ARCHIVÉ -  Transcription - Cornwall, ON - 2000/10/03

Cette page Web a été archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Offrir un contenu dans les deux langues officielles

Prière de noter que la Loi sur les langues officielles exige que toutes publications gouvernementales soient disponibles dans les deux langues officielles.

Afin de rencontrer certaines des exigences de cette loi, les procès-verbaux du Conseil seront dorénavant bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience et la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.

TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS

FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND

TELECOMMUNICATIONS COMMISSION









TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU

CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION

ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES















SUBJECT / SUJET:







CONSULTATIONS PUBLIQUES PORTANT SUR LES SERVICES DE RADIODIFFUSION DE LANGUE FRANÇAISE ACCESSIBLES AUX FRANCOPHONES HORS QUÉBEC /

PUBLIC CONSULTATIONS ON FRENCH-LANGUAGE BROADCASTING SERVICES AVAILABLE TO FRANCOPHONES OUTSIDE QUEBEC

HELD AT: TENUE À:
Heritage High School École l'Héritage
1111, Montreal Road 1111, chemin Montréal
Cornwall, Ontario Cornwall (Ontario)
October 3, 2000 le 3 octobre 2000










Transcripts



In order to meet the requirements of the Official Languages

Act, transcripts of proceedings before the Commission will be

bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members

and staff attending the public hearings, and the Table of

Contents.



However, the aforementioned publication is the recorded

verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in

either of the official languages, depending on the language

spoken by the participant at the public hearing.









Transcription



Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues

officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront

bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des

membres et du personnel du CRTC participant à l'audience

publique ainsi que la table des matières.



Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu

textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée

et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues

officielles, compte tenu de la langue utilisée par le

participant à l'audience publique.

Canadian Radio-television and

Telecommunications Commission



Conseil de la radiodiffusion et des

télécommunications canadiennes





Transcript / Transcription





Consultations publiques portant sur les services de radiodiffusion de langue française accessibles aux francophones hors Québec / Public consultations on French-language broadcasting services available to Francophones outside Quebec









BEFORE / DEVANT:
Andrée Noël Commissioner / Conseillère
ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTE:
Thérèse Lamarche Hearing Manager and
Secretary / Gérante de
l'audience et secrétaire
HELD AT: TENUE À:
Heritage High School École l'Héritage
1111, Montreal Road 1111, chemin Montréal
Cornwall, Ontario Cornwall (Ontario)
October 3, 2000 le 3 octobre 2000




TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES



PAGE
INTERVENTIONS PAR / INTERVENTIONS BY:
M. François Côté
CHOD-FM et MICRO 5
M. Richard Bissonnette
ACFO régionale 19
M. Jean Poirier
ACFO, Prescott-Russell 24
Mme Odette Beaudoin 65
M. Bédard 76
Mme Thérèse Bennett 78
M. Roland Beaulieu
Centre de santé communautaire de l'Estrie 82
Mme Louise Michaud 95
M. Bédard 97
M. Campeau 98
Directeur, École Héritage


Cornwall (Ontario) / Cornwall, Ontario

--- La consultation débute le mardi 3 octobre 2000

à 1400 / Upon commencing on Tuesday, October 3,

2000 at 1400

1 Mme LAMARCHE: Bonjour. On est prêts à commencer. Si vous voulez prendre vos places. Merci beaucoup.

2 Mon nom est Thérèse Lamarche du CRTC. Je vous invite à vous inscrire si vous ne l'avez pas déjà fait et je vais céder la parole à Mme Andrée Noël, conseillère du CRTC.

3 Je voudrais vous demander aussi pour ceux qui font des présentations de vous assurer que votre micro est bien ouvert. En fait foi l'anneau rouge ici.

4 Alors bon après-midi et voici Mme Noël.

5 CONSEILLÈRE NOËL: Alors bienvenue à cette consultation du CRTC.

6 Je voudrais d'abord m'excuser pour le retard. J'ai été retenue à Montréal et je suis venue dès que j'ai pu me libérer, mais il y a quand même un petit bout de chemin entre Montréal et Cornwall avec des travaux, comme vous le devez le savoir vu que vous circulez dans ce coin-là.

7 Je vous souhaite la bienvenue à cette consultation publique. Je suis Andrée Noël, conseillère régionale pour le Québec au CRTC.

8 Nous vous remercions de vous joindre à nous pour discuter de l'accessibilité des services de radiodiffusion de langue française à vous francophones et francophiles qui habitez à l'extérieur du Québec.

9 Jusqu'au 17 octobre -- d'abord je voudrais juste savoir s'il y a des gens de langue anglaise présents dans la salle. Alors je vais continuer en français.

10 Jusqu'au 17 octobre, mes collègues du Conseil et moi-même entendrons les points de vue que les gens de Vancouver à Halifax nous présenterons sur cette question.

11 Cette rencontre qui se tient dans un cadre plus informel que celui de l'audience publique qui débutera le 18 octobre prochain à Hull fait également partie du dossier public. Vous noterez qu'on a la sténographie, la traduction simultanée et tout l'univers qui convient à la prise en note de vos observations. Vos observations sont prises en compte tout comme les commentaires écrits que nous avons reçus à cette date.

12 Le but des consultations est de permettre au CRTC de recueillir toute l'information pertinente qui l'aidera d'une part à faire rapport à la gouverneure en conseil sur la disponibilité et la qualité des services de radiodiffusion en langue française dans les communautés où le français est la langue de la minorité, et d'autre part à préparer un projet de politique qui, en tirant partie du nouvel environnement numérique et de la concurrence en distribution, rendrait plus facilement disponibles aux abonnés du câble des services de télévision spécialisés dans la langue officielle de la minorité.

13 Vous connaissez les questions sur lesquelles vous êtes invités à vous prononcer.

14 A celles soulevées dans les avis publics qui donnent suite à la politique proposée par le Conseil et à la requête de la gouverneure en conseil, le CRTC a ajouté la question suivante lorsqu'il a accordé une licence le mois dernier à la Télé des Arts.

15 Cette question est la suivante:

"Dans le contexte de la politique proposée et dont nous discutons avec vous aujourd'hui, le Conseil devrait-il accorder un statut de distribution prioritaire en mode numérique à la Télé des Arts, le nouveau service national axé sur les arts et la culture?"

16 Permettez-moi maintenant d'entrer dans les petits détails de cuisine.

17 La dame qui a ouvert l'assemblée est Mme Thérèse Lamarche qui est la directrice à la rédaction des décisions. N'hésitez pas à vous adresser à elle si vous avez des questions concernant la marche à suivre ou toute autre question au sujet de la consultation d'aujourd'hui.

18 Nous entendrons les participants en faisant l'appel de chacun dans l'ordre assigné. Il se pourrait que nous vous posions quelques questions après votre exposé mais si on n'en pose pas ça ne veut pas dire que c'est un manque d'intérêt.

19 J'avais une personne inscrite comme intervenant aujourd'hui dans le cahier de breffage qu'on m'a remis et je vois que vous êtes beaucoup plus nombreux que cette personne-là.

20 Alors si on ne pose pas de questions, comme je vous l'ai dit, tout est pris en sténo et c'est qu'on veut entendre le plus grand nombre possible d'interventions.

21 Comme je vous l'ai souligné au début, les discussions sont transcrites et feront partie du dossier public. Pour que nous puissions en faire des enregistrements fidèles je vous demanderais de bien vouloir appuyer sur le petit bouton quand vous parlez au micro qui allume la petite lumière rouge ce qui permet au système d'enregistrement de sténographie de fonctionner.

22 Je vous remercie de votre attention et je pense que nous allons procéder avec la première intervention.

23 Madame Lamarche.

24 Mme LAMARCHE: J'appelle M. François Côté de CHOD-FM et de l'organisme MICRO.

INTERVENTION / INTERVENTION

25 CONSEILLÈRE NOËL: Bienvenue, Monsieur Côté. C'était vous le seul intervenant enregistré.

26 M. CÔTÉ: Je vais vous parler aujourd'hui au nom de MICRO qui est le Mouvement des intervenants et des intervenantes en communication radio de l'Ontario dont je suis le président.

27 De nombreux mémoires et documents ont déjà été déposés. Répéter les arguments auxquels nous adhérons serait plutôt futile. Cependant, nous insistons d'abord pour exprimer l'appui de MICRO aux propos et inquiétudes tant de l'Alliance des radios communautaires du Canada, de l'Association canadienne-française de l'Ontario et de la Coopérative radiophonique de Toronto, pour ne faire mention que de quelques-unes des interventions à cette consultation.

28 Quoique MICRO, le Mouvement des intervenants et des intervenantes en communication radio de l'Ontario soit encore peu connu au pays, pour l'Ontario, MICRO est l'organisme qui rassemble quatre radios communautaires en ondes et trois radios au stade de l'implantation.

29 Depuis 1999, MICRO a structuré un plan de développement d'un réseau de plus de dix radios de la communauté autonome pour desservir la francophonie ontarienne d'ici 2005.

30 Nos radios communautaires par définition n'ont pas la portée nationale ni même régionale des grandes radios. Tout de même parce qu'elles sont petites nos radios sont les plus grandes et voilà pourquoi.

31 Depuis plusieurs années les données recueillies tant par les grandes maisons de sondage que les sondages maisons accordent à nos radios de la communauté la meilleur cote d'écoute là où nos radios diffusent.

32 Les sondages ne recueillent pas les témoignages mais nos radios reçoivent constamment des témoignages de toutes les sortes. En autres:

"Depuis que j'écoute CKGN je suis en train de reprendre mon français". "Depuis que CHOD-FM est en ondes on entend davantage de gens qui s'expriment en français dans la communauté".

"Lorsque j'étais en vacances à la Baie géorgienne ce fut un régal d'être accompagné à la journée longue par la radio la huronne, CFRH".

CINN-FM à Hearst, tout le monde l'écoute. Son radioton a rapporté 16 000 $ en fin de semaine".

"La radio de la communauté n'a pas à s'attribuer tout le mérite de la vivacité de la francophonie dans ces communautés, cependant elle y contribue pour une large part".

33 D'autres témoignages parlent fort aussi.

"Depuis qu'elles existent, nos radios sont très autosuffisantes pour la plupart".

"Si elles ne répondaient pas aux besoins de la communauté, les communautés de les supporteraient pas".

34 L'apport de nos radios à l'économie locale, provinciale et nationale a déjà fait ses preuves, selon une étude effectuée en 1996. Une étude semblable aujourd'hui ne saurait que démontrer une augmentation de cette contribution enrichissante de la radio pour chacune des communautés. Un récent rapport d'une maison de représentations démontrait que les radios de MICRO ont augmenté leurs parts du marché de la publicité national de 28 pour cent dans la dernière année alors que les grands marchés n'ont pas connu d'augmentations depuis quelques années.

35 Tant les entreprises que les gouvernements reconnaissent la valeur des services offerts par les radios de la communauté et ouvrent lentement les portes pour insérer nos radios dans leurs plans d'affaires. Nos radios ont un produit spécial à vendre : la qualité de vie dans leurs communautés.

36 Les grandes entreprises autant que les gouvernements bénéficieront en achetant les services de nos petites entreprises, non moins grandes de succès.

37 Nos radios offrent une programmation très variée d'où les groupes d'âge y trouvent leur part. La radio de la communauté a pour mission de répondre aux besoins de sa communauté.

38 Pour être écoutées, nos radios doivent écouter leurs communautés respectives. Quoique desservies à souhait par le Réseau francophone d'Amérique, nos radios conservent leur autonomie et diffusent seulement de RFA la programmation qui répond aux attentes de la communauté.

39 Étant des organismes sans but lucratif, on retrouve les bénévoles en grand nombre au service de chacune de nos radios. Encadrés par une petite équipe de professionnels, ces bénévoles génèrent le succès tant convoité de nos petites entreprises florissante. Ce dévouement contribue à rehausser la qualité de vie de nos communautés.

40 Depuis longtemps la francophonie ontarienne travaille à un plan de développement de la communauté. De nombreux organismes à travers la province oeuvrent à l'avancement de la cause. Nous sommes conscients que plus de solidarité et une plus grande cohésion des organismes francophones faciliteraient la démarche. Un facteur important à considérer pour alléger cette lacune est l'amélioration de la qualité de la fréquence et de la communication.

41 Sans que la radio soit la plus grande, malgré l'avènement de la grande technologie moderne, la radio demeure l'instrument de communications privilégié au Canada comme partout ailleurs dans le monde.

42 La Société Radio-Canada offre elle aussi une programmation de qualité. Cette programmation répond aux goûts d'un certain pourcentage de la population. Et même si Radio-Canada couvre le grand territoire canadien, on se doit d'offrir un choix de radios en français et par surcroît à ceux-ci, communautaires à toute la francophonie.

43 Nous croyons que tant la radio d'État que les radios privées ont leur raison d'être. Nous croyons aussi que la radio de la communauté a un tout autre produit à offrir. Son succès en fait foi d'ailleurs.

44 Si nos francophones n'ont pas ce choix on les invite à syntoniser une radio anglophone ce qui devient un facteur important contribuant à l'assimilation.

45 Il y a maintenant assez de temps que les communautés francophones de Toronto attendent leur radio. Depuis onze ans des comités de bénévoles ce sont acharnés à se doter d'un tel outil de communication afin de rassembler les diverses communautés éparpillées dans la grande région de Toronto.

46 En autant d'années on leur a refusé à deux reprises la seule fréquence MF disponible dans la région. Les raisons du CRTC sont certainement justifiées. N'en reste pas moins que ces communautés sont encore privées d'un besoin essentiel dont jouissent d'autres communautés en province.

47 En plus de munir la métropole de ce service essentiel, l'avènement de cette radio à Toronto avantagerait tout le réseau des radios de la communauté en Ontario. La vente de publicité serait mieux considérée par les entreprises et les ministères qui ne jurent souvent que par la vivacité de la métropole.

48 Est-ce que la cause n'aurait pas pu être un facteur plus important dans la prise de décision du CRTC dans le refus d'accorder une licence à la Coopérative radiophonique de Toronto?

49 Une situation semblable va se produire très bientôt dans d'autres régions. Selon nos renseignements, peu de fréquences sont disponibles dans la région de l'est de la province. Une radio déposera prochainement sa demande. On sait aussi que selon les plans de développement de MICRO et de l'ARC du Canada, les organismes de la ville d'Ottawa débuteront bientôt les démarches en vue de l'implantation d'une radio de la communauté à Ottawa.

