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TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND TELECOMMUNICATIONS COMMISSION SUJET / SUBJECT: AUDIENCE PUBLIQUE SUR LES SERVICES SPÉCIALISÉS DE LANGUE FRANÇAISE / PUBLIC HEARING ON FRENCH-LANGUAGE SPECIALTY SERVICES TENUE À: HELD AT: Complexe Guy-Fravreau Guy-Favreau Complex Centre de conférence Conference Centre Salle des Saules Des saules Room Montréal (Québec) Montreal, Quebec Le 14 décembre 1998 December 14, 1998 Volume 7 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Transcripts Transcription Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience publique ainsi que la table des matières. Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience publique. tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Canadian Radio-television and Telecommunications Commission Transcription / Transcript Audience publique / Public hearing Services spécialisés de langue française / French-Language Specialty Services DEVANT / BEFORE: Françoise Bertrand Présidente / Chairperson Présidente du Conseil / Chairperson of the Commission Andrée Wylie Conseillère / Commissioner Vice-présidente, radiodiffusion / Vice- Chairperson, Broadcasting Joan Pennefather Conseillère / Commissioner Andrew Cardozo Conseiller / Commissioner Jean-Marc Demers Conseiller / Commissioner AUSSI PRÉSENTS / ALSO PRESENT: Tony Lacombe Responsable de la tenue de l'audience / Hearing Coordinator Donald Rhéaume Conseiller juridique / Legal Counsel Lyne Lafrance Gérante de l'audience / Hearing Manager Lucie Audet/ Secrétaires / Secretaries Lyne Lafrance TENUE À: HELD AT: Complexe Guy-Fravreau Guy-Favreau Complex Centre de conférence Conference Centre Salle des Saules Des saules Room Montréal (Québec) Montreal, Quebec Le 14 décembre 1998 December 14, 1998 Volume 7 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES PAGE Intervention par / Intervention by: Association canadienne de télévision par câble/ 2024 Association des câblodistributeurs du Québec Regroupement des arts médiatiques du Canada 2055 Vidéotron Limitée 2073 Cogeco Câble Canada inc. 2142 Canal Télé Passeport 2170 Canal Évasion 2180 Réseau Vision 2187 Savoir-Faire 2194 Canal Chez Moi 2201 Canal Histoire 2209 Réseau de l'Histoire 2218 Télé Ha ! Ha ! 2225 Réseau de l'Économie 2234 Canal des Affaires 2242 Canal Fiction 2249 Câblo Distribution G. 2258 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 2023 1 Montréal (Québec) / Montreal, Quebec 2 --- L'audience reprend le lundi 14 décembre 1998 3 à 0830 / Upon resuming on Monday, 4 December 14, 1998 at 0830 5 8675 LA PRÉSIDENTE: Alors, bonjour à 6 tous. Nous reprenons le cours de nos travaux. 7 8676 Avant de demander à Mme la Secrétaire, 8 Mme Lafrance, qui est avec nous ce matin, de nous 9 présenter le prochain intervenant, j'aimerais peut-être 10 faire une précision. 11 8677 Dans l'agenda de l'audience, il y 12 avait de prévu que nous entendrions les demandes 13 concurrentes de CKIA-FM et CHYZ-FM avant d'entendre le 14 renouvellement de CKVL. Cet horaire est modifié. Nous 15 entendrons d'abord le renouvellement de CKVL pour 16 ensuite aller vers le point de la demande concurrente 17 entre CKIA-FM et CHYZ-FM. 18 8678 Le panel sera alors réduit à trois 19 personnes puisque Mme Wylie et moi-même serons absentes 20 de ce panel. Ce sera Mme Pennefather, M. Cardozo et 21 M. Demers qui seront membres du panel pour ces 22 demandes-là. 23 8679 Alors, avec cette précision, Madame 24 Lafrance, peut-être pourriez-vous nous rappeler où nous 25 en sommes dans l'audience et, par la suite, nous StenoTran 2024 1 présenter la prochaine intervenante. 2 8680 Mme LAFRANCE: Merci, Madame la 3 Présidente. 4 8681 Nous sommes toujours à la phase II de 5 l'audience, c'est-à-dire la représentation des 6 interventions des tierces parties. Ce matin, nous 7 débuterons avec l'Association canadienne de télévision 8 par câble et l'Association des câblodistributeurs du 9 Québec à présenter leur intervention. 10 8682 Pour ce faire, nous aurons 11 Mmes Lysline Parenteau et Michèle Beck et MM. Richard 12 Stursberg, Donald Hamel et Sylvain Gauthier. 13 8683 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Bienvenue, 14 INTERVENTION 15 8684 Mme PARENTEAU: Bonjour, Madame la 16 Présidente, Mesdames les Conseillères, Messieurs les 17 Conseillers. 18 8685 Mon nom est Lysline Parenteau, je 19 suis directrice générale de l'Association des 20 câblodistributeurs du Québec. Permettez-moi de vous 21 présenter les personnes qui m'accompagnent: à ma 22 gauche, Richard Stursberg, président et chef de la 23 direction de l'Association canadienne de télévision par 24 câble, Sylvain Gauthier de la maison de sondage CROP; à 25 ma droite, M. Donald Hamel, membre du conseil StenoTran 2025 1 d'administration de l'ACQ et secrétaire de Cablevision 2 du Nord de Québec, et Michèle Beck, vice-présidente, 3 Ingénierie et Réglementation à l'ACTC. 4 8686 C'est avec grand intérêt que 5 l'Association canadienne de télévision par câble et 6 l'Association des câblodistributeurs du Québec ont 7 suivi cette audience portant sur l'autorisation de 8 nouvelles licences de service de programmation 9 spécialisée. L'ACTC représente 737 systèmes de 10 distribution par câble qui, ensemble, desservent 11 environ 7 millions d'abonnés au service de 12 câblodistribution. L'ACQ pour sa part, représente 72 13 entreprises de distribution par câble qui desservent 14 près de 1 900 000 abonnés. 15 8687 Voilà la quatrième occasion qui nous 16 est donnée en 10 ans de nous prononcer sur 17 l'autorisation de nouveaux services spécialisés de 18 langue française. Depuis 1988, 11 nouveaux services 19 spécialisés sont venus enrichir l'offre de services 20 télévisuels de langue française dans le système de 21 radiodiffusion canadien. Il est à noter que quatre de 22 ces services sont entrés en ondes il y a un an et demi 23 seulement. Ainsi, les francophones québécois sont les 24 téléspectateurs les plus choyés en termes de nombre de 25 canaux spécialisés dans leur langue par million StenoTran 2026 1 d'habitants, se classant bien avant la France, les 2 États-unis et le Canada anglais. 3 8688 En effet, les Québécois disposent de 4 plus de deux canaux spécialisés de langue française par 5 million d'habitants alors que la France en compte la 6 moitié d'un et les États-unis les deux-tiers. Le 7 Canada anglais est le plus près de nous, disposant de 8 1,29 canal par million d'habitants. 9 8689 C'est dire que depuis les 10 10 dernières années nous avons réussi à doter la 11 population francophone du Québec d'une gamme de 12 services spécialisés de langue française qui se compare 13 très avantageusement à d'autres populations. Certes, 14 cela ne signifie pas que nous devions nous arrêter là. 15 Cependant, cela nous permet de mettre en perspective 16 les acquis et de constater qu'en termes de canaux de 17 langue française, dans l'immédiat, il n'y a pas péril 18 en la demeure. 19 8690 Par ailleurs, bien que le taux de 20 satisfaction des abonnés québécois soit plus élevé que 21 dans le reste du Canada, il n'en demeure pas moins que 22 nous avons des signes évidents de l'essoufflement des 23 consommateurs québécois face à de nouvelles offres de 24 services spécialisés. Le rapport de plaintes du 25 Conseil des normes pour le dernier lancement de StenoTran 2027 1 services en 1997 démontre que les abonnés ne veulent 2 plus se voir imposer des services qu'ils doivent payer 3 sans avoir leur mot à dire. 4 8691 On constate dans ce rapport que 53 5 pour cent des plaintes reçues visaient l'assemblage et 6 le coût des services offerts. De plus, lors de ce même 7 lancement, les abonnés de Cogeco Câble sont passés à 8 l'action et ce câblodistributeur enregistrait une 9 baisse de taux d'abonnement de 6 pour cent à son volet 10 facultatif, geste significatif, s'il en est un, indice 11 éloquent démontrant que la limite à se faire imposer 12 d'autres services avait été atteinte chez beaucoup 13 d'abonnés québécois. Qui plus est, les résultats d'un 14 sondage CROP mené au printemps dernier pour le compte 15 du ministère de la Culture et des Communications du 16 Québec, et dont le Conseil a été saisi, confirment cet 17 état de fait. 18 8692 Plus récemment encore, l'ACQ a voulu 19 vérifier par elle-même le degré d'intérêt pour de 20 nouveaux services spécialisés de langue française chez 21 les abonnés au service de câblodistribution et leur 22 volonté d'ajouter à leur abonnement actuel un nouveau 23 volet de services spécialisés. Les résultats de ce 24 sondage ne font que renforcer le constat que les 25 abonnés sont, pour l'heure, rassasiés et demandent un StenoTran 2028 1 répit. En fait, le meilleur scénario démontre que 2 seulement 41 pour cent des abonnés actuels affirment 3 qu'il est probable qu'ils adhèrent à un nouveau volet 4 de trois services de langue française, à un tarif de 5 2,40 $. 6 8693 Le sondage de l'ACQ a été mené le 7 plus rigoureusement possible, par la maison de sondage 8 CROP, l'une des plus crédibles maisons de sondage au 9 Québec. Nous avons utilisé un échantillon offrant une 10 très faible marge d'erreur de 3 pour cent, couvrant 11 toutes les régions du Québec et proposant différentes 12 options de volets basées sur les services proposés par 13 les requérantes, aux coûts les plus bas prévisibles. 14 Nous devons nous rendre à l'évidence: le sentiment de 15 satisfaction de nos abonnés fait place à la saturation. 16 8694 Le défi auquel nous faisons 17 maintenant face est celui de proposer de nouveaux 18 services spécialisés de langue française tout en 19 respectant la volonté de nos clients d'exercer un 20 contrôle sur le choix des services qu'ils désirent. 21 8695 Dans son document De la vision à 22 l'action le Conseil cerne bien le contexte en évolution 23 que nous traversons: Développement rapide des nouveaux 24 produits, services et nouvelles technologies de 25 communications; convergence des technologies en StenoTran 2029 1 radiodiffusion et en télécommunications et les 2 démarcations de plus en plus floues entre les 3 industries traditionnelles; le passage d'un monopole à 4 un marché concurrentiel; l'évolution des notions de 5 services de base, d'accessibilité et d'intérêt public. 6 8696 La numérisation des réseaux est un 7 élément de toute première importance dans ce contexte 8 en évolution. Il s'agit d'un changement majeur pour 9 l'avenir de notre industrie et celui du système de 10 radiodiffusion canadien. 11 8697 L'introduction de la technologie 12 numérique est tout aussi cruciale pour l'industrie de 13 langue française que pour celle de langue anglaise. La 14 numérisation des réseaux de câblodistribution, c'est 15 non seulement la clé qui permettra aux consommateurs de 16 choisir librement l'offre de services télévisuels 17 qu'ils souhaitent et ne payer que pour le choix qu'ils 18 auront fait, mais c'est aussi l'outil indispensable 19 pour prendre part au marché concurrentiel que le 20 Conseil met en place. 21 8698 C'est l'outil indispensable pour 22 participer au développement de l'autoroute de 23 l'information et offrir aux consommateurs québécois la 24 véritable vidéo sur demande, l'accès au réseau 25 Internet, au commerce et au courrier électronique par StenoTran 2030 1 le téléviseur, des jeux interactifs et autres services 2 multimédias. 3 8699 Nous comprenons l'impatience de 4 certains à l'égard du déploiement numérique chez les 5 câblodistributeurs, impatience que nos membres 6 ressentent encore plus que quiconque puisque nous 7 reconnaissons que la distribution numérique nous aidera 8 à faire face aux nouveaux concurrents qui sont déjà en 9 mesure d'offrir aux consommateurs plus de flexibilité 10 dans l'offre de services aux abonnés. Toutefois, vous 11 conviendrez que des décisions hâtives auraient pu avoir 12 de lourdes conséquences non seulement pour les 13 câblodistributeurs mais aussi pour les consommateurs et 14 le système de radiodiffusion canadien. Rappelons-nous 15 les ratés du lancement des entreprises de distribution 16 par SRD, qui ont engendré une certaine méfiance des 17 consommateurs à l'endroit de cette technologie. Le 18 lancement de nouvelles technologies est rarement chose 19 facile. 20 8700 Toutefois, nous disposerons dès 21 l'année qui vient, d'une boîte numérique qui sera 22 facilement accessible pour les consommateurs, 23 multifonctionnelle et normalisée pour l'ensemble de 24 l'Amérique du Nord. 25 8701 L'industrie de la câblodistribution StenoTran 2031 1 amorce la phase de démarrage de cette nouvelle 2 technologie. Vidéotron et Cogeco Câble pourront vous 3 donner tout à l'heure plus de détails les concernant à 4 ce sujet. Quant aux petites entreprises, nous savons 5 que toutes les PME de 2 000 abonnés et plus prévoient 6 numériser leurs réseaux d'ici les cinq prochaines 7 années. M. Hamel, qui est avec nous, pourra vous 8 parler de l'introduction de la numérisation qui se fera 9 dans quelques mois pour Cablevision du Nord de Québec. 10 8702 Il est probable que le déploiement de 11 cette technologie, pour les petites entreprises, donne 12 lieu à des partenariats ou des ententes soit avec les 13 plus grandes entreprises de câblodistribution ou même 14 avec des entreprises de distribution par satellite ou 15 encore des entreprises de télécommunications. 16 8703 L'intégration de la numérisation 17 n'est toutefois pas seulement une question de 18 technologie. Nous parlons ici d'une nouvelle approche 19 qui nécessite un changement d'attitude et qui doit être 20 considérée dans le contexte global en évolution décrit 21 précédemment. Nous parlons d'un nouveau modèle à 22 concevoir et à mettre en place. 23 8704 Bien sûr, il est tentant de déclarer 24 d'emblée qu'au Québec les services numériques ne seront 25 pas rentables étant donné l'étroitesse du marché. StenoTran 2032 1 Cette affirmation est basée évidemment sur l'approche 2 actuelle de la distribution de services télévisuels en 3 mode analogique. La comparaison entre le mode de 4 distribution analogique et de distribution numérique ne 5 peut tenir. La distribution numérique doit être 6 abordée sans référence à la distribution analogique 7 actuelle où la notion de client est, somme toute, 8 absente. La distribution numérique correspond à la 9 notion de marché concurrentiel, elle répond davantage 10 aux attentes et besoins du client. 11 8705 C'est donc une approche qui change 12 les rapports non seulement entre les distributeurs et 13 leurs clients, mais aussi entre les distributeurs et 14 leurs fournisseurs. Nous comprenons les inquiétudes, 15 voire même la peur, des exploitants de services 16 spécialisés à l'idée de la distribution numérique. 17 Cette inquiétudes découle directement du fait que les 18 câblodistributeurs n'ont pas encore intégré cette 19 technologie dans leur système. 20 8706 Le déploiement de la compression 21 vidéonumérique exigera une large gamme de services 22 attrayants à offrir aux consommateurs, comme les 23 services qui vous ont été présentés ces derniers jours. 24 De plus, nous croyons que la vidéo sur demande sera un 25 produit moteur pour le déploiement de la technologie StenoTran 2033 1 numérique d'autant que nous nous rapprochons de plus en 2 plus de la véritable vidéo sur demande. En somme, la 3 distribution numérique nous permettra d'offrir des 4 services uniques, ainsi que plus de flexibilité dans 5 l'offre de volets. Il sera donc essentiel de disposer 6 de nouveaux services qui seraient disponibles 7 exclusivement par la distribution numérique. 8 8707 Il est vrai que la viabilité des 9 services n'est pas assurée instantanément avec ce 10 nouveau mode de distribution. C'est une approche qui 11 nécessite davantage de partage du risque entre les 12 distributeurs et les fournisseurs de services, 13 davantage de partenariats dans les stratégies de 14 commercialisation et des stratégies de publicité plus 15 raffinées. Nous sommes convaincus que les requérantes 16 qui se sont présentées devant vous ont toutes les 17 assises financières et l'expertise requise pour assumer 18 ce partage du risque et relever ce défi. 19 8708 En conclusion, Madame la Présidente, 20 il nous apparaît que, compte tenu de l'offre existante 21 des services spécialisés de langue française qui répond 22 déjà à un équilibre par rapport au système de 23 radiodiffusion canadien; compte tenu du degré de 24 saturation élevé des abonnés québécois quant à de 25 nouvelles offres de volets de services spécialisés de StenoTran 2034 1 langue française; compte tenu du déploiement de la 2 numérisation des réseaux de câblodistribution au Québec 3 au cours des prochaines années et de la nécessité 4 d'obtenir une gamme de services attrayants pour assurer 5 l'implantation de cette technologie; et compte tenu que 6 la technologie numérique serait la plus adéquate pour 7 répondre aux attentes des consommateurs québécois comme 8 à ceux du Canada anglais, nous croyons que rien ne 9 justifie l'urgence d'autoriser de nouvelles licences de 10 services spécialisés de langue française à ce 11 moment-ci. Au contraire, à l'heure où le Conseil 12 s'apprête à tenir une audience sur un cadre à établir 13 pour l'introduction de nouveaux services spécialisés 14 numériques, l'autorisation de services spécialisés de 15 langue française en mode analogique viendrait 16 court-circuiter le déploiement de la technologie 17 numérique au Québec, discriminerait les entreprises 18 québécoises de distribution par câble et 19 désavantagerait grandement leurs abonnés. 20 8709 Pour l'avenir du système de 21 radiodiffusion de langue française et de l'industrie 22 québécoise de la câblodistribution, l'ACQ et l'ACTC 23 proposent que le Conseil autorise une licence de 24 service spécialisé par genre et que chacun de ces 25 services réponde aux exigences suivantes: contribuer à StenoTran 2035 1 la diversité et à la complémentarité de l'offre 2 télévisuelle; être autorisé pour distribution 3 numérique; être lancé deux ans après l'obtention de 4 l'autorisation du Conseil; avoir un plan d'affaires qui 5 tient compte des réalités du marché existant et du 6 partage des risques inhérents à un marché 7 concurrentiel. 8 8710 Nous sommes convaincus que la période 9 de deux ans est réaliste afin de s'assurer d'un 10 lancement réussi en mode numérique. Cette période 11 devrait en fait permettre une concertation entre les 12 distributeurs et programmateurs afin d'établir les 13 conditions jugées les meilleures par les parties pour 14 le succès de cette importante étape du système de 15 radiodiffusion de langue française. 16 8711 Nous remercions le Conseil de nous 17 avoir donné l'occasion de participer à cette audience 18 que nous considérons des plus importantes pour 19 l'évolution de l'industrie de la distribution par câble 20 au Québec. Il nous fera plaisir de répondre à vos 21 questions. 22 8712 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame. C'est 23 moi qui ai le plaisir de vous poser quelques questions, 24 et ce sera quelques questions parce qu'on n'est 25 certainement pas pour reprendre un dossier qui a été StenoTran 2036 1 bien étoffé au moment du mémoire écrit et auquel, 2 certainement, tout au cours de la semaine passée vous 3 avez vu qu'on référait constamment. 4 8713 Les questions de sondage, avec tout 5 le respect que je dois à CROP, il y a eu d'autres 6 sondages de CROP, il y a eu d'autres sondages de 7 maisons très respectées, et je pense qu'on peut prendre 8 l'aboutissement du 41 pour cent et puis du montant de 9 2,40 $ comme étant le résultat final et maximal ou on 10 peut dire que c'est un point de départ et on construit 11 quelque chose à partir de là. C'est vraiment, d'une 12 certaine façon, une question de point de vue. 13 8714 Alors je ne voudrais pas qu'on se 14 lance sur des estimations de statistiques ce matin, ce 15 n'est pas tellement ça, je pense, qui nous rendrait 16 vraiment le maximum de votre expertise. 17 8715 Moi, ce que j'aimerais comprendre -- 18 et je ne reviens pas non plus sur la question de 19 capacité -- c'est que vous dites qu'aller de l'avant à 20 ce moment-ci contreviendrait, si on veut... je 21 m'intéresse davantage dans votre conclusion à la 22 première page, quand vous dites: 23 "Au contraire, à l'heure où le 24 Conseil s'apprête à tenir une 25 audience sur un cadre à établir StenoTran 2037 1 pour l'introduction de nouveaux 2 services spécialisés numériques, 3 l'autorisation de services 4 spécialisés de langue française 5 en mode analogique viendrait 6 court-circuiter le déploiement 7 de la technologie numérique au 8 Québec, discriminerait les 9 entreprises québécoises de 10 distribution par câble et 11 désavantagerait grandement leurs 12 abonnés." 13 8716 J'aimerais savoir, quand vous dites 14 ça, qu'est-ce que ça veut dire. Pourquoi et sur quels 15 éléments... parce que ce sont des éléments qu'il serait 16 important qu'on comprenne, évidemment, dans l'ensemble 17 des objectifs qu'on poursuit. 18 8717 Mme PARENTEAU: Alors, ce qu'on veut 19 dire par là, c'est que, s'il y a l'introduction d'un 20 nouveau volet analogique pour des services spécialisés 21 de langue française, il nous apparaît à ce moment-là 22 que l'introduction de services spécialisés en mode 23 numérique serait pratiquement inexistante ou reportée 24 peut-être à beaucoup plus tard. Ca nous enlève, à ce 25 moment-là, une possibilité d'offre de services de StenoTran 2038 1 langue française en mode numérique. 2 8718 Quand on dit que ça 3 court-circuiterait, c'est qu'au Québec on va se 4 retrouver avec des services spécialisés en mode 5 analogique et on a bien peur qu'on n'ait pas de 6 services spécialisés à distribuer en mode numérique. 7 Alors, qu'est-ce qui devient accessible pour nos 8 abonnés en mode numérique? 9 8719 Quand on dit qu'il désavantagerait 10 nos entreprises et nos abonnés, on sait très bien que 11 les entreprises de distribution par satellite ont déjà 12 l'accessibilité en mode numérique. Alors qui 13 resterait-il chez les distributeurs à ne pas distribuer 14 de services spécialisés en mode numérique? Ce serait 15 les câblodistributeurs du Québec. 16 8720 On va avoir une offre de services 17 spécialisés en mode numérique au Canada anglais, on va 18 avoir une offre de services spécialisés en mode 19 numérique par les distributeurs par satellite et les 20 distributeurs par micro-ondes et les câblodistributeurs 21 vont être coincés avec une offre en volet analogique. 22 C'est ça qu'on appréhende dans cette attribution de 23 nouvelles licences en mode analogique. 24 8721 LA PRÉSIDENTE: On voyait par une 25 autre audience que, à ce moment-ci, il demeure que la StenoTran 2039 1 câblodistribution a quand même des avantages en termes 2 d'aller rejoindre son client et d'offrir... parce que 3 vous faites ici référence aussi à la gamme, à 4 l'éventail des services que peut offrir l'autoroute, et 5 essentiellement la câblodistribution devient une 6 autoroute, pas strictement de services de 7 radiodiffusion ou de produits de radiodiffusion, mais 8 d'un ensemble de produits. A cet égard-là, il me 9 semble qu'à ce moment-ci il y a encore à ce point un 10 avantage concurrentiel important de la part du câble. 11 8722 Alors, pourquoi devrions-nous nous 12 mettre dans le stationnement, pour utiliser une figure 13 propre aux autoroutes, et attendre qu'il y avait 14 vraiment... parce que même dans le deux ans que vous 15 mentionnez ici, un début de déploiement, ça va prendre 16 un certain temps avant qu'une offre de langue française 17 soit accrue au Québec en termes de services 18 spécialisés. 19 8723 Autant je peux reconnaître avec vous 20 qu'aujourd'hui il n'y a pas péril en la demeure, en ce 21 sens que ça n'a pas chuté de façon importante au niveau 22 de l'écoute, c'est quand le cri d'alarme et est-ce 23 qu'on laisse les choses arriver pour se retrouver avec 24 une écoute qui aura vraiment eu une érosion importante 25 et qui sera allée vers les services de langue anglaise StenoTran 2040 1 et au profit de qui? 2 8724 Mme PARENTEAU: C'est parce 3 qu'actuellement l'occasion nous semblait quand même 4 très belle et même excellente pour, justement, 5 travailler à l'introduction du mode numérique, étant 6 donné qu'il n'y a pas, en fait, d'attente, si on peut 7 parler comme ça, de la part des abonnés. Même en 8 région -- et il y a quelques requérantes qui vous l'ont 9 mentionné -- on n'a pas fini d'introduire les quatre 10 nouveaux services d'il y a un an et demi. 11 8725 Alors, pour nous, ça nous semblait un 12 bon moment pour dire, ça va être compliqué d'introduire 13 le mode numérique pour les câblodistributeurs parce que 14 les entreprises par satellite n'ont que cette 15 technologie-là. Nous, nous maintenons notre offre 16 analogique et nous devons, parallèlement, introduire 17 l'offre numérique. Alors ça va être peut-être pas mal 18 plus compliqué et ça va demander certainement un bon 19 temps avant d'introduire ce mode-là et ça impliquerait 20 aussi la participation des fournisseurs comme tels. 21 8726 On entendait M. Bureau, non pas 22 samedi, mais quand il a comparu précédemment, qui 23 disait: Oui, les fournisseurs, on pourrait vous aider 24 à introduire le numérique." Ce sont des choses, à mon 25 point de vue, qu'on aime entendre parce que c'est clair StenoTran 2041 1 que ça ne sera pas facile à introduire. C'est clair 2 qu'il y a un risque à introduire cette technologie-là. 3 Mais ce qu'on pense, c'est que si on l'introduit en se 4 concernant, si on prend le temps de l'introduire, on 5 pense qu'on peut avoir un bon succès, même ici au 6 Québec. 7 8727 M. STURSBERG: Puis-je ajouter juste 8 un mot? La question centrale ici, c'est: quels sont 9 les services les plus attrayants pour les boîtes 10 numériques? On a une certaine expérience au Canada 11 anglais aussi aux États-Unis. Aux États-Unis 12 maintenant on a déployé presque deux millions de boîtes 13 numériques par Time Warner, TC (ph.) et les autres. Ce 14 que les clients cherchent, ce sont les services 15 télévisuels avec ces boîtes numériques, des services 16 spécialisés. 17 8728 Les autres services, comme le 18 commerce, les services transactionnels, les services 19 accès à Internet par télévision sont surtout des 20 services spéculatifs. Est-ce qu'ils vont être des 21 services gagnants? Probablement, mais ce n'est pas 22 encore clair. Les services qui existent à ce moment-ci 23 et qui sont les plus importants sont les services 24 spécialisés, les services télévisuels. 25 8729 Je sais qu'il y a une certaine StenoTran 2042 1 frustration, si je peux le dire, du Conseil comme 2 Lysline l'a noté, et aussi chez les câblodiffuseurs en 3 ce qui concerne le déploiement de ces boîtes 4 numériques, mais nous avons commencé. Nous avons 5 commencé dans les marchés anglophones avec Shaw et les 6 autres vont commencer cette année, l'année qui vient 7 c'est-à-dire, l'année prochaine. 8 8730 Les autres ici au Québec, il y a des 9 articles et de la publicité dans les journaux de ce 10 matin de Vidéotron, qui expliquent qu'ils sont en train 11 de le faire et ils vont vous expliquer leur stratégie 12 plus tard ce matin, la même chose avec Cogeco, y 13 compris les petits systèmes comme les systèmes de 14 Donald. 15 8731 Moi, je crois que c'est très 16 important, parce que ce n'est pas uniquement une 17 question d'avoir des boîtes numériques pour avoir les 18 boîtes numériques. C'est parce que les boîtes 19 numériques vont donner accès à l'inforoute électronique 20 à tous les gens. 21 8732 À ce moment-ci il y a juste peut-être 22 un tiers de la population qui a un ordinateur. Pour 23 l'autre deux-tiers de la population, pour avoir accès à 24 l'inforoute électronique, ils vont passer par la 25 télévision. Et, pour ce faire, il faut déployer des StenoTran 2043 1 boîtes numériques pour la télévision. Ça va donner 2 accès à l'Internet et aux autres services. 3 8733 Mais nous croyons, pour avoir un 4 succès économique en ce qui concerne le déploiement 5 d'un tel réseau, il faut des services attrayants. 6 C'est pour cette raison que nous insistons sur 7 l'importance centrale des services numériques, comme 8 Lysline a dit. 9 8734 LA PRÉSIDENTE: Je trouve 10 intéressante votre précision, Monsieur Stursberg, mais 11 c'est parce que j'ai l'impression que, au fond, ça 12 donne l'éclairage qui amène le type de position que 13 vous avez, qui est celui de dire, l'objectif que nous 14 recherchons ultimement passe par offrir aux 15 consommateurs, par le biais de services spécialisés, 16 accès à l'autoroute de l'information et donc, ça dépend 17 beaucoup de l'objectif qu'on poursuit à ce moment-ci 18 dans l'histoire du déploiement des services de 19 télécommunications et de radiodiffusion. 20 8735 Je pense que, dépendant où se situe 21 l'objectif que vous mentionnez dans la gradation, on a 22 un regard qui est équivalent au vôtre ou un autre type 23 de regard. 24 8736 M. STRUSBERG: Aussi, un autre 25 objectif qui est central pour nous. C'est de respecter StenoTran 2044 1 la volonté de nos clients, et ce que nos clients 2 cherchent à ce moment-ci, c'est d'avoir plus de 3 contrôle, c'est d'avoir plus de choix et c'est 4 impossible à ce moment-ci d'offrir le même niveau de 5 choix à nos clients si on utilise uniquement ou si on 6 offre uniquement des services analogiques. Pour ce 7 faire, il faut offrir un service numérique. 8 8737 À ce moment-ci, je crois qu'on est 9 dans une situation concurrentielle, comme Lysline a 10 dit, avec les services des distributeurs par satellite 11 ou par micro-ondes, qui ont la possibilité d'offrir un 12 tel niveau de choix à leurs abonnés. C'est absolument 13 central pour nous aussi. Et c'est central aussi pour 14 les abonnés. 15 8738 Les abonnés ont droit au meilleur 16 niveau de choix de leurs services. Ce n'est pas 17 uniquement une question de l'autoroute. L'autoroute, 18 c'est central, c'est clair, c'est très, très important, 19 mais c'est aussi une question des clients, pour donner 20 plus de pouvoir dans les mains de nos clients. 21 8739 LA PRÉSIDENTE: Poursuivant cet 22 objectif-là, qui est certainement celui de l'ensemble 23 des requérantes je dirais et de plusieurs des 24 intervenants au cours de ce processus-là, que 25 pensez-vous des suggestions qui ont été faites de créer StenoTran 2045 1 un volet strictement en langue française et qui même -- 2 certains allaient plus loin -- seraient une priorité en 3 langue française, pour justement donner une image dans 4 les choix faits aux consommateurs qui soit plus près de 5 leur réalité et de leur identité. 6 8740 Mme PARENTEAU: Je pense qu'on n'a pas 7 de problème avec ça, un volet uniquement en langue 8 française. D'ailleurs, on peut ne pas y faire 9 référence, mais notre sondage indique que c'est mieux 10 reçu quand un volet est uniquement en langue française. 11 8741 Je pense que, ça, c'est quelque chose 12 qui ne nous cause pas de problème. 13 8742 LA PRÉSIDENTE: Pourquoi la plupart 14 des câblos ont rajouté, à ce moment-là, des services en 15 langue anglaise si tel est le cas avec la notion que 16 vous connaissez? 17 0900 18 8743 Mme PARENTEAU: Il y avait deux 19 raisons à cela. Au tout début c'était parce qu'on 20 n'avait pas suffisamment de services en langue 21 française pour former des volets uniquement en langue 22 française. Ça, c'était une raison. L'autre raison, 23 c'est qu'au Québec, il y a des marchés où on n'a pas le 24 choix, il faut ajouter des services de langue anglaise. 25 Et ça c'est une réalité de notre marché aussi. StenoTran 2046 1 8744 LA PRÉSIDENTE: Dans certains 2 territoires, il est vrai qu'il y a une présence de 3 consommateurs de langue anglaise qui ont droit à des 4 services, je le reconnais, mais dans bien d'autres 5 secteurs, ce n'est pas le cas. Et donc, il y a une 6 certaine contradiction, vous admettrez. 7 8745 Mme PARENTEAU: Il y a aussi... 8 8746 LA PRÉSIDENTE: Vous nous demandez de 9 surseoir à une décision, en tout cas, d'établir si 10 jamais on accordait des licences, un moratoire pour 11 deux ans parce qu'il n'y a pas de services en langue 12 française. Par contre vous avez, dans la plupart des 13 systèmes de câblodistribution au Québec, ajouté des 14 services de langue anglaise. Alors c'est difficile à 15 réconcilier. 16 8747 Mme PARENTEAU: Oui. Il faut dire 17 aussi qu'historiquement au Québec on a introduit des 18 services de langue anglaise au départ justement parce 19 qu'il manquait de services de langue française. Et 20 là-dessus, moi, j'aimerais mentionner le fait suivant: 21 les services de langue française exclusifs au câble, 22 ils ont été développés par les câblodistributeurs au 23 tout début parce que personne n'y croyait. Ce sont eux 24 qui ont comme introduit ces services-là pour démontrer 25 que, oui, il y avait un potentiel. StenoTran 2047 1 8748 LA PRÉSIDENTE: Vous pensez à quoi? 2 8749 Mme PARENTEAU: Je pense à TVFQ 99, je 3 pense à Télé des jeunes, je pense au Réseau des sports, 4 qui précédaient les réseaux qu'on connaît actuellement. 5 Ce sont les câblos qui ont dû développer les services 6 de langue française et montrer aux gens, oui, il y a un 7 potentiel avec les services de langue française sur le 8 câble. 9 8750 Quand il s'est agit du premier volet, 10 ceux qui croyait à un volet avec des services de langue 11 française, c'était les câblos encore une fois; les 12 fournisseurs n'y croyait pas, ils ne voulaient pas 13 faire un étage. On y croyait et on était prêts à 14 garantir un taux de pénétration de 75 pour cent, ce qui 15 s'est avéré exact; les premiers volets actuellement ont 16 un taux de pénétration de 75 pour cent. 17 8751 Là, on vous dit qu'un deuxième volet, 18 on pense que c'est risqué; on pense qu'à ce moment-ci 19 c'est risqué un deuxième volet en analogique au Québec. 20 Prenons le temps de bien ficeler notre introduction de 21 mode numérique, et, oui, on y croit, que ça va être 22 possible d'offrir des services en numérique en langue 23 française. 24 8752 LA PRÉSIDENTE: Je sais pas si vous 25 êtes ou si... vous avez dû suivre pas mal la semaine StenoTran 2048 1 passée. J'ai comme l'impression qu'il y a comme deux 2 agendas qui se rencontrent. Ici, juste avant votre 3 conclusion, vous dites, en parlant du nouveau mode de 4 distribution que sera le numérique: 5 "C'est une approche qui 6 nécessite davantage de partage 7 du risque entre les 8 distributeurs et les 9 fournisseurs de services, 10 davantage de partenariats dans 11 les stratégies de 12 commercialisation et des 13 stratégies de publicité plus 14 raffinées." 15 8753 Mais, quelque part, il me semble 16 avoir entendu tout au cours de la semaine passée les 17 requérantes... et on a été très spécifiques dans notre 18 recherche d'informations, à savoir est-ce qu'ils 19 étaient prêts à partager ce risque-là, à investir pour 20 faire en sorte d'aller rejoindre le consommateur, que 21 ce n'était pas strictement la responsabilité de la 22 distribution. Et ce que j'ai entendu -- et je pense 23 que tout le monde sera d'accord et vous aussi comme 24 téléspectatrice si vous étiez dans la salle -- je pense 25 bien que c'est assez unanime, l'écho à savoir, oui, les StenoTran 2049 1 requérantes pour la plupart sont prêtes à investir et à 2 partager les risques. 3 8754 Là, ce que je vous entends dire, 4 c'est que ce n'est pas ce risque-là que vous voulez 5 partager, c'est un autre; vous êtes rendue ailleurs. 6 8755 J'avoue que c'est assez difficile 7 pour le Conseil de voir clair sur quelles sont vos 8 intentions parce qu'on pourrait voir très bien que 9 l'offre de partage de risque que vous faites a été 10 comme entendue, parce que ça a été offert la semaine 11 passée, ça m'apparaît assez clair et je pense bien que 12 c'est ce qu'on va entendre en réplique finale 13 aujourd'hui ou demain, mais c'est comme si vous disiez: 14 C'est pas ce risque-là qu'on veut partager, c'est un 15 autre, alors que vous pourriez partir de ce risque-là 16 pour en développer un nouveau ensemble et être 17 partenaires. J'avoue que c'est assez... 18 8756 Mme PARENTEAU: Madame la Présidente, 19 là-dessus, ce que j'ajouterais, c'est que le partage... 20 il se peut que vous autorisiez des services, un volet 21 de services en mode analogique, et si vous autorisez un 22 volet en mode analogique, Vidéotron l'a exprimé, on va 23 le distribuer, on va faire notre possible pour le 24 distribuer. 25 8757 Quand on dit "partager le risque", ce StenoTran 2050 1 serait, par exemple, dans le cas... et là, j'apporte le 2 point des fameux tarifs par pénétration. Ça, à notre 3 point de vue, c'est inacceptable. On vient vous dire 4 qu'un troisième volet ou un deuxième volet, on le 5 trouve risqué et jusqu'où on est prêt à aller, c'est de 6 dire que, s'il y en a un, on va le faire, mais on n'est 7 pas d'accord avec des taux de pénétration qui vont nous 8 obliger à garantir à ces services-là des revenus qu'on 9 n'aura pas. On l'a fait dans le passé, mais on ne peut 10 plus le faire avec un deuxième volet parce qu'on pense 11 qu'il y a trop de risques. Ça, pour nous, ce serait 12 inacceptable. 13 8758 Si le volet a 40 pour cent de 14 pénétration au lieu de 60 pour cent, bien le risque 15 devrait être pris par les deux, le distributeur va 16 assumer son risque, il va avoir posé des fameux filtres 17 ou des trappes et payer en conséquence, et les 18 exploitants de services vont devoir vivre avec le 40 19 pour cent. 20 8759 C'est tout à fait impossible à gérer, 21 des tarifs selon un taux de pénétration qui, d'un mois 22 à l'autre, peuvent varier, et tout à coup le 23 distributeur se voit obligé de verser un tarif 24 différent un mois parce que le taux de pénétration a 25 chuté. Ça, ça nous apparaît inacceptable. StenoTran 2051 1 8760 Quand on parle de risques à accepter, 2 que ce soit avec le volet analogique ou en... 3 8761 LA PRÉSIDENTE: Numérique. 4 8762 Mme PARENTEAU: ... en numérique, ça 5 en présente un risque certainement. 6 8763 LA PRÉSIDENTE: Dans l'ensemble des 7 suggestions faites au cours de la semaine, dans 8 l'éventualité où le Conseil irait avec une autorisation 9 de licence, est-ce que vous avez des échos à faire? Je 10 vous entendais tantôt parler des initiatives de la 11 cablôdistribution en termes de presque les premiers... 