ARCHIVÉ -  Transcription - Chicoutimi, QC - 1998/06/27

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Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience.

TRANSCRIPTION/

TRANSCRIPT


Examen des politiques relatives à la télévision canadienne/
Review of the Commission's Policies for Canadian Television

CONSULTATION TENUE À:
L'Hôtel Le Montagnais
Salle Le Totem
Chicoutimi (Québec)
Le 27 juin 1998

CONSULTATION HELD AT:
Le Montagnais Hotel
Le Totem Room
Chicoutimi, Québec
27 June 1998

 

Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
Canadian Radio-television and Telecommunications Commission

Transcription / Transcript

Consultation régionale/ regional consultation

DEVANT/BEFORE:
Andrée Wylie Présidente/Chairperson
Andrew Cardozo Conseiller/Commissioner
Alastair Stewart Conseiller juridique/Legal Counsel
Agathe Loiselle Analyste en politique/Policy Analyst
Lucie Audet Secrétaire/Secretary

TENUE À:                   HELD AT:
L'Hôtel Le Montagnais               Le Montagnais Hotel
Salle Le Totem                     Le Totem Room
Chicoutimi (Québec)               Chicoutimi, Québec
Le 27 juin 1998             27 June 1998

 

TABLE DES MATIÈRES/TABLE OF CONTENTS

PAGE

Présentation au nom de/Presentation on behalf of:

 Daniel Hébert 3

Conseil régional de la culture du

Saguenay-Lac-St-Jean/Conseil des

usagers de la Sagamie

 Guy Simard 27

 Marthe Vaillancourt 38

le Centre d'aide aux victimes

d'actes criminels

 Soumission écrite de Charles-David Dubé/ 50

Written submission of Charles-David Dubé

 M. Mounivongs 55

 

 

 

1

1 Chicoutimi (Québec)

2 --- L'Audience débute le 27 juin 1998 à 1330/

3 Upon commencing on June 27, 1998, at 1330

4 1 LA PRÉSIDENTE: A l'ordre,

5 s'il-vous-plaît, bonjour Mesdames et Messieurs et

6 bienvenue à tous à cette consultation publique sur les

7 politiques relatives à la télévision canadienne. Je

8 m'appelle Andrée Wylie et je vais présider la séance

9 aujourd'hui. A ma droite, je vous présente le

10 conseiller Andrew Cardozo, avec nous du Conseil, à ma

11 gauche, Alastair Stewart, conseiller juridique au CRTC,

12 Agathe Loiselle, conseiller analyste de politique au

13 CRTC et Madame Lucie Audet, du bureau du CRTC de

14 Montréal qui servira de secrétaire pour cette séance.

15 N'hésitez pas à vous adresser à un ou l'autre de ces

16 gens, si vous avez des questions concernant la

17 procédure que nous allons suivre aujourd'hui.

18 2 Avant de commencer, je tiens à vous

19 dire que nous sommes heureux d'être ici à Chicoutimi.

20 Dans la vision et le calendrier de travail triennal

21 rendu public à l'automne dernier par le Conseil, l'un

22 de ses grands objectifs, est de se rapprocher davantage

23 de la population canadienne. Cela d'une part, pour

24 mieux tenir compte des préoccupations des canadiens et

25 d'autre part, pour faire mieux connaître ses décisions

StenoTran

 

2

1 auprès du public.

2 3 Cette préoccupation du Conseil

3 s'inscrit à une époque où l'environnement des

4 télécommunications évolue à une vitesse accélérée. Que

5 ce soit au niveau des services offerts, de leur accès,

6 de leur qualité ou en quête de contenu.

7 4 Il était donc devenu important pour

8 le Conseil de consulter les Canadiens le plus souvent

9 possible sur des questions majeures, tel le service

10 téléphonique dans les régions ..., le contenu

11 télévisuel canadien et sur toute la question entourant

12 les nouveaux médias.

13 5 Compte tenu que le Conseil tiendra en

14 septembre prochain des audiences publiques pour

15 examiner ses politiques relatives à la télévision

16 canadienne, il a organisé des rencontres telles que

17 celles-ci dans plusieurs villes canadiennes pour lui

18 permettre de recueillir les commentaires, les points de

19 vue et les suggestions du public quant à ces questions.

20 6 Puisqu'il s'agit d'une rencontre que

21 nous voulons garder aussi informelle que possible et

22 qui se veut davantage un échange, je demanderais à

23 Madame la secrétaire d'inviter à se présenter, à tour

24 de rôle, chaque personne inscrite à l'agenda

25 d'aujourd'hui.

StenoTran

 

3

1 7 Je précise également que nos

2 discussions seront transcrites et feront partie

3 intégrante du dossier d'examen public des audiences de

4 septembre.

5 8 Après avoir complété le processus

6 d'audience, le Conseil devrait rendre sa décision sur

7 les politiques relatives à la télévision canadienne à

8 la fin de l'automne. À moins que quelqu'un ait une

9 question préliminaire, j'inviterais maintenant Madame

10 la secrétaire à inviter le premier participant à se

11 présenter.

12 9 LA SECRÉTAIRE: Oui Madame la

13 Présidente, nous avons trois (3) intervenants

14 d'inscrits, nous entendrons dans l'ordre Monsieur

15 Hébert, Monsieur Simard et Madame Vaillancourt, donc en

16 tout premier lieu Monsieur Daniel Hébert qui représente

17 à la fois le Conseil des usagers de la Sagamie et le

18 Conseil régional de la culture du Saguenay-Lac-St-Jean.

19 10 Merci.

20 11 LA PRÉSIDENTE: Bonjour Monsieur

21 Hébert.

22 PRÉSENTATION/PRESENTATION

23 12 M. DANIEL HÉBERT: Alors bonjour

24 Madame, bonjour Messieurs. En tout premier lieu, je

25 vais m'inscrire pour parler au nom de la culture, au

StenoTran

 

4

1 nom des entreprises culturelles, alors on traitera

2 peut-être par la suite un peu du Conseil des médias et

3 le travail qu'il a pu exercer dans la région depuis

4 quelques années.

5 13 Alors pour le Conseil de la culture,

6 pour le Conseil régional de la culture, ici je vais

7 aborder principalement la question du développement de

8 la production télévisuelle ici au Saguenay-Lac-St-Jean,

9 puisqu'on est dans la région et que sur l'ensemble du

10 territoire québécois, vous avez pu avoir des points de

11 vue qui touchent davantage l'aspect national ou

12 l'aspect international de la télévision.

13 14 Donc pour le Conseil de la culture du

14 Saguenay-Lac-St-Jean, la production d'émissions de

15 télévision canadiennes est très importante d'une part,

16 pour la viabilité des entreprises culturelles

17 canadiennes et québécoises et d'autre part, pour faire

18 connaître et promouvoir les valeurs, les coutumes et

19 l'identité des peuples qui y vivent dont le peuple

20 québécois.

21 15 On y retrouve différents genres de

22 production canadienne et québécoise dans nos

23 télévisions comme les téléséries, les téléromans de

24 variété, les informations d'informations culturelles,

25 en résumé, une production culturelle et artistique de

StenoTran

 

5

1 grande qualité et appréciée beaucoup des télé-

2 spectateurs.

3 16 D'ailleurs, je pense qu'on aurait pas

4 pu, je pense qu'au niveau culturel, la présence des

5 différentes émissions de variété qui ont rendu

6 populaires les festivals comme le Festival Juste pour

7 Rire ou toutes sortes d'émissions qui ont pu être

8 produites par les différents réseaux, ont fait en sorte

9 que la production culturelle s'est largement diffusée à

10 la grandeur du Québec et du pays. Bien entendu, toute

11 la production culturelle française est davantage

12 concernée ici au Québec ou dans les régions.

13 17 Apparition des nouvelles technologies

14 ouvre également de nouvelles opportunités à la

15 production télévisuelle partout au pays puisque les

16 nouvelles technologies vont peut-être permettre

17 éventuellement de pouvoir produire des CD-ROM ou des

18 produits télévisuels dans des régions où ces nouvelles

19 technologies-là vont permettre de réaliser des

20 productions de qualité.

21 18 La télévision et la radio exercent

22 une influence majeure dans la réalité économique de la

23 création, de la production et de la diffusion

24 culturelle québécoise et canadienne. Elles ont

25 contribué et contribuent à soutenir et à développer

StenoTran

 

6

1 tout le système de l'industrie culturelle québécoise et

2 canadienne dans le domaine comme par exemple du cinéma

3 ou théâtre, de la chanson, de la musique, de la

4 variété, de la diffusion des arts de la scène, de

5 l'industrie, de l'industrie du disque pour la radio, à

6 tout le moins, de l'écriture dramatique et

7 conséquemment des emplois culturels et des conditions

8 de vie, des artistes et des professionnels qui

9 travaillent dans ce secteur.

10 19 Ce phénomène majeur de support à

11 l'industrie culturelle à la culture québécoise et

12 canadienne demeure toutefois l'apanage des métropoles

13 canadiennes comme Montréal où se concentre l'industrie

14 culturelle québécoise et canadienne au niveau culture.

15 Le gouvernement fédéral et, en particulier

16 Radio-Canada, et l'industrie de la télévision y

17 exercent une influence prépondérante.

18 20 Pour illustrer mes propos, j'attire

19 votre attention sur quelques statistiques qui

20 démontrent le rôle des administrations publiques et

21 particulièrement Radio-Canada et le gouvernement

22 fédéral sur l'activité économique culturelle au Québec.

23 21 Au Québec, il existe deux grandes

24 sources de financement qui sous-tendent l'activité

25 économique culturelle, ce qu'on appelle habituellement

StenoTran

 

7

1 les recettes autonomes des entreprises et des

2 organismes, leurs propres revenus si l'on veut, et les

3 dépenses des administrations publiques. Le Bureau de

4 la Statistique du Québec nous indique les recettes

5 autonomes sont plus importantes que les dépenses des

6 administrations publiques.

7 22 En mil neuf cent quatre-vingt-douze

8 (1992) quatre-vingt-treize (93), on avait des recettes

9 autonomes autour de deux point cinq (2.5) milliards

10 puis on avait environ des recettes qui étaient, en

11 provenance de l'industrie, des administrations

12 publiques d'à peu près un point sept (1.7) milliard.

13 Là j'imagine que les chiffres ont dû changer un peu, il

14 y a eu, au cours des années, des changements dans les

15 différentes administrations tant fédérale que

16 provinciale mais au niveau culturel, il y a eu quand

17 même des efforts de maintenir les financements publics.

