ce que nous prévoyons aussi à Montréal, 2 et on sait qu'ils étaient très rentables dans cette 3 niche. Le Conseil peut d'ailleurs, s'il le veut, 4 vérifier cela dans ses banques de données 5 confidentielles, et M. Tom Tompskins est ici si vous 6 voulez clarifier ses déclarations publiques à ce sujet. 7 2511 Concernant CFOM-FM de Québec, 8 premièrement, son produit, qu'il appelle "country", 9 était en fait du western, qui vise, on le sait, un 10 auditoire beaucoup plus âgé que la nouvelle musique 11 country. Deuxièmement, le marché de Québec était 12 peut-être trop petit pour une station de radio de 13 niche. Alors permettez-moi d'ajouter, encore une fois, 14 une autre parenthèse ici: lorsque la nouvelle musique 15 country sera bien implantée à Montréal, nous serons 16 heureux d'offrir une affiliation à M. Paquin de CFOM 17 pour lui permettre d'obtenir de la programmation 18 country de plus haute qualité à moindre coût pour lui. 19 2512 CIQC à Montréal. Des clarifications 20 sont également nécessaires, je pense. 21 2513 D'abord, Métromédia a reconnu ce 22 matin que leur cote d'écoute à CIQC, lorsqu'ils étaient 23 country, étaient excellentes. Alors je pense qu'il est 24 clair qu'il y a une demande pour le country en anglais 25 à Montréal. Ils sont quand même retournés à un marché StenoTran 574 1 de masse en retournant à la programmation offerte 2 auparavant sur CIQC et auparavant sur CFCF. 3 2514 Aujourd'hui, ils veulent à nouveau 4 retourner dans un marché de niche; ils ont donc 5 finalement compris, semble-t-il, qu'une niche en radio, 6 avec des cotes d'écoute peut-être d'environ 3 pour cent 7 chez les stations all news, donc inférieures à ce 8 qu'ils ont actuellement, c'est mieux. 9 2515 Mais parlons du country. D'abord, 10 j'aimerais remercier CIQC. Je pense que leurs erreurs 11 du passé nous permettront de savoir ce qu'il ne faut 12 pas faire. 13 2516 D'abord, notre budget de promotion 14 est substantiel: un-demi million par année. On sait 15 qu'il faut vendre le country et on sait qu'il faut 16 vendre le country sur AM, et nous mettrons les fonds 17 nécessaires pour le faire. 18 2517 Nous diffuserons également du nouveau 19 country, ce qui n'était pas disponible à l'époque de 20 CIQC Country. 21 2518 Nous aurons également de vrais 22 animateurs country et non pas des animateurs de talk 23 shows soudainement recyclés. 24 2519 J'aimerais également rappeler que 25 Radio Nord a l,expérience de vendre dans des situations StenoTran 575 1 qui présentent des défis considérable, par exemple dans 2 le marché très compétitif d'Ottawa/Hull. Nous sommes 3 deuxièmes dans le marché en télévision après CTV. 4 2520 D'autre part, nous contrôlerons nos 5 dépenses grâce à l'affiliation de Pelmorex Radio 6 Network et, contrairement à CIQC, nous aurons deux 7 antennes country à Montréal dans les deux marchés, 8 anglo et franco. 9 2521 Concernant la demande pour un format 10 country en français, M. Denis Bouchard. 11 2522 M. BOUCHARD: D'abord, nous aimerions 12 citer ici M. Tietolman lors des audiences de 1997, 13 page 97 de la transcription; je cite: 14 "On a déjà fait la musique 15 country à CKVL-AM, quand j'étais 16 vice-président là-bas. On a 17 frappé des sondages -- 18 excusez-moi de le dire -- numéro 19 deux au quart d'heure du matin 20 au soir. On a programmé ça. On 21 a même dépassé les sondages dans 22 le temps des postes MF. On n'a 23 pas dépensé mais on a donné au 24 public ce que le public 25 cherchait." (Tel que lu) StenoTran 576 1 2523 La disponibilité du produit... il y 2 en a, du produit, pur country. 3 2524 Les chiffres de l'ADISQ déposés par 4 Radiomédia confirment 135 disques country en sept ans; 5 même s'il n'y a aucune station de radio pour les 6 diffuser, c'est déjà beaucoup. Des stations comme 7 CIEL, CITE, CFGL... CITE, par exemple, ajoute en 8 moyenne à chaque année 30 à 40 nouvelles chansons à sa 9 discothèque. 10 2525 De quelle façon ce produit sera 11 programmé en ondes? Il y a trois catégories de disques 12 que nous allons jouer. Notre programmation musicale la 13 première année sera composée de 25 pour cent de pur 14 country constitué des 250 meilleurs titres country 15 francophones, 40 pour cent de country crossover, ce qui 16 comprend des titres d'artistes connus qui ne sont pas 17 joués à la radio ainsi que d'autres chansons qui sont 18 tournées, mais country crossover; et, bien sûr, 35 pour 19 cent de notre fameux country anglais. 20 2526 À la cinquième année nous atteindrons 21 50 pour cent de country pur, 15 pour cent de country 22 crossover seulement, et 35 pour cent de country 23 anglais, et ainsi de suite, jusqu'au jour où nous 24 jouerons 100 pour cent de country pur dans notre franco 25 et, bien sûr, 35 pour cent de country pur en anglais. StenoTran 577 1 2527 Mais, pour être certains de ne pas en 2 manquer, nous allons en créer. Nous ajouterons la 3 première année environ 36 nouvelles pièces. Avant le 4 départ de la station nous aurons déjà contribué à la 5 production de six albums. Dans les années qui suivent 6 nous ajouterons environ 36 autres chansons par année 7 tirées des 10 ou 12 albums que nous allons contribuer à 8 produire à chaque année. 9 2528 Selon Radiomédia, le coût moyen d'un 10 disque est de 49 000 $. Cela inclut les grandes 11 productions à 250 000 $. Et le coût normal d'un disque 12 selon la SPACQ est de 20 000 $ à 30 000 $; c'est 13 confirmé par le CCMA. 14 2529 Notre subvention d'environ 10 000 $, 15 du seed money ou une espèce de forme de mise de fonds 16 de base, 10 000 $ par disque, est suffisante pour 17 déclencher la machine de production. Nous prévoyons 18 beaucoup pour le développement des talents canadiens; 19 dans tous les aspects de nos opérations le budget de 20 développement des talents n'est que la pointe de 21 l'iceberg. 22 2530 Les producteurs peuvent aussi 23 bénéficier de MusicAction, la SODEC. Nos studios à 24 MARC Productions (ph.) sont disponibles gratuitement 25 pour l'enregistrement. Le budget de directeur du talent StenoTran 578 1 canadien, aide à la promotion, est en sus. 2 2531 Pour aider la promotion des disques 3 country, nos autres stations de Radio Nord vont ajouter 4 un volet country ou promotion, que nous faisons déjà 5 dans le cadre de notre programme "Flash musique". 6 2532 CKTI et CKCY ont un budget de 7 promotion de 500 000 $ par année, qui inclut la 8 promotion de la musique country; et tout ça est en sus. 9 2533 M. KIERAN: Les intervenants ce matin 10 ont repris la question que vous nous posiez hier: Qu'y 11 a-t-il de changé depuis la décision de 1997? 12 2534 Alors permettez-moi de rappeler que, 13 premièrement, le CRTC a introduit une nouvelle 14 politique basée sur la concurrence, le choix pour les 15 auditeurs et l'appui pour le contenu canadien. 16 2535 Deuxièmement, la fréquence 690 AM est 17 maintenant disponible, ce qui nous offre une couverture 18 totale largement plus grande pour un format qui 19 bénéficie justement d'un auditoire en banlieue. Le 690 20 AM dessert, je le rappelle, 4,5 millions d'auditeurs 21 francophones alors que le FM 95,1 en aurait rejoint 22 2,8. C'est un changement majeur. Le 690 AM inclut la 23 Montérégie, l'Estrie, les Bois-Francs, la Mauricie, 24 Lanaudière, les Laurentides et l'Outaouais. 25 2536 Troisièmement, quant à la demande StenoTran 579 1 elle-même, il faut maintenant tenir compte du fait 2 qu'il s'agit d'un format de niche sur la bande AM. 3 2537 Quatrièmement, nos nouvelles demandes 4 bénéficient maintenant de la synergie de deux stations. 5 2538 Cinquièmement, nous avons reçu des 6 nouvelles confirmations additionnelles de la demande 7 pour la musique country dans le marché. 8 2539 Sixièmement, le marché est en pleine 9 croissance. 10 2540 Septièmement et finalement, la 11 multiplication des médias spécialisés a créé une 12 habitude d'achat de publicité de niche chez les 13 annonceurs publicitaires. 14 2541 M. POULIN: Radio Nord est un 15 radiodiffuseur expérimenté. Depuis 50 ans Radio Nord 16 opère des stations de radio et de télévision. C'est un 17 radiodiffuseur chevronné aussi, avec de solides assises 18 financières et des gestionnaires efficaces et 19 convaincus. Nous croyons en notre projet, qui fait 20 partie de notre plan d'affaire, notre plan stratégique 21 du développement corporatif. 22 2542 Notre plan d'affaire est conservateur 23 et facile à réaliser. Il est basé sur de nombreuses 24 analyses de la situation de la radio à Montréal. 25 2543 Nous sommes déterminés à obtenir des StenoTran 580 1 licences à Montréal. C'est stratégique pour nous, pour 2 le développement de notre entreprise, pour créer aussi 3 éventuellement un nouveau réseau provincial et 4 peut-être national. Nous commençons donc par Montréal. 5 2544 S'il faut attendre d'avoir des 6 preuves absolument indiscutables, Madame la Présidente, 7 de la viabilité d'un nouveau produit, on n'aura jamais 8 de nouveaux produits, en radio ou en n'importe quoi. 9 Pour créer du nouveau, il faut oser et être déterminé à 10 en faire un succès. Nous le sommes. Il est temps 11 d'ouvrir la voie à la diversité et de laisser agir les 12 forces du marché. 13 2545 Hier soir à Montréal on a fêté le 14 cinquantième anniversaire du Théâtre du Rideau-Vert. 15 Toute la communauté artistique était présente. 16 M. Chrétien et M. Bouchard comme premiers ministres du 17 Canada et du Québec étaient là. Il y a 50 ans le 18 Théâtre du Rideau-Vert naissait. Ils ont créé des 19 artistes de la scène. Ils en ont développé il y a 50 20 ans, et aujourd'hui Montréal est une communauté 21 artistique importante. 22 2546 Donnez-nous aussi aujourd'hui la 23 chance de bâtir cette nouvelle scène, cette nouvelle 24 fenêtre en nouvelle musique country à Montréal. 25 2547 En guise de conclusion, Madame la StenoTran 581 1 Présidente, Mesdames les Commissaires, hier soir, en 2 dégustant un biscuit chinois, fortune cookie, on m'a 3 lancé comme message, et je le lis: "Il est temps 4 d'essayer du nouveau." 5 2548 Merci, Madame la Présidente. 6 2549 THE CHAIRPERSON: I am not going to 7 tell you what was on mine -- "Help! I'm a prisoner in 8 a cookie factory." 9 2550 Monsieur le Conseiller juridique. 