CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES
TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
AUDIENCE PUBLIQUE/PUBLIC HEARING
Application (2000-2309-4) by
QUEBECOR MEDIA INC. (QMI) on
behalf of Groupe TVA inc. (TVA)
for authority to acquire all
shares of TVA's parent company
9076-1883 Québec inc., and
consequently to gain control of
TVA and its regulated
subsidiaries.
Application (2000-2310-2) by
QMI on behalf of Vidéotron ltée
(Vidéotron) for authority to
acquire all shares of
Vidéotron, and consequently to
gain control of Vidéotron and
its regulated subsidiaries.
Demande (2000-2309-4) présentée
par QUEBECOR MÉDIA INC. (QMI)
au nom de Groupe TVA inc. (TVA)
afin d'obtenir l'autorisation
d'acquérir toutes les actions
de l'9076-1883 Québec inc.,
société-mère de TVA et de ses
filiales réglementées.
Demande (2000-2310-2) présentée
par QMI au nom de Vidéotron
ltée (Vidéotron) afin d'obtenir
l'autorisation d'acquérir
toutes les actions de cette
dernière et, par conséquent,
d'obtenir son contrôle de même
que celui de ses filiales
réglementées.
DEVANT/BEFORE:
Andrée Wylie Présidente/Chairperson
Joan Pennefather Membre/Member
David Colville Membre/Member
Andrée Noël Membre/Member
Jean-Marc Demers Membre/Member
TENU AU/HELD AT:
Hilton Montréal Bonaventure
1, Place Bonaventure
Salle Outremont
Montréal, Québec
Le 26 mars 2001/March 26, 2001
VOLUME I
TABLE DES MATIÈRES/TABLE OF CONTENTS
(ii)
Page No.
Remarques préliminaires/Opening Remarks 1
1a)Présentation par Québécor Média inc./
Presentation by Quebecor Média inc 6
Questions par les membres du Comité/
Questions by Panel Members 23
--- L'audience débute à 9h00/Upon commencing at 9:00 a.m.
LA PRÉSIDENTE: Bonjour, mesdames et
messieurs. Bienvenue à cette audience publique aucours
de laquelle nous étudierons la demande de Quebecor Média
inc. en vue d'obtenir le contrôle de Vidétron ltée et du
Groupe TVA inc. et la demande de renouvellement des
licences du réseau TVA et de CFTM TV. Bien que cette
audience se déroulera généralement en français, nous
avons mis à votre disposition un service de traduction
simultanée et les participants ont le choix de s'adresser
à nous en français ou en anglais.
Good morning, ladies and gentlemen, and
welcome to this public hearing to consider applications
by Quebecor Media inc. for authority to obtain control of
Vidéotron ltée and Groupe TVA inc. and for the renewal of
the licences of TVA and CFTM-TV. Even though this
hearing will generally be conducted in French,
simultaneous translation is available and parties are
free to address us in French or in English.
Mon nom est Andrée Wylie. Je suis vice-présidente, radiodiffusion du CRTC et je présiderai cette
audience. Se joignent à moi pour former le comité
d'audition, à ma droite, Monsieur David Colville,
Président du Conseil; à ma gauche, Andrée Noël,
conseillère pour le Québec; et les conseillers, Joan
Pennefather et Jean-March Demers.
J'aimerais également vous présenter le
personnel du CRTC qui nous secondra pendant l'audience.
Gino Grondin et Nathalie Turmel, conseillers juridiques
et Lynne Poirier, qui agira à titre de gérante et de
secrétaire d'audience. N'hésitez pas à vous addresser à
ces personnes si vous avez des questions concernant la
procédure.
Je rappelle brièvement ce qu'entraînerait
la demande présentée par Quebecor. Cette dernière,
active entre autre dans les secteurs de l'imprimerie, des
nouveaux médias, de la publication de journaux, de
l'édition et de la vente au détail de livres et de
magazines et de la télédiffusion par le biais de TQS,
obtiendrait le contrôle effectif du plus grand
câblodistributeur du Québec.
De son côté, Vidéotron offre des services
de télécommunications, d'accès internet, et par le biais
de TVA, de télédiffusion, de production télévisuelle, y
compris des services télévisuels spécialisés. De plus,
la programmation de la télévision généraliste en français
de TVA est accessible partout au Canada depuis 1999.
Au cours de l'audience, nous tenterons de
déterminer les répercussions possibles de l'approbation
de cette demande sur le système canadien de
radiodiffusion. La propriété croisée qui en résulterait
soulève de nombreuses questions.
Le CRTC ne réglemente pas la presse
écrite. Par ailleurs, y aurait-il lieu que le Conseil
mette en place certaines balises par voie de conditions
de licences ou par d'autre moyens liés à sa juridiction
sur la radiodiffusion pour aider à promouvoir la
diversité des voix au Québec.
The CRTC does not regulate print media.
Are there grounds, however, for the CRTC to establish
safeguards in the form of conditions of licence or other
means related to its broadcasting jurisdiction to help
promote the diversity of voices in Quebec.
Compte tenu des diverses activités
qu'excerce Quebecor au Québec, l'approbation de la
demande pourrait-elle nuire à la capacité des autres
télédiffuseurs au Québec de remplir leurs obligations?
Les avantages tangibles proposés par Quebecor bénificent-ils autant au public desservi qu'au système de
radiodiffusion? Représentent-ils un apport financier
supplémentaires? La valeur totale de ces avantages est-elle fondée sur une juste évaluation des activités
réglementaires de TVA.
Vidéotron a déjà entrepris de revitaliser
la télévision communautaire et Quebecor s'est engagé à
poursuivre ce travail.
Comment Quebecor entend-elle y parvenir
tout en se conformant à la politique actuelle sur la
télévision communautaire?
Si nos questions sont nombreuses face à ce
projet de transaction, notre préoccupation première
demeure toujours la même, c'est-à-dire trouver la
meilleure façon de servir les intérêts du public
maintenant et dans les années à venir.
Dans un deuxième temps, nous examinerons
la demande de renouvellement des licences du réseau de
télévision de langue française TVA et de CFTM TV
Montréal. Conformément à la politique sur la télévision,
entrée en vigueur en 1999, nous discuterons avec la
requérante de ses propositions pour mettre en oeuvre
cette politique et se conformer à ses exigences.
Nous aborderons un certain nombre
d'aspects pour nous assurer que la programmation traduise
la réalité et réponde aux attentes de tous les auditoires
desservis. Nos questions porterons, entre autre, sur les
émissions de catégories prioritaires aux heures de grande
écoute, le recours aux producteurs indépendants, les
émissions locales et régionales, le reflet des réalités
francophones hors-Québec, la diversité ethnique et
culturelle et le service aux auditoires qui ont des
besoins particuliers.
J'aimerais maintenant aborder certains
aspects touchant le déroulement de l'audience. Elle
devrait durer au plus quatre jours. Nous entendrons
d'abord la demande de Quebecor, suivie des questions du
Conseil, puis nous entendrons la demande de
renouvellement de licence de TVA, suivie elle aussi de
nos questions.
Puisque les deux demandes sont en quelque
sorte reliées et que certaines parties ont déposé des
interventions dans les deux dossiers, nous entendrons
toutes les interventions selon l'ordre établi dans la
liste que nous vous avons distribuée. Les requérantes
pourront alors exercer leur droit de réplique par rapport
aux deux dossiers.
Les séances commenceront à 9h00 et nous
espérons terminer entre 17h00 et 18h00. Si nous devons
modifier le calendrier de l'audience, je vous en
informerai à l'avance. Vous devez débrancher vos
téléphones cellulaires et vos téléavertisseurs quand vous
êtes dans la salle d'audience. Ces appareils constituent
une distraction importune pour la requérante et les
conseillers. Nous apprécions votre collaboration à cet
égard tout au long de l'audience.
Je remarque aussi que les techniciens se
parlent entre eux. S'ils parlent trop fort, on leur
posera des questions.
Je demanderais maintenant à la secrétaire
d'audience, madame Lynne Poirier, de bien vouloir
expliquer les procédures à suivre. Madame Poirier, s'il
vous plaît.
LA SECRÉTAIRE: Merci, Madame la
présidente.
La première portion, nous allons entendre
la demande de Quebecor, tel que mentionné par Madame la
présidente. Vous avez 20 minutes pour faire votre
présentation, incluant les portions vidéo.
Pour le bénéfice de nos traducteurs et de
nos sténographes, on vous demanderait d'utiliser les
micros à chaque fois que vous parlez. Je demanderais à
monsieur Péladeau d'introduire son panel pour les mêmes
raisons.
Nous allons donc entendre la demande
présentée par Quebecor Média au nom du Groupe TVA inc.
afin d'obtenir l'autorisation d'acquérir toutes les
actions de 9076-1883 Québec inc., société-mère de TVA, et
par conséquent, d'obtenir le contrôle de TVA et de ses
filiales réglementées, une demande également présentée
par Québecor au nom de Vidéotron ltée afin d'obtenir
l'autorisation d'acquérir toutes les actions de cette
dernière et, par conséquent, d'obtenir son contrôle de
même que celui de ses filiales réglementées; demande
également pour obtenir l'autorisation de transférer les
participations de la Chaîne d'affaires publiques par
câble inc. que Vidéotron possède directement et
indirectement.
Juste avant qu'on débute, j'aimerais
passer la parole à monsieur Grondin.
GINO GRONDIN: Oui, Madame la présidente,
je voulais seulement mentionner que le Conseil a reçu
copie d'un document déposé en réponse au rapport reçu
vendredi dernier, et puis ces documents ont été déposés
au dossier public et sont disponibles dans la salle
d'examen.
LA PRÉSIDENTE: Monsieur Péladeau.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Bonjour, Madame la
Présidente, bonjour messieurs, mesdames les conseillers.
Je suis Pierre Karl Péladeau, président et chef de la
direction de Quebecor et de Quebecor Média.
C'est avec plaisir que nous présentons ce
matin notre demande pour obtenir le transfert de contrôle
de Groupe Vidéotron à Quebecor Média. Je suis accompagné
à cette fin, à ma droite, de madame Monique Leroux,
premiver vice-président exécutif et chef de
l'exploitation de Quebecor; à la droite de Monique,
Raynald Brière, vice-président principal, Diffusion de
Groupe TVA; à ma gauche immédiate, Luc Lavoie, vice-président exécutif, Affaires corporatives de Quebecor; et
à mon extrême gauche, Guy Beauchamp, président et chef de
l'exploitation de Vidéotron Communications. A la table
derrière nous, en commençant par vote droite, Paul Buron,
vice-président principal et chef de la direction
financière de Groupe TVA; Serge Bellerose, directeur
général, Services spécialisés et Réseau National de TVA;
Claude Hélie, vice-président exécutif et chef de la
direction financière de Quebecor; Philippe Lapointe,
vice-président, Programmation de Groupe TVA; et Francine
Côté, conseillère juridique.
D'autres personnes, employés et
consultants sont dans la salle. A la table devant vous,
Jacques Dorion, président de Carat Canada; Pierre Trudel
du Centre de recherche en droit public; et David
Pritchard de l'Université de Wisconsin. Messieurs Trudel
et Pritchard ont préparé des études sur la propriété
croisée, produites à notre demande.
Dans la salle, monsieur Denis Labrèche du
Cabinet international de comptables agréés Ernst & Young,
monsieur Jacques Massicotte de la maison TD Securities;
Me Louis St-Arnaud, vice-président, affaires juridiques
et secrétaire de Quebecor et en terminant, Me Marc
Lacourcière du cabinet d'avocat et associé de Ogilvy
Renault.
Madame la Présidente, mesdames et
messieurs les conseillers, notre demande présente des
enjeux qui vont bien au-delà de la seule stratégie
commerciale de Quebecor. En fait, nous aimerions vous
convaincre, comme nous le sommes nous-mêmes évidemment,
que notre demande présente tous les attributs d'un projet
de société. Le Conseil l'a reconnu souvent, les
francophones se sont illustrés par le dynamisme de leur
culture et ont réflété leur effervescence dans les
différents médias auxquels ils ont accès, la télévision
en particulier.
Votre récente politique s'intitule "Misons
sur nos succès". Elle reconnaît l'importance du succès
pour soutenir l'engagement des télédiffuseurs et des
producteurs à diversifier et accroître la programmation
canadienne. La transaction que nous proposons est un
projet d'intérêt considérable pour l'ensemble de la
collectivité puisque son succès assurera une place
prépondérante à la francophonie canadienne, dans
l'univers numérique et multimédia.
Puisque notre proposition donne la
priorité aux artistes et aux créateurs d'ici, ceux-là
mêmes qui sont à l'origine de la vivacité de notre
originalité culturelle, notre demande vise à pourvoir les
différents intervenants du monde de la radiodiffusion et
de la télédistribution de deux actifs déterminants quant
à la solidité et la pérennité de nos institutions.
En premier lieu, la permanence à l'accès
des dernières plates-formes technologiques qui assurera
une plus grande diversité des sources de contenus.
Deuxièmement, l'utilisation de cette merveilleuse plate-forme promotionnelle garantira une plus grand visibilité,
permettant du même coup une rentabilité de l'entreprise
et une capacité importante d'investissement dans de
nouveaux produits.
Quelques 50 ans après l'achat du Journal
de Rosemont par son fondateur Pierre Péladeau, Quebecor
est devenue une entreprise fortement intégrée, dont les
racines au Québec ont poussé leurs ramifications au
Canada, aux États-Unis et en Europe. Les activités de
Quebecor sont solidement implantées sur deux pôles: le
premier, l'imprimerie commerciale dont le fleuron
Quebecor World occupe le premier rang au monde; le
deuxième, l'univers des médias. Dès les années '90,
Quebecor a intégré les nouvelles technologies de
l'information et s'est rapidement positionnée comme une
entreprise multimédia, grâce notamment à l'acquisition de
Télévision Quatre Saisons et de Corporation SunMédia, et
de son portail Canoê ou Canoe, le plus populaire au
Canada avec plus de 100 millions de pages lues.
Le changement de millénaire n'a pas marqué
un changement de stratégie pour Quebecor. Il marque
plutôt la consolidation de ses assises dans les médias
avec l'acquisiton de Groupe Vidéotron. Cette entreprise
emblématique au Québec est synonyme d'avant-garde et de
qualité.
TVA, depuis plusieurs années, occupe la
première place dans le coeur des téléspectateurs
francophones et partage leur quotidien. Vidéotron s'est
démarqué par l'esprit de pionnier et la vision de son
fondateur, monsieur André Chagnon. Quebecor Média
disposera ainsi de l'envergure qui lui permettra de
s'imposer autant sur le marché intérieur que sur les
marchés internationaux. Bien sûr, la taille n'est pas
une garantie de succès mais il faut le reconnaître, c'est
un élément incontournable du paysage audiovisuel mondial,
où la consolidation apparaît comme un processus
irréversible. Cette lame de fond a entraîné l'émergence
de grand groupes de communication qui sont à même de
diffuser leurs contenus et services à travers le monde,
sans limite de temps, sans limite d'espace. Le capital
de force qui jaillira de la combinaison des activités de
Groupe Vidéotron et de Quebecor, la vitalité des marques
regroupées et l'accès aux différentes plates-formes de
distribution feront de Quebecor Média une entreprise
gagnante. Et comme vous l'avez si bien mentionné dans
votre politique télévisuelle, c'est en misant sur nos
succès, avec notre volonté et nos ressources que nous
pourrons promouvoir une stratégie de qualité et
contribuer à l'expansion du système canadien de
radiodiffusion. Ma collègue Monique Leroux vous en donne
quelques exemples concrets, après la vidéo que je vous
invite à regarder.
(PRÉSENTATION VIDÉO/VIDEO PRESENTATION)
MONIQUE LEROUX: La stratégie de Quebecor
Média repose sur trois assises: la relation privilégiée
avec le consommateur que Vidéotron nous procure, un
portefeuille élargi de services et de contenus que TVA et
Vidéotron nous apportent et, bien sûr, l'effet de levier
qui résultera de l'intégration de ces activités à celles
de Quebecor Média.
Le développement de la technologie
numérique conduit à la rupture du modèle traditionnel de
communication: la capacité presque illimitée de la bande
passante donne jour à une explosion de produits et de
services dans les domaines du divertissement, de
l'information, de l'éducation, des télécommunications et
du commerce électronique.
L'intensification de la convergence exige
que les fournisseurs de contenus puissent rejoindre les
consommateurs à travers les différents modes de
transmission. Il est donc nécessaire d'adapter les
contenus aux différents supports comme la télévision, le
téléphone cellulaire ou l'Internet, ce que Vidéotron se
propose de faire.
Guy?
GUY R. BEAUCHAMP: Le succès de Quebecor
Média dans l'univers du multimédia dépendra de son
aptitude à satisfaire les goûts du public, de la
crédibilité de ses marques ainsi que de la qualité et de
la valeur des contenus et des services offerts.
Par sa présence dans le marché québécois
depuis plus de 35 ans, sa relation privilégiée avec la
clientèle et une feuille de route impressionnante en
matière de services innovateurs sur le téléviseur,
Vidéotron a un rôle moteur à jouer pour arrimer l'offre
de service aux besoins des consommateurs.
Il y a déjà plus de 10 ans, Vidéotron
déployait la plate-forme Vidéoway qui ajoutait à
l'expérience télévisuelle en proposant, en plus de la
télévision payante, un guide, des services d'information
et des jeux. On oublie peut-être aujourd'hui que, dès la
fin des années '80, la plate-forme Vidéoway proposait
déjà une forme d'interactivité. L'innovation se
poursuit.
Vidéotron a réalisé, il y a quelques
semaines, une première nord américaine en lançant le
premier volet du service de télévision interactive soit
le courriel sur le téléviseur. Ce service, pleinement
intégré à l'expérience télévisuelle, permet au
téléspectateur de regarder une émission, tout en accédant
au monde interactif, d'où son caractère particulièrement
innovateur et pratique.
Le service de télévision interactive de
Vidéotron sera enrichi de diverses autres fonctions dans
les prochains mois, avec l'introduction de l'accès à
Internet, du clavardage et des services transactionnels
intégrés à la programmation télévisuelle.
La plate-forme de télévision interactive
déployée par Vidéotron est ouverte et repose sur
l'utilisation des protocoles Internet. De cette façon,
toutes les entreprises de programmation, au même titre
que celles faisant partie de Quebecor Média, pourront en
bénéficier.
Monique?
MONIQUE LEROUX: Du coup, Quebecor Média,
par sa volonté d'accélérer l'implantation de nouveaux
services numériques et interactifs, permettra à une plus
grande partie de la population canadienne d'avoir accès à
une diversité de produits et de services. Cet accès
permettra de fait une démocratisation de l'utilisation
des nouvelles technologies et des services interactifs,
c'est-à-dire l'accès Internet haute vitesse, la vidéo sur
demande et la téléphonie Internet, entre autres.
La deuxième assise de la stratégie de
Quebecor Média est le portefeuille attrayant de contenus
de TVA dans les domaines de l'information et du
divertissement. TVA célèbre cette année ses 40 ans.
Nous sommes fiers de souligner cet anniversaire avec la
transaction que nous proposons.
À l'instar de Quebecor, dans le domaine de
la presse et de l'imprimé, TVA a joué un rôle de premier
plan pour développer le star-système qui distingue la
télévision de langue française et lui confère toute sa
vitalité.
Dans le domaine du divertissement, TVA
occupe la première place dans son marché depuis plusieurs
années. TVA a fait sa marque par des émissions
canadiennes de qualité, qui sont autant de rendez-vous de
la famille francophone.
Dans le domaine de l'information, TVA a
gagné sa crédibilité qui lui mérite une réputation
enviable. La notoriété de LCN, le service de nouvelles
en continu exploité par TVA, s'arrime à la crédibilité de
TVA dans ce domaine. Les chaînes thématiques numériques
récemment autorisées seront d'autres occasions non
seulement de développer des marques fortes mais aussi
d'ouvrir de nouvelles fenêtres pour nos artistes et nos
artisans. Elles seront associées à des sites Internet
thématiques, notamment accessibles sur notre portail
Canoë, qui en fera la promotion.
La troisième assise, l'intégration des
activités de Groupe Vidéotron et de TVA à celles de
Quebecor Média, aura un effet de levier pour le
développement et la promotion de services canadiens
captivants, qui continueront de passionner les
téléspectateurs.
La transaction autorisera toutes sortes de
combinaisons de médias pour satisfaire les émotions des
téléspectateurs, en leur procurant l'occasion de créer
leur propre modèle de divertissement et d'information,
qui respecte leur langue et leur culture.
La transaction comporte un programme
d'avantages tangibles important qui stimulera la
créativité du milieu culturel et se traduira par de
nouvelles émissions canadiennes originales et de qualité.
Quebec Média s'est assurée que les
initiatives proposées correspondent à des besoins -- des
besoins exprimés par les principaux acteurs du système de
radiodiffusion de langue française. L'appui de la très
grande majorité des intervenants au genre d'avantages
proposés et à leur répartition confirme que ces avantages
sont pertinents et n'auraient pas pu se réaliser sans la
transaction.
Sur un bloc de 30 millions, les avantages
destinés à l'écran représentent 90 pour-cent de
l'enveloppe totale, soit 27 millions; le solde de trois
millions étant consacré à la recherche, à la formation et
au support de divers organismes reliés au système
canadien de radiodiffusion.
Je demande maintenant à Raynald Brière de
vous présenter plus spécifiquement les initiatives à
l'écran.
RAYNALD BRIÈRE: La transaction offre
l'occasion de proposer des avantages à l'écran dans des
catégories de programmes qui ne font pas normalement
partie de la stratégie de TVA, à cause principalement de
leurs coûts élevés. Je pense aux dramatiques lourdes,
aux variétés à grand déploiement et aux émissions pour
les jeunes.
En collaboration avec Quebecor Média, nous
avons donc envisagé de consacrer 20,5 millions de dollars
à ces catégories d'émissions. Ces émissions seront une
occasion unique d'accroître l'espace des créateurs dans
notre système, car elles seront produites essentiellement
par les producteurs indépendants.
Nous avons d'ailleurs réservé un minimum
de 10 pour-cent de cette enveloppe, soit deux millions de
dollars, aux entreprises de production de langue
française situées en dehors du Québec. J'aimerais le
souligner, cette initiative marque un précédent important
pour la production indépendante hors Québec.
Dans un petit marché comme celui où TVA
évolue, il va sans dire que les ressources consacrées au
développement d'émissions sont très limitées,
contrairement à ce qui se fait aux États-Unis. Quebecor
Média a donc réservé 1,5 millions au développement de
concepts en scénarios originaux pour la production
indépendante. Les producteurs hors Québec auront droit à
20 pour-cent de cette enveloppe, soit 300 000 dollars.
Dans l'univers audiovisuel marqué par la
convergence, l'interactivité se présente comme une valeur
ajoutée à la production. Afin de permettre aux
producteurs indépendants de se familiariser avec cette
nouvelle dimension de la création, une enveloppe de 1,5
millions de dollars est prévue pour les encourager à
tenter l'expérience de concevoir et produire des projets
interactifs destinés à la télévision.
Quebecor Média propose également la
création d'une unité d'enquête et de grands reportages,
qui disposera d'un budget de trois millions de dollars.
Les journalistes qui seront recrutés à cette fin seront
appelés à approfondir diverses questions d'actualité, que
ce soit aux plans social, économique, environnemental,
pour témoigner de leurs effets sur nos téléspectateurs.
Pour compléter le programme d'avantages à
l'écran, un montant de 500 000 dollars est prévu pour
accélérer le développement d'un logiciel pour le sous-titrage de qualité des émissions en direct. Ce montant
sera remis au Regroupement québécois pour le sous-titrage
pour développer une solution fiable, abordable et
conviviale au problème du sous-titrage en direct.
Luc?
LUC LAVOIE: Notre proposition envisage
une intégration verticale des diverses activités
multimédias qui, tout en permettant des économies
accrues, doit offrir des garanties appropriées.
Comme nous évoluons dans un petit marché
au plan géographique, culturel et linguistique, il nous
est apparu normal de proposer des balises pour maintenir
la diversité et l'indépendance des voix.
Quebecor Média a donc pris l'initiative de
proposer un ensemble de sept mesures comme conditions de
licence dans sa demande, garantissant l'exploitation
indépendante et l'étanchéité des salles de presse de TVA,
de LCN et de LCN Affaires. Cette indépendance par
rapport aux autres entités de Quebecor Média se manifeste
par une séparation structurelle qui garantit leur
autonomie.
Un code de déontologie et un Comité de
surveillance enquêtera sur les plaintes visent à
permettre la résolution des conflits en faveur du droit
du public à une information de qualité.
Ces mesures tiennent compte des
caractéristiques du marché francophone. Nous pensons
qu'elles sont de nature à répondre aux préoccupations à
l'effet que la transaction réduise la diversité des voix,
tout en reconnaissant les impératifs de bonne gestion et
de valorisation des entreprises intégrées.
Comme plusieurs intervenants l'ont
indiqué, il est souhaitable que nous puissions travailler
dans une structure souple, qui facilite notre tâche et
que les effets de l'intégration soient positifs pour le
public et le système en général.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Merci, Luc.
Comme vous pouvez le constater, nous avons
élaboré une proposition sur mesure pour le système
francophone de radiodiffusion qui présente le potentiel
d'ouvrir de nouveaux marchés essentiels à la valorisation
de nos artistes et de nos créateurs. C'est un modèle
original qui intègre nos valeurs, nos produits et notre
culture. C'est pourquoi nous vous demandons d'accepter
notre proposition, à l'instar de tous ceux qui sont
intervenus en faveur de notre demande et que je tiens ici
à remercier.
Quebecor Média a la volonté et la capacité
de promouvoir et d'accroître la production de services
canadiens de langue française au Canada et à l'étranger,
pour le plus grand avantage de l'auditoire, du système
canadien de radiodiffusion et de l'intérêt public.
Je vous remercie de votre attention. Nous
sommes bien évidemment à votre disposition.
LA PRÉSIDENTE: Merci. Bonjour et
bienvenue, Monsieur Péladeau et vos collègues à cette
audience qui, je crois, est une première pour vous,
Monsieur Péladeau.
Monsieur Péladeau, nous avons une habitude
entre nous les conseillers, dont j'ignore l'origine, de
nous dire un à l'autre avant de faire face à des
auditoires aussi impressionnants que celui-ci "Break a
leg"; et, je suis charmée de voir que vous avez fait un
effort exemplaire pour nous prendre au sérieux.
Monsieur Colville et moi aurons d'abord
des questions générales ayant pour but d'obtenir des
clarifications sur la stratégie de Quebecor pour
l'exploitation des actifs concernés si le Conseil lui
donnait son approbation.
Suivant, nous aurons des questions plus
pointues sur: d'abord, certains éléments de propriété;
deuxièmement, l'étanchéité journalistique et la diversité
des voix; troisièmement, le bloc d'avantages, surtout les
avantages à l'écran et la méthode requise pour en
vérifier la comptabilité. Ensuite, le canal
communautaire et, enfin, la valeur de la transaction.
À moins que vous ayez des inquiétudes à ce
sujet, nous allons probablement -- moi en particulier --
utiliser Quebecor pour parler de la Requérante, Vidéotron
pour parler des actifs vendus et TVA pour parler des
actifs de télévision; à moins que le contexte exige plus
de précision.
Alors, n'hésitez pas vous-mêmes à exiger
plus de précision lorsque vous le jugez nécessaire.
Mais, à part ça, ça va?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Tout à fait.
LA PRÉSIDENT: Autrement, c'est un peu --
un peu lourd et difficile de toujours utiliser exactement
les sociétés en question.
Alors, parlons d'abord de la stratégie de
Quebecor dans cette acquisition.
En cas d'approbation, Quebecor
contrôlerait quelques 30 pour-cent de l'ensemble de
l'écoute télévisuelle au Québec, et plus dépendant de la
façon de calculer le marché cerné, et quelques 39 pour-cent de la circulation des quotidiens de la province --
nous avons des revendications que c'est encore plus que
cette -- que ce pourcentage; et, qu'elle offrirait aussi,
à ce moment-là, un service de distribution à plus de 78
pour-cent des abonnés du câble au Québec.
Cette transaction soulève donc des
inquiétudes en ce qui concerne la diversité des voix et
des opinions que vous avez reconnues et toute autre
question qui peut découler d'un tel niveau de
concentration et de propriété croisée.
Par ailleurs, Quebecor a obtenu l'appui
d'un bon nombre d'intervenants qui voient dans la
transaction, au bénéfice du Québec, une occasion de créer
un puissant groupe intégré en communication capable de
faire face au défi du vingt et unième siècle.
On a même parlé de synergie naturelle --
je crois que c'est Monsieur Fournier qui a utilisé ce
terme -- entre une entreprise de presse et de
communication à être exploitées ensemble au bénéfice de
tous.
Ce que nous recherchons maintenant c'est
plus de précision sur les synergies et les économies
d'échelle et tout autre avantage que vous anticipez
dégager de cette transaction.
Par exemple, entre les journaux et la
télévision, incluant les services spécialisés ou encore
entre la télévision et toute autre plate-forme sous le
contrôle de Quebecor aussi bien qu'au niveau
international.
Donc, ce que je voudrais que vous
clarifiez ce sont les bénéfices au niveau le plus concret
possible dans ces trois contextes qui découleraient d'une
approbation de la transaction plutôt que de parler des
problèmes qui pourraient en découler.
Je voudrais en savoir plus long sur les
avantages à un niveau très concret; par exemple, entre
les journaux et la télévision, entre la télévision et les
plates-formes que contrôle Quebecor et au niveau
international.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
présidente, là la question que vous soulevez est une
question extrêmement intéressante et importante.
Pour bien y répondre dans la mesure où les
synergies doivent être considérées dans un plus grand
ensemble, si vous me permettez, Madame la présidente, je
pense qu'il serait approprié de peut-être faire un
récapitulatif de l'ensemble des justifications ou des
motivations, si vous voulez, qui ont amené Quebecor à
acheter les actions du Groupe Vidéotron et quelles
étaient les stratégies et les perspectives à cet égard.
LA PRÉSIDENTE: Monsieur Péladeau, ce que
je recherche en ce moment -- nous avons évidemment lu la
demande, nous avons entendu ce matin -- ce que je
recherche c'est des exemples concrets de la stratégie.
Qu'est-ce qu'on trouverait dans deux ans
dans ces domaines, d'une façon très précise? Donnez-nous
des exemples de ce que vous comptez nous démontrer dans
deux ans qui résulte -- ou à ceux qui sont -- soit qui
appuient la proposition ou ceux qui s'y opposent.
Qu'est-ce que vous leur montreriez dans deux ans qui
s'est passé dans ces domaines de façon plus concrète.
C'est facile de tricoter des beaux
discours mais nous voulons, ce matin, des exemples du
résultat de votre stratégie que vous anticipez.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Donc, comme on l'a
indiqué dans notre présentation, Madame la présidente,
évidemment, notre stratégie s'articule énormément autour
de la télévision interactive; donc, du déploiement des
nouvelles plates-formes technologiques que Vidéotron a
déjà commencé à mettre en place et qui, nous l'espérons,
comme l'a indiqué Monique et c'est notre volonté de le
faire, vont pouvoir s'accélérer et donc procurer à la
population canadienne un plus grand accès à ces nouvelles
technologies.
Nous considérons que TVA joue un rôle
primordial à l'égard, justement, de l'accélération de
cette implantation. Pourquoi? Parce que TVA est
indéniablement, comme vous le savez, le réseau qui,
depuis maintenant 40 ans, procure aux téléspectateurs,
aux téléspectatrices, au public francophone ici au Québec
un ensemble d'émissions, de programmation qui ont su
satisfaire en grande partie leurs expectatives.
TVA va poursuivre cette avenue-là et TVA
va devoir, avec l'aide des bénéfices auxquels nous avons
fait référence dans notre demande, avec également l'aide
des producteurs indépendants -- nous y comptons
énormément -- intégrer dans sa programmation tous les
aspects de la télévision interactive.
Qu'est-ce que ça veut dire dans les faits?
Bien, ça sera évidemment aux artisans et aux créateurs
d'intégrer les "features" ou les aspects interactifs que
pourront procurer les plates-formes technologiques
proposées par Vidéotron.
Des exemples concrets? Il y en a
plusieurs mais ce sont des exemples purement personnels
et qui éventuellement devront faire l'objet, je dirais,
d'une vérification auprès des artisans autant au niveau
technologique qu'au niveau intérêt de la part du
consommateur ou du téléspectateur ou de la
téléspectatrice.
Malheureusement ou peut-être vous êtes
suffisamment conscients de la façon dont le déploiement
de la télé interactive chez Vidéotron va se faire, c'est-à-dire que l'expérience télévisuelle va demeurer, tout en
procurant par le bénéfice du téléviseur, donc un accès à
de nombreuses autres sources; que ce soit donc des sites
Internet, que ce soit comme l'a indiqué dans sa
présentation du clavardage, des "chats", la capacité de
voter, la capacité de pouvoir communiquer par voie
téléphonique, "going forward", la capacité de pouvoir
effectuer des achats de produits et services au moment où
le téléspectateur a une expérience immédiate avec la
télévision.
Donc, à l'intérieur de la programmation,
ça veut dire, bon, en ce qui concerne les émissions, les
"talk shows" ou tout ce qui concerne une interactivité
immédiate avec le public, on va si je peux dire sortir du
studio pour pouvoir procurer à l'ensemble de la
population francophone cette capacité de pouvoir
interagir immédiatement avec l'animateur sur le débat qui
va pouvoir avoir lieu.
On va pouvoir demander aux téléspectateurs
et aux téléspectatrices leur avis et leurs commentaires,
leurs opinions au niveau des plates-formes de commerce
électronique par le biais donc d'émissions de service; de
pouvoir procurer immédiatement à partir des technologies
qui sont celles qu'on va mettre à la disposition un accès
immédiat qui va permettre d'acheter sur une plate-forme
de commerce électronique; de pouvoir offrir aussi à
l'ensemble des producteurs à l'égard de la télévision ici
au Québec tous nouveaux "features" que les nouvelles
technologies -- parce que Vidéotron est au coeur
justement du leadership en cette matière -- ce qui va
être disponible dans les années, dans les mois, dans les
années qui viennent.
LA PRÉSIDENTE: Monsieur Péladeau et vos
collègues -- évidemment, vous répondez comme vous le
jugez nécessaire aux questions, bien qu'elles ne soient
pas adressées à une personne en particulier -- les
spécialistes et ceux qui écrivent des commentaires sur
les incitatifs à la concentration parlent souvent de
différents objectifs pour cette -- ou de différentes
stratégies des parties acquérantes.
Si je vous en donnais quatre et que je
vous demandais de me donner -- de nous expliquer quel est
votre objectif principal parmi cette liste, quel serait-il?
Premièrement, est-ce qu'il s'agit
d'ajouter simplement au poids économique les actifs?
Deuxièmement, est-ce qu'il s'agit de vouloir diversifier
davantage les actifs de Quebecor? Troisièmement, est-ce
qu'il s'agit de essayer d'atteindre ou de réaliser des
synergies particulières?
Et, dans ce cas-ci surtout, est-ce qu'il
s'agit simplement d'une commercialisation plus efficace
des actifs déjà détenus par Quebecor?
Donc, est-ce que votre objectif principal
c'est la diversification, un ajout au poids économique,
l'atteinte de synergie ou une simple commercialisation
plus efficace des actifs que Quebecor possède déjà?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Je pense que c'est
probablement un petit peu de tout ça, Madame la
présidente, dans la mesure où ---
LA PRÉSIDENTE: Vous n'obtiendrez pas un
"A" pour cette réponse.
PIERRE KARL PÉLADEAU: J'en conviens ---
LA PRÉSIDENTE: Allez-y. Allez-y, je vous
taquine.
PIERRE KARL PÉLADEAU: J'en conviens et je
vais essayer, donc, d'indiquer pourquoi les quatre
éléments auxquels vous avez fait référence font partie de
notre réflexion à cet égard.
Et, j'ai malheureusement peut-être pas eu
la chance de -- en remarques préliminaires, de bien
camper le débat sur la question de la convergence. Je
pense que c'est indéniable ---
LA PRÉSIDENTE: Voilà pourquoi je pose la
question. Allez-y maintenant.
PIERRE KARL PÉLADEAU: D'accord. Merci.
Donc, on vit qu'on le veuille ou non dans
cette nouvelle ère de la convergence bien que la
convergence ait déjà existé antérieurement. Les
entreprises médias qu'elles soient ici, aux États-Unis,
au Canada et en Europe ont, de façon substantielle,
augmenté leurs activités.
Déjà, il y a des entreprises qui
évoluaient dans le domaine des journaux et de la
télévision. Déjà, il y a des entreprises comme News Corp
qui avaient des journaux, de la télévision, qui ont créé
des réseaux de télévision.
Je dirais que la deuxième étape ou l'étape
dans laquelle nous vivons aujourd'hui de la convergence
où on a vu des joueurs étrangers, des médias intégrer les
médias et, plus particulièrement, bon, les entreprises
dans le domaine des télécoms.
On a l'a vu ici au Canada; on le voit
également en Europe avec une compagnie de téléphone comme
Telefonica qui a intégré l'accès Internet mais également
un très grand nombre de contenus.
Donc, nous les entreprises qui provenons
de cet aspect donc de l'activité industrielle du contenu,
on est aux prises avec une nouvelle configuration où de
très grands joueurs intègrent cette industrie, cette
activité et nous obligent de réfléchir sur ce que nous
allons devenir.
Autant, je pense, que les motivations des
télécoms étaient de faire en sorte -- et si j'ai bien
compris Monsieur Monty -- c'était de faire en sorte
d'ajouter de la valeur ajoutée à son système de
télécommunication -- je pense que les mêmes motivations
existent dans les autres configurations de télécoms
partout dans le monde -- autant nous, face à ce
déploiement, avons l'obligation de réfléchir sur ce qui
va se produire avec le contenu que nous avons développé
avec succès, avec ardeur depuis tant d'années.
Si les télécoms accèdent au contenu, nous
considérons qu'il est essentiel pour nous d'accéder que
ce soit l'accès, que ce soit la connectivité, que ce soit
la relation avec un système de distribution.
Et, c'est essentiellement la motivation en
grande partie qui nous guide à cet égard.
Si nous ne faisions cette étape, si nous
ne rencontrions ces interrogations et puis même à quelque
part probablement aussi à des menaces et menaces à
l'égard de la pérennité de notre entreprise, je pense
qu'on ferait pas notre travail parce qu'il serait
possible que les contenus que nous avons développés avec
grand effort d'investissement puissent se marginaliser à
l'intérieur d'une configuration beaucoup plus solide
autant au niveau industriel qu'au niveau financier.
Et c'est la réflexion qui est au coeur,
qui est sous-jacente à la combinaison, si vous voulez, du
contenu qui est l'actif d'où nous venons avec l'aspect de
la distribution par le biais de Vidéotron.
TVA et l'ensemble des autres contenus
s'intègrent à l'intérieur de cette plate-forme pour faire
en sorte, encore une fois, d'accélérer cette capacité.
Cette accélération, certes, ça va
permettre une diversification. Indéniablement, Quebecor
Média va dorénavant pouvoir bénéficier de nouvelles
sources de revenu.
Vidéotron, comme vous le savez, est en
grande partie financée par le biais de ses abonnements.
La publicité est elle celle qui finance en grande partie
les entreprises de contenus.
Donc, une diversification des sources de
revenu va permettre de faire en sorte que il y ait une
plus grande stabilité à l'égard de la génération des
revenus et, donc en conséquence, de pouvoir avoir une
entreprise beaucoup plus stable dans l'avenir.
Les synergies, elles vont s'opérer et en
fonction de ce que sont les intérêts des artisans. Bon,
c'est indéniable -- pour donner d'autres exemples, Madame
la présidente, on pourrait dire, et ça on l'a déjà fait,
les petites annonces de tous nos quotidiens et de nos
hebdomadaires ici au Québec et au Canada sont dorénavant
disponibles sur une plate-forme de commerce électronique
qui s'appelle, pour le marché anglophone, "Classified
Extra" et "Classés Extra" pour le marché francophone.
Et, vont donc pouvoir par le biais de la
télé interactive bénéficier d'un nouveau support, un
support d'une plus grande qualité parce qu'à ce moment-là
on va pouvoir avoir davantage de détails, d'information
sur les différents produits.
Par l'intermédiaire de notre filiale
d'intégration, de l'intégration WEBNURUN, nous allons
pouvoir procurer à l'ensemble des détaillants ici au
Canada qui sont parmi les plus grands clients
d'imprimerie Quebecor, le plus important imprimeur
commercial, donc un nouveau support de commercialisation;
que ce soit les RONA, les Canadian Tire, les Sears, les
Provigo, ils vont pouvoir être jumelés dans un univers de
télévision interactive qui va rendre le produit encore
plus intéressant, qui va accélérer son intégration et qui
va permettre par l'effet de cet intérêt d'agrandir la
possibilité pour la population canadienne d'avoir de plus
grandes sources d'information.
Donc, c'est clair que c'est une
commercialisation. C'est clair que c'est une
diversification. C'est clair que ça ajoute également,
dans notre esprit, au poids économique et évidemment
aussi et toujours on pense qu'on pourra générer les
synergies appropriées pour financer ce qui nous apparaît
être un ajout indéniable à la population canadienne au
niveau des télécommunications et de la radiodiffusion.
LA PRÉSIDENTE: Nous avons assez peu parlé
jusqu'à maintenant très précisément de votre stratégie
vis-à-vis le contexte télévisuel TVA.
Il y aurait-il lieu pour le Conseil et les
Québécois de s'inquiéter que l'objectif de
rentabilisation de tous les actifs exploités par
certaines synergies et probablement par certaines
rationalisations nuira premièrement à la qualité et la
diversité de l'information diffusée sur TVA et la chaîne
LCN ou à la qualité de sa programmation en général?
