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TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND TELECOMMUNICATIONS COMMISSION SUJET / SUBJECT: AUDIENCE PUBLIQUE SUR LES SERVICES SPÉCIALISÉS DE LANGUE FRANÇAISE / PUBLIC HEARING ON FRENCH-LANGUAGE SPECIALTY SERVICES TENUE À: HELD AT: Complexe Guy-Fravreau Guy-Favreau Complex Centre de conférence Conference Centre Salle des Saules Des saules Room Montréal (Québec) Montreal, Quebec Le 11 décembre 1998 December 11, 1998 Volume 5 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Transcripts Transcription Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience publique ainsi que la table des matières. Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience publique. tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Canadian Radio-television and Telecommunications Commission Transcription / Transcript Audience publique / Public hearing Services spécialisés de langue française / French-Language Specialty Services DEVANT / BEFORE: Françoise Bertrand Présidente / Chairperson Présidente du Conseil / Chairperson of the Commission Andrée Wylie Conseillère / Commissioner Vice-présidente, radiodiffusion / Vice- Chairperson, Broadcasting Joan Pennefather Conseillère / Commissioner Andrew Cardozo Conseiller / Commissioner Jean-Marc Demers Conseiller / Commissioner AUSSI PRÉSENTS / ALSO PRESENT: Tony Lacombe Responsable de la tenue de l'audience / Hearing Coordinator Donald Rhéaume Conseiller juridique / Legal Counsel Lyne Lafrance Gérante de l'audience / Hearing Manager Lucie Audet/ Secrétaires / Secretaries Lyne Lafrance TENUE À: HELD AT: Complexe Guy-Fravreau Guy-Favreau Complex Centre de conférence Conference Centre Salle des Saules Des saules Room Montréal (Québec) Montreal, Quebec Le 11 décembre 1998 December 11, 1998 Volume 5 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES PAGE Intervention par / Intervention by: TVOntario 1560 CHAU-TV 1582 Fédération des communautés francophones et 1611 acadienne du Canada Société historique du Canada 1627 Gilles Houde et Réjean Beaudoin 1650 Canal Savoir 1668 Canal Vie/MusiquePlus/MusiMax (Radiomutuel inc.) 1694 Syndicat des communications de Radio-Canada 1734 Le Capitole de Québec 1760 Raymond Chabot Grant Thorton 1774 Jean-Marc Chaput 1787 Jean-Paul Couturier 1803 Fédération des sociétés d'histoire 1823 Les conseillers en valeurs Planiges inc 1837 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 1560 1 Montréal (Québec) / Montreal, Quebec 2 --- L'audience reprend le vendredi 11 décembre 1998 3 à 0830 / Upon resuming on Friday, December 11, 1998 4 at 0830 5 6825 LA PRÉSIDENTE: Bonjours à tous. 6 Nous reprenons le cours de l'audience. 7 6826 Madame Audet, auriez-vous la 8 gentillesse, s'il vous plaît, de présenter le prochain 9 intervenant. 10 6827 Mme AUDET: Oui, Madame la Présidente. 11 6828 Nous continuons avec les 12 interventions sur les demandes de canaux spécialisés 13 francophones. Je rappelle aux intervenants qu'ils 14 disposent de 15 minutes pour faire leur présentation. 15 6829 Ce matin, nous débutons avec la 16 neuvième intervention inscrite à l'ordre du jour, celle 17 de TVOntario. Pour TVOntario, M. Jacques Bensimon, 18 Mmes Marnie de Kerckhove et Claudette Paquin. 19 6830 Bonjour. 20 INTERVENTION 21 6831 M. BENSIMON: Madame la Présidente du 22 Conseil, Mesdames et Messieurs les Commissaires, je 23 suis Jacques Bensimon, directeur en chef de TFO, et je 24 suis accompagné de Mme Marnie de Korckhove, qui est 25 chef des politiques et relations de radiodiffusion à StenoTran 1561 1 TVOntario et Mme Claudette Paquin qui est directrice de 2 la planification et des services de soutien à TFO. 3 6832 J'aimerais aussi noter la présence de 4 M. Peter Grant de la firme McCarthy Tétrault, l'expert- 5 conseil de TVOntario en ce qui a trait aux questions de 6 réglementation du CRTC. 7 6833 TVOntario est un diffuseur éducatif 8 provincial desservant les Ontariens grâce à TVO, réseau 9 de langue anglaise, et à TFO de langue française. TFO 10 est le seul diffuseur canadien de langue française 11 provenant de l'extérieur du Québec. 12 6834 Ces audiences sont très importantes 13 pour l'avenir de TFO. Nous remercions le Conseil 14 d'avoir accepté de nous recevoir. 15 6835 L'intervention générale faite par 16 TVOntario lors de ces audiences vise à clarifier 17 certaines questions relatives à la capacité du câble, 18 au Québec, à distribuer des services de programmation 19 canadienne en langue française et, plus 20 particulièrement, celui de TFO. 21 6836 Nous avons, de plus, fait une demande 22 de statut de distribution dans les marchés 23 francophones, vu les difficultés auxquelles nous 24 faisons face pour étendre le plus possible la 25 distribution par câble de TFO au Québec. Le Conseil StenoTran 1562 1 nous a informés que cette demande fera l'objet de 2 procédures séparées. Nous ne parlerons donc pas du 3 bien-fondé de notre demande aujourd'hui. 4 6837 Si je peux me permettre, cependant, 5 je vous avoue que je trouve quelque peu ironique de me 6 retrouver ici, intervenant dans le dossier des 7 nouvelles chaînes de langue française alors que je 8 représente un service existant de télévision 9 française -- service de qualité, non commercial, 10 reflétant la vie et les aspirations des francophones 11 vivant au Canada -- un service qui, pour des raisons 12 qui ne sont jamais tout à fait claires, n'arrive pas à 13 ce jour à rejoindre la majorité des francophones du 14 pays. 15 6838 Ceci étant dit, nous concentrerons 16 aujourd'hui notre intervention sur les sujets suivants: 17 6839 Les enjeux de la distribution du 18 câble au Québec et ailleurs au Canada; l'impact 19 potentiel des nouveaux services sur TFO en Ontario; le 20 cadre de distribution des services de langue française. 21 6840 Précisons dès le départ que 22 TVOntario, par principe, appuie pleinement 23 l'attribution de licences pour les services de langue 24 française et leur distribution nationale. Nous l'avons 25 fait récemment dans le cas de la demande de statut de StenoTran 1563 1 réseau de distribution obligatoire de TVA ainsi 2 qu'auparavant nous l'avions fait pour la distribution 3 nationale de Super Écran, Canal D et Canal Famille. 4 6841 Commençons avec notre premier point 5 sur les enjeux de la distribution par câble de nouveaux 6 services au Québec. 7 6842 Avec votre consentement, j'aimerais 8 débuter en décrivant brièvement l'expérience de TFO à 9 titre de service de langue française distribué par 10 câble au Québec et dans l'est du Canada. 11 6843 Comme le Conseil le sait, TFO est 12 autorisée à distribuer son signal comme service 13 facultatif sur les systèmes de câble à l'extérieur de 14 l'Ontario en vertu du fait que TFO se retrouve sur la 15 liste des services éligibles par satellite. 16 6844 Cependant, en septembre 1996, en 17 réponse à la requête de la communauté acadienne, Fundy 18 Câble a commencé à distribuer le signal de TFO au 19 Nouveau-Brunswick. Puisque la communauté voulait 20 capter TFO sur le service de base, et afin de couvrir 21 les coûts encourus de droits dans ce marché 22 particulier, le CRTC a approuvé, en octobre 1997, un 23 tarif de gros mensuel de 0,13 $ par abonné. 24 6845 Vers la fin de 1996, avec la venue 25 d'ExpressVu et de Star Choice de même que des canaux StenoTran 1564 1 spécialisés, les diffuseurs québécois ont commencé à se 2 porter acquéreurs des droits canadiens de leurs 3 émissions. Le marché de la programmation s'est alors 4 transformé du jour au lendemain, indépendamment des 5 activités de TFO. Par conséquent, les coûts de 6 programmation de TFO ont augmenté de manière 7 substantielle sans qu'elle n'ait jamais accès au marché 8 qui génère ses coûts additionnels, c'est-à-dire le 9 Québec. Pour TFO, il est donc logique au plan 10 financier de tenter de distribuer ses émissions au 11 Québec. Pendant près de deux ans, TFO a essayé 12 d'accroître sa distribution à grande pénétration du 13 service facultatif au Québec, en retour d'un certain 14 tarif. 15 6846 Malheureusement, les encouragements 16 positifs que certaines des plus importantes compagnies 17 de câblodistribution nous avaient transmis au début 18 n'ont pas donné de résultat concret ou positif. Au 19 cours des deux dernières années, des câblodistributeurs 20 québécois nous ont dit que leurs systèmes n'ont pas la 21 capacité d'inclure TFO dans leurs services. Voilà 22 l'une des raisons, parmi d'autres, pour lesquelles nous 23 avons été incapables de distribuer notre programmation 24 par l'entremise d'un câblodistributeur majeur. 25 6847 Dans ce contexte, nous avons lu avec StenoTran 1565 1 intérêt les mémoires déposés dans le cadre de ces 2 audiences par le Groupe Vidéotron et Cogeco Câble 3 Canada, de même que la présentation commune de 4 l'Association canadienne de la télévision par câble, 5 ACTC, et de l'Association des câblodistributeurs du 6 Québec, ACQ. 7 6848 Pour ce qui est de la capacité 8 analogique, selon l'Association canadienne des 9 radiodiffuseurs, 700 000 abonnés se retrouvent dans les 10 systèmes de classe 1 qui ont au moins six canaux 11 analogiques qui ne sont pas utilisés. L'Association de 12 la télévision spécialisée et payante affirme que si des 13 canaux spécialisés de langue française ne les occupent 14 pas bientôt, les services de langue anglaise, voire 15 étrangers ou exonérés le feront à leur place. 16 6849 Nous aimerions d'une autre côté 17 souligner les quatre points suivants: 18 6850 - Il est essentiel de distribuer sur 19 un volet facultatif à moyenne ou grande pénétration les 20 services de programmation française de nature 21 culturelle, et j'ajouterais publique; 22 6851 - Lorsqu'il y a capacité analogique, 23 les services de langue française doivent avoir priorité 24 dans les marchés de langue française; 25 6852 - À la lumière des arguments repris StenoTran 1566 1 plus haut, le Conseil ne devrait licencier qu'un nombre 2 limité de nouveaux services pour distribution 3 analogique; 4 6853 La décision de lancer ces nouveaux 5 services sous forme de bouquet ou un à un, sur une 6 période de temps, devrait être celle des 7 câblodistributeurs. 8 6854 TVOntario ne se prononce pas à savoir 9 lesquels des requérants devraient se voir octroyer une 10 licence pour distribution analogique. Nous espérons, 11 par contre, que le Conseil, lors de ses délibérations, 12 prendra en compte la demande de TVOntario pour un 13 statut de distribution de TFO dans les marchés 14 francophones. 15 6855 Le deuxième thème touche aux enjeux 16 liés à la distribution par câble des nouveaux services 17 à l'extérieur du Québec. 18 6856 Nous avons également lu avec un 19 intérêt marqué la section de la présentation de l'ACR 20 dans laquelle l'Association demande qu'ait lieu une 21 analyse détaillée du prolongement des services de 22 télévision québécois ailleurs au pays. Nous appuyons 23 pleinement l'ACR en ce sens, mais l'expérience nous a 24 appris que cela ne se produira probablement pas tant 25 que la technologie numérique n'aura pas de point StenoTran 1567 1 d'ancrage solide. 2 6857 Actuellement, la capacité du câble 3 pour ce qui est des services de langue française dans 4 les marchés anglophones est limitée, et les 5 câblodistributeurs sont peu enclins à les recevoir. 6 Même en Ontario, là ou TFO jouit d'une distribution 7 prioritaire, nous faisons face à des problèmes. 8 6858 Au moment de lancer TFO, le service 9 devrait être distribué sur la bande de base uniquement 10 dans les régions de la province désignées en vertu de 11 la Loi sur les services en français. Résultat: au 12 lieu que notre service soit groupé avec celui de Radio- 13 Canada, dans plusieurs communautés à l'échelle de la 14 province, il se retrouve groupé avec les rares services 15 spécialisés de langue française distribués sur la 16 fréquence des 60 et plus que ne peuvent capter les plus 17 vieux téléviseurs. 18 6859 De plus, tous peuvent citer des 19 exemples de cas où des canaux de langue française 20 existant depuis assez longtemps ont été déplacés de 21 leur position familière s'ils n'ont pas été tout 22 simplement abandonnés par le câbodistributeur. 23 6860 Concluons ce point en disant que tant 24 que la technologie numérique n'aura pas augmenté 25 énormément la capacité dans les marchés de langue StenoTran 1568 1 anglaise, il est peu probable, sauf dans le cas de TVA, 2 que plus de services de langue française seront 3 distribués par câble que ceux offerts actuellement. 4 6861 Le troisième point touche à l'impact 5 potentiel des nouveaux services sur TFO. 6 6862 Sur le plan de la programmation, nous 7 ne sommes pas inquiets outre mesure de la qualité de la 8 programmation vu que la qualité de la programmation de 9 TFO pourrait être diluée pour voir l'arrivée des 10 nouveaux canaux, une préoccupation soulevée de manière 11 générale par Vidéotron. 12 6863 TFO est l'unique diffuseur canadien 13 de langue française provenant de l'extérieur du Québec. 14 Sa programmation est donc distincte de celle d'autres 15 diffuseurs canadiens de langue française. Et, après 12 16 ans, nous maintenons cette distinction, malgré l'entrée 17 d'un éventail de services spécialisés de langue 18 française sur le marché de la diffusion canadienne. 19 6864 Puisque nous provenons d'un milieu 20 différent et qui est différent et nous sommes 21 différents et nous reflétant cette différence, la 22 programmation que nous produisons, coproductions et 23 acquérons est aussi distincte et contribue à enrichir 24 l'ensemble de la programmation canadienne de langue 25 française plutôt que d'affaiblir les chaînes StenoTran 1569 1 existantes. 2 6865 Les émissions éducatives de TFO 3 tiennent compte des besoins d'apprentissage particulier 4 des enfants, des adolescents et des adultes 5 francophones vivant en milieu minoritaire. Ainsi, les 6 séries comme "Bisou" et "Picoli et Lirabo" ont été 7 créées pour inciter des enfants âgés de trois à sept à 8 parler et à lire en français dans le cadre d'un milieu 9 de vie où l'usage du français n'est pas forcément 10 courant. En tout et pour tout, TFO offre 11 quotidiennement aux enfants neuf heures de programmes 12 de qualité, sans violence ni publicité. 13 6866 "Volt", qui est une émission conçue 14 pour les 15 à 17 ans, réussit de façon magnifique à les 15 attirer à la télévision de langue française. De son 16 côté, notre émission quotidienne d'affaires publiques, 17 "Panorama", est devenue le point de référence au sein 18 de la communauté franco-ontarienne en ce qui a trait à 19 l'analyse des dossiers de l'heure. 20 6867 Alors que "Volt" et "Panorama" sont 21 des productions maison, la majorité de notre 22 programmation soirée est produite en partenariat avec 23 les producteurs indépendants de l'Ontario, du Québec, 24 du Nouveau-Brunswick et du Manitoba. Notre expérience, 25 à ce jour, nous porte à affirmer que ce mariage StenoTran 1570 1 d'expertise en provenance de milieux différents résulte 2 en une programmation de haute qualité. 3 6868 Les investissements que fait TFO dans 4 le milieu de la production indépendante francophone en 5 milieu minoritaire contribue à bâtir une industrie 6 naissante. Le partenariat joignant l'industrie privée, 7 TFO et les sources de financement public sert à créer 8 une programmation distincte pour un auditoire qui, 9 jusqu'à récemment, avait peu accès à de la 10 programmation en langue française. 11 6869 En Ontario, TFO a une portée 12 hebdomadaire à la minute qui rejoint 972 000 13 téléspectateurs, comparé à Radio-Canada qui en rejoint 14 1 280 000 et TV5 avec 315 000. En octobre dernier, 15 notre part d'écoute pour la télévision de langue 16 française était de 9 pour cent sur une période de 24 17 heures et de 12 pour cent aux heures de grande écoute. 18 6870 Nous ne croyons pas que les nouveaux 19 services potentiels auront un impact marqué sur notre 20 part du marché puisque notre programmation a un attrait 21 régional pour les Ontariens, contrairement aux réseaux 22 en provenance du Québec. 23 6871 Nous aimerions maintenant traiter de 24 la question du cadre de travail pour l'attribution de 25 licence pour des nouveaux services spécialisés de StenoTran 1571 1 langue française. 2 6872 Bien que le Conseil n'ait pas prévu 3 des procédures séparés pour en discuter, ce qu'elle a 4 cependant fait dans le cas des nouveaux services 5 spécialisés de langue anglaise, nous croyons qu'il 6 faille tenir compte de certains enjeux. 7 6873 Puisque tous les requérants, sauf un, 8 demandent une distribution nationale, il faudrait 9 résoudre les enjeux relatifs aux marchés francophones 10 avant l'attribution des licences. Lors du congrès de 11 l'ACTC en mai dernier, Mme Bertrand a énuméré quatre 12 initiatives du Conseil durant la prochaine année qui 13 lui permettront d'atteindre ses objectifs. L'étude de 14 la pertinence d'un nouveau cadre réglementaire pour les 15 entreprises de distribution de radiodiffusion est l'une 16 d'elles. Cela comprendra notamment les bouquets de 17 services en français et leur distribution à l'extérieur 18 du Québec, et nous reverrons la définition des marchés 19 bilingues. Selon nous, il s'agit d'une initiative 20 cruciale. Le résultat de ces travaux devrait faire 21 partie du cadre de travail pour l'attribution de 22 licences pour les services de langue française à 23 distribuer à l'extérieur du Québec. 24 6874 Notre conclusion nous incite à vous 25 dire que nous espérons que ces audiences vont enfin StenoTran 1572 1 clarifier les questions entourant la capacité 2 analogique de la câblodistribution au Québec pour les 3 réseaux de langue française, incluant TFO. 4 6875 Et puisque ces audiences concernent, 5 à une exception près, l'octroi de licences nationales 6 pour des services de langue française, nous espérons 7 que la distribution pan-canadienne des services de 8 programmation de langue française d'intérêt national, 9 deviendra la pratique tant au Québec qu'à l'extérieur 10 du Québec. 11 6876 En terminant, nous soulevons une 12 question relative au synchronisme de la décision dans 13 le cadre de ces audiences, dans le contexte de la 14 demande de TVOntario pour l'obtention d'un statut de 15 distribution au Québec. Nous nous préoccupons du fait 16 que le Conseil décide que la capacité analogique est 17 suffisante au Québec et qu'elle accorde ainsi des 18 licences aux requérants pour distribution par service 19 analogique avant même que notre demande ne soit 20 examinée. Dans ce cas, une telle occasion de 21 distribution pour TFO au Québec pourrait bien ne plus 22 jamais exister. 23 6877 Si cette situation se produit, nous 24 demandons que le Conseil reçoive notre demande avant 25 qu'une décision finale ne soit prise au sujet des StenoTran 1573 1 travaux actuels. 2 6878 Merci de votre attention. Nous sommes 3 ouverts à des questions. 4 6879 LA PRÉSIDENTE: Alors, merci beaucoup 5 de cette présentation ce matin et d'avoir participé à 6 l'audience. Vous comprenez, Monsieur Bensimon, qu'il 7 ne sera pas question dans notre échange ni non plus à 8 cette audience, comme vous le mentionniez vous-même au 9 départ, de la distribution à ce moment-ci de TFO ni au 10 Québec ni dans le reste des provinces, mais ce sera une 11 question qui sera séparément examinée par le Conseil. 12 6880 J'aimerais donc m'attarder à d'autres 13 questions que vous soulevez, qui ont un impact aussi 14 sur la réalité qui fait partie de cette audience, mais 15 aussi qui affectent TVO. Nous nous sommes beaucoup 16 intéressés pendant l'audience à certains aspects en 17 termes des contenus, à des impacts, par exemple, du 18 côté de Télé-Québec. Télé-Québec était ici hier pour 19 parler de certaines requérantes qui, d'après leur 20 projet, viennent plus directement en concurrence avec 21 leur projet existant. 22 6881 Moi, j'aimerais comprendre, dans 23 votre énoncé ou ce matin aussi vous reprenez, vous 24 dites que la distribution de canaux spécialisés sur les 25 services d'ExpressVu et Star Choice ont fait en sorte, StenoTran 1574 1 à cause de la distribution nationale, d'avoir un impact 2 très important sur vos coûts de programmes. 3 6882 Pourriez-vous être un peu plus 4 explicite là-dessus pour qu'on comprenne de quel impact 5 vous parlez et qu'on voit dans quelle mesure ce qu'on 6 examine présentement peut accroître cet impact ou 7 diminuer cet impact, s'il vous plaît? 8 6883 M. BENSIMON: Il était usuel dans 9 l'industrie, si vous voulez, de négocier des droits 10 habituellement par province, de façon à ce que au 11 moment où nous négocions les droits il était, par 12 exemple, possible d'acheter pour le même programme ou 13 de participer sur une coproduction d'un même programme 14 en se gardant d'un côté le Québec et, de l'autre côté, 15 l'Ontario, par exemple, quand c'était possible même 16 avec un télédiffuseur comme Télé-Québec. 17 6884 Or, l'empreinte géographique non 18 limitée aujourd'hui aux murs d'une province font que 19 pour acquérir des droits et être sur ces systèmes de 20 télédiffusion, il faut aller plus large. À partir de 21 ce moment-là, les coûts il était essentiel d'augmenter 22 les coûts pour pouvoir couvrir un territoire qui, à 23 partir de là, ne se limitait pas aux limites de la 24 province mais couvrait, par exemple, l'est du pays -- 25 on sait très bien que si on couvre l'est du pays dans StenoTran 1575 1 ce cas-ci on a couvert pour ainsi dire l'essentiel du 2 Canada -- ce qui a forcé, si vous voulez, dorénavant à 3 avoir de moins en moins de programmes disponibles sur 4 la place publique, qui se subdivisait en territoires 5 géographiques ou en territoires provinciaux mais qui se 6 subdivisait sur l'ensemble des droits d'un pays en 7 entier. 8 6885 Ceci, bien sûr, a permis d'augmenter 9 les prix dans certains cas de la part de distributeurs 10 ou de producteurs et a isolé d'une certaine manière TFO 11 au fur et à mesure puisqu'il n'était plus possible 12 d'aller chercher ces programmes. 13 6886 Ne voulant pas mourir de notre belle 14 mort, étant convaincus comme nous le sommes de notre 15 mission, nous nous sommes battus et nous avons fait en 16 sorte qu'il a fallu augmenter donc le coût 17 d'acquisition de ces programmes, et de là la logique 18 que nous avons développée qu'en rentrant avec ces 19 programmes une fois acquis et une fois que nous avions 20 établi une programmation de type tout à fait originale 21 et exclusive de par le fait de l'acquisition de ces 22 droits canadiens, que nous devrions aller trouver un 23 moyen de les repayer en rentrant sur le marché le plus 24 large en termes de francophone, c'est-à-dire le marché 25 naturel du Québec. StenoTran 1576 1 6887 Est-ce que je réponds à votre 2 question, Madame la Présidente? 3 6888 LA PRÉSIDENTE: Oui, vous répondez à 4 ma question et ça me rappelle des discussions à 5 l'époque de TV5. 6 6889 M. BENSIMON: Tout à fait. 7 6890 LA PRÉSIDENTE: Si ma mémoire ne me 8 fait pas défaut, je me rappelle un temps ou TFO faisait 9 déjà l'acquisition de droits à l'échelle du Canada pour 10 ensuite s'entendre avec TV5 sur la distribution. 11 6891 Alors, vous semblez dire que c'est 12 ExpressVu et Star Choice qui ont été comme la cause de 13 ce nouveau mode de distribution, qui avait de fait des 14 empreintes plus grandes et plus larges, qui ont amené 15 l'augmentation du coût alors que je pense que votre 16 pratique était déjà d'acheter les droits canadiens pour 17 ensuite les substituer. 18 6892 Alors, je vois mal où a été 19 l'augmentation du coût. Est-ce que c'est plus en 20 termes des reventes que vous n'avez plus été capables 21 de faire? J'aimerais comprendre. 22 6893 M. BENSIMON: Si vous permettez, on 23 ne peut pas appliquer l'exemple de TV5 à la logique que 24 je viens de décrire. On va citer l'exemple précis 25 auquel vous faites référence; il s'agit d'un bouillon StenoTran 1577 1 de culture. 2 6894 Dans le cas de TFO, dès sa naissance, 3 une émission comme celle de Pivot, qui s'appelait 4 "Apostrophe" au début, faisait partie de notre soirée 5 du vendredi soir. Ce que nous avons essayé de faire et 6 ce dont vous vous souvenez... TFO a 12 ans et TV5 a 10 7 ans. Ceci veut dire que nous avions l'exclusivité de 8 cette émission "Pivot - France 2" à l'époque et nous 9 voulions la garder, et la manière de la garder, c'était 10 de dire: le seul moyen de le faire, c'est de payer des 11 droits alors que, comme vous le savez, TV5 obtient ses 12 émissions gratuitement. Donc, il y avait là un jeu 13 commercial. Ceci doit être mis de côté et n'a aucun 14 impact avec ceux dont nous parlons maintenant. 15 6895 Ce dont nous parlons maintenant, 16 c'est que l'empreinte qui fait que le rayonnement de 17 distribution par satellite fait qu'aujourd'hui on ne 18 peut plus acquérir ou on est en porte-à-faux par 19 rapport à la loi si on distribue un programme qui va 20 rayonner uniquement sur un territoire donné, c'est-à- 21 dire l'Ontario. 22 6896 Nous, ayant signé nos ententes avec 23 ExpressVu, avec Star Choice, on livre aujourd'hui des 24 programmes et on doit livrer des programmes qui sont 25 libres de droit sur l'empreinte globale du territoire StenoTran 1578 1 qu'ils couvrent. C'est là où l'augmentation des coûts 2 a eu lieu. 3 6897 LA PRÉSIDENTE: Oui, mais vous avez 4 aussi une distribution au Nouveau-Brunswick qui doit 5 aussi nécessiter des acquisitions de droits plus 6 élevés. 7 6898 J'aimerais savoir ce que vous imputez 8 en termes d'augmentation, sans rentrer dans les secrets 9 de vos coûts de programmation, mais pour ce que vous 10 attribuez vraiment à la proportion qui provient des 11 droits liés à la distribution nationale en fait. 12 6899 J'avoue que je suis mal ce 13 raisonnement-là dans la mesure où vous êtes déjà au 14 Nouveau-Brunswick, que le Conseil vous a attribué un 15 droit de récupérer vos coûts. C'est 0,13 $, je pense, 16 que vous mentionnez ici; c'est exact? 17 6900 Alors je voudrais comprendre quelle 18 est la proportion, surtout que dans votre présentation 19 ce matin... et pour être résidente de l'Ontario moi- 20 même et connaître votre programmation, il est de fait 21 exact de dire -- et vous le dites vous-même -- qu'il y 22 a peu de choses qui sont redondantes par rapport à des 23 programmations. 24 6901 Ici, je comprends mal et je voudrais 25 savoir quelle est exactement la proportion dont vous StenoTran 1579 1 parlez. 2 6902 M. BENSIMON: Je reviens à votre 3 exemple du Nouveau-Brunswick. Le Nouveau-Brunswick 4 est, comme vous le savez, un cas exceptionnel puisqu'il 5 a été demandé par la communauté acadienne d'avoir accès 6 au signal de TFO sur le système de base, ce qui n'est 7 pas ce que nous demandons ici. 8 6903 À partir de là, vous vous souvenez 9 aussi que dans notre soumission nous expliquions qu'il 10 fallait payer 10 pour cent de plus de droit pour 11 libérer les droits pour le Nouveau-Brunswick à 12 l'époque, chose que nous reversons donc aux 13 fournisseurs de programmes et aux distributeurs de 14 programmes. 15 6904 Pour nous, c'est très simple; c'est 16 que la source des programmes s'est tarie. Aujourd'hui, 17 l'acquisition des droits dans l'essentiel des 18 programmes disponibles, que ce soit pour enfants, 19 documentaires, et caetera, se négocie sur l'ensemble du 20 territoire canadien. 21 6905 Il est très rare dans un contrat 22 aujourd'hui que vous puissiez mettre uniquement Québec 23 et jamais en dehors du Québec. 24 6906 L'essentiel des licences qui vous est 25 proposé sont de type national, donc, à part une StenoTran 1580 1 exception, sont encore une preuve que c'est le 2 territoire national qui les intéresse. Dans le cas de 3 TVA distribué sur l'ensemble du territoire, il devra 4 voir -- il y a vu sans doute -- à ce que tout ça soit 5 réglé sur ce plan-là. 6 6907 Donc, du jour au lendemain, les 7 enjeux ont changé. Les prix des programmes ont changé 8 et les sources se sont taries complètement quand on 9 subdivise uniquement le territoire de l'Ontario pour 10 rester dans la province de l'Ontario, même si on prend 11 le Nouveau-Brunswick comme étant ce cas fondamental 12 d'être sur le système de base. 13 6908 Pour nous c'est-à-dire que ça a 14 entraîné des dépenses quand même fort importantes qu'on 15 essaie de récupérer par le processus de redistribution 16 de ce signal où nous reversons une grande partie de ces 17 fonds parce que l'achat de ces programmes, comme vous 18 le savez, se fait au Québec. La coproduction de ces 19 programmes se fait au Québec. 20 6909 Donc, le reversement de ces 21 redevances... parce que c'est en grande partie ce que 22 nous demandons, c'est de pouvoir continuer à exister 23 pour payer les droits aujourd'hui requis par l'ensemble 24 des règles du jeu qui ont été mises en place puisqu'on 25 est tous devenus national de par la technologie. C'est StenoTran 1581 1 la position que, nous, nous prenons par rapport à ça. 2 6910 Je mets au défi les gens de voir 3 comment on peut trouver d'autres programmes... parce 4 que pour un distributeur aujourd'hui ou un producteur, 5 de vendre uniquement à l'Ontario, il reste avec quoi 6 quand il veut le vendre ailleurs? Très souvent, moi, 7 je reçois de plus en plus des appels d'autres 8 diffuseurs qui me demande de leur donner une de nos 9 fenêtres pour pouvoir distribuer un programme, parce 10 que c'est en train de devenir la règle du jeu. 11 6911 LA PRÉSIDENTE: Si je me rappelle 12 bien notre histoire commune en télévision éducative, 13 Monsieur Bensimon, ça prévalait déjà il y a quelques 14 années, et je pense que le marché canadien dans son 15 ensemble est assez limité par rapport à certains 16 voisins qu'on connaît bien et, donc, a fortiori, le 17 marché francophone; et il y a toujours eu des 18 partenariats et il y en aura encore. 19 6912 Ceci étant dit, je cherchais 20 davantage à savoir plus précisément sur la question de 21 la distribution nationale; comme je disais et vous 22 disiez vous-même dans votre ouverture, ce sera une 23 question qu'on aura l'occasion de débattre séparément. 24 6913 Alors, moi, je n'ai pas d'autres 25 questions. Est-ce que mes collègues en ont? Non? StenoTran 1582 1 6914 Alors, nous vous remercions d'être 2 venus ce matin. 3 6915 M. BENSIMON: C'est nous qui vous 4 remercions. Merci bien. 5 6916 Mme AUDET: J'inviterais maintenant le 6 dixième intervenant, CHAU-TV, MM. Yvon Chouinard, 7 Pierre Harvey et Gilbert Paquette. 8 0900 9 6917 LA PRÉSIDENTE: Bonjour et bienvenue. 10 INTERVENTION 11 6918 M. CHOUINARD: Bonjour, Madame la 12 Présidente, Madame la Vice-présidente, Madame et 13 Messieurs les Commissaires. 14 6919 Mon nom est Yvon Chouinard. Je suis 15 le vice-président exécutif de Diffusion Power et vice- 16 président du conseil de la Télévision de la Baie des 17 Chaleurs; à ma droite, Pierre Harvey, qui est le 18 président de la Télévision de la Baie des Chaleurs et 19 aussi vice-président et directeur régional de Diffusion 20 Power pour le Québec; à ma gauche, M. Gilbert Paquette, 21 qui est le directeur, Recherche et Médias chez Carat 22 Stratégem. 23 6920 Alors, nous voulons tout d'abord vous 24 remercier de nous donner cette opportunité, cette 25 occasion d'élaborer davantage notre position concernant StenoTran 1583 1 la demande de Câblo Distribution G. d'exploiter un 2 service dit spécialisé dans la région gaspésienne. 3 6921 Bien que la proposition de Câblo G. 4 paraisse très séduisante au premier abord, elle soulève 5 rapidement des questions fondamentales concernant les 6 politiques du Conseil relatives à la télévision 7 communautaire, les objectifs du Conseil par rapport aux 8 services spécialisés et la place qu'ils sont sensés 9 occuper dans le système de radiodiffusion, et 10 finalement l'impact qu'elle aura sur les services 11 existants. 12 6922 Notre objectif aujourd'hui n'est pas 13 de répéter ce que nous avons déjà dit dans notre 14 intervention écrite. Nous voulons plutôt nous attarder 15 sur l'impact que l'octroi d'une licence à Câblo G. aura 16 sur la station CHAU. 17 6923 En effet, nous sommes convaincus que 18 si la demande de Câblo G. était approuvée, cela 19 handicaperait sérieusement la capacité de CHAU de 20 continuer à remplir efficacement son mandat auprès de 21 la population gaspésienne et acadienne. 22 6924 La Gaspésie est sans doute l'une des 23 plus belles régions du Canada, mais c'est aussi l'une 24 des plus défavorisées du point de vue économique. Un 25 article de John Gray paru dans le Globe and Mail du 21 StenoTran 1584 1 novembre dernier, A losing fight in a codless land, 2 décrit bien les défis que doit affronter cette région. 3 "Si on devait classer les 17 4 régions du Québec par ordre de 5 prospérité", écrit-il, "la 6 Gaspésie arriverait en 17ième 7 place." 8 6925 9 "Le chômage", poursuit-il, "se 10 situe à près de 30%, et même 11 durant l'été, alors que les 12 emplois sont supposés être plus 13 nombreux, le taux de chômage 14 demeure à 21%. La région qui 15 compte 100,000 habitants perd 16 environ 1,000 personnes par 17 année, des jeunes 18 essentiellement, qui doivent 19 quitter la Gaspésie afin de 20 trouver du travail. L'industrie 21 des pêches, qui a déjà nourri 22 jusqu'à 40% de l'économie 23 régionale est dévastée, et ceux 24 qui n'ont plus d'emplois dans ce 25 secteur ont vu leurs bénéfices StenoTran 1585 1 d'assurance emploi réduits 2 considérablement." 3 6926 Madame la Présidente, je connais bien 4 la Gaspésie. J'y suis né, J'en fus aussi le président 5 de la Chambre de commerce régionale, l'un des 6 fondateurs de l'Association touristique et certainement 7 un ardent défenseur à tous les niveaux. J'ai aussi 8 géré la station CHAU durant une bonne douzaine 9 d'années, jusqu'au jour où M. Harvey a pris la relève, 10 et je suis certain qu'il y a de l'eau salée maintenant 11 qui coule dans ses veines. 12 6927 Les entreprises qui survivent en 13 Gaspésie le font dans une très grande incertitude et 14 dans un environnement économique fragile. Voilà 15 pourquoi l'étude Soucy, affirmant qu'il y a 1 500 000 $ 16 de revenus de publicité résiduels en télévision dans la 17 région est complètement dépourvue de réalisme. 18 L'analyse de Carat Stratégem que nous avons soumise au 19 Conseil démontre clairement qu'il s'agit d'une 20 hypothèse tout à fait farfelue. 21 6928 De son côté, l'étude Querry arrive 22 magiquement au chiffre de 1 300 000 $, mais l'auteur 23 concède toutefois que les conclusions de son étude ne 24 sont pas nécessairement valides. Par contre, il faut 25 admettre que la méthodologie utilisée est tout de même StenoTran 1586 1 plus sérieuse que celle de M. Soucy et l'échantillon 2 utilisé par Chantal Querry pour son sondage méritera 3 que l'on s'y intéresse un peu plus tard. 4 6929 Monsieur Harvey. 5 6930 M. HARVEY: La station CHAU rayonne 6 sur un immense territoire qui se divise entre la 7 Gaspésie et le nord du Nouveau-Brunswick. C'est un 8 territoire difficile à desservir dans tous les sens du 9 terme en raison des distances considérables à 10 parcourir, de la topographie accidentée, de 11 l'éparpillement et de la faible densité de la 12 population ainsi que de son économie anémique. Mais 13 nous y sommes depuis 40 ans et, malgré ces obstacles 14 majeurs, CHAU a réussi non seulement à maintenir mais à 15 améliorer ses services à la population grâce à sa 16 patiente détermination à servir la région un peu mieux 17 chaque jour, année après année. Ce sont des acquis 18 précieux, mais fragiles. 19 6931 CHAU a aussi un mandat complexe en 20 raison du chevauchement de son signal sur deux régions 21 distinctes, la Gaspésie et l'Acadie, situées dans deux 22 provinces différentes. C'est un mandat que nous avons 23 toutefois réussi à maîtriser avec le temps, ce qui 24 explique pourquoi il est possible à CHAU de survivre 25 dans une région démunie comme la Gaspésie. StenoTran 1587 1 6932 CHAU tire environ 53 pour cent de ses 2 revenus d'annonces locales du nord du Nouveau- 3 Brunswick. À toutes fins pratiques, les revenus de 4 cette région servent à financer notre présence en 5 Gaspésie, car il nous en coûte beaucoup plus cher pour 6 desservir la Gaspésie que le nord du Nouveau-Brunswick. 7 En fait, la Gaspésie seule ne pourrait même pas 8 supporter sa propre station de télévision. D'ailleurs, 9 si le marché décrit par Câblo G. existait, nous 10 exploiterions certainement une seconde et même une 11 troisième antenne, comme certains radiodiffuseurs dans 12 d'autres régions du Québec l'ont fait. 13 6933 L'étude Querry affirme que CHAU 14 retire plus de 1 000 000 $ de revenus locaux de la 15 Gaspésie. C'est évidemment une mauvaise estimation. 16 En fait, nous en retirons la moitié moins en temps 17 d'antenne et en production inclus, soit à peu près 20 18 pour cent moins que ce Câblo G. pense générer pour ces 19 mêmes postes de revenus des annonceurs gaspésiens. 20 Nous sommes donc loin du compte. 21 6934 CHAU retire aussi des revenus 22 d'annonceurs régionaux, c'est-à-dire des annonceurs 23 basés en dehors de la région Sainte-Flavie/Sainte- 24 Flavie, et qui ont des succursales en Gaspésie et au 25 nord du Nouveau-Brunswick ou qui veulent se mettre en StenoTran 1588 1 contact avec les consommateurs de ces deux régions. 2 Selon le sondage Querry, seulement 37 pour cent de ce 3 genre d'entreprises seraient intéressées à annoncer sur 4 le service de Câblo G. Mais, tout de même, il y a là 5 un autre risque pour CHAU de perdre ses revenus 6 existants. 7 6935 Les revenus publicitaires de la 8 région gaspésienne de CHAU proviennent surtout de 9 nombreux petits clients. À cet égard, les données 10 tirées du sondage Querry corroborent en quelque sorte 11 nos propres données internes. L'échantillon de Querry 12 comprend 87,2 pour cent d'annonceurs qui ont dépensé 13 moins de 5 000 $ au cours des 12 derniers mois et 61,2 14 pour cent qui ont investi moins de 1 000 $ en publicité 15 durant la même période. 16 6936 Dans le cas spécifique de CHAU, 88,5 17 pour cent de nos clients ont dépensé 5 000 $ et moins 18 au cours de la dernière année et 76,7 pour cent ont 19 investi moins de 1 000 $. Il est difficile d'être plus 20 petit. 21 6937 Ceci se comprend assez facilement 22 quand nous examinons encore les données de 23 l'échantillon utilisé par Querry, qui indiquent que 24 77,7 pour cent des répondants ont un chiffre d'affaires 25 qui se situe entre 100 000 $ et 500 000 $, et 40,8 pour StenoTran 1589 1 cent à moins de 100 000 $. 2 6938 Si on établit une corrélation entre 3 le chiffre d'affaires et les dépenses publicitaires, ce 4 que l'on peut certainement faire, il est évident que la 5 marge de manoeuvre des annonceurs est infiniment mince. 6 D'ailleurs, le sondage Querry indique que pour 25 pour 7 cent des répondants leur budget se chiffre à moins de 8 300 $. 9 6939 Il est donc fort probable que les 10 clients visés par Câblo G. soient déjà des clients de 11 CHAU. Puisque nous connaissons la faiblesse des 12 budgets en cause, il est clair qu'ils ne seront pas et 13 ne pourront pas être augmentés, mais redistribués ou 14 simplement transférés. 15 6940 Ajoutons que la plupart des 16 détaillants avec lesquels nous faisons affaires n'ont 17 pas de connaissances marketing très élaborées, et 18 souvent leurs décisions d'achats publicitaires sont 19 prises essentiellement sur la base du prix et des 20 tactiques du vendeur. 21 6941 En conséquence, la grande majorité de 22 nos clients sont à risque et sans possibilité de 23 compensation, car l'univers des clients est limité, 24 fini et en décroissance et leurs budgets ne sont pas 25 élastiques. À cet égard, il aurait été utile, pour StenoTran 1590 1 enrichir cette discussion aujourd'hui, que Câblo G. 2 réponde à notre intervention avant l'audience. 3 6942 Notons en passant le succès de Câblo 4 G. à vendre de la publicité infographique à des tarifs 5 bas et que cet effort a déjà eu un impact sur les 6 revenus de publicité de CHAU dans la région de Gaspé, 7 qui ont diminué de 50 000 $ au cours des trois 8 dernières années. 9 6943 Non contente de cette source de 10 revenu appréciable, l'entreprise Câblo G. veut 11 maintenant avoir accès à la publicité nationale, à plus 12 de publicité régionale et locale, à la production 13 commerciale, à encore plus de publicité infographique 14 ainsi qu'à des revenus d'abonnement supplémentaires, 15 pour un total de 959 000 $ et ce, pour la première 16 année seulement, ce qui représente deux fois les 17 revenus locaux de CHAU en Gaspésie. Il y a de quoi 18 rêver quand on sait qu'entre 1990 et 1998 les revenus 19 publicitaires de CHAU, dans la seule Gaspésie, ont 20 diminué de 150 000 $ en dollars courants, non pas à 21 cause d'un manque d'effort de notre part, croyez-moi, 22 mais strictement en raison de la contraction graduelle 23 de l'économie. 24 6944 Prenons seulement les revenus de 25 production projetés de 130 000 $. Les revenus annuels StenoTran 1591 1 de CHAU dans la même catégorie en Gaspésie, sont 2 présentement de 92 000 $ avec un revenu moyen par 3 production de 223 $ alors que Câblo G. veut demander 4 250 $. 5 6945 Monsieur Chouinard. 6 6946 M. CHOUINARD: Madame la Présidente, 7 Câblo G. se présente devant vous avec une longue liste 8 d'appuis de conseils municipaux et d'autres organismes. 9 Toutefois, je ne pense pas qu'un seul de ces groupes 10 ait été proprement informé à propos de l'impact que 11 cette proposition aura sur les services existants. 12 6947 La députée Suzanne Tremblay de 13 Rimouski, qui appuie le dossier de Câblo G., met 14 toutefois un bémol dans son intervention en disant que 15 le Conseil devrait tenir compte de l'impact des 16 nouveaux services sur les chaînes généralistes 17 existantes, qui constituent encore la principale source 18 du menu télévisuel pour les québécois. Elle rappelle 19 aussi que ces services sont gratuits. 20 6948 Une licence ne devrait sûrement pas 21 être accordée sur la base du nombre d'appuis reçus. À 22 cet égard, si l'on tient compte de la base de 23 population, il faudrait qu'une demande présentée par un 24 groupe de Montréal recueille au moins 60 000 appuis 25 pour se mesurer à Câblo G. StenoTran 1592 1 6949 En plus de son propre sondage 2 interne, Câblo G. utilise aussi le sondage effectué par 3 l'Association des câblodistributeurs du Québec, en 4 affirmant que 88 pour cent des répondants dans son 5 territoire sont intéressés par une télévision 6 régionale. Notons aussi que 92 pour cent de ces mêmes 7 répondants sont également intéressés par un canal 8 d'humour et 84 pour cent par un canal de divertissement 9 familial. 10 6950 Il est aussi intéressant de noter que 11 dans ce sondage, 86 pour cent de tous les répondants, 12 qui comprenaient aussi des clients de Vidéotron et 13 Cogeco, sont abonnés au service étendu, alors que dans 14 le cas de Câblo G. seulement 55 pour cent le sont. 15 6951 Il semble donc y avoir une réticence 16 économique chez les abonnés de Câblo G. à payer 17 davantage pour obtenir plus de services, ce qui se 18 comprend facilement en raison des conditions 19 économiques régionales. 20 6952 Malgré tout, nous pensons que c'est 21 mal poser la question à propos de la demande, ou encore 22 estimer la demande de manière très simpliste en vue 23 d'établir des projections économiques réalistes, car 24 vous pouvez aussi leur demander s'ils aiment leur mère, 25 ou s'ils aimeraient avoir une clinique médicale dans StenoTran 1593 1 chaque village, ou un grand magasin à rayons à tous les 2 50 kilomètres, et les réponses seraient tout aussi 3 positives. C'est le genre de question théorique qui ne 4 vous apprend rien. 5 6953 Les services existants ont été 6 développés patiemment et consciencieusement au cours 7 des années, dans un environnement économique 8 décroissant, fragile et imprévisible. Rien n'est 9 facile en Gaspésie. La bataille entre les médias est 10 féroce et sans espoir de croissance véritable. S'il y 11 avait un seul dollar dormant quelque part, je vous 12 assure que quelqu'un l'aurait déjà trouvé. Nous sommes 13 absolument convaincus qu'il n'existe pas de budget 14 additionnel en dehors des dépenses actuelles faites 15 auprès des médias existants, que ce soit la radio, les 16 journaux, les pages jaunes, les circulaires et j'en 17 passe. Toute vente de publicité faite par Câblo G. 18 proviendrait forcément des budgets déjà alloués. 19 6954 Avec quarante années d'expérience 20 dans la région nous savons aussi que les budgets 21 individuels des acheteurs de publicité doivent être 22 considérés globalement, c'est-à-dire que ces budgets 23 sont placés dans des vases communicants et peuvent 24 ainsi passer d'un médium à l'autre. Il n'y a pas 25 toujours de budgets télévision, journaux ou radio StenoTran 1594 1 prédéterminés. Il y a sans doute des pratiques d'achat 2 individuelles par rapport à chacun des médias, mais 3 elles ont tendance à changer d'une année à l'autre. La 4 preuve, c'est que le taux annuel de conservation de nos 5 clients est de 60 pour cent. Donc, il y a toujours 40 6 pour cent de nos clients qui décident sans doute 7 d'annoncer ailleurs qu'à CHAU. 8 6955 C'est pourquoi la notion de budget 9 théorique exclusif à la télévision, telle qu'énoncée 10 par Câblo G. dans sa réponse aux interventions des 11 stations de radio, ne peut être qu'une vue de l'esprit. 12 6956 Dans son Avis public 1986-199, le 13 Conseil définissait un service spécialisé comme: 14 "... une programmation de 15 télévision d'intérêt particulier 16 destinée à satisfaire les 17 intérêts et les besoins propres 18 à divers groupes d'âges ou 19 groupes linguistiques, 20 culturels, géographiques ou 21 autres au Canada. Les 22 services...", ajoutait-on, "... 