Consultation sur l’avenir de la distribution de la programmation au Canada
Document de référence

Introduction

Les Canadiens veulent avoir accès au meilleur contenu que le monde puisse offrir, y compris à un contenu audio et vidéo canadien dans leur propre langue et reflétant leur pays et leur communauté. Nous sollicitons votre collaboration pour concevoir comment les Canadiens pourront à l’avenir accéder à ce contenu.

Le document qui suit est un document de référence. Ce n’est ni un rapport ni une opinion préliminaire du Conseil. Il s’agit d'un aperçu factuel de certaines questions soulevées dans la demande que le gouvernement a adressée au CRTC et dans l’avis de consultation du CRTC.

Plus précisément, le document de référence présente certaines questions et données relatives à la façon dont les Canadiens accèdent au contenu vidéo et audio aujourd’hui ainsi que des renseignements sur le fonctionnement des marchés de ce type de contenu. Il évoque également certains aspects qui pourraient servir pour déterminer comment, à l’avenir, les Canadiens auront accès au contenu audio et vidéo. Les parties qui désirent commenter ces questions sont invitées à examiner ce document de référence et à y répondre en donnant leur point de vue sur les questions et les données présentées et à fournir des recherches complémentaires ou contradictoires.

Ce document n’a pas pour but d’offrir une image complète de tous les aspects des enjeux évoqués dans l’avis de consultation. Ce n’est qu’un aperçu de certains aspects de ces problèmes très complexes. En ce qui a trait aux projections, elles ne constituent pas la vision de l’avenir du Conseil. Elles ne sont qu’une extrapolation des tendances actuelles. Vous pouvez convenir que certaines ou l’ensemble des tendances, des problèmes et des données présentés sont des éléments clés à considérer. Si oui, dites‑le nous, s’il vous plaît. Vous pouvez penser que des principes essentiels ou de la recherche manquent. Dans ce cas, dites-le nous aussi. Si vous ne vous sentez pas touchés ou intéressés par toutes les questions ou toutes les données, n’hésitez pas à commenter certaines questions et pas d'autres. Mais dans tous les cas, veuillez fournir non seulement vos opinions, mais aussi des recherches pour les étayer.

Nous lirons avec intérêt vos opinions ainsi que vos recherches.

Le numérique a évolué

Beaucoup de pays ont adopté une approche non interventionniste à l’égard des services Internet (aussi appelés services numériques dans ce document de référence), car ils les considèrent comme des innovations technologiques susceptibles d’améliorer la vie des consommateurs et de stimuler l’économie. Cette approche a permis l’émergence de nombreuses innovations et a obligé les entreprises traditionnelles à évoluer pour mieux servir les consommateurs. Certaines de ces entreprises autrefois naissantes sont devenues des multinationales et comptent parmi les plus importantes au monde.

Tableau 1 : Classement des dix entreprises les plus importantes, par capitalisation boursière, 2007, 2011, 2017
Classement des entreprises les plus importantes 2007, 2011 et 2017.

Source : Forbes (2007, 2011) et Statista (2017)

  1. Alphabet est la société mère de Google
  2. (ICBC) Industrial and Commercial Bank of China
  3. Tencent Holdings: propriétaire de WeChat
Description longue

Ce tableau illustre le classement des entreprises les plus importantes dans le monde au cours des années 2007, 2011 et 2017.

Classement 2007 2011 2017
1 Exxon Mobil Apple Apple
2 General Electric Exxon Mobile Alphabet (société mère de Google)
3 Microsoft Petro China Microsoft
4 Citigroup ICBC (Industrial and Commercial Bank of China) Amazon.com
5 AT&T Nestle Berkshire Hathaway
6 Bank of America Microsoft Facebook
7 Toyota Motor IBM ExxonMobil
8 Gazprom Royal Dutch Shell Johnson & Johnson
9 Petro China BHP Biliton JPMorgan Chase
10 Royal Dutch Shell China Mobile Tencent Holdings (propriétaire de WeChat)

Ces géants mondiaux ont développé une gamme de nouveaux modèles d’affaires pour leurs services audio et vidéo. Bien que ces modèles s’appuient sur au moins une des trois mêmes approches de base que les entreprises de médias traditionnels en ce qui concerne les revenus - publicité, abonnement et transaction - ils innovent par leur façon d’impliquer les spectateurs et les auditeurs dans le processus de création et de promotion du contenu. Parallèlement, les entreprises qui offraient autrefois des services traditionnels modifient leurs modèles d’affaires pour concurrencer plus efficacement ces nouveaux acteurs.

Tableau 2 : Éléments clés des modèles d’affaires
Infographie sur les éléments-clés des modèles d’affaires.
Description longue

Section 1:

  • YouTube : Plateforme ouverte aux créateurs avec partage de revenus fondé sur l’utilisation
  • Netflix : Réseau de télévision à abonnement supérieur et à portée internationale
  • Amazon : Les services vidéo et audio sont des produits d’appel dans le contexte du commerce électronique
  • Musique en continu : La musique en continu donne accès, sur demande, à toute la musique du monde et permet l’édition personnalisée (p. ex. Spotify, Pandora, Apple Music)
  • Les plateformes de recherche et de médias sociaux sont appuyées par de la publicité numérique très ciblée (p. ex. Google, YouTube, Facebook)

Section 2:

  • Les médias traditionnels perturbent leur propre marché
  • Disney, NBC Universal, Fox = Hulu
  • Bell Media =Crave TV et iHeartRadio
  • Corus, Rogers, Cogeco = RadioPlayer Canada
  • ICI Radio-Canada Télé = ICI TOU.TV
  • Québecor Média = Club Illico

Nous vivons à l’ère de l’abondance. Les Canadiens n’ont jamais eu autant de services et de contenus à leur disposition, mais beaucoup de gens choisissent de ne regarder que la télévision traditionnelle et de n’écouter que la radio traditionnelle. Et même si de plus en plus de gens consomment aujourd’hui uniquement du contenu en ligne, la grande majorité d’entre eux, tant dans les marchés anglophones que francophones, consomment du contenu sur les deux plateformes : traditionnelle et numérique.