Je me penche surtout sur les incitatifs
qui se dessinent à la déclinaison des contenus à des fins
qui seraient strictement commerciales.
Dans votre texte, par exemple, ce matin à
la page 4, Madame Leroux déclare que:
"Il est nécessaire d'adapter les
contenus aux différents supports
comme la télévision, le téléphone
cellulaire ou Internet ce que
Vidéotron se propose de faire."
Il y a-t-il danger que la chaîne
télévisuelle elle-même alors perdrait de sa qualité, de
sa diversité parce qu'on choisirait plutôt de
rentabiliser, de rationaliser et de choisir de la
programmation qui se décline plus facilement sur les
autres supports?
Peut-être que Monsieur Brière aurait
quelque chose à ajouter sur ce qu'il a l'intention de
faire à TVA.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Si vous permettez,
Madame la présidente, effectivement, Raynald Brière
serait probablement une personne extrêmement appropriée
pour donner davantage de détails et je suis convaincu que
vous aimeriez connaître son opinion ---
LA PRÉSIDENTE: Pas du tout, c'est
simplement, Monsieur Péladeau, que je ne m'attends pas à
ce que ce soit vous qui choisissiez ---
PIERRE KARL PÉLADEAU: Tout à fait. J'en
conviens.
LA PRÉSIDENTE: --- la programmation de
TVA.
PIERRE KARL PÉLADEAU: J'en conviens mais
pour ---
LA PRÉSIDENTE: Même avec vos deux jambes
bien guéries.
PIERRE KARL PÉLADEAU: J'en conviens,
Madame la présidente.
Permettez-moi, juste avant peut-être de
passer à Raynald, de répondre à la question auquel vous
avez fait référence sur: Est-ce que le fait de
développer la programmation interactive viendrait, le cas
échéant, pénaliser d'autres activités?
Je pense que c'est important de le mettre
dans le contexte. C'est clair que Quebecor ---
LA PRÉSIDENTE: Monsieur Péladeau, je ne
veux pas dire simplement la télévision interactive à
l'écran, je parle plutôt du désir de décliner -- de
décliner la programmation sur les supports que vous
contrôlez.
Donnez-moi -- entendez-moi, par exemple,
sur certains exemples. Est-ce que on choisirait une
programmation plutôt qu'une autre parce que elle est plus
rentabilisable ou commercialisable sur ces autres plates-formes bien que, au niveau des responsabilités sociales
du radiodiffuseur, une autre programmation devrait se
trouver à l'écran lui-même?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Quand on dit
"adapter, Madame la présidente, ça veut pas dire adapter
nécessairement et seulement au niveau commercial. Ça
veut dire également de l'adapter au niveau technologique;
c'est-à-dire de s'assurer que la programmation va
permettre une valeur ajoutée qui va également avoir des
incidences au niveau, si je peux dire, de la
programmation intrinsèque, au niveau "éditorial".
Le fait de pouvoir procurer donc des
volets interactifs à Claire Lamarche ou à tout autre
"talk show" ou à toute autre information d'informations -- émissions d'informations plutôt va ajouter à la
programmation et n'a pas comme seul bien ou comme seul
objectif ou vocation de commercialiser des produits.
Comme vous le savez, la télévision vit de
publicité et va continuer d'en vivre et espérons de façon
prospère parce que c'est ça qui nous permet justement de
financer toute notre programmation.
Mais le fait d'ajouter à ce moment-là des
volets commerciaux dans des aspects bien déterminés de la
programmation, là à ce moment-là, on va pouvoir faire en
sorte d'augmenter la rentabilité, certes, mais ce n'est
pas la préoccupation exclusive ou unique, au contraire.
L'adaptation voudrait se faire au niveau
de la programmation en tant que telle et c'est la raison
pour laquelle on fait appel aux producteurs indépendants
en cette matière parce que eux sont davantage guidés, je
dirais, par des préoccupations de programmation que par
des préoccupations commerciales.
LA PRÉSIDENTE: Et vous comprendrez sans
doute, Monsieur Péladeau, que pour nous ce qui nous
concerne le plus ce sont les entreprises de télévision et
c'est notre juridiction première, notre intérêt premier.
C'est évident l'inquiétude, je crois, de
plusieurs Québécois qui soit s'opposent à la transaction
ou désirent que nous y ajoutions des conditions quand
même assez restraignantes ou qui dépassent ce qui a été
offert par Quebecor.
Donc, nous nous inquiétons évidemment de
ce qui -- de ce que nous verrons à l'écran de TVA et de
ses stations à travers la province vu son importance et
que ce ne soit pas la déclinaison sur les autres supports
qui détermine ce qu'on voit à l'écran.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Vous avez tout à
fait raison, Madame la présidente et je vais demander à
Raynald ---
RAYNALD BRIÈRE: Si vous permettez, Madame
la présidente, j'aimerais vous dire un certain nombre de
choses sur ce sujet-là.
D'abord, j'ai eu l'occasion de partager ce
que je pense, ce que je perçois et quelle est ma vision
de l'avenir de TVA avec Monsieur Péladeau et on s'entend
sur un point essentiel ---
LA PRÉSIDENTE: C'est pas vous lui avez
cassé les jambes?
RAYNALD BRIÈRE: Non, du tout. Non,
j'aurais sûrement pas osé, Madame, avec toutes les
conséquences que ça peut entraîner, comme vous le savez,
hein?
LA PRÉSIDENTE: Ah, et voilà. Il faut que
vous -- que puissiez oser.
RAYNALD BRIÈRE: Ce que nous avons fait,
par exemple, nous avons eu de bonnes discussions sur le
positionnement, l'orientation de TVA dans son propre
marché qui, on le sait, est un marché évidemment
particulier.
Il est clair pour nous que TVA doit rester
un diffuseur dominant dans le marché. C'est un
téléviseur généraliste. On sait la pression qui est
exercée actuellement sur la télévision généraliste,
particulièrement depuis deux ou trois ans où on a vu la
poussée de la télévision spécialisée. On voit la poussée
de l'Internet.
Et, on se dit que TVA étant un diffuseur
généraliste, il doit rester dans un contenu fort puis le
contenu s'articule, pour nous, autour de deux axes
clairs. Ça se reflète aussi dans le programme
d'avantages tangibles mais c'est d'un côté le
divertissement où on retrouve les dramatiques puis les
variétés puis, de l'autre côté ou sur un même pied, où on
retrouve l'information.
Donc, c'est une affaire de contenus et ça
ça doit absolument rester. Ça va rester parce que on
pourrait pas décliner du contenu faible sur d'autres
plates-formes.
Ça fait que je pense que la -- la clé
c'est que TVA, si on veut maintenir sa rentabilité, sa
place dans le marché, c'est un défi pour grandes
personnes, comme je dirais, dans les prochaines années
mais c'est un défi excitant et on partage cette vision de
dire, de maintenir un TVA fort.
Pour moi, les contenus interactifs c'est
pas une panacée, de mon point de vue à moi. Je suis pas
dans le domaine de la technologie. Je la comprends mais
c'est pas mon métier à moi.
Je pense qu'est-ce que ça va faire c'est
que ça va nous offrir ou nous ouvrir une fenêtre
additionnelle pour -- ça va dans le sens de ce qu'on
fait, une télévision de proximité; donc, un contenu fort
avec des possibilités additionnelles de s'ouvrir sur une
fenêtre de contenus interactifs.
Il y a pas de contradiction là mais on
parle du fait que c'est d'abord une entreprise de
contenus qui doit dominer dans son marché.
Si éventuellement ça débouche sur des
ajouts additionnels au niveau des revenus, ça va être
bienvenu parce que vous allez voir dans notre plan
d'affaire qu'on dépose demain -- quand on projette sur un
certain nombre d'années, dépendamment son optimisme,
intermédiaire, réaliste, on sait très bien que la part de
la télévision généraliste va aller en diminuant et, par
conséquent, TVA va être affecté par cette situation-là.
C'est aussi clair que, dans
l'environnement de Quebecor, il y a des synergies
possibles pour nous. Je pense au niveau des services, au
niveau de coûts qu'on pourrait partager. Si cette
pression-là peut nous être enlevée, je pense que ça va
nous aider à conserver des investissements appréciables
dans le domaine de l'information et dans le domaine du
divertissement.
LA PRÉSIDENTE: Monsieur Brière, quand
vous parlez de contenus faibles et de contenus forts,
tout dépend de la perspective.
Par exemple, le Conseil pourrait trouver
une émission d'affaires publiques un contenu fort mais
possiblement, au niveau commercial, il le serait moins
qu'un film américain populaire.
Alors, il s'agit -- je parle ici de
perspective. Est-ce que les contenus continueront à être
choisis et diffusés en partie selon la responsabilité
sociale sous la Loi sur la radiodiffusion du
télédiffuseur plutôt que simplement sur une perspective
purement commerciale?
Alors, contenus faibles, contenus forts,
tout dépend de la perspective.
RAYNALD BRIÈRE: J'avais pris ça pour
acquis et -- que ça s'inscrit évidemment dans les lignes
qui ont été tracées par le Conseil dans sa politique
télévisuelle en '99. Ça s'inscrit aussi dans le fait de
rejoindre le plus grand nombre de téléspectateurs
possibles pour nous.
Je répète qu'on est une télévision
généraliste puis on a besoin -- puis on est dans des
créneaux de contenus originaux depuis pas mal longtemps
aussi.
Alors, c'est évident qu'on continue dans
cette ligne-là.
LA PRÉSIDENTE: Prévoyez-vous un impact
sur les agences de publicité si le Conseil permettait une
alliance corporative entre les journaux de Quebecor et
les actifs de TVA?
Et, à ce niveau, peut-être que vous
pourriez nous parler un peu de -- de votre expérience à
ce sujet-là depuis que vous êtes propriétaire de TQS?
Parce qu'il y a, évidemment, des
revendications que cette stratégie rendra plus difficile
la répartition de l'assiette publicitaire et la capacité
des autres télédiffuseurs de bien rencontrer leurs
obligations, faute de revenu publicitaire.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
présidente, on a fait toutes les études appropriées en ce
qui concerne le marché de la publicité. Je pense que
sont inclus au dossier toutes les statistiques
appropriées, statistiques évidemment aussi qui ont été
remises au Bureau de la concurrence qui, comme vous le
savez probablement, a tout récemment autorisé la
transaction après avoir enquêté avec diligence à cet
égard.
Donc, je pense qu'il n'y a pas de crainte
à l'égard de la concurrence.
Maintenant, notre expérience antérieure en
ce qui concerne la commercialisation de la télévision et
de nos quotidiens est très minimale, si je peux dire,
pour ne pas dire inexistante.
Il faut savoir aussi, Madame la
présidente, que il y a des conventions collectives qui
régissent les relations entre les représentants et les
autres activités.
Donc, qu'il y ait eu des "pitchs"
conjoints qui aient pu être faits auprès de certains
clients nationaux, oui, indéniablement. Que ces "pitchs"
là aient pu être intéressants à un certain nombre
d'annonceurs, oui, également, parce qu'elles permettent
d'avoir une plus grande visibilité.
Mais est-ce que ça constitue l'essentiel
de la stratégie commerciale? Non. Et, à cet égard, il y
aurait -- je ne pense pas qu'on puisse y voir des
problèmes au niveau de la concurrence.
Ceci étant, je pense aussi qu'il est
important d'indiquer que cette combinaison à l'égard de
la radio, de la télévision et des quotidiens ou des
médias écrits s'effectue aussi dans d'autres domaines
chez nos concurrents qui ont cru bon peut-être de mettre
en place les combinaisons appropriées pour créer
également pour leur bénéfice un support publicitaire plus
important.
Mais, à cet égard, rien ne les empêche de
poursuivre cette initiative.
LA PRÉSIDENTE: J'ai une dernière question
ou un dernier aspect que je voudrais discuter avec vous
avant de vous passer à Monsieur Colville qui aura des
questions sur la stratégie aussi.
Quand on lit les interventions et qu'on
lit votre demande et quand on vous entend ce matin,
malgré que ça s'améliore ce matin, le Conseil et certains
intervenants semblent vouloir être rassurés, dû en grande
partie à l'importance de Réseau TVA au Québec, sur
l'intérêt fondamental et à long terme de Quebecor vis-à-vis les entreprises de télévision qui sont regroupées
sous TVA.
Et, il est fort possible que cette
inquiétude vis-à-vis l'orientation de Quebecor soit
nourrie par des commentaires qu'on retrouve dans votre
demande qui frisent quelques fois ou approchent la
contradiction en ce qui concerne l'ardeur de Quebecor
vis-à-vis TVA.
Par exemple, si vous regardez le mémoire,
à la page 6, le mémoire supplémentaire que vous avez
déposé, vous y parlez de la nécessité du rapprochement
entre la radiodiffusion, l'informatique et l'imprimé.
À la page 9 de ce même mémoire, vous
parlez de l'importance cruciale des contenus et, à la
page 11, on y lit et je cite:
"Quebecor sera ainsi bien placé pour
investir dans des émissions
canadiennes attrayantes en misant sur
les synergies, la souplesse de
financement que sa taille lui
procurera et Quebecor disposera d'une
plus grande capacité à commercialiser
avec succès cette programmation au
Canada comme à l'étranger ..."
Et, à la page 12 du même mémoire, vous
parlez et je cite encore:
"Les émissions de TVA LCN et TVA
International et les chaînes
numériques récemment autorisées sont
au coeur de la stratégie de Quebecor
pour offrir des contenus canadiens,
diversifiés, de grande qualité."
Encore mieux, dans les lacunes -- réponse
du 12 janvier à une lacune -- à une lettre de lacunes du
Conseil à la page 4, au bas de la page, je vous cite:
"La transaction avec TVA à la place
de TQS améliore la compétitivité de
Quebecor en radiodiffusion sur les
marchés domestique et international
compte tenu que TVA est le fleuron de
la radiodiffusion privée de langue
française ..."
Mais pourtant, vous insistez ailleurs sur
le fait que l'intérêt économique de Quebecor pour TVA ne
se situe qu'à 36,1 pour-cent dans plusieurs parties de
votre demande, que le prix payé pour GVL a été établi
principalement en fonction des activités de
télédistribution. Je retrouve ça à la réponse à la
lettre de lacunes en date du 9 février:
"... que la valeur de TVA dans
l'ensemble de la transaction est
relativement faible ..."
encore une fois, à la réponse de la lettre de lacunes à
la page 7; et, de plus, aux pages 7 et 8 de la réplique,
le dernier document qui a été déposé au dossier le 23
mars, comme l'indiquait ce matin le Conseiller juridique,
vous dites que -- je suppose que ce sont vos commentaires
aussi bien que ceux qui les a écrits que:
"Dans le cadre de cette acquisition,
Quebecor a aussi mis la main sur
certains actifs de nature
périphérique parmi lesquels
Vidéotron, Télécom, NetGraph et
SuperClub. Il est clair, par
ailleurs, que sans le réseau de câble
l'acquisition de ces actifs tout
autant que ceux de TVA par Quebecor
n'aurait pas eu lieu."
Alors, comment pouvez-vous nous rassurer
et rassurer les intervenants en ce qui concerne les
intentions et les engagements de Quebecor vis-à-vis TVA?
Son orientation à long terme qui
garantirait qu'elle demeurerait ce que vous avez maintenu
être: "le fleuron de la radiodiffusion privée de langue
française"?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Comme vous le
savez, Madame la présidente, et vous l'avez bien indiqué,
la transaction qui est devant vous est une transaction
concernant le Groupe Vidéotron.
Quand on dit "les actifs périphériques",
c'est -- effectivement, la transaction est complexe dans
la mesure où le Groupe Vidéotron a de très nombreux
actifs. Certains actifs sont publics, certains actifs
sont privés, certains actifs sont cotés en Bourse,
d'autres ne le sont pas. Certains actifs font l'objet
d'un achat à 100 pour-cent, d'autres d'une participation
minoritaire. Certains sont des placements.
Donc, je voudrais pas non plus,
évidemment, confondre le Conseil à l'égard de
l'importance que joue TVA à l'intérieur du dispositif
industriel qu'on vous propose ce matin et auquel on a
fait référence depuis le début de notre présentation.
Sur les questions d'évaluation, si vous le
voulez, Madame la présidente, je demanderais à ma
collègue peut-être, Monique, de vous donner plus de
détails mais je tiens à vous rassurer à l'égard de
l'importance que joue le rôle de TVA à l'intérieur de
cette configuration.
Je tiens à vous rassurer sur le fait que
Quebecor va poursuivre la stratégie d'investissement au
niveau de la programmation que TVA a toujours suivi dans
les années antérieures. Cette stratégie a indéniablement
illustré un succès et qui est, pour nous, le succès
qu'ont connu également nos entreprises parce que, croyez-nous, dans tout ce qui nous concerne pour les autres
activités nous avons toujours cru également aux talents
des créateurs d'ici, que ce soit au niveau musical, que
ce soit au niveau de l'édition ou que ce soit au niveau
de nos publications.
Nous avons toujours été un groupe qui ont
cru énormément aux nouvelles locales et autant au Québec
qu'à l'extérieur du Québec par le biais, par exemple, de
nos quotidiens qui, comme vous le savez probablement, ont
un accès ou ont un accent et un "flavour" local
extrêmement important et, ce qui, à l'égard du succès
qu'ils ont rencontré, est encore une fois un gage de
pérennité.
Si vous voulez aborder la question plus
spécifique de l'évaluation, Madame la présidente, je
suggère ---
LA PRÉSIDENTE: Non, pas en ce moment.
En ce moment, nous sommes surtout
intéressés à la stratégie.
Alors, il se dégage de ces commentaires
une certaine inquiétude de la part des intervenants et
probablement de la part du Conseil et on s'inquiète que
cette partie de la transaction représente simplement
l'élargissement de la fenêtre commerciale de Quebecor ou
une stricte plate-forme de développement commercial pour
Quebecor qui, pour le Conseil évidemment, n'est pas
suffisant puisque l'enrichissement de TVA au Québec quand
on examine ou qu'on prend en considération ses cotes
d'écoute et le fait que Quebecor sera propriétaire à 100
pour-cent de six de ses dix stations, il nous importe de
comprendre jusqu'à quel point vous allez continuer à
améliorer et enrichir l'acheminement de TVA.
Et, il serait un peu malheureux de penser
que -- et vous restez maintenant que vous avez -- que
vous voulez l'approbation du Conseil pour obtenir le
transfert de TVA que vous nous disiez à la toute dernière
minute, vendredi, que l'acquisition de ces actifs -- vous
parlez des actifs NetGraph, et cetera, mais la grammaire
de ce document dit aussi tout autant ceux de TVA.
Il n'aurait pas eu lieu à ce que vous
restez sans ardeur pour TVA et son enrichissement sauf la
commercialisation de vos autres plates-formes.
MONIQUE LEROUX: Madame la présidente, si
vous me permettez, sur cette question, je reviendrai un
peu en arrière pour, effectivement, noter cette apparence
de contradiction mais, en fait, il n'y en a pas.
Je vais d'abord peut-être renforcer les
commentaires qu'on a effectivement inclus aux pages 6, 9,
11, 12 de notre mémoire sur l'importance, en fait,
d'avoir un TVA fort, comme l'exprimait tantôt Raynald
Brière, et sur notre conviction profonde que Quebecor
Média peut apporter à TVA en termes de renforcement.
On a évoqué différents éléments mais je
pourrais ajouter d'autres exemples. Nous pensons que les
autres activités à l'intérieur de Quebecor Média, que ce
soit nos activités avec les portails Internet, que ce
soit les activités que nous avons autour de nos journaux
vont venir renforcer la force d'antenne de TVA par une
diffusion large de ses contenus, pas seulement au Québec
mais aussi à l'extérieur du Québec.
Je vais prendre un exemple concret. On
sait très bien que TVA pourra -- aura à travailler, en
fait, et travaille déjà à toute la question des canaux
spécialisés numériques à l'extérieur entre certains -- en
fait, ces canaux prendront leur vie à l'extérieur du
Québec et, en ce sens-là, Quebecor Média par ses
activités, en fait, de journaux Sun Media pourra
accompagner et supporter TVA dans la réussite de cette
activité complémentaire qu'elle s'est donnée. Alors ça
c'est un exemple.
Pour revenir, en fait, à ce que vous avez
mentionné dans cette lettre du 23 mars, je vais prendre
un parallèle pour pouvoir illustrer peut-être le
commentaire. Il faut se souvenir qu'au moment de la
transaction, comme Monsieur Péladeau l'a bien expliqué,
la transaction a porté sur le Groupe Vidéotron et au
moment où cette transaction-là a été conçue, établie,
préparée, il faut voir que Quebecor Média avait déjà un
certain nombre d'actifs de contenu, mais n'avait pas,
bien sûr, un élément extrêmement important dont nous
parlons dans notre mémoire, c'est-à-dire des activités
d'accès et de télédistribution de Vidéotron. Et
évidemment, lorsque l'offre a porté sur Groupe Vidéotron,
nous étions parfaitement conscients, et c'est ce qui
faisait la différence par rapport, évidemment, une offre
concurentielle que Groupe Vidéotron comportait à la fois
des activités câble, mais aussi d'autres actifs
extrêmement importants comme ceux du Groupe TVA.
Pour en faire peut-être un parallèle, on
voit le sens du commentaire qui est inclus dans la lettre
du 23 mars. C'est un peu, je dirais, la situation
inverse d'un autre groupe qui serait BCE qui, avant de
procéder à l'acquisition de CTV, disposait, en fait,
d'actifs extrêmement importants en connectivité. Ces
actifs pour BCE sont toujours très importants en
connectivité, mais évidemment allait chercher des actifs
de contenu dans CTV. C'est dans ce contexte-là que les
commentaires ont été émis.
Et c'est clair que lorsque Quebec Média a
déposé son offre, l'ensemble du Groupe Vidéotron était
extrêmement important, c'est-à-dire à la fois les
activités d'accès chez Vidéotron que les activités
contenues de TVA. Donc c'est vraiment dans son ensemble
qu'il faut le regarder.
LA PRÉSIDENTE: Je présume, Monsieur
Peladeau, qu'il y aura demain des représentants de
Quebecor qui participerons à l'audience des demandes de
renouvellement de TVA et de CFTM TV, parce qu'il nous
sera important que Quebecor enterrine ou accepte les
engagements qui peuvent être pris vis-à-vis TVA si le
Conseil approuvait la demande qu'elle entend aujourd'hui.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Tout à fait, Madame
la présidente. Pour un petit renchérir sur ce que disait
Monique, je pense que la volonté qui est la nôtre à
l'égard de TVA, justement se crystalise également dans le
programme de bénéfices tangibles, qu'aura la chance de
donner Raynald avec plus de détails et auquel nous
souscrivons.
LA PRÉSIDENTE: Et vous y serez donc pour
nous indiquer clairement comment la stratégie de Quebecor
est reflétée dans les engagements au niveau du
renouvellement?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Oui, Madame la
présidente.
LA PRÉSIDENTE: Nous prendrons maintenant
une pause de 15 minutes et nous reviendrons avec les
questions de Monsieur Colville encore sur la stratégie
générale.
--- L'audience est suspendue à 10h25
--- L'audience est reprise à 10h40
LA PRÉSIDENTE: A l'ordre, s'il vous
plaît. Order please. Re-bienvenue à notre audience. Je
vous passe maintenant au Président du Conseil, Monsieur
Colville.
DAVID COLVILLE: Merci, Madame la
présidente. Good morning, Mr. Péladeau, team.
I want to pursue some of the questions on
the overall strategy that Madam Wylie began. And I guess
I should start by saying I was somewhat intrigued by your
video presentation and the theme of the symphony that
went through this notion, where one would have -- we
started off with the piano and then other instruments,
and a French horn, and they were all being directed by
the Director, which I presume is you, Mr. Pélodeau, and
they are all presumably playing off the same score sheet.
They each play their own instruments. Some may be groups
of instruments, the violins, the trombones, whatever, but
they all work together to produce the beautiful music
that we heard. And I presume you probably picked that
theme deliberately. One spends a lot of money in putting
these sorts of videos together for presentations for us,
and I presume that whole notion was very deliberately
thought through to try and capture this notion of
synergies that plays through a lot of this disucssion.
And I guess I would like to pursue that
idea a bit. That word gets used a lot in the documents
that you have provided. It gets used a lot in the
discussion that we have had with other players and that
you hear and read through trade journals or whatever when
one talks about this whole notion of convergeance.
I was also struck that if you think about
what has been going on in Canada, we have had sort of
three major groups that have been dealing with this
convergeance issue, and you referred this morning to the
BCE/CTV merger and Mr. Monty's comments about added
value. And I think he used the phrase too that Bell
wanted to become more than simply a carrier and become a
destination company, I think was a phrase that he has
used.
So in the case of their case, we have
somebody who started out in the telecommunications
business and the telephone business, and they moved
subsequently into television and then into newspapers.
And we had the case of Global Television where we have a
more conventional television broadcaster who bought into
the Hollangeress (phonetic) and sort of moved into the
print newspaper business.
And then in your case, we have sort of the
same group of assets coming together, but principally
starting from somebody in the print newspaper business
getting into television and the cable business. So I
presume you have come at it with a bit of a different
focus than maybe they would.
And I guess one of the things I am
struggling with in all of this is not so much in
particular to this transaction, but it is not evident to
me that while there is a lot of talk about convergeance
in all these synergies, and we see a lot of companies who
are coming together claiming that there are synergies to
be gained through bringing these various properties
together, it is not evident yet that people have really
figured out, from an operational point of view, what
those synergies really are and whether this ends up just
being a nice theory that carried through the end of the
20th and early 21st century, and a few years down the road
we sort of come to the conclusion, "Well, it seemed like
a good idea at the time, but does not really work very
well."
So what I wanted to ask, picking up on the
symphony theme, is specifically what are the synergies?
What is the specific strategy of Quebecor Média to
actually get these synergies? You talked about
interactive television and briefly about some of these
other issues, but it has not become evident to me quite
where the synergies are, where the added value really
ends up becoming between the newspapers and the
television, the newspapers and the cable, the television
and the cable, and so on. Specifically, if you went
through down the pairings or the groups, what specific
synergies do you expect to get out of this, will we see
down the road? What is the value of this convergeance
thing? That is a long question, and I apologize.
PIERRE KARL PÉLADEAU: I will try to do my
best, Mr. President.
First, about the symphony, should I say
that I was not personally involved in doing it. It was a
team effort between TVA and our own people and the
Communications Department, but when I looked at it, I
thought that I was sharing the same perspective or the
same opinion you just mentioned. And this is a fact
that, you know, my father who creates the group had a
specific addicition, I would say, to Bethoven and,
therefore, this was something that they kept in mind to
drive our origins.
And that brings me to what you mentioned
regarding the convergeance aspect of it, and I think that
that the way that you described, you are totally right
because the convergeance -- what means convergeance, I
think the two elements are included in the convergeance
aspect of it; first of all, is the consolidation, and
there is no doubt that in the media business, like in
fact and any other activities, either they are industrial
or they are financial, there are consolidations taking
place because somewhere it looks like the market does not
provide room for smaller organizations or organizations
that do not have the capacity to grow nationally and
internationally. We have been following this pattern in
Quebec. We started as a local printer here in Quebec,
became national and international pretty quickly, and in
less than 10 years, we became the world's largest
commercial printer. And in fact, we are pretty proud of
that because there is not a lot of Canadian companies
that have the capacity of being number one in their own
activity.
Also, I think it is important to say that
it will come in terms of the media from different
origins. I mentioned earlier in my presentation with
Mrs. Wylie about the telecom companies invading the media
business, like the BCE and other patterns, like the one
that I mentioned was Telephonica. So they are involved
now more and more in the media business. So depending on
the origins where you are coming from, broadcasting,
publishing or telecommunications, will have diverse or
different origins. It is a little bit like the internet.
Maybe two years ago, a question was about what is a
portal and what a portal is all about? Some portals like
Yahoo were coming from the search engine. Other portals
like excite@home or AOL was coming from the connectivity
aspect of it. We, at Canoe, consider ourselves a portal,
but we are coming from the content part of it by
providing to the Canadian population, as much as
possible, information in different areas, whether it is
sports, entertainment, finance and other things.
Regarding the capacity of those
convergeance models to succeed in the future, you are
right to say that at this stage there is no real
illustration or there is no real realization of those
because they are just being built. They are being built
for the last year, the last 18 months. As you know, the
AOL transaction, AOL/Time Warner took 12 months to close.
There were some regulatory questions raised regarding
open access. And today, as we are always concluding that
we are strong believers in open-access policy in terms of
providing platforms. And in fact, you know, we would
like to see -- and back to some concerns that Mrs. Wylie
mentioned earlier, TVA, we feel a responsibility for TVA
to be able to bring interactive content that will put
some incentives for the other broadcasters to use the
same platforms. So Radio-Canada, TQS, Télé-Québec, any
other specialty channel will be in a position to drive
also audiences because of the capacity of implementing in
their own programming policy interactive features.
So the economic models have not been
proven yet because as of today, I don't think that there
is enough time to be able to do that. Some example,
therefore, is providing some guidelines. AOL/Time Warner
had been well positioned. They have been driving new
revenues through the different components. They are able
now to propose to their customers. And as of today, I
think they are quite successful.
I will give you an example of synergies,
which I think also provide the capacity to serve better
our customers on an integration basis. Sorry about being
a little bit commercial here, but we do not have any
problem being commercial when we are talking about our
customers. So I will tell you about this customer, which
is Rona. Rona is a hardware store. It is a pretty
strong one, pretty large one. We have been printing
their flyers for many years, and despite the fact that
everybody thinks that the digital business or the digital
world is only a TV or technology play, for many years
already the printing business fostered the digital
business. So today, all the products that you will find
in flyers are already digitalized and are available or
hosted in a server. So each time that you want to have
that type of product, you just call the server and he
will bring it. So for Rona, already they have been able
to be very fast in the marketplace. I mean, just before
going to press, they are able to change the different
product.
So industrially integrated, we are now
providing a digital platform for bringing the web
integration. And we have been positioning ourselves this
way. So Neuron, which is our web integrator, also
provides all the e-commerce platforms. So they are now
available through the different channels, obviously not
on an exclusive basis because Canoe is not the only
portal that is providing that type of support, but they
are now available throughout all the internet and
bringing additional value to the Canadian population
because they have the capacity now to go on an e-commerce
with Canadian stores and Canadian businesses.
As you probably know, there have been some
studies where people were saying Canadians are web
surfing or web purchasing in the U.S. Today, all the
Canadian retailers, through the industrial integration
that we are able to provide, have the capacity to also
have some customers in Canada for selling on-line.
So the e-commerce is pretty important for
us, and all the expertise that we have been able to
develop will now be available on the interactive TV.
Should we couple that with some programming aspect of it?
That is probably the case because I think it will be
appropriate for someone who has some interest, whether in
gardening or home hardware, to have the capacity right
away to go and shop on the different e-commerce platforms
that will be made available through the interactive
television policy that we would like to go.
So these are the types of examples where
synergies, in terms of industrial patterns, are already
in place and for which I would say that we would enlarge
the audience, because as you probably know, the internet,
even if the Canadian population had the chance recently
to experience it, you know, we went, especially in
Quebec, from 15 to now about 35 per cent. There is a
large part of the population that does not have access
for many reasons to the internet, our capacity to provide
that through interactive television and keeping this
television experience inside, you know, the different
expertise that we will be able to provide, will get as a
result a much larger capacity for Canadian population or
the francophones that are served by Vidéotron through
interactive TV to get access to that.
DAVID COLVILLE: What about the synergies
between -- you talked about the commercialization with
the flyers and the e-commerce in terms of information
and, say, news content between the newspapers and TVA,
for example. What synergies do you see there?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Well, I would
probably ask Luc to give more details on that, but should
I say here that will not be significant, as you
mentioned, and we totally agree with that because we
applied it in the past regarding TQS and le Journal de
Montréal. We believe that there should exist safeguards
between the different news rooms, and we are proposing in
our request those safeguards to be able to make or to
keep the diversity of voices or content that are now
available and will remain available in the future.
Luc, peut-être que tu as des ---
LUC LAVOIE: If I may, sir, I think you
have to look at our synergy approach as being more
oriented towards promotion, not towards exchanging of
news content or anything. And if I may use an analogy,
being on the day right after the Academy Award evening,
it is very much like the movie business, it used to be 30
years ago that it was commonplace to go to a movie and
see la Dolce Vita by Fellini and see great French movies
and everything, and the movement toward integration made
it almost impossible for those movies to be seen in great
movie theatres, and we have been hearing for years now
countries like France and Canada complaining about this
new structure. Well, we do not want to be faced with an
equivalent structure here, whereby the jewel that is TVA
would not have the promotional power to push its product.
We do not want to be sitting and watching the train go
by. We want to be able to say that TVA, this wonderful
product, will have the Quebecor Média machine to push it,
and vice versa. And that is really where the synergies
are.
It never was, in our mind, and it never
will be a matter of asking a journlist to cover for three
different media. It does not make any sense. It is not
our goal. It is not an objective, and we are not going
to do it, but what we will do is we will promote TVA with
the other platforms and we will promote the other
platforms with TVA, and we will make sure that we will
survive and that we will grow, and that we will remain a
major player, and we will not see the others pass by and
wonder what the hell happened.
DAVID COLVILLE: Are you saying that
because of the concern that has largely been raised
around this issue about this whole notion of diversity of
voices and that there is a tension, there is a conflict
here ---
LUC LAVOIE: No.
DAVID COLVILLE: --- between the notion of
the synergy, on the one hand, that we could probably get
some value out of this, but we are saying because of the
concerns that have been raised over diversity of voices
that on balance -- I was struck by reading your
application. In some cases you have mentioned that, for
example, there is not a lot of editorial comment in
television anyway, and maybe even less over time in
newspapers. So it was not clear to me whether this was,
"We actually think we could get some synergies here, but
we will not take advantage of them because of the broader
concern over diversity."
LUC LAVOIE: There is a couple of points I
would like to make here. One is that it has been the
policy of Quebecor, ever since it has been a publisher,
not to get involved in editorial writing as such. So I
guess that should not be confused with the fundamental
issue, which is that we don't think, and we sincerely
don't think that it would be in our interest to have a
standardization of our different platforms. What we are
offering are different products who often compete with
one another, and the multiplicity of voices, the depth of
content is really the key to our success. And it would
be detrimental to Quebecor Média to really try and
standardize and put through a tunnel all the information
that is gathered around. It is to our advantage to make
sure that we have different news rooms, different news-gathering systems and different platforms to spread them
around.
DAVID COLVILLE: So you are not just
addressing the concern -- what I hear you saying is that
you don't believe there are synergies there?
LUC LAVOIE: Not in the news department,
no, we don't.
DAVID COLVILLE: And bringing the news
gathering, the information-gathering resources from the
newspaper and television, perhaps other areas together,
there is no economy of scope or scale that one could gain
through doing that?
LUC LAVOIE: No, we don't see it. And
being a journalist myself -- it has been a long time, but
I was one of them -- with the pace of the news business
today and the 24-hour news channels, it would be
essentially silly to ask a journalist to cover for LCN
and then write a piece for the Journal de Montréal, and
then write another one for a Canoe portal. It just would
not work. It would turn out to be a bad product, and it
would turn out to be to our disadvantage to do something
like this, and we certainly won't do it.
MONIQUE LEROUX: Maybe I can also provide
some additional comments. When the transaction was, in
fact, discussed and prepared by Quebecor Média, and back
again on this notion of synergy, most of the synergies
were established around additional revenues. And I think
that Luc made some very good examples about the kinds of
synergies we can see between the newspapers and TVA, but
we can also apply the same concept, which is putting the
big Quebecor machine, I would say, promotion efforts to
support Vidétron. So you have those sorts of examples in
the various businesses in having synergies resulting from
efforts in promotions to fully develop and have all of
those businesses to grow. So that is one, I think, very
important aspect of it.
I am not saying that there will not be
some synergies in terms of costs. There would be. And
as Raynald mentioned in his comments, we see some of
those synergies over time coming from some, I would say,
administrative services. But in terms of the real
business, we believe that it is much more in terms of
additional revenues in having each component supporting
each other that we will be having this crystalization of
the convergeance.
I will take another example, and this one,
time will tell, and it is not something that we are in
the process of doing, of course, but one of the thinking
we have, if we take "les adolescents", adolescents -- I
am not sure how to translate that appropriately --
teenagers, that's right -- most of them, and that is a
fact, those teenagers prefer to go to the internet and
spend a lot of time there than going to TV, for example.
So what we think is that we believe in our model that
over time, with the efforts we will be having in our
portal businesses, we will be able to get the attention
of those teenagers to bring them back to TVA, especially
if we can combine the efforts of Vidéotron in interactive
TV with TVA to develop, I would say, an interesting
concept that will bring and keep the attention of the
teenagers.
So maybe I am picking an example that is
not there at this moment in time, but that is something
that we have in mind.
Maybe to conclude our discussions in terms
of the overall strategy, when we will be able, I guess,
to complete this integration of the various pieces, I
would say, in Quebec and in Canada, I think that I would
complete the portrait from a strategic point of view that
we will be able to take the experience of Quebecor in
developing and growing a global business, because we know
Quebecor World is a global business. It is one of the
few companies in Canada having a lot of activities
outside Canada. So we believe that we will be able also
to apply some of the knowledge and the experience that we
have to fully support TVA and Vidéotron and Quebecor
Média to do that over time.
DAVID COLVILLE: Thank you for that.
Now, you have mentioned Vidéotron a couple
of times. How does the distribution piece of vidéotron
fit into this from a synergistic point of view, in the
sense that why is it important that you own Vidéotron to
fit into this piece? I mean, it would still be there as
a platform available to you, presumably.
PIERRE KARL PÉLADEAU: We have been trying
to get some partnerships before we have been a little bit
obliged to buy Vidéotron. We have been having
discussions with Vidéotron before it was bought. We had
conversations also with Mr. Rogers regarding our capacity
to bundle up Canoe with his own high-speed internet
access. Unfortunately, and somewhere, I would probably
refer to what Jean Monty said when he was here in front
of you saying that you are spending and taking a lot of
time to build alliances and then, therefore, if the owner
changed, you run the risk of seeing their own policy also
being changed. In the world of consolidation, as I
described earlier, it is a major risk if you are
supporting financially, human resources-wise and all the
other aspects with a company that will not be a partner
with you anymore, even if you were to sustain or to lock
up your agreements on a long-term basis, because it takes
two to tango, and if someone doesn't want to dance with
you anymore, you can put your rights on, but you are not
going to have a very strong partnership if you are having
discussions in front of a judge.
So we tried to experience those
relationships, and unfortunately they have not been
successful. So we feel that we were having the
obligation to entertain a transaction that will provide
our capacity, not seeing our content being marginalized
going forward. Therefore, that is why we are here today
in front of you.
In fact, I think also it is a pretty good
alternative transaction regarding what was proposed
earlier because Quebecor have a very good knowledge about
what is taking place here in Quebec, and I really believe
in the combination between content and access. In
previous transactions, this was not really the
justification behind the deal. The justification that I
learned, what I heard, was industrial synergies -- and I
am not so sure that there are as much as industrial
synergies, that they will be able to be realized in terms
of computer departments and networks, things like that.
These are totally different.
I see more synergies by combining assets
and content because it will make all the distribution
aspect of it, all the distribution network, more
compelling to the marketplace because you will be able to
find on it very interesting products. If you only have
interactive stuff -- and sorry about comparing our
products, but Guy will probably be in a better position
to do that than I am -- but when you are comparing other
cable players in Canada regarding what they are providing
as an access to the internet, you will use your TV and
you will have a channel that will provide internet. You
don't have a joint experience between our capacity to
interact between the television and all other contents
that are available through internet. It is not only
internet. It is larger than internet. Internet is
something, but you also have significant other numbers of
features that are available like the chat going on-line
directly with that program, or the polls, or our capacity
to give our opinions and things like that.
Guy, tu as peut-être des commentaires sur
le programme spécifique?
GUY R. BEAUCHAMP: Yes. Our approach when
we talk about interactive TV, of course, everyone is
looking at the internet, the impact on broadcasting, on
telecommunications. The internet was responsible in
changing the computer into a way to communicate, whereas
before the computer was not a means to communicate. And
we believe that the same change is going to happen with
the internet through another platform, which is a
television. And the way to reconcile broadcasting and
telecommunication in this new world is to build a product
which is interactive TV, which is still television in
respect to what television was meant to do, which is
mainly entertainment, but make it interactive.
So our approach is really TV centric,
whereas other operators have use and approach where
they're trying to use a television. You go on channel 99
and you surf on the Web. Well, as you are doing that,
you're not watching TV. And our approach is really to
watch TV but in a different way. And that's what we talk
about interactive TV, the importance of convergence,
bringing it on the television screen. And we are
confident in the environment of Quebecor Média with all
the pieces together, we are going to be able to come up
with the recipe. We are talking about convergence.
Everyone is buying up pieces of and what to make the
recipe and we think we have the recipe. And the recipe
is to change the television into something more
interactive and not only passive, so that people are not
going to watch TV on computers but they're going to be
more interactive watching TV.
PIERRE KARL PÉLADEAU: And I think this is
pretty important you know for what we already said
regarding the capacity of TVA to be even stronger because
TVA is not disappearing in that process. TVA is piggy
backing on this technology to be able to improve his
position in going forward.
In the meantime, I think it is also
important to say that because, as you probably know, the
subscription rate in Québec is not as important as the
other part of our country because this new service is of
great interest and is highly compelling. It will also
bring the subscription rate here in Québec at least at
the national average or obviously we hope at a higher
lever.
DAVID COLVILLE: I don't mean to sound
critical in raising this point but in fact, Vidéotron
would have been I think world leaders with Videoway and
UB and experiments with interactive activities in the
past. But I guess it would be fair to say that some of
those haven't been -- how shall I put this delicately --
haven't been as successful as one might have hoped. Why
should we think that these sorts of things will be more
successful now as a result of this sort of merger than
they have been in the past?
