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TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND TELECOMMUNICATIONS COMMISSION SUJET / SUBJECT: AUDIENCE PUBLIQUE SUR LES SERVICES SPÉCIALISÉS DE LANGUE FRANÇAISE / PUBLIC HEARING ON FRENCH-LANGUAGE SPECIALTY SERVICES TENUE À: HELD AT: Complexe Guy-Fravreau Guy-Favreau Complex Centre de conférence Conference Centre Salle des Saules Des saules Room Montréal (Québec) Montreal, Quebec Le 10 décembre 1998 December 10, 1998 Volume 4 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Transcripts Transcription Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience publique ainsi que la table des matières. Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience publique. tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Canadian Radio-television and Telecommunications Commission Transcription / Transcript Audience publique / Public hearing Services spécialisés de langue française / French-Language Specialty Services DEVANT / BEFORE: Françoise Bertrand Présidente / Chairperson Présidente du Conseil / Chairperson of the Commission Andrée Wylie Conseillère / Commissioner Vice-présidente, radiodiffusion / Vice- Chairperson, Broadcasting Joan Pennefather Conseillère / Commissioner Andrew Cardozo Conseiller / Commissioner Jean-Marc Demers Conseiller / Commissioner AUSSI PRÉSENTS / ALSO PRESENT: Tony Lacombe Responsable de la tenue de l'audience / Hearing Coordinator Donald Rhéaume Conseiller juridique / Legal Counsel Lyne Lafrance Gérante de l'audience / Hearing Manager Lucie Audet/ Secrétaires / Secretaries Lyne Lafrance TENUE À: HELD AT: Complexe Guy-Fravreau Guy-Favreau Complex Centre de conférence Conference Centre Salle des Saules Des saules Room Montréal (Québec) Montreal, Quebec Le 10 décembre 1998 December 10, 1998 Volume 4 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES PAGE Demande par / Application by: Le Groupe TVA et la Société Radio-Canada 1182 Atlantis Alliance Communications et 1242 Les Réseaux Premier Choix Câblo Distribution G inc. 1297 Intervention par / Intervention by: Bureau du commissaire aux langues officielles/ 1358 Office of the Commissioner of Official Languages Association canadienne des radiodiffuseurs / 1376 Canadian Association of Broadcasters Société de télédiffusion du Québec 1421 Association de la télévision spécialisée 1461 et payante Institut d'histoire de l'Amérique française 1483 Can-Am Export Services 1506 Tout Écran 1520 White Pine Pictures 1538 tel: 613-521-0703 StenoTran fax: 613-521-7668 1181 1 Montréal (Québec) / Montreal, Quebec 2 --- L'audience reprend le jeudi 10 décembre 1998 3 à 0830 / Upon resuming on Thursday, December 10, 4 1998 at 0830 5 5224 LA PRÉSIDENTE: Bonjour tout le 6 monde. 7 5225 Madame Audet, pourriez-vous s'il vous 8 plaît nous présenter la prochaine requérante. 9 5226 Mme AUDET: Oui, Madame la Présidente. 10 5227 Nous sommes à l'article 15, la 11 demande de Télé Classique, une demande présentée par le 12 Groupe TVA et la Société Radio-Canada, au nom d'une 13 société devant être constituée en vue d'obtenir une 14 licence nationale de service de télévision spécialisée 15 de langue française, distribuée par satellite aux 16 entreprises de distribution de radiodiffusion. 17 5228 Le service offrirait une 18 programmation consacrée exclusivement à la reprise 19 d'émissions qui ont marqué l'histoire de la télévision 20 de langue française provenant du Canada et d'ailleurs 21 dans le monde. 22 5229 Pour la requérante: Mme Michèle 23 Fortin, M. Daniel Lamarre, Sophie Pellerin, Claire 24 Renaud, Jean-Pierre Desaulniers, Carole Deniger, 25 Gilbert Marin, Joane Demers et Francine Côté. StenoTran 1182 1 5230 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, et 2 bienvenue. C'est à vous. 3 DEMANDE / APPLICATION 4 5231 Mme FORTIN: Bonjour, Madame la 5 Présidente. Mesdames, Messieurs les Conseillers, 6 Membres du Conseil, au cas où vous ne m'auriez pas 7 reconnue: Michèle Fortin. 8 5232 LA PRÉSIDENTE: J'ai ajusté mes 9 lunettes! 10 5233 Mme FORTIN: Toutefois, ce qu'il y a 11 de différent ce matin, c'est que je suis accompagnée 12 d'une table plutôt originale, et j'aimerais vous 13 présenter tout de suite mes partenaires: À ma gauche 14 immédiate, M. Daniel Lamarre, président et chef de la 15 direction du Groupe TVA; Joane Demers, vice-présidente 16 principale et chef de la direction financière du Groupe 17 TVA et, à ma droite, M. Jean-Pierre Desaulniers, 18 professeur au département de Communications de 19 l'Université du Québec à Montréal. 20 5234 À la table derrière, en commençant 21 par la gauche, Carole Deniger, directrice de Secor 22 Conseil; Gilbert Marin, vice-président Recherche médias 23 chez Paul Martel Médiavision, et Francine Côté, que 24 vous ne connaissez pas non plus, conseillère juridique, 25 Sophie Pellerin, directrice de la programmation StenoTran 1183 1 générale au Groupe TVA et Claire Renaud, coordonnatrice 2 de la grille de programmation de la Société 3 Radio-Canada. 4 5235 Comme vous le savez, Madame, la 5 télévision de langue française bénéficie d'une 6 spécificité remarquable. 7 5236 Bon an, mal an, les télédiffuseurs 8 canadiens recueillent 94 pour cent de l'écoute des 9 téléspectateurs francophones. L'automne dernier, 27 10 des 30 émissions les plus populaires à la télévision 11 francophone sont produites par les deux partenaires qui 12 sont devant vous. 13 5237 Certains soirs, plus de la moitié de 14 la population québécoise regarde nos émissions. 15 5238 Rappelons ainsi que le 31 janvier 16 1991, "Les filles de Caleb" recueillait un auditoire de 17 3,7 millions de téléspectateurs; le 10 mai 1993, "Au 18 nom du père et du fils" attirait 2,7 millions. Le 20 19 mars 1995 "La petite Vie" attirait 4,1 millions de 20 téléspectateurs, ce qui veut dire que deux personnes 21 sur trois au Québec ont regardé cette émission, et l'on 22 regardée, et l'ont regardée. De tels succès sont pour 23 le moins étonnants pour des observateurs de 24 l'extérieur. 25 5239 Cette spécificité des habitudes StenoTran 1184 1 d'écoute des auditoires francophones a entraîné un 2 grand dynamisme de l'industrie de la production 3 francophone. 4 5240 À titre d'exemple, nos réseaux ont 5 développé une tradition de séries dramatiques de 6 qualité, notamment le téléroman, tradition qui est 7 devenue un moyen d'expression privilégié de notre 8 identité culturelle et qui n'a probablement pas 9 d'équivalent nulle part ailleurs. Télé Classique 10 représente une nouvelle étape dans cette tradition de 11 la télévision de langue française. 12 5241 Télé Classique est le vecteur de la 13 valorisation du patrimoine télévisuel de langue 14 française. 15 5242 La télévision de langue française a 16 généré un large volume d'émissions de qualité qui ont 17 captivé les auditoires depuis presque 50 ans. "La 18 famille Plouffe", "Le Survenant", "La soirée du 19 hockey", "Cré Basile", "Appelez-moi Lise", 20 "Passe-Partout", "Chambre en ville" ne représentent que 21 quelques titres tirés d'une tradition télévisuelle 22 impressionnante qui a servi de creuset culturel aux 23 diverses générations de francophones. La plupart de 24 ces émissions ont souvent été au mieux rediffusées une 25 seule fois. StenoTran 1185 1 5243 Uniquement du côté des oeuvres de 2 fiction, Télé Classique a accès à des archives de 3 quelque 4 400 heures de programmation dont 1 000 heures 4 produites par TVA, 2 400 heures produites par 5 Radio-Canada et 1 000 heures produites par les 6 producteurs indépendants. Au total, nos archives 7 s'accroissent à un rythme d'environ 400 heures 8 originales par année, dont presque la moitié provient 9 du secteur de la production indépendante maintenant. 10 5244 Les émissions dans nos archives ont 11 besoin de cette visibilité accrue que procure Télé 12 Classique pour non seulement leur garantir une plus 13 grande valorisation mais aussi pour donner un sens à 14 leur conservation. En s'associant, Radio-Canada et TVA 15 qui sont les deux membres fondateurs du système de 16 radiodiffusion francophone, vont travailler de concert 17 avec les institutions vouées à la conservation de notre 18 héritage télévisuel, comme la Cinémathèque québécoise. 19 Et la meilleure façon d'assurer la conservation de 20 notre héritage télévisuel est d'en démontrer la 21 pertinence encore aujourd'hui. 22 5245 Télé Classique répond à une demande 23 des téléspectateurs. 24 5246 Bien mieux que des sondages, les 25 cotes d'écoute de nos émissions nous permettent StenoTran 1186 1 d'évaluer les besoins et les intérêts de nos 2 téléspectateurs. Que ce soit chez TVA ou chez nous à 3 Radio-Canada la rediffusion d'émissions ont généré des 4 auditoires très importants. Qu'on en juge: 734 000 5 personnes ont regardé "Peau de banane" en 1996 et 6 428 000 ont regardé "Chop Suey" en rediffusion à TVA. 7 À l'hiver 1997, 534 000 ont regardé "Les Belles 8 Histoires des pays d'en haut" alors que 418 000 ont vu 9 "Le Survenant" à l'été 1998 à l'antenne de 10 Radio-Canada. 11 5247 L'expérience de TVA avec TVA Plus, 12 Daniel pourra vous en reparler, est un autre exemple de 13 l'appétit des téléspectateurs pour la rediffusion des 14 émissions cultes ou tout simplement des émissions que 15 le téléspectateur verra pour la première fois ou aura 16 plaisir à revoir une autre fois. 17 5248 Nous en sommes certains, Télé 18 Classique aura un succès d'écoute enviable. Mais, 19 comme tous les autres requérants, nous avons aussi 20 notre sondage. Le sondage réalisé par la firme Zins 21 Beauchesne démontre clairement qu'il existe une demande 22 pour Télé Classique. Le concept plaît à tous les 23 Québécois, quel que soit leur âge. Il plaît 24 particulièrement aux 25-44 ans et aux 55-64 ans, qui 25 manifestent des niveaux d'intérêt supérieurs à 50 pour StenoTran 1187 1 cent. 2 5249 Mais c'est surtout le groupe des 3 jeunes adultes, les 18-24 ans, qui exprime le plus 4 grand intérêt avec un taux de près de 60 pour cent, un 5 indice très important dans notre contexte culturel car 6 ce sont eux qui consomment davantage de télévision 7 spécialisée. Cet indice à lui seul confirme d'ailleurs 8 la vocation de Télé Classique de mettre en valeur notre 9 patrimoine télévisuel pour les moins de 30 ans qui 10 n'ont jamais vu ces émissions. Je vous invite à 11 regarder le vidéo que nous avons préparé. 12 --- Présentation vidéo / Video presentation 13 5250 M. LAMARRE: Madame la Présidente, 14 Madame la Vice-présidente, Messieurs les Conseillers, 15 Madame la Conseillère. 16 5251 Télé Classique propose une 17 programmation diversifiée complémentaire qui sera 18 dédiée à la rediffusion de dramatiques, de variétés et 19 d'émissions d'affaires publiques de différentes 20 époques, 24 heures sur 24 pendant toute l'année. 21 5252 Elle comprendra, par exemple, "Format 22 60", "Les Couche Tard", "Christiane Charrette en 23 direct" ou encore des événements spéciaux qui ont 24 marqué l'histoire de la télévision, comme "Les 25 cinquante ans de l'Union des Artistes". StenoTran 1188 1 5253 Télé Classique s'engage à donner 2 priorité aux oeuvres de fiction, excluant le cinéma, 3 qui occuperont jusqu'à 40 pour cent de sa grille, alors 4 que les oeuvres de fiction sont habituellement 5 présentées en une seule période de grande écoute sur 6 les chaînes généralistes. 7 5254 Dans son choix d'acquisition des 8 émissions canadiennes, Télé Classique ne se limitera 9 pas aux oeuvres de TVA et de Radio-Canada. Elle sera 10 également une vitrine pour TQS et Télé-Québec, et les 11 productions internes comme des productions 12 indépendantes. 13 5255 Dans son choix d'acquisition des 14 émissions étrangères, Télé Classique veut privilégier 15 les séries qui ont marqué l'histoire de la télévision, 16 soit par un succès d'écoute, soit par un succès 17 d'estime. De notre point de vue, Télé Classique a 18 aussi le devoir de faire découvrir au public d'ici, les 19 trésors de la télévision internationale et américaine. 20 5256 Si elle le fait moins aujourd'hui, la 21 télévision francophone a longtemps diffusé des séries 22 étrangères dont certaines sont devenues des grands 23 classiques de la télévision internationale (tels que 24 "Les Joyaux de la couronne"), des rendez-vous 25 populaires incontournables (tels que "Marcus Welby", StenoTran 1189 1 "Columbo") et d'autres. 2 5257 D'autres encore ont marqué des étapes 3 dans l'histoire de la télévision et l'ont fait évoluer 4 (telles que "Racines") ou ont simplement animé nos 5 réunions en famille, telles que "Papa a raison". 6 5258 Pour se financer, la production 7 télévisuelle canadienne de langue française ne peut pas 8 compter sur des revenus d'exportation. Sa spécificité 9 linguistique constitue un frein majeur à l'exportation 10 commerciale et rentable vers les principaux marchés 11 étrangers, y compris et surtout la France. Nos marchés 12 national et international sont beaucoup plus étroits et 13 limités que ceux dont dispose la production canadienne 14 de langue anglaise. Notre système de radiodiffusion ne 15 dispose pas non plus d'un marché de "syndication" 16 comparable à celui des États-Unis. 17 5259 Pour ces raisons, Télé Classique peut 18 devenir une nouvelle source de revenus pour les ayant 19 droits, en particulier les artistes, les producteurs 20 indépendants et les autres chaînes généralistes, comme 21 TQS et Télé-Québec. 22 5260 Ces producteurs, tout comme nous, 23 doivent composer avec un faible potentiel 24 d'exportation, et leurs coûts de production sont 25 amortis essentiellement sur le marché local. StenoTran 1190 1 5261 Télé Classique offre une nouvelle 2 source de revenus aux producteurs et aux artisans, car 3 ils pourront ajouter une fenêtre additionnelle à leur 4 production après un premier cycle de diffusion à la 5 télévision généraliste. 6 5262 Télé Classique a prévu dépenser 7 43 millions de dollars en programmation canadienne 8 pendant la durée de sa première licence. De ce 9 montant, 37 millions de dollars seront versés aux ayant 10 droits canadiens, principalement dans le domaine de la 11 fiction. 12 5263 Je souligne aussi le fait que Télé 13 Classique ne sollicitera pas de financement auprès des 14 fonds publics de production dont les liquidités, comme 15 vous le savez, sont en attrition et sont sollicités par 16 une clientèle de plus en plus importante. 17 5264 Télé Classique entend réinvestir ses 18 profits dans la production de nouvelles oeuvres qui 19 seront diffusées en priorité sur Télé Classique. Ces 20 nouvelles productions porteront sur l'histoire de notre 21 télévision, ses pionniers, ses têtes d'affiche, ses 22 bâtisseurs. En permettant de financer une ou deux 23 nouvelles séries de fiction, il nous apparaît que Télé 24 Classique contribuera alors tout autant, sinon plus que 25 tout autre service spécialisé au développement de la StenoTran 1191 1 production d'émissions canadiennes. 2 5265 Télé Classique est une chaîne qui 3 enrichira et complétera l'offre télévisuelle pour les 4 téléspectateurs. 5 5266 Elle mettra en valeur notre 6 patrimoine télévisuel en fournissant une nouvelle 7 vitrine sur l'histoire de la télévision canadienne de 8 langue française, qui a marqué notre évolution en tant 9 que société. 10 5267 Elle offrira à l'échelle nationale un 11 service spécialisé de programmation de langue française 12 consacré en grande partie a la rediffusion d'oeuvres de 13 fiction sous-représentées, tant sur les chaînes 14 généralistes que sur les chaînes spécialisées. 15 5268 Elle stimulera la chaîne de 16 production en assurant une nouvelle source de revenus à 17 des émissions à grand budget et en réinvestissant les 18 profits dans la production de nouvelles oeuvres de 19 fiction. 20 5269 En associant le Groupe TVA et la 21 Société Radio-Canada, Télé Classique réunit dans un 22 partenariat unique les deux membres fondateurs du 23 système de radiodiffusion de langue française, les 24 leaders en matière de contenu canadien, d'encouragement 25 à la production indépendante et de succès d'écoute. StenoTran 1192 1 5270 Nous vous remercions de votre 2 attention, et nous sommes maintenant disponibles pour 3 répondre à vos questions. 4 5271 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment. Je 5 demanderais à ma collègue, Madame Pennefather, de vous 6 adresser les questions, s'il vous plaît. 7 5272 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour, 8 rebienvenue. Je ne sais pas si après avoir vu ce vidéo 9 si je me sens vieille ou si je me sens jeune. 10 5273 Mme FORTIN: Les deux, madame. 11 5274 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'aimerais 12 commencer en discutant un peu la nature de ces 13 services, les objectifs, et en reliant ces objectifs à 14 la programmation en soi. 15 5275 On dit dans le mémoire que parmi les 16 objectifs de ce service, c'est de faire valoir et 17 connaître une tradition, une tradition de la télévision 18 canadienne de la langue française, et répondre au désir 19 de revoir ces trésors. 20 5276 Pour le premier objectif, faire 21 valoir et connaître une tradition canadienne, comment 22 ça se traduit dans la programmation que vous avez 23 choisie de faire? Par exemple, je vois que vous avez 24 décidé de distribuer ça en termes de 50 pour cent 25 canadien et 50 pour cent d'autres types de production. StenoTran 1193 1 5277 Pourquoi ce choix de faire 50 pour 2 cent canadien, car l'objectif est de vraiment faire 3 valoir et connaître une tradition canadienne de la 4 télévision? Je sais que dans le mémoire vous avez 5 passé beaucoup de temps en parlant de l'influence de la 6 télévision dans une société, dans une culture, et étant 7 donné les trésors que vous avez montrés ce matin, 8 c'était plutôt pour moi un effort de faire valoir la 9 tradition canadienne, mais je vois 50 pour cent 10 canadienne dans l'horaire. 11 5278 M. LAMARRE: Oui. En fait, cette 12 répartition-là reflète essentiellement une 13 préoccupation de coûts, parce que de rediffuser de 14 grandes séries canadiennes, ça amène des coûts 15 importants de redevances aux ayant droits. Donc, c'est 16 pour garder un certain équilibre budgétaire. 17 5279 Mais ce qu'il faut comprendre dans 18 cette approche-ci, c'est que Télé Classique, 19 contrairement à d'autres projets qui vous ont été 20 présentés au cours des dernières journées, est un peu 21 particulier dans son concept. C'est qu'il y a 22 fondamentalement deux objectifs. 23 5280 Il y a un objectif pour le 24 téléspectateur parce que nous, on sait, et je sais 25 qu'on s'est tous beaucoup amusés à écouter des StenoTran 1194 1 résultats de sondage depuis deux, trois jours, on a 2 appris aux dernières élections que le seul sondage qui 3 comptait c'était les votes. En télévision, le seul 4 sondage qui compte c'est les cotes d'écoute. 5 5281 Alors, on est heureux de vous dire 6 que notre expérience à date, autant à Radio-Canada qu'à 7 TVA, c'est qu'il y a une demande, il y a un engouement 8 des téléspectateurs pour revoir ces séries-là. 9 5282 L'autre objectif, et ça me ramène 10 plus particulièrement à votre question, c'est un 11 objectif de restructurer le financement à l'intérieur 12 de notre industrie. Présentement, on l'a tous vécu 13 collectivement, il y a eu une crise et il risque d'y 14 avoir d'autres crises de financement dans la 15 production, particulièrement ici au Québec. 16 5283 Alors, ce qu'on pense que Télé 17 Classique va amener, c'est que ça va nous permettre 18 maintenant... présentement, lorsqu'un producteur 19 indépendant vient nous voir avec une nouvelle série, on 20 doit négocier sur deux diffusions à l'antenne 21 généraliste, et c'est souvent un grand casse-tête pour 22 nous de réussir à diffuser dans un laps de temps 23 relativement rapide ces deux diffusions-là. Après ça, 24 malheureusement, et ça c'est la spécificité des 25 produits au Québec, ces produits-là sont brûlés. StenoTran 1195 1 5284 Alors, dans le passé, on s'est 2 ramassé avec de grandes oeuvres qui ont été diffusées 3 une fois, au mieux deux fois, et par la suite il n'y 4 avait plus de fenêtre de diffusion disponible, alors 5 que les grands produits américains ou les grandes 6 produits du Canada anglais ont plusieurs fenêtres de 7 diffusion possible parce qu'ils ont un marché 8 d'exportation. 9 5285 On a donc deux objectifs: un, 10 répondre aux besoins des téléspectateurs qui veulent 11 revoir ces grandes séries-là et ce qui est intéressant, 12 c'est que c'est beaucoup les jeunes aussi qui veulent 13 revoir ces séries. La couche de la population qui est 14 entre 18 et 25 ans, qui nous ont entendus nous autres 15 les parents leur parler de ces grandes séries-là, sont 16 très curieux de les voir. 17 5286 Donc, la demande est là et ce n'est 18 pas théorique et ce n'est pas basé sur des sondages 19 parce que, quotidiennement on reçoit des demandes par 20 lettre, par téléphone, de gens qui disent: On aimerait 21 ça revoir telle ou telle série. 22 5287 Mais le financement est aussi un 23 élément déclencheur dans Télé Classique où on pense 24 qu'on peut apporter une contribution très significative 25 dans le système. StenoTran 1196 1 5288 Cinquante pour cent, ça peut 2 apparaître, vu de l'extérieur, comme étant faible. 3 Pour nous, quand on regarde les coûts qui sont reliés à 4 ça, quand on regarde les retombées, parce qu'on a eu 5 quand même beaucoup de discussions avec les artistes, 6 les artisans, ce sont quand même des retombées 7 majeures. On parle de réinvestir dans le système 8 45 millions de dollars. 9 5289 Mme FORTIN: Si vous permettez, je 10 vais demander à Jean-Pierre Desaulniers de compléter 11 sur la première partie de votre question. 12 5290 M. DESAULNIERS: Les émissions 13 étrangères font aussi partie de notre patrimoine local, 14 national, et nous voulons en tenir compte au même titre 15 que les autres émissions. 16 5291 Il y a des séries qui sont passées à 17 l'écran et qui font partie, ici, de la mythologie 18 actuelle. "Papa a raison", par exemple, "Les arpents 19 verts" ou même des choses qui vivent encore avec une 20 très longue longévité comme "Columbo". 21 5292 Donc, un des premiers aspects dont il 22 faut tenir compte, c'est que les séries étrangères font 23 aussi partie de notre patrimoine culturel. 24 5293 Le deuxième aspect important à avoir 25 en tête, c'est que pour traiter de l'histoire de la StenoTran 1197 1 télévision, nous voulons aussi aborder toute la 2 question ou prendre en considération toutes les séries 3 qui ont été marquantes dans le patrimoine mondial de la 4 télévision. 5 5294 Un exemple simple, la très importante 6 série "Hill Street Blues", par exemple, a marqué une 7 étape dans l'histoire des séries de ce type, et ce 8 serait important de la signaler et de le manifester 9 auprès de nos téléspectateurs. 10 5295 La même chose avec des choses 11 beaucoup plus anciennes, et peut-être aussi que les 12 gens vont pratiquement découvrir, ils vont découvrir 13 toute la force, tout l'impact. Par exemple, "I love 14 Lucy", que les gens n'ont pratiquement pas vu ici. 15 5296 C'est donc le deuxième objectif. Ce 16 n'est pas simplement couvrir l'histoire de la 17 télévision nationale, mais aussi prendre en 18 considération l'ensemble de la télévision mondiale en 19 termes de patrimoine. 20 5297 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. 21 5298 Ça m'amène à certaines autres 22 questions et peut-être que vous pouvez m'aider à mieux 23 comprendre, et peut-être que l'on peut retourner aux 24 chiffres un peu aussi. 25 5299 En parlant de la demande pour ce StenoTran 1198 1 service, j'ai remarqué dans l'étude du marché qu'on dit 2 que 85 pour cent des québécois francophones regardaient 3 des émissions de type classique sur les chaînes 4 conventionnelles. 5 5300 Pour moi ça veut dire que ces types 6 de programmes, dont les téléromans québécois, longs 7 métrages, variétés, talk-shows, séries américaines, 8 émissions pour enfants, sont vraiment l'essentiel, le 9 contenu de base des chaînes conventionnelles. 10 5301 Qu'est-ce qui ferait en sorte qu'il y 11 aurait une différence, tout à coup cette programmation 12 devient classique, et pourquoi on pense que le même 13 nombre de personnes qu'on avait mentionné dans la 14 présentation ce matin et qui a une écoute... on 15 regarde, on regarde, mais toujours sur la chaîne 16 conventionnelle, vous avez dit ce matin. 17 5302 Pourquoi on dit qu'on va re-regarder 18 toute cette programmation à un niveau où vous pouvez 19 constater que vous pouvez avoir un taux de pénétration 20 de 65 pour cent pour une programmation déjà vue, pour 21 une programmation qui est reprise sur les chaînes 22 conventionnelles? Parce qu'on dit qu'ils regardent les 23 émissions de type classique sur les chaînes 24 conventionnelles. 25 5303 Mme FORTIN: En fait, TVA et nous, StenoTran 1199 1 mais surtout nous, on a testé le marché, en en 2 diffusant sur la chaîne conventionnelle au cours des 3 deux trois dernières années. On était arrivé à une 4 entente provisoire avec l'UDA qui rendait le coût de 5 diffusion, c'est-à-dire le paiement aux ayant-droits, 6 plus léger que nos ententes traditionnelles et ça 7 faisait partie d'un test, et ça fait partie d'un test 8 de marché. 9 5304 Par ailleurs, ces émissions-là, on 10 les diffuse le jour dans des cases creuses. On ne 11 diffuse jamais ça en heure de grande écoute, puis ça 12 nous empêche, dans un sens, de diffuser des émissions 13 originales quand on fait ça. 14 5305 On l'a fait vraiment pour explorer la 15 valeur de ce patrimoine-là et comment les gens 16 réagissaient. 17 5306 Dépendant des émissions... on l'a 18 fait en dramatique, on ne l'a pas fait du tout dans les 19 autres secteurs ou presque pas. On ne l'a pas fait en 20 variétés, on n'a pas fait les talk-shows, sauf à 21 certains moments comme -- je m'excuse de dire ça comme 22 ça -- mais on a revu des "Couche-tard" quand Jacques 23 Normand est décédé, et on n'en a pas fait une pratique 24 de diffuser ces choses-là à la télévision. 25 5307 Toutes ces émissions-là ont eu StenoTran 1200 1 beaucoup de succès. Je pense que le succès le plus 2 phénoménal c'est "Les belles histoires des pays d'en 3 haut". Mais, après la diffusion des "Belles histoires 4 des pays d'en haut", après le dernier épisode, on a 5 reçu des tonnes de lettres demandant qu'on recommence. 6 Nous, on a dit, on va attendre un peu. 7 5308 Il y a des choses que des gens... 8 non, non, je veux dire, on ne veut pas utiliser "La 9 petite vie". "La petite vie" est arrivé premier dans 10 les cotes d'écoute l'an dernier, je m'excuse Daniel, 11 toutes les régions, tous les groupes d'âge, à sa 12 troisième diffusion. 13 5309 Ça, ce sont des cas exceptionnels, 14 mais si on prend des émissions régulières, ils ont un 15 public qui les voient... mais on a testé vraiment dans 16 des cases d'été et de jour. On ne les a jamais 17 diffusées dans des grandes cases. 18 5310 M. LAMARRE: Moi, j'aimerais 19 peut-être compléter en disant ceci, c'est que si vous 20 avez une discussion entre gens avisés du milieu que 21 nous sommes, les gens sont portés à regarder un peu de 22 haut le potentiel des reprises. Mais, à chaque fois 23 que vous nommez à ces gens-là un titre d'émission 24 qu'ils ont vue alors qu'ils étaient plus jeunes, ou une 25 série qu'ils ont parlé avec leurs enfants, l'attrait StenoTran 1201 1 est là. 2 5311 C'est difficile d'expliquer de façon 3 concrète, puis pourquoi, mais il y a un engouement, 4 parce qu'aux États-Unis, au Canada anglais, les gens 5 ont accès à plusieurs fenêtres de diffusion, et ce 6 n'est pas un besoin. Chez nous, ils n'ont pas accès à 7 plusieurs fenêtres de diffusion. 8 5312 Alors, la demande, elle est là, elle 9 est réelle. On est convaincu que uniquement sur le 10 critère de désirabilité, si on regarde les cotes 11 d'écoute que nous avons, on est convaincu que cette 12 chaîne-là... en tout cas, moi je suis convaincu 13 personnellement que cette chaîne-là serait celle qui 14 irait chercher la plus grande part de marché, à cause 15 de la demande du public, à cause de la qualité des 16 grandes séries qu'on va faire revivre aux gens, à cause 17 de l'attrait des jeunes pour cette série-là. Alors, 18 quant au critère de désirabilité, moi, je n'ai aucun 19 doute. 20 5313 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais, la 21 désirabilité, c'est pour certaines émissions et vous 22 êtes absolument certain que les gens vont vouloir 23 regarder au même niveau cette même série? 24 5314 Ma deuxième question, c'est la 25 programmation se divise dans la programmation dite StenoTran 1202 1 ancienne et la programmation dite récente. Qu'est-ce 2 que c'est la portion de programmation récente? Parce 3 que, d'après moi, ça revient près d'être une reprise 4 simplement, pas le genre de présentation classique que 5 vous venez de décrire. 6 5315 M. LAMARRE: Peut-être juste revenir 7 sur la désirabilité 30 secondes. 8 5316 Lorsqu'on parle des cotes d'écoute, 9 parce que des chiffres c'est toujours absolu, on parle 10 de part de marché dans certaines séries, par exemple, 11 comme "Symphorien", on parle de parts de marché de 40 12 pour cent. On parle de parts de marché qui sont 13 énormes, alors que normalement un canal spécialisé va 14 chercher peut-être une part de marché, deux parts de 15 marché. À trois parts de marché dans un Canal 16 spécialisé, on organise un party tellement on est 17 content. 18 5317 Alors, le potentiel d'écoute est tout 19 à fait exceptionnel et nous, on pense qu'à partir de 20 ces ingrédients-là, on peut intéresser le public. Pour 21 revenir à votre notion, puis votre question est 22 extrêmement pertinente parce que c'est certain que si 23 je diffuse sur la chaîne généraliste aujourd'hui une 24 série et que je vous la représente dans six mois, je 25 n'ai pas atteint l'objectif, et ce n'est pas ça la StenoTran 1203 1 vocation de Télé Classique. 2 5318 C'est pour ça que dans notre demande 3 on parle de diffusion cinq ans après sa première 4 fenêtre. 5 5319 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui. 6 J'essaie de voir la balance, parce que l'étude du 7 marché a dit que l'impact sera 0,6 pour cent sur le 8 marché et dans un contexte de dire qu'il n'y aura pas 9 autant d'impact sur les autres services spécialisés ni 10 les chaînes conventionnelles, je pense que c'était 11 l'opinion que vous avez donnée dans l'étude de marché. 12 5320 Alors, on ne parle pas d'un grand 13 grand auditoire où il y a un impact substantiel sur les 14 autres chaînes. J'essaie de comprendre jusqu'où vous 15 mettez ce service. 16 0905 17 5321 Mme FORTIN: Écoutez, très 18 égoïstement, j'espère que non, là, l'objectif c'est pas 19 de remplacer la chaîne conventionnelle, c'est de 20 répondre à un besoin spécifique d'une large partie de 21 la population. Et il y a toutes sortes de signes de 22 cet engouement-là. On l'a vu dans l'exposition du 23 Musée de la Civilisation sur les téléromans, dont 24 Jean-Pierre pourra vous parler, si ça vous intéresse, 25 qui a attiré un nombre phénoménal, ç'a été l'exposition StenoTran 1204 1 la plus réussie. 2 5322 Les musées font des expositions sur 3 la télévision, les villages font de la promotion 4 touristique sur la télévision, les constructeurs 5 bâtissent des villages à partir des séries de la 6 télévision. C'est peut-être un peu maladif, mais c'est 7 notre maladie à nous, notre télévision. 8 5323 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: 9 Heureusement qu'on est malade de la télévision, si on 10 ne l'était pas, we would not be here. Oui, je sais, 11 vous parlez à une Trekky très malade, alors... 12 5324 On va mettre la question d'une autre 13 façon. Si on vous dit que ce service n'ajoute pas à la 14 diversité de la programmation disponible aux 15 francophones au Québec et au Canada, et au Canada 16 anglais, en effet, qu'est-ce que vous répondriez? 17 5325 M. DESAULNIERS: Ça ajoute à la 18 diversité. Quand je discute télévision avec mes 19 étudiants, ils n'ont jamais entendu parler de la 20 Sagouine, ils ont jamais entendu parler de Dominique, 21 de monsieur Pointu ou de l'émission "Race de monde". 22 Ils ont une vague idée de ce qu'était l'héritage, parce 23 qu'ils se couchaient très tôt à ce moment-là. Pour ces 24 gens-là, c'est une découverte première de la 25 télévision. StenoTran 1205 1 5326 Il ne faut pas voir la chaîne Télé 2 Classique comme étant une chaîne strictement de 3 reprises et de nostalgie. Il y a énormément de 4 découvertes à faire à l'intérieur de cette chaîne-là. 5 Et, en particulier, on la retrouve au niveau des 6 réseaux de chaînes spécialisées, là où les jeunes 7 s'abreuvent plus particulièrement aujourd'hui. 8 5327 En fait, on prive toute la génération 9 de tout un ensemble d'oeuvres et de manifestations 10 culturelles. C'est un peu comme si on interdisait à 11 nos jeunes d'écouter les Beatles ou si on ne rééditait 12 pas Camu. Ça ajoute à la diversité pour une partie, 13 une fraction de la population qui n'a jamais eu accès à 14 ces oeuvres-là. 15 5328 La grille type qu'on vous a déposée 16 nous apparaît relativement correcte avec des choses 17 qu'on connaît bien, mais les deux tiers des émissions 18 qui sont proposées, en termes de nombre d'émissions et 19 d'heures, concernent une période de plus qu'il y a 20 20 ans. Donc, les gens qui ont aujourd'hui 20 ans 21 n'ont jamais vu ces émissions. 22 5329 Ensuite, pour répondre à votre 23 question sur l'ancien et le récent. C'est sûr qu'on 24 peut donner des limites objectives en termes de 25 vieillissement, en disant plus ou moins cinq ans, plus StenoTran 1206 1 ou moins dix ans, etc., mais dans le fond notre 2 problématique là-dessus est beaucoup plus subjective. 3 Il y a des choses qu'on conserve en mémoire beaucoup 4 plus longtemps que d'autres. Et notre intention n'est 5 pas de montrer des choses sorties récemment, mais de 6 ramener de l'oubli des choses qui s'y enfouissent. 7 5330 Il y a des séries dramatiques, par 8 exemple, qui vont demeurer en mémoire beaucoup plus 9 longtemps. On va avoir encore en tête des scènes. On 10 n'a pas besoin de se réalimenter pour cette série 11 dramatique mais il y a des événements, par exemple, 12 d'actualité, il y a des événements sociaux, dû au flot 13 d'événements qui se passent, qu'on a besoin de se 14 remémorer plus rapidement. Donc, oeuvres anciennes et 15 récentes, pour nous ça signifie d'abord et avant tout 16 que les choses aient un sens sur le plan historique. 17 5331 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que 18 vous allez produire pour tous les éléments de la grille 19 horaire un encadrage, une introduction, un contexte, 20 les éléments de contexte qui donnent l'impact ou 21 l'intérêt à ces programmes? C'est pas juste les 22 productions en soi, la valeur de production en soi 23 mais, comme vous le dites, leur positionnement 24 historique dans notre vie. C'était pas clair dans le 25 mémoire pour moi jusqu'à quel point vous allez préparer StenoTran 1207 1 les éléments d'encadrage pour cette programmation. 2 5332 M. DESAULNIERS: Dans les sept 3 groupes qu'on a pris en considération, il y en a 4 certains qui, à notre avis, ne demandent pas 5 d'encadrement et il y en a d'autres qui demandent un 6 encadrement. Pour certains, des choses très bien 7 connues ou dont la tradition orale s'est perpétuée, ça 8 ne nous apparaît pas essentiel d'avoir des 9 encadrements. Mais pour d'autres émissions, oui. 10 5333 Notre première préoccupation 11 d'encadrement concerne certains blocs de programmation 12 qui sont fixes, par exemple, les hommages ou les 13 reflets d'une époque. C'est avec une présence, avec 14 une explication qui n'a rien d'intellectuel mais qui 15 est extrêmement sensible -- par exemple, hommage au 16 travail d'un comédien, je pense à Robert Gravel, par 17 exemple, hommage à un auteur, Marcel Dubé, des 18 célébrations d'anniversaire. 19 5334 On va bientôt célébrer le trentième 20 anniversaire de l'alunissage. Ça serait intéressant de 21 faire ressortir tous les reportages concernant 22 l'exploration spatiale de "Science et Réalité" ou de 23 "Découvertes", depuis 30 ans, etc. 24 5335 Ensuite, un encadrement au niveau de 25 préoccupations significatives sur diverses époques. StenoTran 1208 1 Par exemple, une rétrospective des émissions adressées 2 spécifiquement aux adolescents à travers les 40 ans de 3 la télévision, depuis "Jeunes visages" jusqu'à "Chambre 4 en ville", en passant par "Télé jeans" ou par "Images 5 en tête". Ou encore des thématiques sociales qui sont 6 traduites à travers certaines séries. 7 5336 Par exemple, comment on voit les 8 personnes âgées à travers les époques depuis "Le Temps 9 des lilas" de Marcel Dubé, "Grand-papa", "Sel et 10 poivre", "The Golden Girls", ou encore la profession 11 médicale, "Septième nord", "Marcus Welby", "Bonjour, 12 Docteur", "Urgence". C'est tous des encadrements 13 possibles où, sans même intervenir de manière très 14 directe et très directive à travers ces thématiques-là, 15 faire des remontées d'époque par des rendez-vous fixes. 16 5337 Ensuite il y a des présentations 17 contextuelles qu'on va faire au niveau des émissions, 18 des témoignages d'artisans, par exemple, pour nous 19 permettre de mieux connaître le contexte des émissions. 20 L'accessoiriste dans les émissions de "Sol et Gobelet", 21 les recherchistes du monde ordinaire chez "Claire 22 Lamarche", la présentation de "Symphorien" ou comment 23 on préparait "Symphorien" par Latulippe, "Music-Hall" 24 par Michèle Tisseyre, etc. 25 5338 Finalement, des présentations qui StenoTran 1209 1 fassent état aussi de la réaction du public lors de 2 leur diffusion. Qu'est-ce qui s'est passé, en quoi a 3 consisté le fameux scandale autour du "Paradis 4 terrestre", par exemple au début des années 1970; qu'a 5 été l'acceptation inconditionnelle, pour la première 6 fois dans l'histoire de la télévision américaine, de 7 vivre avec une famille noire quand Bill Cosby est 8 apparu sur les écrans, etc. 9 5339 Donc c'est localiser les gens, 10 diriger le regard tout simplement, mais surtout être 11 attentif à l'âme de chacune des séries, à ses 12 intentions profondes. Et ça c'est très fragile. À mon 13 sens, on ne peut pas lancer sur les ondes des séries 14 sans vouloir protéger un peu le contexte d'époque qui 15 est l'intérêt de chacune des séries. 16 5340 Mme FORTIN: Si vous permettez, juste 17 pour compléter, c'est difficile à expliquer comme ça 18 mais ce qu'on voit présentement c'est que la plupart 19 des séries rediffusées sont, excusez l'expression mais 20 c'est une expression de chez nous, "garrochées" un peu 21 partout dans des grilles pour boucher des trous. Elles 22 n'ont pas d'unité et, dans un sens, et même sur nos 23 télévisions, sauf lors d'événements comme la mort de 24 Robert Gravel. 25 5341 Mais la télévision ici a été un StenoTran 1210 1 facteur extrêmement important, je dirais, de 2 développement, de transformation sociale. On ne peut 3 pas comprendre l'histoire du Québec indépendamment de 4 sa télévision. On a eu une télévision qui a été tout à 5 fait exceptionnelle en ce sens que quand elle a été 6 créée il y a beaucoup beaucoup d'artistes qui l'ont 7 investie parce qu'il n'y avait pas d'autres débouchés 8 ailleurs. Le théâtre ça marchait pas, les livres ça 9 payait pas et, dans le fond, la télévision est devenue 10 le porte-voix et le porte-parole des artistes, des 11 penseurs, des journalistes, etc., et qui ont des 12 instruments de transformation sociale. 13 5342 On veut pas faire une chaîne 14 d'histoire, on veut pas faire une chaîne universitaire, 15 on veut pas faire une chaîne pédagogique, mais il y a 16 des éléments très importants dans ce processus-là. Et, 17 bien sûr, on pourrait reprendre "Peau de banane" 18 n'importe où. 19 5343 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. 20 5344 J'essaie vraiment de comprendre 21 qu'est-ce qui fait en sorte que ce n'est pas, à titre 22 d'exemple, un canal qui traite de l'histoire, parce que 23 vous avez mentionné les éléments historiques, qu'est-ce 24 qui fait en sorte que ce n'est pas un canal parmi 25 d'autres, comme Télé-Québec et d'autres, parce que vous StenoTran 1211 1 avez décrit un genre de sélection de programmation qui 2 peut exister sur n'importe quel autre canal. Mais dans 3 ce sens, dans ce cas, on utilise la programmation 4 existante. 5 5345 Mais c'est juste pour être certaine 6 qu'on comprend bien qu'est-ce qui fait la différence, 7 qu'est-ce qui fait en sorte que cette idée soit 8 différente, donne une diversité d'approche et de 9 programmation? 10 5346 M. LAMARRE: C'est que si vous posez 11 la question au diffuseur ou à un producteur, est-ce que 12 c'est plus attrayant pour nous de produire une nouvelle 13 série comme "Ces enfants d'ailleurs" puis de la 14 diffuser, ou si c'est mieux de prendre une grande série 15 existante et de la diffuser sur Télé Classique?", c'est 16 sûr que comme personne du milieu on aime mieux produire 17 des nouvelles séries et les diffuser. 18 5347 Le problème c'est que dans la 19 spécificité du Québec, c'est un crime de voir à quelle 20 vitesse on brûle nos séries et les artistes. Un 21 artiste chez nous qui a au-dessus de 50 ans, s'il a été 22 très populaire quand il avait 30 ans et 40 ans, vous ne 23 le voyez plus à l'écran. Parce qu'on parle souvent du 24 star system au Québec, mais le star system, au Québec 25 aussi, brûle nos animateurs, brûle nos têtes d'affiche StenoTran 1212 1 extrêmement rapidement. Et on pense qu'avec Télé 2 Classique on va valoriser ça. 3 5348 Donc, si on le regarde sur un plan 4 strictement industriel, ça vient solutionner un 5 problème de financement important. Mais je pense que 6 la vraie question c'est pas ça. La vraie question 7 c'est, est-ce que les gens vont regarder cette 8 chaîne-là? Et je vous dis, et il faut comprendre le 9 contexte du Québec, je vous parie qu'on va entrer 150 10 téléspectateurs dans la salle puis on va barrer la 11 porte et je vais leur donner 25 titres différents 12 d'émissions, parce que comme l'a expliqué Michèle tout 13 à l'heure, les gens vibrent à la télévision au Québec, 14 et à chacun des titres les gens vont dire, oui, 15 j'aimerais voir ça, oui, j'aimerais voir ça, oui, 16 j'aimerais voir ça. Alors, pour nous on est convaincu 17 de l'intérêt du téléspectateur. 18 5349 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Quel serait 19 l'impact de ce service Télé Classique sur les autres 20 services spécialisés et conventionnels? 21 5350 M. LAMARRE: Je demanderais peut-être 22 aux gens de recherche de compléter. 23 5351 M. MARIN: Si on regarde un petit peu 24 l'impact que ça peut avoir, d'abord, il faut être 25 conscient que la programmation s'apparente très StenoTran 1213 1 directement à ce que faisait Radio-Canada et TVA, et 2 ces deux stations-là actuellement vont chercher, bon, 3 dans le cas de TVA, 40 pour cent de part de marché, 4 Radio-Canada, 25 à 30 pour cent, disons. Ensemble, les 5 deux font 65 pour cent de l'écoute des francophones, et 6 toutes les stations ensemble font 85 pour cent. Toutes 7 les stations francophones ensemble font 85 pour cent de 8 l'écoute des francophones. Donc, les trois quarts de 9 l'écoute. Ça a l'air compliqué, mon truc. 10 5352 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je suis. 11 5353 M. MARIN: Les trois quarts de 12 l'écoute des francophones vont actuellement à 13 Radio-Canada et à TVA. Alors, nous on pense que s'il y 14 a de l'auditoire à aller chercher, c'est là qu'on va 15 aller chercher l'auditoire et ça ne nous dérange pas, 16 parce que je pense que la station a une mission 17 justement de faire perdurer cette culture-là, de la 18 faire connaître aux gens plus jeunes. Et ça va avoir 19 un impact vraiment très faible sur les stations 20 spécialisées, tant d'un point de vue d'auditoire que 21 d'un point de vue recettes publicitaires. 22 5354 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Comme Canal 23 Vie, par exemple, vous ne trouvez pas que vous êtes un 24 peu dans le même champ d'activités? 25 5355 M. LAMARRE: Pas du tout. Pas du StenoTran 1214 1 tout. 2 5356 Mme FORTIN: Par contre, pourquoi on 3 fait ça si on risque d'être les victimes des pertes de 4 part de marché? Je pense qu'une des raisons c'est que 5 la chose la plus importante pour nous deux, il y a une 6 couple de choses qu'on a découvert ensemble qui étaient 7 importantes pour nous deux, mais ça ça en est une, 8 c'est que ce qui nous fait vivre c'est l'intérêt et 9 l'attachement du public pour la télévision d'ici. Et 10 tant que le public d'ici va avoir un lien émotif avec 11 sa télévision, on va continuer de survivre tous les 12 deux. Et c'est un moyen pour conserver l'auditoire 13 francophone émotivement attaché à la tradition 14 télévisuelle d'ici. Donc, on va peut-être perdre des 15 parts de marché, mais on va sécuriser notre public à 16 plus long terme. 17 5357 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je demande 18 la question directe et dans le sens de ce que 19 Mme Bertrand a dit hier, qu'on était intéressé non 20 seulement à un service mais l'ensemble de l'activité. 21 Et vous avez complètement raison, c'est très important 22 que parmi tous ces objectifs qu'on puisse avoir que ce 23 support pour une télévision de langue française, pour 24 la production et pour le vécu des artistes est aussi un 25 objectif très très important. StenoTran 1215 1 5358 Pour cette raison il faut vraiment 2 voir qu'on ne détruise pas, ou bien affaiblisse, ce qui 3 est déjà là, pour mettre quelque chose en place qui, si 4 on peut voir des différentes perspectives, il y a un 5 objectif principal, d'après M. Lamarre, de donner une 6 autre fenêtre à la programmation qui était sur 7 Radio-Canada et TVA en premier lieu. Alors, on peut le 8 voir d'une autre façon. 9 5359 M. LAMARRE: Mais dans la même veine, 10 si je peux me permettre, moi je pense que l'enjeu des 11 audiences ici c'est l'enjeu des services francophones. 12 On a réussi au Québec à arrêter momentanément l'érosion 13 des stations anglophones et américaines. On est dans 14 un petit marché et ça va être extrêmement important, au 15 cours des prochains mois et au cours des prochaines 16 années, que tous les partenaires de l'industrie se 17 serrent les coudes pour réussir à mettre en marché plus 18 de services francophones, parce que tout à l'heure on 19 va faire face à une déferlation, à une vague incroyable 20 de services anglophones qui vont venir dans nos 21 marchés. Et se mettre la tête dans le sable et se 22 faire accroire que ça n'aura pas d'effet sur nous 23 serait d'être un peu irréaliste. 24 5360 Donc ce qu'on souhaite faire avec la 25 venue de ces nouveaux canaux, et celui-ci en StenoTran 1216 1 particulier, c'est d'amener un effet structurant qui 2 nous permette de faire face à l'invasion de ces 3 nouveaux canaux qui vont venir dans notre marché. 4 Alors, c'est pour ça qu'on vous en parle avec autant 5 d'enthousiasme et de conviction, parce que l'enjeu est 6 extrêmement important pour les services français. 7 5361 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Justement, 8 on ne peut qu'être d'accord que la diversité dans le 9 système est très très importante pour tout le monde 10 autour de la table, non seulement le Conseil mais les 11 secteurs aussi. J'ai une couple d'autres questions un 12 peu plus pratiques concernant la demande. 13 5362 Vous avez mentionné ce matin dans 14 votre mémoire que vous prévoyez dépenser 43 millions de 15 dollars en programmation canadienne pendant la durée de 16 la première licence. De ce montant, 37 millions de 17 dollars seront versés aux ayant-droits canadiens, 18 principalement dans le domaine de la fiction. 19 Pourriez-vous élaborer un tout petit peu sur ce but? 20 5363 Le 43 millions de dollars en 21 programmation canadienne plus 35 millions de dollars 22 versés aux ayant-droits canadiens, c'est les droits 23 pour acheter des programmes de secteurs indépendants. 24 Est-ce que vous n'avez pas les droits déjà de la 25 programmation prévue? StenoTran 1217 1 5364 M. LAMARRE: Non, c'est des 2 redevances qu'on doit payer aux artistes, aux auteurs, 3 aux artisans. Donc, c'est des sommes très importantes, 4 comme vous venez de le souligner, qui vont être 5 réinjectées à ces gens-là. C'est des gens qui 6 aujourd'hui n'ont pas d'autres marchés potentiels, et 7 ce qu'on vient leur ouvrir avec Télé Classique c'est un 8 nouveau marché où ils vont pouvoir avoir des redevances 9 pour ces produits-là. 10 5365 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous dites 11 que vous allez remettre les profits dans les nouvelles 12 séries de fiction. Jusqu'à quel pourcentage vous allez 13 créer des nouvelles séries qui ne sont pas les 14 classique mais les nouvelles? 15 5366 M. LAMARRE: Je pense que quand on 16 vient devant le Conseil, je pense qu'il faut prendre 17 des engagements qui vont à la hauteur de nos 18 convictions. On a expliqué que Télé Classique est une 19 chaîne qui doit être restructurante pour l'industrie. 20 Donc, on a pris une position, une décision, qui est 21 assez particulière. C'est qu'on a décidé de réinvestir 22 l'ensemble de nos profits dans de la production, et il 23 y aura de la production, à ce moment-là, originale, de 24 nouvelles séries qui passeront en première fenêtre sur 25 Télé Classique. StenoTran 1218 1 5367 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que 2 dans ce sens-là c'est décrit comme une oeuvre récente, 3 comme vous avez défini dans votre demande une oeuvre 4 récente, "lorsque un an à quatre ans se sont écoulés 5 entre l'année du copyright et l'année de la diffusion"? 6 5368 M. LAMARRE: C'est-à-dire que ce que 7 l'on a en tête c'est que ces séries-là qui seraient 8 créées viendraient dans l'axe de Télé Classique, 9 c'est-à-dire, iraient vers des grandes séries qui 10 iraient sur des personnages qui ont véritablement 11 marqué l'histoire de la télévision. Et j'aimerais ça 12 peut-être que Jean-Pierre élabore sur ce sujet. 13 5369 M. DESAULNIERS: En termes de 14 distribution, il n'est pas prévu qu'on rediffuse les 15 oeuvres de fiction cinq ans avant la fin d'une série. 16 Les oeuvres récentes concernent beaucoup plus les 17 manifestations d'actualité ou des choses comme ça. La 18 rediffusion des oeuvres de fiction est plus lointaine, 19 et on peut les considérer comme anciennes dans ces 20 termes-là. Sauf qu'il peut arriver qu'à l'occasion, 21 effectivement, une mortalité ou on doive rendre hommage 22 à quelqu'un, c'est possible à ce moment-là qu'on 23 rediffuse des émissions qui concernent cette personne. 24 5370 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En réponse 25 à des questions de clarification on a répondu, en StenoTran 1219 1 effet, en parlant de la description d'oeuvres anciennes 2 et oeuvres récentes. Est-ce que vous accepteriez des 3 définitions qui vous soient imposées par condition de 4 licence, ça veut dire "oeuvres anciennes", lorsque cinq 5 ans se sont écoulés entre l'année du copyright et 6 l'année de diffusion, et "oeuvres récentes", lorsqu'un 7 an à quatre ans se sont écoulés entre l'année du 8 copyright et l'année de diffusion? 9 5371 M. LAMARRE: Tout à fait. 10 5372 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je passerai 11 maintenant à la distribution. 12 5373 Le taux proposé au volet de base, 13 c'est 0,55 $ et 0,75 $ au volet facultatif existant. 14 C'est bien ça? Est-ce que vous prévoyez la possibilité 15 d'être inclus dans un volet additionnel nouveau? 16 5374 Mme DEMERS: Bien, nous, quand on a 17 établi le plan d'affaires, je pense que ce qui est 18 important c'est de voir la démarche qu'on a faite. 19 C'est qu'on a regardé quel était le marché à l'heure 20 actuelle, autant ici que dans le Canada anglais. On a 21 regardé aussi l'intérêt, les sondages qui nous ont 22 indiqué un intérêt très marqué pour cette chaîne-là. 23 5375 D'autre part, on a évalué quels 24 étaient les coûts de programmation pour une telle 25 chaîne. Alors quand on met tout ça ensemble, je pense StenoTran 1220 1 que le plan d'affaires qu'on présente aujourd'hui est 2 un plan d'affaires réaliste qui permet d'offrir un prix 3 juste et raisonnable pour le consommateur, et qui 4 permet la viabilité de cette chaîne et le 5 réinvestissement dans cette chaîne-là. 6 5376 Alors, nous on le voit dans un volet 7 élargi à haute pénétration. 8 5377 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais vous 9 restez toujours avec un plan d'affaires qui est basé 10 sur 65 pour cent de pénétration? 11 5378 Mme DEMERS: Oui, c'est sûr... 12 5379 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Même si la 13 demande était plutôt vers 49 pour cent? 14 5380 Mme DEMERS: Oui. 15 5381 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je ne sais 16 pas si vous seriez prêts de voir à ce qu'il y ait un 17 taux de pénétration plus bas. 18 5382 Mme DEMERS: Bien, écoutez, à ce 19 stade-ci c'est un peu difficile de regarder quel 20 serait, si c'était un volet un ou un volet deux et quel 21 serait le taux de pénétration. Nous ce qu'on dit c'est 22 que pour que les chaînes spécialisées francophones 23 puissent émerger et vivre, ça prend un minimum de taux 24 de pénétration. Maintenant, il faudra voir comment les 25 distributeurs, eux, entendent remanier et distribuer et StenoTran 1221 1 positionner les nouvelles chaînes francophones. 2 5383 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais pour 3 vos intérêts, vous pensez que ça reste toujours avec 65 4 étant le bottom line, ou est-ce que vous êtes prêts à 5 accepter quelque chose de plus bas, 60, 40? 6 5384 Mme DEMERS: Soixante, oui, ça peut 7 être une possibilité. Je pense qu'il faut regarder 8 comment les bouquets seront présentés. Et puis nous, 9 nous travaillerons avec les distributeurs, 10 définitivement, pour en faire la promotion de ces 11 nouvelles chaînes-là et d'assurer un taux de 12 pénétration intéressant pour tout l'ensemble de 13 l'industrie. 14 5385 M. LAMARRE: Ce que je voulais 15 compléter simplement c'est de dire qu'il est difficile 16 de s'imaginer Télé Classique ou une autre chaîne 17 spécialisée qui pourrait survivre dans des taux de 18 pénétration qui seraient en deça de 60, 65 pour cent. 19 5386 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Avec ce 20 besoin, est-ce que vous avez des commentaires au sujet 21 de quel type d'assemblage verrait Télé Classique pour 22 avoir ce taux de pénétration? De votre côté, est-ce 23 que vous trouvez qu'il y a... 24 5387 M. LAMARRE: Bien, moi je répondrais 25 en faisant le point suivant. C'est que si vous StenoTran 1222 1 acceptez le principe que les stations francophones 2 doivent avoir priorité, ce que nous on croit fermement, 3 on pense qu'il devrait y avoir un assemblage, un 4 bouquet, qui amène toutes les nouvelles stations que 5 vous octroierez et que ça soit ensemble assemblé dans 6 un bouquet qui, idéalement, soit diffusé sur le premier 7 volet, et que tous les requérants qui auront des 8 licences, en collaboration avec les distributeurs, 9 fassent un effort de marketing important pour s'assurer 10 que le taux de pénétration soit là. 11 5388 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Comme 12 Mme Bertrand l'a mentionné hier aussi, je demande la 13 question parce qu'on est là pour voir l'ensemble, comme 14 vous dites, c'est très important de voir à ce qu'il y 15 ait des services français pour les francophones ici, et 16 j'espère bien, ailleurs au Canada. Et c'est très 17 important qu'on y trouve tout le monde ensemble les 18 solutions pour la meilleure situation qui va faire en 19 sorte qu'il y a une qualité des services et une 20 disponibilité des services. Étant donné qu'on passe 21 beaucoup de temps tout le monde à essayer de trouver 22 quels sont les services importants et de qualité en 23 langue française, il faut qu'on se mette sur la 24 question aussi de leur distribution. 25 5389 Et ça me ramène aussi à discuter avec StenoTran 1223 1 vous, Monsieur Lamarre, si vous avez des commentaires 2 aussi sur la question de distribution. Et là, on a 3 deux partenaires. Vous êtes des partenaires dans cette 4 entreprise, Radio-Canada et TVA. 5 5390 Étant donné la situation avec TVA et 6 la relation que vous avez avec un des distributeurs 7 dans cette situation, je voulais savoir quels sont vos 8 commentaires vis-à-vis la capacité que d'autres 9 services, qui n'ont pas cette relation avec le 10 distributeur, est-ce qu'on devrait pas ici faire 11 attention à une préférence indue vis-à-vis le service 12 Télé Classique? 13 5391 M. LAMARRE: Moi ce que j'ai compris 14 des commentaires de madame la Présidente et des 15 commentaires du Conseil depuis le début de ces 16 audiences, c'est qu'il y a une préoccupation du lien 17 entre Vidéotron et TVA. Donc, d'entrée de jeu 18 j'aimerais vous communiquer que nous sommes sensibles à 19 ça. Nous sommes très sensibles à ça. 20 5392 L'enjeu des audiences comme nous on 21 les voit c'est qu'au Québec on est dans un petit marché 22 qui a des spécificités, dont le potentiel des canaux 23 spécialisés, soyons très réalistes, est relativement 24 restreint. La preuve c'est que les gens qui viennent 25 se présenter devant vous, essentiellement, et dépendant StenoTran 1224 1 de comment vous regardez les pourcentages des 2 entreprises, c'est les trois grands groupes de 3 diffusion, c'est-à-dire TVA d'une part, Radio-Canada 4 d'autre part, puis Astral Radiomutuel, qui ont des 5 liens de parenté, comme vous savez. 6 5393 Et c'est très correct et c'est normal 7 que ce soit des joueurs comme ça qui viennent se 8 présenter devant vous, parce que ça prend une certaine 9 solidité pour offrir des nouveaux services. 10 5394 Nous on a privilégié une approche de 11 partenariat parce qu'au delà d'offrir des services, 12 nous on pense que c'est le contenu qui doit primer. Et 13 on est particulièrement fier de s'être associé avec des 14 partenaires extrêmement forts et des partenaires qui ne 15 vont pas se laisser dicter la route par le réseau TVA. 16 5395 Si vous regardez, et j'ai fait un 17 exercice pour vous faciliter la compréhension, si vous 18 regardez le pourcentage de TVA dans les chaînes et le 19 pourcentage de Vidéotron dans les chaînes. D'abord, 20 laissez-moi vous expliquer la chose suivante. 21 5396 Moi je vis tous les jours avec un 22 conseil d'administration dont 60 pour cent de mes 23 actionnaires ne sont pas Vidéotron. Cette situation-là 24 est tellement réelle que j'ai des administrateurs qui 25 représentent ces actionnaires-là, et que toutes les StenoTran 1225 1 transactions entre Vidéotron et TVA sont étudiées et 2 analysées par ces membres du conseil pour s'assurer que 3 les intérêts de ce 60 pour cent-là des actionnaires ne 4 soient pas lésés. 5 0935 6 5397 M. LAMARRE: Donc, TVA est une 7 entreprise publique dont 60 pour cent des actionnaires 8 ne sont pas Vidéotron. 