Tableau 3 : Utilisation autodéclarée des plateformes pour accéder à du contenu audio et vidéo au cours du dernier mois
Diagramme à barres sur l’utilisation autodéclarée des plateformes utilisées pour accéder au contenu audio et vidéo.

Source: OTM (printemps 2017)

Description longue

Ce diagramme à barres indique, en pourcentage, quel type de plateforme utilisent les consommateurs pour accéder au contenu audio et vidéo, en français et en anglais. Le tableau résume ces données.

Plateformes Audio (Anglais) Audio (Français) Vidéo (Anglais) Vidéo (Français)
Traditionnel seulement 14 % 18 % 25 % 30 %
Numérique seulement 17 % 7 % 13 % 9 %
Les deux 66 % 75 % 56 % 57 %
Aucun 2 % 0 % 5 % 4 %
Total 100 % 100 % 100 % 100 %

Un grand nombre de Canadiens accèdent maintenant à du contenu vidéo et audio par l’intermédiaire de fournisseurs de services en ligne. Les services en ligne et les services traditionnels continueront-ils à coexister? Quels facteurs entraîneront le succès ou l’échec des modèles d’affaires en ligne?

Quels autres nouveaux modèles d’affaires pourraient se développer?

Les Canadiens ont adopté le numérique

Il y a une génération, la plus grande partie de l’écoute de la télévision était constituée d’émissions programmées sur un petit nombre de chaînes de télévision traditionnelles. Grâce à la croissance de l’industrie de la câblodistribution, les Canadiens ont pu accéder à des chaînes spécialisées axées sur certains créneaux d’intérêts – comme la cuisine, l’histoire ou les sports – et à un visionnement fragmenté. Aujourd’hui, dans la nouvelle ère de la télévision personnalisée, nous regardons la télévision de façon totalement différente : le contenu est choisi à la demande, vu sur plusieurs appareils et personnalisé grâce à des recommandations. Les moteurs de recommandation augmentent le nombre de diffusions et de vidéos que vous pourriez aimer (et réduit le nombre de ce que vous aimez moins), mais l’abondance de contenus et de plateformes signifie qu’il peut quand même être difficile de trouver ce que vous voulez. Il peut aussi arriver qu’un contenu particulier sombre dans l’oubli, à moins qu’il ne fasse l’objet d’une promotion efficace et que l’on puisse le trouver.

Il n’y a pas de système normalisé de mesure multiplateforme au Canada, mais on peut estimer que l’écoute de ce type de télévision plus personnalisée représente plus d’une heure sur dix. Et l’adoption de la télévision personnalisée n’est pas identique pour tout le monde : les jeunes adultes du marché anglophone regardent beaucoup plus la télévision personnalisée que les générations plus âgées et que ceux du marché francophone.

La télévision se personnalise

Tableau 4 : Part de l’auditoire par plateforme au Canada, 1991, 2005 et 2017 (estimation)*
Diagramme à barres sur l’auditoire par plateforme au Canada 1991, 2005 et 2017 (estimation).

*Nota : Adultes de 2 ans et plus pour 1991 et 2005 et adultes de 18 ans et plus pour 2017.

Description longue

Ce diagramme à barres illustre l’estimation de l’auditoire par type de plateforme, en pourcentage, en 1991, 2005 et 2017. Le tableau résume ces données.

Plateformes

1991

Avant, nous n’écoutions que quelques canaux de télévision, souvent en même temps

2005

Le câble a fractionné l’auditoire vers plusieurs canaux spécialisés

2017

À présent, l’écoute passe des canaux de télévision à l’écoute en ligne et se personnalise

Télé conventionnelle 88 % 55 % 36 %
Télé spécialisée 13 % 45 % 52 %
Télé en ligne 0 % 0 % 12 %
Total 100 % 100 % 100 %
Tableau 5 : Part de l’auditoire par plateforme selon la langue et l’âge, estimation pour 2017
Diagramme à barres sur l’estimation de l’auditoire par plateforme, par tranche d’âge et selon la langue au Canada en 2017.

Source : Estimations du CRTC (Numeris, OTM)

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Ce diagramme à barres illustre la part de l’auditoire par plateforme, par tranche d’âge et selon la langue au Canada en 2017. Le tableau résume ces données.

Plateformes Anglais Français Moins de 35 Plus de 35
Télé conventionnelle 32 % 47 % 24 % 40 %
Télé spécialisée 54 % 46 % 47 % 52 %
Télé en ligne 14 % 7 % 29 % 8 %
Total 100 % 100 % 100 % 100 %

Ce que nous écoutons devient aussi plus personnel. Bien que la radio demeure la plus importante plateforme d’écoute de la musique dans l’ensemble du pays, ce temps d’écoute continue de diminuer. Les consommateurs, en particulier les jeunes Canadiens, se tournent vers de nouvelles plateformes musicales. Ils sont beaucoup plus enclins à passer du temps à écouter les services en continu en ligne ainsi que leur bibliothèque musicale numérique, c’est-à-dire des services adaptés à leurs goûts. Actuellement, la plus grande partie de l’écoute radiophonique se fait en voiture; mais cela aussi peut changer avec l’augmentation du nombre de voitures connectées ou même sans pilote.

Les choix musicaux se personnalisent

Tableau 6 : L’écoute de la radio par formule de station au Canada
Heures par semaine par personne
Graphique linéaire sur l’écoute de la radio au Canada par habitant et par format de station.

Source : Estimations du CRTC (cahiers d’écoute d’automne de Numeris, collecte de données du CRTC)

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Ce graphique linéaire illustre le nombre hebdomadaire d’heures d’écoute de musique, de nouvelles et d’émissions verbales à la radio par personne, de 2007 à 2016. Le tableau résume ces données.

Année Stations de radio musicales Stations de radio parlée et d’information
2007 12,7 3,6
2008 12,4 3,7
2009 12,0 3,6
2010 12,0 3,6
2011 11,7 3,6
2012 11,3 3,7
2013 11,0 3,7
2014 10,4 3,9
2015 9,9 3,9
2016 9,3 3,4
Tableau 7 : Modes d’écoute de musique des Canadiens (en % de temps)
Diagramme à barres sur les modes d’écoute de musique des Canadiens par type de plateforme et par tranche d’âge.