GUY R. BEAUCHAMP: I think Videoway of
course we had an owner that was a true visionary in the
sense that he had an idea and wanted to make it work.
And unfortunately, what was working against the idea is
that the technology was not there to necessarily support
that idea at that time. UB is a very good example. The
principle of UB was exactly interactive television, to
make television watching interactive, so people could
talk to each other while they were watching a program.
They could participate on a quiz and everything.
What we're talking about is exactly the
same thing except the difference back in the time when UB
was created is that the IP Network, the internet
technology had not happened yet. And so, that vision was
there but they had to build themselves a network and a
proprietary technology. So, let's say that the odds were
against that project from the beginning in the sense that
you had to create everything, all the pieces.
What's different today is that there is a
standardized technology. The IP platform is here. The
IP platform is the agent of change. That is what has
created the true convergence between telecom and
broadcasting, the convergence within the platform. So,
the vision is still good but now what you have on our
side today is that there is an open platform, whereas in
the time of UB there was not an open platform. You had
to create everything, including the terminal in order to
do it. That is not the case today.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Mr. Colville, I'll
just add quickly that obviously there's no guarantee that
this will work and I think that in fact in business
there's no guarantee. But I believe that if you put many
very good ingredients altogether, whatever they are
technology or content driven, you have then a high
probability that this will fly. And therefore, I think
that these are the elements of the recipe we're all
putting together.
DAVID COLVILLE: Are some of the aspects
of Vidéotron, like Vidétron Télécom, still up for sale?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Yes, it is Mr.
President. Vidéotron Télécom as you probably know has a
business totally dedicated to commercial aspects or
offices. They are not related to residential telephonies
specifically if you want to have more details. That's
how the business were segregated because they have
different sets of shareholders. And therefore, they'll
continue their own mission and VTL Télécom is still for
sale.
DAVID COLVILLE: So, you draw the
distinction between the assets that are valuable to the
whole organization here between whether it's residence or
business? Is that where you would ---
PIERRE KARL PÉLADEAU: Well, Quebecor has
been not in the printing business but in the content
business, always looking to have as an end user the
consumer, not the business. And when you're looking at
all the assets being under the umbrella of Quebecor
Média, all of them to the opposite or either it's an
investment in a public company like Microcell or VTL
Télécom dedicated to business, these are the exceptions.
All the others, whether it's portal, it's music, it's
newspapers, TV stations or network broadcasting and
finally teledistributions, are dedicated to consumers.
DAVID COLVILLE: Are there any other
assets that you would plan to dispose of as part of the
Vidéotron organization?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Yes Mr. President.
As you know, we entertain an organized process or an
organized disposal process of TQS. This process is still
going on and we have other assets that are for sale,
which is the security business. It's called Protectron,
VTL Télécom as I described earlier, and a financial stake
in a seller company.
DAVID COLVILLE: Just as a last question,
how about looking at the other side of this expansion,
assuming all of this is approved and the synergy start
to appear to be working? Would you be looking to be
continuing to grow this activity and can you give us some
sort of general sense without being specific about
companies? I'm sure you might not want to do that.
PIERRE KARL PÉLADEAU: I remember you know
when 10 years ago Mr. President we did this transaction.
We bought the companies called Maxwell Graphic in the
U.S. And at that time, there was a very large company.
In fact it's still large and it was at that time the
largest commercial printer. They were based in Chicago.
They're still there. And they were laughing at us,
saying you know this guy, this crazy Canuck coming in and
in the U.S. market. This company was founded in 1876.
So, if you're telling me that at that time I would know
that 10 years later we'll be in front of them, I would
tell you you're crazy, but unfortunately, that's what
happened.
DAVID COLVILLE: It's okay. I get that
all the time.
PIERRE KARL PÉLADEAU: That's what
happened. We grew our business. We invest significantly
in our network in the U.S. I think that we've been also
quite successful in Europe probably because we are not
American. We are Canadian and we have a lot of respect
for other people's culture and we've there for now four
years and being very successful.
So, should this pattern be replicated in
the future? I hope so. But at this stage, what we would
concentrate on is this interactive TV, the combination of
the different assets. And we will also concentrate on
our specialty channels that the CRTC gave us, the
capacity to entertain and to manage. And as Monique said
earlier, we count on our newspaper business elsewhere in
Canada, in Ottawa and Winnipeg, Calgary, Edmonton, to
provide some promotional support to make them successful
as soon as possible.
DAVID COLVILLE: Okay. Merci beaucoup.
Merci Madame la Présidente.
LA PRÉSIDENTE: Thank you Mr. Colville.
Madame Noêl s'il vous plaît?
ANDRÉE NOEL: Après avoir entendu les
brillantes questions de stratégie de mes collègues, vous
allez trouver que mon cheminement est un peu plus aride.
Je vais vous poser des questions sur la propriété et sur
l'admissibilité de QMI comme entreprise qualifiée,
personne morale qualifiée. Alors, c'est un petit peu
technique. On va commencer avec les éléments de
propriété.
D'abord, une question d'information. On a
une convention d'actionnaire qui est la convention
amendée et consolidée du 11 décembre. En même temps que
cette convention-là, on a signé une lettre ou enfin un
certain nombre de compagnies, Quebecor inc., 3804020
Canada, 2745844 Canada, ont accepté une lettre qui vous a
été adressée par Capital Communication CPDQ inc., celle à
qui on réfère généralement comme étant CAPCOM.
Dans cette lettre-là et qui se rapporte à
la convention d'actionnaire, on prévoit que CAPCOM
pourrait bénéficier de certains droits de consentement
prévus à l'article 10.4 de la convention quand elle
détiendrait au moins 20 pour-cent des actions de QMI. Et
on fait une distinction à ce moment-là pour deux
sociétés, VDO et TVA. TVA, je n'ai pas de problèmes.
J'ai une vague idée de ce que ça représente. VDO, j'ai
cherché partout dans vos documents, j'ai bien vu que, au
bas de la convention d'actionnaire, le code d'indexation
référait au Voodoo (phonétique). J'ai pensé que ça
pourrait peut-être être ça, mais on ---
PIERRE KARL PÉLADEAU: On s'excuse Madame
la Conseillère. VDO fait référence à Vidéotron. C'était
le sigle boursier de Vidéotron, GVL étant l'entité
corporative et Vidéo étant le sigle boursier. On
s'excuse ---
ANDRÉE NOEL: Non, non, ça va. C'est
parce que je me demandais si Madame la Présidente avait
un intérêt quelconque à réglementer le Voodoo
(phonétique) dans un avenir prochain. Alors, c'est le
sigle boursier. Merci.
Maintenant, est-ce que vous pourriez nous
dire pourquoi dans cette lettre qui accompagne et modifie
substantiellement l'article 10.4 de la convention
d'actionnaire dans le sens où la convention prévoit des
votes unanimes sur un certain nombre de points, la lettre
elle à peu près les mêmes points à quelques exceptions
prêts prévoit un consentement préalable écrit de CAPCOM
tant et aussi longtemps qu'elle détiendra 20 pour-cent de
QMI. Et dans le cas de Vidéotron et TVA, ce seuil-là est
ramené à 10 pour. Pouvez-vous nous expliquer le sens de
cette lettre-là et le but recherché par cette opération-là?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
Conseillère, si vous permettez, et comme vous l'avez très
bien indiqué, il s'agit de questions, de détails que
évidemment ça va nous faire plaisir de répondre. Et je
demanderais à mes collègues de le faire, notamment peut-être Monique et puis Francine Côté qui ont travaillé plus
spécifiquement cet aspect des choses. Mais si vous me
permettez rapidement de mettre un petit peu en contexte
la question de la convention d'actionnaire, je pense ce
qui serait peut-être approprié, je vais le faire
rapidement si vous le voulez.
J'ai parlé un petit peu plutôt de nos
activités industrielles qui aujourd'hui se dénomment
Quebecor World. Nous devons dire et je pense insister
aussi parce que ça donne suite à l'intervention de
Monsieur Colville à l'égard de cette capacité de pouvoir
grandir, de pouvoir croître à l'intérieur d'une part du
Canada et d'autre part de l'étranger. C'est le pattern
qu'on a suivi en ce qui nous concerne pour Quebecor World
et nous l'avons fait avec le bénéfice d'un investisseur,
en l'occurrence la Caisse de dépôt, à partir de 1990.
On doit dire que la Caisse de dépôt a
investi des sommes importantes à l'époque. Et nous avons
retenu la Caisse je dirais contrairement peut-être à des
organisations ou des institutions financières qui
pouvaient être plus compétitives au niveau du coût de
financement. On a retenu la Caisse dans la mesure où ça
nous apparaissait essentiel d'avoir un organisme ou une
institution solide financièrement et qui partageait selon
nous les voeux d'expansion et de croissance. Et c'est la
raison pour laquelle quand on a fait la transaction de
Sun Média, de nouveau on s'est tourné du côté de la
Caisse. Mais cette fois-ci également avec d'autres fonds
institutionnels, en l'occurrence OMERS, le fond qui
regroupe les employés municipaux de l'Ontario, ainsi que
Royal Bank Equity Partners qui est une émanation de la
Banque Royale.
Donc, ces trois organisations détiennent
10 pour chacun du capital de corporation Sun Média. Je
dis ça parce que c'est important d'indiquer que ces
relations-là qui existent sont gouvernées par le biais
d'une convention d'actionnaire. Convention d'actionnaire
qui est commun ou une pratique commune lorsqu'on constate
des investissements significatifs au niveau de l'équité
des corporations. Et à cet égard, on doit dire qu'en
règle générale, pour ne pas dire en presque totalité, la
convention d'actionnaire qui va gouverner les rapports
entre Quebecor et la Caisse de dépôt sur Quebecor Média
est essentiellement basé sur les mêmes dispositions et
les mêmes principes que nous avons retrouvé dans les
autres conventions d'actionnaire sur les autres
entreprises qui nous ont été données le bénéfice de bâtir
et de développer.
ANDRÉE NOEL: Peut-être une petite
précision Monsieur Péladeau, quand vous parlez de la
convention d'actionnaire, moi je parle de celle du 11
décembre. Est-ce que cette convention d'actionnaire
reprend les conventions d'actionnaire? Parce que je sais
qu'on réglemente pas encore les journaux, mais votre
convention par exemple dans Sun Média, Sun Média comme
elle passe sous Quebecor Média inc., est-ce que la
convention qu'on a devant nous touche également ce qu'on
appelle les grandes filiales, dont Sun Média?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Tout à fait Madame
la Conseillère. C'est vrai aussi pour les actifs
réglementés. Effectivement, j'aurais peut-être dû mettre
l'accent sur le fait que ce qui a été fait dans le passé
ne concerne pas ce dont on vous parle aujourd'hui. Mais
je pense qu'il nous apparaissait important de mettre un
peu l'environnement approprié. Donc, la convention
d'actionnaire, je comprends que c'est une entreprise
réglementée, une activité réglementée à l'égard du CRTC,
mais ça demeure également une entreprise. Et donc en
conséquence, il doit y avoir des rapports qui sont
gouvernés entre les différents actionnaires.
Si je vais référence à ça, c'est de
pratique commune, de pratique usuelle que justement les
rapports entre les actionnaires vont être gouvernés par
une convention d'actionnaire. Toute les conventions
d'actionnaire qui peuvent exister sont évidemment
assujetties toujours à la loi. Et en l'occurrence, tous
les droits qu'on peut retrouver dans certaines
conventions vont également y être assujettis. Donc,
c'est dans cet esprit-là que les conventions
d'actionnaire sont construites et s'appliquent.
MONIQUE LEROUX: Alors, quelques
commentaires. En fait dans cette lettre, il n'y a pas
d'élément nouveau particulier. En fait, Monsieur
Péladeau vient d'expliquer un petit peu l'ensemble des
conventions. Donc, je pense que le cadre de départ est
de bien comprendre que la convention qui touche au fond
Quebecor Média à toute fin pratique est calquée ou
reprend essentiellement les éléments que l'on retrouve
dans une autre convention que Québécor avait vis-à-vis
ses activités d'imprimerie.
Donc, il n'y a pas dans cette lettre
d'élément particulier, si ce n'est que de venir au fond
clarifier les droits de chacune des deux parties. Faut
bien voir en fait dans le cas de TVA que TVA est une
société publique réglementée. Et donc, il est important
de bien cerner cette situation-là. Et on peut évidemment
comprendre qu'un capital communication étant
essentiellement un partenaire financier veut bien avoir
des droits qui sont tout à fait normaux s'il arrivait
certaines circonstances autour de TVA pour éviter des
situations comme celles qu'ils ont connu évidemment lors
de la transaction qui a été proposée avec Rogers.
Alors, j'aimerais peut-être demander à
Madame Côté de préciser certains éléments plus
spécifiques de cette lettre du 11 décembre.
FRANCINE CÖTÉ: Merci Monique. J'ai pas
vraiment d'autres détails à ajouter, sinon que la lettre
vient préciser contrairement à l'article 10.4 dans la
convention un seuil comme vous l'avez mentionné Madame
Noêl de 10 pour-cent pour TVA et Vidéotron. Ce sont des
compagnies qui sont réglementées par le conseil. Alors,
les différents droits qui sont concédés et prévus à
l'article 10.4 tant pour Quebecor que pour CAPCOM sont
prévus dans la lettre qui s'ajoute à la convention selon
les seuils qui sont mentionnés pour TVA et Vidéotron.
Et effectivement, il y a un droit de
regard s'il y a une disposition des actions et ce droit
de regard évidemment nous apparaît tout à fait normal
dans les circonstances, compte tenu de l'implication de
la Caisse au niveau investissement, pas du tout au niveau
gestion. Et surtout également je dirais compte tenu du
fait que toute transaction qui porterait sur les actifs
de GVL ou de TVA est assujettie évidemment à
l'autorisation préalable du conseil. Donc, pour des
compagnies publiques, avant de faire des transactions, je
pense que c'est important de s'assurer d'abord et avant
tout qu'un acquéreur se qualifierait compte tenu des
exigences évidemment de la Loi sur la radiodiffusion.
Alors, je ne sais pas si ça répond à votre
question?
ANDRÉE NOEL: En partie. Maintenant,
quand vous parlez d'une propriété de CAPCOM dans GVL et
dans TVA, est-ce que ça serait -- parce qu'à l'heure
actuelle, la Caisse détient par le biais de QMI 45 point
quelques pour des actions de QMI. Alors, c'est une
propriété qui est indirecte. Quand on parle d'un seuil
de 10 pour pour GVL et TVA, est-ce que ça serait en
application des dispositions de l'article 13 de la
convention qui prévoit un droit de premier refus à la
Caisse si les actions de TVA en particulier sont mises en
vente?
FRANCINE CÔTÉ: Bien, il y a un droit de
regard effectivement. C'est ce qui est prévu à 13.4.
ANDRÉE NOEL: C'est ça, mais quand on
parle du seuil de 10 pour-cent dans GVL et TVA ici,
on ---
FRANCINE CÖTÉ: Jusqu'à 10 pour-cent.
Tant et aussi longtemps que 14 ---
ANDRÉE NOEL: On pense à la vente, on
prévoit ou on anticipe une vente d'actifs de TVA et le
fait que la Caisse pourrait à ce moment-là exercer son
droit de premier refus. Parce qu'à l'heure actuelle, la
Caisse ne détient pas -- appelons-là la Caisse pour les
fins de la discussion -- mais la Caisse à l'heure
actuelle ne détient aucune action directement dans TVA ou
dans Vidéotron.
FRANCINE CÖTÉ: Exact. C'est ma
compréhension Madame Noël et puis je vais m'assurer avec
les auteurs de la convention que je vous donne la bonne
information quand je reviendrais cet après-midi. Mais
c'est ma compréhension.
ANDRÉE NOEL: D'accord. Alors, ça
n'entrerait en jeux que si les dispositions de l'article
13 ont été déclenchées par une offre sur les actions de
TVA. Et vous me dites votre compréhension c'est que le
seuil de 10 pour éventuellement si la Caisse devient
directement actionnaire de TVA, c'est parce que c'est une
compagnie publique réglementée et que vous voulez prévoir
des dispositions différentes.
FRANCINE CÔTÉ: Mais pas juste parce que
c'est une compagnie publique réglementée parce que c'est
une entreprise publique puis un régime évidemment qui
s'applique pour les entreprises publiques et en outre,
elle est réglementée.
ANDRÉE NOEL: Merci. Madame Leroux, vous
avez mentionné que la lettre a été faite ou a été -- y'a
eu accord sur les termes de cette lettre-là pour éviter
certaines situations qui se sont passées antérieurement.
Est-ce qu'on fait référence au fait que -- c'est parce
que ce que ça demande en fait grosso modo la Caisse doit
donner un accord écrit préalable et on ne se contente pas
seulement du vote unanime des actionnaires en vertu de
10.4. On va chercher une condition supplémentaire qui
est l'accord préalable écrit de la Caisse avant de faire
aucune des opérations qui sont décrites dans la lettre et
qu'on retrouve à 10.4 de la convention.
On fait référence peut-être à la
transaction antérieure qui a avorté ou si je me trompe?
MONIQUE LEROUX: Non. Vous avez bien
compris le sens de mon commentaire.
ANDRÉE NOEL: Merci.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
Conseillère, si vous me permettez, je pense que ces
dispositions-là existaient aussi dans la convention
antérieure entre les différents intervenants, dont
Vidéotron et puis la Caisse de dépôt. C'est la
connaissance. Je n'ai pas une connaissance personnelle
mais je pense que c'est ça qui existait ---
ANDRÉE NOEL: On aurait oublié de
respecter la lettre.
PIERRE KARL PÉLADEAU: --- dans les
différents tribunaux. Pardon?
ANDRÉE NOEL: On aurait oublié de
respecter la lettre de la convention.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Je n'ai pas à
commenter là-dessus.
ANDRÉE NOEL: Dans le cas de TVA, le droit
de premier refus de la Caisse est plus étendu que pour
les autres entreprises et ça couvre également le
nantissement d'actions. Est-ce qu'il y a une raison pour
laquelle TVA fait l'objet d'un traitement spécial et
particulier à ce niveau-là? Et d'après vous, est-ce que
ça pourrait nuire éventuellement aux activités de
financement ou d'autofinancement de TVA?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Je pense que
Vidéotron aussi est couvert de façon assez importante par
la convention d'actionnaire à l'égard du droit de veto.
TVA et Vidéotron sont indéniablement donc deux actifs
importants et c'est tout à fait normal que les actifs
importants à l'intérieur d'une transaction soit couverts
par les dispositions qui sont au centre des conventions
d'actionnaire.
ANDRÉE NOEL: Est-ce que vous ne craignez
pas que la Caisse puisse avoir une influence qui empêche
ces entreprises-là de pouvoir se financer facilement en
raison d'interdiction de nantir des actions sans un vote
unanime?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Généralement, c'est
notre expérience comme je vous l'ai un petit peu indiqué
plutôt. La Caisse a tendance à vouloir d'avantage faire
croître ses participations que d'en freiner la
croissance. Et c'est probablement d'ailleurs une des
raisons d'une relation extrêmement viable, extrêmement
heureuse, extrêmement performante. D, antérieurement en
ce qui concerne Quebecor World, et pas simplement je
dirais pour -- c'est pas une question théorique là.
C'est vraiment une question financière. Ça leur a permis
à la Caisse de dépôt d'avoir un rendement exceptionnel
sur leur participation dans Quebecor World.
Comme vous le savez, la Caisse de dépôt
gère le bas de laine de ceux qui y souscrivent et la
Caisse a quand même des obligations de rendement à cet
égard-là. Et nous, on est fier de cette relation-là dans
la mesure où elle nous a permis ou elle a permis aussi
d'une part à Quebecor de permettre la croissance de
Quebecor World, mais d'autre part de rendre ses
actionnaires extrêmement heureux. Et en premier lieu,
Quebecor elle-même, puisque Quebecor est l'actionnaire
majoritaire de Quebecor World et que la Caisse par la
suite l'est.
On a choisi la Caisse de dépôt
historiquement comme je vous l'ai dit un petit peu plutôt
parce que la Caisse donc jouit d'une assise financière
extrêmement forte, extrêmement solide, et partage
également la perspective de développement qui est la
nôtre. Donc, on est vraiment je dirais avec un des
meilleurs, sinon le meilleur partenaire financier. Et je
tiens à vous rassurer la Caisse n'est jamais intervenue
de quelque façon que ce soit dans la gestion quotidienne
ou dans la gestion tout court de Quebecor World. Et
toute la convention qui existe aujourd'hui et qui existe
également dans le cas des autres participations leur
interdit d'agir ainsi. La responsabilité de la gestion
appartient indéniablement et indubitablement à Quebecor.
MONIQUE LEROUX: Si je peux ajouter
aussi Madame Noël relativement au nantissement quand on
regarde les dispositions de l'article 9.3 de la
convention tout simplement et également pour s'assurer
qu'on obtient le consentement du créancier en faveur de
qui les actions de participation ou les titres vont êtres
nantis. Alors, je pense que c'est une mécanique
également de protection dans les circonstances. Et puis,
y'a aucun des droits qui sont prévus en faveur de CAPCOM
qui ne s'appliquent pas évidemment à l'actionnaire de
contrôle qui est Quebecor.
ANDRÉE NOEL: Mais, si je me réfère au
convention de financement qui sont en place, je pense que
à l'exception des actions qui sont dans les mains de
fiduciaire pour le moment, jusqu'à ce qu'on se décide ou
non d'approuver la transaction que vous nous proposez,
les autres actions des filiales sont déjà nanties au
institutions financières.
MONIQUE LEROUX: Tout à fait, c'est le but
de la disposition.
PIERRE KARL PÉLADEAU: C'est exact Madame
la Conseillère.
ANDRÉE NOEL: Maintenant, si je réfère à
l'article 4.1 de la convention où on prévoit que chacun
des actionnaires convient et s'engage à ne pas céder
directement ou indirectement toute action de
participation -- ça c'est les actions dans QMI -- ou tout
titre convertible dont il est détenteur en tout temps,
sauf conformément aux dispositions de la présente
convention, ou avec le consentement écrit de chaque
actionnaire dans tous les cas. Alors, ce qui pourrait
revenir, est-ce que ce "ou" là s'applique seulement si on
décide de vendre des actions autrement qu'en utilisant
les modalités prévues à la convention? Ou si ça
s'applique dans tous les cas qu'on doit obtenir un
consentement écrit?
MONIQUE LEROUX: Écoutez, je pense que je
préférerais vérifier avec Maître Marc Lacourcière durant
la pause pour le déjeuner, puis je reviendrai ensuite
avec la réponse.
ANDRÉE NOEL: Pouvez-vous donner ---
MONIQUE LEROUX: J'ai une idée de la
réponse, mais je ne veux pas vous induire en erreur.
ANDRÉE NOEL: Je vais vous dire également
dans quel sens ma question s'orientait. C'est que dans
le passé, je vous référerais à la transaction entre BCE
et NETSTAR où on avait un actionnaire dans NETSTAR qui
n'était pas admissible. C'était ESPN, une entreprise
américaine. On avait des conditions d'accord préalable
dans la convention d'actionnaire proposée de ESPN et
relativement aux actions de NETSTAR. Et le conseil étant
donné que ce n'était pas une société admissible a proposé
ou a exigé que ces conditions-là soient levées.
On sait que la Caisse CAPCOM n'est pas une
société admissible, pas pour les mêmes raisons. Ce n'est
pas parce que c'est une société étrangère. C'est à cause
des directives relatives à l'obtention de licence par des
entreprises relevant d'un gouvernement du chef d'une
province. Est-ce que le cas échéant et selon la réponse
que vous me donnerez à la première partie de la question,
est-ce que vous seriez prêt à modifier la convention
entre actionnaire de telle sorte que CAPCOM ne puisse pas
s'opposer à l'arrivée d'un nouvel actionnaire?
FRANCINE CÖTÉ: Madame Noël, merci. Je
vais vérifier comme je vous l'ai mentionné. Mais je
voudrais faire un commentaire ou en fait deux ou trois
commentaires sur ce que vous avez indiqué, c'est-à-dire
l'objectif du conseil en posant cette question-là.
Le droit de premier refus qui est prévu
dans la convention, évidemment c'est chacun des
actionnaires qui obtient un droit de premier refus dans
les circonstances qui sont énoncées à la convention et
que je vais clarifier. Et CAPCOM détient un droit de
premier refus lorsque la compagnie veut vendre ou céder
en tout et substantiellement tous les actifs de TVA ou de
VDO. Ça c'est un fait qui apparaît dans la convention.
Par ailleurs, dans le cas que vous portez
à notre attention, dans le cas de ESPN, bien je pense que
c'est une situation qui est tout à fait différente de la
situation où on se trouve. D'abord ici, dans le cas de
CAPCOM, on a une entreprise qui n'est pas du tout
actives. D'abord, c'est une entreprise canadienne et qui
n'est du tout active dans le domaine de la programmation.
C'est une banque d'investissement. Alors, c'est comme
investisseur que CAPCOM est présent dans cette entente
avec Quebecor. C'est comme investisseur que la Caisse
est présente également dans un nombre assez considérable
de dossiers de communication, certains avec lesquels le
conseil est familier.
CAPCOM ou la Caisse sous une autre forme
était déjà présente très activement avec le Groupe
Vidéotron et dans plusieurs autres transactions qui ont
été entérinées par le conseil. Et en aucun cas je pense
que CAPCOM est une entreprise qui va s'intéresser en
temps qu'actionnaire minoritaire, puisqu'elle est
minoritaire non seulement au niveau de son équité dans
QMI, mais également dans sa représentation
proportionnelle au niveau du conseil d'administration,
s'intéresse donc aux questions de programmation. Alors,
je pense que les deux dossiers sont tout à fait distincts
pour les raisons que je viens d'exposer et je vais quand
même faire la vérification à laquelle je me suis engagée
tout à l'heure.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Si vous me
permettez un seul commentaire Madame la Conseillère, et
c'est notre expérience et c'est l'expérience de tous les
fonds de pension, les entreprises comme ça à capital
limité, c'est-à-dire ceux qui ne peuvent pas bénéficier
d'une cotation, les fonds institutionnels se doivent de
trouver des sorties pour justement cristalliser ou
monétiser leurs placements. C'est le pattern qu'on a
suivi au rang de Quebecor World et deux ans plus tard, la
société était coté hors bourse, d'une part justement pour
procurer la liquidité aux investisseurs. Mais d'autre
part pour pourvoir à sa croissance par le biais d'un
appel public à l'épargne. Donc il a encore améliorer sa
capacité d'investir par le biais de nouveaux fonds
propres.
ANDRÉE NOEL: Et c'est la stratégie en
tout cas, celle qui apparaît dans vos documents. C'est
la stratégie que vous voudrez suivre éventuellement dans
le cas de QMI.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Exactement Madame
la Conseillère.
ANDRÉE NOEL: Okay. Maintenant sur un
autre point, CAPCOM a des droits de regard sur la
nomination de certains hauts dirigeants de QMI et de ses
filiales. Ces droits s'étendent également à Vidéotron et
TVA. Est-ce qu'il y a un intérêt particulier pour CAPCOM
dans les deux filiales en question, c'est-à-dire
Vidéotron et TVA, qu'elle n'aurait pas dans le reste des
filiales de QMI? Pouvez-vous nous expliquer un peu
pourquoi on s'attache particulièrement dans la convention
à Vidéotron et TVA?
FRANCINE CÔTÉ: Est-ce que je pourrais
vous demander Madame Noël de préciser la disposition de
la convention à laquelle vous faites référence avant que
nous répondions?
ANDRÉE NOEL: Je vous reviendrez après le
lunch avec le numéro exact parce qu'ici je n'ai pas
beaucoup d'éclairage.
D'après les premiers documents qu'on a
reçus, et je comprends que l'information visait pour la
propriété étrangère des détenteurs de 10 pour-cent ou
moins des actions. Et c'est peut-être pour ça qu'on
n'arrive pas dans nos chiffres. On ne balance pas.
Parce qu'il nous reste des actions qui, pour nous, sont
apatrides. On ne sait pas si elles sont canadiennes ou
détenues par des canadiens ou détenues à l'étranger.
Je me demandais s'il y a un rapport de
votre agent de transfert sur la répartition géographique
de l'appartenance du capital réglerait pas notre
question, à savoir, de façon définitive quelles sont les
actions qui sont détenues à l'extérieur du Canada par des
non-résidents et quelles sont les actions détenues par
des résidents? Je comprends que j'ai ici devant moi un
document qui a probablement été fait à partir d'un tel
rapport, mais est-ce qu'on pourrait avoir un rapport
certifié de votre agent de transfert, parce que d'après
ce que vous nous avez remis aujourd'hui, le problème ne
se pose pas. Par contre, ça ne règle pas la question de
savoir où se trouve pour nous un certain nombre
d'actions, et on présume dans notre grande sagesse que si
c'est pas -- si on ne le sait pas, c'est à l'étranger.
Alors, j'aimerais ça si vous pouviez nous fournir quelque
part un peu plus tard aujourd'hui ou demain un rapport de
votre agent de transfert sur la répartition géographique
de l'appartenance du capital. Ca règlerait, je pense,
toutes les questions, à savoir, où sont les actions, où
sont-elles détenues et est-ce qu'on s'enligne sur le bon
pied en matière de qualification?
FRANCINE COTÉ: Je pense que j'ai un
document devant moi, Madame Noël, qui répondrait sans
doute à votre préoccupation de l'agent de transfert qui
démontre effectivement la répartition des actionnaires,
entre autre évidemment, aux États-Unis, à l'étranger, et
qui concilient effectivement les données qui ont été
portées au dossier public avec le document qu'on a déposé
ce matin. Alors, vous allez voir avec ce document qui
provient de l'agent de transfert qu'au total il y a 11
pour-cent du capital des actions qui sont détenues par
les étrangers dans la catégorie "B". Et vous allez
pouvoir faire la conciliation. Je vais déposer ça tout à
l'heure avec le Conseil et puis si vous avez d'autre
questions après durant l'après-midi, on pourra y
répondre. Et si on doit déposer d'autres documents pour
étailler cette situation, on le fera avec plaisir.
ANDRÉE NOEL: Alors, si vous pouviez
déposer le document de votre agent de transfert au
dossier public et qu'on nous en fasse des copies, je
pense qu'on va régler -- parce que j'ai fait différents
calculs, toutes sortes de scénarios, et j'arrive jamais
aux mêmes chiffres. Alors, j'aimerais ça qu'on puisse
s'entendre sur les chiffres. Après ça, on déterminera ce
qui en est.
Alors, si on se fie sur au document que
vous nous avez remis ce matin, je n'ai vu aucune
problématique vis-à-vis un comité de programmation. Par
contre, si le document ne démontre pas à notre
satisfaction qu'il y a moins d'actionnariat que 66 2/3
pour-cent, on va devoir revenir sur des questions portant
sur un comité de programmation éventuelle pour tenir
compte des instructions sur l'inadmissibilité de non-canadiens.
FRANCINE COTÉ: Oui, Madame Noël, tout à
fait. Et puis le document qui a été déposé ce matin
démontre qu'effectivement Quebecor rencontre le test dans
les instructions au Conseil, et non seulement juste au
niveau du pourcentage des actions, mais également au
niveau du pourcentage du vote.
ANDRÉE NOEL: C'est pour ça que je
voudrais ---
FRANCINE COTÉ: Il y a un test à deux
niveaux et puis Quebecor le rencontre.
ANDRÉE NOEL: C'est pour ça que je
voudrais que vous déposiez le document de votre agent de
transfert pour qu'on règle la question une fois pour
toute.
FRANCINE COTÉ: D'accord.
ANDRÉE NOEL: Et quand vous nous l'aurez
déposé, je reviendrai peut-être au début de l'après-midi,
avant les autres questions, pour vous faire préciser ce
qui en est.
Alors, moi, pour le moment, je n'ai pas
d'autres questions.
LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Noël.
Puisqu'il est déjà presque midi, nous
allons ajourner jusqu'à 1h30 et nous reprendrons à 1h30.
Alors, vous allez laisser le document pour
que Madame Noël travaille pendant le lunch.
Nous vous remercions et nous vous revoyons
donc à 1h30 -- à 13h30. We will be back at 1:30.
--- L'audience est suspendue à 12h00
--- L'audience est reprise à 13h30
LA PRÉSIDENTE: Rebonjour à tous.
Madame Noël aura peut-être des questions
pour vous, mais plus tard, sur la question que vous avez
discuté ce matin.
Nous allons donc procéder maintenant avec
la question de l'étanchéité avec Madame Pennyfather, s'il
vous plaît.
JOAN PENNYFATHER: Merci, Madame la
présidente. Rebonjour, mesdames et messieurs.
En effet, notre sujet sera l'étanchéité
journalistique. En effet, si on retourne à notre
discussion ce matin sur la diversité des voix et
l'indépendance éditoriale entre les journaux et entre les
entreprises de télévision de groupe, on peut se demander
pourquoi l'étanchéité journalistique est importante,
sinon essentielle dans les circonstances de ces
transactions et quels sont les moyens et mesures
spécifiques et efficaces qui pourront garantir cette
étanchéité?
Dans un premier temps, je proposerais
juste de revenir un peu sur les points que vous avez
discuté ce matin avec Madame Wylie et Monsieur Colville.
Sur les stratégies de Quebecor, dans ce sens ici de
vraiment préparer le contexte pour la discussion sur
l'étachéité, je cite, comme je pense que Madame Wylie a
cité la page 10 du mémoire:
"L'acquisition de Vidéotron et TVA
vient consolider le secteur média de
Quebecor et lui procure la diversité
et de la profondeur essentielle en
télévision et en distribution pour
suivre son expansion."
Et la page 18:
"L'entreprise s'était engagée dans
une stratégie de consolidation et
d'intégration pour tirer profit de la
convergeance."
Vous avez mentionné ce matin l'importance
du contenu de TVA pour les nouvelles platformes et les
nouvelles sources de revenu.
Sur la page 5 de votre présentation
aujourd'hui, par contre, et je cite la page 5, paragraphe
3, vous parlez du contenu de TVA, en effet, mais dans les
domaines de l'information et du divertissement. Alors,
nécessairement, on va parler du secteur de l'information
qui, d'après vous, est inclus dans vos stratégies.
Alors, quand vous parlez dans vos stratégies de la
diversité, on peut se demander, et c'est le but du
questionnement, en effet, est-ce que c'est la même
diversité qui est prévue par la Loi de la radiodiffusion,
parce qu'en effet on est ici aussi pour voir l'impact de
la transaction sur un des meilleurs radiodiffuseurs du
Canada, TVA.
C'est un défi, cette concentration, et
vous avez admis vous-mêmes dans votre mémoire à la page
46 que:
"La société peut avoir des craintes
que l'entreprise a tendance à
uniformiser le contenu éditorial des
diverses entreprises."
Il est certain que c'est un débat
important autour de ces grandes questions. Certains
disent que la concentration des médias supportera une
croissance de la diversité de voix. Certains posent que
la concentration mettrait trop à risque. On a tous lu
plusieurs études, les discussions, les débats, les
interventions publiques qui proposent non seulement les
défis, mais peut-être les solutions, les appréhensions et
les refus.
En réponse à ce débat vous dites sur la
page 47 de votre mémoire:
"Nous avons analysé cette situation
en vue de proposer des balises et
mesures de sauvegarde garantisant
l'accès équitable et la diversité des
voix et des choix tout en tirant le
maximum d'avantage des synergies
résultant de la transaction."
Et voilà un peu peut-être le défi et la
contradiction dont Madame Wylie a souligné ce matin.
Sur la page 51-52, vous proposez des
balises et mesures. Vous en avez fait mention ce matin,
Monsieur Lavoie, parmi lesquelles on trouve un code de
déontologie et un comité de surveillance.
Alors, c'est sur ces deux points-là je
propose qu'on poursuive la discussion pour avoir un peu
plus de détails sur ce code et sur le comité de
surveillance.
En effet, si on voit la liste des sept
balises, qui inclut les séparations structurelles, le
professeur Trudel, dans son rapport qui a été soumis par
vous-même avec votre mémoire, souligne que les
séparations structurelles, par exemple, est
habituellement une condition nécessaire au maintient de
la diversité et de l'autonomie éditoriale. Elle n'est
toujours pas une conditions suffisante.
Alors, en effet, si on revient sur nos
pas, le code de déontologie et le comité de surveillance
et les autres balises que vous proposez sont proposés à
l'intérieur d'une discussion qui veut assurer
l'étanchéité journalistique, et deuxièmement, que cette
étanchéité est nécessaire et sinon essentielle pour la
diversité des voix, qui est une partie très importante de
notre discussion.
Quand je parle de la diversité des voix,
je veux aussi qu'on mette le contexte devant nous qui est
la Loi de la radiodiffusion. Et l'article 3, comme vous
le savez, parmi d'autres souligne que le système de
radiodiffusion devrait servir à enrichir et renforcer la
structure culturelle, politique, sociale et l'économie du
Canada et que cette programmation devrait, notamment, et
parmi d'autres, dans la mesure du possible, offrir au
public l'occasion de prendre conscience d'opinions
divergeantes sur les sujets qui l'intéresse.
Dans ce contexte de la Loi sur la
radiodiffusion, et comme Madame Wylie a souligné ce
matin, on ne réglemente pas la prescrite, mais par
contre, on réglemente la radiodiffusion, qui joue un rôle
primordial dans l'accès du public à l'information et la
liberté éditoriale.
Qu'est-ce que c'est pour vous la diversité
des voix dans ce contexte?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
conseillère, vous avez demandé de peut-être entrer dans
les détails en ce qui concerne les mesures auxquelles
vous avez fait référence, que nous allons faire avec
plaisir. Ceci étant, je pense que c'est important aussi
de mettre en contexte ce que vous avez dit
antérieurement.
J'aimerais revenir un petit peu sur ce que
Luc disait précédemment. L'information, évidemment, est
une composante extrêmement importante de la
radiodiffusion et un peu à l'imagine donc des journaux
également constitue à certains égards un pôle extrêmement
important d'attraction de l'audience et de l'auditoire.
Et ça, j'aimerais à cet égard un peu vous
donner l'exemple de ce que nous avons fait, encore tout
récemment, et puis hier on était très heureux de
constater que cette politique ou cette stratégie a été
récompensée, si je peux dire, par le public parce qu'au
moment où on a repris TQS, on a justement investi dans
l'information et le public, pas plus tard que hier soir
au Gala Métro Star, qui est un espèce de gala où le
public vote et détermine quels sont les choix ou quelles
sont les politiques qu'ils préfèrent, et c'est Jean-Luc
Mongrain qui a gagné, justement, à l'égard de
l'information.
TQS a fait le choix de l'investissement en
information et TQS s'est avéré être gagnant à cet égard,
et Jean-Luc Mongrain, comme parmi également d'autres
formules, se sont avérés être à l'origine du succès
aujourd'hui que TQS connaît.
Si vous avez octroyé la licence à Quebecor
de TQS il y a quelques années, vous avez certainement
fait confiance à Quebecor dans la perspective de la
pérennisation -- je ne sais pas si je pourrais m'exprimer
ainsi -- en ce qui concerne TQS. Aujourd'hui, on peut
avoir cette assurance que dorénavant TQS et son réseau
sont une entreprise extrêmement solide et viable et qui
plaît au public.
Donc, si nous avions crû qu'il n'était pas
approprié de respecter l'étanchéité, bien qu'évidemment,
comme vous le savez, nous en étions contraints, nous
aurions pas le succès qui est celui que nous connaissons
aujourd'hui. Donc, investir dans l'information c'est une
chose essentielle pour un média d'information, et TVA,
comme TQS, comme les journaux, sont des médias
d'informations, et donc en conséquence, doivent être
coeur d'une réflexion permanente en ce qui concerne
l'information.
JOAN PENNYFATHER: Étant donné que vous me
dites que l'information -- et je suis d'accord, c'est un
élément très important du rôle d'un radiodiffuseur. Est-ce que, aussi, le concept de diversité des voix à
l'intérieur de cette mission, mandat, pour l'information
est important pour vous?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Tout à fait, Madame
la conseillère. Je pense que la diversité des voix c'est
cette capacité de pouvoir donner à la communauté
d'intervenir en ce qui concerne l'information. Et le
fait de ne pas avoir une -- ou plutôt le fait d'avoir des
conventions collectives qui existent depuis de nombreuses
années au niveau des clauses professionnelles assure que
le travail des journalistes doit être un travail qui va
être correctement effectué et qui va donner accès à la
diversité des voix ou la capacité de pouvoir exprimer
différentes opinions sur un même sujet. Ca c'est dans le
cadre de l'information. Mais on pourrait facilement
élargir le débat et dire que Vidéotron, en tant que tel,
aussi procure la capacité à l'ensemble de la communauté
de s'exprimer différemment par les supports qui lui sont
proposés, que ce soit au niveau de la télévision
communautaire, ou encore, sur les platformes qui vont
être proposées par la télévision interactive.
Je sais que lorsqu'on fait référence à la
diversité des voix, on a tendance à utiliser une
définition probablement assez étroite qui va se
concentrer ou qui va d'avantage porter sur l'information
en tant que telle. Et je pense que la diversité des voix
c'est un concept qui est beaucoup plus large que
l'information simplement.
JOAN PENNYFATHER: Alors vous pensez que
le Conseil devrait s'occupper, surtout dans cette ère de
concentration des médias, que le Conseil devrait se
concentrer beaucoup plus sur la diversité des voix et
dans la façon plus large que vous venez de mentionner?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Je pense que ce qui
est important de garder en mémoire c'est
lorsqu'effectivement on parle de diversité des voix, on
devrait avoir une perspective plus large que simplement
l'information en tant que telle.