9 5398 Si on revient aux canaux spécialisés, 10 si vous prenez, par exemple, le canal Ha! Ha! dont on 11 détient 68 pour cent, ça veut dire que Vidéotron, sa 12 part dans ce canal-là est de 29 pour cent. Si vous 13 prenez Savoir-Faire, dont on détient 40 pour cent, ça 14 veut dire que la part de Vidéotron est de 17 pour cent. 15 Si vous prenez le Canal Affaires, dont notre part est 16 de 26 pour cent, ça veut dire que la part de Vidéotron 17 est de 11 pour cent. Si vous prenez Télé-Classique, 18 dont notre part est de 50 pour cent, ça veut dire que 19 la part de Vidéotron, c'est de 21 pour cent. Si vous 20 prenez le Canal Évasion, dont notre part est de 10 pour 21 cent, ça veut dire que la part de Vidéotron est de 4,3 22 pour cent. 23 5399 Ceci étant dit, nous ne nions pas la 24 préoccupation que le Conseil a. C'est une préoccupation 25 industrielle importante. StenoTran 1226 1 5400 Nous, ce qu'on vous dit, et je sais 2 que les réponses qui vous ont été communiquées jusqu'à 3 maintenant ne vous ont pas satisfaits, je le comprends 4 bien. Ce que je vous dis, c'est que si nos réponses 5 n'étaient pas satisfaisantes, ce n'est pas par 6 insouciance, ce n'est pas naïveté, et ce n'est surtout 7 pas par arrogance. 8 5401 C'est que tout simplement on a 9 assumé, à tort ou à raison, le scénario suivant. On a 10 assumé, et là je vais devenir très personnel dans mes 11 commentaires et je ne demande à personne d'être 12 d'accord avec moi, mais on a assumé que le marché du 13 Québec présentement, et dépendant à qui vous parlez 14 dans la salle, on a chacun notre théorie personnelle. 15 5402 Mais on a assumé dans notre scénario 16 qu'il y a de la place au Québec pour quatre nouveaux 17 spécialisés, il y en a d'autres qui vont vous dire 18 cinq, il y en a d'autres qui vont vous dire six, mais 19 je pense que ça devrait tourner autour de ces 20 chiffres-là. 21 5403 Si c'est le cas, notre position à 22 nous, c'est de dire: Il faut assembler ces nouveaux 23 services là. On ne veut pas être privilégiés, mais on 24 ne veut pas non plus être désavantagés indûment. 25 5404 La proposition qu'il y a devant vous, StenoTran 1227 1 c'est de dire aux gens: Voici, à cause du lien entre 2 TVA et Vidéotron, ce qu'on va faire, on va d'abord 3 s'assurer que les autres services soient distribués, 4 TVA passera après ou TVA sera distribué sur le deuxième 5 volet. 6 5405 Nous, ce qu'on dit, c'est que c'est 7 inacceptable pour nous, c'est inacceptable surtout pour 8 nos partenaires qui ont investi de bonne foi avec nous 9 dans ce projet-là. 10 5406 Après que j'aie dit ça, vous me 11 reposez la question: "Oui, mais..." Alors, je réponds 12 à la question "Oui, mais...", notre scénario à nous, 13 c'est de dire qu'il y a de la place. Encore là, parce 14 que nos liens sont extrêmement éloignés entre Vidéotron 15 et nous, je suis loin de vous dire aujourd'hui que les 16 distributeurs et Vidéotron seraient d'accord avec ce 17 que j'avance, mais c'est notre point de vue à nous, 18 TVA. 19 5407 Notre point de vue à nous, TVA, c'est 20 de dire que si vous acceptez que les services 21 francophones soient traités en priorité; si vous 22 acceptez mon hypothèse de travail, qu'il y a quatre, 23 cinq ou six canaux, ma théorie c'est quatre canaux qui 24 sont octroyés ici, bien moi, je reprends ce que Madame 25 la Présidente a dit hier et faisons de ces quatre StenoTran 1228 1 canaux-là un bouquet particulier, et entendons-nous 2 entre tous ceux qui auront des licences et les 3 distributeurs pour dire: Il y a une priorité au Québec 4 pour le contenu francophone, et travaillons ensemble à 5 faire la promotion de ça. 6 5408 La beauté d'un petit marché et de la 7 spécificité du Québec, et c'est l'invitation que j'ai 8 comprise, Madame la Présidente, dans vos propos hier, 9 c'est qu'on devrait, plutôt que d'essayer de se 10 "colletailler" devant le CRTC, si vous me prêtez 11 l'expression populaire, on devrait plutôt se parler 12 entre grandes personnes et trouver un mode d'opération 13 qui va nous permettre, de grâce, de diffuser les 14 services francophones. 15 5409 Après que j'aie dit ça, vous me dites 16 encore: "Oui, mais..." Oui, mais on comprend que si 17 tous les services francophones sont distribués dans le 18 même bouquet, que le problème d'avantages et 19 inconvénients ne se pose plus parce qu'à ce moment-là 20 tout le monde est distribué, et tous les renseignements 21 inhérents à la distribution des services dans lesquels 22 TVA est partenaire, on comprend qu'on est tenus à la 23 plus grande transparence vis-à-vis le CRTC et les 24 autres requérantes. 25 5410 Alors on veut agir de façon StenoTran 1229 1 extrêmement responsable, Madame la Présidente, on a 2 bien compris votre message, et on veut travailler avec 3 les partenaires, et je pense, et j'invite les autres 4 requérantes aussi à faire preuve de cette maturité-là, 5 parce que je ne pense pas qu'on va gagner comme marché, 6 je ne pense pas qu'on va gagner comme industrie si on 7 vient devant vous vous dire: Astral est plus gros que 8 nous autres, ou TVA produit plus, ou eux autres, ils 9 reçoivent plus de fonds. Je pense que c'est stérile 10 comme exercice et si on fait ça, on vous place dans une 11 situation qui est intenable. 12 5411 Alors nous, on vient s'engager devant 13 vous ce matin de façon très officielle à travailler 14 avec les autres requérantes, à travailler avec les 15 distributeurs pour vous arriver, nous l'espérons, d'ici 16 la fin des audiences avec une solution commune. 17 5412 Mais encore une fois, si vous prenez 18 mon scénario optimiste du nombre de stations, du nombre 19 de licences que vous octroierez et du bouquet, moi je 20 pense que ces audiences-là auront, excusez mon 21 optimisme, mais un dénouement heureux. 22 5413 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, 23 monsieur Lamarre. 24 5414 Merci, Madame la Présidente. 25 5415 LA PRÉSIDENTE: Merci. J'avais une StenoTran 1230 1 question sur un autre sujet que la question de la 2 distribution. 3 5416 Sur la question, vous dites que vous 4 allez réinvestir les profits. Qu'est-ce que je dois 5 entendre, ou que le Conseil, de façon collective, doit 6 entendre sur ces profits? C'est-à-dire c'est vraiment 7 le bottom line au bout de l'exercice et non pas les 8 droits qui seront versés aux ayants droit quand c'est 9 le cas que c'est Radio-Canada ou TVA. 10 5417 M. LAMARRE: Exact. On évalue que ça 11 injectera un investissement additionnel autour de 12 11 millions, qui seraient réinvestis en production. 13 5418 Mme FORTIN: Un élément qu'il peut 14 être important de souligner, c'est que nous n'avons pas 15 prévu... les émissions qui sont diffusées sont les 16 propriétés de droit de Radio-Canada et de TVA, ce sont 17 des émissions que nous avons faites de nous payer. 18 C'est-à-dire que les émissions sont mises à la 19 disposition de la chaîne, les coûts pour l'UDA, les 20 artistes, sont payés, mais on ne se prend pas de cote. 21 Je pense que c'est important. 22 5419 Dans le cas des producteurs 23 indépendants, on achète les émissions, c'est eux qui 24 règlent les droits aux prix du marché, mais dans notre 25 cas, on ne fait pas d'argent sur la rediffusion des StenoTran 1231 1 émissions. Ce qui amènerait, probablement, le bottom 2 line à zéro, parce qu'on se prendrait des profits 3 avant. 4 5420 Je voulais juste vous le souligner. 5 C'est une politique qu'on a choisie de faire pour que 6 ça soit très transparent. Le fait d'avoir fait 7 "L'Héritage", pour moi, si je donne "L'Héritage" à 8 Télé-Classique, le coût pour Télé-Classique, c'est le 9 paiement des ayants-droit, peut-être le transfert des 10 copies, mais il n'y a pas d'argent qui revient à 11 Radio-Canada parce qu'un jour il a eu l'idée de faire 12 "L'Héritage". Je voulais juste que ce soit très clair, 13 et c'est vrai dans le cas des deux télévisions. 14 5421 Donc on ne va pas chercher la 15 première tranche de l'assiette au beurre avant de 16 parler de profit. 17 5422 LA PRÉSIDENTE: Dans l'univers dans 18 lequel on vit, dans le marché si petit qu'est le 19 Québec, dans quelle mesure l'exploitation ou la 20 diffusion à travers un canal spécialisé pour les grands 21 classiques est le meilleur véhicule? Pourquoi pas la 22 télévision payante? Pourquoi pas, éventuellement, ce 23 que l'Internet pourra offrir et le downloading 24 carrément? 25 5423 Je comprends très bien l'importance StenoTran 1232 1 d'avoir accès au patrimoine, et je pense que c'est vrai 2 que l'univers télévisuel est un univers culturel 3 important et qu'il y a de grands succès, même nous qui 4 les connaissons souhaiterions les voir. Je comprends. 5 5424 Mais pourquoi le véhicule du canal 6 spécialisé plutôt qu'un autre? J'aimerais comprendre, 7 dans la mesure où vous verrez que je vous entends bien 8 aussi, si on dit qu'il y a quelque espace pour environ 9 plus ou moins quatre, parce que vous dites c'est vrai, 10 il faut prendre en compte la capacité de ce marché-là, 11 la capacité de renforcer les joueurs et c'est vrai 12 qu'il y a deux questions, on le disait hier, 13 concentration et intégration verticale, ce sont deux 14 questions qui peuvent se rejoindre, mais elles sont 15 séparées. 16 5425 Mais on est ici aussi dans une 17 recherche de l'intérêt public qui passe par le 18 téléspectateur. Alors, pour le téléspectateur, ce 19 qu'on va lui apporter qui a de l'intérêt, il n'y a pas 20 de doute, mais est-ce que ce bouquet qui inclurait 21 quelque chose comme la Télé-Classique, c'est la 22 meilleure utilisation de ce qu'on sait quand même être 23 un espace limité? 24 5426 M. DESAULNIERS: Pourquoi la chaîne 25 spécialisée, dans ces termes-là, pourquoi occuper un StenoTran 1233 1 espace? Moi personnellement, je vais vous répondre en 2 toute franchise là-dessus, pour moi, Télé-Classique est 3 née d'une préoccupation d'avenir, tout simplement. 4 5427 Ça peut apparaître comme un paradoxe 5 épouvantable de vendre les mérites d'une télévision 6 tournée vers le passé et avec des préoccupations 7 d'avenir, mais je pense qu'on est tous conscients qu'il 8 y a une nouvelle étape qui s'annonce dans l'histoire de 9 la télé chez nous. 10 5428 Daniel vient d'en parler un peu, 11 Paul Racine appelait ça "la grosse vague", et 12 normalement la télévision francophone au pays aurait dû 13 être submergée depuis très longtemps. Elle a vécu, 14 elle s'est développée, elle a développé son propre 15 dynamisme parce que le public a suivi, parce que le 16 public l'a toujours appuyée. Et c'est la loi ultime de 17 la télé partout. 18 5429 Télé-Classique veut consolider cette 19 relation. C'est ça qui est important pour moi face à 20 l'avenir. C'est reconnecter. Comment? En solidifiant 21 les liens existants avec des émissions et leur public, 22 donner aux gens l'occasion de réaffirmer leur 23 attachement à l'égard de la télévision pour des choses 24 qu'ils ont vues, mais aussi en donnant la chance aux 25 jeunes générations de se connecter avec ce qui StenoTran 1234 1 constitue cette énorme popularité. 2 5430 Pour moi, c'est fondamental pour 3 renforcer les liens entre les gens et leur télévision. 4 C'est dans ces termes-là que je parle d'avenir. Il 5 faut faire de la télévision, je me bats depuis des 6 années là-dessus, il faut faire de la perception de la 7 télévision quelque chose de culturel avant tout et non 8 pas un simple produit de consommation. Il faut que les 9 gens aient conscience de ça. 10 5431 Très rapidement, en termes, 11 maintenant, de support. C'est sûr... moi, j'ai prévu 12 la conception de chaîne-là ou je l'ai établie un peu 13 dans l'idée d'une cinémathèque dans le fond. 14 5432 À la fin de la guerre, les gens ont 15 bâti des cinémathèques, ce qui a permis de faire 16 découvrir véritablement le cinéma. 17 5433 Il y a, depuis quelques années, des 18 tentatives qui se sont amorcées un peu du même type, 19 c'est-à-dire des vidéothèques, par exemple. Ou même, 20 ce qui existe actuellement, la cinémathèque. 21 5434 C'est des choses qui ne se sont pas 22 avérées fructueuses, pour une raison très simple. 23 C'est que ce n'est pas le milieu d'accueil naturel. Si 24 on veut reproduire la télévision dans son histoire, il 25 faut qu'elle soit localisée là où elle a existé, StenoTran 1235 1 c'est-à-dire à la télévision normale, dans ses termes. 2 5435 LA PRÉSIDENTE: Pourquoi pas le 3 pay-per-view alors? 4 5436 Mme FORTIN: Je pense que vous avez 5 mentionné deux éléments. Le pay-per-view ne vous donne 6 pas cette idée d'ensemble d'une télévision culture... 7 C'est un peu une relation continue versus... Non, je 8 ne le dirai pas. Mais vous me comprenez. Vous me 9 comprenez. 10 5437 LA PRÉSIDENTE: On m'a raconté, oui! 11 5438 Mme FORTIN: Si vous parlez de 12 l'Internet, il y a deux contraintes. La première, 13 évidemment, c'est la population que ça atteint, qui est 14 extrêmement limitée, et je ne pense pas qu'on ait 15 atteint technologiquement à l'Internet, vous allez 16 dire, ça va peut-être venir, ce n'est pas un bon 17 véhicule pour le dramatique, je pense que c'est un bon 18 véhicule pour l'information, l'interactivité, c'est là 19 qu'on ressort, tout ça. 20 5439 Mais à moins que vous soyez 21 différente de moi, vous asseoir devant votre ordinateur 22 pour regarder une série télévisée, ce n'est pas un 23 comportement naturel, parce que l'Internet présuppose 24 une espèce d'interaction, dans le fond, qui ne convient 25 pas à ce type d'expérience-là, qui est une expérience StenoTran 1236 1 de visionnement chez soi sur une vraie télévision. Je 2 pense que c'est ça, les deux raisons. 3 5440 M. LAMARRE: L'autre point que je 4 voudrais simplement rajouter, et je comprends 5 exactement le dilemme que vous nous soumettez, c'est 6 qu'au fond vous dites, j'accepte bien votre discours 7 qu'il y a un nombre limité de chaînes. Dans le nombre 8 limité de chaînes, est-ce que Télé-Classique sa place 9 là? 10 5441 Moi, je pense que la parole 11 appartient aux téléspectateurs, puis c'est revenu 12 continuellement, ça, dans les discussions. Je me 13 permettrai un commentaires éditorial, il y a des modes 14 dans notre milieu. Il y a six mois, un an, quand vous 15 nous avez conviés au premier rendez-vous, on entendait 16 quasiment à l'unisson les gens dire: Télé-Classique, 17 c'est tout à fait naturel parce que ça va structurant 18 et les téléspectateurs vont y venir. Après ça, les 19 requérants, tout le monde s'est enthousiasmé pour 20 toutes sortes de produits qu'on vous présente de bonne 21 foi. 22 5442 Mais quand j'arrive, comme diraient 23 mes amis les Anglais, à la fin de la journée, si je 24 prenais ma boule de cristal et que je disais "Quelles 25 sont les chances de succès de Télé-Classique en termes StenoTran 1237 1 de parts de marché?", je suis obligé de vous dire que 2 ça serait énorme, ça aurait un succès. 3 5443 Donc si on le prend uniquement du 4 point de vue du consommateur, Télé-Classique est non 5 seulement légitime, est non seulement désirée, mais 6 connaîtrait beaucoup de succès parce que... encore une 7 fois si je vous mentionne des titres, vous allez 8 probablement sourire et ça va vous évoquer des 9 souvenirs, et ça c'est très présent dans l'esprit des 10 téléspectateurs québécois. 11 5444 Sur le plan industriel, parce que là 12 vous pouvez m'amener à l'autre question, sur le plan de 13 l'industriel, dire c'est parfait, mais... 14 5445 LA PRÉSIDENTE: Quand vous parlez 15 d'un, je parle de l'autre. 16 5446 M. LAMARRE: Voilà. Là, sur le plan 17 industriel, je le regarde et je me dis, il faut qu'on 18 amène une contribution. Puis c'est pour ça qu'on vous 19 le présente dans la forme qu'on vous le présente, c'est 20 pour que ça soit une contribution. 21 5447 Nous sommes tannés, Michèle et moi, 22 d'arriver devant les producteurs et de leur dire: "On 23 a une fenêtre; si on se fait tordre le bras, deux 24 fenêtres". 25 5448 Vous le connaissez bien, Madame StenoTran 1238 1 Bertrand, vous l'avez vécu dans le passé, le 2 financement dans le marché francophone est un problème 3 majeur; et dans ce contexte-là, si vous prenez les 4 avantages que Télé-Classique amène, il est énormément 5 structurant pour notre industrie. 6 5449 Mme FORTIN: Sur un plan industriel, 7 ce que Daniel dit est juste, mais je pense que c'est la 8 seule télévision qui profite à des groupes de 9 créateurs. Le gros de l'argent, soyons francs, n'ira 10 pas à des producteurs indépendants, il va aller 11 directement pour financer les artistes, les musiciens, 12 les chanteurs. Ces gens-là font aussi partie de 13 l'infrastructure du système de la télévision. La 14 télévision, elle n'existerait pas sans eux. 15 5450 Ça, c'est une contribution qui n'est 16 pas mesurée selon les questions classiques que vous 17 nous posez, mais elle est très importante, et c'est la 18 plus importante de celle de tous les autres projets. 19 5451 M. LAMARRE: Je m'en voudrais, Madame 20 la Présidente, vous savez que Mme Côté nous a préparés 21 à toutes les questions. Il y en a une qui n'a pas été 22 posée puis que je voudrais mettre sur la table, parce 23 qu'elle est importante. C'est la question de l'UDA et 24 de la SARDeC. 25 5452 Je veux juste vous communiquer, parce StenoTran 1239 1 que c'est important que ça soit au dossier, qu'on a eu 2 des discussions extrêmement intéressantes avec ces 3 gens-là. La seule chose qui nous prive aujourd'hui de 4 vous arriver avec une entente négociée, c'est qu'on ne 5 savait pas dans quel environnement cette chaîne-là va 6 évoluer. 7 5453 Mais on peut vous dire avec beaucoup 8 de certitude aujourd'hui que nous aurons, sans aucun 9 problème, une entente et avec la SARDeC et avec l'UDA. 10 C'est déjà convenu, on n'a juste pas convenu des 11 pourcentages finaux, parce qu'on a convenu de part et 12 d'autre qu'il était mieux de voir dans quel 13 environnement on allait évoluer. 14 5454 M. MARIN: Je voulais simplement, 15 peut-être, compléter sur pourquoi Télé-Classique. 16 5455 Télé-Classique, ce sont des émissions 17 qu'on a déjà vues, des classiques comme on dit. Mais 18 si on regarde un petit peu qu'est-ce que ça a donné 19 comme performance en reprise, ces émissions-là, je 20 regarde, par exemple, à l'automne 97, "Terre Humaine" 21 diffusée le midi, 4,1 pour cent de la population 22 écoutait ça. Au printemps 97, "Les Belles Histoires 23 des pays d'en-haut" le midi, 8,4 pour cent de la 24 population qui écoutait ça. 25 5456 Il y a vraiment un vote de la StenoTran 1240 1 population, et on pas un sondage, pour ces 2 émissions-là. En allant sur une télé spécialisée, on 3 sort du contexte de la télévision des grands 4 rendez-vous qui sont des généralistes pour devenir 5 beaucoup plus accessibles aux gens dans tous les 6 groupes d'âge de la population. 7 5457 LA PRÉSIDENTE: Merci. 8 5458 D'autres questions, mes collègues? 9 Monsieur Rhéaume, oui. 10 5459 Me RHÉAUME: Deux questions rapides, 11 Madame la Présidente. Merci. 12 5460 Il y a une entente de gestion, je 13 comprends, entre les deux actionnaires. Ça n'a pas été 14 déposé. Pouvez-vous faire ça? 15 5461 Mme DEMERS: Oui, on peut la déposer. 16 5462 M. LAMARRE: Clairement on va la 17 déposer, oui. 18 5463 Me RHÉAUME: Conditions de licence 19 relatives à inter-financement de Radio-Canada, vu que 20 vous avez 50 pour cent, Madame Fortin, pas vous mais la 21 SRC, il n'y a pas de problème avec ça? 22 5464 Mme FORTIN: C'est quoi votre question 23 au juste? Je veux juste ne pas me tromper dans la 24 réponse! 25 5465 Me RHÉAUME: Il y a des conditions de StenoTran 1241 1 licence relatives à inter-financement avec 2 participation de Radio-Canada et d'autres entreprises. 3 5466 Mme FORTIN: Ah oui, il y a RDI. 4 C'est évident, ça me semblait tellement... Oui, pas de 5 problème. 6 5467 Me RHÉAUME: Merci. Merci, vous êtes 7 bien gentille. 8 5468 C'est tout, Madame la Présidente, 9 merci. 10 5469 LA PRÉSIDENTE: Alors mesdames, 11 messieurs, merci beaucoup et on va continuer le 12 dialogue parce qu'on voit que ça porte fruit. 13 5470 Mme FORTIN: C'est une première, on 14 aimerait ça revenir ensemble pour un renouvellement. 15 5471 LA PRÉSIDENTE: Pardon? 16 5472 Mme FORTIN: J'ai dit: "Profitez-en, 17 c'est une première, on aimerait ça revenir ensemble 18 pour un renouvellement." 19 5473 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. On 20 va entendre la deuxième requérante immédiatement puis 21 on arrêtera par la suite pour une pause. 22 0955 23 5474 LA PRÉSIDENTE: Madame Audet, 24 voulez-vous nous présenter la prochaine requérante, 25 s'il vous plaît. StenoTran 1242 1 5475 Mme AUDET: Nous entendrons maintenant 2 la demande du Canal Fiction, une demande présentée par 3 la Corporation de Communications Alliance, maintenant 4 connue sous le nom d'Atlantis Alliance Communications, 5 et Les Réseaux Premier Choix au nom d'une société 6 devant être constituée et en vue d'obtenir une licence 7 de service spécialisé de langue française, une licence 8 nationale en vue d'être distribuée par satellite aux 9 entreprises de distribution de radiodiffusion. Le 10 service offrirait une programmation consacrée à des 11 émissions dramatiques. 12 5476 La requérante demande un double 13 statut modifié et propose un tarif de gros mensuel de 14 0,45 $ par abonné lorsque le service est distribué au 15 service de base. 16 5477 Pour la requérante, Johanne Champoux, 17 Sophie Émond, Michel Houle, Jocelyne Lavoie, Laura 18 Michalchyshyn, Pierre Roy, Johanne Saint-Laurent, 19 Phillis Yaffe. 20 DEMANDE / APPLICATION 21 5478 M. ROY: Bonjour, Madame la 22 Présidente, bonjour, Madame la Vice-présidente, 23 Mesdames et Messieurs les Conseillers. 24 5479 Je suis toujours Pierre Roy. 25 5480 LA PRÉSIDENTE: Vous n'avez pas la StenoTran 1243 1 même cravate! 2 5481 M. ROY: Non. C'est un nouveau 3 projet. 4 5482 M'accompagnent aujourd'hui: 5 Mme Phillis Yaffe, Mme Johanne Saint-Laurent, M. Michel 6 Houle, Mme Jocelyne Lavoie, Mme Johanne Champoux, 7 Mme Sophie Émond, et M. André Bureau; à la table 8 latérale: Mme Laura Michalchyshyn, Directrice de la 9 Programmation de Showcase, ainsi que MM. René Pelletier 10 et Jacques Dorion. 11 5483 Le concept de Canal Fiction, Madame 12 la Présidente, s'inspire de celui de Showcase. Il 13 partage avec ce dernier la volonté d'offrir aux 14 téléspectateurs l'accès à deux grandes catégories 15 d'émissions dramatiques: des émissions canadiennes 16 qu'ils ont eu peu ou pas d'occasion de voir au cours 17 des dernières années, et des émissions étrangères, 18 majoritairement inédites, de source autre 19 qu'américaine. 20 5484 Cependant, il se démarque en certains 21 aspects de Showcase dans la mesure où les systèmes de 22 radiodiffusion de langues française et anglaise ont 23 chacun leurs particularités. 24 5485 Au Canada anglais, les émissions 25 dramatiques canadiennes rejoignent, pour toutes sortes StenoTran 1244 1 de raisons, une part de l'auditoire potentiel global 2 beaucoup moindre qu'au Canada français. 3 5486 Showcase offre donc aux Canadiens de 4 langue anglaise l'occasion de revoir, et le plus 5 souvent de voir pour la première fois, des émissions 6 dramatiques canadiennes reprises immédiatement après 7 leur premier cycle d'exploitation à la télévision 8 généraliste, des émissions qui sont le plus souvent des 9 trésors cachés et méconnus. 10 5487 Dans le cadre de la radiodiffusion 11 québécoise et de langue française, il en va tout 12 autrement. Comme d'ailleurs l'a mentionné Mme Fortin, 13 les émissions dramatiques canadiennes y sont 14 extrêmement populaires et atteignent fréquemment le 15 million de téléspectateurs. Certaines peuvent 16 rejoindre jusqu'à trois millions de téléspectateurs par 17 épisode lors de leur première diffusion. 18 5488 Comme l'a également mentionné 19 Mme Fortin, les plus populaires sont en conséquence 20 souvent reprises par les télévisions conventionnelles. 21 5489 Les trois réseaux généralistes, de 22 même que Télé-Québec, sont accessibles, via leurs 23 stations hertziennes et la télédistribution, à plus de 24 90 pour cent de l'auditoire de langue française du 25 Canada. La quasi totalité de la population francophone StenoTran 1245 1 intéressée par ce type d'émissions a donc eu l'occasion 2 de les regarder à la télévision conventionnelle. 3 5490 Par ailleurs, la plupart des séries 4 dramatiques canadiennes de langue originale anglaise, 5 qui atteignent un certain niveau de notoriété et de 6 succès sur leur marché premier, sont diffusées en 7 version doublée à la télévision conventionnelle de 8 langue française. 9 5491 Dans ces circonstances, il nous est 10 apparu que proposer un service spécialisé dont la 11 programmation canadienne serait principalement composée 12 de séries dramatiques ayant quitté les ondes de la 13 télévision généraliste depuis quelques mois ou quelques 14 années seulement, ne contribuerait que fort peu à la 15 diversité de la programmation offerte aux 16 téléspectateurs francophones. 17 5492 Nous avons donc choisi de nous 18 démarquer d'un concept qui serait fondé sur la 19 répétition du même, sur la reprise d'émissions 20 dramatiques canadiennes récemment diffusées par les 21 chaînes généralistes. 22 5493 C'est pourquoi nous proposons de nous 23 en tenir essentiellement à une programmation canadienne 24 de répertoire qui n'a pas été vue à la télévision 25 conventionnelle depuis plusieurs années, qui est donc StenoTran 1246 1 inconnue et inédite pour une large portion du public. 2 5494 Le second volet de notre 3 programmation se veut une fenêtre ouverte sur le 4 meilleur de la production dramatique internationale, en 5 provenance notamment de la France, mais aussi d'autres 6 pays européens, de l'Asie, de l'Australie et de 7 l'Amérique du Sud. 8 5495 Notre programmation internationale 9 sera majoritairement composée de séries et d'émissions 10 dramatiques de grande qualité qui n'ont jamais été 11 diffusées à la télévision de langue française au 12 Canada. 13 5496 Canal Fiction veut notamment 14 s'atteler à la tâche de combler le déficit de la 15 fiction étrangère de langue originale française. Il 16 veut offrir au public québécois l'occasion de se 17 re-familiariser avec les modes narratifs propres à la 18 fiction française, avec son univers référentiel, avec 19 de nouvelles générations d'acteurs et de réalisateurs. 20 Bref, il veut contribuer à créer ou renouveler 21 l'appétit pour les émissions en provenance de la France 22 et des autres pays francophones. 23 5497 Mais il y a plus. Nous voulons 24 contribuer à un véritable éclatement de la fiction 25 étrangère accessible au Québec, en ce qui a trait à la StenoTran 1247 1 diversité d'origine nationale. Nous voulons présenter, 2 sur une base régulière, le meilleur de la production 3 européenne, asiatique et australienne comme de celle 4 des pays de langue latine, et ce, aussi bien en ce qui 5 a trait aux séries télévisuelles qu'aux longs métrages 6 cinématographiques. 7 5498 Canal Fiction se veut, en fait, une 8 fenêtre ouverte sur le monde, une bouffée d'oxygène 9 dans un univers télévisuel de fiction étrangère où, 10 actuellement, les productions américaines occupent 11 pratiquement toute la scène. 12 5499 Nous sommes persuadés qu'il y a là un 13 créneau inexploré à la télévision spécialisée de langue 14 française qui est susceptible de répondre aux attentes 15 des téléspectateurs et de rejoindre des auditoires très 16 significatifs. 17 5500 Ce qui constitue à la fois le concept 18 et l'ambition de Canal Fiction pourrait, en fait, se 19 résumer en une phrase: présenter les plus grandes 20 fictions d'hier et d'ailleurs. 21 5501 Pour vous donner un aperçu de la 22 façon dont cette ambition se traduira à l'écran, nous 23 vous invitons, Madame la Présidente, à regarder avec 24 nous un court vidéo de présentation. 25 --- Présentation vidéo / Video presentation StenoTran 1248 1 5502 M. ROY: Je vais maintenant exposer 2 les raisons pour lesquelles le Conseil devrait, selon 3 nous, accorder une licence à une chaîne spécialisée de 4 langue française proposant un tel concept. 5 5503 La première et la plus fondamentale 6 de ces raisons, Madame la Présidente, est sans conteste 7 le fait qu'une telle chaîne répond à un besoin et à des 8 attentes clairement par les téléspectateurs de langue 9 française. 10 5504 L'appétit des Québécois pour une 11 programmation étrangère diversifiée, les statistiques 12 comme le succès de public répété, année après année, du 13 Festival des films du monde, nous démontrent bien qu'il 14 est inégalé en Amérique du Nord. 15 5505 Depuis toujours, le nombre de films 16 internationaux d'origines autres qu'américaine 17 distribués au Québec, par exemple, surpasse, du plus du 18 double, celui constaté au Canada anglais et aux 19 États-Unis, et ils y connaissent un succès populaire 20 beaucoup plus considérable. 21 5506 Récemment, le Conseil a commandé et 22 publié un sondage dans le cadre de l'audience sur la 23 réglementation de la télévision canadienne qui confirme 24 l'attrait potentiel de Canal Fiction. Il indique que 25 39 pour cent des Québécois souhaitent avoir accès à StenoTran 1249 1 davantage de chaînes étrangères d'origines autres 2 qu'américaine, ce que le sondeur CROP identifie comme 3 la plus forte attente manifestée par les répondants à 4 ce sondage. 5 5507 Premier Choix et Alliance Atlantis 6 croient, pour leur part, que pour répondre à ce besoin, 7 il est préférable de créer un service spécialisé de 8 propriété canadienne qui, comme Canal Fiction, propose 9 un pourcentage significatif de contenu étranger 10 d'origines autres qu'américaine, tout en prenant des 11 engagements substantiels à l'endroit des dépenses de 12 programmation canadienne, plutôt que d'importer des 13 services étrangers qui n'apportent aucune contribution 14 à la programmation canadienne ou au développement des 15 talents créateurs canadiens. 16 5508 Nous voulons offrir aux 17 téléspectateurs francophones l'accès, 365 jours par 18 année et dans le confort de leurs foyers, à une gamme 19 aussi diversifiée de séries dramatiques, de téléfilms 20 et de longs métrages internationaux que ce que peut 21 leur être offert, deux semaines par année, au Festival 22 des films du monde. 23 5509 C'est pourquoi nous avons pris comme 24 engagement qu'au moins 80 pour cent de notre contenu 25 étranger sera d'origines autres qu'américaine. StenoTran 1250 1 5510 Compte tenu du concept même de Canal 2 Fiction, nous estimons qu'un contenu canadien de 25 3 pour cent est approprié. Nous sommes conscients que ce 4 pourcentage est inférieur à ceux des services 5 spécialisés existants de Premier Choix et d'Alliance 6 Atlantis, comme à ceux d'autres demandes déposées par 7 Premier Choix. 8 5511 Mais dans chaque cas, la philosophie 9 est toujours la même: offrir le maximum de contenu 10 canadien de qualité possible en fonction du concept, 11 tout en s'assurant que ce concept répond à des attentes 12 clairement identifiées et contribue véritablement à un 13 accroissement de la diversité de la programmation 14 offerte aux téléspectateurs. 15 5512 Dans le cas spécifique de Canal 16 Fiction, l'équation qui nous est apparue la meilleure 17 pour répondre simultanément à ces trois objectifs a été 18 une service comportant 25 pour cent de contenu canadien 19 et 75 pour cent de contenu étranger majoritairement 20 inédit à la télévision de langue française au Canada, 21 dont au moins 80 pour cent d'origines autres 22 qu'américaine. 23 5513 Ce pourcentage de contenu canadien ne 24 traduit qu'imparfaitement, selon nous, la qualité, la 25 pertinence et la diversité de notre contribution à la StenoTran 1251 1 programmation canadienne, au développement des talents 2 créateurs canadiens, à la motivation du secteur 3 indépendant et à la mise en valeur de notre patrimoine 4 télévisuel. 5 5514 Dans cet esprit, Canal Fiction 6 s'engage à financer et à diffuser 84 téléfilms 7 originaux canadiens au cours de sa période de licence, 8 soit 1 par mois. 9 5515 C'est là un apport considérable -- de 10 près de 7 millions de dollars -- au développement d'une 11 catégorie de production canadienne insuffisamment 12 présente à la télévision d'ici et qui, historiquement, 13 à souvent servi de pépinière pour les scénaristes, 14 réalisateurs, artisans et artistes-interprètes de chez 15 nous qui se sont ensuite illustrés dans le long métrage 16 pour salles et la fiction lourde. 17 5516 Canal Fiction veut concentrer tous 18 ses efforts financiers en matière d'émissions 19 originales canadiennes à redonner vie à cette 20 production, à servir de moteur et de déclencheur au 21 financement de téléfilms originaux de langue française, 22 car nous sommes persuadés qu'ils constituent un maillon 23 indispensable dans la formation des créateurs et des 24 artisans d'ici. 25 5517 Au besoin, nous mobiliserons StenoTran 1252 1 également les ressources de Super Écran et de Showcase 2 pour assurer à ces téléfilms une part de financement 3 adéquate, sinon exceptionnelle, en provenance des 4 télédiffuseurs canadiens. Nous pouvons ainsi réduire 5 la pression sur les fonds de production, puisque ces 6 téléfilms de langue originale française pourront alors 7 être diffusés dans les deux marchés linguistiques au 8 Canada, en plus d'être présentés à la télévision 9 payante et à la télévision spécialisée de langue 10 française. 11 5518 Deuxièmement, au Québec, depuis 12 quelques années, l'ensemble de l'industrie comme des 13 milieux de création ont identifié l'absence de lieu 14 structuré offrant une formation professionnelle de haut 15 niveau comme une des carences fondamentales à combler. 16 Tous les partenaires se sont donc mobilisés pour créer 17 l'Institut national de l'image et du son. 18 5519 Canal Fiction entend mettre à son 19 tour l'épaule à la roue en versant une subvention 20 annuelle de 125 000 $ à l'Institut national de l'image 21 et du son, et ce, pour chacune des années de sa période 22 de licence. 23 5520 Troisièmement, si un nombre croissant 24 de chaînes spécialisées -- dont les deux services 25 proposés conjointement par Alliance Atlantis et Premier StenoTran 1253 1 Choix, Canal Fiction et Canal Histoire -- peuvent 2 aujourd'hui envisager de rediffuser intégralement des 3 séries ou des longs métrages canadiens de répertoire ou 4 encore de réaliser de nouvelles productions à partir 5 d'archives audiovisuelles canadiennes de qualité, elles 6 le doivent en grande partie au travail acharné des 7 cinémathèques qui se sont données comme mission 8 d'acquérir, de conserver, de cataloguer et au besoin de 9 restaurer le patrimoine cinématographique et télévisuel 10 canadien et québécois. 11 5521 En reconnaissance de ce fait, Canal 12 Fiction prend l'engagement de verser, à chacune des 13 années de sa période de licence, une subvention 14 annuelle de 100 000 $ à la Cinémathèque québécoise. 15 5522 Enfin, selon nos prévisions 16 financières, l'effet combiné de l'ensemble de nos 17 engagements suscitera pour plus de 20 millions de 18 dollars de dépenses de programmation canadienne, au 19 cours d'une première période de licence de 7 ans. 20 5523 En ce qui a trait à la motivation du 21 secteur indépendant, Canal Fiction s'engage à ce qu'un 22 maximum de 25 pour cent de ses dépenses d'acquisition 23 de droits d'émissions originales canadiennes puissent 24 être consacrées, sur une base annuelle, à des émissions 25 produites par les sociétés actionnaires du service. StenoTran 1254 1 5524 Canal Fiction s'engage à acquérir la 2 totalité des longs métrages cinématographiques 3 non-propriétaires de distributeurs indépendants 4 canadiens, à traiter tous les producteurs et 5 distributeurs canadiens de façon non discriminatoire, 6 et à n'accorder aucun traitement préférentiel aux 7 émissions produites ou distribuées par Alliance 8 Atlantis. 9 5525 Mme YAFFE: Une autre raison qui 10 milite en faveur de l'attribution d'une licence à Canal 11 Fiction est l'expertise combinée considérable dont 12 dispose la requérante, et ce, aussi bien en termes de 13 gestion et de programmation de services spécialisés 14 canadiens de qualité offerts à des volets 15 discrétionnaires qu'en termes d'expérience de 16 lancement, de promotion et de mise en marché de tels 17 services. 18 5526 Nous avons déjà eu l'occasion, lors 19 de notre présentation orale de la Chaîne Canal 20 Histoire, de faire état de cette expertise cumulée 21 devant le Conseil. Nous ne reprendrons donc pas 22 aujourd'hui cette partie de notre exposé. 23 5527 Nous ne reprendrons pas non plus la 24 description de notre stratégie de lancement, de mise en 25 marché et de promotion de Canal Fiction, sinon pour StenoTran 1255 1 indiquer que la même expertise et les mêmes synergies 2 seront mises à profit aussi bien en termes de quête de 3 revenus publicitaires que de marketing de service. 4 5528 Pour Canal Fiction, le partenariat 5 entre Alliance Atlantis et Premier Choix est un 6 naturel. Il repose sur des parentés réelles entre des 7 services spécialisés canadiens de langues française et 8 anglaise qui pourront contribuer très pratiquement au 9 succès de Canal Fiction, et ce, au profit tant du 10 public que du système canadien de la radiodiffusion et 11 du milieu de la production indépendante. 12 5529 M. ROY: À plusieurs reprises au 13 cours de cette audience, le Conseil nous a demandé 14 quels types de services devraient, selon nous, faire 15 partie du nouveau bouquet qui sera autorisé. 16 5530 Notre réponse est toujours la même: 17 des services de qualité qui apportent une réelle 18 contribution à la diversification de l'offre, qui 19 répondent à des attentes du public qui sont 20 insatisfaites, qui se distinguent clairement entre eux 21 en termes de thématiques, de catégories d'émissions, de 22 publics cibles, et qui se distinguent également des 23 services existants. 24 5531 Nous croyons que Canal Fiction répond 25 à toutes ces conditions. C'est pourquoi nous espérons StenoTran 1256 1 que le Conseil voudra bien lui attribuer une licence. 2 5532 Merci. 3 5533 LA PRÉSIDENTE: Merci. 4 5534 Je demanderais à mon collègue, 5 M. Demers, de vous poser les questions. 6 5535 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la 7 Présidente. Bonjour, Mesdames, Messieurs. 8 5536 Pour faire le lien tout de suite avec 9 la présentation verbale que vous venez de faire ainsi 10 que la présentation vidéo, j'irais à cette idée que 11 vous avez arrêté à... peut-être le mot n'est pas juste, 12 mais vous avez arrêté votre pourcentage de contenu 13 canadien à 25 pour cent, et vous venez de le décrire 14 comme étant tout à fait adéquat dans votre projet. 15 5537 Est-ce que vous pouvez, de ce point 16 de vue-là, aller plus loin pourquoi vous vous êtes 17 arrêté là? Est-ce que la télévision que Mme Yaffe 18 représente a un pourcentage semblable, et elle pourrait 19 peut-être nous rappeler comment elle a débuté son 20 canal. 21 5538 M. Roy. 22 5539 M. ROY: Je pense qu'il faut revenir 23 à des éléments contextuels qui ont prévalu quand on a 24 fait la conception de cette chaîne. Il faut prendre en 25 compte que, de plus en plus, les gens voyagent, pas StenoTran 1257 1 seulement les gens fortunés mais toute catégorie de la 2 population aujourd'hui voyage. Ils sont ouverts à 3 d'autres cultures comme jamais on n'a vu jusqu'à 4 maintenant. On parlait, l'autre jour, dans la Chaîne 5 Gourmande de 80 cuisines nationales qui sont 6 représentées actuellement. 7 5540 Donc, que ce soit à travers leurs 8 expériences personnelles, que ce soit à travers ce que 9 la télévision peut leur procurer, que ce soit à travers 10 les magazines, ils ont une... tout ça leur permet de 11 découvrir d'autres cultures, et ça suscite un 12 engouement assez particulier. 13 5541 Également, la société change. Elle 14 se diversifie en termes d'origines culturelles. Donc, 15 tous ces éléments, je dirais, de société, de culture, 16 ont fait en sorte que, pour nous, il s'avérait 17 important de répondre d'une façon télévisuelle à cette 18 modification dans la société. 19 5542 Également, quand on prend 20 l'expérience... j'ai une expérience de plus de 10 ans 21 du côté de la programmation, et quand on consulte tout 22 ce qui est disponible, que ce soit en cinéma, que ce 23 soit en série dramatique à travers le monde, il y a une 24 quantité incroyable de films de première qualité 25 auxquels on n'a jamais accès, ou d'une façon très StenoTran 1258 1 parcellaire à travers un festival, à travers une case, 2 par ci, par là, dans certaines chaînes qui existent 3 actuellement. 4 5543 Donc il y a là, je dirais, un manque 5 d'offre, et je pense que les gens sont aujourd'hui 6 prêts à avoir accès à cette offre de séries 7 internationales et de cinéma international. 8 5544 Quand on est arrivé à l'élément de la 9 programmation canadienne, et je pense qu'on en parle 10 dans le début de notre texte, les grandes séries... la 11 télévision, et je pense que ceux qui nous ont précédés 12 en ont fait bien part, les séries canadiennes 13 connaissent un succès ici incroyable. Au Québec, c'est 14 vraiment quelque chose qui est... toute proportion 15 gardée, quand on pense qu'une seule émission peut 16 rejoindre plus de 3 millions de personnes à un moment 17 donné dans un aussi petit territoire, c'est 18 probablement unique au monde. 19 5545 Alors on s'est dit que si on voulait 20 apporter une différenciation de l'offre, une diversité 21 dans la programmation, il fallait donc s'attaquer à la 22 production canadienne d'une façon autre que ce que la 23 télévision conventionnelle offre, d'abord en première 24 diffusion, et même souvent en reprise, et aller 25 peut-être un peu plus loin dans le temps pour aller StenoTran 1259 1 chercher des choses que les jeunes générations, les 2 nouvelles générations, même nous-mêmes, on a peut-être 3 oubliées. 4 5546 Alors, on a pensé à des séries qui 5 avaient au moins 10 ans d'âge. Donc, ce pourcentage de 6 25 pour cent représente pour nous un équilibre normal 7 qu'il devrait y avoir quand on veut présenter un 8 produit diversifié à l'antenne. 9 5547 On a mis beaucoup d'emphase 10 également, dans ce 25 pour cent, sur une catégorie 11 d'émissions, les télé-films qui, au cours des années, 12 ont toujours été un peu laissés pour compte. On parle 13 beaucoup de la télévision et de ses séries, des grandes 14 séries. On parle beaucoup de notre cinéma canadien, 15 mais il a un rôle important et crucial que les 16 télé-films devraient jouer et, dans une vie antérieure, 17 j'ai même contribué à un regain de la production de 18 télé-films, et on a vu qu'ils ont connu un succès assez 19 incroyable auprès du public qu'ils ont suscité de 20 nouvelles carrières au niveau des scénaristes, au 21 niveau des réalisateurs, au niveau des producteurs et 22 de tous les artisans. Donc, nous avons focusé sur 23 notre intervention en production originale sur quelque 24 chose qui, également, manquait à la télévision. 25 5548 Alors, que ce soit pour de la StenoTran 1260 1 production étrangère, autre qu'américaine puisqu'elle 2 est très présente, que ce soit pour le contenu 3 canadien, vraiment notre intervention était faite dans 4 un équilibre de complémentarité, de diversité et de 5 mettre à l'antenne des choses qui ont un intérêt pour 6 le consommateur mais qui ne sont pas assez présentes, 7 selon nous. 8 5549 MS YAFFE: If we go back to the 9 question you asked about how this compares to Showcase, 10 I think, for me, this has been the most interesting and 11 maybe the most unusual comparison between the 12 English-Canadian world and the French-Canadian world in 13 terms of structuring this channel. We could not have 14 more different realities in terms of Canadian drama 15 than we do when it comes to these two markets. 16 5550 The reason Showcase was created in 17 the first place was to give Canadians who had not 18 watched or had watched in very small numbers Canadian 19 drama another chance to see that drama. Every night 20 when I get the ratings and I watch what the ratings are 21 in Quebec, I often think maybe if we just added a zero 22 to the English-Canadian numbers, we would be somewhere 23 near what we see in such a small market. 24 5551 We look longingly at the success of 25 French-Canadian drama and come nowhere near it. So our StenoTran 1261 1 view, when we created Showcase, was to find a way to 2 bring Canadian drama back to Canadians who had not seen 3 it and who had missed it for many reasons, that I think 4 we are all aware, but primarily because, over the 5 years, English-Canadian drama has fallen far behind -- 6 as we add American channels -- far behind the numbers 7 it used to have when we had two or three Canadian 8 channels and is now far behind the numbers we will see 9 for American series or the big successful American 10 series. 11 5552 So at Showcase, our Canadian content 12 level is 60 per cent, and really at the heart of the 13 matter was to give Canadians a chance to see dramas 14 they had not chosen or might have missed in its first 15 play. The 40 per cent that we have is from the rest of 16 the world and, to be honest, it is hugely successful 17 that 40 per cent, that is, particularly when we bring 18 foreign language films and we do that -- this year, 19 actually, we have started to do it at 10:00. We show 20 two movies a night, one at 10:00 and one at midnight. 21 5553 You might think that viewers have 22 gone to bed at midnight, but it turns out that people 23 who want to watch foreign films are happy to stay up, 24 long after I have gone to bed, and will tell me the 25 next day that they have watched both movies on StenoTran 1262 1 Showcase. So we find that we have a huge and loyal and 2 very, very devoted audience to the international 3 programming we have brought to Canadians. It is 4 distinct, it is different, they can't find it anywhere 5 else on television but our realities, I guess, in terms 6 of Canadian content are the most different one could 7 ask for, I think, in the world of television. 8 5554 COMMISSIONER DEMERS: Thank you. 9 5555 Since you have the mic, could you 10 just indicate, in the 40 per cent, how much of that is 11 usually or on the average from the United States? 12 5556 MS YAFFE: Our condition of licence 13 is 10 per cent of our total schedule can be from the 14 United States. When we look at the American 15 programming, we choose it very carefully. We even look 16 there to be different than our colleagues who bring 17 American programming and drama to Canadians in many 18 different ways. 19 5557 We have gone -- when we choose 20 American films, we look for independent, non-Hollywood, 21 non-blockbuster films. We have had very few of the 22 sort of mainstream films on Showcase. That is not the 23 audience we attract. We do not go there and, to be 24 honest, we cannot compete for those films anyway. 25 5558 So we look for television, even StenoTran 1263 1 American television that hasn't been shown on Canadian 2 television primarily and our biggest success, this 3 year, has been with a series that is on HBO in the 4 United States and does not come into Canada any other 5 way but on Showcase. It is called "Oz", a prison 6 drama, very, very real, very difficult television, but 7 television that attracts a very special kind of 8 audience, and it fits into the context of what Showcase 9 does with its foreign programming. 10 5559 M. ROY: Si je pouvais ajouter, de 11 notre côté, du côté de la Chaîne Canal Fiction, nous 12 avons pris également cet engagement, de consacrer 80 13 pour cent des acquisitions à des émissions autres 14 qu'américaines, parce que nous croyons également que 15 les émissions américaines qui sont populaires sont 16 suffisamment accessibles au Québec, et que nous voulons 17 faire de la place à d'autres types de cinématographies 18 ou de séries dramatiques. 19 5560 En France seulement, à tous les ans, 20 par leur cahier des charges, les grandes chaînes TF1, 21 France 2, France 3, doivent produire une centaine de 22 téléfilms par année chacun. Alors, vous pouvez vous 23 imaginer que sur 300 téléfilms qui se produisent 24 seulement dans cette catégorie-là, il y a sûrement là 25 au moins un cinquantaine de téléfilms qui pourraient StenoTran 1264 1 tout à fait s'adresser à notre téléspectateur. 2 5561 Quand on regarde, que ce soit au 3 Brésil, les grandes télés Novelas, que ce soit en 4 Australie. Il y a seulement qu'une compagnie, Southam 5 Star, qui produit des séries dramatiques australiennes 6 qui, à chaque fois qu'on les voit, on est toujours 7 surpris de voir la qualité, le rite narratif et tout 8 ça, et jamais ces séries-là ne sont vues ici. 9 Pourtant, elles sont même doublées en français. Elles 10 existent. Elles sont disponibles. Mais il n'y avait 11 pas de créneau pour les représenter. 12 5562 À travers de l'expérience de Canal D, 13 nous avons fait... Canal D est d'abord une chaîne 14 documentaire. C'est le coeur de notre programmation. 15 C'est ça pourquoi nous sommes reconnus. Mais nous 16 avons une deuxième partie, qui sont les séries cultes 17 et nous avons fait un test, dès le départ, avec une 18 série qui s'appelle "Navajo", une série française très 19 populaire, l'émission la plus populaire en France. 20 Seulement sur ce créneau-là, qui est diffusé à 11:00 le 21 soir parce que ce n'est pas quelque chose de 22 prioritaire pour nous dans la programmation, on a vu 23 qu'on a créer un engouement pour une série française 24 qui, elle non plus, n'était pas représentée ici. 25 5563 Or, que ce soit en Allemagne, en StenoTran 1265 1 Grande-Bretagne, en Amérique latine, en Australie, il 2 existe, comme ça, des séries dramatiques qui ont 3 vraiment un attrait certain pour le public, auxquelles 4 on n'a pas accès, et c'est ce pourquoi nous avons 5 orienté notre programmation sur ce volet-là. 6 5564 CONSEILLER DEMERS: Sur la partie des 7 États-Unis, est-ce que c'est le même concept que vient 8 d'expliquer Mme Yaffe, à l'effet que c'est plutôt du 9 film de répertoire ou, enfin, des indépendants, pour 10 les appeler comme ça? 11 5565 M. HOULE: Oui, c'est la même 12 philosophie, Monsieur le Conseiller. 13 5566 Quand on parle de cinéma américain, 14 en fait, on décrit essentiellement deux réalités: le 15 cinéma Hollywoodien, qui est en fait un cinéma qui est 16 produit et mis en marché en fonction du marché mondial 17 de l'ensemble de la planète. Et il y a un cinéma 18 indépendant américain qui a, comme pôle de production, 19 l'avantage New York et qui est aussi disséminé sur le 20 territoire qui est représenté dans les festivals comme 21 Sundance Film Festival, et qui présente un cinéma très 22 différent. Et je dirais qu'il y a plus de parenté avec 23 celui de "Tom McGoyan" qu'avec le dernier épisode de 24 "Star Trek" au cinéma, qu'on verra bientôt. 25 5567 C'est ce type de cinéma qui cadre StenoTran 1266 1 bien avec l'ensemble de notre autre programmation 2 internationale qu'on veut présenter. Même chose pour 3 les séries. Donc, aller chercher des séries 4 américaines qui ne sont pas celles qui sont diffusées 5 par les grands réseaux américains mais qui sont 6 diffusées sur des réseaux, soit HBO, soit des réseaux 7 déjà spécialisés, et qui présentent une autre vision de 8 l'Amérique, souvent. 9 5568 CONSEILLER DEMERS: Alors, si on 10 bouge un petit peu, les chaînes généralistes 11 traiditionnelles s'alimentent à ces mêmes marchés-là et 12 vous indiquez, dans votre présentation, dans votre 13 projet, que ce que vous vous allez en retenir à partir 14 des mêmes marchés c'est que ça va être différent. 15 Alors, est-ce que cette différence... je suppose que ça 16 vient des objectifs que vous vous donnez, de la façon 17 dont vous abordez des critères que vous analysez pour 18 arriver à sortir, à partir de ce même marché, des 19 produits, et si je comprends bien, des produits qui ne 20 sont pas à la télévision conventionnelle. 21 5569 M. ROY: Tout à fait. Si on va sur 22 les mêmes marchés, on achète certainement pas les mêmes 23 émissions. On n'a pas les mêmes objectifs. Les 24 objectifs de part de marché des grandes chaînes 25 conventionnelles sont assez élevés. Elles doivent le StenoTran 1267 1 faire. C'est leur rôle. Elles doivent rejoindre le 2 plus grand nombre de téléspectateurs possibles à un 3 moment donné. 4 5570 L'objectif d'une chaîne spécialisée 5 est tout autre, et on le voit à travers les chaînes 6 spécialisées existantes ou à travers certains projets 7 qui vous sont déposés. On recherche des publics qui ne 8 sont pas servis actuellement par l'offre des chaînes 9 conventionnelles et qui n'ont pas accès à ce type de 10 programmation. 11 5571 Je pourrais vous faire une liste 12 exhaustive dans chacun des pays, de séries, de films, 13 de téléfilms qui existent, qui jamais n'intéresseront 14 les chaînes conventionnelles parce qu'elles présentent 15 un risque peut-être trop grand pour elles au niveau de 16 la part d'écoute, mais qui sont tout à fait adaptées 17 pour une chaîne spécialisée et qui vont jouer un rôle 18 de diversité et d'accroissement de l'offre vraiment 19 important dans un nouveau bouquet qu'on pourrait créer. 20 5572 Alors, si on va sur les mêmes 21 marchés, on ne regarde certainement pas à la même place 22 et on n'achète certainement pas les mêmes choses. Il 23 reste sur les tablettes, que ce soit en 24 Grande-Bretagne, à la BBC, à Channel Four, dans les 25 grandes chaînes françaises ou en Australie, comme je le StenoTran 1268 1 mentionnais, une foule de séries dramatiques, de films, 2 de téléfilms que l'on connaît. On entend parler, dans 3 les festivals, de Berlin, de Mostra, Venise, de 4 Montréal et tout ça. On en voit peut-être un de temps 5 et temps, mais une foule d'autres disparaissent... on 6 n'en a plus accès et c'est vraiment vers cette 7 complémentarité de l'offre que l'on veut s'adresser. 8 1035 9 5573 CONSEILLER DEMERS: Est-ce qu'on 10 pourrait dire que dans le développement de votre projet 11 vous avez plus travaillé, où votre point de vue était 12 jusqu'à quelle proportion nous allons présenter des 13 films étrangers plutôt que partir du point de vue 14 jusqu'à quel point on peut, dans ce concept-là, avoir 15 de la programmation canadienne? 16 5574 M. ROY: Pour nous, c'était pas... je 17 pense que vous avez pu... dans nos présentations 18 précédentes de chaîne, le contenu canadien joue un rôle 19 important. Nous y croyons, nous y contribuons. 20 Certaines de nos chaînes ont proposé... certaines de 21 nos demandes ont proposé jusqu'à 70 pour cent de 22 contenu canadien. Alors, notre intention n'était pas 23 de limiter le 25 pour cent. Je pense que c'est un 24 équilibre. On le dit bien. 25 5575 Selon les concepts, selon la StenoTran 1269 1 diversité de l'offre qu'on va offrir, il faut établir 2 certains équilibres et ne pas établir une règle 3 universelle de contenu canadien. Et on pensait que cet 4 équilibre était bien servi en fonction des besoins de 5 diversité et des moyens à y consacrer dans une 6 proportion de 25-75. 7 5576 CONSEILLER DEMERS: Merci. Alors, je 8 ne vous fais pas un procès d'intention. 9 5577 M. ROY: Je ne le prends pas comme 10 ça. 11 5578 CONSEILLER DEMERS: Dans votre 12 projet, il est question d'émissions, des programmes qui 13 auraient déjà été vus ou présentés à Radio-Canada et à 14 TVA. Pouvez-vous, sur ce point-là, être plus précis et 15 puis est-ce qu'il y a des ententes avec ces deux 16 chaînes-là? 17 5579 M. ROY: Comme vous pouvez 18 l'imaginer, étant donné qu'on a deux concepts qui 19 sont... je dirais, même s'ils sont dans bien des 20 parties différentes, il y a une partie qui se recoupe, 21 qu'il était difficile d'avoir une entente pré-audience. 22 Je crois que si le Conseil nous accordait cette 23 licence, on en arriverait à une entente commerciale 24 avec Télé-Métropole et Radio-Canada qui permettrait au 25 public d'avoir accès au patrimoine que ces deux chaînes StenoTran 1270 1 possèdent. 2 5580 Mais il y a aussi une grande partie 3 de notre programmation canadienne à laquelle nous 4 voulons avoir accès qui provient du secteur 5 indépendant. Depuis les années 80, le secteur 6 indépendant a pris une place importante. On parlait 7 tantôt de presque 50 pour cent de la production 8 annuelle qui provient du secteur indépendant. Donc, si 9 on recule dans le temps, une bonne partie pourra aussi 10 provenir du secteur indépendant. On voyait dans le 11 vidéo "Le Matou", par exemple. Alors, il y aussi là un 12 fort bassin qui continue à grossir d'année en année 13 pour alimenter la partie de programmation canadienne de 14 notre chaîne. 15 5581 CONSEILLER DEMERS: Juste peut-être 16 un petit point que j'ai oublié tout à l'heure. Sur les 17 films étrangers, vous indiquez que vous n'en 18 présenteriez pas qui soient plus jeunes que 10 ans. 19 Peut-être expliquer ce point-là. 20 5582 M. HOULE: Juste pour clarifier, dans 21 le cas des émissions dramatiques canadiennes, nous nous 22 sommes engagés -- dans les séries dramatiques 23 canadiennes -- à ne pas en présenter de plus jeunes que 24 10 ans. Dans le cas des films étrangers et canadiens, 25 nous avons pris le chiffre de sept ans, qui est le StenoTran 1271 1 terme du premier cycle d'exploitation. C'est-à-dire 2 que le film passe d'abord en salle et en vidéocassette, 3 à la télévision, à la carte payante et conventionnelle, 4 et donc, ça prend généralement une période de sept ans, 5 et qu'on ne ferait pas concurrence pendant cette 6 période. On respecterait ce marché ordonné. On ne 7 ferait pas concurrence aux joueurs en place, dans le 8 cas des longs métrages canadiens. 9 5583 Dans le cas de la programmation 10 étrangère, évidemment, comme nous anticipons présenter 11 des émissions qui n'ont jamais été diffusées, elles 12 pourront être plus récentes. 13 5584 CONSEILLER DEMERS: Des points un peu 14 plus particuliers. 15 5585 Sur la distribution, vous n'avez rien 16 à ajouter à ce que vous avez dit dans le passé, pour 17 les fins de la discussion... 18 5586 M. ROY: Non. Nous resterons sur la 19 même hypothèse d'un nombre suffisant de chaînes pour 20 former un second volet avec un taux de pénétration 21 minimale de 60 pour cent. 22 5587 CONSEILLER DEMERS: La nuit n'a pas 23 porté conseil? Il n'y a pas à ajouter à ça? 24 5588 M. ROY: Bien, remarquez que si on a 25 plus que 60 pour cent, on serait très heureux aussi, StenoTran 1272 1 mais on pense que notre hypothèse réaliste, en 2 considérant le marché, l'expérience au Canada anglais, 3 devrait nous apporter un taux de pénétration d'un 4 minimum de 60 pour cent. 5 5589 CONSEILLER DEMERS: Est-ce vous avez 6 un point de vue sur la distribution, à l'extérieur du 7 Québec, de votre chaîne? 8 5590 M. ROY: Ce que nous souhaitons... 9 effectivement, pour toutes nos chaînes, c'est la plus 10 grande distribution possible. On sait qu'actuellement 11 avec les problèmes de capacité sur les réseaux de 12 télédistribution en dehors du Québec, il est un peu 13 hypothétique ou... il n'y a pas de place. Alors, il ne 14 faut pas se conter d'histoires. 15 5591 Je pense qu'il y a par contre un 16 potentiel assez important du côté de la SRD. Déjà, nos 17 chaînes actuelles sont diffusées dans des bouquets 18 francophones de langue française sur la SRD et sont 19 donc accessibles à des populations francophones à 20 travers le Canada. Donc, je pense que la technologie, 21 d'une part, les nouveaux moyens de distribution vont 22 permettre cette diffusion à travers le Canada et nous 23 allons la favoriser, nous allons vraiment pousser et 24 faire en sorte qu'elles soient accessibles à tous les 25 francophones à travers le Canada. Dès que la capacité StenoTran 1273 1 sera là chez les réseaux de télédistribution, nous 2 ferons en sorte aussi d'être présents dans ces marchés. 