23 pourraient se composer 24 d'émissions... appelées 25 'thématiques ou verticales'." StenoTran 1595 1 6957 Dans son Avis public 1987-260, le 2 Conseil disait aussi: 3 "... qu'une... préoccupation du 4 Conseil était de voir à ce que 5 tout nouveau service spécialisé 6 n'ait pas de répercussions 7 indûment négatives sur la 8 viabilité des radiodiffuseurs 9 conventionnels" et qu'il "... 10 estimait que le caractère même 11 des services spécialisés, qui 12 sont destinés à des auditoires 13 spécialisés, minimiserait tout 14 effet négatif sur les 15 radiodiffuseurs déjà en place." 16 6958 Le Conseil affirmait également que: 17 "... les marchés canadiens 18 individuels ne sont pas, pour la 19 plupart, suffisamment vastes 20 pour soutenir les services 21 spécialisés visant uniquement 22 des auditoires locaux." 23 6959 Selon ces éléments de référence issus 24 du Conseil, il est évident que la demande de Câblo G. 25 devrait être rejetée. D'ailleurs, dans ses réponses StenoTran 1596 1 aux intervenants Serge Bélair et SARDeC, Câblo G. écrit 2 en toutes lettres que 3 "La demande de Câblo G. ne 4 s'inscrit pas de par sa nature 5 même dans la catégorie 6 traditionnelle des canaux 7 spécialisés... il s'agit, en 8 effet, d'une télévision 9 régionale mais avec un signal 10 disponible uniquement par le 11 moyen de la câblodistribution." 12 6960 Cette demande ne fait évidemment pas 13 partie de la bonne audience. 14 6961 Si l'on s'arrête aux considérations 15 socio-politiques et géographiques que Câblo G. invoque 16 pour justifier la création d'un canal gaspésien pour 17 toute la Gaspésie, elles ne résistent pas à un examen 18 de la réalité régionale. 19 6962 En effet, la Gaspésie n'est pas une 20 région homogène en termes de peuplement ni 21 physiquement. Il s'agit d'un immense territoire avec 22 de nombreuses municipalités qui ont des préoccupations 23 très différentes l'une de l'autre. Elle n'englobe 24 surtout pas une entité sociale homogène ou qui aspire à 25 le devenir comme le laisse supposer Câblo G. C'est du StenoTran 1597 1 lyrisme à l'état pur. 2 6963 Rien n'est plus éloigné des 3 préoccupations d'un citoyen vivant à Amqui que celles 4 d'un autre vivant à Gaspé, étant séparés l'un de 5 l'autre par près de 400 kilomètres, soit presque la 6 distance entre Québec et Ottawa. Quand on parle de la 7 Gaspésie en termes de territoire, c'est avant tout une 8 région administrative et une destination touristique, 9 pas une identité sociale commune. 10 6964 Donc, même la notion de service 11 spécialisé pour une région géographique homogène ne 12 peut pas être retenue. 13 6965 Il est évident que le service proposé 14 n'ajoutera rien de significatif à ce qui est déjà fait 15 autant par CHAU que par les télévisions communautaires. 16 Mais pire, il risque de distraire les télévisions 17 communautaires existantes de leur mandat premier, qui 18 est de desservir leurs territoires respectifs, et même 19 de drainer leurs ressources à des fins commerciales. 20 6966 Pour comprendre le non-sens de cette 21 demande du point de vue réglementaire, il suffit de la 22 replacer dans le contexte d'un autre marché du Canada. 23 À Montréal, Vidéotron possède un excellent canal 24 communautaire tout comme Rogers à Toronto, mais sans 25 publicité traditionnelle. En fait, l'approbation d'une StenoTran 1598 1 telle licence créerait un dangereux précédent pour tout 2 le reste du Canada. 3 6967 En conclusion, Madame la Présidente, 4 nous vous demandons instamment de refuser la demande de 5 licence de Câblo G., car le service proposé ne 6 contribuera pas à l'atteinte des objectifs établis dans 7 la Loi sur la radiodiffusion en ajoutant de la 8 diversité et de la qualité dans le système. 9 6968 De plus, le service de Câblo G. 10 aurait une incidence considérable sur notre station 11 CHAU et réduirait fortement notre habileté à remplir 12 notre mandat. 13 6969 Finalement, le service proposé n'est 14 pas un service spécialisé comme l'a toujours entendu le 15 Conseil, il s'agit tout simplement d'une autre station 16 de télévision en concurrence directe avec CHAU. 17 6970 Nous vous remercions d'avoir bien 18 voulu nous entendre aujourd'hui et nous sommes 19 évidemment à votre disposition pour répondre à vos 20 questions pour répondre à vos questions, s'il y a lieu. 21 6971 LA PRÉSIDENTE: Merci. Mon collègue, 22 M. Demers, vous adressera quelques questions. 23 6972 M. DEMERS: Merci, Madame la 24 Présidente. 25 6973 Bonjour, Monsieur Chouinard. StenoTran 1599 1 Bonjour, messieurs. 2 6974 Je commence là où vous venez de nous 3 laisser, c'est-à-dire que vous interprétez, si je 4 comprends bien, la venue de Câblo G. comme étant un 5 nouveau service de télévision dans votre région. 6 6975 M. CHOUINARD: Oui, exactement. En 7 fait, je pense que l'idée même de Câblo G. est 8 attrayante et je peux comprendre qu'on soit tenté de 9 dire, pour la Gaspésie, qui est une région éloignée, 10 une région pauvre, on devrait ajouter des services de 11 télévision. 12 6976 Je pense qu'au cours des dernières 13 années il y a beaucoup de services qui ont été ajoutés 14 en Gaspésie et la câblodistribution, en fait, a 15 contribué à cet égard-là à ajouter des services à la 16 Gaspésie, autant que les autres régions du pays. En 17 fait, la câblodistribution nous a même amenés plus de 18 concurrence. Ici, je voudrais souligner que l'on n'est 19 pas opposés du tout à la concurrence et on en a 20 d'ailleurs sous toutes ses formes. Cependant, on vit 21 dans un univers réglementé et les rôles de chacun dans 22 cet univers ont été bien établis. 23 6977 CHAU a obtenu une licence de 24 radiodiffusion et, ça, c'était pour émettre des 25 émissions à l'aide d'antenne. CHAU, évidemment, est StenoTran 1600 1 affiliée au Réseau TVA, En passant, soulignons que 2 CHAU possède 40 pour cent des antennes du Réseau TVA 3 mais seulement 3 pour cent de l'auditoire, juste pour 4 vous donner une idée de l'infrastructure nécessaire 5 pour desservir un territoire comme le nôtre. 6 6978 Donc, on a construit et maintenu et 7 remplacé des équipements, des antennes, avec la 8 prémisse que nos revenus proviendraient essentiellement 9 de la publicité. D'ailleurs, nos revenus ne 10 proviennent que de la publicité. Mais, d'autre part, 11 notre service est dispensé gratuitement aux 12 téléspectateurs. 13 6979 Dans le cas de Câblo G., pour 14 répondre à votre question, ils ont obtenu une licence 15 de distribution. Eux aussi ont eu à bâtir des 16 infrastructures, avec la prémisse, par contre, que 17 leurs revenus proviendraient des abonnés. Jusqu'à 18 maintenant, je pense que les règles sont claires pour 19 tout le monde et on est d'accord avec ces règles-là, 20 évidemment. 21 6980 Mais ici, ce que Câblo G. demande, 22 c'est d'utiliser ces infrastructures de distribution 23 pour devenir un concurrent direct de CHAU, sans 24 encourir les investissements que nous avons eu à faire, 25 en termes de tours, d'émetteurs, d'entretien requis StenoTran 1601 1 pour ces émetteurs et ces équipements-là. En plus, 2 pour nous concurrencer, ils veulent aussi demander de 3 l'argent à leurs abonnés. Nous, c'est un luxe qu'on 4 n'a pas. 5 6981 D'après nous, il est clair que Câblo 6 G. ici aurait une préférence indue ou un avantage indu, 7 appelez-le comme vous voulez. Nous, ce qu'on pense, 8 c'est que si Câblo G. voulait une vraie station de 9 télévision, il fallait qu'il demande une licence en 10 conséquence. Là, évidemment, il faudrait discuter 11 encore une fois de la capacité du marché de supporter 12 une autre station de télévision en Gaspésie. 13 6982 Je peux vous garantir que le marché 14 de télévision ne s'est pas amélioré, le marché 15 économique ne s'est pas amélioré depuis 1980. 16 6983 J'aimerais vous ramener au début des 17 années quatre-vingt, lorsqu'il fut question d'étendre 18 les services de Radio-Canada et de TVA en Gaspésie, 19 ainsi que ceux de Radio-Québec; tout s'est fait presque 20 en même temps. À ce moment-là il a été reconnu que la 21 Gaspésie était un marché trop faible pour supporter 22 deux services commerciaux de télévision. C'est pour ça 23 que le Conseil, d'ailleurs, a imposé une condition de 24 licence à Radio-Canada pour ne pas solliciter, ne pas 25 vendre de la publicité locale en Gaspésie. StenoTran 1602 1 6984 C'était un sine qua non pour CHAU 2 pour se désaffilier de Radio-Canada afin de s'affilier 3 à TVA et, ensuite, de continuer à exploiter la station 4 dans un univers où on pourrait survivre. 5 6985 En fait, c'est sûr que si la 6 situation économique changeait du jour au lendemain, je 7 pense que si le climat de la Floride se déplaçait en 8 Gaspésie pour de bon et qu'on pouvait dire que 9 l'économie va changer, il y aurait des possibilités de 10 croire que, oui, on pourrait ajouter de la concurrence 11 en Gaspésie. 12 6986 Mais, à ce moment-là, je pense que ça 13 ne serait pas Câblo G. qui devrait avoir le droit de 14 vendre de la publicité, ça devrait être Radio-Canada 15 qui a perdu ce droit-là et qui devrait le reprendre. 16 6987 Donc je pense que pour placer ça dans 17 le contexte, c'est pour ça qu'on dit que, vraiment, 18 Câblo G. ne devrait pas avoir une licence qui les met 19 au même niveau que nous en termes de concurrence en 20 utilisant des infrastructures qui sont destinées à 21 d'autres fins. 22 6988 M. DEMERS: Merci. Alors peut-être 23 pourriez-vous -- et vous l'avez fait un peu dans votre 24 présentation écrite -- nous parler de ce que vous 25 offrez comme programmation locale. Vous étiez sans StenoTran 1603 1 doute dans la salle quand Câblo G. a indiqué que peut- 2 être qu'il y avait un service qu'il voulait rendre à la 3 population qui n'était peut-être pas disponible 4 actuellement. Peut-être que, dans ce contexte-là, vous 5 pourriez souligner ce que vous faites. 6 6989 M. CHOUINARD: Oui. M. Harvey pourra 7 compléter ce que je vais dire. 8 6990 Au cours des années, CHAU a fait tout 9 ce que Câblo G. propose de faire. Présentement on 10 diffuse environ cinq heures d'émissions locales par 11 semaine; c'est un composite de nouvelles, d'émissions 12 d'affaires publiques et également de communiqués à la 13 communauté. 14 6991 CHAU, que ce soit au niveau de 15 l'histoire de la Gaspésie, au niveau de la présentation 16 des diverses municipalités, ce qu'on propose, par 17 exemple, de faire le tour des municipalités de la 18 Gaspésie, nous, on l'a fait durant trois ans il y a 19 environ sept ou huit ans. On a presque couvert toutes 20 les municipalités de la Gaspésie. Alors il y a une 21 répétition dans ce qui est proposé présentement à cet 22 égard-là. 23 6992 À l'égard des talents locaux, je vous 24 donne juste ici un exemple: Le premier CD de Kevin 25 Parent, qui n'a jamais été distribué commercialement StenoTran 1604 1 parce qu'il a été produit par nous, Kevin Parent a été 2 découvert par CHAU-TV. C'est une des plus grandes 3 vedettes aujourd'hui. Il a été découvert grâce au 4 concours "Le pouvoir de la chanson" et grâce à notre 5 association avec nos collègues de la France, de M6 et 6 de RTL-TVI où, par notre compagnie, nous avons des 7 intérêts. On a produit un vidéo qui a été ensuite 8 présenté, grâce à la collaboration de Pierre Marchand 9 de MusiquePlus, sur les ondes de MusiquePlus et ça a 10 été le départ de Kevin Parent. 11 6993 Alors, on fait encore à chaque année 12 un concours annuel de talents qui s'appelle "Tremplin", 13 où on découvre des vedettes toujours. 14 6994 Je pense qu'on ne pourrait pas dire 15 que CHAU fait tout ce que Câblo G. propose de faire, 16 mais sur une période de temps de 10 ans -- et je pense 17 que c'est comme ça qu'il faut l'envisager -- ce sont 18 toutes des choses qu'on a faites ou qu'on fait ou qu'on 19 va faire. 20 6995 Je ne sais pas si M. Harvey voudrait 21 ajouter. 22 6996 M. HARVEY: Oui. En fait, Monsieur 23 Chouinard, j'aimerais juste ajouter un point. 24 6997 Quand on dit que la région de Sainte- 25 Flavie/Sainte-Flavie n'est pas couverte par un seul StenoTran 1605 1 média, c'est un peu faux étant donné qu'entre CHAU et 2 CFER à Rimouski on a des échanges qui sont réguliers à 3 chaque semaine, environ une moyenne de quatre nouvelles 4 à chaque semaine qui sont diffusées en provenance de 5 CHAU-TV sur les ondes de CFER. 6 6998 Donc, la partie nord en Gaspésie, 7 c'est en quelque sorte ce qui se passe au niveau de la 8 Baie-des-Chaleurs et du comté de Gaspé, et l'inverse 9 est également vrai. Alors, on a des échanges fréquents 10 à ce niveau-là. 11 6999 M. CHOUINARD: D'autre part, Monsieur 12 Demers, nous avons aussi de temps en temps des échanges 13 avec les télévisions communautaires. On utilise du 14 matériel que les télévisions communautaires produisent 15 dans la région, et je pense que c'est une chose qu'il 16 faut souligner. Donc, ça se fait déjà. 17 7000 D'autre part, CHAU est la voix de TVA 18 dans la Gaspésie. Au cours de l'été dernier, on le 19 mentionne dans notre mémoire écrit, on était là présent 20 toujours durant la crise à Restigouche, durant la crise 21 de la morue, les récentes saisies de drogue à Sainte- 22 Anne-des-Monts. En fait, CHAU permet aussi à la 23 Gaspésie d'être présente sur le Réseau TVA à l'année 24 longue. 25 7001 Je pense que c'est aussi un élément StenoTran 1606 1 important de la contribution de notre station à la 2 région. 3 7002 M. DEMERS: Et votre activité est 4 aussi intense du côté de la Baie-des-Chaleurs que du 5 côté de la rive du Saint-Laurent, de l'autre côté? 6 7003 M. CHOUINARD: En fait, j'aimerais 7 mieux comprendre. Quand vous parlez de la Baie-des- 8 Chaleurs, de la rive nord de la Gaspésie? 9 7004 M. DEMERS: Oui. 10 7005 M. HARVEY: Oui du Nouveau-Brunswick, 11 peut-être? 12 7006 M. DEMERS: Alors, vous êtes installé 13 dans la région qui nous mène en Gaspésie du côté, 14 évidemment, du Nouveau-Brunswick? 15 7007 M. CHOUINARD: On est exactement au 16 milieu de la Baie-des-Chaleurs, entre Percé et 17 Campbellton, en fait sur la rive sud. 18 7008 M. DEMERS: C'est ça. Et vos 19 activités commerciales de nouvelles couvrent 20 entièrement la péninsule, de Sainte-Flavie à Sainte- 21 Flavie, mettons, comme vous expliquez? 22 7009 M. HARVEY: En fait, nous avons un 23 journaliste à Gaspé en permanence. On a deux 24 journalistes à Carleton en permanence et un journaliste 25 à Caraquet au Nouveau-Brunswick qui dessert l'Acadie. StenoTran 1607 1 Mais, si on regarde le niveau d'investissement pour 2 contrecarrer un petit peu ce qui s'est dit -- on a 3 semblé dire au cours des derniers jours qu'on se 4 concentrait principalement au Nouveau-Brunswick -- il y 5 a 71 pour cent de nos budgets d'information qui sont 6 consacrés à la Gaspésie. Alors je pense que les 7 Gaspésiens ne sont pas défavorisés, au contraire, en ce 8 qui concerne le service des nouvelles de CHAU-TV. 9 7010 M. DEMERS: D'accord. Par exemple, 10 le Festival de Mont-Louis, est-ce que c'est vous 11 autres? 12 7011 M. HARVEY: Non. Le Festival de Mont- 13 Louis... Mont-Louis n'est pas dans la desserte actuelle 14 de CHAU Télévision, effectivement. 15 7012 M. DEMERS: Mais vous êtes sur le 16 câble dans cette région-là? 17 7013 M. HARVEY: On est sur le câble dans 18 cette région-là. 19 7014 M. DEMERS: D'accord. Vous nous avez 20 donné la situation économique de la Gaspésie. Les 21 chiffres que vous nous avez donnés c'est votre station 22 par rapport à la Gaspésie. Ça ne comprend pas 23 l'activité économique de votre entreprise au Nouveau- 24 Brunswick, ces chiffres-là? 25 7015 M. CHOUINARD: Je pense qu'on vous a StenoTran 1608 1 donné une idée à cet égard-là. C'est que 53 pour cent 2 de nos revenus locaux proviennent du nord du Nouveau- 3 Brunswick. 4 7016 M. DEMERS: D'accord. Dans votre 5 présentation et oralement vous avez dit que, d'après 6 vous, peut-être que les gens des municipalités qui ont 7 pu appuyer le projet de Câblo G. n'auraient peut-être 8 pas eu toute l'information à ce sujet-là. Qu'est-ce 9 qui vous porte à croire ou à dire cela? 10 7017 M. CHOUINARD: En fait, j'ai lu le 11 document qui a été envoyé par Câblo G. à toutes les 12 municipalités, à toutes les organisations et à aucun 13 endroit on ne parle de l'impact possible sur les médias 14 existants. 15 7018 Évidemment, comme je le mentionnais 16 au début, c'est une idée excitante, je pense. Et je 17 connais M. Arsenault depuis plusieurs années... 18 M. Arsenault c'est un missionnaire. En Gaspésie, il y 19 a beaucoup de missionnaires. Je l'ai été moi-même, je 20 peux vous le dire. On a des rêves parfois qu'on 21 aimerait réaliser, sauf que les réalités économiques ne 22 nous permettent pas de réaliser tous nos rêves. Je dois 23 vous dire qu'il y a beaucoup de rêves qui se perdent en 24 Gaspésie, malheureusement. 25 7019 M. DEMERS: Et lorsque Câblo G. nous StenoTran 1609 1 dit qu'il n'y a pas de médias régionaux en Gaspésie, 2 qu'est-ce que vous répondez à ça? 3 7020 M. CHOUINARD: Il a raison à l'égard 4 de la Gaspésie de Sainte-Flavie à Sainte-Flavie, mais 5 d'après nous, il n'y a pas de nécessité pour ce genre 6 de médias là parce que les préoccupations sont très 7 différentes. 8 7021 En fait, hier, je reconsultais 9 l'histoire de la Gaspésie, qui est la bible, je pense, 10 à cet égard-là, de mon ami Jules Bélanger de Gaspé, et 11 même dans son histoire de la Gaspésie il ne parle pas 12 de Matane, il ne parle pas de Sainte-Flavie. Il parle 13 de Cap-Chat, qui est le pays de mes ancêtres 14 d'ailleurs, et il se rend jusqu'à Amqui, mais 15 difficilement. 16 7022 Alors vous voyez, même dans 17 l'histoire de la Gaspésie officielle... la Gaspésie 18 c'est la mer. Moi, je suis né à Sayabec; alors en 19 principe, quand j'étais jeune, je ne faisais pas partie 20 de la Gaspésie, mais depuis Câblo G., je réalise que je 21 suis un vrai Gaspésien. Pour nous, c'était le pays du 22 poisson; quand on parlait de la Gaspésie, c'était le 23 pays du poisson. 24 7023 Donc, tout ce qui est mer en 25 Gaspésie, je pense, a une certaine homogénéité à cet StenoTran 1610 1 égard, mais si vous parlez aux gens de la Baie-des- 2 Chaleurs... et j'ai vécu assez longtemps dans la Baie- 3 des-Chaleurs pour comprendre que les gens de la rive 4 nord de la Gaspésie ont d'autres préoccupations et ce 5 sont des gens très différents, ne serait-ce qu'à cause 6 des différences de climat. Etre exposé au vent 365 7 jours par année sur la rive nord crée quelque chose de 8 différent au niveau caractère humain, comparé à la 9 Baie-des-Chaleurs. La Baie-des-Chaleurs, c'est le 10 Saint-Tropez de la Gaspésie. 11 7024 M. DEMERS: Je pense que là-dessus, 12 Madame la Présidente, je vous remets M. Chouinard. 13 7025 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 14 messieurs, d'avoir participé. Je comprends maintenant 15 où vous avez pris cette voix, Monsieur Chouinard. 16 C'était la voix de la Gaspésie. 17 7026 M. CHOUINARD: Exactement. C'est 18 l'air salin. Merci, madame. 19 7027 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment, 20 messieurs. Merci. 21 7028 Madame Audet. 22 7029 Mme AUDET: J'inviterais maintenant à 23 prendre place la Fédération des communautés 24 francophones et acadienne du Canada, MM. Richard 25 Barrette et Denis Bertrand, en intervention aux StenoTran 1611 1 demandes des Réseaux des Arts, de l'Histoire et de 2 l'Économie. 3 0930 4 7030 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Bienvenue. 5 INTERVENTION 6 7031 M. BARETTE: Bonjour, Madame la 7 Présidente, mesdames, messieurs. Mon nom est, comme on 8 l'a annoncé, Richard Barrette. Je suis directeur 9 général de la Fédération des communautés francophones 10 et acadienne du Canada. Denis Bertrand, notre agent 11 des communications, m'accompagne ce matin. 12 7032 Au nom de la Fédération des 13 communautés francophones et acadienne du Canada, je 14 remercie le Conseil de nous permettre de prendre part 15 aux discussions qui ont trait à la création de 16 nouvelles chaînes spécialisées de langue française. 17 7033 Notre présentation aujourd'hui 18 comprendra deux volets. Nous nous exprimerons tout 19 d'abord sur les demandes déposées par la Société Radio- 20 Canada pour la création de trois nouvelles chaînes 21 spécialisées, soit le Réseau des Arts, RDA, le Réseau 22 de l'Histoire, RDH, et le Réseau de l'Économie, RDE. 23 Puis nous souhaitons profiter de cette opportunité pour 24 vous entretenir de la question de l'accès de nos 25 communautés aux chaînes spécialisées de langue StenoTran 1612 1 française. 2 7034 Nous vous rappelons que la FCFA du 3 Canada est un organisme national qui regroupe les 4 associations porte-parole de neuf provinces et de deux 5 territoires, de même que quatre organismes nationaux à 6 vocation sectorielle. Nous avons pour mandat de 7 défendre et de promouvoir les droits et les intérêts du 8 million de citoyennes et de citoyens qui composent les 9 communautés francophones et acadienne du pays. 10 7035 La FCFA s'est présentée devant le 11 Conseil à plusieurs reprises au fil des ans pour 12 appuyer des initiatives visant à accroître le nombre de 13 services radiophoniques et télévisuels francophones 14 diffusés dans nos communautés et à l'étendue du pays. 15 7036 Mais revenons-en à la raison pour 16 laquelle nous sommes ici aujourd'hui. Je suis habilité 17 à vous annoncer que la FCFA du Canada appuie 18 conditionnellement les demandes des réseaux RDA, RDH et 19 RDE de la Société Radio-Canada. Seule la Société 20 Radio-Canada a pris le temps de communiquer avec nous 21 pour nous présenter ses projets et demander notre 22 soutien, et ce, malgré le fait que plusieurs 23 propositions à l'étude en cours de ces audiences se 24 prétendent d'envergure nationale. 25 7037 RDA, RDH et RDE ont aussi le mérite StenoTran 1613 1 d'être les seuls réseaux désireux de desservir nos 2 communautés. Ils ont l'intention de mettre en ondes 3 des éléments de programmation issus de nos 4 collectivités et d'avoir recours à des modes 5 alternatifs de distribution pour les rejoindre, en 6 l'occurrence l'Internet et la retransmission par 7 satellite. 8 7038 En effet, nous savons que la majorité 9 des câblodistributeurs seront probablement très 10 réticents ou incapables de porter vers nos communautés 11 les signaux des chaînes spécialisées de langue 12 française que vous approuverez. Mais nous aurons 13 l'occasion de revenir sur cette question un peu plus 14 loin. 15 7039 Entre-temps, penchons-nous sur les 16 conditions qui accompagnent notre appui à RDA, RDH et 17 RDE. Elles ont trait à la programmation de ces réseaux 18 et a leur accessibilité. 19 7040 Il est évident qu'en vertu de son 20 mandat la Société Radio-Canada a l'obligation de 21 représenter l'ensemble de la francophonie canadienne 22 sur nos écrans de télévision, que ce soit par 23 l'entremise de sa chaîne généraliste ou de ses réseaux 24 spécialisés. Advenant une approbation de votre part 25 des trois propositions soumises par la Société Radio- StenoTran 1614 1 Canada, il serait essentiel que vous leur rappeliez cet 2 engagement. 3 7041 La francophonie canadienne qui habite 4 au-delà des frontières du Québec doit être une 5 composante intégrale de la programmation de ces 6 réseaux. Il s'agit là, à notre avis, d'une condition 7 sine qua non pour l'acceptation de ces projets. 8 7042 Par ailleurs, la présence d'employés 9 de RDA, RDH et RDE dans nos communautés varie d'une 10 proposition à l'autre. En effet, RDA veut avoir 11 recours aux chroniqueurs culturels déjà en place dans 12 les stations régionales de la Société Radio-Canada, 13 tandis que RDE et RDH parlent chacun de la mise sur 14 pied de quatre équipes régionales. 15 7043 Compte tenu de ces divergences, nous 16 les enjoignons tous les trois d'avoir recours aux 17 services des producteurs indépendants actifs dans nos 18 collectivités pour la production d'émissions et de 19 reportages qui alimenteront leurs programmations 20 respectives. Soyons clairs. Nous nous attendons à ce 21 que ces réseaux diffusent des émissions entières 22 consacrées aux artistes, à l'histoire et aux 23 initiatives économiques de nos communautés plutôt que 24 de se contenter d'insérer occasionnellement un 25 reportage ici et là dans leurs émissions régulières. StenoTran 1615 1 7044 Pour ce faire, nous encourageons les 2 trois réseaux à établir des partenariats avec les 3 organismes et institutions qui partagent des mandats 4 similaires aux leurs. Il peut s'agir de consulter la 5 Fédération culturelle canadienne-française et son 6 réseau, dans le cas de RDA; les associations vouées à 7 la préservation du patrimoine ou les départements de 8 sciences politiques des universités francophones et 9 bilingues pour RDH; et le mouvement coopératif dans le 10 cas de RDE. 11 7045 Il nous fera plaisir de guider les 12 réseaux dans leur recherche de partenariats 13 susceptibles de les aider à étoffer leur programmation 14 en provenance de nos communautés. 15 7046 Dès que leurs licences leur auront 16 été accordées, nous enjoignons les trois réseaux de 17 faire une promotion active dans nos communautés de leur 18 disponibilité via l'Internet et le service de 19 radiodiffusion directe par satellite ExpressVu. 20 7047 Nous verrions d'un bon oeil, par 21 exemple, qu'ExpressVu informe les consommatrices et les 22 consommateurs francophones et acadiens de l'étendue de 23 sa programmation en français et qu'il déploie les 24 énergies nécessaires pour leur offrir ses services à 25 des coûts d'introduction avantageux, question de StenoTran 1616 1 faciliter la transition de câblodistribution au service 2 satellite. Nous sommes prêts à travailler en ce sens 3 avec ExpressVu pour faciliter son entrée dans nos 4 marchés. 5 7048 En ce qui concerne l'accessibilité 6 des chaînes spécialisées de langue française, sachez 7 que nous apprécions les efforts déployés par RDA, RDE 8 et RDH pour rejoindre nos communautés. De plus, nous 9 saluons l'effervescence qui existe dans l'industrie de 10 la télévision de langue française au pays. 11 7049 Nous sommes heureux de constater 12 qu'aucune proposition n'a pas été mise de l'avant pour 13 la création d'un réseau bilingue, concept pour lequel 14 nous nous sommes déjà opposés. Par contre, nous 15 déplorons le fait que les téléspectatrices et les 16 téléspectateurs francophones et acadiens du pays soient 17 obligés de faire des dépenses supplémentaires 18 importantes pour capter RDA, RDE et RDH en se procurant 19 un ordinateur ou en s'abonnant à ExpressVu. 20 7050 Nous savons que les développements 21 technologiques tels que la télédistribution numérique 22 et la radiodiffusion directe par satellite nous 23 permettront éventuellement de contourner complètement 24 les câblodistributeurs traditionnels, qui refusent 25 régulièrement de porter un nombre accru des chaînes de StenoTran 1617 1 télévision de langue française. Entre-temps, nous 2 demandons au CRTC de faciliter la création de marchés 3 bilingues -- nous disons bien des marchés bilingues et 4 non des réseaux de télévision bilingues -- pour assurer 5 une distribution plus équitable des chaînes de langues 6 française et anglaise, tant généralistes que 7 spécialisées. 8 7051 Puisque la plupart de nos communautés 9 sont dans des marchés désignés anglophones, elles 10 auront toujours de la difficulté à obtenir des services 11 additionnels de langue française par les voies 12 traditionnelles. Pourtant, il y a des concentrations 13 importantes de francophones dans de nombreux centres 14 urbains et de nombreuses régions des provinces de 15 l'Atlantique, du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario, de 16 l'ouest et les territoires. Malheureusement, elles se 17 trouvent dans des marchés anglophones. C'est le cas 18 d'Ottawa, capitale du pays, où les francophones 19 obtiennent au compte-gouttes des nouveaux services de 20 langue française, même s'ils représentent 20 pour cent 21 de la population locale. 22 7052 En favorisant la création d'un marché 23 bilingue, le CRTC permettrait au système canadien de 24 radiodiffusion de mieux refléter la dualité 25 linguistique du pays. StenoTran 1618 1 7053 En conclusion et en résumé, RDA, RDH 2 et RDE sont les seuls projets qui incluent les 3 communautés francophones et acadienne du Canada. 4 7054 Les obligations de la Société Radio- 5 Canada et de ses chaînes spécialisées à l'égard de la 6 francophonie canadienne dans son ensemble doivent être 7 au coeur des conditions qui leur permettront d'obtenir 8 leurs licences de diffusion. RDA, RDH et RDE, de même 9 que leur partenaire Bell Satellite, devront déployer 10 tous les efforts possibles pour informer nos 11 communautés de l'accessibilité de leurs signaux. 12 7055 Enfin, nous demandons au CRTC de se 13 pencher sur la création de marchés bilingues pour fins 14 de distribution des chaînes de télévision pour assurer 15 aux consommatrices et aux consommateurs un accès 16 équitable aux services de langue française et anglaise. 17 7056 Nous vous remercions de l'intérêt que 18 vous avez porté à cette présentation. Maintenant, il 19 nous ferait plaisir de répondre à des questions, s'il y 20 en a, naturellement. 21 7057 LA PRÉSIDENTE: Alors, merci 22 infiniment de votre participation active à cette 23 audience, tant par votre position écrite que nous aviez 24 fait parvenir que votre présence ce matin. 25 7058 Pour ce qui est de la question des StenoTran 1619 1 marchés bilingues, vous savez que le Conseil a ça au 2 programme en termes de son agenda, son plan de travail, 3 et nous comptons sur votre active participation dans ça 4 aussi afin de mieux comprendre le concept qui pourrait 5 être mis de l'avant. 6 7059 Nous sommes encore aux balbutiements 7 de cette étude, mais certainement que vous avez observé 8 l'importance que le Conseil accorde à sa dimension, aux 9 services à apporter à l'ensemble des Canadiens et donc 10 toute la question de la dualité dans la Loi de la 11 radiodiffusion est un élément qui est très important. 12 7060 Lorsqu'on arrive à une certaine 13 maturité comme âge de radiodiffusion dans ce pays, 14 peut-être avons-nous davantage -- à cause aussi des 15 capacités technologiques -- des possibilités d'arriver 16 à rendre un meilleur service. Alors ce sera une 17 question que nous aurons l'occasion certainement, au 18 cours de l'année 1999, d'examiner ensemble. 19 7061 Revenons à l'objet même de notre 20 audience et votre appui aux trois réseaux, en fait, 21 présentés par la Société Radio-Canada. J'aimerais vous 22 entendre sur la nature des engagements qui ont été pris 23 à votre endroit, de quelle manière, et comment vous 24 attendez-vous que le Conseil puisse transcrire ces 25 attentes, si une décision était prise à l'effet StenoTran 1620 1 d'octroyer des permis à la Société Radio-Canada? 2 7062 M. BARETTE: En fait, nous avons été 3 sollicités par la Société Radio-Canada en ce qui 4 concerne la formation de ces trois nouveaux réseaux. 5 Effectivement, la Société Radio-Canada s'est engagée 6 verbalement envers nous d'avoir des contenus en 7 provenance de nos communautés puisqu'elle souhaite 8 diffuser dans les marchés concernant nos communautés. 9 Ils ont compris qu'il était souhaitable qu'il y ait des 10 productions locales pour pouvoir aller chercher 11 l'intérêt des consommatrices et consommateurs de nos 12 communautés. 13 7063 Ce qu'on souhaite de la part du CRTC, 14 c'est un peu ce que vous avez fait dans le cas de TVA. 15 Lorsque vous avez accepté la proposition du réseau 16 national de TVA, vous avez émis certaines conditions en 17 ce qui avait trait à la question du contenu en 18 provenance de nos communautés. 19 7064 Dans le cas de RDA, RDE et RDH, on 20 met aussi une autre condition: celle qu'il puisse y 21 avoir de la production faite localement à l'intérieur 22 de nos communautés. Il y a plusieurs maisons de 23 production qui existent ou qui sont en émergence dans 24 nos communautés, il y a des organisations, soit du 25 milieu associatif, du milieu institutionnel qui peuvent StenoTran 1621 1 aussi collaborer à la production d'émissions 2 spécialisées dans le cas de ces trois nouveaux réseaux 3 là. 4 7065 Un peu ce que vous avez fait en ce 5 qui concerne TVA, on souhaiterait pouvoir le revoir 6 dans votre décision concernant ces trois chaînes. 7 7066 LA PRÉSIDENTE: Vous vous 8 rappellerez, dans le cas de TVA, qu'il y avait eu, de 9 la même manière j'imagine, des rencontres et des 10 engagements pris et que la requérante à l'époque avait 11 donc pris des engagements fermes sur la manière que ces 12 collaborations et ces partenariats pourraient être 13 faits. 14 7067 Est-ce que vous avez vu, dans la 15 présentation qui a été faite par la Société Radio- 16 Canada dans les trois projets, des engagements de même 17 nature? 18 7068 M. BERTRAND: Oui, Madame la 19 Présidente. En ce qui concerne, par exemple, la 20 création de partenariats, ça fait partie des 21 engagements entre autres pris par RDH et RDE. La 22 question aussi d'avoir recours à des producteurs qui 23 sont actifs dans nos communautés, ça fait partie de la 24 proposition qui accompagne RDA. 25 7069 Donc, il y a déjà des engagements StenoTran 1622 1 écrits dans les documents qui vous ont été soumis et 2 qui nous ont été soumis également. 3 7070 LA PRÉSIDENTE: Il n'y avait pas de 4 référence particulière, enfin je ne me rappelle pas... 5 je regarde ma collègue, Mme Pennefather, qui, elle, 6 s'est occupée davantage de RDH. Sur la question 7 d'heures ou de montants, c'était davantage une 8 intention formulée de partenariat. Ça vous rassure? 9 7071 M. BARETTE: Pas vraiment. Si vous 10 vous souvenez bien, à la Fédération, en ce qui concerne 11 le nombre d'heures de production, même sur les canaux 12 généralistes de Radio-Canada, notre position a toujours 13 été 15 pour cent. Il devrait y avoir à l'échelle 14 nationale 15 pour cent de contenu en français en 15 provenance des communautés francophones et acadienne du 16 Canada, et on maintient cette base-là, ce minimum-là de 17 15 pour cent en ce qui concerne les trois nouvelles 18 demandes de la Société Radio-Canada. 19 7072 Ça, on ne l'a pas vu. On a discuté 20 avec eux de ça et ils n'ont pas pris d'engagement 21 écrit. Ils sont au courant de nos demandes 22 traditionnelles en termes de pourcentage de contenu, 23 mais ils n'ont pas cru bon de pouvoir l'inscrire dans 24 leurs demandes. 25 7073 LA PRÉSIDENTE: Alors est-ce qu'on StenoTran 1623 1 peut interpréter votre intervention ce matin comme un 2 rappel de ce principe-là? 3 7074 M. BARETTE: Tout à fait. 4 7075 LA PRÉSIDENTE: À ce moment-là, la 5 requérante aura trois occasions de nous en faire part. 6 7076 Sur d'autres questions, je conclus 7 peut-être à tort, mais enfin je conclus que vous voyez 8 dans le rôle de Radio-Canada un rôle particulier en 9 termes d'un pourcentage comme télévision publique. 10 Conséquemment, vous avez des attentes précises et vous 11 venez de l'avant pro-activement dans une démarche 12 auprès de nous pour appuyer ces trois stations là. 13 7077 Compte tenu que la vie n'est pas 14 encore parfaite et qu'on n'a pas encore les statuts de 15 marchés bilingues et qu'on est encore, donc, avec des 16 services assez limités -- et j'en suis une victime 17 d'une certaine façon parce que j'habite Ottawa; donc je 18 le comprends bien -- dans la mesure où maintenant, s'il 19 y a un coût significatif mais quand même une 20 possibilité d'avoir accès à d'autres services et que 21 vous êtes un abonné potentiel de services 22 supplémentaires, compte tenu de vos connaissances des 23 communautés à l'extérieur du Québec, des communautés 24 francophones, est-ce qu'il y a des besoins dont vous 25 souhaiteriez nous faire part en termes de thèmes ou StenoTran 1624 1 dans des domaines où il n'y avait pas nécessairement de 2 concurrence avec les demandes de Radio-Canada? Est-ce 3 que vous souhaitez nous communiquer quelque chose à cet 4 effet? 5 7078 M. BERTRAND: Il y aurait sans doute 6 l'accès, évidemment, à une programmation accrue pour 7 enfants. Ça, c'est un besoin qui a été exprimé à de 8 nombreuses reprises, et à Radio-Canada et à d'autres 9 télédiffuseurs qui sont intéressés à venir s'installer 10 dans nos communautés. C'est de là, d'ailleurs, que 11 vient tout l'appui dont TFO a bénéficié de la part de 12 nos communautés, parce qu'on sait que TFO possède une 13 programmation exhaustive pour enfants et c'est ce qui a 14 motivé à bien des égards notre appui au projet 15 d'exportation du signal de TFO. 16 7079 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que vous 17 voyez, dans les demandes qui ont été mises de 18 l'avant... parce qu'il n'y a pas vraiment de canal 19 compte tenu des licences qui ont déjà été octroyées 20 dans le passé; donc ce sont d'autres thèmes mais qui 21 n'excluent pas... ça exclut peut-être le panel qui est 22 ici en termes de groupes d'âge visés, mais il semble, 23 d'après ce que les requérantes ont décrit, que souvent 24 ça pourrait à tout le moins, si ce n'est pas les très 25 jeunes, quand même attirer un public jeune. StenoTran 1625 1 7080 Est-ce que vous avez eu la chance de 2 regarder les autres demandes et est-ce qu'il y en a sur 3 lesquelles vous souhaiteriez commenter, qu'il pourrait 4 y avoir, de fait, un intérêt? 5 7081 M. BERTRAND: Il n'y a rien dans les 6 autres projets, demandes soumises à ces audiences qui 7 est d'un intérêt particulier aux communautés 8 francophones et acadienne, outre un intérêt général, 9 mais rien dans les autres propositions qui nous touche 10 de façon directe ou qui répond aux besoins déjà 11 exprimés maintes fois par nos communautés. 12 7082 LA PRÉSIDENTE: Pour ce qui est de 13 l'appel à tous -- vous faites un appel particulier à 14 ces trois projets là -- j'imagine aussi que c'est 15 l'occasion de rappeler qu'il y a des forces vives de 16 création et de production dans l'ensemble du Canada 17 dans les communautés francophones? 18 7083 M. BARETTE: Tout à fait. Ces forces 19 vives là ont une certaine vitalité ou une vitalité 20 certaine. Plusieurs créateurs, artistes dans nos 21 communautés ne peuvent pas, à cause des distances et à 22 cause de lois de marchés, être vus et diffusés à 23 travers les réseaux existants. On aimerait profiter de 24 la création de RDA pour qu'il y ait, effectivement, une 25 visibilité donnée à nos artistes, et à nos artisans StenoTran 1626 1 dans le cas de RDH et RDE aussi, puisqu'on parle de 2 production télévisuelle. 3 7084 LA PRÉSIDENTE: Vous faites référence 4 aux projets où Bell Satellite est impliquée; il y a des 5 projets où Bell Satellite est impliquée et ce n'est pas 6 la Société Radio-Canada. Dans l'hypothèse où Bell 7 Satellite se verrait, par l'entremise d'un autre 8 partenariat proposer ou, enfin, recevrait un permis, 9 est-ce que l'appel ici touche strictement les projets 10 avec la Société Radio-Canada ou si vous vous adressez à 11 Bell Satellite comme un des partenaires des différents 12 projets? 13 7085 M. BERTRAND: Je crois qu'autant pour 14 Bell Satellite, Star Choice et compagnie, si ces gens- 15 là sont vraiment soucieux de conquérir des marchés 16 autres que francophones au Québec et anglophones, il 17 faut bien le dire, ailleurs au pays, nous, on est 18 réceptifs à aider ces entreprises-là à rentrer dans les 19 marchés francophones et acadien. 20 7086 Vous l'avez énoncé à maintes reprises 21 et on est d'accord avec ça, c'est évident que ces 22 nouvelles technologies là vont nous permettre enfin de 23 pouvoir dire à nos câblodistributeurs traditionnels: 24 Bye-bye et on va faire affaire maintenant avec les gens 25 qui sont en mesure de nous livrer un service. StenoTran 1627 1 7087 Il y a des coûts attenants à tout ça. 2 On aimerait quand même que ces entreprises de 3 retransmission par satellite tiennent compte de ça et, 4 pour séduire ce nouveau marché là en particulier et 5 aider, justement, à la diffusion de nouvelles chaînes 6 spécialisées de langue française et autres, peut-être 7 nous tendre une petite carotte. Nous sommes persuadés 8 que les communautés francophones et acadienne vont 9 réagir favorablement à ce genre d'approche là. 10 7088 LA PRÉSIDENTE: Puissent les ondes 11 voyager, se rendre jusqu'au satellite et que vous soyez 12 entendus. Merci infiniment de votre participation. 13 7089 M. BARETTE: Merci, et au plaisir de 14 vous revoir au moment où vous discuterez de la question 15 des marchés bilingues. 16 7090 LA PRÉSIDENTE: Merci. Au revoir. 17 7091 Madame Audet. 18 7092 Mme AUDET: J'inviterais maintenant la 19 Société historique du Canada, José Igartua, sur la 20 demande du Réseau de l'Histoire. 21 0955 22 7093 LA PRÉSIDENTE: Bienvenue. 23 INTERVENTION 24 7094 M. IGARTUA: Bonjour, Madame 25 Bertrand. Bonjour Mesdames et Messieurs les StenoTran 1628 1 Commissaires. 2 7095 Je m'appelle José Igartua, je suis 3 professeur au département d'histoire de l'Université du 4 Québec à Montréal et je suis membre du conseil de la 5 Société historique du Canada. Le président de la 6 Société historique du Canada, M. Greg Keeley (ph.), de 7 l'Université Memorial de Terre-Neuve, m'a demandé de 8 représenter la Société historique du Canada à cette 9 audience. 10 7096 La Société historique du Canada est 11 une association professionnelle bilingue qui regroupe 12 principalement des historiens professionnels à la 13 grandeur du Canada mais qui est également ouverte à 14 toute personne intéressée par l'histoire. 15 7097 Fondée en 1922, elle regroupe environ 16 1 400 membres partout au Canada, et elle a pour 17 objectifs d'encourager la recherche historique, de 18 stimuler l'intérêt du public envers l'histoire, de 19 promouvoir la préservation du patrimoine et de publier 20 des travaux et des documents historiques. 21 7098 Je voudrais commencer par adresser 22 une question aux commissaires. Vous rappelez-vous les 23 cours d'histoire que vous avez suivis dans votre 24 jeunesse? Rassurez-vous, c'est une question qui est 25 seulement rhétorique, il n'y aura pas d'examen. Mais StenoTran 1629 1 si vous avez à peu près mon âge -- et je constate que 2 nous sommes à peu près dans les mêmes cohortes -- si 3 vous avez étudié l'histoire du Canada au Québec ou au 4 Canada français, vous avez été initiés à l'histoire du 5 Canada avec les figures de Cartier, de Champlain, de 6 Talon, de Marie-de-l'Incarnation, de Dollard-des- 7 Ormeaux, de Montcalm et de Wolfe, du gouverneur 8 Carleton, la guerre de 1812, les exploits de Salaberry 9 et de Laura Secord, la lutte pour le gouvernement 10 responsable, la confédération et le peuplement de 11 l'ouest, les deux grandes guerres, et caetera. Je 12 m'arrête là, l'énumération serait trop longue. C'était 13 une histoire de héros et de batailles, une histoire 14 d'hommes politiques, une histoire d'hommes d'église et 15 quelquefois une histoire d'hommes d'affaires. 16 7099 Depuis ce temps-là l'histoire a bien 17 changé. Comme toutes les disciplines scientifiques 18 modernes, elle a élargi ses horizons et elle a 19 prospecté de nouveaux territoires. Elle a été appelée 20 à répondre aux questions de nombreux segments de la 21 société canadienne qui désiraient connaître et faire 22 reconnaître leurs origines et leurs histoires propres. 23 7100 L'histoire s'est étendue, depuis 24 l'histoire politique et l'histoire militaire, vers 25 l'histoire économique, le social, le culturel. Elle a StenoTran 1630 1 découvert l'histoire des femmes, celle des classes 2 sociales, celle des travailleurs, l'histoire des 3 groupes ethniques, l'histoire des premières nations, 4 l'histoire des communautés locales et des régions, 5 l'histoire urbaine et l'histoire rurale, l'histoire des 6 entreprises, l'histoire des institutions de l'État, 7 l'histoire des sciences, des techniques et des 8 communications, l'histoire religieuse, l'histoire des 9 mentalités, l'histoire des identités collectives, qui 10 est un problème particulièrement bien senti au Canada, 11 et enfin l'histoire de la construction des genres. 12 "Tout ce qui est humain est mon gibier" disait un grand 13 historien français. 14 7101 Au Canada et au Québec, la recherche 15 historique s'est nourrie à la fois des préoccupations 16 et des interrogations des contemporains et des 17 problématiques, des méthodes et des interprétations 18 proposées par les grands historiens d'autres pays comme 19 la France, la Grande-Bretagne ou les États-Unis. 20 7102 Par ses activités scientifiques et 21 ses publications, la Société historique du Canada a été 22 l'un des principaux de développement de ses nouvelles 23 formes d'histoire. Parmi ses présidents récents on 24 compte deux spécialistes de l'histoire des femmes, un 25 spécialiste de l'histoire des travailleurs, une StenoTran 1631 1 spécialiste des idéologies et de l'histoire de 2 l'éducation et un spécialiste de l'empire britannique, 3 domaine qui nous intéresse encore de façon marquée pour 4 des raisons historiques évidentes. 5 7103 Par ailleurs, la Société historique a 6 soutenu, par ses activités scientifiques de production 7 et de diffusion de l'histoire de même que par ses 8 interventions publiques, une conception large et 9 ouverte de l'histoire. Elle décerne chaque année, par 10 exemple, ses prix Clio (ph.), qui reconnaissent la 11 contribution des sociétés d'histoire locales ou des 12 historiens régionaux, et c'est une tradition de la 13 Société historique qui nous est très chère. 