18 23 Alors il y a... ce qu'on conçoit,

19 c'est que le financement public il est important, il

20 est quand même moins important, les industries

21 culturelles que le financement privé ou les recettes

22 autonomes.

23 24 Aujourd'hui, ce qui m'intéresse dans

24 l'échange avec vous, c'est la répartition des dépenses

25 d'administration publique et le rôle majeur de la

StenoTran

 

8

1 télévision et de Radio-Canada, en particulier, dans la

2 culture métropolitaine versus la culture qui s'exerce

3 dans une région comme le Saguenay-Lac-St-Jean.

4 25 Alors le Bureau de la Statistique du

5 Québec nous révèle que dans l'ensemble des

6 administrations publiques canadiennes françaises, parce

7 que c'est au Québec que je me situe, aux fins de la

8 culture, on remarque, ça inclut le domaine de

9 communications ces statistiques-là, ces... ces... ces

10 dépenses publiques, mais dans... dans la culture au

11 Québec, se répartit de la façon suivante:

12 l'administration fédérale, c'est environ cinquante

13 pour-cent (50%), puisqu'à Radio-Canada, il est très

14 important dans le phénomène de les dépenses publiques

15 aux fins de la culture.

16 26 Également aussi toutes les grandes

17 institutions nationales, si on prend Téléfilm, si on

18 prend les institutions qui... qui investissent dans le

19 domaine de la culture.

20 27 Le provincial, le Ministère de la

21 culture et des communications au Québec et les autres

22 grandes institutions nationales aussi, au niveau des

23 communications, ce qui comprend Radio-Québec, c'est

24 environ trente-cinq pour-cent (35%). Donc c'est

25 inférieur à l'administration fédérale.

StenoTran

 

9

1 28 Et le municipal dans la culture au

2 Québec, globalement, c'est environ quinze pour-cent

3 (15%). Il est clair qu'à Radio-Canada, Téléfilm Canada

4 y joue un rôle majeur au plan économique et aussi pour

5 la viabilité des industries culturelles au Québec.

6 29 Au Saguenay-Lac-St-Jean, plusieurs

7 recherches réalisées par le Conseil de la culture, qui

8 ont été démarrées depuis mil neuf cent quatre-vingt

9 (1988) quatre-vingt-neuf (89), ça fait plusieurs études

10 qu'on fait, entre autres une culture sur l'impact

11 économique de la culture au Saguenay-Lac-St-Jean, qui

12 s'intitulait "La Culture, ça compte".

13 30 On a également fait, en

14 quatre-vingt-treize (93) quatre-vingt-quatorze (94),

15 une planification stratégique, culturelle, régionale

16 qui comportait un diagnostic assez précis de

17 l'importance économique de la culture au

18 Saguenay-Lac-St-Jean.

19 31 On a également fait une étude sur

20 l'intervention des municipalités, intervention

21 culturelle des municipalités au Saguenay-Lac-St-Jean,

22 où on avait l'ensemble des données économiques,

23 l'intervention des municipalités.

24 32 On a fait également deux (2) enquêtes

25 sur la population active du secteur culturel qui nous

StenoTran

 

10

1 ont permis de constater des supports de

2 l'administration publique au Saguenay-Lac-St-Jean.

3 33 Et on a remarqué le phénomène

4 suivant, c'est que c'était inversé. Au lieu d'avoir

5 l'image souvent qu'on a du Québec, avec

6 l'administration fédérale qui intervient, comme tout à

7 l'heure, je vous l'ai expliqué, l'administration

8 provinciale et l'administration municipale, c'est

9 inversé.

10 34 On retrouvait l'administration

11 municipale en premier lieu, c'est-à-dire que les

12 recettes autonomes sont toujours et encore dans la

13 région, les premières... les premiers revenus. C'est

14 comme au niveau du pays ou au niveau de la province,

15 les recettes autonomes même des entreprises culturelles

16 du Saguenay-Lac-St-Jean sont les premiers, ça c'est

17 clair. Qu'on soit n'importe où là, c'est toujours ça

18 qui est prédominant.

19 35 Au niveau de l'administration

20 publique, là c'est inversé. On retrouve un... un

21 investissement des municipalités qui est supérieur à

22 l'administration provinciale et qui également,

23 l'administration provinciale est supérieure au fédéral.

24 Donc on... on... c'est la période inversée si on veut

25 au niveau des dépenses d'administration publique.

StenoTran

 

11

1 36 Ce qui fait que... qu'on retrouve ici

2 la cause principale de ce phénomène, c'est

3 effectivement le fait que la concentration des

4 ressources provinciales et fédérales, qui sont situées

5 dans les grandes institutions nationales, font en sorte

6 qu'ici dans la région, les capacités sont... sont... ne

7 sont pas présentes.

8 37 Autrement dit, les... les dépenses,

9 tant au niveau de l'administration provinciale que

10 l'administration fédérale, étant beaucoup plus

11 concentrées dans les grandes métropoles et j'imagine

12 que c'est pareil partout ailleurs au pays aussi là, si

13 on extrapolait, mais j'ai aucune donnée là-dessus.

14 38 Pour la... pour la région

15 Saguenay-Lac-St-Jean, on se rend compte, donc pour la

16 production d'émissions ou la production culturelle, en

17 général, s'est très peu développée au plan culturel.

18 39 L'autre phénomène, l'autre phénomène

19 observé étant l'importance de la télévision et de la

20 radio pour soutenir les industries culturelles dans les

21 grands centres.

22 40 C'est bien entendu que l'industrie

23 culturelle, comme je vous mentionnais au début, si elle

24 est forte à Montréal, si elle est forte dans les grands

25 centres, que ce soit Toronto, c'est qu'il y a une

StenoTran

 

12

1 production télévisuelle importante qui soutient les

2 industries culturelles tant au niveau des grands

3 centres québécois qu'ailleurs au pays.

4 41 Cette absence d'industries

5 culturelles dans une région comme la nôtre fait en

6 sorte que on n'est pas assis sur une base très solide

7 permanente, à long terme pour diffuser et promouvoir la

8 culture qui émane des régions.

9 42 D'autre part, toutes les études,

10 toutes les recherches que nous avons effectuées, nous

11 démontrent des besoins et des attentes très importantes

12 pour la promotion, la mise en marché et la diffusion

13 culturelle dans les médias de masse comme la télévision

14 dans la région.

15 43 Nous sommes convaincus qu'une

16 stratégie de communication télévisuelle et médiatique

17 permettrait aux entreprises culturelles et aux

18 organismes culturels régionaux d'accroître leur

19 fréquentation, leurs revenus autonomes et de mieux

20 faire vivre les professionnels et les artistes qui

21 exercent ici.

22 44 Nous vous soumettons une proposition

23 qui germe depuis un certain temps au sein du Conseil de

24 la culture, il s'agirait de constituer, je sais pas par

25 quel moyen vous pouvez intervenir au niveau de votre

StenoTran

 

13

1 réglementation, mais il s'agirait de constituer un

2 fonds pour la production et la diffusion télévisuelle

3 de la culture régionale.

4 45 Cette base économique s'avère

5 essentielle pour assurer aux producteurs indépendants

6 régionaux et aux stations de télévision, tant privées

7 qu'affiliées à Radio-Canada, de s'inscrire dans une

8 production télévisuelle de qualité.

9 46 Ce fonds servirait de levier aux

10 initiatives régionales permettant de produire, soit des

11 émissions culturelles, soit aussi des outils de

12 promotion pour la culture régionale ou à plus grande

13 échelle de s'inscrire dans les productions de plus

14 grande envergure au niveau d'émissions qui pourraient

15 toucher éventuellement le niveau national et même

16 international.

17 47 Ce fonds pourrait réunir les divers

18 partenaires du milieu, comme les producteurs

19 indépendants, les producteurs privés de télévision,

20 Radio-Canada, le Conseil de la culture et d'autres

21 partenaires.

22 48 D'ailleurs, ici... ici dans la

23 région, on peut voir ce phénomène se réaliser lorsque

24 Radio-Canada FM a décidé, voilà quelques années,

25 d'inscrire, dans sa production régionale, les

StenoTran

 

14

1 enregistrements de l'orchestre symphonique ou du

2 Quatuor Alcan ou de certaines émissions qui... qui sont

3 d'ordre plus musical, ça l'a... ça l'a facilité

4 énormément la viabilité des... des.. de l'orchestre

5 symphonique et des musiciens qui sont ici en région,

6 c'est un phénomène à petite échelle parce que

7 Radio-Canada FM a quand même des moyens qui sont

8 intéressants mais qui ont une efficacité puis qui ont..

9 qui donnent une performance.

10 49 Si on veut consolider et faire

11 émerger des initiatives dans tous les coins du Québec,

12 il faudra des incitatifs comparables à ce qui se fait

13 dans les métropoles. Je vous remercie chaleureusement.

14 50 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie

15 Monsieur. Monsieur le conseiller Cardozo, vous avez

16 des questions?

17 51 CONSEILLER CARDOZO: Merci Monsieur

18 pour votre présentation.

19 52 Dans ce contexte que vous avez

20 soulevé, j'ai une question du rôle de la télévision

21 publique et privée, croyez-vous que l'un ou l'autre ait

22 une responsabilité pour... pour nécessiter la culture

23 régionale, la télévision pour... comme Radio-Canada ou

24 Télé-Québec, les télévisions privées comme TQS ou TVA?

25 53 M. DANIEL HÉBERT: Je pense que pour

StenoTran

 

15

1 la production publique, il y a aucun doute dans mon

2 esprit, devrait participer à la production et même y

3 voir de façon précise là, financièrement,

4 économiquement comment supporter la production

5 régionale.

6 54 Pour la production privée, je pense

7 qu'il serait intéressant qu'ils s'y associent. Leur

8 devoir, à ce chapitre, c'est peut-être, d'après moi,

9 dépendant de leur... de leur santé financière et à

10 chapitre, en tout cas, s'ils sont en santé financière,

11 je pense qu'ils devraient également y participer et y

12 contribuer mais l'initiative devrait, en premier lieu,

13 j'imagine, l'exemple devrait venir de la... de la

14 télévision publique.

15 55 CONSEILLER CARDOZO: O.k., o.k..