3 5592 CONSEILLER DEMERS: Sur l'impact sur 4 les chaînes conventionnelles, l'étude de STRATÉGEM 5 disait qu'il y aurait possiblement 10 pour cent. 6 Est-ce que vous pouvez nous donner des nuances 7 là-dessus? 8 5593 M. ROY: Je demanderais à M. Dorion 9 de répondre, s'il vous plaît. 10 5594 M. DORION: Bonjour. 11 5595 Deux impacts. Il y a toujours 12 l'impact auditoire et l'impact recettes publicitaires. 13 Alors, le 10 pour cent dont vous faites mention c'est 14 relatif à l'un ou l'autre, ou est-ce que c'est... 15 5596 CONSEILLER DEMERS: Commencez donc 16 sur les réseaux spécialisés. 17 5597 M. DORION: En fait, au niveau des 18 recettes publicitaires, dans le document que nous avons 19 déposé, nous avons dit qu'il y aurait 10 pour cent 20 d'impact sur les recettes des canaux spécialisés 21 existants. En fait, c'est pas une somme énorme. Dix 22 pour cent des recettes du canal c'est à peu près 23 130 000 $. Alors, c'est notre affirmation. 24 5598 CONSEILLER DEMERS: Alors, ce n'est 25 pas une grande signification? StenoTran 1274 1 5599 M. DORION: Bien, écoutez, il reste 2 que les canaux spécialisés sont... l'offre que propose 3 le groupe ici c'est pas une offre de programmation qui 4 existe vraiment ailleurs, je veux dire, dans d'autres 5 canaux. Donc, les impacts sur des canaux spécialisés 6 notamment sont très minces. 7 5600 CONSEILLER DEMERS: Merci. 8 5601 Vous avez ajouté, dans votre projet, 9 donc, toutes les retombées sur la production 10 canadienne, la radiodiffusion, enfin, tout ce qui 11 tourne aux alentours d'alimenter la radiodiffusion. 12 Vous avez à donner des chiffres. Est-ce que le succès 13 d'une chaîne comme la vôtre, avec les projets 14 financiers, de faire partager des résultats avec 15 d'autres institutions, qu'est-ce que ça pourrait 16 changer? 17 5602 Qu'est-ce que vous apportez, vous 18 autres, par votre projet, en termes peut-être, si on 19 est capable, un peu plus concrets que dire, bien, tant 20 d'argent va dans la production? Est-ce que le résultat 21 du fait que cet argent-là se retrouve dans la 22 production canadienne aujourd'hui... est-ce qu'on peut 23 avoir quelques éléments pratiques du résultat de ça? 24 5603 M. ROY: Je pense qu'une partie des 25 argents qui seront dépensés sur le contenu canadien ira StenoTran 1275 1 pour une revalorisation de notre patrimoine, et ça, je 2 pense qu'il ne faut pas l'oublier. C'est un élément 3 important. C'est un élément très fort. On en a parlé 4 beaucoup du succès, de la valeur que ces grandes 5 séries-là ont par rapport au public. 6 5604 Aussi, on a voulu mettre l'emphase au 7 niveau des dépenses en émissions originales sur un 8 secteur plus mou, moins favorisé dans le système 9 actuel, et c'est pour ça qu'on a choisi le téléfilm. 10 Le téléfilm joue un rôle très important. C'est une 11 forme d'écriture majeure qui, je pense, prépare bien 12 une nouvelle génération à alimenter notre cinéma, et 13 ça, je pense que... on sait l'importance que le cinéma 14 canadien a toujours joué, l'importance que le cinéma 15 québécois a toujours joué. Il faut que l'alimentation 16 en talent créateur, en réalisateur, soit perpétuée, et 17 une forme, je pense, intermédiaire entre faire de 18 grandes séries dramatiques et faire du cinéma passe par 19 le téléfilm. 20 5605 C'est une forme d'écriture qui se 21 rapproche, dans sa durée, dans son genre de cinéma, à 22 des niveaux moindres de risques et de budgets, mais 23 elle est très importante. Elle doit exister. Je l'ai 24 déjà expérimenté et on sait qu'est-ce que ça donné 25 comme résultat, et c'est pour ça qu'on a mis de StenoTran 1276 1 l'emphase là-dessus. 2 5606 Autre point dans les sommes que l'on 3 entend verser au niveau de la production canadienne, au 4 niveau du contexte canadien, deux éléments. Un élément 5 au niveau de la formation de l'Institut national de 6 l'image et du son. Je cacherai pas à personne. Je 7 suis Président du conseil de l'Institut national de 8 l'image et du son. J'y participe bénévolement et, 9 parce que je crois à cette chose-là, parce que le 10 milieu s'y est impliqué, parce que tous les diffuseurs, 11 tous les producteurs, tous les intervenants en font 12 partie, et donc, on a prévu y dépenser une somme 13 importante pour aider aussi à cette formation, à cette 14 relève, pour que nous connaissions, au cours des années 15 futures, encore autant de succès que l'on a pu 16 connaître dans les dernières années au niveau de notre 17 cinématographie, au niveau de notre fiction dramatique. 18 5607 Également, l'élément de conservation. 19 Si on veut avoir accès à ce patrimoine culturel-là qui 20 remonte dans le temps et qui, de plus en plus, est 21 produit par leur secteur indépendant, il faut que 22 quelqu'un en prenne charge, quelqu'un s'en occupe pour 23 l'archiver, le conserver, et même dans bien des cas le 24 restaurer, et donc, un autre montant a été prévu à 25 cinémathèque. Donc, l'ensemble des sommes que l'on a StenoTran 1277 1 prévues pour le système canadien de radiodiffusion pour 2 les producteurs et tout ça a vraiment été ciblé sur des 3 secteurs importants, cruciaux, pour que cette 4 cinématographie, cette dramatique canadienne, continue 5 de progresser et d'évoluer. 6 5608 M. BUREAU: Monsieur Demers, notre 7 politique générale au niveau de notre groupe de 8 radiodiffusion a toujours été d'essayer de s'assurer 9 qu'on puisse intervenir, d'une part, dans les 10 catégories de programmes qui sont sous-représentés, 11 deuxièmement, d'intervenir partout dans la chaîne de 12 production des programmes, parce que, pour nous, le 13 système canadien de radiodiffusion a trois grands 14 piliers. 15 5609 Il y a les télévisions 16 conventionnelles, il y a la télévision de services 17 spécialisés et de télévision payante et de télévision 18 à la carte, puis il y a la production indépendante, et 19 s'il n'y avait pas une très forte production 20 indépendante, ce qui arriverait c'est qu'on n'aurait 21 pas autant de services spécialisés qu'on a à l'heure 22 actuelle parce que les services spécialisés, on 23 n'aurait jamais les moyens de se payer l'infrastructure 24 de production pour faire toute la production qui est 25 nécessaire pour les différents services. StenoTran 1278 1 5610 Alors, on considère, nous autres, 2 qu'il y a un équilibre à maintenir. On considère qu'il 3 faut que ces trois pôles-là soient extrêmement forts. 4 C'est pourquoi, il y a des années, quant Harold 5 Greenberg a commencé à s'intéresser à la télévision 6 payante, il a créé le fonds qu'aujourd'hui on appelle 7 le Fonds Harold Greenberg, qui donnait de l'argent pour 8 la confection, pour l'aide à la confection de scénario, 9 alors qu'à ce moment-là, il n'y avait personne d'autre 10 qui donnait de l'argent pour la confection de 11 scénarios. 12 5611 Ensuite, on a fait des 13 investissements au niveau de films. On a fait des 14 investissements quand on a demandé la licence pour 15 Canal Indigo avec nos partenaires. On a consenti des 16 investissements au niveau d'événements de langue 17 française parce que, là aussi, c'était une catégorie 18 sous-représentée qui n'existait pratiquement plus à la 19 télévision conventionnelle. On a fait la création d'un 20 fonds, qui s'appelle maintenant le fonds Astral de 21 programmation, pour soutenir la production de 22 documentaires. 23 5612 Alors, comme vous le voyez, on 24 essaie, dans toutes ces occasions-là, d'une part, de 25 maintenir les trois pôles forts, et de contribuer, à StenoTran 1279 1 notre façon, dans certains de ces cas-là, par de la 2 création de fonds ou par des investissements ou par des 3 octrois d'argent, comme on le fait dans ce cas-ci, pour 4 essayer de s'assurer qu'à partir du scénario jusqu'à la 5 conservation -- parce qu'on donne aussi de l'argent aux 6 archives nationales à Ottawa et on en donne à la 7 cinémathèque -- alors, d'un bout à l'autre du système, 8 qu'on puisse intervenir pour s'assurer qu'on va 9 protéger notre patrimoine, qu'on va le créer, qu'on va 10 lui donner de la diffusion puis qu'on va le faire avec 11 un système qui va être équilibré. 12 5613 CONSEILLER DEMERS: Merci, Monsieur 13 Bureau. 14 5614 Alors, ma dernière question c'est... 15 justement, Monsieur Bureau, peut-être le fait qu'Astral 16 ou le groupe que vous représentez fait partie de cette 17 demande, est-ce que, en quelque sorte, ce sont là ce 18 que vous avez décrit, les éléments primordiaux que 19 votre groupe apporte à ce projet-là aujourd'hui? 20 5615 M. BUREAU: Je pense que oui. Je 21 pense que notre implantation dans le marché francophone 22 est très importante pour nous. C'est une implantation 23 qui est tout à fait naturelle, évidemment parce qu'on 24 est ici, mais c'est une implantation qu'on a faite, au 25 fil des ans, en participant avec toutes sortes d'autres StenoTran 1280 1 entreprises et à toutes sortes d'autres initiatives. 2 On est assez lié avec le Festival des films du monde de 3 Montréal. Pourquoi? Parce que le Festival des films 4 du monde de Montréal, c'est un festival tout à fait 5 différent de tous les autres à travers le monde. 6 5616 Il n'y a pas un autre festival dans 7 le monde qui est comparable à celui de Montréal. C'est 8 un véritable festival où on a une porte ouverte sur 9 tout ce qui est film à travers le monde, de quelque 10 pays que ce soit, et c'est un festival où le public a 11 accès directement à tous les films. Ils peuvent 12 entrer, n'importe quel après-midi, pour aller voir 13 n'importe quel film de festival. C'est par réservé aux 14 festivaliers. 15 5617 Alors, on a été associé avec eux, on 16 est toujours associé avec eux, et aujourd'hui on vient 17 vous proposer une nouvelle forme de présentation de 18 cette fenêtre ouverte sur le monde-là. Alors, c'est 19 donc une suite logique de notre investissement, si vous 20 voulez, dans ce genre d'activité-là, qu'on vient vous 21 présenter aujourd'hui. C'est d'essayer d'ouvrir une 22 fenêtre sur ce qui se fait de mieux partout à travers 23 le monde. 24 5618 CONSEILLER DEMERS: Merci. 25 5619 Madame Yaffe. StenoTran 1281 1 5620 Mme YAFFE: If I can just add to that. 2 I think our experience at Showcase has been that what 3 we have had wonderful success with is exactly that 4 diversity of programming and I think -- our original 5 concept was, of course, as I said, Canadian content in 6 second window, but the non-Canadian would bring 7 international programming that had never been seen in 8 Canada before. I don't think we could have predicted 9 how successful that would be for the very same reason 10 that the audience had been, in a way, deprived of 11 seeing drama that was enormously successful in its own 12 countries and had never been brought to Canada in any 13 form, not just movies but also television series. 14 5621 The richness of the programming we 15 have been able to bring -- it is kind of an 16 embarrassment of riches that are out there for us to 17 bring to Canadian viewers, particularly quality drama, 18 drama that has broken new ground in its own territory 19 and finds exactly the same audience as the foreign 20 films do at the festivals and on our network. We have 21 a great link between the international dramas and the 22 international films. 23 5622 They often have the very same 24 audience and it seems to me this is an opportunity to 25 open that door, as André said, and to bring that very StenoTran 1282 1 important part of television that, if you were to join 2 us at an international market and walk through the 3 halls, it is overwhelming to see what one could bring 4 to Canada if one just had the place on television to 5 put it, and we have been given that privilege. It fits 6 within the context of Canadian drama. It fits within 7 the best of Canadian drama and, together, it makes a 8 channel that is devoted to high-quality drama an 9 essential part of our television system. 10 5623 In English Canada, we are very, very 11 proud to say that of the services that were launched in 12 1995, on the tier that Showcase exists on, we have the 13 highest audience, of any of the services launched that 14 year, and it is the combination both of the Canadian 15 and foreign programming that has made us that success. 16 The audience is very, very happy to receive what we 17 have to offer, and I think that is the fundamental 18 reason there is a place for this channel. 19 5624 COMMISSIONER DEMERS: Thank you. 20 5625 Maybe a supplementary. Madame Yaffe, 21 as to content, your relation with the presentation, the 22 Canal Fiction, what would it be? 23 5626 Mme YAFFE: I think we would bring our 24 expertise. Laura Michalchyshyn, who programs Showcase, 25 is a wealth of information. We often debate for StenoTran 1283 1 endless hours about the value of each film that we put 2 on the network. It is like choosing a jewel and 3 putting it on Monday or Tuesday -- we can talk about 4 that for two weeks, if we want, sometimes. But we will 5 bring our expertise, because we have almost four years 6 now of experience at bringing this kind of programming 7 to an audience, but beyond that -- that is what we 8 bring to the mix. As well, of course, Alliance 9 Atlantis, as a distributor, has a great reserve of 10 independent films from around the world which would be 11 available to the channel if it chose to buy them. 12 5627 COMMISSIONER DEMERS: Thank you. 13 5628 Merci, Madame la Présidente. 14 5629 LA PRÉSIDENTE: Je vous en prie. 15 5630 Monsieur Cardozo. 16 5631 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la 17 Présidente. 18 5632 J'aimerais comprendre la situation de 19 concurrence un peu plus. Vous avez beaucoup discuté de 20 ce sujet avec M. Demers, mais juste en résumé 21 peut-être... 22 5633 Vous avez dit, et M. Lamarre a dit 23 aussi, que le marché francophone est très limité. 24 Vous avez l'autre service, Super Écran, et je veux 25 juste connaître s'il y a assez de place pour un autre StenoTran 1284 1 service comme ça ou Télé-Classique. 2 5634 M. ROY: Je pense qu'à travers notre 3 expérience on a actuellement deux chaînes qui 4 présentent du cinéma. Super Écran en présente. Canal 5 D en présente. Si je résume la programmation que Super 6 Écran offre et qui intéresse le public auquel on 7 s'adresse, c'est un type de cinéma très grand public 8 qui s'adresse beaucoup plus à des cinévores qu'à des 9 cinéphiles, un cinéma de blockbusters américains, 10 canadiens et des grands succès étrangers. 11 5635 Alors, c'est vraiment une catégorie 12 du cinéma qui est très contemporain, qui est très grand 13 public, et qui s'adresse à des cinévores. Le créneau 14 que nous avons choisi pour Canal D est plutôt un cinéma 15 classique des années 60-70-80, qui aussi est un autre 16 genre de cinéma qui s'addresse à une autre couche de 17 population, à un autre type d'intérêt. 18 5636 Le troisième cinéma que l'on parle 19 ici est un cinéma beaucoup plus diversifié au niveau de 20 ses origines, au niveau de son genre, un cinéma de 21 festivals, un cinéma de la francophonie beaucoup plus 22 autre qu'américain. Alors, dans ce sens-là, les trois 23 types de cinéma qui seraient présents dans nos trois 24 chaînes seraient vraiment très diversifiés et 25 s'adresseraient à des publics, à des genres très StenoTran 1285 1 différents, et ne représenteraient aucun chevauchement 2 l'un par rapport à l'autre. 3 5637 Alors, c'est vraiment... et dans le 4 marché québécois, il y a de la place pour ces trois 5 genres-là, parce que le public est varié, est 6 diversifié, et a droit et s'attend à recevoir des 7 choses qui sont différentes et proposées par Super 8 Écran ou proposées par une chaîne spécialisée. 9 5638 CONSEILLER CARDOZO: Assez de gens... 10 assez d'intérêt? 11 5639 M. ROY: Ah! Tout à fait. Comme on 12 est vraiment... c'est un créneau, pour nous, très 13 connu, l'intérêt du consommateur pour le cinéma 14 puisqu'il fait partie, depuis longtemps, de notre offre 15 à Super Écran, et depuis quatre ans à Canal D. 16 5640 Toutes nos recherches, toutes nos 17 études démontrent bien cet intérêt et démontrent bien 18 aussi la place qu'il restait à occuper par un cinéma 19 comme celui que l'on propose pour la chaîne Canal 20 Fiction. 21 5641 Mme YAFFE: If I can just add, the 22 foreign films that we showed on Showcase the very first 23 day, from January the 1st, 1995, it was just like we 24 had turned on a tap that had been turned off before. 25 The audience just came to the films -- we certainly did StenoTran 1286 1 not have enough money to promote each title -- but when 2 they found that there was a single time every night 3 where they could see a foreign film, and we did it at 4 11:00 at night, they were there. They had been 5 under-served until that very day. 6 5642 When you find a program strand that 7 has that kind of audience, you know that they were 8 waiting for that kind of programming and they were not 9 finding it anywhere. We have, obviously, the Movie 10 Network, we have many channels that show older movies, 11 American movies. So we have exactly a duplication, I 12 would say, in English Canada, of the three kinds of 13 films that are available. 14 5643 The minute we started to show those 15 films, it was as if they had just been waiting for us 16 to do that. It is the most rewarding kind of 17 programming you can offer when people have been 18 waiting. In many ways, it verified everything we said 19 when we created the channel. 20 5644 COMMISSIONER CARDOZO: You were 21 saying earlier that your sense of it is that there is a 22 greater interest in long métrage in the francophone 23 market than in the anglophone market? 24 5645 M. ROY: Je pense que M. Bureau 25 faisait référence, plus tôt, au succès populaire du StenoTran 1287 1 Festival des films du monde. Quand vous regardez la 2 liste des films qui y sont offerts, c'est pas vraiment 3 du cinéma mainstream. C'est vraiment un cinéma très 4 diversifié, d'origines très diverses, et pourtant, qui 5 a un succès populaire. Alors, je pense que ça démontre 6 bien une autre fois, d'une autre façon, qu'il y a là 7 une demande pour ce genre de cinéma pour le public. 8 5646 Mme LAVOIE: Je voudrais juste ajouter 9 la distinction par rapport à Super Écran. Super Écran 10 ne présente pas de séries étrangères. Essentiellement, 11 Super Écran est une chaîne qui offre du cinéma à ses 12 téléspectateurs. 13 5647 CONSEILLER CARDOZO: Et dans votre 14 point de vue, le nombre de services comme ça... le 15 nombre optimal est un ou deux? 16 5648 M. ROY: Moi, je dirais, minimum 17 quatre plus... Mais je pense qu'il faut... ce qu'on a 18 dit, jusqu'à maintenant, c'est qu'il faut arriver avec 19 un bouquet, une offre assez substantielle pour attirer 20 les gens, une offre complémentaire, une offre 21 diversifiée, entre elles et par rapport à ce qui 22 existe. 23 5649 Alors, je pense qu'il faut penser à 24 un nombre... je pense qu'il faut prendre notre place. 25 Il faut ré-équilibrer l'offre qui existe au Québec. StenoTran 1288 1 Dans ce sens-là, c'est beaucoup plus que un ou deux ou 2 quatre. Il y a de la place, il y a de la demande, et 3 on doit l'occuper le plus rapidement possible, sinon 4 d'autres le feront à notre place, et on le regrettera 5 pour bien des générations futures. 6 5650 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup. 7 5651 Mme YAFFE: If I can just add one more 8 thing about the role of foreign films. 9 5652 I think we all know that in the 10 United States there are at least two channels 11 completely devoted to independent foreign films, which 12 are very successful in their own markets, and I think 13 that, again, as Pierre was saying, if we do not find a 14 place to put them on a channel that has Canadian 15 content as well, those channels are very easily just 16 brought into Canada and I think this is the time when 17 we could make a channel for us with our own programming 18 and foreign international films. 19 5653 CONSEILLER CARDOZO: Merci. 20 5654 Merci, Madame la Présidente. 21 5655 LA PRÉSIDENTE: J'ai quelques 22 questions. 23 5656 Les films étrangers, est-ce qu'ils 24 seront présentés avec sous-titres, Monsieur Roy? 25 5657 M. ROY: Non, pas dans la majorité StenoTran 1289 1 des cas. Il faudrait que j'apporte une précision. 2 5658 Dans la majorité des cas, ces films 3 sont disponibles en français. Ils sont doublés. J'ai 4 une liste, ici, très longue de films de tous les pays 5 qui sont disponibles actuellement en français. Mais je 6 pense qu'il faudrait aussi à l'occasion, et c'est 7 certainement le luxe qu'une chaîne spécialisée peut se 8 permettre, à la différence d'une chaîne généraliste, 9 c'est de présenter des films sous-titrés pour attirer 10 des auditoires qui pourraient avoir intérêt à entendre 11 la version d'origine. On a eu ce débat-là. 12 5659 Je peux vous faire une comparaison 13 tirée de ma propre expérience. Quand on présentait des 14 films français, en noir et blanc, à Radio-Québec, on se 15 faisait traiter des sombres drames français. On a fait 16 la même chose à Canal D, dans un contexte différent, et 17 les gens apprécient au plus haut point et en 18 redemandent. Alors, je pense que chaque genre peut se 19 permettre des choses que d'autres peuvent pas se 20 permettre et on n'exclurait pas, de prime abord, les 21 sous-titres. 22 5660 LA PRÉSIDENTE: Donc il y a un 23 contexte. Quand le téléspectateur vient au rendez-vous 24 d'un canal spécialisé, il vient avec des attentes qui 25 sont... StenoTran 1290 1 5661 M. ROY: Qui sont différentes, oui. 2 5662 LA PRÉSIDENTE: J'aimerais comprendre 3 une chose, et ça réfère aussi, puisque c'est le même 4 partenariat, à la question au Canal Histoire. À cause 5 des modes, actuellement, de comptabilité par rapport au 6 contenu canadien, on a parlé beaucoup, par rapport à 7 d'autres requérantes, au cours de la semaine, des 8 questions d'inter-financement, des questions de double 9 comptabilité, l'importance de clarifier ça pour que ce 10 soit tout à fait certain que les bénéfices qui sont mis 11 là et qui, bien sûr, aux termes de l'analyse, aident 12 beaucoup, au-delà des sondages, à prendre des décisions 13 sur quelles sont les contributions sur lesquelles on 14 peut vraiment compter en termes d'offrir un bouquet. 15 5663 Alors, moi, j'aimerais savoir 16 comment, entre Bravo! -- Showcase, pardon... bon 17 lapsus. I'm so sorry... 18 5664 Entre Showcase et puis ce canal-là, 19 si on lui donnait un permis, comment ça va être assez 20 clair pour le Conseil que ce qui est indiqué ici se 21 retrouvera vraiment avec un bénéfice additionnel pour 22 le système au complet, en termes canadiens, anglais et 23 français, s'il vous plaît. 24 5665 M. ROY: Je pense que nos engagements 25 sont très clairs. On a limité, d'une façon très StenoTran 1291 1 claire, au niveau de la production originale, de ne 2 confier qu'un maximum de 25 pour cent à des sociétés 3 affiliées, entre autres, Alliance Atlantis au niveau 4 des téléfilms. 5 5666 Au niveau de tout ce qui est 6 acquisitions canadiennes, ça sera fait sur une base 7 équitable, et je pense que les producteurs à qui on a 8 présenté le projet, on a présenté le partenariat, et 9 qui nous connaissent -- ils connaissent Showcase 10 actuellement -- auraient pu intervenir s'ils avaient eu 11 des doutes. Au contraire, ils sont intervenus dans un 12 sens positif. 13 5667 Alors, ils savent bien que ce 14 traitement-là sera équitable et sera fait sur une base 15 vraiment très claire, et qu'il n'y aura pas 16 d'inter-financement ou de jeux... je pense que... 17 5668 M. BUREAU: D'ailleurs, Madame la 18 Présidente, étant donné qu'on ne fait pas de production 19 chez nous, du tout, on l'achète à chaque fois. Alors, 20 à partir de ce moment-là, la comptabilité est plus 21 facile à être vérifiée, si vous voulez, au niveau des 22 dépenses de programmation canadienne, parce que c'est 23 pas des allocations de dépenses entre nos services. 24 Par rapport à Showcase, ce sont des acquisitions. 25 Alors, c'est facile de les identifier. StenoTran 1292 1 5669 LA PRÉSIDENTE: Bien, j'en étais sur 2 la comptabilisation, surtout du contenu canadien. 3 5670 M. ROY: Oui. 4 5671 LA PRÉSIDENTE: C'est ça, parce que 5 je comprenais bien que c'était assez clair votre 6 engagement de 75 pour cent à l'endroit de la production 7 indépendante -- indépendante aux deux partenaires -- 8 mais je recherchais plus à comprendre comment la 9 comptabilisation de contenu canadien, quand vous prenez 10 un engagement de contenu canadien, soit pas en double 11 en termes de vous relancer entre Showcase, et si 12 c'était ce canal-là qui obtenait une licence. Vous 13 comprenez... 14 5672 M. ROY: Oui. Alors, ce sont deux 15 services très différents. Nous serons l'opérateur ici 16 au Québec. Il n'y a pas de double comptabilité, de 17 croisement ou de... Donc, je ne crois pas qu'il y a 18 lieu de se préoccuper. 19 5673 LA PRÉSIDENTE: Donc, il y aurait 20 possibilité d'avoir une condition de licence qui 21 viserait à clarifier ça comme règle générale? 22 5674 M. ROY: Oui. 23 5675 LA PRÉSIDENTE: Parfait. 24 5676 Sur la question des téléfilms, vous 25 parlez, sur sept ans, d'un investissement de votre part StenoTran 1293 1 de 7 millions. Si je me rappelle bien combien coûtent 2 les téléfilms, c'est plus que 7 millions, si vous 3 faites le nombre que vous voulez faire. Donc, ça veut 4 dire que vous comptez pouvoir bénéficier de structures 5 de financement qui vont, elles, à leur tour, compter 6 sur les fonds existants. 7 5677 Je sais bien que vous n'avez aucun 8 contrôle sur les fonds existants et on sait... on a 9 entendu, au cours des derniers mois et, au cours de 10 cette semaine, ça revient souvent aussi... les moyens 11 sont limités, intéressants mais limités, compte tenu la 12 créativité qui existe et donc, on a un problème d'offre 13 et de demande. 14 5678 Comment pensez-vous, réalistement, 15 pouvoir aller jusqu'au bout, parce que 7 millions c'est 16 loin de faire votre total de téléfilms et les 17 producteurs, aussi imaginatifs soient-ils... Alors, 18 comment voyez-vous les structures de financement pour 19 ces téléfilms-là, et quelle est la probabilité que vous 20 puissiez aller jusqu'au bout de cette aventure-là? 21 1105 22 5679 M. ROY: Alors ça représente environ 23 une licence de 150 000 dollars par téléfilm, et on sait 24 bien qu'une licence de 150 000 dollars ne déclenche 25 même pas les fonds. C'est pour ça qu'on a parlé dans StenoTran 1294 1 notre présentation de la présence, également, dans une 2 autre fenêtre, de Super Écran, qui déjà contribue en 3 partie. 4 5680 Alors entre la licence de Super 5 Écran, la licence de Canal fiction, les achats qui 6 pourraient être faits du côté de Showcase ou par 7 d'autres diffuseurs, ces téléfilms-là pourront être 8 offerts à d'autres diffuseurs, on pense, on est même 9 certains, on a eu des discussions avec les producteurs, 10 on connaît quand même assez bien l'industrie, pour dire 11 qu'on serait capables de déclencher les fonds d'une 12 façon réaliste. 13 5681 Également, il y a un volet 14 coproductions. On a une tradition de coproductions 15 avec la France ou avec d'autres pays qui peuvent, dans 16 certains cas être majoritaires, dans d'autres cas être 17 minoritaires et aussi avoir la certification canadienne 18 et qui donne une pression moins grande sur les budgets 19 nécessaires pour les financer. Alors c'est un ensemble 20 de mesures qui sont déjà en place, qui sont déjà 21 reconnues, et qui vont faire en sorte qu'on va pouvoir 22 financer ces téléfilms selon les moyens, selon le 23 nombre qu'on a mis devant vous. 24 5682 LA PRÉSIDENTE: Donc, ça serait comme 25 un programme de téléfilms que vous mettriez en place et StenoTran 1295 1 ce ne serait pas à la pièce, ce serait vraiment comme 2 un programme. 3 5683 M. ROY: Oui. 4 5684 LA PRÉSIDENTE: Et dans vos 5 hypothèses, le financement provenant des fonds équivaut 6 à quoi par rapport au pré-achat? 7 5685 M. ROY: Dépendant si on exclut les 8 coproductions, parce que c'est bien différent, mais 9 dans une production 100 pour cent canadienne, ça 10 pourrait représenter environ 60 à 70 pour cent. 11 5686 LA PRÉSIDENTE: 60 à 70 pour cent. 12 5687 M. ROY: Oui. 13 5688 LA PRÉSIDENTE: Merci. Ça fait le 14 tour de mes questions. 15 5689 Monsieur Rhéaume, ça fait le tour de 16 vos questions aussi? 17 5690 Alors merci beaucoup. Mesdames, 18 messieurs. 19 5691 Nous allons prendre 15 minutes. On 20 va revenir à 1125. 21 --- Courte suspension à / Short recess at 1110 22 --- Reprise à / Upon resuming at 1130 23 5692 LA PRÉSIDENTE: On s'excuse du 24 retard. Voulez-vous nous présenter la prochaine 25 requérante, s'il-vous-plaît. StenoTran 1296 1 5693 Mme AUDET: Oui, Madame la Présidente. 2 5694 Nous entendrons maintenant la 3 dix-septième et dernière demande de service spécialisé 4 de télévision de langue française. Il s'agit de la 5 demande de Télévision régionale, une demande présentée 6 par Câblo Distribution G en vue d'obtenir une licence 7 régionale, dans ce cas, de service de télévision 8 spécialisée de langue française qui serait distribué 9 par fibres optiques aux entreprises de distribution de 10 radiodiffusion de la Péninsule gaspésienne. Le service 11 offrirait une programmation consacrée à l'information, 12 aux actualités, aux sports, aux activités culturelles, 13 au monde des affaires, aux services offerts à la 14 population et aux événements se rapportant 15 exclusivement à la région de la Péninsule gaspésienne. 16 5695 La requérante demande un double 17 statut et propose un tarif de gros mensuel de 30 sous 18 par abonné au service de base en augmentant de trois 19 pour cent par année. Pour la requérante, M. Alban 20 Arsenault et M. Achille Soucy. Messieurs. 21 5696 LA PRÉSIDENTE: Un instant, 22 s'il-vous-plaît. Nous interrompons le cours de 23 l'audience pour quelques instants. 24 --- Courte Pause / Short Pause 25 5697 LA PRÉSIDENTE: Alors doit-on StenoTran 1297 1 reprendre la présentation peut-être pour nous remettre 2 dans le contexte? 3 5698 Mme AUDET: Oui, brièvement. 4 5699 Nous entendrons donc maintenant 5 l'article 17, la demande de Télévision régionale, 6 présentée par M. Alban Arsenault et M. Achille Soucy. 7 DEMANDE / APPLICATION 8 5700 M. SOUCY: Bonjour. On s'excuse du 9 peu, et on espère que le nombre ne fait rien à 10 l'affaire. 11 5701 Bonjour, Madame la Présidente, 12 Mesdames et Messieurs les Conseillers. Je suis Achille 13 Soucy, conseiller en communication. J'accompagne à ces 14 audiences M. Alban Arsenault, actionnaire et 15 vice-président de la requérante, Câblo Distribution G 16 inc. 17 5702 La demande qui sera maintenant 18 examinée par le Conseil, propose un concept de 19 Télévision régionale tout à fait inédit selon nous. Ce 20 concept est en effet spécifique, novateur et, surtout, 21 il est soumis au Conseil selon une formule adaptée aux 22 réalités de la Gaspésie d'aujourd'hui et aux besoins 23 exprimés des Gaspésiens. 24 5703 Ce projet n'est pas le fruit d'une 25 soudaine impulsion, et il n'a rien à voir avec la StenoTran 1298 1 génération spontanée. C'est l'aboutissement de longues 2 années de réflexion. Par ailleurs, une très bonne 3 connaissance du milieu, et une importante implication 4 dans ce même milieu de la part de la requérante et de 5 ses propriétaires y sont certainement aussi pour 6 beaucoup. 7 5704 Mais la personne qui est 8 véritablement l'âme du projet de cette Télévision 9 régionale, elle est devant vous aujourd'hui. Alban 10 Arsenault est un Gaspésien qui a fait une carrière dans 11 le domaine de l'enseignement. De 1963 à 1981, il a été 12 conseiller en orientation, chef de service et, 13 finalement, professeur au CEGEP de Gaspé. 14 5705 Par la suite, et tout en travaillant 15 à bâtir l'entreprise Câblo Distribution G à titre 16 d'actionnaire et, successivement, gérant et 17 administrateur, Alban Arsenault a été très actif dans 18 de nombreux organismes voués au développement de la 19 communauté gaspésienne. 20 5706 Il a été, entre autres, président de 21 la Chambre de commerce de Gaspé, président de la 22 Chambre de commerce de la Gaspésie, et à compter de 23 1991 jusqu'à septembre dernier, il était président de 24 la Société de développement économique de la Gaspésie 25 et des Iles. StenoTran 1299 1 5707 Depuis 1974, avec une entreprise de 2 production qu'il a mise sur pied, SPSM, aujourd'hui 3 dirigée par son fils, il a réalisé en Gaspésie de très 4 nombreux films et documents vidéo. Parmi ceux-ci, 5 mentionnons "A deux pas du rivage", un documentaire 6 tourné en 1978, et encore présenté de nos jours aux 7 touristes visitant le Parc national Forillon. Aussi 8 "La vie cachée du Golfe St-Laurent", une production qui 9 lui a mérité un réputé prix Gémeau. 10 5708 Alban Arsenault a également été 11 réalisateur à la pige pour le compte de Radio-Québec de 12 1978 à 1985 et il a produit durant cette période de 13 nombreuses séries, dont une sur "Les techniques de 14 pêche en Gaspésie", une autre sur "Les forêts 15 gaspésiennes", et mentionnons aussi un sujet très 16 pertinent en rapport avec ce qui nous amène ici 17 aujourd'hui, un documentaire d'une heure sur "Les 18 communications en Gaspésie". 19 5709 Je terminerai cette présentation 20 d'Alban Arsenault en mentionnant que depuis 1993, il a 21 réalisé bénévolement plus de 300 heures d'émissions 22 d'information, sous le titre de "Gaspésie cette 23 semaine", à la télévision communautaire de Gaspé. Il 24 est donc très familier avec un contenu qui est à 100 25 pour cent canadien, pour ne pas dire 100 pour cent StenoTran 1300 1 gaspésien. 2 5710 Je laisse maintenant la parole à 3 M. Alban Arsenault. 4 5711 M. ARSENAULT: Bonjour, Madame la 5 Présidente, Mesdames et Messieurs les Conseillers. 6 5712 Vous connaissez possiblement la 7 Gaspésie pour en avoir fait le tour, comme bien des 8 touristes, et cela peut-être même plus d'une fois. 9 Vous avez donc longé le littoral de cette magnifique 10 péninsule, et dans la Baie des Chaleurs vous avez 11 probablement bifurqué vers la vallée de la Matapédia 12 pour revenir à Sainte-Flavie, la porte d'entrée de la 13 Gaspésie. 14 5713 Que vous ayez fait ce trajet dans un 15 sens ou dans l'autre, sans le savoir, vous avez couvert 16 très précisément le territoire de desserte que la 17 Télévision régionale vous propose. 18 5714 La Gaspésie de notre projet, mis à 19 part son charme, c'est une population de 160 200 20 personnes, résidant principalement dans de petites 21 localités. Ces dernières, une centaine environ, sont 22 disséminées pour la plupart tout au long de la route 23 132, et cela sur près de 900 kilomètres, soit 100 24 kilomètres de plus que la distance qui sépare Ottawa de 25 New York. StenoTran 1301 1 5715 Si vous avez longé le littoral 2 gaspésien, vous vous souvenez sûrement de ses nombreux 3 caps, baies, anses, montagnes, et si vous avez traversé 4 le Parc de la Gaspésie, vous avez sûrement vu les Monts 5 Chic-Chocs que l'on qualifie de calibre olympique pour 6 le ski. 7 5716 Tout cela présente des attraits 8 touristiques certains. Mais au plan des 9 communications, cette topographie particulière rend 10 impossible à un média électronique traditionnel la 11 couverture globale de la région avec un seul signal, 12 comme cela se fait dans la plupart des autres régions 13 du Québec. 14 5717 Aucun média, électronique ou autre, 15 qu'il soit d'État, privé, ou communautaire, ne dessert 16 entièrement la région. À titre d'exemple, la 17 télévision de Radio-Canada utilise 18 réémetteurs et 18 CHAU-TV à Carleton en utilise 11, et cela sans encore 19 offrir une desserte de bonne qualité à la totalité de 20 la population gaspésienne. 21 5718 Incidemment, notre entreprise de 22 câblodistribution a dû inventer plusieurs moyens au 23 cours des 13 dernières années pour réussir à offrir un 24 signal décent de CHAU-TV à l'ensemble de notre 25 clientèle, signal de TVA. Cependant, pendant plus d'un StenoTran 1302 1 an, il nous a même fallu capter le signal de CHAU près 2 de Carleton, pour ensuite le transporter par fibre 3 optique sur plus de 200 kilomètres jusqu'à notre tête 4 de ligne de Gaspé. En effet, la qualité de son signal 5 en direct du réémetteur de Gaspé n'était pas assez 6 bonne pour le distribuer sur notre réseau. 7 5719 Encore aujourd'hui, même si notre 8 tête de ligne se situe à trois kilomètres du réémetteur 9 de CHAU-TV à Gaspé, nous devons aller chercher ce 10 signal à 500 mètres du réémetteur et l'acheminer à 11 notre tête de ligne par fibre optique afin d'avoir un 12 signal acceptable pour nos abonnés. 13 5720 Vous me direz que la 14 câblodistribution qui offre une excellente qualité de 15 signal comble les lacunes de transmission en direct 16 constatées, et que c'est justement pour cette raison 17 qu'on retrouve en Gaspésie un taux de pénétration du 18 câble de 10 pour cent supérieur à la moyenne 19 provinciale. 20 5721 Au plan technique, vous avez raison. 21 Mais c'est au plan du contenu, soit de l'information 22 régionale, de la couverture des événements, et surtout 23 celui de l'implication dans le milieu qu'il y a, selon 24 nous, des actions très importantes à initier et à 25 réaliser avec une Télévision régionale comme celle que StenoTran 1303 1 nous vous proposons. 2 5722 Radio-Canada, vous le savez, a fermé 3 sa salle de nouvelles de Matane en 1990, Télé-Québec a 4 supprimé son équipe de production de Carleton en 1997. 5 Quant à CHAU-TV, la télévision privée, elle s'occupe 6 autant, sinon davantage, du secteur nord du 7 Nouveau-Brunswick, qui constitue la grande partie de 8 son marché, que de l'ensemble de la péninsule 9 gaspésienne. 10 5723 Ce sont ces raisons, parmi d'autres, 11 qui nous ont amenés graduellement à concevoir notre 12 projet de Télévision régionale, tel que nous vous le 13 présentons aujourd'hui. En effet, c'est beaucoup plus 14 qu'une Télévision régionale que nous vous proposons. 15 C'est un lien unique de communication entre les 16 localités de la Gaspésie, et non seulement un lien de 17 communication physique mais aussi, et plutôt, le seul 18 moyen d'établir entre les élus et les intervenants du 19 milieu un moyen de communication directe. 20 5724 Les vidéo conférences entre 21 succursales de grandes entreprises à travers le monde 22 sont maintenant pratique courante. Mais que la 23 population d'une région dite éloignée comme la Gaspésie 24 puisse disposer d'un service qui s'inspire de la même 25 technique pour ses propres besoins de communication et StenoTran 1304 1 de développement pourrait presque tenir du rêve mais 2 c'est, en fait, la réalité, une réalité que nous 3 proposons aujourd'hui. 4 5725 Je vais maintenant, si vous me le 5 permettez, aborder rapidement quelques points 6 importants du service que nous voulons mettre sur pied 7 en Gaspésie, en souhaitant vivement que vos questions, 8 mesdames et messieurs, nous permettront tout à l'heure 9 d'aller plus en profondeur dans chacun des éléments 10 majeurs du dossier. 11 5726 On pourrait dire que le coeur de 12 notre projet, en ce qui a trait au contenu, c'est la 13 présentation de "Gaspésie Aujourd'hui", une émission 14 d'information d'une heure présentée à chaque jour de la 15 semaine. Toutes les grandes régions du Québec ont leur 16 quotidien ou, tout au moins, leur hebdomadaire. En 17 Gaspésie, nous n'avons ni l'un, ni l'autre. 18 5727 Comment la population de Cap Chat, 19 par exemple, peut-elle apprendre ce qui se passe à 20 Paspébiac, ou comment celle de Caplan peut-elle savoir 21 la façon dont les gens de Rivière-au-Renard sont 22 parvenus à régler un problème similaire au leur et pour 23 lequel la première cherche toujours une solution? 24 Rappelons-nous que des heures et des heures de routes 25 sinueuses séparent ces localités. StenoTran 1305 1 5728 "Gaspésie Aujourd'hui" c'est 2 l'autoroute électronique qui va répondre à ces 3 questions. La structure opérationnelle de la 4 Télévision régionale projetée, quoique relativement 5 modeste, nous assurera tout de même une très grande 6 présence régionale grâce à la participation de plus 7 d'une dizaine de télévisions communautaires réparties à 8 la grandeur du territoire. 9 5729 En branchant leurs studios, des 10 studios de télévision communautaire, à nos réseaux, 11 nous pourrons présenter de partout des entrevues, des 12 séquences filmées, mais surtout, grâce à la fibre 13 optique, nous pourrons faire voir et entendre des 14 intervenants des quatre coins de la région. 15 5730 Ces personnes, sans avoir à se 16 déplacer, pourront discuter ensemble et en direct au 17 cours d'une seule et même émission. Du jamais vu chez 18 nous, voire de l'impensable jusqu'à ce jour. 19 5731 Cette opportunité unique pourrait 20 peut-être à elle seule suffire à expliquer la réaction 21 si enthousiaste que notre projet a suscitée auprès des 22 élus. En effet, non seulement une résolution d'appui a 23 été votée à l'unanimité par les maires et préfets 24 présents à la réunion des MRC du 19 juin 1997, mais six 25 de ces MRC ont aussi tenu à nous faire parvenir, en StenoTran 1306 1 plus, leur propre résolution d'appui. Au-delà d'une 2 cinquantaine de villes, de villages, de municipalités 3 et même de commissions scolaires de la Gaspésie ont 4 également fait la même chose. 5 5732 Pour être bien certains que les 6 attentes étaient aussi évidentes du côté de 7 l'auditoire, ce que nous avions déjà pressenti au cours 8 de la première étude de marché effectuée sur le 9 terrain, nous avons commandé à l'été 1997 un sondage 10 téléphonique effectué localement et dont les résultats 11 ont été de façon non équivoque très majoritairement en 12 faveur du projet, soit dans une proportion de près de 13 80 pour cent. On ne parle pas de quatre pour cent 14 d'auditoire, on parle de 80 pour cent. Mentionnons au 15 passage que, dans un geste d'appui spontané, des 16 télévisions communautaires ont aussi récolté sous forme 17 de pétition au cours de l'été 1997 la signature de 18 2 000 personnes en faveur du projet. 19 5733 Mais le plus beau cadeau, presqu'un 20 cadeau de Noël vous me direz, que nous avons reçu à cet 21 égard, c'est tout récemment le résultat du sondage de 22 la maison CROP effectué à notre insu le mois dernier 23 pour le compte de l'ACQ. Ce sondage indépendant 24 démontre que le pourcentage de personnes favorables au 25 projet de la Télévision régionale est maintenant rendu StenoTran 1307 1 à 88 pour cent. 2 5734 De plus, nous comprenons que 89 pour 3 cent de ces personnes désirent recevoir le canal 4 projeté dans le service de base. Nous n'avons jamais 5 douté de l'intérêt des Gaspésiens pour avoir leur 6 propre Télévision régionale, mais un appui aussi massif 7 et aussi généralisé démontre que notre projet est 8 maintenant considéré comme étant, en quelque sorte, un 9 réel service essentiel pour la population. 10 5735 Revenant à la programmation, 11 mentionnons une autre émission qui va compléter les 12 débats quotidiens sur l'actualité. C'est le "Dossier 13 du jour". Cette émission de 30 minutes suivra 14 immédiatement "Gaspésie Aujourd'hui". Elle traitera 15 généralement, avec un ou plusieurs intervenants, de 16 sujets d'actualité pour en discuter, les commenter ou 17 les développer, ou encore, les approfondir. 18 5736 Il est incroyable que de nos jours 19 pour parler de leurs propres problèmes, de leurs 20 propres projets, d'abord entre eux, et ensuite, avec 21 les instances gouvernementales concernées et, au 22 besoin, avec la population du Québec, les Gaspésiens 23 doivent encore, à l'occasion, faire des actions d'éclat 24 pour mobiliser l'attention des médias provinciaux, 25 comme, par exemple, d'arraisonner un navire de StenoTran 1308 1 patrouille, ou bloquer une route. Mais le plus souvent 2 ils se taisent, n'ayant aucun moyen approprié pour se 3 faire entendre. 4 5737 Nous sommes persuadés qu'avec un 5 outil de communication comme celui que nous vous 6 proposons, l'information, les idées, les projets, tout 7 circulera mieux, non seulement chez nous, mais aussi 8 vers l'extérieur, comme nous vous l'avons mentionné 9 dans notre mémoire, et ça nous en avons besoin. Notre 10 Télévision régionale sera, en effet, fort bien placée 11 pour fournir très rapidement par fibre optique des 12 séquences tournées sur les lieux-mêmes d'un événement 13 ayant des incidences au plan provincial ou national, 14 que ce soit pour RDI ou pour toute autre chaîne. 15 5738 Mise à part l'émission "En toute 16 confidence" qui pourra aussi traiter d'actualité, 17 toutes les autres émissions prévues tendent 18 généralement vers l'histoire, les affaires, le 19 patrimoine et le folklore de notre coin de pays. 20 Aucune télévision dite généraliste ne peut se permettre 21 de présenter une telle programmation, et aucun autre 22 canal spécialisé ne peut offrir des émissions si 23 spécifiques. Il n'y a que notre projet de Télévision 24 régionale qui pourra se le permettre, et pour cause. 25 Ce projet est conçu par, et pour, les Gaspésiens à qui StenoTran 1309 1 il est destiné en exclusivité. 2 5739 Un mot maintenant à propos de 3 l'implantation du service projeté. À la suite d'une 4 série d'acquisitions, Câblo Distribution G est 5 maintenant propriétaire d'une grande partie des réseaux 6 prévus dans la distribution du signal de la Télévision 7 régionale. Ses propres clients représenteront, en 8 effet, la moitié de la totalité des abonnés projetés au 9 service. Les deux seuls petits réseaux indépendants de 10 la région desservant Percé et Grande-Rivière nous ont 11 assurés de leur appui, de même que l'ont fait les deux 12 importants câblodistributeurs que sont Fundy Cable et 13 Cogeco, présents l'un à Carleton, et l'autre Matane, 14 Mont-Joli et Amqui. 15 5740 Devant l'intérêt manifesté par la 16 population à ce jour, nous sommes persuadés du réalisme 17 de notre objectif de 30 000 abonnés, tout comme nous le 18 sommes à propos des huit différentes sources de revenus 19 détaillés dans notre demande, et dont nous aurons 20 certainement l'occasion de reparler tout à l'heure. 21 5741 Lorsque nous mentionnons que notre 22 projet deviendra un outil de communications, certes, 23 mais aussi de concertation et de développement. 24 Laissez-moi vous donner quelques exemples. 25 5742 En plus de la programmation prévue, StenoTran 1310 1 nous serons toujours ouverts à la présentation 2 d'émissions spéciales sur des sujets comme l'éducation 3 populaire, l'artisanat, la cuisine, les arts, la santé, 4 la prévention des maladies, des cours de tous genres 5 destinés à des groupes cibles comme des chômeurs, des 6 retraités, des analphabètes, et cetera, et tout cela 7 sans frais de temps d'antenne, du moment qu'ils sont 8 offerts par des organismes gouvernementaux ou sans but 9 lucratif et qu'ils sont valables pour l'auditoire visé. 10 5743 Un autre exemple auquel nous pensons, 11 c'est la location d'équipement pour usage de circuit 12 fermé. Souvent, lorsque des représentants de 13 ministères ou organismes gouvernementaux viennent en 14 Gaspésie dans le but de rencontrer des groupes 15 spécifiques pour de l'information, des séminaires, des 16 cours de formation, et cetera, ils doivent souvent 17 passer des journées entières à se déplacer d'une 18 localité à l'autre pour y rencontrer des gens qu'ils 19 ont parfois bien de la difficulté à rejoindre. 20 5744 En louant nos propres services 21 techniques, ils pourraient tenir des vidéo conférences 22 régionales à des frais beaucoup moindres, en somme, en 23 économisant temps et argent, et avec une plus grande 24 efficacité. Et nous n'avons encore pas parlé de 25 nombreux événements spéciaux, dont plusieurs ont une StenoTran 1311 1 réputation qui dépasse largement notre région. 2 5745 En étant sur place, nous allons 3 couvrir ces événements, et nous sommes certains que 4 plusieurs de nos productions, en tout, ou en partie, 5 vont intéresser de grands diffuseurs qui ne sont plus 6 présents chez nous et qui, on peut bien se le dire 7 entre nous, l'ont si peu été. 8 5746 Madame la Présidente, Mesdames et 9 Messieurs les Conseillers, nous avons tenté de vous 10 dire en quelques mots comment notre projet de 11 Télévision régionale est différent de celui d'une 12 télévision conventionnelle et comment, aussi, il n'est 13 pas non plus un projet de canal spécialisé, 14 traditionnellement connu à ce jour. 15 5747 En réalité, et compte tenu de la 16 mission sociale, économique et culturelle qu'elle se 17 donne, notre Télévision régionale pourrait se 18 rapprocher davantage de l'idée que l'on se fait 19 généralement d'une télévision communautaire. 20 Cependant, la Télévision régionale que nous proposons 21 est une entreprise à but lucratif, donc autosuffisante 22 au plan financier, une entreprise appelée à se 23 développer et à employer, ainsi qu'à former, une 24 main-d'oeuvre très spécialisée en région éloignée. 25 5748 En raison des services qu'elle achète StenoTran 1312 1 aux diverses télévisions communautaires de la région, 2 elle contribuera aussi à leur financement, voire à la 3 survie de certaines d'entre elles. Nous tenons à le 4 répéter, notre projet n'entend pas du tout remplacer 5 les télévisions communautaires existantes, qui ont leur 6 place bien à elles dans leurs propres milieux. 7 5749 En résumé, la requérante, Câblo 8 Distribution G, est une entreprise régionale 9 responsable, et elle est très impliquée en Gaspésie. 10 Son projet est novateur, voire unique au pays. Il est 11 parfaitement adapté aux besoins spécifiques de la 12 région. Une telle Télévision régionale apparaît comme 13 la seule façon réaliste de combler les lacunes et les 14 besoins au plan des communications en Gaspésie. 15 5750 Les études, les sondages et les 16 appuis sont positifs, et entièrement favorables au 17 projet. Ce dernier est réaliste, réalisable, et 18 incontestablement souhaité par la population toute 19 entière. Notre projet est un outil de développement 20 économique sans pareil. Il se présente comme un 21 rassembleur de première instance, et il ouvre la voie à 22 la concertation régionale tant souhaitée. 23 5751 La faisabilité du projet est assurée 24 par des sources de revenus bien identifiées. Ces 25 revenus sont réalistes, et ils sont disponibles dans le StenoTran 1313 1 marché. 2 5752 Nous soumettons au surplus que la 3 venue de ce média bien particulier n'affectera en rien 4 les activités et les revenus des titulaires actuels en 5 Gaspésie. 6 5753 Pour toutes ces raisons, et pour les 7 autres qui sont détaillées dans notre requête déposée 8 en septembre 1997, nous demandons au Conseil de nous 9 accorder une licence de canal spécialisé dans le but 10 d'implanter la Télévision régionale tant souhaitée des 11 Gaspésiens. 12 5754 Madame la Présidente, mesdames, 13 messieurs. Merci. 14 5755 LA PRÉSIDENTE: Merci. 15 5756 Je vous confie aux bons soins de 16 Madame la vice-présidente, Mme Wylie. 17 5757 CONSEILLÈRE WYLIE: Bonjour, 18 Messieurs Soucy et Arsenault. Je regrette de vous 19 avoir interrompu au tout début avec mon dégât. 20 5758 Je vais vous assurer dès le début que 21 je comprends très bien le désir d'avoir ce genre de 22 service, et je comprends jusqu'à quel point la part 23 régionale de la télévision et aussi probablement de la 24 radio a baissé pour la Gaspésie plutôt qu'augmenter 25 dans les dernières années, mais il s'agit, d'abord, de StenoTran 1314 1 mieux comprendre le projet et aussi d'essayer de le 2 situer dans le contexte pour sous-peser les 3 désavantages qu'il pourrait y avoir dans le milieu avec 4 les avantages qui, évidemment, il y en a, sont 5 proposés. 6 5759 Au début, je voudrais mieux 7 comprendre, au niveau technique, ce qui va se passer. 8 D'abord vous me dites que Câblo G dessert maintenant 50 9 pour cent de la population, et vous avez déjà un canal 10 communautaire. 11 5760 M. ARSENAULT: Plusieurs canaux 12 communautaires. 13 5761 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais dans vos 14 services à vous. Et si je regarde la carte de la 15 Gaspésie que vous nous avez donnée pour démontrer les 16 services radio et télévision, est-ce qu'on pourrait 17 dire qu'en général, si j'utilise celle de la 18 télévision, le littoral est câblé? 19 5762 M. ARSENAULT: Tout le tour est 20 câblé. 21 5763 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais pas à 22 l'intérieur. 23 5764 M. ARSENAULT: À l'intérieur il n'y a 24 pas de population, sauf Murdochville. 25 5765 CONSEILLÈRE WYLIE: Et Murdochville, StenoTran 1315 1 vous appelleriez ça le littoral? 2 5766 M. ARSENAULT: Non. 3 5767 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais c'est câblé? 4 5768 M. ARSENAULT: C'est câblé, mais ce 5 n'est pas reliée. Murdochville est câblée mais n'est 6 pas reliée à la côte. 7 5769 CONSEILLÈRE WYLIE: Et le reste est 8 relié? 9 5770 M. ARSENAULT: Pas complètement 10 reliée, mais tous les réseaux de Câblo G sont reliés. 11 5771 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais les réseaux, 12 par exemple, et je crois qu'il y a Cogeco, Fundy et 13 deux autres petites compagnies. 14 5772 M. ARSENAULT: C'est cela. 15 5773 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce qu'elles 16 sont reliées ou seulement Câblo G? 17 5774 M. ARSENAULT: Les petits réseaux 18 dont on parle vont être reliés au cours de l'hiver. 19 Cogeco ce n'est pas nécessairement tous reliés encore, 20 mais il y a possibilité... en fait les liens dont on 21 parle pour relier les télévisions communautaires, ce 22 sont des liens de fibre optique, et la fibre optique 23 existe déjà. 24 5775 CONSEILLÈRE WYLIE: Et alors à ce 25 moment là tout le monde est relié. Je voudrais StenoTran 1316 1 comprendre maintenant si tous les câblos du littéral 2 ont déjà un canal communautaire? 3 5776 M. ARSENAULT: Il y a Carleton 4 actuellement qui est desservi par Fundy Cable qui n'a 5 pas de canal communautaire, mais on a rencontré les 6 intervenants de Carleton et ils sont très intéressés à 7 avoir un canal communautaire. 8 5777 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors à ce 9 moment-là qu'est-ce que vous entrevoyez? Vous 10 entrevoyez que par ces liens certains éléments de 11 programmation seraient acheminés vers...où est Câblo G? 12 5778 M. ARSENAULT: À Gaspé, au bout de la 13 pointe. 14 5779 CONSEILLÈRE WYLIE: Certains éléments 15 de programmation seraient alors acheminés vers Gaspé 16 pour alimenter ou ajouter, en partie, la production. 17 5780 M. ARSENAULT: Exact. 18 5781 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais ensuite ça 19 serait renvoyé, via ce service-là, à ces villes-là, 20 mais il qui auraient alors deux canaux, qui 21 continueraient à avoir leur canal communautaire et qui 22 auraient, si nous appelons ce service Câblo G, qui 23 auraient le service Câblo G sur un autre canal. 24 5782 M. ARSENAULT: Exact, qui auraient le 25 service de la Télévision régionale sur un autre canal. StenoTran 1317 1 Ce sont deux canaux tout à fait différents, 2 indépendants. 3 5783 CONSEILLÈRE WYLIE: Même si vous 4 allez vous fier sur les canaux communautaires pour 5 alimenter le canal qui leur sera renvoyé? 6 5784 M. ARSENAULT: Pour certaines 7 émissions, particulièrement pour l'actualité. 8 5785 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, je 9 comprends. 10 5786 Maintenant, je veux comprendre ce qui 11 va se passer au niveau technique, et ensuite on pourra 12 examiner au niveau programmation et au niveau publicité 13 parce que, vous comprenez, vous demandez au Conseil 14 quelque chose qui n'a jamais été accordé, et il y a 15 plusieurs problèmes. Un c'est, justement, la 16 publicité. Deuxièmement, est-ce qu'il s'agira de 17 canabaliser les canaux communautaires qui 18 deviendront... je sais que vous êtes tous Gaspésiens, 19 mais je suis certaine que ce qui se passe à Matane 20 n'est pas la même chose que ce qui se passe à Gaspé, où 21 les intérêts de ce qui peut se faire au canal 22 communautaire n'est pas nécessairement la même chose, 23 si on l'achemine à Gaspé pour ensuite le transporter 24 partout. Donc, il y aurait deux canaux partout. 25 5787 M. SOUCY: Je m'excuse, Madame Wylie. StenoTran 1318 1 Vous posez les mêmes questions que j'ai posées, et 2 peut-être que je pourrais résumer, ou répondre un petit 3 peu. 4 5788 Effectivement, les entreprises de 5 câblodistribution de Câblo G sont reliées entre elles. 6 C'est un premier point. Elles ne sont pas reliées 7 nécessairement avec celles de Fundy Cable et de Cogeco. 8 5789 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais elles sont 9 reliables. 10 5790 M. SOUCY: Elles sont tout à fait 11 reliables, parce que la fibre optique est déjà 12 installée, appartient à Québec Téléphone, et on n'a 13 qu'à brancher pour avoir ce réseau complet qui est 14 proposé. Physiquement, c'est déjà en place. 15 5791 Vous avez parlé des télévisions 16 communautaires. Vous avez tout à fait raison de 17 mentionner, par exemple, que Matane à sa télévision 18 communautaire ne présente pas les mêmes sujets que 19 Gaspé, par exemple, à sa télévision communautaire. 20 C'est pour ça que les liens de télévision communautaire 21 de chacune des localités qui a sa télévision 22 communautaire vont continuer à exister et vont 23 continuer à présenter leur programmation actuelle. 24 5792 Là où elles interviennent dans le 25 projet, c'est qu'elles vont présenter à la Télévision StenoTran 1319 1 régionale des séquences, des participations filmées, 2 des choses qui se passent chez eux et qui vont 3 intéresser l'ensemble des Gaspésiens. Et c'est ça le 4 portrait global. 5 5793 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, mais il 6 reste quand même, Monsieur Soucy, que possiblement une 7 assez petite ville qui a un canal communautaire et qui 8 se fie à des gens qui le font au niveau bénévole, et 9 cetera, et cetera, premièrement l'intérêt du genre de 10 programmation peut changer, et aussi les ressources et 11 les efforts et le temps qu'on y met peut changer, au 12 point où le canal communautaire qui a une vision ou un 13 but différent est plus ou moins diminué parce que 14 l'effort est dirigé vers la régionalisation de ce 15 service et, évidemment, ce n'est pas nécessairement 16 avantageux. Ce n'est pas surprenant, je suppose, que 17 les compagnies de câbles sont toutes intéressées, parce 18 que la régionalisation avec surtout l'apport de la 19 publicité, peut leur paraître assez alléchante. 20 5794 M. ARSENAULT: Mais, si vous me le 21 permettez, dans ce projet-là on a regroupé toutes les 22 télévisions communautaires. On leur a soumis le projet 23 et, elles aussi, elles ont vu la possibilité de se 24 faire canibaliser. 25 5795 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors vous avez StenoTran 1320 1 parlé non seulement aux câblos mais à ceux qui 2 s'impliquent dans les canaux communautaires? 