JOAN PENNYFATHER: Le Conseil alors ne
devrait pas concentrer son action seulement sur la
question éditoriale, mais plutôt ce sens de diversité des
voix plus large? C'est ça que vous me dites?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Je fais référence
donc à ce qui m'apparaît être une préoccupation en ce qui
concerne la diversité des voix. Et je ne suis pas un
expert en matière d'interprétation des dispositions de la
Loi sur la radiodiffusion. Est-ce que dans la loi
spécifiquement on fait référence plus particulièrement à
l'information ou si la diversité des voix n'englobe pas,
justement, autre chose que l'information également?
JOAN PENNYFATHER: On va revenir à ce
point. En effet, vous avez demandé de me parler de
diversité des voix en général, mais je pense qu'aussi à
l'intérieur de votre mémoire, et certainement des
discussions publiques dans lesquelles on se trouve, aussi
mettent beaucoup d'accent sur la liberté éditoriale à
l'intérieur de cette discussion.
Et en effet, je voulais savoir qu'est-ce
que c'est pour vous les voix éditoriale.
LUC LAVOIE: Si je peux me permettre,
Madame Pennyfather, quand on parle de diversité des voix
au sens -- Pierre Karl l'ayant décrit maintenant au sens
le plus large -- si on y va au sens le plus étroit, on
parle évidemment de l'accès pour une société au plus
grand nombre possible de voix qui rapportent les
événements, qui rapportent ce qui se passe dans une
société, qui fait donc un travail journalistique. Et je
constate que dans une société comme le Québec, il y a à
l'heure actuelle une diversité des voix qui, comparée à
d'autres marchés en Amérique du nord, est même assez
étonnante. On constate ici à Montréal que chaque matin
on peut avoir à notre porte le Devoir, la Presse, le
Journal de Montréal, la Gazette, plus les deux grands
quotidiens nationaux qui sont le National Post et le
Globe and Mail. On peut avoir accès à des sources
d'information, dites, électroniques, sur la radio, radio-média et Info 690 et CBC et Radio-Canada, et je peux
continuer comme ça, Radio Média et le reste.
Ce que l'on propose dans notre mémoire
c'est essentiellement -- et par les garanties qu'on
offre, c'est essentiellement de maintenir cette diversité
des voix en étant parfaitement conscient du rôle très
important joué par la réseau TVA dans cette diversité des
voix. On propose de faire en sorte que, plus ou moins,
le statut quo soit maintenu en créant une situation ou en
créant un cadre dans lequel la salle des nouvelles de TVA
va continuer d'évoluer au sens où elle évoluait
auparavant et on propose donc de reconduire le modèle qui
avait été utilisé en 1997, et sanctionné par le CRTC dans
le cas de TQS, et qui s'est avéré fonctionner tout au
bien puisqu'à l'automne 2000, le CRTC a renouvellé la
licence de TQS pour sept ans en reconduisant le mandat de
ce comité de surveillance.
JOAN PENNYFATHER: Merci, Monsieur Lavoie.
Oui, je sais, vous avez fait ce point devant l'Assemblée
nationale, il y a quelques jours, sur la diversité de
l'information ici au Québec.
Mais je pense pour qu'on puisse arriver à
une discussion spécifique sur le code du comité de
surveillance, le but de mes questions c'est vraiment
d'avoir pour le Conseil une réponse qui nous donne une
impression sur qu'est-ce que c'est l'opinion, l'attitude,
de Quebecor vers cette question de diversité des voix, et
surtout parce que là je pense qu'on peut revenir à la
question plus large, parce que je veux nous amener vers
une discussion sur le code.
Si on parle de la télévision, parce qu'en
effet on est là pour parler aussi surtout de la presse
électronique, à votre avis, est-ce que la télévision
comporte l'éditorial? Parce que Monsieur Colville a
mentionné ce matin le commentaire dans votre mémoire
qu'il n'a pas d'éditorial à la télévision. J'étais un
peu étonnée de cette remarque dans le mémoire. Vous avez
aussi souligné qu'il n'y aura pas beaucuop de synergie
entre l'information des journaux et l'information à la
télévision. Par contre, l'information à la télévision
est tellement importante, comme vous venez de mentionner
vous-même.
Pour savoir qu'est-ce que vous en pensez
de la télévision en terme d'information, est-ce que la
télévision comporte de l'éditorial?
LUC LAVOIE: Si on entend éditorial au
sens de contenu d'information, c'est sûr que la
télévision est un médium extraordinairement important.
C'est peut-être un de ceux qui a le plus d'impact dans le
marché. Mais si on entend éditorial au sens de prise de
position dans un sens ou dans l'autre, je ne pense pas
que c'est la tradition du réseau TVA ou de la télévision
au Canada en général que d'être un médium où on prend
position à gauche, à droite, pour un ou pour l'autre dans
un débat de fond dans la société canadienne. Le rôle de
la télévision, à mon avis, tel que le veut la tradition
canadienne, c'est un rôle de rapporter le plus
objectivement possible l'information telle qu'elle se
présente.
JOAN PENNYFATHER: Je suis d'accord d'une
certaine façon, mais même professeur Trudel a souligné le
fait en parlant de la distance nécessaire entre
l'éditorial et les intérêts du propriétaire, que le choix
éditorial -- l'éditorial sur la télévision peut être là
quand on fait un choix sur les informations.
Quand on prend l'angle de traitement,
quand on prend la décision de la diffusion, est-ce que
vous ne trouvez pas que c'est une décision éditoriale?
LUC LAVOIE: Oui, je suis d'accord avec le
professeur Trudel et avec vous là-dessus. Oui, tout à
fait.
JOAN PENNYFATHER: Alors, ça met en
évidence l'éventail sur lequel il faut se pencher quand
on parle de l'effet que la télévision comporte de
l'éditorial, en effet?
LUC LAVOIE: En ce sens-là, oui.
JOAN PENNYFATHER: Oui.
LUC LAVOIE: On est d'accord.
JOAN PENNYFATHER: Est-ce que la diversité
des voix éditoriales devrait inclure tout type
d'information? Vous parlez simplement de nouvelles, un
choix de faits de la journée. Est-ce que pour vous
d'autres types de programmation apportent les choix
éditoriaux?
LUC LAVOIE: C'est un débat un peu
différent. Par exemple, est-ce que de mettre en onde
telle ou telle émission de variété est un choix
éditorial? Enfin, vous savez, on pourrait avoir de longs
débats philosophiques là-dessus. Je pense que nous, ce
dont on parle c'est le choix de l'information, c'est le
traitement de l'information. On en parle au sens d'une
salle de rédaction, d'une salle des nouvelles.
JOAN PENNYFATHER: Alors, si on revient à
la discussion sur la diversité des voix dans une façon
plus large, veuillez commenter sur la possibilité que le
code de déontologie s'applique non seulement à
l'éditorial, disons pur, que vous avez mentionné, mais
aussi à d'autres éléments de diversité des voix, car
comme Monsieur Pélodeau a souligné, la diversité des voix
touche à plus que simplement les salles de nouvelles.
LUC LAVOIE: Pour être honnête avec vous,
le code de déontologie qui vous est proposé comme
garantie est un code de déontologie qui est conçu pour
s'appliquer au domaine de l'information.
JOAN PENNYFATHER: Le domaine de
l'information, pouvez-vous être ---
LUC LAVOIE: L'information et affaires
publiques, LCN, LCN affaires, les bulletins de nouvelles
de 18h00, de 22h00, les différentes émissions d'affaires
publiques, tout ce qui est réalisé par le service
d'information du réseau TVA.
JOAN PENNYFATHER: Alors on va revenir à
cette définition quand on voit, en effet, la définition
que vous proposez dans le code, parce que d'après moi
c'est un peu plus restrictif.
Maintenant les balises. En effet, on
arrive au code et au comité de surveillance. Le code que
j'ai en main c'est le code de déontologie, version
amendée le 12 janvier et la description du mandat du
comité, la même date. Il y avait une révision qui était
faite le 12 janvier. Est-ce qu'on est d'accord sur la
même page?
Comme j'ai dit au début, et je pense qu'on
peut être d'accord sur ce point pour qu'on soit clair
dans notre discussion, le but de ce code et le comité de
surveillance à l'intérieur des autres mesures c'est de
garantir l'étanchéité des salles de nouvelles. Est-ce
qu'on est d'accord?
LUC LAVOIE: On est d'accord là-dessus,
oui.
JOAN PENNYFATHER: Parfait. Premièrement,
est-ce que vous pouvez nous décrire qu'est-ce que
l'étanchéité veut dire pour vous?
LUC LAVOIE: L'étanchéité veut dire que
les salles de rédaction des journaux du groupe Quebecor
et la salle de rédaction du Groupe TVA vont travailler de
façon totalement indépendante l'une de l'autre,
indépendantes au point de vue structurel, indépendantes
au point de vue de la gestion, indépendantes au point de
vue de la cueillette de l'information, de son traitement
et de sa diffusion. Ca veut dire une étanchéité au sens
le plus stricte du terme.
JOAN PENNYFATHER: Je comprends. Vous
comprenez pourquoi c'est important alors que j'irai un
peu en détail sur ce code et comité ---
LUC LAVOIE: Bien sûr.
JOAN PENNYFATHER: --- parce que si on
répète les mots que vous venez de dire à l'intérieur
d'une discussion qu'on avait eu ce matin sur le but de
cette transaction c'est les synergies. Le but de cette
transaction c'est plutôt de travailler ensemble, de
faire, comme madame a dit ce matin, la promotion des
activités de TVA, les activités des journaux. Alors, on
peut dire qu'à l'intérieur de cette grande stratégie,
soit ce code de déontolgie et comité de surveillance est
une attitude d'étanchéité qui va à l'encontre, on peut
dire, de cette stratégie.
Alors c'est important qu'on puisse être
comfortable que le code et le comité soient efficaces.
LUC LAVOIE: Bien sûr.
JOAN PENNYFATHER: Si on parle alors du
mot étanchéité, en effet, que c'est important, on voit
mention de ce principe à l'article 3(b) et 4(d) et il est
réflété dans une phrase du document constitutif du
comité:
"Cependant, nous notons que les
titres préambules et textes de ces
documents omettent à certaines
occasions d'inclure la notion
d'étanchéité. Ils ne réfèrent qu'à
l'indépendance des salles de
nouvelles."
Veuillez commenter la possibilité
d'inclure la notion d'étanchéité partout où il est fait
mention de l'indépendance éditoriale.
LUC LAVOIE: Franchement, je n'y vois
aucun problème. C'est une question d'utilisation de
termes. Quand on parle d'indépendance, on parle aussi
d'étanchéité. On parle de notion synonyme ici.
JOAN PENNYFATHER: Alors vous êtes
d'accord que le mot d'étanchéité, car c'est le but du
code ---
LUC LAVOIE: C'est le but du code.
JOAN PENNYFATHER: --- ce serait mieux de
l'inclure chaque fois qu'on mentionne l'indépendance?
LUC LAVOIE: Si cela vous semble être plus
clair, on y voit aucun problème.
JOAN PENNYFATHER: Merci. En vertu de
l'article 1(b) du code, le code semble s'appliquer
uniquement au personnel défini commer professionel de
l'information. Or:
"L'information peut être véhiculée
par d'autres personnes que les
professionnels de l'information."
Considérez-vous que la portée de cet
article est suffisament large?
LUC LAVOIE: Il m'apparaît assez large, en
effet, si on définit les professionnels de l'information
comme ils sont définis ici, c'est-à-dire que j'y vois les
directeurs de l'information, rédacteurs, journalistes,
chefs de pupitres, caméraman, photographes, reporteurs
correspondants, recherchistes, affectateurs et lecteurs.
Qu'ils soient employés contractuels ou pigistes de TVA et
LCN ou des journaux de Quebecor Média, ça m'apparaît une
définition d'un professionnel de l'information qui est
assez large.
JOAN PENNYFATHER: Juste pour aller un peu
plus loin sur ce point-là, parce que vous savez, comme
moi, qu'il y a des interventions et discussions sur le
fait que d'autres personnes à l'intérieur de TVA ou à
l'extérieur de TVA peuvent transmettre, recevoir les
informations, même dans la définition que vous proposez.
Mais est-ce que c'est suffisant pour nous
d'accepter cette définition, car ça ne touche pas à peut-être d'autres personnes à l'intérieur de ces compagnies-là qui peuvent transmettre les informations et avoir le
même effet?
LUC LAVOIE: J'aimerais comprendre mieux à
qui vous pouvez faire référence. Si on parle de
traitement de l'information, ça m'apparaît englober tout,
mais j'avoue qu'il y a peut-être des points qui
m'échappent.
JOAN PENNYFATHER: Ca peut être, par
exemple, parce qu'on parle de la télévision, un directeur
de programmation, à titre d'exemple, qui chapeaute le
groupe d'information, mais qui n'est pas dans les
définitions que vous proposez.
LUC LAVOIE: Mais si on se retrouve dans
une situation où le directeur de la programmation
chapeaute l'information, selon moi, il est couvert par ce
code, parce que par définition ça inclut les directeurs
de l'information, et si son travail implique d'être
directeur de l'information même à un niveau plus élevé,
il est, selon moi, couvert par ce code-là. Il n'y a
aucun doute.
JOAN PENNYFATHER: C'est important qu'on a
cette discussion parce qu'en effet, on parle d'être très
précis ici. Alors si vos intentions sont un peu
différentes, c'est important qu'on entend et qu'on prend
vraiment en considération vos points de vue.
LUC LAVOIE: Non, c'est intéressant parce
que je vous prie de me croire qu'on avait aucune
intention d'être restrictif dans cette définition-là.
JOAN PENNYFATHER: Si on va à l'article
1(c), la définition de l'information, et je pense que
c'est un élément clé, la définition qu'on retrouve ici
semble limiter la portée du code, et je cite:
"...aux informations ou documents non
encore publiés ou diffusés par
quelque média que ce soit."
Que signifie pour vous "non encore publiés
et diffusés"?
LUC LAVOIE: Écoutez, c'est une question
intéressante parce qu'on a eu ce débat-là à l'interne
entre nous. La question au fond est la suivante. Une
fois qu'une information est diffusée par quelque média
que ce soit, je pense qu'il ne faut pas faire en sorte
qu'un code comme celui-là devienne un empêchement à la
circulation d'information, et je m'explique: imaginons
une situation tout à fait plausible où le Journal de
Montréal aurait un "scoop" ce matin, aurait une
exclusivité, il ne faut pas que la définition du code de
déontolgie ou l'interprétation du code de déontologie
fasse en sorte que le réseau TVA ne puisse pas reprendre
l'information du Journal de Montréal, comme Radio-Canada
le ferait, comme CTV le ferait et comme tous les autres
le feraient. Et c'est dans ce sens-là qu'on en est
arrivé à une définition comme celle-là. Je ne pense pas
que c'est notre intention, ni la vôtre, dalleurs, que
d'empêcher ou de restreindre la circulation de
l'information. L'inverse peut se produire. TVA peut
avoir un "scoop" ce soir. Est-ce ça veut dire que le
Journal de Montréal ne devrait pas le reprendre? Parce
que le "scoop" pourrait très bien, dand le traitement
normal de l'information, être immédiatement repris par
l'Agence presse canadienne, citer le réseau TVA. Et si
le code est trop restrictif, on pourrait se retrouver
dans une situation où le Journal de Montréal n'aurait
pas, en vertu du code, le droit de publier l'information
reprise de la Presse canadienne et attribuée à TVA. En
ce sens-là, je ne pense pas que c'était notre intention,
ni la vôtre, je crois bien, de vouloir restraindres la
circulation d'information.
JOAN PENNYFATHER: En effet. Je lisais le
mot liberté éditoriale au début, qui est l'objectif de
toutes de toutes ces discussions ---
LUC LAVOIE: Et c'est notre objectif
également.
JOAN PENNYFATHER: Exactement. La
diversité des voix vient de cette liberté. Et en effet,
on parle de la radiodiffusion -- la Loi de la
radiodiffusion.
LUC LAVOIE: Bien sûr.
JOAN PENNYFATHER: Et pour que le TVA
puisse, en effet, faire son mandat à l'intérieur de cette
loi, ce n'est pas en limitant ses activités. En effet,
c'est l'opposé. C'est en protégeant, et c'est pourquoi
on a cette discussion.
Mais comme le restant du code et le rôle
du comité suivent de cette définition, on peut peut-être
revenir là-dessus, mais c'est important qu'on comprenne
le pourquoi de ça ---
LUC LAVOIE: Bien sûr.
JOAN PENNYFATHER: --- et qu'est-ce que ça
veut dire.
A titre d'exemple, on a parlé beaucoup ce
matin de l'internet, télévision interactive, l'échange
ces informations entre platformes. Alors, jusqu'à quel
point cet échange est possible et n'est pas possible
d'après ce code? A titre d'exemple, on sait que les
nouvelles peuvent être diffusées sur l'internet très
rapidement. Cependant, un télédiffuseur ne la
présenterais peut-être qu'au prochain bulletin de
nouvelles quelques heures plus tard.
Doit-on comprendre qu'une fois
l'information publiée ou diffusée sur l'internet, par
exemple, le code ne trouve plus l'application?
LUC LAVOIE: Vous soulevez un point qui
est intéressant. Que ce passerait-il si le réseau TVA
diffusait une information qui était un "scoop" ou
l'inverse, ou enfin, que le Journal de Montréal par un
site -- que Canoë -- prenons l'exemple de Canoë. Canoë
diffuse une information exclusive. Moi, je ne vois pas
comment on peut limiter la circulation de l'information.
Quand une information est publique, à mon avis, elle est
publique. Le code s'applique sur la cueillette de
l'information, sur son traitement, sur la gestion, sur
tout ça, mais une fois l'information diffusée, à mon
avis, elle est diffusée. Elle est du domaine public et
elle est accessible à tous et elle peut être reprise par
tous.
JOAN PENNYFATHER: Alors, pourriez-vous me
donner un exemple de la définition des informations non
encore publiées ou diffusées par quelque média que ce
soit, incluant l'internet?
LUC LAVOIE: Prenons l'exemple des
audiences du CRTC aujourd'hui. Il y aurait ici et il y a
ici des représentants de différents médias du groupe
Quebecor, et s'il y avait d'autres audiences du CRTC
impliquant d'autres joueurs ou nous-mêmes, il y aurait
toujours des représentants des différents médias. C'est
ça l'information non-publiée. C'est l'information qui se
déroule. C'est l'événement sous nos yeux. C'est
l'histoire qui est en train de se faire. C'est ça
l'information non-diffusée.
JOAN PENNYFATHER: Continuons. Expliquez
en quoi les principes d'indépendance et d'étanchéité ne
devraient pas aussi s'appliquer aux informations et
documents déjà publiés pour les raisons que vous venez de
me dire, la restriction que ça peut avoir sur les
journalistes.
LUC LAVOIE: Essentiellement, parce que ce
qu'on va créer comme situation c'est des médias qui vont
être en compétition les uns avec les autres. Le Journal
de Montréal va être en compétition avec le réseau TVA
comme il l'est à l'heure actuelle, et en ce sens, quand
un aura un "scoop", l'autre va le reprendre et ça va être
vrai pour tous leurs compétiteurs aussi. C'est la loi de
l'information. La loi du milieu de l'information c'est
qu'un journaliste, pour en avoir été un assez longtemps
moi-même, la chose qui le rend le plus heureux c'est
d'avoir une exclusivité. Quand cette exclusivité-là elle
est sortie, la chose qui le rend encore plus heureux que
d'avoir eu l'exclusivité c'est d'être cité par les
autres. Je ne vois pas en quoi un code de déontologie
pourrait arriver à mettre un frein à cela. Ca m'apparaît
fondamental. Le journaliste qui met la main sur son
exclusivité va la protéger comme son bébé, va la publier
et une fois qu'elle est publiée, elle est disponible à
tous. L'information fait partie de l'air ambiant.
JOAN PENNYFATHER: Alors le code couvre
des informations et documents -- c'est assez limité,
alors, le genre ---
LUC LAVOIE: Non, je crois que c'est assez
large.
JOAN PENNYFATHER: --- d'information dont
on parle ou est-ce que c'est plus large?
LUC LAVOIE: C'est extrêmement large. Ce
que le code couvre c'est que la salle de rédaction de TVA
ou celle du Journal de Montréal, pour reprendre cet
exemple, sont gérées par des équipes différentes, sont
dans des locaux différents, utilisent des supports
informatiques différents. Il n'y a pas de choix
éditoriaux qui se font en commun. Les chefs de pupitres
continuent de faire leur travail comme ils le font
maintenant. Il y a une totale indépendance de ces deux
organizations. Donc ça couvre tout le processus normal
de cueillette, de diffusion, de publication
d'information. Ca m'apparaît assez évident.
Mais là où le débat, enfin, peut avoir
lieu ça m'apparaît un débat assez difficile à résoudre.
C'est qu'une fois l'information publique, elle est
publique.
JOAN PENNYFATHER: En effet, on va revenir
là-dessus, mais je ne mets pas en doute la difficulté sur
les points dont on parle, et je pense que c'est en
discussion qu'on peut avoir, tout le monde, une idée du
vécu, du réel, l'efficacité de tout ça.
En effet, dans la lettre du 12 janvier,
dans une réponse à une question que le Conseil avait
posé, la question 26, vous avez dit:
"Le code ne vise pas, cependant, à
interdire l'utilisation de certaines
sources parce qu'elles sont
identifiées à QMI, mais plutôt à
maintenir l'indépendance éditoriale,
c'est-à-dire la liberté de faire des
choix en matière de l'information ou
la nouvelle se fait."
LUC LAVOIE: Je vais reprendre le même
exemple que je prenais tout à l'heure. Le réseau TVA à
son bulletin de nouvelles de 22h00 a une exclusivité.
Cette exclusivité est reprise par l'agence nationale
Presse canadienne, dont nous sommes membres. Elle se
retrouve sur les fils de presse et le choix de la publier
le lendemain dans le Journal de Montréal va appartenir au
Journal de Montréal. Il n'y aura pas d'obligation au
Journal de Montréal, parce que l'exclusivité est à TVA,
de la reprendre. Le processus normal de l'information
suit son cours. Je pense que c'est ça qui est l'esprit.
JOAN PENNYFATHER: Et vous allez
comprendre que le souci du Conseil dans cette discussion
et certainement certains intervenants et la discussion
importante dans le public, le point qu'on a sur la table
aujourd'hui ce n'est pas de donner des restrictions, les
freins sur la liberté éditoriale de TVA. En effet, notre
mandat ici c'est de voir à ce que la transaction -- quel
sera l'impact de cette transaction sur TVA. Et moi je
poursuis l'impact précisément dans sa capacité d'avoir
une liberté pour vraiment fournir un choix de voix et
diversité au public.
Si on continue de cette même manière,
l'article 4(c) du code de déontologie stipule que QMI --si on s'assure qu'aucun lien électronique par ordinateur
ou autre technologie ne relie les salles de nouvelles de
TVA, LCN et LCN Affaires à celles des journaux de QMI,
comment entendez-vous mettre en oeuvre cette mesure?
LUC LAVOIE: Et maintenant en place des
réseaux d'informatique complètement différents, en étant
dans des locaux différents au point de départ.
En étant physiquement dans des locaux
différents, en maintenant des systèmes d'informatique
différents et en maintenant des -- enfin, il y aura pas
de tentatives d'avoir un espèce de serveur central qui va
être accessible à tous, de toutes les façons; ça va être
des services informatiques séparés pour chacune des
entités, comme c'est le cas à l'heure actuelle.
JOAN PENNEFATHER: En effet, mais je pense
que c'est un point important parce qu'on vient de parler
de l'Internet comme étant un véhicule très important dans
votre stratégie et dans le travail de tous les jours d'un
journaliste.
Alors, à un moment, on est sur notre
système et, à l'autre moment, on peut pas être sur le
système. Ça peut être un peu difficile à mettre en
vigueur. Non?
LUC LAVOIE: J'essaie de comprendre mieux.
JOAN PENNEFATHER: Ça veut dire que si je
travaille sur l'ordinateur tous les jours comme
journaliste pour recevoir les -- les documents publiés, à
titre d'exemple, mais sur le même système je ne peux pas
recevoir les documents non-publiés ---
LUC LAVOIE: C'est-à-dire que ---
JOAN PENNEFATHER: --- où est-ce qu'il y a
un système séparé.
LUC LAVOIE: C'est-à-dire qu'il y a -- il
y a l'Internet, hein, il y a les services informatiques
internes, les Intranet, ou appelons-le comme on veut.
L'Internet est quelque chose qui est disponible à tous.
L'Intranet est pas quelque chose qui est disponible à
tous.
Certainement que nos réseaux internes vont
être séparés les uns des autres mais une fois -- vous
savez, les limites -- les limites ont des limites, c'est-à-dire que si un journaliste du Réseau TVA décide que il
a vu son collègue à une conférence de presse du Journal
de Montréal et qui lui a dit: "Je vais t'envoyer le
papier que j'ai écrit il y a deux jours à ce sujet-là"
puis qu'il décide de lui envoyer par courrier
électronique, ça y est, c'est -- le système -- on vient
de -- on vient de traverser l'Intranet, on vient de
traverser -- mais ça c'est la réalité de l'Internet.
Mais je veux dire les adresses e-mail ne
se trouveront pas au même endroit; là où se gère
l'information par les chefs de pupitres, ils n'auront pas
des ordinateurs communs. Ils verront pas -- pour
employer les anglicismes du jargon du métier, ils auront
pas les mêmes "line-ups" devant les yeux.
Enfin, ça va être une administration
complètement séparée.
JOAN PENNEFATHER: O.k., c'est sur ce
point de l'administration séparée.
LUC LAVOIE: D'accord.
JOAN PENNEFATHER: En parlant des locaux,
en effet, séparés ou -- l'article 4(b) prévoit que et je
cite:
"Les salles de nouvelles de TVA, LCN
et LCN Affaires sont situées dans les
locaux ou immeubles différents de
celles des journaux de QMI."
En vertu de cette disposition, doit-on
comprendre que TVA pourrait partager le même étage d'un
immeuble avec QMI ou Quebecor?
LUC LAVOIE: C'est certainement pas dans
nos plans, non.
JOAN PENNEFATHER: Non?
LUC LAVOIE: La réponse c'est non.
JOAN PENNEFATHER: Veuillez expliquer
comment un tel partage protégerait l'indépendance
éditoriale et l'étanchéité des salles de nouvelles. Est-ce que c'est vraiment un élément important pour vous?
LUC LAVOIE: Oui, c'est un élément très
important parce qu'une salle de rédaction est une -- est
une ruche d'abeilles, est une dynamique en constante
évolution et l'information se crée, se fait, se
développe, se publie, se fabrique -- enfin, se fabrique,
il faut que je fasse attention à mes mots mais se conçoit
à l'intérieur d'un groupe, à l'intérieur d'une salle de
rédaction.
Vous avez sûrement vu comme moi des salles
de rédaction à l'oeuvre. Ces salles de rédaction-là
seront séparées. Elles auront leur dynamique propre.
Elles auront leur culture propre et elles auront leur
façon de concevoir et de faire les choses propres.
JOAN PENNEFATHER: Alors, un détail sur
cet article important que je puisse vous demander:
seriez-vous prêt à modifier le code pour n'y laisser que
la mention d'immeuble différent pour que ça soit plus
clair et suit votre intention?
On parle des locaux, immeuble, est-ce que
vous êtes ---
LUC LAVOIE: Bien, parce que -- écoutez,
si j'ai une hésitation c'est parce qu'il se trouve
qu'effectivement les locaux de TQS peuvent avoir de l'air
d'être les mêmes que ceux de Quebecor pourtant c'est
séparé. Il s'agit d'une sous-location.
Est-ce que ça doit être dans un immeuble
différent?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Bien, je pense
qu'on fait référence à TQS et le Journal de Montréal,
hein?
LUC LAVOIE: Oui.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Ou tout autre
quotidien, il y a pas de -- d'activité d'édition.
LUC LAVOIE: Il y a pas -- non, dans les
immeubles différents, ça m'apparaît évident, oui, tout à
fait.
JOAN PENNEFATHER: Alors, ça sera possible
de changer le code dans cette manière?
LUC LAVOIE: Oui.
JOAN PENNEFATHER: Merci.
On retourne à l'article 2(b) qui annonce
que:
"TVA, LCN et LCN Affaires
reconnaissent qu'ils se doivent
d'être indépendants des salles de
nouvelles et des professionnels
d'information des journaux de QMI
tout au long des étapes menant de la
cueillette de l'information à sa
diffusion au public."
Vous mentionnez dans cet article: "cueillette de
l'information" et "à sa diffusion au public".
Selon vous, est-ce que l'article 3 qui
parle de la cueillette d'information et l'article 4 qui
parle -- le titre est: "Les Salles de Nouvelles", du
code sont suffisamment larges pour couvrir toutes les
étapes menant de la cueillette de l'information à sa
disposition.
LUC LAVOIE: C'est certainement notre
opinion, oui.
JOAN PENNEFATHER: Alors, si je puisse
juste demander l'article 4 alors traite de la diffusion?
LUC LAVOIE: L'article 4 est en bonne
partie du fait de diffuser le code lui-même, de le rendre
connu, de le faire pénétrer dans la culture des médias
visés.
JOAN PENNEFATHER: Pour moi, ce n'est pas
totalement clair parce que vous dites que vous êtes dans
la cueillette de l'information et ça ça revient souvent
dans le code mais pas la diffusion et je pense que la
diffusion est aussi très importante.
Est-ce qu'il y a moyen de clarifier ce
point?
LUC LAVOIE: Bien, si ça demande
clarification, on va le faire parce que l'esprit est
certainement celui de couvrir tous ces aspects-là.
JOAN PENNEFATHER: Je retourne en arrière
encore une fois. L'article 1(b) stipule que l'expression
"journaux de QMI" signifie les journaux suivants: Le
Journal de Montréal, Le Journal du Québec, The Record et
les hebdomadaires régionaux exploités par QMI au Québec.
Quebecor pourrait en créer d'autres à
l'avenir. TVA pourrait offrir des nouveaux services.
Commentez, s'il vous plaît, sur la possibilité de
modifier le code de façon à ce que cette définition soit
modifiée de façon à inclure tout service, actuel et
futur, de TVA et toute publication actuelle et future de
QMI au Québec.
LUC LAVOIE: J'aimerais juste entendre de
votre part ce que vous entendez par les services à venir
de TVA ou les services -- vous deviez avoir en tête ---
JOAN PENNEFATHER: Car le code traite de
TVA, LCN et LCN Affaires ---
LUC LAVOIE: Oui?
JOAN PENNEFATHER: --- ça veut dire les
services spécialisés ---
LUC LAVOIE: D'accord.
JOAN PENNEFATHER: --- qui sont dédiés à
l'information.
Dans l'ère qu'on est, c'est fort possible
qu'il y aura d'autres services à l'intérieur de la
famille TVA et c'est sûr possiblement qu'il y aura
d'autres journaux dans la famille de Quebecor.
Alors, car le code est un élément très
important de ces transactions, est-ce que c'est possible
de modifier le code à ce que on vise l'avenir, la
possibilité de d'autres journaux, la possibilité de
d'autres services?
LUC LAVOIE: C'est quelque chose qu'on
peut envisager mais il faudrait être prudent dans la
définition qu'on en donne.
Je vois ce que vous voulez dire: est-ce
qu'il pourrait y avoir un autre -- après LCN Affaires,
encore une autre version plus pointue dans les domaines
plus pointus relevant toujours de la salle des nouvelles
et de la salle de rédaction de TVA au sein de ce qu'on
appelle -- de ce qu'on définit comme étant l'information
des affaires publiques?
Il m'apparaît que oui on pourrait ajouter
ça, oui.
JOAN PENNEFATHER: Merci. Et je pense
que, en effet, le code dans son ensemble et le Comité de
surveillance parlent de l'information dans le sens qu'on
accepte la définition et le fait qu'on parle des salles
de nouvelles.
Alors, ça donne un cadre pour qu'on puisse
-- c'est ça ---
LUC LAVOIE: À l'intérieur de cette
définition ---
JOAN PENNEFATHER: C'est ça.
LUC LAVOIE: --- j'y vois pas de problème,
non.
JOAN PENNEFATHER: Maintenant, un autre
point, le code de déontologie mentionne QMI, pas
Quebecor:
"Lors d'une ré-organisation, une
autre société pourrait jouer le rôle
actuel de QMI face à TVA ou autres
journaux."
Veuillez commenter la possibilité
d'inclure au code une mention de tout successeur de QMI.
LUC LAVOIE: Je n'y vois pas non plus de
problème.
JOAN PENNEFATHER: Merci.
Le Comité de surveillance maintenant. Le
premier paragraphe du document constitue le Comité de
surveillance stipule que:
"Le rôle du Comité est de recevoir et
d'examiner les plaintes formulées par
quiconque."
Toutefois, son fonctionnement, au paragraphe (a), prévoit
que et je cite:
"Le Comité reçoit et examine les
plaintes formulées par le public et
les employés de TVA, LCN et LCN
Affaires."
Veuillez commenter la possibilité de
modifier le code de façon à s'assurer que le Comité
puisse recevoir et examiner les plaintes disposées par
toute personne, quiconque.
LUC LAVOIE: C'est certainement l'esprit
du code et, si vous voulez qu'on soit plus précis, ce
n'est pas restrictif ça. Il n'y a pas d'article dans ça
qui dit: toute personne du public à l'exclusion de telle
et telle et telle et telle. C'est toute personne du
public. On entend bien toute personne du public.
JOAN PENNEFATHER: Toute personne?
LUC LAVOIE: Toute personne.
JOAN PENNEFATHER: Merci.
Bon, il faut que ça ait une relation
entre ---
LUC LAVOIE: Il y a pas d'exclusion.
JOAN PENNEFATHER: --- l'introduction et
le paragraphe.
LUC LAVOIE: D'accord.
JOAN PENNEFATHER: Alors, si c'est
l'intention, il faut que ça soit clair.
LUC LAVOIE: Sans aucun doute.
JOAN PENNEFATHER: Merci.
Considérez-vous que le pouvoir d'enquête
du Comité de surveillance est suffisamment large pour lui
permettre d'accomplir son mandat de façon efficace?
LUC LAVOIE: Oui.
JOAN PENNEFATHER: Expliquez pourquoi vous
me dites oui.
LUC LAVOIE: Bien, nous croyons que la
façon dont son mandat est défini, son fonctionnement,
c'est un -- il dispose de toutes les garanties sous la
surveillance d'ailleurs du CRTC qui est l'instance ultime
dans ce cas-ci pour entendre les parties, pour aller
enquêter sur les cas qui lui sont soumis.
Nous ne voyons pas ce qui manque à sa
capacité de faire enquête ou de faire son travail ou de
fonctionner normalement.
JOAN PENNEFATHER: Alors, si je comprends
bien, je parle du paragraphe et je viens juste de noter
que le (a), (b) -- (a), (b), (c) est un peu mélangeant.
La copie que j'ai du 12 janvier -- c'est
juste un petit détail mais je parle du paragraphe (a)
mais c'est le deuxième (a) sur cette page.
LUC LAVOIE: D'accord, oui.
JOAN PENNEFATHER: D'accord? La
dernière ---
LUC LAVOIE: Sous "Fonctionnement".
JOAN PENNEFATHER: C'est ça.
LUC LAVOIE: Oui.
JOAN PENNEFATHER: Au dernier paragraphe.
LUC LAVOIE: Oui.
JOAN PENNEFATHER: Quand on parle de les
personnes concernées et accéder au dossier avec le
consentement de la ou des personnes concernées ---
LUC LAVOIE: Oui?
JOAN PENNEFATHER: --- là, on parle de non
seulement les employés de TVA mais ça peut être les
employés de QMI si, en effet, il y a une plainte qui est
déposée?
LUC LAVOIE: Sans aucun doute.
JOAN PENNEFATHER: Encore une fois, dans
le paragraphe (b), sur la page 2, qui devrait être le
paragraphe (d) probablement:
"Le Comité peut, s'il estime utile,
tenir une audition pour entendre le
point de vue de chacune des parties."
Encore une fois, la même question: Est-ce
que chacune des parties inclut non seulement les employés
de TVA impliqués dans la plainte mais aussi les employés
de QMI impliqués?
LUC LAVOIE: Sans aucun doute.
JOAN PENNEFATHER: Et dernier paragraphe,
le paragraphe (g) qui, en effet, si j'ai bien compris
c'est nouveau parce que je ne le trouve pas dans le code
et la description du Comité de TQS:
"Aucune mesure de sanction ne sera
prise contre les employés de TVA ou
de QMI appelés à témoigner dans le
cadre d'une audition."
Alors, on comprend par ça que le Comité
peut appeler les employés de TVA et de QMI dans le cadre
d'une audition?
LUC LAVOIE: Absolument, oui. Vous avez
raison.
JOAN PENNEFATHER: Ce paragraphe contient
le mot "sanction".
LUC LAVOIE: Oui.
JOAN PENNEFATHER: Et, le rapport de
Professeur Trudel que vous avez déposé avec votre demande
stipule:
"Pour être efficace le code de
conduite doit être assorti d'un
mécanisme de surveillance et de
sanction pour non-respect des règles.
En vertu du document constitutif du
Comité de surveillance proposé, le
Comité ne peut imposer aucune
sanction. Il n'y a pas qu'un pouvoir
de recommandation."
Quel mécanisme de sanction proposeriez-vous d'inclure au code?
LUC LAVOIE: Nous croyons qu'il y a
implicitement un mécanisme de sanction puisque,
ultimement, ce Comité de surveillance relève de vous, le
CRTC, et que si QMI ou les parties impliquées ne se
soumettaient pas ou n'acceptaient pas les décisions et
les recommandations du Comité de surveillance, c'est
devant vous qu'on se retrouverait et c'est devant vous
qu'on devrait répondre de nos actes.
En ce sens-là, le pouvoir de sanction
est ---
(TROUBLES DE SON)
LUC LAVOIE: Vous voyez le pouvoir de
sanction à l'oeuvre déjà. Oup! J'en ai deux, c'est
encore mieux, on va se parler en stéréo, Madame
Pennefather.
Bon, alors le pouvoir de sanction il
existe.
JOAN PENNEFATHER: (Troubles de son) I am
back.
LUC LAVOIE: Bon, you're back. So are we.
JOAN PENNEFATHER: Okay.
LA PRÉSIDENTE: Est-ce que les techniciens
sont -- s'aperçoivent que nous avons des problèmes? Au
cas où ils se répètent.
LUC LAVOIE: Donc, je répète ce que je
disais à savoir que il y a un pouvoir de sanction puisque
c'est à vous que tout ça est -- nous sommes imputables à
vous et si nous ne nous conformons pas aux voeux, aux
recommandations du Comité de surveillance, je n'ai aucun
doute que c'est devant vous qu'on va se retrouver et que
vous disposez des pouvoirs d'appliquer les sanctions.
JOAN PENNEFATHER: Oui. Vous avez, je
pense, répondu dans cette façon dans la lettre du 12
janvier mais moi, en lisant le rapport du Professeur
Trudel, j'ai l'impression que la sanction qui est
mentionnée là c'est vraiment -- merci pour le rôle de --
et la crédibilité de CRTC, on l'accepte, sans doute.
LUC LAVOIE: Mais vous l'avez, c'est bien
mérité.
JOAN PENNEFATHER: Merci. Mais, par
contre, je pense que l'idée derrière son commentaire sur
l'importance de sanctions c'était vraiment que le Comité
pourrait avoir un impact efficace dans la situation où on
peut se trouver que le code a été brisé par une personne
concernée que vraiment il y a des actions qui sont prises
par les professionnels à l'intérieur -- les
professionnels de l'information, les gens qui connaissent
-- surtout quand c'est une situation délicate et qui
parle de la liberté éditoriale.
On a discuté comment c'est difficile des
fois de trouver la ligner sur laquelle on devrait prendre
des décisions.
Alors, est-ce que vous ne trouvez pas
qu'il y aura -- que ce sera plus intéressant d'avoir un
Comité de surveillance avec une capacité de sanctions qui
lui donnerait aussi plus de rigueur en termes du rôle de
ce Comité sur les lieux?
LUC LAVOIE: C'est un débat intéressant
mais je vous répète que le Comité de surveillance rend
ses rapports publics. Le Comité de surveillance donc, en
les rendant publics, applique déjà une pression assez
énorme sur "les coupables" s'il y a.
Et si, en plus, on ne se conforme pas,
c'est devant vous qu'on va se retrouver.
Sanctions, j'aimerais bien en discuter
mais j'ai peine à les concevoir autrement que dans une --
comment dire? -- dans une ligne d'imputabilité normale et
juridictionnelle et cette ligne-là nous mène directement
à vous.
Alors, ça sera une condition de la
licence. On le propose nous-même. Cela en était une
dans le cas de TQS.
Il m'est difficile de voir qu'est-ce qu'on
peut aller mettre entre vous et le Comité. C'est ça
l'instance juridictionnelle, c'est ça l'instance
décisionnelle, c'est le CRTC et c'est avec respect qu'on
doit se présenter devant vous pour vivre avec les
sanctions qui pourraient s'appliquer. J'ai peine à en
imaginer d'autres.
JOAN PENNEFATHER: Dans le paragraphe "g"
alors, quand on parle de:
"Aucune mesure de sanction ne sera
prise contre les employés ..."
j'avais pris pour acquis que vous parlez de
l'administration -- les responsables de TVA et QMI qui
sont en charge des salles de nouvelles ---
LUC LAVOIE: Non.
JOAN PENNEFATHER: --- que les sanctions
ne seront pas prises contre ces employés-là.
LUC LAVOIE: Mais ce qu'on veut dire par
là c'est -- essentiellement, c'est que c'est un
engagement de la part de QMI à ce qu'il y ait pas
d'intimidation, si vous me permettez l'expression, contre
les gens qui utilisent le mécanisme du Comité de
surveillance pour faire valoir leur point de vue.
