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TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND TELECOMMUNICATIONS COMMISSION SUJET / SUBJECT: AUDIENCE PUBLIQUE SUR LES SERVICES SPÉCIALISÉS DE LANGUE FRANÇAISE / PUBLIC HEARING ON FRENCH-LANGUAGE SPECIALTY SERVICES TENUE À: HELD AT: Complexe Guy-Fravreau Guy-Favreau Complex Centre de conférence Conference Centre Salle des Saules Des saules Room Montréal (Québec) Montreal, Quebec Le 12 décembre 1998 December 12, 1998 Volume 6 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Transcripts Transcription Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience publique ainsi que la table des matières. Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience publique. tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Canadian Radio-television and Telecommunications Commission Transcription / Transcript Audience publique / Public hearing Services spécialisés de langue française / French-Language Specialty Services DEVANT / BEFORE: Françoise Bertrand Présidente / Chairperson Présidente du Conseil / Chairperson of the Commission Andrée Wylie Conseillère / Commissioner Vice-présidente, radiodiffusion / Vice- Chairperson, Broadcasting Joan Pennefather Conseillère / Commissioner Andrew Cardozo Conseiller / Commissioner Jean-Marc Demers Conseiller / Commissioner AUSSI PRÉSENTS / ALSO PRESENT: Tony Lacombe Responsable de la tenue de l'audience / Hearing Coordinator Donald Rhéaume Conseiller juridique / Legal Counsel Lyne Lafrance Gérante de l'audience / Hearing Manager Lucie Audet/ Secrétaires / Secretaries Lyne Lafrance TENUE À: HELD AT: Complexe Guy-Fravreau Guy-Favreau Complex Centre de conférence Conference Centre Salle des Saules Des saules Room Montréal (Québec) Montreal, Quebec Le 12 décembre 1998 December 12, 1998 Volume 6 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES PAGE Intervention par / Intervention by: Le Groupe de radiodiffusion Astral 1850 L'Association des producteurs de films 1908 et de télévision du Québec (APFTQ) La Confédération des syndicats nationaux 1931 (CSN) L'Association québécoise de l'industrie 1949 du disque, du spectacle et de la vidéo (l'ADISQ) L'École nationale de l'humour 1968 Le Groupe Analekta 1983 1849 1 Montréal (Québec) / Montreal, Quebec 2 --- L'audience reprend le samedi 12 décembre 1998 3 à 0900/ Upon resuming on Saturday, December 12, 4 1998, at 0900 5 7997 LA PRÉSIDENTE: Bonjour tout le 6 monde. 7 7998 Nous reprenons le cours de l'audience 8 et je demanderais à la Secrétaire, Madame Audet, de 9 bien vouloir nous présenter le prochain intervenant. 10 7999 Mme AUDET: Oui, Madame la Présidente. 11 Nous en sommes toujours à la deuxième étape de l'étude 12 des demandes de canaux spécialisés francophones, c'est 13 à dire l'étape des interventions des tierces parties. 14 Il y a certains changements à l'ordre de comparution, 15 alors je vais vous donner brièvement quels sont les 16 intervenants qu'on entendra aujourd'hui. Ceux qui 17 voudraient une liste de l'ordre de comparution pourront 18 l'obtenir à la salle d'examen. 19 8000 Donc nous entendrons d'abord Astral, 20 l'Association des producteurs de films, la CSN, 21 l'ADISQ, l'École nationale de l'humour, le Groupe 22 Analekta, Mme Angèle Dubeau, et possiblement Mme Hélène 23 Laurendeau et l'Institut amérindien. 24 8001 Nous débuterons donc par Astral, 25 M. André Bureau, Mme Lisa de Wilde. StenoTran 1850 1 INTERVENTION 2 8002 M. BUREAU: Madame la Présidente, 3 Mesdames et Messieurs les Conseillers, bonjour. Je 4 suis André Bureau, président et chef de la direction du 5 Groupe de radiodiffusion Astral, et je suis accompagné 6 ce matin de Mme Lisa de Wilde, qui est la présidente de 7 TMN Networks. 8 8003 En déposant une intervention dans le 9 cadre du présent processus, Madame la Présidente, 10 l'objectif d'Astral était de contribuer au débat sur 11 des questions de politique générale. Nous avons voulu 12 que cette contribution soit la plus courtoise et 13 sereine que possible, même si nous sommes conscients 14 que les principes généraux que nous avons proposés 15 peuvent aller à l'encontre des intérêts immédiats de 16 certaines des parties en présence. 17 8004 Nous l'avons fait, bien sûr, en 18 fonction des positions que notre Groupe défend depuis 19 plusieurs années, mais aussi en fonction de la 20 situation de concentration, de dominance de marché et 21 de disponibilité de canaux qui existe aujourd'hui dans 22 le marché de radiodiffusion de langue française. 23 8005 Nous croyons que l'adoption de ces 24 principes irait dans le sens d'un meilleur équilibre 25 des parties au sein du système de la radiodiffusion de StenoTran 1851 1 langue français et d'une plus grande transparence des 2 relations entre entreprises de programmation et 3 entreprises de distribution. Mais c'est, bien sûr, au 4 Conseil qu'il appartiendra d'en juger. 5 8006 Je voudrais rappeler que nous avons 6 dans certains cas suggéré au Conseil de ne pas accorder 7 de licences aux requérantes qui contreviennent à 8 certains des principes. Dans d'autres cas, nous avons 9 simplement suggéré de ne pas accorder priorité dans le 10 choix des demandes à celles qui contreviennent à 11 certains principes. 12 8007 En conclusion de notre intervention, 13 nous avons souligné que le Conseil doit continuer 14 d'analyser, bien sûr, chaque demande, au cas par car et 15 selon son mérite. Et nous avons volontiers reconnu 16 qu'une demande peut contrevenir à l'un des principes 17 tout en offrant, par ailleurs, des avantages en matière 18 de contribution à l'atteinte d'autres objectifs de la 19 politique canadienne de radiodiffusion qui compensent 20 largement. 21 8008 Ces précisions faites, Madame la 22 Présidente, je me propose de n'aborder à ce moment-ci 23 que les recommandations qui touchent des aspects 24 structurels, reliées soit au mandat d'une des 25 requérantes ou reliées aux situations de concentration StenoTran 1852 1 et de dominance de marché qui soulèvent, à nos yeux, 2 des problèmes de déséquilibre et d'avantages 3 concurrentiels indus ainsi que des risques de 4 traitement préférentiel indu. 5 8009 Pour ce qui est de la SRC, nous avons 6 exposé dans notre intervention écrite les raisons qui 7 nous incitent à suggérer au Conseil de ne pas lui 8 accorder de licences de services spécialisés. Je n'y 9 reviendrai pas, sauf pour suggérer que lorsqu'une 10 entreprise du secteur privé présente un projet de 11 service spécialisé que le Conseil juge pertinent et de 12 qualité, le Conseil ne devrait pas octroyer de licence 13 à un projet directement concurrent proposé par la 14 Société Radio-Canada. Le rôle de la Société en matière 15 de télévision spécialisée -- si rôle il y a -- devrait 16 être supplétif et complémentaire, et ne s'exercer que 17 lorsque l'entreprise privée n'est pas en mesure 18 d'offrir des services de qualité dans le même champ ou 19 dans la même niche. 20 8010 C'est d'ailleurs la politique de 21 facto que Conseil a adoptée jusqu'à ce jour, puisque 22 lorsque la Société Radio-Canada a obtenu une licence 23 pour RDI, aucune entreprise privée n'avait alors 24 proposé de service d'information en langue française, 25 et lorsque NewsWorld a obtenu une licence, la demande StenoTran 1853 1 déposée concurremment par le secteur privé présentait, 2 selon le Conseil, et je cite: "des lacunes si 3 graves" -- fin de la citation -- qu'elle ne pouvait 4 être acceptée sur son mérite. 5 8011 Par ailleurs, en réaction à notre 6 proposition à l'effet d'accorder priorité dans 7 l'attribution des licences aux demandes proposées par 8 des requérantes qui ne sont pas contrôlées ou qui ne 9 sont pas gérées par des réseaux de télévision 10 généralistes, certains intervenants ont tenté de 11 présenter Astral comme un géant qui, grâce à sa 12 participation minoritaire dans Radiomutuel, était 13 pratiquement devenu l'égal de la Société Radio-Canada 14 et le Groupe TVA. 15 8012 Le Conseil sait très bien que c'est 16 là une perception inexacte. Pour que la chose soit 17 claire, nous joignons à la présente présentation -- et 18 versons, de ce fait, au dossier public -- un tableau 19 qui indique le poids relatif des quatre principaux 20 groupes de propriété qui sollicitent de nouvelles 21 licences de services spécialisés de langue française, 22 soit le Groupe TVA, la SRC, Astral et Radiomutuel. 23 Lorsque l'on se base sur ces faits, la position de 24 dominance la position de dominance de marché des deux 25 groupes propriétaires de réseaux généralistes est StenoTran 1854 1 clairement évidente. 2 8013 Nous soumettons simplement que le 3 Conseil pourrait, s'il le désire, utiliser l'occasion 4 que lui offre le présent processus d'attribution de 5 licences pour réduire le déséquilibre des forces en 6 présence et favoriser le développement de groupes de 7 télévision spécialisée en mesure d'offrir aux 8 producteurs indépendants et aux talents créateurs 9 canadiens une plus grande diversité de voies d'accès au 10 système de la radiodiffusion et une alternative aux 11 réseaux généralistes graduellement plus significative. 12 8014 À l'inverse, si le Conseil devait 13 accorder des licences aux demandes qui sont contrôlées 14 ou gérées par des réseaux généralistes, il ne ferait, 15 objectivement, que renforcer leur dominance déjà très 16 grande sur les recettes comme sur l'écoute. Et aussi, 17 il faut bien le dire, sur l'approvisionnement en 18 programmes puisque ces deux groupes sont en mesure 19 d'utiliser le pouvoir de marché que leur confère leur 20 statut de réseaux nationaux de télévision 21 conventionnelle pour réaliser des acquisitions croisées 22 contre lesquelles aucun service spécialisé indépendant 23 d'elles n'est en mesure de lutter à armes égales. 24 8015 Nous ne faisons de procès 25 d'intention, nous constatons simplement une réalité StenoTran 1855 1 factuelle. 2 8016 J'aborderai maintenant la question de 3 l'intégration verticale/service de programmation 4 spécialisée/entreprise de distribution de 5 radiodiffusion. Là aussi, Madame la Présidente, notre 6 position découle d'un constat que le Conseil connaît 7 bien, à savoir qu'en 1997, lors du lancement des 8 services spécialisés de langue anglaise dans les 9 marchés anglophones, certains câblodistributeurs ont 10 profité de la situation de faible concurrence et de 11 faible disponibilité de canaux pour abuser de leur 12 situation de dominance dans le marché et de leur 13 position de garde-barrière. 14 8017 Cela s'est traduit par l'imposition 15 de frais d'accès prohibitifs -- la fameuse taxe de 16 bienvenue -- par des pressions pour réduire le tarif de 17 gros sur lequel étaient basés les plans d'affaires des 18 services autorisés par le Conseil, et par différentes 19 formes de traitement préférentiel, allant jusqu'à la 20 distribution au service de base d'un service autorisé 21 pour distribution numérique dans les systèmes du 22 câblodistributeur qui en était l'actionnaire. 23 8018 Et le plus inquiétant c'est que, 24 chaque fois, les télédistributeurs ont prétendu que 25 leurs décisions ne contrevenaient pas formellement aux StenoTran 1856 1 dispositions du Règlement sur la distribution de 2 radiodiffusion ou aux politiques du Conseil. Ce qui 3 démontre, à votre avis, que le cadre réglementaire 4 actuel est insuffisant pour contrer l'abus de position 5 dominante face aux services de programmation, de même 6 que pas assez précis et détaillé pour contrer le 7 traitement préférentiel indu. 8 8019 Si nous invitons le Conseil à être 9 particulièrement attentif aux effets négatifs de 10 l'intégration verticale, c'est que nous constatons que 11 les marchés francophones, cette fois, se retrouvent 12 aujourd'hui dans la même situation que les marchés 13 anglophones en 1997, à savoir, concurrence limitée, une 14 disponibilité de canaux également limitée, des retards 15 considérables dans l'implantation de la distribution 16 numérique, et une volonté clairement affirmée par 17 l'ACQ, l'ACTC et le principal câblodistributeur 18 québécois d'adopter le modèle canadien anglais en ce 19 qui a trait à la négociation à la baisse des tarifs des 20 services spécialisés de langue française. 21 8020 Nous arrivons également à une étape 22 où, vraisemblablement, comme au Canada anglais, nous 23 aurons plus d'un volet discrétionnaire de services 24 spécialisés, une situation où les formes que peuvent 25 prendre le traitement préférentiel indu deviennent plus StenoTran 1857 1 nombreuses et plus diffuses, comme nous l'avons décrit 2 dans notre intervention. 3 8021 Nous croyons que le Conseil a 4 aujourd'hui l'occasion, à travers les décisions qui 5 seront rendues au terme de cette audience, d'avoir une 6 action préventive plutôt que curative et, ainsi, 7 d'éviter la répétition de la situation vécue au Canada 8 anglais en 1997. 9 8022 La question de l'intégration 10 verticale programmation/distribution et des préférences 11 indues qui risquent d'en découler a toujours été une 12 préoccupation du Conseil, qu'il a d'ailleurs réaffirmée 13 dans deux décisions récentes relatives à Shaw et à 14 Rogers, décisions dans lesquelles il s'est dit d'avis, 15 et je cite: 16 "Que l'actuelle capacité de 17 transmission et le niveau de 18 concurrence ne suffisent pas à 19 réduire l'éventualité que les 20 câblodistributeurs confèrent des 21 avantages indus à des 22 entreprises dans lesquelles ils 23 sont actionnaires". 24 8023 Or, les deux conditions qui sont 25 évoquées par le Conseil pour justifier ses décisions StenoTran 1858 1 sont aujourd'hui réunies et présentes avec une 2 intensité particulière dans les marchés francophones du 3 Québec. 4 8024 La première option logique qui 5 s'offre au Conseil serait donc de refuser toute demande 6 visant à accroître le nombre de services spécialisés 7 dont un câblodistributeur en situation dominante dans 8 le marché concerné serait, directement ou 9 indirectement, actionnaire. 10 8025 Cependant, étant donné que les 11 incidents survenus en 1997 au Canada anglais, et qui 12 ont influencé les décisions du Conseil dans le cas de 13 Rogers et Shaw, ne se sont pas encore matérialisés au 14 Québec, le Conseil pourrait opter plutôt en faveur d'un 15 renforcement et d'une clarification des règles 16 relatives à l'accès, à l'abus de position de 17 garde-barrière et au traitement préférentiel indu 18 applicables à toutes les entreprises de distribution de 19 radiodiffusion. Si les grandes entreprises de 20 distribution, et tout particulièrement celles qui ont 21 des intérêts dans l'une ou l'autre des demandes sous 22 examen, s'engagent clairement, dans le cadre de cette 23 audience, à respecter les règles suivantes: 24 8026 Premièrement, à accorder un accès 25 immédiat à la distribution -- analogique dans le cas StenoTran 1859 1 des câblodistributeurs -- à tous les nouveaux services 2 qui seront autorisés, et à les offrir tous en même 3 temps et au même volet à pénétration forte ou moyenne. 4 8027 Deuxièmement, à respecter 5 intégralement les tarifs de gros inscrits dans les 6 plans d'affaires des services que le Conseil a choisi 7 d'autoriser. 8 8028 Troisièmement, à accorder un accès et 9 un positionnement privilégiés aux services de langue 10 française dans les marchés francophones. 11 8029 Et, quatrièmement, à n'accorder aucun 12 traitement préférentiel indu aux services dans lesquels 13 elles détiennent, directement ou indirectement, un 14 intérêt. 15 8030 Alors, Madame la Présidente, nous 16 croyons que le Conseil pourrait, sans risques 17 démesurés, accorder une licence à une requérante dont 18 un distributeur est actionnaire. Mais si les 19 principaux distributeurs terrestres et par satellite ne 20 fournissent pas, à la satisfaction du Conseil, de tels 21 engagements clairs, fermes et précis, il nous apparaît 22 que le Conseil ne devrait pas accorder de licence à un 23 service dans lequel une EDR est, directement ou 24 indirectement, actionnaire. 25 8031 Par ailleurs, et dans les deux cas de StenoTran 1860 1 figure, le Conseil devrait probablement, à titre de 2 mesures intérimaires, indiquer clairement dans le 3 préambule à ces décisions qu'il s'attend à ce que 4 toutes les EDR respectent les quatre conditions que 5 nous venons d'énumérer, car s'il fallait laisser aux 6 distributeurs la liberté qu'ils sollicitent en ces 7 matières, cela leur permettrait de contourner les 8 règles d'accès. De plus, cela équivaudrait, à toutes 9 fins utiles, à leur transférer en définitive le pouvoir 10 d'autoriser ou non un service, et à leur permettre de 11 se substituer au CRTC. 12 8032 Je vous remercie de votre attention. 13 8033 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur 14 Bureau. 15 8034 Je demanderai à ma collègue, 16 Mme Wylie, de commencer avec quelques questions. J'en 17 aurai moi aussi par la suite. 18 8035 CONSEILLÈRE WYLIE: Bonjour Madame de 19 Wilde, Monsieur Bureau. 20 8036 Nous vous remercions évidement 21 d'avoir travaillé à essayer de nous aider à trouver des 22 solutions aux préoccupations qui sont apportées par 23 plusieurs des requérantes. La question va demeurer, 24 évidement, et qui n'est pas toujours claire, à quoi 25 vous vous attendez pour que les principes que vous StenoTran 1861 1 énoncez, ou les recommandations que vous faites au 2 début de votre présentation ne soient plus des 3 recommandations qu'il faudrait que nous prenions en 4 ligne de compte. 5 8037 Quand vous dites que vous seriez 6 satisfaits si les distributeurs prenaient des 7 engagements clairs vis-à-vis certaines de ces 8 préoccupations, est-ce que vous attendriez que ce 9 serait suffisant ou qu'il y a ait une réglementation 10 formalisée qui entérinerait ces engagements? 11 8038 M. BUREAU: Madame Wylie, nous 12 comprenons bien qu'il ne peut pas y avoir de changement 13 de règlements entre aujourd'hui et le jour où vous 14 allez rendre vos décisions, probablement, là-dessus. 15 Alors à partir de ce moment là, c'est pourquoi nous 16 vous suggérons, un qu'il y ait des engagements de la 17 part des télédistributeurs et, deuxièmement, que dans 18 votre décision, dans le préambule des décisions, que le 19 Conseil exprime clairement son attente à ce que toutes 20 les EDR respectent ces conditions-là, peut-être même en 21 annonçant qu'elles seront l'objet d'un projet de 22 règlements au moment où on aura l'audience ou le 23 processus que le Conseil a déjà annoncé relativement à 24 la structure. 25 8039 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors vous vous StenoTran 1862 1 attendez à ce qu'elles soient entérinées dans des 2 modifications aux règlements ou dans des conditions de 3 licence -- probablement plus, possiblement, des 4 changements aux règlements, parce que ce sont des 5 conditions qui devront être rattachées, à votre avis, 6 aux licences des distributeurs. 7 8040 M. BUREAU: Oui. 8 8041 Madame Wylie, je pense bien qu'on n'y 9 arrivera probablement et ce n'est probablement pas 10 conforme à la vision du Conseil d'aller dans le détail 11 au niveau de la réglementation, mais quand il y a des 12 situations où à un moment donné on s'aperçoit que les 13 règles ne sont pas suffisamment claires ou précises ou 14 qu'il y a des abus de certaines situations, je pense 15 bien qu'à ce moment-là le Conseil doit intervenir, que 16 ce soit sous forme de règlements, que ce soit sous 17 forme de conditions de licence qui soient rattachées 18 aux licences des différents intéressés. 19 8042 Moi, j'espère toujours que les 20 engagements pris devant le Conseil par les intéressés, 21 qu'ils soient traduits en termes de conditions de 22 licence ou pas, sont valables et doivent être pris pour 23 leur valeur. Je n'ai pas du tout l'intention ici de 24 faire de procès d'intention à qui que ce soit impliqué 25 dans le processus actuel. StenoTran 1863 1 8043 Je serais satisfait d'un engagement 2 formel précis de la part de ces gens-là. Je ne sais 3 pas si on aura besoin d'aller jusqu'à mettre tout ça 4 dans les règlements. Ça dépendra de l'attitude d'un 5 peu tout le monde, de tous ceux que vous aurez 6 entendus, de voir s'il y a lieu ou pas. Et on aura 7 l'occasion, au moment de ce processus-là, d'en discuter 8 et de voir s'il y a, effectivement, nécessité d'insérer 9 ça dans un règlement ou pas. 10 8044 Et je dis qu'en attendant, pour que 11 le présent processus donne les résultats attendus, 12 c'est-à-dire au sortir de ce processus-là on ait un 13 bouquet de services attrayants, un bouquet de services 14 qui soient offerts correctement, que tout le monde 15 dépense leurs énergies à en faire la promotion auprès 16 des consommateurs, à les faire connaître au lieu de se 17 chicaner et au lieu d'être obligés de se présenter 18 devant le Conseil avec des plaintes ou des choses comme 19 ça, qu'on établisse les règles du jeu de façon à ce que 20 ce soit clair, que ce soit précis, et qu'on s'attaque 21 tous au véritable travail positif de les mettre en 22 place. 23 8045 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, votre 24 première recommandation, qui serait de donner un accès 25 immédiat à tous les services auxquels nous donnerions StenoTran 1864 1 des permis à la suite de cette audience au même volet, 2 vous n'avez pas de craintes que ce soit trop 3 contraignant après la lancée initiale si c'était 4 entériné ou... 5 8046 M. BUREAU: Quand on dit au même 6 volet -- excusez-moi, je veux juste être précis -- j'ai 7 dans la tête au deuxième volet. 8 8047 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, mais au même 9 volet sans qu'il n'y ait aucun de ces services-là qui 10 soit, par exemple, mis au premier volet pour quelque 11 raison que ce soit. 12 8048 M. BUREAU: C'est justement ce qu'on 13 veut éviter. 14 8049 CONSEILLÈRE WYLIE: Même si c'était 15 le vôtre. 16 8050 M. BUREAU: Même si c'était le nôtre, 17 parce que l'inverse peut aussi arriver. Si on se met à 18 faire des transvidages, il est facile de dire, bon dans 19 la configuration nouvelle on va prendre RDS et on va le 20 mettre dans le deuxième volet, et je ne suis pas sûr 21 que ça fait l'affaire des consommateurs. Les 22 consommateurs n'aiment pas qu'on change ce qu'ils ont 23 déjà accepté, parfois avec enthousiasme, parfois sans 24 enthousiasme, mais c'est la situation. Chaque fois 25 qu'on touche à ce qui existe et qu'on essaie de le StenoTran 1865 1 modifier, ça crée des problèmes. 2 8051 Alors nous on dit, considérant 3 l'ensemble des alternatives possibles, la meilleure 4 c'est de créer un volet séparé avec les nouveaux 5 services, et qu'ils soient tous là, et qu'on ne 6 commence pas à faire du jeu de négociations, à aller 7 promener d'un volet à l'autre, et de dire, bien si tu 8 acceptes ça, on va te mettre sur le premier volet qui a 9 une plus grande pénétration que sur le deuxième. Et 10 vous savez où ça peut nous conduire. 11 8052 CONSEILLÈRE WYLIE: Le deuxième 12 principe serait que le Conseil exige que le tarif de 13 gros mentionné par les requérantes soit respecté 14 d'amblée par les distributeurs, et vous parlez d'un 15 volet, un nouveau volet à pénétration forte ou moyenne 16 et tous les requérantes, ou presque tous les 17 requérants, si pas tous, s'attendent à une pénétration 18 d'au moins 60 pour cent, qui ne sera pas nécessairement 19 acquise immédiatement ou qui, possiblement, ne le 20 serait pas. Donc, après la période de deux, trois, ou 21 dans quelques cas, quatre mois, de distribution 22 gratuite, est-ce que vous vous attendriez à ce 23 moment-là à ce que les distributeurs paient le tarif de 24 gros calculé à 60 pour cent, même s'il n'y a que 40 25 pour cent de pénétration? StenoTran 1866 1 8053 M. BUREAU: D'abord, Madame Wylie, je 2 pense qu'il faut, au départ, regarder la faisabilité 3 d'atteindre un niveau de 60 pour cent, et je ne vois 4 aucune raison pour laquelle, avec l'éventail de choix 5 qui est devant vous aujourd'hui, s'il y avait un 6 bouquet de cinq, six ou sept canaux qui obtenaient une 7 licence, qu'il ne serait pas absolument facile d'aller 8 chercher 60 pour cent, pourvu que tout le monde y 9 travaille, pourvu que tout le monde travaille dans le 10 même sens, pourvu qu'on ne passe pas les trois mois 11 précédant le lancement à se chicaner et à faire des 12 titres dans les journaux d'un bord et de l'autre pour 13 dire que ça ne va pas, et que les services coûtent trop 14 cher, et des choses comme ça. 15 8054 Si tout le monde travaille dans le 16 même sens en appliquant la théorie qui a cours ici, au 17 Québec, de la façon de présenter la vente de ces 18 services-là, et en y allant de façon positive et 19 promotionnelle, on va atteindre 60 pour cent dès le 20 départ -- mo,m je n'ai aucune hésitation à le croire -- 21 facilement. On a dit moyenne ou forte pénétration 22 parce que devant vous il y a des gens qui ont qualifié 23 65 pour cent de forte pénétration, alors c'est dans les 24 60-65 pour cent, et on dit que c'est faisable. 25 8055 Le deuxième bouquet de services, qui StenoTran 1867 1 étaient tous le services canadiens du côté anglais, est 2 à 72 pour cent de pénétration. Il a commencé au-delà 3 de 60. Il est monté à 72, mais il a commencé à 68, 69, 4 70 pour cent de pénétration et ça malgré, vous savez, 5 des difficultés qu'il y a eues au départ. Alors nous 6 on est encore plus conservateurs que ça, on parle de 60 7 à 65 pour cent de pénétration et on dit, ça devrait 8 être facile de l'atteindre rapidement, très rapidement. 9 Et on va tous s'y mettre. 10 8056 Vous avez entendu tous les 11 requérants, et je ne suis pas ici pour parler juste du 12 Groupe Astral, vous avez entendu tous les requérants 13 vous dire quels sont les montants qu'ils sont prêts à 14 mettre là-dedans. Ce sont des montants substantiels, 15 ce sont des montants qui sont tous dans l'ordre de un 16 million de dollars plus les trois ou quatre mois, dans 17 certains cas il y en a qui ont parlé de quatre mois, de 18 services gratuits, ce qui est encore une très grosse 19 contribution. Alors à partir de ce moment-là, je n'ai 20 pas d'hésitation à penser qu'on va l'atteindre le 60 21 pour cent, et donc le problème que vous soulevez à 22 l'effet de savoir si on va recevoir paiement pour, 23 supposons qu'ils sont à 50 pour cent au bout de trois 24 mois, est-ce qu'on va recevoir paiement pour le 10 pour 25 cent qui nous manque? C'est peut-être une chose qu'on StenoTran 1868 1 négociera avec le câble à ce moment-là, mais pour moi 2 ça ne se présente même pas dans notre hypothèse, parce 3 que je suis sûr qu'on va atteindre le 60 pour cent au 4 départ. 5 8057 CONSEILLÈRE WYLIE: Évidement il 6 reste que la pénétration du volet sera affectée, 7 évidement, par le mark-up que le câblodistributeur 8 s'accorde aussi parce que le prix, évidement, aura un 9 effet sur la demande. 10 8058 M. BUREAU: Absolument. Et on ne 11 demande pas de réglementer, en tout cas pas 12 aujourd'hui, de réglementer le tarif de détail. On 13 vous demande de vous assurer que les câblodistributeurs 14 vont respecter le tarif de gros, et on laisse au 15 distributeur, qui est responsable de la mise en marché 16 de ces services-là au fond... Nous, on est 17 responsables de livrer des services de qualité à un 18 prix raisonnable, des services attrayants, des services 19 de grande qualité. Et, Madame la Présidente et Madame 20 Wylie et les autres membres, si vous regardez ce qui 21 est arrivé au niveau de tous les services spécialisés, 22 c'est extraordinaire. L'offre a été faite, le produit 23 a été livré avec une très grande qualité dans tous les 24 cas -- dans tous les cas. C'est fantastique. 