3 5796 M. ARSENAULT: Oui. Les télés 4 communautaires, écoutez, ce n'est pas pour rien que les 5 télés communautaires sont allées dans la population 6 chercher des pétitions d'appui. C'est parce qu'elles 7 croyaient au projet parce que, pour elles, cela ne les 8 empêchent pas du tout de faire leur programmation 9 habituelle mais, au surplus, c'est que certaines de 10 leurs programmations peuvent avoir des intérêts 11 régionaux et, à ce moment-là, peuvent les vendre ou en 12 vendre des parties, des éléments et, en plus, elles 13 vont servir de studio pour la Télévision régionale. 14 Alors, c'est sûr que lorsqu'elles vont servir de 15 studio, elles vont être défrayées pour ça, et même si 16 actuellement les télévisions communautaires, vous le 17 savez, vivent en grande majorité avec les bingos... 18 5797 CONSEILLÈRE WYLIE: Avec des...? 19 5798 M. ARSENAULT: Avec des bingos, des 20 revenus de bingos, de loterie. Ces bingos-là sont 21 faits aussi par des bénévoles pour aller chercher de 22 l'argent pour faire vivre la télévision communautaire 23 afin d'alimenter, et cetera. Et chez certaines 24 télévisions communautaires il y a des employés 25 permanents, mais chez d'autres ce ne sont que des StenoTran 1321 1 bénévoles parce qu'il y a de toutes petites télévisions 2 communautaires à certains endroits. 3 5799 Je prends l'exemple de Mont-Louis. 4 Il y a 350 abonnés sur la télévision communautaire de 5 Mont-Louis. Elle ne peut pas se payer des employés 6 permanents. Alors ces télévisions communautaires-là 7 vivent avec des bénévoles qui font des émissions et, 8 parfois, elles vont faire des émissions pour aller 9 chercher de l'argent. 10 5800 Et dans le cas de la Télévision 11 régionale, ça va être pour eux, justement, une 12 possibilité d'aller chercher un petit peu d'argent pour 13 faire vivre la télévision communautaire. 14 5801 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors nous 15 aurons, disons, dans chacune de ces villes-là, si tout 16 se reliait et tous les câblos participaient deux 17 canaux, un communautaire et un régional, et dans le 18 régional il y a de la publicité. 19 5802 M. ARSENAULT: Exact. 20 5803 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, quel 21 sera l'inter-financement, disons, entre les câblos 22 participants et Câblo G? Quand je dis Câblo G, je veux 23 dire le service qui obtiendrait la licence, pas vous 24 comme câblodistributeur. Est-ce qu'il y aurait une 25 partie de la publicité qui irait justement aux autres StenoTran 1322 1 câblos? 2 5804 M. ARSENAULT: Non. 3 5805 CONSEILLÈRE WYLIE: Tout cela serait 4 la Télévision régionale. 5 5806 M. ARSENAULT: La Télévision 6 régionale va être un organisme indépendant et va former 7 une corporation éventuellement, parce que là, 8 actuellement, pour les besoins de la demande, comme on 9 vous l'a déjà expliqué dans les discussions qu'on a 10 eues avec les fonctionnaires, pour le moment c'est 11 Câblo G, mais Câblo G va former une compagnie 12 indépendant qui va être contrôlé par Câblo G, et qui va 13 donc avoir une opération complètement indépendante de 14 celle de Câblo G, et c'est cette compagnie-là qui va 15 opérer la Télévision régionale avec les revenus qu'on 16 vous a présentés dans le projet, et les autres 17 câblodistributeurs de la région qui vont diffuser, 18 comme Câblo G d'ailleurs, devront payer les 30 sous de 19 l'abonné pour diffuser ce canal-là. 20 5807 CONSEILLÈRE WYLIE: Et vous, est-ce 21 que vous allez acheter des segments de programmation 22 pour insérer dans les émissions de la Télévision 23 régionale? Je n'ai pas tout à fait compris quel serait 24 le financement. Est-ce que vous allez acheter ces 25 parties d'émissions? StenoTran 1323 1 5808 M. ARSENAULT: Des télévisions 2 communautaires, oui. 3 1205 4 5809 CONSEILLÈRE WYLIE: Et c'est là que 5 vous dites que, à ce moment-là ça leur fera des 6 revenus, eux, pour augmenter la production, appelons-la 7 locale, sur leur canal communautaire. Est-ce que ce 8 sont tous des classes II? 9 5810 M. ARSENAULT: Trois. 10 5811 CONSEILLÈRE WYLIE: Trois même; il 11 n'y a pas de classe II même? 12 5812 M. ARSENAULT: Il y a du côté de 13 Cogeco possiblement. 14 5813 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais pas I? 15 5814 M. ARSENAULT: Non. 16 5815 CONSEILLÈRE WYLIE: C'est II, mais 17 surtout III? 18 5816 M. ARSENAULT: Oui. 19 5817 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, quelle est 20 la capacité de ces services de câblodistribution au 21 niveau des canaux? Si on jugeait que ce serait plus 22 près d'un canal communautaire, disons, est-ce qu'il y 23 aurait deux canaux communautaires aux dépens de pouvoir 24 transporter un nouveau service alléchant de langue 25 française? Quelle est la capacité en général de ces StenoTran 1324 1 câblos? 2 5818 M. ARSENAULT: Je pense que vous avez 3 eu ou vous aurez des représentations de la part de 4 l'ensemble des câblodistributeurs, sur cette 5 capacité-là, que les câblodistributeurs ont de diffuser 6 d'autres canaux spécialisés et la limite dans laquelle 7 on est situé. 8 5819 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais j'aimerais 9 bien vous entendre, vous, sur ce sujet. 10 5820 M. ARSENAULT: On a la possibilité, 11 bien entendu, pour un canal, de faire un choix comme 12 celui-là, c'est évident. Par contre, c'est sûr qu'on 13 n'aura pas la possibilité de diffuser nécessairement 14 tous les canaux actuellement. Si jamais vous accordiez 15 des licences à tous ceux-là qui vous ont fait des 16 demandes, on n'aurait pas la possibilité de diffuser 17 tous ces canaux actuellement. Tant que la numérisation 18 ne sera pas terminée, on n'aura pas cette 19 possibilité-là, c'est sûr et certain. Il y aura donc 20 des choix à faire. 21 5821 Sauf que, j'aimerais vous rappeler, 22 Madame la Vice-présidente, que 88 pour cent de la 23 population veut ce canal-là et, bien entendu, pour les 24 câblodistributeurs Gaspésiens, ça signifie quelque 25 chose dans le choix qu'ils auront à faire. StenoTran 1325 1 5822 CONSEILLÈRE WYLIE: En ce moment, 2 vous parlez de la difficulté d'un nouveau bouquet, 3 qu'il soit de 17, si tout le monde avait un permis, ou 4 de trois ou quatre, mais le volet existant, les 5 services existants, est-ce qu'ils ont une distribution 6 assez large en Gaspésie en ce moment? 7 5823 M. ARSENAULT: Vous voulez dire le 8 service à l'étage ou le bouquet? 9 5824 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, qui existe 10 déjà, les services spécialisés. 11 5825 M. ARSENAULT: Oui. Chez nous, c'est 12 72 pour cent. 13 5826 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, c'est 14 transporté, il y a une capacité suffisante. 15 5827 M. ARSENAULT: C'est-à-dire que la 16 capacité de transporter les canaux supplémentaires, 17 chez nous, actuellement, on offre 44 canaux et il reste 18 à peu près trois canaux disponibles pour les prochains, 19 jusqu'à ce que la modernisation soit complétée. 20 5828 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, vous 21 envisagez avec les autres câblodistributeurs un contrat 22 d'affiliation, disons? 23 5829 M. ARSENAULT: Oui. 24 5830 CONSEILLÈRE WYLIE: Semblable à celui 25 qui régirait les relations entre les câblos et les StenoTran 1326 1 services spécialisés normalement? 2 5831 M. ARSENAULT: Oui. 3 5832 CONSEILLÈRE WYLIE: Au niveau de la 4 distribution, vous parlez aussi et vous avez une somme 5 quelconque, à compter de la deuxième année, je crois, 6 où le canal pourrait être distribué hors Québec? 7 5833 M. ARSENAULT: La deuxième année, 8 oui, c'est ça. 9 5834 CONSEILLÈRE WYLIE: Là où il y a des 10 Gaspésiens. Je voudrais que vous m'expliquiez. 11 5835 M. ARSENAULT: Je vais vous expliquer 12 quelque chose dont j'ai surpris Achille en lui 13 expliquant, puis je pense que ça peut surprendre 14 beaucoup de monde. 15 5836 CONSEILLÈRE WYLIE: Ne me surprenez 16 pas trop, parce que j'ai encore un verre d'eau! 17 5837 M. ARSENAULT: Vous n'êtes pas sans 18 savoir que l'économie de la Gaspésie est assez faible 19 et que les Gaspésiens ont été très prolifiques, 20 particulièrement après la guerre, et vous connaissez 21 sûrement ... 22 5838 CONSEILLÈRE WYLIE: Il n'y avait pas 23 assez de télévision! 24 5839 Mme FORTIN: Oui, c'est ça. Il n'y 25 avait pas assez de télévision, ils n'occupaient pas StenoTran 1327 1 assez leur soirée avec ça. 2 5840 À partir de là, on sait qu'il y avait 3 une moyenne de plus de cinq enfants par famille à un 4 moment donné en Gaspésie, dans les années cinquante, et 5 la population de la Gaspésie n'a pas augmenté. 6 5841 Alors, vous comprenez que la Gaspésie 7 a peuplé le Québec particulièrement, a peuplé Montréal, 8 Québec et d'autres villes, de sorte que la diaspora 9 gaspésienne est plus importante que les Gaspésiens 10 vivant en Gaspésie. Autrement dit, il y a plus de 11 Gaspésiens qui vivent hors de la Gaspésie, des 12 Gaspésiens d'origine qui vivent hors de la Gaspésie, 13 qu'il y en a en Gaspésie. 14 5842 De là, vous pouvez comprendre aussi 15 un autre phénomène que probablement vous connaissez 16 aussi. C'est qu'il est plus facile de sortir un 17 Gaspésien de la Gaspésie que de sortir la Gaspésie d'un 18 Gaspésien. Ce qui fait que les Gaspésiens, même s'ils 19 sont en dehors, seraient très intéressés aussi 20 d'entendre parler de la Gaspésie de temps à autre. 21 5843 Ce canal que nous vous proposons à 22 partir de la deuxième année devrait être en mesure 23 d'offrir, lorsque les câblodistributeurs auront la 24 possibilité de le faire, autrement dit lorsqu'ils 25 auront la numérisation, d'offrir ce canal-là de façon StenoTran 1328 1 discrétionnaire. 2 5844 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, je vois, et 3 que vous comptez, à partir de la deuxième année une 4 certaine, somme qui est assez minime. Mais ce que je 5 comprends mal, c'est, est-ce que vous entrevoyez, 6 disons, un câblodistributeur au Québec utiliser un de 7 ces canaux? 8 5845 M. ARSENAULT: Numérique. 9 5846 CONSEILLÈRE WYLIE: Ah! ça sert 10 seulement pour la portion numérique. 11 5847 M. ARSENAULT: C'est pour ça qu'on 12 dit que ce n'est pas pour la première année. 13 5848 CONSEILLÈRE WYLIE: Plus tard, quand 14 ça ne gobera pas un canal complet, parce que je 15 comprenais mal comment un câblo... et à ce moment-là, 16 ce serait possible. Alors, vous, vous avez 17 l'impression que dès la deuxième année il y aurait 18 suffisamment de numérisation pour cet aspect? 19 5849 M. ARSENAULT: Du moins dans les 20 grands réseaux, là où sont concentrés la majorité des 21 Gaspésiens de la diaspora. 22 5850 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, ces 23 sommes-là qui ne sont pas quand même élevées, elles ne 24 sont pas cruciales à la viabilité de votre projet? 25 5851 M. ARSENAULT: Pas pour le moment, StenoTran 1329 1 non. 2 5852 CONSEILLÈRE WYLIE: C'est seulement 3 pour indiquer que si la numérisation le permettait, 4 vous pourriez, par le biais de la télévision régionale, 5 atteindre la diaspora gaspésienne qui s'ennuie mais qui 6 doit travailler ailleurs. 7 5853 M. ARSENAULT: Exact. 8 5854 CONSEILLÈRE WYLIE: À Montréal ou 9 ailleurs. 10 5855 C'est toujours ce qu'on me dit quand 11 je renverse mon café, qu'on peut sortir la fille du 12 village, mais pas le village de la fille! 13 5856 Alors, ça explique la distribution. 14 Vous avez des indications fermes des autres câblos en 15 Gaspésie de s'intéresser à votre projet et, de fait, de 16 le vendre à leurs abonnés? 17 5857 M. SOUCY: Oui, Madame Wylie. Nous 18 n'avons pas inclus ça dans le dossier parce que les 19 lettres nous sont parvenues un peu tard, mais on a une 20 lettre de Cogeco, une autre de Fundy Câble et une autre 21 venant des deux petits câblos, qui sont un à Percé et 22 l'autre à Grande-Rivière. Ces lettres sont ici, je 23 peux les laisser à la Secrétaire. 24 5858 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, je 25 sais que je ne peux pas vous demander ça à vous parce StenoTran 1330 1 que ce n'est pas vous qui allez le diriger, mais est-ce 2 que vous êtes satisfait que ces compagnies-là, qui ne 3 sont pas câblo-G, et qui représentent 50 pour cent de 4 la population gaspésienne, qu'eux n'abandonneront pas 5 leur canal communautaire ou ils ne réduiront pas leur 6 canal communautaire au profit de ce canal régionalisé? 7 Je sais que vous ne pouvez pas parler pour eux, mais on 8 ne l'indique pas dans les lettres. 9 5859 M. ARSENAULT: Mais on a eu des 10 discussions avec eux, quand même. Le projet, quand on 11 l'a monté et on l'a monté aussi après discussion avec 12 eux, loin de là l'idée de faire disparaître les 13 télévisions communautaires. Au contraire, on en a 14 besoin pour alimenter la télévision régionale, alors on 15 a tout intérêt à ce qu'elles vivent, et qu'elles vivent 16 bien. Est-ce que vous comprenez le sens? 17 5860 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, mais ce que 18 je soulevais, c'est la possibilité que l'effort du 19 canal communautaire se dirige vers la production de la 20 télévision régionale, qui n'est pas toujours la même 21 chose, j'imaginerais. Quand on considère la grandeur 22 du territoire, vous pouvez avoir des intérêts communs, 23 évidemment, mais il y a quand même des intérêts qui 24 sont particuliers à chacun. 25 5861 La préoccupation que je soulève, StenoTran 1331 1 c'est que un peu à la fois le canal communautaire, 2 disons, de Cogeco, verrait tous les efforts des gens 3 qui y sont impliqués dirigés vers la télévision 4 régionale. 5 5862 M. ARSENAULT: Il faut comprendre que 6 ces ... 7 5863 CONSEILLÈRE WYLIE: Pour l'alimenter 8 et qu'elle soit meilleure, évidemment, parce qu'on l'a 9 vend à 0,30 $ et, ensuite, abandonner plus ou moins ou 10 diminuer les efforts au canal communautaire. 11 5864 M. ARSENAULT: Il faut comprendre que 12 pour les télévisions communautaires, c'est quand même 13 un apport, mais ce n'est pas significatif dans 14 l'ensemble de leur budget. C'est un pourcentage minime 15 de l'ensemble de leur budget quand même. 16 5865 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais ça peut le 17 devenir, et c'est mon point. 18 5866 M. ARSENAULT: Ça peut difficilement 19 le devenir aussi parce que, vous comprendrez qu'il y 20 aurait une dizaine de télévisions communautaires tout 21 autour de la Gaspésie qui alimenteraient la télévision 22 régionale dans une émission d'une heure par jour. 23 5867 Alors, chacune de ces télévisions 24 communautaires pourrait offrir le studio, mais ça ne 25 change rien à leur programmation et, occasionnellement, StenoTran 1332 1 s'ils font une émission qui a un intérêt qui dépasse 2 leur localité ou leur distribution actuelle, 3 éventuellement ça pourrait être acheté par la 4 télévision régionale. 5 5868 On ne parle pas de contrat de 6 production. On parle tout simplement, éventuellement, 7 d'acheter des documents. 8 5869 M. SOUCY: Je m'excuse de vous 9 interrompre, mais c'est parce que je voudrais compléter 10 avec ceci. 11 5870 Lorsque les maires et les préfets, 12 mais principalement les maires, ont appuyé le projet 13 quand ils en ont pris connaissance, ça nous indique que 14 ces personnes-là, ces dirigeants, vont utiliser 15 éventuellement le service beaucoup plus qu'ils ne le 16 font maintenant, sachant que leur message sera diffusé 17 dans toute la Gaspésie, ce qui n'est pas le cas du 18 tout, du tout, présentement, ni par la télévision ni 19 par la radio. 20 5871 Je vous dis, il y a toute la 21 Gaspésie, celle qu'on prévoit, celle qu'on définit dans 22 le projet, c'est-à-dire de Sainte-Flavie à 23 Sainte-Flavie. Il n'y a pas un seul média, qu'il soit 24 électronique ou écrit, qui couvre ou dessert 25 entièrement ce territoire-là. StenoTran 1333 1 5872 Alors il va y avoir certainement 2 beaucoup d'intérêt, et ça s'est manifesté tout de suite 3 par leurs lettres d'appui, beaucoup d'intérêt donc de 4 la part des dirigeants de ces localités, de ces villes 5 ou villages, à venir parler et surtout quand ils 6 sauront qu'ils pourront parler et interpeller leurs 7 collègues ou le maire d'un village ou d'une localité 8 qui est à 150 ou 200 ou 300 kilomètres de chez eux. 9 5873 Ça c'est une synergie qui va se 10 développer et il n'y a aucun problème, je pense, pour 11 amener de l'intérêt même régional dans une localité qui 12 est habituée à se regarder dans un miroir, si on veut, 13 à se desservir elle-même avec sa télévision 14 communautaire. 15 5874 CONSEILLÈRE WYLIE: Même s'il y a eu 16 une décroissance sur place régionale à la télévision 17 dans les dernières années, il y a quand même, je 18 suppose, des journalistes sur place qui peuvent ajouter 19 aux stations de télévision certains éléments. 20 5875 Je me demande ce qu'on verrait, par 21 exemple, à la catégorie nouvelles qui non seulement est 22 dans votre description de nature de service, mais vous 23 avez indiqué à la période de lacune que vous n'étiez 24 pas prêt à limiter les nouvelles à des nouvelles 25 gaspésiennes, c'est-à-dire de Sainte-Flavie à StenoTran 1334 1 Sainte-Flavie, parce que ce serait trop restrictif. 2 5876 Expliquez-moi pourquoi et comment ces 3 nouvelles différeraient. Je suis certaine que vous 4 allez avoir des nouvelles internationales écrites par 5 vous, mais pourquoi ça vous inquiète de restreindre la 6 partie nouvelles à de la nouvelle gaspésienne? 7 5877 M. ARSENAULT: Pour une raison bien 8 simple, madame, c'est qu'on veut être capable aussi de 9 couvrir des nouvelles de la diaspora gaspésienne. 10 Autrement dit, on ne voudrait pas se limiter de 11 Sainte-Flavie à Sainte-Flavie en ce qui concerne la 12 couverture d'une nouvelle. 13 5878 S'il y a, par exemple, comme il y a à 14 tous les ans à Québec et à Montréal des grandes fêtes 15 de Gaspésiens, on veut être capable de les couvrir 16 aussi. 17 5879 CONSEILLÈRE WYLIE: Et si, par 18 hasard, on trouvait une façon de libeller la nature du 19 service de sorte que cette inquiétude-là serait 20 couverte et que vous auriez le droit de faire des 21 nouvelles gaspésiennes et de festival gaspésien ou de 22 provenance... 23 5880 M. ARSENAULT: Pas de problème du 24 tout avec ça. C'est ça. 25 5881 CONSEILLÈRE WYLIE: Ça ne vous StenoTran 1335 1 inquiéterait pas à ce moment-là? 2 5882 M. ARSENAULT: S'il y a une fête 3 particulière, mettons, pour Kevin Parent, puis que ça 4 se fait à Montréal puis qu'on veut la couvrir. 5 5883 CONSEILLÈRE WYLIE: Et s'il y avait 6 une façon d'écrire ça de façon à ne pas vous 7 restreindre. 8 5884 M. ARSENAULT: Nous brimer ce 9 droit-là, il n'y a pas de problème. 10 5885 CONSEILLÈRE WYLIE: Ça vous 11 satisferait? 12 5886 M. ARSENAULT: C'est exact. 13 5887 CONSEILLÈRE WYLIE: On vous a demandé 14 s'il y aurait des longs métrages de tournés? 15 5888 M. ARSENAULT: Oui. 16 5889 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous nous avez 17 répondu que l'exclusion de longs métrages "pourrait 18 être acceptable au moment où elle ne concerne pas les 19 films ou productions tournés en Gaspésie ou qui 20 traitent d'un sujet intéressant directement les 21 gaspésiens". 22 5890 "Tournés en Gaspésie", c'est assez 23 cernable, ce n'est pas difficile, mais "qui intéressent 24 directement les Gaspésiens", j'imagine que les 25 Gaspésiens sont intéressés à à peu près tout. StenoTran 1336 1 5891 M. ARSENAULT: Oui, mais on entend 2 par là, par exemple, supposons qu'il se fait un long 3 métrage qui relate l'histoire des Robin, ça touche 4 profondément les Gaspésiens, et ça pourrait arriver que 5 les Gaspésiens aiment pouvoir le voir et l'approfondir. 6 Alors, des choses comme ça. 7 5892 S'il y a un tournage qui se fait sur, 8 je ne sais pas, moi, l'arrivée de Jacques-Cartier à 9 Gaspé, c'est sûr qu'il y aura des tournages qui 10 seraient faits en Gaspésie, mais vous savez comment ça 11 se fait des tournages et ça peut se faire dans un tout 12 autre endroit. On tourne souvent à Montréal, dans le 13 Vieux Montréal, pour faire des tournages à Paris. 14 Alors, ça dépend toujours où sont les budgets, où sont 15 les subventions puis où sont bien des choses, ce qui 16 fait que c'est tout simplement dans ce sens-là. 17 5893 On n'a pas l'intention du tout 18 d'offrir, de toute façon, des longs métrages, puis je 19 pense qu'on n'aurait pas les moyens de se permettre ça 20 non plus. 21 5894 CONSEILLÈRE WYLIE: Et ce serait 22 alors plutôt des documentaires que des longs métrages? 23 5895 M. ARSENAULT: Plus souvent le 24 documentaire, mais il peut arriver qu'il y ait des 25 longs métrages dans ce sens-là aussi. StenoTran 1337 1 5896 CONSEILLÈRE WYLIE: Qui soient 2 tournés en Gaspésie, évidemment, plus facilement. 3 5897 M. ARSENAULT: Oui. 4 5898 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais j'imagine 5 que les Gaspésiens sont intéressés, par exemple, à un 6 film d'amour, puisqu'ils ont chacun cinq enfants et, 7 là, ça deviendrait très vaste. 8 5899 M. ARSENAULT: Non, non, ce n'est pas 9 de ça qu'on parle. 10 5900 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, vous 11 n'auriez pas de problème à ce qu'on exclut aussi -- je 12 laisse à d'autres de trouver un libellé -- les longs 13 métrages comme on les entend. 14 5901 M. ARSENAULT: C'est ça, sauf 15 l'exception. 16 5902 CONSEILLÈRE WYLIE: Parce que ce qui 17 intéresse les Gaspésiens, je trouve, est un peu large. 18 Il faudrait qu'on ait un barème quelconque. Mais on se 19 comprend bien donc, que c'est plutôt le genre 20 documentaire ou des films tournés clairement en 21 Gaspésie qui pourraient cerner cet aspect-là. 22 5903 M. SOUCY: Je m'excuse, madame, et je 23 vous remercie d'avoir posé cette question-là. Ça me 24 rassure quant au fait que les dossiers sont lus, et 25 bien lus. StenoTran 1338 1 5904 CONSEILLÈRE WYLIE: "La messe 2 dominicale" serait en direct le matin et reprise en 3 soirée? 4 5905 M. ARSENAULT: C'est exact; le 5 dimanche. 6 5906 CONSEILLÈRE WYLIE: Et ce serait le 7 seul endroit où vous offririez de la programmation 8 religieuse? 9 5907 M. ARSENAULT: C'est-à-dire que pour 10 le moment, dès le départ, c'est la participation de la 11 communauté religieuse dont on voulait se prévaloir. 12 Comme on vous l'a mentionné dans le dépôt, la 13 proposition de grille horaire qu'on vous a soumise est 14 un projet qui peut changer, mais en respectant l'esprit 15 de ce qu'il y a là. Alors, on ne veut pas fermer la 16 porte à d'autres possibilités. On ne veut pas non plus 17 devenir une télévision religieuse. 18 5908 Alors, ça couvre des éléments de 19 culture, religion, d'affaires, etc. 20 5909 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais vous 21 comprenez si... évidemment, vous êtes au courant de la 22 politique de la notion à caractère religieux et tout ce 23 qui en découle qui deviendrait une préoccupation si la 24 programmation en avait à ce domaine-là? 25 5910 M. ARSENAULT: Trop large, c'est ça. StenoTran 1339 1 5911 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, il 2 n'y a pas, évidemment, au début beaucoup d'heures de 3 programmation. Rappelez-moi le nombre d'heures. 4 5912 M. SOUCY: Il y a environ 12 heures 5 de programmation. 6 5913 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, c'est ça, 7 entre 10 et 12 heures de programmation originale par 8 semaine. 9 5914 M. ARSENAULT: C'est ça. 10 5915 CONSEILLÈRE WYLIE: J'ai devant moi 11 votre grille typique et on voit ici "Gaspésie 12 aujourd'hui", ça c'est tous les jours, ce serait une 13 nouvelle. 14 5916 M. ARSENAULT: Cinq jours, c'est ça. 15 "Gaspésie aujourd'hui", c'est les cinq jours de la 16 semaine, du lundi au vendredi. 17 5917 CONSEILLÈRE WYLIE: Il y a de la 18 reprise? 19 5918 M. ARSENAULT: Et les reprises. 20 C'est en primeur, mettons, à 6h30 le soir, à 18h30, et 21 en reprise le lendemain matin et le lendemain midi. 22 5919 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, les heures 23 de programmation originale, donc avec les reprises ça 24 donne 46 heures 30 par semaine? 25 5920 M. ARSENAULT: Possiblement. StenoTran 1340 1 5921 M. SOUCY: Je n'ai pas le compte ici 2 mais, oui. 3 5922 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce que ça 4 vous semble raisonnable, 46 heures et demie de 5 programmation par semaine? 6 5923 M. ARSENAULT: Oui. 7 5924 CONSEILLÈRE WYLIE: Dont entre 10 et 8 12 heures seraient de la programmation originale. 9 5925 M. ARSENAULT: C'est ça. Il faut 10 bien comprendre, si vous me permettez, j'ai eu 11 l'expérience au cours des 10 dernières années de 12 participation à des télévisions communautaires et, 13 également, avant ça à Radio-Québec, qui est l'ancêtre 14 de Télé-Québec. 15 5926 Je sais que sur d'autres médias on a 16 souvent fait allusion au fait que Radio-Québec, dans le 17 temps ce n'était que des reprises. Sauf qu'on s'est 18 rendu compte que notre population, lorsqu'on avait 19 Radio-Québec dans la région, même si Radio-Québec 20 n'avait une cote d'écoute que de trois ou quatre pour 21 cent, avaient tous vu les documents qu'on faisait, à 22 cause des reprises. 23 5927 Alors, on a repris ça et on s'est 24 dit, nous autres, c'est un moyen que les gens vont 25 avoir pour se parler, pour parler d'eux autres et faire StenoTran 1341 1 parler d'eux, et on pense que c'est nécessaire. 2 5928 Dans mes expériences de télévision 3 communautaire, je me suis fait dire à plusieurs 4 reprises par des gens: Ecoute, ton émission, elle passe 5 le midi mais je ne suis jamais là, elle passe le soir à 6 7h00 mais je ne suis jamais là, mais si elle passait à 7 9h00 le soir, je pourrais la prendre. 8 5929 On a essayé de faire une grille qui 9 permettait aux gens d'avoir une certaine souplesse, 10 dépendant de leur horaire de travail, leur activité, 11 d'être capables de capter ces émissions, parce qu'on 12 les fait pour eux. 13 5930 On ne veut pas les obliger à se 14 restreindre à un horaire différent parce qu'on fait des 15 émissions pour eux autres. On veut être assez souple 16 pour leur permettre d'écouter les émissions même s'ils 17 ont des horaires qui ne nous conviennent pas au départ. 18 5931 CONSEILLÈRE WYLIE: La grille horaire 19 que vous avez déposée, elle est de 6h00 à minuit, mais 20 vous serez en ondes 24 heures par jour. Donc, vous 21 aurez de la publicité infographique le soir, pendant la 22 nuit. 23 5932 Si j'examine la programmation autre 24 que la programmation infographique, elle se termine à 25 8h00 du soir, sauf le samedi, qui se termine à 7h30, StenoTran 1342 1 j'ai bien raison? 2 5933 M. ARSENAULT: Oui. Dans le projet 3 que vous avez, vous avez effectivement raison, mais 4 j'aimerais vous mentionner que dans la présentation on 5 vous avait dit qu'en guise d'illustration préliminaire 6 à ce qui précède, nous avons une grille horaire et que 7 cette grille horaire est présentée uniquement à titre 8 indicatif parce qu'on n'a pas encore fait la recherche 9 exactement des besoins de la population, quelles heures 10 ils aimeraient avoir ces choses-là. 11 5934 Il y aura de mis sur pied, et ça 12 c'est déjà planifié avec les instances du milieu, il y 13 aura de mis sur pied une équipe qui va s'occuper de la 14 programmation, dans le sens qu'on va aller chercher le 15 pouls de la population en ce qui concerne la 16 programmation, tant au niveau des contenus que de la 17 grille horaire. 18 5935 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, je comprends 19 bien que c'est une grille horaire qui est peut-être un 20 type mais, quand même, si le Conseil vous donnait un 21 permis, ça voudrait dire qu'il aurait accepté que, 22 possiblement, certainement au début, ce serait l'allure 23 qu'aurait le service. C'est bien juste? 24 5936 M. ARSENAULT: C'est exact. 25 5937 CONSEILLÈRE WYLIE: Et si, je répète, StenoTran 1343 1 j'enlève l'infographie, dans cette grille-là j'aurais 2 46 heures et demie de programmation entre 10 et 12 3 heures de programmation originale. 4 5938 M. ARSENAULT: C'est ça. 5 5939 CONSEILLÈRE WYLIE: Ce que vous nous 6 dites, c'est que vous êtes ouvert, évidemment, à la 7 croissance des heures avec le temps? 8 5940 M. ARSENAULT: C'est exact. 9 5941 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous nous dites 10 que ce n'est pas nécessaire de vous engager à 60 et 50 11 pour cent dans le sens de programmation canadienne, 12 parce que ce sera 100 pour cent canadien. Alors, vous 13 seriez satisfait d'avoir une condition à cet effet-là 14 aussi? 15 5942 M. ARSENAULT: Oui. 16 5943 CONSEILLÈRE WYLIE: Et que toutes vos 17 dépenses de programmation seraient... 18 5944 M. ARSENAULT: Canadiennes. 19 5945 CONSEILLÈRE WYLIE: ... des dépenses 20 qui visent à la programmation canadienne. 21 5946 M. ARSENAULT: C'est ça. 22 5947 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, les 23 finances, qui est la publicité qui, évidemment, soulève 24 un autre problème. 25 5948 Ce que vous suggérez, c'est des StenoTran 1344 1 revenus publicitaires qui viendraient de la publicité 2 nationale, et surtout de la publicité locale au compte 3 de presque un demi-million dès la première année 4 comparé à 110 000 $ en publicité nationale, auxquels on 5 ajoute 120 000 $ de publicité babillard qui reviendrait 6 de la publicité infographique. 7 5949 Alors, si je vous montre, ce n'est 8 peut-être pas complet, mais je faisais pendant votre 9 présentation un petit peu un décompte coloré des heures 10 de programmation infographique. Quand on regarde ça, 11 évidemment on est bien curieux de savoir qu'est-ce 12 qu'il y a à l'écran pendant ce temps-là, qui serait 13 toutes les parties oranges. 14 5950 Est-ce que ce serait un canal de 15 publicité constante? Qu'est-ce qu'il y aura à l'écran, 16 et à quoi et comment allez-vous relever ces fonds-là? 17 5951 M. SOUCY: D'abord la publicité 18 infographique, on a une expérience, Câblodistribution G 19 a une bonne expérience de ce type de publicité parce 20 qu'elle utilise déjà un canal pour ce genre de 21 publicité. 22 5952 Le montant qui a été inscrit est un 23 montant qui est basé sur la connaissance du marché, et 24 il est moindre que les revenus actuels de ce canal, 25 c'est-à-dire en principe, ça devrait être plus élevé StenoTran 1345 1 parce que la télévision projetée, le canal va couvrir 2 entièrement la Gaspésie alors que présentement, comme 3 on l'a dit tout à l'heure, Câblodistribution G dessert 4 la moitié, présentement, de la Gaspésie, la moitié des 5 abonnés, et déjà son revenu est supérieur à celui qui a 6 été mentionné comme le revenu escompté au plan de la 7 publicité. 8 5953 Vous avez, évidemment... jaune, ça 9 aurait été pire noir, mais ça impressionne beaucoup, 10 évidemment, ce que vous avez jauni. 11 5954 CONSEILLÈRE WYLIE: C'est que ça 12 commence très tôt quand même dans la journée. Ce n'est 13 pas comme si vous alliez faire toute la nuit, en plus 14 dans les heures qui seraient considérées comme des 15 heures d'assez grande écoute. C'est pour ça que je ne 16 suis curieuse de savoir, disons, à 5h00 du soir ou à 17 10h00 du soir qu'est-ce que je verrais à l'écran si je 18 syntonisais ce canal? 19 5955 M. ARSENAULT: Il y a deux choses que 20 vous allez voir à l'écran. D'abord, vous allez voir de 21 l'auto-promotion pour annoncer les émissions qui seront 22 diffusées. 23 5956 CONSEILLÈRE WYLIE: Et ce serait 24 numérique? 25 5957 M. ARSENAULT: C'est ça, c'est de StenoTran 1346 1 l'infographie. 2 5958 CONSEILLÈRE WYLIE: Tout l'écran 3 serait numérique? 4 5959 M. ARSENAULT: C'est ça, de 5 l'infographie. 6 5960 Pour le reste du temps, au lieu 7 d'avoir uniquement une image comme on avait, par 8 exemple, dans le temps de Radio-Québec durant les 9 périodes de la journée où il n'y avait rien de diffusé, 10 une image fixe avec une musique, il y aurait de 11 l'infographie avec de la promotion. 12 5961 CONSEILLÈRE WYLIE: Par exemple, un 13 établissement de voitures avec des prix, que "nous 14 avons un spécial cette semaine, vous pouvez louer une 15 Cadillac à 120 $" -- ce genre de publicité? 16 5962 M. ARSENAULT: Ça peut être ce genre 17 de publicité. 18 5963 CONSEILLÈRE WYLIE: Et qui inclurait 19 même de la publicité locale? 20 5964 M. ARSENAULT: C'est-à-dire que, bon, 21 ça c'est l'autre côté. Ça ne change rien à Câblo G et 22 à l'opération que le Câblo G fait actuellement de son 23 canal de publicité, dans le sens que le canal de 24 publicité de Câblo G est un canal qui a été conçu et 25 qui est opéré de façon à permettre aux petits commerces StenoTran 1347 1 qui n'ont pas le moyen de se payer une publicité à 30$, 2 40 $, 50 $ par jour, d'avoir une publicité dans leur 3 petite localité. 4 5965 Alors, on diffuse dans certains 5 endroits dans un réseau très restreint. Le coiffeur 6 qui veut annoncer son produit, il est intéressé à 7 l'annoncer dans son petit village, mais si vous 8 connaissez les villages de la Gaspésie, il y a des 9 villages de 500, 600 personnes, de 1 000 personnes, ça 10 ne l'intéresse pas d'aller annoncer dans un village qui 11 est à 50 milles de chez lui ou à 100 kilomètres de chez 12 lui, il sait bien que ça ne l'intéressera pas. Il 13 n'est pas intéressé non plus à payer pour une publicité 14 qui a une grande couverture. Alors, ça, ça va 15 continuer sur le canal de publicité conventionnel en 16 Gaspésie. 17 5966 Mais, il y a d'autres commerces qui 18 sont très intéressés à offrir une publicité 19 infographique pour l'ensemble du territoire gaspésien 20 parce qu'ils ont une desserte de leurs services dans 21 l'ensemble du territoire gaspésien, et il s'agit de ces 22 commerces-là pour l'infographie. 23 5967 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, voilà pour 24 la publicité infographique. 25 5968 Maintenant, la publicité locale et StenoTran 1348 1 nationale, et je vois que vous avez aussi les capacités 2 et vous prévoyez de fait en faire, des commerciaux. 3 5969 M. ARSENAULT: Produire des 4 commerciaux, oui. 5 5970 CONSEILLÈRE WYLIE: Avez-vous fait un 6 décompte entre le publicité de ce pratiquement 7 demi-million de dollars qui serait relevé de Gaspé et 8 est-ce qu'il y aurait aussi une possibilité de vendre 9 la publicité locale, disons, à Carleton, puisqu'elle 10 pourrait être insérée dans la programmation, de la même 11 façon que s'ils vous transmettaient des segments de 12 programmation? 13 5971 M. ARSENAULT: Effectivement. En 14 fait, que ce soit pour n'importe quelle chaîne de 15 télévision, lorsqu'un annonceur se présente, il peut 16 dire, "J'ai ma propre publicité qui est déjà faite, et 17 je te demande de la diffuser" ou bien, "J'aimerais que 18 tu me produises une publicité et que tu me la 19 diffuses". 20 5972 Alors, que ce soit à CHEU ou que ce 21 soit à la télévision régionale ou ailleurs, s'ils 22 produisent une publicité puis que le propriétaire de 23 cette production-là est intéressé à la diffuser dans 24 une autre chaîne, il peut donc y avoir des productions 25 qui vont s'échanger. StenoTran 1349 1 5973 Ce que nous allons diffuser, ce sera 2 nécessairement sur l'ensemble des réseaux; il n'y a pas 3 de limite. 4 5974 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors sur la 5 télévision régionale on pourrait avoir, par exemple, de 6 la publicité locale d'une entreprise à Matane. 7 5975 M. ARSENAULT: Je ne sais pas ce que 8 vous entendez par une publicité locale, mais ça va être 9 diffusé... 10 5976 CONSEILLÈRE WYLIE: Bien, dans la 11 définition nationale locale, disons une entreprise 12 quelconque qui est clairement locale à Matane pourrait 13 être vendue, et à la Télévision régionale on verrait 14 quelque chose qui dirait "allez chez... 15 5977 M. ARSENAULT: C'est ça. Un vendeur 16 d'autos qui est à Matane et qui dessert l'ensemble de 17 la Gaspésie peut dire, moi je suis intéressé à passer 18 ma publicité sur la télévision régionale parce que je 19 couvre l'ensemble des territoires. 20 5978 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, maintenant 21 ce n'est pas difficile de voir quelle est la raison de 22 mes questions. C'est que j'imagine qu'aux 23 interventions, je crois qu'on va avoir des 24 interventions qui diront que vous allez soutenir des 25 revenus locaux et, possiblement, des revenus qui StenoTran 1350 1 auraient pu être nationaux de certains services de 2 radiodiffusion par l'entremise de ce canal spécialisé 3 qui aura déjà le droit de charger 30 cents par abonné 4 et qui pourra faire de la publicité locale en plus de 5 l'infographie. 6 5979 C'est la raison pour laquelle je pose 7 la question, c'est qu'il pourrait y avoir une 8 redirection... dépendant des coûts, par exemple, si on 9 annonçait là où il y a des stations de radio, ça 10 pourrait être moins cher d'annoncer à la place sur la 11 Télévision régionale et de prendre des revenus locaux 12 de ces villes-là aux dépends des services de 13 radiodiffusion existants. 14 5980 M. SOUCY: Écoutez, le tarif sur 15 lequel on s'est basés pour faire les prévisions est de 16 60 dollars la minute, 30 dollars le 30 secondes, et 17 c'est nettement supérieur au tarif radio. Mais, pour 18 répondre à une question que vous avez soulevée, c'est 19 que, effectivement, la personne, celui qu'on appelle, 20 entre guillemets, l'annonceur local de Matane, par 21 exemple, n'aura pas trop d'intérêt à avoir son message 22 vu et entendu à Carleton si il n'a pas des affaires à 23 Carleton. Autrement dit, on s'attend à ce que ce soit 24 plutôt des annonceurs qui ont des intérêts régionaux 25 plutôt que, essentiellement, locaux. Je n'irai pas StenoTran 1351 1 jusqu'à mentionner le coiffeur, mais quasiment. Le 2 client local, dont les activités sont essentiellement 3 locales, n'aura pas beaucoup d'intérêt à annoncer sur 4 la Télévision régionale. 5 5981 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais tout dépend 6 de la popularité du canal parce que si vraiment il y a 7 un attrait, ce que vous espérez, pour les Gaspésiens et 8 qu'on le regarde, il pourrait s'avérer que ça vaut la 9 peine de payer un peu plus cher pour que ce soit à la 10 télévision au lieu d'être à la radio, si les gens 11 regardent le canal en question. 12 5982 M. SOUCY: Oui, on l'espère mais 13 c'est bien entendu -- je ne sais pas si vous allez 14 soulever le point -- mais c'est bien entendu que les 15 budgets radio ne seront aucunement touchés par la 16 télévision. Comme je l'ai dit tout à l'heure, ce n'est 17 pas du tout dans les mêmes prix. 18 5983 CONSEILLÈRE WYLIE: Le même créneau. 19 5984 M. SOUCY: Pas du tout le même 20 créneau, et ça n'a pas du tout la même vocation et, 21 vous savez, lorsqu'on prépare un budget radio dans un 22 marché, on ne tient jamais compte du budget télévision 23 qui n'est pas alloué pour la simple raison qu'il n'y a 24 pas de station de télévision locale. On reste dans le 25 budget radio, essentiellement. StenoTran 1352 1 5985 C'est la même chose qui doit être 2 faite quand on considère un budget télévision dans un 3 marché où il y a déjà des stations de radio. 4 5986 CONSEILLÈRE WYLIE: Une dernière 5 petite question avant de vous poser une question plus 6 générale. 7 5987 À la partie I de votre demande, à 8 7.2, là où on vous demande de nous fournir un résumé de 9 l'arrangement de distribution, vous dites qu'il sera 10 distribué au volet facultatif ailleurs, c'est-à-dire 11 ailleurs qu'en Gaspésie, au même coût, c'est-à-dire à 12 30 cents, plus les frais d'intermédiaires. Qu'est-ce 13 que vous voulez dire par ça? 14 5988 M. ARSENAULT: Bien, il pourrait y 15 avoir des frais de transport qui ne sont pas là. 16 5989 CONSEILLÈRE WYLIE: Ah bon, pour 17 acheminer le signal par fibre optique, sans doute. 18 5990 Maintenant ce que vous nous dites, 19 c'est que vous n'avez pas suffisamment d'apports 20 télévisés maintenant qui rejoignent toute la Gaspésie, 21 qui dit la même chose à toute la Gaspésie, et voilà 22 l'attrait du service et la diversité que ça apportera. 23 Il reste quand même que ça va utiliser un canal et, 24 qu'aussi il y a des préoccupations qui vont nous être 25 évidemment apportées pendant la période d'intervention StenoTran 1353 1 et nous, nous examinons évidemment jusqu'à quel point, 2 si on soupèse les préoccupations avec l'attrait du 3 service, et on se demande quelle diversité ça 4 apportera. 5 5991 Alors là on réexamine la grille 6 horaire et il y a 46 heures 30 par semaine de 7 programmation. Alors vous avez dit que cette grille 8 horaire-là ne serait pas nécessairement celle qui va 9 être suivie. 10 5992 Est-ce que vous avez, de fait, pensé 11 à ajouter des heures de programmation immédiatement? 12 Il semblait que c'était un peu ce que vous alliez nous 13 dire. Je voudrais aussi que vous nous expliquiez 14 pourquoi 46 heures 30 de programmation par semaine vont 15 valoir le canal, et aussi les préoccupations qui vont 16 nous être rapportées compte tenu des heures assez 17 nombreuses qui seront dévouées à la publicité 18 infographique. 19 5993 M. ARSENAULT: Premièrement je pense 20 qu'il faut, au départ, tenir compte de la nature même 21 de ce projet-là. 22 5994 Ce n'est pas un projet qui est là 23 spécifiquement pour faire de l'argent d'une façon 24 directe. C'est un projet qui, dans ma tête en tout 25 cas, est né en 1980 lorsque j'ai fait un documentaire StenoTran 1354 1 d'une heure sur les communications en Gaspésie où on a 2 constaté, avec l'aide de gens du niveau universitaire 3 un petit peu partout au Québec, que les communications 4 sont le facteur premier d'un développement régional. 5 5995 Et comme les communications en 6 Gaspésie ont toujours été déficientes -- je pense qu'il 7 faut tenir compte de ça dans l'ensemble de notre 8 projet -- et vous avez vu l'accueil que notre projet à 9 eu dans notre population, on ne peut pas ignorer ça. 10 Et moi je pense que, effectivement, vous avez des 11 normes, vous avez des préoccupations qui sont d'ordre 12 national. Je les comprends très bien, mais j'aimerais 13 vous dire que ça serait agréable qu'on puisse dire à un 14 moment donné que le rouleau compresseur ne nous a pas 15 écrasés, dans ce sens que, à cause des normes larges 16 nationales, qu'on mettrait peut-être en péril certains 17 postes spécialisés pour une population d'une région si 18 on donnait, si on considérait ça comme un canal 19 spécialisé. 20 5996 C'est pour ça qu'on vous a dit c'est 21 un canal spécialisé, parce qu'on nous a obligés à le 22 présenter comme un canal spécialisé parce qu'il fallait 23 trouver un cadre, et on n'aimerait pas que le rouleau 24 compresseur dise, bon, maintenant, canal spécialisé, on 25 n'a pas de place pour vous. StenoTran 1355 1 5997 Mais je vous rappellerai que ceux qui 2 vous ont parlé du bouquet ont dit qu'éventuellement un 3 bouquet de quatre ou cinq canaux pourrait être 4 intéressant. Ils vous ont dit aussi que c'était 5 toujours la population qui avait le dernier mot, le bon 6 mot et, dans notre cas, la population a dit à 80 pour 7 cent, ou presque, qu'ils voulaient ce canal-là. 8 5998 Ils l'ont dit et après avoir connu 9 ça, les élus ont été informés, le milieu a été informé, 10 les télévisions communautaires ont été informées, et 11 ils ont dit qu'ils voulaient ce canal-là. Alors moi je 12 pense qu'on ne peut pas non plus ignorer ça, et que la 13 Télévision régionale ne puisse pas faire une 14 programmation de 8 heures du matin à 8 heure du soir en 15 continu, je pense que vous allez comprendre ça aussi, 16 ça serait se faire Hara-Kiri, on ne serait pas capables 17 de se payer autant de production. 18 5999 Mais, éventuellement, oui, ça pourra 19 évoluer et y aller un peu dans ce sens-là. 20 6000 CONSEILLÈRE WYLIE: Je vous remercie, 21 et bon voyage de retour. Quand je regarde la carte de 22 Gaspésie et que je vous entends, ça me rappelle tous 23 les congés d'été que j'y ai passés avec mes enfants, et 24 nous nous sommes bien amusés. Nous avons des photos 25 magnifiques. Merci. StenoTran 1356 1 6001 Monsieur le Conseiller. 2 6002 Me RHÉAUME: Monsieur Arsenault, une 3 précision, à peine une minute. 4 6003 Est-ce que votre projet par fibre 5 optique dans le territoire gaspésien, est-ce que c'est 6 viable pour l'instant? 7 6004 M. ARSENAULT: Est-ce que c'est 8 viable? 9 6005 Me RHÉAUME: Oui. 10 6006 M. ARSENAULT: C'est-à-dire que pour 11 l'instant, déjà, Câblo G dessert de Mont-Louis à 12 Bonnaventure par fibre optique, et c'est la façon qu'on 13 a trouvée pour éviter d'avoir des dépenses trop énormes 14 avec l'arrivée de la compression numérique et à opérer 15 une foule de têtes de ligne ça ne devient pas viable 16 et, par la force des choses, on est obligés d'arriver à 17 ça. 18 6007 Actuellement, on sait qu'en Gaspésie 19 il y a Québec Téléphone qui a déjà une fibre optique 20 qui ceinture la Gaspésie, et Hydro-Québec a des projets 21 de fibre optique en Gaspésie. Cogeco est déjà en train 22 de s'installer également. Alors Câblo G a déjà sa 23 fibre optique pour presque la moitié de son territoire. 24 6008 Me RHÉAUME: Alors vous avez besoin, 25 si je comprends bien, d'un lien par satellite pour StenoTran 1357 1 rejoindre... 2 6009 M. ARSENAULT: Par satellite? 3 6010 Me RHÉAUME: Vous avez besoin de quel 4 genre de lien? 5 6011 M. ARSENAULT: Pour rejoindre quelles 6 régions? 7 6012 Me RHÉAUME: Tous les câblos de la 8 Gaspésie que vous disiez. 9 6013 M. ARSENAULT: C'est par fibre 10 optique absolument. 11 6014 Me RHÉAUME: Alors c'est le genre de 12 licences dont vous avez besoin. 13 6015 M. ARSENAULT: C'est exact, par fibre 14 optique. 15 6016 Me RHÉAUME: Merci. 16 6017 Merci, Madame la Présidente. 17 6018 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. 18 Vous restez avec nous. Mme Wylie voulait vous envoyer, 19 mais on vous reverra j'imagine. 20 6019 M. ARSENAULT: Absolument, oui. 21 6020 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie 22 beaucoup. 23 6021 Alors nous interrompons pour le 24 déjeuner. Nous reprendrons à deux heures et demie. 25 --- Suspension à / Recess at 1250 StenoTran 1358 1 --- Reprise de l'audience à / Upon resuming at 1430 2 6022 LA PRÉSIDENTE: Madame la Secrétaire, 3 vous voulez bien nous présenter la période à laquelle 4 nous sommes rendus dans l'audience. C'est le premier 5 intervenant, s'il vous plaît. 6 6023 Mme AUDET: Oui, bien sûr. 7 6024 Nous débutons la deuxième partie de 8 l'étude des demandes de canaux spécialisés 9 francophones, la partie où on entendra les 10 interventions des tierces parties. 11 6025 Je rappellerais à toutes les parties 12 intéressées -- dont la liste complète, d'ailleurs, 13 apparaît à la page 25 de l'ordre du jour -- qu'elles 14 disposent de 15 minutes chacune pour faire leur 15 présentation. Je leur demanderais de parler lentement 16 pour aider nos traducteurs et de bien identifier les 17 personnes qui les accompagnent. 18 6026 Alors on débute avec le bureau du 19 Commissaire aux langues officielles, M. Gérard Finn. 20 6027 Monsieur Finn. 21 INTERVENTION 22 6028 M. FINN: Madame la Présidente, 23 mesdames et messieurs, d'abord, je vous remercie 24 d'avoir accepté que nous puissions comparaître à ces 25 audiences. Je voudrais aussi vous transmettre les StenoTran 1359 1 regrets du commissaire aux langues officielles, 2 M. Goldbloom, qui ne peut être des vôtres aujourd'hui. 3 6029 L'article 16 de la Charte canadienne 4 des droits et libertés stipule que le français et 5 l'anglais sont les langues officielles du Canada. La 6 Loi sur les langues officielles, à l'article 41 de la 7 partie VII, affirme l'obligation des institutions 8 fédérales, et donc du CRTC, de favoriser 9 l'épanouissement des communautés francophones et 10 anglophones et d'appuyer leur développement. Pourtant, 11 le Règlement sur la distribution de la radiodiffusion 12 tient peu compte des besoins télévisuels des 13 communautés francophones du Canada et ne définit qu'un 14 marché francophone et un marché anglophone. 15 6030 Nous croyons que le CRTC pourrait 16 mieux refléter dans son cadre réglementaire la réalité 17 canadienne, où le droit des minorités constitue, selon 18 un avis récent de la Cour Suprême, l'un des quatre 19 principes de la constitution canadienne. Nous sommes 20 toutefois heureux de constater que le CRTC est 21 conscient que plusieurs services en langue française ne 22 sont pas encore disponibles partout au Canada. 23 6031 Madame la Présidente du CRTC, vous 24 déclariez récemment devant deux comités parlementaires 25 à la Chambre des Communes, soit le Comité parlementaire StenoTran 1360 1 permanent du ministère du Patrimoine et celui sur les 2 langues officielles, que vous vous pencheriez bientôt 3 sur le problème de la distribution des chaînes à 4 travers le pays. Vous avez, pour illustrer vos propos, 5 cité un exemple éloquent en parlant de Timmins en 6 Ontario, où vous avez indiqué qu'il y avait une 7 population de 39 pour cent de francophones alors que, 8 selon les normes actuelles du CRTC, on était dans un 9 marché unilingue anglophone. 10 6032 Nous comprenons ainsi que le CRTC a 11 indiqué son intention de définir le marché bilingue et 12 d'établir des règles d'accès à ce marché. Je ne puis 13 que me réjouir de cet exercice, car les règles 14 actuelles ont permis, par exemple, à Rogers 15 Cablesystems d'offrir aux abonnés d'Ottawa-Carleton 12 16 nouvelles chaînes spécialisées de langue anglaise et 17 aucune de langue française. Pour ce faire, Rogers a 18 déplacé Radio-Québec tout au haut du spectre et a 19 annulé Super Écran. 20 6033 Je comprends aussi que le CRTC ne 21 tiendra des audiences sur la définition et l'accès au 22 marché bilingue qu'en mars 1999. Il est inquiétant, du 23 point de vue des services télévisuels en français hors 24 Québec, que le CRTC ne se penche sur cette question que 25 l'an prochain. StenoTran 1361 1 6034 Vous avez récemment accordé à TVA le 2 statut de réseau national à distribution obligatoire. 3 Ceci améliorera, à compter d'avril 1999, l'offre de 4 chaînes généralistes de télévision de langue française 5 dans plusieurs régions du Canada. Nous croyons 6 cependant qu'il est fort préoccupant que le CRTC 7 procède à l'examen de la politique canadienne et prenne 8 des décisions sur les nouveaux services spécialisés de 9 langue française avant de prendre position sur la 10 définition et les règles d'accès des marchés bilingues. 11 6035 Nous souhaitons mettre de l'avant 12 deux principes. Il importe, selon nous, d'accroître la 13 disponibilité de programmation en français partout au 14 Canada et notamment à l'extérieur du Québec. Aussi, 15 les communautés trouvent que la programmation qui les 16 touche particulièrement, qui reflète leurs réalités et 17 les renseignent sur elles-mêmes et qui les lient 18 ensemble, est fort limitée. 19 6036 Le respect de ces deux principes 20 permettrait de corriger un déséquilibre linguistique de 21 plus en plus accentué dans le choix télévisuel 22 canadien. À quoi servirait, en effet, que le CRTC 23 accorde des nouvelles licences de services spécialisés 24 de langue française si la distribution n'en est pas 25 assurée? L'Association canadienne française de StenoTran 1362 1 l'Ontario, chapitre de Toronto, le notait, d'ailleurs, 2 récemment. Ils disaient dans un communiqué du 9 3 octobre: 4 "Les francophones du Toronto 5 Métropolitain ne reçoivent pas 6 toujours TVA, Télévision Quatre- 7 Saisons, Télé-Québec, la chaîne 8 d'information continue de TVA, 9 le Canal Famille, le Canal Vie, 10 le Canal D, de même que la 11 chaîne de télévision payante 12 Super Écran". (Tel que lu) 13 6037 Alors c'est un communiqué en date du 14 9 octobre 1998. 15 6038 Une règle administrative datant de 16 1987, si je ne me trompe, définit le marché francophone 17 comme ceux des câblodistributeurs qui desservent un 18 marché où plus de 50 pour cent dont la population est 19 francophone, c'est-à-dire de langue maternelle. Tous 20 les marchés ne tombant pas sous cette définition sont 21 considérés comme marchés anglophones. Je cite le 22 règlement 18.4(b), qui dit: 23 "Le titulaire qui n'exploite pas 24 son entreprise dans un marché 25 francophone est considéré comme StenoTran 1363 1 exploitant son entreprise dans 2 un marché anglophone." (Tel que 3 lu) 4 6039 Ce règlement fait en sorte que les 5 francophones en situation minoritaire sont considérés 6 comme faisant partie d'un marché anglophone. Nous 7 croyons que ce règlement ne répond pas adéquatement ni 8 aux objectifs de la Loi sur la radiodiffusion ni à ceux 9 de la Loi sur les langues officielles. 10 6040 Comme je le mentionnais en début de 11 la présentation, le CRTC est soumis, en amont, à 12 l'article 41 de la partie VII de la Loi sur les langues 13 officielles et se doit de faire en sorte, dans le cadre 14 de ses politiques et ses règlements, de favoriser 15 l'épanouissement des communautés francophones et 16 anglophones et d'appuyer leur développement. Le CRTC 17 doit trouver le moyen de mieux actualiser cet 18 engagement en transférant des éléments de cette 19 obligation auprès des sociétés qu'il réglemente. 20 6041 En aval, toutefois, le commissaire 21 aux langues officielles étudie toutes les plaintes 22 reçues. Naturellement, il ne peut porter de jugement 23 sur les décisions que le CRTC rend concernant les 24 licences qu'il accorde à ces derniers. Ces décisions 25 étant de nature quasi-judiciaire, ce serait, bien sûr, StenoTran 1364 1 une ingérence dans les opérations du CRTC comme 2 tribunal administratif. 3 6042 Je note aussi que d'autres organismes 4 qui ont des missions qui sont très différentes des 5 nôtres abondent dans le même sens. Je noterai des 6 allusions à ces problèmes dans le mémoire de 7 l'Association canadienne des radiodiffuseurs, dans le 8 mémoire de l'Association de la télévision spécialisée 9 et payante ainsi que dans le mémoire de Radiomutuel, et 10 je voudrais citer un extrait de ce dernier. On dit 11 dans ce mémoire: 12 "Nous notons que, dans l'univers 13 analogique actuel, les membres 14 de l'ACTC se sont engagés à 15 distribuer des services 16 spécialisés canadiens à 17 caractère ethnique lorsque les 18 groupes ethno-culturels auxquels 19 ces services s'adressent 20 représentent au moins 10 pour 21 cent de la population de la zone 22 desservie. Il nous apparaît 23 pour le moins ironique que cette 24 disposition ne s'applique pas 25 aux minorités de langues StenoTran 1365 1 officielles et particulièrement 2 aux nombreux marchés anglophones 3 où le pourcentage de la 4 population de langue française 5 dépasse très largement les 10 6 pour cent, comme ceux d'Ottawa, 7 Gloucester, Vanier, Cumberland, 8 Timmins, Sudbury ou, encore, 9 Moncton. Nous croyons que cette 10 disparité de traitement devrait 11 être corrigée le plus rapidement 12 possible". (Tel que lu) 13 6043 Le commissaire aux langues 14 officielles souhaite un meilleur équilibre linguistique 15 dans l'offre des services des câblodistributeurs. À 16 cette fin, il serait utile, selon nous, de circonscrire 17 les marchés bilingues en fonction du nombre total des 18 locuteurs du français. Ceci signifie que les données 19 sur les connaissances du français seraient utilisées 20 plutôt que celles sur la langue maternelle. Une 21 politique fondée sur le nombre de locuteurs du français 22 serait plus favorable à l'instauration de nouveaux 23 services de langue française. 24 6044 Les données du recensement de 1996 25 illustrent bien ce propos, et je vous ai remis en début StenoTran 1366 1 un tableau illustrant bien la différence en nombres 2 absolus en fonction de chacune des provinces et du 3 Canada à l'extérieur du Québec. 4 6045 Il est important aussi de définir le 5 marché bilingue en fonction d'un nombre ou d'un 6 pourcentage adéquat de locuteurs du français 7 favoriserait un meilleur équilibre linguistique dans 8 l'offre des câblodistributeurs. 9 6046 La définition de "marché bilingue" à 10 adopter devrait permettre d'inclure comme marché 11 bilingue les câblodistributeurs qui distribuent leurs 12 services tant aux communautés rurales qu'aux résidents 13 des centres urbains. Dans certains cas, la notion même 14 de territorialité des marchés pourrait être vue afin 15 d'y apporter certains ajustements. 16 6047 Nous croyons essentiel qu'un nombre 17 ou un pourcentage de locuteurs de français soit convenu 18 pour la définition des marchés bilingues. Il faudrait 19 ensuite, dans ces marchés, offrir un assemblage 20 suffisant de services spécialisés. 21 6048 Il faudrait établir des règles 22 d'accès aux marchés qui favoriseraient la distribution 23 de ces nouvelles chaînes spécialisées de langue 24 française dans les marchés bilingues. Ces nouvelles 25 règles pourraient d'ailleurs s'inspirer utilement de StenoTran 1367 1 celles adoptées par le Secrétariat du Conseil du Trésor 2 en ce qui a trait à l'ordre des services bilingues dans 3 le contexte de la mise en oeuvre de la Loi sur les 4 langues officielles. 5 6049 Il faudrait émettre un nombre adéquat 6 de nouvelles licences de services spécialisés de langue 7 française afin de favoriser les productions en région, 8 la diffusion des événements culturels régionaux et la 9 connaissance de l'histoire du Canada. 10 6050 Il faudrait aussi convenir que de 11 nouveaux services spécialisés de langue française dans 12 les marchés bilingues ne devraient pas provoquer le 13 retrait de services existants en langue française. 14 6051 Il faudrait aussi adopter des règles 15 de marché favorisant le bilinguisme dans la région de 16 la capitale nationale. En effet, la région de la 17 capitale nationale devrait, selon nous, peu importe la 18 définition de "marché bilingue" adoptée, être 19 considérée comme un marché entièrement bilingue étant 20 donné le statut et l'importance symbolique que revêt 21 Ottawa comme capitale de l'ensemble des Canadiens 22 francophones et anglophones. 23 6052 Lorsque le système de numérisation 24 sera plus largement distribué, nous considérons que 25 tous les câblodistributeurs devraient offrir l'ensemble StenoTran 1368 1 des services canadiens à l'ensemble des Canadiens, d'un 2 océan à l'autre. Nous croyons, par contre, qu'il ne 3 faut pas attendre davantage. Il ne faut pas attendre 4 l'arrivée de la numérisation pour offrir des services 5 en langue française à l'ensemble des Canadiens. Un 6 délai supplémentaire dans ce domaine aurait des 7 conséquences fâcheuses sur la vitalité des communautés 8 francophones et acadienne du Canada. 9 6053 Nous souhaitons donc que le Conseil, 10 dans le contexte de l'examen général de l'efficacité et 11 de la pertinence du Règlement sur la distribution de 12 radiodiffusion, annule l'article 18.4(b) pour y 13 inscrire une définition de "marché bilingue" fondée sur 14 un nombre ou un pourcentage adéquat de locuteurs de 15 français. Cette définition pourrait être assortie 16 d'éléments qualitatifs afin d'éviter que certaines 17 communautés soient prisonnières d'un marché 18 particulier. 19 6054 Nous souhaitons, également, 20 l'adoption de règles d'accès qui favoriseraient 21 davantage d'équilibre linguistique dans une offre 22 télévisuelle des câblodistributeurs canadiens. Cet 23 équilibre constitue un élément essentiel dans la 24 création d'un contexte favorable à l'épanouissement des 25 communautés francophones vivant en situation StenoTran 1369 1 minoritaire. 2 6055 L'avis de la Cour Suprême du Canada 3 sur la sécession du Québec affirme que le droit des 4 minorités constitue l'un des quatre principes 5 essentiels de la constitution canadienne. Le CRTC 6 devrait, dans ce contexte, s'assurer que les marchés 7 bilingues soient définis de façon à favoriser le 8 développement des communautés minoritaires. 