Cet article-là doit être lu -- c'est ça
l'esprit de l'article, c'est ça le sens de l'article.
C'est que les gens qui auront recours au Comité de
surveillance, qui collaboreront au Comité de surveillance
ne pourront pas être sanctionnés ou être victimes de
sanctions ou de -- comment dire? -- de mesures
disciplinaires de quelque nature que ce soit.
JOAN PENNEFATHER: C'est une
interprétation importante et je pense que peut-être il y
aura moyen d'être plus clair dans la présentation du
paragraphe parce que, comme vous voyez, ça été lu dans le
sens -- un autre sens jusqu'à date.
Peut-être on peut trouver un moyen d'être
plus clair.
LUC LAVOIE: J'en prends bonne note.
JOAN PENNEFATHER: En parlant de la
clarité, l'article (c) -- non, je m'excuse, je
retournerai au code de déontologie, l'article 3(c).
"Il est entendu que les
professionnels de l'information de
TVA, LCN et LCN Affaires affectés à
la cueillette de l'information ..."
seulement la cueillette de l'information, je souligne:
"... ne peuvent être assujettis à
cette règle de conduite si les
circonstances sont telles que
l'identification des professionnels
de l'information des journaux de QMI
ne peut être raisonnablement
établie."
Pourriez-vous expliquer cette phrase:
"... si les circonstances sont telles
que l'identification des
professionnels d'information des
journaux de QMI ne peut être
raisonnablement établie."
surtout dans le cas que les définitions d'information
qu'on a proposées ici c'est que les informations et
documents ne sont pas encore publiés ou diffusés; ça veut
dire signés.
LUC LAVOIE: Je pense -- d'accord. Mais
je pense que ça fait référence à la dynamique quotidienne
de la cueillette de l'information.
Si vous me permettez d'utiliser un langage
plus populaire, disons, quand on se retrouve dans le
monde de l'information, dans le monde du journalisme et
que l'information commence comme "Ça l'air que telle
chose, telle chose est arrivée, pourrais-tu vérifier?",
le "Ça l'air" qui est quelque chose d'assez utilisé,
d'assez communément utilisé dans le domaine de
l'information n'a pas de source en soi.
S'il s'avère au bout de cinq heures que --
on se rend compte que le "Ça l'air" venait d'un
journaliste de l'autre salle de rédaction, je ne pense
pas que ça devrait être utilisé comme frein à la libre
circulation de l'information.
Vous savez, je reprends l'exemple du rêve
d'un journaliste d'avoir son scoop chaque jour. Vous
avez pas idée à quel point on peut protéger un scoop
quand on est un journaliste mais des fois ça glisse parce
qu'à force de vérifier et de contre-vérifier et de
trouver une autre source qui va confirmer la première et
la deuxième pour ainsi me permettre d'aller en ondes ou
de le publier dans mon journal, à chaque fois que je fais
un coup de téléphone je prends une chance que mon scoop
va me fuir entre les doigts.
Et, s'il s'avère que la source originale
du scoop, le premier qu'il l'avait c'était quelqu'un du
média qui est couvert par le code et qui a pas pu
clairement être identifié, je pense que ce serait exagéré
qu'encore une fois que de porter atteinte.
Cette dynamique de l'information c'est
elle qui est au coeur de la diversité des voix. C'est
cette compétition, c'est cette concurrence que se font
les journalistes qui grattent, qui fouillent, qui
cherchent constamment et, dans ce jeu de gratte, fouille
et cherche constamment, il arrive que l'information coule
par diverses sources et je pense que cet article-là, sans
aucun doute, fait référence à ça.
JOAN PENNEFATHER: Le but de ma question
c'était vraiment comme toujours être certain que ce code
soit efficace sans limiter par contre la liberté
éditoriale.
On peut avoir une interprétation de cet
article, peut-être j'ai tort, qui dit que les
"...professionnels de l'information des journaux ne peut
être raisonnablement établie" veut dire que comment on
puisse faire cet établissement d'identification si
l'article n'est pas signé ni publié, d'après la
définition de l'information.
LUC LAVOIE: Mais ici, on est à l'étape de
la cueillette de l'information; hein? À l'étape de la
cueillette de l'information, on ne peut pas encore parler
d'article signé ou pas signé, diffusé ou pas diffusé.
Quand on est à l'étape de la cueillette, on est à l'étape
où on vit dans un -- dans un monde où il y a des -- il y
a des rumeurs puis il y a des informations confirmées
puis il y a des informations officielles puis il y a des
informations non-officielles et c'est dans ce -- mais
c'est à l'intérieur de cette dynamique-là que s'applique
cet article-là.
JOAN PENNEFATHER: C'est la fin de mes
questions détaillées sur le code et le Comité de
surveillance mais vous allez voir que il y a certainement
des points sur lesquels on peut être plus clairs, que en
effet ce code et le Comité servent les buts, les
objectifs que vous proposez pour que les salles de
nouvelles de TVA existent avec une vraie étanchéité
journalistique qui garantirait leur liberté éditorial et,
en effet, leur capacité de présenter une nouvelle et une
diversité de voix éditoriale au public.
Dans toute cette discussion du code et du
Comité de surveillance qui parle de la transmission de
l'information, prenons pour acquis la définition que vous
proposez, la transmission de ces informations, la
réception de ces informations, la diffusion de ces
informations, la discussion et l'échange sur ces
informations-là et avec beaucoup de respect pour la bonne
foi des deux côtés et la bonne foi et la bonne foi des
journalistes et leur professionnalisme, on parle de
niveau ici. Le professionnalisme journalistique est très
important à sauvegarder.
Et c'est dans cet esprit-là, et Madame
Wylie l'a souligné ce matin, qu'on règle pas la presse
écrite, c'est sûr; mais pour que le Conseil peut avoir la
confiance que ce code peut vraiment remplir le but qu'on
prévoit tout le monde et qu'on puisse avoir aussi
certainement les intervenants qui ont aussi exprimé leurs
inquiétudes sur la réalité, disons, "the realism",
efficacité de ces codes et comités de surveillance; un
vécu qui démontre les difficultés à l'intérieur de faire
vivre ces codes et ces comités de surveillance.
Parce que ça va de soi que s'il y a une
transmission/réception d'une information, il y a un
employé de TVA, il y a un employé des journaux
d'impliqués; mais, par contre, on ne règle pas la presse
écrite.
Même si on est satisfait alors du code et
le comité de surveillance et les autres balises que vous
avez proposées pour TVA, est-ce que vous êtes capables de
nous démontrer dans une façon peut-être innovatrice et
claire et mettant au côté un moment qu'on vise mes
questions en termes de les juridictions de la CRTC?
Mais étant donné que on avait dit dans le
passé et on est très conscient que le code dont on nous
propose s'applique à TVA, les employés de TVA et LCN et
LCN Affaires et pas aux employés de Quebecor, sauf dans
les cas que vous avez mentionnés: les gens sont
impliqués dans une audience.
Comment on peut être rassuré que la même
attitude s'applique aux journalistes de Quebecor parce
que on parle d'une transmission, une réception d'une
information -- il y a deux côtés de cette question --
sans aller vers une discussion qu'on n'a pas la
juridiction de faire en sorte que le même code s'applique
aux employés de Quebecor?
LUC SAVOIE: Je pense ---
JOAN PENNEFATHER: Est-ce que vous pouvez
nous donner les assurances, des pistes de direction qui
nous assurent qu'en effet il y a la même rigueur à
l'intérieur de l'entreprise pour toutes les activités de
la presse qui supporte vraiment le point que Monsieur
Péladeau a souligné au début que votre stratégie de
synergie ne nuira pas à la diversité des voix
éditoriales, en effet, même avec le code pour TVA?
LUC SAVOIE: Alors ---
JOAN PENNEFATHER: Ça l'air d'être bon
mais ça va jusqu'à un certain point.
LUC SAVOIE: Alors, je vais essayer de
répondre à votre question de la façon suivante. D'abord,
c'est clair qu'il y a une question juridictionnelle que
vous reconnaissez vous-même dans le préambule de votre
question à savoir que le CRTC n'a pas juridiction sur la
presse écrite.
Maintenant, le Journal de Montréal, les
journaux de Quebecor sont des journaux où il y a des
conventions collectives qui comportent des clauses
professionnelles extrêmement serrées, des clauses
professionnelles qui sont signées par les deux parties
qui garantissent à ces journaux-là en soi et
naturellement une forme d'indépendance très solide.
Ce sont des conventions collectives qui se
sont bâties à travers les années et qui sont franchement
assez claires sur la capacité d'intervention dans le
fonctionnement du Journal de Montréal, du Journal de
Québec.
Donc, en soi, il y a des balises
naturelles. Maintenant, il m'apparaît aussi qu'en
garantissant de façon aussi étanche par des codes comme
ceux que nous proposons par le Comité de surveillance et
le code de déontologie, l'indépendance de TVA, il
m'apparaît qu'en soi ça constitue une forme de garantie
de l'indépendance des journaux aussi. On ne peut pas
être indépendant d'un côté et ne pas l'être de l'autre.
Alors, déjà là, il y a une autre forme de
garantie et, fondamentalement, je reviens à ce que je
disais ce matin, en réponse à Monsieur Colville, à savoir
que ce n'est pas vrai que notre approche synergétique
signifie qu'on va demander à des journalistes
soudainement de faire un topo pour la télévision, un
petit texte pour l'Internet et un autre pour le journal.
Ce n'est pas dans notre conception, ça n'a
jamais fait partie de notre conception. Notre conception
synergétique de Quebecor Média vise à permettre à toutes
les entités du Groupe Quebecor Média de se promouvoir
l'une l'autre pour ainsi ne jamais se retrouver dans une
situation, pour reprendre mon exemple du cinéma, où
l'intégration des autres va nous marginaliser.
On ne veut pas se faire marginaliser. Par
ailleurs, on n'a aucun espèce d'intérêt à ce que il y ait
une standardisation chez nos médias parce que très
souvent ils sont en -- pas très souvent, pratiquement
toujours, ils sont en concurrence les uns avec les
autres.
C'est le contenu de nos publications,
c'est le contenu de notre réseau de télévision, c'est nos
contenus qui fait notre force. C'est ça qui attire notre
clientèle. C'est ce qui fait de nous un leader. C'est ce
qui fait qu'on est le journal numéro un à Montréal et le
journal numéro un à Québec. C'est ce qui fait que le
réseau TVA est le numéro un et on a aucune espèce
d'intention, je vous prie de me croire, de devenir numéro
deux ou trois.
JOAN PENNEFATHER: Vos points sont très
importants parce qu'en effet ce qu'on parle ici c'est
aussi une question de bonne foi, question de respect pour
les professionnels.
On peut se contenter, le CRTC, de voir les
balises, mesures et d'examiner si elles sont vraiment
efficaces parce que elles sont mises de l'avant pour que
vous puissiez peut-être poursuivre la transaction que
vous proposez.
Mais, de notre part, il faut qu'on soit
vraiment rassuré que le résultat pour TVA, pour les
activités nouvelles de TVA, LCN et LCN Affaires ont
vraiment les garanties appropriées de leur liberté de
choix, et cetera.
Alors, on voulait vraiment voir comment la
compagnie mère Quebecor entreprend de non seulement nous
présenter les codes et les comités de surveillance basé
en effet sur les autres décisions mais aussi peut-être
aller un peu plus loin avec une assurance que dans
l'ensemble votre attitude vis-à-vis la presse, même si on
ne le touche pas comme Madame Wylie a dit au début, et
que vraiment il y a des moyens à nous rassurer que la
même attitude, la même rigueur s'applique des deux côtés,
que notre code, nos balises sont vraiment respectés.
LUC LAVOIE: Je pense que vous ---
JOAN PENNEFATHER: Alors, est-ce que vous
avez d'autres -- peut-être d'autres idées et d'autres
possibilités, d'autres codes?
À part des conventions collectives, est-ce
qu'il y a d'autres étapes que vous pouvez entreprendre?
LUC LAVOIE: Mais, écoutez, je constate
aussi sans les avoir mentionnés qu'il existe de codes de
déontologie à l'intérieur même de TVA, une politique
d'information. Il y a une code de déontologie.
Il est évidemment pas question ni de
l'abolir ni de réduire sa portée ni de réduire son
contenu.
Par ailleurs, vous avez un engagement
formel de notre part et je pense que il faut aussi
constater que les mesures, les balises, les garanties que
nous proposons sont sans précédent dans l'histoire de la
radiodiffusion au Canada.
Si on se compare, disons, aux deux autres
grands groupes qui vont vers la convergence, ce que nous
proposons va considérablement plus loin que ce qu'eux
proposent. Et je n'en fais pas la critique, je constate
que nous allons considérablement plus loin que les deux
autres groupes proposent et je pense qu'en soi ça devrait
constituer une forme de garantie assez évidente.
Et, je constate aussi que dans le cas de
TQS, de '97 à 2000, nous nous sommes présentés devant
vous en l'an 2000, il y a un an, et on s'est fait
renouveler la licence pour sept ans.
Donc, vous avez vous-même constaté que
nous avons tenu parole.
JOAN PENNEFATHER: Mais on parle de cette
situation ici, cette transaction ici. Je suis d'accord
que il faut bâtir des autres activités mais on -- et vous
avez amené certains changements et certaines
améliorations déjà et on l'apprécie mais je voulais
savoir s'il y a d'autres possibilités et de vous entendre
sur ce qu'est-ce qui se passe côté journaux, la presse
écrite.
Mes dernières questions sont de retour
vraiment vers CRTC et j'aimerais vous demander si vous
êtes -- vous allez retourner avec les modifications qu'on
avait -- sur lesquelles on avait discuté cet après-midi
pour le code et le Comité de surveillance.
Est-ce que vous pouvez revenir avec des
modifications?
LUC LAVOIE: Ces précisions? Oui, je
crois que oui. Oui.
JOAN PENNEFATHER: Vous avez mentionné ce
matin, dans votre présentation, que les sept mesures vous
accepteriez comme conditions de licence.
LUC LAVOIE: Oui.
JOAN PENNEFATHER: Est-ce que vous pouvez
commenter la possibilité que le Conseil impose une
condition de licence exigeant le respect du code de
déontologie et le maintien du Comité de surveillance?
LUC LAVOIE: Nous sommes tout à fait en
faveur de ça et nous le proposons nous-mêmes.
JOAN PENNEFATHER: Merci. Je le souligne
parce que vous avez mentionné le premier accord avec TQS
mais je pense surtout qui parlait de la condition de
licence demandant de présenter un code. Je parle surtout
de l'approbation 2000 pour TQS qui parle en effet que ce
code devrait être respecté et le Comité maintenu.
Alors, vous êtes d'accord que la condition
de licence pour cette transaction dirait que vous allez
avoir un code de déontologie qui sera respecté et le
maintien du Comité de surveillance.
LUC LAVOIE: Nous sommes entièrement
d'accord, oui.
JOAN PENNEFATHER: Merci beaucoup,
Monsieur Lavoie.
LUC LAVOIE: Merci.
JOAN PENNEFATHER: Messieurs, Dames.
Merci, Madame la présidente.
LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Pennefather.
Monsieur Lavoie, sans ressasser évidemment
une plainte qui a été faite dans le passé et que -- qui a
été -- qui a déjà fait partie de l'historique là à TQS
dont vous êtes sans doute conscient et qui -- et sans
empiéter évidemment sur la phase des interventions, c'est
intéressant de voir que Monsieur Trudel, si je comprends
bien, à la toute fin, Monsieur Trudel et ses collègues
recommandent à Quebecor de prendre l'initiative
d'encadrer les relations entre différentes filiales au
point de l'indépendance des décisions relationnelles par
un code de conduite reposant sur le même principe que
celui qui s'applique à TQS.
Et maintenant, évidemment, nous revoyons -- nous vous entendons dire que tout a bien fonctionné
dans le passé avec TQS et maintenant nous examinons cette
question dans le cadre d'une possibilité d'un réseau de
l'envergure de TVA étant la propriété de Quebecor.
Comment comprenez-vous cette
recommandation et est-ce que je vous entends dire que ça
existe déjà?
Je suis d'accord avec Madame Pennefather,
nous n'avons pas juridiction sur les journaux mais, quand
nous nous penchons sur une transaction de cette envergure
où vous choisissez de relier des entreprises de
radiodiffusion que nous réglementons d'envergure avec les
journaux, Madame Pennefather parlait de bonne foi, et
cetera, est-ce que cette recommandation-là à votre avis
elle est là, elle est en place?
Même si c'est pas de notre juridiction,
c'est important de réaliser qu'il y a eu évidemment,
selon certains intervenants, un problème ici à cause de
la juridiction divisée.
Est-ce que cette recommandation-là, à la
fin de cette plainte-là à votre avis, est-ce que ça
existe un encadrement des relations des différentes
filiales pour qu'on ne se bute pas au fait que, nous,
nous ne pouvons que lier TQS?
Vous me comprenez ou non?
LUC LAVOIE: Je pense que oui. Je pense
que oui mais je pense que je veux d'abord clarifier une
chose qu'est le cadre auquel vous faites référence et que
vous dites ---
LA PRÉSIDENTE: Mais je veux pas aller
évidemment ---
LUC LAVOIE: Bon, d'accord.
LA PRÉSIDENTE: --- dans les
particularités du cas.
LUC LAVOIE: Parce que c'est un cas qui
relève du Code du travail; n'est-ce pas?
LA PRÉSIDENTE: C'est plutôt la
recommandation.
LUC LAVOIE: C'est un cas qui relève du
Code du travail et je ne pense pas que c'est un cas qui
relevait du Comité de surveillance.
Ceci étant dit, je comprends bien l'esprit
de la recommandation de Monsieur Trudel, ça va de soi,
mais ce que je vous dis c'est qu'il y a plusieurs couches
de protection qui sont déjà en place, et je répète, les
conventions collectives sont extrêmement blindées à ce
niveau-là.
Il y a aussi des codes de déontologie. Je
prends le cas de TVA ici, bon, je l'ai entre mes mains,
le code de déontologie de TVA, les politiques de
l'information. Donc, il y a des balises un peu partout
qui sont là et vient un point où ça devient presque
excessif.
On prend un engagement formel, on accepte
d'en faire une condition de licence, on a des conventions
collectives en place dans les différents médias et
nonobstant la question juridictionnelle que je mets de
côté, je vous dis: Regardons l'ensemble de la question
et demandons-nous jusqu'où doit-on construire des murs?
Les murs sont passablement étanches à l'heure actuelle et
je le dis sincèrement.
LA PRÉSIDENTE: Alors, en réponse à ma
question, il n'y a eu rien de plus d'ajouté depuis cette
recommandation-là?
LUC LAVOIE: Non.
LA PRÉSIDENTE: Je vous pose la question
simplement parce que vous avez déposé vous-même, je
crois, un document de -- c'est bien d'appeler Monsieur
Trudel le Professeur Trudel ---
LUC LAVOIE: Oui, bien sûr.
LA PRÉSIDENTE: --- et que vous semblez
être d'accord avec son approche.
Donc, à votre avis, il n'y aurait rien de
plus qui pourrait être mis en place qui ne soit pas
excessif -- vous avez utilisé ce mot-là plus d'une
fois ---
LUC LAVOIE: Oui.
LA PRÉSIDENTE: --- quand on regarde dans
les interventions.
LUC LAVOIE: Mais c'est la première fois
aujourd'hui.
LA PRÉSIDENTE: Oui, mais j'aurais cru
que, vu les interventions, vous l'auriez évité.
Alors, il n'y a rien de plus, à votre
avis? Ces relations-là sont déjà contraintes par la
force des choses et donc nous n'avons qu'à nous pencher
nous sur les relations de radiodiffusion et le reste
prend soin de soi?
LUC LAVOIE: Je dirais plus que par la
force des choses, par les contrats qui sont en place ---
LA PRÉSIDENTE: Oui, je ---
LUC LAVOIE: --- et auxquels nous sommes
partie prenante.
LA PRÉSIDENTE: Oui.
LUC LAVOIE: Alors, c'est beaucoup plus
que par une dynamique ou par la force des choses. C'est
par des contrats signés, en bonne et due forme qui sont
en soi très très contraignants.
LA PRÉSIDENTE: Vous retirez "excessif",
je retire "la force des choses".
LUC LAVOIE: D'accord.
LA PRÉSIDENTE: Merci.
Nous allons prendre une pause maintenant
de 15 minutes et nous reviendrons avec le bloc
d'avantages.
--- L'audience est suspendue à 14h50
--- L'audience est reprise à 15h05
LA PRÉSIDENTE: Le Conseiller Demers, s'il
vous plaît, sur les avantages, surtout les avantages à
l'écran.
JEAN-MARC DEMERS: Merci, Madame la
présidente. Alors, j'étais content et j'ai hâte de -- je
voulais être bien sûr que mon micro fonctionnait.
Alors, les quelques questions que j'ai à
poser se rapportent, comme a dit la Présidente, aux
avantages à l'écran et c'est en général des questions qui
suggèrent des réponses à développement.
Donc, c'est possible que la question soit
plus courte que la réponse.
Alors, dans le cas des avantages à
l'écran, vous mentionnez que les initiatives proposées
correspondent à des besoins qui ont été exprimés par les
principaux intervenants dans le domaine de la
radiodiffusion de langue française.
Alors, ma première question serait: Quels
sont les moyens que vous avez utilisés pour consulter ces
divers intervenants?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Je vais demander à
Raynald Brière qui a été appelé donc à travailler sur ce
processus de donner peut-être plus de détails sur les
démarches qui ont été entreprises, Monsieur le
conseiller.
RAYNALD BRIÈRE: Monsieur Demers, bonjour.
De fait, oui, notre équipe a eu des
contacts et celle de Quebecor aussi avec des intervenants
du milieu.
J'ai eu personnellement des contacts avec,
entre autres, la DISC, l'UDA. Mon collègue Philippe
Lapointe a eu aussi des contacts avec l'APFTQ, la SARTEQ
entre autres.
Mon collègue Serge Bellerose a eu lui des
contacts avec les producteurs indépendants hors Québec,
le Regroupement des producteurs indépendants hors Québec,
avec le RSQ -- avec le RQS qui est le Regroupement
québécois du sous-titrage.
Donc, on a eu des discussions là avec
divers intervenants du milieu.
PIERRE KARL PÉLADEAU: En ce qui concerne
les autres intervenants, Monsieur le conseiller, le
Département des communications donc de Quebecor par
l'intermédiaire de Luc Lavoie et dans le cadre de la
stratégie qui est celle qu'on a eu la chance de déployer
ou de développer un petit peu plus ce matin.
Également, le Département des
communications par l'intermédiaire de Luc est entré en
communication avec les différents autres intervenants que
vous regroupez qui sont les bénéficiaires des bénéfices
tangibles.
JEAN-MARC DEMERS: Merci, Monsieur.
Peut-être pourrions nous élaborer
davantage sur vos -- sur les moyens ou sur les relations
que vous avez eues avec les francophones hors Québec.
De cette façon, comment les avez-vous
consultés et plus particulièrement peut-être là si on
pouvait ---
RAYNALD BRIÈRE: Je vais demander à mon
collègue Serge Bellerose de faire le point, oui.
SERGE BELLEROSE: Monsieur Demers, je
dirais que ça s'est fait un peu en partie dans le cadre
du processus normal des relations que nous avons avec
l'Alliance des producteurs francophones dans la gestion
des activités du réseau national.
Lorsque est venue sur le tapis la question
des avantages tangibles et l'avantage qui vous est soumis
pour approbation aujourd'hui de 20.5 millions au niveau
des émissions prioritaires et jeunesse notamment, eh
bien, il nous est apparu important de prévoir qu'une
somme d'argent à même ce montant puisse être
spécifiquement consacré, alloué aux fins des producteurs
indépendants de l'extérieur du Québec.
C'est dans ce cadre-là que nous avons plus
spécifiquement évoqué cette possibilité-là avec eux et
qu'ils ont donné leur accord à cette proposition.
Et, dans un deuxième temps également, nous
avons aussi envisagé et prévu une partie de l'enveloppe
qui est proposée aux fins du développement de concepts et
de scénarios, 20 pour-cent de cette enveloppe.
JEAN-MARC DEMERS: Est-ce que, Monsieur
Bellerose, vous avez fait une réunion de ces gens-là,
toujours dans le cas des producteurs de communautés
francophones hors Québec?
SERGE BELLEROSE: En fait, la démarche
s'est faite par conversations téléphoniques avec le
Président de l'Alliance des producteurs francophones,
Monsieur Paquin, qui lui-même a réuni son organisation et
a consulté ses propres membres avant de nous revenir et
de nous donner son appréciation des propositions qui
étaient sur la table.
JEAN-MARC DEMERS: Merci, Monsieur
Bellerose.
Dans un aspect plus global, alors vous
avez choisi de maintenir une enveloppe globale pour
l'ensemble des catégories d'émissions prioritaires et de
jeunesse plutôt que d'attribuer un montant ou une
proportion fixe du budget annuel à chacune des catégories
d'émissions.
Alors, pourriez-vous expliquer pourquoi
vous avez plutôt maintenu une enveloppe globale?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Raynald, s'il vous
plaît?
RAYNALD BRIÈRE: Oui, alors ça nous est
apparu une façon plus flexible de fonctionner.
Dans un premier temps, il faut dire qu'on
a essayé aussi que ça soit harmonisé avec la stratégie de
programmation de TVA. Et puis comme on est beaucoup dans
le secteur dramatique et variétés, on s'est dit: Bon,
bien, dans le variété à grand déploiement, il y a une
opportunité de faire plus que qu'est-ce qu'on fait
actuellement. L'opportunité coûte plus cher donc le
programme nous permet d'avoir accès à plus d'émissions
dans cette catégorie-là.
Deuxièmement, dans les dramatiques, bien,
c'est un peu la même chose. Je parle de dramatiques à
budget lourd.
Donc, comme on a ces deux catégories-là
plus l'émission jeunesse, mais je pense que ce que le
programme vise c'est à se dire, bien, dans la lecture
qu'on fait actuellement du marché mais c'est clair que
c'est probablement que le besoin est plus grand en
variétés à grand déploiement.
Mais comme on connaît pas l'avenir, comme
on sait pas ce qui va arriver dans deux ans, dans trois
ans, dépendamment de la situation du financement, entre
autres, parce qu'on sait qu'on dépend exclusivement de ça
pour ce type de programmation-là, ça nous apparaissait
pas approprié dans les circonstances de compartimenter ça
dans des catégories -- dans des pourcentages, dire on va
émettre un certain pourcentage là, un certain pourcentage
là.
Les goûts du public évoluent. On sait pas
quels sont les besoins réels dans cinq ans, dans sept ans
ou même dans trois ans.
Alors, je pense qu'on a voulu se garder
l'opportunité de vraiment répondre aux besoins des
consommateurs, des téléspectateurs et d'harmoniser ça
aussi, bien sûr, avec la stratégie de programmation de
TVA.
JEAN-MARC DEMERS: Alors, c'est vraiment
dans le but d'avoir une souplesse -- une souplesse tout
court que vous avez fait ça?
RAYNALD BRIÈRE: Bien, je pense -- je
pense, si vous le permettez, je pense que le but premier
c'est de s'assurer qu'on réponde vraiment aux besoins du
téléspectateur, au moment où ces émissions-là seront
produites et diffusées.
Alors, comme c'est difficile -- c'est sûr
qu'aujourd'hui évidemment on va tenter d'avoir un
équilibre. Je pense que ça c'est le but mais ultimement
c'est le téléspectateur qui va finir par faire un choix.
C'est lui un peu par son comportement qui va nous dire,
bien, selon l'évolution de ses goûts à un moment précis
il va nous dire, bon bien, moi ce qui m'intéresse c'est
davantage ce type d'émissions-là ou ce type d'émissions-là correspond mieux aux attentes des gens.
Donc, cette flexibilité-là nous est
apparue, oui, très très importante, Monsieur Demers.
JEAN-MARC DEMERS: Merci.
Sur le même sujet mais un autre aspect,
vous avez souligné la contribution des régions de vos
postes en région. Toutefois, il ne semble pas que vous
ayez fixé pour ce qui est de la programmation, pour ce
qui est de ces avantages-là que vous ayez fixé de
proportions, de budget, pour dépenser en région.
RAYNALD BRIÈRE: C'est exact. On n'a pas
adopté cette approche-là pour diverses raisons.
Une des raisons c'est comme on a choisi
d'être dans les émissions dramatiques. C'est un des
piliers là. Le divertissement fait partie d'un des
piliers de notre stratégie de programmation.
Et, dans le variété à grand déploiement,
ça correspond pas tout à fait non plus au type de
production qui se fait en région.
Ça veut pas dire que ça pourrait pas se
faire parce que, au fond, ce fonds-là ouvre un accès
additionnel aux producteurs en région mais on a décidé de
ne pas le contingenter, effectivement.
L'autre élément qui nous est apparu
important c'est que ça va permettre, je pense bien, aux
producteurs à l'extérieur des régions d'y avoir accès
mais il faut admettre que la capacité de production dans
ces secteurs-là est quand même plus limitée.
C'est pas du tout exclu mais on se dit que
c'est peut-être pas le secteur où les producteurs
indépendants en région ont le plus d'expertise.
L'autre point c'est que TVA est un réseau
qui diffuse à travers le Québec particulièrement et le
Canada francophone. Une bonne partie de notre auditoire
provient des marchés à l'extérieur de Montréal; par la
loi du marché, je dirais, qu'on reflète mieux la réalité
de ces régions-là que celle hors Québec.
Alors, c'est peut-être pour ça qu'on a
choisi de -- j'allais dire de faire une exception mais
qu'on a choisi de donner cet avantage-là supplémentaire
aux voix hors Québec, à la réalité hors Québec parce
qu'elle est peut-être moins présente à notre antenne
tandis que la réalité régionale est davantage présente à
notre antenne parce que c'est un peu notre mission et
notre mandat de bien refléter la réalité de toutes les
régions.
JEAN-MARC DEMERS: Merci.
Peut-être revenir à l'aspect -- oui?
PHILIPPE LAPOINTE: Monsieur Demers, je
voudrais ajouter quelque chose, Raynald, si tu veux?
JEAN-MARC DEMERS: Oui.
PHILIPPE LAPOINTE: Si tu le permets.
Je trouve que Raynald a apporté un bon
point sur la question de la flexibilité et notre approche
par rapport aux régions est la même que par rapport à
l'ensemble du dossier que vous souleviez là, par rapport
aux catégories d'émissions.
C'est-à-dire que d'abord on encourage
beaucoup les producteurs régionaux à nous soumettre des
projets d'émissions. C'est quelque chose sur lequel on
est -- auquel on est très ouvert et très favorable parce
que TVA s'est construit avec une auditoire en région qui
est très fort.
Et, on a choisi d'abord le pôle
information pour la présence à l'antenne.
Mais c'est sûr qu'on cherche et on
souhaite des projets qui viennent des régions, pour
toutes sortes de raisons structurelles, conjoncturelles,
économiques, ainsi de suite là. Il n'y en a pas eu assez
à notre goût et c'est quelque chose qu'on souhaite
obtenir.
Puis, je dirais que c'est pas -- et c'est
la même chose pour les différentes catégories de
variétés, musique et danse, dramatiques, documentaires et
ainsi de suite. On a choisi de pas compartimenter à
cause de l'incertitude évidemment du financement.
Vous savez que le fonds canadien a été
renouvelé seulement pour un an. Donc, on ne sait pas ce
qu'il va arriver après, on présume qu'il va être
renouvelé mais il y a pas de garanties.
Par rapport aux marché. Le marché
québécois est un marché qui est relativement petit.
Et, on veut aussi puis c'est quelque chose
quand on est en programmation qui est bien important pour
nous c'est qu'on veut être ouvert à tous les types de
projets.
Si on se met des enveloppes -- si on a
trop de limites, en quelque part, on a toujours peur de
refuser un projet qu'on aurait le goût de prendre parce
qu'il est pas dans la bonne catégorie.
Et, les goûts du public évoluent. Moi, je
me souviens il y a une dizaine d'années il y avait plus
d'émissions de variétés pis de musique, d'art de la scène
qu'on a maintenant et on pense que le balancier va
revenir.
Donc, c'est important cette flexibilité-là. Par rapport aux régions, c'est la même approche
aussi. On veut avoir le plus de flexibilité possible
dans la mesure où c'est la production indépendante qui
partout qui va -- évidemment va faire ces émissions-là.
JEAN-MARC DEMERS: Merci.
Alors, sur les mécanismes internes
maintenant. Alors, advenant qu'un projet quelconque
d'émissions prioritaires respecte les critères d'accès,
pouvez-vous expliquer le fonctionnement des divers
mécanismes internes ayant la responsabilité d'évaluer,
d'approuver et de contrôler les demandes de financement
incluant les projets hors Québec?
PHILIPPE LAPOINTE: Je vous dirais que
c'est la procédure habituelle. C'est-à-dire que TVA est
un réseau qui a beaucoup d'auditoire, qui est un réseau
très important sauf que, en quelque part, c'est une
petite équipe qui examine les produits, qui choisit les
projets.
À la programmation à TVA, on reçoit plus
de 800 projets par année. On examine chaque projet puis
on en discute avec les producteurs.
C'est sûr que le premier critère dans ce
cas-là est un critère très simple: il faut que ça ajoute
à notre programmation actuelle. C'est ça le -- le
principe des avantages tangibles c'est celui-là, il faut
que ça ajoute à la programmation actuelle.
Et il y a plusieurs exemples d'émissions
qu'on aurait souhaité faire et qu'on n'a pas pu faire
pour des raisons de financement.
Les enveloppes au fonds canadien pour les
variétés hors de la scène sont cinq pour-cent pour le PDD
qui est le programme de droit de développement et de 8.9
pour-cent, si je me trompe pas, pour le PPC qui est le
programme de participation capitale qui est Téléfilm.
Ces enveloppes-là sont donc très très
limitées et, juste cette année, les deux projets que TVA
avait proposés avec la production indépendante pour la
grille de l'an prochain ont été refusés, faute de
financement.
Donc, c'est sûr que l'hypothèse de faire
des émissions de variétés à grand déploiement devient
très difficile dans un contexte comme ça; alors c'est
certain que, dans le fond, les 2.9 millions par année
vont servir à ça.
On a eu un projet qui nous a été proposé
par une maison de production importante qui était un
variété mensuel. C'est un très très beau projet
d'émissions qui servait les -- c'est une émission qui se
serait classée dans la catégorie de musique et danse et
qui aurait bénéficié autant aux producteurs qu'aux
artistes, musiciens et ainsi de suite puis on n'a pas pu
la faire faute de financement.
Alors, c'est sûr que ces montants-là vont
nous servir -- vont servir à ce genre d'émissions-là par
exemple.
JEAN-MARC DEMERS: Peut-être pour mieux
saisir, donc, c'est une petite équipe, c'est la même
équipe qui va évaluer les projets courants, si je peux
prendre cette expression-là?, ainsi que ceux qui sont
ici, les avantages, c'est ce que je comprends dans ce que
vous dites.
Alors, comment avez-vous élaboré comment
vous allez faire la promotion de la disponibilité de ce
financement-là? Celui dont on parle ici là, les
avantages.
PHILIPPE LAPOINTE: Bien, c'est-à-dire que
je dirais que l'ensemble des sommes rendues disponibles,
qui sont rendues disponibles à la production indépendante
puis on parle du 20.5 millions en émissions prioritaires
là, sont rendues disponibles pour la production
indépendante.
Le secteur de la production indépendante
je vais vous dire qu'ils sont au courant que ça existe et
ils sont -- il y a un genre de -- déjà, il y a des gens
qui soumettent des projets puis je leur dis: "Attendez
là, c'est pas encore le temps." Mais, je pense qu'on
n'aura pas un gros effort de promotion à faire pour faire
savoir que l'argent est disponible.
Par contre, c'est sûr que c'est très
important -- la clé c'est comment -- quels critères vont
être mis en place pour le choix des émissions? Puis
encore là, notre critère est d'une grande simplicité
c'est de dire: Il faut que ça ajoute à l'offre actuelle
de programmation de TVA, dans des secteurs où nous ne
nous faisons pas ce que nous souhaiterions faire et ces
secteurs-là c'est les variétés, essentiellement les
variétés à grand déploiement pour des raisons de
financement et des raisons de coûts. C'est des émissions
qui sont très coûteuses.
Et aussi des émissions dramatiques, des
séries dites lourdes, à lourds budgets. Par exemple, des
téléfilms ou des séries historiques, ce genre de séries-là ou d'émissions uniques.
JEAN-MARC DEMERS: Je vous remercie.
Donc, vers la fin de votre réponse, vous
avez en quelque sorte défini le mérite, hein, vous avez
-- c'était le mérite vous disiez qui allait être un des
-- qui allait être l'élément que vous alliez ---
PHILIPPE LAPOINTE: C'est-à-dire que
l'élément ---
JEAN-MARC DEMERS: Comme critère là, est-ce que vous -- excusez-moi.
PHILIPPE LAPOINTE: C'est-à-dire que
l'élément-clé c'est -- oui, les projets sont choisis au
mérite ou selon les besoins mais c'est d'abord dans ce
cas-là choisi selon -- c'est de l'argent additionnel.
Le principe c'est: comment on va arriver
à faire plus que qu'est-ce qu'on fait maintenant avec cet
argent-là. C'est quelque chose qui s'ajoute à l'offre de
programmation, qui s'ajoute à ce que nous faisons
actuellement.
Alors, c'est le principe. Alors, je
donnais comme exemple -- mais c'est pour ça qu'on veut
garder cette souplesse-là -- je donnais comme exemple les
variétés à grand déploiement. On ne parle pas, par
exemple, de -- c'est sûr qu'on souhaite arriver avec des
variétés, des dramatiques, avec différents secteurs des
émissions jeunesse et ainsi de suite mais, encore là, si
un producteur arrive avec un projet d'émissions
documentaires qu'on trouve exceptionnel, alors c'est sûr
qu'on va pouvoir le financer avec ce programme-là.
Alors donc, c'est d'où l'essentiel de la
souplesse. Les contraintes que nous nous sommes donnés
volontairement, il y a une somme d'argent que on a
attribué aux francophones hors Québec, à la production
francophone hors Québec parce que, comme le disait
Raynald Brière tantôt, c'est un secteur dans lequel on a
des efforts à faire depuis la création du réseau
national. On s'est engagé dans ce sens-là et -- alors,
on doit le faire puis on va le faire. C'est un
engagement qu'on a pris envers la production francophone
hors Québec.
Mais sinon, c'est très important de se
conserver cette souplesse-là.
JEAN-MARC DEMERS: Je veux bien qu'on
s'entende sur le mérite, parce que si c'est ça que vous
m'expliquez, c'est correct. Mais je veux être bien sûr.
J'ai comme des doutes parce que vous précisez dans votre
demande que les fonds ne seront pas attribués par
catégories, mais plutôt au mérite des projets présentés.
Alors, compte tenu que les fonds sont limités, quels
critères seront employés afin de définir le mérite d'un
projet?
PHILIPPE LAPOINTE: Je vous dirais que les
critères employés pour définir les mérites d'un projet
sont multiples, et puis j'aimerais avoir une réponse très
précise là-dessus, mais ils varient aussi selon les
besoins de la programmation, selon les besoins de
l'antenne, selon les besoins du milieu, selon les besoins
du système. Ca varie beaucoup. Mais à quelque part,
c'est des projets. C'est pour ça qu'on a défini -- on
s'est donné comme exemple les variétés à grand
déploiment, parce que c'est quelque chose actuellement
qui manque à la programmation, non seulement TVA, mais
d'autres antennes aussi. Mais parce que le financement
est difficile, c'est des émissions très couteuses, il y a
un besoin dans le système. Moi, j'étais à une conférence
de l'industrie du disque, et puis les gens du disque nous
disent beaucoup que quand un artiste passe à l'antenne de
TVA sur une émission comme le Grand Blond, par exemple,
c'est sûr que cela aide les ventes de disques. Ca aide à
faire la promotion des artistes et tout. Alors, on sens
ce besoin-là. Le système sens ce besoin-là. Le milieu
du disque -- les téléspectateurs, je pense, ont le goût
de voir aussi. En fait, c'est ce qu'on croît. C'est pas
une sciene exacte. C'est ce qu'on croît. Les
téléspectateurs ont le goût de voir des émissions de
variété à grand déploiment. Je regarde le succès du
Métro Star hier. C'est des émissions qui fonctionnent
bien.
Mais le coût d'une émission de variété à
grand déploiment c'est énorme. Alors, ces sommes-là,
donc, vont servir à ça, et dans ce sens-là c'est haut
mérite, mais c'est aussi selon les besoins et puis au
mérite selon la qualité des projets soumis, bien sûr.
JEAN-MARC DEMERS: Donc, les producteurs
indépendants qui liront ce que vous me dites devraient
avoir suffisament de critères pour vous faire une demande
pour obtenir ce financement qui est prioritaire, ce
financement que vous avez identifié pour production
indépendante?
PHILIPPE LAPOINTE: Sans aucun doute. Et
vous savez, la relation entre TVA et la production
indépendante c'est une relation de partenariat où c'est
une industrie où TVA, l'an passé, a travaillé avec 26
producteurs indépendants différents. C'est beaucoup et
c'est pas beaucoup à la fois. Alors, c'est des gens
qu'on connaît. Il y a un dialogue qui est instauré, qui
est permanent. Les producteurs indépendants pour nous
c'est une -- 70 pourcent de nos émissions prioritaires à
l'heure actuelle sont le fruit de la production
indépendante. Donc, on n'est pas en territoire étranger.
On est en territoire très familier et les gens
connaissent nos besoins. Il y a déjà un guide de
programmation de TVA qui a été publié qui exprime
clairement quels sont les besoins de TVA, comment
fonctionner, à qui parler. Alors tout ça est très connu,
est très clair pour les producteurs indépendants. On est
une équipe qui est petite, qui est facile à rejoindre.
