TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET:
CBC LICENCE RENEWALS /
RENOUVELLEMENTS DE LICENCES DE LA SRC
HELD AT: TENUE À:
Place du Portage Place du Portage
Conference Centre Centre de conférence
Outaouais Room Salle Outaouais
Hull, Quebec Hull (Québec)
May 26, 1999 Le 26 mai 1999
Volume 2
Transcripts
In order to meet the requirements of the Official Languages
Act, transcripts of proceedings before the Commission will be
bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members
and staff attending the public hearings, and the Table of
Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded
verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in
either of the official languages, depending on the language
spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues
officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront
bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des
membres et du personnel du CRTC participant à l'audience
publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu
textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée
et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues
officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l'audience publique.
Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Public Hearing / Audience publique
CBC LICENCE RENEWALS /
RENOUVELLEMENTS DE LICENCES DE LA SRC
BEFORE / DEVANT:
Françoise Bertrand Chairperson of the
Commission, Chairperson /
Présidente du Conseil,
Présidente
Andrée Wylie Commissioner / Conseillère
David Colville Commissioner / Conseiller
Barbara Cram Commissioner / Conseillère
James Langford Commissioner / Conseiller
Cindy Grauer Commissioner / Conseillère
Joan Pennefather Commissioner / Conseillère
ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:
Nick Ketchum Hearing Manager /
Gérant de l'audience
Carolyn Pinsky Legal Counsel /
Alastair Stewart Conseillers juridiques
Diane Santerre Secretary / Secrétaire
HELD AT: TENUE À:
Place du Portage Place du Portage
Conference Centre Centre de conférence
Outaouais Room Salle Outaouais
Hull, Quebec Hull (Québec)
May 26, 1999 Le 26 mai 1999
- ii -
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
PAGE
Présentation par / Presentation by:
Présentation de la demande du réseau français
de télévision /
Presentation of French TV network application 364
Présentation des demandes françaises de télévision
possédées et exploitées par la SRC /
Presentation of French-Owned and Operated TV
applications 638
Hull (Québec) / Hull, Quebec
--- L'audience débute le mercredi 26 mai 1999 à 0900 /
Upon commencing on Wednesday, May 26, 1999 at 0900
1796 LA PRÉSIDENTE: Mesdames, messieurs,
bonjour. Je demanderais à madame Santerre, la
secrétaire de l'audience de nous présenter le panel.
1797 MADAME SANTERRE: Merci, madame la
présidente. Alors maintenant nous entendrons la
demande présentée par la Société Canada en vue de
renouveler la licence de radiodiffusion du Réseau de
télévision de langue française qui expire le 31 août
2000.
1798 Mr. Beatty?
PRÉSENTATION / PRESENTATION
1799 MONSIEUR BEATTY: Bonjour, madame la
présidente, mesdames et messieurs les membres du
Conseil.
1800 Il me fait plaisir de vous présenter
aujourd'hui avec mes collègues de la télévision
français le bilan et les projets d'avenir de la
télévision française de Radio-Canada. Notre ambition
est de continuer à nous dépasser pour offrir aux
francophones un service public de télévision de
qualité, pertinente et populaire. Avant de laisser la
parole à la vice-présidente de la télévision française,
madame Michèle Fortin, j'aimerais mettre en perspective
le rôle de ce réseau dans la réalisation de nos
engagements envers les Canadiens.
1801 La télévision française est le seul
réseau de télévision fermement enraciné dans toutes les
régions du pays et engagé résolument à desservir et
refléter en français la culture et les aspirations des
Canadiens. Par le travail passionné et acharné de ses
artisans, elle est demeurée la source d'information
considérée comme la plus crédible par les francophones,
notamment pour les nouvelles nationales et
internationales.
1802 C'est la télévision de référence,
celle qui a inventé, développé et innové. Que l'on
pense aux téléromans et aux dramatiques canadiens, aux
émissions jeunesse, aux émissions célébrant les arts et
mettant en scène les artistes canadiens.
1803 Elle jouit d'une riche tradition mais
elle est aussi tournée vers l'avenir. Les
consultations publiques que vous avez tenues à la
grandeur du pays ont permis à nos concitoyens
d'exprimer leurs attentes et leur attachement à l'égard
de la télévision française.
1804 Je laisse le soin à Michèle Fortin et
son équipe de vous parler de ces réalisations et de la
place que la télévision française doit occuper dans la
vie des francophones de ce pays.
1805 MADAME FORTIN: Madame la présidente.
1806 LA PRÉSIDENTE: Madame Fortin, s'il-vous-plaît.
1807 MADAME FORTIN: Merci. Permettez-moi
de vous présenter les collègues qui m'accompagnent
aujourd'hui: Claude Saint-Laurent, le directeur des
programmes d'information; Micheline Vaillancourt qui
est responsable des régions et Daniel Gourd qui est
responsable des programmes à la télévision générale.
1808 Sur la deuxième rangée, Huguette
Lavallée, responsable des finances, Gaétan Jacques de
la production technique et de l'ingénierie, Jocelyne
Laverdure, directrice des ventes et Marie Pinsonneault
des nouveaux médias.
1809 L'histoire de la télévision de langue
française au Canada est celle d'un succès sans
précédent. Quand on se déplace partout dans le monde
dans des pays de taille comparable on ne peut qu'être
frappés par la rechercher, la diversité et le dynamisme
de la télévision d'ici. Publique, privée et
spécialisée, cette télévision s'adresse à un public
francophone d'environ sept millions de personnes dans
un environnement de plus de 300 millions d'anglophones
en Amérique du Nord.
1810 Sept millions c'est un marché d'une
taille inférieure à celui d'une grande ville américaine
comme Chicago. Sept millions c'est aussi un peuple qui
a choisi depuis toujours de vivre et de s'épanouir en
français en Amérique. C'est une population qui a
reconnu dès ses débuts la puissance de la télévision
comme instrument privilégié de cohésion sociale et de
développement culturel.
1811 La télévision française de Radio-Canada a joué un rôle déterminant dans cette évolution
et il occupe encore aujourd'hui une place unique dans
l'univers francophones du pays. Pour tous les
francophones du Canada la radio et la télévision de
Radio-Canada est la ligne de vie qui les unit entre
eux. Par ses valeurs de qualité et de crédibilité et
de créativité, elle s'est imposée comme une référence
incontournable dans le monde télévisuel fragmenté
d'aujourd'hui.
1812 Aujourd'hui, la télévision de Radio-Canada n'est plus seule dans un système de
radiodiffusion parvenu à majorité. Les chaînes privées
se sont développées et occupent maintenant une place
enviable dans l'esprit et dans le coeur des
téléspectateurs. Le système de radiodiffusion au
Canada est un système mixte où la télévision publique
va chercher dans des revenus commerciaux les sommes qui
lui manquent pour soutenir ses activités alors que des
fonds publics permettent aux télédiffuseurs privés
d'enrichir leur programmation d'émissions canadiennes
de qualité qui plaisent et attirent les
téléspectateurs. Sans l'apport des fonds publics, il
n'y a plus de télévision significative en français au
Canada, ni publique ni privée.
1813 Considérons maintenant l'évolution
récente du monde des médias. Globalisation des
marchés, explosion des nouveaux médias, multiplication
des plate-formes, fractionnement des auditoires et
émergence de l'anglais comme langue dominante des
communications à travers le monde.
1814 Dans ce contexte, l'enjeu de la
présente audience n'est pas de savoir quelle devrait
être la part du public et du privé pour le partage du
marché des ressources. Il s'agit plutôt de garantir
les conditions propices pour que la télévision de
langue française puisse continuer de contribuer au
développement social et culturel des francophones et de
déterminer quelle doit être la contribution spécifique
de Radio-Canada comme télévision publique dans la
réalisation de cet objectif.
1815 C'est en regard de cette
problématique que l'on doit envisager les rôles
complémentaires des partenaires dans le système. Si
par complémentarité on entend marginalisation ou
exclusion alors il est évident que notre télévision
publique ne se définit pas comme complémentaire. Par
rapport aux autres télévisions privées, qu'elles soient
conventionnelles ou spécialisées Radio-Canada se
présente plutôt comme une télévision distinctive,
généraliste et diversifiée qui participe à la défense
et à la promotion de la culture francophone en Amérique
du Nord.
1816 Pour ce faire elle contribue dans un
contexte de saine concurrence à la production de
contenu de qualité en français de même qu'au
développement et à l'épanouissement de talents
francophones dans tous les domaines de la création.
L'émulation entre télévisions dans un petit marché ne
peut qu'être bénéfique à l'ensemble des
téléspectateurs.
1817 Par ailleurs comme télévision
publique Radio-Canada a des responsabilités importantes
qui découlent de sa position privilégiée dans le
système. Elle est la seule télévision à être implantée
partout au pays, la seule à servir les communautés
francophones hors Québec sur une base quotidienne.
Elle doit donc être particulièrement attentive aux
besoins des minorités. Elle sert les intérêts de tous
les citoyens tout en favorisant une meilleure
compréhension des relations entre les individus, leurs
communautés immédiates, leurs pays et le monde. La
télévision de Radio-Canada, parce qu'elle peut
rejoindre dans une même semaine jusqu'à 90 pour cent de
la population, contribue à définir une identité
culturelle et crée un sens de la communauté de tous les
francophones du pays.
1818 C'est cette responsabilité culturelle
et sociale qui nous a conduits à réexaminer notre rôle
et à définir nos priorités pour le présent et pour
l'avenir. Lorsque nous nous sommes présentés devant
vous en 1994, nous avons pris un certain nombre
d'engagements. Malgré des compressions budgétaires de
quelque 73 millions, non seulement les avons nous
respectées, mais dans nombre de cas nous les avons
dépassées. C'est donc avec une certaine fierté et la
satisfaction du devoir accompli que nous vous
présentons devant vous.
1819 Au cours de cette période, nous avons
été, bien sûr, amenés à faire des choix. En région,
nous avons protégé l'information tant locale que
nationale, le service à la communauté et les émissions
de proximité. Nous avons aussi amorcé des relations
plus étroites avec le secteur de la production
indépendante, relation qu'il nous faudra consolider et
amplifier.
1820 En matière de programmation nous
avons privilégié la soirée et la saison automne/hiver
puisque c'est la période de l'année où le taux de
fréquentation de la télévision est le plus élevé.
1821 Nous avons choisi d'investir à long
terme dans quatre secteurs prioritaires: l'information
incluant le documentaire, les émissions dramatiques, la
jeunesse, la culture et les arts d'interprétation.
1822 Sur la base d'une analyse de trois
semaines types de la grille automne/hiver, en fait les
semaines de BBM ou chacun essaie de se montrer sous son
meilleur jour, bien sûr, mais qui définissent aussi la
personnalité des chaînes, ces quatre secteurs
représentaient 55 pour cent de la journée de diffusion
en 1984, 65 pour cent en 1993 et 70 pour cent en 1998.
En ordre de grande écoute, en 1998, c'est 80 pour cent
de la programmation qui y est consacrée.
1823 Ce secteur dominant de notre
programmation nous distingue déjà des autres
télévisions conventionnelles sur le marché. En effet,
comme le démontre le graphique de la page suivante,
alors que ces programmes occupent 70 pour cent de la
journée à Radio-Canada, ils ne compte que pour 38 pour
cent de la grille de TVA et 27 pour cent pour la grille
de Quatre Saisons. Je vous laisse regarder le
graphique.
1824 Il est vrai qu'il existe des
regroupements entre les trois télévisions, ce qui est
normal entre chaînes généralistes. Toutes, par
exemple, font et feront des nouvelles. Ce qui est
remarquable, toutefois, c'est la variation des
dominantes, c'est-à-dire les programmes-mêmes qui
définissent la personnalité de la chaîne. Ainsi, pour
combler 70 pour cent de leur programmation entre 6 h du
matin et 2 h de la nuit, au plus haut moment de leur
saison en 1998, TVA faisait appel à l'information pour
31 pour cent, aux séries et au cinéma étranger pour 21
pour cent, aux émissions de promotion et informerciaux
pour 16 pour cent.
1825 À TQS ce sont le cinéma et les séries
étrangères qui dominent avec 26 pour cent, suivi des
émissions de promotion, 21 pour cent, des nouvelles, 10
pour cent, et des arts et spectacles, 9 pour cent. En
dehors des secteurs prioritaires, et pour 30 pour cent
de sa grille, Radio-Canada présente aussi un éventail
varié d'émissions: sports, "talkshow", émissions de
service, cinéma canadien et étranger. En matière de
cinéma, Radio-Canada a diffusé en 1998 477 films dont
13 pour cent étaient canadiens, 47 pour cent américains
et 40 pour cent d'autres pays. Lors de la dernière
saison automne/hiver, seulement 11 films américains ont
été présentés en heure de grande écoute et 43 durant
toute l'année.
1826 Sur ce question une mise au point
s'impose. Le cinéma étranger, et en particulier le
cinéma américain, n'est pas une priorité de
programmation pour Radio-Canada. C'est une
programmation complémentaire et relativement peu
coûteuse. Nous ne diffusons plus de séries américaines
en heure de grande écoute depuis 1992. Nous maintenons
un équilibre dans la diffusion de mini-séries de
qualité sans exclure les américaines, et depuis l'an
dernier nous avons repoussé la diffusion du cinéma dans
des périodes de moins grande écoute.
1827 Cette stratégie fait que nous ne
comptons pas sur ce type de programmation pour
accroître notre écoute mais plutôt pour réduire nos
coûts. Nous n'avons donc aucun intérêt à faire de la
surenchère pour en obtenir les droits. Cela d'ailleurs
serait contraire à nos propres règles d'éthique en
matière de conduite des affaires.
1828 De la même manière, on a laissé
courir le bruit qui s'est amplifié à force d'être
répété que nous avons des pratiques d'affaires
déloyales en coupant les prix dans la vente de nos
commerciaux. Une simple règle de trois suffirait à
démontrer que cela ne tient pas. Nos nombreux clients
pourraient venir témoigner de la situation inverse.
1829 Nous avons néanmoins commandé une
étude d'une firme indépendante, MBS, qui conclut que
non seulement Radio-Canada ne coupe pas les prix mais
que notre coût par mille est présentement le plus élevé
parmi toutes les télévisions francophones.
1830 Il me semblait important de faire
cette mise au point, madame la présidente, avant de
procéder à nos engagements pour l'avenir. Radio-Canada
étant une institution publique, le respect des
pratiques commerciales justes et équitables font partie
de son mandat. Pour nous tous il s'agit d'une question
d'éthique et d'honneur.
1831 J'aimerais maintenant aborder comment
nous comptons mieux servir la population canadienne au
cours des sept prochaines années et poursuivre dans la
direction que nous nous sommes fixée.
1832 En région. Compte tenu des
ressources disponibles, nous croyons répondre
adéquatement au besoin d'informations locales et
régionales ainsi qu'au service aux communautés. La
priorité maintenant, et là-dessus tous les intervenants
du milieu ont été clairs lors de récentes
consultations, c'est d'accroître la présence et la
visibilité des régions au réseau, notamment dans les
émissions, autant en information, que ce soit au
"Téléjournal" ou dans les émissions d'affaires
publiques, que dans les autres secteurs de la
programmation.
1833 Dans la grille, par l'accroissement
de la production indépendante pour le réseau, une somme
de cinq millions sera d'ailleurs consacrée à cette fin,
par le développement de la relève à partir de toutes
les régions et par une meilleure coordination à
l'interne entre les régions et les émissions du réseau.
1834 Nous nous proposons aussi de créer
pour le réseau un panel régional de personnes du milieu
qui nous conseillera sur les besoins des populations
régionales et suivra le déroulement de notre plan sur
une base annuelle.
1835 En matière de programmation, nous
comptons demeurer une télévision généraliste,
pertinente et populaire tout en continuant de mettre
l'accent sur nos secteurs prioritaires.
1836 En information, des innovations ont
été annoncées il y a un an déjà et le déroulement du
plan est en marche: révision du "Téléjournal" et du
"Point", plus grande couverture nationale et
internationale des nouvelles, création d'un bureau des
émissions spéciales et ajout d'un nouveau bureau en
Afrique francophone.
1837 Progressivement, le caractère
national et international du "Téléjournal" sera
accentué et des journalistes spécialisés donneront plus
de profondeur à l'information, ce qui fera de son
rendez-vous de l'information un bulletin distinctif.
1838 "Zone libre" est en onde depuis moins
d'un an déjà et est finaliste au festival de Banff dans
la catégorie reportages d'information. Cette émission
sera maintenue 52 semaines par année.
1839 Pour ce qui est des documentaires,
nous proposons d'en diffuser au moins 18 par année,
dont 12 originaux en heures de grande écoute.
1840 L'information occupe présentement
environ le tiers de notre programmation sur la chaîne
principale. C'est une proportion qui nous semble
raisonnable. Nous ne mettrons donc pas l'accent sur
l'augmentation du nombre d'heures mais sur les contenus
des émissions.
1841 En dramatique, nous comptons
maintenir une présence significative compte tenu de
notre tradition dans ce domaine et de l'importance
sociale et culturelle de la fiction comme facteur
d'identité culturelle.
1842 Nous privilégions la diversité et la
qualité et un juste équilibre entre la production
interne et la production externe. Si les ressources
devaient s'avérer plus rares, nous préférerions réduire
la quantité afin de maintenir des oeuvres marquantes en
onde.
1843 En jeunesse, nous souhaitons renouer
avec la création et privilégier l'originalité dans nos
secteurs prioritaires. Présentement, nous diffusons
plus de 20 heures par semaine dont la moitié en
animation. Il nous semblerait opportun de réduire le
nombre d'heures d'animation en onde et de réallouer ces
ressources vers des émissions plus originales et
nécessairement plus coûteuses comme les dramatiques
pour enfants.
1844 Dans les émissions culturelles, notre
stratégie repose sur des partenariats avec les milieux
culturels puisque nos objectifs communs sont de
développer et de soutenir les talents et la création
par l'information, la promotion et la diffusion de
performance.
1845 Dans le domaine du théâtre, notre
entente avec Télé-Québec nous permet de produire et de
diffuser entre quatre et six pièces de théâtre par
année pour nos deux antennes.
1846 En cinéma, en concertation avec
l'industrie, nous nous sommes engagés à investir
15 millions sur cinq ans pour soutenir le cinéma
canadien, sans compter nos efforts accrus pour
promouvoir ce cinéma sur l'ensemble des médias, ces
efforts étant évalués à environ un million par année.
1847 En chanson, nous envisageons de
lancer avec l'ADISQ un projet qui permettrait de donner
une plus grande place à la chanson à l'antenne.
1848 Le plan d'action que nous vous
soumettons aujourd'hui s'inscrit dans la volonté d'une
télévision publique forte, pertinente et populaire. Il
consolide nos lignes de force, confirme notre
spécificité et accroît notre contribution au système de
radiodiffusion.
1849 Ce plan est réaliste et réalisable à
l'intérieur de nos ressources dans l'hypothèse d'un
financement stable à long terme et dans le cadre du
mandat qui nous a été confié à l'origine, soit d'offrir
à la population canadienne une très large programmation
qui renseigne, éclaire et divertit.
1850 Il a reçu l'aval de notre conseil
d'administration et l'appui indéfectible de nos cadres
et de nos employés, ceux-là mêmes qui jour après jour
contribuent à façonner la télévision publique. Je
voudrais les remercier de leur fidélité au cours des
cinq dernières années à servir la population par la
production et la diffusion d'émissions de haut calibre.
1851 Je voudrais aussi remercier les
intervenants qui se sont exprimés et qui ont ainsi
témoigné de l'importance qu'ils accordent au service
public.
1852 Je voudrais terminer avec ce
témoignage reçu sur l'Internet et déposé au dossier
public.
"Radio-Canada est une vraie partie de
notre patrimoine et sans elle, la
vision de la télévision ne serait
sûrement pas la même. Autant pour
les excellents bulletins de nouvelles
que les superbes émissions spéciales,
Radio-Canada est la vie et le sens de
tous les habitants canadiens. Avec
tous les nouveaux canaux, Radio-Canada restera pour moi la meilleure
chaîne de notre époque.
Et, bien sûr, mon rêve serait de
pouvoir partager mon histoire, ma
vie, ma passion avec ma télévision.
Donc, pour moi, pouvoir la faire
découvrir à mes enfants dans dix ans
et leur dire regardez, c'est mon
passé et votre futur." (Tel que lu)"
1853 Par ces paroles, Monsieur, vous
exprimez ce que nous voudrions que tous nos
téléspectateurs pensent de nous.
1854 Nous nous engageons à faire
l'impossible au cours des prochaines années pour
justifier votre confiance et faire en sorte que nous
fassions partie du passé et de l'avenir de tous les
enfants du Canada, qui regardent et aiment la
télévision d'aujourd'hui.
1855 Nous avons un petit vidéo.
--- Présentation vidéo / Video presentation
1856 LA PRÉSIDENTE: Alors, merci
infiniment.
1857 Je demanderais à madame Pennefather
de vous adresser les questions.
1858 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour,
monsieur Beatty, madame Fortin et toute l'équipe.
1859 J'aimerais d'abord commencer, j'en
suis certaine, au nom de mes collègues, en vous
félicitant pour en effet les accomplissements très
importants et, non seulement ça, essentiels pour la
culture francophone au Canada, et je dois dire partout
dans le monde.
1860 Je pense que c'est très important de
mettre en place les accomplissements que vous avez
notés ce matin et qui sont notés dans votre demande.
C'est en effet un accomplissement très important pour
ce pays, non seulement pour sa culture mais aussi pour
son avenir social et culturel.
1861 J'aimerais alors, en allant vers vos
demandes et les détails, commencer avec une discussion
sur les enjeux, en effet, de suivre un peu les lignes
que vous avez présentées dans votre discours ce matin.
1862 Je propose qu'on touche à certains
éléments des grandes stratégies de Radio-Canada et les
enjeux qui sont en particulier importants concernant la
contribution de la Télévision française et ensuite de
toucher aux engagements précis qui découlent de ces
enjeux et vos intentions, et comment vous allez
élaborer en terme de la Télévision française les
orientations stratégiques de Radio-Canada.
1863 Les enjeux qui m'intéressent surtout
sont à titre d'exemple, parmi d'autres, la diversité et
l'innovation en programmation. La poursuite de votre
approche généraliste, en prenant cette approche,
comment on distingue une télévision publique. Vous y
avez touché un peu ce matin et j'aimerais revenir sur
ce thème.
1864 Et nécessairement, toutes les
questions qui touchent à la production régionale et le
reflet régional. Retournons à cette question et
essayons de savoir justement qu'est-ce qui se passe et
comment vous abordez ce côté de votre mandat?
1865 En terme des engagements, vous en
avez mentionné ce matin quelques-uns. J'aimerais qu'on
poursuive pour être plus clair concernant les
engagements en dramatique, jeunesse, documentaire,
production indépendante, production régionale,
émissions culturelles et surtout le contenu canadien.
1866 C'est intéressant aussi de voir, de
lire la citation que vous avez soumise ce matin, qui a
été envoyée sur Internet. J'étais intéressée par cette
phrase, "Radio-Canada restera pour moi la meilleure
chaîne de notre époque", avec une note que même avec
tous les autres canaux, avec toutes les fragmentations,
avec tous les choix qui sont là, on parle en effet de
cette chaîne, le réseau de la Télévision française.
Alors, c'est vraiment sur ça que je veux continuer la
discussion.
1867 Est-ce qu'on peut commencer alors
avec le plan stratégique de Radio-Canada? À la page 4
de ce plan, on dit:
"La mission de Radio-Canada est de
présenter aux Canadiens des histoires
qui reflètent leur réalité" --
1868 Parmi d'autres points, et on continue
en disant:
"d'offrir une programmation qui
intéresse tous les Canadiens, il est
particulièrement important que ces
émissions de télévision puissent
plaire au plus grand nombre de
téléspectateurs, car Radio-Canada
doit disputer des auditoires à la
concurrence, émission par émission."
1869 Je pense que madame Bertrand a touché
à ce point hier aussi et j'aimerais qu'on retourne à ce
point-là.
1870 En effet, cet accent sur la
concurrence revient souvent et j'aimerais que vous
alliez discuter avec nous comment cet élément de
concurrence aide ou restreint la diversité et
l'innovation en programmation.
1871 À la page 25 de ce même document,
quand on parle de la Télévision française en
particulier, on continue un peu avec le même thème,
qu'il faut poursuivre en même temps une qualité mais
une popularité.
1872 Je sais que ce n'est pas une idée
nouvelle que j'apporte à la discussion, mais je veux
savoir exactement dans la réflexion d'une équipe qui
est vraiment "on the line" pour présenter une
programmation derrière ces mots, qu'est-ce que ça veut
dire en terme de programmation pour les Canadiens et
Canadiennes? Comment cette emphase sur la popularité
peut faire en sorte qu'on peut avoir une programmation
diversifiée et innovatrice?
1873 Est-ce que vous pouvez élaborer sur
ce point-là, Madame?
1874 MADAME FORTIN: Je voudrais placer
cela dans un contexte, si vous permettez.
1875 Pour nous, s'adresser au plus grand
nombre est souvent dans les débats et dans les
interventions des télévisions privées. C'est associé
avec des objectifs commerciaux alors que dans notre
esprit, c'est associé avec des objectifs de solidarité
et d'identité culturelle. On est un petit nombre et on
essaie de développer collectivement des choses qui nous
ressemblent.
1876 Donc, atteindre une population
importante, leur faire partager des histoires, les
faire se reconnaître à travers leur télévision, leur
permettre de réfléchir et d'avancer ensemble, c'est une
fonction sociale et culturelle qu'on ne peut pas
exercer à partir d'un petit nombre ou d'une chaîne
spécialisée. Ce n'est pas pour des objectifs juste
d'aller chercher de l'argent.
1877 Je pense qu'il y a une confusion qui
est très importante. Je le citais hier de la même
façon. La BBC, qui n'a pas de revenus commerciaux, est
extrêmement préoccupée par l'impact de ses émissions
auprès de la population.
1878 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le mot
"concurrence", alors, est-ce que ça veut dire une
concurrence pour les revenus ou est-ce que ça veut dire
une concurrence pour les auditoires?
1879 MADAME FORTIN: Je n'utilise pas le
mot "concurrence" de cette façon-là.
1880 Faisons un portrait de la télévision
dans le milieu francophone. Je pense que c'est dans ce
contexte-là que ça s'explique.
1881 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est
exactement ça.
1882 MADAME FORTIN: On a en milieu
francophone, en télévision conventionnelle, non
spécialisée, trois chaînes de télévision: une
télévision éducative, c'est-à-dire Radio-Canada, TVA,
Quatre-Saisons. En général, progressivement, ces
chaînes développent une personnalité mais il y a des
regroupements. Au début, nous n'étions que deux. On a
commencé par un, deux, et on est trois.
1883 À l'intérieur de cela, souvent la
concurrence s'opère par bloc de deux. Par exemple, en
dramatique, nous sommes deux télévisions à faire de la
dramatique canadienne: TVA et nous. Ce n'est pas un
champ où TQS est impliquée.
1884 En sports, nous en faisons. TQS en
fait, et ça, je pourrais en parler plus tard.
1885 Mais si on exclut un de ces pôles-là,
on se trouve chez nous en situation de monopole, en
situation de contrôle total d'une télévision sur les
artistes, sur les talents, sur la production, sur ce
que les gens vont voir parce qu'il n'y a pas d'autre
choix. Si je ne suis pas là, un auteur, un producteur,
un écrivain ne peut aller qu'à une seule autre
télévision qui est une télévision dominante et qui va
imposer ses conditions. C'est la première chose.
1886 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, la
concurrence -- j'aimerais bien comprendre, alors je
m'excuse si j'interromps -- mais la concurrence, je
vous entends dire qu'il faut avoir un choix pour les
citoyennes et citoyens canadiens.
1887 MADAME FORTIN: C'est l'équilibre
dans le système.
1888 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: L'équilibre
dans le système, mais qu'est-ce que ça veut dire pour
le citoyen canadien? Équilibre de quoi?
1889 MADAME FORTIN: Ça veut dire pour le
citoyen canadien que chacun d'entre nous, on essaie
toujours de faire mieux. La télévision du Québec n'est
pas une télévision exceptionnelle pour rien.
1890 Si vous regardez la télévision en
France, en Belgique, en Norvège, et même la BBC dont
j'aimerais qu'on parle aujourd'hui, je n'ai pas honte
de la télévision qu'on fait par rapport à ces grandes
télévisions-là qui ont des ressources parfois jusqu'à
20 fois plus élevées que les nôtres.
1891 Une des raisons de ça, ce n'est pas
de la concurrence. C'est de l'innovation. Chacun
recherche des nouvelles idées, des nouveaux concepts,
des nouvelles façons de plaire aux téléspectateurs.
Mais de notre côté, on a une mission sociale qui est
bien précise et qui s'incarne dans des secteurs
prioritaires, et ces secteurs-là sont ceux que j'ai
nommés. On a une mission particulière en information.
1892 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais d'où
vient l'idée que votre responsabilité se traduit en
certains types de programmation? Est-ce que c'est
parce que c'est dans l'intérêt public que ces types...
1893 MADAME FORTIN: Oui.
1894 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... de
programmation existent, ou est-ce que c'est parce que
c'est là où les auditoires se trouvent...
1895 MADAME FORTIN: Non.
1896 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... le
soir?
1897 MADAME FORTIN: Pas du tout.
1898 L'information de Radio-Canada est une
information distincte. C'est une information, c'est la
seule télévision qui a des reporters, des journalistes
à l'extérieur du Québec, partout à travers le pays.
C'est la seule télévision qui fait une couverture
internationale et c'est une des priorités de l'ensemble
de la Société.
1899 Avec nos collègues du réseau anglais,
nous avons une force journalistique, une tradition --
et Claude Saint-Laurent pourra vous en parler
tantôt -- qui est fort importante.
1900 La dramatique, "La Famille Plouffe",
c'est la première dramatique qui a été en onde à la
Télévision française et c'est la première fois que les
francophones qui regardaient la télévision, en
particulier au Québec, se sont rendus compte qu'ils
étaient devenus des urbains et qu'ils n'étaient pas des
ruraux.
1901 La dramatique au Canada français a
une fonction sociale importante, tellement importante
qu'en 1994, un jury de télévision internationale,
anglaise, française, brésilienne, et cetera, nous a
décerné un prix, le Canwest Global Prize, au festival
de Banff pour avoir réussi à maintenir une tradition
culturelle vivante grâce à nos téléromans.
1902 C'est le reflet de ce qu'on est.
C'est la façon de partager notre pensée dans des séries
comme "L'ombre de l'épervier", comme "Le volcan
tranquille". C'est la façon dont la société a évolué.
Qu'on se souvienne des émissions de "Janette Bertrand".
Maintenant, c'est "Virginie". C'est un lien
extrêmement étroit pour construire le tissu social.
C'est la raison de leur popularité.
1903 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense
que vous l'avez mentionné en effet hier pendant la
discussion sur les sports. En effet, on a parlé un peu
de la différence entre l'approche envers les sports du
côté anglais et français de Radio-Canada.
1904 MADAME FORTIN: Tout à fait.
1905 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet,
vous avez mentionné l'importance des téléromans et la
dramatique...
1906 MADAME FORTIN: Oui.
1907 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... vis-à-vis des sports en terme de l'intérêt du public.
1908 MADAME FORTIN: Et c'est pour ça que
ces émissions-là sont populaires. C'est parce qu'elles
répondent à un besoin collectif, quant à moi.
1909 Les émissions jeunesse, je veux dire,
je pense que personne ne les conteste. C'est préparer
l'adhésion des jeunes à la télévision de l'avenir.
1910 Une de nos préoccupations à nous, et
vous avez des jeunes enfants, Madame. J'en ai aussi.
1911 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Non, ils
sont plus âgés maintenant, Madame.
1912 MADAME FORTIN: Oui, mais ils
regardent sûrement encore la télévision en anglais.
1913 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pour mettre
les choses en contexte, j'ai été peut-être une des
seules dans cette salle qui a vu "La Famille Plouffe"
dans sa version originale, en anglais et en français.
1914 MADAME FORTIN: Mais ce qu'on essaie
de créer collectivement, privé et public, c'est un
système de vedettariat qui permet aux francophones de
développer le talent, de l'exploiter et à certains de
rayonner sur le plan international.
1915 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet,
vous avez été, certainement Radio-Canada, un leadership
qui a joué en dramatique sous la forme de téléromans et
avant d'aller vers l'avenir et les engagements que vous
avez présentés dans votre demande, dans une façon
générale, j'étais un peu étonnée mais même un peu déçue
de voir le mot "maintenir". Maintenir revient souvent
pendant les engagements, au lieu de me donner
l'impression d'aller de l'avant avec l'innovation et le
développement.
1916 Est-ce que vous vous trouvez
retenus...
1917 MADAME FORTIN: Non.
1918 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... un peu
pour aller de l'avant?
1919 MADAME FORTIN: En fait...
1920 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Surtout en
dramatique?
1921 MADAME FORTIN: En dramatique, c'est
une question. C'est parce que très souvent, les
exigences du Conseil sont en terme de nombre d'heures.
Nous avons présentement une balance, on pense, de
grille à l'intérieur de notre grille de grande écoute
qui est à peu près de la façon suivante: un tiers
information, un tiers dramatique et un tiers autre.
Remarquez que ça peut varier à travers les années. En
général, aucun secteur ne dépasse 40 pour cent. C'est
la structure de notre grille.
1922 Allez au-delà de ça. Ça
débalancerait l'offre de programmes et je pense que ce
serait trop.
1923 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On va y
revenir quand on parlera des engagements précis...
1924 MADAME FORTIN: Oui.
1925 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... en
terme de nombre d'heures.
1926 MADAME FORTIN: Mais c'est pour ça,
mais en terme de contenu...
1927 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui.
1928 MADAME FORTIN: ... et je l'ai dit ce
matin, si on manque de ressources, nous, on veut
s'orienter vers, si possible, les oeuvres marquantes,
les choses importantes, significatives.
1929 Vous parlez d'innovation, de
créativité. Ces choses-là, on les recherche. C'est
évident qu'en diffusant 6 400 heures par année, vous ne
trouverez pas une idée nouvelle dans chacune d'entre
elles. Les idées nouvelles sont une rareté que tout le
monde recherche mais qu'on essaie de développer, qu'on
essaie d'accueillir chez nous, qu'on privilégie quand
elles nous sont présentées parce que c'est une
caractéristique de notre grille.
1930 Je nous ai vu choisir des projets
plus novateurs que ceux qui à première vue
apparaîtraient comme plus populaires parce que c'est un
signe distinctif de notre télévision.
1931 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors,
d'après vous, la popularité et concurrence ne
restreignent pas l'innovation?
1932 MADAME FORTIN: Non, parce que pour
nous, ce qui est important, c'est aussi -- et on en a
parlé hier, ce que vous appeliez le "brand name" -- et
pour Radio-Canada, ce brand name là est associé à un
certain nombre de choses qu'il faut préserver à tout
prix.
1933 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et elles
sont quoi?
1934 MADAME FORTIN: Par exemple, la
couverture internationale. C'est quelque chose qu'on
ne peut pas abandonner. Ça nous distingue tellement
fortement. Je prends ça comme exemple. La couverture
nationale en information, les meilleures séries.
1935 Moi, je veux chaque année avoir si
possible la meilleure série en onde. Je vais peut-être
avoir la plus mauvaise aussi, mais je cherche à avoir
celle qui va se démarquer, celle dont les gens vont
dire, "Mon Dieu, c'est extraordinaire. On n'avait
jamais vu ça." C'est comme ça qu'on a fait "Sous le
signe du lion". C'est comme ça qu'on a fait "Omertà".
On aurait pu manquer notre coup. Ça aurait pu être la
plus mauvaise. Mais l'objectif initial quand on a
choisi ces projets-là, c'est d'essayer d'avoir cette
année la meilleure série.
1936 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On peut
faire ça si on réduit à une série par année, une
nouvelle série. Je pense que c'est...
1937 MADAME FORTIN: C'est-à-dire que la
diversité des produits est beaucoup plus grande
maintenant qu'autrefois. On a des séries lourdes que
les gens appellent en français "lourdes", qui coûtent à
peu près entre 800 000 et un million par année. On a
des séries qui coûtent moins cher. On a des
téléromans. C'est très variable.
1938 On a limité. On n'a jamais eu
d'engagements formels de faire des série lourdes.
Quand on avait la garantie de 50 pour cent des fonds,
on en faisait traditionnellement deux par année. Ce
qu'on dit, c'est que sans la garantie, on s'engage
néanmoins à en faire trois par deux ans. C'est un
minimum. C'est tout.
1939 Mais il faut aussi que les projets
soient là, qu'ils soient de qualité, qu'il vaille la
peine d'investir autant d'argent que ça dans une série
lourde.
1940 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pour
revenir au même sujet d'une façon un peu différente, on
a mentionné la contribution de Radio-Canada en terme de
nouvelles, en terme de dramatique. Restons avec ces
deux formes-là.
1941 Qu'est-ce qui distingue les
productions de Radio-Canada en terme de maison publique
vis-à-vis le secteur privé?
1942 Vous avez mentionné, vous avez
présenté...
1943 MADAME FORTIN: Et c'est pour ça que
ces émissions-là sont populaires, mais c'est parce
qu'elles répondent à un besoin collectif, quant à moi.
Les émissions jeunesse, je pense que personne ne nous
les conteste. C'est préparer l'adhésion pour des
jeunes à la télévision de l'avenir.
1944 Une de nos préoccupations à nous...
vous avez des jeunes enfants, madame, j'en ai aussi...
1945 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ah! Pas
plus. Ils sont plus âgés maintenant, madame!
1946 MADAME FORTIN: Oui, mais ils
regardent sûrement encore la télévision en anglais.
1947 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pour mettre
les choses en contexte, j'étais pour dire que je suis
peut-être une des seules dans cette salle qui a vu la
"Famille Plouffe" dans son original, anglais et
français!
1948 MADAME FORTIN: Mais ce qu'on essaie
de créer collectivement, privé et public, c'est un
système de vedettariat qui permet aux francophones de
développer le talent, de l'exploiter et à certains de
rayonner sur le plan international.
1949 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet,
vous avez été certainement, à Radio-Canada, un
leadership qui a joué en dramatiques, surtout sous la
forme de téléromans. Et avant d'aller vers l'avenir et
les engagements que vous avez présentés dans votre
demande, d'une façon générale, j'étais un peu étonnée,
mais même un peu déçue de voir le mot "maintenir." Le
mot "maintenir" revient souvent pendant les
engagements, au lieu de me donner l'impression d'aller
de l'avant avec l'innovation, avec le développement.
1950 Est-ce que vous vous trouvez retenus
un peu pour aller de l'avant?
1951 MADAME FORTIN: Non. En fait...
1952 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Surtout en
dramatiques?
1953 MADAME FORTIN: Oui. En dramatiques,
très souvent, les exigences du Conseil sont en termes
de nombres d'heures. Nous avons présentement une
balance, on parle de grille à l'intérieur de notre
grille de grande écoute, qui est à peu près de la façon
suivante: 1/3 informations, 1/3 dramatiques et 1/3
autres.
1954 Remarquez que ça peut varier à
travers les années. En général, aucun secteur ne
dépasse 40 %. C'est la structure de notre grill.
Aller au-delà de ça, je veux dire, ça débalancerait
l'offre de programmes et je pense que ce serait trop.
1955 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: O.K. On va
revenir à quand on parle des engagements précis en
termes de nombres d'heures que vous avez...
1956 MADAME FORTIN: Mais c'est pour ça.
Mais en termes de contenue, et je l'ai dit ce matin, si
on manque de ressources, nous, on veut s'orienter vers,
si possible, les oeuvres marquantes, les choses
importantes, significatives.
1957 Vous parlez d'innovation, de
créativité. Ces choses-là, on les recherche. C'est
évident que, en diffusant 6 400 heures par année, vous
ne trouverez pas une idée nouvelle dans chacune d'entre
elles. Les idées nouvelles sont une rareté que tout le
monde recherche, mais qu'on essaie de développer, qu'on
essaie d'accueillir chez nous, qu'on privilégie quand
elles nous sont présentées, parce que c'est une
caractéristique de notre grille.
1958 Et je nous ai vu choisir des projets
plus novateurs que ceux qui, à première vue,
apparaîtraient comme plus populaires, parce que c'est
un signe distinctif de notre télévision.
1959 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors,
d'après vous, la popularité et la concurrence ne
restreignent pas l'innovation?
1960 MADAME FORTIN: Non...
1961 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que
vous pouvez me donner...
1962 MADAME FORTIN: ... parce que pour
nous, ce qui est important, je veux dire, c'est aussi,
et on en a parlé hier, ce que vous appeliez le "brand
name". Et pour Radio-Canada, ce "brand name"-là est
associé à un certain nombre de choses qu'il faut
préserver à tout prix.
1963 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et elles
sont quoi ces choses-là?
1964 MADAME FORTIN: Par exemple, la
couverture internationale, c'est quelque chose qu'on ne
peut pas abandonner. Cela nous distingue tellement
fortement. Je prends ça comme exemple, la couverture
nationale en information, les meilleures séries.
1965 Moi, je veux chaque année avoir, si
possible, la meilleure série en ondes. Je vais peut-être avoir la plus mauvaise aussi, mais je cherche à
avoir celle qui va se démarquer, celle que les gens
vont dire: Mon Dieu! C'est extraordinaire, on n'avait
jamais vu ça. C'est comme ça qu'on a fait "Sous le
Signe du Lion", c'est comme ça qu'on a fait "Omerta".
1966 On aurait pu manquer notre coup, ça
aurait pu être la plus mauvaise.
1967 Mais l'objectif initial quand on a
choisi ces projets-là, c'était d'essayer d'avoir cette
année la meilleure série.
1968 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On peut
faire ça si on réduit à une série par année. Une
nouvelle série, je pense que c'est...
1969 MADAME FORTIN: C'est-à-dire que la
diversité des produits est beaucoup plus grande
maintenant qu'autrefois. On a des séries lourdes, que
les gens appellent en français "lourdes", qui coûtent à
peu près entre 800 000 $ et 1 000 000$. On a des
séries qui coûtent moins cher. On a des téléromans.
C'est très variable.
1970 Je veux dire, on a limité. On n'a
jamais eu d'engagement formel de faire des séries
lourdes. Quand on avait la garantie de 50 pour cent
des fonds, on en faisait traditionnellement deux par
année.
1971 Ce qu'on dit, c'est que sans la
garantie, on s'engage néanmoins à en faire, je veux
dire, trois par deux ans, c'est un minimum. Puis c'est
tout. Mais il faut aussi que les projets soient là,
qu'ils soient de qualité, qu'ils valent la peine
d'investir autant d'argent que ça dans une série
lourde.
1972 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pour
revenir au même sujet d'une autre façon un peu
différente, on a mentionné la contribution de Radio-Canada en termes de nouvelles, en termes dramatiques.
Restons avec ces deux formes-là. Qu'est-ce qui
distingue les productions de Radio-Canada en termes
d'une maison publique vis-à-vis le secteur privé?
1973 Vous avez présenté d'une façon très
intéressante le fait qu'on vit depuis toujours avec les
secteurs public et privé, tous financés par le public
canadien, d'une certaine façon.
1974 Mais en termes de qu'est-ce qu'on
voit sur l'écran, qu'est-ce qui fait la différence avec
les productions d'une maison publique comme Radio-Canada? Qu'est-ce qui distingue? Quels sont, comme on
avait mentionné hier, les indicateurs qui nous disent:
Voilà, c'est fait par une maison publique?
1975 MADAME FORTIN: Écoutez. Pour que
vous ne pensiez pas que c'est juste moi qui pense comme
ça à Radio-Canada, mais pour vous montrer que c'est un
projet collectif, je vais demander à Claude Saint-Laurent à l'information, de répondre à votre première
question et, ensuite, à Daniel Gourd pour le côté des
dramatiques.
1976 MONSIEUR SAINT-LAURENT: En
information, ça se voit très rapidement quand on est à
Radio-Canada. Pour une chose d'abord, c'est qu'on est
partout au pays. C'est la première caractéristique.
On a des stations régionales à travers tout le pays.
Donc, dans nos bulletins d'informations, à n'importe
quelle heure, les gens sont souvent préoccupés par le
"Téléjournal".
1977 Mais aujourd'hui, ce n'est plus juste
le "Téléjournal", il y a des nouvelles toute la journée
du matin jusqu'au soir et les gens voient très
rapidement qu'ils sont à Radio-Canada. C'est très
facile. Quand vous voyez apparaître Vancouver,
Winnipeg, et caetera, aussitôt qu'il y a une histoire
importante, on est là.
1978 Évidemment, je parle juste des
nouvelles. Ensuite, l'étranger, Michèle l'a mentionné,
il y a des périodes évidemment beaucoup plus actives.
Mais on est depuis plusieurs années... maintenant, cela
fait partie de notre tradition et on travaille beaucoup
là-dessus. On est partout à l'étranger, comme on l'est
d'ailleurs, maintenant.
1979 Et ce sont des coûts très
considérables et on doit faire des sacrifices ailleurs
pour pouvoir arriver à faire cette couverture-là.
Alors, vous ne pouvez pas voir ça ailleurs, c'est très,
très évident. Ce sont des choses comme ça.
1980 Maintenant, quand on parle
d'innovation, vous savez, en plus de maintenir, je
dirais... on a onze, douze émissions d'affaires
publiques différentes, des titres différents. Mais on
innove, on change assez souvent la programmation. Des
fois, on nous en blâme, mais je vais vous donner des
exemples.
1981 On a créé une émission qui s'appelle
"Branché". "Branché", c'est nous qui avons inventé ça.
Il y a personne qui a fait une émission sur la
technologie au Canada français avant que Radio-Canada
ne le fasse. Et c'était tout à fait expérimental. On
a même fait un "labo" au dixième étage de Radio-Canada
pour étudier toutes les technologies qui vont avec. On
ne faisait pas juste une émission, on a étudié à partir
des artisans de cette émission-là.
1982 Ce sont d'ailleurs ces gens-là qui
ont initié le projet "Nouvelles sur Internet", les
mêmes qui ont fait l'émission "Branché". Donc, ça
démontre un petit peu le sens d'innovation et la
polyvalence de ces gens-là.
1983 Des innovations, on en fait aussi des
grosses. Il n'y a pas beaucoup de gens qui ont
entrepris de faire l'histoire du Canada, sauf nous. Et
on le fait avec le réseau anglais. Moi, j'ai
actuellement 22 personnes à Montréal; je travaille sur
l'histoire du Canada et on n'est pas dans les versions.
1984 On a une histoire du Canada dans deux
langues; ça fait 60 heures de production originale.
c'est de la télévision, ça! Et on va léguer cette
extraordinaire série sur laquelle on va travailler
pendant 3 ans et qui est dirigée par Mark Starwoods en
anglais et le contenu éditorial par Louis Martin en
français. On va léguer ça sur CD Rom, sur Internet,
toute la recherche va être disponible. Cela va être
une masse extraordinaire d'informations sur l'histoire
du Canada. Toute la recherche va être disponible et
mise à la disposition.
1985 On utilise 72 historiens juste pour
se documenter. Alors, c'est des exemples que je vous
donne pour montrer la différence qu'il y a entre des
stations privées et Radio-Canada.
1986 CONSEILLERE PENNEFATHER: Que vous
pouvez aller un peu plus loin avec le crédit
parlementaire, quel est le retour pour les Canadiens?
1987 Je voulais vous demander, monsieur
Saint-Laurent, dans le secteur nouvelles, quel est le
grand défi pour la télévision française, dans les
années à venir? Quels sont le enjeux qui vont vous
toucher, qui vont vous donner les grands défis?
1988 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Bien vous
savez...
1989 CONSEILLERE PENNEFATHER: Parce que
jusqu'au moment, ce que j'entends, c'est un reportage,
une présence pan-canadienne, on va revenir en parlant
des régions, et caetera. Je ne veux pas que ça sente
négatif, mais c'est beau, mais quoi de neuf? Pour
l'avenir, qu'est-ce qu'on va faire, qu'est-ce qui nous
pousse à aller un peu plus loin?
1990 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Pour savoir
l'avenir, il faut regarder un petit peu comment ça va.
Alors, ça va vite, ça va très vite. Non seulement la
technologie, mais la consommation de l'information se
développent à un rythme effréné. Depuis les audiences
ici en 94, il y a eu des changements absolument
extraordinaires. Il y a des centaines de chaînes en
Amérique du Nord, qui sont nées. Des chaînes
d'information continue, des canaux spécialisés, ça
pousse comme des champignons. Ca change ça les
conceptions et on peut pas...
1991 Vous ne trouverez personne qui va
pouvoir vous dire en 2004 : Voici ce qu'on va faire là,
c'est pas possible ça, ça va trop vite.
1992 Alors, les grands changements, par
exemple, c'est le direct. Alors, nous, on a dû
travailler beaucoup, ça a pris énormément de formation
pour l'ensemble de tous les journalistes qui
travaillent à Radio-Canada parce qu'on est rendu
presque toujours, il y a pas juste RDI qui fait du
direct, la première chaîne aussi, donc ça, c'est une
chose.
1993 On envisage l'avenir, si vous me
permettez, je vois pas ça en terme d'émissions, je vois
ça en terme de développement beaucoup plus large. Si je
veux me cantonner à présent aux nouvelles, c'est
certain qu'on va aller dans la voie où on est engagé.
C'est-à-dire qu`il faut qu'on devienne une espèce de
référence en terme de téléjournal national. Moi, c'est
mon objectif personnel, je crois que ça nous distingue
de plus en plus. On le fait déjà.
1994 On est reconnus pour nos nouvelles
nationales et internationales. Mais si on pouvait
devenir la référence complète. Quand on dit : Qu'est-ce qui se passe au Canada dans le monde? On regarde
Radio-Canada. C'est ça que je veux faire.
1995 Mais nos télévisions (je parle de nos
amis de TVA) sont très bien identifiés actuellement au
niveau local et régional et nous on est très bien
identifié au niveau national et international. Et dans
plusieurs enquêtes que j'ai fait faire (j'en fait faire
à tous les ans) cette complémentarité-là est déjà là.
Je parle des nouvelles de fin de soirée, c'est déjà...
les gens comprennent très bien ça. Et on n'a pas
l'intention de faire toutes sortes de manoeuvres pour
augmenter les auditoires.
1996 La vice-présidence, télévision, les
officiers des auditoires qui sont très simples, je peux
vous les donner. On doit faire, par exemple, pour le
"Téléjournal", la même moyenne que la télévision
française fait pendant la période de pointe; pas de
chiffres, c'est ça. Et on doit faire avec "Le Point"
qui est une émission explicative qui fait partie du
"Téléjournal", on doit livrer un auditoire qui
correspond à celui de l'ensemble de la journée de la
télévision française. C'est ça nos objectifs de cote
d'écoute.
1997 Alors, je crois que c'est une chose
qui est assez sensée, ça va avec la force de l'antenne.
Je pense que c'est très cohérent et ça nous permet
d'aller vers des objectifs qui sont exigeants mais pour
lesquels on est reconnu.
1998 Donc, quand je regarde l'avenir, je
regarde ça en terme d'émission. En terme de
développement, évidemment c'est autre chose. On regarde
beaucoup les développements internationaux à cause de
la globalisation, on regarde des partenariats, on
regarde comment on pourrait poursuivre la couverture
internationale mais par d'autres moyens.
1999 On peut pas installer, c'est
impossible... d'ailleurs il y a pas de limites à la
couverture internationale, les Américains ne font pas
ça non plus. Ils n`essaient pas d'ouvrir des bureaux à
eux partout. Tout le monde cherche les façons plus
simples, moins coûteuses. S'associer avec d'autres,
c'est faisable.
2000 Alors, nous, on veut améliorer
continuellement la couverture de la planète, c'est
certain.
2001 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors...
2002 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Maintenant,
si vous permettez juste de... je veux vous donner un
exemple. Je ne peux pas vous donner toutes les
émissions qu'on a en tête et les projets qu'on a parce
que je pense qu'il y a des gens qui vont les faire
avant nous!
2003 Je vais vous en donner juste un, à
titre d'exemple. On est au Canada, c'est le pays où il
y a de l'eau partout: il y a trois mers, il y a des
centaines de milliers de lacs, il y a les plus grands
fleuves possibles, il existe pas encore d'émissions sur
l'eau. C'est moi qui l'ai le projet là.
2004 Alors, je vais l'enregistrer
immédiatement après vous l'avoir dit, mais je veux
faire ça. C'est quelque chose d'avenir avec toutes les
connotations qu'il y a dedans. Cela touche à
l'écologie, ça touche au tourisme, ça touche à tout et
ça touche à notre pays.
2005 Il y en a une émission française qui
est merveilleuse qui s'appelle "Talasa" et nous, qui
sommes dans le pays de l'eau par excellence, je pense
qu'il faut faire ça. C'est ça qu'on regarde pour
l'avenir, répondre aux besoins des gens.
2006 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, est-ce que c'est une balance entre cette programmation de
réflexion et les nouvelles qu'on voit à tous les jours,
les nouvelles qui nous donnent 30 secondes
d'information et voilà, on a été informé? Où se trouve
le "branding" de Radio-Canada dans ce monde de
nouvelles superficielles?
2007 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Quand vous
faites des "focus group" puis que vous faites des
sondages auprès des téléspectateurs, on le voit tout de
suite le "branding", c'est la profondeur. Et jadis...
2008 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et on
trouve la profondeur où?
2009 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Dans les
nouvelles et dans nos émissions d'affaires publiques.
Ils voient partout, ils ne voient pas juste dans un ou
deux endroits. On est identifié comme faisant des
choses plus approfondies. D'année en année, c'est
toujours comme ça.
2010 CONSEILLERE PENNEFATHER: Monsieur
Gourd, sur le côté dramatique, qu'est-ce qui est là?
2011 MONSIEUR GOURD: Oui, bonjour madame
Pennefather.
2012 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... le
simple rôle d'une...
2013 MONSIEUR GOURD: Écoutez, il y a
beaucoup de choses qui nous distinguent. Je dirais que
principalement, au point de départ, je dirais que c'est
la lutte, parce que c'est une lutte quotidienne,
continuelle pour hausser constamment le niveau de
qualité des émissions dramatiques.
2014 L'engagement, par exemple, dans les
séries lourdes qu'on a débutées il y a plusieurs années
déjà et qu'on maintient en essayant d'accroître
constamment la qualité non seulement de l'écriture, la
qualité de la forme, la qualité de direction de
comédiens. Donc, constamment, on lutte pour hausser la
qualité.
2015 Deuxièmement, on est la seule
télévision qui fait appel à des auteurs connus en
littérature. Par exemple, Victor Lévis-Beaulieu, qui
fait des dramatiques chez nous depuis déjà très
longtemps, je pense qu'il y a une troisième et
quatrième série. Pierre Gauvreau a fait plusieurs
grandes séries chez nous. On travaille actuellement en
développement avec Michel Tremblay pour développer une
série dramatique. Donc, on est la seule télévision à
toutes fins pratiques à utiliser des auteurs reconnus
dans le domaine de la littérature et d'essayer de leur
faire le passage à la télévision.
2016 Troisièmement, on est à peu près la
seule télévision aussi qui développe des auteurs
absolument pas connus. Je vous ferai remarquer que Luc
Dionne, avant de devenir un des grands auteurs de la
télévision (parce qu'il est reconnu comme tel
aujourd'hui) a écrit pour la première fois à Radio-Canada. Sylvie Lussier, Pierre Poirier, qui font le
téléromans "4 et demi", qui est un téléroman qui
atteint des cotes de popularité qui est absolument
extraordinaire actuellement, avaient jamais écrit de
série dramatique avant d'écrire "4 et demi".
2017 De la même façon, Fabienne Larouche,
chez nous, qui pour la première fois, elle a commencé à
faire seule comme auteure, des émissions dramatiques.
2018 On est aussi la seule télévision à
faire une quotidienne en dramatique, et on en fait même
deux, on fait "Watatatow" du côté des enfants et on
fait "Virginie" actuellement côté adulte. On est la
seule télévision à offrir ça et surtout à attaquer dans
ces quotidiens-là, je pense particulièrement à
"Virginie", des enjeux de société, des enjeux de
famille, des questions d'ordre éthique, social, de
l'école, des conflits de génération et à une heure de
grande écoute, à une heure familiale.
2019 Alors, ensuite, quand vous regardez
la distribution d'une grande partie de nos émissions,
constamment, d'accord avec les producteurs indépendants
et en accord aussi avec les réalisateurs à l'interne,
on essaie de faire découvrir des nouveaux talents.