25 8059 CONSEILLÈRE WYLIE: Et vous comparez StenoTran 1869 1 ce deuxième volet au deuxième volet au Canada anglais 2 plutôt qu'au troisième. 3 8060 M. BUREAU: Oui, absolument. 4 Absolument. C'est le deuxième volet, comme il y a eu 5 un deuxième volet en langue anglaise. 6 8061 CONSEILLÈRE WYLIE: Il y a, 7 évidement, déjà des services additionnels qui sont 8 disponibles au Canada français au premier volet où à la 9 base, qui sont assez récents. 10 8062 M. BUREAU: Oui, c'est vrai, Madame 11 Wylie, mais je pense que quand on se place au niveau du 12 consommateur, le consommateur va être appelé une 13 deuxième fois à faire un choix et, à partir de ce 14 moment-là, ce qu'on dit nous autres c'est que la 15 réaction, basé sur la recherche qu'on a faite et qu'on 16 a présentée devant vous, les sondages qui ont été 17 déposés presque par toutes les parties ont indiqué -- 18 quand je dis "presque", évidement il y a toujours des 19 exceptions, et je n'entrerai pas là-dedans -- mais 20 presque toutes les parties ont déposé des recherches 21 pour vous indiquer qu'il y avait cette acceptation. 22 8063 Il y a un sondage, Baromètre, qui a 23 été fait et qui a tenu compte de l'ensemble des 24 services et de certains bouquets et de certains prix de 25 détail, et cette recherche-là a indiqué qu'autour d'un StenoTran 1870 1 prix d'environ 5,65 $, si ma mémoire est bonne, il y 2 avait au-delà de 60 pour cent d'acceptation. 3 8064 Alors à partir de ce moment-là, nous 4 on dit, à moins que les télédistributeurs n'aient pas 5 les mêmes objectifs que nous, au départ, il n'y a pas 6 de raison qu'on n'arrive pas à offrir un bouquet à un 7 tarif raisonnable dès le départ, et qui va susciter 8 l'adhésion d'un grand, grand nombre d'abonnés du câble. 9 8065 CONSEILLÈRE WYLIE: Votre troisième 10 critère compensatoire, plus ou moins, pour faire 11 contrepoids à l'inquiétude de donner des permis où il y 12 a un actionnariat de distributeurs, est qu'on exige un 13 positionnement privilégié aux services de langue 14 française dans les marchés francophones. 15 8066 Qu'est-ce que vous entrevoyez par 16 positionnement en plus, évidement, de voir ces nouveaux 17 services à un volet, tous ensemble à un deuxième volet? 18 Quelles autres recommandations nous faites-vous plus 19 spécifiquement? 20 8067 M. BUREAU: Au risque de passer pour 21 confirmer les relations très étroites qu'il y entre 22 Astral et Radiomutuel, je vous dirais que j'ai entendu 23 l'échange de vous avez eu hier avec Normand Beauchamp 24 relativement, justement, à ce traitement préférentiel 25 et que sur un aspect de sa présentation, c'est-à-dire StenoTran 1871 1 sur le fait de donner aux services de langue française 2 le traitement comparable à celui que le CRCT donne aux 3 services de langue anglaise vis-à-vis les services 4 américains, je suis tout à fait d'accord avec lui 5 là-dessus. 6 8068 CONSEILLÈRE WYLIE: De créer un autre 7 étage, plus ou moins où la même chose arriverait aux 8 services anglophones canadiens, si nécessaire pour 9 créer une disponibilité pour les services... 10 8069 M. BUREAU: Je pense que, 11 fondamentalement, ce que je pense que nous sommes prêts 12 à supporter c'est que s'il y a lieu d'y avoir, à moment 13 donné, des déplacements temporaires, s'il y a lieu d'y 14 avoir des changements, il n'y a pas de raisons 15 qu'on n'accepte pas de faire de la place pour des 16 services de langue française qui nous paraissent de 17 qualité et pertinents aux dépends, si je peux 18 m'exprimer ainsi, de services de langue anglaise qui 19 soient des duplicatas d'autres services, des doubles 20 versions d'autres services, de services qui 21 appartiennent au câble -- je ne parle pas de services 22 de radiodiffusion, des services non-radiodiffusion -- 23 de services exemptés, ou des choses comme ça, qu'on 24 fasse de la place. Et dans ce sens-là, je trouve que 25 c'est une priorité qui est tout à fait justifiée. StenoTran 1872 1 8070 Maintenant, je vais plus loin et je 2 dis aussi que ce positionnement privilégié et cet accès 3 privilégié doivent se traduire par un espèce 4 d'engagement ou par des directives données par le 5 Conseil à l'effet qu'on n'ajoute pas d'autres services 6 de langue anglaise d'ici ce temps-là pour ne pas 7 diminuer la capacité qui peut être disponible sur les 8 réseaux de distribution. Alors il y a deux aspects. 9 Il y en a un qui dit: Si vous n'avez pas la capacité, 10 créez la. Ce sont des services de langue française, 11 ils doivent avoir place sur un service de distribution 12 dans un marché francophone. Deuxièmement, entre-temps, 13 ne posez pas de gestes qui vont réduire cette 14 capacité-là, parce que vous ne savez pas combien de 15 licences le Conseil va accorder et qu'elle est la 16 capacité ultime dont vous aurez besoin pour servir ces 17 services-là. 18 8071 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais voyez-vous 19 un problème? Vous parlez de changements pendant la 20 période de transition. Voyez-vous un problème 21 juridique à ce que le Conseil se prononce, même s'il y 22 a eu des services anglophones ajoutés? Il y a un 23 problème de marché évidement, parce que cette offre-là 24 est faite, mais le Conseil pourrait... 25 8072 M. BUREAU: On ne parle pas des StenoTran 1873 1 services canadiens, Madame Wylie. Remarquez qu'on 2 aurait aimé mieux que la classe... 3 8073 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais pas au 4 positionnement. Là vous parlez de disponibilité. 5 M. Beauchamp allait beaucoup plus loin. 6 8074 M. BUREAU: Moi je parle d'accès et 7 je parle de positionnement. Alors du côté accès, je 8 dis n'en mettez pas d'autre, et je dis s'il n'y a pas 9 assez de place, faites-en. 10 8075 Du côté positionnement -- bien 11 écoutez, il y a tout de même une limite. On a rien 12 qu'à regarder le déséquilibre qui existe à l'heure 13 actuelle dans l'offre, même dans les marchés purement 14 francophones, de voir le déséquilibre qui existe à 15 l'heure actuelle, et le peu d'écoute. On est 16 ridicules. On fait rire de nous. 17 8076 Il n'y a pas d'écoute à certains de 18 ces postes-là, et sous prétexte de je ne sais pas 19 quelle sorte d'équilibre, je ne sais pas comment ils 20 définissent ça, on en arrive à avoir une situation 21 totalement déséquilibrée. Alors c'est pour ça que ça 22 ne me gêne pas de dire "faites-en de la place". 23 8077 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors vous êtes 24 d'avis que les câblodistributeurs ont besoin d'aide. 25 Ils comprennent mal le marché. StenoTran 1874 1 8078 M. BUREAU: Pas d'aide. Ils ont 2 besoin de... oups, ça a l'air que je ne le dirai pas! 3 8079 CONSEILLÈRE WYLIE: Be smooth! 4 8080 M. BUREAU: Et la question était...? 5 8081 CONSEILLÈRE WYLIE: Que vous êtes 6 d'avis que les câblodistributeurs ne comprennent pas 7 leurs propres affaires s'il font des changements qui 8 sont, à votre avis, ridicules, et qu'il n'y a pas 9 d'écoute de ces services-là. Est-ce que vous êtes 10 d'avis que c'est de la mauvaise volonté? 11 8082 M. BUREAU: Non, non. Je ne sais 12 pas, c'est probablement une question de perception. 13 C'est peut-être une question de stratégie commerciale. 14 Je ne sais pas. 15 8083 J'ai de la misère à le comprendre 16 parce que, franchement, et je ne pense pas aux services 17 canadiens de langue anglaise, il faut être clair 18 là-dessus. Je ne suis pas ici pour dire qu'on ne 19 devrait pas faire de place pour les services canadiens 20 de langue anglaise, mais je dis qu'il y a tout de même 21 une limite à accentuer le déséquilibre qui existe à 22 l'heure actuelle. Et je trouve que c'est difficile à 23 comprendre -- je choisis mes mots -- c'est difficile à 24 comprendre qu'on puisse être aussi insensibles à ces 25 situations-là, surtout quand on reçoit les résultats de StenoTran 1875 1 Neilsen et BBM qui montrent que ces services-là ne sont 2 pas écoutés. 3 8084 Il me semble qu'à un moment donné on 4 devrait être capables de se dire, oups, j'ai fait une 5 erreur, je vais la corriger. Ça nous arrive 6 régulièrement de faire ça, et il faut être capables de 7 l'accepter, de l'admettre, de prendre les risques que 8 ça comporte, et d'essayer de poser un geste positif 9 pour rééquilibrer cette situation-là. 10 8085 Si on prend tous les services de 11 langue française qui ont été lancés, les services 12 spécialisés, tous les services spécialisés de langue 13 française qui ont été lancés, depuis le premier 14 jusqu'au dernier, ils ont tous une cote d'écoute qui 15 est plusieurs fois celle des services de langue 16 anglaise étrangers qui sont distribués sur les systèmes 17 de distribution. 18 8086 Alors là, il n'y a pas de question de 19 savoir si les gens aiment ça ou pas; ils aiment ça, ils 20 l'écoutent, ils l'écoutent six fois plus que les 21 services de langue anglaise. Alors on regarde ça et on 22 dit, alors là, il me semble que c'est assez évident, 23 que si on veut faire un succès de notre pénétration il 24 faut mettre des services de langue française qui soient 25 attrayants, et on regarde dans la liste, et ah, StenoTran 1876 1 regardes-moi donc ça, ils sont pas mal plus attrayants 2 que les autres. 3 8087 Alors cette obsession de se dire, de 4 penser, encore aujourd'hui, que les services de langue 5 anglaise vont supporter, exciter les consommateurs au 6 Canada français, ça n'a jamais été le cas, d'abord, et 7 ça l'est de moins en moins, et ça ne l'est même plus au 8 Canada anglais, ça ne l'est même plus. On fait rire de 9 nous quand on va aux États-Unis et que les Américains 10 nous disent savez-vous que, parce que vous avez donné 11 l'autorité à tel ou tel service, SpeedVision, ils ont 12 plus d'abonnés au Canada qu'aux États-Unis, et si vous 13 ne leur aviez pas donné cette chance-là d'être 14 distribués au Canada, ils ne seraient probablement même 15 plus en ondes aux États-Unis et au Canada, zéro, c'est 16 des uns mais couchés sur le dos, dans les résultats de 17 BBM. 18 8088 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, évidement 19 ce qui se passe en ce moment, vous utilisez aussi comme 20 critère bien important que le Conseil ne donne pas de 21 services qui seraient concurrentiels avec des services 22 existants ou entre-eux. 23 8089 M. BUREAU: Oui. 24 8090 CONSEILLÈRE WYLIE: En ce moment, 25 est-ce qu'il y nécessité, à votre avis, d'examiner StenoTran 1877 1 cette situation-là, lorsqu'il s'agit de services 2 canadiens anglophones et francophones qui seraient 3 concurrentiels, parce qu'il y a plusieurs demandes 4 devant nous. 5 8091 Il y a, à ce que je comprends, déjà 6 un service anglophone distribué au Québec, ou que le 7 sera éminemment, et dont nous avons une demande assez 8 semblable devant nous en ce moment, et il est possible 9 que nous donnions des permis qui seraient complètement 10 concurrentiels à des services anglophones canadiens qui 11 ont déjà des licences. Est-ce qu'il faudrait se 12 pencher sur cet aspect-là aussi? 13 8092 M. BUREAU: Madame Wylie, je pense 14 que là-dessus la réponse est très simple. On se parle 15 de deux marchés différents, et toute l'histoire des 16 services spécialisés de langue française a démontré que 17 les services spécialisés de langue française sont 18 populaires dans le marché francophone au Québec, peu 19 importe que le service canadien de langue anglaise soit 20 distribué ou pas dans ce marché-là. NewsWorld est 21 présent; ça n'a pas empêché RDI d'être un très grand 22 succès. On pourrait multiplier ces exemples-là. Arts 23 and Entertainment est présent; Canal D, un très grand 24 succès. On pourrait multiplier les exemples de tout 25 ça. Je ne pense pas que là est le problème. StenoTran 1878 1 8093 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, la demande 2 francophone est telle qu'à votre avis, il se serait pas 3 nécessaire de légiférer là-dessus. 4 8094 M. BUREAU: Non, je ne pense pas. 5 8095 CONSEILLÈRE WYLIE: On peut laisser 6 simplement la demande qui garderait la popularité quand 7 même. 8 8096 M. BUREAU: La popularité des 9 services de langue française, absolument. 10 8097 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant votre 11 quatrième critère serait qu'il y ait des façons ou une 12 réglementation plus pointue à l'égard de l'avantage 13 indu. 14 8098 Avez-vous des recommandations plus 15 spécifiques là-dessus, ou est-ce que vous envisagez un 16 article 9, comme nous l'avons maintenant, si nous 17 mettions en place les autres recommandations que vous 18 nous avez faites? 19 8099 M. BUREAU: Madame Wylie, je pense 20 bien qu'il ne sera jamais possible de pouvoir tout 21 prévoir. Je vais vous donner un exemple. La taxe de 22 bienvenue, c'est une création récente, une idée 23 nouvelle. Je ne pense pas que le Conseil ait jamais 24 pensé à ça, je ne pense pas que le Conseil ait jamais 25 prévu ça, et je ne pense pas que même les requérants StenoTran 1879 1 aient prévu une situation comme celle-là. À partir de 2 ce moment-là, je reconnais qu'au départ on ne peut pas 3 tout prévoir. On essaie au fur et à mesure d'apprendre 4 à travailler à l'intérieur d'un système et à voir 5 quelles sont les mesures les plus importantes, les plus 6 fondamentales à mettre en place, et je dois reconnaître 7 qu'on n'est pas en mesure de vous proposer quelque 8 chose de complètement exhaustif, de tout à fait précis 9 et pointu pour empêcher toutes ces choses-là. 10 8100 Moi je vous dis simplement, écoutez, 11 on fait affaire ici, dans le marché francophone, 12 essentiellement avec deux télédistributeurs, avec deux 13 distributeurs en SRD et, éventuellement avec Look Télé. 14 Ça fait cinq ça, on n'en n'a pas 500, il y en a cinq 15 qui vont changer l'attitude ou le résultat de tout ça. 16 Il me semble que c'est possible de s'assurer que ces 17 cinq-là aient une -- je ne dirai pas une conduite, je 18 vais avoir l'air du frère directeur -- attitude... 19 8101 CONSEILLÈRE WYLIE: On ne pourrait 20 pas dire mère supérieure, évidement! 21 8102 M. BUREAU: Évidement pas. Loin de 22 moi cette pensée. 23 8103 Mais je ne peux pas croire qu'on ne 24 puisse pas arriver, avec cinq joueurs importants, à 25 s'entendre pour qu'il n'y ait pas ces situations-là. StenoTran 1880 1 Et là, nous on dit, s'il y avait des engagements qui 2 étaient pris sur les quatre points qu'on vous a soumis, 3 on sait bien que ça ne couvre pas tout, on sait bien 4 que ce n'est pas parfait, que ce n'est pas à toute 5 épreuve, qu'il va rester des possibilités, mais on dit, 6 au moins on aura probablement mis en place des balises 7 suffisantes pour tenir compte de ce qu'on sait, à ce 8 moment-ci, comme étant les risques les plus grands, que 9 ça mette en péril le lancement de ces services-là. 10 8104 Puis on dit, si ces cinq-là venaient 11 vous dire, on est d'accord, et comptez sur nous, on va 12 en faire un succès -- parce que ce n'est pas juste de 13 dire, on est d'accord, et on s'en va dans le coin et on 14 est en beau "beep, beep", parce qu'on s'est fait 15 imposer quelque chose. On est d'accord, et en plus de 16 ça, on vous dit qu'on va en faire un succès, comptez 17 sur nous. À partir de ce moment-là, moi je dis on est 18 prêts à faire confiance encore une fois, et si on s'est 19 trompés, on aura le processus que vous avez mis en 20 place pour aller vous en parler, et si c'est sur des 21 points précis, on vous dit vous avez l'article 12 et 22 l'article 15. Pour l'amour du bon Dieu, passez de 12 à 23 15 vite pour qu'on ne puisse pas se retrouver dans un 24 dédale de procédures qui traîne... 25 8105 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous parlez de StenoTran 1881 1 l'arbitrage. 2 8106 M. BUREAU: Oui, oui. Si jamais il y 3 avait un problème, on vous suggère de nous assurer ou 4 de nous donner l'indication que vous allez passer de 12 5 à 15 rapidement pour que ça ne dégénère pas, pour que 6 ça ne devienne pas un problème de plus en plus 7 difficile à résoudre, et que vous ayez déjà indiqué vos 8 orientations, vos attentes, de sorte que la décision de 9 cet arbitrage-là va pratiquement être connue d'avance. 10 Alors ça va peut-être éviter les problèmes. 11 8107 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, vous 12 savez, comme moi, qu'aller en arbitrage est long même 13 si on raccourci les étapes autant que possible et, 14 évidement, faire des modifications aux règlements c'est 15 très long aussi. 16 8108 Est-ce que vous verriez, vous, comme 17 critère nécessaire que vous soyez satisfaits à la 18 réplique, quand vous allez comparaître comme requérant 19 et que vous aurez entendu les engagements ou non des 20 câblodistributeurs, est-ce qu'à votre avis pour 21 vraiment bonifier ces engagements-là il faudrait que 22 eux se disent prêts à accepter ces recommandations-là, 23 en plus de dire ce qu'ils ont l'intention de coopérer? 24 8109 M. BUREAU: Ah oui, les intentions de 25 coopérer, c'est sûr. StenoTran 1882 1 8110 CONSEILLÈRE WYLIE: Et à accepter des 2 modifications ou des changements très rapides, parce 3 que nous n'aurions pas besoin d'un processus aussi long 4 que d'habitude. Est-ce que vous allez jusque là, ou si 5 vous seriez satisfaits qu'ils nous fassent des 6 promesses? 7 8111 M. BUREAU: Madame Wylie, notre 8 position ce matin c'est de vous dire si ces cinq-là, ou 9 au moins ceux qui sont impliqués dans les demandes qui 10 sont sous examen, viennent devant vous et vous disent 11 qu'ils sont d'accord et qu'ils s'engagent à respecter 12 ces quatre conditions-là, nous autres on est prêts à 13 fonctionner dans cette structure-là et on pense que ça 14 va permettre à tout le monde de nous orienter 15 positivement. 16 8112 Si ça n'était pas le cas, si, 17 effectivement, après vous avoir dit ça, ça ne se 18 traduisait pas par des actions concrètes et positives 19 conformément à ça, et qu'on est obligés d'aller devant 20 vous, ce qu'on suggère c'est que l'article 15 vous 21 permet, dès le dépôt d'une plainte, de passer tout de 22 suite à la décision par le Conseil sans passer par tous 23 les mécanismes intermédiaires. 24 8113 Et si vous avez dans votre décision 25 déjà indiqué dans votre préambule aux décisions quelles StenoTran 1883 1 sont vos attentes de façon précise, il me semble, moi, 2 que ça va éviter même qu'on ait à avoir recours à cette 3 procédure d'arbitrage. Donc je vous ai dit que je ne 4 m'attendais pas, d'ici à lundi soir, à ce qu'il y ait 5 un engagement en blanc par rapport à une réglementation 6 éventuelle. 7 8114 Je vous dis, si on a l'engagement sur 8 ces quatre conditions-là, nous autres on pense qu'on 9 est prêts à fonctionner dans ce cadre-là pour le 10 moment. Quand on arrivera au processus suivant, où 11 vous regardez l'ensemble, il faudra regarder l'ensemble 12 et il faudra voir si il y a lieu ou pas d'aller plus 13 loin, d'aller avec des choses plus précises, sous forme 14 de règlements ou autre forme. 15 8115 CONSEILLÈRE WYLIE: Parce qu'il est 16 évident que, comme ça a été un peu discuté avec l'ACR 17 quand ils se sont présentés, si c'était laissé un peu 18 plus libre, il pourrait y avoir, par exemple... 19 lorsqu'on aura donné des permis après six mois, huit 20 mois, un an, il pourrait y avoir une coopération entre 21 les titulaires qui sont à ce volet-là et les 22 câblodistributeurs, pour peut-être revoir certaines 23 choses, parce que ça ne fonctionne pas exactement comme 24 vous le pensiez, et s'il n'y a pas de réglementation 25 très régimentée, c'est plus facile de changer les StenoTran 1884 1 règles du jeu, en coopérant non seulement chacun avec 2 le câblodistributeur, mais les titulaires des services 3 dans ce volet-là pour discuter, qu'il y ait une 4 coopération entre eux. S'il y a cinq titulaires, les 5 cinq titulaires et le câblo pourraient essayer de faire 6 en sorte que ça fonctionne. 7 8116 M. BUREAU: Madame Wylie, il y a une 8 dimension que vous soulevez qui est bien importante: 9 c'est la durée de ces conditions-là ou de ces 10 engagements-là. Dans notre esprit, c'est évident que 11 c'est pour la durée du premier terme de la licence. 12 C'est évident, parce qu'on prend des engagements qui 13 sont pour la durée du terme de la licence, et on 14 s'engage là-dedans et on ne veut pas être obligés de 15 recommencer à négocier après un an, alors qu'on a des 16 engagements fermes qui sont pris sous forme de 17 conditions de licence relativement, par exemple, aux 18 dépenses en matière de programmation canadienne. 19 8117 Ce n'est pas juste des pourcentages, 20 c'est ferme la deuxième année, et j'essaie ici de 21 répondre à cet appel profond à la maturité que vous a 22 lancé un des requérants ces jours derniers concernant 23 nos demandes. J'essaie de venir chez vous et de dire: 24 On essaie de formuler des conditions ou une situation 25 où on va se faire confiance mutuellement, sur la base StenoTran 1885 1 de certaines règles minimales qu'on demande à tout le 2 monde d'accepter. 3 8118 J'ai l'impression que c'est un bon 4 test et que c'est conforme à l'approche que le Conseil 5 avait dans sa vision, et que c'est peut-être une façon 6 d'essayer de voir s'il n'y a pas moyen, à l'intérieur 7 d'un tout petit marché comme le nôtre, de trouver des 8 mécanismes qui vont faire que tout le monde va 9 travailler en équipe. 10 8119 On a parlé beaucoup de scoutisme, à 11 un moment donné, pendant les deux derniers jours. On 12 nous a appelés à des tables de concertation, et tout 13 ça. Moi, je dis qu'il y a un minimum requis pour qu'on 14 puisse travailler ensemble, et c'est celui-là qu'on 15 vous présente ce matin, mais c'est vraiment un minimum, 16 et c'est un minimum qui doit durer. Ce n'est pas juste 17 une question de le dire pour le jour du lancement et le 18 lendemain matin c'est fini. C'est un minimum qui doit 19 durer, et si c'est ça, nous autres on est prêts. 20 8120 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous avez élaboré 21 huit principes auxquels le Conseil devrait faire 22 référence en choisissant parmi les requérantes ou les 23 services proposés et, ensuite, vous avez échafaudé 24 trois genres de requérantes qui ne devraient pas avoir 25 de permis: a SRC, les réseaux généralistes, et les StenoTran 1886 1 EDR. 2 8121 Maintenant vous venez de discuter, à 3 moins qu'il y ait des situations très particulières qui 4 exigent que le Conseil ne prennent pas ces 5 recommandations-là en ligne de compteé. Vous venez 6 maintenant élaborer les critères qui vous feraient 7 retirer votre recommandation de ne pas donner de permis 8 là où il y a un actionnariat de distributeurs. 9 8122 M. BUREAU: Écoutez, dans la liste 10 des points qu'on vous avait suggérés, quand on parlait 11 des demandes proposées par des requérantes qui ne sont 12 pas contrôlées ou gérées par des réseaux de télévision 13 généraliste, on disait "le Conseil devrait accorder 14 priorité" -- pas "ne devrait pas accorder", "devrait 15 accorder" priorité à ceux qui ne sont pas propriété ou 16 gérés par des réseaux généralistes. Alors ça, c'était 17 le point de départ. C'est ce qu'on a déposé devant 18 vous. On ne vous a pas dit de ne pas accorder, on vous 19 a dit d'accorder priorité à ceux qui ne sont pas 20 propriété de télévisions généralistes. On n'a pas 21 changé d'idée là-dessus. 22 8123 Vis-à-vis la Société Radio-Canada, on 23 a dit que le Conseil ne devrait pas accorder de licence 24 de services spécialisés à Radio-Canada. On avait dit 25 ça en général, parce qu'on disait que ce n'était pas StenoTran 1887 1 dans son mandat. Aujourd'hui, on devient un peu plus 2 précis et on vous dit que vous ne devriez pas accorder 3 de licence de services spécialisés à Radio-Canada dans 4 les cas où il y a, effectivement, une demande qui est 5 déposée par un intervenant du secteur privé et que 6 cette demande-là est pertinente et de qualité. On ne 7 dit pas à tout prix, et on ne dit pas dans n'importe 8 quelle circonstance, on dit pourvu que vous la trouviez 9 pertinente et de qualité, et on vous dit le Conseil a 10 déjà fait ça dans NewsWorld. 11 8124 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors il faudrait 12 trouver des raisons spécifiques parce qu'il y a, non 13 seulement dans certains formats ou la SRC ou un réseau 14 généraliste est impliqué et où il y a deux demandes, 15 donc nous choisir entre les deux selon les huit 16 critères. Il y a aussi 17 demandes, et disons que nous 17 avions un volet de cinq ou six ou quatre services, on 18 pourrait, à ce moment-là, donner priorité assez 19 facilement à des services où il n'y pas de télévision 20 généraliste impliquée. 21 8125 M. BUREAU: Bien, écoutez, je ne veux 22 pas entrer dans les interventions individuelles, ça 23 sera couvert séparément. 24 8126 Sur le plan des principes, on a bougé 25 sur la question de la recommandation où il y avait dans StenoTran 1888 1 la propriété des câblodistributeurs ou des 2 distributeurs, et on a dit là-dessus: Bon voici. 3 S'ils acceptent les conditions, on est prêts à prendre 4 le risque. Ça c'est un point où on a bougé, où on a 5 essayé d'amener quelque chose de constructif pour aider 6 à dénouer la situation. 7 8127 Sur le plan des télévisions 8 généralistes, on vous dit la priorité ne devrait pas 9 être accordée à ces gens-là parce qu'il y a déjà un 10 déséquilibre dans le marché et, à partir de ce 11 moment-là, il me semble que le Conseil devrait essayer 12 de s'assurer que les groupes de services spécialisés, 13 ou les services spécialisés individuels, prennent plus 14 de forces avant d'en donner encore plus aux télévisions 15 généralistes, pourvu toujours que la qualité soit là et 16 que la pertinence des services soit là. 17 8128 Dans mon esprit, il n'y a pas de 18 doute. Si ça n'est pas là, ça vient de régler le cas. 19 Mais, ceci étant pris pour acquis, c'est ce qu'on dit. 20 8129 Au niveau de la Société Radio-Canada, 21 Madame Wylie, j'ai passé une certaine partie de ma vie 22 à défendre Radio-Canada et je suis encore prêt à 23 défendre Radio-Canada, parce que je pense qu'on a 24 service public qui est nécessaire, qui est un excellent 25 service public. J'ai beaucoup de respect pour les gens StenoTran 1889 1 qui dirigent le service de langue française de la 2 Société Radio-Canada. Ça n'a rien à voir de ce 3 côté-là. 4 8130 J'ai dit, à un moment donné, quand on 5 regarde la Société Radio-Canada, quand on regarde son 6 rôle à l'intérieur son rôle à l'intérieur du système de 7 la radiodiffusion canadienne, elle a un rôle à remplir. 8 Il y a encore des places où ils n'ont pas de FM, il y a 9 encore des places où ils n'ont pas de télévisions 10 hertziennes. Il y a encore des places où ils n'ont pas 11 tous les services de Radio-Canada. Peut-être bien 12 qu'ils devraient concentrer là-dessus un peu avant de 13 se lancer dans autre chose où l'industrie privée peut 14 être là aussi avec un service de qualité et, il me 15 semble, moi, que ce n'est pas déraisonnable de proposer 16 quelque chose comme ça. 17 8131 Je ne pense pas que le gouvernement 18 ait jamais, ni aujourd'hui, ni hier, donné le mandat à 19 Radio-Canada d'être partout dans tout. Et l'article 3 20 de la Loi qui est assez clair sur le rôle de 21 Radio-Canada, mais le rôle de Radio-Canada est un rôle 22 général pour pouvoir fournir à tous les Canadiens, de 23 la façon la plus efficace possible, des services. 