10 2551 Me STEWART: J'aurais une question à 11 vous poser. Ça concerne votre proposition concernant 12 le développement de talents canadiens. Il semble que 13 vous et Radiomédia n'êtes pas du tout d'accord en ce 14 qui concerne les coûts pour la production des disques, 15 l'inventaire qui existe. 16 2552 Est-ce que vous êtes en train de dire 17 au Conseil que le chiffres sur lesquels s'appuie 18 Radiomédia et qui sont apparemment dans une étude sont 19 trop élevés, parce qu'il y a un décalage assez 20 significatif entre ce que Radiomédia prétend, 21 c'est-à-dire que vous allez être en mesure de produire 22 seulement deux albums au maximum par année et les 23 chiffres que vous mettez de l'avant, c'est-à-dire 24 production annuelle d'une douzaine de disques country 25 francophones? StenoTran 582 1 2553 M. POULIN: Avant de laisser la 2 parole à M. Bouchard peut-être, ce qu'on comprend de ce 3 que Radiomédia a avancé, c'est que ça coûtait 49 040 $, 4 je crois, pour faire une production de disque. Ce 5 qu'il faut comprendre dans cet avancé, c'est que c'est 6 une moyenne qu'ils ont pu faire pour déterminer le coût 7 d'une production. Il y a des disques qui sont sûrement 8 produits à moins, il y a des disques qui coûtent 9 jusqu'à 150 000 $ ou 200 000 $. Donc la moyenne des 10 disques produits dans l'étude avancée par Radiomédia 11 est de 49 000 $. 12 2554 Nous, on croit -- et nous sommes 13 convaincus parce qu'on a parlé à beaucoup 14 d'organismes -- que la production est plus autour de 15 20 000 $ à 30 000 $ par disque. 16 2555 M. BOUCHARD: En effet, j'entérine. 17 On a fait beaucoup d'interviews avec des producteurs, 18 avec des auteurs-compositeurs aussi qui ont à 19 travailler avec des producteurs. On pourrait peut-être 20 même ajouter que probablement qu'un disque country 21 s'enregistre plus simplement que la moyenne peut-être, 22 en tenant compte qu'il y a des productions à 200 000 $ 23 et 250 000 $. 24 2556 M. POULIN: En plus de ça, Radiomédia 25 parlaient du nombre de disques qui ont été produits StenoTran 583 1 dans les dernières années. Nous, on a dit tout à 2 l'heure qu'il s'est produit 138 disques en sept ans. 3 C'est vrai que la dernière année il y a eu moins de 4 disques parce qu'il y a eu moins de production 5 peut-être, il y en a eu quatre ou cinq, mais si vous 6 regardez le relevé des sept dernières années, ça fait 7 environ une centaine de disques. 8 2557 Me STEWART: Merci. 9 2558 Merci, Madame la Présidente. 10 2559 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 11 madame, messieurs. 12 2560 Madame la Secrétaire. 13 2561 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 14 Présidente. 15 2562 Alors maintenant j'inviterais 16 Diffusion Métromédia CMR Inc. à répondre aux 17 interventions ainsi que Métromédia CMR Montréal Inc.; 18 ils font leur présentation en même temps. 19 RÉPLIQUE / REPLY 20 2563 M. BÉLAND: Madame la Présidente, 21 Mesdames les Conseillères, plusieurs commentaires sur 22 les différents intervenants dans les différents 23 dossiers qui vous ont été présentés particulièrement 24 aujourd'hui. 25 2564 D'abord, juste pour compléter StenoTran 584 1 l'intervention de Radio Nord au sujet de ce que 2 j'aurais dit au sujet des sondages de CIQC au moment où 3 la station était country, à savoir que j'aurais dit que 4 les sondages étaient excellents, je n'ai jamais dit ça. 5 J'ai dit que les sondages étaient décents. 6 2565 Juste pour compléter sur les sondages 7 décents de CIQC comme country, en 1992 la station a eu 8 105 000 auditeurs la première année de la musique 9 country, la deuxième année 87 000, et la troisième 10 année 59 000. Nous sommes partis d'une part de marché 11 de 7,5 pour cent dès la première année pour, la 12 troisième année, se retrouver avec une part de marché 13 de 2,7 pour cent. 14 2566 C'est un peu similaire à l'expérience 15 de CKISS à Toronto, dont la formule de programmation 16 vient d'être changée. La première année, lors du 17 lancement spectaculaire qui a été fait à Toronto, ils 18 ont eu une part de marché de 5,6 en 1994 et, lors du 19 changement, lors du dernier sondage, ils avaient une 20 part de marché de 3,9 pour cent. 21 2567 Alors je voudrais juste faire une 22 mise au point sur des intentions qu'on m'a prêtées mais 23 qui n'étaient pas les miennes. 24 2568 Rapidement, quelques commentaires. 25 2569 Plusieurs intervenants ont suggéré StenoTran 585 1 que nous aurions pu convertir les formules de 2 programmation de nos stations AM en services 3 d'information continue, et ce, bien avant de nous 4 présenter à cette audition, mais ces intervenants 5 suggèrent tout de même être pris par surprise par notre 6 présentation. Je vous avoue que j'ai un peu de 7 difficulté à comprendre une telle contradiction. 8 2570 Nous avons choisi de proposer nos 9 projets au Conseil, non seulement le changement de 10 fréquence, qui requiert l'autorisation du Conseil, mais 11 aussi la formule d'information continue. Cette 12 démarche permet le débat public que nous avons au sujet 13 de nos propositions. Nous aurions pu agir autrement et 14 nous présenter devant le Conseil pour un simple 15 transfert de fréquence avec une situation de fait 16 accompli quant au changement de formule. Notre 17 démarche témoigne du sérieux de nos propositions afin 18 de transformer nos formules actuelles et du respect de 19 nos obligations en tant que radiodiffuseur responsable. 20 2571 Nous estimons qu'il y a lieu de 21 corriger les problèmes techniques qui affectent 22 actuellement le développement et la croissance de nos 23 stations AM à Montréal, et le transfert de fréquence 24 est la seule et la dernière solution qu'il nous reste 25 avant l'implantation de la radio numérique, qui StenoTran 586 1 n'arrivera pas tout de suite cependant. 2 2572 Quelques mots au sujet de 3 l'insuffisance des moyens mis de l'avant pour réaliser 4 le projet d'information continue. On a entendu 5 plusieurs commentaires à cet effet, et je reviendrai 6 tantôt sur les préoccupations un peu démagogiques de 7 Radiomédia sur le jumelage des deux marchés francophone 8 et anglophone. 9 2573 Le représentant de la station CKAC a 10 indiqué que le budget total de programmation de la 11 station, information et divertissement, est de 3,8 12 millions. Ce n'est pas le budget d'information, c'est 13 le budget programmation et information; ça a été 14 esquivé rapidement par M. Beaudoin. 15 2574 Si on exclut le coût des talents pour 16 les animateurs vedettes de la station, on obtient 17 probablement un budget d'information à CKAC d'à peu 18 près 1,4 million. Cette enveloppe budgétaire de la 19 salle des nouvelles de CKAC, qui est aussi la salle des 20 nouvelles de Radiomédia, couvre donc le service 21 d'information de CKAC et des stations de Radiomédia, de 22 CKMF, la station FM de Radiomutuel et le groupe de 23 stations FM de Radiomutuel à travers le Québec, de 24 Cité, la station FM de Télémédia à Montréal et de tout 25 le groupe des stations FM de Télémédia à travers le StenoTran 587 1 Québec; donc une enveloppe globale d'à peu près 1,4 2 million pour desservir toutes les stations dont 3 Radiomédia, Télémédia et Radiomutuel sont les 4 propriétaires à Montréal et à travers toute la province 5 de Québec. 6 2575 Par ailleurs, Madame la Présidente, 7 le Conseil a accès aux données confidentielles des 8 stations d'information continue de Toronto et de 9 Vancouver. Nous avons fait nos vérifications en ce 10 sens, et le Conseil sera à même de constater que le 11 budget de la station de Vancouver, par exemple, se 12 situe à peu près au niveau de celui que nous suggérons 13 pour le marché de Montréal. Je vous rappelle que le 14 marché de Vancouver aux dernières nouvelles, l'an passé 15 générait 82 millions de millions de dollars 16 publicitaires pour la radio alors que Montréal génère 17 environ 86 millions. Donc la taille des marchés en 18 termes de population est tout à fait différente, mais 19 en termes de revenus publicitaires pour l'ensemble des 20 stations de radio, les deux marchés son à peu près 21 identiques. 22 1630 23 2576 Mais il y a plus. J'aimerais 24 rappeler, Madame la Présidente, que je peux affirmer 25 que Métromédia a toujours investi davantage en StenoTran 588 1 programmation que la moyenne des radiodiffuseurs à 2 Montréal. Ce sont des statistiques qui sont 3 disponibles pour le Conseil. Ainsi, nous dépensons au 4 AM 56,2 pour cent de nos revenus en programmation alors 5 que la moyenne des autres stations du marché, excluant 6 notre station, n'est que de 42 pour cent. Donc nous 7 investissons plus nos revenus en programmation que 8 l'ensemble des autres stations AM. 9 2577 Au FM, c'est le même phénomène à 10 Montréal: 46,9 pour cent de nos revenus vont en 11 programmation alors que pour les autres stations FM du 12 marché de Montréal excluant notre station, ce n'est que 13 34 pour cent. Donc c'est une différence importante et 14 qui, je pense, démontre que Métromédia et les gens qui 15 oeuvrent à Métromédia n'ont jamais hésité à investir de 16 façon significative en programmation. 17 2578 Nous n'avons pas l'intention d'agir 18 de façon différente avec le projet que nous vous 19 proposons aujourd'hui. Je vous en donne la garantie. 20 Ça fait 30 ans que je suis en radio et, depuis 30 ans 21 nous avons toujours respecté les promesses de 22 réalisation au Conseil. D'ailleurs, si vous comparez 23 dans les projets de Métromédia le projet francophone de 24 QR et de CFCF en 1988 et celui de CKVL et CKOI en 1992, 25 lorsque des projections de dépenses ont été déposées au StenoTran 589 1 CRTC, nos dépenses réelles en programmation ont 2 toujours été nettement supérieures aux engagements qui 3 ont été pris au moment de l'acquisition des deux 4 groupes radiophoniques. 5 2579 Notre aptitude également à faire un 6 service crédible en information ne devrait donc pas 7 vous préoccuper. D'ailleurs, si on compare les 8 ressources affectées à notre service en français, nous 9 avons neuf lecteurs, dix producteurs reporters, deux 10 techniciens à la mise en ondes, et la Presse canadienne 11 ou NTR mettra 10 employés à la disposition du service 12 français, doit 31# personnes. 