12 bien pas presque, les premiers services spécialisés. 13 Vous avez entendu tout au cours de l'audience à ce jour 14 quelques commentaires, des principes émis sur ce qui ne 15 veut pas être une discrimination, mais veut s'assurer 16 qu'il n'y ait pas de préférence indue. 17 8764 Est-ce que vous avez des commentaires 18 à faire à cet égard-là sur des façons d'aborder la 19 question qui, selon vous, seraient sans discrimination 20 pour la câblodistribution et les autres distributeurs 21 mais à la fois respectueuses des préoccupations émises 22 par les intervenants ou les requérantes? 23 8765 M. STURSBERG: Vous savez très bien 24 la position de l'ACTC en ce qui concerne l'intégration 25 verticale et horizontale. Nous croyons que c'est très StenoTran 2052 1 important pour l'avenir de l'industrie, pas uniquement 2 l'industrie de câble, mais aussi l'industrie des médias 3 chez nous. Vous avez déjà des règlements en place qui 4 vont protéger les nouveaux services et, s'il y a un 5 problème, vous allez vous garder l'autorité de changer 6 ou de décider quoi faire s'il y a des problèmes. 7 8766 À ce moment-ci, je crois qu'on a eu 8 deux lancements importants, un lancement du côté 9 anglophone, un lancement du côté francophone, il y a un 10 an maintenant, et nous n'avons pas beaucoup de plaintes 11 devant le Conseil en ce qui concerne ces activités 12 discriminatoires. Et, comme j'ai dit, s'il y a des 13 problèmes, à ce moment-là, les gens qui ont le problème 14 peuvent faire appel au Conseil pour régler la 15 situation. Vous avez, c'est-à-dire, tous les pouvoirs 16 nécessaires de régler ces problèmes. 17 8767 LA PRÉSIDENTE: Est-ce qu'il y a 18 d'autres commentaires que vous souhaitez faire sur ce 19 que vous avez entendu de principes mis de l'avant ou 20 sur d'autres points qui vous apparaissent importants de 21 souligner à ce moment-ci, dans les préoccupations que 22 les requérantes pouvaient avoir ou que les intervenants 23 avaient quant à une hypothèse de nouveaux services, de 24 quelle nature devaient-ils être, les liens avec les 25 compagnies de distribution ou le coût maximal. StenoTran 2053 1 8768 Est-ce qu'il y a des commentaires que 2 vous souhaitez faire référant à des commentaires ou des 3 propositions qui ont été mises de l'avant et qui 4 correspondaient à des préoccupations que les gens 5 avaient? 6 8769 M. STURSBERG: Moi, j'ajouterais une 7 chose. Moi, je crois que la chose centrale ici, c'est 8 de laisser le marché décider. Moi, je crois que ce 9 n'est pas nécessaire pour le Conseil d'intervenir dans 10 les négociations entre les services et les câblos. 11 C'est très important de laisser ses questions au 12 marché. 13 8770 Comme j'ai dit, s'il y a des 14 problèmes, le Conseil a tous les pouvoirs nécessaires 15 pour régler les problèmes à la fin de la journée. Et 16 s'il y a des difficultés après les négociations, si les 17 services veulent dire "Nous ne sommes pas contents", 18 ils ont le droit de le faire et le Conseil a le pouvoir 19 de régler leurs problèmes. 20 8771 Moi, je crois que la chose centrale 21 ici, c'est de laisser le marché fonctionner en ce qui 22 concerne pas uniquement les négociations avec les 23 services, mais en ce qui concerne l'offre de ces 24 nouveaux volets, et caetera, et caetera. 25 8772 Merci. StenoTran 2054 1 8773 LA PRÉSIDENTE: Je ne peux vous 2 quitter sans dire que l'analogie que vous faites avec 3 la France, et le nombre des canaux spécialisés en 4 France est un peu tronquée, vous le savez. Il n'y a 5 pas autant de pénétration de câblodistribution en 6 France qu'il existe ici au Canada et il n'y a pas les 7 mêmes types de voisins que nous avons ici, ni au 8 Québec, ni au Canada avec les Américains. Alors, je 9 pense qu'il y a là une habitude d'écoute extrêmement 10 différente. 11 8774 Lorsqu'on a des publics québécois ici 12 qui regardent 24 heures de télévision en moyenne et que 13 la télévision est un outil de divertissement mais de 14 bien d'autres choses, je pense que d'avoir un souci et 15 d'avoir une surreprésentation n'est pas anormal, c'est 16 tout à fait en lien avec l'attachement que le public 17 québécois a développé au cours des années pour sa 18 télévision, pour ses artistes, pour la création, mais 19 pour les services aussi qu'il reçoit. 20 8775 Alors cette analogie, je ne pouvais 21 la laisser passer sans commenter. Je pense que c'est 22 tout à fait prendre deux publics qui n'ont rien à voir 23 ensemble; et pour la câblodistribution, qui est si 24 préoccupée de son consommateur, je pense que c'est 25 quelque chose que vous savez bien. StenoTran 2055 1 8776 Mme PARENTEAU: Vous comprendrez que 2 c'est pour les fins de la mise en perspective de 3 différentes populations qu'on a apporté ce point-là. 4 En fait, c'était pour dire qu'au Québec, finalement, on 5 n'est pas si mal placés que ça, mais on est tout à fait 6 d'accord que... on ne tient pas à s'arrêter là, bien au 7 contraire, on veut participer à offrir encore plus de 8 services à nos abonnés et aux Québécois. 9 8777 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. 10 Mesdames, Messieurs, merci. 11 8778 Mme LAFRANCE: Je demanderais 12 maintenant à M. Pierre-Paul Lafrenière, coordonnateur 13 national du Regroupement des arts médiatiques du 14 Canada, de présenter son intervention. 15 0915 16 INTERVENTION 17 8779 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, Messieurs. 18 8780 M. LAFRENIÈRE: Bonjour, Madame la 19 Présidente, Mesdames et Messieurs du Conseil. Mon nom 20 est Pierre-Paul Lafrenière. Il me fait plaisir de 21 m'adresser à vous à titre de coordonnateur national du 22 Regroupement des Arts médiatiques du Canada, le RAM du 23 Canada. 24 8781 Le RAM du Canada est une plate-forme 25 et un front commun pour mener des actions concertées StenoTran 2056 1 pertinentes à l'ensemble des professionnels(les) et des 2 maisons de production des arts médiatiques oeuvrant au 3 sein des communautés francophones et acadiennes, tant 4 sur le plan des politiques que de la production, de la 5 promotion, de la distribution, de la diffusion et du 6 développement de marchés. 7 8782 Avant de poursuivre je voudrais vous 8 présenter les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui: 9 à ma droite, M. Robert Charbonneau, président des 10 Productions R. Charbonneau et producteur des séries 11 "Chez-Nous" et "Histoire Max", qui nous vient d'Ottawa. 12 M. André Lavoie, que vous avez sur votre liste, n'a pas 13 pu être avec nous autres, il est terrassé par une 14 grippe, et au lit, aujourd'hui. 15 8783 À ma gauche, M. David Dandeneau, 16 directeur du Bureau de développement du Collège 17 universitaire de St-Boniface. Il est aussi membre de 18 la Corporation Manitoba Film and Sound Corporation et 19 membre de la Société des communications du Manitoba. 20 Il vient du Manitoba, de St-Boniface particulièrement. 21 8784 Nous remercions le Conseil de la 22 radiodiffusion et des télécommunications canadiennes de 23 nous donner l'occasion de faire valoir notre point de 24 vue et de défendre nos intérêts quant à la demande 25 déposée par la Société Radio-Canada et ses partenaires StenoTran 2057 1 ARTE et Bell Satellite pour la mise en ondes du Réseau 2 des Arts. 3 8785 Nous saluons cette initiative parce 4 que, comme créateurs, producteurs, spectateurs, nous 5 savons que les arts et la culture sont des moteurs de 6 notre vitalité et le souffle de notre humanité. Le RAM 7 du Canada appuie la demande de la SRC, mais nous 8 souhaitons apporter certaines conditions à l'octroi de 9 cette licence. 10 8786 La francophonie canadienne ne peut 11 être considérée uniquement comme des téléspectateurs. 12 Nous faisons partie de la culture d'ici; nous sommes 13 créateurs, producteurs de spectacles et d'oeuvres 14 littéraires, de performances, de théâtre, de danse, 15 d'oeuvres visuelles, d'oeuvres télévisuelles et de 16 cinéma. Ce que nous souhaitons lire plus clairement 17 dans ce projet, ce sont des références directes à nos 18 communautés. 19 8787 Grâce à son partenariat avec ARTE le 20 RDA se présente déjà comme un ambassadeur de la culture 21 canadienne tant auprès des Canadiens eux-mêmes 22 qu'auprès des auditoires étrangers. Les artistes et 23 les producteurs de nos communautés ont intérêt à ce que 24 soient élargis les horizons de la diffusion de leurs 25 oeuvres non seulement à l'échelle nationale mais aussi StenoTran 2058 1 à l'échelle internationale. 2 8788 Il existe dans les régions des 3 initiatives quant à l'utilisation des nouveaux médias 4 pour assurer la présence de la culture et des arts sur 5 Internet. Le RDA a tout intérêt à collaborer de près 6 et avec ouverture aux initiatives et aux projets des 7 communautés ainsi qu'avec les promoteurs et les 8 intervenants qui les soutiennent. 9 8789 Il va de soi qu'une part du budget 10 consacré à l'établissement et la programmation du RDA 11 doit l'être pour assurer le reflet de nos communautés 12 afin que nos communautés et nos producteurs soient des 13 partenaires à part entière dans cette initiative. Une 14 part du budget doit être réservée pour favoriser et 15 soutenir ce partenariat. 16 8790 L'arrivée du RDA ne dispense pas la 17 Société Radio-Canada de ses obligations envers nos 18 communautés en ce qui concerne la première chaîne ou le 19 Réseau de l'information. L'octroi d'une licence, en 20 plus, n'est pas une garantie que les communautés du 21 Canada français auront accès à RDA chez eux. 22 8791 Le RAM du Canada appuie donc cette 23 demande en y posant les conditions suivantes : 24 8792 - Dans sa décision, le CRTC doit 25 s'assurer d'inscrire dans la licence des engagements StenoTran 2059 1 réglementés qui fassent des références directes aux 2 communautés canadiennes-françaises comme 3 téléspectateurs, créateurs, producteurs et partenaires. 4 Ces engagements doivent se concrétiser dans la mise en 5 oeuvre du réseau par l'établissement de partenariats 6 avec les intervenants à l'oeuvre dans les milieux, 7 artistes, créateurs et producteurs indépendants, et par 8 l'allocation minimale de 15 pour cent du budget, toutes 9 catégories de programmation confondues, à la 10 réalisation de cet objectif. 11 8793 - Deuxièmement, le réseau doit 12 ajouter et contribuer aux initiatives et ressources 13 présentes dans les communautés plutôt que de 14 s'instituer en remplaçant. Le RAD a tout intérêt à 15 collaborer de près et avec ouverture aux initiatives et 16 aux projets des communautés ainsi qu'avec les 17 promoteurs et les intervenants qui les soutiennent. 18 8794 - Pour assurer sa distribution dans 19 nos communautés, RDA doit être inscrit dans le volet de 20 base. 21 8795 Ces conditions s'appliquent également 22 au projet du Réseau de l'Histoire et du Réseau de 23 l'Économie de la SRC, au sujet desquels nous avons 24 déposé des interventions écrites. Également, au-delà 25 des demandes des réseaux spécialisés de la SRC, que StenoTran 2060 1 nous supportons, le CRTC doit s'assurer que, dans le 2 cadre des audiences présentes, l'octroi d'une licence à 3 tout requérant qui se dit national doit être 4 conditionnel à la reconnaissance et à l'inclusion de 5 notre présence, tant comme auditoire que comme 6 créateurs et producteurs. 7 8796 Par ailleurs, voici quelques 8 recommandations stratégiques qui pourraient améliorer 9 l'accès de nos communautés aux services actuels et 10 éventuels : 11 8797 - Premièrement, le CRTC doit imposer 12 un moratoire sur l'entrée des services américains tant 13 et aussi longtemps que tous les services canadiens qui 14 ont reçu des licences ne seront pas distribués. 15 8798 - Deuxièmement, le CRTC doit se 16 pencher sur la situation problématique et chaotique de 17 la câblodistribution au Canada par des audiences sur le 18 sujet. 19 8799 Nous vous remercions de votre 20 attention et nous sommes prêts à répondre à vos 21 questions. 22 8800 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 23 monsieur. Je me tourne vers ma collègue Mme Joan 24 Pennefather, qui vous adressera quelques questions. 25 8801 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Messieurs, StenoTran 2061 1 bonjour. Merci d'être parmi nous aujourd'hui. 2 8802 Vos propos à propos du Réseau des 3 Arts, Réseaux de l'Histoire et de l'Économie, sont 4 assez clairs, alors j'ai quelques précisions à vous 5 demander. 6 8803 Vous avez fait la remarque qu'il 7 devrait y avoir plus de présence garantie pour les 8 auditoires et pour les producteurs et créateurs. En 9 termes de producteurs et créateurs, est-ce que vous 10 avez d'autres précisions à faire sur le genre 11 d'implication, le genre de partenariat que vous voulez 12 voir? Parlons du Réseau des Arts, mais je prends pour 13 acquis qu'on entend le Réseau de l'Histoire et Réseau 14 de l'Économie. Est-ce que vous avez d'autres 15 suggestions sur quelle forme ces partenariat vont 16 prendre? 17 8804 M. LAFRENIÈRE: Ce que nous amenons 18 comme recommandation c'est de faire en sorte que la 19 programmation n'émane pas strictement des ressources 20 internes du télédiffuseur, premièrement; et, 21 deuxièmement, que ce ne soit pas par une situation de 22 parachuter des ressources dans nos régions. 23 Nous avons dans nos régions une infrastructure de 24 production qui, dans certains cas, a quand même 20, 25 25 ans, d'histoire comme maisons de production et StenoTran 2062 1 producteurs. Nous avons les ressources nécessaires 2 afin d'être capables de répondre aux besoins de 3 programmation, de création de produits pour nourrir le 4 réseau. 5 8805 Dans le cas du RDA, par exemple, la 6 façon dont ça vous a été présenté lors des audiences la 7 semaine passée, déjà la SRC s'est avancée pour dire, en 8 regardant la programmation comme étant 20 pour cent 9 ARTE, 40 pour cent actualité des arts et 40 pour cent 10 productions indépendantes, que dans le cas de 11 l'actualité ils étaient prêts à dire que 20 pour cent 12 serait en région. S'ils sont prêts à considérer ça 13 comme une condition de licence, on accepterait ça très 14 bien, en autant que ce 20 pour cent là soit aussi un 15 mélange des services internes qu'ils parlent d'utiliser 16 au niveau de la couverture médiatique des arts ou de 17 l'actualité des arts, avec aussi un parrainage avec les 18 ressources en région de pigistes et de producteurs 19 indépendants, qui peuvent nourrir par des portraits, 20 des captations d'événements, ce type de choses-là. 21 8806 En ce qui concerne la production 22 indépendante on dit, bien, de ce côté-là aussi il 23 pourrait y avoir une condition pour faire en sorte 24 qu'un pourcentage soit dédié à des productions émanant 25 des régions. Aussi, lorsqu'on parle des régions, les StenoTran 2063 1 producteurs régionaux du Québec ont les mêmes problèmes 2 que nous en ce qui concerne ça parce qu'on dit que 3 c'est quelque chose que l'on vit en région, le contrôle 4 des métropoles au niveau du contenu, du financement, de 5 la production, de la distribution et de la diffusion. 6 Alors, pour les producteurs régionaux, on a besoin 7 d'avoir des conditions qui font en sorte que les 8 télédiffuseurs font usage de nos services. 9 8807 Dans le cas de RDA, ça se reflète 10 aussi au niveau des soirées, lorsqu'on parle des 11 soirées thématiques, que notre milieu, nos artistes, 12 nos oeuvres soient reflétés dans cette programmation-là 13 et que nous ayons les moyens en région pour réaliser 14 ces projets-là. 15 8808 Je ne sais pas si, l'un ou l'autre, 16 vous voulez ajouter quelque chose. 17 8809 M. DANDENEAU: Bonjour. 18 8810 Un exemple chez nous, au Manitoba, 19 est CanWest Global, qui a son siège social chez nous... 20 et là, on parle de la majorité, l'anglophonie. Depuis 21 que ses engagements ont expiré voilà cinq ans, l'année 22 passée CanWest Global ont fait 0 pour cent de 23 production locale, générale, dans l'ouest. Alors si la 24 licence n'apporte pas un engagement, puis encore plus 25 dans une situation minoritaire, ça n'arrivera pas; il StenoTran 2064 1 n'y aura pas de nos images, il n'y aura pas de notre 2 réalité qui va se refléter à l'échelle du pays. 3 8811 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Concernant 4 Radio-Canada, par contre, vous dites que vous faites 5 ces recommandations vis-à-vis le Réseau des Arts, mais 6 vous soulignez aussi l'importance que la chaîne 7 généraliste, la chaîne principale comme on dit pendant 8 les audiences, comme on l'appelle, devrait aussi avoir 9 et continuer à avoir une responsabilité dans les arts 10 mais aussi avec le genre de programmation que vous 11 décrivez. 12 8812 Est-ce que c'est le même type de 13 partenariat que vous envisagez pour la chaîne 14 généraliste et la chaîne Réseau des Arts? 15 8813 M. LAFRENIÈRE: Pour la chaîne 16 généraliste, comme ils ont bien dit eux-mêmes aussi, 17 c'est une situation où ils ne peuvent pas aller en 18 profondeur, que ce soit dans les arts, l'histoire ou 19 l'économie, autant qu'ils peuvent aller dans une chaîne 20 spécialisée. Toutefois, nous disons que ça ne veut pas 21 dire que ces sujets-là, ces dossiers-là ne doivent pas 22 être évacués de la chaîne généraliste. 23 8814 Dans le cas de la chaîne généraliste 24 on continue à négocier des partenariats. Il y a 25 définitivement dans les dernières années eu une plus StenoTran 2065 1 grande ouverture à travailler de près avec les 2 producteurs indépendants en région, et ça voulait dire 3 que nous avons eu un accès à la grille de plus en plus 4 important. 5 8815 Alors c'est pour ça que l'on dit, vu 6 le partenariat qu'on a commencé à développer avec la 7 chaîne généraliste, on ne voudrait pas voir ça 8 s'écarter vu qu'il y a de nouvelles chaînes 9 spécialistes qui pourraient se présenter. 10 8816 Vous avez soulevé aussi au niveau de 11 la diffusion, ou la distribution. Dans les audiences 12 de la semaine passée on a entendu beaucoup parler d'un 13 public québécois, de l'histoire québécoise, de 14 l'économie québécoise, la justice québécoise, et ceci, 15 de requérants qui se disent étant des requérants 16 offrant un service national. On essaie de comprendre 17 la définition de "national" dans ce cas-là. Est-ce que 18 l'on se réfère au contenu ou est-ce qu'on se réfère à 19 un service qui serait offert d'un bout à l'autre du 20 pays? 21 8817 Mais lorsqu'on parle quand même de la 22 câblodistribution on parle du problème au Québec de la 23 distribution des signaux ou de services francophones. 24 On parle d'aménager d'une façon ou d'une autre la 25 distribution de ces canaux-là au Québec. On fait StenoTran 2066 1 exception complètement de discuter de la distribution 2 de ces signaux-là dans ce qu'on appelle le marché 3 anglophone ou le Canada anglais, ce qui n'est pas tout 4 à fait correct. Ce n'est pas le Canada anglais, c'est 5 le Canada; il y a des Anglais et des Canadiens-français 6 qui demeurent là. 7 8818 Dans ces marchés-là, on n'offre pas 8 de solution, on n'offre pas de faire en sorte que ces 9 services-là soient à la portée de tous les francophones 10 du pays. Et puis pour nous, particulièrement en ce qui 11 concerne le RDA, Radio-Canada a fait en sorte d'offrir 12 ces canaux-là gratuitement pour les marchés 13 anglophones. 14 8819 Alors nous trouvons que si un service 15 est pour être offert gratuitement, ce n'est plus une 16 question de combien ça va coûter au téléspectateur, 17 c'est une question de est-ce que le câblodistributeur 18 est prête à offrir ce service-là? Il doit y avoir 19 encore une condition là qui fait en sorte que ce 20 service-là est offert au volet de base. 21 8820 M. DANDENEAU: En tant que producteur 22 indépendant hors Québec, en région, en Ontario, je dois 23 vous signaler que contrairement peut-être à ce que 24 certaines organisations peuvent croire, il y a quand 25 même une industrie avec des infrastructures assez StenoTran 2067 1 intéressantes en Acadie, au Manitoba et en Ontario. 2 Naturellement nous, on bénéficie du fait qu'on fait des 3 affaires non seulement dans le domaine de la télévision 4 mais aussi dans le domaine des besoins en vidéo 5 corporatif, autant sur le côté anglophone que 6 francophone. 7 8821 Il y a aussi le fait que quand même 8 15 pour cent de la population francophone demeure à 9 l'extérieur du Québec et qui requiert de plus en plus 10 d'avoir accès à la télévision en français. Vous savez, 11 quand on vit en région, les gens, j'écoutais ce qui se 12 disait tout à l'heure, trouvent les moyens. Donc 13 s'acheter une petite soucoupe et un petit outil qui 14 coûte beaucoup moins cher qu'un ordinateur pour capter 15 numériquement des signaux, par exemple, comme une série 16 de produits télévisuels en français, les gens se sont 17 payés ces coûts-là depuis déjà très longtemps. 18 Lorsqu'on veut éduquer nos enfants en français au 19 Manitoba on trouve les moyens puis, même si ça coûte 20 plus cher, on fait des choix. 21 8822 Donc je pense qu'en région les gens 22 sont prêts à payer pour obtenir un signal numérique en 23 français avec un choix de produits francophones mais 24 qui représente de plus en plus leur réalité à eux, qui 25 peut être différente de celle du Québec. Et nous, StenoTran 2068 1 producteurs indépendants, en région, on est prêts à 2 faire de la télévision dramatique, de la télévision 3 artistique, de la télévision documentaire en français, 4 qui concerne et qui intéresse les gens du coin de leur 5 pays. 6 8823 Moi, je me bats depuis plusieurs 7 années et j'ai réussi à convaincre, par exemple, les 8 réseaux nationaux, surtout celui de Radio-Canada à bien 9 vouloir nous laisser la chance d'offrir un produit qui 10 est différent, qui est conçu par ceux qui sont 11 producteurs ici à Montréal, par exemple. 12 8824 Donc je pense qu'il y a un optimisme 13 que ces canaux-là vont être mis en oeuvre, qu'ils vont 14 être acceptés et que pour l'instant, the best bet, 15 comme on dit, d'après moi, c'est avec Radio-Canada 16 qu'on négocie, parce qu'ils ont quand même non 17 seulement un mandat d'offrir de la télévision mais 18 aussi ils ont un mandat, je pourrais dire, plus 19 politique que les autres diffuseurs pour l'instant. 20 Ils nous l'ont démontré par leur intérêt en venant nous 21 voir et en nous offrant accès à du temps d'antenne, si 22 je peux dire ainsi. 23 8825 La grille est difficile à atteindre 24 au réseau, ils l'ont constaté depuis deux ans. Ils ont 25 implanté une personne à temps plein pour s'occuper des StenoTran 2069 1 régions et il y a beaucoup de négociations qui se 2 font... déjà présentement, aujourd'hui même, il y a des 3 négociations pour des séries dramatiques, soit sur le 4 réseau ou soit sur les chaînes spécialisées. 5 8826 Il y a beaucoup de compétition pour 6 les millions qui sont offerts par Téléfilm Canada et le 7 Fonds des câblos, et on aimerait que certains de ces 8 argents-là soient de plus en plus dépensés en région 9 pour refléter une différente réalité, vous savez. 10 8827 Il y a les infrastructures aussi 11 artistiques, il y a les comédiens, il y a les 12 techniciens. On veut bâtir une indépendance de 13 fournisseurs qui va nous permettre de non seulement 14 réaliser de la télévision, soit à temps plein ou à 15 temps partie, mais à cause du fait qu'on a fait de la 16 télévision on peut faire aussi autre chose, comme par 17 exemple les produits vidéo, qui sont nécessaires pour 18 le gouvernement fédéral comme provinciaux et autres. 19 8828 Donc moi, en tant que producteur 20 indépendant qui fait beaucoup différentes sortes de 21 produits, je pense que je vous parle au nom des autres 22 producteurs en région qui souhaitent beaucoup que ça, 23 ça se réalise. Ça va nous donner plus d'accès au temps 24 d'antenne; il est tellement limité avec juste le réseau 25 généraliste comme tel. StenoTran 2070 1 8829 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Une 2 dernière question d'une autre perspective sur le 3 concept en soi d'un réseau des arts. 4 8830 On parle, Réseau de l'Histoire et 5 Réseau des Arts, des magazines, du concept des 6 magazines; le Réseau des Arts, c'est un magazine 7 électronique qui, d'après ce qu'on en sait, est 8 vraiment un effort de faire la promotion des arts. 9 8831 Est-ce qu'il devrait y avoir une 10 balance entre la promotion des arts... et là, je parle 11 non seulement des documentaires ou des dramatiques, 12 mais présentation des arts de la scène. Est-ce qu'il 13 devrait y avoir un élément, une balance entre la 14 promotion et la présentation des arts de la scène? 15 8832 M. LAFRENIÈRE : Pour nous, dans la 16 programmation qui se présente, ça dépend de ce à quoi 17 vous faites référence au niveau magazine. Il y a 18 l'aspect magazine soi-disant électronique, qui est en 19 dehors des heures vraiment de programmation d'une 20 journée; c'est principalement la nuit et de bonne heure 21 la matin. Au niveau de présentation de spectacles ou 22 d'expositions ou encore de documentaires, de courts 23 métrages ou longs métrages dramatiques, c'est pas à ce 24 moment-là que nécessairement il y a les téléspectateurs 25 pour ça. StenoTran 2071 1 8833 Dans le reste de la journée de 2 programmation je crois qu'il y a quand même, au niveau 3 des aspects magazine actualité des arts, une balance 4 pour nous au niveau du fait qu'au-delà de la 5 télédiffusion comme telle d'oeuvres télévisuelles, ce 6 qui est important pour nos communautés, c'est la 7 distribution et la diffusion de nos produits culturels. 8 8834 Nous n'avons pas accès au réseau 9 traditionnel, voulant dire que les réseaux de 10 distribution des produits culturels francophones sont 11 principalement basés au Québec et ils ont très peu 12 d'intérêt dans les produits francophones hors Québec. 13 Et, dans le reste du Canada, les réseaux de 14 distribution sont principalement, pour la majorité, 15 anglophones et la majorité anglophone a très peu 16 d'intérêt dans la distribution des produits 17 francophones. 18 8835 Alors nous qui vivons dans le reste 19 du pays avec des créateurs qui produisent des oeuvres, 20 nous n'avons pas accès à des réseaux de distribution 21 qui permettent de faire la promotion de nos oeuvres 22 artistiques devant un public. Alors on trouve tous les 23 moyens possibles, dont par exemple sur l'Internet un 24 site qui fait la promotion du produit culturel, même un 25 site qui fait la promotion par le biais de ventes... le StenoTran 2072 1 catalogue Face à Face auquel on a fait référence de la 2 part de Radio-Canada dans leur déposition. 3 8836 Aussi, pour nous, d'avoir un 4 télédiffuseur qui peut en même temps, en partenariat 5 avec nous, faire la promotion du produit culturel, nous 6 donne toute une autre voie pour faire connaître le 7 produit émanant de nos communautés à un plus large 8 public. 9 8837 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci 10 beaucoup. Merci, messieurs. 11 8838 C'est la fin de mes questions, Madame 12 la Présidente. 13 8839 M. LAFRENIÈRE: Merci. 14 8840 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment. 15 8841 Nous allons arrêter pour 15 minutes, 16 pour prendre une pause. 17 8842 Madame la Secrétaire, je pense que 18 vous aviez une information à nous donner sur une des 19 intervenantes. 20 8843 Mme LAFRANCE: Oui, merci, Madame la 21 Présidente. 22 8844 Nous devions entendre Mme Hélène 23 Laurendeau, mais celle-ci s'étant désistée, après la 24 pause nous entendrons Vidéotron Limitée. 25 8845 LA PRÉSIDENTE: Merci. StenoTran 2073 1 --- Courte suspension à / Short recess at 0935 2 --- Reprise à / Upon resuming at 0945 3 8846 LA PRÉSIDENTE: Madame Lafrance, 4 pouvez-vous, s'il vous plaît, nous présenter la 5 prochaine intervenante. 6 8847 Mme LAFRANCE: Merci, Madame la 7 Présidente. 8 8848 Donc nous entendrons maintenant 9 Vidéotron Limitée, représentée par MM. Guy R. 10 Beauchamp, Stéphane Gendron et Édouard Trépanier. 11 J'aimerais aussi préciser que Vidéotron aura 20 minutes 12 pour présenter son intervention. 13 8849 LA PRÉSIDENTE: Et on peut préciser 14 que M. Chagnon est dans la salle. 15 INTERVENTION 16 8850 M. BEAUCHAMP: Madame la Présidente, 17 Madame la Vice-Présidente, Madame la Conseillère, 18 Messieurs les Conseillers et membres du personnel, mon 19 nom est Guy Beauchamp. Je suis vice-président exécutif 20 de Vidéotron Limitée. 21 8851 Je suis accompagné aujourd'hui, à ma 22 droite, d'Édouard Trépanier, directeur, Affaires 23 réglementaires et, à ma gauche, de Stéphane Gendron 24 directeur de la recherche commerciale. Et, comme vous 25 l'avez souligné vous-même, Madame la Présidente, StenoTran 2074 1 M. Claude Chagnon est effectivement également présent 2 dans la salle au cas où le Conseil aurait des questions 3 à poser pour le Groupe Vidéotron. 4 8852 LA PRÉSIDENTE: C'est pour les 5 téléspectateurs... 6 8853 M. BEAUCHAMP: Alors, Madame la 7 Présidente, évidemment, on n'a toujours pas de neige au 8 sol; par contre, la grippe est dans les airs. Alors 9 vous m'excuserez si j'ai l'air un peu décomposé ce 10 matin. 11 8854 LA PRÉSIDENTE: Ce n'est pas nos 12 commentaires au cours de l'audience qui ont fait ça? 13 8855 M. BEAUCHAMP: Du tout. 14 8856 Notre présentation comporte trois 15 volets. Tout d'abord, comme vous pouvez le voir au 16 tableau, ce que nous voulons faire dans l'introduction 17 c'est bien situer le rôle de Vidéotron dans cette 18 audience et également mettre de côté toute la question 19 de capacité de canaux. 20 8857 Dans la deuxième partie, nous 21 désirons partager avec vous notre analyse du marché et 22 les grands changements qui se situent dans ce marché et 23 l'impact potentiel que ça pourrait avoir sur le débat 24 de la présente audience. Et finalement, nous aimerions 25 conclure dans une troisième section avec l'amorce d'une StenoTran 2075 1 recherche d'une solution. 2 8858 Tout d'abord, au niveau du rôle, 3 Vidéotron, évidemment, n'est pas requérante à cette 4 audience-ci; Vidéotron n'est qu'une intervenante qui 5 désire contribuer de manière constructive à cette 6 audience. 7 8859 Il serait évidemment facile pour 8 nous, considérant toute la pression qui s'accumule 9 depuis une semaine, de dire que tout a bien été, tout 10 ira bien et il n'y aura aucun problème. Cependant -- 11 et c'est là le rôle aussi que nous avons à jouer -- il 12 nous incombe de bien gérer les attentes, parce qu'on 13 sait bien qu'à l'issue de cette audience il y aura des 14 licences et ces licences donneront droit à des 15 distributions et il y aura toutes sortes d'attentes au 16 niveau de la pénétration possiblement d'un deuxième 17 volet de services spécialisés en mode analogue. 18 8860 Dans ce sens, on a ce rôle parfois 19 bien ingrat, de devoir gérer les attentes surtout dans 20 un environnement comme celui-ci où, depuis une semaine, 21 ont défilé devant vous plusieurs requérantes, toutes 22 aussi enthousiastes sur leurs projets de nouveaux 23 services spécialisés les unes que les autres. 24 8861 C'est pourquoi nous jugeons utile 25 d'abord de rappeler au Conseil la contribution StenoTran 2076 1 historique de Vidéotron au niveau du rayonnement de la 2 programmation francophone dans ce marché. Tout débute 3 évidemment à la fin des années soixante avec 4 l'introduction de la télévision régionale, mieux connue 5 sous "télévision communautaire". Ça s'est poursuivi au 6 cours des années soixante-dix avec l'introduction de 7 TVSQ, la Télévision des sports du Québec, TVJQ, la 8 Télévision des jeunes du Québec, la TEQ, la Télévision 9 ethnique du Québec, TVFQ-99, tous des services 10 thématiques qui ont éventuellement été remplacés par 11 des services spécialisés de plein droit à partir de 12 1988 sauf pour la TEQ, évidemment, qui a laissé sa 13 place à CJLT. 14 8862 Nous avons aussi, juste avant le 15 lancement des premières chaînes spécialisées, contribué 16 à l'expérimentation de MusiquePlus en termes de 17 services payants; je me souviens qu'il y avait à peu 18 près quatre heures de programmation avant que 19 MusiquePlus devienne véritablement un service 20 spécialisé offert dans ce marché-ci. 21 8863 À partir de 1988, nous avons commencé 22 à déployer une série de services spécialisés: 23 MusiquePlus, MétéoMédia, Canal Famille, TV5 et ensuite 24 RDS. Ce déploiement s'est fait avec grand succès pour 25 l'ensemble de ces services-là puisque nous les avons StenoTran 2077 1 inclus à la base, ce qui leur assurait une méthode de 2 financement à partir de 100 pour cent de la clientèle. 3 8864 L'expérience s'est reproduite en 1995 4 avec Canal D et RDI, et encore une fois, en 1997, Canal 5 Vie, MusiMax, Télétoon et LCN. Évidemment, en 1997, il 6 n'était plus question d'imposer ces services à la base; 7 nous avons donc créé un premier volet étagé. 8 8865 Ce qu'il faut souligner, c'est que 9 même si ce fut un grand succès pour l'ensemble de ces 10 services spécialisés -- on compte un financement à 83 11 pour cent du marché -- on ne peut pas en dire autant 12 pour Vidéotron parce que l'an passé, lorsque nous avons 13 introduit ces services, pendant quatre longs mois 14 Vidéotron, de septembre à décembre 1997, a été 15 littéralement traînée dans la boue, a été accusée par 16 les consommateurs de leur avoir forcé la main. Même, 17 l'Office de la protection du consommateur est intervenu 18 publiquement et auprès de vous pour souligner les 19 gestes que nous avions faits pour la promotion de ces 20 services. 21 8866 Ce qui est quand même frappant, c'est 22 à quel tout ce désordre, toute cette difficulté que 23 nous avons eue à introduire ces services, personne ne 24 l'a rappelée au cours de la dernière semaine. Aucune 25 des requérantes n'a rappelé le travail important que StenoTran 2078 1 nous avons fait au péril de notre image l'an passé, et 2 pourtant beaucoup ne se sont pas gênés pour, par de 3 simples allusions ou allégations, nous dépeindre comme 4 un distributeur qui ne veut pas faire sa contribution 5 et que l'on doit pousser constamment. C'est dommage, 6 mais malheureusement c'est la situation qui s'est 7 développée. 8 8867 Nous avons prévu un peu ce style de 9 débat, et c'est pourquoi nous avions pris le soin 10 d'envoyer, le 4 décembre dernier, une lettre pour 11 assurer le Conseil ainsi que l'ensemble des requérantes 12 de notre volonté toujours présente de contribuer à 13 l'essor de ces services et de rendre disponible tout 14 l'espace analogue nécessaire advenant le cas où le 15 Conseil décidait de donner quelques licences au niveau 16 de services spécialisés francophones analogues. Alors 17 cette question, nous croyons l'avoir bien mise de côté. 18 8868 Ceci nous amène maintenant à la 19 capacité de canaux. Évidemment, les gens pourraient se 20 questionner sur les raisons pour lesquelles nous sommes 21 extrêmement confortables d'affirmer aujourd'hui que 22 nous allons avoir la capacité nécessaire pour 23 introduire ces services. 24 8869 Si on regarde aujourd'hui en 1998, 25 nous avons à la base 28 à 33 canaux dépendant des StenoTran 2079 1 réseaux, nous avons à l'étage 12 à 25 canaux dépendant 2 encore une fois des réseaux, et sur la télévision 3 payante et les services discrétionnaires, en utilisant 4 la technologie notamment de Vidéoway, nous avons 12 à 5 22 canaux. Tous ces canaux sont des canaux analogues 6 qui sont présentement utilisés. Et d'un réseau à 7 l'autre nous avons une capacité non utilisée qui peut 8 aller jusqu'à 18 canaux. Nous avons en plus 200 9 mégahertz, qui correspondent à 34 canaux, qui sont 10 prévus d'être utilisés pour le déploiement de la 11 compression vidéo numérique. 12 8870 Maintenant, à partir de 1999, 13 c'est-à-dire d'ici quelques mois, nous allons 14 introduire la compression vidéo numérique et, en 15 introduisant cette technologie, de concert avec la 16 modernisation qui se poursuit dans l'ensemble des 17 réseaux, nous sommes en tous points confiants qu'il y 18 aura la capacité analogique pour introduire ces 19 nouveaux services pour deux raisons. Tout d'abord, une 20 fois la technologie numérique implantée, ça nous 21 permettra de répondre aux besoins, aux demandes du 22 marché pour de nouveaux produits qui pourraient être 23 distribués en mode numérique au lieu d'être distribués 24 en mode analogue. De plus, ça nous donne la capacité 25 de faire migrer certains des services qui sont StenoTran 2080 1 aujourd'hui distribués en mode analogue au mode 2 numérique, libérant ainsi de l'espace nécessaire si on 3 doit le faire. 4 8871 C'est pourquoi Vidéotron est 5 parfaitement à l'aise avec son engagement, que je vous 6 répète. Nous tenons donc à vous assurer qu'il y a et 7 qu'il y aura toujours une place de choix disponible 8 pour la distribution même en mode analogique de 9 nouveaux services spécialisés francophones. L'enjeu 10 n'en est donc pas un de capacité. 11 8872 Permettez-moi maintenant de partager 12 avec vous notre analyse du marché. D'abord, nous 13 croyons que le marché a beaucoup changé. Avant, on 14 pouvait parler d'un marché monopolistique, on pouvait 15 parler du marché de Vidéotron et on pouvait, dans ce 16 contexte, contrôler, restreindre l'offre, demander à 17 Vidéotron de ne pas distribuer certains services 18 puisqu'il était le seul moyen de distribuer les 19 services dans ce marché. 20 8873 Aujourd'hui, ce marché 21 monopolistique, il est passé à l'histoire. Ce n'est 22 plus le marché de Vidéotron, c'est le marché de tous 23 les distributeurs. Et l'offre présente dans le marché 24 n'est pas que notre offre mais l'offre également 25 distribuée par les autres distributeurs. StenoTran 2081 1 8874 L'autre chose importante aussi, c'est 2 que dans le passé, avec un marché monopolistique, nous 3 pouvions financer la variété, c'est-à-dire imposer 4 certains canaux, que ce soit à la base, que ce soit 5 dans de l'étagement où il y avait un assemblage qui 6 forçait les gens à les accepter, nous pouvions financer 7 la variété au motif que c'était la seule façon pour la 8 clientèle de recevoir ces services. 9 8875 Depuis 1998, nous sommes maintenant 10 dans un marché concurrentiel où nous vivons aujourd'hui 11 une véritable explosion de l'offre. C'est certain, on 12 peut parler des produits que nous avons ajoutés ou que 13 nous nous proposons d'ajouter, mais l'autre réalité, 14 c'est qu'il y a plusieurs distributeurs aujourd'hui 15 dans le marché qui offrent accès à des services qu'on 16 n'offre même pas nous-mêmes. Alors, ça, c'est une 17 réalité; il y a une explosion de l'offre. 