24 8132 Moi, je prétends que d'aller dans un 25 service spécialisé quand l'industrie privée est prête à StenoTran 1890 1 l'offrir avec qualité, qu'à partir de ce moment-là on 2 s'écarte de la mission fondamentale de Radio-Canada, 3 qu'on lui ajoute des obligations et des 4 responsabilités. Dans notre intervention écrite on 5 vous a expliqué qu'on pensait que ce n'était pas 6 correct, parce qu'il n'y avait pas de autant de contenu 7 canadien et tout ça, mais je ne rentrerai pas dans ces 8 détails-là, mais je dis pourquoi, pourquoi le donner à 9 Radio-Canada? Pourquoi ne font-ils pas ça sur le 10 service général, ce qu'ils prétendent vouloir faire 11 aujourd'hui? Pourquoi est-ce qu'ils ne l'offrent pas à 12 100 pour cent de la population canadienne dans les deux 13 langues ce qu'ils veulent faire dans des services 14 spécialisés, alors qu'il y a des intervenants du privé 15 qui avec expertise, qui avec passion, veulent faire ces 16 services qui sont concurrents à ceux que la 17 Société-Canada présente. Alors, je vous dis 18 simplement, je ne comprends pas. 19 8133 Il me semble, moi, que pour un 20 développement normal du système, on devrait plutôt 21 donner la licence à ceux qui veulent le faire à partir 22 du secteur privé. Ça n'enlève rien à Radio-Canada, ça 23 n'enlève rien à leur mandat. On ne va pas gruger dans 24 leur mandat, pas une sacrée miette. 25 8134 CONSEILLÈRE WYLIE: Au niveau des StenoTran 1891 1 télévisions généralistes, pourquoi avez-vous ajouté le 2 mot, ou gérer? 3 8135 M. BUREAU: Parce que, moi je ne veux 4 pas entrer dans le détail de est-ce que 5 Télé-Métropole -- ou TVA, pardon, est contrôlé par 6 Vidéotron? 7 8136 CONSEILLÈRE WYLIE: Non, mais nous 8 parlons de gérance... 9 8137 M. BUREAU: Parce qu'à un moment 10 donné dans les demandes qui sont devant vous, Madame 11 Wylie, si on commence à décider qu'il y a une partie 12 qui est là mais qu'elle n'a rien que 20 pour cent de 13 l'actionnariat, mais que si, effectivement, c'est elle 14 qui a la gérance du service, c'est elle qui opère le 15 service, il nous semble que ce n'est pas le rôle de 16 Radio-Canada d'offrir des services de gérance à travers 17 le pays. Il nous semble que Radio-Canada a un mandat; 18 qu'ils s'en tiennent donc à leur mandat, qu'ils fassent 19 donc leur mandat. 20 8138 CONSEILLÈRE WYLIE: Et faites-vous 21 les mêmes commentaires avec Télé-Métropole? 22 8139 M. BUREAU: Non, parce que 23 Télé-Métropole n'a pas de mandat en vertu de la loi. 24 Ce ne sont pas les citoyens canadiens qui font vivre 25 Télé-Métropole directement, alors Télé-Métropole c'est StenoTran 1892 1 différent. 2 8140 Télé-Métropole on a d'autres 3 arguments qu'on fait valoir -- TVA, je veux dire -- il 4 y a d'autres arguments qu'on fait valoir, mais on dit 5 en priorité, dans le cas de Télé-Métropole, on ne dit 6 pas qu'ils ne devraient pas avoir de licence. 7 8141 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais à ce 8 moment-là vous vous pencheriez surtout sur 9 l'actionnariat et pas sur la gestion. 10 8142 M. BUREAU: Dans le cas de TVA? Mais 11 on parle des deux. 12 8143 CONSEILLÈRE WYLIE: Des deux, et pour 13 l'actionnariat et pour la gestion. 14 8144 M. BUREAU: Oui, mais c'est à vous à 15 voir qui va être le véritable responsable de ces 16 services-là, et on dit, écoutez si vous donnez une 17 licence à un groupe dans le quel se retrouve une 18 télévision généraliste, à partir de ce moment-là vous 19 accentuez le déséquilibre dans le marché, vous 20 accentuez le déséquilibre et c'est tout. J'ai peur de 21 rentrer dans les détails. 22 8145 Mais c'est évident. C'est ça qui va 23 arriver. Ils vont acheter une fenêtre de plus et la 24 fenêtre dont ils ne savent pas quoi faire à l'heure 25 actuelle, ils vont la passer à l'autre, c'est bien StenoTran 1893 1 évident, et là, à partir de ce moment-là, 2 l'indépendant, lui, qui va arriver pour acheter ce 3 programme-là pour sa fenêtre ou pour son service 4 spécialisé, ah, ah elle n'est plus là, elle est partie. 5 Il y a quelqu'un d'autre qui l'a achetée, il a acheté 6 les deux fenêtres, elle va le passer une fois là, et 7 une fois là. Là, on ne rentrera pas dans les détails. 8 8146 CONSEILLÈRE WYLIE: Je laisse mes 9 collègues vous poser des questions s'ils en ont, mais 10 moi je vous remercie de vos "pics", et à votre avis il 11 ne s'agit que d'attendre le ciment! Merci. 12 8147 M. BUREAU: Merci. Ça prend 13 peut-être une couple de planches de bardeau chaque 14 bord, par exemple, pour les tenir en place! 15 8148 CONSEILLER CARDOZO: Je regarde votre 16 principe et vos quatre recommandations. J'ai des 17 problèmes, et peut-être pourriez-vous m'expliquer 18 clairement votre point de vue. 19 8149 Pour la SRC, j'ai écouté ce que vous 20 avez dit dans votre discussion avec Mme Wylie, mais 21 pour ça et pour l'autre, il y a un problème pour le 22 marché francophone du Canada, parce que c'est un marché 23 limité, et tout le monde est d'accord, il y a une bonne 24 raison pour des partenariats, quelquefois des 25 partenariats avec les câblos ou la SRC. Qu'est-ce que StenoTran 1894 1 vous pensez de ce point de vue? 2 8150 M. BUREAU: Bien, Monsieur Cardozo, 3 c'est bien simple et ça va être très franc. Si vous 4 n'êtes pas convaincus que les services qui sont 5 proposés par l'entreprise privée, indépendamment des 6 alliances avec Radio-Canada, mais les autres demandes, 7 les demandes qui viennent purement du privé, si vous 8 n'êtes pas convaincus qu'elles sont bonnes, valables, 9 vous ne devriez pas leur donner la licence. Mais si 10 elles sont perçues comme étant pertinentes et de 11 qualité, et les requérants qui sont devant vous, je 12 pense que le Conseil devrait être content de ça, vous 13 n'avez pas trop de questions à vous poser, vous 14 connaissez tout le monde. Vous êtes capables de 15 mesurer s'ils ont, oui ou non, fait du bon travail avec 16 les licences qu'ils ont déjà. Alors, ces requérants-là 17 arrivent devant vous et vous disent voici ce qu'on vous 18 propose. La Société Radio-Canada -- avec des 19 partenaires, ou peu importe -- décide de proposer une 20 demande concurrente. 21 8151 Tout ce qu'on vous dit, c'est que ce 22 n'est pas le mandat de Radio-Canada d'être là-dedans, 23 dans les cas où le secteur privé peut vous présenter 24 une alternative de qualité et pertinente. Et à partir 25 de ce moment-là, je ne vois pas pourquoi ça ne serait StenoTran 1895 1 pas le secteur privé qui l'aurait. 2 8152 Ce n'est pas le mandat de 3 Radio-Canada de s'étendre comme ça, partout, ou 4 d'offrir des services de gérance. 5 8153 CONSEILLER CARDOZO: Est-ce que vous 6 pensez qu'il y a une différence entre une situation où 7 Radio-Canada est le seul requérant et une situation où 8 Radio-Canada est en partenariat avec une compagnie du 9 secteur privé? 10 8154 M. BUREAU: Non. Pour moi il n'y a 11 pas de différence tant que Radio-Canada est un joueur 12 important à l'intérieur de cette demande-là. 13 8155 Je dis à ce moment-là, et dans notre 14 intervention écrite on a décrit tous les risques -- ce 15 ne sont même pas des risques, ce sont des faits -- où 16 il y a une distorsion du marché, où il y a un 17 déséquilibre, où il y a une situation injuste par 18 rapport aux indépendants, par rapport à Radio-Canada, à 19 cause de sa taille, à cause de son omniprésence, à 20 cause de ses possibilités. 21 8156 Tout ce qu'on vous dit, Monsieur 22 Cardozo, c'est qu'au point où on en est dans le marché 23 francophone, vous avez des joueurs du secteur privé qui 24 viennent devant vous, qui sont prêts à prendre ces 25 risques-là, qui ont donné au Conseil des preuves de StenoTran 1896 1 leur capacité de livrer des produits de qualité et 2 attrayants. Vous avez devant vous ces gens-là qui sont 3 prêts à bâtir une industrie, entre guillemets, de 4 services spécialisés plus forte qui deviendrait, 5 graduellement, plus significative par rapport aux 6 géants de la télévision conventionnelle. 7 8157 Il me semble que c'est sain, il me 8 semble que cette situation-là devrait être encouragée, 9 et que ça devrait être l'objet d'une priorité, si on 10 avait à accorder une priorité entre les deux 11 situations. Est-ce que j'ai répondu à votre question? 12 8158 CONSEILLER CARDOZO: Oui, mais dans 13 les demandes de la SRC, la proportion de ownership 14 était 50 pour cent ou plus de 50 pour cent si elle 15 était un partenaire minoritaire. Est-ce que c'est 16 différent pour vous, et est-ce qu'il est important 17 qu'elle ne joue aucun rôle dans ce processus? 18 8159 M. BUREAU: Bien, écoutez, je pense 19 que d'abord les positions minoritaires... je n'ai pas 20 toutes les demandes devant moi, je m'excuse, je ne veux 21 pas essayer de jouer sur les demandes, je ne l'ai ai 22 pas devant moi, et je ne veux embarquer là-dedans. Je 23 laisserai à ceux qui viendront vous faire des 24 recommandations le soin d'en discuter avec vous. 25 8160 Moi, je dirais que chaque fois que la StenoTran 1897 1 Société Radio-Canada se retrouve en concurrence entre 2 la demande à laquelle elle est associée, peu importe sa 3 position à l'intérieur du service, avec une demande qui 4 vient entièrement du secteur privé, il me semble que 5 c'est la demande du secteur privé qui devrait avoir 6 préséance, pour deux raisons. Premièrement, parce que 7 ce n'est pas le mandat de Radio-Canada d'être 8 là-dedans, et deuxièmement, parce que le secteur privé 9 est déjà dans une position de déséquilibre par rapport 10 à la taille de Radio-Canada ou de TVA et que, donc, on 11 a avantage à encourager la formation d'un secteur 12 spécialisé fort. 13 8161 Au Canada, on a trois piliers de 14 notre système. On a la télévision conventionnelle, on 15 a la télévision spécialisée, et on a la production 16 indépendante, et les trois éléments sont reconnus dans 17 la Loi sur la radiodiffusion. Il y a un élément qui 18 est beaucoup plus gros que tous les autres: c'est la 19 télévision conventionnelle. Il y a un élément qui est 20 en train de se bâtir et qui a du succès et qui fait 21 bien ça. Il n'y a pas encore un service spécialisé qui 22 a fait faillite, il n'y a pas encore un service 23 spécialisé qui a été abandonné par ses auditeurs, par 24 les téléspectateurs, c'est pas mal fort ça. 25 8162 Et il y a le troisième élément: c'est StenoTran 1898 1 la production indépendante. Et nous on vous dit, si on 2 essaie pas d'établir au fil des ans -- et ça il me 3 semble que c'est le rôle de supervision du Conseil en 4 particulier -- un certain équilibre entre ces trois 5 groupes-là, à un moment donné il y en a un qui va 6 étouffer, qui va avoir bien de la misère, qui ne se 7 développera pas comme les autres. On voit ces jours-ci 8 un paquet de projets ou de cas de consolidation à 9 l'intérieur de l'industrie. 10 8163 On s'aperçoit que les groupes gros 11 deviennent gros, gros, gros, gros, et à un moment donné 12 on se dit à côté de ça il y a des services, il y a une 13 industrie de services spécialisés qui fait une bonne 14 job, en français et en anglais, qui fait une sacrée 15 bonne job, et qui est en train de se développer. Il me 16 semble qu'on devrait essayer de l'encourager pour qu'on 17 n'ait pas un déséquilibre total et qu'à la fin de 18 l'année qu'on dise, là nous autres on a deux choix: on 19 va à Shaw ou on va à Vidéotron. À un moment donné, il 20 faut voir les choses en face. Si la vague est telle 21 vers les gros qu'il n'y a plus de place pour les moins 22 gros, il va falloir le regarder comme il le faut. 23 8164 Alors nous, on pense qu'au niveau du 24 rôle de supervision du Conseil, vous avez l'occasion, 25 vous avez une occasion rêvée -- en tout cas elle est StenoTran 1899 1 rêvée par nous, évidement. 2 8165 CONSEILLER CARDOZO: Merci. Je pense 3 que je comprends bien votre point de vue. 4 8166 M. BUREAU: Merci. 5 8167 LA PRÉSIDENTE: Encore un petit cinq 6 minutes, s'il-vous-plaît. 7 8168 Je comprends que vous êtes d'accord, 8 au fond, avec M. Lamarre lorsqu'il dit, pour peu qu'il 9 y ait des principes sérieux et bien ancrés, il ne 10 faudrait pas faire de la discrimination, et en ça c'est 11 là où vous dites que votre position a évolué par 12 rapport à votre position de base -- de dire pas de 13 préférence indue mais non plus, pas de l'autre côté, de 14 discrimination et pour peu qu'on peut avoir un 15 traitement qui est vraiment équitable pour tous les 16 joueurs au moment de l'ouverture de la barrière, vous 17 êtes prêts à considérer l'apport possible. Je 18 comprends ça. 19 8169 M. BUREAU: Oui, c'est l'essence de 20 notre proposition sur la relation distribution/ 21 programmation. 22 8170 LA PRÉSIDENTE: Donc vous aviez 23 évolué en même temps que les positions évoluaient... 24 8171 M. BUREAU: Grâce à M. Lamarre. 25 8172 LA PRÉSIDENTE: Oui. StenoTran 1900 1 8173 J'aimerais revenir sur quelque chose 2 qui, je pense, est importante parce qu'on parle de 3 principes structurels. 4 8174 D'abord, sur la question de la SRC, 5 on sait qu'il y aura le renouvellement des licences 6 plus tard dans l'année, et c'est vrai que là on parle 7 de canaux spécialisés au moment où on a parlé de 8 contenu canadien à l'automne; on est comme un peu en 9 cheminement et en marche par rapport à un ensemble 10 d'éléments qui vont se préciser. 11 8175 J'aimerais savoir ce que vous pensez. 12 Si jamais la rumeur qui circule à l'effet que les fonds 13 réservés à Radio-Canada et à CBC n'étaient plus 14 réservés, auriez-vous la même vision des choses quant à 15 la possibilité de canaux spécialisés pour Radio-Canada? 16 8176 M. BUREAU: Je ne vois pas ce que ça 17 changerait pour Radio-Canada. 18 8177 Je pense que Radio-Canada a 19 bénéficié -- il y en a qui sont d'accord et il y en a 20 qui sont moins d'accord -- d'un traitement privilégié 21 au niveau des fonds qui ont été créés au cours des ans. 22 8178 Je pense que Radio-Canada va se 23 trouver des défenseurs pour protéger sa position à la 24 condition que Radio-Canada remplisse son mandat, pas 25 aller jouer dans toutes les plates-bandes à droite et à StenoTran 1901 1 gauche. Et à partir du moment où Radio-Canada va 2 remplir son mandat, vous allez voir le gens se déplacer 3 pour venir supporter Radio-Canda, parce qu'on a besoin 4 d'un service public fort et, donc, qui soit bien 5 financé, que le gouvernement mette ses culottes et 6 décide ce qu'il veut faire avec Radio-Canada au lieu de 7 jouer à cache-cache, et qu'il va y avoir du support de 8 ce côté-là, sans aucun doute. 9 8179 Je pense que ça n'est pas 10 stratégiquement la meilleure chose à faire pour 11 Radio-Canada que de se diluer, que de se répandre, que 12 donner l'impression qu'elle s'éloigne graduellement de 13 son mandat, même pas vis-à-vis le gouvernement. Je 14 pense que, effectivement, il faut s'assurer que le 15 gouvernement ne se pose pas de questions et que jamais 16 le gouvernement ne se dise, mais Radio-Canada est-elle 17 devenue une entreprise commerciale, parce qu'à partir 18 de ce moment-là qu'est-ce qu'on fait là-dedans. Et là 19 le gouvernement décide de réduire ou de couper ou de 20 privatiser, imaginez-vous donc, de privatiser le 21 service public. 22 8180 LA PRÉSIDENTE: Mais on aura 23 l'occasion de reparler de tout ça. Je ne veux pas 24 aller au-delà de ça, mais comme il y a toutes sortes de 25 rumeurs qui circulent, je voulais avoir votre point de StenoTran 1902 1 vue s'il y avait certains paramètres de la réalité 2 qu'on connaît aujourd'hui qui se modifiaient, si vous 3 auriez le même point de vue en terme de principes. 4 8181 Une dernière question, et c'est celle 5 où vous revenez ce matin, et j'ai entendu ça quelques 6 fois au cours de la semaine, où vous faites une 7 distinction en disant: La mise en marché, c'est le 8 distributeur, et nous, notre mandat et notre mission 9 c'est de faire un produit de qualité. Je me pose la 10 question, et j'aimerais avoir vos vues. 11 8182 Vous faites vraiment comme une 12 démarcation, alors qu'il me semble qu'au moment où le 13 marché a maturé, et je me demande s'il n'y a pas là une 14 certaine source du problème qu'on observe, où il y 15 comme peut-être une muraille de Chine trop solide entre 16 le rôle de l'un et le rôle de l'autre et qu'il n'y a 17 pas suffisamment... là je ne parle pas de partenariats 18 et je ne parle pas d'intégration verticale, je parle de 19 responsabilités communes, et je ne parle pas du 20 coûtisme non plus, mais la vie nous a appris qu'à moins 21 qu'on ait un objectif commun de rencontrer les choses 22 et de mettre nos intelligences et nos talents 23 respectifs en marche, qu'il est difficile d'atteindre 24 les objectifs et d'avoir des résultats qui soient 25 vraiment convaincants. StenoTran 1903 1 8183 Lorsqu'on parle, par exemple, comme 2 vous le suggérez, de mettre un nouveau volet en marché, 3 vous auriez beau faire les meilleurs produits 4 possibles, si on n'attire pas l'attention sur le fait 5 qu'ils existent et s'il n'y a pas, me semble-t-il, un 6 marché conclu en termes de faire avancer ça, et je me 7 demande si vous ne verriez pas un neuvième principe au 8 vôtre, qui serait de dire une responsabilité des gens 9 qui s'investissent de façon plus transparente. Je 10 reconnais l'importance de ça, mais j'aimerais vous 11 entendre là-dessus. 12 8184 M. BUREAU: Madame la Présidente, 13 vous soulevez une question fort intéressante. Quand on 14 dit le rôle du distributeur c'est de distribuer, comme 15 dirait le premier ministre, et le rôle du programmeur 16 c'est de programmer, c'est évidement les deux bases 17 fondamentales, ce sont nos responsabilités 18 fondamentales, et on s'attend à ce que le détenteur de 19 licence fournisse le meilleur produit possible de façon 20 à ce que le distributeur fasse la meilleure 21 distribution possible. Ceci était dit, ce n'est pas si 22 simple que ça. 23 8185 C'est bien évident, comme vous le 24 soulignez, qu'il ne peut pas y avoir de muraille de 25 Chine entre les deux. Au contraire. Il devrait y StenoTran 1904 1 avoir une attention de tous les jours, partagée, pour 2 pouvoir faire de cette mise en marché-là le succès 3 qu'elle doit avoir. 4 8186 Maintenant, je comprends très bien 5 que les distributeurs sont jaloux de leur prérogative. 6 Madame la Présidente, on ne sait pas qui sont nos 7 abonnés. Même à la télévision payante, même à la 8 télévision à la carte, on ne sait pas qui sont nos 9 abonnés. C'est une prérogative conservée jalousement 10 par le distributeur. 11 8187 Alors, on comprend ça jusqu'à un 12 certain point, on est prêts à vivre avec ça. On 13 pourrait les aider si on savait qui sont nos abonnés et 14 qui ne l'est pas. On pourrait essayer de faire de la 15 promotion ciblée et des choses comme ça. Mais on ne le 16 sait pas. 17 8188 Ce qu'on vous dit c'est qu'on vous 18 dit nous on vient à la table, voici nos promesses pour 19 faire un excellent service. En plus de ça, vous avez 20 bien raison dans votre rappel de nous dire quelle 21 sorte de mises en marché prévoyez-vous, quelle sorte 22 d'efforts allez-vous faire, et tous les services 23 viennent -- tous les services, pas rien que nous -- et 24 ils vous disent "On va mettre un million de dollars au 25 lancement du service", "On va donner trois mois StenoTran 1905 1 gratuits de services", "On va avoir nos campagnes très 2 fortes au niveau du lancement", "On va utiliser, si 3 nécessaire, nos autres services pour mousser la vente 4 de ce bouquet-là". Alors je pense qu'on démontre là 5 qu'on est prêts. 6 8189 Le problème, trop souvent, Madame la 7 Présidente, c'est qu'on a un distributeur qui ne 8 distribue pas que ce bouquet-là, qui ne distribue pas 9 que notre service, qui en distribue un paquet, qui, 10 pour des raisons de concurrence ou autres, à un moment 11 donné est un peu distrait de l'attention à apporter à 12 la mise en marché de notre bouquet. On voudrait qu'il 13 ne pense rien qu'à nous, on voudrait qu'il soit juste, 14 juste, juste préoccupé par ça, mais diable, il faut 15 vendre je ne sais pas quoi à côté pour raccrocher 16 quelqu'un avec ci ou avec ça parce que c'est un service 17 qui n'est pas offert par le ciel alors... bon, on est 18 dans cette situation-là. 19 8190 Mais notre volonté de collaborer, 20 notre volonté de travailler avec eux, on a du personnel 21 qui ne fait que ça -- qui ne fait que ça. Écoutez, je 22 vais vous donner juste un petit exemple. Il y a des 23 années, la télévision payante, quand on faisait un 24 grand débrouillage, les services de câblodistribution 25 qui, dans ce temps-là, fermaient leurs bureaux assez StenoTran 1906 1 tôt l'après-midi et qui étaient respectueux des congés 2 à leurs employés, ne les faisaient pas travailler en 3 fin de semaine, ça créait un certain problème parce 4 qu'il n'y avait personne pour prendre les abonnements. 5 Alors ils ont changé cette attitude-là, ils ont mis du 6 personnel pour prendre les abonnements, sauf qu'à un 7 moment donné, aujourd'hui, ça devient de plus en plus 8 congestionné au niveau de leur capacité de recevoir les 9 appels. 10 8191 On a mis sur pied, de notre côté, des 11 services de réponse. On prend toutes les informations 12 et on leur donne les informations pour qu'ils 13 puissent.... C'est un exemple de collaboration qu'on 14 fait avec eux. Ce n'est peut-être pas à nous autres de 15 le faire théoriquement, c'est vraiment ce qui est 16 accompli comme étant leur rôle au départ. On n'a pas 17 de problème à le faire, on le fait. On le fait avec 18 eux, et on espère qu'ils vont faire le follow-up une 19 fois qu'on leur aura donné la liste des gens qui ont 20 appelé pour s'abonner. Mais, c'est pour vous montrer 21 que ça évolue, et qu'on évolue avec eux, et qu'on est 22 prêts à le faire. 23 8192 C'est plus dans une question 24 d'attitude que d'autre chose, et on comprend qu'ils 25 sont sollicités par toutes sortes d'autres problèmes. StenoTran 1907 1 On va essayer de dire, "Je suis là, et je suis prêt", 2 et on a un chèque pour dire "On va supporter votre 3 campagne. Regarde. Regarde". 4 8193 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Bureau, 5 Madame de Wilde, merci infiniment de votre 6 participation, surtout un samedi matin. Ça nous aide 7 beaucoup à comprendre mieux, et on transmettra votre 8 main tendue. 9 8194 M. BUREAU: Madame la Présidente, si 10 vous me le permettez, il y a un changement de la garde 11 au niveau du secrétariat de l'audience lundi matin. 12 8195 Avant que ça se produise, je pense 13 qu'il serait approprié de souligner que Lucie Audet va 14 peut-être avoir sa dernière apparition publique avec 15 nous, Lucie Audet qui a cheminé avec nous depuis plus 16 de 20 ans dans le système de radiodiffusion de langue 17 française, et je voudrais lui dire merci, lui dire 18 qu'on a toujours apprécié son travail, aussi efficace 19 que discret, et la façon dont elle accueille toutes les 20 demandes qu'on peut lui faire. 21 8196 Je voudrais, au nom de notre groupe 22 en tout cas, lui dire certainement merci. 23 --- applaudissements / applause 24 8197 Mme AUDET: Merci beaucoup. 25 8198 LA PRÉSIDENTE: Merci de votre StenoTran 1908 1 délicatesse, Monsieur Bureau, et on se joint à vous, 2 bien sûr. Merci. 3 8199 Madame Audet. 4 8200 Mme AUDET: Oui, Madame la Présidente. 5 Nous continuons avec l'Association des producteurs de 6 films et de télévision du Québec, M. André Picard et 7 Mme Suzanne d'Amour. 8 8201 Comme Astral, l'APFTQ intervient à 9 l'ensemble des dossiers de canaux spécialisés 10 francophones. 11 1020 12 INTERVENTION 13 8202 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Bienvenue. 14 8203 M. PICARD: Madame la Présidente, 15 Mesdames, Messieurs les Conseillers du Conseil, je me 16 présente: André Picard, président de SDA production et 17 président du conseil d'administration de l'Association 18 des producteurs de films et de télévision du Québec, 19 l'APFTQ. 20 8204 Je suis accompagné aujourd'hui de 21 Mme Suzanne D'Amours, consultante pour notre 22 association au dossier des demandes de nouveaux 23 services spécialisés. 24 8205 La présentation de l'APFTQ n'est plus 25 à faire. Créée il y a plus de 25 ans, elle compte une StenoTran 1909 1 centaine de sociétés membres. En télévision, elle 2 représente la quasi-totalité de la production 3 indépendante au Québec. 4 8206 Le résultat de ces audiences revêt 5 pour nous un caractère critique pour le maintien et le 6 développement ordonné du système de radiodiffusion 7 canadien de langue française et de langue anglaise. 8 8207 Le succès de l'industrie de la 9 radiodiffusion est indéniable. Les sommets d'audiences 10 et de part de marchés des émissions francophones ne 11 sont plus à démontrer. 12 8208 Ceci assure aux diffuseurs 13 conventionnels des revenus importants qui leur 14 permettent d'investir dans une programmation canadienne 15 de qualité, et ce dans une plus grande proportion que 16 leurs homologues anglophones. 17 8209 La venue des canaux spécialisés de 18 langue française a permis d'enrichir et de diversifier 19 l'offre de programmation aux consommateurs, et c'est 20 tant mieux. 21 8210 Cependant, ces canaux spécialisés, en 22 plus de se financer à même les revenus d'abonnement, 23 font également appel à la publicité. Cette 24 fragmentation de l'auditoire et des revenus de 25 publicité nous convainc qu'un trop grand nombre de StenoTran 1910 1 canaux spécialisés viendrait détruire l'équilibre du 2 système francophone. 3 8211 Par exemple, nos membres, réunis en 4 assemblée générale, ont exprimé une inquiétude quant à 5 la capacité de divers fonds de financement de supporter 6 un plus grand nombre de productions. 7 8212 Tous, les producteurs, les diffuseurs 8 et les distributeurs, nous devons faire preuve de 9 responsabilité, et le CRTC doit s'assurer que les 10 nouveaux services spécialisés autorisés pourront 11 remplir leurs obligations. Pour ces raisons, nous 12 demandons au Conseil d'accorder un nombre très 13 restreint de licences. 14 8213 Plusieurs éléments devront être 15 analysés pour permettre au Conseil d'effectuer des 16 choix judicieux. 17 8214 Premièrement, la complémentarité et 18 la diversité des services offerts. Nous pensons que 19 chaque service autorisé doit contribuer à la diversité 20 de l'offre télévisuelle. Plus important encore, chaque 21 service doit offrir une réelle complémentarité à 22 l'offre existante. 23 8215 Permettre la concurrence entre les 24 services existants et à venir ne servirait ni les 25 diffuseurs ni les téléspectateurs. Notre marché StenoTran 1911 1 francophone limité ne pourrait supporter une telle 2 concurrence. Le résultat à terme serait un 3 affaiblissement de tous ces partenaires et de la 4 qualité de la programmation canadienne, ce que personne 5 ne souhaite. 6 8216 Il importe que les diffuseurs 7 conventionnels et les diffuseurs spécialisés non 8 affiliés collaborent pour présenter une offre 9 télévisuelle diversifiée dans un marché compétitif. 10 8217 Je vous rappelle que les producteurs 11 et ces diffuseurs ont développé, depuis plusieurs 12 années, des partenariats en adoptant des stratégies de 13 coproduction et de partage de fenêtres de diffusion. 14 Ces partenariats pourraient être compromis par l'octroi 15 de nouveaux services spécialisés détenus par des 16 diffuseurs conventionnels. 17 8218 Deuxièmement, la programmation 18 canadienne. Le but ultime du système de radiodiffusion 19 est d'offrir aux Canadiens un plus grand nombre de 20 produits nationaux qui reflètent leur culture. Avant 21 d'accorder de nouvelles licences, le Conseil doit 22 s'assurer que les requérantes s'engagent à programmer 23 un maximum de contenu canadien à leur antenne. 24 8219 Troisièmement, l'engagement des 25 nouveaux services spécialisés envers la production StenoTran 1912 1 indépendante. Certains services spécialisés sont ceux 2 qui sont le plus engagés par condition de licence 3 envers la production indépendante. 