50 Comment la réglementation actuelle du CRTC peut-elle répondre aux besoins réels exprimés par ces communautés? Est-ce que le CRTC pourrait intervenir auprès d'Industrie Canada et d'autres organismes gouvernementaux pour permettre aux radios communautaires en implantation de diffuser pendant trois ans à plus de 5 watts? Cela réglerait en partie le problème de dispersion des communautés francophones à Toronto et les problèmes anticipés dans d'autres régions où il y a peu de fréquences disponibles.

51 Les statistiques empruntées dans plusieurs mémoires démontrent comment la francophonie en milieu minoritaire n'a pas sa part de services en communication. La communauté est disposée à contrer cette lacune. Encore faut-il que la réglementation ne restreigne pas les chances de faire évoluer les projets en imposant un conservatisme sans égard aux besoins exprimés.

52 Mesdames, messieurs, il est primordial que la réglementation du CRTC se traduise dans une plus grande compréhension des besoins des communautés minoritaires partout au pays et spécialement en Ontario où on retrouve 50 pour cent de la francophonie hors Québec.

53 Trop d'occasions privent les francophones de l'Ontario de la juste part de ce qui devrait légitimement leur revenir. Nous demandons au CRTC de faire preuve d'une plus grande ouverture aux besoins de nos communautés tout en permettant dans d'autres domaines que la radio l'exportation de nos produits de qualité ailleurs au pays.

54 Nous serons heureux de recevoir le rapport du fruit de votre consultation nationale. Il aurait été tellement intéressant de voir la foule au rendez-vous à chaque endroit où votre équipe s'est arrêtée. Les petites foules qui se sont prêtées à l'exercice de consultations du CRTC ne reflètent pas nécessairement l'intérêt de la francophonie dans une cause aussi importante que celle dont vous nous invitez à traiter.

55 Les francophones sont-ils ou amorphes ou désabusés ou simplement tellement pris par le dévouement quotidien à la cause qu'ils osent maintenant espérer que quelqu'un va répondre pour eux?

56 Nous nous réjouissons à l'avance de l'ouverture que l'allégement de la réglementation démontrera. Nos radios en Ontario sont prêtes à travailler à un partenariat d'envergure nationale pour supporter le CRTC dans la publication des résultats de la consultation nationale et l'annonce de la nouvelle réglementation suscitée par cette consultation.

57 Mesdames, messieurs, MICRO, le Mouvement des intervenants et des intervenantes en communication radio de l'Ontario vous transmet les sentiments de respect et d'appréciation de la part des milliers de membres et bénévoles de ces radios.

58 CONSEILLÈRE NOËL: Merci, Monsieur Côté. Vous nous avez beaucoup, beaucoup parlé de la radio, mais vous n'avez pas vraiment abordé le sujet de la télévision.

59 Est-ce que je peux avoir vos pensées sur ce sujet-là? L'accessibilité, par exemple, des services spécialisés en français dans les communautés à l'extérieur du Québec.

60 M. CÔTÉ: Il est évident qu'il y a certains services qui sont déficients. Tout dépend du câblodistributeurs dans plusieurs municipalités. Il faut se battre. Je sais qu'ici à Cornwall on s'est battus souvent pour avoir des canaux en français.

61 CONSEILLÈRE NOËL: Juste par curiosité, parce que je ne connais pas les cartes géographiques des distributeurs par coeur, vous faites affaires avec qui?

62 M. CÔTÉ: Dans le temps c'était Rogers.

63 CONSEILLÈRE NOËL: C'est Rogers.

64 M. CÔTÉ: Rogers Communications, oui. Maintenant c'est Cogeco.

65 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant c'est Cogeco.

66 M. CÔTÉ: Mais on s'est battus. On a réussi à avoir quelques canaux en français, mais quand même ç'a été difficile et je sais que dans d'autres communautés c'est le même problème.

67 Alors il faudrait peut-être qu'on impose à ces câblodistributeurs de réserver des bons canaux premièrement, pas des canaux à la fin de la bande, mais au début de la bande, à des stations francophones.

68 CONSEILLÈRE NOËL: Vous savez qu'à l'heure actuelle en mode analogique il n'y a absolument pas de canaux disponibles et ce qu'on regarde à l'heure actuelle c'est le mode de distribution numérique.

69 Est-ce que je peux avoir vos réflexions là-dessus?

70 M. CÔTÉ: Bien je peux vous donner ma réflexion sur le mode numérique pour la radio. Laissez-moi vous dire que ça va régler bien des problèmes. Ça va régler des problèmes à Toronto, ça va régler des problèmes dans l'est.

71 CONSEILLÈRE NOËL: Ça va régler bien des problèmes le jour où ça arrivera.

72 M. CÔTÉ: Oui, disons qu'il y aura plus de fréquences disponibles, mais d'ici là disons que c'est plutôt difficile.

73 CONSEILLÈRE NOËL: Moi je suis arrivée au CRTC il y a deux ans venant d'un environnement complètement différent. Je suis venue du milieu des télécommunications et je ne connaissais rien de l'univers da la radiodiffusion, mais il y a deux ans quand je suis arrivée au CRTC on m'a dit, "Dans dix ans la radio va être numérique" et cette année j'ai entendu la même réflexion et c'est toujours dans dix ans. Alors entre-temps...

74 M. CÔTÉ: Bien vous savez qu'on a fait des essais à Toronto. Il y a eu certains problèmes. Alors c'est évident que ce n'est pas prêt et puis je veux dire la radio numérique c'est bien beau dans les grands marchés mais dans les petits marchés ça va prendre combien de temps encore de plus? On parle de cinq ans de plus peut-être? Cinq, six ans, peut-être dix ans de plus? Là on parle de vingt ans. Ça n'a pas de bon sens.

75 Mais nous comprenons tout de même qu'il y a un problème sérieux au niveau de la disponibilité des fréquences. Je veux dire dans la région d'Ottawa c'est un gros problème. Dans la région de Toronto il n'y en a plus. Alors quand on veut avoir des services en français c'est assez difficile.

76 CONSEILLÈRE NOËL: Il n'y en a plus et c'est curieux, il y a des gens qui reviennent régulièrement avec des nouvelles fréquences.

77 M. CÔTÉ: Ce sont des échanges.

78 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense que ça se découvre.

79 M. CÔTÉ: Oui, ce sont des échanges de fréquences qui se font entre le Québec et l'Ontario souvent, mais pour ce qui est de Toronto il n'en reste plus. On a fait toutes les études, et toutes les études ont été faites par d'autres compagnies aussi, les radios privées. Il ne reste plus de fréquences à Toronto. Il en restait une. Malheureusement ç'a été remis aux anglophones, mais ç'aurait été plaisant que les francophones aient aussi leur fréquence.

80 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne peux malheureusement pas commenter les décisions du Conseil.

81 M. CÔTÉ: C'est un autre débat ça, Madame.

82 CONSEILLÈRE NOËL: C'est un autre débat. Voilà.

83 Sur la télévision en mode numérique spécifiquement, est-ce que vous avez...?

84 M. CÔTÉ: J'aurais beaucoup de difficulté à vous répondre parce que je me concentre surtout en radio étant donné que je travaille dans une station de radio 24 heures sur 24, sept jours par semaine, alors je me suis peu renseigné sur le mode numérique au niveau de la télévision. Je peux vous en parler au niveau de la radio, mais la télévision c'est plus difficile.

85 CONSEILLÈRE NOËL: Écoutez, je vous remercie de votre présentation.

86 M. CÔTÉ: Ça me fait plaisir, Madame.

87 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense qu'on va passer à l'intervenant suivant.

88 Madame Lamarche.

89 Mme LAMARCHE: J'invite M. Richard Bissonnette, président de l'ACFO régionale à prendre la parole.

90 CONSEILLÈRE NOËL: Bonjour, Monsieur Bissonnette.

91 Avant de vous céder la parole, je demanderais peut-être aux gens qui veulent intervenir et qui ne sont pas inscrits auprès de la secrétaire de vous rendre à l'arrière de la salle. Mme Lamarche va prendre vos noms en note et vous donner un ordre de présentation parce que moi je n'ai que cinq intervenants selon ma liste. Je vois plein de monde dans la salle mais ma liste s'arrête à cinq.

92 Mme LAMARCHE: La plupart des gens qui sont ici se sont inscrits comme observateurs ou observatrices. Alors c'est pour ça que je leur donne l'occasion de formuler leurs commentaires par écrit.

93 CONSEILLÈRE NOËL: Merci, Madame Lamarche.

94 Mme LAMARCHE: Il y a donc toujours cinq personnes qui se sont inscrites pour faire des présentations.

95 CONSEILLÈRE NOËL: Merci.

96 Alors, Monsieur Bissonnette.

INTERVENTION / INTERVENTION

97 M. BISSONNETTE: Bonjour, Madame.

98 Je ne viens pas ici aujourd'hui en tant qu'expert au niveau des médias. Au contraire, j'ai été 33 ans dans l'enseignement. Alors les médias étaient pas mal loin de mes préoccupations sauf que l'utilité qu'on en faisait dans nos salles de classe était quand même très importante au niveau de la programmation au niveau des francophones.

99 Maintenant, je voudrais plus spécifiquement aujourd'hui m'attarder sur le besoin de services de qualité en français pour notre population francophone dans l'est de l'Ontario, plus spécifiquement dans SDG Prescott-Russell parce que nous dans les dernières années nous avons vécu énormément de difficultés à obtenir certains services, soit au niveau du câble ou de la télé communautaire. Heureusement, nous avons pu réchapper ou aller chercher une radio qui répond à certains besoins dans notre communauté.

100 J'aimerais vraiment faire un petit peu d'historique pour que vous connaissiez où on en est face à la population francophone dans notre région, et je pense que c'est important parce que ça va toucher un petit peu nos besoins.

101 Quand j'étais petit garçon -- il y a longtemps --

102 CONSEILLÈRE NOËL: Il ne faudrait pas exagérer.

103 M. BISSONNETTE: Il ne faut pas exagérer, non. C'est que dans le SDG, à Cornwall plus spécifiquement, notre population francophone -- parce que ça ne remonte pas si loin que ça, je parle des années 1958 à 1960 quelques -- se chiffrait dans les environs de 63, 65 pour cent alors que dans ma vie -- et puis ça je n'aurais jamais cru que c'était possible -- nous sommes présentement dans les environs de 28 pour cent qui se disent francophones et qui pratiquent. Il y en a plus que ça mais qu'on a peut-être céder pour toutes sortes d'autres raisons, pour toutes sortes de raisons.

104 Moi c'est un élément qui m'attriste beaucoup et puis c'est peut-être la raison pourquoi ça touche la vie des francophones dans la région beaucoup plus que précisément la radio ou la télé, parce que ça a un impact. Les médias ont un impact majeur sur la croissance ou le maintien de notre culture, le maintien de notre langue et la volonté des gens de vouloir l'utiliser, soit au niveau du commerce ou au niveau des médias ou au niveau de la vie sociale dans la région.

105 Quand je vois le taux d'assimilation dans la région et que nous avons très peu pour soutenir et maintenir quand bien même le taux de 28 pour cent qui est rendu très minime et vraiment pénible. Nous avons très peu à le maintenir et je crois qu'il essentiel que le CRTC se penche davantage -- je sais qu'on regarde l'ensemble du pays. Moi ce qui m'intéresse c'est l'ensemble de la région de l'est de l'Ontario qui, si je parle du gouvernement ontarien, habituellement l'Ontario finit à Kingston, incluant Ottawa...

106 CONSEILLÈRE NOËL: On peut peut-être vous annexer.

107 M. BISSONNETTE: Pardon?

108 CONSEILLÈRE NOËL: On peut peut-être vous annexer.

109 M. BISSONNETTE: Bien ça serait intéressant si on avait plus de services au niveau des francophones, et je crois que la volonté des ministères, pour moi toujours, on fait énormément de consultations et on fait énormément de présentations de part et d'autre mais vraiment quand ça arrive dans la réalité des choses, et qu'on regarde de 68 à 25 pour cent de diminution ou de pertes, je me dis qu'il y a quelque chose qui n'est pas correct quelque part. C'est qu'on n'a pas fait notre travail. Soit que les francophones n'ont pas assez insisté ou, en référence à ce que François a dit tantôt, peut-être qu'on a tellement insisté dans le passé qu'on est rendus vraiment découragés et qu'on se demande si ça vaut la peine de se présenter et de faire des revendications pour maintenir des services en français au niveau des médias et dans d'autres domaines, mais ici ce sont les médias desquels nous voulons discuter.

110 C'est dans ce sens-là que moi ma présentation était importante. Quand on dit je représente l'ACFO qui est l'Association canadienne-française en Ontario, je pense que c'est plus que ça. Toutes les associations, tous les regroupements de francophones, aussi minimes peuvent-ils être -- parce qu'on en a un paquet, mais on semble ne pas être capables de survivre par faute de manque de publicité et manque de financement pour être capables d'avoir une publicité équitable au niveau des médias.

111 Moi ce que je demanderais au CRTC --et puis je sais, je le répète, que je ne parle pas pour le reste du Canada. Je parle pour ma paroisse, mon bout de province, ma culture et ma langue à laquelle je tiens davantage et puis pour moi si je veux que mes enfants soient ici demain ou dans dix ans, il va falloir que le CRTC fasse des efforts supplémentaires pour assurer que dans ce coin de province de l'Ontario nous ayons plus -- je ne dis pas juste une juste part -- plus qu'une juste part pour s'assurer de notre survie.

112 Alors moi je m'en tiens à ça en tant que commentaires, parce que ce n'était pas un mémoire, c'était des commentaires que je voulais faire, et comme je l'ai mentionné plus tôt, je sais qu'il y en aura d'autres ce soir qui vont faire de tels genres de commentaires qui pour moi sont extrêmement importants et valables pour le maintien de la francophonie dans l'est, surtout au niveau des médias auxquels on a de moins en moins accès.

113 Merci, Madame.

114 CONSEILLÈRE NOËL: Merci beaucoup, Monsieur Bissonnette.

115 Madame Lamarche.

116 Mme LAMARCHE: J'inviterais M. Jean Poirier, président de l'ACFO de Prescott-Russell, à prendre la parole s'il vous plaît.

INTERVENTION / INTERVENTION

117 CONSEILLÈRE NOËL: Bonjour, Monsieur Poirier. Je pense que j'ai vu ce drapeau-là hier le long d'un certain convoi de chemin de fer.

118 M. POIRIER: C'est bien, Madame Noël, c'est bien. Vous savez que lundi dernier on en célébrait le 25e anniversaire. On a fait un grand rassemblement à Ottawa pour célébrer samedi.

119 Donc il y a 25 ans -- le vert de l'été, le blanc de l'hiver, le vert qui est une couleur de l'espoir, le trille, la fleur emblématique de l'Ontario, et la fleur de lys, évidemment qu'on connaît très bien.