Alors, vraiment, il y a un bon dialogue, un bon
partenariat.
Maintenant l'important, comme je disais,
c'est les critères. Il faut que ce soit des projets qui
ajouttent à l'oeuvre de programmation actuelle.
JEAN-MARC DEMERS: Merci. Alors, je
tourne maintenant la page aux enquêtes et grands
reportages, qui est un autre avantage que vous avez
proposé.
Encore là, vous avez indiqué que vous
aviez -- que c'était en réponse à des voeux exprimés par
des consultations du milieu. Pouvez-vous décrire ces
consultations que vous avez fait?
PHILIPPE LAPOINTE: Il y a, je dirais, un
dialogue d'abord à peu près permanent avec les
journalistes et la direction d'information, mais aussi
beaucoup de journalistes de la salle des nouvelles de TVA
et des salles régionales. Il n'y a pas eu de réunion
formelle en disant, "Voici qu'est-ce que vous voudriez
avoir comme avantages tangibles." Mais je dirais que
c'est -- vous avez remarqué dans notre proposition que ce
montant-là de $3 million est le montant qui n'est pas
voué à la production indépendante, qui est voué à la
production interne parce que c'est de l'argent qui --
c'est une somme qui va être dépensé à la salle des
nouvelles de TVA, parce que l'information à TVA c'est pas
de la production indépendante. C'est une salle des
nouvelles d'employés de TVA. Donc c'est un élément qui
est important.
Donc, c'est ça. Pour répondre à votre
question précisément, il n'y a pas eu de rencontres
formelles, mais c'est un dialogue, je dirais, continue et
puis je pense que je peux dire que ça répond aux voeux
des journalistes de la salle des nouvelles, des unités
d'enquêtes et de grands reportages, absolument.
JEAN-MARC DEMERS: Est-ce que ce projet-là, enquêtes et grands reportages -- avez-vous eu ou avez
vous consulté, rencontré, eu des téléphones avec les
francophones hors-Québec dans ce cas-là?
PHILIPPE LAPOINTE: Non, parce que, je
vais vous dire, c'est un projet assez précis qui va
émaner de la salle des nouvelles de TVA à Montréal ou en
région, mais des salles des nouvelles de TVA et on parle
de reportages essentiellement de nouvelles. Alors le
principe, encore là, c'est qu'on ajoute à ce qui se fait
actuellement. TVA est une télévision privée qui a fait
un chemin considérable en information. Moi, j'ai eu
l'occasion de participer à ça parce que je travaille à
TVA depuis longtemps et puis j'ai été assez longtemps le
directeur des nouvelles et vice-président, information
pour savoir le chemin qui a été parcouru, pour savoir
aussi qui reste du chemin à faire sur ce côté-là, enquête
et grands reportages, parce qu'une salle des nouvelles --
et Luc faisait mention comment ça fonctionne une salle
des nouvelles tantôt -- c'est une ruche; ça bourdonne.
Il y a une équipe d'affectation qui affecte les
reporteurs et puis n'importe quel directeur de nouvelles
vous diraient, "Si j'ai 20 reporteurs, c'est pas assez.
Si j'en ai 30, c'est pas assez. Si j'en ai 50, c'est
jamais assez parce qu'il y a toujours de la nouvelle à
couvrir."
Alors, l'idée c'est de prendre un groupe
de personnes et de les sortir du quotidien de la salle
des nouvelles, des gens qui ne vont pas relever de
l'affectation, mais qui vont relever de l'affectation
quotidienne de la salle des nouvelles, mais qui vont
relever directement du directeur d'information et qui
vont produire des enquêtes et des grands reportages.
J'ai eu la chance de vivre ça parce qu'à
travers mes 20 ans à TVA j'ai été trois ans infidèle et
j'ai été trois ans à Radio-Canada comme directeur des
nouvelles à Radio-Canada et RDI et c'est quelque chose
qu'on avait créé là-bas où il y avait cette unité-là de
grands reportages. Et Radio-Canada a des moyens
considérables, je veux dire, incomparable à ce qu'il y a
dans les réseaux privés en information. Et on avait donc
cette unité d'enquête et de grands reportages, et moi je
peux vous dire que ça porte fruit. Ca porte fruit.
Alors, on croît beaucoup à cette approche-là. Et puis
encore-là je vous dirais, pour avoir travaillé longtemps
dans une salle de nouvelles, que de demander à n'importe
quel journaliste dans une salle de nouvelles, "Si on te
donnes l'occasion de sortir du quotidien pour faire de
l'enquête, est-ce que c'est une bonne idée?" Et puis je
pense qu'ils vont tous vous dire que, "Oui, c'est une
très bonne idée."
RAYNALD BRIÈRE: Monsieur Demers, si vous
permettez que j'ajoutte un commentaire. Je pense que ça
s'inscrit dans une perspective plus globale aussi du
développement de l'information.
Depuis quelques années, les grands rendez-vous d'information subissent la pression, je dirais, des
diffuseurs de nouvelles continuent comme LCN, RDI et
d'autres diffuseurs, d'autres moyens de diffusion.
Et TVA s'est beaucoup développé et s'est
donné un positionement très clair en information en
créant des grands blocs. Au fil des ans, cette
stratégie-là a fonctionné à un point tel que TVA est
devenu une référence en information et puis aujourd'hui
on reconnaît partout, plus que par les chiffres, par la
notoriété, la qualité de ce qu'on fait. Les gens
reconnaissent que l'information à TVA c'est quelque chose
d'extrêmement important et ça va évidemment au mérite de
tous ceux qui ont bâti ça et puis de ceux qui travaillent
dalleurs actuellement.
Où je veux en venir c'est qu'au fond
maintenant, il faut se démarquer, parce que dans le fond
le but c'est qu'il faut que ça ajoute au système et puis
que le téléspectateur en ait plus. Je pense
qu'aujourd'hui on veut de l'information, dites, factuelle
qu'on retrouve maintenant partout. On a un peu cette
stratégie de vouloir approfondir un peu plus
l'information.
Je prendrai un exemple qui me frappe. Je
prends l'exemple de la fièvre aphteuse. Voilà un sujet
qui touche beaucoup de monde. C'est en Europe. Ca se
passe en France, en Angleterre particulièrement, mais ça
nous concerne jusque dans notre assiète, au fond. Et on
s'intéresserait à savoir quelles en sont les tenants et
aboutissants, quelles sont les conséquences, quels sont
les impacts et tout ça. C'est sûr qu'on n'a pas les
moyens de faire ce genre de reportage-là, mais ça aurait
une valeur ajouttée au contenu. Ca créerait une
différenciation, donc une plus grande diversité, je pense
bien, de contenu et ultimement, ça ajoute dans le sens
que le téléspectateur va avoir accès à plus d'information
sur un sujet précis. C'est sûr que de cette connaissance
acquise sur un sujet comme celui-là, ça peut permettre de
déclencher d'autres reportages.
Donc, je pense que c'est une façon de
vraiment se démarquer. Ca fait un certain temps qu'on
pense à une stratégie comme celle-là, mais encore, faut-il avoir les moyens de le faire. Et là on a
l'opportunité de mettre cette équipe-là en place et je
pense que c'est quelque chose qui, pour nous en tout cas
et pour le système, quant à moi, qui est extrêmement
important.
JEAN-MARC DEMERS: Merci. Donc je reviens
toujours à mon propos initial. Il n'est pas prévu qu'il
y aurait -- vous n'avez pas eu la chance de discuter avec
des personnes, des francophones hors-Québec dans le cadre
de ce projet précis, étant donné que vous avez surement
lu le rapport que le CRTC a fait sur la radiodiffusion de
langue française à l'extérieur du Québec. J'ai eu la
chance de faire toutes les provinces à partir du Manitoba
vers l'ouest et les gens sont friants de savoir qu'ils
ont TVA dans leur région.
Est-ce que c'est possible de penser que
dans différents cas de ces grands reportages et enquêtes
qu'il pourrait y avoir de la programmation qui viendrait
de ces régions-là?
RAYNALD BRIÈRE: Surement pas impensable,
Monsieur Demers. Au contraire, c'est probablement même
fort prévisible et fort probable. C'est clair que ça
demeure un élément qui nous concerne beaucoup et la
réponse à ça c'est oui, que ça pourrait éventuellement se
faire, qu'on ait ce genre d'entente-là avec eux. De là à
dire est-ce que ça devrait être produit à l'extérieur, ça
c'est plus difficile un peu pour des raisons
organisationelles, je dirais. Je pense qu'on peut mieux
refléter par ça à l'intérieur de notre information. Mais
sur le plan de l'organisation, c'est plus difficile.
JEAN-MARC DEMERS: Merci. Toujours dans
le cadre de ce projet, vous prévoyez l'embauche de quatre
personnes permanentes avec un budget de $240,000 ainsi
que la création de postes à temps partiel pour un budget
de $100,000 annuellement.
Est-ce que les emplois permanent et à
temps partiel seront à Montréal our ailleurs, ou pouvez-vous donner une réponse?
RAYNALD BRIÈRE: Ils vont être ici, oui.
JEAN-MARC DEMERS: Ils vont être ici.
RAYNALD BRIÈRE: Dans la salle des
nouvelles. En tout cas, à partir d'ici, oui.
JEAN-MARC DEMERS: Vous m'avez donné pas
mal de précision, mais peut-être qu'il reste quelques
éléments. Pouvez-vous préciser le rôle de cette unité
d'enquêtes et de grands reportages au niveau local,
national, international? Est-ce que vous avez encore
quelque chose à ajouter à ce que vous avez dit?
PHILIPPE LAPOINTE: Je vous dirais,
Monsieur Demers, que par principe -- et puis encore là
c'est un peu l'expérience d'une salle de nouvelles -- par
principe, si on -- le principe de ça est de nommer --
former un groupe de travail qui devrait être autonome,
qui devrait choisir quelles sont ses priorités, qu'est-ce
qu'il veut couvrir. C'est sûr que -- encore là, je
reviens au principe des anvantages tangibles s'ajouter à
notre offre actuelle -- c'est sûr qu'il va y avoir --
moi, je présume que ce groupe de travail-là va vouloir
couvrir ce qui se passe en dehors de Montréal, mais en
même temps, ça va être à l'intérieur des besoins, je
dirais, de la culture TVA. Notre territoire principal de
couverture c'est le Canada français, le Québec et le
Canada français. Alors, c'est sûr qu'un de nos objectifs
c'est de sortir du Québec, d'aller voir ce qui se passe
ailleurs dans les communautés francophones et puis au
Canada et puis partout. Ca se peut que ce soit aussi du
reportage international. Mais ça va être beaucoup au gré
des préoccupations qui sont dictées par l'actualité.
Alors, il y a des moments où Raynald
mentionnait tantôt la question de la fièvre aphteuse. Ca
c'est un cas, parce qu'on est là actuellement. C'est un
sujet qui préoccupe les gens actuellement. Mais qu'est-ce que l'actualité va nous réserver dans les prochains
mois, prochaines années? Je ne saurais pas dire.
Mais l'idée c'est donc d'ajouter en
faisant des choses que la salle des nouvelles ne couvre
pas actuellement.
JEAN-MARC DEMERS: Merci. Vous avez
décrit le fait que ça allait être une unité qui serait
formée à l'intérieur de la salle de nouvelles actuelles.
Est-ce que vous êtes en mesure de dire qui aura la
responsabilité de cette équipe-là? Je vous demande pas
de noms.
PHILIPPE LAPOINTE: Non, mais je peux vous
en donner un. Je vous dirais que le responsable de cette
équipe-là va relever directement du directeur de
l'information actuellement. Son nom c'est Réal Germain.
C'est un homme qui a une expérience considérable en
information.
Ce qui faut faire pour nous c'est que
cette équipe-là ne doit pas relever de l'affectation
quotidienne de la salle des nouvelles parce qu'ils vont
être mangés tout rond et puis ils vont couvrir des
nouvelles comme les autres. Alors, l'idée c'est de
sortir cette équipe-là de l'affectation quotidienne pour
qu'ils puissent aller plus loin et couvrir d'autre chose.
Alors, c'est une équipe qui, par définition, est
autonome, choisi ses sujets et idéalement a un budget et
puis gère son budget et ses moyens pour essayer d'en
avoir le plus possible avec le budget qu'ils ont. Et
c'est un principe tout simple, mais c'est un principe qui
fait que ça ajoute quelque chose. C'est exactement le
principe. Donc, ils vont relever du directeur des
nouvelles, mais à l'intérieur de cette unité-là,
forcément il va y avoir un responsable. Et là, je ne
sais pas du tout qui va être -- qui va former cette
unité-là. Surement il va y avoir des gens actuellement
dans la salle des nouvelles qui vont être intéressés à
ça, mais je pourrais pas vous dire qui va être nommé
actuellement, pas du tout.
JEAN-MARC DEMERS: Merci. Et la diffusion
de telles enquêtes et reportages sera la responsabilité
de la personne responsable des nouvelles? Est-ce que
c'est bien ça?
PHILIPPE LAPOINTE: Oui, absolument.
JEAN-MARC DEMERS: L'intégration de ce
type de reportages et interview dans les nouvelles, est-ce que vous êtes en mesure de nous donner plus de
précisions sur ça? Je pense que vous me voyez --
j'essaye de faire une différence entre ce qui est courant
et ce que va faire cette équipe-là. Alors, est-ce qu'il
y a des éléments qui permettent au quotidien de faire une
différence entre les deux?
PHILIPPE LAPOINTE: Comme je disais, le
premier élément, à mon sens, c'est la nature des sujets.
C'est la nature du traitement. C'est de la nouvelle. On
ne parle pas de nouvelles quotidiennes. On parle
d'éléments qui sont effectivements de l'enquête. Alors,
c'est sûr que moi je peux pas -- je serais pas du tout en
mesure de vous dire ces gens-là vont faire un reportage
par semaine, un reportage par mois, un reportage par
jour.
Ce qui est difficile dans l'enquête en
journalisme c'est que desfois on travaille sur plusieurs
pistes à la fois. Des fois ça aboutit. Des fois ça
n'aboutit pas. Des fois ça aboutit vite; des fois ça
aboutit lentement. C'est sûr qu'à un moment donné il
faut que ça porte fruit et puis il faut que ça aille à
l'antenne, mais par définition, c'est bien difficile à
définir et c'est un peu -- ça l'air un peu paradoxal,
mais c'est un peu la nature de la chose et c'est un peu
l'objectif aussi, de sortir, comme je disais, du
quotidien.
JEAN-MARC DEMERS: Alors, je pourrais
déduire de ce que vous me dites qu'il va y avoir quand
même une différence pour le téléspectateur que lorsqu'il
verra ce type d'information par rapport au type
d'information courante?
PHILIPPE LAPOINTE: J'espère que oui parce
que sinon on va avoir raté notre coup. Non, c'est sûr
qu'il va y avoir une différence. Les gens vont --
d'abord, cette équipe-là, en ondes, on va l'identifier.
Les gens vont être connus. Leurs reportages vont être
présentés comme tels. C'est une équipe supplémentaire à
ce qui existe dans la salle des nouvelles actuellement.
C'est un ajout et ils vont être présentés comme tels. Ca
va être une équipe qui fait du grand reportage et de
l'enquête.
Donc, pour le téléspectateur ça va être
clair. Ces gens-là vont être identifiés, connus, et puis
"Voici maintenant le reportage de votre équipe
d'enquête." Alors, c'est comme ça que ça va être.
RAYNALD BRIÈRE: Monsieur Demers, on
pourrait aussi, pour le mettre dans le packaging, dans
l'emballage de ça, créer un environnement qui va faire
que ça va être vraiment distinctif à l'intérieur du
bulletin. Je pense que c'est dans la façon de le
présenter, compte tenu que ça s'ajoute. Si on veut faire
un ajout important, on va avoir tout intérêt à le
présenter de façon tout à fait particulière pour le
distinguer de l'ensemble. Je comprends très bien le sens
de votre question, de le distinguer de l'ensemble des
autres éléments du bulletin de nouvelles pour pas que ça
soit comme quelque chose qui fait partie de, alors qu'on
parle de quelque chose qui est vraiment exceptionnel, qui
a demandé du temps, du travail, quelque chose que
normalement on ne ferait pas de toute façon présentement.
Donc, je pense que ça serait dans ce contexte-là que nous
pourrions aussi faire une distinction.
JEAN-MARC DEMERS: Merci, Monsieur Brière.
J'ai une question sur le dévloppement de
contenu interactif et c'est d'obtenir des précisions au
sujet de la gestion du fond proposé. Alors, la question
est assez courte. Quel organisme aura la responsabilité
de gérer le fond proposé?
RAYNALD BRIÈRE: D'abord vous dire qu'on a
regardé -- on a suggéré, je dirais, que ça soit un fond
indépendant qui fasse la gestion de ça. On avait pensé
-- on pense toujours au fond de production indépendante
parce qu'ils ont d'abord une expertise à l'intérieur de
ça.
La problématique que ça pose c'est les
frais qui sont liés à ça. Une des prémises d'abord
c'était de se dire qu'il faudrait que la majorité de
l'argent aille à l'écran. Alors, aujourd'hui avec le
recul un peu, on dit qu'il y aurait peut-être une autre
avenue, ce qui n'exclus pas que ce soit un fond
indépendant. Ca resterait peut-être plus un comité
indépendant qui serait formé en majorité de tierce
parties, non-liées, il va sans dire. Peut-être que ça
aurait pour avantage d'alléger la structure parce que
l'autre problème quand on est dans un organisme -- et je
n'apporte pas du tout de jugement sur ce cas-là
particulier, il va sans dire. Je dis juste que parfois
c'est plus lourd. Il y a une bureaucratie. On a accès
plus lentement, alors que le but c'est d'avoir accès plus
rapidement. Donc, peut-être qu'un groupe, un comité,
majoritairement formé, encore une fois, de tierce partie
non-liée serait une façon plus efficace de gérer se fond-là.
JEAN-MARC DEMERS: Merci. Et dans ce cas-là il y a aussi une partie du fond qui est à l'avantage
hors-Québec qui est précisée?
SERGE BELLEROSE: Monsieur Demers, en
fait, l'avantage hors-Québec s'applique au fond de
développement des scénarios essentiellement.
JEAN-MARC DEMERS: D'accord. Et alors,
sur ce fond comment est-ce que vous avez prévu comment il
serait géré le fond des émissions hors-Québec?
RAYNALD BRIÈRE: Je serais tenté ---
JEAN-MARC DEMERS: Excusez si je passe de
un à l'autre.
RAYNALD BRIÈRE: Non, ça va. Je serais
tenté de vous donner la même réponse que pour le fond.
On a là aussi pensé à l'idée du fond indépendant. On
pense qu'un comité ce serait peut-être plus efficace,
plus opérationnel, disons, et moins coûteux que de le
confier à un fond. Encore une fois, c'est vraiment de
donner l'accès plus rapidement et puis s'assurer que la
représentativité est majoritaire.
Alors, il y a une formule qu'on propose
actuellement et on pense que ça répondrait mieux aux
besoins et puis ça créerait peut-être une participation
un petit peu plus large aussi, peut-être une opportunité
que plus de monde s'implique et que ça crée une synergie
et puis une stimulation encore plus grande.
JEAN-MARC DEMERS: Merci beaucoup.
Je n'ai pas d'autres questions, Madame la présidente.
LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Demers.
Monsieur Colville, s'il vous plaît.
DAVID COLVILLE: Thank you very much.
I just have a few questions of
clarification, I guess you could call it, or explanation
around our ability to measure the incrementality of the
benefits package.
Now, our whole issue around benefits is
that they be tangible and incremental, and we would want
to be able to measure in the coming years the difference
between what TVA otherwise would have done and what the
value of the new benefits would be.
And I note that in a number of instances
throughout the documentation you have referred to the
BCE/CTV deal and the conclusions that we came to in
respect to that. And with respect to this issue of the
number of hours, I guess I somewhat shocked the CTV folks
when I asked my last question at the very end of the
hearing if they would accept a condition of licence of
$45 million dollars in nine hours, and having paused and
thought about that, they said no. And having paused,
ourselves, and thought about that, we decided no in terms
of a committment about hours.
And you made reference to the fact that we
did not impose a condition on hours, and so there was no
specific proposal here with respect to hours. But I
would like to get your sense of why, setting aside what
we did with CTV, why have you chosen not to use that as a
measure of the incrementality here, along with the
dollars applied?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Mr. Colville, I
think that the issue that you are raising, as you just
mentioned, was raised earlier. It was raised also the
same way to our own position. And I think Raynald will
be in a much better position than I am for answering
that. But basically, I think, once again, the question
of flexibility is the most important thing to make sure
that we will be able to propose to the different players
in the industry, the possibility and the performance of
this. Is that only a question of a matter of hours or is
it a general enveloppe? I would like maybe Raynald to
answer that more specifically.
DAVID COLVILLE: Mr. Brière?
RAYNALD BRIÈRE: Permettez que je vous
réponde en français, Monsieur Colville?
DAVID COLVILLE: Oui.
RAYNALD BRIÈRE: C'est évident que pour
nous la question de la souplesse est vraiment importante.
C'est vraiment la base de ce que nous discutons. C'est
surtout aussi sur les changements d'habitudes de la
clientèle. C'est surtout sur -- ça va dépendre de la
qualité des projets. Ca va dépendre de l'envergure des
projets qu'on va recevoir. Et on se dit que ça risque
d'être limitatif de dire qu'on va mettre un pourcentage
dans chacune des catégories, disons, "x" pour-cent dans
la catégorie dramatique. Aujourd'hui on est conscient
que c'est la variété à grand déploiment qui est
probablement le besoin le plus grand parce que c'est ce
qui est exprimé un peu par les études et les enquêtes
qu'on fait. Dans deux ans ou dans trois ans est-ce que
ça va être ça encore? Ca va être difficile. Alors, ça
nous apparaît plus complexe à moyen terme de prendre ce
type de décision-là.
Donc, c'est pour ça qu'on se dit que le
poids relatif de ce qu'on va faire risque de changer.
C'est sûr que notre premier objectif c'est de s'assurer
que les catégories qu'on a choisi vont être bien
représentées, bien équilibrées. Mais à terme, sur une
période un peu plus longue, c'est moins évident qu'on est
capable aujourd'hui de se dire ça va être telle catégorie
ou telle autre catégorie qui va être en évidence à ce
moment-là.
PHILIPPE LAPOINTE: Monsieur Colville, je
voudrais ajouter une précision. Raynald a parfaitement
raison sur le nombre d'heures, les pourcentages et tout
au niveau des heures prioritaires. TVA fait --
évidemment c'est nouveau les huit heures prioritaires.
C'est quelque chose qui est nouveau au plan
réglementaire. On a rétroactivement regardé ce qu'on
faisait et puis c'est à peu près ce qu'on fait depuis
trois ans, autour de huit heures. Les deux dernières
années, un petit peu en dessous; cette année à peu près
huit heures.
Alors, c'est sûr que les émissions que les
émissions qui vont être financées par ce programme
d'avantage tangible vont être au-dessus du huit heures.
Donc, ils vont pouvoir s'additionner aux huit heures que
nous faisons actuellement.
Ce que je pourrais pas -- il serait bien
difficile pour moi de vous dire combien d'heures, parce
que là évidemment ça va dépendre d'une foule de facteurs.
D'abord, il y a des émissions à charactère unique qui
sont très coûteuses qui rajoutterons pas nécessairement
beaucoup en terme d'heures. Si on décide, par exemple,
de faire un téléfilm ou deux ou trois téléfilm, c'est
très coûteux. Alors ça fait pas beaucoup d'heures sur
une année ça, six heures ou sept heures de programmation.
Par contre, cela a un fort impact et je dirais un impact
qualitatif qui est énorme. Alors c'est pour ça que c'est
bien difficile de vous dire combien d'heures
supplémentaires. Par contre, on peut vous assurer que ça
va être au-delà du huit heures actuel. On fait huit
heures d'heures prioritaires actuellement. Donc, ça va
être au-delà de ce huit heures là, ça c'est sûr.
DAVID COLVILLE: I appreciate your concern
about flexibility, and I guess that is where we are kind
of torn with this whole issue, because part of the
philosophy around the new TV policy was to be able to
provide broadcasting with more flexibility.
The problem we encounter is when you
overlay an acquisition and the benefits package on top of
that, then we almost get driven back to starting to
measure dollars and hours. And I am not trying to push
particularly the issue of hours.
I guess I am curious though about how much
flexibility one would want across the seven-year time
period. As you have just indicated, one could spend a
fair bit of money on movies, or even depending on the
nature of variety programs that you discussed earlier.
Are we talking about the amount of flexibility that this
incremental benefit could be zero in any one year and a
considerable amount of money in the next year?
PHILIPPE LAPOINTE: I think that could be
the case, yes.
Je dirais que l'élément des sept ans est
important. Vous avez raison de mentionner ça parce que
sur sept ans, évidemment ça nous donne une plus grande
flexibilité. Alors, moi je vous dirais que c'est sûr que
notre objectif à nous, comme télévision, c'est d'avoir au
bout des sept ans -- d'avoir programmé avec ce fond-là
des émissions de variété à grand déploiment, des
émissions dramatiques, des émissions jeunesse. C'est sûr
que c'est d'avoir été dans les trois secteurs. C'est pas
nécessairement d'avoir été dans chacun de ces secteurs-là
chaque année, parce que c'est possible -- et puis là je
suis très candide avec vous -- c'est possible qu'il y
arrive quelqu'un avec un projet d'émission de variété à
grand déploiment qu'on trouve extraordinaire et qui,
pendant une année, va prendre le 2.9 millions et puis
l'année suivante ça va être une émission dramatique.
Et puis je pense que c'est important et
puis ça me semble fondamental d'avoir cette souplesse-là
parce qu'à quelque part on travaille pour le
téléspectateur. C'est ça qui fait notre succès. Alors,
il faut être ouvert à cette possibilité-là pour nous,
donc, de pouvoir programmer selon la qualité des projets,
selon le besoin du téléspectateur, selon l'évolution du
financement public, selong l'évolution de la concurrence
aussi. Alors, il y a toute une série de facteurs.
L'avenir est assez plein d'inconnus pour nous, comme pour
tous les diffuseurs actuellement. Alors je pense qu'on a
besoin de cette flexibilité-là. Cela dit, c'est
important que je le redise clairement, c'est qu'on a
quand même -- on a vraiment l'intention d'aller dans les
secteurs variété à grand déploiment, dramatique,
jeunesse. Alors sur les sept ans, on va aller dans ces
trois secteurs-là. Maintenant, est-ce que ça va être
année par année? Combien par année? Je saurais pas vous
dire actuellement.
DAVID COLVILLE: Okay. We can talk in a
few minutes about the report. And I think we indicated
in a letter to you on Friday what the elements of the
report might be, and it might be just a simple "yes"
answer would solve that question.
In general though, how would one approach
this from the point of view of trying to deal with the
issue of simply spending more money on the existing
programs to make them somewhat better as opposed to
spending more money on new, additional, incremental
programs for TVA?
PHILIPPE LAPOINTE: Alors, comme je
disais, on est très familier avec le principe des
avantages tangibles qui doivent être quelque chose au-dessus de l'argent qui est dépensée actuellement.
Je vous dirais que les deux approches dont
vous parlez sont possibles. Alors, c'est possible que
cet argent-là serve effectivement à compléter le
financement des émissions actuelles, pas d'émissions qui
sont à l'antenne actuellement. Nous, on veut vraiment se
servir de ça pour de nouvelles émissions. Ca c'est très
clair, mais le financement public étant limité, alors
l'objectif c'est de compléter le financement avec ces
montants-là pour que ce soit une offre -- pour que ce
soit ajoutté véritablement à nos dépenses de
programmation et puis à notre gré actuel. C'est un
ajout. Alors ça va pas s'intégrer à la grille actuelle.
Ca c'est sûr que non.
DAVID COLVILLE: In the face of the CTV
situation, they had proposed a number of specific
programs, so much money going into movies. In this case,
there is considerable more flexibility, to use your term.
Is that really related as much to the answers you were
giving to Commissioner Demers' questions in terms of
dealing with independent producers? You are already
getting projects, you indicated. Leaving that
flexibility, you talked about you need programs that must
add value in areas where -- I am not sure whether the
translation was bang on here -- where you were not up to
snuff, was what was used. You must then have some idea
of the particular style of program or type of program you
are looking for here?
PHILIPPE LAPOINTE: Oui, on a une idée des
programmes. Moi, je parlais des variétés à grand
déploiment parce que je trouve que c'est l'exemple
parfait d'une programmation qui est difficile de porter à
l'antenne actuellement. Il y a un besoin. Il y a un
besoin, on pense, nous. Encore, je disais que ce n'est
pas une science exacte, mais on pense qu'il y a un besoin
chez le téléspectateur de variétés à grand déploiment.
Il y a un besoin très clair dans l'industrie francophone
de la musique d'avoir des émissions qui vont porter les
artistes -- qui vont faire la promotion du disque et du
spectacle francophone au Canada. C'est très clair qu'il
y a ce besoin-là. Donc, ça c'est un secteur, par
exemple. Et puis c'est un secteur où c'est très
difficile d'aller actuellement parce qu'une émission de
variété à grand déploiment, et là je ne pense pas
seulement à des grands galas -- tu sais, un grand gala
comme le gala Métro Star, ça coûte des centaines de
milliers de dollars. C'est très coûteux. Cela a un
grand impact, par exemple. Alors, le principe donc c'est
d'avoir des émissions à fort impact qui vont plaire au
public, qui vont continuer et puis renforcer notre
philosophie d'être une télévision grand rendez-vous qui
réuni la famille autour du petit écran, qui va soutenir
l'industrie du disque, de la chanson et qui va avoir du
succès. C'est des émissions à succès qu'on cherche à
faire, c'est bien sûr. Donc, ça c'est un exemple assez
typique. Et puis en quelque part je vous disais que
c'est difficile à financer parce que les enveloppes
actuellement, si on voulait financer ces émissions-là
avec le Fond canadien de télévision, par exemple, les
montants sont très restraints dans les enveloppes
francophones, en tout cas.
Comme je disais, au PDD, qui est le
Programme de droit développement, l'ancien fond des
cableaux c'est autour de cinq pour-cent. Et au Programme
de participation au capital, qui était les films, c'est
autour de -- je pense que c'est autour de 8.9 pour-cent,
de mémoire. Alors les enveloppes disparaissent très
rapidement. En mon expérience, même cette année même on
a beaucoup de difficulté à financer nos émissions de
variété avec les -- je dis "on", je parle des producteurs
indépendants qui ont des projets chez nous -- ont
beaucoup de difficulté à financer ces émissions-là avec
le fond canadien.
Alors voilà un nouveau montant qui est 2.9
millions par année. C'est extraordinaire. Ca va nous
permettre de faire plus et de faire mieux. Alors, dans
le fond, on trouve que c'est une nouvelle formidable.
DAVID COLVILLE: Okay. Let me just
clarify then a couple of specific points.
On page 18 of your letter of January 12th
with respect to the transfer of ownership, you had
indicated a forecast amount of $8.6 million for priority
programs in 2001-2002. However, the table of projected
priority programs for the same year provide, in response
to question 22, total $7.5 million. Can you provide some
indication of the discrepancy between the two tables,
provide some indication of what the ---
PAUL BURON: Monsieur le commissaire, je
peux répondre à cette question. A la réponse,
finalement, dans le tableau des détaillés, il faut faire
tout simplement l'addition des deux montants. Vous avez
un montant sous la rubrique "Catégorie 9" et un montant
sous la rubrique "Catégorie 7". Donc les deux montants
doivent s'additioner pour donner le total que vous avez
au tableau de la page 18 en réponse à la lettre du 12
janvier.
Le seul écart vient au niveau de la
Catégorie 4, qui est d'environ $100,000. En fait, parce
que les deux tableaux ont été préparés en des temps
différents, donc le tableau qui a été préparé à la page
18 est un tableau de prévisions financières alors que
l'autre tableau de détail, lui, est un tableau factuel,
aujourd'hui ce qu'on pense, où on pense à terminer la
saison ou l'année actuelle 2000-2001, nous donne ces
résultats-là. Donc on voit qu'il y a une certaine
correspondence -- en fait, une correspondence certaine
entre les deux tableaux.
DAVID COLVILLE: Okay. Thank you for
that.
In the case of documentaries, in light of
the actual expenditures incurred in '99-2000, can you
explain the absence of expenditures under this heading in
the financial forecast for the next licence period, as
well as in the table on page 18? There is no money for
documentaries.
RAYNALD BRIÈRE: Monsieur le commissaire,
au niveau de la rubrique documentaire, il s'agit de la
catégorie 2D, dont les grands reportages ou grands
documentaires. Il n'y a pratiquement pas d'argent qui va
être investi ou qui va être investi dans l'année courante
dans cette rubrique-là. Donc on a, au niveau de nos
prévisions financières, tout simplement répété ce fait-là, que les investissements dans ce cadre-là sont
quasiment inexistants aujourd'hui.
DAVID COLVILLE: I am not sure I
understand. So you won't be spending any money in this
category?
PAUL BURON: Non.
DAVID COLVILLE: Okay. You have included
youth programs in this category in the table. Do you
intend to air youth programs in prime time and make them
priority programs?
PAUL BURON: Non. Le but d'avoir présenté
ce tableau-là de cette façon-là était pour illustrer tout
simplement ces deux catégories-là comme étant des
catégories prioritaires où à l'heure actuelle, sans avoir
le bénéfice des avantages tangibles proposés dans la
transaction, TVA n'a pas l'intention ou ne prévoit pas
dépenser de somme d'argent dans ces catégories-là.
DAVID COLVILLE: Okay. Now, my last
question then with respect to the elements of the report
that we had indicated would be filed to provide us with
the evidence to support or sustain the incrementality of
these benefits, and we had indicated those elements in a
letter to you last Friday, I believe. Do you agree to
those -- to that form of that report and those elements
being in the report, to save us time going through the
details of each of these?
MONIQUE LEROUX: Well, first of all, we
understand very well the concerns you may have about the
incrementality of those benefits, and we respect that. I
think that Raynald expressed well the reason why we think
flexibility is important, but one thing that I would like
to add to that is that I think that we should privilege
quality vis-à-vis quantity to a certain extent, and that
we sincerely believe that the kind of report we can
provide to you will be adequate to fully satisfy the need
for you regarding the incrementality of the benefits that
we will be providing.
So if I refer to the letter that we
received on Friday, there is a description of the kind of
the kind of details you would like to get, and I would
refer to Raynald in terms of the specifics, but we agree
that we need to provide a report and we are willing to
provide it, and we are satisfied with the kinds of
details that have been included in this letter.
DAVID COLVILLE: Mr. Brière, if you want
to add anything?
RAYNALD BRIÈRE: Non, du tout, sinon
confirmer ce qu'on dit. Ce rapport-là, on est d'accord
avec ça. Et comme Philippe l'a mentionné, ça va être au-dessus du huit heures. Donc, je pense que l'ensemble de
ça fait que le Conseil a tous les méchanismes pour
s'assurer que l'argent est bien dépensé au bon endroit.
DAVID COLVILLE: So we can take it that
you agree to the elements of the report as outlined in
the letter?
MONIQUE LEROUX: Yes.
DAVID COLVILLE: Okay. All right. Well,
in that case, I thank you very much. Merci, madame.
LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Colville.
Quand vous parlez de flexibilité, est-ce
que vous parlez ici de la possibility, par exemple, de ne
pas rapporter des dépenses supplémentaires annuellement,
mais de les rapporter dans trois ans, dans cinq ans, dans
dans sept ans? Qu'est-ce que vous voulez dire par
flexibilité?
RAYNALD BRIÈRE: Je ne saisi pas bien le
sens de votre question, Madame Wylie.
LA PRÉSIDENTE: Bien, il y a des
différentes façons de faire des rapports pour -- par
exemple, vous, si je comprends bien, vos engagements sont
de $3 millions par année à l'écran; $20.5 millions sur
sept ans. Est-ce que pour vous la flexibilité c'est
qu'en autant que dans sept ans, si vous avez un terme de
licence de sept ans, vous pouvez démontrer avoir dépensé
$20.5 millions. C'est suffisant ou si vous êtes d'accord
que chaque année il y a $3 millions supplémentaires ou
chaque deux ans? Qu'est-ce que vous voulez dire par
flexibilité?
RAYNALD BRIÈRE: C'est sûr qu'on aimerait
avoir -- je pense que c'est important qu'on a une
certaine flexibilité, peut-être pour dire une année on
risque de dépenser un petit peu plus ou un petit peu
moins. On va essayer de garder un certain équilibre. Je
pense pas que la flexibilité devrait faire qu'on va
dépenser $14 millions dans une dernière année. Je pense
que ça c'est clair. On va vouloir avoir cette
flexibilité. Mais c'était pas $3 millions juste, mais
c'est sûr que c'est dans cet environnement-là, Madame la
présidente.
LA PRÉSIDENTE: Oui, je comprends. Alors,
à ce moment-là, si vous faites rapport chaque année et le
Conseil s'inquiète du fait que justement vous nous
"devrez" $14 millions la sixième année, ça ne va pas et
on pourra en reparler. Merci beaucoup.
RAYNALD BRIÈRE: Je n'ai pas de doute.
LA PRÉSIDENTE: Nous allons prendre une
petite pause de 10 minutes. Donc, nous revenons dans 10
minutes. Nous allons terminer cette partie de l'audience
aujourd'hui, alors il sera peut-être dépassé 17h00, mais
pas tellement plus, nous espérons.
Vous êtes toujours bien vivants, incluant
monsieur Péladeau?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Oui.
--- L'audience est suspendue à 15h15
--- L'audience est reprise à 15h25
LA PRÉSIDENTE: Madame Noël, s'il vous
plaît.
ANDRÉE NOEL: Alors, on va d'abord
reprendre là où on avait laissé ce matin. Sur la fameuse
lettre, vous deviez faire des vérifications et nous
revenir sur le sens précis de ce que veut dire la lettre
du 11 décembre -- il me semble que oui, c'est ça -- la
lettre qui est adressée par CAPCOM et acceptée par les
compagnies du groupe Quebecor.
Alors, pouvez-vous nous revenir avec des
précisions là-dessus?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
conseillère, je vais donc demander à Madame Côté et puis
on a également le bénéfice de la présence, comme on l'a
dit un petit peu plus tôt au niveau de la présentation ce
matin, de Me Marc Lacoursière du cabinet Ogilvy Renault
qui a été plus particulièrement appelé à travailler sur
cet aspect des choses.
LA PRÉSIDENTE: C'est lui qui est à
l'origine du voodoo.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Non, c'est plutôt
un nom code qui est utilisé familiairement habituellement
dans les transactions d'importance.
MONIQUE LEROUX: Si vous me permettez,
Madame Noël, je me permettrais, comme ce matin vous
m'avez adressé en fait la question. Je vous ai donné une
réponse. Pour venir préciser la réponse que je vous ai
donné à ce moment-là, et donc cette réponse-là qui
touchait à cette fameuse lettre du 11 décembre et ensuite
je vais passer la parole à Madame Côté et à Me
Lacoursière.
Alors, premièrement, les raisons pour
l'existence de cette lettre-là c'était vraiment
d'instaurer un régime, en fait, beaucoup plus souple pour
les filiales cottées en bourse par rapport à ce qu'on
retrouve, en fait, dans la convention d'actionnaires à
l'article 10.4 pour les sociétés qui ne le sont pas.
Donc, en fait, on s'intéresse essentiellement aux droits
de consentement qui sont prévus à l'article 10.4 et la
lettre, au fond, vient tout simplement donner des mesures
d'assouplissement.
Sans entrer dans les détails, Me Côté et
Lacoursière pourront aller plus loin. Les mesures
d'assouplissements sont de deux ordres. C'est tout
simplement d'instaurer en un seuil plus élevé pour les
filiales cottées en bourse. En fait, on le passe de 10 à
20 pour-cent, à l'exception de TVA, et dans un deuxième
temps, de clarifier de façon très claire que les droits
de consentement, parce qu'il y a seulement les droits de
consentement qui sont prévus, qui sont touchés par cette
lettre-là, que les droits de consentement sont
complètements assujetis à la Loi sur la radiodiffusion et
les autres lois corporatives. Donc, voilà en somme les
deux éléments principaux qu'on doit retenir en fait de
cette lettre.
Maintenant, je vais me retourner vers Me
Côté et Lacoursière pour vous donner des explications
additionnelles.
FRANCINE COTÉ: Relativement à l'article
4.1, ce matin vous posiez la question. Donc, je pense
que les explications que Madame Leroux vient d'apporter
sur la lettre évidemment portent sur les droits de
consentement et la lettre ne porte pas, évidemment, sur
les dispositions de l'article 4.1.4, en fait, les
transferts de titres. Le droit de premier refus des
actionnaires prévoit évidemment certaines modalités qui
sont prévues à la convention principale et si un
actionnaire décide qu'il veut procéder différemment de ce
qui est prévu à la convention aux articles 5 et 6, à ce
moment-là seulement, il doit y avoir évidemment un
consentement de tous les actionnaires. C'est une
procédure qui est assez standard dans les conventions
entre actionnaires, et ce consentement-là doit être donné
par écrit par tous les actionnaires.
ANDRÉE NOEL: Alors, si je comprends bien,
c'est dans le cas où on ne suit pas la procédure ---
FRANCINE COTÉ: C'est exact.
ANDRÉE NOEL: --- normale prévue à la
convention d'actionnaires que le consentement est requis?
FRANCINE COTÉ: Tout à fait.
ANDRÉE NOEL: D'accord.
Et puis je pense que Madame Leroux a bien
répondu à ma question au sujet de la lettre ici.