2020 Par exemple, dans "Omerta", une
quantité importante de comédiens et de comédiennes
n'avaient jamais été vus à la télévision. La même
façon quand on a fait la distribution de "4 et demi".
Une quantité importante de comédiens et de comédiennes
avaient à peine été vus et sont devenus des vedettes
par la suite.
2021 Même chose pour la série "Tag" qu'on
est en train de produire actuellement avec SDA et qui
va porter sur le monde des jeunes latino-américains à
Montréal; une grande partie de cette distribution-là,
ça va être des inconnus. Donc, le développement de
nouveaux talents au niveau des auteurs, mais au niveau
de la réalisation. Pierre Houle a commencé en
réalisation en grandes séries dramatiques sur "Omerta"
et on a été d'accord pour tenter l'expérience avec ce
réalisateur-là qui avait jamais, comme premier
réalisateur fait de séries dramatiques, de la même
façon en distribution.
2022 Donc, on travaille constamment à
créer des nouveaux talents et à les faire connaître,
donc à les développer.
2023 Et en même temps accroître le plus
possible, année après année, la qualité et les produits
qu'on met à l'antenne.
2024 Donc, je pourrais continuer, il y a
plusieurs autres caractéristiques.
2025 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, si
j'ai bien compris le thème de l'avenir sera vraiment le
développement de nouveaux talents. Si on arrive à la
fin de 2007, on dit l'indicateur performance
prioritaire, c'est: est-ce qu'on a vraiment entré des
nouveaux talents?
2026 MADAME FORTIN: Je dirais qu'il y en
a deux, madame Pennefather. Je dirais: qualité et
nouveaux talents. On est en petit milieu et il serait
dommage que parce que quelqu'un a passé 40 ans qu'il
n'est plus un nouveau talent, on ne puisse pas
l'utiliser parce que notre objectif, c'est le nouveau
talent.
2027 Je pense qu'il y a des talents qu'on
doit amener à maturité et nous avons la grande chance
en français que leur aspiration ce n'est pas d'aller à
Hollywood, je veux dire, pour quintupler leur salaire.
Alors, ils restent avec nous et je pense qu'il faut
continuer.
2028 Victor Lévy-Beaulieu n'est pas un
nouveau talent mais je pense que sa contribution à la
télévision française est d'accroître la qualité
générale de la dramatique.
2029 Donc, on a deux objectifs: la qualité
et le talent.
2030 CONSEILLERE PENNEFATHER: Pourriez-vous me donner un exemple de programmation qui s'en
vient d'un type, une forme de programme, qui sera
innovateur?
2031 MONSIEUR GOURD: Écoutez, on
travaille actuellement avec un producteur indépendant
sur un certain nombre de séries qui sont, entre autres,
une quotidienne.
2032 MADAME FORTIN: Pas de scoop!
2033 MONSIEUR GOURD: Non, pas de scoop!
On travaille sur plusieurs produits actuellement.
2034 MADAME FORTIN: Peut-être à la pause,
madame Pennefather!
2035 MONSIEUR GOURD: Je dois vous dire
qu'on travaille sur plusieurs produits qui sont très
novateurs, autant au niveau de la forme, au niveau de
l'écriture, de la mise en scène. Constamment on est en
travail à l'interne comme à l'externe pour trouver des
nouvelles façons de faire évoluer, si vous le voulez,
la dramatique.
2036 MADAME FORTIN: Mais, une chose dont
je peux parler parce que ça c'est connu... c'est qu'on
entre en production pour la première fois avec une
série dramatique pour enfant faite en région, en
Ontario.
2037 CONSEILLERE PENNEFATHER: Okay, it
sounds good. On va revenir à ça. Restons plus général,
sans toucher ou "scooper" les choses en marche ou pas
en marche. Comment ça marche le processus de décision?
2038 J'aimerais revenir, quand on parle
des régions aussi, mais étant donné qu'on est là pour
les licences pour Radio-Canada, la télévision
française, et on parle de la programmation dramatique,
On vous demande d'être innovateur. On vous demande
d'avoir une grille horaire qui remplit certains
engagements, qui va chercher les talents, et caetera,
qui va prendre un leadership dans les formes
artistiques, la création en soi.
2039 C'est-à-dire que vous avez un devoir
à accomplir avec l'argent public. Mais on travaille
avec les partenariats. Qui mène? Est-ce que vous
allez chercher, vous, tout le talent pour remplir un
besoin que vous avez ou est-ce que vous êtes ouvert aux
nouvelles idées, la talent qui rentre?
2040 On a un certain nombre d'heures sur
l'écran, un certain montant d'argent pour investir, on
est ouvert, ou est-ce que c'est vous qui décidez
qu'est-ce qu'on va faire et alors, on va chercher et
commanditer d'une certaine façon, non seulement les
documentaires (comme disait monsieur Saint-Laurent)
mais les dramatiques aussi?
2041 MADAME FORTIN: Je vais juste ouvrir
là-dessus, et ensuite je vais laisser Daniel continuer.
Les bonnes idées sont tellement rares qu'elles peuvent
venir de n'importe où, on les veut.
2042 Je pense que c'est important de
mentionner ça, toutes les bonnes idées.
2043 CONSEILLERE PENNEFATHER: Même le
Conseil!
2044 MADAME FORTIN: Ah! oui, surtout le
Conseil! On est...
2045 CONSEILLERE PENNEFATHER: J'ai un
petit projet!
2046 MADAME FORTIN: On est tous à la
recherche... à la pause aussi peut-être!
2047 Je pense qu'on est tous à la
recherche de bonnes idées. Je me souviens d'une
discussion qu'on avait eue lors du quarantième
anniversaire du collègue des réalisateurs en disant:
Qui décide en bout de piste? Est-ce que c'est
l'auteur, le producteur, le réalisateur? C'est celui
qui a la meilleure idée qui devrait gagner.
2048 Sur le plan de la façon de
fonctionner, je veux dire, je vais laisser Daniel vous
l'exposer mais ça c'est prioritaire.
2049 On est dans un domaine de création,
c'est un domaine où c'est le talent qui mène et c'est
celui qui a la meilleure idée, qu'il soit petit ou
grand, auteur, réalisateur, producteur, privé, public,
qui devrait en bout de piste voir son produit en ondes.
2050 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, si
je suis la réalisatrice à Moncton, je peux avoir accès
au réseau principal de Radio-Canada?
2051 MONSIEUR GOURD: Oui, pourquoi pas?
Lors du congrès de l'Association des producteurs qui
s'est déroulé à Québec il y a quelques semaines, on
nous a posé exactement la même question et la réponse
est toujours la même.
2052 C'est qu'on est toujours ouvert et on
a toujours un appétit insatiable. Tous les
télédiffuseurs, c'est vrai pour le cinéma, c'est vrai
pour la radio, c'est vrai au fond pour tous les genres
en communication de masse.
2053 On est toujours à l'affût de
nouvelles idées, de nouveaux concepts parce que,
écoutez, c'est des milliers et des milliers d'heures
chaque année qui sont diffusées à travers une quantité
importante, de plus en plus importante, d'antenne. On
veut toujours de la nouveauté, on veut toujours se
démarquer.
2054 Et, donc, si vous voulez, toutes
sortes d'accès possibles pour des gens. Un réalisateur
à Moncton, avec un producteur, peut aller directement à
la station régionale ou s'adresser directement au
service de production à l'extérieur à Montréal, déposer
un projet et si moindrement le projet a l'air
intéressant, on va y aller.
2055 Aussi, parfois, on approche, on
propose des projets. Je pense, par exemple, un
exemple, ça ne va pas venir à l'idée à personne de se
proposer d'aller de l'avant pour tenter de produire une
série dramatique qui pourrait intéresser à la fois les
Canadiens anglais et les Canadiens français. Il n'y a
personne qui a cette idée-là, au point de départ.
2056 Donc, nous, on souhaite essayer de
faire ça. On est en projet puis en développement. Ce
qu'on a fait à ce moment-là, avec un projet qui est
aussi ambitieux que celui-là et difficile à réaliser,
on s'est dit: il faut qu'on convainque des producteurs
indépendants de travailler là-dessus.
2057 Alors, on a approché SDA, Salter
Street Production, un producteur canadien-anglais connu
et reconnu, puis un producteur canadien-français connu
et reconnu en disant: voulez-vous, s'il vous plaît,
vous mettre ensemble, puis nous arriver avec une idée,
un concept qui nous permettrait de créer une série
dramatique qui pourrait intéresser à la fois les
Canadiens anglais et à la fois les Canadiens français.
2058 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais c'est
vous qui allez de l'avant les chercher?
2059 MONSIEUR GOURD: Oui, parce que ce
genre de projet-là les gens n'arriveront pas, puis ne
se proposeront pas d'emblée pour le faire à cause du
très haut niveau de difficulté, puis parce que, en
fait, ça ne s'est jamais fait jusqu'à maintenant.
2060 On a toujours diffusé en traduction
des séries produites au Canada anglais et la télévision
anglaise proposée en traduction des séries produites au
Canada français.
2061 Puis travailler un projet conjoint
qui aboutirait à une série dramatique qui pourrait être
en deux versions adaptées, on ne sait pas qu'est-ce que
ça va devenir en fait, mais partir d'une même idée,
d'une même situation de base, des mêmes personnages, et
caetera. Donc, on travaille là-dessus actuellement.
Ca, c'est nous qui proposons.
2062 Par ailleurs, sur des "sitcoms", on
reçoit une quantité industrielle d'idées de sitcoms par
année. Alors, c'est comme.
2063 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je
m'excuse. Quand vous avez un budget, à titre
d'exemple, pour l'année 1999-2000, à peu près deux
mille trente-six et quelques millions pour la
programmation, je prends pour acquis que ça c'est
d'après la discussion qu'on a eue hier avec monsieur
Beatty et le vice-président, le processus budgétaire
ferait en sorte que ce montant est déjà planifié et ça
va de la nature de la production qu'il faut planifier
d'avance.
2064 D'où vient l'ouverture pour recevoir
les nouvelles idées? Est-ce que c'est un processus
très long, de quelques années? Comment c'est indiqué?
2065 MADAME FORTIN: Disons que les
données qu'on vous donne doivent tomber au moment où
vous les demandez dans des colonnes prédéterminées.
2066 La constitution d'une grille se fait
de façon beaucoup plus dynamique que ça. Et quand vous
tombez sur un projet, une idée ou quelque chose qui est
merveilleux, vous faites des échanges. Je veux dire,
les budgets ne sont pas fixes. Il y a un budget de
base, les équipes d'information, il y a des budgets qui
sont prédéterminés.
2067 Mais le choix des projets, dépendant
des années, vous pouvez aller plus à l'interne, plus à
l'externe, dépendant des coûts de production, du moment
de diffusion. Ces budgets-là peuvent varier.
2068 La grille est planifiée en terme de
produits, une couple d'années à l'avance avec des
choses, des téléromans qui reviennent, des nouveaux
produits qui sont présentement en production pour l'an
prochain ou pour l'année d'après, nos besoins.
2069 Et à partir de ça, le budget est
raffiné en fonction de la grille. Il est malléable et
dépendant de ce qui vient de l'extérieur que les
documents qu'on peut vous présenter ici et qui doivent
être fixes à un moment donné.
2070 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui, je
sais que ce n'est pas facile de "manager" tout ça.
2071 MADAME FORTIN: Peut-être que
Micheline Vaillancourt pourrait répondre à votre
question sur les régions ou si vous préférez attendre.
2072 CONSEILLERE PENNEFATHER: On va
revenir tantôt.
2073 MONSIEUR GOURD: Si vous me permettez
de compléter. C'est que selon la nature des émissions
et des produits, le cycle de planification est plus ou
moins long.
2074 Par exemple, une dramatique, plus la
dramatique est lourde, plus le temps entre l'idée et
l'arrivée en ondes du produit est long, ça peut être
trois ans et ça peut donc aller jusqu'à quatre ans, à
partir du moment où il y a une idée et au moment où ça
arrive en ondes.
2075 Dans le secteur, par exemple, de la
culture, c'est des cycles qui sont à peu près de 18
mois. En jeunesse, par ailleurs, on est constamment en
changement parce que c'est des publics tellement
spécifiques et il faut les rejoindre en groupe d'âge
tellement segmenté qu'il faut continuellement
s'adapter. Donc, au fond jeunesse, on est constamment
en train de développer, de changer, d'adapter, et
caetera.
2076 Alors, dépendant, au fond, du genre
de produit, la planification peut être extrêmement
courte comme extrêmement longue.
2077 Et donc, une grille est faite d'une
variété de ces produits-là et donc, c'est difficile de
toujours être capable de placer sur sept ans bloqué
exactement, précisément tout ce qui va être fait.
2078 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui. Je
comprends. Le but de ma question c'est vraiment de
voir la façon que vous abordez toute la question de
diversité, innovation à l'intérieur d'une contrainte
comme maison publique et une maison de production de
produit créatif, de planifier déjà les montants bloqués
en terme, non seulement d'un montant de programmation
mais le type de programmation prioritaire, et caetera,
et caetera.
2079 D'où vient la capacité à mettre de
l'argent de côté ou bien d'aller chercher de nouvelles
idées?
2080 Alors, on va revenir dans les
attentes et les engagements parce qu'en effet, on voit
non seulement le mot "maintenir" mais on voit aussi le
mot "réduction" que vous avez mentionné ce matin en
terme, à titre d'exemple, de contenu canadien, de
dramatique jeunesse.
2081 Alors, quand on revient pour parler
de ces engagements-là, le même enjeu reste sur la
table. Où est la diversité et l'innovation à
l'intérieur de vos décisions de réduire les
engagements?
2082 J'aimerais, en effet, aller vers le
plan en détail. On peut revenir sur le pourquoi en
chaque engagement que vous avez changé votre plan
d'action là-dessus. Si on va vers le plan d'action en
soi de la télévision française, je prends le plan
stratégique de Radio-Canada et on commence avec... on a
parlé que de conserver une part importante de
l'auditoire francophone était le premier but. C'était
tout l'élément d'avoir une programmation non seulement
populaire mais une programmation aussi de qualité.
2083 Mais je veux commencer avec
l'orientation numéro 3, qui est de refléter la réalité
canadienne. Je pense, qu'en effet, on peut parler des
régions à ce moment-ci d'une façon globale et on ira
dans les questions plus précises.
2084 Je pense que c'est un thème qui est
très important dans nos discussions, qui revient
souvent dans le plan stratégique. J'ai mentionné ce
matin que le plan stratégique de Radio-Canada dans son
ensemble parle d'une programmation pan-canadienne,
parle d'une orientation de refléter les réalités de
toutes les régions au Canada.
2085 Pensons maintenant à ce que ça veut
dire pour la télévision française dans le concret. Je
pense qu'hier à la fin de la journée, madame Bertrand,
a mentionné le document qui parle de la présence de la
télévision française en région. Je dois admettre qu'en
mettant ça à côté de la planification, les budgets, les
engagements envers les régions, et caetera, j'ai du mal
à saisir exactement comment le réseau de la télévision
française accomplisse cette orientation de refléter la
réalité canadienne dans son ensemble.
2086 MADAME FORTIN: Je vais commencer de
façon générale. Je vais laisser Micheline Vaillancourt
aller dans les projets les plus spécifiques.
2087 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Commençons
aussi avec... si on peut avoir ce graphique sommaire,
si vous pouvez nous expliquer ce que ça veut dire en
effet en termes de programmation, budget, heures de
production, temps à l'horaire et reflet. Pouvez-vous
nous expliquer ce que ça veut dire?
2088 MADAME FORTIN: Écoutez, ce document
n'est pas un document à partir duquel on travaille sur
une base quotidienne parce qu'il n'est pas fait
vraiment sur nécessairement une base de responsabilité.
C'est un document qui a été demandé par notre conseil
d'administration, compte tenu de la façon dont on gère
habituellement, pour essayer d'avoir une vision
beaucoup plus globale de nos types d'interventions en
région.
2089 Donc, si on cherche notre
correspondance, je pense que madame Tremblay vous a
promis hier une correspondance avec les cahiers
financiers qu'elle vous a remis pour l'ensemble de la
corporation. Dans notre base quotidienne, nous, on ne
travaille pas vraiment de cette façon-là. Par exemple,
on ne réaligne pas les budgets de transmission et de
distribution qui sont toujours dans une fonction
séparée.
2090 Dans notre esprit, quand on
travaille, on travaille avec un budget autour de
33 millions, mais en plus de ça, dans les budgets
réseaux, toutes les émissions réseaux qui sont faites
par les régions sont financées dans le budget réseau.
2091 Par exemple, si vous avez "La Semaine
verte", "Second regard" qui est fait à Québec, le
5 millions dont on va parler tantôt pour des émissions
réseaux par les producteurs indépendants sont pris à
même le budget réseau et non le budget région, et on
peut vous expliquer pourquoi fonctionnellement c'est
fait comme ça.
2092 Les heures de production, c'est les
heures de production qui sont faites en région et le
nombre d'heures est élevé et vous allez voir qu'il est
encore beaucoup plus élevé du côté anglais, compte tenu
de la duplication des "Ce Soir", qui sont toutes des
heures produites en région mais qui sont diffusées en
même temps. C'est-à-dire que le "Ce Soir"... nous
avons quatre "Ce Soir" dans les provinces de l'Ouest,
un en Ontario, un à Montréal, un à Québec, et ces "Ce
Soir" sont des heures de production globales.
2093 Le temps à l'horaire est plus bas
parce que comme on diffuse tous les "Ce Soir" régionaux
en même temps, dans une grille-horaire pour un
téléspectateur dans une ville. C'est la part à
l'horaire qui lui importe, alors que les heures de
production, c'est une statistique de production.
2094 Dans le reflet, c'est une première
tentative avec une méthodologie pas encore bien
définie, où on essaie de déterminer dans l'ensemble des
émissions qu'est-ce qui reflète les régions et qu'est-ce qui ne reflète pas les régions. C'est une donnée
que je prendrais comme une approximation globale plus
qu'une donnée de mesure précise. Par exemple, "L'Ombre
de l'épervier", ça reflète une région, mais ce n'est
pas une production régionale même s'il y a une partie
de la production qui est faite en Gaspésie. Donc,
c'est la notion de reflet qui est complètement
indépendante des budgets et de la production.
2095 En fait, ces tableaux-là sont bâtis
de cette façon-là.
2096 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, je
comprends. Pour être clair, je veux parler du réseau
et ensuite, on peut aussi revenir sur les questions,
les stations, et caetera.
2097 Mais ce qui m'intéresse, c'est le
réseau et le réseau qui vraiment a quelque stratégie
dans la demande. On peut aller une par une pour
vraiment avoir un portrait clair dans les façons
concrètes autant que possible sur la production
régionale, la production régionale qui est là en soi et
surtout ces productions régionales quelles sont-elles?
Est-ce qu'on parle d'information? Est-ce qu'on parle
de dramatique?
2098 Ensuite, ce qui m'intéresse surtout,
c'est la présence de ces productions régionales sur
réseau où cette fameuse notion de reflet régional, qui
est un peu plus floue. Mais il faut aborder cette
section-là surtout parce que c'est le réseau qui
devrait avoir un reflet da la diversité d'après tous
les secteurs des orientations. Aussi, on parle d'un
certain montant d'argent destiné aux régions pour la
production régionale (déjà je commence à mêler les
éléments, j'en suis certaine) puis je veux juste mettre
sur la table quelques questions de base que j'ai-là.
2099 J'aimerais savoir, dans vos
orientations de programmation, nouvelles, dramatique,
jeunesse, émissions culturelles, qu'est-ce que c'est la
part régionale dans ces orientations de programmes? Où
se trouvent les régions dans ces orientations de
programmes?
2100 Deuxièmement, vous parlez d'un
montant de 40 millions $ destinés à la production
régionale. Est-ce que j'ai raison que ce 40 millions $
couvre tout cet aspect-là ou est-ce que c'est un
montant qui est vraiment le budget des stations
régionales? D'après moi, ça fait à peu près 17 pour
cent de votre budget de programmation. Est-ce que j'ai
raison? Est-ce que ça donne un portrait juste de
l'implication du réseau dans les régions:
40 millions $ sur un budget de programmation d'à peu
près 263? Je prends les chiffres de l'année 1999-2000
à titre d'exemple.
2101 Troisièmement, on va arriver à
l'engagement, un engagement qui parle de 5 heures par
semaine, un engagement qui en fait...
Qu'est-ce que ça veut dire? C'est quel type
d'émissions? Est-ce que ces émissions sont les
productions vues seulement en région ou est-ce que ce
sont des émissions qui sont vues au réseau et quand?
2102 En fin de compte, je pense que, à la
fin, on puisse savoir en nombre d'heures, en budget,
mais aussi, comme vous avez souligné, madame Fortin,
souvent dans le discours ce matin, on parle aussi du
contenu.
2103 Qu'est-ce que ça veut dire? C'est
quel type d'émissions? Est-ce que ces émissions sont
les productions vues seulement en région ou est-ce que
ce sont des émissions qui sont vues au réseau et quand?
2104 En fin de compte, je pense que, à la
fin, on puisse savoir en nombre d'heures, en budget,
mais aussi, comme vous avez souligné, madame Fortin,
souvent dans le discours ce matin, on parle aussi du
contenu.
2105 MADAME FORTIN: Tout à fait.
2106 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si
on peut commencer avec le contenu, où se trouvent les
régions dans le contenu?
2107 MADAME FORTIN: Je vais commencer
rapidement avec un bref historique et je vais laisser
Micheline Vaillancourt aller dans les questions plus
précises de budget, d'heures, de contenu, et caetera.
2108 À une certaine époque et un peu pour
faire plaisir au Conseil, je veux dire, nous avions des
émissions pour monter les statistiques de productions
régionales qui étaient des émissions de type plutôt
industriel, faites en région à partir de nos équipes de
base. Je pense à Michel Louvain à Québec. Je pense
Aux Christine à Sherbrooke. Je pense à des émissions
de ce type-là.
2109 Au moment des compressions
budgétaires et par choix de programmation, certaines de
ces émissions-là ont été abandonnées. Et les équipes
les servaient, je veux dire, ont été libérées, ça fait
partie des compressions budgétaires, parce qu'on s'est
fiés sur, je veux dire, un rapport qui nous inspire
depuis très longtemps et dont Micheline peut vous
rappeler, qui s'appelle le rapport Gilbert où les
priorités des milieux régionaux, c'était -- et pour le
réseau aussi -- 1) de protéger l'information régionale,
j'en ai parlé hier, ensuite les services à la
communauté, les émissions de proximité.
2110 Ce qu'on veut faire maintenant, c'est
de faire avec les régions pas des émissions... ça
serait facile pour moi de vous dire: "Oui, d'accord,
madame, on va faire sept heures et demie." J'aurais
juste à déménager mon "show" de cuisine de Montréal à
Québec puis, je veux dire, je pourrais vous faire
probablement l'équivalent de deux heures et demie de
plus de production régionale. Je pense que ce n'est
pas ça que vous voulez, puis ce n'est pas ça qu'on veut
non plus.
2111 Et en termes de volume, ce qu'on
essaie de développer maintenant, c'est des émissions
faites en région qui reflètent vraiment la diversité du
pays.
2112 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Exactement.
Avant d'aller plus loin, madame Fortin, je veux être
claire sur une chose.
2113 MADAME FORTIN: Oui.
2114 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'ai été
surprise de vous entendre dire "pour faire plaisir au
Conseil". Peut-être que j'ai manqué le contexte.
2115 MADAME FORTIN: Non, non. Écoutez,
ce n'était pas pour...
2116 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense
qu'il faut être clair que vous acceptez ou pas que la
télévision française n'est pas une télévision de
Montréal. C'est une télévision pan-canadienne.
2117 MADAME FORTIN: Mais je suis tout à
fait d'accord avec vous. Et ce que je veux dire, c'est
qu'il était illusoire d'adopter une stratégie où on
augmente le volume par des productions qui n'ont aucun
impact sur le reflet régional véritable en ondes. Et
ces émissions-là n'en avaient pas vraiment. Je veux
dire, on déménageait des invités de Montréal à Québec,
je veux dire, pour faire des émissions de variété. Ce
n'est pas ce type-là qu'on a fait.
2118 Les premières choses, on a transféré
des émissions, certaines émissions, pour leur donner un
caractère plus régional; Micheline va en parler. Et
toute notre stratégie qu'on est en train de développer,
c'est pour vraiment refléter les régions sur le réseau
et non pas de façon artificielle comme on l'a fait
auparavant.
2119 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Exactement,
parce que le plan stratégique de Radio-Canada parle en
termes de vraiment supporter la culture francophone,
les artistes canadiens de partout au Canada, de faire
une réflexion entre cultures.
2120 MADAME FORTIN: C'est ça, tout à
fait.
2121 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous avez
les stratégies et les attentes déjà vis-à-vis les
francophones hors Québec. Si vous pensez qu'on devrait
trouver un moyen d'être concrètement peut-être un peu
innovateurs là-dedans, on est prêts à l'entendre. Mais
aussi on sait qu'il y a d'autres éléments dans le
système francophone et j'avais aussi... à un moment
donné, j'avais peur en regardant un certain graphique
dans votre demande que vous trouvez que votre mandat
régional est accompli parce que les stations sont là et
RDI est là. C'est le mandat du réseau sur lequel je
veux me pencher...
2122 MADAME FORTIN: Tout à fait.
2123 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... en
termes de programmation, en termes d'heures présentées
sur le réseau, en termes du nombre de producteurs
indépendants régionaux qui travaillent avec vous, pour
vous, à l'intérieur de la maison et à l'extérieur. En
fin de compte, quel est ce reflet?
2124 MADAME FORTIN: Je vais laisser
Micheline Vaillancourt vous faire état de ce qu'on fait
dans ce secteur-là, si vous permettez.
2125 MADAME VAILLANCOURT: Alors, peut-être avant de vous donner des détails sur le nombre
d'heures, les productions indépendantes, vous rappeler
brièvement notre stratégie régionale. D'abord, il y a
quelques années, vous le savez, nous avons vécu des
réductions budgétaires importantes. Alors, notre
premier objectif en région, ça a été vraiment de
protéger un de nos aspects distinctifs dont on vous
parlait tout à l'heure, à savoir notre présence pan-canadienne en information.
2126 Alors, nous avons donc déployé toutes
nos énergies et toute notre imagination pour maintenir
et garder le plus possible nos journalistes qui font la
cueillette régionale, mais aussi cette cueillette-là se
retrouve aux réseau, donc des gens sur le terrain qui
sont près des activités régionales pour ensuite être
capables non seulement de les présenter en région, mais
aussi de les présenter au réseau.
2127 Un deuxième élément de notre
stratégie, ça a été... comme Radio-Canada est aussi la
seule présence pan-canadienne quotidienne, vous savez
que nous avons sept centres de production, nous sommes
dans 32 villes différentes. Donc, nous avons voulu
aussi protéger ces infrastructures et essayer de les
maximiser au possible et, donc, de répondre à un autre
besoin de nos communautés, c'était de faire ce qu'on
appelle dans notre langage de la télévision de
proximité, de la télévision proche d'eux, proche de
leur vie, de leur quotidien, de leur réalité, pas
seulement de leur région.
2128 Alors, donc notre deuxième objectif,
c'était, dans toutes les stations hors Québec, de
développer cet axe de production de proximité.
2129 Notre troisième phase maintenant,
c'est la présence au réseau. Et vous allez voir
qu'elle est déjà amorcée mais, comme Michèle vous le
mentionnait dans sa présentation, nous sommes rendus
maintenant à comment accroître et maximiser cette
présence au réseau.
2130 Alors, je reviens en arrière et je
vous parle maintenant de quelles sont les plates-formes
de présentation, de visibilité régionale au réseau.
2131 Je commencerais donc d'abord par
l'information en vous disant que nous produisons au-delà de 500 reportages qui sont diffusés dans les
bulletins et les magazines d'informations du réseau.
Ça représente entre 30 et 37 heures d'émissions, donc
des reportages.
2132 Nous avons également une présence
importante au RDI. Ça représente 1 700 heures de
programmation, sans compter de nombreux directs. Donc,
tous les jours, RDI est présent. Les régions sont
présentes sur le RDI et c'est 1 700 heures par année.
2133 Nous sommes présents aussi au réseau
par la diffusion de séries, de séries comme La Semaine
Verte, comme Second Regard, comme Chez Nous produit en
Ontario, Double Étoile produit dans les provinces de
l'Atlantique, l'Accent Francophone produite à Régina.
2134 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Où se
trouvent ces programmes sur l'horaire? Est-ce que
c'est les heures de grande écoute?
2135 MADAME VAILLANCOURT: Ce sont des
heures où... ce ne sont pas des heures de grande écoute
en termes de "prime time", mais ce sont des heures de
grande écoute pour les téléspectateurs qui suivent ces
régions. Exemple, La Semaine Verte par exemple qui est
diffusée dans les magazines de services les fins de
semaine et qui va chercher à peu près 400 000
téléspectateurs.
2136 Monsieur Saint-Laurent vous le
mentionnait, il y a beaucoup d'évolution dans
consommation de télévision et on se rend compte que,
avec la multiplication des chaînes spécialisées, il y a
d'autres périodes de "prime time" qui se dessinent pour
des types d'émissions qui sont en dehors des grandes
périodes où on a surtout des dramatiques, des
téléromans et les grandes émissions d'informations.
2137 Donc, ces émissions, des séries sont
faites par nos stations régionales et elles sont aussi
faites avec des producteurs indépendants régionaux.
Alors, j'y reviendrai pour vous donner des heures
précises sur les producteurs indépendants en région.
2138 Il y a également la présence des
régions dans des segments ou des épisodes. Les régions
sont régulièrement présentes dans les émissions Le Jour
du Seigneur et je peux vous assurer qu'elles y tiennent
beaucoup à cette visibilité dans cette émission-là, Le
Jour du Seigneur, qui est chez nous une institution.
2139 Il y a aussi, bien sûr, la diffusion
d'événements spéciaux des communautés, des grandes
manifestations, des grandes fêtes de la communauté:
les Jeux de l'Acadie, les fêtes du 15 août en Acadie,
le Festival Franco-Ontarien, le Festival "Chant'Ouest"
dans l'Ouest canadien.
2140 Un autre volet aussi de la présence
au réseau, c'est lorsque les émissions du réseau se
déplacent en région. Les magazines se déplacent,
Christiane Charette s'est déplacée, Les Trois
Mousquetaires et aussi des émissions jeunesse. Donc, à
chaque année, nous avons une planification et certaines
de ces émissions-là sont produites en région avec des
publics régionaux.
2141 Qu'est-ce que ça veut dire en termes
d'heures? Je prends l'année en cours... c'est-à-dire
l'année qui vient de se terminer, 1998-1999, et je
pourrai revenir aussi sur 1999-2000. Nous avons donc,
pour l'ensemble des régions, 1 600 heures de nouvelles
locales, donc nouvelles produites par l'ensemble de nos
régions, c'est-à-dire principalement nos Ce Soir.
2142 Productions autres de nos stations
régionales, donc des productions faites par nos
stations, 202 heures. Et des coproductions avec le
secteur indépendant, il y a 80 heures dont une
trentaine sont diffusées au réseau et 50 dans nos
stations régionales.
2143 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ces
coproductions sont quoi exactement?
2144 MADAME VAILLANCOURT: Ces
coproductions, je peux vous en faire une liste. Il y a
deux types de coproductions. Nous avons des
coproductions qui sont faites avec des fonds et des
coproductions qui sont faites avec des organismes de la
communauté.
2145 Je commence, par exemple, par
l'Atlantique. Nous produisons une émission qui
s'appelle Musicotrip avec les écoles et aussi avec le
partenariat de BC Tel. Nous produisons tant d'affaires
avec le milieu des affaires de la région des provinces
de l'Atlantique.
2146 Nous diffusons avec un producteur
indépendant un projet qui a eu accès au fonds, Double
Étoile et Passeport Musique. Ce sont des variétés et
des documentaires avec des artistes, pas seulement des
artistes de l'Atlantique, mais aussi des artistes de
l'ensemble des provinces canadiennes. Cette émission
sera diffusée au réseau cet été, Double Étoile et
Passeport Musique. Même, certaines de ces émissions-là
se retrouvent sur TV5, donc ont une diffusion aussi
internationale.
2147 Je m'en vais en Ontario. En Ontario,
des émissions autres que des émissions d'informations,
il y a un magazine culturel qui s'appelle Expresso. Il
y a des coproductions avec le secteur indépendant, Vie
de Chalet, Chez Nous, une spéciale avec celle qu'on
appelle la relève de Céline Dion, Manon Séguin. Et il
y a, Michèle vous le disait, un projet, un ambitieux
projet de série jeunesse avec un producteur indépendant
de l'Ontario, une série qui sera faite et diffusée au
réseau... qui sera faite avec le réseau et diffusée au
réseau de Radio-Canada.
2148 Je m'en vais dans l'Ouest, parce que
dans l'Ouest, même si les populations sont petites,
nous avons aussi des productions. Bien sûr, l'"Accent
Francophone" qui fait le tour des enjeux et des
dossiers de la francophonie canadienne. Il y a aussi
des coproductions avec le secteur indépendant ou avec
la communauté.
2149 Donc, on a "Clandestin"; c'est une
émission qui est faite par les quatre stations de
l'Ouest et qui se promène dans les écoles avec des
jeunes de 10 à 13 ans.
2150 Et on a des documentaires produits
par une maison de production indépendante qui a eu
accès au fonds aussi. C'est un documentaire sur
Étienne Gaboury, le grand architecte de l'Ouest. On a
"X Yukon Z", "La Longue Marche", "Un Canadien à
Taipai", donc plusieurs séries.
2151 Évidemment, vous connaissez aussi
toutes les émissions qui sont faites pour RDI. Cela,
elles sont produites avec nos équipes: "L'Ouest en
Direct", "L'Ontario en Direct", "Le Québec" et, bien
sûr, "L'Atlantique en Direct".
2152 Alors, voilà. Ça fait un tour...
2153 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci,
madame Vaillancourt. J'aimerais aller un peu plus
longuement, parce que je dois vous dire que le portrait
réseau ne sort pas encore pour moi.
2154 Si on va dans la demande à la page
76, paragraphe 271:
"Radio-Canada s'engage à ce que
tous les documentaires régionaux
ainsi produits soient diffusés
au réseau."
2155 Avant, un paragraphe en haut, 269,
parle de production d'émissions représentatives des
réalités régionales avec les producteurs indépendants
d'abord, mais également avec les organismes régionaux
et nationaux impliqués dans les régions et, finalement,
avec les télévisions publiques francophones dans le
monde.
2156 Est-ce qu'on peut se pencher sur cet
engagement? Est-ce qu'ils sont les documentaires
produits par les producteurs et productrices en région
par Radio-Canada?
2157 MADAME VAILLANCOURT: Alors, je vous
en ai mentionné quelques-uns. Par exemple, la série
"Passeport Musique", ce sont des documentaires produits
par un producteur indépendant de la région des
provinces de l'Atlantique, qui sera diffusée, bien sûr,
au réseau. Donc, c'est huit documentaires d'une heure.
2158 Il y a des documentaires dans l'Ouest
canadien. Il y a des documentaires aussi produits par
la station de Québec. Et il y en a aussi produits en
Ontario.
2159 MADAME VAILLANCOURT : Et il y en a
aussi produit en Ontario. Il y a une co-production
internationale avec le Cameroun qui est en production
présentement et qui sera... l'engagement a été pris par
le réseau, par madame Fortin, de diffuser tous les
documentaires.
2160 Pourquoi est-ce qu'on a mis l'accent
sur le documentaire, ça ne veut pas dire qu'on ne
produira que des documentaires, mais le documentaire
d'abord une vogue de popularité accrue. On n'a qu'à
penser à tous les festivals qui tournent autour des
documentaires.
2161 Le documentaire a aussi une certaine
pérennité. On peut l'utiliser plus longuement qu'une
émission comme mes collègues européens appellent une
émission de flux, c'est-à-dire une émission qu'on
diffuse par exemple les nouvelles et qui disparaît
aussitôt.
2162 Le documentaire nous permet aussi un
rayonnement international. Et je pense que c'est
important aussi pour les communautés particulièrement
les communautés minoritaires, c'est ce qu'on essaie de
faire depuis quelques années, de travailler aussi en
partenariat avec la francophonie internationale.
2163 Donc, de ne pas seulement regarder
notre petite francophonie, mais aussi de s'élargir. On
parle de mondialisation partout, de globalisation. Je
pense qu'en région, même si les populations sont
petites, on peut aussi retirer beaucoup d'avantages à
travailler avec la francophonie européenne, avec la
francophonie africaine, donc à s'inscrire aussi dans le
mouvement internationale.
2164 Alors, on a des documentaires qui
sont en production. Il y a une série de cartes
postales cet été, une co-production avec les
télévisions françaises qui sera diffusée chez nous cet
été sur des lieux touristiques patrimoniaux. On a une
ambitieuse série avec des portraits de personnages, des
portraits de la francophonie. Alors, nous y
participons. Et c'est aussi une série qu'on va
diffuser à compter de l'an 2000.
2165 Donc, ce sont des dimensions
documentaires parce que justement ça nous permet un
rayonnement, ça nous permet une pérennité, ça nous
permet une valorisation et ça permet à des plus petites
maisons de pouvoir travailler. Ce ne sont pas toutes
les maisons qui peuvent supporter, on le sait, des
grandes séries dramatiques. Mais on peut supporter un
documentaire. On peut aussi à l'occasion supporter une
dramatique. On en a d'ailleurs déjà en développement,
on a certains projets là aussi en développement.
2166 Mais on pense que le documentaire est
une niche intéressante et qui a du potentiel. Mais il
y a aussi d'autres projets, donc des projets de
variétés, des projets de séries jeunesse qui sont aussi
en production et en développement.
2167 CONSEILLERE PENNEFATHER: Revenons à
une couple de questions. Alors, j'ai demandé que vous
me fassiez un commentaire sur la part des régions dans
tous les secteurs prioritaires de programmation.
2168 Deuxièmement, j'aimerais avoir une
explication de cet engagement vis-à-vis les
documentaires qui sont repris dans les lacunes page 10,
paragraphe 35 :
"Radio-Canada s'engage à ce que
toutes les émissions - pas juste
les documentaires -- toutes les
émissions produites par des
producteurs indépendants
régionaux et financés à partir
de l'enveloppe budgétaire
(inaudible) à Radio-Canada dans
les programmes de droit de
diffusion et participation de
capital soient diffusées à
l'antenne."
2169 Deux questions. Est-ce que cette
(inaudible) fait partie du cinq heures d'engagement et
deuxièmement, est-ce que c'est seulement les émissions
régionales produites avec le fonds qui seront
diffusées?
2170 MADAME FORTIN: Cela fait beaucoup de
questions, mais je vais essayer... je vais commencer
par la dernière puis ensuite je vais revenir sur la
question initiale. Quand on va pour produire des
émissions à travers les fonds, ce sont des émissions où
il y a des investissements importants et je veux dire,
ce sont des émissions qui sont, naturellement destinées
par le réseau.
2171 On ne voulait pas dire
automatiquement que toutes les émissions produites par
les producteurs indépendants iraient au réseau parce
que ce serait couper les producteurs indépendants de la
télévision de proximité parce qu'il y a des émissions
qui sont faites expressément, par exemple une émission
qui est faite pour les francophones hors Québec, les
enfants sur langue française qui est nettement destinée
à cette population-là.
2172 Je veux dire c'est pas une émission
qui est destinée pour le réseau et on voulait pas dire
que toutes les émissions des producteurs indépendants
devraient aller au réseau parce qu'ils font aussi des
émissions de proximité. C'est une façon pour nous de
les distinguer. Cela ne veut pas dire que certaines de
ces émissions-là se retrouveront pas au réseau, mais
comme engagements, c'était plus facile de les diviser
comme ça.
2173 Alors, certaines émissions sont
faites, je sais pas, moi, je vais dire... alors, ça
permet aux producteurs indépendants d'être présents
dans les deux types d'émissions et ça nous permet nous
de faire un engagement sur le réseau pour toutes les
émissions faites par les producteurs indépendants dans
les secteurs qui sont financés par les différents
fonds. C'est pas exclusif, mais c'était l'intention
derrière cette phrase-là.
2174 Comment les régions sont présentées
dans les différents secteurs. Je pense qu'il y a... je
veux dire il y a une notion de réalisme qui doit être
impliquée là-dedans. Dans le secteur des nouvelles de
l'information en général, je pense que c'est déjà très
présent, et je veux dire, nous voulons leur rendre
encore davantage.
2175 C'est un naturel, c'est quelque chose
que, je veux dire, qui fait partie de nos premières
priorités et Claude Saint-Laurent vous l'a dit en
essayant d'amener le téléjournal, je veux dire, à un
niveau d'une référence nationale et internationale, la
contribution des régions, je veux dire, de toutes les
régions à la production des nouvelles, des émissions
d'affaires publiques, je veux dire, c'est quelque chose
qui va de soi.
2176 Dans le domaine des dramatiques,
c'est beaucoup plus difficile compte tenu des
infrastructures qui sont nécessaires pour produire de
telles émissions. Et dans un sens, il est peut-être
possible à un moment donné de faire lever une
dramatique. Nous avons présentement un projet en
développement en Ontario d'une heure de dramatique, je
veux dire en-dehors de la série dramatique pour
enfants.
2177 Nous avons reçu un ou deux projets de
Québec qui ne sont pas allés au-delà de la deuxième
phase de développement pour... parce que je veux dire
en terme de choix, mais c'est évident qu'on n'établira
pas et c'est pas économiquement viable des
infrastructures de production de dramatiques à travers
le pays. C'est une réalité économique que je veux dire
où ça prend une certaine concentration. Ce qui ne veut
pas dire que quand on fait "Bouscotte" on fait pas
énormément de tournage dans le bas du fleuve en
utilisant des personnes de la région. Quand on fait,
je veux dire, "L'Ombre de l'Épervier", c'est la
Gaspésie. On a un projet là qui se situerait plutôt en
Abitibi.
2178 Donc, on recherche consciemment des
reflets des régions, mais la production de ces
émissions-là pour le moment, on n'a pas une structure
qui permet de garantir une production à haute échelle.
On vise des productions plus légères, on vise à faire
du théâtre à Québec, on pourrait faire du "sitcom" ou
du téléroman léger, mais je veux dire, il y a une
certaine contrainte au niveau des ressources.
2179 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais vous
êtes... continuons avec cette discussion parce que je
connais un peu sur le défi, mais je pense qu'aussi
c'est une opportunité de diversité d'aller chercher
d'une façon accrue plus de productions qui viennent
sans structure, mais d'aller avec votre structure les
chercher, d'avoir un regard spécifique sur la capacité
que vous avez à aller chercher des nouvelles idées à
l'extérieur de Montréal, de mettre un oeil très sérieux
sur la balance entre les dramatiques faits de Montréal
et qui sont faits ailleurs.
2180 MADAME FORTIN: Il y a beaucoup de
dramatiques produites à Montréal qui viennent d'auteurs
qui ne sont pas de Montréal qui emploient des comédiens
qui ne sont pas de Montréal. Je parlais plus d'une
infrastructure industrielle.
2181 S'il y a quelqu'un qui est
représentatif, défenseur et porte-parole des régions,
c'est Victor Lévis-Beaulieu. Je veux dire, mais il y a
une partie de la production qui vient de Montréal.
2182 Ce qu'on a essayé de faire de ce
côté-là, je vais demander à Daniel Gourd de vous en
parler, c'est de mettre sur pied, en remplacement de
l'émission de "La Course autour du Monde", qui est une
émission de formation et de relève qui était plus
orientée vers le documentaire internationale.
2183 Ce qu'on a fait, c'est que, je veux
dire, cette émission-là est terminée et il y a deux
émissions sur lesquelles on travaille pour développer
de la relève dans des orientations différentes et qui
sont nettement davantage orientées vers les régions que
la course.
2184 On a parlé hier de culture choc pour
la formation en documentaire et je vais laisser Daniel
Gourd vous expliquer un peu ce qu'on est en train de
mettre sur pied pour la formation, je veux dire, d'une
relève à partir de régions dans les autres domaines de
production.
2185 CONSEILLERE PENNEFATHER: Cela va,
mais je veux être claire que je veux venir aux
engagements précis vis-à-vis la production en région
pour le réseau. Vous avez certaines sources, façons
structurelles à cause de l'existence des stations, vous
avez les engagements et les plans de production qui...
2186 MADAME FORTIN: Je... oui...
2187 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... ces
productions régionales et les mettre au réseau. En
effet, vous avez un grand engagement de prendre toutes
les émissions faites avec les productions régionales
dans vos documents et les mettre au réseau. Cela vient
à cinq heures moyenne par semaine annuellement, c'est
ça votre engagement, cinq heures/semaine.
2188 MADAME FORTIN: Écoutez, moi,
j'aimerais, je veux dire, j'aimerais ça qu'on en
discute. Si vous me dites pour l'an prochain, compte
tenu de ce que j'ai dans mes cahiers, je veux dire, je
peux probablement pas monter ça à plus que cinq heures.
En fin de licence, je peux monter ça à plus que cinq
heures. Les engagements de moyenne mobile, je peux
faire ça sur trois ans, mais je peux pas garantir,
compte tenu de la diversité. Écoutez, je veux dire, on
a... ça fait deux ans et demi qu'on travaille pour
faire un documentaire dans une région de l'ouest qui
est pas terminé et qui va faire une heure en ondes, pas
une heure par semaine, une heure.
2189 Cela c'est un peu, Micheline vous
expliquera la contraint de ça. Quand vous parlez de
nos plans, je veux dire, et ça, je veux dire, c'est
peut-être la peine de préciser, Micheline pourra être
encore plus précise et demain on en parlera quand on
a... on n'a pas de plan de production dédié à autre
chose vraiment que l'information, sauf dans la Ville de
Québec. Toutes nos infrastructures sont dédiés...
D'où notre nécessité de travailler avec la production
indépendante. On n'a pas d'infrastructures régionales,
de productions internes sauf pour des petites choses
en-dehors de l'information présentement, je veux dire,
en termes d'infrastructures.
2190 Donc, il faut travailler à développer
avec les productions extérieures des traditions, des
partenariats stables et je veux dire ça prend un
certain temps.
2191 Bon, le cinq heures, je veux dire,
était vu dans une perspective de ce que je suis capable
de promettre de livrer l'an prochain pour pas être en
défaut. C'est pas un objectif, je veux dire, c'est un
minimum.
2192 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est le
même objectif déjà dans les attentes et une attente à
long terme, je pense que --
2193 MADAME FORTIN: Mais je pense qu'on
pourrait échanger les attentes à long terme, ça,
j'aurais aucune difficulté à faire ça. Mais je veux
dire, on va être chanceux en l'an 2000, parce que si
cette série-là marche, on va avoir 26 demi-heures, donc
on va avoir un 13 heures en odes qui va venir des
régions en dramatiques de façon significative.
2194 Si cette série-là avait pas été
financée par les fonds ou s'il arrive quelque chose en
cours de route et que le producteur est pas capable de
nous la livrer, ce 13 heures-là n'existe pas. Et une
heure par semaine, il faut faire ça pour 52 heures.
2195 Je veux dire, monter 52 heures de ce
type de produit là, dans le moment, demande énormément
d'efforts. Et c'est pour ça dans le fond qu'on a fait
un engagement en terme d'argent parce que c'était la
chose la plus facile à contrôler de notre côté, je veux
dire, que la livraison en termes d'heures du type de
produits qu'on essaie de loger.
2196 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est le
quarante millions de dollars que...
2197 MADAME FORTIN: Non, le cinq millions
additionnel.
2198 CONSEILLERE PENNEFATHER: Le cinq
millions.
2199 MADAME FORTIN: Le quarante millions,
Micheline vous dira exactement ce que ça représente.
2200 CONSEILLERE PENNEFATHER: Le quarante
millions couvre beaucoup plus. Le cinq millions au
juste c'est pour?
2201 MADAME FORTIN: C'est pour les
productions nouvelles par des producteurs indépendants
pour aller sur le réseau.
2202 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et c'est
les producteurs indépendants qui viennent...
2203 MADAME FORTIN: Des régions...
2204 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... des
régions partout au Canada?
2205 MADAME FORTIN: Oui
2206 CONSEILLERE PENNEFATHER: Cinq
millions sur un budget total.
2207 MADAME FORTIN: Écoutez, je vais vous
dire comment on est arrivé à ça. Quand on a fait nos
compressions budgétaires, je veux dire, en région on a
coupé à peu près là dans les chiffres qui vous ont été
soumis, à peu près dix-huit millions.
2208 On a été chanceux, parce que je veux
dire, chanceux, ça dépend pour qui là, on a beaucoup
réduit nos infrastructures, on a fait des économies
majeures en ingénierie, en finance. Le déménagement du
siège social dans la région d'Ottawa nous a permis
de... excusez l'expression de "pooler" les ressources.
Et dans le fond, notre compression en région était de
cinq millions sur le programme, cinq millions trois.
2209 Donc, ce qu'on propose, c'est une
restauration complète mais pas en infrastructure radio-canadienne gelée dans les régions, mais en argent pour
pouvoir lever des produits de producteurs indépendants
qui, certaines années, vont peut-être être plus en
Ontario, d'autres années plus dans les Maritimes,
dépendant de l'offre de produit.
2210 Donc, le cinq millions est venu un
peu comme ça et c'est de l'argent qui vient du budget
réseau et qui va être dédié aux régions, qui va être
comptabilisé sous cette forme-là, mais qui sera pas
rajouté au quarante millions de la production régionale
qui couvre uniquement la production diffusée dans les
régions.
2211 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais pour
le rendre le portrait plus juste, on peut en effet --
que c'est quarante millions plus de cinq qui vient du
réseau pour ce projet-là?
2212 MADAME FORTIN: Oui, plus les
émissions faites en région qui sont financées au réseau
comme "La Semaine Verte", "Second Regard", et caetera,
qui tombent présentement dans les budgets réseau parce
que nos budgets sont pas faits par responsabilité, vous
savez, ils sont pas conçus comme ça, ils sont faits
pour la grille-réseau. Claude Saint-Laurent a une
partie de son budget qui est dépensée dans les régions.
René Gilbert a une partie de son budget qui est
dépensée dans les régions. Ce cinq millions là va être
dans le budget de Daniel Gourd, il va être dépensé pour
faire ce type de productions là dans les régions.
2213 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que
ce cinq millions alors sera vu dans tous les secteurs
de programmes de ce genre, est-ce que c'est...
2214 MADAME FORTIN: Sauf l'information.
2215 CONSEILLERE PENNEFATHER: Sauf
l'information.
2216 MADAME FORTIN: Sauf l'information.
2217 CONSEILLERE PENNEFATHER: Sauf
l'information si, je veux dire, on fait une catégorie
spéciale pour le documentaire, tous les genres,
incluant le documentaire. Mais ce n'est pas pour de la
nouvelle, ce n'est pas pour du reportage, ce n'est pas
pour ça.
2218 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que
le cinq millions fait partie de votre engagement vis-à-vis le secteur indépendant de 40 pour cent de
programmation?
2219 MADAME FORTIN: Écoutez, on n'y a pas
pensé.
2220 CONSEILLERE PENNEFATHER: Ou est-ce
que c'est un ajout?
2221 MADAME FORTIN: Je veux dire, on n'a
pas fait le lien entre les deux parce qu'on n'a pas
travaillé avec ce cinq millions-là en nombre d'heures.
Comme on ne connaît pas les règles des fonds, je veux
dire à un moment donné, si on veut faire une série
régionale et si les fonds ne sont pas là, on va devoir
mettre plus d'argent nous-mêmes pour que cette série-là
arrive en ondes et ça va faire moins d'heure.
2222 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, je
comprends, le cinq millions reste quand même, même si
vous ne pouvez pas trouver l'argent du fonds.
2223 MADAME FORTIN: Oui, tout à fait.
Oui, c'est notre engagement à nous et de notre habilité
à se servir de cet argent-là comme d'un levier dans les
fonds qui va permettre un plus grand nombre d'heures.
Dépendant aussi des règles que les fonds voudront
imposer à la production de ce type-là.
2224 CONSEILLERE PENNEFATHER: Ca peut
aller vers six heures au lieu d'un long terme, au lieu
de cinq heures.
2225 MADAME FORTIN: Ah! oui.
2226 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, on a
cinq heures comme minimum, on a cinq millions de plus
pour les productions indépendantes avec une vue d'aller
chercher les idées des autres.
2227 MADAME FORTIN: Je vais vous donner
un exemple. On a présentement, Daniel pourra vous en
parler, un projet de relève fait par un producteur de
Québec avec des producteurs de toute la région du
Québec et hors Québec qui devrait, je veux dire, être
un projet d'une heure, c'est-à-dire 26 heures par année
et si on le répète deux fois, je veux dire, on a une
heure de plus automatiquement.
2228 Mais si ce projet-là ne prend pas
forme, là on a une heure de moins. C'est ça la
difficulté.
2229 Je veux dire, notre objectif, c'est
que le cinq heures c'est un minimum et plus on réussit
à faire avec ce cinq millions-là, au-delà de ça, comme
tout ça va aller au réseau, ça va augmenter le nombre
d'heures au réseau.
2230 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais vous
comprenez pourquoi je devrais mettre plus de détail
derrière les mots et de "contextualiser", si je peux
utiliser ce mot, parce que dans l'ensemble pour la
télévision française avec le budget de programmation
que vous avez avec déjà les stations en région ou en
place, on essaie de voir les budgets d'une façon ou
d'une autre.
2231 Mais avec tout ce qu'on nous dit dans
les plans stratégiques, sur l'importance de refléter
les régions et surtout pour la télévision française qui
prend, je pense d'après ma lecture, un détail très
important d'orientation stratégique de la Corporation
vers l'épanouissement de la culture francophone partout
au Canada, vous avez une tâche importante.
2232 Alors, il faut dire que cette tâche,
et je comprends le monde de la création, ce n'est pas
nécessairement quelque chose qu'on n'attend pas, mais
on a une maison, on a une licence, on a les attentes.
2233 Il faut trouver une façon de dire:
oui, cinq heures, c'est un retour pour mon argent comme
citoyenne canadienne et c'est cinq heures par semaine,
en moyenne, qui vraiment est un reflet de toute la
francophonie au Canada.
2234 Deuxièmement, il y a ce cinq millions
qui fait en sorte que la programmation va changer. Il
y aura un nouveau point de vue dans son ensemble.
2235 J'essaie de voir, est-ce que c'est un
retour juste et équitable vis-à-vis l'entente à long
terme d'équilibrer la production régionale avec la
production centrée à Montréal.
2236 Est-ce qu'on s'en va vers un
équilibre qui a quelque chose qui fait du bon sens
avec la façon que le Canada évolue, qui vraiment
supporte l'épanouissement de la culture francophone
partout au Canada?
2237 MADAME FORTIN: Je pense que si on
voulait ou si on pouvait, je veux dire, en faire
davantage, on serait tous d'accord. Ce qu'on essaie de
mesurer présentement, c'est la faisabilité de dire à
l'intérieur du nombre d'années dont on parle, je veux
dire, de porter ce cinq heures-là à combien.
2238 Je veux dire, c'est pour ça qu'on a
pris un engagement en terme d'investissement
budgétaire. C'est la seule raison. C'est parce qu'on
n'aime pas ça être en non-conformité. C'est tout.
2239 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, on
peut revoir l'engagement à long terme pour aller plus
loin?
2240 MADAME FORTIN: Ah! oui.
2241 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je propose
qu'on prenne une pause à ce moment-ci et quand on
revient sur la programmation en information jeunesse,
on peut peut-être retoucher à l'importance de la
diversité. Alors, 15 minutes.
2242 MADAME FORTIN: D'accord.
--- Courte suspension à 1040 / Short recess at 1040
--- Reprise à 1040 / Upon resuming at 1040
2243 LA PRÉSIDENTE: Alors, nous
poursuivons. Re-bonjour. Justement, on va aller dans
les secteurs de programmation pour parler des
engagements, j'aimerais juste deux autres questions sur
les questions de région et, comme toujours, je demande
les questions avec A, B, C, D, E, alors j'espère d'être
plus claire.
2244 Si je résume, sur le cinq millions,
madame Fortin, que je sois claire, l'engagement de cinq
millions de dollars c'est pour la programmation autre
que nouvelle. C'est vrai. C'est pour la programmation
autre que les quatre émissions spéciales déjà dans le
plan d'action régionale. C'est autre que ça. Et c'est
tout en région.
2245 Les émissions produites avec ces cinq
millions, est-ce qu'elles seront sur réseau, les heures
de grande écoute?