14 7104 Par l'énumération des domaines de 15 recherche et de publications que je viens de faire, 16 vous allez comprendre que la Société historique du 17 Canada et l'ensemble de ses membres partagent une 18 conception large et ouverte de l'histoire, et c'est 19 cette conception large et ouverte de l'histoire qu'elle 20 retrouve dans le projet de Réseau de l'histoire et qui 21 constitue notre première raison de l'appuyer. 22 7105 Le projet de RDH s'apprécie en 23 premier lieu dans la grille de programmation qui est 24 proposée. Cette grille met l'accent sur l'histoire du 25 Canada, sans oublier l'histoire de la France, de StenoTran 1632 1 l'Europe, des États-Unis ou de l'Amérique latine, 2 toutes connaissances qui sont essentielles à une 3 connaissance réfléchie de l'histoire du Canada et de 4 l'environnement dans lequel les Canadiens vivent à 5 l'heure de la mondialisation. 6 7106 La production originale proposée par 7 RDH conçoit l'histoire comme un objet vivant de 8 connaissances qui se construisent tant par des 9 professionnels de l'histoire que par des amateurs, et 10 ceci à l'échelle du Canada, dans les communautés et en 11 particulier au moyen d'un intérêt particulier qui est 12 manifestée pour l'histoire régionale. 13 7107 RDH offrira une gamme variée 14 d'émissions allant du film historique et du 15 documentaire aux débats et aux émissions destinées 16 spécifiquement aux jeunes. 17 7108 L'attention portée à l'histoire des 18 communautés locales, à celle des autochtones et des 19 communautés ethniques, au patrimoine architectural, à 20 l'histoire des sciences et à celle de la musique, le 21 désir de situer l'actualité dans son contexte 22 historique et celui de mettre en valeur des ressources 23 d'archives de toutes sortes qui sont le patrimoine 24 commun des Canadiens répond très bien à la mission 25 principale que se donne RDH: celle de proposer une StenoTran 1633 1 histoire pertinente à l'échelle du pays dans tous les 2 milieux d'expression française. 3 7109 À ce propos, le projet d'émission 4 "L'Histoire qui nous entoure" qui, par le moyen de 5 quatre équipes de production spécialisées sur le 6 terrain, permettra aux Canadiens de parler d'eux-mêmes 7 et de leur propre histoire aux autres Canadiens en 8 langue française. 9 7110 Le deuxième élément qui pousse la 10 Société historique du Canada à appuyer le projet de RDH 11 est la très grande qualité du groupe de partenaires qui 12 en font partie. 13 7111 Les deux principaux partenaires du 14 projet, la Société Radio-Canada et L'ONF, sont des 15 établissements de production télévisuelle de tout 16 premier niveau dont l'expertise, tant technique que 17 professionnelle, est sans conteste. Ces deux 18 partenaires ont été et demeurent des acteurs importants 19 de l'histoire culturelle canadienne depuis plus de 40 20 ans. Ils détiennent tous deux des archives 21 audiovisuelles d'une grande richesse, des archives qui 22 ont été constituées à partir des deniers publics et qui 23 forment un patrimoine historique national qu'ils sont 24 les plus aptes à mettre en valeur. 25 7112 J'insiste ici sur l'importance à la StenoTran 1634 1 fois des documents de production, les films qui ont été 2 produits il y a 20, 30 ou 40 ans, et qui sont des 3 témoins des documents de l'histoire culturelle, de 4 l'histoire des communications, de l'histoire sociale et 5 de l'histoire politique du Canada, mais aussi les 6 documents spécifiquement d'archives qui permettent de 7 situer le contexte de production de ces documents, de 8 voir quelles étaient les intentions des producteurs et 9 comment ce matériel a servi à réaliser les productions. 10 7113 Au moyen de ces ressources 11 archivistiques de ce matériel audiovisuel, on pourra 12 montrer aux Canadiens la manière dont les actualités, 13 les documents d'enquête, les documentaires, les 14 reportages, mais aussi les séries dramatiques ont été 15 conçues, éditées et montées et quels effets elles ont 16 eus lors de leur diffusion, pour qu'on puisse saisir 17 comment l'événement historique se construit à même la 18 représentation qu'en donnent les médias. Dans une 19 culture des médias, une culture télévisuelle, cette 20 fonction de la compréhension, de la construction du 21 média et de la critique qu'on peut en faire, je pense, 22 est un élément essentiel dans une entreprise de Réseau 23 d'histoire. 24 7114 Je prendrai seulement comme exemple 25 les grandes séries dramatiques de Radio-Canada que vous StenoTran 1635 1 connaissez des années soixante et vous vous souviendrez 2 de l'effet qu'elles ont eu sur l'image que le Québec 3 francophone s'est donnée de lui-même. 4 7115 Quant à la collaboration de RDH avec 5 la Chaîne histoire de France, elle ouvre l'accès à une 6 production européenne de grande qualité produite en 7 français et qui mérite d'être mieux connue ici. 8 7116 Sur le plan de la diffusion, le 9 projet de RDH mise en premier lieu sur le partenariat 10 avec Bell Satellite, qui distribuera la diffusion du 11 réseau à la grandeur du pays et même du continent par 12 satellite et par câblodiffusion. 13 7117 Mais le projet mise aussi sur son 14 propre site Internet et sur celui que l'ONF est en 15 train de développer pour attirer la clientèle jeunesse. 16 Je vous en reparlerai un peu plus tard dans mon 17 troisième point, je pense que c'est un élément 18 particulièrement important du projet de RDH. 19 7118 Le site Internet de Radio-Canada, 20 celui qui existe à l'heure actuelle, est déjà devenu 21 une référence dans le monde de l'Internet et on a tout 22 lieu de croire que le site de RDH sera lui aussi un 23 formidable atout pour stimuler l'intérêt envers 24 l'histoire en mettant à la disposition des Canadiens un 25 matériel audiovisuel riche et vivant. StenoTran 1636 1 7119 Le projet de RDH est également 2 remarquable par les appuis qu'il a su obtenir dans le 3 milieu des historiens professionnels. Je commence par 4 prêcher pour ma paroisse, évidemment. RDH a soumis son 5 projet aux associations processionnelles d'historiens 6 au Canada et au Québec, au sociétés et des professeurs 7 d'histoire du secondaire et du cégep, au département 8 d'histoire de plusieurs universités importantes. 9 7120 La variété et l'étendue des appuis 10 obtenus par RDH chez les historiens professionnels 11 indiquent à quel point la conception large et ouverte 12 de l'histoire dont je parlais tout à l'heure, qui est 13 manifeste dans le projet, est partagée par ceux et 14 celles qui sont au coeur de la recherche actuelle en 15 histoire au Canada. Ces appuis fourniront au projet 16 une expertise collective de la recherche et de la 17 diffusion historique qui est inégalée. 18 7121 Le comité consultatif du Réseau de 19 l'histoire, auquel j'ai eu l'honneur d'être invité 20 après avoir offert mon appui au projet, comprend des 21 spécialistes de géographie historique, d'histoire de 22 l'architecture, de l'histoire des femmes, de l'histoire 23 des idéologies et de la culture, de l'histoire de la 24 famille, de l'histoire régionale, dont je suis, de 25 l'histoire amérindienne, de l'histoire économique et de StenoTran 1637 1 l'histoire de l'art. Ceci, je pense, reflète bien 2 cette conception large et ouverte de l'histoire dont 3 j'ai parlé tout à l'heure. 4 7122 Mais RDH ne s'est pas contentée de 5 solliciter des collaborations des historiens 6 professionnels. L'histoire se fait aussi au niveau 7 local, dans les sociétés historiques locales ou 8 régionales qui oeuvrent à la conservation et à la mise 9 en valeur du patrimoine historique canadien. Vous 10 aurez, je crois, l'occasion tout à l'heure d'entendre 11 les représentantes de la Fédération des sociétés 12 d'histoire du Québec et elles pourront parler en leur 13 propre nom. 14 7123 Ce sur quoi je veux insister à ce 15 propos, c'est que les historiens amateurs, les 16 généalogistes qui travaillent dans ce milieu, qui sont 17 très nombreux, sont les personnes qui, dans leur 18 collectivité, transmettent la mémoire collective d'une 19 collectivité, d'un groupe ou d'une association. Ce 20 sont ces gens-là qui transmettent à leurs enfants et à 21 leurs petits-enfants le goût et l'intérêt pour 22 l'histoire. 23 7124 Dans ce milieu, donc, RDH a reçu 24 plusieurs appuis. Je mentionnerais en particulier 25 aussi l'appui de la Canada's National History Society, StenoTran 1638 1 la Société nationale d'histoire du Canada, qui regroupe 2 75 000 personnes et qui a reconnu l'intérêt supérieur 3 du projet de RDH; il s'agit d'un appui de taille. 4 7125 Je crois que cet effort qui a été 5 mené par les concepteurs du projet de RDH pour 6 solliciter des appuis, à la fois chez les historiens 7 professionnels et chez les amateurs, témoigne du souci 8 de la qualité de la production historique qui sera 9 offerte par RDH. 10 7126 Le troisième élément du projet de RDH 11 qui motive notre appui m'apparaît personnellement comme 12 fondamental. C'est celui qui offre aux communautés 13 francophones à travers le Canada, et en particulier au 14 milieu scolaire, du matériel pédagogique d'une grande 15 qualité et d'un intérêt certain pour les jeunes. 16 7127 Dans une société moderne, l'histoire 17 remplit deux fonctions essentielles qui peuvent 18 apparaître parfois contradictoires. L'histoire crée 19 d'abord une conscience collective d'un passé commun et 20 cimente donc les appartenances, qu'elles soient 21 nationales, de classe, de genre ou de région. Mais 22 l'histoire doit en même temps développer chez les 23 citoyens et les citoyennes, et en particulier chez les 24 jeunes, un esprit averti, capable de faire la part des 25 choses qu'on leur propose, de décortiquer les StenoTran 1639 1 témoignages, de confronter les interprétations et 2 d'élaborer graduellement une vision propre du passé. 3 7128 Pour atteindre cet objectif qui est 4 au coeur des programmes d'enseignement d'histoire dans 5 la plupart des provinces, les enseignants doivent 6 disposer de moyens documentaires, de ressources 7 appropriées. 8 7129 Par ses projets de produits dérivés, 9 par ses projets de diffusion sur Internet et par 10 satellite, RDH offrira aux enseignants francophones du 11 matériel audiovisuel inédit et captivant. Je peux vous 12 assurer que ce matériel fait passablement défaut à 13 l'heure actuelle. 14 7130 Dans mes fonctions à l'UQÀM je dirige 15 le programme de formation des maîtres au secondaire en 16 histoire et en géographie. L'an dernier j'ai fait 17 faire à mes étudiants des travaux sur le matériel 18 pédagogique audiovisuel ou sur support informatique qui 19 est disponible pour enseigner l'histoire du Canada 20 avant la confédération au secondaire. J'en ai conclu 21 avec mes étudiants que les ressources pédagogiques 22 audiovisuelles sont passablement limitées et qu'elles 23 se fondent souvent sur des études historiques qui, 24 elles, datent de 20 ou 30 ans. 25 7131 Cette semaine, je suis allé visiter StenoTran 1640 1 un de nos stagiaires en enseignement d'histoire, un de 2 nos meilleurs, qui expliquait à ses élèves l'Acte 3 constitutionnel de 1791. Pour expliquer pourquoi le 4 gouvernement britannique avait décidé de "partitionner" 5 la Province of Quebec en Haut et Bas-Canada, il a pris 6 une boîte de carton et l'a sciée pour montrer la 7 division. 8 7132 C'est une image forte, mais 9 l'apprentissage de l'histoire de cette période aurait 10 pu être combien plus riche si les élèves avaient pu 11 mettre à contribution les grands laboratoires de micro- 12 informatique de leur école pour consulter des documents 13 écrits, des documents éconographiques, des cartes 14 animées, et caetera. 15 7133 Le projet de RDH offre la promesse de 16 fournir à cet enseignant enthousiaste de l'histoire, 17 dynamique et imaginatif, des moyens pédagogiques 18 autrement plus puissants qu'une boîte de carton. 19 Merci. 20 7134 LA PRÉSIDENTE: Merci. Je vais 21 demander à M. Andrew Cardozo de vous adresser quelques 22 questions. 23 7135 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la 24 Présidente. 25 7136 Merci beaucoup, monsieur. Merci de StenoTran 1641 1 prendre le temps de présenter votre préoccupation et 2 point de vue. Vous êtes avec quelle université? 3 7137 M. IGARTUA: L'Université du Québec à 4 Montréal, que connaît bien Mme Bertrand. 5 7138 CONSEILLER CARDOZO: Votre 6 spécialité, c'est...? 7 7139 M. IGARTUA: C'est l'histoire du 8 Canada. J'ai travaillé sur le XVIIIe siècle, 9 l'histoire de la bourgeoisie marchande de Montréal. Je 10 me suis ensuite intéressé à l'histoire du sud-ouest 11 ontarien. J'ai produit un livre en histoire régionale, 12 l'histoire des travailleurs, l'histoire de l'entreprise 13 qui a fait l'historique de la ville d'Arvida au 14 Saguenay. 15 7140 Maintenant, je m'intéresse, dans un 16 tout autre ordre d'idées, à l'évolution des 17 représentations de l'identité nationale au Canada 18 anglais depuis le milieu du siècle. 19 7141 CONSEILLER CARDOZO: Est-ce que c'est 20 la première fois que vous venez ici avec nous? 21 7142 M. IGARTUA: Oui. 22 7143 CONSEILLER CARDOZO: Bienvenue. 23 7144 M. IGARTUA: Merci. 24 7145 CONSEILLER CARDOZO: J'ai quelques 25 questions de clarification. De ce que je comprends de StenoTran 1642 1 votre présentation, premièrement, vous et vos membres 2 croyez qu'un service d'histoire est nécessaire. 3 7146 M. IGARTUA: Absolument. 4 7147 CONSEILLER CARDOZO: Mais pourquoi 5 vous avez choisi le Réseau de l'Histoire et non l'autre 6 requérant? 7 7148 M. IGARTUA: C'est à cause, je 8 dirais, de la variété dans la grille de programmation, 9 du souci de faire de l'histoire régionale aux quatres 10 coins du pays dans les communautés francophones, c'est 11 le contenu principal de la lettre du président de la 12 Société historique qui vous a été adressée. 13 7149 Mais, comme je l'ai indiqué tout à 14 l'heure, c'est aussi le souci chez la requérante de 15 consulter la recherche de pointe en histoire au Canada, 16 et de collaborer avec les historiens pour faire état de 17 cette diversité dans les sujets, dans les thèmes de 18 l'histoire qui intéressent tous les Canadiens, selon 19 qu'ils s'intéressent particulièrement aux communautés 20 autochtones, aux communautés ethniques, à l'histoire 21 des travailleurs, au patrimoine industriel, enfin, 22 l'éventail des sujets est considérable. 23 7150 Il m'apparaît qu'il sera plus facile 24 de faire transparaître cet éventail de sujets dans la 25 grille de programmation de RDH que dans celle de StenoTran 1643 1 l'autre réseau, qui me semble plus axée, si on regarde 2 la grille de production, sur la guerre, par exemple, 3 l'histoire de l'aviation, les films historiques, des 4 choses comme ça, qui relèvent de la fiction et qui ne 5 permettent pas cet espace de production sur des sujets 6 qui sont souvent de moins grande ampleur mais qui, je 7 pense, attirent davantage le simple citoyen ou les 8 communautés particulières qui s'intéressent à 9 l'histoire du Canada. 10 7151 CONSEILLER CARDOZO: Pour vous, la 11 participation de l'ONF est importante aussi? 12 7152 M. IGARTUA: Absolument importante. 13 L'ONF a une histoire de production qui est fascinante. 14 Dans mes recherches, j'ai eu l'occasion de voir un peu 15 à quoi servait l'ONF lors de sa création, le rôle que 16 son président a joué durant la guerre dans 17 l'élaboration d'une nouvelle conception de l'identité 18 canadienne. 19 7153 Je sais, sur le plan historique, que 20 l'ONF a fait la place à une diversité de producteurs, à 21 des diversités de thèmes, qu'elle a une histoire riche, 22 que l'Office a une histoire riche, à la fois du côté 23 francophone et du côté anglophone et qu'on a fait place 24 à l'ONF, dans les années cinquante notamment, à un 25 éventail de points de vue qu'on ne retrouvait pas StenoTran 1644 1 ailleurs dans la société québécoise souvent. 2 7154 CONSEILLER CARDOZO: Dans votre 3 opinion, quelles sont les deux, trois, quatre choses 4 qui sont très importantes pour un service de 5 l'histoire? 6 7155 M. IGARTUA: Je pense que la 7 principale, c'est évidemment que ce service aux grandes 8 heures d'écoute mettent l'accent sur l'histoire du 9 Canada dans toute sa variété, dans toute sa diversité, 10 mais que ce soit l'histoire du Canada qu'on voit aux 11 grandes heures d'écoute de façon primordiale, pas 12 exclusive, bien sûr, mais de façon importante, ce qui 13 m'apparaît être moins le cas dans l'autre projet. 14 7156 CONSEILLER CARDOZO: Vous avez parlé 15 de l'identité nationale, un sujet qui m'intéresse 16 beaucoup aussi, et je veux votre point de vue sur peut- 17 être un grand débat mais c'est un débat. Il y a un 18 point de vue, monsieur Jack Granatstein (ph.) vient 19 d'écrire un livre "Who killed Canadian History", "Qui a 20 tué l'histoire canadienne". Une de ses théories, c'est 21 la pluralité des intérêts. 22 7157 Vous parlez qu'une chose dans cette 23 demande est qu'elle veut refléter d'autres façons 24 d'histoire, comme l'histoire d'architecture, des 25 Amérindiens, l'histoire de famille, et caetera. StenoTran 1645 1 Qu'est-ce que vous pensez de ce point de vue où il dit 2 que le focus sur cette pluralité est mal parce qu'on a 3 besoin d'une forme presque officielle de notre 4 histoire? 5 7158 M. IGARTUA: C'est un débat qui est 6 de plus en plus entendu au Canada maintenant. Je vous 7 invite, en passant, à assister à une conférence sur 8 l'enseignement et l'apprentissage de l'histoire qui 9 aura lieu à l'Université McGill à la fin janvier qui 10 est organisée par l'Université McGill et la National 11 History Society et plusieurs autres organismes, où 12 cette question-là va être débattue. 13 7159 La Société historique y participe, 14 elle travaille de concert avec les enseignants du 15 secondaire pour développer et apprivoiser les nouveaux 16 matériels pédagogiques, et caetera. 17 7160 Mais, pour répondre à votre question, 18 qui est une question fondamentale, je pense que 19 l'évolution de l'histoire depuis 30 ans a reflété et a 20 nourri de façon réciproque l'évolution de la société 21 canadienne depuis 30 ans. 22 7161 En 1950, 1960, on concevait le Canada 23 essentiellement -- car ce n'était pas exclusivement une 24 conception britannique du Canada -- comme étant formé 25 de ce qu'on appelait à ce moment-là les deux grandes StenoTran 1646 1 fondatrices. Cette vision du Canada, comme vous le 2 savez, a évolué dans les années soixante-dix, et on met 3 davantage l'accent aujourd'hui de façon formelle et 4 officielle, dans la définition des politiques du 5 gouvernement canadien, sur la diversité et sur 6 l'égalité de tous les citoyens sans égard à leurs 7 origines ethniques, à leur langue ou à leur culture. 8 7162 Je pense que l'histoire reflète cette 9 diversité et la pratique historique au Canada a permis 10 aux groupes qui n'étaient pas entendus autrefois de se 11 faire entendre et de montrer à quel point leur histoire 12 est riche et en même temps d'inscrire leur propre 13 histoire dans celle du Canada au profit de tous les 14 Canadiens. 15 7163 CONSEILLER CARDOZO: Pour un canal 16 d'histoire, est-ce que c'est une priorité de 17 philosophie ou c'est seulement qu'ils veulent des 18 programmations pour 24 heures par jour? 19 7164 M. IGARTUA: Pardon? Je n'ai pas 20 compris. 21 7165 CONSEILLER CARDOZO: Si un canal 22 comme ça veut refléter les différents aspects, est-ce 23 que c'est une question de philosophie ou une question 24 de besoin de beaucoup de programmations pour 24 heures? 25 7166 M. IGARTUA: Je ne crois pas qu'on StenoTran 1647 1 puisse faire ça pendant 24 heures, les ressources 2 matérielles ne sont pas disponibles pour les 3 producteurs, c'est assez évident. 4 7167 Je pense que tous les citoyens 5 francophones -- parce que c'est aux citoyens 6 francophones que s'adresse la production de RDH -- ont 7 besoin de mieux connaître leur histoire, celle de leur 8 communauté locale, celle de leur milieu régional et 9 celle du reste du pays. 10 7168 Ils prendront ensuite leur conception 11 de l'histoire, leur conception de leur propre identité, 12 leur place dans le Canada selon une connaissance plus 13 éclairée de ce passé que la plupart des Canadiens 14 auraient intérêt à partager. 15 7169 Vous avez eu tous les sondages qu'on 16 a faits récemment sur le faible degré de connaissance 17 des Canadiens de leur histoire. Il y aurait des 18 critiques à faire de ces sondages parce qu'ils mettent 19 l'accent sur essentiellement la connaissance factuelle: 20 des noms, des lieux, des grands personnages, et 21 caetera. Or, la connaissance de l'histoire, c'est plus 22 qu'une connaissance de mémoire, c'est une 23 interprétation du passé d'une collectivité, c'est la 24 compréhension d'où on vient et où on s'en va. Ça, ça 25 se fait par l'analyse des documents, par la critique, StenoTran 1648 1 par la confrontation des opinions et je pense que le 2 matériau dont dispose RDH permettra de montrer ça de 3 façon vivante aux Canadiens. 4 7170 CONSEILLER CARDOZO: Intéressant. 5 Enfin, le comité aviseur, le comité consultatif. Est- 6 ce que votre société travaille avec le comité? 7 7171 M. IGARTUA: Notre société se ferait 8 sans doute un plaisir de travailler de façon formelle 9 avec RDH, j'y participe à titre individuel, ça me fait 10 plaisir de le faire, j'ai plusieurs collègues qui le 11 font et vous aurez noté dans la liste des membres que 12 cette liste s'étend au Nouveau-Brunswick, en Ontario, 13 et je ferai es suggestions pour qu'elle s'étende 14 davantage en Ontario et dans l'ouest canadien pour 15 aller chercher chez les historiens francophones hors 16 Québec des compétences importantes. 17 7172 CONSEILLER CARDOZO: Quel est le rôle 18 de ce comité? 19 7173 M. IGARTUA: Ce comité est un comité 20 consultatif. Il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas 21 un comité de production -- ce n'est pas le comité 22 aviseur de l'une ou de l'autre chaîne qui va décider de 23 la production -- mais c'est un comité qui est là pour 24 faire jaillir des idées, des projets, pour proposer des 25 ressources, pour offrir des expertises, pour montrer StenoTran 1649 1 quels sont les fonds d'archives qu'on peut mettre en 2 valeur sur le plan audiovisuel, par exemple. 3 7174 Il y a un bassin considérable de 4 ressources intellectuelles à la grandeur du pays dont 5 peut se servir RDH pour ces fins-là. 6 7175 Mais, si j'y ai personnellement 7 participé, c'est aussi en grande partie à cause de 8 l'importance considérable qui est donnée à l'histoire 9 du Canada dans la grille horaire des heures d'écoute 10 importantes. 11 7176 CONSEILLER CARDOZO: Vous avez parlé 12 d'une conférence sur l'identité nationale et -- 13 7177 M. IGARTUA: Sur l'enseignement et 14 l'apprentissage de l'histoire à McGill du 29 au 31 15 janvier 1999. 16 7178 CONSEILLER CARDOZO: Janvier. Je 17 pense que vous voulez un nouveau service pour diffuser 18 cette conférence. 19 7179 M. IGARTUA: Je pense que les 20 organisateurs ont pris des arrangements avec CPAC pour, 21 en fait, faire la diffusion de cette conférence. 22 7180 CONSEILLER CARDOZO: Pas de problème. 23 Merci beaucoup. 24 7181 M. IGARTUA: Merci. 25 7182 LA PRÉSIDENTE: Monsieur le StenoTran 1650 1 Professeur, merci beaucoup, et saluez bien mes amis 2 historiens et tous mes amis de l'UQÀM. Merci. 3 7183 M. IGARTUA: Ça me fera plaisir. 4 7184 LA PRÉSIDENTE: Merci. 5 7185 Nous allons prendre une pause de 15 6 minutes, reviendrons à 10 h 40. 7 --- Courte suspension à / Short recess at 1025 8 --- Reprise à / Upon resuming at 1045 9 7186 LA PRÉSIDENTE: Alors, nous 10 poursuivons. 11 7187 Madame Audet, s'il vous plaît. 12 7188 Mme AUDET: Nous poursuivons avec 13 l'intervention de MM. Gilles Houde et Réjean Beaudoin 14 sur la demande du Canal Évasion. 15 INTERVENTION 16 7189 M. BEAUDOIN: Merci beaucoup. 17 7190 Madame la Présidente, comme on l'a 18 mentionné, mon nom est Réjean Beaudoin, je suis un 19 conseiller en tourisme. J'ai à mes côtés M. Gilles 20 Houde, un journaliste en tourisme mais quand même, je 21 dirais, un grand pionnier et un grand bâtisseur. Donc 22 j'aurai à parler de la première partie du document, qui 23 est la civilisation du tourisme, et M. Houde parlera 24 spécifiquement du Canada Savoir. 25 7191 M. Houde est dans le tourisme depuis StenoTran 1651 1 une trentaine d'années, donc il a occupé différentes 2 fonctions. Moi, c'est à peu près le même nombre 3 d'années aussi. J'ai eu le plaisir de mettre sur pied 4 le programme de tourisme du réseau collégial québécois, 5 au début des années soixante-dix, jusqu'à devenir, 6 Madame la Présidente, le premier professeur de tourisme 7 à la télévision au Canada, à ce qu'on m'a dit. 8 7192 Alors, Madame la Présidente, veuillez 9 croire qu'il est très agréable d'avoir le privilège de 10 vous soumettre aujourd'hui ce mémoire appuyant le Canal 11 Évasion aux fins d'amplifier la connaissance du 12 tourisme au sein de la collectivité francophone 13 canadienne. Ce contenu met en relief les actes 14 suivants: la civilisation du tourisme, comme on vous 15 l'a mentionné, le projet Canal Évasion, et notre appui 16 à ce projet-là. Et en annexe, eh bien nous avons 17 inclus les curriculum professionnels des soussignés, 18 dont l'implication active dans le domaine du tourisme 19 remonte, comme on le disait, depuis 30 ans. 20 7193 À la page 3, Madame la Présidente, où 21 on va toucher vraiment à la civilisation du tourisme, 22 nous savons tous que les mouvements touristiques 23 nationaux et internationaux nous démontrent clairement 24 que la société actuelle et future sont une véritable 25 civilisation du tourisme. Que ce soit dans le monde et StenoTran 1652 1 au Canada, le tourisme est une activité socio- 2 économique importante et d'avenir. Si on regarde dans 3 le monde, Madame la Présidente, selon le World Travel 4 Tourism Council, en l'an 2005, l'industrie mondiale du 5 tourisme gravitera autour des 8 000 milliards de 6 dollars américains par année, recettes nationales 7 intérieures et internationales, ou 26 fois plus que 8 l'industrie du logiciel. Donc on voit que le tourisme 9 c'est très important. 10 7194 On estime qu'à ce moment-là 348 11 millions de personnes travailleront dans le secteur, 12 faisant ainsi du tourisme le premier employeur dans le 13 monde. En 1990 il y a eu 459 millions d'arrivées 14 internationales, et l'Organisation mondiale du tourisme 15 en prévoit plus d'un milliard en l'an 2010. De ce 16 vaste volume anticipé, les Amériques accueilleront 195 17 millions de touristes internationaux, soit 6,5 fois 18 plus la population canadienne actuelle, ce qui est 19 énorme, Madame la Présidente. 20 7195 Au Canada, en 1950, nous étions la 21 deuxième destination touristique du monde. En 1997, il 22 se situe au neuvième rang avec 17,6 millions de 23 visiteurs internationaux et ses recettes globales de 24 l'ordre de 44 milliards de dollars par année sont 25 réparties de la façon suivante: recettes StenoTran 1653 1 internationales, 13 milliards de dollars; recettes 2 nationales, 31 milliards. Malgré ce dépassement par 3 sept autres pays, les recettes sont ascendantes ainsi 4 que les emplois, qui totalisaient, en 1997, 503 200 5 personnes, englobant de nombreux Canadiens 6 francophones. Toutefois, si ailleurs on fait mieux, le 7 Canada peut aussi faire mieux en matière de tourisme. 8 7196 En 1995, il s'est fait 16,1 millions 9 de voyages interprovinciaux au Canada d'une durée d'une 10 nuitée ou plus. La plupart de ces déplacements se 11 réalisent entre provinces limitrophes. 12 7197 Selon nous, Madame a Présidente, il 13 n'y aura jamais assez de voyages interprovinciaux en 14 terre canadienne, incluant ceux des francophones du 15 Canada, et ce, tout en accentuant les déplacements 16 comportant un plus grand nombre de provinces. 17 7198 Ce marché intérieur canadien existe. 18 En effet, beaucoup de Canadiens qui se rendent aux 19 États-Unis se sentent attirés par le Canada. C'est un 20 potentiel fort lucratif, tenant compte que ces gens 21 effectuent des voyages plus longs et, par ricochet, 22 dépensent plus. 23 7199 Actuellement, les Canadiens réalisent 24 approximativement 11,3 millions de voyages par année 25 chez nos voisins du sud. Mais ce qui est intéressant, StenoTran 1654 1 c'est que 69 pour cent d'entre-eux, soit 7,8 millions 2 de voyages, songeraient à voyager davantage au Canada 3 au printemps et à l'automne s'il y avait des forfaits 4 spéciaux ou des offres à valeur ajoutée, et 65 pour 5 cent préfèrent prendre des vacances au Canada plutôt 6 qu'aux États-Unis. Ainsi, le Canal Évasion doit être 7 un outil retenu pour inciter ce vaste potentiel à 8 voyager au Canada. Une telle puissance d'information 9 continue est fondamentale. 10 7200 Rôle socio-économique du tourisme. 11 La Chambre de commerce des États-Unis exprime depuis 12 longtemps de la manière suivante le rôle socio- 13 économique du tourisme: Il y a trois façons pour 14 développer l'économie d'une collectivité: 15 l'agriculture, l'industrie et le tourisme. L'activité 16 touristique est la façon la plus facile et la plus 17 rapide des trois. En 1995, sous l'impulsion du 18 président Bill Clinton et de la Maison blanche, chaque 19 État américain a organisé une White House Commission on 20 Travel and Tourism qui ont été couronnés par un Sommet 21 qui a eu lieu à Washington en octobre de la même année. 22 Pour eux, le tourisme est une vaste industrie d'avenir, 23 capable de bénéficier à tous les États de l'union par 24 la création d'emplois et les suites qui en découlent. 25 J'ai eu le privilège d'être convié à celle de l'État du StenoTran 1655 1 Vermont. 2 7201 Mais, relativement à sa croissance, 3 le gouvernement du Canada pose, lui aussi, des gestes à 4 noter. En effet, en novembre dernier, il augmentait de 5 15 millions de dollars par année, sa contribution à la 6 Commission canadienne du tourisme, pour fins de 7 marketing touristique pour porter sa part à 65 millions 8 de dollars annuellement à cet organisme. De plus, 9 comme vous le savez, Madame la Présidente, la France, 10 la première destination touristique du monde, a reçu en 11 1995 plus de 60,5 millions d'arrivées internationales, 12 c'est-à-dire l'équivalent de sa propre population. La 13 France s'est toujours intéressée au tourisme afin de 14 favoriser la diversification et l'expansion socio- 15 économiques de ses divers départements. 16 7202 Sur le plan touristique, le Canada 17 francophone aura toujours avantage à multiplier ses 18 contacts avec le milieu français. C'est un pays de 19 grande tradition en cette matière et la source de 20 professionnels du tourisme pour de nombreux pays. 21 C'est pourquoi la collaboration acceptée par Canal 22 Voyages France et celle de Canal+ ayant trait à Canal 23 Évasion s'avère fascinante considérant la réussite 24 touristique française à l'échelle mondiale. De plus, 25 il n'est pas illusoire de souligner dès maintenant la StenoTran 1656 1 justification d'un réseau Évasion francophone mondial 2 qui pourrait reposer sur le tandem Canal Voyages 3 France, Canal + et Canal Évasion. Compte tenu de la 4 méga progression du tourisme planétaire, un tel projet 5 deviendra un jour une réalité. Il serait de classe que 6 le Canada en soit possiblement la base, le tourisme 7 étant un moyen connu et reconnu pour rapprocher le 8 village global francophone du monde, et que 50 pour 9 cent des Américains, par exemple, qui apprennent une 10 deuxième langue apprennent le français. 11 7203 Le consommateur: le point central. 12 Plus que jamais, nous sommes à l'ère du customized 13 economy, ou celle de l'approche client. Pour réussir, 14 et le consommateur en est conscient, il est impératif, 15 et même incontournable, de répondre en tout temps à ses 16 désirs évolutifs si l'on veut le satisfaire pleinement 17 et demeurer concurrentiels. Le consommateur est, de 18 nos jours, la référence pour la conception, la 19 fabrication et la promotion d'un produit touristique. 20 Il voyage beaucoup dans le cadre d'une trilogie 21 touristique baptisée Système NACE, c'est-à-dire nature, 22 culture et éducation. Il aime amplifier ses 23 connaissances en voyageant et il veut visiter surtout 24 des zones non urbaines. 25 7204 Aussi, le projet Canal Évasion place StenoTran 1657 1 le consommateur au centre de ses activités dans le but 2 de produire et diffuser les émissions appropriées. Non 3 seulement les promoteurs du projet veulent parler de 4 tourisme, mais ils veulent également que le Canal 5 Évasion soit une entité crédible dans le secteur, une 6 entité en qui on peut faire confiance, une entité vouée 7 à permettre au consommateur de réaliser des voyages le 8 satisfaisant. Et plus les Canadiens francophones 9 seront heureux de leurs voyages, plus le monde du 10 tourisme, avec son personnel et ses régions, en sera 11 bénéficiaire, tout étant interrelié. 12 7205 En somme, la civilisation du tourisme 13 est un gigantesque mouvement socio-économique ascendant 14 composé de consommateurs voulant réaliser leurs rêves 15 de voyage et d'une industrie dont le devoir est celui 16 de répondre avec adéquation à cette aspiration des plus 17 légitimes. Pour atteindre ce stade nécessaire, 18 l'information accessible et continue est cruciale, d'où 19 la pertinence marqué d'un projet comme celui de Canal 20 Évasion reposant sur la force informative de la 21 télévision. 22 7206 La conclusion, c'est ma propre 23 conclusion, parce que M. Houde en aura une aussi. 24 7207 En 1973, Madame la Présidente, 25 j'avais eu le plaisir de présenter à Télé-Métropole StenoTran 1658 1 Canal 10, un projet de série d'émissions sur le 2 tourisme. J'avais alors rencontré M. Robert L'Herbier 3 à ce sujet. Néanmoins, ce projet était trop tôt du 4 côté des téléspectateurs autant que celui du milieu de 5 la télévision. Mais j'ai toujours les documents, 6 Madame la Présidente, que je peux remettre au CRTC, si 7 vous le souhaitez. 8 7208 En 1993-1995, j'avais soumis un 9 projet par la voie de trois dossier à Radio-Québec 10 portant toujours sur le tourisme en termes de valeur, 11 d'importance et d'avenir. Mais, comme le réseau était 12 en réorganisation, il était difficile à ce moment de 13 réaliser ce projet. Les documents sont disponibles 14 aussi. 15 7209 Toutefois, en 1996, le réseau Cogeco 16 Câble acceptait, de concert avec la Commission scolaire 17 de Memphrémagog, de réaliser la production et la 18 diffusion de la première série canadienne, huit 19 émissions, de formation télévisuelle en tourisme. J'ai 20 été le proposeur et le concepteur de la série, qui est 21 présentement diffusée sur plusieurs réseaux de 22 télévision locale du Québec. 23 7210 Ma compréhension, Madame la 24 Présidente, relativement à l'importance de la 25 télévision pour supporter les besoins des consommateurs StenoTran 1659 1 et de l'industrie, a articulé plusieurs efforts et 2 espoirs de ma part depuis nombre d'années. Ma démarche 3 d'aujourd'hui n'est pas ponctuelle, mais plutôt la 4 poursuite d'un cheminement qui, d'après moi, doit 5 aboutir pour le mieux être de la collectivité 6 canadienne. 7 7211 Ainsi, la mise en place de Canal 8 Évasion destiné aux francophones canadiens est 9 maintenant l'étape de choix à franchir pour leur 10 devenir touristique mérité. L'importance et l'avenir 11 du tourisme le confirment au plus haut point: 12 L'industrie a besoin d'un tel support. 13 7212 Maintenant, M. Houde. 14 7213 M. HOUDE: Madame la Présidente, 15 mesdames, messieurs, c'est difficile d'ajouter à ce que 16 vient de dire mon ami Réjean Beaudoin. Il faut dire 17 que je l'ai choisi pour être ici aujourd'hui, comme 18 ami, mais parce qu'également c'est un des très, très 19 rares Canadiens, et je suis très fier de lui, à 20 posséder un doctorat en tourisme. Parce que j'ai 21 l'impression que depuis le début de ma carrière, dans 22 les années 50, je me considère, un peu comme les gens 23 de la Gaspésie tout à l'heure, comme un missionnaire. 24 comme un gars qui est un porte-étendard. Je me 25 souviens de mes batailles pour la cause de l'éducation StenoTran 1660 1 physique dans les années 50 alors qu'il n'y avait 2 aucune université francophone au Québec qui donnait ce 3 genre de cours, aucune institution de tourisme et 4 d'hôtellerie; nos bagarres avec, pas nécessaire de la 5 nommer, une secte quelconque parce que la Croix-Rouge 6 initiait le service de natation et de sécurité 7 aquatique, donc, ça veut dire costumes de bain, ça veut 8 dire cuisses et jambes à l'air; de mes batailles avec 9 l'ancien sous-ministre et historien Robert Prévost, qui 10 a été le premier à vouloir mettre dans la tête de nos 11 gouvernements que dans les parcs nationaux et 12 provinciaux il y avait autre chose que les orignaux, 13 les chevreuils, les truites, et les saumons, qu'on 14 pouvait faire de la photo, de la spéléologie, enfin 15 mille et une activités culturelles et de plein air. 16 7214 Toutes ces batailles, Madame la 17 Présidente, j'ai eu cette impression en tout cas, d'y 18 participer depuis le point de départ, avec d'autres, 19 comme le Père de la Sablonnière, et combien d'autres. 20 Et c'est très récent, puisque la semaine passée l'ITHQ 21 célébrait son trentième anniversaire de fondation. 22 7215 Aujourd'hui c'est le tourisme et, 23 depuis quelques années, qui est un petit peu encore à 24 l'état embryonnaire. Lorsque j'ai appris, il y a 25 quelques semaines à peine, qu'il y avait un groupe qui StenoTran 1661 1 s'apprêtait à venir devant le CRTC présenter un projet, 2 quand j'ai appris qu'il s'agissait d'Évasion avec deux 3 gars que je connaissais qui étaient Michel Chamberland 4 et Serge Arsenault, alors je me suis offert, je n'ai 5 pas attendu qu'on vienne me présenter ça sur un plateau 6 d'argent, qu'on vienne me chercher, loin de là; je n'ai 7 aucune prétention. 8 7216 Je l'ai fait parce que, encore une 9 fois, je me disais, bon moi qui essaie dans ma 10 communauté, par la petite télévision communautaire, 11 j'essaie par mes articles, quand même assez nombreux, 12 dans La Presse ou dans La Tribune de parler, 13 d'intéresser, de former les gens à se préoccuper de 14 l'industrie touristique, qui est l'une des plus 15 rapides, comme le disait Réjean, et plus faciles à 16 bâtir jusqu'à un certain point, mais mon Dieu, que 17 c'est difficile de convaincre nos chefs politiques d'en 18 parler. On en a eu un exemple récemment. 19 7217 Contribution d'un canal, enfin, qui 20 pourrait se consacrer à 100 pour cent à cette 21 industrie. C'est d'abord un divertissement populaire 22 pour tout le monde, ça c'est évident. Répondre aux 23 goûts des consommateurs pour le voyage, éduquer, 24 renseigner et élever et non abaisser l'intelligence des 25 téléspectateurs. Ce n'est pas nécessaire de nommer StenoTran 1662 1 certaines autres émissions. Faire rêver, procurer de 2 la joie à ceux qui ne peuvent pas voyager autrement que 3 virtuellement. 4 7218 Le rôle social et culturel de Canal 5 Évasion, ici au Canada: contribuer à une certaine et 6 meilleure connaissance de notre pays le Canada. On ne 7 connaît pas notre pays, c'est tellement grand, c'est un 8 continent. Montrer à tous une application de notre 9 devise A mare usque ad mare. Démontrer la 10 compréhension possible entre nous tous. Nous faire 11 partager les plaisirs des attraits, des attractions, 12 des événements touristiques de nos voisins. Nous 13 initier aux arts et à la culture générale des autres 14 provinces, enfin, bref, cette chaîne nous donnera envie 15 de voyager chez nous plus souvent car elle aura piqué 16 notre curiosité et diminué nos appréhensions à l'intra- 17 Québec, l'inter-Québec, entre les différentes 18 provinces, enfin, bref, rester un petit peu chez nous. 19 7219 Comme Réjean l'a dit tantôt, il y a 20 des millions de Canadiens qui vont à l'étranger et qui 21 resteraient ici si on leur donnait la possibilité de 22 connaître ce pays. 23 7220 Le rôle social et culturel du Canal 24 Évasion d'ailleurs... 25 7221 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Houde, je StenoTran 1663 1 vais devoir vous demander de conclure brièvement. 2 7222 M. HOUDE: Ah, mon Dieu! Bon, je 3 pense à la France, à la Belgique -- je conclus, 4 madame -- contribuer à la diffusion de la francophonie, 5 je n'insiste pas c'est tellement évident. 6 7223 Certaines émissions étrangères vont 7 venir augmenter aussi chez nous notre bagage de 8 connaissances des autres... on parlait d'émissions 9 françaises. Rôle économique., je n'insiste pas, c'est 10 une évidence. Je pense que seulement, quand j'étais en 11 poste à Paris pour la Délégation du Québec, ça ne fait 12 pas longtemps, 400 000 Français et Belges qui viennent 13 ici, au Canada, par année, 85 pour cent viennent au 14 Québec, dépensent un minimum, minimum 1 000 dollars 15 chacun, ça, ça fait 400 millions de dollars, pas de 16 dollars, de francs, de l'argent nouveau. Ce n'est pas 17 les 25 cents de Brassard et les deux dollars de Sainte- 18 Rose qui s'en vont dans le casino. C'est de l'argent 19 nouveau qui est injecté dans le Canada. Impact 20 économique et hébergement, tous les métiers vont y 21 passer. Augmentation des emplois chez les 22 professionnels du tourisme, encouragement auprès des 23 investisseurs canadiens et étrangers, utilisation de 24 spécialistes de la communication. Imaginez avec un 25 canal comme ça le nombre de gars, techniciens StenoTran 1664 1 radiotélévision qui vont travailler. 2 7224 Je termine. Les moyens disponibles, 3 bon, tourisme religieux, tourisme ci, il y en a mille 4 et un. Les jeunes, les échanges, les villes jumelées, 5 les mouvements comme Katimavik, Jeunesse-Canada-Monde, 6 tout ça touche à l'industrie touristique, les musées, 7 et cetera. 8 7225 Enfin, il y a une autre série 9 d'émissions qui seront à l'horaire, j'en suis certain, 10 les billets et forfaits réduits comme ça existe en 11 France, les offres de dernière minute pour ceux qui 12 sont prêts à partir, les chroniques médicales pour les 13 voyageurs, les conseil pratiques, les vaccins, les 14 remèdes, les hôpitaux, les assurances, selon les 15 destinations, enfin, les affaires étrangères, les pays, 16 le rôle de nos ambassades, de nos consulats, les pays 17 où il ne faut pas aller pour toutes sortes de raisons. 18 7226 En conclusion, madame, convaincre 19 tous nos concitoyens et nos amis de rester ici quand 20 c'est possible. C'est facile de voyager -- ça c'est 21 important aussi pour les étrangers -- dans un pays qui 22 est encore, aux yeux de millions de gens, une 23 destination exotique et surtout sécuritaire où la 24 qualité-prix est imbattable actuellement dans le monde 25 entier. StenoTran 1665 1 7227 Alors voilà. Malheureusement, 2 j'aimerais ça faire une demi-heure, mais ça sera pour 3 la prochaine fois. 4 7228 LA PRÉSIDENTE: Mais, Monsieur Houde, 5 ce n'est pas terminé, ce n'est pas terminé. 6 7229 M. HOUDE: Si un jour Canal Évasion 7 est accepté, bien, j'aurai peut-être l'occasion 8 d'aller, grâce à ces gens-là, m'exprimer plus longtemps 9 que 15 minutes. 10 7230 LA PRÉSIDENTE: Vous allez vous faire 11 couper quand même, parce que des fois il faut qu'ils 12 aillent aux commerciaux, c'est sûr. Mais, Monsieur 13 Houde, j'étais inquiet pendant que M. Beaudoin parlait 14 parce que je vous trouvais bien tranquille et je me 15 disais où est-ce qu'il a mis sa passion, mais je vois 16 qu'elle est très vibrante et très vivante. Je la 17 confie aux bonnes mains de mon collègue, M. Demers. 18 7231 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la 19 Présidente. 20 7232 Messieurs, très peu de questions. Je 21 pense que votre étendard a été bien conservé et que 22 vous avez eu la chance de le ressortir. C'est 23 formidable. Juste une question très générale. Avez- 24 vous participé à l'élaboration de la programmation de 25 Canal Évasion? StenoTran 1666 1 7233 M. HOUDE: Pas du tout. Moi j'ai su 2 que la demande existait il y à peine 15 jours, trois 3 semaines. 4 7234 CONSEILLER DEMERS: C'est la même 5 chose, Monsieur Beaudoin? 6 7235 M. BEAUDOIN: Oui, mais il faut 7 remarquer, Monsieur Demers, que moi, ce n'est pas 8 ponctuel. Ça fait des années que je songe à ça; vous 9 l'avez noté dans le mémoire. 10 7236 CONSEILLER DEMERS: C'est ça. Si on 11 comprend bien, vous êtes arrivé avant le Canal Évasion. 12 7237 M. BEAUDOIN: Oui, en 1973. 13 7238 M. HOUDE: Sauf que quand on a vu que 14 le Canal Évasion avait une chance d'arriver un jour, 15 pour nous c'est un moyen, plutôt que de faire de 16 petites conférences comme on le fait trois fois par 17 mois à des groupes de 30 ou de 40 ou de 50 personnes, 18 et qu'on chercher par toutes sortes de moyens de faire 19 connaître une cause, comme je l'ai dit tantôt, c'est 20 difficile même auprès de nos partis politiques de 21 convaincre les gouvernements quels qu'ils soient que 22 l'industrie touristique est quelque chose d'important. 23 C'est toujours la dernière des préoccupations de tout 24 le monde, avant, après et pendant les élections. 25 7239 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la StenoTran 1667 1 Présidente. 2 7240 LA PRÉSIDENTE: J'étais curieuse. 3 Avez-vous déjà un contrat signé dans l'éventualité où 4 il y aurait un permis, parce que vous êtes bon 5 communicateur, c'est le moindre qu'on puisse dire. 6 7241 M. HOUDE: Absolument pas, madame. 7 Je n'ai aucune attache; aucune attache. Le seul 8 contrat que j'ai eu, c'est avec Canal Savoir, et 9 c'était mon bénévolat: 20 demi-heures consacrées à la 10 France de l'ouest. Ça s'appelait "Passeport sourire". 11 Vous regarderez ça, c'était bon. 12 7242 LA PRÉSIDENTE: Et en terminant, 13 merci beaucoup de votre participation. 14 7243 Oui, Monsieur Beaudoin, vous voulez 15 ajouter quelque chose? 16 7244 M. BEAUDOIN: Si je peux faire une 17 légère intervention, Madame la Présidente, moi je 18 collectionne les guides touristiques anciens du Québec. 