13 2580 De son côté la Société Radio-Canada 14 prévoit 33 producteurs, journalistes et metteurs en 15 ondes, et en plus 16 autres postes sont des postes de 16 cadres ou de ressources affectées à l'Internet, ce qui 17 fait une différence importante. 18 2581 L'autre point est que nous sommes des 19 radiodiffuseurs indépendants. Nous sommes des 20 radiodiffuseurs, en effet, indépendants qui n'ont 21 d'intérêt dans aucun autre média géré ou approuvé par 22 le Conseil. Nous ne sommes présents qu'en radio 23 seulement à Montréal et nous proposons donc d'offrir un 24 service local dont la pertinence ne sera pas diluée par 25 des impératifs de servir un réseau provincial ou un StenoTran 590 1 réseau national ou de répondre aux exigences du mandat 2 très large imposé par la loi à la Société Radio-Canada. 3 2582 Il est clair d'après nos recherches 4 et le sondage de la Société Radio-Canada que les 5 Montréalais souhaitent d'abord et avant tout un service 6 d'information locale plutôt qu'un service d'information 7 nationale. 8 2583 Le caractère indissociable de nos 9 demandes. 10 2584 J'aimerais faire maintenant une mise 11 au point sur, encore une fois, les propos un peu 12 démagogiques de Radiomédia quant à nos requêtes, nos 13 deux requêtes, qui sont des requêtes indissociables. 14 2585 Il est évident que les marchés 15 francophone et anglophone sont des marchés différents 16 et distincts. C'est dans le respect de ce principe que 17 nous proposons deux services distincts, deux salles de 18 nouvelles distinctes avec deux directeurs de 19 l'information. Rien n'empêche cependant de mettre en 20 commun certain services et ressources afin de 21 bénéficier de synergies comme Radiomutuel et Télémédia 22 et Radiomédia le font en vendant soit les regroupements 23 FM, leur réseau FM, ou encore en faisant des plans de 24 vente avec les chaînes spécialisées et chacun de leur 25 réseau radiophonique. StenoTran 591 1 2586 J'aimerais rassurer mes collègues de 2 Radiomédia et de Radiomutuel: Nous ne remettons pas en 3 question le principe de la distinction des deux marchés 4 anglophone et francophone dont nous avons été 5 bénéficiaires en 1992. Ce que nous disons, cependant, 6 c'est que l'attribution des deux fréquences à notre 7 groupe nous permet de bénéficier de synergie afin 8 d'offrir deux services à deux communautés qui, sans le 9 bénéfice des synergies, ne pourrait pas être 10 justifiable sur le plan commercial. 11 2587 En terminant, je voudrais juste dire 12 un mot sur deux autres interventions. 13 2588 D'abord, l'intervention du Conseil de 14 presse. Dans le cas du Conseil de presse vous me 15 permettrez, comme ancien directeur de l'Information, 16 d'être un peu surpris qu'un organisme prétendument 17 indépendant, qui se définit comme étant l'ombudsman de 18 la profession de journalisme, appuie la Société 19 Radio-Canada. C'est un peu surprenant pour un 20 organisme qui se veut neutre dans le jugement et 21 l'évaluation des cas qui peuvent lui être posés. 22 2589 Deuxièmement, quant à la Fédération 23 des journalistes du Québec, qui vient d'intervenir, je 24 pense qu'il y a un peu un problème de conflit 25 d'intérêt: d'une part le membership des journalistes StenoTran 592 1 de la presse électronique provient principalement de 2 Radio-Canada et, deuxièmement, l'ancien président de la 3 Fédération vient juste d'être nommé directeur de 4 l'information de Radio-Canada, ce qui place la 5 Fédération, à notre avis, un peu en conflit d'intérêt 6 dans la présente requête qui est déposée devant le 7 Conseil. 8 2590 Alors c'était les quelques notes que 9 nous avions, et je vous remercie d'avoir écouté notre 10 présentation. 11 2591 LA PRÉSIDENTE: Merci. 12 2592 Madame Pennefather. 13 2593 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, 14 Madame la Présidente. 15 2594 Si j'ai bien compris, alors, en 16 réponse aux commentaires qui ont été faits ce matin par 17 Radiomédia... et je cite la page 6: 18 "A-t-elle prévu, et a-t-elle 19 vraiment l'intention, d'affecter 20 les ressources humaines et 21 financières suffisantes à un 22 projet de programmation de la 23 nature et de l'envergure de 24 celui qu'elle fait miroiter?" 25 2595 Votre réponse cet après-midi, c'est StenoTran 593 1 qu'en effet le budget que vous avez ventilé pour nous 2 d'à peu près deux millions trois cent quarante-six est 3 suffisant en réponse à ça, ce qui inclut un budget d'à 4 peu près 200 000 $ en première année pour les 5 nouvelles. Alors si je comprends bien, votre réponse 6 est, oui, c'est suffisant, et vous nous dites qu'en 7 effet en comparaison c'est à peu près le même niveau 8 qu'un tel service à Vancouver. Alors c'est ce 9 budget-là que vous utilisez pour faire la comparaison. 10 2596 M. ARCAND: Exactement. 11 2597 M. BÉLAND: Madame Pennefather, juste 12 un point. Je reviens sur l'intervention que j'ai 13 faite. 14 2598 Écoutez, évidemment, c'est un budget 15 minimum que nous avons déposé avec lequel nous allons 16 vivre. Comme je l'expliquais tantôt, jusqu'à 17 maintenant l'expérience a toujours démontré dans le 18 passé que nous avons toujours investi davantage en 19 programmation. Alors si le passé est garant de 20 l'avenir, on a intérêt à ce que notre service 21 d'information continue fonctionne et devienne accepté. 22 Donc, pour le faire, il faut se donner les moyens 23 nécessaires. 24 2599 Le projet qu'on vous a présenté, 25 c'est une première dans le domaine de la radio à StenoTran 594 1 Montréal, c'est la première radio de niche spécialisée 2 et avec laquelle il faut donc projeter des revenus... 3 nos revenus sont basés sur les communications qu'on 4 peut avoir avec les agences de publicité à Montréal et 5 avec notre expérience du marché. Donc c'est en 6 fonction de ça qu'on a basé non seulement notre 7 capacité mais le besoin d'avoir une salle d'information 8 distinctive et d'offrir un service de qualité à 9 Montréal. 10 2600 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. La 11 deuxième partie de la question... je m'excuse, et 12 peut-être que vous pouvez revenir sur les deux. La 13 deuxième partie de ma question concerne le service de 14 langue anglaise qui, si je vois bien, a exactement la 15 même grille-horaire, exactement la même, mais par 16 contre le budget que vous soumettez pour le côté 17 anglais est un budget d'à peu près 700 000 $, dont une 18 portion de seulement 50 000 $ pour new services qui, je 19 dois prendre pour acquis, est à peu près la même. Et 20 vous nous avez dit cet après-midi que c'est en effet 21 deux services distincts avec des ressources distinctes. 22 2601 Alors comment on peut avoir un 23 service d'une même envergure... même que vous avez dit 24 que pour le côté français c'est un budget minimum, qui 25 est beaucoup plus bas que le budget pour le côté StenoTran 595 1 français. Je ne comprends pas parce que c'est la même 2 chose. 3 2602 M. ARCAND: Non, je comprends. On a 4 eu l'occasion d'en discuter un peu hier; je vais tenter 5 d'y revenir. 6 2603 Lorsqu'on a à l'item, par exemple, 7 "News Service", on parle évidemment de chroniques, on 8 ne parle pas nécessairement du service de la Presse 9 canadienne. Ce que j'ai vu, c'est que le service de la 10 Presse canadienne est vraiment complètement dans le 11 budget de CKVL. Ça, c'est le premier oint que je 12 voulais vous faire là-dessus. 13 2604 Le deuxième point que je veux faire 14 là-dessus, c'est que lorsqu'on regarde la grille comme 15 telle... et lorsqu'on a parlé de synergie je vous ai 16 mentionné hier qu'il y aurait cinq reporters ou 17 producteurs -- on appelle ça en anglais des tape 18 handlers ou reporters -- il y en avait cinq en anglais 19 et dix en français. 20 2605 Ce que je peux vous dire par rapport 21 à cela, c'est qu'il est évident que s'il y a un endroit 22 où il peut y avoir des synergies, c'est à cet 23 endroit-là. Vous comprendrez que par un souci 24 d'efficacité, lorsqu'il y a des conférences de presse 25 qui touchent, par exemple, à la fois les anglophones et StenoTran 596 1 les francophones, il n'est peut-être pas nécessaire 2 d'expédier deux reporters à la conférence de presse. 3 En ce sens-là, je pense que cette définition-là doit 4 être vue, si on veut, dans son entité. 5 2606 C'est un peu pour ça qu'hier on en a 6 discuté et on a tenté de vous réexpliquer cette 7 situation-là où, à ce niveau-là, il pouvait y avoir des 8 synergies qui pouvaient exister au niveau de la 9 cueillette d'informations comme telle. 10 2607 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le 11 50 000 $, qu'est-ce qui fait qu'il y a une distinction 12 entre le contenu de nouvelles deux stations? 13 2608 M. ARCAND: Je ne sais pas, il 14 faudrait que je regarde le détail du news service, mais 15 je vous ai parlé par exemple pour les informations 16 financières. Alors qu'en français, par exemple, on va 17 dire: C'est une chronique, donc on embauche un pigiste 18 pour faire une chronique financière, du côté anglais il 19 y a un news service qui existe que toutes les stations 20 à travers le Canada utilisent et qui s'appelle 21 "Bloomberg". Alors je présume qu'on a mis ce 22 montant-là pour ce service-là en particulier. 23 2609 Alors il y a des différences qui 24 peuvent exister et, comme on l'a expliqué également 25 hier, du côté anglophone, particulièrement en termes de StenoTran 597 1 chroniques, il y a des services beaucoup plus 2 spécialisés qui existent un peu partout à travers le 3 Canada pour certains services, que ce soit de météo ou 4 d'autres chroniques comme telles. 5 2610 Alors je pense que c'est un peu aussi 6 dans ce sens-là pour lequel on a mis beaucoup moins 7 d'argent en anglais qu'on en a mis en français, mais 8 encore une fois je peux vous dire que, sur le plan 9 budgétaire, l'ensemble quand même me semble convenable. 10 2611 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que 11 ça donnerait un service vraiment local, montréalais, 12 pour les anglophones de Montréal si on importe les 13 services de l'extérieur de Montréal? 14 2612 M. ARCAND: C'est-à-dire, écoutez, 15 que les services ne seront pas importés de l'extérieur. 