18 8876 L'autre chose, c'est que le 19 consommateur, on lui a donné un certain pouvoir. Il 20 peut maintenant exercer un choix. Les services ne sont 21 plus nécessairement tous assemblés à un service de base 22 ou à un étage à forte pénétration mais, dans le monde 23 numérique, le client peut gérer lui-même son propre 24 rapport qualité/prix. Alors ce travail doit être fait 25 auprès de chaque client et non plus auprès du marché. StenoTran 2082 1 8877 Un bon exemple, c'est la question de 2 Sportsnet. Beaucoup, beaucoup ont critiqué l'addition 3 de Sportsnet de Vidéotron, mais la réalité pour 4 Vidéotron était la suivante. Nous savions que 5 Sportsnet lançait au début octobre, nous savions que 6 Sportsnet était pour être disponible dans le marché, 7 était pour être offert dans le marché par d'autres 8 distributeurs. Alors l'alternative que nous avions, 9 c'était de ne pas l'offrir et de donner une raison de 10 plus à nos consommateurs de changer de distributeur ou 11 de l'offrir pour répondre aux besoins du marché, et le 12 choix que nous avons pris, c'est de répondre aux 13 besoins du marché. 14 8878 Alors on voit à quel point même nos 15 propres comportements ont changé en passant d'un marché 16 monopolistique à concurrentiel. Dans le passé, la 17 réaction Vidéotron aurait très bien pu être: C'est 18 intéressant de voir qu'il y a de la demande pour 19 Sportsnet; mettons-le de côté, on s'en servira dans 20 deux ans pour l'assembler avec d'autres produits. La 21 réalité a beaucoup changé pour nous tous. 22 8879 Cela évidemment crée de nouveaux 23 enjeux. Nous avons, à l'intérieur du marché 24 concurrentiel, deux univers aujourd'hui: un univers 25 analogique et un univers numérique. Dans l'univers StenoTran 2083 1 analogique il y a un service de base, où encore une 2 fois le financement est assuré à 100 pour cent pour 3 RDI, TV5, Canal Famille et MétéoMédia. Il y a aussi un 4 service étagé où le financement est assuré à 83 pour 5 cent pour RDS, MusiquePlus, Canal D, LCN, MusiMax, 6 Télétoon et Canal Vie, et finalement des services 7 payants. 8 8880 Aujourd'hui, cet univers analogique 9 est en régression, il n'est pas en progression. Ce qui 10 est en progression, c'est l'univers numérique. Et, 11 dans cet univers numérique, très peu de ces services 12 spécialisés francophones déjà établis ont une méthode 13 de distribution qui leur assure un bon financement. 14 8881 Regardons-le de plus près. Si on 15 commence, par exemple, avec ExpressVu, ExpressVu, eux, 16 n'offrent à la base que deux services spécialisés 17 canadiens: RDI et Newsworld. Les autres services 18 spécialisés francophones sont tous regroupés dans un 19 même volet, appelé la crème, offert entre dix autres 20 volets possibles, tous composés de services 21 anglophones, dix raisons pour le consommateur de ne pas 22 prendre le volet de produits francophones. 23 8882 Star Choice. Star Choice, lui, offre 24 l'ensemble des services spécialisés francophones 25 éclatés dans trois volets possibles: au niveau du StenoTran 2084 1 choix total bronze, au niveau du choix famille et au 2 niveau du choix actif; aucun assemblage ensemble de ces 3 services-là. 4 8883 Et le champion de tous, le 5 dernier-né, Look, qui vient de lancer à Montréal, ici 6 même, a à la base Canal D et RDI, Newsworld et puis -- 7 regardez donc ça -- Sportsnet. Sportsnet est offert à 8 la base et RDS ne l'est même pas. Ce distributeur est 9 dans le marché de Montréal. Quant aux autres services 10 francophones, ils sont tous offerts à la pièce; alors 11 neuf raisons pour ne pas tous les prendre. 12 8884 Ça, c'est la nouvelle réalité. C'est 13 ça, l'univers numérique, un univers pas très chaleureux 14 dans lequel les services francophones sont également 15 vendus, mais qui est aussi un univers en progression. 16 8885 C'est un signal pour nous, parce que 17 le danger, c'est que si on augmente trop le nombre de 18 services spécialisés francophones dans l'univers 19 analogique, deux choses vont se produire: d'abord on 20 doit reconnaître que ça causera davantage de 21 cannibalisation au niveau de l'offre francophone 22 puisqu'on sait que, pour un service francophone établi, 23 il n'y a rien de plus cannibalisant qu'un autre service 24 spécialisé francophone. Deuxièmement, ça contribue à 25 augmenter la facture; à ce moment-là, ça risque de StenoTran 2085 1 créer un incitatif additionnel pour la clientèle de 2 quitter l'univers analogique pour aller vers l'univers 3 numérique. Et lorsqu'ils vont vers l'univers 4 numérique, évidemment, le financement des canaux étagés 5 dans l'analogique en souffre. 6 8886 À la recherche d'une solution. 7 8887 Évidemment, notre premier point -- et 8 c'est le point que nous avons fait dans notre 9 mémoire -- c'est que nous encourageons toujours 10 l'émergence de tous nouveaux produits francophones en 11 mode numérique. Quant à la création de nouveaux 12 services francophones qui seraient offerts dans un 13 deuxième étage, ce que nous voulons faire, c'est 14 d'inviter toutes les parties intéressées au réalisme de 15 cette offre et quant à son potentiel de succès pour 16 deux raisons. 17 8888 Tout d'abord, on ne peut pas les 18 imposer, il est pas question pour nous d'imposer ces 19 services à la base ou à l'étage actuel. Et j'ai 20 remarqué notamment l'ouverture annoncée samedi par la 21 comparution de M. Bureau, qui reconnaissait 22 qu'effectivement ce serait de créer de graves 23 problèmes. La deuxième chose, cependant, c'est qu'on 24 ne peut pas en garantir le succès non plus. En quelque 25 part, il va falloir accepter que tous les deux, on doit StenoTran 2086 1 prendre des risques et vivre avec ces risques. On ne 2 peut donc garantir un tarif-plancher qui varie selon la 3 pénétration. 4 8889 Imaginez, pour nous, comment 5 allons-nous lancer un étage ne sachant pas à quel 6 pourcentage l'adhésion va se terminer, sans connaître 7 d'avance le coût de ces services. Comment est-il 8 possible de lancer un étage sans déterminer un prix? 9 8890 C'est pourquoi on doit se replier, 10 finalement, sur le rapport qualité/prix. La seule 11 façon pour nous d'assurer un succès avec un deuxième 12 étage, c'est de travailler très fort au niveau du 13 rapport qualité/prix. 14 8891 Il y a trois items au niveau du 15 rapport qualité-prix. Le premier, c'est qu'il y a une 16 relation directe entre le nombre de services qui seront 17 ainsi autorisés et le prix de l'étage. On sait, en 18 regardant les demandes, qu'en général, avec un taux de 19 pénétration peut-être de 60 pour cent, c'est rare que 20 les services ne seront pas des services d'à peu près 21 0,70 $ chacun. Et déjà trois fois 0,70 $, c'est 22 2,10 $. Ça monte très rapidement. 23 8892 D'ailleurs, au niveau du sondage 24 auquel certains ont fait référence, l'étude Baromètre, 25 nous estimons qu'il y a des failles importantes dans StenoTran 2087 1 cette étude et qu'en ce sens il ne faut pas s'attendre 2 à une pénétration élevée en fonction juste à cause des 3 résultats de l'étude Baromètre. 4 8893 Il y a une relation directe aussi 5 entre la valeur et la popularité. Ce qu'on veut dire, 6 c'est que si certains concepts de programmation, le 7 seul argument pour leur donner une licence c'est de 8 dire que ça serait bon pour le système d'avoir ce type 9 de programmation, que ce serait donc gentil d'avoir ce 10 type de programmation, malgré le fait que tous les 11 sondages démontrent que ce sont parmi les concepts les 12 moins populaires, nous, ce qu'on dit, c'est: 13 Attention. Si on fait ça, ça va devenir, ce 14 service-là, un poids pour l'ensemble du succès de tout 15 cet étage-là. 16 8894 Alors il faut s'en tenir aux services 17 qui auront marqué une certaine popularité auprès des 18 gens qui, ultimement, vont décider du succès de cet 19 étage. 20 8895 Finalement, il y a une relation 21 directe entre la valeur et la complémentarité. Si tout 22 ce qu'on réussit à faire, c'est de transférer l'écoute 23 d'un service spécialisé existant à l'autre, au niveau 24 du consommateur, il n'y a aucune augmentation de la 25 valeur perçue parce que le consommateur continue à StenoTran 2088 1 payer pour l'ancien service spécialisé qu'il n'écoute 2 plus. 3 8896 Alors ça conclut notre présentation. 4 Il y a certainement des questions. Nous sommes 5 disponibles pour répondre à toutes vos questions. 6 8897 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur 7 Beauchamp. 8 8898 Je demanderais à Mme la 9 Vice-Présidente, Mme Wylie, de vous adresser les 10 questions du Conseil. 11 8899 CONSEILLÈRE WYLIE: Merci, Madame la 12 Présidente. 13 8900 Bonjour, messieurs. Au niveau de 14 votre engagement, il faut donc regarder la position que 15 vous avez prise dans votre intervention écrite, la 16 lettre du 4 décembre et ce que vous nous dites ce 17 matin. 18 8901 La lettre du 4 décembre suggère que 19 vous n'aviez pas été bien compris dans votre 20 intervention écrite. Je regarde, par exemple, le 21 paragraphe 9.1 dans votre intervention écrite et -- et 22 je suppose que vous pouvez clarifier pour moi -- je 23 suppose que votre position est que vous aviez été très 24 clairs à ce moment-là aussi en disant que le Conseil 25 fasse son choix parmi les requérantes concurrentes de StenoTran 2089 1 façon à ne conserver qu'une entreprise par concept de 2 programmation pour obtenir la diversité, et caetera, 3 par la suite que le Conseil évalue les concepts qui 4 sont véritablement thématiques et de qualité suffisante 5 pour représenter un attrait, et enfin... et c'est en 6 caractère gras pour y mettre de l'emphase ou de 7 l'accent. que le Conseil attribue des licences pour 8 distribution exclusivement numérique à toutes les 9 requérantes qui restent. 10 8902 Alors est-ce que c'est justement la 11 position qui avait été mal comprise, que vous 12 entrevoyez la possibilité de services qui auraient 13 immédiatement accès et que les autres auraient des 14 permis exclusivement numériques? Et c'est parce que 15 les gens n'avaient pas compris que ce paragraphe-là 16 suggérait que vous étiez prêts, comme vous l'avez 17 répété ce matin, à distribuer certains canaux, certains 18 services que le Conseil pourrait approuver en mode 19 analogique et le reste en mode numérique. C'est bien 20 ce que vous aviez conçu départ? 21 8903 M. BEAUCHAMP: C'est effectivement 22 cela. Le premier point, c'est de dire: Bien, lorsqu'on 23 voit ce qui se passe dans le marché présentement, que 24 l'univers analogique est en régression, que l'univers 25 numérique est en progression, nous on croit important StenoTran 2090 1 de ne pas trop tarder et d'adresser la problématique, 2 de voir comment les services spécialisés francophones 3 actuels vont progresser dans ce nouvel univers là et 4 comment on peut créer d'autres services spécialisés. 5 Ce qu'on voulait faire enfin, et ce qu'on répète ce 6 matin, c'est qu'on veut toujours encourager le Conseil 7 et toutes les parties intéressées du système, à 8 travailler dans ce sens-là. 9 8904 Maintenant, on se dit ouverts, 10 d'ailleurs dans notre lettre, nous citions le 11 paragraphe 7.8 de notre intervention, que je cite: 12 "Toutefois, étant donné que des 13 sommes considérables ont été 14 dépensées jusqu'ici par les 15 requérantes et parce que 16 l'audience publique a déjà été 17 reportée une fois, nous allons 18 tenter d'offrir une avenue de 19 solution à explorer. Nous 20 n'avons naturellement pas toutes 21 les réponses, car l'ère des 22 garanties s'estompe lorsque le 23 consommateur commence à exercer 24 un choix." 25 8905 Alors, ça, c'est notre ouverture. StenoTran 2091 1 Évidemment, on préférerait le mode numérique de sorte à 2 faire en sorte que l'on puisse bâtir dans ce nouvel 3 univers une offre francophone intéressante. Mais si le 4 Conseil arrive à la détermination qu'il veut avoir des 5 services spécialisés francophones analogues distribués 6 sur un volet discrétionnaire, alors, à ce moment-là, 7 nous allons jouer le rôle que nous avons toujours joué, 8 mais dans la mesure où ne force pas ce service-là sur 9 le consommateur, soit à l'étage ou au volet actuel. 10 1015 11 8906 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, vous 12 entreverriez un deuxième volet selon que l'on choisit 13 certaines demandes selon leur capacité à rencontrer des 14 critères que vous avez proposés, et le reste numérique 15 pour une distribution plus loin dans le temps, 16 évidemment, quand le numérique sera déployé. 17 8907 À ce moment-là, avez-vous songé à la 18 largeur du volet et au prix? Est-ce que vous retenez 19 les recommandations de l'étude CROP, la vôtre, ou celle 20 de l'ACQ? Parce que nous en avons eu des différentes, 21 et je sais que les câblodistributeurs disent: 22 Évidemment, quand les études de la même maison nous 23 disent que les gens sont prêts à payer une certaine 24 somme pour un certain service, on teste à ce moment-là 25 ce service. StenoTran 2092 1 8908 Mais je ne crois pas que l'étude de 2 CROP à laquelle vous vous référez a testé un volet avec 3 certains services qui pourraient être complémentaires, 4 alléchants, et caetera. Vous avez testé, à ce 5 moment-là: Combien êtes-vous prêt à payer davantage. 6 Personne n'a dit: Pour ce thème-là, ce genre de 7 service là. Alors, il y a des lacunes assez sérieuses 8 là aussi. 9 8909 M. BEAUCHAMP: Ma compréhension, 10 c'est que plusieurs études ont été déposées, notamment 11 par les requérantes, et à part d'une seule exception 12 qui est l'étude Baromètre, toutes les autres études 13 essayaient de déterminer qu'est-ce que la clientèle 14 était prête à payer pour un seul concept de 15 programmation. C'est ça, la faiblesse de ces études 16 quand on sait que la réalité, c'est qu'ils ne seront 17 pas vendus individuellement, ils vont être vendus à 18 l'intérieur d'un volet. 19 8910 Donc les études importantes pour nous 20 afin de déterminer la grosseur de ce volet, c'est de 21 savoir quelles sont les études qui ont regardé 22 l'ensemble des services. Il n'y avait que deux études, 23 celle qui a été déposée par l'ACQ et l'ACTC de CROP et 24 celle de Baromètre. 25 8911 Sur les deux distinctions, je vais StenoTran 2093 1 laisser Stéphane compléter la réponse. 2 8912 M. GENDRON: Bonjour. 3 8913 Dans les deux études qui ont été 4 réalisées, vous aviez raison de dire que c'est encore 5 théorique parce qu'on n'a pas mis un assemblage avec 6 d'autres canaux qui pourrait être permis. Néanmoins, 7 on voit une certaine tendance, dans le cas de l'étude 8 CROP où, Mme la Présidente, vous avez mentionné un 9 plancher de 40 pour cent. Par contre on pourrait voir 10 aussi que ça pourrait être un plafond de 40 pour cent; 11 on voit que le prix varie entre 20 et 40 pour cent de 12 taux de pénétration selon les prix qui ont été testés. 13 8914 Cette étude-là démontre une très 14 forte sensibilité aux prix de nos clients. Vous allez 15 voir aussi par la même occasion, dans les questions 16 précédentes -- c'est vrai pour Baromètre et c'est vrai 17 pour SOM, le sondage de Radio-Canada -- que nos clients 18 manifestent un intérêt pour des nouveaux services, 19 manifestent un intérêt pour du nouveau contenu, mais en 20 même temps, lorsqu'on leur demande: Êtes-vous prêts à 21 payer, ils ont des réticences, ils ont des réserves. 22 8915 L'étude de Baromètre, vous voyez à la 23 page 45 de l'étude, dans les conclusions, qu'on dit que 24 72 pour cent des abonnés à l'étage seraient prêts à 25 débourser en moyenne 5,65 $ de plus par mois. StenoTran 2094 1 Par contre, quand on lit un peu plus en détail, on nous 2 dit que lorsqu'on met ça en perspective d'un prix 3 global... à la page 45 on nous mentionne: 4 "Nous estimons que 371 000 5 foyers, soit 31 pour cent des 6 câblés à l'étage, seraient 7 disposés à payer en moyenne 8 34,43 $." (Tel que lu) 9 8916 D'une certaine manière, je vois un 10 point commun entre ces deux études là où on voit qu'il 11 y a peut-être environ entre 20 et 40 pour cent ou 30 12 pour cent de gens spontanément qui semblent disposer à 13 payer quelques dollars de plus, mais c'est loin d'être 14 les 60 pour cent qui ont été mentionnés par certains 15 requérants. 16 8917 Je ne dis pas par là que ce n'est pas 17 possible, mais à la lumière des résultats qu'on a en ce 18 moment, je pense que sur ces deux points là les deux 19 études nous mentionnent qu'il y a probablement un 20 marché potentiel d'autour de 30 pour cent à des prix 21 supplémentaires qui varieraient autour de 4 $. 22 8918 Juste pour terminer là-dessus -- et 23 nos clients nous le rappellent souvent -- j'ai entendu 24 cette semaine certains commentaires qui disaient: Si 25 on rajoute quelques dollars de plus, ce n'est peut-être StenoTran 2095 1 pas énorme. Par contre, nos clients nous font le 2 raisonnement qu'on paie déjà beaucoup et ils voudraient 3 presque, pour le même prix, avoir ces nouveaux services 4 là. 5 8919 Il y a un seuil psychologique de 6 30 $, qui est la moyenne que le client paie 7 présentement pour son abonnement à l'étage. Passé ce 8 seuil-là, psychologiquement, il y a des réserves que 9 nos consommateurs, nos clients nous mentionnent. 10 8920 Ces points-là, je pense qu'ils sont 11 importants à souligner et à prendre en considération. 12 On les entend, nous, régulièrement on fait du suivi de 13 satisfaction de notre clientèle. Ils nous le 14 rappellent à tous les mois que leur sensibilité au prix 15 est très élevée. 16 8921 CONSEILLÈRE WYLIE: Ça me fait 17 penser, si mon mari me demande si je veux une nouvelle 18 voiture, je dis oui immédiatement; s'il me demande si 19 je veux en payer une partie, j'hésite un peu. C'est 20 toujours la situation. Est-ce que ça veut dire que, 21 finalement, ce n'est pas ça qui va se passer? C'est 22 une autre question encore. 23 8922 Monsieur Beauchamp, pour vraiment 24 mettre en contexte votre engagement à 9,1 dans la 25 lettre du 4 et ce matin, vous avez entrevu combien de StenoTran 2096 1 services analogiques et à quel prix... parce qu'il y a 2 des contradictions. À 7,7 de votre intervention 3 écrite, vous dites que le Conseil devrait retourner les 4 requérantes refaire leur plan d'affaires en tenant 5 compte de l'environnement concurrentiel. 6 8923 Alors il y a deux réponses ici; la 7 première c'est ce que vous avez entrevu, et la 8 deuxième, j'imagine que vous vous référez à leurs plans 9 d'affaires au niveau de la pénétration et du prix. 10 Mais qu'est-ce que vous avez entrevu comme nombre de 11 canaux analogiques à un nouveau volet? 12 8924 M. BEAUCHAMP: On parle évidemment 13 des études. Les études démontrent une chose, 14 cependant, c'est qu'il y a une sensibilité au prix, une 15 préoccupation au niveau de la facture totale de la part 16 de la clientèle. Au-delà de ça, évidemment, il 17 faudrait faire en sorte que les services soient les 18 plus attrayants possible. 19 8925 Tout ce qu'on a aussi... on a un 20 certain historique, quand même. Si on regarde le 21 premier étage, le premier étage, on l'a introduit en 22 1997; l'augmentation de la facture pour quatre nouveaux 23 services spécialisés francophones étaient de 3,99 $. 24 On a obtenu 83 pour cent de pénétration en moyenne. On 25 peut dire que c'est très bien. Cependant, si les gens StenoTran 2097 1 ne prenaient pas cet étage-là, ils perdaient le Canal 2 D, RDS et MusiquePlus. 3 8926 Donc de penser qu'on peut introduire 4 un deuxième étage pour plus que le 3,99 $ qu'on a 5 introduit avec toutes les sécurités qu'on a, à notre 6 avis, c'est extrêmement dangereux, parce que notre 7 expérience à ce jour... en fait, on a introduit un 8 deuxième étage au Québec. On a introduit un deuxième 9 étage dans l'ouest de l'Île de Montréal et on a 10 introduit un deuxième étage dans l'Outaouais québécois; 11 et ce deuxième étage, avec les quatre nouveaux services 12 spécialisés francophones, s'est fait à 1,99 $. 13 8927 Là, nous avons réussi à obtenir un 14 taux de pénétration d'autour de 70 pour cent, mais il 15 n'y avait pas que quatre services francophones, il y 16 avait aussi quatre services anglophones. 17 8928 Alors tout de suite on a déjà ces 18 deux expériences là. ce qui nous amène à dire que, si 19 on regarde le prix de ces services-là, à notre avis, le 20 maximum de nouveaux services spécialisés sur cet étage 21 devrait être de trois, parce que là, ça nous amène en 22 moyenne à un coût de 2,10 $ et, avec un bon assemblage, 23 on pense que peut-être on pourrait le vendre à 2,99 $, 24 donc c'est psychologiquement en bas du 3 $, pour un 25 ensemble de trois bons services spécialisés StenoTran 2098 1 francophones et assemblés, lorsqu'il le faut, par 2 certains produits moteurs anglophones pour aider à sa 3 pénétration. 4 8929 CONSEILLÈRE WYLIE: Monsieur 5 Beauchamp, vous misez beaucoup dans votre intervention 6 écrite et ce matin, sur cet aspect de la concurrence 7 comme si la concurrence dans la distribution du vidéo 8 est déjà là. Vous dites même que la concurrence en 9 distribution s'est d'ailleurs établie beaucoup plus 10 rapidement qu'en téléphonie, au paragraphe 7,2 de votre 11 intervention. 12 8930 Vous voulez dire sans doute la 13 téléphonie locale ici. Parce que vous auriez du mal à 14 supporter cette observation au niveau des services 15 téléphoniques interurbains. 16 8931 M. TRÉPANIER: Oui. Effectivement, 17 nous parlions de la téléphonie locale. Mais nous 18 voulions insister sur le fait que, même si on parle de 19 concurrence en distribution depuis quelques années, 20 dans les faits ça ne fait pas tellement longtemps 21 qu'elle a débuté sur le terrain et déjà on sent, dans 22 certains de nos marchés, une réaction du consommateur. 23 On parle dans l'intervention de 3,5 pour cent du marché 24 en général au Canada. 25 8932 On pense que ça fonctionne bien la StenoTran 2099 1 concurrence en distribution, on en est même convaincus. 2 8933 CONSEILLÈRE WYLIE: À votre avis, 3 Monsieur Trépanier et Monsieur Beauchamp, la 4 concurrence en distribution est telle dans les marchés 5 francophones que ça devrait être le point de référence 6 pour la réglementation de la part du Conseil. La 7 concurrence devrait être le moteur en ce moment qui 8 éclaire nos décisions. La concurrence en distribution 9 au marché francophone devrait éclairer les décisions 10 que nous prendrons dans les quelques mois qui suivent. 11 8934 M. BEAUCHAMP: Ce que nous disons, 12 c'est que la concurrence, elle est là et que la 13 concurrence a donné, par la technologie numérique, par 14 ses méthodes d'assemblage, un certain pouvoir aux 15 consommateurs. 16 8935 Le consommateur maintenant, 17 individuellement, peut décider lui-même où il trouve 18 son propre rapport qualité/prix. S'il décide de ne 19 prendre aucun service spécialisé francophone, il le 20 peut. S'il décide d'en prendre certains, il le peut. 21 8936 Ce pouvoir, le consommateur l'a 22 présentement entre les mains et il l'exerce. En 23 quelque part, certainement, oui, ça doit avoir un 24 impact sur notre réalité à nous, ainsi que la réalité 25 du Conseil. StenoTran 2100 1 8937 CONSEILLÈRE WYLIE: Il est 2 intéressant, par exemple, de voir l'intervention de 3 Cogeco, que nous allons entendre bientôt, où ils font 4 référence aux analyses du Bureau de la concurrence sur 5 ce qu'est la concurrence, et je vous assure qu'il ne 6 s'agit pas de 3,5 ou 3 pour cent du marché. Savez-vous 7 quels sont les chiffres exacts au Canada français de la 8 pénétration de la concurrence? 9 8938 M. BEAUCHAMP: Non, mais une chose 10 est certaine... parce que lorsqu'on écoute parler 11 Bell/'ExpressVu ou Star Choice ou même Look Télé qui 12 viennent de débuter, ils ne parlent qu'en bien, sont 13 très enthousiastes, ont de belles projections, sont 14 extrêmement confiants, tout ça pour indiquer qu'après 15 un an seulement ces gens-là n'ont aucune raison de 16 croire qu'ils ne sont pas implantés dans le marché. 17 8939 Je me permets de vous citer un 18 dépliant distribué par Bell/ExpressVu au monde 19 financier "The Future of Television is Clear", un 20 extrait de M. Michael Newman, President and Chief 21 Executive Officer, où il dit: 22 "From a standing start in 23 September 1997, adding 10 000 to 24 20 000 new customers every month 25 to an estimated 200 000 StenoTran 2101 1 subscribers by early 1999, we 2 predict that there will be 2 3 million DTH households in Canada 4 in the next five years. 5 Canadians are stampeding towards 6 the first real alternative to 7 cable television." 8 8940 Et il conclut que: 9 "Bell/ExpressVu and our retail 10 partners are well at position to 11 achieve the next level, even 12 faster growth and greater 13 market, share moving us ever 14 closer to our corporate mission 15 to put a dish on every home." 16 8941 Alors, en ce qui me concerne, il y a 17 une concurrence, elle est là, elle est déterminée, elle 18 a les moyens et c'est une nouvelle réalité pour nous. 19 8942 CONSEILLÈRE WYLIE: Monsieur 20 Beauchamp, laissez-moi vous rappeler que le Conseil a 21 l'habitude de lire des "prononcements" semblables. 22 Nous avons entendu, par exemple, toute l'analyse Beacon 23 (ph.). Nous avons entendu les câblos nous dire combien 24 de mille décodeurs seraient accessibles plus d'une fois 25 dans des termes aussi florissants et nous avons StenoTran 2102 1 l'habitude, ne vous inquiétez pas, de lire les 2 brochures des gens et nous, nous devons réglementer 3 selon les faits. Et, s'il n'y a pas tellement plus de 4 3 pour cent de pénétration à la câblodistribution en ce 5 moment, il faudrait me donner d'autres arguments pour 6 nous dire que ça devrait être le moteur qui suit nos 7 décisions. 8 8943 Ceci m'amène à relever cette fameuse 9 question Sportsnet. Vous nous dites ce matin que la 10 décision aurait justement été prise pour répondre à la 11 concurrence offerte par SRD. 12 8944 Mes collègues connaissent mieux que 13 moi les régions spécifiques du Québec, mais est-ce que 14 vous pouvez clarifier pour moi si Sportsnet et Space, 15 surtout Sportsnet, ont été ajoutés seulement dans des 16 marchés où il y a une proportion assez significative de 17 foyers anglophones ou, si je faisais une analyse plus 18 poussée avec l'aide, justement, de mes collègues ou du 19 personnel qui s'y connaissent davantage, je 20 retrouverais Sportsnet dans des marchés qui sont 21 presque totalement francophones? 22 8945 M. BEAUCHAMP: La réalité, c'est que 23 Sportsnet a été ajoutée à peu près partout, dans tous 24 les marchés, parce qu'on sait une chose, c'est que le 25 sport est un de ces concepts de programmation où la StenoTran 2103 1 langue constitue beaucoup moins une barrière. Ce que 2 beaucoup de clients francophones, par ailleurs, nous 3 disaient, c'est qu'ils voulaient pouvoir accéder à plus 4 de choix au niveau des parties de hockey, notamment. 5 On sait que Sportsnet offre plus de parties des 6 Sénateurs d'Ottawa. 7 8946 Alors pour une personne même 8 francophone, un amateur de hockey, suivre une partie 9 des Sénateurs d'Ottawa qui n'est pas disponible 10 ailleurs sur d'autres services spécialisés, même si 11 c'est en anglais, ce n'est pas la fin du monde parce 12 qu'il est un amateur de hockey et on sait qu'au niveau 13 du sport la langue a moins d'importance. 14 8947 D'ailleurs, c'est la raison 15 principale qui a milité en faveur de l'octroi d'une 16 licence à RDS en 1988, c'était justement pour éviter 17 l'effritement possible de l'auditoire francophone vers 18 des services spécialisés anglophones si on n'avait pas 19 un canal de sports de qualité en français. 20 8948 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais n'est-ce pas 21 exactement ce qui va se passer maintenant si la langue 22 n'est pas un critère? On entend tout le temps des 23 statistiques qui démontrent que les francophones, les 24 Québécois, regardent la télévision en français, et là, 25 vous nous dites que la langue n'a pas d'importance et StenoTran 2104 1 vous n'avez aucune inquiétude d'effriter RDS. Je situe 2 ma question dans votre intervention. 3 8949 M. BEAUCHAMP: Non. Notre point 4 c'est qu'effectivement, ça peut effriter RDS, mais on 5 peut l'effriter en le mettant dans l'univers 6 analogique, où RDS est financée à 83 pour cent par la 7 clientèle, ou on dit aux clients: Très bien, on ne 8 distribue pas Sportsnet. Alors, les clients sont 9 encouragés à passer à l'univers numérique. 10 8950 À chaque fois qu'on n'a pas un 11 produit, le client, ce qu'il nous dit, c'est: Écoutez, 12 je n'ai pas accès à ce produit-là. Voici une autre 13 raison pour moi de vous abandonner puis d'aller dans 14 l'univers numérique et, à chaque fois qu'un client fait 15 ça, il cesse de financer à 100 pour cent RDI, TV5, 16 Canal Famille, MétéoMédia, à 83 pour cent RDS, 17 MusiquePlus, Canal D, LCN, MusiMax, Télétoon et Canal 18 Vie. 19 8951 Alors l'impact sur les services 20 francophones, même existants, est quand même là, est 21 quand même une possibilité si on n'adresse pas cette 22 demande-là dans le marché à l'intérieur de l'univers 23 analogue. Sinon, tout ce qu'on va dire aux clients, 24 c'est: Écoutez, à chaque fois que vous voulez avoir 25 accès à un nouveau service en anglais, laissez faire StenoTran 2105 1 l'univers analogique, passez au numérique parce que 2 vous n'en aurez plus dans l'analogique. 3 8952 CONSEILLÈRE WYLIE: Avez-vous tenté 4 d'établir quelle part du marché vous perdriez aux 5 services satellites si vous ne distribuiez pas 6 Sportsnet? 7 8953 M. BEAUCHAMP: C'est difficile à 8 prévoir, comme toutes les études. Mais ce n'est pas 9 acceptable. Ce n'était pas acceptable pour nous de 10 dire: On va priver notre clientèle d'un service qu'ils 11 demandent. Pourquoi? On a la capacité pour le 12 distribuer. 13 8954 CONSEILLÈRE WYLIE: Ah! Si vous avez 14 la capacité. 15 8955 Maintenant, vous insistez dans votre 16 intervention que le Conseil ne devrait pas donner plus 17 d'un permis dans un format quelconque. Donc, si à 18 votre avis la langue n'est pas significative, vous avez 19 maintenant deux services de sports qui sont en 20 concurrence. 21 8956 M. BEAUCHAMP: Oui, mais en fait, 22 vous avez donné des licences à trois, RDS, TSN et 23 Sportsnet; ce sont tous des services canadiens qui ont 24 des licences. Ils existent, on les distribue, ils sont 25 en concurrence entre eux, oui. Mais on les distribue StenoTran 2106 1 parce qu'ils existent et parce qu'ils sont demandés. 2 8957 CONSEILLÈRE WYLIE: Ce que je vous 3 entends dire vraiment, c'est que le Conseil devrait 4 stationner tout dans le parking de la présidente et 5 gérer ou réglementer là où il semble nécessaire quand 6 il y a seulement 3 pour cent de la population qui 7 obtiennent leurs services de vidéo par d'autres parties 8 que vous, tout stationner là et, chaque fois qu'il y a 9 le moindre indice de concurrence possible, il faut que 10 vous ayez la possibilité à tout prix de faire la même 11 chose, les câblodistributeurs, au Canada français, sans 12 prendre autre chose en considération, justement parce 13 qu'il y a une possibilité de concurrence. 14 8958 M. BEAUCHAMP: Non. Une chose est 15 claire pour nous: l'univers numérique, aujourd'hui il 16 y a Bell/ExpressVu, il y a Star Choice, il y a Look, 17 mais nous aussi on sera là dans l'univers numérique; on 18 l'annonce, on aura le terminal numérique. 19 8959 Alors, qu'est-ce qu'on veut? Est-ce 20 qu'on veut donner davantage d'incitatifs à la clientèle 21 d'abandonner l'univers analogique pour aller dans le 22 numérique où on sait qu'ils ont beaucoup de pouvoir au 23 niveau de la gestion de leur offre? Si c'est ça que 24 l'on veut, à ce moment-là on n'a qu'à continuer à 25 augmenter la facture et le nombre de services StenoTran 2107 1 obligatoires dans l'analogique. C'est ça le danger; 2 c'est le danger qu'on souligne. C'est tout ce qu'on 3 dit. 4 8960 On ne dit pas que vous devriez 5 adopter une réglementation spécifique à cause de 6 l'arrivée du numérique, ce n'est pas ce qu'on vous 7 propose. Ce qu'on dit tout simplement, c'est que la 8 réalité, c'est ça. La réalité, plus on va augmenter la 9 facture dans l'univers analogue, plus on va imposer des 10 services là, plus on va donner un incitatif à la 11 clientèle de sortir de cet univers-là pour aller au 12 numérique, qui existe aujourd'hui. 13 8961 CONSEILLÈRE WYLIE: Space? 14 8962 M. BEAUCHAMP: Space a été ajouté 15 dans l'ouest de l'île. 16 8963 CONSEILLÈRE WYLIE: Seulement dans 17 l'ouest. 18 8964 M. BEAUCHAMP: Et dans l'Outaouais 19 aussi. Dans l'ouest de l'île, 50 pour cent de la 20 clientèle est anglophone. Dans le cas de l'Outaouais, 21 80 pour cent à peu près de la clientèle francophone est 22 bilingue. Et -- d'ailleurs, c'est démontré par nos 23 propres statistiques de télévision payante -- dans le 24 cas de l'ouest de l'Île de Montréal, la pénétration de 25 The Movie Network est plus élevée que celle de Super StenoTran 2108 1 Écran et, dans le cas de l'Outaouais québécois, ils 2 sont à peu près nez à nez. 3 8965 Alors on voit là que le consommateur, 4 lorsqu'il a le choix entre un poste de films en 5 français ou en anglais, dans ces deux marchés là, il y 6 a une proportion quand même importante de cette 7 clientèle qui prend un service en anglais. 8 8966 CONSEILLÈRE WYLIE: Si nous acceptons 9 votre proposition que vous vous devez, pour faire face 10 à la concurrence, de suivre ce que font exactement les 11 services satellites, et donc d'ajouter Sportsnet parce 12 qu'eux peuvent l'offrir aux Québécois, où vous 13 situez-vous face à la proposition que vous avez sans 14 doute entendue de plusieurs requérantes, et en 15 particulier d'Astral dans son intervention, sur le 16 besoin pour l'agence de réglementation d'établir une 17 priorité pour les services francophones au Québec pour 18 qu'il n'y ait pas seulement ce moteur concurrence que 19 vous trouvez si important pour diriger vos décisions ou 20 sous-tendre vos décisions? 21 8967 Quel est votre commentaire sur la 22 recommandation que le Conseil établisse une priorité au 23 Québec où les services francophones auraient priorité 24 sur les services anglophones canadiens et ensuite les 25 services étrangers? StenoTran 2109 1 8968 M. BEAUCHAMP: J'aurais plutôt 2 tendance à être en accord avec M. Bureau en disant que 3 tout d'abord ce n'est pas l'objet de cette audience, 4 donc il faudrait entamer un autre processus au niveau 5 de la révision de la réglementation. Alors dans le 6 temps c'était son souci. Si c'est ça l'objectif, ça 7 prendra trop de temps. 8 8969 Maintenant nous, ce qu'on tient à 9 rappeler, c'est que la question de priorité aux 10 services francophones, ce n'est pas nécessaire de la 11 traiter d'une manière réglementaire parce que, d'une 12 part, on l'a toujours accordée et, d'autre part, on 13 dit, et on l'a répété, il y aura tout l'espace de 14 canaux nécessaires pour les distribuer. 15 8970 Alors dans la mesure où on dit ça, 16 pourquoi est-ce qu'il est nécessaire d'avoir un 17 règlement qui dit qu'eux doivent passer avant les 18 autres? Dans la mesure où on s'engage à rendre ces 19 canaux-là disponibles, il n'y a pas de nécessité de 20 développer un tel type de réglementation. 21 8971 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, à votre 22 avis, en autant qu'ils aient accès, vous ne retenez pas 23 les propositions qui viseraient à assurer plus que 24 l'accès aux services francophones mais un certain 25 privilège au niveau du positionnement, que le volet ne StenoTran 2110 1 soit que francophone, qu'on aille plus loin que 2 simplement l'accès. 3 8972 M. BEAUCHAMP: Je ne suis pas 4 d'accord, tout d'abord, que le volet ne soit pas que 5 francophone. Pourquoi le volet ne serait pas que 6 francophone? 7 8973 Nous, lorsqu'on a déterminé le volet 8 où on a introduit les quatre derniers services 9 spécialisés francophones, les services anglophones 10 qu'on a mis dans ce volet-là, ce n'est pas vrai de dire 11 que ça n'a pas du tout aidé à la pénétration. 12 Lorsqu'on les a identifiés, ces produits-là, on s'est 13 assis avec ces requérantes-là, on s'est assis avec les 14 services spécialisés qui étaient dans ce volet-là et on 15 leur a dit quels étaient nos plans, on leur a dit: 16 Écoutez, regardez, on a fait des études, on pense qu'en 17 mettant tel et tel produit, ça va aider à la 18 pénétration. 19 8974 Ils ne nous ont jamais dit: C'est 20 épouvantable, vous nous assemblez avec des services qui 21 sont un poids mort pour nous. Ils ne nous ont jamais 22 dit ça. 23 8975 En quelque part, le client, quand il 24 a le choix à exercer, quand c'est 3,99 $ pour quatre 25 canaux, mais quand on peut dire: Non, ce n'est pas StenoTran 2111 1 juste pour quatre, c'est plus que ça, c'est pour 11 2 canaux, c'est vrai que ça en inclut certains en anglais 3 mais quand même... je pense que les gens l'écoutent, 4 FOX. Je ne pense pas qu'il y ait juste les anglophones 5 qui écoutent FOX, je ne pense pas qu'il y ait juste les 6 anglophones qui écoutent RDS ou The Learning Channel. 7 8976 CONSEILLÈRE WYLIE: Quelle allure 8 aurait donc votre deuxième volet puisque vous suggérez 9 que le Conseil n'accorde que trois permis en mode 10 analogique? Qu'est-ce que vous entrevoyez comme 11 deuxième volet? 12 1045 13 8977 M. BEAUCHAMP: Bien, tout d'abord, il 14 va falloir savoir ce sont lesquels, parce que nous 15 allons vouloir assembler avec ces trois services-là des 16 services qui seraient peut-être complémentaires, qui 17 viendraient aider à la pénétration de l'étage. 18 8978 On ne veut pas assembler d'autres 19 produits anglais avec ces trois services français parce 20 qu'on a un objectif de promouvoir d'autres services 21 anglais. Ce n'est pas ça le point. Le point, c'est 22 qu'on va vouloir mettre des services anglais qui vont 23 aider à la pénétration de cet étage-là. 24 8979 CONSEILLÈRE WYLIE: Des services que 25 vous ne distribuez pas en ce moment. Vous n'entrevoyez StenoTran 2112 1 pas ici un réaménagement de ce que vous pouvez 2 distribuer en ce moment dans un deuxième volet, avec 3 les permis que le Conseil approuverait? 