120 Je vous remercie de nous accueillir et bienvenue dans l'Ontario français, Madame Noël. Je pense qu'on est contents de vous accueillir.

121 CONSEILLÈRE NOËL: Ce n'est pas très loin du Québec.

122 M. POIRIER: Ce n'est pas très loin mais laissez-moi vous dire, Madame Noël, qu'on n'a pas besoin d'être bien loin du Québec pour se faire décrire comme des personnes du troisième type.

123 Vous savez j'appelle souvent au Québec et je me présente toujours, Madame Noël. Je dis, "Bonjour, c'est Jean Poirier, je vous appelle d'Alfred, Ontario". Savez-vous combien de fois on me dit, "Mais mon Dieu, vous parlez bien français pour un anglophone, Monsieur". Si vous saviez combien de fois ça arrive, Madame Noël, vous seriez surprise.

124 Je me présente. Je suis le président de l'ACFO de Prescott et Russell, la région arctique à comparer à Stormont-Dundas-Glengarry...

--- Rires / Laughter

125 CONSEILLÈRE NOËL: Je connais bien Alfred parce que lorsque j'ai fait mes études à l'Université d'Ottawa en 1968-69-70, la 417 n'existait pas.

126 M. POIRIER: C'est bien cela, et puis vous arrêtiez chez Rouleau pour les patates frites, bien sûr.

--- Rires / Laughter

127 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne vais pas vous dire où j'arrêtais, mais j'arrêtais.

128 M. POIRIER: Ce n'était sûrement pas à la pharmacie les patates frites, voilà.

129 Oui, quand j'ai lancé l'Association touristique en 1971 j'avais fait à la blague -- je n'étais absolument pas sérieux donc c'est à ce moment-là que les médias vous prennent au sérieux -- j'avais dit qu'Alfred c'était la capitale mondiale de la patate frite. Ç'a beaucoup régressé parce que l'affiche dit maintenant que c'est la capitale canadienne de la patate frite. Donc...

130 J'ai été pendant six ans de temps agent de développement à l'ACFO locale. J'ai été dix ans député à Queen's Park et j'ai atteint l'âge de raison il y a cinq ans donc j'ai volontairement quitté la politique et depuis trois ans et demi je suis à l'ACFO à titre de président.

131 Donc c'est un peu pour vous situer et ça fait bizarre d'être de ce côté-ci de la table parce que j'ai présidé, j'ai participé à nombre de comités législatifs à Queen's Park et de me voir assis ici et vous là ça fait vraiment -- c'est comme un peu un "time warp" de Star Trek de retourner dans le temps.

--- Rires / Laughter

132 Et vous vous allez écouter cinq présentations aujourd'hui, mais moi j'ai calculé que j'en écoutées presque 5 600 dans ces dix ans.

133 CONSEILLÈRE NOËL: Je n'en doute pas. J'ai été un peu déçue de voir la pauvre liste qu'on m'a remise.

134 M. POIRIER: C'est triste.

135 CONSEILLÈRE NOËL: Alors je suis bien contente que je sois passée au moins de un à cinq en espérant que les chiffres vont continuer d'augmenter d'ici la fin de la journée.

136 M. POIRIER: Et pour le restant de votre vite vous n'oublierez jamais nos présentations. Ça c'est certain.

137 CONSEILLÈRE NOËL: J'en suis déjà persuadée.

138 M. POIRIER: Je vais vous rappeler une citation de mon professeur de latin de 10e année, M. Leclair, qui disait, "Qui aime bien, châtie bien". Ça fait plus de 20 ans que j'accumule des dossiers de plaintes face au CRTC. C'est bien rare qu'on a des bouquets, que les gens nous disent, "Aurais-tu la gentillesse de remettre ce bouquet-là au CRTC?". C'est le contraire.

139 Pourquoi sommes-nous ici? Le gouvernement fédéral -- et s'il vous plaît ne prenez pas ça personnellement mais je vais vous faire une bonne critique de ce qu'on est supposés faire ici. Elle est constructive.

140 Le gouvernement fédéral a reçu tellement de plaintes des francophones hors Québec à propos du CRTC que le Conseil privé a fait le décret dont vous connaissez bien la teneur, CP2000-511 -- ça fait très fonctionnaire comme numéro -- pour ordonner au CRTC de venir nous écouter, de venir nous parler. Cela a en dit long quand le gouvernement est obligé de vous ordonner à venir faire votre consultation.

141 Ce n'était pas un luxe, c'est une nécessité et si vous saviez le nombre de dossiers que j'ai eus sur le CRTC. Je sens que je mérite un doctorat honorifique sur le CRTC.

--- Rires / Laughter

142 Et j'ai l'impression que vous allez me le donner à la fin de ma présentation. Du moins, je l'espère.

143 CONSEILLÈRE NOËL: Malheureusement je n'ai pas apporté de toge.

144 M. POIRIER: Ah bon! Bien voilà. Juste les copies des certificats ça va faire.

145 Cela a été déception par dessus déception par dessus déception. Il y a de la bonne volonté, il y a de la bonne foi au CRTC, mais je dis ça en tout respect, les gens ne semblent absolument pas comprendre la dynamique différente des francophones hors Québec, et je vais prendre ma présentation pour vous en donner bien des exemples.

146 Les câblodiffuseurs qui ne tiennent absolument aucunement compte de la réalité franco-ontarienne, Madame Noël. Les compagnies québécoises qui nous offrent du service unilingue anglais. C'est tout à fait incroyable. Des compagnies comme Cogeco qui choisissent d'aller établir leur bureau pour l'Ontario à Burlington, région unilingue anglaise, ou presque, quand ils ont beaucoup de systèmes dans des régions majoritairement francophones. Pour des Québécois francophones de faire ça, il faut vraiment ne pas connaître son marché.

147 Il y a des directeurs de marketing -- j'ai vu hier qu'il y a un nouveau terme français, qui a été francisé pour le marketing mais je l'ai oublié. J'étais trop préoccupé à préparer mon mémoire pour le CRTC.

148 Il y a des directeurs de marketing qui font de beaux gros salaires mais de toute évidence ne connaissent absolument rien de leur "market" en Ontario. Ils offrent peu de chaînes françaises. Même il y en a qui retirent des chaînes françaises, et on me dit -- corrigez-moi, mes amis de Cornwall -- qu'ici à Cornwall, Cogeco, bonne compagnie québécoise, a retiré des chaînes françaises de la grille, n'est-ce-pas? Bravo!

149 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous pouvez être un peu plus précis?

150 M. POIRIER: TV5 a été retirée de la grille à Cornwall, MusiquePlus, n'est-ce-pas? CHOT-Hull, CPAC français, l'interprétation simultanée des débats.

151 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, oui.

152 M. POIRIER: Météomédia.

153 CONSEILLÈRE NOËL: Météomédia en français?

154 M. POIRIER: C'est pour ça qu'on a eu un été aussi pluvieux que ça. Depuis ce temps-là qu'il pleut, Madame Noël.

155 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne veux pas faire un scoop, mais il a plu autant à Montréal.

156 M. POIRIER: Bon. Donc quand des compagnies qui appartiennent à des Québécois francophones viennent en Ontario et retirent des chaînes françaises, on n'est vraiment pas obligés de faire un doctorat pour comprendre qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans la bonne direction, ou sinon on les repousse au-delà du canal 64, tellement que ça nous prend des jumelles pour voir le poste.

157 On donne préférence aux chaînes américaines, toujours plus de chaînes américaines que de chaînes francophones. Il n'y en a même qui font fi de leur engagement auprès du CRTC -- et je vais vous donner des détails là-dessus plus tard.

158 Il y en a même en Ontario qui n'offrent même pas une seule chaîne française -- vos Catégories 3, les soi-disants petits de moins de 2 000 abonnés. Il y en a 18 qui n'offrent que TFO; il y en a 9 qui n'offrent que la télé de SRC et puis il y en a un nombre incroyable, dont j'oublie le chiffre, qui n'offrent rien du tout, pas une seule chaîne française.

159 CONSEILLÈRE NOËL: Même pas SRC?

160 M. POIRIER: Rien, zippo, rien, Madame, rien. Je vous le dis, on n'existe pas. On est des extraterrestres en Ontario chez nous.

161 On est aussi déçus du CRTC qui ne respecte même pas l'esprit de la Loi sur les langues officielles.

162 Saviez-vous que votre secrétaire générale a dit en plein comité qu'elle ne croyait pas que le Conseil des radios, le CRTC, était tenu par la Loi sur les langues officielles? Il est tenu par la Loi sur la radiodiffusion, mais il n'est pas tenu par la Loi sur les langues officielles. Ç'a été un grand choc quand j'ai lu dans ma pilée de notes -- et ce n'est qu'un résumé que j'ai apporté avec moi parce que je ne pouvais pas louer un camion pour apporter mes dossiers aujourd'hui. C'est un choc de savoir que la secrétaire générale du CRTC ne se dise pas liée par la Loi sur les langues officielles.

163 L'ancien secrétaire parlementaire de Madame la Ministre du Patrimoine disait que oui, elle disait que non. Mme Bertrand n'était pas trop sûre. Mme Bertrand a dit en comité, devant le Comité sur les langues officielles, qu'elle vérifierait à savoir si c'était vrai que le CRTC était lié par la Loi sur les langues officielles.

164 Quand on entend ça en l'an 2000, 31 années après le passage de la Loi sur les langues officielles -- et corrigez-moi si je me trompe, mais le CRTC c'est bien un organisme fédéral -- il y a quelque chose qui ne va pas là, Madame Noël. Donc je me fie sur vous pour aller tout débrouiller ça là.

165 Le CRTC -- et puis vous avez peut-être vu les communiqués de l'ACFO provinciale -- ignore les besoins criants des franco-ontariens. Il me semble que si j'étais au CRTC et je voyais l'Association canadienne-française sortir un tel communiqué le 29 septembre 2000 j'irais voir dans le miroir pour faire un mea culpa et savoir ce que je fais qui ne fonctionne pas.

166 On a l'impression que le CRTC ne semble écouter que l'industrie, pas les clients, pas ceux qui regardent la télé ou écoutent la radio.

167 Le CRTC -- on va en reparler, bien sûr qu'on va en reparler -- a refusé d'imposer TFO-Québec. Nous les francophones d'ici dont les ACFO et combien d'autres, on s'est battus pour s'assurer que TVA du Québec soit offerte à l'échelle du pays. On ferait la même chose pour Télé-Québec s'ils voulaient bien le faire, mais quand on a demandé au CRTC d'offrir aux Québécois et aux Québécoises TFO, 98,5 pour cent des répondants favorisaient de forcer les câblodiffuseurs du Québec à offrir -- pas imposer, offrir -- TFO. Il y a eu 12 -- 1,5 pour cent des témoignages -- qui ont été contre et le CRTC a refusé de forcer les câblodistributeurs à offrir à leurs clients volontairement TFO.

168 Quand on voit des choses comme ça, Madame Noël, on se pose de sérieuses questions face au CRTC. Quand on voit le CRTC refuser la dernière licence, la dernière fréquence à la radio communautaire de Toronto, on comprend très, très mal.

169 Quand on voit le CRTC exiger des câblodiffuseurs québécois -- et j'ai vu les paroles qui avaient été écrites par le CRTC, surtout pour les câblodistributeurs qui voulaient s'implanter dans l'ouest de la ville de Montréal: on vous ordonne de bien veiller à bien desservir la communauté minoritaire anglophone de votre secteur. C'est très important pour vous.

170 Mais je vous lance le défi de trouver une place où le CRTC a dit à ces câblodistributeurs dans l'Ontario, ou ailleurs au Canada: fais attention à tes minorités francophones, ou même dans les marchés ici où ce sont des marchés majoritairement francophones, il n'y a pas de ça. On n'en a pas trouvé en tout cas.

171 Quand on voit aussi...

172 CONSEILLÈRE NOËL: C'est pour ça, Monsieur Poirier, qu'on est ici aujourd'hui.

173 M. POIRIER: Voilà. J'espère qu'une fois que vous nous aurez écoutés vous allez passer à l'action et mettre en oeuvre nos recommandations qu'on vous dit depuis 20 ans parce qu'il n'y a pas de mérite à vous répéter ça pendant 20 ans si vous n'agissez pas, et moi j'ai confiance que vous allez retourner à Ottawa et dire, "Ce que j'ai entendu à Cornwall aujourd'hui il faut mettre ça en oeuvre".

174 CONSEILLÈRE NOËL: Je vais faire un crochet par Montréal, si vous le permettez.

175 M. POIRIER: Bien absolument, et puis vous avez mes sympathies avec la circulation sur le Métropolitain et le boulevard Décarie.

--- Rires / Laughter

176 Laissez-moi prendre des photos de vous parce que j'ai l'impression que vous allez être perdue dans toute la circulation et j'ai l'impression qu'on n'aura peut-être pas la chance de se revoir de si tôt.

177 Quand on voit le CRTC qui est bien content de voir des câblodiffuseurs québécois offrir des douzaines de canaux en anglais dans des places comme Chicoutimi, mais qu'il n'y a rien des fois en Ontario, des câblodiffuseurs de Classe 3 qui n'ont pas une seule chaîne française et on n'entend pas le CRTC; quand on voit le CRTC donner la Télé des Arts tout récemment avec TFO absente. Saviez-vous ça vous que TFO avait été invitée à faire partie du consortium de la Télé des Arts, et saviez-vous ça vous -- et ça c'est digne de foi parce que vous savez comme ancien député on a d'excellents réseaux de communication qui vont rester anonymes -- que TFO avait été invitée à faire partie de cette Télévision des Arts, mais une des conditions de participation c'était que TFO ne soit pas là, et vous avez initialement refusé le projet et là le gouvernement fédéral vous a dit de refaire vos devoirs et vous l'avez donné.

178 Évidement quand le gouvernement fédéral vous dit d'aller faire vos devoirs ça veut dire qu'il veut que vous reveniez sur votre décision et que vous le donniez, ce que vous avez fait, mais TFO n'était plus là. Est-ce qu'on a entendu une seule personne au CRTC demander à la Télévision des Arts un consortium pour tout le Canada, mais un consortium avec des compagnies -- si je ne me trompe pas, corrigez-moi si je me trompe -- exclusivement québécoises? Est-ce que quelqu'un au CRTC a demandé pourquoi TFO n'était plus là? Vous viendrez me voir en privé, je vous le dirai.

179 Les observations -- c'était juste l'introduction ça, Madame Noël. Les observations: l'assimilation. On voit que les Québécois et les Québécoises font les états généraux de la situation de la langue française.

180 Nous en Ontario, durant les 30 dernières années, on parle d'une augmentation de 50 pour cent du taux d'assimilation des francophones en Ontario. Et ça ce sont les chiffres de Statistiques Canada donc le gouvernement fédéral ne peut pas dire que j'ai exagéré parce que je suis un ancien député. Je me sers de leurs chiffres à eux.