2246 MADAME FORTIN: Oui, oui, oui, je
suis rendue là.
2247 CONSEILLERE PENNEFATHER: Les cinq
heures, c'est autre que les nouvelles?
2248 MADAME FORTIN: Oui.
2249 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et les cinq
heures viennent toutes de région?
2250 MADAME FORTIN: Oui.
2251 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et les cinq
heures sont toutes par le secteur indépendant régional?
2252 MADAME FORTIN: Non, pas
nécessairement. Il peut y avoir des productions
internes. Écoutez, pendant la pause, on a discuté
entre nous et je comprends votre préoccupation.
2253 Nous avons abordé la question des
engagements dans une perspective où on n'avait pas le
goût de venir ici et d'être en non-conformité et on va
en parler parce qu'on a eu cette attitude-là dans
plusieurs secteurs.
2254 A court terme, je veux dire, c'est
impossible, compte tenu de ce qu'on sait qu'il y a dans
la machine, de s'engager à plus que cinq heures. Mais,
je veux dire, on aurait aucune difficulté à s'engager à
long terme au terme de la licence à faire jusqu'à sept
heures, par exemple parce que ça nous permet, à ce
moment-là, de développer et d'aller, je veux dire, à la
possibilité de monter notre engagement à long terme.
2255 Alors, si vous voulez un engagement à
long terme plus élevé, je veux dire, nous, on serait
prêts à faire ça, mais on vous dit que pour l'an
prochain, ce ne serait pas possible.
2256 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est pour
le terme de la licence, vous voulez dire?
2257 MADAME FORTIN: Oui.
2258 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est cinq
heures pour le terme de la licence.
2259 MADAME FORTIN: Mais, nous, on
concevait cinq heures à chaque année. Ce qu'on vous
dit, c'est que pour l'an prochain ce serait
probablement impossible de faire plus que cinq heures,
mais quand on reviendrait vous voir au terme de la
licence, se serait possible qu'on soit rendu à sept
heures/semaine.
2260 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que
vous pouvez être rendu à sept heures à 2007?
2261 MADAME FORTIN: Oui, probablement
avant. Ce serait notre objectif, mais je ne peux pas
vous dire aujourd'hui à quel moment.
2262 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, le
but, ce sera une attente à court terme, c'est-à-dire le
terme de licence qui sera de sept heures par semaine?
2263 MADAME FORTIN: Oui.
2264 CONSEILLERE PENNEFATHER: On peut
revenir là-dessus mais c'est sept heures par semaine au
lieu de cinq par semaine, en moyenne.
2265 MADAME FORTIN: A long terme, mais
pas l'an prochain.
2266 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais on
parle de... il y a deux types d'entente déjà.
2267 MADAME FORTIN: Oui.
2268 CONSEILLERE PENNEFATHER: Le terme de
licence, le conseiller juridique peut me corriger, et à
long terme.
2269 MADAME FORTIN: A long terme, oui.
2270 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et vous
parlez de long terme.
2271 MADAME FORTIN: Oui.
2272 CONSEILLERE PENNEFATHER: Pas du
terme de licence.
2273 MADAME FORTIN: Le plus court
possible mais je parle de long terme dans les termes
juridiques.
2274 CONSEILLERE PENNEFATHER: Dans les
termes que je parle, c'est le terme de licence qui est
d'ici sept ans.
2275 MADAME FORTIN: Oui, moi aussi. Oui,
oui, moi aussi mais je veux dire, si on pouvait le
réaliser dans trois ans, nous serions tous très
heureux.
2276 CONSEILLERE PENNEFATHER: D'une
façon, j'aimerais qu'on revienne avec une façon de
formuler cette entente.
2277 MADAME FORTIN: D'accord.
2278 CONSEILLERE PENNEFATHER: Qui est
justement d'être clair sur l'engagement qui vise à
l'attente à long terme déjà existante qui est plus en
équilibre, plus intéressante.
2279 MADAME FORTIN: D'accord. Si vous
voulez on va vous faire une proposition.
2280 CONSEILLERE PENNEFATHER: On veut
aller un peu plus loin parce que vous avez aussi
remarqué vous-même les commentaires qu'on a reçus du
public canadien pendant les consultations.
2281 Et même si je mets de l'emphase sur
la programmation autre que l'information, je pense que
le commentaire du public canadien, vraiment, touche
l'importance d'un contenu qui reflète les besoins et ce
n'est pas juste, avec tout le respect que j'ai pour les
nouvelles et les documentaires, et on peut discuter
quelle est la différence entre les deux, il faut aussi
dire que le but de cette discussion, c'est que ces cinq
heures et ces cinq millions touchent à toutes sortes de
programmation pour que ce soit un reflet dans la
programmation de réseau.
2282 Parce qu'on a parlé au début de
l'importance de la dramatique, de l'importance de notre
maison publique radiodiffuseur en terme de la culture
francophone. Et c'est surtout en heure de grande
écoute avec les dramatiques que vous avez mis beaucoup
le point sur l'importance de cette maison publique.
2283 Alors, c'est dans ce secteur qu'on
veut avoir un reflet plus pan-canadien qu'on a dans le
moment, vous êtes d'accord avec moi.
2284 Cela fait partie aussi pour moi d'un
défi fascinant d'aller chercher une diversité plus
intéressante.
2285 Et vous avez aussi mentionné, l'autre
question que j'avais, on n'avait pas touché à ça, vous
avez mentionné dans votre demande et je pense que vous
en avez touché ce matin dans le discours, du fait
qu'une des raisons pourquoi vous n'avez pas réussi à
aller aussi loin que vous vouliez, peut-être, à faire
en région c'est un manque de communication, de
compréhension, et vous avez créé un conseil ou un
comité-aviseur.
2286 Comment ça va marcher en terme de ...
2287 MADAME FORTIN: En fait, on a fait
deux choses. Avant les compressions, nous on travaille
avec un avant et un après, il y avait un poste à
l'intérieur de la télévision générale quand j'étais
directrice des programmes de la télévision générale,
qui était un poste de coordination des activités
régionales et qui visait à favoriser l'intégration des
personnalités des régions, des artistes de région, et
caetera, dans les émissions du réseau, développer, de
faire le lien entre les émissions, entre je dirais les
artistes, les créateurs, les personnalités régionales
et les émissions du réseau.
2288 Ce poste-là était occupé par Daniel
Gourd qui est maintenant directeur de la programmation,
donc Daniel est assez sensible à ces questions-là.
2289 On a recréé ce poste-là parce qu'on
s'est rendu compte, on a cru à un moment donné qu'on
pouvait s'en passer, et que la simple activité de nos
directeurs régionaux pouvait suffire à amener au réseau
des personnalités.
2290 Ce sont on se rend compte, et je
parle d'artiste en particulier, c'est qu'il y a un tel
froissement d'artistes à Montréal, je veux dire, qui
veulent avoir des places sur les émissions de variétés,
et caetera, que c'est très difficile de percer le mur
des agents de relations publiques quand vous venez de
la région.
2291 Et dans le fond, il faut avoir, pour
nous, un peu quelqu'un qui fait, entre autres choses,
cette fonction-là d'aller dénicher les artistes, de les
placer dans les émissions parce que, sinon, la solution
de facilité c'est de répondre au téléphone plutôt que
d'aller chercher les gens.
2292 C'est une des choses à l'intérieur où
la coordination entre les activités, personnalités, les
régions et le réseau va s'exercer.
2293 Parallèlement à cela, et ce sont les
francophones des régions qui nous l'ont demandé, c'est
d'institutionnaliser la consultation avec les milieux.
Jusqu'à présent, nous, on fait, Micheline pourra vous
en faire part, des consultations locales, régionales,
via nos directeurs régionaux de façon quasi permanente.
2294 Ce qui manquait de façon plus
formelle parce que, je veux dire, Micheline est
toujours présente dans les régions, c'est une espèce de
forum où on peut à chaque année discuter avec des gens
du milieu quels sont les besoins qui mériteraient
d'être comblés en priorité et un peu un mécanisme
d'imputabilité pour faire état d'où on est rendu dans
notre plan et dans nos engagements dans une période qui
est plus courte que sept ans.
2295 Et je pense que c'est important pour
les gens des régions d'avoir ce mécanisme-là, compte
tenu de leur éloignement par rapport au réseau.
2296 Alors, on est en train de mettre cela
et c'est nettement en réponse à des demandes des
communautés.
2297 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que
le résultat sera que les producteurs, réalisateurs,
réalisatrices vont avoir accès à la programmation parce
que je sais que c'est une chose d'avoir une idée et une
autre chose d'avoir une influence sur la programmation.
Est-ce qu'il y a un lien entre les deux?
2298 MADAME FORTIN: Je pense que ce n'est
pas un comité qui va gérer ou superviser la
programmation. L'engagement, l'accès des auteurs,
réalisateurs et producteurs à la programmation doit
passer par les structures de programmation qui
s'engagent à leur faire prendre une place au réseau et
qui ont ça de façon précise comme leur objectif de
performance à l'intérieur de leurs attentes, année
après année.
2299 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
2300 MONSIEUR GOURD: Me permettez-vous
d'aborder un autre sujet qu'on n'a pas discuté encore
mais qui pour moi est fondamental? C'est la création
de ressources professionnelles de très haut niveau,
surtout des auteurs, partout pour la télévision. C'est
un problème général, on le sait. Si on veut pouvoir
éventuellement monter des productions dramatiques,
monter des émissions d'envergure sur le plan production
dans les régions, il faut créer une relève et essayer
de s'assurer qu'elles restent en région le plus
possible.
2301 C'est pourquoi on a monté un projet
très ambitieux d'une émission qui s'appelle "La Relève"
temporairement comme titre de travail, qui s'articule
autour de 9 compagnies de production régionale, 6 qui
sont dans la région du Québec, et 3 dans les régions
hors Québec, 1 en Atlantique, 1 en Ontario et 1 dans
l'Ouest canadien. Pour le moment, on parle de 9.
Probablement qu'on va pouvoir étendre éventuellement à
d'autres, particulièrement dans la région de l'Ouest,
soit l'Alberta, la Saskatchewan et Vancouver.
2302 Cette émission-là, qu'on va mettre à
l'antenne en l'an 2000-2001, probablement en janvier
2001 et dont le projet est de faire 26 heures par
année, à long terme, va s'appuyer sur deux contenus
programmes spécifiques. Il y en aura d'autres qui vont
être en périphérie mais deux contenus programmes
spécifiques qui exclusivement sont destinés à
développer ce que j'appelle des auteurs de la fiction
et du documentaire, dont des courts-métrages, un en
fiction et un en documentaire.
2303 Alors, ça veut dire que donc 26
courtes fictions seront produites annuellement, 26
courts documentaires seront produits annuellement. Ça
veut donc dire l'émergence et le soutien d'auteurs
capables d'écrire ces fictions-là, de réalisateurs
capables de les réaliser et de producteurs capables de
les produire, tout ça appuyé par l'ensemble des
institutions qui sont intéressées, soit les fonds, les
institutions de développement, mais aussi au niveau de
la formation. C'est-à-dire qu'on prévoit tout un
programme de "coaching" pour les producteurs
indépendants, pour les auteurs et pour donc développer
progressivement des gens qui non seulement ont une
sensibilité qui est propre à leur région, mais ont
aussi une connaissance, une expertise de cette région-là et qui sont capables, à partir d'un tissu qu'ils
connaissent bien, développer un discours plus général
et plus universel. Les auteurs qui ont un caractère
universel, un caractère d'intérêt, sont toujours
extrêmement rassis.
2304 Alors, c'est pas en débarquant avec
des auteurs dans une région qu'on va faire une série
dramatique à long terme qui va vraiment avoir en même
temps une pertinence puis un intérêt pour n'importe
quelle région du Québec ou du pays, puis un intérêt
général, c'est en développant et laissant émerger, et
surtout en leur permettant d'exister dans les régions
parce que vous le savez ce qui se passe, c'est vrai
dans tous les domaines, c'est les grands centres qui
drainent les énergies et les gens se disent, si on veut
avoir la moindre possibilité de faire des choses dans
ces domaines-là, il faut quitter et puis s'en aller
dans les grands centres. Notre défi c'est à long terme
de permettre, d'une part, à des talents régionaux
d'émerger puis d'exister à long terme dans les régions
et de développer aussi une expertise plus générale qui
va permettre à un point de vue parce qu'au fond ce qui
est important c'est que ce qui se passe, ce qui est
ressenti dans chacune des régions du pays puisse
trouver un écho dans les émissions du réseau.
2305 Alors, c'est vrai autant dans le
domaine de l'intégration de la vie sociale et
culturelle des régions dans les émissions régulières du
réseau, et Michèle vous a expliqué qu'on fait un effort
au niveau de la création d'une structure de soutien et
de coordination qui va permettre aux gens des régions
d'avoir accès direct lorsque c'est difficile de faire
concurrence aux grosses machines de promotion qui
existent pour la plupart des artistes des grands
centres.
2306 Alors, ces deux objectifs-là vont
nous permettre d'avoir de plus en plus de place et
surtout de créer un véritable réseau d'auteurs capables
de faire des documentaires parce qu'un documentaire
d'auteur c'est un point de vue spécifique, sensible sur
les réalités, et de la fiction. Et on pense qu'on va
réussir parce que la réception qu'on reçoit des
différents bailleurs de fonds, des différentes
associations, des différents ministères provinciaux et
fédéraux intéressés par ce projet-là est extrêmement
spontané et bien accueillant. Alors, on pense qu'on va
réussir ça, et ça pour nous c'est vraiment la base
d'une vision à long terme et non pas juste des
statistiques. Je sais que c'est important
l'investissement, et caetera, mais si on n'a personne
pour créer du contenu original de grand intérêt et de
grande qualité, on va toujours être devant le même
problème. On va toujours avoir à refaire au fond ce
qu'on a fait en 90; on le refait encore une fois parce
qu'on a eu l'illusion qu'on pouvait se passer d'une
structure d'accueil et de promotion à l'interne de la
direction générale des programmes pour pouvoir soutenir
les régions. Si on ne fait pas ça, on va être obligé
dans cinq ou six ans recommencer à nouveau et je pense
que ça c'est une chose qu'il faut qu'on réussisse
absolument.
2307 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je
comprends votre point, surtout sur la continuité. Il y
a une cinéaste de Québec qui malheureusement n'est plus
avec nous qui m'avait souligné d'une façon très
particulière ce point, il y a quelques années. Donc,
c'est bien de donner le premier montant d'argent pour
un film, et après?
2308 Ce projet se trouve à l'intérieur de
votre budget de programmation. Est-ce que c'est un
montant mis à part spécifiquement pendant certaines
années?
2309 MONSIEUR GOURD: Oui. Comme
n'importe quelle émission, on fait un montage
financier. Ce projet-là, à cause de son envergure, de
la mobilisation organisationnelle que ça présuppose,
des montants de développement énormes parce qu'il faut
que lors de la première saison de diffusion, tous nos
produits soient déjà prêts et qu'on soit déjà en train
de développer la deuxième année. Alors, ça implique
une mobilisation financière très importante dans la
première année et demie.
2310 Après, ce projet-là va être financé à
échelle normale pour un projet comparable à celui-là et
on va aller, pour ce qui est du documentaire et des
dramatiques, faire appel au fonds comme n'importe
quelle autre émission, comme n'importe quelle autre
production indépendante. Tout ça est fait avec des
producteurs indépendants. La personne ou le producteur
qui est capable de gérer une opération comme celle-là
travaille déjà dans des domaines de production avec
plusieurs... un réseau de producteurs régional parce
que c'est pas évident à travailler dans des domaines
comme ça. Alors maintenant, il s'est installé à Québec
et il a déjà deux réseaux avec lesquels il a déjà
travaillé, un réseau canadien avec lequel il travaille
et un réseau québécois. Alors, on fusionne les deux et
on va ajouter au fur et à mesure qu'on va identifier
des producteurs indépendants dans les régions, surtout
l'Ouest du pays, les associés au projet pour que ça se
développe le mieux possible à travers l'ensemble du
pays. Mais ça va être financé correctement comme une
émission de...
2311 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais c'est
pas en dépit d'avoir les fonds à l'extérieur? C'est
bien du budget de Radio-Canada?
2312 MADAME FORTIN: Non, non. En fait,
ce qu'on est en train de faire, et comme disait Daniel,
c'est un projet ambitieux, c'est qu'on est en
pourparlers avec Téléfilm, avec la SODEC, avec des gens
du secteur privé pour monter des choses un peu à
l'extérieur des structures parce que c'est une
expérience complètement différente et on a reçu un
accueil assez intéressant.
2313 Donc, il y a de l'argent de Radio-Canada, il y a de l'argent des fonds de développement
de Téléfilm, il y a de l'argent des fonds de
développement de la SODEC, et on va faire appel à une
structure de financement complexe pour être capable de
lever ce projet-là sans mettre en péril tous les
projets qui sont présentement en développement dans les
régions de la part des producteurs indépendants. C'est
une entreprise. C'est pas un ou l'autre. C'est une
entreprise spéciale sur laquelle on travaille dans un
contexte extérieur à ça. Une fois que ça va être monté
et développé, ça va donner lieu à des produits qui vont
entrer dans le "mainstream", excusez l'expression.
2314 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je sais que
c'est difficile de rendre toujours ce genre de projet
dans les termes précis d'engagement et de faire les
liens, mais c'est sûr que c'est intéressant d'entendre
ce genre de projet surtout car j'avais mis sur la table
l'importance de la diversité et innovation, et ça vient
sur tous les talents des êtres humains, des individus,
et les circonstances qu'on met devant eux pour vraiment
voir les possibilités. Pour moi, ça fait partie d'un
mandat d'une maison publique.
2315 Mais si on peut aller vers un autre
sujet, mais très relié. J'avais cette question pour
plus tard, mais je pense que c'est le moment à
l'aborder. Quand on parle de changer non seulement les
talents mais ça veut dire les résultats sur l'écran, de
rendre notre écran plus diversifié, on peut parles des
gens qui sont francophones, qui vivent partout au
Canada, mais on peut aussi parler des gens qui viennent
d'une autre race, les gens qui ne sont pas blancs, les
gens qui parlent d'autres langues.
2316 En autres mots, j'aimerais aborder
comment spécifiquement vous allez approcher le dossier
multiculturel, le dossier que vous dites ethnoculturel
dans votre demande. Quelles sont les actions précises
que vous allez entreprendre pour faire en sorte qu'il y
a plus d'implications dans la production et visibilité
sur l'écran des minorités visibles au Canada?
2317 MONSIEUR GOURD: Je dois vous dire
que déjà depuis un certain nombre d'années, on a
entrepris de faire des choses qui commencent à livrer
actuellement des résultats intéressants. Au niveau des
dramatiques, c'est évident que depuis déjà plusieurs
années, on a insisté très lourdement auprès des auteurs
pour qu'ils intègrent à l'intérieur de leurs films
dramatiques la réalité que l'on vit quotidiennement,
particulièrement dans la région de Montréal, parce
qu'on comprend que la réalité multiculturelle, multi-ethnique, elle est surtout vraie dans la grande région
de Montréal.
2318 Quand vous sortez de la région de
Montréal, c'est beaucoup moins vrai et dans certaines
régions, ça l'est à peu près pas. C'est aussi vrai
dans la grande région urbaine de Toronto, Ottawa,
certaines villes de l'Atlantique et certaines villes,
mais c'est pas partout de la même façon. Mais il est
quand même fondamental que les auteurs tiennent compte
de ça et intègrent le plus possible.
2319 Alors, on se rend compte dans la
plupart des dramatiques maintenant (je pense à
"Virginie", qui est un bel exemple) il y a une présence
de toutes sortes de cultures identifiables, non-identifiables. Ça fait partie maintenant normale du
lot des auteurs d'intégrer constamment la réalité
qu'ils côtoient tous les jours. Ça c'est la première
chose.
2320 Deuxièmement, c'est d'intégrer à
l'intérieur de l'ensemble des équipes de production le
maximum possible d'artisans et d'artisanes qui
proviennent des différentes cultures, et ça c'est un
programme qu'on a mis sur pied aux ressources humaines
au moment où j'étais directeur des ressources humaines
qui vient compléter le programme "Coup de pouce", qui
existe sur la scène nationale. On met plusieurs
centaines de milliers de dollars à développer des
stages pour les gens des communautés culturelles à
l'intérieur des différentes activités d'entreprises.
2321 Au-delà de ça, on investit plusieurs
centaines de milliers de dollars en partenariat avec
toutes sortes d'associations, que ce soit le CRAR, que
ce soit l'Association des femmes indépendantes, et
caetera, pour développer des stages spécifiques pour ce
qu'on appelle (j'aime pas beaucoup le terme) les
"minorités visibles" et pour les communautés
culturelles, pour les populations autochtones et pour
les femmes dans les métiers non-traditionnels, et donc,
développer des stages de plus en plus longue durée qui
sont financés totalement au départ, et le financement
du programme décroît au fur et à mesure que les mois
augmentent, et c'est les émissions et les services qui
prennent la relève du financement jusqu'à l'intégration
de ces personnes-là.
2322 Ça développe donc une présence à même
les équipes, donc, une sensibilité multiculturelle qui
reflète au fond la réalité qui existe dans la vie de
tous les jours, et ça c'est fondamental parce que si
vous ne développez pas ça de façon systématique aussi,
vous n'avez pas une présence constante et donc ce qu'on
appelle en anglais, un "awareness", une sensibilité
continuelle à ces réalités-là qui vont se traduire
nécessairement par des préoccupations au niveau des
gens qui fabriquent les programmes, qui préparent les
contenus des programmes. Alors, c'est un programme
ambitieux qui s'échelonne sur plusieurs années.
2323 MADAME FORTIN: Ce qu'on a fait
aussi, si je peut me permettre, c'est que depuis
quelques années, et cette année on l'a élaboré, on
publie un bottin de ressources avec les milieux
concernés pour pouvoir mettre à la disponibilité des
gens qui font les émissions, à la fois dans le domaine
de la télévision générale et de l'information, une
liste de personnalités, artistes, talents, pour le
"casting", pour les invités dans les émissions. Ce
bottin-là est disponible à l'ensemble des gens qui font
des émissions et les mises à jour à chaque année, de
telle sorte que les gens qui sont un peu démunis parce
qu'ils ne connaissent pas, les gens puissent y avoir
recours et faciliter l'intégration.
2324 Enfin, dans nos émissions jeunesse,
et ça été une priorité depuis très longtemps, nos
émissions jeunesse sont très, très, très
multiculturelles. Sur chacune de nos émissions
jeunesse, c'est une des caractéristiques, et d'ailleurs
on a gagné de nombreux prix du multiculturalisme dans
le cadre des Gémeaux pour nos émissions jeunesse.
2325 MONSIEUR GOURD: Si vous me
permettez, juste pour spécifier quelque chose sur le
bottin. Auparavant, on avait des bottins comme ça qui
nous permettaient d'identifier des personnes des
différentes communautés culturelles capables de parler
du point de vue de leur communauté sur différents
enjeux. Ce bottin-là maintenant va beaucoup plus loin.
C'est des diverses expertises, un domaine économique,
sociologique, histoire, anthropologie, et caetera, des
gens qui ont des expertises et qui appartiennent aux
différentes communautés culturelles et qui vont
s'exprimer sur toutes sortes de points de vue qui ne
sont pas nécessairement des points de vue spécifiques.
Donc, sortir si vous voulez d'une approche de
"ghettoisation" de leur intervention et de généraliser
leur présence à travers les activités courantes.
2326 Est-ce que tu veux ajouter quelque
chose?
2327 MONSIEUR SAINT-LAURENT: On a sur la
première mais sur la deuxième chaîne des gens des
minorités culturelles et minorités visibles, des gens
qui occupent des postes très importants. On a
travaillé avec le programme "Coup de pouce" nous aussi,
ça fait plusieurs années.
2328 Il y a eu de la formation qui s'est
faite dans toutes les régions du pays et on est
extrêmement content des gens qui sont là et qui
occupent des postes comme chroniqueurs parlementaires.
Cette année, notre première correspondante à
l'étranger, on a une relève très forte a RDI qui s'en
vient la première chaîne d'ici quelques années, de
toute minorité.
2329 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors,
l'attente sur laquelle vous travaillez dans le moment
d'équilibrer la représentation des minorités
multiculturelles dans le flot principal des émissions,
et caetera, vous pensez que vous avez accepté cette
attente, dépassé cette attente? Où vous vous trouvez
avec cette attente? Est-ce que vous avez plus un
équilibre qu'avant? Est-ce que vous pouvez aller plus
loin?
2330 MADAME FORTIN: Écoutez, on s'est
attaché, là où on est en déficit, c'est dans la main-d'oeuvre parce qu'on avait fait beaucoup d'effort pour
intégrer chez les nouveaux, chez les plus jeunes, des
gens des communautés ethniques et puis avec les
compressions aujourd'hui il y a à peu près 70 pour cent
des gens qui ont quitté qui sont partis pour la
retraite, mais à cause des règles syndicales et autres
c'est évident qu'il y a une partie de cette population
qu'on a essayé de conserver, mais qu'on a eu de la
misère à gérer.
2331 Sur le plan de l'antenne, je pense
qu'on remplit cette attente et je pense qu'on peut
toujours faire mieux. Ce n'est pas, je veux dire, une
année, on est dans une situation bien particulière dans
le milieu francophone.
2332 Si, dans une année donnée, on choisit
d'engager soit Grégory Charles ou Normand Brathwaite
pour animer une émission quotidienne, on dépasse les
attentes. Si ces deux personnes-là ne sont pas à notre
antenne, on va en-dessous des attentes. Mais dans le
fond, c'est un peu artificiel. On en a deux qui sont
partout mais qui servent un peu de caution et ce n'est
pas ça qu'on veut faire.
2333 On veut intégrer l'ensemble de la
population et pas seulement une vedette qui s'adonne à
être une minorité visible de façon continue. Ils n'ont
pas besoin de ça, Grégory Charles puis Normand
Brathwaite, pour poursuivre leur carrière, d'être à
l'antenne de Radio-Canada. On va toujours... ce sera
toujours un plaisir de les avoir si jamais... mais
c'est différent.
2334 Je pense que toute la population s'en
rend compte que c'est deux choses différentes.
2335 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que
Radio-Canada a une priorité à cet égard dans son
ensemble? Est-ce que Radio-Canada a un plan d'action
spécifique vis-à-vis son service et la représentation
de tous les Canadiens sur ses écrans?
2336 MADAME FORTIN: Écoutez, notre
objectif, c'est de refléter le Canada, ses populations.
C'est évident que dans certains secteurs on a un peu
plus de difficulté, en particulier du côté des
autochtones, parce qu'il y a relativement peu
d'autochtones qui parlent français et qui sont
aujourd'hui et qui ont le goût et la possibilité de
venir s'intégrer à l'intérieur des structures. Ils
préfèrent rester chez eux.
2337 Alors, il y a des focus qu'on doit
mettre sur des populations et dans ce cas-là, notre
façon de les rendre présentes à l'antenne, c'est par
des reportages sur leur rôle, sur leurs traditions, par
des problématiques dans "Bouscotte" où la problématique
amérindienne est fort importante.
2338 Donc, c'est une façon de les
présenter à l'antenne qui est un peu différente. Mais
oui, c'est une priorité parce que le Canada devient de
plus en plus diversifié en terme d'origine de sa
population et c'est dans notre intérêt à tous que ces
gens-là se reconnaissent dans une télévision
francophone, qu'ils acceptent de voir le Canada comme
un pays bilingue et que le français devienne une langue
vivante pour eux aussi. Parce que l'assimilation est
quand même fort importante du côté de l'anglais.
2339 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que
vous avez des autochtones dans les positions
décisionnelles en programmation?
2340 MADAME FORTIN: Vous voulez une
réponse franche? On en a mais ils ne se déclarent pas.
2341 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je
comprends cette situation mais comme gestionnaire d'une
maison publique, je pense que vous voyez qu'il faut
quand même que je demande la question.
2342 MADAME FORTIN: Je suis d'accord.
2343 CONSEILLERE PENNEFATHER: Parce que
vous avez mentionné et c'est un élément très important.
2344 MADAME FORTIN: Écoutez, on a eu une
directrice de programmation, une directrice des
communications dont la mère était autochtone. Nous
avons... bon, ce n'est pas à moi de dire cela ici là,
mais je veux dire, des cadres supérieurs importants qui
sont autochtones, mais ils n'ont pas tous leur carte et
ils ne se définissent pas nécessairement comme des
autochtones selon la définition de la Loi, et caetera.
2345 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Et si je
peux me permettre d'ajouter, on a des gens à l'antenne
qui sont des autochtones et qui ne se définissent pas
comme des autochtones.
2346 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que
vous trouvez qu'il y a une sensibilité de couvrir les
activités des autochtones au Canada même si c'est les
groupes qui parlent français ou pas? Est-ce qu'il y a
une attitude et une sensibilisation du fait que les
nouvelles de Radio-Canada ne couvrent pas juste les
communautés du sud mais aussi tous les Canadiens et
toutes les communautés au Canada?
2347 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Pas du tout,
pas du tout. Nous, on couvre les communautés, pas de
façon systématique. On les couvre pour leur intérêt
dans leur histoire et il y a beaucoup d'histoires sur
les autochtones à faire au Canada. On en fait
régulièrement.
2348 J'en regardais une qui était
extraordinaire lundi soir à RDI, une reprise de "Second
Regard" et c'était l'histoire et vous devez connaître
cette histoire-là, c'est l'histoire de Brenda Morrisson
qui était considérée comme une femme extrêmement
dangereuse au Canada il y a à peine quelques années et
qui avait été partie à l'incident de Kingston où on
avait procédé à des fouilles à nu de cinq femmes et ça
avait fait un scandale à la grandeur du Canada.
2349 Alors, on a fait un suivi et ce n'est
pas pour rien que ça s'appelle "Second Regard", un
suivi sur un institut le "Healing Institute" qui est
dans le sud de la Saskatchewan, un endroit
extraordinaire pour les femmes autochtones et on a
suivi la procédure de réhabilitation de cette femme-là.
2350 On était là quand sa fille est venue
la chercher, c'est une histoire extraordinaire et,
d'ailleurs, le réalisateur de Régina qui l'a fait et
qui s'appelle Michel Poirier est devenu depuis ce
temps-là, en fin mars, est devenu réalisateur
coordonnateur de "Second Regard" à Québec. Maintenant,
c'est lui qui fait l'émission.
2351 Cette émission-là a gagné le prix des
communications sociales.
2352 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci,
monsieur Saint-Laurent. Est-ce que je peux alors
conclure que l'attente qu'on a déjà concernant la
représentation multiculturelle à long terme, il y en a
seulement une à long terme ici, puisse être retenue?
2353 Est-ce que je peux aussi vous
demander si vous accepteriez un engagement suite à
notre discussion, à court terme que vous allez mettre
l'emphase surtout à la relève et à la recherche de
main-d'oeuvre ou quelque chose qui est dit de cette
façon-là?
2354 MADAME FORTIN: Tout à fait. Est-ce
que je peux vous encourager, monsieur Gourd et monsieur
Saint-Laurent, dans vos plans, surtout les plans de la
relève, que vous mettiez une emphase sur la
représentation multiculturelle?
2355 Est-ce que vous êtes d'accord qu'en
ce qui concerne les Canadiens autochtones vont
reprendre les attentes existantes et de la même façon
qu'on mette une emphase pour le court terme sur la
relève?
2356 MADAME FORTIN: Oui, tout à fait.
2357 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci.
Est-ce qu'on peut aller vers la programmation en
détail? Je prends le plan stratégique de la télévision
française dans la demande. C'est de là où je commence.
Il y a tellement de documents ici mais c'est le
principal.
2358 La page 55, et je vois les grandes
priorités.
"La télévision française de
Radio-Canada doit donc continuer
à fournir au public francophone
des émissions et programmations
diversifiées, et caetera."
2359 Je prends pour acquis qu'on travaille
sur ces cinq objectifs en terme de notre programmation.
2360 Dans cette approche générale, sur la
prochaine page, paragraphe 180, vous mettez ce point
très important. C'est, pour moi, l'angle, c'est le
centre de votre philosophie de programmation. Vous
restez toujours une télévision généraliste.
2361 Vous avez touché hier aussi et suite
à nos discussions sur la diversité et innovation,
pourquoi continuer avec une télévision généraliste?
Est-ce qu'il n'y a pas moyen d'aller chercher une
programmation qui est moins généraliste, plus
complémentaire avec ce qu'on trouve dans le secteur
conventionnel francophone?
2362 MADAME FORTIN: On a une
programmation généraliste, on a des secteurs dominants
prioritaires.
2363 Dans notre vision, ces secteurs
dominants prioritaires nous distinguent des autres
télévisions comme Télé-métropole ou TVA et Quatre-Saisons. Si on s'exclut de ces secteurs-là, à ce
moment-là, il n'y a qu'une télévision qui va offrir des
émissions dans cette catégorie-là sauf, évidemment,
l'information et les nouvelles.
2364 Je pense que nous nous distinguons
jusqu'à un certain point de la vision d'une télévision
généraliste très très étroite à la PBS qui, de mon
point de vue, ne reflète pas le mandat des télévisions
publiques les plus importantes à travers le monde.
2365 Nous, on a été fondés, puis on a
peut-être été marqués par cela par la PBC, l'image de
la PBC comme télévision généraliste de qualité.
2366 Ce qu'on recherche, et l'accent qu'on
met sur nos secteurs de programmes, sont dans le
secteur de la culture, et la culture je vais en parler
tantôt, parce qu'il y a une notion plus étroite et plus
large, dépendant des intervenants, elle est très très
large ou très étroite.
2367 Dans le secteur de l'information des
dramatiques, dans les dramatiques il n'y a que deux
télévisions en français qui font de la dramatique
canadienne. L'offre de dramatique est supportée par
les deux chaînes les plus importantes. Quatre-Saisons
a fait une petite série dernièrement et probablement
que... je ne sais pas s'ils vont reprendre l'expérience
mais ce n'est pas une offre diversifiée de qualité, et
caetera, c'est un accident. Télé-Québec n'en fait
plus.
2368 Donc, si on veut offrir un volume
minimal à la population francophone, il n'y a que deux
télévisions qui offrent ce type de programmation-là.
2369 Si on a une vision que parce qu'on
est public on doit être complémentaire, ça veut dire
qu'il n'y a qu'une télévision au Québec qui va faire
des dramatiques. Je ne pense pas que ce soit bon ni
pour l'industrie ni pour la population.
2370 CONSEILLERE PENNEFATHER: Poussez ce
point un peu plus.
2371 MADAME FORTIN: Oui.
2372 CONSEILLERE PENNEFATHER: Si je
n'accepte pas cette thèse, à titre d'exemple, si je
disais qu'on puisse avoir une approche vers la
dramatique en même temps que TVA à titre d'exemple,
mais que notre approche n'est pas généraliste, c'est
plus anglais vers un genre de production dramatique qui
est différent.
2373 On ne cherche pas le plus vaste
auditoire parce que l'interrogation que j'ai de
généraliste que c'est plus vaste auditoire.
2374 MADAME FORTIN: Mais ce n'est pas ça,
généraliste.
2375 CONSEILLERE PENNEFATHER: Non?
2376 MADAME FORTIN: Généraliste veut dire
une offre de programme diversifiée. C'est ça une
télévision généraliste. Vous offrez des programmes
dans différents secteurs. C'est une programmation
générale plutôt qu'une programmation spécialisée dans
un secteur ou dans un autre.
2377 CONSEILLERE PENNEFATHER: Générale
alors veut dire diversifiée.
2378 MADAME FORTIN: Diversifiée.
2379 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que
ça dit aussi que dans chaque secteur dans cette
diversité, il faut que les programmes cherchent un plus
vaste auditoire?
2380 MADAME FORTIN: Oui et non. On est
en communication, vous l'avez été, madame, tout le
temps de votre vie, je pense que l'aspiration qu'on a,
c'est que les gens regardent nos programmes, que ce
soit une émission d'affaires publiques, une émission
culturelle ou une émission dramatique qui vise un
public plus large.
2381 L'objectif que j'ai et que nous avons
tous, si nous mettons en ondes une programmation dont
nous sommes fiers et qui est de qualité, c'est qu'elle
puisse atteindre le plus grand nombre de
téléspectateurs possible. Je vais vous donner deux
exemples.
2382 En dramatique, on a fait "Sous le
signe du lion" qui est une programmation qui a gagné
des tas de Gémeaux, et caetera, qui a fait un million.
Un million, ce n'est pas négligeable. C'est très
important. J'espère qu'à la reprise on va être capable
d'aller en chercher un autre 600 000 parce que cette
émission-là méritait d'être vue par plus de personnes
que ça.
2383 Quand on a fait le documentaire de
Riopelle, on a fait 250 000 et il y avait pas de pub
dedans, donc je veux dire ça n'a aucun rapport avec le
commercial. Je pense que ce documentaire-là valait la
peine d'être vu par au moins un demi-million de
personnes.
2384 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais, est-ce que la raison et les critères au début des décisions
pour faire une certain programme, un certain
documentaire, est-ce que les critères principal c'est
que ça va attirer un certain nombre de personnes avant
qu'on aille de l'avant?
2385 MADAME FORTIN: Non.
2386 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est quoi
le premier critère alors?
2387 MADAME FORTIN: Je vais être franche
avec vous, si je vous disais qu'on ne pense jamais à ça
vous ne me croiriez pas. Mais c'est l'équilibre de la
grille qui doit amener un certain auditoire général à
l'ensemble des programmes.
2388 MADAME FORTIN: Il faut qu'il y ait
dans la grille un certain nombre d'émissions qui soient
fréquentées par plusieurs personnes parce que ça c'est
la force de l'antenne. Et si l'antenne n'est pas
forte, on l'a vu à quelques reprises, les mêmes
émissions diffusées sur une antenne faible et sur une
antenne forte, ne rejoignent pas le même nombre de
téléspectateurs, ça va automatiquement. C'est comme un
centre commercial puis une petite boutique sur une rue
isolée, je veux dire, vous entrez dans un centre
commercial et vous vous promenez.
2389 La force de l'antenne demande qu'il y
ait un certain nombre d'émissions qui supportent
l'achalandage. Mais chaque émission que l'on choisit
elle n'est pas choisie en fonction de la cote d'écoute.
Même "La Petite Vie" quand on l'a mis en ondes, on
était à peu près sûr que ça ferait un flop.
2390 Je me souviens d'une conversation
avec Claude Maher en disant : "Es-tu sûr que ça va
marcher?" Puis il m'a dit : "Écoute, ça s'est jamais
fait à la télévision, d'après moi ça va probablement
aller tirer, écoute un million huit cent mille, pas en
bas de huit cent mille, un million et si ça marche pas,
on a juste 20 demi-heures. On a commencé cette
expérience-là comme ça. On ne sait jamais. Si on le
savait là, tout le monde ferait des émissions qui
marchent.
2391 Mais quand on est allé faire "Sous le
Signe du Lion", on savait que c'était pas "Diva", mais
on l'a fait parce que c'était un texte qu'on voulait
remettre en ondes.
2392 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je
comprends, mais j'aimerais qu'on mette dans nos... tous
les résultats de ces audiences publiques, ces
discussions qu'on a déclenchées hier avec madame
Bertrand pour qu'on soit plus clair sur qu'est-ce que
ça veut dire ces mots-là.
2393 Parce qu'une autre façon de voir les
résultats de notre discussion, c'est que c'est "La
Petite Vie" qui vont endurer parce qu'ils vont
continuer, disons qu'ils continuent à prendre ce genre
d'auditoire et que les programmes plus diversités, plus
nouvelles, moins sûrs auront pas la chance. Et s'il y
a une place où on devrait trouver ce genre de
programmation, c'est Radio-Canada.
2394 Mais c'est difficile et important
qu'on comprenne l'éventail des choix que vous avez à
faire, comment vous pouvez balancer ce qui à
l'extérieur a l'air d'une télévision populiste , populaire, une télévision qui
devrait faire concurrence avec... en soirée à titre
d'exemple avec ses compétiteurs qui ont le même genre
de programmation en même temps, tout le monde fait le 7
h 00 en même temps le soir. Est-ce qu'on devrait pas
s'attendre à ce que Radio-Canada fasse quelque chose
d'autre ou deuxièmement est-ce qu'à l'intérieur de ce
genre de catégories d'émissions on peut faire quelque
chose d'une façon différente?
2395 Mais non, on a l'impression que le
dictum d'une télévision généraliste populaire, c'est
qu'il faut rester dans les normes de ce qui est plus
populaire en terme de forme de dramatiques, mini-séries, téléromans, surtout les mini-séries. Alors,
est-ce que vous avez un peu de marge de manoeuvre?
2396 MADAME FORTIN: Est-ce que je peux
être en désaccord avec vous?
2397 CONSEILLERE PENNEFATHER: Pardon?
2398 MADAME FORTIN: Je dis je peux être
en désaccord avec vous.
2399 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui, merci
madame. J'essaie de comprendre.
2400 MADAME FORTIN: Non, non, mais quand
on a mis, je dis ça, quand on a mis "La Petite Vie" en
ondes, on s'attendait pas à ça. Quand on a parti "4½",
"4½" est écrit par deux auteurs qui écrivaient des
trois à cinq minutes dans une émission pour enfants qui
s'appelait "Bête pas Bête" et qui de formation sont un
vétérinaire et un technicien qui étaient au Zoo de
Granby.
2401 Ils ont dit : "On a le goût de faire
un téléroman", et on a dit : "Oui, on va les essayer en
demi-heures." Ils ont fait une demi-heure qui était
sympathique, différente, nouvelle à l'époque. Là ils
sont passés en heure et là ils ont du succès. Et là,
la télévision privée est en train de faire un clone de
"4½" avec les mêmes thèmes, la même clientèle cible,
les mêmes vedettes. Mais... et nous on va trouver à
faire autre chose, mais on jettera pas "4½", parce que
"4½", on jettera pas ces auteurs-là puis on leur
donnera pas le biais pour aller ailleurs. C'est des
gens qui ont travaillé avec nous, qui veulent continuer
de travailler avec nous, qui ont le goût de faire des
choses différentes. Et je pense qu'il faut encourager
ça.
2402 Mais quand ça a commencé "4½",
personne, personne aurait pensé que ce serait un succès
comme c'était. Même chose pour "Omerta", je me
souviens très bien, on avait trois séries policières
sur notre table. Une qui, de notre avis, allait
chercher probablement les plus gros auditoires, une qui
était pas prête, et celle-là qui est arrivée qui était
nettement différente des autres. Et on a dit : "On
prend celle qui est différente des autres." Cela a
bien réussi, ça aurait pu être un échec total.
2403 Et je pense que notre raisonnement
est toujours comme ça. A l'intérieur de ce genre-là,
on veut rejoindre le public avec quelque chose qui
étonne, quelque chose qui, dans le fond, apporte une
contribution de qualité. Et je dois vous dire par
ailleurs que dans une population de sept millions de
personnes, avec toutes les chaînes qui remplissent
6 400 heures de télévision par année, on n'a pas
toujours le génie à notre porte à toutes les heures sur
toutes les télévisions.
2404 Mais je pense que c'est ça,
généraliste ça veut dire pas confiné à un genre.
Populaire, ça veut dire qu'on essaie de rejoindre la
fibre des gens. La télévision en français au Canada,
et à la fois la privée et la publique, c'est un facteur
de cohésion sociale, c'est la base même du vedettariat.
On est en discussion avec l'ADISQ pour faire une
émission sur la chanson, ça marche pas dans le moment.
Pourquoi on a mis "La Fureur" en ondes? "La Fureur"
dont tout le monde parle et que tout le monde envie.
C'était pour essayer de trouver une façon de ramener
des émissions en ondes.
2405 Là on essaie d'aller plus loin parce
que l'industrie du disque a besoin de la télévision
pour bâtir son vedettariat, pour survivre, pour faire
vivre les chanteurs, les compositeurs qui vivent en
français et qui n'ont pas accès au marché américain.
Notre lien avec toute cette industrie-là est
extrêmement étroit et indispensable pour qu'elle puisse
survivre et se développer.
2406 CONSEILLERE PENNEFATHER: En effet,
je voulais revenir sur la question de programmation
culturelle et vous touchez un point très important
concernant le développement de talents musicaux. Mais
justement dans l'ensemble de diversification dans la
programmation, on reçoit la critique dans la
programmation actuelle, il y a certains créneaux qui
sont moins présents en effet, musique, variété. Et si
on examine la programmation de l'avenir, on remarque
peut-être encore une fois une emphase sur le côté
divertissement au lieu des autres catégories de
programmation dans les catégories 8, 9, 10, 11... 8, 9,
10 surtout.
2407 Pouvez-vous me décrire quelle est la
balance que vous avez pour l'avenir divertissement,
information, musique, variété en général?
2408 MADAME FORTIN: Écoutez, comme je
vous disais tantôt, on l'a pas distribué sur toute la
journée, mais notre priorité en heure de grande écoute,
c'était autour d'un tiers, un tiers, un tiers. Un
tiers d'information y compris les émissions d'affaires
publiques, nous avons... nous sommes la seule
télévision à avoir trois heures et demie d'émissions
d'affaires publiques en soirée. Je mets "Découverte"
dans ça.
2409 Quand on a créé "Zone Libre", on a
pas fait ça pour avoir de la cote d'écoute. Moi,
j'avais dit à Claude Saint-Laurent : "Écoute Claude, il
faudrait que ça aille chercher au moins trois cent
mille la première année, mais l'objectif de cette
émission-là, il faudrait que ça vive au bout de trois
ans à cinq cent mille, hein, Claude?
2410 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Oui.
2411 MADAME FORTIN: On a atteint notre
500 000 la première année, on est ravi. Mais c'est
évident qu'avec "Zone Libre" on n'ira pas chercher la
cote d'écoute de "La Planète en Folie", mais on l'a
fait pareil. "Enjeu", c'est une émission qui est pas
destinée à aller chercher des millions de
téléspectateurs, mais on va pas mettre en heure de
grande écoute six heures d'émissions comme ça. On
essaie de balancer entre les émissions d'information,
les émissions dramatiques et les autres genres.
2412 Et les autres genres depuis l'an
dernier durant la grille normale d'automne et de...
d'automne-hiver, ça comprend un peu de sport, de la
variété, des "talkshows", des choses variées qui
permettent un peu d'aérer la programmation et de faire
la promotion des artistes, d'avoir une grille
diversifiée. Mais c'est une programmation qui est plus
complémentaire que fondamentale.
2413 CONSEILLERE PENNEFATHER: Ici je vois
la grille-horaire avec votre demande qui est une
grille-horaire pour automne-hiver 99-2000.
2414 MADAME FORTIN: Quelle page, s'il
vous plaît?
2415 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je suis
dans une annexe, je pense... non, je suis sur annexe,
oui c'est la première annexe, c'est la grille-horaire,
il y a pas de page, c'est au-dessus des annexes.
2416 MADAME FORTIN: Parce que comme ça a
probablement évolué depuis le mois de décembre.
2417 CONSEILLERE PENNEFATHER: Justement,
mais juste un ordre de grandeur. Non, c'est avant,
c'est dans les annexes, première annexe, c'est une
grille-horaire projet et avant les descriptions des
émissions...
2418 Me STEWART: Je pense que c'est après
la page 147 de votre demande tout de suite après.
2419 MADAME FORTIN: Merci, on l'a trouvé.
2420 CONSEILLERE PENNEFATHER: Quelle est
la portion de "divertissements", vis-à-vis "nouvelles"
à peu près dans le nombre des...
2421 MADAME FORTIN: Vous prenez entre
quelle heure et quelle heure, entre 7 h 00 et 11 h 00?
2422 CONSEILLERE PENNEFATHER: Non, je
pense qu'entre, par exemple, 19 h 00 et 23 h 00.
2423 MADAME FORTIN: Correct. Bon,
"Virginie" c'est un téléroman. Je prends les émissions
d'affaires publiques, "La Facture", "Enjeu", "Zone
Libre", "Découverte" le dimanche, je prends une partie
de cette oeuvre-là. Les émissions de culture de façon
générale, "Vie d'Artistes", "Les Beaux Dimanches",
"Christiane Charest en Direct". Les émissions de
comédie, le lundi "La Petite Vie", "Un Gars une Fille",
"Catherine". Et de la dramatique, deux émissions de
variété, "L'Écuyer", "La Fureur"; le reste c'est de la
dramatique.
2424 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, ça
reste à peu près la...
2425 MADAME FORTIN: Cela reste à peu près
la même chose. Les titres vont changer dans la grille
qu'on va annoncer bientôt, mais la balance est à peu
près la même.
2426 CONSEILLERE PENNEFATHER: A peu près
la même que maintenant.
2427 MADAME FORTIN: Oui.
2428 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, il y
a pas grand changement.
2429 MADAME FORTIN: Non, le gros
changement on l'a fait l'année dernière quand on a
remplacé le vendredi soir le cinéma américain par "La
Fureur", "Zone Libre".
2430 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et quand on
vient aux émissions culturelles, j'aimerais savoir où
ils vont se trouver alors parce que...
2431 MADAME FORTIN: Nous, on conserve
toujours la fenêtre des "Beaux Dimanches" comme une
fenêtre identifiée, traditionnellement et orientée vers
les émissions culturelles. On a aussi bien sûr
l'information culturelle dans les "Ce Soir", dans
chacune des régions. On va le voir quand on va discuter
des régions, y compris dans le "Ce Soir" de Montréal.
On a concentré le vendredi soir du "Point" en interview
et qui est consacré à la culture. Et le dimanche est
notre journée de réflexion sur des sujets de valeur et
de culture pour des publics qui sont plus pointus et on
met les émissions, je dirais, de démocratisation
culturelle dans le cadre des "Beaux Dimanches", "Vie
d'Artistes" et "Christiane Charest."
2432 CONSEILLERE PENNEFATHER: Les
émissions alors que vous avez choisies, on va revenir
aux émissions culturelles, c'est dramatique,
information, émission culturelle, émission jeunesse.
2433 Parlons, dans ces quatre catégories
surtout, du contenu canadien. Si j'ai bien compris
votre demande, on annonce une diminution du contenu
canadien, vous en avez touché aujourd'hui. Cela après,
quand on lit les demandes, c'est sûr et on vous
félicite que vous avez dépassé les attentes existantes.
2434 Souvent ce n'est pas le cas toujours
dépasser ce qu'on vous demande en court terme, ça veut
dire au moins soixante-quinze niveaux de contenu
canadien pendant la journée et quatre-vingt-dix pour
cent par semaine entre 19 h 00 et 23 h 00.
2435 Maintenant, si je comprends bien,
cette diminution à soixante-cinq pour cent touche
certains mois de l'année seulement et il y a une baisse
aussi dans le quatre-vingt à soixante-quinze pour cent.
C'est les mois de mars à août. Dans l'ensemble, ça
représente une diminution du contenu canadien. Comment
vous justifiez cette diminution?
2436 MADAME FORTIN: Écoutez, je pense que
c'est technique. Dans notre esprit, c'était une
reconduction de nos exigences de l'ancienne licence.
Cela représente une diminution par rapport à nos
réalisations qui ont excédé nos attentes et on est
toujours dans une situation où on veut excéder nos
attentes. On a juste reconduit l'ancienne licence qui
est inférieure à notre réalisation actuelle.
2437 C'est pas un objectif, on l'a fait de
façon un peu automatique compte tenu de l'insécurité,
et caetera.
2438 CONSEILLERE PENNEFATHER: Qu'est-ce
que ça veut dire? C'est quel type d'émissions? Est-ce
que ces émissions sont les productions vues seulement
en région ou est-ce que ce sont des émissions qui sont
vues au réseau et quand?
2439 En fin de compte, je pense que, à la
fin, on puisse savoir en nombre d'heures, en budget,
mais aussi, comme vous avez souligné, madame Fortin,
souvent dans le discours ce matin, on parle aussi du
contenu.
2440 MADAME FORTIN: Notre objectif à nous,
c'est d'être la télévision la plus canadienne possible.
Je veux dire, plus on réussit à faire d'émissions, plus
on fait des émissions de qualité, je veux dire, plus on
réussit à donner une place aux voies et aux talents
canadiens. C'est notre raison d'être, c'est notre
mandat et c'est la seule raison.
2441 On pourrait probablement hausser ces
attentes-là. La façon la plus confortable de le faire
pour nous, c'est si on pouvait le faire, ce que
j'appellais tantôt, sur des moyennes mobiles.
2442 Par exemple, on s'est rendu compte à
l'examen que, je veux dire, on est toujours au-delà de
80 pour cent, mais une année, on avait 79. Je veux
dire, ça nous gênerait d'être en non-conformité à la
fin de l'année. Mais si on est à 79, mais qu'on peut
se rattraper à 81 l'année d'après ça et que vous
considérez que, sur deux ans, on a fait 80, c'est
quelque chose avec lequel on pourrait vivre plus
facilement, parce qu'il y a toujours à un moment donné
une variation. Et les chambres de compensation dans
une grille, je veux dire, ce sont les acquisitions.
2443 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'ai du mal
à saisir un peu le raisonnement.
2444 MADAME FORTIN: Oui.
2445 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors,
revenons. Je m'excuse si je n'ai pas bien compris.
Premièrement, les attentes existantes, 75 pour cent
pour la journée, vous proposez de baisser ce 75 pour
cent à 65 pour cent de mars à août. Alors, c'est un
changement, ce n'est pas le même que l'attente.
2446 MADAME FORTIN: Bien, je suis
désolée. Dans ce cas-là, je veux dire, on veut le
maintenir comme c'était autrefois.
2447 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: O.K.
Alors, il n'y a pas de différence entre les mois.
C'est 75...
2448 MADAME FORTIN: On n'a aucune
difficulté à faire ça.
2449 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... comme
l'attente existante?
2450 MADAME FORTIN: Oui.
2451 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et, en
plus, vous avez dit dans la demande dès le début, d'une
façon élogieuse et justement, que vous avez dépassé.
Est-ce qu'il n'y a pas moyen de fixer le contenu
canadien à une moyenne qui ressemble à vos succès?
2452 MADAME FORTIN: Je vais vous
expliquer c'est quoi notre préoccupation. Dans le
fond, on pourrait venir ici puis dire: "On va faire
100 pour cent de contenu canadien." Et on pourrait
faire énormément de reprises et beaucoup de "show de
chaises"; excusez l'expression, là.
2453 Je veux dire, ce qu'on veut être
capables de faire, peu importe le contexte financier ou
le contexte des fonds, c'est d'être capables de faire
des choses significatives en ondes. Et les seules
programmations compensatoires qui sont relativement peu
coûteuses sont les acquisitions de cinéma qui sont, je
veux dire, le plus bas de tout.
2454 Et à choisir entre avoir un peu moins
de contenu canadien et de continuer de faire des
émissions comme "Zone Libre" et "Découverte", pour moi,
c'est plus important comme notre contribution au
système que de faire uniquement du contenu canadien du
type des émissions qu'on a pendant la journée.
2455 Comprenez-vous ce que j'essaie de
faire?
2456 Alors, on s'est dit qu'on est
capables de maintenir le niveau de qualité et de
programmation, mais ça nous prend cette chambre de
compensation-là, parce qu'on a vécu à travers les cinq
dernières années avec tellement de turbulence que, je
veux dire, si on veut maintenir les investissements
dans les choses qui comptent, il faut que, à un moment
donné, on ait quelques chambres de compensation.
2457 Je regardais ça. Je peux acheter,
pour le prix que ça me prend pour faire "Découverte",
50 films qui vont durer deux heures chacun. Je veux
dire, c'est ça la balance. Ce n'est pas quelque chose
qui nous plaît. Si, je dirais, la moitié de l'argent
qu'on a livré à monsieur Martin nous était restaurée,
je veux dire, je n'aurais aucune difficulté à dire
"oui".
2458 Mais dans le contexte actuel, je veux
dire, on est prêts à travailler avec 75 pour cent sans
difficulté. On souhaite aller beaucoup plus que ça.
Je veux dire, on aimerait en soirée être de l'ordre de
ce que vous dites.
2459 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: 80 pour
cent, c'est l'attente existante.
2460 MADAME FORTIN: Mais à 80 pour cent,
il n'y a pas de problème.
2461 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: 80 pour
cent dans la soirée.
2462 MADAME FORTIN: En soirée, je n'ai
pas de difficulté.
2463 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est la
thèse.
2464 MADAME FORTIN: C'est ça. Mais ça
nous permet une certaine flexibilité pour pouvoir
compenser, je veux dire, dans des périodes un peu plus
difficiles.
2465 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et quel
type de programmation vous allez mettre en place de la
programmation canadienne, alors? Si vous avez besoin
de plus de flexibilité, ça veut dire le cinéma, ça veut
dire...