16 56 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Hébert,

17 quand vous parlez d'un fonds pour la production

18 télévision en région, est-ce que vous... vous

19 entrevoyez une... un... des sommes qui permettraient,

20 qui seraient assignées à des auditeurs régionaux,

21 pourrait s'insérer ensuite dans la... dans la

22 programmation nationale disons que ce soit, si c'est

23 Radio-Canada ou est-ce que c'est plutôt de la

24 production très locale qui refléterait la région aux

25 gens... au Saguenay...

StenoTran

 

16

1 57 M. DANIEL HÉBERT: Dans...

2 58 LA PRÉSIDENTE: Ou les deux (2) sans

3 doute?

4 59 M. DANIEL HÉBERT: Oui, dans notre

5 esprit, c'était les deux (2), c'est qu'il pourrait y

6 avoir des... un fonds dont les... sa redistribution

7 pourrait être équitablement et selon aussi un certain

8 jugement des pairs, des gens qui y participeraient

9 entre autres, les partenaires que je vous mentionnais,

10 une partie devrait, d'après moi, être affectée à la

11 production locale, régionale, à la production

12 d'émissions culturelles, à la promotion de la culture

13 et une autre partie pourrait servir de levier pour

14 aller participer à des productions de plus grande

15 envergure à l'échelle nationale et à l'échelle

16 internationale dans le sens que pour aller s'inscrire

17 soit dans la production de téléséries ou d'émissions à

18 caractère national, il est évident que on n'a pas la

19 capacité ici d'avoir les moyens de s'inscrire dans

20 cette production.

21 60 Alors il y aurait peut-être une

22 partie du fonds qui pourrait permettre à certains

23 projets, émanant la production indépendante, de

24 s'inscrire au niveau national et international.

25 61 Je pense qu'il y aurait là ici un

StenoTran

 

17

1 mixte intéressant à faire tant au niveau régional qu'au

2 niveau national.

3 62 LA PRÉSIDENTE: Et le critère qui

4 vous intéresse le plus, c'est qu'il y aurait des fonds,

5 avec d'autres critères sans doute, pour y avoir accès,

6 mais qui seraient, au départ, des gens de la région, ce

7 serait le premier critère, il faudrait pouvoir

8 s'inscrire dans la région pour avoir accès à ce

9 fonds-là...

10 63 M. DANIEL HÉBERT: D'après moi...

11 64 LA PRÉSIDENTE: Ensuite, on pourrait

12 produire la programmation, qu'on appelle souvent la

13 programmation miroir, la programmation fenêtre et

14 pourquoi pas la programmation qui pourrait réussir à

15 être...

16 65 M. DANIEL HÉBERT: Oui.

17 66 LA PRÉSIDENTE: Mais le premier

18 critère, ce serait que la compagnie ou l'individu, le

19 producteur soit de la région.

20 67 M. DANIEL HÉBERT: Définitivement, si

21 les producteurs sont de la région, on va pouvoir

22 développer une industrie de base qui va être au moins

23 la production télévisuelle régionale de façon

24 indépendante, deuxième des choses, l'impact chez les

25 artistes ou les créateurs ou tout ce qui... qui... tout

StenoTran

 

18

1 ce qui est autour de la production télévisuelle, soit

2 l'écriture ou soit les comédiens, alors on bâtirait une

3 industrie qui serait minimale, qui serait de base pour,

4 par la suite, être capable de, éventuellement,

5 s'inscrire dans une échelle plus large, mais à tout le

6 moins, on aurait la capacité du levier, on aurait la

7 possibilité de s'inscrire dans une démarche qui

8 pourrait aboutir à rendre viable davantage l'industrie

9 culturelle ici en région.

10 68 LA PRÉSIDENTE: Pour les projets

11 plus... de plus grande envergure, je trouve que des...

12 des co-productions seraient possibles aussi...

13 69 M. DANIEL HÉBERT: Oui.

14 70 LA PRÉSIDENTE: Avec des... les

15 méchants producteurs de Montréal.

16 71 M. DANIEL HÉBERT: Avec les très bons

17 collaborateurs pour ceux de Montréal.

18 72 LA PRÉSIDENTE: Oui, très bien, vous

19 avez bien, bien répondu. Merci Monsieur Hébert, nous

20 vous remercions de votre présentation.

21 73 M. DANIEL HÉBERT: J'aurais une

22 petite dernière intervention parce que...

23 74 LA PRÉSIDENTE: Allez-y?

24 75 M. DANIEL HÉBERT: Je représente le

25 Conseil de la culture mais aussi le Conseil des médias

StenoTran

 

19

1 de la Sagamie qui est un organisme qui a eu... qui, à

2 une époque, était plus performant sur le plan de sa

3 viabilité puis de sa présence dans le milieu mais

4 aujourd'hui, on a limité un peu notre mandat, j'en

5 ai... j'en ai assumé la responsabilité parce qu'à une

6 certaine époque, il y avait eu quelques problèmes

7 financiers, j'ai relevé un petit peu l'organisme pour

8 regarder une partie seulement de son mandat ... avait

9 deux grands mandats, le Conseil des usagers des médias

10 de la Sagamie avait deux grands mandats, avait le

11 mandat de la formation, un mandat de formation pour les

12 organismes et les groupes populaires, culturels,

13 communautaires, sociaux, socio-économiques qui

14 voulaient s'initier aux médium de la télévision ou de

15 la radio ou en général, les médias écrits aussi,

16 finalement qui veulent s'initier aux communications.

17 76 Alors on offrait des formations de

18 base, pour que les gens, qui sont dans ces

19 organisations-là, soient capables d'organiser des

20 conférences de presse, organiser... se présenter à la

21 télévision, se présenter au niveau des médias.

22 77 Et le deuxième grand mandat était

23 d'intervenir auprès des médias et à l'occasion du CRTC

24 lorsqu'il y avait des plaintes ou lorsqu'il y avait des

25 usagers qui voulaient faire entendre leur... leur

StenoTran

 

20

1 opinion, s'inscrivant au C.U.M.S., étaient membres du

2 C.U.M.S.

3 78 Alors ce deuxième volet, nous on l'a

4 complètement actuellement abandonné, puisqu'on n'a pas

5 la capacité de supporter cette... cette... ce

6 mandat-là, ce qui fait qu'on s'est concentré sur la

7 formation. Et on continue à donner de la formation au

8 niveau des organismes populaires et communautaires.

9 79 A l'époque aussi, le C.U.M.S.

10 travaillait beaucoup avec les télévisions

11 communautaires et c'est peut-être l'élément sur lequel

12 je voulais vous sensibiliser le plus aujourd'hui, c'est

13 qu'on sait que les télévisions communautaires dans la

14 région ont déjà été fort importantes, il y en avait à

15 la Baie, il y en avait à Alma, il y en avait partout ou

16 presque des... il y avait une production locale,

17 c'était vraiment très local et qui était utilisée par

18 les organisations locales autant populaires que

19 socio-économiques.

20 80 Ces télévisions communautaires, il...

21 il en... il en existe maintenant que quelques-unes

22 encore capables de produire des émissions qui sont

23 situées davantage au Lac-St-Jean, puisque la télévision

24 privée ou ici affiliée à Radio-Canada couvre quand même

25 assez bien le secteur du Saguenay, même s'ils font de

StenoTran

 

21

1 très bons efforts aussi pour l'ensemble de la région.

2 81 Pour la production locale comme

3 telle, c'est vraiment la télévision communautaire,

4 St-Félicien, Roberval, Lac Bouchette, etc. qui produit

5 localement des émissions.

6 82 Lorsqu'il y a eu une déréglementation

7 par rapport aux câblos qui n'avaient... qui n'ont plus

8 la responsabilité ou qui étaient maintenant libres

9 d'investir leurs fonds, soit dans la production

10 cinématographique ou la production canadienne au niveau

11 culturel, ce qui fait qu'il y a eu une perte importante

12 au niveau économique pour la télévision communautaire

13 et sa capacité de produire des émissions ou des

14 interventions au niveau local.

15 83 Ce qui fait que maintenant, on

16 retrouve une production qui est vraiment diminuée, que

17 c'est à la limite là de la capacité de produire.

18 84 Alors au niveau des télévisions

19 communautaires, je pense qu'on aurait peut-être pu

20 penser maintenir une certaine capacité parce que c'est

21 quand même utilisé beaucoup dans les endroits où il n'y

22 a que cette possibilité-là d'aller enregistrer par

23 exemple le conseil municipal ou de passer des messages

24 qui viennent ou qui émanent des groupes communautaires

25 et populaires.

StenoTran

 

22

1 85 Alors c'est une difficulté qu'on

2 rencontre, qu'on rencontrait moins auparavant et que

3 j'imagine qu'avec la situation actuelle, c'est pas

4 évident que les télévisions communautaires vont pouvoir

5 survivre à long terme. Alors merci.

6 86 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Andrew

7 Cardozo?

8 87 CONSEILLER CARDOZO: Sur le sujet de

9 la télévision communautaire, avez-vous des ententes

10 avec vous les groupes commentaires, communautaires et

11 le câblodistributeur pour la programmation maintenant?

12 88 M. DANIEL HÉBERT: Oui, il y en a

13 actuellement, si on prend par exemple... ben à Alma,

14 la télévision communautaire a même disparu, a été

15 éliminée mais le câblo a maintenu certaines émissions

16 sur base des fois bénévoles, d'autres fois rémunérées

17 pour peut-être une, quelques personnes mais là T.V.

18 communautaire elle n'a pas pu survivre comme telle, le

19 câblo a pu maintenir une certaine programmation.

20 89 Pour le nord du Lac, il y a une

21 relation qui s'est maintenue entre le câblo et la

22 télévision communautaire mais disons que c'est au

23 minimum les possibilités.

24 90 CONSEILLER CARDOZO: Quelle sorte de

25 problèmes existent?

StenoTran

 

23

1 91 M. DANIEL HÉBERT: Bon on a, à

2 l'occasion, par exemple, les... les conseils municipaux

3 sont retransmis par la télévision communautaire, on a

4 aussi, sous l'initiative de certaines, par exemple,

5 Alma, nous avons une bibliothèque qui a pris en charge

6 la responsabilité de présenter à chaque semaine des

7 volumes des auteurs mais c'est l'initiative de la

8 bibliothèque à ce moment-là qui assume les...

9 l'animation de... de l'émission, le câblo fournit

10 les... les outils, il fournit la télévision, fournit la

11 salle, fournit les moyens de communication.