4 8220 Nous nous attendons donc que la 5 grande majorité de la programmation des nouveaux 6 services spécialisés soit réalisée par des producteurs 7 indépendants. Nous demandons au CRTC d'accorder des 8 licences aux seules requérantes qui s'engagent à 9 confier au moins 75 pour cent de leur production 10 originale à des producteurs indépendants non liés. 11 8221 Encore une fois, ce que nous voulons 12 assurer c'est la diversité et l'originalité dans la 13 production et la programmation offerte. 14 8222 Dans le cas de tout service 15 spécialisé appartenant à un diffuseur conventionnel, le 16 Conseil doit s'assurer que ce diffuseur garantisse des 17 droits distincts et de juste valeur marchande pour 18 l'acquisition d'émissions diffusées à la fois par son 19 service conventionnel et ses services spécialisés. 20 8223 Nous avons déjà évoqué, dans une 21 audience précédente, l'idée d'un premier droit de refus 22 à cet égard. Cette garantie doit faire partie de la 23 condition de licence. 24 8224 Quatrièmement, la propriété des 25 services spécialisés. Notre association est aussi StenoTran 1913 1 préoccupée par la propriété des services spécialisés. 2 Jusqu'à maintenant, les services spécialisés étaient, 3 pour la plupart, la propriété d'entreprise non 4 intégrée. 5 8225 Au Québec, l'industrie de la 6 radiodiffusion évolue dans un marché d'oligopole. Le 7 principal câblodistributeur détient un contrôle: la 8 grande majorité de la distribution. Il est 9 propriétaire d'un réseau national de radiodiffusion qui 10 demande un nombre important de licences spécialisées. 11 Il est primordial que ce distributeur ne puisse pas 12 donner un accès privilégié à ses propres services 13 spécialisés. 14 8226 En conséquence, le CRTC se doit de 15 réglementer les services offerts sur les volets et 16 obliger les distributeurs à respecter des règles 17 d'accès équitables, et pourquoi pas prioritaires, aux 18 services spécialisés canadiens de langue française. 19 8227 À cet effet, Monsieur Bureau, du 20 Réseau Premier Choix et d'Astral Communications, 21 apportait cette semaine, et il l'a réitéré ce matin de 22 façon plus détaillée, quatre propositions qui 23 pourraient être retenues par le Conseil concernant, 24 entre autres le volet, le bouquet et les tarifs. 25 8228 De plus, le Conseil ne devrait pas StenoTran 1914 1 accorder des licences de services spécialisés à des 2 entreprises liées à un distributeur tant qu'il n'aura 3 pas établi des règles pour assurer un accès équitable 4 et éviter toute forme de préférence indue. Daniel 5 Lamarre cette semaine a fait écho aussi à cette demande 6 du Conseil. 7 8229 En conclusion, l'APFTQ recommande au 8 Conseil de faire preuve de sa vigilance habituelle, 9 sinon légendaire, avant d'accorder des licences pour de 10 nouveaux services spécialisés. Il doit exiger des 11 garanties que les requérantes pourront rencontrer leurs 12 obligations et conditions de licence, particulièrement 13 au niveau du contenu canadien, de leur caractère 14 distinct et du recours à la production indépendante. 15 8230 Voilà pour l'essentiel la position de 16 l'APFTQ. Nous sommes maintenant prêts à répondre aux 17 questions du Conseil. 18 8231 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 19 Monsieur Picard. 20 8232 Je vous confie à M. Cardozo. 21 8233 CONSEILLER CARDOZO: Bonjour Monsieur 22 Picard, Madame D'Amours. 23 8234 Je trouve toujours votre intervention 24 très importante, parce que vous représentez une partie 25 du système très importante, essentielle et clé. StenoTran 1915 1 8235 J'ai bien noté les quatre principes 2 dont vous avez parlé et écrit dans votre mémoire aussi, 3 et j'ai des questions par rapport à vos huit 4 recommandations dans votre soumission écrite, et si 5 vous parlez d'autre chose dans ça, c'est O.k. 6 8236 La première recommandation, vous avez 7 recommandé que nous accordions un nombre très restreint 8 de licences. Avez-vous un nombre précis, un nombre 9 optimal? 10 8237 M. PICARD: Il ne faudrait pas y en 11 avoir plus qu'il y en a sur un dé. 12 8238 CONSEILLER CARDOZO: Je veux juste un 13 ou deux mots. 14 8239 M. PICARD: Mais ce n'est pas comme 15 ça que la décision doit être prise, bien sûr. 16 8240 Franchement, surtout quand je dois 17 comparer les moyens à la disposition de notre 18 association pour préparer les demandes qui ont été 19 faites par les requérantes puis les gens qui les 20 entourent puis les services de recherche qu'ils ont, je 21 m'en remettrais plutôt à ce que j'ai entendu ici, ce 22 qui a été évoqué cette semaine. On a parlé de 23 peut-être un minimum de quatre, pas plus de 10. 24 Peut-être un chiffre entre quatre et sept. 25 8241 Franchement, je crois qu'en parlant, StenoTran 1916 1 nos membres diraient on s'en remet au Conseil devant 2 l'information que vous avez, des sondages dont vous 3 disposez, les études économiques aussi, mais il nous 4 semblait franchement, nous autres, devant un nombre 5 comme 17, que c'était démesuré, ça n'avait pas de sens, 6 mais peut-être quatre ou cinq. 7 8242 Mais entre quatre et six, ça nous 8 semblerait un chiffre qui, aussi en fonction des 9 contenus de programmation distincts et de leur 10 caractère unique, pourrait être respecté. Une fois 11 qu'on va au-delà de ça, il y a beaucoup de 12 dédoublement. 13 8243 J'en profite pour dire aussi qu'il 14 faut être vigilant dans la gestion de ces licences à 15 plus long terme parce que souvent tout programmeur, 16 conventionnel ou spécialisé, devant la concurrence 17 accrue, est porté à regarder sa propre grille de 18 programmation et voir où il y a des créneaux qui ne 19 sont pas encore occupés par d'autres et comment 20 apporter une expansion à son propre service. 21 8244 CONSEILLER CARDOZO: Votre réponse 22 est quatre à six? 23 8245 M. PICARD: Si on avait un chapeau, 24 on mettrait peut-être trois chiffres entre quatre et 25 six dedans. StenoTran 1917 1 8246 LA PRÉSIDENTE: Entre quatre et six, 2 il y en a rien qu'un! 3 8247 M. PICARD: Je ne fais pas de 4 référence au processus du Conseil, loin de là. 5 8248 CONSEILLER CARDOZO: Dix-sept, c'est 6 trop. 7 8249 M. PICARD: Je pense que oui. 8 Au-dessus de cinq ou six, une demi-douzaine, pour 9 donner une réponse claire -- il n'y a pas d'élections 10 ce soir, je veux quand même vous donner une réponse 11 précise, mais c'est en fonction des caractéristiques 12 distinctes des demandes et des soumissions qui sont 13 proposées et de ce qui est un volet raisonnable à 14 offrir aux consommateurs et aux téléspectateurs pour ne 15 pas que le prix soit trop élevé non plus. 16 8250 Je pense que quand on équilibre le 17 prix sur le volet, les tarifs individuels qui doivent 18 respecter les plans d'affaires des requérants, c'est un 19 nombre raisonnable. 20 8251 CONSEILLER CARDOZO: De la façon dont 21 je comprends votre message de restreindre, ce n'est pas 22 en matière des sondages, c'est en matière des fonds. 23 8252 M. PICARD: Oui, des fonds de 24 financement, des volets qui vont être construits autour 25 de ces offres de nouveaux services, le prix de ce StenoTran 1918 1 volet, la redistribution des revenus à ceux qui 2 géreront ces services pour qu'ils puissent offrir un 3 service équilibré, où est-ce qu'ils vont devoir faire 4 la balance entre les fonds disponibles, et les revenus 5 qui leur seront versés par les distributeurs. 6 8253 Parce qu'il faut se dire aujourd'hui, 7 et on a juste à regarder le processus de demandes 8 auprès des fonds de production, aujourd'hui ce qui 9 s'appelle le Fonds canadien de télévision, on a vécu 10 une situation -- je ne sais même pas si le mot "crise" 11 est approprié -- au printemps dernier, et il y a eu une 12 annonce vendredi, un système qui est d'une complexité 13 assez grande, et je n'enlève pas tout le mérite à ceux 14 qui essaient de déterminer un système d'objectif de 15 gestion d'un financement limité. 16 8254 Quand on essaie de remplacer la 17 subjectivité par l'objectivité dans un système de 18 revenu restreint, c'est quasi impossible. 19 8255 CONSEILLER CARDOZO: Je pense que 20 vous et beaucoup d'autres gens avez parlé d'une 21 prédominance de programmation canadienne et, à votre 22 point de vue, avec quatre ou six nouveaux services. 23 Est-ce que ça existe, une prédominance des services 24 francophones? 25 8256 M. PICARD: Ça nous semble StenoTran 1919 1 atteignable dans les propositions que les requérants 2 qui font état d'une programmation canadienne 3 majoritaire, c'est-à-dire au-dessus de 50 pour cent, 4 certains à 60, que c'est possible. 5 8257 CONSEILLER CARDOZO: La troisième 6 recommandation, limiter l'intégration verticale et 7 l'intégration horizontale. Avez-vous des 8 recommandations spécifiques? Quelle est votre 9 préférence maximum? Un nouveau service avec chaque 10 distributeur? Un maximum d'un peut-être, ou un maximum 11 d'ondes avec chaque diffuseur conventionnel? 12 8258 M. PICARD: Bien entendu, quand nous 13 avons écrit notre mémoire, nous n'avions pas consulté 14 les mémoires des requérants et de tous ceux qui 15 interviennent dans ces audiences. 16 8259 CONSEILLER CARDOZO: Vous avez parlé 17 des principes. 18 8260 M. PICARD: Oui, c'est ça. 19 8261 CONSEILLER CARDOZO: Et je comprends 20 bien les principes. 21 8262 M. PICARD: Voilà. 22 8263 CONSEILLER CARDOZO: Mais je veux 23 qu'on traduise les principes. 24 8264 M. PICARD: En réalité. 25 8265 CONSEILLER CARDOZO: En réalité, StenoTran 1920 1 avec... 2 8266 M. PICARD: Je pense que le premier 3 critère doit toujours être la nature de la demande et 4 la qualité de ses partenaires et de la programmation 5 qui est proposée. 6 8267 De vous répondre très pratiquement 7 qui devrait bénéficier de quelle licence et est-ce que 8 chacun devrait en avoir une, et peut-être qu'il y en a 9 un ou deux qui devraient en avoir une de plus, parce 10 que ça va revenir à ça si on est vraiment pratique, 11 c'est un peu délicat. 12 8268 Premièrement, nous avons des membres 13 de notre association qui eux-mêmes sont requérants. Je 14 trouve honnêtement la réponse un peu facile de dire: 15 On va en donner une à chacun, puis peut-être en 16 distribuer une ou deux autres à deux autres. 17 8269 Il est certain dans notre esprit, 18 puis on a vu même l'opinion d'André Bureau quand même 19 évoluer rapidement, ce qui est déjà une grande 20 réalisation pour le Conseil! 21 8270 LA PRÉSIDENTE: Ainsi que monsieur 22 Lamarre! 23 8271 M. PICARD: Oui. Donc, je dirais que 24 les audiences ont déjà été très fructueuses. 25 8272 Notre opinion au départ quand on a StenoTran 1921 1 déposé notre mémoire, c'est qu'il y a quand même des 2 forces dominantes dans le marché et ce qui est 3 difficile dans un marché limité ou restreint comme le 4 Québec, c'est de garder une offre diversifiée, une 5 propriété diversifiée, et c'était vraiment la 6 principale motivation qu'on avait, par exemple dans les 7 audiences un peu controversées pour notre association 8 de Télévision Quatre-Saisons. 9 8273 Je ne veux pas, encore une fois, 10 esquiver votre réponse, parce qu'elle est très 11 pratique, mais c'est un peu délicat pour nous de 12 déterminer aujourd'hui que chacun a droit à sa licence. 13 Je trouve ça un peu simpliste comme approche. Et je ne 14 veux pas non plus me pencher sur chacune des licences 15 et dire qui présente la meilleure demande dans les 16 circonstances et dans l'équilibre des parts de marché 17 et des forces en place. 18 8274 CONSEILLER CARDOZO: Dans ma question 19 de l'intégration horizontale, vous avez parlé seulement 20 de l'intégration entre un service spécialisé et un 21 service conventionnel. Vous n'avez pas de problème 22 avec l'intégration entre plusieurs services 23 spécialisés? 24 8275 M. PICARD: Non. J'imagine que 25 peut-être un jour il pourra y avoir une limite, parce StenoTran 1922 1 que ce qui est le plus difficile dans ce processus 2 c'est d'essayer de prévoir un peu le paysage 3 audiovisuel dans quelques années, puisqu'on la regarde 4 un peu comme un cliché aujourd'hui. 5 8276 Non, parce que quand on regarde les 6 parts de marché relatives de chacun, la part de marché 7 totale des télévisions spécialisées aujourd'hui est 8 quand même très limitée dans son ensemble. Alors, à ce 9 titre-là pour le moment on n'a pas vraiment de 10 restrictions particulières, ou de réserves. 11 8277 Mme D'AMOURS: Si je peux ajouter que 12 malgré qu'il n'y ait pas de restrictions ou de 13 craintes, comme l'a exprimé André tout précédemment, 14 c'est qu'on s'attend quand même, les producteurs 15 s'attendent, à ce qu'il n'y ait pas de programmation 16 croisée. 17 8278 Donc déjà on prévoit certaines 18 pratiques qui pourraient se mettre en place à la suite 19 d'un nombre d'intégrations horizontales, et c'est ce 20 que les producteurs souhaitent, qu'il n'y ait pas, au 21 moins, de programmations croisées entre elles -- entre 22 les services. 23 8279 CONSEILLER CARDOZO: Le coeur du 24 problème, c'est la programmation croisée? 25 8280 M. PICARD: Oui. C'est quelque chose StenoTran 1923 1 qu'il est très difficile de déterminer dans un marché. 2 Qu'il soit, en fait, canadien anglais ou canadien 3 français, on partage ça. Même si les licences sont 4 d'un niveau différent, ce n'est pas un marché où les 5 règles d'un marché comme tel qu'on retrouve en partie 6 dans des marchés comme les États-Unis, l'Angleterre, 7 l'Allemagne ou la France... 8 8281 On l'a vu quand le Fonds de la 9 câblodistribution a établi des seuils de licences en 10 pourcentage, presque immédiatement les diffuseurs ont 11 établi leurs licences en fonction précise de ces 12 seuils, pas 1/4 ou 1/2 pourcentage de plus. 13 8282 Alors ce qu'on souhaite maintenir, 14 dans la mesure du possible, c'est une juste valeur 15 marchande pour des droits de diffusion, donc pas 16 d'accumuler des droits de distribution sur divers 17 canaux quand on achète une licence initiale, ni 18 d'autres droits de distribution étrangers, pour prendre 19 cet exemple-là, et une façon de faire ça, c'est 20 d'éviter la programmation croisée. 21 8283 Je pense que Michel Chamberland en a 22 fait état cette semaine qui, lui, oeuvre depuis 23 quelques années à la production d'émissions pour des 24 canaux spécialisés et des canaux conventionnels, et qui 25 trouve deux fenêtres. StenoTran 1924 1 8284 Ça, c'est une richesse dans notre 2 système, surtout dans le système canadien français et 3 il y a une différence fondamentale avec les catalogues 4 d'émissions des producteurs indépendants. C'est que la 5 valeur des catalogues de langue française au Québec 6 sont relativement limités. Ils n'ont presque pas de 7 valeur à l'étranger, que ce soit en France, en Belgique 8 ou en Suisse. 9 8285 Le seul type de ce qu'on pourrait 10 appeler une "syndication" horizontale, c'est la 11 capacité du producteur de vendre à plus d'un client 12 dans des fenêtres en cascades. Tandis qu'un catalogue 13 de droit canadien anglais, une fois qu'on atteint des 14 seuils comme 65 épisodes, 105 ou 120 épisodes, a des 15 possibilités de distribution verticale ou de 16 "syndication" quasiment illimitées. 17 8286 CONSEILLER CARDOZO: Je veux 18 comprendre votre point de vue sur le système, sur le 19 problème de l'intégration, programmation croisée. Je 20 comprends que vous avez des problèmes avec ça, mais 21 acceptez-vous qu'il y a un autre point de vue qui dit 22 que, dans un marché limité comme le marché francophone 23 du Canada, il y a des gens qui pensent que 24 l'intégration et la consolidation sont nécessaires? 25 Quel est votre point de vue? StenoTran 1925 1 8287 M. PICARD: La consolidation fait 2 partie de notre réalité. C'est un mouvement qui est, 3 on peut presque dire naturel, et il faut trouver 4 l'équilibre dans notre marché entre avoir des joueurs, 5 des partenaires forts qui ont une présence pas 6 seulement provinciale, nationale, mais aussi 7 internationale. 8 8288 Comme producteurs indépendants, on 9 veut être associés à des diffuseurs forts, qu'ils 10 soient privés ou publics, qui ont des partenariats qui 11 vont au-delà de nos frontières. La consolidation passe 12 en partie par ça. 13 8289 Ce qui est un défi dans chacun des 14 processus qu'on entreprend, chacune des décisions en 15 fonction d'octroyer des licences ou de propriétés de 16 ces licences-là, c'est jusqu'où ça va. 17 8290 Pour donner un exemple très pratique, 18 je suis président d'une société qui s'appelle SDA 19 production. Récemment, Télé-Système a pris une 20 participation de contrôle dans l'actionnariat du groupe 21 dont SDA est une filiale à part entière. Voilà un 22 premier phénomène pour une entreprise de 23 télécommunications. Récemment, il y a eu Alliance et 24 Atlantis. 25 8291 C'est inévitable. Mais il faut StenoTran 1926 1 mettre des balises, il faut mettre des limites, et 2 toujours avec qu'un but en tête, c'est d'assurer une 3 diversité de la programmation pour le téléspectateur, 4 pour le consommateur. 5 8292 CONSEILLER CARDOZO: J'ai une autre 6 question, je cherche un numéro précis. Dans la 7 quatrième recommandation, vous avez parlé de contenu 8 canadien, un maximum de contenu canadien. Quand je 9 pense à maximum, je pense à 100 pour cent. Quelle est 10 votre recommandation? 11 8293 M. PICARD: Si je peux me permettre 12 quand même un commentaire, qui est lié aussi à la 13 question de la propriété de licence spécialisée de 14 diffuseurs publics et de télévision conventionnelle. 15 8294 On doit se dire quand même que ces 16 diffuseurs conventionnels accomplissent, 17 particulièrement en langue française, un niveau de 18 contenu canadien très élevé, qui approche presque le 19 100 pour cent, qui dépasse tout autre service au 20 Canada. Ça, il faut le reconnaître, et il faut 21 s'assurer qu'il puisse le poursuivre. Le fait de 22 peut-être détenir une licence de télévision spécialisée 23 pour la télévision publique fait peut-être partie d'une 24 stratégie à plus long terme. 25 8295 Cependant, pour regarder la question StenoTran 1927 1 précise du contenu canadien aujourd'hui, je pense que 2 ce qu'il faut éviter c'est la dilution des contenus. À 3 un moment donné, il y a un seuil critique d'un coût de 4 production minimum, en deça de quoi on ne peut pas 5 aller, surtout une fois qu'on sort simplement 6 d'émissions d'information, d'affaires publiques et de 7 magazines. 8 8296 Je ne sais pas si tu veux ajouter 9 quelque chose, toi, Suzanne. 10 8297 Pour nous, le seuil, en général, 11 devrait être au moins de 50 pour cent puis en général 12 la plupart des requérants ont proposé un seuil de 60. 13 8298 Mme D'AMOURS: En fait, le contenu 14 canadien importe beaucoup pour les producteurs, et ça 15 se comprend très bien. D'autant plus que ce qu'on 16 constate, c'est que dans les dernières rondes 17 d'attribution de licences, le Conseil avait très bien 18 indiqué qu'il s'attendait et qu'il avait donné, choisi 19 ses licences, justement, à cause du contenu canadien et 20 de l'importance de son contenu. 21 8299 Comme disait André, l'importance du 22 contenu, il doit être aussi de qualité. Alors je pense 23 que quand ça se justifie, il est bien entendu qu'on ne 24 peut pas demander à un service spécialisé d'offrir 25 100 pour cent de contenu canadien quand une partie de StenoTran 1928 1 sa programmation s'adresserait, par exemple, je ne sais 2 pas, moi, à des documents historiques qui viendraient 3 des pays du monde. C'est bien évident que ça peut se 4 faire et que ce soit possible. 5 8300 Mais dans la mesure du possible, les 6 licences devraient être attribuées selon les 7 producteurs à des entreprises qui s'engagent à 8 programmer un large contenu canadien. 9 8301 CONSEILLER CARDOZO: Est-ce que j'ai 10 bien entendu que vous avez dit aujourd'hui un minimum 11 de 60 pour cent? 12 8302 M. PICARD: J'ai évoqué 50, beaucoup 13 ont approché du 60, aujourd'hui les télévisions 14 spécialisées font 60, et ça peut être progressif aussi. 15 Le Conseil et des requérants ont souvent proposé des 16 seuils de lancement, et des seuils qui évoluent avec le 17 temps.e 18 8303 CONSEILLER CARDOZO: Enfin, quel est 19 le point de vue de l'Association sur la participation 20 de SRC dans les demandes? 21 8304 M. PICARD: Lors de l'audience de 22 septembre, dont le but était de regarder le système de 23 radiodiffusion à plus long terme dans son ensemble, 24 puis la nature des partenariats et des équilibres entre 25 tous les partenaires, une question avait été posée par StenoTran 1929 1 un de vos commissaires sur, par exemple: Est-ce que 2 Radio-Canada devrait continuer à faire de la 3 programmation jeunesse? 4 8305 Il est pour moi important qu'un 5 radiodiffuseur public, conventionnel, évolue avec le 6 marché. C'est certain qu'on doit toujours évoquer la 7 loi et la réglementation qui en découle quand on pose 8 des questions sur la possibilité qu'ils détiennent, par 9 exemple, un canal spécialisé. Mais il faut aussi 10 regarder la loi puis la réglementation en fonction de 11 quand elle a été écrite et quelle était la perception 12 du système de radiodiffusion à ce moment-là et de 13 télédistribution et de télécommunications, qui évolue 14 très très rapidement. 15 8306 En même temps, il faut regarder le 16 nombre de licences qui vont être accordées. Si un 17 certain nombre de licences sont accordées, dont les 18 nombres ont été évoqués ici, je pense qu'il serait 19 judicieux pour le Conseil de réfléchir à considérer une 20 des demandes de la Société Radio-Canada en fonction du 21 critère principal de complémentarité, de caractère 22 unique de cette nouvelle programmation qui va être 23 offerte, parce que je crois qu'il est essentiel que 24 tout joueur important, qu'il soit public ou privé, 25 puisse évoluer avec le système de radiodiffusion, en StenoTran 1930 1 maintenant un équilibre puis en étant très prudent 2 vis-à-vis les positions de dominance qui existent dans 3 le marché ici de la radiodiffusion française. 4 8307 Mais il ne faut pas non plus 5 cantonner, pousser dans un coin un diffuseur parce 6 qu'il fait une chose bien, ou moins bien. Il faut lui 7 donner les moyens de réagir avec le marché et les 8 nouveaux moyens de radiodiffusion qui existent. 9 8308 Est-ce que ça répond à votre 10 question? 11 8309 CONSEILLER CARDOZO: Pensez-vous 12 qu'il est approprié que SRC travaille en partenariat 13 avec les compagnies privées? 14 8310 M. PICARD: Comme l'exemple de Bell 15 Canada dans... 16 8311 CONSEILLER CARDOZO: Ou TVA, oui. 17 8312 M. PICARD: D'après moi, oui. Les 18 Français ont une expression que je trouve très belle, 19 qu'ils appellent "économie mixte" et qu'ils pratiquent 20 depuis plusieurs décennies dans des sociétés qui ont 21 une mandat d'exploiter une franchise d'un bien public, 22 comme sur les ondes de la radiodiffusion ou de la 23 culture en général, par des moyens privés, en gardant 24 un esprit de gestion privée. 25 8313 Je crois que les modèles d'économie StenoTran 1931 1 mixte, que ça soit dans l'actionnariat ou dans le 2 partenariat de réalisation de ces mandats-là, est une 3 voie d'avenir à approfondir puis à concrétiser, 4 certainement. 5 8314 CONSEILLER CARDOZO: C'était mes 6 questions. Merci pour votre participation et 7 clarification aussi. 8 8315 Merci, Madame la Présidente. 9 8316 LA PRÉSIDENTE: Merci. 10 8317 Madame, monsieur, merci beaucoup. 11 8318 Mme AUDET: J'appellerais maintenant 12 la Confédération des syndicats nationaux, représentés 13 par Mme Claudette Carbonneau, vice-présidente de la 14 CSN. La CSN intervient dans le dossier du Réseau de 15 l'économie. 16 1050 17 INTERVENTION 18 8319 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Bienvenue. 19 8320 La parole est à vous. 20 8321 Mme CARBONNEAU: Madame la Présidente, 21 Membres du Conseil, mesdames, messieurs. Dans une 22 lettre qu'elle vous adressait en octobre sous la 23 signature de son président, Gérald Larose, la 24 Confédération des syndicats nationaux faisait état d'un 25 appui au projet présenté par la Société Radio-Canada, StenoTran 1932 1 le Réseau de l'économie. 2 8322 Dans cette lettre, nous indiquions 3 notre désir de venir en témoigner devant vous à 4 l'occasion des présentes audiences. 5 8323 Retenu en Europe, le président Gérald 6 Larose me prie de l'excuser de son absence. Je sais 7 qu'il aurait fortement apprécié vous livrer lui-même la 8 position de la CSN là-dessus, car c'est une question 9 qui l'a véritablement intéressé depuis qu'il a pris 10 connaissance du projet de RDE en avril dernier. 11 8324 Si les audiences s'étaient 12 poursuivies jusqu'à lundi, il aurait pu vous livrer 13 lui-même ce message puisqu'il rentre demain au Québec, 14 mais dans les circonstances je tenterai de vous livrer 15 l'essentiel de la position de notre Centrale. 16 8325 La CSN est une centrale syndicale qui 17 compte 240 000 membres répartis dans 2 300 syndicats de 18 base et rassemblés dans neuf fédérations 19 professionnelles et 13 conseils centraux qui sont, de 20 fait, nos organismes régionaux. 21 8326 Nous sommes engagés depuis plus de 22 75 ans dans la formation de nos membres, ce qui fait 23 que pour nous le projet de RDE représente un instrument 24 intéressant qui s'ajoute à ceux déjà en place qui sont 25 susceptibles de mieux outiller les citoyennes et les StenoTran 1933 1 citoyens pour affronter les multiples défis posés par 2 nos sociétés modernes de plus en plus complexes. 3 8327 Vous me permettrez de vous exposer 4 notre point de vue en abordant trois aspects: D'abord, 5 les canaux spécialisés, ensuite les projets importants 6 sur l'économie et les affaires, et enfin, quelques 7 observations visant à améliorer le projet de RDE. 8 8328 Pour ce qui est des canaux 9 spécialisés, plusieurs groupes et analystes de la chose 10 télévisuelle ont manifesté leur inquiétude devant la 11 prolifération des canaux spécialisés. 12 8329 Le danger est réel, en effet, qu'une 13 fragmentation trop poussée de l'auditoire n'ait pour 14 conséquence d'affaiblir les télévisions généralistes, 15 ce qui ne servirait pas les intérêts du public. 16 8330 À cet égard, nous partageons 17 entièrement les points de vue contenus dans le mémoire 18 en date du 12 novembre dernier qui a été déposé devant 19 le CRTC par la Fédération nationale des communications, 20 la FNCCSN, à l'occasion d'une audience publique portant 21 sur de nouveaux services spécialisés de langue 22 française. Vous me permettrez de citer un passage du 23 mémoire de la FNC: 24 "Nous souhaitons que l'octroi de 25 licences d'exploitation à de StenoTran 1934 1 nouvelles entreprises de 2 programmation spécialisée 3 contribue à leur consolidation 4 en plus d'enrichir la production 5 télévisuelle nationale." 6 8331 Il est bien sûr qu'une organisation 7 syndicale, à l'instar des organismes de Protection du 8 consommateur, souhaiterait que tous les projets qui ont 9 été soumis pour adoption devant le CRTC soient 10 accessibles sur les chaînes traditionnelles sans qu'il 11 ne soit nécessaire de débourser des sommes 12 additionnelles pour y avoir accès. 13 8332 Nous sommes prêts, à la CSN, à 14 poursuivre le débat là-dessus pour que soient prises 15 toutes les dispositions visant à éviter qu'il y ait une 16 télévision pour les biens nantis à laquelle les 17 personnes à revenus plus modestes ne pourraient avoir 18 accès qu'en puisant dans des revenus déjà fort limités. 19 8333 Mais en cette matière, comme dans 20 d'autres, il faut aborder la réalité en face; au Canada 21 comme dans la plupart des pays du monde, la télévision 22 se développe par la multiplication des canaux 23 spécialisés. Les développements technologiques que 24 nous connaissons viennent même accélérer ce processus, 25 qui paraît irréversible. StenoTran 1935 1 8334 C'est pourquoi, puisque ce phénomène 2 ne peut être contré, il importe de le canaliser afin 3 que, comme le souligne encore la FNC dans le document 4 auquel je faisais référence, les projets qui seront 5 acceptés ajoutent réellement à l'offre télévisuelle et 6 ne constituent pas une concurrence nuisible aux 7 services actuels. 