9 6056 Récemment, l'éditeur en chef du Droit 10 d'Ottawa citait ou écrivait quelque chose de très 11 éloquent que j'aimerais vous citer, en terminant. Il 12 dit: 13 "Les francophones en dehors du 14 Québec s'assimilent pour toutes 15 sortes de raison. Le manque de 16 choix, voire l'absence totale de 17 télévision de langue française, 18 figure certainement parmi les 19 principales." (Tel que lu) 20 6057 Je vous remercie. 21 6058 LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Finn. 22 6059 Je vous confierai à Mme Wylie, notre 23 vice-présidente, Radiodiffusion. 24 6060 CONSEILLÈRE WYLIE: Bonjour, Monsieur 25 Finn. StenoTran 1370 1 6061 M. FINN: Bonjour, madame. 2 6062 CONSEILLÈRE WYLIE: Nous vous 3 demandons, évidemment, de transmettre nos meilleurs 4 voeux à M. Goldbloom et vous le remercierez pour nous 5 pour son intervention écrite. Nous sommes contents de 6 vous voir tout de même. 7 6063 Vous êtes sans doute satisfait de 8 nous avec la récente décision de TVA. 9 6064 M. FINN: Oui, certainement. Nous 10 avons certainement appuyé l'idée d'augmenter la 11 disponibilité des services en français auprès des 12 marchés francophones hors Québec. 13 6065 CONSEILLÈRE WYLIE: Comme vous l'avez 14 soulevé, la question de la définition de "marché 15 bilingue" et des besoins de la capitale nationale sont 16 une priorité pour nous et c'est une question que nous 17 examinons. 18 6066 Il est intéressant de voir et pas 19 surprenant que vous ayez choisi le critère "locuteur de 20 français" au niveau du décompte des gens dans un 21 certain secteur qui sont desservis par un 22 câblodistributeur. C'est intéressant, nous avons eu 23 aussi l'expérience avec les gens d'ethnies ou de 24 cultures différentes qui, eux, voulaient "langue 25 maternelle" au lieu parce que les chiffres étaient plus StenoTran 1371 1 élevés dans ce cas-là. 2 6067 M. Goldbloom parle d'une définition 3 qui inclurait non seulement les locuteurs de français 4 mais les francophiles. Est-ce que ce serait pour vous 5 la même chose ou si c'est une autre... parce que si les 6 francophiles ne sont pas les locuteurs de français, à 7 ce moment-là, il faudrait je suppose avoir un genre de 8 référendum ou de vote pour voir ceux qui ne sont pas 9 locuteurs de français mais qui, quand même, voudraient 10 recevoir des services en français dans un certain 11 secteur. Est-ce que vous avez des commentaires à 12 faire? 13 6068 M. FINN: C'est-à-dire qu'au niveau 14 de locuteur du français, nous comprenons toute personne 15 qui dit comprendre et pouvoir parler un tant soi peu la 16 langue française. On pourrait distinguer par 17 francophiles ceux qui sont intéressés au fait français 18 et ceux qui appuient le fait français au Canada. On 19 peut penser à de nombreux parents qui envoient leurs 20 enfants dans les écoles d'immersion à travers le pays 21 comme étant des francophiles même s'ils ne sont pas des 22 locuteurs du français. 23 6069 Il est aussi à noter que, d'après les 24 données de Statistiques Canada, le Canada est de plus 25 en plus bilingue, le Canada d'un océan à l'autre, et le StenoTran 1372 1 niveau de bilinguisme est beaucoup plus élevé chez les 2 plus jeunes. Donc c'est encourageant, et nous croyons 3 qu'il y a là un marché intéressant. 4 6070 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors vous 5 entreverriez une certaine façon d'inclure les 6 francophiles dans le chiffre, qui permettrait de 7 gonfler le nombre de personnes dans un certain secteur 8 s'il y avait un règlement qui obligeait la distribution 9 d'un certain nombre de services français parce que 10 c'est un secteur déclaré bilingue pour les fins de la 11 loi. 12 6071 M. FINN: C'est-à-dire qu'il est 13 probablement assez difficile de sonder les coeurs et 14 les âmes pour savoir qui est francophile et qui ne 15 l'est pas, mais je pense qu'il est assez facile de 16 cerner qui sont les locuteurs du français; ça, c'est 17 extrêmement facile avec les données de Statistiques 18 Canada. 19 6072 Cependant, je pense qu'il ne faut pas 20 non plus se limiter à des chiffres et un territoire 21 puisqu'il y a des communautés qui sont extrêmement 22 dynamiques, il y a beaucoup de communautés, comme vous 23 le savez, depuis les dernières années, qui se sont 24 dotées d'écoles, qui se sont dotées de centres 25 communautaires, qui se sont dotées d'institutions StenoTran 1373 1 communautaires diversifiées, et je pense que ces 2 éléments-là doivent aussi être des facteurs importants 3 pour identifier les communautés où on pourrait avoir un 4 besoin et il serait intéressant de rejoindre ces 5 gens-là. 6 6073 Il y a des communautés qui sont très 7 dynamiques, qui offrent beaucoup de possibilités, et je 8 pense que de se limiter aux occasions commerciales et 9 aux territoires pourrait en défavoriser un certain 10 nombre. 11 6074 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, parce que le 12 décompte de Statistiques Canada n'inclurait pas, par 13 exemple, les parents unilingues anglais ou d'une autre 14 langue et dont les enfants parlent français et qui 15 seraient très intéressés à recevoir la télévision en 16 français. 17 6075 M. FINN: Et les statistiques ne 18 dénotent pas toute cette vitalité culturelle qu'il y a 19 dans plusieurs communautés, d'un océan à l'autre, à 20 travers le pays. 21 6076 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous avez 22 mentionné cet après-midi que vous étiez surpris que le 23 Conseil se soit penché sur la question de la politique 24 télévision avant de faire cette détermination-là. 25 Est-ce que, à votre avis, ce n'est pas plutôt une StenoTran 1374 1 question d'un règlement de distribution ou une question 2 de distribution qu'une question de la Politique sur la 3 télévision? 4 6077 M. FINN: Oui, c'est une question de 5 distribution et, ne connaissant pas nécessairement tous 6 les détails de votre procédure, nous nous demandons si 7 les licences que vous allez accorder dans cet exercice 8 ici vont permettre que, lorsque vous aurez, en étant 9 optimiste et réaliste, redéfini les marchés bilingues, 10 est-ce que ces nouvelles licences que vous allez 11 attribuer vont automatiquement être disponibles sur les 12 marchés bilingues sans avoir à changer les règles du 13 jeu. 14 6078 CONSEILLÈRE WYLIE: J'ai peut-être 15 mal compris. Je croyais que vous faisiez allusion à la 16 récente audience sur la Politique sur la télévision 17 conventionnelle. 18 6079 M. FINN: Non. Je pense à l'ensemble 19 de ce que vous faites. 20 6080 CONSEILLÈRE WYLIE: Ah, bon, parce 21 qu'évidemment, si vous avez suivi un peu l'audience 22 jusqu'à maintenant, c'est évidemment une question qui 23 est soulevée par plusieurs parties et qui est devant 24 nous en ce moment et qui est clairement reliée à 25 l'émission d'une nouvelle licence, parce que ce sont StenoTran 1375 1 justement des services qui dépendent de la distribution 2 au lieu d'une antenne hertzienne pour distribuer leurs 3 services de programmation à la population. 4 6081 Donc c'est évidemment une question 5 qui a été assez prioritaire ou importante jusqu'à 6 maintenant, et on nous promet d'intéressantes 7 suggestions d'ici la fin de l'audience pour trouver des 8 solutions. 9 6082 Nous vous remercions de votre 10 participation et, encore une fois, s'il vous plaît, 11 transmettez nos meilleurs voeux à M. Goldbloom. Merci. 12 6083 M. FINN: Avec plaisir et merci. 13 6084 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 14 Monsieur Finn. En effet, j'ajoute mes salutations à 15 M. Goldbloom, lui qui m'écrit si souvent. Merci de 16 m'avoir appris un nouveau mot; "locuteur", j'ignorais 17 ce mot. Alors je vais me coucher moins ignorante ce 18 soir. Merci. 19 6085 M. FINN: Merci, mesdames; merci, 20 messieurs. 21 6086 LA PRÉSIDENTE: Madame la Secrétaire. 22 6087 Mme AUDET: J'inviterais maintenant le 23 deuxième intervenant, l'Association canadienne des 24 radiodiffuseurs, Canadian Association of Broadcasters, 25 MM. Michael McCabe, Peter Miller, Yvon Chouinard et StenoTran 1376 1 Mmes Charlotte Bell et Dandy Greer Yull. L'association 2 intervient à l'ensemble des 17 demandes de services 3 spécialisés. 4 6088 LA PRÉSIDENTE: Bon après-midi. 5 Bienvenue. La parole est à vous. 6 INTERVENTION 7 6089 M. McCABE: Bonjour, Madame la 8 Présidente, Mesdames et Messieurs les Membres du 9 Conseil. 10 6090 Nous sommes très heureux d'être ici 11 avec vous aujourd'hui. Je m'appelle Michael McCabe et 12 je suis le président de l'Association canadienne des 13 radiodiffuseurs. Les personnes qui m'accompagnent sont 14 M. Yvon Chouinard, qui est vice-président exécutif de 15 Diffusion Power Inc. et l'un des membres de notre 16 Conseil de la radio, ainsi que Mme Charlotte Bell, qui 17 est directrice des affaires réglementaires chez Global 18 Television et qui représente notre conseil dans la 19 télévision spécialisée et payante. Deux autres 20 employés de l'ACR sont avec nous: le vice-président 21 exécutif et directeur juridique, M. Peter Miller, ainsi 22 que la directrice de la Recherche et des Questions 23 sociétales, Mme Tandy Greer Yull. 24 6091 Notre présentation, comme notre 25 mémoire, se divise en deux grandes parties. StenoTran 1377 1 6092 Premièrement, nous voudrions exprimer 2 notre soutien au projet d'attribution de licences à de 3 nouveaux services spécialisés de langue française et 4 aimerions faire quelques observations à l'égard du 5 cadre qui nous paraît indiqué pour ce faire. 6 6093 Deuxièmement, nous tenons à exprimer 7 notre opposition à la demande déposée par Câblo 8 Distribution G. Inc. 9 6094 L'ACR, et tout particulièrement son 10 Conseil de la télévision spécialisée et payante, appuie 11 de façon générale l'attribution des licences à de 12 nouveaux services spécialisés de langue française et 13 leur distribution en mode analogique. Nous croyons 14 fermement que le Conseil doit saisir l'occasion 15 d'élargir, pour les Canadiens et les Canadiennes 16 francophones du Québec et partout au pays, 17 l'accessibilité à des services en français. En 18 attribuant maintenant des licences à un grand nombre de 19 services canadiens, le Conseil contribuera de façon 20 éloquente à ses objectifs d'amélioration de la qualité 21 de la programmation canadienne. 22 6095 Nous croyons que les francophones 23 canadiens devraient avoir accès à une gamme de services 24 créneaux attrayants aussi large que celle dont dispose 25 leurs concitoyens anglophones, et les statistiques StenoTran 1378 1 publiques prouvent amplement que la demande existe pour 2 de tels services. 3 6096 Charlotte. 4 6097 Mme BELL: L'ACR recommande que le 5 Conseil considère d'attribuer des licences à autant de 6 services qu'il le jugera approprié en se fondant sur 7 les mérites de chaque demande et en séparant cette 8 question de son analyse de la capacité de transmission 9 et des conditions de distribution. Le Conseil devrait 10 se concentrer sur la nécessité d'offrir aux 11 francophones canadiens un choix complet de services. 12 Si le marché pouvait les soutenir, le CRTC pourrait 13 attribuer une licence à au moins un service par genre 14 proposé. 15 6098 La capacité de transmission est une 16 cible mobile. Comme nous l'avons appris au cours de la 17 dernière session d'attribution de licences aux services 18 spécialisés et au moment de leur lancement, le contexte 19 de la distribution peut changer considérablement. Le 20 rapport que le CRTC a publié en juillet 1998 sous le 21 titre "Cable Capacity and Digital Deployment" démontre 22 que 42 pour cent des abonnés au câble dans les marchés 23 francophones sont dans des systèmes qui disposent de 24 six à dix canaux vacants, et une autre tranche de 10 25 pour cent des abonnés sont dans des systèmes qui StenoTran 1379 1 disposent de 11 canaux vacants ou plus. Ces données 2 nous laissent supposer qu'il y a de la place pour au 3 moins quatre ou cinq nouveaux services maintenant, 4 probablement plus. Si on tient compte des services 5 alphanumériques, exemptés, hors programmation et 6 américains qui ont été ajoutés depuis mai 1996, tous 7 les abonnés québécois auront accès à plus de six canaux 8 libres. 9 6099 Nous savons d'expérience qu'il y a 10 souvent un plus grand nombre de canaux libres 11 qu'annoncé initialement. Ces canaux doivent être 12 réservés à des services en français. Le milieu de la 13 distribution a, par nature, horreur du vide. Si des 14 canaux sont libres, ils seront occupés par des services 15 américains ou des services canadiens de langue 16 anglaise, privant les francophones canadiens de l'accès 17 à des émissions dans leur propre langue. 18 6100 Pour prévenir les types de problèmes 19 qui ont surgi au Canada anglais après le lancement des 20 services spécialisés autorisés à la dernière session 21 d'attribution, l'ACR recommande que le Conseil 22 établisse certaines conditions de licence bien 23 précises. Ces conditions garantiraient aux nouveaux 24 services de langue française un lancement et une 25 commercialisation convenables ainsi qu'une distribution StenoTran 1380 1 prioritaire dans les marchés francophones par rapport à 2 tout nouveau service américain, exempté ou de langue 3 anglaise. 4 6101 Des règles clairement articulées, 5 établies dès le départ, devraient assurer un lancement 6 réussi à ces nouveaux services et renforcer leur 7 capacité à contribuer aux objectifs de la Politique de 8 la radiodiffusion. L'ACR n'est pas d'accord avec la 9 suggestion émise par l'industrie de la 10 câblodistribution selon laquelle les nouveaux services 11 ne devraient obtenir leur licence que pour une 12 distribution en mode numérique. 13 6102 Ces derniers temps l'ACR a beaucoup 14 parlé de l'importance de la synergie, particulièrement 15 dans le cadre des récentes audiences publiques que le 16 Conseil a tenues sur la Politique relative à la 17 télévision canadienne. Nous sommes d'avis que l'effet 18 de synergie produit par l'expérience antérieure dans 19 les secteurs de la télédiffusion, de la distribution ou 20 de la production est un facteur déterminant quant à la 21 capacité des nouveaux services spécialisés de réussir 22 leur lancement et de survivre. C'est particulièrement 23 vrai au Québec compte tenu des caractéristiques de ce 24 marché, à savoir, sa petitesse, la fragmentation plus 25 élevée de son auditoire et la faible pénétration de la StenoTran 1381 1 câblodistribution. Entre autres avantages, les 2 économies réalisées par le partage des infrastructures 3 et des ressources administratives permettront aux 4 services qui démarrent et dont la pénétration est 5 encore faible de tenir les engagements de programmation 6 canadienne qui sont au coeur de leur demande de 7 licence. 8 6103 Par conséquent, l'ACR exhorte le 9 Conseil à ne pas refuser de licences en se fondant sur 10 la position actuelle du demandeur sur le marché mais 11 plutôt à encourager les services à tirer parti de toute 12 synergie existante. Toutefois, dans la mesure où de 13 tels rapports pourraient soulever des inquiétudes quant 14 à la possibilité de transactions intéressées, l'ACR 15 appuierait la mise en place de précautions appropriées. 16 6104 L'ACR a pris bonne note que le 17 Conseil a déjà clairement énoncé ses préoccupations à 18 l'égard du risque de préférence indue lorsqu'un 19 distributeur est propriétaire, directement ou 20 indirectement, de services spécialisés. Comme nous 21 l'avons mentionné dans notre mémoire, nous croyons que 22 cette question de propriété ne devrait pas susciter 23 d'inquiétudes en soi en autant que le Conseil puisse 24 s'assurer que les services en question ne bénéficient 25 d'aucun avantage indu en raison de leur affiliation à StenoTran 1382 1 un distributeur. 2 6105 M. MILLER: Pour ce faire, l'ACR 3 croit que le Conseil pourrait établir des conditions de 4 licence explicites qui empêcheraient les distributeurs 5 de conférer quelque traitement préférentiel ou avantage 6 que ce soit aux services dans lesquels ils ont des 7 intérêts au détriment des services non affiliés. De 8 telles dispositions devraient apaiser toute inquiétude 9 quant à la préférence indue qui pourrait s'exercer sur 10 le plan de l'accès et des conditions de distribution. 11 6106 L'ACR remarque également que le 12 prochain examen du Conseil au sujet du cadre 13 d'attribution de licences de nouveaux services 14 spécialisés devrait lui fournir l'occasion d'explorer 15 les nouvelles dispositions qui pourraient s'appliquer à 16 cette question de préférence indue. 17 6107 Yvon. 18 6108 M. CHOUINARD: Madame la Présidente, 19 en ce qui touche les inquiétudes que suscitent les 20 services affiliés à la Société Radio-Canada, l'ACR 21 encourage le Conseil à s'assurer que Radio-Canada joue 22 un rôle complémentaire plutôt que concurrentiel dans le 23 marché francophone. La Société Radio-Canada ne devrait 24 pas concurrencer les télédiffuseurs privés et les 25 services spécialisés pour l'obtention des droits de StenoTran 1383 1 diffusion, ni exercer de pressions à la baisse sur les 2 tarifs publicitaires au moyen de tactiques 3 compétitives. Au contraire, la Société Radio-Canada 4 devrait être encouragée à rechercher des partenariats 5 pour produire des émissions avec les télédiffuseurs 6 privés. 7 6109 Avant d'accorder une licence à un 8 service spécialisé affilié à la Société Radio-Canada, 9 le Conseil doit être persuadé qu'aucun avantage indu ne 10 lui sera conféré. De leur côté, les services 11 spécialisés affiliés à la Société Radio-Canada doivent 12 s'engager à la transparence dans leur exploitation et 13 assurer le Conseil que leur accès indirect aux fonds 14 publics ne se traduira pas par des pratiques déloyales 15 sur le marché. 16 1505 17 6110 M. CHOUINARD: L'ACR est également 18 d'avis que la présente audience offre au Conseil une 19 bonne occasion d'examiner la possibilité d'étendre les 20 services en français à l'extérieur du Québec. Nous 21 croyons que ce principe revêt une importance vitale et 22 devrait faire l'objet d'un sérieux examen. 23 6111 Les francophones de toutes les 24 régions du Canada méritent d'avoir accès à l'éventail 25 le plus large possible de services dans leur propre StenoTran 1384 1 langue. En outre, l'accès accru aux services de langue 2 française partout au pays contribuerait à la 3 réalisation des objectifs formulés dans la Loi sur la 4 radiodiffusion, en particulier, la promotion de la 5 dualité linguistique et de la diversité culturelle du 6 Canada. 7 6112 Pour ce faire, l'ACR exhorte le 8 Conseil à considérer les trois mesures interdépendantes 9 suivantes. 10 6113 Premièrement, le Conseil devrait 11 élargir la suspension actuelle à l'égard des ajouts à 12 la liste des services par satellite admissibles pour 13 empêcher l'addition de tout nouveau service américain à 14 la gamme des services déjà offerts par les 15 câblodistributeurs, y compris les services américains 16 qui sont actuellement sur la liste mais qui n'ont pas 17 encore été lancés. Cette suspension devrait demeurer 18 en vigueur jusqu'à ce que tous les services canadiens 19 aient été lancés, c'est-à-dire les nouveaux services de 20 langues française et anglaise. De même, le Conseil 21 devrait veiller à ce que tous les services spécialisés 22 autorisés soient lancés avant d'ajouter de nouveaux 23 services exemptés. 24 6114 Deuxièmement, le Conseil devrait 25 ré-examiner sa définition des marchés francophones de StenoTran 1385 1 façon à garantir une distribution plus étendue des 2 services français partout au pays. Il est ironique de 3 constater que le cadre réglementaire actuel exige la 4 distribution de services allophones là ou un groupe 5 allophone en particulier a une représentation de 10 6 pour cent et plus, tandis que les services de langue 7 française ne doivent obligatoirement être distribués 8 que dans les marchés où la population francophone 9 dépasse 50 pour cent. 10 6115 Troisièmement, au cours de cette 11 audience et à l'occasion de son prochain examen du 12 cadre d'attribution de licences aux services 13 spécialisés, le Conseil devrait explorer l'idée de 14 créer des mesures d'encouragement qui inciteraient les 15 entreprises de distribution de radiodiffusion à étendre 16 la distribution des services de langue française à 17 l'extérieur du Québec. 18 6116 Michael. 19 6117 M. McCABE: Madame la Présidente, 20 permettez-moi de résumer brièvement pourquoi l'ACR 21 croit que la demande de licence déposée par Câblo G 22 devrait être refusée. 23 6118 D'abord, la proposition n'ajoute rien 24 à la diversité du système de radiodiffusion. De fait, 25 comme nous l'avons mentionné dans notre mémoire, le StenoTran 1386 1 service proposé n'est pas réellement un service 2 spécialisé selon la définition du CRTC. Il s'agit 3 simplement d'un service qui s'adresse à l'ensemble de 4 la population d'une région bien précise, une région qui 5 est déjà bien desservie par diverses stations de radio 6 et de télévision généralistes et d'autres médias. 7 6119 Notre deuxième préoccupation concerne 8 les conséquences potentiellement néfastes de ce nouveau 9 service sur les autres joueurs du marché en cause. Le 10 Conseil sait combien le marché publicitaire de la 11 région de la Gaspésie est restreint et fragile. 12 L'ajout d'un autre média dans cette région qui aurait 13 accès aux recettes publicitaires locales aurait de 14 graves répercussions sur les stations de radio et de 15 télévision déjà en place au point de menacer leur 16 survie. 17 6120 En outre, la véritable nature du 18 service proposé par Câblo G est d'être un canal d'accès 19 communautaire doublé d'un service de télé-achat. Ce 20 n'est pas un service spécialisé. 21 6121 L'ACR voudrait faire remarquer qu'aux 22 termes de sa politique relative au canal communautaire 23 le Conseil restreint le type de publicité que les 24 canaux communautaires ont le droit de solliciter. Ces 25 restrictions ont été établies en grande partie pour StenoTran 1387 1 empêcher les canaux communautaires de détourner les 2 recettes publicitaires des radiotélédiffuseurs 3 généraux. 4 6122 Le Conseil exige également que de 5 tels services facilitent l'expression grâce à un accès 6 libre et ouvert aux membres de la collectivité. S'il 7 obtenait une licence d'exploitation d'un service 8 spécialisé, le demandeur serait en mesure de contourner 9 cette politique en exigeant des frais aux abonnés du 10 câble pour le service plutôt que de leur offrir un 11 canal d'accès libre et ouvert et en sollicitant des 12 revenus publicitaires en concurrence directe avec les 13 services existants de radio et de télévision. 14 6123 Pour toutes ces raisons, l'ACR est 15 d'avis que la demande de Câblo Distribution G. doit 16 être rejetée. 17 6124 Nous vous remercions de nous avoir 18 offert l'occasion d'élaborer sur nos observations 19 écrites et nous sommes maintenant prêts à répondre à 20 vos questions. 21 6125 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. 22 6126 Je demanderais à ma collègue Mme 23 Pennefather de vérifier quelques petites questions avec 24 vous. 25 6127 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, StenoTran 1388 1 Madame la Présidente. 2 6128 Messieurs dames, bon après-midi. En 3 effet, j'ai quelques clarifications que j'aimerais 4 apporter à votre intervention. Et on vous remercie 5 d'être ici avec nous cet après-midi. 6 6129 Premièrement, vous avez commencé, 7 dans votre mémoire oral et écrit, en disant que vous 8 supportez en principe qu'il y ait une attribution de 9 licences à des nouveaux services spécialisés de langue 10 française. J'aimerais d'abord vous demander d'être 11 plus clairs sur qu'est-ce qui sont d'après vous les 12 caractéristiques spécifiques du marché francophone 13 qu'on devrait prendre en considération dans ce sens-là. 14 6130 Mme BELL: Je ne suis pas certaine que 15 j'ai bien compris votre question. Les caractéristiques 16 du marché francophone par rapport au marché anglophone? 17 6131 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si vous 18 voulez. Les caractéristiques qui distinguent le marché 19 francophone sur lesquelles on devrait prendre les 20 décisions. 21 6132 Mme BELL: Sur lesquelles vous devez 22 prendre les décisions. 23 6133 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça. 24 6134 Mme BELL: C'est un marché qui est 25 beaucoup plus restreint qu'au Canada anglais. Au StenoTran 1389 1 Québec, comme vous savez, les Québécois ont tendance à 2 écouter leur propre programmation, la programmation 3 canadienne sur les postes de télévision généralistes 4 comme TVA et TQS. Les Québécois consomment cette 5 programmation-là beaucoup plus qu'au Canada anglais. 6 C'est plutôt un challenge pour nous parce qu'on doit 7 concurrencer, au Canada anglais, beaucoup plus 8 fortement avec les réseaux américains. Alors il y a 9 des différences de ce côté-là. Mais c'est un marché 10 qui est plus étroit, qui est plus restreint qu'au 11 Canada anglais. 12 6135 Le Conseil devrait assurer qu'il y a 13 un éventail de programmation ou un choix assez élargi 14 pour les Québécois, comme il l'a fait au Canada 15 anglais, et c'est pour cette raison-là que nous 16 supportons l'octroi de licences à des services 17 francophones. 18 6136 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, il y a 19 une grande variété de suggestions de licences qui vient 20 pendant cette audience. Il y a aussi beaucoup de 21 sondages qui démontrent des intérêts, des demandes pour 22 certains services, et certainement il y a une variété 23 d'opinions de ce qui intéresse le milieu francophone. 24 6137 Est-ce que vous avez des commentaires 25 sur, d'après vous, que seront les priorités en termes StenoTran 1390 1 des intérêts de ce marché à ce temps-ci? 2 6138 Mme BELL: L'ACR n'a pas pris de 3 position à l'égard des demandes individuelles et on 4 pense que ce sont les requérantes qui devraient 5 discuter de ça. 6 6139 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'aimerais 7 savoir -- juste pour en savoir un peu plus -- le 8 contexte dans lequel vous faites vos autres 9 recommandations, parce que vous avez fait une remarque 10 au début en ce sens-là. 11 6140 M. MILLER: Oui, peut-être que je 12 peux ajouter un petit peu. 13 6141 Je pense que, d'une part, les 14 intérêts des francophones canadiens sont similaires aux 15 intérêts des Canadiens anglophones; par exemple, 16 l'intérêt d'un canal d'espace ou quelque chose comme 17 ça. Le problème, évidemment, c'est que, avec un marché 18 qui est beaucoup plus petit, les défis économiques sont 19 difficiles. Mais je pense que, à notre avis, le fait 20 dont on devrait toujours se souvenir c'est qu'à l'heure 21 actuelle le pourcentage des Québécoises, par exemple, 22 qui écoutent ou regardent les canaux américains et 23 canadiens anglophones, c'est assez busy. Ils sont, au 24 total, à peu près 17 pour cent. Mais si vous ne donnez 25 pas d'autres choix de canaux en français, c'est clair, StenoTran 1391 1 à notre avis, que ce pourcentage va être plus grand. 2 6142 Alors pour nous, je pense que c'est 3 absolument nécessaire qu'il y ait des choix de canaux 4 francophones parce que, sinon, les Québécoises et les 5 Canadiens francophones hors Québec vont voir des canaux 6 américains ou anglophones. 7 6143 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, 8 Monsieur Miller et madame. 9 6144 Alors si on tourne vers votre 10 intervention et soumission ici, vous parlez 11 certainement des conditions d'accès et de lancement. 12 Vous recommandez qu'en effet des conditions de 13 distribution favorables seraient importantes, et je 14 pense que vous mentionnez aussi, encore aujourd'hui, 15 certaines conditions de licence bien précises. 16 6145 Pourriez-vous nous donner des 17 précisions, en effet? 18 6146 M. MILLER: On a quelques 19 suggestions, mais encore, je pense que c'est plus le 20 domaine des requérantes de vous suggérer des 21 précisions. Mais par exemple, c'est clair à notre avis 22 que les conditions de priorité des services 23 francophones doivent être absolument claires. 24 6147 Deuxièmement, j'espère que le CRTC va 25 décider d'une date où l'accès va être garanti. On n'a StenoTran 1392 1 pas une proposition pour vous, mais j'imagine que ça va 2 être à peu près janvier dans l'an 2000 ou quelque chose 3 comme ça. Mais il y a deux exemples de conditions 4 précises et j'imagine que vous avez d'autres 5 commentaires des intervenants et des requérantes. 6 6148 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je vous 7 demande la question parce que vous l'avez mentionné 8 comme étant un élément important de vraiment supporter 9 le marché francophone et l'importance d'avoir un choix 10 de services. Alors, je trouve que c'est important 11 qu'on entende, autant que possible, des suggestions 12 précises à cet égard. 13 6149 Aussi, vous avez fait des remarques 14 concernant la concentration que je pense vous traduisez 15 en termes de synergie et qu'on devrait pas avoir trop 16 d'ennuis à cet effet. Par contre, on peut mettre en 17 place des précautions appropriées. Encore une fois, 18 est-ce que vous avez les précisions sur ce point? 19 6150 Mme BELL: On a fait une suggestion 20 dans notre mémoire écrit. Disons que dans le marché 21 québécois on n'a pas vu le même genre de problème de 22 préférence indue qu'on a vu au Canada anglais. 23 6151 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je parle de 24 concentration, pas de préférence indue. C'est 25 différent. StenoTran 1393 1 6152 M. MILLER: Par exemple, il y avait 2 ça et je pense qu'Astral est une qui suggère qu'aucun 3 radiodiffuseur conventionnel ne devrait avoir un 4 service spécialisé. À notre avis, ça va pas être dans 5 l'intérêt public pour une raison simple: on sait, et 6 il y avait plusieurs intervenants qui l'indiquent -- 7 que les radiodiffuseurs conventionnels sont la base 8 principale du système. Ils sont très importants. 9 Mais, dans un univers qui est fragmenté, c'est 10 important d'avoir la possibilité de chercher l'autre 11 opportunité, de chercher les abonnés. 12 6153 Alors, pour nous, par exemple, avec 13 un marché avec plus de canaux, je pense que c'est 14 important de laisser les services spécialisés 15 conventionnels, même les compagnies de production, 16 avoir l'opportunité d'avoir ces synergies avec des 17 canaux spécialisés. Alors, pour nous, il n'y a pas de 18 problème de concentration parce qu'on a plus de canaux 19 mais peut-être le même nombre de compagnies affiliées, 20 parce qu'au Québec, évidemment, il y a peut-être 21 cinq-six compagnies dans la business de radiodiffusion. 22 Ça ne change pas nécessairement, mais le nombre de 23 stations, le nombre de services va changer avec la 24 concurrence... avec la fragmentation. 25 6154 Mme BELL: Je pense que les synergies, StenoTran 1394 1 de toute façon, sont nécessaires afin d'assurer qu'il 2 va y avoir un éventail plus large de programmation, 3 parce que, pour nous, par exemple, à Global, on a une 4 licence de télévision spécialisée. S'il avait fallu 5 qu'on lance ce service-là sans avoir l'infrastructure 6 qui existe déjà à Global à Toronto, ç'aurait été très 7 difficile; ce n'est certainement pas rentable. Je 8 parle de ressources humaines, services financiers, 9 services de programmation aussi. Alors ces 10 synergies-là sont nécessaires. Ce n'est pas un luxe. 11 Et au Québec, parce que le marché est encore plus 12 restreint, c'est encore plus nécessaire, je pense. 13 6155 Quand on a parlé de conditions 14 précises, je crois qu'on parlait dans le contexte de 15 préférence indue dans le un cas où il y aurait un 16 affilié à un câblodistributeur. 17 6156 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, vous 18 avez deux chapitres, en effet. Vous parlez... 19 6157 Mme BELL: C'est ça, et je pense qu'on 20 était confus entre les deux. 21 6158 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça. 22 Alors, si on va vers la préférence indue, section 1.5, 23 en effet, encore une fois-là, vous dites qu'on ne 24 devrait pas avoir trop d'ennuis à cet égard. Mais par 25 contre, s'il y a cette possibilité, on peut peut-être StenoTran 1395 1 mettre en place certaines conditions de distribution. 2 6159 Je voulais, encore une fois, vous 3 demander d'aller un peu plus loin avec cette idée parce 4 que c'est une discussion très importante. Vous êtes, 5 sans doute, au courant de la discussion qu'on a eue 6 avec tous les requérants à ce sujet parce que, 7 certainement, notre but -- tout le monde le sait -- 8 c'est la diversité de programmation. C'est vraiment de 9 faire en sorte qu'on rentre chez les citoyens 10 francophones une variété de services. 11 6160 Alors je voulais avoir plus 12 d'information sur votre point de vue là-dessus et 13 qu'est-ce que vous voulez dire par 14 "...notamment sur le plan de 15 l'accès et des conditions de 16 diffusion, le Conseil pourrait 17 aussi souhaiter imposer une 18 exigence selon laquelle les EDR 19 seraient tenues de distribuer 20 tous les autres services avant 21 les leurs" [à titre d'exemple] 22 (Tel que lu) 23 6161 Mme BELL: Il y a peut-être des 24 méthodes un peu moins sévères que celle-là. Le Conseil 25 se sert déjà de conditions de licence et l'a fait dans StenoTran 1396 1 le cas de Canal Nouvelles. Nous, on croit que ces deux 2 conditions-là sont appropriées et, comme je vous disais 3 plus tôt, le problème de préférence indue n'a pas 4 été... ou nous, on n'est pas au courant d'un problème 5 au Québec. Il y a eu des problèmes au Canada anglais, 6 mais c'est deux marchés différents. Alors ce n'est 7 peut-être pas aussi dramatique que dans le marché au 8 Canada anglais. 9 6162 Mais vous avez déjà imposé des 10 conditions sur Canal Nouvelles comme quoi Vidéotron 11 devait distribuer tous les autres services et que les 12 services devaient être distribués selon les mêmes 13 modalités que le Canal Nouvelles. 14 6163 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense 15 qu'on mélange les choses un peu là, mais je pense... 16 vous êtes sans doute au courant qu'on avait eu cette 17 discussion souvent cette semaine et même ce matin avec 18 M. Lamarre. En effet, on est allé un peu plus loin, en 19 discutant peut-être la réalité qu'étant donné qu'on a 20 17 demandes devant nous, il y a la possibilité d'avoir 21 un certain nombre de licences peut-être. Dans ce 22 cas-là, qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on reste tout 23 le monde dans nos camps? 24 6164 C'est possible que la réaction des 25 distributeurs de faire en sorte que leur service soit StenoTran 1397 1 distribué après les autres soit vue comme étant injuste 2 d'une autre façon, mais qu'il y a peut-être d'autres 3 possibilités d'aller en partenariat et une discussion 4 plus positive là-dessus. Je ne sais pas si vous avez 5 des commentaires sur cette discussion qui a eu lieu ce 6 matin. 7 6165 M. MILLER: Je pense que le test que 8 Mme Bell vient de mentionner est très important. C'est 9 un test en deux parties. L'obligation est de prendre 10 tous les services qui ont des licences, premièrement, 11 et deuxièmement, de faire les mêmes conditions. Alors 12 je pense que ça, c'est important. Ça c'est le 13 précédent avec le Canal Nouvelles et je pense que ça 14 marche pour ça. 15 6166 Si on a un test comme ça et si on a 16 la garantie que les câblos ou les autres EDR prennent 17 tous les canaux, je pense que la suggestion de the 18 back of the bus n'est pas nécessaire parce que je pense 19 que c'est à vous de décider les services qui sont dans 20 l'intérêt public et j'imagine que vous pouvez décider 21 que quelques services -- qui peut-être ont des 22 affiliations avec les distributeurs -- sont 23 définitivement dans l'intérêt public. Je pense que ça 24 sera très difficile pour vous de décider que, non, ce 25 n'est pas une priorité, juste parce qu'on a une StenoTran 1398 1 affiliation avec un distributeur. 2 6167 Alors, je pense que pour nous, comme 3 on a dit, la question n'est pas affiliation soi-même, 4 la question est les conditions et les règles. 5 6168 Je pense qu'aussi c'est important de 6 dire qu'au Québec, de notre avis, il n'y avait pas de 7 plainte contre les distributeurs. Par exemple, 8 Vidéotron a une histoire qui est très très positive à 9 l'égard des services conventionnels et des services 10 spécialisés, et je pense que, juste parce que le CRTC a 11 des inquiétudes concernant les câblos du côté 12 anglophone, ce n'est pas nécessairement une inquiétude 13 qui devrait être une préoccupation ici au Québec. 14 6169 Alors, je pense qu'on devrait prendre 15 les cas un à un et décider les conditions qui sont 16 appropriées, et on pense que le précédent de Canal 17 Nouvelles marche bien. 18 6170 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, 19 Monsieur Miller. Ça va de soi qu'on ne veut pas 20 prendre des décisions dans le vide. C'est vraiment le 21 temps de chercher des solutions et d'avoir l'expertise 22 qui est devant nous pendant ces jours... vraiment 23 mettre les idées sur la table pour faire en sorte qu'on 24 ait les solutions et qu'il y ait une présence accrue 25 des services francophones disponibles. Mais, quand StenoTran 1399 1 même, je voulais vraiment que vous sortiez vos idées, 2 surtout en considérant la spécificité du marché 3 francophone. 4 6171 J'aimerais avoir aussi plus de 5 commentaires sur un autre sujet, et c'est votre 6 positionnement sur le Câblo G. J'ai lu votre 7 intervention et les remarques aujourd'hui, et je dois 8 dire que je devrais avoir plus de clarifications. 9 6172 Dans votre mémoire, et aujourd'hui, 10 vous mettez beaucoup d'emphase sur l'importance d'avoir 11 les services francophones en région. Voilà une 12 soumission qui, vraiment, est ancrée dans une 13 spécificité, un secteur du pays francophone. 14 6173 Je suis certaine que ce matin vous 15 avez entendu la présentation de Câblo G. Je ne sais 16 pas si vous étiez avec nous ce matin, mais le requérant 17 a, par exemple, présenté le fait que ce qu'il propose 18 c'est un service qui n'est pas le service communautaire 19 mais un autre service complètement. 20 6174 Je voulais savoir si vous avez des 21 commentaires supplémentaires à faire à ce sujet. 22 6175 MR. McCABE: If I may start on that 23 and perhaps Yvon would follow. 24 6176 We also heard the applicant say that 25 it was not a specialty service truly, and this is the StenoTran 1400 1 subject before this Hearing, in fact. When we view 2 that service, we see a service that is quite general in 3 its nature in the sense that it addresses the 4 population as a whole, in the broadest sense. 5 6177 Yes, there are a number of, if you 6 will, vertical subjects that it addresses, but the 7 point is that there are a number of them. It is not a 8 focused service such as regional sports or regional 9 news. It really does, despite the comments of the 10 applicant, deal with a program schedule that is 11 addressed, on a broad number of topics, to the 12 population as a whole. We think it does not in fact 13 qualify, therefore, as a service that can be called a 14 specialty service. 15 6178 COMMISSIONER PENNEFATHER: So your 16 position is based on your interpretation of this 17 presentation in terms of its programming as not being a 18 specialty service. That is the reason for your... 19 6179 MR. McCABE: That is one. That is 20 the one you asked about at that point. 21 6180 Our other concern is, obviously, the 22 market in the Gaspésie. Obviously, that is a very 23 fragile market. I think Yvon can speak more to that 24 and, if you would, I would appreciate that. 25 6181 M. CHOUINARD: En fait, j'aimerais StenoTran 1401 1 peut-être revenir sur le point du lien que vous avez 2 établi entre la proposition de Câblo G et la 3 distribution des services spécialisés francophones. Je 4 ne pense pas qu'il y ait un problème d'accès aux 5 services francophones, que ce soit les services 6 conventionnels ou spécialisés, en Gaspésie comme tel. 7 Les services sont disponibles à cet égard-là ou 8 accessibles. 9 6182 Quand on parle d'accès des services 10 spécialisés aux communautés francophones du pays, on 11 parle des 700 000 personnes qui sont situées à 12 l'extérieur du Québec, qui vivent dans d'autres 13 provinces. À cet égard-là, il y a 12 communautés... 14 c'était intéressant d'écouter, d'ailleurs, les propos 15 de M. Finn un peu plus tôt parce que, quand on parle de 16 10 pour cent, je pense qu'on parle à peu près des mêmes 17 choses. On parle de 12 communautés, en réalité, dans 18 le pays, qui ont 10 pour cent et plus de francophones 19 et toutes ces communautés-là sont situées au 20 Nouveau-Brunswick et en Ontario. 21 6183 Peut-être qu'il faudrait ajouter un 22 élément de nombre également. À Toronto, il y a 100 000 23 francophones qui y vivent. À Vancouver, je n'ai pas 24 les chiffres mais sans doute qu'il faudrait combiner 25 les deux éléments, 10 pour cent ou 50 000 et plus de StenoTran 1402 1 population. 2 6184 Alors, je pense que la proposition de 3 Câblo G ne va pas solutionner ce problème de 4 distribution des services spécialisés francophones à 5 des populations qui sont plus isolées. La Gaspésie, à 6 cet égard-là, n'est pas isolée, mais absolument pas. 7 6185 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Je 8 comprends votre point. Je pense, par contre, que le 9 service présenté était plutôt pour une niche 10 particulière, c'est-à-dire la Gaspésie et il n'y avait 11 pas vraiment eu cette idée de faire en sorte que c'est 12 un service pour les francophones partout au pays, mais 13 je comprends votre... 14 6186 M. CHOUINARD: Oui, mais au niveau du 15 principe, en fait, je pense que l'ACR aussi se 16 préoccupe du principe d'un canal communautaire qui 17 aurait accès à la publicité conventionnelle. 18 6187 Si on replace ce projet-là dans un 19 autre endroit, on pourrait le replacer à Toronto et 20 dire que Rogers, avec le canal communautaire, aurait 21 accès à la publicité et on viendrait de créer une 22 nouvelle station de télévision à Toronto. Je pense que 23 la préoccupation serait davantage dans les marchés de 24 taille moyenne. 25 6188 Je peux parler de Peterborough et de StenoTran 1403 1 Kingston où notre compagnie possède des stations. Si 2 le câblodistributeur avait accès à ce même genre de 3 projet, je pense que nos stations en seraient beaucoup 4 affectées. 5 6189 Alors je pense qu'il y a le principe, 6 oui, de l'impact sur les stations non seulement de 7 télévision mais de radio locales et il y a aussi 8 surtout l'impact... en fait, le précédent que cette 9 demande-là est en train de créer dans le système de 10 réglementation. 11 6190 MR. McCABE: I might add that I guess 12 there is a question as to whether La Gaspésie is a 13 niche or a region, and we would take it -- as we have 14 read the precedents -- that it is, in fact, a region 15 and that niche programming could occur in a region, but 16 it is unlikely that we could classify a region as a 17 niche. 18 6191 COMMISSIONER PENNEFATHER: Thank you. 19 6192 I would like to go back to another 20 subject en terminant, vos commentaires sur SRC-CBC. Je 21 n'ai pas très bien saisi votre position là-dedans. Je 22 pense que vous nous dites que SRC-CBC devrait ou 23 pourrait continuer à être impliqué dans les services 24 spécialisés à la condition qu'il y a, comme vous 25 dites... les services spécialisés affiliés devraient StenoTran 1404 1 s'engager à la transparence. Est-ce que j'ai bien 2 saisi votre opinion là-dessus? 3 6193 M. CHOUINARD: Oui. Il y a des 4 précédents dans l'histoire de la CBC en particulier où 5 Newsworld, par exemple, diffuse ou a voulu diffuser, 6 d'ailleurs, des émissions qui étaient présentées sur la 7 chaîne principale et le CRTC, à cet égard-là, a dit 8 non. En particulier, les stations affiliées s'y sont 9 opposées vivement parce qu'il y avait une diminution de 10 la valeur de leur franchise, parce que les affiliés 11 sont affiliés à CBC, comme certains affiliés au Québec 12 sont affiliés à la Société Radio-Canada. Alors, à 13 partir du moment où Radio-Canada utilise un vase 14 communiquant pour diffuser des émissions, soit sur une 15 chaîne ou sur une autre, il y a une diminution de la 16 valeur, évidemment, du canal principal qui est utilisé 17 par les affiliés. 18 6194 Alors, je pense qu'à l'égard de la 19 Société Radio-Canada il y aussi tout l'aspect 20 financement public, qui a un but bien précis et qui ne 21 devrait pas permettre à la Société de concurrencer 22 directement les radiodiffuseurs privés qui n'ont pas 23 accès aux mêmes sources de financement. 24 6195 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je 25 comprends. Vous êtes au courant aussi qu'il y a des StenoTran 1405 1 conditions de licence pour RDI et SRC qui font en sorte 2 qu'il y a une division, et ils ont accepté de prendre 3 le même type de condition de licence advenant qu'il y 4 ait une licence pour un nouveau service spécialisé. 5 6196 Vous dites aussi que la SRC devrait 6 faire les partenariats. Vous nous donnez les exemples 7 qui viennent du côté anglais. Est-ce que vous avez un 8 exemple qui vient du côté français? 9 6197 M. CHOUINARD: Je sais que la Société 10 a des attentes de partenariat, même avec ses stations 11 affiliées, pour la production de certaines émissions. 12 Je ne suis pas au courant des autres partenariats 13 qu'ils ont pu avoir avec des radiodiffuseurs privés, 14 mais certainement que c'est un encouragement que l'on 15 propose à cet égard-là. 16 6198 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. 17 6199 Ce sont toutes mes questions, Madame 18 la Présidente. 19 6200 LA PRÉSIDENTE: Merci. 20 6201 J'aurais un petit commentaire avant 21 de passer la parole à Mme Wylie, qui a quelques 22 questions pour vous. 23 6202 Je veux préciser une chose. Le 24 Conseil est préoccupé, est concerné par la question de 25 la préférence indue parce que les requérantes ont StenoTran 1406 1 soulevé cette question tout au long de leurs demandes 2 de licence, les intervenants l'ont soulevée. Alors le 3 Conseil, dans le processus public, a absolument la 4 responsabilité de mettre vraiment sur la table ce qui 5 est soulevé par tous pour que tout le monde ait la 6 chance de répliquer. 7 6203 Alors le Conseil n'est pas, ici, en 8 train de dire que ce qui s'est passé dans le marché 9 anglophone se passe dans le marché francophone. Il y a 10 là l'occasion d'apprendre de ce qui s'est passé dans le 11 marché anglophone. 12 6204 Nous faisons très bien la distinction 13 entre les deux marchés. On sait qu'il y a des choses 14 communes, mais il y a des choses très distinctes. On 15 le respecte et on agit, je pense, de façon même assez 16 proactive pour ça. 17 6205 Alors je pense que c'est important de 18 re-préciser ça. Nous nous faisons l'écho... et vous 19 n'avez pas eu la chance d'être avec nous depuis lundi 20 matin. Vous n'avez pas certainement, non plus, eu la 21 captation de l'audience jusqu'à Ottawa, mais ça été 22 très important depuis la première requérante qui est 23 passée devant nous, depuis lundi matin. C'est un 24 élément qu'ici, au Québec, est très important, de la 25 même façon qu'on la vu du côté anglophone, pour StenoTran 1407 1 d'autres raisons. 2 6206 Ceci dit, nous reconnaissons avec 3 vous, et les requérantes aussi, qu'il n'y a pas lieu de 4 discriminer personne pour autant. Il s'agit de trouver 5 les façons ou les solutions qui vont permettre à tous 6 d'apporter un service intéressant auprès des 7 téléspectateurs parce que c'est ça qu'on recherche 8 ensemble. 9 6207 MR. McCABE: Just to add to that. We 10 do not deny, in any way, that it is a very important 11 part of the consideration of this hearing and, indeed, 12 we have said that, obviously, it must be a concern to 13 this hearing and there must be clear conditions that 14 the distributors and the services must know and live 15 by. We have heard this morning, for instance, a clear 16 proposal from M. Lamarre and we would expect that there 17 would be others. 18 6208 I guess the point that we wanted to 19 make most specifically was, in this particular market, 20 there is a situation in which, because of the size of 21 it, if it is going to sustain a large number of 22 services, there will have to be an involvement of some 23 of the major players in those services in order that 24 they can take advantage of the synergies. 25 6209 Our point was only that that ought StenoTran 1408 1 not to be, at the outset, something that knocks them 2 out of the game but, in fact, that there is a 3 possibility -- and we are beginning to hear it, as you 4 have demanded it. We have heard, on the feed to 5 Ottawa, regularly, that you have been pressing this 6 point. It's an area in which the operation of the 7 system going forward will be much better served if 8 there are clear rules that flow from this. So we agree 9 with you in that matter. 10 6210 LA PRÉSIDENTE: Je veux redire 11 l'importance pour nous de deux réalités qui se 12 ressemblent mais qui ont leurs distinctions et 13 l'importance de reconnaître des façons de les aborder 14 de façon différente. Je pense que le fait qu'à ce 15 moment-ci on soit en audience à Montréal, par rapport à 16 des services spécialisés en langue française, démontre 17 bien qu'il y a une réalité différente. Il y a moins de 18 canaux spécialisés ici, dans le marché francophone 19 québécois, pour ces raisons-là. 20 6211 Alors on entend bien ce que les gens 21 nous disent, et je pense que c'est ça qu'est le 22 processus public et le mérite du processus public à cet 23 égard-là. 24 6212 Madame Wylie. 25 6213 CONSEILLÈRE WYLIE: J'ai seulement StenoTran 1409 1 quelques points de clarification. 2 6214 Maybe to pursue on that same point, 3 what is your comment on the proposition that, even if 4 we were to find exactly the same concern or problem 5 between the two markets, there are factors such as 6 Ms Bell has discussed with Commissioner Pennefather, 7 that is, the size of the market, that may require a 8 different approach and that the same problem could be 9 addressed differently because, somehow, you may have to 10 choose between living with the problem and a more 11 intrusive set of regulations in one case and another 12 answer in another. 13 1540 14 6215 You may have to weigh the loss of 15 synergies by not allowing distributors to be 16 participants against the number of players or against 17 preventing -- so you can weigh the two and maybe find 18 other means that may appear intrusive but are necessary 19 so that you can keep the synergies on this side. In 20 the anglophone market you could say, well, the rules 21 that would be required would be so intrusive that we 22 will take another step in the transition period to 23 unlimited access and we will live with the more 24 intrusive rules in the French market if they are 25 required because we can't do without the synergies. StenoTran 1410 1 6216 M. MILLER: Madame la 2 Vice-présidente, vous savez bien que c'était l'ACR qui 3 a proposé, il y a peut-être trois ou quatre ans, une 4 règle de préférence indue. On a proposé une règle 5 parce qu'il n'y a pas quelque chose de précis qui peut 6 s'appliquer partout. Alors il faut avoir un principe 7 qui est clair, dans les règles. Il faut prendre, cas 8 par cas, comment ça s'applique. 9 6217 Alors on est tous ensemble avec notre 10 connaissance du marché francophone, que c'est 11 différent. Les joueurs sont différents. On ne pense 12 pas qu'une règle générale peut s'appliquer partout, 13 partout au Canada. Alors il faut trouver des règles 14 qui sont raisonnables ici, qui marchent ici, et on 15 apprend comment ça marche. 16 6218 On a une couple de processus. On a 17 celui-ci, où les requérantes peuvent accepter les 18 conditions de licence. On a aussi un processus qui 19 suit le cadre des services spécialisés, et on peut 20 préciser un petit peu plus ce qui se passe, c'est quoi, 21 l'interprétation de la règle dans les règles des EDR. 22 Alors je pense que c'est nécessaire et, du côté de 23 l'ACR, on a toujours cru que c'est nécessaire de 24 prendre une approche cas par cas. 25 6219 MR. McCABE: If I may just add, it StenoTran 1411 1 may well be, because of the very nature and structure 2 of the industry here in Quebec, that there is an 3 opportunity to do it differently -- and that may be the 4 only way to do it -- in the sense that it is clear that 5 those services that are applicants before you here and 6 have, as a partner, sometimes not a huge partner but a 7 partner, a distributor, they know that, in essence, 8 they are not going to be approved unless they find a 9 way that satisfies you. I think I could probably say 10 the same question about cable ownership in English 11 Canada as well. 12 6220 Nonetheless, I think there is an 13 opportunity before this Hearing -- and I believe 14 Mr. Lamarre began that process -- of hearing from both 15 sides of this issue about a modus vivendi, a way to do 16 this that will work. Mr. Lamarre talked about four 17 channels in a package and so on. It may be 18 appropriate, as we have suggested, to license more than 19 that, and it may be that the numbers involved also have 20 some bearing on the rule that is finally established, 21 but I think the opportunity is here -- and I take it 22 that that is what you are doing, is to press the actual 23 applicants and the distributors to come forward with 24 something that will work. 25 6221 I wish we could stand before you and StenoTran 1412 1 we could put some more precise views as to what that 2 might be, but I think that that has to evolve over the 3 next few days of this hearing, as you hear from the 4 applicants and the distributors. I think that, 5 potentially, that process that you have set in train is 6 beginning. 7 6222 COMMISSIONER WYLIE: I understand 8 that there are some kilns around building bricks for 9 that famous Chinese wall. We will have to wait till 10 Tuesday to get the bricks. Hopefully, it won't be too 11 literal. 12 6223 You raised the question of Le Canal 13 Nouvelles, or Ms Bell did. It is evident, of course, 14 that it was a more simple time when those rules were 15 established because there was a first tier or a bouquet 16 of -- de services qui, maintenant, évidemment, va être 17 beaucoup plus élargi. Il va falloir trouver des façons 18 de se pencher sur la question. 19 6224 Quand on dit, des conditions de 20 distribution, ça devient compliquer. Dans l'exemple, 21 est-ce que le service intégré va être mis au volet de 22 base, vos premiers volets, tandis que les autres vont 23 être au troisième volet, devient une inquiétude et 24 une... au deuxième ou une préoccupation pour les 25 requérantes qui sont devant nous. StenoTran 1413 1 6225 Donc, nous avons besoin d'aide, 2 comment trouver une façon, si nécessaire, d'établir une 3 règle qui pourrait s'appliquer dans les circonstances, 4 qui serait là en évidence si nous donnions quatre ou 5 cinq services, qui est ce que vous suggérez, je crois, 6 dans votre intervention. 7 6226 Monsieur Miller. 8 6227 M. MILLER: Peut-être que je me 9 trompe mais la deuxième partie du test ici, avec Canal 10 Nouvelles, est que les termes, les conditions devraient 11 être les mêmes, les mêmes modalités. Alors, ça veut 12 dire le même volet. 13 6228 CONSEILLÈRE WYLIE: C'est ça que vous 14 suggérez? 15 6229 M. MILLER: Oui. 16 6230 CONSEILLÈRE WYLIE: Bon, voilà une 17 brique. 18 6231 M. MILLER: Oui. Excuse-moi si je 19 n'étais pas clair. 20 6232 CONSEILLÈRE WYLIE: Je ne sais pas à 21 qui elle est adressée. 22 6233 Alors, ça, c'est plus précis. Ce 23 que vous suggéreriez c'est que, si on donne des permis 24 à un bouquet et qu'il y en ait qui soient propriété 25 croisée, mais on entendra parler d'autres solutions et StenoTran 1414 1 probablement de répliques à vos solutions aussi. 2 Alors, attention aux briques, vous aussi. 3 6234 Maintenant, vous parlez de 4 synergie -- je suis un peu curieuse -- à la page 5 de 5 votre présentation cet après-midi. En parlant du rôle 6 de la Société Radio-Canada, la dernière phrase sur 7 cette page dit: 8 "La Radio-Canada devrait être 9 encouragé à rechercher les 10 partenariats d'émissions avec 11 les télédiffuseurs privés." 12 (Tel que lu) 13 6235 Est-ce que vous voulez dire que le 14 Conseil devrait accorder des permis qui incluent 15 Radio-Canada si à l'intérieur de la proposition il y a 16 ce genre de partenariat ou si vous voulez dire que ça 17 devrait se faire à l'extérieur de licence, simplement 18 au niveau de la programmation? 19 6236 Comprenez-vous ma question? 20 6237 M. CHOUINARD: Oui. Je ne pense pas 21 qu'on veuille suggérer ici des conditions de licence à 22 cet égard-là. 23 6238 CONSEILLÈRE WYLIE: Non, je voulais 24 dire: est-ce que vous suggérez que le Conseil ne 25 devrait pas complètement éliminer la possibilité qu'un StenoTran 1415 1 partenariat avec Radio-Canada ait une licence si ça 2 démontre que ça créera un partenariat d'émissions à 3 l'intérieur de ce service-là, qui serait partiellement 4 la propriété de Radio-Canada, ou est-ce que vous dites 5 que Radio-Canada devrait travailler avec les 6 télédiffuseurs privés au niveau de la programmation ou 7 des émissions à l'extérieur d'un contexte d'une 8 licence? 9 6239 M. CHOUINARD: Non, en fait, je pense 10 qu'on veut dire les deux. Je pense que c'est 11 acceptable que Radio-Canada trouve des partenaires pour 12 des canaux spécialisés. 13 6240 CONSEILLÈRE WYLIE: Alors, ça 14 n'exclut pas ce partenariat-là... 15 6241 M. CHOUINARD: Non. 16 6242 CONSEILLÈRE WYLIE: ...sous le 17 chapeau d'une licence pour un service spécialisé? 18 6243 M. CHOUINARD: Non, parce que les 19 règles sont claires. À ce moment-là, il y a un 20 partenariat qui existe. 21 6244 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. 22 6245 M. CHOUINARD: La comptabilité est 23 faite à cet égard-là. Ce qui nous inquiète c'est le 24 transfert de moyens ou de ressources de la source 25 principale de financement de Radio-Canada pour StenoTran 1416 1 alimenter des canaux spécialisés. 2 6246 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, je 3 comprends. Alors ce serait une question d'examiner les 4 propositions qui sont devant nous et voilà un point de 5 référence ou un critère que vous vous voudriez que nous 6 prenions en considération. 7 6247 M. CHOUINARD: Exactement. 8 6248 CONSEILLÈRE WYLIE: Monsieur McCabe. 9 6249 MR. McCABE: Just to add that we have 10 an ongoing concern, as you know, about the transparency 11 of CBC's numbers, in a sense, being able to be aware of 12 just how the money flows. Whether the partnership is 13 in the context of a licence or in a programming sense, 14 in effect it becomes a situation in which one can get 15 greater precision in these matters and it also begins 16 to allay the concern that the public resources are 17 being used in ways that are -- you know, they ought not 18 to be used in competition with the private sector. 19 6250 COMMISSIONER WYLIE: You are aware, 20 of course, that that question has been raised and has 21 been handled before. But I take it, from your 22 comments, that you are not, given those caveats, 23 against leveraging or making the best possible use of 24 all parties, especially in this small market, with the 25 proper constraints. StenoTran 1417 1 6251 M. CHOUINARD: Parfaitement. 