181 On est convaincus que la dynamique des francophones hors Québec ça n'a rien à voir avec la dynamique des Québécois. Ce n'est pas la même dynamique. Elle est différente. Les deux sont correctes, mais elle est carrément différente et les gens du CRTC ne semblent pas comprendre ça.

182 La dynamique des francophones ce n'est pas la même que la dynamique des anglophones. La dynamique des francophones hors Québec ça n'a rien à voir avec la dynamique de la minorité anglophone du Québec. On a rêvé pendant 241 années de partage commun entre anglophones et francophones d'avoir les services auxquels a droit la minorité anglophone du Québec. Croyez-moi!

183 Avez-vous déjà entendu parler du rapport Durham? Ça sonne une cloche -- 1839? Lord Durham qui avait une politique d'assimilation des Canadiens-français qui a inclus à ce moment-là les Québécois. Nous on a l'impression que le CRTC inconsciemment veut mettre en application le rapport Durham pour nous faire disparaître parce que de la manière dont c'est parti ça s'en vient bien.

184 Quand on dit que l'assimilation des jeunes même dans Ottawa-Carleton, dans Prescott-Russell et dans SGD selon Statistiques Canada s'accélère, il faut faire les choses différemment. Nous on en a soupé du statu quo parce qu'on est en train de mourir. Le statu quo est en train de nous tuer.

185 Les médias francophones, Madame Noël, jouent un rôle crucial pour contrer l'assimilation, pour permettre des communications entre nos communautés, pour unir les francophones hors Québec, pour développer l'épanouissement de nos communautés et l'accès aux médias de langue française hors Québec c'est beaucoup plus difficile que l'accès aux médias de langue française au Québec.

186 Des observations sur la télévision, je vais vous en faire. Ça varie, ça varie selon la région. Qu'on soit francophones d'une partie ou l'autre de l'Ontario ou hors Québec c'est comme jouer à la 649, on ne sait jamais si on gagner ou perdre. On est au bon vouloir des câblodistributeurs, Madame, parce que vous utilisez le conditionnel dans vos verbes au CRTC.

187 Combien de fois j'ai lu, "Vous devriez, chers câblodistributeurs" ou, "On s'attend à ce que vous preniez en considération vos francophones". Right on! Croyez-moi, ils nous prennent en considération -- "We love you. Some of my best friends are French".

188 Les CD considèrent l'Ontario comme un seul marché unique. Ils ne font aucune distinction -- pour Cogeco Regional Cable Systems basé à Ville-d'Anjou c'est un marché l'Ontario, unique. Personne n'est sensible aux francophones hors Québec. Il y en a même comme Cogeco Hawskesbury qui ne respectent même pas les engagements écrits devant le CRTC. C'est une Catégorie 1. Ils sont obligés d'offrir. C'est un marché majoritairement francophone. Ils sont obligés d'offrir toutes les chaînes françaises mais ils ne le font pas. Et ils sont carrément en contradiction avec les règlements du CRTC mais il n'y a personne qui se promène au CRTC avec une règle de bois pour leur taper sur les doigts. Du tout. Ils sont libres de le faire.

189 Les programmes par satellite. Ils n'offrent peu ou pas de bouquets de chaînes françaises. Star Choice, savez-vous que sur le service de base de Star Choice en Ontario que TFO est sur le service de base anglais et non français? Non, mais quelle sorte d'anomalie que c'est ça? C'est bizarre ça. Il faut prendre le service de base anglais pour avoir TFO chez nous en Ontario.

190 Au Manitoba, les satellites, la gamme est très limitée et puis il n'y a aucun forfait de langue française. Les marchés majoritairement francophones hors Québec sont perçus selon le CRTC comme un marché anglophone. Les allophones, les francophiles et les ménages bilingues sont amalgamés avec les statistiques comme anglophones, ils sont classés comme anglophones pas comme francophones. Nos services sont souvent unilingues anglais.

191 Cogeco a son bureau, comme je vous le disais tantôt, à Burlington. Les sites Web sont unilingues anglais et ces mêmes compagnies-là comme Cogeco régional leur site Web est bilingue même dans leurs marchés majoritairement francophones du Québec. Imaginez-vous! Ça c'est le comble de la politesse.

192 L'arrivée du numérique, Madame Noël, n'a rien fait, n'a rien donné aux francophones hors Québec de plus. TVO a même retiré TFO les dimanches. TVO a juste quatre antennes en Ontario et puis il n'y a aucun plan pour accroître même l'accès de TFO en Ontario. On nous a fait dire, "Dorénavant si vous n'êtes pas près d'une des quatre antennes, vous pouvez prendre ça par satellite, payer de l'extra, avoir des décodeurs parce que les canaux français sont au-delà du 64, puis à 500-600 $ par année vous pourrez ravoir TFO" tandis que les anglophones ont TVO gratis d'un bout à l'autre du pays par les antennes s'ils le veulent bien.

193 Les satellites ne font aucune chaîne locale. Quand on regarde les nouvelles de SRC, par satellite on poigne Halifax ou je ne sais pas trop où, c'est ce qu'on m'a dit du moins, et puis il faut avoir une antenne extérieure pour capter le SRC ou les autres chaînes locales.

194 Le fédéral a tellement coupé la Société Radio-Canada à la télé que ç'a beaucoup affecté la production en région, et pour les anglophones et pour les francophones. Mais pour nous les francophones avec les statistiques d'assimilation dont je vous ai parlées tantôt, Madame Noël, ça nous pénalise doublement, et je ne vous dirai pas la pénalité qu'on a aussi d'être une région frontalière entre l'Outaouais et l'Ontario. Moi qui suis géographe de formation quand je vois Radio-Canada déterminer que ce territoire-là c'est l'Outaouais québécois et tout l'Ontario, les pauvres directeurs de la station télé ça leur cause un sérieux casse-tête.

195 Par exemple, nous les francophones de l'est on n'a pas accès par le canal de base de Radio-Canada aux nouvelles de l'Ontario qui sont offertes à tout le reste de l'Ontario. On peut l'avoir sur RDI mais les câblodiffuseurs dans Prescott-Russell, la très grande majorité n'a même pas accès au câble. En l'an 2000 donc on ne peut même pas avoir RDI.

196 La radio d'État, la radio privée, bien comme je vous dis SRC a tué les régionales, ce qui est très dommageable pour les francophones hors Québec. Il y a une émission de deux heures pour l'Ontario -- merci, Madame -- français, mais nous dans l'est on a la dernière demi-heure. Tournée d'Amérique a été remplacé et des fois quand j'écoutais Tournée d'Amérique depuis deux ans, des fois on avait l'impression qu'à un certain moment c'était un débat québéco-québécois qui était peut-être moins pertinent pour les francophones hors Québec.

197 Le personnel est peu sensible à la spécificité hors Québec. On regarde l'exemple du 25e du drapeau franco-ontarien. On aurait bien aimé que la majorité des médias puissent embarquer beaucoup plus à venir nous aider à célébrer le 25e.

198 Évidement, leurs budgets ont été tellement coupés pour couvrir en région que des fois on nous dit, "On ne peut pas se rendre à Alfred, on ne peut pas se rendre ici parce qu'on n'a plus de budget, on n'a pas de personnel". On regarde notre seule radio privée qui est dans Prescott-Russell, la radiodiffusion Lachute qui appartient à Radio-Nord, qui a un réémetteur et soi-disant un studio à Hawkesbury, mais là apparemment toute la radiodiffusion se fait uniquement de Lachute. Face au CRTC ça paraît bien parce qu'on a un studio à Hawkesbury et on fait de la programmation locale à Hawkesbury. Mais allez donc voir, Madame Noël, vous allez voir qu'il n'y a absolument rien ou presque plus rien qui se fait de Hawkesbury.

199 La radio communautaire, je siège à l'exécutif de la radio communautaire de Prescott-Russell. Pourquoi pensez-vous que les francophones hors Québec ont compris qu'ils avaient besoin des radios communautaires -- puis ça ce n'est pas une pierre du tout que je lance à Radio-Canada, mais ils ont subi tellement de coupures sauvages, majeures et immorales du fédéral qu'ils ne sont pas capables, ils ne peuvent pas, et on comprend qu'ils ne peuvent pas nous desservir comme ils auraient voulu le faire, donc nous sommes obligés, nous bénévoles, d'aller se bûcher dans le bois une radio communautaire.

200 Ce sont des budgets ridicules pour juste lancer et après ça, arrangez-vous, il n'y a pas de budget de fonctionnement court, moyen ou long terme. C'est difficile d'étendre la gamme et, comme je vous le disais tantôt, le refus du CRTC à Toronto j'ai fait une danse -- je pense qu'elle est écossaise la danse que j'ai faite -- quand j'ai entendu que le CRTC avait refusé l'accès à la dernière fréquence à la radio communautaire de Toronto.

201 On a subi l'opposition des chaînes privées, même à Montréal. Ce n'est même pas dans les documents apparemment devant le CRTC. Quand CBF, que j'aime beaucoup, a voulu augmenter à 100 000 watts son pouvoir pour Montréal, les spécialistes ont dit que c'était pour brouiller CJRC-Gatineau dans la région de Hawkesbury. Donc là CBF-Radio-Canada a dit à CJRC, "Ne t'inquiètes pas, on va te prendre la dernière fréquence qui reste dans Prescott-Russell qui était prévue pour la radio communautaire, on va te mettre un réanimateur de Hawkesbury, tu vas être gorlo, tu vas avoir ton réémetteur pour CJRC-Gatineau et puis nous autres on va pouvoir avoir 100 000 watts à Montréal". C'est bien qu'ils aient 100 000 watts à Montréal, c'est bien que CJRC entre à Hawkesbury, mais si pour ce faire ils vont prendre la dernière fréquence qui reste pour la radio communautaire de Prescott-Russell, bien je peux vous assurer, Madame Noël, qu'ils vont nous trouver sur leur chemin.

202 Les observations de Prescott-Russell. Comme je vous dis, souvent on est des marchés majoritairement francophones mais ça ne veut absolument rien dire pour les câblodistributeurs et encore moins pour le CRTC. On est considérés comme des marchés anglos, services unilingues anglais. Cogeco à Burlington, site Web anglais, personnel unilingue anglais, littérature unilingue anglaise. Quand on appelle au bureau chef du Québec pour se plaindre de leurs services en français, on joue à la cache-cache, on nous transfert de Montréal à Trois-Rivières, St-Côte-à-Pic, le festival western de St-Tite, un peu partout...

203 CONSEILLÈRE NOËL: Effectivement, leur centre de services est à Trois-Rivières.

204 M. POIRIER: Oui, on le sait ça, mais vas-t-en à Burlington. Tu viens de l'Ontario, va à Burlington, va voir nos unilingues anglophones de Burlington, ils vont régler ton problème. On ne veut rien savoir de nous hors Québec, à Trois-Rivières ou à Montréal.

205 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, mais ils sont capables de faire un miroir avec Burlington.

206 M. POIRIER: Oh, ils sont capables, mais ils ne le font pas. On a appelé. Donc la prochaine fois on va vous faire appeler, Madame Noël. Je pense que ça va être très commode ça.

207 On nous réfère à Burlington. Donc, comme je vous dis, Cogeco à Hawkesbury ne respecte même pas ses engagement pour la Catégorie 1, marché majoritaire. Peu de chaînes françaises sont offertes, on a plus de chaînes américaines. Les chaînes françaises, chez nous encore au-delà du canal 64 à Cornwall, n'est-ce-pas. RDI est à 76. Imaginez-vous, RDI à 76 à Cornwall. Il y a très, très peu de foyers câblés.

208 Même des hameaux comme Lefaivre de 700 personnes, les câblodistributeurs ne veulent même pas aller les voir à Lefaivre et à combien d'autres places. Et les francophones quand ils veulent avoir accès aux chaînes françaises doivent débourser des frais supplémentaires pour des décodeurs spéciaux pour accéder aux rares chaînes françaises au-delà du canal 64.

209 On n'a plus de débats parlementaires en français. J'ai passé dix ans à Toronto comme député, jamais un des francophones ou une des francophones de ma circonscription majoritairement francophone n'a pu voir un de mes discours en français à la télévision.

210 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne suis pas tellement bonne en technique, mais expliquez-moi l'histoire des décodeurs spéciaux au-delà du canal 64.

211 M. POIRIER: Ça vous prend des décodeurs spéciaux parce que la plupart des téléviseurs, du moins les plus modernes ou les assez récents, se rendent jusqu'au canal 64. Pour aller au-delà de ça, ça prend un autre décodeur plus dispendieux à le louer ou à l'acheter pour avoir accès aux canaux au-delà de 64 et ils ont la tendance -- ils le savent très bien -- partout en Ontario la plupart des canaux francophones quand ils sont offerts sont au-delà du 64.

212 Si vous regardez les chaînes américaines à Ottawa, PBS est au canal 16, mais Télé-Québec est au canal 70. Donc quand on voit le CRTC laisser des choses de même c'est évident que la législation n'est pas très solide.

213 Les câblodiffuseurs anglophones ici vont mettre les canaux les plus populaires au bas de la chaîne -- qu'ils soient américains, qu'ils soient canadiens-anglais ils s'en foutent -- mais les francophones on les sacre au diable vert au-delà du 64: "Tu les veux tes canaux français? Paie pour un décodeur spécial pour aller au-delà de 64".

214 CONSEILLÈRE NOËL: Je me pose la question parce que moi j'ai une télévision qui encore pas mal plus ancienne que ça parce qu'elle se rend à 47 la mienne, et après ça ce que je fais c'est que j'utilise tout simplement mon vidéo. Je branche le vidéo dans le câble, la télé sur vidéo, et puis je peux monter jusqu'à 120 quelques.

215 M. POIRIER: C'est ce qu'on nous a expliqué, Madame Noël. Ils sont obligés de s'acheter des décodeurs.

216 Donc quand on regarde ici -- l'Association provinciale va présenter son mémoire à Ottawa je pense c'est le 16 octobre si je ne me trompe pas. Il y a un tableau ici où on compare Chicoutimi, Québec puis Thunder Bay, Ontario. Je vais faire trois comparaisons. Vous allez comprendre comme on se fait avoir nous les francophones hors Québec.

217 Chicoutimi, 0,8 pour cent d'anglophones -- il n'y en a presque pas. Thunder Bay, 2,5 pour cent de francophones -- trois fois plus de francophones à Thunder Bay qu'il y a d'anglophones à Chicoutimi. Donc 0,8 pour cent et 2,5. A Chicoutimi, le 0,8 de 1 pour cent d'anglophones avec l'analogique et le numérique va avoir accès à 59 canaux de langue anglaise -- 59. A Thunder Bay où il y a trois fois plus de francophones que d'anglophones à Chicoutimi, comparé à 59 il va y en avoir quatre. Les francophones à Thunder Bay vont avoir droit à quatre canaux. Les anglophones de Chicoutimi, 59.