8 8335 Nous faisons enfin nôtres les voeux 9 formulés auprès du CRTC par la FNC quand cette dernière 10 demandait au Conseil de s'assurer que l'ajout de 11 services spécialisés permettra réellement de favoriser 12 le maintien d'une industrie télévisuelle canadienne 13 forte, tout en préservant l'accessibilité à des 14 services conventionnels de qualité. 15 8336 Pour ce qui est des projets portant 16 sur l'économie et les affaires, notre organisation 17 syndicale a toujours pris le parti de la télévision 18 publique qui, de notre point de vue, jouit à ce titre 19 d'une plus grande liberté d'action. 20 8337 Nous avons, dans le passé, participé 21 à des coalitions visant à soutenir la Société 22 Radio-Canada quand elle a été victime de compressions 23 qui mettaient sa survie en danger. 24 8338 De même, nous sommes intervenus à 25 maintes reprises pour que le gouvernement du Québec StenoTran 1936 1 donne à Télé-Québec les moyens d'assumer véritablement 2 ses responsabilités en matière de télévision éducative. 3 8339 C'est dans cet esprit que nous avons 4 analysé la question de l'attribution d'un canal 5 spécialisé en économie. Étant moins soumise à 6 l'obligation d'enregistrer des profits pour satisfaire 7 ses actionnaires, la télévision publique a, en 8 conséquence, les coudées plus franches pour aborder les 9 problèmes de société. 10 8340 Les questions économiques occupent 11 une importance capitale pour la majorité de la 12 population. C'est un monde sur lequel, 13 malheureusement, règne une poignée de personnes qui 14 savent et dont la fonction est de dire au reste de la 15 population ce qu'elle doit en penser. 16 8341 De notre point de vue, la démocratie 17 n'est pas bien servie quand il n'y a pas suffisamment 18 de lieux prévus pour qu'un autre point de vue que celui 19 de ceux qui savent puisse s'exprimer. 20 8342 On voit aujourd'hui à l'oeuvre le 21 fonctionnement d'un système économique ou sous le 22 couvert de la mondialisation, les citoyennes et les 23 citoyens sont dépossédés du minimum d'outils qui 24 pourraient les guider dans leurs analyses et dans la 25 fabrication de leur opinion. À peu près tout leur StenoTran 1937 1 échappe. Même les plus avertis ne s'y retrouvent plus 2 parfois face, par exemple, à ces fusions gigantesques 3 dont l'annonce quasi quotidienne nous interpelle sans 4 pourtant que nous puissions toujours apporter les 5 réponses qui devraient s'imposer. 6 8343 Notre organisation syndicale consent 7 de grands efforts financiers pour assurer la formation 8 de ses membres, tant au plan social qu'économique et 9 culturel. 10 8344 Dans cette perspective, le projet du 11 Réseau de l'économie présenté devant vous par la 12 Société Radio-Canada nous apparaît fort intéressant. 13 8345 Après avoir analysé les deux projets, 14 nous voudrions vous expliquer de quelle manière celui 15 de RDE nous semble davantage utile socialement. 16 8346 Si les mots ont encore un sens, la 17 dénomination qu'on a accolée aux deux projets est très 18 révélatrice à cet égard. L'une se présente comme le 19 Réseau de l'économie, RDE, l'autre comme Le Canal des 20 affaires, LCA. 21 8347 On se souviendra que l'économie 22 recouvre un monde beaucoup plus vaste que le les 23 affaires ne peuvent en couvrir. D'ailleurs, au plan 24 des contenus, les deux projets sont rigoureusement 25 conformes aux appellations qui leur ont été données. StenoTran 1938 1 8348 Le RDE se situe beaucoup plus du côté 2 des problèmes vécus par la population, tentant d'y 3 apporter des éclairages et de proposer des solutions. 4 La consommation occupe une place de choix. 5 8349 Le Canal des affaires, de son côté, 6 ne cache pas ses vraies couleurs et avance à visage 7 découvert; c'est le monde des affaires -- avec ses 8 vedettes, les services financiers, la Bourse -- qui 9 occupe l'essentiel de la grille. Le reste, qui 10 pourtant nous préoccupe au plus haut point, apparaît 11 comme accessoire. 12 8350 Alors que ce citoyen ordinaire n'a 13 que très peu de chances de se faire entendre et même de 14 comprendre ce qui se passe au-dessus de sa tête, nous 15 trouverions inapproprié qu'un canal spécialisé, octroyé 16 par un organisme public de réglementation, fasse en 17 quelque sorte un cadeau à un monde, celui des affaires, 18 qui a tous les moyens de se les payer autrement. 19 8351 Par ailleurs, le projet de la Société 20 Radio-Canada a été conçu sans qu'un financement 21 publicitaire n'intervienne. Ce qui n'est pas le cas 22 pour le projet du groupe dirigé par TVA. Pour nous, 23 cela n'est pas secondaire, et nous partageons là-dessus 24 les réflexions qui ont été exprimées devant vous par 25 les porte-parole de la Société Radio-Canada quand ils StenoTran 1939 1 sont venus vous exposer leur projet. 2 8352 Bien qu'on se trouve parfois en 3 situation assez problématique, si la présence de 4 publicité dans les chaînes généralistes peut être 5 acceptable à certaines conditions, en respectant des 6 balises strictes, la situation n'est certainement plus 7 la même quand il s'agit du type de canal qui est 8 actuellement en débat. 9 8353 Je sais que ce matin vous avez 10 entendu beaucoup de représentations en faveur du 11 secteur privé, et c'est ce qui m'amène à affirmer que 12 de notre point de vue, seule la télévision publique et, 13 en l'occurrence Radio-Canada, puisqu'elle est seule à 14 produire une demande pour un canal économique, peut 15 s'acquitter d'une telle mission avec l'indépendance et 16 la crédibilité requises. 17 8354 La défense des intérêts des 18 consommateurs a des exigences, et la première en est 19 une qui relève de la crédibilité. On ne peut pas, dans 20 deux séquences consécutives, procéder aux tests d'un 21 produit en mettant nécessairement l'accent sur ses 22 lacunes et en vanter l'instant d'après les mérites sans 23 intervention critique. Ce sont des principes que la 24 population est à même de comprendre et pour lesquels 25 elle serait prête, nous semble-t-il, à payer quelques StenoTran 1940 1 sous mensuels supplémentaires pour qu'ils soient 2 respectés. 3 8355 Il nous apparaît important de 4 souligner aussi cet aspect parce qu'il a un impact non 5 seulement avec l'emploi généré -- je parle du contenu 6 canadien -- mais aussi sur le contenu du produit avec 7 les conséquences culturelles qu'il ne manque pas d'en 8 découler. Le projet de RDE prévoit un contenu minimal 9 de 90 pour cent. Les porte-parole de la SRC ont 10 indiqué cette semaine que ce contenu, dans les faits, 11 serait presque à 100 pour cent. 12 8356 Le Canal des affaires prévoit, selon 13 les périodes de la journée, un contenu variant de 50 à 14 60 pour cent. C'est une énorme différence. La part du 15 contenu fabriqué ici, à toutes fins utiles, a une 16 incidence directe sur l'emploi et sur l'emploi syndiqué 17 aussi. 18 8357 Enfin, je termine avec quelques 19 observations visant à améliorer le projet de RDE. 20 8358 Comme je l'ai souligné plus tôt dans 21 mon intervention, la CSN consent à des efforts 22 importants au chapitre de la formation de ses membres. 23 8359 La formation en matière économique 24 n'est pas la moindre de nos préoccupations. Ainsi, 25 plus qu'un support à nos efforts, le projet de la StenoTran 1941 1 Société Radio-Canada pourrait s'intégrer adéquatement à 2 nos programmes de formation. C'est pourquoi nous 3 aimerions y aller de quelques suggestions que nous 4 croyons susceptibles d'améliorer le contenu du projet 5 déposé devant le CRTC le 6 juillet dernier. 6 8360 Nous avons vu d'un bon oeil que la 7 défense des intérêts des consommatrices et des 8 consommateurs occupe une place de choix dans le projet 9 de programmation mis de l'avant. Radio-Canada a 10 d'ailleurs fait ses preuves en ce domaine, et c'est là 11 un aspect du projet qu'elle saura assumer de la 12 meilleure façon, nous en sommes convaincus. 13 8361 Par contre, il nous semble que le 14 volet de la défense des droits des travailleuses et des 15 travailleurs, même s'il est présent, pourrait davantage 16 être mis en valeur. 17 8362 Dans nos sociétés de consommation, le 18 citoyen est forcément un consommateur et il faut lui 19 donner les moyens de se défendre sur ce front, mais il 20 est aussi un travailleur à qui il faut expliquer ses 21 droits, à qui il faut enseigner la meilleure manière de 22 le faire valoir devant les multiples organismes chargés 23 en principe de s'en occuper. Il est aussi souvent, et 24 c'est d'ailleurs le cas pour plus de 1 million d'entre 25 eux au Québec, une personne syndiquée. StenoTran 1942 1 8363 Les syndicats sont de plus en plus 2 engagés dans la vie économique alors que le travail se 3 réorganise, que les entreprises s'ouvrent, même si 4 c'est encore trop timidement du point de vue de leurs 5 employés. 6 8364 Cet aspect de la réalité économique 7 devrait pouvoir être traduit dans la programmation de 8 RDE, et un autre aspect de cette vaste réalité du monde 9 économique aurait intérêt à être mieux intégré à la 10 programmation de RDE. La définition qu'on y donne de 11 l'entreprise demeure des plus classiques et 12 conventionnelles. Cette définition néglige toutes ces 13 nouvelles formes d'activités économiques qui se 14 développent aujourd'hui en dehors des sentiers battus. 15 Nous voulons parler des coopératives de travail ou de 16 production, de l'économie sociale et solidaire, et de 17 toutes ces nouvelles avenues qu'on est en train 18 d'ouvrir. 19 8365 Le RDE pourrait, selon nous, jouer un 20 rôle extrêmement important en faisant connaître et en 21 expliquant comment se développe une économie qui est 22 loin d'être marginale au Québec, seulement des 23 milliards de dollars y sont engagés. 24 8366 Je conclurais en remerciant le CRTC 25 d'avoir invité la CSN à exprimer son point de vue. StenoTran 1943 1 Nous n'avons aucune prétention à poser en spécialistes 2 des questions télévisuelles, mais comme ces questions 3 nous rejoignent dans notre action, dans nos convictions 4 et dans nos intérêts, aussi bien en tant que 5 travailleurs que comme citoyens, elles ne nous sont pas 6 indifférentes. 7 8367 Dans un temps où les présumées vertus 8 de la déréglementation sont chantées sur tous les tons, 9 nous nous réjouissons de l'existence d'un organisme 10 comme le vôtre chargé de civiliser ces fameuses voies 11 du marché. 12 8368 Nous vous souhaitons tout le courage 13 nécessaire pour résister aux appels de ceux qui 14 voudraient abandonner notre télévision précisément tout 15 au marché. Nous comptons que vous saurez trouver la 16 sagesse nécessaire pour que vos choix se posent sur les 17 projets les plus socialement utiles parmi tous ceux qui 18 vous sont présentés, et c'est en agissant de la sorte, 19 à notre avis, que vous vous acquitterez de la meilleure 20 manière de la responsabilité énorme qui vous est 21 confiée. 22 8369 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame. 23 8370 Je vous confie aux bons soins de Mme 24 Wylie. 25 8371 CONSEILLÈRE WYLIE: Bonjour, madame. StenoTran 1944 1 8372 Vous avez donc une recommandation 2 générale et une qui est plus spécifique à la demande de 3 RDE. La générale serait que le Conseil se doit de 4 consolider les stations généralistes plutôt que de les 5 affaiblir davantage en augmentant le fractionnement de 6 l'auditoire. Est-ce que j'ai bien compris? Ensuite, 7 vous vous penchez plus particulièrement sur RDE. 8 8373 Donc la recommandation générale que 9 vous faites est de nous dire que si nous ne 10 privilégions pas les télévisions généralistes en 11 donnant des permis spécialisés à des joueurs qui ne 12 sont pas des téléviseurs généralistes, nous 13 affaiblissons les télévisions généralistes. En 14 général. 15 8374 Je suis certaine que vous seriez de 16 notre avis que s'il y a une différence énorme entre les 17 demandes, que ce sera pris en considération. Mais en 18 général, c'est votre position. 19 8375 Mme CARBONNEAU: Je pense que vous 20 devez comprendre que nos représentations sur les canaux 21 spécialisés sont un appel à la prudence. Il est clair 22 qu'on souhaite, oui, une consolidation de la télévision 23 publique, mais on se dit dans les considérations 24 prudentes que vous devez faire, quant à nous, les 25 projets spécialisés doivent être soumis sévèrement à StenoTran 1945 1 deux balises, d'une part d'ajouter vraiment à l'offre 2 télévisuelle et de ne pas constituer une concurrence 3 nuisible aux services actuels. 4 8376 CONSEILLÈRE WYLIE: Monsieur Larose, 5 dans son intervention écrite, nous dit que la 6 télévision publique a les coudées plus franches pour 7 aborder les problèmes de société. À ce moment-là, vous 8 vous pencheriez sur certains formats plutôt que 9 d'autres, où il y a des questions d'intérêt social? 10 8377 Par exemple, est-ce que vous 11 n'apporteriez pas cette même recommandation ou ce même 12 critère à une télévision sur la comédie, par exemple? 13 Vous parlez ici de choses sociales comme... 14 8378 Mme CARBONNEAU: De fait, on considère 15 que ça se pose avec plus d'acuité encore, notamment 16 quand on regarde les licences à accorder, ou à ne pas 17 accorder, à un réseau qui traiterait des questions 18 économiques. La part des questions de consommation 19 forcément est importante là-dedans, et ce serait tout à 20 fait incongru et non crédible de voir intervenir toutes 21 sortes de jeux d'intérêts, toutes sortes de publicités 22 dans le cadre du financement de ce genre de réseau là. 23 8379 Oui, il y a là une question de 24 principe qu'on porte de façon assez générale à la CSN, 25 mais je pense que quand on regarde l'opportunité d'être StenoTran 1946 1 particulièrement ferme sur ces principes-là en regard 2 d'un canal dont la vocation et le traitement de la 3 nouvelle économique, ça nous apparaît d'autant plus 4 pertinent. 5 8380 CONSEILLÈRE WYLIE: Et votre 6 inquiétude est générée surtout par l'aspect économique, 7 c'est-à-dire profits, ou par les participants 8 eux-mêmes, qui auront des intérêts peut-être qui leur 9 seraient plus spécifiques? 10 8381 Mme CARBONNEAU: Je pense que vous 11 devez comprendre notre propos, particulièrement sur le 12 deuxième volet. Il apparaît important que ces 13 questions-là, dans l'intérêt du grand public, soient 14 traitées avec la plus grande indépendance. 15 8382 En ce sens-là, les intérêts privés de 16 certains groupes ne permettent pas de garantir la 17 crédibilité nécessaire. 18 8383 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous vous penchez 19 aussi sur un aspect très spécifique des deux demandes, 20 qui visent les affaires, l'économie en général, dans le 21 sens que le Canal des affaires est beaucoup plus dirigé 22 vers les gens d'affaires que la population en général. 23 Vous avez, évidemment, relevé et concédé que le canal 24 spécialisé n'atteindra, de fait, qu'une certaine 25 proportion de la population. StenoTran 1947 1 8384 Est-ce que le service de télévision 2 généraliste de Radio-Canada ne pourrait pas être, à cet 3 effet-là, complémentaire? Est-ce qu'il ne pourrait pas 4 y avoir de la programmation qui serait complémentaire 5 sur les affaires, justement, qui s'adresserait à la 6 population en général? 7 8385 Mme CARBONNEAU: Je pense qu'au départ 8 dans notre représentation on vous mettait un peu en 9 garde contre un fractionnement excessif des auditoires. 10 Ça, c'est mon premier commentaire par rapport à cette 11 perspective-là. Et pui, vous avez raison d'interpréter 12 notre représentation en disant que nous prétendons que 13 RDE, forcément, vise un auditoire plus large. 14 8386 Mais au-delà de la largeur de 15 l'auditoire, je voudrais aussi insister que pour la 16 CSN, les questions économiques, l'éducation qui en 17 découle en regard du grand public sont quelque chose 18 d'extrêmement important. 19 8387 Alors, outre le nombre de personnes 20 visées, la largeur de l'auditoire qui, de notre point 21 de vue, est sûrement un critère dont vous devez tenir 22 compte, il y a aussi une représentation à l'effet 23 d'affirmer qu'il y a un besoin dans la population en 24 termes d'éducation économique, puisque nous évoluons 25 dans un monde qui est de plus en plus complexe et StenoTran 1948 1 inter-dépendant de cette question-là. 2 8388 CONSEILLÈRE WYLIE: Je vous remercie, 3 madame. Vos propos sont très clairs et je vous 4 remercie, nous vous remercions tous, je suis certaine, 5 de votre présentation un samedi matin. Transmettez à 6 monsieur Larose nos meilleures salutations. 7 8389 Madame la Présidente. 8 8390 LA PRÉSIDENTE: Merci. Je pense que 9 votre présence et la participation de la CSN, pas 10 strictement par la Fédération des communications, 11 signifie bien l'intérêt que vous portez à la question, 12 alors on l'apprécie beaucoup et on le remarque. Merci. 13 8391 Nous allons prendre une pause pour 14 15 minutes. Nous allons reprendre à 11 h 25, à 15 laquelle heure nous allons par la suite poursuivre avec 16 l'ensemble des interventions pour terminer avant le 17 déjeuner, qui risque peut-être d'être un peu tard, mais 18 certainement pas se prolonger après le déjeuner. 19 8392 Merci. 20 --- Courte suspension à / Short recess at 1110 21 --- L'audience reprend à / Upon resuming at 1130 22 8393 LA PRÉSIDENTE: Madame la Secrétaire, 23 pourriez-vous s'il vous plaît présenter le prochain 24 intervenant. 25 8394 Mme AUDET: Bien sûr. Il s'agit de StenoTran 1949 1 l'Association québécoise de l'industrie du disque, du 2 spectacle et de la vidéo, représentée par M. Robert 3 Pilon et Mme Solange Drouin. L'ADISQ intervient à 4 quatre des demandes à l'ordre du jour. 5 INTERVENTION 6 8395 M. PILON: Bonjour, Madame Audet. 7 8396 Mon nom est Robert Pilon. Je suis le 8 Vice-président aux affaires publiques de l'ADISQ. Je 9 suis accompagné par mon collègue, le Directeur général 10 et Conseillère juridique, Mme Solange Drouin. L'ADISQ 11 représente, comme vous le savez, les producteurs 12 indépendants québécois de disques et de spectacles de 13 variétés. 14 8397 On voudrait d'abord vous remercier de 15 nous recevoir dans cette audience qui est de la plus 16 haute importance. Peut-être une remarque générale 17 avant de commencer. brièvement. On n'a pas vraiment 18 fait allusion à ça dans notre mémoire, mais on l'avait 19 fait dans le passé dans d'autres audiences sur les 20 canaux spécialisés, à quel point il nous apparaît 21 important de maintenir un équilibre entre les services 22 anglophones et les services francophones au niveau de 23 l'offre des services spécialisés. Je sais... je n'ai 24 malheureusement pu suivre de très très près toute 25 l'audience cette semaine, mais je sais que cette StenoTran 1950 1 question-là a été discuté abondamment. Je voudrais 2 juste, même si ce n'est pas écrit dans notre mémoire, 3 réitérer que, pour l'ADISQ, c'est une question qui est 4 fondamentale. 5 8398 Bien sûr, il doit y avoir... et vous 6 avez une tâche très difficile à remplir, la recherche 7 de l'équilibre, d'éviter une trop grande fragmentation 8 du marché également, de maintenir ça entre services 9 spécialisés et services conventionnels. 10 8399 Tout ça est important, mais ceci 11 étant dit, il faut quand même se rendre à l'évidence 12 que c'est un phénomène qui est là, c'est une phénomène 13 qui se développe partout en Amérique du Nord et même 14 ailleurs dans le monde occidental. Des canaux 15 spécialisés, il va y en avoir et, à partir du moment où 16 il va en avoir, il va en avoir de plus en plus. Il 17 faut maintenir un équilibre, mais il faut maintenir 18 aussi un équilibre entre services anglophones et 19 services francophones. C'est très important. 20 8400 D'une manière générale, je vais 21 intervenir rapidement sur nos principales conclusions 22 sur le service du Réseau des Arts présenté par 23 Radio-Canada et ses partenaires, et ma collègue dira 24 quelques mots également sur les autres services sur 25 lesquels nous apportons des commentaires, StenoTran 1951 1 principalement le service Télé Ha! Ha! 2 8401 D'abord, et on n'a pas beaucoup 3 insisté dans notre mémoire là-dessus mais c'est assez 4 évident, l'ADISQ apporte son appui, et c'est un appui 5 qui est fort, au projet du service Réseau des Arts. Il 6 nous semble absolument important que ce service-là 7 obtienne une licence. Il y a un créneau-là qui n'est 8 pas occupé, et qui doit être occupé. Ça l'est dans 9 d'autres marchés à travers le monde et ce le sera dans 10 les années à venir dans la plupart des pays 11 occidentaux. Il faudra donc qu'ici aussi il y ait un 12 service francophone qui occupe ce créneau-là. 13 8402 Ceci étant dit, bien qu'on apporte un 14 soutien très fort à ce projet-là, il y a un certain 15 nombre de lacunes dans la proposition de Radio-Canada 16 et de ses partenaires, et je voudrais les rappeler 17 brièvement. 18 8403 D'abord, la question de la 19 programmation de chansons. Bien sûr, Madame la 20 Présidente, Mesdames et Messieurs les Conseillers, vous 21 connaissez notre position sur la question de la chanson 22 à la télévision, en général. Nous avons déposé un 23 mémoire substantiel et détaillé lors des récentes 24 audiences sur la programmation de télévision, et on 25 attend avec anxiété la décision du Conseil. On est StenoTran 1952 1 confiant que le Conseil saura apporter des réponses à 2 nos attentes. Il nous apparaît évident que la chanson 3 doit retrouver, dans la programmation des réseaux 4 conventionnels, la place importante qu'elle y occupait 5 dans le passé, et qu'elle doit y occuper 6 proportionnellement à sa contribution à la culture 7 canadienne et québécoise. 8 8404 Ceci étant dit, ce n'est pas parce 9 que le Conseil inciterait ou imposerait des conditions 10 aux services conventionnels comme Radio-Canada ou TVA 11 d'avoir une plus grande programmation de chanson dans 12 les années à venir. C'est pas parce qu'on le ferait 13 qu'il ne devrait pas y avoir également, sur un service 14 spécialisé, une place plus significative pour la 15 chanson. Bien sûr, ça ne sera peut-être pas exactement 16 les mêmes programmations. Soyons réalistes-là. 17 8405 On ne vous demande pas d'imposer au 18 Réseau des Arts de programmer quatre concerts par mois 19 de Céline Dion. Je pense qu'il y a un certain type de 20 chanson qui a plus sa place dans les services 21 conventionnels, et d'autres types de chansons qui 22 visent un public plus restreint peut-être qui, a sa 23 place au service spécialisé, tel que Réseau des Arts, 24 et ça fait partie de la culture. 25 8406 Bien sûr, c'est un long débat. C'est StenoTran 1953 1 un débat d'ailleurs que nos collègues connaissent aussi 2 dans d'autres pays, comme la France. J'ai eu 3 l'occasion d'en parler avec des Espagnoles aussi. Ce 4 problème-là, on l'a un peu partout à travers le monde. 5 C'est un problème où malheureusement, bien souvent, 6 étant donné la jeunesse de notre industrie, les 7 pouvoirs publics ou les organismes publics ou le milieu 8 en général ne reconnaît pas encore suffisamment que la 9 chanson est une composante pleine et entière de la 10 culture au même titre que le théâtre, la danse, la 11 musique ou la littérature. Malheureusement, ça semble 12 être une lacune dans la proposition de Radio-Canada. 13 8407 Je ne veux pas passer en détail sur 14 ce qu'on a dans notre mémoire. Je pense qu'il est 15 assez court et assez structuré. Notamment, on se 16 serait attendu, nous, à ce qu'il y ait... c'est 17 succinct, leur présentation, et malheureusement je n'ai 18 pas pu assister à toute leur présentation. Peut-être 19 que vous leur avez posé des questions. J'ai dû quitter 20 avant la fin de leur comparution sur cette question-là. 21 8408 Il y a beaucoup d'ambiguïté dans leur 22 proposition. Notamment, on semblerait s'attendre... on 23 devrait s'attendre à ce que dans la soirée thématique 24 écriture ou dans la soirée thématique musique, il y ait 25 un peu plus de place pour la chanson, mais ça ne semble StenoTran 1954 1 pas, à première vue, être le cas. 2 8409 Donc, nous on pense que vous devriez 3 leur imposer comme condition de licence... ça peut 4 être, à la limite, une condition de licence 5 relativement souple, mais que la chanson, à tout le 6 moins un certain type de chanson qui ne rejoint pas ou 7 qui ne pourrait pas exister sur des réseaux 8 conventionnels, puisse être présente dans leur 9 programmation. 10 8410 Notamment aussi, dans la série 11 "Enfance de l'art", je pense qu'il est très important, 12 et si vous avez suivi les travaux du groupe de travail 13 sur la chanson, qui avait été mis en place par le 14 gouvernement du Québec et si vous avez regardé le 15 rapport de ce groupe de travail-là, on se rend compte 16 que c'est exagéré de parler de crise de la chanson 17 québécoise, mais les difficultés qui traversent 18 présentement la chanson québécoise et ces difficultés 19 d'atteindre le jeune public viennent entre autres du 20 fait que la chanson n'est plus présente dans les 21 écoles, comme elle l'était dans les années soixante et 22 soixante-dix, et il y a un problème. Si on veut 23 refaire un public pour la chanson québécoise, il faut 24 commencer au bas de l'échelle. Il faut commencer 25 commencer au bas de l'échelle, et il faut commencer StenoTran 1955 1 avec les enfants et avec les jeunes adolescents. Donc, 2 il est important que la série "L'enfance de l'art" 3 donne également sa place à la chanson. 4 8411 Le contenu canadien: À première vue, 5 ça semble intéressant, 50 pour cent sur l'ensemble de 6 la journée de radiodiffusion et 44 pour cent entre 18 h 7 et 24 h. Cependant, je pense qu'il y a un peu 8 d'ambiguïté. Même des gens de Radio-Canada, lorsqu'ils 9 ont présenté leur dossier, se sont rendus compte qu'il 10 y a un peu d'ambiguïté. L'ambiguïté relève surtout du 11 fait, du statut de la fameuse émission le matin "Le 12 fameux magazine électronique". 13 8412 Je comprends que la requérante a un 14 petit peu changé sa position en cours de route, mais il 15 ne faut quand même pas charrier là. C'est pas vraiment 16 de la radiodiffusion au sens fort, cette émission-là. 17 Ça le deviendra peut-être dans cinq ans ou dans dix 18 ans, mais ça ne l'est pas vraiment pour l'instant. Ça 19 ressemble beaucoup plus à un service alpha-numérique. 20 8413 Alors, si on veut vraiment calculer 21 le niveau de contenu canadien dans la programmation 22 offerte à la requérante, je pense qu'il faut exclure 23 cette émission-là pour avoir des pourcentages qui sont 24 réalistes, et c'est ce qu'on a fait. Là, on se rend 25 compte qu'à l'exclusion de cette émission-là, entre 7 h StenoTran 1956 1 et 1 h, on se rend compte que le pourcentage si on 2 exclut cette émission-là, "Magazine électronique", 3 cette "émission", le pourcentage de contenu canadien 4 est beaucoup plus faible. 5 8414 On ne parle plus de 50 pour cent mais 6 on parle de 41 pour cent, et si par ailleurs on regarde 7 les soirées thématiques, qui est vraiment le coeur de 8 la programmation et probablement ce qui ira chercher le 9 public le plus important, là on parle d'un niveau de 24 10 pour cent de contenu canadien. Alors, c'est 11 relativement faible. 12 8415 Il nous apparaît que le Conseil 13 devrait imposer comme condition de licence un niveau de 14 contenu Canadien plus élevé, notamment dans les soirées 15 thématiques. Vingt-quatre pour cent, c'est clairement 16 insuffisant. 17 8416 Je saute rapidement sur la question 18 des contributions financières. Cinquante-six pour cent 19 des dépenses totales, productions et acquisitions 20 combinées, serait consacré aux émissions canadiennes. 