19 J'ai entre les mains un exemplaire du premier guide 20 touristique québécois, ou canadien francophone, si on 21 veut, qui a été publié en 1872 par M. James McPherson- 22 Lemoyne. Lui, c'était un membre de la Société royale 23 du Canada. Il croyait au tourisme à l'époque et son 24 volume s'intitulait "L'album du touriste". Il avait le 25 courage et l'audace et la vision d'avenir de croire en StenoTran 1668 1 cette industrie-là pour son pays. 2 7245 Aujourd'hui, 126 ans plus tard, je 3 trouve qu'on est privilégiés tout le monde de regarder 4 ensemble la création du premier canal Évasion canadien. 5 Ce serait une suite vraiment louable et une suite 6 vraiment honorable à la suite de tous les efforts de 7 M. James McPherson-Lemoyne. 8 7246 Merci. 9 7247 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur 10 Beaudoin. Merci, Monsieur Houde. Merci. 11 7248 Madame la Secrétaire. 12 7249 Mme AUDET: Madame la Présidente. La 13 Société nationale de l'Acadie nous a indiqué qu'elle ne 14 pourrait pas se présenter aujourd'hui. J'inviterais 15 donc maintenant le Canal Savoir, Mme Sylvie Godbout, 16 M. Gilbert Paquette. 17 7250 LA PRÉSIDENTE: Bienvenue. Bonjour. 18 INTERVENTION 19 7251 M. PAQUETTE: Bonjour, Madame la 20 Présidente, Mesdames et Messieurs les Commissaires. 21 Merci de nous recevoir. 22 7252 Canal Savoir, évidemment, représente 23 la presque totalité des universités québécoises et les 24 principaux collèges qui participent à la formation à 25 distance et nous opérons une télévision éducative StenoTran 1669 1 depuis 14 ans. Évidemment, nous allons nous adresser 2 uniquement aux demandes qui concernent et qui ont un 3 impact sur l'éducation, c'est-à-dire Canal 4 Savoir-Faire, Réseau de l'économie, Canal des Affaires, 5 Canal Z, aux limites du savoir, Canal Justice, Canal 6 d'Histoire et Réseau de l'Histoire. 7 7253 D'abord nous devons dire que nous 8 reconnaissons le caractère positif pour le grand public 9 de l'arrivée de nouveaux canaux spécialisés qui 10 diversifient l'offre télévisuelle dans le sens d'une 11 information plus éducative. Nous nous devons toutefois 12 d'émettre certaines réserves à l'égard de certains 13 projets qui, dans leur forme actuelle, remettent en 14 question les possibilités de redéploiement d'une 15 télévision éducative comme la nôtre et la 16 multiplication des chaînes de télévisions par le biais 17 des canaux spécialisés. 18 7254 L'ouverture et la concurrence dans le 19 domaine télévisuel sont bien souvent perçues comme le 20 moyen par excellence pour accentuer la présence de 21 contenu canadien pour le public et pour s'assurer d'un 22 rempart contre une présence trop envahissante de la 23 télévision américaine. Nous reconnaissons tout cela. 24 7255 Cependant, pour Canal Savoir, la 25 venue de nouveaux canaux thématiques ayant un certain StenoTran 1670 1 caractère éducatif, si elle n'est pas balisée, aura 2 pour conséquence de limiter les capacités de 3 développement de la téléformation et l'actualisation du 4 mandat d'une télévision éducative comme Canal Savoir. 5 En effet, ces canaux en s'orientant vers l'information 6 à caractère éducatif avec des moyens financiers très 7 importants, beaucoup plus importants, évidemment, que 8 ceux dont nous disposons, viendront occuper une partie 9 de l'espace stratégique de télédiffusion éducative à 10 caractère public. 11 7256 C'est pourquoi il nous apparaît 12 indispensable que l'ouverture à la concurrence dans le 13 domaine éducatif tienne compte du caractère 14 fondamentalement public de l'éducation. À ce titre, 15 des balises doivent être mises en place pour soutenir 16 les différents rôles que la télévision sera appelée à 17 jouer dans l'avenir et la diversité des préoccupations 18 sociales qu'elle devrait promouvoir, particulièrement 19 dans le domaine de l'éducation. 20 7257 Madame Sylvie Godbout, qui est 21 directrice générale de Canal Savoir, va maintenant vous 22 présenter l'aspect de notre mémoire qui concerne la 23 programmation. 24 7258 Mme GODBOUT: Merci. 25 7259 Madame la Présidente, messieurs, StenoTran 1671 1 mesdames, sans être une institution d'enseignement, 2 Canal Savoir remplit son mandat de développer du télé- 3 enseignement par la gestion et la coordination de sa 4 station de télévision dont une large part de ses 5 activités est la diffusion de cours télévisés produite 6 par les établissements qui en sont membres. La 7 majorité des cours sont offerts avec possibilité 8 d'accréditation pouvant mener à l'obtention d'un 9 diplôme auquel s'ajoutent d'autres activités parallèles 10 ainsi qu'une formule d'encadrement. 11 7260 À la diffusion de cours crédités, 12 s'ajoutent des cours relevant de la formation continue 13 ou de la formation coopérative ainsi que des 14 conférences et des émissions d'information à caractère 15 éducatif s'adressant à un plus large public. 16 7261 Les thématiques abordées sont variées 17 et couvrent des domaines tels que l'administration, les 18 arts, les lettres, les communications, l'éducation, 19 l'information et les télécommunications, la religion, 20 la théologie, les sciences humaines et sociales, la 21 santé et les sciences pures et appliquées. 22 7262 L'année 1997 a marqué un point 23 tournant pour Canal Savoir, qui a décidé d'entreprendre 24 un redéploiement de ses activités. En vue d'améliorer 25 l'accessibilité des émissions produites par ses membres StenoTran 1672 1 et d'actualiser ainsi sa mission, Canal Savoir s'est 2 doté d'un plan stratégique en trois volets: le 3 renouvellement de sa programmation misant sur la 4 qualité et la diversité des produits, le développement 5 de nouveaux services de diffusion par la formation à 6 distance aux moyens de technologies numériques et le 7 développement de solutions au sous-financement 8 chronique de la télévision éducative. 9 7263 C'est en relation avec ces trois 10 points que nous situons notre analyse de la 11 multiplication de canaux spécialisés ayant certains 12 caractères éducatifs. La distinction entre information 13 à caractère éducatif et formation télévisée n'est pas 14 toujours facile à établir. Il existe une zone grise 15 entre les deux concepts que nous allons tenter de 16 cerner. 17 7264 Tous les postes de télévision font 18 parfois de l'information à caractère éducatif, que l'on 19 pense à certains reportages à caractère sociologique ou 20 anthropologique, à la diffusion de documentaires sur 21 les populations, à des émissions sur les affaires ou 22 l'économie ou des missions de type scientifique ou 23 artistique. Nous pourrons dire qu'il y a formation 24 télévisée lorsqu'il y a un support explicite et 25 systématique à l'apprentissage, autrement dit une aide StenoTran 1673 1 à la transformation par le téléspectateur de 2 l'information à caractère éducatif en connaissance 3 personnelle. Cette aide et ce support peuvent être 4 internes, intégrés ou format de l'émission, ou 5 externes, prenant la forme de document ou d'activité 6 d'accompagnement d'une série télévisée documentaire. 7 7265 La programmation de Canal Savoir est 8 presque entièrement dans le champ de la formation 9 télévisée, à l'exception des blocs d'émissions dédiées 10 à la formation continue ou à l'info-savoir, où on 11 retrouve de l'information à caractère éducatif. Ces 12 blocs sont appelés à prendre de l'importance dans 13 l'avenir en regard des contraintes financières 14 auxquelles doivent faire face les institutions 15 d'enseignement et en regard d'un divertissement des 16 besoins éducatifs de la population. Par ailleurs, nous 17 pouvons constater, à la lecture des différentes 18 demandes, que les nouvelles chaînes, qui se 19 spécialisent sur une base thématique, accordent une 20 place importante à l'aspect éducatif. 21 7266 Il est à noter cependant que l'aspect 22 éducatif de la programmation s'oriente davantage vers 23 l'information à caractère éducatif, à l'exception de 24 Canal Justice, qui entend réserver une partie de sa 25 grille horaire à l'éducation formelle. On peut en StenoTran 1674 1 effet y lire: "tables rondes d'experts, magazines, 2 émissions de formation continue, émissions éducatives 3 formelles." 4 7267 L'importance accordée au volet 5 éducatif se traduit également par la présence du milieu 6 universitaire et d'autres maisons d'enseignement dans 7 l'élaboration de plusieurs de ces projets de chaînes 8 spécialisées. Prenons, par exemple, le Réseau de 9 l'économie, où les universités deviennent des 10 fournisseurs de contenu. Dans son plan d'affaires, 11 Canal Savoir-Faire et Canal Z prévoient aller chercher 12 un certain pourcentage de recettes publicitaires auprès 13 d'annonceurs non-traditionnels. Canal Z évoque ainsi 14 l'Université Concordia, Laval, l'Université du Québec, 15 l'Université de Montréal. Ces établissements sont tous 16 membres de Canal Savoir. 17 7268 Canal Savoir-Faire, outre le monde de 18 l'édition et des détaillants d'équipements audio- 19 visuels, évoque lui aussi les établissements 20 d'enseignement comme potentiel de revenus 21 publicitaires. Ces projets ne sont pas totalement en 22 concurrence avec la programmation de Canal Savoir, mais 23 ils offrent la partie glamour, initiatrice à la 24 formation. Compte tenu des moyens financiers importants 25 dont leurs promoteurs disposent, l'augmentation massive StenoTran 1675 1 de l'offre d'émissions à caractère éducatif risque de 2 fermer toute possibilité de financement de la formation 3 continue en-dehors de ce cadre. 4 7269 Notons aussi que l'accès aux produits 5 éducatifs devient également plus limité si l'on tient 6 compte des ententes que certaines chaînes prévoient 7 réaliser avec des organismes gouvernementaux ou non- 8 gouvernementaux, des corporations professionnelles et 9 des universités pour leur fournir des contenus. 10 7270 Canal Savoir mise sur le 11 développement de ce secteur dans sa programmation. 12 Celui-ci est aussi une responsabilité qu'assument les 13 collèges et les universités et que le gouvernement 14 invite à actualiser davantage, notamment, comme moyen 15 d'accroître les clientèles de l'enseignement supérieur. 16 Il est intéressant, à cet égard, de consulter le récent 17 rapport du Conseil supérieur de l'éducation intitulé 18 "La formation continue du personnel des entreprises: un 19 défi pour le réseau public d'éducation." Nous aurons 20 plus loin des recommandations à formuler quant à la 21 possible collaboration entre les nouveaux canaux qui 22 seront autorisés et notre organisation, à la fois sur 23 le plan des contenus et du financement. 24 7271 Un autre élément préoccupant est 25 l'utilisation du terme "savoir" dans l'appellation de StenoTran 1676 1 certains des nouveaux canaux. Nous avons pu constater 2 une augmentation de l'écoute de notre canal depuis que 3 nous avons adopté cette marque de commerce et nous 4 tenons à préserver ce mince, mais tangible, avantage. 5 7272 M. PAQUETTE: (Microphone éteint). 6 7273 Le second volet consiste à accroître 7 l'accessibilité des connaissances produites par les 8 établissements d'enseignement par le biais des 9 technologies numériques. Celles-ci représentent 10 assurément un puissant moyen d'enrichir et de dynamiser 11 des contenus. Ce volet de notre plan stratégique a 12 donné lieu à un nouveau plan d'affaires pour une 13 infrastructure polyvalente de diffusion du savoir, et 14 c'est le projet SavoirNet. Ce plan d'affaires, 15 particulièrement soucieux de développement, de 16 production et d'utilisation de matériels multimédias, 17 prévoit la mise sur pied d'une infrastructure 18 technologique "interfacée" avec les principales 19 entreprises de diffusion par téléphone, câble ou 20 satellite, avec lesquelles d'ailleurs nous avons 21 entrepris des discussions et qui nous ont, pour la 22 plupart, manifesté leur appui. 23 7274 Si on regarde maintenant les projets 24 de certains des canaux spécialisés, ceux-ci prévoient 25 compléter leurs opérations par du matériel StenoTran 1677 1 complémentaire diffusé sur imprimé, CD-ROM ou Internet. 2 C'est le cas notamment des projets de Savoir-Faire et 3 du Réseau de l'économie, avec lesquels nous avons eu 4 d'ailleurs des discussions. Ceux-ci intègrent le site 5 Internet à leur projet en vue d'une plus grande 6 participation du public et d'apprentissage plus 7 personnalisé, une approche que nous partageons 8 d'ailleurs. 9 7275 Nous pensons également, comme eux, 10 qu'il existe un marché de la revente de produits à 11 caractère éducatif qui irait en augmentant face aux 12 besoins croissants de la population en matière de 13 formation continue. À cet égard, nous souhaitons la 14 collaboration des canaux spécialisés dont les projets 15 seront retenus, et peut-être même les autres, et leur 16 investissement dans les activités de SavoirNet, une 17 infrastructure de diffusion qu'ils pourraient utiliser 18 de concert avec les institutions d'enseignement que 19 nous représentons. 20 7276 D'autre part, ces matériaux à 21 caractère éducatif, relativement coûteux à produire et 22 à développer, devraient pouvoir être intégrés de façon 23 économique dans des cours et divers types de formation 24 offerte par les universités et les collèges. 25 7277 Enfin, une participation aux StenoTran 1678 1 activités de recherche et de développement de Canal 2 Savoir pourrait être bénéfique à l'ensemble des 3 partenaires. 4 7278 J'en arrive maintenant à l'aspect 5 financement. C'est le troisième élément du plan 6 stratégique de Canal Savoir. Il suffit d'évoquer les 7 coupures dans les universités pour comprendre qu'il n'y 8 a peut-être pas beaucoup de revenus publicitaires à 9 aller chercher là, et encore moins de revenus, de fonds 10 pour développer du multimédia et des émissions de 11 télévision éducatives. Nous avons donc cherché, et 12 nous cherchons, à diversifier nos sources de revenus 13 par divers moyens, dont la recherche de commandite, 14 encourageant ainsi la mise sur pied d'une formule de 15 co-financement pour la production de nouveaux cours. 16 7279 Au cours de la dernière année, nous 17 avons d'ailleurs diffusé un certain nombre de nouvelles 18 émissions en développant une collaboration avec 19 Télébec, Le Groupe Option Retraite, Multi-prêt 20 Hypothèque, et le ministère de l'Industrie, Science et 21 Technologie. La multiplication des chaînes dans le 22 domaine éducatif affaiblira la possibilité pour Canal 23 Savoir et pour d'autres projets de formation télévisée 24 d'obtenir des commandites ou de vendre du temps 25 d'antenne à des corporations ou organismes extérieurs. StenoTran 1679 1 7280 À l'opposé, les promoteurs des 2 projets de canaux spécialisés disposent de fonds 3 importants pour développer et faire la promotion de 4 leurs produits. On parle ici de budgets au moins de 10 5 à 20 fois plus élevés que ceux dont dispose 6 actuellement Canal Savoir, sans compter le support 7 d'infrastructure technologique de diffusion, de 8 marketing des grandes chaînes de télévision qui sont, 9 pour la plupart, à l'origine de ces projets. 10 7281 On remarque à la lecture de la 11 demande du Réseau de l'économie, par exemple, que la 12 CEQ et la Fondation canadienne pour l'éducation ont 13 accepté de céder à ce projet de chaîne le droit 14 d'adaptation et de diffusion de la presque totalité de 15 leur matériel éducatif. Ces deux organismes pourraient 16 constituer des clients potentiels de Canal Savoir, qui 17 a d'ailleurs eu l'occasion déjà d'entreprendre des 18 pourparlers avec certains d'entre eux. On remarque 19 également que plusieurs projets de chaînes spécialisées 20 misent sur le caractère ciblé de leur auditoire pour 21 obtenir des commandites ou des promotions 22 d'établissement oeuvrant dans un domaine proche de leur 23 thématique. 24 7282 Également, l'accès aux produits 25 éducatifs devient plus limité si l'on tient compte des StenoTran 1680 1 ententes que certaines chaînes prévoient réaliser avec 2 des organismes gouvernementaux, non-gouvernementaux, 3 des corporations professionnelles, et des universités, 4 pour leur fournir des contenus. 5 7283 Dans ce contexte, il deviendra 6 difficile pour Canal Savoir d'offrir une véritable 7 compétition à des productions assurant une solide 8 qualité visuelle, laquelle n'est pas nécessairement 9 suffisante pour assurer une qualité sur le plan 10 éducatif. D'autre part, même s'il en coûte plus aux 11 commanditaires, une publicité vantant les mérites de 12 son produit sera probablement perçue comme plus retable 13 qu'une commandite de prestige, qui est la seule forme 14 que nous pouvons faire compte tenu de notre licence 15 actuellement mais qui interdit une promotion du 16 produit. 17 7284 Il est évident que ces moyens 18 importants à la disposition des futurs canaux 19 spécialisés serviront à occuper les créneaux les plus 20 rentables de l'information à caractère éducatif, 21 donnant ainsi l'impression que la formation télévisée 22 du grand public est assurée. 23 7285 J'en arrive maintenant à nos 24 recommandations. 25 7286 C'est pourquoi nous croyons qu'il est StenoTran 1681 1 indispensable que le CRTC pose certaines contraintes à 2 l'établissement de ces nouveaux canaux spécialisés tout 3 en assurant une saine concurrence dans le domaine 4 télévisuel. Une réglementation basée uniquement sur le 5 choix des consommateurs dans une optique de 6 rentabilisation à court terme écarte, par le fait même, 7 la possibilité d'un soutien adéquat pour cette 8 préoccupation sociale de première importance qu'est 9 l'accessibilité à la formation et le rôle essentiel que 10 la télévision doit jouer en cette matière. 11 7287 C'est dans cet esprit que nous 12 soumettons au Conseil les recommandations suivantes: 13 7288 - Premièrement, que de nouvelles 14 licences de canaux spécialisés comportant une 15 programmation d'émissions à caractère éducatif soient 16 accordées sur une base de complémentarité et non de 17 concurrence avec la formation télévisée, autant sur le 18 plan du contenu que sur celui du financement; 19 7289 - Deuxièmement, que l'établissement 20 d'ententes de collaboration entre les nouveaux canaux 21 spécialisés à caractère éducatif et Canal Savoir soit 22 défini comme une obligation de licence; cette 23 collaboration pourrait viser, selon les projets, selon 24 les intérêts des partenaires aussi, la réalisation 25 conjointe d'émissions de téléformation ou d'émissions à StenoTran 1682 1 caractère éducatif; elles pourraient viser la 2 réutilisation d'émissions des chaînes spécialisées dans 3 un cadre de téléformation; elles pourraient aussi 4 inclure la reconnaissance et l'utilisation de 5 l'expertise de Canal Savoir en téléformation, qui 6 pourrait agir comme producteur délégué, se chargeant 7 notamment d'appels de projets dans les établissements 8 d'enseignement qui composent le membership de Canal 9 Savoir; 10 7290 - Troisièmement, que les canaux 11 spécialisés et Canal Savoir participent en commun à la 12 commercialisation du matériel pédagogique 13 complémentaire en diffusion numérique; nous sommes 14 actuellement à mettre sur pied une société de 15 commercialisation, et cette société pourrait être 16 établie conjointement avec les canaux spécialisés qui 17 seront retenus; 18 7291 - Quatrièmement, que les canaux 19 spécialisé utilisant le mot "savoir" soient invités à 20 adopter une marque de commerce qui ne suscite aucune 21 confusion avec l'appellation Canal Savoir; nous nous 22 adressons ici plus particulièrement aux deux projets 23 Canal Savoir-Faire et Canal Z, aux limites du savoir. 24 7292 En terminant, la particularité d'une 25 chaîne de télévision comme Canal Savoir, dont le mandat StenoTran 1683 1 réside principalement dans le domaine de la 2 téléformation, représente, selon nous, une richesse 3 pour le réseau de télédiffusion québécois et canadien 4 grâce à l'expérience et l'expertise que le Canal Savoir 5 a eu l'occasion de développer depuis 14 ans. 6 7293 Par la nature de son mandat, Canal 7 Savoir veut répondre aux besoins sociaux grandissants 8 en matière de formation. Dans le contexte d'un marché 9 du travail en pleine mutation, qui exige de plus en 10 plus un degré de compétence élevé et à l'intérieur 11 duquel le profil professionnel d'un même individu peut 12 être appelé à se modifier, à se redéfinir plusieurs 13 fois, la téléformation devient un outil indispensable 14 pour la société québécoise et canadienne en rendant 15 accessible au grand public, à domicile ou au travail, 16 le savoir qui se développe, notamment dans les 17 établissements d'enseignement supérieur. 18 7294 Nous espérons que le CRTC, les autres 19 intervenants aussi, nous aideront à nous donner les 20 moyens de ces objectifs. Merci. 21 7295 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. Je 22 vous confie à M. Jean-Marc Demers. 23 7296 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la 24 Présidente. 25 7297 C'est très intéressant de voir dans StenoTran 1684 1 votre mémoire et aussi dans le mémoire écrit que vous 2 tendez la main assez précisément aux gens qui ont fait 3 des demandes devant nous. C'est très intéressant. 4 Est-ce que, concrètement, cette main tendue vient de 5 CANAL -- excusez, j'étais pour dire "de CANAL" -- de 6 Canal Savoir? 7 7298 M. PAQUETTE: Il faut dire que la 8 corporation s'appelle C.A.M.A.L. 9 7299 CONSEILLER DEMERS: Et non pas S.A... 10 7300 Alors, est-ce que c'est de votre 11 corporation que viendrait cette main tendue ou des 12 institutions qui la composent? 13 7301 M. PAQUETTE: Bien, la raison pour 14 laquelle notre corporation a été crée il y a 14 ans, 15 c'était dan le but de mettre en commun, justement, les 16 ressources de diffusion du savoir dont disposent les 17 universités et les collèges et, également, des 18 institutions d'autres niveaux. Par conséquent, je 19 crois que CANAL a bien joué ce rôle jusqu'à maintenant 20 et a contribué à l'essor de la formation télévisée. 21 7302 Dans le fond, ce que nous proposons, 22 c'est que Canal Savoir, comme représentant dans le 23 domaine de la formation télévisée des institutions 24 d'enseignement supérieur, établisse ces ententes avec 25 les projets de canaux spécialisés qui seraient retenus StenoTran 1685 1 par le CRTC. 2 7303 CONSEILLER DEMERS: Merci. Juste une 3 autre question. C'est votre première recommandation où 4 vous souhaitez que, évidemment, les permis qui seraient 5 octroyés soient sur une base complémentaire. Vous avez 6 sans doute suivi les jours qui ont précédé, et c'est un 7 mot qui a été employé plusieurs fois au cours de cette 8 audience. Mais vous précisez, vers la fin, en disant 9 que c'est non seulement sur le contenu mais sur le 10 financement. 11 7304 M. PAQUETTE: Oui. 12 7305 CONSEILLER DEMERS: Est-ce que vous 13 êtes capables de mettre ça dans le concret encore? 14 7306 M. PAQUETTE: Oui. 15 7307 Peut-être pour préciser davantage, 16 sur le plan du contenu nous pensons qu'il n'y a pas 17 trop de problèmes, sauf dans certaines propositions où 18 on se propose de faire de la téléformation. Nous 19 faisons une distinction dans le mémoire entre 20 l'information à caractère éducatif -- par exemple on 21 diffuse un documentaire sur l'histoire ou l'économie -- 22 et la formation télévisée, qui implique un certain 23 traitement pédagogique, soit interne à l'émission ou 24 soit par le biais d'instruments externes à l'émission 25 de télévision, comme on l'a fait dans plusieurs cours, StenoTran 1686 1 notamment à Canal Savoir, qui sont accompagnés de 2 documents imprimés ou informatisés. Mme Godbout a 3 mentionné deux exemples dans son intervention où il y a 4 une certaine non-complémentarité dans deux des projets. 5 7308 C'est surtout sur le plan du 6 financement qu'est le problème, et c'est là où logent 7 nos inquiétudes. Dans ce sens-là nous luttons, si on 8 veut voir ça dans une optique de concurrence, avec des 9 moyens totalement inégaux, les coupures de fonds dans 10 les universités font en sorte que nous avons des moyens 11 modestes contrairement aux promoteurs des projets, qui 12 ont des moyens extrêmement importants. 13 7309 De plus, ceux-ci demandent un 14 financement à la source auprès des abonnés, pourront 15 bénéficier de revenus de publicité dans certains cas... 16 évidemment; il faut faire des distinctions selon les 17 projets. Donc ce sont des canaux qui vont opérer à 18 hauteur de six ou sept millions récurrents par année, 19 alors que nous, nous avons des moyens infiniment plus 20 modestes dans les six chiffres. 21 7310 Donc, c'est surtout ça qui nous 22 inquiète. Justement, le plan stratégique que nous 23 venons de donner consistait à aller chercher la 24 collaboration du secteur privé, la collaboration au 25 niveau de la commandite, ce que nous avons commencé à StenoTran 1687 1 faire. Et ça nous apparaît une tâche maintenant 2 presque impossible s'il n'y a pas des ententes avec les 3 nouveaux canaux qui seront accordées sur ce plan, sur 4 le plan financier. Il y a plusieurs modalités 5 possibles, on en mentionne quelques-unes dans la 6 deuxième recommandation. 7 7311 CONSEILLER DEMERS: Merci beaucoup. 8 On verra ce que les demandeurs pourront nous dire 9 après. 10 7312 Madame la Présidente. 11 7313 LA PRÉSIDENTE: Pour précision, 12 j'aimerais ça comprendre, pour le dossier public, le 13 Canal Savoir, sa base ce sont les universités, c'est un 14 consortium des universités québécoises, mais en fait 15 est-ce que la câblodistribution n'est pas impliquée? 16 7314 M. PAQUETTE: Canal Savoir est une 17 corporation sans but lucratif qui a été mise sur pied 18 par les universités, effectivement. Actuellement, nous 19 comptons comme membres la majorité des universités 20 québécoises, donc il y a quatre constituantes de 21 l'Université du Québec, l'Université de Montréal, 22 l'Université Laval, l'Université de Sherbrooke, 23 l'Université Concordia. Nous avons, également, comme 24 membres deux collèges publics ou d'intérêt public qui 25 sont dans le domaine de la téléformation, le Centre StenoTran 1688 1 collégial de formation à distance, et l'Institut 2 Teccart et également trois collèges privés. Nous avons 3 ouvert notre conseil d'administration à des 4 représentants des entreprises. Nous avons un 5 représentant de Vidéotron, un représentant de Bell et 6 un représentant de Cancom. 7 7315 Ceci ne veut pas dire que nous 8 n'avons pas de collaborations avec d'autres diffuseurs 9 également. Nous sommes rediffusés d'abord par 10 Vidéotron, le signal est transmis par satellite par 11 Cancom et, ensuite, le signal est repris par différents 12 câblodistributeurs, actuellement surtout au Québec, 13 mais la possibilité est offerte sur l'ensemble de 14 l'Amérique du nord par la diffusion par satellite 15 actuellement. 16 7316 LA PRÉSIDENTE: Vos coûts, c'est 17 essentiellement votre uplink? Vous ne payez pas les 18 cours que vous offrez; c'est la contribution de chaque 19 université. 20 7317 M. PAQUETTE: Oui, et ça, ça 21 fonctionnait très, très bien jusqu'à tout récemment, 22 jusqu'à ce qu'il y ait deux facteurs qui se présentent: 23 les coupures budgétaires importantes dans les 24 universités qui font en sorte que... notamment tous les 25 départements d'audiovisuel ont été intégrés avec StenoTran 1689 1 l'informatique. Ceci n'est pas mauvais en termes 2 d'intégration et technologie, mais il y a une 3 préoccupation budgétaire là-dedans et, de fait, on est 4 alimentés de moins en moins par les université, qui 5 n'ont pas les moyens de produire actuellement. 6 7318 Ce que nous cherchons à faire pour 7 résoudre ce problème-là, c'est la mise sur pied, 8 notamment, d'un fonds de développement de produits 9 éducatifs télévisuels qui pourraient ensuite être 10 diffusés sur Canal Savoir, d'une part et, d'autre part, 11 être diffusés par des moyens comme Internet... je 12 parlais tantôt du marché de la revente de produits 13 éducatifs complémentaires. C'est vraiment là qu'est la 14 solution. Maintenant, pour créer un tel fonds, il faut 15 la participation des entreprises privées, dont 16 certaines sont, justement, à l'origine des canaux 17 spécialisés qui vous sont soumis. 18 7319 LA PRÉSIDENTE: La question de votre 19 lien avec l'Internet, je sais personnellement que vous 20 faites des recherches en ce domaine-là. 21 7320 M. PAQUETTE: Oui. 22 7321 LA PRÉSIDENTE: N'y voyez-vous pas là 23 une façon intéressante d'apporter une contribution et, 24 au contraire, que de nouveaux canaux spécialisés, ce 25 serait l'occasion pour vous d'accroître vraiment vos StenoTran 1690 1 clientèles? 2 7322 M. PAQUETTE: Oui. Oui, 3 certainement. Nous ne voyons par l'arrivée de nouveaux 4 canaux nécessairement comme négative. Nous soumettons 5 respectueusement qu'il faudrait baliser, et même 6 obliger la conclusion d'entente à ce sujet. 7 7323 Évidement, on pourrait toujours dire 8 qu'on va laisser ça à la bonne collaboration, mais nous 9 savons très bien que les nouveaux canaux qui seront 10 reconnus vont être extrêmement préoccupés par la mise 11 en place de leurs infrastructures, par l'efficacité, 12 par des exigences de rentabilité et, encore une fois, 13 la télévision éducative, et la collaboration avec la 14 télévision éducative risque d'attendre. 15 7324 Nous, en ce qui nous concerne, nous 16 pensons que nous ne pouvons pas attendre. Il y a des 17 gestes à poser maintenant, dans le court terme, pour 18 favoriser la collaboration entre le secteur privé et 19 les institutions d'enseignement dans le domaine de la 20 télévision éducative, et des moyens complémentaires 21 comme Internet. 22 7325 LA PRÉSIDENTE: Je m'inquiète quand 23 même, parce qu'il demeure que ces nouveaux outils là 24 sont des outils aussi de propagation du savoir qui, au 25 lieu d'être un coût supplémentaire aux universités, aux StenoTran 1691 1 maisons d'enseignement, pourraient être une nouvelle 2 façon d'acheminer le savoir qui, peut-être, demande un 3 investissement de nouvelles formules mais qui, au bout 4 de la ligne, pourrait être même au plan financier très 5 avantageux. 6 7326 M. PAQUETTE: Oui, exactement. 7 7327 LA PRÉSIDENTE: Si je me rappelle les 8 chiffres, il y avait 45 fois le cours ADM-1100 par 9 session à l'UQÀM, pour ne parler que d'une seule 10 université, si on fait trois sessions, il me semble que 11 si on développe des formules qui peuvent mettre à 12 profit les nouvelles technologies, ce serait de grandes 13 économies pour les université qui peut-être pourraient 14 être au rendez-vous de payer certaines émissions. 15 7328 M. PAQUETTE: Tout à fait, mais vous 16 savez, ces questions-là pourront se résoudre lorsqu'il 17 y aura des fonds de production parce qu'actuellement, 18 vous êtes sans doute au courant de l'expérience des 19 Presses universitaires multimédia. C'est un projet qui 20 avait été lancé par la Conférence des recteurs et 21 principaux des universités du Québec, la CRÉPUQ, et ce 22 projet a tourné en rond parce que d'abord il fallait 23 mettre d'accord toutes les universités sur les cours à 24 grande clientèle et s'entendre pour les produire de 25 concert d'une part, ce qui n'est pas facile et, d'autre StenoTran 1692 1 part, les fonds qui ont été demandés, n'ont pas été mis 2 à la disposition du projet. Donc, en l'absence de 3 fonds, il n'y a pas d'incitations. 4 7329 Nous, nous pensons que la 5 collaboration que nous pourrions faire -- nous sommes 6 d'ailleurs en interaction avec les gens de la CRÉPUQ, 7 qui avaient parti ce premier projet, et je pense qu'ils 8 ont reconnu, lors d'une réunion précédente, le rôle que 9 nous pouvons jouer dans ce domaine-là. 10 7330 Alors nous pensons que les ententes 11 avec le secteur privé, avec les promoteurs des canaux 12 spécialisés, pourraient mobiliser une partie de ces 13 fonds, l'autre partie évidemment devant être fournie 14 par le secteur public, je pense, et c'est par une 15 collaboration entre le secteur privé et le secteur que 16 nous pourrons générer les fonds suffisants pour que ce 17 projet se mette en route. 18 7331 LA PRÉSIDENTE: Oui, parce qu'au bout 19 de la ligne je pense que ça ne serait pas une dépense, 20 mais un investissement. 21 7332 M. PAQUETTE: Je pense qu'il y a un 22 moyen de faire un plan d'affaires qui va prouver la 23 rentabilité. Nous partageons votre opinion là-dessus. 24 7333 LA PRÉSIDENTE: C'est bien. Madame, 25 monsieur, merci beaucoup de votre participation. StenoTran 1693 1 7334 Madame Audet. 2 7335 Mme AUDET: Oui, Madame la Présidente. 3 7336 Les deux prochains intervenants qui 4 étaient inscrits aux articles 16 et 17 de l'ordre du 5 jour nous ont confirmé depuis qu'ils ne pourraient se 6 présenter. Il s'agissait du Théâtre du Nouveau Monde 7 et de Heritage Canada Foundation. 8 7337 Les prochains intervenants que 9 j'appellerai étaient prévus pour cet après-midi. Ils 10 ne sont peut-être pas encore arrivés, mais je vais les 11 appeler une première fois. Je les rappellerai au début 12 de l'après-midi si jamais ils ne sont pas dans la 13 salle. 14 7338 Je débuterai donc à l'article 18 par 15 l'Association des loisirs éducatifs et patrimoniaux. 16 7339 Est-ce que M. Gilles Cossette est 17 dans la salle? 18 --- Pas de réponse / No answer 19 7340 Mme AUDET: Une deuxième fois, M. 20 Gilles Cossette? 21 --- Pas de réponse / No answer 22 7341 Mme AUDET: J'inviterais donc, à 23 l'article 19, le Capitole de Québec. Je ne crois pas 24 que M. Cloutier soit là. 25 7342 Cet après-midi, on me confirme. StenoTran 1694 1 7343 Le vingtième, les Conseillers en 2 valeur Planiges, est-ce que Mme Julien est là? 3 --- Pas de réponse / No answer 4 7344 Je vois que le vingt et unième est 5 bien là. Il s'agit de Radiomutuel, au nom du Canal 6 Vie, MusiquePlus et MusiMax, MM. Normand Beauchamp, 7 Paul-Émile Beaulne, et Michel Arpin. 8 1140 9 7345 LA PRÉSIDENTE: Rebonjour, messieurs. 10 Alors c'est à vous. 11 INTERVENTION 12 7346 M. BEAUCHAMP: Merci beaucoup. 13 7347 Madame la Présidente, distingués 14 Membres du Conseil, mesdames et messieurs, je me 15 présente. Mon nom est Normand Beauchamp. Je suis le 16 président et chef de la direction de Radiomutuel. J'ai 17 le plaisir de vous introduire les personnes qui 18 m'accompagnent. À ma droite se trouve mon collègue, 19 Paul-Émile Beaulne, vice-président exécutif de 20 Radiomutuel et, à ma gauche, Michel Arpin, vice- 21 président, Planification de Radiomutuel. 22 7348 Pour le bénéfice du Conseil, je 23 rappelle que notre intervention écrite a été 24 répertoriée dans le livre des interventions au numéro 25 33. StenoTran 1695 1 7349 Nous nous présentons ici ce matin à 2 titre d'entreprise exploitante de canaux spécialisés 3 et, plus particulièrement, à titre de titulaire de la 4 licence de Canal Vie et de co-titulaires des licences 5 de MusiquePlus et MusiMax. 6 7350 Radiomutuel s'est impliquée dans 7 l'exploitation de canaux spécialisés francophones dès 8 les premières heures de l'arrivée de ces services. En 9 effet, c'est dès 1986 que nous avons entrepris nos 10 premières démarches qui se sont conclues par la mise en 11 marche de MusiquePlus en septembre 1988. Nous avons 12 cru, dès les premiers instants, que les services 13 spécialisés seraient habiles à rencontrer la faveur du 14 public, malgré le fait qu'il pouvait s'agir 15 d'investissements risqués, plus particulièrement pour 16 une entreprise qui venait à peine de sortir d'une 17 longue crise financière. Nous nous sommes impliqués 18 comme gestionnaires et avons appris les règles de la 19 télévision spécialisée. 20 7351 Nous étions, Paul-Émile et moi, deux 21 partenaires engagés et nous croyions au potentiel des 22 canaux spécialisés. Les premières années furent 23 critiques, nous avons perdu des sommes importantes, 24 mais l'avenir était devant nous et nous avons maintenu 25 notre implication et connu le succès. Notre confiance StenoTran 1696 1 nous a amenés à poursuivre et lancer en 1997 Canal Vie 2 et MusiMax. 3 7352 Aujourd'hui, c'est forts de notre 4 expérience que nous voulons partager avec le Conseil 5 quelques observations sur l'audience présentement en 6 cours. Bien entendu, nous sommes favorables à ce que 7 le Conseil octroie de nouvelles licences. 8 7353 Nos observations portent sur les cinq 9 aspects suivants: 10 7354 Le cadre de développement des 11 services de langue française; l'équilibre concurrentiel 12 entre les joueurs; la distribution préférentielle des 13 services francophones; l'accès et la distribution des 14 services francophones hors Québec et, finalement, mais 15 non le moindre, le rôle du Conseil. 16 7355 Dans l'univers à 100, 200 ou 500 17 canaux, le premier défi des exploitants de canaux 18 spécialisés de langue française, compte tenu de 19 l'étroitesse du marché, consiste à offrir des produits 20 imaginatifs et de qualité comparable à ceux provenant 21 du Canada anglais et de l'étranger. Avant que la vague 22 déferle, il faut que nous occupions la place et que 23 nous établissions auprès de nos diverses clientèles 24 notre notoriété, notre franchise. 25 7356 Et je me permets de partager avec le StenoTran 1697 1 Conseil des commentaires tout récents d'un sommet qui a 2 été tenu à New York par The Wall Street Journal, qui a 3 cité M. Summer Redstone (ph.), qui est le chairman de 4 Viacom, qui en quelque sorte s'était rendu célèbre à 5 une certaine époque en utilisant la phrase "Content is 6 king". Aussi récemment qu'il y a quelques mois 7 M. Summer s'est repris, puis je cite: 8 "Content is King and branded 9 content ranks supreme." 10 7357 Donc, quand on fait la place qu'il 11 faut occuper, mais on a X montant de temps pour créer 12 la notoriété de nos franchises. Je pense qu'en quelque 13 sorte on partage la vision de nos confrères américains 14 dans l'établissement de nos franchises. 15 7358 Pour ce, il faut que le Conseil 16 attribue un nombre suffisant de nouvelles licences de 17 sorte que les exploitants de canaux spécialisés 18 francophones occupent la place. Pour réussir, ils 19 doivent bénéficier de conditions favorables, de la même 20 façon que les exploitants anglophones sont protégés de 21 l'envahissement des services américains. 22 7359 Présentement, les services 23 spécialisés de langue française sont désavantagés à 24 bien des égards, et ce, pour de multiples raisons. 25 Premièrement, parce que le taux de pénétration de la StenoTran 1698 1 câblodistribution au Québec est plus faible qu'ailleurs 2 au Canada, probablement parce que l'offre des services 3 en français n'est pas suffisamment diversifiée. 4 7360 Deuxièmement, parce que le taux de 5 pénétration de l'étage est également plus faible au 6 Québec qu'ailleurs au Canada, probablement dans 7 plusieurs cas parce que l'offre de services 8 francophones est souvent moins nombreuse que celle des 9 services anglophones. 10 7361 Depuis quelques années l'industrie du 11 câble a essayé divers scénarios pour accroître sa 12 pénétration, mais ce qu'elle n'a jamais réellement 13 essayé, c'est une solide offre de services 14 francophones. Nous croyons que, si le Conseil ne fait 15 rien, il existe une réelle menace de transfert des 16 auditoires francophones vers des services de langue 17 anglaise canadiens et/ou étrangers. À cet égard, 18 notons l'importante part d'écoute que The Learning 19 Channel s'est accaparé en moins d'une année chez les 20 jeunes adultes francophones. 21 7362 Pour faire face au défi décrit plus 22 haut, il faut dans le marché francophone créer et 23 assurer le maintien de forces concurrentielles 24 équilibrées. Un tel équilibre concurrentiel est, à 25 notre avis, nécessaire pour maintenir le dynamisme et StenoTran 1699 1 la compétitivité du système de la radiodiffusion 2 canadienne. Pour ce faire, le Conseil doit renforcer 3 les entreprises exploitantes de canaux spécialisés 4 avant de consolider les entreprises généralistes de 5 télévision, qu'elles soient privées ou publiques. 6 7363 Nous croyons que le Conseil devrait 7 avoir pour préoccupation d'assurer que les entreprises 8 de télévision spécialisée peuvent diversifier leurs 9 opérations de manière à bénéficier de toutes les 10 synergies possibles afin d'offrir aux téléspectateurs 11 une gamme variée de services de programmation de 12 qualité au plus bas prix possible pour les 13 consommateurs. De plus, ces entreprises doivent 14 pouvoir s'accaparer, au total cumulatif, un pourcentage 15 des parts d'auditoire et des recettes publicitaires 16 dans le marché francophone qui soit significatif. 17 7364 Ces règles du jeu sont primordiales 18 pour développer une saine concurrence entre les 19 différents joueurs et pour assurer que la télévision 20 maintienne sa position comme média publicitaire. 21 7365 À notre avis, l'équilibre entre les 22 joueurs doit tenir compte: 23 7366 - de l'intérêt des consommateurs qui, 24 comme abonnés du câble auront à défrayer pour ces 25 nouveaux services et qui, comme téléspectateurs, seront StenoTran 1700 1 ceux qui regarderont les émissions qui sont offertes; 2 7367 - des artisans et des artistes qui, 3 par la production d'émissions originales, y trouveront 4 une nouvelle source de travail; 5 7368 - des producteurs indépendants 6 puisque les exploitants de services spécialisés ont 7 recours à leur expertise et à leurs services dans une 8 plus grande proportion que les télédiffuseurs 9 généralistes, qui sont habitués de produire à l'interne 10 une portion très importante de leur programmation 11 canadienne et qui cherchent des façons de recycler et 12 d'amortir leurs coûts de production et d'opérations; et 13 7369 - de l'industrie du doublage, qui a 14 besoin de l'effet structurant qu'offre le doublage des 15 émissions étrangères proposées par les exploitants de 16 canaux spécialisés. 17 7370 Au chapitre de la distribution, la 18 situation actuelle fait en sorte que les services de 19 langue française sont confrontés, dans le marché 20 francophone, à une concurrence de services de langue 21 anglaise offrant des formules de programmation 22 similaires, services auxquels, pour des raisons qui 23 nous échappent, certains câblodistributeurs accordent 24 une position plus avantageuse que celle octroyée aux 25 services de langue française de même nature. StenoTran 1701 1 7371 Ainsi, dans l'ouest de l'Île de 2 Montréal, les services spécialisés de langue française 3 lancés en septembre 1997 sont tous positionnés au-delà 4 de la position 42 alors que des services américains 5 comme The Learning Channel, Arts & Entertainment, CNN 6 et des services canadiens de langue anglaise comme TSN, 7 Bravo!, Showcase, Discovery, de même que les nouveaux 8 services CTV Sportsnet et Space, the Imagination 9 Station, introduits alors que le processus découlant de 10 l'avis d'audience publique relative à l'étude des 11 nouvelles demandes de canaux spécialisés de langue 12 française était en cours, occupent des positions en- 13 deçà de 40 et pour certains en-deçà du 30. 14 7372 De notre avis, la présente audience 15 permet au Conseil d'assurer une priorité absolue et un 16 positionnement préférentiel aux services spécialisés 17 canadiens de langue française dans les marchés 18 francophones, par rapport aux services de langue 19 anglaise, de sorte que les téléspectateurs de langue 20 française aient un accès prioritaire à des services 21 variés et de qualité dans leur langue. Pour ce faire, 22 le Conseil doit réitérer que dans les marchés 23 francophones, les services de langue française destinés 24 aux francophones devraient avoir priorité sur les 25 services spécialisés de langue anglaise autorisés. StenoTran 1702 1 7373 Lors de son entrée en ondes en 1988, 2 MusiquePlus a bénéficié des règles d'assemblage mises 3 au point par le Conseil et a vu son service offert dans 4 divers endroits du pays, notamment dans la région de 5 Toronto et surtout en Colombie-Britannique, où nous 6 avons bénéficié d'une large distribution jusqu'à 7 octobre dernier. Aujourd'hui, dans le but de faire 8 plus de place à une offre de programmation de services 9 en langue anglaise, MusiquePlus se retrouve, hors 10 Québec, essentiellement dans le nord du Nouveau- 11 Brunswick, dans la région de la Capitale Nationale et à 12 Kingston. De notre avis, et pour ce motif, nous 13 remercions le Commissaire aux langues officielles pour 14 son intervention. 15 7374 Cette situation doit être revue. 16 Pour ce faire, le Conseil doit créer des incitatifs à 17 l'accès et à la distribution des services de télévision 18 spécialisé de langue française dans les marchés 19 anglophones à l'étendue du Canada et plus 20 particulièrement dans les marchés hors Québec ayant une 21 concentration de francophones. 22 7375 Nous notons que, dans l'univers 23 analogique actuel, les membres de l'ACTC se sont 24 engagés à distribuer les services spécialisés canadiens 25 à caractère ethnique lorsque les groupes ethnoculturels StenoTran 1703 1 auxquels ces services s'adressent représentent au moins 2 10 pour cent de la population de la zone de desserte. 3 7376 Il nous apparaît pour le moins 4 ironique que cette disposition ne s'applique pas aux 5 minorités de langues officielles et, plus 6 particulièrement, aux nombreux marchés francophones où 7 le pourcentage de la population de langue française 8 dépasse très largement les 10 pour cent, comme ceux 9 d'Ottawa, Gloucester, Vanier et Cumberland, Timmins, 10 Sudbury ou encore de Moncton. Nous croyons que cette 11 disparité de traitement devrait être corrigée le plus 12 rapidement possible. 13 7377 En terminant, permettez-nous de 14 conclure en exprimant notre opinion sur le rôle du 15 Conseil, comme suite à cette audience. 