218 Comparons Valleyfield et Pembroke. Valleyfield, 4,7 pour cent d'anglophones; Pembroke 9 pour cent de francophones, donc plus de deux fois de francos à Pembroke qu'il y a d'anglos à Valleyfield. A Valleyfield le 4,7 pour cent d'anglophones vont avoir accès à 52 canaux de langue anglaise. A Pembroke le 9 pour cent de francophones vont avoir accès à cinq canaux de langue française.

219 La troisième et la dernière que j'aime bien, d'Alfred, Ontario -- capitale canadienne de la patate frite...

220 CONSEILLÈRE NOËL: Mondiale quant à moi.

221 M. POIRIER: Mondiale quant à vous. Je vous aime beaucoup. La prochaine fois que vous êtes à Alfred, je vous paie des frites.

--- Rires / Laughter

222 Alfred, Ontario et Shawville, Québec dans le Pontiac -- juste l'inverse de ce qu'on vient de voir. Majoritairement francophone en Ontario, majoritairement anglophone à Shawville. Alfred, 12 pour cent d'anglophones -- mon Dieu, ç'a changé -- et Shawville 9 pour cent de francophones. Le 12 pour cent d'anglophones d'Alfred a droit à 34 canaux en anglais tandis que le 9 pour cent de francophones à Shawville au Québec a droit à quatre canaux de langue française au Québec. Puis ça c'est trois qu'on a sortis parmi une longue liste.

223 Croyez-moi, Madame Noël, qu'on pourrait vous démontrer que c'est épouvantable de voir ça. C'est pour ça qu'une fois qu'on aura fini nos audiences tout ça va être réglé.

224 J'en arrive à mes recommandations. L'analogique ç'a été mentionné tantôt. Le numérique ce n'est pas pour demain là.

225 CONSEILLÈRE NOËL: En télévision il faut distinguer entre la distribution numérique, qui elle est disponible...

226 M. POIRIER: Oui, elle est offerte, elle est disponible.

227 CONSEILLÈRE NOËL: Elle est offerte, elle est disponible, et la télévision, la transmission numérique à partir des télédiffuseurs, et je ne parle plus des distributeurs, mais des télédiffuseurs, la transmission en numérique les États-Unis voudraient que ce soit bientôt, je pense.

228 M. POIRIER: Oui, ils ne s'entendent pas sur les normes apparemment.

229 CONSEILLÈRE NOËL: Ils ne s'entendent pas sur les normes et je pense que demain matin on ne va pas se mettre en ligne chez Radio Shack ou Futur Shop pour s'acheter des téléviseurs haute définition qui peuvent capter en direct sur les ondes la télévision numérique. Mais la distribution numérique, c'est une réalité, ça existe.

230 M. POIRIER: Oui, mais au moment où on se parle, apparemment 1 pour cent de tous les gens qui se branchent sont en numérique. C'est encore 99 pour cent analogique de ceux qui sont branchés.

231 CONSEILLÈRE NOËL: Mais c'est pour ça qu'on a fait une audience sur les canaux spécialisés en mode numérique pour offrir -- parce que pour que ça se vende il faut qu'on ait un produit à mettre dessus.

232 M. POIRIER: Et c'est pour ça qu'une des recommandations c'est de vous encourager à encourager l'arrivée du numérique le plus bref possible.

233 CONSEILLÈRE NOËL: On pousse très fort.

234 M. POIRIER: Je n'ai pas de doute. Mais en attendant, on est poignés avec l'analogique, puis je fais une distinction avec le numérique parce que mes recommandations vont être très différentes pour le numérique. En attendant la troisième venue du Christ, c'est-à-dire le numérique, on est poignés avec l'analogique et puis ça va nous prendre...

235 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que je peux vous poser une question indiscrète? La deuxième c'était quand?

236 M. POIRIER: On a passé par-dessus.

--- Rires / Laughter

237 Le CRTC n'était pas là, Madame. Bon. On a passé par-dessus, le CRTC n'était pas là pour nous aider.

--- Rires / Laughter

238 Vous avez posé la question à savoir si vous devriez avoir des marchés bilingues. Vous avez posé la question, "Est-ce qu'on devrait faire une exception pour Ottawa?". Moi je vous dis vous allez créer des marchés bilingues partout à travers le pays où il y a -- si j'avais une proposition -- 10 pour cent de francophones ou 5 000 de population, au moins, et pas juste Ottawa -- on ne veut pas que vous créiez des ghettos linguistiques -- partout.

239 Et vous devriez en attendant l'arrivée du numérique -- j'étais pour dire la troisième venue encore une fois -- il faut que vous imposiez un nombre minimal de chaînes françaises à tous les câblodistributeurs parce qu'autrefois même les plus petits, ils n'avaient pas la technologie. Ils pouvaient offrir 14,6 canaux, ce genre de stupidité, et puis là bien il fallait donner préférence aux anglophones, et puis vous, vous avez fait la Classe 3, donc ceux en bas de 2 000 abonnés. Vous n'êtes pas obligés de rien faire en français. Ça c'était au début, mais même en analogique aujourd'hui ils ont des capacités, j'entends dire, jusqu'à 250 canaux. C'est ce que j'ai lu dans mes autres grosses notes qui sont dans le camion dehors. Il y a une capacité technologique beaucoup meilleure aujourd'hui même en analogique qu'il y a 10, 15 ou 20 ans passés. Ce n'est plus la même.

240 Là ils vont avoir l'air bien gorlo quand le numérique va arriver avec une capacité de 200, 300, 400, 500 canaux. Ça va être assez difficile de dire qu'il n'y a pas de place pour les francophones. Mais je parler au numérique tantôt.

241 Donc en attendant, des marchés bilingues avec des normes précises. Ça prend des chiffres pas là où le nombre le justifie. On en a soupé de ça francophones hors Québec parce qu'on sait ce que ça veut dire, "là où le nombre le justifie". C'est la majorité qui décide ça, ce n'est pas les francophones hors Québec, Madame Noël. C'est la majorité qui justifie et ça ne justifie jamais. Parlez-en aux gens de Cornwall qui se sont battus pendant combien d'années pour avoir leur école secondaire, à Sturgeon Falls et partout ailleurs. Selon la majorité anglophone, "We are never enough".

242 Dans le numérique, là vous allez retirer les notions de marchés bilingues. Si avec le numérique, avec 300, 400, 500 canaux partout, tout le monde, les petits, les moyens, et les pas trop petits, et les très grands, et tout le monde, vont être capables d'offrir des centaines de canaux, là ils ne peuvent plaider que papa n'est pas capable d'offrir aux francophones les canaux. Ce n'est pas vrai.

243 Il faut forcer chacun des câblodistributeurs partout à offrir sans exceptions et sans échappatoires tous les canaux canadiens actuels français et anglais en priorité au bas de la gamme; toutes les chaînes étrangères françaises; toutes les chaînes éventuelles de la francophonie de la nouvelle Catégorie 1 qui va commencer avec 15 pour cent de contenu canadien.

244 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que je peux vous demander de revenir en arrière?

245 M. POIRIER: Allez-y.

246 CONSEILLÈRE NOËL: Tous les canaux canadiens français et anglais?

247 M. POIRIER: Actuels.

248 CONSEILLÈRE NOËL: Actuels.

249 M. POIRIER: Toutes les chaînes étrangères aussi actuelles -- TV5 et autres.

250 CONSEILLÈRE NOËL: Étrangères en français vous voulez dire?

251 M. POIRIER: En français, oui.

252 CONSEILLÈRE NOËL: C'est assez limité.

253 M. POIRIER: Oui, bien sûr. Mais la journée, Madame Noël, où vous et d'autres déciderez que les francophones ont accès à trop de canaux, vous m'appellerez, vous me le direz.

254 CONSEILLÈRE NOËL: On n'en est pas là.

255 M. POIRIER: On n'en est pas là, et puis je ne pense pas qu'on va même venir proche de ça. Donc tous les canaux actuels, tous les nouveaux canaux français de la nouvelle Catégorie 1 que vous voulez amener, parce qu'on me dit qu'il y a 250 projets de télévision spécialisée juste chez les anglophones et puis il y en a une quinzaine chez les francophones qui sont en attente pour des approbations.

256 CONSEILLÈRE NOËL: C'est-à-dire que sur la Catégorie 1, si ma mémoire est exacte, on a eu environ 190 demandes, toutes demandes confondues. Quant aux canaux de Catégorie 2, c'est autre chose.

257 M. POIRIER: C'est autre chose.

258 CONSEILLÈRE NOËL: Il n'y a pas de distribution assurée l'idée étant qu'il faut négocier avec les distributeurs. Alors ceux-là ne sont pas encore -- le processus d'octroi de licences c'est pas entamé.

259 M. POIRIER: Oui. Donc ça, ça va être très important que vous fassiez ça. Donner la priorité aux chaînes canadiennes et que les chaînes, toutes les chaînes françaises, toutes les stations françaises, toutes les télés françaises, il faut qu'elles soient offertes partout au Canada comme toutes les chaînes anglaises.

260 Si à Chicoutimi ils sont capables d'offrir 52 chaînes anglaises présentement, pour l'amour du saint ciel on doit être capables d'imposer la même chose parce que si vous attendez des consensus -- quand j'ai vu le CRTC face à tout ça, "Ah, on ne peut pas agir, on n'a pas le consensus". Madame Noël, le consensus si on l'attend pour les francophones hors Québec, bien là ça va être l'arche de Noé qui va descendre le Saint-Laurent.

--- Rires / Laughter

261 On ne l'aura pas. Demandez aux francophones hors Québec quand il faut marcher là où le nombre le justifie, on va essayer de chercher un consensus. Madame Noël, on ne l'aura jamais. Donc n'attendez pas un consensus, mettez vos bottes de caoutchouc -- c'est l'automne il pleut beaucoup -- puis pataugez dans ce dossier-là et imposez.

262 CONSEILLÈRE NOËL: Comme on est majoritairement des femmes, on devrait mettre nos jupes.

--- Rires / Laughter

263 M. POIRIER: Ah, si vous mettez vos jupes, des bottes à l'eau avec vos jupes, moi ça ne me dérange pas pantoute, pourvu que vous ayez les pieds au sec. C'est bien important. Ma mère m'a toujours dit ça.

--- Rires / Laughter

264 N'encouragez pas les ghettos linguistiques. C'est ce que vous avez présentement parce que vous utilisez le conditionnel -- "vous devriez prendre en considération vos minorités francophones. Soyez gentils la majorité anglophone". Ça ne marche pas, vous l'avez vu. C'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui. C'est pour ça que vous faites des audiences. C'est pour ça que le fédéral vous force à être ici. Parce que ça ne va pas. Si ça allait si bien que ça on serait tous chacun dans notre chaloupe aujourd'hui sur le Saint-Laurent à s'amuser.

265 Puis le numérique quand il va sortir et que vous aurez vos nouvelles normes que je vous ai recommandées, il ne faut pas que le numérique soit le reflet de la situation que l'on vit présentement dans l'analogique. De ce que j'ai lu dans les rapports du CRTC ça m'inquiète bien gros ça. Vous allez faire comme Plume Latraverse, le chanteur québécois, excusez l'expression, mais vous allez continuer de "flusher à gauche et flusher à droite" comme vous faites dans l'analogique, et on va se faire avoir les francophones dans le numérique encore une fois.

266 Quand le numérique va arriver si le CRTC ne met pas son pied à terre pour dire, "Assez l'optionnel, ça devient obligatoire" et que vous prenez vos verbes, vous enlevez le conditionnel, et puis vous changez ça pour l'impératif, on est sauvés.

267 Quand vous n'aurez des politiques que j'appelle gruyère, du fromage gruyère plein de trous, des échappatoires qui permettent aux anglophones qui n'ont aucune sympathie, et même des compagnies québécoises qui n'ont aucune sympathie pour les francophones hors Québec -- et croyez-moi, après les appels que j'ai faits, je suis tanné de me faire dire, "Maudit, vous parlez bien français pour un anglophone, Monsieur `John Porrier'", au Québec, à Montréal.

268 Donc vous les imposez partout au Canada. Il faut que vous réimposiez aux câblodistributeurs québécois de réoffrir TFO en attendant que vous preniez une décision que toutes les chaînes, les stations françaises soient disponibles partout au Canada sans ghettos linguistiques. Puis là il y a des contestations, il y a un appel, puis moi je dis que le CRTC -- je l'annonce en primeur -- va réoffrir, imposer l'offre de TFO-Québec et le CRTC va revenir sur sa décision puis donne la dernière fréquence à Toronto, à la radio communautaire. Je suis convaincu de ça.

269 Mes conclusions, Madame Noël -- je suis rendu là, fini, dernière page. Notre perception c'est que le CRTC n'est pas à l'heure actuelle un défenseur des droits des francophones hors Québec. Comme on dit en termes hautement scientifiques, pantoute, du tout.

270 Le CRTC contribue de part la faiblesse de ses politiques à l'assimilation des francophones hors Québec.

271 Le CRTC tarde à comprendre notre spécificité de francophones hors Québec. Il tarde à réagir. C'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui, parce que ç'a tardé, ç'a tardé. Ce n'est pas la première fois qu'on dit tout ça, Madame Noël, mais j'espère que c'est la dernière fois qu'on est obligés de venir devant vous pour le demander.

272 Je pense qu'avec les funérailles de M. Trudeau aujourd'hui, il avait une vision cet homme-là. Je n'ai pas toujours été d'accord avec lui mais c'était quelqu'un de solide, quand il pensait une chose il n'en pensait pas deux. Je pense que son rêve d'avoir cette égalité-là entre anglophones et francophones du Canada, quand je vois la faiblesse des politiques du CRTC -- involontaire, je ne dis pas qu'il y a de la mauvaise foi -- mais la faiblesse de ce qu'on a laissé faire, il ne serait pas fier de voir le résultat de ça.

273 Quand on entend la secrétaire générale dire qu'elle n'est pas tenue par la Loi sur les langues officielles en l'an 2000, il y a quelque chose qui ne va pas. Nous sommes fatigués de gérer en perpétuité des dossiers de plaintes face au CRTC. Je ne pense pas que les francophones hors Québec sont mis sur cette terre-là pour combattre le fédéral à tous les points de vue.