21 Bien sûr si on augmente, notamment dans les soirées 22 thématiques, le pourcentage de contenu canadien, 23 automatiquement il faudra que les pourcentages de 24 dépenses soient plus élevés -- les pourcentages des 25 dépenses consacrés aux émissions canadiennes. StenoTran 1957 1 8417 Deux petites remarques très rapides 2 sur la question des dépenses consacrées aux émissions 3 canadiennes. 4 8418 Le 3,3 millions qui est consacré au 5 développement d'émissions canadiennes, il faudra aussi 6 là qu'une petite partie, au moins, une partie... pas 7 une petite partie, une partie significative, une partie 8 réaliste, une partie adéquate, soit consacrée au 9 développement d'émissions canadiennes mettant en 10 vedette les artistes de la chanson. 11 8419 L'initiative du 150 000 $ pour les 12 scénarios de courts métrages, c'est une initiative 13 extrêmement intéressante. On ne voit pas pourquoi on 14 ne pourrait pas penser à une initiative similaire du 15 côté de la chanson aussi ou du côté des émissions 16 mettant en vedette des artistes de la chanson. 17 8420 Enfin, le dernier point: le recours 18 à la production indépendante. Soixante-quinze pour 19 cent de la programmation canadienne, hormis les 20 émissions de type information, c'est un pourcentage qui 21 est significatif, qui est important. Cependant, 22 lorsqu'on décortique un petit peu -- on l'a fait et 23 vous pouvez le voir au tableau qu'on a reproduit, les 24 pourcentages qui sont là, au bas de la page 7 -- en 25 réalité, on parle seulement de 22 pour cent des StenoTran 1958 1 dépenses d'émissions qui vont être consacrées à 2 l'acquisition d'émissions canadiennes, donc à la 3 production aux indépendants. 4 8421 Sur le 22 pour cent.... sur le 56 5 pour cent, ça fait à peu près 33 pour cent, donc le 6 tiers seulement des dépenses de programmation 7 canadienne vont aller à la production indépendante. 8 C'est relativement simple à comprendre. C'est qu'il y 9 a une partie importante qui est en production -- 34 10 pour cent. 11 8422 Donc ce rapport-là, sur le 56 pour 12 cent consacré aux émissions canadiennes, il se 13 décompose en deux parties: 22 pour cent à 14 l'acquisition, 34 pour cent à la production. On pense 15 que le rapport devrait être plus adéquat que ça. Une 16 partie plus significative des dépenses consacrées à 17 l'acquisition sur le total devrait être... il devrait y 18 avoir une partie plus significative des dépenses sur 19 émissions canadiennes qui soit consacrée à 20 l'acquisition, et un peu moins à la production. 21 8423 Voilà. Je pense que ça couvre 22 l'essentiel de nos remarques sur le Réseau des Arts. 23 8424 Mme DROUIN: L'autre projet, 24 d'ailleurs, dont la programmation est composée 25 d'émissions dans des domaines d'activités où oeuvrent StenoTran 1959 1 des membres de l'ADISQ, est bien sûr le service Télé 2 Ha! Ha!, un service spécialisé de langue française dans 3 le domaine de l'humour. 4 8425 L'ADISQ, on est d'avis, on est 5 fortement convaincu que ce service pourra constituer un 6 ajout fort intéressant dans le paysage télévisuel 7 offert au public canadien et pourrait avoir des 8 retombées extrêmement positives sur les artistes qui 9 agissent dans ce secteur-là, ainsi que les entreprises, 10 les producteurs qui agissent dans ce milieu. 11 8426 Comme vous l'avez constaté dans notre 12 mémoire, l'ADISQ a donc apporté son appui, un appui 13 fort, à ce projet-là, sous réserve de deux... avec les 14 deux réserves suivantes, notamment, au niveau des 15 exigences de contenu canadien ou au niveau des 16 contributions aussi financières, au développement et à 17 la production de contenu canadien. Je pense que, de 18 tout ça, les lacunes dont je vais vous faire état -- je 19 parle vite! 20 8427 LA PRÉSIDENTE: J'allais dire, je 21 pense que vous êtes l'intervenante qui parlez le plus 22 vite aux audiences du Conseil. Mais il n'y a pas de 23 traduction-là. C'est pas pire. 24 8428 Mme DROUIN: Alors, malgré ces deux 25 réserves-là, on est convaincu que les deux réserves StenoTran 1960 1 dont je vais vous faire état sont des réserves que le 2 CRTC pourrait pallier assez facilement. 3 8429 Quant au niveau général de contenu 4 canadien dans la programmation, il faut rappeler que 5 Télé Ha! Ha! s'est engagée dans son projet à programmer 6 30 pour cent de contenu canadien par semaine de 7 radiodiffusion, le pourcentage grimpant jusqu'à 35 pour 8 cent à la 5e année. Nous sommes bien sûr conscients 9 des contraintes inhérentes à la programmation d'un 10 service spécialisé. Le législateur l'a d'ailleurs 11 prévu dans la Loi sur la radiodiffusion à l'article 12 3f). 13 8430 L'article 3f) prévoit, bien sûr, que 14 toutes les entreprises devraient faire appel au 15 maximum, et à tout le moins, de façon prédominante, au 16 contenu canadien. Ça c'est la règle générale. Mais 17 également, dans sa sagesse, le législateur a prévu que 18 pour les services de nature spécialisée, il essaie, le 19 CRTC, à avoir le pouvoir, finalement, de déroger à 20 cette règle de prédominance et de demander un service 21 de nature spécialisée lorsque ça l'exige, d'avoir une 22 programmation avec moins de 50 pour cent de contenu 23 canadien. Ça on le comprend bien quand la nature des 24 services l'exige. Mais à ce moment-là, le CRTC quand 25 même doit exiger l'utilisation du contenu canadien dans StenoTran 1961 1 toute la mesure du possible. 2 8431 Nous demeurons toutefois convaincus 3 que la nature spécialisée de ce service-là, 4 Télé Ha! Ha!, permettrait à la requérante d'atteindre 5 un niveau de 40 pour cent de contenu canadien plutôt 6 que de 35 pour cent, comme il le propose, à la 5e 7 année. Ce niveau de 40 pour cent de contenu canadien, 8 selon nous, serait d'ailleurs plus comparable au niveau 9 que le CRTC a exigé dans d'autres dossiers comme, par 10 exemple, celui du service de musique country en 1994, 11 où vous avez exigé que le service passe de 30 pour cent 12 à 40 pour cent, donc une augmentation graduelle de 2 13 pour cent par année, pour atteindre 40 pour cent après 14 cinq ans. On pense que cette règle-là serait très 15 raisonnable à exiger... que le CRTC exige à 16 Télé Ha! Ha! et aussi très réalisable la part de 17 Télé Ha! Ha! . 18 8432 Quant aux engagements de Télé Ha! Ha! 19 au niveau des contributions au développement et la 20 production de contenu canadien, le Télé Ha! Ha! entend 21 consacrer une sommes très importante de 65,6 millions 22 de dollars à la production et l'acquisition d'émissions 23 canadiennes et étrangères, dont plus de 65 pour cent 24 pour l'acquisition ou la production d'émissions 25 canadiennes. On trouve ça... c'est une proportion qui StenoTran 1962 1 est très appréciable déjà, mais étant donné ce qu'on 2 vous demande d'ailleurs de leur imposer des niveaux de 3 contenu canadien plus élevés, il faudrait, comme mon 4 collègue me le rappelait pour Réseau des Arts, que les 5 dépenses de production soient également augmentées, de 6 façon à permettre à Télé Ha! Ha! de prévoir un niveau 7 de contribution adéquat pour rencontrer ce nouvel 8 objectif de 40 pour cent et non plus de 35 pour cent. 9 8433 Quant à Télé Ha! Ha!, un point où il 10 y aurait une amélioration aussi... où nous 11 souhaiterions, nous, voir une amélioration, c'est au 12 niveau de... Il prévoit consacrer 35 000 $ par année 13 au titre du développement d'émissions canadiennes, ce 14 qui fait un total, sur sept ans, de 245 000 $ sur un 15 budget global d'émissions canadiennes de 15 millions $, 16 ce qui ne fait même pas 2 pour cent de ce budget-là qui 17 serait consacré au titre du développement d'émissions 18 canadiennes. On croit que Télé Ha! Ha! pourrait faire 19 un effort, avec le CRTC... devrait les encourager dans 20 ce sens-là. 21 8434 En terminant sur ce projet, 22 j'aimerais souligner deux aspects qui nous sont apparus 23 fort intéressants, qui sont soulignés dans leur projet. 24 C'est, premièrement, le fait de, dans le budget 25 d'acquisition d'émissions canadiennes... pardon, budget StenoTran 1963 1 d'acquisitions globales de 50,7 millions, il y a la 2 majorité de ces sommes-là d'acquisitions qui sont 3 consacrées à des émissions canadiennes, cinquante-cinq 4 pour cent de ce total-là versus 44 pour les émissions 5 non-canadiennes. Alors c'est un rapport qu'on trouve 6 très intéressant. 7 8435 De plus, de façon justement à 8 garantir aux producteurs indépendants, autres que ceux 9 qui font partie de l'actionnariat de Télé Ha! Ha! ou de 10 leurs affiliés, de façon à garantir à ces producteurs 11 qu'ils aient une chance équitable de fournir des 12 émissions pour le service de Télé Ha! Ha!, ils s'engage 13 donc à recourir à ce que 75 pour cent des dépenses 14 relatives à la production d'émissions soient dirigés 15 vers les producteurs indépendants. Alors, on pense que 16 c'est une garantie... ça témoigne de l'intérêt de 17 Télé Ha! Ha! de bâtir avec le secteur de la production 18 indépendante autre qu'eux-mêmes une relation 19 harmonieuse en vue d'offrir une programmation 20 canadienne de qualité. 21 8436 Donc, pour conclure sur ce projet, 22 j'aimerais insister à nouveau sur le fait que l'ADISQ 23 est très favorable à ce projet et que les réserves que 24 nous avons émises pourraient être corrigées facilement. 25 8437 Finalement, deux mots, rapidement, StenoTran 1964 1 sur Télé Passeport et Télé-Classique. Nous avons 2 souligné deux initiatives intéressantes dans ces 3 projets-là. Télé Passeport, qui offre... évidemment, 4 c'est une programmation qui est consacrée au voyage 5 mais qui offre des informations concernant les 6 activités et les événements culturels au Québec -- 7 alors, on trouve que c'est une initiative qui pourrait 8 avoir un apport positif sur le milieu de la culture 9 canadien et québécois. 10 8438 Quant à Télé-Classique, le service 11 qui est consacré exclusivement à la reprise d'oeuvres, 12 aussi présente certaines émissions classiques, des 13 grandes émissions d'ailleurs dont on s'ennuie, qui 14 donnaient vraiment une vitrine très intéressante aux 15 artistes de la chanson comme "l'Autobus du 16 Showbusiness" et tout ça, et on souligne cet aspect-là, 17 qui est très intéressant, de Télé-Classique. 18 8439 Alors voici, nous sommes prêts à 19 répondre à vos questions. 20 8440 LA PRÉSIDENTE: Madame, Monsieur, 21 merci. Mme Wylie a quelques questions pour vous. 22 8441 CONSEILLÈRE WYLIE: Bonjour, Madame 23 Drouin. Bonjour, Monsieur Pilon. 24 8442 Madame Drouin, votre débit phénoménal 25 est tel que j'ai très peu de questions, parce que ça StenoTran 1965 1 vous permet de nous donner les détails les plus 2 volumineux sur ce que vous désirez des requérantes. 3 Évidemment il y a aussi la question générale de la 4 catégorisation de la programmation et de son effet, que 5 vous réitérez dans votre intervention écrite et qui, je 6 crois, rejoint celle que vous nous avez faites lors de 7 l'audience sur la politique de la télévision. 8 8443 Alors je n'ai vraiment pas de 9 questions, parce que c'est très clair ce que vous 10 voudriez, des services que vous êtes prêts à appuyer 11 sous condition et, à la réplique, peut-être que vous 12 entendrez des réflexions des requérantes en question 13 sur vos propositions. 14 8444 Alors, à moins que vous vous ayez 15 quelque chose à ajouter ou peut-être mes collègues, 16 moi, je n'ai pas de questions puisque la clarté de 17 votre dépôt écrit et le débit de Mme Drouin nous permet 18 d'avoir toute la gamme de vos pensées. 19 8445 Merci, Madame. 20 8446 Oui, Monsieur Pilon? 21 8447 M. PILON: Est-ce que vous avez des 22 questions ou... 23 8448 CONSEILLÈRE WYLIE: Non, non, ça va, 24 je regardais mes collègues pour voir s'il y avait 25 des... StenoTran 1966 1 8449 M PILON: Peut-être juste une 2 remarque qui nous semble importante. 3 8450 Comme j'ai dit, on n'a pas pu 4 assister à toute l'intervention sur Radio-Canada et 5 Télé Ha! Ha! Je n'ai pas pris connaissance entièrement 6 non plus des comptes-rendus de l'audience. Donc, je ne 7 sais pas au juste les questions qui ont été posées, 8 mais il nous semble important que les ambiguïtés soient 9 éclaircis et c'est pas vraiment compliqué de demander à 10 un requérant, dans cette émission-là exactement, de 11 quoi ça aurait l'air la soirée thématique écriture dans 12 la vraie vie? Si vous avez la licence, la soirée 13 thématique écriture, de quoi ça aurait l'air? Est-ce 14 que oui ou non il y aurait des émissions qui mettraient 15 en vedette des artiste de la chanson ou pas? 16 8451 Tant qu'on n'a pas posé ces 17 questions-là dans le fond, et nous on n'a pas 18 l'occasion de les poser aux requérantes, enfin pas 19 officiellement, on ne peut pas le savoir. Donc, moi, 20 c'est peut-être une requête que je pourrais faire aux 21 membres du Conseil, c'est de soulever ces questions-là 22 pour éclaircir ces ambiguïtés là. 23 8452 CONSEILLÈRE WYLIE: Il faudra lire le 24 procès-verbal. 25 8453 M. PILON: Oui. StenoTran 1967 1 8454 CONSEILLÈRE WYLIE: À moins que Mme 2 Drouin ne réponde à nos questions et les pose pour nous 3 aussi. 4 8455 LA PRÉSIDENTE: Non, mais soyez 5 assurés, d'une part, que les requérantes, je suis 6 certaine, nous regardent ce matin. Certains sont dans 7 la salle, d'autres... il n'y a pas de doute et c'est 8 pourquoi d'ailleurs cette étape du processus de 9 l'audience publique permet en effet de venir joindre 10 aux questions du Conseil de nouvelles questions ou de 11 re-frapper sur le même clou. Soyez assurés que s'il 12 n'y a pas de commentaires faits à la suite de votre 13 intervention, nous soulèverons... nous serons vos 14 porte-voix. 15 8456 M. PILON: D'accord. 16 8457 LA PRÉSIDENTE: Merci. 17 8458 M. PILON: Merci beaucoup. 18 8459 LA PRÉSIDENTE: Madame Audet. 19 8460 Mme AUDET: J'inviterais maintenant, 20 pour l'École nationale de l'humour, Mme Louise Richer. 21 Évidemment, l'École intervient sur la demande de 22 Télé Ha! Ha! 23 1130 24 8461 Mme RICHER: Non, j'ai changé d'idée. 25 8462 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, Madame. StenoTran 1968 1 8463 Mme RICHER: Bonjour. Vous allez 2 bien? 3 8464 LA PRÉSIDENTE: Bien, merci. 4 Vous-mêmes? 5 8465 Mme RICHER: Oui, ça va bien. 6 8466 LA PRÉSIDENTE: Oui, en ce beau 7 samedi matin. 8 8467 Mme RICHER: Oui, c'est sûr. 9 8468 LA PRÉSIDENTE: Alors, on vous 10 écoute. 11 INTERVENTION 12 8469 Mme RICHER: Madame la Présidente, 13 Mesdames, Messieurs les Conseillers, membres du 14 Conseil, bon samedi à tous. 15 8470 Mon nom est Louise Richer, et à titre 16 de directrice générale et pédagogique de l'École 17 nationale de l'humour, c'est avec beaucoup 18 d'enthousiasme et de ferveur -- et un petit peu de 19 nervosité -- que je plaiderai ici aujourd'hui en faveur 20 de la création d'une chaîne spécialisée en humour, 21 Télé Ha! Ha! 22 8471 Mon argumentation s'articulera de 23 façon complémentaire à la présentation faite devant 24 vous mercredi dernier par les partenaires et promoteurs 25 de la chaîne Télé Ha! Ha! Je m'attarderai à exposer StenoTran 1969 1 prioritairement l'importance et l'extrême pertinence 2 d'une telle chaîne en relation avec nos activités et 3 celles des jeunes créateurs que nous côtoyons chaque 4 jour. Dans un premier temps, j'ai jugé quand même 5 important d'asseoir la crédibilité de l'École nationale 6 de l'humour auprès du Conseil. Voici donc un portrait 7 sommaire de l'École de l'humour. 8 8472 Fondée par le groupe Juste pour rire, 9 l'École de l'humour a ouvert ses portes en janvier 10 1988. Maintenant, et ce depuis 1993, elles est 11 autonome et gérée par un Conseil d'administration 12 indépendant. Depuis 1992, le programme d'études est 13 reconnu par le ministère de l'Éducation et sanctionné 14 par une attestation d'études collégiales. Son 15 programme est aussi subventionné par le ministère de la 16 Culture du Québec. 17 8473 L'École de l'humour a la mandat 18 d'offrir une formation intensive aux humoristes et aux 19 auteurs désireux de se spécialiser dans le domaine de 20 l'humour. Au cours de cette formation d'une année 21 complète, composée de trois sessions, l'ÉNH privilégie 22 une approche pratique et vise à recréer de façon 23 réaliste et objective les conditions qui prévalent sur 24 le marché du travail. 25 8474 Aussi, l'École met l'accent sur un StenoTran 1970 1 enseignement individualisé. Chaque élève est considéré 2 comme un cas unique et original, recevant un soutien 3 personnalisé. Donc, en principe, chacun de nos 4 diplômés est un créateur original apte à adapter sa 5 créativité aux exigences du milieu et ainsi faire 6 évoluer l'humour et son industrie. 7 8475 Depuis 1993, comme j'en ai fait 8 mention un petit peu plus tôt, l'ÉNH est dirigée par un 9 Conseil d'administration de 16 membres. Tous sont des 10 personnalités très actives et influentes dans le milieu 11 culturel (télévision, radio, scène, cinéma, publicité) 12 et dans le milieu des affaires (télécommunications, 13 droit d'auteurs, et caetera). D'ailleurs, un ancien 14 membre du Conseil est même aujourd'hui Présidente du 15 CRTC. Vous dire comment être associé à l'ÉNH peut 16 mener très loin. 17 8476 Vous trouverez aussi en annexe la 18 liste du Conseil d'administration et vous serez en 19 mesure d'apprécier la qualité de nos membres, qui font 20 souvent partie d'organismes puis qui sont en 21 compétition. Le prestige de ce Conseil vient confirmer 22 la pertinence et la légitimité de l'École nationale de 23 l'humour, et lui permet d'entretenir des liens étroits 24 avec le milieu. 25 8477 L'année 1998 a marqué le 10e StenoTran 1971 1 anniversaire de l'ÉNH. En 10 ans, l'École a développé 2 une expertise unique et acquis une crédibilité 3 enviable, en plus de se tailler une place de choix dans 4 le paysage éducationnel et culturel québécois. 5 Aujourd'hui, l'École nationale de l'humour peut, sans 6 mentir, se déclarer "meilleure école d'humour au 7 monde"... tout en étant la seule. Sa formation a 8 d'ailleurs été évaluée récemment fort positivement par 9 la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial. 10 8478 Là où la réussite du mandat de l'ÉNH 11 est la plus éloquente c'est à travers le rayonnement de 12 ses diplômés sur la scène artistique québécoise. Plus 13 de 78 pour cent travaillent en humour, 60 pour cent en 14 vivent à plein temps. Les Patrick Huard, Claudine 15 Mercier, Jean-Marc Parent, François Massicotte, Mario 16 Jean et, plus récemment, les Jean-Michel Anctil, 17 François Morency, Maxim Martin, Peter McLoed ou Martin 18 Matte sont devenus des joueurs importants à l'intérieur 19 du panorama culturel québécois. Beaucoup d'autres sont 20 à venir. 21 8479 Mais ces personnages publics font 22 parfois oublier une masse importante de créateurs et 23 d'idéateurs issus de l'ÉNH qui oeuvrent aujourd'hui 24 dans les coulisses de la scène, de la télévision, en 25 radio, en cinéma, en publicité ou en littérature. À la StenoTran 1972 1 télévision, que ce soit en scénarisation, en idéation, 2 en développement de projets, nos finissants du 3 programme d'écriture humoristique s'illustrent tant des 4 les émissions jeunesse... j'en donne quelques exemples 5 ici, "Bouledogue Bazar", "Radio enfer", "Macaroni tout 6 garni", "Télé-Pirates"; dans les quiz, comme "Les 7 Mordus", "Piment fort", "Fais-moi rire"; dans les 8 talk-shows, le "Point J" et "L'Écuyer"; dans les 9 comédies de situation, "Un gars, une fille", "Kilomètre 10 heure", "Catherine", qui est à venir, et autres 11 émissions humoristiques comme "La fin du monde" et 12 "Dieu reçoit aussi", qui sera en ondes en janvier 13 prochain. 14 8480 Une décennie c'est plus de 190 15 finissants, au-delà de 175 représentations de 16 spectacles à travers le Québec depuis 1992, six 17 émissions de télévision originales, un bureau de 18 placement, la direction de la Collection Humour chez 19 Lanctôt Éditeur, qui a fait paraître cette année 20 l'intégrale de l'oeuvre de M. Deschamps, des colloques 21 impliquant le milieu culturel, des conférences, et 22 caetera, et caetera. Je m'arrête ici. 23 8481 L'École, donc, par son implication 24 sans relâche dans le milieu, dépasse largement son 25 mandat de formation. L'École nationale de l'humour se StenoTran 1973 1 veut l'entremetteuse, la madame Claude, entre le marché 2 et les créateurs en humour. Et pour nous aujourd'hui, 3 l'apparition d'un projet de chaîne spécialisée en 4 humour, Télé Ha! Ha!, constitue une suite logique à 5 cette aventure et l'assurance d'un développement 6 significatif et intégré. 7 8482 D'ailleurs, l'ÉNH est à mettre sur 8 pied une année supplémentaire de formation vouée à la 9 spécialisation en télévision. Une expérience pilote 10 conduite conjointement avec l'Institut national de 11 l'image et du son sera d'ailleurs menée dès janvier 12 prochain. L'École est aussi en lien avec le 13 département des Technologies des médias du CÉGEP de 14 Jonquière. Ainsi, l'École souhaite stimuler la 15 collaboration entre les différentes institutions, 16 orchestrer la convergence des forces en humour et 17 ultimement réaliser un arrimage encore plus efficient 18 avec l'industrie. 19 8483 Dans cette perspective, le 20 développement de l'ÉNH peut se trouver étroitement lié 21 à celui de Télé Ha! Ha! et nous osons croire que celui 22 de Télé Ha! Ha! le sera tout autant avec le 23 développement de l'ÉNH, sur qui la chaîne pourra 24 compter, car l'ÉNH souhaite être un partenaire 25 privilégié et actif dans l'essor que prendra une telle StenoTran 1974 1 chaîne. 2 8484 De son poste d'observation, l'ÉNH 3 voit le talent et l'originalité passer entre ses murs, 4 un talent utilisé en-deça de ses capacités sur les 5 chaînes généralistes: tant de créateurs qui ont fait 6 leurs classes dans les projets d'autrui, qui ont 7 développé leurs propres concepts, ont expérimenté et 8 qui attendent dans l'antichambre d'une réelle 9 production; qu'on offre enfin au talent, à la 10 créativité et à l'audace l'espace télévisuel où 11 s'exprimer; vivement un lieu où l'expérimentation est 12 permise, où les lois du marché sont moins tonitruantes. 13 Les plus grands gagnants seront les amants d'humour 14 québécois, et ils sont nombreux. 15 8485 Télé Ha! Ha! sera une fenêtre ouverte 16 sur l'humour d'ici et d'ailleurs, sur l'humour d'hier, 17 d'aujourd'hui, mais surtout de demain. En plus, tout 18 cela se fera au profit d'une crédibilité grandissante 19 pour les créateurs et d'une évolution constante de 20 l'humour vécue en direct par le téléspectateur. Qui 21 dit mieux? 22 8486 L'ÉNH veut faire partie de 23 l'aventure. En tant que Madame Claude de l'humour, 24 elle est prête à toutes les collaborations... ou 25 presque. StenoTran 1975 1 8487 Bonne chance à Télé Ha! Ha! et bonne 2 chance à tous les créateurs prêts à exploser pour votre 3 plus grand plaisir! 4 8488 LA PRÉSIDENTE: Madame Richer, merci 5 de votre participation. Je vois que votre énergie et 6 votre passion est décuplée et continue à vraiment 7 alimenter la vitalité de l'École. 8 8489 J'aimerais savoir... vous avez 9 peut-être suivi de loin ou vous avez entendu parler un 10 peu des différents projets qui sont devant nous. Il y 11 a, dans un des projets, une espèce de promesse à 12 l'endroit de l'INIS et je me demandais si dans le 13 projet de Télé Ha! Ha!, au-delà de l'appui, et en effet 14 dans la programmation qui est proposée, il y a une 15 place pour la relève, parce qu'on dit qu'elle n'est 16 plus du tout sur les ondes des télévisions 17 conventionnelles, bien qu'elles se retrouvent peut-être 18 en radio maintenant. 19 8490 Mais enfin, je me demandais s'il y a 20 des ententes qui ont été prises pour s'assurer qu'il y 21 ait vraiment... parce que je sais que l'École a 22 toujours des besoins d'argent aussi. Est-ce qu'il y a 23 des ententes dont il a été discutées qui ne sont 24 peut-être pas conclues à ce moment-ci mais qui... 25 8491 Mme RICHER: Vous parlez de l'INIS ou StenoTran 1976 1 de la collaboration avec les autres institutions? 2 8492 LA PRÉSIDENTE: Oui. 3 8493 Mme RICHER: Voyez-vous, ce qu'on va 4 faire c'est qu'on va procéder à cette expérience pilote 5 dès janvier où on va réunir, nous, de notre côté, des 6 auteurs et des humoristes, eux, de leur côté, des 7 réalisateurs et des producteurs. Alors, on est à 8 développer... donc, on va expérimenter. Par la suite, 9 il y aura lieu, effectivement, de préciser le type de 10 collaboration dans l'avenir. Alors, c'est une 11 expérience qui sera menée et qui semble fort 12 prometteuse. 13 8494 C'est le but de l'École aussi: de 14 tendre la main à différentes institutions. On pense 15 aux multimédias aussi. Il y a plein d'autres éléments. 16 On pense à Jonquière, où les forces sont 17 complémentaires et les gens ont besoin des uns et des 18 autres. Ils permettent au projet de pouvoir être mené 19 à terme, parce qu'un texte c'est intéressant, sauf que 20 tant qu'il n'a pas trouvé sa finalité et qu'il ne se 21 retrouve pas en production, l'évaluation même du projet 22 n'est pas aussi complète. Alors, c'est dans cet 23 objectif-là, évidemment, de toujours mener les projets 24 à terme. 25 8495 LA PRÉSIDENTE: Non, je me StenoTran 1977 1 demandais... bien oui, ça c'est intéressant... très 2 valable. 3 8496 Mme RICHER: Mais c'était pas ça le 4 sens de votre question. 5 8497 LA PRÉSIDENTE: Je me demandais... 6 c'est parce qu'il y a un autre projet qui est sur la 7 table où on parle que si jamais la licence était 8 donnée, qu'il y aurait une collaboration avec l'INIS et 9 il y a un engagement, de la part de la requérante, à 10 cet effet-là. 11 8498 Dans le projet de Télé Ha! Ha!, à 12 l'endroit de l'École nationale de l'humour, bien qu'il 13 y ait des fenêtres dans la grille, il ne semble pas y 14 avoir une espèce de contribution à l'École directement. 15 Alors, je me demandais si vous avez eu des discussions 16 à cet effet-là, parce que vous n'êtes pas partenaire du 17 projet. 18 8499 Mme RICHER: Non, non, non. 19 8500 LA PRÉSIDENTE: Je le comprends bien, 20 mais vous êtes quand même... 21 8501 Mme RICHER: On est fournisseur! 22 8502 LA PRÉSIDENTE: C'est ça que j'allais 23 dire. Vous êtes une banque de ressources première. 24 8503 Alors, je me demandais s'il y a eu 25 des discussions à l'effet de... StenoTran 1978 1 8504 Mme RICHER: On a commencé les 2 discussions. Évidemment, notre rôle se situe à deux 3 positions, je dirais, dans un premier temps, comme on 4 l'a fait déjà d'ailleurs, parce que les projets 5 d'humour qui existent -- et la collaboration est 6 réelle -- avec les producteurs, avec les diffuseurs. 7 Donc, je pense que les deux positions de l'École, les 8 deux façons d'intervenir c'est dans un premier temps 9 d'identifier et de repérer les finissants qui sont fins 10 et prêts, parce qu'on ne parle pas ici non plus d'une 11 expérimentation qui fait n'importe quoi devant le 12 public. 13 8505 Alors nous, de toute façon, on assure 14 un suivi à nos finissants. On est en mesure 15 d'identifier ceux qui sont parvenus à maturité et qui 16 sont donc prêts à soutenir un projet... à y collaborer 17 ou à le soutenir. Donc, on a un rôle d'identificateur 18 pour repérer, et dans un deuxième temps -- et ça, ça 19 sera à discuter -- effectivement, à quel point on 20 pourra initier certains projets et peut-être pourquoi 21 pas être co-producteurs sur certains projets. 22 8506 LA PRÉSIDENTE: Dites-moi, je 23 m'inquiétais... c'est moi qui avait rencontré cette 24 requérante et qui avait fait, au nom du Conseil, la 25 première exploration des questions. Le Conseil avait StenoTran 1979 1 quelques questions à l'endroit de l'espèce de goulot 2 d'étranglement... non pas goulot d'étranglement mais un 3 peu créer... comme quoi il était incontournable le jour 4 où la relève passerait en grande partie par cette 5 voie-là, dans la mesure où il y a une analyse qui 6 semblait être faite des partenaires qui sont venus nous 7 rencontrer -- vous semblez la confirmer aujourd'hui -- 8 qu'il y avait peu d'audace ou peu de relève dans les 9 télévisions plus conventionnelles. 