4 8980 M. BEAUCHAMP: Non. Là-dessus, je 5 suis en parfait accord encore une fois avec M. Bureau, 6 qui s'est présenté samedi matin, lorsqu'il a dit 7 qu'effectivement, si on se met à commencer à enlever 8 des choses dans les étages ou dans les services de base 9 actuels, ça va juste antagoniser la clientèle, ça va 10 nous faire de la mauvaise publicité et tout va mal 11 aller. 12 8981 Alors je suis d'accord avec lui; 13 c'est une très bonne lecture. On le sait très bien, 14 les gens n'aiment pas ça lorsqu'on leur impose des 15 changements. 16 8982 Je pense que le meilleur exemple, 17 c'est que lorsqu'on a mis RDS, MusiquePlus et Canal D à 18 la base, les gens ont protesté; lorsqu'on les a enlevés 19 de la base pour les mettre à l'étage, ils ont protesté 20 encore. Ils n'aiment pas se faire imposer des 21 changements. Alors ne touchons pas à ce qu'ils ont et, 22 si on veut éviter que ça dérape au niveau de 23 l'introduction du deuxième étage, permettons aux 24 clients de préserver le statu quo. 25 8983 CONSEILLÈRE WYLIE: Au niveau de StenoTran 2113 1 Sportsnet, ce n'est pas le statu quo. On voit 2 maintenant qu'on ne charge pas pour ce service-là, mais 3 il reste quand même que, et dans le cas de Sportsnet et 4 dans le cas de Space, vous l'achetez sans doute en gros 5 et, tôt ou tard, vous allez passer la facture aux 6 abonnés. Et ce n'est plus le statu quo. 7 8984 M. BEAUCHAMP: Dans le cas de Space 8 et Sportsnet, le client, lorsqu'on lui ajoute quelque 9 chose et que c'est gratuit, ça, il ne s'en plaint 10 jamais. 11 8985 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, mais ma 12 question est: Est-ce que ça restera gratuit? Ceci me 13 semble peu possible, à moins qu'on vous le donne. 14 8986 M. BEAUCHAMP: Il y a des services 15 spécialisés francophones qui se sont présentés devant 16 vous cette semaine en suggérant qu'ils devraient être 17 payés ici et offerts gratuitement à l'extérieur du 18 Québec. 19 8987 C'est sûr que lorsqu'on s'assoit avec 20 les services spécialisés anglophones, nouveaux, 21 désireux d'entrer dans le nouveau marché, disons que 22 les négociations vont assez bien. Ils sont très 23 ouverts à des modèles intéressants pour eux et pour 24 nous. Ils savent qu'on n'a pas de marge de manoeuvre 25 parce que c'était très clair avec eux qu'il n'était pas StenoTran 2114 1 question de refiler la facture à la clientèle. Alors, 2 nous avons négocié dans ce contexte-là. 3 8988 Maintenant, quelle est l'entente 4 précise? Évidemment, je ne peux pas la dévoiler parce 5 qu'il faudrait que j'aie la permission de Sportsnet et 6 Space de vous dévoiler les termes de cette entente-là. 7 Mais c'est certain que si c'était des services 8 dispendieux, on n'aurait pas pu se permettre de les 9 offrir gratuitement à notre clientèle. 10 8989 CONSEILLÈRE WYLIE: Et je ne crois 11 pas que la comparaison entre l'achat par un 12 câblodistributeur d'un service anglophone spécialisé au 13 Québec, quand on considère la grandeur des marchés, est 14 comparable à l'inverse. 15 8990 Maintenant, au niveau des tarifs, 16 non, parce que vous nous dites que l'idée d'assurer le 17 tarif est hors question, mais à part ça vous semblez 18 être assez en accord avec M. Bureau ce matin. Et, 19 comme on dit en anglais, since we are on a roll, je 20 vais vous poser la question suivante: 21 8991 Où en êtes-vous avez la suggestion de 22 M. Bureau que l'intégration verticale entre les 23 câblodistributeurs et les services de programmation 24 devraient être contrôlés par le Conseil, soit par des 25 exigences réglementaires particulières ou, sinon, en StenoTran 2115 1 refusant d'accepter ce croisement de propriété dans le 2 contexte du moment? 3 8992 M. BEAUCHAMP: Je n'ai pas pris de 4 notes mais je l'ai écouté à la télévision samedi matin, 5 et ce que j'ai compris, c'est qu'il n'était maintenant 6 plus en désaccord, s'il y a un service qui a un lien de 7 parenté avec un distributeur, que ce service puisse 8 exister en autant qu'il n'y ait pas de préférence 9 indue. C'est bien ce que j'ai compris. 10 8993 Alors dans ce sens-là, évidemment, 11 nous ne donnerons pas de préférence indue à ces 12 services-là, comme on ne l'a jamais fait d'ailleurs 13 dans le passé. Et si, pour vous, on doit renouer cet 14 engagement, je n'ai aucune difficulté. On ne donnera 15 pas une préférence indue à un autre service parce qu'il 16 y a un lien de parenté indirect. Notre responsabilité 17 est d'abord et avant tout auprès de la clientèle. 18 8994 CONSEILLÈRE WYLIE: Il est évident 19 que vous n'avez pas pris de notes, parce que M. Bureau 20 et plusieurs autres requérantes ont suggéré d'abord que 21 le Conseil ne devrait pas permettre plus de propriétés 22 croisées qu'il n'existe déjà entre les 23 câblodistributeurs qui ont, selon vous, 97 pour cent du 24 marché des abonnés, s'il y a 3 pour cent qui n'est pas 25 le vôtre, et les services de programmation qu'il doit StenoTran 2116 1 distribuer dans un contexte où la commercialisation, 2 l'accès, la capacité sont encore assez complexes. Ce 3 n'est seulement que quand le Conseil sévit et insiste 4 sur certaines propositions, qu'il a dans son texte lu, 5 que vous pourriez facilement obtenir, qu'il serait prêt 6 à ce moment-là à accepter le risque que plusieurs 7 parties entrevoient à donner des permis à des 8 compagnies qui sont apparentées aux compagnies de 9 câblodistribution. 10 8995 Donc, au premier abord, lui, si je le 11 comprends bien -- le texte écrit est facile à avoir -- 12 à la page 12 il élabore quels sont les critères qui 13 seraient nécessaires pour que le Conseil puisse se 14 permettre de donner des permis lorsqu'il y a 15 intégration verticale. Je ne crois que les engagements 16 oraux des compagnies de câblodistribution lui 17 semblaient suffisantes. 18 8996 M. BEAUCHAMP: Pouvez-vous me répéter 19 c'est quoi, les quatre conditions? 20 8997 CONSEILLÈRE WYLIE: Il y en a que 21 vous avez déjà rejetées. Donc, il y aurait un accès 22 immédiat à la distribution, respecter intégralement les 23 tarifs de gros, accorder un accès et un positionnement 24 privilégiés aux services de langue française dans le 25 marché francophone et n'accorder aucun traitement StenoTran 2117 1 préférentiel. Nous avons déjà un règlement qui prohibe 2 le traitement préférentiel qui serait ex post facto, 3 après le fait. M. Bureau, je crois, allait plus loin. 4 8998 M. BEAUCHAMP: Quant à respecter le 5 tarif de gros, je vois difficilement le rapport entre 6 respecter le tarif de gros et la propriété croisée. 7 8999 CONSEILLÈRE WYLIE: Non, mais si on 8 parle d'avantage indu, Monsieur Beauchamp, vous voyez 9 comme moi que la possibilité est là que si le tarif de 10 gros n'est pas réglementé, il peut y avoir la 11 possibilité de traitement préférentiel entre le 12 câblodistributeur et les services auxquels il est 13 apparenté. 14 9000 M. BEAUCHAMP: En disant, par 15 exemple, qu'on pourrait payer plus le service affilié 16 que l'autre? Ce ne sont pas les mêmes produits, ils 17 n'ont pas les mêmes tarifs. Ils n'ont pas les mêmes 18 plans d'affaires. On n'a pas fait le processus de 19 négociation. 20 9001 Moi, pour optimiser l'étage et éviter 21 que j'aie le moins de filtres ou de trappes à 22 installer, je dois regarder très attentivement au 23 niveau du coût et du prix à charger. Alors mon 24 incitatif c'est de négocier ça le plus bas possible, 25 essayer d'avoir chez eux une certaine ouverture à une StenoTran 2118 1 période de prévisionnement la plus longue possible. 2 9002 On a vu, lorsque le Conseil a 3 interrogé quelques requérantes, justement, sur 4 l'ouverture à une période de prévisionnement, que 5 certains ont dit tout bonnement: Écoutez, oui, c'est 6 vrai, on ne l'a pas dans le plan d'affaires, mais on ne 7 peut pas tout mettre sur la table parce qu'il faut se 8 garder des choses à négocier. Alors tout le monde a 9 fait des plans d'affaires avec des choses à négocier 10 dedans. Donc, il faut laisser au processus de 11 négociation le temps de s'enclencher. 12 9003 Maintenant, si le processus de 13 négociation amène à une impasse où le service 14 spécialisé, trouve qu'il est injustement traité et que 15 le tarif qu'on lui propose, il est incapable de 16 l'accepter, ça va remonter au Conseil immédiatement. 17 Mais je vous ferai remarquer que ça ne s'est jamais 18 produit dans le passé, et Dieu sait qu'on a négocié 19 plusieurs ententes. Les 11 services spécialisés, on 20 s'est toujours entendus avec eux. 21 9004 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous ne mettez 22 donc aucune foi dans les préoccupations des requérantes 23 et leur recommandation qu'une meilleure coopération 24 s'établirait au départ si certaines épines, comme on a 25 mentionné, étaient retirées pour que les négociations StenoTran 2119 1 passent plus rapidement à la coopération, qu'il y ait 2 une apparence de coopération entre les deux parties de 3 l'industrie... 4 9005 M. BEAUCHAMP: Oui, j'ai entendu 5 certaines requérantes dire ça. Il y a une expression 6 en anglais, c'est "self-serving." Évidemment, on veut 7 troquer des épines pour une armure. Ce que l'on veut, 8 c'est pouvoir avoir un service spécialisé qui s'assied 9 devant moi et qui dit: Voilà mon plan d'affaires, 10 voici les tarifs, voici la pénétration, tu me livres ça 11 et ça finit là. Il ne reste plus rien à négocier. 12 9006 Pour moi, ce ne sont pas des épines. 13 On négocie ou on ne négocie pas. On négocie avec un 14 objectif commun, qui est d'assurer une pénétration la 15 plus élevée possible, très bien. On le poursuit cet 16 objectif-là. 17 9007 Je répète encore une fois que dans le 18 passé, on a toujours négocié comme ça, on est toujours 19 arrivés avec des ententes. Et il n'y a pas eu de 20 préférence indue pour qui que ce soit, il n'y a 21 personne qui s'est plaint. J'aimerais savoir s'il y a 22 des requérantes aujourd'hui qui peuvent dire qu'on a 23 négocié des ententes qui ne sont pas justes et 24 équitables. On s'est donné la main, on les respecte. 25 Pour moi, le processus est bien suivi. StenoTran 2120 1 9008 CONSEILLÈRE WYLIE: Dans cet esprit 2 de coopération que le Conseil désire et que les parties 3 requérantes... comme Mme la Présidente relevait ce 4 matin, les parties requérantes se sont dites prêtes à 5 coopérer au niveau de la commercialisation le plus 6 possible. On leur a tous posé des questions à ce 7 niveau-là ou au niveau des sommes et des efforts qu'ils 8 devraient faire. 9 9009 Je me demande, Monsieur Beauchamp, 10 pour vraiment cerner les préoccupations du Conseil, 11 est-ce déraisonnable, par exemple, qu'une partie 12 suggère que la marge de temps ou le décalage entre 13 l'avis à certains services pendant cette audience 14 qu'ils allaient changer de volet, de positionnement et 15 de redevance, et ce, deux jours après l'avis, que... 16 comme on dit en anglais, there is no way que ça se 17 passerait comme ça si le câblodistributeur avait 80 18 pour cent, 65 pour cent, 40 pour cent de la propriété 19 du service en question, que Mme Legris leur enverrait 20 la même lettre avec le même décalage. 21 9010 M. BEAUCHAMP: Bien, oui. 22 9011 CONSEILLÈRE WYLIE: Ça éclaire un peu 23 la préoccupation. Quand on dit, non, non, pas 24 d'avantage indu, si on essaie de mettre un peu une 25 lampe de poche sur un aspect qui nous a été relevé StenoTran 2121 1 pendant l'audience, est-ce que ça n'illustre pas 2 l'apparence ou le problème de manque de transparence? 3 9012 M. BEAUCHAMP: Madame la 4 Vice-Présidente, on va en parler de la transparence. 5 9013 Ça, c'est le cas de MusiquePlus. Je 6 pense que c'est, effectivement, le cas auquel vous 7 référez? 8 9014 CONSEILLÈRE WYLIE: C'est un exemple 9 qui nous a été apporté... qui n'a pas été apporté dans 10 ce contexte-là, qui a été apporté dans le contexte de 11 l'avis. Mais moi, je vous pose la question: Quand on 12 parle généralement d'influence indue, a priori et après 13 le fait, et la difficulté pour le Conseil dans 14 certaines circonstances de déterminer si l'attitude de 15 méfiance des requérantes est justifiée... alors moi, je 16 regarde par exemple, cet aspect-là qui est très 17 particulier. Ce n'est pas le contexte dans lequel il 18 nous a été présenté, il nous a été présenté plutôt dans 19 le manque d'avis, qui semble avoir été corrigé, qui est 20 requis par la réglementation, mais ça soulève une 21 question très, très spécifique. 22 9015 M. BEAUCHAMP: Oui. 23 9016 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce que vous 24 verriez un employé de Vidéotron envoyer ce genre d'avis 25 là aussi facilement à un service qui est la propriété StenoTran 2122 1 de la compagnie câblodistributeur? J'essaie tout 2 simplement de vous donner une illustration. 3 9017 M. BEAUCHAMP: Oui. Vous ne 4 l'accepteriez pas parce que si on avait envoyé une 5 lettre comme celle-là à LCN au lieu de MusiquePlus, on 6 aurait donné à LCN un avantage indu. En fait, 7 MusiquePlus, on leur a envoyé une lettre pour leur 8 suggérer de passer de l'étage où il y avait 83 pour 9 cent des gens qui payaient pour à la base, à 100 pour 10 cent. On n'a pas pris MusiquePlus pour l'envoyer en 11 orbite au canal 78. On lui a donné un avantage. Il y 12 a 100 pour cent des gens qui maintenant le reçoivent. 13 9018 CONSEILLÈRE WYLIE: Monsieur 14 Beauchamp, je parle de décalage, d'avis simplement. 15 9019 M. BEAUCHAMP: Au niveau du temps. 16 9020 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce que c'est 17 une façon commerciale raisonnable au niveau de la 18 coopération? Je ne veux pas faire une histoire avec ce 19 que Radiomutuel a relevé, je veux simplement essayer 20 d'illustrer quelles sont les inquiétudes des gens et ça 21 en est une petite. 22 9021 M. BEAUCHAMP: Oui, mais j'essaie 23 juste de vous démontrer qu'en fait on a pris une 24 situation puis, à mon avis, on l'a mise hors de 25 proportion. StenoTran 2123 1 9022 Dans le cas de MusiquePlus, j'ai 2 écrit le 23 octobre 1998 à M. Arpin, et on lui a 3 signifié qu'on était pour faire l'introduction de 4 Sportsnet. Par après, j'ai revu M. Arpin, j'ai revu 5 M. Beauchamp pendant deux jours de temps au Congrès de 6 l'ACQ en novembre. Je l'ai revu au début des audiences 7 ici le 7 où je l'ai salué pour leur souhaiter bonne 8 chance pour leur présentation. 9 9023 Dans aucun cas est-ce qu'ils m'ont 10 dit, on a reçu votre lettre, puis on n'est pas 11 d'accord. Ils n'ont jamais soulevé cette question-là. 12 S'ils s'étaient donné la peine de m'appeler et dire: 13 Écoutez, on a un problème avec ça; est-ce qu'on peut en 14 parler, on en aurait parlé. C'est pour ça que ça 15 m'étonne un peu que ça sorte ici, dans ce contexte-ci, 16 pour nous faire mal paraître, je ne sais pas, mais en 17 fait ça cause cet effet-là. 18 9024 Dans mon cas, je veux dire, on lui a 19 envoyé une lettre et comme on s'est toujours parlé, je 20 ne vois pas pourquoi il ne nous a pas rappelés s'il y 21 avait un problème. 22 9025 CONSEILLÈRE WYLIE: Dans d'autres 23 changements qui ont été faits aussi, est-ce que vous 24 savez si Vidéotron a jusqu'à maintenant suivi la règle 25 qui exige pour les classes 1 et tous les services qui StenoTran 2124 1 ont plus de 2 000 abonnés, un avis de 60 jours? 2 9026 M. BEAUCHAMP: S'il y a eu d'autres 3 cas où ça s'est produit? 4 9027 CONSEILLÈRE WYLIE: Non. Je vous 5 demande: est-ce que vous avez déjà donné un avis de 60 6 jours à qui que ce soit? 7 9028 M. BEAUCHAMP: Oui, on a déjà donné 8 un avis de 60 jours. On l'a fait, notamment, au niveau 9 de la préparation de l'introduction de l'étage en 1997, 10 parce qu'il y avait à peu près comme 50 canaux qui 11 changeaient de place. Tout le monde avait reçu son 12 avis bien avant. Il y avait eu beaucoup de 13 préparation. 14 9029 CONSEILLÈRE WYLIE: Des changements 15 particuliers plus semblables à ceux de MusiquePlus. 16 9030 M. BEAUCHAMP: Des changements 17 particuliers, c'est déjà arrivé dans le passé où on n'a 18 pas pu donner le 60 jours d'avis. Dans certains cas 19 même, en fait un cas assez récent, c'est avec la CPAC, 20 où on est nous-mêmes actionnaires. Mais on leur a 21 parlé. On leur a dit: Écoutez, est-ce ce que c'est 22 correct si l'on vous donne si peu d'avis? 23 9031 Pour nous, et c'est peut-être mon 24 erreur, mais mon interprétation de ce règlement-là, 25 c'était pour éviter des déplacements abusifs où on StenoTran 2125 1 allait porter le service loin et qu'on ne donnait pas 2 l'occasion au service de se défendre. C'est la façon 3 dont je l'ai interprété. 4 9032 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais ce n'est pas 5 seulement une question de se défendre. C'est une 6 question de commercialisation raisonnable qui donnerait 7 aussi aux services spécialisés le temps de se préparer 8 en conséquence même si, dans plusieurs cas, ils ne 9 peuvent pas résister. C'est simplement de leur donner 10 la possibilité raisonnable de s'organiser. 11 9033 En tout cas, ce n'est pas le procès 12 de cette situation-là que je veux faire, c'est 13 simplement d'essayer d'illustrer qu'il y a maintes 14 façons d'entrevoir l'avantage indu, qu'il soit là ou 15 non. Et j'ai souvent dit que, à mon avis, le fait que 16 les circonstances sont telles que c'est éminemment 17 facile d'en voir, un avantage indu, requiert qu'on 18 enlève cet irritant le plus possible en s'engageant à 19 plus que de dire, nous n'allons pas faire d'influence 20 indue ou conférer des avantages. 21 9034 Mais je vous repasse à Mme la 22 Présidente maintenant et je vous remercie, messieurs. 23 9035 M. BEAUCHAMP: Puis-je juste 24 compléter? 25 9036 Au niveau des avantages indus, StenoTran 2126 1 d'abord je tiens à répéter quand même qu'on en a jamais 2 donné à LCN et c'est le seul service, d'ailleurs, qui 3 avait un lien. Ils n'ont eu aucun avantage. La 4 décision, lorsqu'elle avait été sortie dans le cas de 5 LCN, on avait prévu d'ailleurs qu'on n'avait pas le 6 droit de l'assembler différemment des autres. On a 7 tout respecté ça, et je peux vous assurer qu'il n'y a 8 aucun avantage indu. 9 9037 Cependant, quand des gens qui sont 10 tous en concurrence -- vous avez plusieurs requérantes 11 qui sont en concurrence devant vous -- voient un de 12 leurs concurrents comme ayant ce potentiel-là, c'est 13 évident qu'ils vont l'exploiter parce que c'est à leur 14 avantage, ils sont en concurrence avec lui à titre de 15 requérante. 16 9038 Si on veut voir l'avantage indu, 17 regarder Bell Satellite Service est avec Radio-Canada 18 dans toutes ses demandes. Pourtant Bell Satellite 19 Service doit avoir un lien avec Bell ExpressVu, et les 20 deux seuls services spécialisés qui sont à la base chez 21 Bell ExpressVu, c'est RDI et Newsworld. Ce n'en est 22 pas, ça, un avantage indu? 23 9039 LA PRÉSIDENTE: Si je me rappelle 24 bien, Bell Satellite est aussi dans un projet avec 25 d'autres joueurs, dont TVA, n'est-ce pas? Mais, moi, StenoTran 2127 1 j'aimerais revenir sur deux petites choses. 2 9040 Vous avez référé à ce qui s'est passé 3 avec les consommateurs lors du dernier lancement et, 4 c'est vrai, il y a eu un nombre significatif de 5 consommateurs mécontents et c'était lié à la façon de 6 la mise en marché, l'option négative. On se 7 rappellera... bien, c'était beaucoup lié au fait qu'on 8 avait enlevé des services de la base pour les mettre à 9 l'offre et ils étaient des drivers, comme on dit en bon 10 français, et les gens qui y tenaient se devaient donc 11 d'aller à l'étage. 12 9041 Il y avait une certaine diminution du 13 service à la base, mais pour aller par la suite vers un 14 5 $... parce que vous parliez de trois dollars et 15 quelque chose mais, compte tenu de l'ensemble du 16 bouquet qui a été offert, quand même, au total, pour un 17 service de base qui avait moins de produits, si on 18 tenait aux services qui avaient été réduits et 19 déménagés, il fallait se payer quand même l'étage qui 20 était plus élevé. 21 9042 M. BEAUCHAMP: En fait, de la 22 situation où le client partait, il avait deux choix: 23 accepter une réduction de service pour une diminution 24 de 2 $ ou accepter une augmentation de services pour 25 une augmentation de 3,99 $. StenoTran 2128 1 9043 LA PRÉSIDENTE: Oui, mais avec des 2 choses que, nécessairement, il ne pouvait pas... en 3 tout cas, toujours est-il que c'était sur la façon et 4 non pas sur l'accueil des services. Mais je veux 5 revenir sur la question de l'option négative. 6 9044 Sur ça, le Conseil a toujours 7 suivi... parce qu'au bout de la ligne, ce qu'on tentait 8 de faire, je pense ici au Québec, c'était, compte tenu 9 qu'il y a une reconnaissance que le marché est plus 10 petit, à moins qu'on ait une pénétration suffisante, on 11 ne peut pas parler d'un service de qualité. Et jamais 12 le Conseil ni les joueurs ni le téléspectateur ne 13 viendra au rendez-vous, quand on est habitué à une 14 télévision de qualité au Québec, pour un canal 15 spécialisé qui n'offrirait pas une qualité équivalente. 16 9045 Alors dans les approches -- et on l'a 17 défendu encore assez récemment -- c'était un des moyens 18 où on se disait, dans un territoire où la population 19 est plus petite, si on veut être capables, pas de faire 20 simplement des plans d'affaires au plan du profit de 21 l'entreprise mais da profit du téléspectateur pour 22 qu'il y ait une qualité, il y avait une nécessité 23 d'avoir une pénétration donnée. C'était ça. 24 9046 On dit aujourd'hui, compte tenu de ce 25 qu'on a fait -- vous le dites et tout le monde a dit ça StenoTran 2129 1 la semaine passée -- ça ne semble pas que ce soit une 2 bonne approche et il faut voir autrement. 3 9047 Alors, ça, je veux préciser ça. Le 4 Conseil n'a pas forcé la façon dont ça s'est fait. Le 5 Conseil a tenté, en bon entendement, d'accompagner, et 6 ne s'est pas opposé à des manières; d'abord, ce n'était 7 pas de son ressort, mais il a accompagné, je pense, à 8 la fois le téléspectateur et les gens qui offraient le 9 service, pour tenter de trouver les manières où la 10 qualité était accrue et la qualité était augmentée par 11 le biais de nouveaux services. 12 9048 M. BEAUCHAMP: Et d'aucune façon 13 est-ce que j'ai voulu laisser entendre, que le Conseil 14 nous avait forcés. Le point que je voulais faire, 15 c'est qu'on a obtenu un bon taux de pénétration pour 16 3,99 $ de plus, pour quatre nouveaux services français, 17 mais les gens, s'ils ne les prenaient pas -- ce qui a 18 artificiellement, il faut l'admettre, augmenté le taux 19 de rétention ou le succès de cet étage-là -- perdaient 20 trois services auxquels ils étaient bien habitués. 21 9049 LA PRÉSIDENTE: Absolument. Et ça, 22 ça semble unanime: personne ne veut recommencer ça, ou 23 à peu près. Enfin, il y a peu de gens qui se sont 24 levés puis ont dit, oui, ce serait la façon de faire. 25 9050 M. BEAUCHAMP: Mais au début de la StenoTran 2130 1 semaine, ce n'était pas très unanime. 2 9051 LA PRÉSIDENTE: Tout le monde a 3 évolué depuis une semaine, monsieur. Je pense que 4 c'est ça qui donne aussi l'intérêt d'un processus 5 public, c'est la capacité non pas simplement de 6 remettre des choses et de dire le Conseil décidera, 7 mais de faire tous un cheminement ensemble qui permette 8 au Conseil d'arriver à des décisions plus balancées et 9 plus sages. 10 9052 Mon deuxième point, c'est quand vous 11 parlez de Sportsnet et vous dites les distributeurs 12 concurrents, et je pense que c'est vrai... le Conseil 13 est même complice de cette concurrence-là dans la 14 mesure où on a donné des licences à des gens pour venir 15 faire concurrence à la câblodistribution. 16 9053 Maintenant, je pense qu'on est 17 surtout en marché francophone encore avec un très petit 18 nombre, mais c'est vrai, et une des requérantes disait 19 la semaine passé: Tout abonné qui change de système 20 est un abonné important et, quand on est dans une 21 business, c'est pour augmenter et non pas pour 22 diminuer. Donc on reconnaît ça. La concurrence a 23 commencé à jouer, mais elle est encore assez minime, 24 surtout du côté de la langue française. 25 9054 Mais, moi, je m'inquiète. Quand vous StenoTran 2131 1 dites, on met Sportsnet parce que les autres vont 2 offrir Sportsnet, le problème, c'est qui va mettre un 3 canal de langue française si, vous, vous ne le mettez 4 pas? 5 9055 M. BEAUCHAMP: Nous, on va le mettre. 6 9056 LA PRÉSIDENTE: Non, non, mais ce 7 dont on entendait parler, c'était une espèce d'attente, 8 que ce serait mieux d'attendre vers le numérique. 9 l'Association des câblodistributeurs, à laquelle vous 10 participez activement, a quand même une position. 11 9057 Ce que je veux exprimer ici, c'est 12 que vous, quand vous vous inquiétez d'offrir un service 13 parce que le distributeur l'offre dans votre 14 concurrence, nous on dit, par ailleurs, peut-être que 15 la concurrence est en train d'émerger, mais elle est 16 loin d'être suffisamment prenante pour permettre 17 qu'aucun des canaux qu'on a entendu des applications 18 puisse partir sans avoir non seulement la distribution 19 mais la complicité de la câblodistribution, parce que 20 ça ne pourra plus être par l'option négative. 21 9058 Il semble, en effet, qu'il y ait une 22 espèce d'accord pour dire que c'est hors de portée 23 comme moyen maintenant, mais il faut donc trouver un 24 moyen qui va faire en sorte qu'une pénétration soit 25 suffisante pour qu'on amène de la qualité parce que, StenoTran 2132 1 sinon, le téléspectateur, qu'est-ce qu'il a gagné dans 2 tout l'exercice? Et c'est lui qu'on veut servir au 3 bout de la ligne. 4 9059 M. BEAUCHAMP: Oui, mais, nous, ce 5 qu'on dit, c'est qu'on aurait bien aimé pouvoir avoir 6 l'opportunité de voir des plans d'affaires de création 7 de nouveaux services pour aller en mode numérique, 8 parce qu'on s'en va là., mais on dit, cependant, une 9 fois qu'on a dit ça, si on veut introduire un autre 10 volet, très bien. qu'on respecte qu'on ne peut pas les 11 imposer à la base, qu'on respecte qu'on ne peut pas les 12 imposer au deuxième étage, qu'on ne peut pas garantir 13 leur viabilité, même si on va tout faire pour assurer 14 leur succès. Et on vous dit, il y aura l'espace de 15 canaux disponibles. 16 9060 Alors on n'est pas un obstacle à 17 personne, on veut contribuer à ça. Cependant, on veut 18 s'assurer que personne ne parte d'ici en pensant qu'on 19 peut en mettre un nombre illimité avec une augmentation 20 de facture. 21 9061 LA PRÉSIDENTE: Mais quand vous 22 parlez de trois, Monsieur Beauchamp, combien 23 d'américains et de canadiens anglais allez-vous mettre 24 dans votre volet? 25 9062 M. BEAUCHAMP: Ça va dépendre. StenoTran 2133 1 9063 LA PRÉSIDENTE: Mais qu'est-ce que 2 vous avez? Vous avez dû faire des dessins, vous avez 3 dû avoir des estimés? 4 9064 M. BEAUCHAMP: Non, parce que je ne 5 sais même pas quels seront les trois français et, en 6 quelque part, ça a beaucoup d'impact, ça, au niveau de 7 la construction de l'étage. 8 9065 LA PRÉSIDENTE: Mais quand vous 9 parlez que vous avez besoin de moteur anglophone, ne 10 croyez-vous pas que l'expertise établie à travers les 11 années de la télévision francophone peut être un moteur 12 en soi, peut-être même plus performant par rapport à 13 certains publics? 14 9066 M. BEAUCHAMP: Je ne suis pas ici 15 pour juger de la valeur d'un service selon sa langue. 16 Moi, tout ce que je dis, c'est qu'on en veut trois. Si 17 on en assemble avec des services anglais, c'est parce 18 qu'ils vont contribuer à la pénétration de cet 19 étage-là; sinon on ne les assemblera pas. 20 9067 Pourquoi je le ferais si je croyais 21 que ça m'aiderait d'aucune façon? Je ne les 22 assemblerais pas. C'est juste un coût de plus en 23 quelque part, ça. 24 9068 LA PRÉSIDENTE: C'est ça que j'allais 25 dire. C'est pourquoi... oui, mais ça a beaucoup à StenoTran 2134 1 voir, Monsieur Beauchamp, parce que dans les éléments 2 qu'on doit prendre en compte pour le Conseil, pour le 3 nombre pour lequel on peut donner des permis, on doit 4 aussi avoir en tête ce que ça pourra signifier au bout 5 de la ligne pour le prix aux téléspectateurs. Et, dans 6 ça, on sait bien qu'entre le prix qui a été discuté 7 très souvent ici la semaine passée, c'est un prix 8 qu'ils vont vous charger à vous et qu'en contre-partie 9 vous, vous avez des opérations à mener, de la 10 technologie à mettre en place et que, conséquemment, la 11 facture aux téléspectateurs, d'une part, va être plus 12 élevée parce que votre mark-up à vous et tous les 13 travaux que vous aurez faits et que vous allez 14 recharger aux téléspectateurs, plus le fait qu'il n'y a 15 pas un service à la fois qui va être offert. Donc, le 16 bouquet comme tel signifie un prix plus élevé. 17 9069 Alors, c'est important de savoir 18 combien vous avez l'intention d'en mettre. Je 19 comprends bien que l'espèce de fine-tuning, lequel va 20 avec lequel, dépend de ceux qui sont choisis, mais 21 quand même vous avez une idée en tête, et il y a donc à 22 ce moment-là des sous du téléspectateur qui iront pour 23 des services anglophones et américains au bout de la 24 ligne. 25 9070 C'est ça que je veux dire, StenoTran 2135 1 contrairement à dire: On peut faire un bouquet 2 francophone parce que le consommateur serait prêt mais, 3 à ce moment-là, on a une approche qui est de dire: On 4 met le paquet pour vendre des services francophones qui 5 sont l'extension et une autre forme d'expression, mais 6 à partir de l'expertise... parce que s'il y a une 7 denrée connue au Québec en langue française... parce 8 que c'est avant tout là où on parle, même si, bien sûr, 9 les Canadiens-français ailleurs seront ravis d'avoir de 10 nouveaux services, mais le marché ou, enfin, la 11 proposition d'affaires doit se faire d'abord au Québec, 12 et s'il y a déjà un numéro gagnant bien avant d'autres 13 choses, bien avant le sport, c'est la télévision d'ici. 14 On le voit à tous les jours et toutes les semaines avec 15 les performances d'écoute. 16 9071 Alors c'est important qu'on ait en 17 tête combien vous avez, vous, en tête, si jamais, de 18 fait, la sagesse du Conseil faisait en sorte qu'on 19 donnerait des permis à des nouveaux canaux spécialisés. 20 Vous voyez ce bouquet-là, donc, pas en langue française 21 uniquement, c'est clair par votre intervention ce 22 matin, mais vous le voyez à quoi idéalement? Vous 23 l'avez dit, vous avez dit trois francophones. Vous 24 voyez quoi avec? Quatre anglophones, trois américains? 25 9072 M. BEAUCHAMP: Non. StenoTran 2136 1 9073 LA PRÉSIDENTE: Qu'est-ce que vous 2 voyez? 3 1115 4 9074 M. BEAUCHAMP: On réagit spontanément 5 ce matin. Ça serait définitivement pas plus que trois, 6 possiblement moins, et ça ferait le sujet de 7 discussions avec les gens qui auraient la licence. 8 Parce que notre premier travail, avant même de 9 commencer à négocier les tarifs avec chacun d'eux, ça 10 sera de s'asseoir avec eux et dire: Bon, très bien, on 11 a ces concepts-là. Faisons une petite étude d'abord, 12 une première passe, et allons voir quel genre de 13 pénétration on peut obtenir à tel prix et à tel prix. 14 9075 Le coeur de toute notre première 15 discussion au niveau de la tarification, ça va être 16 notre compréhension commune de quel est le taux de 17 pénétration qu'on pourrait obtenir. C'est à partir de 18 là qu'on va vraiment négocier les tarifs. Et pour 19 faire ça on va voir ensemble qu'est-ce qu'on peut 20 ajouter dans cet étage-là qui pourrait l'agrémenter. 21 9076 Prenez, l'ouest de l'île. Si vous 22 mettez juste trois services français, je suis aussi 23 bien de le vendre sur la télévision payante parce que 24 c'est à peu près ça le taux de pénétration qu'il va 25 avoir. Je le sais, ça. Alors, en quelque part, si je StenoTran 2137 1 veux maximiser la pénétration il faut que je le fasse. 2 Je prends des secteurs, même qui ne sont pas dans 3 l'ouest de l'île et où on dessert avec moins de 4 services anglophones, vous savez, Parc Extension, dans 5 Parc Extension il y 7 sept pour cent des gens qui 6 parlent le français à la maison... 7 pour cent. 7 9077 Alors, c'est une réalité cosmopolite, 8 surtout dans le marché de Montréal, avec lequel on doit 9 composer. Et le succès de l'implantation des services 10 francophones vient aussi dans l'attrait de cette 11 offre-là pour des gens qui peut-être ne les écoutent 12 pas du tout. 13 9078 LA PRÉSIDENTE: Mais pour aller dans 14 le numérique avec des bouquets anglophones. 15 9079 M. BEAUCHAMP: Ah! oui, ça il n'y a 16 aucun problème. 17 9080 LA PRÉSIDENTE: Mais voilà. Mais, 18 j'aimerais savoir, dans les canaux spécialisés, prenons 19 existants, Vidéotron représente combien des abonnés des 20 ces canaux spécialisés-là? 21 9081 M. BEAUCHAMP: Lesquels? Les 22 services francophones? 23 9082 LA PRÉSIDENTE: Oui, ceux existants. 24 9083 M. BEAUCHAMP: Je ne le sais pas, je 25 ne sais pas combien ils ont de clients avec ExpressVu StenoTran 2138 1 ou Star Choice. 2 9084 LA PRÉSIDENTE: Mais ce serait un 3 chiffre à peu près 60, 70, 80 pour cent? 4 9085 M. BEAUCHAMP: Peut-être oui. 5 9086 LA PRÉSIDENTE: Environ? 6 9087 M. BEAUCHAMP: Oui. 7 9088 LA PRÉSIDENTE: Si je détiens une 8 licence et je viens négocier avec vous, vous êtes 9 crucial pour que non seulement je réussisse mais pour 10 que j'existe. 11 9089 M. BEAUCHAMP: Oui, comme ce 12 service-là est crucial aussi parce que si j'aime pas ce 13 service-là je suis pris avec, il a été décidé que c'est 14 ce service-là, je dois le prendre. 15 9090 LA PRÉSIDENTE: Donc, mon pouvoir de 16 négociation, si vous êtes crucial pour que j'existe, il 17 est réduit. 18 9091 M. BEAUCHAMP: Bof! 19 9092 LA PRÉSIDENTE: Dans du un à un. 20 9093 M. BEAUCHAMP: Mon expérience dans 21 les dernières années, je peux pas dire que ces gens-là 22 étaient à genoux devant moi, bien au contraire. Ils 23 arrivaient avec leur plan d'affaires... ta 24 responsabilité, voici mon plan d'affaires, j'ai mon 25 tarif, puis débrouille-toi; et, même si tu as 60 pour StenoTran 2139 1 cent de pénétration, tu vas me payer sur 100 pour 100 2 des abonnés à la base puis tu vas me payer des 3 pénalités. Je vais vous dire, ils sont pas à plaindre, 4 ils se défendent très bien ces gens-là. Et ils ont de 5 l'expérience puis ils ont beaucoup d'autres produits. 6 9094 LA PRÉSIDENTE: Mais vous aussi, 7 Monsieur Beauchamp. 8 9095 M. BEAUCHAMP: Oui, oui, et c'est 9 pour ça qu'on arrive toujours à une entente. 10 9096 LA PRÉSIDENTE: Et le Groupe 11 Vidéotron aussi. Mais c'est que vous dites on va 12 négocier, et les lois du marché, mais le jour où un 13 distributeur représente non seulement ce qui fait la 14 différence entre un bottom line et un profit, mais 15 représente le moyen par lequel j'existe, il y a quand 16 même un rapport de force qui est comme en cause. Je ne 17 dis pas qu'il faut prendre toute l'armée au complet, 18 comme vous faisiez référence, mais il y a un souci réel 19 et qui a été exprimé par toutes sortes de façons. 20 9097 M. BEAUCHAMP: Oui. 21 9098 LA PRÉSIDENTE: Et je pense que, et 22 c'est évident, la vie étant ce qu'elle est, ça se fait 23 toujours à deux ces choses-là, mais on ne peut pas 24 ignorer le fait qu'il y a encore non seulement, et ça 25 particulièrement au Québec, des entreprises de StenoTran 2140 1 câblodistribution qui sont encore en grande 2 prédominance, mais a fortiori le Groupe Vidéotron, qui 3 en plus est partenaire d'applications ou qui fait 4 partie de requérantes, ça pose des questions 5 supplémentaires compte tenu la petitesse du marché au 6 Québec. 7 9099 M. TRÉPANIER: Peut-être deux petites 8 choses, si vous permettez, Madame la Présidente. 9 9100 D'un point de vue réglementaire nous 10 disons que nous allons les distribuer, d'une part. Et 11 d'autre part, il existe le mécanisme de résolution de 12 conflit sur les prix si jamais il y avait une 13 problématique de ce côté-là. Donc, nous pensons que le 14 cadre réglementaire est très à propos. 15 9101 L'autre précision, si vous permettez, 16 ce serait sur le concept du stationnement. Je ne crois 17 pas que l'on ait demandé un moratoire à long terme. On 18 n'a jamais utilisé ces mots-là. Je voulais tout 19 simplement expliquer que les sondages nous ont indiqué 20 que les gens avaient peut-être besoin d'un répit -- on 21 venait de lancer un paquet de nouveaux services, 22 certains ne les avaient pas encore lancés -- et que 23 peut-être que, si on avait un petit peu de temps, ça 24 aiderait tout le monde, pas nécessairement beaucoup, 25 mais un petit peu. StenoTran 2141 1 9102 Ensuite, ça prend un certain temps de 2 toute façon pour que la décision soit prise, pour que 3 ces requérantes-là s'embauchent des gens et aillent 4 jusqu'à l'exploitation du service. 5 9103 Il y a aussi un autre facteur qui est 6 le facteur modernisation... la modernisation de nos 7 réseaux s'achèvent mais ça va prendre encore un certain 8 nombre de mois. 9 9104 Et le dernier facteur, c'est le 10 précédent que le Conseil a créé au Canada anglais, où 11 il a donné des licences pour mise en oeuvre un peu plus 12 tard. 13 9105 Alors, tout ce que nous avons dit, ce 14 n'est pas "Faites un moratoire", tout ce que nous avons 15 dit c'est: Prenons le temps nécessaire, et on pense 16 que si vous prenez le temps de décider là-dessus et de 17 dire, par exemple, janvier 2000 ou septembre 2000 18 serait une date adéquate pour le lancement, ce serait 19 plus facile pour tout le monde, et pour le marché et du 20 point de vue technologique. 21 9106 LA PRÉSIDENTE: Merci. Et dans ce 22 que vous venez de lancer, Sportsnet et Space, avez-vous 23 l'intention d'augmenter le service à la base dans les 24 mois qui viennent? 25 9107 M. BEAUCHAMP: On n'a pas l'intention StenoTran 2142 1 d'augmenter le service à la base dans les mois qui 2 viennent. 3 9108 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. 4 9109 Moi, ça ça conclut mes questions. 5 Merci, messieurs. 6 9110 Mme LAFRANCE: Je demanderais 7 maintenant à l'intervenante Cogeco Câble Canada inc. de 8 présenter son intervention. Les représentants de 9 Cogeco sont Mme Hélène Dubuc et MM. Jacques Bégin et 10 Christian Jolivet. 11 9111 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, bienvenue. 