Source : Nielsen Music 360 Canada (2017)

*Nota : En continu comprend les vidéoclips, la radio en direct, les services de musique sur demande et personnalisés.

Description longue

Ce diagramme à barres illustre, en pourcentage, le temps d’utilisation de chaque plateforme pour l’écoute de la musique par tranche d’âge : adultes (18+) et milléniaux (18 à 34 ans). Le tableau résume ces données.

Platformes utilisées pour écouter de la musique Adultes (18+) Génération Y (18-34)
Radio (AM, FM, Satellite) 37 % 21 %
En continu 26 % 42 %
Musicothèque numérique 19 % 25 %
Support physique (p.ex. CD) 12 % 6 %
Autre 7 % 7 %
Total 101 % 101 %

Il n’est pas étonnant que les consommateurs passent de la télévision et de la radio traditionnelles aux services numériques. Ce changement n’est peut-être pas aussi rapide que le laissent entendre les grands titres et il ne se manifeste pas de la même façon sur tous les marchés, mais il reste que la consommation télévisuelle et radiophonique traditionnelle est en déclin.

Si les tendances actuelles se poursuivent, l’écoute de la télévision dans le marché de langue anglaise pourrait diminuer d’environ 25 % à 40 % au cours des 10 prochaines années. Cette baisse est moins prononcée sur le marché de langue française, où l’on pourrait tout de même voir une baisse d’environ 10 % à 20 % au cours de la même période. Bien sûr, les baisses de l’écoute traditionnelle à la télévision et à la radio ne signifient pas que les Canadiens n’y trouvent plus aucun intérêt; peut-être sont-ils simplement en train de passer à des sources en ligne.

Tableau 8 : Écoute de la télévision de façon traditionnelle et en ligne par personne au Canada de 2005 à 2017 et projection de 2018 à 2026Note de bas de page 1
Adultes 18 ans et plus
Graphique linéaire sur l’écoute de la télévision de façon traditionnelle et en ligne par personne sur les marchés anglophone et francophone au Canada de 2005 2017 et projection de 2017-2026.

Source : Estimations du CRTC (Numeris 2005-2017 et OTM 2007-2017)

Description longue

Nombre d’heures consacrées chaque semaine à l’écoute de la télévision traditionnelle et en ligne par personne sur les marchés anglophone et francophone au Canada de 2005 à 2017 . Le tableau résumé ces données.

Année Écoute de la télé traditionnelle (Anglais) Écoute de la télé traditionnelle (Français) Écoute de la télé en ligne (Anglais) Écoute de la télé en ligne (Français)
2005 28 30 Pas disponible Pas disponible
2006 29 31 Pas disponible Pas disponible
2007 29 31 0,25 0,15
2008 28 32 0,27 0,20
2009 28 33 0,55 0,26
2010 28 34 0,62 0,30
2011 28 34 0,83 0,53
2012 28 33 1,45 0,83
2013 28 33 2,16 1,22
2014 27 33 2,58 1,35
2015 27 33 3,01 1,47
2016 26 33 3,48 1,53
2017 24 32 3,82 2,30
Projection selon les données des 3 dernières années
Weekly hours spent watching traditional and online TV in both English and French markets, per capita projection from 2017 to 2026.
Année Écoute de la télé traditionnelle (Anglais) Écoute de la télé traditionnelle (Français) Écoute de la télé en ligne (Anglais) Écoute de la télé en ligne (Français)
2017 24 32 3,82 2,30
2018 23 31 4,24 2,60
2019 22 30 4,65 3,01
2020 21 29 5,06 3,43
2021 20 28 5,46 3,84
2022 18 28 5,87 4,26
2023 17 27 6,27 4,67
2024 16 26 6,68 5,08
2025 15 25 7,08 5,50
2026 14 24 7,49 5,91
Projection selon les données des 5 dernières années
Weekly hours spent watching traditional and online TV in both English and French markets, per capita projection from 2017 to 2026.
Année Écoute de la télé traditionnelle (Anglais) Écoute de la télé traditionnelle (Français) Écoute de la télé en ligne (Anglais) Écoute de la télé en ligne (Français)
2017 24 32 3,82 2,30
2018 24 32 4,37 2,29
2019 23 31 4,83 2,54
2020 23 31 5,30 2,78
2021 22 31 5,77 3,02
2022 21 30 6,23 3,26
2023 20 30 6,70 3,50
2024 19 29 7,17 3,74
2025 19 29 7,63 3,98
2026 18 29 8,10 4,23

L’écoute de la radio traditionnelle en direct baisse lentement mais constamment et de façon identique dans les marchés anglophone et francophone. Si l’écoute de la radio traditionnelle suit cette courbe descendante au rythme actuel, on pourrait assister à une baisse de plus de 33 % au cours des 10 prochaines années. Cette baisse est attribuable à l’évolution de l’écoute de la musique qui se déplace vers les plateformes numériques (voir les graphiques 6 et 7).

Tableau 9 : Écoute de la radio par personne, 2005-2016 et projection pour 2017-2026Note de bas de page 2
Adultes 12 ans et plus
Graphique linéaire sur l’écoute de la radio par personne de 2007 à 2016 et projection 2017-2026.

Source : Estimations du CRTC (cahier d’écoute d’automne de Numeris, collecte de données du CRTC)

Description longue

Ce graphique linéaire illustre le nombre moyen d’heures d’écoute hebdomadaires de la radio par personne de 2007 à 2016, et selon une projection de 2017 à 2026.

Le nombre moyen d’heures d’écoute hebdomadaires de la radio par personne de 2007 à 2016.
Année Nombre moyen d’heures
2007 18,3
2008 18,3
2009 17,7
2010 17,6
2011 17,3
2012 16,9
2013 16,4
2014 16,0
2015 15,6
2016 14,5

Projections fondées sur la tendance des cinq dernières années

Le nombre moyen d’heures d’écoute hebdomadaires de la radio par personne selon une projection de 2017 à 2026.