2466 MADAME FORTIN: En général, c'est du
cinéma ou des séries comme "Suspect Numéro Un", des
séries britanniques. On a diffusé "Le Comte de Monte
Cristo", "Les Voyages de Gulliver"; là, j'en prends des
différentes.
2467 Donc, on recherche des séries, ce que
les Anglais appellent "best of the world" en
miniséries. On ne fait plus de séries étrangères en
heures de grande écoute depuis 1992. "Elle est là",
était la dernière qu'on a diffusée.
2468 On a maintenu quelques mini-séries,
surtout dans le temps des Fêtes ou dans des périodes un
peu plus creuses en provenance de différentes
télévisions du monde. Et on fait encore, bien sûr, du
cinéma. Mais on fait le cinéma, comme je le disais
tantôt, davantage dans les périodes comme le printemps
et l'été et durant l'après-midi ou en fin de soirée.
2469 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Dans les
attentes existantes par contre, vous ne mentionnez pas
dans votre demande votre plan à long terme. Et ce plan
à long terme vise à ce que la programmation canadienne
soit 90 pour cent.
2470 Est-ce que vous avez toujours ce plan
à long terme en tête?
2471 MADAME FORTIN: Si on se place,
madame, dans un contexte de financement constant, pour
ne pas dire stable, si on se place dans un contexte où
la garantie de 50 pour cent du fonds de production qui
était attribué à Radio-Canada n'existe plus, si on
choisit d'augmenter le contenu canadien, à ce moment-là, c'est qu'on va distribuer nos budgets de façon
différente. Je veux dire, je peux le souhaiter, mais
je n'en ferais pas une attente.
2472 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Laissez-moi
comprendre. Vous avez une attente déjà à long terme...
2473 MADAME FORTIN: Oui.
2474 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... et
canadien à 90 pour cent en moyenne sur une base
annuelle et grille horaire pour toute la journée des
réseaux anglais et français de télévision...
2475 MADAME FORTIN: Oui.
2476 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... et
atteindre le niveau de 25 heures par semaine
d'émissions canadiennes au cours de la diffusion en
soirée.
2477 Est-ce que vous êtes d'accord que
cette entente reste, soit rapportée à la prochaine
licence.
2478 MADAME FORTIN: Je suis probablement
trop franche. Je suis d'accord pour que cette attente
reste. Je ne vous garantis pas qu'on va la réaliser
dans le contexte actuel. Mais on va y aspirer, pas de
problème.
2479 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pourquoi
vous dites ça? Je veux que vous alliez un peu plus
loin, parce que...
2480 MADAME FORTIN: C'est ce que
j'essayais d'expliquer. C'est que si on s'engage de
façon qualitative à faire des séries lourdes, à
développer de la relève, à investir dans les régions, à
investir dans le cinéma, ces sommes-là, je veux dire,
doivent être prises à même les budgets qui ne sont pas
en croissance.
2481 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que
vous nous mettez devant, comme on dit en anglais,
"either or"?
2482 MADAME FORTIN: Non. Je pense que
pour le milieu, pour l'industrie, pour la population,
pour le caractère distinct que vous souhaitez voir à
Radio-Canada, c'est plus important qu'on fasse ces
choses-là que, je veux dire, d'essayer d'être Canadiens
à tout prix. Je veux dire, je pense que l'importance
pour nous, c'est de continuer à faire des choses
différentes, des choses originales, des choses qui ont
un impact auprès et de l'industrie et de la population.
2483 C'est important d'être capables de
démontrer comme francophones qu'on est capables, nous
autres aussi, de faire des grandes séries de qualité
internationale. Mais ça, ça se fait avec des dollars.
Et ce n'est pas l'intérêt du secteur privé de faire ça
si ça ne rapporte pas en termes de rendement
commercial.
2484 Mais sur le plan de la qualité, sur
le plan de la fierté, sur le plan de la formation des
artisans, c'est important pour tout le milieu culturel
francophone au Canada. Et je dis qu'à choisir entre
les deux, nos choix, parce que vous nous demandez de
faire des choix, c'est de soutenir cette industrie-là à
un niveau de qualité et d'originalité qui vous
préoccupe beaucoup.
2485 Et si on devait, nous, faire un choix
entre ces deux variables-là, j'aimerais mieux à
l'occasion plus de cinéma, quelques séries étrangères.
On ne veut pas en mettre en "prime time", on s'engage à
ne pas en mettre en "prime time", ça fait des années
qu'on ne l'a pas fait, mais dans la basse saison, je
veux dire, plutôt que de sacrifier sur les choses qui
sont fondamentales au maintien et au développement du
talent et de l'industrie dans le secteur francophone.
2486 Mais si on pouvait avec nos
ressources ne faire que ça, du produit canadien de
qualité, je veux dire, on ne ferait que ça parce que,
pour nous, le produit étranger n'est même pas un
produit. Ce n'est pas un produit dominant. Ce n'est
pas un produit que les gens aiment voir chez nous.
C'est vraiment une mesure d'économie. Et à chaque fois
qu'on peut le remplacer par autre chose, on y gagne en
termes de crédibilité, en termes de "branding", puis
très souvent en termes de cotes d'écoute.
2487 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si
je résume, vous êtes d'accord que vous avez les
attentes existantes rapportées à nouveau?
2488 MADAME FORTIN: Oui.
2489 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et on est
clairs que les attentes sont le contenu canadien à long
terme, de canaliser à 90 pour cent en moyenne sur une
base annuelle et une grille horaire toute la journée,
et atteindre un niveau 25 heures par semaine
d'émissions canadiennes au cours de la période de la
diffusion en soirée, de 19 heures à 23 heures.
2490 Pour la période d'application des
licences, vous dites que vous êtes d'accord à rapporter
la même attente qu'on a déjà sur place. Cela veut dire
au moins 75 pour cent pour le réseau français et
conserver une moyenne de 22.5 heures par semaine, ça
veut dire 80 pour cent d'émissions canadiennes entre 19
heures et 23 heures. Cela, c'est pour les deux
réseaux.
2491 Mais juste une autre question là-dessus. Vous avez présenté un document clair, si j'ai
bien compris, qui démontre que vous avez dépassé ce
pourcentage presque tout le temps. Pourquoi,
maintenant, vous hésitez à mettre la barre plus haute?
Je ne comprends pas.
2492 MADAME FORTIN: Peut-être pour
pouvoir la dépasser encore une fois.
2493 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pardon?
2494 MADAME FORTIN: J'ai dit: peut-être
pour pouvoir la dépasser encore une fois. Il faut
reconnaître...
2495 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est plus
intéressant avoir un défi comme ça? C'est ça?
2496 MADAME FORTIN: Non, mais les
conditions ont changé. On a réussi à le maintenir
parce que c'est un objectif personnel. Je veux dire,
c'est la seule raison.
2497 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si le
Conseil mettait...
2498 MADAME FORTIN: Si vous préférez
mettre des objectifs plus élevés, je veux dire, et être
plus indulgents quand on ne les rencontre pas... moi,
je fais ça avec mes cadres. Je leur mets des objectifs
plus élevés, mais je sais d'avance que je mets la barre
très haute.
2499 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, je
pense que le but est clair, c'est ne pas jouer avec les
pourcentages.
2500 MADAME FORTIN: Non, c'est ça.
2501 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le but est
clair et c'est une condition qui touche une maison
publique, une corporation sous la loi et on est là pour
vraiment prendre en considération toutes les
problématiques ou défis qui entourent.
2502 Et je dois dire aussi que la
canalisation a été présentée par madame Saucier,
monsieur Beatty et vous-même comme étant une pierre
angulaire...
2503 MADAME FORTIN: Oui, tout à fait.
2504 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... de la
raison d'être de cette maison.
2505 MADAME FORTIN: Oui.
2506 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, on
est d'accord qu'on avance dans ce dossier-là sur le
côté anglais, sur le côté français.
2507 Maintenant, on nous dit que même si
on peut avec... même dans une période très difficile
budgétaire, même avec les changements dans le secteur
privé, avec les fonds, et tout, qu'on a réussi à faire
un contenu canadien d'au moins 80 pour cent, sinon 85,
et des fois 94, je pense.
2508 On ne peut pas accepter une attente
qui remonte le 75 pour cent à 80 pour cent. Pourquoi?
Pourquoi l'avenir ne s'annonce pas le même que le
passé?
2509 MADAME FORTIN: Écoutez. Un des
facteurs, c'est que si nous avons réussi à maintenir,
en particulier en heures de grande écoute, des
résultats aussi performants, c'est qu'on avait 50 pour
cent des fonds de production garantis à Radio-Canada et
qu'on en a profité.
2510 Je veux dire, on a utilisé cette
somme-là pour générer des émissions qui sont en heures
de grande écoute. Cette garantie-là n'est pas là.
2511 Les coupures qu'on a faites, l'argent
n'est pas revenu. Les budgets du gouvernement, je veux
dire, ne sont pas en croissance et on ne sait pas pour
quelle période de licence.
2512 On présume que le financement va être
constant. On présume que notre performance dans les
fonds va être équivalente mais ce sont deux zones
d'incertitude. Je pense qu'on va atteindre 80 pour
cent sans difficulté. Je pense qu'on va le dépasser.
C'est notre objectif de le dépasser et on dit, sur le
plan purement légal, on s'engage, quelles que soient
les conditions, à faire 80 pour cent, à moins qu'on
nous ferme.
2513 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Dans
l'ensemble alors, c'est le changement dans les
garanties de fonds de télévision qui vous causent à
hésiter à remonter le...
2514 MADAME FORTIN: Oui, parce que
c'était très important pour nous, et en dehors du
secteur jeunesse, la plupart des émissions financées
par les fonds étaient des émissions en heures de grande
écoute.
2515 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et c'est la
raison pourquoi vous justifiez cette inhabilité d'aller
plus loin avec le contenu canadien, mais par contre,
est-ce que c'est la même chose sur le côté anglais?
C'est les mêmes règles du jeu qui les touchent. Est-ce
qu'ils n'avancent pas sur leur canalisation? Pourquoi
les différences?
2516 MADAME FORTIN: Là vous me mettez
dans une position bien difficile. On fait beaucoup
moins de sport que du côté anglais et le sport est du
contenu canadien à 100 pour cent. Quand on s'est
retiré du sport (on est en période de transition
maintenant) il faut remplacer ces émissions-là et pas
toujours par du contenu canadien. On a des raisons
pour faire ça, mais il y a un coût à ça qui fait une
différence entre notre grille et celle de la télévision
anglaise. Nous sommes des réseaux de la même compagnie
et très diversifiés.
2517 Nous partageons les mêmes objectifs
mais notre façon de les réaliser est différente et on
n'a pas le goût de remonter notre contenue canadien en
ré-augmentant par des émissions sportives ou par des
émissions non-significatives.
2518 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, une
autre façon de demander la question: Si le Conseil
vous disait que vous obtiendriez un pourcentage de
contenu canadien à 80 pour cent, à titre d'exemple, au
lieu de 75, quelles seront les impacts sur vos
priorités et plans de programmation qu'on va discuter
aujourd'hui?
2519 MADAME FORTIN: Je pense que de toute
façon, il faut dire, notre priorité c'est de mettre le
plus haut niveau possible de contenu canadien. Donc,
ça n'a pas un impact réel par rapport à ce qu'on va
faire aujourd'hui. Il faut dire que c'est ce qu'on
essaie de faire de toute façon toujours. Dans le fond,
on est peut-être un peu trop prudent et on essaie de se
protéger en matière de sécurité, mais notre objectif
c'est de mettre le plus grand nombre d'émissions
canadiennes en ondes. C'est notre raison d'être de
faire ça.
2520 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: O.k. On
peut arrêter ici ou on peut continuer à un autre sujet,
madame la présidente.
2521 LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL: C'est vous
qui êtes notre guide de matin.
2522 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je suis
bien impliquée avec mes collègues. Alors, on va peut-être faire les dramatiques et prendre notre "break"
parce qu'il y a un même thème un peu avec les
dramatiques que vous pouvez peut-être m'expliquer.
2523 Alors, peut-être que vous pouvez me
clarifier que là je pense que dans les lacunes, la
réponse aux lacunes datée le 15 mars, page 6,
paragraphe 19, résume le positionnement... sinon
corrigez-moi.
2524 En effet, vous dites qu'entre 19 h et
23 h vous prévoyez diffuser un minimum de cinq heures
(mon Dieu, j'écris en français et en anglais en même
temps) cinq heures de dramatiques canadiennes par
semaine. Ce montant constitue une moyenne annuelle.
2525 En effet, l'attente existante est
cinq heures 30 par semaine. Est-ce que ce n'est pas
vrai?
2526 MADAME FORTIN: Oui.
2527 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors,
pourquoi ce changement dans l'attente?
2528 MADAME FORTIN: C'est uniquement
relié à l'incertitude concernant les fonds et à notre
désir si nous devons avoir accès à un bassin
d'émissions moindres, je veux dire, de continuer de
privilégier des émissions de qualité plutôt que le
volume. C'est la seule raison.
2529 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pourriez-vous aller un peu plus loin? Je pense que c'est le
genre de flexibilité que vous cherchez.
2530 MADAME FORTIN: Oui.
2531 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Qu'est-ce
qui va remplacer les dramatiques qui sont moindres?
2532 MADAME FORTIN: Ça pourrait être
n'importe quelle émission qui serait moins coûteuse à
produire que des émissions dramatiques. Ça pourrait
être une émission d'affaires publiques. Ça pourrait
être un magazine culturel. Ça pourrait être... je ne
sais pas là, mais ça peut être une émission parce que
ces émissions-là sont relativement moins coûteuses à
produire que les émissions dramatiques qui sont le
volume le plus important d'investissement dans la
programmation en heures de grande écoute avec les
nouvelles.
2533 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais est-ce
que ça peut être une des priorités que vous avez devant
nous, en dramatiques, émissions culturelles?
2534 MADAME FORTIN: Tout à fait.
2535 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ça peut
être un autre genre de...
2536 MADAME FORTIN: Ça serait sûrement
dans nos secteurs prioritaires, mais ça pourrait n'être
pas à chaque année une dramatique.
2537 Vous savez, la situation dans
laquelle on se trouve est bien différente cette année
de celle de l'an dernier et je vais vous l'expliquer
rapidement. Une garantie dans le fond de production
fait que c'est le diffuseur qui choisit les projets
qu'il veut mettre à la grille et qui seront retenus.
2538 En ce sens-là, oui, on était
privilégié, c'est qu'on pouvait faire une grille,
donner des accords à des producteurs et ces projets-là
étaient presqu'automatiquement acceptés si la qualité
était de bon niveau par Téléfilm et par le fonds de la
télévision.
2539 À compter de l'an prochain, non
seulement y a-t-il incertitude sur le montant qui va
être attribué à Radio-Canada mais nous n'avons plus le
choix des projets qui vont être retenus. Les projets
doivent respecter un certain nombre de critères mais on
peut proposer trois projets. S'il y en a deux de
retenus ou un, on vient de perdre une heure de
dramatiques en ondes et ce n'est pas notre décision.
2540 Donc, la décision devient de plus en
plus extérieure au télédiffuseur sur le plan de quelles
émissions de productions indépendantes vont être
retenues pour faire leur grille-horaire de l'année qui
suit. Si on se retrouve dans une situation ou par
exemple on a fait une analyse cette année, on aurait eu
deux projets qui ne seraient probablement pas passés.
Ça veut dire qu'il y a une heure de dramatiques qu'on
comptait mettre en ondes qui n'existera pas et qu'on ne
peut pas remplace à court terme, à pied levé, par une
émission dramatique de même type et de même qualité.
2541 Si je me réfère à ce que Daniel
disait tantôt, il faut la remplacer par une émission
qui a une durée de conception beaucoup plus courte et
ça ça va nous arriver à toutes les années. C'est un
autre système de gestion.
2542 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, le
cinq heures 30 est réduit à cinq heures et l'attente à
long terme était dix heures par semaine de dramatiques
canadiennes, et vous proposez maintenant sept, encore
une fois, une réduction?
2543 MADAME FORTIN: Je pense que dans une
grille équilibrée, dans le cas de la grille d'heures de
grande écoute de la télévision française, nous avons de
l'information entre 6 et 7 h et entre 10 et 11 h.
C'est-à-dire on a deux heures d'information de plus que
les télévisions privées.
2544 Dans l'ensemble, ce qui nous reste de
plage horaire dans la haute saison (parce qu'on parle
de la haute saison; on ne parle pas d'une base
annuelle-là, je pense) c'est à peu près 21 heures. En
fait, c'est 22 heures. Dix heures sur 22 heures c'est
plus que notre objectif d'avoir un tiers, un tiers, un
tiers, et de ne pas dépasser 40 pour cent. C'est une
grille qui est trop lourde en termes de dramatiques.
2545 J'ai l'impression que quand on a
conçu ça un moment donné, et c'est un fait qui pourrait
être intéressant, mais je pense que ça ne ferait pas
une grille assez équilibrée et je ne pense pas que les
ressources disponibles, ni à l'interne, ni à l'externe,
nous permettraient de diffuser régulièrement à chaque
année 10 heures de dramatiques en heures de grande
écoute, dans le contexte actuel.
2546 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, vous
avez proposé de changer l'attente à long terme de 10
heures par semaine à sept heures, et la raison c'est
d'avoir plus de flexibilité dans la proportion de
programmation dramatique versus d'autres programmations
en heures de grande écoute?
2547 MADAME FORTIN: C'est ça.
2548 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce
qu'on peut dire ça...
2549 MADAME FORTIN: Regardez, si on a
21...
2550 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ...ou est-ce que c'est pendant la journée?
2551 MADAME FORTIN: Non. On est toujours
en heures de grande écoute.
2552 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: O.k.
2553 MADAME FORTIN: Si on a 22 heures,
nous autres, on a 22 heures de "prime time" en heures
de grande écoute. Un tiers c'est à peu près 7. Ça ne
veut pas dire qu'une année ça ne sera pas 8, mais si on
veut garder cet espèce d'équilibre, 7 heures c'est à
peu près un tiers pour les dramatiques, on a à peu près
un tiers pour l'information, et il reste un tiers pour
ce que j'appelle des produits variés: la culture, le
talent, trois heures de hockey par semaine.
2554 Si on enlève la partie de hockey du
samedi soir, c'est à peu près la façon dont on
construit et balance notre grille.
2555 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense
que ça serait intéressant de mettre tout ça ensemble un
moment donné que si on accepte cette position-là, il
faut avoir un engagement de l'autre côté qui garantit
qu'elle sera remplacée pour accomplir les autres
projets prioritaires comme émissions culturelles,
émissions jeunesse en heures de grande écoute...
2556 Je veux juste finir cette section en
vous demandant d'expliquer votre positionnement vis-à-vis le cinéma canadien. Je vois dans la grille-horaire
"cinéma"... je vois un propos d`une émission culturelle
de "Ciné-club", mais je ne place pas le cinéma canadien
et surtout vos annonces récentes concernant
l'implication de Radio-Canada en cinéma, suite à vos
propres intentions et je pense en relation avec le
rapport qui a été fait.
2557 Est-ce qu'en effet la flexibilité que
vous cherchez va supporter la présence du cinéma
canadien sur vos écrans? C'est pas juste
l'investissement qui m'intéresse, c'est la présence
de...
2558 MADAME FORTIN: Dans le moment, et je
vais laisser Daniel parler de ça un peu plus
longtemps... dans le moment, on a dans nos cartons à
peu près tous les films qui ont été en nomination pour
les Jutras cette année en cinéma francophone, mais on
ne peut pas les diffuser parce qu'on respecte
l'ordonnancement des droits... avant l'année prochaine.
2559 MONSIEUR GOURD: C'est ça. Un an à
trois ans.
2560 MADAME FORTIN: Un an à trois ans.
2561 INTERLOCUTEUR NON IDENTIFIÉ: Pardon?
2562 MONSIEUR GOURD: Ça prend un an à
trois ans entre le moment où le film apparaît sur un
écran de cinéma et le moment où il peut arriver à
l'antenne d'une télévision. Il doit passer par toutes
sortes d'étapes avant de pouvoir arriver à la
télévision. Donc, les engagements qu'on met au niveau
du cinéma maintenant vont se traduire à l'antenne dans
trois ans, dans deux ans ou dans trois ans et non pas
immédiatement.
2563 MADAME FORTIN: En général, les films
canadiens de langue française, parce que je fais la
distinction-là, pas les films doublés, on les passe la
plupart du temps quand le style y convient dans le
cadre des "Beaux Dimanches". On a passé "L'Enfant
d'O", On a passé une Claire Poirier " and Let Me Go".
On a "Le 32 août sur terre". On a "Deux secondes" qui
s'en vient, "Le Violon rouge". Ça c'est des films de
"Beaux Dimanches".
2564 On passe aussi évidemment beaucoup de
cinéma canadien anglais dans des cases qui sont moins
visibles à moins d'avoir une production très
exceptionnelle qui a un attrait pour nos
téléspectateurs. Les investissements qu'on va faire
dans le cinéma au cours des prochaines années devraient
créer une masse de produits beaucoup plus considérables
que ce qu'on a maintenant.
2565 D'ailleurs, c'est la raison pourquoi
le rapport a été écrit, pourquoi on l'a pris au sérieux
et qu'on s'est assis avec les gens du milieu pour
essayer de contribuer, je rappellerais, au renouveau de
l'industrie du cinéma. Dans les faits à la grille,
vous allez probablement voir ça dans trois ans.
2566 MONSIEUR GOURD: Mais je dois dire
déjà qu'on met à l'antenne tous les mercredis soir un
film canadien. Tous les mercredis soir, 52 semaines
par année. Au point de départ, il y a 52 films
canadiens qui prennent l'antenne chaque année. Donc,
déjà on était en investissements et en achats et en
pré-achats d'un certain nombre de films à chaque année.
2567 La façon qu'on a analysé le cri
d'alarme lancé par le milieu du cinéma, auquel s'est
associé plusieurs institutions dont Téléfilm, les
producteurs, le ministère du Patrimoine, c'est que
l'industrie du cinéma est dans une situation
extrêmement précaire. Je veux juste rappeler que le
cinéma et l'industrie du cinéma est une industrie soeur
de l'industrie télévisuelle. Une grande partie des
artisans, soit les réalisateurs, les cameramen,
preneurs de son, et caetera, et des producteurs et
souvent d'auteurs travaillent autant dans le cinéma
fiction, long métrage que dans les séries dramatiques.
2568 Donc, c'est connexe et quand vous
regardez surtout dans le secteur francophone (je
connais moins le secteur anglophone), la plupart des
producteurs de cinéma sont aussi des producteurs de
télévision. Donc, quand l'industrie du cinéma va mal,
c'est aussi l'industrie de la télévision qui risque de
mal aller parce que c'est des vases communicants.
C'est les mêmes gens qui se promènent de l'un à
l'autre.
2569 Donc, soutenir l'industrie du cinéma
canadien, en plus de soutenir un art (parce que c'est
aussi un art), on soutient en même temps l'industrie de
la télévision et quand on abandonne l'industrie du
cinéma à une situation de détérioration c'est aussi
l'industrie de télévision qu'on abandonne en partie à
la détérioration.
2570 Donc, ce qu'on a choisi de faire
après avoir consulté les différents milieux,
distributeurs, producteurs, comédiens, auteurs, après
discussion avec eux et essayé de trouver un équilibre
de ce qu'on pouvait faire comme investissement dans le
monde du cinéma qui ne compromettait pas non plus
l'action dans le domaine de la télévision, qui nous
permettait d'apporter un complément programme à contenu
canadien intéressant mais pas dans des volumes qui
feraient qu'on débalancerait complètement et qu'on
serait plus rediffuseur de cinéma que rediffuseur de
télévision.
2571 On est arrivé à la conclusion au fond
qu'il fallait aller dans un plan d'action en six voies,
six axes importantes, dont les trois premiers sont les
plus importants: développer des scénaristes...
développer des scénarios, donc, développer des auteurs;
extrêmement importants parce que non seulement le
cinéma mais la télévision repose là-dessus;
2572 Deuxièmement préacheter, c'est-à-dire
distribuer des licences de diffusion qui permettent un
financement multi-institutions pour du cinéma
important, donc augmenter autant que possible avec les
films et les autres fonds la production de films.
2573 Troisièmement, acheter des films et
acheter des films canadiens en français, mais aussi en
anglais, parce qu'on fait les deux.
2574 Quatrièmement, investir dans le
cinéma parce que, souvent, ce que les producteurs
attendent, c'est une contribution d'investissement pour
aider le film à se produire.
2575 Alors, ça, ce sont les quatre axes
fondamentaux. Il y en a un cinquième sur lequel tout
le monde était unanime, qu'on devait faire de façon,
mais éloquente et continuelle, c'est de faire la
promotion du cinéma canadien, parce qu'une des grandes
difficultés pour le cinéma canadien de percer, c'est
souvent qu'on ne connaît pas son existence et qu'il y a
peu de films à grand attrait, qui attirent des grandes
populations.
2576 Alors, par exemple, on a eu l'exemple
récemment de "Laura Cadieux", une adaptation d'un roman
de Michel Tremblay et, encore plus récemment, "Les
Boys". Et, d'ailleurs, le réalisateur du "Titanic" se
demandait qui était de monsieur "Les-Boys" qui arrivait
à créer un film qui était plus fort sur le marché
québécois et francophone canadien que son film à lui.
Alors, on lui a expliqué que ce n'était pas "Les-Boys",
c'était "Les Boys"!
2577 Donc, ça prend en même temps des
films de grand attrait, qui vont créer un attrait pour
l'ensemble des Canadiens pour le cinéma canadien, mais
aussi un soutien systématique à l'art qui est le
cinéma, au développement de la culture qui passe à
travers aussi le cinéma.
2578 Et donc, au fond, on va investir
3 000 000 $ dans la promotion, l'achat, préachat,
développement, et caetera. 3 000 000 $ à 3 500 000$,
parce qu'il y a un autre million qui est promotion et
qui se promène et dépendant des années. Et on va faire
ça en accord avec le milieu.
2579 Alors, on a créé un groupe de travail
qui va avoir une durée de cinq ans, parce que c'est un
plan de cinq ans, où on retrouve la radio française, la
télévision RDI, la télévision première chaîne. On
retrouve également les gens des nouveaux médias et des
représentants des régions.
2580 Et en même temps avec nous, on va
retrouver les producteurs, les réalisateurs, les
auteurs, les comédiens, puis les distributeurs. Et,
ensemble, on va gérer cette intervention-là parce que,
étant donné que c'est une industrie qui est en
difficulté et qui est fragile, il ne faut pas qu'on
arrive avec nos gros sabots.
2581 Par exemple, on pourrait dire: "Bon!
On va payer plus cher pour les licences." Et là, les
distributeurs vont être très contents, parce que c'est
à travers la licence qu'ils prennent le financement de
distribution.
2582 Sauf que si on le fait de toute façon
trop élevé, on risque de créer une distorsion du marché
et de faire que, finalement, il y ait juste TVA et nous
qui sommes capables d'acheter du film canadien parce
qu'on monte les licences trop élevées. Donc, il faut
faire attention à nos interventions.
2583 Oui, il faut accroître
progressivement les licences, mais il ne faut pas non
plus détruire le marché. Il faut permettre à Canal D,
aux différentes chaînes d'Astral qui en consomment du
cinéma canadien, Télé-Québec, à TQS d'avoir accès au
cinéma canadien à des prix qu'ils sont capables de
payer. Alors, donc il faut faire attente à ça.
2584 Même chose si on met beaucoup
d'argent de développement de scénaristes et que, d'ici
cinq ans, on se retrouve avec une dizaine de
scénaristes extrêmement brillants, mais qu'on n'a pas
de structure de production ni d'investissement de
production capable d'accueillir et de produire
suffisamment de films pour maintenir ces nouveaux
auteurs plus les anciens professionnellement existants,
on n'a rien accompli parce que, au fond, on va créer un
effet de démobilisation qui va être extrêmement
important.
2585 Donc, c'est important de naviguer
avec équilibre puis avec justesse. Étant donné qu'on
n'est pas des gens de cinéma, qu'on ne deviendra jamais
producteurs de cinéma, ce n'est pas notre travail à
nous, ça nous prend donc le conseil systématique des
différents intérêts, qui sont parfois conflictuels,
pour nous permettre de bien intervenir dans ce domaine-là. Et en même temps quand on soutient le cinéma, je
le rappelle, on soutient l'industrie indépendante de la
production de télévision, parce que ce sont des
produits qui sont tout à fait connexes dans la
structure même de l'industrie.
2586 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On va
revenir, je pense, si on a du temps, monsieur Gourd,
sur la question du cinéma. Mais je veux conclure en
revenant sur les dramatiques.
2587 Juste pour être claire... je vois que
le cinéma ne remplace pas nécessairement le cinéma
canadien, les dramatiques que vous enlevez en nombre
d'heures pendant la soirée.
2588 Alors, pour être précis, si on
accepte de réduire vos attentes en soirée au chapitre
de la dramatique canadienne, par quoi ce type de
programmation serait-il remplacé?
2589 MADAME FORTIN: Écoutez. Moi, j'ai
beaucoup de difficulté à faire ici une grille de
programmation pour les sept prochaines années. Je
pense que ça va être remplacé par des émissions dans
nos secteurs prioritaires. Je veux dire, j'exclus
probablement la jeunesse, parce qu'on ne fait pas...
mais ça va être soit par des émissions d'affaires
publiques, ou par des émissions de culture, ou des
émissions, je veux dire, portant sur la chanson. Ça va
être, je veux dire, des émissions de ce type-là.
2590 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On va
revenir, quand on parle des engagements, en termes
d'émissions culturelles.
2591 MADAME FORTIN: Tout à fait.
2592 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On va
parler tantôt aussi de la jeunesse. Et retournons au
secteur indépendant comme une discussion spécifique sur
votre implication...
2593 MADAME FORTIN: D'accord.
2594 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... à la
télévision avec le secteur indépendant. Il y a
quelques autres questions d'ordre plus large.
2595 Alors, je pense qu'on peut reprendre
après ce moment-ci, madame la présidente.
2596 MADAME SAUCIER: Alors, nous
interrompons le cours de nos émissions et nous
reviendrons à 14 h 05.
--- Suspension à 1230 / Recess at 1230
--- Reprise à 1405 / Upon resuming at 205
2597 LA PRÉSIDENTE: Alors, nous reprenons
et on poursuit avec vous et madame Pennefather. Madame
Pennefather.
2598 Me STEWART: Pardon, Madame la
présidente. Il y seulement deux petits items que je
voudrais annoncer.
2599 LA PRÉSIDENTE: Excusez-moi.
2600 Me STEWART: Radio-Canada avait
envoyé au CRTC un document intitulé "Publicité Media
Buying Services Limited, television advertising market
outlook and its impact from the CBC." C'est simplement
pour annoncer que ce document vient d'être déposé sur
le dossier public.
2601 La deuxième question concerne un
intervenant, l'Alliance des manufacturiers et des
exportateurs du Québec. Cet intervenant maintenant
sera une intervention comparante. Il y avait un petit
malentendu et ils vont comparaître le 29. C'est tout
pour le moment. Merci, madame la présidente.
2602 LA PRÉSIDENTE: Je vous en prie. Et
maintenant, nous retournons avec madame Pennefather.
2603 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci,
madame la présidente. Re-bonjour tout le monde.
2604 Madame Fortin, je voulais juste
revenir sur les dramatiques pour clarifier les
attentes, pour être claire. Votre propos est le
suivant: pour la période d'application des licences,
vous proposez dans votre demande pour les heures, 19 h
00 à 23 h 00, cinq heures par semaine.
2605 Vous proposez dans votre demande
aussi sept heures sur la journée de diffusion de
dramatique par semaine, pour la période des licences.
2606 Maintenant, dans les attentes
existantes pour le long terme, à long terme, il y a une
attente d'atteindre un niveau de dix heures par semaine
de dramatique canadienne au cours de la période, de 19
h 00 à 23 h 00 aux réseaux anglais et français.
2607 Est-ce que vous êtes d'accord de
retenir cette attente à long terme?
2608 MADAME FORTIN: Comme je vous le
disais tantôt, je pense que c'est un peu trop, compte
tenu de l'équilibre d'oeuvrer que nous voulons
maintenir.
2609 CONSEILLERE PENNEFATHER: Soyez
claire parce que le sept heures qu'on avait discuté
d'après votre demande, c'est sept heures pour la
journée complète à l'intérieur de la période de
licence.
2610 MADAME FORTIN: Oui, oui.
2611 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je ne
voudrais pas oublier de vous demander concernant
l'attente existante qui est un autre sujet, qui dit ce
niveau de dix heures entre 19 h 00 et 23 h 00, alors
c'est important que vous vous prononciez là-dessus.
2612 MADAME FORTIN: Tout à fait. En
fait, ce qu'on a et ce qu'on propose c'est cinq heures,
entre 19 h 00 et 23 h 00, sept heures sur toute la
journée.
2613 CONSEILLERE PENNEFATHER: Pour la
période des licences?
2614 MADAME FORTIN: Oui.
2615 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est
clair. Mais il y a aussi une attente existante pour la
période à long terme qui parle de dix heures, entre 19
h 00 et 23 h 00. Qu'est-ce que vous en pensez de cette
attente existante?
2616 MADAME FORTIN: Écoutez, on pourrait
la maintenir si le produit est disponible, sur toute la
journée, on pourrait la maintenir comme une attente à
long terme.
2617 CONSEILLERE PENNEFATHER: Cela
changerait l'attente parce que, maintenant, c'est 19 h
00 à 23 h 00.
2618 MADAME FORTIN: Mais, à long terme ça
veut dire au-delà de la période de licence.
2619 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est ça.
Alors, vous allez le maintenir comme tel ou pour la
journée?
2620 MADAME FORTIN: Comme dans la
dernière licence.
2621 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci,
madame.
2622 MADAME FORTIN: Merci.
2623 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, j'ai
quelques sujets à poursuivre de ce matin et j'aimerais
continuer sur la programmation, les émissions
culturelles.
2624 On avait touché à certaines reprises
ce matin sur le contenu de ces propos: qu'est-ce que ça
veut dire, quel type de programmation. Je ne sais pas
si vous voulez en parler encore plus. C'est un genre
de production dont on avait reçu dans les consultations
publiques et je pense que vous l'avez mentionné,
certaines critiques, surtout en ce qui concerne le côté
musique, le développement des talents musicaux.
2625 J'aimerais vous entendre sur vos
engagements précis dans ce secteur.
2626 MADAME FORTIN: En fait, et vous avez
raison, nos engagements musicaux, on a des engagements
contractuels avec l'"American Federation of Musicians"
qu'on respecte régulièrement pour la présence de
musiciens en ondes. C'est une contrainte industrielle.
2627 Là où les interventions de l'ADISQ en
particulier sont plus précises, c'est pour développer
et remettre en ondes des émissions sur la chanson plus
que sur la musique symphonique ou la musique
d'orchestre mais ils sont plus intéressés par la
chanson.
2628 On les a rencontrés et on est en
pourparlers avec eux pour développer sur une période
(en fait trois ans) essayer de développer des formats
qui renouvelleraient le genre et ramèneraient la
chanson sur nos ondes.
2629 Ce qu'ils proposent, si ma mémoire
est bonne, c'est qu'au bout de trois ans qu'on ait un
engagement d'une heure de musique et de chanson en
ondes par semaine.
2630 C'est un objectif qu'on peut
poursuivre. Je pense qu'en collaborant avec eux on va
être mieux en mesure de décider: est-ce que le produit
final et le concept est à point à ce moment-là? Je
pense qu'il faut qu'on fasse un effort particulier dans
ce secteur-là, mais il faut reconnaître aussi qu'en
dehors des très grandes émissions de variétés, qui sont
très coûteuses, ces émissions-là ne fonctionnent pas
très bien à la télévision.
2631 Il faut renouveler le genre ou
investir des sommes phénoménales et il va nous falloir
trouver des nouvelles façons de développer les talents
musicaux en ondes.
2632 On en a essayé plusieurs. Je pense
qu'on a encore de la créativité à mettre de ce côté-là
mais on va le faire avec l'industrie parce que c'est un
projet commun qu'on a.
2633 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, vous
êtes certainement conscients du rôle particulier que le
diffuseur public devrait faire.
2634 MADAME FORTIN: Tout à fait.
2635 CONSEILLERE PENNEFATHER: Vous avez
mentionné certains exemples depuis le début de la
télévision française et certainement la relation entre
tous les aspects. Je pense que vous l'avez mentionné
aussi, monsieur Gourd, de la promotion, le
développement, la carrière musicale de ces talents
québécois et canadiens.
2636 MONSIEUR GOURD: La difficulté
principale qu'on rencontre (et ce n'est pas unique à
nous) toutes les télévisions du monde ont le même
problème. C'est que les grandes émissions de variétés
avec la chanson comme contenu principal ne fonctionnent
plus. C'est vrai aux États-Unis, c'est vrai sur le
marché européen. A moins de créer un événement
considérable, c'est-à-dire faire un grand gala, un
spécial ou de faire comme les Français font...
2637 Ils sont revenus avec le modèle,
"Taratata", je ne sais pas s'il y en a qui ont vu ça?
C'est des millions et des millions de dollars investis
dans deux heures de télévision pour arriver à attirer
l'intérêt des gens.
2638 Les raisons sont multiples. Je pense
que la principale raison c'est la très grande percée du
vidéoclip qui produit au fond un petit bijou sur le
plan production avec des investissements considérables
et que les gens sont habitués d'entendre et de voir la
chanson à la télévision à partir d'un produit
extrêmement fabriqué et non pas un produit de
télévision plus large où on présente, si vous voulez,
la performance elle-même de façon intégrale.
2639 Donc, le défi qu'on a, c'est de
renouveler le genre et d'essayer de trouver les
nouvelles façons de présenter la chanson pour
intéresser de plus en plus de gens et c'est un enjeu
qui est fondamental. Je pense que tout le monde le
reconnaît, parce que si la télévision francophone au
Canada a autant de succès, on le répète sans arrêt,
c'est parce qu'on a un "star system" qui est propre.
2640 Les gens ont de l'intérêt pour des
gens qu'ils connaissent et qu'ils reconnaissent pour
leurs vedettes. Et les vedettes se construisent
beaucoup à partir de la chanson et à partir aussi, si
vous voulez, du cinéma, du théâtre, et caetera et de la
télévision.
2641 Donc, si on veut maintenir le niveau
d'intérêt des Canadiens-français pour leur télévision,
il faut maintenir le star system à son plus haut
niveau. Une grande partie des discussions qu'on a
actuellement avec l'ADISQ, c'est qu'on sent que le star
system est attaqué et que si on n'y fait pas très
attention, il va s'éroder et en même temps l'intérêt
des francophones pour la télévision va s'éroder.
2642 Et le jour où le star system
américain sera notre star system, à ce moment-là les
gens vont s'en aller rapidement vers la télévision
américaine.
2643 Donc, c'est l'enjeu qu'on est en
train de développer avec l'ADISQ et avec les
producteurs et avec les agents puis tout le monde, voir
comment ensemble on pourrait arriver à créer un produit
télévisuel de grand intérêt pour un grand public dans
le domaine de la chanson française et on travaille très
fort là-dessus.
2644 MADAME FORTIN: Une des choses, si je
peux ajouter, qui est importante aussi, c'est qu'il
faut s'asseoir avec les agences de financement qui
n'ont jamais considéré ce type d'émission-là dans les
émissions à favoriser ou sous-représenter.
2645 Donc, les structures de financement,
compte tenu du coût à l'heure de ces émissions-là, sont
plus difficiles à monter, aussi paradoxal que ça puisse
paraître, que des émissions dramatiques ou des
documentaires qui ont la faveur d'à peu près tout le
monde.
2646 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, est-ce qu'on nous dit par cela que vous allez prendre un
leadership d'une certaine façon pour promouvoir ce
genre de programmation?
2647 Par genre de programmation, par
contre, on peut parler de non seulement la présentation
des arts performants, mais aussi de la promotion des
artistes.
2648 Alors, l'engagement que vous avez...
deux choses sur la page 40, paragraphe 113, vous parlez
que Radio-Canada continuera à offrir une vitrine de
choix des artistes de la relève. C'est le premier
engagement qu'on peut explorer.
2649 Et deuxièmement, sur la page 63, le
paragraphe 216, on parle là de 12 émissions par année.
2650 Si je prends ça comme engagement et
que j'essaie de remplir ces mots avec les détails de
programmation, qu'est-ce qu'on peut attendre quand on
parle d'une vitrine de choix, qu'est-ce que ça veut
dire dans la réalité? Et deuxièmement, les 12
émissions, est-ce qu'elles seront toutes, à titre
d'exemple, sur "Les Beaux Dimanches" ou est-ce que vous
avez d'autres possibilités?
2651 MADAME FORTIN: Si on fait des
émissions uniques genre "Taratata" ou quelque chose
comme ça, c'est évident que ça va probablement être
dans le cadre des "Beaux Dimanches" parce que "Music
Hall" c'était dans "Les Beaux Dimanches."
2652 Dans le fond c'est un peu renouer
avec une tradition de ce type-là.
2653 Si on réussit à développer des
concepts qu'on pourrait maintenir sur une base plus
régulière, à ce moment-là ça occuperait une case de
grande écoute durant la semaine. Donc, c'est les deux
possibilités. C'est évident que c'est de la grande
écoute.
2654 Pour les nouveaux talents, je pense
que la... on le fait présentement (et il y a Michel
Vaillancourt pour vous en parler) énormément
d'émissions de développement de nouveaux talents en
télévision régionale.
2655 Mais la meilleure façon de mousser un
nouveau talent, c'est de le faire accompagner par un
talent déjà existant et que les gens ont le goût de
voir, c'est-à-dire de réussir à mêler dans les
émissions, les vedettes nouvelles avec des vedettes
plus connues.
2656 On a fait déjà (et on en parlera cet
après-midi probablement ou demain) des émissions de ce
type-là à Moncton où on accompagnait une vedette
nouvelle avec une vedette plus connue. Mais dans le
cadre des émissions générales, il faut avoir une
sensibilité particulière pour faire connaître des gens
nouveaux.
2657 Mais je pense que la meilleure façon
de les faire connaître c'est de les faire accompagner
dans ces émissions-là de gens plus connus et que les
gens viennent voir. La meilleure façon de lancer un
jeune artiste c'est qu'il soit en première d'un
spectacle de Céline Dion. Mais ça, on peut pas faire
ça toutes les semaines. Mais il y a une forte
attraction là que si cette personne-là est bonne, je
veux dire, sa carrière est faite. Il faut recréer
cette dynamique-là à une plus petite échelle mais
touchant beaucoup plus de gens.
2658 CONSEILLERE PENNEFATHER: En parlant
des émissions culturelles, est-ce qu'on parle que de la
musique et variété,? Vous avez mentionné dans le
domaine "théâtre", une entente avec Télé Québec dont il
y a cinq ou six pièces de théâtre par année sur nos
deux antennes. Est-ce que vous pouvez me dire quand
est-ce qu'on va voir ces pièces de théâtre, est-ce que
ce sera les heures de grande écoute?
2659 MADAME FORTIN: Toujours. Chez nous,
c'est dans "Les Beaux Dimanches". C'est une entente.
Enfin il n`y avait plus de théâtre à l'antenne. Alors
comme ça nous préoccupait tous les deux, on a fait une
entente qui est bâtie de la façon suivante... je veux
dire nous avons accès au fonds, toutes ces pièces-là
sont faites par des producteurs indépendants et on se
partage moitié-moitié. On s'entend sur les choix.
2660 Ils ont une priorité de choix sur
leur partie, nous avons une priorité de choix sur la
nôtre. Ils diffusent leurs pièces en première fenêtre
chez eux et on le reprend chez nous, et on diffuse
notre pièce en première fenêtre chez nous, ils la
rediffusent chez eux.
2661 Alors, ça nous permet progressivement
de bâtir un répertoire de pièces de théâtre
collectivement et à notre antenne, elles sont diffusées
dans le cadre des "Beaux Dimanches".
2662 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, pour
reprendre les 12 émissions, le théâtre fait partie de
ces 12 émissions...
2663 MADAME FORTIN: Oui.
2664 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... en
général. Est-ce qu'une portion sera sur les heures de
grande écoute ou toutes les 12?
2665 MADAME FORTIN: Toutes.
2666 CONSEILLERE PENNEFATHER: Toutes les
heures de grande écoute. On peut s'attendre aussi à ce
que quelques émissions, peut-être les émissions de
promotion des artistes, on parle ici aussi
d'implication des régions dans ces 12 émissions?
2667 MADAME FORTIN: Oui, on a deux
choses. D'abord, il faut se dire que dans chaque
région, y compris la région de Montréal, il y a soit
une émission ou une partie du "Ce Soir" qui est dévouée
à la promotion des spectacles des artistes locaux, et
caetera. Il y a une partie importante des "Ce Soir"
(et on en parlera cet après-midi dans les régions) mais
je veux dire du "Ce Soir" de Montréal aussi qui est
consacrée à la promotion.
2668 Nous avons aussi à l'intérieur de
plusieurs autres émissions, des émissions de
"talkshows", et caetera, des véhicules de promotion
d'artistes. Certains d'entre eux... puis ceux-là sont
en "primetime". Nous avons aussi dans des émissions
plus... de fin d'après-midi ou des émissions, nous
sommes en train de développer un secteur plus développé
sur le livre qui véhicule évidemment de la promotion.
2669 Le meilleur vendeur de livres au
Québec c'est Christiane Charette, suivi de très près
par Jean Fugère.
2670 En général, quand ces gens-là parlent
d'un livre en ondes, quand ils le recommandent, les
ventes augmentent. Il y a un impact de promotion de
l'activité de ces gens-là à l'intérieur même de leurs
émissions. Et je pense que ça fait partie de
l'exposition à la culture. Et ça si vous remarquez, la
plupart des intervenants là-dessus n'ont pas de
commentaires, reconnaissent qu'en matière de promotion
notre contribution est grandement appréciée.
2671 CONSEILLERE PENNEFATHER: Prenons un
autre jeu des émissions culturelles. Quelle portion
sera du contenu canadien?
2672 MADAME FORTIN: En général, je veux
dire elles sont, je dirais toutes, presque toutes de
contenu canadien. On va pas exclure la possibilité de
faire une Maria Callas ou quelque chose comme ça.
2673 Mais de façon générale, notre
objectif c'est de créer un patrimoine audio-visuel
d'émissions canadiennes de performances et d'artistes
canadiens et de contribuer à ce que ces choses-là
existent.
2674 Par exemple, on va faire et on va
diffuser l'an prochain "Albertine en 5 Temps" parce
qu'il nous pensait qu'il fallait qu'il y ait une
mémoire visuelle de cette pièce de théâtre-là. On a
fait le "Joe Terrebonne 14", on essaie de garder une
mémoire visuelle des performances canadiennes dans le
domaine des arts.
2675 C'est plus ça notre mandat que juste
de diffuser du matériel qui existe à profusion et qui
est fait à l'extérieur. Notre contribution doit être
canadienne dans ce domaine-là.
2676 CONSEILLERE PENNEFATHER: D'autres
raisons pour dire qu'on peut aller vers quatre-vingts
pour cent de contenu canadien, on a tout ce qu'il faut.
2677 L'autre chose, je sais pas comment
dire, mais pas nécessairement "entente", mais on a
parlé de la dramatique en heure de grande écoute, ce
sera cinq heures ou lieu de cinq heures trente. Est-ce
qu'on peut peut-être avoir un engagement que le restant
du temps, disons le 30 minutes, sera du contenu
canadien qui vient d'autres priorités de programmation,
à titre d'exemple d'émissions culturelles?
2678 MADAME FORTIN: Tout à fait.
2679 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, j'ai
mentionné ça ce matin en terme de comprendre la
flexibilité que vous voulez avoir...
2680 MADAME FORTIN: On va essayer de le
formuler et de vous le soumettre.
2681 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... il faut
quand même que ça serve à vos autres objectifs.
2682 MADAME FORTIN: C'est tout à fait
dans notre intention.
2683 CONSEILLERE PENNEFATHER: Cela va, de
diversification.
2684 En parlant de diversification,
prenons maintenant la jeunesse et comme on dit, on va
aller "right to the point", l'attente existante c'est
20 heures par semaine. Vous nous proposez 15 heures par
semaine, ce qui est répété une couple de fois dans le
document et les lacunes. Pourquoi cette diminution et
quel type de programmation pour la jeunesse vous nous
proposez?
2685 MADAME FORTIN: Je vais commencer
rapidement et si je voulais être fastidieuse, je dirais
que c'est un peu pour apporter ici le débat de la
"programmation jeunesse". On vous a dit qu'on va faire
20 heures dans les deux prochaines années, il y a pas
de problème et on est prêt à en discuter avec vous.
2686 Ce qu'on remarque présentement, c'est
qu'avec la venue du canal Teletoon en français, avec la
transformation de l'écoute des jeunes, c'est qu'il faut
qu'on fasse des choses différentes. Je vais laisser
Daniel vous faire part de notre analyse là-dessus et
des conclusions préliminaires où on en est arrivé.
2687 MONSIEUR GOURD: En fait, il y a des
phénomènes qui sont assez remarquables chez les jeunes
et quand je parle des jeunes, je vais parler des jeunes
jusqu'aux ados, j'inclus pas les ados là-dedans.
2688 CONSEILLERE PENNEFATHER: Quel âge
exactement?
2689 MONSIEUR GOURD: Disons de 2 à 11
ans, grosso modo, là.
2690 CONSEILLERE PENNEFATHER: Deux à 11?
2691 MONSIEUR GOURD: Deux à 11, 2 à 12
qui est vraiment notre public-cible principal. Sur le
plan du comportement de l'écoute, c'est le seul groupe
dont le nombre d'heures de consommation de télé par
semaine baisse. Depuis dix ans, ils ont baissé de six
heures/semaine la consommation de télévision.
2692 Alors, malgré l'augmentation du
service aux jeunes, c'est-à-dire deux chaînes
spécialisées pour les enfants, Canal Famille et
Teletoon, malgré cela, on se rend compte qu'ils
regardent moins la télé qu'ils l'ont jamais regardée.
2693 Et où est-ce qu'ils vont, ils s'en
vont vers des modes plus interactifs, les jeux vidéos,
les CD Rom, nouveau média, l'Internet. Ils délaissent
la télé pour s'en aller vers cet univers-là. Alors,
nos premières analyses nous font dire ça. Cela c'est
la première chose.
2694 La deuxième chose, c'est que chez les
émissions les plus populaires auprès des enfants, et ça
a commencé il y a 15 ans et ça s'accroît à une vitesse
phénoménale, ce ne sont plus les émissions pour enfants
qui arrivent en premier, c'est des émissions grand
public. Souvent l'émission pour enfants va arriver en
huitième, neuvième et dixième rang, comme les émissions
les plus populaires auprès des enfants. C'est des
"Virginie", c'est des "Petite Vie", c'est des "Fort
Boyard", c'est toutes sortes d'émissions qui arrivent
en premier lieu.
2695 Donc, les enfants délaissent
progressivement. En plus de regarder moins d'heures de
télé chaque semaine, ils s'en vont de plus en plus vers
des émissions, entre guillemets, familiales, parce
qu'elles sont pas toutes, celles qu'ils regardent là,
mais les émissions grand public.
2696 Donc, les enfants délaissent
progressivement la télévision pour enfants. Alors,
tous le gens qui fabriquent de la télévision pour
enfants ou qui en diffusent, on est en train de se
concerter puis de discuter ensemble et on s'est créé
des forums pour essayer de comprendre: bon, ça se passe
comme ça, qu'est-ce qu'on fait? Parce que nous, notre
responsabilité c'est d'amener des contenus
intelligents, pertinents aux enfants. Comment on fait
ça?
2697 S'ils regardent de moins en moins
d'émissions pour enfants puis ils regardent de moins en
moins de télévision, comment on va faire pour les
rejoindre? Alors, on essaie de sonder un petit peu
partout. Alors, avec Télé Québec, on s'est mis
ensemble pour faire une recherche très importante pour
comprendre qu'est-ce qu'ils font, qu'est-ce qu'ils
aiment, et caetera.
2698 On veut savoir qu'est-ce qu'ils
lisent, où est-ce qu'ils vont, à quelle heure, et
caetera, pour essayer de savoir si nos contenus sont
mal adaptés, puis il faut les réadapter parce que,
évidemment, si on fait un télévision pour enfants qui
n'est pas regardée par les enfants, on a un problème.
Alors, ça, c'est la première chose qu'on essaie de
faire.
2699 Puis deuxièmement, essayer de voir
ensemble sur le plan formel, est-ce que c'est la forme
qui fait qu'on est dépassés? Parce que les enfants, ce
n'est pas compliqué, il s'agit que vous ne soyez pas
tout à fait dans ce qu'ils veulent, puis crik! ils sont
partis.
2700 Et les émissions pour enfants doivent
cibler juste. Il y a le pré-scolaire, après ça les
jeunes du primaire, après ça les ados. Alors, les
catégories sont très spécifiques, vous ne pouvez pas
vous tromper. Si vous passez à côté, ils ne vous
regardent pas.
2701 Alors, donc on a tous ensemble, ceux
qui font de la télévision pour enfants, la
responsabilité de trouver des solutions à ça.
2702 On regarde ce qui s'est fait aux
États-Unis, "Nickelodeon" entre autres. Ils sont allés
beaucoup sur le Web en interaction avec leur émissions
"broadcast" et ils ont réussi à faire le pont et à
intéresser les jeunes à retourner à la télé à travers
une interaction sur le site Web.
2703 Et depuis, par exemple, qu'on a fait
l'expérience, on a tenté de voir, en allant sur le Web,
qu'est-ce que ça donnerait. Très rapidement, les
enfants sont devenus le deuxième site le plus fréquenté
en général après les nouvelles. Effectivement, quand
on leur donne quelque chose qui est proche d'eux, ils y
vont très rapidement, ils retrouvent le site.
2704 Alors, là, il s'agit de venir voir
comment est-ce qu'on pourrait les ramener à la télé à
travers cette interaction-là. Alors, on tente des
voies comme ça, mais ça va nous prendre un certain
temps avant de trouver des solutions.
2705 Ce qu'on sait par ailleurs, c'est que
quand on regarde les contenus de nos émissions... j'ai
un graphique ici, ce que vous voyez en bleu, c'est
l'animation. Alors, si on exclut les émissions pour
ados, c'est 52 pour cent du contenu de nos émissions
pour enfants qui sont de l'animation.
2706 Alors, ce qu'on voudrait faire, c'est
peut-être faire un peu moins d'heures dans ce domaine-là, puis d'investir dans les produits qui sont un peu
plus (passez-moi l'anglicisme) "créatifs", c'est-à-dire
vers des produits qui prennent plus de temps à
développer, qui sont probablement plus coûteux, qu'on
peut faire en moins grand nombre, mais qui vont peut-être rejoindre plus les enfants, parce qu'on va essayer
de les intéresser.
2707 Donc, au lieu d'y aller... et c'est
ça le problème qu'on posait dans cette annonce, c'est
de dire: Si on veut les rejoindre, est-ce que c'est le
nombre d'heures qui est important ou ce qu'ils viennent
voir, les heures qu'on met à leur disposition? Parce
qu'on peut bien diffuser 20 heures, puis s'ils ne
viennent pas...
2708 Autre phénomène qui est remarquable
sur le plan du comportement de l'écoute, c'est que la
pointe chez les enfants, ce n'est pas la même chose que
la pointe ailleurs. Le "prime time" des enfants, ce
n'est pas 20 h 00 aller à 22 h 00 le soir. C'est à
d'autres heures. Donc, il faut trouver les heures
cibles où est-ce qu'ils sont en masse pour essayer de
les rejoindre.
2709 Puis il y a un autre phénomène qu'on
remarque, c'est que, l'été, c'est le seul groupe qui ne
diminue pas sa consommation de télévision. Alors, donc
on peut peut-être aussi aller voir du côté de l'été si
on n'aurait pas plus de chance de les rejoindre, parce
qu'ils continuent d'être là à la télé.
2710 Alors que tous les autres types de
téléspectateurs et téléspectatrices baissent beaucoup,
eux autres, ils restent en nombre égal même s'ils
regardent moins d'heures.
2711 Alors, donc c'est à travers ces
nouveaux paramètres-là qu'on essaie de trouver une voie
pour nous, mais aussi pour Télé-Québec et pour tous les
autres producteurs et diffuseurs qui font de la
télévision pour enfants, résoudre ce problème-là parce
que, très rapidement, on se rend compte que l'érosion
est très rapide.