16 7378 En premier, le Conseil doit exercer 17 son pouvoir de régulateur en octroyant un nombre 18 significatif de licences à des services offrant un 19 contenu attrayant pour les abonnés et en conformité 20 avec les objectifs de la Loi. Par "significatif", nous 21 entendons un minimum de six services puisque ce nombre: 22 7379 - permet de constituer une offre 23 attrayante, diversifiée, avec des contenus pour divers 24 groupes cibles; 25 7380 - semble être à l'intérieur de la StenoTran 1704 1 capacité que les entreprises de distribution peuvent 2 ajouter sans faire des investissements majeurs; et 3 7381 - permet aux services spécialisés de 4 bénéficier des économies d'échelle découlant de 5 l'utilisation d'un seul segment spatial sur le 6 satellite. 7 7382 Le Conseil, à l'intérieur de son rôle 8 de régulateur, doit approuver les tarifs de gros et 9 s'assurer que les plans d'affaires des nouveaux 10 titulaires ne sont pas contestés par les distributeurs. 11 7383 Le Conseil doit exercer son pouvoir 12 de surveillance en procédant à une revue de la capacité 13 de toutes les entreprises de classe 1 afin de 14 déterminer exactement le niveau de disponibilité et 15 l'offre présente de services. 16 7384 De plus, le Conseil devrait procéder, 17 dans les marchés francophones, à une revue de la 18 capacité de canaux disponibles chez les distributeurs 19 de classe 2 afin de déterminer si les règles des 20 entreprises de classe 1 ne doivent pas également 21 s'appliquer aux entreprises de classe 2. 22 7385 Le Conseil doit s'assurer que les 23 négociations et le lancement des nouveaux services se 24 fassent en conformité avec les conclusions de sa 25 décision, particulièrement afin de faire en sorte StenoTran 1705 1 qu'aucun avantage indu, incluant volet, positionnement, 2 tarif et promotion, ne soit conféré à un titulaire 3 associé de près ou de loin avec une entreprise de 4 distribution. 5 7386 Le Conseil doit conserver son rôle 6 d'arbitre et être prêt à intervenir dès qu'une plainte 7 lui est déposée, même si cette dernière n'a pas fait 8 l'objet de médiation. L'expérience du lancement des 9 nouveaux services au Canada anglais nous enseigne que 10 certains problèmes se présentent dans les semaines qui 11 précèdent le lancement. 12 7387 Finalement, le Conseil dispose d'un 13 pouvoir incitatif. Ce dernier découle de son autorité. 14 Le Conseil doit le maintenir et l'exercer selon les 15 besoins. 16 7388 Mesdames et messieurs du Conseil, mes 17 collègues et moi-même sommes à votre disposition pour 18 répondre à vos questions. 19 7389 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 20 messieurs. C'est moi qui ai le plaisir de poursuivre 21 un peu plus avant vos idées. Vous échappez à Mme Wylie 22 ce matin, mais elle aura certainement des questions 23 supplémentaires. 24 7390 M. BEAUCHAMP: Je commence à prendre 25 ça personnel, c'est la deuxième fois. StenoTran 1706 1 7391 LA PRÉSIDENTE: C'est pour ça. Ça 2 faisait deux fois, et on a dit: on change; on fait un 3 changement de rôle. 4 7392 D'abord, vous venez ce matin comme 5 intervenant, donc non pas comme requérante ayant des 6 projets mais davantage comme ayant une vaste expertise 7 dans le domaine, comme vous le dites plus avant. Est- 8 ce que vous n'avez pas aussi de la gestion de canaux 9 alphanumériques? Vous n'en parlez pas ici mais je 10 crois que vous l'avez? 11 7393 M. BEAUCHAMP: C'est-à-dire que nous 12 venons de conclure une entente avec Vidéotron pour 13 l'exploitation du Canal Télé-Annonces qui est tout 14 nouveau depuis, je pense, début octobre. 15 7394 LA PRÉSIDENTE: Début octobre. Ce 16 canal se retrouve où? 17 7395 M. BEAUCHAMP: Ce canal, au moment où 18 on se parle, écoutez, l'entente que nous avons, c'est 19 pour tout le territoire de Vidéotron excluant, et 20 j'espère ici que je vais être précis, l'Outaouais; je 21 pense que c'est le seul marché qui est exclu. 22 7396 Il n'est peut-être pas dans la même 23 position dans tous les canaux. Je sais que dans 24 l'ouest de l'île... la définition de "ouest" ici, on 25 comprend que c'est la moitié de Montréal. Dans l'ouest StenoTran 1707 1 de la ville il est à la position 12. 2 7397 LA PRÉSIDENTE: Donc vous vous 3 retrouvez dans les premiers. Vous ne faites pas face, 4 sur ce canal-là, aux mêmes types de problèmes que vous 5 décrivez ici. 6 7398 M. BEAUCHAMP: Non. Madame la 7 Présidente, je demanderais peut-être à mon confrère 8 Michel de..., parce que ma force n'est pas tellement du 9 côté technique, mais je pense que c'est un des espaces 10 qui... 11 7399 LA PRÉSIDENTE: Vous comprenez que ce 12 n'est pas la mienne non plus. 13 7400 M. ARPIN: En fait, c'est un canal 14 sujet à interférence, évidemment. C'est la position 12 15 dans la région de Montréal qui est celle occupée sur le 16 volet hertzien par CFCF, donc qui est un canal qui est 17 assujetti à des interférences. C'est la position que 18 Télé-Annonces occupe à Montréal. 19 7401 Dans d'autres marchés ce sera une 20 autre position mais qui est aussi assujettie à des 21 interférences. 22 7402 LA PRÉSIDENTE: Mais qui est 23 avantageuse parce qu'elle se retrouve dans le premier 24 balayage que le téléspectateur fait quand il n'y a pas 25 d'interruption du service. StenoTran 1708 1 7403 M. BEAUCHAMP: Elle est avantageuse. 2 Par contre, si je comprends bien encore. Je comprends 3 qu'elle pourrait être désavantageuse pour certains 4 services où il y a beaucoup de mouvement à l'écran; 5 c'est là où l'interférence pourrait possiblement être 6 au désavantage de l'exploitant, si vous voulez. 7 7404 LA PRÉSIDENTE: Je pose cette 8 question parce que vous proposez ici qu'on donne une 9 priorité... en fait ça indique la nécessité que le 10 Conseil protège la dominance de langue française ici 11 sur le territoire du Québec comme nous avons réussi à 12 travers le temps à protéger l'ensemble du Canada par 13 une prédominance de services canadiens. 14 7405 C'est certain aussi que, lorsque vous 15 dites qu'il faut faire une supervision un peu de ce qui 16 se passe en termes des capacités des systèmes de 17 distribution, il faut avoir un regard sur ces fameux 18 canaux qui sont censés ne pas être disponibles pour 19 pouvoir offrir les canaux spécialisés. 20 7406 Compte tenu de votre expérience à la 21 fois dans les canaux alphanumériques et à la fois dans 22 les canaux spécialisés, quel est votre regard sur la 23 fameuse déclaration des canaux disponibles? 24 7407 M. BEAUCHAMP: Un regard sur les 25 canaux disponibles? StenoTran 1709 1 7408 Ma compréhension encore, puis je 2 demanderais probablement à mon collègue Michel en ce 3 qui concerne l'alphanumérique, Télé-annonces, ce sont 4 vraiment des canaux qui... quand on faut allusion au 5 positionnement privilégié, on ne fait pas tellement 6 allusion à certains de ces canaux-là, à ce que je 7 puisse en déduire qu'ils ne seront pas des canaux ou 8 des endroits favorables pour des canaux à grand 9 mouvement. 10 7409 Nous, on fait allusion au fait que -- 11 et c'est pour cette raison-là que j'ai cité tantôt 12 M. Redstone -- on se doit, dans la mise en marché et 13 les câblodistributeurs avec nous, on se doit de créer 14 nos marques, populariser nos marques et s'assurer qu'on 15 prenne tout ce qu'on peut pour les rendre attrayantes. 16 7410 Il est évident que le phénomène 17 "zapping", quand vous êtes à l'autre bout, est loin de 18 vous favoriser. Donc, quand vous partez avec votre 19 bidule, vous commencez du 2, le Canal Vie, s'il est à 20 44, vous risquez peut-être en chemin de trouver 21 certaines places où cantonner votre regard pour une 22 partie de temps X; et ce n'est pas uniquement à 23 Montréal, c'est dans les régions, et ce n'est pas 24 uniquement dans le West Island. On parle des régions 25 100 pour cent francophones. StenoTran 1710 1 7411 Il s'agirait de mettre les produits 2 francophones, si on voulait être sérieux puis si on 3 voulait vraiment faire la mise en marché de cette 4 offre-là, puis de regarder ça comme une force et non 5 comme des services qu'il faut distribuer à des coûts X 6 et rentrer plein de services anglais, et le force 7 marketing... et les services anglais. Il s'agirait de 8 regarder possiblement une belle séquence de produits 9 francophones. Ce serait à l'avantage de tout le monde, 10 et peut-être des câblodistributeurs. 11 7412 C'est pour cette raison-là que, 12 possiblement, on ferait monter la distribution, on 13 ferait monter les étages. Il va falloir commencer à 14 regarder d'une façon beaucoup plus agressive la mise en 15 marché de ces services francophones là. 16 7413 LA PRÉSIDENTE: La mise en marché 17 c'est une autre chose. Ce dont vous parlez, c'est quel 18 présentoir. Dans le monde des imprimés, c'était comme 19 ça. C'était les présentoirs et quelle sorte 20 d'investissement doit faire la câblodistribution pour 21 pouvoir l'offrir. 22 7414 Ce que j'en comprends, s'il y a comme 23 une espèce de saut même sur ce qu'on appelle le service 24 de base, on peut même se retrouver après les canaux 44 25 pour être sur les services de base parce que... comment StenoTran 1711 1 on appelle les trappes en français? 2 7415 M. ARPIN: Un filtre. 3 7416 LA PRÉSIDENTE: Un filtre... ont été 4 faits sur un ensemble de canaux et, forcément, ça 5 demande le grand saut. 6 7417 M. ARPIN: En fait, particulièrement 7 pour les abonnés qui ne souscrivent pas à un étage, je 8 doute qu'ils sachent qu'il puisse y avoir des canaux 9 sur la base au-delà des positions où, finalement, ils 10 ne reçoivent plus aucun signal. Or, on voit, 11 effectivement, un certain nombre de canaux qui sont 12 distribués au-delà de l'étage. 13 7418 Peut-être pour le bénéfice du 14 Conseil, MusiquePlus a été déplacée récemment dans 15 certains cas, a été ramenée à l'étage dans certains 16 systèmes, et on a appris qu'on avait été replacés à la 17 position 46. 18 7419 Je doute que les abonnés de ces 19 territoires-là sachent que MusiquePlus est aujourd'hui 20 à la position 46. 21 7420 M. BEAUCHAMP: Ça complique aussi, 22 Madame la Présidente, tout le principe de mise en 23 marché, tout le principe de promotion, tout le principe 24 de dire au monde: regardez ces stations de radio, cette 25 continuité, cette habitude d'écoute. Ce sont des coûts StenoTran 1712 1 de mise en marché pour populariser tous ces services- 2 là. 3 7421 LA PRÉSIDENTE: N'étiez-vous pas un 4 peu étonné hier... 5 7422 M. ARPIN: MusiquePlus, pour un, et 6 les autres canaux sous la supervision de Radiomutuel, 7 soit MusiMax ou Canal Vie, on a toujours eu le souci de 8 notre positionnement sur le câble. On s'est assurés en 9 1988, quand les câblos ont lancé Canal Vie, que nous 10 occupions la position 20 à travers le Québec. De façon 11 générale ça nous a été accordé. Évidemment, avec 12 l'arrivée de l'étage, on s'est assurés que sur l'étage 13 MusiquePlus occupe la position 30. De manière générale 14 les câblos nous l'ont accordé, mais ça a été toute une 15 autre romance avec l'arrivée des nouveaux services en 16 1997 à telle enseigne qu'aujourd'hui on est obligés 17 d'ignorer totalement notre positionnement parce que, 18 finalement, dans certains marchés on est au 32, dans 19 d'autres on est au 48 -- je parle pour MusiMax -- et 20 donc... 21 7423 LA PRÉSIDENTE: D'où votre pomme. 22 7424 M. ARPIN: D'où notre pomme, au 44 ou 23 au 35. 24 7425 LA PRÉSIDENTE: Mais... j'ai perdu 25 mon idée encore. StenoTran 1713 1 7426 M. BEAUCHAMP: Vous faisiez allusion 2 à ce qu'il y avait de disponible. 3 7427 LA PRÉSIDENTE: Oui, c'est ça. 4 7428 Donc vous ne remettez pas, parce que 5 je sais bien que dans la région de Montréal c'est 6 particulièrement problématique, mais les 7 déclarations... parce que vous demandez quand même au 8 Conseil de suivre de façon un peu plus étroite, si je 9 comprends bien, la question des capacités disponibles 10 dans les systèmes de distribution, non seulement dans 11 les classes 1, mais dans les classes 2 aussi. 12 7429 M. BEAUCHAMP: Oui. 13 7430 LA PRÉSIDENTE: Qu'est-ce que vous 14 voulez dire par ceci: au-delà des déclarations qui ont 15 déjà été en cours suite à l'appel retardé? 16 7431 M. ARPIN: Évidemment, une des 17 préoccupations qu'on a, c'est l'étroitesse du marché. 18 Donc tous les canaux disponibles sont d'intérêt parce 19 qu'ils sont pertinents. Évidemment, dans un univers 20 comme le Canada anglais, les classes 2 sont une petite 21 composante. Pour nous, c'est significatif. Malgré 22 tout, ils représentent pour nous 150 000 foyers. 23 7432 Or, certaines de ces entreprises-là 24 ont ajouté des services au fur et à mesure des années, 25 des services autorisés de langue anglaise ou des StenoTran 1714 1 services américains qui étaient sur les listes 2 d'éligibilité et qui viennent, finalement, occuper une 3 place, une place qu'on désire obtenir, évidemment, pour 4 tous ceux qui sont des requérants, pas juste nous. 5 Tous les requérants, ce sont des places qu'ils 6 cherchent à obtenir. 7 7433 Donc je pense que le Conseil va être 8 obligé, dans le cas du marché francophone, de vérifier 9 aussi la portée des classes 2. On ne peut pas les 10 ignorer, ils sont trop importants. 11 7434 M. BEAUCHAMP: Je pense, Michel, que 12 la négociation dans certains cas... et encore pour 13 faire le point de Michel, quand c'est petit le marché, 14 chaque chiffre compte. 15 7435 Votre question, on a de la difficulté 16 à y répondre au niveau de ce qui est accessible ou ce 17 qui est disponible parce que c'est difficilement 18 disponible parce qu'il n'y a plus de place pour les 19 produits francophones et tout d'un coup, pouf! il y a 20 de la place pour d'autres services. 21 7436 C'est dans cette optique-là qu'on 22 dit: Répertorions ce qui est disponible et statuons 23 sur le fait que les canaux français ont une première 24 priorité là-dessus. 25 7437 LA PRÉSIDENTE: Ça laisse entendre StenoTran 1715 1 que, si on trouvait des canaux disponibles occupés par 2 des services qui ne sont pas nécessairement 3 prioritaires, on serait amenés à poser des gestes de 4 faire des modifications ou d'imposer des modifications. 5 7438 M. BEAUCHAMP: Madame Bertrand, oui, 6 vous avez raison, mais regardez ce qui arrive un peu. 7 C'est pour ça que je dis que notre intention n'est pas 8 de sortir qui que ce soit du marché, ce n'est vraiment 9 pas ça. Tout le monde devrait avoir accès aux mêmes 10 services. Les services anglais ont d'excellents 11 services et ils font de bons produits. Encore faut-il, 12 si on veut un système francophone, qu'on le protège. 13 7439 La réglementation, si on reste dans 14 le cas de MusiquePlus... si MTV pouvait vendre son 15 signal au Canada anglais pour un sou, deux sous, trois 16 sous, possiblement que MuchMusic au Canada anglais aura 17 de la difficulté à partir de moment-là. Mais on a 18 limité ça, on a protégé les services anglophones. On a 19 dit: Les services américains, vous n'avez pas le droit 20 de rentrer si les services canadiens prennent place, ce 21 qu'on supporte. 22 7440 Par contre, regardez ce qui arrive au 23 Québec. Ils peuvent tout rentrer au Québec à un cent, 24 deux cents, trois cents. C'est bien plus facile pour 25 un câblo de rentrer deux, trois, quatre à dix sous que, StenoTran 1716 1 finalement, donner la place à des services que vous 2 octroyez. 3 7441 Le système canadien est fait avec des 4 composantes de toutes les langues et il doit continuer 5 de cette façon-là. La seule chose qu'on demande, c'est 6 de s'assurer -- et je n'aime pas utiliser le mot 7 "dumping", mais en quelque part ces services-là du 8 Canada anglais rentrent à pleine porte à des prix 9 auxquels on ne pourrait jamais les offrir -- qu'il y 10 ait ce même équilibre entre la protection américaine 11 aux Canadiens et canadiens aux marchés du Québec. 12 7442 Puis on y va, nous, d'une façon 13 beaucoup plus généreuse, on dit: ne les excluez pas, 14 mais assurez-nous au moins qu'on puisse avoir notre 15 place sur le cadran, puis qu'on puisse avoir notre 16 place sur le cadran d'une façon privilégiée. C'est 17 uniquement ça qui est notre raisonnement, si vous 18 voulez, en le dégradant. 19 7443 LA PRÉSIDENTE: Comment voyez-vous ça 20 en termes concrets? On fait le décompte, l'inventaire, 21 on le soumet à l'attention, on s'entend et on propose 22 quoi? Ça veut dire un remaniement de l'ordre de 23 lancement existant? Parce que c'est comme si, au-delà 24 des éléments que vous mettez de l'avant sur la 25 protection du tarif de gros, on devait d'ores et déjà StenoTran 1717 1 presque réserver un positionnement, qu'il soit acquis 2 et qu'il fasse partie de l'ensemble de la licence, 3 quasi. 4 7444 M. BEAUCHAMP: Mais avant tout, je 5 pense que ce qu'on demande, c'est, de par l'intention 6 de votre avis public, de le rendre règlement. Là 7 encore, peut-être que M. Arpin peut m'aider, mais 8 Canal Vie et MusiMax, ça a pris au-delà d'une année. 9 Il y a des compagnies de câble -- et on parle dans des 10 marchés francophones pure laine -- qui ne nous ont pas 11 pris. 12 7445 Vous nous avez donné un permis, et 13 ces stations de télévision on a été obligé de négocier. 14 Ils en veulent un, ils ne veulent pas l'autre, c'est 15 si, puis c'est ça. Mais, bottom line, un an après 16 l'octroi de notre licence... et je pense que le 17 Conseil, j'espère en tout cas que le Conseil est à même 18 de mesurer le respect des engagements que nous avons 19 pris, mais il y a des câblodistributeurs qui ont 20 attendu plus d'une année pour nous prendre. 21 7446 Donc, si la réglementation avait été 22 claire puis dire: "Vous n'avez aucun choix; ça a été 23 donné. Vous avez la disponibilité. Ce sont des 24 services francophones. Ce sont des marchés à 100 pour 25 cent francophones." Je ne veux pas nommer les marchés StenoTran 1718 1 mais je peux vous dire que ce n'est définitivement pas 2 des marchés où le Parti libéral est entré. C'est 3 évident qu'on aurait pu être là, mais on n'est pas là. 4 On a perdu des revenus pendant une année qu'on a été 5 obligés de compenser d'autres façons puis négocier. 6 7447 Donc, nous, quand on dit que vous 7 avez le pouvoir à partir du moment où vous approuvez 8 notre plan d'affaires, à partir du moment où, 9 finalement, on a un marché comme tel, de rendre ça plus 10 officiel, il n'y a pas de négociation, vous vous devez 11 de nous faire de la place. 12 7448 Maintenant, la gestion... Radiomutuel 13 ne va pas s'interposer comme celui qui va gérer la 14 business des câblodistributeurs; l'assemblage comme tel 15 devrait se faire, mais donnez de la place aux services 16 qui ont reçu, de par le processus, une licence. 17 7449 M. BEAULNE: Ce que j'ajouterais, 18 c'est que ç'aurait, comme Normand le mentionnait, un 19 avantage net en termes, je pense, de pénétration à la 20 fois du câble et de l'étage, parce que plus de services 21 francophones quand on sort des grands centres de 22 Montréal, on s'aperçoit que le niveau de bilinguisme 23 est très, très bas. Donc sans doute que les câblos y 24 gagneraient, et je pense qu'on travaillerait 25 définitivement en fonction des préoccupations des gens StenoTran 1719 1 du marché et vraiment du service à la clientèle, de 2 servir une population qui réclame des services 3 francophones. 4 7450 J'ajouterais également que, tout en 5 faisant des réaménagements, il faudrait avoir la 6 prudence de ne pas mettre en péril les acquis de ceux 7 qui sont déjà distribués dans ce premier volet, parce 8 que l'objectif du 60 pour cent ne devrait pas se faire 9 au détriment de ce qui existe déjà mais, au contraire, 10 devrait être fait dans une architecture très créative 11 qui permette à la fois de donner priorité aux services 12 francophones, d'en introduire plus et, vraiment, de 13 prendre notre place avec tout ce que cela comporte. 14 7451 LA PRÉSIDENTE: Mais, j'avoue, dans 15 la mesure où il reste des espaces qui sont bien 16 positionnés, ça ne pose pas tellement de problèmes, 17 j'imagine, de trouver des solutions. 18 7452 Là où la question est plus difficile 19 en termes de trouver la meilleure réponse, c'est 20 justement ce à quoi vous faites allusion, Monsieur 21 Beaulne: Que ce soit pour les gens qui ont 22 présentement ces licences-là ou le téléspectateur qui a 23 certaines habitudes, qui n'aime pas beaucoup être 24 bousculé et pour cause, comment prend-on soin de ses 25 intérêts? StenoTran 1720 1 7453 On peut bien dire: C'est pour votre 2 bien, vous allez avoir plus de services, mais il s'est 3 installé de façon assez confortable dans un certain 4 univers télévisuel et il ne verra pas d'un bon oeil 5 qu'on souhaite son bien en le bousculant trop. 6 7454 M. BEAUCHAMP: Mais c'est ça qui est 7 tout le défi. 8 7455 LA PRÉSIDENTE: Le paradoxe. 9 7456 M. BEAUCHAMP: Madame la Présidente, 10 je ne pense pas qu'un défi va pouvoir être rencontré 11 sans pour autant que les règles du jeu soient claires 12 et l'intention du chemin qu'on veut parcourir ensemble, 13 qu'il n'y ait pas de nuances. 14 7457 C'est évident, évident, évident que 15 tous les plans d'affaires sont pour 60 pour cent 16 minimum et c'est évident, évident que tout le monde, à 17 partir du moment où les règles du jeu sont claires et à 18 partir du moment où les licences sont données, on a 19 tous le même objectif: C'est d'amener ça au 20 consommateur d'une façon intelligente, qu'il l'accepte 21 et, par le fait même, augmenter la distribution du 22 câblodistributeur. On devient un à un certain moment 23 donné, sans aucun doute. Mais, en quelque part, faut- 24 il que toutes ces règles-là soient claires pour qu'on 25 puisse travailler dans le même objectif. C'est StenoTran 1721 1 uniquement ce qu'on dit. 2 7458 Mais si le choix est de prendre des 3 services autres que les services francophones parce que 4 ça coûte 0,10 $, 0,15 $, 0,20 $ pour bâtir... c'est 5 évident qu'à partir de ce moment-là on vient d'établir 6 l'avenir des postes francophones au Québec; c'est 7 évident, on ne pourra pas compétitionner. Je pense que 8 c'est ça le défi. 9 7459 Possiblement qu'on pourrait aller 10 chercher ou augmenter la pénétration de câble; on fait 11 allusion à ça dans notre intervention. On pourrait 12 possiblement augmenter la pénétration de câble, 13 possiblement augmenter la pénétration des échelles et, 14 si tous les plans de marketing de tout le monde sont 15 bien faits et sont coordonnés avec les 16 câblodistributeurs, peut-être que si on demandait aux 17 Québécois "Un étage français de tant, seriez-vous 18 intéressés à ça? Ça coûte combien?" et tout ça... il y 19 a toutes sortes de jeux pour apporter ça aux marchés. 20 7460 Donc, nous, on ne veut pas sortir qui 21 de droit, on ne veut pas nuire au plan d'affaires... 22 c'est bien évident qu'on a trois stations de télévision 23 qui sont distribuées, c'est bien évident qu'à partir de 24 ce moment-là on ne voudra pas voir nos acquis diminués, 25 la valeur de nos acquis diminuée mais, en quelque part, StenoTran 1722 1 il va falloir prendre des défis et changer les règles 2 du jeu parce que sans ça, en quelque part, ça ne 3 marchera pas. 4 7461 M. BEAULNE: Juste pour ajouter à 5 l'élément du consommateur, on a vu dans l'introduction 6 de l'étage actuel dans certains marchés où l'offre 7 était beaucoup plus centrée en termes de produits 8 francophones, bien sûr bonifiée avec quelques services, 9 au même prix comparé à une offre à la fois bonifiée, 10 mais beaucoup plus large de services anglophones. 11 7462 On a vu des francophones souscrire 12 d'abord pour le premier volet parce qu'il y avait une 13 question de ressemblance avec leurs goûts, usages, de 14 consommer dans leur langue des produits qu'ils 15 pouvaient reconnaître. 16 1215 17 7463 On sait que l'importance de la 18 production originale dans tout le champs visuel 19 francophone, ce que ça représente. 20 7464 Alors, il est évident que dès qu'on 21 va commencer à ajouter des offres francophones, qu'on 22 va bien les vendre, les "promotionner", les emballer 23 toutes ensemble, je pense qu'à ce moment-là on va 24 réussir à franchir le cap, des fois, où les gens ont 25 l'impression qu'ils sont un peu réticents aux StenoTran 1723 1 changements ou aux bouleversements qu'on va faire. 2 7465 Je pense que le moment est venu, tout 3 le monde ensemble, d'aller un petit peu plus loin, mais 4 surtout en prenant en considération ce que le 5 consommateur veut et en tenant compte de ça dès le 6 départ sur la base de notre réflexion. 7 7466 M. BEAUCHAMP: Madame la Présidente, 8 peut-être pour amener quelque chose, je ne sais pas si 9 ça a été discuté, mais sans aucun doute une des 10 inquiétudes des câblos -- je n'ai pas la réponse mais 11 peut-être qu'il va falloir, pour le Conseil, commencer 12 à regarder ça -- c'est que les câblos réagissent aussi 13 eux-mêmes à leur propre compétition. 14 7467 Il y a eu des références de chiffres 15 des compagnies de satellite, puis on dit que ce n'était 16 statistiquement pas important, mais quand on regarde le 17 marché, quant à moi, 1 000 abonnés, c'est 18 statistiquement important dans mon plan d'affaires. 19 7468 C'est évident qu'on parle uniquement 20 ici dès règles d'assemblage pour les câblos, puis c'est 21 évident que dans un autre tantôt les câblos commencent 22 à avoir de la compétition dans d'autres secteurs, de 23 par les satellites et les autres technologies. Je me 24 mets à leur place puis je partage un peu avec eux. Si, 25 moi, je m'inquiète de perdre 1 000 abonnés parce que je StenoTran 1724 1 ne suis pas distribué, possiblement qu'ils ont la même 2 inquiétude qui justifie de perdre 1 000 abonnés 3 possiblement au satellite. 4 7469 Donc, les règles d'assemblage pour 5 leur compétition non plus ne sont pas nécessairement 6 claires. 7 7470 Encore là, les satellites, comme vous 8 le savez, hypothétiquement, peuvent offrir leurs 9 services au Québec uniquement avec les services de 10 base, les chaînes généralistes puis des bouquets. On 11 appelle ça des bouquets, mais des bouquets de stations 12 américaines et des bouquets de n'importe quoi d'autre. 13 Sans aucun doute que dans une autre audience on aura 14 l'opportunité de faire le point là-dessus. 15 7471 Moi, en tout cas, pour avoir échangé 16 avec des câblodistributeurs, je suis un petit peu 17 sensible à leurs défis. Ils vont avoir à 18 compétitionner avec d'autres transporteurs de signaux 19 qui n'ont pas les mêmes règles d'assemblage qu'eux, et 20 je dis juste qu'en quelque part il va falloir penser 21 que, dans ce petit marché-là, possiblement ces règles- 22 là soient... Donc, j'ouvre la parenthèse. 23 7472 Je n'ai malheureusement, au moment où 24 je vous parle, pas de suggestions, mais je veux vous 25 dire que je sympathise avec ce point de vue-là des StenoTran 1725 1 câblos. Peut-être que, encore là, tous ensemble on 2 peut arriver à trouver quelque chose. 3 7473 Il va falloir, je pense, que le 4 Conseil commence à regarder ces règles d'assemblage 5 pour que la compétition se fasse d'une façon équitable. 6 7474 LA PRÉSIDENTE: Dans la ronde qui 7 nous occupe, où on n'est pas à changer les règles de 8 distribution à ce moment-ci et les règles d'accès, de 9 quelle manière pensez-vous que le Conseil peut aller de 10 l'avant dans des décisions s'il choisissait, dans sa 11 grande sagesse éclairée par toutes les requérantes et 12 les intervenants, de donner des permis? De quelle 13 manière pourrait-il encadrer la décision de telle sorte 14 qu'à tout le moins, sans régler tous les problèmes, ça 15 pourrait donner des paramètres et des balises qui 16 iraient dans la bonne direction? 17 7475 Vous voyez bien encore que cette 18 direction en est une, et je pense que vous faites 19 référence à ça, de travailler avec les distributeurs. 20 Le premier élément de la mise en marché de vos services 21 et de rejoindre le consommateur et le téléspectateurs, 22 c'est de travailler avec le distributeur. 23 7476 Alors, qu'est-ce que vous voyez qui 24 pourrait être mis de l'avant dans cette étape-ci? Je 25 comprends que vous faites référence à des étapes StenoTran 1726 1 subséquentes, mais dans celle-ci, qu'est-ce que vous 2 voyez de façon concrète? 3 7477 M. BEAUCHAMP: Vous allez comprendre 4 que je ne suis pas... à force de vous dire ce que je ne 5 suis pas, vous allez peut-être me poser la question sur 6 ce que je suis. 7 7478 Au niveau de la réglementation puis 8 de la loi, et je ne voudrais pas, Madame la Présidente, 9 aller dans une... ma première réflexion, c'est de 10 statuer très clairement dans la décision l'intention de 11 rendre règlement... je ne sais pas si ça peut être à 12 l'intérieur de la décision que vous rendez, mais pour 13 moi, la première des choses c'est de statuer sur 14 l'importance ou la situation privilégiée des 15 francophones. 16 7479 Je pense qu'à partir du moment où ça, 17 ça va être clair et net et que le message va avoir été 18 donné que vous avez l'intention de vous impliquer 19 davantage, ça va être beaucoup. 20 7480 Je pense aussi qu'il y a un rôle 21 d'arbitrage, au moment où on se parle, qui est un petit 22 peu complexe, puis qu'on pourrait fort probablement 23 sauter une étape et impliquer directement le Conseil 24 dans des décisions qui ne sont pas favorables pour les 25 uns et pour les autres. On pourrait court-circuiter ce StenoTran 1727 1 circuit-là. 2 7481 Je pense qu'à partir de ce moment-là, 3 c'est la seule chose que j'ai, fraîche à la mémoire, 4 qui pourrait aider la décision. 5 7482 Je sais que les deux autres fois que 6 vous avez donné des licences il y a eu des lois 7 d'assemblage qui ont favorisé, la première, "Take one, 8 take all" puis la deuxième, il ne fallait pas que 9 personne ait un traitement inférieur. Donc, vu que je 10 ne suis pas en période d'intervention et je n'ai pas 11 l'intention d'être en intervention pour ... 12 7483 LA PRÉSIDENTE: C'est-à-dire, vous 13 êtes en intervention. 14 7484 M. BEAUCHAMP: Je n'ai pas 15 l'intention de favoriser la demande. Donc vous allez 16 comprendre que je ne pense pas... Madame la Présidente, 17 selon moi, ces deux décisions-là, c'est même en 18 quelque sorte une inquiétude davantage pour vous, parce 19 que si vous avez dans vos anciennes décisions pris la 20 peine de faire des lois d'assemblage pour protéger les 21 licences que vous octroyez, c'est évident que vous, 22 dans votre sagesse, vous voyez la même chose, 23 possiblement, à l'horizon, qu'on voit. 24 7485 Donc nous, la seule chose que je peux 25 dire, c'est les points qu'on a avancés là-dessus. StenoTran 1728 1 7486 M. BEAULNE: Ce que j'ajouterais à la 2 réponse de mon partenaire, c'est bien sûr d'avoir 3 présent en tête l'accès et permettre à tous les 4 services francophones d'être accessibles et, également 5 le positionnement, qui est pour nous extrêmement 6 important, non seulement d'avoir l'accès, mais de 7 s'assurer que le positionnement est préférentiel par 8 rapport aux autres, et surtout le tarif de gros, 9 lorsque viennent les négociations, que ce soit bien 10 clair. 11 7487 Comme Normand le disait, les règles 12 du jeu doivent être établies; qu'elles deviennent 13 règlements plus tard, oui, mais ça devrait être 14 suffisamment clair pour que l'harmonie existe dès le 15 départ lorsque nous aurons à faire des synergies et à 16 travailler ensemble dans le même objectif d'assurer une 17 présence de services francophones dans notre 18 communauté. 19 7488 Alors, je pense que c'est important 20 qu'il n'y ait pas du tout d'ambiguïté. 21 7489 LA PRÉSIDENTE: Ne trouvez-vous pas, 22 par rapport à la position de l'ACR hier -- vous avez 23 sûrement pris connaissance de la position de l'ACR -- 24 un peu curieux qu'on demande à ce moment-ci au Conseil 25 d'être un accompagnateur présent alors qu'à chaque fois StenoTran 1729 1 que c'est possible on demande plutôt au Conseil de non 2 pas prendre ses distances au point d'en être 3 désintéressé, mais de suivre d'un peu moins près? 4 7490 D'entendre l'ACR dire qu'il ne 5 faudrait pas importer ce qui aurait pu être observé 6 comme des problèmes du côté anglais dans le marché 7 francophone, que le marché francophone, somme toute, va 8 assez bien, surtout parlaient-ils de la préférence 9 indue à cet égard-là... avez-vous un commentaire? 10 7491 M. BEAUCHAMP: Ils ont en même temps 11 semblé vendre l'idée que c'était mieux de se 12 consolider, tous ces genres de choses-là. 13 7492 Le problème, il n'est peut-être pas 14 aussi grave qu'au Canada anglais, probablement pour la 15 simple et bonne raison que l'opportunité comme telle 16 n'a pas été... le problème s'est découvert au Canada 17 anglais, suite à l'octroi de toutes les licences. 18 Donc, à partir du moment où ici on a très peu de 19 licences, qu'il y a une capacité de tant, le problème 20 n'a sans aucun doute jamais été aussi... mais de dire 21 que toute la vertu, Madame la Présidente, est au 22 Québec, c'est peut-être un petit peu exagéré. Les 23 tentations peuvent être les mêmes, peu importe quelle 24 langue ou quelle place au pays nous vivons. 25 7493 LA PRÉSIDENTE: Non, mais je StenoTran 1730 1 m'appuyais sur le fait que plusieurs ont dit que le 2 passé serait garant de l'avenir. Comme vous avez une 3 vaste expertise, je voulais que vous commentiez le 4 passé. 5 7494 M. ARPIN: Je peux vous donner une 6 note à même du passé qui pourrait être garante de 7 l'avenir. On parle de préférence indue. On n'a pas 8 traité ça sous forme de préférence indue, mais LCN 9 s'est retrouvée à la position 29 et à la position 43 10 dans l'ouest de Montréal. C'est la première des 11 positions occupées par les nouveaux canaux 12 francophones. MusiMax est au 32, Canal Vie est au 35, 13 Télétoon est au 36 si ma mémoire est fidèle... je suis 14 moins jeune. 15 7495 M. BEAULNE: Et MusiquePlus est au 16 30, Michel. 17 7496 M. ARPIN: Oui, mais MusiquePlus, on 18 parle d'un autre univers; et 30, on l'a demandé. 19 7497 Donc, sans dire que c'est un 20 traitement préférentiel, ils sont quand même assurés 21 d'un meilleur positionnement. Alors l'argument de 22 Vidéotron, c'est que RDI était au 19 et, en plaçant LCN 23 au 29, les abonnés s'y retrouveraient plus rapidement. 24 C'était bon pour eux. 25 7498 M. BEAUCHAMP: Mais, Madame la StenoTran 1731 1 Présidente, je voudrais aussi juste dire que d'une 2 façon générale, entre les majors puis les détenteurs de 3 canaux spécialisés au Québec, je pense qu'on -- 4 l'industrie quand je dis "on" -- on s'est comporté 5 d'une façon assez responsable. C'est bien évident que 6 tout le monde défend ses propres intérêts. 7 7499 C'est évident, tout de même, que le 8 message qu'on se fait envoyer depuis un bout de temps 9 sur l'avenir nous insécurise un petit peu plus, par 10 contre. Vous avez fait allusion à des lettres et tout 11 ça. 12 7500 Donc je pense, si on pouvait, comme 13 industrie, ici au Québec, passer moins de temps sur la 14 négociation et plus de temps sur les défis que nous 15 avons à rencontrer ensemble, ça pourrait être beaucoup 16 plus productif que cette période indue de négociation. 17 7501 On le répète encore: On a une 18 licence, on a des engagements, on se doit de rencontrer 19 nos engagements à tous les niveaux envers le public en 20 particulier, et c'est là où il faut passer notre temps 21 et nos efforts et non dans la négociation et dans ces 22 genres de choses-là. 23 7502 C'est pour ça que je dis, que je dois 24 déduire que le Conseil, de par les décisions qu'il a 25 toujours rendues, a toujours vu une inquiétude. StenoTran 1732 1 L'inquiétude, s'il y en a une, risque d'être encore 2 plus grave, tout dépend, et la seule façon de la 3 régler, c'est d'avoir des règles du jeu très claires et 4 qu'il n'y ait pas de questionnement. On s'en va, d'une 5 façon, ensemble. 6 7503 LA PRÉSIDENTE: Mais vous, Monsieur 7 Beauchamp, si vous n'avez pas besoin de négocier, que 8 vous n'êtes pas attaqué et vous n'êtes pas un avocat, 9 qu'est-ce que vous allez faire si jamais les décisions 10 du Conseil sont si claires que ça? Vous allez vous 11 ennuyer. 12 7504 M. BEAUCHAMP: On va continuer à 13 faire ce qu'on a fait, Madame la Présidente, depuis 14 qu'on a acheté Radiomutuel. On va continuer à faire 15 des produits, fabriquer des produits ici au Québec, 16 dans un petit marché, qui sont appréciés 17 quotidiennement de par de plus en plus de gens. C'est 18 ça. On est des broadcasters, on n'est pas des 19 négociateurs. 20 7505 LA PRÉSIDENTE: Vous êtes des hommes 21 d'affaires aussi. 22 7506 J'ai ma collègue Mme Wylie qui a une 23 question pour vous. 24 7507 CONSEILLÈRE WYLIE: J'ai une seule 25 question, Madame la Présidente. StenoTran 1733 1 7508 Comment allez-vous ce matin? 2 7509 M. BEAUCHAMP: Madame Wylie, ça va 3 très, très, très bien. Je commençais à m'ennuyer. 4 7510 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup de 5 votre présence. 6 7511 M. BEAUCHAMP: C'est nous qui vous 7 remercions. 8 7512 Et je vous souhaite, Madame Wylie, 9 une belle fin de semaine. 10 7513 LA PRÉSIDENTE: À tous, bon appétit. 11 Nous revenons à 2 h 00. 12 --- Suspension à / Recess at 1230 13 --- Reprise à / Upon resuming at 1400 14 7514 LA PRÉSIDENTE: Alors, Madame Audet, 15 notre prochaine intervenante. 16 7515 Mme AUDET: Oui, Madame la Présidente. 17 7516 Je commencerais par appeler les trois 18 intervenants que j'ai appelés ce matin et qui étaient 19 absents. Le premier était l'Association des loisirs 20 éducatifs et patrimoniaux, M. Gilles Cossette. Dernier 21 appel pour M. Cossette. 22 --- Pas de réponse / No answer 23 7517 Mme AUDET: J'appellerais donc 24 maintenant le Capitole de Québec, M. Guy Cloutier. 25 --- Pas de réponse / No answer StenoTran 1734 1 7518 Mme AUDET: M. Cloutier était bien 2 prévu pour cet après-midi. 3 7519 Le troisième intervenant manquant, 4 Les conseillers en valeurs Planiges. Madame Linda 5 Julien. Madame Julien? 6 -- Pas de réponse / No answer 7 7520 Mme AUDET: Le prochain, le Syndicat 8 des communications de Radio-Canada, M. Rosaire 9 L'Italien et M. Yvan Sinotte. 10 7521 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Vous avez 11 passé la semaine avec nous, vous. Presque? 12 7522 M. SINOTTE: Presque. 13 7523 LA PRÉSIDENTE: Alors, à vous la 14 parole, maintenant. 15 INTERVENTION 16 7524 M. SINOTTE: Je laisse la parole à 17 M. L'Italien. 18 7525 M. L'ITALIEN: D'abord, Madame la 19 Présidente, permettez-moi de vous présenter Yvan 20 Sinotte, le directeur général du Syndicat des 21 communications de Radio-Canada et également conseiller 22 à la FNC; à sa gauche, Jean-Hughes Bastien qui est un 23 sous-titreur depuis plus de 10 ans à Radio-Canada, donc 24 quelqu'un d'expérience, et j'ai vu au début de la 25 semaine que ça intéressait beaucoup les membres du StenoTran 1735 1 CRTC; également, à ma droite, Paul Toutant, journaliste 2 culturel au "Téléjournal" et au "Point". 3 7526 Le Syndicat des communications de 4 Radio-Canada, FNC-CSN, est l'organisation syndicale la 5 plus importante du réseau français de la Société Radio- 6 Canada, en télévision, en radio et Internet. Il 7 représente tout un éventail d'artisanes et artisans 8 allant des journalistes aux assistantes à la 9 réalisation, des recherchistes au personnel affecté au 10 sous-titrage, des présentatrices et présentateurs des 11 bulletins de nouvelles aux animatrices et animateurs 12 des émissions culturelles et de variétés; au total près 13 de 1 500 professionnels de la radiodiffusion. 14 7527 Les projets de chaînes spécialisées 15 soumis à l'examen du Conseil depuis le début de cette 16 semaine ont comme particularité, dans la majorité des 17 cas, de s'adresser au consommateur, c'est-à-dire à 18 celle et celui en mesure de se payer des abonnements 19 supplémentaires sur les services de distribution par 20 câble ou satellite. La Société Radio-Canada s'est 21 distinguée de l'ensemble en proposant des chaînes qui 22 s'inscrivent dans le respect du mandat qui lui a été 23 dévolu par la Loi sur la radiodiffusion. La SRC veut 24 informer, divertir et enrichir par des projets portant 25 sur l'économie, les arts et l'histoire. StenoTran 1736 1 7528 Dans ces trois domaines, la SRC a 2 démontré sa capacité de dispenser un service public de 3 haute qualité à sa première chaîne généraliste comme au 4 Réseau de l'information. De plus, en s'associant à des 5 partenaires comme Sept Arte et l'Office national du 6 film, Radio-Canada promet de greffer à une expertise 7 déjà impressionnante un contenu novateur et une 8 richesse patrimoniale sans égal. 9 7529 Mais avant de s'engager sur le choix 10 des chaînes spécialisées qui s'ajouteront à notre 11 paysage audiovisuel, il convient de s'interroger sur 12 l'à-propos d'envisager une augmentation de ces 13 services. 14 7530 M. SINOTTE: Deux aspects doivent 15 être pris en considération à cet égard: la 16 fragmentation de l'auditoire et les limites du partage 17 de l'assiette publicitaire, le tout dans un petit 18 marché. 19 7531 L'auditoire francophone de la 20 télévision peut difficilement prendre de l'expansion, 21 et l'arrivée d'un nouveau service parcellise 22 l'auditoire potentiel. L'auditoire attiré par la 23 thématique exploitée par un nouveau service spécialisé, 24 ce sont des téléspectatrices et téléspectateurs de 25 moins pour les chaînes existantes. Jusqu'où peut-on se StenoTran 1737 1 permettre de fractionner ainsi l'auditoire sans mener à 2 l'agonie les canaux de télévision existants? En 3 comptant notamment sur le CRTC pour exercer son 4 jugement avec discernement. 5 7532 L'argent investi en publicité repose 6 sur la capacité estimée du véhicule publicitaire 7 envisagé. Cependant, tout nouveau média qui émerge 8 vient gruger une partie de l'argent disponible à cette 9 fin sans en ajouter nécessairement du neuf. Un nouveau 10 média qui sollicite les annonceurs secoue tout le 11 système en place. Il arrive que des annonceurs 12 abandonnent la radio ou la presse écrite pour un 13 créneau plus pointu offert par un service spécialisé. 14 La relève chez les entreprises acheteuses de publicité 15 n'est pas infinie et un média ou l'autre finira par 16 subir une diminution de son chiffre de ventes 17 publicitaires. 18 7533 Pour ces raisons devons-nous écarter 19 toute nouvelle chaîne spécialisée? Nous ne le croyons 20 pas, car si les chaînes francophones n'occupent pas ces 21 espaces, ceux-ci seront comblés par des services de 22 langue anglaise, canadiens ou américains. Le dommage 23 provoqué par une telle situation risque donc d'être 24 plus grand que les inconvénients appréhendés. 25 7534 La Société Radio-Canada, dans ce StenoTran 1738 1 contexte, doit-elle être autorisée à s'engager 2 davantage dans ce marché des chaînes spécialisées? 3 Nous croyons que non seulement Radio-Canada doit y 4 être, il est impératif qu'elle soit présente. Écarter 5 les projets soumis par Radio-Canada, c'est marginaliser 6 le service public de radiodiffusion. 7 7535 Cette marginalisation pourrait aller 8 jusqu'à la banalisation si les services spécialisés 9 recèlent le potentiel d'avenir qu'on leur prête. Cette 10 situation pourrait engendrer l'appauvrissement de la 11 première chaîne généraliste puisque les ressources 12 financières à sa disposition seraient en décroissance 13 continue sans grand espoir de compter sur de nouveaux 14 crédits parlementaires. Or, le réseau français de 15 Radio Canada demeure une télévision attrayante qui 16 connaît des succès d'auditoire qu'on ne peut comparer à 17 son pendant de langue anglaise et il demeurera la 18 référence qu'il est seulement si on lui permet de 19 continuer de produire des émissions de qualité. 20 7536 La possibilité pour Radio-Canada 21 d'offrir de nouveaux services spécialisés, c'est 22 l'occasion d'amortir les coûts d'infrastructure 23 nécessaires pour dispenser une programmation de haute 24 qualité sur la première chaîne et de continuer à 25 développer l'expertise qu'il lui faut pour produire des StenoTran 1739 1 émissions grand public. 2 7537 M. BASTIEN: La Société Radio-Canada 3 est pionnière dans un secteur auquel le CRTC accorde 4 toujours plus d'attention: le sous-titrage. Avec les 5 années, le personnel de la Société affecté au sous- 6 titrage a su développer une expertise unique en ce 7 domaine. Ainsi, pour pallier aux déficiences des 8 systèmes automatisés destinés au direct, les sous- 9 titreuse et sous-titreurs de Radio-Canada recourent à 10 la sténotypie adaptée à la fonction sous-titrage pour 11 les émissions diffusées en direct. Aucun autre 12 radiodiffuseur de langue française ne dispose d'un tel 13 procédé. Il a été plus facile de développer 14 l'équivalent en langue anglaise parce que cette langue 15 se prête mieux à l'exercice et que la sténotypie de 16 radiodiffusion y est plus répandue. 17 7538 La Société Radio-Canada dispose ainsi 18 d'une capacité de production du sous-titrage instantané 19 ou à court délai unique dans l'industrie. Ceci 20 signifie également qu'il lui est loisible d'offrir du 21 sous-titrage sur les trois services proposés, qui 22 couvrirait la totalité de sa programmation d'ici 23 l'échéance des licences qui seraient accordées. 24 7539 M. SINOTTE: Autre domaine 25 d'expertise unique à Radio-Canada: Internet. Ces StenoTran 1740 1 dernières années, la SRC a su s'adapter à l'émergence 2 des nouveaux médias et a développé des sites Internet 3 reprenant ses émissions tant générales que 4 d'information. 5 7540 Cette incursion dans les nouveaux 6 médias rend la Société en mesure de s'engager dans la 7 convergence des divers médias qui s'imposera avec 8 l'avènement de la technologie numérique. Le jour où 9 Internet fera son entrée sur les écrans des 10 téléviseurs, Radio-Canada pourra exploiter adéquatement 11 cette technologie au bénéfice de ses auditoires en 12 raison de sa célérité à avoir apprivoisé une 13 technologie encore en développement. 