16 Les seules choses, comme on vous l'a expliqué, du côté 17 anglophone est qu'il y a le service de Broadcast News 18 qui vient de Toronto pour les nouvelles nationales et 19 internationales; on parle quand même de quatre minutes 20 à l'heure. Il y a le service Bloomberg, mais encore 21 une fois les informations sont, je pense, pertinentes 22 pour les Montréalais; c'est un service qui vient de 23 l'extérieur mais ce sont des informations qui, je 24 pense, sont extrêmement pertinentes pour les 25 Montréalais. En anglais il existe un service qui StenoTran 598 1 s'appelle Accu Weather, qui vient de l'extérieur mais 2 qui va donner la météo pour Montréal. 3 2613 Les lecteurs de nouvelles, je pense 4 que c'est la base qui est la plus importante, pour la 5 très, très grande majorité des bulletins d'information 6 durant l'heure ou l'horloge vont être basés à Montréal 7 et ils vont faire leurs nouvelles en anglais de 8 Montréal. 9 2614 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors la 10 source de ces nouvelles en anglais, qui était pour moi 11 l'aspect le plus important, nouvelles, 200 000 $ contre 12 50 000 $, vous dites que ce sont les lecteurs, mais la 13 source d'information, ça vient d'un mix de... 14 2615 M. ARCAND: C'est-à-dire que quand on 15 budgète une entente avec la Presse canadienne, par 16 exemple, on fait une entente avec la Presse canadienne. 17 Ça couvre à la fois le service français et le service 18 anglais. Probablement que dans ce cas-ci on l'a mis 19 complètement dans le budget de CKVL, mais ça couvre les 20 services à la fois anglophones et francophones. 21 2616 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je le 22 demande parce que vous avez mis beaucoup d'importance 23 sur l'aspect local et régional de ces services, et j'ai 24 pris pour acquis que vous auriez eu un budget assez 25 similaire pour les deux services, mais ce n'est pas StenoTran 599 1 similaire, pour les raisons que vous avez mentionnées. 2 2617 LA PRÉSIDENTE: La ventilation... par 3 exemple, pourquoi est-ce qu'il y a Socan, CKVL, 4 50 000 $ et on n'y voit rien du côté anglais? 5 2618 M. ARCAND: Une des questions que 6 l'on se posait, nous, à l'intérieur, c'est qu'il y a un 7 vieux débat qui existe, par exemple, avec Socan que 8 nous avions à CKVL à une certaine époque. C'est que, 9 quand on diffuse par exemple des ritournelles, est-ce 10 qu'on va avoir à payer le 1,4 pour cent? Je ne veux 11 pas rentrer dans les technicalités, mais je sais qu'on 12 a eu un débat à un moment donné à savoir, les formules 13 talk, est-ce qu'on doit payer pour les 14 auteurs-compositeurs, parce qu'évidemment on utilise 15 quand même ce qu'on appelle des jingles, des 16 ritournelles. Alors on a mis un budget du côté 17 francophone pour un peu se prémunir de ça. C'est ce 18 qui existe un eu la raison pour laquelle ... 19 2619 LA PRÉSIDENTE: De fait, il y en a un 20 du côté anglophone aussi de la moitié. 21 2620 M. ARCAND: C'est ça. 22 2621 LA PRÉSIDENTE: Et, par exemple, 23 véhicule de reportage est complètement du côté 24 français; véhicule, il y a 30 000 $. Est-ce que c'est 25 le même véhicule? StenoTran 600 1 2622 M. ARCAND: Oui. 2 2623 LA PRÉSIDENTE: Vous parlez 3 d'événements spéciaux comme une réponse quand vous 4 envoyez vos véhicules de reportage. C'est évident que 5 les événements spéciaux vont sans doute prendre une 6 part assez peu importante de cette roue, à moins que 7 vous n'y teniez pas... c'est difficile à comprendre le 8 décalage énorme entre le budget anglophone de la 9 station CIQC et de l'autre. C'est difficile à 10 comprendre pourquoi c'est si différent. 11 2624 M. ARCAND: C'est-à-dire qu'il faut 12 le voir comme un budget total. C'est un budget total 13 d'information dans lequel les plus évidentes du côté 14 anglophone, on les a mises dans le budget, mais les 15 choses qui étaient en commun, évidemment, on les a 16 mises du côté francophone. 17 2625 LA PRÉSIDENTE: Monsieur le 18 Conseiller juridique, vous avez des questions? 19 2626 Me STEWART: Merci, Madame la 20 Présidente. 21 2627 Je pense que vous avez dit que vous 22 seriez d'accord, dans la mesure où le Conseil le 23 penserait dans l'intérêt public, que vous soyez 24 assujettis à une condition de licence vous liant à la 25 formule nouvelles continues. Est-ce que vous pouvez StenoTran 601 1 confirmer? 2 2628 M. ARCAND: Oui. 3 2629 Me STEWART: Merci. 4 2630 Maintenant, vous avez soumis un texte 5 pour répondre à la question de Mme la Présidente, si ma 6 mémoire est bonne, concernant le cernement de cette 7 condition de licence. J'ai le texte devant moi. 8 Radiomédia aussi nous a proposé dans son intervention 9 les éléments d'une condition de licence ou de 10 conditions de licence qui pourraient s'appliquer à 11 votre licence dans la mesure où le Conseil vous 12 l'accorde. 13 2631 J'aimerais avoir vos commentaires sur 14 le contenu ou la suggestion de Radiomédia concernant 15 une condition de licence. 16 2632 M. ARCAND: Il y a deux éléments, ce 17 dont Radiomédia nous a parlé en termes de condition de 18 licence, sur lesquels nous serions d'accord. C'est 19 d'ajouter peut-être une phrase dans laquelle on parle 20 que la programmation ne comprendra pas d'émissions 21 musicales, parce que je pense qu'ils avaient peur à un 22 moment donné qu'un spectacle de Céline Dion soit un 23 spectacle d'intérêt public ou est un événement 24 d'intérêt public. Alors, pour rassurer Radiomédia, la 25 programmation ne comprendra pas d'émissions de nature StenoTran 602 1 musicale ou de type musical ou de retransmission 2 d'événements sportifs. Ça aussi, également, nous 3 sommes d'accord avec ça. 4 2633 On pourrait donc ajouter ces deux 5 conditions supplémentaires si cela peut vous 6 satisfaire. 7 2634 Me STEWART: Les émissions d'affaires 8 publiques? 9 2635 M. ARCAND: Écoutez, c'est parce que 10 c'est un mot qui est très général. On a parlé 11 d'émissions de type hotline, d'émissions de type 12 tribunes téléphoniques, d'événements majeurs d'intérêt 13 public. Les affaires publiques, c'est parce qu'à ce 14 moment-là est-ce qu'une soirée des élections c'est une 15 émissions d'affaires publiques? On n'aurait pas le 16 droit, par exemple, le soir des élections de diffuser 17 une soirée d'élections dans une formule continue? 18 C'est la question que je pose. S'il y a un événement 19 comme le verglas, est-ce qu'on aurait le droit 20 d'arrêter la programmation pour faire des émissions 21 spéciales sur le verglas? Tout ça, c'est le débat. 22 2636 C'est pour ça que sur la question 23 affaires publiques on a un peu de réticences. 24 2637 Juste pour ajouter, c'est parce qu'on 25 pense, nous, que l'émission de nature hotline, de type StenoTran 603 1 d'opinions de style controversé correspond probablement 2 à ce qu'on recherche de ce côté-là. 3 2638 Me STEWART: Oui, parce que dans 4 votre mémoire supplémentaire, à l'annexe 16, qui date 5 de septembre, vous avez dit: 6 "La requérante entend modifier 7 l'offre radiophonique de CKVL en 8 réorientant la programmation 9 exclusivement vers l'information 10 et les affaires publiques." (Tel 11 que lu) 12 2639 Donc vous semblez faire une 13 distinction là. 14 2640 M. ARCAND: C'est-à-dire que, encore 15 une fois, une soirée d'élections, on parle d'affaires 16 publiques. S'il y a des événements qui nécessitent des 17 conférences de presse, des choses comme ça, ça fait 18 partie un peu des affaires publiques. C'est parce que 19 c'est une notion qui est très générale, je vous 20 l'accorde, mais on a essayé quand même de cerner... je 21 pense que tout le monde, on se comprend sur la 22 nécessité de faire de l'information continue. 23 2641 Encore une fois, on ne veut pas se 24 retrouver dans une situation où on couvre un 25 événement... je sais, par exemple, que dans le domaine StenoTran 604 1 de la télévision spécialisée il y a énormément de 2 conflits entre Radio-Canada et LCN, et on ne veut pas 3 se retrouver dans une situation où on met tellement de 4 restrictions qu'on ne peut plus rien faire.. 5 2642 Alors c'est simplement une question 6 de prudence de notre part. Je pense que notre 7 volonté... j'espère en tout cas avoir prouvé notre 8 volonté à faire exactement ce qu'on a dit qu'on ferait. 9 2643 Me STEWART: Merci. 10 2644 Advenant que vos requêtes soient 11 refusées, est-ce que vous avez l'intention de changer 12 de format quand même? 13 2645 M. BÉLAND: Non. Écoutez, je pense 14 que d'une part nous aurons une décision corporative à 15 prendre, parce qu'il est évident que les deux stations 16 AM que nous avons à Montréal sont les deux dernières 17 stations qui sont hypothéquées de lourds problèmes 18 techniques. Les problèmes techniques ne changeront pas 19 demain matin, ils vont rester en place. 20 2646 C'est sûr qu'on est conscients d'une 21 chose, et c'est que sans l'aide d'une amélioration 22 technique, il est à peu près impossible de penser qu'on 23 puisse changer la formule de programmation de nos 24 stations de radio et que ça en vaille l'investissement. 25 2647 Alors je ne sais pas quelle sera la StenoTran 605 1 décision qui sera prise si le Conseil décide de ne pas 2 nous accorder les deux demandes, mais il est évident 3 qu'on ne peut pas envisager des changements 4 substantiels à la programmation avec les fréquences que 5 nous avons actuellement. 6 2648 Me STEWART: Merci beaucoup. 7 2649 Merci, Madame la Présidente. 8 2650 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Béland, dans 9 cette question de condition de licence qui a été 10 soulevée, évidemment, pour pouvoir faire une 11 corrélation entre votre demande et cette roue 12 d'information, vous incluez des conférences de presse 13 et des événements majeurs d'intérêt public et vous 14 soulevez justement les plaintes qui se font entre les 15 services conventionnels qui donnent de l'information et 16 celles qui sont censées donner de l'information aux 15 17 minutes au niveau télévision. 18 2651 Il est évident que des conférences de 19 presse et des événements majeurs d'intérêt public, il 20 pourrait y en avoir pratiquement à tous les jours ou 21 cette roue ne serait pas respectée. 