2 D'ailleurs, je me souviens, lors de la présentation, on 3 parlait, par exemple, de séries historiques, de 30 4 heures d'émissions qui n'allaient qu'être diffusées sur 5 le canal spécialisé. Alors, je pense que c'est clair, 6 à ce moment-là, que ça ne concerne qu'un canal et qu'un 7 service et que la comptabilité, même publique, à cet 8 égard-là, est beaucoup plus clair. 9 6252 CONSEILLÈRE WYLIE: Et que 10 possiblement, dans certains cas, l'éventail de 11 possibilités de Radio-Canada est utilisé ou exploité 12 d'une façon intelligente. 13 6253 M. CHOUINARD: Oui. 14 6254 CONSEILLÈRE WYLIE: Je vous remercie. 15 6255 M. CHOUINARD: Juste peut-être un 16 dernier point que j'aimerais faire par rapport au 10 17 pour cent et plus des francophones. 18 6256 On ne suggère pas, évidemment, que le 19 Conseil prenne des décisions à l'occasion de cette 20 audience-là par rapport à la distribution à l'extérieur 21 du Québec. Par contre, on suggérerait 22 qu'ultérieurement, dans un processus de consultation 23 publique, on examine ces questions-là. 24 6257 CONSEILLÈRE WYLIE: Merci, Monsieur 25 Chouinard, madame, messieurs... StenoTran 1418 1 6258 Me RHÉAUME: Madame la Présidente... 2 6259 LA PRÉSIDENTE: Oh, pardon. 3 6260 Me RHÉAUME: Je m'excuse. Si vous me 4 permettez, très, très brièvement... 5 6261 Est-ce que le marché publicitaire, la 6 capacité du marché publicitaire est une considération 7 devant l'étude de 17 demandes? Autrement dit, est-ce 8 qu'il y a une limite, M. McCabe, selon vous, selon vos 9 membres, strictement au niveau du marché publicitaire? 10 Vous avez probablement vu les projections de ventes, 11 qui ne sont pas considérables. 12 6262 M. MILLER: Oui, c'est une bonne 13 question. 14 6263 C'est évident que les services 15 spécialisés de langue française sont plus dépendants 16 sur le revenu abonnement. Le pourcentage, vous le 17 savez bien, est 75 pour cent de revenu abonnement et 16 18 pour cent de publicité nationale, et je pense que le 19 côté anglophone, c'est beaucoup plus de côté publicité. 20 6264 Alors, dans le marché, ça c'est une 21 préoccupation, pour nous, très sévère et c'est à cause 22 de ça qu'on a fait deux propositions: premièrement, 23 qu'on est contre Câblo G. parce que je pense que ce 24 marché est assez fragile du côté publicité, et 25 deuxièmement, qu'on propose que les services qui StenoTran 1419 1 peuvent avoir des synergies vont être encouragés, parce 2 que c'est un moyen de garder les revenus. 3 6265 Me RHÉAUME: Le sens de ma question 4 était strictement au niveau économique. Vous n'avez 5 pas de point de vue en ce qui a trait au nombre de 6 licences qui devraient être accordées? 7 6266 M. MILLER: Je pense que ça c'est une 8 question précise que nous. Alors on n'est pas 9 confortables de vous proposer un nombre de services. 10 6267 Me RHÉAUME: Merci. 11 6268 MR. McCABE: I think the point we 12 wanted to make was that we do not think that the 13 distribution capacity should be the defining factor, 14 that often that is a moving target, that we discover 15 when lunch time comes there are more channels 16 available. But, certainly, the capacity of the market 17 is a defining factor, and that is something that you 18 have a lot of evidence -- we have not done a market 19 study, but you have evidence before you from a lot of 20 the applicants which may help you in that. 21 6269 I don't think we can in that regard, 22 but I think that, in a sense, is the defining factor as 23 it does refer to, obviously, the recettes de publicité. 24 C'est une très grande partie de cette affaire-là. 25 6270 Me RHÉAUME: Merci. Thank you, StenoTran 1420 1 Monsieur McCabe. 2 6271 LA PRÉSIDENTE: Mesdames, messieurs, 3 merci beaucoup. 4 6272 Nous allons prendre une pause et 5 revenir à 4 h 10. Merci. 6 --- Courte suspension à / Short recess at 1555 7 --- Reprise à / Upon resuming at 1610 8 6273 LA PRÉSIDENTE: Alors, Madame la 9 Secrétaire, voulez-vous s'il vous plaît nous 10 présenter... excusez-moi, je pense que M. Rhéaume a une 11 petite précision à apporter. 12 6274 Me RHÉAUME: Merci, Madame la 13 Présidente. 14 6275 Brièvement, le Conseil entendra 15 l'intervention de l'Association de la télévision 16 spécialisée et payante dans l'ordre de comparution tel 17 que prévu à l'ordre du jour, suivant la Société de 18 télédiffusion du Québec. Merci. 19 6276 Mme AUDET: Nous en sommes donc à la 20 troisième intervention, celle de la Société de 21 télédiffusion du Québec, représentée par M. Paul 22 Inchauspé, Mario Clément, Denis Bélisle, Jacques 23 Lagacé, Pierre Daigneault et Gérald Bourbeau. 24 6277 Monsieur Inchauspé. 25 INTERVENTION StenoTran 1421 1 6278 M. INCHAUSPÉ: Alors, Madame la 2 Présidente, Mesdames et Messieurs les Commissaires, je 3 me présente. Je suis Paul Inchauspé, président du 4 conseil d'administration de Télé-Québec et je suis 5 accompagné de, à ma droite, Mario Clément qui est le 6 directeur général de la programmation; à ma gauche, 7 Denis Bélisle, directeur général des Affaires 8 juridiques et secrétaire général; de Jacques Lagacé, 9 qui est le directeur du Développement institutionnel; 10 derrière moi, Pierre Daigneault qui est chef du service 11 de Recherche; et Gérald Bourbeau qui est recherchiste 12 dans ce service, personnes que, pour la plupart d'entre 13 elles, vous connaissez, madame. 14 6279 LA PRÉSIDENTE: Tout à fait. Alors, 15 bienvenue. 16 6280 M. INCHAUSPÉ: Alors comme ce fut le 17 cas lors de notre récente comparution sur la révision 18 de la réglementation, ces personnes donc se joignent à 19 moi pour m'aider à pouvoir à vos questions. Je tiens 20 tout d'abord à remercier le Conseil de donner une fois 21 de plus à Télé-Québec l'occasion d'exprimer sa position 22 à l'égard de l'avènement des canaux spécialisés de 23 langue française. 24 6281 Alors, tout en reprenant ici 25 l'essentiel de notre mémoire, nous rappelons tout StenoTran 1422 1 d'abord que notre intervention a pour objet principal 2 les demandes de licence présentées par les requérantes 3 et non pas des demandes parallèles qui seraient 4 survenues par la suite. 5 6282 En formulant un jugement à l'égard 6 des demandes décrites dans l'avis public 1998-7, 7 Télé-Québec veut porter à l'attention du Conseil ses 8 préoccupations majeures ayant trait à la 9 complémentarité de l'offre, une complémentarité qui 10 doit être assurée dans un contexte restreint du marché 11 francophone où il faut prendre en compte autant le 12 potentiel du financement public que la capacité de 13 payer des consommateurs. 14 6283 Complémentarité de l'offre, potentiel 15 du financement public, capacité de payer des 16 consommateurs, voilà les trois préoccupations majeures 17 de l'intervention de Télé-Québec qu'elle porte à 18 l'attention du Conseil. Ces trois préoccupations 19 rejoignent d'ailleurs les sujets que valorise le 20 Conseil aux termes de son avis, à savoir: la capacité 21 du marché publicitaire francophone à accueillir plus de 22 services, l'incidence sur les services conventionnels 23 et spécialisés de télévision existants et les 24 répercussions sur les coûts des émissions et les 25 mécanismes de financement public. StenoTran 1423 1 6284 Vous avez demandé aux requérantes de 2 répondre à ces questions, et nos interventions portent 3 au moins sur ces trois questions, tiennent compte de 4 ces éléments-là. 5 6285 Tout d'abord, la complémentarité de 6 l'offre. 7 6286 En prenant la complémentarité des 8 nouveaux services francophones, nous sommes préoccupés 9 de préserver la vitalité que le marché francophone de 10 la télévision a jusqu'ici réussi à maintenir malgré la 11 pression énorme qu'exerce l'ensemble du marché 12 anglophone nord-américain. De dimension restreinte, le 13 marché francophone risque en effet d'être fragilisé 14 avec l'introduction incontrôlée de multiples services 15 francophones. 16 6287 Or, l'exigence de complémentarité 17 constitue d'abord un frein à la prolifération de 18 nouveaux services, tout comme elle assure une 19 diversification de l'offre, puisqu'il n'y a de vraie 20 diversité que s'il y a complémentarité. Cette 21 complémentarité augmente aussi la probabilité d'intérêt 22 du consommateur, en tenant compte cependant de sa 23 capacité de payer, question sur laquelle nous 24 reviendrons un peu plus loin. 25 6288 La complémentarité des canaux évite StenoTran 1424 1 aussi une hausse de concurrence dans l'accès des fonds 2 publics pour des contenus similaires, qui est aussi une 3 préoccupation. Le potentiel de ces fonds demeure 4 cependant limité, comme nous y reviendrons aussi plus 5 loin. De plus il faut mentionner au crédit de la 6 complémentarité qu'elle peut favoriser l'accès à de 7 nouvelles sources de revenus publicitaires qui, 8 autrement, n'auraient pas garni l'assiette 9 publicitaire. 10 6289 La complémentarité est enfin et 11 surtout le gage d'une non-duplication des efforts 12 existants, une non-duplication que le Conseil semble 13 vouloir favoriser depuis longtemps, comme en témoigne 14 un avis datant de 1995 qui exhortait les requérants à 15 faire état de l'incidence que le nouveau service 16 proposé pourrait produire sur les services 17 traditionnels et spécialisés de langue française 18 existants. Selon nous, une telle duplication doit 19 encore plus être évitée lorsqu'il s'agit de dupliquer 20 des efforts déjà soutenus par les fonds publics comme 21 c'est le cas, notamment, d'une télévision éducative 22 comme Télé-Québec. 23 6290 C'est à ce titre, et pour ces 24 raisons, que Télé-Québec s'est montrée plus réticente à 25 l'endroit de diverses demandes et, plus StenoTran 1425 1 particulièrement, celle du Réseau des Arts, dont le 2 champ recouvre, pensons-nous, un volet majeur du mandat 3 de la télévision publique qu'est Télé-Québec. C'est 4 pourquoi nous avons formulé des recommandations dans 5 lesquelles nous demandons qu'une attention plus 6 particulière soit portée au caractère réellement 7 spécialisé et complémentaire des contenus offerts par 8 les divers requérants dans les choix que vous avez à 9 faire et aussi à l'exigence du maintien des engagements 10 pris par les radiodiffuseurs pour toute la durée de 11 l'exploitation de leurs licences. Ce sont aussi des 12 propositions que nous avions faites dans notre 13 comparution au mois de septembre. 14 6291 La deuxième préoccupation est celle 15 du potentiel du financement public. L'ajout de 16 nouveaux canaux, si complémentaires soient-ils, ne 17 saurait cependant être supporté sans tenir compte du 18 potentiel du financement public auquel recourent les 19 producteurs, que ce soit sous forme de crédit d'impôt 20 ou d'accès au Fonds de télévision et de 21 câblodistribution pour la production d'émissions 22 canadiennes. 23 6292 Toute augmentation du nombre de 24 demandeurs conduira à une nécessaire répartition des 25 mêmes fonds entre plusieurs demandeurs. De plus, rien StenoTran 1426 1 n'exclut l'éventualité d'un plafonnement des crédits 2 d'impôt permis. 3 6293 Or, par une réduction de l'accès au 4 financement, chacun se trouve à devoir réduire la 5 qualité de son offre, réduire ses investissements dans 6 la production originale et miser davantage sur des 7 acquisitions étrangères. Ce sont là autant d'effets 8 néfastes sur la qualité générale de l'offre 9 télévisuelle et sur la vitalité de l'industrie de la 10 télévision, et ces effets sont d'autant plus néfastes 11 pour une télévision éducative et culturelle comme la 12 nôtre, qui doit s'ancrer dans la réalité locale pour 13 accomplir adéquatement sa mission. 14 6294 Affrontant justement cette réalité 15 comme service public en éducation et en culture, 16 Télé-Québec est bien placée pour savoir qu'en ces 17 domaines il est déjà très difficile d'assurer une 18 programmation originale ainsi que des acquisitions de 19 qualité tout en intéressant le public. Elle s'imagine 20 difficilement comment d'autres intervenants y 21 parviendront davantage sans venir gruger dans les mêmes 22 fonds de soutien et sans qu'il ne se produise une 23 réduction de qualité chez chacun des concurrents, 24 chacun se voyant dès lors obligé, pour survivre, de 25 recourir davantage à des acquisitions étrangères au StenoTran 1427 1 détriment de la production originale, le tout 2 occasionnant en même temps une forme de neutralisation 3 des efforts consentis au moyen des deniers publics. 4 6295 C'est en se souciant de tels effets 5 que Télé-Québec en est venue à formuler des 6 recommandations plus particulièrement soucieuses du 7 sort des télévisions de service public à vocation 8 éducative et culturelle. Ces recommandations 9 concernent une proposition de suspension de 10 l'attribution de nouvelles licences de services 11 spécialisés dans l'attente d'un remaniement des règles 12 de financement tenant compte de la condition des 13 télévisions publiques à vocation éducative et 14 culturelle, et qu'une attention particulière soit 15 portée au financement des émissions portant sur les 16 arts de la scène, aux grands documentaires, aux 17 émissions pour enfants et à certains types d'émissions 18 de formation continue grand public. Ce sont ces 19 recommandations que nous avions faites aussi lors de 20 notre comparution au mois de septembre. 21 6296 J'aborde maintenant le troisième 22 élément sur lequel nous pensons que votre attention 23 doit être portée dans les choix que vous aurez à faire, 24 c'est la capacité de payer des consommateurs. 25 6297 La capacité de payer des StenoTran 1428 1 consommateurs ne saurait non plus être passée sous 2 silence puisqu'elle ne saurait constituer une source de 3 financement inépuisable, comme en témoignent certains 4 sondages récents. Ainsi, selon un premier sondage CROP 5 qui a été commandé en mai 1998 par le ministère de la 6 Culture et des Communications du Québec, la moitié des 7 Québécois ne voulaient pas débourser pour de nouveaux 8 canaux spécialisés francophones. 9 6298 Les résultats d'un sondage de Léger & 10 Léger, commandé par le Journal de Montréal en novembre 11 1998, semblent confirmer cette tendance. Il rapporte 12 que 65 pour cent de la population adulte de la région 13 de Montréal n'aimerait pas avoir accès à un plus grand 14 nombre de canaux de télévision par l'entremise de la 15 câblodistribution. Plus récemment, enfin, une étude 16 menée par CROP pour le compte de l'Association des 17 câblodistributeurs du Québec confirme ces tendances. 18 Une des requérantes a, par ailleurs, soumis des 19 résultats d'un sondage effectué par la firme Baromètre 20 qui semblerait démontrer un intérêt plus large de la 21 part des abonnés actuels de la câblodistribution pour 22 un nouveau bouquet de canaux spécialisés. 23 6299 Alors, sans engager ici une querelle 24 de chiffres sur les sondages, il n'en demeure pas moins 25 que l'ensemble des informations disponibles porte StenoTran 1429 1 sérieusement à réfléchir sur l'intérêt réel de la 2 population québécoise à payer davantage pour l'accès à 3 un étage supplémentaire composé d'un ensemble 4 quelconque de nouveaux canaux faisant l'objet des 5 présentes audiences. 6 6300 C'est dans ce cadre de questionnement 7 que nous avons tenu à formuler dans notre mémoire la 8 recommandation sur la vérification nécessaire de la 9 capacité de payer des consommateurs et la volonté de 10 ceux-ci d'exercer un véritable choix parmi les services 11 offerts étant un des éléments qui doit pouvoir vous 12 donner des indications sur le nombre ou l'accélération 13 du processus d'ouverture de ces canaux spécialisés. 14 6301 Alors, en conclusion, je voudrais 15 dire que, à l'occasion de la présente intervention, 16 Télé-Québec a présenté sa position à partir d'une 17 philosophie de réalisme et de marchés, tout en 18 demeurant soucieuse de la survie des services publics 19 éducatifs et culturels, qui est notre marque de 20 commerce, voués à l'ensemble de la population. 21 6302 En exprimant ses attentes à l'endroit 22 du CRTC, Télé-Québec est essentiellement animée par une 23 volonté d'assurer une réelle complémentarité de l'offre 24 télévisuelle, de maintenir la qualité de cette offre, 25 de préserver le potentiel de production originale avant StenoTran 1430 1 celui des acquisitions étrangères -- comme je 2 l'indiquais tout à l'heure c'est vital pour une 3 télévision éducative et culturelle -- et d'optimiser 4 des efforts soutenus directement ou indirectement par 5 les deniers publics. 6 6303 Cependant, Télé-Québec a tenu à bien 7 faire valoir que l'avènement de canaux répondant à ce 8 critère de complémentarité ne saurait être envisagé 9 sans considérer le potentiel du financement public et 10 la capacité de payer des consommateurs dans le contexte 11 du marché restreint de la télévision francophones. En 12 cela, Télé-Québec croit partager les visées ultimes du 13 CRTC qui doivent encadrer le développement de 14 l'industrie des communications pour le plus grand 15 bénéfice de la population. 16 6304 Nous vous remercions de votre 17 attention, et il nous fera plaisir de répondre à vos 18 questions. 19 6305 LA PRÉSIDENTE: Merci. Ça sera mon 20 collègue M. Demers qui vous posera les premières 21 questions. 22 6306 CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la 23 Présidente. 24 6307 Bonjour, messieurs. C'est 25 intéressant, Monsieur Inchauspé, que vous avez référé à StenoTran 1431 1 des auditions antérieures auxquelles je n'ai pas eu la 2 chance de participer, mais c'est très intéressant que 3 vous nous apportiez ces aspects de grands principes de 4 services publics et de la pensée qui anime Télé-Québec. 5 Toutefois, surtout que vous êtes aussi accompagné de 6 personnes qui font Télé-Québec aussi avec vous, ce 7 serait sans doute intéressant d'avoir certaines 8 précisions en se penchant sur des hypothèses possibles 9 du fait qu'il pourrait y avoir des permis qui seraient 10 octroyés. 11 6308 Donc, à partir de ces principes, je 12 me demande s'il y a des éléments plus précis sur les 13 demandes qui sont devant nous sur lesquels votre 14 organismes aurait pu avoir des commentaires plus 15 étroits. Est-ce que, de ce côté-là, vous êtes capable 16 d'avancer un petit plus que dans les principes 17 fondamentaux que vous nous donnez? 18 6309 M. INCHAUSPÉ: Oui. Nous n'avons pas 19 voulu rentrer volontairement dans un examen très 20 approfondi de chacune des demandes, donc nous en 21 resterons à d'autres principes pour le faire. Il est 22 évident que nous avons pointé du doigt, puisque tout le 23 monde autour de nous le fait, la question du Réseau des 24 Arts; nous ne pouvions pas l'éviter, évidemment. Je 25 pense que ça aurait été ne pas y faire attention. StenoTran 1432 1 6310 Quant à nous, je vais être très 2 simple relativement à cette question. Évidemment c'est 3 une décision qui vous revient, mais je trouve que, 4 indépendamment de la qualité de ce projet -- que nous 5 trouvons par ailleurs intéressant parce que nous sommes 6 aussi pour le développement de la culture -- il n'en 7 demeure pas moins que vous avez des choix à faire dans 8 le contexte limité d'un certain nombre de choses 9 auxquelles vous aller donner ou pas, et que, du même 10 coup, comme disent les juristes, vous serez 11 probablement contraints à faire un test d'application 12 pour voir si ça rentre dans des critères. 13 6311 Quand on regarde ce projet, 14 indépendamment de son contenu et de sa qualité, il a à 15 l'heure actuelle trois handicaps. 16 6312 Le premier handicap, qui est une 17 demande de télévision publique, effectivement; du monde 18 se disent est-ce que, dans les canaux spécialisés, des 19 télévisions publiques devraient se rentrer à 20 l'intérieur de cela? Dans la question qui nous avait 21 été déjà demandée au mois de septembre nous avions eu 22 l'occasion d'aborder cette question. Nous n'avons pas 23 nécessairement un principe contre ça, mais il y a du 24 monde qui prétendent la chose suivante, que les 25 télévisions publiques sont payées par l'argent de tout StenoTran 1433 1 le monde et que ça ne devrait pas pouvoir servir à 2 faire des produits, ou à mettre en vitrine des produits 3 qui sont payés ensuite par d'autres individus. 4 6313 Le deuxième argument, le deuxième 5 test qui est alors pour nous beaucoup important, 6 évidemment, c'est l'énorme réticence que nous avons que 7 les télévisions généralistes interviennent massivement 8 à l'intérieur de ces domaines. En effet, tout ce que 9 nous entendons sur l'argumentation des télévisions 10 généralistes quand elles interviennent dans ces 11 domaines, elles nous disent la chose suivante: que 12 l'avènement des canaux spécialisés a fragmenté les 13 publics et que, perdant nécessairement du public dans 14 la télévision généraliste par le biais des canaux 15 spécialisés, on veut décliner les mêmes éléments ou les 16 variants, de façon à faire en sorte... ils ne nous 17 cachent pas que c'est un des éléments de... ils 18 appellent ça la constellation. 19 6314 Déjà nous avions dit la chose 20 suivante: que, à l'intérieur de cette constellation, 21 nous voyons bien des forces de concentration qui sont 22 importantes, qui se mettent en cause et qui vont 23 nécessairement nous pénaliser, nous autres, comme 24 télévisions éducatives et culturelles, tant au niveau 25 du financement public... et donc la cascade des faits StenoTran 1434 1 que j'ai indiqués tout à l'heure: de moins bonne 2 qualité, moins d'argent, ce qui va nous contraindre à 3 aller rechercher des affaires à l'extérieur, et que, en 4 ce qui concerne les éléments publicitaires, en effet 5 ils peuvent offrir des achats publicitaires, casser les 6 prix, bon. Nous avions déjà indiqué ces éléments-là. 7 6315 Alors il est évident que des demandes 8 qui nous viennent de télévisions généralistes, on est 9 un peu plus réticents, et c'est la raison pour laquelle 10 nous demandons la chose suivante: dans les règles de 11 financement actuelles, la préservation des télévisions 12 éducatives et culturelles qui ne peuvent jouer à 13 l'intérieur de ça vont les rendre très fragiles. 14 6316 Le troisième élément d'handicap de 15 cette demande, c'est que, pensons-nous du moins, ce 16 n'est pas complémentaire, je veux dire que c'est plutôt 17 une duplication des éléments qui sont là, ce qui va 18 nous contraindre, parce que nous aussi nous aurons 19 besoin de survivre, je pense, à faire en sorte que 20 beaucoup d'énergie soit mise... et nous savons très 21 bien par expérience que, dans le domaine dans la 22 télévision éducative et culturelle, comment des 23 productions de valeur coûtent cher pour un public, 24 hélas, trop peu restreint? Est-ce que nous avons le 25 moyen de pouvoir dupliquer ceci? Non, je ne pense pas. StenoTran 1435 1 6317 Alors c'est la raison pour laquelle, 2 par exemple, pour cette émission-là, pour cet 3 élément-là, nous pensons qu'il y a trois handicaps qui 4 viennent s'ajouter les uns aux autres. Ce n'est pas 5 simplement le fait de la complémentarité. C'est aussi 6 les deux autres qui interviennent. Alors nous avons 7 des réticences. 8 6318 Il y a d'autres choses, par exemple, 9 en ce qui concerne le domaine de l'histoire; en tout 10 cas, ce sont des choses qui sont un peu analogues, 11 qu'on pourrait dire. En effet, là encore, on a une 12 expérience de production autonome passée que nous avons 13 réalisée comme "Épopée en Amérique", "On n'est pas nés 14 d'hier", "Le pays du Québec", des productions qui sont 15 très coûteuses, des productions locales; des 16 acquisitions aussi de grande qualité, et là le même 17 phénomène que j'ai indiqué risque de se passer. 18 6319 Je ne sais pas si mes collègues qui 19 ont peut-être plus analysé vont trouver d'autres 20 éléments, ils pourront vous le dire, mais à première 21 vue, quand à moi, c'était les deux que je voyais 22 davantage. 23 6320 Mais, pour redire, par exemple, en ce 24 qui concerne... les considérant comme complémentaires, 25 véritablement, même pouvant aller chercher probablement StenoTran 1436 1 des sources publicitaires plus importantes, c'est celui 2 de canaux très spécialisés, par exemple, en ce qui 3 concerne les voyages. Rien ne dit qu'ils ne pourront 4 pas aller chercher de services publicitaires. 5 6321 L'offre publicitaire peut varier 6 aussi. On le voit bien en ce qui concerne, par 7 exemple, les canaux spécialisés dans le sport, ils sont 8 allés probablement chercher, à cette occasion, des 9 ressources publicitaires qui ne seraient pas venues 10 dans d'autres éléments. 11 6322 Mais nous n'avons pas fait une étude 12 analytique et détaillée des éléments. 13 6323 CONSEILLER DEMERS: Merci beaucoup, 14 monsieur, c'est très apprécié. 15 6324 Dans le domaine de la demande, ou 16 enfin du désir des francophones de recevoir d'autres 17 services, on en a parlé depuis le début de la semaine, 18 et encore là sans faire une guerre de chiffres, mais 19 vous vous référez en particulier à un sondage ou une 20 étude qui aurait été faite par le ministère des 21 Affaires culturelles il n'y a pas très longtemps, ou au 22 nom du Ministère. Vous parlez du sondage CROP de mai 23 1998, donc ce n'est pas très loin de nous. Est-ce que 24 vous en savez plus sur qu'est-ce qu'était ce sondage? 25 6325 M. INCHAUSPÉ: Si mes spécialistes StenoTran 1437 1 peuvent répondre, vous allez pouvoir en savoir plus. 2 6326 D'ailleurs vous avez remarqué la 3 chose suivante, que nous sommes très prudents, pour la 4 raison suivante, c'est que nous constatons qu'il y a 5 plusieurs sondages. En d'autres termes, la seule chose 6 que nous vous disons simplement, c'est que vous êtes 7 certainement mieux armés que nous relativement à ça, 8 parce que vous aviez demandé à vos différents 9 requérants de justifier qu'ils avaient des 10 possibilités. 11 6327 Est-ce que c'est ce fait que chacun 12 était obligé de le justifier qu'il fait qu'il y a des 13 sondages contradictoires?... excusez mon ironie. Je le 14 ne sais pas. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il y a 15 à un certain moment une limite. Ça nous paraît 16 évident. Où se trouve cette limite? Je ne vous 17 parlerai pas de ma manière personnelle de réagir. Elle 18 ne serait pas nécessairement celle de la population 19 tout entière. 20 6328 CONSEILLER DEMERS: D'accord. Bien 21 entendu, l'idée est que vous ne partiez pas avec 22 quelque chose qu'on ne vous aurait pas demandé... 23 6329 M. INCHAUSPÉ: Mais non, monsieur 24 Demers, je n'ai pas de problème. 25 6330 CONSEILLER DEMERS: ... et que vous StenoTran 1438 1 aviez dans vos coffres. 2 6331 M. BÉLISLE: Alors si vous le 3 permettez, le dernier sondage que l'Association des 4 câblos a déposé semble démontrer la tendance que les 5 autres sondages qui avaient été donnée par CROP dans le 6 ministère de la Culture. Évidemment on sait que 7 Baromètre en a un autre, et on sait que chaque 8 requérant a ses propres sondages, ça fait que c'est un 9 monde en soit très complexe. 10 6332 CONSEILLER DEMERS: Au cours des 11 jours qui ont précédé, on a référé particulièrement à 12 la programmation de Radio-Québec et la plupart, tout le 13 monde, je pense, toutes les demandes, avaient tendance 14 à se situer différemment de vous, différemment de 15 Télé-Québec bien sûr, et en quelque sorte se décrivant 16 comme ne touchant pas à votre créneau. Je pense en 17 particulier... vous présentez des longs métrages, 18 notamment, à votre réseau. 19 6333 Est-ce que ça vous fait penser à 20 quelque chose à ajouter? Est-ce que là-dessus c'est la 21 même compréhension que vous avez? 22 6334 M. BÉLISLE: Si vous le permettez, je 23 vais faire un bout à cette question-là et par après 24 M. Clément pourra y rajouter. 25 6335 Si on prend juste l'année dernière, StenoTran 1439 1 c'est encore peut-être très frais à notre mémoire, les 2 canaux spécialisés qui sont déjà en place présentement 3 ne devaient pas influencer les autres services qui 4 étaient en place, autant généralistes et autres, et 5 l'année passée, vous savez ce qui s'est passé au niveau 6 des fonds qui étaient disponibles. Les fonds se sont 7 vidés. Il y a eu un impact majeur pour Télé-Québec 8 dans des productions originales. On se demande 9 aujourd'hui... je comprends que les requérants peuvent 10 sortir des démonstrations de grille par rapport à la 11 grille de Télé-Québec, mais je pense que ce n'est pas 12 en faisant une comparaison au niveau des grilles, mais 13 en regardant au niveau du genre de produits. On se 14 demande, avec des nouveaux canaux spécialisés, que ce 15 soit l'histoire, que ce soit RDA, qui viennent juste 16 prendre quelques produits semblables à Télé-Québec, 17 alors que le financement était déjà difficile l'année 18 passée sans qu'ils soient présents. 19 6336 C'est pour ça que notre préoccupation 20 sur le financement est un peu la pierre angulaire de 21 notre mémoire. On ne pense pas que cette question-là 22 soit réglée présentement. 23 6337 M. LAGACÉ: J'aimerais rajouter 24 là-dessus que, évidemment, on est une chaîne éducative 25 et culturelle assez large, donc on a une variété de StenoTran 1440 1 produits à notre écran. Évidemment, on n'est pas une 2 chaîne ni spécialisée en documentaires, ni spécialisée 3 en histoire, ni spécialisée en arts, mais on fait tout 4 ça. 5 6338 Évidemment, chacun est capable à 6 partir du moment où il dit, moi je vais être spécialisé 7 en histoire, de montrer qu'effectivement, il recoupe 8 seulement un certain pourcentage du mandat d'une chaîne 9 éducative et culturelle, mais à la force de s'ajouter 10 ces mandats-là, qui jouent à l'intérieur du coeur du 11 mandat de Télé-Québec, à un moment donné quand ils 12 s'ajoutent tous, c'est 110 pour cent de notre mandat 13 que ces demandes-là recouvrent. 14 6339 À la longue, c'est continuellement 15 une compétition pour avoir recours aux mêmes sources de 16 financement pour des produits qui sont souvent couteux 17 à financer et l'enjeu, et on l'a répété souvent, c'est 18 que nous on craint une baisse de qualité par rapport à 19 des produits. Je pense, par exemple, à des choses 20 comme les productions jeunesse, par exemple, qui 21 demandent des ressources importantes parce que c'est 22 souvent de la fiction, ce sont des domaines où peu de 23 télévisions actuellement osent mettre des sommes 24 importantes. Quand on regarde ce qui est en train de 25 se passer dans l'accès aux fonds publics on se dit: StenoTran 1441 1 mais dans la duplication des joueurs qui se passe là, 2 c'est la qualité qui risque d'en prendre un coup. 3 6340 Ça, c'est pour nous un des sujets de 4 préoccupation les plus importants. Dans la 5 prolifération, c'est vraiment relié aux capacités de 6 financement, et aux capacités d'avoir accès à des fonds 7 nouveaux pour la production. Si ça, c'était un marché 8 large et qu'il y avait un accès important et où on nous 9 disait qu'on va investir des sommes importantes, qu'il 10 y ait plus de sources de produits francophones, ça 11 c'est comme la vertu, on ne peut pas s'y opposer. 12 6341 M. CLÉMENT: Je vais peut-être 13 rajouter quelque chose là-dessus. Dans la difficulté 14 qu'il y a de faire de la programmation dans ces 15 catégories-là, parce que c'est tout ce qu'on appelle 16 des catégories sous-représentées... Jacques parlait de 17 la jeunesse, il y a le documentaire; dans le 18 documentaire il y a le documentaire d'auteur, le 19 documentaire scientifique, le documentaire d'histoire, 20 et ainsi de suite. 21 6342 Le phénomène qu'on voit se faire 22 autour du financement public actuellement, c'est que, 23 bon, on est rendus peut-être sept joueurs qui vont 24 chercher des sommes minimes. Par exemple, à Téléfilm 25 Canada, cette année à cause des problèmes qu'il y a eu StenoTran 1442 1 au Fonds des câblos l'année dernière, il reste aux 2 alentours de 3,5 millions de dollars à séparer en sept, 3 pour sept diffuseurs, qui vont chercher en jeunesse et 4 en documentaires des sommes d'argent. 5 6343 Ceci qui veut dire que, pour nous... 6 il y a peut-être cinq ans, six ans, on pouvait être un 7 ou deux à séparer ces sommes-là; il y en avait un peu 8 plus que ça parce qu'il n'y avait pas eu le problème 9 qu'on a connu en avril dernier. Alors on se retrouve à 10 être obligés de surfinancer, nous autres, des produits 11 qui ne nous appartiennent plus de toute façon parce 12 que, bon, on n'a pas les droits là-dessus mais on est 13 obligés de financer encore plus là-dessus, donc il y a 14 moins de financement qui vient de l'extérieur. 15 6344 Quand il y a moins de financement qui 16 vient de l'extérieur, naturellement, nous autres, on 17 est obligés de compenser; en compensant, on est obligés 18 d'aller de moins en moins en production originale. 19 Alors, après ça, on se retrouve à être obligés de faire 20 des acquisitions pour combler les heures d'antenne, si 21 vous voulez, qu'on a à combler. 22 6345 Ensuite de ça, le deuxième problème 23 qu'on va avoir, c'est en acquisitions. En 24 acquisitions, s'il y a énormément de joueurs qui vont 25 en acquisitions dans toute sorte de domaines, c'est StenoTran 1443 1 bien évident quand on va au MIT, par exemple, à Cannes, 2 on va être plusieurs joueurs à aller chercher les 3 documents. On va se retrouver avec une partie des 4 meilleurs documents, et les gens qui sont habitués 5 d'aller là savent que par année on va trouver des 6 productions de pointe vraiment en groupe minoritaire, 7 et après ça on tombe dans la moyenne des choses qui 8 sont accessibles à tout le monde. Alors on a un 9 problème là. 10 6346 Alors on va avoir à faire face, je ne 11 sais pas, par exemple dans le cas de Radio-Canada qui 12 peut aller chercher pour l'ensemble de ses chaînes 13 beaucoup plus de produits que nous. Alors là il y a 14 déjà un volume qu'ils sont capables de garantir que 15 nous on n'est pas capables de garantir. Alors tout ce 16 qu'on voit, nous autres, c'est une succession d'étapes 17 qui font que nous, on s'appauvrit d'année en année en 18 termes d'intervention dans le champ culturel. 19 6347 C'est ça, le problème majeur qu'on 20 essaie de mettre en place ici. 21 6348 CONSEILLER DEMERS: Ce qu'on nous a 22 dit aussi aujourd'hui, c'est que dans quelques temps, 23 mettons compté en années, de toute façon il y aurait 24 possiblement des réseaux anglais qui pourraient venir 25 s'installer, prendre la relève de ces créneaux qui nous StenoTran 1444 1 ont été décrits au cours de la semaine. Donc il y a 2 une fatalité. Est-ce que vous voyez ça dans la 3 réalité, dans vos projections? 4 6349 M. BÉLISLE: Effectivement, on a 5 entendu au cours de la semaine certains requérants 6 parler de cette possibilité-là. Encore là, on pourrait 7 peut-être partir dans un débat de chiffres. On 8 pourrait même -- M. Daigneault pourrait le faire -- 9 vous donner des statistiques. 10 6350 Ce qu'on sait, c'est que dans les dix 11 dernières années l'écoute anglophone au Québec est à la 12 baisse et, dans les derniers sondages, elle est en bas 13 de 10 pour cent alors qu'elle a déjà été à 20 pour 14 cent. On pourrait repartir dans des débats sur les 15 chiffres qu'on peut vous déposer même aujourd'hui, mais 16 c'est une réalité. C'est vrai qu'on en parle beaucoup, 17 qu'il y a un risque, mais la démonstration 18 présentement, ce n'est pas ça... sur le plan des 19 sondages; sous toute réserve des sondages, évidemment. 20 6351 CONSEILLER DEMERS: Aviez-vous 21 quelque chose à ajouter, Monsieur le Président? 22 1645 23 6352 M. INCHAUSPÉ: Moi, je voudrais 24 ajouter que renfoncer le même clou, là... nous, nous 25 pensons qu'on ne peut pas régler tous les problèmes du StenoTran 1445 1 monde, un. Deuxième chose, nous pensons que nous 2 sommes une télévision éducative et culturelle. Notre 3 mandat a été reciblé sur ça, bon. Nous pensons qu'un 4 tel rôle de télévision éducative et culturelle a sa 5 raison d'être, qu'elle doit avoir sa place, qu'elle 6 doit pouvoir se développer, et qu'on ne pourra retenir 7 des auditoires toujours difficiles à capter dans ce 8 type de télévision qu'avec des émissions de très grande 9 qualité et, autant que possible, autochtones. C'est ça 10 notre analyse. 11 6353 Or, nous constatons que les 12 développements qui surviennent, contre lesquels... nous 13 savons bien qu'il y a une ouverture des chaînes 14 spécialisées, qu'il y a encore une part du marché, nous 15 comprenons tout ceci, mais ce que nous vous demandons, 16 c'est de tenir compte aussi de l'existence ou de la 17 possibilité et de la viabilité, c'est-à-dire de ne pas 18 prendre la proie pour l'ombre, bon. 19 6354 C'est la raison pour laquelle, dans 20 nos positions, nous avons toujours dit relativement ça: 21 Allons lentement; ne faisons pas que très rapidement 22 nous déstabilisions un système, en particulier tant 23 qu'on n'a pas réglé tous les problèmes du financement 24 que nous avons déjà évoqués dans d'autres 25 circonstances, et que nous avons vécus très StenoTran 1446 1 douloureusement cette année, au point que beaucoup sont 2 intervenus à l'intérieur de ça. 3 6355 De là, dans les audiences de 4 septembre, c'était aussi la position des autres 5 télévisions éducatives et culturelles qui vivaient dans 6 l'ensemble du Canada le même type de situation. 7 6356 Alors il est évident que c'est le 8 message que nous vous portons, que nous pensons qu'une 9 collectivité doit avoir des émissions éducatives et 10 culturelles, que les conditions de réalisation dans des 11 petits marchés sont extrêmement complexes et difficiles 12 et que ce n'est pas en les multipliant qu'on réglera le 13 problème; on va s'appauvrir. C'est ça que nous disons. 14 6357 Par contre, je voudrais quand même 15 ajouter le fait suivant: Nous avons eu déjà des 16 partenariats avec Radio-Canada et nous continuerons à 17 en avoir, et nous pensons que par ce biais nous 18 pourrons faire en sorte de jouer ce jeu sans qu'elle 19 soit obligée de se créer elle-même une chaîne 20 spécialisée, d'autant plus que vous n'étiez pas aux 21 audiences de septembre, mais je redis une des choses 22 que l'on a dite et qui était la suivante: Un des effets 23 possibles de cette multiplication des chaînes va faire 24 que les gros joueurs qui avaient besoin de partenariats 25 avec d'autres n'auront plus besoin de partenariat parce StenoTran 1447 1 qu'elles sont capables de pouvoir faire elles-mêmes ce 2 qu'elles étaient dans le temps obligées de faire avec 3 d'autres. 4 6358 Ce sont des risques que nous voyons. 5 Est-ce que nous sommes pessimistes? Non, nous sommes 6 lucides parce que nous sommes au coeur de ces impacts 7 et nous les avons vécus. On ne raconte pas uniquement 8 des choses plausibles, c'est une réalité qui a été 9 effectivement vécue. 10 6359 Alors c'est l'essentiel du message 11 que nous passons. 12 6360 CONSEILLER DEMERS: Merci, Monsieur 13 Inchauspé. Merci, messieurs. Oui? 14 6361 M. BOURBEAU: Si vous le permettez, 15 je voudrais seulement revenir sur votre question plus 16 technique sur la question des sondages. Je vais faire 17 certains rappels seulement pour dire pourquoi nous ne 18 voulons pas entrer dans une querelle de chiffres. 19 6362 En ce qui concerne le sondage CROP 20 commandé par le ministère de la Culture et des 21 Communications, il révélait que la moitié des Québécois 22 ne voulaient pas débourser pour des nouveaux canaux 23 spécialisés francophones. Dans l'autre cas ensuite du 24 sondage Léger & Léger, lui, il portait sur la 25 population autour de Montréal et il rapportait que 65 StenoTran 1448 1 pour cent de la population adulte de la région de 2 Montréal n'aimerait pas avoir accès à un plus grand 3 nombre de canaux de télévision par l'entremise de la 4 câblodistribution. Et, par ailleurs, l'autre sondage 5 soumis par une autre requérante, qui était celui de 6 Baromètre, lui, il a été effectué chez les abonnés au 7 câble, environ 80 pour cent de la population, où il y a 8 quelque chose comme de l'ordre des deux tiers de ces 9 abonnés-là qui, eux, seraient intéressés à un bouquet 10 supplémentaire. 11 6363 Alors ces différentes sources de 12 données portent tantôt sur la population québécoise, 13 tantôt sur la région de Montréal, tantôt sur les 14 abonnés au câble, et nous disons n'allons pas dans les 15 querelles de chiffres mais retenons tout au moins 16 là-dedans qu'il y a vraiment matière à se poser des 17 questions sur la capacité réelle de payer des 18 consommateurs. 19 6364 CONSEILLER DEMERS: Merci beaucoup. 20 Je vous retourne à notre présidente. 21 6365 LA PRÉSIDENTE: Je ne peux pas passer 22 tout droit, je m'excuse, et j'aimerais citer, comme 23 vous citez Baromètre vous-mêmes, l'article de 24 M. Pelletier en fin de semaine, où il dit: 25 "J'ai l'occasion à tous les StenoTran 1449 1 jours de constater le rôle 2 essentiel que joue la recherche 3 bien faite dans la prise de 4 décisions de nos clients, mais à 5 la condition qu'elle ne tente 6 pas de se substituer aux 7 décideurs mais bien de les 8 éclairer avec rigueur et une 9 certaine discrétion". (Tel que 10 lu). 11 6366 Alors certainement que Télé-Québec et 12 son service de recherche seront d'accord avec cet 13 élément-là, et soyez bien rassurés, je pense que tout 14 au long de la semaine on a vraiment mis en lumière le 15 fait que, oui, il y a des sondages, oui c'est un 16 indicateur, mais ça ne peut pas être le seul et, de 17 fait, il faut d'abord savoir quelles étaient les 18 questions et quel était l'échantillon. Je me souviens 19 encore de mes années de recherche. 20 6367 Vous parliez de l'écoute francophone 21 qui aurait une recrudescence des francophones vers 22 l'écoute francophone. Est-ce que c'est un sondage ou 23 ce sont des données de marché? Avez-vous des 24 avant-premières sur ce qui s'en vient bientôt? 25 6368 M. DAIGNEAULT: Écoutez je n'ai pas StenoTran 1450 1 toutes les données, mais on fait l'étude à partir de 2 BBM depuis une bonne douzaine d'années. D'ailleurs 3 c'est pour le compte du ministère des Communications, 4 et on l'a chez nous aussi. Depuis 12 ou 15 ans qu'on 5 fait cet exercice-là, à partir des sondages BBM majeurs 6 de chaque année, on voit très, très bien qu'auprès de 7 la population francophone du Québec l'ensemble de 8 l'écoute anglophone est en diminution constante, année 9 après année -- francophone, anglophone -- donc l'écoute 10 francophone augmente. 11 6369 On fait le même exercice, parce qu'on 12 peut le faire maintenant avec les chiffres de la firme 13 Nielsen depuis seulement deux ans, et on s'aperçoit 14 exactement des mêmes phénomènes: l'ensemble, par 15 exemple, depuis le début de l'année, cette année, 16 toutes les semaines depuis le début septembre, en 17 heures de grande écoute, l'écoute anglophone totale 18 incluant les chaînes généralistes, les chaînes 19 spécialisées et les réseaux américains, donne 9,7 pour 20 cent de l'écoute des francophones, et pour l'ensemble 21 de la journée 10,8 pour cent, ce qui est, grosso modo, 22 1 pour cent de moins que l'année précédente. Ça 23 s'adresse à l'ensemble de la population québécoise 24 francophone de deux ans et plus. 25 6370 Alors tous les chiffres qu'on a vont StenoTran 1451 1 effectivement dans le sens de la non-existence d'un 2 problème majeur versus pour l'écoute anglophone des 3 francophones. Ceci qui ne veut pas dire qu'il y aura 4 aucun intérêt à enrichir l'offre francophone, mais de 5 là à dire qu'il y a un problème important avec la venue 6 de canaux anglophones, qu'il y a un risque énorme, au 7 contraire, avec l'offre actuelle francophone l'écoute 8 anglophone diminue année après année; elle a augmenté 9 beaucoup l'offre anglophone et, globalement, auprès des 10 francophones l'écoute diminue année après année. 11 6371 LA PRÉSIDENTE: Toutefois, Monsieur 12 Daigneault, il est vrai, vous avouerez... et j'aimerais 13 ça, si c'est possible, qu'on ait copie des chiffres 14 auxquels vous faites référence, ça pourrait être utile. 15 Je cherchais... c'est un peu impoli de fouiller dans 16 mes dossiers, mais nous, on avait des chiffres qui 17 montraient un certain glissement. Ça dépend de quelle 18 base on parle. 19 6372 M. DAIGNEAULT: C'est-à-dire que nous 20 aussi, on voit un glissement vers l'écoute francophone. 21 Je ne pense pas que vous parlez du même glissement. 22 6373 LA PRÉSIDENTE: Laissez-moi revenir à 23 l'autre question. Il demeure qu'il y a un espèce de 24 transfert d'écoute vers des canaux spécialisés. C'est 25 important, c'est très important aux États-Unis, assez StenoTran 1452 1 important au Canada anglais, et on le voit ici aussi. 2 M. Inchauspé disait tantôt: "Il faut aller lentement." 3 Je pense qu'on vous a entendus avec même que vous ayez 4 mentionné ça parce que, à travers les années, le 5 Conseil a adopté un rythme différent au Québec qu'il a 6 adopté dans le reste du Canada, comprenant bien la 7 petitesse du marché et tout en n'ayant pas la 8 responsabilité de s'assurer du même succès de tous les 9 joueurs tout le temps mais de s'assurer quand même que 10 l'offre qui se faisait pouvait en être une qui 11 s'accroissait en nombre, en qualité pour le plus grand 12 bien du téléspectateur au bout; c'est ça l'objectif 13 qu'on recherche. 14 6374 Alors je pense qu'il y a un peu de ça 15 présentement. On peut dire qu'on n'est peut-être pas 16 rendus que le glissement est très apparent. Il demeure 17 que le jour où il y a un transfert de l'écoute vers le 18 canal spécialisé, et si le téléspectateur francophone 19 ne trouve pas la niche qui l'intéresse, est-ce qu'on ne 20 risque pas... et des chiffres nous intéressent; encore 21 une bataille de chiffres, vous allez me dire, mais en 22 fait il y a quand même, en termes des niches 23 anglophones, des intérêts de la part des 24 téléspectateurs francophones d'aller, par exemple, vers 25 Discovery, TLC. StenoTran 1453 1 6375 Est-ce que, en lieu et place, si on 2 offre des niches francophones on ne retiendra pas 3 davantage l'écoute francophone chez nous? 4 6376 M. INCHAUSPÉ: Je vais tout d'abord 5 reconnaître que le fait qu'il y ait eu une régression 6 chez les francophones de l'écoute anglophone est 7 peut-être en partie expliquée aussi parce qu'il y a eu 8 déjà une ouverture des canaux spécialisés. Il faut 9 être honnêtes; la corrélation, on n'est pas sûrs 10 qu'elle est rigoureuse, mais enfin il y a certainement 11 eu un élément à l'intérieur de cet élément-là. 12 6377 Je pense que la considération que 13 vous indiquez est une considération que vous devez 14 avoir. Une chose que je dis, c'est que ce n'est pas la 15 seule, et elle doit être... en tout cas, on a confiance 16 en votre jugement; le jugement c'est de tenir compte 17 d'un ensemble de choses. Il est évident que certains 18 arguments poussent vers certaines affaires, d'autres à 19 l'intérieur de ça. 20 6378 Puisque vous parliez quand même du 21 rythme, j'espère ne pas faire d'erreur, mais il me 22 semble que quand j'avais étudié la question 23 précédemment j'avais constaté que, entre la première 24 ouverture des chaînes spécialisées, et la deuxième ça 25 avait pris sept ans, et entre la deuxième et la StenoTran 1454 1 troisième c'est deux ans. Alors, je sais qu'on assiste 2 à une accélération foudroyante, mais moi je ne me fais 3 pas d'illusions, je pense que il faut se réconforter 4 avec le fait suivant, que vous ne pouvez pas mettre les 5 16 sur le terrain immédiatement, c'est clair, ne 6 serait-ce que pour préserver les joueurs qui voudraient 7 intervenir ultérieurement; ça aussi c'est du bon sens, 8 puisqu'effectivement... et c'est un argument souvent de 9 ces chaînes qui interviennent à l'intérieur de ça, qui 10 est de dire: Les gros joueurs, vous étiez déjà 11 installés, et nous là, nous voulons notre part. 12 6379 C'est un des arguments qu'un certain 13 nombre de groupes tiennent. Nous, c'est pour des 14 raisons différentes en ce qui concerne l'intervention 15 des chaînes généralistes. Ils disent: Ils nous 16 enlèvent le terrain. Nous, c'est pour des raisons de 17 concentration et des effets terribles que ça produit. 18 6380 Alors je pense qu'on comprend très 19 bien ce type de choses qui doivent intervenir. C'est 20 une question de jugement quant aux éléments. 21 6381 Il y a l'autre élément qui joue aussi 22 qui est le suivant, que moi-même j'ai expérimenté dans 23 ma vie de gestionnaire, qui est le délai d'observation 24 de la manière dont les joueurs jouent. Ainsi, par 25 exemple, il y a des fois des manques de synchronisme à StenoTran 1455 1 l'intérieur de ça. Par exemple, le système de 2 financement, parce qu'on est dans des systèmes, le 3 système de financement n'avait pas changé alors qu'on 4 s'est retrouvés dans cette situation sans que personne 5 n'ait prévu les effets qu'on a vus l'année dernière. 6 Je ne connais pas le temps qu'il faudra faire pour que 7 les autres systèmes le fassent. 8 6382 On est dans des systèmes de sept ans, 9 et c'est des fois par l'observation qu'on constate un 10 phénomène qu'on corrige et, du même coup, c'est une 11 injection plus progressive, à l'intérieur de ça, de 12 façon à ce qu'on voit comment les joueurs jouent. Moi 13 je me suis fait des scénarios de la manière dont les 14 joueurs jouent... jouaient probablement, mais c'est des 15 choses qui... 16 6383 LA PRÉSIDENTE: Oui, Monsieur Lagacé? 17 6384 M. LAGACÉ: J'aimerais dire qu'on ne 18 peut pas être indifférents, évidemment, à l'accès de 19 services francophones pour les francophones au Québec 20 et à la quantité de services qu'il pourrait y avoir. 21 Il y a deux choses que le Conseil devra évidemment 22 prendre en compte, c'est qu'on ne peut pas avoir comme 23 stratégie de répondre, évidemment, par le nombre. 24 Devant la multiplication de ce qui se passe dans le 25 marché anglophone, on ne pourra jamais, ici au Québec, StenoTran 1456 1 ou au Canada français, offrir une contrepartie 2 francophone. Ça serait comme illusoire. 3 6385 Ceci veut donc dire qu'il va falloir 4 que le Conseil se donne comme mission de préserver la 5 qualité des services existants, la capacité du marché à 6 produire des émissions de qualité et, en même temps, 7 d'avoir comme ça une certaine diversité de l'offre. 8 Nous, on vous rappelle encore que notre inquiétude 9 importante, c'est autour d'une certaine capacité à 10 produire des émissions et des programmes qui sont de 11 qualité parce que c'est aussi comme ça qu'on a retenu, 12 ici au Québec, notre public. 13 6386 On n'a pas seulement retenu notre 14 public parce qu'on produit en français et qu'on a un 15 nombre, une diversité de l'offre. On a gardé notre 16 public parce qu'on produit d'excellentes émissions de 17 qualité, et si la multiplication de l'offre avait comme 18 conséquence d'amener une diminution de la qualité, ce 19 que moi je crois, c'est que ça pourrait justement avoir 20 l'effet inverse et faire migrer nos propres populations 21 francophones vers des produits anglophones qui, eux, 22 ont des moyens et ont des capacités de production 23 beaucoup plus importantes que nous. 24 6387 C'est dans ce contexte-là qu'on 25 devient inquiets par rapport à la multiplication, et StenoTran 1457 1 non pas comme, en théorie, à dire écoutez, le 2 consommateur veut une diversité de services. C'est sûr 3 que moi, si je suis intéressé aux voyages, je veux 4 avoir mon service. Donc nous, ce qu'on se dit, c'est 5 qu'on veut que vous alliez vers plus de 6 complémentarité, occuper des champs qui sont inoccupés 7 à l'intérieur du secteur francophone et où il y a des 8 capacités, entre autres, d'avoir accès à des marchés 9 publicitaires qui ne sont pas exploités actuellement. 10 6388 LA PRÉSIDENTE: Une autre question. 11 Vous parlez beaucoup de la question de la limite des 12 fonds et que, évidemment, plus l'offre augmente, ou la 13 demande augmente, l'offre, elle, n'a pas augmenté, elle 14 est assez stable. Ça pose un problème, on l'a vu l'an 15 passé et, en effet, vous avez raison de dire qu'on 16 s'aligne pour un certaine engorgement cette année 17 aussi. 18 6389 D'une part, c'est une bonne nouvelle 19 parce que c'est un témoignage de l'effervescence, de la 20 créativité des talents; d'autre part, en effet, c'est 21 problématique lorsqu'on veut aller de l'avant dans le 22 développement d'une chaîne. 23 6390 Ceci dit, est-ce que la présence 24 d'une autre fenêtre dans les marchés n'est pas une 25 façon intéressante de pallier au problème de StenoTran 1458 1 financement d'émissions et de séries? On a parlé 2 beaucoup aussi, au niveau des requérantes... c'est sûr, 3 on peut toujours le voir dans l'approche de 4 l'intégration verticale, mais c'est possible aussi avec 5 différents partenaires. Je pense, par exemple, à M. 6 Roy, qui parlait ce matin de la question des téléfilms, 7 d'un programme de téléfilms, de pouvoir le faire avec 8 des partenaires ou avec d'autres joueurs. 9 6391 Est-ce que ce n'est pas là une 10 possibilité qu'il va falloir considérer au Québec, 11 comme ailleurs aussi, en termes d'avoir de multiples 12 fenêtres pour être capables d'arriver? Parce qu'on le 13 sait, c'est certain qu'on est un petit marché et que 14 les sous sont rares, et ça coûte de plus en plus cher 15 de faire la télévision de qualité. 16 6392 M. LAGACÉ: Je peux avoir un élément 17 de réponse là-dessus. Je pense qu'on a vécu un peu le 18 problème cette année avec Télé-Québec. La force d'un 19 réseau c'est la personnalité qu'elle a, cette 20 chaîne-là, vis-à-vis toutes les autres. Il faut qu'on 21 ait une particularité, il faut qu'on ait une 22 personnalité; donc ce qu'on tente de faire à travers le 23 développement de la programmation, c'est de développer 24 des émissions qu'on ne verra pas nécessairement 25 ailleurs. StenoTran 1459 1 6393 C'est sûr qu'il y a une partie de la 2 programmation... et on l'a fait cette année, nous 3 autres, pour des questions de moyens; on est allés 4 s'associer avec des réseaux spécialisés, par exemple, 5 avec MusiquePlus, pour être capables de développer une 6 émissions conjointe parce qu'on croyait qu'on était 7 capables de développer le même créneau dans, par 8 exemple, le design. 9 6394 On peut le faire avec d'autres 10 projets. On l'a fait avec Radio-Canada, sauf que quand 11 on multiplie ce genre d'interventions, la chaîne 12 s'affaiblie de toute façon. Les rendez-vous, les gens 13 ne savent plus où aller les chercher; la chaîne comme 14 telle perd un peu de sa pertinence parce qu'on retrouve 15 les produits un peu partout. 16 6395 Alors c'est pour ça que pour certains 17 produits qui sont, je dirais, connexes à la 18 programmation principale, c'est possible ça, c'est sûr. 19 En tout cas, l'expérience qu'on a nous montre que ce 20 n'est pas là la solution parce qu'on peut aller 21 chercher comme financement d'appoint là-dedans n'est 22 pas suffisant pour être capables d'investir massivement 23 dans des produits de qualité mais significatifs qui 24 sont des rendez-vous. 25 6396 Les gens viennent dans une chaîne StenoTran 1460 1 pour regarder certaines émissions; alors si on a juste 2 une émission ou deux émissions significatives, c'est 3 évident qu'on risque de passer à côté. 4 6397 Si tu peux les amener régulièrement à 5 venir voir ta programmation, il va y avoir une 6 fidélisation à la programmation, mais on ne peut pas le 7 faire simplement avec un ou deux produits. C'est pour 8 ça que l'essence même d'un réseau, c'est d'être capable 9 de développer son créneau de programmes, et c'est ça 10 qu'on tente de faire. 11 6398 C'est pour ça que c'est une solution, 12 effectivement, on va continuer à le faire pour être 13 capables de passer à travers les difficultés qui 14 surviennent, mais ce n'est pas la solution idéale pour 15 nous. 16 6399 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup. 17 Merci infiniment, messieurs. 18 6400 Mme AUDET: J'inviterais maintenant, 19 en quatrième intervention, l'Association de la 20 télévision spécialisée et payante, Jane Logan, Gérald 21 Janneteau, Lisa De Wilde, Gilles Desjardins. 22 L'association intervient aussi aux 17 demandes de 23 services spécialisés francophones. 24 6401 La parole est à vous. 25 INTERVENTION StenoTran 1461 1 6402 Mme LOGAN: Alors, Madame la 2 Présidente, Mesdames et Messieurs les Membres du 3 Conseil, je me présente, Jane Logan, présidente et 4 directrice générale de TVSP, l'Association de la 5 télévision spécialisée et payante. Trois membres du 6 conseil d'administration de TVSP m'accompagnent 7 aujourd'hui: à ma gauche, Gilles Desjardins, 8 directeur, Développement des affaires de RDI, le Réseau 9 de l'information; à ma droite, Gérald Janneteau, 10 président du conseil de TVSP et président du Réseau des 11 sports; à côté de lui, Lisa De Wilde, présidente de TMN 12 Networks. 13 6403 Comme vous le savez, Madame la 14 Présidente, TVSP représente 11 des 13 services de 15 télévision spécialisée et payante de langue française 16 qui sont déjà en ondes. Dans le temps qui nous imparti 17 aujourd'hui, nous aimerions rappeler les principales 18 recommandations que nous avons formulées en tentant 19 chaque fois de vérifier si les arguments, ou les 20 éléments nouveaux d'information qui, depuis, ont été 21 versés au dossier public renforcent ou invalident nos 22 recommandations. 23 6404 M. JANNETEAU: Dans un premier temps, 24 nous avons invité le Conseil à attribuer une quantité 25 suffisante de nouvelles licences de services StenoTran 1462 1 spécialisés de langue française pour qu'il soit 2 possible de créer une offre substantielle et 3 attrayante, une offre qui, par le de cumul de 4 thématiques, des champs d'intérêt et des auditoires 5 cibles visés par chacun des services, soit en mesure de 6 répondre à la demande du public, de susciter un fort 7 taux de pénétration et d'apporter une contribution 8 significative à l'accroissement de la diversité de la 9 programmation de langue française. 10 6405 Nous demandons au Conseil de faire en 11 sorte que cette offre comprenne de six à huit services 12 spécialisés, un volet à haute pénétration -- et pour 13 nous ça veut dire au moins 60 pour cent -- et à prix 14 modique, un double statut modifié pour les services 15 autorisés et l'accès immédiat à la distribution 16 analogique. 17 6406 Nous avons aussi fait état de notre 18 conviction qu'il existait dans les marchés francophones 19 du Québec, un nombre suffisant de canaux libres pour 20 accueillir une telle offre abondante et diversifiée. 21 Nous constatons que le rapport sur la capacité de 22 transmission publié par le Conseil indique qu'en 23 juillet 1998, 52 pour cent des abonnés au câble des 24 marchés francophones se trouvaient dans des systèmes 25 ayant entre six et onze canaux analogiques libres. Par StenoTran 1463 1 ailleurs, le principal câblodistributeur du Québec, 2 Vidéotron, indique dans son rapport sur la capacité de 3 ces réseaux au Québec qu'elle prévoit une croissance de 4 plus de 40 pour cent des abonnés ayant accès à au moins 5 six canaux analogiques entre octobre 1998 et janvier 6 2000. 7 6407 Cela laisse supposer qu'au moins 75 8 pour cent des abonnés au câble au Québec auront accès à 9 au moins six canaux analogiques en janvier 2000, date 10 présumée du lancement des nouveaux services qui seront 11 autorisés. Vidéotron a déposé une lettre avec le 12 Conseil vendredi passé suggérant que la capacité 13 suffisante existe pour de nouveaux services 14 analogiques. Il reste à Vidéotron à préciser le nombre 15 de canaux disponibles avec une pénétration assez vaste 16 pour supporter le volet que nous proposons. 