274 On veut que le fédéral soit notre allié. On a besoin que le CRTC soit notre allié. Je ne veux plus combattre le CRTC pour dire, "Allô, on est ici, on est différents du Québec, on est différents dans anglophones". Il faut que ça change ça, Madame Noël. On perd beaucoup de temps, on a peu de ressources, puis on n'a pas le goût de combattre le CRTC. On est fatigués d'entendre qu'il n'y a pas de consensus -- n'attendons pas ça. Puis croyez-moi s'il n'y avait pas de CRTC, Madame Noël, avez-vous essayé de penser ce qu'on les câblodistributeurs nous offriraient aux francophones hors Québec. Est-ce qu'on aurait même une chaîne si c'était laissé à la libre volonté. Quand on voit M. Harris qui a refusé qu'Ottawa, la capitale fédérale, soit désignée officiellement bilingue. On n'aurait même pas une station de Côte-à-Pic si on n'avait pas le CRTC.

275 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne sais même pas si on aurait des chaînes en français au Québec.

276 M. POIRIER: Même ça. S'il n'y avait pas le CRTC vous auriez peut-être même moins de chaînes françaises au Québec. Vous avez bien raison.

277 Donc cessez de consulter. N'attendez pas que le fédéral vous réimpose un autre décret pour vous forcer à venir nous écouter. Agissez maintenant. Cessez d'être un instrument d'assimilation. Respectez l'esprit de la Loi sur les langues officielles. Imposez le respect de vos nouvelles normes beaucoup plus sévères -- une portée nationale pour chacune des stations françaises, et comme je vous l'ai dit tantôt, vous nous laisserez savoir quand les francophones auront accès à trop de chaînes.

278 Je vous remercie de m'avoir écouté. Excusez un peu l'humour que j'ai passé mais j'ai toujours cru que c'est très important de passer un message extrêmement sérieux des fois avec un peu d'humour.

279 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie beaucoup, Monsieur Poirier. Vous nous avez éclairés considérablement. Soyez assuré -- et je ne plaisante pas -- qu'on est quand même quelques francophones au CRTC et on travaille très fort.

280 M. POIRIER: Je n'ai aucun doute mais je suis convaincu que vous allez leur parler et leur dire, "Vous auriez dû tous et toutes être à Cornwall avec moi".

281 CONSEILLÈRE NOËL: Je vais me faire un malin plaisir de leur transmettre la transcription des notes sténographiques.

282 M. POIRIER: C'est la dernière fois, Madame Noël. Dites-moi que c'est la dernière fois là.

283 CONSEILLÈRE NOËL: Bien j'espère que non. J'espère que je vais vous revoir.

284 M. POIRIER: Oui, oui, socialement à Alfred on se rencontre pour des frites.

--- Rires / Laughter

285 Mais c'est la dernière fois que le fédéral va forcer le CRTC à venir nous écouter parce qu'il ne nous écoutait pas avant. C'est la dernière fois, Madame Noël, s'il vous plaît.

286 CONSEILLÈRE NOËL: Bien je ne suis pas prête à dire qu'on ne vous écoutait pas, mais je pense que ce qu'on fait aujourd'hui c'est une consultation à l'échelle nationale pour pouvoir offrir de meilleurs services en langue française aux francophones hors Québec. La question au Québec ne se pose même pas à l'inverse. Je veux dire, on pourrait toujours théoriquement la poser -- vous nous avez donné des chiffres qui sont assez éloquents -- mais notre mandat dans cette consultation et dans l'audience publique qui va avoir lieu au mois d'octobre -- le 18 octobre, pas le 16 mais le 18. Si c'est le 16...

287 M. POIRIER: Le 16 à Ottawa mais c'est le 18 la générale à Hull.

288 CONSEILLÈRE NOËL: Ah oui, c'est ça. La consultation à Ottawa, d'accord.

289 M. POIRIER: La consultation est à Ottawa le 16 et à Hull le 18.

290 CONSEILLÈRE NOËL: A laquelle je ne participerai pas. Je pense que c'est Mme Wylie qui va être là, qui, comme vous le savez peut-être, vient de Hawkesbury.

291 M. POIRIER: Oui.

292 CONSEILLÈRE NOËL: Son nom de fille c'est Rivet et qui connaît très bien la problématique et la dynamique des franco-ontariens.

293 M. POIRIER: Bravo! Et vous maintenant vous la connaissez beaucoup mieux, n'est-ce pas?

294 CONSEILLÈRE NOËL: N'est-ce-pas. Merci, Monsieur Poirier.

295 M. POIRIER: Merci, Madame Noël.

296 Mme LAMARCHE: Je demanderais à Madame Odette Beaudoin de se présenter, s'il vous plaît.

INTERVENTION / INTERVENTION

297 CONSEILLÈRE NOËL: Bonjour, Madame Beaudoin.

298 Mme BEAUDOIN: Comme vous avez pu le constater, mon prédécesseur a pas mal couvert tout le sujet. Seulement c'était justement une chose, c'est que chaque fois -- moi j'ai les canaux de base plus Variétés Plus mais ce sont tous des canaux anglais.

299 Quand je vais à Montréal j'écoute Évasion puis j'écoute Historia qui sont deux canaux formidables. Je me disais, comment se fait-il que chaque fois qu'on prend un peu plus, c'est toujours en anglais qu'on nous additionne les canaux.

300 Ça c'était ma remarque.

301 CONSEILLÈRE NOËL: Je peux peut-être vous rappeler un petit peu l'historique derrière Évasion et Historia, en fait ce qu'on a appelé le bouquet francophone. A l'heure actuelle le taux de pénétration même au Québec est de l'ordre d'environ 13 pour cent. On a un gros problème à vendre ces signaux-là à cause de l'option positive et...

302 Mme BEAUDOIN: Oui, mais l'option positive ma soeur paie 26,00 $ et moi j'en paie 38,00 $ pour ne pas les avoir.

303 CONSEILLÈRE NOËL: Comme je vous ai dit tout à l'heure, on a un problème au niveau de l'analogique en Ontario. Les câblodistributeurs n'ont plus d'espace sur le câble analogique. Ce qu'on veut savoir éventuellement en faisant cette consultation c'est quelle est votre pensée au sujet de la distribution de canaux spécialisés dont éventuellement Évasion, Historia -- il y avait deux autres canaux qui ont été mis ensemble au même moment qui s'appellent Série Plus et Canal Z.

304 Est-ce qu'on devrait prévoir une distribution numérique des canaux spécialisés? Parce que, à l'heure actuelle, sur le câble analogique il n'y en plus de capacité. On ne peut plus en rajouter, il n'y a plus de place.

305 Mme BEAUDOIN: Non, mais si...

306 CONSEILLÈRE NOËL: Alors pour en rajouter, il faut en enlever.

307 Mme BEAUDOIN: Bien c'est ce que je demande. Qu'on enlève des canaux anglais et qu'on nous mette des canaux français.

308 CONSEILLÈRE NOËL: Ce n'est pas évident et je vais vous expliquer pourquoi. Dans le système analogique on marche par trappe. Les trappes physiquement c'est un petit appareil qui est installé sur le câble ou sur le poteau près de chez vous et qui détermine quelles séries de canaux, parce qu'on met des trappes pour un nombre de canaux X. Alors il y a d'abord la trappe de base, et il y a des trappes pour les différents étages et les trappes sont ainsi faites que vous devez prendre un bloc de canaux parce que la trappe est conçue en fonction d'un bloc.

309 Est-ce que la mise en marché est faite de la meilleure façon possible, je ne le sais pas. Je ne peux pas juger de leur mise en marché mais au point de vue technique, les trappes correspondent aux étages et si vous prenez tel étage on va mettre une trappe qui bloque les autres services. Si vous prenez tous les étages, le service complet, par exemple, vous aurez accès à tous les canaux qui sont disponibles dans les limites que le câblodistributeur a au point de vue technologique.

310 On peut difficilement une fois que les trappes sont installées décider qu'on enlève tel poste, tel poste ou tel poste parce qu'il faut physiquement retirer les trappes et les remplacer par de nouvelles trappes différents à un coût et c'est pour ça que les câblodistributeurs vont s'en aller vers le numérique parce que le coût d'installation des trappes est absolument exorbitant tandis que dans le numérique il suffit d'une commande au centre de contrôle pour déterminer si vous allez avoir tels canaux ou tels canaux. C'est ce qui permet d'ailleurs des choix beaucoup plus personnalisés.

311 Certains distributeurs -- je ne parle pas des câblots parce qu'il sont encore très, très portés à faire des ensembles, emballer leurs produits, mais les distributeurs comme les satellites vous pouvez choisir finalement à peu près ce que vous voulez.

312 Mme BEAUDOIN: Alors ça c'est dans un autre domaine plus terre-à-terre. Quand j'ai pris -- ça fait cinq ans que je suis à Cornwall -- quand je me suis abonnée au câble j'avais deux télés. Je payais moins cher et j'avais exactement le même service. Je vous parle des canaux de base plus le Variétés Plus. Depuis que c'est Cogeco j'ai regardé entre 1998 et maintenant, le Variétés Plus est passé de 9,00 $ à 16,00 $ par mois.

313 Qui gère les coûts?

314 CONSEILLÈRE NOËL: On ne gère que le service de base. Les tarifs pour les étages ne sont pas à être approuvés par le CRTC.

315 Mme BEAUDOIN: Heureusement qu'ils ne déboulent pas parce qu'ils tomberaient de haut.

316 Autre chose pour la radio communautaire. C'est un choix personnel. Si ça doit être communautaire, je pense qu'on devrait demander l'avis du public pour savoir quels genres de services on désire avoir pour que ça réponde aux besoins de la communauté.

317 CONSEILLÈRE NOËL: Bien écoutez, la radio communautaire est par essence un organisme sans but lucratif avec des comités consultatifs. Monsieur Côté vous me corrigerez, mais il me semble qu'il y a une consultation. La population est appelée à intervenir auprès des gens qui opèrent les radios communautaires pour...

318 Mme BEAUDOIN: On m'a dit le contraire. Moi ça ne fait pas assez longtemps que je suis à Cornwall, mais on m'a dit que la radio communautaire avait changé d'optique à un moment donné et que ça ne répondait pas comme l'or de la fondation.

319 CONSEILLÈRE NOËL: Bien écoutez, moi je pense que...

320 Mme BEAUDOIN: Ça vous ne pouvez pas le savoir.

321 CONSEILLÈRE NOËL: Malheureusement je ne peux pas capter la radio communautaire de Cornwall à Montréal. Je pense que leur émetteur n'est pas tout à fait assez puissant, mais je pense que ces gens-là sont là pour servir la population et pour le faire ils doivent écouter les avis que la population leur donne.

322 Alors je pense que Monsieur Côté qui est juste ici serait peut-être ravi de vous rencontrer et de discuter de vos préoccupations.

323 Mme BEAUDOIN: Parfait.

324 CONSEILLÈRE NOËL: Merci, Madame Beaudoin.

325 Je pense que ça clôt les interventions prévues. Est-ce qu'il y aurait d'autres personnes qui seraient intéressées à intervenir à ce moment-ci pour discuter plus à fond de la question. Je ne vois pas une foule de mains debout, alors écoutez, je pense qu'on va clore pour l'après-midi et nous reprendrons à sept heures ce soir.

326 Mme LAMARCHE: Six heures.

327 CONSEILLÈRE NOËL: A six heures? Nous reprendrons à six heures. Je pensais que c'était sept heures. Je n'ai pas eu le temps de dîner mais je vais avoir le temps de souper.

328 Alors on vous revoit à six heures à moins qu'il y ait d'autres intervenants et je voudrais remercier tous ceux qui ont participé cet après-midi et si vous voulez revenir ce soir, vous êtes aussi les bienvenus. Nous pensons poursuivre la soirée jusqu'à épuisement des intervenants.

329 Au revoir.

--- Suspension à 1525 / Upon recessing at 1525

--- Reprise à 1830 / Upon resuming at 1830

330 CONSEILLÈRE NOËL: Bonsoir.

331 Thérèse me demandait si je voulais relire mon discours. Est-ce que vous voulez que je relise mon discours? Ah oui? Hé Seigneur! On va relire mais pas cette version-là parce que c'est écrit trop petit. Je ne peux pas lire même avec mes lunettes. La version imprimée par le Conseil ça prend des yeux de chats que je n'ai plus malheureusement. Passé un certain âge, on dirait que tous les chats sont gris.

332 Alors je pense qu'il y avait des gens qui étaient déjà ici cet après-midi mais pour ceux qui n'y étaient pas, je m'appelle Andrée Noël. Je suis conseillère régionale au CRTC pour le Québec comme tel. Cependant, comme tous les commissaires du CRTC, nous siégions à un organisme pan-canadien.

333 Je vous remercie de vous joindre à nous pour discuter -- et c'est le sujet de la soirée -- de l'accessibilité des services de radiodiffusion de langue française pour les francophones et francophiles qui habitent à l'extérieur du Québec.

334 Est-ce qu'il y a des anglophones ici ce soir? Il n'y a pas d'anglophones. Monsieur le traducteur, vous allez encore avoir congé. Vous n'aurez pas à traduire le bout du discours que j'étais supposée de vous dire en anglais.

335 Jusqu'au 17 octobre, mes collègues du Conseil et moi-même entendrons les points de vue que les gens de Vancouver à Halifax nous présenterons sur cette question.

336 Cette rencontre qui se tient dans un cadre plus informel que celui de l'audience publique qui débutera le 18 octobre prochain à Hull fait également partie du dossier public, c'est-à-dire que tout ce que nous allons dire ce soir va être enregistré en sténographie et transcrit. La transcription, je pense, sera disponible dans cinq jours et tous les commentaires écrits que nous avons reçus font également partie du dossier public et nous en tenons compte lorsque nous rédigeons la décision.

337 L'objectif des consultations est de permettre au CRTC de recueillir toute l'information pertinente qui l'aidera d'une part à faire rapport à la gouverneure en conseil sur la disponibilité et la qualité des services de radiodiffusion en langue française dans les communautés où le français est la langue de la minorité, et d'autre part à préparer un projet de politique qui, en tirant partie du nouvel environnement numérique et de la concurrence en distribution, rendrait plus facilement disponibles aux abonnés du câble des services de télévision spécialisés dans la langue officielle de la minorité.

338 Vous connaissez les questions sur lesquelles vous êtes invités à vous prononcer.

339 A celles soulevées dans les avis publics qui donnent suite à la politique proposée par le Conseil et à la requête de la gouverneure en conseil, le CRTC a ajouté une question touchant la Télé des Arts, la licence qu'on vient d'accorder à la Télé des Arts il y environ trois semaines -- peut-être un mois, le temps file vite.

340 La question est la suivante:

"Dans le contexte de la politique proposée et dont nous discutons avec vous aujourd'hui..."