22 2652 Maintenant, vous avez déposé une 23 demande évidemment, selon ce qu'on vous lis, qui était 24 beaucoup plus large que cette roue, et là nous sommes 25 en train de faire l'examen de votre demande en fonction StenoTran 606 1 de cette roue et on se demande est-ce que c'est 2 vraiment la formule que vous voulez et est-ce qu'on 3 examine votre demande et les ressources que vous allez 4 y mettre et le besoin ou la diversité que ça apportera 5 en fonction de ce format? Parce que normalement on 6 s'inquiète plus ou moins du format, mais vous avez 7 choisi de nous déposer cette roue, et voilà toute la 8 discussion depuis, qui, je crois, il faudrait l'avouer, 9 était moins que claire dans votre demande jusqu'à hier. 10 2653 Qu'est-ce que vous voulez faire avec 11 ces fréquences-là? Est-ce que c'est ça? 12 2654 M. BÉLAND: Madame Wylie, c'est la 13 première fois que je fais une demande au Conseil où la 14 programmation est à toutes fins pratiques la même chose 15 d'heure en heure. Il n'y a pas de changement, il n'y a 16 pas d'émissions, c'est la base. C'est ce que vous 17 connaissez avec les canaux d'information continue à la 18 télévision, ce qui existe à Toronto et à Vancouver, qui 19 sont essentiellement une information continue, d'heure 20 en heure, constamment. Sauf que j'imagine que quelques 21 fois par semaine vous allez vouloir retransmettre la 22 conférence de presse en direct... on me dit que cet 23 après-midi les Expos de Montréal donnent une conférence 24 de presse sur l'avenir des Expos de Montréal. Donc 25 c'est sûr que notre station de radio va vouloir StenoTran 607 1 diffuser en direct la conférence de presse, c'est notre 2 pain et notre beurre. Il faut vivre d'événements 3 spéciaux, et la retransmission en direct de ces 4 événements-là va faire en sorte que c'est sûr que la 5 roue techniquement... parce que la roue, c'est la base 6 qui va survenir à toutes les heures quand rien 7 n'arrive, mais la raison d'être d'une station de radio 8 comme celle-là, c'est d'être présents aux événements 9 locaux qui se déroulent à Montréal et de pouvoir, comme 10 la télévision le fait, les retransmettre en direct 11 autant que faire se peut. 12 2655 Donc, la roue, c'est quand il ne se 13 passe rien. Normalement, la programmation de base est 14 toujours, d'heure en heure, la même information qui 15 revient, qui est retravaillée, qui est représentée, qui 16 est réadaptée, qui est réajustée dans le temps. C'est 17 ça, une formule d'information continue, avec la 18 possibilité de retransmettre en direct des événements 19 particuliers, des événements importants qui surviennent 20 à l'instant même. 21 2656 M. Lafrance parlait de la Guerre du 22 Golfe qui a été déclarée lors du bombardement un 23 certain soir du mois de janvier. Écoutez, à ce 24 moment-là, c'est important que toute la programmation 25 soit consacrée à la couverture en direct de cet StenoTran 608 1 événement-là. C'est ça, une radio d'information 2 continue. 3 2657 LA PRÉSIDENTE: Mais il y a un 4 argument contraire qui est aussi apporté dans les 5 débats entre la programmation nouvelles long format 6 conventionnel et la programmation de ce genre, et la 7 programmation de ce genre, c'est -- et c'est là que je 8 voudrais bien comprendre e que vous dites -- de dire au 9 Conseil qu'il y a un besoin pour ceci, et les gens 10 pourront s'attendre à trouver ceci tout le temps. 11 Donc, s'il y a la Guerre du Golfe, le budget, les 12 Expos, les gens qui sont peu intéressés vont quand même 13 savoir qu'ils vont avoir les nouvelles en petit format 14 accessibles et que si toutes les autres stations 15 parlent du verglas ou de d'autres choses, il y aura 16 quand même cette diversité-là qu'il y aura une autre 17 façon d'obtenir les nouvelles tout le temps et pas 18 seulement quand rien ne se passe. 19 2658 Alors c'est un peu ambigu. Je vous 20 ai demandé hier: Est-ce qu'il y aura des segments de 21 plus de cinq minute? Non. Est-ce que maintenant on 22 examine vos ressources et votre projet selon quelque 23 chose... qu'il n'est comme ça que quand rien ne se 24 passe? 25 2659 M. BÉLAND: C'est-à-dire que je pense StenoTran 609 1 que normalement, sur une période mensuelle, Madame 2 Wylie, la proportion consacrée à la répétition de 3 l'information ou à l'information rajeunie ou réévaluée 4 ou représentée d'heure en heure, ça va probablement 5 représenter 95 pour cent de la programmation. Ça 6 n'existe pas sur la bande AM. 7 2660 LA PRÉSIDENTE: Quatre-vingt-quinze 8 pour cent de la programmation mesurée... 9 2661 M. BÉLAND: Sur une base mensuelle. 10 2662 Essentiellement, une information 11 continue, si je comprends bien, c'est essentiellement 12 de retrouve à tout moment... si vous voulez avoir une 13 information, vous allez retrouver à la station de radio 14 en particulier l'information que vous cherchez. 15 2663 LA PRÉSIDENTE: Et ce n'est peut-être 16 pas l'information du jour. Peut-être que le budget 17 n'intéresse pas. Quelqu'un veut savoir plutôt très 18 rapidement ce qui se passe ou s'attend à voir la météo 19 ou l'état des routes ou quoi que ce soit. C'est une 20 attente de la population et c'est un service où, là, il 21 faut mesurer, est-ce qu'il y a une demande pour ce 22 service-là et pour développer une loyauté ou un 23 auditoire loyal, il faut s'y tenir. Autrement, on ira 24 ailleurs. Il faut savoir que c'est toujours ce à quoi 25 on s'attend qui sera quand on syntonise cette StenoTran 610 1 fréquence. 2 2664 Il s'agit simplement de savoir ce que 3 vous désirez pour que l'analyse que nous ferons soit en 4 référence au projet que vous avez. 5 2665 Alors ce que je vous entends dire, 6 c'est que c'est ce genre d'heure ou de roue segmentée à 7 l'heure, horloge, à la journée et normalement 95 pour 8 cent du temps mais mesuré mensuellement. 9 2666 M. BÉLAND: Oui. Je pense que si 10 c,est une préoccupation pour le Conseil, la façon dont 11 l'information pourrait être traitée, il y aurait 12 peut-être lieu de trouver une façon comme quoi on 13 s'engage à ce que 95 pour cent de l'information 14 présentée sur une base mensuelle soit une information 15 continue et qu'on puisse dispose d'une banque de temps 16 pour la retransmission d'événements en direct lorsque 17 des choses importantes surviennent dans le marché de 18 Montréal. C'est pace que c'est fondamentalement... 19 2667 LA PRÉSIDENTE: Alors vous, vous n'y 20 croyez pas à mon commentaire que, quand on propose ce 21 format-là, on propose d'ajouter quelque chose dans le 22 marché et que les gens ont le droit de s'y attendre. 23 Vous verriez vous-même, je suppose, si vous développez 24 un auditoire loyal parce qu'il semble qu'il vous 25 importe plus d'avoir la marge de pouvoir avoir de la StenoTran 611 1 programmation long format que de créer un auditoire 2 pour la programmation segmentée en très petits morceaux 3 à l'heure. 4 2668 Est-ce que vous êtes au courant de ce 5 que font Vancouver et Toronto à ce niveau-là? 6 2669 M. BÉLAND: C'est exactement ça. 7 2670 LA PRÉSIDENTE: Non, mais combien de 8 temps, de la programmation de ce qu'appellerais un plus 9 long format? 10 2671 M. BÉLAND: Évidemment, c'est 11 toujours dépendant des événements, mais ce qu'on vous a 12 proposé, Madame Wylie, la roue, c'est la même roue à 13 Toronto, c'est la même roue à Vancouver. Donc on ne 14 réinvente pas les formules, ce sont des formules déjà 15 établies. 16 2672 LA PRÉSIDENTE: Sauf que là, je ne 17 peux pas vous dire dans quelles circonstances la 18 licence a été donnée. Auriez-vous pu faire ce 19 changement de format à cette roue-là sans venir voir le 20 Conseil pour son approbation? 21 2673 M. BÉLAND: Oui. À la même 22 fréquence, oui. 23 2674 Évidement, c'est un investissement 24 considérable. Donc le problème... 25 2675 LA PRÉSIDENTE: Non, mais je pensais StenoTran 612 1 au niveau réglementaire vous n'avez aucune condition de 2 licence en ce moment à une ou l'autre de ces stations 3 qui vous restreint à un certain format. Alors vous 4 pourriez allouer à ce format-là. 5 2676 C'est évident que là, vous vouliez 6 des fréquences différentes, donc vous proposez un 7 format différent, je suppose, et concurrentiel, et 8 caetera? 9 2677 Me CÔTÉ: Si vous me permettez, 10 Madame la Présidente, en consultant les décisions 11 relatives aux deux stations de Toronto et Vancouver, ce 12 sont des changements qui ont été faits sans 13 autorisation préalable du Conseil. 14 2678 LA PRÉSIDENTE: Oui, j'accepte ça, 15 que c'est le cas... 16 2679 Me CÔTÉ: Et sans condition de 17 licence, évidemment. 18 2680 LA PRÉSIDENTE: Il reste quand même 19 que quand nous avons des propositions devant nous... si 20 vous n'aviez pas apporté cette segmentation-là, toutes 21 ces questions-là probablement n'auraient pas été posées 22 et l'examen aurait été fait selon la formule beaucoup 23 plus générale qui nous a été apportée et qui faisait 24 part du dossier. Mais, à la fin, c'est ça que vous 25 voulez faire. StenoTran 613 1 2681 M. BÉLAND: C'est exactement ce qui 2 se passe. La radio d'information continue est faite de 3 cette façon-là un peu partout. 4 2682 LA PRÉSIDENTE: Mais il y a beaucoup 5 de talk radios aussi qui font des mélanges de choses 6 dépendant de... 7 2683 M. BÉLAND: Mais on ne fait pas de 8 talk radio, Madame Wylie. 9 2684 LA PRÉSIDENTE: Non, non, mais je 10 veux dire de formule verbale. Il peut y avoir une 11 marge assez grande dans l'utilisation des fréquences AM 12 pour une formule verbale. Il peut y avoir une roue 13 très contraignante ou il peut y avoir autre chose, 14 incluant différents types de programmation. 15 2685 M. BÉLAND: Je peux vous donner 16 l'assurance que, peu importe la façon dont la roue est 17 segmentée, c'est à titre indicatif; ça a été présenté 18 pour mieux illustrer le propos que ce que nous voulons 19 faire, c'est de l'information continue, ce n'est pas 20 des tribunes téléphoniques. 21 2686 LA PRÉSIDENTE: Il n'y a pas 22 seulement les tribunes téléphoniques. On peut avoir 23 justement des genres magazine, des événements spéciaux 24 ou on peut avoir quelqu'un qui parle du budget, par 25 exemple, pendant une heure et demie et demain des Expos StenoTran 614 1 et le lendemain d'autre chose, il vraiment, pour une 2 partie de la journée, ça peut être répété, il n'y a 3 plus la roue segmentée. 4 2687 Voilà. Nous vous remercions. 