10 8507 On se demandait s'il n'y avait pas un 11 danger qu'à un moment donné, à ce moment-là, il y ait 12 comme le monopole de qui serait choisi. Il faudrait 13 absolument que ce soit un peu contrôlé en intégration 14 verticale dans la mesure où il y avait des producteurs 15 partenaires avec TVA dans ce projet-là. Je me demande, 16 vous qui connaissez vos étudiants, vos diplômés, puis 17 les nouveaux qui poussent, parce que les premiers 10 18 ans c'est pour mieux lancer les 10 prochaines années... 19 8508 Mme RICHER: Oui, oui, oui. 20 8509 LA PRÉSIDENTE: ...est-ce que c'est 21 une question qui vous préoccupe, ou on ne devrait pas 22 être inquiet de cette situation-là? 23 8510 Mme RICHER: Il y a toujours la 24 notion... je vais répondre de plusieurs façons. 25 8511 Quand on pense aux chaînes StenoTran 1980 1 généralistes ou aux risques que celles-ci peuvent 2 prendre à chaque saison, ils vont peut-être, bon, 3 prendre... Si on pense à des émissions comme "La fin 4 du monde", c'est sûr qu'on n'aurait pas les quatre 5 diffuseurs qui prendraient ce risque-là. Dans ce 6 sens-là, nous, on va être en mesure de développer et de 7 présenter et d'expérimenter de nouvelles formules que 8 la plupart des diffuseurs résistent à faire. On a même 9 remarqué au cours des dernières années, au lieu 10 d'évoluer dans le sens d'une ouverture à la relève, 11 c'est d'une fermeture à la relève, et on l'observe même 12 en radio. Vous évoquiez la radio tantôt. 13 8512 Alors, pour nous, c'est important. 14 D'abord, on essaie de mettre le pied dans la porte, 15 même chez les diffuseurs des chaînes généralistes 16 aussi, mais je pense que Télé Ha! Ha! ... Il y a 17 vraiment des talents. Il y a des gens qui vraiment 18 sont en attente. Ça me fait un petit peu penser à 19 l'époque de "Les lundis des ha! ha!" où on était 20 excessivement surpris de voir la qualité des humoristes 21 qu'on a présentés dans un premier temps. Mais ces 22 gens-là, les Lemire, Verville, André-Philippe Gagnon, 23 faisaient des tournées à travers la province. On ne 24 soupçonnait même pas leur existence. 25 8513 Nous, on est en mesure, de notre StenoTran 1981 1 poste d'observation, de connaître et de savoir qu'il y 2 a plein de gens qui sont vraiment prêts à être à la 3 barre de nouveaux projets de télévision, et pour 4 l'instant, ils sont bloqués. Ils ne peuvent pas se 5 manifester. 6 8514 LA PRÉSIDENTE: Je comprends par 7 rapport aux télévisions généralistes, mais par rapport 8 à Avanti, par rapport à Juste pour rire, ça ne vous 9 inquiète pas que les artistes se sentent obligés de 10 signer... 11 8515 Mme RICHER: Obligés de passer par 12 ces... 13 8516 LA PRÉSIDENTE: ...par ces agences-là 14 qui sont à la fois producteurs. 15 8517 Mme RICHER: Le problème existe déjà. 16 J'ai l'impression, pas parce que Télé Ha! Ha! est là et 17 que, bon, Juste pour rire a un rôle actif, ou Avanti. 18 Nous, de notre côté, on collabore déjà. On collabore 19 avec Juste pour rire, on collabore avec Avanti, qui 20 siègent sur le Conseil d'administration, mais on 21 collabore aussi avec M. Latraverse de Sogestal, avec 22 PRAM, avec Coscient. Alors déjà cette ouverture-là, 23 dépendant des besoins aussi des projets qui sont 24 développés, l'École est contactée et on peut agir sous 25 différentes façons pour travailler dans ces projets-là. StenoTran 1982 1 8518 Alors, en tant que Madame Claude, 2 nous sommes de toutes les... nous aimons avoir 3 plusieurs partenaires. Alors, moi, ça ne m'inquiète 4 pas vraiment parce que je trouve que le passé est 5 garant de l'avenir, et compte tenu aussi que si 6 l'octroi de la licence est assorti d'une condition 7 telle que les partenaires de Télé Ha! Ha! ne peuvent 8 produire que 25 pour cent des émissions, 9 automatiquement je pense que les autres producteurs 10 pourront profiter, en tout cas, de notre expertise. 11 8519 LA PRÉSIDENTE: Bien, Madame Claude, 12 merci infiniment, et faites bien attention à la façon 13 que vous gérez votre fiscalité cependant. 14 8520 Merci infiniment, Madame Richer. 15 8521 Mme RICHER: Merci beaucoup. Bonne 16 fin de journée. 17 8522 LA PRÉSIDENTE: À vous aussi. 18 8523 Madame Audet. 19 8524 Mme AUDET: J'inviterais maintenant à 20 se présenter le Groupe Analekta, M. Mario L'Abbé. 21 Mme Angèle Dubeau se présentera avec M. L'Abbé. 22 8525 LA PRÉSIDENTE: Madame, Monsieur, 23 bonjour. 24 8526 M. L'ABBÉ: Bonjour. 25 8527 Mme DUBEAU: Bonjour. StenoTran 1983 1 8528 LA PRÉSIDENTE: On cherchait le 2 violon! 3 8529 Mme DUBEAU: Il n'est pas loin! 4 INTERVENTION 5 8530 M. L'ABBÉ: Bonjour. Je suis Mario 6 L'Abbé, le président de la maison de disques Analekta. 7 8531 Ce matin, si vous permettez, j'ai 8 invité le groupe Sinequanon à se joindre à nous, 9 M. Ouellette et M. Hébert, parce que ce sont des 10 partenaires en production télé. Ils l'ont été avec 11 nous, et c'est un de nos partenaires. Ils vont amener 12 un point de vue complémentaire au nôtre. 13 8532 Notre intervention se veut spontanée 14 et personnelle. On ne représente pas de groupe. Donc, 15 on ne vous a pas déposé de document. On va essayer de 16 vous apporter rapidement un éclairage complémentaire à 17 ce qui a déjà été fait ici. 18 8533 Brièvement, qui est Analekta? Bien, 19 on dit qu'on est les plus gros producteurs de musique 20 classique indépendants au pays -- ce qui est vrai en 21 terme de volume -- et probablement de ventes aussi. On 22 a une part de marché qui est équivalente à 10 pour cent 23 du marché de la musique classique ici au Canada. Cette 24 part de marché est probablement équivalente à une 25 multinationale sur le marché canadien. StenoTran 1984 1 8534 On essaie de produire les meilleurs 2 talents de chez nous en musique classique et notre 3 catalogue, qui est maintenant près de 200 titres, est 4 distribué ici et un peu partout dans le monde, sauf aux 5 États-Unis, et sur la majorité des pays d'Europe 6 occidental. Donc, on a forcément un parti-pris pour le 7 développement d'un Réseau des Arts fait par la Société 8 Radio-Canada, et je vais vous expliquer pourquoi. 9 8535 La première raison c'est que quand 10 j'ai fondé cette maison de disques en 1988, le premier 11 obstacle auquel je me suis heurté c'était la diffusion 12 de mes produits, parce qu'à part Radio-Canada Radio et 13 CBC, il n'y avait à peu près personne qui pouvait 14 diffuser mes produits au Canada. Il y a eu CFMA, par 15 la suite, à Toronto, quand ils ont grossis un peu, et 16 il y a maintenant, fort heureusement, Radio-Classique, 17 qui est à Montréal, projet qu'on a appuyé, évidemment. 18 8536 Mais tout ça ne suffisait pas, et ça 19 ne suffit toujours pas, pour plusieurs raisons. Je 20 vais commencer par faire un aparté, vous dire comment a 21 été fondé Analekta. 22 8537 Moi, j'étais un imprésario 23 d'importance ici. Je faisais 300 concerts par année et 24 spectacles d'envergure ici. J'ai emmené... je ne veux 25 pas faire du name-dropping mais juste pour situer un StenoTran 1985 1 peu le contexte, j'ai amené les ballets Kirov, la 2 compagnie Martha Graham, l'orchestre de Moscou, Kiri 3 Tekanawa, et caetera. 4 8538 On faisait, donc, beaucoup de 5 concerts spécialisés dans un domaine assez pointu, dans 6 les grands théâtres à travers le pays. Un jour, la 7 compagnie, la maison de disques Polygram, m'a invité, 8 avec d'autres imprésarios -- il y avait autour de la 9 table Donald K. Donald et quelques autres imprésarios 10 assez majeurs au pays -- pour nous montrer une nouvelle 11 technologie. Ça s'appelait le laser disque, avec une 12 télévision haute définition. On était en 1987. 13 8539 Je je suis sorti de là... je venais 14 de voir Margot Fonteyn, Rudolph Nureyev, redigitaliser 15 un machin, avec un grand écran. Je suis sorti de là en 16 me disant: Dans les prochaines années, on va vendre 17 moins de tickets. Home Entertainment, ça va peut-être 18 prendre un sens. Puis ça c'était avant... et c'est 19 devenu, effectivement, une réalité, pour moi, 20 quotidienne. Je l'ai venu venir grandement. 21 8540 C'est tombé, ça, en même temps que 22 Angèle Dubeau, pour qui je négociais un contrat 23 international avec une multinationale. On s'est fait 24 envoyé promener par cette multinationale parce que le 25 président changeait à New York, puis ils nous ont dit, StenoTran 1986 1 "We won't sign any more regional artists." Ça, ça 2 voulait dire des artistes canadiens. "If she wants to 3 be signed with us, she has to live either in New York, 4 Paris or London". J'ai dit: Merci beaucoup, je vais 5 faire la même chose que j'ai fait dans le showbusiness. 6 On va s'en faire une maison de disques. Et là, 7 trois-quatre masters plus tard, on avait vendu 125 000 8 disques au Canada en musique classique, et ça allait 9 très bien. J'ai réinvesti cet argent-là dans cette 10 maison. C'est un peu né comme ça, mais c'est né aussi 11 à partir de ce besoin de cette nouvelle technologie que 12 j'avais vue. 13 8541 Moi, depuis ce temps-là, je n'ai 14 cessé de penser à ça. Récemment, on a introduit sur le 15 marché une technologie qui s'appelle le DVD, Digital 16 Video Disk... non, ils ont changé... Ils appellent ça 17 Digital Virtual Disk maintenant, et c'est là qu'il faut 18 aller. C'est là que des maisons comme Analekta doivent 19 aller. Pour ce faire, on doit faire des partenariats. 20 J'en ai fait avec Sinequanon, à qui je vais passer la 21 parole tout à l'heure. J'en ai faits avec d'autres 22 maisons aussi. On en a faits avec... enfin, on a faits 23 avec d'autres maisons. 24 8542 J'aurais souhaité en faire de plus en 25 plus. Il faut qu'on se stocke une banque d'images StenoTran 1987 1 parce que les multinationales le font, eux, et ils le 2 font en collaboration avec les télés publiques 3 européennes. Il semble qu'ici c'est difficile de faire 4 ça en collaboration avec nos télés publiques, parce 5 qu'on n'a tout simplement pas assez de créneaux de 6 diffusion. Donc, il faut qu'on se stocke une bande 7 d'images pour pouvoir rentrer dans cette 8 technologie-là. Sinon, les multinationales vont tout 9 ramasser et on dira adieu, dans quelques années, aux 10 compagnies comme Analekta. 11 8543 Je vais revenir sur un point. Je 12 ferme cette parenthèse pour revenir sur un point, un 13 point encore plus fondamental pour lequel, à mon avis, 14 on devrait accorder ce permis-là. 15 8544 Je m'en réfère à la difficulté qu'on 16 a, encore une fois, à diffuser nos produits et à les 17 faire connaître. Je m'en réfère aussi au fait que les 18 salles de concert se vident. C'est un phénomène que 19 vous connaissez. C'est un phénomène que M. Lebrec de 20 Londres a fort bien expliqué dans quelques volumes, 21 dont un qui s'appelle "Maestro", et c'est un phénomène 22 sur lequel il faut se pencher. 23 8545 À la base, les gens de la génération 24 qui m'a précédé ont été exposés de façon continue à la 25 musique -- pas de façon extraordinaire mais de façon StenoTran 1988 1 continue. Il y en avait à l'école, il y en avait 2 surtout dans les activités parascolaires et il n'y 3 avait pas de télévision. Il n'y avait que ça à faire. 4 8546 Donc, ces gens-là se retrouvent dans 5 les salles de concert des années plus tard. Ils 6 vieillissent. Les salles de concert ont de plus en 7 plus de têtes blanches et ça se vide. Les jeunes, les 8 Baby Boomers et les plus jeunes, ils n'y vont pas. Les 9 tout jeunes, eux, ça va, on a remis de l'éducation dans 10 les écoles, mais on sait qu'ils sont fort exposés à la 11 télé. Les gens de ma génération n'ont pas été exposés 12 à la musique. J'en suis un cas flagrant. Il n'y en 13 avait pas dans les écoles secondaires dans le nouveau 14 système après la réforme scolaire et ça été comme ça 15 pas juste au Canada, c'était comme ça en Amérique et 16 dans tous les pays occidentaux, principalement en 17 Amérique du Nord. 18 8547 Cette non-exposition à la musique a 19 entraîné les Baby Boomers à tout simplement pas en 20 écouter et à développer d'autres formes. Mais 21 aujourd'hui, il y a un phénomène qui se passe où les 22 gens de ma génération veulent en écouter. La preuve, 23 et ça c'est vrai, c'est pas des paroles en l'air, c'est 24 vrai, ça se chiffre. Le succès d'Analekta est dû au 25 fait que je vend des disques à ces gens-là, aux gens de StenoTran 1989 1 ma génération d'ailleurs. Tout notre marketing est 2 orienté comme ça. C'est très jeune, et on y arrive. 3 Donc, ces gens-là ils en veulent. 4 8548 Ce que je veux vous exprimer c'est 5 que leurs habitudes d'écoute passent graduellement de 6 Pink Floyd à Mozart, parce qu'ils vieillissent, parce 7 qu'ils ont des enfants, puis parce qu'ils veulent leur 8 communiquer autre chose, une culture plus large. 9 Cependant, ils sont très timides face à ça. Ils ont 10 beaucoup de difficulté à... ils sont très timides parce 11 qu'ils ne connaissent pas, puis ils connaissent de plus 12 en plus. Donc, on les amène et Angèle va vous 13 expliquer comment, elle, elle a beaucoup et continue 14 beaucoup à contribuer à ça. Mais je me dis: Quel 15 meilleur moyen que la télévision pour y arriver. Quel 16 meilleur moyen que la télévision pour leur donner autre 17 chose, pour leur montrer autre chose. 18 8549 Actuellement, vous savez ce qu'il 19 vend sur le marché -- et c'est la preuve que les Baby 20 Boomers en écoutent -- ce sont les crossover... ce 21 qu'on appelle les crossover, c'est-à-dire que c'est de 22 la musique classique plus légère, plus facile, ou de la 23 musique classique plus accessible. Graduellement, ils 24 vont passer des trois ténors à Milan. Ça on le sait, 25 mais ça va prendre combien de temps? Il faut accélérer StenoTran 1990 1 ce phénomène, et il faut se servir de ce merveilleux 2 outil qu'est la télé pour le propager. 3 8550 D'autres notes un peu éparses. Je 4 pense qu'un réseau comme ça...moi, un des aspects qui 5 m'a fasciné dans le projet RDA c'est l'aspect 6 international et son partenariat avec ARTE. Ça, pour 7 nos musiciens, c'est une porte ouverte sur l'Europe, 8 une porte qui n'est pas facile à franchir, puis moi, 9 dans un contexte comme celui-là, vous pouvez être 10 certain que la maison de disques Analekta appuierait, 11 de façon promotionnelle sur les marchés européens, la 12 diffusion des produits, c'est-à-dire qu'on ferait des 13 opérations de marketing en synergie. Ça ça va de soi. 14 J'imagine très bien de lancer une série de disques, le 15 catalogue d'un musicien, en même temps qu'on a une 16 émission de télévision sur ce même musicien et, là, de 17 faire du joint marketing avec ARTE ou avec le Réseau 18 des Arts. C'est un aspect très important. 19 8551 L'autre aspect très important, j'en 20 ai parlé tout à l'heure, c'est l'aspect nouvelles 21 technologies. Il nous faut de plus en plus de 22 partenaires pour ces nouvelles technologies. 23 Évidemment, une compagnie comme nous on se positionne 24 comme co-producteurs. Nous, on a les artistes et on a 25 le contenu musical. C'est donc, forcément, très StenoTran 1991 1 bénéfique pour les artistes, parce que c'est une 2 question de vase communiquant. Pendant que les salles 3 de concert se vident, il faut que les artistes trouvent 4 de nouveaux moyens de se faire diffuser et aussi 5 d'avoir des revenus, parce qu'il faut qu'ils vivent. 6 8552 On forme des musiciens, on en a de 7 très, très bons, mais ce qu'on oublie c'est que pour 8 tous nos orchestres et tous nos solistes, et ça c'est 9 mondial, leurs revenus ont baissé et puis il va falloir 10 qu'on leur trouve... il faut que leurs engagements 11 continuent. Évidemment c'est non seulement bénéfique 12 pour eux, c'est aussi bénéfique pour notre commerce. 13 8553 Je vais vous donner deux autres 14 exemples aussi, dont un qui m'achale un peu là, puis 15 c'est une raison peut-être pour laquelle aussi il 16 faudrait foncer là-dedans. L'exemple de Bravo! Nous, 17 on a fait des vidéoclips chez Analekta qui sont 18 régulièrement diffusées chez Bravo! Je vous dirais que 19 ça contribué grandement à notre percée dans le marché 20 canadien anglais il y a trois-quatre ans. C'est 21 indéniable. Et ça ne nous a rien coûté, sauf 22 évidemment de faire les clips, qui ont été, en partie, 23 financées par des fonds comme MusicAction. 24 8554 L'autre exemple que je vais vous 25 donner pour vraiment enfoncer le clou dans l'importance StenoTran 1992 1 de la télédiffusion dans le domaine de la musique 2 classique, même s'il y en a très peu, dès qu'il y en a, 3 on s'aperçoit que ça un impact monstre. Je vais vous 4 parler de ce qui se passe à PBS, juste de l'autre côté 5 de la frontière. 6 8555 Vous avez vu récemment des phénomènes 7 comme... au Canada, des phénomènes de ventes monstres: 8 Helmut Lotti, André Rieux, Bocelli. J'en nomme trois. 9 Ces trois-là ont utilisé la même stratégie de 10 marketing, c'est-à-dire que des multinationales ont 11 produit pour eux une émission de télévision qu'ils ont 12 donnée à PBS -- donnée à PBS -- pour diffusion, d'abord 13 de façon stratégique, sur les sept stations PBS 14 stratégiquement limitrophes, sur la frontière, et 15 c'était leur stratégie de pénétration au Canada. Le 16 résultat, Helmut Lotti, 300 000 ventes au Québec, 17 500 000 à travers le Canada. Bocelli, c'est près du 18 million. Et Rieux a des chiffres comparables, mais 19 lui, il a rempli des forums ici à Montréal deux fois, à 20 Détroit, à Toronto, un peu partout. 21 8556 Comment ils ont fait ça? Ils ont 22 fait ça en passant par la télé américaine. Nous, on 23 aimerait bien aussi en faire. D'ailleurs, j'en prépare 24 un projet avec eux aussi, mais je me dis, c'est quand 25 même incroyable. On pourrait peut-être faire ça chez StenoTran 1993 1 nous. 2 8557 Je vais maintenant passer la parole à 3 mes collaborateurs de Sinequanon, qui vont vous donner 4 l'aspect de mes co-producteurs en télé. Je vous 5 remercie. 6 1220 7 8558 M. HÉBERT: Premièrement, je voudrais 8 vous situer. Sinequanon Films, depuis 1982, a été 9 fondé et le cheval de bataille principal est la 10 production d'émissions sur les arts et de films d'art. 11 Notre spécialité nous a amenés à collaborer avec 12 Radio-Canada, entre autres, avec la chaîne généraliste, 13 puis en 1985-1986, où on a produit une, voire deux, 14 parfois trois émissions par année, principalement en 15 présentant des adaptations d'oeuvres qui ont été créés 16 pour les arts de la scène. On pense, entre autres, au 17 "Vertigo", à Michel Lemieux, l'OSM, au "Quatuor" Alcan 18 justement, qui est chez Analekta, et pour nous, il 19 apparaît clair qu'on appuie très favorablement le 20 projet du Réseau des Arts puisqu'on croit beaucoup et 21 que le Canada francophone se doit d'avoir un outil de 22 développement aussi important qu'un réseau parce que, 23 dans le domaine qu'on occupe, la production d'émissions 24 sur les arts c'est, bien entendu, pas un créneau où il 25 y a à la base un gros public. Donc c'est sûr que, pour StenoTran 1994 1 toute chaîne généraliste, c'est difficile. 2 8559 Par contre, ce qu'on croit c'est que 3 la synergie entre des diffusions dans une chaîne 4 généraliste et des réseaux câbles et spécialisés est 5 une des très bonnes alternatives, pour pouvoir offrir 6 constamment à un public plus large la possibilité de 7 voir ça et pour aussi pouvoir continuer à soutenir un 8 public qui est plus ciblé et qui s'intéresse déjà à ça. 9 La théorie des vases communicants est, pour nous, un 10 outil qui, à notre avis, est idéal et qui devrait être 11 la meilleure avenue. 12 8560 Depuis la fondation de Bravo! -- New 13 Talent Channel -- à Toronto, on a collaboré avec eux 14 pour aussi deux à trois émissions et aussi pour des 15 films de cinéma qui ont été produits en collaboration 16 avec eux, dont les sujets étaient dans différentes 17 disciplines artistiques. Je crois que mon collègue, 18 Michel Ouellette, qui est avec moi, peut élaborer, à 19 l'aide de chiffres, sur le partenariat avec Bravo! et 20 sur la pénétration du marché qu'on a réussie à faire 21 avec une chaîne spécialisée au Canada anglais. 22 8561 Mme AUDET: Peut-être, brièvement, 23 Monsieur Ouellette. 24 8562 M. OUELLETTE: Mon nom est Michel 25 Ouellette. Je suis producteur. Donc, j'ai produit StenoTran 1995 1 au-delà de 60 films sur les arts, toujours basés sur 2 les arts. 3 8563 Ce que Bernard apporte, je pense, en 4 termes de chiffres, si on regarde l'exemple qui nous a 5 réunis, impression autour du "Quatuor", accord de 6 Claude Debussy, dans les premiers six mois de diffusion 7 sur Bravo!, on a atteint un chiffre alentour de 235 000 8 personnes, donc une moyenne qui se situe habituellement 9 entre 30 000-35 000 personnes par diffusion sur Bravo!, 10 ce qui est très bon pour nous. On trouve que c'est 11 vraiment excellent. 12 8564 Michel Fortin a donné l'exemple de la 13 même émission sur les ondes de Radio-Canada. Donc, 14 dans une diffusion, elle évaluait, je pense, alentour 15 de 100 000 ou 150 000. Je n'étais par certain de 16 l'auditoire exactement. Ce sont des chiffres qui sont, 17 toute proportion gardée, modestes, et toute proportion 18 gardée, très importants aussi, si on compare l'exemple 19 que Mario apportait tantôt. C'est-à-dire que s'il faut 20 aller en salle pour écouter de la musique classique, 21 c'est évident que pour rejoindre un public, on a un 22 outil important. C'est un outil, nous, qu'on voit. 23 8565 Je pense qu'on ne réfléchira pas ou 24 on ne donnera pas de commentaires sur la proposition 25 comme telle. Je pense que ces propositions-là de StenoTran 1996 1 contenu doivent se développer et s'élaborer avec les 2 producteurs et avec le diffuseur une fois que la 3 licence est accordée, bien sûr, mais je pense que, pour 4 nous, c'est une infrastructure. C'est un minimum. 5 C'est un minimum d'autant... si on regarde, disons, 6 l'effervescence qu'il y a au Québec au niveau des arts 7 de la scène. Si on se rappelle, au début des années 8 1980, la danse québécoise était à peu près inconnue et, 9 par la suite, certains exemples, entre autres, la 10 "Human Steps". Bernard a parlé de "Vertigo", Marie 11 Chouinard, et caetera. Il y en a un nombre assez 12 impressionnant. 13 8566 Du côté du théâtre, on peut penser à 14 Carbone 14, Robert Lepage, et caetera. Tout ce 15 phénomène-là est assez étonnant, étant donné qu'il y a, 16 dans la base... j'entendais la personne qui parlait de 17 l'humour tantôt. C'est un peu le même phénomène. Il y 18 a un talent énorme. Il n'y a pas l'infrastructure qui 19 permet l'arrivée du talent auprès du public et du 20 public qui est éloigné des grands centres, bien sûr. 21 Le Conseil est bien au courant de ces éléments-là. 22 8567 Nous, on pense que l'infrastructure 23 doit, au minimum, actuellement garder, dans les 24 télévisions généralistes, un espace pour les arts, ne 25 pas l'évacuer totalement, mais on pense qu'il faut StenoTran 1997 1 aussi rajouter un réseau en français et non pas 2 simplement un réseau en anglais, et je pense qu'il faut 3 en plus, à mon avis, si je peux me permettre un avis 4 supplémentaire, il faut que Bravo! reste présent et 5 demeure présent au Canada français, c'est-à-dire qu'il 6 ne faut pas évacuer Bravo! du Québec, parce qu'on 7 aurait un Réseau des Arts. 8 8568 À titre de producteur, je pense que 9 depuis plusieurs années, si vous regardez les 10 structures de financement dans ce type de 11 productions-là et dans d'autres -- mais dans le nôtre, 12 c'est flagrant -- il y a toujours trois, quatre, et 13 même jusqu'à six ou sept diffuseurs dans une émission. 14 La raison est simple, à mon avis, c'est que lorsque 15 vous faites une émission avec un orchestre, avec des 16 danseurs, avec des comédiens, vous avez le même 17 phénomène que les dramatiques lourdes. Donc, vous avez 18 un phénomène qu'il faut mettre les gens devant la 19 caméra, il faut les éclairer, il faut les habiller, et 20 caetera, et caetera. 21 8569 Je vais laisser peut-être Bernard 22 terminer un point, je pense, qui est important. 23 Là-dessus, je lui passerai la parole tout de suite 24 après pour... je pense qu'il faut pas seulement parler 25 des arts mais les montrer. Lui, il va élaborer un StenoTran 1998 1 petit peu le point. 2 8570 Je finirais en disant qu'il faut 3 absolument qu'il y ait plus de co-productions entre les 4 télédiffuseurs canadiens, mais il faut aussi garder une 5 ouverture pour être capable d'être en co-production 6 avec les autres pays dans le monde. Il n'y aura pas 50 7 réseaux des arts au Canada, il n'y en a dans aucun 8 pays, et il faut être capable de travailler ou avec le 9 Japon ou avec l'Europe ou avec les États-Unis dans ce 10 domaine-là comme dans les autres, et c'est un domaine 11 qu'il faut être capable de retourner l'ascenseur. 12 Actuellement, moi, comme producteur au Canada français, 13 je ne peux pas retourner l'ascenseur. J'ai à peine la 14 capacité, en travaillant pendant plusieurs années, pour 15 trouver une ouverture. 16 8571 On a annoncé une collection. Le 17 premier qu'on a fait dans la collection de chambre avec 18 Analekta, c'est-à-dire avec le Groupe Alcan, va se 19 poursuivre jusqu'en l'an 2001. Ça nous a pris quand 20 même deux ans et demi pour être capable de mettre une 21 petite collection sur place. Donc, le retour de 22 l'ascenseur est très difficile et il faut, à mon avis, 23 même que je soutiens, disons, le contenu canadien... 24 8572 Mme AUDET: Monsieur Ouellette, 25 vraiment, il faudrait conclure. StenoTran 1999 1 8573 M. OUELLETTE: D'accord. Je vais 2 passer... qu'on reste tout le temps centrer sur le 3 Canada. Il faut aussi garder une ouverture sur le 4 monde. 5 8574 LA PRÉSIDENTE: Je m'excuse, mais 6 nous avions prévu 15 minutes pour inclure Mme Dubeau. 7 8575 Mme AUDET: Non, Mme Dubeau a droit à 8 son 15 minutes, à moins qu'elle veuille prêter du temps 9 à Monsieur. 10 8576 M. L'ABBÉ: Non, je vous ai expliqué 11 qu'on avait décidé de partager la demi-heure. 12 8577 LA PRÉSIDENTE: Vous faites ça 13 ensemble alors. 14 8578 Mme AUDET: Trente minutes au total. 15 Il y en a déjà 21 de passer. 16 8579 LA PRÉSIDENTE: Oui. 17 8580 M. OUELLETTE: On pourrait juste 18 conclure deux minutes, Bernard, peut-être sur un point, 19 je pense... 20 8581 M. HÉBERT: Je vais être très très 21 bref. 22 8582 Simplement de mettre l'accent sur le 23 fait... ça semble peut-être pas évident, mais pour 24 nous, c'est d'une évidence. Vous remarquerez que dans 25 la présentation, entre autres, un point qui nous StenoTran 2000 1 frappe, nous, dans la présentation du Réseau des Arts 2 c'est qu'on parle de montrer et de représenter, entre 3 autres, les arts à la télévision. C'est un point 4 crucial. 5 8583 En ce moment, il y a beaucoup de 6 chaînes généralistes qui offrent des magazines 7 culturels, qui offrent des entrevues, qui offrent des 8 plate-formes pour connaître des artistes, mais pour 9 montrer des oeuvres à la télévision, c'est beaucoup 10 plus difficile et c'est moins constant. Ça prend 11 absolument une constance dans ce domaine-là et nous, 12 bien entendu, on a réussi à développer un public pour 13 ça. Mais ça prend un outil au Canada français pour 14 pouvoir éventuellement aussi faire un partenariat qui 15 serait idéal entre le Canada anglais et le Canada 16 français. 17 8584 Donc, je vais conclure là-dessus et 18 je vais passer la parole à Angèle Dubeau. 