12 92 CONSEILLER CARDOZO: O.k. Merci

13 Monsieur.

14 93 LA PRÉSIDENTE: Comme vous savez

15 Monsieur Hébert, c'est assez récent que le Conseil a

16 fait la refonte...

17 94 M. DANIEL HÉBERT: Oui.

18 95 LA PRÉSIDENTE: De sa réglementation

19 des distributeurs et leur a donné plus de flexibilité

20 quant à la répartition du cinq pour-cent (5%) de leurs

21 revenus bruts entre la... un fonds de production ou la

22 programmation communautaire puisque vous êtes

23 évidemment intéressé à la production, vous comprenez le

24 dilemme du Conseil et l'effort de... encourager la

25 production locale et canadienne et aussi de...

StenoTran

 

24

1 d'espérer que les câblos continueront à offrir la

2 programmation communautaire et aussi que le Conseil a

3 l'intention dans deux (2) ans, qui serait de janvier je

4 crois Monsieur le conseiller juridique, janvier la

5 nouvelle réglementation, je pense que ça commence à

6 être effectif le premier (1er) janvier...

7 96 M. STEWART: Vous avez raison Madame.

8 97 LA PRÉSIDENTE: Alors dans deux (2)

9 ans, il y aura une... une revue de cette... des

10 règlements, alors il est important que des gens comme

11 vous, les gens de la communauté essaient de bien se

12 tenir au courant de ce qui se passe pour pouvoir

13 ensuite participer à la revue que le Conseil fera de la

14 refonte de ses règlements.

15 98 Et je voudrais vous demander aussi,

16 est-ce qu'à votre avis, puisque vous semblez être bien

17 impliqué, les gens font des revendications auprès des

18 câblodistributeurs pour leur indiquer leur intérêt à

19 continuer une participation dans la programmation

20 communautaire?

21 99 M. DANIEL HÉBERT: Il y a eu certains

22 efforts qui ont été faits voilà quelques années surtout

23 au Lac-St-Jean, à Alma, je sais que la télévision

24 communautaire ont tenté de maintenir leur corporation

25 mais ce fut vain, ils n'ont pas pu maintenir comme

StenoTran

 

25

1 telle la corporation.

2 100 Dans d'autres endroits, par exemple

3 où, je pense à Roberval ou à St-Félicien, où là la

4 Municipalité est peut-être venue soutenir un peu la

5 production locale.

6 101 Il faut, je comprends bien aussi

7 qu'il faut bien discerner ce que je viens de... de...

8 de présenter comme étant une information de base qui

9 touche l'ensemble des domaines, que ce soit

10 l'information locale, l'information

11 socio-communautaire, l'information vraiment locale de

12 la production culturelle, ce qui est pour moi deux

13 (2)... deux (2) éléments distincts et qui n'ont... qui

14 n'ont pas les mêmes chemins et les mêmes besoins.

15 102 LA PRÉSIDENTE: Vous n'êtes pas le

16 premier, j'ai déjà présidé trois (3) autres

17 consultations comme celles-ci au Canada anglais aussi,

18 on a ces mêmes inquiétudes que la programmation

19 communautaire diminue.

20 103 Évidemment, le Conseil espérait

21 que... que les... les câblodistributeurs continueraient

22 à desservir mais c'est en effet, voulant équilibrer le

23 désir d'augmenter les fonds accessibles pour la

24 production mais c'est important que les câblos, qu'on

25 fasse sentir aux câblos que c'est important pour la

StenoTran

 

26

1 communauté au lieu de... parce que ça peut avoir un

2 effet bénéfique si les câblos sont... sont tenus au

3 courant des inquiétudes des gens sur la diminution ou,

4 dans certains cas, on craint la disparition.

5 104 M. DANIEL HÉBERT: Je sais pas s'il

6 faudrait pas réglementer en partie cet aspect-là parce

7 qu'on...

8 105 LA PRÉSIDENTE: Bien ça...

9 106 M. DANIEL HÉBERT: Dans le contexte

10 actuel, dans le contexte actuel, le contexte est...

11 est, au niveau des communications bouge tellement

12 rapidement, c'est tellement compétitif parce que là

13 quand on voit que les câblos sont rendus dans

14 l'inforoute, sont rendus dans les autoroutes, sont

15 rendus partout là puis que les systèmes de

16 communication téléphonique sont presque... bientôt vont

17 être... hein là les... c'est tellement compétitif qu'il

18 faut à quelque part un minimum de réglementation pour

19 asseoir en tout cas des besoins qui sont primordiaux à

20 mon point de vue.

21 107 LA PRÉSIDENTE: Oui il y a encore une

22 réglementation mais elle donne plus de flexibilité

23 entre des sommes versées à un fonds de production et

24 des sommes versées à la programmation communautaire,

25 c'est un essai, comme je vous dis, qui sera réexaminé

StenoTran

 

27

1 et vous semblez être un exemple du désir d'équilibrer

2 tous les deux, d'avoir des fonds pour fins de

3 production de...

4 108 M. DANIEL HÉBERT: Culturelle...

5 109 LA PRÉSIDENTE: De la télévision

6 conventionnelle et en avoir aussi pour desservir les

7 communautés. Nous vous remercions de vos

8 présentations.

9 110 M. DANIEL HÉBERT: Merci.

10 111 LA PRÉSIDENTE: Madame la secrétaire?

11 112 LA SECRÉTAIRE: Nous entendrons

12 maintenant Monsieur Guy Simard, Monsieur Guy Simard est

13 de Chicoutimi.

14 PRÉSENTATION/PRESENTATION

15 113 M. GUY SIMARD: Oui, bonjour Mesdames

16 et Messieurs.

17 114 LA PRÉSIDENTE: Bonjour Monsieur

18 Simard.

19 115 M. GUY SIMARD: Je suis un citoyen

20 ordinaire, diplômé en histoire, sans emploi, donc j'ai

21 beaucoup de temps pour regarder la télévision pis tant

22 qu'à faire, je me suis dit pourquoi ne pas venir ici là

23 pour émettre là quelques commentaires là qui m'ont...

24 qui m'ont souvent apparu importants.

25 116 En fait, j'ai... j'ai un point

StenoTran

 

28

1 principal pis deux (2) petits points de critique

2 peut-être; mon point principal est celui-ci, on entend

3 les gouvernements de plus en plus dire que l'éducation

4 est prioritaire pour les citoyens de toute zone.

5 117 On investit des... des sommes

6 faramineuses dans... dans l'éducation des gens. La

7 télévision fait partie, à mon avis, d'un très bon moyen

8 d'information et d'éducation.

9 118 D'ailleurs, avec la venue des... des

10 nouveaux postes là, sur Télémax là, on peut voir là,

11 peut-être de plus en plus, en tout cas, quand on

12 regarde ces postes-là, le citoyen bénéficie

13 d'informations privilégiées.

14 119 Je fais simplement mentionner le

15 Canal Vie par exemple là, qui, à mon avis, est un très

16 bon canal là, qui va... qui va, sans doute être

17 rentable à longue échéance pour un gouvernement, en ce

18 sens-là, que dans le sens que les citoyens vont être

19 mieux informés sur leur santé.

20 120 Par contre, ce que je déplore, c'est

21 que... c'est que ceux qui ont pas le câble, c'est fini.

22 Ceux qui ne disposent pas du câble là pour suivre ces

23 émissions-là, depuis quelques années là, on a vu une

24 nette détérioration là, autant au niveau de... de

25 Radio-Canada que des autres postes de télévision.

StenoTran

 

29

1 C'est évident, là, on est dans un marché de... on tombe

2 dans un marché d'économie libre, l'état se

3 déresponsabilise.

4 121 Donc... donc ce qui se passe à mon

5 avis, c'est que définitivement, il y a de plus en plus

6 de citoyens qui vont être exclus de ces informations

7 privilégiées.

8 122 On n'a qu'à penser aussi à RDI

9 évidemment qui, à mon avis, est un très bon canal

10 d'informations, mais encore là, ceux qui ne disposeront

11 pas du câble là, ne pourront pas bénéficier de ces

12 émissions.

13 123 Même à ce niveau-là, on a vu

14 plusieurs émissions qui étaient à Radio-Canada et qui

15 se sont retrouvées sur RDI, je n'ai qu'à mentionner

16 l'émission à Robert Guy Scully là qui maintenant est

17 rendue... est rendue à RDI.

18 124 Disons qu'à un moment donné, j'ai

19 même téléphoné à un de vos employés pis je me suis posé

20 la question, est-ce que le câble c'est un bien

21 essentiel ou est-ce que c'est un bien de luxe? On m'a

22 répondu que le câble, c'est un bien de luxe. A mon

23 avis, le câble n'est plus un bien de luxe et désormais

24 les gouvernements devront songer que... devront faire

25 le... le... le mieux possible là, pour que de plus en

StenoTran

 

30

1 plus de gens aient le câble.

2 125 Même, il y a des régions éloignées là

3 où je pense que c'est pratiquement impossible, à ce

4 moment-là, il faut pas que les autorités négligent...

5 négligent au moins le... la chaîne de Radio-Canada.

6 126 Il nous reste quand même Télé-Québec

7 là qui est pas... qui est pas mauvais mais même là, de

8 ce côté-là là, ça peut pas se comparer à ce qui se

9 véhicule présentement sur... sur les autres... sur les

10 autres postes.

11 127 Disons que peut-être j'aimerais vous

12 entendre réagir à ce... ce commentaire. Les deux (2)

13 derniers commentaires que je vais faire là, juste parce

14 que je regarde beaucoup la télévision là, j'ai remarqué

15 aussi une détérioration au niveau des nouvelles, des

16 nouvelles, des fois on a des commentaires anglophones

17 qui ne sont pas traduits. Je l'ai vu quelquefois à

18 Radio-Canada. TVA sont pas gênés pour le faire,

19 surtout dans les sports par exemple, évidemment, mais

20 quand même, de ce côté-là, j'ai remarqué une

21 détérioration.

22 128 L'autre... l'autre petit commentaire

23 qui va un peu dans ce sens-là aussi, c'est... c'est

24 avec RDI pis avec nos postes de nouvelles là, on a

25 quand même beaucoup de difficultés là à voir si ce

StenoTran

 

31

1 qu'on nous présente c'est en direct ou c'est pas en

2 direct.