2712 MADAME FORTIN: Et, dans le fond, on
se sent un peu mal à l'aise, parce qu'on n'a pas la
réponse. Je veux dire, on comprend le problème, on est
en train de l'examiner. Si vous nous disiez que, par
d'autres sources, vous êtes convaincue qu'il faille
faire autre chose, je veux dire, on est un peu... je ne
dirais pas "en désarroi", mais dans une situation
difficile.
2713 MONSIEUR GOURD: Un questionnement.
2714 MADAME FORTIN: Un questionnement là-dessus.
2715 L'autre chose qui était une réflexion
chez nous mais qu'on n'a pas encore testée jusqu'au
but, c'est qu'on s'est dit: est-ce que notre
contribution particulière... et on est bien conscients
qu'il y a un grand nombre d'enfants qui n'ont pas de
câble, qui ne sont pas des foyers câblés et qui, je
veux dire, apprécient les dessins animés sur Radio-Canada.
2716 Et en ce sens-là, peut-être qu'on va
conclure qu'il faut les garder quand même. Je veux
dire, c'est: est-ce qu'on ne devrait pas essayer de
développer chez ce public-là une espèce de... un public
dans les secteurs dans lesquels on veut se définir à
l'avenir, c'est-à-dire en information jeunesse,
information au sens large comme "Bête, Pas Bête", et
caetera, en dramatiques et en culture.
2717 Et ça, je veux dire, c'est une
réponse qu'on n'a pas encore non plus. Mais ce qu'on
sait, c'est que toutes ces émissions-là, à l`heure de
fabrication, le temps de développement, le droit des
comédiens... Je veux dire, on en met une en ondes, on
met une dramatique pré-scolaire en ondes l'an prochain.
On sait que ça prend beaucoup plus de ressources et
d'efforts que d'acheter des dessins animés, même s'ils
sont canadiens.
2718 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Ça
veut dire que, si j'ai bien compris, vous voulez qu'on
mette la question d'attente en termes d'heures dans un
contexte où le 15 heures rapporte un nouveau type peut-être de programmation, étant donné que vous avez
mentionné ce matin des émissions plus originales et
nécessairement plus coûteuses comme les dramatiques.
2719 Alors, est-ce qu'on prend pour acquis
que la priorité jeunesse se développe? Quand on parle
de jeunesse, on parle des années 2 à 11 et 11 à 17. Et
c'est clair qu'on ne parle pas de la programmation de
la famille, parce qu'il y a des discussions, je pense,
entre Radio-Canada et notre personnel concernant le
fait que: est-ce que l'attente de 20 heures était bien
remplie? Parce qu'on avait eu des discussions autour
de qu'est-ce qu'on comptait.
2720 Et, en effet, on trouve que le
résultat, c'est plus près de 15 heures à ce moment-ci.
Mais étant donné que vous avez vous-même dit que c'est
20 heures, on trouve le 15 un changement important.
2721 Alors, c'est clair qu'on parle de la
programmation jeunesse 2 à 17. Et le budget... est-ce
que je peux vous demander par contre, même si on change
le type de programmation et c'est plus coûteux, est-ce
que ça veut dire que le budget destiné aux enfants va
augmenter? Et est-ce que ce budget va inclure les
activités sur le site Web, toutes les activités
nouveaux médias ou est-ce que c'est un autre budget?
2722 MADAME FORTIN: Normalement, ce que
ça voudrait dire, c'est qu'il y aurait un transfert de
budget des émissions d'animation à d'autres types
d'émissions. Le budget risque d'augmenter compte tenu
des exigences de ces nouvelles émissions et, non, le
site Web n'est pas compris dans le budget de
programmation jeunesse, mais c'est un budget séparé.
2723 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et le
budget comparativement, est-ce que c'est augmenté ou à
partir de vos intentions d'aller dans des dramatiques
plus coûteuses? Je n'avais pas compris.
2724 MADAME FORTIN: En fait, est-ce que
vous parlez du budget de licence de Radio-Canada? Du
coût des émissions ou de la part des fonds? Parce que
je...
2725 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: La part des
fonds de programmation que vous avez qui est destinée
aux enfants, parce que vous avez une priorité enfants.
Normalement, ça prend un item budgétaire aussi.
2726 MONSIEUR GOURD: Nécessairement, le
nombre d'investissements dans la programmation pour
enfants va augmenter si on s'en va dans des produits
plus coûteux.
2727 Maintenant, ça ne sera pas
nécessairement entièrement financé par le budget
programme général, mais il va y avoir aussi un apport
des fonds, un fonds Téléfilm et le fonds de la
télévision parce que, lorsqu'on s'en va en émissions
jeunesse en dramatique, on sait que et Téléfilm et le
fonds souhaitent qu'on aille davantage dans les
produits jeunesse. Il va y avoir donc aussi une
contribution plus importante de ces fonds-là autant en
développement qu'en production.
2728 Donc, globalement ce qu'on va
investir dans les émissions jeunesse, si on s'en va
dans des produits plus difficiles, plus coûteux en
termes et de développement et de production, forcément,
l'enveloppe va augmenter.
2729 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Quel est le
niveau de contenu canadien que vous prévoyez pour la
programmation jeunesse?
2730 MADAME FORTIN: Je pense que, dans le
moment, on est autour de 50 pour cent et on pourrait
aller jusqu'à 60 pour cent, sans difficulté. On a
augmenté... écoutez, je n'ai pas la donnée, il faudrait
que je la trouve. On a augmenté progressivement la
conversion de l'animation étrangère en animation
canadienne au fur et à mesure que les produits
devenaient disponibles. Je pense que 60 pour cent,
c'est quelque chose qu'on pourrait se fixer comme
attente facilement.
2731 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
2732 Est-ce que ce 60 pour cent inclut les
nouveaux médias, ça veut dire le contenu en français
que vous avez? Sinon, est-ce que vous prenez un
certain leadership en préparant le contenu francophone
pour les jeunes?
2733 MADAME FORTIN: Ça n'inclut pas les
nouveaux médias. Et tout ce qu'on fait nouveaux
médias, évidemment c'est canadien.
2734 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si
j'entends bien, il y a un engagement que la
programmation jeunesse soit 60 pour cent. Le côté
contenu canadien, 60 pour cent, inclut les dramatiques
et l'animation?
2735 MADAME FORTIN: Oui, la totalité des
émissions, bien sûr.
2736 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si
l'animation reste?
2737 MADAME FORTIN: Ah! Il va en rester.
Je veux dire, on ne peut pas priver les tous petits de
leurs dessins animés du samedi matin.
2738 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'imagine.
Il y en a qu'on peut peut-être, mais pas nécessairement
sur Radio-Canada.
2739 Passons maintenant aux nouvelles. On
a passé beaucoup de temps sur ce sujet et on va revenir
en parlant des stations régionales. Mais juste une
couple de questions sur le niveau de nouvelles
internationales.
2740 Vous en avez parlé, monsieur Saint-Laurent, je pense... Selon les données que vous nous
avez fournies, la proportion des nouvelles nationales
et internationales qui composent le "Téléjournal" pour
la période du 25 août 1997 au 6 septembre 1998 est la
suivante: nationales 25 pour cent, internationales 25
pour cent, et régionales 50 pour cent.
2741 Est-ce que ce découpage va rester le
même ou est-ce que vous vous attendez d'avoir plus de
nouvelles internationales?
2742 MONSIEUR GOURD: La proportion de
nouvelles internationales, c'est à peu près continu.
2743 Moi, ça fait une quinzaine d'années
que j'observe ça. On a monté graduellement jusque vers
1992 et ça s'est stabilisé. C'est à peu près à 25, 24,
25, 26. Les nouvelles nationales, c'est un peu la même
chose.
2744 J'ai vu ce qui vous avait été envoyé.
Le 50 pour cent de régional, ce n'est pas vraiment
significatif et ce n'est pas tout à fait le genre de
classification qu'on fait. C'est plus sophistiqué que
ça.
2745 Maintenant, on n'avait pas les
chiffres de ça au moment où ça a été demandé. Il faut
faire le tour de ça. Mais vous avez peut-être d'autres
données.
2746 Habituellement, on a un classement
plus sophistiqué qui fait national avec ce que c'est
que le national. Ensuite, on fait "province",
"province", "province". C'est toutes sortes de
catégories, "Canada province", "Québec province".
C'est géographique. Et, ensuite, région de Montréal,
régions du Québec, et caetera.
2747 Et ce sont des catégories qui ont été
établies, ça, d'après mes recherches, autour de 1977.
Et j'ai fait faire une étude de vérification de ça que
je pourrai vous soumettre. Il m'apparaît que ce n'est
pas tellement adéquat, à mon avis, pour traduire ce que
sont les produits à la télévision.
2748 Je vais essayer de vous donner un
exemple clair. Ce qu'on qualifie de national, il faut
que ce soit une histoire qui a trait, par exemple, au
gouvernement canadien, ou à des choses de ce type-là,
ou des institutions canadiennes, alors que, dans notre
métier, une nouvelle nationale, ce n'est pas ça.
2749 Quand Bombardier vend 58 Regional
Jet, c'est une nouvelle nationale. Vous me suivez?
C'est ça une nouvelle nationale.
2750 Alors, à mon avis, je pense que ce
type de catégories ne correspond pas tellement à
réalité. C'est strictement géographique. Ça n'indique
que la provenance.
2751 Cependant, je suis en mesure de vous
dire... parce que je pense que c'est ça le sujet qui
nous... à part de national et international, le sujet
qui nous préoccupe, c'est les régions. J'ai lu les
mémoires, j'ai vu les représentations qui ont été
faites dans les 11 villes lors du passage du CRTC, et
ce sont les nouvelles des provinces. Ce sont les gens
des régions qui veulent qu'on parle plus de leur
région.
2752 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Peut-être
qu'on peut revenir à ce sujet plus tard.
2753 MONSIEUR GOURD: Oui, si vous voulez.
2754 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le point de
ma question était l'évolution du "Téléjournal" en
termes de nouvelles internationales. Mais peut-être
qu'on peut revenir tantôt quand on parle...
2755 MADAME FORTIN: Si je peux ajouter
quelque chose qui est important. La Société Radio-Canada a fait faire un sondage sur l'opinion des
Canadiens sur Radio-Canada, leur opinion sur les
objectifs, sur la performance. Et un des secteurs
importants que les Canadiens considèrent pour... les
francophones concernant Radio-Canada, c'est que 94 pour
cent considèrent que l'objectif de couvrir les
nouvelles internationales est important et à peu près
le même niveau indique, je veux dire, la satisfaction
du type de couverture qu'on fait en international.
2756 Donc, on est vraiment là-dedans... je
veux dire, les Canadiens constatent qu'on doit faire ça
et ils considèrent qu'on le fait très bien.
2757 MONSIEUR GOURD: Puisque vous posez
la question, pour que ça soit clair, quand je dis que
c'est à peu près la même proportion, c'est la même
proportion, mais ce n'est pas nécessairement fait de la
même manière et ce n'est pas le même contenu, parce
qu'on travaille à installer des correspondants depuis
1983.
2758 Alors, 1983, c'est un "landmark" pour
nous parce que c'est là que, avec le réseau anglais, on
a ouvert Pékin. Ça, c'est des "joint ventures". Plus
tard, on a ouvert Moscou et, ensuite, Berlin; et,
ensuite, des "pocket bureaux", c'est-à-dire des tous
petits bureaux qu'on ouvre et qu'on ferme selon
l'actualité internationale.
2759 Alors, on avait des agences, des
trucs, mais ce n'est pas vu par des yeux canadiens et
on augmente continuellement. Il y a quelques années on
a ouvert, il y a cinq, six ans, on a ouvert Mexico et
cette année on a ouvert Abidjan en Côte d'Ivoire.
2760 Alors, si chaque fois qu'on ouvrait
un bureau on ajoutait, il y aurait 75 pour cent de
nouvelles internationales à ce jour. C'est juste que
la qualité avec des Canadiens en poste là-bas augmente
2761 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci,
c'est important, étant donné l'importance dans les
stratégies du côté nouvelles, information, on n'avait
pas touché autant que le dramatique aujourd'hui, mais
c'est très clair que dans vos objectifs et orientations
stratégiques c'est une pierre angulaire non seulement
de la réputation mais l'influence de Radio-Canada.
2762 Si on touche finalement au secteur
indépendant, je voudrais juste clarifier votre
engagement dans ce sens. Les attentes existantes
concernant votre implication avec le secteur
indépendant pour la période d'application des licences
et la chuté du secteur canadien de la production
uniforme, au moins 40 pour cent de ces émissions aux
réseaux anglais et français de la télévision dans
toutes les catégories autres que les émissions
nouvelles, affaires publiques et de sport.
2763 Si je comprends, à long terme,
c'était une vision vers au moins 50 pour cent des
émissions. Si j'ai bien compris la demande, vous
restez à l'intérieur de ces attentes?
2764 MADAME FORTIN: Je vais vous
expliquer notre difficulté, peut-être que vous allez
m'aider à la résoudre. Quand on est venus il y a cinq
ans pour une licence, il y avait des productions
indépendantes puis il y avait des productions internes.
2765 Et c'était très facile de dire, ça,
c'est une production indépendante, ça c'est une
production interne.
2766 Au cours des cinq dernières années,
la situation a évolué beaucoup, de telle sorte qu'on a
énormément de productions hybrides, ce qu'on appelle,
nous, des co-productions où un producteur indépendant
arrive avec un concept et qui est fait avec des équipes
de l'interne, les droits appartiennent au producteur
indépendant.
2767 L'année suivante, le producteur
indépendant, il lui arrive quelque chose et ça se
transforme.
2768 Si on prend ces co-productions-là
comme étant des productions du secteur indépendant
parce qu'elles ont accès, par exemple, au crédit
d'impôt, on est bien au-delà de 40 pour cent. Si on
exclut toutes ces productions-là qui sont un peu
mixtes, c'est une compagnie indépendante de production
mais qui fait une partie du travail et Radio-Canada une
autre partie, si on exclut ces productions-là, à ce
moment-là, 40 pour cent de productions indépendantes
pures et dures, c'est un chiffre qui est adéquat pour
nous.
2769 Dépendant comment on classe les
productions du centre, et là je ne parle pas par
exemple... je vais vous donner quelques exemples,
Daniel pourra aller plus loin. On a fait, par exemple,
un téléroman qui est allé en appel d'offre et qui a été
produit avec des techniciens de l'interne. C'était une
production indépendante.
2770 Mais une émission comme "Christiane
Charette en direct" par exemple, c'est sa maison de
production qui fournit tout le créatif, mais à
l'intérieur de la maison on fournit énormément de
support. Et, là, c'est une production qui est en co-production avec Radio-Canada. Daniel, tu peux aller
plus loin.
2771 En général, dans notre 40 pour cent
on n'a jamais inclus ces productions-là. Même si elles
sont faites techniquement par des producteurs
indépendants.
2772 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, pour
être clair, le 40 pour cent, c'est une production
indépendante.
2773 MADAME FORTIN: Clé en main.
2774 MONSIEUR GOURD: Clé en main.
2775 CONSEILLERE PENNEFATHER: Clé en
main.
2776 MONSIEUR GOURD: Oui. Ils sont
propriétaires des droits, ils sont maître d'oeuvre
principal, ils font tout: gestion, planification,
organisation, production, et caetera et on reçoit un
produit.
2777 Évidemment, on a à intervenir en
cours de route mais tout le produit est entièrement
fabriqué à l'externe.
2778 Il y a d'autres productions
extérieures aussi qui sont des productions
indépendantes mais qui utilisent nos services parce
qu'ils souhaitent utiliser nos services, compte tenu du
type d'émission qu'ils font sur une base volontaire. A
ce moment-là aussi c'est une production indépendante.
2779 MADAME FORTIN: Et de la qualité de
nos services.
2780 MONSIEUR GOURD: Bien sûr. Ce qui
est toujours un peu difficile, c'est lorsque... et
"Christiane Charette" c'est un bel exemple, c'est
qu'elle n'est pas titulaire des droits parce qu'elle
n'a pas la réalisation sur son autorité dans l'entente
qu'on a avec elle.
2781 Elle fournit tout ce qui est contenu:
animation, recherche, "booking" d'invités, et caetera,
et caetera. Mais, nous, on fournit non seulement la
réalisation mais aussi tout l'appareil technique.
Pourtant c'est un producteur indépendant qui arrive
avec une idée, un concept et si on veut avoir accès à
ce concept-là, il faut accepter qu'il le produise de
façon en production indépendante.
2782 Alors, c'est une forme hybride où il
y a un producteur indépendant qui est là et qui est
actif et qui travaille à produire une émission mais qui
n'a pas le projet clé en main. On a plusieurs exemples
comme ça.
2783 Donc, si on incluait, à chaque fois
qu'un producteur indépendant est associé de façon
importante dans une émission, on pourrait monter les
attentes, monter les conditions, mais si on garde ça
sur le simplement pur, là, entièrement clé en main à
l'externe, 40 pour cent c'est déjà un gros chiffre,
puis surtout 40 pour cent pour nous, incluant sport et
information, quand on ne fait pas beaucoup de sport,
c'est beaucoup.
2784 CONSEILLERE PENNEFATHER: En effet,
ce 40 pour cent couvre tout genre d'émission, c'est ça.
2785 MONSIEUR GOURD: Le sport et
l'information.
2786 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est ça.
Et le sport et l'information, affaires publiques,
excluant... et en effet, je pense qu'il faut vérifier
mais dans la demande il y a peut-être ici une erreur.
2787 Je pense que c'est en réponse à la
section 3 de votre demande, on parle d'émissions
nouvelles, affaires publiques, sport comme étant
exclus. Mais à la question 8, page 95, on n'exclut pas
les affaires publiques, mais je prends pour acquis
c'est une erreur.
2788 MADAME FORTIN: Effectivement, on
s'est rendu compte de cette difficulté-là quand on a
commencé à remplir les demandes et que les gens nous
ont dit: où est-ce que je classe ces émissions-là. Et,
là, on a joué du côté conservateur pour ne pas étirer
la couverte du côté des producteurs indépendants et
c'est là qu'on s'est rendu compte jusqu'à quel point ça
pouvait faire une différence dans le pourcentage.
2789 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je pense
qu'on peut revenir sur cette question-là quand on
reviendra discuter la production pan-canadienne, mais
je prends pour acquis alors que les attentes
existantes, on va continuer, et qu'on veut dire par ce
40 pour cent, ce n'est pas une production qui est faite
à l'intérieur de Radio-Canada par, comme on disait dans
le bon temps, "free-lancer", ou un producteur qui
travaille à l'intérieur, en effet, de la boîte, mais
oeuvrait une production indépendante.
2790 Je veux finir avec une couple de
questions sur sous-titrage et j'ai une question
technique à vous proposer.
2791 A la section 7 de votre demande, vous
avez soumis un tableau détaillant les heures de
programmation que vous entendez sous-titrer au cours de
la prochaine période d'application de votre licence.
2792 Vous proposez sous-titrer 2,995
heures de programmation au cours de la première année
et augmenter graduellement le nombre d'heures au cours
de la période d'application de la licence jusqu'à 3,574
heures à la septième année.
2793 En pourcentage ces heures
représentent 45.7 pour cent de l'ensemble de la grille
à la première année et augmente à 54.5 pour cent à la
septième.
2794 Ces heures sont-elles réparties sur
l'ensemble de la grille de programmation ou sont-elles
concentrées à l'intérieur des heures de radiodiffusion
en soirée?
2795 MADAME FORTIN: Si vous le permettez,
je vais passer la parole à Gaétan Jacques qui est ici
depuis le matin et qui a probablement le goût de se
joindre à nous et de participer au débat.
2796 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je
m'excuse.
2797 MONSIEUR JACQUES: Bonjour.
2798 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je n'ai pas
vu les questions aller là-bas, alors.
2799 MADAME FORTIN: Non, non; c'est de ma
faute, c'est parce que c'est lui, l'expert!
2800 MONSIEUR JACQUES: Merci. On est
déjà en période de soirée à 100 pour cent, à toutes
fins pratiques. Alors, il reste très peu d'espace à
l'intérieur des heures de soirées pour augmenter.
2801 On augmente environ de deux pour cent
par année la quantité des heures sous-titrées depuis
déjà plusieurs années. Notre priorité numéro un dans
les deux années à venir et le sous-titrage des
émissions "Ce soir" en région et dès qu'on aura
complété ça d'ici deux ans on va poursuivre en
élargissant dans la période de jour principalement
parce que la soirée est à toutes fins pratiques à 100
pour cent.
2802 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais vous
me dites que les heures sous-titrées, ne sont pas
réparties pendant la journée. Ce n'est que la soirée
ou si c'est pendant la journée?
2803 MONSIEUR JACQUES: Non. Il y en a
déjà aussi dans le jour. Il y en a déjà une certaine
quantité dans le jour, entre autres, en fin de journée.
Je crois qu'après 16 h 00, si ma mémoire est bonne,
tout ce qui est jeunesse est déjà sous-titré et il y en
a déjà une partie dans le jour.
2804 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors,
seriez-vous prêt à accepter une condition de licence
pour le sous-titrage d'émissions basées sur les
pourcentages que vous avez proposés?
2805 MONSIEUR JACQUES: Oui. Une
croissance d'environ deux pour cent par année qui nous
amènerait à environ 60 pour cent à la fin de la licence
est raisonnable.
2806 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est ça.
J'ai 54, moi. Accepteriez-vous que la condition de
licence stipule que les émissions sous-titrées doivent
être reportées sur l'ensemble de la grille?
2807 MONSIEUR JACQUES: Bien, il le faut.
Comme on dit, "en soirée" on n'a plus d'espace ou à peu
près plus. Donc, ça va être dans la journée,
définitivement.
2808 CONSEILLERE PENNEFATHER: Maintenant,
concernant le sous-titrage au temps réel, les heures
proposées pour le sous-titrage comprennent-elles le
sous-titrage en temps réel?
2809 MONSIEUR JACQUES: Oui, c'est inclus
dans ça.
2810 CONSEILLERE PENNEFATHER: Offrez-vous
le sous-titrage en temps réel pour les segments de
nouvelles et affaires publiques qui sont diffusées en
direct?
2811 MONSIEUR JACQUES: Oui. On le fait
déjà. A la première chaîne tous les bulletins de
nouvelles, "Le midi", le "Ce soir", le "TJ" sont déjà
sous-titrés en direct. C'est déjà fait.
2812 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que
vous avez un plan éventuellement d'offrir le sous-titrage d'émissions en direct comme les galas, les
autres types de programmes qui se trouvent dans le
cadre de "Beaux dimanches"?
2813 MONSIEUR JACQUES: Oui. Il y a
certaines productions qu'on peut faire. Il y en a
d'autres qu'on ne peut pas faire, ça dépend beaucoup du
contenu. Dans certains cas, entre autres, on a
commencé avec certains événements sportifs à faire des
parties d'événements, des portions d'événements
sportifs.
2814 Je sais qu'il y a eu, entre autres,
on a déjà avisé le CRTC qu'on avait eu un petit
problème avec le prix du gouverneur-général l'année
dernière. Il y a eu une erreur de synchronisation, ça
ne devrait pas se produire. Donc, celui-là devrait
être fait. On progresse dans ce sens-là, oui.
2815 CONSEILLERE PENNEFATHER: A l'instar
de la station CBVT, accepteriez-vous une condition de
licence à l'effet que de sous-titrer toutes les
insertions en direct des émissions d'information et
d'affaires publiques?
2816 MONSIEUR JACQUES: On en fait déjà
beaucoup. Il ne doit pas rester beaucoup d'espace dans
ça. Il faudrait que je revérifie exactement qu'est-ce
que vous avez à l'esprit de ce côté-là parce que les
émissions d'information sont toutes faites
actuellement. On va aller faire les "Ce soir" en
région. Il ne doit pas rester...
2817 CONSEILLERE PENNEFATHER: Voulez-vous
vérifier? Je parle de la station CBVT et les
conditions de la licence qu'ils ont acceptées. Voulez-vous revenir là-dessus pour vérifier si vous êtes
d'accord?
2818 MADAME FORTIN: Il n'y a pas de
problème.
2819 MONSIEUR JACQUES: On va revenir sur
celle-là.
2820 CONSEILLERE PENNEFATHER: J'ai une
question maintenant concernant le couvrage(sic). C'est
des chiffres qu'on voit sur les pages 118 et 119 de
votre demande. On note ici que dans ces tableaux, 98.6
pour cent de la langue maternelle française canadienne,
les Canadiens de langue maternelle française reçoivent
la CBC; 83 pour cent des transmetteurs et 30 pour cent
à peu près des affiliés.
2821 A Québec, les tableaux démontrent que
99.5 pour cent de la population de la langue maternelle
française reçoit Radio-Canada. A peu près 82 pour cent
des transmetteurs de Radio-Canada et à peu près 35 pour
cent des affiliés.
2822 Par contre, sur la page 120, la
demande dit que les affiliés servent 7.5 pour cent de
la langue maternelle française. Est-ce que vous pouvez
expliquer comment réconcilier ces chiffres, entre les
pages 118, 119 et 120?
2823 Concernant les affiliés sur la page
120 vous dites que 7.5 pour cent sert les Canadiens de
langue maternelle française, mais les autres chiffres
démontrent à peu près, quand on prend en considération
les duplications, 15 pour cent et 17.5 pour cent. Il y
a un manque de cohésion entre ces chiffres.
2824 Est-ce que vous voulez revenir sur ce
point?
2825 MADAME LAMARRE: Je peux vous
répondre immédiatement. Le 7.5 pour cent fait
référence à la population canadienne de langue
maternelle et non pas à la population québécoise.
2826 Donc, si vous regardez dans le
tableau de la page 118, pour le total du Canada, les
affiliés couvrent deux millions de personnes qui sont
de langue maternelle française, ce qui représente 7,5
pour cent de la population canadienne de langue
maternelle française.
2827 CONSEILLERE PENNEFATHER: Une
dernière couple de points que j'ai manqués. Parlant
d'une autre attente concernant la diversité de contenu
étranger, je voulais juste vous revenir. Vous l'avez
mentionné ce matin aussi concernant le cinéma américain
et je pense qu'il faut être clair là-dessus.
2828 Je vais juste revenir sur mes pas là-dessus. Je pense que c'est une question du nombre de
films américains de contenu étranger, en effet, qu'il
faut diminuer d'après l'attente existante le montant de
programmation américaine et on trouve qu'en effet... on
dit qu'en effet, la corporation a toujours, jusqu'à
1997-1998, le pourcentage de programmation étrangère
était 50,21 pour cent de source américaine au lieu
d'une attente qui disait que vous devez maintenir au
minimum le niveau de diversité en programmation
étrangère qui était 38 pour cent américain.
2829 Je pense que c'est le côté américain
et c'était ça l'attente, de maintenir ce niveau de 38
pour cent américain, 34 pour cent francophone, et 28
pour cent autres. Mais d'après nos études, on voit 50
pour cent américain.
2830 MADAME FORTIN: Vous avez raison.
2831 En fait, ce qu'on a fait et je pense
qu'on l'a pris en trois blocs, on est complètement
sorti durant la période de la licence des séries
américaines ou même étrangères en heures de grande
écoute. Je pense à "L.A. Law", "Dallas", toutes ces
affaires-là.
2832 Le problème c'est qu'en en sortant on
sort le numérateur puis le dénominateur aussi. Alors,
on ne diminue pas la proportion, on diminue juste le
contenu.
2833 Donc, on est sorti de ça. On a gardé
quelques mini-séries pour ne pas exclure la production
américaine de qualité et on a diminué aussi le contenu
américain dans notre programmation pour enfants.
2834 Donc, il reste le cinéma et on serait
prêts durant la prochaine période de licence à prendre
une attente, si on pouvait l'exprimer ainsi, pas en
proportion de contenu étranger parce que je trouve ça
toujours un peu délicat, mais on est prêt à diminuer le
nombre de films américains qu'on diffuse en ondes par
année de moitié d'ici la fin de la prochaine licence.
2835 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je
m'excuse. Pouvez-vous répéter cet engagement, madame
Fortin?
2836 MADAME FORTIN: Dans le moment, on
diffuse à peu près 400 films par année, dont 47 pour
cent sont américains. C'est-à-dire qu'on diffuse à peu
près 200 films américains. On serait prêts à baisser
ça de moitié.
2837 Ça veut dire qu'à la fin de la
licence, on trouverait en ondes la moitié moins de
films américains que maintenant.
2838 Quel rapport ça va avoir sur la
production étrangère, je ne le sais pas parce que peut-être qu'on va avoir moins de production étrangère, mais
comme ce qui est du type de programmation visée, je
pense que l'attente serait plus pertinente si on
s'engageait à diminuer le nombre de films américains
que le rapport de la production américaine sur la
production étrangère totale.
2839 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que
vous n'avez pas dit ce matin que vous allez aussi...
j'ai peut-être manqué ça... qu'il n'y aura aucun film
américain pendant les heures de grande écoute?
2840 MADAME FORTIN: Non. Il y en a des
films américains en heures de grande écoute. Il n'y en
a pas beaucoup.
2841 Durant la haute saison, on en a eu 11
l'an dernier; durant toute l'année, on en a eu 43 ou
47. On n'en a pas eu un par semaine.
2842 Je pense qu'on ne peut pas exclure la
filmographie américaine des heures de grande écoute
parce qu'elle est américaine. Les États-Unis sont les
plus gros producteurs de films au monde et ils
produisent des films de qualité qu'on peut être
intéressé à montrer à nos téléspectateurs. Je sais
qu'on nous reproche parfois d'avoir mis "Forrest Gump",
"La Liste de Schindler". Ça, c'est tous des films qui
ont gagné des Oscars et je pense que la population qui
regarde Radio-Canada est intéressée par ces films-là.
2843 Ce qu'on est prêts à s'engager c'est
à diminuer le volume de films américains.
2844 Ce qu'on disait ce matin, c'est que
dans le moment ce qu'on a fait c'est qu'on a libéré
l'antenne en heures de grande écoute en automne-hiver
du volume de films américains et qu'on les a placés
pour des raisons économiques purement et simplement
l'après-midi au printemps et à l'été.
2845 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Notre point
de commencement, c'est le niveau de diversité
existante, qui était 38 pour cent américain, qui
n'était pas juste les films. C'était aussi les séries?
2846 MADAME FORTIN: Oui.
2847 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, ce
38 pour cent américain, c'est en effet 50 maintenant.
Si on le coupe en deux, c'est 25 pour cent américain?
2848 MADAME FORTIN: Mais c'est parce que
je pense qu'on ne peut pas le calculer comme ça parce
que des séries on n'en fait plus. Alors, c'est zéro
pour cent... je veux dire, par blocs. On les a sorti
par blocs. La première préoccupation c'était les
séries. On l'a sorti entièrement.
2849 Ensuite, on a diminué l'animation
américaine et là on est prêt à diminuer le cinéma
américain de moitié.
2850 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si on
diminue le cinéma américain en moitié, ça veut dire
qu'on arrive en effet à l'entente de diversité...
2851 MADAME FORTIN: Probablement, mais je
n'ai pas fait le calcul à partir de l'ancienne base.
2852 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui.
2853 MADAME FORTIN: Mais on pourrait la
faire si vous désirez.
2854 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En terminant
ma part, et peut-être on va avoir le temps d'en
discuter encore, je veux revenir un peu au début, en
deux façons.
2855 Je n'ai pas parlé beaucoup des
finances. Je voulais parler surtout du contenu et la
relation de ce contenu avec votre mandat, avec le plan
stratégique, avec le plan de direction de la télévision
française. Il y aura peut-être d'autres questions de
mes collègues.
2856 Mais j'ai remarqué, de façon
générale, deux choses et on l'avait mentionné hier, que
les prévisions pour les revenus publicitaires restent
très stables et les prévisions pour la vente des
programmes est non seulement stable, il est très, très
bas.
2857 Pourquoi vous faites ces prévisions
d'une stabilité d'un revenu publicitaire...
2858 MADAME FORTIN: Concernant la vente
de programmes, les émissions qui sont offertes à
l'interne et pour lesquelles on possède des droits ne
sont pas des émissions que l'on vend sur les marchés.
Même de façon générale, la production de langue
française ne se vend pas très bien sur le marché
international, à l'exception des grandes séries
prestigieuses de haut niveau qui sont faites par les
producteurs indépendants, et encore là, le niveau de
vente et les revenus sont sans commune mesure avec les
productions de langue anglaise.
2859 Vous n'êtes pas sans ignoré que pour
vendre une production de langue française sur le marché
international, il faut la doubler en anglais parce que
sinon, ils ne la regardent pas.
2860 Alors, nous, on fait les choses qu'on
vend, c'est des segments de découvertes, c'est des
émissions plus éducatives, c'est des choses comme ça.
2861 Mais le télé-roman ne se vend pas sur
le marché international ou à des prix absolument
dérisoires et nous ne sommes pas propriétaires des
droits du matériel qui se vendrait le mieux. Donc, ça
c'est pour les ventes d'émissions.
2862 Oui?
2863 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'avais une
autre question aussi. J'ai pensé que c'était peut-être
relié.
2864 Pouvez-vous me donner des
commentaires sur (je n'ai pas les mots exacts en
français) ce qu'on appelle "bartering"? Est-ce que ça
touche à la programmation et les prévisions
commerciales, c'est cette pratique à vendre un
programme avec les commerciaux, les annonces déjà à
l'intérieur du programme qui font en sorte qu'il faut
acheter des programmes avec les annonces inclues?
2865 MADAME FORTIN: Non.
2866 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que
vous êtes au courant?
2867 MADAME FORTIN: Non. Jocelyne
Laverdure pourra vous répondre là-dessus. On a dans
certaines de nos émissions, les émissions de sports en
particulier, ce qu'on appelle des contrats-échanges, où
une partie des droits se trouve payer par de l'espace
publicitaire occupé par Molson qui est le propriétaire
de l'équipe. Mais c'est une pratique qui est
extrêmement rare et qui est exclusivement...
2868 Je pense qu'on a aussi, dans le cas
des jeux pan-américains, un espèce d'échange d'un
certain nombre ... parce que ces organisations
développent une structure de commanditaire qui a une
visibilité sur le terrain, une visibilité en ondes, une
visibilité à la télé, et ça se fait comme ça. Mais
nous on n'est pas dans les émissions de barter, non.
2869 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Une autre
questions alors: Est-ce que, pour vous, les prévisions
budgétaires concernant les annonces... est-ce que vous
voyez... j'hésite à utiliser le mot "concurrence", mais
est-ce que vous êtes de plus en plus en concurrence
pour avoir les droits pour certains programmes sans
rentrer dans une discussion très longue.
2870 Est-ce que vous trouvez que c'est un
grand défi pour l'avenir de rester...
2871 MADAME FORTIN: Écoutez, nous, on a
une position assez particulière là-dessus. On est un
partenaire de l'industrie de la production indépendante
et les règles qui s'appliquent dans le cadre de cette
industrie-là, c'est que le producteur indépendant qui
développe un produit est propriétaire de ses droits.
On respecte ça. On n'a jamais eu de conflit majeur
dans le cadre de cette partie-là.
2872 C'est évident qu'à l'occasion, et
dans la politique du cinéma ça peut jouer, si nous
devenons un investisseur et qu'il y a un flux de
revenu, on pourrait en bénéficier. Mais on ne se fera
pas d'illusions-là, le retour sur l'investissement dans
le cinéma canadien, c'est pas encore la mine d'or.
2873 Alors, on appelle ça un
investissement mais ce n'est pas un rendement garanti
au bout d'un an ou deux.
2874 En ce sens-là, notre relation avec le
producteur indépendant pour la vente à l'extérieur, il
garde sa vente à l'extérieur et très souvent, qu'il
soit lui-même distributeur ou non et c'est important de
comprendre ça. Je m'excuse si je suis un peu longue.
2875 Le marché est tellement petit qu'une
structure financière pour monter, par exemple, un
émission comme "Omerta!" va inclure, à l'intérieur de
la structure financière, la licence de Radio-Canada,
les fonds de télévision, une avance de distribution
d'un distributeur qui espère le vendre à l'étranger et
qui contribue à la production, et souvent une
contribution très importante d'un commanditaire privé,
que ce soit une compagnie de bières, de voitures, et
caetera. Toutes ces sommes-là sont mises dans la
structure financière.
2876 Donc, c'est pas le flux de revenu à
venir qui est important, c'est comment on ramasse les
revenus en amonts pour être capable de produire
l'émission.
2877 Donc, toute l'énergie de la recherche
de fonds, y compris du point de vue commercial et du
point de vue de distribution est déjà investi pour que
le programme vienne en ondes, ce qui est fort différent
de la pratique du côté anglais.
2878 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'espère
qu'on peut poursuivre ce dossier-là mais moi j'aimerais
laisser un peu de temps à mes collègues pour demander
certaines questions.
2879 J'ai une toute dernière question.
2880 MADAME FORTIN: Je n'ai pas répondu à
votre question sur les ventes mais peut-être qu'un de
vos collègues veut la reprendre.
2881 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ah, oui!
Je m'excuse. Peut-être qu'on peut continuer avec la
question des ventes. Je m'excuse.
2882 MADAME FORTIN: Je vais demander à
Jocelyne Laverdure, qui est notre directrice des
ventes, de vous expliquer sur quelle base on a fait
notre prévision des ventes, compte tenu de l'évolution
qu'on prévoit dans le marché pour les sept prochaines
années et de la place qu'occupera Radio-Canada.
2883 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
2884 MADAME LAVERDURE: Merci. Alors tout
d'abord, d'entrée de jeu, je pense qu'il faut
expliquer, c'est que probablement la chose dont on peut
être le plus sûr en ce qui concerne l'environnement des
revenus publicitaires c'est définitivement que le futur
est incertain. Je m'explique.
2885 Évidemment, c'est un environnement
qui fluctue énormément. Si vous regardez l'historique
de l'environnement des revenus publicitaires au Canada,
il y a des grandes fluctuations. Il y a des années qui
démontrent une croissance. Il y a des années qui
démontrent une décroissance. Il y a une fluctuation
importante entre les médias entre eux et je crois que
ce qui est le plus important de considérer dans le
futur dans la perspective que l'on contemple, c'est la
prolifération des médias et l'offre pour les annonceurs
qui ne cessent de se multiplier, ce qui les fait aller
vers des nouveaux médias, ce qui les fait essayer des
nouvelles fenêtres pour véhiculer leurs communications.
2886 Alors en ce sens, bien sûr, nos
prédictions tiennent compte de cette nouvelle réalité
et vous savez aussi que cet environnement-là qui
fragmente de plus en plus les auditoires et les publics
a à peu près le même effet sur les revenus
publicitaires.
2887 Évidemment, en ce qui concerne la
télévision, lorsqu'on regarde la télévision de Radio-Canada, et que vous regardez, bien sûr, l'environnement
fragmenté de plus en plus en raison des auditoires
générées par les chaînes spécialisées, et bien, on peut
s'attendre à ce que nos revenus, non seulement si on
est plutôt chanceux ou optimistes, pourraient se
maintenir, mais le plus probable, on pense que notre
hypothèse est toujours valable. C'est fort
probablement qu'on va subir une érosion marginale dans
les années à venir.
2888 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci,
madame. En effet, c'est une présentation sur laquelle
on peut revenir pendant les prochains jours.
2889 Mais en revenant à ce matin et hier,
ça met aussi cette question dans le contexte de la
discussion. Mais si j'ai bien compris, la spécificité
de la télévision française est vraiment, même si on
prend tout ça en contexte, la direction de la
programmation n'est pas liée, premièrement et
prioritairement, au revenu. Si j'ai bien compris,
c'est quelque chose d'autre.
2890 Alors, si d'ici 2007 vous retournez
devant nous, dans quelques mots, quel est l'indicateur
de performance que vous avez en tête qui sera la plus
importante de dire, on a fait la «job» qu'on a proposé?
Qu'est-ce qui vous indiquera ça?
2891 MADAME FORTIN: Est-ce qu'on va en
avoir plus qu'un?
2892 Je pense que ce qu'on cherche, si on
revient devant vous, c'est que le public canadien
francophone reconnaisse qu'on est une télévision de
qualité qui contribue à enrichir sa vie, que ce soit
sur le plan intellectuel, sur le plan émotif, sur le
plan social.
2893 Comment ça se mesure? Ça se mesure
par des sondages. Ça se mesure de différentes façons.
Mais c'est notre fonction première.
2894 J'aimerais aussi qu'on ait réussi en
partenariat avec l'industrie à maintenir cette vitalité
et cette créativité malgré la globalisation, la
prédominance de l'anglais, pour qu'on puisse toujours
pouvoir dire, les Québécois, les francophones, les
francophones au Canada ont une créativité, une vitalité
absolument extraordinaire sur le plan culturel, et on
pense que ça ne peut pas être maintenu si on n'est pas
un élément actif dans ce milieu-là.
2895 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Monsieur
Beatty, madame Fortin, toute l'équipe, merci.
2896 Merci, madame la présidente.
2897 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame.
Des questions supplémentaires?
2898 Oui, monsieur Langford.
2899 COMMISSIONER LANGFORD: Just a couple
of questions on -- I have to bring you back, calm you
down, bring you back to, it seems like two or three
days ago but it was only this morning before lunch.
2900 Between Commissioner Pennefather and
yourselves collectively, there was some interesting
discussion about regional programming.
2901 As you know, we went out to the
regions and we listened to the people and let's be
honest, we have no way of knowing whether we got a
perfect sample. We got the sample that came to us.
They were at least interested and they came out.
2902 They made a point which -- I hope
some of you have reviewed some of the transcripts.
Some of you were at some of these meetings. I hope you
will help me with it. I don't have the exact words but
a lot of the people who came to these meetings,
particularly in Moncton and Charlottetown, I'm thinking
now, they struggled very hard with the concept of
regions versus local.
2903 They weren't happy with what we
happily all refer to, as the regions, as though somehow
if we are not doing the national, the whole country, we
are doing the region, the job is being done.
2904 I think some of them spoke very, very
eloquently about the fact that the job wasn't done as
far as they were concerned.
2905 The people in Charlottetown on the
English side, for example, weren't happy getting a
regional package of English news and current affairs
from Halifax. They didn't feel that Halifax spoke to
them.
2906 For your own network, there was, I
think it is fair to say, a considerable unhappiness in
New Brunswick with the news programming they were
getting from Montreal, and I think, as three or four of
them said -- Ms. Bertrand was there at the same time as
me. She will correct me if I am wrong. But three or
four or perhaps more said, look, if there was a traffic
accident on St. Catherine Street in Montreal, it would
be on the news but our whole city could burn down and
might not make the cut.
2907 Is there some way that you have
listened to these voices? Maybe it's impossible.
Maybe the exigencies of economics make it impossible,
but you have read the transcript. Some of you have
heard the voices. Is there some reaction you have to
this aspect of it, to move regional to local in the
future to try and meet these needs and these demands
despite the economic restraints?
2908 MS FORTIN: I think there are two
questions that you are bringing forward.
2909 From regional to local, economically,
it would be very difficult. That is why we are playing
it with radio. Radio being a very local media, it is
easier for them to do local programming. I think that
it would be almost impossible for us, especially in
francophone regions, to go even further down and to
give every community a local news bulletin without not
doing other things that people want.
2910 This is the first answer about that,
and we will discuss that later on when we meet with the
region Director from Moncton.
2911 On the national side, I think it's
partly right and partly grossly exaggerated, and I'll
ask Claude Saint-Laurent to discuss that.
2912 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Moi, je
dirais d'abord que les... qu'en ce qui touche les
régions, on fait plus que tous les autres
télédiffuseurs unis pour rendre compte des réalités
canadiennes tant à la première chaîne qu'au RDI, dans
nos émissions de nouvelles, nos spéciales, nos affaires
publiques et le public nous perçoit comme ça.
2913 Je me permets de mettre RDI dedans
parce que quand on a créé RDI, c'est nous qui avons
créé RDI, ça s'est pas créé tout seul ça. Il y avait
des raisons pour ça, ça fait partie de Radio-Canada.
Il y a des gens aujourd'hui qui ont l'air à penser que
c'est une chaîne ça "out of nowhere" qui est toute
seule là, alors c'est Radio-Canada qui fait ça RDI et
une des raisons c'était ça.
2914 C'est que dans une télévision
généraliste, il y a juste un certain nombre d'heures
dans lesquelles on peut diffuser et dans une chaîne
continue de 24 heures, là on a l'opportunité de
vraiment faire une couverture pan-canadienne adéquate
en reflétant les régions.
2915 Les nouvelles qui se dégagent des
régions ne sont pas toujours des nouvelles d'intérêt
national. Et avec RDI ça nous permet, et nous le
faisons très bien cinq à six heures par jour avec des
émissions de tout le pays, l'Ouest en direct, l'Ontario
en direct, les Maritimes en direct, le Québec en direct
et le Canada aujourd'hui en période de grande écoute et
aux heures où ça correspond, parce qu'il y a cinq
fuseaux horaires au Canada, donc aux heures où ça
correspond aux gens pour qu'ils les regardent. Donc,
on peut pas faire abstraction de ça.
2916 Il y a un deuxième élément qui vient
de RDI, ce n'est pas que la diffusion parce qu'il y a
des gens qui n'ont pas le câble. Donc, il y a
plusieurs éléments qui nous viennent de RDI et de cette
couverture qui est amenée par toutes les régions et par
les 850 émissions spéciales dont il a été fait mention
hier, ça apporte beaucoup d'eau au moulin ça, et ça
permet à la première chaîne, que ce soit le matin, le
midi, dans le "supper hour" ou le 22 h 00 au
"Téléjournal", de faire écho à ces choses-là. Donc, ça
joue un rôle important.
2917 Cependant, je les ai lus les mémoires
moi et je crois qu'il y a des gens qui ont raison sur
un certain nombre de choses. Et on est toujours, je
crois, à refaire ces choses... ça me fait penser au
temps supplémentaire ça, and you know about that,
overtime, you know what I mean by this. It means
simply that you have to do it all over again all the
time.
2918 Alors, c'est un processus où on doit
vraiment se dynamiser pour que l'ensemble de
l'opération fonctionne.
2919 Alors, moi je pense qu'il y a de la
place et les exemples qui ont été donnés entre autres
par des gens que je connais très bien dans les
Maritimes sur certaines nouvelles plutôt insignifiantes
de la région de Montréal, ça arrive, je le reconnais et
je pense que ça peut faire place à des nouvelles plus
importantes des régions. On ne peut pas prétendre être
parfait, il faut être ouvert.
2920 Mais mon but principal c'est pas de
faire un téléjournal des régions, c'est de faire un
téléjournal national, un téléjournal canadien qui
montre toutes les réalités. Et ça, je pense que c'est
très important et c'est ça... on est déjà très
distinctif avec ce type de... les gens le voient.
2921 Dans les études de perception, c'est
très clair qu'ils nous perçoivent déjà comme ça.
2922 Cependant, je suis pas étonné que les
gens des régions veulent en avoir plus, veulent avoir
un meilleur reflet régional, c'est tout à fait normal.
2923 Je me suis préoccupé cependant à
savoir si on avait raté des nouvelles importantes. Par
exemple, au cours des trois dernières années, on n'a
pas raté de nouvelles importantes et ça se fait en
comparant ce qui sert de conducteurs, les conducteurs,
les "line up", de toutes les émissions des "Ce Soir" et
puis ceux du "Téléjournal". Alors, on n'a pas raté de
nouvelles importantes.
2924 MR. BEATTY: If I could just add a
word to that. Commissioner, in your question, you
asked whether or not we were listening to the voices of
people in the regions when they expressed concerns.
2925 It is, in fact, precisely in this
area perhaps where French television has demonstrated
itself to be most flexible.
2926 When we announced our reaction to the
cutbacks that came in the parliamentary appropriation,
one of the things that we proposed to do in order to
save money was to consolidate our four "Ce Soir" in
Western Canada into one regional "Ce Soir". The
reaction among francophones in Western Canada was that
they would prefer very strongly to have local "Ce Soir"
in each of the provinces.
2927 We sent our people out there. They
met with the communities and they listened to the
communities, and we took a decision to change that
element of our plan to maintain those four "Ce Soir".
2928 Now, this was the single most
important area where we actually made a change from
what we had announced to deal with the reductions and
it was in response to concerns that were expressed by
people in the regions.
2929 In addition to that, we continue to
look at how we can strike that balance to ensure that
people see themselves both locally and reflected
nationally.
2930 I might share with you though, again
from the Polara survey that we have done, we asked
francophones throughout Canada to tell us their views
on how they saw Radio-Canada's performance in providing
local and regional news and information; 47 per cent
said that they felt it was very good; 48 per cent,
good; 4 per cent, poor; less than 1 per cent, very
poor; 1 per cent, don't know or didn't comment.
2931 Then when we asked them: How good a
job does Radio-Canada do in terms of you as a
francophone, in terms of representing the various
regions of Canada? The response was: 28 per cent,
very good; 56 per cent, good; 12 per cent, poor; 1 per
cent, very poor; 3 per cent, don't know. So very
strong support from people for the effort that is being
made to represent the regions, represent the local
areas.
2932 But we are very much aware of the
fact that people like what they have and they want more
of it and we want to be responsive to that.
2933 COMMISSIONER LANGFORD: I want to
stress that I am not looking for villains and I don't
think anyone who spoke to us was pointing the finger.
2934 It is conceivable I could translate
your statistics into saying that people are grateful
for what they have and I could translate what we heard
in the regions -- that word again -- that they would
like to have more, all of which is to put everyone on
the side of the angels, but this side of the angels has
to come up with some sort of decision and I suppose in
my own mind, I would be happier if we could harden down
what we have heard here just a little.
2935 I am not trying to put you under the
gun gratuitously, but I think the time will come for us
to go back and write.
2936 Am I hearing that you would like to
do more, that you are always considering doing more,
but at this point you can't do more?
2937 Again, I am not trying to box you
into a corner but is there just simply no more that can
be done at this point under the present constraints to
meet the sort of, not demands, but desires that we
heard in Moncton, in Charlottetown and Sydney?
2938 MR. BEATTY: I think what you are
hearing, Commissioner, is that we are doing more and we
want to do more yet and that on a constant basis, we
are reviewing what we are doing today and looking for
how we can do our job better on any of the networks.
2939 One of the elements that was included
in the applications that we made to you for specialty
licences for french services across the country was
again regional windows that would enable us to
showcase, for example, local cultural events to the
whole of the country and to allow people to have the
opportunity to see themselves more fully.
2940 But even on our existing networks
that we have today, we will continue to make every
effort that we can to reflect the country, both to
itself and communities and also between regions as
well.
2941 MS FORTIN: I think that -- if I can,
if you don't mind. Talking about the national news, I
think this is a question of content. We are working on
it and it is always difficult because of the huge -- I
would say, le poids très important de la population
francophone qui habite au Québec et qui veut voir des
nouvelles du Québec en priorité. Cette balance-là est
difficile à réussir pour l'ensemble de nos
téléspectateurs.
2942 En ce qui concerne le local, on a
entendu ces choses-là mais il nous a semblé, et peut-être qu'on a tort, que les demandes de présence au
réseau et d'émissions en dehors des nouvelles, compte
tenu de ce qu'on faisait déjà dans ce secteur-là,
étaient encore plus fortes et que si on devait
prioriser une action au cours des prochaines années,
c'était plus d'aller en dehors du secteur de
l'information et plus vers la jeunesse, les enfants,
les dramatiques, pour amener les régions au réseau
plutôt que d'être encore plus locaux dans des émissions
de nouvelles. C'est le choix qu'on a fait.
2943 Bien sûr, si on pouvait faire les
deux, ce serait magnifique mais la façon dont on a lu
les demandes c'est que la deuxième priorité était plus
importante encore que d'aller encore plus local et je
pense que vous allez rencontrer notre radio demain.
2944 Notre radio va s'en aller
progressivement encore plus locale et ça va être notre
façon de servir les communautés francophones sur le
terrain via l'information au niveau encore plus local
que ce qu'on fait en télévision.
2945 COMMISSIONER LANGFORD: I won't take
it any farther. It was a concern that we heard voiced.
You heard it as well. Perhaps we will get back to it
at another point. There are three weeks to go here.
We don't want to shoot all our ammunition.
2946 I would only say though that it was
something we heard. There is a sense of great pride
that you rightfully have in RDI, but there is an irony,
isn't there, because these are the very people who are
least likely to get RDI. They are in the rural areas.
They rely on the conventional signals.
2947 So as wonderful as RDI is or may be,
they are not possibly -- they don't have the advantage
of it. So they really are relying on the old core main
service to obtain it and they feel a lacking -- you
have given us a lot of reasons and a lot of sense that
your heart is in the right place and perhaps over the
next few weeks, we will hear some plans to move your
programming in the direction of your heart.
2948 Anyway, thanks very much.
2949 MS FORTIN: That's why we are
strongly fighting to get the largest distribution for
RDI in all the provinces.
2950 THE CHAIRPERSON: Cindy.
2951 COMMISSIONER GRAUER: I just had one
point of clarification and there is maybe something I
don't quite understand here. On page 10 of the English
version of your oral remarks, you say:
"We therefore have no interest
in bidding for rights.
Moreover, that would be a
violation of our business
ethics."
2952 I just wondered if you could explain
to me what you mean by a violation of your business
ethics.
2953 MS FORTIN: We are a public
institution. If you read a francophone newspaper, we
are in there every day, all the time. So whether we
want it or not, we live in a "maison de verre".
2954 Plus que ça, comme institution
publique, on doit respecter des principes, des
principes éthiques et moraux.
2955 On ne signe pas nous des contrats en
dessous de la table. On ne fait pas des "deals"
cachés. On ne donne pas des contrats, on ne signe pas
des contrats à un niveau pour payer la moitié des
cachés. C'est des choses qui ne se font pas quand on a
la télévision publique.
2956 Quand on fait de la compétition pour
des droits, ce qu'on fait c'est très simple, on examine
l'intérêt du programme pour nos téléspectateurs, notre
capacité de payer et, en général, dans le cas du cinéma
américain comme dans le cas des sports, notre capacité
de payer, ce n'est pas de mettre de l'argent public
dans ça, mais c'est d'essayer de négocier de la façon
la plus dure possible, de façon à libérer des sommes
d'argent pour faire des émissions dans les secteurs qui
nous intéressent.
2957 C'est pour ça qu'on n'a aucun intérêt
à "overbidder", soit pour des sports ou soit pour des
émissions comme du cinéma américain. C'est pas une
zone prioritaire pour nous.
2958 Si je prends le domaine des sports,
un de nos objectifs de compression budgétaire, c'était
de réduire le coût des droits de sports et on a réussi
à le faire, et si on n'avait pas réussi à réduire le
montant des sports, on considérait sérieusement ne pas
rester dans les sports parce que ce n'était pas
avantageux pour nous.
2959 Le cinéma c'est la même chose. Pour
nous, c'est une mesure d'économie qui nous permet...
2960 Je n'ai aucun intérêt, moi, à
dépenser 200 000 $ pour un film américain quand, pour
le même prix, je peux avoir une émission canadienne et
bassement, commercialement, va faire à mon antenne plus
de cote d'écoute qu'un film américain.
2961 Moi, la cote d'écoute d'un film
américain sur Radio-Canada c'est pas énorme. C'est une
programmation ordinaire, honnête.
2962 Quand on choisit un bon film dont on
n'a pas honte, qui est de qualité mais qui n'est pas le
driver de la chaîne et donc, on n'ira jamais mettre des
sommes d'argent considérables là-dessus et je pense que
les privés qui nous accusent de ça confondent leur
motivation avec les nôtres et déduisent de ce qu'ils
feraient un comportement qui ne nous intéresse pas.
2963 COMMISSIONNER GRAUER: Thank you. I
took those two sentences literally, which clearly was
not the intention. So I am glad you clarified it.
Thank you.
2964 LA PRÉSIDENTE: C'est dommage que
madame Fortin n'a pas beaucoup de passion?
--- Rires / Laughter
2965 MADAME FORTIN: Je ne survivrais pas
dans ce poste-là si je n'en avais pas un peu.
2966 LA PRÉSIDENTE: C'est un domaine pour
ça, n'est-ce pas?
2967 Est-ce qu'il y a d'autres questions?
2968 Madame Wylie.
2969 CONSEILLÈRE WYLIE: Merci. Monsieur
Colville a mentionné hier qu'autour de la table de
conférence... je reviens souvent à ma cuisine. Alors,
je reviens au cuisinage.
2970 Peut-être que la question n'est pas
tout à fait soulevée au bon moment mais puisque nous
n'avons qu'une requérante, l'étanchéité est moins
importante.