12 INTERVENTION 13 9112 M. BÉGIN: Madame la Présidente, 14 Mesdames et Messieurs les Conseillers, bonjour. Mon 15 nom est Jacques Bégin. Je suis vice-président et 16 directeur général de Cogeco Câble Canada. Je suis 17 accompagné à ma droite de Mme Hélène Dubuc, 18 vice-présidente, Communications et Programmation et, à 19 ma gauche, par M. Christian Jolivet, directeur, 20 Affaires juridiques pour Cogeco. 21 9113 Cogeco Câble est une filiale en 22 exploitation de Cogeco Câble inc. Elle exploite les 23 réseaux de la Société au Québec, qui desservent 24 approximativement 251 000 clients au service de base. 25 Cogeco Câble Canada est membre de l'Association des StenoTran 2143 1 câblodistributeurs du Québec et de l'Association 2 canadienne de télévision par câble, ACTC et appuie 3 entièrement la position défendue par les deux 4 associations dans cette instance. Elle n'entend donc 5 pas revenir en détail dans son intervention sur les 6 points déjà abordés par les associations. 7 9114 Cogeco Câble est constamment à 8 l'affût de nouveaux services de programmation 9 attrayants qui sauront plaire à sa clientèle. Nous 10 avons été parmi les toutes premières entreprises à 11 offrir un volet facultatif au Québec en janvier 1995. 12 Deux ans plus tard nous avons procédé au lancement des 13 quatre derniers services spécialisés de langue 14 française autorisés par le Conseil. Notre volet élargi 15 comporte actuellement 18 chaînes dans certains secteurs 16 modernisés et 14 chaînes dans les secteurs offrant 17 moins de capacité. 18 9115 Les associations du câble vous ont 19 exposé ce matin les résultats des sondages de la firme 20 CROP effectués respectivement pour le compte de l'ACQ 21 et du ministère de la Culture et des Communications du 22 Québec. Les résultats de ces sondages sont clairs: La 23 très grande majorité des consommateurs québécois ne 24 veulent pas à ce moment-ci se voir imposer et payer 25 pour des services qu'ils ne choisissent pas. StenoTran 2144 1 9116 Nous nous présentons aujourd'hui 2 devant vous pour vous proposer d'abord ce qui nous 3 apparaît toujours être le meilleur scénario de 4 distribution pour les futurs services spécialisés de 5 langue française, un scénario de distribution qui 6 tienne compte des attentes et des besoins réels de la 7 majorité de nos clients qui ne veulent pas se voir 8 imposer de nouveaux services sur lesquels ils ne 9 peuvent exercer le choix. 10 9117 Nous nous activons présentement chez 11 Cogeco Câble à satisfaire le plus rapidement possible 12 ce désir de nos clients d'exercer un libre choix sur 13 les services qui leur sont offerts. Comme nous l'avons 14 exposé en détail dans notre mémoire, Cogeco Câble, tout 15 comme les autres câblodistributeurs canadiens, entend 16 déployer progressivement des compresseurs vidéo 17 numériques, soit la CVN, à compter du printemps 1999. 18 Un déploiement à plus grande échelle se fera à 19 l'automne 1999 et s'accentuera à compter de l'an 2000 20 avec la disponibilité à moindre coût aux points de 21 vente des décodeurs numériques OpenCable. 22 9118 Le succès du déploiement des 23 décodeurs numériques reposera évidemment sur la 24 disponibilité de services numériques attrayants de la 25 vidéo sur demande et d'autres services interactifs. StenoTran 2145 1 Dans notre mémoire nous avons proposé au CRTC une 2 séquence d'attribution de licences de vidéo sur demande 3 et de licences de services de programmation 4 spécialisées pour distribution numérique qui 5 permettrait, croyons-nous, une transition réussie au 6 numérique et qui profiterait à tous les partenaires de 7 la radiodiffusion en privilégiant, comme il se doit, 8 les intérêts des consommateurs. 9 9119 À notre avis, la vidéo sur demande 10 est sans l'ombre d'un doute la locomotive qui peut 11 assurer le succès du déploiement des décodeurs 12 numériques. Dans un premier temps, nous avons donc 13 proposé au Conseil d'octroyer rapidement des licences 14 de vidéo sur demande aux câblodistributeurs qui en 15 feront la demande, selon une procédure accélérée qui 16 pourrait être déterminée de concert entre le CRTC et 17 les associations industrielles du câble. 18 9120 La VSD permettrait d'assurer un 19 déploiement initial optimal de la CVN au cours des deux 20 premières années. Les conditions initiales seraient 21 alors réunies pour assurer dans un deuxième temps la 22 réussite du lancement des nouveaux services de 23 programmation numérique en 2001. 24 9121 Nous avons exposé en détail dans 25 notre mémoire les paramètres qui devraient guider le StenoTran 2146 1 Conseil dans l'octroi aux requérantes de nouvelles 2 licences pour distribution numérique. Le Conseil 3 dispose clairement de la latitude voulue pour octroyer 4 aux requérantes choisies des licences numériques à ces 5 conditions, aux termes notamment de l'Avis public 6 1996-60 sur les règles d'accès. 7 9122 Nous sommes évidemment déçus, quoique 8 non surpris, de l'accueil qui a été réservé à notre 9 proposition depuis le début de l'audience. Toutes les 10 requérantes ont soutenu que leurs plans d'affaires ne 11 seraient pas viables dans l'univers numérique québécois 12 en se basant souvent uniquement sur les projections 13 d'abonnés numériques des câblodistributeurs et en 14 ignorant celles de nos concurrents comme ExpressVu qui 15 se sont pourtant déclarés prêts lors de cette audience 16 à porter tous les services qui seraient autorisés par 17 le Conseil. 18 9123 Les entreprises de services 19 spécialisés veulent pourvoir compter sur une base 20 importante d'abonnés numériques au Québec pour lancer 21 leurs services mais savent bien que les consommateurs 22 ne feront pas la transition au numérique si on ne leur 23 offre pas plutôt un contenu numérique nouveau, 24 attrayant et abordable. À ce jeu, nous risquons tout 25 simplement de rater complètement le virage numérique au StenoTran 2147 1 Québec et c'est pourquoi nous insistions dans notre 2 intervention sur le rôle que le Conseil peut jouer à 3 cet égard. 4 9124 Le Conseil semble toutefois vouloir 5 s'orienter vers l'attribution d'un certain nombre de 6 licences analogiques aux requérantes. Si vous nous y 7 contraignez, Cogeco Câble distribuera sur ses réseaux 8 les services qui seraient ainsi autorisés par le 9 Conseil sur une base analogique aux deux conditions 10 suivantes. 11 9125 La première a trait à la distribution 12 des nouveaux services spécialisés. Ne nous forcez pas 13 à imposer à nos clients de nouveaux services sur le 14 volet élargi actuel ou à remanier ce volet, comme le 15 suggère certaines requérantes. Lors du dernier 16 lancement de services spécialisés il y a 15 mois, nos 17 clients nous ont clairement fait comprendre qu'ils en 18 avaient assez des changements à la grille de 19 distribution de ce volet et qu'ils ne voulaient plus se 20 faire imposer de nouveaux services dans ce même volet. 21 Nous ne pouvons nous permettre d'antagoniser nos 22 clients, au risque de les voir passer aux mains des 23 concurrents. 24 9126 Autorisez plutôt la distribution des 25 nouveaux spécialisés dans un deuxième volet de services StenoTran 2148 1 facultatifs. Ce deuxième volet devrait être composé 2 d'un nombre raisonnable de services, comme vous le 3 recommandent plusieurs intervenants du milieu de la 4 radiodiffusion au Québec, si l'on veut lui donner 5 quelque chance de succès. Je ne vous cacherai pas que 6 nous entretenons toujours des doutes sérieux sur la 7 viabilité à long terme d'un tel scénario de 8 distribution si nous obtenons des taux comparables aux 9 taux de 30 à 40 pour cent suggérés par le sondage CROP 10 effectué pour le compte de l'ACQ. 11 9127 C'est une situation avec laquelle 12 devront composer, le cas échéant, les entreprises qui 13 vous demandent de leur accorder des licences de 14 services spécialisés tout en laissant entendre que 15 leurs plans d'affaires ne sont pas viables avec des 16 taux de pénétration inférieurs à 60 pour cent. Pour 17 notre part, nous devrons aussi prendre les risques 18 financiers avec ce deuxième volet en raison des frais 19 techniques et de commercialisation du nouveau volet. 20 9128 En définitive, ce sont nos clients, 21 les consommateurs de services, qui nous feront savoir 22 si le produit offert leur convient ou non. Avec le 23 cadre de concurrence déjà mis en place par le Conseil, 24 le consommateur a non seulement le choix des services 25 mais aussi le choix des distributeurs de ces services. StenoTran 2149 1 Nous vous prions donc de ne pas l'oublier. 2 9129 La deuxième condition a trait aux 3 tarifs des nouveaux services spécialisés. Dans le 4 nouvel environnement concurrentiel, les entreprises de 5 services spécialisés ne peuvent plus s'attendre à ce 6 que les câblodistributeurs leur garantissent des 7 revenus d'abonnement fixes, peu importe le taux de 8 pénétration atteint par ces services. 9 9130 Si elles croient en leurs propres 10 sondages et veulent aller de l'avant, les entreprises 11 de services spécialisés doivent être prêtes à partager 12 les risques avec les entreprises de câblodistribution 13 lors du lancement de leurs services, comme c'est 14 maintenant le cas dans le marché anglophone. Le 15 Conseil ne doit plus prescrire de tarifs de gros, mais 16 plutôt s'en remettre aux parties pour négocier des 17 tarifs de distribution équitables et n'intervenir qu'en 18 cas de litige, comme l'y autorise d'ailleurs le 19 Règlement de la distribution. 20 9131 Nous invitons donc le Conseil à 21 prendre clairement position sur cette question dans sa 22 décision pour qu'il ne subsiste aucun malentendu à cet 23 effet, et ne pas se plier au désir des requérantes 24 d'être mises à l'abri de la réaction des clients à 25 leurs services par intervention réglementaire sous la StenoTran 2150 1 forme d'un revenu minimum garanti financé par les 2 câblodistributeurs. 3 9132 Mes collègues et moi sommes à votre 4 dispositions pour répondre à vos questions. Merci 5 beaucoup. 6 9133 LA PRÉSIDENTE: Merci. Mon collègue 7 M. Jean-Marc Demers vous adressera les questions du 8 Conseil. 9 9134 M. BÉGIN: Bonjour, Monsieur Demers. 10 9135 CONSEILLER DEMERS: Bonjour, madame, 11 messieurs. Alors, si vous voulez, nous allons prendre 12 les questions selon l'évolution de l'audition. 13 9136 Vous avez entendu les questions qui 14 ont été posées à Vidéotron, votre collègue dans 15 l'industrie, il y a quelques instants. Alors si vous 16 avez même des commentaires à faire avant que je 17 commence mes questions vous pouvez les faire. Sinon 18 vous pouvez évidemment être assurés que les questions 19 pourront toucher à peu près aux mêmes points de vue et 20 aux mêmes sujets qui ont été discutés avec Vidéotron. 21 9137 Alors vous avez évidemment indiqué 22 ici que vous aviez suivi avec attention les auditions 23 la semaine dernière et vous avez vu à la toute fin la 24 discussion avec Vidéotron en ce qui concerne le volet 25 analogique versus le volet numérique, et vous en avez StenoTran 2151 1 fait état dans votre document écrit qui a été déposé 2 précédemment. 3 9138 Vous voyez l'orientation de la 4 discussion vers le service analogique. Y a-t-il un 5 nombre ou y a-t-il des restrictions sur le fait que ce 6 volet analogique comprendrait différentes choses? 7 Avez-vous quelque commentaire à ce sujet-là? 8 9139 M. BÉGIN: Le premier commentaire 9 qu'on aimerait faire, on l'a repris dans notre 10 présentation ce matin, c'est un tarif raisonnable pour 11 la clientèle. Nous sommes dans différentes régions du 12 Québec; on peut vous dire à titre d'exemple que nos 13 volets actuellement offerts dans les régions comme 14 Thetford ou Saint-Georges ou Rimouski dépassent à peine 15 les 70 pour cent de pénétration et, quand on regarde le 16 niveau de capacité financière de ces populations-là, ça 17 a un lien direct. 18 9140 Donc il faudra que les nouveaux 19 services licenciés en mode analogique, s'il en est, 20 aient un tarif raisonnable. "Tarif raisonnable", on 21 pourra discuter de ça de différentes façon, mais il 22 faudra que le tarif soit le plus bas possible pour 23 permettre à la clientèle de pouvoir acheter ce 24 produit-là. C'est un problème de plus en plus criant à 25 travers le Québec. On l'a vu, nous, quand on a lancé StenoTran 2152 1 les quatre nouveaux services français il y a à peine 15 2 mois. On a ajouté les quatre services dans notre 3 premier volet et notre taux a baissé immédiatement de 6 4 pour cent au niveau moyen à travers le Québec. 5 9141 Si on exclut certaines régions, comme 6 Sept-Iles, Baie-Comeau et Alma, où il y a un besoin 7 plus grand de consommation de télévision, le taux a 8 baissé à tout près 72, 73 pour cent. Alors c'est un 9 impact important l'arrivée de nouveaux produits. Même 10 à 2,99 $ ça a eu un impact majeur sur la perception de 11 la clientèle. Donc le nombre de canaux peut varier 12 mais l'important, c'est que le tarif à la clientèle 13 soit raisonnable. 14 9142 CONSEILLER DEMERS: Tout à l'heure il 15 a été question que dans un autre volet, un nouveau 16 volet, possiblement pourraient s'ajouter d'autres 17 services dans ce volet-là. Est-ce que vous avez des 18 précisions là-dessus de votre point de vue? 19 9143 M. BÉGIN: Vous parlez de services 20 anglophones? 21 9144 CONSEILLER DEMERS: Oui. 22 9145 M. BÉGIN: En fait, on a de la 23 pression présentement de la part de notre clientèle, 24 particulièrement en région, comme vous savez à Rimouski 25 et à Baie-Comeau il y a des équipes de hockey de la StenoTran 2153 1 Ligue junior majeure du Québec, et ces parties de 2 hockey ne sont retransmises que sur CTV Sportsnet. 3 Donc, on a de la pression présentement de notre 4 clientèle pour recevoir ce service-là. 5 9146 Nous avons choisi de ne pas l'offrir 6 pour l'instant jusqu'à ce que les décisions sur ces 7 audiences-ci soient connues. Ça pourra être un produit 8 qui, compte tenu de la demande des consommateurs, 9 pourrait être ajouté à ce moment-là aux quelques 10 produits francophones qui seraient licenciés. Mais 11 c'est strictement pour répondre aux besoins des 12 consommateurs. 13 9147 CONSEILLER DEMERS: Quelle attitude 14 auriez-vous sur la question de donner priorité aux 15 services francophones? 16 9148 M. JOLIVET: C'est sûr qu'on entend 17 se conformer aux dispositions actuelles du Règlement 18 sur la distribution qui prévoit que dans un marché 19 francophone priorité doit être accordée aux services 20 francophones spécialisés qui seront licenciés par le 21 Conseil. 22 9149 CONSEILLER DEMERS: Est-ce que faire 23 un volet francophone c'est quelque chose qui est 24 rébarbatif, qui n'est pas acceptable? 25 9150 M. JOLIVET: Je pense qu'ici la StenoTran 2154 1 principale question, c'est au niveau de l'accès et, 2 dans la mesure où il y aurait un certain nombre de 3 services qui seraient licenciés par le Conseil, nous 4 autres, ce qu'on vous dit, c'est qu'il n'y a pas de 5 préoccupation de ce côté-là. Dans le deuxième volet, 6 ces services-là seraient distribués en priorité. 7 9151 CONSEILLER DEMERS: Vous avez, dans 8 votre document écrit, parlé du plan d'affaires des 9 entreprises qui font des demandes devant le Conseil 10 pour ces services. Est-ce que vous avez une opinion 11 sur leurs plans d'affaires? Est-ce que ce sont des 12 plans d'affaires qui se tiennent? 13 9152 M. BÉGIN: Écoutez, là-dessus, je 14 pense que chaque requérante peut défendre son plan 15 d'affaires. Nous, la préoccupation qu'on a, 16 particulièrement dans le cadre des plans d'affaires, 17 c'est le minimum garanti 60 pour cent de pénétration. 18 Ce qu'on dit c'est que dans un volet deux, dans un 19 environnement concurrentiel il n'est pas question de 20 fournir des garanties, des minimum garantis. Ça, c'est 21 la chose la plus importante qui regarde les plans 22 d'affaires. 23 9153 Si le lancement du nouveau volet 24 fonctionne et qu'on atteint des chiffres de 60, 65 pour 25 cent, tant mieux, tout va bien aller. Il se peut que StenoTran 2155 1 le sondage de l'ACQ soit véridique, il se peut que la 2 pénétration soit de l'ordre de 40 ou 45 pour cent, et à 3 ce moment-là ils doivent accepter de prendre le risque 4 avec le câblodistributeur. 5 9154 De notre côté, nous avons des 6 investissements importants à faire. Nous avons des 7 filtres à acheter et, dans le cas de Cogeco, on a une 8 quarantaine de têtes de lignes à travers le Québec. 9 Donc, si on parle d'un ajout de quatre ou cinq canaux, 10 vous pouvez immédiatement penser que c'est quatre ou 11 cinq fois 40 multiplié par les montants requis aux 12 têtes de lignes pour à la fois recevoir les signaux par 13 satellite et à la fois les transmettre sur le réseau de 14 câble. C'est des millions de dollars, Monsieur Demers, 15 qui sont à investir et qui doivent être consentis à ce 16 moment-là. 17 9155 Donc le risque financier est majeur 18 pour la compagnie de câble et, dans un environnement 19 concurrentiel maintenant, il faut que les requérantes 20 acceptent de partager le risque. 21 9156 CONSEILLER DEMERS: Il en a été un 22 peu question au cours de l'audience, du type 23 d'ouverture que les personnes qui demandent les permis 24 décrivaient; leur ouverture était décrite d'une façon 25 ou de l'autre par rapport à votre responsabilité de StenoTran 2156 1 distribution. Avez-vous vu là-dedans quelqu'élément 2 intéressant dans leur ouverture? 3 9157 M. BÉGIN: Vous parlez de l'ouverture 4 pour la distribution sur les réseaux de câble? 5 9158 CONSEILLER DEMERS: L'ouverture, oui, 6 du partage des risques, comme vous avez indiqué, pour 7 le lancement, par exemple. 8 9159 M. JOLIVET: Je pense qu'il y a 9 clairement ouverture, mais ce qu'on cherche à obtenir 10 dans la décision que vous allez rendre, c'est vraiment 11 préciser cette question-là clairement de façon à ce 12 qu'il ne subsiste pas de malentendu. Le Conseil l'a 13 fait en 1996 quand il a donné les dernières licences de 14 services spécialisés anglophones, où il a dit que 15 dorénavant il n'y avait plus de make-all. On 16 souhaiterait que dans la décision que vous allez 17 prendre que la situation soit aussi précisée 18 clairement. 19 9160 Mme DUBUC: En fait, si je peux me 20 permettre, toujours sur ce sujet, on remarque que, 21 depuis qu'on est dans un univers concurrentiel même 22 s'il n'y a pas encore un nombre inouï... Look Télé 23 n'est pas encore arrivée dans nos marchés mais on 24 appréhende son arrivée aussi, et au fur et à mesure que 25 nos taux de pénétration, par exemple, n'atteignent pas StenoTran 2157 1 ce que nos services spécialisés nous demandent, 2 lorsqu'on doit garantir un taux de pénétration minimum, 3 ça veut dire qu'à la fin de chaque mois on doit envoyer 4 le même montant d'argent aux fournisseurs, de toute 5 façon, qu'on ait ou qu'on n'ait pas les revenus de 6 notre clientèle. 7 9161 Les conséquences de ça, c'est que 8 nous, pour le câblodistributeur ça fait moins de 9 revenus mais ultimement, avec l'arrivé de la 10 concurrence, les services spécialisés maintiennent leur 11 niveau de revenus pendant qu'en plus ils reçoivent des 12 nouveaux revenus des SRD, par exemple. Alors nos 13 intérêts ne convergent pas nécessairement à ce 14 moment-là. Ce qui arrive c'est que nous, moins on a de 15 clients mois on fait d'argent, mais nous, moins on a de 16 clients plus les services spécialisés ultimement 17 peuvent faire de l'argent parce qu'ils reçoivent les 18 mêmes revenus de la part des câblodistributeurs et en 19 plus ils reçoivent des revenus des SRD. 20 9162 Alors il faut trouver une façon qu'on 21 ait les mêmes objectifs d'augmenter les taux de 22 pénétration au maximum. 23 9163 CONSEILLER DEMERS: Sur la 24 concurrence, il en a été question aussi dans 25 l'intervention qui vous a précédé, et il y a eu des StenoTran 2158 1 chiffres qui ont été avancés. Est-ce que dans le cas 2 de Cogeco la concurrence est plus présente, moins 3 présente, est-ce que vous êtes plus vulnérables? Qu'en 4 est-il? 5 9164 M. BÉGIN: Plus vulnérable, je ne le 6 sais pas, mais je peux vous dire qu'au cours des trois 7 derniers mois la concurrence a pratiquement doublé à 8 chaque mois. Ce ne sont pas des gros chiffres mais ça 9 commence. Dans le cadre de certains territoires, 10 particulièrement dans l'Estrie, près de la région de 11 Thetford, la région de Saint-Georges, je peux vous dire 12 qu'il y a tout près de 20 pour cent des gens qui 13 débranchent de façon mensuelle, qui nous disent qu'ils 14 le font pour aller au satellite. 15 9165 Évidemment, les débranchements c'est 16 pas le pourcentage du client de base, c'est ceux qui 17 quittent annuellement, ce qu'on appelle le churn, mais 18 c'est quand même une personne sur cinq qui quittent la 19 compagnie dans un mois qui choisit d'aller à la 20 concurrence. 21 9166 Ultimement, les projections de 22 l'industrie, qui étaient qu'on pourrait perdre de 10 à 23 15 pour cent des abonnés au service de base, basées sur 24 ces chiffres-là depuis les trois derniers mois, 25 semblent vouloir se concrétiser. Je ne vous dis pas StenoTran 2159 1 qu'on va perdre 15 pour cent de nos abonnés de base 2 cette année, mais je vous dis que c'est la tendance qui 3 avait été projetée et là on la vit. On la vit plus 4 particulièrement depuis septembre dernier. Je vous 5 dirais qu'entre janvier et septembre on a perdu 6 quelques clients au satellite mais en septembre on en a 7 perdu autant que dans les neuf premiers mois de l'année 8 et, là, ça s'accentue vraiment à chaque mois. 9 1145 10 9167 CONSEILLER DEMERS: Ça semble être 11 géographiquement un peu plus précisé. Est-ce que vous 12 avez trouvé les raisons ou est-ce que vous avez pu 13 élaborer quelques raisons pour ça? 14 9168 M. BÉGIN: En fait, ce qui se passe, 15 c'est que les gens ont accès sur satellite à certains 16 produits qui ne sont pas encore sur le câble et ils 17 choisissent de s'y abonner. C'est un peu ce qu'on peut 18 relever. 19 9169 Par exemple, on n'offre pas CTV 20 Sportsnet. Il y a des gens qui veulent voir la Ligue 21 junior majeure du Québec et donc s'y abonnent. Ce ne 22 sont des gros chiffres dont on parle; on parle 23 probablement de l'équivalent d'un millier d'abonnés, 24 peut-être 1 500 abonnés qui ont été perdus, mais c'est 25 un début, c'est une trace qu'on commence à voir et qui StenoTran 2160 1 est préoccupante dans le milieu concurrentiel dans 2 lequel on entre. 3 9170 CONSEILLER DEMERS: Dans les 4 négociations qui auraient lieu après l'émission de 5 licences -- je reviens toujours, pour qu'on avance dans 6 la discussion -- la description qu'a pu nous faire 7 l'intervenante précédente sur la façon dont ces 8 négociations-là se passent, est-ce que ça ressemble à 9 ce que vous faites ou que vous avez déjà fait avec ces 10 gens-là, avec les personnes qui ont eu des licences. 11 9171 M. BÉGIN: Oui, ça se ressemble. En 12 fait, j'aimerais juste rappeler qu'on a été les 13 premiers à offrir un volet. Vidéotron l'a offert en 14 1997, nous on l'a offert en 1995. Par conséquent, on a 15 été les premiers à négocier avec les fournisseurs de 16 services spécialisés le démarrage d'un volet au Québec. 17 Mais les négociations se ressemblent. Je pense que les 18 gens du câble négocient sensiblement de la même façon 19 avec les fournisseurs de services. 20 9172 L'objectif, c'est d'avoir le meilleur 21 tarif possible pour que le consommateur en bout de 22 piste ait le meilleur prix possible pour une plus 23 grande variété de produits. 24 9173 CONSEILLER DEMERS: Par la suite, 25 quand il y a des ententes et actuellement, les StenoTran 2161 1 relations se font comment... je ne dirais pas 2 quotidiennement, mais quelle est la relation que vous 3 avez avec tous ces services-là dans le cours normal des 4 affaires? 5 9174 M. BÉGIN: Je pense que, là-dessus, 6 Hélène pourra compléter parce qu'elle est 7 particulièrement responsable des relations au niveau de 8 la programmation, mais on a des ententes régulières, 9 des campagnes de promotion régulières avec eux. 10 Présentement on est à la recherche même avec eux de 11 solutions pour augmenter la pénétration du volet. Je 12 rappelle qu'à Thetford, le volet de Cogéco est à 70 13 pour cent, à Saint-Georges à 72 et à Rimouski 74. On 14 n'est pas à 83 ou 85. On est déjà 10 pour cent en bas 15 de la moyenne québécoise. 16 9175 Alors on travaille avec eux 17 présentement à chercher des solutions qui pourraient 18 peut-être permettre une relance des produits comme tels 19 dans ces régions-là. 20 9176 Mais je réitère qu'il y a un problème 21 financier au Québec de plus en plus. Les gens ont des 22 problèmes d'argent et ils veulent donc pour se 23 divertir, choisir les produits. Ils ont une enveloppe, 24 comme on parlait tout à l'heure, autour de 30,00 $ par 25 moi; c'est ce qu'on sent nous autre aussi. Donc ils StenoTran 2162 1 veulent utiliser le mieux possible de 30,00 $ là. Et 2 si c'est d'avoir un service de base et de choisir 3 certains bouquets, c'est ce qu'ils souhaitent faire. 4 9177 Dans ce contexte-là, il y a 5 avantage... une des raisons pourquoi on penche de plus 6 en plus vers le démarrage du numérique, c'est que ça va 7 permettre dans les prochaines années d'offrir ce 8 choix-là à la clientèle. 9 9178 Maintenant, nos relations comme 10 telles avec eux, je pense que c'est continuel, de façon 11 annuelle, on a des projets avec eux. Je pense que, 12 chez Cogéco, ils ont toujours eu une oreille attentive 13 et un bon collaborateur. 14 9179 CONSEILLER DEMERS: Merci. S'il 15 devait y avoir des licences octroyées au secteur 16 analogique, les délais d'implantation, dans votre 17 esprit, où se situent-ils? 18 9180 M. BÉGIN: Un peu comme le disait 19 M. Trépanier tout à l'heure, nous sentons que nos 20 clients sont essoufflés. On a ajouté beaucoup de 21 services au cours des dernières années, 22 particulièrement l'automne dernier avec quatre nouveaux 23 services français. En fait, ils ont commencé à les 24 payer en janvier dernier, donc c'est tout récent; ça ne 25 fait même pas un an qu'ils consomment ces produits-là StenoTran 2163 1 et qu'ils paient pour ces produits-là, et on sent un 2 certain essoufflement là... comme: Pouvez-vous nous 3 donner le temps de respirer avant d'en ajouter 4 d'autres? 5 9181 Alors une date choisie pour nous, 6 comme on le présentait dans notre mémoire, c'est plus 7 le début de 2001. Ça permettrait en parallèle de 8 développer nos décompresseurs numériques, mais c'est 9 vraiment la problématique du consommateur. Il va 10 falloir être très à l'écoute du consommateur et pas 11 juste dans la région de Montréal. Je réitère que 12 Montréal, c'est un million de clients, mais il y a un 13 autre million dans le reste de la province et il faut 14 penser à ce territoire-là. 15 9182 Vous savez très bien que dans la 16 région de Rimouski ou de Gaspé c'est une problématique 17 particulière. Il va falloir que les gens aient le 18 temps de respirer pour pouvoir absorber la prochaine 19 vague de services. Ultimement, je souhaiterais plus le 20 début de 2001 si c'était possible. 21 9183 CONSEILLER DEMERS: D'accord. Vous 22 avez touché à un point, vous avez terminé en quelque 23 sorte votre mémoire sur la concentration ou enfin les 24 relations qui pourraient exister entre certaines 25 demandes et d'autres entreprises, télévision StenoTran 2164 1 conventionnelle ou autres. Vous avez parlé assez 2 généralement et vous avez même énuméré environ sept 3 points en particulier que vous suggériez que le CRTC 4 devrait regarder attentivement. 5 9184 Peut-être pour placer dès le début 6 une réponse à cette question, cette interrogation, 7 avez-vous indirectement ou directement, des intérêts 8 dans les demandes qui sont devant nous actuellement? 9 9185 M. JOLIVET: Présentement, on n'a 10 aucun intérêt dans les demandes de services spécialisés 11 qui sont présentées devant le Conseil. 12 9186 CONSEILLER DEMERS: Et en avez-vous 13 dans des chaînes qui actuellement sont... 14 9187 M. JOLIVET: Du côté de la 15 télévision, Cogéco, Radio Télévision détient quatre, 16 maintenant, suite à l'approbation du Conseil, six 17 stations affiliées à Radio-Canada et à TQS. Ici on 18 parle des marchés de Sherbrooke, Trois-Rivières et 19 Jonquière maintenant. 20 9188 Par ailleurs, comme vous le savez, on 21 a une participation minoritaire dans TQS et aussi dans 22 le Canal Indigo. 23 9189 CONSEILLER DEMERS: Ma question était 24 vraiment sur des chaînes spécialisées. Vous n'avez 25 aucun intérêt directement? StenoTran 2165 1 9190 M. JOLIVET: Non, non. 2 9191 CONSEILLER DEMERS: D'accord. 3 9192 Pour ce qui est de la concurrence, 4 vous faites certaines suggestions, vous soulevez des 5 préoccupations. Pourriez-vous en quelque sorte 6 commenter là-dessus? 7 9193 M. JOLIVET: Oui, avec plaisir. 8 9194 Écoutez, je pense que la première 9 chose qu'on souhaiterait voir, c'est que le Conseil 10 clarifie ou précise les règles actuelles qui régissent 11 la question de l'intégration d'entreprises de 12 distribution et de programmation. 13 9195 Par ailleurs, nous autres, on a 14 beaucoup de difficulté chez nous avec des limitations 15 catégoriques qui seraient basées sur le type 16 d'activités qu'exercent une entreprise -- je pense ici 17 évidemment à la ligne entreprises de distribution, 18 entreprises de programmation -- et ce, pour plusieurs 19 raisons. 20 9196 D'abord, la première, il y a 21 plusieurs groupes actuellement au Canada qui détiennent 22 à la fois des entreprises de distribution et des 23 entreprises de programmation spécialisées. 24 Deuxièmement, le Conseil a introduit la concurrence 25 dans la distribution déjà depuis quelques années. StenoTran 2166 1 Troisièmement, effectivement, s'il y a un problème, le 2 problème ne tient pas tellement à la qualification 3 d'entreprises de distribution, ça tient plus à la 4 possibilité pour une entreprise d'exercer un pouvoir de 5 marché excessif de façon à pouvoir accorder à une 6 entreprise de programmation spécialisée qui lui serait 7 liée des conditions préférentielles ou, inversement, à 8 soumettre des entreprises de tierces parties à un 9 désavantage concurrentiel. 10 9197 CONSEILLER DEMERS: Je vous remercie 11 de votre réponse. 12 9198 Si on la renversait, pour bien la 13 comprendre, ces remarques-là pourraient s'appliquer si 14 par exemple vous aviez une demande pour une chaîne 15 spécialisée. 16 9199 M. JOLIVET: Écoutez, ce qu'on dit, 17 c'est que finalement le Conseil a juridiction pour 18 émettre des licences de radiodiffusion. Ce qu'on 19 suggère, c'est que quand le Conseil le fait, qu'il 20 s'appuie sur des critères économiques. Il y a des 21 critères économiques reconnus qui ont été développés 22 dans la littérature, critères de pouvoir de marché puis 23 de dominance qui sont appliqués par le Bureau de la 24 concurrence. 25 9200 Donc on dit que le Conseil pourrait StenoTran 2167 1 rendre ses décisions en se basant sur ces critères-là, 2 ce qu'il a d'ailleurs fait d'une certaine façon en 1997 3 dans la décision sur TQS, où notamment, dans la demande 4 de Vidéotron qui était devant lui, il a pris en 5 considération le fait que suite à cette transaction-là 6 la requérante détiendrait là approximativement 47 pour 7 cent du marché. 8 9201 Donc vous avez déjà appliqué ce 9 type-là de critères économiques dans vos décisions, et 10 on vous dit d'appliquer sensiblement les mêmes critères 11 lorsque vous émettez de nouvelles licences puis de 12 préciser les règles du jeu pour l'avantage de tout le 13 monde, qu'on sache à quoi s'attendre. 14 9202 CONSEILLER DEMERS: Est-ce que, quand 15 vous parlez de concentration, vous parlez surtout de 16 propriété? Est-ce que dans votre raisonnement un 17 contrat de gestion c'est un peu la même chose ou c'est 18 très différent? 19 9203 M. JOLIVET: Vous référez au fait, 20 qu'une entreprise pourrait seulement détenir un intérêt 21 minoritaire? 22 9204 CONSEILLER DEMERS: Non. À titre 23 d'exemple, vous pourriez... je ne dis pas que vous le 24 voulez, mais votre entreprise pourrait avoir un contrat 25 de gestion avec une nouvelle chaîne et l'administrer. StenoTran 2168 1 Est-ce que par là, dans votre esprit, les règles que 2 vous suggérez devraient s'appliquer? Est-ce qu'il y a 3 un danger là? Est-ce que c'est une question même? 4 9205 M. JOLIVET: Écoutez, ça revient au 5 Conseil... 6 9206 CONSEILLER DEMERS: Ah, je sais. 7 9207 M. JOLIVET: ... d'examiner 8 soigneusement cette question-là, mais à mon avis, je 9 pense qu'il faut regarder la convention évidemment 10 entre actionnaires, les termes de la convention de 11 gestion en question, le cas échéant possiblement les 12 conventions d'affiliation qui seraient négociées pour 13 voir si effectivement il y a pas exercice d'un contrôle 14 par cette entreprise-là de distribution qui exerce un 15 pouvoir de marché. Je ne sais pas si ça répond à votre 16 question? 17 9208 CONSEILLER DEMERS: C'est une 18 réponse. Alors, dans votre cas, là, pour résumer la 19 question de propriété croisée et concentration, c'est 20 surtout dans l'achat possible ou la préférence dans 21 l'achat de la programmation dans le fond. 22 9209 M. JOLIVET: Uh-huh. 23 9210 CONSEILLER DEMERS: Ça se résume à 24 ça? 25 9211 M. JOLIVET: Pour résumer notre StenoTran 2169 1 position, c'est que d'abord, un, on ne croit pas qu'il 2 devrait y avoir des restrictions basées sur le fait 3 qu'une entreprise est une entreprise de distribution 4 et, de ce fait-là, elle ne pourrait pas détenir une 5 entreprise de programmation spécialisée. Soyons bien 6 clairs, pour nous, il ne devrait pas y avoir 7 d'interdiction catégorique de ce type-là. 8 9212 Par ailleurs, ce qu'on suggère au 9 Conseil, c'est de regarder les demandes en appliquant 10 des critères économiques reconnus, les questions de 11 pouvoir de marché et les questions de dominance, et 12 voir si effectivement une entreprise de distribution 13 serait à même, d'exercer un pouvoir tel sur le marché 14 qu'elle pourrait dicter ses conditions au marché. 15 9213 Nous autres, Cogéco, pour donner un 16 exemple, on détient approximativement 12 pour cent du 17 marché de la radiodiffusion au Québec. Si on prend le 18 marché de Trois-Rivières, il y a trois distributeurs, 19 bientôt, il va y en avoir quatre avec Look Télé. Donc, 20 vous comprendrez que dans ces circonstances-là on n'est 21 pas à même de dicter nos conditions à quiconque, à 22 aucun fournisseur de services spécialisés. 23 9214 Donc, pour la même raison, on ne voit 24 pas, si un jour on est tentés de déposer une demande 25 devant le Conseil ou de prendre une participation dans StenoTran 2170 1 une entreprise de services spécialisés, pourquoi on 2 serait empêchés de le faire si on ne détient aucun 3 pouvoir de marché. 4 9215 CONSEILLER DEMERS: Alors, Madame la 5 Présidente, je n'ai plus de questions. 6 9216 Merci, messieurs, merci, madame. 7 9217 LA PRÉSIDENTE: Nous n'aurons pas 8 d'autres questions pour vous. Peut-être voulez-vous 9 faire un dernier commentaire? 10 9218 M. BÉGIN: Juste pour vous remercier 11 beaucoup de nous avoir entendus, madame. 12 9219 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame, 13 Messieurs, merci beaucoup. 14 9220 Madame la Secrétaire, nous allons 15 entamer la troisième phase. 16 9221 Mme LAFRANCE: Oui, et j'aimerais 17 rappeler que les représentants pour chaque demande se 18 verront allouer un maximum de 15 minutes pour faire 19 leurs interventions orales à l'égard de toutes les 20 autres demandes. 21 9222 Maintenant j'inviterais la requérante 22 pour le Canal Télé Passeport à présenter son 23 intervention. 24 9223 LA PRÉSIDENTE: Alors, messieurs, la 25 parole est à vous. StenoTran 2171 1 INTERVENTION 2 9224 M. BEAUCHAMP: Madame la Présidente, 3 Mesdames et Messieurs du Conseil, je me présente, 4 Normand Beauchamp; voici mon associé, Paul-Émile 5 Beaulne et Michel Arpin, tous de Radiomutuel. 6 9225 Radiomutuel, d'entrée en matière, 7 considère toutes les demandes dans lesquelles elle n'a 8 pas d'intérêts comme étant concurrentes aux siennes, en 9 ce qui regarde le nombre limité de licences que le 10 Conseil pourra autoriser. Nos projets ont atteint un 11 fort niveau d'attrait dans tous les sondages, tant pour 12 leur intérêt que pour leur pertinence. 13 9226 Notre intervention, par contre, 14 portera essentiellement sur le projet concurrent à Télé 15 Passeport, soit la demande soumise au Conseil par 16 Groupe TVA, Bell Services Satellite et Serdy Direct 17 afin d'obtenir une licence de radiodiffusion pour le 18 projet Canal Évasion. 19 9227 Le premier point que nous voulions 20 relever est le protocole d'entente entre les 21 actionnaires. 22 9228 En premier lieu, nous désirons 23 attirer l'attention du Conseil sur le protocole 24 d'entente entre actionnaires intervenu entre Cancom, 25 BCE inc. et Serdy Direct. Malgré ses nombreux StenoTran 2172 1 amendements, les fondements mêmes de ce protocole sont 2 toujours en place. À notre avis, il permet de 3 comprendre pourquoi Groupe TVA, malgré sa faible 4 participation dans l'actionnariat joue un rôle 5 prépondérant dans cette demande. 6 9229 En effet, selon l'article 5 de cette 7 convention, toutes décisions relatives à l'exploitation 8 de la société requièrent une résolution spéciale de 9 75,1 pour cent, même si Bell Satellite en détient le 10 contrôle majoritaire avec 50,1 des actions, après 11 exercices de diverses options. 12 9230 Selon l'article 5 de la convention, 13 l'approbation du plan annuel et la nomination ou la 14 révocation du chef de la direction et la définition de 15 ses devoirs, responsabilités et obligations requièrent 16 une majorité spéciale. 17 9231 Bell avec 50,1 et les deux associés 18 français à 10 pour cent chacun totalisent 70,1 pour 19 cent et n'auront pas la majorité spéciale requise 20 décrite plus haut. Conséquemment, cette majorité 21 spéciale ne pourrait être obtenue qu'avec l'accord du 22 Groupe TVA et de son associé Serdy, un producteur 23 indépendant disposant d'une association privilégiée 24 avec TVA. 25 9232 Ce qui nous préoccupe dans cette StenoTran 2173 1 convention, ce sont les inters liens entre TVA ou 2 Serdy. Ces inters liens accordent à l'un la 3 coordination et la supervision des activités, la 4 fourniture de l'espace, de l'équipement et du personnel 5 et à l'autre la production du segment d'émissions 6 canadiennes, en l'occurrence 25 pour cent des 7 investissements en émissions originales que les 8 partenaires se sont conservées. 