Année Nombre moyen d’heures
2017 14,2
2018 13,6
2019 13,1
2020 12,5
2021 11,9
2022 11,4
2023 10,8
2024 10,3
2025 9,7
2026 9,1

La consommation de contenu audio et vidéo en ligne ne cesse d’augmenter. Cette tendance se poursuivra-t-elle? À quel rythme? Y aura-t-il un point de saturation? Le cas échéant, va-t-il varier selon le type de contenu (p. ex. nouvelles, sports, émissions pour enfants ou de divertissement)? Ou bien selon la langue, comme l’anglais, le français, les langues autochtones ou autres? Dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire? Dans les marchés mondiaux, nationaux ou locaux?

Les avantages et les défis du numérique

L’économie de la création de contenu a toujours favorisé les grands marchés plutôt que les petits. La création de contenu est souvent une entreprise basée sur des succès et elle exige des volumes et des coûts de départ importants; cependant, une fois le succès atteint, les grands marchés permettent de proposer du contenu à des prix si bas qu’ils peuvent décourager la création de contenu original destiné aux petits marchés. De plus, les faibles coûts de distribution facilitent le transfert de contenu d’un marché à un autre. Le principe s’applique largement à travers les genres et les marchés linguistiques. Par exemple, il y a moins de risque à :

  • acquérir une émission populaire américaine à succès que de produire des émissions originales du même genre en anglais ou en français;
  • produire un bulletin de nouvelles national plutôt qu’un bulletin local;
  • acheter des nouvelles internationales d’un bureau étranger que d’établir son propre bureau;
  • diffuser une chanson dont le succès est mondial que de diffuser celle d’un artiste local inconnu.

Le marché Américain domine largement celui des autres pays

Tableau 10 : Revenus de télévision pour des pays sélectionnés
Infographie représentant les revenus de la télé par pays.

Source : Ovum 2016

Description longue

Cette infographie illustre les revenus de la télé aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, au Canada, en Australie et en Nouvelle Zélande en milliards de dollars.

Pays Revenus de la télé
États-Unis 188 milliards
Royaume-Uni 22 milliards
France 11 milliards
Canada 11 milliards
Australie 7 milliards
Nouvelle-Zélande 1 milliards

D’une part les services de contenu Internet apportent de grands avantages aux Canadiens, mais d’autre part ils perturbent le secteur des médias traditionnels et remettent en question les projections qui sous-tendent les mesures gouvernementales destinées à favoriser un marché dynamique au Canada. Par exemple :

  • Abondance. Produire des vidéos et enregistrer de la musique est plus facile que jamais : le coût des moyens de production a considérablement diminué et leur disponibilité a augmenté. Cette situation a permis de multiplier les occasions de participer à certaines étapes de la création de contenu et de favoriser un afflux de contenu disponible pour toute personne ayant une connexion Internet. À titre d’exemple, c’est sur cette abondance que se sont construites YouTube et Spotify. Les deux entreprises s’efforcent de rendre accessible tout le contenu du monde et de partager les revenus avec les créateurs proportionnellement à son utilisation. Parallèlement, les coûts de création de certains contenus de haute qualité ont grimpé en flèche, en raison, entre autres, des coûts d’embauche des professionnels les plus en vue, de l’acquisition de droits de retransmission des sports, des reportages internationaux, etc.
Tableau 11 : YouTube en chiffres
Infographie : YouTube en chiffres.

Source : YouTube

Description longue

Cette infographie résume les données sur YouTube.

Section 1:

  • 500 heures téléversées par minute
  • Par rapport à 10 heures par minute en 2011

Section 2:

  • Plus d’un milliard d’utilisateurs

Section 3:

  • 1 milliard d’heures d’écoute par jour

Section 4:

  • 2 milliard de $ payés aux détenteurs de droits entre 2007 et 2016
  • Portée mondiale et approche directe du consommateur. Les studios d’Hollywood ont bâti une entreprise internationale sur la vente de droits de contenu à des partenaires du monde entier, y compris au Canada. En revanche, certains services de vidéo en ligne ont atteint la taille d’un studio hollywoodien en conservant, dans toute la mesure du possible, les droits mondiaux sur le contenu qu’ils produisent ou acquièrent, puis en vendant directement des abonnements aux consommateurs du monde entier, ce qui provoque souvent l’effondrement des fenêtres de contenu des plateformes et des territoires. La croissance des services de télévision en ligne a entraîné un investissement sans précédent dans le contenu, en particulier aux États-Unis, que certains appellent « l’âge d’or de la télé». Par ailleurs, on ne sait pas quel type d’investissement les entreprises en ligne internationales pourront ou voudront consacrer à un contenu destiné aux marchés locaux.

La concurrence des services de télévision en ligne à l’origine de « l’âge d’or de la télé »

Tableau 12 : Dépenses en contenu télévisé, 2017
Diagramme à barres sur les dépenses approximatives en contenu pour 2017.

Source : Estimations du CRTC (Variety, collecte de données du CRTC)

Description longue

Ce diagramme à barres illustre les dépenses approximatives en contenu TV des principales entreprises américaines et canadiennes en 2017. Le tableau résume ces données.

Entreprises Dépenses approximatives (en dollars US)
NBC Universal (câble) 9 milliards
Netflix (en ligne) 6 milliards
Disney (câble) 5,9 milliards
Fox (câble) 5,5 milliards
Time Warner (câble) 4,9 milliards
Amazon (en ligne) 4,6 milliards
Viacom (câble) 4 milliards
Hulu (en ligne) 2,5 milliards
CBS (câble) 2,2 milliards
Discovery (câble) 2 milliards
Bell (Canadienne, câble) 1,1 milliards
Scripps (câble) 1 milliards
AMC (câble) 1 milliards
Apple (en ligne) 1 milliards
Facebook (en ligne) 1 milliards
Corus (Canadienne, câble) 639 millions
CBC/SRC (Canadienne, câble) 653 millions
Rogers (Canadienne, câble) 453 millions
Quebecor (Canadienne, câble) 358 millions
Tableau 13 : Nombre de séries scénarisées originales aux États-Unis, 2002, 2009 et 2016
Diagramme à barres: Séries scénarisées originales aux USA en 2002, 2009 et 2016.

Source : Variety

Description longue

Ce diagramme à barres illustre le nombre de séries scénarisées originales aux États-Unis en 2002, 2009 et 2016. Le tableau résume ces données.