14 7541 Le Conseil insiste beaucoup sur 15 l'intention des requérantes de recourir à la production 16 indépendante. Nous voulons vous rappeler que les 17 entreprises de radiodiffusion sont encore les meilleurs 18 milieux de formation et de développement de l'expertise 19 en production d'émissions de télévision. La priorité, 20 en conception et développement de projets télévisuels, 21 doit être accordée aux créateurs et artisans. Il faut 22 cesser d'obliger les entreprises de radiodiffusion à 23 recourir aux maisons privées de production pour accéder 24 aux fonds de financement. 25 7542 Vu par la lorgnette de l'utilisation StenoTran 1741 1 judicieuse des fonds publics, le coût horaire d'une 2 émission produite par la Société Radio-Canada se 3 compare avantageusement à celui d'une émission financée 4 par Téléfilm Canada. Selon les données du rapport 5 annuel 1997 de Téléfilm, les 77 projets de langue 6 française ont coûté 148,6 millions de dollars, soit 7 316 000 $ l'heure en moyenne pour produire aussi bien 8 des téléromans que des quiz ou des téléséries, toutes 9 choses que la SRC est en mesure de produire à prix 10 concurrentiels. 11 7543 Si l'on s'inquiète de la viabilité du 12 secteur de la production indépendante, on peut se 13 rassurer. La télévision francophone privée, en 1996, a 14 dépensé, selon Statistique Canada, 136,8 millions de 15 dollars pour produire ses émissions, c'est-à-dire moins 16 que ce que Téléfilm Canada a accordé aux producteurs 17 privés en 1997. 18 7544 M. TOUTANT: Nous croyons, en outre, 19 qu'il est plus réaliste de recourir à la production 20 interne à Radio-Canada en raison de l'expertise 21 présente susceptible d'être mise à la disposition des 22 chaînes spécialisées. La culture a toujours, bien sûr, 23 occupé une place de choix à la première chaîne et les 24 artisans et créateurs du milieu se retrouvent nombreux 25 à Radio-Canada. Dans le cas du Réseau des Arts, nous StenoTran 1742 1 croyons toutefois qu'il serait possible de profiter de 2 l'implantation de ce nouveau service pour faire 3 davantage de place à la jeunesse dans la programmation. 4 Au Réseau de l'Histoire, la capacité de recherche qui 5 existe à la Société et une exploitation appropriée des 6 archives-maison justifient le recours au personnel 7 existant, qui se verrait adjoindre les ressources 8 externes nécessaires. Quant au Réseau de l'Économie, 9 il approfondira des champs de couverture largement 10 familiers au personnel de la Société. 11 7545 M. L'ITALIEN: La Société Radio- 12 Canada et ses syndicats ont négocié des ententes qui 13 permettent une souplesse de gestion du personnel 14 inédite jusqu'à ce jour à la SRC. 15 7546 En effet, il est maintenant possible 16 d'embaucher du personnel pour des périodes déterminées 17 afin de réaliser des projets qui nécessitent un apport 18 temporaire en personnel. Cette flexibilité introduite 19 dans les conventions collectives a suscité beaucoup 20 d'anxiété et de perplexité au sein du personnel de la 21 Société. Nous sommes d'avis que les personnes qui 22 oeuvrent à la production d'une programmation télévisée 23 de qualité ne doivent pas être pénalisées au profit de 24 la production indépendante pour le seul motif qu'elles 25 évoluent dans une entreprise publique de StenoTran 1743 1 radiodiffusion. 2 7547 La Société Radio-Canada dispose des 3 infrastructures pour produire les émissions qu'elle 4 entend mettre en ondes sur ses nouvelles chaînes, sans 5 devoir procéder à des investissements majeurs; la 6 Société Radio-Canada dispose d'un personnel expérimenté 7 pour créer des grilles de programmation enrichissantes 8 et attrayantes; la Société Radio-Canada dispose de 9 toute la souplesse nécessaire pour produire avec autant 10 d'efficacité et plus économiquement que le secteur 11 privé de la production. 12 7548 Il ne reste plus maintenant au CRTC 13 que d'arrêter son choix sur les chaînes spécialisées 14 dont le contenu saura le mieux répondre à ce qu'il 15 estime être les attentes des auditoires potentiels des 16 nouvelles chaînes spécialisées de télévision en tenant 17 compte, cependant, des avantages tangibles qui seront 18 offerts à ces auditoires: une programmation originale 19 et de qualité. 20 7549 Nous remercions les Membres du 21 Conseil de leur attention et nous demeurons à votre 22 disposition pour répondre à vos questions. 23 7550 LA PRÉSIDENTE: Merci, messieurs. Je 24 pense que votre point de vue est assez conforme et 25 cohérent par rapport à ce qui avait déjà été présenté StenoTran 1744 1 dans votre mémoire écrit. Je n'ai pas tellement de 2 questions de clarification. 3 7551 Je me demandais, cependant, au-delà 4 du fait qu'il est clair vous appuyez les trois demandes 5 de Radio-Canada -- c'est ce que je comprends. Qu'en 6 est-il de votre opinion de ce que vous croyez être... 7 parce que vous êtes des artisans de cette télévision 8 québécoise, vous avez une bonne connaissance aussi des 9 publics. 10 7552 Quelle serait, selon vous, la 11 capacité du public québécois à recevoir un nombre de 12 chaînes supplémentaires, au-delà de Radio-Canada, ou si 13 vous voyez que les trois chaînes de Radio-Canada comme 14 le bouquet à ajouter? 15 7553 M. L'ITALIEN: Bien sûr, il est 16 difficile de se substituer un peu à l'analyse que vous 17 allez devoir faire des projets qui vous ont été soumis. 18 Mais on pense que les projets qui devraient faire 19 l'objet d'un examen plus attentif, c'est ce qui vient 20 véritablement enrichir le paysage audiovisuel. 21 7554 Il y a, bien sûr, d'autres 22 considérations à prendre en ligne de compte, comme par 23 exemple le type d'étagement qu'on va faire des services 24 spécialisés par rapport aux bouquets que les câblos ou 25 les entreprises de distribution par satellite vont StenoTran 1745 1 constituer comme produits et comme assemblage. 2 7555 C'est sûr qu'un va un peu avec 3 l'autre, dépendant de la façon dont on va gérer ces 4 nouveaux services avec ceux qui sont existants, dans 5 quel assemblage on va les placer. Donc, c'est la 6 capacité de payer des abonnés aussi qui rentre en ligne 7 de compte. 8 7556 Mais on pense que la priorité devrait 9 être accordée à des services qui viennent vraiment 10 compléter une programmation qui reçoit une audience 11 respectable à ce jour, mais qui ne remplit peut-être 12 pas à la satisfaction de l'auditoire toutes les 13 attentes. Par exemple, on sait qu'à RDI on présente 14 actuellement des volets économiques, des volets 15 d'information économique, comme à la première chaîne, 16 on présente une émission comme "La Facture"; et on 17 pourrait dire Télé-Métropole a une émission comme 18 "J.E.". Il est évident qu'il y a un intérêt marqué 19 pour ces questions de défense des consommateurs, 20 d'économie, de toutes les questions qui entourent les 21 finances personnelles. Donc je pense qu'on en a fait 22 assez la démonstration pour conclure que c'est un genre 23 de service qui retiendrait l'attention d'un auditoire. 24 7557 Maintenant, est-ce qu'une télévision 25 humoristique doit prendre le pas sur une télévision StenoTran 1746 1 plus culturelle ou, enfin, qui exploite d'autres 2 créneaux culturels, parce que l'humour peut être aussi 3 une forme de culture? Il s'agit de voir un petit peu 4 qu'est-ce que sont les attentes du public là-dessus, 5 des auditoires là-dessus. 6 7558 C'est sûr qu'on a un parti pris. On a 7 considéré le tout sous l'angle de ce que la Société 8 Radio-Canada, donc les membres de notre syndicat, sur 9 ce qu'ils réalisent, qu'ils produisent tous les jours, 10 par rapport à d'autres projets qui sont externes et 11 qu'on voit difficilement être en mesure de concurrencer 12 adéquatement ce qui est fait actuellement à Radio- 13 Canada. 14 7559 On pense qu'il faut regarder les 15 projets qui sont susceptibles d'intéresser, bien sûr, 16 et d'attirer un auditoire, mais aussi susceptibles de 17 donner davantage à l'auditoire et d'enrichir l'ensemble 18 de ce qui est offert dans la programmation de langue 19 française au Canada. 20 7560 M. SINOTTE: Si vous me permettez, 21 aux États-Unis actuellement il y a, si ma mémoire est 22 bonne, 171 chaînes spécialisées; et aux États-Unis, ce 23 sont les lois du marché. Au Canada français, c'est 24 différent. 25 7561 Moi, je suis journaliste à Moncton, StenoTran 1747 1 je travaille en milieu minoritaire. Quand, chez nous, 2 le service n'est pas en français, on va le chercher en 3 anglais. Il ne faudrait pas que le CRTC devienne -- le 4 mot est gros, mais je vais le dire quand même -- il ne 5 faudrait pas que le CRTC devienne un promoteur de 6 l'assimilation. Chez nous, ça fait des ravages. Et 7 quand je dis "chez nous", ce n'est pas seulement en 8 Acadie, c'est partout à l'extérieur du Québec, et même 9 au Québec dans certaines villes. 10 7562 Ça, je pense, est important. C'est 11 une des raisons qui devrait vous motiver. 12 7563 L'autre chose, c'est qu'au niveau des 13 chaînes spécialisées, quand on dit qu'aux États-Unis ce 14 sont les lois du marché, ici au Canada, qu'est-ce que 15 c'est? Finalement, c'est l'excellence du produit qui 16 est en ondes; les gens avec la "zappette" ont le choix. 17 7564 Vous allez dire que je prêche pour 18 mon clocher et que je prêche pour mes membres, mais à 19 Radio-Canada on a un code d'éthique qui nous régit, on 20 a des politiques journalistiques, on a un ombudsman. 21 Nos propriétaires, finalement, c'est le public et je 22 pense que jusqu'à maintenant, on a bien répondu aux 23 attentes du public. Les indices d'écoute sont là pour 24 certaines émissions pour le prouver. 25 7565 Si vous me permettez une certaine StenoTran 1748 1 analogie, c'est que Radio-Canada, la chaîne 2 principale -- et c'est comme à CBC -- on est devenus 3 comme des marchés grande surface. Il faut maintenant 4 attirer les gens. Et si on regarde au niveau du 5 commerce, la façon dont ils ont réagi, c'est que les 6 gens d'affaires ont mis des boutiques spécialisées tout 7 le tour et ils s'amènent un public. Je pense que 8 l'avenir de Radio-Canada passe par nos boutiques 9 spécialisées, nos chaînes spécialisées qui vont 10 maintenir Radio-Canada et CBC, des télévisions 11 généralistes de qualité que les gens voudront voir. 12 7566 Tout le monde dit qu'on s'en va vers 13 des chaînes spécialisées, mais il va y avoir un retour 14 du pendule à un moment donné, parce que si on est un 15 million de personnes qui regardent un soir la télé, il 16 n'y aura pas un million de chaînes parce qu'on a des 17 choix différents. 18 7567 M. TOUTANT: Moi, depuis le temps que 19 je fais de la culture au "Téléjournal", je constate 20 qu'à travers le Canada dans la francophonie, il y a une 21 soif terrible pour de la culture. Les petits 22 reportages, les moindres petits reportages qu'on peut 23 faire à Montréal, si vous saviez l'intérêt que ça 24 suscite à Vancouver, à Winnipeg, des gens qui nous 25 téléphonent à Moncton: "Est-ce qu'on pourrait en avoir StenoTran 1749 1 un peu plus? Est-ce qu'on peut savoir ce qui se 2 passe?" 3 7568 Bien sûr ces gens-là, souvent, n'ont 4 pas accès au Riveau-Vert, au TNM ou à la Place des 5 arts, aux Grands ballets canadiens, quoiqu'il y a des 6 tournées qui existent. Ces gens-là ont soif, ils ne 7 veulent pas perdre le contact avec la culture 8 française. 9 7569 Évidemment, comme on le signalait 10 tantôt, tout est possible du côté américain. On a 11 l'embarras du choix avec le satellite maintenant, c'est 12 fabuleux. 13 7570 Mais, il y a une soif terrible qu'à 14 la première chaîne on ne peut pas éteindre parce qu'on 15 est obligé de vivre avec d'autres sortes de 16 programmation. On est obligé de faire de la 17 généralisation pour aller rejoindre le plus grand 18 public possible. Mais au niveau culture, on aimerait, 19 nous, parler, par exemple, de l'Orchestre symphonique 20 de Sherbrooke, l'Orchestre symphonique du Lac Saint- 21 Jean. Il se passe des choses fabuleuses dans le nord 22 de l'Ontario, en Acadie. 23 7571 Je suis allé au Festival de la poésie 24 de Trois-Rivières, j'ai rencontré des poètes acadiens. 25 Je disais: "Hein! il y a des poètes en Acadie?" Bien, StenoTran 1750 1 oui. J'en connaissais un ou deux -- excuse-moi -- et 2 ces gens-là ont décidé, eux, de rester chez eux... et 3 c'est très fort ça; ils ont décidé de rester chez eux 4 pour vivre la poésie, le théâtre, la musique chez eux, 5 même si c'est à Montréal, dit-on, que tout se passe. 6 7572 Alors, une chaîne comme ça, imaginez, 7 ça mettra tout le monde ensemble, ça mettra tout le 8 monde en contact. Je pense à une foule de 9 possibilités. Moi, je suis excité, ça ne se peut pas! 10 7573 Quand RDI était dans l'air, on se 11 disait comme journalistes: "Vingt-quatre heures par 12 jour, on va pouvoir faire des trucs", et vous avez vu 13 le succès que ça eu au niveau du public. Les gens vont 14 voir RDI dès qu'il se passe des trucs: Les Éboulements, 15 des catastrophes ou des événements plus heureux, les 16 gens vont là. On a dépassé les prévisions de RDI. 17 7574 Pour la culture, c'est fabuleux ce 18 que ça va faire pour cimenter la culture française. Et 19 pas seulement la culture française. Ce que j'aime dans 20 le projet, moi, c'est qu'on parle d'une collaboration 21 avec le réseau anglais. 22 7575 Moi, il y a quelques semaines, je 23 suis allé à Las Vegas pour parler du Cirque du soleil 24 qui fait un spectacle dans l'eau. Écoutez, les Anglais 25 de Toronto, quand ils ont vu ça, ils m'ont téléphoné et StenoTran 1751 1 je leur prépare une demi-heure d'émission pour le 1er 2 janvier, pour la chaîne anglaise de Radio-Canada, with 3 my French accent, et c'est fabuleux. 4 7576 LA PRÉSIDENTE: Il est temps. 5 7577 M. TOUTANT: Oui, et c'est fabuleux. 6 7578 Vous dites "il est temps". Il était 7 grand temps, Madame Bertrand, parce qu'on a une 8 compagnie fabuleuse et on ne se le dit pas. On est 9 tellement attaqués souvent de l'extérieur, parce qu'il 10 y a beaucoup de gens qui nous jalousent des fois, même 11 si on n'a pas des conditions de travail faciles... ils 12 pensent que chez nous c'est la Rolls Royce des 13 conditions de travail; ce n'est pas toujours le cas. 14 7579 Mais, si on pouvait faire ce projet- 15 là -- moi je parle du Réseau des Arts parce que c'est 16 plus ma tasse de thé, pour prendre un anglicisme -- ce 17 serait fabuleux, pour cimenter justement toutes les 18 régions et donner à manger à ces gens-là qui n'en ont 19 pas assez actuellement, qui sont sous-alimentés au 20 niveau culture. Je ne parle pas que de culture pointue 21 et excessivement pointue, je parle aussi de culture 22 populaire, d'initiation à la culture. 23 7580 Je parlais de la jeunesse tout à 24 l'heure. Les adolescents, les jeunes adultes, on ne 25 les retrouve nulle pas souvent. À MusiquePlus peut- StenoTran 1752 1 être, en musique, mais même là c'est un système de 2 musique qui s'impose à eux. Mais quand est-ce qu'on 3 les entend vraiment parler? Moi, je trouve ce projet- 4 là fabuleux et j'oserais même dire que je vous en 5 remercie d'avance. 6 7581 LA PRÉSIDENTE: Pas trop vite. 7 7582 M. L'ITALIEN: Paul a soulevé une 8 chose que l'on n'a pas soulignée dans notre 9 intervention qui est importante, et c'est l'aspect 10 national des trois réseaux, l'aspect canadien des trois 11 projets soumis par la Société Radio-Canada avec des 12 antennes en région, donc qui couvriraient l'ensemble du 13 pays. Ce sont les seuls projets qui ont cette 14 dimension-là et on pense que ça mérite aussi d'être 15 pris en considération. 16 7583 LA PRÉSIDENTE: C'est ma dernière 17 question, je ne sais pas si mes collègues ont des 18 questions... et, je m'excuse, ça ne s'adresse pas à la 19 question de sous-titrage, mais vous, comme artisan de 20 cette télévision, j'aimerais entendre par rapport à 21 plusieurs commentaires qui sont faits de dire Radio- 22 Canada, c'est une télévision publique qu'on soutient 23 déjà par le moyen de nos taxes... il y a une crainte 24 que le mandat de Radio-Canada soit évacué, si on veut, 25 dans les chaînes spécialisées et que par la chaîne, la StenoTran 1753 1 première chaîne comme vous l'appelez, ça devienne un 2 instrument davantage de concurrence avec le secteur 3 privé. 4 7584 J'aimerais ça, vous, comme artisan... 5 Mme Fortin a eu la chance d'en parler, et je suis 6 certaine qu'elle en reparlera dans d'autres phases de 7 l'audience, mais j'aimerais vous entendre, vous, comme 8 artisan, comment vous répondez à ces commentaires que, 9 j'imagine, je ne suis pas la première à évoquer. 10 7585 M. TOUTANT: Écoutez, la culture au 11 Canada en télévision, ça apparaît prétentieux peut-être 12 de dire ça mais c'est Radio-Canada qui l'a inventée. 13 Nous avons inventé la culture française. S'il y a une 14 culture française encore en Amérique, c'est beaucoup à 15 cause de Radio-Canada. On a formé les gens, on a formé 16 un théâtre, on a formé des musiciens. 17 7586 Moi, je vois cette chaîne -- je parle 18 de la chaîne des arts, mais également les autres -- 19 comme un complément, comme un enrichissement. Je le 20 signalais tout à l'heure, les gens n'en ont pas assez. 21 Des télé-théâtres, par exemple, ce n'est pas à TVA que 22 les gens vont en avoir plus. Ce n'est pas à TQS non 23 plus. Si on fait un reportage d'une heure sur Robert 24 Lepage à l'étranger, son rayonnement à l'étranger, ce 25 n'est pas TVA qui va faire ça et ce n'est pas TQS. StenoTran 1754 1 7587 LA PRÉSIDENTE: Mais la critique, 2 Monsieur Toutant, est à l'effet qu'il n'y en a plus 3 beaucoup sur la chaîne première. Et quand vous dites, 4 et je serais assez d'accord avec vous pour dire que ça 5 a été très important comme outil de la culture 6 francophone au Canada, il n'y a pas de doute. C'est 7 sûr qu'il y a eu, par la suite, beaucoup 8 d'effervescence et beaucoup d'autres voix. 9 7588 Je veux bien reconnaître le caractère 10 pionnier, mais la critique que nous entendons et dont 11 je me fais, disons, la transmission cet après-midi, est 12 à l'effet que comment il se fait que ce mandat-là de 13 Radio-Canada qui est un outil de culture important, 14 doit se déplacer vers des chaînes spécialisées et qu'on 15 observe que dans la chaîne première il y ait moins de 16 ces outils ou de ces éléments qui sont plus fidèles à 17 la mission première? 18 7589 M. TOUTANT: Je prendrai 30 secondes 19 avant mon président. 20 7590 Je ne crois pas qu'il y en aura 21 moins. Si je lis attentivement ce que Radio-Canada 22 présente, c'est qu'on dit qu'il y en aura plus à la 23 première chaîne et à la chaîne spécialisée. C'est que 24 ça va nourrir la première chaîne. 25 7591 La chaîne spécialisée va avoir les StenoTran 1755 1 moyens de faire des productions ou d'acheter des 2 productions qui pourront être reprises à la première 3 chaîne. Alors, moi, je ne vois pas comment il y en 4 aurait moins, au contraire, et je pense que Radio- 5 Canada s'est engagée là-dessus. 6 7592 Mais, encore là, je pense que les 7 efforts de la concurrence ne sont pas évidents, 8 évidents à ce niveau-là, et si le passé est garant du 9 futur, moi je fais confiance à Radio-Canada, qui dit 10 clairement, noir sur blanc, "Il y en aura plus parce 11 que ça va se nourrir", comme RDI a nourri la première 12 chaîne. Si on fait plus de reportages en région, si on 13 a une ligne, par exemple, satellite avec Rouyn-Noranda, 14 c'est depuis RDI. Avant, il n'y en avait pas. On 15 envoyait nos reportages en avion ou en autobus. Depuis 16 RDI on a les moyens de parler à Rouyn-Noranda en 17 direct. Ça c'est fabuleux pour cette région-là. 18 7593 Moi, je vois ça un peu, ce pattern- 19 là, agrandi à l'échelle du Canada. 20 7594 M. SINOTTE: Il faut se rappeler 21 aussi, Madame Bertrand, qu'on parlait de avant Radio- 22 Canada. Avant Radio-Canada, avant les coupures 23 budgétaires, nous étions une dizaine, un douzaine de 24 milliers de travailleurs et de travailleuses à Radio- 25 Canada/CBC. Ensuite, il y a eu des coupures StenoTran 1756 1 budgétaires, il y a eu un presque massacre, vous me 2 permettrez de le dire, parce que Radio-Canada a mis à 3 la retraite des gens qui n'étaient pas prêts à partir à 4 la retraite et Radio-Canada a arrêté d'embaucher des 5 jeunes. Donc on se privait de notre expérience et de 6 notre histoire et on s'est privé de gens compétents, de 7 jeunes. Donc on est en train de devenir un réseau qui 8 n'avait plus de passé parce qu'on se privait de notre 9 histoire, et qu'il n'y avait plus d'avenir parce qu'on 10 se privait d'une jeune main-d'oeuvre. 11 7595 Puis est arrivé le Fonds des câblos, 12 où Radio-Canada a été obligée d'aller jouer sur la même 13 patinoire que les autres pour avoir accès à des budgets 14 qu'on n'avait plus. 15 7596 Maintenant, si on regarde ce qui s'en 16 vient avec les chaînes spécialisées, c'est qu'il va y 17 avoir de l'embauche. On va revenir à un Radio-Canada 18 où les idées vont s'entrechoquer entre les gens et ça 19 va devenir des centres de production. Il va y avoir une 20 sorte d'émulation entre les gens, une sorte d'ambition. 21 7597 Moi, ce que j'aime à travers tous ces 22 projets-là, c'est que surtout les régions viennent 23 ajouter. Vous allez me dire qu'il y a presque la 24 moitié de la population du Canada français qui vit dans 25 la région de Montréal, mais ça ne veut pas dire que les StenoTran 1757 1 gens à Saint-Jean (Terre-Neuve) ou les gens à Vancouver 2 ou à Winnipeg ne sont pas intéressés non plus par ce 3 qui se passe à Montréal. 4 7598 LA PRÉSIDENTE: Ou à Ottawa. 5 7599 M. SINOTTE: Et surtout, ça ne veut 6 pas dire... c'est le temps peut-être que la télévision 7 devienne bi-directionnelle parce que quand on joue au 8 réseau, ce n'est pas un point central qui diffuse 9 partout. D'ailleurs, Radio-Canada nous l'a bien dit. 10 Radio-Canada veut jouer sa vocation de réseau; c'est 11 d'aller voir ce qui se passe en région et de l'amener 12 chez nous pour que tout le monde le sache. Ça, ça 13 devient une dimension importante. 14 7600 Ce que j'ai entendu cette semaine, 15 c'est qu'il y a seulement Radio-Canada qui a parlé de 16 réseau pan-canadien qui irait chercher la connaissance, 17 le vécu et l'expérience des gens dans les régions pour 18 le faire connaître à tout le monde, parce que le 19 problème, c'est que si on vit chacun en vase clos, on 20 va trouver que notre village est grand mais, si on le 21 ramène au niveau du pays, notre pays à un moment donné 22 devient à dimension humaine. 23 7601 M. L'ITALIEN: Je pense que la 24 Société Radio-Canada n'a pas intérêt à appauvrir la 25 programmation de sa première chaîne pour structurer une StenoTran 1758 1 programmation "payante", entre guillemets, de ses 2 autres chaînes. D'ailleurs, regardez le projet du 3 Réseau de l'Économie. Le Réseau de l'Économie se 4 ferait sans apport publicitaire, en tout cas pour la 5 durée de la première licence. 6 7602 LA PRÉSIDENTE: Mais avec les sous 7 des abonnés. 8 7603 M. L'ITALIEN: Oui, oui, bien sûr, 9 avec les abonnés, mais encore là... 10 7604 LA PRÉSIDENTE: Qui paient déjà des 11 taxes. 12 7605 M. L'ITALIEN: ... est-ce que les 13 abonnés vont se lancer à corps perdu dans les chaînes 14 spécialisées? C'est pour répondre à une demande 15 particulière qui origine de segments particuliers de la 16 population. D'ailleurs, les sondages sont constants 17 aux États-Unis: Les gens qui sont abonnés, même les 18 plus mordus de télévision, abonnés à tous les services 19 qui existent, chaînes conventionnelles et chaînes 20 spécialisées, quand les sondages arrivent et qu'on veut 21 tester quelle est l'écoute réalisée par les gens, il y 22 a quatre, cinq, six services qui reviennent 23 constamment. C'est toujours ça. On en offre 10, les 24 gens regardent quatre ou cinq. On en offre 100, les 25 gens regardent aussi quatre ou cinq. StenoTran 1759 1 7606 Donc, c'est juste parce que c'est une 2 question d'offrir plus toujours au même nombre de 3 personnes et au même bassin de population, sauf 4 qu'effectivement il y a des gens qui ressentent le 5 besoin d'en avoir davantage, qui sont plus boulimiques 6 que d'autres. Donc c'est plus dans ce sens-là. Et il 7 faut que Radio-Canada ait sa place dans tout ça parce 8 qu'autrement Radio-Canada sera marginalisée dans le 9 système. C'est l'importance que ça comporte d'avoir 10 Radio-Canada présent sur le marché des chaînes 11 spécialisées. 12 7607 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment, 13 messieurs. 14 7608 M. BASTIEN: Si je peux ajouter, le 15 sous-titrage des émissions en langue française va 16 permettre une meilleure diffusion de la langue 17 française, mais cette fois la langue écrite puisque 18 notre public cible, ce ne sont pas des auditeurs, ce 19 sont des lecteurs. 20 7609 LA PRÉSIDENTE: Merci. Merci 21 infiniment, messieurs. 22 7610 Madame la Secrétaire, voulez-vous 23 présenter notre prochain intervenant? 24 7611 Mme AUDET: Oui, Madame la Présidente. 25 Je crois qu'un des intervenants précédents, M. Guy StenoTran 1760 1 Cloutier du Capitole de Québec est maintenant arrivé, 2 s'il veut bien s'avancer pour faire sa présentation. 3 Monsieur Cloutier est accompagné de Mme Linda Germain. 4 1430 5 7612 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Bienvenue. 6 INTERVENTION 7 7613 M. CLOUTIER: Bonjour, Madame la 8 Présidente. Bonjour, tout le monde du Conseil et tout 9 le monde. Je suis très heureux d'être là. J'ai suivi 10 ça à la télévision depuis trois, quatre jours. Je suis 11 un amateur de télé donc j'ai recruté des talents. J'ai 12 des contrats de prêts. 13 7614 LA PRÉSIDENTE: Notre collègue est 14 pas mal comique. 15 7615 M. CLOUTIER: J'ai remarqué, oui, 16 oui. Il a des talents vraiment. 17 7616 Je suis là, donc, à titre 18 d'actionnaire principal du Capitole de Québec et comme 19 producteur indépendant, naturellement. Je vous 20 présente quelqu'un avec moi qui est Mme Linda Germain 21 qui est directrice du marketing et ventes au Capitole 22 et qui travaille beaucoup au niveau des voyages, tout 23 ça, pour le Capitole de Québec. Donc elle va vous 24 raconter un petit peu de l'histoire. 25 7617 Mme GERMAIN: Alors, bonjour. StenoTran 1761 1 7618 Madame la Présidente, Mesdames, 2 Messieurs les Conseillers et distingués membres du 3 Conseil, vous savez sans doute que le Capitole 4 représente un des plus beaux ensembles récréo- 5 touristiques du Québec et du Canada. 6 7619 À la fois salle de spectacle, 7 restaurant et hôtel, Le Capitole a nécessité plus de 15 8 millions d'investissements en restauration et en 9 aménagement. Au cours des six dernières années, une 10 programmation riche et diversifiée a permis d'attirer 11 en moyenne plus de 300 000 personnes par année. 12 7620 Cependant, son potentiel est encore 13 beaucoup plus large et nous sommes d'avis que plus de 14 gens pourraient y venir s'ils étaient mieux informés de 15 ce qui est présenté. 16 7621 Vous comprendrez que le projet de 17 Canal Évasion, une chaîne de télévision spécialisée 18 dans le voyage, les déplacements et les séjours, 19 représente pour nous un intérêt certain, d'autant plus 20 que nous sommes situés à Québec. 21 7622 En effet, étant donné que la majorité 22 de la population québécoise vit dans cette région de 23 Montréal, toute forme d'information télévisuelle sur 24 les activités artistiques et culturelles en région ne 25 pourra que nous être bénéfique. StenoTran 1762 1 7623 Au Québec, plusieurs études le 2 démontrent bien, les gens voyagent de plus en plus. En 3 effet, ils sont de plus en plus nombreux aujourd'hui 4 les gens qui jouissent d'une grande disponibilité de 5 temps et de ressources. Ils en profitent donc pour 6 faire de plus en plus de voyages et de séjours et ce, 7 en toutes saisons. 8 7624 Une chose n'a pas changé: Leur 9 destination de premier choix demeure toujours le Québec 10 et ses nombreuses régions touristiques. Pourtant, à la 11 télévision actuellement, trop peu d'émissions informent 12 les Québécoises et les Québécois sur ce qui se passe 13 chez eux au plan récréatif et surtout sur ce qui se 14 déroule en région. 15 7625 Il y a quelques années, des émissions 16 comme "Boubou" à la télévision de Radio-Canada étaient 17 diffusées une semaine par année à partir de certains 18 festivals comme, par exemple, le Carnaval Souvenir de 19 Chicoutimi où le Bal de neige à Hull. De cette 20 manière, ces émissions se trouvaient à faire de la 21 promotion précieuse pour ces événements et ces régions, 22 ce qui était absolument nécessaire. 23 7626 À sa façon, Canal Évasion apportera, 24 lui aussi, une promotion essentielle et inestimable à 25 certains des plus grands événements touristiques du StenoTran 1763 1 calendrier québécois. La programmation de Canal 2 Évasion prévoit donner aux téléspectateurs des 3 suggestions et des idées de vacances, de séjour et de 4 randonnée. On y traitera, entre autres, de 5 gastronomie, des arts, des spectacles, des festivals et 6 des événements spéciaux. 7 7627 Vous comprendrez que pour Le Capitole 8 de Québec toute cette information ne peut que nous être 9 favorable. Il ne fait pas de doute non plus que Canal 10 Évasion saura devenir un stimulant pour toute 11 l'industrie touristique québécoise. Par exemple, 12 l'émission "Tour du Québec" veut faire découvrir aux 13 téléspectateurs la gastronomie, la diversité, les 14 trésors touristiques et les activités offertes aux 15 voyageurs dans les quatre coins de la province. 16 7628 De son côté, l'émission "Les métiers 17 de l'hôtellerie" permettra d'explorer toutes les 18 facettes de cette industrie très importante au Québec, 19 en particulier, dans une région comme la nôtre. 20 7629 Toutefois, sans vouloir enlever quoi 21 que ce soit à Télé Passeport, je suis personnellement 22 d'avis, pour un certain nombre de raisons, que Canal 23 Évasion présente une meilleure garantie de succès. La 24 richesse de son partenariat de même que la compétence 25 et l'expérience de chacun de ces actionnaires, sans StenoTran 1764 1 oublier les moyens financiers et technologiques dont 2 ils disposent, font qu'à mon avis ils sont les mieux 3 placés pour faire de ce projet non seulement une 4 réalité, mais aussi une réussite, aussi bien en termes 5 de qualité des contenus qu'en volume d'écoute. 6 7630 Par ailleurs, dans sa demande, Canal 7 Évasion a prévu consacrer plus de deux millions et demi 8 de dollars pour le développement d'émissions à 9 thématique voyages. Tout producteur indépendant vous 10 dira que c'est là une excellente nouvelle. Également, 11 j'ai été particulièrement sensible à divers engagements 12 très clairs pris par les partenaires de Canal Évasion, 13 notamment, celui de présenter 730 heures de 14 programmation originale par année; également, 15 l'engagement de réserver 75 pour cent des dépenses 16 relatives à la production d'émissions canadiennes 17 originales à des producteurs autres que les 18 actionnaires du service ou de leur affilié. 19 7631 J'y vois pour nous une réelle 20 occasion d'affaires qui se traduira pour notre 21 entreprise par un plus grand nombre d'heures 22 travaillées et plus d'emplois créés. 23 7632 Enfin, l'idée que certaines de nos 24 productions puissent être diffusées en Europe est fort 25 séduisante. En effet, une entente de réciprocité entre StenoTran 1765 1 Canal Évasion et Canal Voyages France fait en sorte que 2 des émissions produites ici pour Canal Évasion seront 3 diffusées en France et dans toute la francophonie. 4 7633 A l'heure de la globalisation et des 5 marchés de la compétitivité internationale, le fait que 6 la qualité de nos productions puisse être vue et 7 appréciée par les Européens donne à Guy Cloutier 8 Communications des chances effectives d'accroître sa 9 production et, éventuellement, de produire pour 10 l'étranger. 11 7634 Je vous remercie. M. Cloutier et moi 12 sommes disponibles pour répondre à vos questions. 13 7635 LA PRÉSIDENTE: Merci. 14 7636 M. CLOUTIER: Merci. En plus, je 15 suis content d'une chose, Madame la Présidente, c'est 16 que mon ami Michel Chamberland ne produira pas tout; il 17 va nous en donner un peu. Ça, c'est la bonne nouvelle. 18 7637 LA PRÉSIDENTE: Il ne pourra pas, 75 19 pour cent des productions originales doivent être 20 confiées à d'autres. C'est pour ça. 21 7638 M. CLOUTIER: Ça, c'est la bonne 22 nouvelle. C'est ça qui est intéressant pour nous. 23 7639 LA PRÉSIDENTE: Écoutez, ma question, 24 en ayant lu votre lettre, c'était: Quelles sont les 25 raisons qui vous amènent... compte tenu qu'il y a deux StenoTran 1766 1 projets un peu en concurrence dans le domaine du 2 voyage, pourquoi celui-là? Je pense que votre exposé 3 illustre très bien les raisons. 4 7640 Alors, je profiterais de votre 5 passage à l'audience pour profiter de votre expertise. 6 Connaissant le public québécois, connaissant son 7 attachement pour la télévision québécoise, les 8 productions, les artistes d'ici, selon vous, est-ce 9 qu'il y a vraiment un attrait pour des canaux 10 supplémentaires et dans quelle mesure voyez-vous ça 11 dans l'univers où vous êtes du spectacle, des artistes, 12 de production télévisuelle vous-même? Voyez-vous ça 13 comme une synergie intéressante, un développement 14 incontournable, un mal nécessaire? Comment? 15 7641 M. CLOUTIER: On parle toujours, on 16 prêche pour notre paroisse, naturellement, quand on est 17 producteur; en plus que j'ai la chance d'être 18 propriétaire du Capitole. C'est sûr que des nouveaux 19 canaux comme ça, ça peut nous aider à être encore plus 20 prolifique, meilleur en affaires en ce sens qu'on a 21 plus d'ouvertures. 22 7642 Moi, je pense que c'est un besoin le 23 Canal Évasion. Ce n'est pas parce qu'on est là pour 24 défendre le Canal Évasion ou pour les représenter, mais 25 je veux dire que beaucoup de gens ne savent pas StenoTran 1767 1 vraiment la façon de voyager. Moi, j'ai de la chance, 2 mon agent de voyage, c'est René Angelil. C'est vrai 3 parce qu'à toutes les fois qu'on voyage, c'est lui qui 4 me "booke" mes voyages. Il me dit: "Guy, tout est 5 arrangé. On s'en va. On s'en va." Mais il y a 6 beaucoup de gens qui ne savent pas vraiment comment 7 s'organiser pour voyager seuls. Nous, on s'en rend 8 compte avec le Capitole. Je pense que c'est 80 pour 9 cent... 10 7643 Mme GERMAIN: De notre clientèle de 11 l'été, oui. 12 7644 M. CLOUTIER: ... de notre clientèle 13 de l'été qu'on fait avec notre fameux succès de "Elvis 14 Story", qui viennent du Québec, mais ce sont des gens 15 qui découvrent Québec, vraiment le Québec, parce qu'ils 16 viennent et s'organisent deux trois jours au Québec. 17 Ils viennent à "Elvis Story", ils vont à Chicoutimi, 18 ils vont au fameux spectacle à Bagotville, tout ça. 19 7645 Donc je pense que c'est important, 20 toutes les nouvelles chaînes, les nouveaux canaux sur 21 lesquels vous travaillez, pour essayer de mettre ça 22 encore plus intéressant au niveau de la production et 23 tout ça. Je pense que pour nous c'est primordial, 24 c'est important pour le futur. Si on se fie juste aux 25 chaînes généralistes en ce moment, c'est plus compliqué StenoTran 1768 1 un petit peu pour produire. On coproduit avec les 2 chaînes, donc il n'y a pas beaucoup d'ouverture au 3 niveau de ça. 4 7646 Moi, je fais dans le moment une 5 émission que tout le monde connaît un peu, "La fureur". 6 On est coproducteur avec Radio-Canada. On est content 7 de l'entente mais, par contre... 8 7647 LA PRÉSIDENTE: C'est votre fille? 9 7648 M. CLOUTIER: Oui. Je la connais 10 bien, oui. 11 7649 LA PRÉSIDENTE: Je ne l'avais jamais 12 réalisé. 13 7650 M. CLOUTIER: Non, mais c'est parce 14 que je suis rendu le père de Véro. J'ai commencé comme 15 Guy Cloutier, puis je suis rendu le père de Véro; c'est 16 drôle. De toute façon, j'ai joué au hockey avec les 17 boys, la semaine dernière, puis ils m'ont présenté 18 comme le père de Véro, mais je ne suis pas insulté 19 parce que je suis fier de ma fille. 20 7651 LA PRÉSIDENTE: Non, non; il faut 21 bien que vos cheveux blancs servent. 22 7652 M. CLOUTIER: C'est vrai que ces 23 canaux-là vont nous aider vraiment à être encore 24 meilleurs, puis encore être plus prolifiques au niveau 25 de la production. C'est ce qu'on veut, nous, parce StenoTran 1769 1 qu'on a des équipes qu'il faut faire travailler, tout 2 ça, mais je pense que c'est un bien. 3 7653 LA PRÉSIDENTE: Mais vous qui êtes 4 capable d'aller chercher des dollars dans les poches 5 des Québécois... 6 7654 M. CLOUTIER: Comment je fais? 7 7655 LA PRÉSIDENTE: ... pour des 8 spectacles de qualité, puis des disques de qualité, 9 croyez-vous qu'il y a une possibilité auprès du public 10 québécois de rajouter des sous, parce qu'ils ont déjà 11 une facture assez importante dans le domaine de la 12 câblodistribution? Croyez-vous qu'on soit capables... 13 je ne dis pas "nous" parce que, nous, c'est une 14 décision et ultimement ce sont les gens qui ont les 15 chaînes spécialisées et les câblos et, bien sûr, les 16 nouveaux moyens de distribution, ExpressVu. 17 7656 Est-ce que vous pensez qu'il est 18 possible d'aller chercher un autre 5 $, 6 $, 7 $, 4 $ 19 chez le téléspectateur? 20 7657 M. CLOUTIER: Moi, je pense que oui. 21 Si on regarde le succès du dernier combat de boxe avec 22 le Canal Indigo, c'était quand même assez cher au 23 niveau des gens; les amateurs de boxe comme tels ont 24 fait des efforts pour essayer de voir ce combat-là. 25 Donc, quand on sait qu'en plus, le combat, il y avait StenoTran 1770 1 des billets à vendre au Centre Molson, qu'il avait 16 2 000, 17 000 personnes, je pense qu'il y a une 3 possibilité pour tout. 4 7658 Ça, c'est dépendant. Même dans le 5 domaine du disque on s'en rend compte.... l'an dernier, 6 même si c'est un marché qui est de plus en plus 7 difficile avec la compétition et tout ça, on a vendu 8 des disques comme jamais depuis que je suis dans le 9 métier, depuis 35 ans. 10 7659 Donc, il y a toujours une place pour 11 les gens si on leur vend des services et si on veut 12 leur présenter d'une façon que c'est un besoin pour 13 eux. Ça dépend comment c'est présenté aussi. 14 7660 Moi, je pense que le Canal Évasion 15 c'est important pour ça. C'est vrai que les gens ne 16 savent pas vraiment comment voyager et où ça se passe 17 vraiment. Si on les renseigne, qu'il y a des émissions 18 pour ça, les gens sont prêts pour ça. Ce n'est pas des 19 grandes dépenses non plus. Ce n'est pas exagéré. 20 Quand on sait le prix des disques maintenant... ça a 21 changé. Je me souviens quand on vendait des petits 45 22 tours, à mes débuts -- je ne conterai pas mes débuts -- 23 à 0,99 $ dans ce temps-là... je parle un peu comme 24 Maurice Richard mais c'est vrai. 25 7661 Par contre, aujourd'hui, il y a des StenoTran 1771 1 disques qui sont vingt -- moi, j'ai un disque en ce 2 moment qui se vend 30 $. Encore je reviens sur mon jeu 3 de "La Fureur", mais ça va être le numéro un des ventes 4 la semaine prochaine. Les gens avaient besoin de ça. 5 C'est un besoin pour leur party des fêtes. Ils vont 6 jouer à l'émission "La fureur", puis ils n'ont pas 7 regardé le prix parce qu'ils ont dit: on en a besoin, 8 on le fait. 9 7662 C'est la même chose pour soit un 10 Canal Évasion ou d'autres canaux que vous allez 11 accorder. Je pense que, dépendant du besoin des gens, 12 les gens ne sont pas obligés de tout le prendre, mais 13 je pense que ce n'est pas trop. 14 7663 LA PRÉSIDENTE: Êtes-vous confiant 15 qu'au Québec, ou dans les talents francophones au 16 Canada, il y a suffisamment de créativité pour faire en 17 sorte qu'on puisse alimenter avec la qualité 18 nécessaire? 19 7664 M. CLOUTIER: Absolument; on le 20 prouve avec le talent québécois maintenant. Moi, j'ai 21 des offres, je viens de signer une primeur, d'ailleurs, 22 une maison de disque en France avec Sony, récemment, 23 pour développer des talents québécois. Pourquoi? A 24 cause de Céline Dion, Lara Fabian et Notre-Dame-de- 25 Paris. Tout le monde veut des voix, les voix du StenoTran 1772 1 Québec, ce sont les meilleures, puis tout le monde le 2 dit. 3 7665 En France on dit qu'il n'y a pas 4 beaucoup de chanteurs à voix et, justement, j'ai eu une 5 réunion avec le président de Sony il y a deux semaines 6 à Paris, qui m'a demandé, qui m'a signé une entente de 7 cinq ans pour découvrir des belles voix du Québec. 8 7666 Donc, je pense que le talent, le 9 potentiel est énorme chez nous. On le voit, 10 d'ailleurs, avec le genre de show business qu'on peut 11 faire nous-mêmes quand on compare à Toronto ou 12 ailleurs. Donc, ici, on a vraiment notre show business 13 personnel avec des ventes de revues qu'on connaît, ça 14 ne se voit pas nulle pas ça. Ça ne se voit pas nulle 15 part à travers le Canada même. Les 7 jours, toutes les 16 revues, mais c'est parce qu'il y a un potentiel pour 17 ça. Le 7 jours, ça vend. Je vois Écho-Vedettes qui 18 vend pour 125 000 par semaine, 7 jours vend 180 000. 19 Donc il y a une possibilité, il y a un potentiel, puis 20 ils paient le 7 jours quand même 4 $, je pense, 4,25 $. 21 Quand on parle d'une nouvelle chaîne à 6 $, je ne sais 22 pas le prix, je ne suis pas spécialiste là-dedans, je 23 vais vous laisser faire les prix, mais je veux dire ... 24 7667 LA PRÉSIDENTE: Je vais laisser les 25 gens d'affaires vous parler de prix. StenoTran 1773 1 7668 M. CLOUTIER: Oui, d'affaires. 2 7669 Ce que je veux dire par là, c'est que 3 c'est sûr qu'il y a de la possibilité ici parce que les 4 gens en mangent du show business, puis ils mangent de 5 la télévision, puis ils aiment ça, moi, 6 personnellement, le premier. 7 7670 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment. 8 7671 M. CLOUTIER: J'aimerais ça avoir un 9 canal juste pour moi, que je puisse parler comme je 10 veux. 11 7672 LA PRÉSIDENTE: Écoutez, la prochaine 12 audience, Monsieur Cloutier, c'est un rendez-vous. 13 7673 M. CLOUTIER: Je vais venir me 14 présenter. Merci. Merci tout le monde. Merci de 15 m'avoir écouté. Au revoir. 16 7674 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment, 17 merci, madame. Merci, Guy. 18 7675 Mme AUDET: Nous revenons donc dans 19 l'ordre. Nous étions rendus à l'intervention 23. 20 L'Institut national de la recherche scientifique a 21 demandé à comparaître demain. M. Couturier est en 22 route et je ne crois pas qu'il soit arrivé encore, à 23 l'intervention 24. 24 7676 Je voudrais vérifier si l'intervenant 25 25, M. Georges Sioui est dans la salle. StenoTran 1774 1 --- Pas de réponse / No answer 2 7677 Mme AUDET: Alors, on rappellera 3 M. Sioui plus tard. 4 7678 Nous passerons donc, puisque la 5 SARDeC ne se présente pas, à l'intervention de M. Serge 6 Saucier pour Raymond Chabot Grant Thornton. 7 7679 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, bienvenue. 8 INTERVENTION 9 7680 M. SAUCIER: Mesdames et Messieurs les 10 conseillers, membres du Conseil, Madame la Présidente, 11 je me présente. Mon nom est Serge Saucier. Je suis le 12 président et chef de la direction de Raymond Chabot 13 Grant Thornton. 14 7681 Au Québec, notre société se classe au 15 premier rang des cabinets oeuvrant dans les domaines de 16 la vérification, de la fiscalité, des services de 17 conseil à l'administration et de la réorientation. 18 J'agis aussi comme président du Conseil de la Chambre 19 de commerce de la province de Québec qui est, comme 20 vous le savez peut-être, la fédération de toutes les 21 Chambres de commerce au Québec. J'agis aussi comme 22 président du Conseil de l'École des hautes études 23 commerciales qui, peut-être le savez-vous aussi, est le 24 plus grand business school au Canada. 25 7682 Faisant écho aux lettres d'appui StenoTran 1775 1 concordantes et multiples que le Conseil a déjà reçues, 2 la perspective de voir naître en l'an 2000 la première 3 chaîne francophone en Amérique du Nord consacrée aux 4 questions économiques et financières me rend très 5 enthousiaste. Voici brièvement pourquoi. 6 7683 Je suis convaincu que le Canal des 7 Affaires comblera d'abord un besoin très important dans 8 le domaine de l'information et de l'éducation 9 économique et financière, un aspect malheureusement 10 négligé par la télévision francophone. 11 7684 Les gens d'affaires, les cadres, les 12 professionnels francophones du Canada français auront 13 enfin une chaîne d'affaires qui pourra les informer et 14 à laquelle ils pourront s'identifier. 15 7685 Mais, au-delà du traitement en 16 profondeur de l'actualité économique et financière qui 17 fait défaut actuellement à la télévision, je constate 18 également que LCA propose une approche attrayante et 19 concrète à la pratique des affaires. En plus d'être 20 instructive, une telle vulgarisation ne pourra que 21 plaire à l'ensemble des téléspectateurs francophones. 22 7686 Notre bureau compte plus de 1 300 23 personnes réparties dans plus de 60 bureaux à travers 24 le Québec. Nous sommes donc à même de témoigner des 25 besoins immenses des Québécois en matière de finances StenoTran 1776 1 personnelles. 2 7687 Aussi, je suis fort heureux 3 d'apprendre que LCA consacrera une partie de sa 4 programmation aux finances personnelles et contribuera 5 ainsi à favoriser l'autonomie des téléspectateurs 6 francophones en matière de placement, de planification 7 fiscale et successorale, de préparation à la retraite, 8 de stratégie d'investissement, et caetera. 