3 129 Je pense qu'à ce niveau-là, c'est la

4 canal CEPAC qui est le meilleur parce qu'il nous

5 indique toujours en bas, l'heure ou la date, même

6 sur... même sur les émissions de l'assemblée nationale,

7 ça peut faire défaut aussi. Ca fait que je ne sais pas

8 si vous avez la latitude de... de réglementer dans ce

9 sens-là, mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de...

10 de négligence à ce point de vue-là pis c'était rentable

11 aussi pour les télévisions parce que le spectateur

12 reste accroché, pis c'est-tu direct, c'est-tu en

13 différé, c'est-tu ça, ça fait que... c'est peut-être un

14 bon moyen aussi pour garder le... le spectateur.

15 130 C'est à peu près tout, je vous

16 remercie.

17 131 LA PRÉSIDENTE: Merci Monsieur

18 Simard. Est-ce que Monsieur Cardozo vous avez des

19 questions?

20 132 CONSEILLER CARDOZO: Deux (2) petites

21 questions. Merci Monsieur Simard. Maintenant vous

22 recevez combien de canaux sur le câble?

23 133 M. GUY SIMARD: Oui j'ai fait la

24 liste, sans câble là, il nous reste Radio-Canada, CKRS

25 ici en région, il y a Quatre-Saisons, CFRS, CJPM qui se

StenoTran

 

32

1 trouve à être le TVA pis Télé-Québec pis là aussi,

2 quatre (4) postes sans câble là, mais il arrive souvent

3 qu'il peut n'avoir, dépendant l'endroit où on demeure

4 là, il peut arriver... ça peut être assez fréquent là,

5 qu'il y a un des postes là qui soit... qui soit pas

6 très bon ou deux (2) postes qui soient pas très bons.

7 134 Ca fait qu'à ce moment-là, des fois

8 là, tu peux rester deux (2)... deux (2) postes valables

9 là à quelqu'un qui s'intéresse à la télévision.

10 135 CONSEILLER CARDOZO: Oui et dans le

11 domaine de l'éducation que... que vous avez parlé, quel

12 est les canaux qui fait des bons services, Télé-Québec?

13 136 M. GUY SIMARD: A mon avis, TV...

14 même TV-5 là qui est... mais TV-5 a quand même une

15 couverture canadienne mais s'il fallait justement

16 répondre à votre question là qui était dans le journal,

17 à savoir quels sont les... le meilleur canal, les

18 meilleurs émissions là, qui donnent un petit peut

19 l'ensemble là de... de qu'est-ce que c'est que le

20 Canada là, même si nous-autres, du côté francophone

21 on... on sait ce que c'est du côté anglophone, on n'a

22 pas beaucoup de nouvelles là, mais à mon avis TV-5 est

23 un très bon canal. Encore là, il y a eu détérioration

24 au niveau de TV-5 depuis quelques années, soit au

25 niveau des... des émissions ou au niveau des... des...

StenoTran

 

33

1 des horaires des émissions o.k.

2 137 Tout en répondant en même temps à

3 votre question sur... sur les valeurs canadiennes, avec

4 RDI et les nouvelles de l'Ontario pis les nouvelles de

5 la Colombie pis tout ça, moi je m'aperçois que c'est

6 quelque chose de très... de très valable, en tout cas

7 dans votre sens aussi, si... même si... si on est dans

8 une région très souverainiste là, moi je trouve que

9 c'est très valable quand même pour faire connaître là

10 qu'est-ce qui se passe à... à l'extérieur du Québec.

11 138 Je suis moi-même, sans le vouloir

12 même, je m'intéresse à ces postes-là, Ontario, plus,

13 peut-être plus ce qui se passe dans les Maritimes.

14 Ensuite on a le canal D qui peut être assez éducatif là

15 dû à ses... à ses reportages là qui est de l'assez

16 documentaire.

17 139 Mais Canal Vie c'est... c'est

18 éducatif aussi, pis là ben je pourrais aller dans les

19 postes anglais, sauf que moi j'écoute pas l'anglais.

20 140 Finalement, malgré tout, ben c'est

21 sûr que l'assemblée nationale pour quelqu'un qui écoute

22 la politique, c'est... c'est... c'est fabuleux, je veux

23 dire quand on écoute les commissions parlementaires,

24 moi je trouve que c'est... c'est autrement intéressant

25 que même la période des questions à l'assemblée

StenoTran

 

34

1 nationale, je veux dire...

2 141 LA PRÉSIDENTE: Vous suggérez pas

3 qu'il y a des bons acteurs?

4 142 M. GUY SIMARD: Peut-être à la

5 limite, c'est-à-dire on les voit peut-être dans...

6 dans... on les voit quand même dans deux (2)

7 comportements différents là pis je veux dire quelqu'un

8 qui a... qui a pas eu la chance d'écouter au moins une

9 fois une commissions parlementaire là, moi je pense

10 qu'il manque quelque chose là, parce que ça explique

11 vraiment qu'est-ce c'est que le travail d'un

12 gouvernement pis à ce niveau-là ben il y a quand même

13 deux (2) canaux là, il y aurait... il y a le dix-huit

14 (18) à l'assemblée nationale pis sur le câble.

15 143 Ensuite, il y a Télé-Québec qui nous

16 passe quand même la période des questions pis je pense

17 que quelquefois, ils peuvent nous passer des émissions

18 spéciales mais même le CEPAC... le CEPAC

19 m'impressionne, d'autant plus qu'au CEPAC il y a pas

20 de... il y a pas de pollution journalistique,

21 excusez-moi.

22 144 CONSEILLER CARDOZO: Merci Monsieur.

23 Merci Madame.

24 145 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Simard,

25 quand vous dites que c'est tous les gens devraient

StenoTran

 

35

1 avoir le câble, vous ne parlez pas pour vous-même, à

2 Chicoutimi, le câble est accessible à tout le monde, il

3 y a évidemment la question de la dépense oui mais

4 est-ce que vous vous adressiez aussi au fait que dans

5 les régions très près de Chicoutimi, il y aurait des

6 endroits qui ne sont pas câblés?

7 146 M. GUY SIMARD: Non pour moi c'était

8 plus...

9 147 LA PRÉSIDENTE: Plus la...

10 148 M. GUY SIMARD: La question

11 économique, parce que je pense pas qu'il y ait de

12 régions qui sont... qui sont pas...

13 149 LA PRÉSIDENTE: Câblées?

14 150 M. GUY SIMARD: Câblées.

15 151 LA PRÉSIDENTE: Alors c'est plutôt...

16 152 M. GUY SIMARD: Oui, la question

17 économique.

18 153 LA PRÉSIDENTE: Le prix...

19 154 M. GUY SIMARD: Oui.

20 155 LA PRÉSIDENTE: Du câble et sinon que

21 les gens sont limités à très peu de... à très peu de

22 postes ou s'ils en ont plusieurs et sans doute c'est

23 parce qu'avec des nouveaux canaux, il y a une

24 facturation, une fragmentation de l'auditoire et une

25 restructuration des ressources aussi. Alors on en

StenoTran

 

36

1 gagne d'un côté, on en perd de l'autre et votre

2 inquiétude, c'est le coût, le coût du câble.

3 156 Quand vous vous plaignez du fait

4 qu'il y a certains problèmes qui sont en anglais, ce

5 que vous désireriez c'est qu'il y ait toujours une

6 traduction super-imposée ou vocale ou...

7 157 M. GUY SIMARD: Oui au...

8 158 LA PRÉSIDENTE: Ou écrite sur le...

9 159 M. GUY SIMARD: Oui c'est ça, c'est

10 au niveau des nouvelles là, à un moment donné on nous

11 passe une nouvelle pis on va nous passer un... un...

12 160 LA PRÉSIDENTE: Sans la traduction?

13 161 M. GUY SIMARD: C'est ça, sans la

14 traduction en bas là, ni verbale, un ou l'autre, il y a

15 pas de problème je pense.

16 162 LA PRÉSIDENTE: Et puis au niveau de

17 l'identification de si la programmation est oui ou non

18 en direct, vous voudriez la même chose, qu'il y ait une

19 certaine date en-dessous super-imposée qui dit le...

20 que c'était hier ou avant-hier ou...

21 163 M. GUY SIMARD: Oui.

22 164 LA PRÉSIDENTE: Mais pas au niveau

23 de... de... de clips de nouvelles qui seraient insérés,

24 vous voulez dire si c'est un programme ou un segment

25 entier qu'on... qu'on sache si c'est en direct ou si

StenoTran

 

37

1 c'est reproduit. Donc si c'est aujourd'hui ou hier?

2 165 M. GUY SIMARD: Je pense que le

3 nouveau canal de nouvelles TVA et TLC, je pense que

4 dans ce sens-là, lui c'est lui qui est peut-être le

5 plus... le plus confondant là parce qu'on sait pas s'il

6 reprend le bulletin d'avant ou si... ou s'il continue

7 pis dans ce sens-là, ils peuvent... ce serait plus...

8 plus efficace s'ils nous indiquaient que...

9 166 LA PRÉSIDENTE: De savoir si les

10 mauvaises nouvelles sont d'hier ou d'avant-hier?

11 167 M. GUY SIMARD: Oui, ben entre

12 autres, je peux vous dire qu'avec les gens que je

13 rencontre pis tout ça, ça c'est peut-être pas de votre

14 ressort là mais quand même RDI l'emporte haut la palme

15 là par rapport au Canal nouvelles qui peut être bien

16 pratique mais on sent qu'il est pas... il est pas si

17 rapide là que... que RDI là pour... pour la nouvelle en

18 direct.

19 168 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions

20 Monsieur Simard pour votre présentation. Madame la

21 Secrétaire?

22 169 LA SECRÉTAIRE: Nous entendrons

23 maintenant Madame Marthe Vaillancourt qui représente le

24 Centre d'aide aux victimes d'actes criminels.

25

StenoTran

 

38

1 PRÉSENTATION/PRESENTATION

2 170 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Bonjours

3 Mesdames, bonjour Messieurs.

4 171 LA PRÉSIDENTE: Bonjour Madame

5 Vaillancourt.

6 172 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Alors je

7 suis très contente de pouvoir vous livrer quelques mots

8 aujourd'hui. J'aurais aimé avoir le temps d'écrire un

9 long mémoire comme j'ai l'habitude de le faire mais

10 c'est l'été et les ressources sont diminuées à mon

11 bureau. C'est la période des vacances.