5 2688 M. BÉLAND: C'est essentiellement 6 juste du hard news. C'est vraiment la retransmission 7 d'événements factuels, de nouvelles de l'heure. Il n'y 8 a pas d'émissions de commentaires, il n'y a pas de 9 longues émissions d'affaires publiques comme telles 10 comme on les entend, c'est essentiellement uniquement 11 du reportage local et de l'information locale.m 12 2689 LA PRÉSIDENTE: Et nationale, je 13 suppose. 14 2690 Me CÔTÉ: Oui. Juste une précision. 15 2691 Au niveau du dernier exemple que vous 16 avez donné, on pourrait avoir quelqu'un qui va parler 17 pendant une heure et demie d'un événement; ce ne serait 18 pas ça. Ce serait la retransmission de la conférence 19 de presse et non pas un commentaire sur la conférence 20 de presse. Je pense que c'est une distinction 21 importante et c'est pour ça que M. Béland a utilisé 22 l'expression hard news, ce n'est pas du commentaire sur 23 des événements majeurs d'intérêt public, c'est la 24 retransmission de la conférence de presse ou de 25 l'événement majeur. StenoTran 615 1 2692 LA PRÉSIDENTE: Mais je me fiais sur 2 "incluant la diffusion de conférences de presse et 3 d'événements majeurs d'intérêt public." 4 2693 Me CÔTÉ: Voilà. Je pense que c'est 5 ça, la distinction à faire, alors qu'aucune autre 6 station de radio qui offre une programmation semblable 7 n'est liée par une condition de licence semblable, à 8 notre connaissance. Évidemment, c'est une nouvelle 9 formule. 10 2694 LA PRÉSIDENTE: Non, nous avons fait 11 ce cheminement. 12 2695 Me CÔTÉ: Oui? Et puis aussi parce 13 qu'on essaie de faire une comparaison presque fidèle 14 avec ce qui se fait en télévision spécialisée, mais la 15 comparaison n'est pas tout à fait bonne parce que 16 l'environnement réglementaire en télévision spécialisé 17 est bien différent. 18 2696 LA PRÉSIDENTE: Et, même à ça, tout 19 le monde soulève le fait qu'il y a des plaintes d'un 20 service à l'autre que la formule 15 minutes à laquelle 21 on s'est engagé n'est peut-être suffisamment 22 respectée.. Et, même si on ne s'accroche pas à la 23 condition de licence, il reste quand même que les 24 licences sont souvent données pour assurer la 25 diversité, et caetera, StenoTran 616 1 2697 Alors si on s'éloigne trop du format 2 qui a été donné dans un contexte concurrentiel et qui a 3 été choisi en partie pour la diversité, à ce moment-là, 4 ça ne va pas très bien. C'est ça, le conflit; c'est 5 que certaines personnes revendiquent que les services 6 de nouvelles dont vous parlez, les services 7 spécialisés, étaient pour offrir au public une formule 8 qui leur offrirait la diversité parce qu'il pouvait 9 s'attendre à autre chose s'il n'était pas intéressé à 10 ce qui se passait généralement même s'il y avait un 11 désastre quelconque, qu'il voulait les nouvelles. À ce 12 moment-là -- et c'est ça qu'on avait dit -- elles leur 13 seraient offertes par le service spécialisé. 14 2698 M. BÉLAND: Madame Wylie, deux 15 exemples juste pour compléter. 16 2699 Lors de l'inondation au Saguenay il y 17 a deux ou trois ans, tout le monde s'est plaint au 18 Québec qu'aucune station de radio n'était impliquée 19 dans la couverture de cet événement-là, qui est arrivé 20 un samedi après-midi. Il n'y a eu aucune couverture en 21 direct de l'événement. 22 2700 Donc, si notre station de radio 23 obtenait le permis du Conseil, c'est le genre 24 d'événement spécial qui ferait l'objet de couverture 25 parce que c'est le rôle d'une radio d'information StenoTran 617 1 d'être présente lorsque les événements se produisent. 2 2701 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions 3 de ces clarifications. Merci, mesdames, messieurs. 4 2702 Madame la Secrétaire. 5 2703 Mme SANTERRE: Merci, Madame la 6 Présidente. 7 2704 J'inviterais maintenant la Société 8 Radio-Canada à faire la réplique à ses interventions. 9 2705 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Lafrance, 10 madame, monsieur. 11 RÉPLIQUE / REPLY 12 2706 M. LAFRANCE: Bonjour encore une 13 fois. Je suis accompagné, donc, de Marie-Philippe 14 Bouchard et d'Yvan Asselin, directeur général des 15 programmes. 16 2707 J'aimerais tout d'abord remercier 17 toutes les personnes et tous les organismes qui ont 18 pris la peine d'étudier notre projet et de nous faire 19 part de leurs observations et suggestions. Je remercie 20 particulièrement les intervenants qui ont consacré une 21 partie de leur temps à venir participer activement à 22 ces audiences pour soutenir notre projet. 23 2708 Je me réjouis du fait que le Syndicat 24 des communications de Radio-Canada, regroupant nos 25 journalistes, appuie notre demande et se déclare StenoTran 618 1 généralement satisfait des réponses fournies à leurs 2 préoccupations. 3 2709 Plusieurs groupes et organismes 4 représentant la francophonie hors Québec sont 5 intervenus en appui au projet tout en soulignant qu'ils 6 souhaitent avoir accès à cette nouvelle chaîne 7 radiophonique publique. Nous nous engageons à fournir 8 les meilleurs efforts pour assurer l'accès à ce 9 service. L'ambition d'InfoRadio est d'être un service 10 national qui, éventuellement, sera accessible à 11 l'ensemble de la francophonie canadienne. 12 2710 Certains intervenants ont exprimé 13 leur opposition à l'attribution de licence à la Société 14 pour mettre en oeuvre son projet de chaîne 15 radiophonique nationale d'information continue en 16 français. Nous traiterons d'abord des interventions 17 écrites et nous nous pencherons ensuite sur les grandes 18 questions soulevées ce matin. 19 2711 L'Association canadienne des 20 radiodiffuseurs se méprend sur la nature du projet 21 InfoRadio et sur l'impact de l'attribution d'une 22 licence pour desservir Montréal, un marché qui a grand 23 besoin d'une source additionnelle d'information à la 24 radio de langue française comme le constatait 25 d'ailleurs l'étude commandée par l'Association StenoTran 619 1 canadienne des radiodiffuseurs au Centre d'études sur 2 les médias. 3 2712 L'ACR confond nouvelles continues, le 4 format d'InfoRadio, avec les formats traditionnels news 5 and talk, une erreur que nous nous expliquons mal à la 6 lumière du détail avec lequel nous avons décrit notre 7 programmation dans la demande déposée devant le 8 Conseil. L'ACR confond aussi la notion de public 9 cible, cher aux radios commerciales, avec l'attrait 10 généré par le format nouvelles continues auprès d'un 11 large auditoire démontré par notre sondage. 12 2713 Pourquoi s'étonne-t-elle de notre 13 espoir de rejoindre des adultes de 18 à 45 ans parmi ce 14 large auditoire alors que cette tranche d'âge 15 représente 52 pour cent de l'auditoire de CFTR, la 16 radio de nouvelles continues de Toronto, exploitée sur 17 la bande AM? 18 2714 L'ACR demande la divulgation des 19 intentions de la Société à l'égard de l'implantation de 20 la phase II du projet InfoRadio alors que cette phase 21 II est décrite en toutes lettres à la page 32 de notre 22 mémoire spécial. Par ailleurs l'ACR soutient que 23 l'attribution de licence à InfoRadio comporte un accord 24 implicite du Conseil au projet Radio Three de la radio 25 anglaise, une chaîne dédiée aux jeunes. Cette analyse StenoTran 620 1 ne correspond pas à la réalité ni à l'expérience vécue 2 par la Société dans ses demandes auprès du Conseil, 3 notamment l'expérience des lancements successifs de 4 Newsworld en 1989 et de RDI cinq ans plus tard, après 5 une première demande refusée par le Conseil. 6 2715 Finalement, l'ACR confond la radio 7 anglaise et la radio française de Radio-Canada en 8 laissant entendre que les compressions de 3 millions de 9 dollars qui ont permis d'éviter un manque à gagner dans 10 les budgets d'exploitation de la radio anglaise 11 l'automne dernier ont quoi que ce soit à voir avec les 12 fonds disponibles pour l'exploitation des réseaux 13 existants et proposés de la radio française. 14 2716 En demandant le report de l'examen de 15 la demande pour InfoRadio, l'ACR s'appuie sur une série 16 d'erreurs de lecture, d'erreurs de jugement et de 17 confusion. Il propose au Conseil une approche de deux 18 poids, deux mesures. 19 2717 De son côté, le Syndicat des employés 20 de CKAC et le CPSC sont favorables à l'implantation 21 d'une station de nouvelles continues à Montréal. Ils 22 sont cependant sous l'impression que le projet 23 InfoRadio ne rencontre pas leurs attentes. Pourtant 24 ils soulignent le fait que la première chaîne de 25 Radio-Canada, comme CKAC et NTR, est déjà en mesure de StenoTran 621 1 produire une information originale fondée sur des 2 critères journalistiques rigoureux. Le seul reproche 3 qu'ils semblent faire à InfoRadio serait leur 4 perception que cette chaîne ne bénéficierait pas de 5 ressources journalistiques qui lui sont propres. 6 2718 Or, notre engagement à cet égard est 7 clair depuis le début: En plus de la force de 8 cueillette journalistique considérable qui sera à la 9 disposition d'InfoRadio partout au pays et dans le 10 monde, cette chaîne pourra en plus compter sur une 11 quarantaine de journalistes additionnels dédiés à 12 InfoRadio, soit deux fois plus qu'à CKAC, ce qui 13 devrait satisfaire le Conseil de même que ces 14 intervenants sur le sérieux de notre projet. 15 2719 Rappelons que ce qui fait une salle 16 de nouvelles, ce n'est pas le mobilier ou les murs, 17 mais une ligne éditoriale rigoureuse et distincte des 18 autres services. InfoRadio possède ces qualités. 19 2720 Radiomédia, maintenant, soutient que 20 notre lecture de la situation de la radio dans le 21 marché francophone de Montréal est inexacte. Pourtant, 22 nous avons tiré une bonne partie de nos observations de 23 l'étude commandée par l'Association canadienne des 24 radiodiffuseurs au Centre d'études sur les médias, une 25 étude que CKAC ne remet pas en question. StenoTran 622 1 2721 Par ailleurs, Radiomédia met en 2 opposition les données d'écoute de la radio per capita 3 que nous citions dans notre demande avec des données 4 d'écoute globale de la radio pour en conclure que le 5 nombre d'heures globales d'écoute est à la hausse et 6 non à la baisse chez les francophones de Montréal. 7 Nous avons toutes les deux raisons, mais les données 8 citées par Radiomédia ne reflètent pas un nouvel 9 engouement des Montréalais francophones pour la radio, 10 elles ne reflètent que l'augmentation de la population 11 francophone de ce marché. 