341 C'est-à-dire l'accessibilité des services dans la langue de la minorité.

342 "... le Conseil devrait-il accorder un statut de distribution prioritaire en mode numérique à la Télé des Arts, le nouveau service national axé sur les arts et la culture?"

343 Si vous vous rappelez, l'arrêté en conseil par lequel nous avons entendu la requête de la Télé des Arts et de -- voyons ma mémoire me fait défaut. L'autre groupe qui demandait une licence qui était formé de Astral et de CHUM. Le service proposé en est un qui est national par rapport à un service qui serait offert au Québec seulement.

344 Alors est-ce qu'il devrait y avoir une distribution prioritaire de ce service en mode numérique sur les entreprises de distribution.

345 Les détails -- moi j'appelle ça la cuisine les détails pratiques.

346 Au fond vous avez Thérèse Lamarche qui est originaire de Cornwall. Je le souligne pour ceux qui ne le sauraient pas.

--- Pause / Pause

347 Un des détails pratiques consiste à mettre son téléphone cellulaire à "off", ce que je fais maintenant parce que j'ai déjà oublié de le faire, notamment à l'audience sur la Télé des Arts. Il s'est mis à sonner.

348 L'autre détail c'est que si vous voulez intervenir au micro, il faudrait donner vos coordonnées à Thérèse pour qu'elle me le fasse savoir. Ensuite, ce petit jouet-là pour le mettre à "on" il suffit de peser sur le bouton blanc. La petite lumière rouge s'allume ici et ça fonctionne. Quand vous avez fini de parler vous l'arrêtez autrement il y a du bruit de fond et ce n'est pas très agréable.

349 Toutes les discussions sont transcrites et feront partie du dossier public. Madame la sténographe est là avec une patience infinie. Elle prend en note tout ce que nous disons, et identifiez-vous lorsque vous parlez. Ça nous facilite la tâche pour les fins de la sténographie.

350 Autrement, voilà. Je vous écoute.

351 Monsieur Bédard, vous êtes le premier ce soir.

INTERVENTION / INTERVENTION

352 M. BÉDARD: Bonsoir, Madame Noël.

353 CONSEILLÈRE NOËL: Bonsoir, Monsieur Bédard.

354 M. BÉDARD: Je suis une personne francophone hors Québec qui a été parachutée, si vous me passez l'expression, en 1979 à Cornwall. J'ai toujours travaillé dans le domaine des communications -- la radio -- et aujourd'hui je suis ici pour vous parler un peu de mes préoccupations face à certains câblodistributeurs dont Cogeco.

355 Vous avez parlé de télévision numérique cet après-midi. Ça s'en vient et je pense qu'il y a des préoccupations avant peut-être plus importantes que de parler de la télévision numérique. Je parle de mon expérience personnelle. J'ai déjà communiqué à plusieurs reprises avec Cogeco à Burlington puisque nous n'avons plus de bureau local à Cornwall.

356 C'est un manque énorme de communication avec cette compagnie à Burlington. Lorsque nous avions Rogers Cable, lorsqu'on avait un problème on pouvait le résoudre en deux minutes. Donc il n'y a plus de bureau local et je pense que les citoyens ça manque énormément, et comme francophone hors Québec qui habite ici depuis 22 ans je trouve ça très difficile parce qu'on a des difficultés à communiquer en français dans notre langue avec ces gens-là.

357 CONSEILLÈRE NOËL: Avec les fournisseurs de services.

358 M. BÉDARD: Avec les fournisseurs de services. J'ai dû faire appel à l'Association des câblodistributeurs à Ottawa pour acheminer mon dossier et lorsque j'ai téléphoné au bureau de Cogeco à Montréal on a refilé mon dossier à Burlington et la personne qui m'a appelé le lendemain matin ne parlait pas français, elle parlait anglais. Ç'a été une frustration pour moi en tant que francophone. C'est ce que je voulais souligner au CRTC, le manque de transparence.

359 CONSEILLÈRE NOËL: Alors je pense que c'est quelque chose qui fait probablement partie de la problématique au-delà des services. Je pense que ce que vous voulez nous dire ce soir c'est que le service à la clientèle est déficient.

360 M. BÉDARD: Déficient et laisse énormément à désirer.

361 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie, Monsieur Bédard.

362 M. BÉDARD: Merci, Madame.

363 CONSEILLÈRE NOËL: Nous avons une deuxième intervenante ce soir qui est Madame -- attendez un peu, ça prend mes lunettes -- Denis Bennett du Centre Charles-Émile Claude et -- j'ai de la misère à lire les pattes de mouche de Thérèse.

364 Mme BENNETT: Le Centre polyvalent des aînés.

365 CONSEILLÈRE NOËL: Ah, d'accord. Je vous remercie, Madame. Alors s'il vous plaît, Madame Bennett, vous vous assoyez.

366 Mme LAMARCHE: Le Centre polyvalent des aînés.

367 CONSEILLÈRE NOËL: Merci, Thérèse, mais ça m'aurait pris un service de traduction de l'égyptien au français.

INTERVENTION / INTERVENTION

368 Mme BENNETT: D'abord, laissez-moi vous dire que malheureusement je n'ai pas reçu la documentation au préalable et j'arrive ce soir un peu peut-être à côté des commentaires que vous recherchez, mais je parle quand même au nom des aînés.

369 Alors le Centre Charles-Émile Claude, je vous dis qui nous sommes. Notre mission c'est d'offrir aux aînés francophones de la région des services axés sur la santé, l'éducation, la culture et les loisirs menant à une meilleure qualité de vie et à la prolongation de l'autonomie.

370 Notre radio communautaire joue un rôle primordial dans la promotion de nos programmes en offrant des chroniques sur la santé, la nutrition, le vieillissement et bien d'autres, par la voix d'experts de notre centre de santé communautaire.

371 Nous comptons à jour 350 membres et un nombre considérable d'entre eux sont unilingues francophones. Notre radio communautaire vient combler un besoin d'appartenance chez nos aînés. Ils sont de cette génération de familles qui après le souper se donnaient rendez-vous autour de la table de la cuisine pour vivre de très précieux moments à écouter la radio, à se divertir, à se renseigner. Ils étaient émerveillés d'entendre dans leur langue maternelle des voix et des discours qui reflétaient leur langue et leurs communautés. Les aînés ont développé dans leur jeunesse des sentiments d'appartenance très forts à la francophonie par le biais de la radio.

372 Aujourd'hui, nous avons des aînés en perte d'autonomie et pour qui se déplacer devient de plus en plus difficile. Malheureusement, il y a des aînés qui vivent l'isolement, ils vivent dans un monde moderne où la technologie leur est souvent un mystère, une bête noire même. Cependant, ils sont en contrôle lorsqu'ils synchronisent le 92,1. Quoique temporaire, c'est un moyen de vaincre la solitude et ils ne se sentent plus seuls.

373 La radio communautaire est indispensable à la survie d'un peuple minoritaire, à sa langue, à sa culture. Elle identifie et accentue les reflets régionaux. Elle est le noyau qui unit la communauté francophone. Enfin, ce sont des tonalités de notre radio communautaire, la radio CHOD, qui viennent vibrer nos émotions et caresser notre âme francophone dans notre communauté et dans notre quotidien.

374 Alors au nom des aînés du Centre Charles-Émile Claude, je souhaite longue vie à radio CHOD et je vous remercie de votre présence ici ce soir et de m'avoir permis de parler au nom des aînés.

375 CONSEILLÈRE NOËL: Madame Bennett, peut-être une ou deux questions.

376 Vous nous avez parlé de la radio communautaire ce qui fait également partie de ce qu'on regarde parce qu'on regarde l'ensemble de la radiodiffusion en langue française dans les communautés où la langue de la majorité n'est pas le français.

377 Est-ce que vous avez des idées à nous exposer au niveau, par exemple, de la télévision? Est-ce que vous pensez qu'on devrait agir au niveau de la télévision, par exemple, pour garantir l'accès à un certain nombre de canaux spécialisés et je reviens -- parce qu'on a un problème technique là -- mais je reviens sur le fait qu'on ne pourra pas le faire vraisemblablement dans le monde analogique mais on pourrait intervenir dans le monde numérique qui commence à se développer.

378 Est-ce que vous pensez que le CRTC a un rôle à jouer pour garantir l'accessibilité des services en français au niveau de la télévision et des canaux spécialisés parce que vous savez comme moi que les grands canaux francophones, TVA a une couverture nationale, la SRC aussi, Radio-Canada, le service de télévision en français, mais au niveau des canaux spécialisés ce n'est pas le cas.

379 Est-ce que vous pensez que le CRTC devrait intervenir à ce niveaux-là?

380 Mme BENNETT: Le CRTC a le devoir d'intervenir et d'offrir à la communauté francophone ce qui lui revient en fait, et tout ce qu'ils peuvent nous offrir en français assure notre survie comme francophones.

381 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie beaucoup, Madame Bennett.

382 Mme BENNETT: C'est beau.

383 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que d'autres personnes sont intéressées à intervenir? Moi ça ne me dérange pas si vous avez donné vos noms à Soeur Thérèse au fond, à Sainte Thérèse qui m'endure. Mais si vous voulez intervenir il faudrait lui dire votre nom pour que ce soit consigné au procès verbal de la réunion.

384 Alors je vous invite à voir Thérèse au fond qui était la princesse de la francophonie, c'est ça? Est-ce que j'ai la bonne expression? La princesse de la semaine française, il y a quelques années ici à Cornwall. C'est un titre -- c'est à la vie, à la mort ce titre, alors Thérèse est au fond. Si vous voulez intervenir au micro, s'il vous plaît donnez votre nom à Thérèse.

385 Mme LAMARCHE: Nous avons Monsieur Roland Beaulieu du Centre de santé communautaire de l'Estrie.

INTERVENTION / INTERVENTION

386 CONSEILLÈRE NOËL: Ah, Monsieur Beaulieu, moi j'ai une question à vous poser avant que vous ne commenciez.

387 Moi je viens de l'Estrie, originairement je viens de l'Estrie, mais là je suis un peu prise de court quand je vois le Centre communautaire de l'Estrie à Cornwall. Vous allez m'expliquez ça parce que dans mon livre à moi l'Estrie ça commence aux environs de Bromont, ça s'en va vers Magog, Sherbrooke et la frontière du Vermont et du Maine. Alors décrivez-moi l'Estrie ontarienne.

388 M. BEAULIEU: C'est l'est de l'Ontario.

389 CONSEILLÈRE NOËL: C'est l'est de l'Ontario.

390 M. BEAULIEU: C'est de même qu'on nous l'a expliqué parce qu'il y a le Centre de santé communautaire de l'Estrie et l'ACFO de l'Estrie. Il y a plusieurs organismes qui portent le nom de l'Estrie pour...

391 CONSEILLÈRE NOËL: Je dois avouer à ma courte honte que je pensais que l'Estrie c'était quelque chose de bien québécois.

--- Rires / Laughter

392 M. BEAULIEU: Peut-être qu'il a un peu de Québécois qui y vivent, mais ça n'a pas nécessairement la même signification.

393 Entre deux réunions aujourd'hui j'ai griffonné quelques lignes que j'aimerais vous transmettre bien honnêtement et bien candidement aussi.

394 Radiodiffusion langue française: quelques lacunes et défis. Il n'y a qu'un seul poste de radio française ici à Cornwall. C'est la radio communautaire. Cette station est la parole de la communauté. Elle réunit la communauté, les renseigne, les éduque. Elle est fortement supportée par la communauté mais pas suffisamment par les gouvernements.

395 Dans les milieux minoritaires où les francophones ont peu de chance de s'exprimer, les radios communautaires sont souvent la voix de la communauté. Malheureusement, les communautés francophones ne sont pas riches et souvent ces radios sont délaissées et doivent fermer leurs portes faute de fonds. On délaisse le français et on laisse l'assimilation.

396 Les radios communautaires sont là pour la communauté, dans la communauté et travaillent étroitement avec la communauté. Je crois que les instances gouvernementales, tant fédérales que provinciales, devraient porter une attention spéciale aux radios communautaires dans les régions sous-desservies et leur donner des subventions de façon à ce qu'elles puissent vraiment être la voix de la communauté.

397 Pour ce qui est de la télévision, télédiffusion, Radio-Canada, l'organisme officiel du gouvernement que nous subventionnons tous, pour nous ce n'est pas tellement Radio-Canada. Ça ressemble beaucoup plus à Radio-Québec. Ce n'est pas la première fois que vous entendez cette chose-là.

398 Le contenu est québécois et semble peu se soucier des attentes et des besoins des communautés francophones hors Québec. Je prends l'exemple de la tempête de verglas où la région ici était aussi mal traitée par la température que la région de Montréal.

399 CONSEILLÈRE NOËL: On s'en rappelle tous avec beaucoup de -- comment je pourrais dire?

400 M. BEAULIEU: Beaucoup d'émotions.

401 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, c'est le moindre qu'on puisse dire.

402 M. BEAULIEU: Mais par contre, on n'en parlait pas, on ne disait pas qu'on était mal pris, qu'Alexandria a été un mois sans avoir d'électricité.

403 CONSEILLÈRE NOËL: Je vais vous dire, vous me surprenez un petit peu, Monsieur Beaulieu, parce que moi j'ai eu de l'électricité la première semaine. Je n'ai manqué d'électricité que le vendredi et j'habite au centre-ville dans un petit appartement avec une seule chambre à coucher mais j'hébergeais ma soeur, son mari, ses enfants, mon frère, sa femme et ses enfants. On a fait du camping au centre-ville, et à la télé j'ai vu quand même un certain nombre de reportages sur les fermes de l'est de l'Ontario.

404 M. BEAULIEU: A la fin.

405 CONSEILLÈRE NOËL: A la fin? Je vais vous dire, à l'époque -- et on parle d'une vie antérieure, je n'étais pas au Conseil à ce moment-là. Je travaillais pour une entreprise de télécommunications interurbaines qui avait un réseau de fibres optiques qui était enfoui le long des voies de chemin de fer, et nos préoccupations à nous c'était de réussir à maintenir notre réseau en marche parce qu'on s'est fait "shipper" quelques génératrices qui alimentaient en électricité notre réseau le long des voies de chemin de fer et c'était dans le bout de Coteau Landing et compagnie. Mais Alexandria -- vous connaissez le trajet entre Montréal et Ottawa -- et M. Manley nous avait dit à l'époque, "Ah, c'est rien un réseau de transmission. Pensez aux vaches". Alors on a pensé aux vaches.

406 Mais pour vous dire qu'on a quand même eu de l'information, je pense. En tout cas, moi à ce moment-là, comme téléspectatrice, tant que j'ai eu de l'électricité parce qu'à un moment donné moi aussi, "It went dark".