12 173 Vous dites dans votre document

13 d'introduction que les Canadiens ont bien raison d'être

14 fiers de leur télévision, je pense que c'est une

15 affirmation qui est véridique. J'ai parcouru le Canada

16 à plusieurs reprises, j'ai participé à de nombreuses

17 émissions de télévision et j'étais très heureuse de me

18 retrouver avec la capacité d'entendre la télévision en

19 français, quelque lieu que ce soit au Canada. Je

20 trouvais ça formidable et très, très intéressant.

21 174 On vous a sans doute parlé beaucoup

22 de la violence faite aux femmes. Je voudrais quand

23 même y revenir aujourd'hui pour la façon dont on traite

24 les nouvelles parfois. Quand je dis nouvelles là, je

25 veux parler de la façon dont on traite la violence, de

StenoTran

 

39

1 la façon dont... les mots qu'on utilise aussi.

2 175 Je pense qu'il y aurait lieu d'avoir

3 une bonne formation des lecteurs et des concepteurs de

4 nouvelles. D'abord pour leur apprendre à faire la

5 différence et à nommer les choses comme elles sont. Il

6 s'agit de violence faite aux femmes. Alors on voit

7 souvent des ratés dans la violence conjugale, la

8 violence familiale, etc.

9 176 Nous on dit, il s'agit de violence

10 faite aux femmes puisque ce sont des femmes en très

11 grande majorité qui sont victimes de meurtre et

12 d'assassinat.

13 177 Il y aussi la façon... ce qui mérite

14 beaucoup... la façon dont on va traiter ce type

15 d'événement. Vous avez l'annonceur qui vient vous

16 apprendre de quelle façon ça s'est passé et vous avez

17 ensuite l'interrogatoire de tous les voisins. Je sais

18 pas qui a commencé à traiter de la violence faite aux

19 femmes de cette façon, mais on va faire tout le tour

20 des voisins puis on va dire est-ce que vous connaissiez

21 Monsieur, est-ce que vous saviez qu'il était violent,

22 bien sûr que les voisins vont dire non, il n'est pas

23 violent et dangereux pour les violents, il est violent

24 pour sa femme et quelquefois pour les enfants, sa

25 propre famille, ses propres enfants, parce qu'il

StenoTran

 

40

1 acceptera pas que sa femme le quitte et en amenant les

2 enfants.

3 178 Donc, je... je trouve cette façon de

4 traiter la violence vraiment aberrante et je sais pas

5 quand est-ce qu'on va y mettre fin, quand est-ce qu'on

6 va la... la présenter sous son véritable jour.

7 179 Et je dis aussi qu'il faut faire

8 attention aux stéréotypes sexuels et raciaux et qu'il

9 faut favoriser la représentation des femmes dans toute

10 leur diversité.

11 180 Je voudrais vous dire aussi qu'il

12 faut être attentif à ce qui se dit dans les groupes

13 communautaires et les groupes populaires où il y a

14 souvent un ferment dans ces groupes là qui est très

15 intéressant mais qui n'arrive jamais à déboucher au

16 niveau national parce que quand la télévision nationale

17 est présente dans les régions, c'est souvent parce

18 qu'il s'est passé quelque chose de véritablement

19 spectaculaire. Il faut que ce soit une contestation

20 extraordinaire ou un événement qui dépasse

21 l'entendement alors que chaque jour, dans les groupes,

22 il se réalise des choses intéressantes.

23 181 Il y a des actions qui sont menés par

24 tout l'ensemble des groupes communautaires, tout le

25 monde qui travaille là-dedans, qui arrive à... à voir

StenoTran

 

41

1 des actions intéressantes.

2 182 J'ai été co-présidente du comité

3 national sur la violence faite aux femmes. Concernant

4 les médias et la télévision, nous avions produit toute

5 une série de recommandations. Je sais pas jusqu'à quel

6 point elles ont été mises de l'avant, elles ont été

7 réalisées mais je suis plutôt sceptique concernant le

8 sort qui a pu arriver aux recommandations du comité

9 canadien sur la violence faite aux femmes.

10 183 Mais je voudrais quand même vous

11 rappeler ce qu'est l'essence de ce que je voulais vous

12 dire aujourd'hui. C'est bien sûr que je suis

13 consciente que nous baignons dans une culture populaire

14 qui touche tous les domaines de l'activité humaine: les

15 images, les sons, les narrations et les vedettes qu'on

16 nous présente s'adressent directement à nos sentiments

17 et à nos sens, indépendamment de notre faculté de

18 raisonnement et d'analyse.

19 184 Nous observons, inconsciemment, les

20 messages et les idéologies, non c'est nous absorbons,

21 j'ai écrit vite, les messages et les idéologies qu'ils

22 transmettent comme l'air que nous respirons

23 régulièrement, obligatoirement sans possibilité de

24 choix. Les images ainsi transmises influent sur nos

25 valeurs et nos comportements.

StenoTran

 

42

1 185 On peut reconnaître qu'il est

2 important que ce qui se vit dans notre société fasse

3 l'objet de reportages, d'analyses, d'éditoriaux et de

4 nouvelles. C'est un moyen privilégié pour mettre en

5 évidence ce qui est vécu par les femmes, les hommes et

6 les enfants de notre communauté.

7 186 On peut discuter le fait que des

8 actes violents soient traités de façon répétitive ou de

9 façon "intensible" mais au moins sont nommés et à ce

10 moment-là le fait de briser le silence mais plus de la

11 responsabilité unique des victimes et des

12 intervenantes.

13 187 Bon ce que je veux dire finalement

14 c'est que c'est bon que les choses soient traitées mais

15 ça dépend de quelle façon. Alors quand je dis que les

16 victimes vivent dans l'enfermement, dans un étau qui

17 les... qui les étreint, dans un carcan qui les...

18 jusqu'ici a servi à les faire taire mais trouvent des

19 alliés pour rompre ce carcan pour être capables de

20 parler, quand on peut transmettre aux auditeurs ce

21 qu'est la réalité de leur vécu et ce qu'on peut

22 permettre aux auditeurs aussi de se conscientiser sur

23 ces événements.

24 188 Mais les médias ont cependant une

25 responsabilité sociale. Il faut en être conscient.

StenoTran

 

43

1 Chaque fois que l'on publie ou que l'on diffuse un

2 événement qui peut semer l'inquiétude, ébranler

3 davantage les victimes ou exercer un effet

4 d'entraînement.

5 189 Alors finalement le message que je

6 veux vous laisser, c'est celui dans... de cette

7 responsabilité sociale qui incombe aux médias et à la

8 télévision canadienne.

9 190 Merci.

10 191 LA PRÉSIDENTE: Merci Madame

11 Vaillancourt. Monsieur le conseiller Cardozo, est-ce

12 que vous avez des questions?

13 192 CONSEILLER CARDOZO: Merci Madame

14 pour votre présentation. Je veux qu'on ait... entre

15 tous les canaux que vous voyez ici dans la... dans le

16 canal anglais, est-ce qu'il y a quelqu'un qui fait des

17 reportages plus sensibles sur les questions, sur la

18 violence contre la femme et d'autre qui est moins

19 sensible?

20 193 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Disons

21 que vous me posez une question qui me confond vraiment,

22 j'ai... j'ai l'impression que c'est pas mal pareil d'un

23 canal à l'autre. Il y a toujours cette façon

24 spectaculaire de traiter l'événement, cette question,

25 cette façon de l'aborder qui, je vous dirais, qui nous

StenoTran

 

44

1 dérange et quand je dis, il faut faire attention pour

2 ne pas ébranler davantage les victimes là mais c'est

3 une réalité hein.

4 194 Il faut faire attention et ça je suis

5 pas sûre que ça fait partie des préoccupations. Donc

6 pour moi, le traitement qu'on en fait, il est pas mal

7 uniforme...

8 195 CONSEILLER CARDOZO: Oui.

9 196 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Quelque

10 soit le poste que je peux écouter.

11 197 CONSEILLER CARDOZO: Est-ce que vous

12 prenez le... le canal WT en anglais, le ....

13 198 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Non.

14 199 CONSEILLER CARDOZO: O.k.

15 200 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Non,

16 j'écoute très peu...

17 201 CONSEILLER CARDOZO: .... Parce que

18 je veux savoir qui... que peut-être en cette canaux est

19 plus sensible à cet sujet?

20 202 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Non,

21 j'ai... j'écoute beaucoup la télévision en français...

22 203 CONSEILLER CARDOZO: Oui?

23 204 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Je suis

24 très contente de pouvoir l'entendre de Terre-Neuve à...

25 205 CONSEILLER CARDOZO: Oui.

StenoTran

 

45

1 206 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: La

2 Colombie-Britannique en français.

3 207 CONSEILLER CARDOZO: Je veux juste

4 dire un petite information sur une autre chose,

5 l'association canadienne des radio-diffuseurs a préparé

6 des annonces... annonces d'intérêt public sous cet

7 sujet depuis deux (2) trois (3) ans...

8 208 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Oui.

9 209 CONSEILLER CARDOZO: Est-ce que vous

10 connaissez de... cette annonce?

11 210 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Oui, je

12 les ai beaucoup regardées, je les ai beaucoup

13 critiquées, je sais qu'au... que le... qu'un groupe de

14 ministères...

15 211 CONSEILLER CARDOZO: Oui.

16 212 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Santé et

17 services sociaux...

18 213 CONSEILLER CARDOZO: Oui.

19 214 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Et

20 Justice préparent aussi des petits topos sur la

21 violence faite aux femmes pour l'automne mais j'espère

22 que, disons qu'ils seront davantage sensibles à cette

23 question de la violence que ne l'ont été ceux qui ont

24 été produits dans les années pour, attendez

25 quatre-vingt... quelque chose là, quatre-vingt-neuf

StenoTran

 

46

1 (89), quatre-vingt-dix (90) pour illustrer la violence

2 faite aux femmes. On avait un carreau de vitre brisé

3 avec une madame toute en sang. Alors celles qui

4 vivaient de la violence psychologique, de la violence

5 économique ou d'autres formes de violence, par exemple,

6 ne se reconnaissaient pas dans cette image d'une femme

7 blessée, d'un miroir cassé et du sang qui coule.

8 215 Moi je pense qu'il faut, pour changer

9 les mentalités, il faut aussi toucher tous les aspects

10 d'une situation.

11 216 CONSEILLER CARDOZO: Oui.