12 2722 Nous maintenons notre constat: Le 13 nombre d'heures consacrées en moyenne à l'écoute de la 14 radio par un adulte francophone montréalais a chuté de 15 deux heures par semaine entre 1993 et 1998. De plus, 16 bien que les Montréalais qui écoutent la radio puissent 17 apprécier ce médium, il n'en demeure pas moins que ceux 18 qui n'écoutent jamais la radio sont plus nombreux qu'il 19 y a 10 ans. La portée de la radio est en régression. 20 De plus, nos études nous confirment que les 21 francophones sont de moins en moins nombreux à recourir 22 souvent à la radio pour s'informer. 23 2723 Nous sommes étonnés de voir que 24 Radiomédia semble craindre que l'arrivée d'InfoRadio 25 avec une part de marché de 2,5 pour cent d'ici cinq ans StenoTran 623 1 puisse ravir la place qu'occupe actuellement 2 Radiomédia. Cette dernière est solide, avec 11 pour 3 cent de part de marché et un créneau bien établi 4 consacré surtout à des contenus totalement absents 5 d'InfoRadio, comme la radio d'opinion, les commentaires 6 et les tribunes téléphoniques sur le sport ou autre 7 chose. 8 2724 Nos études nous indiquent que, des 9 2,5 pour cent de part, seulement 1 pour cent proviendra 10 des autres stations du marché mais réparti 11 équitablement entre les 22 stations existantes. Nous 12 sommes donc convaincus que Radiomédia ne sera pas 13 affectée négativement par l'arrivée d'InfoRadio. Nous 14 croyons au contraire que la présence d'une troisième 15 radio de contenu parlé, avec un format qui recherche 16 principalement l'écoute ponctuelle plutôt que l'écoute 17 prolongée, est bien plus susceptible de favoriser la 18 fréquentation de la bande AM au bénéfice de tous ses 19 occupants que de nuire à CKAC. 20 2725 Questionnée à l'audience sur l'impact 21 possible qu'InfoRadio aurait sur ses stations, 22 Radiomédia concède que la part escomptée par 23 Radio-Canada à 2,5 pour cent est réaliste. Elle craint 24 que l'écoute d'InfoRadio provienne de ses stations. 25 Or, notre sondage nous permet d'affirmer que l'intérêt StenoTran 624 1 des auditeurs pour InfoRadio n'est pas plus grand chez 2 les auditeurs de CKAC que chez les auditeurs de toutes 3 les autres stations privées. Par ailleurs, l'écoute 4 ponctuelle et de courte durée est typique du format 5 nouvelles continues et une raison de plus pour rassurer 6 RadioMédia, comme le démontre bien l'expérience des 7 marchés de Toronto et de Vancouver. 8 2726 Passons maintenant aux grandes 9 questions soulevées au cours des deux derniers jours au 10 sujet de ce projet. D'abord, la question de la 11 concentration de l'information à Montréal. 12 2727 Je vous rappelle ici que la loi exige 13 que Radio-Canada soit exploitée dans les deux marchés 14 linguistiques et soit présente dans les secteurs de la 15 radio et de la télévision. C'est une exigence 16 historique de notre mandat. Par ailleurs, 17 l'information est une des compétences clés de 18 Radio-Canada, et nous avons le devoir d'exercer un rôle 19 de leadership en ce domaine. 20 2728 En radio plus spécifiquement, nous 21 avons clairement établi que notre part des heures 22 d'écoute, toutes stations confondues, ne serait que de 23 10 pour cent si on inclut InfoRadio par rapport aux 24 autres stations. À titre d'exemple, les stations 25 desservies actuellement par Nouvelles Télé-Radio, NTR, StenoTran 625 1 le service auquel veut s'associer Métromédia dans le 2 marché francophone, ces stations s'accaparent déjà 29 3 pour cent des heures d'écoute. 4 2729 En télévision, la part de marché 5 combinée de Radio-Canada et de RDI est de 21 pour cent 6 dans le marché central de Montréal. En télévision 7 anglaise, CBMT et Newsworld détiennent une part 8 combinée de 3 pour cent des heures d'écoute dans le 9 marché montréalais. 10 2730 Naturellement, les derniers chiffres 11 que je viens de donne ne s'additionnent pas, car il 12 s'agit de marchés différents, anglophone-francophone ou 13 radio-télévision. Mais une chose est claire, nous 14 sommes largement minoritaires dans chacun des marchés 15 et dans chacun des médias. 16 2731 Il est vrai que Radio-Canada dispose 17 de ressources importantes et de qualité en matière 18 d'information pour alimenter ses réseaux et ses 19 différentes stations. Néanmoins, ceci ne permet en 20 rien de conclure qu'elle exerce un rôle indu ou 21 dominant dans le marché. 22 2732 Une deuxième question qui a été 23 soulevée par une concurrente est le fait que nous 24 n'ayons pas de service équivalent pour la population 25 anglophone de Montréal. Je vous rappelle que notre StenoTran 626 1 projet a été développé en tenant compte de la grande 2 lacune identifiée dans le marché francophone. Cette 3 situation ne prévaut pas dans le marché anglophone de 4 Montréal, qui est déjà bien desservi par trois stations 5 AM faisant une large part à l'information -- CJAD, 6 Radio One et CIQC -- sans compter l'offre aux quatres 7 stations musicales de langue anglaise. 8 2733 Troisième question soulevée: Cette 9 stratégie serait mal fondée compte tenu du mandat de 10 Radio-Canada. On a allégué que la bande AM est 11 inappropriée pour les services de Radio-Canada en 12 raison de son incapacité à rejoindre un public plus 13 jeune et de son mandat de s'adresser à tous les 14 publics. 15 2734 Je vous rappelle que le passage à la 16 bande FM de la première chaîne a été rendu nécessaire à 17 cause de l'élément musical et généraliste qu'elle 18 véhicule. La meilleure mesure de notre capacité à 19 rejoindre un public jeune avec InfoRadio à la bande AM 20 provient de l'expérience de CFTR, station all news de 21 Toronto. Les faits démontrent clairement que son 22 auditoire est constitué à 52 pour cent de la catégorie 23 18-44 ans. InfoRadio deviendra un rendez-vous pour 24 tous les auditeurs de la radio qui recherchent de 25 l'information rapidement, peu importe la bande qu'ils StenoTran 627 1 fréquentent. 2 2735 Une autre question soulevée est la 3 question de l'impact sur les autres services de 4 Radio-Canada. 5 2736 Plusieurs intervenants se sont 6 interrogés sur l'impact du projet InfoRadio sur les 7 autres services radiophoniques de la Société. Soyons 8 clairs: Le conseil d'administration de Radio-Canada a 9 approuvé la création de ce service en s'assurant qu'il 10 pourrait évoluer sans impact négatif sur les services 11 existants. En fait, s'il y a impact, il sera positif 12 puisqu'InfoRadio permettra de réaliser des synergies 13 aptes à renforcer tout le traitement et la présentation 14 de l'information à Radio-Canada. 15 2737 Comme le Conseil est à même de le 16 vérifier sur la base de nos demandes de renouvellement 17 de licences de réseau qui ont été déposées, c'est dans 18 le sens de l'amélioration des services existants que 19 nous nous dirigeons; cet engagement vaut pour l'avenir. 20 2738 La réalité pour Radio-Canada dans un 21 contexte de financement public stable, c'est qu'il nous 22 faut apprendre à faire plus avec moins. Nous devons 23 évaluer le marché et rejoindre l'auditoire par de 24 nouveaux moyens. Peut-on nous reprocher d'accroître 25 notre efficacité pour arriver à financer le StenoTran 628 1 développement de nouveaux services? Nous nous 2 engageons formellement à ne pas affaiblir ni la 3 première chaîne, ni la chaîne culturelle. 4 2739 Autre question qui a été soulevée: 5 Pourquoi ne pas augmenter la quantité d'information à 6 la première chaîne? 7 2740 Nous estimons avoir atteint un 8 équilibre entre les divers éléments de notre 9 programmation. Je l'ai mentionné déjà, la première 10 chaîne est une chaîne généraliste. Elle fait du 11 développement de talent canadien, elle fait des 12 émissions religieuses, scientifiques, agricoles, 13 économiques. Elle fait des émissions de services 14 publics, des émissions locales, des émissions jeunesse, 15 des émissions musicales. D'ailleurs, neuf auditeurs 16 sur dix de la première chaîne se disent satisfaits ou 17 très satisfaits de son contenu. 18 2741 Accroître la place de l'information 19 irait à l'encontre d'un vrai réseau généraliste. Qui 20 offrirait "275-ALLO" ou "275-ADOS", nos émissions 21 jeunesse tribunes téléphoniques offertes aux jeunes? 22 Qui offrirait l'émission scientifique "Les années 23 lumière"? Et qui s'occuperait de refléter les réalités 24 régionales par le biais des émissions réseau en 25 provenance des quatre coins du pays? La réponse est StenoTran 629 1 simple: Personne ne le ferait si nous devions 2 abandonner ces contenus par manque de temps d'antenne 3 pour combler les lacunes identifiées en information. 4 2742 On a beaucoup parlé aussi de la 5 question des attentes des attentes des Montréalais, qui 6 recherchent d'abord de l'information locale. Je veux 7 faire une précision et une distinction entre les 8 attentes et les besoins non comblés. En matière 9 musicale, si on fait un sondage aujourd'hui auprès des 10 Montréalais et qu'on demande quelles sont les cinq 11 chansons qu'ils veulent le plus écouter, on aura un 12 résultat qui dit: Voici les cinq chansons qu'ils 13 veulent le plus écouter. Selon cette théorie-là, on 14 prendrait ces cinq chansons-là et on les roulerait 15 partout. Donc on répondrait aux attentes des 16 Montréalais. 17 2743 Ce n'est pas ça, la diversité de 18 l'offre et ce n'est pas ça, la complétion de besoins 19 non comblés. Les Montréalais ont indiqué qu'ils sont 20 aussi intéressés par l'information internationale et 21 nationale, et ce besoin-là n'est pas comblé. Il faut 22 s'intéresser aux besoins qui ne sont pas comblés dans 23 le marché et pas simplement aux attentes exprimées. 24 Quand les gens nous disent qu'ils ont besoin 25 d'information locale, je vous dirai que oui, et ils en StenoTran 630 1 ont, à notre antenne et aux autres antennes. Ils nous 2 disent aussi qu'ils ont besoin d'information nationale 3 et internationale. Ils ont besoin d'information au 4 moment où ils le désirent, et ça, ce sont des besoins 5 qui sont actuellement non comblés. 6 2744 Je vais laisser la parole un instant 7 à Me Bouchard. 