2971 Puisque vous êtes là, monsieur
Saint-Laurent, j'ai soulevé hier l'inquiétude qui
pouvait se détacher de la demande de RDI au niveau de
l'utilisation des 2,2-quelques millions qui seraient
générés par une augmentation tarifaire chez RDI et que,
à mon avis, en examinant les prévisions financières, il
n'est pas évident que ce sera utilisé complètement pour
les projets qui devraient être liés, selon la demande,
à cette augmentation.
2972 Alors, puisqu'il y a une somme
importante aux immobilisations à partir de 2002, est-ce
que vous pouvez nous indiquer, puisque vous avez parlé
de régionalisation aujourd'hui, comment ça fonctionne
entre RDI et le réseau au niveau de l'utilisation de
ces immobilisations-là?
2973 Parce qu'il nous est absolument
important de comprendre jusqu'à quel point ces sommes
qui sont visibles dans vos prévisions financières, vos
immobilisations à compter de 2002, qu'on prenne des
sommes qui ne sont finalement seulement attribuables à
RDI lui-même.
2974 Est-ce que ces immobilisations-là
sont utilisées par Radio-Canada et comment décortiquez-vous la comptabilisation entre les deux, si c'est le
cas?
2975 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Ils ne sont
pas utilisés du tout par Radio-Canada. Vous faites
allusion...
2976 CONSEILLERE WYLIE: C'est
complètement votre plate-forme à RDI.
2977 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Vous faites
allusion au passage au numérique et le passage au
numérique, tout comme lorsqu'on a créé RDI, tous les
équipements qui ont été dans les frais
d'immobilisations de départ ont été tous utilisés par
RDI.
2978 CONSEILLERE WYLIE: Seulement par
RDI.
2979 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Le passage
au numérique, ce sont tous les équipements qui vont
être utilisés par RDI. S'il s'avère, et notre
spécialiste est directement là, qu'on fait une synergie
parce qu'avec des serveurs... je ne sais pas si vous
connaissez un peu le service numérique mais il y a des
serveurs et ça permet de faire travailler tout le monde
sur un même reportage en même temps -- c'est une
technique tout à fait différente.
2980 S'il s'avère qu'on fait ce merger-là,
chaque coût, et c'est très facile à faire, chaque coût
va être attribué à chacun selon la théorie de la
séparation des coûts.
2981 Mais Gaétan peut vous en dire,
Gaétan, peut-être un peu plus là-dessus. C'est ce
qu'on va faire.
2982 CONSEILLERE WYLIE: Et est-ce qu'il
s'agit des camions satellite, est-ce qu'ils sont
utilisés par les stations régionales? Ce sera une
question qui serait mieux posée quand madame Bertrand
s'occupera des stations régionales, mais vous ne serez
plus là.
2983 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Les camions
satellites, la raison pour laquelle RDI veut les mettre
sur la route et veut les installer dans le sud de
l'Ontario, à Vancouver, c'est que c'est eux qui sont
les principaux utilisateurs.
2984 Nous, la première chaîne, je regarde
le "Téléjournal", et caetera, on n'est pas des...
alors, on peut s'en servir. Je veux dire, il y a une
synergie qui peut jouer, mais les principaux
utilisateurs, c'est RDI et c'est pour ça qu'ils en ont
besoin.
2985 Maintenant, ils peuvent travailler
avec les régions. Dans le sud de l'Ontario, ils
peuvent s'en servir aussi. C'était un peu le même
principe qu'avec les affiliés. On loue les camions des
affiliés, et caetera.
2986 CONSEILLERE WYLIE: Alors, il n'y a
pas d'utilisation.
2987 Maintenant, cette fameuse page 49 que
nous regardions hier, elle couvre beaucoup plus que les
prévisions financières couvrent au niveau des projets
des camions plus les projets et les dépenses
d'exploitation.
2988 C'est ce qui me fait poser la
question pour nous rassurer que quand nous regardons
vraiment les prévisions financières, il y a une somme
qui sera générée par le 0,10 $ d'augmentation qui ira
aux immobilisations. Et voilà pourquoi nous devons
nous rassurer que c'est vraiment des dépenses qui sont
des dépenses RDI seulement.
2989 Alors, il y aura remboursement à
Radio-Canada dans les premières années et ensuite
immobilisations.
2990 Parce que si vous revoyez votre page
49, vous allez vous apercevoir que le total des 2.2
millions est alloué aux camions et aux dépenses
d'exploitation de programmation, qui n'est pas du tout
le miroir de ce que nous voyons dans les prévisions
financières.
2991 Donc, ça nous rassure au moins que
ces sommes-là n'iront que chez RDI. Elles seront
divisées entre remboursement, immobilisation et
exploitation au niveau des initiatives de
programmation.
2992 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Mais les
coûts qui sont indiqués pour les projets qui
représentent la demande d'augmentation de 2,225,000 $
par année, c'est ça que ça coûte ces projets-là.
2993 CONSEILLERE WYLIE: C'est là que vous
allez faire des compressions ailleurs pour recouvrir le
tout.
2994 MADAME SAUCIER: You're right.
2995 CONSEILLERE WYLIE: Voilà. La
cuisine est maintenant bien nettoyée. Merci.
2996 LA PRÉSIDENTE: Je comprends que ce
ne sera pas tout à fait le même panel pour les stations
régionales
2997 M. BEATTY: Je vais vous quitter.
2998 LA PRÉSIDENTE: Vous allez nous
quitter. Alors, avant que vous nous quittiez ...
2999 MADAME FORTIN: Micheline
Vaillancourt va demeurer...
3000 LA PRÉSIDENTE: Mais monsieur Saint-Laurent et monsieur Beatty partiront, monsieur Gourd.
3001 Alors, laissez-moi venir sur quelques
questions. La question des affiliés, c'est une...
3002 MR. BEATTY: Puis-je quitter
maintenant?
--(Laughter\Rires)
3003 LA PRÉSIDENTE: Désolée, monsieur
Beatty. Où en sommes-nous?
3004 MADAME FORTIN: J'ai le plaisir de
vous annoncer, madame la présidente, que nous avons une
entente de principe pour les trois prochaines années.
3005 LA PRÉSIDENTE: Avec tous les
affiliés?
3006 MADAME FORTIN: Avec tous les
affiliés.
3007 LA PRÉSIDENTE: De principe, oui.
3008 MADAME FORTIN: C'est-à-dire, c'est
une entente, j'ai dit, de principe, parce que le
contrat n'est pas signé. Il est en rédaction. Et
comme nous sommes occupés cette semaine, je vous dis on
va probablement le signer la semaine prochaine.
3009 LA PRÉSIDENTE: Vous êtes occupés
cette semaine, oui.
3010 Donc, ça renouvelle l'entente avec
les mêmes joueurs que vous aviez à l'époque?
3011 MADAME FORTIN: Bien, pas tout à fait
parce que comme vous avez déjà autorisé l'acquisition
de la station de Jonquière par Cogeco, je veux dire ce
joueur-là a changé. Donc, on a trois joueurs
maintenant, mais les autres joueurs sont les mêmes.
3012 LA PRÉSIDENTE: D'accord.
3013 Qu'est-ce qui arrive, parce qu'on va
parler tantôt au niveau des stations régionales plus
des proportions sur les stations que vous possédez et
qui alimentent le réseau ou qui alimentent RDI, mais
sur la question des affiliés, c'est par rapport aux
ententes avec le réseau.
3014 On entend certains mécontentements
du côté de Rimouski, puis je pense qu'au niveau des
intervenants on en aura certainement des échos pendant
l'audience, mais j'aimerais ça vous entendre, puisque
c'est votre tour à ce moment-ci et les intervenants
viendront.
3015 Pouvez-vous nous éclairer un peu sur
qu'est-ce qui semble être les...
3016 MADAME FORTIN: En fait, il y a deux,
trois choses, je pense, dépendant des intervenants.
3017 Il y a eu, à un moment donné, et vous
me corrigerez, des gens qui voulaient créer une station
affiliée à Rimouski.
3018 Nous, on pense qu'il n'y a pas de
marché pour ça, compte tenu que même, je veux dire à
Sherbrooke, Trois-Rivières, les stations affiliées sont
affiliées comme on dit en bon français, double stick,
c'est-à-dire avec TQS, Radio-Canada et dans les petits
marchés ce sont les trois réseaux qui fournissent dans
le fonds une station affiliée, qui vendent de la
publicité sur la base de l'auditoire. Ils sont
chanceux, eux, TVA, TQS et Radio-Canada en même temps.
3019 Alors, un marché comme Rimouski ne
pourrait pas supporter de façon économique ni une
station affiliée, ni une station "owned and operated".
Nous, on n'est pas dans le processus de reconstruire
des stations.
3020 Par contre, on peut comprendre les
aspirations des gens de cette région-là. D'ailleurs,
on a beaucoup évolué depuis la dernière licence.
3021 Si vous vous souvenez, à la dernière
licence on avait un bulletin qui venait de Québec et
qui comprenait des insertions qui venaient de la région
de Rimouski.
3022 Nous avons, présentement, un bulletin
d'une demi-heure qui touche l'ensemble des activités du
Bas du fleuve, mais en provenance de Québec.
3023 Au fur et à mesure que les moyens
technologiques ou financiers nous le permettront, ça
pourrait être intéressant que ce bulletin-là provienne
de la région de Rimouski.
3024 Mais je pense que d'en faire la base
d'une station autonome, compte tenu de la station
économique c'est impossible pour nous comme station,
comme propriétaire de station, et je pense que c'est
non viable comme station affiliée.
3025 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Alors,
j'imagine qu'après la comparution des interventions, il
vous sera possible de faire écho à cela aussi.
3026 J'avoue et peut-être qu'on peut se
laisser là-dessus plus sur une question avant la pause
et c'est la question, essentiellement, qui suit très
bien ce que monsieur le conseiller Langford faisait
allusion à ce qu'on a entendu, lorsqu'on a fait nos
consultations régionales, qui fait écho aux
consultations que vous avez faites aussi. Il ne s'agit
pas de dire que ce que vous faites n'est pas
intéressant, n'est pas vital, mais comment peut-on
faire plus, c'est vraiment le chemin sur lequel nous
sommes.
3027 Avant de parler de cela, pour le
Conseil ce qui est important aussi, c'est de bien
établir la base de ce qui existe présentement et
qu'est-ce qui appartient au réseau, qu'est-ce qui
appartient aux stations régionales et qu'est-ce qui
appartient à RDI.
3028 On comprend qu'il y a comme une
provision ou une espèce de bassin de nouvelles qui sert
comme plusieurs bouches à la fois. C'est ce qui permet
d'ailleurs, comment dire, de mettre en commun des
ressources et de pouvoir aller plus loin, faire plus de
millage.
3029 Mais je pense qu'on a besoin de mieux
comprendre comment chaque signal est nourri et comment
peut-on, après ça, ce sera la deuxième partie du
questionnement, comment peut-on aller plus loin.
3030 Parce que ce n'est pas clair dans
notre esprit ni par les chiffres, ni par nos
discussions depuis hier matin, mais dans les documents
exactement, qui fait quoi et je comprends qu'il y a des
choses qui sont faites qui sont reprises dans les
émissions du journal, des choses comme ça, mais ce
n'est pas clair. Alors, j'aimerais ça qu'on puisse le
retracer avec vous tout à l'heure, si vous acceptiez.
3031 MADAME FORTIN: Je pense que nos
directeurs régionaux qui vivent sur le terrain et que
vous allez rencontrer dans la deuxième étape vont être
en mesure de vous expliquer exactement comment ça se
gère sur le terrain.
3032 LA PRÉSIDENTE: Mais il y a un lien
avec le réseau.
3033 MADAME FORTIN: Oui.
3034 LA PRÉSIDENTE: Parce qu'il y a une
composante comme on voyait avec madame Pennefather et
vous ce matin sur toute la question régionale.
3035 A chaque fois je vous entendais
parler, comme moi j'avais préparé toute la partie
régionale pour les stations régionales, je disais: est-ce la même chose? Est-ce la même émission qui est
comptée deux fois?
3036 J'avoue qu'on a besoin d'être pris
par la main pour mieux comprendre puis après qu'on va
mieux comprendre, c'est sûr qu'on va tenter de mettre
la barre un peu plus haute.
3037 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Juste une
petite observation, si vous me permettez, sur ce sujet-là qui est très important dans vos audiences.
3038 C'est qu'on a parlé des nouvelles
mais, là, il y a beaucoup d'autres choses que les
nouvelles et ils vont pouvoir vous en parler aussi.
Mais on a fixé des objectifs précis.
3039 To answer your question, you are not
only thinking about it, we are doing it.
3040 Quand vous allez parler des équipes
réseau, il y a des objectifs parce que ce sont des
équipes qu'on leur demande de faire «X» choses.
3041 Alors, il y a dans certains types
d'émissions d'affaires publiques, et on leur dit: vous
allez, cette année, nous faire sept reportages de ça,
neuf de ça et un de ça. Ce sont des émissions
d'affaires publiques, ça se fait et on travaille de
très près avec les directeurs régionaux, ceux qui vont
venir.
3042 Alors, ce n'est pas dans la petite
pudding cette affaire-là, ça fonctionne pour vrai et
vous allez pouvoir voir ça.
3043 MADAME FORTIN: Est-ce que vous
désireriez que monsieur Saint-Laurent reste avec nous
pour le prochain groupe.
--(Laughter\Rires)
3044 LA PRÉSIDENTE: C'est pour ça que je
dis, comme on va entrer dans ce chapitre-là et qu'il y
a comme une inter-relation, je ne sais pas à quel point
c'est inter-relié, mais ça m'apparaît très inter-relié,
alors peut-être est-ce mieux. C'est à vous de décider,
c'est vous.
3045 MADAME FORTIN: Je pense que c'est
une ligne de questions que vous voulez aborder plus à
fond. Je pense que ce serait intéressant qu'il se
joigne au panel sur la télévision régionale, puis
monsieur Gourd sera disponible pas trop loin aussi.
3046 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Merci.
3047 Pardon, je m'excuse.
3048 Me STEWART: Madame la présidente, je
ne sais pas quelle est votre préférence, si vous voulez
que je continue puisque le panel est ici.
3049 LA PRÉSIDENTE: Oui, je commets la
même erreur au début de l'après-midi et maintenant;
désolée.
3050 Me STEWART: Pas de problème.
Bonjour, mesdames et messieurs.
3051 Vous avez fait référence à la page 12
de votre allocution de ce matin, à une étude d'une
firme indépendante qui conclut que Radio-Canada, que le
coût permis pour la publicité présentement est le plus
élevé parmi toutes les télévisions francophones.
3052 Est-ce que vous êtes prêt à déposer
cette étude?
3053 MADAME FORTIN: Oui. C'est une sous-étude de l'étude MBS que vous avez déjà mais qui touche
uniquement la question de la télévision française,
compte tenu des accusations qui avaient été portées
contre nous. Oui, on est prêt à la déposer.
3054 Me STEWART: Et quand pourriez-vous
le faire?
3055 MADAME FORTIN: Tout de suite.
3056 Me STEWART: Très bien, merci. Très
efficace.
3057 Maintenant, si je constate d'après
les sondages BBM de l'automne 1998, je pense que vous
avez à peu près, corrigez-moi si je me trompe, 29 pour
cent de l'auditoire. Mais d'après ce que je peux
comprendre, on a récolté que 25 pour cent des recettes
publicitaires.
3058 MADAME FORTIN: C'est encore mieux
que ça. On a 29 pour cent de l'auditoire en heure de
grande écoute sur le marché de Montréal.
3059 Si on prend l'auditoire sur une base
annuelle, sur toute la période, on est à peu près
maintenant et on le regrette, on visait 20, on est
autour de 18,6; c'est-à-dire l'auditoire de 6 h 00 à 22
h 00 sur toute l'année. Donc, on est légèrement en bas
de 20 pour cent.
3060 Me STEWART: Et vos recettes
publicitaires?
3061 C'est parce que d'après les chiffres
que j'ai devant moi, il semble qu'il y ait un décalage
entre votre auditoire et les recettes publicitaires?
3062 MADAME FORTIN: Oui. L'auditoire de
Radio-Canada qui est celui qui a le plus baissé au
cours des dix dernières années. Nous sommes maintenant
en-dessous de 20 pour cent. Nos recettes publicitaires
n'ont pas baissé, elles ont même accru, mais il y a une
chose.
3063 Si vous faites des comparaisons
privées et publiques, donc il faut que vous soyez
conscients, c'est que dans le réseau TVA, le réseau TVA
est un réseau intégré qui récolte tous les revenus
publicitaires des marchés de Jonquière, Sherbrooke,
Trois-Rivières, comme étant dans leurs stations
propres.
3064 Alors que les recettes publicitaires
de Radio-Canada excluent ce qu'on appelle en langage de
vente les recettes des marchés sélectifs, marché
national sélectif, et les ventes locales pour les
grands marchés de Trois-Rivières, Jonquière,
Sherbrooke, ces recettes-là appartiennent à Cogeco et
sont comptabilisées comme des recettes publicitaires du
secteur privé.
3065 Me STEWART: Parce que, moi, je
parle, j'aurais dû le préciser, uniquement du Québec.
3066 MADAME FORTIN: Trois-Rivières,
Sherbrooke, moi aussi je parle du Québec.
3067 Me STEWART; Très bien.
3068 Est-ce que vous pourriez me dire quel
est le pourcentage de votre inventaire total de
publicité qui est vendu sur la journée de
radiodiffusion et pour la période de grande écoute,
c'est-à-dire entre 19 h 00 et 23 h 00?
3069 MADAME FORTIN: Écoutez, je pense que
ça varie dépendant des périodes de l'année. Il y a des
périodes où c'est vendu presque à pleine capacité,
d'autres, c'est plus bas. Je vais demander à Jocelyne
Laverdure de vous le préciser, mais il y a une
fluctuation dans le temps sur le temps d'occupation des
pauses commerciales.
3070 MADAME VAILLANCOURT: Oui, en effet
si on regarde l'occupation totale d'ailleurs les
compilations que l'on conserve distinguent ce qui est
inventaire vendu sur une base réseau et ce qui est
vendu sur une base sélective. Et comme disait madame
Fortin, ça fluctue énormément selon le moment de
l'année, selon la période du bloc horaire.
3071 Mais si on regarde l'ensemble de
toutes ces variations-là, on peut dire que ça varie
entre soixante-quinze pour cent et cent pour cent là,
indépendamment de la période ou de la saison.
3072 Me STEWART: Je m'excuse, soixante-quinze pour cent pour la journée de radiodiffusion,
parce que je vous ai posé la question journée de
radiodiffusion et période de grande écoute.
3073 MADAME LAVERDURE: Cela serait une
base, si vous voulez d'une moyenne annuelle en tenant
compte et de l'inventaire sélectif qui est vendu sur
une base sélective et l'inventaire qui est vendu sur
une base réseau uniquement à travers toute l'année, à
travers toute la période d'écoute, toute la journée et
en tenant compte aussi des variations de saison.
3074 Donc, globalement, ça fluctue entre
soixante-quinze pour cent jusqu'à cent pour cent.
3075 Me STEWART: Et les périodes de
grande écoute?
3076 MADAME LAVERDURE: Périodes de grande
écoute, ça se situerait plutôt entre quatre-vingt-cinq
pour cent et cent pour cent.
3077 Me STEWART: Et est-ce que vous êtes
en mesure de me dire à peu près combien de fois vous
atteignez le chiffre magique de cent pour cent, parce
que là il y a une marge entre soixante-quinze et cent
pour cent, vous ne pouvez pas être plus précis que ça,
en d'autres termes?
3078 MADAME LAVERDURE: C'est très
difficile parce que comme je vous le mentionne, ça
fluctue énormément, que vous regardiez le marché de
Montréal ou que vous regardiez par exemple le marché de
Québec, ce sont des portraits qui peuvent varier
différemment puisque les annonceurs sont différents,
donc les demandes du marché sont très différentes.
3079 Sauf que je dirais dans l'ensemble du
marché, disons que là où on se situe à cent pour cent à
pleine capacité, c'est bien entendu que c'est pas la
majorité du temps. Mais la majorité du temps on se
situerait définitivement entre quatre-vingt-dix et
quatre-vingt-quinze pour cent.
3080 Me STEWART: Merci. Et le
pourcentage d'inventaire qui est vendu en ce qui
concerne la période des nouvelles le soir, quel serait
ce pourcentage, à peu près?
3081 MADAME LAVERDURE: Même pourcentage
que je viens de décrire en période de pointe, donc
entre quatre-vingt-dix et quatre-vingt-quinze pour
cent.
3082 Me STEWART: Merci. Est-ce qu'il y a
une différence entre le taux que vous chargez entre la
période ayant trait au "Téléjournal" par rapport à
l'émission "Le Point"?
3083 MADAME LAVERDURE: Excusez?
3084 Me STEWART: Le taux que vous
chargez.
3085 MADAME LAVERDURE: Quand vous dites
la période d'entrée, je ne comprends pas ce que vous
voulez dire.
3086 Me STEWART: Vous avez de la
publicité pendant la période de téléjournal, n'est-ce
pas, le taux que ça coûte, est-ce qu'il est inférieur
ou supérieur au taux que vous chargez comme pour les
annonces qui se situent pour l'émission, Le Point?
3087 MADAME LAVERDURE: Le taux, disons le
taux moyen est réparti pour l'heure complète de
nouvelles, c'est-à-dire de 22 h 00 à 23 h 00.
3088 Me STEWART: Donc, c'est le même taux
pour le "Téléjournal" et Le Point?
3089 MADAME LAVERDURE: Oui, écoutez à
moins que... je peux faire une vérification là, mais
notre taux moyen, normalement, s'étale sur l'heure au
complet, l'heure de l'émission au complet.
3090 Me STEWART: Très bien. La
contribution aux recettes publicitaires que vous tirez
de cette période des nouvelles et du Point aux recettes
globales, ce pourcentage à peu près, c'est combien?
3091 MADAME FORTIN: J'ai un peu de
difficulté à... ça me ne fait rien de répondre à ces
questions-là si vous le permettez sur une base
confidentielle, mais je trouve ça un peu difficile de
discuter dans le domaine public, de taux, de rendement
d'émissions. Je trouve ça difficile là.
3092 Me STEWART: Je n'ai pas demandé le
taux actuel, c'est certainement une question de
pourcentage.
3093 MADAME FORTIN: Non, mais je veux
dire si vous voulez savoir le taux, le revenu par
émission. Je ne sais pas, j'essaie de voir qu'est-ce
que vous essayez.
3094 Peut-être qu'on pourrait vous donner
une réponse plus facilement et moins difficile si on
avait une idée exactement de l'objectif de vos
questions. Je trouve ça un peu difficile de vous
donner ces données-là de cette façon-là. Je m'excuse,
mais je veux pas être de mauvaise foi là.
3095 Me STEWART: Non, non.
3096 LA PRÉSIDENTE: Peut-être qu'on peut
aller à la pause, et on peut en discuter et y revenir.
3097 Me STEWART: Très bien, Madame la
présidente.
3098 LA PRÉSIDENTE: Est-ce qu'il y avait
d'autres questions, on peut peut-être finir sur les
autres...
3099 Me STEWART: Oui. Votre engagement
en ce qui concerne les 15 heures pour l'émission de
jeunesse, je pense que vous vous êtes aussi engagés à
diffuser au moins 20 heures pendant les deux premières
années du nouveau terme de licence. Est-ce que vous
pouvez confirmer ça?
3100 MADAME FORTIN: Oui.
3101 Me STEWART: Merci. Vous avez fait
mention d'un engagement de quatre événements spéciaux
pour des événements hors Québec, je pense que c'est
dans une réponse à une des lacunes.
3102 Je constate que TVA, par exemple,
s'est lié par condition de licence à diffuser six
émissions. Est-ce que vous seriez prêts à augmenter le
chiffre?
3103 MADAME FORTIN: TVA ne fait que ça.
Je veux dire, on ne fait pas que des événements
spéciaux.
3104 TVA ne fait pas de nouvelles, ne fait
pas d'émissions, ne fera pas de séries en ondes, je
pense qu'on doit pas balancer case à case. C'est pas
qu'on est réfractaire, mais je pense qu'il faut pas
essayer de faire exactement le même modèle de ce que
TVA s'est engagé à diffuser. Puis je vous assure,
c'est pas une résistance là. Mais c'est plus une
question générale.
3105 On s'est engagé à faire des émissions
de variété, des émissions jeunesse, des séries en ondes
qui n'ont rien à voir avec les engagements de TVA.
3106 Me STEWART: Donc, la réponse est
non, vous vous limitez à quatre événements?
3107 MADAME FORTIN: On préférerait, oui.
3108 Me STEWART: Très bien. Maintenant,
pour les productions indépendantes, c'est-à-dire ce
fameux chiffre de quarante pour cent, d'après nos
registres pour l'année 97-98, vous avez atteint le
chiffre de trente-sept virgule quatre pour cent.
3109 Est-ce que vous êtes d'accord que
vous êtes en non-conformité avec l'attente pour cette
année-là?
3110 MADAME FORTIN: C'est la première
fois qu'on me dit qu'on n'a pas atteint notre quarante
pour cent. Laissez-moi vérifier.
3111 On a toujours eu l'impression qu'on
avait atteint. Dans nos livres à nous, on était à
quarante-quatre pour cent. Je vais demander aux gens
de vérifier vos registres, les nôtres et de voir quelle
réponse apporter à cette question-là.
3112 Me STEWART: Oui, je fais référence à
la lettre du personnel en date du 11 mars 99.
3113 MADAME DESROCHES: En réponse je
crois à l'analyse des registres. En réponse à
l'analyse des registres qu'on avait fait, c'est qu'il y
avait quand même un certain nombre d'émissions qui
avaient été omises dans la catégorie des affaires
publiques. Qu'on pense... et qui était de la catégorie
deux.
3114 Le Conseil avait exclu du calcul de
la production indépendant les catégories un, trois et
six qui sont les sports, et nous vous soumettions dans
cette lettre-là que les émissions de catégorie deux
comme "Branchés", "Découverte", "La Revue
Internationale", "La Revue Nationale", "Le Point",
"Média", "Point de Presse", "Second Regard", "La
Semaine Verte", "La Facture", ce sont des émissions
d'affaires publiques et devraient être exclues du
calcul. Et c'est ce qui fait monter nos données à
quarante-quatre pour cent.
3115 On n'avait pas eu de réponse du CRTC
à cet égard et on avait pris pour acquis que ça allait.
3116 Me STEWART: Non, par contre, on a
dit dans la lettre qu'on allait en discuter lors de
cette audience, et c'est ce qu'on fait.
3117 Maintenant, ma dernière question se
situe en ce qui concerne votre performance concernant
la jeunesse et je pense qu'encore une fois, voilà, pour
l'année 97-98, nous avons compilé que votre performance
a été de 15 heures 42 minutes au lieu du 20 heures qui
est inscrit à l'attente.
3118 Est-ce que vous avez des commentaires
à faire sur ça?
3119 Est-ce que vous êtes d'accord que
vous êtes en non-conformité avec l'attente?
3120 MADAME DESROCHES: Dans la même
lettre, on vous soumettait qu'on n'était pas en non-conformité puisque l'attente par rapport aux émissions
jeunesse était de 20 heures d'émissions jeunesse.
3121 Il n'y avait pas de notion
d'exemption de publicité là-dedans. Or, ce qu'on vous
soumettait dans cette même lettre effectivement c'est
que "Les Aventures de Tintin", "Les Contes d'Avonlea",
"Fais-moi Peur", "Watatatow" étaient des émissions qui
étaient des émissions jeunesse ou du moins des
émissions familiales là vraiment pour les jeunes
familles et que ça, ça augmentait notre niveau
hebdomadaire, notre moyenne hebdomadaire à 20 heures 11
et pour l'année 97-98 et à 21 heures 45 pour les années
96-97.
3122 Me STEWART: Donc, c'est peut-être
une précision qu'on pourrait apporter dans la décision
qui va découler de cette audience en ce qui concerne
l'interprétation qui devrait être faite sur cette
attente?
3123 MADAME DESROCHES: Oui, il y avait en
fait deux attentes spéciales par rapport à ça. Il y
avait toute la question d'exemption de publicité qui a
pu mêler. L'autre chose qui a pu mêler aussi et au
Conseil de Radio-Canada et au sein du Conseil, c'est
qu'il y a la catégorie, le chiffre, dans le cas des
huit chiffres, il y a la catégorie, il y a un chiffre
spécial pour les émissions qui visent les 2 à 11 ans
puis les 12, 17 ans.
3124 Or, dans nos registres, ça a
probablement été inscrit comme étant des émissions
familiales qui est un autre code que ces deux autres-là.
3125 Alors, nous, ce qu'on vous dit c'est
qu'on prenne le code pour les émissions de 2 à 11 ans,
de 12 à 17 ans ou les émissions familiales qui donnent
comme ça, quoi qu'il y en a là-dedans là "Une Fée bien
Allumée", c'est pas mal jeune.
3126 Alors, ça peut être des erreurs de
registre de notre part où est-ce qu'on les a mises dans
les émissions faites pour la famille.
3127 Mais quand on regarde les titres,
c'est clairement des émissions jeunesse, qui visent la
jeunesse ou les jeunes familles, et c'est peut-être
plus une question là de... non pas vraiment une
question d'exemption de publicité parce qu'on connaît
les règlements, mais surtout là d'inscription aux
registres et d'interprétation des registres.
3128 Me STEWART: Donc, il y a une
clarification de l'interprétation qui devrait être
apportée et tout ceci serait souhaitable, d'après vous?
3129 MADAME DESROCHES: Si ça va dans le
sens de ce qu'on vous soumettait, certainement.
3130 Me STEWART: Merci. Maintenant, pour
finir, vous avez parlé, et répondu aux questions de la
conseillère Joan Pennefather concernant les attentes à
court terme et à long terme.
3131 Plutôt que de passer en revue ces
attentes, est-ce que vous seriez prêts à nous fournir
peut-être pour demain midi la liste des attentes à
court terme et la liste des attentes à long terme que
vous seriez prête à accepter et qui refléterait bien
sûr les différentes modifications qui ont été apportées
lors de la discussion que vous avez eue madame la
conseillère Pennefather?
3132 MADAMe FORTIN: Tout à fait, je vais
demander à Marie-Philippe Bouchard d'entrer en contact
avec vous pour finaliser la formulation si vous le
désirez.
3133 LA PRÉSIDENTE: Cela pourrait être
des attentes ou des conditions de licence.
3134 Me STEWART: Vous avez parfaitement
raison, madame la présidente.
3135 Simplement pour conclure, vraiment
conclure là, vous êtes assujettis en ce moment à trois
conditions de licence, si je comprends bien, vous êtes
prête à ce que ces conditions de licence soient
reconduites?
3136 MADAME FORTIN: Tout à fait.
3137 Me STEWART: Très bien. Merci,
Madame la Présidente. C'est la fin de mes questions.
3138 LA PRÉSIDENTE: Merci. Puis sur
l'autre question, on reviendra après la pause s'il y a
nécessité.
3139 On revient à 4 h 20. Merci.
--- Courte suspension à 1602 / Short recess
---Upon resuming at / Reprise à 1645
3140 LA PRÉSIDENTE: Notre 15 minutes
était assez long, et on s'excuse. On essayait
d'obtenir de l'information qu'on n'a pas réussi à
obtenir.
3141 Alors, pour conclure, je pense que
c'est important qu'on le fasse par rapport à la
question du réseau.
3142 Ce sera une question qu'on conclura
demain matin, si c'est possible, à moins que vous aviez
des projets de quitter Hull/Ottawa dans les prochaines
heures.
3143 On a pensé qu'on pourrait revenir
avec cette question, si vous acceptiez, parce que c'est
en lien, bien sûr, avec nous questions sur la
publicité, qui font, bien sûr, écho.
3144 Alors, certainement qu'il y aura des
questions qui sont d'ordre confidentiel, qu'on peut
traiter confidentiellement, mais je pense qu'il faut
aussi avoir un dialogue qui suit celui qu'on avait hier
par rapport aux questions de la publicité et l'impact
si... par exemple, pas dans les nouvelles ou des
questions de cette ordre-là, je pense, dont il faut
parler ensemble.
3145 Alors, si vous acceptiez, on fera ça
demain matin.
3146 MADAME FORTIN: On est très ouverts,
oui.
3147 LA PRÉSIDENTE: Alors, on met en
parenthèse le dialogue par rapport à la télévision et
le réseau français pour aller vers madame Santerre.
3148 MADAME SANTERRE: Merci, madame la
présidente.
3149 Nous entendrons la demande, ou plutôt
les demandes présentées, par la Société Radio-Canada en
vue de renouveler les licences de radiodiffusion des
stations de télévision de langue française, telles que
décrites dans l'avis d'audience 1999-3.
3150 Madame Vaillancourt?
PRÉSENTATION / PRESENTATION
3151 MADAME VAILLANCOURT: Madame la
présidente, mesdames et messieurs les membres du
Conseil, mesdames et messieurs, Micheline Vaillancourt,
directrice générale de la Télévision régionale. À ma
droite, Louise Imbeault, directrice de Radio-Canada
Atlantique, Christiane Marais, directrice de Radio-Canada Ontario/Outaouais. À ma gauche, Lionel
Bonneville, directeur des quatre stations de l'ouest,
le Manitoba, la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique.
3152 Derrière moi, Huguette Lavallée,
directrice Finances et administration; à votre demande,
monsieur Claude Saint-Laurent et monsieur Renaud
Gilbert du Réseau de l'information et, finalement,
madame Fortin qui, je pense, n'a plus besoin de
présentation parce que vous la connaissez tous.
3153 Madame Fortin pourra également
répondre aux demandes de renouvellement de notre
station de Montréal, CBFT.
3154 Aujourd'hui, si nous sommes ici
devant vous, nous les responsables de la télévision
régionale, c'est pour témoigner de la constance de
l'engagement de la télévision de Radio-Canada envers
les communautés de toutes les régions canadiennes. Il
y a 40 ans, en 1959, Radio-Canada inaugurait la
première station de son réseau régional: CBAFT à
Moncton au Nouveau-Brunswick.
3155 Malgré la traversée de zones de
turbulence et au rythme de l'évolution des communautés
régionales, de leurs besoins, de leurs attentes et de
leurs intérêts, grâce au dévouement, au talent et à
l'énergie de nos équipes d'artisans et de
gestionnaires, la Télévision régionale de Radio-Canada
a maintenu un service public de grande qualité près des
gens. Une télévision de service public d'abord et
avant tout au service de son public.
3156 Au cours de la prochaine période de
licence, la Télévision régionale va maintenir le cap
sur la direction imprimée ces dernières années:
3157 L'information demeure évidemment la
priorité des stations régionales. La présence partout
au pays d'équipes de journalistes permet d'alimenter
les grands bulletins et les magazines d'affaires
publiques du réseau et du RDI.
3158 Tous les jours de la semaine, le "Ce
Soir" informe le public régional de ce qui est arrivé
dans son coin de pays. Le réseau régional produit
environ 1 600 heures par année de nouvelles régionales.
3159 Au cours des dernières années, le
contexte budgétaire, mais également l'évolution rapide
de la technologie et des environnements, dans lesquels
les téléspectateurs évoluent, nous ont amenés à
repenser nos façons de livrer l'information régionale.
3160 Tous les bulletins régionaux
quotidiens, les "Ce Soir", ont été maintenus. Leur
formule a été considérablement remaniée afin que le
maximum de ressources soit consacré à la cueillette de
nouvelles et au maintien d'une présence constante et
immédiate aux événements de la communauté.
3161 Je vous rappelle par ailleurs que
nous nous sommes engagés à offrir le sous-titrage codé
en direct de tous les "Ce soir" d'ici à l'an 2000.
3162 L'autre priorité: la télévision de
proximité. Pourquoi? Parce que la vie, c'est plus que
des nouvelles et parce que notre public a besoin
d'émissions qui contribuent à créer un sentiment de
fierté, d'appartenance et de fête.
3163 Produite avec des moyens de
production légers, la télévision de proximité se
retrouve rapidement au coeur des préoccupations des
communautés régionales.
3164 En plus de produire environ 200
heures d'émissions, les directions régionales vont
poursuivre le développement de partenariats avec le
secteur indépendant et environ 60 heures d'émis seront
ainsi diffusées pour les publics régionaux.
3165 En tout, 260 heures d'émissions dans
tous les genres; des magazines d'affaires publiques,
des magazines économiques, des magazines culturels, des
émissions pour les jeunes, pour les adolescents, des
émissions de variétés.
3166 Par ailleurs, la production des
producteurs indépendants à la télévision de proximité a
connu une augmentation importante; d'une vingtaine
d'heures en 1996-1997, elle est passée à près de 60
heures en 1998-1999. Ce n'est pas le fruit du hasard,
bien sûr, mais le résultat de la mise en place, dans
chaque région, d'une structure d'accueil des projets
qui favorise leur aboutissement. C'est aussi grâce aux
changements des règles des fonds de production.
3167 La télévision régionale de Radio-Canada a aménagé, au fil de ses 40 années d'existence,
un espace francophone qui déborde mêmes les frontières
canadiennes.
3168 L'établissement, en 1996, de liens de
jumelage de nos stations avec des stations européennes
et africaines, a permis des échanges enrichissants qui
se sont concrétisés par la production de plusieurs
séries harmonisées.
3169 Par exemple, "Les cartes postales ont
toujours raison" qui présente des lieux touristiques
canadiens et européens emblématiques, et une autre
série, "Cinquante et un monde...", une collection de
portraits de personnages qui auront 50 ans en l'an
2000. Près d'une quarantaine de pays francophones sont
déjà inscrits à cette série initiée par la télévision
régionale de Radio-Canada.
3170 J'aimerais maintenant laisser la
parole à mes collègues afin qu'ils vous présentent les
réalisations de chacune de leurs stations au cours des
dernières années et leurs projets d'avenir. Nous
allons parcourir rapidement le pays d'un océan à
l'autre en commençant par le Pacifique avec Lionel
Bonneville.
3171 Lionel?
3172 MONSIEUR BONNEVILLE: Merci,
Micheline.
3173 Madame la présidente, mesdames,
messieurs les commissaires, je vous remercie de cette
occasion de me laisser dire quelques mots sur une
région et quatre stations qui me tiennent beaucoup à
coeur.
3174 Un bref aperçu de notre environnement
dans la région de l'Ouest.
3175 Cette région s'étend sur des milliers
de kilomètres et sur trois fuseaux horaire. Chacune
des quatre stations a donc une responsabilité de
couvrir une province entière et de satisfaire aux
besoins multiples et urgents de populations
minoritaires souvent dispersées sur ces immenses
territoires. C'est dire donc que le défi est de
taille.
3176 Il ne faudrait surtout pas supposer
cependant que l'existence fragile d'un minoritaire le
rend craintif et impuissant devant l'avenir. Les
publics que nous desservons dans l'Ouest ont une
volonté indéfectible de vivre pleinement leurs réalités
linguistiques et culturelles, sur les plans individuels
et collectifs.
3177 Des réalités, j'ajouterais, qui les
apparentent beaucoup aux francophones ailleurs au pays,
mais il ne faudrait pas oublier qu'ils sont aussi des
citoyens et citoyennes à part entière de leur coin de
pays et ils sont fiers de l'être. Donc, nos
informations doivent obligatoirement refléter ce vécu
beaucoup plus large.
3178 Deux des acquis des francophones de
l'Ouest sont Radio-Canada et, depuis cinq ans, le RDI.
Ils ont lutté fort pour ces services et ils y tiennent.
Ils l'ont démontré, disons vigoureusement, lorsque la
Société, aux prises avec d'importantes compressions
budgétaires, a proposé une nouvelle formule pour les
informations régionales, formule qui représentait un
"Ce Soir" unique d'une heure pour l'ensemble des quatre
provinces.
3179 Cette solution s'est heurtée à un
mur. Le refus catégorique d'accepter ce qui était
perçu comme une diminution de leur station. Avec
l'appui de la vice-présidente de la télévision et le
talent créateur de nos équipes, nous avons réussi à
maintenir des "Ce Soir" de qualité partout dans
l'Ouest.
3180 Je disais plus tôt que les besoins
sont nombreux et pressants. Le service à la jeunesse
en est un qui est incontournable. Nous produisons donc
chaque année la série "Clandestin" destinée aux 10 à 13
ans, qui fait participer directement des centaines de
jeunes dans des écoles françaises de Victoria à Saint-Paul en Alberta, à Prince Albert en Saskatchewan, à
Saint-Boniface au Manitoba. C'est ce que nous appelons
la télévision de proximité.
3181 Malgré nos moyens modestes, nous
arrivons aussi à offrir des fenêtres aux jeunes
artistes de l'ouest, soit dans les mini-séries
produites dans l'Ouest telles "Chant'Ouest" et "Télé-Relais" -- et soit dit en passant, "Chant'Ouest" est un
bel exemple de collaboration avec la radio de Radio-Canada, puisque c'est d'abord une activité
radiophonique et nous faisons une captation de ça -- ou
dans des collaborations avec nos régions soeurs en
Atlantique dans "Double Étoile" et "Passeport Musique"
et, en Ontario, dans la série "Chez Nous".
3182 Le reflet aux deux réseaux, Radio-Canada et RDI, n'est pas négligé pour autant. Chacune
des stations est appelée à contribuer reportages et
émissions pour les deux chaînes. "L'Ouest en Direct,
"L'Accent Francophone", "Le Canada Aujourd'hui",
"Courants du Pacifique" enrichissent les deux réseaux
et plusieurs équipes alimentent régulièrement la
majorité des émissions d'informations nationales,
nouvelles et affaires publiques.
3183 Enfin, notre partenariat avec des
producteurs indépendants, tout nouveau qu'il est,
commence déjà à porter fruit. Plusieurs documentaires
de haute qualité, "Étienne Gaboury, architecte", "Le
Troisième Ciel" et "X Yukon Z", déjà diffusés sur nos
ondes, sont prometteurs pour l'avenir.
3184 Et sur ce bref survol, je pense que
je vais céder la parole à ma collègue de l'Ontario,
madame Christiane Marais.
3185 MADAME MARAIS: Merci, Lionel.
3186 Alors, le défi de Radio-Canada
Ontario/Outaouais: une population hétérogène,
dispersée, urbaine et rurale, isolée, unilingue et
bilingue, multiculturelle, québécoise, ontarienne,
traditionnelle ou éclatée, dont le dénominateur commun
est la langue française.
3187 La télévision de l'Ontario/Outaouais
offre à ces auditoires complexes des émissions visant à
reconnaître et à refléter toutes ces réalités. Proche
de notre population, nous rencontrons directement
chaque année plus de 200 personnes, soit en invitant
des groupes à venir assister à nos émissions en studio
et en discutant avec eux avant et après la
présentation, soit en organisant des évaluations
formelles de nos émissions avec des téléspectateurs et
des non-téléspectateurs partout en province.
3188 L'évolution de nos émissions démontre
bien l'importance que nous accordons aux demandes de
nos communautés. Maintenant produit en deux versions
diffusées simultanément, la première partie du "Ce
Soir" s'adresse d'une part à la population des deux
côtés de la rivière des Outaouais regroupée autour de
la Capitale nationale et, d'autre part, aux nombreux
francophones dispersés partout en Ontario.
3189 Avec ses journalistes en poste à
Ottawa, Toronto, Hawkesbury, Windsor, Sudbury, Timmins
et bientôt à Hearst, le "Ce Soir" est branché partout
sur le territoire.
3190 En deuxième demi-heure, le magazine
"Ce Soir en Couleur" rejoint toute la population avec
des chroniques variées et des rencontres avec ceux et
celles qui font l'actualité.
3191 À cette production s'ajoutent des
nouvelles régionales dans la Capitale Nationale le midi
et les week-ends, deux émissions quotidiennes au Réseau
de l'information, une émission hebdomadaire d'affaires
publiques, "Impact", reprise par RDI, de même que des
émissions spéciales qui soulignent les grandes
manifestations se déroulant dans notre région.
3192 La télévision en Ontario/Outaouais
produit également une émission culturelle hebdomadaire,
"Expresso", qui en toute simplicité, avec humour et
fantaisie, offre des rencontres avec des créateurs et
des artistes du milieu.
3193 De plus, des émissions documentaires,
des variétés des émissions culturelles, réalisées par
nos artisans ou en collaboration avec des producteurs
indépendants, nous assurent une présence au coeur des
événements et des activités de la communauté.
3194 Soucieuse du développement d'une
relève professionnelle, nous travaillons depuis
plusieurs années, en collaboration avec des
institutions d'enseignement dont la Cité Collégiale,
l'Université d'Ottawa et l'École de La Salle.
3195 Nous encourageons la relève technique
et journalistique en accueillant chez nous des
stagiaires et en diffusant régulièrement des reportages
produits par des étudiants en journalisme.
3196 Quant à la relève artistique, je
suggère à tous de suivre avec intérêt la carrière Manon
Séguin, une jeune chanteuse de l'Orignal, et peut-être
la future Céline Dion... Vous pourrez la voir cet été
aux "Beaux Dimanches" lors de la diffusion du spectacle
que nous produirons au Festival Franco-ontarien.
3197 Je passe maintenant la parole à ma
collègue de l'Atlantique, Louise Imbeault.
3198 MADAME IMBEAULT: Merci, Christiane.
3199 Madame la présidente, messieurs et
mesdames les membres du Conseil. Madame Vaillancourt
vous a dit tout à l'heure que la station de Moncton a
été établie il y a déjà 40 ans. Et, comme par hasard,
notre émission d'information du "Ce Soir" atteint déjà
une part de marché d'au-delà de 40 pour cent chez les
francophones. C'est dire que notre station est bien
implantée dans sa communauté.
3200 On se souviendra que, en 1990, les
stations régionales ont perdu toutes leurs émissions
régionales, sauf les "Ce Soir". Qu'à cela ne tienne,
tout le personnel de notre station a rivalisé
d'imagination pour que, désormais, notre présence au
réseau soit plus grande.
3201 C'est ainsi qu'une émission de
variétés "Maritimes en direct" s'est retrouvée à la
grille du réseau, remplacée ensuite par "Country
centre-ville" et plus récemment encore, par "Double
Étoile" en partenariat avec un producteur indépendant.
3202 "Les jeux d'Acadie" sont passés d'une
diffusion régionale à une diffusion nationale et nous
avons plus que doublé nos participations au "Jour du
Seigneur".
3203 De plus, nous avons créé deux équipes
régionales dont le mandat exclusif est de contribuer
aux grandes émissions d'information du réseau:
"Découverte", "Branché", "Semaine verte", "Enjeux", et
caetera.
3204 Nous ne nous sommes pas arrêtés en si
bon chemin car la vie ne s'arrête pas à l'information.
Les articles et les gens d'affaires, nombreux et
tenaces chez nous, n'ont pas manqué de nous le
rappeler.
3205 Depuis cinq ans, les émissions
"Trajectoires" et "Temps d'affaires" traduisent les
préoccupations sociales de nos artistes et les
réalisations de nos chefs d'entreprise. Solidement
ancré dans le milieu acadien, ses émissions ont trouvé
un auditoire canadien très appréciable grâce à leur
diffusion au RDI et aussi à TV5 dans le cas de "Temps
d'affaires".
3206 Il est de notoriété publique que le
Nouveau-Brunswick s'est engagé résolument dans la voie
de l'information et de l'autoroute électronique.
3207 Notre télévision régionale n'a pas
hésité à emprunter la même voie en créant il y a trois
ans l'émission jeunesse multimédia "Musikotrip",
diffusée en direct devant public d'une école de notre
région et diffusée, bien sûr, aussi sur Internet.
Cette émission met en vedette les musiciens de la
relève. Tous les jeunes, en salle ou à la maison,
peuvent communiquer instantanément via l'internet ou le
téléphone avec les artistes invités. Cette émission a
d'ailleurs gagné deux fois le prix de l'Alliance pour
l'enfant et la télévision, l'année dernière et l'année
précédente.
3208 Même si nous nous associons de près
aux grands événements de l'Acadie par la diffusion de
spectacles comme celui du 15 août qui est la Fête
Nationale ou le "Gala des Éloizes", notre population
demeure peu nombreuse (nous sommes, disons, un très
petit marché). Les artistes cherchent donc à grandir
leur territoire.
3209 Mes collègues des autres régions et
moi avons développé le projet "Passeport musique" qui
jumelle un artiste canadien avec un artiste d'un pays
de la francophone internationale.
3210 Quatre émissions d'une heure ont déjà
été tournées en partenariat avec un producteur
indépendant dans quatre pays d'Afrique : la Côte
d'Ivoire, la Tunisie, le Cameroun et la Bénin. Au
cours de la prochaine année quatre nouvelles émissions
seront tournées dans d'autres pays, toujours avec des
artistes canadiens.
3211 Et je me permets d'ajouter que ce
sera très utile chez nous au moment du sommet de la
francophonie parce que ces artistes-là, certains de ces
artistes-là seront invités aussi à se produire pendant
le Sommet de la francophonie.
3212 Cette ouverture sur le monde ne nous
a pas empêchés de répondre à la demande des
francophones de Terre-Neuve qui reçoivent maintenant le
"Ce soir Atlantique". Et j'ajouterai que la récente
Soirée des élections à Terre-Neuve a été diffusée en
direct aux provinces de l'Atlantique sur Radio-Canada
et partout au Canada grâce au Réseau de l'information.
3213 Depuis 1994, nous avons donc réussi
non seulement à reconstruire une télévision régionale
mais aussi à lui donner un nouvel essor, à développer
de nouvelles émissions, à collaborer avec des
producteurs indépendants et même à doubler nos heures
de production si l'on tient compte des deux heures
quotidiennes que nous produisons pour le RDI.
3214 MADAME VAILLANCOURT: Pour conclure,
nous aimerions maintenant laisser parles les images.
Lors de la préparation de notre présentation, il nous
est apparu évident que nous ne pouvions pas laisser
échapper l'occasion de montrer ces images dont nous
sommes très fiers, qu'on ne peut jamais voir d'un seul
point de vue, à partir d'un seul fauteuil de
téléspectateur.
--- Présentation vidéo / Video Presentation
3215 MADAME VAILLANCOURT: Après ces très
belles images, j'aimerais vous laisser en citant un
extrait d'une lettre que nous avons reçue en soutien de
nos demandes de renouvellement. Le président de la
Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique a écrit:
"Pour les francophones du
Canada, le réseau français de
Radio-Canada est comme l'oxygène
que nous respirons, c'est le
souffle de la vie. On le prend
peut-être pour acquis
quelquefois, mais quand on en
manque, on en meurt."
3216 Nous sommes à Radio-Canada très
conscients de l'importance de cette responsabilité.
Merci.
3217 Madame la présidente, peut-être avant
de commencer nos discussions, nous avons préparé un
petit document qui résume les engagements déposés dans
les demandes de renouvellement. Si vous êtes d'accord,
nous pourrions, pour faciliter la discussion, vous
déposer ce document et nous avons également toute une
série de chiffres.
3218 Vous étiez préoccupée par quelles
émissions, combien d'heures, où c'était diffusé, alors
c'est un autre document que nous pourrons vous déposer,
si nécessaire, mais pour le moment, tous les
engagements dont nous avons discuté et les engagements
que nous avons pris depuis le dernier renouvellement de
licence.
3219 LA PRÉSIDENTE: Oui, certainement que
ce sera utile de...
3220 Me STEWART: Oui. Bien sûr vous
allez déposer ça au dossier public. Merci.
3221 MADAME VAILLANCOURT: On peut vous le
distribuer, ça peut faciliter aussi la discussion si
vous le voulez tout de suite.
3222 LA PRÉSIDENTE: Peut aider.
3223 MADAME VAILLANCOURT: Oui, parce que
c'est complexe, comme vous avez pu le voir.
3224 LA PRÉSIDENTE: Avant qu'on commence,
j'aimerais saluer monsieur Poirier. Je suis surprise
que vous ne l'ayez pas invité à la table.
3225 MADAME VAILLANCOURT: C'était pour
l'équité peut-être. On a laissé Lionel tout seul.
C'est que la licence de CBVT Québec a déjà été
renouvelée.
3226 LA PRÉSIDENTE: Oui, ça, je sais
bien. Mais comme il y a une grande partie comme tête
de pont des initiatives de productions régionales qui
partent de Québec.
3227 MADAME VAILLANCOURT: Nous pouvons
l'inviter à se joindre à nous, si vous le désirez.
3228 MADAME FORTIN: Si vous le désirez,
il y a une chaise libre.
3229 MADAME VAILLANCOURT: André, vient.
3230 MADAME FORTIN: Il se sentait tout
seul, il est très content de votre invitation.
3231 LA PRÉSIDENTE: Madame Wylie dit
qu'elle promet de ne pas parler de non-conformité.
3232 Bonjour tout le monde. Je salue
monsieur Poirier.
3233 J'avoue que ce dossier ou cette
dimension de tout le renouvellement des licences en est
un important parce qu'il est clair que depuis, disons,
outre le fait qu'on peut être téléspectateur en région
quand on vit à Ottawa, outre le fait qu'on connaît à
travers des chiffres, des échos. On ne prétendra pas à
la connaissance, mais il y a une sensibilisation,
certainement de la part du Conseil, très liée à un
ensemble de processus qui ont pu se dérouler, mais
certainement de façon très récente, celle des
consultations régionales dans 11 villes.
3234 Le Conseiller Langford, faisait
référence à cela plus tôt. C'est certain que c'est ce
qui nous anime dans toutes les questions et c'est aussi
présent, puis je tiens à le souligner, du côté
anglophone que francophone, l'importance d'avoir des
échos, des reflets de partout et il est clair qu'au
niveau de la Loi sur la radiodiffusion, de la Loi sur
Radio-Canada, la participation de tous les Canadiens ou
diffuseurs publics, c'est crucial.
3235 Alors, ça explique beaucoup disons
l'emphase qu'on met, l'importance qu'on met à toute
cette dimension-là. Comme je le disais tantôt, avant
qu'on puisse en parler plus avant, si vous voulez bien
nous guider pour qu'on comprenne bien parce que, en
effet, en lisant les documents je ne suis jamais
certaine si c'est la même heure dont on parle, la même.
Alors, peut-être avec ce document y verrons-nous un peu
plus clair.
3236 MADAME VAILLANCOURT: Alors, ce qu'on
vous a remis, en fait, c'est production en région pour
diffusion régionale. Donc, vous avez la liste des
heures que nous produisons ce qu'on appelle vraiment en
région, pour diffusion régionale, nombre d'heures et,
ensuite, le sous-titrage codé, comme je vous le
mentionnais dans ma présentation, nous nous sommes
engagés à les sous-titrer avec les montants d'argent,
et priorité que nous accordons aussi à la télévision de
proximité.
3237 Évidemment, la télévision de
proximité, les 260 heures dont on parle, ce ne sont pas
des heures de nouvelles.
3238 LA PRÉSIDENTE: C'est 50 ou 60?
3239 MADAME VAILLANCOURT: C'est 60, c'est
260 heures. C'est un document qu'on a préparé, vous
voyez un petit peu plus tôt, mais pour le moment nous
avons 260 heures d'émissions de proximité diffusées en
région.
3240 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que le 260
heures est à l'intérieur du 1,575?
3241 MADAME VAILLANCOURT: Non; il est à
l'extérieur, il est en plus.
3242 LA PRÉSIDENTE: Il est à part.
3243 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3244 LA PRÉSIDENTE: Puis, ce sont des
heures de station de production pour diffusion en
Atlantique et qui ne vient pas ni sur RDI et ni sur le
réseau?
3245 MADAME VAILLANCOURT: 260 heures ne
vient pas sur le réseau. Ce sont des émissions, comme
mes collègues vous ont mentionné: "Trajectoire", "Temps
d'affaires", "Clandestin". Certaines se retrouvent au
RDI "Trajectoire", "Temps d'affaires", par exemple.
3246 Mais quand je dis 260 heures de
production régionale, il y en a 202 qui sont faites par
nos stations et 58 qui sont faites en co-production.
"Trajectoire" est un bel exemple de ça, elle est faite
en co-production, "Temps d'affaires" aussi.
3247 LA PRÉSIDENTE: Puis le 1,575 heures?
3248 MADAME VAILLANCOURT: Le 1,575
heures, ce sont les émissions de nouvelles, le total
des "Ce soir", oui.
3249 LA PRÉSIDENTE: Le "Ce soir". Le
total des "Ce soir" de tout le monde ici?
3250 MADAME VAILLANCOURT: Tout le monde
ici.
3251 LA PRÉSIDENTE: Même ceux qui sont
allés en renouvellement de licence, il y a longtemps.
3252 MADAME VAILLANCOURT: Même ceux qui
sont allés, incluant Québec, il est inclus.