12 217 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Il faut

13 pas frapper sur ce qui est évident et bon ceux qui

14 exercent de la violence psychologique ne se

15 reconnaissent pas non plus donc moi je te frappe pas,

16 je fais juste te dire ce que tu dois faire, je fais

17 juste te contrôler mais comme si c'était pas aussi une

18 forme de violence très, très difficile à vivre pour les

19 femmes hein, on l'a dit et répété, la violence

20 psychologique est davantage pénible à endurer que la

21 violence physique là.

22 218 CONSEILLER CARDOZO: O.k., merci

23 beaucoup.

24 219 LA PRÉSIDENTE: Madame Vaillancourt,

25 votre inquiétude est surtout au niveau du traitement

StenoTran

 

47

1 des nouvelles?

2 220 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Oui.

3 221 LA PRÉSIDENTE: Et de l'information

4 et pas nécessairement du choix de la programmation qui

5 vise à par exemple les films, du choix de

6 programmation?

7 222 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Oui,

8 oui.

9 223 LA PRÉSIDENTE: C'est plutôt du

10 traitement de la réalité?

11 224 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: C'est...

12 le seul aspect que j'ai voulu présenter aujourd'hui,

13 parce que c'est un aspect qui me heurte et qui me

14 blesse chaque fois que je le vois à la télé ou que je

15 l'entends à la radio mais souvent la télé, c'est la

16 raison pour laquelle j'ai voulu venir aujourd'hui parce

17 que je me suis dit que sur l'ensemble de la violence et

18 vous auriez certainement des rapports très élaborés

19 puis qu'on en avait produit un en tant que comité

20 canadien en quatre-vingt-treize (93), je me suis dit,

21 il est encore d'actualité.

22 225 Mais c'est ça, c'est le... le... il

23 faut... moi je pense... quand on dit que les Juges

24 devraient recevoir des formations là pour rendre des

25 jugements équitables et qui sont pas défavorables aux

StenoTran

 

48

1 victimes, c'est la même chose pour tous les... toutes

2 les personnes qui ont à traiter de la violence

3 finalement.

4 226 Donc cette formation qu'on demande

5 pour les uns, il faut l'accorder aux autres aussi. Moi

6 je pense que le concepteur, celui qui écrit la

7 nouvelle, qui recevait une formation, ne pourrait plus

8 l'écrire de la même façon.

9 227 LA PRÉSIDENTE: Vous êtes au courant

10 évidemment que les télédiffuseurs au Canada sont...

11 sont sujets à des... en code, lorsqu'il s'agit de la

12 violence...

13 228 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Oui.

14 229 LA PRÉSIDENTE: Et aussi au niveau

15 des stéréotypes sexuels...

16 230 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Oui.

17 231 LA PRÉSIDENTE: Dont vous avez parlés

18 aussi, alors c'est un début au moins, une... une

19 reconnaissance de ces problèmes-là mais ce dont vous

20 parlez, évidemment c'est... ça peut être très utile et

21 probablement requiert un changement au niveau de

22 l'éducation pour... et de la formation pour être

23 sensibilisé à la façon dont on traite de... des sujets

24 qui impliquent les femmes, en particulier les victimes

25 de la violence.

StenoTran

 

49

1 232 MADAME MARTHE VAILLANCOURT: Il y a

2 le comité Johanne Valade à Montréal là qui a commencé

3 une campagne pour, quand on... que, quand on traite

4 d'un événement douloureux à la télévision, qui soit le

5 suicide de personnes ou la violence faite aux femmes,

6 qu'on donne une information, aussi c'est la ressource

7 qui peut aider ces personnes et ça je trouve ça pas mal

8 extraordinaire comme approche.

9 233 Il est facile de faire paraître un

10 numéro de... d'un centre d'aide ou de tout autre centre

11 de prévention du suicide ou de tout autre organisme

12 communautaire qui peut venir en aide aux victimes.

13 234 C'est, à mon avis, une façon plus

14 sensible, comme je le disais tantôt, de traiter des

15 événements et que bon on a fait tellement d'études et

16 surtout des études américaines qui disent que quand les

17 victimes sont aidées rapidement après la commission

18 d'un acte criminel, elles peuvent plus facilement se

19 reprendre, retrouver leur autonomie et qu'elles coûtent

20 moins cher à la société en termes de soins, etc.

21 235 Bon alors si, quand on publie un

22 événement, on publie aussi le numéro d'un centre de

23 prévention du suicide, prenons une situation comme

24 celle-là, on aide les gens et on aide les gens alentour

25 parce que... alentour de la victime, il y a aussi

StenoTran

 

50

1 d'autres personnes qui sont en état de difficulté

2 souvent très profond.

3 236 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie

4 Madame Vaillancourt pour la présentation. Madame la

5 Secrétaire s'il-vous-plaît?

6 PRÉSENTATION/PRESENTATION

7 237 LA SECRÉTAIRE: Oui, Madame la

8 Présidente, nous avons maintenant une intervention de

9 Monsieur Charles-David Dubé. Monsieur Dubé est

10 d'Amqui, il ne pouvait se rendre de ce côté-ci du

11 fleuve aujourd'hui.

12 238 Il nous a donc demandé de vous faire

13 part de son opinion écrite. Alors je vous lis sa

14 lettre:

15 239 "Madame, Monsieur,

16 240 Par cette lettre, je vous

17 exprimerai mon opinion au sujet

18 de la place que prennent les

19 nouvelles télédiffusées et

20 radiodiffusées dans notre

21 quotidien. Je les trouve trop

22 présentes dans la société

23 d'aujourd'hui et je m'y oppose

24 complètement.

25 241 Leur répétition et leur

StenoTran

 

51

1 influence seront les arguments

2 employés pour défendre ma cause.

3 Je vous parlerai aussi du

4 bienfait de la presse écrite.

5 Tout d'abord les journalistes et

6 les annonceurs de nouvelles ne

7 font que se répéter. La même

8 nouvelle peut faire pendant des

9 jours et des jours la manchette

10 et là je ne parle pas seulement

11 des catastrophes naturelles

12 comme le déluge au Saguenay et

13 le verglas dans l'ouest

14 québécois.

15 242 Je parle aussi des nombreux

16 meurtres et assassinats, des

17 Juges qui parfois se trompent et

18 même des politiciens qui sortent

19 de l'ordinaire.

20 243 Les nouvelles envahissent

21 le monde de la radiodiffusion et

22 des télécommunications. Elles

23 sont tellement répétées que leur

24 pertinence et leur objectivité

25 en sont affectées.

StenoTran

 

52

1 244 Deuxièmement, ce

2 bombardement de nouvelles

3 entraîne bien sûr la violence au

4 sein de la communauté mais il

5 entraîne aussi des préjugés et

6 des modifications de la norme.

7 Pour un enfant, une telle

8 négativité peut être néfaste

9 pour sa vie future.

10 245 Ceci changera chez lui la

11 vision du vrai monde, la

12 nouvelle deviendra pour le

13 bambin une chose normale que

14 tout bon adulte effectue. Mais

15 cette information qui est

16 présente partout, bien qu'elle

17 soit facultative, n'affecte pas

18 seulement les enfants mais bien

19 toutes les classes de la

20 société.

21 246 En effet, les crimes et les

22 viols de loi sont bien moins

23 présents lorsque les médias ne

24 parlent que de catastrophes

25 naturelles. Il règne alors sur

StenoTran

 

53

1 la province un souffle de

2 solidarité. Une chose est sûre,

3 les nouvelles influencent les

4 gens et incitent à la violence.

5 247 En troisième lieu,

6 j'aimerais vous parler du

7 bienfait de la presse écrite, de

8 journal contrairement à la

9 télévision et à la radio,

10 apporte à la société de nombreux

11 avantages tout en laissant les

12 enfants à l'écart.

13 248 Les gens qui veulent

14 s'informer, n'ont qu'à prendre

15 le temps pour le faire. Je

16 crois que les gens trop pressés

17 pour lire les journaux, n'ont

18 pas besoin de se rajouter les

19 nouvelles des autres médias sur

20 le dos.

21 249 Le journal, avec son rythme

22 lent et personnel, apporte une

23 certaine réflexion sur le sujet

24 choisi et même les gens... et

25 mène le gens à se faire leurs

StenoTran

 

54

1 propres opinions. Une

2 information davantage axée sur

3 la presse écrite améliorerait

4 aussi beaucoup le français écrit

5 des Québécois.

6 250 En conclusion, les

7 nouvelles radiodiffusées,

8 télédiffusées, sont trop

9 présentes et répétées dans notre

10 société, leurs influences sont

11 néfastes et je crois qu'on

12 devrait favoriser l'expansion de

13 nouvelles journalistiques

14 écrites.

15 251 Recevez Madame, Monsieur,

16 mes sincères salutations."

17 252 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions

18 Madame Audet. Madame la secrétaire, est-ce que vous

19 avez une autre personne à inviter?

20 253 LA SECRÉTAIRE: Nous n'avons

21 présentement pas d'autres personnes inscrites mais s'il

22 y a des personnes dans la salle qui souhaitent faire

23 des commentaires verbaux, je les invite à s'avancer.

24 254 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que nous avons

25 des personnes intéressées à se présenter?

StenoTran

 

55

1 255 LA SECRÉTAIRE: Je vous inviterais à

2 vous présenter?

3 PRÉSENTATION/PRESENTATION

4 256 M. MOUNIVONGS: ... professeur à

5 l'Université du Québec à Chicoutimi. C'est là que le

6 représentant de la communauté laotienne de la région

7 Saguenay-Lac-St-Jean et étant aussi un des fondateurs

8 du regroupement ethno-culturel du Saguenay-Lac-St-Jean

9 et un des fondateurs aussi de la chaire d'enseignement

10 multi-ethnique et multi-culturelle en région à

11 l'Université.

12 257 Ce que je voulais dire ici, on peut,

13 c'est pas tellement long, alors je trouve que les

14 émissions canadiennes montrent bien et très bien sur la

15 petite politique dans le monde et sur les troubles qui

16 se produisent dans les... les différents coins du

17 monde.

18 258 Mais cependant les émissions

19 actuelles montrent peu ou très rarement sur la

20 situation de la nouvelle population qui s'installe dans

21 la région. Alors on ne sait jamais comment elle se

22 débrouille cette population-là dans la région, comment

23 peut-on améliorer le sort, comment la retenir dans la

24 région?