407 M. BEAULIEU: L'an dernier, un groupe de francophones faisait venir Mme Sheila Copps ici, il y avait 450 personnes qui se sont réunies pour déjeuner avec Mme Sheila Copps. Il n'y a personne de Radio-Canada qui s'est présenté, on n'a fait aucun reportage sur cette venue de Mme Sheila Copps ici et c'est régulier et c'est normal.

408 CONSEILLÈRE NOËL: Ce soir ils sont ici, Monsieur Beaulieu.

409 M. BEAULIEU: Tant mieux.

410 CONSEILLÈRE NOËL: J'ai vu le camion dans la cour. Je ne sais pas où ils se cachent, mais ils sont ici.

411 M. BEAULIEU: On apprend facilement ce qui se passe à Hull, à Gatineau, à Aylmer, même à Buckingham, à Maniwaki, mais les nouvelles de l'est ontarien c'est très rare. J'aimerais une télévision nationale de langue française qui nous donnerait des nouvelles nationales sur la francophonie et des nouvelles canadiennes et des nouvelles internationales de qualité.

412 Cogeco, je reviens à ce que mon confrère disait tantôt...

413 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense que je vais avoir une conversation avec Jacques Bégin, ça se sera pas long.

414 M. BEAULIEU: La télévision par câble c'est bien, mais il faut y mettre le prix et nous sommes peu ou mal servis en français. Vous avez beau en discuter avec les responsables, ça ne donne rien. Vous venez à vous fatiguer et vous achetez une coupole pour capter les ondes par satellite, comme font beaucoup de personnes ici actuellement. Alors vous avez le choix de postes et vous êtes assurés d'avoir des postes en français.

415 RDI ici rentre très mal, même si je leur dis ça ne change rien. Les postes, il y avait un poste TVA-Hull, ils l'ont enlevé pour mettre Global en anglais. Mais ils n'ont pas donné un nouveau poste en français, par exemple.

416 CONSEILLÈRE NOËL: Alors vous avez TVA qui vient de Montréal.

417 M. BEAULIEU: Oui.

418 En conclusion, les francophones dans les milieux sous-desservis et minoritaires ne sont pas nécessairement rendus à se poser la question s'ils veulent le service analogique ou digital. Ils veulent du français, ils méritent la même qualité que les anglais ont.

419 Oui, les francophones des milieux minoritaires aimeraient avoir des émissions de Télé des Arts. Ils sont souvent éloignés des grands centres et on peu ou pas accès à des spectacles et/ou ils n'ont tout simplement pas les moyens de se les payer. Si ces spectacles demandent un décodeur pour recevoir l'émission en mode numérique, ils n'y seront pas car ils n'ont pas nécessairement les moyens de payer le décodeur, et de plus ils ont souvent à la maison une vieille télé qui ne donne pas plus que 200 lignes de révolutions alors avoir le numérique ça ne donnera pas grand chose.

420 Je crois que les francophones hors Québec veulent avoir des services à prix abordable qu'ils pourront se payer. Ils ont besoin avant tout de bonnes émissions en français qui vont les intéresser et leur parler et leur permettra de conserver leur langue et leur culture et ils pourront la transmettre à leurs enfants.

421 Merci.

422 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, Monsieur Beaulieu, si je comprends le sens de votre intervention, vous nous dites qu'à votre avis l'idée d'aller à une distribution numérique pour la Télé des Arts ça rendrait cette Télé des Arts inaccessible à une grande partie de la population franco-ontarienne parce qu'on a besoin du décodeur.

423 M. BEAULIEU: On a besoin du décodeur et il faut payer le décodeur, et en plus il faut payer des frais supplémentaires sur la facture mensuelle.

424 CONSEILLÈRE NOËL: Mensuelle.

425 M. BEAULIEU: Oui.

426 CONSEILLÈRE NOËL: Alors votre solution ça serait qu'on l'impose -- ou que ce soit disponible, en tout cas, en mode analogique.

427 M. BEAULIEU: C'est possible, mais est-ce qu'il ne peut pas être dans les deux modes, analogique et digital?

428 CONSEILLÈRE NOËL: Ah, ça c'est toujours possible. En mode numérique il y a beaucoup de possibilités. En mode analogique on vit avec un problème de technologie qui est à saturation. Alors c'est là que le bât blesse.

429 M. BEAULIEU: C'est parce que si on prend les régions sous-desservies du nord, par exemple, de l'Ontario ou du Nouveau-Brunswick, les régions des Maritimes, les régions sous-desservies très souvent n'ont pas toutes les capacités, soit les lignes qui peuvent porter ces systèmes-là numériques. Alors ils ont des services qui sont médiocres très souvent au niveau de la transmission.

430 CONSEILLÈRE NOËL: Par contre, si vous regardez du côté de la concurrence, le fait que les paraboles ou les coupoles, comme vous les appelez, les soucoupes comme on entend plus souvent, soient disponibles surtout dans un environnement où on a des résidences autonomes, c'est-à-dire des résidences...

431 M. BEAULIEU: Unifamiliales.

432 CONSEILLÈRE NOËL: Des maisons unifamiliales et non pas des blocs appartements où ça devient très complexe, mais quand on parle de résidences unifamiliales dans un milieu comme Cornwall, par exemple, c'est quand même une technologie qui permet à avoir accès à un plus grand nombre de postes en français. Je sais qu'il y a des limites à cette technologie-là parce qu'on a donné des licences dites nationales aux fournisseurs de services -- je ne le sais jamais en français. Vous allez me le passer, les "DTH", les services directs à la maison, directement du satellite à la maison, et évidement comme fournisseurs de services nationaux, ils ont tendance à prendre le signal des métropoles plutôt que les signaux locaux. Alors c'est un problème qu'ils ont. La technologie ne leur permet pas encore d'offrir des signaux locaux, et je sais que c'est M. Bissonnette, je pense, cet après-midi que c'est beau la soucoupe mais ça prend de bonnes vieilles oreilles de lapin pour attraper les canaux locaux.

433 M. BEAULIEU: Oui.

434 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous pensez qu'on devrait pousser plus du côté de l'analogique à ce moment-là dans les régions comme l'est de l'Ontario où la minorité francophone est quand même très présente.

435 M. BEAULIEU: Je pense qu'il faudrait trouver le mode -- par exemple, le numérique peut être vu en analogique et numérique en même temps. A ce moment-là ceux qui sont capables de capter en numérique pourraient le prendre en numérique.

436 CONSEILLÈRE NOËL: Ce que j'ai vu --et moi ne n'ai pas encore le numérique chez moi. Je vais graduer bientôt des oreilles de lapin au câble, mais le numérique, si j'ai bien compris la technologie, ou les services qui sont offerts par certains câblodistributeurs -- là je vous parle de Montréal parce que j'ai vu passer des annonces -- c'est qu'on offre la première prise en numérique et les prises additionnelles sans frais en analogique si bien que sur la télévision, le poste de télévision où la famille, par exemple, se regroupe dans le salon ou dans la salle familiale, vous pouvez avoir le service en numérique et puis un service en analogique dans les autres pièces où vous avez des téléviseurs de sorte que vous n'avez qu'un décodeur, ce qui est un avantage marqué par rapport à la coupole où ça prend un décodeur par appareil.

437 M. BEAULIEU: Non.

438 CONSEILLÈRE NOËL: Non?

439 M. BEAULIEU: Non.

440 CONSEILLÈRE NOËL: Ah, mon Dieu, mais vous allez me donner un cours de technologie.

441 M. BEAULIEU: Non, parce que vous pouvez avoir deux ou trois appareils sur la même...

442 CONSEILLÈRE NOËL: Mais vous regardez toujours le même poste.

443 M. BEAULIEU: Oui.

444 CONSEILLÈRE NOËL: Vous n'avez pas le choix. Si vous, vous voulez regarder le hockey et votre femme veut regarder un film avec Clark Gable, ça vous prend deux décodeurs avec une coupole.

445 M. BEAULIEU: Un autre décodeur, oui.

446 CONSEILLÈRE NOËL: On se comprend.

447 M. BEAULIEU: Mais pas une autre coupole.

448 CONSEILLÈRE NOËL: Un autre décodeur, c'est ça. On se comprend.

449 M. BEAULIEU: Moi le message final c'est que peu importe que ce soit analogique ou numérique, je pense que les francophones en Ontario en ont besoin et ont besoin d'une gamme de services de qualité. Alors selon leur capacité à prendre ces émissions-là, mais de qualité en français.

450 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie beaucoup, Monsieur Beaulieu, pour votre intervention.

451 M. BEAULIEU: Bienvenue.

452 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant je vais me coucher moins ignorante ce soir. Je sais qu'il y a une Estrie en Ontario.

453 Est-ce que j'aurais d'autres volontaires pour nous faire part de vos impressions, de vos observations, de vos désirs relativement à notre politique.

454 Monsieur, vous aviez l'air...

455 NON-IDENTIFIÉ: Je ne suis qu'au pauvre observateur.

456 CONSEILLÈRE NOËL: Vous êtes un pauvre observateur, mais on peut vous faire graduer au rang d'intervenant, vous savez. Ce n'est pas compliqué.

457 Est-ce que d'autres personnes aimeraient intervenir?

458 Alors il est... ah, oui Madame? Alors vous pesez sur le petit bouton blanc et vous vous identifiez pour les fins de sténographie.

INTERVENTION / INTERVENTION

459 Mme MICHAUD: Louise Michaud.

460 CONSEILLÈRE NOËL: Bonsoir, Madame Michaud.

461 Mme MICHAUD: Bonsoir.

462 Moi je suis vraiment plutôt une petite madame tout le monde, bien ordinaire. C'est parce que je voudrais juste exprimer -- souvent on nous demande d'avoir des lettres d'appui et tout ça. J'en ai faites et puis je sais qu'il y a des tentatives un peu partout d'avoir de l'appui, considérant mettons comme M. Gauthier, les sénateurs, quand on parle d'autoriser...

463 CONSEILLÈRE NOËL: Vous savez que nous ne faisons pas de politique.

464 Mme MICHAUD: Non, mais sans faire de la politique je voudrais juste voir que le CRTC sera à l'écoute des francophones hors Québec parce que je suis une Québécoise moi-même. Je n'ai jamais eu de problèmes parce qu'au Québec on peut vivre en français, mourir en français, et tu n'auras jamais de problèmes de ta vie.

465 Ici c'est beaucoup plus difficile et j'espère que le CRTC va faire en sorte qu'on puisse être capables aussi bien servis qu'au Québec, comme Monsieur le disait tantôt. C'est vrai quand on écoute les télévisions hors Québec -- bien, hors Québec, francophones -- on a l'impression d'écouter toujours au Québec. Ça serait intéressant que le CRTC ne puisse jamais oublier qu'il y a beaucoup de francophones hors Québec.

466 CONSEILLÈRE NOËL: Alors je vous rappellerai seulement que nous sommes au Conseil une minorité visible, les francophones. Très visible, par contre, et nous avons de grandes oreilles.

467 Merci, Madame Michaud.

468 Est-ce que d'autres personnes désireraient intervenir ce soir?

469 Alors nous devions être ici de six heures à dix heures. Je pense que si personne d'autre ne se présente, nous allons ajourner vers 7 h 30. S'il y a d'autres gens qui arrivent ça va nous faire plaisir de rester plus longtemps, mais si personne d'autre ne se présente nous ajournerons à 7 h 30. Alors si vous avez des gens qui sont prêts à venir, nous on est prêts à les entendre.

--- Suspension à 1900 / Upon recessing at 1900

--- Reprise à 1940 / Upon resuming at 1940

470 CONSEILLÈRE NOËL: Alors rebienvenue, Monsieur Bédard. Nous allons reprendre avec le mot de la fin étant donné que nous n'avons pas d'autres intervenants.

471 Je repasse la parole à Monsieur Bédard qui veut ajouter quelque chose à son intervention.

INTERVENTION / INTERVENTION

472 M. BÉDARD: Oui, juste pour prendre quelques secondes -- d'ailleurs je vous en remercie. Ça concerne toujours les éléments que je vous ai apportés ce soir concernant Cogeco qui est une entreprise canadienne-française dont le président, M. Audet, est de la même région que moi, Trois-Rivières. C'est un francophone et je pense que comme francophones hors Québec on a le droit de se faire servir en français comme il le faut.

473 Merci.

474 CONSEILLÈRE NOËL: Alors nous ferons suivre les messages, Monsieur Bédard.

475 Nous avons un autre intervenant, M. Campeau, qui est le directeur de l'école Héritage.

476 Alors Monsieur Campeau, bienvenue à notre consultation et merci de nous avoir offert si gentiment et gracieusement vos locaux.

INTERVENTION / INTERVENTION

477 M. CAMPEAU: Ça me fait plaisir.

478 La seule intervention que je veux faire c'est que je veux féliciter la radio communautaire de Cornwall, CHOD, qui travaille vraiment avec sa communauté et je pense qu'ils remplissent très bien leur mandat. Je travaille avec eux, je fais une chronique à chaque deux semaines pour le Club optimiste, alors ils impliquent vraiment les organismes communautaires et je veux les féliciter publiquement.

479 C'est ma seule intervention et je vous remercie.

480 CONSEILLÈRE NOËL: Alors je vous remercie beaucoup, Monsieur Campeau.

481 Je pense que ceci termine notre consultation dans la région de Cornwall. Comme vous le savez il reste un calendrier assez important au niveau des consultations. Je pense que c'était M. Pelletier -- est-ce que c'était M. Pelletier? Je vais vous dire ça parce que des fois je me mêle dans les noms. M. Poirier. Alors M. Poirier nous a dit qu'il interviendrait à nouveau à Vanier lors de la consultation publique qui doit avoir lieu le 16 octobre.

482 Nous avons des consultations qui se tiendront en Ontario, à Sudbury le 5, à Windsor également le 5, et à Vanier le 16 octobre. Les autres consultations auront lieu demain à Saint-Boniface au Manitoba et le 10 octobre à Moncton au Nouveau-Brunswick ainsi que le 12 à Halifax en Nouvelle-Écosses, des consultations à Vancouver, à St-Albert en Alberta, à Saskatoon ont déjà eu lieu et on avait une consultation en même temps que celle-ci qui se tenait à Toronto cet après-midi.

483 Alors j'espère que vous avez pu nous dire tout ce que vous vouliez nous laisser savoir. Je vous invite à nous faire part de tous vos commentaires. Surtout ne vous gênez pas. Si vous en avez d'autres, je suis là pour vous écouter. L'audience publique aura lieu à Hull à compter du mercredi 18 octobre.

484 Merci d'être venus et bonne soirée.

--- La consultation se termine à 1945 /

Whereupon the consultation concluded at 1945

Date de modification :