3253 LA PRÉSIDENTE: Les chanceux, ils
l'ont leur licence.
3254 MADAME VAILLANCOURT: Vous pouvez lui
poser des questions lui aussi, mais ça comprend donc
tous les "Ce soir". Vous savez qu'on fait une heure à
Moncton, une heure à Québec, une heure à Ottawa dont
des versions, on vous a expliqué, deux fois des demi-heures pour l'est du Québec, des demi-heures pour
Ontario, Outaouais. Oui, c'est compliqué, mais ça
fait...
3255 LA PRÉSIDENTE: Ce n'est pas parce
que vous l'avez expliqué qu'on l'a compris.
3256 MADAME VAILLANCOURT: Non. Pourtant
j'ai eu l'habitude d'enseigner, vous savez. Alors,
j'étais habituellement assez claire. On recommence.
3257 LA PRÉSIDENTE: Alors, on va pouvoir
profiter de vos talents. On recommence.
3258 Alors, sur 1,575 heures, c'est
essentiellement les "Ce soir", le "Ce soir de
l'Atlantique~, le "Ce soir de l'Outaouais", il y a le
"Ce soir de Montréal" dans ça. Il y a comme cinq "Ce
soir"?
3259 MADAME VAILLANCOURT: Non, plus 242
heures, le "Ce soir" de Montréal.
3260 MADAME VAILLANCOURT: Non, plus 242
heures le "Ce Soir" de Montréal.
3261 LA PRÉSIDENTE: C'est à part le
200... celui de Montréal.
3262 MADAME VAILLANCOURT: Oui. Donc 1575
et vous rajoutez plus 242 heures le "Ce Soir" de
Montréal.
3263 LA PRÉSIDENTE: O.K.
3264 MADAME VAILLANCOURT: C'est un petit
peu un cas particulier parce que c'est tellement
intégré à l'organisation du réseau. Donc, ça fait plus
de 1 800 heures, si vous incluez "Montréal Ce Soir".
3265 LA PRÉSIDENTE: Sur ce 1575 heures
qui est le "Ce Soir" qui est fait par les régions, pour
les régions...
3266 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3267 LA PRÉSIDENTE: ... comment on
pourrait dire là, passe à travers le percolateur puis
se retrouvent ailleurs, que monsieur Saint-Laurent va
pouvoir utiliser soit dans RDI ou au chapitre de
l'information pour le "Téléjournal", c'est ça que
j'essaie de voir dans quelle mesure disons les
économies d'échelle jouent pour faire en sorte qu'on
puisse faire qu'il y a vraiment là une
interpénétration, pas des gens, on est toujours au
chapitre des nouvelles, mais au niveau dépendant du
niveau de, j'imagine quand c'est d'ordre national,
qu'est-ce que c'est.
3268 MADAME VAILLANCOURT: Alors, je vais
commencer avec ce qui se retrouve au réseau national.
Je le mentionnais ce matin, plus de 500 reportages par
année et on vous le donnait en fait dans notre
document, production des stations régionales, nous
avions 35 heures, 35 heures point cinq, 36 heures, 30
heures. Donc...
3269 LA PRÉSIDENTE: C'est à ça que vous
référez?
3270 MADAME VAILLANCOURT: C'est à ça
qu'on réfère de diffusion réseau, d'items de nouvelles,
il y a au-delà de 500 reportages. Donc, produits par
les stations régionales qu'on retrouve dans les
magazines d'information du réseau.
3271 LA PRÉSIDENTE: Donc, du 1575 heures,
il y a 500 reportages qui sont issus de ça...
3272 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3273 LA PRÉSIDENTE: ... puis qui s'en
vont alimenter...
3274 MADAME VAILLANCOURT: Chez monsieur
Saint-Laurent.
3275 LA PRÉSIDENTE: ... chez monsieur
Saint-Laurent.
3276 MADAME VAILLANCOURT: Veux-tu
rajouter? Lionel voulait dire quelque chose.
3277 LA PRÉSIDENTE: Oui, un peu moins de
40 ans.
3278 MONSIEUR BONNEVILLE: Oui, je veux
pas ajouter à la confusion, mais c'est possible...
3279 LA PRÉSIDENTE: Gênez-vous pas.
3280 MONSIEUR BONNEVILLE: ... c'est
possible par accident. Je veux dire les reportages qui
sont produits pour la plupart de la région de l'ouest,
mais je pense c'est la même chose en Ontario puis en
Atlantique, lorsque nous produisons un reportage
régional, il est susceptible de se retrouver à
plusieurs endroits au réseau, soit à la première
chaîne, soit au RDI.
3281 Souvent le reportage il va même
passer au RDI avant de passer au "Ce Soir" parce que le
bulletin il précède notre heure de diffusion. Mais il
peut aussi se trouver dans "L'Ouest en Direct" qui est
une émission du RDI, donc c'est plus un bulletin de
nouvelles du RDI, mais c'est une émission faite dans
l'ouest, une heure quotidienne, cinq jours/semaine,
donc des reportages du "Ce Soir" se retrouvent
également là-dedans.
3282 En soirée au RDI, il y a également
"Le Canada Aujourd'hui", des éditions Atlantique,
Québec, Ouest, Ontario, donc les reportages peuvent se
retrouver là aussi. Donc, le même reportage peut être
diffusé à plusieurs endroits à Radio-Canada,
"Téléjournal" et au RDI également. Je ne sais pas si
ça vous aide de comprendre un peu.
3283 Donc, la ventilation de reportage qui
était autrefois diffusé peut-être une seule fois au "Ce
Soir", il se retrouve maintenant à plusieurs endroits
pour des publics différents.
3284 LA PRÉSIDENTE: Ma collègue me dit ça
percole beaucoup.
3285 Oui, c'est ça donc, dépendant de la
nature évidemment du reportage, il y a d'autres...
oui... Mais c'est toujours les mêmes 500 dont on parle?
3286 MADAME VAILLANCOURT: Non, pas au
RDI, c'est que au RDI si vous regardez aussi le nombre
d'heures au RDI, on a 1 700 heures de diffusion.
Alors, les 1 700 heures de diffusion qui proviennent
des régions, c'est "l'Atlantique en Direct", c'est
"l'Ontario", "le Québec" et "l'Ouest en Direct".
Alors, ce sont des émissions, et comme Lionel vous le
disait, vous pouvez retrouver ce reportage-là et
parfois même il est avant dans les émissions du RDI
parce que l'émission est plus tôt et ensuite on va le
retrouver dans le "Ce Soir". Et il peut arriver qu'on
le retrouve aussi au "Téléjournal".
3287 LA PRÉSIDENTE: Donc, il a trois
usages.
3288 MADAME FORTIN: Et comme le
téléjournal a seulement 24 minutes, il y a moins...
3289 LA PRÉSIDENTE: Oui, moins de chance.
3290 MADAME FORTIN: ... de chance ...
téléjournal qu'au RDI puis je veux dire il a peut-être
moins de chance d'être au RDI que d'être au "Ce Soir",
parce qu'il a été fait pour le "Ce Soir".
3291 LA PRÉSIDENTE: Pour le "Ce Soir".
Et donc, quand on parle de 1 700 heures au RDI, c'est
essentiellement les 1 575 heures qui sont le "Ce Soir"
plus les autres?
3292 MADAME FORTIN: Plus.
3293 LA PRÉSIDENTE: Plus.
3294 MADAME FORTIN: Plus.
3295 MADAME IMBEAULT: Je pense que pour
être tout à fait juste, il y a beaucoup de productions
qui s'ajoutent parce que pour vous donner un ordre de
grandeur, par exemple à Moncton on a un "Ce Soir" d'une
heure. Mais on fait 1 heure et 45 chaque jour pour le
RDI.
3296 Alors, de toute évidence, il y a du
matériel de plus qui est produit pour faire notre
contribution au réseau de l'information, c'est-à-dire
de "l'Atlantique en Direct", mais ça peut prendre
différentes formes.
3297 Un item de nouvelle qui dure une
minute et demie, par exemple peut être reprise en
entrevue avec la personne qui a fait la nouvelle
pendant trois, ou quatre ou cinq minutes à
"l'Atlantique en Direct" et être peut-être repris le
soir à 11 h 30 sous la forme d'un clip de 30 secondes.
Alors, il y a un traitement de l'information qui se
fait. Et il y a une quantité d'informations.
3298 La cueillette de l'information est
beaucoup plus que les 500 reportages qui sont repris
dans d'autres émissions.
3299 Parce qu'il y a des choses aussi par
exemple de la nouvelle de sport qui se fait dans la
région atlantique n'est pas reprise à toutes fins
utiles.
3300 Certains reportages culturels, par
exemple, sont utilisés seulement dans la région et
n'ont pas d'autre utilité.
3301 Mais il y a quand même une synergie
entre la cueillette de nouvelles qui se fait par notre
salle des nouvelles et nos équipes d'affaires publiques
qui est ensuite réutilisé soit dans des émissions du
réseau, du réseau de l'information ou de la première
chaîne.
3302 Et il y a aussi un certain nombre de
reportages qui figurent pas là, parce qu'ils sont faits
spécifiquement pour des émissions.
3303 Par exemple, un reportage qu'on fait
pour "Second Regard" va être fait pour "Second Regard"
et sera probablement pas utilisé dans le "Ce Soir".
3304 MADAME VAILLANCOURT: Renaud, est-ce
que tu voulais...
3305 MONSIEUR GILBERT: Oui, ce que je
partais pour dire, c'est que chez nous dans le document
qu'on a déposé, on disait qu'il y avait 4 000
reportages originaux en provenance des régions qui
étaient diffusés à RDI.
3306 Alors, j'ai choisi à dessein le mot
originaux, les reportages originaux parce que chez nous
un reportage peut être diffusé jusqu'à dix fois dans la
journée.
3307 Évidemment, quand vous avez la grève
des professeurs en Ontario, c'est une thématique qui
est continue durant toute la journée, c'est la nouvelle
du jour. Donc, on peut diffuser le même reportage une
dizaine de fois. Alors, ça fait un taux qui est très
élevé.
3308 Maintenant, dans les 4 000 reportages
originaux, moi j'ai aussi compté les reportages qui
viennent des stations affiliées, alors donc de
Sherbrooke, de Trois-Rivières, Rouyn-Noranda,
Jonquière, la totalité.
3309 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Si je peux
en rajouter moi aussi...
3310 LA PRÉSIDENTE: Avec plaisir, mais
attendez un peu là, sur 4 000 reportages originaux, on
parle de 500 reportages provenant de ...
3311 MONSIEUR GILBERT: Non. Alors, ce
que madame disait c'est que parmi la totalité des
reportages dans une année qui sont produits par les
stations régionales, il y en a 500 qui sont diffusés à
première chaîne. Mais moi, je dis qu'à la deuxième
chaîne, il y en a environ 4 000. Si j'essayais de
déduire ceux qui viennent des stations affiliées, j'en
enlèverais peut-être 500.
3312 LA PRÉSIDENTE: Parfait, là, je vous
suis.
3313 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Alors un
chiffre première chaîne, moi, j'ai fait faire le test
là sur trois mois parce que je savais que ça pouvait
vous intéresser.
3314 LA PRÉSIDENTE: Et que vous me
devinez bien.
3315 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Dix pour
cent, pour le téléjournal, on prend dix pour cent des
items qu'il y a dans les "Ce Soir" à travers le pays
sous différentes formes là, mais c'est dix pour cent
des histoires qui arrive.
3316 LA PRÉSIDENTE: O.K.
3317 MONSIEUR SAINT-LAURENT: C'est ça que
ça donne ici là, et ça correspond aux chiffres de
Micheline.
3318 MONSIEUR GILBERT: Si vous voulez un
chiffre comparable pour le Réseau de l'information,
alors chez nous dans le document, je n'ai pas le
document qu'on a déposé devant moi, mais chez nous,
pour vous donner un exemple, les reportages qui
proviennent des stations régionales à l'extérieur du
Québec, c'est vingt-sept pour cent de notre contenu des
bulletins de nouvelles, vingt-sept pour cent. C'est
énorme.
3319 LA PRÉSIDENTE: Cela, c'est vos
bulletins de nouvelles qui sont pas "Atlantique Ce
Soir" ou qui est comme le bulletin de nouvelles type
national disons, à l'intérieur duquel vous allez
retrouver des éléments de tous les coins du Canada,
c'est ça que vous dites?
3320 MONSIEUR GILBERT: Non, pour faire ce
calcul-là, on a pris tous les bulletins de nouvelles
diffusés à l'heure et les manchettes à la demie de
l'heure et on a fait le calcul total puis on est allé
faire des tests sur différentes journées prises au
hasard et c'est comme ça qu'on est arrivé à cette
moyenne-là.
3321 LA PRÉSIDENTE: Cela va bien, on
continue.
3322 Production indépendant, ça, c'est les
chiffres dont vous parliez avec madame Pennefather ce
matin. Cinq millions pour cinq ans, cinq millions en
tout pour cinq ans puis on sait pas exactement combien
par année parce que ça va dépendre. Puis le 80 heures
par année, ça aussi...
3323 MADAME VAILLANCOURT: Le 80 heures
par année, il comprend des émissions, je vous dirais on
en fait la moitié avec l'aide des fonds, l'autre moitié
sans l'aide des fonds. Pour le moment, c'est la façon
dont ça se passe.
3324 Certains projets, comme vous le savez
les règlements ont été changé dans l'accessibilité aux
fonds de téléfilms et des câblodistributeurs de sorte
que la diffusion régionale en autant qu'elle s'insère
dans des catégories autorisées, peut avoir accès aux
fonds.
3325 Avant, il fallait nécessairement y
avoir une diffusion au réseau. Et comme vous savez le
"prime time" bien c'est pas beaucoup d'heures, il y a
sept centres de production, donc beaucoup de demandes.
Alors, c'est ce qui a permis d'augmenter très
rapidement notre nombre de... il y avait 20 projets, 20
heures avec le secteur indépendant la première année,
40 la deuxième et on est rendu à 80.
3326 On se dit que 80, ça nous semble un
chiffre raisonnable compte tenu que c'est une industrie
en développement.
3327 Vous savez qu'il y a une étude en
cours au patrimoine et Radio-Canada est commanditaire
de cette étude pour dresser un portrait de l'industrie
de la production indépendante en région, les
infrastructures, les capacités de production, et
caetera.
3328 Donc, nous attendons impatiemment les
résultats de cette étude. Mais on semble se dire qu'il
y a eu une croissance rapide et que l'attente qu'on se
donne de 80 heures par année nous semble raisonnable.
3329 Donc, 80 heures, je vous le répète,
c'est avec les fonds ou sans les fonds parce que
certaines de nos productions sont faites en partenariat
avec la communauté et ça c'était notre stratégie.
3330 On s'est dit, nous avons en région
des infrastructures de production, nous avons moins
d'argent. Alors, pourquoi ne pas travailler,
développer des partenariats, donc travailler avec les
organismes de la communauté, les communautés d'affaires
pour développer des émissions qui répondent aux besoins
de nos auditoires puisqu'on nous le demande partout.
Moi, j'ai fait l'étude des besoins des francophones
hors Québec et partout on nous disait : La vie c'est
plus que de l'information. Donc, faites des émissions
pour les jeunes. Lionel fait "Clandestin", Louise fait
"Musique aux Tripes". Alors donc, développer ce genre
d'émissions là.
3331 Alors, certaines donc sont faites
avec l'appui d'organismes communautaires, d'autres bien
sûr avec l'appui des fonds. Alors, c'est ça le 80
heures d'engagement que nous prenons.
3332 Madame Fortin, elle parle du cinq
millions qu'elle veut réinjecter dans la production
régionale justement pour développer tout le secteur de
la production indépendante en région avec une garantie
de diffusion réseau quand ils auront eu accès aux
fonds.
3333 LA PRÉSIDENTE: Mais c'est le même
cinq millions dont elle parlait ce matin?
3334 MADAME VAILLANCOURT: Oui, c'est le
cinq millions, oui. C'est pour ça que je vous ai dit,
ça fait un peu un résumé de ce dont on a discuté.
3335 LA PRÉSIDENTE: Cela ne fait pas...
3336 MADAME FORTIN: Parce que c'est dans
le budget réseau, celui-là c'est dans le budget réseau.
3337 MADAME VAILLANCOURT: C'est dans le
budget réseau, pas dans le budget régional.
3338 MADAME FORTIN: Dans le fond c'est
tout le même budget.
3339 MADAME VAILLANCOURT: C'est tout
l'argent de la télévision française.
3340 LA PRÉSIDENTE: Comme vous voyez,
c'est à ça que j'arrive moi aussi, c'est pour ça que je
veux le comprendre.
3341 Oui, ensuite, chaîne spécialisée?
3342 MADAME VAILLANCOURT: Bon,
évidemment, c'est un dossier qu'on avait préparé, les
décisions étant ce qu'elles sont, c'est que nous avions
pris l'engagement comme vous le savez d'avoir au moins
quinze pour cent hors Québec, donc chaîne spécialisée
si nous avions été dans ces projets. Comme nous n'y
sommes plus, ça tombe.
3343 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que ça a un
impact sur les autres engagements que vous aviez?
3344 MADAME VAILLANCOURT: Absolument pas,
non absolument pas. C'était des engagements en plus.
3345 LA PRÉSIDENTE: D'accord.
3346 MADAME VAILLANCOURT: Oui. La
consultation, mes collègues vous ont fait part de
mécanismes de consultation réguliers. Moi, j'y vais
avec eux, on rencontre régulièrement les représentants
des communautés des téléspectateurs, donc c'est quelque
chose de régulier.
3347 Sauf que les gens nous ont demandé et
nous l'avons entendu nous aussi, parce que nous avons
assisté aux consultations que vous avez faites un peu
partout au pays, et les gens nous ont demandé
d'instituer un mécanisme plus formel de consultations
régionales avec le réseau.
3348 Alors, nous allons mettre sur pied,
ce qu'on va appeler un panel régional qui sera composé
de citoyens représentatifs de leur communauté et qui
vont nous apporter des commentaires éclairés sur ce
qu'on fait, sur les besoins des communautés. Nous
allons nous réunir une ou deux fois par année, nous
allons examiner la fréquence et ces gens vont... on
fera devant eux un bilan de ce qu'on fait comme on fait
devant vous, on leur parlera de nos projets, de nos
engagements et nous échangerons avec eux sur les
principaux besoins, leurs principales attentes.
3349 Les gens du réseau seront présents.
C'est sûr que moi, ils me disent : Oui, madame
Vaillancourt, vous, on vous connaît, on vous voit, vous
êtes souvent là. C'est normal, c'est mon travail.
3350 Mais là, ils vont rencontrer Daniel,
Claude, Renaud et bien sûr Michèle pour discuter avec
eux et d'autres collègues, productions indépendantes,
et caetera.
3351 Donc, nous nous engageons au cours du
prochain exercice, donc dès l'automne prochain, à
mettre sur pied ce panel régional. C'est l'engagement
qui est écrit ici, tout en continuant, bien sûr, toutes
nos consultations régionales pour l'évaluation de nos
"Ce Soir" et de nos productions.
3352 Une autre dimension que nous avons
développée au cours des dernières années, surtout
depuis 1996, c'est celle du partenariat avec la
francophonie internationale.
3353 Comme vous le savez, je siège à
plusieurs tables de consultation, aux Langues
officielles, articles 41 et 42. Et dans les objectifs
prioritaires du développement des communautés, il y a
cette appartenance, cette affirmation des communautés,
non seulement au sein de la francophonie canadienne,
mais aussi pour un rayonnement international.
3354 On connaît l'importance qu'on y
accorde. Pensons au Sommet de la francophonie qui va
se tenir à Moncton, aux Jeux de la francophonie de 2001
qui vont se tenir à Ottawa. Donc, je pense qu'il y a
une volonté marquée d'affirmer la présence des
communautés francophones hors Québec au sein de la
francophonie internationale.
3355 Alors, nous avons donc profité de nos
réseaux, de nos échanges pour organiser des activités
qui, bien sûr, débouchent sur des collaborations. Et
un objectif que nous nous sommes fixés ensemble, c'est
que ça donne des résultats à l'antenne.
3356 Alors, on vous parlait de la série
"Passeport Musique". On vous parlait de série
"Cinquante et un Monde.". On vous parlait de la série
"Les Cartes Postales". Donc, ça donne des émissions à
notre antenne.
3357 LA PRÉSIDENTE: Excusez-moi, madame
Vaillancourt. Combien? "Cinquante et un Monde..." et
"Cartes Postales", c'est vraiment comme des "clips",
ça?
3358 MADAME VAILLANCOURT: Non, non, non.
3359 LA PRÉSIDENTE: Non?
3360 MADAME VAILLANCOURT: Non.
3361 LA PRÉSIDENTE: C'est des émissions?
3362 MADAME VAILLANCOURT: Oh! Non, non.
"Les Cartes Postales" ont toujours raison. C'est une
série que nous faisons avec la communauté des
télévisions francophones, donc les télévisions
européennes. Et il y aura 13 émissions d'une demi-heure. Ici au Canada, nous en faisons quatre. Et il y
aura des treize minutes sur huit lieux touristiques
emblématiques canadiens.
3363 Par exemple, Lionel, dans l'Ouest,
fait le Klondike et les Rocheuses, Banff et le Lac
Louise.
3364 Louise fait les icebergs de
Terre-neuve et les randonnées, la motoneige, et tout
ça, le long des côtes du Saint-Laurent... non, excusez,
de l'Atlantique. Il commence à être tard.
3365 Christiane fait la région de la
Capitale nationale et la région des lacs.
3366 André à Québec fait le Château
Frontenac et les baleines du Saint-Laurent.
3367 LA PRÉSIDENTE: O.K. Comme je veux
passer à travers, mais j'ai toute une série de
questions, je veux juste savoir. "Les Cartes postales"
donc, c'est deux émissions pour Moncton, une pour
Québec, une à Ottawa et ...
3368 MADAME VAILLANCOURT: Deux partout.
3369 LA PRÉSIDENTE: Deux partout, O.K.
3370 MADAME VAILLANCOURT: Deux l'Ouest,
oui. Ça fait huit.
3371 LA PRÉSIDENTE: C'est treize minutes
chacune?
3372 MADAME VAILLANCOURT: Chacune. Ça
fera quatre demi-heures.
3373 LA PRÉSIDENTE: O.K. Et le
"Cinquante et un Monde..."?
3374 MADAME VAILLANCOURT: "Cinquante et
un Monde...", il y a quatre portraits en cours. Il y
en aura donc un par région.
3375 LA PRÉSIDENTE: Oui.
3376 MADAME VAILLANCOURT: Vingt-six
minutes, des portraits de personnages. Un s'est ajouté
récemment extrêmement intéressant, puis André pourra
vous en parler, avec une autochtone, une réalisatrice
autochtone, une équipe autochtone qui va réaliser le
portrait d'une autochtone pour la région de Québec.
Donc, il y en aura un additionnel.
3377 Nous sommes présentement à 40 pays
d'inscrits dans cette série. Alors, ça veut dire donc
40 demi-heures avec des productions africaines, des
productions asiatiques, des productions françaises.
France 3 est partenaire dans le projet. La Suisse est
dans le projet. La Belgique est dans le projet.
3378 LA PRÉSIDENTE: Puis ça, ce sont des
émissions, parce que, moi, j'essaie de savoir quel va
être l'impact, par rapport aux productions puis aux
reflets, sur ces émissions-là. Ce sont des émissions
qui sont dans les deux prochaines années, les quatre
prochaines années?
3379 MADAME VAILLANCOURT: Nous projetons
de les diffuser... Pourquoi "Cinquante et un Monde..."?
Bien, c'était en fait un bilan à l'aube de l'an 2000.
Et nous allons les diffuser à compter de l'an 2000 au
rythme d'un par semaine.
3380 Notre objectif, c'est d'arriver à
faire les 50 pays et états membres de la francophonie.
Alors, nous en aurions un à chaque semaine qui se
raconterait. Et, évidemment, nous diffuserions nos
émissions.
3381 Je peux vous dire que toutes les
télévisions qui y participent vont les diffuser chez
elles. Donc, tout le monde verra nous portraits de
personnages. Nous allons diffuser les séries et TV5
est intéressée à les diffuser.
3382 LA PRÉSIDENTE: Donc, c'est un
engagement à court terme?
3383 MADAME VAILLANCOURT: Oui, à court
terme.
3384 LA PRÉSIDENTE: D'accord.
3385 MADAME VAILLANCOURT: C'est en train
de se faire.
3386 LA PRÉSIDENTE: O.K. L'autre, reflet
régional, votre cinq heures par semaine?
3387 MADAME VAILLANCOURT: La contribution
exigée du reflet régional, c'est le fameux cinq heures
par semaine de présence au réseau.
3388 Donc, madame Fortin s'est engagée ce
matin à maintenir ce cinq heures par semaine
d'émissions, de même que quatre au moins -- on écrit
bien "au moins" -- quatre émissions spéciales produites
dans le cadre d'événements de la communauté.
3389 J'ajoute que les quatre qu'on diffuse
au réseau, ça ne veut pas dire qu'on n'en produit pas
plus en région. C'est que certaines de ces émissions-là répondent davantage à un désir de la communauté.
Donc, Lionel en fait, "Festival du Voyageur",
"Chant'Ouest", et on les diffuse en région.
3390 Mais au réseau, on s'engage à en
diffuser au moins quatre et à maintenir notre reflet
régional à cinq heures par semaine qu'on augmenterait
progressivement, comme on le mentionnait à madame
Pennefather ce matin, jusqu'à sept heures à la fin de
la période de la licence.
3391 LA PRÉSIDENTE: Donc, vous voulez
dire dans sept ans?
3392 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3393 LA PRÉSIDENTE: Si on vous donne un
sept ans.
3394 MADAME VAILLANCOURT: C'est ça.
3395 LA PRÉSIDENTE: Si on vous donnait
plus court comme renouvellement...
3396 MADAME VAILLANCOURT: Bien, je pense
qu'on vous l'a dit très clairement qu'on essaiera de
faire plus.
3397 LA PRÉSIDENTE: Pardon?
3398 MADAME FORTIN: Si vous voulez qu'on
revienne l'an prochain, on vous dira que ça ne sera pas
possible.
3399 LA PRÉSIDENTE: Mais vous voyez ça...
c'est parce que vous dites: "On n'a pas discuté de la
durée de la licence comme telle." Alors, quand vous
parlez, c'est que vous voyez ça sur trois ans, cinq
ans, sept ans la possibilité de monter ça jusqu'à sept
heures?
3400 MADAME VAILLANCOURT: On parlait de
sept ans.
3401 LA PRÉSIDENTE: Sept ans.
3402 MADAME VAILLANCOURT: Une licence de
sept ans.
3403 LA PRÉSIDENTE: Puis le 260 heures
par année, est-ce que c'est en prime?
3404 MADAME VAILLANCOURT: Non. Ça
correspond aux cinq heures. C'est la base annuelle.
3405 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Dépendant
si on prend le calcul hebdomadaire ou annuel.
3406 MADAME VAILLANCOURT: Mais vous
savez, madame Bertrand, que ce qui est compliqué aussi,
c'est que parfois on compte l'année budgétaire puis,
parfois, on compte l'année de diffusion. Alors,
évidemment, ça fait varier les chiffres si on compte de
septembre à septembre ou si on compte d'avril à mars.
Mais on l'indique à chaque fois la façon dont on fait
nos calculs.
3407 LA PRÉSIDENTE: O.K. Ensuite, est-ce
qu'il y a d'autres heures quelque part qui...
3408 Est-ce que ça couvre l'ensemble?
Parce que, après ça, on tombe sur des projets
particuliers qui reviennent répondre à ce qu'on a déjà
identifié, c'est ça?
3409 MADAME VAILLANCOURT: Exactement.
Et, évidemment, ces engagements-là, vous savez que ça
ne comprend pas les segments, les fameux 36 heures ou
30 heures qui sont diffusées par monsieur Saint-Laurent
dans les émissions d'informations, parce que la façon
de calculer au CRTC, vous ne comptez pas, dans les cinq
heures, ces 30 heures-là, 30 heures par année, parce
que ce ne sont que les émissions complètes qui
comptent.
3410 Alors, les émissions complètent qu'on
s'engage à diffuser, c'est, vous le savez, "La Semaine
Verte", c'est l'"Accent Francophone", c'est "Second
Regard". C'est une émission jeunesse à Québec. Ça
varie dépendamment de la dynamique de programmation.
3411 Mais le cinq heures de programmation,
de diffusion au réseau, ce sont ces heures-là et on ne
les compte pas deux fois. Si elles sont diffusées au
réseau, moi, je ne les compte pas en région.
3412 LA PRÉSIDENTE: O.K.
3413 MADAME VAILLANCOURT: Alors, quand je
vous dis "260 heures", je n'ai pas celles que je
diffuse au réseau. C'est 260 heures régionales. Et si
c'est le réseau, je le compte au réseau, je ne le
compte pas en région, même s'il est diffusé parfois
aussi en région. Je ne fais pas deux fois le calcul.
3414 LA PRÉSIDENTE: O.K.
3415 MADAME VAILLANCOURT: J'ai mes
chiffres, je vous les remettrai. On vous les remettra.
3416 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Saint-Laurent fait la même chose au niveau de RDI? Il y a
une portion qui est utilisée ou c'est une nouvelle
émission, c'est ça? Ce n'est pas la même émission?
3417 MONSIEUR GILBERT: Non. C'est-à-dire
que si on prend un exemple, "La Semaine Verte", "La
Semaine Verte" est diffusée en première diffusion à la
chaîne principale.
3418 LA PRÉSIDENTE: Oui.
3419 MONSIEUR GILBERT: Mais elle est
aussi diffusée à RDI. Donc, je compte aussi "La
Semaine Verte".
3420 LA PRÉSIDENTE: Donc, dans vous
heures à vous, région...
3421 MONSIEUR GILBERT: Comme une
production régionale.
3422 LA PRÉSIDENTE: ... "La Semaine
Verte" est là aussi comme pour le réseau.
3423 MADAME VAILLANCOURT: Mais, moi, je
ne le compte pas dans les heures de diffusion
régionale.
3424 MADAME FORTIN: Dans le fond,
c'est...
3425 LA PRÉSIDENTE: Il va au réseau...
3426 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3427 MADAME FORTIN: Oui.
3428 LA PRÉSIDENTE: ... comme une heure
provenant des régions?
3429 MADAME VAILLANCOURT: Des régions.
Et ça rentre dans le cinq heures par semaine.
3430 LA PRÉSIDENTE: De l'engagement dont
madame Fortin parlait ce matin?
3431 MADAME VAILLANCOURT: Oui, oui.
3432 LA PRÉSIDENTE: Et vous en faites
état ici. Mais quand on va parler tantôt de combien
d'heures, on va parler plutôt des "Ce Soir". On ne
parlera pas de... parfait.
3433 Vous vouliez ajouter quelque chose,
madame Fortin?
3434 MADAME FORTIN: Non. C'est parce que
les "Ce Soir", c'est des heures comme "La Semaine
Verte". C'est juste que "La Semaine Verte", c'est fait
directement pour le réseau.
3435 LA PRÉSIDENTE: C'est ça, oui, oui.
3436 MADAME FORTIN: Et financé par le
réseau. Les "Ce Soir" sont faits pour les régions,
mais une autre dynamique.
3437 MADAME VAILLANCOURT: Financés par
les régions.
3438 LA PRÉSIDENTE: C'est ça.
3439 MADAME FORTIN: On ne prend pas des
bouts de "La Semaine Verte".
3440 Merci, ça clarifie. Je n'ai pas
regardé toutes les choses, mais je pense que ça va nous
aider à...
3441 MADAME VAILLANCOURT: Madame la
présidente, nous pourrons vous déposer tout ce calcul-là détaillé.
3442 LA PRÉSIDENTE: S'il vous plaît.
3443 MADAME VAILLANCOURT: Alors, vous
avez par exemple Québec, ce qu'il fait pour sa région.
Québec, ce qu'il fait en copro.
3444 LA PRÉSIDENTE: S'il vous plaît.
3445 MADAME VAILLANCOURT: Alors, vous
avez vraiment tout le détail. Alors, il est très clair
qu'on ne compte pas deux fois. Nous allons vous
remettre dès demain matin.
3446 LA PRÉSIDENTE: Merci, ça va nous
aider.
3447 L'autre chose que je voulais
clarifier de façon globale, j'ai été surprise dans la
demande de renouvellement par station, il y a une fiche
qui parle de la question de la diversité, puis combien
de pourcentage. Mais tout ça fait référence à
l'effectif, au nombre de personnel que vous avez.
3448 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3449 LA PRÉSIDENTE: Et on fait référence
à 1 300 employés dans ces documents-là qui font plus
référence, me semble-t-il, à ce moment-là à Radio-Canada dans son ensemble et moins aux stations
régionales.
3450 J'aimerais savoir de combien...
3451 Parce que j'ai des informations sur
le nombre de coupures qui ont eu lieu au cours des
années de coupures, mais je n'ai pas tellement
d'informations sur quelle est la situation aujourd'hui
telle qu'elle est en termes d'employés permanents,
parce que, je me rappelle aussi toute la question des
équipes volantes ou, enfin, de contractuels, parce que
c'est plus ça, je pense, au niveau des régions.
3452 Alors, j'aimerais ça avoir un
portrait de ça, si c'était possible.
3453 MADAME VAILLANCOURT: Alors, donc en
région, nous avons une autre petite brochure que nous
distribuons lors de nos rencontres régionales. Nous la
faisons à chaque année. Dans cette brochure-là, on
explique ce qu'on fait dans les régions et le nombre de
personnes. J'en ai laissé à la porte pour les gens que
ça intéresse.
3454 Alors, il est écrit que nous avons
532 employés pour l'ensemble des régions. Vous avez
ensuite le découpage pour chacune des régions. Et ces
employés, ce sont les employés régionaux.
3455 Les réductions budgétaires que nous
avons effectuées en région, au cours de toutes les
vagues successives de coupures à compter de 1995, c'est
254 employés qui ont été coupés. Il en reste
présentement 532 employés en région, payés par les
régions dans les budgets régionaux. Ca n'inclut pas
les collines parlementaires qui sont à Ottawa et
Québec. Ça n'inclut pas les correspondants nationaux
qui sont payés par les budgets de monsieur Saint-Laurent.
3456 LA PRÉSIDENTE: Ça, ce sont les
employés réguliers, permanents en fait?
3457 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3458 LA PRÉSIDENTE: Vous avez des
pigistes en plus sur certains projets?
3459 MADAME VAILLANCOURT: Très rarement.
3460 LA PRÉSIDENTE: Très peu?
3461 MADAME VAILLANCOURT: Très peu, parce
que nos budgets ne nous permettent pas d'engager...
nous avons des contractuels, mais dans les 532, quand
vous travaillez pour une période de 17 semaines et
plus, vous faites partie de cet effectif-là.
3462 LA PRÉSIDENTE: Dans ce document-là,
est-ce que vous avez la répartition avec chaque région
par exemple?
3463 MADAME VAILLANCOURT: Oui.
3464 LA PRÉSIDENTE: Oui?
3465 MADAME VAILLANCOURT: Oui, madame la
présidente.
3466 LA PRÉSIDENTE: Et comment vous
fonctionnez par rapport à Montréal? Parce que Montréal
se retrouve à la fois au réseau et à Montréal?
3467 MADAME FORTIN: Je vais être franche
avec vous.
3468 LA PRÉSIDENTE: Merci.
3469 MADAME FORTIN: On traite Montréal
comme une région quasiment seulement quand on vient
ici.
3470 On a un budget pour "Montréal Ce
Soir" mais, je veux dire, il faut qu'on fasse un effort
pour inclure Montréal dans la région. Et on a toujours
un peu l'impression de fausser la réalité quand on fait
ça. Mais, je veux dire, c'est le "Montréal Ce Soir" et
c'est une émission qui est sous la responsabilité du
service de Claude Saint-Laurent.
3471 Je ne sais pas s'ils l'ont encore,
mais je sais que, à Toronto, ils avaient une structure
régionale.
3472 LA PRÉSIDENTE: À part.
3473 MADAME FORTIN: À part. Nous, on
n'en a pas. Je veux dire, le bulletin de Montréal, le
bulletin régional de Montréal est intégré à la
structure du réseau et sous l'autorité de Claude Saint-Laurent.
3474 LA PRÉSIDENTE: En fait, vous avez
une seule émission.
3475 MADAME FORTIN: C'est "Montréal Ce
Soir".
3476 LA PRÉSIDENTE: Qui représenterait la
réalité régionale de Montréal, c'est le "Montréal Ce
Soir".
3477 MADAME FORTIN: Et comme c'est une
émission d'information, on n'a pas une structure pour
ça. Je veux dire, c'est sous la responsabilité du
service d'informations.
3478 LA PRÉSIDENTE: Alors, donc on aura
le détail de ça.
3479 MADAME VAILLANCOURT: Bien, je peux
vous le donner, si vous le voulez.
3480 LA PRÉSIDENTE: Oui, certainement.
3481 MADAME VAILLANCOURT: Le voulez-vous
tout de suite? Je peux vous les donner. Alors, donc
532 employés. Radio-Canada Atlantique, 125. Radio-Canada Québec et Est du Québec, 162.
Ontario/Outaouais, 109. L'ensemble des stations...
bien, je vais vous le donner par province. Le
Manitoba, 35. La Saskatchewan, 28. L'Alberta, 24. Et
la Colombie-Britannique, 47.
3482 Vous comprendrez que ce sont des
chiffres. Ça peut fluctuer d'un certain nombre.
3483 LA PRÉSIDENTE: Bien sûr.
3484 MADAME VAILLANCOURT: Ce sont des
chiffres qu'on avait faits en septembre 1988, mais
c'est à peu près...
3485 MADAME FORTIN: Si je peux me
permettre de vous mélanger encore un peu.
3486 LA PRÉSIDENTE: S'il vous plaît.
3487 MADAME FORTIN: On a une structure à
l'intérieur de la Société Radio-Canada où il y a des
unités qui sont responsables des infrastructures.
3488 Hier, Louise Tremblay disait: "Les
télévisions sont responsables des frais fixes." Alors,
je veux dire, tous les frais fixes des radios, au grand
plaisir de Sylvain Lafrance, sont, disons, dans mon
budget.
3489 Dans le cas des infrastructures
techniques, nous sommes responsables des
infrastructures pour servir les services anglais à
Montréal.
3490 Louise Imbeault est responsable de
ses propres infrastructures à Moncton, mais Lionel
occupe un espace dans les infrastructures gérées par la
télévision anglaise.
3491 Donc, il y a des effectifs
d'infrastructure dans les stations, dans une station
comme celle de Louise qui n'est pas présente dans les
stations de l'Ouest, parce qu'ils sont comptabilisés
dans la structure régionale de la télévision anglaise.
3492 LA PRÉSIDENTE: Des économies
d'échelle entre les...
3493 MADAME FORTIN: En fait, c'est qu'on
est client.
3494 LA PRÉSIDENTE: ... réseaux français
et anglais?
3495 MADAME FORTIN: C'est-à-dire qu'on
achète des services en dollars qui sont gérés dans le
plan de télévision anglaise. Et la télévision anglaise
à Montréal nous achète des services en dollars pour, je
veux dire, leurs besoins techniques. C'est la même
chose pour la radio.
3496 Donc, quand on ne réalloue pas les
budgets, je veux dire, on a une vision un peu curieuse
quand on ne connaît pas cette pratique-là.
3497 LA PRÉSIDENTE: Mais dans les 532,
généralement parlant, si on voulait faire une moyenne
qui est affectée aux programmes, qui va à des coûts de
programmes au sens plus...
3498 MADAME VAILLANCOURT: C'est la grande
majorité. Il y a des équipes pour les ressources
humaines, la gestion des ressources humaines, les
services financiers principalement.
3499 Il y a Louise à Moncton qui a
l'ingénierie, elle, régionale et la régie centrale,
parce que Louise est l'hôte...
3500 C'était la même chose en Ontario.
C'est ce qui explique aussi les fluctuations
budgétaires.
3501 Quand vous regardez les données
financières, et ça Huguette pourrait vous l'expliquer,
c'est qu'on a fait des transferts récemment.
3502 Par exemple, en Ontario, Christiane
était responsable de l'ingénierie, le bâtiment, et
caetera. Donc, ça gonflait ses budgets alors que
c'était des frais d'ingénierie. Ça été transféré
récemment.
3503 Donc, la grande majorité des sommes
que l'on dépense sont des sommes qui vont vraiment aux
programmes et il y a beaucoup en information, comme
vous pouvez voir le nombre d'heures.
3504 LA PRÉSIDENTE: Mais ça, je pense que
ça fait référence aux questions qu'on posait hier. Je
vois madame Tremblay dans la salle et ça fait référence
justement à ça parce qu'il y a eu ce que vous avez
appelé un réalignement...
3505 MADAME FORTIN: Oui.
3506 LA PRÉSIDENTE: ...et on s'est un peu
perdu.
3507 Au fond, quand on cherche à savoir
les argents dévolus, c'est avant tout au programme
qu'on cherche parce qu'on cherche le service. Je sais
bien que ça prend toute une infrastructure derrière
pour permettre le service, mais au bout de la ligne, si
vous chauffez un édifice, puis qu'il n'y a pas
d'émissions de reflet régional, on est content pour
l'édifice mais ça n'amène pas le service public qu'on
cherche.
3508 MADAME FORTIN: Les employés
l'apprécient néanmoins.
--- Rires / Laughter
3509 LA PRÉSIDENTE: Surtout à certains
mois d'hiver.
3510 MADAME VAILLANCOURT: Lionel pourrait
vous en dire quelque chose.
3511 LA PRÉSIDENTE: Ça va nous aider,
puis ça revient à l'importance de clarifier ces
questions-là pour qu'on soit vraiment en mesure d'avoir
la bonne mesure.
3512 Alors, je vais laisser ces
considérations, bien qu'on va y revenir licence par
licence.
3513 J'avoue que dans l'ensemble du
dossier quand on le regarde, une fois ces choses-là
clarifiées, il y a une chose qui saute aux yeux et on
peut comprendre qu'évidemment on ne peut pas offrir le
service à chaque minute pour tous les goûts même si on
est une télévision généraliste, même si on cherche à
servir tous les Canadiens, qu'on ne peut pas le faire à
chaque minute.
3514 Mais quand on regarde l'ensemble de
l'offre aux régions ou aux Canadiens dans l'ensemble du
territoire, c'est curieux de voir à quel point
l'importance, par exemple, de Montréal, dans l'offre
régional, quand on regarde le total de Montréal, sa
place, et Québec.
3515 Dans la mesure où le réseau lui-même,
étant non pas seulement situé à Montréal mais aussi
étant par le fait qu'il est à Montréal un regard sur la
vie, sur les questions nationales, sur les questions
internationales, par lequel s'installe quand même le
filtre du fait qu'on habite quelque part. J'ai étudié
en environnement. Je me rappelle ce que mes
professeurs m'ont enseigné. Outre monsieur McLuhan,
que le "the medium is the message", j'ai appris aussi
qu'on est calqué dans notre regard, dans notre façon
d'être par l'environnement dans lequel on vit.
3516 Alors, je me dis, quand je regarde
toute la question régionale, puis je sais bien que les
dollars, il y a eu des coupures, ils ne sont pas
éternellement élastiques. Je le conçois que vous ne
pouvez pas faire tout tout le temps. Mais je suis
étonné de voir l'importance dans ces budgets-là de
dire, l'effort régional il existe. Il est
certainement... vous en témoignez aujourd'hui et c'est
là dans vos engagements, dans les descriptions que vous
faites.
3517 Mais de voir combien à travers cet
effort régional-là, l'importance de Québec, puis je ne
veux pas mettre la licence de monsieur Poirier en
cause, c'est pas ce que je veux faire, mais je veux
comprendre par rapport à ce qu'on a entendu, et ce que
vous entendez sûrement, et certainement qu'on ne veut
pas donner ici l'impression que vous n'apportez pas un
service de grande qualité. C'est qu'il y a un appétit
qui est plus grand que ce que les gens reçoivent et je
suis certaine que par vos rencontres, vous êtes encore
plus au fait que nous de ça.
3518 Alors, c'est là où dans la mesure où
il n'y a pas beaucoup de ressources possibles,
supposément de ce qu'on comprend, pour faire tout ce
que vous voulez faire, quand vous faites au chapitre
des efforts régionaux, ce qu'on voit c'est quand même
une présence assez significative de Montréal et de
Québec.
3519 Alors, j'aimerais ça comprendre
comment vous voyez que pour ce reflet régional pan-canadien, en tout cas, peu importe les mots qu'on
utilise, comment expliquez-vous ça?
3520 MADAME VAILLANCOURT: Je vais
commencer puis Michèle pourra continuer.
3521 J'avais expliqué ce matin que suite
aux réductions budgétaires, bien sûr qu'on a réfléchi
sur qu'est-ce que c'était le sens de notre présence en
région.
3522 Alors, première chose, on a voulu
protéger l'information régionale. Je pense que nous
sommes les seuls à être présents partout au pays et
même ce qu'on a voulu faire regrouper ça n'a pas
marché. Lionel vous l'a dit et de façon éloquente, et
les communautés nous l'ont dit de façon éloquente.
3523 Donc, premier objectif: protéger
notre présence en information où en fait va le gros de
nos budgets et de notre programmation aussi. Donc,
protéger ça pour assurer cette présence régionale et
aussi la présence au réseau en information. Donc,
premier volet.
3524 Deuxièmement, on s'est dit aussi,
nous sommes les seuls à avoir des centres de production
au pays, partout au pays.
3525 Dans 32 villes, nous sommes présents;
sept centres de production assez importants plus des
bureaux dans des villes.
3526 Comment maximiser cette
infrastructure avec pas beaucoup d'argent. Alors, avec
mes collègues, parce qu'on était là, on a fait les
coupures ensemble, on est les guerriers de cette
période-là. Alors, comment on peut offrir un bon
service?
3527 Alors, on s'est dit, d'accord, on a
nos infrastructures de production. On les a allégées
considérablement mais on les a conservées avec
l'expertise de nos techniciens. Donc, on va développer
des partenariats. On va travailler avec les gens dans
la communauté et pourquoi est-ce qu'on ferait pas aussi
ce qui se fait à Québec et à Montréal avec les
producteurs indépendants, et on va miser sur la
proximité.
3528 On est tout seul à être présent, à
faire des émissions pour les jeunes dans l'Ouest
canadien, clandestin. Alors, on va développer ça.
3529 Le cas de Québec se présentait
différemment. Il y a dans toutes les télévisions
généralistes comme la nôtre, la télévision européenne
que je connais bien, il y a des satellites en quelque
sorte pour la production d'émissions pour le réseau.
C'est pas parce qu'on ne voulait pas que Moncton en
fasse, que l'Ouest en fasse. Au contraire, on commence
à en faire. Mais on s'est dit, d'abord, proximité pour
nos gens et Québec a une situation différente, pas
parce que la proximité n'est pas importante mais parce
qu'il y a d'autres stations aussi. C'est un milieu
concurrentiel. Il y a d'autres stations qui offrent
des émissions pour les auditoires locaux.
3530 Donc, bien sûr, on va continuer à
faire notre "Ce Soir", mais on va utiliser les
ressources qu'on a à Québec, les infrastructures pour
être un centre, un pôle de production réseau.
3531 En région, on va d'abord donc
restructurer notre présence autour de la proximité.
3532 Je pense que c'est ce qu'on a fait et
ce qu'on a réussi, je peux dire, de façon assez
éloquente, avec les producteurs indépendants et avec
les gens des communautés.
3533 La troisième étape, c'est le reflet
régional. Là je pense qu'on est rendu-là: comment
accroître notre présence au réseau. Et là, Michèle, tu
peux...
3534 MADAME FORTIN: Je pense que c'est la
base de notre raisonnement qui est assez semblable à
celui de la radio que vous allez voir cette semaine
parce qu'on a beaucoup réfléchi à ces questions-là
ensemble, surtout en milieu minoritaire où on est seul.
3535 La radio va probablement vous parler
de leurs stations en milieu minoritaire, puis leurs
stations en milieu concurrentiel. Leur positionnement
est très différent et le type d'émissions et de
services qu'ils rendent quand ils sont seuls à
desservir une communauté et quand ils sont dans un
milieu où il y a une offre beaucoup plus diversifiée
est très différente.
3536 C'est le même raisonnement qui a
procédé à notre réflexion là-dessus.
3537 Il faut dire qu'à ce moment-là, les
émissions, si je prends "La Semaine verte", "Second
regard" sont des émissions de Montréal qui ont été
déménagées à Québec parce qu'on voulait initier et
renforcer la présence des régions dans ces émissions-là
et on trouvait que de le faire à partir d'une station
régionale, on avait une plus grande sensibilité.
3538 "La Semaine verte" était une émission
qui a été faite à Montréal et on l'a envoyée à Québec
avec un mandat très particulier, d'abord, de refléter
Québec qui a une grosse faculté d'agriculture, pas
juste à Montréal, mais aussi de créer des ponts entre
toutes les régions. Ça été la même chose pour "Second
regard".
3539 Donc, ça procédé d'une analyse,
service aux communautés, proximité. Nos services de
communication sont organisées de façon différentes
aussi. Leurs activités ne mettent pas l'accent sur les
mêmes valeurs, les mêmes réalités pour cette simple
raison-là.
3540 On a l'impression que notre rôle en
milieu minoritaire est différent que notre rôle peut
l'être dans une région où il y a des services
diversifiés.
3541 LA PRÉSIDENTE: C'est quand même
curieux... je reviens à ma question. Je comprends ce
que vous dites et je comprends que vous ayez fait "La
Semaine verte" à partir de Québec plutôt que Montréal.
Sur mon truc de l'environnement, ça fonctionne bien,
mais par rapport à donner un regard plus large pan-canadien, de sortir du Québec aurait pu être une
hypothèse aussi. Ce que je cherche à comprendre...
3542 MADAME FORTIN: On n'avait pas...
c'est qu'on n'avait pas à ce moment-là les
infrastructures d'accueil.
3543 C'est parce que ça prend des
infrastructures pour pouvoir porter certains types
d'émissions.
3544 LA PRÉSIDENTE: Des salles de montage
essentiellement, vous voulez dire?
3545 MADAME FORTIN: Non, mais aussi du
personnel.
3546 Lionel peut vous en parler
probablement de façon plus évidente. C'est très
difficile de bâtir. On a fait des émissions et on en
fait encore, et les émissions qui viennent de l'Ouest,
qui sont des reflets de l'Ouest ne sont pas du même
type que "La Semaine verte", compte tenu des
ressources, des populations.
3547 Si on fait une émission de variété en
Acadie, c'est une émission différente et on en a fait
régulièrement à partir de Moncton parce que c'est
probablement la région qui a, je dirais, une culture
musicale et c'est les besoins que la population, en
tout cas qui vient d'une direction régionale, qui ont
exprimé par rapport au besoin de cette région-là en
priorité, alors que "La Semaine verte" effectivement,
c'est plus une émission réseau qu'on a logée dans une
région. Vous avez raison, on aurait pu la mettre à
Ottawa.
3548 On l'a mis à Québec parce que la
région de Québec avait une grosse faculté
d'agriculture, puis André peut en parler probablement.
3549 Il y avait des infrastructures de
connaissances, d'expertise dans cette région-là, qui
étaient appropriés aux thèmes de cette émission-là.
3550 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Si je peux
me permettre un petit mot au niveau de l'engineering de
ces affaires-là. Ça prend une masse critique pour
faire de la production, et à Québec, c'est ce qu'on a
essayé de faire. Il y a la radio aussi qui a déménagé
des émissions, et "La Semaine verte" et le "Second
regard". Il y a d'autres émissions.
3551 Donc, ça prend une masse critique
parce que ce n'est pas juste de faire une émission.
C'est que ça prend...
3552 Vous connaissez très bien la
télévision. Les techniciens, on ne peut pas les
laisser là à rien faire, regarder dehors pour voir s'il
fait beau là.
3553 Alors, ça c'est ce qu'on appelle le
temps d'attente. Alors, pour ne pas avoir de temps
d'attente, il faut être organisé. Ça prend du temps de
production. Ça prend toute une organisation complète
et ça prend une masse critique.
3554 C'est pour ça qu'on ne peut pas faire
ça n'importe où, n'importe quand. Donc, Québec c'était
un centre qui se prêtait très bien à ça. Il avait les
facilités et le personnel et on avait assez de
personnel pour ne pas gaspiller d'effectifs et pouvant
produire.
3555 À Radio-Canada, même à Montréal, on
réduit le temps d'attente de façon absolument
foudroyante. Donc, ça se fait ces choses-là mais on ne
peut pas faire ça dans des touts petits centres, on ne
peut déménager les émissions de n'importe où comme ça
puis ça arrive comme un cheveu sur la soupe.
3556 LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL: En fait,
ce que vous dites c'est pour faire dans un esprit de
maximiser l'utilisation des ressources à votre
disposition, vous ne pouvez pas avoir un projet dans
chaque région. Vous les avez concentré tous dans les
mêmes régions? C'est ce que j'entends.
3557 MADAME FORTIN: C'est pour ça que
dans les autres régions, on va vers la production
indépendante, ce qui nous permet d'avoir un projet et
peut-être une année de passer à une autre région sans
être obligé de maintenir une infrastructure et de la
tenir occuper à longueur d'année. Je dois dire que ça
prend une masse critique pour faire ça.
3558 Quand on a fait les compressions,
c'est sûr, on a libéré l'infrastructure technique en se
disant quand on avait dans des régions de
l'infrastructure technique non-affectée à
l'information, il y a beaucoup de ces gens-là qui sont
partis, qui ont pris leur retraite, et maintenant, on
fait appel à des structures externes de production
beaucoup plus qu'on le faisait auparavant. On le
faisait presque jamais avant.
3559 LA PRÉSIDENTE: Mais quand je
regarde, par exemple, les chiffres que madame
Vaillancourt donnait tantôt, on parlait de 125 employés
à Moncton et 162 à Québec. Donc, il y a quand même une
certaine masse critique à Moncton, par exemple. C'est
plus difficile, je pense bien, dans l'Ouest canadien,
dans la mesure où c'est divisé et morcelé par province
et qu'on a des plus petits nombres par province.
3560 Mais si on regarde Moncton ou
l'Ontario, il y a quand même des...
3561 MADAME FORTIN: Mais il faut se
rappeler que Moncton est une station qui couvre quatre
provinces. Le personnel journalistique, le personnel
technique couvre les quatre provinces de l'Atlantique
et donc, il y a une partie de ces effectifs-là qui sont
consacrés à la couverture d'information locale et
nationale.
3562 LA PRÉSIDENTE: Et qui n'est pas
nécessairement à Moncton?
3563 MADAME FORTIN: Non.
3564 MADAME IMBEAULT: Non, au contraire.
On couvre, par exemple, on fait les élections au
Nouveau-Brunswick et hier soir un débat des chefs en
deux versions: une version anglaise et française, mais
qu'on a fait pour la CBC dans les studios de Moncton.
3565 Mais il y a deux mois on a fait les
élections à Terre-Neuve avec toute l'équipe de Moncton
qui s'est déplacée pour le faire parce qu'il n'y a pas
d'effectif francophone à Terre-Neuve et il fallait
faire la soirée sur place, comme on fait à l'Ile-du-Prince-Edouard, comme on fait la Nouvelle-Écosse.
3566 Aussi, les effectifs qu'on a pour
faire de la production autre qu'en information sert
beaucoup pour faire des productions, contributions au
réseau. J'ai donné l'exemple tout à l'heure du "Jour
du Seigneur" mais ça en est un parmi d'autres. Quand
on fait la fête nationale en collaboration, par
exemple, avec l'Université de Moncton, ce sont nos
équipes qui travaillent à faire ça.
3567 Mais quand on travaille avec des
producteurs indépendants, on fournit aussi des équipes
qui ne sont pas présentes dans la région. Par
ailleurs, c'est-à-dire par des entreprises privées on
fournit donc des équipes de production qui font des
émissions comme "Double Étoiles" et qui font même des
émissions pour d'autres réseaux.
3568 MADAME VAILLANCOURT: En fait, notre
choix a été de garder les ressources que nous avions en
région pour répondre en priorité aux besoins des
communautés au lieu de faire des émissions destinées à
une diffusion réseau. Notre choix a été avec ce qu'il
nous reste de ressources en région, faisons notre
information et, deuxièmement, répondons
particulièrement en milieu minoritaire, aux besoins et
aux attentes des communautés. C'était notre choix.