Alors, à ce niveau-là, je n'ai pas
d'autres questions. Je pense qu'on s'est entendu pour
que des détails supplémentaires au niveau de la propriété
des actions, ou enfin, la propriété géographique soit
déposée au dossier afin qu'on puisse s'assurer, selon les
règles de calcul, que nous avons chez nous que les
ratiaux our les pourcentages de propriétés canadiennes
sont bien là et en l'occurrence, tant et aussi longtemps
qu'on n'aura pas ça, je pense que la question de créer un
comité de programmation ne s'applique pas.
Maintenant je vais passer dans -- je vais
faire du coq à l'âne, passer à un sujet tout à fait
différent, le canal communautaire.
Je ne sais pas qui va se jeter à l'eau
pour répondre à mes questions.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
conseillère, je vais probablement répondre de façon
générale et puis par la suite, tout dépendant évidemment
de la teneur de vos questions, je distriburai la parole à
la personne qui m'apparaît la plus appropriée à répondre
à vos interrogations ou vos préoccupations.
ANDRÉE NOEL: Alors, je vous adresse la
question collectivement et vous décidrez de celui qui a
le goût d'y répondre.
Dans le processus de lacune, vous nous
avez indiqué que Canal Vox était avant tout une
télévision locale dont la programmation à l'extérieur de
Montréal est complimentée par des émissions régionales en
provenance de Montréal. Canal Vox est en opération
depuis assez peu de temps, en tout cas, peut-être un an,
un an et demi. Je pourrais pas dire exactement depuis
quand je vois ça à mon écran, mais je le vois de temps en
temps quand je "zap".
Pourriez-vous nous renseigner sur le mode
de fonctionnement général de Canal Vox? Quels sont les
critères utilisés dans la production de la programmation?
A qui s'adressent les émissions? Comment la
participation de la communauté solicitée -- nous faire un
portrait de ce que c'est Canal Vox grosso modo?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Donc, je me permets
de demander à Guy Beauchamp et puis peut-être Pierre
Gagnon, tout dépendant du souhait de Guy, de vous donner
des informations appropriées, Madame la conseillère.
GUY R. BEAUCHAMP: Merci. Tout d'abord,
Canal Vox, en fait, c'est de la télévision communautaire,
télévision communautaire en exploitation dans certaines
régions depuis plus de 30 ans. Il s'apelle Canal Vox
depuis 1998, et seulement depuis 1998 parce que la
volonté c'était fort simple, c'était de redonner un
nouveau souffle à la télévision communautaire. Ce qui
arrivait depuis quelques années avec la télévision
communautaire c'est qu'elle commençait tranquilement à
devenir de moins en moins pertinente dans la communauté.
Les gens l'écoutaient de moins en moins parce qu'un
virage s'imposait tant au niveau de la qualité que de la
pertinence de la programmation.
Un des mythes aussi qu'on entend beaucoup
aujourd'hui c'est Canal Vox c'est qu'une télévision, que
c'est pas une télévision communautaire. En fait, c'est
très loin de la réalité puisque Canal Vox, en fait, c'est
une programmation communautaire qui origine de 37
communautés différentes à travers nos licences. Alors,
il y a un Canal Vox à Sherbrooke, par exemple, et puis il
y en a un à Chibougamou, à Chapet. Il y en a un à
Montréal. Il y en a un à Québec. Il y en a dans 37
régions différentes. Alors, pour chacune de ces régions,
évidemment le test qui doit être passé c'est de s'assurer
que la programmation de Canal Vox soit, d'abord et avant
tout, locale. En ce sens, ce critère est toujours
scrupuleusement respecté par Vidéotron, qui est
responsable de l'ensemble de ces licences de télévision
communautaire dans ces 37 régions.
Le critère identifié par le Conseil dans
de nombreux avis, en fait, dit 60 pour-cent de
programmation locale, alors qu'on se retrouve
généralement entre 70 et 99 pour-cent de programmation
locale dans chacune de ces 37 localités.
Maintenant, ce qui est arrivé depuis
quelques années évidemment, où est-ce que certaines des
choses ont été véhiculées au niveau de l'absence de
télévision communautaire selon certains, c'est qu'on a
fait un virage qui s'est imposé, notamment à Montréal.
Montréal est une très grande région. C'est une licence.
Et il y avait, pour des raisons historiques qui remontent
au milieu des années '70, certaines régions, certaines
pochettes à l'intérieur même de la grande région de
Montréal qui se détachaient à leur bon gré. Par exemple,
il y avait des localités comme à St-Jean ou à Beloeil ou
à Boucherville ou à Châteauguay qui se détachaient de la
programmation pour faire de la programmation locale.
Lorsqu'on a voulu entamer le virage en 1998, nous avons
regroupé l'ensemble des corporations et des employés de
Canal Vox pour tout le grand Montréal en disant,
"Écoutez, ça serait important qu'on ait une facture qui
ressemble au niveau de la grande région de Montréal",
quitte à avoir des détachements occasionnels dans
certaines des régions.
Alors, ce qu'on voulait éviter à tout prix
c'était d'avoir à investir beaucoup dans l'infrastructure
de production dans un paquet de régions pour refaire le
même type de programmation. On s'est dit s'il y a un
type de programmation comme du savoir-faire, par exemple,
qui a toujours été à l'antenne de la télévision
communautaire, on va la faire une fois et ça sera
pertinent et intéressant pour tous, et on va demander aux
gens en région de se concentrer plus sur les phénomènes
régionaux.
Alors, par exemple, aujourd'hui la façon
que l'on fonctionne à Montréal c'est que nous avons le
directeur de programmation, les employés de Montréal qui
couvrent toute la région, et en plus, on a délégué à deux
corporations; une située à Montérégie, qui est à St-Jean,
et l'autre située sur la Rive Nord à Terrebonne. On a
délégué à ces corporations-là aussi le devoir de veiller
à ce qu'on suscite de la programmation qui intéresse les
régions couvertes par Canal Vox, tant sur la Rive Sud que
sur la couronne nord.
ANDRÉE NOEL: Alors, si je comprends bien,
vous avez les 37 télévisions communautaires -- si, par
exemple, d'aventure je me risquais jusqu'à Sherbrooke et
que je m'accrochais devant le canal communautaire, je
verrais pas ce qu'on voit ici à Montréal. Il y aurait au
moins, vous me dites, entre 80 et 90 pour-cent de
production qui est faite localement. Donc, j'aurais du
Vox local de Sherbrooke. C'est-ce que je comprends?
GUY R. BEAUCHAMP: Exact. Mais en fait,
vous auriez un mixte des deux. Dans le Sherbrooke
spécifiquement, vous auriez exactement 135.5 heures de
programmation qui originent de Sherbrooke et 32.5 heures
par semaine de programmation réseau. Alors, certain de
la programmation peut, par exemple, être de Montréal,
oui, mais ça peut aussi originer d'un câbleau voisin de
la région Sherbrookoise, comme c'était le cas, par
exemple, dans le passé à Montréal où il y en avait -- il
y avait trois licences; celle de CF pour le West Island,
Vidéotron pour l'est de l'Ile et la couronne, à
l'exception faite de Terrebonne. Ces gens-là parfois
aussi s'échangeaient de la programmation entre eux.
ANDRÉE NOEL: Maintenant, si on prend ce
que vous appelez le grand Montréal, que j'ai l'impression
que vous avez des idées expansionistes par rapport à
Madame Harel. Est-ce que j'ai compris que Beloeil était
rendu dans le grand Montréal?
GUY R. BEAUCHAMP: En fait, c'est dans la
licence du grand Montréal de Vidéotron depuis fort
longtemps. Mais comme je le disais plus tôt, ce que nous
avons fait pour s'assurer de quand même couvrir les
éléments plus régionaux, disons à la Montérégie, on a
confié à la corporation de St-Jean le soin de s'assurer
qu'on couvre certaines des choses. Dalleurs, la
corporation de Beloeil, ainsi que celle de Boucherville,
existent toujours comme corporations et coopèrent avec
celle de St-Jean pour s'assurer, justement, que l'on
continue à couvrir certains des événements. Même encore
plus à Beloeil, par exemple, on continue toujours à
couvrir le Conseil de ville. Alors, lorsque le Conseil
de ville siège à Beloeil, il est couvert par le Canal Vox
du grand Montréal, mais on se détache à Beloeil pour le
couvrir. Ca existe toujours.
ANDRÉE NOEL: C'est ça. Il y a un
détachement au niveau de la programmation locale.
Pouvez-vous nous donner une idée des
pourcentages de programmation locale qu'on retrouve, par
exemple, dans ces canaux communautaires de la couronne de
Montréal? Je ne parle pas de l'Ile de Montréal, mais des
municipalités de la Rive Nord et de la Rive Sud.
GUY R. BEAUCHAMP: Non, parce qu'on a
qu'une statistique. C'est celle du grand Montréal.
Alors, tout ce qui est grand Montréal, c'est quoi, 93
pour-cent de la programmation du Canal Vox Montréal
origine de Montréal.
ANDRÉE NOEL: On pourrait en déduire à ce
moment-là qu'à peu près sept pour-cent est produite
localement comme votre ---
GUY R. BEAUCHAMP: Non.
ANDRÉE NOEL: --- Conseil municipal de
Beloeil?
GUY R. BEAUCHAMP: Non, non. Le sept
pour-cent ça peut être quelque chose qui est produit à
Québec. Ca peut être quelque chose qui est produit en
Outaouais ou à Sherbrooke qu'ils ont diffusé à Montréal.
Quand je parle du grand Montréal, ça inclut Beloeil.
Alors, ce qui est produit à Montréal compte pour Beloeil
aussi, parce que la réalité c'est que -- et puis c'est la
licence; ça toujours été comme ça. La licence de
Vidéotron pour le grand Montréal c'est la même licence
qui couvre Beloeil comme Montréal nord.
ANDRÉE NOEL: D'accord. Maintenant,
comment fonctionnez-vous à l'intérieur de Canal Vox?
Comment fonctionnez-vous pour prendre les décisions liées
à la production? Est-ce que c'est décidé de Montréal ou
si c'est décidé localement?
GUY R. BEAUCHAMP: C'est décidé à la fois
à Montréal pour certaines grandes émissions pour Montréal
évidemment. Aussi, on décide avec des gens en région.
Par exemple, à Sherbrooke il y a un superviseur de la
programmation qui est posté à Sherbrooke. Il s'assure
qu'il y est suffisamment de couverture là. Et on a
encore beaucoup dans les régions des corporations qui
s'occupent de la programmation. Par exemple, à Mont
Laurier, c'est toujours un corporation qui s'occupe du
Canal Vox. C'est la même chose à Lachute, à Buckingham,
à Cabaneau, à Colombier, Chutes aux Outardes. Je peux en
nommer comme ça une seizaine de corporations en région
qui sont responsables de leur programmation aussi.
ANDRÉE NOEL: Est-ce que vous pouvez nous
donner une idée en proportion par exemple des émissions
qui sont produites par vos télévisions, les TVC comme
nous on les appelle? Une proportion des émissions qui
sont produites par ces corporations-là par rapport aux
émissions produites par le réseau et puis la façon dont
elles sont diffusées. Est-ce qu'elles sont diffusées sur
le réseau ou si elles sont diffusées uniquement dans la
communauté où la corporation en question évolue?
GUY R. BEAUCHAMP: Bien, certaines des
émissions peuvent se retrouver sur le réseau si elles
sont d'intérêt pour plu que la communauté comme telle.
Mais pour chacune des licences d'ailleurs, on dépose
cette information-là à chaque renouvellement de licence.
Et probablement dans le rapport annuel aussi vous avez la
déclinaison de toutes les heures de production par
licence. Je vais prendre ici au hasard, Cabaneau ont
produit 153.2 heures de production locale pour Cabaneau.
Et il y a 14.8 heures de programmation d'ailleurs de
Cabaneau, probablement de Montréal ou de Québec qui
pourrait être pertinente pour la région.
ANDRÉE NOEL: Et qu'est-ce qui fait que
une émission qui est produite -- qu'est-ce qui distingue
une émission qui est produite pour diffusion locale d'une
émission qui est produite pour diffusion sur le réseau?
Est-ce que y'a des caractéristiques aux émissions qui
sont mises sur le réseaux ou si c'est un peu le hasard
qui détermine la chose?
GUY R. BEAUCHAMP: Bien, je dirais en
grande partie c'est la pertinence pour l'ensemble de la
communauté. Vous avez des émissions par exemple je
mentionnais Le Savoir, les émissions de savoir-faire.
D'expérience, je dirais par exemple chacune des
télévisions communautaires a vécu une époque où on
rempotait des plantes ou on faisait de l'artisanat ou on
montrait comment faire de la peinture, du macramé.
Alors, vous en faites une émission comme ça au lieu d'en
faire 37 fois dans toutes les régions. Bon, ça peut être
pertinent pour l'ensemble parce que les gens quand même
aiment voir des chose comme ça. On a une émission sur la
nourriture par exemple qui est produite en collaboration
avec le Cercle des fermières du Québec qui est bien
largement diffusée à l'ensemble du Québec. Les gens
apprécient.
ANDRÉE NOEL: Okay. Maintenant, comment
est-ce que vous vous assurez d'obtenir la participation
des organismes dans la production des émissions locales?
Est-ce que vous avez un système pour les rencontrer, les
attirer, leur faciliter la chose?
GUY R. BEAUCHAMP: Oui. D'ailleurs, il
faut le faire. C'est bien de le soulever parce que
évidemment une des façons d'inviter la télévision
communautaire à se marginaliser c'est justement de rien
faire, de demeurer passif dans l'accès de dire nous tous
ce qu'on va faire c'est attendre que les gens nous
appellent puis on va produire. Alors, dans le passé, ça
été essayé des choses comme ça mais il faut être pro-actif. Si on veut que la télévision communautaire
intéresse les gens du milieu, bien il faut
continuellement les solliciter.
On a par exemple comme employé dans notre
organisation plusieurs recherchistes dont le seul
objectif c'est d'aller dans les communautés, aller
susciter la participation, aller voir que dans telle
région par exemple il y tel événement qui se produit. On
aimerait ça que quelqu'un de la communauté s'allie à nous
et en fera la couverture. Alors, il faut vraiment être
actif au niveau de solliciter la participation, tant
devant que derrière les caméras. L'autre façon aussi
d'amener la participation c'est de la formation. Alors,
l'an passé, on a dispensé au-delà de 2,200 heures de
formation à des bénévoles, derrière comme devant la
caméra.
Donc, c'est important la participation
doit venir à tous les niveaux. Et je dirais et puis ça
été une des raisons du virage aussi, c'est autant il est
important que les gens de la communauté participe devant
comme derrière la caméra, autant il est important qu'ils
participent devant l'écran aussi. Si personne de la
communauté regarde la télévision communautaire, bien elle
cesse d'être pertinente et tôt ou tard quelqu'un va
s'interroger sur son existence, son financement futur.
Alors, c'est important qu'elle soit pertinente comme
télévision.
ANDRÉE NOEL: Et la réponse, la réponse
des gens, est-ce qu'elle est à la hauteur de vos
aspirations? Est-ce que les gens s'impliquent?
GUY R. BEAUCHAMP: Oui. Et même depuis le
virage je dirais encore davantage parce que les gens
avant le virage malheureusement souvent les gens
parlaient de la télévision communautaire comme quelque
chose qui était d'artisanal, pas très professionnel, pas
très sérieux.
ANDRÉE NOEL: Un sous-produit.
GUY R. BEAUCHAMP: Oui. Et souvent on en
parlait pour en rire ou pour s'en moquer. Et depuis
qu'on a entamé le virage, je dirais qu'on entends de
moins en moins ces remarques-là et le succès attire le
succès. Alors, les gens veulent s'associer. Les gens de
la communauté sont beaucoup plus facilement faciles à
embarquer parce qu'ils se rendent compte que finalement
oui c'est bien fait. C'est professionnel. Je vais
parler de mon organisme communautaire à Canal Vox et il y
a plus de chance que les gens le voient et m'en parlent
et apprécient le fait qu'on couvre cet évènement-là.
ANDRÉE NOEL: Mais tout ça c'est bien
beau, amis expliquez moi maintenant comment ça se fait
qu'on a une espèce de mouvement? En tout cas dans les
journaux, à la télé, on nous parle d'une espèce de
mouvement de protestation des télévisions communautaires
autonomes face à votre formule. Est-ce que vous pouvez
nous parler de ça?
GUY R. BEAUCHAMP: Oui. Je suis sûr qu'il
y en a d'autres qui auront l'occasion de le faire aussi
après moi. Maintenant, on parle essentiellement de la
Fédération des corporations autonomes. Alors, en fait
cette fédération-là avait un ancêtre auparavant qui
s'appelait le RAUC. Et je me souviens pertinemment que
même à l'époque avant même que certaines de ces
corporations-là cessent, ces gens-là revendiquaient
devant le conseil le droit à la télévision de quartier,
leur vision. Et ils venaient à chaque fois qu'il y avait
un renouvellement de licence à Montréal. C'est que la
télévision communautaire ne devait pas être juste
Montréal. Il devrait en y avoir une différente pour le
plateau, puis l'autre pour le sud de St-Hubert, et ainsi
de suite.
Alors, la Fédération des télévisions
communautaires autonomes comme le nom dit, revendique le
droit absolu de contrôler l'antenne. Alors, ce qu'il
voudrait essentiellement c'est que je leur remette la
licence, la responsabilité de toute la télévision
communautaire et que l'on s'en occupe plus. Et ceux qui
revendiquent ce droit-là sont essentiellement des gens
qui n'ont pas voulu embarquer dans le virage depuis '98,
parce que d'autres collaborent beaucoup avec nous, comme
par exemple celle de St-Jean comme je vous le mentionnais
tantôt.
Certaines de celles qui vont comparaître
devant vous dès le premier jour ont refusé d'embarquer
dans le virage en disant que Vidéotron, vous vous ingérez
dans la programmation. Vous n'avez pas le droit. Et on
a là une vision vraiment difficile à réconcilier parce
que nous on a la responsabilité légale pour cette
licence. C'est nous qui détenons la licence et nous
avons un devoir de s'assurer que la télévision
communautaire est respectée, son rôle est respecté. Et
que ce soit fait par des employés ou que l'on donne le
mandat à une corporation, ça revient à la même chose.
Essentiellement, c'est à nous le devoir de s'assurer que
l'on fasse la télévision communautaire pertinente pour la
communauté.
ANDRÉE NOEL: Okay. Maintenant, dans une
autre ordre d'idée, pouvez-nous expliquer comment
fonctionne au point de vue technique le réseau Vox? De
quelle façon sont gérées et diffusées vos différentes
grilles de programme à travers les territoires desservis
par Vidéotron?
GUY R. BEAUCHAMP: Bien, il y a évidemment
une tête de ligne maîtresse à Montréal qui desserre
d'autres têtes de ligne secondaires. Certaine de la
programmation réseau peut originer à partir de Montréal.
Et après ça, ça poursuit avec des détachements régionaux,
des détachements locaux lorsque c'est pertinent, et ainsi
de suite.
Mais on essaye autant que possible de
centraliser la mise en onde parce que c'est la mise en
onde qu'on -- contrairement dans le passé où c'était un
réseau de cassettes qu'on envoyait dans les régions où
vous payez. Le gros des budgets de télévision
communautaire pouvait aller à la mise en onde locale,
alors qu'on peut très bien le faire à partir d'un point
central, du moment qu'on puisse insérer localement ce qui
est pertinent. C'est une meilleure gestion des coûts.
Encore une fois, c'est un des objectifs visés par le
virage du Canal Vox en '98. C'est de s'assurer que
l'argent était dépensée là où elle était visible.
C'était le plus possible à l'écran et moins dans la
répétition de mise en onde partout dans toutes les
régions.
ANDRÉE NOEL: Vous êtes surement au
courant du fait qu'on a une instance en cour sur
globalement la politique en matière de média
communautaire. Dans ce contexte-là et compte tenu de ce
que l'on voit comme réaction dans le milieu des
télévisions communautaires, est-ce que vous seriez
d'accord pour que jusqu'à ce que le conseil se soit
prononcé dans l'instance en cour, il y est un moratoire
sur la fermeture de télévision communautaire dans votre
territoire?
GUY R. BEAUCHAMP: Présentement, les
corporations avec lesquelles nous travaillons, nous
sommes très comfortables avec ces corporations-là.
Alors, je n'aurais aucun problème avec un moratoire. A
mon avis ce serait même superflu pour nous de dire qu'on
serait d'accord, dans le sens qu'on travaille
aujourd'hui avec les corporations qui ont embarqué dans
le virage. Alors, on va continuer dans le même sens avec
eux.
ANDRÉE NOEL: Alors, vous êtes d'accord
pour que la situation présente, maintenir le statu quo
jusqu'à ce que le conseil se prononce sur l'instance en
cour?
GUY R. BEAUCHAMP: Exact. Alors, s'il
s'agit de l'instance 2001-19, je ne sais pas si elle va
se changer en audience ---
ANDRÉE NOEL: Vous êtes meilleur dans les
chiffres que moi. Alors écoutez, moi je pense que ça
fait le tour des questions que j'avais à vous poser en
matière de télévision communautaire. En fait, ça fait le
tour des questions que j'avais à vous poser, point.
LA PRÉSIDENTE: Merci Madame Noël.
Monsieur Beauchamp, est-ce que vous acceptez d'emblée que
bien que le conseil n'exige plus des câblodistributeurs
d'avoir un canal communautaire, que quand ils choisissent
d'en avoir un, ils doivent se soumettre aux règlements
comme ils existent, ainsi qu'à la politique?
GUY R. BEAUCHAMP: Absolument, et je peux
vous assurer que Vidéotron le respect intégralement.
LA PRÉSIDENTE: Et que c'est quand même un
point de référence que vous acceptez la politique sur le
canal communautaire?
GUY R. BEAUCHAMP: Exact.
LA PRÉSIDENTE: Madame Pennefather a une
autre question avant -- non. Plus tard? Allez-y.
JOAN PENNEFATHER: Pas sur ce dossier-là.
Madame Wylie vient de la demander. Je voulais juste
retourner à un autre sujet qu'on a discuté tantôt. I'm
back Monsieur Lavoie.
LUC LAVOIE: Welcome back.
JOAN PENNEFATHER: Thank you. On a parlé
de la possibilité de trouver d'autres solutions, étant
donné l'envergure de cette transaction, le rôle crucial
que TVA joue dans la radiodiffusion francophone au Canada
et au Québec, mais surtout les soucis exprimés par
plusieurs partis. Et ces soucis que même avec une
politique éditoriale de TVA, même des balises et mesures
que vous proposez, incluant le code même modifié de façon
qu'en a discuté le comité de surveillance, il reste
toujours que ce sera important d'aller plus loin.
Il y en a qui suggère un type d'exemple
qu'un code sur le code dont on parle sera appliqué aux
employés de Quebecor. Mais à part de cette idée et
mettons au côté encore une fois que je ne propose pas un
changement de notre juridiction, en ouvrant vers un peu
de générosité de votre part dans cette discussion,
qu'est-ce que vous pensez de l'idée -- je pense une idée
qui a été discutée devant la Commission de la culture
d'un code de conduite inter-entreprise. Pourquoi vous
n'avez pas proposé d'aller dans ce sens-là pour vraiment
rencontrer -- et ceci des gens qui disent que oui on est
clair sur les responsabilités des journalistes, les
professionnelles d'information et même la direction de
TVA dans ce sens-là, mais on a que vos commentaires et
bonne foi aujourd'hui pour le côté Quebecor.
Est-ce que ça peut être une piste
intéressante que vous puissiez poursuivre?
LUC LAVOIE: Puisque vous abordez ce qui a
été discuté devant l'Assemblée nationale, je pense que --
devant une Commission parlementaire de l'Assemblée
nationale, je pense que je vais reprendre la réponse que
j'ai donné à la Commission parlementaire de l'Assemblée
nationale. D'une part, nous avions dit et nous répétons
que nous croyons que le passé est garant de l'avenir et
qu'il n'y a pas dans notre passé de gestes qui justifient
une crainte qui pourrait mener à une instance comme celle
que vous décrivez. Nous croyons et je répète qu'il y a
une série d'enveloppe, d'abord celle que l'on propose qui
est sans précédent je vous le répète dans l'histoire de
la radiodiffusion au Canada.
Les conventions collectives, les codes de
déontologie en place, les politiques d'information dans
les différents médias qui font en sorte que le mur est
déjà passablement épais. Et on ne voit pas qu'est-ce qui
viendrait justifier ou expliquer historiquement pourquoi
il faudrait s'ajouter une espèce de super structure par
dessus toutes les autres structures, à un point tel que
ça vient créer une entrave au fond à ce qui doit être une
information libre. Cependant, je vous rappelle également
ce que j'ai dit à l'Assemblée nationale qui est nous en
ne prendra pas l'initiative d'un code comme celui-là. Si
d'autres instances qui ont une juridiction à cette
matière veulent le faire, ils ne trouveront pas devant
eux des combattants très, très agressifs.
JOAN PENNEFATHER: Merci. Oui, j'ai vos
mots devant moi. Par exemple, vous avez laissé la porte
un peu plus ouverte. Devant la Commission de la culture,
vous avez dit ce n'est pas une question dogmatique pour
nous. Ça veut dire que ---
LUC LAVOIE: Ce n'est pas une question
dogmatique pour nous. Cependant, nous ne prendrons pas
l'initiative d'une telle chose parce que on ne voit pas
qu'est-ce qu'elle viendrait ajouter à tous ce qui est
déjà en place. Voilà.
JOAN PENNEFATHER: L'excessivité que vous
avez mentionnez tantôt, c'est trop excessif d'après vous,
même devant tous ---
LUC LAVOIE: J'ai fait une entente avec
Madame Wylie de retirer le mot excessif de mon
vocabulaire. Alors, je ne l'utiliserais pas à nouveau.
Mais on trouve qu'il y a déjà pas mal de choses en place,
oui.
JOAN PENNEFATHER: Je ne veux pas être
excessive moi même, mais voilà. Je pense que c'est un
dossier très important et je voulais vous offrir
l'occasion de peut-être clarifié si vous pouvez aller de
l'avant avec une approche qui peut nous rassurer dans une
juridiction qu'il y aura un effort de votre part de "meet
us halfway" disons là-dessus.
LUC LAVOIE: Well, I think that must be
halfway. We're not dogmatic about it.
JOAN PENNEFATHER: There are many
different opinions on that.
LUC LAVOIE: That's right.
LA PRÉSIDENTE: Merci Madame Pennefather.
Ça va bien. On a Monsieur Péladeau avec les jambes
cassées et puis Monsieur Lavoie qui change son
vocabulaire. Quelle coopération.
Maintenant, le sujet épineux de la valeur
de la transaction. La transaction devant le conseil est
un peu difficile puisqu'elle comporte non seulement des
activités non-réglementées, mais des activités
réglementées qui sont assujetties à la politique des
avantages du conseil et des activités réglementées qui ne
le sont pas. Il devient donc nécessaire de déterminer la
valeur de la transaction imputable aux activités
réglementées assujetties à la politique au fin d'y
appliquer un pourcentage d'avantage requis.
Quebecor a déposé avec sa demande le
rapport Ernst & Young qui explique la démarche suivie
pour établir la valeur de la transaction assujettie à la
politique des avantages. Et le conseil a aussi déposer
au dossier public une évaluation de la valeur de la
transaction TVA préparée pour le conseil par le
professeur Jean-Marc Suret. Et Quebecor y a déposé une
réplique le 23 mars. Cette réplique est aussi au dossier
public comme l'a indiqué le conseil juridique ce matin.
Mes questions s'ajouteront à celle déjà
posées par le conseil pendant la période de lacune et
elles auront pour but de clarifier si la valeur de la
transaction TVA utilisée par Quebecor au fin de calculer
les avantages requis selon la politique du conseil
devrait être acceptée par le conseil comme raisonnable
dans les circonstances. Et sinon, ce qu'elle devrait
être. Et je vous indique au départ que l'exercice se
penchera sur l'évaluation de TVA, mais pas une démarche
que j'appelle résiduelle qui tenterait de déterminer par
exemple la valeur de la transaction câblodistribution.
Et ensuite, d'arriver par cette démarche-là à la valeur
TVA. Je vais me pencher directement à la valeur TVA.
Alors, dans la discussion généralement il
s'agira de la valeur de TVA, et non de se pencher sur la
valeur des actifs de télédistribution. Bien que je
comprenne l'exercice qui peut être utilisée pour
corroborer la valeur de TVA, ce ne sera pas une démarche
que je ferai aujourd'hui.
Pour établir la juste valeur marchande des
activités réglementées, Ernst & Young a utilisé la
méthode de la capitalisation du BAIA et a alors corroboré
son évaluation de la valeur globale de TVA en la
comparant à sa valeur boursière. Et nous retrouvons ce
tableau dans le rapport Ernst & Young à la page 9. Et à
la page 5 de ce même rapport Ernst & Young, on retrouve
la phrase suivante: "Pour déterminer la juste valeur
marchande des activités réglementées, nous avons
principalement retenu la méthode de la capitalisation des
bénéfices avant intérêt impôt sur le revenu et
amortissement."
Est-ce que Ernst & Young pour Quebecor a
utilisé d'autres méthodes pour valider les résultats
qu'il a obtenu en utilisant la méthode de l'application
du multiple au BAIA?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Si vous permettez
Madame la Présidente, j'ai des personnes beaucoup plus
compétentes autour de la table, dont notamment Monique
Leroux, ancienne présidente de l'Ordre des comptables
agréés ici au Québec, et puis Claude Hélie qui est vice-président exécutif, chef de la direction financière de
Quebecor. Et donc vous avez fait référence au rapport
Ernst & Young, dont les représentants sont également
présents. Donc, je demanderais à Monique si vous le
permettez Madame la Présidente de bien vouloir répondre à
vos questions.
MONIQUE LEROUX: Merci. Madame la
Présidente, si vous me permettez, j'aimerais avoir le
privilège de pouvoir vous expliquer brièvement pourquoi
en fait nous sommes arrivés au rapport Ernst & Young. Et
ensuite de répondre plus spécifiquement à la question que
vous nous soulevez à la page 5 du rapport.
Alors très brièvement, je vais vous
ramener en fait pour le bénéfice du conseil à la
transaction de départ. Comme nous l'avons exprimé ce
matin, l'objectif de Quebecor Média était vraiment
d'acheter et de prendre le contrôle du Groupe Vidéotron.
Vous le savez, Groupe Vidéotron -- et je ne prendrais pas
trop de temps là dessus -- vous nous avez indiqué que ce
n'est pas l'approche que vous souhaitez. Je le respecte
tout à fait. Mais à l'intérieur du Groupe Vidéotron,
nous avions en fait différents actifs, le câble bien sûr,
Groupe TVA, ainsi que d'autres actifs.
Il faut bien comprendre que au moment où
nous avons fait l'évaluation de cette transaction-là,
nous ne nous sommes pas intéressés plus spécifiquement à
regarder bien sûr la composante Groupe TVA activités
réglementées, puisque ça faisait partie en fait d'un
grand ensemble et que la transaction visait comme je le
mentionne Groupe Vidéotron. Et c'est donc dans ce
contexte-là comme vous l'avez très bien expliqué que nous
avons voulu aller chercher une expertise complètement
indépendante, puisque Ernst & Young en fait sont des
experts indépendants qui ne sont pas ni vérificateurs de
Quebecor, ni vérificateurs de TVA, ni vérificateurs de
Vidéotron, pour venir nous aider en fait à faire cette
répartition de la valeur d'ensemble.
Alors, voilà ce qui nous amène en fait au
rapport Ernst & Young. Je pourrai revenir en fait pour
vous donner si ça vous intéresse les composantes que nous
avons examinées au moment de la transaction, au moment où
nous avons conçu cette transaction sur Groupe Vidéotron.
Alors, si on revient à la page 5, vous
faites référence que Ernst & Young a utilisé la méthode
de capitalisation des bénéfices du BAIA. C'est tout à
fait vrai. Mais votre question était à savoir si j'ai
bien compris est-ce qu'il y a d'autres méthodes ou
d'autres approches qui ont été utilisées pour valider
cette conclusion. La réponse à cette question est oui.
En fait, Ernst & Young a utilisé cette méthode-là d'abord
et avant tout puisque c'est une méthode qui est acceptée
en fait, qui fait partie des pratiques dans l'industrie
pour Groupe TVA. Et en plus, c'est une méthode qui a été
utilisée en fait par le conseil dans d'autres
circonstances.
Toutefois, Ernst & Young -- et c'est
expliqué en fait à la page 5 -- a complété cette analyse,
est revenu revalider ses conclusions par une analyse de
transaction comparable. Donc, il y a eu une comparaison
de d'autres transactions en fait qui étaient faites à des
moments similaires. Et troisièmement, il y a eu une
validation de la conclusion, donc de l'évaluation qui a
été faite en fonction de la méthode de capitalisation du
BAIA en fonction de la valeur boursière, encore une fois
pour venir valider la conclusion générale.
LA PRÉSIDENTE: Maintenant, aux pages 5 et
6, les transactions comparables ont elle aussi été
analysées utilisant la méthode du multiple sur le BAIA.
Ce n'est pas une méthode différente qui a été utilisée.
On a essayé d'observer les multiple qui ont pu être
observées ou implicites dans des transactions dans les
trois dernières années.
Alors donc, avez-vous des commentaires à
ajouter à ceux qui sont contenus dans la réplique de
vendredi à l'utilisation par exemple par le Docteur Suret
de l'actualisation des flux monétaires disponibles aux
actionnaires, l'application d'un multiple au bénéfice net
ou au chiffre d'affaire qui sont trois autre méthodes qui
ont été utilisées? Avez-vous des commentaires sur la
valeur ou la pertinence de l'utilisation de ces méthodes
pour valider celles de l'application du multiple?
MONIQUE LEROUX: Bon, alors écoutez Madame
la Présidente, je ne suis pas une experte en évaluation.
Donc au fond, les commentaires et le rapport du
Professeur Suret, je les donne en fait en toute humilité.
Nous avons demandé à nos conseillers de fournir par écrit
des commentaires spécifiques plus techniques sur cette
question-là. Mais je vais quand même essayer de vous
donner au fond les commentaires généraux que Quebecor
Média a pu avoir lorsque nous avons lu le rapport Suret.
Je pense que le premier commentaire qui au
fond nous rends un petit peu inconfortable c'est que
toute l'approche que l'on retrouve dans le document du
Professeur Suret porte sur une méthodologie où il
s'appuit sur l'unicité des méthodes. Alors, il dit la
façon de regarder au fond ce grand ensemble, cette
transaction complète, c'est essayons d'aller chercher une
méthode unique pour éviter des distorsions.
Fondamentalement, nous ne sommes pas à l'aise avec ça et
en fait nos conseillers l'ont bien exprimé techniquement.
Mais il ne serait pas correcte de prendre en fait une
méthode unique pour tenter d'évaluer des actifs qui
peuvent être fort différents à l'intérieur d'un groupe et
qui peuvent avoir leurs dynamiques, leur particularités
propres, et aussi qui ne tiendra pas compte des
intentions que nous pourrions avoir vis-à-vis un actif.
Alors, ça c'est un premier problème en fait de fond je
pense que nous avons avec le rapport du Professeur Suret.
Deuxième élément que j'aimerais aussi
porter à votre attention -- et je vais arriver à la
question du bénéfice net un petit peu plus tard si vous
me le permettez. Le deuxième élément est que le
Professeur Suret fait abondamment référence à la
transaction BCE\CTV, d'ailleurs comparable qui a aussi
été abordée dans le rapport d'évaluation de Ernst & Young
au mois de novembre. Hors, le Professeur Suret établit
en fait un chiffre magique qui va revenir beaucoup dans
ce rapport de 23 fois, un multiple de 23 fois le BAIA.
Et là, sans rentrer dans des détails, ce
calcul-là n'est pas tout à fait correct puisque les
chiffres qui ont été utilisés par le professeur dans
certains cas sont erronés ou pas tout à fait factuels et
ça amène à tirer une conclusion erronée sur le multiple.
Si on avait mis les chiffres qui auraient dû être mis,
nous aurions en fait obtenu un multiple inférieur à 23.
Il aurait été de l'ordre de 15 à 16, comme c'est bien
expliqué dans le rapport d'évaluation de Ernst & Young du
mois de novembre.
Il faut voir aussi qu'il faut faire
attention comme je le mentionnais ce matin dans un
commentaire où nous parlions de stratégie. Il faut être
très prudent lorsqu'on compare la transaction BCE\CTV
avec celle de Quebecor Média et Groupe Vidéotron. Parce
que comme je le mentionnais ce matin, BCE avait une
optique évidemment extrêmement significative d'aller
chercher des activités de contenu qu'il n'avait pas en
portefeuille, et donc une valeur très, très, très grande
en fait à cette entreprise CTV.
Dans le cas de Quebecor Média, la
problématique se passe un petit peu différemment puisque
l'élément manquant à toute fin pratique de la collection
d'actif était évidemment les activités de câble, d'accès
et des distribution. Et donc, on pourrait penser pour un
ensemble de raisons qui sont d'ailleurs expliquées dans
les lettres de nos conseillers, que d'appliquer le
multiple qui a été utilisé implicitement par BCE sur CTV
ne conviendrait pas dans les circonstances.
Troisième élément, le multiple utilisé par
le Professeur Suret dans son rapport sur les activités du
câble, de même que les valeurs d'abonné, la valeur
d'abonné qu'il détermine comme faisant partie de son
analyse globale, ne correspondent pas malheureusement au
valeurs du marché au moment où la transaction a été
faite.
Je conclurai en parlant du bénéfice net,
c'est généralement pas une approche qui est utilisée ou
que l'on retient en matière d'évaluation puisque
lorsqu'on fait un multiple en fonction du bénéfice net,
vous avez toutes sortes de facteurs d'amortissement de
structure de capital qui fait en sorte que c'est
généralement pas une approche représentative. C'est la
raison pour laquelle on préfère utiliser en fait un
multiple, un capitalisation du BAIA qui élimine les
distorsions qui peuvent être causées par des structures
de capital d'achalandage qui sont différentes entre deux
entreprises.
Donc, utiliser cette méthode que Ernst &
Young a utilisé et qui est bien décrite je pense dans le
rapport d'évaluation a donc l'avantage d'éliminer ces
distorsions.
LA PRÉSIDENTE: Donc, la réponse c'est que
-- je remarque évidemment que le Professeur Suret, à la
fin, n'a retenu que le multiple sur le BAIA et le
bénéfice net et vous m'avez donné des commentaires sur
pourquoi pas le bénéfice net.
Et la réponse à: Est-ce que -- ou soit
vous ou Ernst Young à la question: Est-ce que
l'actualisation des flux monétaires disponibles là est --
est-ce qu'il y a une analyse de ce genre qui a été faite?
La réponse c'est non?
MONIQUE LEROUX: Bon, écoutez, encore une
fois si on revient à l'approche que nous avons utilisée
et avec laquelle, au fond, nous sommes tout à fait à
l'aise et satisfaits -- et je vais revenir, si vous me
permettez, Madame la présidente, au rapport de Ernst
Young.
Ce que l'on dit ici c'est que la meilleure
méthode pour être capable d'établir une valeur des
activités réglementées de TVA est la méthode de
capitalisation du BAIA et c'est celle qui a été utilisée
mais, ceci étant, elle a aussi été comparée, validée avec
d'autres méthodes pour s'assurer de la validité au fond
des conclusions qui étaient tirées par ce rapport
d'évaluation.
LA PRÉSIDENTE: Mais quand vous dites
validée par d'autres méthodes ici vous parlez par exemple
de la justesse de comparer BCE, et cetera, et ça été
toujours du multiple sur le BAIA.
Quand vous dites validée par d'autres
méthodes, c'est quand même la méthode de capitalisation.
MONIQUE LEROUX: Fondamentale.
Fondamentale. Tout à fait. Tout à fait.
LA PRÉSIDENTE: Merci.
Maintenant, aux pages 5 et 6 du rapport
Ernst Young, on relève les multiples observées pour les
transactions impliquant des entreprises de même nature
que celles de l'achat de TVA ou de l'obtention du
contrôle de TVA au cours des trois dernières années.
MONIQUE LEROUX: Uh-hum.
LA PRÉSIDENTE: Et on y indique -- alors,
suivez-moi là, pour que -- si je fais erreur vous me le
dites.
MONIQUE LEROUX: Là, vous êtes à la page?
LA PRÉSIDENTE: Cinq (5) et six (6).
MONIQUE LEROUX: Cinq (5) et six (6). Ça
va.
LA PRÉSIDENTE: De Ernst Young. On y
relève une fourchette entre huit et quatorze pour le
BAIA, une fourchette entre neuf et douze sur le BAIA pour
les opérations TV conventionnelle; des multiples plus
élevés pour les services spécialisés et payants ---
MONIQUE LEROUX: Uh-hum.
LA PRÉSIDENTE: --- et des multiples de 10
à 11.5 sur le BAIA pour les actifs de télévision
conventionnelle de WIC ---
MONIQUE LEROUX: Uh-hum.
LA PRÉSIDENTE: --- acquis par CANWEST.
MONIQUE LEROUX: Uh-hum.
LA PRÉSIDENTE: Et des multiples sur le
BAIA de 15 à 16 pour l'exercice projeté pour 2001 dans
l'acquisition de CTV par BCE incluant en pourcentage les
actifs NETSTAR qui existaient à ce moment-là.
MONIQUE LEROUX: Uh-hum.
LA PRÉSIDENTE: Et, en ce qui concerne la
transaction CTV/BCE, le Professeur Suret ajoute à la page
8 de son rapport un multiple de 17.7 sur le BAIA projeté
pour l'exercice en cours, soit 2000/2001, et de 23 comme
vous l'avez mentionné il y a quelques minutes ---
MONIQUE LEROUX: Uh-hum.
LA PRÉSIDENTE: --- sur le BAIA pour
l'exercice complété soit 99/2000.