Séries scénarisées originales 2002 2009 2016
Réseaux de diffusion 135 122 145
Réseaux câblés 47 87 217
Services en ligne 0 1 93
Total 182 210 455
  • Partage. Beaucoup de modèles d’affaires en ligne reposent sur le principe selon lequel l’information devrait être gratuite. Les plateformes de recherche et les réseaux sociaux sont principalement financés par la publicité et dépendent d’une définition élargie de l’utilisation équitableNote de bas de page 3 du contenu. Les sites de réseaux sociaux ne se considèrent pas comme des entreprises médiatiques, bien que les consommateurs les considèrent de plus en plus comme une source importante de nouvelles. Ils peuvent également jouer un grand rôle dans la promotion et l’accessibilité du contenu. À l’inverse, les services illégaux permettent à des entreprises de pirater ouvertement du contenu audio et vidéo, bien que selon certaines recherches, le piratage diminue lorsque les consommateurs trouvent des modèles légaux qui répondent mieux à leurs besoins.
Tableau 14 : Autodéclaration sur la source des nouvelles consultées*
Images et symboles représentant, en pourcentage, les sources de nouvelles en ligne utilisées par les Canadiens au cours de la dernière semaine.
Classement Marque Pour les nouvelles
1 Facebook 40 % (-6)
2 YouTube 18 % (+1)
3 Twitter 11 % (-1)
4 Facebook Messenger 8 %
5 Instagram 5 % (+2)

Source : Institut Reuters

*Nota : Utilisées au cours de la dernière semaine. Données collectées à partir d’un sondage en ligne à la fin janvier et au début février 2017.

Description longue

Cette image est composée de cinq symboles qui représentent, en pourcentage, l’importance des diverses sources de nouvelles que consultent les Canadiens : télévision, radio, journaux, réseaux sociaux et Internet.

Support Pourcentage (%)
Télévision 70
Radio 28
Imprimé 33
Médias sociaux 48
En ligne 76

Le soutien du gouvernement est-il toujours nécessaire dans le cas où l’ère du numérique établit une concurrence équitable en matière de production de contenu? La situation diffère-t-elle selon certains types de programmation ou selon les communautés à qui est la programmation est destinée?

Quels facteurs favorisent ou menacent la survie d’un marché canadien distinct des droits vidéo? Les fournisseurs mondiaux financeront-ils des productions domestiques et deviendront-ils de nouveaux partenaires ou acheteurs pour les producteurs canadiens?

Les investissements des services en ligne continueront-ils de croître? Compenseront-ils les pertes occasionnées par la diminution des investissements des joueurs traditionnels?

La migration des revenus

Tous les services de contenu - traditionnels et numériques - génèrent des revenus grâce à la publicité, aux abonnements ou aux achats individuels de contenu.

En matière de publicité, il y a beaucoup de débats sur les mérites de l’achat de publicité pour la radiodiffusion traditionnelle par rapport au numérique, mais la tendance est évidente : la publicité sur Internet a dépassé celle de télévision et de la radio, les annonceurs utilisant de plus en plus les plateformes numériques afin de cibler leurs campagnes de façon plus précise.

Tableau 15 : Revenus de publicité d’internet, de la télévision et de la radio, de 2007 à 2016 et de 2017 à 2021 (projection)Note de bas de page 4
Graphique linéaire des revenus publicitaires d’Internet, de la TV et de la radio de 2007 à 2016 et projection 2017-2021.

Source : Estimations du CRTC (collecte de données du CRTC, IAB)

*Nota : Inclus la SRC/CBC, les chaînes de télévision traditionnelles privées et les services spécialisés.

Description longue

Ce graphique linéaire illustre les revenus en dollars ($) publicitaires d’Internet, de la TV et de la radio de 2007 à 2016 et selon une projection de 2017 à 2021. Ce tableau résume ces données.

Revenus publicitaires 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Projection
2017
Projection
2018
Projection
2019
Projection
2020
Projection
2021
Revenus totaux de publicité à la télévision 3 298 713 218 $ 3 393 320 496 $ 3 103 505 160 $ 3 390 932 701 $ 3 551 642 342 $ 3 468 628 119 $ 3 386 199 697 $ 3 370 621 445 $ 3 081 059 005 $ 3 166 356 762 $ 3 021 667 984 $ 2 930 699 643 $ 2 839 731 303 $ 2 748 762 962 $ 2 657 794 621 $
Radio commercial privée 1 455 803 415 $ 1 554 287 440 $ 1 469 553 103 $ 1 517 299 081 $ 1 576 409 877 $ 1 585 084 708 $ 1 599 755 565 $ 1 588 141 421 $ 1 575 564 367 $ 1 524 563 748 $ 1 531 052 026 $ 1 516 528 715 $ 1 502 005 403 $ 1 487 482 091 $ 1 472 958 779 $
Revenus de publicité sur Internet 1 243 000 000 $ 1 609 000 000 $ 1 845 000 000 $ 2 279 000 000 $ 2 674 000 000 $ 3 085 000 000 $ 3 418 000 000 $ 3 793 000 000 $ 4 604 000 000 $ 5 484 000 000 $ 5 872 000 000 $ 6 470 400 000 $ 7 068 800 000 $ 7 667 200 000 $ 8 265 600 000 $

Les dépenses en publicité sur Internet ne sont pas toutes directement en concurrence avec la publicité télévisée et radiophonique. Si nous les regardons plus en détail, les revenus de publicité vidéo et audio en ligne progressent plus modestement.

Tableau 16 : Revenus de publicité de la télévision et de vidéos en ligne, de 2007 à 2016 et de 2017 à 2021 (projection)Note de bas de page 5
Graphique linéaire des revenus de TV et de vidéos en ligne de 2007 à 2016 et projection 2017-2021.

Source : Estimations du CRTC (collecte de données du CRTC, Ovum 2012-2016)

*Nota : Inclus la SRC/CBC, les chaînes de télévision traditionnelles privées et les services spécialisés.

Description longue

Ce graphique linéaire illustre les revenus de TV et de vidéos en ligne de 2007 à 2016 et selon une projection de 2017 à 2021.