17 6408 Mme LOGAN: Nous avons évidemment pris 18 note que l'ACTC et l'ACQ s'opposent au cadre de 19 distribution établi par le Conseil dans l'avis public 20 97-33. Elles suggèrent plutôt de limiter la 21 distribution des nouveaux services de langue française 22 à l'univers numérique et de reporter leur lancement à 23 l'an 2001. 24 6409 TVSP tient à souligner que les 25 demandes déposées par ses membres ont toutes été StenoTran 1464 1 conçues en fonction du cadre de distribution analogique 2 déterminé par le Conseil et que les plans d'affaires, 3 les engagements, et les promesses de réalisation 4 qu'elles comportent ne sont valides et réalisables que 5 dans ce cadre de distribution analogique dans un volet 6 à haute pénétration. 7 6410 La proposition des câblodistributeurs 8 nous paraît donc clairement irrecevable. Dans son 9 intervention, Vidéotron indique en effet qu'en l'an 10 2001, le Québec ne comptera, selon ces provisions, que 11 148 000 abonnés à la câblodistribution numérique. Il 12 est évident que, même avec un niveau de pénétration 13 très élevé, cette base d'abonnés est insuffisante pour 14 assurer la viabilité des services actuels sous examen. 15 6411 Encore une fois, toutes les données 16 publiées confirment non seulement le bien-fondé de la 17 décision du Conseil d'octroyer aux services qui seront 18 autorisés un accès immédiat à la distribution 19 analogique, mais sa nécessité absolue et 20 incontournable. 21 6412 M. JANNETEAU: Dans nos observations 22 écrites, nous avons appuyé sans réserves la position 23 adoptée par le Conseil dans son avis public 1998-46, 24 selon laquelle, et je cite: 25 "Dans les marchés francophones, StenoTran 1465 1 les services de langue française 2 destinés aux abonnés 3 francophones devraient avoir 4 priorité sur le service de 5 langue anglaise autorisé". 6 6413 Nous croyons que c'est là un élément 7 essentiel de toute politique de distribution des 8 services de langue française dans les marchés 9 francophones. Aussi, est-ce avec beaucoup de surprise 10 que nous avons pris connaissance de la déclaration de 11 Vidéotron, dans son rapport sur la capacité, et je 12 cite: 13 "Si la majorité des canaux 14 analogiques disponibles selon le 15 présent rapport peut être perçue 16 comme utile à des services de 17 langue française, il faut garder 18 à l'esprit qu'une grande 19 proportion de cette capacité 20 doit être réservée à des 21 services de langue anglaise". 22 6414 TVSP considère évidemment que les 23 services spécialisés de langue française qui seront 24 autorisés aux termes du présent processus devront 25 bénéficier d'une priorité absolue en termes d'accès à StenoTran 1466 1 la capacité de transmission disponible dans les marchés 2 francophones. En termes pratique, il faut trouver la 3 capacité ou bien donner un engagement de trouver cette 4 capacité en laissant tomber des services, par exemple 5 exemptés ou alphanumériques ou encore des services 6 étrangers disponibles en double. 7 6415 Le Conseil devrait, selon nous, 8 prendre toutes les dispositions qu'il juge appropriées 9 pour faire respecter intégralement et rigoureusement le 10 règlement et s'assurer qu'aucun câblodistributeur ne 11 puisse refuser l'accès à la distribution analogique à 12 des services canadiens de langue française dans des 13 marchés francophones sous prétexte de vouloir réserver 14 les canaux libres pour des services de langue anglaise. 15 6416 Mme LOGAN: Nous avons invité le 16 Conseil, dans l'éventualité où il déciderait d'accorder 17 des licences à des services spécialisés dont une EDR, 18 un distributeur est actionnaire, à renforcer et à 19 clarifier la réglementation relative à l'accès et au 20 traitement préférentiels, et cela, de façon à s'assurer 21 qu'aucune forme d'abus de la position dominante de 22 l'EDR ne puisse s'appliquer. 23 6417 Nous croyons toujours qu'il est 24 essentiel que des dispositions soient prises pour faire 25 en sorte que tous les services spécialisés qui seront StenoTran 1467 1 autorisés soient traités équitablement et nous 2 partageons l'avis du Conseil dans la décision CRTC 3 98-487 qui déclarait à cet égard, et dans le contexte 4 actuel, que les dispositions de l'article 9 du 5 Règlement sur la distribution de radiodiffusion ne 6 suffisent pas à prévenir toute forme de préférence 7 indue. 8 6418 Dans l'éventualité où il déciderait 9 d'accorder des licences à des services spécialisés dont 10 une EDR est actionnaire, le Conseil devrait exiger de 11 cet actionnaire des engagements fermes et précis. 12 Aucun des services dans lesquels cette EDR détiendrait, 13 directement ou indirectement, un intérêt ne pourraient 14 être traités plus favorablement que les services non 15 liés, que ce soit en termes d'accès, de positionnement, 16 de tarif, de promotion ou de marketing. 17 6419 M. JANNETEAU: Les prix de gros on 18 une incidence majeure sur la capacité de chaque 19 détenteur de licence de tenir les engagements prévus 20 dans son plan d'affaires. Les interventions à 21 l'industrie du câble soulèvent des préoccupations face 22 au niveau final des tarifs de groupes. L'ACQ et l'ACTC 23 soulignent que l'abandon du tarif protégé est chose 24 faite au Canada anglais. Quand on connaît dans quelles 25 conditions s'est fait le lancement en 1997 au Canada StenoTran 1468 1 anglais, on ne peut que s'inquiéter de voir les 2 câblodistributeurs québécois affirmer leur intention 3 d'importer le modèle canadien anglais. 4 6420 Nous croyons que ces interventions 5 rendent nos recommandations encore plus nécessaires et 6 pertinentes. Nous croyons que le Conseil serait plus 7 que justifié dans ce contexte d'indiquer clairement 8 dans le préambule de sa décision, premièrement, qu'il 9 s'attend à ce que les câblodistributeurs respectent 10 intégralement le tarif mensuel prévu dans les plans 11 d'affaires des services spécialisés que le Conseil a 12 choisi d'autoriser, sinon les services spécialisés 13 autorisés ne pourront respecter les engagements 14 promesses de réalisation qui leur auront valu d'obtenir 15 leur licence. Et, deuxièmement, qu'il s'attend à ce 16 que les questions touchant le partage entre 17 câblodistributeurs et services spécialisés des coûts de 18 lancement, de promotion et de commercialisation d'un 19 nouveau volet fassent l'objet de négociations ouvertes 20 et véritables entre les parties. Ces coûts ne doivent 21 pas service de prétexte à la réduction du tarif de gros 22 et doivent être basés sur le plan d'affaires des 23 services spécialisés autorisés. Sinon, le principe 24 fondamental du droit d'accès reconnu dans le règlement 25 sur la distribution de radiodiffusion deviendra StenoTran 1469 1 assujetti, en pratique, au paiement de frais d'accès 2 prohibitifs fixés unilatéralement par les 3 câblodistributeurs. 4 6421 À cet égard, nous souhaitons rappeler 5 que l'immense majorité des demandeurs ont inclus dans 6 leurs prévisions financières des frais de lancement et 7 de marketing considérables, dont une période d'essai 8 gratuite de plusieurs mois, des campagnes publicitaires 9 et promotionnelles dans les médias, et cetera. Nous 10 sommes tout à fait d'accord sur le principe d'un 11 partage des frais globaux de lancement et de marketing 12 du nouveau volet entre câblodistributeurs et services 13 spécialisés. Nous voulons toutefois que ce partage 14 fasse l'objet de négociations réelles et véritables 15 entre les parties. 16 1710 17 6422 Mme LOGAN: Au cours de la présente 18 audience, la présidente a cherché à obtenir des 19 suggestions concrètes quant au rôle que le CRTC devrait 20 jouer pour assurer la réussite des nouveaux services. 21 En terminant, nous demandons l'aide supplémentaire 22 suivante du Conseil. 23 6423 Premièrement, le Conseil devrait 24 assurer que tous les services autorisés bénéficieront 25 du double statut modifié avec accès immédiat, sur un StenoTran 1470 1 même étage, à la distribution analogique, conformément 2 aux règles en matière d'accès. 3 6424 Deux, le Conseil devrait indiquer 4 dans le préambule de ses décisions qu'il s'attend à ce 5 que les câblodistributeurs accordent un accès et un 6 positionnement privilégié aux services de langue 7 française dans les marchés francophones. 8 6425 Trois, le Conseil devrait indiquer 9 dans ses décisions qu'il s'attend à ce que les 10 câblodistributeurs respectent intégralement le tarif 11 mensuel de gros prévu dans les plans d'affaires des 12 services autorisés. 13 6426 Quatre, le Conseil devrait s'assurer 14 que le volet à haute pénétration sur lequel seraient 15 les services spécialisés autorisés, soit offert à un 16 coût raisonnable. 17 6427 Cinq, les services spécialisés 18 doivent être offerts en bouquet et non à la carte. 19 6428 Six, et le dernier, en attendant que 20 le cadre réglementaire soit revu, le Conseil devrait 21 indiquer dans le préambule de ses décisions qu'aucune 22 forme d'abus de position dominante ou de traitement 23 préférentiel ne sera tolérée. 24 6429 Nous vous remercions de votre 25 attention et nous serons maintenant heureux de répondre StenoTran 1471 1 à vos questions. 2 6430 LA PRÉSIDENTE: Merci. Je 3 demanderais à Mme Wylie de poser les questions que le 4 Conseil voudrait poursuivre avec vous. 5 6431 CONSEILLÈRE WYLIE: Bonjour, 6 mesdames, messieurs. Mes questions vont peut-être être 7 un peu décousues et pas tout à fait dans l'ordre de vos 8 propositions. 9 6432 Au tout début vous avez mentionné 10 évidemment, et encore une fois vers la fin, que le 11 bouquet ou le volet offert devrait être offert à un 12 coût raisonnable mais vous avez aussi indiqué qu'à 13 votre avis il pourrait convenir de six à huit services, 14 et la troisième indication est que le tarif mensuel de 15 gros mentionné devrait être respecté intégralement. 16 6433 Si nous mettons ces trois critères 17 ensemble, est-ce que nous n'avons pas un volet à coût 18 très élevé? Si vous examinez les tarifs proposés et 19 vous les additionnez, comment aboutirait-on à ce 20 moment-là à un tarif de détail et comment peut-on 21 arriver à six ou huit services avec une somme qui 22 serait raisonnable? 23 6434 Selon les différents sondages, même 24 si ce ne sont pas... évidemment, on remet en question 25 les différents sondages, mais je crois que vous avez StenoTran 1472 1 tous assez d'expérience dans le domaine pour savoir à 2 peu près qu'est-ce qui serait acceptable pour arriver 3 au quatrième critère d'importance qui serait que le 4 volet soit à une pénétration élevée? 5 6435 M. JANNETEAU: D'abord, Madame Wylie, 6 nous n'avons pas fait une étude en profondeur mais nous 7 avons supposé que la moyenne des demandeurs est environ 8 0,50 $ en tarif de gros. 9 6436 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous avez fait le 10 décompte? 11 6437 M. JANNETEAU: Oui. 12 6438 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous avez 13 comptabilisé et vous êtes arrivé à 0,50 $? 14 6439 M. JANNETEAU: C'est un peu moins. 15 L'important, c'est que si vous prenez, par exemple, six 16 canaux -- et je vais prendre 0,50 $ parce que c'est 17 plus facile à multiplier -- ça vous donne 3 $ de tarif 18 de gros. C'est entièrement possible qu'on puisse à ce 19 moment-là introduire un nouveau volet avec un nombre 20 suffisant de canaux avec une offre de programmation 21 très diversifiée pour entre 5 $ et 6 $ qui, selon nous 22 du moins, serait un prix modique et approprié pour un 23 deuxième volet. 24 6440 CONSEILLÈRE WYLIE: Avez-vous fait 25 votre comptabilité en incluant Câblo G. à 0,30 $? StenoTran 1473 1 Parce que le 0,50 $ me surprend. Nous avons 0,35 $, je 2 crois, pour Réseau Vision et ensuite je crois que nous 3 allons, moi j'ai 0,65 $, 0,75 $, il y en a un à 0,49 $; 4 il y en a un à 0,80 $, 0,90 $, 0,75 $, 0,75 $, 0,65 $, 5 0,55 $ à 0,62 $. 6 6441 Si nous enlevons Câblo G., qui ne 7 serait pas même, s'il avait un permis, un facteur dans 8 plusieurs des câblodistributeurs, j'arrive mal à 9 0,50 $. 10 6442 M. JANNETEAU: Si vous prenez un 11 chiffre un peu plus élevé, vous pouvez quand même 12 arriver à un prix de détail qui, admettons, autour de 13 6 $, pourrait quand même... 14 6443 CONSEILLÈRE WYLIE: Si vous aviez six 15 canaux, disons, oui. Alors, le huit m'a étonné un peu; 16 à huit on dépasse le 6 $. 17 6444 M. JANNETEAU: Ça pourrait dépendre à 18 ce moment-là de quels canaux que vous autorisez et 19 quels sont les prix que vous autorisez. 20 6445 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, et quels 21 sont, jusqu'à quel point ils sont intéressants. Parce 22 que vous, vous considérez important que le Conseil 23 déclare, de quelque façon qu'on s'y prenne, que ces 24 canaux-là soient tous sur le même volet, qu'il n'y ait 25 pas de remaniement du volet élargi ou même possiblement StenoTran 1474 1 de réaménagement de canaux à la base. 2 6446 Vous entrevoyez un nouveau volet qui 3 inclurait les services auxquels nous donnerions des 4 permis suite à cette audience? 5 6447 Mme LOGAN: Nous le suggérons. C'est 6 une des méthodes par lesquelles vous pouvez prévenir le 7 traitement préférentiel, par exemple. 8 6448 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, évidemment, 9 c'est la façon la plus facile mais la plus 10 contraignante. Il s'agirait aussi d'examiner si 11 c'est... mais nous allons avoir l'occasion d'en 12 reparler au cours de l'audience. 13 6449 M. JANNETEAU: Une des considérations 14 que j'aimerais ajouter, Madame Wylie, c'est d'abord que 15 c'est évident que les canaux qui sont déjà sur le 16 premier volet ne désirent pas -- et ça ne fait pas 17 partie de leur plan d'affaires, évidemment -- voir la 18 pénétration chuter en-deçà du 83 pour cent en moyenne, 19 mais qui est dans les marchés francophones beaucoup 20 plus près du 80 pour cent. 21 6450 Alors nous, on estime qu'il y a des 22 risques énormes à la refonte du premier volet, quelle 23 qu'elle soit, parce qu'on a vu dans le passé nombre de 24 fois que le consommateur se trouve souvent aliéné par 25 des changements sur lesquels il n'a aucun contrôle et StenoTran 1475 1 parfois il peut perdre des canaux qu'il avait avant, et 2 caetera, et caetera. Je pense que ce risque-là est 3 très grand et c'est pourquoi nous penchons vers une 4 solution un peu différente. 5 6451 CONSEILLÈRE WYLIE: Nous avons 6 essayé, évidemment, d'obtenir autant d'aide que 7 possible des participants en essayant de leur demander 8 de nous donner des suggestions aussi spécifiques que 9 possible, ce qui permet aussi aux autres parties 10 intéressées de répondre plus ou moins ou de prendre en 11 considération ce qu'ils entendent suggéré par les 12 autres ou par leurs collègues pour déterminer quelle 13 est leur position. Nous supposons qu'à la fin de tout 14 cela nous pourrons prendre des décisions qui seront 15 meilleures si nous avons entendu toutes les voix. 16 6452 Ce n'est pas très clair, mais vous 17 semblez suggérer que certaines choses n'ont pas besoin 18 de gérance réglementaire et que d'autres oui. Est-ce 19 que je comprends bien qu'en ce qui concerne le respect 20 intégral du tarif mensuel de gros qu'on retrouve dans 21 les demandes, vous seriez satisfaits que le Conseil se 22 penche sur cette question dans son préambule ou dans 23 les décisions sans en faire une condition de licence ou 24 un de changement aux règlements, tandis que, quand vous 25 parlez d'accès, de positionnement privilégié, et StenoTran 1476 1 caetera, et de position prioritaire pour les canaux 2 francophones, vous semblez vous attendre à une révision 3 du cadre élémentaire puisque vous dites que ça devrait 4 être dans les décisions en attendant que le Conseil 5 revoie le cadre réglementaire. 6 6453 J'aimerais savoir lesquels de ces 7 remèdes ou de ces mécanismes que vous mettez de 8 l'avant, à votre avis, requièrent une intrusion 9 réglementaire par le Conseil et pour lesquels ce serait 10 suffisant de simplement essayer de persuader ou 11 d'indiquer nos attentes aux requérants. 12 6454 Mme De WILDE: En préparant cette 13 intervention on a vraiment essayé de trouver des 14 briques, comme vous avez mentionné plus tôt, mais 15 plutôt pour bâtir une bonne fondation. On a pris 16 connaissance qu'à un moment donné le Conseil va avoir 17 une autre audience, mais on a voulu vraiment avoir des 18 décisions claires qui pourraient permettre le lancement 19 de ces nouveaux services immédiatement. 20 6455 CONSEILLÈRE WYLIE: Et dans ce 21 marché. 22 6456 Mme De WILDE: C'est ça, exactement. 23 Donc tout ce qu'on a énuméré à la fin de notre 24 présentation -- et, on s'excuse, on a changé ça pas mal 25 aujourd'hui; c'est la raison pour laquelle ce n'était StenoTran 1477 1 pas déposé par écrit -- tous ces critères... 2 6457 CONSEILLÈRE WYLIE: Mais ça c'est un 3 bon signe parce que, quand on fait des briques, on 4 ajoute des ingrédients, un peu de paille, un peu de 5 sable. 6 6458 Mme De WILDE: J'espère qu'on a acheté 7 de bons ingrédients. 8 6459 Tous les critères qu'on a énumérés 9 dans le sommaire, on pense, pourraient être précisés 10 par le Conseil dans la décision, comme principes, comme 11 attentes et qu'on n'a pas besoin d'attendre des 12 révisions réglementaires sophistiquées ou qui 13 prendraient un long processus. 14 6460 Donc, quand on a précisé notre 15 position au niveau du tarif de gros, comme association 16 on vous suggère que c'est très important de dire que ce 17 niveau est le niveau que vous attendez et qu'il n'y a 18 pas de négociation à faire. Vous êtes probablement 19 mieux de préciser avec chaque requérante si les 20 requérantes pensent que ça devrait être condition de 21 licence ou non. 22 6461 Quand on dit "même volet à haute 23 pénétration", "haute pénétration" définie comme 60 pour 24 cent, ça, c'est exactement le genre de précision que le 25 Conseil pourrait dire dans le préambule. Quand on dit, StenoTran 1478 1 "lancés tous immédiatement", ça veut dire le 1er 2 janvier 2000; encore une fois, c'est quelque chose que 3 le Conseil pourrait dire, on pense, sans réviser les 4 règlements. Et c'est la même chose pour double statut 5 modifié, distribution analogique, offert comme bouquet 6 et pas à la carte. 7 6462 On a vraiment essayé de trouver des 8 façons où on pourrait lancer immédiatement dans ce 9 marché les nouveaux services. 10 6463 CONSEILLÈRE WYLIE: Est-ce que vous 11 avez entrevu la possibilité, puisque ces services-là 12 auraient des permis pour sept ans, d'avoir une certaine 13 période... je pense qu'on a soulevé ça avec quelqu'un, 14 puis il y a évidemment des désavantages, mais de ne pas 15 restreindre les volets indéfiniment si, tôt ou tard, il 16 y a vraiment le choix... si la numérisation est telle 17 qu'on pourrait réaménager, offrir peut-être des 18 bouquets, des volets qui seraient basés avec un point 19 de référence qui serait autre qu'un point 20 réglementaire, mais plutôt thématique ou... 21 6464 Est-ce que vous voyez un danger à ce 22 qu'on entérine avec trop de rigidité ces exigences? 23 6465 M. JANNETEAU: Je vais prendre 24 peut-être une partie de la réponse, et si mes 25 collègues veulent en rajouter un peu après... StenoTran 1479 1 6466 Ce qu'on propose ici, c'est pour le 2 marché tel qu'on le voit aujourd'hui et tel qu'on peut 3 le prévoir dans un avenir quand même pas trop lointain. 4 On sait très bien -- vous avez vu les chiffres qu'on a 5 cités ici -- que l'avenir numérique dans la 6 distribution en général ne rejoindra pas la grande 7 majorité des abonnés avant encore longtemps. C'est 8 donc dire que ce qu'on propose ici est dont basé sur la 9 technologie qu'on connaît maintenant, donc les filtres, 10 et caetera. C'est là-dessus qu'on base en partie ce 11 qu'on vous dit maintenant. 12 6467 Ça n'empêche pas, dans une période 13 appropriée, à la fin des licences, peut-être, des 14 présents canaux, après qu'ils auront été lancés et 15 qu'ils auront connu des succès, de voir quels autres 16 modes pourraient être considérés à ce moment-là 17 dépendant où la distribution s'en va, combien de 18 numérique, combien d'abonnés sont rejoints par le 19 numérique, et caetera. 20 6468 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, 21 puisque nous avons des distributeurs en mode numérique, 22 est-ce qu'à votre avis il y aurait lieu que le Conseil 23 ait des attentes différentes des distributeurs en mode 24 numérique et des distributeurs en mode analogique, pour 25 ne pas empêcher ceux qui ont déjà la capacité numérique StenoTran 1480 1 de, justement, refaire les volets de façon différente 2 et d'exploiter autant que possible les avantages que 3 leur offre la numérisation? Même si, évidemment, à la 4 base il y aurait sans doute par exemple priorité aux 5 services francophones, canadiens, et caetera, il 6 pourrait y avoir des règles mais qu'on ne devrait 7 peut-être pas, si on en avait, avoir des attentes 8 identiques des deux modes. 9 6469 M. JANNETEAU: Encore une fois, si 10 mes collègues veulent intervenir... je pense que la 11 réponse en partie de ça devrait sortir d'un des grands 12 principes dans la distribution au Québec: Si on veut 13 avoir des canaux spécialisés à prix modique au Québec, 14 il faut s'assurer qu'ils soient distribués dans des 15 volets à haute pénétration. 16 6470 Qu'on se retrouve dans un monde 17 numérique dans cinq ou dix ans ou aujourd'hui ou 18 demain, pour qu'on soit capables de se payer ces 19 services-là, qu'on soit capables de les recevoir 20 relativement facilement et à prix modique à la maison, 21 il va falloir qu'ils soient distribués en grande 22 quantité. Sinon, s'il sont pas distribués en grande 23 quantité, le prix évidemment va monter beaucoup et, là, 24 la pénétration chute, et caetera, et caetera, et on 25 n'aura plus le moyen de se payer ces services-là. StenoTran 1481 1 6471 Alors que la distribution se fasse 2 comme elle l'est aujourd'hui ou en mode numérique, il 3 faut d'abord et avant tout s'assurer qu'on considère 4 que les services spécialisés soient distribués en 5 bouquets. 6 6472 Maintenant, le numérique va sûrement, 7 à terme, à long terme, permettre d'offrir un plus grand 8 choix de bouquets, mais les choix que les consommateurs 9 auront à faire seront à l'intérieur d'un bouquet plutôt 10 qu'un service à la fois. 11 6473 CONSEILLÈRE WYLIE: Maintenant, vous 12 avez tous l'occasion soit d'oeuvrer vous-mêmes dans le 13 domaine ou de participer comme association dans le 14 domaine. Est-ce qu'à votre avis des règles très 15 précises facilitent la négociation parce que ça enlève 16 plus ou moins les épines au départ et que ce qui reste 17 à négocier se négocie plus facilement, ou est-ce que 18 c'est mieux d'avoir des attentes seulement? 19 6474 Laquelle des formules, à votre avis, 20 nous amènerait à ce que nous voulons tous, qui est une 21 coopération des différentes parties de l'industrie qui, 22 finalement, vendent au public ou apportent au public un 23 produit et devraient avoir des désirs semblables, qui 24 est d'en apporter le plus possible et de façon la plus 25 diverse, et comme actionnaire de le faire d'une façon StenoTran 1482 1 viable? 2 6475 Vous comprenez ce que je veux dire? 3 Est-ce que c'est plus facile s'il y a des règles, et 4 donc, il n'y a pas de dispute et il y a moins d'items à 5 négocier? 6 6476 Mme LOGAN: Oui, nous préférons la 7 méthode d'enlever les épines en premier et d'avoir des 8 règles précises. 9 6477 CONSEILLÈRE WYLIE: Nous apprécions 10 le travail qui se fait; je m'attends à tout moment de 11 voir un peu de fumée sortir des oreilles de quelqu'un 12 avec tout le travail qui se fait au niveau des 13 méninges. 14 6478 Ça me rappelle quand mon deuxième 15 fils est allé à l'école pour la première année et qu'il 16 est revenu à la maison m'annonçant qu'apparemment 17 quelqu'un lui avait dit que le directeur de l'école 18 quand il se fâchait il lui sortait de la fumée des 19 oreilles. Alors il avait une grande décision à 20 prendre: Est-ce qu'il allait faire un mauvais coup 21 dans l'espoir de voir ce phénomène? Malheureusement, 22 on lui a aussi dit que quand il se fâchait de cette 23 façon-là il frappait les mains des enfants. Alors la 24 décision a été bien sérieuse et il ne m'a jamais donné 25 les résultats. StenoTran 1483 1 6479 Nous vous remercions de votre 2 participation. Je ne sais pas si quelqu'un... 3 6480 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment, 4 mesdames et messieurs. 5 6481 M. JANNETEAU: Merci. 6 6482 Mme LOGAN: Merci. 7 6483 LA PRÉSIDENTE: Nous allons prendre 8 un petit dix minutes. 9 --- Courte suspension à / Short recess at 1730 10 --- Reprise à / Upon resuming at 1755 11 6484 LA PRÉSIDENTE: C'est une dame bien 12 patiente. 13 6485 Madame Audet, voulez-vous s'il vous 14 plaît nous présenter notre prochaine intervenante? 15 6486 Mme AUDET: Oui, bien sûr. 16 6487 Il s'agit, pour l'Institut d'histoire 17 de l'Amérique française, de Mme Joanne Burgess. 18 6488 LA PRÉSIDENTE: Bonjour, madame, 19 bienvenue. 20 INTERVENTION 21 6489 Mme KOLISH: Finalement, Mme Burgess 22 n'a pas pu venir. C'est notre présidente, mais elle 23 avait des obligations qu'elle ne pouvait pas 24 contourner. 25 6490 Je suis Evelyn Kolish. Je suis la StenoTran 1484 1 trésorière... quand même un personnage important au 2 sein de l'institut, donc, même si on n'a pas beaucoup 3 d'argent. 4 6491 Je vous remercie d'abord beaucoup de 5 nous avoir invités à présenter nos idées ici cet 6 après-midi parce que, pour l'Institut d'histoire de 7 l'Amérique française, la question qui vous préoccupe, 8 parmi d'autres questions que j'ai vues cet 9 après-midi... la demande de création d'une chaîne de 10 langue française spécialisée en histoire est 11 particulièrement importante. 12 6492 Pour commencer, il convient de vous 13 expliquer un peu ce qu'est l'institut, si vous ne le 14 connaissez pas, et quel est son intérêt à intervenir 15 dans ce dossier. 16 6493 L'Institut d'histoire de l'Amérique 17 française est la principale association des 18 historiennes et des historiens professionnels du Québec 19 et des spécialistes de l'Amérique française. Établi en 20 1947, il compte près de 1 000 membres individuels et 21 institutionnels dont la majorité résident au Québec 22 mais dont certains habitent ailleurs au Canada, aux 23 États-Unis et à travers le monde. Il regroupe des 24 professeurs de tous les niveaux d'enseignement, des 25 historiens professionnels à l'emploi d'institutions StenoTran 1485 1 publiques et privées ou encore qui agissent comme 2 consultants ou dans des professions reliées à 3 l'histoire comme l'archivistique et la muséologie. 4 L'institut rassemble également des étudiants inscrits 5 aux études de 2e et de 3e cycles, des chercheurs issus 6 d'autres disciplines des sciences humaines ainsi que 7 simplement des amis de l'histoire. 8 6494 L'Institut assure la publication 9 d'une revue trimestrielle de qualité scientifique 10 reconnue, la Revue d'histoire de l'Amérique française, 11 publiée sans interruption depuis plus de 50 ans. Il 12 organise également un congrès scientifique annuel 13 permettant des échanges entre historiens et la 14 diffusion des résultats des recherches historiques les 15 plus récentes. Il cherche à encourager et à 16 reconnaître la production historique par l'octroi de 17 divers prix d'excellence pour des publications 18 canadiennes. 19 6495 En plus de ces activités récurrentes, 20 l'Institut prend la parole au nom de ses membres dans 21 de nombreux dossiers publics d'intérêt particulier pour 22 les historiens. Il est intervenu à plusieurs reprises 23 auprès du gouvernement provincial sur la question 24 vitale de l'enseignement de l'histoire à tous les 25 niveaux, le plus récemment en 1996. Il s'est préoccupé StenoTran 1486 1 constamment de la préservation du patrimoine et des 2 problèmes liés à son accessibilité, qu'il soit question 3 des archives, des musées ou des projets de loi tant 4 fédéraux que provinciaux sur le droit d'auteur et la 5 protection des renseignements personnels dans le 6 secteur privé. 7 6496 Ayant ainsi défendu depuis fort 8 longtemps et sur plusieurs tribunes l'importance de la 9 création et de la diffusion de l'histoire, l'Institut 10 d'histoire de l'Amérique française croit qu'il est 11 important de faire connaître son point de vue sur 12 l'opportunité de créer une chaîne de langue française 13 spécialisée, consacrée à l'histoire. 14 6497 Nous sommes fort heureux de pouvoir 15 contribuer à vos délibérations et nous sommes 16 particulièrement contents de constater qu'il y a un si 17 grand intérêt pour la création d'une chaîne d'histoire 18 en français que le CRTC doit trancher entre deux 19 propositions de haute qualité. On n'a pas toujours le 20 choix. Nous croyons que ces deux demandes témoignent 21 de la popularité persistance de l'histoire auprès des 22 téléspectateurs et du besoin qu'éprouvent les êtres 23 humains de comprendre leur passé. Sans prendre parti 24 pour l'une ou l'autre des demandes qui ont été 25 déposées, il est en effet important de rappeler le rôle StenoTran 1487 1 joué par l'histoire dans une société démocratique. 2 6498 Cette discipline est essentielle car 3 elle est fortement liée à la mémoire, mémoire qui est 4 au fondement de l'identité des groupes sociaux. Une 5 société qui ignore ou méconnaît son histoire est mal 6 placée pour prendre des décisions éclairées, car même 7 si elle est toujours sélective et ouverte aux 8 réinterprétations, la mémoire est un éclairage 9 nécessaire que le passé jette sur le présent pour 10 guider en partie l'avenir. 11 6499 Mais au Québec et au Canada la 12 mémoire est cependant une faculté malmenée et 13 souffrante depuis la quasi disparition de l'histoire de 14 l'enseignement aux niveaux primaire et secondaire, et 15 ce, à travers le pays. De nombreux sondages, comme 16 celui d'Angus Reid en juillet 1997, ont mis en évidence 17 la faiblesse des connaissances historiques des jeunes. 18 Ayant enseigné des cours en première année 19 d'université, je peux vous dire que je n'ai pas besoin 20 de sondage pour être assurée de cette ignorance. Une 21 bonne partie de notre population instruite dans les 22 dernières décennies est d'une ignorance désolante, 23 autant quant à une certaine culture générale minimale 24 face au monde extérieur qu'aux grandes lignes de 25 l'histoire de leur propre pays et de leur propre StenoTran 1488 1 province. 2 6500 Au Québec, une reconnaissance de la 3 gravité de ce problème a déjà amené un débat auquel 4 l'Institut a été heureux de contribuer. Par 5 conséquent, une réforme des programmes d'éducation 6 débutant à l'automne 1998 fera enfin une place plus 7 grande à l'enseignement de l'histoire au secondaire. 8 On peut espérer une graduelle amélioration des 9 connaissances historiques parmi les plus jeunes dans la 10 foulée de cette réforme, donc pas immédiatement, mais 11 l'enrichissement de ces connaissances minimales et le 12 rattrapage parmi les générations récentes privées de 13 leur mémoire par les défaillances du système 14 d'éducation, restent un défi de taille. 15 6501 Cependant, notre système d'éducation 16 est loin d'être l'unique lieu d'apprentissage de 17 l'esprit critique et de l'enrichissement de la mémoire. 18 Le cinéma, les musées, les sites historiques aménagés, 19 comme Louisbourg ou Port-Royal, sont autant de lieux 20 d'enseignement par le divertissement. 21 6502 Mais plus présente encore dans la vie 22 quotidienne de la population que ces autres voies 23 d'enrichissement culturel, la télévision offre depuis 24 deux ou trois générations une grande variété 25 d'émissions à résonnance historique. Documentaires, StenoTran 1489 1 émissions pour la jeunesse, émissions de voyage à 2 contenu historique, mini-séries historiques, 3 téléromans, et caetera, sont autant de chemins 4 agréables liant le divertissement et la transmission de 5 connaissances historiques. 6 6503 La contribution actuelle et 7 potentielle de la télévision est donc une préoccupation 8 des plus pertinentes. À l'heure où les médias se 9 spécialisent de plus en plus, il est essentiel, pour 10 des raisons civiques, de faire une place de choix à 11 l'histoire dans l'ensemble des chaînes spécialisées. 12 Car c'est seulement par l'enseignement de l'histoire, 13 que cet enseignement soit formel ou informel, que 14 pourra se produire l'indispensable formation civique, 15 celle qui permet de connaître et de comprendre nos 16 institutions politiques, les enjeux actuels, l'origine 17 de nos droits fondamentaux, de décoder l'actualité 18 nationale et internationale avec les dossiers 19 multiples, économiques, politiques, sociaux, culturels, 20 et autres, qui scandent les bulletins de nouvelles. 21 6504 Une chaîne spécialisée en histoire 22 aurait donc une fonction vitale d'éducation permanente. 23 Quand on sait l'intérêt manifesté pour des films et des 24 biographies historiques, on ne peut que conclure qu'une 25 telle chaîne marierait naturellement le divertissement StenoTran 1490 1 et l'éducation. Elle contribuera en même temps à 2 former et informer des citoyens et à enrichir des 3 téléspectateurs sur le plan de leur culture 4 personnelle, d'où cette importance d'une chaîne 5 histoire et encore plus d'une chaîne consciente de ses 6 effets et de ses responsabilités, parce qu'elle n'offre 7 pas juste le divertissement. 8 6505 Une fois admise l'importance de créer 9 une chaîne spécialisée en histoire, il faut se pencher 10 sur les critères qui doivent baliser sa programmation. 11 Dans un premier temps, l'Institut voudrait souligner 12 l'importance de la diversité ou du pluralisme parmi les 13 principes qui doivent guider la programmation. Une 14 chaîne canadienne doit bien sûr présenter à ses 15 téléspectateurs l'histoire de leur pays et des gens qui 16 l'ont construit. Mais depuis 30 ans, les historiens 17 ont multiplié les objets de leurs recherches, 18 délaissant quelque peu les seuls domaines de la 19 politique nationale et internationale, qui est tout ce 20 qu'on enseignait il y a 30 ans. 21 6506 Aujourd'hui une riche diversité 22 thématique s'offre à ceux qui font l'histoire et à ceux 23 qui s'y intéressent. L'histoire de nos jours ne se 24 laisse pas cantonner uniquement dans le moule 25 traditionnel des "bâtisseurs de la nation" -- un peu à StenoTran 1491 1 la Lionel-Groulx, quoi -- elle se penche aussi, sinon 2 plus, sur la vie quotidienne de la population, des 3 autochtones, des hommes et des femmes qui sont nés au 4 pays et de ceux qui y sont immigrés pour contribuer à 5 sa construction et son évolution. 6 6507 Il faudra aussi faire place aux 7 multiples activités qui ont façonné les choix et 8 influencé le développement des sociétés. On peut 9 penser ici à une multitude de sujets, à l'histoire de 10 la culture, des sciences, des techniques, de la 11 médecine, des travailleurs, des femmes, de l'art, des 12 idées, des mentalités, et ainsi de suite. 13 6508 Si l'histoire canadienne doit bien 14 sûr occuper une place de choix dans la programmation 15 d'une chaîne spécialisée, elle ne doit toutefois pas 16 occulter complètement l'histoire mondiale. L'histoire 17 mondiale, de l'Antiquité à nos jours, est un patrimoine 18 universel, à la connaissance duquel contribuent 19 d'ailleurs bien des historiens canadiens. Et ce 20 patrimoine historique doit être accessible à nos 21 concitoyens, qui pourront ainsi mieux mettre en 22 perspective la spécificité de leur histoire en regard 23 de celle des autres peuples et civilisations. 24 6509 À l'ère de la mondialisation, peut-on 25 se permettre de rester dans l'ignorance des pays aux StenoTran 1492 1 quatre coins du globe qui sont ou seront nos 2 partenaires ou concurrents? Une programmation diverse 3 devrait donc inclure des émissions qui traitent de 4 l'histoire mondiale et des émissions de nature 5 comparative, mettant en lumière les ressemblances et 6 différences entre les sociétés québécoise et canadienne 7 et celles d'autres régions et pays. Ainsi, la 8 diversité que l'Institut préconise doit se refléter non 9 seulement dans les thèmes et dans les périodes 10 chronologiques mais aussi dans les aires géographiques. 11 6510 Le deuxième principe fondamental que 12 l'Institut croit essentiel dans la programmation d'une 13 chaîne spécialisée en histoire est le souci de la 14 qualité pédagogique et scientifique. C'est peut-être 15 là où on a les plus grands doutes face à toute chaîne 16 spécialisée qui mène à coup de sondages sur le marché 17 l'intérêt des téléspectateurs. Il va sans dire que les 18 émissions télévisuelles cherchent à divertir et la 19 vulgarisation des sujets complexes nécessite souvent 20 des simplifications et des dramatisations. Il ne faut 21 surtout pas, cependant, qu'on simplifie à l'excès, que 22 la vulgarisation mène à la déformation de la réalité ou 23 à la désinformation, au nom du divertissement . 24 6511 Par ailleurs, même s'il est souvent 25 désirable d'attirer un auditoire en choisissant des StenoTran 1493 1 thèmes qui partent des préoccupations de l'actualité, 2 il ne faudrait pas se limiter aux thèmes les plus 3 accrocheurs à l'exclusion des autres. On voit assez de 4 guerres à la télévision déjà sans créer dans un canal 5 spécialisé toute une gamme de productions sur les 6 guerres. 7 6512 Comment éviter les pièges d'un 8 réductionnisme journalistique tout en offrant des 9 émissions assez dynamiques pour attirer et conserver un 10 auditoire important/ Il nous semble qu'aux 11 spécialistes de la communication que la candidature 12 choisie possèdera sans doute -- après tout, c'est leur 13 job -- il faut ajouter l'expertise d'historiens 14 professionnels, spécialistes de divers domaines et 15 périodes. Un comité aviseur composé de personnes 16 reconnues pour leur compétences spécifiques et 17 représentatives d'une vaste gamme des domaines de la 18 connaissance historique est sûrement un premier élément 19 permettant d'assurer la qualité et la diversité des 20 émissions. 21 6513 En effet, nous croyons que la 22 composition d'un tel comité aviseur devrait avant tout 23 être un garant de la qualité scientifique dans les 24 orientations générales, dans le choix parmi des films 25 et documentaires déjà existants ou acquis ailleurs, et StenoTran 1494 1 également dans la réalisation de nouvelles émissions. 2 D'ailleurs, quand on considère que des études 3 sociologiques ont démontré que très peu des résultats 4 de la recherche récente en histoire réussissent à 5 influencer les perceptions du passé véhiculées par les 6 médias, on saisit toute l'importance d'insister sur la 7 présence prédominante, au sein d'un comité aviseur, 8 d'historiens professionnels de compétence scientifique 9 reconnue. 10 6514 En conclusion, l'Institut incite 11 fortement le CRTC à octroyer une licence à une chaîne 12 spécialisée en histoire en langue française tant il est 13 essentiel que les connaissances constamment mises au 14 jour par les historiens puissent être rendues 15 accessibles au plus grand nombre. Le CRTC devrait 16 toutefois s'assurer que son choix s'arrête sur la 17 candidature qui fait la preuve d'une philosophie et 18 d'orientations qui respectent les deux principes 19 énoncés ci-haut, c'est-à-dire, la diversité ou 20 pluralisme et la qualité pédagogique et scientifique. 21 En particulier, le candidat devrait démontrer sa 22 capacité à produire une grille horaire diversifiée qui 23 fait place à l'ensemble des facettes de l'histoire, à 24 l'ensemble des périodes temporelles et des régions 25 géographiques. StenoTran 1495 1 6515 Enfin, le CRTC devra s'assurer que la 2 candidature retenue a su et saura s'entourer d'un 3 comité d'historiens qualifiés représentant l'éventail 4 aussi complet que possible des domaines de l'histoire. 5 Nous croyons que c'est à ces conditions qu'une chaîne 6 de télévision pourra offrir des émissions à la fois 7 divertissantes pour le public et rigoureuses dans leur 8 traitement du passé. 9 6516 Avec son homologue canadien, la 10 Société historique du Canada, l'Institut d'histoire de 11 l'Amérique française est un des deux principaux 12 regroupement d'historiens professionnels du pays. 13 Relais naturel pour faire connaître ces professionnels, 14 l'Institut souhaite vivement collaborer de manière 15 soutenue avec un partenaire, celui que vous choisirez, 16 qui saura répondre à ces critères et qui offrira aux 17 canadiens une programmation en histoire d'une grande 18 qualité. 19 6517 Donc, c'est tout ce que j'avais à 20 dire et, si vous avez des questions, je serai heureuse 21 d'essayer d'y répondre. 22 6518 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame, vous 23 êtes bien aimable. Je vous confie au conseiller M. 24 Cardozo. 25 6519 CONSEILLER CARDOZO: Merci, Madame la StenoTran 1496 1 Présidente. 2 6520 Vous êtes madame Kolish? 3 6521 Mme KOLISH: Kolish, c'est ça. 4 6522 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup 5 pour votre présentation. Vous avez présenté vos points 6 de vue clairement et je veux quelques clarifications. 7 6523 Premièrement je veux dire que dans le 8 futur, peut-être à la place des sondages, on va 9 demander aux requérants de faire seulement un focus 10 groupe avec vos étudiants, parce que nous avons discuté 11 les différents sondages durant toute la semaine et tous 12 les sondages disent autre chose, mais peut-être que vos 13 étudiants connaissent la vraie chose. 14 6524 J'ai bien noté que désirez un service 15 d'histoire, l'un ou l'autre. Est-ce que c'est correct? 16 Vous n'avez pas... 17 6525 Mme KOLISH: Disons qu'on n'a pas pris 18 position en partie parce qu'on a des membres qui sont 19 dans les deux comités aviseurs. On a été approchés par 20 un des deux pour leur donner un appui, et après avoir 21 lu, avoir regardé les choses on a décidé de ne pas 22 donner un appui officiel mais on a cru qu'avec les 23 principes qu'on vous a présentés ça ne serait pas quand 24 même si difficile pour vous de trancher entre les deux. 25 6526 Par exemple, si vous regardez la StenoTran 1497 1 composition des deux comités aviseurs, il y en a un qui 2 a une beaucoup plus grande diversité de spécialistes, 3 de plus de domaines, de plus de parties du pays, qui ne 4 sont pas simplement des historiens du Québec et du 5 Canada mais aussi de d'autres parties du monde. Et je 6 pense que c'est très facile de trancher entre les deux 7 comités aviseurs lequel est plus susceptible de 8 rencontrer autant la demande de qualité que de 9 diversité simplement par... pas qu'il n'y a pas de 10 personnes qui ont de la qualité sur les deux, mais 11 qu'il y a une différence entre 6 et 19 personnes et 12 surtout entre le fait qu'il y en a un qui ne s'alimente 13 pas uniquement au Québec. 14 6527 Il ne faut pas oublier qu'on est 15 l'Institut de l'Amérique française, et ça, ce n'est pas 16 juste le Québec. Et on ne croit pas qu'un service 17 d'histoire en langue française doit être disponible 18 seulement pour les Québécois mais pour tous les 19 francophones du pays. Par exemple, ne pas avoir un 20 Acadien, ça nous semble un peu étrange, quoi. 21 6528 CONSEILLER CARDOZO: Voulez-vous 22 répéter pour moi les principes? Vous avez mentionné 23 deux ou trois principes? 24 6529 Mme KOLISH: Oui, il y a deux grands 25 principes. D'abord un pluralisme; on ne voudrait pas StenoTran 1498 1 que cette chaîne-là se concentre sur certains thèmes 2 uniquement ou certaines périodes de temps ou sur 3 certaines régions géographiques. On ne voudrait pas 4 qu'on ajuste, par exemple, l'ancien style d'histoire 5 qui était l'histoire des premiers ministres et des 6 grands hommes et des guerres, mais qu'on voie un peu 7 toute la variété que l'historiographie récente a permis 8 de connaître au niveau universitaire pour le 10 pour 9 cent qui s'y rendent mais il y a 90 pour cent de la 10 population qui n'a pas la chance de connaître ces 11 choses-là. 12 6530 On connaît maintenant tellement de 13 choses sur l'histoire ordinaire des femmes et des 14 hommes, comment ils divisaient les tâches à l'intérieur 15 des familles, comment ils faisaient face à la mort, 16 quelle était leur culture, leurs relations avec les 17 autochtones, l'intégration des immigrants au pays. Il 18 y a une foule de choses maintenant qu'on étudie. On 19 étudie très peu, comparativement à avant, l'histoire 20 politique. C'est passé mode; ça lutte pour redevenir à 21 la mode. 22 6531 Tous ces changements-là sont peu 23 reflétés, même dans les textes des manuels d'histoire 24 et pas tellement non plus à la télévision. Et on 25 voudrait enrichir tout le monde par ce qu'on fait comme StenoTran 1499 1 historiens et on trouve que ça serait important qu'une 2 chaîne spécialisée ne fasse pas que montrer des longs 3 métrages tournés ailleurs et qu'ils ne produisent pas 4 des émissions aussi susceptibles de montrer qu'il y a 5 d'autres choses. 6 6532 CONSEILLER CARDOZO: Un principe, 7 c'est le pluralisme et l'autre c'est la qualité 8 pédagogique et scientifique? 9 6533 Mme KOLISH: Et scientifique, c'est 10 ça. 11 6534 CONSEILLER CARDOZO: Pensez-vous que 12 nous devrions inclure ces choses comme des conditions 13 de licence dans une licence? La condition de la 14 licence est, quand nous incluons quelque condition de 15 licence dans une licence, il est absolument essentiel 16 pour le service de faire ces choses, il n'ont pas le 17 choix et ils nous font des rapports régulièrement. 18 6535 Mme KOLISH: Sans avoir consulté 19 personne d'autre, puisque vous me la posez maintenant, 20 pour nous on ne l'aurait pas dit si on n'était pas de 21 cet avis-là que ce sont des conditions essentielles. 22 Et je pense que si on avait à choisir entre les deux on 23 choisirait peut-être la qualité mais que la pluralité 24 est aussi importante de notre point de vue parce que ça 25 reflète justement les développements les plus récents StenoTran 1500 1 en histoire et qui n'ont pas su "percoler" partout dans 2 la société. 3 6536 Je ne sais pas si c'est nécessaire de 4 les rentrer dans les exigences officiellement si vous 5 les tenez à l'esprit en faisant votre choix. Par 6 exemple, quand on regarde la question de pédagogie, 7 s'il y a une des chaînes qui déjà envisage des 8 activités en collaboration avec les écoles, c'est un 9 signe d'un esprit pédagogique. S'ils l'ont tous les 10 deux cette préoccupations-là, bien, c'est plus 11 difficile à détecter, mais... 12 6537 CONSEILLER CARDOZO: O.k. Pour 13 l'autre principe, le pluralisme, la diversité 14 culturelle que vous avez mentionnée, est-ce que vous 15 êtes confiante qu'un canal ou l'autre est engagé à la 16 faire cette diversité? Avez-vous discuté ce thème? 17 6538 Mme KOLISH: J'ai regardé les deux 18 soumissions et il y a un effort dans les deux 19 présentations d'aborder, au moins dans leur matériel 20 promotionnel, la diversité des thèmes. Ils parlent 21 tous les deux de diversité des termes. Il y a certains 22 éléments qui sont très ressemblants, tout le monde va 23 parler un peu de généalogie, tout le monde va avoir des 24 jeux questionnaires, tout le monde va avoir des films 25 de l'extérieur, il y a des biographies, et caetera. StenoTran 1501 1 6539 Je crois qu'il y a un petit plus de 2 pluralité en termes d'aire géographique dans la 3 soumission de Radio-Canada que dans celle de Premier 4 Choix, dans les titres dans la grille horaire. 5 6540 Comment ça va se traduire dans le 6 choix de la programmation réelle et comment ça va 7 évoluer? Parce que c'est certainement pas coulé dans 8 le béton que ça va rester comme ça, que ça va toujours 9 être... on espère aussi qu'avec les conseils du comité 10 aviseur il peut y avoir une évolution et un 11 développement de la programmation dans le temps. 12 6541 Donc je pense qu'il y a du pluralisme 13 dans les deux mais il y a peut-être plus de pluralisme 14 dans l'un que dans l'autre. 15 6542 CONSEILLER CARDOZO: Quelle est la 16 requérante avec plus? 17 6543 Mme KOLISH: Radio-Canada. 18 6544 CONSEILLER CARDOZO: Le comité 19 aviseur, est-ce que vous pensez que l'Institut a un 20 rôle avec ce comité? 21 6545 Mme KOLISH: Nous avons un intérêt à 22 être présent dans toutes sortes d'activités comme ça, 23 nous sommes tout à fait prêts à avoir un représentant 24 de l'Institut, tout comme nous collaborons actuellement 25 ou commençons à collaborer avec le ministère de la StenoTran 1502 1 Culture et des Communications pour rendre des 2 spécialistes disponibles au ministère quand ils ont 3 besoin d'expertise. Nous pensons que nous pourrions 4 agir un peu comme une place où on peut aller à la 5 recherche des connaissances spécifiques qui débordent 6 le comité aviseur quand le besoin arrive. 7 6546 On ne peut quand même pas mettre 200 8 personnes dans un comité aviseur et on peut en avoir 9 besoin pour réaliser de émissions si les émissions sont 10 réellement de nature très diverse et touchent 11 différentes périodes de temps et différentes aires 12 géographiques. Ce n'est pas nécessaire d'avoir tous 13 les historiens dans votre comité, mais d'être capables 14 de trouver le bon quand vous en avez besoin, ça prend 15 parfois peut-être des contacts, et certainement nous ne 16 sommes pas contre l'idée ou nous sommes plutôt 17 favorables à l'idée d'avoir un représentant, si on est 18 invités par la requérante qui est sélectionnée. On 19 serait prêt à collaborer. 20 6547 CONSEILLER CARDOZO: Maintenant, 21 comme je comprends les deux ont nommé leur comité 22 aviseur. Êtes-vous satisfaits avec la qualité des 23 membres qui sont choisis? 24 6548 Mme KOLISH: Comme j'avais dit avant, 25 il y a des différences, je crois, entre les deux StenoTran 1503 1 comités aviseurs, au niveau d'abord du nombre; le 2 simple nombre permet une plus grande diversité à celui 3 qui est plus grand, c'est évident. Quand on a cinq ou 4 six personnes on ne peut pas représenter autant de 5 différentes variétés de domaines que si on en a 19 ou 6 20. 7 6549 CONSEILLER CARDOZO: Oui. 8 6550 Mme KOLISH: Dans l'autre cas, je 9 pense qu'on insiste nous plus sur la qualité en termes 10 d'historiens professionnels. Les communicateurs et les 11 vulgarisateurs, on les voit plus comme la part du 12 domaine des télécommunications et pas du comité 13 aviseur. Et on remarquera que dans le comité le plus 14 petit la moitié des membres au moins sont plutôt des 15 vulgarisateurs et pas des personnes dont la vie 16 principale est la création de l'histoire nouvelle. 17 6551 CONSEILLER CARDOZO: Mais pensez-vous 18 qu'il y a seulement de la place pour des historiens, 19 pas des gens en général? 20 6552 Mme KOLISH: On présume qu'à travers 21 les personnes qui vont travailler dans les producteurs 22 indépendants, à Radio-Canada, à Premier Choix, ou 23 n'importe où, qu'il va y avoir beaucoup de personnes 24 avec d'autres points de vue qui vont être dans les 25 équipes, dans les équipes de production et des StenoTran 1504 1 émissions et qui vont travailler dedans. On assume que 2 le comité aviseur n'est pas les seules personnes qui 3 ont un input, mais il est là spécifiquement pour un 4 input d'historien. C'est ça le point qu'on voulait 5 faire. 6 6553 Les connaissances de comment 7 communiquer le mieux, de dramatiser, et caetera, ça 8 vient pas de nous; par contre, les connaissances de 9 l'histoire, c'est là où c'est notre spécialité. Donc 10 le comité aviseur, si c'est un comité d'historiens, il 11 devrait être plutôt plein d'historiens. 12 6554 CONSEILLER CARDOZO: O.k. 13 Dernièrement je veux juste avoir votre point de vue sur 14 le service anglais The History Channel. À votre point 15 de vue, est-ce que c'est un succès? 16 6555 Mme KOLISH: Ça, je... 17 6556 CONSEILLER CARDOZO: Ce que vous en 18 connaissez. 19 6557 Mme KOLISH: Oui. Disons qu'il y a 20 des défaillances, peut-être une trop grande dépendance 21 sur les films acquis de l'extérieur sans une mise en 22 contexte ou un effort, par exemple, de faire voir une 23 multiplicité, de choisir un autre film qui fait un 24 contraste, qui fait l'autre argument dans une série, 25 par exemple, pour le suivre, prendre le côté. StenoTran 1505 1 6558 Si on doit parler de guerre, on peut 2 prendre un point de vue allemand et un point de vue des 3 Alliés, un point de vue japonais, et caetera. On n'est 4 pas obligés de prendre ce qui est le plus facile à 5 trouver et de le présenter. 6 1820 7 6559 Je pense qu'il y a une certaine 8 facilité; je pense que la chaîne n'a peut-être pas tout 9 à fait rempli les promesses que la communauté 10 historique espérait qu'elle remplirait en restant 11 peut-être un peu trop commerciale et pas assez, 12 justement, de qualité pédagogique. 13 6560 CONSEILLER CARDOZO: Pensez-vous que 14 dans la chaîne française ce serait différent? 15 6561 Mme KOLISH: Il faut noter qu'une des 16 deux requérantes était une partenaire de History 17 Television. Ce serait peut-être bon d'avoir un autre 18 modèle pour fournir un contraste plutôt que de répéter 19 le même deux fois. Ça ferait un enrichissement d'avoir 20 une autre approche que d'avoir deux History Channel, un 21 en français et un en anglais, qui ont la même approche. 22 Une saine concurrence peut faire qu'ils s'améliorent 23 tous les deux s'ils ont des approches différentes. 24 6562 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup. 25 Je vous remercie de votre aide. StenoTran 1506 1 6563 LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup, 2 madame, puis encore merci de votre patience avec nous 3 cet après-midi. Merci. 4 6564 Mme AUDET: J'inviterais maintenant le 5 sixième intervenant, Can-Am Export Services, Bianca 6 Battistini et Richard Parenteau, à prendre place. Ils 7 interviennent dans le dossier du Canal des affaires. 8 6565 LA PRÉSIDENTE: 9 6566 Bonjour. 10 INTERVENTION 11 6567 Mme BATTISTINI: Bonjour madame. 12 6568 LA PRÉSIDENTE: Je me dois de vous 13 remercier de votre patience aussi. 14 6569 Mme BATTISTINI: Je suis obligée de 15 vous dire que pour une femme entrepreneure, c'est 16 probablement très difficile de rester comme ça un 17 après-midi assise, mais de toute façon j'ai appris 18 beaucoup de choses ici aujourd'hui. 19 6570 Je voudrais vous dire qu'on va faire 20 un temps partagé; c'est la mode dans les années qu'on 21 termine ici, avant l'an 2000. Mon collègue est 22 propriétaire de Can-Am Immigration Services, qui est 23 une autre compagnie. Alors on va partager le temps. 24 6571 Je suis Bianca Battistini et je suis 25 présidente de Can-Am Export Services, qui est une firme StenoTran 1507 1 spécialisée, dans le cadre de la mondialisation des 2 marchés, dans l'exportation. 3 6572 Aujourd'hui j'interviens mais avec 4 plusieurs chapeaux cependant puisqu'il y a beaucoup 5 d'associations qui sont ici. Je trouve ça un petit peu 6 spécial, j'ai l'impression que nous, on est comme les 7 consommateurs ici aujourd'hui alors que ces gens-là 8 sont les créateurs. Donc c'est un petit peu difficile 9 de se mettre dans le contexte mais, en tout cas, on va 10 essayer de le faire puisqu'on représente beaucoup, 11 beaucoup de gens. 12 6573 Je suis directeur pour le Québec de 13 l'association... en fait c'est une association 14 nationale, Femmes chefs d'entreprise du Canada. Nous 15 sommes 5 000 membres et 2 000 francophones, aussi 16 bizarre que ça puisse paraître, et nous sommes 17 dispersées dans les 10 provinces du Canada. Nous 18 communiquons d'une façon très régulière et aussi au 19 niveau virtuel. 20 6574 Je suis aussi membre d'associations 21 comme l'Alliance des manufacturiers et exportateurs du 22 Canada et du Québec, l'Association des maisons de 23 commerce, je suis aviseure auprès du ministre du 24 Commerce international, Sergio Marchi, et sur une 25 commission internationale à Genève, à l'OMC. StenoTran 1508 1 6575 Avec tous ces chapeaux-là, nous, ça 2 fait très, très longtemps qu'on dit qu'on a besoin d'un 3 médium électronique, d'un canal national et c'est le 4 Canal des affaires dans notre cas qui nous apparaît la 5 meilleure solution. On a lu les deux propositions et 6 le Canal des affaires, tel que proposé par les 7 requérants... soit dit en passant nous ne connaissons 8 pas les requérants mais nous avons vu la grille de 9 programmation. 10 6576 Ce n'est pas suffisant pour nous 11 d'envoyer une lettre d'appui parce qu'on voulait vous 12 faire savoir que moi, j'ai été manufacturier 13 exportateur pendant plusieurs années, et tous nos 14 clients, les chefs d'entreprise, les femmes chefs 15 d'entreprise également, il y a un dénominateur commun, 16 qui est le manque de temps. La chose qui revient 17 toujours, c'est toujours le manque de temps. On n'a 18 pas le temps, finalement, de toujours lire toutes les 19 revues spécialisées dans le domaine des affaires et de 20 lire tous les journaux, aussi intéressants qu'ils 21 puissent être. 22 6577 Alors nous, on se dit qu'avec un 23 médium comme le Canal des affaires... et l'émission qui 24 retient notre attention sur les exportations, puisqu'on 25 parle de mondialisation; nous, on ne parlera pas pour StenoTran 1509 1 un secteur qu'on ne connaît pas. Moi, mon créneau, 2 c'est l'exportation. 3 6578 Alors, l'émission qui est proposée, 4 le contenu et tout ça, ça fait notre affaire justement, 5 pour ce canal qui est présenté aujourd'hui, qui est le 6 Canal des affaires... on va avoir un nouveau slogan. 7 Finalement, on a des raisons, qui sont les suivantes. 8 6579 La première raison, c'est que grâce 9 au médium du Canal des affaires, que ce soit de 10 Labrador jusqu'à Vancouver, on pourra apprendre à se 11 connaître et mailler avec d'autres entreprises 12 canadiennes pour pouvoir possiblement mieux exporter 13 ensemble en marché étranger. Comme preuve à l'appui, 14 j'étais en Saskatchewan en septembre et on a rencontré 15 des gens là-bas qui fabriquent de l'équipement 16 agricole. Revenus au Québec on a fait un maillage avec 17 une autre entreprise et ces gens-là sont rendus dans le 18 South Dakota actuellement et c'est un maillage qui 19 s'est fait entre deux provinces. J'étais à Washington 20 l'année dernière avec une mission commerciale des 21 Femmes en affaires et j'ai rencontré une dame d'Halifax 22 pour qui on a fait un contrat, un maillage avec une 23 université d'Atlanta. 24 6580 Alors ce que ça fait, c'est que ce 25 médium-là, d'une côte à l'autre, nous permet de StenoTran 1510 1 découvrir des gens dans d'autres provinces qui sont 2 possiblement des partenaires pour nous pour exporter en 3 marché étranger. 4 6581 Deuxième raison: En raison de ma 5 connaissance du Groupe TVA, qui est connu et reconnu 6 pour nous offrir la simplicité, une certaine forme de 7 simplicité dans la réalisation de ses émissions... 8 alors si j'ai un appareil qui est dans mon bureau -- 9 parce qu'il y a quand même au-dessus de 400 000 10 travailleurs autonomes -- et je suis moins isolée parce 11 que j'ai cet appareil-là devant moi et que je ne suis 12 pas obligée de me casser la tête non plus et que le 13 contenu qui m'est livré est facile, à ce moment-là, je 14 pense que c'est agréable et je me sens beaucoup moins 15 isolée, surtout si je suis travailleur autonome. 