25 259 Alors si je relève ici quelques cas,

StenoTran

 

56

1 le cas des réfugiés indo-chinois, c'est-à-dire qu'ils

2 viennent du Laos, du Cambodge et du Vietnam. Je trouve

3 que cinq (5) ans après, aucune des cinquante (50)

4 familles vietnamiennes restent dans la région.

5 260 Aucun des dix (10) familles, des

6 vingt (20) plutôt, des vingt (20) familles

7 cambodgiennes, ça c'est dix (10) ans après, dans la

8 région, aucune. Il y a sept (7) familles laotiennes

9 sur trente (30) qui persistent encore jusqu'à

10 aujourd'hui dans la région.

11 261 Alors, les raisons sont nombreuses

12 pour leur départ. C'est le travail, c'est l'éducation

13 de leurs enfants et l'adaptation parce que quand la

14 communauté est petite en région, ben le problème

15 d'adaptation est beaucoup plus grand.

16 262 Mais dans les grands centres, eux

17 ils peuvent se retrouver, s'entraider un peu plus. Sur

18 ce point, je pense que les émissions canadiennes n'ont

19 pas contribué davantage surtout à sensibiliser la

20 population régionale sur la difficulté d'intégration

21 sur cette nouvelle population.

22 263 Comme nous savons tous, quand on est

23 nouveau, tout est nouveau. L'adaptation est nouvelle,

24 comprendre les différentes lois sur le chômage, sur le

25 bien-être, comment ouvrir un compte dans une banque,

StenoTran

 

57

1 ainsi de suite, l'éducation de leurs enfants et les

2 conflits dans la famille entre le père et la mère,

3 entre les parents et les enfants sont nombreux. C'est

4 pour ça que les jeunes quittent la région, les parents,

5 les parents suivent et ils s'entassent finalement dans

6 des conditions beaucoup plus détériorées qui restent

7 dans la région quand même.

8 264 Il y a aussi des occasions qui

9 manquent de refléter aussi la réalité interculturelle

10 en région, par exemple l'Université a organisé, aussi

11 la communauté laotienne a organisé aussi une fête

12 multiculturelle, multi-ethnique, nous avons organisé

13 aussi des fêtes du nouvel an laotien et là tous les

14 ans, pour montrer le visage interculturel, mais la

15 couverture des médias publics est très faible.

16 265 Assez souvent, on dit que oui, vous

17 avez organisé en fin de semaine mais alors que c'est

18 là, si c'est pas en fin de semaine, on peut pas

19 organiser ces choses-là, n'est-ce pas.

20 266 Alors nous n'avons pas le temps

21 beaucoup aussi de refléter davantage tous ces

22 problèmes-là, j'ai reçu aussi le fax de Monsieur de,

23 mon ami aussi Cardozo qui est en pleine période de

24 déménagement. Je lui ai téléphoné aussi que nous

25 sommes en plein déménagement. Il faut faire des

StenoTran

 

58

1 boîtes, après ça on... la semaine dernière on fait des

2 boîtes, la semaine suivante, on défait des boîtes dans

3 le nouveau pavillon.

4 267 Alors j'ai réussi quand même à

5 contacter le responsable maintenant de la chaire

6 d'enseignement inter-ethnique, interculturelle, il a

7 dit comme la raison citée plus haut, que c'est la

8 période des déménagements, tous les papiers sont dans

9 des boîtes et il peut pas trouver ses affaires.

10 268 J'ai sensibilisé aussi le Centre,

11 l'organisme, le Centre de références interculturelles

12 aussi, alors ça aussi a été informé et un représentant

13 qui est en arrière de nous, ...... qui fait partie de

14 ce centre-là. Voilà je vous remercie.

15 269 LA PRÉSIDENTE: Je vous remercie

16 Monsieur, vous pouvez m'épeler votre nom pour nous?

17 270 M. MOUNIVONGS: C'est Mounivongs,

18 M-O-U-N-I-V-O-N-G-S, c'est facile.

19 271 LA PRÉSIDENTE: Ah Monsieur

20 Mounivongs.

21 272 M. MOUNIVONGS: Monsieur Cardozo

22 là-bas aussi peut l'écrire plus tard.

23 273 LA PRÉSIDENTE: Monsieur le

24 conseiller Cardozo, vous avez des questions?

25 274 CONSEILLER CARDOZO: Oui, merci

StenoTran

 

59

1 Monsieur Mounivongs, c'est un plaisir de vous voir

2 après beaucoup des années. Dites-moi, quel est les

3 groupes, les communautés culturelles, les nouveaux

4 immigrants qui restent ici dans la région?

5 275 M. MOUNIVONGS: Dans la région, c'est

6 une région très agréable, quand on s'installe la

7 première fois, tout le monde est très heureux dans la

8 région mais je pense qu'ils sont aussi abandonnés à

9 eux-mêmes. Et c'est là, il y a beaucoup qui quittent

10 la région pour les grands centres.

11 276 Et comme vous avez vu que la

12 situation dans les grands centres n'est pas meilleure

13 qu'ici mais cependant au point de vue moral,

14 psychologique, ils sont beaucoup plus entretenus dans

15 les grands centres.

16 277 CONSEILLER CARDOZO: O.k. Mais

17 quelles sont les communautés, vous avez dit la

18 communauté laotienne, vietnamienne?

19 278 M. MOUNIVONGS: Il y a la communauté

20 laotienne, la première .... des réfugiés qui arrive

21 dans la région, c'est depuis quatre-vingts (80) à

22 quatre-vingt-cinq (85). Et il y a aussi les laotiens,

23 les cambodgiens et les vietnamiens. Alors maintenant,

24 il y a aucune famille vietnamienne qui est là plus

25 présente dans le temps. Ils sont tous partis. Aucune

StenoTran

 

60

1 vraiment, aucune famille de ces groupes-là et les

2 cambodgiens ont resté un peu plus longtemps mais ils

3 sont tous partis quand même et il en reste encore sept

4 (7) familles laotiennes dans la région, c'est tout

5 autour du Lac, Lac-St-Jean et tout cela j'ai aussi

6 consacré beaucoup de mon temps pour les entretenir.

7 C'est simple et c'est pour ça qu'ils restent encore.

8 Alors si je pars là, ce sera sûrement il y a aucune

9 famille qui reste.

10 279 CONSEILLER CARDOZO: Il y a d'autres

11 communautés qui viennent d'Haïti ou Afrique ou?

12 280 M. MOUNIVONGS: Il y en a vraiment

13 pas maintenant, alors il y a aussi la communauté

14 croate, ils viennent d'arriver, après ça aussi c'est

15 pas tellement grand, alors eux-autres l'adaptation

16 c'est aussi difficile quand même pour eux-autres aussi.

17 281 CONSEILLER CARDOZO: O.k. et sur la

18 télévision, je veux, juste une question sur la

19 télévision communautaire, est-ce qu'il existe

20 maintenant ou dans le passé des programmes pour les

21 nouveaux immigrants?

22 282 M. MOUNIVONGS: Oh que ce soit

23 présent, dans le passé mais n'a jamais parlé de cette

24 culture là, c'est ça, la culture devrait être implantée

25 dans la région. Les gens sont très gentils mais chacun

StenoTran

 

61

1 dans son coin. C'est ça qui est difficile un peu.

2 283 CONSEILLER CARDOZO: Vous n'avez pas

3 des programmes sur le... sur le câble?

4 284 M. MOUNIVONGS: Non il y a pas de

5 programme spécial, il y a aucun programme qui s'occupe

6 de cette population-là, aucune.

7 285 CONSEILLER CARDOZO: Merci beaucoup.

8 286 LA PRÉSIDENTE: Comme ça Monsieur

9 Mounivongs, vous avez beaucoup d'enfants?

10 287 M. MOUNIVONGS: Oui et puis surtout

11 c'est pas seulement mes enfants, étant donné les

12 orphelins, alors quand leurs parents arrivent ici, tout

13 d'un coup là-bas il y a une auto qui a écrasé là-bas le

14 père et la mère. Il y a quatre (4) enfants que je les

15 ai adoptés, maintenant, ils sont tous partis, il y a

16 d'autres aussi, seulement les enfants qui viennent du

17 Laos, alors ils sont partis éparpillés et ils disent

18 que leurs parents me connaissent, alors ils viennent

19 chez-nous. C'est correct comme ça. Alors je pense que

20 c'est une quarantaine déjà d'enfants que j'ai élevés,

21 s'occuper jusqu'à l'Université, ils sont tous partis

22 maintenant oui ces enfants.

23 288 LA PRÉSIDENTE: Un Monsieur occupé?

24 289 M. MOUNIVONGS: Ah oui.

25 290 LA PRÉSIDENTE: Nous vous remercions

StenoTran

 

62

1 de votre présentation. Madame la secrétaire?

2 291 LA SECRÉTAIRE: Je ferai un dernier

3 appel, s'il y a des gens qui veulent commenter, il

4 semble qu'il...

5 292 LA PRÉSIDENTE: Merci, dans ce cas,

6 nous allons prendre une pause jusqu'à trois heures

7 (3h00) mais nous reviendrons à trois heures (3h00) pour

8 bien nous assurer qu'il n'y ait personne qui se soit

9 présentée entre-temps. Alors nous n'ajournerons pas

10 avant de revenir à trois heures (3h00) pour voir s'il y

11 a un changement pour nous assurer de manquer personne.

12 Alors à tout à l'heure j'espère.

13 --- Suspension/Recess

14 --- Reprise/Resumed

15 293 LA PRÉSIDENTE: Alors nous allons

16 maintenant essayer de déterminer si par hasard nous

17 avons de nouveaux invités, Madame la secrétaire?

18 294 LA SECRÉTAIRE: Je fais donc un tout

19 dernier appel, est-ce quelqu'un veut nous présenter ses

20 observations?

21 295 LA PRÉSIDENTE: Et bien merci Madame

22 la secrétaire, nous allons donc considérer que la

23 séance est terminée. Nous tenons à remercier tous les

24 participants de nous avoir fait part de leurs points de

25 vue qui, comme je l'ai déjà mentionné, sont inscrits,

StenoTran

 

63

1 seront inscrits, toutes les représentations seront

2 inscrites au dossier public de l'audience de septembre

3 et en feront partie intégrante.

4 296 Je remercie mon collègue pour sa

5 participation, le personnel pour leur soutien et aussi

6 la sténographe et l'interprète et nous vous souhaitons

7 une bonne fin de journée.

8 --- L'audience se termine/

9 Whereupon the hearing concluded

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