Revenus publicitaires 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Projection
2017
Projection
2018
Projection
2019
Projection
2020
Projection
2021
Revenus totaux de publicité à la télévision 3 298 713 218 3 393 320 496 3 103 505 160 3 390 932 701 3 551 642 342 3 468 628 119 3 386 199 697 3 370 621 445 3 081 059 005 3 166 356 762 3 021 667 984 2 930 699 643 2 839 731 303 2 748 762 962 2 657 794 621
Publicité de la télévision et de vidéos en ligne Pas disponible Pas disponible Pas disponible Pas disponible Pas disponible 150 660 042 219 437 350 291 475 440 383 780 746 479 961 875 551 947 210 634 241 916 716 536 622 798 831 329 881 126 035
Tableau 17 : Revenus de publicité de la radio et de l’audio en ligne, de 2007 à 2016 et de 2017 à 2021 (projection)Note de bas de page 6
Graphique linéaire des revenus publicitaires de la radio et du contenu audio en ligne de 2007 à 2016 et projection 2017 2021.

Source : Estimations du CRTC (collecte de données du CRTC, Ovum 2012-2016)

Description longue

Ce graphique linéaire illustre les revenus publicitaires de la radio et du contenu audio en ligne de 2007 à 2016 et selon une projection de 2017 à 2021. Ce tableau résume ces données.

Revenus publicitaires 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Projection
2017
Projection
2018
Projection
2019
Projection
2020
Projection
2021
Radio commercial privée 1 455 803 415 1 554 287 440 1 469 553 103 1 517 299 081 1 576 409 877 1 585 084 708 1 599 755 565 1 588 141 421 1 575 564 367 1 524 563 748 1 531 052 026 1 516 528 715 1 502 005 403 1 487 482 091 1 472 958 779
Publicité sur la vidéo en ligne sur demande Pas disponible Pas disponible Pas disponible Pas disponible Pas disponible 1 220 000 1 650 000 4 510 000 8 000 000 20 907 600 20 975 080 25 547 600 30 120 120 34 692 640 39 265 160

Les revenus d’abonnements de la télévision traditionnelle ont mieux résisté à la croissance des services en ligne, mais ils commencent eux aussi à subir une certaine érosion. Les services d’abonnement à la télévision en ligne sont beaucoup plus petits en comparaison, mais leur croissance est rapide.

Tableau 18 : Revenus d’abonnement de la télévision traditionnelle et de la télévision numérique, de 2007 à 2016 et de 2017 à 2021 (projection)Note de bas de page 7
Graphique linéaire : Revenus d’abonnements de la TV traditionnelle et numérique de 2007 à 2016 et projection 2017-2021.

Source : Estimations du CRTC (collecte de données du CRTC, Ovum 2012-2016)

*Nota : Télé à abonnement traditionnel comprend les services par câble, satellite et par fibre.

Description longue

Ce graphique linéaire illustre les revenus d’abonnements de la TV traditionnelle et de la TV numérique de 2007 à 2016 et selon une projection de 2017 à 2021. Le tableau résume ces données.

Revenues 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Projection
2017
Projection
2018
Projection
2019
Projection
2020
Projection
2021
Télé à abonnement traditionnel 6 167 743 760 $ 6 798 001 666 $ 7 318 329 406 $ 7 995 353 046 $ 8 459 060 366 $ 8 560 778 760 $ 8 793 915 283 $ 8 929 991 025 $ 8 918 742 830 $ 8 734 184 814 $ 8 665 166 679 $ 8 567 263 573 $ 8 469 360 468 $ 8 371 457 362 $ 8 273 554 257 $
Télé à abonnement en ligne Pas disponible Pas disponible Pas disponible Pas disponible Pas disponible 231 966 175 $ 368 101 574 $ 648 793 252 $ 911 786 317 $ 1 082 052 870 $ 1 321 697 477 $ 1 546 083 290 $ 1 770 469 104 $ 1 994 854 917 $ 2 219 240 730 $

Alors que les Canadiens commencent à dépenser moins pour la télévision par abonnement, ils dépensent de plus en plus pour un accès Internet plus rapide et de plus grande capacité, tant à la maison que sur leur appareils mobiles. Le marché numérique est en pleine croissance et il ne fait aucun doute que toutes ces données supplémentaires sont utilisées pour regarder des vidéos. Le divertissement en temps réelNote de bas de page 8 représente les deux tiers de la demande totale de capacité sur les réseaux fixes nord-américains et un tiers de la capacité mobile. Netflix et YouTube sont les composantes les plus importantes de ce divertissement en temps réel.

À quelles fins utilisons-nous internet à la maison ou en déplacement?

Tableau 19 : Revenus du service internet au détail (en milliards $)
Diagramme à barres: Revenus du commerce électronique de détail (milliards) par catégorie : réseaux nord américains fixes et mobiles.

Source : Collecte de données du CRTC

Description longue

Ce diagramme à barres illustre les revenus du commerce électronique de détail (en milliards) par catégorie : réseaux nord américains fixes et mobiles Ce tableau résume ces données.

Catégorie de revenus de commerce électronique de détail 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Fixe 4 5 5 5 6 7 7 8
Mobile 3 4 5 6 8 9 10 11
Tableau 20 : Composition du trafic en période de pointe par catégories : réseaux fixes et mobiles nord-américains

Mobile

graphiques circulaires de la composition du trafic en période de pointe par catégories : réseaux fixes et mobiles nord-américains

Fixe

graphiques circulaires de la composition du trafic en période de pointe par catégories : réseaux fixes et mobiles nord-américains

Source : Sandvine 2016

Description longue

Ces graphiques circulaires illustrent la répartition de la circulation en période pointe par catégorie : réseaux nord américains fixes et mobiles. Dans les réseaux mobiles, un tiers du trafic Internet est consacré au divertissement en continu, en temps réel (par exemple, Netflix, Youtube, Pandora, Spotify, Soundcloud, Apple Music and Google Music). Pour les réseaux fixes, deux tiers du trafic Internet est consacré au divertissement en continu, en temps réel (par exemple, Netflix et Youtube).

Les revenus des services en ligne semblent croître, alors que plusieurs secteurs traditionnels sont en déclin ou en ralentissement. Ces tendances se poursuivront-elles? À quel rythme? Y aura-t-il un point de saturation? Le cas échéant, va-t-il varier selon le type de revenus (p.ex. la publicité ou l’abonnement)? Ou bien selon la langue comme l'anglais, le français, les langues autochtones ou autres? Dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire? Pour les marchés mondiaux, nationaux ou locaux?