9 7688 Notre société conseille également des 10 milliers de personnes qui sont en réorientation de 11 carrière. Il y aura de plus en plus, au cours des 12 années à venir, de telles personnes à cause des 13 bouleversements qui transforment actuellement 14 l'économie tant canadienne qu'à un niveau planétaire. 15 Ceux-ci entraînent un besoin énorme en termes de 16 formation, identification de nouveaux débouchés, 17 notamment le travail autonome. 18 7689 Je crois qu'une chaîne spécialisée 19 comme LCA peut être un instrument de développement 20 économique et personnel très pertinent en offrant une 21 programmation qui répondra aux besoins spécifiques de 22 ce type de clientèle grandissant. 23 7690 Mais mon enthousiasme ne s'arrête pas 24 seulement au projet comme tel, il porte également sur 25 l'équipe exceptionnelle de LCA. L'expertise et StenoTran 1777 1 l'expérience combinées des partenaires de LCA 2 fournissent, à mon avis, une base très solide sur 3 laquelle LCA pourra construire sa programmation, 4 fidéliser et élargir son public. 5 7691 À cet égard, le secteur privé qui 6 réunit déjà toutes les compétences requises me semble 7 le mieux placé pour répondre aux besoins de la 8 population en matière d'information économique et 9 financière. La contribution, notamment, de deux chefs 10 de file dans leur domaine respectif, Publications 11 Transcontinental du côté de l'information économique et 12 financière et Groupe TVA du côté de la télévision, 13 m'apparaît comme une combinaison gagnante. 14 7692 L'enjeu de la présente ronde de 15 demande de licence pour les services spécialisés 16 m'apparaît très important pour la société canadienne- 17 française. Nous entrons de plein pied au 21ième siècle, 18 une ère gouvernée par le savoir. Pour bénéficier des 19 retombées de la nouvelle économie, les Canadiens 20 francophones devront se doter de tous les outils qui 21 leur permettront de progresser financièrement. 22 7693 La télévision, le médium le plus 23 démocratique qui soit, peut accroître les possibilités 24 d'améliorer la richesse collective et individuelle de 25 tous les Québécois. StenoTran 1778 1 7694 Je suis d'avis que dans un 2 environnement économique en pleine mutation LCA 3 permettra aux Canadiens francophones de prendre toute 4 la place qui leur revient et ce, tant à l'avant-scène 5 de l'actualité que sur le plan du travail, de l'argent 6 et des placements. 7 7695 En conclusion, j'estime que le 8 Conseil devrait accepter le projet de LCA parce qu'il 9 remédie au manque affligeant d'information économique 10 et financière à la télévision francophone et que, à 11 notre avis, celui-ci apporte une valeur ajoutée à tout 12 ce qu'offrent actuellement les canaux francophones en 13 matière d'éducation économique et financière. 14 7696 Je vous remercie de votre attention. 15 7697 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur 16 Saucier. Mon collègue Monsieur Cardozo aurait une 17 question ou deux pour vous. 18 7698 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la 19 Présidente; juste une question ou deux. 20 7699 Vous avez présenté votre point de vue 21 très clairement et je vous remercie pour ça. 22 7700 Pouvez-vous me résumer les deux ou 23 trois choses, à votre avis, qui sont très importantes 24 pour une chaîne comme ça sur le sujet des finances et 25 l'économie des affaires? StenoTran 1779 1 7701 M. SAUCIER: Voyez-vous, à l'heure 2 actuelle il y a un manque d'information qui m'apparaît 3 être extrêmement important. Il y a peu d'information 4 financière qui soit accessible à l'ensemble du grand 5 public. Or, dans une société comme celle dans laquelle 6 nous vivons, ça devient extrêmement vital. 7 7702 Prenez la question des impôts. Un, 8 on paie tous des impôts ici dans la pièce, puis on en 9 paie tous trop. On veut donc trouver des façons 10 légitimes, si on peut, tout en achetant des produits 11 financiers qui soient sûrs, de pouvoir réduire notre 12 facture fiscale. 13 7703 Il y a énormément de produits qui 14 existent. Un, les gens ne les connaissent pas et, deux, 15 souvent, les gens se font tromper par des produits qui 16 ne sont pas appropriés, des produits tout à fait 17 légitimes dont le gouvernement a lui-même fait la 18 promotion. Un petit exemple de ça: le régime épargne- 19 actions. Tout le monde ici dans la pièce peut acheter 20 des actions d'une société cotée en bourse et qui permet 21 à l'individu de réduire sa facture fiscale. C'est 22 complexe. Ce n'est pas tout le monde qui sait comment 23 acheter un régime épargne-actions, qui sait comment se 24 diriger. Il y a des gens sur leur chemin pour leur 25 proposer des actions, mais ça finit par être un jungle StenoTran 1780 1 dans laquelle les gens s'y retrouvent très peu. 2 7704 Un canal comme LCA va pouvoir 3 apporter une information paisiblement, calmement, dans 4 les foyers des gens, leur expliquer d'abord que ça 5 existe, démystifier ce que c'est qu'un produit comme le 6 régime épargne-actions, et permettre à ceux qui 7 aujourd'hui ne le savent pas, d'y avoir accès. 8 7705 Dans la planification de vos finances 9 personnelles, c'est la même chose. Tout le monde veut 10 planifier sa retraite. Qu'est-ce qu'on fait pour 11 prendre sa retraite? Quelle sorte de produit on 12 achète? Auprès de qui on le fait? C'est quoi les gens 13 sérieux dans le métier et ceux qui sont un peu des gens 14 à éviter? Alors, comment on fait pour rendre 15 accessible cette information, puis une information qui 16 bouge tout le temps? 17 7706 Il y a d'abord, évidemment, les 18 journaux spécialisés, mais la télévision rejoint bien 19 plus de monde et d'une façon plus rapide. Elle est 20 capable de parler des choses qui se sont passées dans 21 la journée même. 22 7707 Il y a constamment, on le voit, les 23 cotes financières, juste être en mesure de les lire les 24 cotes. Ça peut sembler, pour les gens du métier un peu 25 ridicule ce que je dis, mais pour le commun des StenoTran 1781 1 mortels, ça ne l'est pas. Comment on lit ça une cote 2 dans les journaux? Si vous êtes capable déjà 3 d'apprivoiser ça, vous allez vous ouvrir davantage à ce 4 type de placement. 5 7708 Les Québécois, à cet égard, sont en 6 retard. Ils sont en retard au Canada comparativement 7 aux autres Canadiens. Il y a un besoin d'information 8 qui n'existe pas. 9 7709 Transcontinental a été un pionnier. 10 C'est lui qui a le plus publié de magazines puis de 11 journaux portant sur les affaires. Mais les journaux, 12 on le sait, c'est quelque chose de sympathique, 13 d'accessible, mais la télévision c'est 100 fois 14 meilleur. Ça rejoint les gens beaucoup plus 15 rapidement. 16 7710 Donc, à cet égard, je répondrai à 17 votre question en disant que c'est pour répondre à un 18 besoin d'information et pour permettre dans une 19 certaine mesure, aux Québécois puis aux Canadiens 20 d'expression française d'évoluer et de se développer en 21 ayant accès à une information qui leur échappe. 22 7711 CONSEILLER CARDOZO: Pour vous, la 23 participation de Transcontinental est très importante? 24 7712 M. SAUCIER: Oui, parce que, 25 certainement en tout cas dans le milieu francophone, StenoTran 1782 1 c'est Transcontinental qui a publié le plus de 2 magazines et de journaux portant sur les affaires. 3 Donc, pour démystifier un peu ce que je disais tantôt, 4 démystifier des notions de bourse et les instruments 5 financiers qui sont offerts aux gens, il va donc être 6 capable d'apporter non seulement sa crédibilité mais 7 son expertise à ce nouveau canal spécialisé en faisant 8 bénéficier de ses journalistes. 9 7713 Il y a le journal Les Affaires qui 10 sort le mercredi. Juste pour vous donner un exemple de 11 l'importance que ça peut avoir, les gens sont abonnés 12 au journal Les Affaires n'attendent même pas de 13 recevoir le journal Les Affaires par abonnement, ils 14 vont le chercher en kiosque le mercredi matin parce que 15 c'est accessible plus rapidement. Pourquoi font-ils 16 ça? C'est qu'il y a à l'intérieur du journal des 17 nouvelles dont ils veulent absolument connaître 18 l'existence. Vous y apprenez des choses qui sont 19 essentielles. 20 7714 On vient de voir récemment, on a tous 21 vu dans les journaux, Loblaws se porter acquéreur de 22 Provigo. Les gens qui avaient les actions de Provigo 23 sont ravis. Ils ont fait 100 pour cent de rendement. 24 Mais pourquoi les Québécois n'avaient pas d'actions de 25 Provigo? Pourquoi ils ne savaient pas ça? StenoTran 1783 1 7715 Ceux qui ont lu le journal Les 2 Affaires savaient que ça se discutait, ça faisait 3 longtemps que ça se discutait qu'une OPA se préparait 4 sur Provigo. C'est dommage que peu de gens l'aient su 5 et que pas plus de monde aient pu prendre connaissance 6 d'une information qui est simple -- Provigo, tout le 7 monde savait que c'est là -- puis de se dire: Pourquoi 8 je n'en achèterais pas des actions? Peut-être que je 9 pourrais aussi bénéficier d'une plus-value. 10 7716 Il ne faut pas que ça soit réservé 11 uniquement aux grandes caisses de dépôt de ce monde. 12 Ça nous appartient, à l'ensemble des Québécois, c'est 13 sympathique, mais il faut aussi qu'on soit capable de 14 détenir des actions nous-mêmes. 15 7717 Alors cette information, les 16 financiers l'ont, les gens qui sont les courtiers en 17 valeurs mobilières l'ont, et les banquiers l'ont. Mais 18 moi, ce n'est pas ça que je veux, je veux que ce soit 19 le public d'expression française qui l'ait. À cet 20 égard, il faut que vous ayez des gens pour la fournir, 21 ladite information, et Transcontinental est un leader 22 incontestable dans ce milieu. Je pense qu'il va 23 apporter un soutien considérable sur le plan du contenu 24 à la chaîne. 25 7718 CONSEILLER CARDOZO: Je pense que StenoTran 1784 1 vous trouvez qu'il n'y a pas assez d'information comme 2 ça sur RDI et le nouveau canal? 3 7719 M. SAUCIER: Non, non, pas du tout. 4 Voyez, RDI, ça couvre un aspect..., comme le Canal des 5 nouvelles, la même chose de TVA, ça couvre l'ensemble 6 des nouvelles. La partie qui est réservée à 7 l'information financière est trop petite et, donc, 8 c'est quant à moi totalement insuffisant. 9 7720 On ne peut pas couvrir à la fois la 10 question des finances personnelles, les questions 11 boursières, les questions des nouvelles émissions, les 12 questions de la planification successorale et 13 financière, les questions fiscales. C'est complexe. 14 Les gouvernements, à tous les ans, complexifient 15 davantage la Loi de l'impôt. Tant mieux parce que nous 16 en vivons chez nous. Mais pour l'ensemble du monde, ce 17 n'est pas bon et ils ne se retrouvent pas. C'est 18 compliqué. 19 7721 Si vous avez essayé de faire votre 20 déclaration d'impôt tout seul et que vous avez réussi 21 d'un seul coup, vous êtes bon. Puis, si vous avez eu, 22 en plus d'un T4, un T5 pour vos intérêts, puis si vous 23 avez fait un gain en capital, oubliez ça, vous n'êtes 24 pas capable d'y arriver. Pourquoi? Parce qu'on a 25 introduit des notions comme l'impôt minimum de StenoTran 1785 1 remplacement. Ne demandez pas aux Québécois de se 2 retrouver là-dedans. 3 7722 Alors, il faut être capable, encore 4 une fois, très doucement, d'expliquer aux gens que ça 5 existe et d'indiquer les trucs. 6 7723 Je peux vous le dire aujourd'hui, il 7 n'y a personne qui nous écoute à part vous, il y a une 8 façon d'acheter un régime épargne-actions sans prendre 9 de risque -- sans prendre de risque -- et d'aller 10 chercher une diminution fiscale. Ça existe; c'est là. 11 Comment il se fait que les gens ne le savent pas? Il 12 faut que vous fassiez une vente à découvert... vous 13 pouvez le noter, là, c'est ça. Vous pouvez faire une 14 vente à découvert, vous achetez, bon. 15 7724 Mais il faut que les gens sachent ça. 16 C'est une façon d'y arriver, et je suis certain qu'il 17 va y avoir un volet au sein de LCA pour expliquer aux 18 gens comment, en utilisant des moyens parfaitement 19 légitimes, encouragés par les gouvernements, réduire 20 votre facture fiscale en devenant investisseurs et 21 propriétaires d'actions. C'est un des volets. 22 7725 Les chaînes comme RDI ne peuvent pas 23 arriver à faire ça; elles ont une autre mission que 24 celle-ci. 25 7726 CONSEILLER CARDOZO: Enfin, dernière StenoTran 1786 1 question. Comme vous le savez, il y a deux demandes de 2 requérants pour un service à ce sujet. L'autre, c'est 3 le Réseau de l'économie. Pourquoi avez-vous choisi 4 cette requérante? 5 7727 M. SAUCIER: Pour sa programmation, 6 pour la qualité de ses partenaires. On n'inventera pas 7 un deuxième Transcontinental. Il n'y en a qu'un, il 8 est là, il est attaché à celle-ci. L'équipe de TVA, 9 des gens comme Bernard Lamarre qui sont, quant à moi, 10 des bâtisseurs de l'économie du Québec... c'est pour 11 l'équipe et c'est pour leur programme. Ils ont une 12 présentation, quant à moi, qui répond beaucoup mieux 13 aux attentes de la population que les autres et c'est 14 la raison pour laquelle je m'y associe. 15 7728 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup. 16 Pour nous, la participation du public comme vous c'est 17 très important et je veux vous remercier pour ça. 18 Merci, Madame. 19 7729 M. SAUCIER: Je vous en prie. 20 1500 21 7730 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur 22 Saucier. Peut-être que l'autre solution c'est de vous 23 inviter régulièrement à des audiences et, comme c'est 24 diffusé, les conseils seront gratuitement fournis aux 25 téléspectateurs. StenoTran 1787 1 7731 M. SAUCIER: Peut-être une petite 2 capsule fiscale à chaque fois. 3 7732 LA PRÉSIDENTE: C'est ça. "Votre ami 4 comptable". Merci beaucoup de votre participation. 5 7733 M. SAUCIER: Merci. 6 7734 LA PRÉSIDENTE: ... jusqu'à ce qu'on 7 soit trop riches pour venir. 8 7735 Madame Audet. 9 7736 Mme AUDET: Oui. L'Association des 10 producteurs de films comparaîtra demain. J'inviterais 11 donc maintenant M. Jean-Marc Chaput en intervention au 12 Canal des Affaires. 13 7737 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Il y a 14 longtemps qu'on vous a vu. 15 7738 M. CHAPUT: C'est parce que c'était à 16 Ottawa. 17 7739 LA PRÉSIDENTE: Ça a dû être pour ça. 18 Vous ne venez pas nous voir souvent. Bienvenue. 19 7740 M. CHAPUT: J'y étais cette semaine. 20 7741 LA PRÉSIDENTE: C'est vrai? C'est 21 pour ça. On a passé la semaine ici, nous. 22 7742 M. CHAPUT: Oui, je sais. 23 7743 LA PRÉSIDENTE: Alors, la parole est 24 à vous. 25 INTERVENTION StenoTran 1788 1 7744 M. CHAPUT: Il y a des gens qui 2 semblent me connaître. Je suis Jean-Marc Chaput. 3 Depuis 1970 j'ai la chance de parler à des gens, petits 4 et grands groupes, surtout du côté affaires, mais 5 employés d'entreprises, fonctionnaires de la fonction 6 publique fédérale et provinciale, compagnies 7 d'ordinateurs; hier, j'étais avec Cisco, et caetera. 8 C'est, je dirais, 3 000 interventions que j'ai eu à 9 date. 10 7745 Une des choses qui me frappe le plus, 11 c'est que les gens ont besoin de savoir ce qui se passe 12 mais ils ne le savent pas. Tous les soirs quand je 13 regarde la télévision, je regarde le Dow Jones puis la 14 cote de la Bourse à Toronto, mais je suis convaincu 15 qu'il y en a une bonne partie qui regardent ça après 16 les nouvelles, puis ils ne savent pas ce que ça veut 17 dire. On n'a pas fait ce bout-là. 18 7746 C'est dans ce sens-là que je dirais 19 que le Canal Affaires va aider ce point-là. Je pense 20 tout à l'heure on parlait de Provigo. C'est curieux 21 parce que dans le même journal, voilà trois semaines, 22 où on annonçait Loblaws qui prenait le contrôle de 23 Provigo, et on savait déjà que Soby's prenait IGA, est 24 apparu un tout petit texte: Fidelity Investment, qui 25 est le plus grand fonds de placement au monde, plaçait StenoTran 1789 1 dans Métro-Richelieu. 2 7747 Il me semble qu'il y a toute une 3 nouvelle là-dedans, de demander en faisant venir des 4 gens de Fidelity: C'est quoi l'affaire? Métro- 5 Richelieu, ça veut dire quoi par rapport à Loblaws, par 6 rapport à IGA. Ça, ça passe inaperçu. 7 7748 Hier soir, on parlait aux nouvelles 8 de cette chose extraordinaire, qu'il y a un journal de 9 Québec, du Québec, du Canada aussi, qui venait 10 d'acheter le Sun à Toronto. Je regardais la nouvelle, 11 elle était toute politique. Mais il n'y a pas 12 seulement la politique. Pourquoi ils ont payé 1,8 des 13 revenus au lieu de 1,5? Il doit y avoir une raison 14 derrière. 15 7749 Ce que M. Carl disait, on ne l'a pas 16 su, puis on ne le saura pas non plus, parce qu'il n'y a 17 personne qui va prendre le temps de faire une heure 18 avec M. Carl pour dire: on va oublier la politique, on 19 va oublier ton père, qui était un gars extraordinaire. 20 Mais comment vous voyez ça, votre gang? Ce bout-là 21 n'est jamais fait. C'est ça que je veux dire. 22 7750 C'est évident que la nouvelle va 23 sortir, mais elle va sortir dans ça avec l'accent sur 24 l'économie et pas seulement sur l'accent... je 25 voudrais faire juste une petite remarque en passant. StenoTran 1790 1 Je suis d'accord avec "La facture", je suis d'accord 2 avec "J.E." mais, sacrifice!, tout le monde ne se fait 3 pas fourrer dans la vie. Ça ne se peut pas que tout le 4 monde se fasse jouer. 5 7751 Il se vend combien de maisons par 6 année au Canada? Ce n'est pas tous des contrats mal 7 faits par la Caisse populaire. "Sarpent!" C'est ce 8 bout-là que je trouve... à un moment donné tout ce 9 qu'on a à "La facture", c'est t'oses plus rien faire. 10 Tu fais remonter ton mur, tu dis: pour moi, il va me 11 tromper. Ça se peut pas; il doit y avoir des gars qui 12 montent des murs comme il faut. C'est ce bout-là. 13 7752 Alors, ça, je tiens à le dire, c'est 14 ça que je vois dans le Canal Affaires, de remettre les 15 choses en position. 16 7753 La deuxième chose aussi que je veux 17 dire et que je prêche depuis 28 ans maintenant, c'est 18 qu'il faut donner un sens de responsabilité aux gens. 19 Ce n'est pas la Caisse de dépôt qui va faire mon 20 avenir; c'est moi qui vais le faire. À l'heure 21 actuelle, ce bout-là, on "déresponsabilise" les gens en 22 leur disant: Les autres vont s'occuper de toi. Ton 23 fonds de pension, t'en occupe pas, c'est tout fait, ça, 24 au fédéral puis au provincial; c'est tout prévu, puis 25 tu vas avoir tant pour cent. Je peux-tu dire StenoTran 1791 1 autrement? Je peux-tu faire des choses autrement? 2 7754 Je pense que dans un Canal Affaires 3 on pourrait commencer à dire aux gens: Il est peut- 4 être temps que tu commences à décider toi-même. Au 5 lieu de donner des cours à la polyvalente comme je vois 6 l'an passé, un cours qui m'a précédé, à des enfants de 7 16 ans... on leur a expliqué comment investir dans un 8 REER. Ils ont 16 ans. Sacrifice! Ils vont-tu vivre 9 entre-temps? Ils vont-tu aller quelque part? C'est ça 10 que je veux dire, de dire à des jeunes de 16 ans: Vous 11 pouvez réussir. 12 7755 La troisième chose que je veux dire 13 par rapport à LCA qui m'impressionne, c'est le monde, 14 de voir grand, d'arrêter de voir petit, d'être capable 15 de dire à quelqu'un qui commence: As-tu déjà pensé que 16 SoftImage était petit, qu'un jour c'était dans la tête 17 de quelqu'un? 18 7756 Hier, je travaillais avec Cisco, qui 19 travaille dans l'électronique; tous les échanges entre 20 l'Internet et tout, c'est Cisco. La compagnie vend 8 21 milliards US par année. Elle a été fondée en 1984 dans 22 un garage. L'autre fois, je travaillais avec Sun 23 Microsystems, Cisco et Oracle. Les trois compagnies 24 n'existaient pas voilà 20 ans; 25 milliards de chiffres 25 d'affaires à date. StenoTran 1792 1 7757 D'être capables de donner cet 2 exemple-là pour dire: l'idée que tu as dans ton garage, 3 c'est peut-être 8 milliards dans 15 ans... on ne bâtit 4 pas des statues seulement pour admirer quelqu'un qui 5 réussit des choses plus grandes que nous autres. On 6 bâtit des statues pour se rappeler qu'on peut peut-être 7 le faire nous autres aussi. C'est pour se rappeler que 8 même si t'es petit, t'as le droit d'être un roi. Voir 9 grand. 10 7758 Ça fait 10 ans que je collabore à 11 PME, pour les petites et moyennes entreprises. Depuis 12 un an, je fais un portrait par mois, d'une PPE, une 13 petite, petite, petite entreprise, la plus petite que 14 je peux trouver, juste pour essayer de dire aux gens: 15 As-tu pensé que tu pouvais faire des choses par toi- 16 même? Va essayer, voir. Et je vois ça dans un Canal 17 Affaires, des portraits. 18 7759 Ce qui me plaît avec LCA plutôt que 19 d'autres propositions, je pense qu'on l'a dit 20 précédemment, c'est l'équipe. Ce qui me plaît, c'est 21 de ne pas mettre trop d'emphase sur la technique, mais 22 de mettre de l'emphase sur un contenu, de faire en 23 sorte que quand on a une revue comme Commerce qui fête 24 100 ans, on doit savoir comment ramasser des 25 informations. Quand on a le journal Les Affaires qui StenoTran 1793 1 parle d'un REER et de ses affaires personnelles, quand 2 on a PME qui s'adresse aux petites entreprises et non 3 pas aux grandes, un journal Les Affaires qui rapporte 4 des nouvelles, touttes petites mais qui disent 5 tellement de choses, je me dis: Les possibilités de 6 tie-in seraient incroyables. 7 7760 Je regarde beaucoup CNN parce que je 8 connais l'entreprise, je connais M. Turner, puis j'ai 9 eu la chance de voir un peu leur programmation se 10 faire. Mais ce que je trouve de merveilleux à l'heure 11 actuelle c'est le tie-in de CNN/Fortune dans lequel, la 12 semaine, je vois l'article de Fortune qui me dit: C'est 13 ça qui s'en vient. Si tu veux creuser cette idée-là, 14 elle va être là. Je vois Times Fortune puis je dis: 15 Je peux creuser ça. 16 7761 Si vous imaginez que PME 17 commencerait... mes portraits; je parle pour moi. 18 M. Cloutier parle pour lui, quand même je parlerais 19 pour moi aussi. Je vois mes portrait à un moment 20 donné, être capable de les faire sur place. Un 21 prototypiste, j'avais jamais entendu parler de ça. Un 22 gars qui fait des modèles de quelqu'un qui veut faire 23 son premier produit pour pouvoir le montrer, qui a 24 appris en Angleterre, quatre employés, 247 000 $ de 25 chiffre d'affaires. Des fous de faire des petites StenoTran 1794 1 affaires, de montrer comment ça va avoir l'air. Ça 2 serait le fun de pouvoir le montrer dans son atelier. 3 Quelqu'un qui fait des tables avec des dessus en 4 pierre, ça serait pas le fun? C'est ça que je veux 5 dire. 6 7762 Deux petites remarques pour terminer. 7 On a parlé beaucoup de sondages. Je vous ai entendu 8 jeudi en parler. 9 7763 Je pense qu'il y a une distinction à 10 faire qui est fondamentale. Il y a de la demande et il 11 y a des besoins. Les sondages testent la demande. Le 12 Cirque du soleil n'a jamais fait de sondages au début. 13 S'ils en avait fait, personne n'aurait embarqué. Faire 14 un cirque avec des acrobates, il n'y a pas un éléphant, 15 il n'y a pas un lion, tout le monde va dire... si on 16 avait fait un sondage et on avait dit: On voit un 17 cirque dans le futur, ça va être autour d'une piscine 18 avec du monde qui vont plonger"... "T'es malade!" Ça 19 ne se fait pas de même." 20 7764 Sony n'a jamais fait de sondage pour 21 des Walkmans, pour la simple raison que personne ne 22 savait ce que c'était. Demandez à quelqu'un à New 23 York: te vois-tu sur Wall Street avec des écouteurs 24 dans tes oreilles te dandiner sur la rue. On aurait 25 dit: T'es malade, toi. Ils ont fait le produit parce StenoTran 1795 1 que ça répondait à un besoin, par exemple. 2 7765 Je pense que LCA répond à un besoin 3 et je pense que, ça, c'est important. C'est de savoir: 4 est-ce qu'il y a un besoin? Est-ce que les gens ont 5 vraiment besoin de savoir qu'est-ce que c'est, comment 6 on peut se "déresponsabiliser" facilement en remettant 7 tout aux autres? Si oui, embarquons dans le besoin. 8 7766 Et la différence entre les deux, pour 9 vous aider peut-être à comprendre, quoique c'est très 10 simple, quand quelqu'un va à la quincaillerie pour une 11 perceuse, la demande est la perceuse, mais le besoin, 12 c'est le trou. Puis il n'y a jamais personne qui parle 13 du sacrifice de trou! 14 7767 Ma dernière petite remarque qui m'a 15 bien impressionné... et je pense que c'est vous, Madame 16 Wylie, qui l'avez sortie jeudi. Vous avez sorti cette 17 expression extraordinaire des murs de Chine. Je pense 18 que c'est vous, je ne sais pas, si j'ai bonne mémoire. 19 Oui, c'était les murs de Chine. Ça m'impressionne, ça, 20 les murs de Chine, parce que j'ai un gros client qui 21 s'appelle Postes Canada. Ça fait dix ans que je 22 travaille avec Postes Canada à donner des conférences à 23 des facteurs puis la direction et de mêler les touts 24 avec les syndicats à l'intérieur, et tout ce que ça 25 veut dire. StenoTran 1796 1 7768 Postes Canada a bâti un mur de Chine: 2 "Personne d'autre n'a le droit de faire du courrier 3 autre que nous autres avec des petits facteurs qui vont 4 de porte en porte." Hier, Cisco nous apprenait qu'aux 5 États-Unis, il y a 10 fois plus de courrier 6 électronique que par la poste. Où est-ce qu'il est le 7 sacrifice de mur qu'ils s'étaient bâti? 8 7769 Les alliances se font partout. Tout 9 est embarqué l'un dans l'autre. Voilà 86 ans le 10 gouvernement américain a voulu sectionner Standard Oil; 11 86 ans après Exxon puis Mobile se refusionnent. 12 7770 On ne peut pas bâtir des murs. Ce 13 qu'on doit bâtir c'est des humains qui sont capables 14 voir comment on fait pour vivre en société. Or, j'ai 15 peur à un moment donné qu'on bâtisse des murs puis 16 qu'on s'enferme. Je voudrais que le Canada soit ce 17 qu'il a été quand il a été fondé voilà 400 ans: un 18 pays d'aventure qui n'a même pas pensé à des 19 frontières. On est allé découvrir le Mississippi sans 20 savoir ce que c'était ailleurs. La Baie James, puis on 21 est parti vers l'ouest. On est un pays d'aventure et 22 non de frontières. Et c'est pour ça que j'ai choisi, 23 quand on m'a demandé d'endosser le Canal des Affaires, 24 de le faire. LCA, L-C-A, Canal des Affaires. C'est 25 pour moi primordial. Je suis content de voir qu'ils StenoTran 1797 1 vont obtenir une licence. Merci. Il faut demander la 2 commande, non? 3 7771 LA PRÉSIDENTE: Il n'y a rien comme 4 demander. 5 7772 M. CHAPUT: Il n'y a rien comme le 6 demander. 7 7773 LA PRÉSIDENTE: Si on ne le demande 8 pas, on ne le reçoit pas... 9 7774 M. CHAPUT: Jamais. 10 7775 LA PRÉSIDENTE: ... c'est certain. 11 7776 Je vais demander à mon collègue 12 M. Cardozo de vous poser quelques questions. 13 7777 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la 14 Présidente. 15 7778 Merci beaucoup, Monsieur Chaput. 16 7779 M. CHAPUT: Vous êtes bienvenu. 17 7780 CONSEILLER CARDOZO: Je sens 18 beaucoup, beaucoup d'enthousiasme pour cette demande. 19 7781 M. CHAPUT: J'en ai beaucoup. 20 7782 CONSEILLER CARDOZO: Quand j'ai lu 21 votre soumission écrite et quand je vous écoute 22 aujourd'hui, vous me donnez l'impression que ce canal 23 pourrait sauver le monde et peut-être sûrement le monde 24 économique. 25 7783 M. CHAPUT: Mais, rappelez-vous, StenoTran 1798 1 Monsieur Cardozo, ceux qui pensent pouvoir changer le 2 monde, ce sont ceux qui le changent. Ce n'est pas moi 3 qui ai dit ça, c'est Apple Computer. 4 7784 CONSEILLER CARDOZO: À votre avis, 5 qui sont des audiences cibles et qui sont des priorités 6 pour ce service? 7 7785 M. CHAPUT: L'audience cible? Une 8 grand-mère qui vient me voir après une conférence et 9 qui me dit: "C'est-tu bon, ça, des fonds mutuels? 10 C'est-tu garanti? C'est-tu certain, certain qu'on va 11 avoir notre argent?" Je lui dis "Regardez" quoi? C'est 12 évident qu'elle ne lira pas le journal Les Affaires. 13 C'est évident qu'elle ne lira pas la revue Commerce. 14 Mais ça serait-tu extraordinaire si elle pouvait, au 15 lieu de regarder "La Facture" un soir ou "J.E.", 16 regarder un canal qui lui expliquerait c'est quoi un 17 fonds mutuel puis comment ce n'est pas dangereux, puis 18 comment c'est répartir des risques de façon à être 19 encore plus sûr. Pour moi, ça c'est une partie... 20 7786 CONSEILLER CARDOZO: C'est beaucoup 21 plus que seulement des gens des affaires? 22 7787 M. CHAPUT: Dans les gens des 23 affaires, ce que je verrais, c'est les jeunes de 20 ans 24 qui, au lieu après on bac, à 23 ans, de prendre une 25 maîtrise, se demandant s'il peut être admis au StenoTran 1799 1 doctorat. Sacrifice, quand il va finir son cours, il 2 va passer direct au fonds de pension. Il faut toujours 3 bien partir. T'es capable de lui dire: "À 22 ans, tu 4 en sais assez. Envoie. Embraye." Ça, je vois ça. 5 7788 Malheureusement, les gens s'endorment 6 à étudier. On fait des études d'études, d'études. 7 Quand est-ce que tu embarques? Ça, on pourrait avoir 8 une partie des émissions, et la nuit ça irait bien 9 parce qu'en général, ceux-là, ce sont des auditeurs de 10 nuit. Je verrais ça au Foufounes Électriques, la demi- 11 heure de LCA, du Canal Affaires. On commencerait à 12 dire aux gens: Pourquoi vous n'essayez pas de faire 13 d'autre chose? 14 7789 Je pense que c'est ça. Ça, c'est une 15 clientèle. Je vois beaucoup plus ça que Carl Péladeau. 16 Pour moi, il ne sera pas un auditeur féroce. Il n'a 17 pas besoin de ça. Et je ne pense pas qu'il soit bon 18 là-dedans. Quand j'écris PME, ce n'est pas à lui que 19 je parle. Je parle au petit qui essaie de dire: Sais- 20 tu que t'es grand à l'intérieur, mais tu ne l'as jamais 21 fait. Ça, pour moi, c'est la clientèle. 22 7790 Or, je ne peux pas le faire quand 23 c'est une télévision généraliste, parce que quand tu 24 suis "La Fureur", tu ne peux pas être sérieux tout le 25 long. C'est ça le drame. Je ne suis pas contre ça, au StenoTran 1800 1 contraire. Quand tu fais les nouvelles et que t'as 2 juste une demi-heure pour cerner l'ensemble d'un pays 3 ou d'une région, sacrifice, tu fais juste passer par- 4 dessus. 5 7791 Je veux un canal qui puisse aider ces 6 gens-là. 7 7792 CONSEILLER CARDOZO: Pensez-vous que 8 l'autre demande va faire la même chose? 9 7793 M. CHAPUT: Ce que je crains de 10 l'autre demande, quand je l'ai entendue lundi, j'étais 11 content jusqu'à un certain point parce que je avais pas 12 lu leur demande.. ils parlent beaucoup d'économie. Ma 13 grand-mère, elle ne pense pas que les fonds mutuels ça 14 va dans l'économie. Elle, c'est juste pour savoir, le 15 12 000 $ , il est-tu bien? Il est-tu sûr? Est-ce que 16 je vais l'avoir pour plus tard? 17 7794 On a parlé aussi de "La Facture" puis 18 on a parlé de "J.E.". Pour moi, ce n'est pas ça, le 19 Canal les Affaires. 20 7795 Alors, dans ce sens-là, je pense que 21 celui-ci correspond plus aux besoins que depuis 28 ans 22 je ressens: le besoin pour quelqu'un d'être encouragé 23 avec son projet; le besoin pour quelqu'un d'être 24 encouragé à essayer de placer; le besoin pour quelqu'un 25 de voir c'est quoi, ça, un REA? Comment on fait pour StenoTran 1801 1 placer là-dedans? 2 7796 J'ai entendu quelqu'un dire qu'on 3 pouvait le faire sans risque. Qu'est-ce que c'est? 4 7797 Ça, je vois beaucoup plus ça que 5 d'expliquer de faire attention quand tu signes un 6 contrat, que tous les gens sont là pour t'en vouloir, 7 de travailler sur ce complexe de persécution constant. 8 C'est vrai qu'il y a 10 pour cent des gens -- peut- 9 être, peut-être moins -- qui sont bêtes. Il y en a 90 10 pour cent qui sont honnêtes. Alors, je vois plus ça. 11 7798 CONSEILLER CARDOZO: Enfin, quand je 12 regarde la grille horaire avec la demande je ne vois 13 pas votre nom dans la grille horaire. Je pense qu'on a 14 besoin d'un programme comme "Le monde de Chaput" ou 15 quelque chose comme ça. 16 7799 LA PRÉSIDENTE: "Le monde selon 17 Chaput". 18 7800 M. CHAPUT: Ça m'a peut-être échappé, 19 mais ce n'est pas pour rien qu'ils m'ont demandé, je 20 pense. Quand ils m'ont appelé, c'était un peu ça. 21 Peut-être que c'est un point de vue différent, mais 22 rappelez-vous du besoin des gens. Les gens ont besoin 23 de savoir qu'ils sont bons, pas qu'ils se font jouer. 24 7801 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup. 25 7802 M. CHAPUT: Merci. StenoTran 1802 1 7803 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment, 2 Monsieur Chaput. Merci. 3 7804 Nous allons prendre une pause jusqu'à 4 moins vingt et nous allons revenir. Nous avons à ce 5 moment-là quatre intervenants? 6 7805 Mme AUDET: Oui. Nous reviendrons 7 avec les Conseillers en valeurs Planiges, suivi de 8 M. Couturier de la Fédération des sociétés d'histoire 9 et de l'École nationale de l'humour. 10 --- Courte suspension à / Short recess at 1515 11 --- L'audience reprend à / Upon resuming at 1545 12 7806 LA PRÉSIDENTE: Madame Audet. 13 7807 Mme AUDET: Nous entendrons maintenant 14 trois interventions dans l'ordre où ils apparaissaient 15 à l'ordre du jour. Nous débuterons donc par 16 l'intervention no 20, l, représentés par Mme Linda 17 Julien. 18 7808 Je crois que nos intervenants sont 19 sortis de la salle. Si vous voulez attendre deux 20 secondes, je vais voir. 21 Courte pause / Short pause 22 7809 Mme AUDET: Nous les rappellerons donc 23 plus tard. 24 7810 J'inviterais M. Couturier à prendre 25 place. StenoTran 1803 1 INTERVENTION 2 7811 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, Monsieur 3 Couturier. Bienvenue. 4 7812 M. COUTURIER: Madame la Présidente, 5 Messieurs, Mesdames les Commissaires, je m'appelle 6 Jean-Paul Couturier. Je suis professeur d'histoire à 7 l'Université de Moncton. Vous me permettrez, au tout 8 début de mon intervention, de prendre quelques instants 9 pour me présenter puisque je suis beaucoup moins connu, 10 en fait, que mon homonyme, Jacques Lacoursière. 11 7813 Je suis tout de même historien moi 12 aussi, même si j'oeuvre dans une petite université. Au 13 cours de ma brève carrière, j'ai fait un certain nombre 14 de petites choses, je pense, qui justifient le fait que 15 je sois ici cet après-midi en votre compagnie. 16 7814 Je suis historien donc, je suis 17 professeur d'université, mais je suis aussi un 18 historien qui s'est intéressé à la production de 19 matériel pédagogique. Alors j'ai rédigé, par exemple, 20 un manuel d'histoire du Canada qui est utilisé dans les 21 écoles secondaires du Nouveau-Brunswick et aussi dans 22 quelques écoles ailleurs au pays. J'ai aussi rédigé un 23 manuel d'histoire universitaire qui est utilisé dans 24 presque toutes les universités canadiennes 25 actuellement, les universités canadiennes de langue StenoTran 1804 1 française, bien entendu. 2 7815 Je n'espère pas pour autant que je 3 suis le type d'intervenant que vous allez trouver un 4 peu endormant. Je n'ai pas l'énergie d'un Jean-Marc 5 Chaput. Moi ,j'ai passé une bonne partie de ma vie à 6 étudier, mais j'espère quand même qu'il me reste un peu 7 de vie productive devant moi. 8 7816 Si j'ai demandé à être entendu par le 9 Conseil, c'était justement pour vous faire part de mes 10 impressions au sujet de la demande de Radio-Canada et 11 de ses partenaires de créer une chaîne spécialisée en 12 histoire. 13 7817 Je suis content par le fait même que 14 vous m'ayez invité aussi parce que vous avez, au même 15 moment, une voix acadienne et je trouve que c'est 16 intéressant que les Acadiens puissent participer à ce 17 que les historiens, je n'en doute pas, un jour 18 appelleront le grand débat sur la création d'une chaîne 19 spécialisée en histoire. 20 7818 Mon intervention, elle sera brève cet 21 après-midi. Je veux essentiellement vous dire deux 22 choses: premièrement, je pense qu'il y a à la fois une 23 demande et un besoin pour une chaîne en histoire, donc 24 dans ce cas-ci, il n'y a pas simplement un besoin mais 25 il y a une demande aussi, il y a les deux; et d'autre StenoTran 1805 1 part, parmi les deux propositions qui sont parmi vous, 2 je crois que c'est celle du Réseau de l'histoire qui 3 est la plus intéressante, la plus stimulante et c'est 4 elle qui mérite de recevoir votre approbation. 5 7819 Pourquoi une chaîne spécialisée en 6 histoire premièrement? Très brièvement, je pense que 7 vous connaissez aussi bien que moi les paramètres du 8 problème, vous avez entendu notamment mon collègue, 9 José Igartua de la Société historique du Canada qui 10 vous a parlé du renouvellement de l'histoire, qui vous 11 a parlé aussi de l'intérêt pour l'histoire. 12 7820 Je pense que très concrètement, cet 13 intérêt-là, on le voit partout, on le voit, par 14 exemple, quand on se rend visiter la Forteresse 15 Louisbourg l'été et qu'on constate les dizaines, les 16 centaines et les milliers de touristes qui fréquentent 17 ce lieu touristique. On le voit aussi quand on se rend 18 au Lac-Saint-Jean et qu'on va à l'Économusée du fromage 19 où là il y a aussi des dizaines et des centaines de 20 personnes qui, chaque jour, vont visiter cette petite 21 infrastructure. 22 7821 Donc je pense qu'il y a un intérêt, 23 un intérêt très répandu actuellement pour l'histoire. 24 Et ça, ça m'apparaît un élément important. 25 7822 Les sondages aussi l'attestent. Je StenoTran 1806 1 ne vous parlerai pas des sondages, ce n'est pas de mon 2 ressort, je pense que les promoteurs des différentes 3 chaînes l'ont fait, mais quand même, on peut noter que 4 les sondages qui sont faits par Angus Reid, par 5 exemple, relèvent assez fréquemment l'intérêt des 6 Canadiens pour leur histoire, pour leur connaissance de 7 l'histoire. 8 7823 Ces quelques éléments, donc, 9 l'intérêt, le besoin, la demande, m'apparaissent 10 justifier la création d'une chaîne spécialisée en 11 histoire. 12 7824 Le besoin, il est évident aussi parce 13 que le Canada anglais a maintenant une chaîne de ce 14 type, les États-Unis ont aussi une chaîne de ce type, 15 et je pense que la population de langue française, le 16 téléspectateur de langue française a aussi besoin d'une 17 telle chaîne. 18 7825 Pourquoi appuyer un projet 19 spécifique, pourquoi appuyer le projet du Réseau de 20 l'histoire? Après avoir pris connaissance des deux 21 projets, puisque j'ai vraiment bien pris connaissance 22 des deux projets, en bon professeur d'université, j'en 23 suis arrivé à la conclusion que celui de Radio-Canada 24 et de ses partenaires était le meilleur. 25 7826 La principale raison, la plus grande StenoTran 1807 1 des raisons qui m'ont amené à cette conclusion, c'est 2 la vision qui se dégageait du projet présenté par 3 Radio-Canada. On y trouvait un projet qui était axé 4 sur la notion de service public où l'histoire n'était 5 pas simplement traitée comme un élément de 6 divertissement mais aussi comme étant un élément qui 7 peut contribuer à l'enrichissement culturel d'une 8 population et, plus loin encore, qui peut contribuer à 9 améliorer la qualité du débat public, à améliorer, 10 finalement, la culture civique des citoyens et des 11 citoyennes. Je pense que ça, c'est une dimension 12 importante. 13 7827 Il y a du sérieux dans la demande du 14 réseau de l'information, il y a un comité aviseur dont 15 je fais partie mais je vous le dis tout de suite, moi 16 je suis juste le junior du comité, il y a des gens là 17 très intéressants qui ont un bon dossier et qui ont 18 aussi appuyé ce comité. 19 7828 Donc, il y a cette vision dans le 20 projet, la notion de services publics, la notion 21 d'aller plus loin que le divertissement, qui m'a 22 beaucoup séduit. 23 7829 Très concrètement et brièvement 24 aussi, il y a un certain nombre d'éléments très 25 spécifiques qui m'ont aussi amené à opter pour le StenoTran 1808 1 projet de Réseau de l'histoire. Premièrement, il y a 2 l'accent qui est placé sur l'histoire canadienne, j'ai 3 trouvé ça intéressant. Je pense que les Canadiens ont 4 le goût de mieux connaître leur histoire, et le Réseau 5 de l'histoire permettrait de répondre à ce besoin. 6 7830 Il y a un équilibre, par contre, 7 entre histoire nationale et histoire internationale, 8 mais il y a quand même un accent sur la dimension 9 canadienne. 10 7831 Il y a l'idée du partenariat avec 11 l'ONF qui m'apparaît aussi une idée intéressante, en 12 particulier pour ce qui est de l'utilisation des 13 ressources Internet, et j'y reviendrai dans quelques 14 instants. 15 7832 À titre de professeur aussi, il y a 16 une chose que j'ai trouvée particulièrement 17 intéressante et qui vous a été soulignée aussi par mon 18 collègue Igartua, c'est toute la dimension pédagogique, 19 le fait qu'il y a, dans le projet du Réseau de 20 l'histoire un souci de rencontrer un certain nombre 21 d'objectifs pédagogiques, de s'abouter, en quelque 22 sorte, à ce qui se fait dans les écoles, dans les 23 collègues, dans les universités. 24 7833 Moi, comme personne qui est à chaque 25 jour dans une salle de classe, on dit que les StenoTran 1809 1 professeurs d'université ne sont pas à tous les jours 2 dans une salle de classe, c'est vrai, mais qui est 3 périodiquement ou parfois dans une salle de classe, 4 j'ai besoin de matériel et il me semble que dans le 5 projet du Réseau de l'histoire, j'y vois la possibilité 6 d'aller chercher du matériel qui me permettrait de 7 rendre l'histoire plus intéressante pour mes étudiants. 8 7834 Et je vois la même possibilité pour 9 les gens qui sont dans les salles de classe dans les 10 collèges et dans les écoles secondaires de la même 11 manière. 12 7835 Cette dimension-là, elle m'apparaît 13 intéressante et je pense que le Réseau de l'histoire, 14 elle a un élément qui lui donnerait rapidement une 15 personnalité. 16 7836 Un autre élément qui m'a séduit, 17 c'est la dimension Internet. En outre, le fait que je 18 me suis amusé à faire un ou deux manuels d'histoire, je 19 me suis amusé aussi, comme les gens de ma génération, 20 avec Internet et j'ai contribué à bâtir un site Web en 21 particulier sur l'histoire acadienne. 22 7837 De plus en plus, je me rends compte 23 que pour, en fait, plus d'une génération ça devient un 24 instrument intéressant. Il y a cette dimension dans le 25 projet du Réseau de l'histoire. StenoTran 1810 1 7838 On propose d'utiliser déjà ce qui va 2 se faire du côté de l'ONF mais d'aller plus loin 3 encore. Or on le sait, Internet, et le Web en 4 particulier, offre de multiples possibilités. Je 5 pense entre autres à ce qui se fait du côté des États- 6 Unis au réseau PBS. Le réseau PBS a exploité 7 abondamment Internet et le Web et, grâce à Internet, 8 les gens qui sont dans les écoles, dans les universités 9 mais aussi les téléspectateurs en général peuvent aller 10 chercher des éléments complémentaires à ce qu'ils ont 11 vu à la télé. Donc il y a une belle interconnexion 12 entre Internet et la télévision. 13 7839 Il me semble que dans le projet de 14 Réseau de l'histoire, il y a cette possibilité-là qui 15 est présentée et qui mériterait aussi qu'on s'y 16 attarde. 17 7840 Donc ça veut dire concrètement du 18 matériel supplémentaire, de la discussion avec des 19 historiens, donc la possibilité de faire le lien et 20 d'approfondir ce qu'on voit dans son salon entre 9 h 00 21 et 10 h 00 le soir. Ça, ça m'apparaît très intéressant 22 dans le projet de Réseau de l'histoire. 23 7841 Deux derniers éléments très 24 rapidement qui m'ont plu dans ce projet. 25 7842 Premièrement, celui de s'adresser StenoTran 1811 1 directement aux jeunes. Il y a un souci dans le 2 document du Réseau de l'histoire d'aller chercher les 3 jeunes. Or, les jeunes aiment l'histoire. Il suffit, 4 par exemple, d'aller dans une bibliothèque publique et 5 de regarder les livres qui sont produits à l'intention 6 des jeunes, "Vivre au Moyen ¶ge", "Vivre parmi les 7 Romains" et de voir la circulation de ces livres-là. 8 Ces livres-là sont magnifiques, ils sont empruntés 9 constamment par les gens, j'y vais souvent avec ma 10 petite fille et on a de la difficulté à mettre la main 11 sur ces livres-là, ils sont populaires. Donc quand 12 l'histoire est bien présentée, elle attire les jeunes. 13 7843 On a un bel exemple, je trouve, tout 14 de suite à la télé publique, c'est l'émission "Carmen 15 Santiago" qui voyage dans l'histoire cette fois-ci 16 plutôt que voyager à travers les continents, et c'est 17 le genre d'émission qui intéresse les jeunes. Ma 18 propre fille a 8 ans, ce n'est pas de son niveau 19 pourtant mais elle l'écoute et ce n'est pas parce que 20 son père est historien. Je ne pense pas du moins. 21 7844 Donc, il y a la possibilité de faire 22 des choses comme ça. Je voyais ces éléments-là dans le 23 projet du Réseau de l'histoire. 24 7845 Le dernier élément, je vais prêcher 25 pour ma paroisse, ma paroisse acadienne, le dernier StenoTran 1812 1 élément dans le projet du Réseau de l'histoire, c'est 2 une espèce de souci de refléter la diversité régionale 3 du Canada. Dans le projet concurrent, je vais vous 4 avouer que je me suis senti, à certains moments, mis à 5 l'écart dans certains projets d'émissions en 6 particulier, le mot "Canada" n'apparaît plus, il y a 7 seulement le mot "Québec". Je n'ai pas du tout le goût 8 d'entrer dans un débat politique, ce n'est pas ma 9 fonction, mais quand même, je n'ai pas senti que 10 j'avais toujours ma place dans ce projet-là. Ce serait 11 peut-être à moi de la faire, qui sait. 12 7846 Dans le projet du Réseau de 13 l'histoire, j'ai senti quand même qu'il y avait un 14 souci de parler de tout le monde, et ça, ça m'a 15 beaucoup plu. L'Acadie a une histoire qui est très 16 riche, l'Ontario francophone aussi a une histoire qui 17 est très riche. 18 7847 Donc avec ce qu'on retrouve au 19 Québec, avec ce qu'on retrouve dans les autres 20 provinces, il me semble que la dimension régionale est 21 une dimension importante, j'ai peut-être caricaturé un 22 peu, mais je l'ai mieux retrouvée dans le document du 23 Réseau de l'histoire. 