9 9233 La présence du Groupe TVA comme 10 actionnaire de la demande confirme la dominance et 11 soulève toute la question de l'équilibre entre les 12 divers joueurs. En effet, Groupe TVA est le plus 13 important radiodiffuseur du Canada français et un des 14 plus importants du Canada. Si le Conseil accorde la 15 licence à Canal Évasion, il ne ferait que permettre à 16 Groupe TVA d'accroître son influence dans le système 17 canadien de radiodiffusion. 18 9234 Je demanderais à Michel Arpin 19 maintenant d'analyser la demande. 20 9235 Michel. 21 9236 M. ARPIN: Madame la Présidente, 22 distingués Membres du Conseil, nous avons remis une 23 copie de notre intervention aux représentants de Canal 24 Évasion. 25 9237 Notre intervention va porter sur StenoTran 2174 1 quatre points qui sont tous spécifiques à Canal 2 Évasion. Le premier, c'est l'entente avec Voyage pour 3 l'acquisition de 400 heures d'émissions par an. Cette 4 partie de notre intervention découle de la portée 5 effective de la convention intervenue entre Voyage et 6 le groupe de demandeurs, convention d'une durée de 7 7 années, quoiqu'elle soit résiliable après la cinquième. 8 9238 En effet, si nous avons bien compris 9 l'entente déposée avec la demande, à l'article 5.2 10 Canal Évasion s'est engagée à acheter de Voyage une 11 licence d'exploitation pour un minimum de 400 heures de 12 programmation par an que Voyage aura produites, 13 co-produites ou aura elle-même acquises auprès de 14 tiers. Dans le même article Canal Évasion s'engage, 15 quant à lui, à acquérir, dans des conditions que nous 16 décrirons plus loin, la totalité des programmes 17 proposés et fournis par Voyage. 18 9239 À l'article 7.1 on note que Canal 19 Évasion paiera à Voyage la somme de 12.375 francs 20 français pour chaque heure de programme, soit une somme 21 annuelle en dollars canadiens, en date du 11 décembre 22 1998, pour 400 heures de programmes, de 1 424 000 $. 23 Selon un autre alinéa du même article, ce montant 24 s'accroît de 10 pour cent annuellement, à la seule 25 discrétion de Voyage, à compter du 1er juillet 2000. StenoTran 2175 1 9240 Or, selon la promesse de réalisation, 2 Canal Voyage diffusera 292 heures par année d'émissions 3 acquises de sources étrangères pour lesquelles Canal 4 Évasion consacrera pendant sa première année 5 d'exploitation une somme de 876 000 $, s'accroissant à 6 987 000 $ à la dernière année de la licence. Le 7 tableau un, joint à la fin de notre intervention, 8 montre un écart annuel dans les projections de dépenses 9 pour les acquisitions étrangères qui totalisera près de 10 7 millions de dollars durant la première licence. 11 9241 Compte tenu que l'entente entre Canal 12 Évasion et Voyage prévoit que les heures de 13 programmation provenant de Voyage peuvent être des 14 acquisitions réalisées par Voyage, nous avons refait 15 les calculs en octroyant tout le budget d'acquisitions 16 canadiennes à Voyage. Même en procédant de la sorte, 17 voir le tableau 2, nous arrivons encore à un écart 18 important, soit environ 5 millions durant la première 19 licence. 20 9242 En fait, c'est seulement en 21 attribuant une partie du budget de la production 22 canadienne à Voyage, une moyenne annuelle de 18 pour 23 cent du budget de production, comme l'indique le 24 tableau 3, que Canal Évasion parvient à rencontrer ses 25 engagements financiers envers Voyage. StenoTran 2176 1 9243 Or, basé sur ce que nous avons 2 entendu à l'audience, nous sommes d'avis que Canal 3 Évasion a des engagements envers Voyage nettement 4 supérieurs à la capacité financière de son plan 5 d'affaires. 6 9244 Un examen détaillé de l'entente entre 7 les partenaires et Voyage soulève également la question 8 suivante: Voyage est-il lui-même un partenaire comme le 9 mémoire spécial de la requérante le décrit dans la 10 section intitulée "Une alliance stratégique 11 internationale" et comme a voulu le laisser entendre 12 son directeur général M. Georges Bonopéra lors de sa 13 comparution à l'audience... et nous attirons 14 l'attention du Conseil au paragraphe 702 à 706 de la 15 transcription, dont vous trouverez une copie en annexe, 16 ou tout simplement un fournisseur de service qui 17 détiendra suite à l'exercice de son option, 10 pour 18 cent du capital de Canal Voyage. 19 9245 Deuxième point, le calcul des foyers 20 câblés. La structure des revenus de Canal Évasion 21 nécessite d'être soulignée. Nous nous questionnons à 22 savoir jusqu'à quel point, à cet égard, est réaliste 23 leur plan d'affaires. 24 9246 Canal Évasion a retenu dans son 25 calcul des revenus d'abonnement projetés que 65 pour StenoTran 2177 1 cent de 1 995 000 foyers du Québec disposant du câble 2 souscriraient à son service. Cette hypothèse nous 3 apparaît irréaliste et a pour effet de gonfler le 4 nombre de ses abonnés, ce qui lui autorise à réduire de 5 manière significative le prix de gros sur lequel sa 6 demande est structurée. 7 9247 Faisons un calcul rapide: 65 pour 8 cent de 1 995 000 câblés égale 1 297 000 foyers qui 9 souscriront à l'étage de Canal Évasion. Cette 10 hypothèse n'est pas réaliste puisqu'elle n'a pas tenu 11 compte: 12 9248 - qu'un certain nombre d'entreprises 13 ne puissent offrir son service parce qu'elles ne 14 disposent pas de la capacité nécessaire à la 15 distribution des nouveaux services, 16 9249 - que certaines entreprises sont 17 susceptibles d'offrir les nouveaux services à la base, 18 pour lesquels Canal Évasion n'a prévu d'ailleurs aucun 19 tarif. À notre avis, ce n'est qu'après avoir fait ces 20 calculs que l'on peut établir le nombre de foyers qui 21 seront susceptibles d'offrir le service projeté. 22 9250 Basés sur notre expérience et sur nos 23 analyses, c'est plutôt sur 1 600 000 foyers, soit 24 l'étage actuel et les abonnements à la SRD que Canal 25 Évasion aurait dû faire son calcul, ce qui lui aurait StenoTran 2178 1 donné environ 1 050 000 foyers câblés souscrivant à son 2 service. 3 9251 En gonflant son niveau de 4 présentation à 80 pour cent de l'étage actuel, Canal 5 Évasion en est arrivé à établir un tarif de gros 6 avantageux, mais peu réaliste. 7 9252 Or, cette erreur risque de coûter 8 cher à Canal Évasion et sa correction serait un 9 avantage préférentiel conféré à Canal Évasion par les 10 entreprises de distribution, en l'occurrence Bell 11 Satellite et Vidéotron, directement ou indirectement 12 actionnaires de son service. 13 9253 En effet, pour atteindre ses 14 objectifs financiers, Canal Évasion devra obtenir un 15 tarif de gros supérieur à celui inscrit dans sa 16 demande, assortie d'une augmentation annuelle, alors 17 que le projet de la requérante n'en prévoit aucun pour 18 toute la durée de sa licence. 19 9254 La catégorie 5b). Notons que Canal 20 Évasion a inscrit sous la catégorie 5b, éducation 21 informelle, toute sa grille de programmation. Compte 22 tenu que Canal Évasion entend diffuser un nombre 23 important de documentaires, nous demandons au Conseil 24 de clarifier cette question, Télé Passeport ne 25 souscrivant pas à la réponse de la demanderesse dans la StenoTran 2179 1 phase I de l'audience à l'effet que toute la 2 programmation de Canal Évasion est éducative, donc de 3 catégorie 5b), puisqu'elle informe ses téléspectateurs. 4 9255 Et finalement, le traitement 5 préférentiel. Nous demandons au Conseil de tenir 6 compte que Canal Évasion, avec ses deux sociétés, 7 directement ou indirectement affiliées à des 8 entreprises de distribution, pourrait bénéficier d'un 9 traitement préférentiel indu quant au volet, au 10 positionnement, au tarif et à la promotion. 11 9256 En résumé, ce qui nous préoccupe, 12 c'est que: 13 9257 - Bell Satellite et/ou ExpressVu sont 14 contrôlées par la même personne. 15 9258 - TVA est contrôlé par le plus 16 important distributeur du Québec. 17 9259 - TVA, par son contrat de gestion et 18 par la convention d'actionnaires, requérant une 19 majorité spéciale, bénéficie d'une influence 20 prédominante sur cette requérante. 21 9260 Mesdames et Messieurs, mes collègues 22 et moi-même sommes à votre disposition pour répondre à 23 vos questions. 24 9261 LA PRÉSIDENTE: Merci. 25 9262 M. RHÉAUME: Juste une précision, StenoTran 2180 1 Madame la Présidente. 2 9263 Monsieur Beauchamp, on vous rappelle 3 que vous avez le droit de déposer un mémoire 4 additionnel de 20 pages. Merci. 5 9264 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment. 6 9265 Mme LAFRANCE: Je demanderais 7 maintenant aux représentants du Canal Évasion de 8 présenter leur intervention. 9 9266 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. 10 INTERVENTION 11 9267 M. GOURD: Bonjour, Madame la 12 Présidente, Mesdames, Messieurs les Conseillers et 13 Membres du Conseil. 14 9268 Mon nom est Alain Gourd et je suis 15 président et chef de la direction de Bell Satellite. À 16 ma gauche est M. Serge Arsenault, président de Serdy 17 Vidéo et également président du conseil 18 d'administration de Canal Évasion; à ma droite, 19 Francine Côté, conseillère juridique et, à sa droite, 20 Michel Chamberland, président-directeur général du 21 Canal Évasion. Nous avons aussi sur la table de côté 22 M. Gilbert Marin de Paul Martel et Mme Hamaoui de 23 Arthur Anderson. 24 9269 Dans notre intervention 25 d'aujourd'hui, mesdames et messieurs, nous aborderons StenoTran 2181 1 en premier lieu le besoin et la pertinence d'une chaîne 2 voyage dans le marché francophone et, en second lieu, 3 nous ferons valoir pour quelles raisons Canal Évasion 4 est un meilleur choix pour les abonnés que Télé 5 Passeport, un peu comme eux ont fait réciproque tout à 6 l'heure. 7 9270 Tout d'abord, abordons le besoin et 8 la pertinence d'une chaîne voyage. Une chaîne voyage 9 suscite de façon constante, l'un des plus haut taux 10 d'intérêt auprès des abonnés du câble. Je vous le 11 rappelle que même le sondage CROP des 12 câblodistributeurs classe une chaîne voyage au 13 troisième rang des intérêts avec 68 pour cent des 14 répondants qui se déclarent intéressés. Ce n'est 15 d'ailleurs contesté par aucun des requérants. 16 9271 Parmi les différentes thématiques 17 proposées depuis lundi dernier, mis à part l'humour, 18 c'est ensuite une chaîne voyage qui suscite le plus 19 haut taux d'intérêt. Je pourrais aussi faire référence 20 aux consommateurs qui investissent annuellement 21 quelques 41 milliards au Canada et 7 milliards au 22 Québec en tourisme et voyage et qui méritent en ce 23 domaine une fenêtre télévisuelle qui offre à la fois 24 service et divertissement. Une chaîne voyage doit 25 donc, selon nous, faire partie du bouquet de services StenoTran 2182 1 qui pourraient être autorisés par le Conseil suite à 2 cette audition. 3 9272 Dans la thématique voyage, la demande 4 de Canal Évasion présente des bénéfices plus importants 5 pour les abonnés, les auditeurs, que la demande de Télé 6 Passeport. 7 9273 Tout d'abord, au niveau de 8 l'expertise, l'un des aspects les plus attrayants du 9 Canal Évasion, selon nous, est le regroupement de 10 talents et ressources dans le domaine du voyage et de 11 la télévision au plan national et international, par 12 l'alliance avec des intervenants canadiens, de même 13 qu'avec Canal Voyage France et Médias Overseas. On ne 14 retrouve pas ce mariage de compétences dans le domaine 15 du voyage chez Télé Passeport. 16 9274 Rappelons qui sont les actionnaires 17 de Télé Passeport: 70 pour cent Radiomutuel, 20 pour 18 cent Astral, 10 pour cent Netstar. Ces partenaires, 19 déjà connus comme fournisseurs de services spécialisés 20 dans différents domaines du divertissement, n'ont en 21 effet pas cru bon de s'associer à des experts canadiens 22 et internationaux du marché du voyage. 23 9275 En termes maintenant de propriété, 24 Radiomutuel et Astral sont, on doit le souligner, deux 25 entreprises dominantes dans le marché de la télévision StenoTran 2183 1 spécialisée francophone. Selon les actionnaires de 2 Télé Passeport, ils devraient avoir priorité pour 3 consolider leur emprise de la télévision spécialisée, 4 en obtenant entre autres la licence de Télé Passeport 5 "pour être en mesure", dit Astral, "d'offrir une 6 alternative concurrentielle significative aux 7 producteurs d'émissions." Nous ne partageons pas ce 8 point de vue. 9 9276 Nous pensons en effet que les 10 producteurs d'émissions et surtout les abonnés seraient 11 mieux servis par l'apport d'un service comme Canal 12 Évasion, qui introduira davantage de diversité dans la 13 propriété des services spécialisés francophones avec de 14 nouveaux venus, tels Bell Satellite, actionnaire 15 majoritaire, Serdy, Pathé/Canal Voyage et Vivendi/Media 16 Overseas. Qui dit nouveaux venus dit nouvelles 17 perspectives, nouvelle fenêtre pour les producteurs 18 indépendants et nouveaux débouchés canadiens et 19 internationaux. 20 1215 21 9277 Au titre de la programmation, l'offre 22 de Canal Évasion est définitivement plus attrayante 23 pour le consommateur que celle de Télé Passeport. Le 24 caractère ciblé de Canal Évasion n'autorise aucune 25 possibilité de chevauchement avec la programmation de StenoTran 2184 1 d'autres services spécialisés ou généralistes. 2 9278 La proposition de Télé Passeport est 3 ambiguë. Un indice de cette confusion dans la nature 4 du service se reflète notamment par le large registre 5 de catégories d'émissions proposées par Télé Passeport. 6 La programmation de Télé Passeport s'apparente beaucoup 7 plus à un concept du genre Discovery ou Canal D, avec 8 l'emphase qu'elle met sur l'environnement, la faune, 9 les animaux sauvages, les loisirs et les activités 10 culturelles et qui dilue l'importance de la thématique 11 "voyage" et la notion de service aux abonnés. La 12 programmation de Canal Évasion ne laisse aucun doute 13 quant à la dualité de sa mission de divertissement et 14 service dans le domaine du voyage. 15 9279 Nous voulons souligner ici que Canal 16 Évasion s'est doté d'un code d'éthique qui assure une 17 protection efficace des intérêts des consommateurs au 18 niveau de la programmation et de l'offre publicitaire, 19 que nous déposons tel que convenu au dossier public et 20 qui est annexé aux présentes. Canal Évasion s'engage à 21 maintenir l'indépendance de sa ligne éditoriale et à ne 22 laisser faire aucun placement de produits contre 23 rémunération à l'intérieur du contenu éditorial d'une 24 émission produite et portée à l'antenne. 25 9280 La proposition tarifaire de Canal StenoTran 2185 1 Évasion est aussi, quoi qu'on en dise, plus attrayante 2 à plus d'un titre. Nous proposons un tarif fixe de 3 0,49 $ pour une pénétration de 65 pour cent, pour les 4 sept ans de la licence. Tel que précisé dans les 5 réponses aux lacunes, ce tarif sera de plus ajusté à la 6 baisse si le taux de pénétration est supérieur à 65 7 pour cent. Le tarif de Télé Passeport est de 0,70 $ 8 l'an un pour une pénétration de 60 pour cent avec une 9 augmentation de 0,01 $ par année, tout au long de la 10 licence. 11 9281 Au niveau des engagements, Canal 12 Évasion démontre également son souci d'apporter une 13 contribution significative au système de la 14 radiodiffusion qui se traduit par des engagements 15 concrets: 16 9282 - maintenir un contenu canadien 17 minimum de 60 pour cent pendant la journée, y compris 18 la soirée, alors que Télé Passeport s'engage à un 19 minimum de 50 pour cent; 20 9283 - verser 28,5 millions de dollars sur 21 sept ans au secteur de la production indépendante dont 22 75 pour cent iront à des producteurs non affiliés aux 23 actionnaires et, en contraste, Télé Passeport n'offre 24 que 19,2 millions de dollars en termes d'apport aux 25 producteurs indépendants dont 7,2 millions iront au StenoTran 2186 1 doublage; 2 9284 Télé Passeport insiste sur cet 3 engagement de 7,2 millions de dollars au doublage comme 4 élément structurant. Notre position est différente. 5 Nous pensons qu'il est plus structurant d'investir dans 6 les produits plutôt que le doublage et notre alliance 7 avec nos partenaires européens nous permet d'avoir 8 accès à des émissions étrangères en langue française à 9 un prix de partenariat. Autant de gagné pour la 10 production canadienne. 11 9285 Enfin, nous consacrerons 2,5 millions 12 de dollars en développement d'émissions contre 13 seulement 175 000 $ du côté de Télé Passeport. 14 9286 En outre, les synergies résultant de 15 la participation de chefs de file européens dans Canal 16 Évasion créent de nouveaux débouchés d'exportation et 17 de nouvelles fenêtres de diffusion. À cet égard, Canal 18 Voyage France s'est engagée à faire l'acquisition d'au 19 moins 52 heures par année d'émissions produites par 20 Canal Évasion. De plus, par le biais de Vivendi Media 21 Overseas, allié à Canal +, la programmation de Canal 22 Évasion est assurée d'un rayonnement de l'espace 23 audiovisuel francophone canadien, non seulement en 24 France mais, également, sur la scène internationale. 25 Télé Passeport n'offre pas ce bénéfice inédit. StenoTran 2187 1 9287 Dans cette ronde de services 2 spécialisés où vous avez à faire un choix parmi de 3 nombreux projets, la qualité des propositions et le 4 besoin exprimé par les abonnés sur le service proposé 5 seront sûrement des critères fondamentaux et, encore 6 une fois, Canal Évasion, selon nous, se qualifie haut 7 la main. 8 9288 En terminant, nous vous soumettons 9 donc respectueusement que Canal Évasion devrait faire 10 partie des nouveaux services autorisés par le Conseil 11 et nous serons heureux de répondre à toutes vos 12 questions, y compris en matière de distribution. 13 9289 LA PRÉSIDENTE: Je ne crois pas que 14 nous ayons des questions. Madame, messieurs, merci 15 beaucoup. 16 9290 Mme LAFRANCE: Nous entendrons 17 maintenant l'intervention devant être présentée par la 18 requérante le Réseau Vision. 19 9291 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. 20 INTERVENTION 21 9292 M. DUBUC: Bonjour, mesdames, 22 bonjour, messieurs. 23 9293 Madame la Présidente, Mesdames, 24 Messieurs les Conseillers, membres du Conseil, bonjour. 25 Je m'appelle Jean-Guy Dubuc, je suis président et chef StenoTran 2188 1 de la direction de Réseau Vision. Je suis accompagné 2 aujourd'hui, à ma gauche, de René Desmarais, président 3 et directeur général de CF Télévision; à ma droite, de 4 Pierre Brosseau, vice-président du conseil et chef de 5 la direction de Radio Nord et de Paul Racine, 6 vice-président, Programmation de Bell Satellite. 7 9294 Le besoin pour une chaîne spirituelle 8 et religieuse est sans équivoque. Le Conseil l'a 9 exprimé clairement dans sa politique de 1993, et je 10 cite: 11 "Certaines parties ont exprimé 12 le souhait que le système 13 canadien de radiodiffusion offre 14 des services dont les valeurs 15 sont nettement différentes de 16 celles qui sont véhiculées dans 17 les émissions offertes à l'heure 18 actuelle aux auditoires 19 canadiens. À cet égard, le 20 Conseil note qu'il a favorisé la 21 disponibilité de nombreux 22 services de radio et de 23 télévision canadienne offrant 24 des solutions de rechange au 25 flot principal des émissions StenoTran 2189 1 commerciales. Néanmoins, le 2 Conseil a été persuadé par 3 l'argument selon lequel les 4 valeurs religieuses, en 5 particulier, jouent un rôle 6 important dans la vie d'un grand 7 nombre de Canadiens. Étant 8 donné que ces valeurs sont 9 véhiculées de plus en plus par 10 la radio et la télévision, le 11 Conseil estime qu'il ne faut pas 12 décourager les groupes religieux 13 qui choisissent d'utiliser le 14 système canadien de 15 radiodiffusion pour rejoindre 16 leur groupe." (Tel que lu) 17 9295 Le Conseil exprime ainsi une 18 préférence pour les services offrant des solutions de 19 rechange au flot principal des émissions commerciales. 20 C'est le cas de Réseau Vision. 21 9296 Alors, nous estimons que dans la 22 course vous devriez réserver une place à Radio Vision, 23 comme il en existe une au Canada anglais qui connaît un 24 beau succès. Il nous apparaît, en effet, que Réseau 25 Vision a une vocation beaucoup plus spécifique que des StenoTran 2190 1 services comme Justice, un sujet déjà très longuement 2 rapporté par les médias généralistes, comme la Chaîne 3 gourmande, alors que l'on retrouve des émissions de 4 cuisine sur toutes les chaînes généralistes et même sur 5 Canal Vie, ou comme Fiction, qui propose des téléfilms 6 de source internationale ou, encore, comme Canal Z qui 7 cible, selon ses dires, les jeunes de plus de 30 ans. 8 Cette chaîne, d'ailleurs, bénéficierait d'un traitement 9 préférentiel si elle était autorisée maintenant alors 10 que le Conseil entendra une requête pour un service 11 bilingue qu'il porte sur ce sujet dans la ronde des 12 services spécialisés de langue anglaise. 13 9297 Plusieurs des demandes devant vous 14 accentuent, d'ailleurs, le niveau de concentration dans 15 le domaine de la télévision spécialisée. Certains 16 prétendent ainsi que la priorité devrait leur être 17 accordée pour consolider leurs entreprises. 18 9298 Selon nous, le Conseil ne devrait pas 19 s'attarder à cette question mais considérer la valeur 20 des requêtes, notamment au niveau des besoins de la 21 population et au niveau de la propriété. Ainsi, de 22 nouveaux intervenants auront l'occasion d'influencer de 23 façon positive la qualité et surtout la diversité des 24 émissions qui seront offertes par ces services. 25 9299 Il nous apparaît que Réseau Vision StenoTran 2191 1 propose un actionnariat qui va contribuer à 2 décloisonner la propriété des services spécialisés et 3 lui insuffler un nouveau dynamisme et une 4 diversification des sources de programmation. 5 9300 Enfin, Réseau Vision se démarque 6 aussi des autres requérantes par le tarif modeste 7 qu'elle propose, c'est-à-dire 0,35 $ au volet 8 facultatif, dans l'hypothèse d'un taux de pénétration 9 de 65 pour cent. Ce tarif modeste est possible grâce 10 aux synergies entre nos actionnaires et Vision TV. 11 9301 Concernant les besoins, je vais dire 12 ici quelque chose qui pourrait lever l'ambiguïté 13 véhiculée par les nombreux sondages utilisés par chaque 14 intervenant. 15 9302 Je voudrais souligner que les 16 sondages reflètent les intérêts des gens, alors que ces 17 mêmes gens ont des besoins profonds qu'ils ressentent 18 privément et qu'ils expriment plus discrètement à 19 divers moments de leur vie. Je suis personnellement 20 bien placé pour le savoir, étant à l'écoute de ces 21 divers moments de vie privée que j'entends chez tous 22 les gens de la société, et j'en connais plusieurs. 23 9303 Tout le monde cherche, à un moment ou 24 l'autre, un point de référence spirituel pour éclairer 25 sa vie. Cette référence, c'est ce que Réseau Vision va StenoTran 2192 1 offrir à toutes les démarches religieuses et 2 spirituelles des Canadiens de langue française... je 3 répète, à toutes les démarches religieuses ou 4 spirituelles de la société. Et Réseau Vision est seul 5 à pouvoir répondre à ce besoin. 6 9304 Cela complète nos propos dans cette 7 phase de l'audition. Merci de votre attention. 8 9305 LA PRÉSIDENTE: Cela conclut notre 9 rencontre. Merci. Merci infiniment. 10 9306 Nous allons arrêter pour le déjeuner 11 et nous reprendrons à 2 h 00 cet après-midi. 12 --- Suspension à / Recess at 1230 13 --- Reprise à / Upon resuming at 1400 14 9307 LA PRÉSIDENTE: Alors, nous reprenons 15 nos travaux et nous poursuivrons l'audience allant de 16 la phase III à la phase IV, c'est à dire, la réplique 17 des requérantes. Nous, on serait certainement ouverts, 18 mais puisque pour les requérantes on a toujours annoncé 19 que c'était demain matin, je pense qu'à ce moment-ci ce 20 ne serait pas équitable de changer cette ordonnancement 21 de l'audience, si bien que cet après-midi nous 22 terminons la phase III de l'audience, les interventions 23 des requérantes vis-à-vis d'autres requérantes, et 24 demain matin nous commencerons à 8h30 la réplique des 25 requérantes. StenoTran 2193 1 9308 Alors, en espérant que ça rencontre 2 le plus d'assentiment possible... oui, 3 Monsieur Rhéaume. 4 9309 Me RHÉAUME: Merci, Madame la 5 Présidente. 6 9310 Nous allons demander à tous de 7 déposer une grille, un barème qui traiterait des 8 ajustements au niveau de la pénétration si les 9 objectifs n'étaient pas rencontrés. Alors, au niveau 10 des répliques demain, on s'attend à tout ça. 11 9311 Merci. 12 9312 LA PRÉSIDENTE: C'est-à-dire des 13 barèmes. 14 9313 Me RHÉAUME: C'est ça. 15 9314 LA PRÉSIDENTE: Comment fluctue le 16 tarif en vertu du taux de pénétration. 17 9315 Me RHÉAUME: Exact. 18 9316 LA PRÉSIDENTE: Merci. 19 9317 Madame Lafrance, nous poursuivons 20 avec les intervenants. 21 9318 Mme LAFRANCE: Merci. 22 9319 Tout d'abord, j'aimerais faire une 23 petite précision. Les requérantes pour le Réseau des 24 Arts, La Chaîne gourmande et le Canal Justice ne 25 désirent pas se prévaloir de leur droit d'intervention. StenoTran 2194 1 Alors, nous entendrons dès maintenant l'intervention 2 présentée par la requérante Savoir-Faire. Est-ce 3 qu'ils sont présents? Il manque un joueur? On peut 4 attendre un petit cinq minutes que le joueur soit 5 retrouvé. 6 9320 On pourrait peut-être préciser que 7 nous allons entendre Savoir-Faire, le Canal Chez Moi, 8 le Canal Histoire, le Réseau de l'Histoire, le Canal Z, 9 aux limites du savoir, Télé Ha ! Ha !, le Réseau de 10 l'Économie, le Canal des Affaires, Canal fiction, Câblo 11 Distribution G. inc., et demain matin nous entendrons 12 Télé Classique en intervention. 13 9321 LA PRÉSIDENTE: Alors, Madame 14 Lafrance, pour peut-être replacer l'ordre des choses, 15 voulez-vous nous dire à quel intervenante nous sommes 16 rendus maintenant, s'il vous plaît? 17 9322 Mme LAFRANCE: Oui, nous allons 18 entendre Savoir-Faire. 19 INTERVENTION 20 9323 M. BRIÈRE: Madame la Présidente, 21 Mesdames, Messieurs les Conseillers membres du Conseil, 22 à ma gauche, Michel Cyr, président des Éditions 23 Télémédia; à sa gauche, Louis Fournier qui est 24 vice-président, Distribution et Marketing, Corporation 25 Cinar; à ma droite Michel Chamberland, vice-président, StenoTran 2195 1 Producteur et Développement, Serdy Direct; et, à sa 2 droite, Pierre-Louis Smith, directeur, Affaires 3 réglementaires, Groupe TVA. Mon nom est Réal Brière, 4 je suis vice-président de Groupe TVA. 5 9324 Savoir-Faire est une chaîne 6 spécialisée dans la diffusion d'émissions de conseils 7 pratiques, de connaissances générales et 8 d'enrichissement personnel. Sa programmation s'étend 9 de la rénovation domiciliaire au jardinage, de la 10 cuisine à l'entretien automobile, de la décoration 11 intérieure à l'initiation à l'Internet. 12 9325 Chez Moi est essentiellement un canal 13 de conseils pratiques sur la rénovation et le 14 jardinage. Près des deux-tiers des heures 15 hebdomadaires de la grille sont consacrées à ces deux 16 seuls segments de la consommation. Au moment 17 d'élaborer le concept de Savoir-Faire nous avons 18 envisagé de présenter un service plus restreint qui ne 19 visait que les thèmes rénovation, jardinage et 20 décoration. Après analyse des tendances et en 21 s'appuyant sur l'expérience de nos partenaires, tels 22 que Télémédia qui possède, on le sait, une grande 23 expérience dans les magazines, nous avons constaté la 24 nécessité d'élargir notre champ d'intérêt pour inclure 25 d'autres thèmes connexes tout en gardant la spécificité StenoTran 2196 1 de la chaîne. 2 9326 Nous avons donc opté pour une 3 approche thématique plus diversifiée. Nous sommes 4 convaincus que dans le domaine des émissions de 5 services et de conseils pratiques cette approche est 6 mieux adaptée aux besoins et goûts variés du 7 consommateur et à la réalité du marché francophone. 8 9327 Le projet Chez Moi repose sur un 9 modèle bien différent de celui de Savoir-Faire. Le 10 modèle traditionnel favorisé par Radiomutuel Astral est 11 un service qui s'apparente au service canadien. Ce 12 modèle permet d'amortir les coûts d'une partie de la 13 programmation d'un service de langue anglaise doublée 14 pour le marché de langue française. 15 9328 Dans le cas de Chez Moi, c'est HGTV 16 Canada, un service anglophone élaboré à partir du 17 service lancé initialement aux États-Unis. HGTV, une 18 filiale de Atlantis Broadcasting, n'a aucune expérience 19 ni connaissance du marché francophone. Notre modèle 20 dans Savoir-Faire propose une approche originale basée 21 sur un partenariat diversifié et expérimenté offrant 22 une programmation originale pour répondre aux besoins 23 de l'auditoire francophone. 24 9329 Savoir-Faire réunit quatre 25 partenaires qui représentent quatre sociétés StenoTran 2197 1 importantes qui apportent leur expertise du marché 2 francophone dans les domaines de la télévision 3 généraliste, de la télévision spécialisée, les 4 magazines imprimés dans le domaine du savoir-faire 5 ainsi que la production et la distribution d'émissions 6 indépendantes. 7 9330 Les grilles de programmation 8 proposées par Chez Moi et Savoir-Faire reflètent les 9 différentes contributions des partenaires. Si nous 10 comparons les deux grilles, nous constatons que la 11 grille de programmation de Chez Moi comporte, certes, 12 une quantité impressionnante d'émissions -- 1 066 13 émissions, selon M. Beaulne -- où le téléspectateur, 14 selon nous, peut avoir peine à se retrouver. Cette 15 approche de programmation risque de semer la confusion 16 auprès des abonnés qui, selon nous, recherchent en 17 priorité des rendez-vous. 18 9331 Par exemple, la grille de Chez Moi 19 comporte très peu de rendez-vous sous la forme 20 d'émissions multi-jours. Nous avons identifié un seul 21 titre, "Les Grands jardins victoriens", qui provient de 22 HGTV. À l'inverse, la grille de Savoir-Faire est 23 construite de manière à fidéliser les téléspectateurs 24 en offrant une régularité des rendez-vous avez les 25 téléspectateurs en se basant sur une programmation StenoTran 2198 1 multi-jours. 2 9332 Cette approche multi-jours favorisée 3 par Savoir-Faire est réservée aux émissions originales 4 canadiennes. Elle permet la production en série et 5 s'avère beaucoup plus intéressante pour les producteurs 6 indépendants que la production des émissions dites à la 7 pièce. L'approche multi-jours assure un volume de 8 production significatif aux producteurs, leur 9 permettant de déployer les moyens financiers 10 nécessaires à la production d'émissions de meilleure 11 qualité. 12 9333 La convention entre actionnaires 13 liant Radiomutuel et HGTV prévoit que le quart de la 14 programmation de Chez Moi pourrait être constitué 15 d'émissions destinées aux marchés canadiens et 16 américains par HGTV Canada ou HGTV États-Unis. Ces 17 émissions seront tout simplement doublées pour 18 l'auditoire francophone. Rien ne prouve que ces 19 émissions seront pertinentes pour l'auditoire 20 francophone mais elles seront néanmoins diffusées 21 puisque la contribution de HGTV Canada dans ce 22 partenariat provient de la valeur de son inventaire. 23 9334 En dépit du fait que l'entente entre 24 Radiomutuel et HGTV Canada prévoit que l'acquisition 25 d'émissions du catalogue de HGTV n'entraîne pas de coût StenoTran 2199 1 pour le service, Chez Moi consacre moins de dépenses à 2 la programmation canadienne que Savoir-Faire. Selon 3 nos analyses, Chez Moi consacre 20 pour cent de moins 4 par émission que Savoir-Faire. Dans le cas des 5 émissions canadiennes originales devant être produites 6 par le secteur indépendant de la production, jumelée au 7 manque d'occasions pour produire sur une base 8 multi-jours, l'approche de Chez Moi favorise donc le 9 volume au détriment de la qualité. 10 9335 L'entente entre actionnaires de Canal 11 Chez Moi prévoit que l'accès aux émissions en 12 provenance de HGTV États-Unis n'est pas garantie. 13 Cependant, on lit à l'article 4a) de la convention que, 14 et je cite: 15 "HGTV will provide Canal Chez 16 Moi the French-language Canadian 17 rights to the extent available 18 for the programming that is 19 acquired by HGTV from the 20 programm library of HGTV 21 États-Unis." (As read) 22 9336 Ce libellé laisse place à la 23 possibilité que les coûts d'acquisition des émissions 24 étrangères de Canada Chez Moi soient plus élevés que le 25 prévoit la requérante. StenoTran 2200 1 9337 En tout, Chez Moi offre 80 heures de 2 moins que Canal Savoir-Faire en termes d'émissions 3 originales, ce qui diminue la capacité de choix en 4 fonction des besoins des consommateurs. Transposé sur 5 une semaine, Chez Moi a 25 heures d'émissions en 6 première diffusion, soit 68 pour cent de moins que 7 Savoir-Faire. Savoir-Faire offre donc une 8 programmation qui fait une plus large place à la 9 présentation d'émissions originales en première 10 diffusion que Canal Chez Moi. 11 9338 En comparant les plans d'affaires des 12 deux services proposés on constate que Chez Moi, malgré 13 le discours soulignant l'apport en synergie provenant 14 de l'implication de Radiomutuel, consacre des sommes 15 très importantes au secteur technique, soit près du 16 double de Savoir-Faire, c'est-à-dire 9,8 millions 17 versus 5,7 millions. 18 9339 Dans un univers hautement 19 concurrentiel où le consommateur aura de plus en plus 20 la possibilité de choisir les services auxquels il 21 souhaite s'abonner, nous constatons que Canal Chez Moi 22 propose de consacrer près de un million de dollars de 23 moins à la promotion de son service que Savoir-Faire. 24 La nécessité de consacrer de façon constante des sommes 25 importantes à la promotion du service, non seulement au StenoTran 2201 1 moment du lancement, mais à chaque année de la période 2 de licence, nous apparaît un critère important 3 démontrant la capacité de la titulaire à travailler en 4 partenariat avec les différentes entreprises de 5 distribution en radiodiffusion. 6 1415 7 9340 Pour toutes ces raisons, nous croyons 8 que le Conseil ne devrait pas retenir la proposition 9 Canal Chez Moi. 10 9341 Nous vous remercions encore une fois 11 de votre bonne attention et nous sommes prêts à 12 répondre à vos questions. 13 9342 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 14 madame, messieurs. 15 9343 M. CHAMBERLAND: Nous nous excusons 16 pour le délai. On s'excuse pour le délai. 17 9344 LA PRÉSIDENTE: Je vous en prie; 18 aucune offense. 19 9345 Madame la Secrétaire. 20 9346 Mme LAFRANCE: Merci, Madame la 21 Présidente. 22 9347 J'inviterais maintenant la requérante 23 le Canal Chez Moi en intervention. 24 INTERVENTION 25 9348 M. ARPIN: Madame la Présidente, je StenoTran 2202 1 vous présente notre groupe: à ma droite, Normand 2 Beauchamp, Paul-Émile Beaulne et Marie Collin. Je suis 3 Michel Arpin. 4 9349 Mesdames et Messieurs du Conseil, 5 Radiomutuel considère toutes les demandes dans 6 lesquelles elle n'a pas d'intérêt comme étant 7 concurrent aux siennes en ce qui regarde le nombre 8 limité de licences que le Conseil pourra autoriser. 9 Nos projets ont atteint un fort niveau d'attrait dans 10 tous les sondages tant pour leur intérêt que pour leur 11 pertinence. 12 9350 Ceci étant dit, la présente 13 intervention porte essentiellement sur le projet 14 concurrent de Canal Chez Moi, soit la demande soumise 15 au Conseil par Groupe TVA, Télémédia Communications, 16 Cinar Films et Serdy Direct afin d'obtenir une licence 17 de radiodiffusion pour le projet Savoir-Faire. 18 9351 La thématique du service. 19 9352 Notre première interrogation quant au 20 projet Savoir-Faire porte sur le caractère même du 21 service proposé. En effet, avec 15 thématiques, 22 Savoir-Faire est-il vraiment un canal spécialisé ou 23 est-il une station de télévision généraliste avec un 24 segment important de 16 pour cent de sa programmation, 25 dévolue à des reprises d'émissions ayant déjà fait StenoTran 2203 1 l'objet d'une première diffusion sur les stations 2 exploitées par TVA? 3 9353 Les acquisitions canadiennes. 4 9354 Notre seconde interrogation touche le 5 plan d'affaires de Savoir-Faire, en ce qui regarde plus 6 spécifiquement ses engagements à l'égard des émissions 7 canadiennes. 8 9355 Savoir-Faire a confirmé au Conseil 9 qu'il acceptait comme condition de licence que 75 pour 10 cent des dollars consentis à la production canadienne 11 soient accordés aux producteurs indépendants. Mais 12 Savoir-Faire n'a fait aucun commentaire sur ses 13 engagements quant aux acquisitions d'émissions 14 canadiennes. Or, à ce chapitre, on trouve des sommes 15 fort substantielles pour un nombre d'émissions très 16 restreint. 17 9356 Ainsi, l'annexe B de la demande nous 18 indique que sur une base annuelle trois séries 19 d'émissions acquises le seraient par Savoir-Faire. Ces 20 émissions sont: "Maquillage et coiffure", 17 épisodes 21 originaux et 187 reprises d'une durée de 30 minutes, 22 d'un producteur non mentionné; "Taillefer et fille", 23 85 épisodes originaux et 985 reprises d'une durée d'une 24 heure, production Guy Cloutier; et "Fleurs et jardins", 25 17 épisodes originaux et 187 reprises de 30 minutes, StenoTran 2204 1 production Serdy Vidéo. 2 9357 En tout, ces trois séries totalisent 3 119 épisodes en première diffusion, totalisant 102 4 heures et 1 359 reprises, représentant 1 172 heures de 5 temps d'antenne. 6 9358 Afin d'acquérir ces émissions, 7 Savoir-Faire consacrera 3 724 000 $ dès la première 8 année. Ce montant s'accroîtra à 4 368 000 $ à la 9 septième année. C'est donc une somme de 28 285 000 $ 10 qui sera consacrée à l'acquisition de ces trois séries 11 d'émissions. Cette somme est d'ailleurs corroborée à 12 la page 19 du mémoire spécial de Savoir-Faire, qui 13 déclare et je cite: 14 "Dans le même esprit, en 15 consacrant 28,3 millions de 16 dollars à l'acquisition 17 d'émissions canadiennes sur sept 18 ans..." (Tel que lu) 19 9359 De fait, au cours de sa première 20 licence, Savoir-Faire consacrera aux émissions 21 canadiennes ci-dessus mentionnées une moyenne annuelle 22 de 34 000 $ par épisode original, alors que les 23 producteurs indépendants se partageront, au cours de la 24 même première période de licence une somme de 25 11 532 000 $ pour 459 heures par année de productions StenoTran 2205 1 originales, soit plus ou moins 3 600 $ de l'heure. 