À mesure que les Canadiens augmentent leur consommation de données, la proportion utilisée pour la vidéo continue d’augmenter. Cette tendance va-t-elle se poursuivre ou se stabiliser?

Des incidences diverses sur les modèles traditionnels

Radio

Les radiodiffuseurs ont été en mesure d’adapter leurs modèles en fonction de la diminution des recettes publicitaires et de la baisse de l’écoute. Au cours de la dernière décennie, les marges bénéficiaires ont varié entre 15 % et 20 % sur le marché francophone et entre 18 % et 23 % sur le marché anglophone.

Tableau 21 : Marges de profit (BAII) de la radio, 2007-2016
Graphique linéaire des marges bénéficiaires de la radio (bénéfice avant intérêts et impôts), 2007-2016.

Source : Collecte de données du CRTC

Description longue

Ce graphique linéaire illustre les marges bénéficiaires (bénéfice avant intérêts et impôts) de la radio de langue française et de langue anglaise de 2007 à 2016. Ce tableau résume ces données.

Marge de bénéfice avant intérêts et impôts 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Radio – langue anglaise 21,6 % 23,0 % 19,0 % 20,1 % 20,6 % 21,0 % 21,6 % 19,0 % 19,5 % 18,3 %
Radio – langue française 14,8 % 14,0 % 14,8 % 16,7 % 14,2 % 15,4 % 14,4 % 16,7 % 16,7 % 20,4 %

Télévision par abonnement

La rentabilité des entreprises d’abonnement à la télévision par câble et par SRD (satellite de radiodiffusion directe) est relativement stable, même si des entreprises ont perdu des parts de marché face aux services de télévision par fibre optique (p.ex. : FibeTV, OptikTV) et que le nombre total d’abonnés aux services de télévision au Canada a diminué.

Tableau 22 : Marges de profit (BAIIA*) de la télévision par câble, par satellite et par fibre optique
Graphique linéaire des marges bénéficiaires de la TV par câble, par satellite et par fibre de 2007 à 2016.

Source : Collecte de données du CRTC

*Nota : Le BAIIDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) est généralement utilisé comme mesure de profitabilité pour les entreprises de distribution de radiodiffusion (EDR). Contrairement au BAII (bénéfice avant intérêts et impôts), le BAIIDA est calculé avant les coûts de dépréciation et d’amortissement. En général, cette mesure est utilisée par le Conseil pour les compagnies qui exercent leurs activités dans des industries à forte intensité de capital, comme les EDR, et qui ont habituellement des coûts de dépréciation et d’amortissement élevés.

Description longue

Ce graphique linéaire illustre les marges bénéficiaires de la TV par câble, par satellite et par fibre de 2007 à 2016. Ce tableau résumé ces données.

Marge de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Câble 23,3 % 28,1 % 25,9 % 25,6 % 22,5 % 28,1 % 28,5 % 24,6 % 24,7 % 22,0 %
Fibre (IPTV) Pas de données Pas de données Pas de données Pas de données Pas de données -43,0 % -29,3 % -19,8 % -195 % -17,9 %
Satellite 17,1 % 19,0 % 20,8 % 23,9 % 24,4 % 30,1 % 33,4 % 32,0 % 27,7 % 31,2 %

Télévision traditionnelle

Le secteur de la télévision traditionnelle a connu des difficultés au cours de la dernière décennie en raison des baisses de la publicité. C’est particulièrement le cas du marché de langue anglaise mais, plus récemment, le marché de langue française a également connu une baisse de rentabilité.

Télévision spécialisée

La télévision spécialisée s’est mieux comportée avec des marges bénéficiaires approchant ou dépassant les 25 %. Les marges bénéficiaires des services de télévision spécialisée de langue française ont cependant commencé à diminuer au cours des dernières années.

Tableau 23 : Marges de profit (BAII) de la télévision traditionnelle et de la télévision spécialisée
Graphique linéaire des marges bénéficiaires des services spécialisés et des services traditionnels privés de langue anglaise et de langue française de 2007 à 2016.

Source : Collecte de données du CRTC

Description longue

Ce graphique linéaire illustre les marges bénéficiaires des services spécialisés et des services traditionnels privés de langue anglaise et de langue française de 2007 à 2016. Ce tableau résume les marges bénéficiaires pour la langue anglaise.

Anglais 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Services traditionnels privés de langue anglaise 4,6 % -1,8 % -9,5 % -2,5 % 6,4 % -0,5 % -2,1 % -9,5 % -9,9 % -8,7 %
Services spécialisés de langue anglaise 23,9 % 23,1 % 27,2 % 28,6 % 28,1 % 28,2 % 31,7 % 28,9 % 29,4 % 28,7 %

Ce tableau résume les marges bénéficiaires pour la langue française.

Français 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Services traditionnels privés de langue française 8,0 % 9,5 % 10,4 % 14,6 % 10,6 % 8,7 % 8,6 % 0,1 % 0,9 % 2,1 %
Services spécialisés de langue française 26,6 % 24,2 % 24,9 % 25,1 % 25,0 % 19,1 % 24,2 % 20,6 % 11,8 % 13,6 %

Programmation canadienne

Les Canadiens veulent avoir accès au meilleur contenu que le monde puisse offrir, y compris à un contenu audio et vidéo canadien dans leur propre langue et reflétant leur pays et leur communauté. La législation et les politiques de radiodiffusion du Canada ont été conçues pour soutenir la création de contenu original ainsi que les producteurs et les services de programmation et de distribution qui offrent un tel contenu.

Radio

La contribution de la radio à la programmation canadienne est étroitement liée à ses exigences de quotas relatifs au contenu canadien. Cependant, la radio apporte également une contribution financière directe par le biais des projets de développement du contenu canadien (DCC) qui contribuent au soutien, à la formation, au développement et à la promotion du contenu musical et parlé canadien destiné à la diffusion.