24 7848 Alors voilà, ce sont essentiellement 25 ces éléments-là qui m'ont amené à solliciter d'être StenoTran 1813 1 entendu par vous et je tiens à vous remercier de 2 m'avoir invité à comparaître. Merci. 3 7849 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur 4 Couturier. Je demanderais à mon collègue M. Cardozo de 5 vous poser quelques questions. 6 7850 CONSEILLER CARDOZO: Merci. 7 7851 Bonjour, Monsieur Couturier, 8 bienvenue ici et merci pour votre présence ici à 9 Montréal pour cette audience publique. 10 7852 Vous venez ici pour appuyer le Réseau 11 de l'histoire. Avez-vous vu l'autre demande? 12 7853 M. COUTURIER: Oui, j'ai obtenu 13 l'autre demande, je l'ai lue attentivement. 14 7854 CONSEILLER CARDOZO: Parfait. Pour 15 vous, quelles sont les différences entre les deux? 16 7855 M. COUTURIER: Essentiellement, de 17 manière globale, c'est la vision qu'on y retrouvait. 18 Mon impression était que dans l'autre demande 19 l'histoire était considérée essentiellement comme un 20 divertissement, ce qui est légitime d'une part parce 21 que oui, effectivement, l'histoire, ça peut être un 22 objet de divertissement. Des films que "Le Retour de 23 Martin Guerre", par exemple, oui, c'est tout à fait 24 intéressant à visionner, c'est passionnant. 25 7856 Sauf qu'il me semble que le Réseau de StenoTran 1814 1 l'histoire proposait d'aller un petit peu plus loin et 2 de voir l'histoire non seulement comme un élément de 3 divertissement, mais aussi comme un élément qui est 4 important dans la vie d'une société, un élément qui est 5 important dans la culture politique d'une société pour 6 nous permettre d'avancer, de mieux développer nos 7 débats, de mieux appuyer nos débats. 8 7857 Essentiellement, c'est cette grande 9 dimension là tout d'abord qui m'a séduit. Ensuite, 10 comme je vous le soulignais tout à l'heure, il y a des 11 dimensions particulières. 12 7858 Du point de vue du débat en 13 particulier, il y a un projet d'émission que je 14 trouvais intéressant dans le Réseau de l'histoire, 15 c'est l'émission quotidienne qui met à profit la 16 contribution des régions avec des équipes en région et 17 qui pouvait elle, justement, tenir compte de 18 l'actualité, tenir compte des débats de société pour 19 les examiner dans une perspective historique. 20 7859 CONSEILLER CARDOZO: Pour faire notre 21 décision, pouvez-vous nous donner votre recommandation 22 pour les deux, trois principes qui sont les plus 23 importants pour choisir le meilleur service? 24 7860 M. COUTURIER: Moi je pense que ce 25 qui est important, c'est de considérer la manière dont StenoTran 1815 1 le projet est conçu, l'objectif ultime du projet. Dans 2 ce cas-ci, l'objectif ultime du projet devrait amener 3 les commissaires à penser non seulement en termes de 4 divertissements, c'est évident que c'est un critère 5 important, on parle de télévision. 6 7861 Mais par-delà le divertissement, il 7 a la fonction des l'histoire dans une société et je 8 pense que ça, c'est un élément important. 9 7862 Un autre élément important pour moi 10 qui, venant de l'Acadie, un autre élément important, 11 c'est la dimension régionale. Je pense qu'à travers le 12 projet du Réseau de l'histoire, cette dimension 13 régionale était beaucoup mieux véhiculée que dans le 14 projet concurrent. 15 7863 CONSEILLER CARDOZO: Expliquez-moi 16 une chose que vous avez dite dans votre soumission 17 écrite. Vous avez noté que vous aimez cette demande à 18 cause de l'accent mis sur la dimension pédagogique. 19 Vous avez parlé de ça aujourd'hui aussi, mais vous avez 20 aussi dit que les jeunes aiment l'histoire lorsqu'elle 21 est présentée de manière dynamique ou originale. 22 7864 Je trouve ces deux sentiments 23 contradictoires. Quand je pense à des choses 24 pédagogiques, je pense à des choses traditionnelles, 25 ennuyantes, ennuyantes avec les professeurs, pas comme StenoTran 1816 1 vous; et quand je pense à de la programmation pour les 2 jeunes, je pense à de la programmation active, 3 dynamique, et caetera. Est-ce que j'ai mal compris 4 votre point de vue? 5 7865 M. COUTURIER: Je pense qu'il y a des 6 manières, il y a des façons de rendre l'histoire 7 dynamique, intéressante. 8 7866 On a beaucoup changé la façon de 9 concevoir l'histoire. Je pense que le professeur 10 Igartua vous en a parlé, il y a 30 ans ou même encore 11 un peu moins, mais encore il y a 25 ans, l'histoire, 12 c'était essentiellement les grands hommes, les grands 13 traités, la dimension politique. Alors qu'aujourd'hui, 14 l'histoire, c'est la vie quotidienne. 15 7867 Ce sont toutes sortes de dimensions, 16 donc. Ce sont les grandes femmes aussi, maintenant; ce 17 sont les femmes maintenant. J'ai dit à dessein les... 18 7868 LA PRÉSIDENTE: Ça, c'est un bon 19 point. 20 7869 M. COUTURIER: J'ai dit à dessein 21 "les grands hommes" parce que c'était ça, en fait, 22 autrefois ça se limitait à ça. On faisait brûler 23 quelques martyres aussi, c'était peut-être la dimension 24 la plus excitante pour les jeunes. 25 7870 Maintenant la façon de faire StenoTran 1817 1 l'histoire a vraiment beaucoup changé, elle est 2 éclatée, l'histoire s'intéresse à toutes sortes de 3 domaines, à toutes sortes de dimensions et je pense 4 qu'il y a moyen, à travers la télévision, de rendre 5 compte de cette nouvelle façon de faire l'histoire. 6 7871 Encore une fois, je vous renvoie à 7 une émission comme "Carmen Santiago", par exemple, qui 8 m'apparaît, de ce point de vue là, vraiment bien 9 réussie. Ou je peux même vous renvoyer aussi à 10 quelques-uns des dessins animés, par exemple, qui 11 seront proposés par le Réseau de l'histoire et que j'ai 12 eu l'occasion de visionner avec ma fille. C'est aussi 13 une façon de rendre l'histoire intéressante, d'attirer 14 ces jeunes intelligences, de les éveiller à la notion 15 du temps, du passé, de notre histoire et, par la suite, 16 les amener comme ça peu à peu à faire d'eux des 17 citoyens éclairés. Peu importe les choix politiques ou 18 sociaux ou économiques qu'ils feront par la suite, au 19 moins ils seront éclairés. 20 7872 CONSEILLER CARDOZO: Mais ça, c'est 21 le défi pour un service d'histoire. Où est le lien 22 entre les choses ou les programmations intéressantes et 23 le divertissement? 24 7873 M. COUTURIER: Je pense que les deux 25 ne sont pas mutuellement exclusifs à mon point de vue. StenoTran 1818 1 Par exemple, encore une fois, "Carmen Santiago", 2 l'émission est à la fois divertissante et elle 3 s'adresse aussi à l'intelligence des jeunes. Moi, je 4 ne vois pas d'exclusion. 5 7874 Il me semble aussi que les autres 6 éléments qui figurent dans la demande viennent nourrir 7 cette dimension-là; l'accès sur Internet, par exemple, 8 qui m'apparaît un élément pour aller chercher cette 9 dimension dynamique, aller chercher les jeunes en 10 particulier, moi, ça m'apparaît séduisant dans la 11 demande. 12 7875 CONSEILLER CARDOZO: Sur le comité 13 consultatif, je vois que vous êtes un homme très 14 important, vous êtes le deuxième sur une longue liste 15 de 29. 16 7876 M. COUTURIER: C'est le bonheur de 17 l'ordre alphabétique. 18 7877 CONSEILLER CARDOZO: De 19. Quel a 19 été votre rôle dans ce comité par le passé et celui 20 pour le futur? 21 7878 M. COUTURIER: Ma participation au 22 comité est récente parce que je suis un historien qui, 23 même si je pense que j'ai fait une ou deux choses de 24 conséquence comme, par exemple, le fait d'avoir un 25 manuel d'histoire qui est utilisé à Laval, Montréal, StenoTran 1819 1 Sherbrooke et un peu partout ailleurs, j'enseigne dans 2 une très petite université. L'Université de Moncton 3 est une université à trois campus et j'enseigne à un 4 des campus secondaires de l'Université de Moncton, donc 5 je ne suis pas nécessairement dans le réseau 6 montréalais des historiens, ce qui n'est pas une 7 critique et je ne pleure pas sur mon sort non plus. 8 7879 Ma participation au niveau du comité 9 est très récente, mais j'ai bien l'intention, si les 10 gens de Radio-Canada obtiennent leur licence et s'ils 11 souhaitent toujours que je contribue au Comité, j'ai 12 bien l'intention de me faire entendre et de leur 13 apporter, non pas simplement un son de cloche de celui 14 qui est content de venir approuver un projet et de 15 venir en discuter de temps à autres à Montréal, mais de 16 celui aussi qui est capable de poser un regard critique 17 et être capable de leur dire qu'ils ne font pas 18 toujours bien leur travail. 19 7880 CONSEILLER CARDOZO: Si vous n'êtes 20 pas d'accord avec quelque chose, pensez-vous que vous 21 pouvez en parler ouvertement? 22 7881 M. COUTURIER: Des discussions 23 téléphoniques que j'ai pu avoir avec les gens du Réseau 24 de l'histoire, il m'a semblé qu'il y avait beaucoup 25 d'ouverture d'esprit, qu'en fait on était prêt à StenoTran 1820 1 accueillir les idées nouvelles; et d'ailleurs dans la 2 composition même du comité, dans la correspondance qui 3 a été échangée entre les membres du comité, on ouvre la 4 porte à la participation d'autres personnes au sein de 5 ce comité. 6 7882 Moi j'ai vu beaucoup d'ouverture 7 d'esprit du côté du Réseau de l'histoire pour vraiment 8 se doter de la meilleure équipe possible pour pouvoir 9 encadrer, discuter, débattre de la façon dont ils 10 auront à articuler leurs projets. 11 7883 CONSEILLER CARDOZO: Dernière 12 question, la distribution de ce service. Vous venez 13 d'Edmundston et peut-être que vous visitez Moncton 14 quelquefois. Est-ce qu'il y a des plans pour la 15 diffusion de ce service à Edmundston, dans la province 16 du Nouveau-Brunswick? 17 7884 M. COUTURIER: Des plans concernant 18 la diffusion? 19 7885 CONSEILLER CARDOZO: Pour la 20 diffusion, pour la distribution de ce service. Avez- 21 vous parlé avec Fundy Cable? 22 7886 M. COUTURIER: Tout ce que je sais, 23 c'est que Fundy Cable, dans la région où j'habite moi, 24 n'a pas encore jugé bon de distribuer le dernier 25 bouquet de chaînes francophones qui a été approuvé. Je StenoTran 1821 1 ne connais pas la position de Fundy. 2 7887 Je pense qu'il y a plusieurs autres 3 consommateurs comme moi dans la région... la région est 4 essentiellement francophone, le nord du Nouveau- 5 Brunswick est francophone à 95 pour cent. 6 7888 CONSEILLER CARDOZO: Mais Fundy 7 Cable... 8 7889 M. COUTURIER: Fundy Cable, je crois 9 que dans la région Fundy Cable a un problème technique 10 essentiellement, c'est que le réseau n'a pas été 11 modernisé suffisamment rapidement. 12 7890 CONSEILLER CARDOZO: Pour les gens du 13 Nouveau-Brunswick, comment recevraient-ils ce service? 14 Je vois que Bell Satellite est un partenaire dans cette 15 demande. Est-ce que c'est la seule façon de recevoir 16 ce canal? 17 7891 M. COUTURIER: Si le projet était 18 adopté, j'espère bien que Fundy Cable saura le rendre 19 disponible. Je pense que ce serait important que les 20 autres diffuseurs, que ce soit Star Choice ou Bell 21 ExpressVu, rendent aussi cette chaîne disponible. 22 7892 Je pense que de manière générale, il 23 y a un goût et un besoin pour de la télé française au 24 Nouveau-Brunswick francophone. On a fait des progrès 25 très importants au cours des dernières années de ce StenoTran 1822 1 point de vue là; maintenant, par exemple, RDI est 2 disponible partout, la plupart des chaînes québécoises 3 le sont aussi, ce qui est excellent. 4 7893 Le goût se développe avec l'usage en 5 plus, et je pense que c'est le cas ici. S'il y avait 6 un Réseau de l'histoire, d'autant plus, qui parlerait 7 périodiquement de l'histoire acadienne, je pense qu'il 8 y aurait un intérêt très grand pour un tel service. 9 7894 CONSEILLER CARDOZO: Toujours des 10 défis. 11 7895 M. COUTURIER: Oui. 12 7896 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup. 13 7897 Merci, madame. 14 7898 LA PRÉSIDENTE: Merci, monsieur 15 Couturier, de votre participation. Merci infiniment. 16 7899 Madame Audet. 17 7900 Mme AUDET: J'inviterais maintenant la 18 Fédération des sociétés d'histoire, M. Marc Beaudoin. 19 1610 20 7901 LA PRÉSIDENTE: On a rencontré 21 beaucoup d'historiens. Vous êtes très généreux de vos 22 participations. Ça doit être un trait de caractère. 23 7902 M. BEAUDOIN: C'est peut-être parce 24 que les historiens sont des passionnés, madame. 25 7903 LA PRÉSIDENTE: Bien, c'est ce qu'on StenoTran 1823 1 comprend. 2 7904 Alors, bienvenue. La parole est à 3 vous, Monsieur Beaudoin. 4 INTERVENTION 5 7905 M. BEAUDOIN: Madame la Présidente, 6 Mesdames, Messieurs les Membres du CRTC, la Fédération 7 des sociétés d'histoire regroupe 135 sociétés 8 d'histoire à travers le Québec, soit 29 000 membres qui 9 sont tous des passionnés de l'histoire, de la 10 généalogie, que ce soit l'histoire locale, régionale, 11 familiale et même nationale. Elle s'occupe aussi 12 d'archéologie, technologie et toutes les sciences dites 13 auxiliaires de l'histoire. 14 7906 La Fédération se réjouit de constater 15 qu'enfin les sondeurs ont prouvé l'intérêt qu'il 16 pourrait y avoir à offrir sur des canaux de télévision 17 une chaîne spécialisée en histoire. Pour nous, c'est 18 vraiment significatif et le fait que deux projets 19 concurrents vous soient présentés aujourd'hui prouve 20 encore plus que ça peut mobiliser des énergies et des 21 institutions nationales pour donner un tel service. 22 7907 La Fédération, après avoir étudié les 23 deux projets en lice, a décidé donc de donner son appui 24 au projet de la Société Radio-Canada, de l'ONF et de 25 Bell Satellite parce qu'il proposait une programmation StenoTran 1824 1 sur l'histoire canadienne -- et pour nous, c'est très 2 important -- faisait appel aux ressources des 3 historiens et passionnés de l'histoire dans chaque 4 région du pays, et du Québec en particulier, et propose 5 une approche familiale et jeunesse propre à introduire 6 la curiosité historique dans les foyers canadiens. 7 C'est vraiment la pierre d'angle, je pense, du projet 8 du Réseau de l'histoire. 9 7908 Nous apprécions beaucoup que le 10 Réseau de l'histoire désire faire appel aux ressources 11 des organismes et personnes qui se passionnent pour 12 l'histoire locale, régionale, nationale, en les faisant 13 participer au projet d'émission quotidienne "L'histoire 14 qui nous entoure" et de quatre autres magazines, "D'où 15 viennent ces noms", "Les Conteurs", "Les Historiens" et 16 "Tribune". C'est utiliser vraiment ces ressources des 17 passionnés de l'histoire que nous sommes. 18 7909 Par cette initiative, le Réseau de 19 l'histoire donne la parole aux personnes et aux 20 organismes qui, souvent contre l'opinion publique, 21 tiennent à protéger et mettre en valeur notre 22 patrimoine et notre histoire. 23 7910 Nous applaudissons aussi au fait de 24 constater que 60 pour cent de la programmation du 25 Réseau de l'histoire est axé sur l'histoire canadienne. StenoTran 1825 1 Dans un contexte où il est important de connaître d'où 2 nous venons pour mieux choisir vers où on veut aller, 3 il nous apparaît important qu'enfin, cette information- 4 là puisse être donnée de façon la plus large possible 5 d'autant plus que, malheureusement encore, le 6 curriculum scolaire est assez déficient à ce chapitre. 7 7911 Aussi, nous sommes d'accord avec le 8 fait qu'allant chercher la curiosité naturelle des 9 jeunes, on leur donne l'opportunité de s'intéresser à 10 notre histoire et à la fouiller et à agrandir leur 11 curiosité par les émissions qui sont proposées. 12 7912 Enfin aussi, nous regardons tous la 13 question des ressources archivistiques, filmiques, que 14 recèlent les institutions nationales que sont Radio- 15 Canada et l'Office national du film. Que ces services 16 soient mis en commun pour nous proposer des choses 17 originaires tout en étant -- certains pourront dire du 18 réchauffé peut-être -- mieux utilisé ou mieux 19 représenté, remis dans un contexte, permet vraiment à 20 l'ensemble de la population canadienne de pouvoir 21 découvrir son histoire. 22 7913 Nous avons proposé, dans notre 23 mémoire aussi quelques petites remarques, quelques 24 petits points en ce qui concerne le type de Réseau de 25 l'histoire que nous aimerions voir sur les écrans. StenoTran 1826 1 7914 Dans un premier temps, la publicité 2 c'est un mal nécessaire, c'est le nerf de la guerre, 3 mais on vous demande que les huit minutes de publicité 4 à l'heure ne se fassent pas à l'intérieur des émissions 5 mais bien au début et à la fin de chacune de ces 6 émissions-là, qu'on ne vienne pas nous interrompre au 7 meilleur moment. Je sais que ça fait partie de la 8 stratégie, souvent, promotionnelle, mais il me semble 9 qu'il y a moyen d'innover en ce sens-là et enlever le 10 caractère publicitaire tout en le permettant quand même 11 de générer les fonds nécessaires au maintien d'un tel 12 Réseau de l'histoire. 13 7915 Il faudrait aussi éviter que le 14 projet de Réseau de l'histoire tombe dans le piège de 15 l'histoire officielle. Notre pays est un pays 16 diversifié avec des écoles, des tendances et des 17 analyses de l'histoire et des faits et des gestes qui 18 ont été posées derrière nous. On sait très bien que ça 19 aboutit même souvent sur la scène publique et au niveau 20 même politique. C'est au public à se former une 21 opinion. Ce n'est pas aux historiens à venir imposer 22 telle ou telle option de notre histoire. 23 7916 Dans la proposition du Réseau de 24 l'histoire, on voit qu'il y a, des forums. Des 25 endroits sont prévus pour permettre aux différentes StenoTran 1827 1 alternatives de présenter leur point de vue, mais c'est 2 au public à faire un choix. Donc, il faudrait surtout 3 être bien attentif à ce volet-là. Ça, c'est bon pour 4 les deux réseaux, de toute façon. 5 7917 Il faudrait aussi faire, au niveau de 6 la programmation, une place au patrimoine vivant. Déjà 7 dans la programmation du Réseau de l'histoire, il y a 8 une émission qui s'appelle "Mémoire", qui veut faire un 9 espèce d'album-souvenir des grands Canadiens. Nous 10 sommes tout à fait d'accord avec ce projet. Toutefois, 11 il faudrait ajouter un volet qui nous permettra d'aller 12 voir les moins grands Canadiens mais des personnes qui, 13 par leur savoir, par leur savoir-faire, ont été des 14 porteurs de traditions. Il ne faudrait pas oublier que 15 l'ethnologie, les arts et la tradition populaire font 16 partie de notre patrimoine collectif et le Réseau de 17 l'histoire devrait offrir cette opportunité-là aux 18 téléspectateurs. 19 7918 Un autre élément aussi c'est que le 20 comité d'historiens qui est prévu dans le Réseau -- 21 d'ailleurs, les deux projets de réseaux parlent de 22 comité d'historiens -- on voudrait s'assurer que ce 23 comité-là reflète vraiment les différentes tendances de 24 l'histoire au Canada, qu'il soit un conseil, qu'il 25 fasse plus que simplement donner ses opinions sur la StenoTran 1828 1 qualité des émissions, les objectifs du réseau, le 2 contenu de la programmation, et caetera, donc qui soit 3 vraiment un véritable comité de critiques. Il nous 4 apparaît essentiel pour assurer la survie. 5 7919 Enfin, et ça je ne l'avais pas dans 6 le mémoire que je vous ai envoyé dans un premier 7 niveau, mais nous jugeons qu'il serait essentiel que le 8 Réseau de l'histoire soit offert en service de base aux 9 abonnés et non pas en option, parce que l'histoire au 10 Canada c'est un service public essentiel, de façon à ce 11 que chacun comprenne mieux qui nous sommes, d'où nous 12 venons et ce qu'on peut faire avec notre pays. 13 7920 Merci beaucoup. 14 7921 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 15 Monsieur Beaudoin. C'est moi qui vous poserai quelques 16 questions. D'abord, pouvez-vous nous présenter qui est 17 votre fédération? 18 7922 M. BEAUDOIN: La Fédération des 19 sociétés d'histoire, nous avons été fondés en 1965. 20 Nous regroupons 135 sociétés, à travers le Québec 21 principalement et aussi à l'extérieur, et même des 22 membres au Manitoba. Nous regroupons les principales 23 sociétés d'histoire que sont Québec, Montréal, Trois- 24 Rivières, Sherbrooke. Nous couvrons l'ensemble du 25 territoire québécois par nos membres, dans les StenoTran 1829 1 différentes régions administratives, mais aussi, nous 2 avons la Société historique de Saint-Boniface. 3 7923 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que les 4 sociétés d'histoire regroupent des gens passionnés 5 d'histoire ou des historiens seulement? 6 7924 M. BEAUDOIN: C'est vraiment le grand 7 public que nous regroupons. Ce sont vraiment ce que 8 certains appellent les curieux de l'histoire. Ce sont 9 les gens qui ne sont pas nécessairement des historiens 10 patentés -- excusez l'expression -- donc, forcément 11 diplômés, quoiqu'on en a dans nos membres. J'en suis 12 moi-même: un historien en bonne et due forme qui a 13 passé par les diplômes universitaires mais qui est 14 aussi un curieux. Mon travail maintenant fait que je 15 ne travaille pas dans le domaine de l'histoire mais ma 16 curiosité a toujours été maintenue. 17 7925 Parmi les membres des sociétés 18 d'histoire, il ne faut pas oublier qu'une société 19 d'histoire comme celle de Québec regroupe 500 membres. 20 Ce ne sont pas tous des historiens patentés, ce sont 21 vraiment des curieux, des gens qui sont intéressés par 22 l'histoire, au sens large du terme. Quand on dit au 23 sens large, ils sont prêts à tout, fouiller et c'est 24 souvent... remarquez qu'il y a beaucoup d'éléments. On 25 parle des historiens; il faut parler aussi des StenoTran 1830 1 généalogistes là-dedans. Beaucoup d'éléments de notre 2 histoire actuelle ont été découverts par des historiens 3 amateurs. 4 7926 LA PRÉSIDENTE: J'aurais une 5 question. Ce que vous proposez, ce que vous soutenez 6 me semble assez apparenté à un projet qui est plus 7 éducatif que divertissant et, dans la mesure où quand 8 même les lois du marché font en sorte que la 9 concurrence pour occuper ces temps libres -- d'abord le 10 temps libre est de moins en moins grand, en dépit de la 11 société des loisirs qu'on attend toujours -- je me 12 demande s'il n'y a pas un certain porte-à-faux par 13 rapport au rôle d'un canal spécialisé, par rapport à 14 des besoins -- je ne nie pas ces besoins-là -- ou des 15 aspirations que des gens comme les membres de la 16 société d'histoire pourraient avoir. 17 7927 Comment peut-on réconcilier ça? Il 18 me semble que... ce n'est pas pour nier l'intérêt, mais 19 je me dis, l'appétit est-il vraiment là et est-ce qu'on 20 viendra à la table lorsqu'elle sera mise? 21 7928 M. BEAUDOIN: Déjà, actuellement, 22 même si je fais partie du projet concurrent, à Québec, 23 à Radio-Canada radio, Jacques Lacoursière anime tous 24 les dimanche matins à une heure que d'aucuns 25 considèrent comme une période non intéressante, de StenoTran 1831 1 7 h 00 le matin à 9 h 00, une émission hebdomadaire 2 d'histoire qui dure deux heures, une première partie, 3 différentes chroniques plus une deuxième heure 4 thématique. Malheureusement, je n'ai pas les chiffres 5 en mémoire, mais c'est une des émissions les plus 6 connues, les plus courues dans la région de Québec. 7 Malheureusement, elle n'est pas à l'ensemble du réseau 8 de Radio-Canada. Ça c'est une autre histoire. 9 7929 Chaque fois qu'il y a eu des projets, 10 des intérêts, ne serait-ce que le fait que les gens 11 sont curieux... à chaque fois qu'à Québec il y a 12 l'organisation des fêtes de la Nouvelle-France et les 13 Fêtes du médiéval avant, la participation, l'intérêt, 14 le nombre de questions qu'on se fait poser... et c'est 15 pas du domaine du divertissement que les gens nous 16 posent des questions, c'est du domaine véritablement 17 que les gens veulent savoir. De quelle manière on doit 18 leur présenter ça? Évidemment-là, il y a un choix à 19 faire entre les deux propositions. 20 7930 Je pense que le Réseau de l'histoire 21 nous propose des choses qui sont à la fois tout autant 22 divertissantes mais qui nous apportent une présentation 23 qui respecte vraiment les différentes régions du pays 24 et qui va chercher ces curieux de l'histoire que sont 25 les historiens amateurs et les gens dans les régions. StenoTran 1832 1 Contrairement au projet concurrent qui... soit dit en 2 passant, il nous avait été très difficile d'obtenir 3 l'information relatif à leur projet. 4 7931 J'ai trouvé, d'une certaine manière, 5 qu'il nous considérait comme moins intéressant comme 6 clientèle. Je me pose beaucoup de questions sur leurs 7 connaissances du milieu des historiens amateurs et des 8 curieux de l'histoire, parce que nous regroupons 29 000 9 adhérents, et c'est sans compter tous ceux qui se font 10 simplement acheter la revue "Cap-aux-Diamants" ou toute 11 autre revue d'histoire, qu'elle soit européenne, 12 américaine ou canadienne. C'est sans compter tous ceux 13 qui lisent passionnément toutes les petites chroniques 14 d'histoire qu'on retrouve dans les médias régionaux, et 15 ce ne sont pas nécessairement des abonnés à nos 16 sociétés. Donc, il y a des multiplicateurs de ce côté- 17 là. 18 7932 LA PRÉSIDENTE: Une autre question 19 c'est celle de la question de l'histoire officielle. 20 Ça me rappelle un film d'ailleurs. Vous le mentionnez. 21 Par contre, vous dites rapidement, bon, ça peut être 22 évité. Je voudrais poser la question: Est-ce que 23 c'est par rapport aux historiens et à l'angle qu'ils 24 peuvent apporter à la narration qu'ils pourraient avoir 25 de l'histoire ou si c'est lié aux partenaires du StenoTran 1833 1 projet, votre souci? 2 7933 M. BEAUDOIN: Mon souci, jusqu'à 3 présent... de toute façon, je pense que Radio-Canada, 4 de par ses mandats traditionnels, a su quand même assez 5 bien naviguer à travers ce dure élément-là qu'est la 6 politique parce que veut, veut pas, on tombe toujours 7 dans le panneau de la politique dès qu'on parle de 8 l'histoire. Ça fait partie intégrante de notre vie et 9 on l'écrit à tous les jours cette histoire. Donc, de 10 ce côté-là, j'ai plutôt confiance à ces institutions 11 nationales que sont Radio-Canada et l'Office national 12 du film. 13 7934 Quand je vous demande d'être prudents 14 en ce qui concerne l'histoire, c'est que, là aussi, il 15 y a quand même une facilité de tomber dans le piège. 16 Il faut être prudent de ce côté-là. Les historiens ont 17 été formés à travers... moi, je sais bien que j'ai 18 étudié à l'Université de Montréal, pour un exemple. 19 Donc, les professeurs que j'ai eu avaient une 20 idéologie, avaient une vision de l'histoire qui était 21 différente de ceux de mes confrères qui ont étudié à 22 l'Université Laval. Donnons ces deux seuls exemples-là 23 et vous venez d'avoir les écoles de Montréal et de 24 Québec. Si on va du côté de l'histoire du Canada 25 anglais, là aussi, on a toute une dynamique qui est StenoTran 1834 1 différente et les mêmes événements, les mêmes faits ne 2 sont pas analysés de la même manière, selon qu'on est 3 d'une école ou d'une autre. 4 7935 C'est pour ça que je pense qu'il faut 5 ouvrir la porte pour au moins présenter ces différents 6 volets-là, que le public se fasse son opinion par la 7 suite, mais qu'au moins ça leur soit présenté et non 8 pas imposé. Il ne faudrait pas choisir comme exemple 9 l'école de Montréal plutôt que l'école de Laval, ou 10 l'école de Laval plutôt que l'école de Montréal, ou ce 11 qui s'enseigne, admettons, à l'Université d'Ottawa ou 12 celle de Vancouver. C'est dans ce sens-là que je vous 13 mets en garde sur le piège d'une histoire officielle. 14 7936 Jusqu'à présent, au grand dam de ceux 15 qui aimeraient bien en avoir une histoire officielle, 16 il n'y en a pas au Canada d'histoire officielle. On le 17 sait. Il y a eu des tentatives de manuels d'histoire 18 qui couvraient l'ensemble du territoire canadien et ça 19 n'a jamais fait l'unanimité, de toute façon. 20 7937 Donc, le Réseau de l'histoire -- et 21 ça, peu importe votre choix -- devra, je pense, faire 22 attention à cet aspect, qui est important. Sans ça, 23 très rapidement, il va y avoir de l'opposition. Je 24 pense que vous allez avoir à tenir des audiences sur 25 les impacts du réseau que vous aurez proposé, des StenoTran 1835 1 problématiques qu'ils en tireraient. 2 7938 LA PRÉSIDENTE: Parfois, à la 3 télévision, c'est intéressant quand il y a des débats. 4 C'est ce qui crée l'intérêt qui fait en sorte qu'il y a 5 de l'achalandage. Vous savez, ce n'est pas comme dans 6 le domaine de l'éducation où il faut avoir absolument 7 un accord. Au contraire, ça peut être tout à fait la 8 petite manière d'avancer, d'attirer l'attention et de 9 faire sa promotion. 10 7939 Une dernière chose: Voyez-vous, pour 11 votre relation avec le Réseau de l'histoire, un rôle 12 particulier à la Fédération si on accordait une licence 13 ou si le plaisir d'être téléspectateur est celui qui 14 vous amène ici? 15 7940 M. BEAUDOIN: Notre désir est, 16 d'abord et avant tout, d'avoir enfin quelque chose où 17 les historiens amateurs vont avoir le plaisir de 18 pouvoir découvrir d'autres volets. Remarquez que, 19 présentement, on a quand même quelques chaînes qui nous 20 ont offert toujours un certain côté de l'histoire, mais 21 là, en ayant un réseau propre à l'histoire au Canada, 22 je trouve ça intéressant. 23 7941 Comme fédération, nous n'avons pas 24 d'acquaintance avec aucun des deux projets concurrents. 25 Notre appui au projet de Radio-Canada, c'est tout StenoTran 1836 1 simplement qu'après analyse, c'est celui qu'on jugeait 2 qui répondait le mieux à nos attentes comme historiens 3 amateurs. C'est pour ça qu'on l'appuie et non pas 4 parce qu'on a eu une promesse en arrière. 5 7942 LA PRÉSIDENTE: Non, je ne le voyais 6 plus... 7 7943 M. BEAUDOIN: Mais d'un autre côté, 8 je pense que même au niveau... mais on sera toujours 9 intéressé, peu importe le choix que vous ferez, de 10 collaborer, d'apporter nos commentaires et notre appui 11 comme historiens, et ça je peux parler facilement au 12 nom de l'ensemble des sociétés d'histoire. 13 7944 LA PRÉSIDENTE: Si je comprends bien, 14 vous serez un téléspectateur interactif. 15 7945 M. BEAUDOIN: Absolument. 16 7946 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment. 17 7947 M. BEAUDOIN: Merci, madame. 18 7948 LA PRÉSIDENTE: Merci. 19 7949 Mme AUDET: J'appellerais de nouveau 20 Les conseillers en valeurs Planiges inc. Je crois que 21 Madame Linda Julien est maintenant dans la salle. 22 7950 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, madame. On 23 s'excuse. On espère qu'on ne vous a pas trop bousculé 24 avec nos changements d'horaire. 25 7951 Mme JULIEN: Non, je peux comprendre. StenoTran 1837 1 C'est un peu la même chose pour tout le monde. 2 7952 LA PRÉSIDENTE: Merci de votre 3 compréhension. Quand vous serez prête, la parole est à 4 vous. 5 INTERVENTION 6 7953 Mme JULIEN: Alors, merci de me donner 7 cette opportunité de venir devant vous. J'aimerais en 8 premier lieu peut-être préciser que je ne suis pas là 9 pour mettre en évidence la valeur de la présentation 10 qui a été faite par le Canal des Affaires. Je ne suis 11 pas du Groupe de TVA. Je suis simplement un 12 intervenant qui a été consulté et je pensais qu'il 13 était important de répondre à cette invitation-là qui 14 m'avait été faite. 15 7954 J'ai pris connaissance des 16 représentations. J'étais là mercredi aussi pour 17 écouter l'échange et puis les arguments qui ont été 18 présentés. Alors vraiment, je suis là pour le monde 19 des affaires et la clientèle derrière le monde des 20 affaires pour expliquer, d'une certaine façon, que je 21 pense qu'il est non seulement utile mais nécessaire de 22 multiplier le genre d'appui médiatique qui est offert, 23 tel que celui qui a été présenté par le Réseau TVA pour 24 le Canal des affaires. 25 7955 Maintenant, j'ai fait distribuer, si StenoTran 1838 1 vous voulez, deux tableaux auxquels je vais faire 2 référence tantôt dans ma présentation et qui sous- 3 tendent un peu l'importance des arguments au niveau de 4 l'investissement ou de l'importance d'avoir un soutien 5 médiatique pour les informations financières. 6 7956 Alors, je vais commencer, si vous 7 voulez, la cadre des commentaires que je veux faire. 8 C'est très bref. Je n'en mettrai pas plus qu'il faut 9 mais j'espère que ça pourra ajouter un éclairage sur la 10 décision que vous auriez à prendre. 11 7957 Je répéterais qu'il est important de 12 mettre en relief le fait que nous avons été consultés 13 et je pense que déjà c'est une approche qui est à 14 l'honneur du Réseau TVA parce qu'on voit tout de suite 15 qu'ils se sont préoccupés de la clientèle, des cibles, 16 et déjà là, je pense que c'est un argument en leur 17 faveur parce qu'on n'a pas eu d'autres consultations ou 18 d'autres invitations pour les projets qui ont été 19 amenés devant nous. Alors, déjà là, il y a une 20 conscience qui, je pense, est importante à amener. 21 7958 L'autre point que je veux faire c'est 22 celui concernant le secteur des services financiers, 23 comme vous savez, qui est un secteur de croissance des 24 plus dynamiques et pour cela, il justifie une attention 25 supplémentaire du côté des médias pour répondre aux StenoTran 1839 1 besoins grandissants des multiples usagers à ce niveau- 2 là. Je vais revenir à certaines statistiques que vous 3 aurez sûrement eu l'occasion d'entendre, notamment sur 4 la démographie, qui justifient aussi la présentation. 5 7959 Parmi les téléspectateurs, je dirai, 6 usagers, quant à moi, potentiels, dudit Canal des 7 affaires, il y a notamment l'importante génération des 8 babyboomers, qui n'est pas sans un impact au niveau des 9 investissements. La croissance démographique qui est 10 prévue, des 35 ans et plus, qui est supérieure à 35 11 pour cent pour les deux prochaines décennies, est 12 supérieure à 84 pour cent pour la génération des plus 13 de 65 ans pour la même période, selon Statistiques 14 Canada. Alors, ces individus représenteront, d'ici 15 quelques années, plus de 4 millions de personnes au 16 Québec, et ce, au début du millénaire. 17 7960 Les actifs collectifs de ces gens 18 représentent des sommes extrêmement importantes au 19 niveau de l'investissement financier, et pour illustrer 20 mon propos, je joins les deux tableaux que je vous ai 21 fait circuler. J'aimerais peut-être attirer votre 22 attention à ces tableaux-là. Ils ont été tirés de ce 23 qu'on appelle l'IFIC, qui est le Investment Funds 24 Institute of Canada, qui donne des statistiques assez 25 révélatrices. StenoTran 1840 1 7961 Le tableau 1 donne une idée de ce 2 qu'est la répartition des placements des caisses de 3 retraite au Canada -- ça c'est au 31 décembre 1997, qui 4 sont les dernières statistiques par rapport aux caisses 5 de retraite -- et là, vous voyez que le montant 6 totalise près de 400 milliards de dollars, répartis en 7 actions, comme vous voyez, canadiennes, obligations, 8 titres étrangers, immobilier, court terme et autres. 9 7962 Au niveau du tableau 2, qui est à la 10 seconde page, vous avez ici une ventilation 11 d'investissements qui, elle, touche les fonds mutuels, 12 qui sont principalement des investissements, non pas 13 par des caisses de retraite mais des individus. Alors, 14 vous voyez que, cumulée, la deuxième somme est de 15 l'ordre de 320 milliards et les deux montants 16 approchent, si vous voulez, près du billion de dollars, 17 en français, par opposition à... qui serait le 18 trillion, en anglais. Alors, ce sont des sommes très 19 importantes. 20 7963 Si on prend la portion québécoise de 21 ces montants-là, qui est environ à 25 pour cent, assez 22 sérieusement, nous sommes encore dans des centaines de 23 milliards de dollars, seulement pour une catégorie de 24 placements; je ne parle même pas de l'ensemble de 25 catégories de placement. J'ai mis en évidence la StenoTran 1841 1 question des fonds mutuels parce que nous-mêmes sommes 2 présentement en train de développer de nouveaux 3 produits pour lesquels il y a une demande et c'est 4 l'attrait et l'intérêt des gens de cumuler la sécurité 5 des placements, évidemment une croissance, et le plus 6 d'informations que les gens auront à ce niveau-là, le 7 mieux ce sera. 8 7964 Il y a un autre secteur que j'ai 9 décidé de mettre en exergue dans ma présentation, qui 10 va peut-être vous surprendre parce que ce n'est pas un 11 secteur auquel on fait référence beaucoup, que ce soit 12 de par les présentations qui vous sont faites ou même, 13 en général quand on pense à des valeurs, à des actifs 14 importants. J'ai choisi de parler du secteur agricole. 15 7965 Vous allez peut-être dire: Pourquoi 16 parler du secteur agricole? Je veux en parler dans le 17 sens de l'importance des actifs qui ne sont que dans ce 18 secteur-là, et j'ai pris la région de Saint- 19 Jean/Valleyfield, qui est une partie de la Montérégie. 20 C'est la région d'où je viens moi-même. J'ai eu à 21 travailler avec ces gens-là. Même si je suis dans le 22 domaine des valeurs mobilières, j'ai eu à faire du 23 travail avec les agriculteurs. 24 7966 Les statistiques que j'ai -- et puis 25 là, je regrette, je m'aperçois que la note n'a pas été StenoTran 1842 1 ajoutée -- viennent de l'Union des producteurs 2 agricoles du Québec. Alors, tous ces chiffres-là sont 3 confirmés. 4 7967 Alors, juste pour vous donner une 5 idée assez importante, le seul secteur de Saint- 6 Jean/Valleyfield, qui est un tout petit secteur de la 7 Montérégie, a quelques 4 400 agriculteurs. Cet automne 8 -- vous allez savoir ça en retournant chez vous en fin 9 de semaine -- un âcre de terre drainée se vendait en 10 moyenne de 2 800 à 3 200 $. Un fermier moyen possède, 11 dans cette région, 216 âcres de terre qui valent au 12 moins, si on calcule à 3 000 $ en moyenne, 650 000 $ en 13 biens-fonds. 14 7968 En outre, un quota de lait pour un 15 producteur laitier, encore dans cette région, valait 16 cet automne entre 19 000 $ et 20 000 $, puis ça ça 17 représente un kilo de lait seulement. La moyenne des 18 producteurs agricoles ont 35-36 kilos de lait de quota. 19 Alors, si vous voulez, un seul petit producteur moyen 20 dans cette région a des actifs limités -- puis là, je 21 parle seulement des terres fonds et puis des quotas de 22 lait -- une valeur de 1 350 000 $. 23 7969 Pour cette même région, il y a 786 24 producteurs laitiers. Donc, pour cette toute petite 25 portion de la Montérégie, les actifs partiels de ces StenoTran 1843 1 gens-là représentent plus de 1 500 000 000 $. 2 7970 Je dis que c'est important d'en tenir 3 compte parce que je pourrais prendre un ensemble, les 4 professeurs, les professionnels, et caetera, mais j'ai 5 pensé que ce serait un groupe de la population qu'il 6 serait intéressant pour vous de regarder en termes 7 d'actifs et de valeurs que ces gens-là ont à gérer. 8 7971 Alors, cette petite portion de 9 population rurale qui est, en passant, francophone, a 10 des actifs -- comme je disais tantôt -- dans les 11 milliards de dollars, et ces gens-là sont non seulement 12 intéressés aux questions financières mais veulent et se 13 doivent d'être éduqués, d'être informés, d'avoir les 14 nouvelles économiques, pour certainement, non seulement 15 gérer eux-mêmes ou faire gérer le genre d'actifs parce 16 qu'ils sont maintenant des entreprises et des petites 17 PME. 18 7972 À cela aussi, si on peut ajouter, ce 19 qui est important pour cette catégorie de personnes-là 20 parce que ce sont de durs travailleurs, c'est d'avoir 21 une disponibilité d'information qui est, soit continue 22 ou aussi disponible à des moments où eux sont 23 disponibles, qui sont pas nécessairement les heures de 24 grande écoute normale auxquelles les téléspectateurs 25 sont normalement occupés pour recevoir ce genre StenoTran 1844 1 d'information-là. Alors, une information continue a 2 des heures qui ne sont pas nécessairement usuelles, 3 c'est le genre, si vous voulez, de créneau qui peut 4 intéresser ce groupe-là. 5 7973 L'industrie des valeurs mobilières 6 aussi -- si je peux faire un saut rapidement à une 7 autre industrie -- celle que je connais un peu plus, au 8 Québec, a plusieurs dizaines de milliers de 9 représentants seulement qui gèrent, si vous voulez, le 10 développement de l'information, l'éducation, les 11 nouvelles économiques, et ceci permet finalement de 12 répondre aux demandes des gens, non seulement à leurs 13 demandes mais au choix ou aux opportunités qu'on peut 14 leur offrir. 15 7974 J'aurais pu élaborer plus longuement 16 mais vous avez eu énormément d'information et ce que je 17 voulais mettre en évidence seulement, du point de vue 18 de deux secteurs, que ce soit des portions très minimes 19 du Québec francophone qui ont besoin d'information 20 continue et dont les actifs justifient d'avoir le genre 21 de canal qui leur permettra d'avoir des accès à une 22 information qui leur est nécessaire... ce sont des 23 demandes qui sont faites. Il y a de plus en plus de 24 gens qui s'inscrivent à différentes séries de cours, à 25 toutes sortes d'information, de publications. Je pense StenoTran 1845 1 que vous avez aussi entendu le groupe Transcontinental 2 qui a confirmé que les tirages hebdomadaires sont de 3 l'ordre de près de 100 000 copies vendues par semaine. 4 Alors, ce n'est là qu'un autre exemple. 5 7975 Maintenant, vous pourriez dire: 6 Pourquoi un canal par rapport à un autre? Ma réponse à 7 ça sera la suivante. Je pense qu'il y a l'intérêt de 8 la population qui doit être tenu en compte. 9 7976 On parle de postes accessibles, de 10 postes avec lesquels les gens ont une certaine 11 ressemblance ou aussi ont une information qui est non 12 seulement élitiste mais qui est aussi accessible. 13 Alors, on parle d'un discours qui pourra être ciblé 14 vers des gens qui sont habitués à avoir une écoute 15 d'information qui représente énormément ce qui a 16 rapport à cette portion de la population. 17 7977 Évidemment, ce que je veux que vous 18 reteniez c'est que l'importance de l'information 19 financière sera croissante. Elle l'est déjà à un 20 certain niveau et elle ne pourra que continuer à 21 croître. Le domaine est un domaine qui est créateur 22 d'emplois aussi et je pense que c'est un rôle qui est 23 intéressant pour vous de jouer. C'est de contribuer à 24 cette croissance au niveau de l'emploi et de répondre 25 aux besoins des usagers, des téléspectateurs et StenoTran 1846 1 finalement, de la population, en général, qui est 2 maintenant en mesure d'avoir un tel genre de service. 3 7978 Merci. 4 7979 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 5 Madame Julien. M. Demers a quelques questions pour 6 vous. 7 1640 8 7980 CONSEILLER DEMERS: Très brièvement, 9 Madame la Présidente. 10 7981 Merci, madame, d'être demeurée avec 11 nous jusqu'à vendredi soir à près de 5 h 00. On ne 12 voudrait pas vous laisser partir sans quand même vous 13 demander si vous avez donné quelques points de vue... 14 parce que vous avez écouté les deux, sans doute, vous 15 étiez ici à l'intérieur de la salle pour les deux 16 présentations. 17 7982 Vous parlez d'accessibilité, de 18 ressemblance. Est-ce qu'il y avait d'autres éléments 19 que vous avez vus et que vous voudriez nous faire 20 connaître entre les deux propositions que nous avions 21 devant nous? 22 7983 Mme JULIEN: En fait, je pense que 23 celle que je privilégie -- encore une fois je vous dis, 24 je suis complètement détachée, je n'ai aucun intérêt 25 dans un par rapport à l'autre -- c'était surtout au StenoTran 1847 1 niveau de ce qu'on voulait offrir. 2 7984 Il y a eu des références qui ont été 3 faites à quatre axes, si je ne m'abuse, de 4 présentation: l'information financière et économique, 5 les entreprises, familiariser les gens au niveau des 6 entreprises. Ce sont des points que j'entends et qui 7 sont soulevés, plus qu'un service au niveau de 8 considérer le téléspectateur comme étant un simple 9 consommateur à qui on donne des informations générales. 10 7985 Dans la présentation, dans 11 l'argumentation qui a été mise de l'avant, il y a plus 12 de corrélation avec les gens que je rencontre, avec les 13 clients potentiels avec lesquels on fait affaire, et il 14 y a l'élément éducation qui est extrêmement important, 15 et là j'ai parlé du secteur agricole. 16 7986 Ce sont en général, comme je vous 17 dis, des gens qui n'ont pas nécessairement eu une 18 culture au niveau de l'information financière, et le 19 volet de l'information qui a été mis de l'avant par le 20 réseau TVA était un point important, quant à moi, qui 21 répondait plus aux besoins que moi je ressens avec les 22 gens avec qui je fais affaire. 23 7987 CONSEILLER DEMERS: Merci, madame. 24 7988 LA PRÉSIDENTE: D'où vient le nom 25 "Planiges"? On se demandait, ce n'est pas latin. StenoTran 1848 1 7989 Mme JULIEN: C'est un acronyme qui 2 vient de la contraction planification et gestion. 3 7990 LA PRÉSIDENTE: C'est moi, je 4 remporte le prix. 5 7991 Merci beaucoup, Madame Julien, de 6 votre participation. Merci infiniment. 7 7992 Mme JULIEN: Merci. Ça me fait 8 plaisir. Bonnes délibérations et sagesse à vous tous. 9 7993 LA PRÉSIDENTE: Merci. 10 7994 Mme AUDET: Je ferais simplement un 11 tout dernier appel pour l'Association des loisirs 12 éducatifs et patrimoniaux. Je ne crois pas qu'ils 13 soient arrivés. Dernier appel. 14 --- Pas de réponse / No answer 15 7995 Mme AUDET: Merci. 16 7996 LA PRÉSIDENTE: Alors ceci conclut 17 notre journée d'audience. Nous reprendrons les travaux 18 demain matin à 09 h 00. Merci beaucoup. 19 --- L'audience est ajournée à 1645, pour reprendre 20 le samedi 12 décembre 1998 à 0900 / Whereupon 21 the hearing adjourned at 1645, to resume on 22 Saturday, December 12, 1998 à 0900 23 24 25
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