2 9360 Nous attirons l'attention du Conseil 3 sur le fait qu'une des acquisitions mentionnées, soit 4 "Fleurs et jardins", provient d'un des partenaires, en 5 l'occurrence une filiale de Serdy Direct. Par 6 ailleurs, nous nous étonnons que l'intervenant Guy 7 Cloutier, le producteur de "Taillefer et fille", n'ait 8 supporté que la demande de Canal Évasion, alors qu'il 9 retire un bien plus important bénéfice de la demande de 10 Savoir-Faire. 11 9361 La convention de création de 12 l'entreprise Savoir-Faire et la production d'émissions 13 originales. 14 9362 L'article 8,5 de l'entente intervenue 15 relativement à la création du Canal Savoir-Faire, nous 16 laisse perplexes quant à sa portée particulière suite 17 aux déclarations des divers partenaires lors de 18 l'audience. En effet, à de nombreuses reprises les 19 porte-paroles de Savoir-Faire ont affirmé que 75 pour 20 cent de la production des émissions originales de leur 21 service seraient consentis à des producteurs 22 indépendants. Or, l'article 8,5 de l'entente, intitulé 23 "Droits prioritaires" stipule que: 24 "Les parties conviennent de 25 faire en sorte que la production StenoTran 2206 1 des émissions qui seront 2 diffusées de temps à autre par 3 la Société leur soit confiée en 4 priorité, à hauteur de 25 pour 5 cent des émissions devant être 6 diffusées..." [on retient les 7 mots "devant être diffusées"] 8 "... par la Société." (Tel que 9 lu) 10 9363 Le calcul des heures diffusées nous 11 permet d'établir à 178,5 heures, selon l'article 8,5 de 12 l'entente, le nombre d'heures appartenant aux 13 partenaires. Les heures allouées à la production 14 d'émissions originales, quant à elles, totalisent 374 15 heures. Selon notre calcul, c'est la production de 16 93,5 heures d'émissions originales qui pourrait être 17 confiée aux partenaires. Nous sommes donc face à un 18 écart de 85 heures. Ce nombre nous apparaît 19 suffisamment significatif pour le souligner au Conseil. 20 À notre avis, il semble indiquer une certaine confusion 21 entre les partenaires sur leurs droits dans ce projet. 22 9364 Finalement, pour clore le chapitre de 23 la production canadienne, nous tenons à faire remarquer 24 au Conseil qu'à l'annexe B de la promesse de 25 réalisation, Savoir-Faire attribue toute la production StenoTran 2207 1 des émissions originales canadiennes au secteur de la 2 production indépendante malgré les déclarations à 3 l'effet qu'ils s'en réservaient 25 pour cent. 4 9365 Nous demandons au Conseil de vérifier 5 ces aspects du dossier de la requérante et d'établir 6 des critères envers les acquisitions canadiennes afin 7 d'éviter qu'une requérante utilise ce subterfuge pour 8 pallier à son engagement de soutenir l'industrie de la 9 production indépendante. 10 9366 La convention de création de 11 Savoir-Faire. 12 9367 La convention prévoit que Groupe TVA 13 détiendra 40,3 pour cent de Savoir-Faire et qu'il aura 14 deux représentants au Conseil de la société. La 15 convention prévoit également que toutes les décisions 16 seront approuvées à la majorité simple, soit 50 pour 17 cent des voies plus une. 18 9368 La même convention prévoit que Serdy 19 Direct, un producteur indépendant dont la majeure 20 partie des revenus provient des émissions qu'il produit 21 pour le compte du Réseau de télévision TVA, détiendra 22 19,9 pour cent des actions et aura un représentant au 23 conseil de l'entreprise. 24 9369 En d'autres termes, avec son allié 25 Serdy Direct, Groupe TVA aura le contrôle absolu de StenoTran 2208 1 Savoir-Faire dans les situations où une majorité 2 spéciale de 60 pour cent des voies est requise. 3 9370 Ce contrôle, évidemment, ne tient pas 4 compte d'une autre disposition de la convention qui 5 octroie à Groupe TVA un contrat de gestion pour fournir 6 les services requis pour la gestion des activités, la 7 mise en marché, les ventes, la diffusion ainsi que la 8 gestion des services techniques et financiers et celles 9 des relations avec les entreprises de distribution, 10 pour mettre à la disposition de Savoir-Faire toutes les 11 ressources humaines nécessaires pour acquitter les 12 tâches ci-dessus mentionnées et préparer le plan 13 d'affaires qui doit être soumis au conseil 14 d'administration. 15 9371 En concluant, nous désirons rappeler 16 au Conseil que la présence de Groupe TVA à titre 17 d'actionnaires à hauteur de 40,3 pour cent dans ce 18 projet, disposant d'un imposant contrat de gestion, 19 soulève toute la question de l'équilibre entre les 20 divers joueurs. En effet, Groupe TVA est le plus 21 important radiodiffuseur du Canada français et un des 22 plus important du Canada. Si le Conseil accorde la 23 licence à Savoir-Faire, il ne fera que permettre à 24 Groupe TVA d'accroître son influence dans le système 25 canadien de radiodiffusion. StenoTran 2209 1 9372 De plus, nous demandons au Conseil de 2 tenir compte que Savoir-Faire, par l'affiliation de 3 Groupe TVA avec Vidéotron, pourrait bénéficier d'un 4 traitement préférentiel indu quant au volet, au 5 positionnement, au tarif et à la promotion. Cette 6 question est d'autant plus préoccupante que, selon le 7 contrat de gestion, c'est Groupe TVA qui assurera les 8 relations avec les entreprises de distribution. 9 9373 Mesdames et Messieurs du Conseil, mes 10 collègues et moi-même sommes à votre disposition pour 11 répondre à vos questions. 12 9374 LA PRÉSIDENTE: Madame et messieurs, 13 merci beaucoup. Nous n'avons pas de question pour vous. 14 Merci à vous. 15 9375 Madame Lafrance. 16 9376 Mme LAFRANCE: Merci. 17 9377 Nous entendrons l'intervention de la 18 requérante le Canal Histoire. 19 1430 20 9378 LA PRÉSIDENTE: La parole est à vous. 21 INTERVENTION 22 9379 M. ROY: Madame la Présidente, 23 Mesdames et Messieurs les Conseillers, membres du 24 Conseil, je suis Pierre Roy, président et chef de la 25 direction des Réseaux Premier Choix. Mme Phillis Yaffe StenoTran 2210 1 d'Alliance Atlantis est retenue à Toronto pour des 2 raisons personnelles; elle n'a pu se joindre 3 aujourd'hui avec nous mais elle sera ici demain matin 4 pour la période de réplique. 5 9380 L'intervention de Canal Histoire 6 portera sur la demande directement concurrente déposée 7 par la SRC et ses partenaires. 8 9381 RDH ou RDI 2? D'entrée de jeu, je 9 voudrais d'abord insister sur une différence 10 fondamentale de philosophie entre Canal Histoire et le 11 Réseau de l'Histoire. À la lecture de la demande de 12 RDH, il semble évident que RDH sera avant tout une 13 chaîne d'affaires publiques qui traite sous forme de 14 reportage des événements de l'actualité quotidienne. 15 9382 Dans un univers où les services 16 spécialisés sont de plus en plus nombreux, nous croyons 17 qu'il est essentiel que chacun se donne une 18 personnalité propre, une niche déterminée et aisément 19 identifiable, qui ne provoque pas de confusion chez le 20 téléspectateur. 21 9383 Radio-Canada semble, pour sa part, 22 vouloir faire de son Réseau de l'Histoire un RDI 2, où 23 chaque matin elle assignera des équipes de production à 24 aller couvrir l'histoire. Nous croyons sincèrement 25 qu'elle se trompe et qu'elle n'a pas saisi ce qu'est StenoTran 2211 1 une chaîne thématique histoire. 2 9384 Nos études quantitatives et 3 qualitatives de marché, comme l'expérience des chaînes 4 consacrées à l'histoire à travers le monde, dont celle 5 de History Television au Canada, démontrent que les 6 attentes des téléspectateurs sont très élevées à 7 l'endroit d'une chaîne histoire et qu'ils croient qu'il 8 faut un certain recul et une certaine distance critique 9 pour aborder l'histoire. 10 9385 Ils veulent avoir accès à des 11 émissions approfondies, solidement documentées, aussi 12 attrayantes qu'accessibles, pas à des reportages 13 tournés et diffusés la même semaine, pas à des reprises 14 intégrales de vieux téléjournaux, pas à une kyrielle de 15 magazines légers, comme le propose RDH dans sa grille 16 de programmation-témoin. 17 9386 Même le sondage que RDH a déposé en 18 appui de sa demande le confirme: Ce que les gens 19 veulent voir sur une chaîne histoire, c'est d'abord et 20 avant tout de grands documentaires et de grandes 21 fictions historiques, pas des émissions d'affaires 22 publiques, pas une réduction simplificatrice de 23 l'histoire à l'actualité quotidienne. 24 9387 Lors de sa présentation orale, Mme 25 Lina Allard a indiqué que si RDH obtient une licence StenoTran 2212 1 les téléspectateurs de langue française devront 2 attendre la troisième année avant de se faire offrir 3 des documentaires originaux canadiens ou des émissions 4 jeunesses de qualité. En attendant, ils devront se 5 contenter essentiellement de magazines, de remontages 6 d'archives et de reportages tournés à la vidéo légère. 7 9388 Nous pouvons vous assurer, Madame la 8 Présidente, que si Canal Histoire obtient une licence, 9 les téléspectateurs auront droit à de véritables 10 documentaires historiques dès notre entrée en ondes, à 11 des documentaires qui répondent à la définition que 12 Premier Choix a récemment proposé au Conseil, 13 c'est-à-dire des émissions qui proposent un traitement 14 approfondi d'un sujet, qui exigent un temps 15 significatif de préparation, de production et de 16 montage, qui s'appuient sur une construction narrative 17 et visuelle originale et qui ont un potentiel d'attrait 18 leur permettant une vie commerciale prolongée. Car 19 nous sommes convaincus que c'est à cette seule 20 condition qu'une chaîne consacrée à l'histoire pourra 21 répondre aux attentes, très exigeantes, des 22 téléspectateurs canadiens, ce que ne semble pas 23 reconnaître d'emblée le Réseau de l'Histoire, avec un 24 concept de chaîne avec une approche plus près d'une 25 chaîne d'information continue. StenoTran 2213 1 9389 La SRC et l'ONF ont présenté le fait 2 qu'ils disposent, chacun, d'une banque d'archives 3 impressionnante comme un avantage intrinsèque de leur 4 demande comme s'ils étaient les seuls à pouvoir y 5 accéder et en bénéficier. L'expérience de Canal D et 6 de History Television démontre qu'il n'en est rien. 7 9390 Les producteurs indépendants qui 8 réalisent des émissions pour nous ont accès, sur une 9 base ad hoc et non discriminatoire, aux archives des 10 agences de nouvelles, des banques spécialisées et de 11 l'ensemble des diffuseurs conventionnels, canadiens et 12 étrangers, y compris les archives de l'ONF, et ce, sans 13 qu'il doit besoin de conclure des ententes formelles 14 entre nos chaînes et ces sources d'archives. C'est là 15 une pratique courante et universellement admise dans 16 l'industrie. Mme MacDonald, commissaire de l'ONF, l'a 17 d'ailleurs elle-même confirmé à l'audience. L'avantage 18 que fait valoir RDH n'en est donc pas un. 19 9391 Canal Histoire pourra bénéficier de 20 la même qualité et quantité d'archives canadiennes que 21 RDH, voire même d'une plus grande diversité puisque 22 nous ne serons pas préoccupés d'exploiter au maximum 23 notre propre stock d'archives. 24 9392 La SRC insiste beaucoup dans sa 25 demande sur la vision commune qu'elle partage avec StenoTran 2214 1 l'ONF, sur le caractère naturel de leur partenariat, 2 mais il semble que ce n'est qu'au moment de préparer 3 son projet de chaîne histoire qu'elle s'en soit rendue 4 compte. En effet, ce sont essentiellement les chaînes 5 privées qui donnent actuellement une visibilité 6 régulière aux oeuvres de l'ONF. History Television, 7 par exemple, présente quotidiennement une émission 8 produite par l'ONF, diffuse régulièrement des oeuvres 9 de son catalogue et plusieurs des documentaires 10 produits par elle utilisent les archives de l'ONF, ce 11 que Mme MacDonald a également confirmé. 12 9393 Ajoutons que lorsque le Conseil a 13 octroyé des licences à Canal D et RDI en 1994, c'est 14 Canal D qui a décidé d'accorder une place de choix aux 15 documentaires de l'ONF à son antenne, pas RDI, pour 16 lequel cette programmation cadrait pourtant 17 parfaitement bien, aussi bien avec sa formule qu'avec 18 sa mission de service public. 19 9394 C'est Canal D qui, depuis son entrée 20 en ondes en janvier 1995, présente "Filière D", une 21 émission d'une durée de deux heures, diffusée chaque 22 semaine, en heures de grande écoute, ce qui a permis 23 aux téléspectateurs de langue française de voir ou de 24 revoir l'immense majorité des longs métrages 25 documentaires produits par l'ONF, et ce, dans un cadre StenoTran 2215 1 qui les met en valeur puisque nous avons assigné à la 2 présentation et à la mise en contexte de cette émission 3 des animateurs de grande réputation comme Claude 4 Charron. 5 9395 Radio-Canada identifie les émissions 6 consacrées aux arts et à la culture comme l'un de ses 7 quatre axes prioritaires, bien qu'elle n'y consacre, 8 selon nos calculs, qu'à peine 4 pour cent de la grille 9 de programmation de l'automne 1998 de sa chaîne 10 principale. Pourtant, encore une fois, ce n'est pas la 11 SRC qui présente régulièrement les films d'animation 12 expérimentaux, audacieux et extrêmement créatifs de 13 l'ONF, c'est Télétoon. 14 9396 Nous trouvons donc pour le moins 15 étrange qu'après 50 ans de relations pour le moins 16 distantes avec l'ONF la SRC découvre seulement 17 aujourd'hui qu'ils ont un parenté commune! 18 9397 Lors de sa présentation orale, la SRC 19 a laissé entendre que sa demande était la seule qui 20 soit vraiment pan-canadienne, la seule à être enracinée 21 dans les deux cultures, la seule à pouvoir refléter 22 l'histoire des différentes régions et des différentes 23 communautés qui composent le Canada. 24 9398 Mme Fortin a ajouté que la SRC était 25 la seule entreprise de radiodiffusion canadienne StenoTran 2216 1 capable de produire et de diffuser des émissions grand 2 public de très grande qualité. De telles insinuations, 3 pour le moins arrogantes, résistent mal à l'analyse. 4 9399 Canal Histoire a pour actionnaires, à 5 parts égales, deux entreprises de télévision 6 spécialisée qui ont des racines solidement établies 7 dans les deux grandes communautés culturelles et 8 linguistiques au Canada, des entreprises qui ont 9 elles-mêmes pour partenaires l'ensemble des producteurs 10 indépendants canadiens, de langue française et 11 anglaise, où qu'ils se situent. 12 9400 La Conseil a d'ailleurs pu constater, 13 en visionnant des extraits de la série produite par 14 White Pine Pictures, que History Television travaille 15 avec des producteurs et des réalisateurs de toutes les 16 régions du pays et s'intéresse à l'histoire de toutes 17 les communautés culturelles qui composent le Canada. 18 9401 Nous croyons que, sur ces points, 19 notre demande n'a donc rien à envier, au contraire, à 20 celle de Radio-Canada. 21 9402 Nous terminerons sur une autre 22 différence fondamentale de philosophie entre des leux 23 demandes. 24 9403 RDH prévoit que plus de 80 pour cent 25 de ses heures de programmation canadienne, autres que StenoTran 2217 1 les acquisitions, proviendront des sociétés 2 actionnaires du service, dont un large part sera 3 composée d'émissions préexistantes et d'archives 4 provenant des sociétés actionnaires. RDH a même créé 5 un Fonds de production canadienne de 300 000 $ par 6 année dont la principale caractéristique est d'être 7 réservé à l'usage exclusif de l'un de ses actionnaires. 8 9404 Mme Fortin a d'ailleurs indiqué, lors 9 de sa présentation orale, que l'objectif le plus 10 important que poursuivait RDH, quant à elle, était 11 d'élargir la distribution des productions de la SRC et 12 de l'ONF. Bref, l'accent est clairement mis sur 13 l'auto-financement et l'auto-perpétuation de deux 14 organismes publics actionnaires de la demande, dont la 15 voix et la vision institutionnelles domineront 16 nettement toutes les autres. 17 9405 Nous avons pris l'exact contre-pied 18 de cette philosophie. Nous voulons privilégier la 19 pluralité et la diversité des sources de création. 20 Nous voulons miser sur l'expertise et l'inventivité 21 d'une multitude de producteurs indépendants canadiens 22 installés dans toutes les régions du pays et nous 23 prévoyons verser à ce milieu extrêmement diversifié de 24 créateurs et de producteurs indépendants canadiens au 25 moins 33 millions de dollars sur sept ans, soit plus du StenoTran 2218 1 double que ce que prévoit lui consacrer RDH, soit 15 2 millions. 3 9406 Pour toutes ces raisons et pour 4 celles qu'a présentées le Groupe de radiodiffusion 5 Astral dans son intervention, nous croyons que si le 6 Conseil doit choisir entre Canal Histoire et RDH, il 7 devrait accorder la licence à Canal Histoire. 8 9407 Merci beaucoup. 9 9408 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Roy. 10 9409 Mme LAFRANCE: J'aimerais maintenant 11 inviter la requérante le Réseau de l'Histoire à 12 présenter son intervention. 13 INTERVENTION 14 9410 Mme ALLARD: Madame la Présidente, 15 Mesdames, Messieurs les Conseillers, je suis 16 accompagnée de Me Marie-Philippe Bouchard et 17 j'interviens ici en commentaires et remarques sur la 18 proposition le Canal Histoire, qui est concurrente de 19 la nôtre. Je m'adresse à vous au nom des trois 20 partenaires qui vous proposent le Réseau de l'Histoire, 21 soit Radio-Canada, l'Office national du film et Bell 22 Satellite. 23 9411 Le CRTC a permis les présentes 24 audiences afin que la production d'émissions 25 canadiennes de télévision en français augmente et se StenoTran 2219 1 diversifie et également, pour que les talents créateurs 2 canadiens conçoivent et alimentent des chaînes 3 spécialisées viables et attrayantes qui soient capables 4 de concurrencer ce que le marché anglophone offre de 5 plus en plus à nos auditoires. 6 9412 Il nous semble que la proposition du 7 Réseau de l'Histoire que nous présentons répond 8 nettement mieux à ces attentes que ne le fait celle du 9 Canal Histoire. 10 9413 D'abord, le contenu original canadien 11 du Canal Histoire est relativement beaucoup plus faible 12 que celui de RDH, du Réseau de l'Histoire. Les 13 engagements financiers du Canal Histoire en production 14 canadienne le sont aussi. 15 9414 Comme le contenu canadien du Canal 16 Histoire est relativement faible -- 35 pour cent au 17 départ et 45 pour cent en fin de licence -- et qu'une 18 partie a déjà été vue au Canada, son contenu original 19 canadien en langue française est d'autant diminué. En 20 effet, une portion va aux productions originales en 21 anglais qui sont faites avec History et que Premier 22 Choix vous demande de compter deux fois comme des 23 productions originales canadiennes en primeur. 24 9415 Quelle est la portion réelle des 25 investissements en production originale indépendante StenoTran 2220 1 qui ira avec Canal Histoire aux primeurs canadiennes? 2 Quelle sera la part du doublage dans ce montant? Même 3 si l'industrie du doublage a besoin de soutien, nul ne 4 peut ignorer que la production originale a un effet 5 beaucoup plus structurant sur le système de la 6 radiodiffusion et de la production. 7 9416 Du côté du Réseau de l'Histoire, nos 8 chiffres sont clairs à cet égard. Le Réseau de 9 l'Histoire dépensera, sur sept ans, 32 millions de 10 dollars en primeurs canadiennes et 63 pour cent de ce 11 montant sera dépensé en régions pour la production des 12 équipes régionales et par les producteurs indépendants. 13 9417 Les fonds de développement 14 maintenant. L'engagement du Réseau de l'Histoire à 15 travailler au développement et à la production de 16 nouvelles émissions canadiennes en histoire est encore 17 plus évident lorsque l'on regarde les montants que nous 18 avons prévus en développement. Sur sept ans, RDH 19 investira 7 millions en fonds de développement de 20 nouvelles productions canadiennes et plus de 5 millions 21 si on exclut le fonds de l'ONF. En sept ans, le Canal 22 Histoire n'investit que 750 000 $ en développement. 23 9418 Les dépenses totales maintenant en 24 émissions canadiennes sur sept ans. Le Canal Histoire 25 s'engage à dépenser 4,5 million en production StenoTran 2221 1 d'émissions canadiennes au cours de la deuxième année 2 de sa licence et 35 pour cent des recettes brutes de 3 l'année précédente, par la suite. RDH s'est engagé à 4 verser 6,3 millions en l'an 2 et, par la suite, 50 pour 5 cent des recette brutes de l'année précédente. Au bout 6 de sept ans, RDH aura ainsi investi 12 millions de plus 7 en production d'émissions canadiennes. 8 9419 Conclusion. Beaucoup moins de 9 matière nouvelle offerte aux Canadiens avec le Canal 10 Histoire. Douze millions de moins en dépenses faites 11 en programmation canadienne. 12 1445 13 9420 Nous sommes loin de ce que Pierre Roy 14 appelle le recyclage des inventaires de la SRC et de 15 l'ONF. Je pense que le recyclage est plutôt du côté de 16 Canal Histoire, des catalogues de vieilles séries 17 documentaires et dramatiques de History et de Canal D 18 et un tapissage de sept films par semaine en prime time 19 et repris a satiété. 20 9421 Il n'y a rien pour les régions dans 21 le Canal Histoire. Vous vous souvenez de l'historien 22 Jean-Paul Couturier d'Edmundston, qui est venu vous 23 parler l'autre soir. Il vous a dit: "Lorsque j'ai lu 24 le projet le Canal Histoire, je me suis senti exclus 25 comme francophone hors Québec." StenoTran 2222 1 9422 Canal Histoire, en fait, ne prend 2 aucun engagement et n'annonce même aucune intention de 3 faire produire ces séries documentaires ou dramatiques 4 en région ailleurs qu'à Montréal et à Toronto. Le 5 Réseau de l'Histoire embauchera ses équipes régionales 6 sur place et confiera la majorité de ses productions 7 indépendantes à des producteurs régionaux qui vivent à 8 proximité des lieux où les histoires que nous voudrons 9 raconter se passent. 10 9423 Nous prévoyons que les équipes 11 régionales et les producteurs indépendants qui 12 travailleront pour le Réseau de l'Histoire produiront 13 environ 247 heures annuellement en régions, 14 c'est-à-dire en dehors de la grande région de Montréal. 15 9424 Au total, les dépenses qui seront 16 ainsi faites sur sept ans en régions par RDH 17 s'élèveront à 20 millions de dollars. 18 9425 Les jeunes sont également oubliés par 19 Canal Histoire. Au moment où on parle beaucoup de 20 l'ignorance des jeunes en histoire et du fait qu'il 21 s'agisse d'un sujet de connaissance d'une importance 22 première dans n'importe quelle société, il est 23 difficile de penser que le CRTC pourra accorder une 24 licence pour une chaîne d'histoire à un groupe qui n'a 25 même pas pensé à inclure les jeunes dans sa StenoTran 2223 1 programmation. Bien sûr, Astral ne veut pas nuire à 2 une autre des chaînes de son groupe, le Canal Famille. 3 9426 RDH s'engage dès le départ à réserver 4 huit heures de programmation par semaine aux jeunes et 5 à faire produire à leur intention, et dès la première 6 année en ondes, un quiz pan-canadien sur l'histoire. 7 C'est également beaucoup à leur intention, parce qu'ils 8 en sont les principaux utilisateurs, que nous 9 développerons le site Web RDH et que nous participerons 10 à l'alimentation de celui de l'ONF sur l'histoire du 11 Canada. 12 9427 Le Canal Histoire n'a fait aucune 13 mention de la mise en place d'un site Internet. 14 9428 Concernant les jeunes toujours, je 15 vous rappelle que nous donnerons accès à notre matériel 16 libre de droit aux institutions d'enseignement et aux 17 groupes sans but lucratif. À cet égard, nous 18 poursuivrons nos pourparlers avec Rescol dans le but de 19 parvenir rapidement à une entente de distribution vers 20 les ordinateurs des écoles. 21 9429 Visiblement, le Canal Histoire n'a 22 aucun projet à cet égard. 23 9430 Nous n'avons pas inventé cette idée 24 de remettre ainsi aux écoles une partie de notre 25 matériel de diffusion; History Channel USA le fait StenoTran 2224 1 déjà depuis ses débuts il y a trois ans. J'en profite 2 pour vous signaler que History USA ne fait pas pour 3 autant une télévision que l'on pourrait qualifier 4 d'éducative et d'ennuyeuse et qu'il a maintenant vendu 5 sa marque de commerce et sa programmation dans 31 pays 6 différents. 7 9431 Un projet sans vision. Le Canal 8 Histoire s'inscrit dans le plan d'affaires et de 9 développement du groupe Astral-Premier Choix comme 10 c'est normal, et comme l'a bien expliqué Pierre Roy. 11 C'est ainsi que dans son mémoire déposé au CRTC Premier 12 Choix nous dit que la programmation de Canal Histoire 13 ne doit pas trop s'engager du côté du documentaire de 14 façon à ne pas nuire à Canal D un autre membre du même 15 groupe. 16 9432 Au bout du compte, excluant les 17 jeunes, tempérant le documentaire, voulant sans doute 18 aussi recycler plusieurs des vieux films de guerre et 19 les séries d'History, l'on se demande quelle sera 20 l'apport réel et surtout l'originalité de cette 21 nouvelle chaîne qui, en histoire en plus, ne sera 22 jamais très directement sur le terrain. 23 9433 Il semble que le Canal Histoire 24 mettra beaucoup d'énergie dans la production de 25 mini-séries dramatiques, qu'il diffusera un film par StenoTran 2225 1 soir en prime time, ce qui n'est pas mauvais en soi, 2 mais qui ne peut être l'artillerie lourde d'une chaîne 3 d'histoire. L'histoire, ce n'est pas d'abord de la 4 fiction. 5 9434 Le Canal Histoire vous propose et 6 propose aux Québécois et aux Canadiens une chaîne de 7 télévision traditionnelle qui est une sorte d'hybride 8 qui se situe quelque part entre Canal D et le projet 9 Canal Fiction du même groupe Premier Choix. 10 9435 Le Canal Histoire a comme prétexte et 11 incidence l'histoire perçue d'abord comme un 12 divertissement. 13 9436 Le concept de base du Canal Histoire 14 n'a pas de lien organique solide avec son sujet, 15 l'histoire, et on ne voit pas ce qu'il apportera de 16 majeur et de significatif à la connaissance 17 intéressante, fiable et vivante de l'histoire du Canada 18 et de celle du monde. 19 9437 Je vous remercie. 20 9438 LA PRÉSIDENTE: Merci, mesdames. 21 9439 Mme LAFRANCE: La requérante Canal Z, 22 aux limites du savoir, ne désirant pas présenter une 23 intervention, j'invite donc Télé Ha ! Ha ! à présenter 24 son intervention. 25 INTERVENTION StenoTran 2226 1 9440 M. PROVENCHER: Bonjour, Madame la 2 Présidente. Mon nom est André Provencher et les 3 collègues qui m'accompagnent aujourd'hui sont 4 Jean-Pierre Plante, responsable du développement des 5 émissions de chez Avanti Ciné Vidéo et Andy Nulman, 6 directeur général du Groupe Rozon Juste pour rire. 7 Bien entendu, nous agissons ici au nom de 8 Télé Ha ! Ha !, la télévision de l'humour et de la 9 comédie. 10 9441 Nous prenons part à cette étape du 11 processus afin de partager avec vous nos vues et nos 12 préoccupations à l'égard des projets de services 13 spécialisés de langue française qui sont examinés au 14 cours de cette audience. 15 9442 D'entrée de jeu, qu'il nous soit 16 permis d'établir que Télé Ha ! Ha ! ne fait l'objet 17 d'aucune demande concurrente dans le créneau qu'elle se 18 propose de développer. Au surplus, il a été mis en 19 évidence jusqu'ici que notre projet répond au besoin 20 prioritaire identifié tant par le public que par les 21 clients des systèmes de distribution par câble. Malgré 22 ce statut, nous réalisons toutefois que Télé Ha ! Ha ! 23 est en lice pour un permis accordé dans la perspective 24 d'un nombre limité de canaux. 25 9443 Notre intervention d'aujourd'hui n'a StenoTran 2227 1 pas pour but de renchérir sur les mérites de notre 2 demande, mais plutôt de mettre en lumière certaines 3 questions qui nous ont frappés dans l'exposé des autres 4 requêtes. Nous osons croire que nos remarques sont 5 pertinentes et qu'elles s'inscrivent bien dans la 6 démarche d'examen public mise en place par le Conseil. 7 9444 Nous attirons donc l'attention du 8 Conseil sur quatre questions sous-jacentes aux critères 9 de pertinence, de qualité, de diversité et de 10 complémentarité amplement discutés avec les requérantes 11 au cours de la semaine dernière. Ces questions ont 12 trait au degré de spécialisation des services proposés, 13 à la concentration potentielle des décisions de 14 programmation et à l'impact des engagements des 15 requérantes sur les fonds de financement pour la 16 production d'émissions canadiennes. Nous nous sommes 17 enfin demandés si les projets soumis avaient les moyens 18 de leurs ambitions, c'est-à-dire est-ce que les 19 ressources planifiées pour soutenir l'offre de 20 programmation sont suffisantes et réalistes. 21 9445 La demande de Télé Ha ! Ha ! a été 22 conçue et développée pour répondre affirmativement à 23 toutes ces interrogations. Nos réserves, vous l'aurez 24 compris, sont exprimées à l'endroit de requêtes qui, 25 comme nous, ambitionnent de contribuer à StenoTran 2228 1 l'enrichissement de l'offre de services francophones. 2 9446 Traitons d'abord du degré de 3 spécialisation des chaînes projetées. Nous vous avons 4 proposé d'être à l'humour et à la comédie, ce que RDS 5 est au sport ou ce que LCN est à l'information. Il 6 s'agit là, selon nous, d'un facteur de cohérence 7 indispensable pour asseoir la personnalité d'un service 8 thématique et permettre aux téléspectateurs de le 9 distinguer nettement dans un environnement éclaté. La 10 raison d'être d'une chaîne thématique tient, autrement 11 dit, au niveau de spécialisation de sa programmation. 12 9447 Sous cet angle de la spécialisation 13 des programmes, nous soumettons au Conseil nos 14 interrogations sur la valeur d'une proposition comme 15 Canal Z. Il nous a semblé que le couvert de la science 16 et de la technologie cache de fait un assemblage 17 d'émissions plutôt disparates, consacrées tantôt aux 18 nouveaux médias, tantôt aux phénomènes paranormaux, 19 tantôt à la science fiction. Le tracé éditorial que la 20 requérante propose de suivre est à nos yeux large et 21 confus, assez pour effacer le caractère fondamental 22 d'un service thématique. 23 9448 Pour démontrer sa raison d'être dans 24 l'univers des services spécialisés, chaque projet doit 25 répondre en un minimum de mots à la question suivante: StenoTran 2229 1 Quel thème sera l'épine dorsale de sa programmation? 2 Dans le cas de Canal Z, il nous a été difficile de 3 déterminer lequel des sous-thèmes proposés serait 4 dominant. 5 9449 La seconde question qui a retenu 6 notre attention a trait à l'acquisition croisée 7 d'émissions, ce qui peut conduire à un niveau 8 intolérable de concentration des décisions de 9 programmation ou encore à l'intégration des 10 grilles-horaires. Il est clair à nos yeux que les 11 entreprises autorisées doivent être et demeurer en tout 12 temps les seuls maîtres d'oeuvre de la programmation, 13 sans souffrir d'interventions systématiques de la part 14 d'un autre détenteur de licence. 15 9450 Telle qu'exposée, la proposition de 16 Canal Fiction porte, à notre avis, les risques d'une 17 concentration abusive des choix de programmation. 18 L'acquisition promise de 12 téléfilms par année est 19 envisagée en croisant les intérêts de Super Écran et de 20 Canal Fiction, toutes deux détenues par Réseaux Premier 21 Choix. Il s'agit là d'une situation d'intégration 22 indue susceptible de porter préjudice aux autres 23 acteurs du système de radiodiffusion. Nous croyons que 24 le Conseil, dans sa sagesse, devrait adapter ses 25 décisions à cette éventualité. Nous aborderons à StenoTran 2230 1 l'étape de la réplique les autres aspects de 2 concentration qui ont été évoqués au cours de cette 3 audience. 4 9451 À notre avis, la collaboration entre 5 les services de programmation est souhaitable, a 6 fortiori si elle implique des services de différentes 7 catégories comme, par exemple, une réseau généraliste 8 et une chaîne thématique. Dans le contexte d'un marché 9 au potentiel restreint comme l'est celui de la 10 télévision francophone au Canada, ces échanges sont de 11 nature à favoriser une exploitation plus rationnelle et 12 plus ordonnée des produits. Mais nous partageons avec 13 le Conseil certaines préoccupations légitimes par 14 rapport aux effets non désirés d'une telle pratique. La 15 concentration abusive fait partie de celles-là. 16 9452 La programmation croisée a déjà, à 17 toutes fins utiles, été érigée en système par la 18 Société Radio-Canada et sa filiale, le Réseau de 19 l'information. Si la SRC planifiait l'expansion de 20 cette stratégie avec le Réseau des Arts, le Réseau de 21 l'Histoire et le Réseau de l'Économie, nous pourrions 22 craindre qu'elle ne devienne inadmissible et 23 inacceptable compte tenu de la concentration des 24 décisions de programmation, de la limitation à la 25 diversité, qu'elle impose et de l'effritement du StenoTran 2231 1 caractère même de la télévision spécialisée qui en 2 découle. 3 9453 Le troisième thème que nous désirons 4 discuter concerne l'impact des engagements des 5 requérantes sur les fonds de financement de la 6 programmation canadienne. Les propositions de 7 Télé Ha ! Ha ! sont à cet égard sages et réalistes. 8 Nous ne croyons pas qu'elles puissent entraîner une 9 exacerbation de la délicate situation constatée le 10 printemps dernier. Tout en étant significative, la 11 programmation d'émissions canadiennes de Télé Ha ! Ha ! 12 ménage les impacts négatifs que leur production 13 pourrait avoir sur les fonds de financement. 14 9454 D'abord, ce ne sont pas toutes les 15 émissions canadiennes de Télé Ha ! Ha ! qui feront 16 appel à l'intervention financière du Fonds canadien de 17 télévision. Les jeux, par exemple, n'y sont pas 18 admissibles et n'auront en conséquence aucun effet. 19 Ensuite, les émissions projetées entrent pour la 20 plupart dans la catégorie des émissions de variétés, 21 laquelle constitue le secteur le moins sollicité tant 22 au niveau du programme des droits de diffusion qu'à 23 celui du programme de participation au capital. Il va 24 de soi que les fonds de financement sont appelés à 25 évoluer au cours des prochaines années, mais il est StenoTran 2232 1 tout aussi indéniable que cette évolution commandée par 2 l'apparition de nouveaux services ne doit pas se faire 3 au détriment des services existants. 4 9455 À cet égard, nous invitons le Conseil 5 à s'attarder au dangereux effet d'entraînement de 6 projets comme Canal Fiction et Réseau des Arts sur la 7 raréfaction des ressources financières de production. 8 Comme vous l'avez fait remarquer, Madame la Présidente, 9 en ouverture de cette audience, l'examen des projets 10 déborde aujourd'hui les questions usuelles et doit 11 inclure les risques de déstabilisation découlant de la 12 pression exercée sur les programmes administrés par des 13 tiers. 14 9456 En conséquence, les requérantes 15 doivent faire la preuve que l'ajout proposé aux 16 services existants constituera non seulement une 17 amélioration significative de l'offre disponible, mais 18 minimisera les effets pervers sur l'ordre structural 19 qui règne. Cet ordre, nous le savons particulièrement 20 délicat et fragile dans l'univers de la télévision 21 canadienne de langue française. 22 9457 Notre dernière question porte sur le 23 réalisme des propositions faites devant vous. Les 24 projets doivent être en mesure de tenir la route et de 25 livrer les résultats attendus par le Conseil et les StenoTran 2233 1 téléspectateurs. Dans cette perspective, nous doutons 2 par exemple de la suffisance des ressources planifiées 3 par Canal Z et nous craignons que sa mise en oeuvre ne 4 soit pas conforme aux standards de qualité établis par 5 l'industrie de la télévision spécialisée. 6 9458 Enfin, nous sommes convaincus que le 7 Conseil, dans sa sagesse, voudra aussi retenir les 8 meilleures propositions. Notre intervention 9 d'aujourd'hui s'inscrit dans cette démarche. Sous 10 réserve de l'intérêt public, les attentes des 11 téléspectateurs doivent être placées à l'avant-plan des 12 décisions qui seront prises. La recherche de solutions 13 aux problèmes de concentration et d'intégration 14 verticale qui a interpellé tous les participants au 15 processus en cours est à nos yeux un révélateur de 16 cette intention: restreindre le plus possible le cadre 17 de décision à la considération d'éléments liés au 18 mérite, à la pertinence, à la qualité, à la diversité 19 et à la complémentarité. 20 9459 Tous les enjeux ne sont pas résolus 21 du même coup, mais cette démarche a l'avantage 22 incommensurable de couronner à la fois l'intérêt public 23 et celui des téléspectateurs francophones. Dans cet 24 esprit, nous sommes confiants que Télé Ha ! Ha !, 25 compte tenu de l'intérêt soulevé par l'humour auprès du StenoTran 2234 1 public, aura un effet locomotive dans la mise en marché 2 des nouveaux services et facilitera leur introduction. 3 Les consommateurs auront ainsi plus de chances d'en 4 rire. 5 9460 Nous sommes, si vous en aviez, bien 6 sûr, prêts à répondre à vos questions. 7 9461 LA PRÉSIDENTE: Merci. Je ne crois 8 pas. Merci infiniment, messieurs. 9 9462 Mme LAFRANCE: J'invite maintenant la 10 requérante le Réseau de l'Économie à présenter son 11 intervention. 12 9463 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. 13 INTERVENTION 14 9464 M. RACINE: Maître Philippe Bouchard 15 et moi vous proposons nos commentaires sur la demande 16 de LCA. 17 9465 L'élément principal qui nous 18 préoccupe est le concept même de cette chaîne: sa 19 mission, ses objectifs, son public. Le projet original 20 de RCA est né à Toronto et porte le nom de Report on 21 Business. C'est un partenariat entre Cancom et le 22 Globe and Mail. Le CRTC a accordé une licence à ce 23 projet en anglais, mais la chaîne n'est pas encore en 24 ondes. Report on Business, c'est la copie conforme des 25 chaînes américaines Bloomberg et CNN-FN, deux chaînes StenoTran 2235 1 axées entièrement sur la nouvelle économique et 2 financière. 3 9466 Dans tous les pays, ces chaînes au 4 contenu très ciblé s'adressent à une démographie 5 précise. Je cite: les professionnels, cadres 6 supérieurs, intermédiaires et propriétaires 7 d'entreprises, appelés communément en anglais "MOPE", 8 managers, owners, professional and executive. 