3569 Au lieu de faire des émissions pour
le réseau, de consacrer ces ressources-là à produire
des émissions destinées à une diffusion réseau. Cela
ne veut pas dire que ces émissions-là ne se
retrouveront pas au réseau ou ne se retrouvent pas au
réseau parce que c'est le cas, par exemple, de "Vie de
chalet".
3570 C'est le cas de "Chez nous" que je
n'ai pas inclus dans les heures de diffusion régionale,
dans les 260 heures dont je vous parlais parce qu'elles
seront diffusées au réseau, donc, elles sont
comptabilisées au réseau.
3571 Mais il arrive que certaines de ces
émissions-là de par leur nature, de par leur
traitement, se retrouvent au réseau parce qu'elles
répondent, elles donnent un reflet des régions. Donc,
elles se retrouvent aux régions. Ce sera le cas de
"Double étoile" qui va être diffusé également au
réseau.
3572 LA PRÉSIDENTE: Mais ils sont générés
d'abord pour ce que vous appelez "la télévision de
proximité"?
3573 MADAME VAILLANCOURT: Exactement,
parce que, comme je vous disais, il n'y a que Radio-Canada qui est présent partout au pays qui peut faire
ce genre d'émission-là qui répond à des attentes. Je
pense que le fait qu'on les ait tous coupées en 1990 et
je travaillais déjà en région à ce moment-là, on les a
tous coupées en 1990 et toutes ces émissions sont
réapparues. C'est qu'il y a vraiment une force, il y a
un intérêt, il y a un goût des gens de se voir à la
télévision, à leur télévision.
3574 Et je comprends leur question, je
comprends leurs revendications aussi d'être plus
présents au réseau. Ils se voient chez eux et ils
voudraient se voir plus au réseau, encore plus au
réseau.
3575 LA PRÉSIDENTE: Oui et ça c'est des
commentaires qu'on a entendus, que ce soit du côté
francophone ou anglophone, l'impression, à tort, à
raison, mais l'impression que la télévision, en
particulier la radio, c'est moins le cas, mais la
télévision, c'est la télévision de Montréal ou du
Québec ou c'est la télévision de Toronto quand c'est de
langue anglaise et on aura l'occasion d'en parler la
semaine prochaine, mais c'est le même commentaire.
3576 J'avoue que c'est difficile de ne pas
avoir une préoccupation donc qu'on partage avec vous,
puis je ne veux pas dire que vous ne l'avez pas vous-même. Mais c'est comme si on disait: écoutez, on ne
peut pas faire plus. Il y a eu des coupures, on a
coupé ça". Mais il y a quand même beaucoup d'heures à
l'antenne. Vous choisissez autre chose.
3577 C'est madame Fortin tantôt qui
parlait qu'il y a aussi de reconnaître l'importance de
l'auditoire à qui vous parlez, que la majorité des
francophones se trouvent au Québec, c'est vrai que ça
crée une tension qui existe à l'intérieur de la
problématique de faire des choix, d'allouer des
ressources et c'est certain que c'est cette
préoccupation-là qu'on vous exprime aussi, pour
laquelle ...
3578 MADAME FORTIN: On comprend et,
écoutez, la tension dont vous parlez, je relisais le
mois dernier un témoignage devant le CRTC par Max Bourg
de 1970, qui répondait à la question du contenu du
"Téléjournal". Il était moins ouvert que nous autres!
3579 Mais je pense qu'on est parti d'une
idée de base qui était, préservons les bases à partir
desquelles reconstruire, ce qui n'a pas été fait en
1990. En 1990, une fois qu'une station est fermée,
c'est très difficile à réouvrir. Cela prend des sommes
énormes et ce n'est pas possible. Alors, on a dit:
conservons l'essentiel et à partir de cela, on va
reconstruire.
3580 Et je pense que depuis une couple
d'années on est en reconstruction. Vous voyez le
progrès, c'est une tendance qu'on veut poursuivre mais
on a fait un recul et, là, on rebâtit. Et on rebâtit
en tenant compte que les argents qu'on a coupés ne sont
pas revenus et on réalloue et on retravaille à
l'intérieur de cela.
3581 Mais on est tout à fait conscient.
Ce qu'on voudrait être capable de développer et c'est
ce qu'on a essayé d'illustrer aujourd'hui avec les
programmes de relève, avec les producteurs indépendant,
avec des engagements, c'est des présences au réseau qui
sont significatives de la vie des communautés
régionales et pas simplement des présences au réseau
d'émissions qui n'ont pas un attachement à cette
diversité du pays dont on a parlé toute la journée.
3582 Et je dirai le plus on sera capable
d'en développer, le plus on le mettra au réseau. C'est
vraiment un processus continu et c'est dans notre
orientation. Micheline a consacré sa vie aux régions
depuis de nombreuses années et c'est une personne...
3583 LA PRÉSIDENTE: Depuis Toronto.
3584 MADAME FORTIN: Et c'est une
personne, madame, qui a beaucoup de constance et de
détermination.
3585 LA PRÉSIDENTE: En effet. Oui,
monsieur Saint-Laurent.
3586 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Si vous me
permettez, pour poursuivre dans ce que vous aviez
abordé auparavant sur la production en région et les
facilités, les masses critiques, le personnel. On fait
cela, on sait comment ça fonctionne et ces gens-là, je
ne sais pas si vous avez idée de l'emploi complet qui
est fait de toutes les ressources, de toutes les
personnes, de toutes les machines, de tout le montage,
de tout le tournage?
3587 Ce n'est pas de la fiction, c'est la
vraie chose et j'ai les équipes, moi, réseau, les
d'équipes réseau, les gens qui sont là-bas pour
approvisionner le réseau de toutes sortes d'émission
pour le reflet régional. Et il arrive qu'ils ne
peuvent pas monter. Ces gens-là n'ont pas des capacités
illimitées en région puis ils font tout leur possible.
Ils travaillent avec les directeurs régionaux.
Aussitôt qu'ils ont du montage, ils leur donnent, ils
sont en faveur, mais c'est... souvent ça bloque là. On
les fait rentrer pour des choses comme ça.
3588 Cela veut dire que les capacités sont
tout à fait pleinement utilisées en région. C'est
"number one".
3589 "Number two", il n'y a pas besoin de
faire des émissions complètes. Des fois ils appellent
ça des segments d'émission, ce qu'on fait. "Zone
libre", ce n'est pas des segments d'émission. C'est
des émissions complètes et on a mis en place et on a
engagé des gens.
3590 Madame Fortin m'a donné un budget,
elle a dit: écoute, engage des gens pour compléter la
structure régionale et la directrice des régions nous a
accommodés avec les équipes sur place pour qu'on puisse
produire des choses pour le reflet régional.
3591 Alors, je veux simplement, si vous me
donnez une minute, vous dire ce qu'on fait concrètement
parce qu'on s'est réorganisés, puis on peut
fonctionner.
3592 Ce qu'on fait, je vous donne mes
propres objectifs personnels pour cette année et si je
ne les remplis pas, je pense qu'il va arriver un
malheur!
3593 MADAME FORTIN: Je ne les ai pas
signés encore mais je suis d'accord avec lui, je ne lui
avais pas dit! Alors, tu peux y aller, Claude,
3594 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Alors, vous
avez la primeur. Alors, c'est la réorganisation de
toutes les équipes réseau en région, établissement de
la polyvalente, affectation centralisée, participation
active des directions régionales avec l'affectation
centrale pour déterminer et prioriser les choix et
sujets d'émission.
3595 Chaque équipe réseau région, c'est ça
les équipes réseau qui sont dans chacune des places,
doit produire huit à dix reportages pour les émissions
d'affaires publiques en plus d'un grand reportage
chacun pour "Zone libre". Ce n'est pas dans les
nuages, ça. Alors, les émissions d'affaires publiques,
c'est "Enjeux", c'est "Branché", c'est "Découverte",
c'est toutes les émissions que vous connaissez, qui
produisent des reportages pour l'ensemble de ces
émissions-là, ils sont en contact.
3596 On a tout organisé ça pour pas qu'il
y ait perte de temps pour que les réalisateurs puissent
avancer et que les journalistes soient là et que le
montage soit disponible, et caetera.
3597 De plus, il y a quatre équipes
hybrides, ça c'est en vertu des nouvelles conventions
collectives qu'on a négociées qui permettent d'avoir un
poste de journaliste qui est en même temps réalisateur.
On en a quatre comme ça à travers le pays. Ces gens-là, les quatre équipes sont à Vancouver, Winnipeg,
Ottawa et Moncton. Ces gens-là vont devoir fournir
chacun sept reportages à la "Semaine verte" et "Second
regard".
3598 C'est en plus des choses qui sont
déjà comprises dans le programme de madame Vaillancourt
qu'elle vous a énumérées tout à l'heure. Ils font
toutes sortes de choses ces gens-là, mais ils vont
faire ça, c'est ce qui leur est demandé très
précisément.
3599 Évidemment, les gens à Québec, les
équipes à Québec pour la "Semaine verte. Eux autres,
ils en font... André, je pense que c'est une quinzaine
de reportages.
3600 MONSIEUR POIRIER: Une quinzaine de
reportages par équipe.
3601 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Et ces
reportages-là ça montre la région de Québec. Il y en a
des vaches à Québec puis des moutons puis des champs,
puis toute la patente là! Ce n'est pas New-York, ça!
3602 LA PRÉSIDENTE: Pas à Québec même,
là!
3603 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Dans la
région de Québec.
3604 LA PRÉSIDENTE: L'autre côté de la
rive, peut-être!
3605 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Non, mais
c'est parce que des fois il y a des gens qui me disent:
bien, ce n'est pas vraiment... ça ne montre pas
vraiment ça, ce n'est pas vraiment un reflet régional.
Je regrette là mais, moi, je connais le Québec puis ça
fonctionne.
3606 LA PRÉSIDENTE: Mais il y a des
vaches partout c'est sûr, madame Wylie le fait dire!
3607 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Il n'y en
pas derrière Québec, j'ai pas dit ça!
3608 MONSIEUR GOURD: Si vous me permettez
d'ajouter pour la télévision générale.
3609 LA PRÉSIDENTE: Oui, monsieur.
3610 MONSIEUR GOURD: C'est que nous aussi
on a des objectifs qui sont comparables à ceux-là pour
l'ensemble de nos magazines de service. Je pense à
notre télévision de jour, quotidienne où ils vont
devoir augmenter sensiblement la participation
régionale dans ces émissions-là. Même chose aux
émissions culturelles.
3611 Je pense que c'est "De bouche à
oreille", je pense aussi au "Magazines sur l'écriture
et le livre" qui va être mise en place dès l'automne.
Donc, une heure qui se rajoute à "De bouche à oreille"
où il va devoir y avoir une participation régionale
importante. Ce sera dans les objectifs des émissions,
puis ils vont être évalués sur le rendement.
3612 Donc, si on a pris la décision de
créer une coordination de la production régionale à la
télévision générale c'est, entre autres, pour s'assurer
que ces objectifs-là sont remplis, que les suivis sont
faits et qu'on arrive à installer une habitude qui va
être indéfectible à un moment donné où l'activité
culturelle régionale, l'activité socio-culturelle
régionale fait partie du contenu de nos émissions
régulières dans les domaines du service, de société et
de la culture.
3613 MADAME FORTIN: En fait, notre
objectif dans ce que Claude et... c'est qu'on ne veut
pas faire de région ghetto. Dire que: tu as une heure,
c'est le régional puis tu mets ça là. Mais on veut
essayer d'intégrer toutes les contributions régionales
et la vie de toutes les communautés dans le tissu même
de la télévision dans chacune des émissions.
3614 Si vous regardez "Le Point" le
vendredi, c'est qu'on vous dit quoi faire en fin de
semaine, des fois vous avez le goût de prendre l'avion
puis d'aller à Vancouver, n'est-ce pas?
3615 LA PRÉSIDENTE: Pas en fin de
semaine, là, on ne pourra pas, on n'a pas le temps!
N'est-ce pas, madame qu'on n'aura pas le temps!
3616 MONSIEUR GILBERT: Est-ce que je peux
ajouter un mot?
3617 LA PRÉSIDENTE: Oui, bien sûr.
3618 MONSIEUR GILBERT: Du point de vue de
RDI, moi je pense qu'il y a eu un changement majeur à
Radio-Canada le premier janvier 1995 quand RDI est
apparu, pour une raison bien simple. C'est qu'à partir
de ce moment-là, on s'est mis à avoir collectivement
accès à toute la matière qui était produite par les
stations régionales. Et cela a une influence
considérable parce que ce n'était pas visible avant.
3619 Alors, là, vous voyez tout ce
matériel-là rentre, est accessible dans la tour de la
maison de Radio-Canada. Maintenant, on sait ce qui se
fait et ça amène un changement dans la culture.
3620 Quand on a développé le projet de
RDI, il y a des critiques que j'entends aujourd'hui
qu'on entendait à l'époque et une des choses qu'on a
faites en développant le projet a été d'ajouter des
éléments. On y allait de manière incrémentale, si je
peux dire, pour employer l'expression anglaise, on a
ajouté des éléments un peu partout dans les régions
pour amener une production à RDI.
3621 Mais il y a une chose plus importante
qu'on a faite au fond. C'est qu'on a passé un contrat
de service avec chacune des stations et on a laissé aux
stations le choix au plan éditorial de sa matière pour
ses productions au réseau de l'information. Et c'est
ce qui fait qu'il y a une autre façon de regarder la
réalité qui nous a été amenée et qui influe sur tout le
monde, finalement.
3622 LA PRÉSIDENTE: La fertilisation
croisée fonctionne. C'est ce que vous voulez dire et
en plus l'interpénétration. C'est ce qui a permis...
au fond ce que vous dites, les choix que vous avez
faits c'est à cet égard-là, c'est ce qui explique, par
exemple, le choix de Québec aussi par rapport à la
masse critique, mais il demeure que... je reviens à mon
idée, que lorsqu'on voit dans une présence régionale où
des dollars régionaux que vous avez limités, compte
tenu des coupures et compte tenu des choix que vous
avez faits aussi, quand vous voyez dans ça une
importance à Québec et à Montréal, parce que le
Montréal "Ce soir" qui est là aussi, c'est clair qu'on
se dit par rapport au reste du Canada, il y a des
choses, c'est très valable, mais on peut rester encore
sur son appétit.
3623 Vous dites qu'il y a beaucoup de
choses où vous êtes conscient de ça, vous essayez un
peu de rebâtir les forces et vous y allez plus avec un
choix
3624 Je comprends ça aussi. Mais ça
semble, par rapport à ce que vous mettez sur la table,
assez flou dans la mesure où vous en parlez. Mais vos
engagements tels qu'ils se présentent aujourd'hui sont
davantage axés sur votre première pierre angulaire qui
est la question de l'information, notamment dont je
parlais hier, auquel vous avez rajouté, par le biais du
réseau, votre cinq heures par semaine.
3625 Puis ensuite, vous avez votre
5 millions dans lequel vous allez investir. Bien sûr,
il y a ce qui se fait en région, le "Ce Soir" comme
tel.
3626 Mais après ça, il y a des projets; on
va en parler. Mais il n'y a pas ce dont monsieur
Saint-Laurent ou monsieur Gourd parlait tantôt. Ça ça
ne se reflète pas dans les engagements par rapport à
l'exercice de la licence que vous cherchez à obtenir.
3627 MADAME FORTIN: Il est difficile de
les quantifier parce que les engagements que vous
demandez, souvent c'est des engagements
non-quantifiables. On peut s'engager à faire tout ce
qu'on vous a dit qu'on ferait mais ça se reflète dans
combien de minutes, combien d'heures, combien de
segments. C'est ça qui est difficile à mesurer. Mais
tout ce qu'on vous a dit aujourd'hui c'est des
engagements formels. On n'est pas juste venu pratiquer
un discours.
3628 LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL: Ça reste
et c'est sûr qu'il y a beaucoup d'échos au dialogue
qu'on a ici pendant l'audience et qu'on va continuer à
avoir pendant plusieurs jours encore. Mais lorsque le
Conseil pose des questions par rapport à un rôle unique
qu'il y a la nécessité dans un système de
radiodiffusion de s'assurer que le diffuseur public
considère vraiment qu'il fait les meilleurs choix
possibles pour servir les Canadiens, prenant compte de
ce que les autres font pour pas qu'il y ait strictement
de la duplication mais qu'il y ait quelque chose
d'unique, on entend beaucoup comme réplique de votre
part que vous ne pouvez pas faire des choses, que vous
êtes généraliste, qu'il faut que vous soyez partout.
3629 C'est un peu ce qu'on nous disait
hier sur les questions de sports. Ça non plus on n'a
pas fini d'en parler. D'accord, on entend ça.
Parfait.
3630 Mais quand vient le temps de tout
l'aspect pan-canadien et des régions, c'est sûr que là
on transporte notre préoccupation et on dit, oui, si
c'est vrai que vous devez... et on est d'accord avec
vous, l'importance de rejoindre les Canadiens, s'il y a
une place où ça doit se faire sentir, c'est bien dans
peu importe qu'on appelle ça l'information, la
proximité, la stratégie industrielle, la stratégie
culturelle. On peut retrouver toutes les périphrases
qu'on voudra, mais c'est très important, le jour où
c'est un diffuseur public canadien, d'avoir cet espèce
d'être capable d'être en contact et d'être présent dans
toutes ces ramifications, d'où l'importance pour nous
de comprendre les choix que vous faites, pas juste à
l'intérieur d'une enveloppe restreinte mais par rapport
à toute l'enveloppe qui est dévolue à la télévision de
Radio-Canada.
3631 MADAME FORTIN: Est-ce que je peux
quand même revenir sur cette question de généraliste-là?
3632 LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL: Oui.
3633 MADAME FORTIN: Vous dites toujours:
vous voulez être généraliste; vous voulez être partout.
Ce qu'on vous a dit c'est qu'on est une télévision
généraliste, puis qu'on a comme priorité pour les sept
prochaines années les régions, l'information, les
dramatiques, la jeunesse, la culture. Ça ne nous
empêchera pas de faire du support ou un "quiz" ou des
choses comme ça. Mais nos cinq priorités c'est pas
partout. C'est ces cinq priorités-là et c'est des
priorités, à mon avis, de télévision publique en
français. C'est pas n'importe quoi, partout, pour
toujours. Je veux juste mettre ça au dossier.
3634 Nos cinq priorités pour les cinq
prochaines années, c'est des priorités de télévision
publique. C'est des priorités qui ne sont pas
partagées par des télévisions privées, puis c'est des
priorités qui nous distinguent.
3635 LA PRÉSIDENTE: D'accord... d'accord
que j'ai entendu ça.
--- Rires / Laughter
3636 LA PRÉSIDENTE: Mais je reviens sur
la question des régions parce que c'est celle-là... et
celle de dramatiques et des autres dimensions, vous en
avez parlé avec madame Pennefather. Mais sur la
question des régions, les choix et les priorités c'est
lié à des ressources que vous disposez aussi par
rapport à ces choix-là. Là-dessus c'est quand même
important de savoir quelle est votre sélection parce
que dans ces priorités-là, qu'est-ce que vous allouez
aux régions, puis dans ces régions-là, lesquelles pour
faire quoi, jusqu'au bout.
3637 C'est important parce que le service
public, vous le disiez vous-même, on s'engage à quatre
événements. Mais par contre, c'est bien clair qu'on en
aura plus dans la télévision de proximité. Il ne faut
pas oublier qu'on fait des nouvelles. Nous on est un
diffuseur public. C'est vrai, vous êtes un diffuseur
public d'où le type de questions que nous avons et d'où
le type de préoccupations que nous avons.
3638 Donc, je reviens dans les engagements
que vous avez. C'est important pour nous qu'on
comprenne. Si vous dites: bien là, on est prêt à aller
sur cette base-là, c'est certain, ça c'est une
garantie, et compte tenu que c'est une priorité,
faites-nous confiance, on va aller plus loin. C'est
pas tout à fait suffisant en termes d'être à l'écho des
questions dont on parle. C'est ce que je veux dire.
3639 Donc, si vous êtes prêt à aller plus
loin, je pense qu'il faut en parler.
3640 Puis si vous n'êtes pas prêt à aller
plus loin cet après-midi, on va avoir la chance de se
revoir, qu'on puisse avoir l'occasion parce que c'est
certain qu'il apparaît... par exemple, pourquoi quand
il y avait le "Country centre-ville" à Moncton, qui
était une émission musicale. Vous parliez tantôt des
questions avec l'ADISQ, que vous cherchez des formules
musicales qui pourraient retenir l'attention du public.
3641 Mais bien servir les intérêts à la
fois des artistes, ça c'était certainement une
expression musicale qui avait certainement un écho.
C'est parti. C'est pas revenu ni à Québec, ni à
Montréal. C'est nul part. Mais il demeure que ce qui
reste et ce que sont vos engagements c'est, en effet,
une diminution des heures pour Moncton avec quand même
une importance qui demeure dans l'espèce de répartition
générale de Québec et Montréal. Je comprends mal.
3642 MADAME MARAIS: J'aimerais parler un
peu... vous parlez de rôle unique des régions. Je peux
vous dire qu'à Ottawa il y a quelques années, on
produisait une émission qui s'appelait "La Cuisine de
Soeur Angèle". C'était fait à Ottawa mais à mon sens,
c'est une émission qui aurait pu être fait au fond
n'importe où.
3643 Comme directeur régional, quand je
regarde les besoins de ma région, je considère que mon
rôle unique est celui, entre autres, de développer les
talents de ma région, de faire des concours, par
exemple, "l'Ontario Pop", qui existe en Ontario depuis
une quinzaine d'années, où on va chercher ou on
développe ou on forme des nouveaux talents.
3644 Ces jeunes-là, ensuite, se retrouvent
à notre émission "Expresso", qui est une émission
régionale, un "talk show" où on apprend à connaître ces
gens-là. On fait des émissions qui s'appellent
"Concert intime" qui donne une autre plate-forme à ces
gens-là qu'on a découvert dans nos régions et
éventuellement, ces jeunes-là vont se retrouver au
réseau.
3645 C'est un cheminement normal et c'est
un rôle que nous sommes les seuls à jouer dans des
communautés comme la nôtre.
3646 De la même façon, il y a un
producteur indépendant qui m'a apporté un projet pour
une dramatique qui s'appelle "La Vengeance de
l'Orignal" qui est un roman extrêmement connu en
Ontario, que les jeunes étudient à l'école et qu'on est
en train de développer. C'est un projet qui va nous
permettre d'utiliser des auteurs ou des scénaristes de
la région, des comédiens de la région, et qui va nous
permettre pour la première fois de faire une dramatique
dans notre région.
3647 Je pense que ça c'est un rôle unique
et c'est un rôle que nous avons choisi de remplir dans
nos régions selon nos moyens et selon ce qui se passe
chacun chez nous.
3648 LA PRÉSIDENTE: Comprenez bien que le
Conseil n'est pas opposé à ça. Le Conseil essaie
d'encourager ce type d'initiative et voir jusqu'où on
peut aller pour vraiment avoir ça, non pas une fois de
temps en temps, mais qui est cet espèce de présence qui
fait qu'au total... et je pense qu'on comprend bien la
nécessité du local et du régional, des rôles respectifs
de chacun. On ne veut pas dire, tout devrait être
réseau. C'est pas du tout. Si c'est ça que vous avez
entendu...
3649 MADAME MARAIS: Non.
3650 LA PRÉSIDENTE: De ma part, ce n'est
pas du tout. Ce qu'on cherche à voir c'est de
s'assurer qu'au bout de la ligne, il y ait dans
l'ensemble des expressions régionales une présence
forte du diffuseur public comme nous pensons qu'il se
doit.
3651 Ce que je cherche à voir c'est les
engagements que vous avez ici. Si je prends par
exemple les engagements que vous avez pour les
émissions de nouvelles locales, vous avez 4 heures 35 à
Moncton; à Montréal, 4 heures 50; à Québec. C'est déjà
réglé, on n'en parle pas, mais c'est 5 heures 50, je
pense, ça fait 6 heures; l'Outaouais, c'est 6 heures; 2
heures 50, Manitoba; Saskatchewan, 2 heures 30;
Alberta, 2 heures 30; Colombie-Britannique, 2 heures
30.
3652 C'est l'engagement ferme qu'on a,
plus le cinq heures des émissions dont on parlait, puis
le 5 millions, et ça c'est les engagements fermes que
vous avez soumis pour les prochaines années. Je me
dis, je comprends que vous avez des coupures. Je
comprends que les choix sont difficiles. Mais il me
semble qu'une présence pan-canadienne comme le plan
stratégique dont on a parlé, hier et de la priorité
région comme vous parlez... il me semble qu'on reste
sur notre appétit par rapport à ces engagements.
3653 MADAME FORTIN: Je pense que notre
difficulté c'est de trouver une façon de les exprimer
sous forme d'engagement en termes quantitatifs. Si on
pouvait trouver une façon adéquate de faire ça, c'est
pas une résistance de notre part. C'est qu'il y a
beaucoup de ces choses-là qui sont qualitatives et
qu'on a de la difficulté à traduire de façon, on peut
dire, en cinq à sept heures. On pourrait dire: bon, 5
à 7 millions... je prends ça. Ça c'est facile.
3654 Mais tout le reste, c'est difficile
pour nous de trouver une façon. Si vous êtes inspiré,
inspirez-moi puis on va s'entendre sur une autre façon
de procéder. Mais je pense que c'est de là que vient
notre difficulté. C'est très facile pour nous de
s'engager sur des choses comme ça. Sur le reste, c'est
la façon de formuler cet engagement-là sous la forme
autre qu'une intention. Je ne peux pas vous soumettre
à chaque année les objectifs de Claude Saint-Laurent.
3655 LA PRÉSIDENTE: Quoique c'est
tentant!
--- Rires / Laughter
3656 MADAME FORTIN: Non, non, mais je
vous dis ça là...
3657 LA PRÉSIDENTE: En autant que ce ne
soit pas nous qui payons le bonus, il n'y a pas de
problème!
--- Rires / Laughter
3658 MADAME FORTIN: Ce n'est pas une
mauvaise idée ça!
3659 MADAME IMBEAULT: Peut-être que je
pourrais ajouter quelque chose au sujet de la
programmation générale, parce que les engagements que
vous venez d'entendre de monsieur Saint-Laurent, ce
n'est pas la première année qu'on a ces équipes-là,
mais c'est la première fois qu'on donne publiquement et
de façon aussi engageante le nombre de reportages qui
seront produits par les équipes et la diffusion de ces
reportages-là.
3660 Il s'est produit ce printemps au
moment où on préparait les consultations que vous avez
tenu à travers le pays, une discussion avec la
présidente de l'Association des artistes acadiens
professionnels du Nouveau-Brunswick qui faisait (qui ne
l'a pas faite finalement aux consultations parce
qu'elle n'était pas là) mais qui avait été faite dans
des rencontres préparatoires avec des gens de la
Société. Elle avait dit: Je comprends que nos
artistes, que ce soit des chanteurs, des musiciens, des
écrivains, des peintres, nommez-les, des danseurs, ne
soient pas beaucoup présents dans les émissions du
réseau parce que nous, nos activités elles se passent
en région et on n'a pas d'agent, par exemple, pour les
faire connaître au réseau, pour téléphoner aux
recherchistes des émissions, pour leur dire: écoutez,
on va lancer tel livre, il y a tel disque, et faire un
peu la promotion, comme des agents font pour des
entreprises d'édition, des producteurs de disques, et
caetera.
3661 De cette idée-là et en parlant avec
des collègues est venue l'idée d'avoir une
coordonnatrice à la production régionale au réseau,
c'est-à-dire de se servir de guichet pour que les
personnes qui sont dans tous ces secteurs d'activité-là
puissent avoir une plus grande participation dans les
émissions de jour, dans les émissions culturelles.
3662 C'est comme ça que monsieur Gourd a
annoncé récemment la création de ce poste-là. On ne
peut pas vous dire aujourd'hui combien on va réussir à
placer d'artistes dans ces émissions-là. On vient de
commencer.
3663 Mais l'engagement a été pris, ce qui
veut dire que plus tard, on devrait pouvoir dire: Voici
ce que ça peut donner dans une émission comme "Les
trois mousquetaires" ou dans une émission comme
"L'Écuyer" par exemple, ou "Frula", peu importe les
émissions qui sont à l'antenne mais qui sont de ce
type-là.
3664 Voici qu'est-ce que sera la présence
régionale. Mais on pourra le dire quand on aura eu
trois mois ou six mois d'exercices de cette fonction-là.
3665 LA PRÉSIDENTE: Non. Je comprends
bien. Puis loin de nous le désir de se transformer en
comptables. On a beaucoup de respect pour cette
profession-là, mais c'est pas ce qu'on souhaite faire.
3666 Ce qu'on souhaite faire c'est avoir
des engagements assez généraux qui vous permettent
vraiment vos expertises à vous de choisir mais qui
reflètent ce qui nous semble par rapport aux
responsabilités que nous avons à l'endroit de la Loi
sur la radiodiffusion de s'assurer que les objectifs
vont aller plus loin dans les prochaines années et
s'assurant que vous êtes un pilier important.
3667 Donc, que vous avez comme diffuseur
public un espèce d'épaule à la roue par rapport à des
objectifs qu'on tente tous d'atteindre et qui servent
bien les Canadiens. C'est ça qu'on cherche à faire et
c'est pas de...
3668 Mais il me semble qu'il faut trouver
une façon de le faire avec un peu plus de fermeté. Je
comprends bien vos bonnes intentions. Je comprends
bien que vous êtes engagé au niveau des gestes et puis
de projets. Mais je pense qu'il va falloir qu'on arrive
à le démontrer de façon plus significative parce que
c'est pas le passé qu'on est en train de tenter de
regarder ensemble, c'est une licence pour les
prochaines années.
3669 On a besoin d'un peu plus de
certitude sur non pas chaque projet puis qui va le
réaliser, puis avec quel animateur. Mais ce dont on a
besoin c'est ça veut dire quoi au total en terme de
service qu'on veut apporter dans cet espèce de reflet
régional et pan-canadien, les deux dimensions.
3670 MADAME FORTIN: Écoutez, c'est une
idée qui vient de me passer par l'esprit, je ne sais
même pas si c'est pertinent dans votre mode de
fonctionnement. Mais comme on se dote d'un forum
devant qui on va rendre des comptes de façon annuelle
sur l'ensemble de nos activités qu'on va consulter sur
l'évolution de nos besoins, est-ce qu'un mécanisme de
rendition de compte où on pourrait rendre compte au
Conseil de l'évolution de ce plan-là, année après année
pourrait être un mécanisme qui pourrait être
intéressant pour vous?
3671 Je sais que c'est pas la façon
habituelle que vous avez de travailler avec le réseau,
mais c'est votre priorité, c'est une priorité. Je
comprends très bien le flou de cette affaire-là, mais
on pourrait dire... à chaque année vous soumettre un
rapport de ce que nous avons fait, de la façon dont
nous avons procédé, des difficultés qu'on a
rencontrées, si on en a rencontrées.
3672 Je veux dire que j'ai aucune
difficulté à pratiquer la transparence là-dessus,
compte tenu de l'importance que vous y accordez et que
nous y accordons aussi.
3673 LA PRÉSIDENTE: Bien, je pense que ce
serait très apprécié. Je pense que quand même qu'il
faut s'entendre sur quel est l'objectif qu'on cherche à
atteindre et je pense que ça c'est important pour dire:
Est-ce que ça continue là où on est ou si on cherche...
sachant que la vie est ainsi faite, que ça peut être
exigeant puis que c'est peut-être qu'il va falloir se
reparler, que ça peut pas se régler immédiatement.
Mais qu'on établisse une base pour dire: ça veut dire
une modification peut-être du parcours, mais on va
faire un progrès sur un certain nombre d'années.
3674 C'est certain que pour nous, ce que
vous avez là, c'est appréciable, c'est important. Mais
certainement que ce qu'on entend de votre part est plus
prometteur puis on va essayer certainement de venir
rediscuter avec vous pour voir de faire monter cette
barre-là, ça c'est certain, pour aller chercher le plus
possible.
3675 MONSIEUR SAINT-LAURENT: J'ai une
remarque, là.
3676 LA PRÉSIDENTE: Oui.
3677 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Juste côté
info. On discute de ça, mais moi, je n'accepte pas là
d'emblée toutes les critiques qui sont faites puis
dire: voici les cinq personnes qui sont venues ici
avaient raison de dire que c'est de la foutaise notre
reflet régional. Je ne suis pas d'accord avec ça, moi.
3678 Je suis d'accord avec certaines de
ces choses-là. Mais je vois très bien ce que nous
faisons, pas ce qu'on a fait en 40, ce que nous faisons
maintenant tous les jours et ça existe ça, et ça existe
plus chez nous que n'importe où ailleurs.
3679 Je sais pas si vous avez lu le
Toronto Star ce matin, on est les seuls à couvrir les
campagnes électorales au Nouveau-Brunswick et en
Ontario. Il y a pas de TVA ici, ni de journaux
québécois, ni personne; tu sais, c'est écrit là.
3680 LA PRÉSIDENTE: Mais ça, monsieur
Saint-Laurent, soyez bien assuré...
3681 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Et c'est RDI
qui a fait les deux débats des chefs, personne d'autre.
C'est nous qui faisons ça.
3682 LA PRÉSIDENTE: Absolument. Et la
recherche que je pense que nous tentons de faire
présentement, c'est pas qu'on a une réponse puis on
essaie de vous la refiler, on vous l'aurait dit. On
cherche avec vous compte, tenu qu'est-ce que vous nous
présentez, ce dont vous parlez, jusqu'où on peut
pousser l'enveloppe de façon juste et raisonnable pour
tenter ensemble de bien servir... parce que vous, vous
êtes une institution publique, nous aussi (vous avez
une loi de Radio-Canada) et on répond tous les deux à
la Loi sur la radiodiffusion.
3683 On essaie ensemble de trouver comment
mieux servir les canadiens, c'est ça qu'on cherche à
faire.
3684 Alors, c'est certain que vous avez
vos contraintes de tous les jours et c'est... vous les
connaissez bien mieux que nous. Nous, notre rôle c'est
de faire écho à des préoccupations et aussi d'essayer
de voir ensemble comment on peut aller plus loin.
3685 C'est ça qu'on cherche à faire et de
questionner des priorités que vous avez faites à cet
effet pour s'assurer qu'on va chercher le maximum
possible, pas pour nous, on n'a pas de satisfaction...
Moi, j'habite en Ontario! Mais c'est vraiment en terme
de servir les Canadiens. C'est ça qui nous habite et
c'est pas pour dire au contraire que ce n'est pas fait
ou que c'est pas bien fait, c'est de dire: c'est bien
fait, est-ce qu'on peut aller plus loin. C'est plus ça
qui nous anime.
3686 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Mais si vous
me permettez une dernière remarque, après je ne parle
plus jamais, c'est vous qui m'avez invité!
3687 LA PRÉSIDENTE: Absolument, c'est
vrai!
3688 MONSIEUR SAINT-LAURENT: On n'a pas
parlé beaucoup du Québec parce que c'est sous-entendu
que le problème est pas là, le problème est ailleurs.
3689 Juste deux choses là-dessus puis moi
je m'étends jamais sur les réalités démographiques,
mais il y a cinquante pour cent des francophones du
Canada qui habitent dans le Montréal étendu, o.k.
3690 Quand on parle de Toronto, parce que
j'ai entendu aussi ces comparaisons-là, quand on parle
de Toronto, il y a vingt-cinq pour cent des anglophones
qui habitent dans le Toronto étendu. Et il y a des
différences, les choses sont pas toutes pareilles, ça
c'est une chose.
3691 Deuxièmement, puis celle-là je la
trouve assez importante, c'est que je pense qu'il faut
souligner la nécessité d'une solide présence des
réalités du Québec à notre antenne si on doit demeurer
pertinent dans notre marché principal. Cela je pense
que ça va de soi, et témoigner adéquatement des
réalités politiques, économiques, sociales et
culturelles qui s'y déroulent et qui continuent de
peser sur l'avenir du pays. Je pense que c'est
important qu'on soit là.
3692 LA PRÉSIDENTE: Aucun doute là-dessus. C'est pas remis en question. D'ailleurs,
c'est pas quelque chose sur lequel vous remarquerez que
nous sommes venus au moment des discussions sur le
réseau sur la question de l'information avec vous non
plus.
3693 Alors, c'est pas ça qui est en cause,
pas du tout, loin de nous d'ailleurs.
3694 MADAME VAILLANCOURT: Madame la
présidente, comme nous l'avons fait pour le réseau,
nous pourrions revenir avec la liste des engagements
dont on vous a fait part et les mesurer, en tout cas,
en terme le plus précis possible. Mais nous en avons
toute une liste, alors épurer cette liste et vous faire
part de l'ensemble des engagements. Certains sont
quantitatifs, d'autres sont qualitatifs. Mais je pense
qu'il est important de le faire comme on va le faire
dans le cas du réseau.
3695 On vous le fera parvenir, on fera la
liste de toutes les discussions qu'on a eues, des
engagements, dans la mesure où ils sont le plus clairs
possibles. Et encore une fois, ce que nous voulons
faire, c'est de développer des projets qui sont
significatifs pour nos communautés et non pas de faire
du volume. Je pense que mes collègues vous l'ont dit
et je pense que...
3696 LA PRÉSIDENTE: C'est très clair. Et
je ne pense pas que nous on cherche non plus à faire du
volume qui serait pas pertinent, on cherche à servir
les Canadiens. Quand on cherche à servir les
Canadiens, c'est de leur parler de choses qui leur
importent et qui les reflètent, mais qui les amènent
aussi plus loin. Alors, il y a pas d'inquiétudes.
3697 Je regarde l'heure, nous n'aurons
plus d'interprète après 7 h 00. De toute façon on
n'aura peut-être plus d'énergie, non plus!
3698 J'avais des irréconciliations avec
d'autres chiffres, est-ce que par station... je regarde
mes collègues, parce que là, je ne suis pas certaine si
ce que vous nous avez fourni aujourd'hui prend compte
de ça.
3699 Par exemple, il y a le passé et
l'avenir. Sur le passé, il y a eu des changements de
cap par rapport à vos engagements passés. Par exemple
si on prend "l'Atlantique", il y a eu une réduction par
rapport aux engagements passés?
3700 MADAME IMBEAULT: Oui, c'est pour
surtout pour la diffusion de nouvelles par semaine.
3701 Alors, je pense que la première
réponse est assez simple, c'est-à-dire que nous avions
dans les engagements que nous avions pris, nous
parlions d'un nombre d'heures plus grand que celui
qu'on a pu réaliser, d'une part parce que nous avons...
ils ont compté la haute saison, c'est-à-dire que nous
comptions le "Ce Soir" d'une heure que l'on fait de
septembre à la mi-juin, et on n'a pas soustrait la
deuxième demi-heure ou si vous voulez ce qu'on fait
l'été, qui est une demi-heure.
3702 Alors, on aurait dû vous donner la
moyenne annuelle, on a donné la moyenne en la comptant
comme étant une heure toute l'année. Et à ça qui
change aussi un peu nos chiffres, le fait que les
congés fériés ont fait une demi-heure plutôt qu'une
heure. Alors, il y avait cette première difficulté
d'interprétation.
3703 La deuxième partie de la réponse,
c'est qu'au cours des compressions des dernières
années, on a enlevé le bulletin. On avait un bulletin
régional de sept minutes à 13 h 23, 24, le midi et un
autre à 11 h 25, quelque chose comme ça le soir de cinq
minutes, qui nous faisait dix, 12 minutes par jour,
chaque jour, donc 50 ou 60 minutes par semaine, qu'on a
cessé de faire au moment des compressions de façon à
protéger l'intégrité de notre "Ce Soir". C'est-à-dire
qu'on voulait pouvoir continuer à faire des nouvelles
du sport, des nouvelles culturelles et des affaires
publiques.
3704 Alors, pour protéger l'intégrité de
cette heure-là, pour qu'elle soit tout aussi
pertinente, on a sacrifié ces deux bulletins-là. Je me
suis rendue compte qu'on aurait dû demander une
autorisation à ça. Je pensais qu'en fournissant nos
registres et en répondant aux questions c'était
suffisant. Mais de fait, cette partie-là on l'a pas
faite. Mais pour le reste, c'était vraiment une façon
de protéger l'intégrité du "Ce Soir" et l'intégrité de
l'information.
3705 LA PRÉSIDENTE: S'il y a un lieu où
on s'inquiète à cause quand même d'une concentration
d'une communauté francophone assez importante si on
compare dans l'ensemble du Canada, c'est certainement
l'Acadie. Alors, ça, ça demeure, je dirais, une
préoccupation que vous avez certainement qu'en
comparaison, le fait surtout qu'on a une diminution
dans ce qui est proposé présentement. On parle de
quoi?
3706 MADAME IMBEAULT: Quatre heures et
demie. C'est-à-dire ça, ce sont les heures qu'on
produit réellement au moment où on se parle. Et en
terme de visibilité des provinces d'Atlantique ou en
terme de rendre compte de l'activité de l'Acadie ou de
l'activité des quatre provinces, je pense que l'ajout
pour nous du réseau de l'information a été capital.
3707 Maintenant on produit en plus une
heure et demie par jour en heure de jour, c'est-à-dire
de 11 h 00 à 12 h 30 pour nous qui est une heure
critique parce que c'est l'heure du dîner où les gens
ont accès, plus 15 minutes en fin de soirée, qui tombe
à 22 h 30, heure de l'Atlantique, non, 22 h 30 ici, 23
h 00 pour nous, mais qui est aussi un appui, un apport
important à l'information régionale.
3708 Et comme la plupart des
câblodistributeurs maintenant ont le RDI, je pense que
c'est un bon service et qu'on a fait un échange quand
même très important parce qu'on a une heure quarante-cinq d'information de plus qu'on avait au total.
3709 LA PRÉSIDENTE: Sur la question de
Terre-Neuve, vous parlez comme d'un autre bulletin,
c'est au niveau de la diffusion que c'est un autre
bulletin, c'est au niveau de la production, c'est le
même bulletin?
3710 MADAME IMBEAULT: C'est le même
bulletin qui est diffusé dans son intégralité à Terre-Neuve, c'est-à-dire que les gens reçoivent la pleine
heure qui est produite à Moncton, qui a toujours été un
"Ce Soir Atlantique", mais qui était diffusé Maritimes.
3711 Maintenant, il est vraiment diffusé
Atlantique, c'est-à-dire qu'il est diffusé d'abord dans
les provinces Maritimes à notre heure, c'est-à-dire à
18 h 00 et à Terre-Neuve à 19 h 30 pour les gens de
Terre-Neuve qui, semble-t-il, est une heure qui leur
convient très bien parce qu'elle arrive en heure de
grande écoute.
3712 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Donc,
c'est la même heure, c'est parce qu'on était un peu
confus dans la compréhension.
3713 MADAME FORTIN: Jusqu'à l'an dernier,
les gens de Terre-Neuve recevaient le "Ce Soir" de
Montréal. Ils avaient fait une demande pour qu'on
diffuse le "Ce Soir" de l'Atlantique plutôt que le "Ce
Soir" de Montréal. Et c'est à ça qu'on fait référence.
3714 LA PRÉSIDENTE: D'accord. C'était
plus près de chez eux.
3715 MADAME IMBEAULT: Elle est plus près
et non seulement ça, mais ils ont des reportages en
provenance de la journaliste à Saint-Jean de Terre-Neuve qu'ils ne voyaient jamais sauf à certaines
occasions quand c'était diffusé au "Téléjournal".
Maintenant ils l'ont chaque jour le reportage de chez
eux.
3716 LA PRÉSIDENTE: Ah bon! Je peux
comprendre qu'ils apprécient. Pour ce qui est de
Québec, c'est déjà réglé. Pour Montréal, c'est 4 h 50?
3717 MADAME IMBEAULT: Montréal, c'est ça.
3718 LA PRÉSIDENTE: Puis ça c'est l'heure
par les cinq jours de la semaine?
3719 MADAME IMBEAULT: Oui, du lundi au
vendredi.
3720 LA PRÉSIDENTE: Du lundi au vendredi.
Est-ce que ça semble être une augmentation dans nos
registres à nous par rapport annuellement?
3721 MONSIEUR SAINT-LAURENT: "Montréal Ce
Soir"?
3722 LA PRÉSIDENTE: Non.
3723 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Non, c'est
la même chose.
3724 LA PRÉSIDENTE: C'est toujours la
même chose. Par rapport à Québec?
3725 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Cela fait
une heure depuis 1985 "Montréal Ce Soir".
3726 LA PRÉSIDENTE: Donc, il y a pas de
changement de ce côté-là.
3727 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Non.
3728 LA PRÉSIDENTE: C'est bizarre.
3729 MADAME FORTIN: Il faudrait vérifier
dans ce cas-là.
3730 LA PRÉSIDENTE: Oui, bien peut-être
de notre côté aussi. Et pour ce qui est de
l'Outaouais, là encore on avait un problème de
concordance, on avait un total de 435 heures puis là on
est à 312 heures, est-ce que ça se peut?
3731 MADAME MARAIS: Oh, il faudrait que
je vérifie ça parce qu'on...
3732 LA PRÉSIDENTE: Dans les engagements
par rapport à ce que vous êtes prêts à vous engager.
3733 MADAME MARAIS: Je comprends bien, on
s'engage à six heures.
3734 LA PRÉSIDENTE: A six heures.
3735 MADAME MARAIS: Et on produit un peu
plus que ça là maintenant depuis qu'on a divisé les
deux "Ce Soir", donc l'Outaouais et l'Ontario. On
produit aussi en Outaouais un bulletin le midi et les
weekends. Donc, on produit...
3736 LA PRÉSIDENTE: Donc, ce sera même
plus que le six heures?
3737 MADAME MARAIS: Oui.
3738 LA PRÉSIDENTE: Là encore, ce que je
trouve ici, c'est que oui, on a... je vous ne le dirai
pas en français comment j'appelle ça là, mais je sais,
c'est comme si on avait sur la table présentement la
proposition minimale. Et ce dont vous nous faites
rapport aujourd'hui c'est toutes les choses que vous
avez mises en oeuvre qui sont réelles là, qui sont pas
juste du "wishful thinking" là, qui sont réelles, mais
qui se retrouvent pas dans les engagements. Alors je
pense qu'il va falloir transférer je pense un peu plus
d'engagements par rapport à vos intentions fermes. Et
quand vous dites : On les dépasse, bien il faudrait que
ça se retranscrive dans les engagements.
3739 MADAME MARAIS: Je peux peut-être
vous dire pourquoi on est quand même assez conservateur
dans nos engagements. La production qu'on fait
présentement, c'est vraiment la production maximale que
la station peut produire. C'est-à-dire que nos
effectifs sont utilisés à pleine capacité. Avec les
nouvelles conventions collectives depuis quelques
années, on a maintenant des "vidéastes", donc des
cameramen, monteurs, journalistes.
3740 Mais disons qu'on sert l'élastique là
vraiment très étiré et je sais pas si on va pouvoir
garder de rythme-là éternellement et c'est pour ça
qu'on n'est pas prêt à s'engager à ce niveau-là là pour
les prochaines années. On tient à le conserver, mais
en même temps, on se rend compte qu'on est en
situation.
3741 MADAME FORTIN: Et c'est dans un
contexte où par décision du réseau dans l'exercice dont
on a parlé hier, du deux pour cent de productivité, on
a conclu que les stations régionales avaient atteint le
plein de productivité. Donc, elles ont été l'an
dernier exemptées de cet exercice-là et leur budget
n'est pas touché par ça.
3742 Mais ce n'est pas un engagement je
veux dire...
3743 LA PRÉSIDENTE: Mais, quand même, je
me dis, quand je regarde l'ensemble des chiffres puis
qu'on parle d'à peu près, quoi, l'équivalent de 30
millions, on dit par rapport à l'effort régional
réparti dans l'ensemble des régions?
3744 Si on regarde l'ensemble du budget de
Radio-Canada télévision et que vous dites que c'est une
priorité et qu'on regarde en avant pour les prochaines
années, ce n'est peut-être pas quelque chose que vous
pouvez faire demain matin. Mais je pense que ça serait
important qu'on sente vraiment les ressources derrière
les priorités, de telle sorte que les engagements
soient plus élevés que ceux que nous avons sur la table
présentement.
3745 C'est la même chose pour Québec. Cela
ne bougera pas mais les projets qui sont là, est-ce que
ce sont des projets à long terme? Est-ce qu'on peut
compter sur l'équivalent de ce qu'il y a présentement à
travers la "Semaine verte" et "Second regard" et "Le
jour du Seigneur"?
3746 MADAME FORTIN: La "Semaine verte",
je pense que c'est une des plus vieilles émissions du
réseau.
3747 LA PRÉSIDENTE: Je n'en douterais
pas!
3748 MONSIEUR CLOUTIER: Oui. Au niveau
de la "Semaine verte" ça va très bien, ça s'est bien
implanté sur Québec de même que "Second regard" même en
terme d'augmentation de part de marché. On a profité
quand même qu'on a fait le déménagement de ces
émissions-là pour leur faire un "lifting", si je peux
m'exprimer ainsi.
3749 Ce sont des émissions qui dataient
beaucoup, on appelait ça parmi les plus vieilles
émissions à Radio-Canada et on a atteint des sommets
avec ces émissions-là.
3750 Quand on pense à l'heure de diffusion
tant en terme d'écoute qu'en part de marché, ça va
jusqu'à 50, 52 pour cent, même 55 pour cent de part de
marché.
3751 Donc, on a prouvé par le fait même
que même hors un grand centre on était capable de faire
de la télévision de qualité et cela a ouvert la porte à
d'autres dont "Second regard". En ce qui concerne "Le
Jour du Seigneur", oui, mais ce sont des participations
ponctuelles, selon les budgets, ainsi de suite.
3752 Notre développement se fait
présentement plus vers des émissions en partenariat
avec les producteurs privés au cours des dernières
années, on a investi beaucoup en terme de développement
de ce côté-là.
3753 On a plusieurs projets, surtout sur
notre grille estivale où on consacre l'ensemble de la
deuxième demi-heure car au niveau de l'information, on
passe de... c'est-à-dire notre bulletin d'une heure est
réduit à une demi-heure durant l'été et on fait une
grille d'été que j'appelle "un macédoine" qui est
entièrement produite par des producteurs indépendants.
3754 Alors, il y a plusieurs compagnies,
tant à Québec que dans l'est du Québec, qui avec les
années et les productions... On se voulait un rôle de
moteur en même temps et avoir des effets structurants
et plus ça va plus la production grossit et s'améliore
en terme de qualité.
3755 Le danger, c'est aussi qu'on est
parti de pratiquement zéro en quelque part et ce n'est
pas aussi d'arriver et que la bouchée soit trop grosse.
Alors, les producteurs, ce ne sont pas en région des
maisons comme "Coscient" ou ainsi de suite.
3756 Ce sont des petits producteurs qui
ont une expérience aussi à apprendre. Et dans la
mesure où on peut les accompagner on l'a fait et on l'a
soutenu et de plus en plus, mais les résultats sont là.
3757 Moi, je vois, en plus des émissions
spéciales, des documentaires de grande envergure et
c'est tout à fait surprenant. J'ai des exemples même
dans l'est du Québec, Matane, Production Vic Pelletier,
c'est à citer, c'est incroyable le niveau de production
de qualité tant au national qu'à l'international.
3758 Il annonçait cette semaine co-production avec Fondation Cousteau, un documentaire,
tout ça, donc, et c'est à Matane que ça se passe. Et
on continue en ce sens-là.
3759 En terme de proximité, c'est-à-dire
sur Québec même et tout ça, il est certain qu'on
cherche à développer tout notre créneau culturel qui
est à renforcer parce que Québec possède beaucoup de
comédiens, d'auteurs, de créateurs et tout ça. On en
rencontre assez bien au "Ce Soir" mais je pense que nos
priorités dans les mois et les années à venir, ce sera
de ce côté-là.
3760 Pour ce qui est de la machine, on est
162 personnes/année et je vous garantis qu'il n'y a
aucun temps d'attente à Québec, elle est complète, elle
marche à 110 pour cent même, je dirais. Merci.
3761 LA PRÉSIDENTE: Et il m'apparaît dans
ce que vous exprimez d'abord, que le fait d'avoir fait
ce choix a créé une espèce de synergie, mais aussi tant
qu'on va rester en terme de dire par rapport à utiliser
les ressources que nous avons et que c'est une
enveloppe fermée, c'est certain qu'on va être dans une
cadrature du cercle et c'est certain qu'on va chercher
à vous faire sortir de cette cadrature-là, c'est
certain parce que, sinon, on s'enferme dans un a priori
qui est de dire: voici les ressources, puis on n'ira
pas plus loin.
3762 Et, conséquemment, c'est une
question: est-ce que...
3763 MADAME FORTIN: Je pense, madame la
présidente, qu'en terme d'efficacité, ce n'est pas de
reconstruire des équipes qui vont travailler sur une
émission occasionnellement. Je pense qu'on a atteint
un niveau de synergie d'efficacité de machine
probablement optimale et c'est pour cela que je pense
que les développements vont devoir se faire par des
moyens plus flexibles et c'est pour ça qu'on a choisi,
maintenant, de passer à la production indépendante
plutôt que de recréer des structures qui ne serviraient
pas de façon aussi efficace.
3764 LA PRÉSIDENTE: Et même là, vos
engagements par rapport à la production indépendante,
c'est cinq millions sur cinq ans et c'est les 80 heures
où vous avez de la production. Qu'est-ce que c'était
ce chiffre-là? Je commence à être fatiguée, moi aussi!
3765 MADAME FORTIN: Le problème c'est
qu'on ne le sait pas. Si on fait la dramatique en
Ontario, c'est un gros projet qui est en développement
depuis un an et demi, deux ans, c'est-à-dire qui va
peut-être aller en production l'an prochain, qui va
demander un investissement importante.
3766 On pense qu'il est significatif sur
le plan régional parce que c'est le premier, mais c'est
une heure.
3767 LA PRÉSIDENTE: Non. Je comprends,
je comprends ça. Je comprends ça, mais vous savez
c'est quand même au niveau des dramatiques, vous en
parliez ce matin, c'est sûr que tant que les projets
n'ont pas pris forme, que vous n'êtes pas allé au fond,
maintenant surtout que vous n'avez plus de garantie,
(vous ne pouvez pas le dire) mais vous avez quand même
en tête comme direction du réseau puis de l'ensemble
des composantes, vous avez quand même en tête une
espèce d'enveloppe que vous adressez à chacune des
priorités.
3768 MADAME FORTIN: Mais ce qui est
différent en dramatique, c'est qu'on a des tonnes de
projets sur la table et notre préoccupation c'est
combien de ceux-là ne seront pas retenus. Je pense que
jusqu'à présent, il n'y a pas beaucoup de projets sur
la table qu'on n'a pas mené à terme, à moins de
circonstances exceptionnelles. C'est une dynamique
complètement différente.
3769 LA PRÉSIDENTE: Oui, mais vous
reconnaîtrez, madame Fortin, que aussi de la même façon
que c'est une dynamique différente. Vous dites vous-même que les fonds maintenant permettent les
productions régionales. Ils ont ouvert la porte à des
productions qui ne sont pas nécessairement sur le
réseau, ça a créé une ouverture.
3770 Vous-même vous avez créé des
infrastructures ou une infrastructure d'accueil.
Monsieur Gourd aussi fait sa part en terme de... Je
veux dire, vous avez mis en place et il y a des
facteurs environnants qui sont en place, qui créent une
espèce de nouvelles données.
3771 Conséquemment, on peut s'attendre que
si les moyens se mettent en place, les résultats vont
venir et c'est là où je pense que le Conseil va tenter
vraiment de vous demander un objectif et des
engagements qui ne reflètent pas ce qui est en place
avant ces éléments-là, mais qui reflètent ce que vous
avez vous-même contribué de façon significative à
mettre en place, plus les choses extérieures.
3772 MADAME FORTIN: Vous voulez tester
notre capacité prévisionnelle, j'ai compris! On va
faire un effort dans ce sens-là.
3773 LA PRÉSIDENTE: Nous autres, on est
toujours à la recherche des boules de crystal, c'est
très très important!
3774 Écoutez, comme on approche de 7 h,
les interprètes sont fatigués mais nous aussi, je pense
bien, pourquoi ne nous concluons-nous pas là-dessus
demain matin. Comme en même temps nous aurons à
revenir sur la question de publicité, je pense que ce
serait bien avisé d'aller dormir là-dessus!
3775 MADAME FORTIN: Merci, madame, merci,
messieurs.
3776 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment.
--- L'audience est ajournée à 1855, pour reprendre
le jeudi 27 mai 1999, à 0930 / Whereupon the
hearing is adjourned at 1855, to resume
on Thursday, May 27, 1999, at 0930
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