Au cours de l’année de radiodiffusion 2015-2016, les exploitants de radio commerciale ont versé 3 cents par dollar de revenu pour soutenir le DCC. Collectivement, ils ont versé près de 47 millions de dollars au développement du contenu canadien. En moyenne, cette contribution a diminué de 3,9 % annuellement au cours des cinq dernières années. Environ 50,7 % des fonds proviennent directement des conditions de licence établies pour les nouvelles stations de radio et des avantages tangibles versés à la suite d’un changement de propriété ou de contrôle des stations de radio; l’autre moitié provient des renouvellements de licences radio.

Tableau 24 : Contributions au titre du développement du contenu canadien (DCC) (en millions $)
Diagramme à barres empilées des contributions de la radio au développement de contenu canadien 2011 2012 et 2015 2017 (en millions de dollars).

Source : Collecte de données du CRTC

Description longue

Ce diagramme à barres empilées illustre les contributions de la radio, en millions de dollars, au développement de contenu canadien de 2011 2012 à 2015 2017.

Années Nouvelles stations Renouvellements de licences Changement de propriété/contrôle Total
2011-2012 24 9 22 55
2012-2013 17 15 21 53
2013-2014 9 19 31 59
2014-2015 7 22 19 48
2015-2016 4 23 20 47

Télévision

Les radiodiffuseurs canadiens ont toujours des obligations de diffusion au Canada, mais leur contribution est maintenant plus ciblée sur les dépenses. Les dépenses en émissions canadiennes (DEC) que font les services de programmation et de distribution canadiens autorisés ont augmenté au cours de la dernière décennie; elles dépassent maintenant 3 milliards de dollars par an. En plus de ces dépenses, les gouvernements fédéral, provinciaux et parfois municipaux ont mis en place d’autres mesures pour soutenir la production canadienne de façon directe ou indirecte; il s’agit notamment de contributions au Fonds des médias du Canada (FMC) et des crédits d’impôt fédéraux et provinciaux accordés à la production.

Tableau 25 : Dépenses en émissions canadiennes (DEC) par télédiffuseur
Graphique linéaire du total des dépenses des télédiffuseurs en programmation canadienne (millions) de 2007 à 2016.

Source : Collecte de données du CRTC

Description longue

Ce graphique linéaire illustre, en millions, le total des dépenses des télédiffuseurs en programmation canadienne de langues française, anglaise et autres, de 2007 à 2016. Ce tableau résume ces données.

Télédiffuseurs en programmation 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
DEC totale –Toutes les langues 2 110 039 576 2 430 656 986 2 436 873 729 2 735 858 377 2 637 568 539 2 879 850 426 2 724 760 047 3 091 306 781 3 121 336 183 3 178 014 820
DEC totale – langue anglaise 1 129 425 694 1 247 566 434 1 629 164 688 1 798 271 771 1 756 772 858 1 932 785 078 1 799 856 135 1 996 496 253 1 995 590 441 2 026 660 076
DEC totale – langue française 399 203 138 426 588 721 695 117 569 833 750 116 771 421 079 832 156 526 812 234 261 973 003 336 1 016 384 858 1 037 231 057

Beaucoup ont prétendu qu’en l’absence de financement public, le marché ne pourrait sans doute pas produire la même quantité de certains types de contenu télévisuel et que d’autres types pourraient même disparaître. Le tableau suivant présente une estimation globale des surplus ou déficits financiers prévisibles selon le genre et la langue du contenu télévisuel, et ce, en l’absence de mesures publiques directes de soutien (p. ex. le FMC, le crédit d’impôt pour la production et les crédits parlementaires à la SRC) ou de mesures indirectes (p. ex. l’interfinancement de contenu canadien découlant des profits sur un contenu étranger).

Pour ce qui est du marché anglophone, les résultats préliminaires démontrent que les seuls types de contenu télévisuel qui engendreraient globalement des surplus financiers d’importance sont les sports et quelques autres (dont les émissions de téléréalité et sur les modes de vie). L’analyse fait aussi ressortir les défis financiers qu’auraient à relever les émissions de fiction canadiennes (p. ex, les dramatiques et les comédies), les émissions de nouvelles (p. ex. les nouvelles locales) et les émissions jeunesse, tant dans les marchés anglophones que francophones. Elle illustre également les défis financiers auxquels serait confrontée la production d’autres types de contenu destinés au marché francophone, par exemple les émissions de variétés et d’affaires publiques ou les documentaires. Certaines de ces émissions pourraient par ailleurs être destinées aux communautés de langue officielle en situation minoritaire.

Les surplus estimés sur la programmation non canadienne (de tous types) s’élevaient à 1,1 milliard $ pour le marché anglophone et à plus de 200 millions $ du côté francophone.

Tableau 26 : Surplus ou déficits du contenu télévisuel Canadien selon le genre et la langue (2015)
Diagramme à barres qui illustre les surplus ou déficits du contenu télévisuel canadien selon le genre et la langue en millions de dollars pour 2015.

Source : Estimations de Nordicity fondées sur les données du CRTC, du BCPAC, de Statistique Canada et de Numeris

*Nota : Inclut les émissions de télévision des genres documentaire, magazine, styles de vie, réalité et intérêt général, ainsi que les jeux questionnaires et les émissions d’autres catégories d’émissions d’information (c.-à-d. les catégories 3 à 5).

Description longue

Ce diagramme à barres montre en millions les surplus ou déficits du contenu télévisuel canadien selon le genre (nouvelles, sports, fiction, pour enfants, variété et autres genres) et la langue (langue anglaise et langue française) en millions de dollars pour 2015. Ce tableau résume les données.

Contenu Nouvelles Sports Fiction Pour enfants Variété Autres genres*
Langue anglaise -152,5 56,3 -299,7 128,0 0,3 19,7
Langue française -105,7 -40,7 -145,7 -54,7 -91,0 -164,7

Les modèles d’affaires traditionnels se stabiliseront-ils, s’amélioreront-ils ou continueront-ils à décliner au cours des prochaines années?

Le système domestique pourrait-il s’autofinancer grâce aux nouveaux outils et plateformes? Quels types précis de programmation seront toujours produits et lesquels ne le seront plus? Par exemple, la programmation qui, au-delà du genre, est destinée à des groupes particuliers, comme les peuples autochtones, les communautés de langue officielle en situation minoritaire ou d’autres groupes ethniques et culturels sera-t-elle toujours disponible?

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