19 8585 Mme DUBEAU: Mon témoignage sera tout 20 à fait spontané et bref, je vous le jure. 21 8586 Ma présence ici ce matin se veut 22 personnelle, en tant que violoniste, mais je veux 23 également certainement vous faire partager mon 24 expérience à la télévision et l'impact aussi que j'ai 25 ressenti, donc, peut-être donné une autre StenoTran 2001 1 perspective... et la violoniste dirait peut-être une 2 variation sur un même thème. 3 8587 Donc, si je résume, j'ai, pendant 4 trois ans, animé et conçu une émission de télévision à 5 Radio-Canada, qui s'appelait "Faites vos gammes", une 6 émission qui était consacrée uniquement sur la musique 7 classique, où on offrait aux téléspectateurs une image 8 très globale de la musique, c'est-à-dire que ça se 9 voulait très accessible... ça l'était, de toute façon, 10 on le voyait par les cotes d'écoute... où on 11 accueillait des jeunes, où on accueillait des 12 mélomanes, des gens qui le faisait juste pour leur 13 plaisir à la maison, mais également aussi nos musiciens 14 d'ici. 15 8588 Vous savez, nos musiciens d'ici on en 16 a beaucoup qui sont vraiment reconnus à 17 l'international, des musiciens de tout premier ordre, 18 et ce que je trouve vraiment désolant c'est que le 19 public ne les connaît pas, enfin, il y a quelques noms 20 qu'on connaît mais il y en a tellement plus qu'on ne 21 connaît pas. 22 8589 Si je reviens, par exemple, à cette 23 expérience de "Faites vos gammes", vraiment... j'ai 24 ressenti de toute façon quand j'ai fait la conception 25 de l'émission, c'est que je ressentais cette lacune, StenoTran 2002 1 cette vitrine qui était importante, qui est la 2 télévision, et depuis des années certainement j'essaie 3 de démystifier et de faire comprendre aux gens que 4 cette musique, dite classique, elle s'adresse à eux et 5 qu'elle est accessible, et qu'elle est pour eux. 6 8590 Je veux certainement témoigner d'une 7 chose -- et ça, je peux le garantir -- c'est que la 8 télévision est une vitrine par excellence pour 9 démystifier ce côté élitique de la musique classique. 10 Je peux le dire très concrètement aussi en d'autres 11 mots. Avant la télévision, on m'abordait sur la rue en 12 disant, "Bonjour, Madame Dubeau". Après la télévision, 13 c'est "Salut, Angèle," et c'est la petite claque dans 14 le dos. Je suis allée dans leur salon chaque semaine. 15 J'ai amené la musique classique, chaque semaine, dans 16 leur maison, et ce que ça eu comme impact, je le vois 17 même certainement au niveau des disques, mais je le 18 vois aussi en concert. 19 8591 Actuellement, je suis en tournée de 20 concert. J'en ai un d'ailleurs ce soir, on en avait un 21 hier soir. Et je vois des jeunes dans ma salle. Je 22 vois vraiment un public qui se renouvelle, et ça, je 23 peux... certainement il y a peut-être d'autres points 24 qui sont en cause, mais je peux garantir que la 25 télévision a vraiment fait beaucoup, beaucoup. StenoTran 2003 1 8592 Je sais aussi que, avec cette 2 émission de "Faites vos gammes", j'ai senti qu'on avait 3 aussi créé une attente. Vous savez, tous ces jeunes 4 qui travaillent, qui ont commencé la musique, ont 5 besoin de sentir qu'ils ont une vitrine, et ces 6 jeunes-là maintenant je les rencontre et ils me disent, 7 "Mais, Madame Dubeau, quand est-ce qu'on va avoir 8 encore l'occasion... est-ce qu'il y a un autre 'Faites 9 vos gammes'? Avez-vous d'autres projets? 10 Avez-vous..." Là, je parle des jeunes mais je peux 11 parler aussi du public en général. Les gens m'en 12 parlent et m'en reparlent. 13 8593 Donc vraiment c'est pour appuyer sur 14 le fait que cette émission a eu un impact vraiment sur 15 le public large, très large, pas juste le petit groupe 16 de mélomanes. Alors, c'est vraiment un besoin. On a 17 besoin de cette vitrine, de ce tramplin, pour élargir, 18 pour faire connaître nos musiciens, et pour faire 19 comprendre certainement aux gens que la musique, elle 20 est accessible. 21 8594 Est-ce que j'ai oublié des petits 22 points? Écoutez, certainement aussi, je pourrais 23 peut-être conclure en disant que, pour moi, ce Réseau 24 des Arts est certainement un complément naturel à 25 Radio-Canada. Il y a un point qui est important pour StenoTran 2004 1 moi, c'est que certainement je ne voudrais pas que ce 2 Réseau des Arts remplace la partie culturelle existante 3 déjà, qui est minime, si je peux me permettre, et je 4 pense qu'il y a encore plus de place au niveau du 5 mandat de donner une vitrine importante à la musique, 6 mais vraiment d'apporter un complément. 7 8595 C'est important... enfin, j'ai lu un 8 peu. On parle, par exemple, de la représentation 9 vraiment un peu partout dans la province, des régions 10 éloignées, les jeunes... donc vraiment, peut-être aller 11 combler les points que Radio-Canada, le Réseau déjà 12 existant, ne peut pas combler. Je pense que c'est un 13 complément naturel et essentiel. 14 8596 Est-ce que j'ai oublié des points? 15 Enfin... si vous avez des questions. 16 8597 LA PRÉSIDENTE: Madame, Messieurs, 17 merci. 18 8598 Je demanderais à M. Cardozo de vous 19 poser quelques questions pour clarifier, bien que la 20 passion y était. 21 8599 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup. 22 8600 Selon nous, la participation du 23 public est très importante dans un processus comme ça, 24 et la participation des professionnels très connus 25 comme vous est très importante aussi. Je vous dis StenoTran 2005 1 bienvenue et merci pour votre travail toujours, et 2 aujourd'hui aussi. 3 8601 Vous avez parlé de l'expérience avec 4 Bravo! Mais dans le marché francophone, quelles sont 5 les opportunités pour la musique classique qui existent 6 maintenant dans les chaînes actuelles? 7 8602 M. L'ABBÉ: Il n'y en a pas. 8 8603 Mme DUBEAU: C'est aussi simple que 9 ça. 10 8604 CONSEILLER CARDOZO: Il n'y en a pas 11 sur Radio-Canada ou TVA? 12 8605 M. L'ABBÉ: Non, ça n'existe pas pour 13 la musique classique et il n'y en a pas, à l'exception 14 de Radio-Canada dans le cadre de ses "Beaux Dimanches" 15 et on l'a dit, de façon de plus en plus restreinte 16 depuis ces cinq dernières années. Autrement, pour 17 diffuser un concert présentement, au moment où on se 18 parle, il n'y en a pas. Apparemment, Télé-Québec 19 aurait des plans. 20 8606 CONSEILLER CARDOZO: Pour un service 21 dans ce domaine avec crédibilité, avec succès, quelles 22 sont les deux ou trois choses qui sont très 23 importantes? Qu'est-ce que vous voulez dans une 24 demande pour ce service? 25 8607 Mme DUBEAU: Bien, certainement d'y StenoTran 2006 1 trouver une vitrine, de pouvoir faire connaître notre 2 musique et nos musiciens. Ça, c'est vraiment 3 primordial et je reviens sur ça. On a vraiment 4 d'excellents musiciens au niveau international qui ne 5 sont pas connus ici. 6 8608 Certainement aussi, donner cette 7 vitrine, si je résume, pour arriver à démystifier et à 8 faire comprendre que cette musique, elle est 9 accessible. Donc finalement, parce que, comme 10 M. L'Abbé le dit, on n'en a pas. On n'en a pas de 11 vitrine actuelle. Alors, déjà de trouver une place 12 pour nous, je pense que déjà ça viendrait combler un 13 grand grand vide, juste de trouver une vitrine pour le 14 faire. 15 8609 Peut-être, Mario, tu as autre chose. 16 8610 M. LABBÉ: Les deux points les plus 17 forts de la demande du RDA, parce qu'évidemment on peut 18 toujours dire qu'il faut... comme producteur de musique 19 classique, je vous dirai, oui, il faut développer aussi 20 des nouveaux moyens de présenter cette musique avec 21 eux. 22 8611 Mais les deux points les plus forts 23 c'est que, ayant un réseau spécialisé, justement, on va 24 s'asseoir puis on va trouver des nouvelles façons et on 25 va pouvoir devenir innovateurs en de nouvelles façons StenoTran 2007 1 de présenter la musique à la télé. Moi, j'en ai marre 2 un peu de me faire dire par les gens des chaînes 3 généralistes, "la musique à la télé, ça ne passe pas". 4 C'est pas vrai que ça ne passe pas. Pourquoi ça 5 passerait pas? Pourquoi, moi, je vendrais des milliers 6 de disques au Canada puis que j'aurais une part de 7 marché de 10 pour cent et que ça intéresserait pas les 8 gens qui écoutent le télé? Ça c'est pas vrai. 9 8612 Ce qui est vrai, par contre, c'est 10 que, effectivement, de présenter la musique classique 11 comme on l'a toujours présentée depuis la création de 12 la télé, c'est peut-être un peu ennuyeux, puis il y a 13 peut-être de nouvelles façons qu'il faut développer. 14 Ce qu'on a fait avec Sinequanon, ce qu'on a fait avec 15 d'autres... Bon, ça, il y a des façons... alors, si on 16 a un réseau, on va pouvoir... on aura une obligation de 17 produire. Conséquemment, on va pouvoir développer de 18 nouvelles façons de le présenter, et peut-être 19 deviendra-t-on très innovateurs. Ça, c'est le premier 20 point important. 21 8613 Le deuxième point important c'est la 22 relation avec ARTE. Ce sont les deux aspects très très 23 forts de leur demande et qui, moi, m'ont enthousiasmé 24 parce que vous savez, on est très indépendant 25 là-dedans, et à l'égard de leur demande, sincèrement, StenoTran 2008 1 je pense que ce sont deux points assez fondamentaux. 2 8614 M. HÉBERT: Si je peux me permettre 3 de compléter, justement, c'est un peu le sens de 4 l'intervention finale que j'ai voulu amener. Nous, à 5 Sinequanon Films, on s'est concentré, bien entendu, 6 sur... on a réfléchi sur une façon de traduire des 7 oeuvres existantes, que ce soit en musique classique, 8 que ce soit des concerts, que ce soit des pièces 9 dansées, pour les amener à la télévision, parce que 10 bien entendu le public, de nos jours, n'est pas dupe. 11 Il est emporté par un mouvement visuel important, la 12 venue du vidéoclip au début des années 80, et c'est pas 13 étranger à ça. 14 8615 Donc effectivement, pour nous et dans 15 le travail que l'on fait actuellement, on a misé sur 16 une façon où le spectateur, à la fois visuellement et à 17 la fois musical, peut s'intéresser et est constamment 18 sollicité, dans son imagination, pour pouvoir avoir 19 accès et découvrir peut-être des oeuvres qui peuvent 20 être des oeuvres plus difficiles. Pour nous, c'est la 21 clé, c'est de trouver une façon justement, comme Mario 22 L'Abbé disait, d'amener à la télévision, et ça prend 23 justement un réseau qui a des créneaux. 24 8616 Un réseau spécialisé va justement 25 pouvoir offrir la place, avec des créneaux plus larges, StenoTran 2009 1 de pouvoir trouver des façons nouvelles de représenter 2 des arts qui sont plus difficiles à amener à la 3 télévision traditionnelle. On le fait déjà avec SRC 4 aux "Beaux Dimanches", mais effectivement, avec une 5 case plus grande et plusieurs cases, on pourrait 6 élaborer, et c'est ce qu'on fait avec Bravo!, un 7 développement de public et une pénétration de marché 8 qui est plus lente que dans les émissions 9 traditionnellement plus commerciales, mais qui, bon an 10 mal an, fait son chemin. 11 8617 Mme DUBEAU: Si je peux juste me 12 permettre un petit ajout. Tout ce qui a été dit, je 13 suis d'accord, la violoniste va intervenir en disant, 14 tout ça c'est important, en gardant le respect de la 15 musique. Vous savez, pour moi, depuis des années ce 16 que j'essayais de faire c'est sans changer la musique, 17 le contenu, on change l'enrobage. Vous savez, ce n'est 18 pas parce qu'on joue de la musique qui a été écrit il y 19 a 300 ans qu'on doit la présenter d'une façon aride 20 et... enfin, vieux jeu, comme diraient plusieurs 21 jeunes. 22 8618 Je pense qu'il y a vraiment moyen de 23 changer l'enrobage, de l'actualiser. Je l'ai fait 24 concrètement. D'ailleurs, il y a des adolescents qui 25 me disent, "T'es cool, toi". Il n'y a pas beaucoup de StenoTran 2010 1 musiciens classiques qui peuvent se faire dire ça, je 2 suis certaine, mais ce que je veux dire c'est que dans 3 le respect de la musique, il y a moyen de l'actualiser 4 et de faire comprendre qu'on peut rajeunir l'enrobage, 5 tout ce qui est autour. La recette est bonne pour 6 d'autres musiques. Elle est bonne aussi pour le 7 classique, en gardant le respect. 8 8619 CONSEILLER CARDOZO: Il y a des gens 9 qui pensent que la musique classique est très élitiste, 10 pour les très éduqués, et caetera. 11 8620 Mme DUBEAU: Vous le pensez pas? Vous 12 n'avez pas ce genre de préjugé, j'espère. 13 8621 CONSEILLER CARDOZO: Non, non. 14 Oubliez les sondages, et caetera, pour un moment. Par 15 vos expériences, pensez-vous qu'il y a beaucoup de 16 gens, différents types, des jeunes, des âgés, et 17 caetera, qui sont intéressés, qui veulent un service 18 comme ça? 19 8622 Mme DUBEAU: Oui. Si je peux me 20 permettre de parler personnellement, ce que je vis, 21 moi, ces dernières années, par exemple. Une autre 22 corde à mon violon est la Fête de la musique au 23 Mont-Tremblant, que j'organise toutes les années depuis 24 trois ans. L'an prochain ça sera la quatrième édition. 25 C'est une fête de la musique sur un week-end, le StenoTran 2011 1 week-end de la Fête du travail. Première année 2 d'existence, 42 500 personnes, sur un week-end, 3 musique classique; deuxième année, 45 000; et l'année 4 passée, 48 000. On parle d'un week-end, trois 5 éditions, et là, je vous parle d'un public qui vient 6 de... 55 000, pardon. Je ne suis pas bonne dans les 7 chiffres. 8 8623 Donc, ce que je veux dire c'est 9 que... et là, ce que je voulais rajouter c'est que 10 c'est un public qui part du petit enfant qui vient en 11 carrosse avec ses parents à vraiment un public très 12 très large. Les gens viennent, et tout ça, comme je 13 disais tantôt, dans le respect de la musique, mais on 14 actualise... on change l'enrobage. Ça c'est une preuve 15 que je peux vous donner. 16 8624 Je peux vous donner... écoutez, je 17 suis en tournée actuellement. Je le vois, il y a du 18 monde. Quand on parle, par exemple, de "Faites vos 19 gammes", que j'ai animée, vous êtes certainement à 20 même... vous pourrez vérifier, il y avait des cotes 21 d'écoute comme toutes les émissions. On est un 22 dimanche après-midi à 3 h. La première année où je 23 suis arrivée, on m'a dit, écoutes, 20 000-25 000, on va 24 être content. On était au-dessus de 100 000. On n'a 25 jamais eu de publicité pour faire cette émission, rien. StenoTran 2012 1 On est une émission à petit budget. Dès la première 2 année, un dimanche après-midi à 3 h, on faisait 100 000 3 et plus de cote d'écoute, et ensuite, ça a augmenté. 4 8625 Oui, il y a un public. Oui, je le 5 sens. Oui, je le vois, je le vis. Il y en a un, et de 6 plus en plus grand. La seule chose c'est qu'il faut 7 être capable de démystifier et justement enlever tous 8 ces préjugés qui disent que s'il faut comprendre, qu'il 9 faut l'avoir étudiée. C'est pas vrai. On a... 10 écoutez, j'écoute du jazz, j'écoute du rock, 11 j'écoute... pourtant, je n'ai jamais étudié. Alors, 12 tout ce que ça prend c'est un coeur, deux oreilles, et 13 certainement de sentir que cette musique, elle 14 s'adresse à nous. Ce que je dis, finalement, c'est que 15 la télévision est certainement le véhicule parfait pour 16 faire comprendre que c'est accessible et que ça 17 s'adresse à ce public très large. 18 8626 CONSEILLER CARDOZO: Avez-vous eu des 19 discussions sur la demande avec avec Radio-Canada ou... 20 8627 M. L'ABBÉ: Non. 21 8628 CONSEILLER CARDOZO: Vous n'avez pas 22 offert de discuter vos idées avec eux? 23 8629 M. L'ABBÉ: Non, c'est une démarche 24 essentiellement personnelle. Ils nous ont envoyé le 25 document et Angèle et moi, de façon séparée d'ailleurs, StenoTran 2013 1 on a décidé de venir témoigner parce qu'on pense que 2 c'est un bonne idée. Mais on n'a pas eu de... 3 8630 CONSEILLER CARDOZO: Mais vous êtes 4 confiant de ses qualifications et expérience? 5 8631 M. L'ABBÉ: Il y a aussi autre chose 6 que j'apporterais en complément. Radio-Canada --est-ce 7 qu'on est confiant de leurs expériences et de leurs 8 qualifications? Écoutez, c'est certainement les plus 9 compétents au Canada et les mieux outillés pour le 10 faire. Est-ce qu'ils sont aussi compétents qu'ils 11 l'étaient il y a dix ans? Je ne suis pas sûr, parce 12 qu'il y a de moins en moins de monde en musique 13 classique dedans les deux boîtes, tant à Radio-Canada 14 qu'à CBC, mais ils sont encore bien outillés pour le 15 faire. C'est la première des choses. 16 8632 La deuxième chose que je me dis c'est 17 que s'ils ont un réseau où ils ont une grande banque de 18 projets, de produits, ce sera peut-être plus facile 19 après ça de les convaincre d'augmenter dans leur 20 grille, sur le réseau principal, de les rediffuser là 21 ces produits-là, et d'autant plus que la qualité va 22 augmenter. Ça c'est indéniable, parce que plus on va 23 en produire, plus ça sera de qualité. Regardez ce que 24 font les maisons comme Pixcom, que font Sinequanon. 25 Pixcom, avec qui j'ai travaillé, on a fait un document StenoTran 2014 1 magnifique qui est diffusé partout dans le monde. Il 2 s'appelle "Le chant de l'âme". Regardez ce que font 3 les gens comme Rombus. Plus on en produit chez nous, 4 plus la qualité augmente de fois en fois, et moi, c'est 5 tout ce que je me dis. Et plus la qualité va 6 augmenter, plus on va rejoindre ce public-là... le 7 grand public. 8 8633 Et le public... présentement, si vous 9 voulez des chiffres en termes de ventes au niveau du 10 disque, le public est en augmentation. Le public 11 stagnait alentour de 3 pour cent de tous les disques 12 vendus en Amérique du Nord, puis en Europe, c'est 8 13 pour cent, toute catégorie confondue, musique classique 14 pure et dure. Là maintenant, on est rendu à une 15 proportion, en Amérique, de 4 pour cent, et en Europe, 16 on reste à 8-9 pour cent. 17 8634 Je vais vous donner une autre donnée 18 très importante. Je l'avais notée tout à l'heure, puis 19 j'aurais dû le mentionnée. RDA s'est situé quand 20 même... ça s'adresse à la francophonie. Au Québec, 21 notre proportion de marché est de plus que 8 pour cent, 22 peut-être même jusqu'à 10 pour cent. La consommation 23 de musique classique per capita au Québec est une des 24 plus élevée au monde. 25 8635 Saviez-vous que plus de 50 pour cent StenoTran 2015 1 de tous les disques classiques vendus au Canada sont 2 vendus au Québec? Ça, c'est une donnée importante. 3 D'ailleurs, ça explique, entre autres... j'ai souvent 4 dit, en entrevue, c'est une des raisons du succès de 5 Analekta, le fait qu'on était basé à Montréal plutôt 6 qu'à Toronto où sont tous mes compétiteurs, et ça c'est 7 une donnée intéressante. Évidemment, au Québec, on le 8 sait que le public est là. Il est là probablement plus 9 qu'à Toronto. C'est d'ailleurs un peu paradoxal que le 10 seul réseau qui diffuse de la musique classique au pays 11 soit à Toronto. 12 8636 M. HÉBERT: Oui et effectivement, 13 nous, c'est un point aussi où on voulait aborder, dans 14 le même sens, dans le sens qu'il y a une telle 15 ébullition culturelle et artistique au Canada français, 16 il y a un tel entrepreneurship au niveau culturel, il 17 est un petit peu contradictoire qu'à l'heure actuelle 18 il n'y ait toujours pas de réseau spécialisé sur les 19 arts. 20 8637 Je crois que, pour répondre à votre 21 question par rapport à la Société Radio-Canada, comme 22 je le disais au tout début, pour nous à Sinequanon qui 23 s'est spécialisé dans les émissions sur les arts, 24 Radio-Canada est le seul diffuseur francophone au 25 Canada qui, bon an mal an, avec lequel on a une StenoTran 2016 1 relation de collaboration en continuité pour produire 2 des émissions depuis 1985-1986. Il n'y en a pas eu 3 d'autres. Bravo! s'est ajoutée comme chaîne 4 spécialisée. On développe de la même façon. Mais 5 c'est un point pour nous qui est important à 6 comprendre. 7 8638 M. OUELLETTE: Juste un petit détail. 8 Il y a un point économique qui est important de retenir 9 ici. Le public est là, mais il va falloir être 10 patient. Si on regarde la portion d'auditoire que 11 Bravo! avait, puis les diffusions qu'on avait eues à 12 l'époque avec Moses, c'est qu'il était très conscient, 13 le Groupe CHUM, que ça monterait lentement, puis il 14 fallait être patient. 15 8639 Un des points je pense qui peut être 16 intéressant avec Radio-Canada c'est que je pense que 17 Radio-Canada est prêt à être patient et a réuni un 18 consortium économique suffisamment pour durer, parce 19 que ça ne sera pas instantané. Ça va faire comme ARTE. 20 Il va falloir prendre son temps et aller 21 progressivement. De ce côté-là, on pense que la 22 situation à Radio-Canada est peut-être la mieux 23 présentement au Canada français. Si on était au Canada 24 anglais, peut-être pas, mais au Canada français, à mon 25 avis, ce sont les mieux positionnés actuellement d'un StenoTran 2017 1 point de vue économique. 2 8640 M. L'ABBÉ: Mme Dubeau, par ailleurs, 3 pourrait vous parler de son expérience parce qu'elle, 4 elle l'a vécu directement à l'interne. 5 8641 Mme DUBEAU: C'est ça. Moi, j'ai 6 travaillé, finalement, pendant trois ans, à l'interne à 7 Radio-Canada. J'ai toujours été bien bien desservie. 8 C'est évident qu'ils ont déjà une bande de données. 9 Ils ont déjà... enfin, bande de personnel, les 10 connaissances, et justement, moi je ne connais pas 11 d'autre station qui puisse donner... véhiculer toute 12 cette bande de données. Par contre, je rajouterais que 13 je suis peut-être de nature plus optimiste. Vous 14 parlez de patience et tout. Moi, je dis que le public 15 a déjà assez patienté et ma nature optimiste fait que 16 moi je ne serais pas patiente, parce que je sais que le 17 public est là et la réponse sera immédiate. 18 8642 CONSEILLER CARDOZO: Monsieur L'Abbé, 19 vous avez dit que les gens de Montréal achètent plus de 20 disques classiques que les gens de Toronto, mais d'être 21 plus cultivés que les gens de Toronto, c'est pas 22 grand-chose! 23 8643 M. L'ABBÉ: C'est pas ce que j'ai 24 dit. Je vous ai parlé de la consommation de musique 25 classique! StenoTran 2018 1 8644 CONSEILLER CARDOZO: O.k. Une 2 dernière question. 3 8645 M. L'ABBÉ: Et il y a des raisons 4 démographiques qui expliquent ça. 5 8646 Mme DUBEAU: On peut parler du vin 6 rouge aussi... musique classique et vin rouge. 7 8647 CONSEILLER CARDOZO: Dernière 8 question. 9 8648 La programmation pour les enfants et 10 les jeunes, je connais le pouvoir de quelques disques. 11 Peut-être que vous connaissez, en anglais, il existe 12 une série "Kids' Classic" comme "Tchaïkovski Comes to 13 America" and "Mr. Beethoven Lives Upstairs". J'ai des 14 enfants qui ont maintenant 9 et 10 ans, mais depuis 15 quelques années ils connaissent la musique de ces 16 musiciens très bien par ses disques. Je veux demander 17 s'il y a des disques comme ça en français, ou est-ce 18 qu'il y a des places pour des disques comme ça? 19 8649 Mme DUBEAU: Tout à fait. Il y a 20 déjà... je pense que c'est IMUSICI qui vient de sortir, 21 en plus, une autre version du "Carnaval des Animaux de 22 Saint-Saëns" ou "Pierre et le Loup". Oui, il en 23 existe. J'ai fait aussi une approche au niveau des 24 enfants à ce niveau-là. J'ai déjà fait un disque de 25 berceuses. StenoTran 2019 1 8650 CONSEILLER CARDOZO: Est-ce qu'il est 2 dans votre catalogue? 3 8651 Mme DUBEAU: Ah! Il devrait être là, 4 oui. Mais c'est pas mon catalogue. Moi, je suis une 5 pouliche de l'écurie. C'est le catalogue de Monsieur. 6 8652 Ce que je veux dire c'est que oui, 7 certainement, il en existe, et vous savez, ça c'est un 8 phénomène qui est important parce que les enfants, si 9 on leur donne une approche, une facilité, une fenêtre 10 très jeune à la musique classique, ça fait partie de 11 leur vie. Je peux vous donner l'exemple de ma petite 12 fille, certainement. Elle a six ans et demie 13 maintenant. Très jeune, elle a entendu le violon. 14 Mais à la maison, elle écoute les Spice Girls et les 15 Backstreet Boys entre Jean Sébastien Bach et 16 Tchaikovski, mais c'est comme ça pour elle, et dans 20 17 ans, elle sera comme ça. Elle va continuer à écouter 18 ce qu'elle aime, mais dans sa discothèque et son 19 répertoire il y aura aussi de la musique classique. 20 C'est une question de goût. On aime, on m'aime pas, on 21 aime plus une oeuvre, mais c'est important de vraiment 22 commencer très jeune au niveau des enfants aussi. 23 8653 M. L'ABBÉ: Monsieur Cardozo, vous 24 êtes après me dire que vous avez réussi à faire écouter 25 cette série-là à vos enfants et qu'ils ont suivi toute StenoTran 2020 1 la série... cette série de disques? Moi, j'ai essayé, 2 parce qu'il y a une version française de ça... j'ai 3 essayé avec mon plus vieux fils, qui est maintenant un 4 adulte, plus jeune. Avec lui, ça n'a pas marché. Avec 5 ma fille, ça fonctionne, mais avec lui, ça n'a pas 6 marché. Avec lui, par contre, et c'est là qu'on avait 7 eu, après coup, avec Angèle, l'idée qu'on a toujours, 8 le projet de faire la même chose en télé, parce qu'avec 9 lui, en télé, ça aurait marché. 10 8654 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais ça existe. 11 8655 M. L'ABBÉ: Oui, je sais que ça 12 existe. 13 8656 CONSEILLÈRE WYLIE: Il y en a de 14 cette série-là qui sont vidéo maintenant aussi. On 15 parle de la série "Beethoven Lives Upstairs"? 16 8657 CONSEILLER CARDOZO: Oui. 17 8658 M. L'ABBÉ: Ah! mais je ne l'ai pas 18 vue en vidéo, mais à l'époque, ça n'existait pas. 19 8659 CONSEILLÈRE WYLIE: Il y en a au 20 moins un qui est en vidéo. Mais souvent, le vidéo 21 marche moins bien parce que les gens sont en costumes 22 que les enfants ne reconnaissent pas. 23 8660 Mme DUBEAU: Mail il y a moyen de le 24 faire. C'est certain... et je pense que ça, personne 25 pourra renier, que si on veut rejoindre les StenoTran 2021 1 adolescents, probablement d'ailleurs la catégorie la 2 plus difficile à rejoindre quand on regarde les 3 consommateurs, les adolescents c'est probablement les 4 plus difficiles à rejoindre. Certainement la 5 télévision et le côté visuel est important. 6 8661 CONSEILLER CARDOZO: Merci. Vous me 7 donnez de l'espoir, parce que si vous avez permis à 8 votre enfant d'écouter les Spice Girls et Backstreet 9 Boys... 10 8662 Mme DUBEAU: Tout à fait. 11 8663 CONSEILLER CARDOZO: ...je pense que 12 c'est o.k. avec moi aussi! 13 8664 Mme DUBEAU: Moi, je n'ai pas de 14 préjugés. 15 8665 CONSEILLER CARDOZO: Oui, je vois. 16 8666 Merci beaucoup. 17 8667 Mme DUBEAU: Merci. 18 8668 LA PRÉSIDENTE: Madame, Messieurs, 19 merci infiniment de votre participation, surtout là on 20 est plus que samedi matin, allant vers le samedi 21 après-midi. Bon concert, Madame Dubeau, ce soir. 22 8669 Merci infiniment. 23 8670 Mme AUDET: Madame la Présidente, 24 l'Institut national de la recherche 25 scientifique - Culture et Société, M. Fernand Harvey StenoTran 2022 1 nous a indiqué qu'il ne pouvait pas comparaître ce 2 matin. 3 8671 J'appellerais donc le dernier 4 intervenant qui était à l'ordre du jour aujourd'hui. 5 Je ne crois pas qu'il soit dans la salle, mais je 6 voudrais le vérifier. Il s'agissait de l'Institut 7 amérindien international Otsehaweh, M. Georges Sioui. 8 8672 M. Sioui n'est pas dans la salle. Ça 9 conclut donc notre audience pour aujourd'hui. 10 Mme Hélène Laurendeau et le Regroupement des arts 11 médiatiques seront entendus, comme prévu, lundi. 12 8673 LA PRÉSIDENTE: Alors nous 13 interrompons nos travaux pour les reprendre lundi matin 14 à 8 h 30. Le premier intervenant sera l'Association 15 des câblodistributeurs du Québec. 16 8674 Merci infiniment. Bon dimanche, tout 17 le monde. 18 --- L'audience est ajournée à 1255, pour reprendre le 19 lundi 14 décembre 1998 à 0830 / Whereupon the 20 hearing adjourned at 1255, to resume on Monday, 21 December 14, 1998, at 0830 22 23 24 25
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