Et je note vous avez mentionné 15/16, je
note qu'à la réplique à la page 3, celle qui a été
déposée vendredi, qu'avec certains ajustements reliés à
la dette de CTV aux revenus de NETSTAR et qui rajuste TD
Valeurs Mobilières, estime que le multiple devrait être
plutôt 18.6 que 23, pour l'exercice complété.
Vous, vous venez de mentionner 15/16 mais
la réplique fait des ajustements et le baisse à 18.6.
Et le multiple utilisé sur le BAIA par
Ernst Young pour fins d'analyse, d'essayer d'établir la
valeur de TVA pour -- il faut bien se souvenir que c'est
pour nos fins à nous. C'est pour les fins de décider
quelle est la valeur acceptable au Conseil de TVA pour
les fins de l'application de sa politique.
Donc, nous avons 23 dans le rapport Suret,
18.6 tel que rajusté vendredi, 15/16 selon vous
aujourd'hui et le calcul ici est fait à 10 -- de 10 à 11.
Maintenant, plusieurs arguments sont
soumis dans les réponses aux lacunes dans le document et
par vous maintenant. Et, pour justifier le décalage
entre le multiple observé dans la transaction BCE/CTV,
c'est-à-dire 23 selon le Professeur Suret et 18.6 selon
la réplique, 15 à 16 aujourd'hui selon vous et le
multiple utilisé pour établir la valeur de la transaction
Quebecor/TVA.
Alors, il y a beaucoup d'arguments qui
sont apportés pour distinguer les deux transactions et
s'attacher à un BAIA beaucoup plus bas.
N'y a-t-il pas des arguments possibles qui
rapprocheraient le niveau de ces multiples, compte tenu
de certains facteurs? Je vous en donne certains par
exemple: l'importance stratégique de TVA dans le marché
francophone. C'est un réseau établi et un contrôle de
six stations sur dix; une participation dans d'autres
stations du réseau.
Quelques 52 pour-cent de l'assiette
publicitaire pour la télévision francophone au Québec.
Un niveau de cote d'écoute toujours soutenu: 30 pour-cent, 40 pour-cent, dépendant de comment on fait les
calculs; toute la province, Québec, Montréal.
Donc, ce sont des parts de marché très
élevées à toute heure du jour.
L'importance stratégique de TVA pour
Quebecor en ce qui concerne les synergies, les économies
d'échelle qu'elle prévoit exploiter en matière de
contenu.
Je vous rappelle, par exemple, certains --
certaines réponses que je vous ai lues ce matin où vous
nous parlez de TVA comme étant le fleuron de la
radiodiffusion privée de la langue française et que c'est
très important -- ce sera très important dans la gérance
des entreprises de Quebecor si nous vous donnions notre
aval.
Il y a aussi la rentabilité ou le taux de
rendement très supérieur de TVA qui est quelques quatre
fois plus élevé que celui de CTV sur des actifs qui sont
à peu près la moitié de ceux de CTV.
Et, dans ces circonstances-là, je me
demande: Quels sont vos commentaires à ces arguments qui
sont positifs plutôt que négatifs à expliquer un
rapprochement avec le BAIA utilisé ou observé pour la
transaction CTV/BCE qui, à votre avis à vous aussi, même
avec des ajustements, est de beaucoup plus élevée que 10
à 11.
MONIQUE LEROUX: Bon, Madame la
présidente, il y a beaucoup d'éléments dans ce que vous
avez mentionné et donc je vais essayer de les aborder un
après les autres.
Alors, vous avez cité en début de vos
commentaires et de vos questions que -- évidemment, on a
un certain nombre de chiffres qui circulent. Alors,
autour, entre autres, de ce multiple que nous avons
autour de la transaction CTV de 23, vous avez fait
référence à d'autres chiffres qui vous ont été déposés:
18, 15, 16.
Vous avez raison, on a ici des différents
chiffres qui circulent. Je vais tenter de les clarifier.
Le 23 -- le multiple de 23 se retrouve dans le document
du Professeur Suret et ce que nous avons fait avec nos
conseilles, TD Securities d'un côté et Ernst Young de
l'autre, par des calculs détaillés qu'ils ont faits, ils
ont démontré sans remettre en cause là cette --
l'approche qui a été suivie par le Professeur Suret que
si on appliquait les bons chiffres de l'année 2000, donc
si on prenait tout simplement les bons chiffres d'inclure
au fond parce que le professeur n'a pas tenu compte en
fait n'a pas consolidé en fait les résultats de NETSTAR.
C'est ce qui fait, en fait, la grande différence.
S'il les avait inclus, ça nous donnerait
en fait un multiple qui ne serait pas de 23.
Alors, c'est peut-être tout simplement une
petite erreur qui s'est passée au moment de la
compilation des données.
Donc, les chiffres que nous devons
regarder à ce niveau-là sont beaucoup plus de l'ordre de
15 à 18. Alors ça, voilà pour le premier point.
Je reviens maintenant peut-être au point
fondamental de votre question à savoir l'importance
stratégique de TVA pour Quebecor Média. Je pense qu'on
en a abondamment parlé ce matin et, en ce sens-là, il est
clair que c'est un actif extrêmement important.
Maintenant, vous me dites: Pourquoi au
fond ne pourrions-nous pas utiliser le même multiple qui
a été utilisé -- je ne parle pas du 23 ---
LA PRÉSIDENTE: Non, je n'ai pas parlé du
même ---
MONIQUE LEROUX: Non?
LA PRÉSIDENTE: --- multiple, je vous ai
dit: Est-ce que on ne pourrait pas rapprocher ---
MONIQUE LEROUX: D'accord.
LA PRÉSIDENTE: --- les multiples en
utilisant des positifs?
MONIQUE LEROUX: Des éléments ---
LA PRÉSIDENTE: Des éléments positifs, je
vous en ai donné un exemple ---
MONIQUE LEROUX: D'accord.
LA PRÉSIDENTE: --- qui vous fait dire
maintenant que TVA c'est très important dans la gérance
des activités de Quebecor.
MONIQUE LEROUX: Oui.
LA PRÉSIDENTE: Alors, il ne s'agirait
peut-être pas d'utiliser -- j'ai parlé de rapprochement
basé sur des -- sur des arguments qui seraient plus
positifs que ceux qu'on a utilisés pour dire c'est
absolument farfelu ou presque de comparer les deux
transactions pour les raisons suivantes.
Et moi, j'ai essayé de -- de mettre sur la
table des éléments positifs et je voudrais savoir
pourquoi, à votre avis, ces éléments-là si on leur
donnait un poids quelconque ils ne rapprocheraient pas la
valeur de la transaction ---
MONIQUE LEROUX: D'accord. D'accord.
LA PRÉSIDENTE: --- pour Quebecor de -- du
contrôle de TVA.
MONIQUE LEROUX: D'accord.
Bon, alors écoutez, pour parler d'un
rapprochement, je pense que je devrais partir par les
éléments de différence.
Alors, je pense que quand on fait cette
comparaison et qu'on veut donc rapprocher, il faut bien
constater que BCE a acheté donc 100 pour-cent de CTV;
donc, à donc accès à 100 pour-cent de la valeur
économique et des flux monétaires et des synergies qui
seront dégagées en fait par la transaction CTV.
Ce qui est quand même pas le cas quand on
regarde la transaction Quebecor Média où la propriété
sera de 36 pour-cent.
Alors, on a là un premier élément de
différence qui, en fait, influe sur le multiple choisi.
Les investisseurs, et je pense que je fais
référence à différentes analyses qui sont dans le marché,
il est bien évident que les perspectives de croissance de
CTV, à ce moment-ci dans le temps -- on verra dans le
futur mais à ce moment-ci dans le temps, sont
probablement supérieures à celle de TVA compte tenu que
CTV, en fait, dispose déjà maintenant d'une plate-forme
nationale et donc oeuvre dans un marché, en somme,
beaucoup plus important, beaucoup plus large que celui de
TVA actuellement.
On a parlé de nos projets ce matin pour,
évidemment, amener TVA à un autre niveau mais il faut le
regarder dans son contexte actuel.
Ça c'est un autre élément de différence
dont on doit, je pense, tenir compte.
Disons que l'autre facteur comme je le
mentionnais aussi c'est que pour BCE, CTV est un actif
essentiellement clé en termes de contenu alors que Groupe
TVA s'inscrit dans une dynamique différente à l'intérieur
de Quebecor Média.
Donc, il y a déjà un élément et je
compléterais le dernier élément de différence comme le
fait que tout le secteur des canaux spécialisés est
beaucoup plus significatif dans la transaction BCE/CTV
que nous ne l'avons dans le contexte de la transaction
TVA.
Donc, on a là, Madame la présidente, je
reconnais que je veux pas embarquer dans une discussion
technique mais on a là des éléments de différence qui
font et je pense que c'est que nos conseillers ont
indiqué dans leurs documents la semaine dernière qui fait
qu'on ne peut pas appliquer strictement, au fond, le
multiple qui a été utilisé dans cette autre transaction
dont on parle abondamment.
LA PRÉSIDENTE: A la page 7 de la lettre
du 9 février qui est une réponse par Quebecor à une
lettre de lacune du conseil, tout à fait le dernier
paragraphe avant la question, je cite, on y indique que:
"La juste valeur marchande des activités réglementées de
TVA a été déterminée sur la base d'une valeur de
contrôle." Nous pouvons donc retenir que vous considérez
qu'une prime de contrôle aurait été payée pour TVA.
MONIQUE LEROUX: Madame la Présidente, si
vous me permettez, vous avez fait référence là à un
document que je veux être sûre de bien avoir.
LA PRÉSIDENTE: Il s'agit d'une lettre du
9 février.
MONIQUE LEROUX: Du 9 février, vous êtes à
la page?
LA PRÉSIDENTE: A la page 7 et c'est le
paragraphe qui précède la question 5. Donc, le dernier
paragraphe dans la réponse à la question 4, où nous y
lisons et je cite: "La juste valeur marchande des
activités réglementées."
MONIQUE LEROUX: D'accord.
LA PRÉSIDENTE: Alors, ma question était
nous pouvons donc retenir que Quebecor considère qu'une
prime de contrôle aurait été payée pour TVA.
MONIQUE LEROUX: Bon, d'accord. Alors
écoutez, le sens de ce que nous disons ici s'appuie
essentiellement sur en fait le rapport d'évaluation de
Ernst & Young. J'y reviens dans l'espace d'un moment
pour pouvoir expliquer cette question de valeur de
contrôle.
Le rapport de Ernst & Young établi le
mandat que nous avons donnée à Ernst & Young -- je pense
que je devrais partir de ça -- était un mandat de venir
établir la juste valeur marchande des activités
réglementées de Groupe TVA. C'est le mandat que nous
leur avons donné. Et dans l'établissement, si on s'en va
à la page 3 de leur rapport, dans la définition de juste
valeur marchande, alors là ce que l'on dit c'est que
s'est le prix le plus élevé qui peut être obtenu sur un
marché libre sans contrainte. Et que cette juste valeur
marchande en fait doit tenir compte de l'existence
d'acquéreurs spéciaux et donc inclut dans sa définition
même la notion de prime à l'achat d'une entreprise.
Donc, le point que je veux faire c'est que
lorsque Ernst & Young a procédé à son mandat
d'établissement de la juste valeur marchande,
implicitement dans la méthodologie il y a cette notion de
prime. Cette notion de prime est d'ailleurs confirmée et
je vais vous amener en fait à la page 9 de leur rapport,
où nous pouvons constater que si nous prenons en fait
l'évaluation qui est faite par Ernst & Young des
activités réglementées et que nous y ajoutons la valeur
des activités non-réglementées, alors je suis dans le
tableau de la page 9. Alors, on constate que Ernst &
Young établit une valeur d'entreprise dans une fourchette
qui est de -- en fait une valeur globale de TVA qui est
dans une fourchette de 939 millions à 1 milliard.
Okay. Alors donc, l'évaluation qu'il tire
de TVA est dans cette fourchette. Et de façon à voir si
effectivement ça tient compte d'une notion de prime, ils
ont tout simplement comparé -- c'est ce qu'on voit dans
le bas du tableau -- cette valeur globale qu'ils ont
évalué à la valeur boursière à différents moments. Et on
peut le voir juste au moment où l'offre a été déposée que
-- et je vais prendre le cour boursier de $20 -- on
constate que l'évaluation qu'ils ont fait démontre une
prime implicite dans l'évaluation qui varie entre 38 et
50 pour-cent, le bas et le haut de la fourchette.
Donc, tous ça pour dire et ils le disent
d'une façon très, très claire, les résultats du
rapprochement de la valeur boursière démontrent une prime
par rapport à la valeur globale qui prend en compte notre
conclusion sur la valeur des activités réglementées. Et
cette prime est raisonnable, compte tenu des primes de
contrôle généralement payées sur le marché. Donc, bien
que la transaction sur Groupe Vidéotron dont je parlais
brièvement tantôt ai été conçue différemment, nous avons
demandé à Ernst & Young de procéder à une évaluation de
la juste valeur marchande. Et par définition, leur
travail par la méthodologie utilisée tient compte d'une
prime que l'on peut appeler une prime de contrôle. Même
si c'est au moment où on a fait la transaction, les
choses se sont passées un peu différemment.
LA PRÉSIDENTE: Dans une réponse d'une
lettre en date du 9 février à la page 7 ---
MONIQUE LEROUX: Okay. Page 7, oui.
LA PRÉSIDENTE: J'y lis: "La JVM pour TVA
a été établie en utilisant un multiple de valeur
d'entreprise, BAIA représentatif de 10 à 11 qui
représente une prime d'environ 40 pour-cent par rapport
au cour boursier de TVA le jour précédent l'annonce de
l'offre le 8 août 2000." Alors, si vous retournez à
votre page 9 dans le rapport Ernst & YOung, est-ce que ce
40 pour-cent là correspondrait par exemple au 38 à 50
pour-cent qu'on voit?
MONIQUE LEROUX: Oui, c'est exact. En
fait, c'est le rapprochement qu'on a voulu faire. C'est
ça Madame la Présidente, tout à fait.
LA PRÉSIDENTE: Alors, il s'agirait donc
de la prime comme vous avez expliqué par rapport à la
valeur boursière établit.
MONIQUE LEROUX: C'est exact.
LA PRÉSIDENTE: Pour illustrer qu'une
prime a belle et bien été payée.
MONIQUE LEROUX: Je ferais la différence
ici. En fait, cette prime-là dont on parle résulte bien
de la méthode d'évaluation choisie par Ernst & Young. Si
on revient à la transaction, il faut bien comprendre que
le prix payé et la transaction portait sur les actions du
Groupe Vidéotron. Donc, le Groupe TVA a été acheté
indirectement. Alors, il faut bien quand on parle prix
payé, on doit se ramener là au niveau du Groupe
Vidéotron.
LA PRÉSIDENTE: Oui. Mais je vous rappelle
Madame Leroux que nous notre intérêt c'est de voir si la
valeur de la transaction assujettie à la politique
d'avantage du conseil en est une qui est acceptable selon
notre politique.
MONIQUE LEROUX: D'accord, tout à fait.
LA PRÉSIDENTE: Donc, voilà pourquoi je
vous ai dit au départ que bien que j'ai lu les deux
rapports et que je vous entends aujourd'hui, que moi je
n'allais pas me pencher vers une validation basée sur
utiliser une valeur résiduelle. Parce que pour nous, ce
sont les actifs réglementés assujettis à la politique du
conseil. Et je dois vous rappeler que bien qu'on parle
d'une valeur sur laquelle on doit calculer 10 pour-cent,
il faut que cette valeur-là soit acceptable au conseil
évidemment. Le conseil est intéressé à vous entendre et
à entendre vos experts.
Mais dans la politique télévisuelle au
paragraphe 24, le conseil dit aussi que, je cite mais je
passe certains mots qui sont moins pertinents, "Il
incombe au requérant de prouver que les avantages sont
proportionnels à l'importance et à la nature de la
transaction." Donc, c'est un exercice qui laisse quand
même bien qu'il doit être validé par des méthodes de
comptabilisation raisonnables, il reste quand même que le
conseil a la discrétion de se demander si cette valeur-là
est acceptable pour ces fins.
Alors, moi je vous dit que ayant lu les
deux rapports, la réplique et vous entendant aujourd'hui,
il y a évidemment plusieurs éléments d'évaluation de la
transaction qui pourraient être déterminés à faire
réexaminer et redéterminer afin d'arriver à une valeur de
la transaction acceptable au conseil au fin de sa
politique. Par exemple, on pourrait réexaminer la valeur
de la transaction pour GVL, notamment l'inclusion de la
dette, possiblement l'inclusion de la somme de
résiliation. Nous pourrions réexaminer les multiples
utilisés pour déterminer la valeur des activités non-réglementées de TVA, qui à ce moment-là évidemment
seraient encore plus pertinents à déterminer quelle est
la valeur des activités assujetties ou réglementées
assujetties à la politique de TVA.
Nous pourrions réexaminer comme il a été
fait le poids accordé aux multiples observées dans les
transactions de même nature dans les dernières années et
dans celles qui s'annoncent. Il y a différentes
perspectives sur le rapprochement qu'on peut y faire. La
nôtre pourrait être différente de la vôtre et être quand
même raisonnable. Nous pourrions réexaminer la
répartition ou l'attribution de la prime d'acquisition
des actionnaires de TVA, ce qui a été fait de longue
haleine dans les documents que nous avons devant nous.
Moi, je voudrais me pencher en ce moment
surtout sur la justesse du multiple sur le BAIA utilisé
au fin du calcul pour les avantages et de vous demander
sans refaire le dossier au procès-verbal, quelle serait
votre position si le conseil déterminait que le multiple
utilisé pour déterminer la valeur de TVA devrait plutôt
se situer dans une fourchette de 16 à 19, et pas de 10 à
11?
MONIQUE LEROUX: Bon, écoutez. Sur cette
question Madame la Présidente, je pense que -- en fait,
nous sommes convaincus d'avoir suivi la bonne démarche et
d'avoir fait au fond dans une transaction complexe qui
est celle qui nous intéresse ici de cette acquisition du
Groupe Vidéotron qui a de multiples composantes, dont le
Groupe TVA. Et à l'intérieur du Groupe TVA, on a des
activités réglementées et d'autres qui ne le sont pas.
Nous avons pensé que la meilleure façon d'approcher les
choses était d'aller chercher une expertise indépendante,
ce que nous avons fait.
Nous avons en fait un rapport d'évaluation
ici qui au fond évalue la valeur globale de TVA à une
fourchette de 900 millions à 1 milliard qui inclue
implicitement une prime, un facteur de prime par rapport
à la valeur boursière. Nous avons une évaluation des
activités réglementées qui situe la fourchette de 600
millions à 660 millions. En fait, nous pensons avoir ---
LA PRÉSIDENTE: C'est pas une fourchette.
Il s'agit ici du BAIA. La fourchette c'est de 10 à 11.
MONIQUE LEROUX: Attendez, peut-être que
je me suis mal exprimée là. Permettez moi de revenir.
Donc, que l'évaluation qui est faite dans le rapport ici
conclut une juste valeur marchande des activités
réglementées qui se fait à l'intérieur d'une fourchette
entre 600 et 660 millions. Donc, on parle de valeur
extrêmement significative et la valeur globale c'est ce
qu'on décrit à la page 8. Et la valeur globale tel que
décrit à la page 9, on parle d'une fourchette entre 900
millions et 1 milliard.
Donc, tous ça pour vous dire que nous
sommes convaincus d'avoir fait la bonne approche et
d'avoir respecté en tous points la politique du conseil,
de même que les précédents et sa jurisprudence.
Maintenant, vous nous dites est-ce que vous voulez
réfléchir. Je pense que c'est toujours sage de
réfléchir. On va certainement continuer à réfléchir.
Mais je tiens à vous mentionner que nous pensons avoir
fait le travail conjointement avec les conseillers
indépendants et les experts qui ont été engagés, tout le
soin requis pour pouvoir déterminer la valeur la plus
juste possible pour les activités réglementées de Groupe
TVA.
LA PRÉSIDENTE: Il y a certains
intervenants qui ont soulevé un fait intéressant par
exemple. Le conseil est une agence de réglementation.
Il a cette politique qui est applicable et qui est un peu
plus difficile dans ce contexte-ci à examiner. Mais il y
a certains intervenants qui ont relevé par exemple est-ce
que le conseil devrait prendre en considération quand il
examine la justesse du calcul, qu'en 1987 Vidéotron
achetait Télé-Métropole et achetait 40.7 pour-cent du
capital action de Télé-Métropole et 99.6 pour-cent des
actions votantes. Et la valeur de la transaction était
évaluée à quelque 134 millions et les avantages étaient
de 55 millions, dont 30 millions de dollars nouveaux.
Est-ce que par exemple le conseil devrait
aussi considérer quand il examine la justesse des
avantages proposées que si nous vous donnions votre
approbation, vous vous entérineriez j'imagine,
endosseriez le renouvellement aussi.
Il y a TVA qu'on entendra demain et que il
est intéressant de voir, quand on regarde les
perspectives ou les proportions puisque la politique du
Conseil parle d'avantages qui sont proportionnels à
l'importance et la nature de la transaction que si le
Conseil acceptait la proposition -- je suis certaine que
vous en êtes -- que vous la connaissez -- la proposition
de TVA selon laquelle nous lui accorderions plus de
flexibilité dans la publicité qu'il préconise qu'il en
résulterait de trois millions à cinq millions par année
de plus de revenu.
Et même s'il ne réussissait qu'à obtenir
quatre millions, ça absorberait tous les avantages.
C'est je parle ici de proportions quand on
examine est-ce que la valeur de cette transaction et le
montant des avantages est proportionnel à l'importance.
MONIQUE LEROUX: Oui. Oui.
LA PRÉSIDENTE: Et quand je regarde le
29.5 millions et que je vous dis que si nous accordions à
TVA après l'audience de demain ce qu'ils veulent en
revenus, même à cinq millions par année, ce serait plus
que les avantages qui seraient absorbés par cette
flexibilité-là.
Est-ce que ça ne vous semble pas à ce
moment-là pas tout à fait proportionnel?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
présidente ---
LA PRÉSIDENTE: Bien que c'est une
comparaison boiteuse, vous allez me dire, mais quand même
on se dit ---
MONIQUE LEROUX: Uh-hum.
LA PRÉSIDENTE: --- est-ce que c'est
suffisant quand une simple flexibilité de revenu
absorberait toute la somme?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Sur la question de
la flexibilité des revenus, peut-être que Raynald
pourrait donner plus de détails, Madame la présidente,
mais c'est pas parce que vous avez la flexibilité que
vous allez nécessairement générer les revenus.
On l'espère mais, aujourd'hui par exemple,
bon, le trimestre qui vient de se terminer chez TVA a
démontré que, malgré le fait qu'il existe des pratiques
similaires d'un trimestres à l'autre, les revenus de
publicité ont quand même diminué et tout ça dépend de la
conjoncture économique; et actuellement, effectivement,
les radiodiffuseurs ne vivent pas dans l'enthousiasme le
plus débordant.
Mais j'arrive difficilement à faire la
relation par ailleurs de cette question-là avec ce que
vous avez indiqué précédemment qui, je pense, vous avez
fait référence à une transaction qui a eu lieu il y a 14
ans maintenant?
Et est-ce que c'est applicable? Je ne
connais pas les circonstances qui étaient celles qui
pouvaient exister il y a 14 ans, Madame la présidente.
LA PRÉSIDENTE: D'accord. D'accord.
Alors, à votre avis, on ne devrait pas la
considérer. Je soulevais ces deux points-là simplement
pour dire que, comme agence de réglementation avec cette
politique d'avantages il y a certaines choses qui nous
font reculer et dire: Bien, est-ce que ---
MONIQUE LEROUX: Uh-hum.
LA PRÉSIDENTE: --- la complexité de
détacher la valeur de TVA ici qui est un peu nouveau --
nous avons du détaché avant, des activités réglementées,
des activités non-réglementées mais ici il faut aussi
détacher la valeur des activités réglementées assujetties
à la politique du Conseil.
Et, vous avez raison, Monsieur Péladeau,
ce ne sont pas des choses qui sont nécessairement en
relation parfaite mais qui, quand même, tirent les
oreilles un peu quand on essaie de déterminer si les
avantages sont proportionnels à l'importance et à la
nature de la transaction.
Maintenant, Monsieur Péladeau, si le
Conseil n'acceptait pas la valeur de la transaction de
TVA pour les fins de calculer l'enveloppe d'avantages,
celle qui a été déterminée avec l'aide de vos experts,
quelles seraient, à votre avis, les avenues procédurales
qui seraient disponibles au Conseil?
Est-ce que nous devrions conclure que
l'approbation n'est pas dans l'intérêt public? Ajourner
l'audience? Devrait-on vous donner une approbation
conditionnelle à ce qu'une enveloppe d'avantages calculés
sur une valeur de la transaction de TVA acceptable au
Conseil mais supérieure à celle utilisée par la
Requérante et que il y a une condition que vous nous
présentiez une enveloppe d'avantages différente.
Quelles sont vos réactions à les avenues
procédurales si le Conseil déterminait malgré les
arguments de Madame Leroux et de Ernst Young que, de
fait, nous arrivons à un calcul supérieur?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
présidente, avant de répondre à votre question pour
laquelle malheureusement je ne suis pas suffisamment
familier parce que, comme vous l'avez si bien indiqué ce
matin, il s'agit ici de notre première expérience devant
vous et, à cet égard, j'ose espérer que vous nous
donnerez le bénéfice d'une consultation avec nos
conseillers pour qu'on puisse, le cas échéant, avoir une
opinion définitive à cet égard.
Mais permettez-moi, malgré tout, Madame la
présidente, de souligner comme vous l'avez fait la
complexité de la transaction.
Et vous avez posé également une question:
Pourquoi ne pas appliquer 16 à 19 fois le multiple? La
complexité de la transaction, comme vous l'avez bien
indiqué encore une fois, a été la même problématique qui
s'est posée à l'égard donc des experts qui ont été
retenus en cette matière, en l'occurrence Ernst Young.
Je tiens à répéter l'essentiel de ce qu'a
dit Monique: la transaction s'est faite sur le Groupe
Vidéotron et c'est dans cet esprit-là, je pense
également, que Ernst Young qui devaient déterminer la
juste valeur marchande des actifs et, plus
particulièrement, évidemment, celui qui nous intéresse
ici devant vous cet après-midi la juste valeur marchande
des activités réglementées de TVA assujetties aux
bénéfices tangibles.
C'est cet exercice qui a été effectué et
les conclusions qui en sont sorties nous amènent à penser
que les montants qui sont proposés sont supérieurs à ceux
qui pourraient être arrêtés purement et simplement si on
devait prendre la juste valeur marchande de 36 pour-cent
des actions de TVA au moment de la transaction.
Ces montants sont supérieurs et, bien que
ce soit l'effet du hasard et on pourrait évidemment aussi
utiliser ce montant-là pour l'appliquer sur un autre --
une autre hypothèse mais on l'a fait sur la valeur des
actions de TVA et les montants arrêtés constituent une
prime variant entre 36 et 50 pour-cent.
Ceci étant, j'aimerais également faire
remarquer au Conseil, Madame la présidente, que le
montant de 30 millions est également un montant supérieur
du chiffre habituellement arrêté en cette matière qui est
de 10 pour-cent et c'est la raison, encore une fois, pour
laquelle nous proposons 13 pour-cent.
Si bien que ça m'amène à la question -- à
la réponse à votre question à l'égard du fait: Pourquoi
ne pas appliquer un multiple de 16 à 19 fois? Mais, bien
honnêtement, Madame la présidente, je vous dirais: Parce
que c'est -- ça serait inéquitable que d'appliquer des
multiples qui ne sont pas à être appliqués sur l'actif en
question et que tout l'exercice a été fait dans ce sens-là pour faire en sorte que le Conseil soit satisfait de
montants plus élevés qui pourraient être arrêtés si on
faisait un calcul purement mathématique de la
participation de TVA au moment de l'annonce de la
transaction.
LA PRÉSIDENTE: Vous avez parfaitement
raison que l'exercice, l'audience n'est pas terminée.
Alors, vous pouvez nous revenir là-dessus et la question
est donc: Quelle serait, à votre avis, la procédure à
suivre si le Conseil déterminait que pour lui les
avantages proposés ne sont pas proportionnels à
l'importance et à la nature de la transaction et que je
me suis penchée aujourd'hui sur le multiples, sur le BAIA
comme un exercice mais comme j'en ai fait la liste, il y
a plusieurs autres exercices qui pourraient être faits
pour ré-examiner la justesse des calculs.
Il y en a une liste. Évidemment, le
multiple sur le BIAI est plus simple à discuter avec vous
aujourd'hui.
Maintenant TQS. À la page 17 du mémoire
qui a été déposé le 12 décembre 2000, donc ce serait le
mémoire supplémentaire à la page 17, Quebecor s'engage à
se départir de TQS si le Conseil autorise la transaction
et déclare qu'une demande d'un acheteur éventuel sera
produite au Conseil avant la fin de l'année.
Est-ce qu'il s'agissait à ce moment-là du
31 janvier -- du 31 décembre, plutôt, 2000?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
présidente, à l'égard du processus de disposition de TQS,
un exercice en bonne et due forme a été entamé; c'est-à-dire que la compagnie Quebecor a mandaté un banquier
d'affaires pour préparer le dossier et de transmettre aux
différentes parties intéressées.
Ce processus a été entamé, suivi et est
arrivé à des conclusions qui, pour l'instant,
malheureusement ne sont pas définitives.
Des négociations se poursuivent et nous
espérons pouvoir les compléter avant donc le transfert
des licences. Et si cette négociation ne devait pas se
terminer, les dispositifs ont été arrêtés en vertu de la
loi pour faire en sorte que TQS soit mis en fiducie et
que la propriété des actions de Quebecor cesse le jour du
transfert de la licence.
LA PRÉSIDENTE: Il s'agit ici de votre
indication dans la lettre du 12 janvier à la page 35 où
vous indiquez que, à une question du Conseil, que si
Quebecor n'a pas conclu la vente de TQS à la date d'une
décision favorable du Conseil, alors Quebecor s'engage à
placer immédiatement TQS en fiducie.
C'est cet engagement que vous référez?
PIERRE KARL PÉLADEAU: C'est exact, Madame
la présidente, et puis ces engagements évidemment
tiennent toujours.
LA PRÉSIDENTE: Et, le 19 janvier 2001 qui
est une autre lettre en réponse à des questions de
lacunes, en réponse à une question du Conseil qui soulève
la possibilité d'assortir sa décision de conditions
suspensives si TQS n'est pas vendu au moment de la
décision du Conseil, vous indiquiez à la page 3, je crois
que:
"Dans la présente demande, le
processus relatif à la vente de TQS a
été amorcé ..."
comme vous l'avez indiqué:
"... de votre libre initiative depuis
plusieurs mois et que des
négociations sérieuses sont toujours
en cours."
Où en êtes-vous dans ces négociations en
ce moment?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Madame la
présidente, je sais pas, c'est un petit peu délicat peut-être que de parler de ça. Je ne sais pas. Il faudrait
que je consulte mes avocats sur le caractère confidentiel
de ses pourparlers.
LA PRÉSIDENTE: Non, je ---
PIERRE KARL PÉLADEAU: Je ne sais pas si
je suis relevé de ce caractère-là, le cas échéant.
Évidemment, c'est pas qu'on veut pas en
parler, c'est simplement nous assurer qu'il y a pas de
responsabilité spécifique qui est attachée à cet égard
qui pourrait -- dont on pourrait faire valoir contre
Quebecor.
LA PRÉSIDENTE: Je parlais surtout
d'échéance puisque le Conseil a déjà soulevé qu'il ne
serait peut-être pas prêt à vous donner son approbation
si TQS n'est pas vendue.
Alors, c'était surtout l'échéance plutôt
que l'exactitude de ce qu'il se passe.
PIERRE KARL PÉLADEAU: Je pense, Madame la
présidente, si vous permettez juste un commentaire
rapidement, c'est que le fait de transporter la propriété
de TQS à un fiduciaire équivaut, au sens légal du terme,
à une vente.
LA PRÉSIDENTE: Le Bureau de la
concurrence, le Tribunal de la concurrence, a déposé une
demande d'ordonnance par consentement portant sur la
vente de TQS le 10 novembre 2000 et le 15 janvier une
ordonnance qui enjoigne Quebecor à se départir de TQS
dans l'éventualité où vous nous donneriez -- nous vous
donnerions notre approbation.
Est-ce que vous acceptez que même en
l'absence de l'ordonnance du Bureau de la concurrence, le
Conseil pourrait lui-même exiger la vente de TQS?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Tout à fait, Madame
la présidente.
LA PRÉSIDENTE: Et, vous indiquiez dans la
même lettre du 19 janvier, à la suggestion d'une
condition suspensive ou l'imposition d'une telle
condition pourrait équivaloir à une vente forcée pour un
prix inférieur à la valeur marchande.
C'est à la page 3 de cette lettre du 19
janvier. Expliquez-moi compte tenu du fait que il y a
une ordonnance du Bureau de la concurrence qui date de
Novembre, finalement, 2000 en quoi une condition
suspensive de la part du Conseil mènerait en soi à une
vente de TQS par Quebecor à des conditions moins
avantageuses que celles qui prévalent suite à
l'ordonnance du Tribunal de la concurrence.
En d'autres mots, tout le monde sait que
si vous avez notre approbation, il faut que TQS soit
vendu. Comment une condition suspensive de la part du
Conseil aggrave la situation et dévalue TQS?
PIERRE KARL PÉLADEAU: Je pense, Madame la
présidente, que cette -- ce à quoi vous faites référence,
vous l'avez dit vous-même, est des discussions qui ont pu
avoir lieu avec le bureau de la concurrence qui a exigé,
comme vous l'avez indiqué également des contraintes à cet
égard.
Dans la salle se trouve l'associé qui a eu
la responsabilité des discussions avec le Bureau de la
concurrence et si vous permettez, peut-être que je
pourrais lui demander davantage éclaircissements à cet
égard.
LA PRÉSIDENTE: Non, la question que je
vous pose est beaucoup plus simple. C'est simplement que
vous nous dites si au niveau réglementaire, vu
l'importance de TVA, nous déciderions que l'approbation
doit être assujettie d'une condition suspensive pour que
TQS soit vendu rapidement, que la mettre en fiducie n'est
pas suffisant.
Admettons, que ce serait le cas, vu que ça
fait déjà quelques temps que TQS doit être vendu, si il y
a une approbation du Conseil, comment est-ce que une
condition suspensive aggrave la situation?
Est-ce que vous êtes déjà -- si vous avez
notre approbation, il faut vendre TQS et si nous disons
vous ne pouvez pas consommer ce change de contrôle avant
que TQS soit vendu, comment est-ce que ça aggrave la
situation parce que c'est connu depuis longtemps que si
nous approuvons, vous devez vendre TQS?
FRANCINE COTÉ: Je pense que l'esprit dans
lequel cette réponse a été donnée au Conseil dans la
lettre de lacune c'est tout simplement que quand on
annonce une acquisition comme celle qui a été faite, je
pense que c'était au mois d'octobre, ça porte évidemment
un climat d'incertitude. Ce sont des entreprises
publiques, des entreprises réglementées. C'est très
difficile pour les personnels qui sont en place également
de gérer ces entreprises dans un uncertitude à savoir qui
va être le propriétaire ultime.
Mais l'idée, justement, de la condition
suspensive à cet effet-là c'est que si le Conseil a
assorti son autorisation, notemment pour TVA à celui de
la vente de TQS, il pourrait être tenté, comme on l'avait
déjà vu, je pense, en 1997, quand Vidéotron s'était
présenté pour acquérir TQS, de mettre un délai très court
pour compléter la vente de TQS. Et effectivement,
pendant ce délai-là, qu'il soit court ou long, selon la
discrétion du Conseil, l'incertitude évidemment demeure
effectivement pour les gens de TVA. Je pense que c'était
l'esprit dans lequel on a fait cette réponse au conseil.
On a suggéré, effectivement, la mise en fiducie de TQS
comme solution alternative à la condition suspensive.
LA PRÉSIDENTE: Me Côté, est-ce que
l'argumentation que vous me donnez n'est pas justement à
l'effet que pour nous les retombées négatives d'avoir une
entreprise de radiodiffusion que nous réglementons, soit
en fiducie ou non, mais entre deux os, et le plus
longtemps que ça existe, le pire que c'est. Alors voilà,
est-ce qu'il ne serait pas dans l'intérêt public à ce
moment-là de dire, "Nous approuvons la transaction, mais
il faut vendre TQS avant de pouvoir la consommer."?
Parce que vous me dites justement que quand ces
propriétées réglementées qui sont en fiducie ou qui sont
dans une période de transition, ce n'est pas idéal.
FRANCINE COTÉ: Dans le cas de TVA ---
LA PRÉSIDENTE: Et dans votre cas, vous
savez, depuis très longtemps que si nous approuvons la
transaction, il faut que TQS soit vendue parce que le
Bureau de la concurrence s'est prononcé là-dessus.
FRANCINE COTÉ: Oui.
LA PRÉSIDENTE: Et vous pouvez peut-être
me dire, Me Côté, vous avez relevé la situation où le
Conseil s'est penché sur ce méchanisme-là, me répondre à
la question si le Conseil décidait qu'une condition
suspensive était appropriée dans les circonstances, quel
serait votre avis à un délai raisonnable pour le dépôt
d'une demande d'une tierce partie en vue d'obtenir
l'autorisation d'acquérir TQS? Et encore une fois, je
vous invite à attendre à plus tard si vous voulez en
discuter avec vos collègues.
FRANCINE COTÉ: Le délai, évidemment, le
plus souhaitable ça serait celui qui a été fixé par le
Bureau de la concurrence dans sa lettre, c'est-à-dire la
fin de cette année civile, 2001.
LA PRÉSIDENTE: Oui, mais si nous avions
une condition suspensive, vous seriez prêts à attendre
jusqu'au mois de décembre pour consommer l'approbation?
FRANCINE COTÉ: Non, ce n'est pas
d'attendre jusqu'au mois de décembre, mais c'est de
permettre évidemment à l'entreprise qui doit se départir
d'un actif important de ne pas négocier sous la pression
du seul délai.
Maintenant, quand vous me suggérez
effectivement qu'un délai le plus court -- je dois
rapeller que TVA et Vidéotron sont sous fiducie depuis le
mois d'octobre et effectivement, si on continue
effectivement la fiducie, ce ne sont que ces entreprises-là qui subissent les difficultés relatives à
l'incertitude, d'où notre proposition de dire, "On va
mettre TQS en fiducie pour soulager évidemment TVA." Et
TQS en fiducie, je pense que ça répond aux préoccupations
du Conseil. Et de toute façon, le Conseil sait que cette
fiducie-là pour TQS ne peut se prolonger au-delà de 2001.
Ca fait à peu près un délai équivalent à celui que TVA et
Vidéotron auront vécu sous fiducie.
LA PRÉSIDENTE: Pourquoi est-ce qu'ils ne
pourraient pas s'étendre plus longtemps? Moi, si je
comprends bien, j'ai lu l'ordonnance il y a quelque temps
-- corrigez-moi si je me trompe -- mais je crois que
justement le Bureau de la concurrence avait dit jusqu'au
mois de décembre et ensuite ---
FRANCINE COTÉ: Oui, c'est exact.
LA PRÉSIDENTE: --- une fiducie.
FRANCINE COTÉ: Oui, c'est exact. Il y a
des dispositions dans la loi qui permettent à celui qui
doit se départir d'un actif de retourner devant le Bureau
de la concurrence pour obtenir une extension. Je ne suis
pas une experte là-dedans, mais c'est ce qu'on m'a
expliqué, et l'ordonnance du Bureau est à cet effet.
Donc, je pense que d'après les propos de
Monsieur Péladeau qu'il faut retenir que les négotiations
sont toujours en cours, qu'elles sont avancées et puis il
reste des détails et qu'il est souhaitable, évidemment,
que ça se fasse le plus rapidement possible, et pour
Quebecor, TVA et TQS et Vidéotron.
LA PRÉSIDENTE: Alors, c'est à vous de
décider si vous voulez nous suggérer quels seraient des
échéanciers, si par hasard le Conseil ne retenait pas
votre argumentation. Et nous nous penchons évidemment
sur le fait que le marché du Québec, le marché
francophone est quand même assez petit, comme vous nous
l'avez rappelé aujourd'hui, et que cela a des effets
souvent plus sévères s'ils restent quand même sous la
même propriété, les deux réseaux de télévision qui sont
les deux seuls réseaux commerciaux, surtout avec
l'envergure de TVA et les effets qui peuvent découler
d'une prolongation de propriété des deux stations ou même
un réseau en fiducie et l'autre, TQS en fiducie.
Alors, comme vous voyez, nous avons des
préoccupations au niveau des avantages. Nous avons une
préoccupation au niveau de TQS.
Et je vous remets, je crois, aux
conseillers juridiques. Merci.
GINO GRONDIN: Merci, Madame la
présidente. On m'apprend qu'on bénéficie encore des
services de la traduction pour deux minutes. Ca pourrait
être insuffisant pour mes questions. Donc, je suggère
reporter mes questions au moment de la réplique, si ça
vous convient.
LA PRÉSIDENTE: Ca va.
Alors, ça termine cette partie de
l'audience pour aujourd'hui, et il y aura donc plus de
questions peut-être que normalement à la réplique. Je
suis certaine que vous êtes content d'être libérés.
Je tiens à vous remercier de votre
patience et de votre collaboration. Il est toujours
évidemment plus facile de poser des questions qu'y
répondre.
Alors nous nous revoyons à 9h00 demain
matin. So we will be back at nine o'clock tomorrow
morning.
--- L'audience est suspendue à 18h15/
--- Upon adjourning at 6:15 p.m.
CERTIFIED CORRECT,
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Barry E. Prouse, CVR-CM
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Nadia Rainville, CVR______________________
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Johanne Laporte, CVR
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Lyne Charbonneau, CVR
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