16 6582 On a aussi comme raison qu'on est 17 plusieurs travailleurs autonomes, il y en a plusieurs 18 millions, si on parle du Canada francophone, et ce 19 n'est pas toujours facile d'être isolé. 20 6583 Au niveau de la quatrième et dernière 21 raison -- de toute façon dans l'intervention il y a 22 plus de détails, c'est certain -- est pour un meilleur 23 partenariat entre les programmes gouvernementaux et 24 secteur privé. J'ai fait aussi une tournée du Canada 25 et je me rends compte que, aussi, on a des beaux StenoTran 1511 1 programmes, mais il n'y a pas assez de délégués, il n'y 2 a pas assez de délégués commerciaux qui sont capables 3 de diffuser cette information-là. 4 6584 Moi j'étais, dans mon cas, isolée à 5 Ayers Cliff pendant tant d'années, je ne savais même 6 pas que j'avais droit à certaines aides 7 gouvernementales. 8 6585 Alors, je pense que via une émission 9 comme celle-là, on pourrait avoir un partenariat entre 10 les gouvernements et le secteur privé pour faire 11 connaître cette information-là et donner la chance à 12 nos gens d'exporter beaucoup plus facilement, beaucoup 13 plus rapidement. On a un manque de communication qui 14 est réel. C'est la problématique. 15 6586 Alors, je cède la parole à mon 16 collègue en temps partagé. 17 6587 M. PARENTEAU: Madame la Présidente, 18 messieurs dames, vous avez l'air très fatigués, ça a 19 été une journée longue pour vous autres. Nous autres, 20 on n'est pas habitués d'attendre des journées comme ça 21 mais, finalement, on vous voyait baisser et vos 10 22 minutes vous replacent. Ça prend un bon 10 minutes et 23 tout le monde reprend de la couleur. 24 6588 Au lieu de lire mon texte, je vais 25 tout simplement vous expliquer ce qu'on a constaté. StenoTran 1512 1 6589 Can-Am Immigration s'est spécialisée 2 dans l'adaptation de visas de travail américains qui 3 sont des outils de gestion très, très importants pour 4 aller conquérir le marché américain. Ça va faire 5 bientôt 10 ans qu'on a un libre-échange, le 1er 6 janvier, et je dois vous dire que je suis très, très 7 déçu de me promener à travers différentes conférences 8 qu'on a pu faire au Québec, on a même eu des bureaux en 9 Floride, ce qui fait en sorte que les gens d'affaires 10 ne connaissent pas leurs droits et privilèges. 11 6590 À chaque fois qu'on rencontre une 12 compagnie et qu'on leur explique leurs droits et 13 privilèges, je peux vous dire que ces gens-là, 14 immédiatement -- immédiatement -- passent à l'action et 15 ouvrent des opérations aux États-Unis sans pour autant 16 y déménager, mais au moins ils se mettent pignon sur 17 rue, parce qu'on s'imagine qu'aller aux États-Unis, 18 c'est quelque chose d'impossible. 19 6591 Donc ce qu'on veut, avec le Canal des 20 affaires, on pense que ça va être le médium le plus 21 performant pour l'ensemble des Canadiens... et que je 22 vais laisser Bianca vous dire ce qu'elle a vécu dans 23 d'autres provinces tout à l'heure. Quand on arrive à 24 leur expliquer qu'est-ce qu'ils peuvent faire, ils 25 pensent que c'est quelque chose qui n'existe pas. StenoTran 1513 1 6592 On est convaincus... c'est la raison 2 que, comme entreprise privée, on est venus ici 3 aujourd'hui. On vous dit, messieurs dames du CRTC, 4 c'est très, très important, ce canal-là. Pas parce 5 qu'on les connaît, on ne connaît personne de ça. La 6 seule chose qu'on sait, c'est que Transcontinental et 7 TVA sont deux majeures et ces personnes-là ont des 8 ressources sur le plan économique qui font en sorte 9 qu'ils vont pouvoir produire quelque chose qui va être 10 facile. 11 6593 À l'intérieur de notre document, qui 12 a été préparé par Bianca, vous allez voir que le chef 13 d'entreprise n'a pas le temps. Vous le savez, vous 14 travaillez avec eux à la journée longue, ils n'ont pas 15 le temps. 16 6594 Au moins si, à l'intérieur d'un petit 17 peu de relaxation, ils peuvent regarder un canal comme 18 le Canal des affaires, on va apprendre beaucoup. Je 19 vais vous dire, pour vous surprendre, qu'à chaque fois 20 qu'on exporte 140 000 $ de marchandises aux États-Unis, 21 on crée un emploi au Canada. Je suis convaincu que ce 22 canal-là va avoir un super impact. 23 6595 Madame la Présidente, c'est tout ce 24 que j'avais à vous dire, mais je tenais absolument à 25 vous le dire aujourd'hui. Merci. StenoTran 1514 1 6596 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment. 2 6597 Je vais demander à ma collègue 3 Mme Pennefather de vous poser quelques questions, s'il 4 vous plaît. 5 6598 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci et 6 merci encore une fois pour votre patience. On est en 7 bonne forme, comme vous. Je voulais juste demander une 8 couple de questions. Félicitations pour votre succès, 9 madame, dans le monde des affaires. 10 6599 Je voulais vous demander, étant donné 11 ce succès, comment exactement le Canal des affaires va 12 vous aider précisément. Il paraît que vous avez déjà 13 fait beaucoup de networking, comme on dit, vous avez 14 des connections partout. Mais comment exactement le 15 Canal des affaires va vous aider dans votre business, 16 vos affaires, disons? 17 6600 Mme BATTISTINI: En fait, on ne prend 18 pas, par exemple, toute la grille de programmation du 19 Canal des affaires, mais spécifiquement ce qui 20 s'adresse à la mondialisation des marchés parce que, 21 dans la grille-horaire, il y a du particulier. Ce 22 qu'on a lu dans leur grille, c'était qu'il y a des 23 finances pour les particuliers mais il y a aussi du 24 côté des entreprises. 25 6601 Vous dites comment ça peut nous StenoTran 1515 1 aider. Si dans l'émission, par exemple, consacrée à 2 l'exportation on a un témoignage d'une entreprise d'ici 3 qui exporte à Minneapolis et qu'on a une entrevue à 4 l'autre bout avec Jean Déry, qui est consul général 5 là-bas, qui a fait le maillage et qui a facilité 6 l'exportation et tout ça, c'est certain que ça va 7 donner le goût à d'autres. Les gens vont dire: Been 8 there, done that; alors je suis allée là, je l'ai fait, 9 j'ai réussi. 10 6602 Moi, partout où j'arrive, je leur 11 dis: "J'ai exporté, j'ai fait telle chose, je suis 12 passée de 2 millions à 20 millions de chiffre 13 d'affaires en 20 mois, de 12 à 94 employés." "Mais 14 comment tu as fait ça?" 15 6603 Alors c'est ce que les gens veulent 16 entendre, et je pense que le Canal des affaires, en 17 rendant ce genre de témoignage mais aussi en donnant 18 l'accessibilité comment ça se fait... parce que les 19 gens disent: Ah non, c'est trop compliqué. Il y a la 20 barrière de la langue, il y a ci, il y a ça. Mais ils 21 ne sont pas obligés de le faire eux-mêmes, parce qu'il 22 y a aussi de très belles ressources qui existent. 23 6604 Alors je pense que le Canal des 24 affaires peut être le catalyseur de l'information et le 25 diffuseur, évidemment. StenoTran 1516 1 6605 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Une 2 question, par contre. Vous êtes sans doute au courant, 3 et probablement plus que moi, que les renseignements, 4 les informations, les contacts sont disponibles par 5 Internet ces jours-ci. Pourquoi un canal spécialisé en 6 plus de ce fameux médium global qui peut nous mettre en 7 communication n'importe où dans le monde avec n'importe 8 qui? 9 6606 Mme BATTISTINI: Vous savez, madame, 10 si on regarde Stratégis, par exemple, si on regarde 11 Info Export, si on regarde même le site Web pour nous 12 les femmes en commerce international, je comprends 13 qu'on a de l'information, mais on n'a pas l'expertise 14 qui va avec cette information-là. C'est de 15 l'information, c'est de la théorie, on n'a pas 16 l'appliqué. 17 6607 Un médium électronique, un médium 18 comme le Canal des affaires, va nous fournir l'appliqué 19 de la théorie. Donc, si je m'en vais sur Stratégis et 20 je regarde comment me rendre au Brésil, par exemple, on 21 va me donner le nom des gens que je dois contacter, on 22 va me donner les programmes qui existent, telle ou 23 telle chose. Mais même à ça, ça ne me dit pas comment 24 je vais le faire. 25 6608 Si, via le Canal des affaires, on StenoTran 1517 1 nous dit: Justement, on a cinq, six personnes qu'on 2 vous présente aujourd'hui qui sont intervenues dans le 3 marché du Brésil avec une différente culture, et 4 caetera, et caetera, à ce moment-là, c'est comme la 5 preuve hors de tout doute que ça se fait, que ça 6 existe, et ça nous amène à un "mentorat" possible que 7 le gouvernement ne peut pas faire actuellement. 8 6609 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: La 9 programmation du Canal des affaires, peut-être l'autre 10 requérante aussi -- je ne sais pas si vous avez des 11 commentaires là-dessus -- ça semble être axé vers les 12 gens d'affaires comme vous deux. Les consommatrices, 13 les consommateurs là-dedans, est-ce qu'il y a une 14 programmation aussi importante pour eux dans ce projet? 15 Est-ce que vous avez un commentaire là-dessus? 16 6610 Mme BATTISTINI: Au niveau des 17 consommateurs, pour moi, le Canal des affaires... je 18 comprends que c'est important pour les consommateurs 19 aussi, mais ma volonté précise est strictement via les 20 PME, les chefs d'entreprise et les femmes chefs 21 d'entreprise. Alors je ne veux pas aller me mettre les 22 pieds dans les plats parce que je n'interviens pas au 23 niveau de la consommation, à moins que Richard voudrait 24 intervenir à ce niveau-là. 25 6611 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pour vous, StenoTran 1518 1 ça faisait la différence entre les deux propos, à titre 2 d'exemple. 3 6612 Mme BATTISTINI: Oui. 4 6613 M. PARENTEAU: Nous, principalement, 5 notre intervention c'est surtout pour les hommes et les 6 femmes d'affaires, que ce soit les micro entreprises ou 7 la multinationale; on a desservi les trois, PME, 8 multinationales, micro entreprises. Les gens ne sont 9 pas informés. 10 6614 On a beau pouvoir leur amener des 11 études sur Atlanta, si l'étude est épaisse comme ça, 12 ils ne la lisent pas. On veut avoir des choses simples 13 qui font en sorte qu'ils disent: Oui, c'est faisable. 14 La seule chose pour pouvoir faire ça, c'est de 15 présenter des success stories, de l'information 16 générale sur les activités qui se passent partout dans 17 le monde, dont les États-Unis, qu'est-ce qu'il y a à 18 faire, qu'est-ce qu'il n'y a pas à faire. 19 6615 Je suis convaincu qu'avec ce canal-là 20 les gens vont davantage avoir le savoir qu'ils n'ont 21 pas actuellement. Et ce n'est pas normal qu'après 10 22 ans du libre-échange on n'ait même pas le minimum 23 d'informations que nous on véhicule de semaine en 24 semaine. 25 6616 On rencontre des compagnies dans StenoTran 1519 1 lesquelles on rencontre des conseils d'administration, 2 des présidents, des vice-présidents de compagnies qui 3 nous disent: "Bien, ça existe depuis combien de temps, 4 ça?" "Dans un cas 25 ans, puis dans un cas 10 ans." 5 "Ah, on ne savait pas." 6 6617 Mme BATTISTINI: Mais c'est le manque 7 de temps, encore une fois, du chef d'entreprise. Vous 8 savez, je pense que le médium de la télévision via le 9 Canal des affaires, le canal en tout cas que nous, on 10 appuie, c'est comme une espèce de solution entre toute 11 l'information dont vous nous parlez, toute 12 l'information qui est disponible et le consommateur, en 13 fait, qui est la PME, le chef d'entreprise pour que ces 14 gens-là puissent... une espèce d'arrimage pour 15 faciliter le processus. 16 6618 Je pense que ce qui est important 17 aussi, c'est que les gens qui vont regarder ce 18 canal-là, qui ne sont pas nécessairement des 19 exportateurs, peut-être que ça leur donner le goût de 20 le faire, ça va leur donner la volonté et je pense que 21 ça devient comme une espèce de synergie à un moment 22 donné. 23 6619 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci 24 beaucoup et merci d'être avec nous cet après-midi et 25 pour votre input, comme disait notre historienne. StenoTran 1520 1 6620 Mme BATTISTINI: C'est important, la 2 culture, dans l'exportation, l'histoire des autres 3 pays. 4 6621 M. PARENTEAU: Un autre 10 minutes. 5 6622 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment. 6 Merci. 7 6623 Madame Audet? 8 6624 Mme AUDET: Oui. J'inviterais 9 maintenant Tout Écran, M. Michel Laliberté et Mme 10 Sylvie Pagé, à venir intervenir. Leur intervention 11 porte sur différentes demandes dans différents 12 créneaux. 13 6625 LA PRÉSIDENTE: Bonjour. Bienvenue 14 et merci de votre patience. 15 INTERVENTION 16 6626 M. LALIBERTÉ: On vous regarde, 17 depuis le début de la semaine, alors on a été patients 18 toute la semaine. 19 6627 LA PRÉSIDENTE: C'est vrai? 20 6628 M. LALIBERTÉ: Exact. 21 6629 LA PRÉSIDENTE: Vous avez passé la 22 semaine avec nous? 23 6630 M. LALIBERTÉ: Ah oui, absolument. 24 En différé un petit peu, parfois par enregistrement, 25 mais on est avec vous. StenoTran 1521 1 6631 LA PRÉSIDENTE: Si vous avez des 2 suggestions pour améliorer nos productions, 3 parlez-nous-en. 4 6632 M. LALIBERTÉ: Bien, ce serait quand 5 même intéressant d'avoir l'identification des gens à 6 l'écran, mais ça sera pour une autre fois peut-être. 7 6633 LA PRÉSIDENTE: C'est ça. Il 8 faudrait que tout le monde se promène avec son signet. 9 6634 M. LALIBERTÉ: Exact. 10 6635 LA PRÉSIDENTE: Alors, la parole est 11 à vous. 12 6636 M. LALIBERTÉ: Merci beaucoup. 13 6637 Alors, bonne fin d'après-midi, Madame 14 la Présidente, et salutation à vous, Mesdames et 15 Messieurs les Conseillers. De même, permettez-nous de 16 saluer tous les téléspectateurs qui, par hasard ou pour 17 intérêt, nous regardent actuellement à la télévision. 18 6638 Mon nom est Michel Laliberté. Je 19 suis producteur et président de la maison de production 20 indépendante Tout Écran, dont le siège social est à 21 Québec pour une bonne étiquette de producteurs 22 indépendants en région; à mes côtés, Mme Sylvie Pagé, 23 productrice chez Tout Écran, mais également membre de 24 la table sur les industries culturelles de Québec. 25 6639 Madame la Présidente, nous sommes StenoTran 1522 1 devant vous aujourd'hui pour vous répéter un discours 2 que vous connaissez déjà mais que nous allons quand 3 même réaffirmer une fois de plus pour que l'industrie 4 de la télévision de la ville de Québec soit un jour 5 incluse et accueillie dans la croissance de l'industrie 6 et de la télévision francophone québécoise et 7 canadienne. 8 6640 Nous avons donc regardé, depuis 9 lundi, l'ensemble des présentations pour les nouvelles 10 chaînes spécialisées, nous avons été attentifs à tous 11 les arguments et à tous les engagements de chacune des 12 requérantes pour connaître la part du gâteau qui 13 pourrait être éventuellement réservée à l'industrie de 14 la télévision de la ville de Québec. 15 6641 Vous comprendrez aujourd'hui notre 16 déception car, à part les intentions, qui constituent 17 un gain mais elles sont quand même un peu frileuses, de 18 Radio-Canada pour les producteurs régionaux dans ses 19 trois projets de canal spécialisé, rien n'a transpiré à 20 travers les projets des autres demandeurs pour 21 l'industrie de la télévision de la ville de Québec. 22 6642 Hier, dans vos élans de fin de 23 journée, Madame la Présidente, vous avez exprimé que 24 c'était beau les contenus, les promesses de 25 réalisation, les sondages favorables, les codes StenoTran 1523 1 d'éthique, et caetera, mais que la vraie vie, c'était: 2 Ça coûte combien et ça rapporte combien. 3 6643 Je vais donc prendre ce langage de 4 chiffres pour vous démontrer comment l'industrie de la 5 télévision de la ville de Québec est exclue de la 6 croissance industrielle nationale francophone et 7 comment elle ne représente qu'un bassin de mise en 8 marché pour les différents "proposeurs" de canaux 9 spécialisés. 10 6644 Depuis lundi, donc, tous ceux qui 11 sont passés à cette table se sont entendus pour dire 12 qu'un nouveau bouquet de canaux spécialisés devrait 13 constituer une facture mensuelle moyenne d'autour de 14 5,65 $ pour les abonnés du câble, ce qui représente 15 sept ou huit canaux à des prix différents de 0,35 $ à 16 0,86 $ par mois. Mais ce 5,65 $ par mois en provenance 17 des abonnés, c'est-à-dire des consommateurs de 18 télévision, équivaut à une dépense annuelle de 67,80 $ 19 pour les nouveaux services, le nouveau bouquet ou le 20 nouvel étage comme on l'appelle depuis lundi. 21 6645 Depuis lundi aussi on parle d'un taux 22 de pénétration pour ce nouveau bouquet d'environ 65 23 pour cent des abonnés du câble, ce qui représente 24 environ 1 million d'abonnés. 25 6646 Si on multiplie la facture annuelle StenoTran 1524 1 de 67,80 $ pour chaque abonné avec le nombre d'abonnés 2 prévus, on arrive à des revenus de 67 millions. Vous 3 me permettrez ici d'arrondir à 70 millions. 4 6647 Ici, je vous ferai remarquer que 5 cette somme de 70 millions est un nouveau capital 6 complètement neuf investi par le public dans 7 l'industrie de la télévision francophone. 8 6648 Mais en plus, ce 70 millions fait des 9 petits. Ce 70 millions permet entre autres de faire 10 naître des nouveaux revenus publicitaires pour 11 l'industrie. Parlons ici d'un nouveau 10 millions de 12 dollars, ce qui porte la croissance de l'industrie à 80 13 millions de dollars. 14 6649 Mais ce n'est pas tout. Puisque 15 notamment les crédits d'impôt provincial et fédéral et 16 quelques autres sources de financement seront 17 sollicitées par la programmation de ces nouveaux canaux 18 spécialisés, on peut rajouter ici un autre dix millions 19 de dollars pour atteindre une croissance industrielle 20 de 90 millions. 21 6650 Enfin, rajoutons un autre 10 millions 22 en regard des revenus inattendus comme, par exemple, un 23 taux de pénétration plus élevé, des revenus dérivés de 24 mise en marché, et caetera. Ainsi donc on se retrouve 25 avec une croissance industrielle de 100 millions de StenoTran 1525 1 dollars avec l'arrivée de ce nouveau bouquet de canaux 2 spécialisés. À nos yeux c'est énorme, quoique justifié 3 dans le contexte social de la société québécoise et 4 dans le contexte mondial de développement des médias. 5 6651 Mais ce 100 millions, il va où? 6 Voilà la question. Selon ce que nous avons entendu 7 cette semaine à ces audiences, il va exclusivement, à 8 quelques dollars près, à l'industrie de la télévision 9 qui est implantée ici à Montréal. 10 6652 Ce 100 millions est redistribué de 11 façon assez équitable entre les têtes d'affiche de 12 l'industrie, c'est-à-dire les plus riches 13 télédiffuseurs, les auteurs à investissement sûr, les 14 comédiens les plus populaires, les producteurs les 15 mieux nantis et ainsi de suite. 16 6653 Avouons que c'est très valable 17 d'enrichir les plus riches pour une approche de 18 développement international des médias. Cependant, 19 l'écart qui se creuse à l'intérieur du marché national 20 risque d'engendrer des déséquilibres dans le tissu même 21 de l'industrie. 22 6654 À Québec, nous produisions 15 pour 23 cent de l'offre de programmation télévisuelle 24 francophone en 1976. Aujourd'hui, nous sommes à moins 25 de 2 pour cent de cette production d'offre de la StenoTran 1526 1 programmation télévisuelle et, avec l'arrivée du 2 nouveau bouquet, nous glisserons en bas de 1 pour cent. 3 On trouve cela vraiment injuste que l'industrie de la 4 télévision de Québec soit toujours exclue de toute 5 croissance industrielle dans la télévision francophone. 6 6655 Nous croyons que l'industrie de la 7 télévision de la ville de Québec est capable 8 d'accueillir au moins un 5 pour cent de la production 9 de l'offre de programmation télévisuelle francophone. 10 Mais on se pose la question: Comment y arriver dans 11 une ville où il n'y a pas de capital investisseur pour 12 cette industrie, où il n'y a pas de gérant de banque 13 qui est au fait de notre industrie, où il n'y a pas de 14 comptable qui connaisse les subtilités de la 15 télévision, où il n'y a pas d'avocat qui connaisse la 16 Loi sur la radiodiffusion et j'en passe, tout cela sans 17 compter qu'il y a, aux yeux de l'industrie de Montréal, 18 un manque de ressources en producteurs, en scénaristes, 19 en comédiens et en musiciens à Québec. 20 6656 Devant ces faits, nous devons avouer 21 que l'industrie de la télévision de Québec a besoin de 22 partenaires à son développement et à son déploiement. 23 6657 Nous avons identifié une première 24 option qui serait loin d'être négligeable. Nous 25 suggérons donc aux trois institutions fédérales StenoTran 1527 1 suivantes, le CRTC, la Société Radio-Canada et l'ONF, 2 de nous aider dans notre projet de croissance car ce 3 n'est pas Télé-Québec qui va aider l'industrie de 4 Québec, comme a pu nous le confirmer hier, avec pas 5 trop d'humeur, son président monsieur Robert Normand. 6 6658 Nous souhaitons donc que les trois 7 institutions fédérales mentionnées s'ouvrent à la 8 perspective d'implanter les assises du Réseau de 9 l'histoire dans l'industrie de la télévision de Québec, 10 et particulièrement à même les installations de la 11 station de Radio-Canada à Québec, CBVT. 12 6659 Nous croyons sincèrement détenir les 13 ressources nécessaires à Québec pour donner de la 14 vitalité et de l'âme à ce Réseau de l'histoire, 15 d'autant plus que c'est à Québec qu'a réellement débuté 16 l'histoire francophone en Amérique. 17 6660 Nous demandons à ces trois 18 institutions de faire preuve d'ouverture à l'égard de 19 cette proposition et nous les invitons à modifier leurs 20 réflexes et leurs vieilles habitudes pour accueillir ce 21 qui pourrait devenir la bonne idée pour amorcer le 22 virage. 23 6661 Nous avons aussi évalué une deuxième 24 option si jamais la première ne devait pas fonctionner. 25 Nous voudrions que le CRTC, dans sa présente sélection StenoTran 1528 1 de nouvelles chaînes spécialisées et dans la définition 2 de ce nouveau bouquet, réserve tout de suite une place 3 à un canal spécialisé qui sera installé à Québec et 4 pour lequel deux ou trois propositions provenant de 5 Québec pourraient lui être soumises d'ici 18 mois. 6 6662 Dans les discussions du CRTC avec les 7 télédistributeurs pour les nouveaux bouquets, nous 8 aimerions que soit déjà incluse la présence du canal 9 spécialisé de Québec pour assurer une viabilité et un 10 sérieux à tout projet émanant de Québec mais aussi pour 11 stimuler le capital investisseur de Québec à l'égard de 12 l'industrie de la télévision. 13 6663 Personnellement, nous sommes 14 actuellement à recruter des partenaires pour cette 15 perspective et nous lançons l'invitation à tous ces 16 riches de la télédiffusion de venir nous donner un coup 17 de pouce pour la réalisation de cet éventuel canal 18 spécialisé. 19 6664 Maintenant que notre plug est faite, 20 Madame la Présidente, permettez-nous de nous prononcer 21 sur les nouvelles chaînes qui vous ont été soumises 22 cette semaine. Évidemment, c'est une évaluation qui 23 est très humble. 24 6665 Nous croyons que, parmi les projets 25 qui vous ont été suggérés, les deux chaînes locomotives StenoTran 1529 1 sont Canal Z et Télé Ha! Ha!. Les deux autres pour 2 lesquelles nous croyons que le public aurait un certain 3 engouement seraient La Chaîne gourmande et le Canal 4 Évasion. 5 6666 Il y en a deux autres pour lesquelles 6 nous croyons simplement qu'elles vous sont inévitables, 7 c'est le Réseau Vision et c'est le Réseau de 8 l'histoire. 9 6667 Enfin, s'il devait y avoir une 10 septième chaîne attribuée par le CRTC, nous suggérons 11 un choix entre le Réseau des Arts et ceux qui restent. 12 Personnellement, je n'opterais pas pour un canal sur 13 l'économie ou les affaires, mais c'est personnel. 14 6668 En conclusion, Madame la Présidente, 15 nous nous sommes déplacés de Québec pour venir vous 16 dire que l'industrie de la télévision de Québec a pris 17 conscience qu'elle doit se prendre en mains elle-même. 18 Cependant, pour nous sortir de notre anorexie 19 industrielle, nous avons besoin incontestablement d'une 20 hormone miracle dont nous ne sommes pas seuls à avoir 21 les ingrédients et pour laquelle nous ne disposons pas 22 de toutes les composantes organiques pour sa 23 fabrication. Merci beaucoup. 24 6669 LA PRÉSIDENTE: Merci. Je m'ennuyais 25 de votre langage coloré. StenoTran 1530 1 6670 Je vais demander à ma collègue Andrée 2 Wylie. 3 6671 CONSEILLÈRE WYLIE: Je trouve 4 intéressant que vous ayez choisi, dans votre 5 intervention écrite, d'appuyer certaines propositions 6 particulièrement. Vu votre intérêt, évidemment, qui 7 nous a été répété plus d'une fois et auquel nous sommes 8 intéressés, de la production de Québec ou de la 9 production régionale, est-ce que vous avez eu des 10 discussions ou si vous avez simplement lu les 11 propositions et que votre choix est fait selon l'apport 12 possible de production régionale ou selon votre vision 13 de ce que les abonnés veulent ou ce qui leur 14 apporterait une diversité agrandie? Quelle a été la 15 base de votre choix? 16 6672 M. LALIBERTÉ: Au moment de l'écrire 17 dans la présentation écrite, ça a été un petit peu 18 instinctif, intuitif si on veut, mais après avoir 19 entendu les audiences cette semaine, je pense qu'à 20 quelques exceptions près on avait peut-être visé assez 21 juste dans ce qu'on choisissait. 22 6673 Juste à constater l'énergie des 23 présentateurs aussi, on pouvait voir qui pouvait être 24 prêt et qui ne l'était pas, et je pense en voyant aussi 25 le contexte dans lequel vous vous trouvez, le CRTC, de StenoTran 1531 1 choisir un groupe de diffuseurs qui vont constituer une 2 offre attrayante pour le télédistributeur et ensuite 3 pour le public. 4 6674 Je pense qu'effectivement Télé Ha ! 5 Ha ! et Canal Z, ce sont des canaux spécialisés qui 6 offrent quelque chose de nouveau, avec un tempérament 7 surtout nouveau. Ça, c'est assez important. 8 6675 Mme PAGÉ: J'aimerais rajouter, si je 9 comprends bien l'axe de votre question, c'est si on a 10 éventuellement eu des pourparlers avec les chaînes. 11 Non. 12 6676 CONSEILLÈRE WYLIE: Ou si vous avez 13 fait votre choix en utilisant le critère de la 14 possibilité, soit en raison du format ou en raison des 15 participants eux-mêmes dans la requête... 16 6677 Mme PAGÉ: En fonction de la capacité 17 de production, par exemple, de la ville de Québec. 18 6678 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui, et de la 19 possibilité et jusqu'à quel point la sympathie ou le 20 désir d'essayer d'avoir de la production régionale? 21 6679 Mme PAGÉ: Je vais reprendre le mot de 22 Michel, "l'intuition", en toute honnêteté, c'est selon 23 la capacité, selon les connaissances du marché qu'on a; 24 dans un deuxième temps comme producteurs indépendants, 25 mais ça, c'est un deuxième temps. Mais pour la StenoTran 1532 1 préoccupation, par exemple, de référer au CRTC les 2 préférences, c'est carrément au niveau du marché. Ce 3 n'était pas une proposition stratégique de notre part. 4 6680 CONSEILLÈRE WYLIE: Quand ce 5 processus-là se déroule, est-ce que normalement vous 6 essayez de deviner ou de savoir ce qui se passe, ou 7 même d'attendre que les requêtes soient déposées, de 8 les examiner et d'essayer de vendre votre appui, plus 9 ou moins en essayant d'encourager les requérants à se 10 donner des exigences de production régionale? Ou 11 est-ce que vous attendez à l'audience pour venir nous 12 dire à nous comment se fait-il qu'il n'y a pas de 13 production régionale? 14 6681 Est-ce que vous essayez de vendre 15 votre appui plus ou moins? J'utilise le mot très 16 génériquement. 17 1850 18 6682 M. LALIBERTÉ: Effectivement, on n'a 19 pas monnayé notre appui en fonction d'un retour. 20 6683 CONSEILLÈRE WYLIE: Vous aussi, vous 21 utilisez "monnayé" génériquement. Je voulais dire 22 aller essayer de convaincre les gens d'appuyer votre 23 désir de vous insérer dans leur projet. 24 6684 M. LALIBERTÉ: Ça, on le fait depuis 25 longtemps auprès des télédiffuseurs; auprès des StenoTran 1533 1 nouveaux télédiffuseurs. On connaît l'ensemble des 2 diffuseurs. Mais pour l'application de chacune de 3 leurs demandes, on n'a pas fait une demande, à savoir, 4 on veut avoir ça moyennant notre appui. Non, pas du 5 tout. 6 6685 CONSEILLÈRE WYLIE: Ou simplement -- 7 encore une fois, je répète, j'utilisais les termes très 8 génériquement -- essayer de voir jusqu'à quel point ils 9 sont prêts à encourager la production régionale. 10 6686 M. LALIBERTÉ: Je pense que la 11 plupart des requérantes vont être disposées à nous 12 dire: "Bien, déposez-nous des projets." Déposer des 13 projets, c'est correct, on peut réussir, on peut se 14 maintenir, mais ça ne crée pas une croissance 15 industrielle pour Québec. Ça ne fait que maintenir ce 16 qui existe déjà à Québec et cette anorexie dont on 17 parle, qui diminue tout le temps, cette proportion où 18 on produit mais on n'est presque plus vus... 19 6687 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Alors, je 20 suis réconfortée que dans les secteurs dont vous pouvez 21 attendre de l'aide n'incluent pas seulement le CRTC, 22 parce que c'est assez difficile pour nous justement de 23 fouetter ou générer ou incuber une amélioration de la 24 production générale nous-mêmes simplement en donnant 25 des permis. Il faut que le secteur se donne des moyens StenoTran 1534 1 aussi. 2 6688 M. LALIBERTÉ: Oui. Je pense qu'il 3 faut s'aider soi-même, je pense qu'on a compris cette 4 chose-là, mais c'est pas tous les gens de Québec qui 5 ont compris qu'il fallait s'aider soi-même. 6 6689 En même temps il y a une connaissance 7 dont on ne dispose plus, à cause justement, étant donné 8 qu'on n'a plus de capital décideur en télévision dans 9 la région de Québec, on n'a pas développé toute la 10 périphérie de connaissances au niveau des avocats, de 11 la comptabilité et tout ça. On n'a pas cette 12 périphérie de connaissances, et plus ça va, plus on 13 prend du recul sur ces connaissances-là. 14 6690 Alors, c'est sûr et certain que ça 15 nous prend un bing bang pour modifier le parcours. 16 C'est pour ça qu'on s'est déjà présentés ici en 17 demandant à Vidéotron de déménager TQS à Québec à 18 l'époque. On revient avec cette idée, cette intuition. 19 On dit: Pourquoi pas? Ce n'est quand même pas 20 compliqué; c'est une station de Radio-Canada, qui est à 21 Québec, qui est là, qui a des murs, qui a des 22 installations, et il y a un canal qui s'appelle, 23 supposons, le Réseau de l'histoire. Nous, on dit: On 24 installe les gens là et on le fait en production, de la 25 même façon qu'on a déménagé "La Semaine Verte" à StenoTran 1535 1 Radio-Canada de Montréal à Québec, la même chose qu'on 2 a fait aussi avec l'autre émission sur... comment ça 3 s'appelle? En tout cas, je ne me souviens plus du nom. 4 Alors, on installe tout simplement et on produit. Ça 5 n'empêche pas des relations avec l'ONF ici, avec le 6 bureau de l'ONF à Montréal, et puis pouf! l'industrie 7 est relancée. 8 6691 La dernière croissance industrielle 9 qu'on a eu à Québec dans l'industrie de la télévision 10 c'est quand Télévision Quatre-Saisons s'est installée 11 avec une station locale. Ça, ça a été un boom. Tout 12 le reste, même les conditions de production régionale 13 des télédiffuseurs conventionnels, ce n'est que pour 14 maintenir un minimum... qui a descendu d'ailleurs. Ce 15 n'est que pour maintenir un minimum, puis faire taire 16 les plus gros parleurs. Mais c'est rien. Ça ne donne 17 aucune croissance. 18 6692 Évidemment, nous, on est à 250 19 kilomètres de Montréal, 300 kilomètres de Montréal, on 20 regarde la croissance, on voit arriver un autre 100 21 millions, et nous, on se voit encore réduire. Toutes 22 proportions gardées, on se voit encore réduire. On se 23 dit Y a-t-il quelqu'un qui va le dire? Nous on le 24 dit. Ça ne veut pas dire qu'on va réussir à 25 transformer les choses, mais au moins ça nous fait du StenoTran 1536 1 bien de le dire. 2 6693 CONSEILLÈRE WYLIE: Oui. Remarquez 3 que, même si je vous suggère que nous ne pouvons pas 4 fouetter l'industrie de la production à Québec seuls, 5 soyez rassurés que nous sommes toujours contents de 6 vous voir. 7 6694 Mme PAGÉ: Ce que j'aimerais rajouter 8 aussi c'est, quand vous parlez effectivement que vous 9 ne pouvez pas être les seuls à fouetter avec nous, avec 10 toute notre ardeur, cette industrie-là, pour le 11 rappeler aussi... vous vous souvenez de notre dernière 12 rencontre, on parlait aussi de Téléfilm Canada qui 13 avait des grands soucis au niveau de la production 14 régionale. On parle aussi de la Société Radio-Canada, 15 qui est très préoccupée par les producteurs 16 indépendants en région également. 17 6695 Effectivement, ça s'inscrit vraiment 18 dans un mouvement où on doit être capables de montrer 19 ce qu'on est capable de faire au niveau de la grandeur 20 du pays, notamment. C'est effectivement dans une 21 cohérence de mouvement de toute l'industrie, 22 finalement. 23 6696 La dernière fois qu'on s'est 24 entretenu ici, ce qu'on disait notamment, la 25 problématique, c'est que, oui, effectivement, tout le StenoTran 1537 1 monde est aux aguets. Les gens au niveau du 2 financement sont prêts, certaines chaînes sont très 3 préoccupées parce qu'ils sont dans une position pour 4 l'être également, mais ce qu'il manque encore c'est 5 l'incentive supplémentaire qui va faire que, 6 humainement, on va pallier au fait qu'on est plus loin 7 pour aller travailler avec les producteurs en région. 8 6697 M. LALIBERTÉ: Je voudrais rajouter 9 une petite chose. J'avoue sincèrement que ça serait 10 une grande victoire et j'avoue sincèrement qu'on se 11 sentirait utiles s'il y avait une seule question qui 12 était posée à RDH: Croyez-vous que la proposition qui 13 a été faite en provenance de Québec mérite d'être 14 évaluée? Si dans la réplique on entend ça, nous, on va 15 se sentir utile... s'il vous plaît. Merci. 16 6698 CONSEILLÈRE WYLIE: Je vous remercie; 17 Madame la Présidente. 18 6699 LA PRÉSIDENTE: Donc on sera votre 19 porte-voix, et j'espère que vous entendrez mieux que 20 vous avez entendu la dernière intervention que j'ai 21 faite hier parce que je n'ai pas parlé que de la 22 question quantitative. Au contraire, j'ai parlé de la 23 question qualitative puis de la rencontre nécessaire 24 entre les créateurs et les téléspectateurs. 25 6700 M. LALIBERTÉ: Mais vous connaissez StenoTran 1538 1 ma plume. On en déborde toujours un petit peu. 2 6701 LA PRÉSIDENTE: C'est ce que je 3 pensais. Merci beaucoup. Merci infiniment. 4 6702 Mme AUDET: Notre huitième 5 intervenant, White Pine Pictures, Mr. Peter Raymont, 6 Mrs. Lindalee Tracey, sur la demande du Canal Histoire. 7 6703 MR. RAYMONT: Last but not least. 8 6704 THE CHAIRPERSON; Indeed, and thank 9 you for your patience. 10 6705 Alors, bienvenue. La parole est à 11 vous. 12 INTERVENTION 13 6706 M. RAYMONT: Merci pour votre 14 invitation. Merci, Madame la Présidente et les membres 15 du Conseil. 16 6707 Bon après-midi/bonsoir. Je vous 17 remercie de l'occasion qui m'est offerte de vous parler 18 de notre appui total pour le Canal Histoire 19 relativement à la demande de licence des Réseaux 20 Premier Choix et Alliance Atlantis Communications. Je 21 me présente: Peter Raymont. Voici mon associée, 22 Lindalee Tracey. 23 6708 Je travaille depuis 28 ans dans le 24 domaine du film et de la télévision. J'ai commencé à 25 l'Office national du film, ici à Montréal -- avant Mme StenoTran 1539 1 Pennefather, je pense. Une vingtaine d'années plus 2 tard, j'ai fondé ma propre compagnie, Investigative 3 Productions, à Toronto, qui est devenue par la suite 4 White Pine Pictures. 5 6709 Notre compagnie a produit plus de 40 6 heures de film et de télévision de haute qualité qui 7 ont été diffusées en anglais et en français au Canada 8 et partout dans le monde. Beaucoup de nos films ont 9 reçu des prix internationaux. Nous produisons des 10 programmes pour les réseaux CBC, CTV, Global et 11 TVOntario ainsi que pour d'autres télédiffuseurs. 12 Quelquefois nous collaborons avec des télédiffuseurs 13 aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe. 14 6710 La production dont Lindalee et 15 moi-même sommes les plus fiers est celle que nous avons 16 produite en 26 épisodes avec History Television, cette 17 série-ci, "A Scattering of Seeds: The Creation of 18 Canada/Mémoires d'un pays." 19 6711 Maintenant dans sa deuxième saison, 20 cette série raconte l'histoire personnelle et intime 21 d'immigrants venus s'établir au Canada. Il s'agit 22 d'une célébration de l'extraordinaire diversité 23 culturelles et ethnique de notre pays. Chaque épisode 24 fut réalisé par un cinéaste indépendant qui documentait 25 souvent ses propres origines ethniques. La série fut StenoTran 1540 1 diffusée partout au Canada, en anglais et en français, 2 a obtenu de très fortes cotes d'écoute et est 3 maintenant utilisée à grande échelle dans les écoles 4 partout au Canada. La série est diffusée en français 5 sur RDI. 6 6712 Au début de cette année, "Mémoires 7 d'un pays" a reçu le prix d'or pour la meilleure série 8 documentaire du monde à Houston International Film 9 Festival. 10 6713 Voici quelques extraits de cette 11 série, en vidéo. 12 PRÉSENTATION VIDÉO / VIDEO PRESENTATION 13 6714 Mme TRACEY: Et voilà l'histoire 14 canadienne. 15 6715 Lorsque nous produisons un film, nous 16 devons nous battre contre les démons de l'amnésie et de 17 la complaisance. Nous voulons raconter des histoires 18 canadiennes aux Canadiennes et Canadiens. Nous voulons 19 créer un espace public où il sera possible de nous 20 examiner et de célébrer qui nous sommes. C'est une 21 véritable jungle ici. Ce n'est que récemment que les 22 diffuseurs et le public en général sont devenus curieux 23 à propos d'histoires canadiennes et de la valeur de 24 notre propre histoire. 25 6716 Notre histoire est un trésor national StenoTran 1541 1 qui doit être partagé par tous: nouveaux et vieux 2 immigrants, Français et Anglais. Elle doit constituer 3 un pont entre tout le monde. "A Scattering of 4 Seeds/Mémoires d'un pays" a confirmé ce fait. Les 5 francophones et les anglophones partagent cet appétit 6 pour l'histoire et les héros et sont curieux à propos 7 de leurs voisins. Les téléspectatrices et 8 téléspectateurs ont été surpris par la grandeur de 9 l'autre culture et en même temps par leur ressemblance. 10 6717 Les Québécoises et les Québécois ont 11 appris qu'il y avait des Juifs qui fabriquaient des 12 chapeaux de cow-boy en Alberta. Les Ontariennes et 13 Ontariens en ont appris davantage sur Louis Hébert, le 14 premier fermier au Québec et enfin, les Manitobaines et 15 Manitobains ont acquis plus de connaissances sur le 16 Grand dérangement des Acadiennes et Acadiens en 17 Nouvelle-Écosse. N'est-ce pas merveilleux? 18 6718 Les Canadiennes et Canadiens français 19 ont le droit d'entendre ces histoires, plus 20 particulièrement ceux et celles de langue française qui 21 demeurent hors du Québec. Je suis parmi ces millions 22 de Canadiens d'héritage français -- c'est vrai; je 23 m'excuse de mon français, mais c'est vrai -- qui 24 demeurent hors du Québec, dont l'histoire a été 25 racontée en anglais et dont la langue maternelle est StenoTran 1542 1 devenue une langue étrangère. 2 6719 Je veux que l'histoire canadienne 3 soit racontée en français. Je veux que mon fils 4 entende la langue de son peuple, que j'ai 5 malheureusement perdue. Je veux aussi aider à faire 6 ces films. Nous avons tellement à dire, tellement 7 d'histoires à partager avec les autres Canadiennes et 8 Canadiens. 9 6720 History Television a démontré un 10 profond engagement envers l'histoire canadienne. Nous 11 sommes convaincus que le Canal Histoire deviendra une 12 niche pour des producteurs indépendants comme nous, et 13 que grâce à nos films, nous pourrons continuer à ériger 14 un pont entre les Canadiennes et Canadiens, et aussi à 15 bâtir une nation. 16 6721 Nos productions démontrent qu'il 17 existe des producteurs à l'extérieur du Québec qui 18 peuvent travailler dans les deux langues et produire 19 des films avec la collaboration d'un grand nombre de 20 cinéastes et réalisateurs provenant de toutes les 21 régions du pays: des nouvelles voix, des voix 22 indépendantes... pas la même gang. 23 6722 MR. RAYMONT: Why do we support le 24 Canal Histoire rather than le Réseau de l'histoire? As 25 you know, Canal Histoire has made a commitment to StenoTran 1543 1 commissioning and acquiring 95 per cent of its 2 programming from independent Canadian producers and 3 distributors, spending $31.8 million in its first seven 4 years on independent production. This is more than 5 twice the amount promised by le Réseau de l'histoire. 6 6723 Much of the Réseau de l'histoire's 7 production will take place through regional CBC, 8 Radio-Canada and ONF offices. By working exclusively 9 with the independent community, le Canal Histoire 10 assures itself of a more diverse and, we feel, a more 11 accurate reflection of the wonderful multi-ethnic 12 reality of Quebec and Canada. 13 6724 It is very, very difficult to finance 14 independent production in Canada, especially programs 15 which are distinctly and unapologetically Canadian. 16 While this series is a big hit within Canada, because 17 it is to rooted in Canadian history, "Mémoires d'un 18 pays" does not sell well internationally. Funding the 19 series involves six Canadian broadcasters, investment 20 from Telefilm Canada, monies from the Cable Fund, 21 several government agencies and departments, private 22 grants, federal and provincial tax credits. It takes 23 many, many months to piece this complex financing 24 scenario together and it can be very difficult to try 25 and please so many masters. StenoTran 1544 1 6725 MS TRACEY: The series cost $1.4 2 million. That's $110,000 for each half-hour, which is 3 pretty skinny in these times and, yet, we manage to 4 pull it off. Twenty-six per cent of that budget came 5 from History Television, which was a little bit of a 6 bump-up from usual and really helped make this thing 7 fly and grow wings. 8 6726 The natural programming and 9 commissioning synergy between History Television and le 10 Canal Histoire will make this complex funding formula a 11 lot more easy for us. Our experience in producing 12 these 26 programs for History Television has been one 13 of the smoothest and less rancorous events of our lives 14 in terms of producing films. We have a number of new 15 programs in development and we want to continue working 16 with History. We would also like to jump on board and 17 watch them come together with le Canal Histoire and 18 form a partnership with that partnership. 19 6727 MR. RAYMONT: In conclusion, we have 20 both wondered why the best programs produced in French 21 Canada are not seen in English Canada, and vice versa. 22 It has always been a frustration for me. The broadcast 23 landscape of Canada is really two distinct, distant 24 solitudes. This has not contributed to an 25 understanding of each other's reality, it has further StenoTran 1545 1 served to divide us. 2 6728 The time has come for a truly 3 national integrated broadcasting structure where we can 4 learn and appreciate each other's histories and share 5 each other's futures. We feel strongly that the 6 licensing of le Canal Histoire will be one small step 7 in helping that happen. 8 6729 We welcome your questions. 9 6730 THE CHAIRPERSON: Thank you very 10 much. I would ask Mr. Cardozo. 11 6731 COMMISSIONER CARDOZO: Thank you, 12 Madam Chair. 13 6732 Welcome to both of you here. Thanks 14 for coming to Montreal to make this presentation and 15 perhaps also, thanks for being here today. I was 16 thinking earlier today that this is the United Nations 17 International Day for Human Rights. So it is kind of 18 nice that you have brought us this image of how 19 television can deal with human rights and can deal with 20 important and heavy issues. 21 6733 I am fairly familiar with the series 22 "A Scattering of Seeds". I have been kept posted on it 23 by History and was interested to see how it came 24 together. I should note that I like your term 25 "unapologetically Canadian". When we think of how we StenoTran 1546 1 should describe Canadian programming, we often talk 2 about distinctively Canadian programming. So maybe now 3 there is a new category we can come up with: 4 unapologetically Canadian. 5 6734 The theme of the diversity issue that 6 you have raised is one that has been raised by a few 7 others in this process. There was a group earlier 8 today, the Institut d'histoire de l'Amérique française, 9 who raised it. There is a group, Association de 10 loisirs éducatifs et patrimoniaux, who will be here 11 tomorrow. And in one of the written submissions, the 12 Centre for Research Action on Race Relations also made 13 some fairly strong recommendations in this regard. I 14 cannot recall if it was all on some of the applications 15 before us. So it is kind of useful to have you, as 16 producers who do this kind of stuff, before us today. 17 6735 Can you tell us a little bit more 18 about how this got off -- briefly only because it is 19 late and you do not want to be here all night; I don't 20 mind listening to this all night, but -- just tell us a 21 little bit about how the project came about with 22 History. 23 6736 MR. RAYMONT: History had just been 24 given a licence and was just starting to talk to 25 producers and look for ideas. So we were one of the StenoTran 1547 1 first people in the door, I think, at History 2 Television, with this idea of a series on immigrants to 3 Canada. It is something we both talked about amongst 4 ourselves and wanted to do for some time, but now there 5 was an opportunity. There was a broadcaster focused on 6 this. We pieced together the other broadcasters and 7 the other pieces of money, and we got it going quite 8 quickly actually. 9 6737 MS TRACEY: One of the things we 10 wanted to do is create an environment where we could 11 make possible a simulcast in both official languages. 12 That was our dream -- a real dream. Those things never 13 quite happen as you hope but it was close. It was 14 close. We had some French partners and they were able 15 to broadcast within a certain arena of time, but the 16 idea was to bring stories from Quebec to a larger 17 English Canadian audience and bring English Canadian 18 stories into Quebec as well -- or French Canada. 19 6738 COMMISSIONER CARDOZO: How did you do 20 that? Was that dubbed or is it voice-over? 21 6739 MS TRACEY: It is voice-over. It is 22 dubbed. It is a versioning process. 23 6740 COMMISSIONER CARDOZO: It was both? 24 6741 MS TRACEY: Yes. We have some films 25 that are shot in French and versioned into English, and StenoTran 1548 1 English films that are versioned into French. So it 2 works both ways. 3 6742 MR. RAYMONT: We have done two 4 series, two 13-part -- 26 parts now, and we have been 5 offered a third series by History Television for next 6 season, if we can raise the rest of the money. I think 7 6 of those 26 were originated in French and versioned 8 into English, and the others were originated in English 9 and versioned into French. 10 6743 COMMISSIONER CARDOZO: So what are 11 the other kinds of movies you produce -- the kind of 12 films you produce? 13 6744 MS TRACEY: Oh, attacking the 14 government... 15 6745 COMMISSIONER CARDOZO: Sorry. 16 6746 MR. RAYMONT: Social, political 17 issues. We did a big series on the NHL this year for 18 the CBC, "The New Ice Age". We have done a lot of 19 films over the years with almost every broadcaster in 20 Canada and a lot of collaborations with Channel Four in 21 England and others. 22 6747 MS TRACEY: Films on illegal 23 immigrants and Canada at a crossroads in terms of 24 defining what it is and how many people can come in, 25 social issues on mental health on skid row. We also StenoTran 1549 1 serve as a conduit for people who aren't quite able to 2 get into the front door of broadcasters and we give 3 them a leg up. 4 6748 COMMISSIONER CARDOZO: Producers? 5 6749 MS TRACEY: Yes, which is what this 6 is, in a sense, because we have taken into our family 7 some people who, because they come from certain groups, 8 may not have had the access. We were able to push them 9 through the front door and they could tell their 10 stories really well with a little bit of support from 11 us. 12 6750 COMMISSIONER CARDOZO: So there are a 13 number of other producers involved in this series too, 14 is that right? 15 6751 MR. RAYMONT: No, film makers. 16 6752 MS TRACEY: No, no. 17 6753 MR. RAYMONT: We have 26 different 18 film makers who have made these 26 films. 19 6754 COMMISSIONER CARDOZO: Okay. 20 6755 MR. RAYMONT: Each one is often 21 telling the story of their own ancestors or their own 22 relatives or people within their ethnic community. 23 6756 Mme TRACEY: Ce n'est pas une 24 factorerie de saucisses, you know. It's very 25 independent. Everybody is bringing their own stories StenoTran 1550 1 to us and we shape and polish. 2 6757 COMMISSIONER CARDOZO: I have had a 3 chance to watch some of them. I am not sure if I 4 watched all of those. So if you want to lend us those 5 after the session, feel free to do that. 6 6758 MS TRACEY: We have a cut price for 7 you. 8 6759 COMMISSIONER CARDOZO: Your slot is 9 10:30 on a week night, is it? Is that what you wanted 10 or was that kind of late? 11 6760 MR. RAYMONT: We weren't sure about 12 that but it seems to be working. It seems that people 13 tend to watch the main channels in the primer time and 14 the specialty channels later and earlier. That seems 15 to be the way people are watching television these 16 days. So 10:30 wasn't bad. We got very good ratings. 17 We were regularly getting 150,000 on History and 18 120,000-140,000 on Radio-Canada. 19 6761 MS TRACEY: The other thing too is 20 that we created teachers' guides and we have sent this 21 out into the schools. It is one of the first things 22 that people grab, not only because it is eye candy and 23 it is lovely to look at but the fact that it is pretty 24 definitive. It has a long shelf life. These are 25 stories from real people and the educators are just StenoTran 1551 1 eating it up. It may not be definitive history but it 2 is compassionate history and they have been hungry -- 3 very hungry for this for quite some time. 4 6762 COMMISSIONER CARDOZO: How have those 5 kits been -- have those been successful? 6 6763 MS TRACEY: Well, yes. It is just 7 getting into the schools now. They have been buying 8 over the summertime. They are in high demand and we 9 have been told it is our non-theatrical distributor's 10 De Grassi High. It is very, very popular. So we are 11 very pleased. Our teachers' guides went out this fall 12 as well. 13 6764 So these stories are out there for 14 children to take pride in. 15 6765 COMMISSIONER CARDOZO: So, from your 16 description, I understand that History Television had 17 the first window in English, RDI had the first window 18 in French. I believe Vision TV has the second window 19 in English? 20 6766 MS TRACEY: Yes, Vision has been a 21 true friend. 22 6767 MR. RAYMONT: And TVO is involved in 23 the second season. So they are sharing a second 24 window. 25 6768 COMMISSIONER CARDOZO: The second StenoTran 1552 1 season. 2 6769 MS TRACEY: And SCN. 3 6770 MR. RAYMONT: We also have SCN and -- 4 6771 MS TRACEY: Knowledge. 5 6772 MR. RAYMONT: -- Knowledge Network 6 out West. All the educational broadcasters are 7 involved now. 8 6773 COMMISSIONER CARDOZO: One of the 9 other applicants before us is le Réseau Vision, which 10 is somewhat based on Vision TV. Have you talked to 11 them as yet? 12 6774 MS TRACEY: No. No, not yet. 13 6775 COMMISSIONER CARDOZO: So with the 14 RDI window, I am sort of curious as to how you were 15 able to not take the CBC -- 16 6776 MS TRACEY: The hand that feeds you, 17 you mean? 18 6777 COMMISSIONER CARDOZO: No, the 19 CBC-supported history application. 20 6778 MS TRACEY: It wasn't difficult. 21 6779 COMMISSIONER CARDOZO: Or do you not 22 want to talk about that? You do not have to. It's 23 okay. 24 6780 MS TRACEY: Well, I guess what scared 25 us off that proposal -- because we are real friends of StenoTran 1553 1 public broadcasting and we have been long-time 2 supporters. What scares us off that particular 3 proposal are -- there are a couple of issues, one of 4 which is using satellites that already exist around the 5 country to rehash stories in a news model is not what 6 we want to see. It is not what we want to do. I do 7 not know if that is the best way to tell stories about 8 history in this country. So I think that is lame and I 9 think our history deserves more attention than that. 10 6781 The other thing -- I mean it is 11 lovely to see the NFB getting involved in this sort of 12 thing. However, we mind. That is a national treasure 13 too and we mind the NFB for as much as we can, for 14 which we pay premium rates in terms of international 15 rates for our archives. We are happy to be able to do 16 that but their stuff is available in our programs. We 17 pick those images and complete our stories with those 18 images. So it is, to me, nothing new and not a special 19 partnership. 20 6782 Am I being too mean here? Just tell 21 me if I am. 22 6783 COMMISSIONER CARDOZO: It is a free 23 world. You can say what you want. It is Human Rights 24 Day. You can say what you want. 25 6784 MS TRACEY: I can say what I want. StenoTran 1554 1 6785 So those are the two issues that... 2 6786 CONSEILLÈRE WYLIE: As long as you 3 don't mention my hair. 4 6787 MS TRACEY: We already did. 5 6788 MR. RAYMONT: I think the synergy 6 between the two networks working together in English 7 and French is the key thing here. It can become more 8 of a one-stop shopping type of situation. The months 9 and hours that it takes to put together the financing 10 for a series like this, let alone other types of 11 programming, is extremely difficult, If we could go to 12 one broadcaster who is working essentially in 13 collaboration in English and French -- two broadcasters 14 working together in English and French, it would be 15 much easier. 16 6789 MS TRACEY: So our hope, of course, 17 is that this will stretch into a national partner, and 18 that is yet to be seen, but that is our hope. And 19 one-stop shopping sure as hell beats knocking on all 20 those doors -- which we are grateful for, but... 21 6790 COMMISSIONER CARDOZO: So your 22 relationship or your knowledge of Premier Choix and 23 Astral is then relatively new? 24 6791 MS TRACEY: Uh-huh. 25 6792 COMMISSIONER CARDOZO: You have StenoTran 1555 1 worked with History -- 2 6793 MS TRACEY: Yes, and we have great 3 faith in them. I mean, obviously, it is a testament to 4 how we feel we have been treated as independent 5 producers that we flew out here today because we feel 6 that we do have their attention and that they do 7 respect and go beyond product, which is such a nasty 8 term in our business, to the heart of the matter, and 9 they have room for that on their schedule. That is 10 pretty rare. 11 6794 The other thing is that they do not 12 muck about in the stuff of people's souls. That is 13 pretty important to us as well, that the editorial 14 busyness is pretty limited and we like that, as 15 independent producers trying to get an anthology series 16 and real voices onto the screen. 17 6795 COMMISSIONER CARDOZO: My next 18 question was going to be: can two services be licensed 19 but I am not sure -- 20 6796 MS TRACEY: Your problem. I don't 21 know either. 22 6797 COMMISSIONER CARDOZO: Do you think 23 there is enough product and interest? 24 6798 MS TRACEY: There is that word. You 25 see, you say it once and... StenoTran 1556 1 6799 COMMISSIONER CARDOZO: Are there 2 enough productions and interest out there for two 3 history channels in French or do you think one is where 4 it is at? 5 6800 MS TRACEY: That is a very 6 provocative question. 7 6801 MR. RAYMONT: I would not think so. 8 I mean that is probably more your bailiwick than ours 9 but I would not think so. 10 6802 COMMISSIONER CARDOZO: Those are my 11 questions. Thank you very much and thanks for coming 12 all the way here. 13 6803 MS TRACEY: Okay. 14 6804 MR. RAYMONT: Thank you for having 15 us. 16 6805 THE CHAIRPERSON: We have one more 17 question, sir, tonight. 18 6806 COMMISSIONER PENNEFATHER: You are 19 both known as independent film makers with a capital 20 "I". Both the proposals have advisory committees 21 attached to them. Can I ask your comment on the role 22 of these advisory committees? 23 6807 You did make a comment, Lindalee, 24 about editorial control. What do you think of that 25 approach? StenoTran 1557 1 6808 MR. RAYMONT: Well, there is an 2 advisory committee attached to History Television too, 3 of very prominent and respected historians and others. 4 We certainly haven't run into any feelings of editorial 5 control or any problems in the stuff that we produce. 6 I mean, things are fact-checked, things have to be 7 accurate, things have to be -- but in terms of telling 8 passionate stories from the heart that touch people and 9 being able to do it independently, we certainly haven't 10 had any problem at all. 11 6809 So I think it is useful to have these 12 advisory boards for history channels but this certainly 13 has not had any negative effect on us. 14 6810 MS TRACEY: No, not at all. The 15 other nice thing about this venue over others is that 16 we don't bring our work into a committee. We have 17 relationships with people who know what they are doing 18 and it is done. That is particularly refreshing given 19 some of the experiences we have had with other 20 broadcasters where you are "committeed" to death. I 21 mean, you go to re-education camp and it's tough. I do 22 not like that place. I feel comfortable here. 23 6811 That's it. 24 6812 CONSEILLÈRE WYLIE: Thank you. 25 6813 MS TRACEY: Thank you. StenoTran 1558 1 6814 MR. RAYMONT: Thank you. 2 6815 THE CHAIRPERSON: Well, thank you 3 very much for your participation and having been so 4 patient. You must be very hungry by this time. 5 6816 Merci infiniment. 6 6817 Mme TRACEY: Merci. Joyeux Noël, tout 7 le monde. 8 6818 LA PRÉSIDENTE: Merci et à vous 9 aussi. 10 6819 Alors, je pense que... 11 6820 Mme AUDET: Oui, ça termine ce qui 12 était prévu pour aujourd'hui. 13 6821 Je voulais simplement annoncer que 14 nous avons l'intention d'accélérer nos travaux demain. 15 Donc les intervenants qui étaient prévus pour 16 l'après-midi seront peut-être appelés à comparaître le 17 matin, de même pour ceux de samedi, qui pourraient être 18 invités à comparaître demain, et que nous allons les 19 contacter à nouveau à cet effet. 20 6822 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame. 21 6823 Alors à tous une bonne soirée, et on 22 se retrouve à 8 h 30 demain matin. 23 6824 Merci. 24 25 StenoTran 1559 1 --- L'audience est ajournée à 1927, pour reprendre le 2 vendredi 11 décembre 1998 à 0830 / Whereupon the 3 hearing adjourned at 1927, to resume on Friday, 4 December 11, 1998 at 0830 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
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