8 2745 Me BOUCHARD: Je voudrais juste faire 9 certains commentaires sur la proposition de condition 10 de licence qui a été déposée par Métromédia et qui a 11 fait l'objet de discussions avec Mme la Présidente tout 12 à l'heure. 13 2746 Évidemment, on est dans une curieuse 14 de situation parce qu'on est en train de discuter d'une 15 condition de licence que peut-être le Conseil souhaite 16 restrictive dans le contexte d'une audience compétitive 17 où deux requérantes présentent des projets qui, en 18 apparence, pourraient être similaires, ce qui est un 19 peu curieux dans le format de radio AM. Toujours 20 est-il, cependant, si l'intention du Conseil est de 21 développer une condition de licence qui permettra 22 d'assurer la présence fiable d'une programmation 23 segmentée de type roue continuelle, à notre avis la 24 condition de licence qui est proposée là est 25 dramatiquement inadéquate. StenoTran 631 1 2747 D'abord, premièrement, si on lit 2 simplement la formulation: 3 "La programmation Nouvelles 690" 4 [pour prendre celle-là] 5 "comprendra des nouvelles" 6 2748 C'est une formulation qui est 7 extrêmement ouverte parce que "comprendra", ce n'est 8 évidemment pas exclusif. "Nouvelles", combien de 9 nouvelles et combien d'heures de nouvelles par jour ou 10 par semaine? Ensuite, les reportages. Quelle durée 11 auront ces reportages? Parce qu'un reportage, ça peut 12 être d'une durée de plusieurs heures continues. 13 Ensuite, chroniques et actualités, encore une fois, on 14 est dans le domaine de l'information au sens large mais 15 on n'est pas nécessairement dans le domaine de la roue 16 ou dans le domaine de l'information continue. 17 2749 Ensuite il y a évidemment toute la 18 discussion de la souplesse recherchée par Métromédia 19 pour faire de la retransmission en direct d'événements 20 spéciaux qui peuvent varier... je comprends qu'on ne 21 fera pas un concert de Céline Dion mais on peut 22 facilement faire beaucoup de millage avec des 23 conférences de presse de René Angélil, et ça peut 24 prendre beaucoup de place dans la programmation. 25 2750 Les événements spéciaux majeurs StenoTran 632 1 d'intérêt public, c'est une définition qui, encore une 2 fois, est très difficile à cerner; les informations 3 sportives, financières et la météo. 4 2751 La définition qui semble vouloir 5 exclure une partie de la programmation actuelle de la 6 titulaire, qui est: "ne comprendra pas d'émissions de 7 type tribunes téléphoniques", ça encore, c'est assez 8 clair, mais "d'émissions d'opinion de style 9 controversé", est-ce qu'on va avoir un débat sur la 10 question de savoir si une émission est controversée ou 11 pas et si ça justifie une plainte ou un examen du 12 respect de la titulaire de ses conditions de licence? 13 2752 Donc tout ça pour dire que ça nous 14 apparaît inadéquat si l'objectif est de limiter la 15 station à une formule de roue. 16 2753 Par ailleurs, je vous dirais que si 17 la condition de licence est un moyen qui vous intéresse 18 à l'égard du projet d'InfoRadio, il y a une façon assez 19 simple d'arriver à l'objectif qui est recherché. 20 D'abord, nous avons soumis une promesse de réalisation 21 qui est extrêmement détaillée, qui est conforme au 22 formulaire que Radio-Canada se doit de soumettre au 23 Conseil lorsqu'il présente des projets radio dans 24 lequel nous avons pris un engagement d'un nombre 25 minimum de sous-catégories de teneur 11, c'est-à-dire StenoTran 633 1 des bulletins de nouvelles. Et ça, je crois que c'est 2 une voie qui vous permet de vous assurer qu'il y aura 3 un volume de bulletins de nouvelles par opposition à 4 d'autres formes de programmation de type longue ou 5 continue qui pourraient rencontrer le vocable général 6 d'"information" mais qui ne combleront pas le besoin 7 que nous avons identifié dans notre demande. 8 2754 M. LAFRANCE: Je vais maintenant 9 conclure, si vous le permettez. 10 2755 Les audiences qui se terminent 11 maintenant ont une importance capitale pour les 12 francophones, pour l'industrie de la radio et pour 13 l'équilibre général du système canadien de 14 radiodiffusion. Tous les intervenants s'entendent pour 15 reconnaître une lacune fondamentale qui risque à moyen 16 terme d'entraîner la banalisation du médium radio au 17 Canada français. Nous devons collectivement y trouver 18 rapidement une solution crédible et durable. 19 2756 InfoRadio est le seul projet à offrir 20 cette garantie solide et durable, le seul projet 21 national, le seul projet susceptible de redonner à la 22 radio la place qui lui revient en information. Les 23 allusions à la place grandissante du secteur public 24 nous semble suspectes. Avec des projections de 10 pour 25 cent de part de marché sur Montréal, le secteur public StenoTran 634 1 ne fera que maintenir globalement son espace en misant 2 sur ce qu'il sait faire plus que tout autre: une 3 information crédible et dégagée des contraintes 4 commerciales des radios privées. 5 2757 Choisir de limiter aujourd'hui le 6 secteur public, c'est remettre en question le fondement 7 même de ce système mixte, privé et public, qui est 8 l'une des forces fondamentales du système canadien de 9 radiodiffusion. InfoRadio démontre la capacité du 10 secteur public de faire face avec adaptabilité et avec 11 détermination aux défis que pose le nouvel 12 environnement médiatique qui se dessine. 13 2758 Le 690, qui, depuis plus de 60 ans, 14 permet de rassembler tous les francophones autour d'une 15 parole commune, continuera à le faire avec toute la 16 rigueur, le professionnalisme et la passion des 17 artisans du service public. 18 2759 Je vous remercie. 19 2760 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame, 20 messieurs. 21 2761 Me STEWART: Merci, Madame la 22 Présidente. 23 2762 J'ai une question concernant 24 l'intervention de Métromédia. Ils ont fait état... je 25 cite à la page 4 leur intervention contre Radio-Canada: StenoTran 635 1 "En outre, les représentants de 2 Radio-Canada vous ont indiqué 3 qu'InfoRadio allait recruter des 4 partenaires... Dans notre 5 réalité... en tant que 6 diffuseurs privés, [de tels 7 partenariats]... portent le nom 8 de "contrat-échange" et sont 9 comptabilisés comme des revenus 10 équivalant à des recettes 11 publicitaires." 12 2763 J'aimerais avoir vos commentaires sur 13 ça, s'il vous plaît. 14 2764 Me BOUCHARD: La notion de 15 contrat-échange est peut-être une notion qui serait en 16 général effectivement apparentée à ce qu'on appelle nos 17 partenaires contenus. Il est entendu qu'il n'y a pas 18 d'échange, il n'y a pas de financement direct par le 19 biais d'une contribution en argent à la programmation 20 d'InfoRadio, mais il y a un service qui est fourni par 21 le partenaire et il y a un échange de visibilité entre 22 InfoRadio et le partenaire contenu qui, je vous 23 rappelle, sont des entreprises de presse régionales. 24 Ce sont nos partenaires contenus, ce sont des 25 entreprises de presse régionales. StenoTran 636 1 2765 Maintenant, dans la mesure où on a 2 proposé une condition de licence qui nous permettait, 3 si le Conseil l'accepte, de faire des mentions de 4 commanditaires, c'est-à-dire de sous-catégorie teneur 5 52, en excluant toute annonce publicitaire au sens de 6 la sous-catégorie teneur 51... je ne suis pas en 7 désaccord avec la notion de contrat-échange, mais je 8 pense qu'on a été extrêmement clairs à l'égard de notre 9 intention, et si le Conseil accorde le permis avec la 10 condition de licence que nous avons proposée, les 11 choses seront absolument limpides. 12 2766 Me STEWART: Très bien, merci. 13 2767 Merci, Madame la Présidente. 14 2768 LA PRÉSIDENTE: Merci. 15 2769 Une petite question qui va sembler 16 bien cuisine à la fin de cette audience. On a soulevé 17 dans votre mémoire une possibilité de partenariat avec 18 les radios communautaires du Canada et cette idée a été 19 soulevée par plusieurs intervenants, mais on ne vous a 20 pas demandé jusqu'à maintenant s'il y avait eu succès 21 ou développement de cette idée depuis le dépôt de votre 22 demande. 23 2770 M. LAFRANCE: Oui. D'ailleurs, c'est 24 confirmé dans, je pense, l'intervention des radios 25 communautaires du Canada que vous avez à votre dossier. StenoTran 637 1 2771 Nous avons conclu il y a deux mois 2 une entente cadre qui ne porte pas spécifiquement sur 3 InfoRadio mais sur certains éléments de programmation, 4 par exemple quand on fait du développement de talents, 5 ce qu'on appelle, nous, des phonogrammes avec des 6 artistes au Canada français... 7 2772 LA PRÉSIDENTE: Il n'y a rien de 8 nouveau depuis ce qu'il y a au dossier. 9 2773 M. LAFRANCE: L'entente cadre est 10 relativement nouvelle. Elle est nouvelle depuis le 11 dépôt de la demande, en passant, parce qu'elle a été 12 signée il y a deux mois, l'entente cadre... 13 2774 LA PRÉSIDENTE: Non, mais elle est au 14 dossier. 15 2775 M. LAFRANCE: Elle est au dossier, 16 absolument. Absolument. 17 2776 LA PRÉSIDENTE: Il n'y a rien de 18 nouveau au dossier depuis cette intervention. 19 2777 M. LAFRANCE: Non. Voilà. 20 2778 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame, 21 messieurs. Nous vous remercions. 22 2779 Madame la Secrétaire, nous avons des 23 demandes non comparantes? 24 2780 Mme SANTERRE: Oui. À l'ordre du jour 25 nous avons des demandes non comparantes et des StenoTran 638 1 interventions non comparantes qui sont à l'étude de 2 cette audience. 3 2781 LA PRÉSIDENTE: Voilà. 4 2782 Nous tenons à remercier toutes les 5 parties qui ont comparu à cette audience pour leur 6 coopération et la qualité de leur participation. 7 2783 Nous tenons toutes les trois aussi à 8 remercier le personnel du CRTC pour leur appui ainsi 9 que les interprètes et ceux qui s'occupent de créer le 10 procès-verbal, des apports des plus importants. 11 2784 Comme Mme la Secrétaire l'a mentionné, 12 nous tiendrons compte, lors de nos délibérations, de 13 toutes les interventions déposées dans le dossier, 14 qu'elles soient comparantes ou non. 15 2785 Je tiens évidemment à remercier mes 16 compagnes et collègues pour leur participation. 17 2786 Alors bonne soirée à tous. 18 --- L'audience se termine à 1732 / 19 Whereupon the hearing concluded at 1732 20 21 22 23 24 25
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