9 9467 Stratégem dans son étude pour LCA 10 définit les MOPE comme étant le marché cible primaire 11 de la chaîne. Sur une carte à deux axes, scolarité et 12 revenu, Stratégem positionne les 11 chaînes 13 spécialisées existantes; LCA est la plus proche des 14 hommes les plus riches et les plus scolarisés. C'est 15 la figure 5A, page 88. 16 9468 Il y a cependant un grave problème 17 avec ce genre de chaîne au Canada francophone, c'est 18 qu'il n'y a pas suffisamment de professionnels cadres 19 supérieurs et intermédiaires et propriétaires 20 d'entreprise pour faire vivre une chaîne de télévision. 21 De plus, comment convaincre l'ensemble des câblés de 22 payer pour une chaîne qui s'adresse aux gens les plus 23 riches et les plus scolarisés? 24 9469 La solution retenue sera donc 25 d'élargir la base de clientèle en superposant sur le StenoTran 2236 1 public de base, les MOPE, tous les autres clients 2 possibles. On ajoute donc, tour à tour, sur le modèle 3 d'une pyramide inversée les petits entrepreneurs, les 4 épargnants, les travailleurs autonomes. 5 9470 Mais à chaque fois que l'on ajoute un 6 nouveau groupe de téléspectateurs, il faut leur donner 7 des émissions, il faut changer la grille, il faut 8 refaire la structure. Alors, ce qui se produit, au 9 bout du compte, c'est que la personnalité originale a 10 disparu, la mission est complètement diluée et la 11 raison d'être passablement moins évidente pour tous les 12 publics. 13 9471 Le projet déposé en juillet inclut 22 14 demi-heures d'infomerciaux placées juste après les 15 émissions de finances personnelles. Ces infomerciaux 16 devaient justement porter sur les produits de finances 17 personnelles. À l'audience, les infomerciaux ont 18 sauté; les gens de TVA et du journal Les Affaires ont 19 dit qu'ils avaient toujours été contre les 20 infomerciaux. Alors, quoi comprendre? 21 9472 Autre changement majeur, le Globe and 22 Mail s'est retiré à la dernière minute. Ce sont les 23 promoteurs du projet original qui, rappelons-le, est la 24 base de la construction de ce projet, qui sont des 25 partenaires sérieux et crédibles. Que se passe-t-il? StenoTran 2237 1 9473 Me BOUCHARD: À cet égard-là on 2 constate que le dossier, en tout cas jusqu'à la 3 dernière vérification, était encore incomplet et que le 4 contrat de gestion entre la chaîne et TVA n'avait pas 5 encore été déposé. Ça l'a peut-être été depuis la 6 dernière vérification, mais si ce n'est pas le cas, à 7 tout événement, ça nous place dans une situation où on 8 a des éléments quand même fondamentaux qu'on n'est pas 9 à même d'évaluer. 10 9474 On apprend aussi au cours de 11 l'audience que c'est maintenant LCA qui embauchera le 12 personnel affecté à la production. Alors la question 13 qu'on se pose, c'est: Qui exercera véritablement le 14 contrôle. On aura des observations écrites à faire à 15 ce sujet quand le dossier sera complet. 16 9475 M. RACINE: Donc l'impression 17 générale qui ressort de l'audience, c'est que le projet 18 est inachevé. Il est toujours en discussion; il est 19 toujours en recherche. Il y a deux écoles de pensée. 20 Ça pourrait devenir un canal de nouvelles économiques 21 ou une chaîne pour les petits investisseurs. On voit 22 même apparaître un nouveau public cible: une mère de 23 famille avec ses deux petits enfants dans le vidéo. 24 9476 Viennent ensuite les interventions. 25 Un des intervenants les plus enthousiastes nous annonce StenoTran 2238 1 que les hommes d'affaires ne regarderont pas LCA, ils 2 n'en ont pas besoin. La vraie cliente de la chaîne, 3 c'est une grand-mère, oui, une grand-mère qui se 4 demande où placer son 10 000 $ en toute sécurité. On 5 vient de passer de Bloomberg à la grand-mère. 6 9477 Vient ensuite M. Saucier, un homme 7 d'affaires éminent du Québec. M. Saucier explique 8 comment cette chaîne pourra servir le grand public, 9 qui, malheureusement, n'est pas encore assez formé dans 10 les choses boursières. Il parle des cours pour 11 apprendre à lire les codes de la Bourse, il déplore que 12 pas assez de québécois aient profité de la vente des 13 actions de Provigo. Il déplore également que les 14 contribuables ne soient pas bien informés des méthodes 15 pour réduire les impôts. Décidément, le concept a 16 l'air à s'en aller vers le grand public. 17 9478 Une des dernières intervenantes, 18 elle, ne parle plus du public, mais elle parle des 19 clients potentiels. Elle ne parle plus d'information 20 ou d'éducation; elle parle de support médiatique, 21 support médiatique pour les conseillers en valeurs 22 mobilières. 23 9479 Finalement, on comprend où le projet 24 s'en va. Vous devinez. Nous sommes dans un grand 25 endroit public, une grande salle, il y a des StenoTran 2239 1 motivateurs, il y a des firmes de conseillers, il y a 2 des firmes de vendeurs de valeurs mobilières, il y a 3 des mères de famille, des grand-mères, des 4 agriculteurs, des gens qui veulent réduire l'impôt. On 5 est, comme l'indiquent d'ailleurs les pages 30, 31, 32 6 de l'étude de LCA, au Salon de l'épargne-placement 7 télévisuel. 8 9480 Le Salon de l'épargne-placement, 9 c'est un support médiatique qui amène chez les vendeurs 10 de produits financiers une clientèle qui a besoin de 11 sécuriser sa retraite. LCA va amener les vendeurs 12 financiers dans le salon de ceux qui planifient leur 13 retraite. 14 9481 Remarquez qu'il n'y a rien de 15 répréhensible à vouloir faire une chaîne d'épargne et 16 de placement, mais qu'on le dise clairement et qu'on le 17 justifie. Rappelons, cependant, pour mémoire, que le 18 salaire moyen au Canada est inférieur à 30 000 $ et que 19 seulement 6 pour cent de la population gagne plus de 20 60 000 $... 6 pour cent gagnent plus de 60 000 $. 21 9482 Au bout de l'analyse, je pense que le 22 problème fondamental a été d'essayer d'adapter aux 23 réalités du marché francophone un concept américain en 24 essayant de le conserver tout en essayant de ne pas le 25 conserver. La mayonnaise n'a pas monté. StenoTran 2240 1 9483 À notre avis, le CRTC ne devrait pas 2 accorder de permis à LCA. Si LCA avait un permis, 3 voici ce qui pourrait, à notre avis, arriver. 4 9484 Premièrement, LCA devient le frère 5 jumeau de LCN, exactement comme CNN et CNN-FN. Nous 6 aurons alors trois chaînes d'information continue en 7 français, ce qui n'a pas de sens, évidemment. 8 9485 Deuxièmement, LCA devient un canal de 9 promotion des produits financiers et des véhicules de 10 placement, un salon de l'épargne-placement fait pour 11 les vendeurs autant que pour le public. 12 9486 Même sans infomerciaux, ce genre de 13 chaîne est extrêmement difficile à gérer: Une chaîne 14 d'épargne et de placement attirera des centaines 15 d'annonceurs de tous genres, et cela représente un 16 danger de manipulation. Il ne faut pas oublier que ce 17 qui est en cause ici c'est l'argent. C'est l'argent 18 des gens, leurs économies, leurs épargnes, leur 19 sécurité. C'est assez sérieux. 20 9487 Nous pensons qu'il sera impossible 21 d'empêcher que la publicité sur cette chaîne constitue 22 un véritable risque pour le public. Par exemple, on 23 pouvait voir sur LCN et à "J.E. en direct" à TVA 24 jusqu'à tout récemment une publicité qui offre à ceux 25 qui ne peuvent plus avoir de carte de crédit, de leur StenoTran 2241 1 en procurer une. Pour l'avoir, il faut devenir membre 2 du club et débourser 1 400 $. Ceci donne droit à une 3 carte Visa dont Visa Canada n'a jamais entendu parler 4 et qui est émise par une banque d'Antigua crée en 1996. 5 Si TVA, avec toute son expérience, laisse passer ce 6 genre de publicité dans ses émissions d'information, 7 imaginons ce qui pourrait se passer sur une chaîne 8 spécialisée en placements. 9 9488 Voilà, c'est ce que nous avions à 10 dire sur le projet de LCA. Si vous avez des questions, 11 nous sommes disponibles. 12 9489 LA PRÉSIDENTE: Madame Wylie aurait 13 une question pour vous. 14 9490 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous n'avez rien 15 contre les dollars des grands-mères. 16 1500 17 9491 M. RACINE: Pardon? 18 9492 LA PRÉSIDENTE: Vous n'avez rien 19 contre les dollars des grands-mères? 20 9493 M. RAACINE: Non, non, non, du tout. 21 9494 LA PRÉSIDENTE: Je suis rassurée. 22 9495 M. RACINE: Mais les courtiers en 23 valeurs non plus. 24 9496 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Rhéaume. 25 9497 Me RHÉAUME: Maître Bouchard, on StenoTran 2242 1 m'informe que le dossier est pratiquement complet. Ça 2 devrait être fait cet après-midi. 3 9498 Me BOUCHARD: Ça me fait plaisir 4 d'entendre ça. Maintenant, j'aimerais quand même avoir 5 le temps de pouvoir examiner ces documents-là. 6 9499 Est-ce que vous souhaitez qu'on 7 dépose nos commentaires... 8 9500 Me RHÉAUME: Vous avez jusqu'au 23. 9 9501 LA PRÉSIDENTE: Jusqu'au 23. 10 Parfait. 11 9502 Me RHÉAUME: On vous complète ça 12 aujourd'hui. Merci. 13 9503 Me BOUCHARD: Excellent, merci. 14 9504 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment, 15 madame et monsieur. Merci. 16 9505 Mme LAFRANCE: Nous entendrons 17 maintenant une intervention présentée par la requérante 18 le Canal des Affaires. 19 9506 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, monsieur. 20 INTERVENTION 21 9507 M. BLONDEAU: Bonjour. Alors, mon 22 nom est Marc Blondeau de Groupe TVA. Je suis 23 accompagné de M. Jean-Paul Gagné du journal Les 24 Affaires et du Groupe Transcontinental et de M. Bernard 25 Lamarre, président du conseil d'administration de LCA. StenoTran 2243 1 9508 Bien qu'on soit en concurrence 2 directe avec l'ensemble dans le fond des demandes, la 3 nôtre, notre intervention cet après-midi va surtout 4 porter sur RDE. 5 9509 Écoutez, à notre avis nous, LCA 6 répond à un besoin fondamental de société en matière 7 d'informations économiques et financières, ce qui 8 vient, d'après nous, en contact direct avec ce que RDE 9 propose. 10 9510 Le public et les gens d'affaires 11 veulent de LCA et ne s'en cachent pas; à preuve, le 12 nombre impressionnant d'interventions favorables, 122, 13 de toutes les couches de la société et des 14 contributions que vous avez pu entendre ici à 15 l'audience, des comparutions fort pertinentes et 16 remarquées. 17 9511 À notre avis, LCA est un service 18 mieux ciblé que RDE, parce que LCA vise, oui, le grand 19 public par les finances personnelles, informations 20 générales, mais aussi les gens d'affaires, les 21 entrepreneurs, les cadres d'entreprise sur la gestion 22 des entreprises, les travailleurs autonomes, les 23 épargnants et les investisseurs, alors que RDE vise les 24 consommateurs et, à notre avis, la façon dont leur 25 projet est présenté, c'est un créneau beaucoup trop StenoTran 2244 1 étroit. 2 9512 L'offre de programmation de LCA 3 contribue de façon directe à la diversité. LCA offre 4 un concept innovateur, complémentaire avec quatre 5 grands axes de programmation, une pertinence et une 6 variété: d'abord l'information économique et 7 financière, les gens d'affaires et leurs entreprises, 8 les finances personnelles et le monde du travail. On 9 ne retrouve pas ce large éventail dans la proposition 10 de RDE. 11 9513 Et, sur chacun de ces axes, comme on 12 l'a fait valoir et comme d'autres l'ont fait valoir 13 également, il y a un manque d'informations pour le 14 grand public. Les initiés ont accès à beaucoup 15 d'informations de ce genre, mais nous souhaitons que le 16 grand public soit informé de la même façon. 17 9514 L'offre de programmation de RDE est 18 insuffisante pour combler les besoins des 19 téléspectateurs francophones. Lorsqu'on regarde de 20 plus près le contenu de la grille et des émissions 21 proposées, on constate que la programmation de RDE 22 s'adresse surtout aux consommateurs, que l'idée tient 23 sa source dans l'émission "La Facture" alors qu'il y a 24 à notre avis beaucoup d'autres champs à occuper. 25 9515 On l'a vu même dans le vidéo, c'est StenoTran 2245 1 la présence de l'animateur de l'émission de "La 2 Facture" et quantité d'informations émanant de cette 3 émission-là qui ont donné source à l'idée du projet 4 RDE. 5 9516 Le partenariat ici dans le cas de LCA 6 aurait pu lui aussi s'appuyer sur le succès de "J.E." 7 et présenter un projet du même genre, mais à notre 8 avis, ça aurait été la solution de la facilité. "La 9 Facture" et "J.E.", entre autres, et la télévision 10 généraliste de façon générale, servent bien le 11 consommateur et le guident bien dans ses choix, à notre 12 avis. 13 9517 RDE n'a pas une approche aussi 14 concrète à la pratique des affaires et de l'économie. 15 L'émission "Guide d'achats", chacun des épisodes est 16 répété en moyenne 30 fois, c'est-à-dire 3 pour cent du 17 contenu original, 97 pour cent des répétitions; "Guide 18 d'Achats" qui totalise 36 pour cent de la 19 grille-horaire, c'est-à-dire qu'un titre vaut un tiers 20 de la grille. 21 9518 La programmation de RDE, bien qu'on 22 en parle dans le mémoire, n'offre peu ou pas 23 d'émissions sur les finances personnelles alors que LCA 24 y consacre au moins 16,5 heures par semaine. La 25 programmation de RDE n'offre aucune programmation StenoTran 2246 1 thématique sur l'économie et les régions québécoises, 2 alors que nous proposons neuf heures par semaine sur 3 les nouvelles technologies, l'immobilier, le portrait 4 des régions, les exportations et les ressources 5 naturelles. 6 9519 L'émission "Le Babillard" de RDE, 14 7 heures par semaine, est un moyen ingénieux, on doit le 8 reconnaître, d'accroître le nombre d'heures originales 9 et le contenu canadien, mais "Le Babillard" n'apportera 10 pas de diversité;, là aussi, c'est un peu la solution 11 de la facilité. Enfin, plusieurs des émissions, "La 12 Facture", "Marketplace", "Capital-Actions" émanent déjà 13 de d'autres fenêtres de diffusion, SRC, CBS ou RDI. 14 9520 Au niveau du plan d'affaires, on 15 parle d'une chaîne à but non lucratif sans publicité, 16 mais ça impose un plus lourd fardeau pour les abonnés, 17 surtout que la chaîne RDE a besoin de 86 employés à 18 temps plein et 8 occasionnels pour son service. 19 9521 L'absence de publicité représente au 20 moins 0,05 $ par mois par abonné, c'est le chiffre 21 qu'on nous a présenté en l'an 1, ça veut dire au moins 22 un million par année, sept millions sur sept ans et 23 bien davantage de fardeau qui retombe directement sur 24 les épaules de l'abonné. 25 9522 En outre, les employés de RDE StenoTran 2247 1 proviendront de l'antenne principale dont le personnel 2 est en attrition, comme on sait. On peut s'interroger 3 sur l'aptitude de RDE à créer de nouveaux emplois. 4 Est-ce que ce sera plutôt des permutations entre 5 l'antenne principale et le service de RDE? La question 6 se pose. 7 9523 On peut donc convenir, comme l'ont 8 fait les intervenants MM. Saucier et Chaput, que, pour 9 offrir un service d'affaires qui encourage le 10 développement et l'entrepreneurship notamment, le 11 secteur privé est peut-être mieux placé que la société 12 d'État. 13 9524 Pour démystifier le monde des 14 affaires, RDE propose de protéger les abonnés malgré 15 eux de la publicité. Il y a quand même une 16 contradiction dans les termes alors qu'il y a de la 17 publicité dans "La Facture" notamment, tant à la SRC 18 qu'à la RDI. 19 9525 Et enfin, le questionnement du 20 Conseil sur ce qui arrive aux profits projetés 21 lorsqu'on se présente comme entreprise à but non 22 lucratif, ça c'est un questionnement fort à propos. 23 9526 La différence fondamentale, je 24 dirais, c'est que le fondement de l'argumentaire de 25 RDE, si on écoute la présentation qui a été faite la StenoTran 2248 1 semaine dernière, c'est la crainte de la multiplication 2 des canaux d'infopub. Pour LCA, il n'y a pas une 3 crainte, mais une conviction: Celle que les 4 francophones au Canada vont se retrouver en situation 5 désavantagée au plan de l'information économique et 6 financière si LCA ne voyait pas le jour. 7 9527 L'enjeu, c'est la prise en main de 8 notre destinée économique au plan personnel, avec, oui, 9 des décisions importantes pour les gens à prendre, des 10 décisions qui ont un impact sur le portefeuille, sur 11 les produits financiers, sur la planification de la 12 retraite, planification successorale, l'immobilier, les 13 choix de produits technologiques et bien d'autres, mais 14 aussi un enjeu important comme société et LCA veut 15 parler d'entrepreneurship, des idées qui savent 16 inspirer les gens des exemples de succès. 17 9528 S'il n'y a pas d'emplois, s'il n'y a 18 pas de vigueur économique, il n'y aura pas de 19 consommation. Alors, pour nous, LCA vient avant tout 20 le reste, si je puis dire. Et le partenariat qui s'est 21 développé autour de LCA est éloquent; on en a parlé à 22 la présentation. RDE, à notre avis, n'a pas su puiser 23 aux sources de compétences reconnues en la matière 24 notamment avec la participation du Groupe 25 Transcontinental. StenoTran 2249 1 9529 Alors, à notre avis, LCA est le 2 projet qui mérite davantage l'approbation du Conseil, 3 et nous sommes prêts à répondre à vos questions s'il y 4 en a. 5 9530 LA PRÉSIDENTE: Non, je ne crois pas 6 que nous ayons des questions pour vous. 7 9531 M. BLONDEAU: Merci. 8 9532 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. 9 Merci de votre participation. 10 9533 Mme LAFRANCE: Puisque la requérante 11 Télé Classique sera entendue en intervention demain 12 matin, je demanderai donc à la requérante Canal Fiction 13 de présenter son intervention. 14 INTERVENTION 15 9534 M. ROY: Rebonjour. 16 9535 Madame la Présidente, Mesdames et 17 Messieurs les Conseillers, membres du Conseil, je suis 18 Pierre Roy, président et chef de la direction de Les 19 Réseaux Premier Choix. L'intervention de Canal fiction 20 portera sur la demande Télé Classique. 21 9536 Les concepts qui sous-tendent 22 Télé-Classique et Canal Fiction sont tellement 23 différents, Madame la Présidente, que les deux 24 propositions pourraient presque être considérées comme 25 n'étant pas concurrentes. Cependant, comme nous StenoTran 2250 1 l'avons indiqué lors de notre présentation orale, si 2 les deux demandes devaient obtenir une licence, elles 3 seraient en concurrence directe pour l'acquisition 4 d'émissions dramatiques canadiennes de répertoire. 5 9537 Les deux actionnaires de Télé 6 Classique possèdent les droits sur bon nombre de ces 7 émissions, et elles disposent ensemble d'un pouvoir de 8 marché extrêmement considérable qu'elles peuvent mettre 9 à profit pour faire des acquisitions groupées de droits 10 de télévision conventionnelle / télévision spécialisée. 11 9538 Si Télé Classique devait obtenir une 12 licence, il serait extrêmement difficile, sinon 13 impossible pour Canal Fiction, ou pour tout autre 14 service spécialisé non-affilié à un réseau généraliste, 15 d'entrer en compétition avec eux pour obtenir ces 16 droits. Nous avons donc un intérêt objectif, que nous 17 ne cachons pas, à ce que Télé Classique n'obtienne pas 18 de licence. 19 9539 Mais les raisons qui nous incitent à 20 nous opposer à Télé Classique sont beaucoup plus vastes 21 et plus nombreuses. 22 9540 La première de ces raisons est que 23 Télé Classique sera exclusivement un canal de reprises 24 qui n'offrira aucune programmation originale. En 25 effet, aucune émission original canadienne, sauf les StenoTran 2251 1 encadrements, n'a été prévue dans la demande telle que 2 déposée. La requérante a tenté in extremis de corriger 3 cette lacune fondamentale en contrevenant aux règles du 4 Conseil qui, pour éviter qu'il y ait surenchère à 5 l'audience, prévoit que les requérantes ne peuvent 6 modifier leur demande une fois qu'elle a été déposée au 7 dossier public. Même si le Conseil acceptait cette 8 entorse aux règles de procédure, nous ne croyons pas 9 que Télé Classique ait vraiment fourni d'engagements 10 sérieux en la matière. 11 9541 Le Conseil sait d'expérience ce que 12 valent les engagements en matière de dépenses de 13 programmation originale canadienne qui sont basés 14 uniquement sur d'éventuels profits. C'est d'ailleurs 15 pourquoi il exige maintenant de toutes les requérantes 16 à des licences de services spécialisés qu'elles 17 prennent leurs engagements en pourcentages des recettes 18 brutes totales du service. 19 9542 La deuxième raison, conséquente de la 20 première, est que Télé Classique apporte fort peu à la 21 diversité de la programmation offerte aux 22 téléspectateurs de langue française. 23 9543 Ce n'est pas la première fois, Madame 24 la Présidente, que le Conseil se trouve face à des 25 propositions de chaînes spécialisées qui ne proposent StenoTran 2252 1 aucune programmation inédite. À ce jour, il les a 2 toujours refusées. 3 9544 Lors de la ronde de 1987, le Conseil 4 a invoqué à l'appui de son refus de plusieurs demandes 5 de ce type le fait que ces requérantes, et je cite: 6 "... entendaient s'en remettre 7 dans une trop grande mesure aux 8 matériels de stock sans offrir 9 de nouvelles productions; 10 d'autres avaient l'intention de 11 se fier aux émissions déjà 12 offertes." [Décision du CRTC 13 87-906, page 2] 14 9545 Et lors de la ronde de 1996, il a été 15 encore une fois évoqué à l'appui de son rejet de la 16 demande pour le service "Computer ACCESS - the Computer 17 Channel", et je cite à nouveau: 18 "[Le Conseil] n'est pas 19 convaincu que le service proposé 20 accroîtrait la diversité des 21 émissions de haute qualité 22 offertes aux Canadiens 23 suffisamment pour justifier 24 l'attribution d'une licence. En 25 particulier, le Conseil note le StenoTran 2253 1 niveau très peu élevé 2 d'émissions originales que la 3 requérante a proposées, ainsi 4 que le recours important à des 5 émissions en rediffusion et à 6 des émissions partagées avec 7 d'autres radiodiffuseurs." 8 [Décision du CRTC 96-618, page 9 1] 10 9546 Nous ne voyons aucune raison qui 11 justifierait aujourd'hui un changement de politique du 12 Conseil. Au contraire. 13 9547 Dans l'environnement actuel, il nous 14 apparaît fondamental que le Conseil prenne en 15 considération, lorsqu'il attribue des licences, le fait 16 que les nouveaux services spécialisés se distinguent 17 entre eux en termes de thématiques, de publics-cibles 18 et de champs d'intérêts. Mais aussi que leur 19 programmation se distingue très clairement de celle 20 offerte par les services existants, conventionnels ou 21 spécialisés, ce qu'à l'évidence Télé Classique ne fait 22 pas. 23 9548 C'est là une des conditions 24 indispensables de succès du bouquet de nouveaux 25 services spécialisés de langue française. StenoTran 2254 1 9549 Comme le disait Mme Yaffe, lors de la 2 présentation orale de Canal Fiction, la première 3 question que pose le consommateur lorsqu'on lui propose 4 une nouvelle chaîne c'est: What's new in it? Et si la 5 seule réponse que Télé Classique est en mesure de lui 6 offrir, c'est: "Rien, absolument rien de neuf", je ne 7 crois pas qu'elle marque beaucoup de points et qu'elle 8 suscite un niveau d'adhésion élevé. 9 9550 La troisième raison est l'absence 10 d'engagements formels à l'endroit des producteurs 11 indépendants canadiens. 12 9551 Si Télé Classique dit avoir recensé 13 des émissions indépendantes qui pourraient convenir à 14 sa formule et exprime de l'intérêt à les acquérir, elle 15 ne prend aucun engagement ferme, précis et chiffré à 16 cet effet. Si une licence lui était octroyée, elle 17 pourrait en théorie acquérir la totalité de sa 18 programmation canadienne des deux sociétés 19 actionnaires. 20 9552 Nous croyons que le Conseil ne 21 devrait pas accorder la licence à des requérantes qui 22 ne prennent aucun engagement ferme et chiffré à l'effet 23 de consacré une part importante de leurs dépenses de 24 programmation canadienne à des producteurs indépendants 25 canadiens non-affiliés, comme les y invite la Loi sur StenoTran 2255 1 la radiodiffusion. 2 9553 C'est une position que nous avons 3 défendue, avec d'autres, dans le cadre de l'audience 4 sur l'examen des politiques relatives à la télévision 5 canadienne, avant même que les demandes de licences que 6 vous analysez aujourd'hui ne soient rendues publiques. 7 Nous croyons qu'elle est toujours pertinente. 8 9554 La quatrième raison est que nous 9 partageons les inquiétudes exprimées par l'APFTQ à 10 l'effet que la propriété croisée réseaux généralistes / 11 services spécialisés ne favorise l'interfinancement et 12 une réduction de la valeur des droits de diffusion. 13 9555 Comme Mme Fortin l'a souligné, la SRC 14 et Groupe TVA sont les seuls diffuseurs de langue 15 française à pouvoir financer des fictions lourdes et de 16 longues séries dramatiques canadiennes. Et comme 17 M. Lamarre l'a indiqué, un des objectifs que poursuit 18 Télé Classique est d'offrir des fenêtres additionnelles 19 aux émissions produites à l'origine pour les deux 20 grands réseaux généralistes. 21 9556 Il y a donc un risque non négligeable 22 qu'il devienne implicitement entendu dans l'industrie 23 qu'un producteur indépendant a plus de chance de faire 24 accepter un projet de séries dramatiques par TVA ou par 25 la SRC s'il consent à céder du même coup les droits de StenoTran 2256 1 reprise de cette série sur Télé Classique, et cela, au 2 même prix ou à un prix additionnel marginal par rapport 3 à la situation présente. 4 9557 Notons que le même modèle peut 5 également s'appliquer à l'acquisition de longs métrages 6 et de séries originales étrangères, voire pour les 7 émissions de répertoire: un distributeur ou un 8 producteur peut croire qu'il améliore ses chances de 9 vendre des émissions en première diffusions à la SRC ou 10 à TVA, s'il cède les droits qu'il possède sur des 11 émissions de répertoire à Télé Classique. 12 9558 Cela pose de très sérieux problèmes. 13 Surtout lorsque l'on considère que, pour Télé 14 Classique, une émission devient classique et 15 patrimoniale un an seulement après sa première 16 diffusion. 17 9559 Nous pourrions donc nous retrouver 18 avec premièrement, un problème d'avantage concurrentiel 19 indu face aux autres services spécialisés que nous 20 avons déjà évoqués; deuxièmement, un problème de non 21 paiement à leur juste valeur marchande des droits de 22 diffusion des émissions canadiennes évoqué par l'APFTQ; 23 enfin, un problème grave d'interfinancement. 24 9560 Il y a également le risque que les 25 montants d'acquisition versés par Télé Classique StenoTran 2257 1 servent en fait à amortir les dépenses de programmation 2 canadienne des deux sociétés actionnaires; autrement 3 dit, que les dépenses de programmation canadiennes que 4 sera en mesure d'effectuer Télé Classique, grâce aux 5 recettes d'abonnement et publicitaires qu'elle 6 réalisera, ne viennent en fait réduire d'autant les 7 coûts de programmation des deux actionnaires en tant 8 que réseaux généralistes. Si tel devrait être le cas, 9 il n'y aurait, hormis les droits de suite versés aux 10 créateurs et artistes-interprètes, aucun argent frais 11 d'injecté dans le système, mais plutôt un transfert 12 d'obligations par vases communicants. 13 9561 Nous voudrions souligner, par 14 ailleurs, ce qui nous apparaît comme un contradiction 15 dans les propos tenus par SRC et le Groupe TVA. 16 9562 D'une part, M. Lamarre soutient que 17 les deux sondages comparatifs déposés dans le cadre de 18 cette audience, qui placent tous deux Télé Classique 19 aux tous derniers rangs en termes d'indice d'intérêt 20 auprès du public, se trompent, que si on enfermait un 21 groupe de Québécois dans une salle, toutes et chacune 22 de ces personnes témoigneraient d'un grand enthousiasme 23 à l'idée de revoir cette programmation. 24 9563 Si cela est vrai, on se demande 25 pourquoi les deux grands réseaux généralistes ne StenoTran 2258 1 développent pas une stratégie intelligente et bien 2 ciblée de reprogrammation de ces émissions sur leurs 3 ondes respectives, comme les y invite d'ailleurs la 4 SARDeC, plutôt que de les y "garrocher comme des 5 bouche-trous" pour reprendre intégralement la formule 6 utilisée par Mme Fortin. 7 9564 Enfin, mentionnons que nous appuyons 8 évidemment la position défendue par le Groupe de 9 radiodiffusion Astral en ce qui a trait à l'implication 10 de la Société Radio-Canada dans ce dossier. 11 9565 Pour toutes ces raisons, Madame la 12 Présidente, nous croyons que le Conseil ne devrait pas 13 accorder de licences à Télé Classique. Merci beaucoup. 14 9566 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 15 M. Roy. 16 9567 Mme LAFRANCE: La dernière requérante 17 à être entendue cet après-midi en intervention sera 18 Câblo Distribution G. Je l'invite donc à se présenter. 19 1530 20 9568 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, messieurs. 21 INTERVENTION 22 9569 M. SOUCY: Bonjour. Vous nous voyez 23 arriver avec nos deux chapeaux. 24 9570 Madame la Président, Mesdames et 25 Messieurs les Conseillers, Je suis Achille Soucy, StenoTran 2259 1 conseiller en communication. J'accompagne à ces 2 audiences M. Alban Arsenault, actionnaire et 3 vice-président de Câblo Distribution G inc. 4 9571 La présente période est réservée aux 5 interventions des requérantes à l'encontre des autres 6 demandes soumises au Conseil à l'occasion de ces 7 audiences. Il est bien évident que la demande déposée 8 par Câblo Distribution G est différente à tous égards 9 de toutes les autres présentement à l'étude. En raison 10 de sa spécificité et du secteur limité de territoire 11 qu'elle propose d'occuper, nous soumettons que la 12 demande de Câblo Distribution G n'est en compétition 13 avec aucune des autres demandes inscrites. 14 9572 En conséquence, nous n'entendons pas 15 nous opposer ici à quelle qu'autre demande. Notre 16 propos sera différent. En effet, Câblo Distribution G 17 souhaite utiliser l'opportunité qui lui est offerte 18 pour établir sa position cette fois non pas à titre de 19 requérante mais plutôt de câblodistributeur ou, si l'on 20 préfère d'entreprise de distribution de radiodiffusion. 21 9573 Je laisserai à M. Alban Arsenault le 22 soin de préciser la pensée de Câblo Distribution G, à 23 propos de l'attribution de nouvelles licences de canaux 24 spécialisés de langue française. 25 9574 M. ARSENAULT: Madame la Présidente, StenoTran 2260 1 Mesdames, Messieurs les Conseillers, établissons 2 immédiatement et clairement notre position. Même si 3 nous avons comparu au cours des présentes audiences à 4 titre de requérante, nous sommes fondamentalement une 5 entreprise de câblodistribution, et c'est 6 essentiellement à ce titre que nous intervenons 7 présentement. 8 9575 Je dois dire que dans nos réseaux de 9 la Gaspésie, il ne reste actuellement plus que quelques 10 canaux disponibles sur notre plateau de distribution 11 analogique, trois pour être plus précis. Par ailleurs, 12 l'autre point que nous voulons mentionner, c'est que 13 nous avons vécu chez nous les mêmes problèmes de mise 14 en marché de la dernière série de canaux spécialisés 15 que nos collègues de l'industrie ont connus partout au 16 Québec. En conséquence, nous n'étonnerons personne en 17 précisant que notre position s'appuie précisément sur 18 celle de nos associations, ACTC et ACQ, face à la venue 19 éventuelle de nouveaux canaux spécialisés de langue 20 française. 21 9576 Nous avons pris connaissance du 22 mémoire écrit qu'elles ont soumis à l'occasion des 23 présentes audiences et nous sommes persuadés que son 24 contenu reflète fidèlement les enjeux technologiques et 25 commerciaux qui confrontent l'industrie de la StenoTran 2261 1 câblodistribution à l'heure actuelle au Québec. 2 9577 Puisque nous parlons de mémoire 3 écrit, mentionnons que nous avons également pris 4 connaissance de celui déposé avant les présentes 5 audiences, par Cogeco Câble Canada inc. Nous 6 considérons la réflexion de cette intervenante comme 7 étant tout à fait pragmatique face à la venue 8 éventuelle de nouveaux canaux spécialisés de langue 9 française. Sa suggestion d'émettre de nouvelles 10 licences pour distribution sur une base numérique 11 seulement et aussi d'offrir aux abonnés le libre 12 exercice de choix et d'assemblage des canaux rejoint 13 bien notre position. 14 9578 Si vous me permettez, suite à 15 l'intervention de Mme Hélène Dubuc de Cogeco Câble ce 16 matin, je sortirais quelque peu du texte que je vous ai 17 remis pour vous préciser un point de vue de Câblo G 18 concernant les pénalités que les fournisseurs de 19 signaux spécialisés aux câblodistributeurs qui ont une 20 faible pénétration à l'étage. 21 9579 Vidéotron est le principal 22 câblodistributeur du Québec et il a l'avantage d'offrir 23 ses services dans la métropole québécoise, là où il y a 24 la plus grande concentration de population et là aussi 25 où il y a une foule de canaux disponibles, si vous me StenoTran 2262 1 permettez l'expression anglaise, off air. Cette 2 situation a comme conséquence que ceux qui ne veulent 3 qu'un service de base très restreint n'ont pas à 4 s'abonner au câble. 5 9580 Dans notre région ce n'est certes pas 6 le cas parce que si vous voulez capter Radio-Québec, 7 TVA, Quatre-Saisons ou Radio-Canada vous devez, la 8 plupart du temps, avoir le câble. Alors le taux de 9 pénétration à la base est donc supérieur chez nous, en 10 région éloignée, mais comme à Montréal ce ne sont que 11 les mordus de la télévision qui ont le câble, il s'en 12 suit que le pourcentage de ceux qui adhèrent à l'étage 13 est supérieur. Alors Vidéotron et les 14 câblodistributeurs qui opèrent dans de telles 15 situations n'ont pas à payer de pénalité pour une trop 16 faible pénétration à l'étage. Vidéotron fait état d'un 17 étage à au-delà de 80 pour cent. Chez nous c'est 72 18 pour cent et on a vu les mêmes statistiques avec Cogeco 19 en régions. 20 9581 Nous soumettons que le Conseil 21 devrait tenir compte de cette problématique avant de 22 permettre aux nouvelles titulaires de canaux 23 spécialisés d'avoir le privilège de nous pénaliser de 24 la sorte. 25 9582 Nous sommes également d'accord avec StenoTran 2263 1 l'analyse que Mme Dubuc de Cogeco a faite ce matin à 2 l'effet que la politique actuelle favorise indûment les 3 transporteurs par mode numérique et par satellite, qui 4 ne sont pas soumis aux mêmes exigences et aux mêmes 5 pénalités vis-à-vis de l'étage. Je reviens à mon 6 texte. 7 9583 Vous comprendrez sans peine que si 8 nous avons choisi de citer le mémoire de Cogeco, c'est 9 que cette intervenante a pris soin de bien mentionner 10 que la demande de Câblo Distribution G devait être 11 considérée comme étant une exception, ce qui nous 12 rejoint aussi bien évidemment. 13 9584 Une autre intervention écrite fait 14 également état à cette exception qui devait être faite 15 vis-à-vis de la demande de la licence pour implanter 16 une Télévision régionale en Gaspésie. Il s'agit de 17 l'intervention de Mme Suzanne Tremblay du Bloc 18 québécois, et pour cela, nous l'en remercions. 19 9585 Les trois interventions dont nous 20 venons de parler prennent toutes trois en compte, et de 21 manière très sérieuse, le dernier sondage CROP commandé 22 le mois dernier par l'ACQ pour les fins de sa propre 23 intervention à ces audiences. 24 9586 Nous avons nous-mêmes récupéré avec 25 beaucoup de satisfaction les résultats de ce même StenoTran 2264 1 sondage dans le but d'appuyer et de justifier encore 2 davantage notre demande soumise plus tôt au Conseil. 3 Nous y référons encore en répétant ce qui en est 4 clairement ressorti: Des nouveaux canaux? Oui. Des 5 majorations de coûts? Dans nos régions, c'est très 6 pénible. 7 9587 Cela implique pour l'avenir les deux 8 aspects bien précis déjà énumérés il y a un instant, 9 soit, un, l'usage de la technologie numérique 10 permettant de multiplier le nombre de canaux 11 disponibles au client, et aussi, deux, le libre choix 12 de ce dernier dans l'assemblage des canaux qu'il 13 désire. 14 9588 Toutefois, à titre de requérante 15 d'une licence pour implanter une télévision régionale 16 en Gaspésie, demande qui semble faire l'unanimité chez 17 les usagers du câble dans notre région, nous souhaitons 18 terminer notre intervention en affirmant qu'il s'agit 19 ici d'une exception que le Conseil doit prendre en 20 considération. 21 9589 Nous précisons au Conseil que nous 22 pourrons transporter le signal de cette télévision 23 régionale sur un des derniers canaux analogiques encore 24 disponibles chez nous, tout comme chez nos voisins 25 immédiats, lesquels nous appuient sans réserve pour la StenoTran 2265 1 distribution de la télévision régionale aux fins 2 d'assurer la couverture totale de la Gaspésie. 3 9590 Mesdames, messieurs, merci. 4 9591 LA PRÉSIDENTE: Merci, messieurs, 5 merci infiniment. 6 9592 Mme LAFRANCE: Je pourrais peut-être 7 brièvement indiquer les procédures de demain et les 8 séquences. 9 9593 Nous terminerons donc demain la phase 10 III des procédures avec l'audition de l'intervention de 11 la requérante Télé Classique. Ensuite nous entamerons 12 la phase IV des procédures durant laquelle les 13 représentants pour chaque demande disposeront d'un 14 maximum de 10 minutes afin de répliquer à toutes les 15 interventions soumises à l'égard de leurs demandes et, 16 ce, dans l'ordre inverse de leur comparution. Donc 17 nous entendrons en premier Câblo Distribution G pour 18 Télé régionale, Canal Fiction, Télé Classique, le Canal 19 des Affaires, le Réseau de l'Économie, Canal Justice, 20 Télé Ha ! Ha !, le Réseau de l'Histoire, Canal 21 Histoire, Savoir-Faire, la Chaîne gourmande, le Réseau 22 des Arts, Réseau Vision, le Canal Évasion, et puisque 23 la requérante pour Canal Z, le Canal Chez Moi et le 24 Canal Télé Passeport désire faire une réplique, elle 25 sera donc entendue en dernier pour le Canal Télé StenoTran 2266 1 Passeport. 2 9594 Merci, Madame la Présidente. 3 9595 LA PRÉSIDENTE: Alors ça conclut nos 4 travaux pour aujourd'hui. Nous reprendrons donc pour 5 conclure la phase III à 8 h 30, demain matin. 6 9596 À tous bon travail et à demain. 7 --- L'audience est ajournée à 1530, pour reprendre le 8 mardi 15 décembre 1998 à 0830 / Whereupon the 9 hearing adjourned at 1530, to resume on Tuesday, 10 December 15, 1998, at 0830 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
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